Chronologie des relations internationales 1914–1971: Exposés thématiques [Reprint 2020 ed.] 9783110810738, 9789027969705

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Chronologie des relations internationales 1914–1971: Exposés thématiques [Reprint 2020 ed.]
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chronologie des relations internationales 1914-1971

lue thanassecos

chronologie des relations internationales 1914-1971 exposés thématiques

mouton paris la haye

Diffusion en France par La Librairie Maloine S.A. Éditeur : Librairie de la Nouvelle Faculté

Librairie Maloine S.A.

30, rue des Saint-Pères,

8, rue Dupuytren,

75 - Paris VII

75 - Paris VI

Diffusion en dehors de la France : Mouton & Co Boîte Postale 1132 La Haye

© 1972, Mouton & Co Printed in the Netherlands

à ma femme à mon fils

On se fait beaucoup d'illusions lorsqu'on s'imagine que 1' "histoire des faits" est achevée. Elle ne l'est nulle part, elle ne le sera jamais. Nous sommes encombrés de synthèses, de gros livres débordants d'idées; il nous manque presque totalement, presque partout, de bons répertoires, modestes, consciencieux, d'un maniement commode; des listes de faits "objectivables", non de "faits de civilisation", par exemple la découverte de la boussole; nous voulons des faits susceptibles de datation et de localisation précises, et les "faits de civilisation" ne le sont pas. Laissez la boussole tranquille, donnez-nous la liste des consuls, celle des ministres, les mariages des princes, les itinéraires des rois, etc., mais non pas de dixième main, non pas, si possible, d'après Eusèbe-Jérôme, les Grandes Chroniques, jamais en tout cas d'après Moreri ou le Larousse du 19e siècle - ce sont de bons libres, mais nous les avons -, d'après la ou les sources authentiques et avec la r é férence, s'il vous p l a î t . . . Ce ne sera pas de l'histoire ? Si vous voulez : ce sera à l'histoire ce que l'indicateur Chaix est aux voyages. Ce seront, en tout cas, de gros livres plus difficiles et plus utiles que les grosses thèses. Robert MARICHAL, "La Critique des textes", l'Histoire et ses méthodes, Encyclopédie de la Pléiade, p. 1349-1350, 1961.

Les révolutions et les intrigues, La guerre, ses causes, son cours, ses crimes, Le destin des pactes et des ligues, Et les blessures que le temps n'a pas encore fermées, Tels sont les thèmes que vous traitez, vous qui osez (Entreprise qui décourage bien des hommes), Remuer de vieilles cendres, qui â tout instant, Peuvent se réveiller et devenir brasier. Horace, Odes, n, 1.

AVERTISSEMENT

L'étude des relations internationales de 1914 à nos jours figure désormais au programme d'un nombre important de facultés, instituts, écoles et concours. Le présent recueil contient des exposés chronologiques articulés à la conjoncture d'une période et inscrits dans un cadre déterminé. Le lecteur est invité à construire lui-même l'histoire de ce passé récent que nous venons de vivre, à partir de la chronologie, cette matière première de l'historien. Cependant, la question jaillit : comment ordonner le flot des événements tout proche ? Comment les répertorier et en proposer une description intelligible, à savoir, concilier les nécessités de la chronologie et celles de la continuité des exposés ? La forme purement chronologique a contre elle le danger de confusion. Le procédé thématique n'est pas sans artifice. C'est pourquoi nous nous sommes attaché au mode d'exposé thématique. C'est donc, d'abord, une chronologie raisonnée : il s'agit de regrouper et d'articuler les événements récents, en définissant brièvement mais avec précision les diverses réactions qu'ils ont pu susciter. C'est, ensuite, une chronologie commentée : l'économie de l'ouvrage obéit à des articulations en parties, conçues en vue d'éclairer et restituer à l'enchaînement des actes diplomatiques leur signification d'ensemble. Cela, pensons-nous, rendra aux fragments recueillis leur sens véritable et leur entière portée; aussi, ces citations sont le plus souvent extraites ou condensées des conventions, pactes, notes, mémoires, déclarations, communiqués officiels, dans un esprit de concision et de brièveté. Il ne s'agit pas de démontrer, mais de relater. La composition même de l'ouvrage entraîne une servitude : sa facture conduit à citer plusieurs fois le même fait, mais nous savons que celui-ci prend un visage différent suivant qu'il est vu de telle ou telle autre capitale. Dans cet esprit, nous avons été constamment préoccupés d'un souci d'équilibre et nous avons voulu représenter également l'activité de tout l'horizon international et de l'ensemble des constellations politiques ou diplomatiques. De même, le choix qui a gouverné la confection des cartes répond à la nécessité de disposer de documents qui ne se trouvent pas dans les atlas courants de géographie historique. Enfin, il nous a paru essentiel de fournir des références au droit positif contemporain, seule garantie d'approfondissement fécond dans le domaine du droit international public. En effet, les dernières années ont vu la conclusion d'un grand nombre de traités internationaux d'une réelle portée, et les organisations internationales dont l'activité s'est accrue, ont marqué l'importance des études de droit international. (1) 1. Les résolutions 1816 (XVII) du 18 décembre 1962 et 1968 (XVIH) du 16 décembre 1963 de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies recommandent l'enseignement, l'étude, la diffusion et une compréhension plus large du droit international.

9

D'autre part, nous avons pensé qu'il serait agréable au lecteur de pouvoir préciser ses souvenirs au sujet d'une question sans se livrer à de longues recherches. A cette fin, la consultation de la table des matières détaillée, conjointement avec celle de l'index, permet au lecteur d'opérer les rapprochements qui s'imposent, autorise d'utiles et féconds recoupements, rétablit les faits dans la période qui les a vu naître, éclaire leur cadre par des événements qui s'y rapportent, ce qui permet de ne pas perdre de vue le développement et les prolongements d'une question. Ainsi composé, ce livre dans les rapprochements qu'il pourra suggérer, trouve un plus sûr équilibre et un surcroît de signification. Enfin, de brèves mises au point, au moyen de notices d'introduction au début des chapitres, offrent un rappel succint du cadre dans lequel ces événements se sont produits. Sans doute, le procédé adopté dépouille les conflits internationaux de leur réalité d'empoignade vitale, pour les envisager avec détachement et sérénité. Certes, si cet entraînement à la vigilance rend possible une correcte évaluation et une connaissance adéquate d'un bon nombre de questions, il reste vrai que cet exercice seul ne prépare guère à les bien comprendre et point à les interpréter. Or, comment dépasser la compilation pour l'interprétation et la mise en évidence des significations latentes ? D'abord, prenons garde : l'histoire vécue ne se prête pas docilement à l'artificieux confort des dates-césures; jamais la lecture d'un Guide Bleu n'a dispensé personne d'aller sur place. Des lectures poussées plus avant sont donc indispensables. (1) Aussi, il doit être bien clair que cette recension des faits n'est rien d'autre qu'une chronique des événements et ne peut suppléer à de solides ouvrages d'histoire contemporaine. C'est alors que le lecteur saura remarquer combien ce recueil doit à l'enseignement et à la fréquentation de nos maîtres, Madame Suzanne Bastid, Messieurs Jean-Baptiste Duroselle, Claude-Albert Colliard, Alfred Grosser, René Rémond, Jean-Léonard Laloy, François Le Roy, Jean Meyriat, Jean-Jacques de Bresson, Pierre Gerbet. Nous avons voulu engranger ici une partie de la moisson qu'on leur doit. Mais rien, à nos yeux, ne peut remplacer leur pratique, tirée du rude labeur de défrichement dans le champ ouvert par Maurice Baumont et Pierre Renouvin, maîtres d'une histoire diplomatique libérée de ses étroitesses, qui a fait sienne l'économie, l'histoire sociale, la géographie historique, l'histoire politique et l'étude du pouvoir, les ressources de la démographie, l'histoire des techniquès et des armées, celle des mentalités et des sensibilités, ouverte enfin aux questions d'information, à l'étude des options stratégiques et des conduites qui les déterminent. De cet approfondissement témoigne un vigoureux surgeon, la neuve science des relations internationales, dont les fondements théoriques furent posés en France, dans l'ouvrage désormais classique de Raymond Aron (2), "soucieux - observe Fernand Braudel - de réintégrer dans les cadres d'une 1. Cf. Walter Laqueur et George L. Mosse (ed. ), The New Historv. Trends in Historical Research and Writing since World War II. New York, Harper, 1968, et, tout particulièrement pour la France, la contribution de René Rémond. - Guide de la recherche en histoire contemporaine, publ. par l'Institut des Hautes Etudes Européennes de Strasbourg, 1971. - P. Guiral, R. Pillorget et M. Agulhon, Guide de l'étudiant en histoire moderne et contemporaine, Paris, P. U. F., 1971. 2. Paix et guerre entre les nations, Paris, 1962. 10

recherche scientifique l'histoire diplomatique et politique, ondoyante, refuge des passions et des jugements gratuits, domaine du descriptif". (1) L'introduction à l'histoire des'relations internationales de Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle s'attache, dans le même souci, à affiner l'outil d'investigation préalable à toute enquête. C'est ce retour à la source méthodologique qui explique, sans doute, le constat d'André Latreille à l'occasion du XXIIe Congrès international des sciences historiques à Vienne : "au cours des dernières années, les historiens français ont montré moins de goût pour l'étude des relations internationales". Il reste que l'avertissement désigne le péril, qui est de taille : cette désaffection est de nature à laisser creuser une grave lacune dans l'étude de l'histoire contemporaine et dans l'éducation politique. Regrettons à ce propos que l'importante Chronologie du conflit mondial (1935-1945) de Roger Céré et Charles Rousseau, dans laquelle nous avons maintes fois puisé, tant comme jeune étudiant que tout au long de la composition du présent recueil, ne fut poursuivie et mise à jour pour couvrir les décennies postérieures à la guerre. Cependant, cet ouvrage fortement charpenté, nourri d'un savoir rigoureux, rendra encore des loyaux services, à l'égal d'autres serviteurs éprouvés, comme l'Histoire des nations européennes et l'Histoire des grandes puissances, que nous devons à cet infatigable maître de 1' "Information historique" sans pédantisme qu'est Maxime Mourin. C'est aussi pourquoi il faut souligner fortement le prix attaché par les contemporanistes aux analyses pénétrantes et solides et aux mises au point exhaustives et documentées que nous devons à la diligente compétence d'André Fontaine, Jean Lacouture, Robert Guillain, Jean Schwœbel, Philippe Herreman, Eric Rouleau, Bernard Féron, Michel Tatu, Marcel Niedergang, Claude Julien, Philippe Decraene, qui honorent le journal Le Monde ainsi que Le Monde diplomatique de leurs contributions rigoureuses et concourent par leurs travaux conjugués à rendre plus aisée la tâche de l'historien de demain, méritant assurément sa reconnaissance et cet hommage que Polybe adresse déjà aux annalistes qui le précèdent. Prompts à collecter les données et amasser les faits alors que l'événement n'a pas encore pris cette rigidité que l'historien lui conférera au détriment de sa spontanéité fortuite, ils contribuent à la constitution des "banques de données" (Data banks), qui rendent des signalés services aux utilisateurs soucieux d'une élaboration ou d'une recherche déterminées. Nous saluons ici l'initiative de constituer l'Index du Monde, précieux instrument de travail qui complète désormais le New York Times Index paraissant depuis 1943. Souhaitons enfin, dans cet esprit, que nos lecteurs nous fassent part de leurs observations, nous signalent toutes les améliorations que le commerce de ce recueil leur aura suggérées, afin que nous puissions compléter ce document et en faire en instrument de travail plus utile encore.

1. "Pour ou contre une politicologie scientifique", Annales, n° 1, janvier-février

1963, p. 119.

11

Chapitre I REVOLUTION COMMUNISTE ET P R E M I E R E I N T E R V E N T I O N A M E R I C A I N E EN E U R O P E

L'année 1917 marque un tournant. La guerre européenne s'étend et se transforme en conflit mondial. Les entreprises armées engagées en 1914 illustrent la volonté des puissances désireuses de modifier conformément à leurs intérêts un équilibre qu'elles n'estiment plus à l'image de leurs ambitions. Cependant, les systèmes des forces opposées ne parviennent pas à faire pencher la balance. Les puissances s'installent dans la guerre devenue fatale aux agrégats impériaux qui traversent des crises de croissance ou de sénescence. Les nations survivent mais les empires s'écroulent. L'Empire russe se retire de la guerre à la faveur d'une révolution libérale dont les communistes se serviront pour saisir le pouvoir avant qu'elle ait pu doter le pays d'institutions représentatives. L'éclipsé de ce grand empire continental laisse les empires centraux maîtres du continent. L'Entente des puissances maritimes et atlantiques, maîtresse des mers, ne contrôle que la frange du continent. L'allié de revers russe disparu, le déséquilibre est net. Désormais la liberté des mers, c'est-à-dire la prospérité et la puissance de l'Entente est menacée par les empires centraux. C'est alors que la nécessité d'un contrepoids, conduit la République américaine à intervenir - pour la première fois en Europe - en faveur de l'Entente des puissances maritimes européennes, avant-gardes menacées de sa propre liberté maritime, en se rangeant aux côtés des puissances représentatives, sans désormais devoir combattre pour une Russie impériale, autoritair e et continentale, tenue pour le domicile du despotisme. 1917 est donc bien la dernière année de la guerre européenne et la première du conflit mondial. Par son extension d'abord, lorsque l'entrée en guerre des Etats-Unis fit pour la première fois participer le monde entier à un conflit unique, par sa transformation radicale ensuite, la révolution communiste, réclamant l'établissement des nouveaux apports dans la vie de la société, ajoutait aux conflits extérieurs la contestation intérieure permanente. Les conditions du conflit qui illustre le 20e siècle sont dorénavant réunies.

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I.

LA R E V O L U T I O N

COMMUNISTE

A. LA REVOLUTION RUSSE

1. L ' E m p i r e à la r e c h e r c h e d ' u n s u c c è s

extérieur

a) Les revers militaires 1914-1917

Les campagnes de Prusse-Orientale, de Galicie (août-octobre 1914 et février-septembre 1915), de Pologne méridionale (août 1916), de Bukovine, ne sont pas décisives. Les armées impériales sont repoussées sur la ligne du Niémen, Bug, San et Sereth : perte de la Pologne, Finlande, Pays baltes. La Russie est soumise à un blocus de fait. L'échec de l'opération des Dardanelles (février-avril 1915) achève le blocus total.

b) La révolution de février et la chute de l'Empire 23-28 février 1917

2 mars 1917

Troubles à Pétrograd dus à la crise des subsistances consécutive au blocus. La garnison, composée de réservistes refuse de réprimer l'agitation. L'autorité est revendiquée et exercée concurremment par le Comité provisoire de la Douma (C. P. D.) et le Comité exécutif provisoire (C. E. P. ) émanant du Soviet des ouvriers et soldats. Abdication de l'empereur Nicolas H, l'armée souhaitant le maintien de l'unité nationale en vue de la conduite de la guerre.

2. La r é v o l u t i o n et l a p a i x a)

Paix générale et règlement du conflit : gouvernements KerenskiMilioukov

2 mars-3 mai 1917

Premier gouvernement provisoire : président : prince Lvov; vice-président : Kerenski; Affaires étrangères : Milioukov. Poursuite de la guerre mais recherche de la négociation. Préparation des élections à une Assemblée constituante. Amnistie : retour de Lénine et Trotski à Pétrograd.

14 mars 1917

"Appel aux peuples" lancé par le soviet de Pétrograd : paix sans annexions ni indemnités. Note Milioukov : réaffirme les buts de la guerre de la Russie et son attachement à l'Entente. Journées d'avril : manifestations contre la poursuite

16 mars 1917 20-21 avril 1917 16

5 mai-23 juillet 1917

3-24 juin 1917

18 juin 1917

de la guerre conduites par le soviet; Démission de Milinnlifw Milioukov. Devixième gouvernement provisoire de coalition avec participation des représentants du soviet : président : prince Lvov; Guerre : Kerenski; Affaires étrangères Teretsenko. Six portefeuilles au soviet. Congrès des Soviets, seul "parlement" alors réuni avant les élections à la Constituante. Etats généraux de la Russie révolutionnaire. Vote de confiance au cabinet, approbation de l'effort de guerre par la majorité socialiste et menchevik favorable à une république démocratique. Journée du 18 juin : Lénine et les bolcheviks minoritaires organisent une manifestation de masse désavouant les mencheviks et les social-modérés.

3-5 juillet 1917

Journées de juillet : émeute ouvrière à laquelle se joint une partie de la garnison contrôlée par les bolcheviks. Les mencheviks répriment l'émeute (30 morts) mais s'aliènent tout soutien populaire à Pétrograd. Lénine fuit en Finlande. Trotski est emprisonné. 24 juillet-27 août 1917 Troisième gouvernement provisoire Kerenski à majorité socialiste (Affaires étrangères : Teretsenko) fixe les élections à l'Assemblée constituante au 6 décembre 1917.

25 août-1er dèce m bre 1917

Coup de force du général Kornilov contre Pétrograd. Les soviets des chemins de fer paralysent les communications et le putsch est réprimé. Trotski libéré organise la défense de la capitale avec les marins des forts de Cronstadt. Trotski élu président du soviet de Pétrograd qui, pour la première fois, accorde la majorité aux bolcheviks.

ler-25 septembre 1917 Vingt-cinq jours de crise ministérielle. 25 septembre-25 octo- Quatrième gouvernement provisoire n'exerçant aubre 1917 cune autorité effective. b) Paix séparée et révolution d'Octobre 7 octobre 1917

9 octobre 1917

Lénine rentre de Finlande et fait adopter le principe de l'insurrection immédiate, profitant du vide créé par l'échec du putsch militaire, la carence du pouvoir, et ce avant les élections à la Constituante. Création d'un Comité militaire révolutionnaire (C. M. R. ) chargé d'assurer la défense de la capitale. Les bolcheviks y comptent la garnison de 17

22 octobre 1917

Pétrograd, celle de Cronstadt, la flotte de la Baltique et sa radio, la Garde rouge, la forteresse Pétropauline. La journée du soviet de Pétrograd est une démonstration de force bolchevik. Le croiseur Aurora mouille devant le palais d'hiver, siège du Conseil des ministres. La forteresse Pierre et Paul contrôle les ponts et les forts de Cronstadt, la Néva en a mont.

24-25 octobre 1917

Coup de force bolchevik : 10 000 hommes (Garde rouge, matelots lituaniens, détachements des garnisons et ouvriers) occupent la poste centrale et l'agence télégraphique, les gares, les centrales électrique et téléphonique et les banques. Le palais d'hiver et le ministère de la Guerre font leur reddition.

27 octobre (7 novembre) 1917

Deuxième congrès des Soviets et prise des décrets révolutionnaires : - décret sur la t e r r e aux paysans; - décret sur la paix sans annexions ni indemnités; - décret sur la presse (monopole de l'information). Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom) : présidence : Lénine; Affaires étrangères : Trotski; Intérieur : Rykov; Nationalités : Staline.

2 (16) novembre 1917

Décret sur les nationalités reconnaissant le droit à la sécession aux peuples de Russie et garantissant le respect de l'égalité et de souveraineté. Le généralissime Krylenko ordonne le cessez-lefeu.

26 novembre 1917 2 décembre 1917 7 décembre 1917 9 décembre 1917

5 janvier 1918

18

Préliminaires d'armistice avec les Germano-Autrichiens à Brest-Litovsk. Cessez-le-feu. Négociations entre Allemands, Austro-Hongrois, et un plénipotentiaire de l'Empire ottoman, avec la Russie soviétique, en vue de préparer un traité de paix séparée. Première et unique séance de l'Assemblée constituante, dissoute par les bolcheviks. Les élections générales de fin novembre avaient donné les résultats suivants : 21 millions de voix aux socialistes; 4, 5 millions de voix aux libéraux; 9, 5 millions de voix aux bolcheviks, c'est-à-dire un quart des suffrages.

3.

La p a i x d e

Brest-Litovsk

a)

Consolidation de la révolution

22 décembre 191710 janvier 1918

Trotski met à profit l'armistice négocié par Joffe pour permettre à l'armée rouge de faire face sur les fronts intérieurs et temporise quant à l'élaboration du traité de paix.

8 janvier 1918

Lénine : Thèses sur la paix immédiate s'opposant à celles de Boukharine sur la levée en masse pour la défense de la révolution et de Trotski sur la possibilité de porter la révolution en Allemagne, car la paix aboutirait à soulager l'Allemagne, au lieu de développer la crise d'où sortirait la révolution.

10 janvier 1918

Proclamation des XIV points du président Wilson justifiant les buts désintéressés de l'Entente face à la doctrine Lénine de paix sans annexions ni indemnités (point VI). La Rada, assemblée ukrainienne, soutenue par l'Allemagne, proclame l'indépendance de l'Ukraine. Traité germano-austro-ukrainien : incorporation des Ruthènes à l'Autriche-Hongrie, garanties d'autonomie, attribution du territoire polonais de Cholm, livraison par l'Ukraine d'un million de tonnes de céréales.

9 février 1918

10 février 1918 13 février 1918 b)

Trotski constate la rupture des pourparlers et réaffirme les termes de l'armistice. L'armée rouge rentre à Kiev. L'Allemagne décide la reprise des hostilités contre la Russie.

Les empires centraux à l'abri d'un second front

18 février 1918

Ultimatum allemand à la Russie exigeant l'envoi d'une délégation pour signer la paix séparée. Le Sovnarkom s'incline et consulte le Comité central exécutif des soviets.

23 février 1918

Approbation par 116 voix contre 85; abstentions :

26 février 1918

Les Allemands à Narva, à 150 kilomètres de Pétrograd. Traité de Brest-Litovsk (Allemagne, AutricheHongrie, Empire ottoman, Russie). La Russie reconnaît l'indépendance de la Finlande, renonce à la Pologne, la Lituanie, la Courlande, évacue la

3 mars 1918

26.

19

Livonie et l'Estonie et une partie de la Russie blanche (qui sera occupée jusqu'à la paix générale). Reconnaît l'indépendance de l'Ukraine, cède Kars, Batoum et Ardahan à l'Empire ottoman. S'engage à verser une indemnité de 6 milliards de marks-or ainsi qu'à assurer la livraison de céréales à l'AutricheHongrie. Ces amputations coûtent à la Russie le quart de sa population, de son sol arable, et de son réseau ferroviaire, les trois quarts de sa production de charbon et de fer. Elles lui assurent le répit nécessaire pour affermir la révolution et faire face sur le front intérieur. 12 mars 1918 13 mars 1918

Moscou capitale. Trotski, commissaire à la Guerre, fonde l'armée rouge.

c) Les conséquences de la défection russe 3 mars 1918 7 mai 1918

Préliminaires de paix de Buftea entre les empires centraux et la Roumanie. Paix de Bucarest : la Roumanie, alliée de l'Entente, isolée, signe une paix séparée, cède la Dobroudja à la Bulgarie mais reçoit aux dépens de la Russie la Bessarabie. Rectifications au profit de la Hongrie dans les Carpates. La Roumanie entre dans une union douanière austro-allemande. Les opérations militaires cessent sur tout le front oriental, du golfe de Finlande au Caucase. Les empires centraux ont les mains libres à l'Ouest.

d) Efforts de l'Entente pour créer un front oriental 30 novembre 1917 15-20 décembre 1917

22 février 1918 10 mars 1918

20

Conférence de Paris des chefs de gouvernement alliés sur l'attitude à adopter face à la Russie soviétique. Convention franco-britannique définissant les zones d'influence respectives dans l'Empire russe. Angleterre : Caucase, Arménie, Géorgie, Kurdistan (régions pétrolifères); France : Bessarabie, Ukraine, Crimée (minerais de fer et charbon). Offre franco-anglaise d'assistance technique acceptée par Lénine et Trotski. Début de l'occupation conjointe par les Franco-AngloAméricains et les Japonais des ports de Vladivostok, Arkhangelsk et Mourmansk.

B. L'ANNEE TROUBLE 1. La c o n t a g i o n r é v o l u t i o n n a i r e en E u r o p e Les conférences socialistes internationales tenues en Italie (Bologne, mars 1915) et en Suisse (Zimmerwald, 5-8 septembre 1915 et Kienthal, avril 1916), la proclamation par la révolution russe de la doctrine de paix sans annexions ni indemnités, trouvent un écho favorable parmi les populations lasses d'une guerre cruelle. L'année 1917 met la cohésion des belligérants à l'épreuve. 24 octobre 1916

Le comte Stdrgkh, premier ministre austro-hongrois, est assassiné par Adler, fils d'une personnalité du parti social-démocrate.

16-20 avril 1917 20-25 avril 1917 mai 1917 20 mai-15 juin 1917

Grèves des usines de guerre à Berlin. 230 000 grévistes à Londres.

19 juillet 1917

été 1917 août 1917 7 septembre 1917 5-12 septembre 1917 11-20 janvier 1918 28 janvier 1918 6 février 1918 8-15 février 1918 16 juillet 1918

Grèves ouvrières à Milan et à Paris. Mutinerie de régiments français dans les Flandres, ayant affecté 35 000 hommes de troupe. Le général Pétain rétablit la discipline : 554 condamnations à mort dont 49 exécutions capitales (1 600 condamnations à mort prononcées pendant toute la guerre). Les socialistes allemands font voter par le Reichstag une résolution demandant une paix d'entente et de réconciliation, sans conquêtes territoriales obtenues par la force. Insurrections à Barcelone, Madrid et Bilbao. Grève ouvrière et mutinerie de la garnison de Turin à la veille de l'offensive austro-hongroise sur Caporetto. En France, 1' "Union sacrée" est brisée. Les socialistes refusent de maintenir leur participation au gouvernement. Conférence socialiste de Stockholm. Grève générale à Vienne et création de conseils ouvriers. Grève des usines de guerre à Berlin. Mutinerie de la flotte allemande de la Baltique. "Représentation of the People Act", doublant le corps électoral anglais par l'attribution du droit de vote aux femmes. Mutinerie de la flotte austro-hongroise à Cattaro. Exécution de l'empereur Nicolas II et de la famille impériale. 21

2. R é p l i q u e 6 décembre 1916 22 janvier 1917 26 août 1917 29 octobre 1917 16 novembre 1917 H.

: l'Union

sacrée

Lloyd George et War Cabinet : Lloyd George, Milner, Curzon, Bonar Law, Henderson. Le président Wilson s'assure un second mandat. Hindenburg et Ludendorff placés au même rang que le chancelier de l'Empire : sous l'autorité directe de l'empereur. Gouvernement Orlando constitué au lendemain du désastre de Caporetto. Georges Clemenceau et cabinet de guerre.

L ' H E M I S P H E R E O C C I D E N T A L EN C R I S E A. PREEMINENCE ALLEMANDE EN EUROPE CONTINENTALE 1. R e t r a i t de l a R u s s i e e t d é s é q u i l i b r e

européen

a) Défection de la puissance russe 3 mars 1918 27 août 1918

Paix séparée de Brest-Litovsk. La Russie abandonne l'Entente. Accord secret germano-russe de collaboration : r e nonciation russe à la souveraineté sur la Livonie et l'Estonie. Assistance allemande contre les armées blanches de Russie méridionale. Transfert en trois mois de 500 000 soldats allemands vers le front de France.

b) Décision germano-autrichienne à l'Est 7 mai 1918

Traité de Bucarest par lequel la Roumanie, obtenant une paix séparée, sort de la guerre, abandonnant l'Entente. Ce succès venant après l'écrasement de la Serbie (17 août 1916) par les Germano-Autrichiens et la Bulgarie, et l'échec du débarquement des Dardanelles (février-avril 1915) achève de démanteler le dispositif de l'Entente dans le bassin danubien et la Méditerranée orientale.

2. P r é é m i n e n c e d e s e m p i r e s c e n t r a u x e n E u r o p e c ontinentale a) Echec de l'offensive alliée à l'Ouest 25 février-4 avril 1917 Consolidation du dispositif allemand grâce à un repli 22

9 avril-9 mai 1917

tactique sur la ligne Siegfried (Saint-Quentin, La Fère). Echec de l'essai de rupture franco-anglais conduit par le général Nivelle.

b) Prépondérance austro-hongroise en Europe centrale 24 octobre 1917 9 novembre 1917

Offensive austro-allemande sur le front italien de l'Isonzo et rupture du front à Caporetto. L'armée italienne se retire sur la Piave à 140 km à l'ouest de l'Isonzo après avoir perdu 300 000 hommes et 3 000 canons.

3 . E x p e c t a t i v e d e s a l l i é s de 23 avril 1917

7 mai 1917 17 mai 1917 26 juin 1917 21 juillet 1917

l'Entente

Conférence interalliée de Saint- Jean- de - Maur ienne : accord de principe pour le soutien de Venizelos contre le roi Constantin 1er de Grèce considéré comme favorable à l'Allemagne mais protégé jusqu'ici par l'empereur Nicolas H. Prise de Bucarest par les Germano-Autrichiens. Jonnart, haut-commissaire des puissances de l'Entente à Athènes, dépose le roi par une démonstration militaire. Venizelos, président du Conseil grec, déclare la guerre aux empires centraux. Signature du "Pacte de Corfou" (Trumbitch-Pachitch) création du royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

4 . C o n d u i t e d i p l o m a t i q u e du c o n f l i t a)

Affirmation des buts de guerre des belligérants

20 décembre 1916 9 janvier 1917

10 janvier 1917

Le président Wilson demande aux belligérants de faire connaître leurs conditions de paix. Note de Berlin énonçant les conditions de paix. Souveraineté sur toute la Russie occidentale y compris les territoires polonais, dont les puissances centrales ont annoncé le 5 novembre 1916 leur intention d'en assurer l'autonomie dans la mouvance de l'Empire. Echange des cantons de Briey et de Longwy contre Thann et Altkirch en Lorraine. Restauration de la Belgique, mais maintien de bases à Liège et à Namur. Restitution des colonies. Conférence interalliée de Rome : l'Entente fait connaître ses buts de guerre : restauration de la Belgique, de la Serbie et du Monténégro. Restitution à la 23

France de l'Alsace-Lorraine. Autonomie des populations slaves, italiennes, roumaines de l'AutricheHongrie et des populations non turques de l'Empire ottoman. Indemnisation. (La question polonaise n'est pas soulevée. ) 14 février 1917

12 avril 1917

Accord secret franco-russe définissant les buts de guerre des deux Etats : la Sarre et la rive gauche du Rhin formeront un Etat autonome et neutralisé. La Russie est libre de fixer à son avantage sa frontière occidentale, et particulièrement celle avec l'Allemagne (exclusion de toute revendication polonaise). Manifeste du soviet de Pétrograd pour une paix générale sans annexions ni indemnités.

b) Pourparlers de paix 24 mars 1917

19 avril 1917 23 avril 1917 mai-juin 1917

L'empereur d'Autriche Charles 1er par l'entremise du prince Sixte de Bourbon-Parme adresse à Par i s des ouvertures de paix sur la base du statu quo ante. La conférence interalliée de Saint-Jean-de-Maurienne demande des éclaircissements à Vienne. L'état-major et le chancelier admettent le principe de négociations. Le comité Scandinave de la Ile Internationale, propose la réunion à Stockholm d'un congrès socialiste international pour la paix (non tenu).

juin 1917

Berlin et Vienne, par l'intermédiaire du député socialiste suisse Grimm, invitent le gouvernement Kerenski à conclure une paix séparée. Monseigneur Pacelli, le futur pape Pie XH, est nommé nonce à Munich, à la cour du roi de Bavière. Il a des entretiens avec Bethmann-Hollweg, Guillaume II, Charles 1er, et le chancelier Michaelis, sans r é sultat. (Le Saint-Siège est représenté par des nonces pontificaux à Vienne et à Munich alors que les relations sont rompues avec la France et l'Italie. "Si bien qu'assez curieusement, du côté de l'Entente, la seule représentation au Vatican est celle de l'Angleterre, pays protestant" (J. B. Duroselle). En outre, le traité franco-anglo-italien de Londres du 26 avril 1915, tenu secret, en son article 15, prévoyait que l'Entente refuserait que l'Etat pontifical soit admis à la Conférence de Paris. )

9-15 août 1917

Note de Benoit XV aux belligérants : retour au statu quo ante bellum. Tentative de pourparlers von Lancken-Briand par

juin-septembre 1917 24

février 1918

l'entremise des Belges. Le professeur Herron, envoyé personnel du président Wilson, a des conversations avec un envoyé austrohongrois, le professeur Lammasch.

B. LA GUERRE SUR MER MENACE L'ATLANTIQUE 1. L ' E n t e n t e e t l e b l o c u s d e s e m p i r e s 4 février 1915

Londres et Paris déclarent zone de guerre l'Atlantique Nord mettant ainsi le blocus des côtes allemandes. Protestation de principe de Washington.

2. L e s e m p i r e s c e n t r a u x e t la g u e r r e à outrance 31 janvier 1917

3 février 1917 avril 1917

centraux

sous-marine

Berlin déclare zone de guerre l'Atlantique Nord interdisant à tout bâtiment de commerce de pénétrer dans cette zone. Début de la guerre sous-marine à outrance dont l'objectif est l'asphyxie des Alliés. Prot estations énergiques de Washington dont les échanges commerciaux pâtissent de cette mesure. Washington rompt les relations diplomatiques avec Berlin. 874 000 tonneaux de navires de commerce coulés.

3. L e s E t a t s - U n i s g a r a n t s de la l i b e r t é d e s 12 mars 1917

19 mars 1917

mers

Washington proclame la neutralité armée. La flotte de commerce est autorisée à s'équiper de canons afin d'acheminer les marchandises sous bonne escorte et éviter la congestion économique qui menace les entrepôts américains. La marine de guerre allemande torpille le navire Vigilentia, sous pavillon américain. Cette action est tenue aux Etats-Unis pour un acte manifeste d'hostilité pouvant entraîner l'état de guerre. C'est le "signe de l'agression".

C. L'ALLEMAGNE TENTE DE CONSOLIDER LA BARRIERE DE L'EUROPE OCCIDENTALE 1. L ' A l l e m a g n e e t l a d é c i s i o n à l ' O u e s t Les empires centraux à la suite du règlement obtenu à l'Est définissent leur action à l'Ouest. Les conférences des deux empereurs à Spa et Kreuznach écartent tout règlement de compromis. Il s'agit désormais d'emporter la décision avant l'entrée en guerre effective de l'Amérique. 25

- L'offensive allemande à l'Ouest 21 mars-5 avril 1918

Bataille de Picardie : offensive allemande et rupture à Amiens du front franco-anglais. Perte de la voie ferrée Paris-Amiens. 26 mars 1918 Conférence interalliée de Doullens : commandement interallié unique confié à Foch. 9 avril-5 mai 1918 Bataille des Flandres : exploitation allemande en vue de rejeter les forces britanniques à Dunkerque. Soutien français. 27 mai-15 juillet 1918 Bataille de Champagne : offensive allemande sur la Marne et la forêt de Villers-Cotterets et Compiègne. Les Allemands à 70 km de Paris. Perte de la voie ferrée Paris-Nancy. 18-20 juillet 1918 Deuxième bataille de la Marne : contre-offensive Foch liquidant les têtes de pont allemandes au sud de la Marne. 2. R i p o s t e f r a n c o - a n g l a i s e e t

stabilisation

a) Riposte et initiative 8 août-15 septembre 1918 26 septembre-1er novembre 1918

Offensives alliées rétablissant les communications ferroviaires de la mer du Nord à la Meuse. Offensive sur la voie ferrée Lille-Metz-Strasbourg, épine dorsale de la ligne Hindenburg (Escaut, Sambre, Meuse).

b) La stabilisation 3-9 septembre 1918

Repli tactique allemand sur la ligne Hindenburg.

3. D é f e c t i o n de l ' E m p i r e au s t r o - h o n g r o i s a) Action périphérique de l'Entente en Europe du Sud-Est Défaire la Bulgarie, isoler l'Empire ottoman, secourir la Roumanie, libér e r la Serbie, atteindre Vienne sont les buts poursuivis en Orient par l'Entente au moyen du corps expéditionnaire de Salonique, à l'embouchure de la voie Vardar-Morava-Danube. 26 juin 1917 La Grèce entre en guerre aux côtés de l'Entente. 21 juillet 1917 Pacte de Corfou : les forces serbes, slovènes et croates réfugiées s'accordent sur la constitution d'un royaume des Serbes, Slovènes et Croates.

26

b) Dislocation de l'Empire 27 octobre 1917 28 septembre 1918 10 octobre 1918

15 octobre 1918

L'empereur nomme le professeur pacifiste Lammasch premier ministre. Capitulation bulgare. Formation à Vienne d'un gouvernement fédéral et promesses d'autonomie. Note de Vienne à Washington demandant que cette autonomie soit acceptée comme base de négociation. Refus de Wilson. Abolition de l'armée impériale et constitution des légions nationales (légion polonaise et légion tchèque).

29 octobre 1918

Proclamation à Prague de la République tchécoslovaque. Le Conseil national slovène se sépare de l'Autriche-Hongrie pour s'unir aux Croates et aux Serbes.

30 octobre 1918

L'Assemblée nationale des Allemands d'Autriche proclame l'Etat d'Autriche. Proclamation à Budapest de la République hongroise. Armistice de la villa Justi (Padoue) entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie.

31 octobre 1918 7 novembre 1918

III.

L ' A M E R I Q U E I N T E R V I E N T EN E U R O P E A. AIDER LES RIVERAINS DE L'ATLANTIQUE 1. L ' e n g a g e m e n t u n i l a t é r a l d e s

Etats-Unis

a) Infractions à la neutralité de traitement 4 février 1915

Washington se conforme à la proclamation par l'Entente du blocus des empires centraux refusant de les menacer d'un embargo sur les exportations.

4 mai 1916

Les Etats-Unis obtiennent de l'Allemagne un abandon partiel de la guerre sous-marine, mais, en contre-partie, Berlin réserve sa liberté d'action au cas où Washington n'imposerait pas une atténuation du blocus.

b) Intervention, pression économique et financière 20 octobre 1915

Wilson autorise l'émission aux Etats-Unis d'un emprunt franco-anglais de 500 millions de dollars. De 27

novembre 1914 à janvier 1917, 2 000 millions de dollars de crédit seront fournis à l'Entente, contre 5 millions à l'Allemagne. avril 1917

Le tonnage neutre coulé par la guerre sous-marine atteint 192 000 tonneaux. Les neutres décident de respecter le blocus allemand. Washington décide l'embargo sur les exportations américaines à destination des pays neutres, obligeant ainsi les neutres européens à répondre à l'appel de la Grande-Bretagne.

2. L e s é t a p e s de l ' i n t e r v e n t i o n 3 février 1917 12 mars 1917 2 avril 1917 18 mai 1917

armée

Rupture diplomatiques avec Berlin. Neutralité armée. Les Etats-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne mais non à l'Autriche-Hongrie. Loi sur le service militaire obligatoire.

B. DEFENDRE LES FRONTIERES OCEANIQUES 1. Le s i g n e de l ' a g r e s s i o n : l a g u e r r e s o u s - m a r i n e e t l a c a p i t u l a t i o n p a r a s p h y x i e de l ' A n g l e t e r r e Résultats de la guerre sous-marine février 540 000 tonneaux mars 578 000 tonneaux avril 874 000 tonneaux mai 591 000 tonneaux

juin : 695 000 tonneaux juillet 550 000 tonneaux 508 000 tonneaux août 351 000 tonneaux septembre 300 000 tonneaux novembre La moyenne s'établit à 638 tonneaux par mois. Or, selon les prévisions de l'état-major allemand, la guerre sous-marine pourrait aboutir à la capitulation de l'Angleterre si le tonnage coulé atteignait en moyenne 600 000 tonneaux par mois (tonnage global disponible : 30 000 000). 2. L ' a f f a i r e m e x i c a i n e et l ' a f f i r m a t i o n de l a primauté panaméricaine a) Révolution mexicaine (1913-1917) et l'intervention américaine 22 avril 1914

Intervention armée américaine au Mexique en faveur du gouvernement insurrectionnel Caranza, hostile au président Huerta, lié aux intérêts pétroliers britanniques.

septembre 1915

Insurrection de Villa et Zapàta opposés à la complaisance du président Caranza aux intérêts des Etats-

28

16 septembre 1915

15 mai 1916 15 mars-16 juin 1917

Unis. Convention américano-haïtienne reconnaissant le droit d'intervention des Etats-Unis. Elle a été conclue lors du retrait d'un corps expéditionnaire envoyé le 28 janvier 1915. (1) Débarquement d'un corps expéditionnaire à Saint-Domingue. Intervention au Mexique du corps expéditionnaire américain du général Pershing de 15 000 hommes et capture de Villa.

b) L'ingérence allemande et le télégramme Zimmermann 24 fevrier-ler mars 1917

Londres communique à Washington les instructions du ministre des Affaires étrangères allemand Zimmermann à son ambassadeur au Mexique lui enjoignant de souscrire, en cas de conflit germano-américain, à la réannexion du Texas, du Nouveau-Mexique et de l'Arizona par le Mexique, contre une alliance avec l'Allemagne. Cette information provoque l'indignation de l'opinion publique aux Etats-Unis et prépare la rupture.

C. ARBITRER UN EQUILIBRE EUROPEEN 1. A d h é s i o n c o n d i t i o n n e l l e d e s E t a t s - U n i s et non p a s a l l i é s

: associés

10 janvier 1918 5 février 1918

XIV points du président Wilson. Wilson rappelle expressément à Paris et Londres qu'il ne se considère pas tenu de souscrire aux buts de guerre des Alliés, dont le Pacte de Londres du 5 septembre 1914 et le traité secret de Londres du 26 avril 1915.

11 février 1918

Les quatre principes.

27 septembre 1918

Les cinq annexes spéciales (S.D. N. ).

1. Ce traité fait partie des "protectorats financiers" (Colliard) établis à l'égard de la République dominicaine (8 février 1907), du Honduras (10 janvier 1911), du Nicaragua (6 juin 1911) et de Cuba (22 mai 1903, contenant l'amendement Platt reconnaissant le droit d'intervention armée aux Etats-Unis et la renonciation de Cuba au droit de conclure avec les puissances étrangères aucun traité tendant à diminuer son indépendance ou à permettre à leur installation sur son territoire, ainsi qu'au droit de contracter des dettes étrangères. Le traité du 29 mai 1934 a mis fin à ce protectorat en laissant aux Etats-Unis la base navale de Guantanamo). Voir Colliard, Institutions internationales, Paris, Dalloz, 1967, p. 91. 29

2. La m e n a c e d ' u n e p a i x s é p a r é e points

i m p o s e l e s XIV

a) La négociation germano-américaine 4 octobre 1918 9 octobre 1918 14-23 octobre 1918 26 octobre 1918 27 octobre 1918

Berlin adresse à Wilson une demande d'ouverture de négociations de paix sur la base des XIV points. Wilson accepte l'ouverture de négociations. Wilson accepte la négociation à la condition qu'un armistice rende toute reprise des hostilités impossible. Le colonel House, conseil de Wilson, à Paris. Acceptation des conditions Wilson par Berlin.

b) Les Etats-Unis consultent leurs associés 28 octobre-10 novem- Les clauses militaires de l'armistice sont arrêtées bre 1918 selon les vues de Paris et de Londres. En ce qui concerne les clauses politiques, la base des négociations sont les XIV points. Réserves de Clemenceau, Lloyd George et Sonnino. Ultimatum House, représentant personnel de Wilson à Paris menaçant, en cas de refus, de conclure une paix séparée. "Document Lippmann" contenant un "commentaire" franco-anglais des XIV points, envoyé à Wilson. c) L'armistice 6 novembre 1918

11 novembre 1918

30

Wilson agrée le document et communique à Berlin les conditions militaires et diplomatiques de l ' a r mistice (note Lansing). Départ des plénipotentiaires allemands. Signature de l'armistice à Rethondes : - évacuation des pays envahis, y compris l'AlsaceLorraine; - occupation par les Alliés de la rive gauche du Rhin et de trois têtes de pont sur la rive droite (Cologne, Coblence, Mayence); - livraison de l'artillerie, de l'aviation et des sousmarins; - internement de la flotte de surface; - livraison de locomotives et de wagons; - annulation des traités de Brest-Litovsk et de Bucarest. Par ces clauses, l'Entente s'assure la possibilité de poursuivre la lutte jusqu'à complète destruction des

armées ennemies si les négociations de paix étaient rompues. Armistice de 36 jours, renouvelable. Commission d'armistice à Spa.

31

Chapitre n L ' E C R O U L E M E N T DES CINQ E M P I R E S

ORDRE IMPERIAL ET PERMANENCE NATIONALE L'Europe de 1919 n'est pas une Europe nouvelle. C'est la carte politique du continent au 14e siècle qui fut celui des "nations". Les mêmes corps apparaissent : la grande République polonaise, l'Etat de Prusse, un grand-duché de Lituanie, les royaumes de Hongrie, de Bohême, de Croatie, de Serbie, une Moldavie, une Bulgarie, une farouche Albanie, un Empire grec d'Orient. La paix de Westphalie de 1648 avait créé deux nouveaux Etats souverains en reconnaissant l'indépendance de la Confédération helvétique à l'égard de l'Empire et l'indépendance des Provinces-Unies vis-à-vis de l'Espagne. Le mouvement national, né de la Révolution française, a réveillé ces corps assoupis. La Révolution va exercer ainsi un effet unificateur mais aussi un effet dissolvant des grandes formations politiques. L'abolition du Saint-Empire romain en 1806 peut être comparée à la multiplication des souverainetés en 1918. Seize Etats allemands se séparent de l'Empire, affirmant ainsi une indépendance dont ils bénéficiaient en fait depuis le traité de Westphalie. L'effet d'unification s'exerce lorsqu'il sera l'agent de l'unité allemande et italienne. L'effet de dissociation sera le plus important lorsqu'il sera l'agent de désintégration des Empire austro-hongrois et ottoman. Le traité de Berlin de 1878 crée deux nouveaux Etats souverains, la Serbie et la Roumanie et établit en Bulgarie les fondements d'un troisième. Déjà, les rivages européens se frangeaient de petites entités politiques à l'estuaire des grands fleuves : Hollande pour la Rhénanie, Roumanie pour le Danube, alors que les Détroits étaient confiés à la Grèce, la Belgique, le Danemark et l'Albanie. Les minorités nationales réunissant 60 millions de personnes avan la guerre, n'en représentent que 17 avec l'application du principe des nationalités. L

L ' E M P I R E DES R O M A N O F F A. LA DESAGREGATION DU DOMAINE IMPERIAL : LA REVOLUTION DONNE LE SIGNAL DE LA DISSIDENCE 1. L e s r i v e r a i n s de l a B a l t i q u e à l a c o n q u ê t e de l e u r souveraineté a) La Finlande et la question des lies Aaland

28 janvier 1917

La garde rouge finlandaise proclame les soviets 33

20 mars 1917

à Helsinki (à Sulmela : Kuusinen), avec l'appui d'une escadre russe mutinée. Le cabinet Kerenski confirme l'autonomie et nomme un gouverneur libéral.

18 juillet 1917

Redoutant la réaction russe (Kornilov) les socialistes finlandais se proclament indépendants. Kerenski dissout le parlement. Ce geste poussa les Finlandais à se détacher des socialistes qui perdent la majorité aux élections d'octobre.

octobre 1917

A la faveur de la révolution d'Octobre et conformément à l'autonomie dont la Finlande jouissait en tant que grand-duché, il est procédé aux élections : nationaux : 108 sièges ; socialistes : 98 sièges.

5 décembre 1917

Proclamation de l'indépendance de la Finlande : régent Svinhuvfud.

31 décembre 1917

Moscou reconnaît l'indépendance de la Finlande.

janvier-mai 1918

Guerre civile entre l'armée rouge au Sud et l'armée blanche, conduite par Mannerheim, au Nord.

3 mars 1918

Le traité de Brest-Litovsk reconnaît l'indépendance de la Finlande.

3 avril 1918

Le corps expéditionnaire allemand von der Goltz s'empare d'Helsinki, qui est confié à un bataillon finlandais de l'armée allemande.

10 avril 1918

Mannerheim écrase l'armée rouge à Tempere.

30 mai 1918

Démission de Mannerheim hostile à l'intervention allemande.

12 décembre 1918

Démission du régent Svinhuvfud et élection de Mannerheim.

30 décembre 1918

Le corps expéditionnaire finlandais intervient dans les pays baltes contre l'armée rouge.

25 juillet 1919

La Constituante porte à la présidence de la République Stahlberg.

14 octobre 1920

Traité de Dorpat avec la Russie : la Finlande reçoit la plus grande part de la Carélie, le port et le territoire de Petsamo (port libre de glaces toute l'année et territoire séparant la Norvège de la Russie; ce territoire ne faisait pas partie du grand-duché). En échange, la Carélie orientale est laissée à la Russie, sous réserve d'une administration autonome.

novembre 1921

La Finlande soutient une révolte en Carélie orientale et fait appel à la S. D. N.

34

- Statut des îles Aaland Les îles Aaland, peuplées de Suédois, ont été neutralisées le 30 mars 1856 par la convention de Paris, fortifiées par les Russes durant la guerre 19141917 pour leur permettre de s'opposer à une attaque éventuelle de l'Allemagne, occupées en 1917 par les Suédois et revendiquées par les Finlandais. La conférence de Marienheim entre l'Angleterre, la Suède et la Finlande, et sans la Russie et l'Allemagne, établit le principe de démilitarisation de l'archipel, rendant ainsi aisée l'occupation des îles par l'Angleterre dans l'éventualité d'un conflit avec la Russie. Protestations russes. Les instruments de cette démilitarisation : 25 juin 1921 20 octobre 1921

Recommandation du Conseil de la S. D. N. réaffirmant la convention de Paris et stipulant des garanties en faveur de la Suède. Convention de Genève portant statut des îles Aaland.

b) Les provinces baltes - Estonie février 1918 24 décembre 1918 février 1919 20 août 1919 31 août 1919

L'Estonie, province balte de l'Empire, proclame son indépendance (capitale : Reval-Tallin). Les Soviets reconnaissent l'indépendance. L'armée rouge évacue l'Estonie devant l'avance de l'armée blanche Youdenitch. Les puissances alliées reconnaissent provisoirement l'indépendance, réservant la décision définitive à un arbritage de la S. D. N. A la demande des Russes et sur la base de l'indépendance, pourparlers à Pskov rompus sur l'invitation des Alliés.

5 décembre 1919 janvier 1920

Reprise de pourparlers à Youriev. Sur l'invitation de la France, souhaitant la création d'un bloc de la Baltique, conférence de Helsinki entre la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, sans résultat.

2 février 1920

Traité de Youriev russo-estonien.

- Lettonie 24 décembre 1918 3 janvier 1919 mai-novembre 1919 22 mai 1919

Moscou reconnaît l'indépendance de la Lettonie. Les troupes soviétiques occupent Riga, Corps expéditionnaire von der Goltz. Riga est occupée par le corps expéditionnaire. 35

novembre 1919 15 juillet 1920 11 août 1920

L'Entente exige et obtient le retrait des troupes allemandes. Traité de paix avec l'Allemagne. Traité de Riga avec la Russie.

- Lituanie 24 décembre 1918 5 janvier 1919 février-mars 1919 avril 1919 octobre 1919 décembre 1919 8 décembre 1919 juin 1920 3 septembre 1920 7 octobre 1920 9 octobre 1920

Les Soviets reconnaissent l'indépendance de la Lituanie. L'armée soviétique occupe Vilna. L'armée von der Goltz occupe la Lituanie. Les légions polonaises occupent Vilna. Le gouvernement lituanien demande le départ des troupes allemandes. L'Entente obtient le départ des troupes allemandes. Le Conseil suprême interallié attribue Vilna, r e vendiquée par les Polonais, à la Lituanie. L'armée rouge occupe Vilna et la rend à la Lituanie. Les troupes lituaniennes engagent des hostilités contre la Pologne. Convention de maintien du statu quo signée à Suvalki. Coup de force polonais contre Vilna et occupation de la ville, entérinée par la S. D. N. en 1923, ainsi d'ailleurs que celle de Memel par la Lituanie en janvier 1923.

c) La Pologne 5 novembre 1916

Acte du 5 novembre des deux empereurs d'Allemagne et d'Autriche, garantissant mutuellement les territoires polonais qui appartiennent à chacune d'elles. Proclamation d'un royaume indépendant de Pologne dans une union douanière commune et avec une politique étrangère concertée. Conseil de régence : l'archevêque de Varsovie et le prince Lubomirski,

10 juillet 1917

Pilsudski, commandant de la légion polonaise, ayant combattu les Russes, rompt avec les empires centraux et est interné à la citadelle de Magdebourg jusqu'au 5 novembre 1918. Dissolution de la légion de 20 000 hommes.

36

15 août 1917

Comité national polonais réuni à Paris sous la présidence de Dwowski, reconnu par les Alliés et disposant d'une armée de 60 000 hommes.

8 février 1918

Le point XHI de Wilson : création d'un Etat polonais indépendant avec des populations indiscutablement polonaises et un libre et sûr accès à la mer. Par le traité de Brest-Litovsk, la Russie renonce à la Pologne. La Russie soviétique reconnaît l'indépendance de la Pologne. Le Conseil de régence proclame l'indépendance. Pilsudski proclame la République polonaise (deux gouvernements, deux armées). Prise de Lvov, ville polonaise en territoire ukrainien. Mission de conciliation Paderewski : Pilsudski, président de la République; Paderewski, premier ministre et Affaires étrangères : Dwowski, représentant de la Pologne à la Conférence de la Paix. Fusion du cabinet Pilsudski avec le Comité national polonais de Paris.

3 mars 1918 29 août 1918 7 octobre 1918 22 novembre 1918 janvier 1919

26 janvier 1919 12 mai 1919

Elections à la diète constituante. La commission interalliée présidée par le général Botha invite les parties à conclure un armistitice. Rejet polonais et conquête de la Galicie orientale.

27 mai 1919

La conférence de Paris menace Varsovie d'interrompre le ravitaillement. Le traité de Saint-Germain cède la Galicie aux puissances alliées et associées mais non à la Pologne. Déclaration officielle de l'Entente concernant les frontières de Pologne. Frontière Est : Grodno, Valovka, Bialystok, Nemurov, Brest-Litovsk, est de Przemysl. Réaffirmée par le ministre anglais des Affaires étrangères en juillet 1920, elle sera connue désormais sous le nom de ligne Curzon. Rejet polonais.

19 septembre 1919 8 décembre 1919

22 décembre 1919

La Russie soviétique propose à la Pologne l'ouverture des pourparlers de paix sur la base du statu quo (la Pologne jusqu'à Minsk).

25 avril 1920

Reprise de l'offensive polonaise contre la Russie soviétique. 37

6 mai 1920

Prise de Minsk et de Kiev.

juin-juillet 1920

Contre-offensive Toukhatchevski et Boudienny. Prise de Minsk, Vilna, Grodno, Brest-Litovsk, menace sur Varsovie.

12 juillet 1920

Médiation Curzon : armistice sur la base de la ligne Curzon, et réunion à Londres d'une conférence russo-polonaise.

17 juillet 1920

Moscou rejette la proposition Curzon et exige que Varsovie traite directement avec la Russie.

22 juillet 1920

Varsovie demande l'armistice à Moscou.

10 août 1920

Traité des frontières polonaises signé par la France, l'Angleterre, l'Italie, le Japon et la Roumanie mais que la Pologne refuse de signer (ligne Curzon, mais la Galicie orientale réservée).

15 août 1920

Bataille de Varsovie et contre-offensive polonaise faisant reculer l'armée rouge de 400 km. Assistance militaire française (mission Weygand, de Gaulle).

25 septembre 1920

Moscou demande l'ouverture de pourparlers d'armistice.

12 octobre 1920

Signature des préliminaires de paix : la Pologne a une frontière à 150 km à l'Est de la ligne Curzon.

15 janvier 1921

Alliance franco-polonaise.

12 mars 1921

Traité de paix polono-russe de Riga : par ce traité la Pologne atteint 388 500 km2, dont 165 700 entre la ligne Curzon et la nouvelle frontière de la paix de Riga. Un tiers de la population, qui s'élève à 30 millions, peuple ces nouveaux territoires. Cependant , l'élément polonais (18,7) ne constitue qu'un peu plus de la moitié de la population de l'Etat. Minorités : Ukrainiens ( 3, 7), Juifs (2), Russes (1), Allemands (1), Lituaniens (0, 7).

- Rappel des opérations militaires Guerre polono-allemande (27 décembre 1918, prise de Poznan) : novembre 1918-16 février 1919 Guerre polono-russe : novembre 1918-18 mars 1921 2. Le b a s s i n danubien 8 avril 1919 38

Le Conseil suprême interallié confirme le traité de Bucarest qui accorde à la Roumanie la Bessa-

rabie aux dépens de la Russie. 28 octobre 1920

Traité des frontières de Roumanie : France, Angleterre , Japon, Italie et Roumanie mais sans la Russie. Moscou proteste et réclame un plébiscite en Bessarabie.

3. De la m e r N o i r e au C a u c a s e a) Les républiques indépendantes de Transcaucasie et l'intervention britannique 22 avril 1918

Moscou reconnaît la Fédération transcaucasienne.

25 mai 1918

La Géorgie proclame son indépendance ainsi que l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

juin-août 1918

Des troupes germano-turques envahissent les trois Etats.

17 août 1918

Le corps expéditionnaire britannique Dunsterville occupe Bakou.

30 août 1918

L'armistice de Moudros avec l'Empire ottoman permet aux Anglais d'occuper la Transcaucasie, Bakou, Tiflis et Batoum.

13 janvier 1920

Le Conseil suprême interallié reconnaît la Géorgie et l'Azerbaïdjan.

23 avril 1920

Le Conseil reconnaît l'Arménie.

juillet 1920

Les forces britanniques évacuent la Transcaucasie.

b) La reconquête de la Transcaucasie 20 avril 1920

Coup de force communiste en Azerbaïdjan.

30 avril 1920

Les troupes soviétiques à Bakou.

30 septembre 1920

Traité d'alliance russo-azerbaïdjanais.

5-18 mars 1921

L'armée kémaliste occupe Bakou. Traité russoturc et évacuation.

21 mars 1921

Proclamation de la République socialiste de Géorgie.

21 avril 1921

Proclamation de la République socialiste d'Arménie. 16 mars et 13 octobre 1921 Traités de paix et protocole de délimitation des frontières russo-turques : cession des districts de Kars et Ardahan par la Russie (17 600 km2 et 500 000 habitants).

décembre 1922

Fédération transcaucasienne (Azerbaïdjan, Armé39

nie, Géorgie) dissoute le 5 décembre 1936. 4. A s i e c e n t r a l e : de la m e r C a s p i e n n e à la d'Extrême-Orient

province

a) Frontière russo-iranienne 26 juin 1919 9 août 1919

1er septembre 1920 19 janvier 1921 15-22 février 1921 26 février 1921

26 février 1921 mai 1921 juin-juillet 1921 8 septembre 1921

Note de Moscou à Téhéran renonçant aux privilèges, créances, concessions, propriétés et capitulations du régime impérial. Convention anglo-iranienne confiant à l'Angleterre la responsabilité de l'armée et des finances iraniennes. Le Parlement refuse d'approuver l'accord. Congrès des peuples d'Orient à Bakou. Des troupes de l'armée rouge contrôlent la province du Ghilan au Nord-Est. (Août 1920-septembre 1921 : République du Ghilan. ) Révolution iranienne : Seyid Zia ed-Din et Reza Khan déposent la dynastie anglophile des Kadjars et rompent les négociations avec Londres. Traité d'assistance mutuelle russo-iranien et dénonciation du traité anglo-iranien adopté pour la frontière entre les deux pays (celle de 1881) : si des troupes étrangères pénétraient en Iran, la Russie pouvait y envoyer aussi des troupes. Traité russo-afghan avec le roi Ammanullah, nationaliste anti-anglais. Les troupes anglaises évacuent l'Iran. Avance des troupes soviétiques sur Téhéran. L'armée rouge se retire de l'Iran.

b) L'Asie centrale : la révolte pantouranienne et la rébellion des Basmontchi Enver Pacha, chef des jeunes turcs et instigateur de l'entrée en guerre de l'Empire ottoman, passe, après la chute de l'Empire, chez les bolcheviks, et s'établit entre Tachkent et Boukhara. Lié aux mouvements nationalistes turcs locaux, organisés à l'image des "comités jeunes turcs", il dirige la rébellion (janvier 1918-1924) qui contrôle tout le Turkestan. L'action d'Enver Pacha (fin 1921-mort en août 1922) est entravée par une mission bolchevique Frounze-Kaganovitch qui conduit les troupes de la reconquête. Octobre 1924 : proclamation de la République uzbek (Boukhara) et turkmène (Khiva). 10 janvier 1918 40

Proclamation à Omsk de l'indépendance de la Si-

janvier-juin 1919 août-octobre 1919 août-septembre 1920 février 1921

15 juin 1921 6 juillet 1921 5 novembre 1921

bérie. Les khanats de Khiva et Boukhara proclament leur autonomie. L'armée rouge s'empare de Khiva. Prise d'Ashkabad. Réduction du khanat de Boukhara. Proclamation à Ourga de l'Empire mongol-bouriate, de 2 millions de km2 s'étendant depuis le Tibet et la Transbaïkalie à la Mongolie-Extérieure et Intérieure. Intervention de l'armée rouge. Prise d'Ourga. Accord russo-mongol : la Mongolie est reconnue comme Etat indépendant. Cession à la Russie du territoire de Tannu-Tuva. Protestations chinoises devant la violation de l'accord russo-chinois du 7 juin 1915 reconnaissant la suzeraineté de la Chine sur la Mongolie-Extérieure.

c) Extrême-Orient 9 mai 1919

Wilson autorise les Japonais à rester en Transbaïkalie, dans la Province Maritime et en Sakhaline du Nord. Tokyo tente de constituer un Etattampon avec la Province Maritime. Les Soviets créèrent, en vue de réduire cette construction, la "République d'Extrême-Orient" en Sibérie orientale.

septembre 1921

Négociations à Dalny entre la République d'Extrême-Orient et le Japon. Echec car les Japonais souhaitent garder la Sakhaline du Nord.

octobre 1922

Le Japon évacue la Province Maritime mais n'abandonne la Sakhaline du Nord qu'en 1925.

B. L'INTERVENTION ETRANGERE CONTRE L'ETAT SOCIALISTE DE RUSSIE Le pouvoir soviétique est réduit aux limites de l'ancien duché de Moscovie au cours des années 1917-1921. Privé du blé d'Ukraine, du charbon du Donetz et du pétrole du Caucase, il doit faire face à l'insurrection intérieure et à l'intervention extérieure. Des corps expéditionnaires ou des détachements français, anglais, grecs, serbes, polonais, roumains, tchécoslovaques, japonais, américains, finlandais ; italiens, canadiens, estoniens, lettons et des troupes allemandes parcourent le territoire. Ce conflit fait 800 000 victimes et entraîne pour 30 milliards de francs-or de dégâts matériels.

41

1.

Intervention directe

11 mars 1918 26 mars 1918 5 avril 1918 3 août 1918 4 août 1918 6 août 1918 10 août 1918 10 septembre 1918 5 novembre 1918 19 décembre 1918 15-30 mars 1919 30 mars 1919 6 avril 1919 27 septembre-12 octobre 1919 10-20 novembre 1919 juillet 1919-juillet 1920

Des troupes britanniques occupent Mourmansk. Benes conclut avec les Russes un accord pour le rapatriement de la légion tchèque (30 000 hommes). Un contingent japonais occupe Vladivostok. Accord de principe américain pour participer à l'expédition d'Extrême-Orient. Corps expéditionnaire anglo-américain à Arkhangelsk. La légion refuse de se laisser désarmer, rompt l'accord, et occupe Kazan, sur la Volga. Le corps expéditionnaire d'Extrême-Orient s'élève à 70 000 Japonais et 8 000 Américains. Contre-offensive Trotski et prise de Kazan. Une division britannique à Batoum. Une escadre française à Odessa et détachements grecs, serbes, italiens et polonais. Mutinerie des équipages de l'escadre française de la mer Noire. Mutinerie du détachement américain à Mourmansk. Evacuation d'Odessa. Evacuation d'Arkhangelsk et Mourmansk. Evacuation de la Sibérie. Evacuation par les Britanniques de Bakou et Batoum.

2. I n t e r v e n t i o n i n d i r e c t e b l a n c h e s et l e b l o c u s 15 mars 1918

: le s o u t i e n aux

armées

Blocus interallié de la Russie et rupture des r e lations diplomatiques à la suite du traité de Brest-Litovsk. 20 octobre 1919 Les Alliés demandent aux neutres de s'associer au blocus économique. 16 janvier 1920 Levée du blocus. 10 août 1920-17 avril 1921 Paris reconnaît le gouvernement du général Wrangel (Crimée). 42

3.

Les négociations

russo-alliées

8 novembre 1918-17 janvier Appels Tchitcherine et Litvinov proposant l'ouver1919 ture de pourparlers de paix. 24 décembre 1918

Appel Litvinov à Wilson.

3 janvier 1919

Lloyd George propose une conférence réunissant les autorités de fait en Russie sans distinction.

15 janvier 1919

Conversations russo-américaines à Stockholm.

22 janvier 1919

Appel Wilson pour la tenue d'une conférence à l'île des Princes, réunissant les représentants des autorités de fait en Russie et l'arrêt immédiat des hostilités.

4 février 1919

Tchitcherine accepte.

16 février 1919

Rejet de la proposition par les autorités gouvernementales des armées blanches.

22 février 1919

Mission du plénipotentiaire américain Bullitt.

14 mars 1919

Projet de traité Lénine-Bullitt : les gouvernements de fait conserveraient leurs territoires. Cessation des hostilités et retrait des troupes alliées.

25 novembre 1919

Pourparlers soviéto-anglais à Copenhague et mission Litvinov.

4 . L'Ukraine

: du t r a i t é de B r e s t - L i t o v s k

à la fin de

l ' i n t e r v e n t i o n é t r a n g è r e en R u s s i e 15-20 décembre 1917

Convention franco-anglaise délimitant les zones de partage respectives en Russie : France : Ukraine, Bessarabie, Crimée (zones productrices de minerai de fer); Angleterre : Caspienne (zone pétrolifère).

10 janvier 1918

La Rada, assemblée ukrainienne, soutenue par la présence des troupes allemandes, proclame l'indépendance.

9 février 1918

Traité germano-austro-ukrainien : autonomie des Ruthènes de l'Autriche-Hongrie auxquels il sera attribué le territoire polonais de Cholm. Livraison d'un million de tonnes de céréales.

10 février 1918

L'armée soviétique entre à Kiev.

3 mars 1918

Traité de Brest-Litovsk : indépendance de l'Ukraine et forces d'occupation allemandes.

28 avril 1918

Régime de terreur Skoropadsky.

5 novembre 1918

Berlin rompt les relations diplomatiques avec 43

11 novembre 1918 13 novembre 1918 2 décembre 1918

14 décembre 1918 5 février 1919 31 août 1919 16 décembre 1919 6 mai 1920 10 juin 1920 26 juillet 1920

E.

Moscou, rétablies depuis le traité de Brest-Litovsk. Armistice à l'Ouest. Moscou déclare tenir pour annulé le traité de Brest-Litovsk. Les conseils des soldats allemands et austro-hongrois concluent un accord d'évacuation et de rapatriement avec les Ukrainiens. Fuite de Skoropadsky à Berlin. Le séparatiste Petliura, président du directoire ukrainien. Prise de Kiev par l'armée rouge qui pénètre en Ukraine à la suite du retrait des troupes germanoautrichiennes. L'armée blanche Denikine occupe Kiev. L'armée rouge reprend Kiev. L'armée polonaise reprend Kiev. Petliura au pouvoir. L'armée rouge reprend Kiev. Berlin refuse de laisser transiter à travers l'Allemagne les armes que le gouvernement français veut envoyer en Pologne.

L ' E M P I R E DES HABSBOURG

A la veille de la guerre, l'Empire s'étend sur 676 648 km^ et s'exerce sur onze nationalités parlant treize langues : 10 millions d'Allemands d'Autriche, de Bohême (Sudètes) et de Silésie, 10 millions de Magyars, 6, 5 millions de Tchèques, 2 millions de Slovaques, 5 millions de Polonais de Galicie, 7 millions de Croates et de Slovènes, 3, 5 millions de Ruthènes, 3 millions de Roumains de Bukovine, 1 million d'Italiens de Trieste et Trente, les musulmans de Bosnie-Herzégovine, ainsi que la population juive (1, 5 million). Deux parlements, à Vienne et Budapest, deux diètes, à Prague et Agram (Zagreb), deux gouvernements, à Vienne et Budapest. Budapest exerce son autorité sur 283 000 km2 et 18 500 000 habitants dont 10 millions seulement de Magyars. Vienne gouverne sur 391 000 km2 et 30 millions d'habitants. Les seuls services communs sont l'armée, la diplomatie et les finances. Un souverain depuis le 21 novembre 1916, Charles, portant deux couronnes: d'empereur d'Autriche (Charles 1er), de roi de Hongrie (Charles IV). A. L'ECHEC DE L'EMPIRE FEDERAL 22 mai 1917 44

L'empereur Charles 1er renvoie le comte Tisza,

président du Conseil de Hongrie, qui refuse l'élargissement du droit de vote et le remplace par Wékerlé. 8-15 février 1918

Mutinerie de la flotte austro-hongroise à Cattaro.

4 octobre 1918

Note de Vienne à Wilson acceptant l'ouverture des négociations sur la base des XTV points : "possibilité d'un développement autonome".

5 octobre 1918

Mission du comte Andrassy en Suisse et concertions avec les représentants des mouvements nationaux de l'Empire auprès de l'Entente (Benes).

6 octobre 1918

21 octobre 1918

Manifeste de l'empereur Charles : transformation de l'Empire en un Etat fédéral. Pologne indépendante. Gouvernements indépendants pour les peuples de l'Empire qui ne sont pas sous autorité de Budapest. Créations de parlements nationaux. Réponse de Wilson exigeant "que l'on laisse aux minorités nationales le soin de satisfaire leurs aspirations", alors que les XTV points ne prévoyaient que la "possibilité d'un développement autonome" ce qui avait été accordé de facto par le manifeste. La position de Wilson est due à la reconnaissance de la Tchécoslovaquie comme cobelligérante, au cours de l'été 1917. La publication de la note est suivie des proclamations d'indépendance dans les villes de l'Empire.

B. AFFIRMATION DES NATIONALISMES La Hongrie fut amputée de 192 000 km 2 sur un ensemble de 283 000, et d'une population de 18 millions, en perdit 10, L'Autriche ne garde que 13 % du territoire de l'Empire, soit 83 838 km^ et 12 % de sa population, dont un tiers à Vienne. 6-29 octobre 1918

Réuni à Zagreb, le Conseil national des Serbes, Croates et Slovènes proclame l'union à la Serbie. Succès du yougoslavisme (Serbie + Croates + Slovènes) sur l'illyrisme (Grande Croatie) et l'austro-slavisme (autonomie des Slaves mais maintien de l'unité impériale).

15 octobre 1918

Les députés polonais informent l'empereur qu'ils ne se considèrent plus comme sujets de la double monarchie mais comme citoyens de la Pologne.

18 octobre 1918

Masaryk proclame, à Washington, l'indépendance de la Tchécoslovaquie.

27 octobre 1918

L'empereur nomme le professeur pacifiste Lammasch premier ministre. 45

28 octobre 1918

Proclamation à Prague de l'indépendance de la Bohême.

30 octobre 1918

Le Conseil national slovaque se prononce en faveur de l'union avec les provinces tchèques de Bohême et de Moravie. Le Conseil national des Allemands d'Autriche proclame l'indépendance de l'Autriche.

1er novembre 1918

Insurrection à Budapest : un Conseil des soldats et ouvriers partage le pouvoir avec le Conseil national. Le comte Karoly est président du Conseil. Armistice de la villa Justi (Padoue) entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie. Le comte Karoly conclut, à Belgrade, un armistice avec Franchet d'Esperey, commandant l'armée d'Orient, pour éviter l'occupation de la Hongrie. Cependant, les Tchèques s'emparent de Presbourg (Bratislava), les Roumains annexent la Transylvanie le 27 décembre 1918 et les Serbes se saisissent du Banat.

7 novembre 1918 8 novembre 1918

10 novembre 1918

L'empereur renonce à participer aux affaires de l'Etat en Autriche et, le 13, en Hongrie. Il ne s'agit donc pas d'une abdication, ni d'une déposition, ni d'une renonciation aux droits dynastiques.

12 novembre 1918

Proclamation de la République autrichienne (art. 1) partie intégrante de la République allemande (art. 2). Cabinet du socialiste Karl Renner. Proclamation de la République tchécoslovaque. Président Masaryk.

14 novembre 1918 16 novembre 1918 1er décembre 1918 16 janvier 1919 5 février 1919 février-avril 1919 4 mars 1919 19 mars 1919 21 mars 1919

46

Proclamation de la République à Budapest. Proclamation du royaume des Serbes, Croates et Slovènes Le comte Karoly, président de la République hongroise. Réforme agraire et proclamation des élections pour le 13 avril 1919. Emeutes insurrectionnelles à Vienne. Fondation de la d e Internationale (Komintern). Ultimatum de l'Entente exigeant le retrait des troupes hongroises sur la ligne promise à la Roumanie par l'accord d'août 1916. Le Conseil des soldats et ouvriers de Hongrie proclame la dictature du prolétariat. Les socialistes remettent le pouvoir à Bela Kun. Ce régime

durera quatre mois. Insurrection et coup de force communiste à Vienne (Otto Bauer, Adler). Otto Bauer, ministre des Affaires étrangères, démissionne. La Roumanie attaque la Hongrie, occupe Budapest (3 août), annexe la Transylvanie, dépose Bela Kun. Début de la terreur blanche. L'amiral Horthy à la tête d'une armée blanche se proclame régent de Hongrie à Budapest, à la suite du retrait des Roumains, consécutif aux r e présentations de l'Entente.

15 juin 1919 26 juillet 1919 juillet-novembre 1919 novembre 1919

III.

L ' E M P I R E DES H O H E N Z O L L E R N A. LA REVOLUTION ALLEMANDE 1.

La c h u t e d e s

8-13 novembre 1918 10 novembre 1918 2. L i b e r t é s 16 avril 1917 10 mai 1917 août 1917 28 janvier 1918 3 octobre 1918

monarchies Louis m de Bavière abdique. Fin de la dynastie des Wittelsbach. 22 princes souverains abdiquent partout dans l'Empire allemand. Abdication de l'empereur Guillaume n et fin de la dynastie des Hohenzollern en Allemagne.

a l l e m a n d e s et

Allemagnes

Importantes grèves à Berlin et dans les grandes villes. Message de Pâques de l'empereur : réforme électorale en Prusse. Mutineries dans la marine de guerre. Grandes grèves à Berlin et dans les villes importantes. Constitution des premiers conseils ouvriers. Le prince Max de Bade, nommé chancelier, forme un cabinet semi-parlementaire, avec participation social-démocrate : Scheidemann, Bauer, et centre-catholique : Erzberger, Noske (ministre de la Guerre).

4 octobre 1918

Communication des propositions allemandes de paix à Wilson.

20 octobre 1918

Amnistie : K. Liebknecht et R. Luxembourg en pri47

son depuis mai et juillet 1916, libérés le 8 novembre. 26 octobre 1918

Grœner succède à Ludendorff comme chef d'étatmajor.

30 octobre 1918

Mutinerie des marins refusant de laisser sortir la flotte de guerre. Révolution à Vienne et Budapest.

1er novembre 1918

Guillaume H, réfugié à Spa auprès du grand quartier général, refuse d'abdiquer.

3 novembre 1918

Soulèvement des marins de Kiel et manifestations populaires à Munich.

4 novembre 1918

Noske réprime le soulèvement.

5 novembre 1918

Berlin rompt avec Moscou et procède à la fermeture de l'ambassade soviétique de Berlin.

6-8 novembre 1918

Révolutions et conseils de soldats à Hambourg, Brème, Hanovre, Cologne, Brunswick. Constitution du premier gouvernement de la république de Bavière (Eisner).

9 novembre 1918

Révolution à Berlin. Abdication de Guillaume II et fuite en Hollande. Ebert remplace Max de Bade. Proclamation de la République.

11 novembre 1918 6 décembre 1918

Signature de l'armistice par Erzberger. L'élection d'une Constituante est fixée au 19 janvier 1919 par le Conseil général des conseils d'ouvriers et soldats par 334 voix (sociaux-démocrates : Ebert) contre 98 (communistes et spartakistes).

5 janvier 1919

Fondation à Munich du Parti ouvrier allemand auquel adhèrent, en juin, Hitler et Roehm.

6-12 janvier 1919

Redoutant le résultat des élections à la Constituante, les communistes et les spartakistes passent à l'action. Combats à Berlin et occupation de la ville. Insurrections à Stuttgart, Nuremberg, Brème, Düsseldorf. Grèves dans la Ruhr.

11 janvier 1919

Noske à la téte des corps francs réprime l'insurrection.

15 janvier 1919

Assassinat de K. Liebknecht et de R. Luxembourg.

19 janvier 1919

Elections à l'Assemblée constituante (421 sièges): centre-catholique : 88; démocrates : 75; parti national : 42; parti populiste : 22; sociaux-démocrates : 163; sociaux-indépendants (extrême-gauche): 22; divers : 9, qui élisent Ebert président de la république le 11 février. L'Assemblée décide de

48

12 février 1919 18-22 février 1919 6 mars 1919 5-11 mars 1919 7 avril 1919 1er mai 1919 7 mai 1919 29 mai 1919 16 juin 1919 18 juin 1919 21 juin 1919 22 juin 1919

siéger à Weimar pour élaborer la constitution de la République. Cabinet Scheidemann de coalition : centre + sociaux-démocrates + démocrates. Combats dans la Ruhr. Loi créant la Reichswehr : 400 000 hommes sont maintenus sous les drapeaux. Grève générale et combats dans Berlin. Semaine sanglante : 1 200 morts et répression conduite par Noske, ministre de l'Armée. La République des Conseils de Bavière proclamée à Munich. Entrée des troupes gouvernementales et des corps francs à Munich. Les conditions de paix sont communiquées par les Alliés. Contre-propositions allemandes. Des adoucissements sont apportés par les Alliés. Ultimatum allié accordant cinq jours pour l'acceptation des conditions de paix. La flotte allemande se saborde en rade de Scapa Flow. L'Assemblée constituante accepte les conditions de paix par 237 voix contre 38 et 5 abstentions.

B. LA REPUBLIQUE DE WEIMAR 11 août 1919 13 mars 1920

27-30 mars 1920 6 avril-17 mai 1920 6 juin 1920

Promulgation de la constitution de Weimar. Coup de force de droite: général von Luttwitz et Kapp à Berlin, von Kahr en Bavière. Le gouvernement s'enfuit à Dresde puis à Stuttgart. La grève générale réduit les coups de force. Le général von Seeckt devient commandant de la Reichswehr. Ecrasement des milices rouges de la Ruhr par la Reichswehr qui pénètre ainsi en zone démilitarisée. Les troupes franco-belges occupent la Ruhr. Elections générales : sociaux-démocrates : 112; démocrates : 45; centre catholique : 68; catholiques bavarois : 25; populistes : 61; nationaux : 66; socialistes indépendants: 81; communistes : 2. 49

IV. L ' E M P I R E

OTTOMAN

A. LE REFORMISME OTTOMAN COMPROMIS PAR LES CONFLITS 23 juillet 1908

17 décembre 1908 15 février-23 avril 1909 23 avril 1909 25 avril 1909

15 septembre 1911 17 octobre 1912 18 octobre 1912 8 novembre 1912 18 mars 1913 16 avril 1913 30 mai 1913

3 juin 1913 18 novembre 1913 22 juillet 1914 2 août 1914 50

Le comité révolutionnaire militaire "Union et Progrès", soutenu par les armées de la partie européenne de l'Empire, obtient du sultan Abdul Hamid le rétablissement des réformes constitutionnelles de 1876 (général Enver). Réunion du Parlement. Contre-révolution et dissolution du Parlement. Enver entre à Constantinople. Déposition d'Abdul Hamid. Son frère, Mehmet V accède au trône. Désormais, le parti "Liberté et Progrès" issu du comité "Patrie et Progrès" avec Enver conduisent la politique de l'Empire (Djemal, Talat). Guerre entre l'Italie et l'Empire ottoman. L'Italie s'empare de la Tripolitaine et du Dodécanèse. Traité de paix d'Ouchy entre l'Empire et l'Italie; cession de la Tripolitaine et du Doidécanèse. La Grèce, la Serbie, la Bulgarie, et le Monténégro déclarent la guerre à l'Empire ottoman. Les Grecs entrent à Salonique. L'Empire demande l'armistice. Le roi Georges 1er de Grèce est assassiné à Salonique. Constantin lui succède. Signature de l'armistice. Les préliminaires de paix sont signés à Londres: l'Empire cède aux vainqueurs les territoires ottomans d'Europe, sauf la Thrace orientale, arrière-pays de la capitale, Constantinople : les guerres balkaniques mettent fin au réformisme ottoman, supplanté par le nationalisme turc. Traité tripartite d'alliance militaire gréco-roumano-yougoslave. Le général Liman von Sanders, nommé inspecteur des écoles militaires, commandant du 1er corps d'armée, et membre du Conseil de guerre turc. Enver propose à Berlin un traité secret d'alliance offensive et défensive dirigée contre la Russie. Signature du pacte.

10 octobre 1914

29 octobre 1914 2 novembre 1914 3 novembre 1914 novembre 1914-janvier 1915

Mort de Charles 1er de Roumanie de la dynastie des Hohenzollern, auquel succède Ferdinand. Le premier ministre Bratiano est favorable à l'Entente. La Turquie fait bombarder par les croiseurs allemands Breslau et Gœben, passés sous son pavillon, les ports russes de la mer Noire. La Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman. La France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Empire ottoman. L'escadre anglaise de Méditerranée bombarde les forts des Dardanelles. L'armée turque menace Batoum.

B. L'EUROPE SUD-ORIENTALE ENTRE LES EMPIRES CENTRAUX ET L'ENTENTE 18 février 1915 18 février-août 1915 1er mars 1915 3 mars 1915

6 mars 1915 18 mars 1915 25 mai et 31 juillet 1915

26 juillet 1915 16 août 1915

Début des opérations de débarquement aux Dardanelles par les Franco-Anglais. Echec du débarquement des Dardanelles : 125 000 tués britanniques et 40 000 français. Deux escadres hors de combat. Le roi Constantin de Grèce et le premier ministre Venizelos mettent à la disposition de l'Entente la flotte et cinq divisions. La Russie rejette violemment toute participation grecque à l'expédition sur Constantinople, revendication russe, ainsi que la rive occidentale du Bosphore, de la mer de Marmara et des Dardanelles, ainsi que la Thrace orientale à l'est du fleuve Evros et les îles Imbros et Tenedos. Delcassé et Grey donnent satisfaction à Sazonov. "Accord de Constantinople" du 18 mars. Démission de Venizelos. Cabinet du palais Gounaris. Echec de l'attaque contre les Détroits. L'Entente offre à la Bulgarie le port grec de Cavalla et la ville serbe de Monastir, en échange de son entrée en guerre aux côtés des Alliés, la Grèce devant être dédommagée en Asie Mineure. Traité secret franco-anglo-italien : le Dodécanèse à l'Italie. Deux mois après les élections du 16 juin, Venizelos forme le cabinet. La Serbie (Pachitch) deman51

18 septembre 1915

21 septembre 1915 26 septembre 1915 30 septembre 1915 4 octobre 1915

de à la Grèce et à la Roumanie (Bratiano) l'application des dispositions du traité tripartite d'alliance du 3 juin 1913 et l'entrée en guerre des deux pays contre la Bulgarie aux côtés de la Serbie. Le roi Constantin et Venizelos décident la mobilisation et l'ouverture des hostilités aux côtés des Serbes, sous réserve d'une offensive roumaine au Nord, ou d'un débarquement de 150 000 Franco-Anglais à Salonique. La Bulgarie mobilise : le roi Constantin signe le décret de mobilisation. La Roumanie rétracte son intervention et refuse le passage de troupes russes sur son territoire. L'Entente ne mobilise qu'une division. Le roi Constantin, adoptant une stricte neutralité, refuse de s'engager seul et rompt avec Venizelos. Venizelos se déclare favorable à l'entrée en guerre aux côtés de l'Entente, approuvé par la Chambre par 142 voix contre 104.

5 octobre 1915

La Bulgarie déclare la guerre à la Serbie et se range aux côtés des Germano-Autrichiens. La Serbie prise en tenaille. Débarquement des troupes françaises (une division) à Salonique en vue d'établir une tête de pont pour une action contre la Bulgarie et l'Empire ottoman; acceptée par Venizelos. Il est obligé par le roi de démissionner. Cabinet Zaïmis.

9 octobre 1915 17 octobre 1915

Prise de Belgrade. Londres offre Chypre à la Grèce contre l'intervention de celle-ci.

22 octobre 1915

Les Bulgares occupent Skopje rompant ainsi la voie d'une éventuelle liaison entre les Serbes et les Alliés. Retraite des armées serbes du roi Pierre 1er de Serbie à travers les montagnes du Monténégro et de l'Albanie (novembre-décembre 1915) et évacuation par Durazzo vers Corfou où une armée serbe sera reconstituée et envoyée à Salonique. Traité d'alliance entre l'Entente et la Roumanie. La Roumanie déclare la guerre aux empires centraux. Les généraux von Mackensen et von Falkenhausen occupent la Roumanie.

17 août 1916 28 août 1916 10 janvier 1917 52

L'armée se retire sur la rivière Sereth (mission du général Berthelot).

10 mars 1917

Une force britannique prend Bagdad.

23 avril 1917

Accord de partage franco-anglo-italien de SaintJean-de-Maurienne : une zone d'influence est accordée à l'Italie. Désaccord russe. Au cours de cette conférence interalliée, accord de principe pour le soutien de Venizelos contre le roi Constantin de Grèce tenu pour favorable à l'Allemagne mais protégé jusqu'à la révolution russe par l'empereur Nicolas E.

12 juin 1917

Intervention interalliée en Grèce en faveur de Venizelos aboutissant au départ du roi Constantin et du diadoque Georges tenus pour hostiles à l'entrée en guerre aux côtés de l'Entente. Le prince Alexandre est proclamé roi.

15-29 septembre 1918

Offensive contre la Bulgarie et armistice bulgare.

29 juillet 1919

Accord Venizelos-Tittoni : la Grèce soutient l'Italie en Albanie; l'Italie appuie la Grèce en Turquie.

C. L'ORIENT OTTOMAN PARTAGE 16 mai 1916

Accord Sykes-Picot anglo-franco-russe de partage des possessions asiatiques de l'Empire ottoman. Deux zones d'influence en pays arabe : une française, une britannique, la première constituée principalement par la région littorale au nord de la Palestine jusqu'en Cilicie inclusivement, la seconde correspondant à la moitié méridionale de la Mésopotamie (Irak). Seul le pays intermédiaire pouvant être érigé en Etat ou confédération d'Etats arabes indépendants.

4 juillet 1917

Le colonel Lawrence conduit l'action qui s'empare d'Akaba, porte de la Palestine et de la basse Syrie.

2 novembre 1917

Déclaration Balfour à la Chambre des communes: promesse d'une création d'un foyer national juif en Palestine.

7 novembre 1917

Déclaration franco-anglaise au sujet des peuples de l'Empire ottoman. Les peuples émancipés de la domination turque pourront établir des gouvernements nationaux tenant leur autorité de l'initiative et du libre choix des populations indigènes.

9 décembre 1917

Action britannique Allenby vers la Palestine, Prise de Jérusalem.

19 septembre 1918

Bataille de Tibériade : le front turc au nord de Jérusalem est rompu. Deux armées capitulent, la troisième se replie sur Alep. Les Britanniques 53

partis de Bagdad occupent Mossoul. 3 octobre 1918

L'émir Faysal de la dynastie hachémite entre à Damas. L'émir Abdallah de la dynastie hachémite entre à Bagdad.

30 octobre 1918

Armistice de Moudros (île de Lesbos). L'Empire ottoman est battu. Démission d'Enver et Talat.

15 mai 1919

Un contingent grec débarque à Smyrne.

janvier-mars 1920

Insurrection kémaliste à Constantinople.

février 1920

Conférence interalliée de Londres : là Turquie garde Constantinople, Smyrne est reconnue à la Grèce, la région d'Adalia à l'Italie, la Cilicie à la France.

16 mars 1920

Occupation interalliée de Constantinople.

24 avril 1920

Conférence de San Remo : statut des Détroits : la Thrace orientale à la Grèce, Arménie indépendante, Kurdistan autonome, définition des zones d'influence française et italienne en Turquie. La région pétrolifère de Mossoul est rattachée à l'Irak (Angleterre) et non à la Syrie (France). Préliminaires du traité de Sèvres.

D. LES REVOLUTIONS NATIONALES 1.

La r é v o l u t i o n turque

15 mai 1919

Le général Kemal est chargé de la démobilisation des troupes après l'armistice.

9 juin 1919

Soulèvement des troupes en Anatolie sous la conduite du général Kemal contre le gouvernement du Sultan.

19 juin 1919

Résolution de Sivas.

22 juin 1919

"Circulaire d'Amasya" condamnant l'impuissance du gouvernement.

23 juillet 1919

Congrès d'Erzeroum présidé par Kemal.

4 septembre 1919

Congrès de Sivas, davantage représentatif, échappe au particularisme anatolien. Le premier ministre du sultan, Ali Riza, entre en pourparlers avec Kemal.

janvier-mars 1920

Insurrection kémaliste à Constantinople.

28 janvier 1920

Adoption du pacte national.

février 1920

La conférence interalliée de Londres décide de laisser Constantinople à la Turquie.

mars 1920

Les Alliés occupent Constantinople afin de proté-

54

23 avril 1920

3 mai 1920 20 mai 1920 20 juin 1920 22 juillet 1920

juillet-août 1920

août 1920 10 août 1920

16 août 1920

ger le sultan. La Grande Assemblée nationale d'Ankara récuse l'autorité du sultan, Mehmet VI, "empêché", et charge Kemal de la sauvegarde de l'indépendance de la Nouvelle Turquie. Formation d'un gouvernement national présidé par Kemal. Les conditions de paix sont communiquées à Constantinople. Arrêt des hostilités entre les troupes françaises et kémalistes en Cilicie. Armistice. Action kémaliste contre les forces britanniques et offre, acceptée, d'assistance armée grecque (22 juin). L'Italie dénonce le traité du 29 juillet 1919 (Venizelos-Tittoni) et signe avec l'Albanie l'accord du 2 août 1920 reconnaissant son indépendance et son intégrité territoriale. L'Italie se retire d'Aidin (avril 1921). Un corps expéditionnaire grec repousse les forces kémalistes. Une armée du khalifat, aux ordres du sultan, participe aux opérations contre Kemal. Un corps expéditionnaire grec est envoyé à Smyrne. Signature du traité de Sèvres : l'Empire ottoman perd l'Arabie, la Palestine, la Syrie et la Mésopotamie, ainsi que la section de chemin de fer de Bagdad située à l'est d'Alexandrette, renonce à tout droit sur l'Afrique et les îles de la Méditerranée; ouverture des Détroits, l'Arménie devient libre et indépendante avec une frontière qui devra être fixée par le président des Etats-Unis. L'autonomie devra être accordée au Kurdistan, Smyrne, et son arrière-pays (vallée du Méandre) devra rester cinq ans sous administration grecque après quoi son sort serait déterminé par un plébiscite. Accord Lénine-Kemal d'aide militaire. Le rapprochement russo-turc est marqué, après l'annexion et le partage de l'Arménie, par les accords de GUmrti (3 décembre 1920), Moscou (16 mars 1921) et de Kars (13 octobre 1921). Ainsi soutenu, Kemal affirme sa résistance. Par ailleurs un rapprochement se dessine entre le gouverne-

55

27 février -12 mars 1921

23 mars 1921

ment sultanal de Tevfik Pacha et celui du général Kemal. Conférence de Londres convoquée par les Alliés pour modifier le traité de Sèvres. Délégation turque commune : Tevfik pour le gouvernement sultanal et Bekir Sami pour Ankara. Offensive grecque contre Kemal.

La G. A. N. accorde à Kemal des pouvoirs exceptionnels limités à 3 mois. 22 août-20 septembre 1921 Bataille de Sakarya. L'offensive grecque est stoppée à 60 km d'Ankara. Paix séparée franco-turque. Accord Franklin20 octobre 1921 Bouillon et Kemal et évacuation de la Cilicie. Contre-offensive Kemal et rupture du front grec. 26 août 1922 Retrait des troupes grecques d'Asie Mineure et 9-18 septembre 1922 évacuation de Smyrne. 21 septembre 1922 La France et l'Italie décident d'évacuer la zone neutre des Détroits. Les Anglais refusent toute évacuation. 25 septembre-3 octobre Incident de Tchanak : heurts entre les forces 1922 anglo-turques et ouverture de négociations. 11 octobre 1922 Armistice anglo-gréco-turc de Moudanya. 1er novembre 1922 Abolition du sultanat et départ du sultan Mehmet VI. 23 mars 1923 Abolition du khalifat (lieutenant du Prophète, pontife suprême de la communauté islamique). Le khalife Abdul Mejid, cousin du sultan Mehmet VI, dernier de la dynastie Osmanli, quitte Constantinople, appelée désormais Istanbul. 29 octobre 1923 Proclamation de la République turque. 5 août 1921

2. La G r è c e e t l ' é c h e c de l a " g r a n d e

idée"

- L'Enosis de la Crète à la Grèce mai 1905

56

Insurrection, en Crète, de Venizelos, ministre du gouvernement autonome grec. Venizelos s'oppose au prince Georges, fils puîïié du roi de Grèce et haut-commissaire des puissances en Crète, placée alors sous suzeraineté ottomane. Venizelos réclame le départ du prince et l'affermissement de l'autonomie crétoise.

1906

23 juillet 1908 5 octobre 1908

10-12 octobre 1908

Le prince Georges, suivi par l'assemblée de l'île, proclame l'Enosis. Intervention des puissances et démonstrations navales : le ministre grec Zaïmis remplace le prince Georges, et la Porte reconnaît une réforme de l'autonomie, r e conduite en mars 1908. Révolution "jeune turque". La Bulgarie, par la déclaration de Tirnovo, cesse de se reconnaître comme un Etat vassal de la Porte et proclame son indépendance. L'AutricheHongrie annexe la Bosnie-Herzégovine qu'elle administre depuis 1878. Le gouvernement autonome de Crète, en l'absence de Zaimis, proclame l'Enosis avec la Grèce. Grave tension gréco-turque et intervention des puissances pour prévenir la guerre. Athènes r e nonce à l'Enosis en contrepartie de l'évacuation de l'île par les puissances. Enfin, elle désavoue l'agitation en Epire et en Macédoine sous administration ottomane.

- Le colonel Zorbas et la révolution de 1909 août 1909

Après cette reculade, coup d'Etat de l'armée grecque conduite par une ligue militaire inspirée par le colonel Zorbas : éloignement des princes de tout commandement militaire, réorganisation des forces armées, réforme et assainissement de la vie politique. Venizelos, conseiller politique de la ligue, est nommé premier ministre le 18 octobre 1910 et en échange de la révision de la constitution obtient la dissolution de la ligue.

février-juin 1911

Une assemblée révise la constitution de 1864. Révisée en 1952, elle est suspendue depuis le 21 avril 1967. Elections générales : Venizelos : 150 députés (élus de la Grèce continentale et des îles), populistes : 31 (élus du Péloponèse).

25 mars 1912

- Venizelos, réformateur libéral de la Grèce, puissance balkanique et méditerranéenne 18 octobre 1912

Traité d'Ouchy (Lausanne) mettant fin à la guer re italo-turque. L'Italie occupe la Libye et les îles du Dodécanèse.

57

18 octobre 1912

8 novembre 1912 3 décembre 1912 20 décembre 1912

13 février 1913 6 mars 1913 18 mars 1913

16 avril 1913 30 mai 1913

2 juin 1913

10 août 1913

29 septembre 1913 14 novembre 1913

58

Première guerre balkanique : la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et le Monténégro coalisés entrent en guerre contre l'Empire ottoman en vue de se partager ses territoires d'Europe. L'armée grecque entre à Salonique. La Porte demande l'armistice. Les puissances, sous la pression de l'AutricheHongrie et de l'Italie acceptent le principe d'une Albanie indépendante, privant le Monténégro de Scutari, la Serbie de tout accès à l'Adriatique et la Grèce de la réunion de l'Epire du Nord et, par conséquent, du contrôle du canal d'Otrante et de Corfou. Le partage de Macédoine, la possession de Salonique et l'accès à la mer deviennent dès lors particulièrement importants. La Porte reprend les hostilités. Le prince Constantin de Grèce entre à Jannina, capitale de l'Epire. Le roi Georges 1er de Grèce est assassiné à Salonique par un Grec, après un règne de cinquante ans. Le prince Constantin prend sa succession. Signature de l'armistice avec la Porte. L'Enosis de la Crète à la Grèce est reconnue. Préliminaires de paix à Londres : l'Empire cède à la coalition les territoires d'Europe sauf la Thrace orientale et l'Albanie. Devant les revendications bulgares, traité d'alliance militaire gréco-yougoslave et deuxième guerre balkanique, à laquelle se joint la Roumanie qui occupe la Dobroudja. Traité de Bucarest : la Bulgarie vaincue, doit accepter un partage gréco-yougoslave : la Grèce obtient l'Epire du Sud (Jannina), la Macédoine (Salonique et Cavalla), la Roumanie la Dobroudja. La Serbie annexe la Macédoine du Vardar (Serbie du Sud). Une Albanie indépendante est proclamée mais ses frontières ne sont pas définies. Traité de paix bulgaro-turc : la Bulgarie rétrocède Andrinopie à la Turquie. Traité de paix gréco-turc : Samos (île autonome ayant proclamé l'Enosis le 15 mars 1913), et les îles de l'Egée sont reconnues à la Grèce.

février 1914

2 août 1914

Les puissances reconnaissent la souveraineté grecque sur les îles de l'Egée, sauf Imbros et Tenedos - proches des Détroits - , sous réserve de l'évacuation par les Grecs de l'Epire du Nord et de sa cession à l'Albanie, contre une autonomie garantie par un contrôle international (accord de Corfou du 17 mai 1914). Traité germano-turc d'alliance offensive et défensive.

- La guerre 1914-1918 : la Grèce entre l'Entente et la neutralité 2-3 novembre 1914 18 février 1915 1er mars 1915 3 mars 1915

Etat de guerre entre la Turquie, la Russie, la France et l'Angleterre. La Grèce se déclare neutre. Début du débarquement de l'Entente aux Dardanelles. Le roi Constantin de Grèce et le premier ministre Venizelos mettent à la disposition de l'Entente la flotte et cinq divisions d'infanterie. La Russie (veto Sazonov) rejette violemment toute participation grecque à l'expédition de Constantinople, "revendication russe ainsi que la rive occidentale du Bosphore, de la mer de Marmara et des Dardanelles, la Thrace orientale à l'est du fleuve Evros, et les îles Imbros et Tenedos". Delcassé et Grey donnent satisfaction à Sazonov (accord dit de "Constantinople" du 18 mars 1915).

- La lutte entre l'interventionniste Venizelos et le roi Constantin, partisan de la neutralité 1°) L'épisode des Détroits 6 mars 1915 18 mars 1915

26 avril 1915 25 mai et 31 juillet 1915

Le roi exige la démission de Venizelos. Constitution d'un cabinet monarchiste Gounaris. Echec de l'attaque alliée contre les forts des Détroits. Mission du prince Georges de Grèce à Paris et entretiens avec Briand et Poincaré : la Grèce pourrait intervenir en échange de la garantie par l'Entente contre toute agression bulgare. Traité secret de Londres : les Franco-Anglais reconnaissent la souveraineté italienne sur le Dodécanèse. L'Entente offre à la Bulgarie le port grec de Ca59

30 mai 1915

valla et la ville serbe de Monastir, en échange de son entrée en guerre aux côtés des Alliés, la Grèce devant être dédommagée en Asie Mineure. Le prince Georges propose aux Franco-Anglais le choix du port de Cavalla, au lieu de Mytilène, comme base de leurs opérations, afin de soustraire Cavalla à l'emprise bulgare.

2°) L'épisode serbe 16 août 1915

Deux mois après les élections du 13 juin, le roi Constantin charge Venizelos de former le cabinet. La Serbie (Pachitch) demande à Venizelos et à la Roumanie (Bratiano), l'application des dispositions du traité tripartite d'alliance du 3 juin 1913 et l'entrée en guerre des deux pays aux côtés de la Serbie contre la Bulgarie.

18 septembre 1915

Le roi Constantin et Venizelos décident la mobilisation et l'ouverture des hostilités aux côtés des Serbes, sous réserve d'une offensive roumaine au Nord, ou d'un débarquement de 150 000 Franco-Anglais à Salonique. La Bulgarie mobilisé. Le roi Constantin signe le décret de mobilisation. La Roumanie rétracte son intervention et refuse le passage des troupes russes sur son territoire. L'Entente dépêche une seule division.

21 septembre 1915 26 septembre 1915

- Venizelos choisit l'Entente contre Constantin 30 septembre 1915 4 octobre 1915

5 octobre 1915

60

Le roi Constantin refuse de s'engager seul et rompt avec Venizelos. Venizelos se déclare favorable à l'entrée en guerre aux côtés de l'Entente. Il est approuvé par la chambre par 142 voix contre 104, mais n'est pas suivi par le roi qui dissout le Parlement et demande à la nation de se prononcer par voie d'élections. La Bulgarie entre en guerre contre la Serbie. Les Serbes, pris en tenaille entre les GermanoAutrichiens et les Bulgares succombent. Débarquement d'une division française à Salonique en vue d'établir une tête de pont pour une action de l'Entente contre la Bulgarie, les Germano-Autrichiens et leurs alliés turcs. Venizelos, ayant approuvé le débarquement, entre en conflit ouvert

17 octobre 1915

19 décembre 1915

avec le roi, partisan de la neutralité grecque. Démission de Venizelos et cabinet monarchiste Zaïmis. Londres offre Chypre à la Grèce en échange d'une intervention armée. Le cabinet Zaïmis réaffirme son attachement à une neutralité bienveillante. Elections générales mais les venizelistes refusent de participer. Victoire des monarchistes, mais seulement 200 000 votants contre 750 000 aux élections précédentes. Venizelos se réfugie en Crète.

- La mise au pas de la monarchie et l'abdication de Constantin 1°) L'épisode de Salonique janvier-avril 1916

10 mai 1916 27 mai 1916 mai-juin 1916 21 juin 1916 28 août 1916 30 août 1916

L'Entente occupe les places de Salonique, Céphalonie et Corfou et installe des troupes italiennes en Epire. La flotte exerce un blocus strict de la Grèce royaliste. Occupation des forts de Dova-Tepé (lac Doïran). Le roi Constantin ordonne l'évacuation du IVe corps d'armée grec vers l'Allemagne et la remise des forts de Rupel aux Germano-Bulgares. Le général Sarrail proclame l'état de siège à Salonique. A Athènes, chute du cabinet Skouloudis et cabinet Zaïmis. L'Entente exige et obtient la démobilisation de l'armée grecque. Le roi Constantin organise une Ligue des Maintenus sous les armes. La Roumanie déclare la guerre aux Centraux. Les généraux von Mackensen (Bulgarie) et von Falkenhausen (Autriche-Hongrie) occupent Bucarest le 6 décembre 1916. Constitution à Salonique d'un gouvernement de défense nationale et triumvirat Venizelos, général Danglis, amiral Coundouriotis, favorables à l'Entente.

2°) L'épisode de Zappeion 16 novembre 1916

L'amiral Dartigue, commandant l'escadre française qui exerce le blocus de la Grèce royaliste, occupe le Pirée : ultimatum de l'Entente au roi

61

22 novembre 1916 29 janvier 1917 23 avril 1917

17 mai 1917 10 juin 1917 11 juin 1917

Constantin d'avoir à évacuer la Thessalie, démobiliser la dernière classe sous les drapeaux et r e mettre le matériel de guerre. Un détachement de 1 200 fusiliers marins de l'escadre occupe le pavillon Zappeion à Athènes où il se trouve assiégé : 100 morts, 200 blessés. Désarmement des troupes royales. Conférence interalliée de Saint-Jean-de-Maurienne : accord de principe pour le soutien du gouvernement de Salonique (Venizelos) contre le roi Constantin, tenu pour défavorable à l'Entente, mais protégé jusqu'à la révolution russe par Nicolas II. Arrivée à Athènes de Jonnart, haut-commissaire de l'Entente et de la XXXe division française. Occupation de l'isthme de Corinthe et de Larissa. Jonnart signifie à Zaïmis que l'Entente exige le départ du roi Constantin et du diadoque Georges.

3°) Venizelos et la collusion gréco-britannique 12 juin 1917

Départ du roi et du prince Georges. Le chef d'état-major royal, général Metaxas, exilé en Corse. Le prince Alexandre proclamé roi. Venizelos range la Grèce aux côtés de l'Entente. La Chambre issue des élections de décembre 1915, auxquelles les venizelistes n'ont pas participé, est dissoute. La Chambre venizeliste de juin 1915 est convoquée. Epuration de l'armée et dé l'administration.

15-29 septembre 1918

Grande offensive interalliée contre la Bulgarie. Sofia demande l'armistice. La Turquie demande l'armistice, signé à Moudros.

30 octobre 1918 15 mai 1919

29 juillet 1919

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L'Entente autorise les troupes grecques à débarquer à Smyrne, zone d'influence initialement attribuée à l'Italie. Réserves de la France et de l'Italie. Appui britannique. Accord gréco-italien Venizelos-Tittoni : la Grèce soutient l'Italie en Albanie, et l'Italie appuie la Grèce en Asie Mineure. L'Italie s'engage à céder le Dodécanèse (sauf Rhodes où un plébiscite tenu dans cinq ans décidera de l'attribution définitive), en tout cas, après la cession escomptée par la

Grande-Bretagne de Chypre à la Grèce. Le traité de Sèvres ayant été révisé, l'Italie dénonça l'accord. 3 mai 1920

20 mai 1920 juin 1920

Les préliminaires de paix avec la Turquie, a r r ê tés à la conférence interalliée de San Remo, sont communiqués au gouvernement impérial de Constantinople, tenu cependant comme non représentatif par Kemal. Armistice entre les troupes franco-kémalistes en Cilicie. Offensive et succès kémalistes contre les forces britanniques et offre, acceptée, d'assistance a r mée grecque. Les forces armées grecques sont autorisées à franchir la zone de Smyrne pour se porter contre Kemal.

22 juillet 1920

L'Italie dénonce l'accord Venizelos-Tittoni du 29 juillet 1919 (la Grèce devant soutenir l'Italie en Albanie et l'Italie appuyer la Grèce en Asie Mineure) et se retire d'A'idin.

juillet-août 1920

Un corps expéditionnaire grec repousse les forces kémalistes. Le gouvernement impérial de Constantinople est acculé à signer le traité de Sèvres. Traité de Sèvres : partage de l'Empire ottoman entre l'Angleterre (Irak, Palestine!, Transjordanie, Egypte) et la France (Syrie, Liban, Cilicie). La Grèce obtient Smyrne et son arrière-pays (vallée du Méandre) qui devront rester cinq ans sous administration grecque. A l'issue de cette période, leur sort serait déterminé par un plébiscite. Cession de la Thrace orientale avec Andrinople. Internationalisation des Détroits.

10 août 1920

16 août 1920

Accord Lénine-Kemal d'aide militaire.

- Restauration du roi Constantin et exil de Venizelos : les Alliés se détournent de la Grèce 1°) La défaite d'Asie Mineure 25 octobre 1920

14 novembre 1920

Mort du roi Alexandre de Grèce consécutive à la morsure d'un singe. Le trône revient ou à son père Constantin, ou à son f r è r e aîhé Georges, tous deux exilés, ou bien à son frère cadet Paul. Refus du prince Paul. L'antagonisme entre venizelistes et monarchistes devient sans issue. Elections générales : le corps électoral, las de 63

faire la guerre depuis 1912, désavoue massivement Venizelos. Les monarchistes rétablissent le roi par un plébiscite (5 décembre) au cours duquel les venizelistes s'abstiennent. Départ de Venizelos à Paris. Epuration de l'armée et du corps expéditionnaire d'Asie Mineure des officiers venizelistes. L'Entente, hostile à Constantin, ne reconnaît pas le roi, abandonne le soutien des revendications grecques, cesse de soutenir son action en Asie Mineure et applique un blocus financier qui entrave l'effort de guerre. Dans l'armée en guerre, officiers venizelistes et monarchistes s'affrontent. décembre 1920 février-mars 1921

juillet-septembre 1921

20 octobre 1921 décembre 1921 décembre 1921

22 août 1922 9 septembre 1922

La conférence des ambassadeurs autorise l'Albanie à réoccuper l'Epire du Nord. Conférence de Londres (France-Angleterre-Italie) sur la révision du traité de Sèvres (marsavril: offensive grecque contre Kemal sans emporter la décision), Athènes rejette toute médiation des puissances. L'armée grecque à 60 km d'Ankara. L'offensive n'ayant pas brisé les forces de Kemal, l'effort est arrêté et il est établi un front plus court. Pendant toute une année, l'armée grecque secouée par des luttes intestines reste l'arme au pied. Accord franco-turc (Franklin-Bouillon et Kemal). La conférence des ambassadeurs attribue définitivement l'Epire du Nord à l'Albanie. La Grèce fait appel aux bons offices de Lord Curzon confiant le règlement de la question d'Asie Mineure aux puissances. Cependant, le cabinet monarchique Gounaris, mis en minorité à la Chambre (mars 1922) ne se retire qu'en mai, après avoir rejeté le règlement proposé (26 mars) par les puissances. Offensive Kemal : le front grec est rompu. Prise et incendie de Smyrne. C'est pour les Grecs "la catastrophe d'Asie Mineure" qui conduira à l'exode 1 500 000 Grecs d'Ionie. Le gouvernement d'Athènes démobilise l'armée en r e traite.

2°) L'armée renverse le roi Constantin 22 septembre 1922 64

Coup d'Etat des colonels Plastiras et Gonatas, r e -

25 septembre-3 octobre 1922 11 octobre 1922 28 novembre 1922

mars 1923 24 juillet 1923

21 octobre 1923 16 décembre 1923 19 décembre 1923

pliés à l'île de Chio, et abdication du roi Constantin en faveur du diadoque Georges. La France et l'Italie décident d'évacuer la zone neutraliséè des Détroits. L'Angleterre refuse toute évacuation et achemine des troupes aux abords des Détroits. Incident anglo-turc de Tchanak et ouverture de négociations. Armistice anglo-gréco-turc de Moudanya. Le "Comité révolutionnaire de l'armée" condamne à mort les "Six" : le commandant en chef général Hadjianestis et les ministres monarchistes Gounaris, Stratos, Theotokis, Protopapadakis, Rallis, qui sont exécutés à Goudi. Accord de Paris : la rivière Evros, séparant la Thrace orientale de la Thrace occidentale devient la frontière gréco-turque en Europe (200 km). Traité de Lausanne : la Grèce abandonne définitivement l'Asie Mineure et la Thrace orientale, mais l'Angleterre obtient l'internationalisation et la démilitarisation des Détroits, la pleine souveraineté sur Chypre et l'Italie, l'entière souveraineté sur le Dodécanèse. Contre-coup d'Etat monarchiste conduit par le général Metaxas avec l'appui du roi Georges IL Elections générales : 200 venizelistes, 120 républicains hostiles à la monarchie (abstention du parti populiste-monarchiste). Coup d'Etat de l'armée contre Georges II et départ du roi en exil. Il se fixe à Londres pendant neuf ans. L'amiral Coundouriotis nommé régent.

3°) La Première République et la cascade des coups d'Etat janvier-mars 1924 25 mars 1924 13 avril 1924 juin 1924

Bref cabinet Venizelos qui se retire à Paris, sa demande d'élections générales étant écartée par les Républicains. L'assemblée proclame la République. Cabinet Papanastassiou, soutenu par la Ligue des Officiers démocrates. Plébiscite pour la République : 758 000 voix pour, contre 325 322 à la monarchie. 158 officiers de marine donnent leur démission.

65

juillet 1924 août 1924 octobre 1924 juin 1925 août 1925 octobre 1925 janvier 1926

février 1926 avril 1926 22 août 1926

mars 1927 2 juin 1927

mars 1928 juin 1928

L'armée renverse le cabinet Papanastassiou. Le capitaine de vaisseau Kolialexis s'empare du cuirassé Averoff et entraîne l'escadre dans une courte révolte. Le colonel Dertilis tente de s'emparer du Parlement. Arrêté, il se voit aussitôt amnistié. Le général Condylis dénonce l'indiscipline qui r è gne dans l'armée. Putsch à Cavalla et à Salonique. Putsch à Athènes des officiers républicains conduit par le général républicain Pangalos. Un contre-coup d'Etat échoue à Larissa. Le colonel Plastiras tente de renverser le général Pangalos. Il est exilé. Dictature Pangalos : le général Pangalos suspend les garanties constitutionnelles, ajourne les élections, assume la totalité du pouvoir et annonce une révision de la constitution. Echec d'un complot militaire dirigé contre Pangalos. Nouveau complot à Salonique contre Pangalos qui s'est fait élire président de la République. Un putsch dirigé par le général Condylis et les colonels Zervas, Dertilis et Catsotas renverse Pangalos et dissout par la force la garde républicaine de Pangalos. Le général Condylis dissout son propre parti (républicains nationaux) et fixe les élections générales en novembre 1926. Il forme un cabinet de coalition entre les républicains et les populistes-monarchistes. De sa prison, en Crète, le général Pangalos tente d'organiser un putsch. Echec. Promulgation par le général Condylis de la constitution républicaine. Rupture de la coalition après la démission du leader monarchiste Tsaldaris et du leader républicain Papanastassiou. Venizelos rentre en Grèce et assume la présidence du parti libéral. Echec d'un putsch à Athènes.

4°) Les cabinets Venizelos et la stabilisation de la République 4 décembre 1928-25 mai 1932

66

Pendant près de quatre ans, Venizelos, soutenu par une coalition libérale-républicaine, assure

à la Grèce une relative et brève période de stabilité. Mais les institutions du pays n'ont pas été affirmées, Venizelos étant en faveur d'une démocratie couronnée. En revanche, l'œuvre diplomatique de Venizelos est importante. 30 octobre 1930

Visite de Venizelos à Ankara et entretiens Venizelos-Kemal scellant la réconciliation définitive de la Grèce et de la Turquie. La signature d'une convention finale d'échange des populations (1er juin 1930) met un terme aux revendications r e s pectives et autorise la signature (30 octobre 1930) d'un traité de neutralité et d'arbitrage, d'un protocole de parité navale et d'une convention commerciale. La réconciliation turco-grecque pose les fondements d'une entente balkanique et méditerranéenne.

juillet 1932

A Salonique, des officiers fondent une organisation pour défendre la République. Elections générales indécises : les venizelistes perdent la majorité. Deux députés communistes entrent au Parlement. Nouvelles élections générales : majorité monarchiste et échec des venizelistes, qui cependant conservent le contrôle du Sénat et font une obstruction systématique à la Chambre monarchiste.

25 septembre 1932 5 mars 1933

6 mars 1933 10 mars 1933

Coup d'Etat manqué du général Plastiras favorable à Venizelos. Cabinet Tsaldaris (monarchiste modéré) de transition vers la monarchie. Au cours de deux années et demie, il s'assure le contrôle de l'armée et de l'administration. Le général Metaxas à l'Intérieur et le général Condylis à la Guerre, préparent la transition. Sur le plan diplomatique le cabinet Tsaldaris signe le pacte balkanique (9 février 1934).

6 juin 1933 juillet 1934 1er mars 1935

Attentat manqué contre Venizelos. Echec du putsch du général Plastiras. Insurrection navale venizeliste réprimée après huit jours de combat. Echec du putsch Plastiras à Salonique. Epuration de 900 officiers venizelistes dont les colonels Saraphis, Psarros, Zervas. Abolition du Sénat. Venizelos à Paris.

9 juin 1935

Elections générales : abstention des venizelistes et des républicains. Succès des monarchistes-po-

67

pulistes. 10 octobre 1935

Conversion de Condylis à la monarchie. Le ministre de la Guerre, le général Condylis, qui proclama la constitution républicaine du 2 juin 1927, se déclare en faveur de la monarchie et presse le leader monarchiste modéré Tsaldaris de poser la question de la restauration. Il est annoncé un plébiscite sur la restauration du roi Georges II, exilé à Londres, avec l'approbation de Venizelos lui-même exilé à Paris. Le général Condylis est nommé régent.

5°) La restauration de la monarchie 3 novembre 1935

Plébiscite sur la restauration sous le contrôle de l'armée : 1 491 000 voix pour, contre 32 000 voix républicaines. Remise en vigueur de la constitution monarchiste de 1911. Le roi Georges II regagne Athènes. Une amnistie générale est accordée. Le roi se déclare en faveur d'élections générales et la révision de la constitution de 1911.

26 janvier 1936

Elections générales indécises : 143 monarchistes (populistes), 142 venizelistes, 15 communistes qui deviennent arbitres de la constitution d'un gouvernement. Le roi charge le professeur Demertzis, personnalité apolitique, de la constitution du cabinet.

18 mars 1936

Mort de Venizelos à Paris.

13 avril 1936

Mort du professeur Demertzis. Le roi désigne le général ultra-monarchiste Metaxas pour constituer le cabinet. Offre du leader venizeliste Sophoulis et du leader monarchiste modéré (populiste) Tsaldaris de constituer un cabinet de coalition, premier signe de la volonté de sur monter le clivage venizelistes-monarchistes. Le roi écarte cette offre. Le général Metaxas met en congé la Chambre qui délègue ses prérogatives à une commission législative de 40 membres.

6°) Le roi Georges n et la dictature Metaxas 1er-3 août 1936

Grèves et émeutes ouvrières à Salonique conduites par le P. C. grec.

4 août 1936

Le premier ministre, le général Metaxas, suspend la constitution, dissout la Chambre et instaure un régime de dictature sous le contrôle du roi Georges n. Les desseins du général Metaxas

68

furent favorisés par la disparition - à quelques mois d'intervalle - des principaux leaders de la politique hellénique : mort du général Condylis le 31 janvier 1936, de E. Venizelos le 18 mars, du premier ministre Demertzis le 13 avril, du chef monarchiste modéré Tsaldaris le 15 mai 1936, de l'ex-président de la République l'amir a l Coundouriotis en août 1935 et de son successeur l'ex-président et dix fois premier ministre Zaïmis le 16 septembre 1936. La grande figure républicaine de l'armée, le général Plastiras est exilé en France et les colonels Zervas et Saraphis écartés de l'armée. En Crète, seulement, fief traditionnel des républicains, une révolte armée (dont le chef est le général Mandakas, futur dirigeant de l'E. A. M. ) éclatera en 1938 mais sera vite réprimée. V. L ' E M P I R E

MANDCHOU

A. LA REVOLUTION CHINOISE DE 1911 A 1917 10 octobre 1911

Révolte des garnisons de la Chine du Sud et du Yangtsé, qui contestent l'autorité impériale de Pékin exerçée par un régent.

10 novembre 1911

Le régent nomme premier ministre Yuan Chekai, réformateur modéré sorti de disgrâce.

21 décembre 1911

Rupture des négociations entre Pékin et le gouvernement provisoire républicain.

29 décembre 1911

Sun Yat-sen élu président provisoire de la République, s'installe à Changhai et refuse toute négociation tant que la dynastie mandchoue subsiste.

1er janvier 1912

L'Assemblée nationale révolutionnaire de Nankin investit Sun Yat-sen de la mission d'obtenir et l'abdication des Mandchous et les élections à la Constituante.

12 février 1912

Abdication de la dynastie mandchoue. Sun Yatsen cède la présidence à Yuan Che-kai, lequel transfère l'Assemblée à Pékin.

15 m a r s 1912

Promulgation de la constitution républicaine.

26 avril 1913

Signature d'une convention entre la Chine et le consortium international bancaire formé le 20 juin 1912 par des groupes financiers anglais, a m é r i cains, allemands, français, japonais et r u s s e s . 69

6 octobre 1913 4 novembre 1913 26 décembre 1913 1er mai 1914

Retrait américain en mars 1913 : c'est l'établissement d'un contrôle financier collectif disposant d'un moyen de pression permanent. Protestations du gouvernement de Nankin. Yuan Che-kai obtient manu militari la confirmation des pouvoirs présidentiels par l'Assemblée nationale. Dissolution du Kouomintang et suppression des journaux d'opposition. Dissolution du Parlement. Promulgation d'une constitution présidentielle.

B. L'EMPIRE ISOLE DU NORD SE CONCILIE LE JAPON 6 août 1914 15 août 1914 23 août 1914 11 novembre 1914

18 janvier 1915

13 mars 1915

70

Pékin : déclaration de neutralité dans le conflit européen. Le Japon demande à l'Allemagne de lui remettre les territoires à bail du Chantoung avant le 15 septembre. Tokyo rompt les relations diplomatiques et déclare la guerre à l'Allemagne. Le Japon occupe les possessions allemandes du Chantoung et s'empare des archipels allemands du Pacifique au nord de l'équateur (îles Carolines, Mariannes, Marshall). Protestations chinoises réclamant la restitution. Le Japon fait connaître à Pékin ses revendications: 21 demandes : I o ) Zone d'influence exclusive dans le Chantoung, la Mandehourie, la Mongolie et la Chine centrale. Exploitation préférentielle des mines de fer et de minerai. 2°) La Chine devra assurer le Japon de ne pas aliéner une partie ou point du territoire au profit d'une tierce puissance. 3°) Le Japon fournira à la Chine des conseils administratifs et financiers, à l'armée des instructeurs, à la police des officiers. Le cabinet Yuan Che-kai de Pékin accepte le principe des négociations. Note de Washington à Tokyo reconnaissant les "relations spéciales" du Japon avec la Mandchourie, la Mongolie et le Chantoung mais s'opposant aux autres revendications nippones qui violent le principe de la porte ouverte.

17 avril 1915

Tokyo abandonne quelques demandes à condition que toutes les autres soient acceptées. 7 mai 1915 Ultimatum japonais exigeant l'acceptation immédiate des demandes. 8 mai 1915 Yuan Che-kai accepte l'ultimatum nippon et r e connaît par le traité de Kiakhta un protectorat tsariste en Mongolie. 11 mai 1915 Washington déclare ne pas reconnaître des accords contraires au principe de la porte ouverte. 25 mai 1915 Accords sino-japonais enregistrant les revendications de Tokyo : Chantoung, Mandchourie, Mongolie, province de Foukien (face à l'île de Formose), les mines de la Chine centrale, prolongation du bail de Port-Arthur pour 99 ans, enfin promesse de restitution du bail allemand de Kiao-tchéou après la guerre contre un territoire à déterminer. La Chine s'engage à n'accorder aucun avantage territorial à une tierce puissance. 16 décembre 1915-23 mars Yuan Che-kai procède à une restauration monar1916 chique à son profit afin de doter la Chine d'un pouvoir fort. Sécession des provinces du Sud et gouvernement insurrectionnel de Canton. 6 juin 1916 Mort de Yuan Che-kai. Rétablissement du régime constitutionnel et de la constitution de 1912. 1er août 1916 Conflit au Parlement entre le parti du Kouomintang et le parti des généraux. 11 juin 1917 Dissolution du Parlement. 30 juin-14 juillet 1917 Restauration de la dynastie mandchoue ; 14 juillet : coup d'Etat des généraux. A la suite de l'échec de cette restauration, le parti des généraux assure le gouvernement à Pékin alors que la Chine du Sud fait sécession. 14 août 1917 Pékin déclare la guerre à l'Allemagne. octobre 1917 Début de la guerre civile et des hostilités entre Pékin et Canton. Elle va durer dix ans. 18 avril-juillet-octobre Tokyo accorde à Pékin 600 millions de francs-or. 1917 25 mars-16 mai 1918 Accords de coopération militaire Tokyo-Pékin. C. LA REPUBLIQUE DU SUD ET LA REVOLUTION SOVIETIQUE Le pays de Canton et le bassin du fleuve Bleu constituent une région à part. En fait même, ce ne sont pas des terres chinoises, ou du moins, ne le sont que 71

de fraîche date. On doit se souvenir que cette région et les montagnes du Kouei-tchéou et du Yunnan qui les commandent ne sont pas peuplées de Chinois, mais de Thai dans les vallées, d'autres groupes parmi lesquels dominent les Lolo sur les hautes terres. C'est que cette région est orientée vers le Pacifique et dépend d'une civilisation océanienne qui occupa tous les rivages Sud de la mer de Chine. Le Chinois, du moins en tant qu'habitant, n'y est parvenu que relativement depuis peu et n'a pas encore eu le temps d'assimiler les allogènes, comme il l'a fait plus au Nord. Jusqu'aux Mongols, en fait, cette partie de la Chine vivra à part, et c'est à peine depuis les Ming qu'elle devient peu à peu, et souvent encore dans les seules plaines, terre chinoise. A cet égard, la conquête politique des Han ne doit pas faire illusion. 5 février 1916 17 janvier 1918 31 janvier 1918 10 mai 1918

Gouvernement insurrectionnel à Canton. Gouvernement indépendant de la Chine du Sud. La Chine du Nord déclare la guerre à la Chine du Sud. Démission de Sun Yat-sen, premier ministre à Canton.

D. LES EMPIETEMENTS DES PUISSANCES ET LE MOUVEMENT DU 4 MAI 1919 1. L e s a c c o r d s s e c r e t s de

partage

3 juillet 1916

Traité russo-japonais : les deux puissances promettent de n'entrer dans aucune combinaison politique dirigée contre l'une d'elles et de se consulter sur leurs droits territoriaux et leurs intérêts spéciaux en Extrême-Orient. Alliance défensive secrète pour sauvegarder la Chine de la domination d'une tierce puissance (Angleterre, Allemagne, Etats-Unis).

16 février-3 mars 1917

L'Angleterre (16 février), la France (1er mars) et la Russie (16 mars) reconnaissent par des notes secrètes la cession au Japon des intérêts allemands en Chine, ainsi que les archipels allemands du Pacifique au nord de l'équateur. La chute de l'Empire russe rend caduques les accords. Entrée en guerre des Etats-Unis. La Chine devient belligérante et pourra donc assister à la conférence de la Paix. Mission Ishii à Washington et échange de notes Lansing-Ishii : reconnaissance des "intérêts spéciaux" du Japon en Chine et réaffirmation du

15 mars 1917 2 avril 1917 14 août 1917 2 novembre 1917

72

20-30 avril 1919

principe de la porte ouverte et du respect de l'intégrité territoriale de la Chine. Le conseil des Trois (Orlando absent) examine la question sino-japonaise. La Chine, représentée par une délégation commune de Pékin et de Canton, réclame l'abrogation des traités sino-japonais du 25 mai 1915 et 1918, l'égalité des droits et la restitution des possessions allemandes. Le Japon fait reconnaître les accords Lansing-Ishii par la France (accord secret du 1er mars 1917), et l'Angleterre (16 février 1917). Ces accords secrets furent communiqués par Clemenceau à la Conférence de la Paix, le 28 janvier 1919. Le Japon obtient les possessions allemandes en Chine ainsi que la reconnaissance des traités et accords conclus avec la Chine.

2. Le m o u v e m e n t du 4 m a i 1919 4 mai-10 juin 1919 juin 1919 25 juillet 1919 3 août 1919 22 mai 1920

Emeutes antigouvernementales à Pékin. Le cabinet est sommé de rompre la collaboration avec le Japon. Démission du cabinet. Grandes grèves politiques conduites par l'extrême-gauche. Déclaration Karakhan : la Russie soviétique renonce à ses droits sur le transmandchourien et aux autres avantages économiques. Tokyo offre la restitution de Kiao-tchéou contre des arrangements économiques. Pékin refuse d'engager des conversations sous la pression de l'opinion.

73

Chapitre m LES S U C C E S S E U R S ,

I.

NATIONS E T

ETATS

D I S T R I B U T I O N DE L ' H E R I T A G E ET ESSAIS DE R E C O N S T R U C T I O N A. DISTRIBUTION DE L'HERITAGE 1. Le t r a i t é de

Versailles

a) De l'armistice au traité - L'évolution des négociations à la Conférence de la Paix 18 janvier-14 février 1919 Pacte de la S. D. N. 14 février-24 mars 1919 Wilson regagne les Etats-Unis. 27 mars-7 mai 1919 Conférence à Quatre : Wilson, Clemenceau, Lloyd George, Orlando : Traités de paix 24 mars-14 avril : Réparations et sécurité de la France. 14-24 avril : Revendications italiennes. 24 avril-7 mai : Absence d'Orlando. Questions d'Extrême-Orient. 7 mai-2 8 juin 1919 Discussions avec l'Allemagne et entre les membres du conseil des Quatre. à partir du 28 juin 1919 Conférence des ambassadeurs. - L'élaboration définitive des conditions 11 novembre 1918 Armistice de 36 jours, renouvelable; commission d'armistice à Spa (Belgique). Le blocus naval n'est pas suspendu. Renouvellement de l'armistice : trêves le 12 décembre 1918, 15 janvier 1919 et 16 février (durée illimitée). 6 février 1919 L'Assemblée constituante, élue le 19 janvier, se réunit le 6 février et nomme Ebert président de l'Empire et Scheidemann président d'un ministère chargé de négocier la paix. - L'élaboration de la politique rhénane de la France 12 janvier 1917 Lettre de Briand à Lloyd George précisant les r e r 75

vendications françaises en Rhénanie (mission Doumergue à Pétrograd et accord du tsar Nicolas

n).

28 novembre 1918-30 janvier et 31 mars 1919 25 février 1919 -

Mémorandums Foch sur la question du Rhin (mémoires de Fontainebleau). Mémorandum Tardieu : position officielle de la France sur la question du Rhin.

La communication des conditions -

7 mai 1919 12 mai-17 juin 1919

28 juin 1919

10 janvier 1920

Communication des conditions de paix aux plénipotentiaires allemands. Protestations et contreprojet allemand. Rédaction définitive des conditions. Seule modification : les Alliés acceptent un plébiscite pour la Haute-Silésie. Démission de Scheidemann et constitution du cabinet social-démocrate Bauer avec Erzberger (centre-catholique). Les plénipotentiaires allemands signent le traité de paix au château de Versailles, dans la galerie des glaces, où Bismarck fit proclamer en 1870 Guillaume 1er, empereur d'Allemagne. Mise en vigueur du traité.

b) Clauses politiques Le pacte de la Société des Nations est incorporé dans le texte du traité, lui servant de préambule. Cette disposition, consistant à réunir un règlement de la guerre, arrêté aux dépens des vaincus, avec une charte destinée à organiser une paix équitable, est contradictoire. La S. D. N. apparaît, dès lors, comme une clause de garantie politique supplémentaire de la part des vainqueurs sans offrir aux vaincus aucun recours. Cette hypothèque se trouve à l'origine de la désagrégation de la S. D. N. Elle a été évitée lors de la constitution de l'O. N. U. L'organisation n'a pas été investie du règlement de la guerre mais de l'organisation de la paix. c) Clauses territoriales : les nouvelles frontières de l'Allemagne -

La frontière de l'Ouest : la Rhénanie -

1°) Alsace-Lorraine La traité confirme cette restitution qui intervient dès l'armistice. 11 novembre 1918 Restitution à la France de l'Alsace et de la Lorraine par une procédure exceptionnelle, sans attendre la mise en vigueur du traité de paix (10 janvier 1920). 76

2°) Sarre Le gouvernement du territoire de la Sarre est confié à la S. D. N. qui le délègue à une commission de cinq mèmbres. A l'issue de quinze ans de régime international, un plébiscite permettra d'opter entre le maintien du statut international, le rattachement à l'Allemagne, ou le rattachement à la France. Union douanière avec la France à laquelle est reconnue la propriété des mines. 9 avril 1919 Statut du territoire de la Sarre. Son gouvernement serait transféré à la S. D. N. qui le déléguerait à une commission de cinq membres. Union douanière avec la France avec pleine propriété des mines. 1er juin 1919 Proclamation de la République rhénane soutenue par Paris. 3°) La frontière germano-belge 10 janvier 1920

Cession du territoire de Moresnet et des cantons d'Eupen et de Malmédy à la Belgique qui n'a pas pu obtenir les frontières de 1830 (rive gauche de l'Escaut), ni l'abrogation du traité de 1839 l'obligeant à la neutralité, bien que celle-ci fût unilatéralement dénoncée le 22 novembre 1918. En 1925, le traité de Locarno abolit la neutralité belge.

- La frontière baltique et orientale 1°) Cessions sans consultation A la Pologne : 1) Posnanie avec Pozen (Poznan); 2) Prusse-Occidentale avec Thorn : c'est le corridor qui conduit à Dantzig; 3) Dantzig, "ville libre", contrôlée par la S. D. N., devant conclure une convention douanière avec la Pologne (Paris, 9 novembre 1920). A la Lituanie : Memel et son territoire : sur la rive droite du Niémen, t e r r i toire d'une longueur de 150 km et d'une largeur de 20 km. Administration internationale provisoire analogue à celle de Dantzig. Les Lituaniens, par un coup de force, s'emparent de cette province et du port de Memel. Le coup de force lituanien est sanctionné par la S.D. N. le 16 février 1923. 2°) Réunions après plébiscites A la Pologne : 1) Prusse-Orientale : partie Sud (Tannenberg, Allenstein) 11 juillet 1920 95% pour le rattachement à l'Allemagne. 2) Haute-Silésie 20 mars 1921 717 112 voix pour l'Allemagne contre 483 154 voix 77

à la Pologne. 2 mai 1921 Soulèvement polonais et coup de force Korfanti. 12 août 1921 Le Conseil suprême devant l'opposition francoanglaise renvoie le conflit à la S. D. N. 20 octobre 1921 La S. D. N. reconnaît les deux tiers à l'Allemagne et le Sud à la Pologne. La zone industrielle est scindée en deux. Au Danemark: duché de Schleswig 10 janvier 1920 Le traité de paix prévoit un plébiscite dans le Schleswig. 20 mars 1920 A la suite du plébiscite, la partie Nord du duché se prononce pour le Danemark (deux tiers des voix) alors que le centre choisit l'Allemagne (trois quarts des voix). d) Garanties - Désarmement allemand : "première mesure du désarmement général". Une "commission de contrôle interalliée" doit veiller sur l'application des clauses militaires, réduction des effectifs, limitation et livraison d'armements. - Dé militarisation de la Rhénanie : la rive gauche et la rive droite sont démilitarisées sur une étendue de 50 km^ 27 novembre 1918-10 jan- Deux mémorandums à Foch et Clemenceau : détavier 1919 chement politique de la Rhénanie. 12 mars 1919 Projet Lloyd George : traités de garantie mais pas de détachement. 22 avril 1919 Projet Clemenceau : garanties et occupation temporaire. Accord interallié. - Occupation. Temporaire (15 ans). Evacuation Nord (Cologne) : 1925, Centre (Coblence) : 1930, Sud (Mayence) : 1935. Suspension de l'évacuation dans le cas de non-exé cution du traité de paix. - Réparations. L'article 231 reconnaissant la responsabilité allemande dans le conflit, établit une responsabilité financière ouvrant droit à la réparation intégrale des dommages subis. Institution d'une "commission des réparations". 5-6 juillet 1920 Conférence de Spa fixant les pourcentages : France : 52%; Angleterre: 22%; Italie: 10%; Belgique: 8%; Grèce, Roumanie, Yougoslavie: 6, 5%; Japon, Portugal: 0,75%. Ces pourcentages ne se réfè78

rent à aucun chiffre global arrêté (estimations officieuses : de 120 à 150 milliards de marks-or). 2. Le t r a i t é de S a i n t - G e r m a i n a v e c (10 s e p t e m b r e 1 9 1 9 )

l'Autriche

L'armistice séparé conclu par la Hongrie et le départ de l'empereur d'Autriche et roi de Hongrie mettant fin à l'union personnelle des deux couronnes au sein de l'Empire conduit à l'élaboration des traités de paix séparée pour l'Autriche et la Hongrie. a) Cessions sans consultation A l'Italie : Trentin et Tyrol du Sud jusqu'au col du Brenner. Istrie, Carniole occidentale avec Gorizia, partie de la Carinthie, sans Fiume, Slovénie occidentale, Vénétie julienne et la province de Dalmatie, sans Split. Ces t e r r i toires furent reconnus à l'Italie le 26 avril 1915 par le traité secret de Londres. A la Tchécoslovaquie : pays des Sudètes (trois millions de germanophones) en Bohême allemande. 20 décembre 1918 Soulèvement des Sudètes et proclamation de la "Bohême allemande" et de son rattachement à l'Allemagne. Les Tchèques réduisent le soulèvement. A la Pologne et la Tchécoslovaquie : les deux pays se partagent le TeschenSilésie autrichien (430 000 habitants, dont 53% de Polonais, 27% de Tchèques et 20% de germanophones) sur le territoire duquel se trouvent le bassin minier d'Ostrava et la voie ferrée reliant la Bohême à la Slovaquie. juillet 1920 La conférence des ambassadeurs reconnaît les trois cinquièmes à la Tchécoslovaquie. A la Roumanie : Bukovine avec Czernovitz. Aux puissances alliées et associées : la Galicie orientale avec Lvov est cédée par l'Autriche et remise aux puissances et non à la Pologne : c'est un mandat accordé par les puissances, mais la Pologne par un coup de force l'annexe le 15 mai 1923. A la Yougoslavie : duché de Carniole, Styrie méridionale avec Maribor (Slovènes du Nord), la Dalmatie, la Bosnie et l'Herzégovine. b) Réunions après plébiscites Yougoslavie : Klagenfurt, à l'issue d'un plébiscite (10 octobre 1920), se rattache à l'Autriche. Hongrie : le Burgenland, à l'issue d'un plébiscite (septembre 1922),se retire de la Hongrie et se rattache à l'Autriche. L'article 88 du traité de Saint-Germain-en-Laye et l'article 80 du traité 79

de Versailles interdisent la réunion de l'Autriche à l'Allemagne. 3. Le t r a i t é de T r i a n o n a v e c la H o n g r i e (4 j u i n

1920)

Cessions sans consultation A la Yougoslavie : royaume de Croatie, duché de Slavonie, pays de la Batchka (entre le Danube et la Tisza : Voivodine), Banat occidental (rive gauche du Danube au nord-est de Belgrade). Abandon hongrois aux puissances alliées et associées: le port de Fiume, débouché hongrois d'un arrière-pays croate dont les élus ont opté en faveur de l'union à l'Italie (occupé par des troupes françaises dans l'attente de l'attribution). A la Tchécoslovaquie : Slovaquie et Ruthénie subcarpatique. A la Roumanie : la Transylvanie avec 1 400 000 Hongrois et sans consultation. Yougoslaves et Roumains en conflit pour le Banat oriental : conflit armé (novembre 1918-janvier 1919): la Roumanie obtient le Banat oriental. 4. Le t r a i t é de N e u i l l y a v e c l a (27 n o v e m b r e 1 9 1 9 )

Bulgarie

Cessions sans consultation A la Yougoslavie : districts de Stroumitza, Tsaribrod, Timok, Bosilegrad, en Macédoine du Nord-Est. A la Roumanie : Dobroudja du Sud : 358 000 Bulgares. A la Grèce : la Thrace occidentale 5. Le t r a i t é de S è v r e s a v e c l ' E m p i r e (10 a o û t 1 9 2 0 ) 30 octobre 1918 7 novembre 1918 1er mai 1919 15 mai 1919 29 juin 1919

80

ottoman

Armistice de Moudros entre les Alliés et l'Empire ottoman (voir p. 109 pour les accords secrets de partage de l'Empire). Déclaration franco-anglaise définissant les principes d'émancipation nationale qui devront être introduits dans les possessions de l'Empire. Adalia occupée par les troupes italiennes qui avancent sur Smyrne. Avec le soutien anglais, des troupes grecques débarquent à Smyrne. Accord secret Venizelos-Tittoni : soutien italien des revendications grecques sur la Thrace orien-

février 1920

avril 1920

2 août 1920

11 août 1920

tale, l'Epire du Nord (sauf Valona) et du rattachement de Smyrne et du Dodécanèse. Soutien grec des revendications italiennes d'un mandat italien sur l'Albanie et l'annexion de Valona. La conférence interalliée de Londres reconnaît Constantinople et son arrière-pays (80 km^) à la Turquie, Smyrne et sa région à la Grèce, Adalia à l'Italie et la Cilicie à la France. Conférence interalliée de San Remo : la Thrace orientale à la Grèce. Démilitarisation et neutralisation des Détroits. Arménie indépendante et Kurdistan autonome. Définition de la zone d'influence franco-italienne en Turquie. Le comte Sforza dénonce l'accord VenizelosTittoni et signe avec l'Albanie un traité reconnaissant l'indépendance de l'Albanie (Grande Albanie de 1913). Entrée de l'Albanie à la S. D.N. (décembre 1920). Les conditions de San Remo communiquées en mai à Constantinople sont sanctionnées par le traité de Sèvres. La Turquie renonce à sa souveraineté sur l'Egypte, l'Arménie (ligne Wilson), la Syrie, la Mésopotamie, l'Arabie, à ses droits en Afrique et sur les îles de la Méditerranée. Autonomie du Kurdistan. Maintien des capitulations. Smyrne et la vallée du Méandre devront rester cinq ans sous administration grecque, à l'issue de laquelle un plébiscite déterminera son sort. Statut des Détroits.

B. ESSAIS DE RECONSTRUCTION 1. T e n t a t i v e s d ' o r g a n i s a t i o n r é g i o n a l e (voir cartes et le chapitre IV). 2. La c o n t a g i o n

révolutionnaire

a) La social-démocratie au pouvoir 3 février 1919

Conférence de la Hé Internationale (socialiste) de Berne. Renvoi au Congrès de Lucerne (juillet 1919). France : Albert Thomas, Jean Longuet; Allemagne : Mtiller-Wells, Eisner, Bernstein, Kautsky; Autriche : V. Adler; Angleterre : Mac Donald et Henderson; Suède : Branding; Belgique: Huysmans ; Hollande : Troelstra. Les sociauxdémocrates déjà pendant la guerre entrent au 81

gouvernement dans la plupart des pays européens: Belgique: Vandervelde; Autriche: Renner; Allemagne : Ebert et Scheidemann; Pologne : Daszinski et Moraczewski; Tchécoslovaquie : Tusar. b) La contestation du socialisme révolutionnaire 15 janvier 1919 24 janvier 1919

2-6 mars 1919 4 mars 1919 19 juillet-9 août 1920

Assassinat de Rosa Luxembourg. Manifeste Lénine et Trotski convoquant une m e Internationale et dénonçant la conférence de la Ile Internationale qui doit se réunir à Berne (3 février 1919). Premier congrès et fondation de la m e Internationale (communiste). Thèses de Lénine sur la dictature du prolétariat. Création du Komintern (Internationale communiste): Lénine, Trotski, Zinoviev, Boukharine, Radek. Deuxième congrès de la m e Internationale (communiste) de Moscou. Etablissement des 21 conditions de constitution des partis communistes membres (exige, entre autres, la scission avec les socialistes de gauche). Thèses sur la question coloniale.

c) La division du mouvement socialiste septembre 1919 octobre 1920 25 décembre 1920

22 juin-12 juillet 1921

2 avril 1922

82

Congrès de Bologne : le parti socialiste italien adhère au Komintern. Congrès de Halle : les socialistes allemands adhèrent à la m e Internationale. Congrès de Tours : les socialistes français adhèrent à la m e Internationale. Scission : P. C. F. et Section Française de l'Internationale Socialiste (S. F. I. O. ) (Longuet et Blum). Troisième congrès de la m e Internationale (après la révolte des marins de Cronstadt des 3-18 mars 1921). Contre la dictature unique du parti, définition de la tactique des fronts compte tenu de l'échec de la révolution par la base en Europe. Rencontre à Berlin de la lie Internationale et de la me à l'initiative de l'Union de Vienne en vue de la réunification du mouvement ouvrier international. Accord du porte-parole de Lénine, Clara Zetkin, sur les 3 conditions de Mac Donald.

4 avril 1922 5 novembre-5 décembre 1922 17 mars-8 juillet 1924 17 juillet-1er septembre 1928

25 juin-25 août 1935

15 mai 1943

H.

LES

Cesser les attaques contre les partis socialistes. Abandonner le noyautage. Libération des socialistes détenus en Russie. Staline secrétaire général du P. C. Quatrième congrès de la Die Internationale à Moscou. C'est le dernier auquel Lénine assiste (mort le 21 janvier 1924). Critique de l'appareil d'Etat soviétique. Cinquième congrès de la EŒe Internationale. Le triumvirat Zinoviev, Kamenev, Staline condamne Trotski. Abandon du front unique. Sixième congrès de la m e Internationale. Thèses du socialisme dans un seul pays. De 1929 à 1935, Staline fait appliquer la théorie "classe contre classe", interdisant toute alliance même tactique avec les socialistes. Selon Staline il faut "passer sur le cadavre de la social-démocratie pour écraser le fascisme". Septième congrès de la Die Internationale. Thèses Dimitrov sur les fronts et l'alliance avec les socialistes et les fronts populaires avec les partis démocrates bourgeois pour faire face au danger du fascisme et de la guerre. Dissolution du Komintern par Staline, soucieux de donner des apaisements à ses alliés occidentaux.

Q U E R E L L E S DE S U C C E S S I O N

A. LES NOUVEAUX GROUPEMENTS 1. L e s p u i s s a n c e s

exclues

L'Allemagne et la Russie soviétique. 2. Le g r o u p e d e s n a t i o n s

révisionnistes

La Hongrie, l'Autriche et la Bulgarie, nations vaincues et dépouillées, se consacrent à la révision des traités. 3. Le g r o u p e d e s E t a t s

nantis

La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie et la Grèce s'attachent à la défense du statu quo. Dans le Nord : la Finlande, la Lituanie,

83

la Lettonie et l'Estonie souhaitent l'affermissement de leur indépendance et la consolidation de leurs frontières. 4. L e s

arbitres

La France et l'Italie soutiennent alternativement ces groupes afin d'assurer leur prépondérance en Europe centrale et orientale. L'Angleterre cependant, si elle garantit les frontières à l'ouest du Rhin, refuse tout engagement sur les frontières des pays de l'Europe centrale et orientale. B. LES CONFLITS TERRITORIAUX 1. " L a f o r c e

paie"

a) Vilna : conflit polono-lituanien 8 décembre 1919

Le Conseil suprême accorde Vilna à la Lituanie. En 1920,par le traité de Suvalki, l'Union soviétique reconnaît Vilna à la Lituanie.

9 octobre 1920

Coup de main polonais sur Vilna. La ville est prise sur l'ordre de Pilsudski.

mars 1923

La conférence des ambassadeurs entérine le coup de force polonais et laisse Vilna à la Pologne.

b) Memel : conflit germano-lituanien 28 juin 1919

Le traité de Versailles enlève à l'Allemagne Memel mais ne décide pas de l'attribution de ce territoire.

janvier 1923

Coup de force de la Lituanie qui s'empare de Memel.

16 février 1923

La conférence des ambassadeurs accepte le fait accompli.

8 mai 1924

Statut du territoire : 1) le port de Memel est internationalisé; 2) autonomie administrative du territoire.

c) Carélie orientale : conflit russo-finlandais 14 octobre 1920

Traité de paix russo-finlandais signé à Dorpat, reconnaissant la Carélie orientale à la Russie, sous réserve d'autonomie administrative.

20 novembre 1921

Le gouvernement russe n'ayant pas respecté l'autonomie administrative, une révolte éclate, soutenue par la Finlande. En 1923, et devant la répression soviétique, la Société des Nations saisit

84

la Cour permanente de justice internationale. Moscou refuse de reconnaître la compétence d'un orgartisme dont elle ne fait pas partie. d) Bessarabie : conflit russo-roumain 8 avril 1919 28 octobre 1920

Le Conseil suprême de la Bessarabie, séparée de la Russie depuis la révolution, proclame l'union de la Bessarabie à la Roumanie. Traité signé à Paris par les Alliés qui reconnaissent l'union et demandent à la Russie d'y souscrire. Protestations soviétiques.

e) Haute-Silésie : litige polono-allemand 28 juin 1919

Le traité de Versailles prévoit l'organisation d'un

20 mars 1921 20 octobre 1921

plébiscite en Haute-Silésie. Plébiscite favorable à l'Allemagne. Les de partager la Haute-Silésie (deuxAlliés tiers décident à l'Allemagne, un tiers à la Pologne).

f) Teschen : conflit polono-tchèque juillet 1920

La conférence des ambassadeurs décide le partage de Teschen entre la Pologne et la Tchécoslovaquie, mais laisse 130 000 Polonais (1938) en territoire tchèque.

g) Tyrol méridional : conflit germano-italien 28 juin 1919 1919-1925

Le traité de Versailles accorde à l'Italie le Tyrol méridional peuplé de 185 000 personnes de langue allemande. Plaintes allemandes et autrichiennes contre l'italianisation conduite par Mussolini.

h) Fiume et l'Adriatique : conflit italo-yougoslave 26 avril 1915

Le traité secret de Londres reconnaît à l'Italie des territoires de peuplement non italien en contrepartie de l'entrée en guerre aux côtés de l'Entente : col du Brenner (Tyrol méridional), région de Trieste, une partie de la Dalmatie (mais non Fiume, port destiné aux Croates), protectorat albanais, archipel du Dodécanèse et région d'Adalia en Asie Mineure. Compensations coloniales si la France et l'Angleterre accroissaient

85

leurs territoires coloniaux. La conférence interalliée de Saint-Jean-de-Maurienne (avril 1917) ajoute Smyrne et sa région. 30 octobre 1918

Les élus de la ville de Fiume affirment le caractère italien de la cité. Des troupes françaises stationnent ainsi qu'un détachement italien. Fiume est un port italien d'un arrière-pays croate servant de débouché à la Hongrie.

23 mars 1919 23 avril 1919

Mussolini crée à Milan les "faisceaux de combat". Wilson, s'adressant directement au peuple italien déclare que l'Italie n'a aucun droit sur Fiume.

24 avril 1919

Orlando quitte la conférence des Quatre de Paris et il s'oppose à la "ligne Wilson" qui laisse une partie du Sud-Est de l'Istrie à la Yougoslavie. L'Italie participe à nouveau à compter du 7 mai. Compromis Tardieu (ville et territoire de Fiume contrôlés par la S. D. N., plébiscite après quinze ans), mais le plan est rejeté par Belgrade. Les troupes alliées évacuent Fiume. Projet Tittoni : Fiume, ville libre, reliée par un corridor à l'Italie. Coup de main d'un groupe de volontaires conduits par le poète D'Annunzio faisant de Fiume un "Etat indépendant". Devant l'opposition de Wilson, le règlement du litige est remis aux puissances intéressées. Traité de Trianon avec la Hongrie : la Hongrie abandonne aux puissances alliées et associées le port et le territoire de Fiume dans l'attente de son attribution. Occupations d'usines à Milan. D'Annunzio proclame la "régence du Carnaro" s'étendant théoriquement à tous les anciens t e r r i toires vénitiens de la côte Dalmate. Traité de Rapallo entre l'Italie et la Yougoslavie: l'Istrie, à l'est de la "ligne Wilson", à l'Italie; la Dalmatie à la Yougoslavie, mais Zara et les lies de Cherso, Lussin, Lagosta et Pelagosa sont attribuées à l'Italie. Rome et Belgrade reconnaissent l'indépendance complète de l'Etat de Fiume (7, 5 km2). (L'accord a été approuvé par la France et l'Angleterre le 14 février 1921. ) Ratifié par Rome, l'accord n'est pas soumis à la ratifi-

30 mai 1919

10-20 août 1919 12 septembre 1919 janvier-6 mars 1920 4 juin 1920

août 1920 8 septembre 1920 12 novembre 1920

86

TABLEAU L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE EN 1914 ET 1920 A l'est de l'Elbe et le long du Danube a) Multiplication des frontières politiques et douanières 1914 1920

Quatre Empires : allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Cinq Etats : Roumanie, Serbie, Monténégro, Bulgarie, Grèce. Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Autriche, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, Bulgarie, Albanie, Grèce, Turquie et les territoires autonomes de Dantzig, Memel, Fiume. L'Europe orientale, jadis groupée en neuf ensembles, est désormais représentée par dix-sept entités politiques souveraines. Mais ce morcellement conduit aussi à l'émancipation des minorités nationales : alors qu'elles s'élèvent à 55 millions de personnes à la veille de 1914, elles ne représentent plus que 17 millions. b) Enclaves et villes libres

Dantzig : port allemand d'une Vistule polonaise. Memel : port allemand du Niémen russe dans un arrière-pays lituanien. Fiume : port italien d'un arrière-pays croate et débouché de la Hongrie. Zara : port italien d'un arrière-pays serbo-croate. Trieste : port italien d'un arrière-pays slovène. Vilna : ville juive, disputée par les Polonais et les Lituaniens, moins nombreux, enclavée dans un arrière-pays russe. Smyrne : port et ville grecque d'un arrière-pays turc. c) Ethnies séparées et problèmes des minorités Pourcentages des minorités incluses dans la population totale des Etats d'Europe centrale et orientale en 1938: Finlande Estonie Lettonie Lituanie (sans Memel) Pologne Tchécoslovaquie Hongrie Roumanie Yougoslavie Bulgarie Albanie Grèce Turquie

11% 12% 23% 16% 31% 33% 10% 25% 13% 10% 10% 4% 20%

87

cation de Belgrade devant l'hostilité yougoslave à l'endroit d'un accord qui démembre la Slovénie. ler-29 décembre 1920

24 avril 1921

Refusant d'évacuer la ville, D'Annunzio entre en conflit avec les troupes régulières italiennes et déclare la guerre à l'Italie, avant de quitter le territoire avec ses volontaires. Les élections opposent les autonomistes aux partisans du rattachement à l'Italie.

3 mars 1922

L'Assemblée constituante est renversée par un coup d'Etat fasciste. Une conférence italo-yougoslave se réunit en mai 1922 à Santa Margherita et un accord italo-yougoslave est signé à Rome le 23 octobre 1922 (le port et la ville de Fiume à l'Italie, Port-Baros, Susak et les faubourgs à la Yougoslavie).

17 septembre 1923

Mussolini envoie un administrateur italien à Fiume et propose l'incorporation de Fiume à l'Italie et la cession d'une petite fraction du territoire à la Yougoslavie.

27 janvier 1924

Pacte de Rome (Mussolini-Pachitch) reconnaissant la souveraineté italienne sur Fiume et celle de la Yougoslavie sur Port-Baros. Les conventions de Nettuno (juillet 1925) complètent le pacte de Rome, et précisent le statut de l'enclave italienne de Zara en Dalmatie. Cependant ces conventions ne furent ratifiées par Belgrade qu'en 1929.

2. L ' a c c r o i s s e m e n t d e s e m p i r e s

coloniaux

6-7 mai 1919

Le Conseil suprême interallié (France, Angleterre, Etats-Unis, Japon, l'Italie s'étant retirée) procède à la répartition de mandats.

28 juin 1919

L'article 22 du pacte de la S. D. N. précise le régime et les modes d'exercice des mandats.

a) Bénéficiaires 21 août 1919

88

La France et l'Angleterre se partagent le Togo et le Cameroun. La France recouvre sa pleine souveraineté sur les territoires cédés aux Allemands en novembre 1911 (partie de l'Afrique Equatoriale française). L'Angleterre reçoit le mandat sur la totalité de l'Est africain allemand. L'Union sud-africaine se voit confier le SudOuest africain. L'Australie reçoit la partie allemande de la Nouvelle-Guinée et les îles alleman-

des du Pacifique au sud de l'Equateur. La Nouvelle-Zélande reçoit un mandat sur les Samoa occidentales. Le mandat sur l'île Nauru est confié à l'Empire britannique collectivement mais est exercé par l'Australie. Le Japon reçoit les îles Mariannes, Marshall, Carolines, et Palaos (au nord de l'Equateur), l'attribution de l'île de Yap (Carolines) étant réservée car les Etats-Unis souhaitaient qu'elle fût internationalisée (février 1921 : la S.D.N. attribue Yap au Japon - protestations américaines - 11 février 1922 : lors de la conférence de Washington, accord nippo-américain r e connaissant le mandat japonais sur Yap sous r é serve d'un contrôle américain). b) Les exclus La Belgique, l'Italie et le Portugal, qui avaient combattu les Allemands dans leurs possessions d'Afrique orientale,sont exclus du partage. Toutefois, par les accords "Orts-Milner" l'Angleterre rétrocède à la Belgique le mandat sur le Ruanda-Urundi (partie de l'Est africain), et le Portugal obtient, en toute souveraineté, le territoire de Kionga (Afrique orientale).

89

Chapitre IV L ' E U R O P E DU S Y S T E M E DE V E R S A I L L E S ( 1 9 1 9 - 192 5)

Les années 1919 à 1925 sont celles de l'établissement en Europe du système de Versailles, construction politique élaborée par la France à la faveur de la victoire et en l'absence de son allié russe et de son associé américain. Cependant, la consolidation du système par la France seule ne peut être réalisée pour deux raisons : L'Alliance franco-anglo-russe - seule de taille à garantir un ordre nouveau et permanent -n'a pas survécu à la guerre. L'éclipsé de la Russie et son exclusion, consécutives à la révolution, laissent la France seule face à l'Angleterre qui ne tient nullement à favoriser une prépondérance française sur un continent d'où la Russie serait absente et l'Allemagne écartée de l'équilibre. La grande puissance associée, les Etats-Unis d'Amérique, refuse de garantir l'équilibre et réserve sa liberté de mouvement. La France, seule, tente par des dispositifs diplomatiques d'assurer un statu quo qui lui soit favorable et de suppléer l'absence de garantie anglo-américaine par la voie de la Société des Nations garante de l'ensemble de l'édifice. Rapidement, les puissances exclues et les forces révisionnistes vont se liguer contre cette construction qui entrave leurs projets. I.

LE NOUVEAU S Y S T E M E DES F O R C E S A. LES PILIERS DE LA RECONSTRUCTION DE L'ORDRE EUROPEEN 1. La g a r a n t i e a n g l o - a m é r i c a i n e à l a

28 juin 1919

Traités de garantie franco-anglais et franco-américain annexés au traité de Versailles. En échange de l'abandon par la France de sa revendication sur la rive gauche du Rhin, l'Angleterre et les Etats-Unis garantissent les frontières françaises et belges en cas d'agression non provoquée. Le rejet de la ratification du traité de Versailles par le Sénat américain (19 mars 1920) rend inopérantes ces garanties solidaires.

2 . L ' é c h e c du p a c t e de g a r a n t i e 21 décembre 1921 4-5 janvier 1922

France

franco-anglais

Entretiens à Londres Lloyd George-Briand. Entrevue de Cannes : proposition Lloyd George à 91

29 janvier 1922 février 1922

26-27 février 1922

Briand ("compromis de Cannes") : garantie britannique des frontières de la France à l'exclusion des pays d'Europe centrale et orientale. L'accroissement des garanties de sécurité est lié à la diminution des réparations. Mémorandum Poincaré à Lloyd George : garantie par une convention militaire des frontières des pays d'Europe centrale et orientale. Mémorandum marquis Curzon : offre à la France d'une garantie défensive de son territoire en contrepartie de : 1) diminution des réparations; 2) pacification en Orient (conclusion de paix entre la Grèce et la Turquie); 3) règlement de la question de Tanger; 4) ralentissement de la construction par la France d'une force sous-marine. Entrevue de Boulogne entre Lloyd George et Poincar é : échec.

B. LES EXCLUS 1. Le b l o c u s c o n t r e l a R u s s i e 16 janvier 1920 mars 1920 février 1921 28 octobre 1921

soviétique

Le Conseil suprême décide la levée du blocus économique contre la Russie. Accord commercial anglo-soviétique. Conférence des créanciers de l'Est russe à Paris. Moscou propose la réunion d'une conférence internationale pour discuter des dettes de l'Etat russe.

6 janvier 1922

Conférence commerciale de Cannes (sans la Russie ni l'Allemagne) : accord sur la convocation d'une conférence économique à Gênes. "Conventions de Cannes" sur les conditions de reprise des relations commerciales avec la Russie soviétique et l'Allemagne.

8 avril-19 mai 1922

Conférence commerciale internationale de Gênes : ordre du jour : la reconnaissance des dettes de l'Etat russe, condition de reprise des relations économiques normales. Conférence de La Haye sur les dettes russes. Note comminatoire Curzon à Moscou réclamant la cessation de la propagande anti-impériale menée par Moscou aux Indes et en Asie.

15-20 juin 1922 mai 1923

92

2.

L'Allemagne

é c a r t é e de

l'équilibre

15-20 mars 1920

Soulèvement communiste dans la Ruhr. Les troupes allemandes entrent dans la zone démilitarisée pour réprimer l'agitation.

6 avril 1920

L'armée française occupe à titre de sanction Francfort et Darmstadt.

7 avril 1920

Les troupes allemandes se retirent suivies des troupes françaises.

8 mars 1921

Occupation franco-belge de Düsseldorf, Ruhrort et Duisburg et menace de saisie de la Ruhr afin de presser Berlin d'accepter le plan de paiements.

5 mai 1921

Berlin accepte le plan de paiements.

24 juin 1922

Assassinat de Rathenau, ministre allemand des Affaires étrangères favorable à la conciliation.

12 juillet 1922

L'Allemagne réclame un moratoire.

30 juillet 1922

Poincaré accepte le moratoire sous réserve de la remise par l'Allemagne de gages productifs (Ruhr).

7-14 août 1922

Conférence de Londres : la France s'oppose au règlement des dettes interalliées - réclamé par les EtatsUnis et l'Angleterre - avant le service des réparations allemandes.

9 décembre 1922

Conférence de Londres : réaffirmation de la position de Poincaré.

2 janvier 1923

Conférence de Paris : le principe de la prise de gages est admis.

3. S o l i d a r i t é d e s e x c l u s

: Rapallo

19 février 1921

Protocole germano-russe préparatoire au rétablissement des relations économiques.

6 mai 1921

Premier accord économique et financier germanorusse.

1er avril 1922

Entretien Tchitcherine-Rathenau à Berlin.

16 avril 1922

Accord de Rapallo : renonciation réciproque aux dettes de guerre et aux réparations; rétablissement des relations diplomatiques; principe de la nation la plus favorisée; suivi de protocoles militaires secrets entre les armées allemande et russe.

93

n.

L ' E L A B O R A T I O N DU S T A T U T DE

L'EUROPE

A. LES GARANTIES 1. La q u e s t i o n de l a s é c u r i t é r h é n a n e Loc a r no

jusqu'à

a) Les accords défensifs 7-10-15 septembre 1922

Accords militaires défensifs franco-belges. La seule alliance obtenue par la France, à l'ouest, fut celle de la Belgique.

b) Le projet d'assistance mutuelle et le protocole de Genève 27 septembre 1922

5 juillet 1924

15 septembre-2 octobre 1924

Résolution XIV de l'Assemblée de la S.D. N. en vue de faciliter la réduction des armements : 1) garantie régionale par la conclusion d'accords défensifs régionaux portant engagement d'assistance effective et immédiate d'un Etat victime d'agression. Cet engagement est régional; 2) garantie générale par la conclusion d'un traité d'assistance mutuelle; 3) le conseil de la S.D.N. désigne l'agresseur. Mac Donald rejette la proposition devant l'éventualité que certaines parties de l'Empire britannique puissent se trouver en guerre alors que d'autres restent en dehors du conflit et écarte l'obligation de résister à l'agression dans toutes les parties du monde. Projet Mac Donal-Herriot-Politis-Benes, devant la cinquième Assemblée de la S.D.N. : protocole pour le règlement pacifique des différends internationaux ou "protocole de Genève" (arbitrage, sécurité, désarmement). Arbitrage obligatoire : l'Etat qui écarte cette procédure, ou ne s'y conforme pas, voit peser sur lui une présomption d'agression et encourt des sanctions financières, économiques et militaires. Les sanctions sont prononcées par le Conseil à la majorité des deux tiers et comportent l'obligation pour les pays membres de les appliquer (S.D.N. : unanimité et recommandation - l'arbitrage obligatoire complète ainsi la lacune de l'article 15. En cas d'échec de la procédure de règlement, le recours à la force est légitime). Engagement à participer à une conférence sur le désarmement. Si cette conférence n'aboutit pas à un résultat, le protocole devient caduc. Le

94

document est signé par 17 Etats dont la France. 12 mars 1925

2.

L e s g a r a n t i e s en E u r o p e c e n t r a l e et jusqu'à

a)

Déclaration Chamberlain au Conseil de la S.D.N. : prend acte de l'opposition de l'Afrique du Sud, du Canada, des Indes et de l'Australie d'assumer des risques disproportionnés avec leurs intérêts. Devant l'opposition de l'Empire britannique, la conférence sur le désarmement ne se réunira pas, entraînant la caducité du protocole. orientale

Locamo

De la Baltique à la mer Noire : le rempart polono-roumain

28 juin 1918

Par le traité de Versailles est modifié le statut du canal de Kiel (voie d'accès de la mer du Nord à la Baltique, appartenant à l'Allemagne seule) désormais ouvert à tous les Etats.

janvier 1921

Traité d'alliance militaire franco-polonais.

3 mars 1921

Traité d'alliance entre la Pologne et la Roumanie. La Pologne ayant occupé la Galicie orientale et la Roumanie, la Bessarabie et la Bukovine, les deux Etats se trouvent être les seuls Etats frontaliers de la Russie, séparant celle-ci de la Tchécoslovaquie et de la Hongrie. Leur alliance forme un barrage de la Baltique à la mer Noire (traité renouvelé le 15 mars 1926).

b)

Statut des Détroits (Dardanelles et Bosphore)

Le statut des Détroits turcs (Bosphore et Dardanelles) a reflété, dans ses régimes juridiques successifs, les variations incessantes du milieu politique. Celui-ci a connu trois phases : 1°) Réglementation interne turque dans un sens prohibitif (fermeture des Détroits à tous les navires étrangers). 2°) Réglementation bilatérale russo-turque, caractérisée par l'admission progressive de la navigation commerciale, d'abord russe, puis étrangère. Traités de Koutsouk-Kainardji en 1774, d'Andrinople en 1829, d'UnkiarSkelessi en 1833 et comportant dès lors un statut préférentiel au profit de l'Empire des tsars - dont les navires ont seuls le droit de franchir les Détroits à partir de 1833 - ce régime change de caractère à partir de 1840. 3°) Réglementation internationale. La convention des Détroits du 13 juillet 1841 interdit le passage dans les Détroits à tout navire de guerre, aux Russes comme aux autres. Ce régime se complète pendant quinze ans (18561871) par la neutralisation de la mer Noire, stipulée au lendemain de la guer> re de Crimée par le traité de Paris du 30 mars 1856. Mais, à la faveur de la défaite française, la Russie se libère promptement d'une entrave gênante pour elle (convention de Londres du 13 mars 1871). Ce régime a fonctionné 95

NOTE SUR LE REGIME DES DETROITS DU POINT DE VUE SOVIETIQUE I. Dans la phase initiale, la Russie révolutionnaire défend l'idée que seuls les Etats riverains de la mer Noire doivent fixer le statut des Détroits. Traité d'amitié russo-turc du 16 mars 1921, article 5 : "Afin d'assurer l'ouverture des Détroits au commerce de toutes les nations, les parties contractantes sont d'accord pour confier l'élaboration d'un arrangement international concernant la mer Noire à une conférence composée de délégués des Etats riverains sous la réserve que les décisions de cette conférence ne seront pas de nature à diminuer la pleine souveraineté de la Turquie ou la sécurité de Constantinople, sa capitale". H. A la conférence de Lausanne la thèse russe, défendue par Tchitcherine, est celle de la fermeture des Détroits à toutes les flottes de guerre. La Russie est faible, elle cherche ainsi à faire échapper la mer Noire et la Turquie à l'influence anglaise. Cette thèse, qui n'est que l'aspect minimum de la thèse de 1921, n'est pas acceptée, les Turcs cherchant à se placer en équilibre entre l'U.R.S.S. et la Grande-Bretagne. La thèse anglaise de la liberté des Détroits triomphe. Il n'y a presque aucune discrimination entre riverains et non-riverains. - La Convention de Lausanne (24 juillet 1923) 1°) Les Détroits sont démilitarisés, la démilitarisation étant garantie par la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon. 2°) Une commission des Détroits assure le respect des règles de passage fixées ci-dessous. Bâtiments de commerce En temps de paix : En temps de guerre :

Liberté complète du passage. Turquie neutre : liberté sans aucune réserve. Turquie belligérante : liberté pour les neutres sous réserve du droit de visite.

Bâtiments de guerre En temps de paix : Riverains

Non-riverains

Liberté complète.

Chaque puissance limitée au tonnage de la flotte riveraine la plus forte. Minimum permis 3 bâtiments, aucun n'excédant 10 000 tonnes (il n'y a donc pas de limitation globale du tonnage des non-riverains en mer Noire).

En temps de guerre :

Turquie neutre : même dispositions mais

96

11 avril 1936

les belligérants ont droit de passage sans aucune restriction. Turquie belligérante : pour les neutres : mêmes dispositions que ci-dessus; pour les autres : à la discrétion de la Turquie. La Turquie demande la révision des dispositions de Lausanne.

HL A la conférence de Montreux, l'U.R. S. S., appuyée par la France et la Roumanie, réussit à imposer le principe d'une large discrimination en faveur des riverains. Par contre, en temps de guerre, la liberté de passage des navires de guerre est, dans une large mesure, laissée à l'appréciation de la Turquie. Le système de sécurité russe n'est pas hermétique. - La Convention de Montreux (20 juillet 1936) 1°) Dispositions générales : la Turquie est autorisée à remilitariser immédiatement les Détroits. Abolition de l'internationalisation (suppression de la commission des Détroits). 2°) Réglementation : Bâtiments de commerce En temps de paix : En temps de guerre :

Bâtiments de guerre Transit En temps de paix : Riverains Préavis de 8 jours. Les bâtiments au-dessus de 15 000 tonnes peuvent transiter mais un par un. Sous-marins dans certaines conditions avec avis spécial à la Turquie pour ceux qui sont construits en dehors de la mer Noire et qui gagnent leur port d'attache.

Liberté complète. Turquie neutre : liberté complète. Turquie belligérante : liberté pour les neutres de jour et sans assistance à l'ennemi. En cas de danger de guerre, le passage ne s'effectue que de jour.

Non-riverains Préavis de 15 jours. Jamais plus de 15 000 tonnes globales pour tous les non-riverains à travers les Détroits ni plus de 9 bâtiments.

Mer Noire Jamais plus de 30 000 tonnes globales 97

pour tous les non-riverains (avec échelle mobile en cas d'accroissement de la flotte soviétique) chacun limité aux deux tiers du maximum. Exception pour buts humanitaires : 8 000 tonnes sans préavis mais avec autorisation accordée automatiquement par la Turquie si le plafond de 30 000 tonnes n'est pas utilisé et sous r é serve de l'avis des riverains si le plafond de 30 000 tonnes est atteint. Durée maximum du séjour : 21 jours. En temps de guerre :

Turquie neutre (1) : comme ci-dessus sauf interdiction de transit à tous les belligérants sous réserve d'une action en application du pacte de la S. D. N., et sous réserve de l'assistance prêtée à un Etat victime d'agression en vertu d'un traité d'assistance mutuelle engageant la Turquie. Dans ces deux cas, sans limitation. (2) Turquie belligérante : à sa discrétion. En cas de menace de guerre : comme en guerre, avec recours éventuellement au Conseil de la S.D. N.

IV. A partir du pacte germano-soviétique, l'U.R.S. S. revient à la thèse primitive du statut des Détroits entièrement établi et contrôlé par les riverains : 1°) En septembre-octobre 1939, l'U.R.S.S. propose à la Turquie un pacte de sécurité régional, s'étendant à tous les Etats de la mer Noire, dont l'effet eût été de rompre les liens entre la Turquie et les puissances occidentales. Au cours des négociations l'idée d'une défense commune des Détroits est esquissée. 2°) En octobre-novembre 1940, l'U.R.S.S. cherche à se faire reconnaître par l'Allemagne une situation privilégiée en Bulgarie. A celle-ci elle offre les frontières de San Stefano (conversations Sobolev en octobre 1940 à Sofia), de façon à tourner les Détroits. A Berlin (12-14 novembre 1940), Molotov demande à l'Allemagne son appui pour établir des bases sur les Détroits. 3°) La question est posée à nouveau à la fin de la guerre, cette fois-ci aux alliés occidentaux : a) Au printemps 1945, l'U.R.S. S. demande à la Turquie des bases communes pour les Détroits ainsi que la rétrocession des provinces de Kars et d'Ar1. Situation qui s'est présentée du 3 septembre 1939 au 23 février 1945. 2. En fait, cette disposition destinée à valoriser l'alliance turque est restée lettre morte, le seul pacte d'assistance mutuelle conclu dans ces conditions (traité francoanglo-turc du 19 octobre 1939) ayant été vidé de son contenu par la passivité systématique des dirigeants d'Ankara.

98

dahan. b) A Potsdam, les Alliés sont d'accord pour une révision du régime de Montreux, que Staline avait réclamée dès Yalta, assurant la liberté de passage des navires de guerre soviétiques (et des riverains) en paix comme en guerre. Ils ne sont pas d'accord pour des bases communes soviéto-turques considérées comme dangereuses pour l'indépendance de la Turquie. Conformément à la décision de Potsdam, les Etats-Unis soumettent à la Turquie en novembre 1945 un projet de convention. Les Russes présentent leurs demandes de base en août 1946, elles sont rejetées par la Turquie soutenue par les Etats-Unis. Un nouvel échange de notes a lieu en octobre entre la Turquie et l'U.R.S. S., sans résultat. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis maintiennent que la convention de Montreux ne peut être modifiée que par un accord international et réitèrent leur opposition aux bases russes. l a question est là. De 1921 à 1952 la position russe a donc connu trois phases : - thèse de 1921 : en faveur des riverains; - antithèse de 1923 : en faveur de l'Angleterre, modifiée en 1936 au bénéfice de l'U.R.S.S. ; - synthèse de 1939 à 1946, par le retour aux thèses de 1921, appuyées par toute la force de l'U.R.S.S. et prévoyant, plus que la fermeture, la défense commune.

99

jusqu'à la guerre de 1914. Mais au cours de la première guerre mondiale, le gouvernement turc méconnut ses obligations internationales (asile à des bâtiments de guerre allemands et refus aux puissances de l'Entente de les poursuivre, interdiction de toute navigation commerciale même neutre, par les Détroits nuisant ainsi gravement au ravitaillement de la Russie). La leçon ne fut pas perdue pour les Alliés et c'est sur de toutes autres bases que fut organisé le régime des Détroits par la convention de Lausanne du 24 juillet 1923. Celle-ci repose sur trois principës (liberté, neutralisation, internationalisation). Ce régime portait la marque de l'époque où il a vait été conçu : faiblesse de la Russie, épuisement de la Turquie. c) Organisation de l'espace danubien 24 et 29 juin 1920

La France se déclare favorable au soutien de la Hongrie en échange d'une union économique avec elle.

février 1921

Pourparlers Briand-prince Sixte de Bourbon-Parme concluant en faveur de la restauration des Habsbourg à Budapest.

27 mars 1921

Tentative de restauration sur le trône de l'empereur Charles 1er, soutenue par Paris.

23 juillet 1921

Convention de Paris établissant le statut définitif du Danube. (18 août 1938 : arrangement relatif à l'exercice des pouvoirs de la commission européenne du Danube.)

20 octobre 1921

Nouvelle tentative de restauration sur le trône de l'empereur Charles 1er et échec devant la mobilisation yougoslave et tchécoslovaque.

d) La Petite Entente fevrier 1920

Projet Benes : formation d'une entente groupant la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Yougoslavie.

14 août 1920

Traité d'alliance armée tchéco-yougoslave : maintien du traité de Trianon contre le révisionnisme hongrois.

19 août 1920

Adhésion de la Roumanie.

septembre 1920

Accords italo-tchèques sur l'exécution du traité de Saint-Germain et de Trianon (interdiction de la réunion de l'Autriche à l'Allemagne).

1er septembre 1920

Déclaration Benes sur la Petite Entente, destinée à s'opposer à toute reconstitution de l'Empire austrohongrois.

23 avril 1921

Alliance tchéco-roumaine.

7 juin 1921

Alliance roumano-yougoslave contre la Bulgarie.

juin 1922

Les membres de la Petite Entente décident la tenue

100

de réunions périodiques. Traité tchéco-yougoslave. Traité franco-tchécoslovaque d'alliance et de garantie. Traité italo-tchécoslovaque contre la réunion de l'Autriche à l'Allemagne.

31 août 1922 25 juin 1924 juillet 1924

3. La r e c o n n a i s s a n c e de la R u s s i e

soviétique

21 janvier 1924 2 février 1924

Mort de Lénine. L'Angleterre reconnaît de jure le gouvernement soviétique. 8 août 1924 Conclusion d'une convention commerciale anglo-soviétique comportant l'engagement de non-ingérence dans les affaires intérieures réciproques. Accord non ratifié à la suite de la "lettre Zinoviev" envoyée aux syndicats anglais. Cette "lettre" est un faux. 8 février 1924-20 jan- Reconnaissance du gouvernement soviétique par : vier 1925 Norvège (13 février 1925) K a l i e (g f é v r i e r ) Autriche (25 février) Grèce (8 mars) Suède (15 mars) Chine (31 mai) Danemark (18 juin) Mexique (28 juillet) Hedjaz (6 août) France (28 octobre) Japon (20 janvier 1925) La note Tchitcherine à Washington, du 16 décembre 1923, est restée sans réponse. 4. L e s

réparations

11 janvier 1923 25-31 mai 1923 26 septembre 1923

Les troupes franco-belges occupent la Ruhr afin d'assurer le prélèvement des réparations. Emeutes consécutives à la "résistance passive". Le nouveau cabinet Stresemann demande l'arrêt de la résistance passive.

B. LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE VERSAILLES 1. L e s c o n s u l t a t i o n s

interalliées

a) Le Conseil suprême interallié Le Conseil des Quatre (1) : Wilson, Clemenceau, Lloyd George, Orlando.

101

b) Les conférences interalliées Signature du traité de Versailles. Conférence de Londres (Détroits, Empire ottoman). Conférence de Londres (relations avec la Russie soviétique, Baltique). Conférence de San Remo (Allemagne et partage de avril 1920 l'Empire ottoman). Conférence de Hythe. mai 1920 Conférence de Lympne (Turquie, réparations, dettes 10-15 juin 1920 interalliées). 20-25 juin 1920 Conférence de Boulogne-sur-Mer (réparations et désarmement allemand). Conférence de Bruxelles. 2 juillet 1920 Conférence de Spa : le ministre allemand des Affai5-16 juillet 1920 r e s étrangères est invité à apporter des assurances quant à la livraison des réparations allemandes. août 1920 Conférence de Hythe (guerre polono-russe). septembre 1920 Conférence de Bruxelles (réparations). janvier 1921 Conférence de Paris (réparations). février 1921 Conférence de Londres (Proche-Orient). janvier 1922 Conférence de Cannes. 8 avril-19 mai 1922 Conférence de Gênes. 15 juin-19 juillet 1922 Conférence de La Haye. 28 juin 1919 décembre 1919 février 1920

c) La conférence des ambassadeurs France, Angleterre, Italie, Japon, Belgique, présidée par le Français Jules Cambon. d) Les organismes de contrôle Commission Commission Commission Commission Commission

des réparations. de contrôle du désarmement de l'Allemagne. interalliée des régions occupées. interalliée des plébiscites. interalliée de navigation (Rhin, Danube, Elbe, Oder).

1. Initialement "Conseil des Dix" : France, Angleterre, Etats-Unis, Italie, Japon : chefs de gouvernement et ministres des Affaires étrangères. Il a tenu 72 séances, et, à compter du 24 mars, est réduit en "Conseil des Quatre" : 145 séances. 102

2.

La S o c i é t é d e s N a t i o n s ( 1 9 2 0 - 1 93 5)

25 janvier-28 avril 1919 28 juin 1919 10 janvier 1920 16 février 1920 15 novembre-18 décembre 1920

Elaboration du pacte de la S. D. N. Le pacte est inclus dans le texte du traité de Versailles. A l'issue des ratifications, mise en vigueur du pacte. Première réunion du Conseil de la Société des Nations à Paris (France, Angleterre, Belgique, Grèce, Japon, Brésil, Italie, Espagne). Première réunion de l'Assemblée de la S.D.N. à Genève.

103

Chapitre V L'ORIENT

PARTAGE

Lorsque le conflit mondial survient, l'Empire ottoman traverse une crise importante, hésitant entre d'hardies réformes et le maintien de l'ordre ancien. Le mouvement jeune turc,conscient du fait que les Turcs constituent moins du tiers de la population de l'empire, souhaite une formule dualiste sur le modèle de l'Empire austro-hongrois, associant les Turcs et les Arabes sous une loyauté ottomane et panislamique. Cependant l'engagement imprudent de l'Empire dans le conflit alimente les espoirs d'émancipation et les revendications nationalistes des Arabes et suscite les convoitises et les intérêts des puissances étrangères qui cherchent à s'en servir pour des raisons aussi diverses qu'opposées, au moyen de promesses et d'un soutien armé ou financier. La course engagée entre le réformisme ottoman et le nationalisme arabe, turc, kurde, arménien, sioniste et chrétien, ainsi que l'ingérence des puissances qui cherchent à détourner à leur profit ces jeunes forces, composent le tableau de l'Orient en guerre. I. R E V O L T E ARABE E T D I S L O C A T I O N DE OTTOMAN

L'EMPIRE

A. L'EMPIRE OTTOMAN ALLIE DES EMPIRES CENTRAUX : L'ECHEC DE LA GUERRE SAINTE 1er novembre 1914

Le sultan et khalife (commandeur des croyants) Mehmet V proclame la Djidah - guerre sainte - afin d'agir sur les troupes musulmanes britanniques et r u s ses et de consolider la cohésion morale de ses possessions arabes.

janvier-février 1915

Levant: action germano-ottomane contre le canal de Suez dans la péninsule du Sinaï. Golfe Persique : le corps expéditionnaire britannique qui, après la prise de Bassorah (novembre 1914) et de Qurna (décembre 1914), remontait le Tigre en basse Mésopotamie, est repoussé à la bataille de Ctésiphon (novembre 1915); il se trouve assiégé à Kut et se rendra en mars 1916.

décembre 1915-mars 1916

février 1915-janvier 1916

Caucase : révolte arménienne réprimée par l'armée ottomane. Massacres d'un million d'Arméniens sur 105

janvier 1916

ordre du ministre de l'Intérieur Talat Pacha. Les Russes occupent Trébizonde, Erzeroum et Bitlis jusqu'au traité de Brest-Litovsk (mars 1918).

B. L'EMPIRE BRITANNIQUE ET LE ROYAUME ARABE 1. La r é v o l t e du d é s e r t Les velléités de révolte nourries au sein de l'Empire, et particulièrement dans ses territoires arabes, furent certes importantes, mais c'est la r é volte du désert qui fut déterminante. Les manifestations et insurrections de Damas, Alep, Beyrouth et Bagdad ne pouvaient aboutir sans l'action déclenchée du dehors, en Arabie, par des émirs, suzerains de la Porte, mais indépendants de fait. Leur action eut comme effet la conquête de 250 000 km2 et la mise hors de combat de deux armées turques (50 000 hommes). L'Arabie, sauf Aden et la côte du golfe Persique, se trouve alors sous l'autorité de cinq princes: le cheikh de Koweït, depuis novembre 1914 en pourparlers avec l'India Office, facilita aux Britanniques la prise de Bassorah. Ibn Séoud, émir du Nedjd, voué à la reconquête de La Mecque qui fut arrachée aux Séoudites par les Hachémites au début du 19e siècle, est également l'allié de l'India Office depuis décembre 1915. Sont fidèles à la Sublime Porte, Ibn Rachid, émir du djebel Sammar et l'imam du Yémen, tous deux hostiles à Ibn Séoud et aux Anglais; enfin, protégé du Foreign Office, l'émir du Hedjaz, Hussein, chef de la famille hachémite, qui contrôle les cités saintes de l'Islam. En pourparlers depuis 1915, ce dernier va prendre l'initiative. 1915-1921

Occupation britannique des sultanats d'Oman, de Mascate et Qatar

a) Agitation nationaliste dans l'Empire 1912 février 1913 mai 1913 juin 1913

septembre 1914

avril 1915 106

Fondation d'un parti de la "décentralisation" au Caire. Comité de réforme de Beyrouth. Manifestations à Damas, Alep, et Bagdad, "Demande unie de décentralisation". Congrès à Paris des nationalistes arabes. Un émissaire ottoman promet le service militaire régional, l'arabe comme langue officielle, et la participation des Arabes au cabinet de Constantinople. Mission au Caire de l'émir Abdallah, second fils de l'émir Hussein. Entretiens avec Kitchener, hautcommissaire britannique en Egypte. Principe de morcellement des possessions arabes de l'Empire. Mission Faysal, fils aîné de Hussein, à Damas, pour sonder le gouverneur ottoman et prendre con-

juillet 1915-mars 1916 21 août 1915 26 décembre 1915 6 mai 1916 10 juin 1916 4 juillet 1917

tact avec les Arabes derrière le front. Faysal rapporte à Hussein le protocole de Damas des nationalistes arabes : indépendance des pays arabes au sud du 37e parallèle (Adana-Djezireh - sur le Tigre supérieur - et de la Méditerranée à la mer Rouge). Echange de lettres (dix) entre le haut-commissaire britannique Mac Mahon et l'émir Hussein; charte générale de l'indépendance arabe, correspondance échangée et approuvée par le Foreign Office. Les Ottomans procèdent à des exécutions de nationalistes à Beyrouth. La répression est conduite par Djemal Pacha. Traité d'alliance entre la Grande-Bretagne et l'émir du Nedjd Ibn Séoud à l'instigation de l'India Office. L'émir Faysal proclame la révolte dans les faubourgs de Damas. L'émir Hussein se fait proclamer roi des Arabes par les notables réunis à La Mecque. Le colonel Lawrence conduit le raid qui occupe Akaba, ouvrant les portes de la Palestine et de la Syrie.

b) Le printemps arabe 2 novembre 1917 9 décembre 1917 1er octobre 1918 6 octobre 1918 30 octobre 1918 7 novembre 1918

9 novembre 1918 15 novembre 1918 29 janvier 1919

Déclaration Balfour. Prise de Jérusalem par l'armée Allenby. Entrée de l'émir Faysal à Damas. Beyrouth (occupation de la ville). Armistice de Moudros (lie de Lesbos) entre les Alliés et l'Empire ottoman. Proclamation franco-anglaise du Caire annonçant la libération de la Palestine, de la Syrie et de la Mésopotamie ainsi que la constitution de gouvernements nationaux. Proclamation de Jérusalem du général Allenby: l'indépendance pour les Arabes occupés par l'Empire ottoman. L'émir de Tripolitaine Senoussi proclame l'indépendance de la Tripolitaine. Déclaration de l'émir Faysal devant la Conférence de la paix de Paris. A la Conférence de la paix, la politique de la déclaration Balfour avait été agréée par l'émir Faysal, conformément à l'accord de soutien mutuel Faysal-Weizmann, conclu le 3 janvier 1919. Les Arabes considéraient cependant cet accord 107

comme une reconnaissance du locus standi de Faysal dans cette affaire, et il s'accompagnait d'une r é s e r ve qui subordonnait son exécution à la condition qu' aucune modification ne serait apportée aux demandes que Faysal soumettait à la Conférence de la paix (reconnaissance du Royaume arabe). Après son expulsion de Damas (14 juillet 1920) l'accord FaysalWeizmann ne pouvait être mis en vigueur : la condition qui s'y rattachait n'avait pas été remplie. 2. R i v a l i t é s a r a b e s e t i n g é r e n c e s mai 1919 28 juin 1919

étrangères

Bataille de Touraba et victoire d'Ibn Séoud sur les forces d'Hussein. Hussein refuse de ratifier le traité de Versailles s 1 opposant au système de mandats.

février 1920 novembre 1921

Londres cesse de verser à Hussein des subsides. Ibn Séoud écrase son ennemi Ibn Rachid qui lui contestait sa capitale Riyad.

mars 1923

L'India Office suspend le versement de subsides à Ibn Séoud. L'Angleterre convoque à Koweit une conférence pour régler les questions des frontières en Arabie : Hedjaz-Nedjd-Irak-Transjordanie : échec. Hussein s'attribue le titre de khalife, charge vacante depuis l'abolition du khalifat par la République turque.

17 décembre 192326 janvier 1924 7 mars 1924 29 août-13 octobre 1924

Campagne d'Ibn Séoud contre Hussein et abdication de celui-ci au profit de son fils Ali, assiégé dans le port de Djeddah. Assassinat du gouverneur du Soudan Sir Lee Stack. novembre 1924 13 octobre-25 décem- Ali quitte Djeddah pour l'Irak et Hussein se réfugie bre 1925 à Chypre. Ibn Séoud devient roi du Hedjaz et sultan du Nedjd, 8 janvier 1926 couronné à La Mecque. Ibn Séoud conclut des accords de frontières avec 1er-2 novembre 1926 l'Irak et la Transjordanie hachémite (accords de Bahra, le 1er novembre et de Hadala, le 2 novembre). 20 mai 1927 Traité de Djeddah anglo-séoudien, renouvelant le traité de décembre 1915, sous réserve de non-agression de l'Irak, du Koweit, des lies de Bahrein et de Transjordanie. octobre 1926-janvier 1930 108

Rébellion Faysal ud-Dawish qui entraîne une guerre sainte en vue de libérer l'Irak, la Transjordanie, le

11 février 1934 22 mars 1934

20 mai 1934

H.

Koweit, de s'opposer à la présence britannique et de contrer la politique conciliante d'Ibn Séoud. Traité anglo-yéménite réaffirmant l'indépendance du Yémen et mettant un terme au conflit frontalier entre le Yémen et Aden. Début de la guerre entre l'Arabie séoudite et le Yémen. L'imam du Yémen, Yahia, depuis 1926 soutenu par l'Italie, marche sur Assir (émirat conquis par Ibn Séoud) ainsi que sur les territoires incorpor é s au protectorat d'Aden (Yémen occupé). Ibn Séoud soutenu par Londres lance une offensive (avril-mai) et conquiert le Yémen septentrional. Paix de Taif et accord de délimitation des frontières Nord-Ouest.

A C C O R D S S E C R E T S DE P A R T A G E E T TION D ' E M P I R E S C O L O N I A U X

CONSTITU-

A. LES ACCORDS SECRETS DE PARTAGE 18 mars 1915 26 avril 1915 16 mai 1916 23 avril 1917

2 novembre 1917 30 octobre 1918 14 mai 1919

"Accord de Constantinople" : accord secret francoanglo-russe réaffirmant les intérêts russes sur l'Empire ottoman. Traité secret de Londres (Italie, France, Angleterre) par lequel l'Italie reçoit des assurances au sujet de zones d'influence en Asie Mineure. Accord Sykes-Picot, franco-anglo-russe mais sans l'Italie et les Hachémites. Non appliqué, mais a servi de base au traité de Sèvres (voir cartes). Accord de partage anglo-franco-italien de SaintJean-de- Maurienne : Anatolie du Sud, Smyrne, Ada lia et Konya, constituent la zone d'influence attribuée à l'Italie. Accord non validé, à la suite de la r é tractation franco-anglaise consécutive à la non-validation russe entraînée par la chute du Cabinet impérial. Déclaration Balfour. Armistice de Moudros. Les Anglo-Franco-Américains soutiennent le débarquement des forces grecques à Smyrne (zone italienne par l'accord de Saint-Jean-de-Maurienne, non reconnue définitivement) afin d'éviter que l'Italie ne crée un fait accompli. 109

29 juillet 1919

Accord secret Venizelos-Tittoni: l'Italie reconnaît à la Grèce la région de Smyrne jusqu'à la vallée du Méandre et les îles du Dodécanèse en échange du soutien grec en Albanie.

février 1920

Conférence interalliée de Londres : la Turquie garde Constantinople ; Smyrne est reconnue à la Grèce ; la région d'Adalia est confirmée à l'Italie et la Cilicie à la France.

24 avril 1920

Conférence de San Remo : statut des Détroits. La Thrace orientale à la Grèce; Arménie indépendante; Kurdistan autonome ; délimitation des zones d'influence française et italienne en Turquie ; la région pétrolifère de Mossoul est rattachée à la Mésopotamie (Irak-Angleterre) et non à la Syrie (France) ; préliminaires du traité de Sèvres. Confirmation de la déclaration Balfour. La Turquie indépendante resterait sous l'influence franco-italienne. Traité de Sèvres, sanctionnant ces clauses.

10 août 1920

B. L'ABANDON DES MOUVEMENTS D'EMANCIPATION NATIONALE 1. La q u e s t i o n

kurde

Etats

population totale (1965)

dont population kurde

Turquie Iran Irak

26 21 6 4

6 000 000 3 500 000

Syrie U. Rt S. S.

000 000 000 000 500 000 000 000

230 000 000

2 000 000 300 000 200 000 12 000 000

Total a) Les Kurdes et la Turquie 1915 10 août 1920

110

Déportation de 100 000 Kurdes en Anatolie centrale par les autorités ottomanes. Traité de Sèvres (articles 62-64) : autonomie locale pour des régions où demeure l'élément kurde (est de l'Euphrate - sud de la frontière méridionale de l'Arménie, telle qu'elle pourra être déterminée ultérieurement, et au nord de la frontière de la Turquie, avec la Syrie et la Mésopotamie). Si à l'issue de cette autonomie les Kurdes demandent l'indépendance, la Turquie s'engage à la leur accorder.

24 juillet 1923

Traité de Lausanne (articles 38 et 39) : protection des droits des minorités, insuffisants pour protéger les Kurdes.

7 mars 1925

Soulèvement des Kurdes en Turquie faisant 250 000 victimes, conduit par le cheikh Saïd de Piranne. La Ligue nationale kurde Hoybun (l'indépendance) entame des pourparlers avec Ankara (amnistie générale). Offensive des forces armées turques pour réduire la résistance kurde, repoussée en juillet et reprise en septembre, suivie de la déportation des populations.

octobre 1927

11 juin 1930

1934 mai 1937 1937

Visite à Ankara du chah d'Iran et accord avec Kemal sur la fermeture des frontières (depuis 1932 soulèvement en Iran). Révolte de Dersim et répression : 40 000 victimes. Pacte de Saadabad (article 7) : politique d'assimilation du peuple kurde, décidée par les participants.

b) Les Kurdes et l'Irak septembre 1922 24 décembre 1922 23 juillet 1923

Constitution d'un gouvernement kurde dans la région du villayet kurde de Mossoul (Kurdistan). Déclaration anglo-irakienne reconnaissant ce gouvernement. Le traité de Lausanne abrogeant le traité de Sèvres et anéantissant la possibilité d'un Etat kurde indépendant, le gouvernement britannique ne redoute plus que les Kurdes de Mossoul veuillent se détacher de l'Irak pour se rallier à un Etat kurde indépendant.

juin 1930

Traité anglo-irakien ne comportant aucune clause au sujet des minorités kurdes.

1930-1934

Soulèvements revendiquant une autonomie locale sous protection britannique. Soulèvements et contrôle de la région Nord de l'Irak.

1939-1943 2. La q u e s t i o n 13 mai 1919 octobre 1919 10 août 1920

arménienne Lloyd George propose de confier l'exercice du mandat sur l'Arménie aux Etats-Unis. Le président Wilson décline cette proposition. Le traité de Sèvres prévoit une Arménie souveraine dont les frontières seraient délimitées ultérieurement. Accord de Paris de collaboration kurdo-armé111

nienne. Une Arménie indépendante survivra de 1918 à 1920. La conjonction turco-russe aboutit à son partage. 24 juillet 1923

Le traité de Lausanne reconnaît l'Arménie à la Turquie.

C. LA CONSTITUTION D'EMPIRES COLONIAUX 1. L ' E m p i r e b r i t a n n i q u e

d'Orient

a) Egypte et Soudan et la Méditerranée orientale 18 décembre 1914

Londres, à la faveur de la déclaration de guerre, annonce unilatéralement la fin de la suzeraineté ottomane sur l'Egypte et proclame le protectorat. L'intervention britannique de 1882, revêtant alors vin caractère temporaire, n'avait pas modifié juridiquement le statut de l'Egypte. En droit, l'Egypte était gouvernée par le khédive Abbas H, suzerain de Constantinople, assisté d'un cabinet égyptien, d'un conseil législatif et d'une assemblée.

13 novembre 1918

Zaghloul Pacha, ancien ministre, à la tête d'une délégation (Wafd) de l'Assemblée législative, réclame au haut-commissaire anglais Wingate l'indépendance de l'Egypte. Création du parti de la délégation (Wafd). "Républiques" insurrectionnelles en basse Egypte (Zifteh). Zaghloul déporté à Malte. Mission britannique d'enquête en Egypte. Rapport Milner. Préconise un self-gouvernement sous condition d'alliance défensive et sauvegarde des intérêts britanniques : échec des négociations et déportation de Zaghloul aux îles Seychelles.

8 mars 1919 août 1920

28 février 1922

Acte unilatéral de Londres proclamant la fin du protectorat ; quatre réserves en attendant la conclusion du traité : 1°) sécurité des communications; 2°) défense de l'Egypte; 3°) protection des intérêts étrangers; 4°) Soudan anglo-égyptien.

15 mars 1922 18 avril 1923

Le sultan Fouad 1er se proclame roi d'Egypte. Fouad 1er octroie une constitution ; à l'issue des élections de 1924 Zaghloul est nommé premier ministre.

septembre-9 octobre 1924 19 octobre 1924

Conversations Mac Donald-Zaghloul sans succès.

112

Assassinat du général Stack, commandant des trou-

24 novembre 1927 25 juin 1928

3 août 1929 1932

pes égyptiennes et gouverneur du Soudan. Le maréchal Alleriby exige par un ultimatum l'évacuation du Soudan par l'Egypte. Démission de Zaghloul. L'Egypte saisit la S. D. N. qui se déclare incompétente, l'affaire n'ayant pas un caractère international. L'Angleterre suspend l'accord de 1899 instituant le régime de condominium au Soudan (1924 à 1936). Visite à Londres du roi Fouad 1er et projet de traité rejeté au Caire. Le roi Fouad 1er, par un coup d'Etat, suspend la constitution, applique une charte - jusqu'à novembre 1934 - et reprend les négociations avec les cabinets de palais, Sarwat et Mahmoud. Visite du roi Fouad 1er à Londres et nouveau projet rejeté. Négociation conduite par Sidky Pacha et échec.

b) La Mésopotamie (Irak) et le golfe Persigue décembre 1918 8 mai 1920 été 1920

mars 1921

10 octobre 1922

24 mars 1925 16 décembre 1925 30 juin 1930

La France renonce à l'accord de 1916 lui attribuant la zone pétrolifère de Mossoul. L'émir Abdallah, second fils d'Hussein, proclamé roi d'Irak. Révolte de Mésopotamie et du bas Euphrate, en vue de placer sur le trône de l'Irak celui qui avait été expulsé de Damas par les Français en juillet 1920, l'émir Faysal, fils aîné d'Hussein. Un corps expéditionnaire britannique de 100 000 hommes entreprend des opérations de maintien de l'ordre. Conférence du Caire : création d'un royaume hachémite héréditaire en Irak sous l'émir Faysal (août 1921). L'émir Abdallah, à la suite de la conférence de Jérusalem, est proclamé émir de Transjordanie. Traité anglo-irakien de protectorat. L'Irak renonce à revendiquer l'indépendance immédiate en échange de l'appui britannique de sa revendication sur Mossoul. Accord réglant les participations à l'Irak Petroleum Company : Angleterre : 47, 7 % ; France : 23, 75%; Etats-Unis : 23, 75 %; Irak : 5 %. La S.D.N. reconnaît le territoire de Mossoul à l'Irak aux dépens de la Turquie. Traité de Bagdad (anglo-irakien) de 25 ans. Bases militaires à l'Angleterre. Abolition des capitulations. 113

20 janvier 1932

La S. D. N. accepte l'admission de l'Irak à la condition que cet Etat donne des garanties sur le traitement des minorités (Kurdes).

3 octobre 1932

Expiration du mandat britannique et admission de l'Irak à la S. D. N.

- Le golfe Persique 1er novembre 1914

A la suite de l'état de guerre entre l'Angleterre et l'Empire ottoman, le Koweit est placé sous protectorat anglais. Depuis 1899 le cheikh Mubarak avait obtenu la protection britannique contre l'Empire ottoman.

1915-1921

Occupation et protectorats anglais des sultanats d'Oman, de Mascate et de Qatar. Engagements des souverains à ne pas procéder à l'exploitation du pétrole sans l'accord de Londres. L'Angleterre convoque à Koweit une conférence pour fixer et garantir les frontières arabes (Hedjaz, Nedjd, Irak, Transjordanie et émirats) : échec. Conflit anglo-iranien sur la souveraineté des îles de Bahreïn.

17 décembre 192326 janvier 1924 novembre 192718 janvier 1928

c) Palestine et Méditerranée orientale - Le territoire sous mandat et les aspirations sionistes juillet 1915-mars 1916 Echange de lettres Hussein-Mac Mahon : la Palestine, partie du Royaume arabe. 2 novembre 1917 Déclaration Balfour en faveur d'un foyer juif en Palestine. 3 janvier 1919 renou- Accord de soutien réciproque, devant la Conférence velé en mars 1919 de la paix, entre l'émir Faysal - alors à Damas et le Dr Weizmann représentant l'organisation sioniste. (Palestine : Comité exécutif arabe : 600 000 Arabes. Organisation sioniste : 70 000 Juifs. ) 2 avril 1920 Emeutes entre Juifs et Arabes à Jérusalem. 24 avril 1920 La conférence interalliée de San Remo confirme la déclaration Balfour inclue dans la charte du mandat. La déclaration Balfour, à laquelle ont adhéré la France et l'Italie à la Conférence de San Remo du 25 août 1920 devait être incorporée dans la charte du mandat, et notamment dans son préambule. L'article 4 de la charte du mandat prévoyait la reconnaissance d'un organisme juif de caractère consultatif placé auprès des autorités mandataires, et l ' a r ticle 6 prévoyait son rôle en matière d'immigration. 114

avril 1920-janvier 1925 17 mai 1921 juin 1922 19 novembre 1922

25 mai 1923 1925-1928 août 1929 décembre 1929 mai 1930 2 octobre 1930 novembre 1931 novembre 1933 novembre 1935

19 avril 1936

Le Conseil de la S.D.N. approuve l'entrée en vigueur du mandat le 24 juillet 1922. Haut-commissaire anglais Samuel. La population juive passe à 120 000 personnes. Fondation de l'Université hébraïque de Jérusalem. Sanglantes émeutes arabes à Jaffa contre la population juive. Livre blanc de Londres limitant l'immigration juive. Le Conseil de la S. D. N. approuve une résolution britannique selon laquelle les dispositions du mandat sur la Palestine, concernant le "Foyer national juif", ne seront pas applicables au territoire de Transjordanie. Proclamation de l'émirat de Transjordanie. Ce t e r ritoire sépare désormais les pays arabes de la Palestine. Haut-commissaire Plumer et arrêt de l'immigration juive. Incidents du mur des Lamentations : 133 Juifs et 116 Arabes morts. L'Agence juive est reconnue par Londres. Haut-commissaire Chancellor et troupes britanniques en Palestine. Commission neutre de la S. D. N. et mission britannique Simpson. Livre blanc de Londres préconisant la limitation de l'immigration juive. Haut-commissaire Wauchope : accroissement du peuplement juif (175 000 habitants). Soulèvement arabe contre la puissance mandataire à Jérusalem et à Jaffa. Le peuplement juif atteint 240 000 personnes. Le Comité exécutif arabe réclame sa reconnaissance par les autorités mandataires. Le haut-commissaire anglais propose l'institution d'un Conseil législatif composé de onze Musulmans, sept Juifs, trois Chrétiens et cinq représentants britanniques. Acceptation a r a be. Refus de l'Agence juive. Formation du "Haut Comité arabe" qui proclame une grève générale contre l'immigration juive. Manifestations et émeutes (Jaffa) se poursuivent jusqu'en août 1936. C'est le début de l'affrontement violent entre Arabes et Juifs. 115

7 août 1936 7 juillet 1937 11 août 1937 26 septembre 1937 11 avril 1938 21 juin 1938 6 août 1938 26 août 1938 2 octobre 1938 9 novembre 1938

11 janvier 1939 16 janvier 1939 7 février 1939 26 février 1939 3 mars 1939 10-11 mars 1939

Commission royale d'enquête présidée par Lord Peel. Le rapport de l a commission Peel propose le partage de la Palestine et la formation d'un Etat juif sur une superficie de 5 000 km2. Le Congrès sioniste mondial réuni à Zurich déclar e le plan de partage inacceptable. Les commissaires de district de la puissance mandataire sont victimes d'attentats arabes (Nazareth). Explosions et attentats à Jaffa. Combats en Galilée. Visite du secrétaire d'Etat aux dominions Mac Donald. Des Arabes victimes d'un attentat à la bombe au marché de Jaffa. Des Juifs victimes d'attentats arabes à Tibériade. "Livre blanc" de Londres constatant l'impossibilité d'appliquer le projet de partage. Les dirigeants du "Haut Comité arabe" (mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini) sont expulsés par les autorités mandataires. Début de la lutte armée arabe contre le pouvoir mandataire ; elle se poursuivra jusqu'en octobre 1939. Les personnalités arabes exilées par Londres aux îles Seychelles arrivent à Beyrouth. Les personnalités arabes et le mufti de Jérusalem désignent une délégation pour la table ronde de Londres. Ouverture de la conférence de la table ronde à Londres. Engagements armés entre les troupes britanniques et des corps rebelles arabes (incident de Beirgaddis). La correspondance Hussein-Mac Mahon est rendue publique. Des troupes arabes venant de Syrie se heurtent aux troupes frontalières et à la Légion arabe. Intervention de la R. A. F. contre les infiltrés.

17 mars 1939

Echec de la table ronde de Londres. Le plan britannique est rejeté par les Arabes et les Juifs.

28 avril 1939

Ordonnance mandataire comportant des mesures d'expulsion pour les navires d'immigrants non autorisés.

116

17 mai 1939

Nouveau "livre blanc" de Londres : l'immigration juive cessera complètement après l'entrée (répartie sur cinq années) de 75 000 nouveaux immigrants, à moins que les Arabes ne consentent à sa reprise. Le haut-commissaire est chargé de réglementer et d'interdire les transferts de terres. Au bout de dix ans un Etat palestinien serait formé, avec une minorité juive permanente. L' "Agence juive" engage la lutte contre la politique contenue dans le "livre blanc".

18 mai 1939

L'Agence juive proteste à Londres contre des mesures privant les Juifs de tout espoir de développement. Grève générale et émeutes à Jérusalem. Bataille rangée à Tulkarem entre forces britanniques et rebelles arabes. Une convention d'Arabes modérés, réunie à Jérusalem, approuve les dispositions du "Livre blanc". Le Haut Comité arabe , présidé par le mufti de Jérusalem, réuni à Beyrouth, rejette le "Livre blanc". Campagne des "bombes" entreprise par les Juifs contre le plan britannique, alors que les Arabes ont recours au terrorisme et à la rébellion. Débat aux Communes. Le secrétaire aux Dominions lance un appel à la coopération. L'Agence juive se déclare prête à condition de reporter les mesures discriminatoires qui tendent à la destruction du foyer national juif. La commission permanente des mandats de la S. D. N. publie un rapport selon lequel la politique britannique en Palestine n'est pas conforme à la charte du mandat. Des délégations arabes et juives assurent les autorirités mandataires de la loyauté de leurs communautés envers l'Angleterre à l'heure où celle-ci est entraînée dans la guerre.

23 mai 1939 29 mai 1939 31 mai 1939 juin-juillet 1939 20 juillet 1939

17 août 1939

28-29 août 1939

16 octobre 1939

Le mufti de Jérusalem, indésirable en Palestine, se réfugie à Bagdad après s'être échappé de Beyrouth où il résidait sous surveillance.

février 1940

Loi foncière interdisant aux Juifs l'acquisition de terres sur 9 590 km2 de la superficie du mandat. L' "Agence juive" organise l'immigration clandestine.

La Transjordanie juin 1921

Conférence de Jérusalem présidée par Churchill. 117

La Transjordanie sera détachée unilatéralement du mandat de Palestine. L'émir Abdallah sera placé au trône de l'émirat. 16 septembre 1922 25 mai 1923

La S. D. N. se déclare favorable au partage. Proclamation de l'émirat de Transjordanie. Ce territoire sépare désormais les pays arabes de la Palestine.

20 février 1928

Accord de Jérusalem anglo-transjordanien : indépendance, garanties constitutionnelles; mais les affaires extérieures et la défense sont conduites en accord avec Londres.

- La Méditerranée et Chypre 1er novembre 1914

octobre 1915 1925 1931

Annexion de Chypre par l'Angleterre. L'île, administrée depuis 1878 par Londres, est ainsi formellement annexée. Les traités de Sèvres (1920) et de Lausanne (1923) reconnaissent cette annexion définitivement. Londres offre Chypre à la Grèce à la condition que la Grèce entre dans la guerre aux côtés de l'Entente. Rejet grec. Chypre devient colonie de la Couronne. Mouvement et émeutes pour l'Enosis (réunion à la Grèce).

2. L ' E m p i r e f r a n ç a i s

d'Orient

a) Le Levant, de la libération à San Remo 3 octobre 1918

L'émir Faysal entre à Damas, libérée des troupes ottomanes, avec l'autorisation britannique et en application de l'accord Sykes-Picot prévoyant entre les territoires français et britanniques une fédération d'Etats arabes ou un Etat arabe indépendant qui aurait compris les villes de Damas, Homs et Alep.

19-20 mars 1919

Faysal à Versailles réclame la constitution d'un Etat arabe. Lloyd George affirme que les villes de Damas, Homs et Alep sont exclues de la zone française. Faysal conduit une politique conciliante avec les peuples chrétien et juif. Le Congrès général syrien (y compris le Liban et la Cilicie), réuni à Damas, s'oppose au système de mandats et rejette les prétentions sionistes sur la Palestine.

2 juillet 1919

118

28 août 1919

septembre 1919

15 décembre 1919

mars 1920 24 avril 1920

14 juillet 1920

Rapport de la commission d'enquête américaine King-Crane au président Wilson : hostile au prétentions sionistes en Palestine et arabes en Cilicie ; maintien du système de mandats. Retrait des troupes britanniques en garnison en Syrie. Il est stipulé que dans cette zone les troupes arabes et non les forces françaises remplaceraient les Anglais. Clemenceau assure le patriarche maronite de la faveur de la France pour l'indépendance du Liban. Déclaration Pichon rappelant les droits et devoirs t r a ditionnels de la France au Levant. L'émir Faysal accepte du Congrès général syrien (Syrie + Liban) la couronne de la Syrie et de la Palestine. Accord interallié de San Remo : le Conseil suprême attribue définitivement le mandat sur la Syrie à la France et les mandats sur la Palestine et la Mésopotamie à l'Angleterre. Agitation en Syrie. Devant l'agitation, le général Gouraud, haut-commissaire français, adresse un ultimatum à Faysal d'avoir à accepter l'occupation temporaire du t e r r i toire sous souveraineté arabe. Faysal s'incline et est expulsé.

b) L'administration mandataire de la Syrie août 1920 15 décembre 1920

Proclamation du Grand Liban. La Syrie est partagée en provinces-Etats, constituant une fédération, à l'exclusion du Liban qui en est détaché. Etat syrien : Damas; Alaouite; Alep; Lattaquié; djebel Druze. Administration réservée de la Cilicie, de la région d'Alexandrette et de Djezireh.

mars 1921

Accord franco-druze : acceptation du mandat en échange d'une indépendance interne exercée par un gouvernement indigène élu.

20 octobre 1921

La France cède la Cilicie à la Turquie. Ce territoire avait été retiré à l'Empire ottoman par le traité de Sèvres et sa population arabe avait manifesté en faveur d'un rattachement à l'Etat arabe sous Faysal. La France établit un statut autonome pour la région d'Alexandrette-Hatay, revendiquée par les Arabes et les Turcs.

juillet 1922

La S. D. N. presse la France d'élaborer un statut organique pour le mandat (1920-1924, Weygand). 119

avril 1925 août 1925-février 1928 mai 1926 juillet 1927 8 août 1928 22 mai 1930 1932-1934

Les Druzes réclament au général Sarrail l'application de l'accord franco-druze de mars 1921. Arrestation des délégués druzes. Soulèvement du djebel Druze sous la conduite du sultan El-Atrash. Les forces françaises assiégées dans la citadelle de Damas. Adoption de la constitution de la République libanaise. Cabinet provisoire syrien. L'Assemblée syrienne adopte un projet de constitution affirmant l'unité de la Grande Syrie (y compris le Liban). Echec des négociations franco-syriennes. Devant l'échec, promulgation des "constitutions Ponsot" (haut-commissaire de France). Suspension des "constitutions Ponsot" en Syrie et au Liban.

c) La rébellion musulmane en Afrique du Nord - Le Maroc (la révolte d'Abd el-Krim) juillet 1921 1922 avril 1925 août 1925 27 avril 1926

Combat de Anoual entre les tribus marocaines dirigées par Abd el-Krim et un corps expéditionnaire espagnol. Défaite espagnole : 12 000 prisonniers. Dans la zone espagnole du Maroc, les nationalistes ont instauré une "république du R i f L e s Espagnols se réfugient sur la côte. Abd el-Krim attaque les postes français. Le maréchal Pétain à la tête d'un corps expéditionnaire de 158 000 hommes est chargé de rétablir l'ordre. Abd el-Krim capitule.

- Tunisie 1918

avril 1922

13 juillet 1922

120

Création du Destour, parti nationaliste tunisien qui réclame un "régime constitutionnel". Le parti est dirigé par At-Thalabi. Le bey de Tunis, gagné à la cause destourienne, fait savoir qu'il démissionnerait si un régime constitutionnel n'était pas instauré. Paris répond par une démonstration de force. Un "Grand Conseil tunisien", formé de Français et de Tunisiens est élu.

3. P o s s e s s i o n s i t a l i e n n e s e t impérial 26 avril 1915

21 avril 1917

expansionnisme

Le traité secret franco-anglo-italien de Londres, à la suite duquel l'Italie se rangea aux côtés des Alliés, promettait à l'Italie le Tyrol jusqu'au Brenner, Trieste et sa région, la Dalmatie (sans Fiume), les îles Dalmates, les îles du Dodécanèse, le port de Valona et l'île de Saseno en Epire du Nord, un protectorat sur le nouvel Etat albanais, la région d'Adalia en Asie Mineure et des compensations coloniales aux dépens des possessions de la France et de l'Angleterre si celles-ci recevaient des territoires coloniaux allemands. L'accord franco-anglo-italien de Saint-Jean-deMaurienne promet aux Italiens la partie Sud-Ouest de l'Asie Mineure. Cependant, cet accord n'a pu recueillir le consentement russe, ce dont les Franco-Anglais se prévalurent pour le dénoncer.

a) L'Adriatique "lac italien" - Fiume et Zara 18 février 1919 23 avril 1919

La Conférence de la paix examine la question de l'Adriatique. Message Wilson au peuple italien refusant de reconnaître les "droits historiques" de l'Italie sur Fiume et la Dalmatie. La délégation italienne (OrlandoSonnino) quitte la conférence.

13 septembre 1919

D'Annunzio occupe Fiume et proclame le 18 son annexion à l'Italie. La ville dalmate de Zara fait de même.

25 décembre 192015 janvier 1921

Fiume et Zara sont évacuées à la suite d'une intervention de l'armée italienne.

- L'affaire de Corfou 27 août 1923

Le général Tellini, chef de la mission chargée de la délimitation des frontières gréco-albanaises, est assassiné en Epjre du Nord. Mussolini fait bombarder et occuper Corfou. (L'Epire du Nord (140 000 Grecs, 80 000 Albanais) avait été annexée à l'Albanie par le protocole de Florence de novembre 1913. L'armée hellénique, qui occupait cette région depuis 1912, dut se retirer mais une révolte appuyée par la Grèce créait un gouvernement indépendant qui résistait aux troupes albanaises soutenues par l'Italie. L'inter121

vention des puissances permet de faire reconnaître l'autonomie de cette région, placée sous la souveraineté de l'Albanie (1913). Le 9 novembre 1921, la Conférence des ambassadeurs, après avoir reconnu à l'Italie un rôle prépondérant quant à la sécurité de l'Albanie, décida que les frontières albanaises seraient celles de 1913. Une commission anglo-francoitalo-grecque devait établir le tracé. ) 27 septembre 1923

L'Italie, devant l'attitude ferme de Londres, évacue Corfou à la suite d'une indemnité versée par la Grèce.

b) Méditerranée orientale et Proche-Orient novembre 1918 avril 1919

L'émir de Tripolitaine Senoussi, suzerain du sultan, proclame l'indépendance. Accord Kallet-ez-Zeituna entre l'Italie et l'émir Senoussi : politique d'association.

12 septembre 1919

Echange de notes Bonin-Pichon : compensations à l'Italie par des rectifications de frontières entre la Libye et l'Algérie, concédées par la France.

novembre 1919

Echec des pourparlers anglo-italiens en vue de la délimitation des zones d'influence en Ethiopie.

25 octobre 1920

Accord "Regina" entre l'Italie et l'émir Saïd Idriss : occupation italienne du littoral. Statut d'autonomie pour les territoires de l'intérieur.

juin 1921

Accord entre l'Italie et Kemal : les Italiens évacuent Adalia en échange de concessions économiques.

1er mai 1923

L'Italie dénonce l'accord "Regina" et entreprend la conquête et la colonisation systématique de l'arrière-pays de la Libye. Révolte des Bédouins.

1923

L'Ethiopie devient membre de la S. D. N. avec l'appui italien.

septembre 1924

Pourparlers anglo-éthiopiens en vue de renforcer les liens entre les deux pays : refus éthiopien.

6 décembre 1925

Londres cède l'oasis égyptien de Djaraboud à la Libye.

14-20 décembre 1925

Echange de lettres anglo-italien portant partage d'influence en Ethiopie. Voyage de Mussolini en Libye à bord du croiseur Cavour. Il revendique l'Albanie, la Syrie, Smyrne, Adalia, Tunis et Tanger. Il se fait attribuer le titre de "protecteur de l'Islam".

7-14 avril 1926

122

juin 1926 septembre 1926 2 août 1928 mars 1930

22 janvier 1932 5 décembre 1934

Protestation de l'Ethiopie à la S. D. N. Traité d'amitié et d'assistance technique entre l'Italie et le Yémen. Accord de conciliation et d'arbitrage entre l'Italie et l'Ethiopie. Mort de l'impératrice d'Ethiopie Zaoditou, petitefille de Ménélik H, vainqueur des Italiens à Adoua, mort en 1909. De 1909 à 1916 s'étend le règne de l'empereur Lidj Yassou, cousin de Zaoditou. L'empereur fut déposé par une révolte fomentée par les Anglais car il était favorable à l'Empire ottoman. Quant à l'impératrice Zaoditou, elle régna sous r é gence du prince Tafari, fils du prince Makonnen qui commandait à Adoua. Le prince Tafari, proclamé roi (négus) en octobre 1928, prend le nom de Hailé Sélassié (force de la Trinité) et devient empereur d'Ethiopie à la mort de l'impératrice. Le maréchal Badoglio achève la conquête de la Tripolitaine (opérations : 1923-1928). Incident frontalier entre l'Ethiopie et l'Erythrée italienne (Oual-Oual).

c) L'Italie et la Méditerranée occidentale 2 juin 1923

Discours de Mussolini à Venise : la Méditerranée doit être et sera une "mare nostrum".

- Tanger. 1922

25 juillet 1928

La conférence de Londres (France, Angleterre, Espagne) élabore le statut de Tanger : ville libre, elle sera administrée internationalement. Le sultan du Maroc aura un représentant à l'Assemblée législative. L'Italie obtient trois sièges (sur 25 à l'Assemblée internationale).

- La question des Italiens en Tunisie 1926-1927

Campagne de presse italienne réclamant un statut privilégié pour les Italiens de Tunisie (85 000 Italiens contre 54 000 Français) et envisageant un "condominium" franco-italien en Tunisie.

123

m.

RIVALITES

EXPANSIONNISTES

RIVALITE ANGLO-RUSSE EN PERSE 1. P e r s e mai 1914 été 1915

printemps 1917 mars-octobre 1918

juin-août 1919

L'amirauté de Londres acquiert le contrôle de l'Anglo-Persian Oil Company. Les troupes russes occupent le Nord de la Perse afin d'intimider le chah et le Parlement désireux d'entraîner la Perse dans la guerre aux côtés des Empires ottoman et allemand. Action militaire conjuguée russo-anglaise sur Téhéran. A la suite de la révolution russe, les Turcs occupent Tabriz (16 juin 1918) et Bakou (octobre 1918) alors que les Allemands sont à Tiflis. Action de Meissner Pacha - le Lawrence allemand - en Perse. Un corps expéditionnaire anglais parti des Indes britanniques occupe l'oasis de Merv (Turkestan russe) après avoir traversé la Perse.

Les Soviets renoncent aux privilèges, créances, concessions, propriétés et capitulations russes en Perse. 9 août 1919 Traité anglo-iranien confiant à l'Angleterre la r e s ponsabilité d'organiser l'armée, les finances et l'administration. Le Parlement refuse de ratifier ce traité de protectorat. 1er septembre 1920 Le congrès des peuples d'Orient réuni à Bakou s'élève contre l'impérialisme des puissances coloniales. Suspension de la convention anglo-iranienne et début octobre 1920 des négociations avec Moscou. octobre 1920-septem- L'armée soviétique poursuivant l'armée de Denikine bre 1921 pénètre en Iran. Proclamation de la république de Ghilan. 10 février 1921 Un coup d'Etat donne le pouvoir à Seyid Zia ed-Din et à Reza Khan, commandant une division. 21 février 1921 Abolition des capitulations. 26 février 1921 Traité russo-iranien confirmant la note de juin 1919 adoptant pour frontière celle de 1881; article 5 : si des troupes étrangères pénètrent en Iran, la Russie 26 juin 1919

124

mai 1921 juin-juillet 1921 8 décembre 1921 31 octobre 1925 15 décembre 1925

1926-1927 27 novembre 1932

28 mai 1933

2.

peut y envoyer des troupes. Dénonciation du traité anglo-iranien. Reza Khan assume le pouvoir et écarte Seyid Zia ed-Din. Les troupes anglaises évacuent l'Iran. L'armée soviétique fait mouvement vers Téhéran. L'armée soviétique reçoit l'ordre d'évacuer l'Iran. Le Parlement vote la déchéance des Kadjars (chah Ahmed) et confère la régence au général Reza Khan. Reza, chah fondateur de la dynastie Pahlavi, procède à la soumission effective du Chatt al-Arab, territoire révolté sous la conduite du cheikh Khasal, soutenu par l'Anglo-Persian Oil Company. La Perse réclame la souveraineté sur les îles Bahreïn, sous protectorat britannique. Téhéran dénonce l'accord de concession pour 60 ans octroyée à l'Anglo-Persian Oil Company. Démonstration de force d'une escadre anglaise dans le golfe Persique. Londres saisit la Cour Permanente de Justice Internationale. A la suite de négociations, nouvel accord de concession anglo-iranien augmentant le montant des redevances et réduisant le territoire de la concession.

Afghanistan

1917-1919

L'émir de l'Afghanistan, Habibullah, désire modifier les rapports de protection établis avec Londres depuis 1879, à la suite de l'effondrement de l'Empire russe.

1919

L'émir est assassiné. Son fils et successeur Ammanullah lance des actions militaires contre les Indes britanniques provoquant des soulèvements. La troisième guerre anglo-afghane est achevée par une paix de compromis et la suppression des clauses de protection de 1879. Traité russo-afghan et politique de protection russe.

août 1919 26 février 1921 novembre 1921 10 mai 1923 31 août 1926

Londres reconnaît l'indépendance de l'Afghanistan. Londres proteste à Kaboul contre la pénétration russe et le soutien apporté aux soulèvements du NordOuest des Indes britanniques. Pacte de non-agression soviéto-afghan. 125

1927-1929 1929 1930-1933

126

Le roi Ammanullah entreprend des réformes du type kémaliste. Révolte du clergé musulman (mollahs) et soulèvement soutenu par l'Angleterre. Le général Nadir Chah devient roi mais est assassiné. Son fils Zahir Chah lui succède.

Chapitre VI L ' A S I E DU S Y S T E M E DE WASHINGTON

A la faveur de la crise et de la conflagration européenne, la prééminence des puissances occidentales en Asie se trouve fortement compromise. L'absence franco-britannique due aux pressantes inquiétudes européennes consécutives au révisionnisme allemand, l'éclipsé de la Russie en proie aux troubles révolutionnaires, les préoccupations atlantiques d'une Amérique isolationniste mains soucieuse de ses intérêts dans le Pacifique, favorisent l'expansionnisme nippon. Mais surtout, la pénétration japonaise est rendue aisée par la grande crise qui secoue la Chine depuis la révolution de 1911 et dont l'Empire du Soleil Levant entretient et exploite les tensions. En effet, tout comme pour l'Empire ottoman, l'équilibre des puissances avait également sauvé la Chine de l'anéantissement politique et de l'émiettement territorial. La Russie, la France et l'Allemagne s'étaient unies pour empêcher le Japon de cueillir les fruits de sa victoire sur la Chine en 1894, et la Grande -Bretagne avait arrêté en 1898 l'empiétement de la Russie sur la Chine en "louant" à celle-ci une base navale à Wei-hai, en face de la nouvelle acquisition russe de Port-Arthur. Le traité de paix rédigé par l'entremise des Etats-Unis après la guerre russo-japonaise de 1904 avait rétabli l'autorité chinoise en Mandchourie, sauf dans les zones des chemins de fer russes et japonais. Dans le nouveau chapitre d'histoire internationale qui s'était ouvert en 1914, l'équilibre des puissances ne donnait plus à la Chine ce minimum de protection qu'elle en avait reçu au cours des vingt années précédentes. Cependant, le péril étant conjuré sur l'Atlantique, les Etats-Unis portent aussitôt leur attention sur le Pacifique. Elles entendent s'assurer la prépondérance en garantissant un statut pour les riverains de l'océan Pacifique. C'est le système de Washington, qui est l'équivalent asiatique du système de Versailles. Il est significatif que, si la République américaine a pu se désengager sur l'Atlantique, elle a tenu à assurer sa présence sur le Pacifique. I.

P E N E T R A T I O N J A P O N A I S E EN ASIE E T R E A C T I O N AMERICAINE A. L'EXPANSION JAPONAISE A LA FAVEUR DU CONFLIT EUROPEEN (RAPPEL) 1. E n C h i n e a) La dévolution de la succession allemande

15 août 1914

Le Japon demande à l'Allemagne de lui remettre 127

11 novembre 1914 18 janvier 1915

25 mai 1915

les territoires à bail du Chantoung avant le 15 septembre. Le Japon occupe les possessions allemandes du Chantoung. Tokyo fait connaître à Pékin ses exigences (les 21 demandes) : 1°) Zone d'influence exclusive dans le Chantoung, la Mandchourie, la Mongolie, la Chine centrale. Exploitation préférentielle des mines de fer et de minerai. 2°) La Chine devra assurer le Japon de sa détermination à ne pas aliéner une partie ou point du territoire au profit d'une tierce puissance. 3°) Le Japon fournira à la Chine des conseillers administratifs et financiers, à l'armée des instructeurs et à la police des officiers. Le cabinet Yuan Che-kai accepte le principe des négociations. Accords sino-japonais enregistrant les revendications de Tokyo : Chantoung, Mandchourie, Mongolie, province du Foukien (face à l'île de Formose), les mines de la Chine centrale et prolongation du bail de Port-Arthur pour 99 ans, enfin promesse de r e s titution du bail allemand de Kiao-tchéou après la guerre contre un territoire qui reste à déterminer. La Chine s'engage à n'accorder aucun avantage territorial à une tierce puissance.

b) L'absence franco-britannique 16 février-3 mars 1917

Londres et Paris informent Tokyo par des notes secrètes qu'elles reconnaissent la cession au profit du Japon des intérêts allemands en Chine. c) L'éclipsé russe

3 juillet 1916

16 mars 1917

Traité secret russo-japonais : les deux puissances décident de se consulter sur leurs droits territoriaux et leurs intérêts spéciaux en Extrême-Orient. C'est une alliance défensive secrète pour mettre la Chine à l'abri de la domination d'une tierce puissance (Angleterre, Allemagne, Etats-Unis). Saint-Pétersbourg reconnaît par une note secrète adressée à Tokyo la cession au Japon des intérêts allemands en Chine. Mais la chute de l'Empire russe rend caducs les accords.

d) L'éloignement américain 13 mars 1915 128

Note de Washington à Tokyo reconnaissant les "re-

11 mai 1915 2 novembre 1917

20-30 avril 1919

lations spéciales" du Japon avec la Mandchourie, la Mongolie et le Chantoung, mais s'opposant aux autres demandes nippones qui violent le principe de la "porte ouverte". Washington déclare ne pas reconnaître des accords contraires au principe de la "porte ouverte". Mission Ishii à Washington et échanges de notes Lansing-Ishii : reconnaissance des "intérêts spéciaux" du Japon en Chine et réaffirmation du principe de la "porte ouverte" et du respect de l'intégrité territoriale de la Chine. Le Conseil des Trois (Orlando absent) examine la question sino-japonaise. La Chine représentée par une délégation commune de Pékin et de Canton r é clame l'abrogation des traités sino-japonais du 25 mai 1915 et de 1918, l'égalité des droits et la restitution des possessions allemandes. Le Japon réaffirme ses accords, reconnus par les Etats-Unis à la suite des accords Lansing-Ishii, par la France (accord secret du 1er mars 1917) et l'Angleterre (16 février 1917). Ces accords secrets furent communiqués par Clemenceau à la Conférence de la paix, le 28 janvier 1919. Le Japon obtient les possessions allemandes en Chine ainsi que la reconnaissance des traités et accords conclus avec la Chine, après avoir menacé les Etats-Unis et les dominions britanniques de demander l'inscription dans la charte de la S. D. N. du principe de l'égalité des races, lequel eût rendu impossible la législation américaine et impériale interdisant l'immigration des Jaunes, faute de quoi il quitterait la conférence comme l'Italie et renoncerait à participer à la S. D. N.

e) Exploitation de la crise chinoise 11 novembre 1914 18 janvier 1915 7 mai 1915 8 mai 1915 25 mai 1915 18 avril-juillet-octobre 1917 octobre 1917

Le Japon s'empare des possessions allemandes en Chine. Le Japon communique à Pékin ses 21 demandes. Ultimatum japonais exigeant l'acceptation immédiate des demandes. Yuan Che-kai accepte les demandes. Accords sino-japonais enregistrant les demandes de Tokyo. Tokyo accorde au gouvernement de Pékin 600 millions de francs-or. Début de la guerre civile et des hostilités entre les 129

25 mars-16 mai 1918 4 mai-10 juin 1919

gouvernements de Pékin et de Canton. Le conflit va durer 10 ans. Accords de coopération militaire Tokyo-Pékin. Emeutes antigouvernementales à Pékin. Le cabinet est sommé de rompre la collaboration avec le Japon. C'est le mouvement du 4 mai, suivi de grandes grèves politiques en juin.

3 août 1919-janvier 1920 22 mai 1920

Tokyo offre la restitution de Kiao-tchéou contre des arrangements économiques. Pékin refuse d'engager des conversations sous la pression de l'opinion.

2. La C o r é e (1) et l e s a r c h i p e l s du P a c i f i q u e 11 novembre 1914

Le Japon occupe les archipels allemands du Pacifique au nord de l'équateur (îles Carolines, Marianne s et Marshall) et dont le mandat lui sera confié par le Conseil de la S. D. N., à l'exception de l'île de Yap (située à l'extrémité occidentale de l'archipel des Carolines, à 1 500 km des Philippines, cette île est un point d'atterrissage des câbles sous-marins).

février 1919 1er mars 1919

Décès de l'ex-empereur de Corée, placé en résidence surveillée par les forces nippones. Manifestations dans les grandes villes. "Déclaration d'indépendance" du mouvement coréen et début de l'insurrection anti-japonaise, étendue à 580 cités et communes. 30 000 arrestations dont 5 000 maintenues.

février 1921

Décision favorable du Conseil de la S.D. N. mais veto américain.

3. E n R u s s i e

d'Asie

- L'éclipsé russe et l'intervention japonaise A la faveur de la guerre civile russe et sous couvert d'intervention interalliée, le Japon veut s'assurer le contrôle de la Province Maritime (de l'embouchure de l'Amour au golfe du Petchili), de la Sibérie orientale jusqu'au lac Ba'ikal et la Mandchourie septentrionale desservie par le chemin de fer russe de l'Est chinois. 5 avril 1918

A la suite d'un incident local un contigent japonais occupe Vladivostok et Nikola'ievsk "en vue de se porter au secours de la légion tchèque". L'été 1918 voit au Japon les "troubles du riz" : 8 000 arrestations.

1. Protectorat japonais en vertu du traité du 17 novembre 1905, puis colonie japonaise à la suite du traité du 22 août 1910. 130

7 juillet 1918 3 août 1918 10 août 1918 février 1919

Note de Washington à Tokyo : les contingents ne devront pas dépasser 7 000 hommes. Accord de principe américain pour participer à l'expédition d'Extrême-Orient. Le corps expéditionnaire "interallié" d'ExtrêmeOrient s'élève à 70 000 Japonais et 8 000 Américains. Les Etats-Unis annoncent leur intention de retirer leur contingent.

9 mai 1919

Wilson autorise les Japonais à rester en Transbaïkalie, dans la Province Maritime et en Sakhaline du Nord. Tokyo tente de constituer vin Etat-tampon avec la Province Maritime. Pour réduire cette construction japonaise les Soviets créèrent du 6 avril 1920 au 15 novembre 1922 la "république démocratique d'Extrême-Orient" en Sibérie orientale, avec pour capitale Tchita, à l'extrémité Ouest du Transmandchourien.

10-20 novembre 1919 avril 1920 31 mai 1921

Le Japon évacue la Sibérie orientale. Retrait des contingents de l'Entente. Washington réclame fermement à Tokyo l'évacuation de la Sibérie. Négociations à Dalny (Daïren) entre la république d'Extrême-Orient et le Japon. Echec, car les Japonais souhaitent garder la Sakhaline du Nord. Accord soviéto-japonais et reconnaissance de jure. Le Japon évacue la Province Maritime, mais n'abandonnera la Sakhaline du Nord qu'en 1925. Négociations russo-japonaises sans succès.

septembre 1921 janvier 1922 octobre 1922 1923-1924

B. VERS UN COUP D'ARRET A L'EXPANSION JAPONAISE 21 avril 1919 28 avril 1919 28 juin 1919 18 novembre 1919et 19 mars 1920

Wilson et Lansing proposent l'abolition de toutes les zones d'influence en Chine. Acceptation japonaise sous réserve de l'accord franco-britannique. Wilson accepte les revendications japonaises à l'exception des accords sino-japonais conclus pendant la guerre. La Chine refuse de signer le traité de Versailles. Le Sénat adopte six réserves (amendements 39 à 44) qui devront être satisfaites avant la ratification du traité de Versailles et du pacte de la S. D. N. Ces réserves tendent à la remise des droits sur le Chantoung à la Chine et non au Japon. C'est cette 131

seule réserve territoriale des amendements qui a déterminé le rejet par les Etats-Unis du traité de Versailles et de la S. D. N. décembre 1919 31 mai 1921 juin 1921

juillet 1921

II.

Quatre escadres américaines - 800 000 tonneaux de la flotte de l'Atlantique se rendent par le canal de Panama sur la côte du Pacifique. Washington réclame fermement à Tokyo l'évacuation de la Sibérie par les Japonais. Réunion des premiers ministres du Royaume-Uni, et des dominions. Sur l'initiative canadienne l'Angleterre décide de ne pas donner suite aux propositions japonaises de renouvellement de l'Alliance militaire anglo-japonaise. L'Alliance militaire anglo-japonaise de 1902, renouvelée en juillet 1911, arrivant à expiration, Londres informe Tokyo qu'elle n'a pas l'intention de la renouveler. Lors de sa conclusion, cette alliance délimitait les zones d'influence respectives. Au Japon le Pacifique, à l'Angleterre l'océan Indien.

LA C O N F E R E N C E DE WASHINGTON ET LE S Y S T E M E A M E R I C A I N DU P A C I F I Q U E

11 août 1921

Le président républicain Harding invite à Washington les représentants de la France, de la GrandeBretagne, de l'Italie, des Pays-Bas, de la Belgique, du Portugal, du Japon et de la Chine pour connaître du désarmement naval et des questions d'ExtrêmeOrient et du Pacifique (la Russie est écartée).

12 novembre 19216 fevrier 1922

Conférence de Washington (Briand, Viviani, Hughes, Balfour, Kato).

- Geler les armements navals 6 février 1922

132

Traité des cinq puissances : Etats-Unis, Angleterre, France, Japon, Italie. Proportions de navires de ligne : 5, 5,3 et 1,75. Arrêt de constructions de navires de ligne pour dix ans. Statu quo pour les fortifications des possessions insulaires américaines, japonaises et britanniques dans le Pacifique : lies Kouriles, Riou-Kiou, Formose, Pescadores, Bonin (Japon), Guam (Etats-Unis). Le statu quo ne joue pas pour l'archipel japonais, la Nouvelle-Zélande et les îles Hawaï.

- Arbitrer les conflits et garantir le statu quo 13 décembre 1921

Traité des quatre puissances (sans l'Italie) sur le Pacifique, valable pour dix ans; il prévoit le r e s pect mutuel des droits, et, en cas de différend, la réunion de conférences et des consultations. Consultation en cas de menace venant d'une tierce puissance (Russie). C'est un traité de non-agression pour le Pacifique.

11 février 1922

Accord américano-japonais sur l'île de Yap, mandat japonais mais les Américains pourront assurer l'entretien des câbles sous-marins.

- S'assurer la "porte ouverte" en Chine 23 janvier 1922 4 février 1922

6 février 1922

août-octobre 1922 III.

Le Japon annonce son intention d'évacuer la Province Maritime. Le Japon s'engage à restituer à la Chine, dans un délai de six mois, le territoire à bail de Kiao-tchéou, et contre indemnisation les chemins de fer ex-allemands du Chantoung. Traité des neuf puissances : engagement (non rétroactif) de respecter la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et administrative de la Chine, de favoriser la constitution d'un gouvernement stable et d'appliquer le principe de la "porte ouverte". La Russie est écartée de l'administration du chemin de fer de l'Est chinois, cédée à un groupe financier international. Pas d'indépendance douanière. Pas de retrait des troupes. Pas d'abolition de l'exterritorialité. Le Japon s'engage à ouvrir des négociations bilatérales avec la Chine sur le Chantoung et sur le traité du 25 mai 1915. Evacuation de la Province Maritime par le Japon.

L ' I N F L U E N C E S O V I E T I Q U E EN CHINE E T LA REACTION ARMEE A N G L O - A M E R I C A I N E A. APPUI SOVIETIQUE A LA CHINE 1. A p p u i r u s s e e t r é s i s t a n c e c h i n o i s e a u de W a s h i n g t o n

août-septembre 1922 2 septembre 192314 mars 1924

système

Mission soviétique Joffé à Pékin. Mission soviétique Karakhan à Pékin. 133

31 mai 1924

Accord Karakhan-W. Koo : Pékin reconnaît Moscou. Annulation des traités inégaux conclus entre la Russie et la Chine. La Mongolie-Extérieure partie intégrante de la République de Chine, mais maintien des garnisons russes. Non-ingérence dans les affaires intérieures. Moscou renonce à ses concessions, à l'indemnité des Boxers, à ses droits à l'exterritorialité, à ses juridictions consulaires. Le premier traité que la Chine ait conclu sur un pied d'égalité fut accueilli avec enthousiasme par l'opinion.

20 septembre 1924

Accord spécial sur le chemin de fer de l'Est chinois conclu avec les autorités de fait chinoises. Traité russo-japonais de non-agression sur la base territoiriale du traité de Portsmouth (1905).

20 janvier 1925

2 . L ' a p p l i c a t i o n d e s a c c o r d s de W a s h i n g t o n 31 mars 1922-17 janvier 1923

Conférence douanière des puissances : réforme douanière sans que la Chine puisse accéder à l'autonomie douanière, ni à là plénitude de juridiction.

novembre 1924

Londres interrompt sine die des pourparlers sur les modalités de rétrocession de Wei-hai. Emeutes à Changhai et répression britannique. Emeute à Canton et répression française. Pékin demande aux puissances signataires des accords de Washington l'ouverture de négociations pour l'établissement d'un statut répondant aux aspirations chinoises. Réunion d'une commission à Pékin sur les tarifs douaniers : l'autonomie douanière est prévue pour prendre effet à partir de 1929. Commission d'étude sur l'exterritorialité.

30 mai 1925 23 juin 1925 24 juin 1925

26 octobre 1925 12 janvier 1926

3. L ' a l l i a n c e R u s s i e s o v i é t i q u e - C h i n e du Sud 26 janvier 1923

Echange de lettres Joffé-Sun Yat-sen. La Chine n'est pas tenue d'adopter un régime social pour le'quel elle n'est pas préparée. Occupation temporaire de la Mongolie-Extérieure par les Soviétiques. Soutien soviétique des revendications chinoises pour l'abrogation des traités inégaux. Adhésion du parti communiste chinois créé en janvier 1921 au Kouomintang.

octobre 1923

Mission Borodine à Canton : réforme du Kouomintang, refonte de l'académie militaire de Whampoa

134

12 mars 1925 4.

(mai 1924) par le général russe Blücher. Tchang Kaichek à Moscou. Mort de Sun Yat-sen : scission du Kouomintang : gauche : Wang Tsin-wei; droite : Tchang Kai-chek.

La m a r c h e v e r s le N o r d

12 mars 1925

Mort de Sun Yat-sen.

18 mars 1926

Incident de la canonnière Chung Shan : lutte des tendances au sein du Kouomintang et des fractions dans les forces armées, et la mission militaire soviétique (crise de Canton). Tchang Kai-chek élu président du Kouomintang.

6 juillet 1926 9 juillet 1926

Début de l'expédition du Nord contre le gouvernement de Pékin. L'expédition bénéficie d'une importante aide soviétique en armement et du concours des forces communistes.

été 1926

Contrôle de la région de Hankéou. Contrôle de la région de Changhai. Le Mouvement de libération nationale atteignant la vallée du Yangtsé, le contact entre l'armée révolutionnaire et les concessions étrangères devient inévitable. Ce succès amène les communistes chinois au contact direct des populations paysannes prêtes à se soulever contre les propriétaires fonciers dont font partie de nombreux chefs du Kouomintang. Enfin, les grandes cités libérées apportent aux communistes une masse ouvrière et des syndicats agissants. Cependant la bourgeoisie marchande renforce l'aile conservatrice du Kouomintang.

automne 1926

octobre 1926

15 décembre 1926

Directive Staline au P. C. chinois lui enjoignant de ne pas compromettre l'alliance communiste-Kouomintang en cédant à la vague révolutionnaire paysanne et ouvrière. Mission Roy (révolutionnaire indien, du secrétariat du Komintern), émissaire de Staline, en vue d'appliquer les résolutions du Vile plénum de l'Internatio naie communiste (Moscou, novembre 1926) préconisant le maintien du soutien au Kouomintang.

B. REACTION ANGLO-AMERICAINE 1. Le b l o c u s a n g l o - a m é r i c a i n de la C h i n e du Sud : du h a u t Y a n g t s é à la m e r de C h i n e été 1926-avril 1927

Des escadres anglo-américaines appuyées de flotil135

les de canonnières et assistées sur terre par un corps de police de 13 000 hommes exécutent des démonstrations de force depuis le haut Yangtsé jusqu'à la mer de Chine. Mais à la vigilence s'ajoutent des ouvertures vers Tchang Kai-chek, afin de le détacher de son alliance avec les communistes. 2. Le c h o i x de T c h a n g K a i - c h e k e t l a r u p t u r e les

avec

communistes

18 décembre 1926

janvier 1927

7 mars 1927 24 mars 1927

Mémorandum britannique aux puissances signataires des traités de Washington : devant la disparition de l'autorité du gouvernement de Pékin et l'affermissement du pouvoir du gouvernement nationaliste en Chine du Sud, Londres suggère la reconnaissance des gouvernements locaux et la publication d'une déclaration annonçant que les puissances sont prêtes à négocier sur la révision des traités aussitôt que les Chinois auraient constitué un gouvernement ayant autorité pour négocier. Londres décide le retrait de sa flotille de canonnières et de frégates, et adopte une attitude strictement défensive et conciliante dans ses concessions (Hankéou, Kin-kiang). Le Japon (Shidehara) et les EtatsUnis (Kellog) s'associent à cette politique modérée et se prononcent en faveur du mémorandum britannique et de l'autonomie douanière de la Chine. Tchang Kai-chek adresse des critiques à la mission soviétique Borodine. Au cours de la libération de Nankin éclate une insurrection ouvrière.

26 mars 1927

Tchang Kai-chek débarque à Changhai libérée depuis le 22 mars, redoutant un soulèvement communiste.

1er-11 avril 1927

27 juillet 1927

Une force navale anglo-américaine bombarde Nankin mais Londres et Washington, après cet avertisse ment, renoncent à toute action de coercition pour ne pas entraver l'action de Tchang Kai-chek qui vient de constituer à Nankin un gouvernement hostile à celui de Hankéou (Kouomintang de gauche et communistes). Les forces de Tchang Kai-chek investissent la ville et procèdent à l'élimination physique des communistes. La rupture entre les communistes et le Kouomintang est consommée. Borodine, remplacé par Lominadzé, quitte la Chine.

1er août 1927

Soulèvement de Nan-tchang, organisé par Lominadzé.

12 avril 1927

136

7 août 1927

avril-mai 1928 8 juin 1928 octobre 1929

3.

Directives de Staline adressées au P. C. chinois pour une révolte paysanne généralisée : soulèvements de Swatow (septembre), révolte des paysans de la "Récolte d'octobre" (Mao Tsé-toung), "Commune de Canton" (10-20 décembre 1927) conduite par l'envoyé de Staline, H. Neumann. Les soulèvements écrasés, Mao Tsé-toung regroupe les unités communistes dispersées dans les montagnes de Ching-kiang et fait la jonction avec les troupes en retraite de Chu Teh en février 1928. Incidents entre l'armée Kouomintang et les troupes japonaises du Chantoung. Les armées nationalistes entrent à Pékin, achevant la marche vers le Nord, et rétablissant l'unité chinoise rompue depuis 12 ans. L'armée soviétique pénètre en territoire mandchou et rétablit le contrôle soviétique sur le chemin de fer de l'Est chinois.

La C h i n e du K o u o m i n t a n g e t l e s

puissances

a) La reconnaissance de l'autonomie douanière 21 juillet 1928 : Etats-Unis 17 août 1928 : Allemagne 12 novembre 1928: Norvège 22 novembre 1928 : Belgique 27 novembre 1928 : Italie 12 décembre 1928 : Danemark 19 décembre 1928 : Portugal 19 décembre 1928 : Pays-Bas 20 décembre 1928 : Grande-Bretagne 22 décembre 1928 : France 27 décembre 1928 : Espagne 28 mars et 7 mai 1929 Le Japon évacue le Chantoung. Traité de Nankin: le Japon reconnaît l'autonomie 6 mai 1930 douanière à la Chine. b) La question de l'exterritorialité 28 décembre 1929

Déclaration du gouvernement chinois mettant fin aux dispositions d'exterritorialité prises par les puissances étrangères en faveur de leurs nationaux. Rejet par les grandes puissances.

1927-1930

Londres rétrocède ses concessions de Hankéou, Kinkiang, Tsin-kiang et Amoy. 20 avril 1930 Londres restitue Wei-hai. 31 août 1926-17 février Remaniement du statut de la concession de Changhai. 1930-28 juillet 1931

137

4. Le r é d u i t r é v o l u t i o n n a i r e d e s chinois

communistes

a) Le réduit révolutionnaire octobre 1927-janvier 1929 août 1927

Chu Teh et Mao Tsé-toung évacuent le Ching-kiang pour la province du Kiang-si. Proclamation de la République soviétique du Kiangsi.

novembre 1930 mai 1931 juillet 1931 7 novembre 1931

Première campagne nationaliste d'encerclement. Deuxième campagne nationaliste d'encerclement. Troisième campagne nationaliste d'encerclement. Le 1er Congrès panchinois des soviets se réunit au Kiang-si : création de la République soviétique chinoise. Trêve entre les nationalistes chinois et les Japonais. Quatrième campagne d'encerclement. Cinquième campagne d'encerclement. Le Hé Congrès panchinois des soviets qui se tient au Kiang-si estime que le réduit est sérieusement menacé par l'encerclement nationaliste. Le gouvernement communiste décrète l'état d'urgence et fixe un délai d'une semaine pour les préparatifs de la "Longue Marche" vers le Nord-Ouest.

mai 1932 juin 1932 octobre 1933 janvier 1934 1er octobre 1934

b) La Longue Marche En 368 jours de marche, par étapes de 40 km, avec une escarmouche par jour - dont 20 jours de batailles rangées - les colonnes de la Longue Marche franchirent 18 chaînes de montagnes, passèrent 24 rivières, traversèrent 12 provinces, occupèrent 62 villes, se frayèrent un chemin en affrontant les troupes de dix seigneurs de la guerre et déjouèrent plusieurs tentatives d'interception des troupes de Tchang Kai-chek. 15 octobre 1934

Deux colonnes commandées par Mao Tsé-toung et Lin Piao quittent le Kiang-si. Une troisième, commandée par Tchang Kuo-tao, rassemble les forces des zones soviétiques du Honan. Total au départ : 120 000 hommes groupés en quatre armées.

janvier-juin 1935

Lutte d'influence entre le groupe Mao-Tsé-toung, Lin Piao, Chou En-lai (joindre le Shensi et la zone soviétisée des confins mongolo-mandchous - zone déjà créé par Kao Kang - et bénéficier de la proximité de l'Union soviétique) et le groupe Tchang Kuo-tao (désirant porter le mouvement vers le Sinkiang :

138

Turkestan chinois). L'arbitrage de Moscou est demandé. Au cours de ces assemblées s'opère l'ascension de Mao Tsé-toung à la direction du P. C. chinois. 1er août 1935

Proclamation du Front populaire uni anti-japonais.

octobre 1935

Après 368 jours de marche, les colonnes principales de la Longue Marche atteignent le Shensi et y installent provisoirement leur capitale à Pao-an, avant de la transférer à Yenan.

IV.

L E S N O U V E L L E S I N I T I A T I V E S DU J A P O N ET LE C O N F L I T DU P A C I F I Q U E A. LE PARTI MILITAIRE ET L'OPINION JAPONAISE 1. L ' e m p r i s e de

l'armée

4 juin 1928

Le maréchal Tchang Tso-lin, maître de la Mandchou rie du Nord, perd la vie dans un attentat fomenté par des officiers activistes (plan du général Tanaka) de l'armée japonaise, désireux d'étendre leur domination sur l'ensemble du pays, contrairement à l'attentisme de Tokyo.

14 novembre 1930

Le premier ministre libéral Hamaguchi, signataire des accords de Washington, est assassiné à Tokyo. Une voie de chemin de fer est endommagée en Mandchourie. Le commandant local japonais accuse la Chine d'être l'instigatrice du sabotage sans aviser Tokyo, qui demande à l'armée du Kouantoung la "nonaggravation" du conflit. Action militaire de grande envergure déclenchée par l'armée japonaise supposant des préparatifs importants : occupation de Moukden, Tchang-tchouen et Kirin.

18 septembre 1931

25 septembre 1931 20 janvier 1932

9 février 1932 3 mars 1932

Un corps d'armée japonais stationné en Corée pénètre en Chine, isolant complètement la Mandchourie du reste de la Chine. A la suite d'une échauffourée entre civils japonais et Chinois à Changhai un détachement de la marine japonaise qui était intervenu se trouve assiégé par l'armée chinoise. Intervention de l'aviation embarquée japonaise qui bombarde Changhai pour dégager les marins nippons. Le ministre des Finances, Inouye, assassiné. Le baron Dan, président du trust Mitsui, assassiné. 139

15 mai 1932

Conjuration des cadets de l'école d'aviation navale. La marine mécontente du traité naval et ulcérée par l'incident de Changhai cesse d'être loyale au cabinet, 15 cadets formés en commando assassinent le premier ministre Inukai. Cette date marque la fin des cabinets civils et du fonctionnement normal des institutions parlementaires. 1932-1934 1934-1936 1937-1939 1939-1940 19401940-1941 1941-1944

27 mars 1933 1932-1934

29 décembre 1934 11 août 1935 26 février 1936

29 février 1936

2. E t a p e s de

Cabinet Cabinet Cabinet Cabinet Cabinet Cabinet Cabinet

amiral Saito amiral Okada prince Konoye général Abe amiral Yonai prince Konoye général Tojo

Enfin la répression anticommuniste s'accentue : 27 000 arrestations depuis mars 1928 jusqu'en mars 1933, dont 2 000 maintenues. D'avril 1931 à octobre 1932 se déroulent des procès de communistes. Retrait de la S. D. N. Conflit des fractions entre le "groupe de la voie impériale", jeunes officiers réformateurs (général Araki, anticapitalistes et désireux d'une expansion vers le Nord et la Sibérie) et le "groupe de contrôle" souhaitant une expansion vers la Chine et le Sud (général Nagata) soutenu par des intérêts financiers. Dénonciation du traité naval de Washington. Assassinat du général Nagata par un officier extrémiste. Deux régiments de la division de Tokyo occupent les palais administratifs. Début de la rébellion militaire mais le corps de la garde impériale protège le palais impérial. Assassinat de l'amiral Saito, ex-premier ministre. Mais le soulèvement de l'armée ne s'est pas produit. Les rebelles se rendent. La cour martiale condamne à mort 15 officiers exécutés séance tenante. Désormais, après l'élimination des extrémistes, c'est l'armée qui approuve la liste des cabinets. l'option

a) Vers le Nord: Chine et Russie ou le conflit asiatique 18 septembre 1931 9 mars 1932 140

Intervention militaire et occupation de la Mandchou • rie. Proclamation de l'empire du Manchoukouo, reconnu

25 février 1933 31 mai 1933 23 mars 1935 octobre 1935 mars 1936

12 mars 1936

par Moscou. Invasion du Jehol (entre la Mandchourie et la Mongolie, contiguë à la Sibérie orientale). Trêve de Tang-kou, entre le Japon et la Chine, maintenue pendant deux ans. Accord soviéto-japonais sur le chemin de fer de l'Est chinois. Graves incidents à la frontière du Mandchoukouo et de la Sibérie. Des troupes japonaises venant de Mongolie-Intérieure pénètrent en Mongolie-Extérieure d'où elles sont repoussées par des troupes que commandent des officiers soviétiques. Traité d'assistance militaire entre l'U.R. S. S. et la République populaire mongole.

25 novembre 1936

Pacte anti-Komintern entre l'Allemagne et le Japon. Le protocole secret joint au pacte dispose que si l'un des deux pays est menacé par l'U. R. S. S. l'autre n'aiderait pas l'Union soviétique. Les signataires ne peuvent conclure vin accord avec l'U.R. S. S. sans le consentement de l'autre.

décembre 1936

Incident de Sian: capture de Tchang Kai-chek et pourparlers en vue de constituer un front commun contre les Japonais. Chou En-lai assure la liaison à partir de septembre 1937, conformément aux r é solutions du Vile congrès du Komintern pour un front commun (25 juillet-25 août 1935).

b) Vers le Sud : Amérique et Angleterre ou le conflit du Pacifique janvier-mai 1932

Affaire de Changhai, bombardement et occupation de la ville par des troupes japonaises à la suite d'une émeute anti-japonaise.

7 janvier 1932

Note du secrétaire d'Etat américain Stimson à Tokyo avertissant que les Etats-Unis ne reconnaîtront pas les modifications territoriales obtenues par la force (doctrine Stimson). L'assemblée extraordinaire de la S. D. N. désigne un comité spécial qui devra lui faire rapport. Tokyo reconnaît officiellement le Mandchoukouo. Accord entre le Japon et la Mandchourie confiant au Japon la défense extérieure et le maintien de l'ordre.

3 mars 1932 24 août 1932 2 septembre 1932 2 octobre 1932

Rapport de la commission d'enquête Lytton désignée le 9 décembre 1931 par le Conseil de la S.D. N. La 141

Mandchourie autonome sous souveraineté chinoise. Accord sino-japonais d'établissement sur les intérêts respectifs. 24 février 1933 27 mars 1933 avril 1934 18 septembre 1934 19 décembre 1934 29 décembre 1934 9 décembre 193527 mars 1936

L'Assemblée de la S. D. N. adopte un rapport final: l'action japonaise est condamnée mais le Japon n'est pas déclarée "agresseur". Le Japon quitte la S. D. N. Roosevelt, dans un souci d'apaisement, décide le rappel de la flotte du Pacifique vers l'Atlantique. Le Japon annonce qu'à défaut de la parité navale il va dénoncer le traité naval de Washington. Entretiens préliminaires de Londres. Le Japon dénonce à dater du 31 décembre 1936 le traité naval de Washington. Conférence navale de Londres (Etats-Unis, France, Angleterre, Japon, Italie). Echec et reprise de la course aux armements navals.

B. L'EXPANSION JAPONAISE EN ASIE 1. Le J a p o n c o n t r ô l e l a

Mandchourie

18 septembre 1931

A la suite d'une provocation fomentée par des officiers activistes de l'armée japonaise du Kouantoung, une vaste action militaire est déclenchée qui aboutit à la conquête de la Mandchourie du Nord et des grandes cités mandchoues, malgré le désaveu et les réticences du cabinet libéral Wakatsuki.

30 septembre24 octobre 1931 7 janvier 1932

Résolutions du Conseil de la S. D. N. sur le retrait des troupes. Note américaine sur la non-reconnaissance des modifications territoriales obtenues par la force.

5 février 1932

Les Japonais occupent Kharbine, seconde cité mandchoue. Une "convention mandchoue" confie la régence au prince Pou Yi, l'empereur de Chine détrôné en février 1912 par la révolution républicaine. Procla mation de l'empire du Mandchoukouo, Etat vassal de l'empereur du Japon et en fait protectorat nippon. Moscou reconnaît le Mandchoukouo. Coup de force à Tokyo des conjurés de l'école d'aviation navale. Assassinat du premier ministre Inukai. Cette date marque la fin des cabinets civils et du fonctionnement constitutionnel des institutions parlementaires. Le chef des conjurés, le général

9 mars 1932

15 mai 1932

142

24 août 1932 2 septembre 1932

Araki, contrôle désormais activement le cabinet. Tokyo reconnaît le Mandchoukouo. Conclusion d'un accord de défense et de garantie.

2. L ' i n v a s i o n du J e h o l et l a t e n s i o n 12 janvier 1933

janvier-mai 1933 31 mai 1933

23 mars 1935 10-29 mai 1935

russo-japonaise

A Tokyo; le général Araki revendique, au nom du Mandchoukouo, la province du Jehol (sise entre la Mandchourie et la Mongolie, à proximité de Pékin et contigue à la Sibérie). Occupation du Jehol. Pékin étant menacée, la Chine conclut avec le Japon la trêve de Tang-kou : démilitarisation d'une zone de 13 000 km2 sur le côté chinois de la Grande Muraille, mais sans abandonner ses droits. Accord russo-japonais sur le chemin de fer de l'Est chinois. Rompant la trêve, le Japon occupe la province du Ho-peh.

juin 1935

Le Japon occupe la région de Tchanar, en MongolieIntérieure, au nord du Jehol. 1er août 193 5 Les communistes chinois proclament un front uni anti-japonais dans la ligne des "fronts populaires". 5 août 1935 Le ministre japonais des Affaires étrangères Hirota propose à Tchang Kai-chek l'établissement d'un front commun contre les communistes en échange de la reconnaissance du statu quo. 11 août 1935 Assassinat à Tokyo, à l'instigation des extrémistes du général Nagata, chef de file de la fraction modérée du parti militaire. 1er décembre 1935 Les forces japonaises pénètrent à Pékin et Tientsin. août 1935-février 1936 Tentative de constitution d'un deuxième Etat autonome englobant les province occupées, qui seraient placées sous la souveraineté nominale d'un prince tartare vassal du Japon, à l'image du Mandchoukouo. octobre 1935

Graves incidents à la frontière du Mandchoukouo et de la Sibérie entre les troupes soviétiques et japonaises.

26-29 février 1936

Echec d'un coup d'Etat extrémiste au Japon. La partie modérée de l'armée s'assure le pouvoir et rappelle le général Doihara, auteur du plan d'Etat autonome. 143

mars 1936 12 mars 1936 25 novembre 1936

Pénétration des troupes japonaises en Mongolie-Extérieure et combats russo-japonais. Protocole d'assistance soviéto-mongol. Pacte antikomintern entre le Japon et l'Allemagne, et protocole secret. Les parties conviennent de s'abstenir de toute aide à la Russie en cas de conflit d'un des contractants avec Moscou. Tout accord avec Moscou doit recueillir l'agrément de l'autre partie.

Le f r o n t u n i d e s C h i n o i s c o n t r e japonais

l'envahisseur

décembre 1936

Tchang Kai-chek est capturé par des chefs militaires chinois non communistes qui le pressent d'orienter essentiellement son effort de guerre contre les Japonais. Ces chefs militaires avaient été gagnés au programme de front uni anti-japonais présenté par les communistes. A l'issue de l'entrevue Tchang Kai-chek - Chou En-lai un accord de principe sur l'ouverture des pourparlers est admis.

21 août 1937

Pacte de non-agression entre la Russie soviétique et la Chine nationaliste suivi d'accords de fournitur e s de matériel de guerre, acheminé par la Mongolie-Extérieure et le Sinkiang. Les pourparlers engagés à la suite de la nouvelle agression japonaise aboutissent à la reconnaissance des autorités communistes du Shensi qui renoncent à la soviétisation en faveur d'une démocratie fondée sur les droits du peuple, et acceptent l'amalgame de leurs troupes au sein de l'armée révolutionnaire nationale sous l'autorité du gouvernement nationaliste.

septembre 1937

30 janvier 1939

Tchang Kai-chek approuve la création du nouveau gouvernement élargi du Shensi, substitué au gouvernement soviétique.

4 . A t t i t u d e p r u d e n t e d e s E t a t s - U n i s en A s i e 1er juin 1937 20 juillet 1937

Cordell Hull fait connaître au premier britannique Chamberlain qu'il s'oppose à toute action concertée en Extrême-Orient. Washington rojette une proposition britannique de médiation conjointe avec la France mais n'applique pas la loi de neutralité stipulant, en cas de conflit, l'embargo sur les armements et la clause "cash and carry" (payer et emporter) favorisant ainsi l'envoi d'armements à la Chine nationaliste.

3-4 novembre 1937 12 décembre 1937

5. La g u e r r e 7 juillet 1937 27 octobre 1937

3-15 novembre 1937 25 novembre 1937

14 décembre 1937 mars 1938 21 octobre 1938

15 décembre 1938 22 décembre 1938

6. La t e n s i o n 5-25 juillet 1937

Conférence navale de Bruxelles (avec participation de la Russie et de l'Allemagne mais en l'absence du Japon). L'aviation embarquée japonaise bombarde sur le Yangtsé la canonnière américaine Panay et la canonnière britannique Laybird et détruit trois pétroliers américains. Les Etats-Unis protestent et obtiennent des réparations. sino-japonaise Incident de Lou Kou-chiao et nouvelle agression japonaise; reprise des hostilités avec la Chine. Pékin est conquis le 10 juillet. Prise de Changhai et remontée du Yangtsé. Le Japon et l'Allemagne refusent de participer à la conférence des Etats signataires du traité des neuf puissances sur les affaires de Chine, signé à Washington le 6 février 1922. Réunion à Bruxelles de la conférence des Etats signataires du traité des neuf puissances. Conditions de paix japonaises : tarif préférentiel douanier en faveur du Japon. Autonomie de la Mongolie-Intérieure. Zone démilitarisée en Chine du Nord. Etablissement à Pékin d'un gouvernement de la Chine du Nord avec l'appui militaire du Japon. Prise de Nankin. Succès des troupes nationalistes dans le Chantoung. Prise de Canton. Le gouvernement Tchang Kai-chek se replie dans la province du Setchouan, dont les plateaux forment la haute vallée du Yangtsé, à proximité de la Birmanie et des Indes britanniques, ainsi que de l'Indochine française, et proche du Turkestan soviétique par lequel sont acheminés les armements soviétiques. Un crédit américain de 25 millions de dollars est accordé au gouvernement nationaliste chinois. "Propositions de paix" nipponnes : maintien de garnisons, renversement du gouvernement Tchang Kaichek. russo-japonaise Contestations et incidents pour l'occupation de deux îlots sur le fleuve Amour. 145

11 juillet 1938

30 juillet 1938

10 août 1938

Moscou, se prévalant du traité russo-chinois de 1866, occupe une région située aux confins de la Province Maritime, de l'Etat du Mandehoukouo et de la Corée. Protestation de Tokyo et action militaire japonaise (guerre russo-japonaise de Changkoufeng - bataille du lac Khassan, collines dominant la rade de Vladivostok). Litvinov propose à Tokyo une suspension d'armes sur la ligne de cessez-le-feu, la frontière devant être délimitée par une commission ad hoc. Acceptation japonaise du cessez-le-feu.

11 mai 1939

"Incident Nomanhan" et début de la "guerre du lac Buir", aux confins mongolo-mandchous, avec intervention des blindés et de l'aviation.

2-6 juillet 1939 25 juillet 1939 16 septembre 1939 24 novembre 1939

Graves incidents en Mongolie-Extérieure. Bataille de la rivière Khalka. Conclusion d'une trêve.

13 avril 1941

Ouverture de négociations commerciales russo-japonaises. Pacte de neutralité entre l'Union soviétique et le Japon, valable pour 5 ans.

L E S M O U V E M E N T S D ' E M A N C I P A T I O N DES DEPENDANTS

PEUPLES

A. LA VOIE SOCIALISTE avril-mai 1920 août 1920 décembre 1921-janvier 1922 mai 1923 août 1926

février 1927 146

Congrès de Paris pour le progrès des peuples opprimés organisé par le noir américain DuBois. Congrès de Bakou et directives Jdanov pour la lutte contre l'impérialisme. Congrès d'Irkoutsk : création d'un Institut d'Etudes Orientales, de l'Université des Travailleurs d'Orient et de 1' "Ecole Indienne" de Tachkent. Deuxième congrès à Londres pour le progrès des peuples opprimés. Conférences de Bierville. La Ligue anti-impérialiste, fondée en 1924, donna le jour à l'Association des peuples opprimés en 1925 et tint vin premier congrès à Moscou. Congrès de Bruxelles des peuples opprimés. Réfu-

giés à Berlin, capitale d'une Allemagne dépossédée de ses colonies, des personnalités représentant les colonies des Empires anglais, français et néerlandais, encouragées par Moscou, financées par le Mexique et la Chine nationaliste - impatientes de secouer toute tutelle économique - et appuyées par des personnalités comme Einstein, Romain Rolland et Mme Sun Yat-sen, se réunissent à Bruxelles. Premier congrès afro-asiatique aussi : 175 délégués, venus de 37 territoires. B. LES REGROUPEMENTS REGIONAUX 1. La s o l i d a r i t é

islamique

- La dévolution du khalifat et la direction du monde islamique 23 mars 1923

Abolition du khalifat. La révolution kémaliste a disjoint les attributions temporelles et spirituelles de l'empereur ottoman, sultan et khalife, c'est-à-dire lieutenant du Prophète et commandeur des croyants. Ces charges, réunies en la personne du sultan Mehmet VI, ne le sont plus depuis la révolution kémaliste qui procède à la déposition du sultan. Le khalifat n'est cependant pas aboli, mais dévolu à un prince de la famille d'Osman, Abdul Mejid. Mais cette solution moyenne ne fut pas définitivement r e tenue, et Kemal proclama l'abolition du khalifat. Cette abolition fut interprétée comme une vacance par des courants désireux de pourvoir à ce pontificat, instance suprême du monde islamique dont ils souhaitaient assumer la conduite, appuyée par des puissances ayant des intérêts islamiques.

7 mars 1924

Le roi Hussein, chef de la maison hachémite s'attribue le titre de khalife, mais ses prétentions ne sont pas reconnues. Conférence islamique du Caire (Université El Azar). Importante participation des musulmans des Indes britanniques (parti de la conférence), ainsi qu'une délégation d'Abd el-Krim (rébellion du Rif).

mai-juillet 1926

juin 1926

décembre 1931

Conférence islamique de La Mecque pour la protection des Lieux Saints, réunie par Ibn Séoud 1er, qui vient de conquérir La Mecque prise à Hussein à la suite d'opérations ayant perturbé les pèlerinages. La conférence légitime la conquête et accorde la r e connaissance à la'Maison séoudienne. Conférence islamique de Jérusalem. Délégations d'Afrique Noire (Nigeria), musulmans de Chine, de Yougoslavie, d'Uzbekistan, du Caucase, sauf de Tur147

août 1937 janvier 1939 février-mars 1939

quie. Congrès panarabe de Bledan et adresse à Nehru sur la solidarité des opprimés. Deuxième congrès islamique du Caire. Londres, reconnaissant le regroupement arabe, invite conjointement à la table ronde sur la Palestine, l'Egypte, l'Arabie Séoudite, le Yémen, la Transjordanie et l'Irak.

2. Le r e g r o u p e m e n t d a n s l a s p h è r e décembre 1924 août 1926 août 1940 novembre 1943

148

panasiatique

Réunion de Kobé (Japon) : Association pour la plus grande Asie, fondée au printemps 1924 avec la participation de Sun Yat-sen. Conférence panasiatique de Nagasaki. Conférence de Dalny (Daïren). Congrès de Tokyo : Proclamation d'une sphère de coprospérité d'un Plus Grand Est Asiatique. Déclaration de Tokyo : l'Asie aux Asiatiques.

Chapitre VH LE R E T R A I T A M E R I C A I N DE

L'EUROPE

DEFECTION FATALE A L'EQUILIBRE

La République américaine, en jetant dans la balance le poids de ses forces, avait rompu cet équilibre militaire qui paraissait rendre le conflit sans issue. Cependant, après avoir contribué à la modification du statut de l'Europe, les Etats-Unis répugnent à le garantir. La Grande-Bretagne, soucieuse d'éviter un engagement en faveur d'un statut qui assure une hégémonie française sur le continent, souhaite se r é server la possibilité d'arbitrage. Enfin, cette Europe de 1920 dont les Etats-Unis se détournent et dont l'Angleterre s'éloigne, est singulièrement étroite : la Russie n'en fait pas partie. La France peut ainsi bénéficier, pour mieux asseoir son système, d'une conjoncture unique: l'absence des deux grands Etats continentaux, la Russie et l'Allemagne, ainsi que le repli américain. Désormais donc, la France et l'Allemagne sont face à face. Leurs rapports vont connaître deux grandes phases, tantôt la politique de la main au collet, tantôt celle de la main tendue. Aussi bien, la politique de l'Allemagne est inscrite désormais dans la situation qui lui était faite : se libérer de l'occupation par tous les moyens, dont un se présentait immédiatement : jouer entre les trois alliés européens qui restaient en présence, France, Angleterre, Italie, au besoin en faisant appel à la Russie soviétique ou aux Etats-Unis. Enfin, les hommes qui ont construit le système disparaissent de la scène politique : Clemenceau et Wilson dès 1920 et Lloyd George en 1922. En 1815, Metternich avait appliqué son système et dirigé l'Europe jusqu'en 1848. Bismarck, après 1871, avait construit le sien jusqu'en 1890. I.

R E T R A I T A M E R I C A I N ET D E S A G R E G A T I O N DES SYSTEMES A. DEFECTION DE LA GARANTIE AMERICAINE 1. R e j e t du t r a i t é de V e r s a i l l e s , des g a r a n t i e s

19 novembre 1919

de l a S. D. N.

et

annexes

Vote du Sénat américain assorti d'amendements Q.4 réserves Lodge). Wilson et les démocrates votent contre les amendements. 149

19 mars 1920 4 novembre 1920 24 août 1921 25 août 1921 29 août 1921

La majorité des deux tiers nécessaires à l'approbation n'est pas atteinte au Sénat : 49 voix pour, 35 contre. Elections présidentielles dont l'enjeu est l'approbation des accords. Le républicain Harding partisan du rejet est élu président. Traité de paix avec l'Autriche. Traité de Berlin : paix séparée entre les Etats-Unis et l'Allemagne. Traité de paix avec la Hongrie.

2. A f f i r m a t i o n de 12 avril 1921 2 juillet 1921 26 janvier 1926

l'isolationnisme

Message Harding au Congrès : impossibilité de sanctionner le pacte de la S.D.N. Résolution conjointe du Congrès déclarant terminé l'état de guerre avec l'Allemagne et l'Autriche. Les réserves du Sénat concernant la participation américaine à la Cour Permanente de Justice Internationale sont rejetées par les pays membres.

3. La n o n - r ec o n n a i s s a n c e de l a R u s s i e s o v i é t i q u e e t le r e f u s d ' a d m e t t r e l a s o l i d a r i t é d e s d e t t e s de g u e r r e 9 février 1922 12 juillet 1922 1er août 1922

Le président Harding nomme une commission chargée du recouvrement de la dette de guerre interalliée (40 millions de francs-or). Berlin demande un moratoire des dettes. Note Balfour : l'Angleterre renonce aux réparations dues par l'Allemagne si les Etats-Unis renoncent aux dettes interalliées.

7 août 1922

Poincaré déclare que les dettes interalliées ne pourront être réglées que si l'Allemagne s'exécute au préalable.

18 juin 1923

Les Etats-Unis refusent de considérer ces dettes comme étant solidaires.

25 juin 1923

Accord anglo-américain Baldwin-Mellon brisant l'unité des débiteurs européens. Accord franco-américain Bérenger-Mellon. Accord franco-britannique Caillaux-Churchill. Cependant ces deux accords ne seront ratifiés que le 28 juillet 1929.

29 avril 1926 13 juillet 1926

150

B. DESAGREGATION DES SYSTEMES L'exécution des

traités

La résistance allemande à l'exécution des traités 13 mars 1920 15 mars 1920 25 mars 1920

Coup de force de Berlin. La brigade baltique du capitaine Ehrardt occupe Berlin et porte au pouvoir von Luttwitz et Kapp. Grandes grèves dans la Ruhr conduites par les socialistes. Les troupes allemandes, qui ne sont pas intervenues au cours du coup de force de Berlin, pénètrent dans la Rhénanie, conduites par le général von Seeckt, en violation du traité de Versailles et écrasent de façon sanglante le soulèvement.

6 avril 1920

Deux divisions françaises occupent Francfort et Darmstadt.

7 avril 1920 24 avril 1920

Retrait des troupes allemandes. Au cours de la conférence de San Remo les FrancoAnglais décident le retrait des forces françaises. La France évacue la Ruhr. Conférence de Spa : fixation des pourcentages des ayants droit aux réparations : France 52 %; Angleterre 22 %; Italie 10 %; Belgique 8 %; Grèce, Yougoslavie, Roumanie 6, 5 %; Portugal et Japon 0, 75%. Pour la première fois l'Allemagne est représentée à la conférence sur les réparations (Dr Simons). Conférence interalliée sur les réparations pour fixer un nouvel état des paiements, établi initialement à 226 milliards de marks-or et réduit à 140. Conférence de Londres sur les réparations : désaccord entre les propositions allemandes et les prétentions alliées. Applications de sanctions : occupation de Dtisseldorf, Ruhrort et Duisburg jusqu'en août 1925.

17 mai 1920 5-16 juillet 1920

janvier 1921 3-5 mars 1921 8 mars 1921 30 avril 1921 1er mai 1921 6 octobre 1921

Conférence de Londres : ultimatum et menace d'occuper la Ruhr. Acceptation allemande de l'état des paiements r é duit à 140 milliards de marks-or, et début de la politique d'exécution. Accord de Wiesbaden (Rathenau-Loucheur), accord direct franco-allemand, échappant à tout contrôle interallié : règlement des réparations par des four151

29 novembre 1921 décembre 1921

II.

nitures en nature, annonçant une association industrielle franco-allemande. Rathenau demande un moratoire et se rend à Londres. Entretiens avec Lloyd George. Message Lloyd George à Briand : en échange d'un moratoire sur les réparations et de la réunion d'ime conférence économique mondiale, l'Angleterre offre une garantie territoriale à la France (voir conférence de Cannes 4-5 janvier 1922 ).

F R A N C E ET A L L E M A G N E F A C E A F A C E A. LA POLITIQUE DE COERCITION 1. L ' o c c u p a t i o n de l a R u h r

12 juillet 1922 30 juillet 1922

L'Allemagne réclame un moratoire de six mois, avec l'assentiment britannique. Poincaré accepte sous réserve de la remise de la Ruhr aux Alliés comme gage productif.

7-14 août 1922

Conférence de Londres : l'Angleterre et les EtatsUnis réclament le paiement par la France des dettes interalliées. Echec de la conférence.

9 décembre 1922

Conférence de Londres. Echec. Réunion à Londres de Poincaré, Bonar Law, Theunis (Belgique) et Mussolini. La France accepte une réduction de la dette allemande égale à la créance britannique sur la France.

26 décembre 1922

La commission des réparations donne acte à la France du manquement de l'Allemagne à ses obligations. Conférence de Paris : la France, l'Italie et la Belgique décident d'occuper la Ruhr nonobstant l'opposition anglaise. Les troupes entrent le 6. Les troupes américaines évacuent Coblence, occupée par les Français.

2 janvier 1923 10 janvier 1923 11 janvier 1923

Les troupes françaises occupent la Ruhr sous prétexte de protéger une Mission Interalliée de Contrôle des Usines et des Mines (M. I. C. U. M . ). 70 % du charbon et 80 % de la production d'acier passent ainsi sous contrôle français. L'Allemagne rétorque par la résistance passive et par des émeutes (25-31 mai 1923).

20 juillet 1923

Lettre du marquis Curzon à Poincaré liant l'évacua-

152

26 septembre 1923 15 octobre 1923

tion à des garanties effectives contre le réarmement allemand. Le chancelier Stresemann, ayant formé le cabinet le 13 août 1923, obtient la fin de la résistance passive. (1) Accords économiques entre le M. I. C.U. M. et les industries de la Ruhr. La politique du gage productif aboutit.

2. L e s m o u v e m e n t s

séparatistes

Le maire de Cologne, Adenauer, en pourparlers avec les Alliés au sujet de l'autonomie des provinces rhénanes. Dorten, ex-procureur royal à Düsseldorf, proclame 9 juin 1919 la République autonome rhénane avec Cologne pour capitale. Paris rappelle le général Mangin. 14 mars 1920-9 novem-Le gouvernement nationaliste de Bavière conduit par bre 1923 von Kahr exige de Berlin la dénonciation du traité de Versailles et manifeste des velléités d'autonomie. 8-30 octobre 1923 Le gouvernement socialiste de Saxe (Zeigner) conteste l'autorité de Berlin. La Reichswehr expulse le cabinet et congédie la diète. 21 octobre 1923 Proclamation de la république à Aix-la-Chapelle. Les autorités d'occupation belges (Aix) et britanniques (Cologne) expulsent les autonomistes. 22 octobre 1923 Insurrection de Hambourg et répression par la Reichswehr faisant 80 morts. 8-9 novembre 1923 Coup de force des nationalistes non séparatistes (Hitler-Ludendorff) contre von Kahr et préparation d'une "marche sur Berlin". décembre 1918

9 novembre 1923

Von Kahr fait appel à la police : Gœring blessé, Hitler, R8hm et Hess condamnés à 5 ans de forteresse (Landsberg-sur-la-Lech).

11 novembre 1923

Proclamation de la république indépendante du Palatinat. Vêpres palatines : répression et massacre des séparatistes. Départ de Dorten en exil.

12 février 1924

1. Répercussions de l'occupation de la Ruhr : émeutes de la Reichswehr noire à Spandau et tentative d'une marche sur Berlin (26 septembre-6 octobre 1923) et émeutes et insurrection communiste à Hambourg (22-25 octobre 1923). 153

B. LA POLITIQUE DE COLLABORATION 24 octobre 1923

Stresemann demande que la commission des réparations réexamine la capacité de paiement de l'Allemagne.

30 novembre 1923

Poincaré accepte une négociation multilatérale dans le cadre d'un comité présidé par l'Américain Dawes. La négociation directe et bilatérale est donc écartée. Désormais, les réclamations françaises ne pourront se faire valoir que dans le cadre d'une négociation dans laquelle Anglais et Américains se trouveraient prépondérants. C'est la fin de la politique d'énergie.

24 janvier-9 avril 1924 9 avril 1924

Conversations Dawes-Schacht.

24 juin 1924

30 juin 1924 16 juillet-5 août 1924

6-16 août 1924 25 septembre 1924

26 décembre 1924

Rapport du comité d'experts Dawes, accepté le 16 par Stresemann. Entretien de Londres entre Herriot et Mac Donald (ayant remplacé Poincaré et Baldwin): abandon de la politique des gages contre des garanties. Reprise du contrôle militaire. Stresemann accepte le contrôle militaire. Conférence de Londres (Alliés et Etats-Unis). Adoption du plan Dawes : versements allemands garantis par une hypothèque sur les chemins de fer et l'industrie. Deuxième session de la conférence de Londres avec participation allemande : évacuation de la Ruhr; contrôle militaire; garanties. Mémorandum allemand demandant l'admission à la S. D. N. Quatre conditions : 1°) siège permanent; 2°) exemption de l'obligation de sanctions; 3°) mandats coloniaux; 4°) reconnaissance par les Alliés que l'Allemagne ne porte pas seule la "responsabilité de la guerre". Conférence d'ambassadeurs à Londres : ajournement de l'évacuation de Cologne en attendant des garanties contre le réarmement allemand.

1er juillet-17 août 1925 Evacuation de la Ruhr. 25 août 1925 1er décembre 1925

154

Evacuation de Duisburg, Dtisseldorf et Ruhrort. Evacuation de Cologne consécutive aux accords de Locarno.

I I I . L ' A N G L E T E R R E SE R E T I R E AU L A R G E DU CONTINENT A. SOLIDARITE IMPERIALE 14 décembre 1916

Institution de l'Impérial War Cabinet, organisme consultatif. 10-18 septembre 1917 La conférence impériale - Royaume-Uni, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Terre-Neuve, Union sud-africaine et empire des Indes (secrétaire d'Etat aux Indes, 1 représentant des Indes et un représentant des souverains) - présidée depuis 1914 par le premier ministre et non plus par le secrétaire d'Etat aux Colonies, affirme que les dominions "deviendront les Nations autonomes d'un Commonwealth impérial dont les Indes seraient une partie importante". La conférence proclame le droit des dominions et des Indes à une voix adéquate dans la politique étrangère et les relations internationales. juin-juillet 1921

Conférence impériale : l'Angleterre sacrifie l ' a l liance japonaise devant la pression des dominions. Non-renouvellement de l'alliance de 1902 venant à expiration en juillet 1921.

B. LE PRIMAT DE J/ENTENTE ANGLO-AMERICAINE ET LES EFFORTS CONJUGUES DANS LE PACIFIQUE 12 novembre 19216 février 1922

Conférence navale de Washington : l'Angleterre r e nonce à la règle de two powers standard (la flotte de guerre britannique devant toujours égaler les deux flottes les plus puissantes du monde) pour se contenter de la parité avec la flotte américaine, et donc d'ime étroite collaboration.

C. ARBITRAGE CONTINENTAL 1. G a r a n t i e s u r l e R h i n février 1922

Mémorandum du marquis Curzon sur la politique continentale de la Grande-Bretagne: Londres considère que toute violation par l'Allemagne de la zone rhénane démilitarisée ne constitue pas un casus belli , refuse de se soumettre à des obligations autres que celles du pacte de la S. D. N. au sujet des pays situés sur la frontière Est de l'Allemagne et ne désire garantir que l'inviolabilité du territoire français. 155

2. R e f u s de g a r a n t i r l e s f r o n t i è r e s à l ' e s t du R h i n et t e n s i o n f r a n c o - a n g l a i s e 4-5 janvier 1922 25-26 février 1922

12 mars 1925

Conférence de Cannes sur une garantie britannique de la France et échec. Entrevue franco-britannique de Boulogne (PoincaréLloyd George). Poincaré réclame une alliance bilatérale et une convention militaire couvrant la Fran ce et ses engagements internationaux à l'Est (Pologne). Lloyd George propose une garantie unilatérale réservée au seul territoire français. Echec. Déclaration Chamberlain à la S. D. N. L'Angleterre, sous la pression des dominions, abandonne le protocole de Genève d'assistance mutuelle.

3. O p p o s i t i o n f r a n c o - a n g l a i s e d a n s l e octobre 1921

avril 1922 septembre 1922 21 septembre 1922

3 octobre 1922

Levant

Accord Franklin-Bouillon : paix séparée francoturque, retrait français de Cilicie, cession à la Turquie d'un territoire attribué à la Syrie par le traité de Sèvres (voie ferrée vers Mossoul, sous contrôle britannique), concessions commerciales à la France et fourniture d'armements à la Turquie. Accord similaire italo-turc. Les armées de Kemal entrent à Smyrne évacuée par le corps expéditionnaire grec. Les forces anglo-franco-italiennes occupent la zone neutre couvrant les Détroits (presqu'île d'IsmidTchanak). La France et l'Italie évacuent la zone. Un corps anglais soutenu par une escadre cinglant dans la mer de Marmara reste seul face aux armées kémalistes. Les dominions refusent de soutenir l'action anglaise. Tension franco-anglaise. Conférence entre les Alliés et les Turcs kémalistes à Moudanya. Armistice et préparation du traité de Lausanne (23 août 1923).

D. PREOCCUPATIONS REGIONALES DES ILES BRITANNIQUES Du p a r t a g e de 1905

156

l ' I r l a n d e à la r é p u b l i q u e de l ' E i r e

Arthur Griffith fonde le mouvement nationaliste Sinn Fein (Nous seuls) qui vise à l'indépendance de l'Irlande, mais les protestants de l'Irlande du Nord (Belfast) redoutent une indépendance qui donnerait à la majorité catholique la possibilité de gouverner. Ils entrent en lutte contre les volontaires irlandais.

partisans de l'indépendance, dont une importante fraction considère l'Home Rule, octroyé en 1912, comme dépassé. 1913 1916

14 décembre 1918

1919-1923

6 décembre 1921

mai 1923

18 mai 1949 2 juin 1949

Soulèvement et grèves de Dublin. Semaine de Pâques : soulèvement de l'armée des citoyens irlandais à Dublin et proclamation de la République d'Irlande. Energique répression britannique et exécution des meneurs. De Valera condamné à la prison. Au cours des élections générales pour le renouvellement du parlement de Londres, les députés irlandais décident de ne plus siéger à Londres, se réunissent au Parlement national irlandais - la Dail - , proclament la République, et portent à la présidence De Valera, encore en prison. Guérilla irlandaise : Londres recrute une milice, les Blancs and Tans (Noirs et Fauves) qui fait la guérilla à la jeune République. De Valera, évadé, se rend aux Etats-Unis où la puissante communauté irlandaise lui offre un appui financier permanent. Lloyd George proclame le partage de l'Irlande. Le traité de Londres prévoit le partage de l'Irlande entre l'Etat libre d'Irlande (Dublin-catholiques), et U1ster (Belfast-protestants), rattaché à l'Angleterre. Griffith, modéré, signe pour l'Irlande, qui prend le nom d'Eire. Mais la guerre continue entre les partisans de l'Eire et les partisans de l'Irlande unifiée, hostiles au partage, avec à leur tête De Valera. De Valera dépose les armes. L'Etat libre présidé par Griffith a comme chef du gouvernement provisoire Collins (1922). Gouvernements : Cosgrave (19221932); De Valera (1932-1948); Costello (1948-1951); De Valera (1951-1954); Costello (1954-1957); De Valera (1957-1959); Lemass (1959-1966); Lynch (depuis 1966). L'Irlande proclame la République et rompt les liens avec la couronne d'Angleterre. Ireland Act : l'Angleterre déclare que la république d'Irlande cesse de faire partie des dominions.

157

Chapitre Vm D E S A G R E G A T I O N DES S Y S T E M E S ET D I S P O S I T I F S DE RECHANGE (1925- 1929)

DE LOCARNO A LA CRISE ECONOMIQUE La France, restée seule attachée à l'équilibre issu de Versailles, s'alarme de considérer que ce système n'est pas garanti. Son effort, après l'échec de la politique unilatérale de fermeté, va tendre à assurer cette garantie par une procédure multilatérale. Aussi, les accords de Locarno mettent en place un dispositif de garantie multilatérale de sécurité rhénane. Il s'agit d'une politique de repli vers l'Ouest, de nature à recueillir l'agrément d'une Angleterre soucieuse de ne pas s'engager à l'Est. En effet, la France accepte que cette garantie ne soit pas étendue à ses alliés de Pologne et de Tchécoslovaquie. L'Allemagne trouve avantage à une garantie qui rend désormais impossible toute opération unilatérale analogue à celle de l'occupation de la Ruhr. En outre, l'Allemagne ne garantit pas ses frontières de l'Est (Pologne-Tchécoslovaquie) au sujet desquelles elle admet seulement le recours à l'arbitrage. Elle obtient enfin l'évacuation de son territoire et le départ de la commission de contrôle du désarmement. Locarno est bien un Versailles négocié et non imposé, et pour cette raison il assura dix ans de fonctionnement normal du statut européen, compromis, il est vrai, par l'absence de la Russie. Enfin, l'Allemagne fut admise à la S. D. N. IL s'agit là de vrais succès pour l'organisation du système européen, si l'on songe qu'ils sont intervenus cinq ans après la fin du conflit, quand par ailleurs, vingt-trois ans après la fin du deuxième conflit mondial, aucun règlement négocié d'ensemble ne régit encore une Europe uniquement couverte par des garanties unilatérales et des concours d'intérêts. En revanche, Locarno rompt dangereusement le dispositif français des garanties continentales. La diplomatie française va tenter de suppléer à cette contradiction par une politique de présence à l'Est, tendant à la conclusion d'un Locarno oriental. Elle en éprouvera à deux reprises les cruels effets : au cours de la crise tchèque, et lorsque, ayant choisi d'être présente à l'Est, elle sera acculée à faire, à propos de la Pologne, la guerre à l'Allemagne. Enfin, ce repli à l'Ouest enlève toute portée pratique à une entente franco-russe, l'alliance de revers étant désormais, pour les deux partenaires, d'exécution difficile. La tentative d'association des Etats-Unis à ce dispositif par le biais du pacte Briand-Kellogg n'aura pas la portée d'une véritable garantie. A ces efforts de consolidation s'opposent des tentatives de contestation des puissances révisionnistes, impatientes d'exploiter les failles du dispositif, pour se répandre au dehors. 159

LES CONCEPTIONS STRATEGIQUES FRANÇAISES ET LEUR EVOLUTION ENTRE 1919 ET 1939 La France conçoit la distinction entre frontière politique (Alsace-Lorraine) et frontière militaire (Rhin) par un contrôle stratégique de la zone rhénane démilitarisée. 1. " C o u r i r au R h i n " : F o c h 17 mai 1920

février 1923

Conseil supérieur de la Guerre : Joffre, Foch, Pétain. Foch : courir au Rhin. Pétain : équipement et fortification des frontières comme base d'une offensive. Joffre : création d'une commission de Défense du Territoire. Projet Guillaumat : hostile à toute fortification linéaire interdisant toute manœuvre, Guillaumat propose : régions fortifiées de 60 km de large et de grande profondeur pour préparer le champ de bataille et d'offensive. Les fortifications serviront à assurer la sécurité de la mobilisation et le rassemblement des forces.

2. " S ' e n t e r r e r d a n s l e s o l de la p a t r i e " : D a l a d i e r 14 janvier 1930 6 juillet 1934

I.

Loi Maginot : accroissement du système de fortification. Loi de Défense nationale : barrage continu linéaire et couverture de la frontière du Nord (Belgique), l'armée étant chargée de "défendre le territoire national" (en contradiction avec les engagements internationaux de la France).

ESSAIS DE CONSOLIDATION DES PUISSANCES NANTIES : LA SECURITE COLLECTIVE A. LES ACCORDS DE LOCARNO : REPLI VERS L'OUEST ET GARANTIES SUR LE RHIN 1. Le s y s t è m e de s é c u r i t é

9 février 1925 26 avril 1925

160

rhénan

Mémorandum Stresemann à Herriot : garantie du statu quo territorial à l'Ouest et accord d'arbitrage. Le maréchal von Hindenburg élu président de la Ré-

16 juin 1925

25 août 1925 5-16 octobre 1925 16 octobre 1925

17 septembre 1926 25 septembre 1926 1er décembre 1926 12 décembre 1926

publique allemande. Réponse Briand au mémorandum Stresemann : Paris accepte de discuter le projet Stresemann à condition que l'Allemagne entre dans la S. D. N. sans conditions particulières. Acceptation allemande de principe, mais refus de reconnaître les frontières orientales (20 juillet). Les Franco-Belges évacuent la Ruhr. Conférence de Locarno : Briand, Stresemann, Vandervelde, Mussolini. Accords de Locarno (Acte final de la conférence et annexes) se substituant à la paix de Versailles pour assurer un accord librement consenti sur la reconnaissance du statu quo territorial en Europe occidentale: 1°) Traité de garantie mutuelle: l'Angleterre et l'Italie garantissent les frontières de la France, de la Belgique et de l'Allemagne. Article 2 : Si l'Allemagne envahit la zone démilitarisée, les puissances pourront recourir à la force. Mais si l'Allemagne envahit la Pologne et la Tchécoslovaquie, la France peut intervenir. 2°) Déclaration allemande de libre reconnaissance de ses frontières et du statut de la zone démilitarisée de la rive gauche du Rhin. 3°) 4 traités d'arbitrage, entre l'Allemagne d'une part, la France, la Belgique, la Pologne et la Tchécoslovaquie d'autre part. Entrevue de Thoiry (Briand-Stresemann): suppression du contrôle militaire contre versement anticipé des réparations. Résolution de l'Assemblée de la S. D. N. approuvant ces accords et souhaitant leur extension. Signature à Londres des instruments des accords de Locarno. Le Conseil de la S. D. N. décide le rappel de la commission militaire de contrôle en Allemagne à la date du 31 janvier 1927.

2. La " d é r o g a t i o n r u s s e " septembre 1925

de

l'Allemagne

Entrevue Tchitcherine-Stresemann à Berlin : Tchitcherine demande à Stresemann l'assurance que l'Allemagne n'assumera pas les obligations des a r ticles 16 et 17 du pacte (sanctions à l'égard d'un Etat tiers; exemple : en cas de guerre russo-polonaise, l'Allemagne devra-t-elle laisser passer les 161

24 avril 1926

renforts français destinés à la Pologne?). Stresemann obtient l'adjonction au traité de Locamo d'une déclaration franco-britannique aux termes de laquelle, dans l'application des articles 16 et 17 du pacte, il sera tenu compte de la position militaire et géographique de l'Allemagne (militaire : l'armée allemande de 100 000 hommes n'est pas tenue de participer aux sanctions; géographiques : position spéciale de l'Allemagne vis-à-vis de la Russie). Traité de neutralité et de non-agression russo-allemand valable pour 5 ans : "en cas d'attaque dirigée contre l'autre puissance, malgré l'attitude pacifique observée par celle-ci". Annexe: Moscou prend acte de la dérogation allemande aux articles 16 et 17 de la S. D. N. (Sa portée est très considérable parce qu'il développe beaucoup le traité de Rapallo. Après le traité de neutralité de 1926 la Pologne ne peut plus compter sur la France en cas d'attaque par la Russie puisque, à ce moment-là, l'Allemagne se mettra en position de neutralité et la France ne pourra pas venir à l'aide de la Pologne. Par conséquent dès 1926 la Pologne est isolée en Europe. ) En 1931, à l'expiration du traité, le chancelier Brüning signera un protocole de prolongation mais qui sera ratifié par Hitler seulement en avril-mai 1933.

B. TENTATIVE FRANÇAISE DE PRESENCE A L'EST : LE LOCARNO ORIENTAL 10 juin 1926

Traité de garantie et d'alliance franco-roumain.

11 novembre 1927

Traité de garantie et d'alliance franco-yougoslave.

C. L'ALLEMAGNE INTEGREE A LA SOCIETE DES NATIONS 8 février 1926 4 septembre 1926

L'Allemagne demande son admission à la S. D. N. sans soulever de réserves. L'Allemagne entre à l'Assemblée de la S. D. N. et dispose d'un siège permanent au Conseil de la S. D. N.

D. TENTATIVE D'ASSOCIATION DES ETATS-UNIS : LE PACTE BRIAND-KELLOGG avril 1927

162

Message Briand au peuple américain pour le 10e anniversaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis, suggérant un engagement bilatéral de renonciation au recours à la guerre comme instrument de règlement politique (en termes classiques : pacte de neu-

28 décembre 1927 21 janvier 1928

27 août 1928

tr alité). Kellogg suggère un pacte élargi. Quatre réserves françaises : acceptation générale, droit de légitime défense, reconnaissance du recours à la force contre une puissance contrevenant au traité, respect des obligations résultant de la S. D. N. et des accords de Locarno. Signature à Paris par 15 puissances du pacte de renonciation générale à la guerre, dit pacte BriandKellogg. Adhésion de 63 Etats, dont 54 de la S. D. N. et 9 non-membres (U.R. S. S., Etats-Unis, Turquie, Mexique, etc. ).

E. L'UNION SOVIETIQUE ECARTEE 10 juin 1926 12 juin 1926 16 septembre 1926 2 octobre 1926 février-mars 1927 27 mai 1927 15 juin 1927

IL

Traité franco-roumain d'alliance. Londres proteste contre l'ingérence soviétique dans les grèves en Angleterre. Traité italo-roumain d'amitié. Moscou proteste contre ces traités qui sanctionnent l'annexion de la Bessarabie par la Roumanie. Conférence et négociations franco-soviétiques à Paris (dettes, restitution de la flotte russe internée à Bizerte). Echec. Londres dénonce l'accord commercial anglo-soviétique, rompt les relations diplomatiques et expulse l'ambassadeur Rokovski. Conférence à Genève entre Briand, Chamberlain, Stresemann, Vandervelde et Ishii sur les relations avec l'U. R. S. S. : Stresemann et Chamberlain hostiles à toute action contre l'U. R. S. S.

T E N T A T I V E S DE CONTESTATION PAR LES FORCES REVISIONNISTES A. LES CONTRE-ASSURANCES SOVIETIQUES 1. L ' " E n t e n t e "

février 1921 26 février 1921 16 mars 1921

orientale

Traité d'amitié russo-afghan. Traité entre la Russie et la Perse. Traité russo-turc. 163

mars 1921

Traité russo-afghan.

2. La zone de n e u t r a l i t é 20 janvier 1925

Accord russo-japonais.

12 octobre 1925

Accord économique soviéto-allemand.

17 décembre 1925

Traité de neutralité russo-turc qui tourne la convention de Lausanne de 1924 sur les Détroits.

24 avril 1926

Traité soviéto-allemand d'amitié, de neutralité et de non-agression.

31 août 1926

Accord russo-afghan.

28 septembre 1926

Traité de Moscou d'amitié et de neutralité avec la Lituanie.

9 mars 1927

Traité de neutralité avec la Lettonie (non ratifié).

1er octobre 1927

Accord entre la Russie soviétique et la Perse.

3. Le d i s p o s i t i f

Litvinov

2 9 décembre 1928

Protocole Litvinov de renonciation à la guerre.

9 février 1929

Accord de Moscou : l'Union soviétique, la Pologne, la Roumanie (malgré les revendications soviétiques sur la Bessarabie), la Lettonie et l'Estonie signent le protocole Litvinov, suivies par la Turquie et la Lituanie. Ce dispositif bouche le trou créé par la Pologne et la Roumanie sur les frontières russes, mais la Finlande n'en fait pas partie.

B. L'ALLEMAGNE A L'ASSAUT DES TRAITES 30 juillet 1928

Compromis franco-anglais sur les armements navals et terrestres.

20-30 août 1929

Conférence de La Haye : Briand, Stresemann, Snowden : évacuation de la Rhénanie de septembre 1929 au 30 juin 1930; réparations : adoption du plan Young (1) (du 7 juin 1929) : suppression de la commission des réparations qui est remplacée par une Banque des règlements internationaux, à Bâle. L'Allemagne recouvre ainsi sa pleine souveraineté.

3 octobre 1929

Mort de Stresemann.

1. Mis en vigueur par les accords de La Haye du 20 janvier 1930, le plan Young ne sera pas appliqué à la suite de la crise financière mondiale. Le plan prévoyait 59 annuités, allant du 1er septembre 1929 au 31 mars 1988. 164

C. L'ESSAI D'EXPLOITATION ITALIEN EN EUROPE SUD-ORIENTALE 5 septembre 1925 10 juin 1926 17 août 1926

30 septembre 1926 27 novembre 1926 4 avril 1927 11 novembre 1927 22 novembre 1927 30 mai 1928 23 septembre 1928 janvier 1929

Traité italo-hongrois de commerce. Traité d'amitié franco-roumain. Traité d'amitié et de collaboration gréco-yougoslave, signé à Athènes. C'est le "Locarno balkanique" - mais sans la Bulgarie - soutenu par Londres mais non par la France, soucieuse de développer la Petite Entente. Le 25 août 1927 le traité a été repoussé par le parlement grec, opposé à l'attribution d'une zone franche à Salonique au gouvernement de Belgrade. Un traité de non-agression gréco-roumain viendra isoler la Bulgarie (22 mars 1928). Entrevue Chamberlain-Mussolini à Livourne : l'Angleterre se désintéresse de l'Albanie. Pacte d'amitié et de sécurité italo-albanais garantissant le statu quo territorial de l'Albanie. Traité d'amitié italo-hongrois.

27 mars 1929

Pacte franco-yougoslave d'alliance. Deuxième traité italo-albanais d'alliance défensive. Traité italo-turc de neutralité. Traité d'amitié italo-grec. Le pacte d'amitié italo-yougoslave de 1924 venant à expiration n'est pas renouvelé. Traité d'amitié gréco-yougoslave.

III.

EXPANSIONNISTES

RIVALITES

18 décembre 1926

La conférence impériale adopte à l'unanimité la motion Balfour-Mackenzie King : reconnaissance de l'indépendance des dominions au sein du Commonwealth (le terme Empire est aboli). "Les membres de la Conférence du Commonwealth sont des groupements de nations autonomes égales en statut, qui ne sont subordonnées les unes aux autres par aucun aspect de leurs affaires intérieures ou extérieures, bien qu'unies par une allégeance commune envers la Couronne et librement associées comme membres du Commonwealth britannique".

165

Chapitre IX C R I S E E C O N O M I Q U E E T R I V A L I T E DES P U I S S A N C E S 1929 - 1935

L'aggravation des antagonismes est marquée par la crise économique, financière et monétaire que la société internationale traverse à partir de 1929. (1) La grande dépression engendre des tensions externes et internes difficiles à surmonter car à la crise mondiale on se borne à opposer des solutions nationales sans qu'aucune action concertée ne vienne arrêter le cours désormais général. Les contestations que la crise fait naître conduisent à l'effritement du pouvoir et à la désintégration des institutions qui sont de nature à favoriser l'avènement de mouvements totalitaires. Enfin, la rupture des solidarités qu'elle entraîne se manifeste tant au sein des empires coloniaux (crise coloniale) qu'entre les puissances hégémoniques elles-mêmes, soucieuses de s'assurer la maîtrise incontestée de leurs possessions défendues par des zones commerciales ou monétaires. La crise de la Société des Nations reflète cette rupture qui met un terme à la sécurité collective. Aussi, l'aggravation de la crise concourt à la rupture des solidarités, envenime les tendances mal contenues d'expansion autarcique et achève de poser les conditions d'une lutte de rivalité d'autant plus exacerbée qu'elle est devenue totale, s'étendant dorénavant à la répartition des forces politiques (institutions), diplomatiques (coalitions) et économiques (zones préférentielles). Cette rivalité est ponctuée en Europe par la tentative d'Anschluss destinée à mettre sur pied un espace appelé à agréger le bloc agricole d'une Mittel-Europa fragmentée, tournant par là le dispositif français de la Petite Entente, édifice soutenu par le bloc-or, zone monétaire des Etats partisans de l'étalon-or. Elle se manifeste en Asie lorsque le Japon affirme sa détermination à s'attribuer par la force l'espace qu'il convoite pour son expansion (Mandchourie), s'opposant à l'exclusive coloniale dont il est l'objet de la part des bénéficiaires des préférences impériales. Les échecs des projets de désarmement et du pacte à Quatre - destiné à permettre la révision pacifique des traités par un directoire occidental enfin la recherche fébrile des contre-poids à l'occasion de l'élaboration du pacte oriental et par l'admission dans le concert de la S. D. N. de la Russie soviétique, attestent de la précarité du système d'après-guerre que la crise contribue à anéantir.

1. La Russie soviétique lance le premier plan quinquennal le 1er octobre 1929 et entreprend, le 27 décembre, la liquidation des koulaks.

167

I.

AGGRAVATION DES ANTAGONISMES A. CRISE ECONOMIQUE ET TENSIONS EXTERNES l . L a c r i s e é c o n o m i q u e et

monétaire

a) Aux Etats-Unis 8-19 octobre 1929

Début de la crise boursière, annoncée depuis septembre par le fléchissement des cours.

24 octobre 1929

"Jeudi noir" à la bourse de Wall Street. Chute de 40 à 60% des valeurs, affectant les échanges internationaux. 13 millions de chômeurs en 1933, ou un Américain sur quatre. L'indice de production industrielle s'effondre de 119 (1929) à 63. La production du fer de 134 à 19, des automobiles de 137 à 31, et le revenu moyen de 1 719 dollars à 772. En outre, 5 000 banques sur 24 000 sont en faillite.

b) La propagation de la crise en Europe 12 mai 1931

Faillite du Kredit Anstalt à Vienne.

13 juillet 1931

Faillite de la grande banque allemande Danat.

31 juillet 1931

L'Allemagne suspend toute exportation des capitaux. C'est un état de faillite extérieure.

20 septembre 1931

L'Angleterre suspend l'étalon-or (gold-exchange standard) établi en 1925. La livre sterling est détachée de l'or et désormais sa valeur n'est plus définie que par rapport au dollar. C'est l'abandon par l'Angleterre du libéralisme monétaire et commercial.

21 février 1932

Abandon du libre-échange par l'établissement d'un tarif protectionniste (mars 1932: Import Duties Act).

19 avril 1932

Londres instaure un fonds d'égalisation des changes.

2. L a fin d e s 20 janvier 1930

21 juin 1931

168

réparations Mise en vigueur du plan Young, adopté le 7 juin 1929 et concernant le règlement des réparations (59 annuités, s'étendant du 1er septembre 1929 au 31 mars 1988). Le président Hoover accorde un moratoire à l'Alle-

20 juillet 1931 décembre 1931

magne. Conférence financière de Londres et acceptation du plan Hoover. Réunion à Bâle d'un Comité consultatif prévu par le plan Young.

juin 1932

Conférence financière de Lausanne : il est mis fin aux réparations allemandes, sauf une somme définitive de 3 milliards de marks que l'Allemagne devait verser à Bâle (versement non effectué). Washington supprime par un message les encaissements de provenance allemande mais maintient intégralement le service des dettes interalliées de guerre.

2 juillet 1932

Gentlemen's agreement franco-anglo-italo-belge stipulant que la ratification ne se ferait que lorsque un règlement aurait été atteint sur les dettes de guerre interalliées (conclusion avec les Etats-Unis d'arrangements).

15 décembre 1932

Devant l'échéance des dettes de guerre contractées aux Etats-Unis, la Belgique, la Pologne, la Grèce, la Hongrie et l'Estonie se déclarent en défaut. L'Angleterre s'exécute pour la dernière fois. Seule la Finlande paiera jusqu'au bout. Le cabinet Herriot, désireux de s'exécuter, est renversé par la Chambre. Le Congrès américain interdit toutes transactions avec les Etats proclamés en défaut. Roosevelt rappelle que les Etats-Unis n'ont jamais admis le lien entre réparations et dettes de guerre.

avril 1934 juin 1934

B. CRISE FINANCIERE ET DESEQUILIBRES INTERNES l . L a c r i s e des règlements

internationaux

a) La suppression du libre-échangisme et les tarifs protectionnistes 17 juin 1930 21 février 1932 juillet-août 1932

Tarif protectionniste américain (Hawley-Smoot). Tarif protectionniste britannique (Import Duties Act). Accords d'Ottawa : l'Angleterre et les dominions r é tablissent le protectionnisme de zone par la préférence impériale.

b) L'abandon de l'étalon-or et les dévaluations 19 septembre 1931

L'abandon de l'étalon-or par l'Angleterre entraîne la Suède, le Danemark, la Norvège, la Finlande, la Lettonie, le Portugal, le Japon, le Siam, l'Egypte, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Grè169

19 avril 1933 juillet 1933

31 janvier 1934

ce, et une grande partie des Etats d'Amérique Latine. Dévaluation du dollar et tentative - pendant huit mois - de monnaie dirigée. Conférence monétaire et économique de Londres : c'est la "dispute de l'or", consacrant la fragmentation du monde en blocs monétaires : le groupe Centre et Sud-Est européen de "contrôle de change", le groupe Ouest européen du "bloc-or", le groupe "sterling" de l'Europe du Nord et du Commonwealth et le "bloc-yen" est asiatique du Japon. Le bloc-or, sous direction française, réunit la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, la Grèce, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Turquie. Mais la Belgique dévalue en 1935, et l'Italie et la Pologne instaurent le contrôle des changes. Enfin, tous les participants dévaluent en 1936. Stabilisation du dollar, et nouvelle définition par rapport à l'or, après lui avoir reconnu une dépréciation d'un peu plus de 40 %. Programme dirigiste (New Deal) d'une nouvelle distribution des revenus.

c) Le bloc-or à direction française Sur une soixantaine de pays, quatre seulement restèrent fidèles jusqu'au bout (1936) à l'étalon-or: la France, la Suisse, les Pays-Bas et la Belgique. Pendant plusieurs années la France, peu atteinte par cette crise, fit figure d'îlot de prospérité. En effet, la France n'avait commis ni les abus de crédit de l'Amérique et de l'Allemagne, ni l'erreur de la déflation britannique. Son marché intérieur était prospère, et le succès de la stabilisation du franc avait valu à la monnaie française le retour à la confiance non seulement des nationaux, mais aussi des étrangers. Cette confiance s'accentua encore à partir de 1930 et des difficultés apparues dans les pays anglosaxons et germaniques. Les valeurs françaises ou mSme la monnaie française furent recherchées comme des "valeurs-refuges" contre la crise.Il s'ensuivit des importations de capitaux étrangers en France, ce qui se traduisit par une augmentation de l'encaisse métallique. En 1933, celle-ci atteignit le record de 81 milliards de francs-Poincaré. Or, l'élévation des prix entrava les exportations. Une politique de déflation autoritaire entreprise par Laval échoua. Une série de dévaluations suivit. Date 30 novembre 1936 30 juin 1937 5 mai 1938

170

Président du Conseil Blum Chautemps Daladier

Ministre des Finances Auriol Bonnet Reynaud

2. D é p r e s s i o n é c o n o m i q u e et d é s i n t é g r a t i o n du pouvoir a) L'avènement du nazisme 14 septembre 1930 30 mars 1930-30 mai 1932 31 juillet 1932 1er juin-3 décembre 1932 6 novembre 1932 3 décembre 193228 janvier 1933 30 janvier 1933 27 février 1933 1er mars 1933 5 mars 1933 14 juillet 1933 12 novembre 1933 1er décembre 1933 30 janvier 1934

Succès nazi aux élections : 107 députés sur 577. Cabinet du catholique Brtining, révoqué par Hindenburg. Succès nazi aux élections : 230 députés sur 607. Cabinet von Papen. Fléchissement nazi aux élections : 196 députés sur 584 et perte de 5 % de voix. Cabinet von Schleicher. Hitler nommé chancelier. Incendie du Reichstag à l'instigation des nazis et début de l'abolition des libertés constitutionnelles. Suspension de la constitution de Weimar. Le parti nazi obtient aux élections 44% des suffrages et 288 députés sur 646. Le parti nazi seul mouvement politique autorisé. "Elections", 661 députés nazis. Intégration du parti dans l'Etat. Réorganisation unitaire de l'Etat et suppression des Lander.

30 juin 1934

Nuit des "longs couteaux" : épuration sanglante d'un millier d'opposants appartenant à la fraction socialrévolutionnaire du parti et des personnalités rivales d'Hitler.

2 août 1934

Mort du président Hindenburg. Hitler unifie à son profit les fonctions de président et de chancelier. Promulgation des lois dites de Nuremberg sur l'élimination de toute influence juive. Unification des polices. Subordination de l'armée et de la diplomatie à Hitler: Ribbentrop remplace von Neurath et Keitel devient ministre de la Guerre à la place de von Blomberg. "Nuit de cristal": à la suite de l'assassinat à Paris (7 novembre) du conseiller à l'ambassade d'Allema-

15 septembre 1935 17 juin 1936 4 février 1938 10 novembre 1938

171

gne von Rath par un jeune juif dont les parents venaient d'être déportés, une campagne systématique d'extermination des Juifs est entreprise par les nazis. Le progrom conduit à la déportation de vingt mille personnes et la communauté juive est astreinte à payer 25 millions de marks de dégâts causés à ses propres biens, ainsi qu'une amende de 1 milliard de marks. Mesures d' "aryanisation" étendues. 7 décembre 1941 30 avril 1942

Décret "Nacht und Nebel" (Nuit et Brouillard) organisant l'extèrmination systématique des Juifs. Charte du travail des camps de concentration. L'ordonnance définit l'utilisation épuisante (erschöpfend) qui doit être faite de la main-d'œuvre esclave au profit de l'industrie de guerre allemande.

b) Consolidation du régime fasciste 9 décembre 1928 11 février 1929

24 mars 1929 20 mars 1930 25 mars 1934

Le Grand conseil fasciste, organe de coordination de l'Etat. Accords de Latran entre le royaume de l'Italie et le Saint-Siège précisant le statut du Vatican jusqu'alors unilatéralement défini par la loi des garanties du 13 mai 1871 sur les prérogatives du souverain Pontife. La Chambre (élue en 1924 et qui achève ses travaux en décembre 1928) est remplacée par une assemblée de parti unique. Institution d'un Conseil national des corporations. Elections sur une liste unique.

3. La c r i s e du p a r l e m e n t a r i s m e de r é g i m e s t o t a l i t a i r e s

et

l'avènement

Pologne 12-14 mai 1926

"Marche sur Varsovie" du maréchal Pilsudski: 300 morts, établissement d'un régime dictatorial.

Estonie 12 mars 1934

Régime autoritaire du président Paets.

Lituanie 17 décembre 1926

172

Coup d'Etat à Kovno et dictature Voldemaras.

Lettonie 15 mai 1934

Le président letton Ulmanis instaure un régime fort.

Finlande novembre 1929

Le mouvement de Lapoua - issu d'un village finlandais - se heurte aux chemises rouges urbaines.

juillet 1930

Marche sur Helsinki. Suspension de la constitution et répression anticommuniste : régime Svinhuvfud.

Yougoslavie 5 janvier 1929

Le roi Alexandre suspend le parlement qui a vu se dérouler 44 crises ministérielles de 1918 à 1929.

Roumanie juillet 1930

Mort du roi Ferdinand et régence au profit de son petit-fils Michel, Ferdinand ayant renié son fils Charles. Retour inopiné du prince Charles proclamé roi qui entend non seulement régner mais aussi gouverner, s'appuyant sur le parti national-paysan, contre les libéraux.

Portugal 28 mai 1926

Dictature Da Costa-Carmona-Salazar.

Espagne 13 septembre 192329 janvier 1930 29 janvier 193014 février 1931

Dictature militaire du général Primo de Rivera.

18 février-14 avril 1931 15 avril 1931

Cabinet de transition amiral Aznar.

Cabinet de transition Berenguer.

La monarchie trop étroitement solidaire du "rivérisme" est ébranlée par sa disparition. Chute d'Alphonse Xm et proclamation de la République (9 décembre 1931).

Autriche 15 mars 1933 19 juin 1933 12-16 février 1934

Dollfuss ajourne le parlement. Démission des socialistes. Mise en vacance de la démocratie. Interdiction du parti nazi autrichien. Emeutes socialistes de Linz et de Vienne : 300 173

1er mai 1934 25 juillet 1934

morts. Répression et dissolution du parti socialiste qui avait déjà conduit l'insurrection de Vienne du 1517 juillet 1927 au cours de laquelle la milice ouvrière (Schutzbund) s'opposa à la Heimwehr fascisante du prince Stahremberg soutenue par Rome. Abolition de la constitution démocratique de 1919 et nouvelle constitution établissant un "Etat chrétien allemand corporatif'. Assassinat de Dollfuss à la suite d'un coup de force conduit par les nazis qui s'emparent de la radio. Mais la Heimwehr, soutenue par l'Italie, se saisit du central téléphonique et isole les factieux. Von Schuschnigg chancelier.

Bulgarie 19 mai 1934

Coup d'Etat à Sofia : suppression du parlement et dictature du groupe Zveno, conduite par les colonels Velchev et Gheorgiev.

Grèce 4 août 1936 H.

Dictature du général Metaxas.

R U P T U R E DES SOLIDARITES A. LA CRISE DES EMPIRES 1. L ' E m p i r e f r a n ç a i s a) Le malaise indochinois

février 1930 juillet 1930 1935

Soulèvement de la garnison de Yen Bay. Les manifestations font des centaines de victimes. Dispersion des Soviets du Nghe An conduits par Ho Chi-minh et écrasement du soulèvement du Tonkin. Conférence économique de la France métropolitaine et d'outre-mer.

b) La crise du Levant janvier-février 1936 9 septembre 1936

174

Devant l'ajournement des réformes, désordres graves en Syrie : 60 morts et 100 blessés. Les négociations de Paris aboutissent à un protocole qui prévoit pour 1939 l'indépendance de la Grande Syrie avec le concours des forces françaises. Un

gouvernement nationaliste prend la direction des affaires . 13 novembre 1936

Traité franco-libanais dont la procédure de ratification fut ajournée, par la France, le 14 décembre 1939

mars 1937

Pour prévenir une insurrection générale, les chefs nationalistes sont invités à des négociations.

c) Les troubles de l'Afrique du Nord Maroc 1934 décembre 1936 février 1937 22 août 1937

Des bandes armées se réclamant de 1' "Action marocaine" organisent une insurrection. Arrestations et répression du mouvement. Amnistie. Scission de 1* "Action marocaine" en un "parti national" et un "Mouvement populaire" lié aux partis de gauche français. Emeute de Meknès faisant dix morts et entraînant une répression armée.

Algérie janvier 1937

Interdiction du journal L'Etoile nord-africaine et dissolution du groupe qui s'y exprimait. Fondation du "parti du peuple algérien".

Tunisie janvier 1937

Le cheikh Tahalbi, en exil depuis 1922, amnistié depuis avril 1936 rentre à Tunis. Le groupe du Vieux Destour s'oppose au Néo-Destour, dissous depuis mai 1933 et dont les dirigeants, parmi lesquels Bourguiba, furent déportés.

mar s-juillet 1937 20 novembre 1937 janvier 1938 9 avril 1938

Grèves insurrectionnelles (des victimes). Grève générale de protestation contre la répression. Grèves sanglantes à Bizerte. Emeute à Tunis : 22 morts, 200 blessés. Arrestation et déportation de Bourguiba au fort Saint-Nicolas de Marseille.

2. L ' E m p i r e

britannique

a) Les transformations du Commonwealth britannique 1931

Vote par le parlement britannique du statut de West175

minster. Les attributions des parlements de chaque dominion sont précisées. Ils peuvent annuler, en ce qui les concerne, les lois votées à Londres. Abrogation de la loi de 1865 disposant que les lois votées par les parlements coloniaux ne devraient pas être en contradiction avec les lois votées à Londres (Colonial Laws Validity Act). juillet-août 1932

1er décembre 1933

Conférence économique d'Ottawa : l'Angleterre ayant rétabli le protectionnisme (aboli depuis 1846 - Corn Laws et acte de Navigation) signe des accords bilatéraux établissant le régime de préférence impériale. Terre-Neuve perd le statut de dominion pour former une province membre de l'Etat fédéral canadien à dater du 1er avril 1949.

b) La crise anglo-iranienne ( voir aussi: Egypte, Indes) 27 novembre 1932

L'Iran notifie à l'Anglo-Persian Oil Company (dont l'Amirauté détient une part du capital) que la concession accordée pour 60 ans serait annulée.

1er décembre 1932

Blocus naval du golfe Persique par une escadre anglaise. Londres saisit la Cour Permanente de Justice Internationale et Téhéran le Conseil de la S. D. N. A la suite de négociations directes, l'Iran accorde une concession de 60 ans en échange d'une augmentation des redevances et d'une réduction du territoire de la concession.

28 mai 1933

c) La consolidation de la présence britannique au Moyen-Orient 11 février 1934 22 mars-13 mai 1934 20 mai 1934 3. L ' E m p i r e novembre 1926

176

Traité de coopération et de délimitation des frontières (Aden et protectorats) entre l'Angleterre et le Yémen. Guerre entre l'Arabie Séoudite et le Yémen. Traité de paix et de reconnaissance mutuelle entre l'Arabie Séoudite et le Yémen. néerlandais Soulèvement en Indonésie: des groupes armés s'emparent de la prison de Batavia et occupent le central téléphonique. D'autres soulèvements se produisent à l'Ouest de Sumatra. Répression hollandaise et 13 000 arrestations. En 1933, l'agitation communiste conduit, cette fois, à la mutinerie des équipages d'un bâtiment de guerre.

4. L ' E m p i r e

nippon

a) La guerre sino-japonaise et la création du Mandchoukouo 18 septembre 1931 5 mai 1932 15 septembre 1932 17 avril 1934

Agression japonaise en Chine et conquête de la Mandchourie. Armistice sino-japonais. Protocole nippo-mandchou reconnaissant l'Etat du Mandchoukouo. Mémorandum japonais précisant les objectifs nippons en Chine. La guerre devait rebondir le 7 juillet 1937.

b) Le retrait de la S. D. N. 27 mars 1933

Le Japon est la première grande puissance à quitter la S. D. N.

c) La dénonciation du traité naval de Washington 29 décembre 1934

Le Japon dénonce le traité naval de Washington.

B. LA CRISE DE LA SOCIETE DES NATIONS 1. La d o u b l e

sécession

27 mars 1933 juillet 1933

La Japon se retire de la S. D. N. Sous les auspices de la S. D. N., réunion à Londres d'une conférence monétaire et économique, sans succès.

21 octobre 1933

L'Allemagne quitte la S. D. N.

2. L e s p r o j e t s de

révision

1er juillet 1936 30 janvier-1er février 1938

Déclaration Etats neutres sur des les Nations. méthodes à utiliser pourdes réformer la Société Réunion à Genève du Comité des 28 experts chargés d'examiner la question de la mise en œuvre des principes du pacte, et ajournement sine die du Comité après renvoi à l'Assemblée de la S. D. N. 3. Le p r o j e t B r i a n d de r é v i s i o n r é g i o n a l e e u r o p é e n n e de l a S. D. N.

16 août 1929

Entrée en vigueur de l'Acte général d'arbitrage r a tifié par 23 Etats. Révisé après la guerre par l'O. N. U., il entre en vigueur à nouveau le 10 septémbre 1950. 177

7 septembre 1929

Discours et projet Briand présenté aux délégués européens à l'occasion de la 10e Assemblée de la S. D. N. Etablissement d'un lien fédéral, économique dans un premier temps, politique ensuite, sans toucher à la souveraineté d'aucune des nations. Les délégués des 27 Etats européens chargent Briand de rédiger un mémorandum. (L'Union soviétique et la Turquie ne font alors pas partie de la S. D. N. )

1er mai 1930

Mémorandum Briand : extension à tous les Etats européens membres de la S. D. N. (27) du régime de sécurité créé par Locarno dans le cadre de la S. D. N. Régionalisation de la S. D. N. : 1°) conférence européenne; 2°) comité politique permanent; 3°) secrétariat. Réponses de la Tchécoslovaquie, de la Norvège, de la Grèce, de la Yougoslavie et de la Bulgarie qui adhèrent entièrement au mémorandum. Londres se déclare réservée en ce qui concerne les organismes de collaboration politique. Berlin refuse l'extension de la garantie de Locarno aux frontières de l'Est.

25 juin-4 août 1930

8 septembre 1930

l i e session de l'Assemblée de la S. D. N. : livre blanc de Briand contenant le mémorandum et les réponses. Briand réaffirme la nécessité d'un lien fédéral. Henderson réclame tout au plus une collaboration. Il est institué une "Commission d'études pour l'union européenne" présidée par Briand, qui s'est réunie sans succès en 1931.

C. ECHECS DE LA SECURITE COLLECTIVE 1. La d é s a g r é g a t i o n 30 septembre-24 octobre 1931 9 décembre 1931 30 janvier-3 mars 1932 11 mars 1932

2 octobre 1932 6 décembre 193224 février 1933 178

de l a

S.D.N.

La S. D. N. réclame le retrait des troupes japonaises de Chine. Le Conseil de la S. D. N. décide l'envoi d'une commission d'enquête (commission Lytton). La S. D. N. évite de déclarer le Japon coupable d'agression. L'Assemblée de la S. D. N., saisie de l'agression japonaise en Chine et de la création par Tokyo de l'Etat du Mandchoukouo, adopte la doctrine Stimson du 7 janvier 1932 sur la non-reconnaissance des modifications territoriales dues à la force, et refuse de r e connaître l'Etat du Mandchoukouo. Publication du rapport Lytton : Mandchourie autonome sous souveraineté chinoise, mais reconnaissance des intérêts japonais. Débat à l'Assemblée de la S. D. N. : rapport final,

27 mars 1933 14 octobre 1933 21 octobre 1933 29 décembre 1934 16 mars 1935 18 juin 1935

15 avril-2 5 mai3 août 1935 7-19 octobre 1935

moins la voix du Japon : condamnation morale du Japon qui n'est pas déclaré, cependant, agresseur. Le Japon quitte la S. D. N. L'Allemagne quitte la conférence du désarmement. L'Allemagne quitte la S. D. N. Le Japon dénonce le traité naval de Washington. Rétablissement du service militaire obligatoire en Allemagne. Accord naval anglo-allemand fixant les proportions respectives des flottes de combat des deux puissances contrevenant aux dispositions du traité de Versailles. L'Allemagne est donc fondée à remilitariser le littoral baltique et le canal de Kiel (14 novembre 1936). Mission Ribbentrop à Londres et signature sans que la France et l'Italie aient été consultées. Résolutions d'ajournement du Conseil de la S. D. N. saisi du différend italo-éthiopien. La S. D. N. constate l'agression et adopte des mesures d'embargo contre les "parties aux conflits".

2. La r e n a i s s a n c e de l a

neutralité

février 1934

Le sénateur républicain Nye préside une commission d'enquête sur la vente d'armements par des nationaux américains à des pays étrangers et conclut à la nécessité d'établir un embargo inconditionnel.

31 août 1935

Première loi américaine de neutralité valable jusqu'au 29 février 1936 (6 mois). Guerre éthiopienne. Deuxième loi. Troisième loi.

29 février 1936 1er mai 1937 III.

EXPANSIONS AUTARCIQUES A. LA TENTATIVE D'ANSCHLUSS ET L'EQUILIBRE EN EUROPE ORIENTALE ET DANUBIENNE

La crise économique favorise une politique de zones destinée à préparer le terrain à l'expansion politique. L'Allemagne conduit une politique commerciale dans le cadre de la constitution d'une Mittel-Europa, alors que la France soutient la constitution d'un bloc agricole entre la Pologne et la Petite Entente. 14 mars 1931

Projet germano-autrichien Curtius-Schober sur 179

"l'assimilation des conditions douanières, politiques et commerciales entre l'Allemagne et l'Autriche" (projet d'union douanière). 3 mai 1931 18 mai 1931 5 septembre 1931

12 septembre 1931 20 mai 1932

Conférence des puissances de la Petite Entente à Bucarest et hostilité au projet. Le Conseil de la S. D. N. examine le projet. Hostilité franco-anglo-italienne et renvoi de la question à la Cour Permanente de Justice Internationale. La Cour Permanente de Justice Internationale par 8 voix contre 7, déclare que l'Union douanière n'est pas compatible avec le protocole de Genève du 4 octobre 1922. Putsch manqué de la Heimwehr en Styrie. Dollfuss chancelier.

B. LA POLITIQUE SOVIETIQUE DE COUVERTURE DES FRONTIERES 1. Le d i s p o s i t i f la g u e r r e

L i t v i n o v de r e n o n c i a t i o n à

21 juillet 1930

Litvinov aux Affaires étrangères.

3-5 juillet 1933

Signature de trois conventions élaborées par la Commission sur la définition de l'agression de la conférence sur la réduction des armements sur un projet soviétique : ces conventions déclarent agresseur tout Etat qui se rend coupable d'un des cinq faits suivants : 1°) déclaration de guerre; 2°) invasion; 3°) attaque t e r restre, navale, aérienne; 4°) blocus naval des côtes, ports ou détroits; 5°) soutien à des groupes armés. Ces conventions sont les suivantes :

3 juillet 1933

Convention de définition de l'agression : Afghanistan, Estonie, Finlande, Lettonie, Perse, Pologne, Roumanie, Turquie, Union soviétique.

4 juillet 1933

Roumanie, Union soviétique, Tchécoslovaquie, Turquie, Yougoslavie (convention ouverte à tous les Etats). Lituanie et Union soviétique.

5 juillet 1933

2 . L e s p a c t e s de n o n - a g r e s s i o n e t de 21 janvier 1932 5 février 1932 4 mai 1932 180

non-ingérence

Pacte de non-agression avec la Finlande. Lettonie. Estonie.

25 juillet 1932 Pologne. 29 novembre 1932 France. Le seul pays qui fasse défaut dans la ceinture des pactes de non-agression est la Roumanie (litige de Bessarabie) mais des relations diplomatiques sont nouées en 1934 entre Moscou et Bucarest. 3. L ' é t a b l i s s e m e n t d e s r e l a t i o n s soviéto-américaines 17 novembre 1933

diplomatiques

Les Etats-Unis reconnaissent de jure l'Union soviétique. L'initiative appartient au président Roosevelt, alerté par le révisionnisme hitlérien et l'expansionnisme nippon. Il adresse un message à Kalinine le 10 octobre 1933. Un voyage de Litvinov à Washington se termine par la reconnaissance de l'U. R. S. S.

C. L'ECHEC DU DESARMEMENT 2 février 1932-avril 1935

Conférence du désarmement, présidée par Henderson, et réunissant 62 Etats (France : Tardieu; Angleterre : Mac Donald; Allemagne : Brtining; Italie: Grandi). La conférence fut préparée par 7 années de négociations dans le cadre de la commission préparatoire du désarmement créée le 12 décembre 1925, comprenant les Etats-Unis et l'Union soviétique (mai 1926-janvier 1931).

16 septembre 1932

L'Allemagne quitte la conférence du désarmement protestant contre la non-reconnaissance de l'égalité des droits.

11 décembre 1932

Une conférence à cinq (avec les Etats-Unis mais sans l'Union soviétique) reconnaît "l'égalité des droits dans un système de sécurité de toutes les nations". Retour de l'Allemagne. Daladier propose à Hitler un pacte d'assistance mutuelle franco-allemand.

avril 1933 17 mai 1933 7 juin 1933 août-septembre 1933 14 octobre 1933

Discours modéré de Hitler et ouvertures à la France. La conférence du désarment adopte le projet Mac Donald le même jour où le pacte à Quatre était paraphé à Rome. Hitler demande à Daladier (mission de Brinon) une entrevue secrète. Rejet. L'Allemagne quitte la conférence du désarmement où elle n'a pu faire aboutir ses revendications (désarmement d'abord, contrôle ensuite) face aux Franco-Britanniques insistant sur la sécurité con181

20 novembre 1934 16 mars 1935

trôlée d'abord, le désarmement après. Réunion du bureau de la Conférence du désarmement. L'Allemagne institue le service militaire obligatoire en violation de la partie V du traité de Versailles.

D. LE PACTE A QUATRE DE REVISION DES TRAITES ET L'ECHEC DU DIRECTOIRE OCCIDENTAL 1. Le p a c t e à Q u a t r e i n s t r u m e n t de 23 octobre 1932 15-20 mars 1933

25 mars 1933 2 avril 1933 30 mai 1933 7 juin 1933

21 octobre 1933

Discours de Mussolini à Turin en faveur de la réunion d'un concert des quatre grandes puissances européennes. Entretiens à Rome entre Mac Donald et Mussolini, Mussolini propose de faire l'économie d'une guerre au prix d'une révision des traités, conformément à l'article 19 de la S.D.N. Déclaration des pays de la Petite Entente hostiles à toute révision. Déclarations identiques de la Pologne. Déclaration identique du gouvernement belge. Réuni à Prague, le Conseil de la Petite Entente manifeste son opposition à toute révision. Le pacte d'entente et de collaboration entre les quatre puissances occidentales est paraphé à Rome (il ne sera pas ratifié). Daladier avait inséré une clause rappelant l'importance des articles 10 et 16 garantissant les Etats membres de la S. D. N. En cas de révision la décision devrait être prise à l'unanimité par le Conseil de la S. D. N. L'Allemagne quitte la S. D. N.

2 . L e s c o n t r e - a s s u r a n c e s de la 6 mars 1933 25 mars 1933 avril 1933 4 mai 1933 7 juin 1933

182

révision

Pologne

Incidents germano-polonais à Dantzig La Pologne s'associe à la Petite Entente dans son opposition au projet d'un pacte à Quatre de révision des traités. Pilsudski et le colonel Beck proposent secrètement à Paris une opération préventive contre l'hitlérisme. Refus de Paris. Entretien Hilter-ambassadeur polonais. Paraphe du pacte à Quatre dont la Pologne est exclue, alors que le révisionnisme allemand ne peut s'exercer qu'à ses dépens.

16 novembre 1933 décembre 1933 27 novembre 193313 janvier 1934 26 janvier 1934

Entretien Hitler-Lipski et renonciation mutuelle à la force. Beck propose de nouveau à Paris une opération préventive contre Hitler. Refus. Négociation secrète germano-polonaise. Pacte de non-agression germano-polonais et de consultation mutuelle d'une durée de 10 ans. Le révisionnisme allemand se tourne d'abord vers l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Lituanie

3. L e s i n q u i é t u d e s d e s p e t i t e s 15 février 1933 9 février 1934

17 février 1934 12 septembre 1934 15 avril 1935

puissances

l a Petite Entente crée un Conseil permanent du pacte. Constitution de l'Entente balkanique par la Grèce, la Yougoslavie, la Roumanie et la Turquie garantissant leurs frontières contre une agression de la part d'un Etat balkanique. L'Entente balte groupe l'Estonie et la Lettonie. La Lituanie, inquiète du [Miete germano-polonais, adhère à l'Entente balte. Réunion commune à Genève des Conseils de la Petite Entente et de l'Ententé balkanique, présidée par Titulesco.

E. RECHERCHE D'UN CONTREPOIDS : LE PACTE ORIENTAL ET L'ADMISSION DE LA RUSSIE SOVIETIQUE A LA S. D. N. 1. Le d i s p o s i t i f avril 1934 juin 1934 12 juillet 1934

Barthou

Voyage de Barthou à Varsovie. Voyage de Barthou à Prague, Bucarest, Belgrade. Le projet de pacte oriental, agréé en principe par l'Angleterre, est communiqué à Berlin : dispositif de Locamo de l'Est : compléter le système de sécurité rhénane par un système danubien et oriental. 1°) Pacte d'assistance mutuelle et de garantie des frontières entre l'Allemagne, les pays baltes, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Russie soviétique. Cristallisation des frontières par un accord d'assistance mutuelle. 2°) Accord franco-soviétique de garantie du pacte précédent, la France et l'Union soviétique garantiraient leur appui à ceux qui se trouveraient obligés d'entrer en guerre contre celle des parties 183

10 septembre 1934 27 septembre 1934 27 septembre 1934 8 octobre 1934

qui aurait violé l'accord d'assistance mutuelle. De plus, elles se garantiraient mutuellement leurs frontières. 3°) Déclaration générale de conformité de cet édifice au pacte de la Société des Nations (entrée de la Russie à la S. D. N. ). Refus de Berlin. Acceptation de Moscou et de Prague. Refus de Varsovie. Admission de l'Union soviétique à la S. D. N. Barthou est assassiné à Marseille en même temps que le roi Alexandre de Yougoslavie. Laval ministre des Affaires étrangères.

2. E t a p e s de l a p é n é t r a t i o n i t a l i e n n e d a n s la r é g i o n d a n u b i e n n e et l e s B a l k a n s 4 avril 1927 30 mai 1928 23 septembre 1928 10-20 mars 1934

14-15 juin 1934 25 juillet 1934 27 septembre 1934

Traité d'amitié italo-hongrois. Traité de neutralité italo-turc. Traité d'amitié italo-grec. En réaction contre la signature du pacte balkanique du 9 février 1934, signature des protocoles de Rome entre l'Italie, l'Autriche et la Hongrie prévoyant d'importantes concessions économiques mutuelles. Premier entretien Hitler-Mussolini à Stra-Padoue et Venise, et tension au sujet de l'Autriche. Conspiration nazie en Autriche et assassinat de Dollfuss. Mussolini envoie deux divisions sur le col du Brenner. Déclaration franco-anglo-italienne réaffirmant le souci de voir maintenue l'indépendance de l'Autriche.

3. N o r m a l i s a t i o n d e s r a p p o r t s

inter-balkaniques

a) L'échange des populations 27 novembre 1919

184

Convention d'échange des populations, signée à Neuilly entre la Grèce et la Bulgarie : son application supprime la cause et le prétexte des revendications respectives. En outre, le rapatriement de 1 500 000 Grecs d'Asie Mineure, effectué entre 1922 et 1926 ainsi que leur établissement en Macédoine grecque, modifiant totalement le peuplement de la région, mit définitivement fin à la question de Macé-

30 janvier 1923

doine. Cependant, alors que les opérations de transfert du peuplement slavophone était en cours et l'installation des réfugiés grecs entreprise, se produisit une tension gréco-bulgare (incidents frontaliers du 22-26 octobre 1925). Convention de Lausanne entre la Grèce et la Turquie organisant l'échange des populations (1 500 000 Grecs contre 400 000 Turcs). Le règlement définitif de la question fut entériné par les accords du 1er décembre 1926 et du 10 juin 1930, ainsi que par la convention d'Ankara du 9 décembre 1933 (convention d'établissement).

b) Consolidation des rapports avec les puissances méditerranéennes 10 juin 1926 4 avril 1927 11 novembre 1927 30 mai 1928 23 septembre 1928 3 février 1930

Traité Traité Traité Traité Traité Traité

d'amitié franco-roumain. d'amitié italo-hongrois. d'amitié franco-yougoslave. de neutralité italo-turc. d'amitié italo-grec. d'amitié franco-turc.

c) Organisation régionale de la sphère balkanique 1°) Le règlement des différends 21 mars 1928 10 octobre 1928

Traité de neutralité gréco-roumain. Projet Venizelos à Belgrade offrant de renouveler le pacte gréco-serbe de 1913 (alliance militaire défensive). Le pacte avait été dénoncé par la Yougoslavie en 1924 à la suite de l'accord gréco-bulgare sur les minorités. Des négociations pour son renouvellement avaient échoué en 1925. Un accord (1926) gréco-yougoslave favorable à Belgrade (zone franche à Salonique) avait été rejeté par la Chambre grecque en 1927.

20 novembre 1928

Déclaration d'amitié gréco-albanaise, Venizelos souhaitant soutenir la souveraineté albanaise, fortement compromise depuis 1926 et 1927 (traités italiens de quasi-protectorat). Traité d'amitié bulgaro-turc. Pacte gréco-yougoslave, suivi de six protocoles r é solvant les revendications de part et d'autre. Accord bulgaro-yougoslave de délimitation des frontières.

6 mars 1929 27 mars 1929 26 septembre 1929

185

14 février 1930

Accord bulgaro-yougoslave sur les litiges frontaliers.

2°) La réconciliation gréco-turque 30 octobre 1930

14 décembre 1933

Visite de Venizelos à Ankara et entretiens KemalVenizelos à Istanbul et Ankara. Signature d'un traité de neutralité et d'arbitrage, d'un protocole de parité navale et d'une convention commerciale. Accord gréco-turc de garantie des frontières et de consultation mutuelle. Signature d'une convention d'établissement.

3°) Les conférences balkaniques octobre 1930

Première conférence interparlementaire balkanique à Athènes en présence d'observateurs des gouvernements turc, yougoslave, albanais, roumain, bulgare, et grec. Les Bulgares soulèvent la question de la révision des frontières.

octobre 1931

Deuxième conférence à Istanbul-Ankara : la Bulgarie souhaite une révision des frontières. Troisième conférence de Bucarest. Traité d'amitié turco-roumain. Traité d'amitié turco-yougoslave.

octobre 1932 18 octobre 1933 27 novembre 1933 novembre 1933 10 mai 1934

Quatrième conférence de Salonique. Traité de commerce bulgaro-yougoslave. Belgrade soucieux de poursuivre les négociations bilatérales avec Sofia annule la cinquième conférence, prévue à Belgrade.

4°) Le pacte balkanique 9 février 1934

186

Signature à Athènes du pacte balkanique entre la Roumanie, la Turquie, la Yougoslavie et la Grèce (la Bulgarie révisionniste a refusé d'y participer, alors que l'Albanie, devenue un protectorat italien, ne pouvait être admise): garantie mutuelle des frontières, consultation obligatoire des autres s i gnataires pour la conclusion de tout accord politique avec un Etat tiers. Mais une série de déclarations dérogatoires des Etats diminue la portée du pacte : Turquie : à l'exclusion d'un conflit soviétoroumain; Grèce : à l'exclusion d'un conflit italoyougoslave. Le pacte est donc valable tant qu'il ne concerne aucune grande puissance et couvre uniquement contre le révisionnisme bulgare.

octobre 1934 mai 1936

Conférence balkanique d'Ankara et statuts de l'Entente balkanique. Conférence balkanique de Belgrade : isolationnisme de Metaxas, hostile à la sécurité collective, qui est de nature à conduire à un conflit avec les puissances de l'Axe. Titulesco, partisan de la sécurité collective et coprésident de la Petite Entente et de l'Entente balkanique, est démis de ses fonctions par le roi de Roumanie en août 1936. A Belgrade le neutraliste Stoyadinovitch est appelé au pouvoir en juin 1935.

5°) L'Entente gréco-turque 20 juillet 1936

La conférence de Montreux fait retrouver à la Turquie l'entière souveraineté sur les Détroits et l'autorise à remilitariser cette zone. La Grèce se voit reconnaître le droit de fortifier Lemnos et Samothrace. Metaxas préconise une politique davantage méditerranéenne que balkanique et se rapproche de la Turquie.

27 avril 1938 4 juillet 1938

Signature d'un traité politique gréco-turc. Traité de neutralité franco-turc dans le cas de l'agression d'un Etat tiers.

6°) Les politiques de réassurance 6 novembre 1936 24 janvier 1937 27 janvier 1937

Renouvellement du traité d'amitié franco-roumain. Traité d'amitié yougoslave-bulgare marquant un essai de réconciliation entre une puissance satisfaite et un Etat révisionniste. A l'initiative roumaine (Gafenco) pourparlers francoturcs à Genève en vue de déterminer le sort du sandjak d'Alexandrette (province de Hatay du mandat français en Syrie, peuplée de 35% de Turcs, et r e vendiquée par Ankara). Un nouveau statut d'autonomie au sein du mandat est accordé à ce territoire.

25 mars 1937

Traité italo-yougoslave de renonciation à l'usage de la force.

12 octobre 1937

Renouvellement du traité d'amitié franco-yougoslave.

4 juillet 1938

Accord franco-turc confiant le maintien de l'ordre du sandjak d'Alexandrette à 2 500 soldats français, 2 500 soldats turcs et 1 000 hommes recrutés sur place. La France a finalement cédé ce territoire dont elle n'avait que le mandat, par l'accord du 23 juin 1939.

31 juillet 1938

Pacte de Salonique : La Bulgarie signe un traité de non-agression avec l'Entente balkanique. Sofia prend 187

3 février 1940

188

l'engagement - sans renoncer à la révision - de ne pas la tenter par la force. En contre-partie, l'Entente balkanique reconnaît son réarmement bien que contraire aux clauses militaires du traité de Neuilly. Renouvellement pour 7 ans de l'Entente balkanique.

Chapitre X N O U V E L L E R E P A R T I T I O N ET E Q U I L I B R E S SANS GARANTIE 193 5 - 1939

L'effondrement économique mondial, rompant les solidarités et aggravant les antagonismes, conduit à la dislocation du système de sécurité collective. Aux nations conservatrices s'oppose désormais le bloc des Etats révisionnistes. Le recours aux méthodes concertées et pacifiques de règlement s'avérait ici déplorablement insuffisant. Faute d'une redistribution territoriale - écartée de longue date par les puissances bénéficiaires hostiles à tout révisionnisme - faute d'un aménagement équitable de l'accès aux matières premières - lequel supposait une organisation superétatique excédant les possibilités du moment - il ne restait plus, pour départager les antagonistes, que le recours à la force. Déjà, les garanties annoncent des alliances, préfigurant les coalitions de guerre. Ces conjonctions d'intérêts se lancent à l'assaut du pacte de Locamo, dans xine offensive contre les traités. Enfin, les puissances révisionnistes parviennent à modifier l'équilibre méditerranéen. Alarmées, les puissances conservatrices tentent de colmater la brèche par des tentatives d'organisation régionale et par l'aménagement de l'assistance mutuelle. Elles font appel, dans le concert européen et dans les dispositifs diplomatiques, à l'Union soviétique qui, devant la montée des périls, retrouve à leurs yeux le rôle de contrepoids et leur offre une contreassurance. Cependant, la poussée allemande conduit à la rupture de l'équilibre précaire garanti par la France dans la partie orientale de l'Europe. La France et l'Angleterre résolurent alors de procéder à un nouveau règlement, dans lequel l'Allemagne et l'Italie seraient enfin admises, mais dont la première puissance continentale, la Russie communiste, se voyait exclue. I.

E Q U I L I B R E DE L ' H E M I S P H E R E

OCCIDENTAL

A. RETOUR AU DIRECTOIRE A QUATRE DE REVISION PACIFIQUE DES TRAITES 1. L ' o u v e r t u r e f r a n ç a i s e à l ' A l l e m a g n e r è g l e m e n t de l a S a r r e 3 décembre 1934

: le

Accord franco-allemand de cession par la France des mines de charbon contre l'indemnisation. P r e mier accord issu de négociations directes franco189

13 janvier 1935 1er mars 1935

allemandes. Plébiscite en Sarre : 477 119 voix pour le rattachement à l'Allemagne contre 47 000 favorables au maintien du statu quo. Retour de la Sarre à l'Allemagne.

2. O u v e r t u r e f r a n c o - b r i t a n n i q u e à l ' I t a l i e 4-8 janvier 1935

Entretiens Laval-Mussolini à Rome et conclusion des accords de Rome (7 janvier) qui ne concernent cependant ni la rivalité navale ni la Yougoslavie.

- Afrique Tunisie : cession de 114 000 km2 à la Libye italienne. Erythrée : 800 km2, et l'îlot stratégique de Doumevieh, dans le détroit de Bab el-Mandeb. Participation italienne à la société du chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba. L'Italie renonce en contrepartie au statut privilégié des Italiens de Tunisie. Quatre accords secrets sur les mains libres en Ethiopie. - Europe Projet de pacte danubien : Autriche, Allemagne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Hongrie, Italie, et ouvert à l'adhésion de la France, de la Pologne et de la Roumanie. Non-ingérence dans les affaires intérieures. Autriche : consultations franco-italiennes en cas de menace contre l'indépendance et l'intégrité de l'Autriche. Réarmement allemand : concertation en cas de rupture unilatérale des obligations imposées à l'Allemagne. 20 juillet 1934

190

Echange de notes anglo-italien opérant délimitation frontières entre la Libye et le Soudan. Aux termes de l'article 13 du traité secret de Londres du 26 avril 1915, la France et la Grande-Bretagne reconnaissent à l'Italie le droit d'obtenir des compensations territoriales en Afrique dans le cas où elles accroîtraient leurs possessions coloniales aux dépens de l'Allemagne. L'exécution intégrale de cette clause demanda vingt ans. L'Angleterre mit à effet l'obligation contractée en 1915, par le traité du 15 juillet 1924 qui cédait à l'Italie la région du Djubaland, et celui du 6 décembre 1925, qui cédait à l'Italie l'oasis de Djaraboud. Quant à la France, elle avait simplemént attribué à l'Italie les oasis d'ElBarkat et de Fouat par le traité du 12 septembre 1919 (accord Pichón, Bonin et Longare) portant dé-

limitation de la frontière entre la Libye et la Tunisie. 3.

L ' E n t e n t e f r a n c o - b r i t a n n i q u e e t le p r o j e t de stabilisation

1-3 février 1935

8-9 mars 1935

16 mars 1935

4.

Entretiens à Londres de Flandrin et Laval avec Mac Donald, Baldwin et Simon : déclaration du 3 février pour "un règlement général qui serait obtenu par libre négociation entre l'Allemagne et les autres puissances". Organisation de la sécurité de l'Europe par : 1°) Pactes d'assistance mutuelle dans l'Europe orientale (Locarno de l'Est). 2°) Pacte danubien dans l'Europe centrale. 3°) Egalité des droits de l'armement dans un régime de sécurité par une convention sur les armements, des arrangements devant remplacer la partie V du traité de Versailles limitant les armements et les effectifs en Allemagne. 4°) Enfin, retour de l'Allemagne à la S.D. N. 5°) Pacte aérien limité à l'Europe occidentale : la France, l'Angleterre, l'Italie, la Belgique et l'Allemagne s'engagent à donner immédiatement l'assistance de leurs forces aériennes à celui d'entre eux qui serait victime d'une agression aérienne non provoquée. Négociation simultanée des points, liant ainsi l'accord relatif aux armements avec un accord sur la sécurité. Hitler décommande la visite du chef de la diplomatie britannique arguant du livre blanc de Londres du 4 mars justifiant l'accroissement des crédits militaires par le réarmement allemand. Promulgation en Allemagne d'une loi instituant le service militaire obligatoire, en violation de la partie V du traité de Versailles, procédure rompant unilatéralement le traité. Les effectifs de l'armée allemande sont fixés à 36 divisions et 600 000 hommes.

La F r a n c e et l a r é a s s u r a n c e

5 décembre 1934

soviétique

Protocole franco-soviétique (Litvinov-Laval), signé à Genève, sur la portée des négociations entreprises par Barthou et Litvinov depuis le 5 juin 1934. Adhésion de la Tchécoslovaquie. "Aucun des deux gouvernements ne se prêtera à des né191

gociations tendant à la conclusion par lui d'accords politiques bilatéraux ou multilatéraux qui pourraient compromettre la préparation et la conclusion du pacte régional de l'Est ou des accords qui y sont liés, ou seraient contraires à l'esprit dont ils s'inspirent. A cet effet, chacun des deux gouvernements sera tenu informé par l'autre de toute proposition susceptible d'avoir une telle portée." 9 décembre 1934

Protocole commercial franco-soviétique prolongeant l'accord commercial du 11 janvier 1934.

B. LA LIQUIDATION DU SYSTEME D'APRES-GUERRE 1. La f i n du s y s t è m e de l i m i t a t i o n d e s

armements

Le système de limitation des armements établi en 1919 comportait deux sortes d'obligations: a) Des obligations spéciales aux Etats vaincus, formulées par la partie V du traité de Versailles et par les parties correspondantes des autres traités de paix (réduction d'effectifs, démilitarisation, interdiction de construction, commissions interalliées d'investigation). b) Une obligation générale de désarmement, énoncée par l'article 8 du pacte de la S. D. N. aux termes duquel "les membres de la Société reconnaissent que le maintien de la paix exige la réduction des armements nationaux au minimum compatible avec la sécurité nationale et avec l'exécution des obligations internationales imposées par une action commune". Le lien qui unissait ces deux obligations était indiqué dans le préambule de la partie V du traité de Versailles, imposée à l'Allemagne "en vue de rendre possible la préparation d'une limitation générale des armements de toutes les nations". Afin d'exécuter l'obligation générale de désarmement stipulée par l'article 8 du pacte, un organisme spécialisé fut créé le 12 décembre 1925 : la commission préparatoire de la conférence du désarmement, dont les travaux (mai 1926-janvier 1931 : S.D.N., U.R.S.S. et Etats-Unis) préludèrent à la convocation de la Conférence de 1932. 2. Le r é a r m e m e n t de l ' A l l e m a g n e e t d e s satellites 2 février 1932 22 juin 1932 23 juillet 1932

192

Etats

Réunion à Genève de la conférence générale pour la réduction des armements (61 Etats représentés). Plan Hoover: réduction du tiers des effectifs et interdiction des armes offensives. La conférence adopte, par 14 voix (Etats-Unis, Angleterre, France) contre 2 (Allemagne, Union soviéti-

que) et l'abstention de l'Italie, une résolution définissant les principes essentiels : réduction, limitation et contrôle. 29 août 1932

Berlin réclame l'égalité de droits en matière d'armements.

14 septembre 1932

L'Allemagne se retire de la conférence tant que l'égalité des droits ne lui est pas reconnue. Plan Herriot. Réserver le matériel offensif au maintien de l'ordre international. Déclaration commune des cinq puissances à Genève (Etats-Unis, France, Angleterre, Allemagne et Italie) reconnaissant le principe d'égalité des droits subordonné à l'établissement préalable d'un système de sécurité.

14 novembre 1932 11 décembre 1932

14 décembre 1932 16 mars 1933 8 juin 1933

14 octobre 1933 19 octobre 1933 12 novembre 1933 18 décembre 1933

1er janvier 1934 19 janvier 1934 14 février 1934 17 février-26 février 1934

Retour de l'Allemagne à la conférence. Plan Mac Donald : parité d'effectifs pour la France (sans les troupes coloniales), l'Allemagne, la Pologne et l'Italie. Commission permanente de contrôle. La conférence adopte le projet britannique de convention sur le désarmement du 16 mars 1933. Limitation des effectifs : France: 400 000 hommes; Italie 250 000; Allemagne : 200 000. Dans ce projet le contrôle est préalable au désarmement. Retrait de l'Allemagne de la conférence du désarmement, Berlin étant favorable au désarmement préalable à tout contrôle. L'Allemagne quitte la S. D. N. Plébiscite en Allemagne approuvant par 95 % la politique suivie. Mémorandum adressé par Berlin à Paris sur le désarmement : pactes de non-agression. Réaffirmation du pacte de Locarno. Armée allemande de 300 000 hommes. Acceptation du contrôle internanal. Cession de la Sarre sans plébiscite. Réponse de Paris à Berlin : Paris accepte la parité entre troupes métropolitaines sous réserve que l'Allemagne regagne la S. D. N. Berlin rejette le retour à la S. D. N. et proteste contre l'inégalité résultant du maintien des troupes coloniales françaises. Paris réaffirme ses 1 positions. Mission de bons offices Eden à Berlin et Rome. 193

17 avril 1934 4 mars 1935 15 mars 1935 16 mars 1935 17 avril 1935 1er avril 1936 6 avril 1936 31 juillet 1938 23 août 1938

Note française refusant solennellement de légaliser le réarmement allemand. Rupture des pourparlers. Livre blanc britannique justifiant l'augmentation des crédits militaires par le réarmement allemand. Loi rétablissant en France le service militaire effectif de deux ans. Rétablissement en Allemagne du service militaire obligatoire en violation de la partie V du traité de Versailles. Le Conseil de la S. D. N. condamne le réarmement allemand. Rétablissement en Autriche du service militaire obligatoire. Protestation de la Petite Entente. Adoption par l'Entente balkanique à Salonique d'une déclaration reconnaissant à la Bulgarie l'égalité de droits en matière d'armements. Adoption par la Petite Entente, à Bled, d'une déclaration reconnaissant à la Hongrie l'égalité de droits en matière d'armements.

3. Le r é a r m e m e n t

naval

La limitation des armements navals résultait du traité de Washington du 6 février 1922, conclu entre les Etats-Unis, l'Empire britannique, la France, l'Italie et le Japon. Ce régime avait été complété par le traité naval de Londres du 22 avril 1930. Mais, à la suite des réserves françaises et italiennes seuls les Etats-Unis, l'Angleterre et le Japon avaient accepté l'extension des proportions de Washington (5, 5, 3) aux bâtiments légers et aux sous-marins. 29 décembre 1934

Le Japon dénonce le traité de Washington.

18 juin 1935

Echange de lettres anglo-allemand précédant l'accord naval qui interviendra le 17 juillet 1937. Cet accord fixe l'importance des forces navales allemandes à 35% de celles du Commonwealth britannique et à 45% de sa flotte sous-marine. Cet accord conclu par Londres sans consultation de la France et de l'Italie marque un fléchissement du front de Stresa et se trouve être en contradiction avec le traité de Versailles.

9 décembre 193525 mars 1936

Conférence de Londres pour la limitation des armements navals en vue de remplacer le traité naval de Washington venant à expiration le 31 décembre 1936. La limitation quantitative, par l'établissement de proportions et coefficients de répartition, est rem-

194

29 juillet 1936 15 janvier 1937 27 mars 1937 14 février 1938 30 juin 1938

19 décembre 1938

placée par des limitations qualitatives (calibre, tonnage) : Etats-Unis, France, Angleterre. Paraphe du traité anglo-soviétique relatif à la limitation des armements navals qui est signé le 17 juillet 1937. L'Italie accepte les limitations qualitatives du traité de Londres. Le Japon s'oppose à toute limitation. Singapour devient la base navale principale de l'Amirauté. Les Etats-Unis, la France et l'Angleterre décident d'invoquer la clause de sauvegarde du traité de Londres en présence du réarmement naval japonais et de porter de 35 000 tonnes de déplacement à 45 000 les bâtiments de ligne. L'U.R. S. S. (6 juillet) et l'Italie (2 décembre) adhèrent au protocole. Berlin réclame la parité navale pour les sous-marins.

18 janvier 1939

Berlin notifie à Londres l'augmentation de sa flotte sous-marine.

28 avril 1939

L'Allemagne dénonce l'accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935.

C. LES GARANTIES CONTRE L'ALLEMAGNE ET LES AMENAGEMENTS DE L'ASSISTANCE MUTUELLE 1. L e s r é s o l u t i o n s f r a n c o - a n g l o - i t a l i e n n e s S t r e s a (14 a v r i l 1 93 5) 11-14 avril 1935

17 avril 1935

de

Mussolini, Mac Donald, Flandrin et Laval : réaffirmation du traité de Locamo et des déclarations franco-anglo-italiennes des 17 février et 25 septembre 1934 sur le maintien de l'indépendance autrichienne; réaffirment l'intérêt d'un pacte aérien occidental et d'un pacte oriental; s'opposent par tous les moyens appropriés à toute répudiation unilatérale des traités de nature à mettre en danger la paix de l'Europe (Afrique, c'est-à-dire Ethiopie réservée). Des accords franco-italiens de collaboration militaire et aérienne contre une agression allemande en Autriche ou sur le Rhin furent signés en mai et juin. La résolution présentée par les trois puissances de Stresa au conseil de la S.D.N. condamne l'action allemande comme étant une menace contre la sécurité européenne. 195

2.

La s o l i d a r i t é d e s p a y s de l a P e t i t e E n t e n t e et de l'Entente

15 avril 1935

3.

balkanique Réunion commune à Genève des conseils de la Petite Entente et de l'Entente balkanique organisée par Titulesco et Benes. Les cinq Etats représentés à cette réunion, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie, la Grèce et la Turquie affirment leur attachement à la conclusion prochaine des traités d'assistance mutuelle dans le Nord-Est de l'Europe.

Le p a c t e f r a n c o - s o v i é t i q u e (2 m a i

2 mai 1935

Signature à Paris par Laval du pacte franco-soviétique. Traité d'assistance mutuelle suivi d'un protocole de signature contenant l'interprétation officielle du traité. Durée : 5 ans (renouvelable). Entrée en vigueur après ratification. a) Automaticité d'assistance si le Conseil de la S.D.N. désigne l'agresseur (unanimité exigée, art. 16).

13-16 mai 1935

17-18 mai 1935

196

1935)

b) Non-automaticité de la garantie : si le Conseil de la S.D.N. ne parvient pas à désigner à l'unanimité l'agresseur, le soin d'assurer leur sécurité est laissée aux parties en cause (art. 15, par. 7). L'autre puissance devra donc donner aide et assistance après avoir constaté la défaillance du Conseil de la S.D.N. Délai indéterminé : cette formule laissant les parties libres de décider ce qu'elles exigeraient d'empressement de la part du Conseil de la S. D. N. Définition de l'agression : devant être reconnue par les puissances garantes du traité de Locarno, l'Angleterre et l'Italie, car dans le cas contraire elles seraient entraînées aux côtés de l'Allemagne. La ratification sera retardée jusqu'au 27 février 1936. La réoccupation de la Rhénanie par Hitler, le 7 mars 1936, prive le pacte de toute portée militaire car elle rend problématique une action française offensive en Allemagne. Voyage de Laval à Moscou et entretiens avec Staline. Staline "approuve le réarmement de la France" intimant ainsi l'ordre aux communistes de cesser l'agitation antimilitariste. Laval, rentrant de Moscou, s'arrête à Cracovie pour les obsèques du maréchal Pilsudski et s'entretient pendant trois heures avec Gœring.

4.

Le p a c t e s o v i é t o - t c h é c o s l o v a q u e

25 mars 1935 16 mai 1935

(16 m a i 193 5)

Traité tchéco-soviétique de commerce et de navigation. Pacte soviéto-tchécoslovaque d'assistance mutuelle. Un protocole d'interprétation dispose que, dans le cas d'une agression, les mesures d'assistance prises par la Russie soviétique seraient subordonnées à l'exécution préalable des engagements de la France envers la Tchécoslovaquie. Cette clause de garantie solidaire et subordonnée est due à l'hypothèse soviétique suivante : si la Russie applique la garantie soviéto-tchécoslovaque en cas d'agression allemande, elle se trouve entraînée dans une guerre contre l'Allemagne. A ce moment, Paris, conformément à l'art. 2 du protocole de signature et en raison d'autre part de la défaillance de la S. D. N. s'abstient d'entrer immédiatement en guerre. Dans ces conditions, le pacte franco-russe, au lieu d'empêcher la guerre par la menace qu'il fera peser sur l'Allemagne, la précipite sur l'Union soviétique en épargnant la France. C'est pourquoi Litvinov a pris la précaution de subordonner le fonctionnement du pacte soviéto-tchécoslovaque à l'application du pacte franco-tchèque qui lui-même met en branle le pacte franco-soviétique.

5. La r e c h e r c h e d e s r é a s s u r a n c e s et la r u p t u r e du d i s p o s i t i f f r a n ç a i s juin 1935

Stoyadinovitch appelé au pouvoir en Yougoslavie est favorable à une politique de neutralité (accord de neutralité avec l'Italie du 25 mars 1937). Titulesco ministre roumain des Affaires étrangères favorable à Paris, est prié par le roi Carol de démissionner. Déjà la Pologne dont le colonel Beck conduit la politique extérieure depuis 1932, adopte une politique d'isolement.

août 1936

6.

Le V i l e C o n g r è s du K o m i n t e r n et l e s f r o n t s populaires

7 mai 1934 octobre 1934

Région autonome des Juifs à Birobidjan (près de Khabarovsk, Extrême-Orient). Espagne : les communistes apportent leur soutien aux anarchistes et aux socialistes au cours du soulèvement des mineurs dans les Asturies. 197

14 juillet 1935

France : serment du 14 juillet pour un front uni entre les radicaux, les socialistes et les communistes. 25 juillet-25 août 1935 Vile congrès de l'Internationale communiste : renversement de la ligne : au lieu de la lutte contre les "sociaux-fascistes" et les "sociaux-traîtres" s'impose le mot d'ordre d'un rapprochement entre communistes et socialistes. 7. La g r a n d e é p u r a t i o n de l ' a p p a r e i l s t a l i n i e n et l e s p r o c è s de M o s c o u 1er décembre 1934 1935 21 août 1936 janvier-février 1937 16 juin 1937 décembre 1937 2-13 mars 1938

"Assassinat" de Kirov à Léningrad. Début de la r é pression entreprise contre les adversaires de droite et de gauche de la dictature stalinienne. Campagne de vérification des cartes du parti et accentuation de la lutte contre les "ennemis de classe". Procès des seize (Zinoviev, Kamenev, Smirnov), seize exécutions. Procès des dix-sept (Piatakov, Radek, Sokolnikov), treize exécutions. Le maréchal Toukhatchevski et sept militaires exécutés. Karakhan, ancien envoyé de Staline en Chine, est exécuté. Procès des vingt-et-un (Rykov, Boukharine, etc.), dix-huit exécutions.

D. LA VIOLATION DU PACTE DE LOCARNO ET L'OFFENSIVE CONTRE LES TRAITES Paraphés à Locarno le 16 octobre 1925 et signés à Londres le 1er décembre suivant, les traités de Locarno comprennent : Io) le traité multilatéral de garantie - pacte rhénan - par lequel la GrandeBretagne et l'Italie garantissaient les frontières occidentales de l'Allemagne contre toute agression; 2°) une série de traités d'arbitrage conclus par l'Allemagne avec la France, la Belgique, la Pologne et la Tchécoslovaquie, qui soumettaient à une procédure de règlement pacifique les contestations éventuelles entre lesdits Etats. A la suite de la conclusion des traités de Locarno, l'Allemagne était devenue membre de la S.D.N. le 8 septembre 1926 avec un siège permanent au Conseil. Elle quitta l'organisme de Genève le 21 octobre 1933, neuf mois après l'arrivée au pouvoir du chancelier Hitler. 7 mars 1936 Réoccupation par l'armée allemande de la zone rhénane démilitarisée et dénonciation du traité de Locarno du 16 octobre 1925 par le gouvernement alle198

19 mars 1936

mand. La Rhénanie avait été évacuée le 30 juin 1930 par les troupes françaises mais son statut de zone démilitarisée subsistait, confirmé contractuelle ment par l'Allemagne au traité de Locarno. Moscou et Varsovie offrent leur appui à Paris. Le Conseil des ministres à Paris est informé par les responsables militaires que toute intervention nécessiterait le rappel des réservistes. Bruxelles et Londres conseillent la modération. La France est à 6 semaines des élections générales. Déclaration commune de la France, de l'Angleterre, de la Belgique et de l'Italie sur des mesures à adopter pour faire face à cette violation.

31 mars 1936

Plan de paix allemand. Ouest: égalité des droits. Maintien du statu quo militaire à l'Ouest. Pacte de non-agression de 25 ans entre l'Allemagne, la France, la Belgique et la Hollande sous garantie britannique et italienne. Education pacifique de la jeunesse allemande et française. Ratification des engagements par un double plébiscite en Allemagne et en France. Est: pactes bilatéraux de non-agression. Réduction qualitative des armements. Retour de l'Allemagne à la S. D. N.

1er avril 1936

Echange de lettres franco-britannique sur la sécurité des deux Etats en cas d'agression non provoquée. Plan de paix français : égalité des droits. Respect des engagements contractés. Organisation de l'assistance mutuelle par des accords régionaux. Institution d'une commission européenne dans le cadre de la S. D. N. Maintien du statu quo pendant 25 ans. Les forces armées seraient en permanence tenues à la disposition de la commission européenne ou du Conseil de la S. D. N. Trêve douanière européenne.

8 avril 1936

26 avril-2 mai 1936 23 juillet 1936 14 octobre 1936 14 novembre 1936 24 avril 1937

Les élections générales en France aboutissent au succès du Front populaire. Réunion à Londres des puissances de Locarno à l'exception de l'Allemagne. Discours de Léopold IH de Belgique affirmant la nécessité pour la Belgique de revenir à une politique extérieure indépendante. L'Allemagne dénonce les clauses fluviales du traité de Versailles (internationalisation du Rhin, de l'Elbe, de l'Oder et du canal de Kiel). Déclaration conjointe des gouvernements français et anglais libérant la Belgique des obligations du traité. 199

13 octobre 1937

Déclaration du gouvernement allemand comportant l'engagement de respecter l'intégrité et l'inviolata lité de la Belgique.

7 avril 1938

Réaffirmation de la validité du traité de Locamo par l'Angleterre.

H,

L E S MODIFICATIONS DE

L'EQUILIBRE

MEDITERRANEEN A. LA GUERRE D'ESPAGNE La relative stabilité politique qu'avait connue l'Espagne sous le régime de la Constitution de 1876 prit fin au lendemain de la guerre de 1914. Après la dictature militaire du général Primo de Rivera (13 septembre 1923-29 janvier 1930) les cabinets de transition successivement présidés par le général Berenguer (29 janvier 1930-14 février 1931) et l'amiral Aznar (18 février-14 avril 1931) s'efforcèrent de revenir sans trop de heurts à la légalité constitutionnelle. Mais la monarchie avait été trop étroitement solidaire du "riverisme" pour ne pas être ébranlée par sa disparition. Aussi les succès électoraux des partis de gauche amenèrent-ils la chute d'Alphonse x m et la proclamation de la République (14 avril 1931). Enfin la République recevait son statut légal par la Constitution du 9 décembre 1931, élaborée par les Cortès constituantes (14 juillet-9 décembre 1931) élues le 28 juin précédent. La faiblesse de l'exécutif, l'instabilité ministérielle (18 cabinets du 14 avril 1931 au 18 juillet 1936), l'absence de Seconde Chambre, le morcellement des partis (22 groupes parlementaires en 1936) et l'exacerbation des passions des fractions faussèrent de façon irrémédiable le fonctionnement du système politique. Deux dissolutions prononcées par le président de la République Alcala Zamora (9 octobre 1933 et 7 janvier 1936) dans l'espoir d'éliminer les influences extrémistes, n'aboutirent pas. Les élections générales du 16 février 1936 marquèrent la victoire du Front populaire - bien qu'il n'obtint qu'une légère majorité de voix - avec 269 sièges contre 142 aux modérés, et 38 au centre. Le Front populaire destitua le président de la République Alcala Zamora, qui avait présidé quatre cabinets de gauche. Déjà les développements du conflit opposant le personnel parlementaire et gouvernemental soutenu par un syndicalisme anarchisant, contre les éléments traditionalistes réunis autour de l'armée et du clergé, débordait les cadres stricts de la légalité constitutionnelle. 13 juillet 1936

Assassinat de Calvo Sotelo, chef du groupe parlementaire monarchiste, par des gardes d'assaut républicains.

17 juillet 1936

Soulèvement militaire dirigé depuis le Maroc espagnol par le général Franco, contre le gouvernement républicain.

26 juillet 1936

Constitution par les rebelles d'un gouvernement pro-

200

1er août 1936

visoire à Burgos. Appel de la France aux autres puissances en vue d'un accord international pour la non-intervention en Espagne.

28 août 1936

Entrée en vigueur de l'accord de non-intervention conclu entre 28 Etats portant prohibition de fournitures de matériel de guerre aux parties antagonistes (France, Angleterre, Union soviétique, Italie, Allemagne, Portugal, etc.).

9 septembre 1936

Constitution à Londres d'une commission internationale de non-intervention. Cependant, vers la fin de 1936 et le début de 1937, 20 000 soldats et aviateurs allemands et 40 000 Italiens participaient aux opérations. 3 000 Soviétiques et la brigade internationale du Komintern (15 000 à 40 000 hommes) s'opposaient à eux. Fournitures en armements par la Russie soviétique. L'Italie et l'Allemagne reconnaissent de jure le gouvernement du généralissime Franco. Accord secret italo-franquiste : facilités pour l'installation de bases aux Baléares et au Maroc espagnol. Proposition franco-britannique de contrôle naval et terrestre. Accord Drummond-Ciano sur le maintien du statu quo en Méditerranée occidentale (gentlemen's agreement). Promulgation en France d'une loi prohibant le départ de volontaires pour l'Espagne. Accord sur le contrôle naval : surveillance par les Franco-Anglais des côtes occupées par les nationalistes et par les Germano-Italiens des côtes tenues par les gouvernementaux. Franco maître de l'Espagne occidentale depuis août 1936 (réduction du front basque), lance une offensive sur Madrid. Défaite des légions italiennes à Guadalajara, lui interdisant la capitale jusqu'en 1939. L'armée franquiste prend Malaga.

18 novembre 1936 26 novembre 1936 4 décembre 1936 2 janvier 1937 21 janvier 1937 21 février 1937

février 1937

mai 1937 29 mai 1937

Révolte des anarchistes à Barcelone et démission du gouvernement Caballero remplacé par Negrin et r a dicalisation accentuée. Attaque du cuirassé allemand Deutschland dans la r a de d'Ibiza par l'aviation gouvernementale (30 morts, 80 blessés). 201

31 mai 1937 28 juin 1937 12 juillet 1937

Bombardement du port d'Almeria par la flotte allemande (20 morts). Retrait de l'Allemagne et de l'Italie du comité de non-intervention. Le Portugal demande la cessation du contrôle international sur la frontière hispano-portugaise. La France suspendra le contrôle sur la frontière franco-espagnole au cas où un contrôle similaire ne serait pas rétabli à la frontière hispano-portugaise. Suspension du contrôle par la France à la suite du rejet portugais.

5 août 1937 Décret instituant la Phalange. 10-14 septembre 1937 Conférence de Nyon réunissant tous les Etats riverains de la mer Noire et de la Méditerranée sauf l'Espagne mais avec la participation de l'Allemagne, convoquée par le comité de non-intervention (alarmé de l'activité des sous-marins italiens qui exercent le blocus des côtes tenues par les gouvernementaux) pour débattre de la "piraterie en Méditerranée". L'Allemagne, l'Italie et l'Albanie refusent de participer. La conférence charge la France et l'Angleterre d'assurer la police contre la "piraterie". 11 novembre 1937 Echange d'agents consulaires entre l'Angleterre et le gouvernement de Franco. "Accords de Pâques" (anglo-italiens) : maintien des 16 avril 1938 troupes italiennes d'intervention en Espagne jusqu'à la fin du conflit en échange de l'assurance que l'Italie renonce à s'assurer des avantages territoriaux. Offensive franquiste: la frontière française est atteinte ainsi que la Méditerranée : la Catalogne est mars-avril 1938 isolée, l'Espagne républicaine coupée en deux. Barcelone isolée de Valence et de Madrid. Mussolini refuse de signer avec la France un accord parallèle au gentlemen's agreement anglo-italien. 14 mai 1938 17 décembre 1938 Rome considère les accords de Rome de 1935 (Laval-Mussolini) comme caducs et réclame l'ouverture de négociations sur la Tunisie, sur Djibouti et sur la Compagnie du canal de Suez. 2 janvier 1939 Voyage de Daladier en Corse et en Tunisie. Réaffirmation franco-britannique de la non-interven18 janvier 1939 tion. 1er février 1939 25 février 1939 202

Prise de Barcelone. Départ du président de la République Azana pour la France. Accord Bérard-Jordana fixant les modalités de la r e connaissance du gouvernement Franco par la France.

27 février 1939 28 mars 1939

Paris et Londres reconnaissent le gouvernement Franco. Le maréchal Pétain ambassadeur de France à Madrid. Occupation de Madrid. Départ de la légion allemande Condor et des légions italiennes.

B. LE PROCHE-ORIENT ET LA GUERRE D'ETHIOPIE Etat indépendant dont l'intégrité avait été réaffirmée par l'arrangement franco-italien du 13 décembre 1906, l'Ethiopie avait été admise dans la S. D. N. par la 4e Assemblée, à l'unanimité des 45 votants et sur la proposition de l'Italie. De 1923 à 1935, l'évolution du statut international de l'Ethiopie se développe sur trois plans : renforcement des obligations spéciales imposées par la S.D.N. en 1923 (traité franco-anglo-italo-éthiopien du 21 août 1930 sur l'importation des armes), reprise de l'ancienne politique des zones d'influence (échange de notes anglo-éthiopien des 14-20 décembre 1925), essai d'une politique d'entente directe entre Rome et Addis-Abeba (traités italo-éthiopiens du 2 août 1928). Un point de friction subsistait cependant entre l'Italie et l'Ethiopie, par suite de l'imprécision de la délimitation de la frontière (résultant du traité du 16 mai 1908) entre l'Ethiopie et la Somalie italienne, notamment à Oual-Oual. 5 décembre 1934 7 janvier 1935

Incident d'Oual-Oual entre supplétifs italiens et r é guliers éthiopiens sur le territoire éthiopien mais dans une zone sous contrôle italien. Accords de Rome Laval-Mussolini et quatre accords secrets. Participation italienne à la compagnie de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba (1/5 du capital) et "mains libres" à l'Italie pour une pénétration économique en Ethiopie sans recours à la force.

24 juin 1935

Entretien Eden-Mussolini à Rome : offre de cession d'une partie de l'Ogaden éthiopien à l'Italie contre remise du port de Zeila, dans la Somalie britannique, à l'Ethiopie. Rejet du gouvernement italien.

27 juin 1935

"Peace ballot" : scrutin de la paix, sondage auquel participèrent 12 millions de Britanniques (40 % du corps électoral), faisant apparaître l'hostilité de l'opinion publique à toute attitude de nature à conduire à un conflit.

15-18 août 1935

Conférence tripartite franco-anglo-italienne; Laval, Eden, Aloisi : la France et l'Angleterre, cosignataires de l'accord de 1906 sur le partage d'influence en Abyssinie, soucieuses de s'assurer l'appui italien contre le réarmement allemand, mais désireuses de ne pas affaiblir la S. D. N., ont recours à un compromis : proposition à l'Italie d'un mandat com203

mun sur l'Ethiopie, pourtant membre de la S. D. N. L'Italie se verrait attribuer le contrôle des forces armées éthiopiennes, de l'administration et la prépondérance économique. Rejet italien. 12 septembre 1935

Washington refuse de se joindre à la médiation de la S. D. N.

3 octobre 1935

L'Italie (corps expéditionnaire de 200 000 hommes) envahit l'Ethiopie sans déclaration de guerre. La S.D.N. constate la rupture du pacte, imputable à l'Italie.

11 octobre-18 novem- Sanctions adoptées par la S. D. N. : embargo sur les bre 1935 exportations d'armes destinées à l'Italie, mesures financières et commerciales de rétorsion. Cependant, les produits stratégiques ne sont pas inclus. Les sanctions militaires ne sont pas retenues et l'Angleterre refuse de fermer le canal de Suez à la flotte italienne. 15 novembre 1935

Discours de Cordell Hull, secrétaire d'Etat américain, qui tout en se déclarant hostile à la suspension des relations commerciales prône 1' "embargo moral".

9 décembre 193 5

Propositions Laval-Hoare : l'Italie recevrait les deux tiers de l'Ethiopie contre la remise d'un corridor vers le port d'Assab. Démission de Samuel Hoare devant l'opposition soulevée par les propositions précitées; il est remplacé par Eden. Démission de Laval à la suite de l'hostilité de la Chambre devant sa temporisation dans l'application des sanctions. Formation du cabinet Sarraut. Londres et Paris décident d'appliquer les sanctions et mettent l'embargo sur le pétrole. Les Etats-Unis, principal fournisseur de l'Italie en pétrole, refusent de s'y joindre.

18 décembre 1935 22 janvier 1936

5 mai 1936

Occupation d'Addis-Abeba par l'armée italienne et annexion de l'Ethiopie. Départ du négus pour Londres.

4 juillet 1936 26 août 1936 2 janvier 1937

La S. D. N. vote la levée des sanctions. Traité d'alliance anglo-égyptien.

19 février 1937

204

Accord Drummond-Ciano sur le statu quo en Méditerranée (gentlemen's agreement). Attentat contre le maréchal Graziani, vice-roi d'Ethiopie.

16 avril 1938

III.

"Accords de Pâques" (anglo-italiens) : échange de renseignements sur les mouvements de troupes en Afrique orientale. Prohibition de construction de nouvelles bases navales et aériennes à l'est du 19e degré de longitude Est (exclusion de la fortification de Chypre). Egalité des intérêts italiens et britanniques en Arabie Séoudite et au Yémen. Engagement italien de ne pas détourner les eaux du lac Tsana en Ethiopie, nécessaires à l'irrigation du Soudan, alors sous condominium anglo-égyptien. Réduction des effectifs italiens stationnés en Libye. Engagement de retrait des troupes stationnées en Espagne sans chercher à obtenir des avantages économiques ou stratégiques. L'Angleterre s'engage à obtenir la reconnaissance de l'annexion de l'Ethiopie par les pays membres de la S. D. N. en échange du soutien italien à la défense de l'indépendance autrichienne.

LA F I N DU S Y S T E M E DE S E C U R I T E

COLLECTIVE

A. LA DESAGREGATION DE LA SOCIETE DES NATIONS (cf. p. 206-207) B. RENAISSANCE DE LA NEUTRALITE Telle qu'elle avait été façonnée par la coutume internationale et telle qu'elle avait été réglementée par les conventions de La Haye du 18 octobre 1907, l'institution de la neutralité se présentait à la veille de la guerre de 1914, à la fois comme un acte de libre décision des gouvernements et comme un r é gime juridique. Elle avait deux aspects principaux : l'abstention (obligation pour l'Etat neutre de ne fournir aucune assistance aux belligérants) et l ' i m partialité (obligation pour l'Etat neutre de r é s e r v e r un traitement égal aux belligérants). Mais le statut de la neutralité n'a pu traverser le conflit sans graves dommages : la violation par l'Allemagne de la neutralité perpétuelle de la Belgique et du Luxembourg en est l'exemple. D'autre part, les auteurs du pacte de la S.D. N. avaient supprimé les données essentielles : à l'obligation d'abstention avait fait place le devoir d'intervention des Etats membres, désormais astreints à agir en commun pour faire respecter les engagements du pacte. A l'obligation d'impartialité avait succédé, aux termes de l'art. 16, celle de r é s e r v e r un traitement différent aux Etats en conflit, d'appliquer des sanctions économiques et é ventuellement militaires à l'Etat agresseur, et de fournir une assistance effective à l'Etat attaqué (Céré-Rousseau). Cependant, à partir de 1935 les échecs successifs de la S. D. N. amènent une renaissance des courants neutralistes.

205

Nombre de conflits soumis à la S.D.N. depuis sa création à 1935 1920 1921 1922 1923

:5 :5 :5 :4

1924 1925 1926 1927

:2 :2 :1 : -

1928 1929 1930 1931

1932 1933 1934 1935

:2 :1 :4 :3

Composition de l'Assemblée (une session annuelle ordinaire en septembre) : 32 membres originaires : (les Etats-Unis n'ayant pas ratifié le pacte, ils ne siègent pas à la S.D.N. ), Belgique, Bolivie, Brésil, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Inde, Chine, Cuba, Equateur, France, Grèce, Guatemala, Haïti, Hedjaz, Honduras, Italie, Japon, Liberia, Nicaragua, Panama, Pérou, Pologne, Portugal, Roumanie, Etat serbecroate-slovène, Siam, Tchécoslovaquie, Uruguay. 13 Etats invités à accéder au pacte : Argentine, Chili, Pays-Bas, Perse, Espagne, Norvège, Paraguay, Colombie, Danemark, Salvador, Suède, Suisse, Venezuela. Etats admis sur décision de l'Assemblée statuant à la majorité des deux tiers : 15-16 décembre 1920 Autriche Albanie Finlande Bulgarie Costa Rica 1921 Estonie Lettonie Lituanie 18 septembre 1922 Hongrie 1923 Ethiopie

1924 8 septembre 1926 1929 1931 18 juillet 1932

Saint-Domingue Allemagne Luxembourg Mexique Turquie Irak 18 septembre 1934 Union soviétique Afghanistan 1937 Egypte

Les retraits : 12 juin 1926 27 mars 1933 31 octobre 1933 24 février 1935 15 mai 1936 18 juin 1936 26 juin 1936 26 juillet 1937 11 décembre 1937 2 juin 1938 8 avril 1939 206

Brésil (refus d'un siège permanent) Japon Allemagne Paraguay Guatemala Honduras Nicaragua Ethiopie (exclue en 1936 à la suite de la reconnaissance de l'annexion italienne) Salvador Italie Chili Pérou

11 avril 1939 13 avril 1939 8 mai 1939 14 décembre 1939 1er août 1940

Hongrie Albanie Espagne Union soviétique (exclusion consécutive à l'agression contre la Finlande) Chine

Transformations de composition du Conseil : quatre, puis trois réunions annuelles : 1920 1926 1935 1936

4 membres permanents : France, Angleterre, Italie, Japon + 4 élus (à partir de 1922 : 6 temporaires). 5 membres permanents (+ Allemagne) et 9 temporaires, dont 3 semi-permanents (rééligibles mais permanents de fait : Chine, Pologne, Espagne). 10 membres temporaires (- départs Japon, Allemagne). 11 membres temporaires (- départ Italie). Il y a alors 3 membres permanents, représentant les grandes puissances, face à 11 Etats à intérêts secondaires.

Secrétaire général (simultanément de l'Assemblée et du Conseil) : Drummond (Britannique) : 1919-1932; Avenol (Français) : 1932-1940. La Cour Permanente de Justice Internationale siégeant à La Haye prononça 31 arrôts et donna 27 avis de 1920 à 1940.

207

1. La n e u t r a l i t é 6 mars 1936

7 mars 1936 19 mars 1936 20 juillet 1936 9 septembre 1936 14 octobre 1936 12 novembre 1936

24 avril 1937 13 octobre 1937

belge

La veille de la réoccupation de la Rhénanie, échange de lettres franco-belge abrogeant le traité de garantie du 7 septembre 1920 et stipulant que les contacts d'état-major devaient se poursuivre dans le cadre du traité de Locarno. Dénonciation par l'Allemagne du traité de Locarno et remilitarisation de la Rhénanie. Déclaration commune de la France, de l'Angleterre, de la Belgique et de l'Italie sur des mesures à adopter pour faire face à l'agression. Spaak, ministre belge des Affaires étrangères pré conise une politique étrangère exclusivement et intégralement belge. Van Zeeland, premier ministre belge, déclare s'inspirer de considérations exclusivement belges. Discours du roi Léopold m annonçant le retour de la Belgique à une politique extérieure indépendante. Aide-mémoire du gouvernement belge précisant les conditions d'une politique indépendante : seules obligations internationales reconnues, celles découlant du pacte de la S.D.N. Paris et Londres, dans une déclaration conjointe, affirment l'intérêt vital attaché à l'indépendance et à l'intégrité de la Belgique. Déclaration allemande comportant l'engagement de respecter l'intégrité et l'inviolabilité de la Belgique.

2. R é a f f i r m a t i o n de la n e u t r a l i t é s u i s s e du n e u t r a l i s m e n o r d i q u e

et

14 mai 1938

Adoption par le Conseil de la S. D. N. d'une résolution prenant acte du retour de la Suisse à la neutralité intégrale. La Suisse est dispensée de toute participation aux mesures économiques et financières prévues par l'art. 16 du pacte, seule obligation d'assistance à laquelle la Suisse était tenue aux termes de la déclaration de Londres du 13 février 1920, qui l'avait dispensé de toute participation aux mesures militaires attachées à ce môme article.

27 mai 1938

Signature à Stockholm par le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège et la Suède, d'une déclaration portant adoption de règles communes sur le droit de la neutralité.

208

19 mai-21 juin 1938 20 mai-21 juin 1938 24 juillet 1938

31 mai 1939 7 juin 1939

Echange de notes entre l'Italie et la Suisse. Echange de notes entre l'Allemagne et la Suisse, concernant le respect de la neutralité intégrale de la Suisse. Communiqué de la Conférence des Etats nordiques à Copenhague affirmant le caractère facultatif des sanctions édictées par l'article 16 du pacte de la Société des Nations. Traité de non-agression germano-danois. Traités de non-agression entre l'Allemagne, l'Estonie et la Lettonie.

3. L ' i s o l a t i o n n i s m e a m é r i c a i n et l e s l o i s de n e u tralité février-mai 1935

31 août 1935

29 février 1936 8 janvier 1937

1er mai 1937 4 novembre 1939

Une commission sénatoriale d'enquête, présidée par le sénateur Nye et chargée d'examiner les répercussions de la vente d'armements à des pays étrangers, conclut à la prohibition de fournir des armements aux belligérants. Première loi américaine de neutralité (6 mois, jusqu'au 29 février 1936). Embargo sur l'exportation de matériel de guerre à destination des belligérants à la suite de la constatation d'un état de guerre laissée à la discrétion du président (guerre italo-éthiopienne). Deuxième loi de neutralité. Reconduction de la précédente mais clauses suspensives dans le cas où un des belligérants serait un Etat américain. Troisième loi de neutralité : extension de la loi aux guerres civiles (guerre d'Espagne) : possibilité pour les belligérants d'acheter aux Etats-Unis des fournitures autres que les armes et munitions, à condition de les transporter sur leurs propres navires et de payer comptant : clause dite "cash and carry" ("payez et emportez"). Quatrième loi de neutralité. Cinquième loi de neutralité : l'embargo sur les a r mes est aboli, et la clause "cash and carry" est étendue aux armements.

C. LA FIN DE LA PROTECTION DES MINORITES A la suite des réajustements territoriaux effectués par les traités de paix de 1919, diverses obligations avaient été imposées aux Etats possédant à 209

l'intérieur de leurs frontières des minorités. La source de ce régime juridique se trouvait dans des traités spéciaux dits traités de minorités (conclus en 1919-1920 par les Alliés avec la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Roumanie et la Turquie), dans des chapitres spéciaux des traités de paix, dans des déclarations unilatérales faites à Genève (notamment par l'Albanie et les pays baltes) ou dans d'autres instruments conventionnels (exemple : convention germano-polonaise du 15 mai 1922, conclue pour quinze ans et relative à la protection des minorités allemandes en Haute-Silésie polonaise). L'ensemble du régime était placé sous contrôle du Conseil de la S. D. N. 13 septembre 1934 25 mars 1937

Déclaration du colonel Beck à Genève répudiant les obligations de la Pologne en matière de minorités. Echange de notes italo-yougoslave concernant les droits culturels accordés aux Slaves de la Vénétie julienne.

15 juillet 1937

Expiration de la convention germano-polonaise, conclue pour 15 ans à Genève le 15 mai 1922, relative à la protection des minorités en Haute-Silésie.

4 novembre 1937

Déclaration commune germano-polonaise sur la protection des minorités. Echange de promesses unilatérales sans garantie effective. La Pologne dénonce la convention polono-tchécoslovaque de 1925 sur la protection des minorités. Accord germano-tchécoslovaque sur la protection des minorités.

21 septembre 1938 20 novembre 1938

D. CONSTRUCTION DE L'AXE ROME-BERLIN-TOKYO A partir de 1935 on assiste à la recherche de sécurités particulières ou latérales en dehors de l'organisation générale établie à Genève. Sous couvert de régionalisme, ce sont déjà des alliances et des contre-alliances qui s'échafaudent, d'un côté l'entente franco-britannique, les pactes franco-soviétiques et soviéto-tchécoslovaques, l'alliance franco-polonaise et la garantie anglo-polonaise; de l'autre, le pacte d'acier germano-italien et le pacte anti-Komintern, ossatures de l'axe Berlin-Rome-Tokyo. 14-15 juin 1934 20-26 octobre 1936

Entrevue Hitler-Mussolini à Venise. Entretiens Hitler-Ciano à Berchtesgaden et Berlin, et "protocole d'octobre". 25 novembre 1936 Pacte anti-Komintern entre l'Allemagne et le Japon. Consultations sur les mesure de défense et exécution des mesures en étroite collaboration. 25-29 septembre 1937 Entrevue Hitler-Mussolini à Berlin. 6 novembre 1937 Adhésion de l'Italie au pacte anti-Komintern. 11 décembre 1937 Retrait de l'Italie de la S. D. N. 3-7 mai 1938 Entrevue Hitler-Mussolini à Rome. 210

24 février 1939 27 mars 1939 22 mai 1939

IV.

Adhésion de la Hongrie au pacte anti-Komintern. Adhésion de l'Espagne. Pacte d'acier, traité d'alliance germano-italien. Intervention conjointe en vue d'assurer leur espace vital. Consultations sur les intérêts communs et la défense des intérêts respectifs. Octroi d'un plein soutien politique et diplomatique en cas de menace extérieure; intervention militaire immédiate de chaque Etat au cas où l'autre serait entraîné dans des complications armées avec une ou plusieures puissances; engagement à ne pas conclure d'armistice ou de paix séparée.

L E S D E R N I E R S ESSAIS D ' O R G A N I S A T I O N INTERNATIONALE A. L'AMENAGEMENT DE L'ASSISTANCE MUTUELLE

25 mars 1935

Traité soviéto-tchèque de commerce et de navigation.

2 mai 1935 16 mai 1935 15 janvier 1936

Pacte franco-soviétique. Pacte soviéto-tchécoslovaque. Renouvellement du traité de garantie polono-roumain du 26 mars 1926. Echange de lettres franco-britannique confirmant l'assistance réciproque des deux Etats en cas d'agression allemande non provoquée. Déclaration conjointe franco-britannique réaffirmant leurs obligations d'assistance à l'égard de la Belgique. Déclaration Bonnet sur l'engagement d'assistance illimitée de la France et de l'Angleterre dans un conflit. Déclaration Chamberlain affirmant que toute menace contre les intérêts vitaux de la France provoquerait immédiatement la coopération de la GrandeBretagne.

1er avril 1936 24 avril 1937 26 janvier 1939 6 février 1939

31 mars 1939

Déclaration Chamberlain assurant la Pologne de l'assistance britannique.

13 avril 1939

Déclaration unilatérale de la France et de l'Angleterre garantissant l'indépendance de la Grèce et de la Roumanie. 211

12 mai 1939 25 août 1939

Déclaration franco-turque d'assistance mutuelle. Traité anglo-polonais d'assistance mutuelle immédiate en cas d'agression.

B. LES TENTATIVES D'ORGANISATION REGIONALE 1. L ' E u r o p e 22 décembre 1930

18 juillet 1932 12 septembre 1934 27 mai 1938

nordique Convention d'Oslo de rapprochement économique et d'harmonisation douanière par irne procédure multilatérale (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Suède). Convention d'Ouchy entre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas portant sur l'abaissement progressif et simultané des droits de douane. Traité d'Entente balte (Estonie, Lettonie, Lituanie) signé à Genève. Déclaration de Stockholm sur les règles communes de neutralité (Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède).

2. L ' E u r o p e c e n t r a l e e t l a P e t i t e 19 mars 1931 5-20 septembre 1932

16 février 1933

Entente

Projet de protocole d'union douanière entre l'Allemagne et l'Autriche. Conférence internationale pour l'organisation économique de l'Europe centrale à Stresa, convoquée conformément à l'annexe IV de l'Acte final de la Conférence de Lausanne du 9 juillet 1932. 16 Etats représentés. Signature à Genève entre la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie du pacte d'organisation de la Petite Entente (création d'un Conseil Permanent comme organe directeur de la politique commune et d'un Conseil économique).

30 septembre 1933

Mémorandum italien sur l'organisation économique des Etats danubiens.

17 mars 1934

Protocoles économiques de Rome : Italie, Autriche, Hongrie, constituant une zone préférentielle (14 mai 1934 et 25 mars 1936 : accords complémentaires). Réunion commune à Genève sur l'initiative de Titulesco et de Benes des conseils de la Petite Entente et de l'Entente balkanique. La Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie, la Grèce et la Turquie souhaitent la conclusion prochaine de traités d'assistance mutuelle dans le Sud-Est de l'Europe.

15 avril 1935

212

3. Le P a c t e b a l k a n i q u e e t l a orientale

Méditerranée

a) Le dispositif diplomatique 9 février 1934

Signature du Pacte balkanique à Athènes (Grèce, Roumanie, Turquie, Yougoslavie). Garantie mutuelle des frontières, consultation obligatoire entre signataires pour la conclusion de tout accord politique avec un Etat tiers.

6 mai 1936

Protocole additionnel de Belgrade au Pacte balkanique du 9 février 1934. Le roi Carol de Roumanie retire à Titulesco, favorable à Paris, les Affaires étrangères.

août 1936 6 novembre 1936 24 janvier 1937 25 mars 1937 juin 1937 12 octobre 1937 2-16 janvier 1938 16 avril 1938 27 avril 1938 2 mai 1938 4 juillet 1938

Renouvellement du traité franco-roumain d'assistance mutuelle du 10 juin 1926. Traité de non-agression entre la Yougoslavie et la Bulgarie. Accord italo-yougoslave de non-agression et de consultation. Voyage de von Neurath à Belgrade, Sofia et Budapest en vue d'un axe Berlin-Balkans. Renouvellement du traité franco-yougoslave d'assistance mutuelle du 11 novembre 1927. Voyage de Delbos, ministre des Affaires étrangères du cabinet Blum, à Varsovie, Bucarest et Belgrade. Accords de Pâques anglo-italiens sur le statu quo en Méditerranée orientale. Traité d'amitié entre la Grèce et la Turquie. L'Italie adhère à la convention de Montreux. Traité franco-turc de neutralité dans un conflit provoqué par l'agression d'un Etat tiers. La France cède à la Turquie le sandjak d'Alexandrette, alors rattaché au mandat sur la Syrie. (Le statut du sandjak avait été modifié en faveur de la Turquie le 29 mai 1937. )

31 juillet 1938

L'Entente balkanique reconnaît à la Bulgarie l'égalité de droits en matière d'armements.

janvier 1939

Entretiens Stoyadinovitch-Ciano sur le partage de l'Albanie. Débarquement italien en Albanie. La France et la Grande-Bretagne garantissent la

7 avril 1939 13 avril 1939

213

23 juin 1939

Grèce et la Roumanie en cas d'atteinte à leur indépendance. Déclaration anglo-turque d'assistance mutuelle: coopération effective et assistance mutuelle dans le cas d'un acte d'agression provoquant une guerre dans la région méditerranéenne. Déclaration franco-turque d'assistance mutuelle.

19 octobre 1939

Traité franco-anglo-turc d'assistance mutuelle.

12 mai 1939

b) La convention de Montreux de remilitarisation des Détroits, et la défense de Suez 10 avril 1936 20 juillet 1936

26 août 1936 9 septembre 1936 13 novembre 1936 2 janvier 1937

V.

Mémorandum turc demandant la remilitarisation des Détroits. Signature à Montreux de la convention relative au régime des Détroits (modification de la convention de Lausanne du 24 juillet 1923, autorisation donnée à la Turquie de remilitariser les Détroits). Traité d'alliance anglo-égyptien: stationnement de 10 000 soldats et 400 avions britanniques dans la zone du canal de Suez. Traité (non ratifié) franco-syrien mettant fin au statut du mandat. Traité (non ratifié) franco-libanais mettant fin au statut du mandat. Déclaration anglo-italienne sur le respect du statu quo en Méditerranée.

RUPTURE D'EQUILIBRE

EN E U R O P E

CENTRALE

A. LE R A P T DE L'AUTRICHE ET L'AFFAIRE DES SUDETES 1. La c r i s e a u t r i c h i e n n e e t 11 juillet 1936

214

l'Anschluss

Accord austro-allemand : l'Allemagne reconnaît la pleine souveraineté de l'Autriche. Engagement mutuel de non-intervention dans les affaires intérieures. La politique autrichienne à l'égard de l'Allemagne devra tenir compte du fait que l'Autriche est un "Etat allemand". Amnistie pour les nazis autrichiens. Accroissement de la propagande allemande. Cet accord "conclu pour éviter l'Anschluss, était en réalité une étape importante sur la voie qui y menait" (J. B. Duroselle).

10 octobre 1936 22-23 février 1937

Dissolution des formations paramilitaires. Manifestations pro-allemandes en Autriche.

6 novembre 1937

Pacte d'acier germano-italien et entretien Mussolini-Ribbentrop : Mussolini affirme être "las de monter la garde devant l'indépendance autrichienne". Entrevue Hitler-Schuschnigg à Berchtesgaden: ultimatum exigeant que le ministère de l'Intérieur soit confié au meneur nazi Seyss-Inquart. Acceptation autrichienne. Halifax déclare que l'Angleterre ne garantit pas l'Autriche. Discours Schuschnigg à Innsbruck annonçant pour le 13 mars un plébiscite pour ou contre une Autriche libre. L'Allemagne exige que le gouvernement renonce au plébiscite, la démission du cabinet Schuschnigg et la nomination de Seyss-Inquart au poste de chancelier. Acceptation de Vienne . Le nouveau chancelier SeyssInquart fait appel aux troupes allemandes qui franchissent immédiatement la frontière. Le cabinet Chautemps est démissionnaire. Formation, le 13, d'un cabinet Blum. Moscou propose une conférence à Paris, Londres, Prague et Bucarest, en vue d'envisager les mesures à prendre en cas d'agression. Refus de Chamberlain décidé à écarter la Russie soviétique des consultations.

12 février 1938

21 février 1938 9 mars 1938 11 mars 1938

12 mars 1938 10-13 mars 1938 17 mars 1938

10 avril 1938 2.

Plébiscite approuvant le rattachement. L'Autriche devient l'Ostmark (marche de l'Est).

La p r e m i è r e c r i s e t c h è q u e e t l ' A f f a i r e d e s Sudètes

19 mai 1935

Les élections législatives de 1935 donnent 44 sièges sur 300 au parti des Sudètes. Son chef, Henlein, r é clame que le pays des Sudètes soit reconnu comme deuxième nation de l'Etat (3 300 000 Sudètes contre 2 309 000 Slovaques).

24 avril 1938

Congrès de Karlsbad (Karlovy-Vary) : égalité des groupements nationaux, gouvernement autonome. Prague refuse de négocier avec Henlein. Entretiens à Londres entre Chamberlain, Halifax, Daladier et Bonnet. Conseils de modération à Prague.

28-29 avril 1938

215

12 mai 1938

Entretiens Bonnet-Litvinov à Genève : Moscou se déclare prêt à secourir la Tchécoslovaquie sous r é s e r ve d'être autorisée à faire passer ses troupes par la Pologne et la Roumanie. Refus de la Pologne, hostile à la Tchécoslovaquie (Teschen) et de la Roumanie, hostile à la Russie (Bessarabie). 20 mai 1938 Prague invite Henlein à des conversations. 21-24 mai 1938 Prague procède à une mobilisation partielle. Appui soviétique et français mais expresses réserves britanniques. Mémorandum Kundt - député sudète à Prague - ac10 juin 1938 cepté comme base de négociations. 26 juillet 1938 Chamberlain annonce la mission de bons offices Runciman qui se rend à Prague pour faciliter la négociation entre les Sudètes et le gouvernement de Prague. ler-2 septembre 1938 Entrevue Hitler-Henlein. 4 septembre 1938 Rappel des permissionnaires par le gouvernement français. 6 septembre 1938 Premier projet tchèque : auto-administration des nationalités. Inc idents à Moravska-Ostrava entre Sudètes et 9 septembre 1938 Tchèques. 10 septembre 1938 12 septembre 1938

13 septembre 1938

15 septembre 1938

16 septembre 1938 18 septembre 1938 216

Bucarest sous la pression de Paris admet le survol de son territoire par l'aviation soviétique. Discours de Hitler à Nuremberg. Tentative de soulèvements des Sudètes. Etat de siège proclamé par Prague. Ultimatum Henlein à Prague exigeant l'abrogation de l'état de siège, rejeté par Prague. Rupture des pourparlers, les Sudètes affirmant que les Tchèques ne sont plus maîtres de la situation. Henlein demande l'annexion des Sudètes à l'Allemagne. Entrevue Chamberlain-Hitler à Berchtesgaden : Hitler réclame l'annexion des Sudètes par un ultimatum dont le rejet conduirait à la guerre. Chamberlain admet le détachement des Sudètes mais demande un délai de consultation avec la France avant de rapporter la réponse à Hitler au cours d'une entrevue fixée par ce dernier à Godesberg, le 22 septembre. Prague dissout le parti des Sudètes. Fuite de Henlein en Allemagne. Départ de Runciman de Prague. Entretiens de Londres entre Daladier, Bonnet, Cham-

Importance des minorités de langue allemande dans les pays d'Europe orientale et pourcentages de la population représentés par ces minorités, en 1938, avant le partage de la Tchécoslovaquie 240 000 Dantzig Estonie 16 346 62 144 Lettonie 29 231 Lituanie Memel (ville et territoire) 67 671 741 000 Pologne Tchécoslovaquie 3 231 688 Hongrie 478 630 740 000 Roumanie 513 472 Yougoslavie 4 171 Bulgarie Union soviétique (Allemands de la Volga) 1 550 000

93 2 3,19 1,44 43,4 2,3 22,3 5, 5 4,1 4,2 0,1 1

% % % % % % % % % % % %

A la suite de la deuxième guerre mondiale, ces 12 000 000 d'Allemands se sont réfugiés en République fédérale allemande. Enfin, 1 500 000 Hongrois vivent en Roumanie (Transylvanie), 800 000 en Tchécoslovaquie (Slovaquie), et 500 000 en Yougoslavie (Voïvodine). 360 000 Bulgares vivent en Roumanie (Dobroudja) et 70 000 en Yougoslavie (Macédoine). 500 000 Albanais vivent en Yougoslavie (Kossovo-Metohje). 700 000 Turcs se trouvent en Bulgarie et 180 000 en Grèce (Rhodope). 5 500 000 Ukrainiens et 2 000 000 Blancs-Russiens vivent en Pologne. Population à l'exclusion des minorités Union soviétique Allemagne Pologne Roumanie Tchécoslovaquie Yougoslavie

136 69 22 13 10 11

millions millions millions millions millions millions

+ + + + + +

36 millions d'Ukrainiens 7 (Autriche) + 4 (Sudètes) 11 millions de minorités 5 millions de minorités 5 millions de minorités 4 millions de minorités

217

20 septembre 1938

21 septembre 1938

berlain et Halifax : propositions franco-anglaises à Prague, communiquée le 19, sur la base d'une modification des frontières de la Tchécoslovaquie. Protestation de Prague devant une décision qui ne prévoit pas la consultation des populations. Prague propose le recours à la procédure d'arbitrage prévue par le traité d'arbitrage germano-tchèque de 1925. Ultimatum franco-anglais à Prague : Beneé et Hodja acceptent les propositions franco-britanniques. Cabinet d'Union nationale présidé par le général Syrovy, commandant en chef de l'armée.

22-24 septembre 1938 Entrevue Hitler-Chamberlain à Godesberg. Hitler réclame la cession de Teschen à la Pologne et la Slovaquie méridionale à la Hongrie. Concentration de forces polonaises sur la frontière polono-tchèque. Mobilisation générale en Tchécoslovaquie. Hitler remet à Chamberlain un ultimatum destiné à Prague, invitée à évacuer les territoires cédés sous six jours. Chamberlain transmet l'ultimatum à Prague. 25 septembre 1938 Entretiens à Londres, de Chamberlain, Daladier et Bonnet. 26 septembre 1938

Paris rappelle les réservistes, et Londres met sa flotte en état d'alerte. Déclaration britannique assurant la Tchécoslovaquie, en cas d'agression allemande, de l'assistance franco-britannique. Message Roosevelt à Hitler proposant la réunion immédiate à La Haye d'une conférence des puissances impliquées dans le conlfit : France, Angleterre, Allemagne, Italie, Pologne, Tchécoslovaquie. Appel Chamberlain-Mussolini à Hitler proposant une conférence à quatre (sans la Tchécoslovaquie).

28 septembre 1938

Nouveau message du président Roosevelt. Médiation Mussolini et acceptation de Hitler qui fixe la conférence à Munich.

B. UN REGLEMENT SANS LA RUSSIE SOVIETIQUE : MUNICH 1. Un r è g l e m e n t s a n s l a R u s s i e n i l ' A m é r i q u e l'isolationnisme américain

:

a) La neutralité active en Asie (cf. chap. VI) 10 février 1939 31 mars 1939 218

Le Japon occupe l'île d'Hainan sous contrôle français. Le Japon occupe l'île Spratly (entre l'Indochine et

Bornéo) annexée par la France en 1933. 26 juillet 1939

Roosevelt rappelle que le traité nippo-américain de commerce conclu le 21 février 1911 vient à expiration en décembre 1939. Il n'est pas favorable à son renouvellement.

b) Présence active dans la sphère latino-américaine : le panaméricanisme 30 janvier 1936

Roosevelt invite les présidents des 20 autres Républiques américaines à tenir une réunion extraordinaire à Buenos Aires. ler-23 décembre 1936 Conférence panaméricaine extraordinaire de Buenos Aires. Propositions Cordell Hull : consultations automatiques au sein d'un organisme permanent en cas de menace dans l'hémisphère occidental. Réserves Lama (ministre des Affaires étrangères argentin) : tout système régional affaiblit la S. D. N. Déclaration finale de solidarité devant toute menace. Pas d'automaticité ni d'organe permanent. 9-27 décembre 1938 Huitième conférence panaméricaine de Lima. Déclaration de Lima : consultation en cas de menace. Il suffit qu'un des participants déclare la consultation nécessaire. Il y eut trois réunions au cours de la guerre. 23 septembrePanama (guerre en Europe et sort des dépendances 3 octobre 1939 européennes aux Amériques). 21-30 juillet 1940 La Havane (défaite de la France et des Pays-Bas). 15-28 janvier 1942 Rio de Janeiro (entrée en guerre du Japon). c) La neutralité passive en Europe 31 août 1935

Première loi américaine de neutralité.

29 février 1936

Deuxième loi de neutralité.

8 janvier 1937

Troisième loi de neutralité.

1er mai 1937

Quatrième loi de neutralité.

5 octobre 1937

"Discours de la Quarantaine" : Roosevelt déclare à Chicago ¡devant l'épidémie de l'illégalité et le règne de la terreur, l'hémisphère occidental est menacé. Seul un effort concerté peut aboutir à la mise en quarantaine des agresseurs. Message confidentiel de Roosevelt à Chamberlain proposant l'étude du plan Welles : 1°) principes du droit international; 2°) accès égal aux matières pre-

11 janvier 1938

219

15 avril 1939 4 novembre 1939 2.

mières; 3°) révision pacifique des traités; 4°) droits et obligations des neutres. Message du président Roosevelt demandant aux Etats totalitaires de respecter l'intégrité territoriale de 30 Etats indépendants expressément énumérés. Cinquième loi de neutralité : l'embargo sur la vente d'armement est supprimé.

La p o l i t i q u e

d'apaisement

Face aux nations satisfaites, aux grands empires détenteurs de territoires et de matières premières - Etats-Unis, Commonwealth britannique, Empire français - les trois nations prolétaires formulent la même revendication : le besoin d' "espace vital", pensée directrice du nouvel expansionnisme germanique, italien et japonais. L'accroissement notable de la population de ces trois Etats dans les 20 années de l'entre-deux-guerres - qui passe successivement de 60 à 87 millions d'habitants pour l'Allemagne, de 37 à 43 millions pour l'Italie et de 70 à 103 millions pour le Japon - fournit un argument et un prétexte à leurs exigences. Privée de ses colonies par le traité de Versailles, l'Allemagne d'Hitler réclame une redistribution des mandats et songe à rassembler sous sa direction les peuples de Mittel-Europa. Exclu des terres d'immigration américaines et australienne par une législation draconienne, le Japon jette son dévolu sur la Chine et prétend organiser à sa guise la "Grande Asie Orientale". Frustrée en 1919 dans la répartition des profits coloniaux, l'Italie fonde l'Empire d'Afrique orientale et, par le biais de la conquête albanaise prend directement pied dans les Balkans. L'argumentation qui formait la base des revendications des trois grandes nations "insatisfaites" avait éveillé des échos dans certains milieux anglo-saxons et à Genève, où l'on s'efforçait de démontrer combien était insuffisante la part de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon dans la distribution des richesses mondiales. Si l'on examine la part des grands Etats dans la production mondiale à la veille de la guerre, on constate que l'Empire britannique détenait 85% du nickel, 78% du sésame, 62% des arachides, 57% du caoutchouc, 50% de la laine, 48% de l'huile de palme, 43% du plomb, 42% de l'étain, 32% du zinc et 25% de la houille. Les Etats-Unis possédaient 72% du soufre, 59% du pétrole, 49% du coton, 34% de la houille, 34% du coprah et 28% du zinc. A eux seuls, les Etats anglo-saxons monopolisaient pratiquement la plupart des produits-clés. Le pourcentage des autres Etats étaient beaucoup plus modestes : la France détenait 42% de la bauxite et 28% du minerai de fer, l'Allemagne 59% des sels de potasse, l'Italie 31% du mercure. Pour résoudre le problème et assurer à tous les Etats un libre accès aux matières premières, diverses suggestions avaient été présentées : généralisation du régime de la "porte ouverte" dans tous les domaines coloniaux, internationalisation de la gestion coloniale, conclusion d'accords internatio220

naux assurant la distribution des matières premières, introduction d'un r é gime de concessions et de compagnies à charte pour la mise en valeur des colonies, etc. Aucune n'a d'ailleurs été retenue. Elles ne constituaient au surplus que des palliatifs en présence de l'opposition catégorique des Empires nantis. 2 mars 1937 Déclaration Eden : opposition à toute cession coloniale ou transfert de mandat. 21 novembre 1937 Discours de Hitler à Augsbourg : revendications de l'Allemagne et entretiens Hitler-Halifax sur un partage colonial et pour un égal partage des matières premières. 25 novembre 1937 Entrevue Ribbentrop-Bonnet à Paris et entretien secret Ribbentrop-Chautemps. Discours Gcering à Hambourg sur la même question. 26 novembre 1937 28-30 novembre 1937 Entretiens Chautemps-Chamberlain à Londres. 2 décembre 1937 Déclaration Spaak hostile à tout transfert de souveraineté. 11 janvier 1938 Message confidentiel Roosevelt à Chamberlain : plan Sumner Welles : Io) principes fondamentaux de droit international; 2°) méthodes permettant d'assurer un accès égal aux matières premières; 3°) méthodes de révision pacifique des accords internationaux; 4°) droits et obligations des neutres. 17 janvier 1938 20 février 1938

Nouveau message Roosevelt à Chamberlain. Il est rejeté par ce dernier, sans consulter Eden. Démission de Eden, remplacé par Halifax.

25 février 1938

Document Henderson - propositions écrites de partage - remis à Hitler, non communiqué à la France et la Belgique et concernant la zone conventionnelle du bassin congolais.

16 novembre 1938

Déclaration Daladier s'opposant à toute modification coloniale. Déclaration Halifax : en cas d'accord avec l'Allemagne, l'Angleterre pourra réexaminer le problème colonial et celui des matières premières.

29 juin 1939

221

3. M u n i c h e t l e r è g l e m e n t de l a q u e s t i o n t c h è q u e p a r l e s p u i s s a n c e s o c c i d e n t a l e s e n d e h o r s de la R u s s i e s o v i é t i q u e a)

La conférence de Munich

29-30 septembre 1938 Réunion de la conférence des Quatre à Munich (Daladier, Chamberlain, Hitler, Mussolini). Signature de l'accord des Quatre imposant à la Tchécoslovaquie la cession du territoire des Sudètes, suivie d'une déclaration de non-agression anglo-allemande et d'une garantie franco-britannique des frontières de la Tchécoslovaquie contre une agression non provoquée. L'Allemagne et l'Italie subordonnent cette garantie à la solution des problèmes des minorités polonaises et hongroises. 1er-10 octobre 1938 1er octobre 1938 2 octobre 1938 5 octobre 1938 6 octobre 1938 21 octobre 1938 6 décembre 1938

Les troupes allemandes prennent possession du Sudetenland. Démission de premier lord de l'Amirauté, Duff Cooper, en signe de protestation. Entretien LitvinovBonnet à Paris et expresses réserves soviétiques. Moscou dément avoir été représentée à Munich par Daladier. La Chambre des députés approuve par 535 voix contre 75 la déclaration Daladier sur les accords de Munich. La Chambre des communes vote la confiance au gouvernement par 366 voix contre 144. Prague fait connaître à Moscou qu'elle tient pour caduc le pacte du 16 mai 1936. Déclaration franco-allemande de non-agression signée à Paris par Ribbentrop et Bonnet.

b) Les annexions polonaise et hongroise 21 septembre 1938

Varsovie dénonce l'accord polono-tchèque sur les minorités et revendique l'annexion de la Silésie de Teschen. Moscou menace Varsovie de la dénonciation du pacte de non-agression soviéto-polonais de 1932.

30 septembre 1938

Accord de Munich : annexe : si le problème des minorités polonaise et hongroise n'est pas réglé dans les trois mois par les gouvernements intéressés, il fera l'objet d'une autre réunion des chefs des gouvernements des quatre puissances.

222

1er octobre 1938

La commission internationale de délimitation des frontières adopte les revendications allemandes contenues dans le mémorandum de Godesberg. Aucun plébiscite ne fut organisé, Prague ayant renoncé.

1er octobre 1938 2 octobre 1938 1er novembre 1938

Prague accepte les revendications polonaises. Les troupes polonaises entrent en Silésie de Teschen. Echange de notes polono-tchèque sur la délimitation des frontières (1 000 km2 et 240 000 habitants cédés à la Pologne). Varsovie s'abstient d'occuper l'Ukraine subcarpatique, bien qu'elle fût soucieuse d'éliminer un foyer d'agitation qui contaminait les minorités ukrainiennes de Pologne et d'établir une frontière commune avec son alliée de Hongrie. Arbitrage de Vienne : sentence arbitrale RibbentropCiano : le Sud de la Slovaquie (12 000 km2 et un million d'habitans dont 700 000 Magyars) est cédé à la Hongrie.

2 novembre 1938

c) La désagrégation interne de la Tchécoslovaquie 5 octobre 1938 7 octobre 1938 11 octobre 1938 19 novembre 1938 30 novembre 1938 16 décembre 1938 9 mars 1939 13 mars 1939

Démission du président Benes qui se fixe aux EtatsUnis le 9 février 1939. Démobilisation de l'armée tchèque. Formation d'un gouvernement autonome slovaque présidé par Mgr Tiso. Autonomie de la Ruthénie (Ukraine subcarpatique) dont le cabinet est présidé par Brody, remplacé le 26 octobre par Mgr Volosin. Prague ratifie la loi d'autonomie slovaque et ruthène. Election de Hacha comme président de la République (cabinet Beran-Chvalkovsky). Départ de Prague de la mission militaire française. Prague destitue le gouvernement autonome slovaque de Mgr Tiso pour action séparatiste attentatoire à l'unité de l'Etat. Départ de Mgr Tiso pour Berlin. L'Allemagne exige la reconnaissance de l'indépendance slovaque et ruthène et la démission du général Syrovy, ministre de la Défense.

223

Chapitre I R U P T U R E DE L ' E Q U I L I B R E : L ' A G R E S S I O N A L L E M A N D E C O N T R E LA TCHECOSLOVAQUIE

I.

L E S A G R E S S I O N S DE L ' A X E A. LA CONQUETE DE LA TCHECOSLOVAQUIE

Au 15 mars 1939, la Tchécoslovaquie est peuplée de 7 447 000 Tchèques, de 2 309 000 Slovaques et de 600 000 Ukrainiens jouissant d'une autonomie administrative. Les populations de langue allemande (3 300 000), hongroise (700 000) et polonaise (240 000) ont été rattachées respectivement à l'Allemagne, à la Hongrie et à la Pologne au lendemain de la conférence de Munich, le 28 septembre 1938. Pour la première fois donc, l'Allemagne décide d'annexer une population dont la langue n'est pas allemande. 14 mars 1939

A l'instigation allemande, la Slovaquie (Bratislava, Mgr Tiso) et l'Ukraine des Carpates-Ruthénie (Chust, Mgr Volosin), régions de la république de Tchécoslovaquie, se déclarent indépendantes et se placent sous la protection allemande.

15 mars 1939

Les troupes allemandes envahissent la Bohême-Moravie. La radio allemande annonce que le président tchèque Hacha, convoqué à Berlin, "remet le sort de son pays à l'Allemagne". Hacha menacé par un ultimatum de Hitler de détruire Prague, se résigne à ce simulacre. Décret instituant le protectorat allemand de BohêmeMoravie. Protecteur : Neurath; commissaire : HenTein. Hitler, pour ne pas inquiéter Moscou avec la création d'une Ukraine des Carpates, autorise son occupation par la Hongrie. Désormais, la Hongrie pro-allemande et la Pologne ont une frontière commune. Cependant, la longueur de la frontière roumano-hongroise est augmentée sur la région contestée de Transylvanie.

16 mars 1939 17 mars 1939

17-18-20 mars 1939

Moscou, Paris, Londres, et Washington, dans des déclarations séparées, refusent de reconnaître l'existence d'une base légale à un tel statut.

22 mars 1939

Ultimatum de Berlin à la Lituanie et rattachement 227

de la ville et du port de Memel à l'Allemagne. 23 mars 1939

Berlin annonce un traité de protection de la Slovaquie.

B. MAINMISE ITALIENNE EN ALBANIE 26 mars 1939

Mussolini, fort de la victoire de Franco et de la présence des troupes italiennes aux Baléares, demande à Paris l'ouverture de négociations sur Djibouti, Suez, et la Tunisie.

27 mars 1939

Franco signe le pacte anti-Komintern.

28 mars 1939

Madrid se rend sans condition.

4 avril 1939

La radio italienne annonce des conversations italoalbanaises pour le renforcement de l'alliance militaire des deux pays.

7 avril 1939

Ultimatum italien et action militaire entreprise le Vendredi saint. Fuite du roi d'Albanie à Athènes. L'Assemblée constituante de Tirana proclame l'union personnelle des deux couronnes sous la dynastie de Savoie qui octroie une charte constitutionnelle (le 4 juin).

12 avril 1939

13 avril 1939

Tirana notifie son retrait de la S. D. N. et signe un traité avec l'Italie (3 juin) concernant la gestion de ses relations extérieures, en contradiction avec les accords anglo-italiens de 1937 et 1938 stipulant le respect du statu quo quant à la souveraineté nationale des territoires méditerranéens.

21 novembre 1939

Halifax reconnaît de facto la réunion de l'Albanie à la couronne d'Italie.

C. LE SYSTEME DES PACTES DE l'AXE 2 avril 1939

Berlin sollicite le Japon d'adhérer à un pacte offensif. Refus japonais d'adhérer à une alliance militaire.

6 mai 1939

Entretiens Ribbentrop-Ciano à Milan : accord de principe sur le pacte d'acier.

10 mai 1939

Le régent de Yougoslavie, prince Paul, à Rome.

22 mai 1939

Pacte d'acier signé à Berlin par Ribbentrop-Ciano en présence de Hitler et Gœring : pacte offensif.

23 mai 1939

Accord germano-roumain d'exploitation en commun des gisements de pétrole.

31 mai 1939

Pacte de non-agression germano-danois. Refus de la Norvège, de la Suède, et de la Finlande.

228

1er-5 juin 1939 7 juin 1939 18 juillet 1939 21 octobre 1939

II.

Entretiens de Hitler avec le régent de Yougoslavie. Pacte de non-agression entre l'Allemagne, la Lettonie et l'Estonie. L'Italie accorde à l'Allemagne une zone franche à Trieste. Protocole Ciano-Mackensen : droit pour les habitants du Haut-Adige (Tyrol du Sud) de langue allemande d'opter entre la nationalité italienne ou le départ en Allemagne. Sur 270 000, 190 000 optent pour le départ en Allemagne mais seulement 80 000 quittent le Tyrol.

R E V O L U T I O N DANS LA P O L I T I Q U E

ANGLAISE

A. LES GARANTIES A LA POLOGNE 17 mars 1939

Chamberlain : impossibilité de négocier avec Hitler. Démarche Tilea (ambassadeur de Roumanie) à Londres souhaitant des précisions sur l'attitude britannique en cas d'agression allemande contre la Roumanie. Le vicomte Halifax demande à Litvinov de préciser l'attitude soviétique.

19 mars 1939

Litvinov propose une conférence à Bucarest entre la France, l'Angleterre, l'Union soviétique, la Roumanie, la Pologne et, éventuellement, la Turquie.

21 mars 1939

Halifax propose une déclaration commune de consultation, en cas de menace contre l'indépendance d'un Etat européen. Chamberlain demande à Mussolini de modérer Hitler.

22 mars 1939

Litvinov accepte le principe d'une déclaration mais maintient la proposition d'une conférence des pays de l'Europe de l'Est et du Sud-Est. Entretien Ribbentrop-Lipski : la Pologne est sommée de régler la question de Dantzig et de participer au pacte anti-Komintern. La ville libre de Dantzig (art. 100-108 du traité de Versailles et convention du 9 novembre 1920), pourvue d'un Sénat exécutif et d'une Diète législative, bien que rattachée au point de vue maritime, douanier, postal, ferroviaire, diplomatique à la Pologne, est placée sous la protection de la S. D. N., assurée par un haut-commissaire. La ville compte en 1939 260 000 habitants dont 230 000 sont de langue allemande. Incidents et f r i c tions se multiplient : 1925 : service postal; 1932 : accès des navires de guerre polonais; 1935 : statut

26-27 mars 1939

229

douanier. Aux élections territoriales du 7 avril 1935, la Diète de Dantzig donne la majorité au parti national-socialiste qui abroge le 18 juillet 1936 la Constitution démocratique de la ville libre. 31 mars 1939

Chamberlain assure la Pologne d'une garantie unilatérale d'assistance automatique au cas où elle s'estimerait menacée et aurait recours à la guerre. C'est remettre les clés de la guerre à la Pologne.

6 avril 1939

Entretien Chamberlain-Beck à Londres : la promesse unilatérale sera un traité d'alliance.

13 avril 1939i

Déclaration française de garantie immédiate et directe.

15 avril 1939

Message Roosevelt à Hitler et Mussolini.

26 avril 1939

Mémorandum allemand remis à Varsovie : Dantzig rattaché à l'Allemagne. Le corridor à la Pologne. Berlin reconnaîtra la frontière germano-polonaise.

28 avril 1939

Hitler dénonce la déclaration germano-polonaise de renonciation à la force du 26 janvier 1934, l'accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935, rejette les propositions Roosevelt. Londres : vote de la loi du service militaire obligatoire.

5 mai 1939

Varsovie rejette le mémorandum de Berlin et rompt toute négociation. Incidents de frontière.

11 mai 1939

Discours Daladier et Chamberlain très fermes.

8 juin 1939

Visite des souverains anglais à Washington.

23 août 1939

Entretien, sans résultat, Gœring-Lipski.

25 août 1939

Traité anglo-polonais d'alliance : intervention automatique en cas d'agression.

B. LES GARANTIES A LA GRECE ET LA ROUMANIE 10 février 1939

Traité de commerce franco-yougoslave.

21-24 mars 1939

Visite à Londres du président Lebrun rendant celle du roi Georges VI en France les 19-22 juillet 1938.

13 avril 1939 15 avril 1939

5 mai 1939 230

La France et l'Angleterre ripostent et donnent une garantie unilatérale d'assistance à la Grèce et à la Roumanie. Message Roosevelt à Hitler et Mussolini leur demandant l'assurance que 29 nations désignées dans la note ne feraient pas l'objet d'une agression par les forces armées germano-italiennes. Traité de commerce entre les Etats-Unis et la Turquie. Premier acte international du président InOnti.

12 mai 1939

23 juin 1939

III.

InflnU est élu président le 3 avril 1939 après la mort de Kemal le 10 novembre 1938. Signature entre l'Angleterre et la Turquie d'une déclaration d'assistance mutuelle et de coopération en cas d'une agression entraînant la guerre en Méditerranée. La France, afin de s'assurer l'alliance de la Turquie, lui cède le sandjak d'Alexandrette, partie de la Syrie alors sous mandat français, habité par 63 % de Syriens, 5 % d'Arméniens et 32 % de Turcs. En échange, promesse d'assistance mutuelle en attendant la signature d'un traité franco-anglo-turc.

LA R U S S I E AUX E N C H E R E S : L E S N E G O C I A T I O N S PARALLELES

Au lendemain du 15 mars, comment se présente le paysage diplomatique vu de Moscou ? Pas de danger de collusion germano-polonaise;les Franco-Anglais sont liés à la Pologne et à la Roumanie par une garantie d'assistance automatique ; or, la Pologne et la Roumanie séparent l'Allemagne de la Russie : toute tension entre l'Allemagne et la Pologne accroît la tension entre l'Allemagne d'une part, et la France et l'Angleterre d'autre part. Si la Russie adhère au front franco-anglais elle risque de constituer un front germano-japonais et de se voir encerclée. A. LA NEGOCIATION FRANCO-ANGLO-SOVIETIQUE 14-15 avril 1939

18 avril 1939

3 mai 1939 29 avril-10 mai 1939 27 mai 1939

Halifax et Daladier tentent d'obtenir de Litvinov une garantie unilatérale russe de la Pologne et de la Roumanie, déjà garanties par la France et l'Angleterre. Contre-propositions Litvinov : pacte d'assistance mutuelle et rejet de la déclaration unilatérale. Garanties d'assistance entre la France, l'Angleterre, la Russie, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Pologne, et la Roumanie. Convention militaire. Moscou garantit la frontière polono-allemande mais non polono-russe. Le pacte polono-roumain doit se tourner contre l'Allemagne. Déclaration excluant une paix séparée. Molotov remplace Litvinov. Mission Potemkine à Ankara (29 avril-5 mai), Sofia (7 mai), Bucarest (8 mai), Varsovie (9-10 mai). Paris et Londres admettent le principe d'un pacte d'assistance mutuelle dans le cas d'une agression 231

31 mai 1939 2 juin 1939 15 juin 1939

contre la Pologne, la Roumanie, la Grèce, la Turquie et la Belgique, mais sans couvrir les Etats baltes. Rejet Molotov. Proposition Molotov : convention militaire, pacte politique, et garantie de tous les pays entre la Baltique et la mer Noire. Mission anglaise Strang à Moscou et ouverture de négociations tripartites.

1er juillet 1939

Paris et Londres acceptent également la garantie sur les Etats baltes mais incluent la Hollande et la Suisse. Molotov refuse la garantie étendue sur la Hollande et la Suisse et exige une garantie même si l'agression est indirecte (exemple de Prague) casus fœderis.

18 juillet 1939

La garantie sur la Hollande et la Suisse est abandonnée. Les conversations aboutissent à un traité préparatoire qui est accepté. Moscou propose des conversations d'état-major. Roosevelt fait savoir à Moscou son désir de voir se réaliser un accord franco-anglo-soviétique.

23 juillet 1939 24 juillet 1939 2 août 1939 11 août 1939 12-17 août 1939

22 août 1939 23 août 1939

Arrivée à Moscou de la mission militaire francoanglaise. Conversations militaires tripartites Doumenc-Plunkett-Vorochilov sur le droit de passage pour l'armée rouge à travers le territoire polonais et roumain refusé par Varsovie et Bucarest en cas d'agression allemande. Bases navales aux pays baltes. Paris assure Moscou de l'acceptation polonaise et roumaine. Vorochilov exige une assurance directe de Varsovie. La France menace de dénoncer l'alliance franco-polonaise en cas de refus de Varsovie.

B. LA NEGOCIATION GERMANO-SOVIETIQUE 2 avril 1939

17 avril 1939

232

Tokyo rejette la proposition allemande d'une alliance militaire qui prendrait à revers la Russie, alors même que la bataille des frontières russo-japonaise en Mongolie est en pleine extension (voir chap. VI). L'ambassadeur russe à Berlin, en fonction depuis mai 1938, rend visite à la Wilhelmstrasse potar la première fois.

3 mai 1939 20 mai 1939

Molotov aux Affaires étrangères. Conversations Molotov-Schuleriburg à Moscou et nécessité de bases politiques préalables. 14 juin 1939 Moscou fait savoir à Berlin qu'il refuserait un pacte avec la France et l'Angleterre en échange d'un pacte de non-agression. 29 juin 1939 Conversations Molotov-Sehulenburg : réaffirmation du traité germano-soviétique de Berlin du 24 avril 1926, prolongé en 1931 par un protocole ratifié le 5 mai 1933. 23 juillet 1939 Accord provisoire anglo-franco-russe et début de conversations d'état-major. 26 juillet-14 août 1939 Conversations économiques soviéto-allemandes et définition des bases territoriales de l'accord. 2 août 1939 Entretiens Ribbentrop-Astakhov. 4 août 1939 Entretiens Molotov-Schulenburg sur les zones d'influence 11-13 août 1939 Hitler-Ribbentrop-Ciano : réticences et réserves italiennes face à l'imminence du conflit. 12 août 1939 Ribbentrop propose un échange de vues à Moscou. 18 août 1939 Molotov accepte le principe d'un traité de non-agression et d'un protocole annexe délimitant les zones d'influence. 19 août 1939 Signature d'un accord d'échanges commerciaux. 20 août 1939 Hitler demande à Staline de hâter la venue de Ribbentrop à Moscou. 23 août 1939 Arrivée de Ribbentrop à Moscou. 24 août 1939 Publication d'un pacte de non-agression, son annexe étant tenu secret. Io) Traité de non-agression : ne pas soutenir toute tierce puissance qui entrerait en conflit contre l'un d'eux. Consultations. Immédiatement applicable. 2e) Protocole secret : la limite des zones d'influence en Pologne passe à la ligne des rivières NarowVistule-San. Dans la zone d'influence russe la Finlande, l'Estonie, et la Lettonie. La Lituanie dans la zone allemande. Le maintien éventuel d'un Etat polonais indépendant sera décidé par des consultations. Intérêt russe pour la Bessarabie et renonciation allemande à toute vue sur les Balkans.

233

IV.

T E N T A T I V E DE MEDIATION

FRANCO-ANGLAISE

12-13 août 1939

Entrevue Hitler-Ciano à Salzbourg: l'Italie réclame une aide en matières stratégiques.

23 août 1939

Lettre de Chamberlain à Hitler.

25 août 1939

Traité d'alliance anglo-polonais. Lettre de Hitler à Mussolini. Rome demande une aide importante à Berlin. Message d'Hitler à Daladier : l'Allemagne ne demande rien à la France et à l'Angleterre.

26 août 1939

Lettre de Daladier à Hitler.

27 août 1939

Lettre d'Hitler à Daladier.

28 août 1939

Londres (1) propose ses bons offices et suggère à Berlin et Varsovie des négociations directes entre l'Allemagne et la Pologne. Hitler accepte les bons offices de Londres mais les subordonne à la venue d'un émissaire polonais muni de pleins pouvoirs au plus tard le 30 août.

30 août 1939

Communication à l'Angleterre d'un projet allemand de règlement de la question de Dantzig.

31 août 1939

Varsovie charge l'ambassadeur Lipski de prendre contact. Berlin refuse, le délai imparti étant écoulé.

31 août-2 septembre 1939

Tentative de médiation de Mussolini.

1er septembre 1939

Invasion de la Pologne par l'armée allemande sans déclaration de guerre.

1. La mission Dahlerus et la tentative d'un "second Munich" : 25 juillet-31 août 1939 : Mission du Suédois Dahlerus sur la demande de Gcering à Londres et Berlin. Entretiens Dahlerus avec Hitler, Henderson, Chamberlain, Halifax, Ribbentrop et Lipski sur la base de la cession du corridor de Dantzig et d'une nouvelle répartition des territoires coloniaux. Des plénipotentiaires polonais devront se rendre à Berlin pour négocier. 234

Chapitre n LA G U E R R E EN E U R O P E

I.

LA G U E R R E A L ' E S T ( s e p t e m b r e

1939- a v r i l

1940)

A. LE PARTAGE DE LA POLOGNE 1er septembre 1939

Invasion de la Pologne par l'armée allemande sans déclaration de guerre en application du protocole secret germano-soviétique du 23 août 1939.

2 septembre 1939 3 septembre 1939

Tentative de médiation de Mussolini. Ultimatum anglo-français à l'Allemagne : ou retrait des troupes ou guerre. Rejet et état de guerre. Déclarations de neutralité américaine et japonaise. Non-belligérance italienne.

17 septembre 1939

Invasion de la Pologne par l'armée rouge sans déclaration de guerre "en vue de protéger ses nationaux" en application du protocole secret, mais en violation du pacte soviéto-polonais de non-agression du 25 juillet 1932 prorogé jusqu'au 31 décembre 1945 par le protocole du 5 mai 1934. Déclaration commune germano-soviétique attestant la communauté de vues des deux Etats. Premier tracé de la ligne de démarcation entre l'Allemagne et l'Union soviétique suivant le cours des rivières Pissa, Narow, Burg, Vistule, San (application du protocole secret). Capitulation de l'armée polonaise à Modlin. Signature à Moscou par Ribbentrop et Molotov d'un nouveau traité d'amitié et d'un règlement de frontières.

18 septembre 1939 22 septembre 1939

28 septembre 1939

1°) Traité d'amitié I. Déclaration commune sur la paix : la guerre est désormais sans objet. H. Développement des relations économiques et commerciales. IH. Convention sur l'acheminement des matières premières d'Extrême-Orient à travers le territoire soviétique tournant ainsi le blocus naval franco-anglais.

235

IV. Protocole sur l'échange des nationaux. (1) V. Protocole spécial sur la répression de toute menée nationale polonaise. 2° ) Règlement des frontières I. La Lituanie, contrairement au protocole Ribbentrop-Molotov du 23 août 1939, passe dans la zone d'influence soviétique. H. Deuxième tracé des frontières qui avantage territorialement l'Allemagne, mais évite à l'Union soviétique le contrôle de populations non russes. Ce tracé, qui suit approximativement la ligne Curzon (1919), correspond aux territoires cédés par la Russie à la Pologne lors de la conclusion du traité de paix de Riga (12 mars 1921). B. L'EQUILIBRE GERMANO-SOVIETIQUE DANS LA BALTIQUE 1. E x p a n s i o n

allemande

a) en Norvège 8 avril 1940

Notification franco-britannique de pose de mines en mer du Nord.

9 avril 1940 11 avril 1940

Invasion de la Norvège par l'armée allemande. Appel du gouvernement Nygaardsvold invitant à la résistance Débarquement du corps expéditionnaire franco-britannique. Evacuation du corps expéditionnaire. Départ du roi de Norvège Haakon VII et du gouvernement pour Londres.

14 avril 1940 2 mai 1940 10 juin 1940 b) au Danemark 9 avril 1940

Invasion du Danemark par l'armée allemande en violation du traité germano-danois de non-agression du 31 mai 1939.

1. Rapatriement de 440 000 Allemands par les protocoles d'application du 15 octobre 1939 (Lituanie) et du 30 octobre 1939 (Lettonie). 4 octobre 1939 : Le protocole additionnel prévoit une Commission mixte germano-soviétique de démarcation. 21 octobre 1939 : Signature à Rome entre l'Allemagne et l'Italie d'un protocole relatif au rapatriement de 10 000 Italiens (optants) du Haut-Adige de langue allemande. 236

2. R é a c t i o n s

alliées

10 avril 1940

L'Islande dénonce l'union réelle sous la couronne du Danemark (depuis le 1er décembre 1918) et assume la conduite de ses Affaires étrangères. La république d'Islande proclame son indépendance le 27 mai 1941.

14 avril 1940 10 mai 1940

Envoi d'un corps expéditionnaire en Islande. Avec l'accord de Washington , les troupes britanniques occupent Reykjavik et les îles Féroé. Refus américain de permettre l'occupation par les Britanniques du Groenland.

3. E x p a n s i o n

russe

A la faveur des accords du 23 août 1939 et du 28 septembre 1939, instruments diplomatiques délimitant les sphères d'influence entre l'Allemagne et l'Union soviétique, Moscou consolide sa mainmise dans le secteur de la Baltique. a) Pays baltes 28 septembre 1939 5 octobre 1939 10 octobre 1939

Pacte d'assistance militaire entre l'Union soviétique et l'Estonie. Installation des bases: îles Dago et Œsel; pont de Paldiski. Pacte d'assistance militaire entre l'Union soviétique et la Lettonie. Bases: ports de Libau et Windau. Pacte d'assistance militaire entre l'Union soviétique et la Lituanie. L'Union soviétique cède Vilna à la Lituanie contre le droit d'entretenir des forces a r mées sur le territoire lituanien.

b) Guerre de Finlande 5 octobre 1939

13 novembre 1939 28 novembre 1939

29 novembre 1939 30 novembre 1939

L'Union soviétique demande à la Finlande de procéder à un échange de vues sur des questions d'ordre territorial et de défense. Message Roosevelt à Kalinine en faveur de l'indépendance de la Finlande. Interruption des négociations à la demande de la Finlande. Rappel du négociateur Paasikivi. Moscou dénonce le traité de non-agression scrviétofinlandais du 21 janvier 1932 (prorogé le 7 avril 1934 jusqu'au 31 décembre 1945) et rompt les relations diplomatiques. L'Allemagne décline la demande finlandaise de médiation. Washington offre ses bons offices aux parties. Invasion de la Finlande par l'armée rouge. 237

1er décembre 1939

Formation à la frontière (Terijoki) d'un "gouvernement de la République populaire finlandaise" présidé par Otto Kuusinen. Le secrétaire du P. C. finlandais Tuominen refuse d'y participer.

2 décembre 1939

Signature d'un traité d'assistance mutuelle et de rectification des frontières entre le gouvernement soviétique et le "gouvernement" Kuusinen. Formation d'un gouvernement d'Union nationale Ryti-Tanner. L'Union soviétique condamnée pour agression est exclue de la S. D. N. Déclaration de neutralité des Etats scandinaves. La Suède et la Norvège refusent le droit de passage au corps expéditionnaire franco-anglais destiné à la Finlande. Négociations secrètes Tanner-Mme Kollontai à Stockholm. Traité de paix de Moscou : la Finlande cède à l'Union soviétique l'isthme de Carélie. Cession à bail (30 ans) de la presqu'île de Hangoe.

3 décembre 1939 14 décembre 1939 25 février 1940 3 mars 1940

12 mars 1940 11 octobre 1940

II.

Accord de Moscou : démilitarisation des îles d'Aaland.

LE C O N F L I T A L ' O U E S T A. LA DROLE DE GUERRE (9 septembre 1939-10 mai 1940) 1. E f f o r t de g u e r r e d e s

belligérants

9 septembre 1939

Offensive française dans la forêt de la Warndt (Sarre).

12 septembre 1939

Arrivée en France du corps expéditionnaire britannique (160 000 hommes). Combat naval dans le Rio de la Plata entre le cuirassé allemand Admirai Graf v. Spee et une escadre anglaise. Débarquement du corps expéditionnaire franco-britannique en Norvège. Retrait du corps expéditionnaire de Norvège,

13 décembre 1939 14 avril 1940 2 mai 1940

a) Alliance franco-britannique 5 septembre 1939 238

Churchill et Eden entrent au cabinet Chamberlain.

5 septembre 1939 12 septembre 1939 13 septembre 1939 23 septembre 193918 octobre 1939 26 septembre 1939

L'Afrique du Sud déclare la guerre à l'Allemagne. (1) Réunion du conseil suprême de guerre franco-britannique. Bonnet est remplacé par Daladier aux Affaires étrangères. Séjour à Moscou du ministre turc des Affaires étrangères Saradjoglou. Publication à Paris d'un décret portant dissolution des organisations communistes.

19 octobre 1939

Signature à Ankara d'un traité d'assistance mutuelle entre la France, la Grande-Bretagne, et la Turquie: coopération effective des trois Etats dans le cas d'une agression commise par une puissance européenne contre la Turquie; intervention turque si la guerre s'étend en Méditerranée; engagement de ne pas conclure d'armistice ou de traité de paix séparée.

12 décembre 1939

Conclusion des accords économiques et financiers Reynaud-Simon entre la France et la Grande-Bretagne; mise en commun des dépenses de guerre dans la proportion d'un tiers pour la France et de deux tiers pour la Grande-Bretagne.

21 mars 1940 28 mars 1940

Formation du cabinet Reynaud. Déclaration franco-britannique par laquelle les deux Etats s'engagent à ne pas négocier ni conclure d'armistice ou de paix séparée. Churchill, président du comité de Défense du cabinet Chamberlain.

3 avril 1940 b) Allemagne 6 octobre 1939

Discours d'Hitler au Reichstag : offre de paix à la France et à la Grande-Bretagne sur la base de la reconnaissance du statu quo. Staline s'associe à cette offre.

10 octobre 1939 12 octobre 1939

Daladier rejette. Chamberlain rejette.

1. 4 septembre 1939 : Le premier ministre de l'Afrique du Sud, Hertzog, propose à la Chambre la neutralité, mais un amendement du chef de l'opposition, le général Smuts, déclarant la guerre à l'Allemagne, est adopté. 5 septembre 1939 : Démission de Hertzog. Smuts devient premier ministre (jusqu'au 3 juin 1948). Déclaration de guerre à l'Allemagne. 239

2. N e u t r e s e t a)

non-belligérants

Tentative des petits pays neutres

7 novembre 1939

Télégramme de la reine Wilhelmine des Pays-Bas et du roi des Belges Léopold m offrant leurs bons offices aux Etats belligérants en vue de faciliter dans un esprit de compréhension la recherche des éléments d'un accord éventuel. Adhésion des rois du Danemark de Norvège, de Suède, de Roumanie, du président de la République finlandaise et du pape.

9 novembre 1939

Attentat simulé contre Hitler à Munich motivant son refus. Discours du roi Georges VI et du président Lebrun: l'Allemagne doit faire au préalable des propositions précises.

12-13 novembre 1939

b) Etats-Unis 1er septembre 1939 5 septembre 1939

Le général Marshall, chef d'état-major de l'armée. Proclamation de neutralité par le président Roosevelt.

23 septembre-3 octobre

9e conférence panaméricaine de Panama : adoption d'une déclaration relative à l'établissement dans les eaux adjacentes au continent américain d'une zone de sécurité soustraite aux actes hostiles des belligérants.

4 novembre 1939

Promulgation par le président Roosevelt de la 5e loi de neutralité abrogeant la clause interdisant les exportations du matériel de guerre aux belligérants (prévue par la 4e loi de neutralité). Liberté des dites exportations à condition pour les belligérants de payer comptant et d'effectuer le transport sur leurs propres navires (clause "cash and carry").

24 décembre 1939

Nomination par le président Roosevelt de Myron Taylor comme son représentant personnel auprès du pape Pie XII élu le 2 mars 1939.

9 février 1940

Mission d'information du sous-secrétaire d'Etat Sumner Welles en Europe. 26 février : Rome; 1er mars : Berlin; 7 mars : Paris; 19 mars : Rome.

c) Italie 1er septembre 1939

Déclaration italienne de "non-belligérance".

1er-3 septembre 1939 Tentative de médiation de Mussolini. 5 septembre 1939 Tentative franco-britannique de disloquer le Pacte d'Acier : les mesures prises à 1*encontre des nationaux italiens à Tunis et Djibouti sont rapportées. 240

10 septembre 1939

Conversations franco-italiennes de San Remo: Alphand- Giannini.

21 novembre 1939

Halifax reconnaît de facto la réunion de l'Albanie au royaume d'Italie. Entrevue du Brenner : Hitler-Mussolini : décision

18 mars 1940

de principe d'entrée en guerre de l'Italie. B. LA GUERRE A L'OUEST (10 mai-22 juin 1940) 1. Le c o m b a t p o u r le c o n t i n e n t 9-10 mai 1940 Crise ministérielle à Londres : le cabinet Chamberlain se trouve démissionnaire à la suite d'un débat sur la conduite de la guerre en Norvège. Crise ministérielle à Paris : le cabinet Reynaud est démissionnaire, le président du Conseil s'étant opposé à Daladier, ministre de la Défense, au sujet du maintien du général Gamelin comme commandant en chef. 10 mai 1940

4 h 30 du matin : invasion de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg par les troupes allemandes en violation de la déclaration allemande du 30 janvier 1937 sur la reconnaissance de la neutralité hollandaise et de la déclaration allemande du 13 octobre 1937 reconnaissant l'intégrité et l'inviolabilité du territoire belge. Churchill devient premier ministre. Reynaud retire sa démission. En application de la déclaration conjointe franco-britannique du 24 avril 1937, réaffirmant les obligations d'assistance des deux puissances à l'égard de la Belgique et en exécution de l'accord militaire officieux du 17 novembre 1939 issu des négociations franco-anglo-belges, les forces franco-anglaises pénètrent en Belgique.

a) Bataille du Nord 12 mai 1940

Conférence de Cateau : Léopold in, Daladier et le commandement belge-anglais-français décident de conformer la conduite des opérations aux plans du commandement français.

13 mai 1940

Arrivée à Londres de la reine Wilhelmine et du gouvernement des Pays-Bas. Bombardement de terreur à Rotterdam : l'armée hollandaise dépose les armes. Percée du front de la Meuse à Sedan et exploitation par les Allemands : occupation de Bruxelles, An-

14 mai 1940 15-24 mai 1940

241

vers, Saint-Quentin, Abbeville, P6ronne, Cambrai, Amiens, Arras, Boulogne, Calais. b) Bataille des Flandres 16 mai 1940 18 mai 1940 21 mai 1940 22 mai 1940 24 mai 1940 25 mai 1940

26 mai 1940 28 mai 1940 28 mai-3 juin 1940

Le gouvernement belge quitte Bruxelles pour Ostende. Conseil suprême à Paris (Churchill-Reynaud) : demandes d'aide en aviation. Reynaud prend le ministère de la Défense. Weygand remplace Game lin. Conférence interalliée à Ypres : Léopold IH-Weygand. Conseil suprême à Vincennes : Churchill-Weygand: contre-offensive. Entretiens Léopold HI, Pier lot, Spaak, général Denis, sur l'opportunité d'une capitulation. Réunion à Paris du Comité de guerre autour du président de la République Lebrun : la cessation des hostilités est-elle une question interalliée ? Restrictions de Pétain. Entrevue Reynaud-Churchill à Londres sur des compensations à accorder à l'Italie pour prévenir son entrée en guerre. Capitulation de l'armée belge signée par le roi Léopold m qui assume le pouvoir et rompt avec le gouvernement Pierlot-Spaak replié en France. L'exploitation par les troupes allemandes de la percée de la Meuse isole les armées alliées du Nord qui doivent être évacuées par Dunkerque : 23 5 000 soldats britanniques et 135 000 Français sont ainsi retirés mais un matériel considérable est abandonné.

c) Bataille de France 31 mai 1940

Entrevue Churchill-Attlee-Reynaud à Paris : assurance que, si l'un des deux pays tombait dans la lutte, l'autre ne l'abandonnerait pas.

5 juin 1940

Reynaud, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et de la Défense, s'adjoint le général de Gaulle comme sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Rupture du front de la Somme. Rupture du front de l'Aisne. Le gouvernement quitte Paris et gagne Tours. Mes-

6 juin 1940 7 juin 1940 10 juin 1940 242

sage de Reynaud à Roosevelt : "le gouvernement français continuera la lutte si la situation l'exige, en Afrique du Nord, et au besoin dans nos possessions d'Amérique". d) Agression italienne 26 mai 1940

Entretiens Reynaud-Churchili à Londres : adoption d'une note selon laquelle les Alliés conviendraient avec l'Italie des satisfactions qu'ils lui accorderaient après la guerre. Message Roosevelt à Mussolini se proposant de servir d'intermédiaire et de garant. Fin de non-recevoir italienne.

31 mai 1940

Offre française de négociations sur l'ensemble des questions méditerranéennes. Approbation du président Roosevelt et avertissement à l'Italie : une éventuelle intervention italienne dans la guerre amènerait une augmentation de la production américaine d'armement. Fin de non-recevoir italienne.

10 juin 1940

Entrée en guerre de l'Italie contre la France et la Grande-Bretagne. Déclaration de neutralité de la Turquie violant le traité franco-anglo-turc du 19 octobre 1939 entraînant son intervention si la guerre s'étendait en Méditerranée.

e) Infortune militaire 11 juin 1940

12 juin 1940

Conseil suprême à Briare : Reynaud, Weygand, Pétain, de Gaulle, Churchill, Eden, Attlee. Weygand exige des escadrilles et, à défaut, pose la question de l'armistice. Conseil des ministres à Cangey ; Reynaud et de Gaulle pour la continuation de la lutte : Pétain et Weygand pour l'armistice, contrairement à la déclaration franco-anglaise du 28 mars 1940. Ordre de retraite générale donné aux armées françaises.

13 juin 1940

Conseil suprême à Tours. Churchill soulève la question du sort de la flotte de guerre française. Paris, ville ouverte. Le gouvernement est transféré à Bordeaux. Message Reynaud à Roosevelt de mandant une intervention militaire des Etats-Unis.

14 juin 1940

Entrée des troupes allemandes à Paris.

15 juin 1940

Conseil des ministres à Bordeaux. Reynaud propose le cessez-le-feu. Refus de Weygand qui réclame un armistice. Pétain menace de démissionner. Réponse de Roosevelt empreinte de sympathie mais négative. Projet d'union franco-britannique inspiré

16 juin 1940

243

17 juin 1940

18-19 juin 1940

19 juin 1940

22 juin 1940 24 juin 1940

2 juillet 1940

par Halifax, Monnet, Pleven, de Gaulle. Menace de démission de Pétain si la demande d'armistice n'est pas faite. Démission de Reynaud qui ne peut accepter de faire une politique contraire à l'intérêt et à l'honneur de la France. Formation du cabinet Pétain. Le cabinet Pétain, par l'intermédiaire de Madrid et du Vatican, demande à Berlin et Rome de faire connaître leurs conditions d'armistice. Message personnel de Churchill à Pétain et Weygand. Deux notes britanniques rappelant que le traité francoanglais du 28 mars 1940 engage le gouvernement français et réclamant des assurances au sujet de la flotte de guerre. Message Roosevelt au cabinet Pétain : si la flotte française était livrée, le gouvernement français perdrait la sympathie et l'amitié des Etats-Unis. Entrevue Hitler-Mussolini à Munich. Communiqué déclarant que les deux pays se sont mis d'accord sur une politique unique concernant les conditions d'armistice. Visite à Bordeaux, siège du gouvernement, du premier Lord de l'Amirauté Alexander et de l'amiral de la flotte, venus prendre des assurances au sujet de la flotte de guerre. Signature de la convention d'armistice franco-allemande à Rethondes. Signature de la convention d'armistice franco-italienne à Rome. Art. 8: "la flotte est démobilisée et désarmée sous le contrôle de l'Allemagne et de l'Italie". Installation du cabinet Pétain à Vichy.

2. La F r a n c e s o r t du c o m b a t a)

Débâcle politique et armistice

22 juin 1940 23 juin 1940 2 juillet 1940

244

Churchill condamne violamment l'armistice qui met les ressources de l'Empire français et de sa marine entre les mains de l'adversaire. Laval entre au Conseil des ministres. Message du roi Georges VI d'Angleterre à Pétain sur l'art. 8 de la convention d'armistice. Mission de l'amiral North à Mers-el-Kébir et conditions de l'amiral Sommerville rejetées par Darlan: soit rallier un port britannique et poursuivre la guerre, soit y conduire ses navires dont les é-

quipages seraient rapatriés, soit les amener avec les équipages réduits aux Antilles françaises où ils seraient démilitarisés et placés sous contrôle américain, soit, enfin, les saborder. 3-6 juillet 1940

4 juillet 1940

Attaque après sommation de l'escadre française de l'amiral Gensoul à Mers-el-Kébir par l'escadre britannique de l'amiral Sommerville. Les cuirassés Dunkerque, Provence, Bretagne, hors de combat, ainsi que les contre-torpilleurs Mogador, Terre Neuve et Esterel : 1 300 morts, 350 blessés. Vichy rompt les relations diplomatiques avec Londres.

b) Vichy et Londres 27 septembre 1940

A la suite de l'échec de l'expédition de Dakar (tentative du général de Gaulle de prendre pied en A. O. F. ) recherche d'un modus vivendi entre Vichy et Londres. Entretiens Hoare-de la Baume à Madrid.

26 octobre 1940

Démarches Rougier visant à un aménagement de ce modus vivendi. Arrangements secrets Halifax-Chevalier. Renvoi de Laval, remplacé par Flandrin.

3-13 décembre 1940 13 décembre 1940 3.

L ' E m p i r e f r a n ç a i s r e s t e d a n s la

guerre

- Affirmation de la résistance 18 juin 1940 25 juin 1940

30 juillet 1940

Appel du général de Gaulle à la résistance. Arrivée à Rabat du ministre britannique à l'Information Duff Cooper et du général Lord Gort pour prendre contact avec les parlementaires français repliés au Maroc. Ordre d'expulsion de Vichy. Constitution à Londres d'un Conseil de défense de la France d'outre-mer auquel se sont ralliés les Nouvelles-Hébrides (22 juillet); le Tchad, le Cameroun, le Moyen-Congo (du 26 au 28 août); Tahiti (31 août); les villes de l'Inde (9 septembre); la Nouvelle-Calédonie (29 septembre); le Gabon (5 novembre).

3 août 1940

Signature à Londres d'un accord militaire francobritannique sur la force française. 22-25 septembre 1940 Une force française commandée par le général de Gaulle et appuyée par la flotte britannique tente de s'emparer de Dakar mais elle se heurte à une escadre du gouvernement de Vichy. 245

III.

L'ANGLETERRE SEULE (juin 1 9 4 0 - j u i n

1941)

A. L'ANGLETERRE REFUSE "LA PAIX ALLEMANDE" Offre de paix d'Hitler à l'Angleterre sur la base de la reconnaissance du statu quo. 22 juillet 1940 Rejet pur et simple. "Bataille de l'Angleterre" pour acquérir la maîtri 8 août-7 septembre se de l'air. 1940 16-18 août 1940 Week-end de terreur. 7 septembre-31 octo- Bataille de Londres. bre 1940 15 novembre 1940 Bombardement de Coventry. 19 juillet 1940

B. LA BATAILLE DE L'EMPIRE 10 janvier 1940 7 août 1940 13 septembre 1940 12 octobre 1940 11-13 novembre 1940 9 décembre 1940 26 février 1941 17 mars 1941 2 avril 1941 5 mai 1941 20 mai 1941

Combat naval au large de la Sicile. Offensive du duc d'Aoste, vice-roi de l'Empire d'Afrique-Orientale (Abyssinie, Erythrée, Somalie italienne) qui occupe la Somalie britannique. Offensive Graziani venant de Libye contre l'Egypte: prise de Sollum et bombardement de la voie ferrée Alexandrie- Marsa-Matrouh. Combat naval au large de Malte. Attaque aéronavale britannique contre la base italienne de Tarente. Une contre-offensive britannique en Egypte rejette les forces italiennes et pénètre en Libye. Occupation de la Somalie italienne par les troupes britanniques. Réoccupation de la Somalie britannique. Réoccupation de l'Erythrée. Libération d'Addis-Abeba. Reddition du duc d'Aoste, vice-roi d'Ethiopie, qui met fin à l'Empire italien d'Afrique-Orientale.

C. EVOLUTION AMERICAINE ET SOLIDARITE ANGLO-SAXONNE A la suite de la défaite française, un revirement s'opère aux Etats-Unis où l'instinct de conservation national est éveillé par la menace que fait peser toute agression, couronnée de succès, menée contre les pays riverains des océans entourant le continent américain. La barrière de l'Europe occiden246

tale est rompue. Or, l'opposition américaine à la conquête de l'Ouest de l'Europe fut la source des conflits irréconciliables avec le Kaiser, puis avec Hitler, ensuite avec Staline. Puisqu'un empire conquérant sur les rives océaniques est pour les Etats-Unis un ennemi inévitable, les nations qui résistent à la conquête sont ses alliés naturels. Mais la grande base transocéanique - l'Angleterre -, est demeurée intacte. 24 juin 1940 2 septembre 1940

16 septembre 1940 5 novembre 1940 IV.

Loi sur le renforcement de la défense. Echanges de notes Cordell Hull-Lord Lothian: les Etats-Unis cèdent à la Grande-Bretagne 50 destroyers de 1 200 tonnes en contrepartie de la cession pour 99 ans des bases à Terre-Neuve, aux Bermudes, aux Bahamas, à la Jamaïque, à Antigua, à Sainte-Lucie, à la Trinité et en Guyane britannique "afin de coopérer efficacement à la défense de l'hémisphère occidental". Accord sur les bases reconduit le 11 février 1961. Promulgation par le président Roosevelt de la loi instituant le service militaire sélectif. Troisième réélection du président Roosevelt.

LE NOUVEAU P A R T A G E DU MONDE (juin-octobre 1940) A. PREPONDERANCE DES PUISSANCES DE L'AXE 1. R é o r g a n i s a t i o n de

18 juin 1940 5 juillet 1940 22 août 1940 29 août 1940

6 septembre 1940 7 septembre 1940

l'Europe

Entrevue Hitler-Mussolini à Munich sur les conditions d'armistice avec la France. La Suède accorde des facilités de transit à l'Allemagne. Conclusion d'un accord roumano-bulgare sur la rétrocession de la Dobroudja méridionale à la Bulgarie. Sentence arbitrale Ribbentrop-Ciano à Vienne (2e arbitrage de Vienne portant sur la rectification de la frontière roumano-hongroise et comportant la cession de deux tiers de la Transylvanie à la Hongrie). Coup d'Etat Antonesco en Roumanie. Abdication du roi de Roumanie, Carol II, en faveur de son fils Michel. Signature du traité de Craïova confirmant la rétro247

12 septembre 1940 11 octobre 1940 25 octobre 1940

cession par la Roumanie de la Dobroudja méridionale à la Bulgarie. Les troupes allemandes pénètrent en Finlande pour assurer les communications avec le Nord de la Norvège. Les troupes allemandes pénètrent en Roumanie "pour assurer la protection des pétroles roumains". Le nouveau statut du Danube: dissolution des commissions européenne (maritime) et internationale (fluviale) du Danube à la suite d'un accord intervenu le 12 septembre 1940 entre l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie, et l'Union soviétique. Création d'une commission danubienne unique, de huit membres (Allemagne, Bulgarie, Hongrie, Italie, Roumanie, Slovaquie, Union soviétique, Yougoslavie); sont exclues la France et l'Angleterre.

2. R é o r g a n i s a t i o n de l ' A s i e Cherchant à étendre le système de satellisation appliqué au Mandchoukouo (le 9 mars 1932), le Japon rompt la trêve (accords du 5 mai 1932 et du 31 mai 1933) le 7 juillet 1937 en attaquant la Chine. Les résultats obtenus sur le plan militaire sont importants (prise de Pékin, de Changhai, de Nankin, de Hankéou et de Canton). Ils ne sont pas décisifs. (1) La résistance chinoise s'affirme . 10 février 1939 31 mars 1939 20 juin 1940

Le Japon occupe l'île Hainan a proximité de l'Indochine française. Le Japon occupe les îles Spratly. Vichy accepte le contrôle japonais sur le trafic indochinois en direction de la Chine. Loi sur le renforcement de la défense américaine.

29 juin 1940

Fermeture de la route vers la Chine par Vichy.

1. Situation de la Chine en 1939 : Sous contrôle russe : Mongolie-Extérieure, Sinkiang (1933-1942). Sous contrôle britannique : le Tibet, Hongkong, Tien-tsin. Sous contrôle français : Kouang-tchéou. Sous contrôle portugais : Macao. Sous contrôle international : Changhai, Amoy, Canton, Hankéou. Sous contrôle italien : concession de Tien-tsin. Sous contrôle japonais : Mandchoukouo (9 mars 1932), Formose (depuis 1895), "gouvernement de Mongolie-Intérieure" (juin-août 1935) qui sera intégré au "gouvernement de Pékin" (14 décembre 1937-30 janvier 1938), "gouvernement de Nankin" (30 janvier 1938-1945). Sous contrôle nationaliste chinois : "gouvernement de Tchoung-king" : Tchang Kai-chek. Sous contrôle communiste chinois : "gouvernement de Yénan" : Mao Tsé-toung. 248

29 juin 1940 2 juillet 1940 17 juillet 1940

26 juillet 1940

"Doctrine de Monroe asiatique": "L'Asie aux Asiatiques" proclamée à Tokyo. Les Etats-Unis exigent une licence d'importation pour l'achat d'avions et d'aluminium. Accord anglo-japonais suspendant pour trois mois l'envoi de matériel de guerre vers la Chine par la Birmanie et Hongkong, et fermant la route de Birmanie (Lachio-Tchoung-king, fermée de juillet à octobre 1940). Les Etats-Unis exigent une licence pour l'achat de ferrailles, huiles, essences d'aviation.

1er août 1940 29 août 1940

La Chine quitte la S. D. N. Vichy reconnaît les intérêts prépondérants du Japon en Chine et conclut un accord de principe avec Tokyo sur le droit de passage des forces japonaises et l'utilisation de plusieurs aérodromes dans le cadre des opérations japonaises en Chine.

23 septembre 1940

Conclusion entre Vichy et Tokyo d'un arrangement militaire réglementant les conditions du débarquement des forces japonaises en Indochine du Nord.

26 septembre 1940

Devant l'occupation du Tonkin la riposte américaine est immédiate : arrêt des exportations vers le Japon. Réouverture par les Britanniques des voies de r a vitaillement de la Chine. Prêt américain de 100 millions de dollars aux nationalistes et envoi de renforts aux Philippines.

18 octobre 1940 30 novembre 1940 23 décembre 1940 19 janvier 1941

Tchang Kai-chekprononce la dissolution des organisations communistes. Tchang Kai-chek attaque la quatrième armée nouvelle communiste et réclame sa dissolution. La guerre civile reprend ainsi après la rupture de l'accord du 22 septembre 1937 (reconnaissance des autorités communistes, délimitation d'une zone de démarcation et organisation combinée sous commandement nationaliste d'opérations anti-japonaises). Cet accord faisait suite au pacte de non-agression et d'assistance conclu le 21 août 1937 entre l'Union soviétique et le gouvernement nationaliste.

3. R é p e r c u s s i o n s de l a d é f a i t e d e s coloniales 12 janvier 1940

puissances

Tokyo dénonce le traité d'arbitrage et de conciliation conclu avec les Pays-Bas. 249

22 février 1940 17 avril 1940 14 juin 1940

18 juillet 1940

30 août 1940 25 septembre 1940 18 octobre 1940 28 novembre 1940 4.

Tokyo réclame des avantages commerciaux aux Indes néerlandaises. Les Etats-Unis s'opposent à tout changement politique aux Indes néerlandaises. Occupation de la zone de Tanger par les troupes espagnoles et rattachement au Maroc espagnol en violation de la convention de Paris du 18 décembre 1923 modifiée par le protocole du 25 juillet 1928. Signature à La Havane, à l'initiative de Cordell Hull, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, d'un acte et d'une convention relatifs à l'administration provisoire des possessions européennes dans le continent a méricain. Conclusion d'un accord de principe sur le passage des forces japonaises à travers l'Indochine française et l'utilisation des aérodromes. Les Etats-Unis prohibent les exportations d'acier vers le Japon. Réouverture par les Britanniques des voies de r a vitaillement de la Chine (route de Birmanie). La Thaïlande, alliée du Japon, envahit l'Indochine française.

C o n s é c r a t i o n du n o u v e l o r d r e en E u r o p e e t en A s i e : le p a c t e

27 septembre 1940

tripartite

Conclusion à Berlin du pacte tripartite avec l'Allemagne, l'Italie et le Japon: droit pour chaque Etat signataire d'obtenir l'espace vital et d'instaurer l'ordre nouveau. Assistance politique, économique, militaire: art. 5: le traité n'affecte pas les relations des trois pays avec l'Union soviétique.

B. VIGILANCE SOVIETIQUE 14 septembre 1939

16 septembre 1939

11 octobre 1939 250

Entretiens Molotov-Saradjoglou (Turquie) : Molotov propose à Ankara un accord d'assistance mutuelle contre la suspension du traité d'alliance et de garantie en cours de négociation entre la Turquie, la France et l'Angleterre. Echec. Arrêt des hostilités en cours depuis mai 1939, mettant aux prises des corps d'armée russes et japonais à la frontière de Mandchourie-Mongolie, à l'Est du lac Buir. Accord commercial soviéto-anglais signé à Londres.

19 octobre 1939

21 octobre 1939 30 décembre 1939 5 juin 1940 14-19 juin 1940

26 juin 1940 2 juillet 1940 1er-8 août 1940

Traité de garantie franco-anglo-turc : protocole secret annexe : les engagements pris ne peuvent pas entraîner la Turquie dans un conflit avec l'Union soviétique. Accord soviéto-allemand de fourniture de blé. Accord soviéto-japonais sur les pêcheries. Stafford Cripps est nommé ambassadeur britannique à Moscou. Ultimatums soviétiques à la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie exigeant le libre passage des troupes soviétiques à travers les territoires et la formation des nouveaux gouvernements. Missions Vychinski, Jdanov, Dekanosov. Note comminatoire de l'Union soviétique à la Roumanie réclamant la restitution de la Bessarabie et la cession de la Bukovine du Nord. La Roumanie fait appel à l'Allemagne et l'Italie qui refusent d'intervenir. Acceptation roumaine. Ces territoires sont occupés par l'armée rouge. Admission de l'Estonie, de la Lituanie, et de la Lettonie comme républiques fédérées par décret du Conseil suprême de l'Union soviétique.

2 août 1940

Création de la République socialiste fédérée de Moldavie, par la réunion de la Bessarabie à la Moldavie.

29 août-7 septembre 1940

Sentence arbitrale de Vienne accordant la Transylvanie à la Hongrie et la Dobroudja à la Bulgarie, aux dépens de la Roumanie (Ribbentrop-Ciano).

12 septembre 1940

L'armée soviétique occupe le bras de Kilia (Roumanie) sur le delta du Danube.

C. LE PARTAGE CONTESTE ET LE CONFLIT GERMANOSOVIETIQUE DANS LES BALKANS 1. V e r s u n n o u v e a u

partage

octobre-novembre 1940 Conversations Sobolev à Sofia : Moscou cherche à se faire reconnaître par l'Allemagne une situation privilégiée en Bulgarie. Moscou offre à la Bulgarie les frontières du traité de San Stefano (Thrace occidentale grecque avec Alexandroupolis et Macédoine orientale avec Cavalla, deux ports sur la mer Egée). 13 octobre 1940 Message Ribbentrop à Staline proposant la r e c h e r che d'un accord sur la base des intérêts récipro251

ques, celui du 23 août 1939 ayant besoin d'être complété. 12 novembre 1940

25 novembre 1940

Entretiens Molotov, Hitler, Ribbentrop. Proposition allemande de délimitation des sphères d'influence : l'Allemagne en Europe orientale et balkanique, l'Union soviétique au sud de Batoum et de Bakou. Contre-propositions russes : la Finlande, la Bulgarie et une base militaire dans les Détroits.

2. P r é p a r a t i f s 22 octobre 1940 24 octobre 1940 12 février 1941

allemands

Entrevue de Hendaye : Franco-Hitler. Entrevue de Montoire : Hitler-Pétain, assisté de Laval : principe de "collaboration". Entrevue de Bordighera : Franco-Mussolini.

3. O f f e n s i v e a l l e m a n d e 20 novembre 1940 23 novembre 1940 24 novembre 1940

Adhésion de la Hongrie au pacte tripartite. Adhésion de la Roumanie au pacte tripartite. Adhésion de la Slovaquie au pacte tripartite.

4. C o n t r e - of f e n s i v e s o v i é t i q u e e t 18 novembre 1940 25 novembre 1940 30 novembre 1940 17 février 1941

1er mars 1941 18 mars 1941 23 mars 1941 3 avril 1941

Proposition soviétique de garantie de la Bulgarie. Proposition soviétique à la Bulgarie d'un pacte d'assistance mutuelle. La Bulgarie refuse pour ne pas inquiéter l'Allemagne. Pacte de non-agression entre la Bulgarie et la Turquie ; assurance indirecte donnée par l'Allemagne que la zone de sécurité turque ne sera pas violée. Réaffirmation par le message (4 mars 1941) d'Hitler à Inôntl. Adhésion de la Bulgarie au pacte tripartite. Entrée des troupes allemandes. Protestation soviétique. Conversations Eden-Saradjoglou. Déclaration russo-turque réaffirmant le traité de non-agression de 1925. Churchill charge Cripps d'avertir Staline de l'imminence d'une agression allemande.

5. E s s a i d ' e x p l o i t a t i o n 19 octobre 1940 252

échec

italien

Déclaration de neutralité yougoslave. Entrée en

28 octobre 1940 25 novembre 19406 avril 1941 29 janvier 1941

guerre de l'Albanie. Ultimatum italien à la Grèce réclamant l'occupation des points stratégiques. Rejeté par la Grèce. Début de la guerre. Offensive grecque : Valona encerclée. Mort du général Metaxas, premier ministre grec, réticent devant une intervention armée britannique de nature à provoquer des réactions allemandes. Le soutien britannique est renforcé.

6. I n t e r v e n t i o n 29 août 1939 13 février 1941 19 février 1941 2 mars 1941 22 mars 1941 25 mars 1941 27 mars 1941

Accord sur une base fédérative entre Croates et Serbes. Entrevue de Berchtesgaden : Hitler-Paul de Serbie. Pressions sur la Yougoslavie. Message Roosevelt au régent de Yougoslavie. Prince Paul: affirmation du soutien des Etats-Unis. Eden à Athènes: conversations d'état-major. L'ambassadeur des Etats-Unis affirme que l'adhésion yougoslave au pacte tripartite serait considérée comme un acte inamical. La Yougoslavie adhère au pacte tripartite. Coup d'Etat de l'armée serbe : le chef d'état-major général, le général Simovitch, forme un cabinet d'Union nationale. Destitution du régent et installation du roi Pierre H.

7. I n t e r v e n t i o n 6 avril 1941

9 avril 1941

britannique

allemande

L'Allemagne déclare la guerre à la Yougoslavie et la Grèce. L'armée allemande, secondée par les Italiens, les Hongrois, les Bulgares et les Albanais s'efforce de séparer le front commun serbo-grec le long du Vardar en faisant mouvement par la Bulgarie. Prise de Skopje : le front commun gréco-serbe est rompu.

10 avril 1941

Prise de Zagreb : scission croate et proclamation de l'indépendance par A. Pavelitch.

13 avril 1941

Prise de Belgrade. Capitulation à Sarajevo de l'armée serbe. Départ du roi et du gouvernement pour Athènes.

16 avril 1941

253

18 avril 1941 21 avril 1941 22 avril 1941 27 avril 1941 8. R é a c t i o n s 22 décembre 1940 29 décembre 1940 9 janvier 1941 11 mars 1941

Le premier ministre grec Koryzis se suicide. Capitulation des corps d'armées d'Epire et de Macédoine. Départ du roi Georges II et du nouveau gouvernement Tsouderos pour la Crète. Réduit crétois. Prise d'Athènes. anglo-saxonnes Eden aux Affaires étrangères en remplacement de Lord Halifax nommé à Washington. Discours Roosevelt : "nous devons être le plus grand arsenal des démocraties. " Hopkins, représentant personnel du président Roosevelt, s'entretient avec Churchill à Londres. Promulgation par le président Roosevelt de la "loi prêt-bail".

D. REFUS BRITANNIQUE ET DUEL ANGLO-ALLEMAND EN MEDITERRANEE 28 mars 1941 12-30 mai 1941 20 mai 1941 23 mai 1941

Bataille navale anglo-italienne du cap Matapan. Intervention allemande en Irak. Début de l'attaque allemande sur la Crète. Bataille aéronavale anglo-allemande du détroit de Cythère lors des opérations aéroportées allemandes en Crète.

1er juin 1941

Evacuation de l'île défendue par des troupes grecques et britanniques. Départ du roi Georges n de Grèce et du gouvernement Tsouderos pour Le Caire.

1. La b a t a i l l e

d'Afrique

8 février 1941

Raid d'Ornano sur les positions italiennes (oasis de Mourzouk). Extrême avance des armées britanniques à la limite de la Cyrénalque et de laTripolitaine. L'armée Graziani ayant cessé d'exister, Graziani démissionne.

29 février 1941

Engagement de Koufra par la colonne Ledere.

11 janvier 1941

Intervention 6 février 1941 254

allemande

Le général Rommel chargé de rétablir la situation.

12 février 1941 22 février 1941 24 mars 1941 10 avril-8 décembre 1941 3. R e a c t i o n s 9 janvier 1941 9-25 février 1941 26 avril 1941

Arrivée de Rommel à Tripoli. Début de rassemblement de l'Afrikakorps. Offensive Rommel. Siège de Tobrouk, de huit mois, sans succès. américaines L'amiral Leahy est nommé ambassadeur des EtatsUnis à Vichy. L'amiral Darlan est nommé vie e-président du Conseil, successeur désigné du maréchal Pétain et ministre des Affaires étrangères. Arrangements Weygand-Murphy comportant l'engagement de Weygand de s'opposer à toute attaque en Afrique du Nord en échange d'un assouplissement du blocus britannique.

P o l i t i q u e a l l e m a n d e en M é d i t e r r a n é e réactions britanniques 17 avril 1941 1er mai 1941 2 mai 1941 12 mai 1941 28 mai 1941

et

Des troupes britanniques débarquent à Bassorah. Les troupes irakiennes attaquent la base britannique de Habbanya. Révolte de Rachid Ali el-Gaylani. Entrevue Hitler-Darlan à Berchtesgaden. Darlan signe à Paris avec les autorités allemandes trois protocoles: 1°) les avions allemands à destination de l'Irak peuvent être ravitaillés en Syrie; 2°) la base de Bizerte et le chemin de fer Bizerte-Gabès à la disposition de Rommel. La marine de guerre française escorterait les convois de l'Afrikakorps; 3°) Dakar, base de ravitaillement pour sous-marins allemands. En application des protocoles de Paris conclus par Darlan, les aérodromes du mandat français de Syrie servent à l'aviation allemande opérant en Irak.

30 mai 1941 2 juin 1941 6 juin 1941

Rachid Ali s'enfuit. La Crète est conquise par les Allemands. Weygand refuse la ratification des protocoles 2 et 3, le premier ayant été appliqué.

8 juin-24 juillet 1941

Des forces françaises libres et britanniques occupent la Syrie et le Liban en dépit de la réaction militaire des troupes de Vichy. 255

14 juin 1941 24 juillet 1941

Le gouvernement britannique réaffirme son respect de l'indépendance de l'Irak. Convention de Saint-Jean-d'Acre : proclamation de l'armistice entre les troupes de Vichy et le commandement britannique du Caire.

août 1941

Echange de lettre s de Gaulle-Lyttleton garantissant l'indépendance des 2 pays (proclamée le 27 septembre en Syrie et le 21 novembre au Liban : la France libre reçoit ainsi les droits de la puissance mandataire au Levant).

12 novembre 1941 12 novembre-12 décembre 1941 1er décembre 1941

Vichy rappelle Weygand. Suspension du bénéfice des arrangements MurphyWeygand.

V.

Entrevue à Saint-Florentin - Versigny : Gœring, Pétain et Darlan.

ALIGNEMENTS ET

CONFLITS

A. LES SATELLITES DE L'AXE ET L'ORDRE NOUVEAU 1. Le n o u v e a u s t a t u t de

l'Europe

- Hongrie: adhésion le 20 novembre 1940 2 novembre 1938 17 mars 1939 30 août 1940 3 avril 1941 4 avril 1941 19 avril 1941

Annexion de la Slovaquie du Sud : premier arbitrage de Vienne. Annexion de l'Ukraine (Ruthénie) subcarpatique. Annexion des deux tiers de la Transylvanie : deuxième arbitrage de Vienne. Suicide du premier ministre Teleki, hostile à l'entrée en guerre contre la Yougoslavie. Bardossy, pro-allemand, devient premier ministre. Annexion de la rive gauche yougoslave du Danube: Batchka, Mejimoje, Baranya.

- Roumanie: adhésion le 23 novembre 1940 30 août 1940 6 septembre 1940 7 septembre 1940 10 septembre 1940 256

Par le deuxième arbritrage de Vienne, la Roumanie cède la Transylvanie à la Hongrie. Coup d'Etat Antonesco. Abdication du roi au profit de son fils Michel. Par le traité de Craïova, la Roumanie rétrocède la Dobroudja méridionale à la Bulgarie. L'Allemagne et l'Italie garantissent les frontières

12 septembre 1940 8 octobre 1940

roumaines à la suite de la rétrocession par la Roumanie à l'U. R. S. S. de la Bessarabie et de la Bukovine du Nord le 2 juillet 1940. Suppression par l'Allemagne de la commission du Danube. L'Union soviétique occupe le bras de Kilia sur le Danube. Entrée des troupes allemandes en Roumanie.

- Bulgarie : adhésion le 1er mars 1941 16 février 1940 7 septembre 1940 16 novembre 1940 1er mars 1941 6 avril 1941

Filov, pro-allemand, devient premier ministre. Par le traité de Craïova, la Bulgarie annexe la Dobroudja méridionale. Entrevue à Berchtesgaden Boris-Hitler. Signature du pacte tripartite et entrée des troupes allemandes en Bulgarie. Déclaration de guerre à la Grèce et la Yougoslavie. Annexion de la Macédoine orientale grecque, de la Thrace occidentale grecque et de la Macédoine yougoslave.

- Croatie : adhésion le 15 juin 1941 10 avril 1941

Les Allemands entrent à Zagreb. Proclamation de l'indépendance croate. Pavelitch "poglavnik" (Führer).

18 mai 1941

Le duc de Spolète, de la Maison de Savoie, devient roi de Croatie.

21 mai 1941 15 juin 1941

L'Italie annexe la Dalmatie. La Croatie adhère au pacte tripartite.

- Finlande : 26 juin 1941 : déclaration de guerre à l'U. R. S. S. 22 septembre 1940 20 décembre 1940 21 décembre 1940

Les troupes allemandes autorisées à stationner en Finlande. Mort du président de la République Kallio. Election de Ryti, pro-allemand et violemment antirusse. Formation du cabinet pro-allemand Rangell.

- Slovaquie : adhésion le 24 novembre 1941 - Espagne : réaffirmation de l'adhésion au pacte anti-Komintern le 25 novembre 1941 18 octobre 1939

Franco à Madrid, conquise. 257

14 juin 1940 22 octobre 1940 12 février 1941

Occupation de Tanger. Entrevue à Hendaye, Franco-Hitler. Entrevue de Bordighera, Franco-Mussolini.

- Albanie : 29 juin 1941 : déclaration de guerre à l'U. R. S. S. 16 avril 1939 4 juin 1939 17 avril 1941

Etablissement d'une union personnelle sous la Maison de Savoie entre l'Italie et l'Albanie. Promulgation d'une Charte constitutionnelle. L'Albanie annexe la région yougoslave de KossovoMetohje et la Macédoine occidentale yougoslave, peuplées de 800 000 Albanais.

2. L ' o r d r e n o u v e a u en A s i e 8-28 janvier 1941

Agression thaïlandaise contre l'Indochine française en violation du traité de non-agression franco-anglo-thaïlandais du 12 juin 1940. Le gouvernement thaï revendique les territoires situés sur la rive droite du Mékong. Résistance française mais la menace des troupes japonaises débarquant à Hanoi et Haiphong en application des accords franco-nippons du 22 septembre 1940 interdit toute contre-offensive aux troupes françaises.

29 janvier 1941

Conférence secrète d'état-major à Washington sur les problèmes asiatiques et sur la conduite à tenir face à un conflit mondial: l'effort principal des Etats-Unis devra se porter contre l'Allemagne.

31 janvier 1941

Bons offices nippons: conclusion entre la France et la Thaïlande d'une convention d'armistice signée en rade de Saigon à bord du cuirassé japonais Natorl. Arbitrage de Tokyo signé le 9 mai 1941, comportant la cession de 69 000 km^ à la Thaïlande par le Laos et le Cambodge. Conférence d'état-major à Singapour : Angleterre, Etats-Unis, Australie, Pays-Bas.

6 février-11 mars 1941 21-27 avril 1941

B. LES NATIONS-UNIES - Tchécoslovaquie Protectorat de Bohême-Moravie : gouvernement Hacha; Reichsprotektor Neurath. Slovaquie : Mgr Tiso.

258

- Pologne 12 octobre 1939 18 mai 1940 31 juillet 1940

Gouvernement général (les territoires occupés): Dr Frank. Territoire de l'Est (Posnanie, Poméranie, HauteSilésie) : expulsion des Polonais et colonisation. Territoire réservé de Lublin (Juifs). Gouvernement de Cracovie (Polonais).

- Danemark Entrée dans le cabinet des germanophiles du Retsforbund et du parti Wenstre. - Norvège septembre 1940

Gouvernement Quisling, commissaire du Reich Terboven, soutenus par le parti Nasjonal Sammling.

- Luxembourg Gauleiter (chef de district) : Simon. 14 août 1940

Abolition du serment de fidélité à la grande-duchesse.

30 août 1942 - Pays-Bas -

Annexion à la Grande-Allemagne.

Commissaire du Reich : Seyss-Inquart - parti de Mussert (Nationaal Socialistische Beweging). - Belgique Administration militaire von Falkenhausen - parti flamand de Dec 1ercq: Vlaamsch Nationaal Verbond; parti wallon de Degrelle : rexisme. 19 novembre 1940

Entretien Léopold m-Hitler à Berchtesgaden sur l'avenir de la dynastie.

- France 1°) Zone occupée : administration militaire selon la convention d'armistice. 2°) Zones interdites: a) Nord et Pas-de-Calais : rattachées à Bruxelles jusqu'en février 1943. b) Somme, Aisne, Saint-Dizier, Chaumont, DOle jusqu'en 1942. c) Zone côtière - 15 km: construction du mur de l'Atlantique. 259

3°) Zone libre : gouvernement de Vichy et autorité sur l'Empire. Accord Oberg-Bousquet de collaboration entre la police allemande et française (29 juillet 1942) déportation de 250 000 Français de confession juive. 4°) Alsace-Lorraine : gauleiters Wagner et Burckel, provinces rattachées au pays de Bade et au Palatinat. - Grèce Macédoine orientale et Thrace occidentale annexées par la Bulgarie. 30 avril 1941-2 décem- Gouvernement Tsolakoglou. bre 1942 2 décembre 1942Gouvernement Logothetopoulos. 7 avril 1943 7 avril 194312 octobre 1944

Gouvernement Rallis.

- Yougoslavie 1°) Croatie (Bosnie-Herzégovine) : Pavelitch et les Oustachis placent le royaume croate sous contrôle allemand. 2°) Slovénie-Sud et Dalmatie : annexées par l'Italie. 3°) Slovénie du Nord annexée par l'Allemagne ainsi que le Banat placé sous administration allemande. 4°) Kossovo annexé par l'Albanie. 5°) La rive gauche du Danube annexée par la Hongrie. 6°) Macédoine yougoslave annexée par la Bulgarie. 7°) Monténégro sous protectorat italien. 8°) Serbie résiduelle : gouvernement : général Neditch - parti de Liotitch. C. LA SOLIDARITE ATLANTIQUE 26 février -10 mars 1941 9 avril 1941 29 avril 1941 27 mai 1941

260

Accords Murphy-Weygand : neutralisation de l'Afrique du Nord. Accord entre les Etats-Unis et la résistance danoise plaçant le Groenland sous la protection temporaire des Etats-Unis. Entrée en activité de la "patrouille des mers" destinée à assurer la défense de l'hémisphère occidental. L'Islande se place sous la protection armée des Etats-Unis. Proclamation de l'état d'urgence illimité.

12 juin 1941

13 mai 1942 12 juillet 1944

Résolution alliée, de Saint-James, des Nations unies : signée par les gouvernements de GrandeBretagne, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud ainsi que des gouvernements en exil : Tchécoslovaquie : Benes. Pologne : Raczkiewicz-Sikorski. Belgique : Pierlot-Spaak. Hollande : Wilhelmine-Gerbrandy. Luxembourg : la grande-duchesse Charlotte. Norvège : Haakon VII- Nygaardsvold . Grèce : Georges II-Tsouderos. Yougoslavie : Pierre H-Yovanovitch. Pour le comité des Français libres : de Gaulle. L'ancien ministre danois et chef du parti conservateur, le Dr Moeller, prend la tête de la résistance danoise à Londres. Déclaration alliée reconnaissant le ralliement du Danemark aux Nations unies.

D. ATTEINTES A LA SPHERE RUSSE ET PRELIMINAIRES DE LA GUERRE A L'EST 1. F a c e à f a c e 25 mars 1941 17 avril 1941 6 mai 1941 18 juin 1941

Moscou réaffirme son attachement au pacte de nonagression russo-turc de 1925. Déclaration bulgaro-turque de non-agression. Assurance indirecte donnée par l'Allemagne à la Turquie. Staline, président du Conseil. Traité d'amitié entre l'Allemagne et la Turquie.

2. Le " l o y a l i s m e "

soviétique

20 janvier 1941 25 avril 1941

Accord économique soviéto-allemand. Acceptation par l'Union soviétique des prétentions allemandes sur le tracé des frontières russo-allemandes en Pologne.

3 mai 1941

Etablissement des relations diplomatiques avec le régime Rachid Ali. Expulsion d'Union soviétique des ambassadeurs belge, norvégien, grec et yougoslave. Bogomolov nommé ambassadeur à Vichy.

9 mai 1941

261

3. L e s 13 avril 1941

262

contre-assurances Pacte de neutralité entre l'Union soviétique et le Japon valable pour cinq ans.

Chapitre m LES FORCES NEUVES : RUSSIE ET AMERIQUE EN GUERRE

LA RUSSIE SOVIETIQUE EN GUERRE : MAITRISE DU CONTINENT A. EFFORT DE GUERRE DE L'AXE 1. L ' é c h e c de la g u e r r e 22 juin 1941

éclair

L'Allemagne déclare la guerre à l'Union soviétique.

22 juin-15 juillet 1941 Bataille des frontières : Bialystok, Minsk, territoires baltes, Lvov, Bessarabie. 15 juillet-20 août 1941 Bataille de la ligne Staline. 20 août-septembre 1941 Bataille des capitales : Léningrad, Kiev, Kharkov. 2 octobre-6 décembre Bataille pour Moscou : les troupes allemandes à 1941 60 km de la capitale. 6 décembre 1941 19 décembre 1941 2.

Offensive soviétique : rejet des troupes allemandes à 200 km à l'ouest. Devant l'échec de la guerre éclair, Hitler prend le commandement des armées.

La c r o i s a d e

22-29 juin 1941 30 juin 1941 15 juillet 1941 25 novembre 1941

11 décembre 1941

antisoviétique

Déclaration de guerre de l'Italie, de la Slovaquie (le 24), de la Finlande (le 25), de la Hongrie (le 27), de la Roumanie (le 23), de l'Albanie (le 29). Vichy rompt les relations diplomatiques avec Moscou. Départ de la division espagnole Azul pour le front de l'Est. Conférence européenne de Berlin : signature entre l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la Hongrie, le Mandehoukouo et l'Espagne de l'acte prorogeant de cinq ans le pacte anti-Komintern du 25 novembre 1936. Accord â Berlin entre l'Allemagne, l'Italie, le Ja263

pon s'engageant à ne conclure ni armistice ni paix séparées. B. LA RESISTANCE DE LA RUSSIE SOVIETIQUE - Réorganisation soviétique 1er juillet 1941 18 juillet 1941 30 juillet 1941 25 août 1941 22 octobre 1941 5 décembre 1941

Rétablissement de la Stavka (Comité de Défense Nationale) : Staline, Malenkov, Vorochilov, Beria, ayant le pas sur le gouvernement et le parti. Echange de lettres Maisky-Beneâ à Londres sur une Tchécoslovaquie indépendante. Accords soviéto-polonais à Londres déclarant nuls et non avenus les changements territoriaux réalisés par les traités germano-soviétiques de 1939. Réaffirmation de la neutralité russo-japonaise. Staline commandant en chef de l'armée rouge. Conclusion d'un traité d'amitié et d'assistance mutuelle entre la Pologne et l'Union soviétique.

C. LE PARTENAIRE ATLANTIQUE DE LA RUSSIE EN GUERRE 1. A s s i s t a n c e à l ' U n i o n

soviétique

23 juin 1941

Allocution Churchill : quiconque combat Hitler est l'ami de l'Angleterre. C'est pourquoi le gouvernement britannique est décidé à aider la Russie soviétique autant que cela sera possible.

26 juin 1941

Message Roosevelt à Staline faisant connaître la décision du gouvernement des Etats-Unis de ne pas appliquer la loi de neutralité - prohibant l'exportation du matériel de guerre - à l'Union soviétique.

12 juillet 1941

Accord anglo-soviétique sur les opérations conjuguées dans la guerre. 19 juillet 1941 Première lettre de Staline à Churchill, dans laquelle il réclame l'ouverture d'un second front. 30 juillet-ler août 1941 Entretiens Staline-Hopkins, coordinateur de la loi prêt-bail. 16 août 1941 Message anglo-américain à Staline offrant l'aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à l'Union soviétique. 29 septembreConférence tripartite de Moscou (Harriman-Beaverler octobre 1941 brook-Molotov) portant sur les modalités de l'assistance anglo-américaine à l'Union soviétique et signature des protocoles d'application. 264

30 octobre-6 novembre Echange de lettres Roosevelt-Staline sur l'assis1941 tance américaine à l'Union soviétique. 2. L ' a c h e m i n e m e n t de l ' a i d e e t l a q u e s t i o n

d'Iran

25 août 1941

Remise d'un mémorandum anglo-soviétique à Téhéran invoquant l'article 6 du traité d'amitié russopersan du 26 février 1921 (droit pour l'Union soviétique de protéger l'Iran, au cas oû ce pays servirait de base à des forces étrangères). Entrée des troupes britanniques et soviétiques en Iran.

5 septembre 1941

Note anglo-soviétique à l'Iran formulant les exigences communes des deux puissances (occupation du territoire iranien par les forces anglo-soviétiques, expulsion des ressortissants et des représentants des puissances de l'Axe). Retrait des troupes iraniennes. Abdication forcée du chah Reza Pahlavi favorable à l'Axe et avènement de son fils. Entrée des troupes britanniques et soviétiques à Téhéran. Déclaration commune anglo-américano-russe sur l'Iran. Traité d'alliance russo-anglo-iranien.

16 septembre 1941 1er décembre 1941 28 décembre 1941 3. S o l i d a r i t é 9-12 août 1941

21 septembre 1941

atlantique Signature de la Charte de l'Atlantique par Roosevelt et Churchill : 1°) les deux Etats ne recherchent pas d'agrandissement territorial; 2°) pas de modification territoriale en dehors des vœux populaires librement exprimés; 3°) droit de chaque peuple de choisir la forme de son gouvernement; 4°) accès à tous les Etats aux matières premières; 5°) collaboration de tous les Etats pour assurer le progrès économique et la sécurité sociale; 6°) établissement d'une paix garantissant la sécurité internationale; 7°) liberté des mers; 8°) réduction générale des a r mements. L'ambassadeur soviétique à Londres Maisky signe la Charte de l'Atlantique au nom de l'Union soviétique.

265

H.

L ' A M E R I Q U E DANS LE C O N F L I T i C O N T R O L E R LES OCEANS A. LE CHOIX NIPPON

20 juin 1941 25 juin 1941 2 juillet 1941 14 juillet 1941 16 juillet 1941 21 juillet 1941 25 juillet 1941

Embargo américain sur le pétrole expédié vers le Japon. Le conseil impérial décide l'extension de l'influence japonaise en Indochine et en Thaïlande. Le conseil impérial écarte toute intervention aux côtés de l'Allemagne. Tokyo exige de Vichy des bases aériennes et navales en Indochine. Matsuoka, ministre japonais des Affaires étrangères et partisan d'un compromis dans le Sud au profit d'une action au Nord, quitte le cabinet. Accord entre Tokyo et Vichy sur la "défense en commun de l'Indochine" (accord Kato-Darlan). Roosevelt gèle tous les avoirs japonais aux EtatsUnis suivi par la Grande-Bretagne. Le Japon occupe toute l'Indochine.

B. L'ENJEU : LA CONQUETE DU PACIFIQUE 6 août 1941 9-12 août 1941

5-6 septembre 1941 15 octobre 1941 17 octobre 1941 2-5 novembre 1941 7-25 novembre 1941

Le prince Konoye propose des entretiens directs pour sauver la paix. Lors de la rencontre de l'Atlantique, Roosevelt et Churchill rejettent cette proposition et adressent un avertissement au Japon s'opposant à un Munich asiatique (note de Cordell Hull du 2 octobre). Le conseil impérial donne comme instruction, en cas d'échec des négociations, d'entreprendre une action de force au plus tard pour le 25 novembre. Chute du cabinet Konoye. Le général Tojo forme le cabinet. Conseil impérial et propositions finales aux EtatsUnis . (1) Ultimes négociations nippo-américaines.

1. "Propositions A" (règlement général) : 1°) acceptation du principe d'égalité économique en Chine, si cette égalité est admise dans le reste du monde; 2°) maintien des garnisons en Chine du Nord pendant 25 ans. Retrait des troupes après rétablissement de la paix en Chine. "Propositions B" (modus vivendi) : évacuation de l'Indochine contre rétablissement des échanges (pétrole) avec les Etats-Unis. 266

7 décembre 1941 8 décembre 1941 11 décembre 1941

Attaque aéronavale japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor. Débarquement en Malaisie. Etat de guerre entre le Japon et les Etats-Unis. L'Allemagne et l'Italie déclarent la guerre aux Etats-Unis.

C. SIX MOIS DE SUCCES NIPPONS 7 décembre 1941 8 décembre 1941 8 décembre 19419 mars 1942 10 décembre 19418 avril 1942 10 décembre 1941 18 janvier 1942 25 janvier 1942 9 février 1942 15 février 1942 1er mars 1942

Destruction de deux escadres américaines du Pacifique à Pearl Harbor. Débarquement en Malaisie et en Birmanie. Conquête des Indes néerlandaises et britanniques. Conquête des Philippines. Destruction d'une escadre britannique au large de la Malaisie. Convention militaire germano-italo-japonaise prévoyant la jonction par l'Inde, l'Egypte et l'Asie. La Thaïlande déclare la guerre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. Visite de Tchang Kai-chek à Delhi et conversations avec Nehru sur la défense de l'Asie. Prise de Singapour. Destruction de deux escadres anglo-néerlandaises au large de Java.

8 mars 1942 11 mars 1942

Prise de Rangoon, capitale birmane. Déclaration britannique (Cripps) sur l'avenir des Indes.

1er mai 1942

Le Japon occupe la route de Birmanie vers la Chine. Réaffirmation du traité de neutralité russo-japonais. Mission Wilkie, envoyé spécial de Roosevelt, à Tchoung-king.

16 juillet 1942 29 septembre-7 octobre 1942 10 octobre 1942

Pour l'anniversaire de la révolution chinoise de 1911, Washington et Londres font connaître à Tchoung-king qu'ils renoncent à tous leurs privilèges d'exterritorialité, concessions et territoires à bail, imitant l'attitude du Japon à l'égard du gouvernement de Nankin (traité du 30 novembre 1940).

267

I I I . S O L I D A R I T E DE F A I T DANS L ' A D . V E R S I T E A. L'ALLIANCE ANGLO-SOVIETIQUE 28 décembre 1941 21-26 mai 1942

29 mai 1942

Voyage Eden à Moscou. Début des négociations sur la reconnaissance des frontières soviétiques de 1941 et des zones d'influence. Voyage Molotov à Londres : traité d'alliance anglosoviétique comprenant un protocole secret sur les frontières et les zones d'influence. Devant l'opposition américaine, Molotov renonce au protocole secret moyennant une promesse publique d'ouverture du second front en 1942. Entretiens à Washington sur le second front, entre Molotov, Roosevelt, Cordell Hull, Hopkins, Litvinov.

11 juin 1942

Accord soviéto-américain relatif aux principes d'application de l'aide mutuelle.

12-15 août 1942

Entretiens Churchill, Harriman, Staline, à Moscou: les Occidentaux annoncent que l'ouverture du second front sera retardée en application des décisions de la conférence de Washington (ChurchillRoosevelt du 21 juin 1942).

19 août 1942

Echec de l'opération de débarquement allié à Dieppe.

B. SOLIDARITE ATLANTIQUE ET DIRECTOIRE ANGLO-SAXON 22 décembre 194114 janvier 1942 1er janvier 1942 21 juin 1942 8 août 1942

268

Conférence "Arcadie": entretiens Churchill-Roosevelt à Washington. L'Allemagne est le principal adversaire. Déclaration des Nations unies . Churchill à Washington : décision du débarquement en Afrique du Nord. Le deuxième front remis à plus tard. Conférence au Caire entre Churchill et le maréchal sud-africain Smuts.

C. DUEL ANGLO-ALLEMAND EN AFRIQUE ET PRESENCE EN MEDITERRANEE 1. D i f f i c u l t é s b r i t a n n i q u e s e t c r i s e

proche-orien-

tale 18 novembre 1941 2 février 1942

Offensive britannique en Libye pour délivrer Tobrouk assiégée. Intervention militaire britannique auprès du roi Farouk l'obligeant à renvoyer le premier ministre Ali Maher Pacha, considéré comme favorable à l'Axe et indocile aux avis britanniques.

3 février 1942

Traité d'alliance entre l'Angleterre et l'Ethiopie (prolongé en 1944 et 1954).

4 février 1942

Farouk cède; Nahas Pacha, chef du Wafd, devient premier ministre mais obtient une déclaration britannique de non-intervention dans les affaires intérieures de l'Egypte. Arrestation d'Ali Maher Pacha.

8 avril 1942 27 mai 1942 21 juin 1942 2.

Contre-offensive Rommel sur Tobrouk comportant un mouvement tournant par Bir-Hakeim. Capitulation de Tobrouk. Poursuite en Egypte. Rommel aux portes de Suez et à 100 km d'Alexandrie.

L e s h é s i t a t i o n s de la

23 septembre18 octobre 1939 7-10 septembre 1942 30-31 janvier 1943 19 avril 1943 5-6 novembre 1943 4-6 décembre 1943 10 décembre 1943 12 février 1944

Turquie

Séjour à Moscou du ministre turc des Affaires étrangères Saradjoglou, sans résultat. Voyage du vice-président américain Wilkie à Ankara. Entretiens Churchill- Inonïï à Adana. Traité de commerce turco-allemand. Entretiens Eden-Menemendjoglou (nouveau ministre des Affaires étrangères) au Caire. Entretiens Roosevelt-Churchill-InOntl au Caire. Entretiens Menemendjoglou-von Papen. Suspension à Ankara des négociations avec la mission militaire britannique et arrêt des livraisons de matériel de guerre à la Turquie ainsi que du bénéfice du prêt-bail. Les Alliés demandent à Ankara d'arrêter les exportations de chrome vers l'Allemagne et protestent contre les entraves apportées par la Turquie à la circulation maritime à travers 269

2 août 1944

IV.

les Détroits. La Turquie rompt les relations diplomatiques avec l'Allemagne.

LE T O U R N A N T E T LA C R I S E DE LA GRANDE ALLIANCE A. LE TOURNANT DE LA GUERRE 1. Le s o r t d e s a r m e s et l a

4 septembre23 november 1942 23 octobre 1942 3 novembre 1942 8 novembre 1942 20 novembre 1942 novembre 1942février 1943 23 novembre 19422 février 1943

décision

La sixième armée allemande qui soutient le siège de Stalingrad est encerclée. Offensive britannique et bataille d'El-Alamein. Déroute allemande : 40 000 prisonniers. Débarquement américain en Afrique du Nord. Plan Beveridge de sécurité sociale ("full employment in a free society"). Deuxième campagne d'hiver soviétique : contrôle du Caucase et de la Volga. Libération de Stalingrad et reddition de la sixième armée allemande (1 maréchal, 24 généraux, 2 500 officiers, 330 000 hommes). Au total 22 divisions hors de combat.

juillet-décembre 1943 Offensive générale soviétique et avance depuis la Volga jusqu'au Dniepr. 7 août 1942-7 février Conquête américaine de la base japonaise de GuaÌ943 dalcanal. 2. L ' E m p i r e f r a n ç a i s e n t r e d a n s l a a)

lutte

Le débarquement

15 octobre 1942

Entretien Murphy-Dorange, chef de cabinet du général Juin, commandant en chef en Afrique du Nord.

8 novembre 1942

Débarquement américain en Afrique du Nord. Message Roosevelt à Pétain: la souveraineté française sera respectée. Réponse de Pétain à Roosevelt: "nous sommes attaqués, nous nous défendrons". Rupture des relations diplomatiques. Suspension d'armes entre les forces françaises et américaines. Arrivée du général Giraud à Alger.

9 novembre 1942

270

b) Réactions allemandes 11 novembre 1942

Invasion et occupation de la "zone libre" par les forces allemandes et italiennes.

14 novembre 1942

Les troupes allemandes occupent la Tunisie à la suite d'un accord avec Laval. Occupation de Toulon par les forces allemandes et sabordage de la flotte française. Accord Oberg-Bousquet organisant la collaboration des polices allemande et française.

27 novembre 1942 avril 1943

c) L'expédient Darían 11 novembre 1942 15 novembre 1942 22 novembre 1942 4 décembre 1942 24 décembre 1942

Cessation des hostilités sur l'ordre de Darlan. Darlan nomme Giraud au commandement en chef des troupes d'Afrique du Nord. Conclusion à Alger des accords Clark-Darlan concernant les rapports des autorités d'Afrique du Nord et les forces américaines. Constitution d'un Conseil impérial : Darlan, Giraud, Noguès, Barré, Bergeret, Boisson, Chatel. Exécution de Darlan par des patriotes. Le général Giraud commandant en chef civil et militaire en Afrique du Nord.

d) Le rétablissement de l'unité 8 janvier 1943. 14 mars-30 mai 1943 3 juin 1943

1er octobre 1943

Roosevelt et Churchill invitent de Gaulle et Giraud à Anfa (Maroc). Négociations sur l'unité : Giraud, Monnet, Catroux. Formation du Comité français de libération nationale àAlger : Giraud, de Gaulle, Georges, Monnet, Catroux, Massigli, Philip. La Guyane (17 mars), les Antilles (23 juillet) et la flotte d'Alexandrie (31 mai), s'y rallient. De Gaulle, président du C. F. L. N.

3. La d é s a g r é g a t i o n de l ' A x e a) Les consultations 31 mars 1943 12 avril 1943 17 avril 1943

Hitler-Boris (Bulgarie). Hitler-Antonesco (Roumanie). Hitler-Horthy (Hongrie). 271

18 avril 1943 21 avril 1943 1er mai 1943 3 mai 1943 7 mai 1943 10 juillet 1943 17 juillet 1943 19 juillet 1943 24-25 juillet 1943

Hitler-Quisling (Norvège). Hitler-Tiso (Slovaquie). Hitler-Laval (Vichy). Rencontre Hitler-Mussolini à KLessheim : l'Axe est rompu. Tunis reconquise par les armées alliées. Débarquement en Italie (Sicile) des forces alliées sous le commandement d'Eisenhower. Etablissement de l'A. M. G. O. T. (Gouvernement militaire allié pour les territoires occupés). Rencontre Mussolini-Hitler à Feltre (Vérone). Réuni pour la première fois depuis décembre 1939, le Grand Conseil fasciste vote par 19 voix contre 9 la motion Grandi, hostile à Mussolini. Arrestation et internement de Mussolini. Le roi confie le pouvoir au maréchal Badoglio.

b) L'Italie sort du conflit 3 août 1943 3 septembre 1943

8 septembre 1943 12 septembre 1943 18 septembre 1943 29 septembre 1943 13 octobre 1943

Contacts secrets à Lisbonne et négociations d'armistice. Signature secrète de la convention d'armistice "court" entre les Nations unies et l'Italie à Syracuse : Castellano, Bedell Smith. Débarquement allié en Italie continentale. Eisenhower annonce l'armistice. Mussolini est libéré par des aviateurs allemands. Création de la République sociale italienne à Venise. Armistice "long" de Malte : Eisenhower-Badoglio. Le gouvernement royal de Rome déclare la guerre à l'Allemagne.

B. LA CRISE DE LA GRANDE ALLIANCE 1. La R u s s i e f a i t " s a g u e r r e

seule"

a) Le problème du second front 21 novembre 1942

Proposition Roosevelt à Churchill et Staline d'une conférence au sommet. Acceptation Churchill. Refus Staline.

12 janvier 1943

Conférence d'Anfa (Maroc). Roosevelt, Hopkins,

272

Eisenhower, Murphy, Churchill, Macmillan : principe de la capitulation sans condition. 25 janvier 1943 16 février 1943 30 mars 1943 10 juin 1943 juin 1943

Rapport Roosevelt-Churchill à Staline sur la conférence. Aucune date n'est fixée pour l'ouverture du second front. Staline exige l'ouverture d'un second front. Churchill annonce à Staline que les convois de r a vitaillement seront suspendus jusqu'en septembre. Dissolution du Komintern. Moscou rappelle ses ambassadeurs à Londres et Washington.

b) La question de Pologne 6 janvier 1943

Moscou fait connaître au gouvernement polonais de Londres ses revendications sur les frontières de 1939-1941.

13 janvier 1943

Affaire de Katyn : disparition imputée à Moscou d'officiers polonais prisonniers. Le gouvernement polonais exige une enquête. Moscou rompt les relations diplomatiques.

16 avril 1943 26 avril 1943

2. Le D i r e c t o i r e 12-30 mars 1943 5 mai 1943 12-15 mai 1943 4 juin 1943 9 août 1943 14-24 août 1943 22 août 1943

septembre 1943

anglo-américain

Entretiens Eden, Roosevelt, Hull, Hopkins à Wa shington. Accord pour reconnaître les frontières soviétiques. Roosevelt envoie l'ancien ambassadeur Davies avec un message à Staline proposant une rencontre. Conférence "Trident" de Washington : priorité et fixation de la date du débarquement. Message Roosevelt à Staline : le deuxième front pour le 1er mai 1944. Staline suggère une réunion des ministres des Affaires étrangères. Acceptation anglo-américaine. Conférence "Quadrant" à Québec : Roosevelt-Churchill. Staline réclame la création d'une commission militaire et politique chargée de surveiller l'application des clauses de l'armistice avec l'Italie. Acceptation. Réunions à Londres entre Eden, Maisky, Winant et préparation de l'ordre du jour de la conférence des 273

ministres des Affaires étrangères de Moscou, fixée en octobre 1943. 12 octobre 1943

274

Accord entre l'Angleterre et le Portugal sur l'utilisation des Açores comme base aérienne et navale dans l'Atlantique.

Chapitre IV LE D I R E C T O I R E DES T R O I S GRANDS

I.

LE D I R E C T O I R E E T L ' H E M I S P H E R E

OCCIDENTAL

A. LA GRANDE ALLIANCE 1. De M o s c o u ( o c t o b r e 1 9 4 3 ) à T é h é r a n ( d é c e m b r e 1943) 19 octobre-3 novembre 1943

26 novembre 1943 27 novembre-1er décembre 1943

1er décembre 1943 4-6 décembre 1943

Conférence des Trois à Moscou: Eden, Cordell Hull, Molotov. Première rencontre des Trois à ce niveau et date de départ du système des Trois. Déclaration conjointe du 30 octobre 1943 portant création de la Commission consultative européenne à Londres (principe de consultations et non d'accords préalables). Echange de vues sur la coordination militaire interalliée. Principe d'une rencontre au sommet à Téhéran. Projet d'une "organisation internationale fondée sur l'égalité souveraine de tous les Etats pacifiques et ouverte à tous les Etats grands et petits. ". Première conférence du Caire (sur l'ExtrêmeOrient): Roosevelt, Churchill, Tchang Kai-chek. Conférence de Téhéran : Churchill, Roosevelt, Staline. Echanges de vues sur l'Allemagne, le Japon, l'organisation internationale et la coopération militaire. Fixation de la date d'ouverture du second front. Déclaration sur l'Iran. Déclaration conjointe de la première conférence du Caire : Formose et les Pescadores à la Chine, une Corée libre. Attribution des mandats japonais. Deuxième conférence du Caire (Churchill, Roosevelt, InOnti) afin de faire participer la Turquie à la guerre. Débarquement dans les Balkans (7-9 octobre 1943, échange de lettres Churchill-Roosevelt sur la préparation d'un débarquement sur les lies de Leros, Kos et Rhodes).

275

2.

De T é h é r a n ( d é c e m b r e 1 9 4 3 ) à M o s c o u ( o c t o b r e 1944) : l e s E t a t s - U n i s p r é p a r e n t l ' a p r è s - g u e r r e

a) L'effort militaire et l'attaque de la "forteresse européenne" 6 juin 1944 15 août 1944 13 septembre 1944

Les Alliés, maîtres de la mer et du ciel, débarquent en Normandie. Débarquement allié en Provence. Jonction des forces alliées du Nord avec celles du Sud dans la région de Dijon. De la Hollande au Jura le front est continu. Le général Eisenhower assure le commandement suprême ; objectif: le Rhin. Cependant, la contre-offensive allemande dans les Ardennes (décembre-janvier 1945) retarde l'avance alliée au-delà du Rhin.

b) L'effort diplomatique novembre 1943

Conférence économique de Hot Springs.

9 novembre 1943

Conférence d'Atlantic City: création de l'U.N.R.R. A., Agence d'aide aux pays sinistrés. A la cessation de ses activités, le 31 mars 1949, elle aura distribué 25 milliards de dollars pour prévenir la famine en Albanie, en Tchécoslovaquie, en Grèce, en Italie, en Pologne et en Yougoslavie.

1-22 juillet 1944

Conférence internationale financière de Bretton Woods. La délégation française est composée de Mendès-France, Mossé et de Largentaye. La conférence a eu à se prononcer sur le 1er plan Keynes, le 1er plan White (novembre 1943), les plans Isley et Fraser, le plan Alphand-Istel de mai 1943 et le plan de compromis White-Keynes de décembre 1943 qui fut définitivement retenu.

13-16 septembre 1944 Deuxième conférence anglo-américaine de Québec ("Octogone") : Roosevelt-Churchill. 21-28 septembre 1944 En application de la déclaration des Trois de Moscou (octobre 1943), réunion de la conférence de Dumbarton Oaks : Etats-Unis, Angleterre, Union soviétique, sur l'organisation des Nations unies. 29 septembreConférence de Dumbarton Oaks : les Etats-Unis, 7 octobre 1944 l'Angleterre et la Chine, sur l'organisation des Nations unies. 9 octobre 1944 Publication des propositions de Dumbarton Oaks élaborées par Stettinius, Gromyko, Cadogan et Koo. La France, dont le gouvernement provisoire n'allait être reconnu de jure que le 23 octobre 1944, ne 276

fut pas invitée, décembre 1944

Conférence économique de Rye.

B. LES ACCORDS DE PARTAGE ANGLO-RUSSES 5 mai 1944

Proposition Eden à Gusev sur la conclusion d'un accord par lequel les Britanniques régleraient la situation en Grèce et les Soviétiques celle de la Roumanie. Acceptation soviétique subordonnée à l'accord américain.

31 mai 1944

Approbation de Roosevelt qui insiste sur le caractère provisoire et pratique du procédé. Churchill donne confirmation à Staline.

11 juillet 1944 15 juillet 1944 2 octobre-27 novembre 1944 9-18 octobre 1944

7 novembre 1944

Staline accuse réception. Maladie et démission du secrétaire d'Etat américain Cordell Hull auquel succède Stettinius. Conférence de Moscou: Churchill-Staline, accord de partage anglo-soviétique : Roumanie et Bulgarie 95 % aux Soviétiques ; Grèce 95 % aux Britanniques; Yougoslavie et Hongrie 50 % à chaque puissance. Discours Staline à l'adresse des partis communistes :"il faut adopter la tactique parlementaire, transiger".

C. LE DIRECTOIRE DES TROIS 1. De M o s c o u ( o c t o b r e 1 9 4 4 ) à Y a l t a ( f é v r i e r

1945)

a) La guerre de course ou la traduction politique de la carte militaire à la veille de la conférence de Yalta La ligne séparant l'Europe en deux fragments, à en croire les versions semi-légendaires qui circulent aujourd'hui, aurait été tracée à Yalta. Or, le fait décisif, ce n'est pas la conférence de Yalta, c'est l'avance des armées russes victorieuses. - Front Ouest 6 juin 1944 15 août 1944 3 octobre 1944 1er février 1945

Débarquement allié en Normandie. Débarquement allié en Provence. Débarquement en Crète, puis en Grèce. Les armées occidentales se trouvent sur la ligne Meuse-Rhin-Pise- Florence-Ravenne. La France, la Hollande, la Belgique, l'Italie au sud de Ravenne et la Grèce, sont libérées. 277

-Front Est 1er février 1945

L'armée rouge se trouve sur la ligne Oder-MoravaDanube. Elle occupe les territoires allemands de Prusse-Orientale, Silésie et Poméranie, ainsi que la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Varsovie, Bucarest, Sofia, Belgrade, Tirana, Bucarest sont occupées et l'armée rouge est aux portes de Vienne.

7-15 février 1945

L'aviation anglaise exécute une démonstration de force par un bombardement de terreur sur la ville de Dresde entraînant 150 000 morts civils.

13 février 1945

Prise de Budapest.

13 avril 1945

Prise de Vienne par l'armée rouge.

b) Les conférences 27-29 janvier 1945 1-2 février 1945

3-11 février 1945

Entretiens de Gaulle, Hopkins, Bidault, Caffery (représentant U. S. à Paris). Conférence de Malte : Churchill-Roosevelt : sur la conduite des opérations en Europe occidentale et les divergences de vues anglo-américaines relatives au règlement des questions en suspens en Italie, en Grèce et en Belgique. Accord de principe angloaméricain sur les zones d'occupation en Allemagne. Conférence des Trois à Yalta (Crimée) : Roosevelt, Churchill, Staline : réaffirmation du conseil des Trois en tant qu'institution durable. 1°) Organisation internationale En application de la déclaration des Quatre de Moscou et des propositions de Dumbarton Oaks (9 octobre 1944), on s'accorde sur la procédure de vote du Conseil de sécurité et on annonce la réunion d'une conférence des Nations unies à San Francisco le 25 avril 1945, réunissant les signataires de la déclaration du 1er janvier 1942. 6 février 1945: Roosevelt demande à Staline et Churchill de faire connaître leur position au sujet du projet américain du 15 décembre 1944, relatif à la procédure de vote au Conseil de sécurité (règle d'unanimité, veto). Ce projet est réaffirmé dans le mémorandum Stettinius du même jour. 2°) Question allemande Un comité tripartite se réunira à Londres (StrangWinant-Gusev). Commission tripartite des réparations. Administrations conjointe de Berlin et Con-

278

seil de contrôle interallié. Admission de la France au Conseil de contrôle interallié (10 février 1945). 8 février 1945: Roosevelt se rallie au tracé de la frontière orientale de la Pologne (la ligne Curzon modifiée en faveur de la Pologne), admet la frontière de l'Oder mais formule d'expresses r é s e r ves au sujet de la Neisse occidentale qui fait passer la Silésie à la Pologne. 3°) Question du gouvernement de la Pologne 1er janvier 1945 : Moscou reconnaît le comité de Lublin qui siège dorénavant à Varsovie, comme "gouvernement provisoire de la République polonaise". Lors de la conférence de Yalta, Roosevelt et Churchill se prononcent pour le remplacement de ce cabinet. Staline est favorable à un élargissement. Compromis sur la réorganisation et la création d'un gouvernement provisoire polonais d'unité nationale. Le président du Conseil de Pologne à Londres (Arsizewsky) refuse de participer. Acceptation du vice-président Mikolajczyk. Constitution d'une commission de contrôle des élections en Europe orientale : Clark Kerr, Harriman, Molotov, siégeant à Moscou. 4° ) Question yougoslave Recommandation de la conférence de Yalta à TitoetSoubatchitch pour ime prompte application de l'accord du 8 août, la formation d'un nouveau cabinet, l'élargissement de l'Assemblée antifasciste de libération nationale (A. V. N. O. J. ) par l'entrée des représentants de la dernière Chambre (Skouptsina) afin de former un parlement provisoire. 5°) Déclaration sur l'Europe libérée A la suite de protestations des membres américains de contrôle des armistices en Roumanie et Bulgarie, publication d'ime déclaration d'intention conjointe des Trois sur l'Europe libérée: affirmation de la volonté d'accorder la politique des trois gouvernements afin de promouvoir des solutions par des moyens démocratiques. 11 février 1945 26-28 février 1945

Retour de Yalta, entretiens d'Alexandrie : Roosevelt, Farouk, Ibn Séoud, Hailé Sélassié. Conversations Bidault, Churchill, Eden à Londres : la France refuse d'être une puissance invitante à San Francisco, n'ayant pas participé à la conférence de Crimée. 279

2. De Y a l t a ( f é v r i e r

194 5) à P o t s d a m

(juillet

1945)

12 mars-6 avril 1945

Incident de Berne au sujet des contacts pris entre le commandement des forces allemandes de l'Italie du Nord et les Alliés afin de conclure une reddition locale (procédé admis à Téhéran et Yalta) et non une capitulation.

26 mars 1945

Molotov annonce qu'il ne se rendra pas à la conférence de San Francisco à laquelle il délègue son adjoint Gromyko. Washington propose une réunion des Cinq Grands, avant la conférence de San Francisco, afin de mettre au point un plan de "trusteeship" sur les mandats coloniaux : 11 mai-20 juin, vives controverses et projet final de "trusteeship", en retrait sur le projet américain d'autonomie complète et prévoyant des garanties sur l'évolution des territoires. La question avait été soulevée à l'occasion de la conférence coloniale du Pacifique à Hot Springs (6-18 janvier 1945).

2 avril 1945

10 avril 1945 12 avril 1945 21 avril 1945

26 avril 1945 2 mai 1945 7-8-9 mai 1945 10 mai 1945 12 mai 1945

280

Protestations de Staline hostile à une capitulation allemande à l'Ouest. Mort du président Roosevelt auquel succède le viceprésident Truman. Churchill propose à Truman de faire avancer les troupes anglo-américaines le plus loin possible à l'intérieur de la future zone soviétique (dont l'accord sur le tracé existe déjà) et d'occuper ces t e r ritoires afin d'obtenir des gages quant à la position soviétique, particulièrement en Pologne. Jonction sur l'Elbe des armées soviétiques et américaines. Prise de Berlin par l'armée rouge. Capitulation des forces allemandes sans condition : reddition militaire sans préjuger des exigences alliées ultérieures (Reims, 7 mai; Berlin, 8-9 mai). Prise de Prague par l'armée rouge. Les Américains à Pilsen, à 70 km de Prague. Message de Churchill à Truman : "Un rideau de fer s'est abaissé sur le front soviétique. Nous ignorons tout ce qui se passe derrière. Il semble bien probable que l'ensemble des régions situées à l'est de la ligne Ltlbeck-Trieste-Corfou sera bientôt entre leurs mains. Il faut y ajouter les vastes territoires conquis par les armées américaines entre Eisenach

et l'Elbe qui, je suppose, seront occupés par les Russes dans quelques semaines, lorsque vos troupes s'en retireront. D'ici peu il sera loisible aux Russes d'avancer s'ils le veulent jusqu'aux rives de la mer du Nord et de l'Atlantique. Il est assurément vital de parvenir maintenant à une entente avec la Russie, ou de bien voir où nous en sommes avec elle, avant d'affaiblir mortellement nos armées ou de les replier dans les zones d'occupation. Seule une rencontre personnelle peut nous permettre d'y parvenir". 19 mai 1945 26 mai-7 juin 1945

Staline: l'Union soviétique ne désire pas le démembrement de l'Allemagne. Dernière mission Hopkins à Moscou et entretiens Staline, Hopkins, Harriman dans le but d'améliorer les relations soviéto-américaines : questions de Pologne, d'une tutelle sur la Corée, de la constitution du Conseil de contrôle allié sur l'Allemagne. Il est décidé de tenir une conférence à Potsdam. Staline informe Hopkins que l'Union soviétique attaquera le Japon le 8 août à condition que les Américains pressent la Chine de signer un traité soviétochinois avalisant l'accord secret Harriman-Molotov du 14 décembre 1944 réaffirmé à Yalta.

25 mai-8 juin 1945

Conférence de San Francisco : vives discussions sur le droit de veto et le statut des pays dépendants. Les livraisons américains au titre de prêt-bail à l'Union soviétique et l'Angleterre sont arrêtées.

5 juin 194 5 13 juin 1945

Acte de Berlin portant statut de l'Allemagne. Refus définitif de Truman d'accéder aux demandes de Churchill sur une avance des armées alliées en secteur soviétique. Signature de la Charte. Byrnes remplace Stettinius. Evacuation par les Anglo-Américains de la zone soviétique. Les Anglo-Américains recouvrent les secteurs qui leur ont été attribués à Berlin et en Autriche.

26 juin 1945 30 juin 1945 1er-3 juillet 1945 11 juillet 1945

Une "Komendatura interalliée" assume l'administration de "Gross-Berlin".

3. De P o t s d a m ( j u i l l e t 1 9 4 5 ) à M o s c o u ( d é c e m b r e 1 9 4 5 ) e t l a f i n du d i r e c t o i r e d e s T r o i s 5-26 juillet 1945

"Elections et résultats des élections anglaises : défaite des conservateurs; 393 travaillistes, 189 con281

14 juillet 1945 17 juillet 1945 17-25 juillet 1945 28 juillet-2 août 1945 17 août 1945 21 août 1945

servateurs. Formation du cabinet Attlee : Bevin, Dalton, Cripps, Morisson. Premier assaut contre les fl.es de l'archipel nippon. Alamogordo : expérimentation de la première bombe atomique américaine. (Accord Churchill d'utilisation de la bombe contre le Japon du 4 juillet. ) Première session de la conférence de Potsdam. Troisième et dernière conférence des Trois Grands : Staline, Truman, Churchill. Deuxième session de la conférence après l'annonce des résultats des élections en Grande-Bretagne : Staline, Molotov, Attlee, Bevin, Truman, Byrnes. Acheson, secrétaire d'Etat adjoint. Le président Truman résilie sans préavis les accors de prêt-bail, ce qui gène considérablement la Grande-Bretagne et entrave l'expansion soviétique. Au titre de prêt-bail, les bénéficiaires avaient reçu : 31 milliards de dollars : l'Empire britannique. 3 milliards de dollars : la France. 11 milliards de dollars : l'Union soviétique.

D. ORGANISMES CHARGES DE METTRE EN ŒUVRE LES ACCORDS TRIPARTITE S Création d'un Conseil des Cinq ministres des Affaires étrangères (première réunion effective du Conseil des Cinq en septembre 1945 à Londres). Le système des Cinq est chargé d'élaborer les traités de paix avec les satellites de l'Allemagne, de proposer des règlements aux questions t e r r i toriales pendantes. Le traité de paix avec l'Allemagne est réservé aux Quatre. Dissolution du Comité consultatif européen. II.

L E S R I V A L I T E S DES T R O I S GRANDS A. LA QUESTION ALLEMANDE ET LES TROIS

Définition des principes politiques et économiques qui présideront au traitement de l'Allemagne pendant la période initiale de contrôle. a) Principes politiques : confirmation des accords passés par la Commission consultative européenne (voir p. 335). b) Programme commun : démilitarisation, dénazification, démocratisation. c) Dans chacune des zones d'occupation, l'autorité suprême est exercée par les commandants en chef des forces armées agissant au nom de leurs 282

gouvernements respectifs. Dans la mesure du possible, le traitement de la population allemande sera uniforme dans toute l'Allemagne. d) Les Trois reconnaissent que l'on devra procéder au transfert en Allemagne des populations allemandes demeurées en Pologne, Tchécoslovaquie et Hongrie. 8 octobre 1945 : décret soviétique prévoyant le transfert en Allemagne de 5 millions d'Allemands qui habitaient jusqu'alors en Pologne, Tchécoslovaquie et Hongrie. e) Entité économique de l'Allemagne. Contrôle quadripartite de la Ruhr. Le Conseil de contrôle interallié (quatre commandants en chef), siégeant à Berlin, est chargé de la réalisation de ce programme d'ensemble et du gouvernement de toute l'Allemagne. 1. Q u e s t i o n

d'Autriche

1er novembre 1943

Déclaration de Moscou sur l'Autriche : les Trois annoncent leur intention de rendre à l'Autriche sa souveraineté.

15 novembre 1943

Le Comité français de libération nationale s'associe à cette déclaration.

13 avril 1945 27 avril 1945

Prise de Vienne par l'armée rouge. Gouvernement provisoire socialiste Renner, reconnu par Moscou, sans consultation interalliée préalable. Intérieur et Information aux communistes. Moscou s'oppose à la venue à Vienne des missions anglaises et américaines. Echange de lettres Truman-Staline sur la préparation des élections.

5 mai 1945

Londres, Paris et Washington refusent de reconnaître le cabinet Renner. Déclaration de Potsdam sur l'Autriche : pas de r é parations, quatre zones d'occupation, élections libres, élargissement du cabinet Renner. Règlement relatif à l'Autriche : le Conseil de contrôle de Vienne étend l'autorité du cabinet Renner - préalablement élargi - à tout le territoire autrichien sur la base des élections libres et lui confère le droit de légiférer, sans veto de la part des puissances occupantes. Elections : 5,4% des suffrages aux communistes.

2 août 1945 20 octobre 1945

25 novembre 1945

2. Q u e s t i o n s de l ' E s t

européen

Protestations anglo-américaines au sujet de la situation en Roumanie et en Bulgarie. Impossibilité des commissions de contrôle alliées d'exercer leurs fonctions. Attribution des avoirs américains en Bulgarie et Roumanie. 283

3. Q u e s t i o n s

méditerranéennes

Protestation soviétique au sujet de la situation en Grèce. Moscou réclame une tutelle sur la Libye, une participation au statut de Tanger, la révision des conventions de Montreux sur les détroits de la mer Noire, ainsi que leur défense en commun avec les riverains et la Turquie. Moscou réclame à la Turquie la rétrocession de la Georgie méridionale (Kars) et les provinces d'Ardahan et Artvin. Il est décidé que la convention de Montreux sera révisée. Moscou réclame une base navale permanente en mer Egée, le port d'Alexandroupolis (Thrace grecque). 4. C o n f é r e n c e de P a r i s s u r l e s

réparations

24 août 1945

Arrêt des crédits américains au titre de prêt-bail à l'Angleterre. Situation difficile du cabinet Attlee. L'arrêt des fournitures et des crédits au titre de prêt-bail conduira à la mise en route par l'administration américaine du Programme Intérimaire. Le prêt-bail a dispensé aux Nations unies 42 milliards de dollars: Angleterre 42 %, Union soviétique 28 %, Méditerranée-Proche-Orient 13 %, Extrême-Orient 12 %, totalisant 36 milliards de dollars ; 6 milliards iront aux autres Nations unies.

9 novembre21 décembre 1945

Création d'une agence interalliée des réparations siégeant à Bruxelles sous la présidence de Rueff. Les paiements en nature sont exclus. H est prévu uniquement des livraisons de matériel, de fournitures et de main-d'œuvre.

B. LA PLACE DE LA FRANCE 1. La F r a n c e 18 juin 1940 28 juin 1940 22 juillet 1940 26 juillet 1940 30 juillet 1940 7 août 1940 26 août 1940 28 août 1940

284

libre Appel du général de Gaulle. Communiqué anglais reconnaissant le général de Gaulle comme chef de tous les Français libres. Ralliement des Nouvelles-Hébrides. Ralliement de la Côte d'Ivoire. Conseil de défense de la France d'outre-mer. Echange de lettres de Gaulle-Churchill relatif à l'organisation des Français libres et de la force française libre. Ralliement du Tchad. Ralliement du Cameroun. L'Afrique Equatoriale française se rallie à de Gaulle.

31 août 1940 9 septembre 1940 24 septembre 1940 27 octobre 1940 6 novembre 1940

Ralliement des possessions françaises du Pacifique (Tahiti). Etablissements français des Indes. Nouvelle- Calédonie. Conseil de défense de l'Empire. Ralliement du Gabon.

a) La participation à la lutte 20-25 septembre 1940 Une force française tente de s'emparer deDakar a fin de faire rentrer, après l'A. E. F., l'Afrique-Occidentale française dans la lutte. Raid d'Ornano sur les confins libyens. 11 janvier 1941 8 juin 1941 La force française du général Catroux contrôle la Syrie et le Liban qui rentrent ainsi dans le dispositif allié. Nota : "Rendre l'épée de la France alors qu'il lui reste un Empire de 60 millions d'hommes gardé par 500 000 soldats, une aviation redoutable, une magnifique flotte intacte, des alliés puissants et résolus... non. Nous ferons que la Patrie ait sa part dans la victoire" (Discours du général de Gaulle à Brazzaville du 11 novembre 1940). b) Le Comité national français 23 septembre 1941

Constitution du Comité national français; président : de Gaulle; Affaires étrangères : Dejean; Guerre : Legentilhomme; Marine : Muselier; Justice : Cassin; Economie : Alphand.

26 septembre 1941

Echange de lettres de Gaulle-Maisky: reconnaissance soviétique. Extension du bénéfice de la loi-prêt-bail au C. N. F. Déclaration Eden : l'Angleterre reconnaît le général de Gaulle comme représentant des Français libres. Les forces navales françaises libres prennent possession de Saint-Pierre et Miquelon dépendances françaises aux Amériques (Antilles). Energique protestation de Washington soucieuse de ménager Vichy.

11 novembre 1941 26 novembre 1941 24 décembre 1941

28 février 1942

Washington reconnaît l'autorité effectivement exercée par le Comité sur les territoires français du Pacifique. 285

5 mai 1942 9 juillet 1942

Débarquement anglais à Madagascar. Washington déclare reconnaître la contribution apportée à la cause commune par le général de Gaulle. Washington et Londres délèguent des représentants auprès du Comité.

14 juillet 1942

Le mouvement des Français libres devient la "France combattante", reconnue le 15 par Londres et le 28 septembre par Moscou. Entrée au C.N. F. : Philip (Intérieur), Boris (Finances), Soustelle (Information). Le bénéfice du prêt-bail est désormais directement accordé aux Français combattants.

28 juillet 1942 6 octobre 1942

2. L ' A f r i q u e du N o r d e n t r e d a n s la 8 novembre 1942 13 janvier 1943 14-26 janvier 1943 24 janvier 1943

lutte

Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Le Fezzan italien est conquis par la division Ledere. Conférence de Casablanca (Anfa)Roosevelt-Churchill. Entrevue de Gaulle-Giraud en présence de Roosevelt et de Churchill.

a) Les accords Murphy-Giraud 23 octobre 1943

Entrevue secrète de Cherchell, près d'Alger, entre le représentant du général Eisenhower, Clark, et le représentant du général Giraud, Mast. Echange de lettres Murphy-Giraud. Les Français libres sont exclus du débarquement en Afrique du Nord; les Etats-Unis promettent au général Giraud de restaurer la France dans sa grandeur, ainsi que dans ses possessions.

b) Les accords Darlan-Clark 8 novembre 1942 15 novembre 1942 22 novembre 1942 24 décembre 1942

Débarquement en Afrique du Nord. Darlan nomme Giraud commandant en chef. Accords Darlan-Clark réglant les rapports francoaméricains et remplaçant les accords Murphy-Giraud. Darlan est exécuté par le patriote Bonnier de la Chapelle.

c) Rétablissement de l'unité 25 décembre 194316 mars 1944 286

Echange des mémorandums entre de Gaulle et Giraud.

17 mars-30 mai 1944

Négociations de Gaulle-Giraud par l'intermédiaire de Catroux. Les Anglo-Américains interdisent à de Gaulle l'accès à l'Afrique du Nord pour ne pas troubler les opérations de leurs troupes.

Nota 30 novembre 1942 14 décembre 1942 24 décembre 1942 17 mars 1943

Ralliement de la Réunion. Accord franco-anglais sur la restauration de la souveraineté française à Madagascar. Ralliement de la Côte des Somalis. Ralliement de la Guyane.

31 mai 1943 13 juillet 1943

Ralliement de la flotte d'Alexandrie. Antilles.

3. Le C o m i t é f r a n ç a i s de l i b é r a t i o n

nationale

3-7 juin 1943

Constitution du C. F. L. N. à Alger : de Gaulle, Giraud, Massigli, Monnet, Philip, Couve de Murville, Joxe, Pleven, Georges.

31 juillet 1943 26 août 1943

Le général Giraud, commandant en chef.

10 septembre 1943 17 septembre 1943 1er novembre 1943 9 novembre 1943

12 janvier 1944 30 janvier-8 février 1944 19 mars 1944

3 avril 1944

Le C. F. L. N. est reconnu par Moscou et Londres (le 27) et "en tant qu'organisme intérimaire pour la durée des hostilités" par Washington. Débarquement en Corse. Assemblée consultative provisoire. La France est invitée à l'issue de la conférence de Moscou à participer au Conseil consultatif pour les affaires italiennes. Elargissement du C. F. L.N. : président: de Gaulle (Catroux, Philip, Queuille, Massigli, d'Astier, de Menthon, Le Troquer, Jacquinot, Pleven, MendèsFrance, Capitant, Tixier, Meyer, Monnet et deux communistes : Fajon et Midol). Entrevue de Gaulle-Churchill à Marrakech. Conférence coloniale de Brazzaville : de GaullePleven. Discours de Gaulle : "l'heure des trusts est finie, celle de l'organisation économique commence : pas d'indépendance si l'économie française n'est pas dirigée par la communauté et si le travail n'est pas associé à la gestion des entreprises. " Entrée de deux communistes au Comité: Billoux et Grenier. 287

4.

Le g o u v e r n e m e n t p r o v i s o i r e de l a

République

française 3 juin 1944 6 juin 1944 7-8 juillet 1944 19-25 août 1944 25 août 1944 26 août 1944

Le G. P. R. F. est constitué. Débarquement allié en Normandie. Voyage du général de Gaulle à Washington et entretiens avec Roosevelt. Insurrection de Paris. Libération de Paris. Lettre Eisenhower, commandant en chef, à de Gaulle. Reconnaissance de l'autorité française de facto établie à Paris.

9 septembre 1944

Elargissement du G. P. R. F. pour comprendre des représentants du Comité national de la résistance (C. N. R. ) présidé par Bidault qui a succédé à Moulin.

13 septembre 1944

Londres reconnaît de jure le G. P.R. F. et accrédite Cooper à Paris. Washington nomme un représentant auprès de l'autorité française de facto établie à Paris. Moscou, Londres et Washington reconnaissent d§ jure le G. P. R. F. Churchill à Paris : la France est admise comme quatrième membre permanent à la Commission consultative européenne.

29 septembre 1944 23 octobre 1944 11 novembre 1944

a) Le rapprochement franco-russe 21 novembre 1944

ler-9 décembre 1944 9 décembre 1944 25 janvier 1945 27-29 janvier 1945

288

Déclaration Bidault, ministre des Affaires étrangères : "une alliance à l'Occident certes, mais aussi à l'Orient. Jamais la France n'acceptera d'être limitée à l'Occident du monde". Séjour de Gaulle-Bidault à Moscou et entretiens avec Staline et Molotov. Signature d'un traité d'alliance, d'une durée de vingt ans, contre toute agression allemande. De Gaulle :"le Rhin c'est la sécurité française". Entretiens de Gaulle, Bidault, Hopkins, Caffery (représentant américain à Paris): le général de Gaulle proteste contre la non-invitation de la France à la conférence projetée en Crimée. Hopkins fait remarquer que la puissance invitante est l'Union soviétique. Bidault déconseille une invitation de dernière

5 février 1945 12 février 1945

heure adressée au général de Gaulle pour entériner ce qui aurait été fait sans lui. Caffery suggère une rencontre avec Roosevelt dans une ville française (voir infra). Déclaration de Gaulle : "une belle et bonne alliance avec la puissante et vaillante Russie, une autre avec la vieille et brave Angleterre". Le président Roosevelt, de retour de l a conférence des Trois à Yalta, invite de Gaulle à une rencontre à Alger ; déclinée par de Gaulle (1) retenu à Paris "au lendemain d'une conférence entre les trois chefs de gouvernements alliés, conférence à laquelle la France n'avait pas pris part et dont elle ignorait encore les multiples objets".

28 février 1945

Echange de lettres franco-italien portant annulation du traité de 1886 et des accords de 1896 accordant des privilèges aux Italiens en Tunisie.

26-28 février 1945

Conversations Bidault, Churchill, Eden, à Londres. La France refuse d'être puissance invitante à San Francisco.

b) Les relations franco-américaines 22 août 1945 24 août 1945

Voyage de Gaulle à Washington et entretiens avec Truman. Le 16e parallèle est la limite d'occupation en Indochine entre troupes anglaises (Sud) et nationalistes chinoises (Nord) en attendant l'arrivée des troupes françaises.

C. LE REGLEMENT EUROPEEN 1. L e s N a t i o n s

unies

a) Tchécoslovaquie 9-24 décembre 1943 12 décembre 1943

Entretiens Staline-Benes à Moscou. Signature à Moscou d'un traité d'amitié, collaboration et assistance mutuelle entre l'Union soviétique et la Tchécoslovaquie. Le P.C. tchécoslovaque entre au Conseil national (parlement en exil).

8 mai 1944

Signature à Londres d'un accord soviéto-tchèque sur l'administration des territoires tchécoslovaques libérés.

1. "Si c'était pour le bon motif que Roosevelt souhaitât voir de Gaulle, que ne l'avait-il laissé venir en Crimée" (De Gaulle, Mémoires de guerre). 289

août-octobre 1944 29 août 1944 29 octobre 1944 5 avril 1945 6 avril 1945 29 juin 1945

2 août 1945

12 décembre 1945

Insurrection anti-allemande en Slovaquie. Le président slovaque Mgr Tiso sollicite l'intervention allemande. Benel au Conseil national slovaque:"la Tchécoslovaquie sera une république largement décentralisée. " Benel, président de la République; Fierlinger socialiste pro-communiste, président du cabinet. Le gouvernement siège à Kosiçe: charte de Kosiçe. L'Ukraine des Carpates (Ruthénie subcarpatique tchécoslovaque) est rattachée à l'Union soviétique. Désormais, l'U. R. S. S. a une frontière commune avec la Hongrie. Décret expulsant les Hongrois, 650 000 personnes résidant en Tchécoslovaquie (Slovaquie). En outre la Tchécoslovaquie recouvre Teschen, attribué à la Pologne après Munich mais assure à partir de 1947 une autonomie locale à la population polonaise. L'Union soviétique et la Tchécoslovaquie signent à Moscou un traité d'amitié et d'aide mutuelle.

b) Pologne décembre 1941 14 juillet 1943 15 août 1943

9 janvier 1944 10 janvier 1944

7-14 juin 1944 21 juillet 1944 30 juillet 1944 31 juillet 1944 290

Fondation de l'Union des patriotes polonais par Wanda Wasilevska et création de la garde populaire. Cabinet socialiste Mikolajczyk à Londres. La résistance intérieure fait connaître son programme : intangibilité des frontières, union des socialistes, paysans, travailleurs chrétiens et des nationaux. La résistance intérieure et l'armée de l'intérieur (A. K. ) se constituent en Conseil d'unité nationale. Fondation à Moscou du Comité polonais de libération nationale (président: Osubka-Moravsky). Les forces armées de l'Association des patriotes polonais: généraux : Berling et Rola- Zymiersky. Mikolajczyk à Washington. Le Comité polonais de libération nationale est installé en territoire polonais libéré par les troupes soviétiques (Lublin). Mikolajczyk à Moscou : impasse des entretiens avec Staline. Soulèvement de Varsovie : pendant 63 jours l'armée

30 novembre 1944 15-20 mars 1945

1er avril 1945

7 avril 1945

19 avril 1945 21 avril 1945 15 juin 1945

22 juin 1945 28 juin 1945 30 juin-6 juillet 1945 16 août 1945

14 septembre 1945

de l'intérieur soutient le siège des forces allemandes sans être secourue par l'armée rouge déployée sur l ' a u t r e rive de la Vistule. Le conciliant Mikolajczyk est remplacé par Arsizewsky, violemment antirusse, au cabinet de Londres. Le gouvernement soviétique remet à l'administration polonaise (Lublin) les territoires allemands situés entre l'Oder et la Neisse occidentale et la frontière allemande du 1er janvier 1938. Roosevelt et Churchill protestent contre le refus soviétique de recevoir une délégation des Polonais de Londres et l'interdiction faite à la commission sur la Pologne ( Clark Kerr et Harriman) de se rendre en Pologne. Staline propose que la composition du cabinet de Varsovie soit analogue à celle de Belgrade: 21 r e présentants de la résistance à l'intérieur et de l'Est et 6 de Londres. Washington et Londres refusent d'inviter le cabinet de Varsovie à San Francisco. Pacte d'assistance russo-polonais signé à Moscou. Ouverture à Moscou des consultations prévues par les accords de Yalta en vue de constituer un nouveau cabinet élargi provisoire d'unité nationale. Mikolajczyk quitte Londres pour Moscou. Communiqué de Moscou sur un accord entre les Alliés signé par Molotov, Clark Kerr, et Harriman. Bierut, président du Conseil d'Etat; Osubka-Moravsky, président du cabinet : Mikolajczyk et Gomulka vice-présidents. Paris, Washington et Londres reconnaissent Varsovie et rappellent les promesses d'élections libres Signature à Moscou d'un accord russo-polonais : la ligne Curzon frontière commune en y rapportant des modifications en faveur de la Pologne, conformément à la décision de Yalta. (1) Dénonciation du concordat avec le Vatican.

1. A la suite de ces modifications de frontière, tant à l'Est qu'à l'Ouest, la Pologne a connu un véritable "glissement de territoire". Elle a abandonné à l'Union soviétique ses provinces orientales (180 000 km2) et a annexé une partie de la Prusse-Orientale et la Silésie (104 000 km 2 ). De plus, ce bouleversement territorial réduisait de 1912 à 426 km sa frontière avec l'Allemagne. 291

18 octobre 1945 13 novembre 1945

Des troupes russes destinées à "nettoyer le pays des bandes qui terrorisent l a Pologne" occupent tout le territoire. Pacte de collaboration socialo-communiste.

c) Yougoslavie 13 juillet 1941 septembre-octobre 1941 janvier 1942 avril-juin 1942 21 novembre 1942 juin-août 1943 30 novembre 1943

Insurrection du Monténégro. Rupture entre le mouvement de Mihailovitch en Serbie centrale (Ravna Gora) et le mouvement de Tito en Serbie occidentale (Uzice). Le roi Pierre nomme Mihailovitch ministre de la Guerre. Offensive Mihailovitch contre Tito. Création en Bosnie (Bihatch) du Conseil antifasciste de libération nationale de la Yougoslavie (A.V.N.O. J. ). Nouvelle offensive Mihailovitch. A la suite de la capitulation italienne, un armement considérable passe aux mains des partisans. Le conseil A. V. N. O. J. à Jajce (Bosnie). Tito maréchal.

20 décembre 1943

Envoi d'une délégation au Caire pour prendre contact avec le roi Pierre et le cabinet Pouritch.

23 décembre 1943

Le conseil A. V. N. O. J. prononce la déchéance du cabinet Pouritch et accuse le général Mihailovitch de collaboration. Un cabinet Soubatchitch remplace Pouritch. Entretiens Soubatchitch-Tito, et accord sur l'unification de la résistance. Londres retire son appui à Mihailovitch. Le roi Pierre relève Mihailovitch de ses fonctions. Entrevue Churchill-Tito à Naples. Négociations et accord Tito-Soubatchitch sur une base paritaire. Tito à Moscou. Accord Churchill-Staline de partage d'influence en Yougoslavie : 50% à chaque puissance.

18 mai 1944 16 juin 1944 25 août 1944 28 août 1944 8-31 août 1944 21 septembre 1944 9-21 octobre 1944 20 octobre 1944 1er novembre 1944

292

Libération de Belgrade par les troupes soviétiques. Accord Tito-Soubatchitch sur la régence.

21 janvier 1945 5 mars 1945

5 avril 1945 11 avril 1945 1er-17 mai 1945

15 mai 1945 9 juin 1945

22 juin 1945 7 juillet 1945 31 août 1945 21 septembre 1945 8 octobre 1945 11 novembre 1945 22 décembre 1945

Nouvel accord Tito-Soubatchitch: le roi ne rentrera pas tant que le peuple ne se sera pas prononcé. Instauration d'une régence. Les régents prêtent serment. Refonte du cabinet Tito : 3 représentants du cabinet royal : Affaires étrangères : Soubatchitch ; 13 Serbes, 7 Croates et 4 Slovènes. Tito, Soubatchitch et Djilas à Moscou. Tito signe à Moscou un traité d'amitié, d'aide mutuelle et de coopération de vingt ans. Des troupes yougoslaves occupent Trieste, la Vénétie julienne (Gorizia) et la Carinthie du Sud ainsi que Fiume. Belgrade revendique aussi l'Istrie italienne et la Styrie autrichienne ainsi qu'une participation à l'occupation. Note anglo-américaine s'opposant à l'installation d'une administration yougoslave à Trieste. Accord de Belgrade : administration de la moitié occidentale de la Marche julienne (zone A), y compris Trieste, par l'administration alliée composée d'officiers anglo-américains. Accord sur la ligne de démarcation (ligne Morgan). Des troupes yougoslaves de Skopje pénètrent en Grèce du Nord et fomentent des troubles en Macédoine grecque. Note yougoslave réclamant un statut particulier et une enquête sur la situation de la "Macédoine égéenne" (Grèce du Nord). Les partis, démocrate, radical et agrarien annoncent leur abstention aux élections législatives. Démission de Soubatchitch. Le front s'assure 90% des suffrages. Londres reconnaît le gouvernement yougoslave.

d) Norvège 22 juin 1945

Cabinet travailliste Gerhardsen-Trygve Lie, avec participation communiste.

e) Danemark 5 mai 1945 8 mai 1945

Libération du Danemark. Cabinet Mœller à participation communiste. 293

30 octobre 1945 7 novembre 1945

Elections. Cabinet Kristensen (parti agrarien Venstre).

L e s s a t e l l i t e s de l ' A x e a) Autriche 29 avril 1945

5 mai 1945 4 juillet 1945 30 août 1945 19 octobre 1945 16 novembre 1945 25 novembre 1945

28 juin 1946

Gouvernement Karl Renner à Vienne occupée par l'armée rouge le 13 avril. Intérieur et Information: communistes. Le cabinet Renner est reconnu par Moscou sans que les Alliés aient pu faire prévaloir les accords de Londres (commission consultative européenne ). Paris, Londres et Washington refusent de reconnaître le cabinet Renner. Accord quadripartite au sujet du gouvernement conjoint de l'Autriche par le "Conseil de contrôle allié pour l'Autriche". Proclamation du Conseil de contrôle allié pour l'Autriche. Le Conseil allié reconnaît le gouvernement Renner remanié. Londres, Paris et Washington reconnaissent le cabinet élargi. Note autrichienne au conseil allié: plébiscite et rattachement du Tyrol du Sud à l'Autriche. Elections au Nationalrat : 85 populistes (Figl), 77 socialistes (Schaerf), 3 communistes (ou 5,4%). Renner président, Figl forme un cabinet de coalition. Nouvel accord du Conseil allié de Vienne: art. 6: "les lois votées par le parlement autrichien entrent en vigueur, sauf désapprobation, à l'unanimité" (le veto est donc exclu).

b) Finlande 15 novembre 1943 9 février 1944 15 mars 1944 27 mars 1944 25 juin 1944 294

Déclaration Tanner : "La Finlande désire la paix mais pas à n'importe quel prix". Note de Washington à la Finlande lui demandant de sortir de la guerre. Le cabinet Linkomies, soutenu par le parlement, rejette les conditions soviétiques. Entretiens Paasikivi-Molotov à Moscou. Ribbentrop à Helsinki: fourniture d'armements par

1er août 1944 6 août 1944 19 septembre 1944

17 novembre 1944 5 mars 1945 18 mars 1945 27 octobre 1945

l'Allemagne pour permettre à la Finlande de se défendre. Démission du président de la République Ryti remplacé par Mannerheim. Démission du cabinet Linkomies et formation du cabinet Hacksell qui rouvre les négociations avec Moscou. Signature de l'armistice soviéto-finlandais à Moscou aux conditions aggravées du traité de Moscou du 12 mars 1940. 43 700 km 2 (12% du territoire) cédés avec 500 000 hommes dont 420 000 évacués en Finlande. Formation du cabinet Paasikivi. Démission de Mannerheim Elections et cabinet Paasikivi. Rétablissement de l'ancienne frontière. Mannerheim, Ryti, Rangell, Linkomies et Tanner arrêtés pour avoir entraîné la Finlande dans la guerre.

c) Roumanie 2 avril 1944

Entrée de l'armée rouge en territoire roumain. Déclaration de Moscou : "Il n'est pas dans les intentions de l'Union soviétique de porter atteinte au r é gime social existant en Roumanie".

22 août 1944

Accord entre le roi Michel, l'état-major, Maniu, Bratiano et le front patriotique pour sortir de la guerre. Antonesco est arrêté à la sortie du palais. Le roi ordonne à la radio la fin de l'état de guerre avec les Alliés.

23 août 1944 12 septembre 1944

4 novembre 1944 5 novembre 1944 8 novembre 1944 10 novembre 1944

Armistice soviéto-roumain. Cabinet du général Sanatescou avec Maniu (agrarien), Bratiano (libéral), Petrescou (socialiste) et le communiste Patrescanu. Création d'une milice ouvrière. Mémorandum soviétique relatif aux manquements de la Roumanie aux conditions d'armistice. Démission du cabinet Sanatescou. Incidents entre communistes et membres des partis de l'opposition. Arrivée à Bucarest du vice-président soviétique aux Affaires étrangères, Vychinski. 295

6 décembre 1944 27 janvier 8 février 1945 23 février 1945 24 février 1945 3 mars 1945 4 mars 1945 16 mars 1945

20 mars-9 mai 1945 10 mai 1945

Gouvernement Radescou avec participation communiste. Ultimatum soviétique de deux heures au roi Michel de Roumanie exigeant le renvoi du cabinet Radescou par un gouvernement présidé par Groza et Mme Pauker, communistes. Le Front patriotique et la C. G. T. exigent la démission du cabinet. Insurrection communiste à Bucarest soutenue par le commandement soviétique. Vychinski à Bucarest. Le communiste Groza forme le gouvernement. A la suite de la constitution du gouvernement communiste Groza, protestations américano-britanniques et rappel de la déclaration sur l'Europe libérée. Arbitrage de Moscou : Staline annule le deuxième arbitrage de Vienne (Ribbentrop-Ciano) et opère le transfert de la Transylvanie à la Roumanie. Accord de collaboration soviéto-roumain et de participation économique.

9 juillet 1945 22 août 1945

Le port de Constanza base navale russe. A Washington, Byrnes révèle que le roi Michel a invité Groza à démissionner et demandé l'aide alliée en vue de former un gouvernement plus représentatif.

8 novembre 1945

Incidents entre communistes et membres des partis d'opposition. Intervention Harriman-Clark Kerr. Abdication du roi Michel de Roumanie.

29 décembre 1947 d) Hongrie 27 août 1943

9 septembre 1943

18 mars 1944 296

Déclaration Kallay : "nous pratiquons une politique exclusivement hongroise ". Kallay engage des pourparlers avec les Alliés à Istanbul. Le lendemain de la capitulation italienne la Hongrie signe à Istanbul et en secret une convention de reddition sans conditions devant prendre effet à la date fixée par les Alliés. Budapest s'engage, en attendant, à réduire son soutien au Reich. Entrevue Hitler-Horthy : rejet des exigences allemandes tendant au contrôle militaire, économique et administratif de la Hongrie.

19 mars 1944 30 août 1944 6 septembre 1944 15 octobre 1944

16 octobre 1944 24 décembre 1944

29 décembre 1944 30 décembre 1944

Les troupes allemandes occupent la Hongrie. Cabinet Sztojay. A la suite de l'entrée des troupes soviéto-roumaines en Transylvanie, constitution du cabinet Lakatos. La Hongrie déclare la guerre à la Roumanie. Horthy annonce que la Hongrie a demandé l'ouverture des négociations d'armistice, (ler-11 octobre: pourparlers Teleki à Moscou sur la base du retour aux frontières de 1938. ) Coup de force à Budapest: Allemands et "Croix fléchées" instaurent un gouvernement nazi avec Szalassy. Horthy en résidence surveillée en Allemagne. Formation à Debreczen (occupée par l'armée rouge) d'un gouvernement national provisoire sous le général Miklos, soutenu par le front national pour l'indépendance de Szakasits (socialiste), Rajk (communiste) et Kovacs (national paysan). Le gouvernement de Debreczen dénonce l'alliance germano-hongroise et envoie des émissaires à Moscou. La Hongrie déclare la guerre à l'Allemagne.

20 janvier 1945

Signature à Moscou de l'armistice soviéto-hongrois par le gouvernement de Debreczen (général Miklos). Pour les Alliés: Vorochilov.

20 mars 1945

Arbitrage de Moscou: Staline annule l'arbitrage de Vienne et cède la Transylvanie hongroise à la Roumanie. La Hongrie cède des bases à la Russie en échange des fournitures.

9 juillet 1945 22 septembre 1945

Accord économique soviéto-hongrois, tenu secret, qui fait passer une partie de l'économie hongroise sous contrôle russe.

12 octobre 1945

Le maréchal Vorochilov préside le Conseil de contrôle allié et préconise une liste commune des partis en vue des élections générales. Elections : petits propriétaires (Tildy) 245 sièges, sociaux-démocrates 70, communistes 70, agrariens 23. Démission du cabinet Miklos. Tildy, président des petits propriétaires, forme le nouveau gouvernement avec quatre communistes, dont un à l'Intérieur.

4 novembre 1945

297

e) Bulgarie 28 août 1943 1er mai 1944 1er juin 1944 23 août 1944 26 août 1944

Mort du roi Boris de Bulgarie et régence du prince Cyrille au profit du roi Siméon : président du Conseil Filov. Formation du front patriotique : communistes, agrariens, socialistes, groupe Zveno (nationaux de gauche). Cabinet Bagrianov à Sofia. Capitulation roumaine. Envoi d'émissaires à Constantinople et au Caire : les Alliés renvoient les émissaires chez les Russes. La Bulgarie évacue partiellement la Macédoine grecque et la Thrace.

2 septembre 1944

Le cabinet Mouraviev refuse de traiter uniquement avec les Russes mais déclare la guerre à l'Allemagne le 5.

5 septembre 1944 8 septembre 1944

La Russie déclare la guerre à la Bulgarie. A la suite de la "guerre des trois jours", uniquement destinée à recevoir une capitulation, sans conditions, de la Bulgarie, les troupes russes occupent le pays.

9 septembre 1944

Le "front patriotique" au pouvoir: colonel Georgiev , les communistes Yougov, Tarpechev et l'agrarien d'extrême-gauche Petkov. Le professeur Ganev préside le Conseil de régence. Accord militaire soviéto-bulgare : base russe à Varna et libre navigation sur le Danube. Incursions de troupes bulgares en territoire grec et attaque d'un convoi britannique. Déclarations de Washington et Londres : le gouvernement de Sofia n'est pas l'émanation fidèle de la volonté populaire et celui qui sortira des élections fixées le 26 août ne semble pas devoir l'être davantage, étant donné les modalités de ce scrutin. Le cabinet Georgiev informe le Conseil de contrôle allié pour la Bulgarie qu'il se conforme aux recommandations de Washington et Londres. Les groupements politiques sont autorisés à faire paraître des journaux. Abdication du roi Siméon de Bulgarie. Signature de l'armistice à Moscou.

9 juillet 1945 25 juillet 1945 16-21 août 1945

24 août 1945 9 septembre 1945 20 septembre 1945 28 octobre 1945 298

16 novembre 1945 18 novembre 1945

Washington annonce qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats des élections. Elections : tous les partis s'abstiennent sauf le front patriotique qui réunit 88,6 % des voix.

f) Albanie 8 novembre 1941 septembre 1942

juin-août 1943

mai 1944

Tito impose au P. C. Chehu contre Hodja. Situation critique en Epire du Nord à la suite de l'insurrection de la population grecque (280 000 habitants). L'Albanie mobilise quatre classes.

13 juin 1945 2 décembre 1945 11 janvier 1946 15 juin 1946

Elections : le front s'assure 93,18 % des suffrages. Proclamation de la République populaire albanaise. Des bateaux de guerre britanniques sont attaqués dans les détroits de Corfou. Des navires de guerre anglais sont gravement touchés dans un champ de mines albanais. Hodja secrétaire général du P. C.

novembre 1946 octobre 1948 3. L e s

Fondation du parti communiste albanais par deux adjoints de Tito. Le mouvement de libération nationale (Sud, commumuniste et musulman) opère contre le front national (au Nord, chrétien et libéral) Balli Kombetar. Après la conférence de Pezza, avec les communistes yougoslaves, le P.C. albanais est admis au Komintern. A la suite de la capitulation italienne, les troupes allemandes occupent l'Albanie. Ribbentrop autorise le Balli Kombetar à proclamer la neutralité albanaise.

neutres

a) Turquie 14 janvier 1945 23 février 1945 19 mars 1945 6 mai 1945

La Turquie ouvre les Détroits aux navires alliés belligérants à destination de la Russie. La Turquie déclare la guerre à l'Allemagne et le 6 janvier au Japon. Moscou dénonce le pacte de neutralité et de nonagression turco-soviétique signé le 18 décembre 1925. Ankara notifie aux quatre Grands qu'elle consent à 299

1er juin 1945

26 juin 1945 2 novembre 1945 8 novembre 1945

20 décembre 1945 avril 1946 7 août 1946

19 août 1946 août-septembre 1946

réviser la convention de Montreux du 20 juillet 1936. Note russe à la Turquie : abandon par la Turquie du contrôle exclusif des Détroits. Rétrocession à la Russie des régions de Kars, Géorgie méridionale et Ardahan. Entretiens sur les régions du Ponte, de l'Arménie turque et du Kurdistan. Démocratisation de la constitution turque. Note russe sur les Détroits. Proposition Truman d'un régime de "porte ouverte". Expiration du pacte de non-agression et de neutralité russo-turc signé à Paris le 18 décembre 1925, prorogé en 1929, remis en vigueur par les protocoles du 7 mars et 30 octobre 1931; il avait été prorogé pour une durée de dix ans le 7 novembre 1935. Moscou réaffirme ses revendications territoriales à l'encontre de la Turquie. Visite du cuirassé américain Missouri au Bosphore. Onze jours avant l'expiration du délai prévu par la convention de Montreux pour en demander la révision, et conformément à la déclaration alliée de Potsdam, Moscou adresse une note à Ankara : Io) ouverture des Détroits aux navires marchands de tous pays; 2°) ouverture permanente aux bâtiments de guerre des pays riverains de la mer Noire (Russie, Bulgarie, Roumanie, Turquie); 3°) l'établissement du régime des Détroits ne relèvera que de la compétence exclusive des Etats r i verains. Organisation en commun de la défense des Détroits. Washington estime que la Turquie doit continuer à être principalement responsable de la défense des Détroits. Visite au Bosphore d'une escadre américaine.

b) Espagne 5 février 1945 3 juillet 1945 21 juillet 1945

300

Les troupes franquistes évacuent Tanger. Moscou demande à participer aux négociations sur le statut de Tanger. Remaniement du cabinet de Madrid : la Phalange

février 1946 12 décembre 1946

31 mars 1947

6 juillet 1947

est écartée au profit de l'Action catholique qui avalise ainsi le régime. La France ferme sa frontière des Pyrénées conformément aux accords de Potsdam repris par les Nations unies. L'Assemblée générale de l'O. N. U. suggère le rappel des chefs des missions diplomatiques à Madrid, et la non-admission de l'Espagne dans les organismes internationaux (admise en 1956). Promulgation d'une nouvelle constitution espagnole faisant de l'Espagne une monarchie et réservant à Franco le droit de désigner lui-même son successeur, s'octroyant ainsi les prérogatives royales. Conseil de régence. Référendum rétablissant une constitution monarchique.

D. LES DESACCORDS ANGLO-AMERICAINS 1. B e l g i q u e 6 juin 1944 7 juin 1944 2 septembre 1944 4 septembre 1944 16 septembre 1944 20 septembre 1944 25 septembre 1944 16 novembre 1944

16-29 novembre 1944 29 novembre 1944 30 novembre 1944

Débarquement en Normandie. Transfert en Bavière du roi Léopold m par les autorités allemandes. Le général Géraud est nommé chef des F. B. I. Libération de Bruxelles. Le parti communiste belge annonce sa participation au gouvernement. Le parlement belge confère la régence du royaume au prince Charles de Flandres, f r è r e du roi Léopold. Constitution du cabinet Pierlot, Spaak et Gutt, avec participation communiste. Les ministres communistes Marteaux, Dispy et Demay démissionnent en protestant contre le désarmement des forces de résistance. Emeutes communistes à Bruxelles. Message radiodiffusé du général britannique Erskine offrant son assistance au gouvernement belge pour rétablir l'ordre. Violents incidents et grèves insurrectionnelles, Intervention britannique à Bruxelles afin de limiter les conséquences de la grève sur l'effort de guerre. Fin de la grève : déclarations Churchill et Eden 301

aux Communes :"Nous soutenons le cabinet Pierlot contre toute répétition d'un coup de force". - La querelle dynastique 11 février 1945 18 juin 1945

Cabinet van Acker, Eyskens et Spaak. Van Acker démissionne : décline la mission de constituer un nouveau cabinet confié, non pas par le régent Charles, prince de Flandres, mais par le roi Léopold m se trouvant à Salzbourg.

17 juillet-1er août 1945 12 mars 1950

Léopold m refuse d'abdiquer.

20 juillet 1950 31 juillet 1950 16 juillet 1951 2.

Référendum sur la question dynastique: la majorité désire le rappel de Léopold m . Tension entre Flamands et Wallons. Rappel de Léopold. Grève générale en Belgique. Léopold promet d'abdiquer à la majorité de son fils Baudouin. Abdication de Léopold m et avènement de Baudouin.

Italie

a) La crise dynastique 11 avril 1944

Murphy demande l'abdication du roi Victor-Emmanuel. Le roi refuse mais nomme son fils Umberto lieutenant-général du royaume. Washington soutient Sforza.

26 avril 1944

Troisième cabinet Badoglio avec Sforza, Benedetto Croce. Le roi Victor-Emmanuel n i transfère la lieutenance du royaume au profit de son fils Umberto. Cabinet Bonomi-Sforza. Togliatti applique la "politique de Salerne", de large collaboration sans préalable dynastique.

9 mai 1944 10 juin 1944 12 juin 1944 19 juin 1944 1er décembre 1944 4 décembre 1944

302

Retrait du lieutenant-général du royaume d'Italie, Umberto. Cabinet Bonomi, Parri, Nenni, Brosio, de Gasperi, Togliatti, Gronchi. Déclarations Churchill et Eden de soutien à la dynastie de Savoie et hostiles à Sforza. Cabinet Bonomi, de Gasperi, Nenni, Gronchi, Cattarli, Togliatti, Brosio, Sceiba, la. Malfa.

28 avril 1945 2 mai 1945 5 avril 1946 2 juin 1946 10 mai 1947

Mussolini exécuté par les partisans. Reddition allemande en Italie. Abdication de Victor-Emmanuel ni en faveur du prince Umberto. Référendum et proclamation de la République. Le magistrat De Nicoli président provisoire. Einaudi, président de la République.

b) Le gouvernement néo-fasciste : République sociale italienne de Salò 8 janvier 1945 12 janvier 1945 3-9 mars 1945 3.

Procès à Vérone des 19 membres du Grand Conseil fasciste qui vota contre Mussolini le 25 juillét 1943. Exécution de Ciano et du maréchal Bono. Grèves insurrectionnelles en Italie du Nord, Milan, Turin, Gênes.

Grèce L'Italie à l'assaut de la Grèce et la guerre d'Albanie -

5 août 1940 28 octobre 1940

Le général Metaxas réaffirme la neutralité grecque. Ultimatum italien à la Grèce. Il est rejeté. Etat de guerre. 19 divisions italiennes franchissent la frontière gréco-albanaise, alors que la marine et l'aviation italiennes basées au Dodécanèse bloquent les côtes.

25 novembre 19406 avril 1941

Contre-offensive grecque : l'armée grecque libère l'Epire du Nord et encercle Valona, base de départ italienne. Mort du général Metaxas, réticent devant tout concours ou intervention britannique de nature à provoquer une réaction armée allemande. Eden et une mission militaire britannique à Athènes compte tenu de l'adhésion de la Yougoslavie au pacte tripartite (25 mars), la défense combinée sur une ligne des fronts Vardar-ligne Metaxas est écartée au profit d'une défense courte sur le front de la rivière Aliakmon (100 km). Les troupes allemandes entrent en Bulgarie. Coup d'Etat à Belgrade : la Yougoslavie dénonce le pacte tripartite. Il est décidé de tenir la ligne Metaxas (150 km) - Vardar. 14 divisions grecques se

29 janvier 1941 22 février-2 mars 1941

2 mars 1941 27 mars 1941

303

trouvent sur le front d'Albanie, 3 divisions sont disposées le long du Vardar et 3 autres garnissent la ligne Metaxas. 3 divisions britanniques se déploient sur la ligne d'Aliakmon, position d'arrêt. L'armée allemande de Bulgarie compte 13 divisions. - L'Allemagne conquiert la Grèce 6 avril 1941

L'Allemagne envahit la Grèce et la Yougoslavie, secondée par la Bulgarie, l'Italie, l'Albanie et la Hongrie. L'armée allemande lance son offensive par le plateau bulgare pour rompre le front commun grécoserbe sur le Vardar.

9 avril 1941

Le front du Vardar est rompu. Skopje est pris par les Allemands qui contournent la ligne Metaxas.

16 avril 1941 10-20 avril 1941

Capitulation de l'armée serbe à Sarajevo. Révolte des généraux : les commandants des corps d'armée grecs "destituent" le commandant en chef général Papagos et reconnaissent à sa place le général Tsolakoglou, désireux de conclure un armistice évitant l'occupation de la Grèce. Conseil de la Couronne et décision de la lutte à outrance. Devant la révolte des généraux, suicide du premier ministre Koryzis (le 18). Reddition des corps d'armée d'Epire et de Macédoine. Le général Papagos dénie toute valeur aux redditions. Le roi nomme à la tête du gouvernement le général républicain Mazarakis, exilé peu de temps auparavant par la dictature Metaxas. Début de l'évacuation du corps expéditionnaire britannique (43 000 hommes sur 51 000) et départ de la flotte grecque vers la Crète. Départ du roi Georges II et du nouveau premier ministre Tsouderos pour la Crète. Le républicain Tsouderos avait été exilé par Metaxas.

21 avril 1941

22 avril 1941 27 avril 1941 20 mai-1er juin 1941

Les Allemands occupent Athènes, la Grèce continentale étant entièrement occupée le 11 mai. Bataille de Crète et départ du roi et de Tsouderos pour Le Caire et, le 20 septembre 1941, pour Londres.

- La Grèce occupée La Macédoine orientale (Cavalla) et la Thrace occidentale sont annexées par la Bulgarie, l'Italie annexant les îles Ioniennes. Des gouvernements de collaborateurs se succèdent à Athènes, alors que la Grèce est soumise à une occupation conjointe germano-italienne. 304

30 avril 1941-2 décembre 1942 2 décembre 19427 avril 1943 7 avril 1943-12 octobre 1944

Général Tsolakoglou. Professeur Logothetopoulos. Rallis, organisateur des "Bataillons de sécurité" a r més par l'occupant et chargés de la lutte anticommuniste (décembre 1943). Le général Pangalos, ancien dictateur, et les colonels Gonatas et Dertilis, antiroyalistes et anticommunistes, préconisent la formation de ces milices antimonarchistes et anticommunistes escomptant, à la libération, la prise du pouvoir avant et contre le roi.

La résistance populaire et le gouvernement des montagnes 28 mai 1941 30 mai 1941 27 septembre 1941

30 septembre 1941

30 mars 1942

septembre 1942 25 novembre 1942

Création de la "Solidarité nationale" (Croix-Rouge patriotique). Les étudiants Glezos et Santas arrachent le drapeau nazi de l'Acropole, donnant le signal de la r é sistance active. Le P. C. grec et le Front ouvrier de libération constituent l'E. A. M. (Front national de libération) conduit par le secrétaire général du P. C. Siantos et les communistes Glinos, Ioannidis et Partsalidis. Les officiers républicains libéraux épurés par Metaxas constituent l'E. D. E. S. (Union nationale grecque démocratique) dont le chef nominal est le général Plastiras, exilé en France, et son commandant militaire le colonel Zervas. Révolte de Drama-Doxaton et de l'ensemble de la Macédoine orientale. La population se soulève contre l'occupation germano-bulgare. La répression bulgare fait 15 000 morts. Mémorandum des leaders politiques grecs adressé au Caire et à Londres : la question du maintien du régime monarchique est ouvertement soulevée, le roi s'étant compromis avec la dictature Metaxas au cours de laquelle il a aboli la constitution et par conséquent sa propre légitimité. Constitution de l'E. K. K. A. (officiers nationalistes libéraux) dont le commandant est le colonel P s a r ros, assisté de Kartalis. Concurremment à la bataille d'El-Alamein, grande offensive combinée des deux formations de partisans : E. D. E. S. (Epire - colonel Zervas) et le

305

décembre 1942

corps des andartès de Roumélie du gauchiste Veloukhiotis, entravant l'acheminement des renforts destinés au commandement allemand. Une mission militaire britannique participe à ces actions (M. M. B. ). Entretiens Siantos-Veloukhiotis : réhabilitation de ce dernier et mise sur pied de l'organisation militaire de l'E. A. M. ( E. L. A. S - Armée Populaire Grecque de Libération). Entretiens Siantos-Woodhouse (M. M. B. ) et collaboration E. L. A. S. M. M. B.

février 1943

Attaque de l'E. L. A. S. (Veloukhiotis) contre un détachement dé partisans commandé par le colonel Saraphis, venizeliste et républicain de la première heure. Le colonel est arrêté et son état-major passé par les armes. Offensive de l'E. L. A. S. contre l'E. D. E. S. sans résultat.

28 mars 1943

Le colonel Saraphis se rallie à l'E. L. A. S. -E. A. M. qui le nomme commandant en chef de toutes les forces de l'E. L. A. S. avec comme adjoint Veloukhiotis.

mars-avril 1943

L'E. L. A. S. libère les villes de Karditsa, Karpenissi et Grévéna. De la Macédoine occidentale aux Thermopyles et au golfe de Corinthe, l'ensemble du versant oriental du Pinde est aux mains de l'E. L. A. S., l'E.D.E.S. et l'E.K. K. A. contrôlant le versant occidental depuis Jannina à Arta et au Parnasse. Plus du tiers du territoire grec est soustrait à l'occupation.

avril-mai 1943

L'E. L. A. S. attaque l'E.D.E.S. et l'E. K. K. A. (dissolution du régiment Psarros et arrestation du colonel, libéré après une intervention britannique). Ces incidents sont liés à l'attente d'un débarquement allié imminent en Grèce (mais il sera opéré en Sicile), et au désir de l'E. L. A. S. de s'assurer le monopole de la résistance avant ce débarquement. Cette politique, inspirée de Moscou (dissolution du Komintern), fera que Tito, à la même époque déclenchera ses premières actions contre le général Mihailovitch.

mars-mai 1943

Négociations E. A. M. -M. M. B. (Mission Militaire Britannique) sur la conclusion d'un accord militaire plaçant les corps des partisans sous le commandement du quartier général du Caire. L'E. L. A. S. suspend les agressions et autorise la reconstitution des corps dissous.

306

juin 1943

4 juillet 1943

13 août-14 septembre 1943

9 septembre 1943

Nouvelle attaque de l'E. L. A. S. contre l'E. K. K. A. et dissolution du régiment du colonel Psarros, décidée par le P. C. grec sans l'assentiment du colonel Saraphis. Signature de l'accord militaire, plaçant l'E. L. A. S. l'E. D. E. S. et l'E. K. K. A. sous commandement du quartier général du Caire. Un quartier général unifié coordonne les opérations des partisans (E. L. A. S. 3; E.D.E.S. : 1; E.K.K.A. : 1; M. M. B. : 1).Soutien britannique en armement. Grande offensive combinée de diversion en Grèce avant le débarquement en Italie. Une mission E. A. M. (Tsirimokos-Roussos), E. D. E. S. (Pyromaglou) et E. K. K. A. (Kartalis) séjourne au Caire et s'entretient avec le gouvernement Tsouderos et le roi Georges II, s'opposant au retour du roi avant la tenue du plébiscite. Le cabinet Tsouderos-Venizelos, soutenu par Canellopoulos, se déclare d'accord et signe avec la résistance une adresse commune au roi. Capitulation de l'Italie : la IXe armée italienne se rend à l'E. L. A. S. qui la désarme et met désormais en ligne de véritables divisions lourdement armées. Dans l'attente d'un débarquement dans les Balkans, l'E. L. A. S. lance une offensive contre l'E. D. E. S.

octobre-décembre 1943 15 novembre 1943

Grande offensive allemande contre les partisans.

4 février 1944

Armistice E. L. A. S. -E. D. E. S.

12-29 février 1944

Table ronde E. L. A. S. -E. D. E. S. -E. K. K. A. M. M. B. : reconduction de l'armistice mais aucun résultat politique.

10 mars 1944

L'E. A. M. -E. L. A. S. procède à l'établissement d'un comité politique de libération nationale (P.E.E. A. ), gouvernement provisoire dont le chef est le colonel Bakirdzis (membre républicain de l'E.K. K.A. ). Il est remplacé, le 18 avril, par le social-démocrate Svolos, professeur de droit constitutionnel à l'université d'Athènes. Vice-président : colonel Bakirdzis (E.K.K.A., républicain), Intérieur : Siantos (secrétaire général du P. C. ), Justice : Tsirimokos (social-démocrate, E.A. M. ), général Mandakas, venizeliste, secrétaire à la Guerre.

La conférence de Téhéran écarte le débarquement dans les Balkans à la suite de l'opposition de Staline.

307

1er-20 avril 1944

L'E. L. A. S. attaque l'E. K. K. A et dissout le régiment Psarros. Le colonel Psarros est assassiné.

14-27 mai 1944

Après la tenue d'élections en Grèce libre, réunion d'un Conseil national (parlement) à Koryschades (sud du Pinde) qui définit le programme "libération et laocratie" (démocratie populaire).

- La Grèce combattante et le gouvernement royal 4 février 1942

Promulgation par le gouvernement royal à Londres d'un acte constitutionnel abrogeant le décret du 4 août 1936, par lequel le général Metaxas avait établi la dictature.

mars 1942

Le républicain Canellopoulos, vice-président du Conseil et ministre de la Guerre, remplace l'amiral Sakelariou, ministre de Metaxas, qui est nommé commandant de la Flotte.

10 juin 1942

Le roi Georges à Washington rencontre Roosevelt.

4 juillet 1942

Mission Venizelos à Washington : la Grèce est admise au bénéfice de la loi prêt-bail; elle obtient 85 millions de dollars.

mars 1943

Le gouvernement royal s'installe au Caire.

4 juillet 1943

Déclaration du roi Georges n à la B. B. C. et à radio-Caire : "Dans les six mois qui suivront la libération, le peuple grec pourra choisir librement ses institutions et élire une Constituante".

15 décembre 1943

Entrevue Churchill-Eden-Georges n au Caire sur l'éventualité d'une régence. L'ambassadeur soviétique Novikov auprès du gouvernement royal grec présente ses lettres de créance au roi Georges H.

20 décembre 1943

- Monarchie ou République ? Mutineries et soulèvements En 1940, les premières troupes britanniques arrivées sur le front de France étaient constituées par une compagnie cypriote. Des troupes cypriotes se battirent dans les rangs alliés en Libye, dans l'Est africain, en Crète, en Grèce et en Syrie. Ainsi, sans compter 30 000 cypriotes invités par Churchill "à participer à la lutte pour la libération de leur mère patrie", trois divisions, dont line blindée, portèrent les couleurs grecques d'El-Alamein en Italie. Une puissante escadre, échappée de Grèce après l'invasion, 4 sous-marins, 4 escadrilles d'aviation, en tout 36 000 hommes encadrés par 2 500 officiers participèrent à la lutte. Cependant les appartenances républicaines, venizelistes, monarchistes et metaxistes déchirent autant la troupe que les officiers. A l'Organisation Militaire Antifasciste (A. S. O., décembre 1941) s'oppose 1*1. D. E. A. (Ligue Sacrée des Officiers Grecs). 308

23 février 1943

4 juillet 1943 10 juillet 1943 5 avril 1944 14 avril 1944 26 avril 1944

28-30 avril 1944

30 avril 1944

Deux brigades d'infanterie se mutinent. Les soldats organisés en comités, exigent l'élargissement du gouvernement royal par l'admission dans ses rangs des représentants de la résistance intérieure, la réintégration des officiers républicains et l'épuration des monarchistes. Démission du vice-président et ministre de la Guerre Canellopoulos. Déclaration du roi Georges (voir supra). Le destroyer Ierax refuse d'obéir aux ordres de l'Amirauté grecque. Deux exécutions capitales. Mutinerie de la première brigade. Démission de Tsouderos. Formation du gouvernement S. Venizelos (fils de E. Venizelos). Formation du gouvernement Papandréou, favorable à l'ouverture de négociations pour la constitution du gouvernement d'Unité nationale, entreprise le 17 avril par Venizelos. Mutineries à bord du cuirassé Averoff, du croiseur Crète et des destroyers Iphestos et Miaoulis à Alexandrie. A Port Sa'id, l'équipage du destroyer Pindos jette ses officiers à la mer. Message Churchill à Papandréou : "c'est la nation grecque et non de petits groupes de soldats ou de marins, qui seule décidera de son sort après la guerre". Les troupes britanniques désarment les troupes grecques auxquelles le gouvernement royal refuse une amnistie. 15 000 combattants sont transférés dans de camps de concentration.

- Le partage anglo-soviétique et le sort de la Grèce 5-18 mai 1944

17-20 mai 1944

Négociations Eden-Gusev : la Grèce dans la sphère britannique, la Roumanie dans la zone soviétique. Approbation de l'accord "provisoire" par Roosevelt le 31 mai et le 12 juin. Conférence politique paritaire de Beyrouth réunissant toutes les formations de la résistance et les représentants des partis politiques grecs: P. C. (Roussos, Porphyroghenis), Gouvernement des montagnes (Svolos et Anghelopoulos), E.L. A. S. (colonel Saraphis), E.D.E.S. (Pyromaglou), E.K.K.A. (Kartalis), Résistance nationale (généraux Ventiris et Stathatos), les délégués des partis politiques, l'organisation royaliste "X" du colonel Grivas et le gouvernement du Caire (Papandréou). 309

30 mai 1944

Signature de la charte de l'Unité nationale : unification des organisations de résistance sous un gouvernement unique. Condamnation du terrorisme. Election d'une Constituante après la guerre. Le gouvernement royal du Caire sort ainsi "légalisé" de la conférence, et son autorité, ainsi reconnue, n'est plus contestée. L'E. A. M., redoutant un échec de la conférence qui lui serait attribué, accepte ces conditions, ainsi que la condamnation des mutineries. - Papandréou et l'éphémère Unité nationale -

25 mai 1944

19 juin-13 août 1944 5 juillet 1944

26 juillet 1944 15 août 1944

21-23 août 1944 7 septembre 1944

Constitution d'un ministère d'Unité nationale : Papandréou, premier ministre, Affaires étrangères et Guerre; 5 ministères (soit 25%) reconnus à l'E. A. M. ; Venizelos, vice-président. Condamnations, dont 35 à mort, des mutins par un Conseil de guerre. Le général Ventiris épure les forces armées. Message Siantos (secrétaire général du P. C. grec) au nom de l'E. A. M. et du Gouvernement des montagnes, à Papandréou : Siantos demande une amnistie pour les mutins, et le ministère de l'Intérieur. Fin de non-recevoir de Papandréou alors que le président du Gouvernement des Montagnes, le professeur Svolos est encore à Beyrouth. Arrivée d'une mission militaire soviétique auprès de l'E. A. M. Message Siantos, Partsalidis, et Svolos acceptant de participer à un gouvernement Venizelos, ou même Papandréou. Entretiens Churchill-Papandréou, au Caire. Le gouvernement Papandréou quitte Le Caire pour Naples. Zevgos, Porphyroghenis, Svolos et Tsirimokos y représentent l'E. A. M. Entretiens Churchill-Papandréou à Rome (18 octobre) sur les modalités de restauration du gouvernement grec après la libération du territoire. A noter que le cabinet a prêté serment au diadoque prince Paul et non au roi Georges n.

- Le directoire des Trois et la Grèce libérée 10 septembre 1944

310

Deuxième conférence de Québec : Churchill et Roosevelt décident d'envoyer en Grèce un corps expéditionnaire pour maintenir l'ordre.

12-26 septembre 1944 Accord de Caserte (contresigné par Wilson et Macmillan): la résistance est placée sous commandement britannique. L'E. L. A. S. et PE. D. E. S. s'abstiendront d'occuper Athènes. Un corps expéditionnaire britannique et la brigade grecque "Rimini" du général Ventiris débarqueront dans la région d'Athènes. L'accord est signé par le gouvernement y compris les ministres de l'E. A. M. et les colonels Saraphis et Zervas. Condamnation des Bataillons de sécurité, tenus désormais pour inutiles. 9-18 octobre 1944

Conférence de Moscou (Churchill-Staline-Eden): accord de partage anglo-soviétique ; aux Soviétiques: la Roumanie et la Bulgarie; aux Britanniques: la Grèce. Parité en Yougoslavie et en Hongrie.

- La Grèce libérée : reconquête ou libération ? 12 octobre 1944

16 octobre 1944 18 octobre 1944 25 octobre 1944 10 novembre3 décembre 1944

28-30 novembre 1944

1er décembre 1944

Athènes et le Pirée évacués par les Allemands. Les quartiers de l'agglomération sont tenus par des forces relevant de l'E. L. A. S. (O. P. L. A. ), soit l'organisation monarchiste "X" du colonel Grivas, soit les Bataillons de sécurité (milices anti-communistes), soit par la gendarmerie et la police r e pliées dans leurs cantonnements. Débarquement de la brigade britannique (700 hommes) du général Scobie, assisté de Macmillan. Arrivée du gouvernement Papandréou à Athènes. Arrivée de Eden à Athènes, retour de la conférence de Moscou. Arrivée de la brigade "Rimini" venant d'Italie. Ces troupes, épurées de toute infiltration républicaine à la suite des procès du Caire et commandées par le général Veiiiris, sont inspirées par l'organisation secrète L D. E. A. (Lien Sacré des Officiers Grecs), créée par le colonel Vagenas au Caire en octobre 1944. Zevgos, représentant de l'E. A. M. au gouvernement Papandréou, dénonce l'accord de Caserte, écarte le projet Papandréou de dissolution des forces des partisans et de la constitution des forces armées nationales sur une base paritaire et exige la dissolution des forces gouvernementales. Le général Scobie place ses troupes au service du gouvernement Papandréou. Démission des six ministres de l'E. A. M. Les représentants de 311

l'E. L. A. S. refusent sa dissolution tant que les Allemands n'auront pas évacué entièrement la Grèce. - Le coup de force communiste et le "dimanche sanglant" 3 décembre 1944

"Dimanche sanglant" : grève générale et manifestation insurrectionnelle organisée par les communistes en Grèce. L'émeute dégénère en bataille de rues : 30 morts, 100 blessés. Le général Scobie proclame la loi martiale et adresse un ultimatum à l'E. L. A. S. d'avoir à évacuer la ville sous les 24 heures. "Bataille de décembre" entre les troupes de choc de l'E. A. M. (O. P. L. A. ), la brigade britannique Scobie et les troupes royalistes du gouvernement Papandréou, soutenues par la gendarmerie et le réseau "X" du colonel Grivas. Le "décembre rouge" fait 12 000 victimes. C'est aussi le signal d'une offensive générale de l'E. L. A. S. Les forces de l'E. D. E. S. sont écrasées en Epire et le colonel Zervas se réfugie à Corfou. Toute la Grèce est administrée par l'E.A. M. à part Salonique, Patras, les Iles et Athènes. Neutralité soviéto-américaine.

12-25 décembre 1944

Mission Macmillan et du maréchal Alexander à Athènes.

17 décembre 1944

Appel du général Plastiras à l'E. L. A. S. pour déposer les armes.

25-28 décembre 1944

Arrivée de Churchill et Eden et table ronde d'Athènes réunissant tous les partis politiques : les libéraux Sophoulis, Plastiras, Papandréou, Canellopoulos et Stephanopoulos, les populistes-monarchistes Tsaldaris et Theotokis, la gauche libérale avec Maximos et Sophianopoulos. L'E. A. M. après le retrait de Tsirimokos et de Svolos, est représenté par Siantos, Partsalidis et le général Mandakas. La conférence est ouverte par Churchill, assisté des ambassadeurs de France, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, ainsi que du chef de la mission militaire soviétique. Moscou nomme, le 30, un ambassadeur auprès du gouvernement royal. La délégation de l'E. A. M. réclame le ministère de l'Intérieur et de Justice, les sous-secrétariats à la Guerre et aux Affaires étrangères, la dissolution de la brigade "Rimini" et de la gendarmerie, enfin, 40 % des portefeuilles du cabinet. Echec de la table ronde et départ de l'E.A.M.. Le primat de Grèce et archevêque d'Athènes nommé régent.

312

3 janvier 1945

Le régent nomme le général républicain et libéral Plastiras premier ministre. Le libéral de gauche Sophianopoulos aux Affaires étrangères.

- L'accord de Varkiza et l'épuration anticommuniste 6-10 janvier 1945 15 janvier 1945 18 janvier 1945 3-11 février 1945 12 février 1945

14 février 1945

Cessez-le-feu entre les forces du général Scobie et l'E. L. A. S. Acte constitutif de l'I. D. E. A. (Ligue Sacrée des Officiers Grecs). Churchill déclare aux Communes: "nous ne retirerons pas nos troupes de Grèce avant la tenue des élections". Conférence de Yalta. Accord de Varkiza de cessez-le-feu, signé en présence du ministre résident britannique en Méditerranée, Macmillan. Clauses militaires : désarmement des troupes de l'E. L. A. S. (mais une fraction conduite par Veloukhiotis s'y refuse jusqu'en juin 1946 - assassinat de Veloukhiotis). Clauses politiques: reconnaissance du P. C. grec et de l'E. A. M. Amnistie. Tenue d'élections sous contrôle international. Plébiscite sur le régime, dans un an. Churchill et Eden, de retour de Yalta, ont des entretiens à Athènes avec le régent, Mgr Damaskinos.

8 avril 1945

Démission du général Plastiras hostile à la répression antirépublicaine qui s'accentue. Sophianopoulos démissionne le 24 juillet. Plastiras est remplacé par l'amiral Voulgaris.

30 mai 1945

De retour de captivité, le secrétaire général du P.C. Zachariadis supplante Siantos.

5 juin 1945

Les chefs politiques libéraux Sophoulis, Kaphandar i s et Plastiras dénoncent la contre-révolution monarchiste.

13 juillet 1945

Révolte de la population grecque d'Epire du Nord. L'Albanie mobilise quatre classes.

20-25 juillet 1945

Attaque bulgare en territoire grec d'un convoi britannique. Un "Comité pour la libération de la Macédoine de l'oppression grecque" revendique cette action.

1er août 1945

Message Attlee au roi Georges de mise en garde, contre les violations des accords d'armistice et la répression dont sont victimes les républicains. 313

8 août 1945 10 août 1945 21 août 1945

Echange de messages Attlee-Damaskinos sur les modalités d'application de l'accord de Varkiza. Démission du cabinet Voulgaris et remaniement en "cabinet de service". Politis aux Affaires étrangère res. Londres invite le régent à recevoir une commission d'observateurs pour le contrôle des élections. Moscou refuse d'en faire partie.

7-20 septembre 1945

Le régent Mgr Damaskinos à Londres (entretiens avec le roi Georges II de Grèce et Attlee) et Paris (entretien avec le général de Gaulle). 15 septembre 1945 La gendarmerie et la police remplacent la Garde nationale pour le maintien de l'ordre. 26 septembre 1945 Les partis monarchistes et de droite constituent un Front national. 27 septembre 1945 Manifestation de l'E. A. M. au stade d'Athènes. 9 octobre 1945 Démission du cabinet de service Voulgaris . 9 octobre-1er novem- Echecs de Sophoulis, Tsouderos, Dimitracopoulos bre 1945 et Venizelos, dus à l'opposition du parti monarchiste-populiste de Tsaldaris. Le régent forme luimême le cabinet. ler-20 novembre 1945 Gouvernement Canellopoulos. Le chef du parti libéral Sophoulis forme le gouver20 novembre 1945 nement. Démission du régent. Canellopoulos assure l'inté21 novembre 1945 rim. Le régent retire sa démission. 25 novembre 1945 28 novembre 1945 L'ambassadeur soviétique présente ses lettres de créance au régent. 3 décembre 1945 Les élections sont fixées au 31 mars 1946. Amnistie pour 60 000 personnes poursuivies pour des faits consécutifs aux événements de décembre 1944. 6 décembre 1945 12 décembre 1945

Visite en baie de Phalère du croiseur américain Providence. L'E. A. M. et le P. C. décident de s'abstenir aux élections.

- La rébellion communiste et la restauration de Georges II janvier 1946

314

Moscou saisit le Conseil de sécurité de la présence des troupes britanniques en Grèce (également en novembre 1946, en janvier, mai et juin 1947).

mars 1946 30 mars 1946

Voyage Zachariadis à Prague et Belgrade et entretiens Tito-Zachariadis; ce dernier reçoit des assurances et des encouragements. A la veille des élections prévues par l'accord de Varkiza les "bandes d'autodéfense" attaquent le poste de gendarmerie de Litochoron.

31 mars 1946

Elections législatives générales sous le contrôle d'observateurs étrangers mandatés par les Nations unies. L'E.A.M. et le P.C. s'abstiennent de participer à la consultation confiant l'avenir de la gauche au sort de la rébellion. Succès électoral des populistes-monarchistes, maintien des libéraux. Populistes : 158; libéraux (Sophoulis, Papandréou, Venizelos et Canellopoulos) : 116.

1er septembre 1946

Plébiscite (sous contrôle d'observateurs anglais et américains, la France s'étant retirée) : 1 136 289 voix pour le retour du roi Georges n à Athènes contre 524 711. Retour du roi le 27 septembre 1946.

- Echec du gouvernement partisan des monarchistes 4-18 avril 1946 18 avril 194624 janvier 1947

Cabinet Poulitsas. Cabinet Tsaldaris, chef du parti monarchiste. Athènes saisit l'O. N. U. du soutien yougoslave à la sédition communiste. L'O. N. U. dépêche une commission d'enquête en janvier 1947.

24 janvier 29 août 1947

Cabinet Máximos, de la gauche libérale, soutenu par le Front national monarchiste. Le général Zervas, ministre de l'Ordre public, procède à des a r restations, et envoie en exil les membres de l'E.A. M. Londres informe Washington qu'en raison de la situation de sa balance des comptes, elle devra dans un délai d'un mois retirer ses troupes de Grèce.

24 février 1947

12 mars 1947 1er avril 1947 29 août-7 septembre 1947

Doctrine Truman d'aide économique et militaire à la Grèce. Mort du roi Georges n de Grèce et avènement du roi Paul. Cabinet Tsaldaris.

315

La coalition libéraux-populiste s conduit le combat contre la rébellion communiste 8 octobre 1947 7 septembre 194730 juin 1949

30 juin 19496 janvier 1950

Résolution "Aux armes" du P. C. grec de déclaration de guerre au monarcho-fascisme. Gouvernement Sophoulis, de large coalition; libéraux-populistes-monarchistes. Pendant deux ans, il conduit la guerre contre la rébellion communiste avec vigueur et détermination (décret 509 du 27 décembre 1947 mettant hors la loi le P. C. et l'E.A. M.). Après la mort de Sophoulis, gouvernement Diomidis de coalition.

- Devant la coalition libérale-populiste : radicalisation de la rébellion, isolement et défaite des communistes 28 octobre 1947 15 novembre 1947 24 décembre 1947

Création de 1' "Armée démocratique de Grèce". Etat-major général combiné gréco-américain. Proclamation d'un "gouvernement provisoire de la Grèce libre" (Markos,Ioannidis et Porhyroghenis) et offensive de décembre pour occuper, aux confins gréco-albanais, la ville de Konitza, qui serait la capitale de la Grèce libre. Echec de l'offensive. Aucune puissance du bloc soviétique ne reconnaît le "gouvernement provisoire".

1948

L'année 1948 est marquée par un soulèvement général des militants communistes à travers le pays. 800 000 réfugiés (1 citoyen sur 10), refluent vers Athènes et Salonique. Le général Papagos nommé commandant en chef des trois corps d'armée grecs. Markos, chef des rebelles, accusé de "titisme", est suspendu et remplacé par Zachariadis, avec Partsalidis comme "président du Conseil".

20 janvier 1949 12 février 1949 24 juillet 1949

La Yougoslavie, à la suite de la crise soviéto-yougoslave, ferme sa frontière avec la Grèce et cesse son soutien logistique aux rebelles qui, privés des possibilités de manœuvre sont acculés sur les monts Grammos et Vitsi.

août-octobre 1949

Opérations dans la région des monts Grammos et Vitsi, aux confins albano-yougoslaves. Les r e belles se replient en Yougoslavie, Albanie et Bulgarie.

316

16 octobre 1949

III.

Le "gouvernement de la Grèce libre" "suspend les opérations à titre provisoire". Bilan de l'insurrection communiste : 14 538 soldats et 1 025 officiers tués ; 34 666 soldats et 2 243 officiers blessés. 4 310 civils exécutés, 27 000 mineurs enlevés et conduits au-delà du rideau de fer "afin de les soustraire au régime d'éducation monarcho-fasciste". Les insurgés ont eu 42 000 morts et 25 000 blessés. Au 1er décembre 1949, 21 150 personnes étaient détenues.

LA R E V E L A T I O N DES A N T A G O N I S M E S A. LE SYSTEME DES CINQ

En application des décisions de Potsdam, les cinq ministres des Affaires étrangères constitués en Conseil permanent des ministres, se réunissent en vue de préparer les traités de paix avec les satellites de l'Axe et de mettre à l'étude un règlement de paix pour l'Allemagne. 8 mai 1945 30 juin 1945 17 août 1945 21 août 1945

10 septembre 1945

26 septembre 1945

Réunion constituante des ministres des Affaires étrangères des cinq puissances à San Francisco : Eden, Stettinius, Molotov, Bidault et Koo. Byrnes remplace Stettinius au Département d'Etat. Acheson, sous-secrétaire d'Etat adjoint. Truman supprime les accords de prêt-bail. Au titre de ces accords, 42 milliards de dollars furent accordés selon la répartition suivante: Empire britannique: 42 %; U. R. S. S. : 28 %; pays méditerranéens: 13 %; Extrême-Orient : 12 %. 6 milliards ont été attribués aux autres Nations unies. Un programme intérimaire est mis en route. De Gaulle précise la position française au sujet de l'Allemagne. Séparation définitive de la rive gauche du Rhin et contrôle militaire et politique par la France, l'Angleterre, la Belgique et la Hollande. Internationalisation de la Ruhr. Détachement économique de la Sarre. Conférence à Londres du Conseil permanent des cinq ministres des Affaires étrangères qui s'achève sans publication de communiqué. Questions soulevées : La participation de la Chine aux règlements européens est écartée. Désormais les réunions seront 317

à quatre. Moscou réclame la reconnaissance par les Alliés des gouvernements bulgare et roumain. La participation de la France à l'élaboration des règlements européens est limitée à la conclusion des traités avec l'Allemagne et l'Italie. Questions relatives à la participation active de l'Union soviétique à l'administration du Japon. Règlement de la question des détroits de la mer Noire par des négociations bilatérales avec la Turquie. Question de l'administration par l'Union soviétique d'une ancienne colonie italienne. 22 octobre 1945

24 octobre 1945 25 octobre 1945 13 novembre 1945

Londres et Washington protestent à Moscou contre les traités économiques conclus avec la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie, contraires aux engagements pris par les Trois. Harriman, ambassadeur américain à Moscou, remet un message personnel de Truman à Staline. Byrnes dément la suppression des crédits américains à Moscou. La conférence internationale de coopération intellectuelle réunie à Londres sous la présidence de Blum décide la création de l'Unesco, siégeant à Paris.

1. Le s e c r e t a t o m i q u e et l ' a n t a g o n i s m e d e s b l o c s 28 octobre 1945 6 novembre 1945

10 novembre 1945 15 novembre 1945

21 novembre 1945 6 décembre 1945

318

Le cabinet Attlee crée un établissement de recherches concernant l'emploi de l'énergie atomique. Discours Molotov à l'adresse des Nations unies: "si le secret de la bombe atomique reste gardé, c'est le déséquilibre en faveur d'une nation ou d'un groupe de nations et ce déséquilibre est contraire à la coopération internationale. Au contraire si le secret est supprimé, c'est la paix". Conversations anglo-canado-américaines (Truman, Attlee et Mackenzie King) à bord du Sequoia. Communiqué commun Truman-Mackenzie KingAttlee: refus formel de livrer le secret aux Nations unies "sauf si la coopération internationale évolue comme il convient avec loyauté et bonne foi". Washington notifie à l'Islande le maintien des bases américaines de l'Atlantique Nord. Fusion des secrétariats américains aux Armées, à la Marine et à l'Aviation dans un "Département de la Défense" (secrétaire à la Défense : Forrestal).

2.

La c r i s e

18 novembre 1945 21 novembre 1945 24 novembre 1945

iranienne Les Soviétiques, à la faveur d'un mouvement insurrectionnel, occupent l'Azerbaïdjan iranien. L'Iran demande l'intervention américaine. Note américaine à l'Union soviétique et à l'Angleterre demandant l'évacuation de l'Iran avant le 1er janvier 1946.

25 novembre 1945

Le congrès national de l'Azerba'idjan revendique l'autonomie.

27 novembre 1945

Note britannique à Moscou rappelant les dispositions du traité anglo-russo-iranien du 19 janvier 1942 (art. 5) et la déclaration de Téhéran sur l'Iran.

1er décembre 1945

Les troupes soviétiques s'opposent à l'entrée des forces de police iraniennes en Azerbaïdjan. Arrivée d'un contingent américain. Appel au Conseil de sécurité.

4 décembre 1945 12 décembre 1945

B. LA FIN DU DIRECTOIRE DES TROIS 16 décembre 1945

1.

Dernière conférence du système des trois Grands tenue à Moscou à la suite d'une proposition du secrétaire d'Etat américain Byrnes.

Europe

Procédure de préparation des traités avec les satellites de l'Axe et constitution de la conférence des 21 nations (conférence de la Paix de Paris). Roumanie - Commission Vychinski, Clark Kerr et Harriman pour conseiller le roi Michel en vue de la formation d'un gouvernement élargi. Bulgarie - Le gouvernement soviétique est chargé de prodiguer ses conseils amicaux en vue d'introduire d'autres éléments au sein du gouvernement. 2.

Asie

Corée - Constitution d'un conférence intérimaire des représentants des commandants américain et soviétique, afin de promouvoir la coopération entre le Sud et le Nord. Chine - Accord sur la nécessité d'une Chine unifiée. Affirmation de nonintervention. L'évacuation de la Mandchourie par l'armée soviétique et de la Chine du Nord par l'armée américaine est envisagée sans que la date en soit fixée. Création d'une Commission d'Extrême-Orient (Washington). Création d'une Commission pour le contrôle de l'énergie atomique au sein 319

de l'organisation des Nations unies. Création d'un Conseil allié pour le Japon (Tokyo). IV.

LE D I R E C T O I R E E T

L'ASIE

A. LA SITUATION CRITIQUE DE LA CHINE novembre-décembre 1943 9 février 1944 22 février 1944 mars-août 1944 mai-novembre 1944 10 juin 1944 18 juin 1944

Offensive de l'amiral Nimitz au Centre-Pacifique: îles Gilbert, Carolines, Mariannes, Bonin. Offensive du général Mac Arthur au Sud-Pacifique : îles Salomon, Philippines. Roosevelt, devant la gravité du danger, informe Tchang Kai-chek qu'il négocie avec le gouvernement Mao Tsé-toung. Réponse dilatoire de Tchang Kai-chek. Campagnes d'Assam et de Birmanie pour venir au secours de la Chine isolée de la mer: Stilwell et Mountbatten. Offensive généralisée du Japon en Chine afin de r e lier la Chine du Nord à la Chine du Sud. Harriman, à la demande de Roosevelt, s'assure auprès de Staline qu'il n'est pas solidaire de Mao Tsétoung, et qu'il reconnaît Tchang Kai-chek. Le Japon contrôle la voie ferrée Hankéou-Hongkong, reliant le Nord au Sud de la Chine.

21-26 juin 1944

Conférence de Tchoung-king entre Tchang Kai-chek et le vice-président américain Wallace en vue de faciliter l'ouverture des négociations avec les communistes pour la formation d'un front commun à l'heure la plus critique de l'histoire de la Chine et de l'Asie.

6 juillet 1944

Note comminatoire de Roosevelt à Tchang Kai-chek: nommer Stilwell commandant en chef des armées chinoises nationaliste et communiste. Refus. Démission du cabinet impérial nippon du général Tojo. Le général Koiso et les libéraux Shigemitsu et Yoshida lui succèdent et mettent en action une stratégie défensive longue.

18 juillet 1944

18 octobre 1944 22-26 octobre 1944 320

Roosevelt rappelle Stilwell, remplacé par Wedemeyer. Hurley représentant personnel de Roosevelt. Bataille des Philippines.

7 novembre 1944 23 janvier 1945

Accord en six points Mao Tsé-toung - Hurley : principe des négociations sur un cabinet de coalition, et d'unification des forces armées. Rétablissement des communications Birmanie-Chi ne, coupées depuis avril 1942.

B. LA CONFERENCE DE YALTA ET L'ASIE : LES ACCORDS DE PARTAGE AMERICANO-SOVIETIQUES Alors qu'en Europe les Etats-Unis évitent la formation des zones d'influence, en Asie ils acceptent le principe d'une zone privilégiée en faveur de l'Union soviétique, zone privilégiée de caractère extraterritorial aux dépens d'un Etat souverain : la Chine. 14 décembre 1944

Accord secret soviéto-américain (Harriman-Molotov) de partage des zones d'influences, réaffirmé par Staline et Roosevelt à Yalta: 1°) l'Union soviétique s'engage à entrer en guerre contre le Japon; 2°) les Etats-Unis s'engagent à obtenir la cession à l'Union soviétique des îles Kouriles, le Sud de la Sakhaline, les chemins de fer de la Mandchourie du Sud et de la Chine de l'Est, les bases de Port-Arthur et Daïren, et à obtenir la reconnaissance de l'indépendance de la Mongolie-Extérieure;

22 janvier 1945

3-11 février 1945 15 avril 1945 1er juillet 1945

3°) l'Union soviétique s'engage à retirer son aide au gouvernement communiste de Mao Tsé-toung à Yenan et à soutenir le gouvernement de Tchang Kai-chek; 4°) les Etats-Unis s'engagent à informer le gouvernement nationaliste chinois des clauses de cet accord et à favoriser la conclusion d'un traité soviéto-chinois avalisant cet accord. Chou En-lai poursuit à Tchoung-king des négociations engagées le 7 novembre 1944, sans résultat. Refus de Tchang Kai-chek d'admettre un gouvernement de coalition. Confirmation à Yalta de l'accord américano-soviétique. Entretien Staline, Hurley et Molotov : Staline réaffirme l'accord secret et dénie toute nature communiste au gouvernement de Mao Tsé-toung. Négociations entre nationalistes et communistes à Yenan. 321

11 août 1945 14 août 1945 28 août-11 octobre 1945

Les troupes communistes chinoises pénètrent en Mandchourie. Signature du traité soviéto-chinois avalisant l'accord secret de Moscou. Mao Tsé-toung à Tchoung-king; à la suite du traité soviéto-chinois , il fait d'importantes concessions et reconnaît le rôle dominant du Kouomintang et la direction de Tchang Kai-chek.

C. LE PARTAGE DE L'ASIE ET LE SYSTEME DES CINQ 5 avril 1945

L'Union soviétique dénonce le traité de neutralité conclu avec le Japon le 13 avril 1941 en application de son article 3, disposant que cet accord, d'une durée de cinq ans, peut être dénoncé un an avant son expiration.

7 avril 1945

Démission du cabinet Koiso. L'amiral Suzuki, avec Tojo aux Affaires étrangères, lui succède et engage, début juin, des conversations entre l'ambassadeur russe Malik et l'ancien premier ministre Hirota sur la base de la restitution à l'Union soviétique des positions que la guerre russo-japonaise de 1905 avait attribuées au Japon (possessions déjà r e connues à Moscou par l'accord Harriman-Molotov de décembre 1944). Tokyo, par l'entremise de Moscou, fait connaître aux Alliés qu'il est disposé à traiter. Absence de réaction anglo-britannique. Tokyo demande à Moscou de recevoir le prince Konoye. Pas de réponse. Première explosion atomique à Alamogordo dans le Nouveau- Mexique. Truman donne l'ordre de lancer les deux bombes atomiques sur le Japon. Réunis à Potsdam, les Grands adressent un ultimatum, non signé par Staline, à Tokyo, demandant la reddition sans condition, sans préciser les menaces attachées à cet ultimatum, sinon que ce serait la "totale dévastation". Pas de précisions sur le sort réservé à l'empereur.

2 juin 1945 12 juillet 1945 16 juillet 1945 24 juillet 1945 26 juillet 1945

28 juillet 1945 6-8 août 1945 8 août 1945 322

Devant l'opposition, l'amiral Suzuki le rejette. Lancement de deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki. Entrée en guerre de l'Union soviétique contre le

9 août 1945 10 août 1945 11 août 1945

14 août 1945

Japon, en application de l'accord Harriman-Molotov à la date prévue à Yalta. Moscou rattache officiellement son intervention à la nécessité, dans le cadre des Natiòns unies, de venir au secours des victimes de l'agression japonaise. Conférence impériale: l'empereur en faveur de la capitulation. Tokyo annonce son intention de capituler, tenant compte que la déclaration de Potsdam ne porte pas atteinte à l'empereur. Réponse de Byrnes : l'autorité de l'empereur et du cabinet impérial sera soumise au commandement suprême des puissances alliées. Permanence de l'institution impériale. Conférence impériale: acceptation et cessez-le-feu. Démission du gouvernement Suzuki et suicide du ministre de la Guerre Anami, après avoir tenté d'investir le palais pour forcer l'empereur à proclamer la poursuite de la lutte.

16 août 1945

Le prince Higachi-Kuni, cousin et gendre de l'empereur, forme le cabinet.

2 septembre 1945

Signature de la capitulation japonaise en baie de Tokyo à bord du cuirassé Missouri. Proclamation des partis libéral (Hatoyama-Shidehara) et travailliste (Kono). Démission du cabinet du prince Kuni. Le libéral Shidehara, chef du gouvernement. Mesures sur le Gunbatsu (caste militaire) et dissolution des Zaibatsu (groupes financiers) contrôlant les trusts Mitsui, Mitsubishi, Yasuda et Sumitomo, les actions devant être vendues au public. Réforme agraire. Elections générales.

28 septembre 1945 8 octobre 1945 6 novembre 1945

24 janvier 1946 1.

Zone d ' i n f l u e n c e

américaine

Le Japon, les Philippines, la Corée au sud du 38e parallèle, la Chine du Nord (Pékin occupé par les troupes américaines et les supplétifs japonais). 22 août 1945

Les Etats-Unis proposent la création d'une commission consultative pour l'Extrême-Orient comprenant l'Union soviétique, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada, la Chine, la France, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et les Philippines. Principe de contrôle final et souverain par les seuls Etats-Unis (veto). 323

23 septembre 1945

Lors de la conférence de Londres, Molotov réclame l'institution d'un Conseil de contrôle allié pour le Japon afin de restreindre l'autorité du commandant suprême Mac Arthur, au nom des puissances alliées.

25 octobre 1945

Protestations soviétiques et rappel du représentant soviétique de Tokyo.

27 novembre 1945

Le général Marshall, chef d'état-major de l'armée américaine, nommé envoyé spécial du président Truman avec rang d'ambassadeur en Chine.

2.

Zone d ' i n f l u e n c e

britannique

Indochine française, Thaïlande, Indes néerlandaises, Birmanie, Malaisie, Ceylan et possessions portugaises: stationnement des troupes en attendant la remise de ces possessions aux troupes françaises, néerlandaises et portugaises. 4 novembre 1941

Lisbonne confie à Londres la protection de ses possessions en Asie (Macao, Timor, Goa), en AfriqueOrientale (Mozambique) et Occidentale (Angola, Guinée, Cap Vert etc. ).

25 décembre 1944

Accord franco-anglais sur l'utilisation de la base de Diego-Suarez (Madagascar).

5 décembre 1945

Conférence de Singapour sur l'Indochine et l'Indonésie.

3.

Zone d ' i n f l u e n c e

soviétique

Corée du Nord jusqu'au 38e parallèle et Mandchourie. 11 août 1945

L'armée soviétique occupe la Mandchourie (50 millions d'hommes et première région industrielle de la Chine) et interdit l'arrivée des troupes nationalistes. Remise par les Russes de l'armement pris sur les 600 000 prisonniers de guerre japonais aux communis tes, l'autorité locale étant exercée par le gouvernement du peuple.

27 novembre 1945

Le général Marshall, envoyé spécial américain en Chine.

D. LE TRIPARTISME ET LA QUESTION ALLEMANDE DE 1943 A 1945 A la suite de la conférence d'Anfa (14-26 janvier 1943), il a été élaboré par les services américains un document intitulé "Principes fondamentaux concernant la reddition allemande". 324

Plan Eden soumis au cabinet de guerre britannique pour éviter que les lignes d'occupation ne deviennent celles du partage.Eden propose de placer dans chaque zone des contingents appartenant aux autres a r mées alliées, les forces d'occupation de toutes nationalités étant mises sous un commandement conjoint unique. Appui d'Eisenhower, mais le plan est écarté. Conférence de Moscou : Cordell Hull soumet à Molooctobre 1943 tov et Eden le document américain: les Alliés assumeront l'autorité suprême en Allemagne après ime capitulation inconditionnelle. Acceptation par Molotov de cette assurance indirecte excluant les négociations séparées. Acceptation Eden. Ce document sera remis comme directive à l'E. A. C. 1er novembre 1943 Conférence et déclaration de Téhéran : constitution de la Commission consultative européenne (E. A. C. ). 1er janvier 1944 Réunion inaugurale de la Commission consultative européenne à Londres: Strang, Gusev et Winant. 15 janvier 1944 Projet anglais de répartition des zones d'occupation entre les trois puissances. Projet élaboré avant le débarquement de Normandie sur l'estimation d'une avance russe jusqu'au Rhin. A l'Union soviétique: Mecklembourg, Poméranie, Brandebourg, SaxeAnhalt et Thuringe (40% du territoire, 38% de la population, 33% des ressources économiques); à l'Angleterre, le nord de la partie occidentale; aux Etats-Unis, le sud. 18 février 1944 Gusev accepte et propose qu'une zone de 10 à 15 km englobant Berlin, soit occupée conjointement par les Trois. avril-septembre 1944 Difficultés anglo-américaines au sujet de l'attribution des zones. 25 juillet 1944 Adoption du projet américain de reddition sans condition. 12 septembre 1944 Protocole anglo-russo-américain :

25 mai 1943

article 1: l'Allemagne, à l'intérieur de ses frontières du 31 décembre 1937, sera, pour les besoins de l'occupation, divisée en trois zones qui seront, chacune, attribuée à l'une des trois puissances; article 2: à l'exception de la région de Berlin, qui sera placée sous un système spécial d'occupation conjointe des trois puissances, protocole confirmé à Yalta et complété le 26 juillet 1945, pour faire sa place à la France. 11 novembre 1944

Amendement au protocole tripartite du 12 septembre : 325

14 novembre 1944 27 novembre 1944 30 novembre 1944 1er février 1945 3-11 février 1945

12 avril 1945 21 avril 1945

26 avril 1945 8 mai 1945

la France est invitée à la Commission consultative européenne, où elle sera représentée par l'ambassadeur Massigli. Protocole final sur les trois zones d'occupation et l'occupation conjointe de Berlin. La France participe à la Commission consultative européenne. Accord interallié sur le mécanisme de contrôle qui fut mis en application depuis la reddition jusqu'au 20 mars 1947. Roosevelt, lors de la conférence de Malte, donne son approbation au protocole final portant attribution des zones. Procès-verbal de la conférence de Yalta : la France si elle le désire, sera invitée par les trois puissances à occuper une zone et à participer à la commission de contrôle. La délimitation de cette zone est confiée à la Commission consultative européenne. (1) Une Commission centrale de contrôle, formée par les quatre chefs suprêmes des quatre zones alliées siégerait à Berlin. Mort de Roosevelt. Churchill propose à Truman de faire avancer les troupes anglo-américaines le plus loin possible à l'intérieur de la future zone soviétique et d'occuper ces territoires afin d'obtenir des garanties quant à la position soviétique. Jonction sur l'Elbe des armées soviétiques et américaines. Acte de capitulation sans condition des forces armées allemandes à Berlin. Article 4 : Cet acte de reddition militaire est sans préjudice de tout instrument général qui remplacerait ce document.

1. Délimitation de la zone française en Allemagne : 15 avril 1945 La première armée française (de Lattre), placée sous commandement interallié, reçoit du gouvernement provisoire (de Gaulle) l'ordre de se porter vers Stuttgart. 21 avril 1945 Occupation de Stuttgart. 28 avril 1945

Les Américains déclarent que Stuttgart relève de la septième armée américaine et demandent aux Français d'évacuer la ville.

29 avril 1945

Le général de Gaulle prescrit au général de Lattre d'installer un gouvernement militaire et une garnison à Stuttgart. Acceptation d'E isenhower et de Truman.

326

5 juin 1945

Déclaration de Berlin portant statut de l'Allemagne : la France, l'Union soviétique, les Etats-Unis, et la Grande-Bretagne assument par les présentes l'autorité suprême à l'égard de l'Allemagne. La prise de cette autorité n'a pas pour effet d'annexer l'Allemagne. Article 1: L'Allemagne, à l'intérieur de ses frontièr e s telles qu'elles existaient le 31 décembre 1937, sera, aux fins d'occupation, divisée en quatre zones. Dans chacune des zones, les forces d'occupation seront sous les ordres d'un commandant en chef désigné par la puissance intéressée. Chacune des quatre puissances peut, à sa discrétion, inclure dans les forces d'occupation, sous le commandement de son commandant en chef, des contingents auxiliaires des forces de l'une quelconque des autres puissances alliées qui ont participé activement aux opérations militaires contre l'Allemagne. Article 2 : la région du Grand Berlin (loi allemande du 27 avril 1920) sera occupée par des forces de chacune des quatre puissances. Une autorité interalliée de gouvernement (en russe Komendatura), composée de quatre commandants supérieurs , nommés par leur commandant en chef respectif, sera établie pour diriger conjointement l'administration de cette région. Les quatre commandants en chef agissant ensemble en corps constitué, formeront le Conseil de contrôle: chacun d'eux sera assisté par un conseiller politique. Le Conseil de contrôle devra prendre ses décisions à l'unanimité. Sous le Conseil de contrôle , il sera établi un Comité permanent de coordination composé d'un représentant de chacun des quatre commandants en chef, ainsi qu'un état-major de contrôle. L'administration de la région du Grand Berlin sera dirigée par une autorité interalliée de gouvernement qui fonctionnera sous la direction générale du Conseil de contrôle et sera composée de quatre commandants supérieurs dont chacun assurera à tour de rôle les fonctions de commandant supérieur en chef. Ils seront assistés par un état-major technique qui surveillera et contrôlera les activités des organismes allemands locaux. L'organisation décrite ci-dessus doit fonctionner pendant la période d'occupation qui suivra la capitulation de l'Allemagne, au cours de laquelle l'Allemagne exécutera les exigences fondamentales de la capitulation sans conditions.

327

13 juin 1945 1er juillet 1945

3 juillet 1945 10 juillet 1945

Refus formel de Truman, opposé à la demande de Churchill de différer l'évacuation. Evacuation par l'armée américaine de la Thuringe, Saxe-Anhalt et d'une partie du Mecklembourg, soit la rive gauche de l'Elbe (42 740 km^, peuplée alors de 8 800 000 habitants) et remise à l'Union soviétique. Les armées anglaise et américaine occupent leurs zones respectives de Berlin. Installation de la Commission interalliée de Berlin fonctionnant sous la direction du Conseil de contrôle allié pour l'Allemagne.

15 juillet 1945

Zone américaine : autorisation d'élection des délégués syndicaux.

17 juillet-2 août 1945

Conférence de Potsdam : création du Conseil des ministres des Affaires étrangères des Cinq et définition des "principes politiques et économiques à appliquer en Allemagne pendant la période initiale de contrôle" (document du 19 juillet). Confirmation des accords passés par la Commission consultative européenne (document du 26 juillet sur les zones d'occupation et l'administration de Berlin). Transfert des populations allemandes de Pologne, Tchécoslovaquie et Hongrie. Transfert à l'Union soviétique de la ville de Kœningsberg et de la région limitrophe. Administration provisoire par la Pologne des t e r r i toires situés à l'est de la ligne Oder-Neisse occidentale, distante de 200 km de la Neisse orientale. La délimitation finale de la frontière occidentale de la Pologne est réservée au moment du traité de paix mais les Alliés sont d'accord pour "que la partie de l'Allemagne déjà administrée par les autorités polonaises soit remise à l'administration de l'Etat polonais et à cette fin ne soit pas considérée comme partie de la zone soviétique d'occupation de l'Allemagne. "

30 juillet 1945 7 août 1945

Première séance du Conseil de contrôle allié. La France "se rallie à l'arrangement de Potsdam". Paris émet cependant des réserves "sur la reconstitution des partis politiques pour l'ensemble de l'Allemagne" et sur "la création de départements administratifs centraux".

21 août 1945

Zone britannique: en application du plan Bevln, prévoyant la socialisation des industries de la Ruhr, il est procédé à la confiscation des mines.

328

23 août 1945 14 septembre 1945

Zone soviétique : réforme agraire. Un mémorandum français développe ces réserves et précise:"une division de l'Allemagne en plusieurs Etats, si elle était la conséquence d'une évolution naturelle et non une solution imposée, serait favorable au maintien de la sécurité en Europe". Il demande la "séparation définitive de la région rhénanowestphalienne, Ruhr comprise, d'avec l'Allemagne.

7-20 novembre 1945

Couve de Murville expose les vues françaises sur la Rhénanie et la Ruhr. Ouverture du procès de Nuremberg.

20 novembre 1945

Le procès de Nuremberg 1er novembre 1943

Déclaration de Moscou sur le châtiment des criminels de guerre: "ceux dont les crimes ont été commis en un endroit déterminé seraient livrés à l'Etat intéressé qui les ferait juger à sa discrétion, tandis que les auteurs d'actes perpétrés contre plusieurs pays r e lèveraient d'une décision commune". (Un précédent: quelques criminels de guerre traduits, à la demande des Alliés, devant la Cour suprême du Reich, à Leipzig en 1921. )

5 août 1945

Statut de Londres du Tribunal militaire intérimaire établissant les chefs d'accusation: crimes contre la paix, l'humanité, crimes de guerre. Acte d'accusation. Ouverture du procès de Nuremberg : Gœring, Keitel, Jodl, Doenitz, Raeder, von Neurath, von Ribbentrop, Frick, Frank, Streicher, Sanckel, Kalteribrunner, Seyss-Inquart, Speer, Funk, Baidur von Schirach, Schacht, von Papen, Rosenberg, Fritzsche, Goebbels, Hess. Après 403 séances publiques le verdict: 11 pendaisons et les autres condamnations à la prison de Spandau (sous garde quadripartite). Von Papen acquitté.

18 octobre 1945 20 novembre 1945

E. LE REGIME DES COMMUNICATIONS - Textes n'ayant pas fait l'objet d'une publication officielle 10 septembre 1945

Accord interallié sur le trafic ferroviaire dans la section Helmstedt-Magdeburg-Berlin.

329

30 novembre 1945

Accord autorisant les puissances occupantes à utiliser librement trois corridors aériens de 20 miles anglais chacun allant de Berlin respectivement vers Hambourg, Buckbourg et Francfort. Réf. : CORC/P (45) 128 : accord sur la création d'un centre quadripartite de sécurité aérienne. Les r è gles d'utilisation furent codifiées dans le "texte-document sur les règles de vol du 6 mars 1946" (corridors aériens). C'est sur ce document qu'est fondée la note des trois puissances occidentales à l'Union soviétique du 26 octobre 1960, avertissant Moscou que toute tentative de restreindre le droit d'utilisation des corridors créerait une situation dangereuse.

- Données comparatives sur la première et la deuxième guerre mondiale -

Durée de la guerre Nombre d'Etats belligérants Nombre d'Etats neutres Population des pays ayant activement participé à la guerre

Nombre de morts à la guerre Nombre de blessés Nombre d'Etats sur les territoires desquels se sont déroulées les hostilités Superficie des territoires où se sont déroulées les hostilités Longueur des fronts Nombre d'hommes appelés sous les drapeaux Quantité d'énergie mécanique par soldat Rapport entre les dépenses pour le ravitaillement matériel et technique des armées et les frais d'entretien

Première guerre mondiale

Deuxième guerre mondiale

1 564 jours (4 ans et 3, 5 mois) 36 17

2 194 jours (6 ans)

1 050 millions d'hommes (62% de la population du globe) 10 millions 20 millions

1 700 millions d'hommes (80% de la population du globe) 32 millions 35 millions

14

40

4 millions de km2 22 millions de km2 5 000-6 000 km 2 500-4 000 km 70 millions

110 millions

0, 3-0, 4 CV

10 CV (1)

1 :1

3:1

1. Au début de la deuxième guerre mondiale.

330

61 6

Les dommages matériels causés par la première guerre mondiale à l'économie des pays belligérants ont été évalués à 130 milliards de marks-or. Les dépenses militaires directes des puissances belligérantes se sont chiffrées par 208 milliards de dollars (en prix des années correspondantes). Les dépenses militaires directes des Etats ayant participé à la deuxième guerre mondiale, pendant toute la durée des hostilités (y compris les dépenses de la guerre en Chine à partir de 1937), sont évaluées à 1 117 milliards de dollars, ce qui équivaut à peu près à 60-70% du revenu national global de tous les pays belligérants.

331

Chapitre V L ' E S S A I DE C O O P E R A T I O N ( j a n v i e r 1 9 4 6 - m a r s

I.

1947)

LE R E G L E M E N T DE LA G U E R R E A. LE SYSTEME DES QUATRE

En exécution des décisions de Potsdam les 5 ministres des Affaires étrangères constituent un organisme nouveau et permanent, puisqu'en dehors des réunions des ministres leurs suppléants continuent leurs travaux. Le protocole des trois Grands de la conférence de Moscou réduit le Conseil à Quatre (sauf la Chine) et crée une commission pour l'Extrême-Orient etunconseil allié pour le Japon. 1. L e s

sessions

11 septembre-2 octobre 1945 18 janvier 1946

Première session à Londres des cinq ministres des Affaires étrangères. Conférence des suppléants des quatre ministres des Affaires étrangères : traité de paix avec l'Italie. 25 avril-16 mai 1946 Deuxième session à Paris du Conseil des quatre ministres des Affaires étrangères à la suite de l'accord de Potsdam et du protocole de la conférence des trois Grands à Moscou de décembre 1945. 16 juin-12 juillet 1946 Après une suspension d'un mois, reprise des travaux de la deuxième session à Paris. 4 novembre-12 décem- Troisième conférence à New York du Conseil des quabre 1946 tre ministres. Rapport de la commission de contrôle des quatre. 2. O r g a n i s m e s s p é c i a u x p o u r

l'Europe

Commission de contrôle siégeant à Berlin auprès du commandement interallié. Commission des réparations : Moscou, Bruxelles, Paris. Commission du Charbon : Essen, Paris. Commission des réfugiés et populations déplacées : Londres. Commission d'enquête : sur la Vénétie julienne et Trieste, sur le contrôle des élections en Grèce. Comité d'experts : Londres. a) Problèmes européens : dispositions générales 4 novembre-12 décem- Troisième session du Conseil des quatre ministres bre 1946 333

des Affaires étrangères à New York : mise au point des traités de paix. La date de la signature est fixée au 10 février à Paris. Ces instruments doivent être ratifiés par les quatre Grands pour devenir exécutoires (15 septembre 1947). b) La conférence de 21 nations (de la Paix) (du 29 juillet au 15 octobre 1946 à Paris, palais du Luxembourg) Le régime de l'armistice a duré quatre années pour l'Italie, et trois pour la Finlande, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie. Les ratifications ayant été accomplies au 15 septembre 1947, et agréées par les Quatre, les traités ont reçu leur application à cette date. 3,

O r g a n i s m e s s p é c i a u x pour

l'Asie

- Commission pour l'Extrême-Orient (du Pacifique): Washington. - Commission consultative : Tokyo. - attribution des mandats japonais et questions relatives à leur administration interne; - statut politique et économique du Japon; réparations; - règlement de Corée; - statut politique de la Chine; - frontières de la Thaïlande avec la Cambodge et la Malaisie. B. TRAITEMENT DE L'ALLEMAGNE 1. T a b l e a u ( v o i r p. 3 3 5 ) Nota Ce traitement s'applique à l'Allemagne issue de Potsdam (24% du territoire allemand au 1er janvier 1938 ont été retirés au profit des pays ayant subi l'agression). 15-20 mars 1945 5 décembre 1945

Remise, par les autorités soviétiques, des territoires à l'est de la ligne Oder-Neisse à l'administration polonaise. Byrnes affirme le principe d'une administration centrale pour l'Allemagne, principe rétenu même sans l'approbation de Paris.

12 décembre 1945

Déclaration américaine définissant la politique à suivre à l'égard de l'Allemagne.

5 mars 1946

Discours Churchill à Fulton devant le président Truman : un rideau de fer s'est abattu en Europe.

20 avril 1946

Congrès constitutif du Parti Socialiste Unifié (S. E. D. ) en zone soviétique.

334

TRAITEMENT DE L'ALLEMAGNE (sauf Berlin et questions territoriales) DE LA CAPITULATION AU BLOCUS DE BERLIN Période du quadripartisme 1945-1948 Démilitarisation : Démilitarisation. Contrôle (France). Suppression des bases sociales du militarisme. Réforme agraire. Trusts-konzern (Russie). Interdiction des productions à usage militaire. Emploi des forces auxiliaires de police. Promesse Krupp de s'abstenir de fabriquer des armements (EtatsUnis). Contrôle des productions à destination militaire (Angleterre). Dénazification : Soutien aux mouvements d'inspiration pluraliste (France). Elimination des classes et structures favorisant le militarisme et la réaction (Russie). Procédure des questionnaires d'épuration (Etats-Unis, Angleterre). Démocratisation : 12 Länder disposant de pouvoirs propres étendus. Elections libres au suffrage indirect (France). Soutien du Parti socialiste unifié, S.E.D. (P.C.), mars 1946. Assemblées antifascistes (Russie). Pouvoirs locaux, partis, journaux, syndicats. Constitution. Expérimenter la démocratisation dans un cadre régional (Etats-Unis, Angleterre). Administration de l'Etat : Confédération. Décentralisation. Opposition (décembre 1945) à l'unification (France). Unifié. Gouvernement central dont les décisions subordonnées à l'execuatur du commandant en chef de chaque zone. 19 mai 1945 : Staline abandonne le démembrement (Russie). Unifié, fédéral, central, sauf domaines réservés (Etats-Unis, Angleterre). Rhénanie : Séparation. Contrôle militaire, politique : Belgique, Hollande, France, Angleterre (France). Contrôle de démilitarisation (Etats-Unis). Consultations avec Paris, Bruxelles, La Haye (Angleterre). Ruhr ¡Séparation et régime international (France). Participation, contrôle quadripartite des industries (Russie). Refus des mesures anglaises de socialisation. Remise en marche pour couvrir le déficit (Etats-Unis). Plan Bevin : socialisationdes industries. Anéantissement des konzern. Bases d'un travaillisme allemand. Le projet travailliste s'est heurté au refus américain (Angleterre). Sarre : Séparation économique de l'Allemagne. Mouvement autonomiste (France). Rattachement douanier à la France (France, Etats-Unis, Angleterre). Maintien de la Sarre dans l'aire économique allemande (Russie). Economie allemande - Réparations : Fourniture de charbon de la Ruhr et de la Sarre. Opposition à toute administration économique centrale. Rejet de l'organisme interzone de commerce et veto Eisenhower (1er octobre 1945) à l'administration économique centrale (France). Créance russe de 10 milliards de dollars de réparations. Démontages et transferts d'usines. Pas d'unification économique. D'abord équilibre économique des zones, ensuite unification (Russie). Le niveau de production porté à 55% de la production en 1938. Suspension des démontages d'usines. Réparations dans le respect de la balance commerciale (Etats-Unis, Angleterre). Zones : Refus de fusion avec les zones anglaise et américaine jusqu'à février 1948 (France).ContrÔle souverain et veto du commandant en chef de la zone (Russie). Fusion des zones. Organisme interzone de commerce (Etats-Unis, Angleterre). Garanties : Traité de démilitarisation (France, Angleterre). Garanties "concrètes" et "enquêtes" sur la démilitarisation. Rejet des traités de démilitarisation (Russie). Projet de traité de démilitarisation. Projet Byrnes de fixation de plafond aux effectifs des forces d'occupation (Etats-Unis). 335

2 mai 1946

Bidault définit la position française à propos de la Sarre. 4 juin 1946 Bevin soutient la position française. 6 juin 1946 Byrnes soutient la position française. 16 juin-12 juillet 1946 Définition de la position soviétique. 6 septembre 1946 Déclaration Byrnes à Stuttgart : les Etats-Unis sont favorables à une rapide unification de l'Allemagne et veulent remettre le gouvernement de l'Allemagne aux Allemands. 10 septembre 1946 Déclaration de Gaulle sur la politique allemande de la France. 1er octobre 1946 Fusion des zones américaine et anglaise: création de la "bizone", effective à partir du 1er janvier 1947. 3 octobre 1946 Garantie Byrnes destinée à la France : l'Etat allemand devra être fédéral. Projet de traité des quatre puissances occupantes garantissant le désarmement et la démilitarisation de l'Allemagne pour quarante ans. 22 décembre 1946 2.

Détachement douanier de la Sarre en faveur de la France.

F r o n t i è r e s de

l'Allemagne

L'Allemagne considérée dans ses frontières au 1er janvier 1938 (donc sans l'Autriche ni la région des Sudètes). 15-20 mars 1945 29 juin 1945 17 août 1945

336

Remise par les Soviétiques des territoires à l'est de la ligne Oder-Neisse occidentale à l'administration polonaise. L'Ukraine des Carpates-Ruthénie subcarpatique rattachée à la Russie. Accord soviéto-polonais sur le tracé des frontières. 180 000 km 2 cédés à l'Est contre l'annexion par la Pologne de 104 000 km 2 à l'Ouest. Frontières Est de la Pologne (russo-polonaise) : De la ligne Kœningsberg (Kaliningrad) au massif des Carpates . Ligne Curzon légèrement modifiée au profit de la Pologne. La Prusse-Orientale est partagée entre la Russie et la Pologne. Il n'y a plus de Prusse. Les acquisitions russes et la nouvelle frontière soviétique sont reconnues à Potsdam par les Etats-Unis et l'Angleterre. Les deux puissances promettent leur appui lors de la conclusion du traité de paix avec l'Allemagne.

27 février 1946

10 mars 1947

Frontières Ouest de la Pologne (germano-polonaise): 430 km, contre 1 912 km de frontières polono-allemandes en 1939, en ligne droite: de la Baltique au massif de Bohême; protégée par la ligne de défense de l'Oder (bouches de l'Oder, Swinemunde, Neisse occidentale). La Poméranie (Pozen), et la Silésie (Breslau-Wroclaw) à la Pologne. (1) Dispositions de transfert des populations allemandes prises à Potsdam (5 millions de déplacés). Les Etats-Unis et l'Angleterre admettent l'administration par la Pologne (2) des territoires pris à l'Allemagne sans préjuger du traité de paix, admettent la frontière de l'Oder, mais formulent d'expresses réserves sur la Neisse occidentale (SilésieBreslau). Accord entre la Hongrie et la Tchécoslovaquie portant sur l'échange des populations : 650 000 Hongrois habitant la Slovaquie devront être expulsés par les autorités tchèques. Accord tchéco-polonais de renonciation à toute revendication territoriale entre les partis (Teschen).

C. LES SATELLITES DE BERLIN 1. F i n l a n d e

(signataires

: U. R. S. S. , A n g l e t e r r e )

Aggravation des conditions du traité de Moscou de 1940: un huitième du territoire est cédé à la Russie. Au Sud-Est, la Carélie avec Vipurii, au Nord, Petsamo (Petchenga), seul port libre des glaces de l'océan Arctique. Le nouveau tracé des frontières comporte pour la première fois une frontière commune de la Russie avec la Norvège sur 100 km. Le traité prévoit en outre la réduction des forces armées, de fortes réparations en faveur de l'Union soviétique, le bail de 50 ans de la base navale (Udd) de l'île de Porkkala, et la démilitarisation des îles Aaland.

1. Cas particulier de Stettin (le plus grand port de la Baltique avant Copenhage et Léningrad). Avec une bande de territoire de 10 à 20 km de large, Stettin borde la rive gauche de l'Oder et se trouve donc à l'ouest de la ligne précisée par les traités. Le seul document d'origine alliée qui ait spécifiquement inclus Stettin dans le territoire polonais est une lettre du sous-secrétaire britannique Alexander Cadogan au gouvernement polonais de Londres, en date du 2 novembre 1944. Mais ce point n'a jamais été confirmé par Churchill, ni par les textes des accords de Potsdam, lesquels fixent la zone "que l'Etat polonais administre" à l'est d'une ligne "partant immédiatement à l'ouest de Swinemunde, pour descendre le long de l'Oder jusqu'au confluent de la Neisse occidentale puis longeant celle-ci jusqu'à la frontière tchécoslovaque". 2. Sous le terme ambigu de "territoires anciennement allemands placés provisoirement sous administration polonaise". 337

2. I t a l i e ( A n g l e t e r r e ,

France,

E t a t s - U n i s , U. R. S. S. )

28 février 1945

Echange de lettres franco-italien mettant fin au statut privilégié des Italiens en Tunisie (1896). Rectification de frontière au profit de la France: PetitSaint-Bernard, Mont-Cenis, Briançon. Cession de Tende et Brigue après plébiscite. Rejet des prétentions autrichiennes sur le Tyrol du Sud (Haut-Adige).

18 janvier 1946

Conférence des suppléants des cinq ministres des Affaires étrangères. Accord de Paris austro-italien (Gruber-de Gasperi) : pouvoir régional autonome, législatif et exécutif aux populations de langue allemande des provinces de Bozen et Trente (Tyrol du Sud - Haut-Adige). L'accord est repris dans le traité de paix du 10 décembre 1947. Trieste : statut international : provisoirement sous contrôle militaire italien (zone A) et yougoslave (zone B). Affirmation de la souveraineté albanaise. Question de l'Epire du Nord. Affirmation de la souveraineté éthiopienne. Cession de Rhodes et du Dodécanèse à la Grèce. Les questions du sort de la Libye, de l'Erythrée et de la Somalie italienne sont renvoyées aux Nations unies.

5 septembre 1946

17 août 1947

Etats-Unis et Angleterre renoncent aux réparations.

3. R o u m a n i e ( U . R . S . S . ,

Angleterre,

Etats-Unis)

L'Union soviétique conserve la Bessarabie et la Bukovine du Nord (frontières du 28 juin 1940). La Bulgarie garde la Dobroudja. La Hongrie rétrocède la Transylvanie à la Roumanie. L'arbitrage du 30 août 1940 à Vienne est annulé et il est fait retour aux frontières hungaroroumaines du 1er janvier 1938. Réduction de l'armée roumaine. 300 millions de dollars de réparations à l'U. R. S. S. L'Union soviétique conserve en Roumanie les forces armées nécessaires pour le maintien des communications avec la zone soviétique d'occupation en Autriche. Il est prévu une conférence pour établir un nouveau régime de navigation sur le Danube. 4.

Bulgarie ( U . R . S . S . ,

Angleterre,

Etats-Unis)

Frontières du 1er janvier 1941. Conserve la Dobroudja du Sud. Evacuation de la Thrace occidentale et de la Macédoine grecque malgré l'obstruction soviétique et bulgare. Evacuation de la Macédoine yougoslave. Limitation des effectifs militaires. Interdiction de fortifier la zone au nord de la frontière grecque. 45 millions de dollars à la Grèce, 25 à la Yougoslavie. 338

5. H o n g r i e ( U . R . S. S . ,

Angleterre,

Etats-Unis)

Frontières avec la Yougoslavie : celles au 1er janvier 1938: restitution à la Yougoslavie de la rive droite du Danube. Frontières avec la Tchécoslovaquie : les décisions du premier arbitrage de Vienne (2 novembre 1938) sont annulées. La Slovaquie du Sud fait retour à la Tchécoslovaquie. Réduction des forces armées. L'Union soviétique garde des troupes. Réparations : 200 millions de dollars à l'U. R. S. S., 50 à la Tchécoslovaquie, 50 à la Yougoslavie. 27 février 1946

H.

Accord hungaro-tchécoslovaque sur l'échange des populations.

POUR UN R E G L E M E N T DES C O N F L I T S A. LE SYSTEME DES NATIONS UNIES

4-11 février 1945

26 février 1945

La conférence de Yalta arrête la date et le lieu d'une conférence chargée de rédiger la charte des Nations unies et adopte la proposition américaine sur la procédure de vote pour le Conseil de sécurité. Entretien à Londres: Bidault,Churchill et Eden, sur le mode de participation de la France à la conférence projetée.

6 mars 1945

La France n'étant pas représentée à Yalta, refuse d'être puissance invitante à San Francisco où, faitelle remarquer, aucune possibilité d'amendement n'est possible.

25 avril-26 juin 1945 26 juin 1945 2 août 1945

Rédaction de la charte à San Francisco. Signature de la charte. Déclaration de Potsdam : les Trois appuieront la demande d'admission de l'Italie, de la Bulgarie, de la Finlande, de la Hongrie, et de la Roumanie, après la conclusion des traités de paix, de même que la candidature des Etats qui sont restés neutres, à l'exception de l'Espagne de Franco. Réunion à Londres du comité exécutif de la commission préparatoire des Nations unies. Conférence préparatoire à Londres de l'Unesco avec la participation de 44 pays sous la présidence de Blum.

16 août-24 novembre 1945 1-16 novembre 1945 5 décembre 1945

Invitation à siéger en Assemblée Générale adressée à 51 nations signataires de la charte. 339

10 janvier-14 février 1946 17 janvier 1946

24 janvier 1946

1er février 1946 1-25 juillet 1946

Première session de l'Assemblée générale des Nations unies à Londres sous la présidence de Spaak. Première réunion du Conseil de sécurité. Réuni 88 fois en 1946, il connaîtra les affaires d'Iran, Grèce, Indonésie, Liban, Syrie, Espagne, Albanie, Trieste, et de l'Afrique du Sud. Création par l'Assemblée générale d'une commission pour l'utilisation à des fins pacifiques, de l'énergie atomique. Première séance à New York le 14 juin. Plan américain Baruch de mise sous autorité internationale du développement atomique (fondé sur le rapport Acheson-Lilienthal). Contre-projet Gromyko, du 19 juin : interdiction de l'usage, destruction de l'armement atomique, mais pas d'inspection. Le socialiste norvégien Trygve Lie est élu secrétaire général. Expériences atomiques américaines à Bikini.

B. STATUT DES FLEUVES INTERNATIONAUX - Statut du Danube 6 décembre 1946

18 août 1948

Le conseil des Quatre décide la réunion d'une conférence sur le Danube six mois après la mise en application des traités de paix. Cette conférence doit réunir, outre les Quatre (Etats-Unis, France, Union soviétique et Angleterre) la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Yougoslavie, la Roumanie, la Bulgarie, l'Ukraine et l'Autriche. Convention de Belgrade sur le Danube : les Etats non riverains sont exclus de la gestion du fleuve. Protestations franco-anglo-américaines.

C. STATUT DES DETROITS 1. M e r No i r e e t 3 juillet 1940

2 mars 1941 340

Bosphore

Livre blanc allemand : les documents secrets du général Weygand révèlent que la Turquie a ouvert les Détroits aux renforts à destination de la Roumanie et autorisé le passage sur son t e r r i toire d'une force franco-anglaise d'Orient pour bombarder les installations pétrolières de Bakou. Moscou rappelle Terentiev, ambassadeur à Ankara. La Turquie, contrairement aux conventions de Mon-

18 juin 1941 30-31 janvier 1943

4-6 décembre 1943

14 avril 1944

15 juin 1944 2 août 1944 10 janvier 1945 11 février 1945

treux, ferme les Détroits aux navires marchands. Ankara autorise le passage de bâtiments de guerre auxiliaires allemands. Traité d'Ankara d'amitié et de non-agression germano-turc. Entretiens d'Adana entre Churchill et Menemendjoglou (Affaires étrangères). Ankara refuse de s'engager aux côtés des Alliés mais autorise la R. A. F. à survoler son territoire pour le bombardement des champs pétrolifères de Ploesti (Roumanie). Entretiens du Caire entre Churchill, Roosevelt, InOnU, Menemendjoglou: refus de la Turquie d'entrer en guerre bien que le bénéfice du prêt-bail fût étendu à la Turquie depuis le début de 1943. Londres et Washington menacent la Turquie de blocus et s'élèvent contre les facilités accordées à la marine de guerre allemande à travers les Détroits ainsi qu'à la livraison par la Turquie de fournitures (chrome, cuivre) à l'Allemagne. Démission de Menemendjoglou. Ankara rompt les relations diplomatiques avec l'Allemagne et le 6 janvier 1945 avec le Japon. Réouverture des Détroits aux navires marchands. Accord de Yalta: principe d'une révision des accords de Montreux.

23 février 1945

Conformément à la décision de Yalta, seules les nations ayant déclaré la guerre avant le 1er mars 1945 seraient admises à la conférence de la Paix. Ankara déclare la guerre à l'Allemagne.

2 août 1945

Accord de Potsdam: réaffirmation du principe de révision. Proposition Truman que les Détroits soient ouverts à tous les navires marchands, par tout temps. Pour les navires de guerre, l'accès aux Détroits est exclusivement réservé aux riverains de la mer Noire. Démonstrations navales d'une escadre américaine au Bosphore, faisant pièce aux manœuvres de l'armée Tolboukine à la frontière bulgaro-gréco-turque et à celles de l'armée Bahramian au Caucase.

2 novembre 1945

6 décembre 194523 mars et 19 août 1946 7 août-24 septembre 1946

Notes russes à la Turquie : le contrôle des Détroits vers la mer Noire doit être assuré par les riverains, ainsi que leur défense. 341

9 octobre 1946 12 mars 1947

Proposition commune anglo-américano-turque d'une conférence de révision. Doctrine Truman d'aide à la Turquie et à la Grèce.

2. S t a t u t de T a n g e r 10 juin 1940 2 août 1940 11 août-4 septembre 1945

La cabinet Franco, à la suite des événements survenus en France, occupe la zone internationale de Tanger. Accord de Potsdam sur une conférence relative au statut de Tanger. Conférence de Paris sur le statut de Tanger (France, Etats-Unis, Angleterre, Union soviétique): évacuation par l'Espagne, rétablissement de la souveraineté chérifienne, administration internationale élargie à l'Union soviétique et aux Etats-Unis. Une conférence est prévue dans six mois pour établir un régime définitif.

D. LES LITIGES 1. R é g i m e de 30 avril 1945 2 mai 1945 15 mai 1945 23 mai 1945 juillet 1945 octobre 1945

22 décembre 1945

Trieste Des troupes yougoslaves investissent Trieste. La garnison allemande fait sa reddition aux troupes néo-zélandaises. Tito proclame la réunion de l'Istrie et de Trieste à la Yougoslavie. Opposition anglo-américaine à l'installation d'une administration yougoslave à Trieste. Ligne de démarcation (ligne Morgan) des deux zones d'administration militaire. Principe admis par les intéressés d'un territoire libre de Trieste démilitarisé, neutralisé. Gouverneur choisi par le Conseil de sécurité. Projet sans suite. • Projet Bidault précisant le tracé du territoire. Zone A : 222 km 2 , 302 000 habitants, la ville et le port administrés par les autorités militaires angloaméricaines. Zone B : 516 km 2 , 70 000 habitants sous administration militaire yougoslave. Londres reconnaît le gouvernement Tito.

2. R é g i m e de l ' E p i r e du N o r d 29 juillet-15 octobre 1946 342

Protestations et réserves grecques sur la position de la conférence des suppléants du 18 janvier 1946

au sujet de l'affirmation de la souveraineté de l'Albanie sans tenir compte des aspirations de la communauté grecque (140 000 habitants) vivant en Epire du Nord.

343

Chapitre VI G U E R R E ET R E V O L T E DES P E U P L E S (1939-1950)

I.

LA R E V O L U T I O N

DEPENDANTS

CHINOISE

A. TABLEAU DE LA CHINE EN 1939 1.Sous contrôle

russe

a) Mongolie- Extér ieure 7 juin 1915 16 novembre 1919 15 juin 1921 5 novembre 1921 1er mai 1924 31 mai 1924 12 mars 1936

Accord russo-sino-mongol reconnaissant la suzeraineté chinoise et affirmant l'autonomie mongole. Intervention chinoise en Mongolie-Extérieure. Intervention russe en Mongolie-Extérieure. Traité soviéto-mongol affirmant l'indépendance totale de la Mongolie-Extérieure et la cession de la région de Tannu-Tuva à la Russie. Proclamation de la République populaire mongole. Accord soviéto-chinois à Pékin : la Mongolie fait partie intégrante de la république de Chine. Traité d'assistance soviéto - mongol.

b) Sinkiang 1933-1942

Liens spéciaux d'ordre économique, politique avec l'Union soviétique du fait de l'absence de toute autorité chinoise centrale. Droit de maintenir les troupes soviétiques jusqu'à l'accord soviéto-nationaliste du 14 août 194 5 qui aménage les relations mais confirme la souveraineté chinoise.

1944

Insurrection pro-russe au Sinkiang et proclamation de la République populaire du Turkestan oriental. 2. S o u s c o n t r ô l e a)

britannique

Tibet

1904: Lord Curzon signe une convention avec le représentant du dalai345

lama. 1906: La Grande-Bretagne reconnaît la souveraineté chinoise sur le Tibet et la Chine accorde l'autonomie interne. 1912: Lors de la révolution en Chine, le Tibet se proclame indépendant. 1913: Conférence et accords de Simla entre l'empire des Indes et la République chinoise: fixation des frontières, reconnaissance de la souveraineté chinoise sur le Tibet. La Chine refuse de ratifier les accords (ce dont elle se prévaut aujourd'hui dans sa querelle avec l'Inde). 1934: Londres exige qu'une mission diplomatique permanente britannique soit autorisée à se rendre à Llassa, et qu'elle ait le même statut que celle de Pékin. b) Hongkong (traité de Nankin, 1842) c) Territoire de Wei-hai : traité du 1er juillet 1898 de cession à bail. Rétrocédé par l'Allemagne en 1930 3.Sous contrôle

frangais

a) Iles Hainan (depuis 1897) et Spratly (annexée en 1933) : le Japon les occupe le 10 février 1939 et le 31 mars 1939 b) Kouang-tchéou : cession à bail du 18 novembre 1889 4.Sous contrOle

portugais

Macao, depuis 1556. 5.Sous contrOle i n t e r n a t i o n a l ( F r a n c e ,

Angleterre,

Italie) Changhai, Amoy, Canton, Hankéou, Tien-tsin. 6.Sous contrOle japonais : 6 p r o v i n c e s , d ' h a b i t a n t s en Chine c o n t i n e n t a l e

170 m i l l i o n s

Outre la Corée (protectorat depuis le traité du 17 novembre 1905, colonie par le traité du 22 avril 1910) et Formose (1895), le Japon contrOle en Chine continentale, 6 provinces avec 170 millions d'habitants. Etat de Mandchoukouo (Mandchourie): le 9 mars 1932. Chemin de fer de l'Est chinois: droits cédés par l'Union soviétique au Japon le 23 mars 1935. Port-Arthur: en vertu de l'article 5 du traité de Portsmouth (le 3 septembre 1905) cette base (Talien-Van) a été transférée au Japon aux dépens de la Russie. Accord chinois donné dans le traité de Pékin du 22 décembre 1905. "Gouvernement" de Mongolie-Intérieure (de juin à août 1935). "Gouvernement" de Pékin: le 14 décembre 1937. "Gouvernement" de Nankin: le 14 décembre 1937. 346

30 janvier 1938

Le "gouvernement" de Pékin fusionne avec celui-de Nankin.

30 janvier 1940

"Gouvernement central de la République chinoise" à Nankin présidé par Wang Tsin-wei, chef réformiste du Kouomintang, partisan de la collaboration avec le Japon, Le Japon s'engage devant le "gouvernement de Nankin" à respecter la souveraineté de la Chine.

7 . Sous c o n t r ô l e n a t i o n a l i s t e c h i n o i s : 200 millions

10 p r o v i n c e s ,

d'habitants

Gouvernement de Tchoung-king : Tchang Kai-chek. 8. Sous c o n t r ô l e c o m m u n i s t e c h i n o i s 120 m i l l i o n s

: 8 provinces,

d'habitants

Gouvernement de Yenan : Mao Tsé-toung. B. INTERVENTIONS ETRANGERES ET GUERRE CIVILE EN CHINE 1. La g u e r r e

sino-japonaise

Cherchant à étendre le système de satellisation, appliqué au Mandchoukouo (9 mars 1932), le Japon rompt la trêve (accords du 5 mai 1932 et du 31 mai 1933) le 7 juillet 1937 en attaquant la Chine. Les résultats obtenus sur le plan militaire sont importants: prise de Pékin, Changhai, Nankin, Hankéou et Canton. Ils ne sont pas décisifs. La résistance de la Chine s'affirme. 18 juillet-18 octobre 1940: le Japon obtient de Londres et de Vichy la fermeture de la route de Birmanie. 2. La g u e r r e c i v i l e en Chine et l e s

convoitises

étrangères 30 novembre 1940

Washington accorde 100 millions de dollars à Tchang Kai-chek.

23 décembre 1940

Tchang Kai-chek prononce la dissolution des organisations communistes et rompt l'accord Kouomintang-Kounchangtang (communistes) du 22 septembre 1937 portant reconnaissance de la ligne de délimitation entre le territoire nationaliste et le gouvernement de Yenan, et organisant la coopération armée contre le Japon. Cet accord faisait suite au pacte de non-agression et d'assistance conclu entre l'Union soviétique et le gouvernement nationaliste le 21 août 1937.

19 janvier 1941

Tchang Kai-chek attaque la quatrième nouvelle armée communiste et réclame sa dissolution. La guerre civile reprend. 347

29 septembre-7 octobre 1942

Mission Wilkie à Tchoung-king et entretiens entre l'envoyé spécial de Roosevelt et Tchang Kai-chek.

10 octobre 1942

Washington et Londres font connaître au gouvernement de Tchoung-king qu'ils renoncent à tout privilège d'exterritorialité, concessions et territoires à bail imitant ainsi l'attitude du Japon à l'égard du gouvernement pro-japonais de Nankin.

1er février 1943 22-26 novembre 1943

Voyage de Tchang Kai-chek à Washington. Conférence du Caire: Roosevelt, Churchill et Tchang Kai-chek: déclaration sur l'Extrême-Orient.

3. L e s a c c o r d s s o v i é t o - a m é r i c a i n s e t l a C h i n e 9 février 1944 10 juin 1944 21-24 juin 1944

7 novembre 1944

14 décembre 1944

4 février 1945

15 avril 1945 348

Roosevelt informe Tchang Kai-chek qu'il négocie avec le gouvernement de Yenan au sujet de l'intensification de la lutte commune contre le Japon. Harriman, à la demande de Roosevelt, s'assure auprès de Staline qu'il n'est pas solidaire de Mao Tsétoung et qu'il reconnaît Tchang Kai-chek. Conférence de Tchoung-king pour le règlement de la paix dans le Pacifique entre Tchang Kai-chek et le vice-président des Etats-Unis, Wallace : une paix durable dans le Pacifique dépend de la démilitarisation permanente du Japon, de la compréhension, de l'amitié et de la collaboration de la Chine, de la Russie, de la Grande-Bretagne et des EtatsUnis; reconnaissance du droit des peuples d'Asie sous tutelle à se gouverner eux-mêmes; à la demande des Américains, Tchang Kai-chek entreprend des négociations avec Mao Tsé-toung sur l'unification de la résistance chinoise. Signature d'un accord en six points entre Mao-Tsétoung et le général Hurley sur le principe des négociations, sur la formation d'un gouvernement de coalition, et l'unification des forces militaires. Accord secret Harriman-Molotov: en échange de la participation soviétique à la guerre contre le Japon, les Etats-Unis insisteront auprès de Tchang Kaichek pour conclure un traité soviéto-chinois donnant satisfaction à Moscou. L'Union soviétique s'engage à abandonner Mao Tsé-toung. Ouverture par les Alliés d'une nouvelle route de Birmanie (route Stilwell), qui met un terme au blocus terrestre et naval chinois par les Japonais, sauvant les nationalistes de l'asphyxie. Entretiens Staline, Hurley et Molotov: Staline réaf-

8 août 1945

firme son adhésion à l'accord secret et dénie tout caractère communiste au gouvernement de Yenan. L'Union.soviétique déclare la guerre au Japon. Les troupes soviétiques occupent la Mandchourie. Les troupes américaines occupent la Chine du Nord et Pékin.

11 août 1945

Les troupes communistes chinoises pénètrent en Mandchourie. Le commandement soviétique refuse d'autoriser les troupes nationalistes à pénétrer en Mandchourie.

14 août 1945

Signature des accords sino-soviétiques qui avalisent l'accord secret Harriman-Molotov du 14 décembre 1944: - alliance soviéto-chinoise contre le Japon, chemin de fer du Tchang-tchouen, entre la Mandchourie et Port-Arthur: souveraineté chinoise mais administration conjointe; - Port-Arthur et Daïren : défense et administration conjointe ; - Mandchourie et Sinkiang sous la souveraineté chinoise; - Mongolie-Extérieure : plébiscite et engagement chinois à reconnaître le désir exprimé par la population.

28 août-11 octobre 1945

A la suite du traité précédent, Mao Tsé-toung fait des concessions à Tchoung-king et reconnaît le rôle dominant du Kouomintang et la direction de Tchang Kai-chek: sur 100 divisions 20 seraient communistes.

10 octobre 1945

Plébiscite en Mongolie-Extérieure : en faveur de l'indépendance.

11 octobre 1945

Accord entre nationalistes et communistes : prévoit la réunion d'un Conseil consultatif politique.

28 octobre 1945

Pékin, Nankin et Changhai sont occupés par des troupes américaines, britanniques, chinoises et par des auxiliaires japonais. Pékin est encerclée par des troupes communistes. Tentative de débarquement par la Vile flotte américaine de troupes nationalistes en Mandchourie, interdite par le commandant soviétique Malinovski.

1er novembre 1945

Accord entre Chinois nationalistes et soviétiques autorisant le débarquement des troupes nationalistes en Mandchourie.

6 novembre 1945

Les ports de Mandchourie, sauf Port-Arthur, sont cédés par les Soviétiques aux communistes chinois. Démission de l'ambassadeur Hurley. Marshall est nommé envoyé spécial du président Truman en Chine.

27 novembre 1945

349

16 décembre 1945

5 janvier 1946 7-13 janvier 1946

10 janvier 1946 21 janvier 1946 25 février 1946

Conférence de Moscou : réaffirmation du principe d'évacuation de la Mandchourie par les troupes soviétiques et de la Chine du Nord par les troupes américaines. La Chine reconnaît l'indépendance de la MongolieExtérieure qui signe un traité d'aide mutuelle avec l'Union soviétique, renouvelé en 1952 et 1960. Réunion du comité des Trois: Marshall, Chou En-lai et Chang-chun; - évacuation de la Mandchourie par les communistes ; - cessation des hostilités; - quartier général exécutif. Le conseil consultatif politique annonce la convocation d'une assemblée nationale. Les Soviétiques confisquent tous les "biens japonais" en Mandchourie. Accord du comité des Trois sur les mesures de démobilisation, de répartition des forces , et d'intégration des armées sur la base de 5 contre 1. Les troupes communistes sont incorporées dans l'armée nationaliste.

C. LE CONFLIT ENTRE COMMUNISTES ET NATIONALISTES 1. L ' e n j e u

mandchou

Peuplée alors de 50 millions d'habitants, la contrée la plus développée de la Chine peut peser sur le rapport des forces qui est de 300 millions pour Tchang Kai-chek et de 150 millions pour Mao Tsé-toung. 14 mars 1946 15 avril 1946 18 avril 1946 22 juin-30 juin 1946 août 1946

16 septembre 1946 350

Marshall se rend à Washington pour organiser l'aide à la Chine. Les Soviétiques évacuent Tchang-tchouen, capitale de la Mandchourie. Les communistes chinois occupent Tchang-tchouen, Kir in, Harbin; seul Moukden reste aux mains des nationalistes. Trêve et échec des pourparlers sur la répartition des forces, et de l'administration en Mandchourie. Reprise des hostilités. Embargo américain sur l'armement à destination des nationalistes. La mission militaire américaine considère comme tactiquement aventureuse la présence en Mandchourie de l'élite des forces nationalistes. Chou En-lai quitte Nankin, siège du gouvernement nationaliste.

septembr e- octobr e 1946

Révolte anti-chinoise à Formose.

11 octobre 1946

Les Chinois nationalistes occupent les villes mandchoues, les centres de communication et protègent les voies ferrées. Les troupes communistes tiennent la campagne et surtout coupent les communications et isolent totalement la Mande hourie de la Chine du Nord par de fortes concentrations de troupes. Les nationalistes sont ravitaillés par un pont aérien américain et par voie maritime. Les meilleures troupes nationalistes sont ainsi bloquées en Mandchourie contre l'avis des généraux américains.

15 novembre 1946

L'Assemblée nationale chinoise se réunit à Nankin sans la participation des communistes. Marshall quitte la Chine. Thèses Mao Tsé-toung : explication de quelques questions de base concernant la situation internationale d'après-guerre: il y a maintenant une Union soviétique forte. La victoire contre le fascisme a ouvert la route de la victoire des peuples, dans le combat d'après-guerre. La rupture est désormais totale entre les communistes et les nationalistes.

8 janvier 1947 10 janvier 1947

2. La b a t a i l l e

pour la Chine

a) La situation en Chine en 1947 - Front de la région frontière : Chine du Nord-Ouest 19 mars 1947

La capitale des communistes, Yenan, est prise par les nationalistes.

- Front de Mandchourie : la Chine du Nord-Est: le piège mandchou 10 mai-15 septembre 1947

Les communistes ont totalement isolé la Mandchou rie.

- Front de la péninsule du Chantoung 1er juillet 1947

Arrêt de l'offensive nationaliste.

- Front de la Chine centrale : vallée du fleuve Jaune 11 août 1947

Offensive communiste et installation d'une base en Chine centrale.

- Front de la vallée du fleuve Bleu Installation des bases d'action en Chine du Sud. 351

b) Essai des réformes de Tchang Kai-chek 2 mars 1947 16 juillet- 24 août 1947

9 septembre 1947 28 octobre 1947

Le premier ministre Soong démissionne. Réorganisation des Conseils législatif et exécutif. Mission Wedemeyer : réformes radicales et intensification de l'aide américaine, mais réduction des effectifs armés américains à 6 000 hommes. Projet de confier la Mandchourie à l ' O . N. U. pour prévenir sa chute aux mains des communistes. Congrès du Kouomintang. La Ligue démocratique, parti d'opposition aux nationalistes, est mise hors la loi.

c) Réorganisation communiste novembre 1947 25 décembre 1947

Nouvelle capitale à Che Kia-tchouang, à 300 km au sud de Pékin sur la voie ferrée Pékin-Hankéou((Sud). Proclamation du P. C. chinois :"la guerre révolutionnaire chinoise est un tournant dans l'histoire. Cet exemple va encourager les peuples opprimés qui sont la moitié de l'humanité et plus d'un milliard d'hommes"

3. Le p i è g e m a n d c h o u e t l a b a t a i l l e p o u r l a C h i n e c e n t r a l e et m é r i d i o n a l e a) Le piège mandchou 5 janvier 1948

Offensive communiste pour couper la Chine du Nord de la Mandchourie et isoler les troupes de Tchang Kai-chek. Il refuse de sauver ses meilleures troupes prises au piège mandchou en les évacuant comme le lui conseillait le Joint U. S. Military Advisory Group et se résout à un pont aérien de ravitaillement.

20 avril 1948 Les communistes réoccupent Yenan. 12 octobre 1948 Moscou reconnaît la Corée du Nord. 12 septembre-30 octo- Offensive générale des communistes en Mandchourie. bre 1948 Défaite nationaliste. Les communistes (gouvernement populaire : le président Kao Kang, de tendance pro-russe, est déposé le 25 mars 1955, accusé de complot, il se suicide) sont maîtres des stocks et de l'équipement américain, mettent hors de combat les meilleures troupes nationalistes, dégagent 400 000 hommes et n'ont plus de souci aux a r r i è r e s . Le potentiel industriel mandchou est à leur disposition. Les communistes tiennent ainsi tout le Nord 352

de la Grande Muraille, et disposent des fronts du Chantoung et des vallées des fleuves Jaune et Bleu. b) La bataille pour la Chine centrale Les nationalistes établissent le barrage de défense au sud de la Grande Muraille : Langtchéou, Kalgan, Sian, Pékin, Tien-tsin. 7 avril-19 juinler décembre 1948 25 septembre 1948 20 décembre 1948 23 janvier 1949

Front de la vallée du fleuve Jaune. Bataille de Loyang, Kaifeng, Hsuchow. Les communistes contrôlent la péninsule du Chantoung : capitale Tsinan. Echec des entretiens à Washington entre Mme Tchang Kai-chek et Truman. Washington suspend le programme d'aide à la reconstruction de la Chine. Reddition des forces nationalistes de la Chine centrale. La disparition du front de la Chine centrale rend possible l'ouverture du front de la vallée du fleuve Bleu.

c) La bataille pour la vallée du fleuve Bleu (Yangtsé) 14 janvier 1949 21 janvier 1949 22 janvier 1949 20 avril 1949

22 avril 1949 16 mai 1949 25 mai 1949

Conditions de paix communiquées par les communistes et ouverture de pourparlers. Démission de Tchang Kai-chek. Pékin est prise par les communistes. Echéc des négociations. Les communistes traversent le Yangtsé (fleuve Bleu). Incident de la frégate britannique Amethyst. La frégate quitte Changhai pour Nankin en remontant le Yangtsé. Prise sous le feu des batteries communistes, elle s'échoue. Un croiseur, un destroyer et une frégate britanniques accourus à son secours sont gravement endommagés. Toutefois, l'Amethyst resta prisonnier, les communistes refusant de le laisser appareiller tant que le commandant n'aurait pas signé un document admettant la responsabilité britannique dans l'incident. Cependant la frégate réussit à s'échapper le 30 juillet. Cet incident met un terme à l'intervention britannique en Chine continentale. Les nationalistes se replient sur Canton. Tchang Kai-chek se retire à Formose avec 26 bateaux, l'aviation et 300 000 hommes. Nankin est prise par les communistes. Hankéou est prise par les communistes. Changhai est prise par les communistes (levée du 353

blocus de Berlin en Europe). 20 juin 1949 26 août 1949 29 septembre 1949

Les nationalistes proclament le blocus naval des côtes de Chine. Langtchéou - qui commande les routes vers le Sinkiang, le Tibet, la Birmanie et l'Indochine - est prise. Le Sinkiang passe sous contrôle communiste.

15 octobre 1949

Prise de Canton, siège du gouvernement nationaliste pendant la guerre.

24 novembre 1949

Le panchen-lama lance de Pékin un appel pour la libération du Tibet. Prise de Tchoung-king, ancienne capitale des nationalistes pendant la guerre. Les communistes arrivent aux frontières de l'Indochine. Les communistes contrôlent l'île Hainan. Pékin annonce qu'il considère le Tibet comme partie intégrante de son territoire. La Chine contrôle le Tibet militairement.

30 novembre 1949 14 décembre 1949 17 avril 1950 24 août 1950 7 octobre 1950

4. O r g a n i s a t i o n du n o u v e l E t a t a)

chinois

La Chine populaire

21-29 septembre 1949 1er octobre 1949

Conférence politique consultative du peuple chinois à Pékin. Adoption d'un programme commun (constitution). Proclamation de la République populaire chinoise. Président : Mao Tsé-toung; premier ministre : Chou En-lai; commandant en chef : maréchal Chu Teh.

- Reconnaissance de la Chine populaire 20 octobre 1949 : Moscou suivie 6 janvier 1950 : la Grande-Bretagne par ses satellites suivie de la Norvège et de Ceylan 9 décembre 1949 : la Birmanie 9 janvier 1950 : le Danemark et Israël 30 décembre 1949 : l'Inde 13 janvier 1950 : la Finlande et Afgha4 janvier 1950 : le Pakistan nistan 14 janvier 1950 : la Suède 25 janvier 1950

354

Pékin reconnaît le gouvernement communiste du Viet-minh en Indochine.

b) Les entretiens Mao Tsé-toung - Staline à Moscou 16 décembre 194914 février 1950

5. R é a c t i o n s 5 juillet 1949 10 juillet 1949 7 août 1949 28 février 1950

28 février 1950 26-30 mai 1950 2 octobre 1950

Conversations Mao Tsé-toung - Staline: - Traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle expirant le 14 février 1980. - Accord sino-soviétique sur le chemin de fer de Mandchourie et les installations de Port-Arthur et Dalny. Rétrocession à titre gratuit, mais défense conjointe sino-soviétique jusqu'en 1952 (y compris, donc, la guerre de Corée). - Accord de crédit de 300 millions de dollars pendant cinq ans. nationalistes Tchang Kai-chek porté à la direction du gouvernement nationaliste. Conversations Tchang Kai-chek avec le président des Philippines,Quirino. Conversations Tchang Kai-chek et Syngman Rhee, président de la Corée. Plan de Colombo (Livre blanc de Londres): Ceylan, Pakistan, Birmanie, Inde, Népal, Thaïlande, Vietnam, Laos, Cambodge, Philippines, Malaisie, Singapour, Indonésie, Bornéo britannique, GrandeBretagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande. Assistance financière sous l'égide du Commonwealth. Tchang Kai-chek, président de la République de Chine (Formose). Conférence de Baguio (Philippines): Tchang Kaichek, Quirino, Syngman Rhee. Constitution du Conseil de Coopération technique du plan de Colombo.

I I . R E V O L T E S AUX INDES A. REVENDICATIONS POLITIQUES ET PARTICULARISMES CONFESSIONNELS 1er janvier 1939 2 janvier 1939

La Ligue musulmane, réunie à Patna, désapprouve le plan de fédération. Chandra Bose est réélu président du Parti du Congrès à Bombay. C'est une victoire pour les opposants à la fédération. 355

29 janvier 1939

Démission de Nehru, membre du comité directeur du Parti du Congrès.

22 février 1939 28 février 1939

Le vice-roi décide de doubler la taxe sur le coton. Résolution du Parti du Congrès adoptant les thèses de Gandhi. Scission de Nehru, hostile à l'antifédéraliste Bose. Londres annonce que l'accord commercial d'Ottawa prend fin. Un accord commercial est conclu le 13 mars 1942 à la suite des négociations de deux ans. Bose quitte la présidence du Congrès à la suite d'un entretien avec Gandhi. Il est remplacé par Prasad. Bose crée le bloc de gauche le 1er mai. Gandhi demande à l'Angleterre une déclaration de foi démocratique.

31 mars 1939

18 avril 1939 3 mai 1939 8-14 septembre 1939 18 septembre 1939

17 octobre 1939 26 octobre 1939 9 novembre 1939 19 mars 1940

La Ligue musulmane réaffirme son opposition à toute forme de fédération. Le vice-roi marquis de Linlithgow annonce qu'à la fin de la guerre il consultera les différentes communautés et parties (princes souverains) au sujet de l'intérêt des Indes. Le Congrès juge la déclaration non satisfaisante et déclanche une campagne de désobéissance civile. Déclaration britannique renvoyant à l'après-guerre la réforme du statut constitutionnel des Indes, Résolution du Congrès à Allahabad: demande la reconnaissance de l'indépendance des Indes. Le Parti du Congrès refuse toute coopération tant que l'Angleterre ne reconnaîtrait pas l'indépendance des Indes et son droit d'élaborer sa propre constitution.

B. CRISE ORIENTALE ET OUVERTURES ANGLAISES 8 août 1940 13 octobre 1940 5 novembre 1940 8 septembre 1941 356

Par 1' "August offer", Londres propose le statut de dominion pour après la guerre et admet la participation immédiate à l'exécutif. Le Parti du Congrès, sur proposition de Gandhi et Nehru, approuve le plan de désobéissance civile. Nehru condamné à quatre ans de prison. Gandhi en résidence surveillée.

4 décembre 1941

Remise en liberté de Gandhi et Prasad, président du Parti du Congrès. 8 décembre 1941 Les Indes, faisant partie de l'Empire britannique sont en état de guerre avec le Japon. 15 janvier-10 mai 1942 Conquête de la Birmanie par le Japon. Reddition de Singapour. 15 février 1942 Entretiens Gandhi-Tchang Kai-chek à Calcutta. 18 février 1942 Chute de Rangoon. 8 mars 1942 Message Roosevelt à Churchill suggérant la r e 9 mars 1942 cherche d'un cadre fédéral pour les Indes. Déclaration Churchill : statut de dominion pour 11 mars 1942 l'après-guerre, mais ouverture immédiate des négociations. Mission Stafford Cripps aux Indes. Roosevelt 16 mars 1942 nomme un représentant personnel, Johnson, à la Nouvelle-Delhi. Début des consultations Cripps avec le Parti du 23 mars 1942 Congrès (Azad, Gandhi, Nehru), la Ligue musulmane (Jinnah), les communautés (Sikhs) et les princes. 4 avril 1942 Réunion à Allahabad de la conférence des provinces et Etats musulmans. 6 avril 1942 Première attaque du territoire des Indes par les forces nipponnes. Discours du général Tojo appelant les peuples des Indes à se soulever pour leur indépendance. 8-12 avril 1942 11 avril 1942 2 mai 1942

8 mai 1942 9 juin 1942 7 août 1942

8 août 1942

Médiation du représentant américain Johnson auprès de Nehru. Cripps confirme l'échec des pourparlers et quitte les Indes. Résolution de la conférence musulmane d'Allahabad: pour la poursuite de la guerre, et contre la désagrégation de l'unité des Indes par un séparatisme musulman. Entretiens Nehru-Johnson. Remise du rapport Johnson à Roosevelt. Le Congrès, réuni à Bombay, réclame le retrait des Britanniques des Indes, préconise la désobéissance civile si l'indépendance totale n'est pas accordée. Arrestation de Gandhi, Prasad et Nehru. Insurrections antibritanniques à Bombay, la Nouvelle357

Delhi, Allahabad et Calcutta : 1 100 morts, 3 000 blessés, 35 000 personnes arrêtées et maintenues dans des camps de concentration. 28 septembre 1942 20 février 1943 21 octobre 1943

26 décembre 1943 22 février 1944 6 mai 1944 9-22 septembre 1944 25 février 1945 14 juin 1945 25 juin-14 juillet 1945 1er décembre 1945

Cordell Hull fait part à Londres de l'inquiétude américaine. Entretiens Hull-Halifax. Constitution d'un gouvernement de l'Inde libre (pro-japonais) situé à Argad Hind (entre la Birmanie et les Indes). Il sera transféré à Rangoon le 10 janvier 1944. Ce gouvernement est dirigé par Chandra Bose, ancien président du Parti du Congrès. La Ligue musulmane, réunie à Karachi, se déclare en faveur de la création d'un Etat musulman. Mort de Madame Gandhi en prison. Libération de Gandhi en raison de son état de santé. Les négociations Gandhi-Jinnah sur le problème musulman échouent. Washington se déclare favorable à une ouverture britannique. Nouvelles propositions britanniques: réforme des organes gouvernementaux jusqu'à la mise en vigueur d'une nouvelle constitution. Echec de la conférence constitutionnelle de Simla due à l'abstention de la Ligue musulmane (Jinnah). Elections à l'Assemblée législative centrale des Indes destinées à former un gouvernement intérimaire qui procédera aux élections générales afin de réunir une Assemblée constituante. Parti du Congrès : 56 sièges ; Ligue musulmane : 28.

21 février 1946 24 mars- 29 juin 1946 5-12 mai 1946

Mutineries des équipages de la flotte indienne. Mission de trois ministres anglais sans résultat. Echec de la conférence intercommunautaire de Simla.

16 mai 1946

La mission décide la création du gouvernement intérimaire et des élections pour une constituante. Elections pour line Assemblée constituante : Parti du congrès : 209 sièges; Ligue musulmane: 75; divers: 14.

juillet 1946 juillet-août 1946 358

Violentes manifestations musulmanes d'hostilité contre un gouvernement provisoire des Indes et

25 août 1946 13 octobre 1946 3-9 décembre 1946 9 décembre 1946 1er février 1947 20 février 1947 22 mars 1947 14 avril 1947 19 avril 1947 3 juin 1947

18 juillet 1947 15 août 1947

mouvement de revendication en faveur du séparatisme pakistanais. Etablissement du gouvernement provisoire : le vice-roi Wawel, président; Nehru, vice-président. La Ligue musulmane accepte d'être représentée au gouvernement. Une conférence à Londres pour mettre fin à la guerre entre les deux communautés échoue. (Composition : 2 Hindous, 2 Musulmans, 1 Sikh. ) Première réunion de l'Assemblée constituante à la Nouvelle-Delhi. La Ligue musulmane refuse de siéger. Nehru demande la démission des ministres musulmans du gouvernement provisoire dès lors que leur parti refuse de siéger à l'Assemblée constituante. Londres fait connaître son intention d'évacuer les Indes au plus tard en juin 1948. Mountbatten, nouveau vice-roi : négociations avec les partis sur le plan de partage. Accords financiers garantissant le maintien des intérêts britanniques. Le parti du congrès accepte la séparation des Indes en deux Etats : l'Inde et le Pakistan. Accord de la conférence de la table ronde à la Nouvelle-Delhi sous la présidence de Mountbatten. Règlement du problème des frontières et en cas de contestation, recours au plébiscite. "India Indépendance Bill": proclamation de l'indépendance de l'Inde et du Pakistan. Retrait des troupes britanniques.

C. LE PARTAGE DES INDES : INDE ET PAKISTAN ET LE CONFLIT DU CACHEMIRE 1. Le p a r t a g e d e s

Indes

Des Indes britanniques (sauf Ceylan indépendant le 4 février 1948 et pour lequel l'accord anglo-cingalais du 11 novembre 1947 précise les modalités de défense, les relations extérieures et de coopération technique) 17, 5% seront attribués au Pakistan et 82, 5% à l'Inde. Lors de l'accession de l'Inde à la souveraineté, Londres lui remet aussi ses droits extraterritoriaux sur le Tibet, l'Assam, le Bhutan, le Népal. L'Inde tient d'autre part à s'assur e r les provinces de Hyderabad et du Cachemire. L'action indienne se heurte au Pakistan et à la Chine. 359

2.

La q u e s t i o n du C a c h e m i r e e t l a guerre indo-pakistanaise

9 juillet 1947 août-octobre 1947

première

Jinnah, chef de la Ligue musulmane, devient gouverneur général du Pakistan (décédé le 12 septembre 1948). Conformément au plan de partage Mountbatten, échange des populations. Massacres au Pendjab faisant 500 000 victimes. Intervention de Gandhi pour prévenir les massacres au Bengale (Pakistan-Oriental).

Révolte musulmane au Cachemire en faveur d'un rattachement au Pakistan et hostile au souverain hindou. 27 octobre 1947 Le souverain du Cachemire réclame la protection de l'Inde. Delhi subordonne son acceptation à une demande préalable de rattachement du Cachemire à l'Inde. Intervention armée indienne. novembre 1947-janvier Quatorze mois de guerre indo-pakistanaise au 1949 Cachemire opposant l'armée indienne commandée par Sir Roy Butcher et l'armée pakistanaise commandée par Sir Douglas Gracey. Delhi fait appel au Conseil de sécurité qui préconidécembre 1947 se le retrait des troupes et vin plébiscite. janvier 1948 L'Inde refuse de rendre au Pakistan sa quote-part des moyens de paiement, équipements militaires communs, etc. Grève de la faim de Gandhi contre son propre gouvernement qui se voit obligé de rembourser 100 millions de dollars. 30 janvier 1948 Gandhi assassiné par un exalté. juillet 1948 Nehru, né au Cachemire, devient premier ministre. juillet-août 1948 La commission de trêve des Nations unies se rend à Karachi et Delhi. 12 septembre 1948 Mort de Jinnah auquel succède Nazimudin. 13 septembre 1948 Les troupes indiennes occupent le Hyderabad. 8 novembre 1948 Les troupes indiennes occupent les Etats de Junagudh et Manavadar, désireux de se joindre au Pakistan et à la majorité musulmane. 1er janvier 1949 Cessez-le-feu consacrant provisoirement la délimitation des lignes de partage des zones d'influence.. 26 juillet 1949 La Commission de paix des Nations unies trace une zone de démarcation et prévoit un plébiscite. octobre 1947

360

26 juillet 1949 22 août 1950

L'Inde rejette l'arbitrage et le plébiscite. Mission à Delhi et Karachi d'un médiateur des Nations unies.

3. La q u e s t i o n du T i b e t et l e l i t i g e

sino-indien

15 août 1947

Lors de l'accession de l'Inde à la souveraineté, l'Angleterre lui remet ses droits extraterritoriaux sur le Tibet. 24 novembre 1949 Radio Pékin fait état d'un appel du panchen-lama à la Chine. 24 août-30 octobre 1950 Pékin déclare que le Tibet est partie intégrante de la République. 7 octobre 1950 Le Tibet est occupé par les forces armées chinoises. 7 novembre 1950 A la suite d'un appel formulé par le Comité du peuple tibétain siégeant à Delhi, l'Assemblée générale des Nations unies condamne la Chine pour agression. 23 mai 1951 Déclaration de Pékin, contresigné par le dalai-lama et le panchen-lama, accordant l'autonomie r é gionale. 4. L ' a t t i t u d e i n d i e n n e de " b r i d g e

policy"

23 mars-6 avril 1947

Réunion à la Nouvelle-Delhi de 250 délégués venus de 25 pays d'Asie et création de l'Organisation des relations asiatiques.

20 janvier 1949

Résolution de la Nouvelle-Delhi de 23 pays asiatiques demandant l'arrêt des "opérations de police" en Indonésie. L'Inde soumet la résolution au Conseil de sécurité. Déclarations des premiers ministres du Commonwealth par laquelle il est fait abandon du terme British Commonwealth pour celui de Commonwealth of Nations. L'Inde, devenue République réaffirme son désir de reconnaître en la couronne d'Angleterre le symbole de la libre association des Nations indépendantes qui le composent et, en cette qualité, la regarde comme le chef du Commonwealth.

28 avril 1949

15-22 septembre 1949

Entretiens Nehru-Truman à Washington et refus de Nehru de se lier avec les Etats-Unis. Delhi refusera de s'associer au plan Pearson (1951)tendant àdéclarer la Chine agresseur et ne participe pas, avec l'Union soviétique à la conclusion du traité de paixavec le Japon. 361

III.

L'ASIE

NAISSANTE

A. LA CRISE INDOCHINOISE 1.

L'intervention

japonaise

Constituée en 1887, l'Union indochinoise sous souveraineté française se compose : a) de quatre protectorats internationaux: l'Empire d'Annam, le Tonkin, le Royaume khmer (Cambodge) (1) et le Laos (2) (réunion des royaumes de Louang Prabang, de la principauté de Champassak ainsi que des vestiges du royaume de Vientiane). b) de la colonie de Cochinchine. 21 juillet 1939

Accord anglo-japonais (Arita-Craigie) reconnaissant la "situation spéciale" du Japon en Chine.

20 juin 1940

Accord franco-japonais reconnaissant la situation spéciale du Japon en Chine. Acceptation du contrôle japonais sur le trafic indochinois.

10 juillet 1940

Tokyo demande à Vichy l'autorisation de transit pour l e s forces japonaises à travers l'Indochine vers la Chine du Sud, ainsi que l'utilisation des

1. Evolution du protectorat établi sur le Cambodge (11 août 1863 et convention du 17 juin 1884). Préparé dès octobre 1945, réalisé en janvier 1946, l'accord franco-cambodgien sur une formule d'indépendance interne fait place, après un échange de lettres du 27 novembre 1947 au traité franco-cambodgien du 8 novembre 1949 (Etat indépendant associé à la République française dans le cadre de l'Union française). A la suite de la déclaration française du 3 juillet 1953, des accords du 29 août devaient transférer au Cambodge toutes les compétences et avantages des accords de coopération. Par une loi constitutionnelle en date du 12 janvier 1957, le Cambodge proclame sa neutralité et renonce à conclure des alliances. 2. Statut du Laos : protectorat international n'excluant pas l'administration directe. Préparée par l'échange de lettres des 25 novembre 1947 et 14 janvier 1948, la Convention générale entre la République française et le Royaume du Laos du 19 juillet 1949 faisait de cet Etat un Etat associé. Le traité franco-laotien du 22 octobre 1953, intervenu également à la suite de la déclaration du 3 juillet, a reconnu la pleine indépendance du Laos et une association de caractère international et contractuel entre les deux Etats, par l'établissement d'accords d'assistance. Une base militaire (Seno) prévue par les accords de Genève a été depuis évacuée. Le Laos pratique une politique de neutralité définié dans la déclaration gouvernementale du 9 juillet 1962 incorporée dans l'accord de garantie de neutralité signé à Genève le 23 juillet 1962 par les Quatre, la Chine, les deux Vietnam, la Birmanie, le Cambodge, l'Inde, la Pologne et la Thaïlande. Cette neutralité est garantie et contrôlée par la Commission internationale de contrôle (Inde, Canada et Pologne) créée antérieurement en vertu des accords de Genève de 1954. 362

18 juillet-18 octobre 1940 20 juillet 1940 2 août 1940 30 août 1940 15 septembre 1940

aérodromes, l'armée japonaise du Kouang-si étant coupée de la mer et ne pouvant être secourue que par le Tonkin. Fermeture par les Britanniques sous la pression du Japon de la route de Birmanie Lachio-Tchoung-king, capitale des nationalistes de Tchang Kai-chek. Catroux remplacé par Decoux. Ultimatum japonais exigeant un contrôle militaire étendu en Indochine.

22 septembre 1940

Accord de principe. Ultimatum japonais exigeant la cession des bases navales de Haiphong, Cam-Rahn, Kouang-tchéou. Conclusion d'un arrangement militaire réglementant les conditions de débarquement des forces japonaises en Indochine. Les troupes japonaises se heurtent à la résistance de l'armée française et occupent l'Indochine.

29 juillet 1941

Protocole entre Tokyo et Vichy concernant la "défense en commun" de l'Indochine.

2. Le c o n f l i t 12 juin 1940 19 août 1940 11 octobre 1940 26 décembre 194028 janvier 1941 21 janvier 1941 11 mars 1941

15 juillet 1943

franco-thaïlandais Traités de non-agression entre la France et la Thaïlande et entre l'Angleterre et la Thaïlande. La Thaïlande réclame la rive droite du Mékong. Représentation américaine à Bangkok pour le maintien du statu quo. Hostilités entre les forces françaises de l'Indochine et les forces thaïlandaises. Offre de médiation du Japon appuyée d'une démonstration navale. Acceptation. Arbitrage de Tokyo : conclusion à Tokyo d'un traité entre Bangkok et Vichy fixant les nouvelles frontières de la Thaïlande et de l'Indochine. Cession de 69 000 km2 à la Thaïlande par le Laos et le Cambodge (province de Louang Prabang et sanctuaires d'Angkor). Cession des deux Etats Shan de Birmanie à la Thaïlande.

3. V a c a n c e du p o u v o i r e t r é v o l t e e n I n d o c h i n e 8 décembre 1943

Le général de Gaulle déclare que l'Indochine recevra un nouveau statut. 363

9 mars 1945

Coup de force japonais contre les autorités françaises de l'Indochine. Les Japonais tentent de désarmer les unités françaises qui se retirent en combattant vers le haut Laos et le haut Tonkin.

11 mars 1945

L'empereur d'Annam, Bao-Dai, abolit le protectorat, cesse de reconnaître Decoux et proclame l'indépendance de l'empire d'Annam, "élément du grand Est asiatique". Le roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, proclame l'indépendance du Cambodge. Le gouvernement français annonce un plan pour une fédération indochinoise autonome dans ime union fédérale française. Un Comité de libération du peuple Vietnam présidé par Ho Chi-minh appelle à l'insurrection.

24 mars 1945 10 août 1945 18 août 1945

Accord de Tchoung-king: la France rétrocède à la Chine nationaliste le territoire à bail de Kouangtchéou.

20 août 1945

Accord de Potsdam sur l'occupation intérimaire de l'Indochine libérée des Japonais. Au nord du 16e parallèle, occupation par l'armée nationaliste chinoise, au sud par l'armée britannique. Ho Chiminh administre Hanoi. Un gouvernement pro-japonais, installé à Saigon, appelle à l'insurrection générale. L'empereur Bao-Dai abdique en faveur de la République du Vietnam. Institution à Hanoi d'un gouvernement populaire provisoire qui proclame l'indépendance du Vietnam et s'affirme en faveur d'ime République démocratique.

21 août 1945 24 août 1945 2 septembre 1945

4. R e t r a i t j a p o n a i s et r e c o n q u ê t e 1er août 1945 12 septembre 1945

21 septembre 1945 9 octobre 1945 20 novembre 1945 364

occidentale

L'amiral d'Argenlieu nommé haut-commissaire à Saigon. Les troupes britanniques arrivent à Saigon alors que les troupes nationalistes chinoises occupent Hanoi et l'Indochine jusqu'au 16e parallèle, en application de l'accord de Potsdam. Les premières troupes françaises débarquent à Saigon. Le général Ledere à Saigon à la tête d'un corps expéditionnaire. Coup de force du mouvement Laos libre et fuite

3-6 décembre 1945 7 janvier 1946 28 février 1946 6 mars 1946

18 mars 1946 16 avril 1946

avril 1946

1er juin 1946

6 juillet-12 septembre 1946 27 août 1946 14 septembre 1946

du roi Sisavong. Incidents entre Viet-minh et Dong-minh (ligue nationaliste). Signature d'un modus vivendi entre la France et le Cambodge qui prévoit l'autonomie dans le cadre de l'Union française et une fédération indochinoise. Accord franco-chinois : les troupes nationalistes évacuent le Nord du 16e parallèle en échange des droits et intérêts français en Chine. Accord Sainteny-Ho Chi-minh avec l'agrément du général Ledere: la France reconnaît la République du Vietnam comme un Etat indépendant. Des négociations devront préciser le statut de l'Etat, partie de la fédération indochinoise et associé à l'Union française. Un plébiscite est prévu pour savoir si la Cochinchine fera partie du Vietnam. Les troupes françaises (corps expéditionnaire Led e r e ) arrivent à Hanoi. Convention militaire Salan-Giap : les troupes françaises sont autorisées à stationner au Tonkin (baie d'Along) pour une durée de cinq ans. Conférence de Dalat réunissant le Laos, le Cambodge et la Cochinchine. La France désire soustraire ces territoires à l'emprise de la République du Vietnam. "Coup de Cochinchine" : le haut-commissaire français proclame l'indépendance de la République libre de Cochinchine (la Cochinchine ayant le statut de colonie est revendiquée par la République du Vietnam). Cette mesure est en contradiction avec l'accord du 6 mars qui prévoit un plébiscite. Conférence franco-vietnamienne à Fontainebleau. Ho Chi-minh reconnaît à la France une situation préférentielle. La France déclare respecter l'égalité des droits des deux Etats. Accord franco-laotien : modus vivendi reconnaissant l'autonomie du Laos dans la fédération indochinoise et dans l'Union française. Modus vivendi Ho Chi-minh-Moutet: l'accord des six mois du 6 mars (Sainteny-Ho Chi-minh) réaffirmé.

5. La p r e m i è r e g u e r r e 20-22 novembre 1946

d'Indochine

Incidents franco-vietnamiens à Lang-Son et Hai365

23 novembre 1946

17-19 décembre 1946 19 décembre 1946

8 octobre 1947 7 décembre 1947

phong. Bombardement français de Haiphong en violation des accords Sainteny-Moutet et Ho Chi-minh faisant 6 000 victimes. Début d'une guerre qui durer a sept ans et demi. Combats dans la région de Hanoi. Prise de Hanoi. Le gouvernement de la République du Vietnam de Ho Chi-minh décide de passer à la guerre ouverte. C'est le début de la première guerre d'Indochine. Un gouvernement pro-français est établi dans le Sud du Vietnam. Accord préliminaire Bollaërt-Bao Dai dit "de la baie d'Along" sur la formation du gouvernement central du Vietnam.

27 mai 1948

Paris reconnaît le nouveau gouvernement du Vietnam.

6 juin 1948

Protocole Bollaërt-Xuan : promesse d'indépendance pour le Vietnam et le retour de la Cochinchine. Accords de l'Elysée : échange de lettres AuriolBao-Dai. Reconnaissance de l'Union du Vietnam (Annam, Tonkin, Cochinchine) comme Etat associé dans le cadre de l'Union française.

8 mars 1949

4 juin 1949 14 juin 1949 19 juillet 1949 8 novembre 1949 16 décembre 1949 19 janvier 1950 31 janvier 1950 7 février 1950

la Cochinchine est rattachée au Vietnam. Bao-Dai se proclame empereur. Accord franco-laotien: le Laos, Etat associé au sein de l'Union française. Accord franco-cambodgien : le Cambodge, Etat associé. Les armées communistes chinoises arrivent à la frontière indochinoise. Pékin reconnaît le gouvernement Ho Chi-minh. Moscou reconnaît le gouvernement Ho Chi-minh. Londres et Washington reconnaissent le gouvernement Bao-Dai.

B. LE CONFLIT INDONESIEN L'archipel indonésien s'étend sur plus de 5 000 km, soit la distance de Brest à Moscou; il comprend plus de 3 000 îles, et occupe, par sa population la cinquième place dans le monde.

366

1. L ' i n t e r v e n t i o n j a p o n a i s e e t 6 décembre 1942

juin 1943 septembre 1943 septembre 1944 8 août 1945

14 août 1945 15 août 1945

La reine Wilhelmine de Hollande annonce à Washington la réunion d'une conférence pour l'après-guerre et envisage la création d'un Commonwealth néerlandais. Le général Tojo promet aux Indonésiens la participation au gouvernement. Un Conseil consultatif central est établi, présidé par Sukarno, avec l'approbation des forces d'occupation japonaises. Le gouvernement japonais promet l'indépendance. Le commandant en chef japonais en Asie du SudEst invite à Saigon les leaders nationalistes Sukarno et Hatta. Il leur annonce la décision de Tokyo accordant l'indépendance immédiate et totale. Capitulation du Japon: Mountbatten demande aux troupes japonaises d'Indonésie de "maintenir l'ordre" et envoie des officiers de liaison. Déclaration d'indépendance de l'Indonésie.

2. T e n t a t i v e h o l l a n d a i s e de 29 septembre 1945

14 novembre 1945 29 décembre 1945 10 février 1946

6 octobre 1946 15 novembre 1946

l'indépendance

reconquête

Arrivée des troupes britanniques qui resteront jusqu'au 30 novembre 1946. La Haye demande aux Anglais d'établir l'ordre et d'expulser le gouvernement Sukarno : le gouverneur d'Indonésie van Mook réfugié à Brisbane (Australie), regagne Batavia. Sukarno est remplacé par Sjahrir. A la demande des Britanniques, contact officieux exploratoire Hatta-van Mook. Accord anglo-hollandais sur la pacification en Indonésie préconisant une entente. Première rencontre officielle Hollande-Indonésie. La Hollande propose l'établissement d'un Commonwealth néerlandò-indonésien. L'Indonésie pose le préalable de la reconnaissance de l'indépendance et rejette la structure fédérale. Reprise des négociations sous la présidence du médiateur anglais Killearn. Accord de Linggadjati (Cheribon) imitant les accords de Fontainebleau, d'inspiration fédérale: A: 1. République d'Indonésie (Java-Sumatra). 2. Etat de Bornéo. 3. Etat du Grand Est. B: Création d'un Etat confédéral des Etats-Unis 367

d'Indonésie. 29 novembre 1946 1er décembre 1946 25 mars 1947

27 mai 1947 20 juillet 1947

Création d'une Union néerlando-indonésienne. Les troupes britanniques quittent l'Indonésie. Rétablissement de l'administration hollandaise. Accord définitif à Batavia consécutif aux bons offices britanniques. Difficultés d'interprétation dues à la volonté de la République indonésienne de recouvrir les territoires faisant partie des Indes néerlandaises. Ultimatum hollandais et démission de Sjahrir, le Nehru indonésien. La Hollande déclenche une vaste "opération de police". L'Inde et l'Australie saisissent le Conseil de sécurité. Embargo anglais sur les fournitures d'armement à la Hollande, et offre de médiation. Offre de bons offices américains.

3. La m é d i a t i o n

américaine

4 août 1947

Cessez-le-feu après acceptation des bons offices des Etats-Unis et d'une commission dont font partie la Belgique et l'Australie.

9 août 1947

Le gouverneur hollandais van Mook déclare que les territoires occupés (ligne van Mook) sont placés sous souveraineté hollandaise. Les territoires occupés par les Hollandais proposent la création des Etats-Unis d'Indonésie. La République indonésienne est invitée à en faire partie. Gouvernement provisoire (Hatta) des Etats-Unis d'Indonésie établi à Batavia et soutenu par les Hollandais. Accord du "Renville": la commission des bons offices réunie à bord du navire américain Renville obtient la signature d'un accord modifiant les accords de Linggadjati dans un sens favorable à la Hollande et consacre la "ligne van Mook". Le premier ministre de la république d'Indonésie, Hatta, déclare vouloir appliquer intégralement les accords. Soulèvement communiste à Java conduit par Muso (révolte de Madiun) et insurrection nationaliste à Sumatra : opposition aux accords. La République indonésienne refuse d'adhérer aux Etats-Unis d'Indonésie d'inspiration hollandaise. La Républi-

23 septembre 19474 janvier 1948 13 janvier 1948 14-19 janvier 1948

2 février 1948 20 septembre 1948

368

que indonésienne réprime avec énergie le soulèvement communiste. En juillet 1950, Muso est limogé et remplacé par Aidit à la tête du P. C. 18 décembre 1948

La Hollande déclenche une deuxième opération de police contre la république affaiblie: Sukarno et Hatta arrêtés; la capitale de la République indonésienne occupée. La commission des bons offices rejette la responsabilité sur la Hollande.

7 janvier 1949 20 janvier 1949

Réunion du Conseil de sécurité. Conférence à Delhi de 19 nations asiatiques: les participants demandent l'intervention des Nations unies, le retrait des troupes hollandaises et l'accession de l'Indonésie à l'indépendance.

21 janvier 1949

Résolution du Conseil de sécurité demandant la reprise des négociations, la formation d'un gouvernement provisoire avant le 15 mars, des élections avant le 15 octobre, le transfert des'pouvoirs avant le 1er juillet 1950. Le Conseil condamne l'opération de police et demande le retour au statu quo ante.

7 mai 1949

Accord Roem-van Royen : cessez-le-feu, préparation d'une table ronde sous les auspices d'une commission de bons offices des Nations unies.

23 août-2 novembre 1949

Conférence de la table ronde à La Haye : transfert de la souveraineté hollandaise à la république indonésienne. Création d'une Union néerlandaise-indonésienne. Retrait des troupes hollandaises. Il est stipulé qu'une année après le transfert, le statut politique de la Nouvelle-Guinée sera déterminé par des négociations. La République confédérale d'Indonésie devient indépendante. La forme confédérale est supprimée, l'Union néerlando-indonésienne dénoncée. L'Indonésie adopte la forme d'Etat unitaire. Echec d'une conférence hollando-indonésienne sur la Guinée occidentale, tenue à La Haye.

27 décembre 1949 17 août 1950 décembre 1950

C. LA REVOLTE DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 1.

Malaisie

8 décembre 1941 15 février 1942

Débarquement japonais en Malaisie. Reddition de Singapour aux Japonais. Les Japonais remettent à l'administration thaïlandaise quatre sultanats malais, cédés par le Siam à l'Angleterre en 369

22 janvier 1946

1er avril 1946 24 juillet 1947 1948 1er février 1948 31 août 1948 1950-1951 1952-1955 1956-1960

2.

1909: Kelantan, Trenganu, Kedah et Par lis. "Livre blanc" britannique sur la Malaisie qui prévoit la séparation de la colonie de Singapour et l'administration unitaire des protectorats malais sous le vocable de "Union malaise". L'Union malaise entre en vigueur. Vigoureuse opposition des Malais et négociations pour un nouveau statut. Elargissement de l'autonomie locale aux dépens du système unitaire. Début d'un soulèvement communiste et de la guérilla. Dissolution de l'Union malaise. Entrée en vigueur de la "Fédération malaise". Retour au système fédéral. Proclamation d'une République communiste de Malaisie. Le pouvoir insurrectionnel va durer jusqu'en 1955. Mesures de "rétablissement de l'ordre" conduites par le général Briggs et "regroupement" de 500 000 personnes. Expéditions punitives du général Templer, hautcommissaire. Période de "pacification intense". Le 31 août 1957 la fédération malaise devient un dominion indépendant, membre du Commonwealth.

Birmanie

1941

Churchill refuse de promettre le statut de dominion à la Birmanie pour l'après-guerre.

1942

Le Japon installe un Conseil gouvernemental en Birmanie dirigé par Aung San qui s'enfuit aux Indes britanniques au début de 1943.

1er août 1943

Le Japon accorde l'indépendance à la Birmanie : gouvernement Ba Maw. Création du A. F. P. F. L. (Anti-Fascist People's Freedom League) par Aung San. Rétablissement des communications (route de Birmanie) entre la Birmanie et la Chine, interrompues par les Japonais depuis avril 1942.

23 janvier 1945 3 mai 1945 17 mai 1945 370

Prise de Rangoon par les forces de l'amiral Mount batten. "Livre blanc" britannique sur la Birmanie : faire

accéder la Birmanie au statut de self-government et de dominion. La Birmanie reste sous l'autorité du gouverneur général jusqu'au 9 décembre 1948. Installation d'un Conseil exécutif chargé de préparer l'élection d'une Constituante, mais le A. F. P. F. L. estime la période intérimaire trop longue. 17 octobre 1945 13 janvier-27 janvier 1947 9 avril 1947

16 juin 1947 19 juillet 1947 25 septembre 1947 17 octobre 1947 6 janvier 1948 juin 1948 août 194 8-novembre 1951

Le gouverneur général de Birmanie, réfugié pendant la guerre aux Indes, regagne Rangoon, reconquise. Conférence et accords de Londres : élection d'une Constituante. Le Conseil exécutif se transforme en gouvernement provisoire. L'opposition, menée par U Saw (détenu par les Anglais en Ouganda depuis 1942, libéré en 1946, faisant partie de la déléguation de Londres et ayant refusé de signer les accords du 27 janvier), ne présente pas de candidats aux élections. Victoire A. F. P. F. L. de Aung San. Sur proposition de Aung San, la Constituante proclame la souverainté de la République indépendante de Birmanie. Aung San et cinq ministres assassinés à l'instigation de U Saw (lequel est condamné à mort et exécuté le 8 mai 1948). La constitution birmane est adoptée: large autonomie aux Kachins, Karens (2 millions), aux sultanats Shan, Chin, Cahin et Etats Wa. Traité anglo-birman reconnaissant l'indépendance birmane. La Birmanie n'appartient pas au Commonwealth. Accord anglo-birman d'évacuation des troupes britanniques. Londres conserve des facilités. Le premier ministre birman Thakin Nu tente un compromis avec les communistes et les particularistes, sans succès. Insurrection communiste et soulèvements séparatistes: 1. Les communistes et les séparatistes Karens (2 millions) opèrent contre le pouvoir central et contre les Etats Shan ainsi que contre l'armée nationaliste chinoise repliée sur les confins sinobirmans. Papuu, capitale des communistes et des séparatistes Karens, n'est occupée qu'en 1955. 2. Les sultanats Shan, Chin et les Etats Wa, unis en 1947 sous le nom d'Etats Shan, appuyés par 371

une armée nationaliste chinoise, réfugiée en Birmanie à la suite de la retraite des armées nationalistes de Chine, se livrent à des opérations contre les communistes et le pouvoir central. été 1948

Réunions clandestines à Calcutta en vue de la coordination des mouvements insurrectionnels communistes du Vietnam, de la Malaisie, de la Birmanie, des Philippines, de l'Inde (mouvement Ranadir) et de l'Indonésie (Muso).

mars 1949

Conférence de Delhi sur la situation en Birmanie (Inde, Angleterre, Pakistan, Australie, NouvelleZélande, Ceylan): recherche des moyens de rétablissement de l'ordre en Birmanie. La Birmanie rejette toute immixtion étrangère dans ses affaires internes.

3.

Philippines

2 janvier 1942

Les Japonais occupent Manille.

5 janvier-1er mai 1942

Siège de Bataan.

6 mai 1942

Capitulation de Corregidor.

14 octobre 1943

L'administration militaire japonaise déclare céder la place à la nouvelle République indépendante des Philippines.

29 juin 1944

Résolution du Congrès américain: promesse aux Philippines d'indépendance à la date du 4 juillet 1946. Le président des Philippines Osmena est réfugié à Washington.

1er août 1944

Mort à Washington du président des Philippines Osmena. Le vice-président Quezon lui succède.

septembre 1944

Le gouvernement des Philippines déclare la guerre aux Etats-Unis et à l'Angleterre.

20 octobre 1944

Premier débarquement américain aux îles Philippines. Roosevelt réaffirme la promesse d'indépendance.

27 février 1945

Mac Arthur et Quezon (président du gouvernement philippin replié à Washington) regagnent Manille.

6 août 1945

Les forces américaines contrôlent les Philippines. Proclamation de l'indépendance de la République des Philippines. Assistance économique américaine mais établissement d'un régime préférentiel.

4 juillet 1946

14 mars 1947

Protocole sur la location des bases par les Philippines aux Etats-Unis.

21 mars 1947

Pacte de défense mutuelle avec les Etats-Unis.

372

26 mars 1947

Le Congrès des Philippines approuve l'accord sur la location des bases.

1947-1953

Insurrection des Hakbalahaps pro-communistes (anciens groupements de résistance anti-japonais conduits par Louis Taruc, et constamment endémique depuis). Présidents des Philippines: Quezon (1er août 1944-3 juillet 1946); Roxas (4 juillet 194615 avril 1949); Quirino (16 avril 1949-1953); Magsaysay (1953-mars 1957); Garcia (1957-1961); Macapagal (1961-1965); Marcos (1965).

IV.

ARABE

LA R E V O L T E

Quel est le dispositif diplomatique en Orient à la veille de la guerre ? Le pacte de Saadabad (Turquie, Irak, Iran, Afghanistan) conclu le 8 juillet 1937, prévoit l'assistance mutuelle contre toute ingérence soviétique. Les accords anglo-italiens du 16 avril 1938 (dits "accords de Pâques") marquent la reconnaissance par l'Angleterre de l'Afrique-Orientale italienne, de l'annexion de l'Ethiopie, et accordent à l'Italie une influence égale dans les affaires de l'Arabie séoudite et du Yémen, stipulant en outre l'interdiction de fortifier Chypre. Londres et Paris, au prix de concessions territoriales prélevées sur leurs mandats (Syrie), s'attachent la Turquie qui promet d'intervenir à leurs côtés dans le cas d'une modification violente de l'équilibre en Méditerranée. Les Empires français, anglais et italien, pris dans la tourmente de la guerre, s'exposent à de graves conflits internes dont l'éclosion même va marquer leur éclatement. A. LA CRISE DU LEVANT 1. La f i n d e l a p r é s e n c e

française

Les traités franco-syrien du 9 septembre 1936 et franco-libanais du 13 novembre 1936, conclus par le gouvernement du Front populaire, prévoyaient qu'en 1939 les deux mandats deviendraient indépendants et poseraient leur candidature à la Société des nations. Ces traités ne furent pas ratifiés. Le 14 décembre 1938, le ministre des Affaires étrangères Bonnet ajourne leur présentation devant la Chambre. mars 1939

Suspension de la constitution syrienne par la France.

23 juin 1939

La France, puissance mandataire de la Syrie, cède la province syrienne de Hatay avec Alexandrette et Antioche à la Turquie contre la promesse t u r que d'une assistance mutuelle en Méditerranée.

31 mars 1940

La France signe au nom de la Syrie une conven373

28 juin 1940

12 mai 1941 8 juin 1941

14 juillet 1941 25 juillet-7 août 1941

27 septembre 1941 26 novembre 1941 8 novembre 1943

tion de bon voisinage et d'amitié avec la Turquie. Le commandant en chef des troupes françaises en Syrie et au Liban déclare la cessation des hostilités avec les Germano-Italiens. Une commission d'armistice germano-italienne s'installe en Syrie. En vertu des protocoles Darlan, les avions allemands à destination de l'Irak sont autorisés à faire escale en Syrie. Les forces françaises libres du général Catroux et des troupes australiennes occupent le Liban et la Syrie, se heurtant aux troupes coloniales fidèles à Vichy. Le général Catroux proclame la fin du régime mandataire. Armistice dit convention de Saint-Jean-d'Acre. Echange de lettres de Gaulle-Lyttleton garantissant l'indépendance de la Syrie et du Liban, et organisant un modus vivendi militaire franco-anglais au Levant, respectant la prééminence française. Accord confirmé par l'échange de lettres Churchill-de Gaulle du 15 août 1941. Catroux proclame l'indépendance de la Syrie. Proclamation de l'indépendance au Liban. La Chambre libanaise adopte un amendement abrogeant les clauses incompatibles avec la souveraineté du Liban (questions réservées).

11 novembre 1943

Les autorités françaises suspendent la constitution, arrêtent le président de la République et le premier ministre, proclament la dissolution de la Chambre et la loi martiale. Troubles insurrectionnels à Beyrouth et Tripoli.

13 novembre 1943

Démarche Macmillan à Alger auprès du C. F. L. N. au sujet d'une région vitale aux communications de guerre. Déclaration Cordell Hull. Le C. F. L. N. rétablit le gouvernement libanais dans ses fonctions.

17 novembre 1943 21 novembre 1943 22 décembre 1943 7 mai 1945 21 mai 1945 374

Signature à Damas par Catroux des accords transférant au Liban et à la Syrie les attributions r é s e r vées à compter du 1er janvier 1944. Arrivée à Beyrouth des troupes françaises. Manifestations à Beyrouth, Damas, et Alep. Mémorandum syrien à Paris, Londres, Washington, Moscou et aux Nations unies protestant contre la

27 mai 1945 28 mai 1945

29 mai 1945 31 mai 1945

ler-2 juin 1945 2 juin 1945 5 juin 1945

13 juin 1945 1er août 1945 13 décembre 1945 4 février 1946 3 mai 1946 30 juin 1946 31 août 1946

présence des troupes françaises. Déclaration de Londres regrettant l'envoi des troupes. Message personnel de Truman à de Gaulle et note américaine condamnant l'emploi de la force et demandant à la France de réviser d'urgence sa politique. Révolte générale en Syrie et au Liban. Ultimatum Churchill à de Gaulle rendu public avant son envoi, exigeant le cessez-le-feu, le r e trait des troupes françaises dans leurs quartiers et l'ouverture des négociations. A défaut: menace d'intervention anglaise et risque de collision. Les troupes anglaises occupent les villes. Paris annonce son intention de négocier. Washington propose une conférence internationale. Londres propose une conférence tripartite: France, Etats-Unis, Angleterre. Moscou propose une conférence à cinq: France, Union soviétique, Chine, Angleterre, Etats-Unis. Paris accepte la proposition de Moscou à condition que le problème soit étendu et élargi à tout le Proche-Orient. Rejet américain. Damas et Beyrouth prennent en charge les forces de défense. Accord franco-anglais d'évacuation des troupes. La Syrie et le Liban réclament devant le Conseil de sécurité le retrait immédiat des troupes. Londres annonce le retrait de ses troupes avant la fin de l'année. Evacuation des troupes britanniques. Evacuation des troupes françaises.

2. Le C r o i s s a n t f e r t i l e e t G r a n d e

Syrie

Le problème du Croissant fertile et de la Grande Syrie se pose dès l'indépendance de la Syrie et du Liban. La Grande Syrie est une union de la Syrie, du Liban et de la Jordanie. Le Croissant fertile est l'union de la Grande Syrie avec l'Irak et la Transjordanie. Les promoteurs, du Croisant fertile sont les Anglais, l'Irak, la Transjordanie et la maison hachémite (rois d'Irak et de Transjordanie). Contre le Croissant fertile s'élèvent la France, le Liban, les Etats-Unis, l'Egypte, la Turquie, l'Arabie séoudite et l'armée syrienne. 375

30 mars 1949

Coup d'Etat du colonel Zaïm : pour la Grande Syrie contre le Croissant fertile de la dynastie hachémite.

14 août 1949

Coup d'Etat du colonel Hinnaoui favorable à l'union avec l'Irak et la Transjordanie. Exécution du colonel Zaïm.

18 décembre 1949

Coup d'Etat du colonel Chichakli hostile à l'union avec l'Irak. Arrestation du colonel Hinnaoui (assassiné en octobre 1950).

novembre 1950

Mise en service de l'oléoduc de l'Aramco (Arabie séoudite-Syrie).

28 novembre 195025 février 1954

Après un essai de régime parlementaire le colonel Chichakli prend le pouvoir (3e coup d'Etat) qui est exercé nominalement par le colonel Fauzi Selo.

20 juillet 1951

Le roi de Jordanie Abdallah, modéré, est assassiné à Jérusalem par un réfugié palestinien. Echec de la Grande Syrie (Syrie, Jordanie).

5 septembre 1951

Le roi Talal, favorable à une réconciliation avec la Maison séoudite et hostile aux Anglais monte sur le trône de Jordanie.

3.

La c o n t e s t a t i o n de l a p r é s e n c e

a)

Révolte irakienne

anglaise

4 avril 1939

Mort du roi Ghazi et avènement du jeune roi Faysal n sous la régence de l'émir Abdul Illah.

31 mars 1940

Le nationaliste Rachid Ali remplace le pro-anglais Nouri Saïd comme premier ministre.

17 juillet 1940

Le chemin de fer Constantinople-Bagdad est achevé.

1er février 1941

Intervention anglaise et renvoi de Rachid Ali.

3 avril 1941

Coup d'Etat Rachid Ali.

11 avril 1941

Rachid Ali dépose le régent.

19 avril 1941

Arrivée des renforts anglais.

2 mai 1941

Rachid Ali passe aux hostilités contre les forces d'intervention britanniques.

12 mai 1941

A la suite d'un entretien Hitler-Darlan, ce dernier accorde à l'aviation allemande des facilités en Syrie. 80 avions allemands ravitaillent les forces irakiennes.

31 mai 1941

Armistice anglo-irakien. Les Allemands occupent la Crète.

376

1er juin 1941 14 juin 1941 9 octobre 1941 3 août 1945

1946 10 janvier 1947 14 avril 1947 26 octobre 1947 15 janvier 1948

17 janvier 1948 21 janvier 1948 4 février 1948 25 février 1948

Le régent assume à nouveau ses fonctions. Londres réaffirme son respect de la souveraineté irakienne. Cabinet Nouri Sald. Accord américano-irakien: l'Irak accède au bénéfice de la loi prêt-bail en vue de consolider sa défense. Révolte kurde consécutive à la proclamation du Kurdistan iranien. Troubles dus à des mouvements pro-communistes et nationalistes. Arrestations des meneurs communistes. Traité d'alliance Irak-Transjordanie. Les troupes anglaises évacuent le territoire sauf deux bases aériennes. Traité anglo-irakien de Portsmouth: l'Irak est r e connu souverain mais il doit souscrire à des servitudes stratégiques (bases de Habbanya et Chaiba). Facilités de transit. Emeutes à Bagdad contre le cabinet Djabr, signataire du traité : 250 victimes. Le régent émir Abdul Illah déclare que le traité ne correspond pas aux aspirations nationales. Le nouveau cabinet refuse d'examiner le traité. Dissolution du parlement.

b) La crise iranienne - L'ingérence anglo-soviétique 19 juillet et 16 août 1941 25-31 août 1941 31 août 1941 août 1941-août 1943 16 septembre 1941

29 janvier 1942

Moscou et Londres réclament l'expulsion des r e s sortissants allemands. Des troupes russes et anglaises occupent l'Iran. Note russe et anglaise définissant les zones d'occupation, Téhéran restant zone neutre. Soulèvements sporadiques en Iran contre l'occupant. Abdication et départ en exil du chah Reza ayant des sympathies pro-allemandes. Avènement de son fils Mohamed Reza Pahlavi. Téhéran est occupée par les Anglo-Russes. Traité d'alliance entre l'Union soviétique, l'Angleterre et l'Iran. Art. 5: retrait des forces d'occupa377

tion six mois après la fin des hostilités. Respect de l'intégrité territoriale de l'Iran. 1er décembre 1943 Lors de la conférence de Téhéran, déclaration sur l'Iran. 20 août 1944 Négociations avec des compagnies pétrolières américaines. 7 septembre 1944 Le commissaire adjoint russe aux Affaires étrangères Kavtaradzé, arrivé à Téhéran, réclame une concession pétrolière sur les cinq provinces contiguës à la frontière russe. 16 octobre 1944 Téhéran rejette les demandes de concessions russe et américaine. 24 octobre-8 novembre Emeutes à Téhéran fomentées par le parti commu1944 niste Tudeh. Démission du cabinet Saed remplacé par le cabinet Mossadegh. 2 décembre 1944 Loi Mossadegh adoptée par les Chambres. Le droit d'accorder des concessions appartient au parlement et non au cabinet. 9 décembre 1944 Protestations Kavtaradzé. 19 mai 1945 Téhéran réclame une évacuation anticipée. Les forces anglaises se replient sur la zone Sud (pétrolière). Pas de modification du dispositif russe. 30 juin 1945 Comité national pour la libération de l'Azerbaïdjan et la réunion avec l'Azerbaïdjan soviétique. août 1945 Coup de force du parti Tudeh en Azerbaïdjan: cette province (4 500 000 habitants) réclame l'indépendance. 19 septembre 1945 Lettre de Bevin à Molotov : Londres admet la présence simultanée des troupes soviétiques en Azerbaïdjan et britanniques en Iran du Sud. 26 novembre 1945 Les forces insurgées marchent sur Téhéran. 4 décembre 1945 Arrivée à Abadan d'un contingent américain. 12 décembre 1945 Appel iranien au Conseil de sécurité. 19 janvier 1946 Plainte iranienne au Conseil de sécurité contre l'Union soviétique et son intervention dans la province de l'Azerbaïdjan. Le Conseil recommande, le 30 janvier, des négociations directes. 19 février-11 mars Voyage du premier ministre Ghavam Sultanah à 1946 Moscou. - L'indépendance de l'Azerbaïdjan et du Kurdistan 12 décembre 1945 378

Proclamation de la République autonome d'Azer-

15 décembre 1945

23 avril 1946

baïdjan à Tabriz : premier ministre Pichevari. Proclamation de l'indépendance de la République populaire kurde à Malahabad: premier ministre Ghazi Mohamed. Insurrection simultanée des Kurdes en Turquie et en Irak. Répression violente par la Turquie et l'Irak. Traité d'alliance militaire entre le République kurde et la République azerbaïdjanaise.

- Les négociations russo-iraniennes 19 février-11 mars 1946 Voyage à Moscou du premier ministre Ghavam Sultanah. 2 mars 1946 Expiration du délai de stationnement des troupes alliées en vertu du traité russo-anglo-iranien du 29 janvier 1942. Evacuation des troupes britanniques et américaines. 26 mars 1946 Moscou annonce son intention de retirer ses troupes dans six semaines. L'Iran retire sa plainte du Conseil de sécurité. 4 avril 1946 Publication de l'accord russo-iranien. Evacuation de l'armée rouge. Création d'une société mixte d'exploitation pétrolière. L'accord prévoit des négociations directes entre l'Iran d'une part, l'Azerbaïdjan et le Kurdistan d'autre part sur la base du respect de leur autonomie. 14 juin 1946 16 juillet 1946 2 août 1946 3 août 1946

Accord de Tabriz : l'Azerbaïdjan , province autonome d'Iran et maintien des réformes. Emeutes dans les concessions de l'Anglo IranianOil Company. Trois représentants du parti Tudeh entrent au cabinet Ghavam Sultanah. Concentration des forces britanniques à Bassorah et à Chatt al-Arab (Irak), à proximité de la frontière iranienne. Rébellion pro-britannique des tribus iraniennes du Sud qui menacent de se rattacher à l'Irak si le parti communiste Tudeh n'est pas exclu du gouvernement.

17 octobre 1946

Ghavam Sultanah met fin aux fonctions des ministres communistes.

24 novembre15 décembre 1946

L'armée iranienne occupe Tabriz et Malahabad et met fin à l'autonomie de l'Azerbaïdjan et du Kurdistan. Accord américano-iranien des fournitures d'équipe-

20 juin 1947

379

ment militaire. 22 octobre 1947 15 octobre 1948 5 février 1949

Le parlement iranien, en application de la loi Mossadegh, rejette la ratification de l'accord pétrolier soviéto-iranien. Accord de coopération irano-américain. Le chah se rend à Washington en 1949. Dissolution du parti communiste Tudeh.

c) La crise égyptienne 22 mai 1941 21 janvier 1942 2 février 1942

7 février 1942

24 mars 1942 8 avril 1942 22 avril 1942 29 juin 1942 juin-novembre 1942 3 novembre 1942 23 février 1943 3 juillet-5 août 1943 9 novembre 1943

Discours Eden favorable à l'unité arabe. Reddition de Tobrouk. Le roi Farouk appelle au cabinet Ali Maher Pacha hostile aux Anglais. Coup d'Etat anglais au Caire: démonstration de force d'une brigade blindée devant le palais. Sous la pression physique, le souverain renvoie le premier ministre. Constitution d'un cabinet Nahas Pacha du parti Wafd (parti de la délégation pour l'indépendance). Nahas Pacha réclame le respect de la souveraintée égyptienne. Elections et victoire du Wafd. Arrestation d'Ali Maher Pacha. Nahas Pacha : l'Egypte ne doit pas rentrer en guerre. L'armée germano-italienne Rommel-Graziani à la frontière égyptienne: prise de Marsa-Matrouh. Libération d'Ali Maher Pacha. Evacuation de la base navale d'Alexandrie devant l'avance allemande. Victoire d'El-Alamein. Nouveau discours Eden favorable à une initiative pour l'unité arabe. Réunion préliminaire au Caire de Nahas Pacha et de Nouri Sa'id Pacha sur l'unité arabe. Note égyptienne réclamant la révision du traité angloégyptien de 1936.

Nahas Pacha réclame l'ouverture de négociations pour la révision du traité. 15 septembre-10 octobre Conférence préparatoire'd'Alexandrie et signature 1944 au palais Antoniadis d'un protocole prévoyant la création d'une Ligue des pays arabes. 11 février 1945 Retour de Yalta, entretiens d'Alexandrie : Roosevelt,

26 août 1944

380

24 février 1945 26 février 1945 22 mars 1945 6 août 1945

20 décembre 1945 27 janvier 1946 21 février 1946 15 avril 1946 9 mai 1946 4 juillet 1946 17-25 octobre 1946 26 octobre 1946 28 octobre 1946 26 janvier 1947 27 janvier 1947 3 mars 1947 31 mars 1947 8 mai 1947 11 juillet 1947 5 août 1947 10 mai 1948

Farouk, Ibn Séoud, Hailé Sélassié et le président de la République syrienne Kouatly. Assassinat par les frères musulmans d'Ali Maher Pacha. L'Egypte déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon pour être admise aux Nations unies. Signature de la charte de la Ligue au Caire. Le premier ministre Nokrashi Pacha réclame le retrait des troupes britanniques et l'unité de la vallée du Nil (le Soudan étant un condominium anglo-égyptien). Nouvelle note du Caire à Londres : le traité de 1936 est dépassé. Agitation du parti Wafd au Caire. Réponse de Londres : l'ambassade du Caire ouvrirait la négociation préliminaire. Grève générale et troubles en Egypte. Une délégation anglaise (Bevin, Stangate et Campbell) arrive au Caire et prend contact avec Sidki Pacha. Début de la négociation : Londres offre d'évacuer les troupes contre un engagement de défense en commun du du canal. Avenir du Soudan. La citadelle du Caire remise aux autorités égyptiennes. Premier ministre Sidki Pacha à Londres et entretiens avec Bevin : accord d'évacuation. Sidki Pacha, retour de Londres, déclare au Caire que l'Angleterre accepte le principe de l'unité de la vallée du Nil. Attlee et Bevin démentent formellement. Le Caire rompt les négociations. Nokrashi Pacha remplace Sidki Pacha. Londres déclare s'en tenir au traité anglo-égyptien de 1936. L'Egypte annonce son intention de saisir le Conseil de sécurité. Evacuation de la zone du delta du Nil par les troupes britanniques. Convention de Montreux supprimant les capitulations. Le Caire saisit le Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité ajourne l'examen de l'affaire. Commission mixte anglo-égyptienne chargée des ré381

4 juin 1948 14 juin 1948

4.

La L i g u e

formes constitutionnelles au Soudan. Le parlement égyptien rejette l'accord conclu par la commission. Londres passe outre, et décide unilatéralement l'application de la réforme qui doit conduire le Soudan à la souveraintée, violant ainsi l'accord anglo-égyptien sur le condominium. arabe

L'avance des armées de l'Axe, les troubles d'Irak, d'Egypte, d'Iran, la neutralité hostile de la Turquie et de la Syrie menacent la présence anglaise au Proche-Orient (1). 22 mai 1941 5 décembre 1942

23 février 1943 3 juillet-5 août 1943 8 août 1944

Discours Eden au Parlement favorable à l'unité arabe. Plan irakien et hachémite d'unité arabe (Croissant fertile) élaboré par Nouri Sald : 1. Grande Syrie: Syrie, Liban, Palestine, Transjordanie. 2. Ligue arabe : Alliance Irak-Grande Syrie sous la couronne hachémite (Croissant fertile). 3. Autonomie garantie aux Israélites de Palestine et aux Maronites du Liban. Eden renouvelle l'appel à l'unité arabe et déclare que l'initiative doit venir des Etats arabes eux-mêmes. Réunion préliminaire au Caire : entretiens Nouri Said pacha et Nahas Pacha. Accord pétrolier anglo-américain signé entre Beaverbrook et Cordell Hull, assisté de Ickes. Réorganisation de l'Arabian American Oil Company (Aramco).

25 septembre-7 octobre Conférence préparatoire d'Alexandrie : Egypte, Irak, 1944 Syrie, Liban, Transjordanie, et délégations de Palestine, Arabie séoudite et Yémen. Le plan égyptien de Nahas Pacha, soutenu par le roi Séoud et hostile aux Hachémites et à l'Irak, est adopté comme document de travail par le protocole d'Alexandrie. 11 février 1945 16-17 février 1945

Roosevelt, retour de Yalta, a des entretiens avec le roi Farouk, le roi Ibn Séoud, l'empereur d'Ethiopie et le président syrien Kouatly. Entretiens au Caire de Churchill, Hailé Sélassié, Farouk, IbnSéoudetle président de la République syrienne.

1. L'empereur d'Ethiopie, exilé depuis l'occupation italienne (le 1er mai 1936), est restauré le 5 avril 1941 et signe le 3 février 1942 un traité d'alliance avec la Grande-Bretagne. 382

22 mars 1945

Signature au Caire de la Charte de la Ligue des Etats arabes, par six Etats.

5 avril 1945

Message Roosevelt à Ibn Séoud 1er: "je n'engagerai, en tant que chef de l'exécutif, aucune action qui puisse traduire une hostilité au peuple arabe. Notre principe : Les Juifs ne doivent pas dominer les Arabes, ni les Arabes les Juifs. "

10 mai 1945

Le Yémen se joint à la Ligue.

24 septembre 1945

Accord anglo-américain sur l'égalité des chances dans la prospection pétrolière.

B. L'AFFAIRE DE PALESTINE 1. R i v a l i t é d e s a s p i r a t i o n s s i o n i s t e s et a r a b e s , ingérences

et

étrangères

février-mars 1939

Echec de la conférence de Londres portant sur le statut interne du mandat palestinien (Angleterre et représentants israélites et arabes).

17 mai 1939

"Livre blanc" de Londres : cessation de l'immigration, après l'entrée de 75 000 immigrants, répartie sur cinq années. Réglementation restrictive du transfert des terres. Création, dans dix ans, d'un Etat palestinien avec un statut permanent de la minorité juive. L'Agence juive se déclare hostile au "livre blanc" et proclame la lutte.

10 septembre 1939

Accord des organisations militaires israélites (Haganah et Irgoun) de suspension de toute activité antibritannique pour la durée des hostilités. Le groupement extrémiste Stern refusera de reconnaître l'accord.

février 1940

Loi foncière réservant la moitié des terres qui sont exclues de toute transaction.

11 mai 1942

Le "Bittmose program", adopté par les organisations sionistes américaines (établissement d'un Etat indépendant, création d'une armée, immigration illimitée) devient le programme officiel du mouvement sioniste.

6 novembre 1944

Assassinat du ministre d'Etat britannique au Caire, Lord Moyne, par le groupe Stern.

31 août 1945

Truman demande à Londres d'autoriser l'immigration immédiate de 100 000 réfugiés israélites.

27 septembre 1945

Promulgation des "lois d'urgence".

30 septembre 1945

L'Agence juive proteste contre la limitation de l'immigration énoncée dans le livre blanc britannique. 383

13 novembre 1945

Constitution d'un comité d'enquête anglo-américain sur les troubles qui ont éclaté en Palestine depuis le 5 octobre.

20 avril 1946

Le comité remet son rapport dans lequel il recommande la libre immigration de 100 000 juifs de Palestine, il rejette le partage et se prononce pour le maintien du mandat par l'établissement d'une tutelle internationale.

juillet 1946

Destruction à Jérusalem de 1' "Hôtel du roi David", siège des autorités mandataires anglaises en Palestine, entraînant la mort de cent officiers anglais. 3 000 dirigeants de la communauté juive placés dans des camps militaires.

31 juillet 1946

Plan Morisson : un Etat composé de quatre cantons autonomes : arabe, israélite, Jérusalem internationalisé, Neguev anglais.

10 septembre-1er octo- Réunion officieuse d'une table ronde à Londres: Anbre 1946 gleterre, Ligue arabe, Agence juive : sans résultat les Juifs refusant d'y siéger à côté des Arabes; rejet du plan Bevin. 22 janvier 1947

La conférence de la table ronde reprend sans succès.

2 février 1947

Londres annonce son intention de confier le mandat de Palestine aux Nations unies.

1er mars 1947

Loi martiale en Palestine.

2 avril 1947

Londres demande la convocation d'une Assemblée générale extraordinaire des Nations unies.

28 avril 1947

Réunion de l'Assemblée générale extraordinaire des Nations unies.

15 mai 1947

L'Assemblée décide la création : - d'une Commission d'enquête U. N. S. C. O. P. (Australie, Canada, Guatemala, Inde, Iran, Hollande, Pérou, Suède, Tchécoslovaquie, Uruguay, Yougoslavie). - d'un Comité ad hoc (57 membres) qui étudiera les recommandations de la commission d'enquête.

31 août 1947

La commission d'enquête dépose son rapport adopté à la majorité (7 membres sur 11): plan de partage qui recommande un Etat arabe, un Etat israélite auquel sera rattaché le Neguev, une zone internationale de Jérusalem et Bethléem sous le contrôle des Nations unies; la fin du mandat britannique dans deux ans, les deux Etats devant être liés par une union économique.

16 septembre-29 novem- Deuxième session de l'Assemblée générale des Nabre 1947 tions unies à New York. 13 novembre 1947 384

Londres annonce que l'évacuation de la Palestine par

1er décembre 1947

9-17 décembre 1947 16 février 1948

ses troupes débuterait le 14 mai et serait achevée le 1er août 1948. Le plan de partage de la commission d'enquête est accepté par 33 voix (dont l'Union soviétique, les Etats-Unis, la France) contre 13, l'Angleterre et 9 Etats s'abstenant. Une commission de cinq membres (Tchécoslovaquie, Danemark, Bolivie, Philippines, Panama) est chargée d'assurer l'application et le transfert des provinces aux gouvernements provisoires juif et arabe. Un "sommet" des chefs des Etats arabes qui siège au Caire rejette le plan de partage. La commission des Cinq, chargée de la passation des pouvoirs (récusée par les Arabes) demande au Conseil de sécurité de mettre à sa disposition des contingents militaires suffisants pour éviter des combats de grande ampleur entre les communautés.

20 février-19 mars 1948

Washington propose des consultations au Conseil de Sécurité. Accords de la France et de l'Union soviétique. Abstention de l'Angleterre. Les quatre Grands se concertent sur les mesures à prendre.

19 mars 1948

Le délégué américain au Conseil de sécurité, Warren Austin, propose le transfert provisoire de l'administration de la Palestine au Conseil des tutelles de l'O. N. U. Ce revirement américain, en retrait sur la politique de partage, est violemment combattu par Gromyko. L'Agence juive exprime son regret et son étonnement devant le revirement américain.

. Le p a r t a g e et l a g u e r r e de

Palestine

a) Du partage à l'armistice (du 1er décembre 1947 au 11 juin 1948) - Les forces en présence Arabes 1. Forces de libération de Palestine commandées par Fauzi Kaoukdji et r e l e vant du Haut Comité arabe-palestinien du grand mufti Hadj Amin, qui aspire à une Palestine indépendante (20 000 hommes). 2. Armée égyptienne : Le Caire désire occuper le Neguev et le port de Jaffa (42 000 hommes). 3. La légion arabe de Transjordanie équipée et commandée par les Anglais (Glubb Pacha) a pour objectif de gagner l'autre rive du Jourdain (Cisjordanie), d'annexer la partie arabe de la Palestine et de proclamer la Jordanie (6 000 hommes). 4. Une brigade motorisée irakienne (11 000 hommes). 5. Une division syrienne (12 000 hommes). 6. Un bataillon libanais (450 hommes). 385

Israéliens L'armée de la Haganah et les brigades des groupes Irgoun et Stern: 70 000 hommes. Les forces israéliennes se portent sur le triangle Haifa (21 avril), SaintJean-d'Acre, Safad, le lac de Tibériade, Jaffa (25 avril) et opèrent contre les forces de libération de Palestine. 11 mai 1948

14 mai 1948

Le roi Abdallah deTransjordanie réclame la dissolution des "forces de libération de la Palestine" et dénonce les activités du Haut Comité arabe-palestinien du mufti Hadj Amin. Proclamation d'indépendance de l'Etat d'Israël, n est reconnu de facto (15 mai) par Washington, et le 17 mai par Moscou, de jure. Blocus naval britannique des côtes palestiniennes. Embargo sur les armes appliqué par les Etats-Unis.

15 mai 1948

Invasion de la Palestine par les forces armées des pays arabes. La défense israélienne est organisée sur le triangle Haïfa, Saint-Jean-d'Acre, Safad, lac de Tibériade, Jaffa. L'objectif des armées d'invasion arabes est de tronçonner le territoire afin de démontrer que le partage est inapplicable.

15-19 mai 1948

L'armée égyptienne occupe Gaza, Beershéba, Hébron et se trouve aux portes de Jérusalem et à 5 km de Tel-Aviv.

15-29 mai 1948

La légion arabe assiège Jérusalem qui se rend le 29. Le roi Abdallah fait son entrée dans Jérusalem et ordonne la suspension des opérations. L'O. N. U. désigne comme médiateur le comte Bernadotte. La brigade irakienne traverse le Jourdain, occupe Naplouse, Tulkarem et Nathanya sur la côte, scindant ainsi le territoire israélien en deux. Le Conseil de sécurité ordonne une trêve, acceptée par Israël et les Etats arabes. Une conférence réunit à Rhodes délégations arabes et juives. Rejet des propositions des médiateurs. Début d'un pont aérien Prague-Israël fournissant le matériel de guerre nécessaire à Israël pour abandonner la tactique défensive au profit d'une action offensive.

20 mai 1948 29 mai 1948

11 juin 1948

14 juin 1948

8 juillet 1948 9 juillet 1948

386

La trêve est rompue par l'armée égyptienne. Le général anglais Glubb, commandant la légion arabe, ordonne l'évacuation de l'aérodrome de Lydda et le repli de la légion arabe.

15 juillet 1948 18 juillet 1948 11 septembre 1948 16 septembre 1948 20 septembre 1948

Le Conseil de sécurité ordonne le cessez-le-feu. Entrée en vigueur. L'exode des réfugiés continue. Intervention du Suédois Bernadotte, médiateur des Nations unies. Le médiateur des Nations unies, Bernadotte, a s sassiné par un Israélien extrémiste. Ralph Bunche (Américain) lui succède. Publication du plan Bernadotte: la Galilée et le littoral à Israël, retour des réfugiés, le Neguev aux Arabes, Jérusalem et Bethléem internationalisées. Un gouvernement arabe de toute la Palestine est créé à Gaza, n est reconnu par tous les Etats musulmans sauf l'Iran. La légion arabe et jordanienne et les brigades irakienne et syrienne se retirent de Palestine où restent l'armée égyptienne et les irréguliers de la "force de libération de Palestine".

b) La guerre israélo-égyptienne 14 octobre 1948

L'armée israélienne a utilisé les cinq mois de trêve pour s'équiper avec l'aide tchécoslovaque en matériel de guerre offensif. Elle rompt donc la trêve et lance une offensive vers le Neguev contre l'armée égyptienne.

22 octobre 1948

L'armée israélienne occupe le Neguev. Le Conseil de sécurité ordonne un cessez-le-feu. L'assemblée générale de l'O. N. U. demande la création d'une commission de conciliation (Etats-Unis, France, Turquie) chargée d'aider les parties sur la protection des Lieux Saints, le retour et la compensation des réfugiés. Reprise des hostilités par l'armée israélienne; perçée israélienne vers le Sinaï; retraite égyptienne. Trêve définitive. L'Etat d'Israël obtient 40% de plus que le territoire alloué par le plan de partage. 800 000 réfugiés arabes de Palestine sont amenés à quitter le territoire. La commission de conciliation créée par l'Assemblée générale (décembre 1948) des Nations unies (France, Etats-Unis, Turquie) offre ses bons offices aux parties.

11 décembre 1948

22 décembre 1948 7 janvier 1949

24 février 1949

Armistice israélo-égyptien à Rhodes. (1)

1. Dans chacune de ces conventions il était stipulé qu'une "commission mixte d'armistice" se composant d'un nombre égal de membres pour chacun des deux pays en cause, et obligatoirement présidée par un représentant des Nations unies, serait instituée pour régler notamment les différends qui pourraient surgir entre les parties 387

10 mars 1949 23 mars 1949 3 avril 1949 11 mai 1949

Attaque israélienne et annexion du port d'Eilath. Armistice israélo-libanais. Armistice israélo-transjordanien. Israël est admis aux Nations unies. Dans le préambule de la motion concernant l'admission d'Israël, l'Assemblée générale rappelle sa résolution du 29 novembre 1947 ( sur le partage et l'internationalisation de Jérusalem) et celle du 11 décembre 1948 (sur le retour des réfugiés ou leur compensation).

12 mai 1949

Conférence à Lausanne, par l'entremise de la commission de conciliation (France, Etats-Unis, Turquie), des représentants arabes et israéliens: signature d'un accord, incorporé dans le rapport de la commission de conciliation en Palestine, du 21 juin 1949, concernant les réfugiés, et les questions territoriales, dont un document de travail (carte annexe approuvée) devra servir de base de discussion. Les délégations intéressées ont accepté cette suggestion à condition que les échanges de vue se déroulent sous les auspices de la commission et qu'ils portent sur les ajustements territoriaux nécessaires. Cet accord permit l'admission d'Israël à l'O. N. U. En effet, la première demande d'Israël pour faire partie de l'O. N. U. a été rejetée par l'Assemblée générale en décembre 1948, parce qu'Israël avait empiété sur un territoire réservé à 1' "Etat arabe" d'après la résolution sur le partage de 1947.

20 juillet 1949 mai 1949-février 1950

Armistice entre Israël et la Syrie. Négociations secrètes et conclusion d'un accord secret israélo-jordanien de non-agression. La Jordanie obtient une zone franche à Haïfa et le libre accès à Bethléem; Israël, le libre accès au mont Scopus. Les propriétaires arabes palestiniens sont autorisés à rentrer en Israël pour y liquider leurs biens. Une négociation entre le général israélien Dayan et le roi Abdallah de Transjordanie ne put aboutir en raison de l'opposition britannique. (Israël s'était engagé à r e mettre la zone de Gaza à la Jordanie avec les 300 000

contractantes. La commission mixte d'armistice israélo-libanaise, dont le siège était fixé à Nakura, n'a pratiquement jamais fonctionné. Celle concernant Israël et la Jordanie, dont le siège était à Jérusalem, n'eut qu'une existence éphémère et fut définitivement supprimée en octobre 1956. Celles concernant Israël d'un côté, la Syrie (siège au poste frontière de Djisr-Bannat - Yacoub) et l'Egypte (El-Auja) de l'autre, connurent des vicissitudes nombreuses. La commission égypto-israélienne cessa ses activités peu avant la campagne du Sinaï en 1956. La commission israélo-syrienne se réunit la dernière fois en mars 1967. 388

20 juillet 1949

10 décembre 1949

1er avril 1950

réfugiés palestiniens qui y vivaient. Israël devait en outre céder à la Jordanie un corridor reliant Hébron, en Jordanie, à Gaza. La Jordanie garantirait l'accès aux Lieux Saints dont le Mur des lamentations. ) Armistice israélo-syrien délimitant une zone démilitarisée. L'Irak n'a pas signé d'armistice, mais n'a pas de frontières communes. L'Arabie séoudite n'a pas participé au conflit. L'Assemblée générale décide de placer la ville de Jérusalem sous un régime international spécial administré par les Nations unies. Le projet est adopté par 30 voix contre 14. Israël et la Jordanie déclarent n'en tenir aucun compte. Le statut sera préparé par le conseil de tutelle qui exercera l'autorité administrative. Le conseil a élaboré ce statut le 4 avril 1950. La ville internationale de Jérusalem serait constituée en corpus separatum et administrée par les Nations unies. Le conseil de tutelle nommerait un gouverneur qui, au nom de l'O. N. U. assurerait l'administration de la ville et serait assisté d'un conseil législatif de quarante membres. Une force de police internationale placée sous l'autorité du gouverneur, assurerait la protection des Lieux Saints. Le territoire international serait démilitarisé et déclaré neutre. Au point de vue économique, il formerait une zone franche. Une citoyenneté spéciale était prévue pour les habitants du territoire. Le statut d'internationalisation de Jérusalem, envisagé par l'O. N. U., n'est jamais entré en vigueur, les gouvernements d'Israël et de Jordanie ayant refusé de collaborer à sa mise en œuvre. Dans un mémorandum, le gouvernement d'Israël, tout en rejetant le projet de statut de l'O. N. U. déclare que "pour donner satisfaction au sentiment religieux universel, il est prêt à étudier avec attention tout plan qui permettrait, sous une forme convenable de placer les Lieux Saints de Jérusalem sous l'autorité effective des Nations unies". Le gouvernement de Tel-Aviv rappelle dans ce mémorandum que le "Mur des lamentations, qui est le principal sanctuaire juif, consacré par le sentiment religieux depuis des millénaires, et deux autres lieux sacrés pour les juifs et vénérés par eux pendant d'innombrables générations: le tombeau de Rachel près de Jérusalem, et la grotte de Machpêla, à Hébron, se trouvent également dans le territoire qui est sous l'autorité de la Jordanie. Tout accord international devra garantir pleinement et efficacement les droits des juifs en ce qui concerne ces lieux et leur accès. " Création de l'U. N. R. W. A. pour porter assistance 389

aux 800 000 réfugiés palestiniens. 13 septembre 1951

Réunion à Paris par l'entremise de la commission de conciliation de l'O. N. U., des représentants arabes et israéliens sur cinq points avancés par la commission.

26 octobre 1951

Israël quitte la conférence.

3. N o u v e l l e r é p a r t i t i o n d e s f o r c e s en O r i e n t a)

arabe

La guerre de Palestine et la Ligue arabe

15 octobre 1949

L'Egypte propose à la Ligue arabe un pacte de sécurité collective interarabe.

mars 1950

Le roi Abdallah de Jordanie s'engage devant la Ligue arabe à ne pas conclure de paix séparée avec Israël. Le projet égyptien est discuté et approuvé par la Ligue. Signature à Alexandrie d'un traité de défense commune et de coopération économique entre la Syrie, l'Egypte, le Liban, l'Arabie séoudite et le Yémen. Adhésion de l'Irak en février 1951 et de la Jordanie en mars 1952.

11 avril 1950 17 juin 1950

b) La Transjordanie annexe la Palestine arabe 17 janvier 1946 22 mars 1946 25 avril 1946 17 juin 1946 janvier 1947 15 mai 1948 16 décembre 1948 24 avril 1950

390

Bevin déclare que l'Angleterre a l'intention d'accorder la souveraineté totale à la Transjordanie. Traité d'alliance anglo-trans jordanien : indépendance entière reconnue mais consultations et droit de stationnement des troupes. L'émir Abdallah se proclame roi de Transjordanie. Proclamation officielle du royaume hachémite de Jordanie. Visite du roi de Jordanie Abdallah en Turquie et pacte d'amitié d'Istanbul. Nouveau traité anglo-jordanien modifiant légèrement le précédent et créant un "bureau de défense commune" anglo-jordanien. La Jordanie annexe la Palestine arabe malgré les protestations de la Ligue arabe. Ratification de l'annexion par le Parlement jordanien composé d'élus en nombre égal de la Transjordanie et de la Palestine arabe. Le Caire proteste et se déclare en faveur de l'exclusion de la Jordanie de la Ligue arabe. Protestations du "gouvernement de Gaza", organisation des Palestiniens.

27 avril 1950

Londres reconnaît l'union de la Cisjordanie palestinienne à la Jordanie.

c) l a déclaration de Londres et la consolidation du statu quo 25 mai 1950

novembre 1950

Suite des entretiens de Londres entre les Etats-Unis, l'Angleterre et la France : déclaration de Londres : les trois puissances suppriment l'embargo mis sur les armements ("En cas de violation, ou de préparation à la violation de la ligne d'armistice, les trois puissances interviendraient dans le cadre des Nations unies, ou en dehors de ce cadre, pour prévenir toute modification du statu quo"), elles convenaient d'apprécier à la lumière de ces principes toute demande d'armes ou de matériel de guerre et affirmaient que les livraisons seraient subordonnées à l'assurance que "le pays demandeur n'a pas l'intention de commettre une agression contre un autre Etat". Achèvement et mise en service de l'oléoduc de l'Aramco (Tapline: Arabie séoudite-Méditerranée : Liban-Sidon) traversant le territoire syrien au sud de Damas. L'oléoduc Kirkouk (Irak) - Homs - Banyas (Syrie) est déjà en activité depuis fin 1946.

C. L'AFRIQUE DU NORD 1.

Tunisie

14 mai 1943 26 mars 1945 28 juin 1946 juillet 1947 9 septembre 1949

Le souverain de Tunisie Bey Moncef destitué par ordre du général Giraud. Bourguiba part clandestinement en Egypte. L'U. G. T. T. lance une grève à Sfax. Des incidents ont lieu dans le Sahel. La France accorde un plus grand nombre de postes ministériels aux Tunisiens. Bourguiba revient en Tunisie.

2. M a r o c 22 janvier 1943

Entrevue Roosevelt-sultan Mohammed, à Anfa, en dehors du représentant de la France, Noguès.

11 janvier 1944

Manifeste du parti de l'Istiqlal (indépendance) remis au sultan, au résident général de la France et aux consuls des grandes puissances. Devant la ferme réaction des autorités françaises, les signataires modèrent leur position.

28 janvier 1944

Des personnalités marocaines, dont A. Balafrej, 391

29 janvier-15 février 1944 16 février 1944 8 mars 1945 22 juillet 1946 10 avril 1947 14 mai 1947 9 décembre 1947

5 janvier 1948

arrêtées par la sécurité militaire française. Manifestations violentes à Rabat et à Fez, où le calme ne reviendra qu'à la mi-février. Le résident général annonce la création d'une commission d'étude sur les problèmes de défense, justice et enseignement. L'Istiqlal demande pour le Maroc le droit de siéger aux Nations unies. Le discours du nouveau résident général, Labonne, est jugé décevant par les partisans de l'indépendance. Discours à Tanger du sultan: unité du Maroc et de la Mauritanie. Respect des droits légitimes du peuple marocain. Le général Juin nommé résident général. Comité de libération du Maghreb arabe formé au Caire. Abd el-Krim, émir du Rif, évadé du Maroc pendant l'été 1947, président; Bourguiba, échappé de Tunisie en 1945, secrétaire. Manifeste commun des partis d'Afrique du Nord s'engageant à lutter pour l'indépendance de l'Afrique du Nord.

3. Algérie 10 avril 1941 31 mars 1943

Ferhat Abbas adresse un rapport, intitulé "l'Algérie de demain", à Pétain. A l'initiative de Ferhat Abbas, un manifeste algérien est soumis au gouverneur général.

7 mars 1944

Ordonnance contenant des réformes politiques dans la même ligne que le statut Blum-Violette de 1937. Ne donne pas satisfaction aux nationalistes. Agitation.

8 mai-juin 1945

Des manifestations tournant à l'insurrection dans le Constantinois, et notamment à Sétif. L'armée rétablit sévèrement l'ordre dans les villes mais des foyers de dissidence subsisteront dans l'arrière-pays jusqu'à la mi-juin. La répression fait plusieurs milliers de morts. U. D. M. A. créée par Ferhat Abbas. Remporte des succès aux élections pour la seconde Assemblée constituante.

12 mai 1945

mai 1946 octobre 1946 392

Création du M. T. L. D. par Messali Hadj.

11 février 1948 5 avril 1950

Naegelen, gouverneur général. La Ligue arabe demande aux Etats arabes d'appuyer les revendications des pays arabes d'Afrique du Nord devant les Nations unies.

D. LA REVOLTE DE MADAGASCAR 29 mars 1947 juillet-septembre 1948

Insurrection malgache faisant 150 morts métropolitains. La répression militaire qui s'ensuivit, ainsi que le terrorisme, ont entraîné 80 000 morts. Répression judiciaire et procès politique tendant à faire porter la responsabilité de la rébellion au parti nationaliste M. D. R. M. (Mouvement démocratique de rénovation malgache). L'insurrection avait été déclenchée par deux sociétés secrètes résolues à user de la terreur pour chasser la France de Madagascar (J. I. N. A. et la P. A. N. A. M. A.) à l'insu des mouvements nationalistes légaux et avec l'intention de leur forcer la main. Condamnation à mort de trois parlementaires, commuée par la suite.

393

Chapitre VU LA C R I S E DE 1947 ET L ' E C H E C DE LA P O L I T I Q U E DE C O O P E R A T I O N I N T E R N A T I O N A L E (DE LA D O C T R I N E TRUMAN AU COUP DE P R A G U E ) (12 m a r s 1947 à f é v r i e r 1 9 4 8 )

I. LA C R I S E DU D I R E C T O I R E

MONDIAL

A. L'ENGAGEMENT AMERICAIN EN EUROPE ET LA DOCTRINE TRUMAN Le général Marshall, secrétaire d'Etat américain. 9 janvier 1947 10 mars-25 avril 1947 Ouverture de la conférence des quatre ministres des Affaires étrangères à Moscou: Bevin, Bidault, Marshall, Molotov. Ordre du jour: 1. Examen du rapport de la Commission de contrôle des Quatre à Berlin. 2. Examen des projets relatifs au traité à établir avec l'Allemagne. A la suite de la proclamation, deux jours après l'ouverture de la conférence, de la doctrine Truman, la conférence s'achève sans résultat mais décide d'une nouvelle rencontre en septembre 1947. 12 mars 1947 Doctrine Truman d'aide à la Grèce et à la Turquie énoncée deux jours après l'ouverture de la conférence. B. L'ECHEC DU SYSTEME DES QUATRE ET LA FIN DU D I R E C T O I R E MONDIAL 25 novembre-18 décembre 1947

Conférence de Londres dite "de la dernière chance". Ainsi prend fin le système des Trois et le directoire élargi à la France. Le 4 décembre 1947 la conférence décide que le Comité des suppléants des quatre ministres des Affaires étrangères se réunira à Londres pour mettre au point les articles du traité d'Etat autrichien.

395

C. CONSEQUENCES DE LA RUPTURE EN EUROPE OCCIDENTALE: FIN DU TRIPARTISME, FORMATION DES BLOCS, PARALYSIE DES NATIONS UNIES 1. I n i t i a t i v e

américaine

12 mars 1947

Doctrine Truman d'aide à la Grèce et à la Turquie pour faire face à l'expansionnisme communiste.

5-31 mai 1947

Révocation des ministres communistes en France et en Italie.

5 juin 1947

Plan Marshall: discours Marshall à Harvard: tous les pays d'Europe sans exception sont invités à appliquer de concert et avec l'aide des Etats-Unis un programme commun de relèvement économique européen.

16 juin 1947

Bevin et Bidault invitent l'Union soviétique à une conférence en vue de préparer une réponse commune à la proposition américaine.

27 juin-2 juillet 1947

Pourparlers Molotov, Bevin et Bidault sur le plan Marshall: Molotov demande l'établissement d'une liste des commandes dont le financement serait assuré par l'aide américaine mais rejette tout programme concerté. Echec.

3 juillet 1947

Initiative Bidault-Bevin : invitation à tous les pays européens, à l'exception de l'Espagne, à une conférence à Paris en vue d'élaborer le programme "Relèvement européen"pour les années 1948-1952 qui serait transmis à Marshall.

12-16 juillet 1947

Conférence de Paris de seize pays européens sous la présidence de Bevin. Création d'un comité de coopération économique européenne assisté de comités techniques (agriculture, ravitaillement, énergie, sidérurgie, transports, main-d'œuvre, comité de la balance des paiements et comité d'experts financiers, comité pour une union douanière). La conférence s'ajourne.

22 septembre 1947

Adoption du rapport de Paris sur le programme de relèvement européen (E.R. P. ) de 1948 à 1952.

octobre 1947

Un groupe d'experts du Comité de coopération économique européenne se rend à Washington.

5 novembre 1947

Rapport de la commission Harriman soumis à Truman: les intérêts des Etats-Unis en Europe ne peuvent être mesurés simplement en termes économiques.

396

L'AIDE AMERICAINE AUX ETATS EUROPEENS du 3 avril 1948 au 30 juin 1951 (en millions de dollars) Etats

Montant Autriche Belgique- Luxembourg Grande- Br etagne Danemark France Allemagne de l'Ouest Grèce Islande Irlande Italie Pays-Bas et Indonésie Norvège Portugal Suède Trieste Turquie U.E.P. Non désignés Total Part du total

492 537 2 675 231 2 060 1 174 387 17 139 1 034 893 199 35 103 30 89 51 116 10 260

% 4,8 5,2 26,2 2,3 20 11,4 3, 8 0,2 1,4 10 8,7 1,9 0,4 1 0,3 0,8 0,5 1,1 100 100

Crédits

Dons

Aide totale Montant 492 484 2 329 200 1 869 1 172 386 13 11 959 743 164 8 82 30 17 51 116 9 128

% 5,4 5,4 25,6 2,2 20,5 12, 8 4,2 0,1 0,1 10, 5 8,1 1,8 0,1 0, 9 0,3 0,2 0,5 1,3 100 89

Montant -

52 346 31 191 2 1 3 128 74 151 35 25 20

% -

4,6 30,6 2,7 16,9 0,2 0,1 0,3 11,4 6,5 13,3 3,1 2,2 1,8

-

-

71

6,3

-

-

-

-

1 132

100 11

397

18 novembre 1947 17 décembre 1947 1er janvier 1948 15 janvier 1948

Signature d'un accord des paiements et de compensations multilatérales dont l'exécution est confiée à la Banque des Règlements Internationaux de Bâle. Truman signe le projet de loi accordant une aide intérimaire en Europe. L'union douanière (Benelux) associant la Belgique, la Hollande et le Luxembourg entre en vigueur. Londres et Paris invitent les seize pays européens à créer une organisation permanente.

Note sur la conférence des Seize 11 juillet 1947 : Prague, par suite d'une représentation soviétique, r e fuse l'invitation. La Finlande refuse, avec regrets, pour des raisons politiques et géographiques. Les seize participants sonts : France, Angleterre, Italie, Grèce, Belgique, Hollande, Luxembourg, Irlande, Suisse, Islande, Turquie, Autriche, Danemark, Suède, Norvège et Portugal. février 1948 15 mars 1948 2 avril 1948

Union

Le groupe d'experts du Comité de coopération séjourne à Genève, Londres et Paris. Le groupe de travail chargé d'étudier la création d'une organisation permamente se réunit. Le Congrès vote la loi de coopération économique. Cette aide sera administrée par l'Economic Cooperation Administration (E.C.A. ) : administrateur, Hoffmann. Cinq milliards de dollars ont été fournis en exécution du programme de relèvement européen (E.R. P. ). L'aide intérimaire (depuis la cessation des fournitures au titre du prêt-bail jusqu'au début du programme de relèvement - plan Marshall) s'est élevée à 522 millions de dollars (Autriche, France, Italie). Aide accordée en application du programme E.R. P. : 1948-1949 : 5 milliards de dollars 1949-1950 : 5, 5 milliards de dollars 1950-1951 : 2, 9 milliards de dollars. (Pour la répartition, cf. la p. 397. ) occidentale

Du 4 mai au 31 mai 1947, la participation des communistes aux gouvernements d'Europe occidentale sous la forme du tripartisme prend fin (dès le 12 mars en Belgique et le 19 novembre en Autriche. Le P.C. grec est interdit le 27 décembre 1947). mars 1947 398

Traité de Dunkerque conclu entre la France et l'Angleterre.

22 janvier 1948

3. L ' u n i t é

Déclaration Bevin : Londres est favorable à la formation d'une Union occidentale (Western Union) à partir d'un réseau d'accords bilatéraux sur le modèle du traité franco-britannique de Dunkerque. Londres souhaite des accords similaires avec la Belgique et la Hollande. européenne

19 septembre 1946

Churchill déclare à l'université de Zurich : "nous devons créer les Etats-Unis d'Europe. Le premier pas sera de constituer un Conseil de l'Europe r e présentant le groupement des Etats-Unis d'Europe. "

4. A f f a i b l i s s e m e n t a n g l a i s et é c h e c de l a s o c i a l i s a t i o n de l a R u h r 7 février 1945 24 août 1945 28 octobre 1945 11 février 1946 22 octobre 1946 2 décembre 1946 12 mai 1947 30 mai 1947 mai-septembre 1947 23 août 1947

13 septembre 1947

Colonial Development and Welfare Bill. Londres s'engage à fournir 120 millions de livres aux pays du Commonwealth. Attlee déclare que la suppression des accords prêtbail par le président Truman entraîne pour l'Angleterre une situation très grave. Londres lance le programme de fabrication de la bombe atomique. Accord anglo-américain des Bermudes. Plan travailliste Bevin préconisant la socialisation des industries de la Ruhr. Accord financier anglo-américain répartissant les charges d'occupation. Fusion des deux zones d'occupation. Conseil économique de la "bizone". Négociations anglo-américaines sur la Ruhr à Washington, Londres et de nouveau à Washington. Conférence de Londres sur la Ruhr: Plan travailliste : socialisation et contrôle des syndicats. Plan français: internationalisation et participation. Plan américain: accroissement de la production en association avec les Allemands. Plan soviétique: contrôle et participation quadripartite. Protestation fondée sur la violation de l'accord de Potsdam sur les réparations. Bevin renonce aux réformes de socialisation et accepte le projet américain de remise de la direction 399

et de l'exploitation aux Allemands. H.

F O R M A T I O N DU S Y S T E M E S O V I E T I Q U E ET S U B J U G A T I O N DE L ' E U R O P E C E N T R A L E A. FORMATION DU BLOC SOVIETIQUE 1. La c r é a t i o n du K o m i n f o r m

30 septembre 1947

Réunion préparatoire à Belgrade des partis communistes soviétique, polonais, yougoslave, bulgare, roumain, hongrois, tchécoslovaque, français et italien.

septembre-10 décem- Grèves insurrectionnelles communistes en France bre 1947 (éclatement de la C. G. T. ) et en Italie. 5 octobre 1947 Création du Kominform : bureau d'information communiste qui remplace le Komintern, dissous le 22 mai 1943. Siège : Belgrade. Délégués: Jdanov, Malenkov (Union soviétique); Gheorgiu Dej, Mme Pauker (Roumanie); Farkas, Rêvai (Hongrie); Gomulk a , Mine (Pologne); Kar delj, Djilas (Yougoslavie); Tchervenkov, Poptomov (Bulgarie); Slftnsky, Bastovasky (Tchécoslovaquie); Duclos, Fajon (France); Longo, Reale (Italie). A noter que le parti communiste albanais ne participe pas au Kominform, étant considéré comme relevant de Belgrade. 9 octobre 1947 Adoption par le Kominform de la thèse Jdanov (lieutenant de Staline et numéro deux du Kremlin avant Malenkov) : le monde est divisé en un camp impérialiste et capitaliste et un camp anti-impérialiste et anticapitaliste. 2. R e n f o r c e m e n t d e s l i e n s s t r a t é g i q u e s , p o l i t i q u e s e t é c o n o m i q u e s . O r g a n i s a t i o n s o v i é t i q u e de l ' E u r o p e c e n t r a l e et o r i e n t a l e 12 décembre 1943 11 avril 1945 21 avril 1945 29 juin 1945

400

Traité d'assistance pour l'après-guerre (soviétotchécoslocaque). Traité d'assistance pour l'après-guerre (soviétoyougoslave). Traité d'assistance soviéto-polonais. Traité soviéto- tchécoslovaque au sujet de l'Ukraine subcarpatique.

10 mars 1947

Convention d'assistance mutuelle polono-tchécoslovaque.

16 janvier 1948

Traité d'assistance bulgaro-roumain.

24 janvier 1948

Traité d'assistance roumano-hongrois.

4 février 1948

Traité d'assistance soviéto-roumain.

18 février 1948

Traité d'assistance sqviéto-hongrois.

18 mars 1948

Traité d'assistance soviéto-bulgare.

B. LA SUBJUGATION DE L'EUROPE CENTRALE 1. L a l i q u i d a t i o n d e s p a r t i s

socialistes

les fusions 7 juin 1947 : Article Ponomarev dans la Pravda attaquant violemment les socialistes qui sont amenés à fusionner avec les communistes.

2.

12 janvier 1948 : Roumanie : Radaceanu. 17 avril 1948 : Tchécoslovaquie :Fierlinger. 12 juin 1948 : Hongrie : Szakasits. 15 décembre 1948: Pologne : Osubka-Moravsky et Cyrankiewicz. 20 décembre 1948: Bulgarie : les agrariens de gauche fusionnent (Kostov).

Les p r o c è s d'automne

1947

Pologne : procès Puzak, secréRoumanie : procès Patrascanu, Dimitaire général du P. S. P. triu, Petrescou, dirigeants du P. S. R. Bulgarie : procès Pastukhov, diprocès des libéraux Maniu et Miharigeant du P. S. B . , procès Petlache. kov, pendu le 16 août 1947. Hongrie : procès Kelemen, Mme Kethly, Tchécoslovaquie : procès LansAntal Ban (P. S. H. ). man (P. S. T. ). 3.

Exils,

arrestations,

ultimatums

20-25 novembre 1945

Elections en Hongrie : communistes : 16%; petits propriétaires : 57%; sociaux-démocrates : 17%.

janvier 1946

L'armée rouge accuse le secrétaire général du parti des petits propriétaires, Bela Kovacs, de complot contre la sécurité des communications de l'armée.

26 février 1946

Bela Kovacs arrêté par l'armée rouge.

19 janvier 1947

Elections polonaises: bloc démocratique : 80%, 394 sièges; paysans : 10%, 28 sièges. Cyrankiewicz remplace Osubka-Moravsky et Mikolajczyk.

30 mai 1947

Démission de Ferenc Nagy en Hongrie. 401

juin 1947 4 juillet 1947 8 juillet 1947 9 juillet 1947 10 juillet 1947 1er août 1947 20 octobre 1947 28 novembre 1947 30 décembre 1947 6 mars 1948 26 décembre 1948 16 juin 1949 III.

Fuite à l'étranger du président du parti hongrois des petits propriétaires, Tildy. Le cabinet de Varsovie accepte l'invitation à une conférence discutant de l'aide américaine. Radio-Moscou annonce que Varsovie et Bucarest ont rejeté l'offre américaine. Arrestation et condamnation du leader roumain Maniu. Varsovie et Belgrade déclinent l'invitation. Voyage à Moscou de Gottwald et Masaryk. Ultimatum Staline. Prague décline l'invitation. Victoire communiste aux élections hongroises. Mikolajczyk s'enfuit à l'étranger. Staline convoque à Moscou Cyrankiewicz et exige la signature d'un accord d'unité d'action avec les communistes. Abdication du roi Michel de Roumanie. Accord de fusion des sociaux-démocrates polonais avec les communistes. Arrestation du cardinal Mindszenty, primat de Hongrie, qui sera condamné à la prison à vie le 8 février 1949. Le cardinal Beran, archevêque de Prague, en r é sidence surveillée.

L ' I R R E D E N T I S M E DE B E L G R A D E E T LA C R I S E MEDITERRANEENNE

Des Alpes tyroliennes et de Trieste à la mer Egée, et du canal d'Otrante à la mer Noire en bordant le Danube, fleuve yougoslave, voilà le plan de Belgrade en 1945. A. REVENDICATIONS TERRITORIALES DE BELGRADE Carinthie du Sud (2 470 km 2 - 180 000 habitants) : évacuée par les troupes yougoslaves le 25 mai 1945. Styrie et Istrie (Styrie : 130 km 2 - 10 000 habitants) : évacuées le 25 mai 1945 par les troupes yougoslaves. Vénétie julienne : occupation d'une partie de cette province (voir carte). Trieste : 15 septembre 1947 : entrée en vigueur du traité de paix avec 402

l'Italie qui déclare Trieste ville libre. Belgrade informe secrètement les Etats-Unis de son intention d'occuper la ville. Les Etats-Unis font savoir que dans ce cas le général Lee, commandant en chef du secteur méditerranéen, résistera avec tous les moyens (voir supra). Fiume : sous souveraineté italienne à la suite du pacte de Rome signé en 1924 entre l'Italie et la Yougoslavie, est incorporée à la Yougoslavie (Rijeka). Belgrade réclame en outre une zone d'occupation en Autriche. 10 mars-25 avril 1947 Conférence des Quatre à Moscou : la Russie soutient la revendication yougoslave sur la Carinthie. B. LA MAINMISE DE BELGRADE SUR L'ALBANIE novembre 1941

Le secrétaire de la section communiste de la région yougoslave de Kossovo-Metohje (1), Popovitch est chargé par Tito de créer un mouvement d'obédience yougoslave et de caractère communiste en Albanie. Popovitch et le "groupe de Koritsia", Hodja et Chehu créent le Parti communiste albanais.

juillet 1943

Création de la brigade albanaise commandée par le Yougoslave Voukmanovitch-Tempo avec comme adjoint Chehu. Rapport Djodje favorable à une fédération avec la Yougoslavie. Traité d'alliance avec Belgrade. Union douanière avec la Yougoslavie.

juillet 1944 9 juillet 1946 27 novembre 1946

C. LA FEDERATION BALKANIQUE ET DANUBIENNE 22 novembre 1944

22-24 décembre 1944

Entretiens de Moscou (Staline, Kardelj, S imite h, Soubatchitch ) : principe d'une fédération balkanique des peuples slaves sur la base d'une unification fédérative avec la Bulgarie. Pourparlers de Sofia (Kostov, Tchervenkov et Kardelj). Plan de Belgrade : entrée de la Bulgarie comme huitième république dans la fédération yougoslave. Rattachement de la Macédoine grecque et

1. La région de Kossovo-Metohje peuplée alors de 800 000 Albanais, plus que la moitié de la population de l'Albanie et revendication albanaise, ainsi que la plateforme yougoslavie dans la pénétration en Albanie. Le "Livre blanc" yougoslave d'avril 1961 signale 649 incidents de frontière, 675 infiltrations de terroristes, 12 gardes frontières yougoslaves tués et 22 blessés.

403

26 janvier 1945

bulgare à la Macédoine yougoslave. Plan de Sofia: fédération d'Etat à Etat. L'arbitrage de Staline est sollicité. Déclaration britannique et américaine : les deux gouvernements n'appuieront cette fédération que si la Grèce et la Turquie participent également. Opposition formelle à tout projet visant les frontières nord de la Grèce. Staline se déclare favorable à un ajournement de la question.

17 juillet-21 août 1946 Tension américano-yougoslave consécutive à une série d'incidents aériens. 11 octobre 1946 Le pape Pie XII excommunie Tito à la suite du procès intenté à l'évêque Stepinac, arrêté le 18 septembre et condamné le 11 octobre à 16 ans de t r a vaux forcés, comme instigateur de l'extermination de 700 000 Orthodoxes et 200 000 Juifs par les Croates de Pavelitch. Le pape le nomme cardinal le 29 novembre 1952. Belgrade rompt les relations avec le Vatican le 17 décembre 1952. juillet 1947 2 août 1947 27 novembre 1947

10 janvier 1948 12 janvier 1948

Conférence de Bled (Tito-Dimitrov): proclamation de l'Union fraternelle bulgaro-yougoslave. Protocole secret: cession par la Bulgarie de la Macédoine de Pirin en échange des districts yougoslaves de Tsaribrod et Bosilegrad. Traité d'Euxinograd: liquidation des querelles macédoniennes et renonciation par Belgrade aux réparations dues par la Bulgarie suivant le traité de paix de février 1947. Déclaration Dimitrov : la Bulgarie est favorable à une fédération avec la Grèce, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Pologne. Création à l'instigation yougoslave et contre l'avis de Moscou d'un "gouvernement" insurrectionnel slavo-macédonien dit de la "Grèce libre" qui siège à Skopje. Ce gouvernement n'est pas reconnu par Moscou. Belgrade reconnaît le gouvernement Markos.

28 janvierl948

Communiqué de Moscou : ces pays n'ont pas besoin de fédération mais de consolidation de leur indépendance. Moscou considère, en revanche, comme très urgente une fédération entre la Bulgarie et la Yougoslavie. Réunion d'une commission Kardelj, Djilas, Dimitrov, Kolarov, et Kostov.

2 février 1948

Déclaration Dimitrov : les observations soviétiques sont précieuses.

404

10 février 1948

Conférence soviéto-bulgaro-yougoslave au Kremlin. Tito refuse de s'y rendre et envoie Kardelj. Staline propose une fédération bulgaro-yougoslave qui annexerait l'Albanie. Réticences soviétiques pour le soutien de l'insurrection communiste en Grèce. Moscou suspend les négociations pour le renouvellement d'un accord commercial soviéto-yougoslave.

1. C r é a t i o n d ' u n e s p a c e é c o n o m i q u e y o u g o s l a v e danubien 18 mars 1946 9 mai 1946 27 novembre 1946 27 novembre 1947 8 décembre 1947 19 décembre 1947 18 août 1948

et

Union douanière avec la Pologne. Union douanière avec la Tchécoslovaquie. Union douanière avec l'Albanie. Traité avec la Bulgarie. Traité avec la Hongrie. Traité avec la Roumanie. Convention de Belgrade sur le Danube : exclusion de l'Autriche et gestion réservée. A noter que les dirigeants albanais n'ont pas été reçus par Staline, que l'Albanie ne fait pas partie du Kominform, et qu'il n'existe pas de pacte d'alliance militaire entre l'Union soviétique et l'Albanie (1). L'Albanie est sous tutelle yougoslave.

2. B e l g r a d e s u s c i t e l a q u e s t i o n de

Macédoine

29 septembre 1943

L'A. V. N. O. J. reconnaît l'existence d'une République macédonienne qui doit recouvrir la Macédoine de Pirin (bulgare) et la Macédoine égéenne (grecque). "Cheval de Troie" yougoslave pour obtenir un accès à la mer Egée.

2 août 1944

Une "assemblée antifasciste macédonienne" proclame l'entrée du peuple macédonien dans la fédération yougoslave.

9 septembre 1944

Le "Front patriotique bulgare" se déclare en faveur de la réunion de tous les Macédoniens séparés. Note de Belgrade à Athènes réclamant un traitement spécial pour les "Slavo-Macédoniens de la Macédoine égéenne". Le maréchal Tito et Dimitrov signent les accords secrets de Bled, qui prévoyaient la fédération des

3 septembre 1945 2 août 1947

1. Khrouchtchev fait entrer l'Albanie au pacte de Varsovie en 1955. 405

Slaves du Sud. Markos, chef des rebelles grecs, consent à laisser à la future fédération la partie de la Grèce septentrionale où se trouve une population slavophone (30 000 habitants). Mais le 28 janvier 1948, Staline s'oppose à tout projet de fédération et les Bulgares se retirent.

Chapitre VIII 1948 E T LA D I V I S I O N DE De P r a g u e ( f é v r i e r

L'EUROPE

1 9 4 8 ) e t de B e r l i n ( j u i n

1948)

à l a C o r é e ( j u i n 1950)

I. LA S O V I E T I S A T I O N DE L ' E U R O P E

CENTRALE

A. LE COUP DE PRAGUE mai 1946

8 juillet 1947 31 octobre 1947

Elections: communistes : 37%; sociaux-démocrates: 13%; socialistes-nationaux (Benes): 16%; populistes (catholiques): 14%. La coalition socialo-communiste dispose de 152 voix sur 300. Refus soviétique d'autoriser la Tchécoslovaquie à assister à la conférence de Paris sur le plan Marshall. Le président du Conseil des commissaires slovaques, le communiste Husak, destitue le gouvernement slovaque.

novembre 1947

Congrès social-démocrate à Brno : il désavoue son président, Fierlinger, favorable à l'unité d'action avec les communistes, et nomme Lansman.

17-20 février 1948

Mainmise totale des communistes sur les ministères clés (Intérieur, Police). 12 ministres socialistes, démocrates et populistes démissionnent. Mission du vice-président soviétique des Affaires étrangères, Zorine, à Prague. Arrivée de l'ambassadeur américain Steinhardt. Les communistes Slansky-Gottwald assurés du contrôle de la police (Nosek), et de l'armée, invitent la population à l'action directe et forment des comités d'action révolutionnaires (Zapotocky) et de milices ouvrières (Smrkovsky). Gottwald demande à Beneë d'accepter la démission des ministres et de former un gouvernement "sans réactionnaires". Manifestations communistes. La police et les milices occupent et isolent Prague. Beneâ redoutant la menace de la guerre civile cède, accordant ainsi la caution légale au coup de force,

19 février 1948 21 février 1948

22-23 février 1948 25 février 1948

407

27 février 1948 10 mars 1948 22 mars 1948 30 mai 1948 8 juin 1948

3 septembre 1948

et accepte de former un gouvernement communiste. Tentative de suicide du ministre de la Justice Drtina. Epuration de l'armée : 26 généraux, 430 officiers supérieurs. Suicide de Jean Masaryk (Affaires étrangères) dont le poste est confié à Clementis. Débat au Conseil de sécurité. Elections sur une liste unique : front national: 90%. Démission de Beneé refusant de ratifier la constitution. Président: Gottwald. Zapotocky devient chef du gouvernement. Le dernier social-démocrate, Lansman, est éliminé. Secrétaire du P. C. : Slansky. Mort de Benes.

B. LA DISSIDENCE YOUGOSLAVE 1. L ' a f f a i r e

Tito

1er mars 1948

B elgrade devant la suspension des négociations commerciales par Moscou, rejette la demande soviétique de constitution immédiate d'une fédération avec la Bulgarie.

19 mars 1948

Rappel à Moscou des spécialistes soviétiques militaires et économiques, motivé par "l'impossibilité d'exercer leurs fonctions en Yougoslavie" et protestestations soviétiques. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne prennent position en faveur de la réunion du t e r r i toire libre de Trieste à l'Italie. Protestation de Belgrade. Réunion du Comité central pour élaborer la réponse à la note soviétique et exclusion de Herbrang et Jouyovitch du Comité central (procès de Ljubljana). Echange de lettres entre le P. C. soviétique et le gouvernement de Belgrade. Le P. C. soviétique propose de porter le différend devant le Kominform. Refus du gouvernement yougoslave qui désire r é gler le conflit entre gouvernements. Réunion à Bucarest du Kominform en l'absence de la Yougoslavie. Condamnation publique des dirigeants actuels et appel au renversement de la direction actuelle.

20 mars 1948

5 avril 1948 13 avril, 1er, 17,20, 22 mai 1948 4 mai 1948 17 mai 1948 20-28 juin 1948

408

21 juillet 1948

5e congrès du parti communiste yougoslave : Tito est élu secrétaire général - Rankovitch, Kardelj et Djilas élus secrétaires. Echec de la fraction prosoviétique et de la conspiration militaire par l'élimination de Yovanovitch, Dapchevitch - libérateur de Belgrade - et Petritchevitch.

2. G u e r r e f r o i d e c o n t r e l a

Yougoslavie

18 juin 1948

La Hongrie dénonce l'accord économique du 24 juillet 1947, suivie par la Roumanie et la Tchécoslovaquie.

1er juillet 1948 2 juillet 1948

L'Albanie dénonce les accords économiques. Déclaration Dimitrov: nécessité historique d'une union de la Yougoslavie et de la Bulgarie. Signature d'un accord bulgaro-yougoslave de coopération culturelle.

18 août 1948

L'Union soviétique signe à Belgrade une convention de navigation sur le Danube. Mort de Jdanov. Accord commercial entre la Yougoslavie et la Grande-Bretagne.

31 août 1948 23 décembre 1948 5 mars 1949

Vychinski remplace Molotov aux Affaires étrangères. 2 avril-19 septembre Londres proteste à Sofia contre les violations du 1949 traité de paix. Incidents de frontière entre la Hongrie et la Yougoavril-mai 1949 slavie. 6 juillet 1949 La Pologne dénonce les accords économiques. 24 juillet 1949 A la suite du discours de Skopje de Tito, Kardelj déclare que la Yougoslavie ferme sa frontière avec la Grèce. 11 août 1949 Note soviétique à Belgrade : l'Union soviétique ne peut plus considérer le gouvernement yougoslave comme un allié mais comme un adversaire et un ennemi et renonce à soutenir les revendications yougoslaves en Carinthie. septembre 1949 Moscou dénonce le pacte d'amitié du 11 août 1945 avec la Yougoslavie. 8 septembre 1949 Ouverture à Washington d'un crédit de 20 millions de dollars par la Banque Export-Import. 22-27 septembre 1949 Budapest, Bucarest, Prague et Varsovie dénoncent leurs traités d'assistance. 409

27 septembre-22 octo- Les missions diplomatiques yougoslaves sont exbre 1949 pulsées, et les relations diplomatiques rompues. 1er octobre 1949 Sofia dénonce le pacte d'assistance du 27 novembre 1947. 20 octobre 1949 Belgrade est élu membre temporaire du Conseil de sécurité. 25 octobre 1949 Moscou rompt les relations diplomatiques avec Belgrade, 18 mois après la rupture des partis. 9 novembre 1949 Résolution Gheorgiu Dej adoptée par le Kominform : le "P. C. yougoslave au pouvoir des assassins et des espions". Appel à l'insurrection et la guerre civile. Cette résolution a été suivie des concentrations de troupes et d'incidents de frontière: 1 517 en 1951, 1 530 en 1952. 14 novembre 1949 Belgrade dénonce son traité d'assistance avec l'Albanie. décembre 1949 Arrivée à Belgrade du nouvel ambassadeur américain, Allen, qui offre l'assistance américaine en cas d'attaque contre la Yougoslavie. 15 janvier 1950 Sofia rompt les relations diplomatiques avec Belgrade. 18 juillet 1950 La C. I. J . , à la requête de l'O. N. U., déclare la Bulgarie responsable de la violation du traité de paix, de l'agression contre la Grèce, de la non-démilitarisation de sa frontière avec cet Etat, et de la déportation de 250 000 Turcs qui se réfugient en Turquie. novembre 1950 Belgrade rétablit les relations diplomatiques avec Athènes, renouées dès fin 1949. janvier 1951 Belgrade rétablit les relations diplomatiques avec Vienne. septembre 1951 Tito propose à Athènes et Ankara un pacte de coopération militaire. 14 novembre 1951 Signature avec Washington d'un accord de livraison de matériel militaire sur la base du Mutual Defense Assistance Act du 6 octobre 1949. Signature d'un accord de collaboration économique d'aide financière au titre de l'Economie Co-operation Act de 1948, contre livraison de matières premières stratégiques de la part de la Yougoslavie. Aide de 1951 à 1952 : 120 millions de dollars. 1er décembre 1951 Belgrade obtient de l'O. N. U. la condamnation des pressions soviétiques agressives par 50 voix contre 4. 410

juin 1952 septembre 1952

Visite à Belgrade du ministre des Affaires étrangères de Vienne. Accord entre l'Autriche et la Yougoslavie (Bad Gleichenberg) sur le tracé de la frontière yougoslavo-autrichienne.

C. L'EPURATION DES PARTIS COMMUNISTES Elle est effectuée par les "petits Staline": Bierut, Gottwald, Rakosi, Tchervenkov et Gheorgiu Dej. janvier 1949 avril 1949 juin 1949 22 septembre 1949 novembre 1949

7 novembre 1949 7-14 décembre 1949 mars 1950 avril 1950 février 1951 22 mai 1951

Gomulka révoqué en Pologne (déjà relevé de son poste de secrétaire général le 31 août 1948). Mort de Jdanov, lieutenant de Staline et numéro deux du régime. Exécution de Kotso Djodje, ministre albanais de l'intérieur. Rajk, révoqué en Hongrie, sera pendu le 15 octobre. Gomulka et le général Spychalsky - aujourd'hui maréchal de Pologne - sont exclus du P. C. Exécution à Budapest du général Palfy-Oesterreicher auquel succède le général russe Istvan Bata. Réorganisation de l'armée bulgare par le ministre de la Défense Pantchevski, le chef d'état-major Grekov et le vice-président du conseil Michailov, tous trois officiers de l'armée soviétique. Le maréchal soviétique Rokossovski chef de l ' a r mée polonaise. Procès Kostov et exécution par pendaison à Sofia. Clementis, ministre tchèque des Affaires étrangèr e s est remplacé par Siroky. Le général Svoboda est remplacé à l'état-major tchèque par le général russe Procharka. Arrestation de Clementis. Accord d'échange de territoire entre l'Ukraine et la Pologne.

27 novembre 1951

Arrestation de Slansky, secrétaire général du P. C. tchécoslovaque.

1951-1964

Arrestation et déportation du cardinal Beran, ar chevêque de Prague. Epuration en Roumanie : Luca, Gheorghescu et Mme Pauker (qui a fait emprisonner 80 000 paysans),

25 mai 1952

411

14 août 1952 20 novembre 1952

liquidés par Gheorgiu Dej. Rakosi devient président du Conseil à Budapest. Procès Clementis-Slansky, exécutés le 2 décembre 1952.

- Le Comecon et l'intégration économique 20 janvier 1949

Communiqué portant création du Comecon qui ne sera jamais réuni jusqu'en 1954. (Première réunion plénière les 18-25 mai 1956 mais sans la Chine ni la Yougoslavie. )

26 mars 1954

Première réunion d'experts, sans la Chine, sur la "division socialiste du travail".

D. BARRAGE CONTRE L'EXPANSION MARITIME DU COMMUNISME 1. E c h e c c o m m u n i s t e e n G r è c e 20 janvier 1949 12 février 1949 août-octobre 1949 16 octobre 1949

Le général Papagos, nommé commandant en chef des trois corps d'armée grecs. Le "général" communiste Markos accusé de titisme est suspendu. Opérations dans la région du mont Grammos, aux confins gréco-yougoslaves et gréco-albanais et élimination des troupes communistes. Le "gouvernement de la Grèce libre" suspend les opérations "à titre provisoire".

2. P r u d e n c e c o m m u n i s t e en 11 juillet 1947

Finlande

La Finlande décline la proposition du plan Marshall désirant rester à l'écart des conflits internationaux. 23 mars-6 avril 1948 Traité soviéto-finlandais de coopération et d'assistance mutuelle: Art. 1. : Si l'une des deux parties est attaquée par l'Allemagne ou tout autre Etat à travers le territoire finlandais, la Finlande entrera en guerre. Art. 6. : Principe de non-intervention dans les affair e s de l'autre partie. 22 mai 1948 Le président Paasikivi relève de ses fonctions le ministre communiste de l'intérieur Yrjo Leino, après une motion de censure du parlement. Leino organise des manifestations et une grève générale. juillet 1948 Les élections législatives consacrent le recul des 412

communistes. II.

LA Q U E R E L L E POUR LA D E V O L U T I O N DE L'ALLEMAGNE A. LE STATUT DE L'ALLEMAGNE

janvier 1948

Réunion à Francfort des présidents des Länder sur l'invitation du général américain Clay et du général anglais Robertson afin d'élaborer vin "statut d'occupation". Devant les vives protestations françaises, une conférence à cinq, (Angleterre, Etats-Unis, Belgique, Hollande, France) est prévue au mois de février 1948.

23 février-6 mars 1948

Conférence de Londres sur l'Allemagne. Protestation soviétique et rappel des accords de Potsdam. "Charte de Francfort" créant une administration gouvernementale en Allemagne de l'Ouest. Le général Sokolovski, représentant soviétique au Conseil de contrôle interallié de Berlin, alors président de cet organisme, suspend la séance en signe de protestation. A l'exception de la Komendatura contrôlant l'administration municipale de Berlin, tous les organismes quadripartites cessent de fonctionner.

9 mars 1948 20 mars 1948

31 mars 1948 2 avril-3 juin 1948

3 juin 1948

Début des mesures restrictives à Berlin. Reprise des séances de la conférence de Londres: Les "recommandations" des accords de Londres organisent l'Allemagne occidentale et consacrent la rupture de l'Allemagne. - Autorisent la réunion d'une Assemblée constituante (Conseil parlementaire) qui préparera vin gouvernement allemand central. - Créent une autorité internationale de la Ruhr : exploitation par l'Allemagne sous le contrôle des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg, avec la participation allemande au Conseil. - Prévoient l'intégration économique et monétaire des zones d'occupation. - Créent un office militaire de sécurité chargé de contrôler la démilitarisation de l'Allemagne. Création en zone soviétique de la "police populaire encasernée". 413

20 juin 1948 23 juin 1948 28 juin 1948 1er juillet 1948 20-27 juillet 1948 1er septembre 1948 15 septembre 1948 18 octobre 1948

Réforme monétaire remplaçant le Reichsmark par le Deutschmark. Réforme monétaire pour la zone soviétique. Mise sur pied d'un "pont aérien" de ravitaillement de Berlin. Fin du fonctionnement de la Komendatura quadripartite de Berlin. Réunion à Francfort des ministres-présidents de onze Länder de l'Ouest pour préparer le statut politique prévu par les accords de Londres. Début des travaux du Conseil parlementaire à Bonn. Adenauer, élu président du Conseil parlementaire. La "bizone" est représentée dans l'O. E. C.E. Fusion économique de la zone française dans la "bizone".

B. LE BLOCUS DE BERLIN 30 mars 1948

Le commandant soviétique Sokolovski annonce son intention de contrôler les trains venus de l'Ouest à destination de l'enclave de Berlin.

11 avril 1948 12 avril 1948

Contrôle des lignes téléphoniques. A la suite de la publication des accords de Londres les Soviétiques coupent toutes les communications ferroviaires, routières, fluviales entre la zone occidentale et les secteurs occidentaux de Berlin. Début du pont aérien.

7 juin 1948

Les accords de Londres sont transmis au maréchal Sokolovski. Les généraux Clay, Robertson et Kœning, commandants en chef occidentaux, autorisent la création d'une banque d'Etat et la circulation du Deutschmark unique pour les trois zones. Sokolovski annonce une réforme monétaire en zone orientale y compris Berlin. Le dernier organisme quadripartite (la Komendatura) est fermé par les Soviétiques (sauf le centre quadripartite de contrôle aérien).

19 juin 1948

22 juin 1948 1er juillet 1948 24 juillet 1948

414

Moscou, en réponse aux notes de protestations alliées du 6 juin contre le blocus de Berlin, fait valoir que l'accord de Berlin, faisant partie intégrante des accords sur l'administration quadripartite de l'Allemagne, cessait de s'appliquer dès lors que les trois puissances occidentales avaient fusionné

2 août 1948

23 août 1948 7 septembre 1948 26 septembre 1948 5 octobre 1948 25 octobre 1948 2 novembre 1948 30 novembre 1948 15 février-12 mal 1949 5 mars 1949 4 avril 1949 25 avril 1949 4 mai 1949

12 mai 1949 23 mai-20 juin 1949

leurs zones d'occupation pour y installer un gouvernement ouest-allemand. Démarche franco-anglo-américaine à Staline. Staline cesse de demander l'annulation des décisions de Londres mais réclame l'introduction du mark oriental à Berlin-Ouest en échange de la levée des r e s trictions. Deuxième démarche tripartite à Staline. Directives communes des Quatre sur la base des conversations du 2 août aux quatre commandants à Berlin. Les quatre commandants constatent l'impossibilité d'appliquer les directives. Le Conseil de sécurité est saisi de l'affaire de Berlin. Le Conseil de sécurité décide, par 9 voix contre 2, d'inscrire la question de Berlin à l'ordre du jour. Veto soviétique. Réélection de Truman. Le représentant argentin Bramuglia et les neutres décident de mettre fin à la tentative de médiation. Entretiens des représentants américain et soviétique, Jessup et Malik, au Conseil de sécurité, à la recherche d'un modus vivendi. Molotov est remplacé par Vychinski. Signature du Pacte Atlantique. Communiqué Jessup-Malik annonçant la réunion prochaine d'une conférence des ministres des Affaires étrangères des Quatre à Paris le 23 mai. Accord quadripartite du 4 mai sur la levée du blocus: toutes les restrictions imposées depuis le 1er mars 1948 par le gouvernement soviétique sur les communications, les transports et le commerce entre Berlin et les zones occidentales d'Allemagne et entre les zones orientale et occidentale seraient levées à partir du 12 mai 1949. Les Occidentaux fondent aujourd'hui leurs droits de libre communication sur cet accord, confirmé le 20 juin 1949 à l'échelon ministériel (conférence de Paris: Palais rose). Echange de lettres Jessup-Malik relatif à la levée du blocus. Au cours de 275 000 vols, il a été livré à Berlin 2, 5 millions de tonnes de marchandises. Conférence des quatre à Paris (Palais rose) : 415

30 mai 1949 2 juin 1949 7 juin 1949 10 juin 1949

14 juillet 1949

proposition occidentale d'étendre à l'ensemble de l'Allemagne les mesures prévoyant la réunion d'une Assemblée constituante. Rejet par Vychinski. Proposition Acheson: élections libres à Berlin et rétablissement des organismes quadripartites avec droit de veto. Vychinski rejette pour insuffisance. Molotov propose que les Quatre présentent un projet de traité de paix avec l'Allemagne dans les trois mois et le retrait des forces d'occupation dans un délai d'un an. Première bombe A soviétique, dont l'explosion est annoncée par Truman le 23 septembre.

C. LE PARTENAIRE ALLEMAND 1. L e s a c c o r d s de W a s h i n g t o n e t l a R. F . A. 1er septembre 19488 février 1949 27 septembre 1948

Début des travaux du conseil parlementaire à Bonn.

4 avril 1949

Signature à Washington du traité de l'Atlantique Nord. Accords de Washington sur l'Allemagne et fin du gouvernement militaire: - Les trois gouvernements alliés conservent l'autorité suprême et le droit de veto. - Le gouvernement militaire cède les prérogatives non militaires à un contrôle civil appelé "Haute commission alliée" constitué le 20 juin par les hauts-commissaires Mac-Cloy, Robertson, François-Poncet et siégeant à Petersberg. - Domaines réservés : démilitarisation, contrôle de la Ruhr, réparations, décartellisation, affaires étrangères, contrôle du commerce extérieur et des échanges. - Le statut sera révisé dans les 18 mois en vue d'étendre les pouvoirs des autorités allemandes.

8 avril 1949

14 avril 1949 28 avril 1949 416

Conférence des Six (Angleterre, France, EtatsUnis, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) sur les modalités d'application des décisions des accords de Londres sur la Ruhr, les réparations et la r é forme du statut d'occupation.

Fin du procès de Nuremberg. Institution d'une autorité internationale de la Ruhr.

8 mai 1949

Les consultations entre les commandants en chef et le Conseil parlementaire aboutissent à une constitution provisoire, la loi fondamentale de la République fédérale allemande.

10 mai 1949

Bonn est choisie comme capitale provisoire de la République fédérale.

12 mai 1949

Fin du blocus de Berlin.

30 mai 1949

Réunion à Berlin-Est du Congrès du peuple allemand et adoption d'une constitution de la République démocratique allemande.

14 août 1949

Elections législatives en Allemagne fédérale. *

15 septembre 1949

Adenauer élu chancelier. Heuss (élu le 12 septembre), président de la République.

22 novembre 1949

Accords de Petersberg entre la haute-commission alliée et le gouvernement fédéral: - Fin des réparations, entrée de l'Allemagne fédérale dans l'autorité internationale de la Ruhr. - Participation allemande aux organismes internationaux. - Remplacement des gouvernements militaires par des hauts-commissaires. - La République fédérale s'engage à maintenir la démilitarisation de son territoire.

7 mars 1950

Adenauer propose une union franco-allemande.

30 mars 1950

La R. F. A. est invitée à participer au Conseil de l'Europe. R. Schuman lance le projet de "pool charbon-acier".

9 mai 1950 11-12 mai 1950

Accord de Londres lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Trois: relâchement du contrôle allié en Allemagne occidentale et création d'un groupe de travail siégeant à Londres pour la révision du statut d'occupation.

2. La R . D. A. 6 décembre 1947 30 mai 1949

Réunion en zone soviétique, du Congrès du peuple allemand. Réunion à Berlin-Est du"Congrès du peuple allemand" (organisme institué par les Soviétiques le 7 décembre 1947 dans le secteur soviétique de Berlin sous le nom de "Congrès du peuple pour l'unité et une paix durable" supposé faire connaître aux puissances les vœux de la nation allemande), et adoption d'une constitution centraliste. 417

7-12 octobre 1949

10 octobre 1949 21 juin 1950

6 juillet 1950

Le Congrès du peuple allemand s'institue en assemblée provisoire du peuple et proclame la République démocratique allemande : président Pieck, cabinet Grotewohl. Proclamation de la dissolution de l'administration militaire soviétique. Remise au gouvernement de la R. D. A. de la conduite des Affaires étrangères. Accord de Prague: reconnaissance de la frontière germano-tchécoslovaque du 1er janvier 1938, d'avant les accords de Munich. Protestation de Bonn qui tient les accords de Munich pour valides "ayant été librement consentis". Accord de Gœrlitz signé entre le gouvernement de la Pologne et de la R.D.A. : reconnaissance définitive de la frontière Oder-Neisse occidentale.

III. ALLIANCE DEFENSIVE ET AMERICAINE

INTERVENTION

A. L'UNION OCCIDENTALE 4 mars 1947

22 janvier 1948

Alliance franco-britannique signée à Dunkerque. (1) Paris et Londres, alliés formellement par le traité de Dunkerque du 4 mars 1947, proposent aux pays du Bénélux (2) la conclusion d'un pacte politique. Déclaration Bevin aux Communes: promouvoir l'union occidentale sur la base d'un réseau d'accords bilatéraux, du type traité de Dunkerque (4 mars 1947), et rechercher des accords similaires avec le Bénélux sans exclure l'Italie nouvelle et la Rhénanie. Cet accord ne "serait pas géographiquement limité à l'Europe".

19 février 1948

Projet franco-britannique soumis aux Etats du Be-

21 janvier 1948

1. Bien qu'à deux reprises, et au cours des deux guerres mondiales, la France et l'Angleterre aient lutté ensemble, il n'existait entre elles aucun traité d'alliance au sens formel. (Voir la déclaration franco-britannique du 28 mars 1940, par laquelle les deux Etats s'engagent à ne pas négocier ni conclure d'armistice ou de paix séparés. ) 2. Le Bénélux trouve son origine dans la signature par les gouvernements en exil de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg d'une convention douanière le 5 septembre 1944 à Londres. Cette convention a été complétée par le protocole de l a Haye du 14 mars 1947 et deux conventions des 5 novembre 1947 et 3 février 1958 (entrée en vigueur le 1er janvier 1948). 418

29 février 1948 4-12 mars 1948 17 mars 1948

nelux. Contre-projet. Réunion des Cinq à Bruxelles pour discuter des termes d'un traité d'assistance mutuelle. Conférence et signature à Bruxelles du pacte de l'Union occidentale (Western Union) : France, Angleterre, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg. Message Bidault et Bevin à Marshall : "le moment est venu de resserrer sur le terrain politique et militaire la collaboration de l'ancien et du nouveau monde". Plan de sécurité atlantique et plan de sécurité méditerranéenne.

B. LA GARANTIE UNILATERALE DE L'AMERIQUE ET L'ALLIANCE ATLANTIQUE 1er février 1948 5 février 1948 7 février 1948 21 février 1948

25 février 1948 14-15 mars 1948 17 mars 1948

La Suède et PEire (Irlande) déclinent l'invitation. (1) Moscou propose à la Norvège, qui le rejette, un pacte de non-agression. Entretiens Acheson, sous-secrétaire d'Etat depuis janvier, et Lange (Norvège). Proposition du premier ministre grec Tsaldaris à Bevin de créer un pacte méditerranéen comprenant la France, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la Turquie. Déclaration Queuille à Paris sur le pacte. Le Conseil des Cinq, réuni à Londres, délibère sur le projet de pacte atlantique. Déclaration Truman devant le Congrès :"Je suis

1. Le Conseil nordique : février 1948

Conférence d'Oslo entre le Danemark, la Norvège, la Suède et institution de l'Union nordique (Danosve) à laquelle devait se joindre l'Islande.

janvier 1950

Commission permanente de l'économie anglo-Scandinave U. N. I. S. C. A. N. (institution qui est à l'origine de l'A. E. L. E. ).

1951-1952

Les parlementaires du Danemark, de la Norvège, de la Suède et de l'Islande votent un projet tendant à l'institution d'un Conseil nordique consultatif. Il n'y a pas d'acte international mais des résolutions parlementaires parallèles des divers parlements (statuts du 13 février 1953 modifiés en octobre 1955, date de l'adhésion de la Finlande, qui participe aux travaux du Conseil à partir de la quatrième session en janvier 1956). Un traité de coopération a été conclu le 1er juillet 1962 entre les cinq membres du Conseil. 419

certain que la résolution des pays libres d'Europe de se protéger eux-mêmes s'accompagnera d'une résolution égale du nôtre de les aider à le faire. " 18 mars 1948

Publication du texte du Pacte Atlantique deux semaines avant sa signature.

11 avril 1948

Entretiens Marshall avec les sénateurs Vandenberg et Connally sur les moyens de garantir la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. Réunion du Comité consultatif du pacte de Bruxelles.

17 avril 1948 28 avril 1948

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Saint-Laurent, appuyé par Bevin, propose un système unique de défense mutuelle.

11 juin 1948

Par 64 voix contre 4, le Sénat des Etats-Unis approuve la résolution Vandenberg autorisant et recommandant l'association des Etats-Unis par les voies constitutionnelles à des mesures régionales ou collectives fondées sur une aide individuelle et mutuelle, effective et continue.

6 juillet 1948

Début à Washington des pourparlers préliminaires à la signature du traité de l'Atlantique Nord.

24 août 1948

Mémorandum Sforza à Paris sur une "union militaire de deux pays".

9 septembre 1948

Rapport aux gouvernements sur la portée et l'étendue du traité.

29 octobre 1948

Le Canada se déclare disposé à se joindre à une alliance.

5 novembre 1948

Truman réélu.

10-28 décembre 1948

Le Comité permanent d'experts sous la présidence de Lovett élabore un projet préliminaire. Acheson, secrétaire d'Etat américain.

7 janvier 1949 15 mars 1949

Les puissances signataires du traité de Bruxelles, les Etats-Unis et le Canada, invitent officiellement le Danemark, l'Islande, l'Italie, la Norvège et le Portugal à se joindre au traité.

31 mars 1949

Protestation de Vychinski, qui remplace Molotov à partir de mars, et mémorandum soviétique : le pacte est en contradiction avec les instruments signés avec l'Angleterre, la France et les Etats-Unis, contraire à la charte de l'O. N. U. et purement agressif.

2 avril 1949

Réponse occidentale.

4 avril 1949

Signature à Washington du traité de l'Atlantique

420

5 avril 1949 24 juin 1949 13 juillet 1949 24 août 1949 17 septembre 1949 6 octobre 1949 17 octobre 1949 25 février 1950

11-25 mai 1950

Nord. (1) Les Cinq de Bruxelles demandent aux Etats-Unis de leur accorder une aide militaire. Point IV du président Truman sur la mise en valeur des "pays retardataires". Le pape Pie XII excommunie communistes et "progressistes". Entrée en vigueur du traité. Truman annonce l'explosion de la première bombe atomique soviétique survenue le 14 juillet 1949 (bombe à l'uranium). Loi américaine de l'aide militaire pour la défense mutuelle : Mutual Security Act mis en œuvre par le Mutual Security Agency. Première réunion à Washington du Conseil atlantique. Création du Département de la défense à Washington, réunissant les trois armes, les trois secrétariats ayant déjà fusionné depuis le 13 décembre 1945. Réunion du Conseil atlantique à Londres. Sur proposition Bidault, création d'un conseil permanent des suppléants.

- L'aide militaire 5 avril 1949 23 septembre 1949

14 octobre 1949 31 janvier 1950

Les Cinq de Bruxelles demandent aux Etats-Unis de leur accorder une aide militaire. Truman annonce que Moscou a fait exploser une bombe atomique le 14. D'autre part Staline maintient 4 600 000 hommes sous les armes dont 2 000 000 au-delà des frontières soviétiques. Vote du Mutual Assistance Act portant institution d'une Agence: Mutual Security Agency: Stassen responsable. Washington décide la fabrication de la bombe à hydrogène qui sera expérimentée à Eniwetok en novembre 1952.

1. Secrétaires généraux : Ismay (Anglais : 1952-1957), Spaak (Belge : 1957-1961), Stikker (Néerlandais : 1961-1963), Brosio (Italien : 1963-1971), Luns (Néerlandais : 1971- ). Commandants suprêmes : Eisenhower (1950-1952), Ridgway (1952-1953), Guenther (1953-1956), Norstad (1956-1962), Lemnitzer (1962).

421

IV. C O N F E D E R A T I O N A T L A N T I Q U E E T EUROPEENNE

FEDERATION

LA COMMUNAUTE EUROPEENNE 1. Le C o n s e i l de l ' E u r o p e 17 mars 1948

Signature du traité de Bruxelles. Ce traité institua un comité d'étude pour l'Union Européenne, rattaché au Conseil consultatif prévu par le traité. Ce comité, en liaison avec la commission permanente du traité de Bruxelles, prépara les projets qui aboutirent à la création du Conseil de l'Europe.

7-10 mai 1948

Congrès à La Haye (Churchill président) du Comité international de coordination des mouvements pour l'unité européenne, et convocation d'un congrès des mouvements européens sur le programme: -réunion d'une assemblée européenne composée de membres pris dans les parlements nationaux; -comité pour l'Europe unie.

19 juillet 1948

Mémorandum Bidault : convocation d'un parlement fédéral européen chargé d'établir m e union douanière et économique. Spaak se déclare favorable à ce projet.

28 juillet 1948 18 août 1948

26 novembre-17 décembre 1948

28 janvier 1949

26 mars 1949 5 mai 1949 422

Le mémorandum Bidault est soumis par le gouvernement français au Conseil consultatif du traité de Bruxelles (Conseil des ministres des Cinq); il se heurte à l'opposition britannique qui réclame une assemblée nommée et placée sous la direction d'un comité des ministres (système intergouvernemental). Réunion à Paris d'un comité permanent pour l'étude et le développement de la fédération européenne (5 Français, 5 Anglais, 3 Néerlandais, 3 Belges, 2 Luxembourgeois), dit Comité des dix-huit, sous la présidence d'Herriot. Compromis entre la position franco-belge et angloscandinave aboutissant à ime Assemblée consultative européenne interparlementaire (thèse française), purement consultative, dont les réunions seront publiques, et d'un comité des ministres qui se réunira en privé (thèse anglo-scandinave). Traité d'union douanière franco-italien (Francital); non ratifié par la France. Signature du statut du Conseil de l'Europe (Belgi-

8 août 1949

gique, Danemark, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni). La Grèce, l'Islande et la Turquie se joignent au Conseil. Les instances européennes vont débattre de nombreux projets concernant la construction européenne : 1950 : plan Stikker; 1948: plan Petsche; 1951 : plan Pflimlin; 1952 : plan de Strasbourg; 1953 : plan Beyen (ministre belge des Affaires étrangères)... jusqu'à la conférence de Westminster du "Mouvement européen".

2. L e s f o n d e m e n t s de l ' u n i f i c a t i o n

européenne

a) Le règlement de l'écueil sarrois 25 septembre 1947

5 octobre 1947 17 décembre 1947 3 janvier 1948 4 novembre 1949 15 janvier 1950 3 mars 1950 10 mars 1950 31 mars 1950

Projet français de constitution d'une Sarre "pays autonome, démocratique et social" séparé politiquement de l'Allemagne et rattaché économiquement à la France. Le projet de constitution est approuvé par 91,6% des voix. Gouvernement sarrois Hoffmann. Paris reconnaît l'autonomie de la Sarre. Paris présente la candidature de la Sarre au Conseil de l'Europe. Entretien Se human-Adenauer sur la Sarre au château d'Ermich. Convention franco-sarroise. Livre blanc allemand réclamant une autorité internationale, un plébiscite et proposant la création d'une union économique franco-allemande. Le comité des ministres du Conseil de l'Europe invite séparément l'Allemagne et la Sarre. Adenauer refuse d'entériner cette reconnaissance indirecte de l'existence de facto d'une Sarre autonome. Les hauts-commissaires alliés donnent l'assurance que cette admission ne préjuge en rien du statut définitif de la Sarre qui restera soumis à la sanction finale du traité de paix.

b) La C.E.C.A. 9 mai 1950

Mémorandum Schuman-Monnet "sur la mise en commun de l'ensemble de la production francoallemande de charbon et d'acier sous une haute autorité commune dans une organisation ouverte à la 423

participation des autres pays d'Europe, favorisant une solidarité de fait". Ce plan est inspiré du projet André Philip présenté devant le "Mouvement européen" au congrès de Westminster et concernant la "mise en commun des industries de base". 2 juin 1950

Refus britannique ; appui américain.

20 juin-10 août 1950

Ouverture de la conférence des Six à Paris: France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, sur un document de travail français. - Nota -

L'utilisation de l'énergie atomique à des fins militaires (1938-1950) 1938

Hahn et Strassmann réalisent à Berlin la première fission d'un noyau d'uranium.

janvier 1939

Preuve physique de la fission par Frisch (le 15) et Joliot-Curie (le 30).

24 avril 1939

Le professeur Harteck et son équipe de physiciens de Hambourg informent le ministre de la Guerre qu'il était possible de créer un explosif entièrement nouveau à partir de l'énergie atomique. Les recherches sont activement conduites jusqu'au milieu de 1942, mais restreintes par la suite sur ordre d'Hitler opposé à tout projet qui ne serait pas exploitable neuf mois après le début des travaux.

mai 1939

Prise des brevets de base français et projet d'accord entre le C. N.R. S. et l'Union minière.

2 août 1939

Lettre d'Einstein à Roosevelt lui signalant la possibilité de mettre au point un explosif nouveau d'une grande puissance.

mars 1940

La France achète le stock mondial d'eau lourde à la Norvège.

juin 1940

Invasion de la France. Le stock d'eau lourde est acheminé en Angleterre.

décembre 1940

Von Halban et Kowarski, deux savants travaillant au Collège de France, repliés en Angleterre, démontrent la possibilité de la réaction en chaîne à partir du système uranium naturel-eau lourde.

juillet 1941

Proposition américaine de fusion des efforts anglais et américains.

septembre 1941

Churchill donne son accord à la poursuite du projet en Angleterre et en confie la direction à Anderson. Roosevelt propose à Churchill la fusion des

424

deux projets. En décembre, Churchill se déclare satisfait par un simple échange d'informations. mars 1942 juin 1942

13 août 1942

octobre 1942

2 décembre 1942 janvier 1943

mai 1943 août 1943 septembre 1943 mai 1944 juillet 1944

Anderson répond négativement à la proposition de fusion américaine. Roosevelt et Churchill sont d'accord pour considérer leurs deux pays comme partenaires égaux dans ce projet. Washington approuve le "projet Manhattan" d'utilisation militaire de l'énergie atomique. Roosevelt et Stimson décident le ralentissement de la collaboration anglo-américaine. Projet soviétique consécutif à la lettre du savant russe Flerov à la Stavka (Conseil de Défense), demandant de lancer un programme pour la mise au point de la bombe atomique, le professeur étant "convaincu que les Américains tenaient secrets leurs travaux de recherche sur l'uranium". Première réaction en chaîne aux Etats-Unis (Chicago-équipe Fermi).. Le mémorandum américain Conant amorce la rupture de la collaboration anglo-américaine. A la conférence de Casablanca, Churchill reprend avec Hopkins la question de la collaboration. Conférence de Washington : vains efforts de Churchill auprès de Roosevelt pour la reprise de la collaboration. Roosevelt, Churchill et Mackenzie-King ratifient l'accord de Québec de collaboration atomique t r i partite. Reprise de la collaboration anglo-américaine. Le savant atomiste danois Bohr demande à Churchill d'informer les Russes. A Ottawa, le général de Gaulle est informé de l'état de l'avancement du projet.

août 1944 septembre 1944

Roosevelt reçoit Bohr et accepte son point de vue. Conférence de Hyde Park. La proposition de Bohr est écartée.

avril 1945 juin 1945

Mort de Roosevelt. Le président Truman décide d'utiliser la bombe atomique. Essai de la première bombe au plutonium à Alamogordo (Nouveau-Mexique). Staline est prévenu par

juillet 1945

425

6 août 1945 9 août 1945 8 octobre 1945 janvier 1946 juin 1946

1er août 1946

25 décembre 1946 novembre 1947 14 juillet 1949 31 janvier 1950

426

Truman à la conférence de Potsdam. Destruction d'Hiroshima (bombe à l'uranium enrichi d'une puissance de 13 kilotonnes). Destruction de Nagasaki (bombe au plutonium d'une puissance de 20 kilotonnes). Ordonnance du général de Gaulle portant création du Commissariat à l'Energie Atomique. Création aux Nations unies d'une commission chargée d'étudier les problèmes atomiques. Plan américain Baruch : internationalisation des industries atomiques. Transfert contrôlé des installations industrielles ainsi que des matières fissibles à line Agence supranationale. Ce plan consacrant l'avance technologique américaine, a été repoussé par l'Union soviétique. Loi américaine Mac Mahon (modifiée dans un sens restrictif en octobre 1951): limitation du transfert des matières fissiles. Réglementation des communications et informations technologiques aux pays tiers. Première réaction en chaîne en Union soviétique. Truman annonce que Moscou détient le procédé de la fission. Première bombe atomique soviétique (à l'uranium), dont l'explosion est annoncée par Truman le 23 septembre. Truman rend publique la décision d'entreprendre la mise au point d'une boiiibe à hydrogène "deux cent fois plus puissante que celle d'Hiroshima. "

"Un des plus grands historiens de ce temps, Henri Pirenne, me disait un jour : "j'ai beaucoup de peine à écrire le dernier volume de mon Histoire de Belgique, qui traite de l'histoire contemporaine. Dans un livre de cette sorte, on ne doit retenir que les faits importants. Or qu'est-ce qu'un fait important ? C'est un fait qui a eu de grands résultats. Comment puis-je poser l'importance de faits dont nous attendons les résultats ?" Pirenne touchait juste. Vis-à-vis du présent, nous sommes toujours un peu dans la situation du chimiste qui serait obligé de rédiger son procès-verbal d'expérience sans attendre la dernière réaction. " Marc Bloch, Mélanges historiques t.I, Bibliothèque générale de l'E. P. H. E. , Vie section, Paris S.E.V.P.E.N., 1963, p. 10. "La composition d'un tel ouvrage soulève vin problème de méthode intéressant. Comment éviter la dispersion de l'attention? Il est clair que l'auteur ne peut trouver un foyer pour cette attention en entassant simplement des faits; le regroupement des faits appartient à l'essence même de l'histoire. Et cependant comment les grouper ? L'historien du passé plus reculé n'a pas à chercher ce foyer : l'histoire qu'il doit raconter est complète et le lui fournit. Il sait comment elle finit... elle détermine inévitablement la forme de son étude. La réalisation de l'unité de l'Italie ne justifie aucun jugement définitif sur Metternich, Mazzini ou Cavour, mais elle donne au moins un point sur lequel nous pouvons voir converger leurs vues. Mais l'historien de la période contemporaine ne peut discerner avec aucune certitude, même une halte temporaire, où parviendra le cours des événements qu'il retrace. Si c'est à lui de fournir un foyer d'attention, c'est au début de son récit, et non à la fin qu'il doit le trouver. Il lui faut faire le point au compas et estimer la direction dans laquelle les événements évoluaient au début. Mais une telle évaluation est nécessairement une pure hypothèse, et il faut donc le déclarer expressément, afin que le lecteur n'ait aucune raison de craindre un regroupement secret des faits, un procédé tacite de sélection et d'organisation. En d'autres termes, l'historien de la période contemporaine doit emprunter, pour une fois, la méthode d'hypothèse employée dans les recherches scientifiques". Lord Eustace Percy, préface à la première édition anglaise de l'Histoire des événements internationaux de 1920 à 1939 de G. Gathorne-Hardy, 1934 ; traduit de l'anglais, Paris, P. U. F., 1946.

Chapitre I LA D I V I S I O N DU MONDE (DE LA G U E R R E DE C O R E E A LA MORT DE S T A L I N E ) 1950-1953

I. LE C O N F L I T

ASIATIQUE

A. OPTIONS DES PUISSANCES 1. Le c h o i x a m é r i c a i n en A s i e Le Livre blanc américain sur les relations sino-américaines, paru en 1949, après avoir relaté l'évolution ayant abouti de 1944 à 1949 au contrôle de la Chine par Mao Tsé-toung, s'efforce de dégager une politique à suivre. L'hypothèse d'un désengagement est rejetée tout autant que celle qui conduirait à une intervention. L'hypothèse retenue est celle de l'inévitable contradiction entre la puissance russe et la jeune puissance chinoise soucieuse de s'affirmer. On conclut que l'on ne doit pas donner prise au nationalisme chinois et asiatique qui doit normalement se dresser contre l'impérialisme russe. "Les Américains doivent arracher aux Russes l'arme puissante du nationalisme. La volonté de résistance à la Russie soviétique ne s'affermira que lorsque les peuples d'Asie auront reconnu que c'est d'elle que vient le danger". 5 janvier 1950

Truman réaffirme la politique américaine contenue dans le Livre blanc sur la Chine (United States Relations with China, 1944-1949). Le président réaffirme que les Etats-Unis ne fourniront aucune aide ni assistance aux forces nationalistes chinoises de Formose.

12 janvier 1950

Déclaration du secrétaire d'Etat Acheson : la Corée du Sud et Formose se trouvent en dehors du périmètre de défense américain au Pacifique. Rapport Acheson au Sénat favorable à la reconnaissance de Pékin, alors que s'achèvent à Moscou les entretiens Staline-Mao Tsé-toung. Cette prise de position s'inscrit dans le cadre de la politique préconisée par le Livre blanc.

14 février 1950

431

2. C a l c u l s e t o p t i o n s

russes

L'Union soviétique, à la faveur des accords Mao-Staline du 14 février 1950 (1), tient garnison en Mandchourie et dispose de bases à Port-Arthur et Daïren. Des conseillers militaires russes organisent l'armée nord-coréenne. Staline est mû par la volonté d'affirmer la puissance russe en Asie au lendemain de la victoire de Mao. Il souhaite étendre les positions soviétiques en Asie aux dépens des Etats-Unis dont la présence s'affirme au Japon, et aux dépens de la Chine, désirant pousser Mao hors de la voie attentiste, afin de mieux souder la Chine au système du camp soviétique. Cette opération - à laquelle les Coréens du Nord sont prêts à s'employer et que les Coréens du Sud appellent de leurs vœux afin de consolider leur position avec le secours inévitable de l'Amérique - ne semble pas devoir comporter des risques de complication compte tenu de la position équivoque d'Acheson du 5 janvier 1950. Dans ces conditions les risques semblent être correctement calculés. Si les Américains laissent faire, Staline peut obtenir un gain certain de prestige en Asie, tout en s'établissant sur vin territoire qui commande la mer du Japon et celle de Chine. Si les Américains ripostaient, la Chine alors directement menacée serait contrainte d'intervenir, ce qui la rendrait plus dépendante encore. C'est ainsi que la Chine fut entraînée dans le conflit coréen. B. LA PREMIERE GUERRE DU PACIFIQUE 1. La g u e r r e de C o r é e a) Situation de la Corée 2-11 février 1945

17 juillet-2 août 1945 12 août 1945 8 septembre 1945

Accords de Yalta : les Russes recevraient la reddition des Japonais au nord, et les Américains au sud du 38e parallèle, ligne de démarcation des deux armées. Accords de Potsdam réaffirmant les accords de Yalta. L'armée rouge, venant de Mandchourie, occupe la Corée du Nord. L'armée américaine occupe le Sud.

1. Mao vint à Moscou et le 14 février 1950 fut signé un traité d'amitié et d'alliance valable pour une période de trente ans. Le texte prévoyait la rétrocession à la Chine du chemin de fer de Mandchourie, de la base de Port-Arthur aussitôt après la conclusion du traité de paix avec le Japon, mais au plus tard avant la fin de 1952. Daïren était laissé en suspens. L'U.R.S.S. accordait à son partenaire 300 millions de dollars (1 200 millions de roubles) pour 5 ans à 1 %. Le 27 mars on décida de créer des sociétés mixtes pour exploiter les mines et le pétrole du Sinkiang.

432

décembre 1945

Conférence de Moscou : trusteeship sur la Corée : Etats-Unis, Union soviétique, Chine, Grande-Bretagne. Création d'une commission mixte russoaméricaine chargée de former le gouvernement provisoire.

14 novembre 1947

Résolution de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée par 43 voix contre 0 et 6 abstentions : création d'une commission temporaire des Nations unies pour la Corée. Reconnaissance du droit à l'indépendance et abandon du trusteeship; la commission doit veiller à ce que les représentants soient élus et non nommés.

10 mai 1948

Elections en Corée du Sud : Syngman Rhee est élu président. Le résistant et réformateur Cho Pong An, qui aurait pu devenir le président d'une Corée unie, avait été exécuté sur ordre de Syngman Rhee.

9 septembre 1948

L' "Assemblée du peuple de toute la Corée", composée de 360 représentants pour le Sud et de 212 pour le Nord, se réunit en Corée du Nord et nomme à la tête du gouvernement Kim n Sung.

12 septembre 1948

Moscou reconnaît le cabinet de Kim II Sung (reconnu seulement en août 1950 par Pékin).

12 décembre 1948

L'Assemblée générale des Nations unies crée une nouvelle commission d'observation pour la Corée chargée de prêter ses bons offices pour conduire le pays à l'unification. Cette résolution fut réaffirmée le 21 octobre 1949.

25 décembre 1948

Moscou annonce l'évacuation par ses troupes de la Corée du Nord.

1er janvier 1949

Washington reconnaît le cabinet Rhee.

15 juin 1949

Visite sur la ligne de démarcation du 38e parallèle de Dulles, négociateur américain du traité de paix avec le Japon.

29 juin 1949

Evacuation de la Corée du Sud par les forces armées américaines à l'exception d'une mission militaire de 500 membres.

3 juin 1950

Elections législatives en Corée du Sud. La majorité revient aux partis d'opposition. Syngman Rhee maintient en prison 13 000 opposants et 14 députés.

b) Une guerre limitée 25 juin 1950

Agression nord-coréenne contre la Corée du Sud. 433

juin-septembre 1950

Offensive nord-coréenne : les Sud-Coréens se replient sur la tête de pont de Puzzan.

25 juin 1950

Washington demande au secrétaire général de l'O. N. U., Trygve Lie, de convoquer immédiatement le Conseil de sécurité dont le président depuis le 14 janvier 1950 est le délégué soviétique Malik, alors absent du siège des Nations unies. Résolution américaine : cessation immédiate des hostilités, les Nations unies étant chargées de l'exécution de la résolution. Rejet de la proposition yougoslave tendant à convoquer un représentant de la Corée du Nord par 6 voix contre 1 et 3 abstentions (l'Egypte, l'Inde et la Norvège).

25 juin 1950

Le président Truman autorise le général Mac Arthur, commandant en chef au Pacifique, à fournir des équipements militaires à la Corée du Sud.

26 juin 1950

Message de l'Assemblée nationale de la Corée du Sud demandant l'appui des Etats-Unis. Truman ordonne à l'aviation et à la marine américaines de porter secours aux troupes de la Corée du Sud.

27 juin 1950 27 juin 1950

Réunion du Conseil de sécurité : les Etats-Unis demandent des sanctions contre la Corée du Nord. La résolution est adoptée en l'absence de l'Union soviétique, la Yougoslavie ayant voté contre, l'Egypte et l'Inde s'étant abstenues. Moscou proteste devant l'illégalité du procédé.

29 juin 1950

Truman autorise l'aviation américaine à attaquer le Nord. Débarquement de troupes américaines avec instruction de ne pas franchir le 3 8e parallèle. Blocus naval de toute la côte de la Corée. Washington interdit à Tchang Kai-chek d'intervenir et interpose la Vile flotte.

7 juillet 1950

Résolution du Conseil de sécurité (abstentions: la Yougoslavie, l'Inde et l'Egypte) confiant la conduite des troupes des Nations unies au commandement américain (général Mac Arthur).

13-16 juillet 1950

Messages Nehru à Staline et Truman.

31 juillet 1950

Visite de Mac Arthur à Formose et entretiens avec Tchang Kai-chek.

1er août 1950

Le délégué soviétique au Conseil de sécurité, Malik, siège à nouveau.

434

c) 15 septembre-octobre 1950: intervention américaine et contre-offensive Mac Arthur : défense ou reconquête ? 15 septembre 1950 2 octobre 1950 7 octobre 1950 7 octobre 1950

Débarquement allié à Inchon, sur le 38e parallèle, des forces des Nations unies, et retraite des armées nord-coréennes. Chou En-lai fait connaître à l'ambassadeur de l'Inde que si des troupes des Nations unies pénètrent en en territoire nord-coréen, la Chine interviendrait. Les troupes des Nations unies atteignent le 38e parallèle. L'Assemblée générale de l'O. N. U., sur proposition britannique, adopte un plan de paix en Corée : élections libres sous le contrôle de l'O. N. U. pour la création d'un gouvernement coréen unifié. Une résolution des huit puissances autorise le franchissement du 38e parallèle. Le général Mac Arthur ordonne de franchir la ligne de démarcation.

d) 16 octobre : intervention chinoise : guerre générale ou localisée? 15 octobre 1950

Rencontre Truman-Mac Arthur à l'île de Wake.

16 octobre 1950

Intervention armée chinoise ("l'armée des volontaires") et pénétration en Corée du Nord.

25 octobre 1950

Offensive chinoise et retrait Mac Arthur.

3 novembre 1950

Résolution Acheson sur 1' "union pour le maintien de la paix", accroissant les pouvoirs de l'Assemblée générale afin de suppléer à la carence du Conseil de sécurité.

20 novembre-18 décembre 1950

Essai de contre-offensive Mac Arthur : échec et retraite générale. Arrêt de l'offensive chinoise sur le 38e parallèle.

22 novembre 1950

A l'initiative anglo-franco-soviétique, Pékin est invité à participer aux débats du Conseil de sécurité. Mission chinoise Wu Hsiu-chuan. Appel de 13 pays asiatiques conduits par l'Inde, demandant aux troupes chinoises et nord-coréennes de ne pas franchir le 38e parallèle.

1er décembre 1950

Mac Arthur propose à Truman le bombardement du "sanctuaire mandchou", base tournante de l'offensive chinoise et de l'aide soviétique (les Soviétiques n'évacueront les grands centres mandchous qu'en 1954).

435

4-8 décembre 1950

Attlee, premier ministre britannique, après s'être concerté avec Schuman, ministre français des Affair es.étrangères, se rend à Washington pour dissuader Truman de recourir à des mesures extrêmes. Il est soutenu au Parlement par Churchill. Attlee se déclare favorable à l'admission de Pékin à l'O. N. U. Communiqué Truman-Attlee excluant l'usage de l'arme atomique,

15 décembre 1950 4 janvier 1951

Déclaration de l'état d'urgence aux Etats-Unis.

5 janvier 1951

Les Américains évacuent Séoul, proche du 38e parallèle. Conférence du Commonwealth à Londres : plan de trêve, d'un cessez-le-feu et d'une conférence à Quatre (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine et Union soviétique).

14 janvier 1951

La commission politique des Nations unies adopte le projet par 50 voix contre 7 (Pékin rejette le plan).

20 janvier 1951

Washington propose un projet de résolution condamnant la Chine comme agresseur.

24 janvier 1951

Arrêt de l'offensive chinoise sur le 38e parallèle et début de la guerre de position. Contre-projet des douze pays arabo-asiatique s conduits par l'Inde. Offensive Ridgway et stabilisation du front.

24 janvier 1951 25 janvier 1951 1er février 1951

Le projet américain amendé, mais soutenu par la France et l'Angleterre, est adopté par la commission politique par 44 voix contre 7 (le bloc soviétique, l'Inde, la Yougoslavie et la Birmanie), et 8 abstentions dont l'Egypte, l'Arabie séoudite, le Yémen, l'Afghanistan, l'Indonésie et le Pakistan. La Chine est déclarée agresseur.

11 avril 1951

Truman tranche le conflit portant sur l'extension ou la localisation de la guerre par la révocation de Mac Arthur, qui est remplacé par le général Ridgway.

22 avril 1951

Echec des offensives chinoises et cristallisation sur le 38e parallèle. A la demande de Washington, les Nations unies votent une résolution plaçant l'embargo sur les produits stratégiques à destination de la Chine. Déclarations Trygve Lie et Acheson en faveur d'un armistice sur le 38e parallèle.

18 mai 1951 ler-7 juin 1951

436

23 juin 1951

Un an après le début de la guerre de Corée, déclaration radiodiffusée du délégué soviétique au Conseil de sécurité, Malik : "il conviendrait d'entamer des pourparlers sans préalable en vue d'un cessezle-feu prévoyant le retrait réciproque des troupes de part et d'autre du 38e parallèle". La proposition est appuyée par Gromyko et Chou En-lai et admise par Morisson, ministre des Affaires étrangères britannique, et par le général Marshall, chef de l'état-major américain.

30 juin 1951

Le général Ridgway propose l'ouverture des pourparlers. Acceptation chinoise et nord-coréenne.

10 juillet 1951

Ouverture de la conférence à Kaesong, ville proche du 38e parallèle. Etats-Unis : amiral Turner; Chine : général Tung Hua; Corée du Nord : Nam n.

12 juillet 1951 15 juillet 1951

Suspension des négociations du fait du Nord. Reprise. Suspension des négociations du fait du Sud. Les forces des Nations unies admettent avoir bombardé par erreur la zone neutre. Les Sino-Coréens demandent la reprise. Rencontre sur le pont de Panmunjom .

23 août 1951 10 septembre 1951 19 septembre 1951 24 septembre 1951 21 octobre-25 novembre 1951

Conférence de Panmunjom : accord sur la délimitation, sur la ligne de démarcation, d'une zone démilitarisée.

3 janvier 1952

Moscou demande la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité afin d'examiner les moyens de mettre fin à la guerre.

28 avril 1952

Le général Clark remplace le général Ridgway.

8 octobre 1952

Suspension sine die de la conférence d'armistice : impossibilité d'un accord sur l'échange des prisonniers.

3 décembre 1952

L'Assemblée générale des Nations unies adopte un plan indien, prévoyant la création d'une commission de rapatriement des prisonniers de guerre. Après son élection mais avant la prise de ses fonctions, le président Eisenhower, accompagné de Dulles, se rend en Corée à bord du croiseur Helena. Rejet par Pékin du plàn indien.

l e r - 7 décembre 1952

16 décembre 1952

437

janvier-février 1953

5 mars 1953

Eisenhower adresse un avertissement à Pékin par l'intermédiaire de Nehru : Washington pourrait employer des armes atomiques si les négociations n'aboutissent promptement. Mort de Staline.

2. L e s p r o l o n g e m e n t s du c o n f l i t octobre 1950 23 mai 1951 juillet 1951 27 avril 1952

17 août-22 septembre 1952 15 septembre 1952

coréen

l a Chine envahit le Tibet. Déclaration de Pékin signée par le dalai-lama et le panchen-lama garantissant l'autonomie régionale. La Chine affirme sa souveraineté sur le Tibet qui conserve cependant son autonomie interne. Traité de paix entre le Japon et la Chine nationaliste conclu à Taipeh : le Japon renonce à ses prétentions sur Formose, l'archipel des Pescadores, les lies Paracelse, Spratly, au profit de la Chine nationaliste. Séjour Chou En-lai à Moscou. En pleine guerre de Corée, conclusion des accords soviéto-chinois; utilisation par les Russes de PortArthur et de Daïren. L'Union soviétique rend à la Chine le chemin de fer de Mandehourie. Accord sino-soviétique de stationnement de troupes soviétiques en Mandchourie et à Port-Arthur. Il est décidé à la demande des Chinois que les troupes soviétiques demeureraient "jusqu'à ce que des traités de paix soient signés entre la Chine et le Japon d'une part, et l'U.R. S. S. et le Japon d'autre part".

2 février 1953

Message Eisenhower : déneutralisation de Formose signifiant que la Vile flotte ne s'interposerait plus entre les forces de Tchang Kaï-chek et le continent pour empêcher une invasion de la Chine.

24 février 1953

La Chine nationaliste dénonce le traité sino-soviétique de 1945

3. I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n de l a p r e m i è r e d'Indochine

guerre

dimanche 25 juin 1950 Eclatement de la guerre de Corée. Le cabinet Bidault est démissionnaire. 27 juin 1950 Le président Truman décide l'accélération de l'assistance militaire à la France en guerre en Indochine. 438

19 juillet 1950

18 octobre 1950 6 décembre 1950 15 septembre 1951 18 décembre 1951 10 avril 1952

17 décembre 1952

Message Truman au Congrès concernant l'autorisation de nouveaux crédits "en vue d'aider les alliés français qui se battent en Indochine contre le même ennemi". Echec grave des troupes françaises à Langson, évacuation du Haut-Tonkin, et perte de contrôle des confins sino-vietnamiens. Le général De Lattre de Tassigny nommé en Indochine (en fonction jusqu'au 18 décembre 1951). Mission De Lattre à Washington où il obtient la priorité de fournitures d'armement. Le général Salan remplace le général De Lattre. Déclaration Letourneau, haut-commissaire de France en Indochine : l'issue de la guerre d'Indochine peut déterminer le développement de l'Union française. Résolution de l'O. T. A. N. exprimant la "solidarité atlantique avec le combat de la France contre l'agression communiste".

C. LE SYSTEME AMERICAIN DU PACIFIQUE 1. Le p a r t e n a i r e 1er juin 1950 26 octobre 1950 20 novembre 1950 25 décembre 1950 janvier 1951 13 février 1951 20 juillet 1951

15 août 1951

nippon

Le gouvernement japonais se déclare favorable à la conclusion d'un traité de paix séparé. Washington propose des négociations. Note soviétique réclamant le droit de veto dans la négociation. Rejet américain. Entretiens Yoshida (l'Adenauer japonais)- Dulles, conseiller républicain du Département d'Etat. Le général Mac Arthur autorise le ministère japonais des Affaires étrangères à négocier directement avec les pays étrangers. Les Etats-Unis convoquent à San Francisco une conférence pour la signature du traité de paix avec le Japon. Cinquante-deux pays acceptent l'invitation, parmi lesquels l'Union soviétique, mais sans la Chine communiste. Déclaration Chou En-lai: les accords de San Francisco sont contraires aux engagements internationaux. 439

23 août 1951 4 septembre 1951 28 avril 1952

2.

L'Inde, la Birmanie et la Yougoslavie refusent de signer le traité. L'Union soviétique, la Pologne et la Tchécoslovaquie refusent de signer le traité de San Francisco. Entrée en vigueur du traité de paix de San Francisco avec le Japon. Le Japon renonce à la Corée, Formose, les Pescadores, les Kourilles, la Sakhaline du Sud, et aux anciens mandats qui passent sous tutelle stratégique des Etats-Unis : les archipels Marshall, Mariannes, Bonin, Riou-Kiou, la zone antarctique des Aléoutiennes, les îles Spratly et Paracelse. Des négociations directes avec les pays victimes de l'agression japonaise sont prévues. Définition du statut d'Okinawa : ces îles se trouvent à égale distance de l'archipel japonais et de Formose. Elles demeurent sous la souveraineté nominale du Japon mais le traité reconnaît aux Etats-Unis le droit d'exercer tous les pouvoirs de législation, administration et juridiction, étant entendu que les Etats-Unis reconnaissent au Japon la souveraineté résiduelle. Le Japon est tenu d'agréer toute proposition américaine destinée à placer les îles sous tutelle américaine. Le groupe Nord (Ammami-Oshima) des îles d'Okinawa fut rétrocédé au Japon en 1953. L'administration américaine directe s'étend aujourd'hui sur 848 milles carrés et à une population de 900 000 habitants. La base occupe 12, 5% du territoire .

Les garanties

30 août 1951 1er septembre 1951 8 septembre 1951

américaines

Garantie américaine des Philippines. Signature à San Francisco d'un traité tripartite de sécurité dit "pacte du Pacifique" (A. N. Z. U.S. : Australia, New Zealand, United States). Traité de sécurité entre les Etats-Unis et le Japon (traité Yoshida-Acheson).

II. GARANTIE AMERICAINE DE L ' E U R O P E ET SYSTEME ATLANTIQUE A. LE DISPOSITIF ATLANTIQUE DE PACTES 1. C o n s o l i d a t i o n a t l a n t i q u e et 5 janvier 1951 440

méditerranéenne

Accord de défense mutuelle Etats-Unis -Portugal.

15 février 1951

Déclaration Marshall: les forces américaines en Europe doivent s'élever à 400 000 hommes au début de 1952. Les forces armées américaines dans leur ensemble ont doublé en neuf mois (début de la guerre de Corée) et atteignent 2 900 000 hommes. Les Etats-Unis consacrent 58% de leur budget aux dépenses militaires.

27 février 1951

Accord franco-américain d'établissement d'une base aérienne à Châteauroux et de dépôts logistiques. Accord américano-danois de défense en commun du Groenland. Accord américano-islandais de défense en commun. Accord franco-américain d'installation de sept bases américaines au Maroc.

27 avril 1951 7 mai 1951 12 juillet 1951 15 juillet 1951 6 septembre 1951 septembre 1951

22 octobre 1951 20 février 1952 12 mars 1952 10 mai 1952 4 octobre 1952 17 juin 1953 30 juin 1953 26 septembre 1953

Visite de l'amiral américain Sherman, chef des opérations, navales, à Madrid. Accord américano-portugais (aérodromes des Açores). Conférence atlantique à Ottawa : le comité d'étude "Trois sages" (Harriman, Monnet, et Plowden) est chargé de procéder à une évaluation de la défense atlantique. Le comité communique son rapport le 18 décembre 1951. Protocole invitant la Grèce et la Turquie à accéder au Pacte Atlantique. Conférence atlantique de Lisbonne : "plan de 50 divisions". Le ministre anglais Lord Ismay, nommé secrétaire général de l'organisation atlantique. Rapport secret de l'amiral Fletcher, et plan de défense méditerranéenne. Accord franco-américain sur l'utilisation des bases aériennes. Accord franco-américain sur l'installation du quartier général atlantique en France. Accord franco-américain sur l'oléoduc destiné aux troupes américaines en Fiance. Accord de défense mutuelle entre les Etats-Unis et l'Espagne.

441

2. P r o l o n g e m e n t a t l a n t i q u e à l ' E s t : l e p a c t e balkanique juin 1951

septembre 1951 14 novembre 1951 14 janvier 1953 28 février 1953

Le général Popovitch, chef de l'état-major yougoslave, se rend à Washington pour la conclusion d'un accord de fournitures d'armement. Le général Collins, chef de l'état-major américain, se rend à Belgrade, ainsi que Harriman, représentant du président. Tito propose à Athènes et Ankara un pacte de coopération militaire. Accord d'aide militaire Tito-Allen (ambassadeur américain). Tito se rend en visite en Grande-Bretagne. Signature, à Ankara, du Pacte balkanique d'amitié et de collaboration (au lieu du pacte militaire prévu) entre la Yougoslavie, la Turquie et la Grèce. La Yougoslavie rentre indirectement dans le dispositif militaire occidental.

B. LA PLACE DE L'ALLEMAGNE 1. Une A l l e m a g n e p a r t e n a i r e , r é a r m é e e t d i v i s é e 22 août 1950

?

Discours Acheson en faveur du réarmement allemand. 11-19 septembre 1950 Conseil ministériel de l'O. T. A. N. à New York ("stratégie vers l'avant"), et conférence des ministres des Affaires étrangères des trois Grands (Schuman, Bevin, Acheson): - la R. F. A. seule qualifiée pour parler au nom de l'Allemagne; - la R. F. A. est autorisée à établir un ministère des Affaires étrangères et à nouer des relations diplomatiques; - le principe de la participation allemande à la défense occidentale est admis sous une forme à déterminer (déclaration Acheson). 24 octobre 1950 Plan Pleven d'une Communauté européenne de défense (C. E. D. ). 26-30 octobre 1950 Conférence des Douze de l'O. T. A. N. et présentation du plan Pleven. 22 novembre 1950 Rencontre à Paris entre les ministres des Affaires étrangères des Trois et Adenauer : 1°) Affaires étrangères et compétence internationale de la R. F. A. ; 442

2°) mettre fin à l'état de guerre et d'occupation; 3°) ratification préalable du projet d'armée européenne. 4 novembre-7 décem- Négociations franco-américaines sur l'importance bre 1950 des unités allemandes (bataillons ou régiments). 18 décembre 1950

Conférence atlantique de Bruxelles : les Occidentaux en faveur de la participation de la R. F. A. à la défense occidentale. Adenauer accepte et demande qu'il soit mis fin au statut d'occupation et aux frais d'entretien des troupes. Le commandement suprême des forces alliées en Europe est confié au général Eisenhower.

27 janvier 1951

Lettre Acheson à Schuman d'adhésion au plan Pleven.

15 février 1951

Conférence préparatoire à Paris sur la Communauté européenne de défense (C. E.D. ). Cinq participants : France, Belgique, Italie, Luxembourg et Allemagne de l'Ouest. Six observateurs : Etats-Unis, Canada, Hollande, Danemark, Norvège, et GrandeBretagne.

24 juillet 1951

Accord de principe et appui américain après cinq mois de délibérations et consultations. L'Angleterre refuse de participer à une défense intégrée, mais publie une déclaration de garantie le 15 avril 1952.

26 mai 1952

Accords contractuels de Bonn rendant à l'Allemagne l'égalité des droits.

27 mai 1952

Signature à Paris du traité portant création d'une Communauté européenne de défense (C. E. D. ) : la création de la Communauté européenne de défense: 1. - répond à la préoccupation alliée de fournir une solution au problème du réarmement allemand au lendemain du déclenchement de la guerre de Corée; 2. - constitue une étape sur la voie de l'unification européenne; 3 . - garantit la France contre toute renaissance du militarisme allemand. L'ensemble des instruments constituent la C.E.D. : 1°) le traité (dix protocoles - une convention - un accord); 2°) instruments diplomatiques négociés entre la C. E. D. et l'O. T. A. N. (protocole additionnel au pacte de l'Atlantique); 3°) et entre la C.E.D. et l'Angleterre (traité d'assistance mutuelle); 4°) garanties de la France (déclaration tripartite franco-anglo-américaine, du 27 mai 1952). 443

30 septembre 1952

3 octobre 1952 31 octobre 1952 12 août 1953

L'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe adopte la proposition britannique (plan Eden) tendant à placer les communautés restreintes actuellement et à venir (supranationales) dans le cadre du Conseil de l'Europe (coopération intergouvernementale et interparlementaire) par l'établissement de liens organiques sous la direction du secrétariat du Conseil de l'Europe. Cependant, le plan est r e jeté par les Etats partisans de l'intégration supranationale. Le club atomique compte désormais un troisième membre, la Grande-Bretagne, qui fait exploser sa première bombe atomique. Première bombe H américaine. Cet engin, au deutérium-tritium, ne pesant pas moins de 80 tonnes, n'aurait pu être employé à des fins militaires. Les Soviétiques font exploser leur première bombe H moins d'un an après les Américains. A signaler que cette bombe est opérationnelle et représente un progrès technologique important car elle est au lithium, donc beaucoup moins encombrante. La première explosion américaine de ce type aura lieu à Bikini le 28 février 1954.

2. Une A l l e m a g n e n e u t r e e t u n i f i é e ? a) Problèmes de la réunification 14 septembre 1950

Adenauer propose l'organisation d'élections libres dans toute l'Allemagne.

1er décembre 1950

Grotewohl (R.D.A.) propose la réunion d'un Conseil constituant composé de représentants en nombre égal des deux Allemagnes. Pendant la conférence des ministres des Affaires étrangères des trois puissances à Washington, Grotewohl admet le principe d'élections générales sans faire mention de la parité entre les deux Allemagnes.

15 septembre 1951

27 septembre 1951 10 octobre 1951 1er novembre 1951 20 décembre 1951

444

Adenauer pose des conditions pour l'ouverture des conversations. Acceptation de Grotewohl. Grotewohl refuse le contrôle des Nations unies n'admettant que le quadripartisme. Vote à l'Assemblée générale de 1*0. N. U. d'une r é solution nommant une commission d'enquête (Bré-

sii, Irlande, Pays-Bas, Pakistan et Pologne) et demandant aux deux Etats allemands de la laisser enquêter librement. 10 mars 1952

Proposition soviétique tendant à la réunion d'une conférence à Quatre sur l'Allemagne en vue d'élaborer un traité de paix dans un délai de quatre mois ; ordre du jour : 1°) unification de l'Allemagne, 2°) évacuation des troupes d'occupation, 3°) création d'une armée allemande, 4°) interdiction d'appartenir à une coalition.

b) Nouvelle politique allemande de la Russie soviétique mars 1950 5 juillet 1950

23 octobre 1950

Clementis, ministre tchécoslovaque des Affaires étrangères, Slovaque anti-allemand, est remplacé par Siroky. Slansky, secrétaire du Parti communiste, annonce une nouvelle épuration en Tchécoslovaquie, plus étendue que celle de 1948, soutenu par le président Gottwald. Réunion à Prague des ministres des Affaires étrangères du bloc soviétique sous la présidence de Molotov. Moscou préconise la signature d'un traité de paix avec l'Allemagne, sa démilitarisation et la complète évacuation des troupes étrangères. Un conseil constitutionnel panallemand paritaire formera le gouvernement de l'Allemagne.

3 novembre 1950

Moscou propose la réunion du Conseil des ministres des Quatre (institué à Potsdam - dernière session à Paris, Palais rose au printemps 1949) pour étudier la résolution de Prague.

25 décembre 1950

Les trois Occidentaux acceptent la réunion du Conseil des suppléants. Arrestation de Clementis accusé de "nationalisme bourgeois". Réunion du Conseil des suppléants (Jessup-Malik) au château de la Muette : échec de la conférence. Protocole d'échange de territoire entre l'Ukraine et la Pologne, rectifiant la frontière.

février 1951 5 mars-21 juin 1951 22 mai 1951 août 1951

Molotov et les maréchaux Rokossovski et Joukov demandent à Varsovie l'accentuation de la lutte contre les nationalistes et les titistes. Arrestation de Gomulka et du général Spychalsky, accusés de vou-

445

24 novembre 1951 20 décembre 1951

loir établir en Pologne un régime analogue à celui de Tito. Arrestation de Slansky, exécuté avec Clementis et sept coaccusés le 3 décembre 1952. Novotny secrétaire adjoint du P. C. Décret spécial du président polonais Bierut accordant au maréchal soviétique Rokossovski des pouvoirs discrétionnaires sur les régions frontières occidentales de la Pologne, "y compris le droit d'ordonner des transferts en masse des populations". Mesures d'épuration Berman (le "Beria" polonais).

10 mars 1952

Plan soviétique sur l'Allemagne (voir aussi question allemande) : soumis aux Occidentaux sans être au préalable communiqué à Varsovie et Prague : égalité des droits de défense reconnus à l'Allemagne. Cessation de la dénazification. C'est un retour à la politique de Rapallo. Mais les Occidentaux poursuivent les négociations pour la C. E. D. qui aboutissent à la signature du traité le 27 mai.

27 mai 1952

Les ministres roumains Mme Pauker (Affaires étrangères), Gheorghescu (Intérieur) et Luca (Economie) arrêtés. Le groupe Gheorgiu Dej-StoïkaDraghici, favorable à un communisme national, au pouvoir. Liquidation de Patrascanu (secrétaire du P.C. d'avril 1944 à octobre 1945, exécuté en avril 1954) et de la résistance intérieure. Lavrentiev nommé chef de la mission soviétique à Bucarest. Rakosi, président de la République populaire de Hongrie.

7 juillet 1952 14 août 1952 14 mars 1953

Mort de Gottwald, président de la Tchécoslovaquie, remplacé à la présidence de l'Etat par Zapotocky et à la direction du P. C. par Novotny qui cumule les deux fonctions après la mort de Zapotocky le 13 novembre 1957.

c) Echec de l'ouverture soviétique et consolidation du bloc oriental 15 janvier 1953

446

Arrestation du social-démocrate Dertinger, ministre est-allemand des Affaires étrangères depuis le 10 octobre 1949, et condamnation à 15 ans de t r a vail* forcés . Dertinger, ministre depuis l'avènement de la R. D. A. (7 octobre 1949), fut une personnalité catholique, chrétienne-démocrate chargée d'appliquer la politique d'arrêt de la soviétisation (Sonderweg - chemin particulier) que Staline a

1er octobre 1953

mise en œuvre fin 1951 afin de négocier l'Allemagne de l'Est contre l'arrêt du réarmement en Allemagne de l'Ouest. Début de la soviétisation à outrance et ligne Ulbricht de "construction du socialisme". Lothar Bolz, ministre est-allemand des Affaires étrangères.

I I I . I N T E R V E N T I O N EN O R I E N T A. LIQUIDATION DE L'EMPIRE BRITANNIQUE EN ORIENT 1. La r é v o l t e 30 décembre 1950 7 mars 1951

15 mars 1951 21 mars 1951

28 avril 1951-19août 1953 10 septembre 1951 25 septembre 1951 28 septembre 1951

iranienne Accord de Djeddah entre les Etats-Unis et l'Arabie séoudite sur le partage à égalité des revenus pétroliers. Assassinat du premier ministre iranien depuis juin 1950, le général Ali Razmara, pour avoir empêché le parlement de répudier le Supplemental Oil Agreement, paraphé en juillet 1949, prorogeant la convention passée le 31 décembre 1933 avec 1'Anglo-Persian Oil Company. Sur proposition de Mossadegh, le parlement adopte unanimement le principe de la nationalisation de l'Anglo-Persian Oil Campany. Déclaration Morisson (Affaires étrangères britanniques): "nous protégerons les intérêts britanniques en Iran". Envoi de trois navires de guerre dans le golfe Persique. Appel à la procédure d'arbitrage prévue par les accords anglo-iraniens. Opposition américaine à toute intervention armée, car en vertu du traité russo-persan du 26 février 1921, toute intervention étrangère en Iran autorise une intervention soviétique. Gouvernement Mossadegh. Londres use de mesures de rétorsion. Mossadegh expulse les techniciens britanniques et occupe militairement les raffineries. Londres saisit le Conseil de sécurité et établit le blocus naval des côtes iraniennes. Mossadegh participe aux débats du Conseil de sécurité et demande à Washington un prêt de 120 millions de dollars. 447

15 octobre 1951

Elections générales en Angleterre et échec des travaillistes. Cabinet Churchill, avec Eden aux Affaires étrangères.

novembre 1951-mars 1952

Négociations américano-iraniennes sur la demande iranienne d'ouverture des crédits; sans résultat.

février 1952

Elections iraniennes : Mossadegh investi de pleins pouvoirs. Fermeture des consulats britanniques en Iran.

22 juillet 1952

La Cour internationale de justice décline avoir compétence pour connaître d'un accord qui n'est pas traité entre deux gouvernements. Churchill demande à Truman de s'associer à une démarche commune à Téhéran.

août 1952 iJ octobre 1952

Téhéran rompt les relations diplomatiques avec Londres, et décline la médiation Truman.

novembre 1952

Renouvellement de l'accord américano-iranien sur la fourniture d'armement du 15 octobre 1948. Ouverture d'un crédit d'urgence de 9 millions de dollars.

28 février 1953

Mossadegh obtient du chah l'abdication pour raisons de santé. Manifestation des partis traditionalistes et soutien du parti communiste Tudeh à Mossadegh.

25 mars 1953

Entretiens Eisenhower-Eden et poursuite de la médiation américaine. Message Mossadegh à Eisenhower:"devant la crise financière, l'Iran pourrait être conduit à un réalignement international". Eisenhower insiste pour une négociation.

28 mai 1953

19 juillet 1953

Mossadegh demande au parlement de le proclamer commandant en chef de l'armée à la place du chah. Refus du parlement. Mossadegh organise un référendum. Manifestations du Tudeh.

8 août 1953

Malenkov annonce l'ouverture de négociations avec l'Iran.

16 août 1953

Le chah destitue Mossadegh et le remplace par le général Zahedi, soutenu par la C. I. A. Mossadegh arrête les officiers du palais.

18 août 1953

Fuite du chah à Bagdad, puis à Rome.

19 août 1953

Le Tudeh réclame des armes à Mossadegh. Mossadegh refuse, alors que Moscou interdit au Tudeh de se saisir du pouvoir bien qu'il soit maître du pays.

448

19 août 1953

Un détachement conduit par le général Zahedi et financé et équipé par la C. I. A. occupe la capitale et arrête Mossadegh et les chefs du Tudeh.

20 août 1953

Retour du chah et épuration de l'armée, suivie d'une répression générale.

5 août 1954

Accord entre l'Iran et le consortium des compagnies pétrolières (Etats-Unis 40%, Angleterre 40%, France 6%). Indemnisation pour la nationalisation des installations d'Abadan (médiation Hoover).

3 novembre 1955

L'Iran adhère au pacte de Bagdad.

2.

La r é v o l u t i o n

égyptienne

16 novembre 1950

Nahas Pacha fait part au parlement de son intention de dénoncer le traité anglo-égyptien de 1936 valable jusqu'à 1956.

20 juillet 1951

Le roi Abdallah de Jordanie, soupçonné d'agir en collusion avec Israël, est assassiné par un Palestinien à Jérusalem. Son fils aîné, le prince Talal, lui succède. Favorable aux Palestiniens et antibritannique, il est déclaré malade (août 1952) et une r é gence assure l'interrègne. Son frère cadet, le prince Hussein, accède au trône à sa majorité, le 2 mai 1953. Le 16 juillet 1951, le président du Liban Riad el Sohl est assassiné pour les mêmes motifs que le roi Abdallah.

8 octobre 1951

Nahas Pacha demande au parlement l'abrogation du traité de 1936 et la proclamation du roi Farouk d'Egypte comme souverain du Soudan, afin de protester contre la promulgation unilatérale (le Soudan étant un condominium) par la Grande-Bretagne d'une ordonnance transformant l'Assemblée consultive soudanaise en Assemblée constituante et souveraine.

9 octobre 1951

Londres décide l'envoi de renforts importants dépassant ceux admis par le traité de 1936.

15 octobre 1951

Elections générales en Angleterre et cabinet Churchill-Eden.

16-18 octobre 1951

Emeutes antibritanniques dans la zone du canal.

11 décembre 1951

Le Caire rappelle son ambassadeur à Londres.

25 janvier 1952

L'armée britannique occupe Ismaïlia pour "protéger la zone du canal".

26 janvier 1952

Emeutes antibritanniques au Caire et à Isma'ilia.

449

26 janvier 1952

Incendie du Caire. Répression brutale des forces britanniques.

27 janvier 1952

Le roi Farouk remplace Nahas Pacha, chef du parti Wafd (parti de la délégation pour l'indépendance) - et sept fois premier ministre - , par Ali Maher Pacha.

5 février 1952

Démission d'Ali Maher Pacha, remplacé par Hilali Pacha afin d'engager des conversations avec Londres.

21 juillet 1952

Coup d'état d'un groupe d'officiers (officiers libres) sous la direction du général Neguib. Tous les pouvoirs sont détenus par le Conseil de la révolution.

26 juillet 1952

Abdication du roi Farouk et avènement du prince Fouad.

10 janvier 1953

Visite à Khartoum du major Salah Salem, membre du Conseil de la révolution.

12 février 1953

L'Egypte reconnaît le droit des Soudanais à l'autodétermination. Un accord anglo-égyptien prévoit que le Soudan pourra déterminer son statut à l'issue d'une période de transition n'excédant pas trois ans. Au cours de cette période, le gouverneur général sera assisté d'une commission composée de deux Soudanais, un Pakistanais, un Egyptien, et un Britannique.

14 mars 1953-9 mai 1953

Ouverture de négociations entre Londres et Le Caire sur le statut des troupes de la zone du canal.

18 juin 1953

Proclamation de la République égyptienne. Neguib cumule tous les pouvoirs.

15 novembre 1953

Mort d'Ibn Séoud 1er et accession au trône de son fils Ibn Séoud II.

25 février 1954

Le général Neguib est limogé au bénéfice de Nasser, rappelé deux jours plus tard, il est définitivement écarté le mois suivant.

3. La révolte irakienne 15 janvier 1952

A l'occasion de l'anniversaire du traité de Portsmouth de 1948 entre la Grande-Bretagne et l'Irak, des émeutes antibritanniques se déroulent à Bagdad, conduites par les généraux Hachemi et Chaderzi contre le régent, le prince Abdul Mah.

22-23 novembre 1952

A la suite de la révolution en Egypte, coup d'Etat à Bagdad : l'armée se saisit du pouvoir sous l'auto-

450

2 mai 1953 4.

rité du général Nour-al-Din, chef de l'état-major jusqu'à la majorité constitutionnelle du prince Faysal. Accession au trône du roi Faysal H de la dynastie hachémite.

L ' i n d é p e n d a n c e de la L i b y e

21 novembre 1949

L'Assemblée générale de l'O. N. U. préconise la réunion d'une Assemblée constituante de la Cyrénaïque, de la Tripolitaine et du Fezzan et écarte l'accord Bevin-Sforza du 13 mai 1949.

22 février 1950

Résolution de l'Assemblée générale sur l'indépendance de la Libye. La constituante offre la couronne à l'émir Mohamed Idris el Senoussi de Cyréna'ique, qui devient Idris 1er de Libye., Le gouvernement du bey Mountasser conclut des accords avec la Grande-Bretagne sur le maintien de la Libye dans la zone sterling, la cession des bases à l'Angleterre et aux Etats-Unis, mais refuse le stationnement de troupes françaises au Fezzan (frontière isolant la Tunisie et l'Afrique du Nord).

25 novembre 1950 1er avril 1951

24 juillet 1953 9 septembre 1954 5. L e s c r i s e s 30 mars 1949 14 août 1949 18 décembre 1949 novembre 1950

Traité d'amitié et d'alliance entre la Grande-Bretagne et la Libye (base de Benghazi). Accord américano-libyen de défense (base de Whellus Field). syriennes Le colonel Zaïm se proclame chef de l'Etat avec l'appui des colonels Hinnaoui, Chichakly et Kalas, et accorde le droit de passage pour la Tipe Line. Le colonel Hinnaoui fait exécuter le colonel Zaïm appuyé par les colonels Chichakly et Kalas. Le colonel Chichakly fait arrêter le colonel Hinnaoui qui devait être assassiné en octobre 1950 à Beyrouth, où il était exilé. Achèvement du pipe-line de la compagnie Aramco.

451

B. LA CRISE DE LA PRESENCE FRANÇAISE EN AFRIQUE DU NORD 1. La c r i s e avril 1938-décembre 1942

6 avril 1943 11 juin 1950

17 août 1950

31 octobre 1951

15 décembre 1951 17 décembre 1951 14 janvier 1952

15 janvier 1952 18 janvier 1952 26 janvier 1952 16 octobre 1952

452

tunisienne A la suite des émeutes de Tunis et de la répression conduite par les autorités coloniales françaises, les chefs du Néo-Destour Bourguiba, Ben Youssef et Mongi Slim sont emprisonnés à Tunis d'abord, au fort Saint-Nicolas de Marseille ensuite, d'où ils sont libérés par les Allemands. Discours Bourguiba à Radio-Bari à la nation tunisienne. Bourguiba gagne Tunis, puis Le Caire où il séjourne de janvier 1945 à septembre 1949. Déclaration Robert Schuman à l'occasion de la désignation du préfet Perillieràla résidence : "amener la Tunisie vers l'indépendance, qui est l'objectif final pour tous les territoires de l'Union française". La France met fin à l'administration directe de la Tunisie par la constitution du cabinet Chenik chargé de négocier les modifications institutionnelles qui devront conduire la Tunisie à l'autonomie interne. Mémorandum tunisien protestant contre la lenteur des négociations et correspondance bey LamineAuriol au sujet de la succession des étapes devant conduire à l'autonomie. "Lettre du 15 décembre" du gouvernement Pleven rejetant les revendications tunisiennes, Bourguiba quitte Paris pour Tunis le 3 janvier 1952. Grèves de protestation en Tunisie et début d'une insurrection armée. La Tunisie saisit le Conseil de sécurité du différend franco-tunisien, contrairement aux stipulations du traité de Bardo, établissant le protectorat qui confiait à la France la représentation exclusive de la Tunisie à l'extérieur. Paris exige le renvoi du cabinet Chenik, contrevenant ainsi à l'autonomie interne. Bourguiba est arrêté et déporté avec des ministres du cabinet Chenik, à l'îlot de la Galite proche de Bizerte. Il y restera deux ans. Grèves et émeutes. Cabinet Baccouche favorable à la négociation. Inscription de la question tunisienne à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'O. N. U.

17 décembre 1952

2.

La c r i s e

L'Assemblée vote par 44 voix contre 3 et 17 abstentions une résolution sud-américaine exprimant l'espoir que la France, par la voie de négociations, reconnaîtra aux Tunisiens la capacité de s'administrer eux-mêmes. marocaine

octobre 1950

Le sultan du Maroc Mohamed V se rend à Paris pour réclamer une modification radicale (deux mémorandums) des relations entre les deux pays. Le sultan réaffirme sa solidarité avec le parti Istiqlal publiquement proclamé depuis le discours du 11 janvier 1944 et celui de Tanger du 10 avril 1947.

26 décembre 1950

Ultimatum du général Juin, résident général de France, au sultan, exigeant le désaveu du parti Istiqlal. Proclamation de l'état de siège.

25 février 1951

Auriol, président de la République française, se solidarise avec le général Juin. Le sultan s'incline et se dissocie, sans toutefois les désavouer explicitement, des partis nationalistes tout en protestant énergiquement contre le coup de force (tribus berbères marchant sur Rabat).

août 1951

Le général Guillaume succ ède au général Juin.

4 octobre 1951

La Ligue arabe demande l'inscription de la question marocaine à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'O. N. U. Ajournement de l'examen par 28 voix contre 23 et 7 abstentions. mars et décembre 1952 Résolutions de l'Assemblée générale de l'O. N. U. exprimant l'espoir que les négociations se poursuivent pour développer les libres institutions politiques du Maroc. 10 novembre 1952 Protocole modifiant l'accord franco-britannique sur Tanger du 31 août 1945. 18 novembre 1952 Discours du trône du sultan, véritable charte du nationalisme marocain. 8 décembre 1952 Journée de solidarité tuniso-marocaine à la suite de l'assassinat par une police parallèle du syndicaliste tunisien Ferhat Hached, et émeutes des Carrières-Centrales à Casablanca. 26 février 1953 Campagne de pétitions animée par des chefs traditionnels marocains et les anciens combattants berbères de l'armée française, soutenue par les autorités du protectorat et le ministre des Affaires étrangères Bidault, tendant à la destitution du sul-

453

13 août 1953

tan Mohamed V. "Arbitrage Bidault": protocole remis au sultan par le général Guillaume : le sultan se démet de ses pouvoirs temporels et ne garde que l'autorité spirituelle. Les pouvoirs sont confiés à un Conseil r e s treint de notables marocains et d'administrateurs français du protectorat. Le sultan, dont le palais est entouré par les gardes mobiles redoutant par ailleurs la dissidence berbère, signe le protocole.

14 août 1953

Les notables marocains, réunis autour du pacha de Marrakech El-Glaoui, déclarent le sultan Mohamed ben Youssef déchu de sa dignité religieuse d'iman du Maghreb et proclament à sa place Moulay ben Arafa, s'attribuant eux-mêmes les prérogatives temporelles attachées au sultan.

20 août 1953

Le cabinet Laniel-Bidault couvre le coup de force. Le général Guillaume n'obtenant pas l'abdication du souverain le place en état d'arrestation. Il est exilé d'abord en Corse et ensuite à Madagascar. Démission du ministre Mitterrand hostile à la politique marocaine et tunisienne du cabinet Laniel.

C. INTERVENTION AMERICAINE ET TENTATIVES DE CONSOLIDATION 1. A f f i r m a t i o n du s t a t u 25 mai 1950

quo

Déclaration tripartite reconnaissant et garantissant le statu quo (reconnaissance implicite des modifications territoriales et politiques survenues à la suite de la guerre de Palestine). Washington, Paris et Londres indiquent leur intention d'agir "dans le cadre des Nations unies et en dehors de ce cadre" pour prévenir toute violation par un de ces Etats de leurs frontières ou des lignes d'armistice, conviennent d'apprécier "à la lumière de ces principes toute demande d'armes ou de matériel de guerre" et affirment que les livraisons seront subordonnées à l'assurance de non-agression de la part de l'Etat demandeur.

2 . T e n t a t i v e s p a r t i e l l e s de 15 décembre 1950 9 février 1951

454

consolidation

Accord de défense mutuelle américano-pakistanais. Accord de coopération technique entre les EtatsUnis et le Pakistan ( accords complémentaires du 12 février 1952 et du 27 mars 1953).

18 juin 1951

Reconduction du bail de la base de Dahran entre les Etats-Unis et l'Arabie séoudite.

18 février 1952

La Grèce et la Turquie entrent à l'O. T. A. N.

24 juillet 1953

Traité anglo-libyen d'alliance.

27 août 1953

Concordat entre le Vatican et Madrid qui remplace celui de 1851 dénoncé par la République en 1931.

26 septembre 1953

Accord de Madrid de défense mutuelle entre les Etats-Unis et l'Espagne et location de bases navales et aériennes.

19 mai 1954

Accord de défense mutuelle entre les Etats-Unis et le Pakistan.

3.

Le p r o j e t d ' u n p a c t e r é g i o n a l

: le

M.E.D.O.

8 octobre 1951

Nahas Pacha dénonce le traité anglo-égyptien de 1936 et déclare que toute reprise des négociations avec Londres serait subordonnée à l'évacuation de la zone du canal de Suez et du Soudan.

13 octobre 1951

Washington, Londres et Paris invitent Le Caire et Ankara à s'associer dans la création d'un commandement du Moyen-Orient et proposent la mise sur pied d'une Middle East Defense Organization (M. E. D. O. ).Le Caire se voit promettre l'abrogation du traité de 1936 et la remise de la base du canal au commandement allié. Les troupes anglaises non affectées à ce commandement seraient évacuées.

17 octobre 1951

Déclaration Acheson de soutien ferme au projet du M. E.D. O. Le Caire rejette ces propositions. Damas se déclare opposé à toute participation à un tel pacte.

11 novembre 1951

Création d'un commandement du M. E. D. O. établi à Ankara, sans l'Egypte. Washington, Paris, Londres et Ankara proposent à l'Egypte, à la Syrie, au Liban, à l'Irak, à Israël, au Yémen et à la Jordanie de s'y joindre.

E c h e c et r e c h e r c h e d ' u n 2 0 mars 1953

"substitut'

Entrevue Eisenhower, Churchill, Dulles et Eden aux Bermudes : projet Eden • retrait progressif des troupes du canal avec maintien d'une base militaire immédiatement utilisable en cas de conflit. Eisenhower refuse de s'associer à ce projet et dépêche son secrétaire d'Etat Dulles au Proche-Orient. 455

11 au 28 mai 1953

Voyage du secrétaire d'Etat Dulles au Proche et Moyen-Orient, accompagné de Stassen (Egypte, Syrie, Liban, Turquie, Grèce, Israël, Irak, Arabie séoudite, Pakistan, Inde). Pas de visite en Iran (Mossadegh), mais visite en Israël.

1er juin 1953

Rapport Dulles au président Eisenhower. "Les EtatsUnis ressentent les inquiétudes des pays arabes pour leur indépendance devant la menace de l'ingérence soviétique. Les Etats-Unis proposent une aide économique et technique, et une coopération militaire, garantie unique des progrès intérieurs. Le Proche-Orient a besoin de paix et de coopération, par conséquent Israël devra en faire partie (plan Johnston d'octobre 1953 d'irrigation multilatérale du Jourdain). Dans l'étape présente, une défense linéaire du rempart Nord (Northern Tier-Turquie, Irak-Iran-Pakistan) constitue l'objectif immédiat des Etats-Unis. "

5.

La " d é f e n s e l i n é r a i r e du r e m p a r t

janvier 1954 février 1954 2 avril 1954 19 mai 1954

Nord"

Voyage du président turc Bayar aux Etats-Unis et entretiens avec Eisenhower. Visite du premier ministre turc Menderès à Karachi. Pacte défensif turco-pakistanais d'assistance. Traité d'assistance et de défense mutuelle entre les Etats-Unis et le Pakistan.

IV. B R E F APERÇU DES ETATS D'AMERIQUE

LATINE

DE 1939 à 1968

- Mexique 1934-1940 mars 1938

1940-1946 21 août 1940 456

Présidence Cardenas. Nationalisation des compagnies pétrolières par Cardenas; elle eut alors la même portée dans le monde que la nationalisation de la Compagnie de Suez. Présidence Camacho avec Cardenas au ministère des armées. Assassinat de Trotski.

2 juin 1942

Le Mexique déclare la guerre aux puissances de l'Axe.

20 avril 1943

Visite de Roosevelt.

1946-1952

Présidence Aleman (visite de Truman en 1947).

1952-1958

Présidence Cortines.

1958-1964

Présidence Mateos (visite de Kennedy en 1962 et du général de Gaulle en mars 1964).

1964-1970

Présidence Diaz-Ordaz qui, pour faire face à des émeutes d'étudiants (26 juillet-2 octobre 1968) par la répression, fait appel à l'armée. Son ministre de l'Intérieur Echeverria lui succède à la présidence à partir de 1970.

- Argentine 1939-23 juin 1942

Présidence Qrtiz.

1942-1943

Présidence Castillo.

4 juin 1943

Coup d'Etat qui, bénéficiant de sympathies proaxistes, de tendance nationaliste et réformiste, aboutit au renversement du cabinet conservateur et pro-britannique Castillo.

5-7 juin 1943

Cabinet Rawson.

juin 1943-1944

Cabinet Ramirez: le colonel Peron nommé ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

25 février 1944-1946

Cabinet Farrell.

29 juin 1944

Washington et Londres rompent les relations diplomatiques avec l'Argentine qui refuse de rompre les relations avec l'Allemagne.

février 1945

L'Argentine n'est pas invitée à la conférence de Mexico.

27 mars 1945

L'Argentine déclare la guerre à l'Allemagne.

17 octobre 1945

Le président Farrell congédie le colonel Peron: émeutes populaires en sa faveur. Peron devient ministre de la Guerre.

10 février 1946

Livre bleu américain hostile au colonel Peron.

24 février 1946

Election du colonel Peron à la présidence (19461955).

13 février 1947

Nationalisation des chemins de fer appartenant à une société britannique.

19 février 1948

Accord des Andes (Argentine-Chili) d'axe politique et de coopération économique. 457

novembre 1951 10 juin 1955 16 juin 1955 16 septembre 1955 22 septembre-13 novembre 1955 13 novembre 195523 février 1958 23 février 195818 mars 1962 31 janvier 1962 18 mars 1962 1962-1963 1963-1966 2 décembre 1964 28 juin 1966 - Uruguay 1943-1947 1947 1947-1951 1951-1952 juillet 1951

1er mars 1952 novembre 1958 1er mars 1959

458

Réélection de Peron. Le pape excommunie Peron. Insurrection antiperoniste. Coup de force de la marine contre Peron qui s'enfuit à l'étranger le 22 septembre 1955. Cabinet Lonardi. Présidence Aramburu. Election et présidence Frondizi. Frondizi s'abstient de condamner Cuba. Frondizi renversé par un coup d'Etat de l'armée. Cabinet Guido et conflit entre colonels de la "ligne dure" et colonels "légalistes". Cabinet Illia (visite du général de Gaulle en octobre 1964). Echec de l'opération pour le retour du général Peron. Coup d'Etat et dictature de la junte militaire du général Qngania. Amazega. Berreta. Berres. Trueba. Pacte des deux principaux partis politiques : les Colorados et les Biancos abolissent la présidence et la remplacent par un Conseil national exécutif de neuf membres. La composition du Conseil est constitutionnellement bipartisane et trois sièges sont réservés au parti dans l'opposition. Entrée en exercice du Conseil national exécutif. Pour la première fois depuis 94 ans les Biancos l'emportent sur les Colorados. Conseil à majorité Biancos. (Les Colorados peuvent être considérés comme étant réticents devant toute forme d'imbrication avec leur grand voisin argentin, alors que les Biancos pourraient être regardés comme favorables à une collaboration intime. )

novembre 1966

Abolition du pacte collégial et élection du général Gestido à la présidence.

10-14 avril 1967

Conférence de Punta del Este des chefs des Etats membres de l'O. E . A .

6 décembre 1967

Mort du président Gestido auquel succède Pacheco qui adopte des mesures de répression contre les organisations de la gauche révolutionnaire (13 juin 1968-17 mars 1969 : état de siège).

25 juin 1969

Rétablissement de l'état de siège à la suite d'une série d'attentats contre des sociétés américaines par l'organisation de la gauche révolutionnaire "Tupamaros".

- Brésil 1930-1945

Vargas est renversé par un coup d'Etat le 30 octobre 1945.

30 octobre-2 décembre Linhares, président intérimaire, est chargé de 1945 préparer l'élection d'une Constituante. 2 décembre 1945janvier 1951

Cabinet Dutra.

5 février-18 décembre 1946

La Constituante promulgue une constitution démocratique et présidentielle.

15 mai 1947

Le parti communiste brésilien déclaré illégal; fuite de son secrétaire général Luis Carlos Prestes (de 1924 à 1927, la "colonne Prestes" parcourra tout le Brésil du sud au nord, "longue marche" entraînant les populations, tour à tour, à un vaste mouvement revendicatif).

janvier 1951

Vargas, élu président du Brésil (1951-1954).

24 aôût 1954

Suicide de Vargas.

août 1954-1955

Cabinets Filho, Da Luz, Ramos.

31 janvier 1956

Kubitschek élu président (1956-1961).

21 avril 1960

Brasilia, proclamée capitale fédérale du Brésil.

janvieivaoût 1961

Election et six mois de présidence Quadros : désireux d'appliquer une politique hardie, Quadros se trouve en butte à l'obstruction de l'armée et de la droite. Il démissionne en août donnant tacitement licence aux ministres militaires de son gouvernement, en faveur d'un coup d'Etat soutenu par des manifestations populaires. L'absence de réaction populaire permet aux modérés de nommer à la tête de l'Etat le vice-président Goulart.

459

25 juillet 1961

Rétablissement des relations diplomatiques avec Moscou, rompues depuis 1946.

août 1961-janvier 1963 L'armée s'oppose à Goulart ne l'admettant à la présidence que si le régime constitutionnel cesse d'être présidentiel pour devenir parlementaire. Une modification de la constitution fait que le Brésil renonce au régime présidentiel. 31 mars-3 avril 1964

"Révolution d'avril". Coup d'Etat de la junte militaire contre le gouvernement Goulart avec l'appui de la mission diplomatique américaine et de l'ambassadeur Lincoln Gordon. Goulart se retire sans opposition. L'armée déclenche une vaste épuration. Le maréchal Castello Branco devient chef de l'Etat le 11 avril (visite du général de Gaulle en octobre 1964).

5 mai 1965

Le Brésil approuve l'intervention armée des EtatsUnis en République dominicaine.

27 octobre 1965 et 7 février 1966

Actes institutionnels supprimant les anciens partis politiques. Pouvoirs absolus au maréchal Castello Branco. Modalités d'élection à la présidence par le Congrès.

15 mars 1967

Le maréchal Costa E Silva, élu président par le Congrès.

30 août 1967

Création du Front élargi (Kubitschek-Lacerda).

décembre 1967décembre 1968

Agitation des étudiants, du clergé et de la magistrature.

14 décembre 1968

Coup de force du maréchal Costa E Silva. Dissolution du Congrès. Pleins pouvoirs. Censure. Vague d'arrestations. Développement de mouvements révolutionnaires armés sous la direction de l'ancien député communiste Marighela et, après son exécution par la police le 6 novembre 1969 , par l'ancien capitaine Lamarca. L'enlèvement de l'ambassadeur des Etats-Unis le 5 septembre 1969 et sa libération en échange de la remise en liberté de quinze prisonniers politiques éprouve durement un régime contesté aussi par le clergé.

29 octobre 1969

Les militaires portent au pouvoir le général Medici.

- Chili 1938-1941

Présidence Aguirre Cerda et gouvernement de Front populaire.

1942-1946

Rios.

1946

Duhalde. Bielech.

460

1946-1952

Présidence Videla avec la participation de trois ministres communistes jusqu'au début de 1948, date de de l'interdiction du P.C.chilien.

1952-1958 1958 1958-1964 4 septembre 1964

Présidence Ibanez (régime de type peroniste). Rodriguez et cabinet de transition. Présidence Alessandri (démocrate-chrétien). Présidence Frei (démocrate-chrétien). (Visite du général de Gaulle en octobre 1964. )

- Venezuela Après la mort du dictateur Gomez (au pouvoir de 1915 à 1935) 1936-1941 Contreraz. 1941-1945 Angarita. 18 octobre 1945 Coup de force de jeunes officiers réformistes et nationalistes de 1' "Action démocratique" (Betancourt et Gallègos). Gouvernement Betancourt-Gallègos. 1945-1948 Coup de force Jimenez : les colonels Jimenez et novembre 1948 Chalbaud déposent Betancourt. 1948-1950 Chalbaud, assassiné en 1950. 1950-1952 Flamerich (dictature Jimenez). 1952-1958 Jimenez (dictature). 23 janvier 1958 Révolte contre Jimenez qui, déposé, s'enfuit aux Etats-Unis. janvier-décembre 1958 Cabinet intérimaire amiral Larrazabal. 1959 Cabinet Sanabris chargé de préparer les élections présidentielles. 1959-1963 Election et présidence Betancourt (Action démocratique). Betancourt soutenu par le président Kennedy - visite en 1962 - devra faire face en octobre 1962 à une offensive de soulèvements et de sabotages des installations pétrolières par la gauche révolutionnaire favorable à l'action directe. 1er décembre 1963Election et présidence Leoni (Action démocratique) 1968 qui affronte l'agitation urbaine. 1er décembre 1968 Election et présidence Caldera (Démocratie chrétienne).

461

- Bolivie La Bolivie traverse des crises à la suite de graves revers essuyés lors des conflits armés, engagés en vue de gains territoriaux avec le Chili (1879-1883), le Brésil (1903), le Paraguay (1928), l'Argentine (1930) et au cours de la guerre du Chaco (1933-1936). Les gouvernements des généraux se succèdent: 1939-1940

Quintanilla.

1940-1943

Panarânda.

20 décembre 1943

Villaroel renverse par un coup d'Etat Penaranda et applique une politique nationaliste.

21-26 juillet 1946

Emeutes et pendaison de Villaroel.

1946

Guillen.

1946-1947

Gutierrez.

1947-1949

Hertzog.

1949-1951

Urridagoitia.

mai 1951

Election Estenssoro (M. N. R., parti démocrate réformiste) mais l'armée lui interdit la prise de pouvoir.

1951-1952

Gouvernement Rojas.

avril 1952

Révolte des mineurs en faveur du rétablissement du gouvernement légalement élu Estenssoro.

1952-1956

Présidence Estenssoro.

octobre 1952

Estenssoro nationalise les mines d'étain. C'est en Amérique latine la plus importante nationalisation après celle des pétroles du Mexique en mars 1938.

1956-1960

Présidence Siles Suazo (M. N. R. ).

1960-1964

Présidence Estenssoro (M. N. R. ).

4 novembre 1964

Coup d'Etat du général Barrientos et gouvernement de la junte militaire. En février 1967, le général Barrientos se fait plébisciter à la présidence, mais devra affronter la guérilla.

8 octobre 1967

Capture et exécution de Guevara qui dirigeait un foyer de guérilla.

28 avril 1969

Mort accidentelle du général Barrientos auquel succède son vice-président Salinas. Coup d'Etat du général Ovando qui dénonce les accords pétroliers conclus avec les sociétés nord-américaines et rétablit les activités syndicales.

26 septembre 1969

462

- Colombie 1938-1942 1942-1945 1945-1946 1946-1950 février 1948

1949-1953 1950-1953 13 juin 1953 1953-mai 1957 11 mai 1957 mai 19 57-août 1958 1958-1962 1962-1966 août 1966 14 août 1966

12 janvier 1968

Santos (libéral). Lopez (libéral). Camargo (libéral). Perez (conservateur). Lors de la 9e conférence panaméricaine de Bogota, émeute dans la ville faisant 5 000 victimes. L'étudiant cubain Fidel Castro se trouve parmi les manifestants. Guerre civile en Colombie entraînant 250 000 morts morts. Dictature Gomez et guerre civile. Le dictateur Gomez est déposé et arrêté. Pinilla et politique de pacification. Pinilla renversé. Pacte conservateur-libéraux de trêve politique et d'alternance au pouvoir. Junte militaire. Lieras Camargo (libéral). Valencia (conservateur). Lieras Restrepo (libéral). Sommet de Bogota : le Venezuela (Leoni), le Chili (Frei) et la Colombie (Lieras Restrepo) ainsi que les délégués des présidents du Pérou (Belaunde Terry) et de l'Equateur (Indaburu) se prononcent contre toute création d'une force interaméricaine et dénoncent les gouvernements issu des coups d'Etat (doctrine Betancourt-Leoni). Rétablissement des relations diplomatiques avec Moscou, rompues depuis 1948 à la suite des émeutes provoquées par l'assassinat du leader libéral Jorge Gaitan.

- Pérou Les conflits armés avec le Chili, le Brésil, la Bolivie, et l'Equateur, déterminent, en partie, le rôle accru de l'armée dans la vie publique. 1939-1945 Prado (conservateur). 1941 Guerre entre le Pérou et l'Equateur qui prend fin par l'accord de Rio de Janeiro du 29 janvier 1942, ratifié le 22 mai 1944, par lequel l'Equateur cède au Pérou la moitié de ses territoires d'Amazonie (300 000 km^). La paix a été favorisée par la mé463

diation de l'Argentine, du Brésil, du Chili et des Etats-Unis. 1945-1948 28 octobre 1948-1950 1950 1950-1956 juin 1956-1962 mars 1961 10 juin 1962 18 juin 1962

1963-1968

3 octobre 1968

- Equateur 1938-1939 1940-1944 1944-1947 1947

Bustamante (avec l'appui de l'A. R. P. A., parti démocrate et réformiste panamérlcain de Haya de la Torre). Dictature Odria. Noriega et junte militaire. Dictature Odria. Prado (conservateur), légalise le parti A. R. P. A. Haya de la Torre, rentré d'exil prépare son parti (A. R. P. A. ) aux élections. Les élections dorment l'avantage au parti A. R. P. A. de Haya de la Torre. Coup d'Etat militaire de la junte du colonel Godoy qui renverse le président Prado, annule les élections et exerce un gouvernement militaire destiné à favoriser une alternative en dehors de l'A. R. P. A. Le président Kennedy condamne cette ingérence (Je l'armée dans la vie politique, Présidence du réformiste (mais sans attaches avec l'A. R. P. A. ) Belaunde Terry (démocrate chrétien). En juin-novembre 1965, un mouvement de guérilla est réprimé par l'armée. Coup d'Etat de l'armée, La général Alvarado nationalise les compagnies pétrolières américaines et noue des relations diplomatiques et commerciales avec Moscou. Narvaez. Del Rio (guerre avec le Pérou), Ibarra, qui promulgue le 6 mars 1945 une nouvelle constitution présidentielle autoritaire. Coup d'Etat et cabinets intérimaires Mancheno, Yeintimilla et, fin 1947-début 1948, Arosemena. Plaza. Ibarra. Enriquez.

1948-1952 1952-1956 1956-1960 1960- 7 novembre 1961 Ibarra. 7 novembre 1961 Emeutes insurrectionnelles. 7-10 novembre 1961 Gallègos. 464

1961-1962 juillet 1963 29 mars 1966 novembre 1966septembre 1968 juin 1968

Arosemena (conservateur). Coup d'Etat : une junte militaire assume le pouvoir. La junte militaire est renversée à la suite de manifestations universitaires violentes. Cabinet intérimaire Indaburu. Election et présidence Arosemena. Election à la présidence de Ibarra qui prend ses fonctions à la tête de l'Etat pour la quatrième fois. Il sera réélu en juin 1968.

- Paraguay Les guerres avec le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, la Bolivie (Chaco) (frontières fixées par l'arbitrage du 10 octobre 1938) ont rendu le pays exsangue, privé de tout accès à la mer et administré par la dictature militaire du général Franco. Enfin, le Paraguay est tiraillé entre ses grands voisins et volontiers tuteurs, l'Argentine et le Brésil. 1939-1948 mars-août 1947 1948 15 août 1948-1949 1949 1949-1950 1950-1954 5 mai 1954 1954-1970 12 mai 1959 16 avril 1960 - Costa Rica septembre 1944novembre 1948 mai 1948 novembre 1948novembre 1949

Dictature du général Franco (1939-1940 : Estigarribia, 1940-1948 : Morinigo). Guerre civile qui aboutit à la chute de la dictature par la victoire des libéraux. Cabinet de transition Frutos. Gonzalez (libéral). Rolon (libéral). Lopez (libéral). Régime autoritaire du président Chavez, adepte de Peron. Coup d'Etat des généraux Perreira et Strœssner, et présidence Perreira. Dictature Strœssner. Le "Mouvement du 14 mai" tente une invasion. Nouvelle tentative et échec. Présidence Picado qui annule les élections favorables à Ulate. Début de l'intervention armée du dictateur du Nicaragua Somoza et guerre civile. Coup d'Etat d'une junte avec Figueres qui renverse Picado, expulse les forces de Somoza, et rétablit Ulate. 465

21 février 1949

Pacte de Washington entre le Costa Rica et le Nicaragua.

novembre 1949

Le cabinet intérimaire Figueres cède la place au président régulièrement élu Ulate.

novembre 1949novembre 1953

Présidence Ulate.

8 novembre 1953-1958 Election et présidence Figueres. avril 1954-janvier 1955 Nouvelle invasion par le Nicaragua (Somoza) du Costa Rica. Intervention de l'O. E. A. et appui aérien américain contre l'envahisseur. 25 janvier 1956

Traité d'amitié entre le Nicaragua et le Costa Rica.

février 1958-1962

Présidence Echaudi (conservateur) qui remporte les élections devant le réformiste Figueres.

1962-1966

Présidence Orlich (coalition).

février 1966-1970

Présidence Fernandez (conservateur).

février 1970

Réélection et présidence Figueres.

- Nicaragua 1937-21 septembre 1956

Dictature Tac ho Somoza, assassiné le 21 septembre 1966. Somoza, chef de la garde nationale avait assassiné en 1936 César Sandino qui avait combattu et tenu en échec pendant 7 ans, de 1926 à 1932, les "marines" américains débarqués au Nicaragua.

avril 1954

Incidents de frontière provoqués par le Nicaragua contre le Costa Rica, doté d'un régime libéral.

11 janvier 1955

Invasion armée du Costa Rica par le Nicaragua.

15 janvier 1955

Intervention de l'O. E. A. et appui américain au Costa Rica (Figueres) contre la dictature Somoza.

25 janvier 1956

Traité d'amitié entre le Nicaragua et le Costa Rica.

21 septembre 19561963

Après l'assassinat de son père, Luis Somoza est "élu" en février 1957 à la présidence, alors que Tachito Somoza, fils cadet est nommé chef de l'armée. A la suite d'une injonction américaine, Luis Somoza ne se représente pas aux "élections" qui sont remportées par l'homme de confiance des Somoza, René Schick-Gutierrez.

1963-1966

5 février 1967

"Election" de "Tachito" Somoza à la présidence.

- Salvador 1939-avril 1944 466

Dictature Martinez.

Insurrection appuyée par une junte de colonels. Présidences des colonels (directoire réformiste): Menendez (1944), Aguirre (1944), Castañeda (19451949), Osorio (1949-1950). 1956-1960 Présidence du colonel réformateur Llemus, inspirateur du directoire. novembre 1960 Coup d'Etat : Llemus part en exil. 25 janvier 1961 Directoire civil et militaire du chef de la junte, colonel Castillo. 1962 Présidence Rivera. 15 juillet-10 août 1969 Conflit armé entre le Salvador et le Honduras . Menacé de sanctions économiques le Salvador retire ses troupes.

avril-mai 1944 mai 1944-1956

- Guatemala 1931-1944 24 juin 1944 20 octobre 1944

Dictature Ubico. Un triumvirat militaire renverse le dictateur Ubico. Formation d'un cabinet de transition Vaides. Révolte populaire soutenue par des officiers libéraux. Election du libéral Arevalo (1945-1951).

15 mars 1945 février 1948-mai 1951 Fermeture de la frontière guatémaltèque avec le Honduras britannique fondée sur la prétention du Guatemala de recouvrer le Honduras, ayant fait partie du Guatemala sous souveraineté espagnole. 1951-1954 Election et présidence du r éformateur Arbenz, dont les mesures de nationalisation déterminent une coalition extérieure soutenue par les Etats-Unis. 17 mai 1954

Washington annonce détenir la preuve de la fourniture d'armes tchécoslovaques au Guatemala. Dulles demande aux membres de l'O. T. A. N. le droit de visite des navires.

18-27 juin 1954

Invasion du Guatemala par les forces du colonel Armas venant du Honduras et du Nicaragua, soutenues et armées par les Etats-Unis.

27 juin 1954 29 juin 1954

Démission de Arbenz. Armistice de San Salvador. La junte du colonel Mouzon prend le pouvoir.

1954-1957

Présidence du colonel Armas (assassiné le 23 juillet 1957).

1957-1958

Cabinet de transition chargé de préparer les élections : colonel Lopez 467

1958-1963 30 mars 1963 juillet 1963

1966-1969 28 août 1968 - Cuba 1940-1944 1944-1948 1948-1952 10 mars 1952 mars 1952-janvier 1959 26 juillet 1953 2 décembre 1956 1er janvier 1959 janvier juillet 1959 février 1959 juillet 1959 août 1959 17 juillet 1959-1968 3 janvier 1961 18-20 avril 1961

468

Election et présidence Fuentes. Coup d'Etat de la junte des colonels E. Peralta et Azurdia pour empêcher la victoire du libéral Arevalo. Présidence Azurdia (1963-1966). Le Guatemala rompt les relations diplomatiques avec Londres à la suite du conflit au sujet de l'avenir du Honduras britannique. Azurdia après avoir accepté une médiation, renoue avec Londres. Présidence du modéré Montenegro. Assassinat de l'ambassadeur américain au Guatemala et vague de terrorisme. Présidence autoritaire Batista (homme fort depuis 1933). Battu aux élections en 1944, Batista part aux Etats-Unis. Présidence San Martin. Socarras. Coup d'Etat Batista qui prend le pouvoir. Dictature Batista (novembre 1958-janvier 1959 : Aguero, installé par Batista). Création du "Mouvement du26 juillet" àla faveur du coup de main de la caserne de Moncada (Santiago). Venant du Mexique, le groupe de Fidel Castro débarque clandestinement à Cuba. Fuite de Batista et entrée de Fidel Castro à La Havane. Présidence Urrutia. "Conversations de Caracas" en vue de la création d'un "axe démocratique" entre Castro, Betancourt et Figueres. Le président Urrutia s'enfuit aux Etats-Unis. Castro se rend à Washington pour une série d'entretiens. Présidence Dorticos. Washington rompt les relations diplomatiques avec Cuba à la suite des nationalisations. Débarquement de troupes anti-fidélistes avec l'appui logistique et aérien américain à la baie des Cochons. La tentative échoue et fait 500 victimes et nombre de prisonniers.

31 janvier-14 février 1962 3 février 1962 25 août 1962 22 octobre 1962

6 juillet 1964

Sur recommandation de la conférence de Punta del Este, l'O. E. A. vote l'exclusion de Cuba par 17 contre 3 (Brésil, Chili, Argentine). Le président Kennedy proclame l'embargo sur les produits cubains. Attaque et bombardement de La Havane par des avions venant des Etats-Unis. (La crise des fusées. Voir aussi p. 585 et sq. ) Le président Kennedy déclare détenir la preuve de l'existence de fusées offensives sur le territoire cubain et proclame le blocus naval de l'île. Castro propose une normalisation des relations avec les Etats-Unis, en vue d'établir un modus vivendi et de déterminer le statut de la grande base navale américaine à Cuba, Guantanamo (contacts Attwood-Lechuga depuis septembre 1963, sans succès).

27 juillet 1964 16 décembre 1964

L'O. E.A. vote des sanctions contre Cuba. "Che" Guevara se rend à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.

décembre 1964

Conférence des partis communistes latino-américains à La Havane. Castro annonce que "Che" Guevara a renoncé à la nationalité cubaine "pour lutter ailleurs contre l'impérialisme". Conférence de la "Tricontinentale" (de solidarité des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine) : cinq cents délégués de gouvernements ou d'organisations révolutionnaires. Importance de la lutte a r mée. Formation, parmi les partis communistes du monde, d'un "groupe neutraliste" rejetant la controverse sino-soviétique comme "nuisible au camp du socialisme" (1). Création de l'O. S. P. A. L. (Organisme de solidarité des peuples d'Amérique latine) chargé de la " continentalisation de la lutte".

3 octobre 1965 3-15 janvier 1966

13 mars 1967 2-13 août 1967

Castro dénonce le "défaitisme" du bureau politique du P. C. vénézuélien, accusé de vouloir abandonner la lutte armée. Conférence à La Havane de solidarité des peuples d'Amérique latine (O. L. A. S. ).

1. Communiqué cubano-nord-coréen de Pyongyang du 2 novembre 1966.

469

République dominicaine 1930-30 mai 1961 Dictature Rafaël Trujillo, assassiné le 30 mai 1961. 24 septembre 1940 Accord Trujillo-Cordell Hull mettant fin au droit de regard reconnu aux Etats-Unis sur l'administration dominicaine. 1947 Expédition de Cayo-Confite à laquelle participe Fidel Castro. mai 19 52-août 1960 Présidence Hector Trujillo (chef du gouvernement : Balaguer). 24 juin 1960 A l'instigation de Trujillo, attentat (manqué) contre Betancourt. L'O.E. A. prend des sanctions et place sous embargo les échanges commerciaux avec le régime Trujillo. 20 août 1960 Trujillo nomme Balaguer président. 26 août 1960 Washington rompt les relations diplomatiques avec Ciudad Trujillo. Réuni à la demande de Moscou, le Conseil de sécu10 septembre 1960 rité prend acte des décisions de l'O. E. A. contre la République dominicaine. L'O.E.A. prononce de nouvelles sanctions dont 4 janvier 1961 l'application est laissée à la discrétion des Etats membres. 30 mai 1961 21 octobre 1961 20 novembre 1961

27 novembre 1961 16 janvier 1962

470

Assassinat de Trujillo. Balaguer, président intérimaire (1961-1962). Après vingt-cinq ans d'exil, Juan Bosch, personnalité libérale, revient à Saint-Domingue. L'armée de l'air fait échec à la tentative de coup d'Etat des généraux Hector et Arismendi Trujillo, frères du dictateur revenus subitement à SaintDomingue après un séjour aux Etats-Unis. La marine américaine patrouille au large de la capitale. Début de la grève générale lancée par l'opposition. Manifestations insurrectionnelles et fuite de Balaguer. Un gouvernement de transition Bonnely est constitué pour préparer les élections. Bosch remporte (décembre 1962) les élections et il est investi en février 1963 en présence du vice-président Johnson mais ne peut se maintenir devant la coalition des puissants intérêts hostiles. Un bref gouvernement Santos est renversé par la junte du colonel Reid Cabrai (septembre 1963).

1963-avril 1965 24 avril 1965

25 septembre 1965

1er juin 1966

Gouvernement de la junte du colonel Reid Cabrai, à la faveur de la tension avec Haïti. Soulèvement à Saint-Domingue : les officiers libéraux et des membres du "Parti révolutionnaire" de l'ex-président Bosch se soulèvent contre la junte Reid Cabrai. Les insurgés distribuent des armes aux civils et sont sur le point de s'emparer du pouvoir. Massive intervention américaine (corps expéditionnaire de 40 000 hommes) et soutien de la junte pro-américaine du général Imbert Barreras. Le Congrès dominicain investit le colonel Caamano, chef des insurgés. Sur les instances américaines un cabinet de transition Godoy est formé. Bosch, retour de Porto Rico lance une campagne anti-américaine, mais soutenu par la troisième force réformiste, écarte toute collaboration avec la gauche révolutionnaire. Balaguer, personnalité politique de la dictature Trujillo, élu président au cours d'une campagne électorale à laquelle Juan Bosch n'a pu participer à la suite des pressions grandissantes de la junte militaire d'extrême-droite du général Wessin et de ses groupes d'assaut terroristes. Le colonel Caamano, nommé attaché militaire à Londres. 8 000 hommes de la force d'intervention américaine stationnent encore en République dominicaine.

- Panama Dernière née des Républiques hispano-américaines, elle fut détachée en 1903 de la Colombie à la suite d'une intervention des Etats-Unis. La base principale du dispositif militaire américain en Amérique latine se trouve dans la zone du canal. Le Southern Command s'y trouve ainsi que la base aérienne Howard Fields recouvrant treize pays latino-américains et le 8e groupe des "forces spéciales" contre-guérilla (école et centre d'entraînement ayant reçu entre 1960 et 1968 vingt mille officiers et sous-officiers latino-américains). 1940-1941 1941-1945 mai 1942 1945-1948 1er mars 1946 août 1947

Présidence Arias. De La Guardia. Accord américano-panaméen de cession à bail de 134 bases et installations militaires. Jimenez. Entrée en vigueur de la nouvelle constitution de Panama. Les Etats-Unis restituent à Panama 120 bases. La location est prorogée de cinq ans pour 13 bases, et 471

13 décembre 1947

1948-1949 1949-1951 1er juillet 1951 1951-1952 1952-1955 1955-1956

de dix ans (renouvelable) pour la base de Rio Hata. L'Assemblée de Panama rejette à l'unanimité la r a tification de cet accord. En application de la politique du bon voisinage, les Etats-Unis évacuent les bases. Arosemena. Arias. Création de la Compagnie du canal de Panama appartenant au département de la défense américaine. Arosemena. Présidence du réformiste et libéral Remon qui obtient la révision du traité portant l'annuité versée par les Etats-Unis à 1 930 000 dollars. Présidence De La Guardia, vice-président de Remon.

1956-1960 avril 1959 novembre 1959

Réélection De La Guardia. Insurrection conduite par l'ex-président Arias. Emeutes pour l'affirmation de la souveraineté de Panama sur la zone du canal et "querelle du drapeau".

octobre 1960-1964 9-10 janvier 1964

Présidence Chiari (libéral). Emeutes anti-américaines dans la zone du canal : 25 morts panaméens, 5 américains et 350 blessés. Le président Chiari rompt les relations diplomatiques avec Washington. Le Conseil de sécurité et l'O. E.A. dépêchent une commission d'enquête. Nouvelles émeutes en novembre 1965 et juin 1966 portant sur la révision du traité de 1903. Les relations diplomatiques ont été reprises en avril 1964.

1964-1968

Présidence Robles (libéral). Une prénégociation aboutit en septembre 1965 à un accord de principe sanctionnant les principales revendications panaméennes. Le traité de 1903 est abrogé. La souveraineté de Panama est reconnue sur la zone du canal qui devra être progressivement intégrée au territoire national. Les Etats-Unis conservent leurs bases. Un second canal devra être construit en territoire panaméen. 30 millions de dollars d'indemnité au lieu de 1, 9 million.

Mars 1968

Le président Robles est déposé par le Parlement mais une intervention de la garde nationale le rétablit. Le président Arias, élu en mai et entré en fonction

11 octobre 1968 472

le 1er octobre est renversé par la garde nationale. La junte militaire porte au pouvoir les colonels Pinilla et Urrutia qui sont écartés en 1969 par le général Torrijos, homme fort de la junte, pour avoir tenté un coup de force contre ce dernier. - Honduras 1939-1949 1949-1954 4 mai-juillet 1954

Dictature Carias. Galvez. Grèves de 40 000 ouvriers des plantations de bananes de la compagnie américaine United Fruit.

octobre 1954

Election du libéral Morales.

décembre 1954

Coup d'Etat Lozano.

octobre 1956

Lozano renversé. Un cabinet de transition Diaz remet le pouvoir à Morales, réélu en 1956 et président de 1957 à 1963.

octobre 1963

Morales est renversé par le coup d'Etat du colonel Arellano.

23 mars 1965

Le colonel Arellano, "élu" président.

juillet 1965

Le colonel Arellano suspend les garanties constitutionnelles et entame la répression des foyers de guérilla.

15 juillet-10 août 1969 Le Honduras est envahi par le Salvador. L'intervention de l'O. E. A. aboutit au retrait des troupes et à un accord de cessez-le-feu. - Haïti 1. Gouvernements "mulâtres" : 1930-1941 Vincent. 1941-1946

Lescot (les Etats-Unis contrôlent les entrées fiscales à partir de 1947).

1946-1950

Dumarsais.

10 mai 1950

Coup d'Etat du général Magloire qui est "élu" à la présidence en octobre 1950. Il inaugure les gouvernements "authentiques".

2. Gouvernements "authentiques" : mai 1950-décembre 1956

Général Magloire, et conclusion d'un accord avec la République dominicaine (Trujillo) d'action anticommuniste et de coopération économique (1951).

décembre 1956-septembre 1957

Coup d'Etat et déposition du général Magloire. Une junte exerce le pouvoir. 473

septembre 1957 avril-mai 1963

Dictature Duvalier. Commission d'enquête de 1*0. E. A. au sujet de la tension à la frontière entre Haïti et la République dominicaine.

V. LE S E T A T S D ' A M E R I Q U E L A T I N E DANS L E S RELATIONS INTERNATIONALES (DE LA G U E R R E A L ' O . E . A. : 1 9 3 9 - 1 9 5 2 ) A. DU REGIONALISME... 1936

Conférence panaméricaine extraordinaire de Buenos Aires : questions de sécurité : Washington propose la création d'un Conseil consultatif permanent interaméricain. Rejet par les Etats d'Amérique latine qui acceptent uniquement des consultations sans constitution d'aucun organisme. Signature d'un protocole de non-intervention mutuelle et d'une déclaration de solidarité.

9-27 décembre 1938

Huitième conférence panaméricaine de Lima (après Munich) : Roosevelt propose un système d'organisation permanente et obtient par la déclaration de Lima la réunion consultative régulière des ministres des Affaires étrangères. Le Pérou quitte la S. D. N. Le Brésil le 12 juin 1926; le Paraguay le 24 février 1935; le Chili le 2 juin 1938 et le Venezuela le 11 juillet 1938. Réunion consultative panaméricaine de Panama: règles de neutralité communes aux Etats américains à la suite de la guerre en Europe.

8 avril 1939 23 septembre3 octobre 1939 19 juin 1940

Déclaration du président Roosevelt : les Etats-Unis ne reconnaîtront aucun transfert de souveraineté de la part d'une puissance non américaine à une puissance non américaine dans l'hémisphère occidental.

21-30 juillet 1940

Réunion consultative panaméricaine de La Havane (après l'armistice franco-allemand et la capitulation de la Hollande) : projet d'administration conjointe des territoires coloniaux des Amériques dépendant de la France et de la Hollande. Création d'une Commission interaméricaine de la paix. Acte de La Havane : les vingt et une Républiques américaines préconisent l'administration commune des territoires dépendants des puissances européennes dans tous les cas de modification du statu quo.

30 juillet 1940

474

2 septembre 1940

Echange de lettres Lothian-Cordell Hull dit accord d'échange des destroyers contre l'octroi pour 99 ans aux Etats-Unis par l'Angleterre de la jouissance de facilités navales et aériennes dans les possessions américaines de l'Angleterre (Terre-Neuve, Bermudes, Jamaïque, Sainte-Lucie, Antigua, Trinité, Guyane britannique). Création d'une commission anglo-américaine des Caraïbes.

B. . . . A LA SEDUCTION DE NEUTRALITE ET LA DIFFICILE AFFIRMATION DE LA SOLIDARITE AMERICAINE... 8 décembre 1941

15-28 janvier 1942

Rupture des relations diplomatiques uniquement avec le Japon : Mexique, Brésil, Colombie, Cuba, République dominicaine, Haïti, Honduras, Nicaragua, Panama, Salvador, Costa Rica. Réunion consultative panaméricaine de Rio de Janeiro (après Pearl Harbor) : recommande la rupture des relations diplomatiques avec l'Allemagne et le Japon et l'adhésion à la Charte de l'Atlantique (abstention de l'Argentine et du Chili).

9 juin 1942

Réunion des vingt et un Etats à Buenos Aires : convention pour la répression des menées subversives étrangères. Abstention de l'Argentine et du Chili.

30 juin 1942

Réunion à Washington d'une conférence panaméricaine économique et financière : le bénéfice du prêtbail étendu au Mexique, Pérou et Equateur.

C. . . . ET LA RUPTURE AVEC L'ALLEMAGNE (1942) Les pays ayant déjà rompu avec le Japon rompent avec l'Allemagne ainsi que le Venezuela, le Pérou, l'Uruguay, la Bolivie, l'Equateur et, en 1943, le Chili. 21 février-8 mars 1945Réunion consultative panaméricaine de Mexico (sauf Argentine) : acte de Chapultepec : 1°) Toute atteinte à la souveraineté des pays membres est considérée comme acte d'agression contre tous les Etats signataires qui doivent se consulter. Les réunions consultatives deviennent annuelles. 2°) L'acte prévoit rétablissement d'un accord régional. 24 mars 1945 L'Argentine rompt les relations diplomatiques avec l'Allemagne. 9 mai 1946 Plan Truman de défense en commun de l'hémisphère occidental, réaffirmé en mai 1947, sans aboutir. 15 août-2 septembre Réunion consultative panaméricaine de Rio de Janei1947 ro (sauf Nicaragua) : pacte de Rio de Janeiro : traité interaméricain d'assistance réciproque et consul475

30 mars-2 mai 1948 février-mars 1954

tations en cas d'agression et mesures de sanction contre l'agresseur. Neuvième conférence panaméricaine de Bogota et signature le 30 avril 1948 de la charte de l'Organisation des Etats Américains (O. E. A. ). Conférence de l'O. E. A. à Caracas (sauf Costa Rica). Résolution de Caracas hostile au système communiste. Condamnation sur proposition de Dulles du Guatemala. Résolution dénonçant le maintien de colonies européennes aux Amériques.

D. LE SYSTEME INTERAMERICAESf DE PACTES 1. O r g a n i s a t i o n 14 octobre 1951

d e s E t a t s de l ' A m é r i q u e

centrale

Signature de la charte de San Salvador qui entre en vigueur le 14 décembre 1951. Panama refuse de participer. Sont membres : Costa Rica (Ulate), Salvador (directoire modéré et réformiste Llemus), Guatemala (Arbenz), Honduras (Galvez) et Nicaragua (Somoza).

2. O r g a n i s a t i o n d e s E t a t s a m é r i c a i n s

(O.E. A.)

26 mars 1951

Réunion consultative des ministres des Affaires étrangères de l'O. E. A. à Washington, présidée par Acheson. Devant l'aggravation de la guerre de Corée, réaffirmation de la résolution anticommuniste de Bogota, et dispositions renforçant la coopération pour la défense du continent américain.

31 mars 1951

La réunion consultative reçoit le président Auriol.

13 décembre 1951

Entrée en vigueur de l'Organisation des Etats Américains dont la charte a été préparée par la 9e conférence des Etats américains à Bogota, du 30 mars au 2 mai 1948 et signée le 30 avril 1948 entre les vingt et un Etats américains - cinq faisant partie de l'organisation des Etats de l'Amérique centrale, les Etats-Unis et les treize Etats suivants (gouvernements lors de l'entrée en vigueur le 15 décembre 1951) : Mexique (Aleman), Venezuela (Jimenez), Brésil (Vargas), Colombie (Gomez), Pérou (Odria), Cuba (Batista), Equateur (Plaza), Bolivie (Rojas), Chili (Ibanez), Argentine (Peron), Paraguay (Chavez), Uruguay (exécutif collégial Colorados), République dominicaine (Trujillo), Haïti (Magloire), Panama (Arosemena).

476

Nota : Dépendances européennes aux Amériques (1952) La souveraineté détenue par les puissances européennes sur six millions d'hommes s'exerce par : - la France : Martinique, Guadeloupe, Guyane française; - la Grande-Bretagne : Bahamas, Barbade, Jamaïque, Trinité, Guyane britannique et le Honduras britannique (Belize). Les "Indes occidentales" couvrent 265 000 km^ avec 4 millions d'habitants; - la Hollande : Curaçao, Guyane néerlandaise. En 1942, une commission anglo-américaine des Caraïbes voit le jour. Elle est ouverte à la France et la Hollande en décembre 1945. En avril 1946 se tient à l'île de Saint-Thomas une réunion de la conférence des Caraïbes portant sur l'organisation de la vie économique de la région. En octobre 1953, les autorités coloniales britanniques déposent le premier ministre de la Guyane britannique à la suite de manifestations autonomistes, considérées comme faisant partie d'un plan de subversion (suspension de la constitution de 1928 amendée en 1949 et 1953). Dépendances nord-américaines (1952) Porto Rico et les îles de la Vierge : le régime de l'île de Porto Rico est officiellement celui d'un Etat libre associé aux Etats-Unis, "commonwealth" dont le statut fut approuvé par l'Assemblée générale des Nations unies le 27 novembre 1953. Ce nouveau régime est l'aboutissement d'un long processus politique qui commence par l'occupation pure et simple par les "marines" américains et l'établissement d'un gouvernement militaire entre 1898 (défaite des Espagnols à Cuba) et mai 1901, ensuite d'un gouvernement civil institué par la loi "Foraker" jusqu'en 1917, puis d'un régime "dépendant" issu de la loi organique "Jones", qui impose la citoyenneté américaine aux Portoricains. C'est le 3 juillet 1950 que le président des Etats-Unis signa la loi "600", prévoyant l'organisation d'un gouvernement constitutionnel par le peuple de Porto Rico. (1) Les Portoricains appartiennent à un Etat libre, mais sont aussi citoyens américains et ont l'obligation de servir dans l'armée américaine; les affaires monétaires, les postes, l'émigration, les transports aériens, la diplomatie sont des domaines réservés au Congrès des Etats-Unis; les jugements du Tribunal suprême portoricain sont susceptibles d'appel devant la cour de Boston, et, en dernière instance, devant la Cour suprême de Washington. L'Assemblée constituante créée après le référendum de 1952 (les votes hostiles et les abstentions représentaient plus de 50% des votants) approuve la Constitution (octroyée en fait par le Congrès des Etats-Unis); quatre mois plus tard le président Munoz Maria devenait officiellement le chef d'un "Etat libre", mais qui n'a pas la possibilité de raffiner plus de 10% de son sucre, qui doit vendre toute sa production aux Etats-Unis et leur acheter 97% de ses importations. 1. Le 1er novembre 1950 attentat des nationalistes portoricains contre le président Truman à la Maison Blanche. 477

Chapitre II D E T E N T E ET CONTRADICTIONS DES BLOCS (1953-1956)

I.

LA D E T E N T E PAR

L'EQUILIBRE

A. LE DEGEL ET LES OUVERTURES DU BLOC SOVIETIQUE 1. Le " d é g e l " et l e s c o n t r a d i c t i o n s du

mouvement

communiste 5 mars 1953 6-14 mars 1953

Mort de Staline à l'âge de soixante-treize ans. "Troika" : Malenkov (chef du gouvernement et secrétaire général du P.C.), Beria, Molotov, assistés de Kaganovitch et Boulganine, vice-présidents du gouvernement.

14 mars 1953

Malenkov reste chef du gouvernement jusqu'au 8 février 1955 mais il est remplacé au secrétariat général par Khrouchtchev. Mort de Gottwald remplacé à la tête de l'Etat par Zapotocky, au gouvernement par Siroky et au secrétariat général par Novotny. Malenkov déclare au Soviet suprême : "Il n'existe aucun problème international qui ne puisse être r é solu par un arrangement pacifique". Décret d'amnistie en U. R. S. S. Amnistie en Roumanie concernant 80 000 paysans réfractaires à la collectivisation à outrance. Réhabilitation des "médecins terroristes" en U.R. S. S. : les médecins juifs accusés de complot contre Staline en janvier sont libérés. Principe de direction collégiale.

15 mars 1953 27 mars 1953 5 avril 1953 6 avril 1953 16 avril 1953 14 mai 1953 30 mai 1953 1er juin 1953

Relèvement des "normes de travail" en Allemagne de l'Est. Réforme monétaire en Tchécoslovaquie. Emeutes à Pilsen et Ostrava (Pologne) et à Cseppel (Budapest).

479

11 juin 1953

Arrêt de la soviétisation en Allemagne de l'Est et proclamation du "nouveau cours".

16-17 juin 1953

Révolte de Berlin Est réprimée par deux divisions motorisées soviétiques. Elimination de Beria, favorable à un repli en Allemagne (voir rapport Khrouchtchev). Sommairement exécuté, sa destitution et sa condamnation sont rendues publiques le 10 juillet, son exécution le 24 décembre.

20-25 juin 1953

4 juillet 1953

2.

Sur une intervention pressante de Malenkov, Rakosi secrétaire général du P. C. hongrois et chef du gouvernement, démissionne de son poste du gouvernement qui est confié à Nagy jusqu'au 9 mars 1955.

L ' o f f e n s i v e de p a i x

15 mars 1953

Déclaration Malenkov sur la coexistence pacifique.

19 mars 1953

Initiative soviétique d'une conférence à Quatre à Berlin sur la sécurité aérienne et pour la réglementation des conditions d'accès aux corridors aériens reliant la ville à l'Ouest.

27 mars 1953

Vychinski retire son veto et permet la nomination du Suédois HammarskjOld au poste de secrétaire général de l'O. N. U.

28 mars 1953

Proposition sino-coréenne en vue de la réouverture des négociations d'armistice en Corée.

30 mars 1953

Déclaration Chou En-lai proposant de confier la question des prisonniers de guerre de Corée aux puissances neutres.

3 avril 1953

Levée des restrictions apportées, en Allemagne, au trafic interzonal.

16 avril 1953

Déclaration Eisenhower : "Le monde entier sait qu'une ère a pris fin avec la mort de Staline". Le discours est reproduit dans la Pravda.

20 avril-11 mai 1953

Proposition Churchill d'une conférence à l'échelon le plus élevé.

28 avril 1953

Molotov se déclare en faveur d'une négociation à Cinq (y compris la Chine) et se déclare en faveur de la proposition Churchill.

28 mai 1953

Semionov nommé haut commissaire de la zone soviétique en Allemagne et nitchev haut commissaire avec rang d'ambassadeur en Autriche. C'est une ébauche d'un retour au quadripartisme.

480

30 mai 1953 8 juin 1953 9 juin 1953 11 juin 1953 14 juin 1953 17 juin 1953 10-15 juillet 1953

Note de Moscou à Ankara et abandon des revendications russes sur Kars et Arda han. Accord de Panmunjom sur l'échange des prisonniers. Normalisation, en Autriche, du régime d'occupation soviétique, qui devient strictement militaire. La soviétisation est arrêtée en Allemagne de l'Est. Normalisation des relations diplomatiques entre Moscou et Belgrade et nomination d'ambassadeurs. La conférence au sommet occidentale, aux Bermudes, est renvoyée en décembre à la suite de l'état de santé de Churchill. Réunion à Washington des ministres des Affaires étrangères des Trois (Dulles, Bidault, Salisbury) et principe d'une conférence à Quatre à Lugano (Suisse).

15 juillet 1953

Note occidentale à Moscou proposant la réunion d'une conférence à Quatre sur l'Allemagne. Ordre du jour: élections libres en Allemagne. Traité autrichien. C'est le début de l'échange des notes qui s'étend du 15 juillet 1953 au 4 janvier 1954 (13 notes).

20 juillet 1953

Reprise des relations diplomatiques avec Israël, rompues par Staline le 12 février 1953. Moscou renoue les relations avec la Grèce. Armistice de Corée. Malenkov annonce au Soviet suprême la possession par l'Union soviétique de la bombe H et la fin du monopole américain. Les Soviétiques font exploser leur première bombe H moins d'un an après les Américains (31 octobre 1952). Cependant la bombe soviétique est opérationnelle alors que la bombe américaine ne le devient que le 28 février 1954 (Bikini). Nouveau message Malenkov proposant une conférence à Cinq (avec la Chine).

27 juillet 1953 8 août 1953 12 août 1953

15 août 1953 2 septembre 1953

Note soviétique proposant aux trois Occidentaux la convocation d'une conférence pour l'examen de la question allemande et autrichienne. Les trois Occidentaux proposent à Moscou une conférence à Quatre (sans la Chine) à Lugano pour le 15 octobre.

481

26 novembre 1953

Moscou accepte une conférence à Quatre (sans la Chine).

4-7 décembre 1953

Conférence des trois Occidentaux aux Bermudes (Eisenhower, Churchill, Laniel). Acceptation de la contre-proposition soviétique et communiqué annonçant la conférence de Berlin.

8 décembre 1953

Plan Eisenhower "Atomes pour la paix", exposé devant l'Assemblée générale des Nations unies: création d'une Agence internationale de l'énergie atomique destinée à répartir les matières fissiles en vue de développer les ressources énergétiques (ce plan devait aboutir en 1955 à la création d'une Agence internationale de l'énergie atomique, siégeant à Vienne et dont l'Union soviétique fait partie).

B. L'HYPOTHEQUE ALLEMANDE ET LA DIVISION DE L'EUROPE 1. L ' é c h e c de la c o n f é r e n c e d e s Q u a t r e s u r magne ( B e r l i n ,

25 j a n v i e r - 1 8 f é v r i e r

l'Alle-

19 54)

a) Les projets de règlement - Projet soviétique 1°) Projet de traité de paix avec l'Allemagne (avec la participation de tous les pays en guerre contre le Reich). - Formation d'un gouvernement provisoire commun à toute l'Allemagne. - Adoption d'une loi électorale et organisation d'élections. - Le gouvernement panallemand issu des élections sera tenu de négocier un traité de paix. - Interdiction de participer à tout système d'alliances. - Retrait des forces d'occupation des Quatre. 2°) Projet "de pacte paneuropéen de sécurité collective à l'exclusion des Etats-Unis, prévu pour une durée de 50 ans. 3°) Projet d'un référendum panallemand : choix entre les traités de Bonn et de Paris, ou un traité de paix. - Projet occidental Projet occidental de traité de paix en cinq étapes : 1°) Elections libres. 2°) Convocation d'une Assemblée constituante. 3°) Adoption d'une constitution. 4°) Formation d'un gouvernement. 5e) Négociation souveraine et conclusion d'un traité de paix. 482

b) Les recommandations 1°) Réunion d'une conférence à Cinq (avec la participation de la Chine) et des représentants des deux Corées, à Genève à partir du 26 juillet 1954, chargée de trouver une solution aux conflits de Corée et d'Indochine (désormais, en 25 jours, le Vietminh tente d'arracher un succès avant le début de la négociation; le siège de Dien Bien Phu débute le 11 mars 1954). 2°) "Directives" aux ministres des Affaires étrangères pour la recherche d'un règlement de la question allemande. 2. La c o n s t r u c t i o n p o l i t i q u e de l ' E u r o p e 14 septembre 1951

Déclaration de Washington: les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de la France et de l'Angleterre affirment leur accord en vue de la création d'une communauté européenne.

10 décembre 1951

L'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe rappelle cette déclaration et recommande au Conseil des ministres la conclusion rapide d'un accord instituant une autorité politique.

30 mai 1952

Résolution de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe en faveur de l'élaboration d'une communauté politique supranationale.

10 septembre 1952

Les gouvernements des six pays membres de la C. E. C. A. invitent l'Assemblée de la Communauté charbon-acier élargie (3 membres pour chacun des grands pays, France, Allemagne, Italie : en assemblée ad hoc), à préparer un avant-projet portant statut de la communauté politique. (L'article 38 du traité de la C. E.D. confiait à l'Assemblée de la C. E.D. le soin de préparer le projet de traité instituant la communauté politique. La ratification du traité exigeant des longs délais, les ministres des Affaires étrangères des Six invitèrent l'Assemblée de la C. E. C. A. à se charger de l'élaboration. ) L'Assemblée ad hoc crée une commission constitutionnelle européenne (quatre sessions): I o ) 10 mars 1953 L'Assemblée ad hoc, réunie à Strasbourg, adopte l'avant-projet portant statut de la Communauté européenne (politique). 2°) 1er mai 1953 La C. E. C. A. s'installe au Luxembourg. 3°) 7-8 août 1953 Réunion des ministres des Six à Baden-Baden : examen de l'avantprojet. 483

4o) 26-28 novem- Réunion des ministres des Six à bre 1953 La Haye : examen du rapport devant servir de document de travail à une réunion des Six le 30 mars 1954 à Bruxelles. La conférence de Bruxelles fut ajournée. 3.

La C o m m u n a u t é e u r o p é e n n e de d é f e n s e

a)

Le rejet de la défense intégrée

21 mai 1952-24 mars 1953

Comité intérimaire de la Conférence de Paris : six protocoles additionnels accroissant l'autonomie de la France dans le cadre de la C. E. D.

14 décembre 1953

Déclaration Dulles : "en cas d'échec de la C.E.D. les Etats-Unis se verraient contraints à une révision déchirante de leur politique étrangère. "

13 avril 1954

Pour satisfaire au préalable français, signature à Paris d'une convention concernant la coopération entre l'Angleterre et la C. E. D. ainsi qu'une déclaration commune.

14 avril 1954

Déclaration du gouvernement britannique.

16 avril 1954

Message solennel du président Eisenhower garantissant le maintien des forces armées américaines en Europe.

30 juillet 1954

12 août 1954

19-22 août 1954

484

Résolution du Sénat des Etats-Unis autorisant le président à reconnaître la souveraineté de l'Allemagne de l'Ouest en mettant fin au régime d'occupation afin que l'Allemagne puisse contribuer à la défense de l'Europe. Projet de compromis Mendès-France : clauses de sauvegarde : - Alignement du traité de Paris sur le Pacte Atlantique. - Dénonciation en cas de retrait américain. - Dénonciation en cas de réunification allemande. - Suspension des clauses supranationales. - Intégration limitée au territoire allemand. Conférence de Bruxelles et rejet du compromis Mendès-France, bien que sept commissions parlementaires de l'Assemblée nationale française se furent prononcées contre la C. E. D. Un message Dulles est communiqué à la conférence : Washington est hostile à toute modification, discrimination ou délai. Faute d'accord, les Anglo-Américains réaliseraient le réarmement allemand avec le pays ayant ratifié le traité.

30 août 1954

L'Assemblée nationale française refuse de discuter le traité de la C. E.D. par 319 voix contre 264. L'Italie ne l'a pas soumis aux Chambres. Trois pays l'ont ratifié : la Hollande (25 février 1954), la Belgique (12 mars 1954), et l'Allemagne de l'Ouest (31 mars 1954).

30 août 1954

Le Congrès américain vote un amendement à l'Atomic Energy Act, dit loi Mac-Mahon, ce qui va rendre possible le transfert à des pays étrangers de matériaux nucléaires et d'informations relatives aux applications pacifiques de l'énergie atomique.

b) Le remplacement de la C. E.D. 15 septembre 1954

Dulles se rend à Londres et Bonn mais refuse de passer par Paris.

ler-15 septembre 1954 Initiative Eden ¡mission en Europe occidentale proposant la réunion d'une conférence à Neuf (les cinq signataires du pacte de Bruxelles, les Etats-Unis, l'Allemagne fédérale, l'Italie et le Canada) pour l'élargissement du traité de Bruxelles du 17 mars 1948, et l'entrée de l'Allemagne fédérale dans le Pacte Atlantique. 20 septembre 1954 Déclaration Mendès-France devant le Conseil de l'Europe. 28 septembre-3 octo- Conférence des Neuf à Londres : l'acte final conbre 1954 tient un projet d'accord : - Fin du régime d'occupation de l'Allemagne de l'Ouest et maintien des accords de Bonn du 26 mai 1952 (1ère version). - Accession au traité de Bruxelles de l'Allemagne de l'Ouest et de l'Italie. - Modifications et nouvelles attributions du Conseil du Pacte de Bruxelles. - Entrée de l'Allemagne de l'Ouest dans le Pacte Atlantique. 29 septembre 1954 Déclaration Dulles : réaffirmation du maintien des forces américaines sur le continent. 29 septembre 1954 Déclaration Eden : engagement britannique de maintenir sur le continent des forces armées pendant toute la durée du traité de Bruxelles (1998). 20-23 octobre 1954

Réunion à La Celle-Saint-Cloud pour la signature (Mendès-France, Eden, Dulles, Adenauer) des accords élaborés à Londres, à la suite du vote favorable de l'Assemblée nationale française (MendèsFrance reçu par le général de Gaulle): Accords dits de "Paris". 485

c) Les accords de Paris I

Accords diplomatiques de remplacement de la C . E . D . L'Union de l'Europe occidentale a) Déclaration des Cinq du pacte de Bruxelles invitant l'Allemagne et l'Italie à adhérer au traité de Bruxelles. b) Protocole modifiant le traité de Bruxelles en Union de l'Europe occidentale (U. E.O. ) (entrée en vigueur le 7 mai 1955), et protocoles sur : - les forces armées de l'U. E. O. ; - Agence de l'U.E.O. pour le contrôle des armements. c) Résolution du Conseil atlantique pour la mise en application de la section IV de l'acte final de la conférence des Neuf à Londres portant accession de l'Allemagne fédérale au Pacte Atlantique, et protocole d'accession. d) Déclaration du gouvernement de la République fédérale allemande de renonciation à la force pour obtenir la réunification, ou la modification de ses frontières. e) Déclaration commune des gouvernements des Etats-Unis, de la France, et du Royaume-Uni dans laquelle ils prennent note de la décision allemande à ne jamais recourir à la force et déclarent considérer: - le gouvernement de la R. F. A. comme seul légitime et habilité à parler au nom de l'Allemagne dans les affaires internationales; - que la libre conclusion d'un traité de paix demeure leur objectif; - qu'une Allemagne libre et réunifiée demeure l'objectif fondamental de leur action politique ; - que la sécurité de Berlin et le maintien dans cette ville des positions des trois puissances constituent un élément essentiel de la paix. Toute attaque contre Berlin sera considérée comme dirigée contre eux-mêmes; - qu'un gouvernement ayant recours à la force perdra ses droits à toute garantie et toute assistance militaire prévue dans le traité de l'Atlantique. II Accords concernant le statut de la République Fédérale Allemande, le rétablissement de sa souveraineté, et les modalités de la cessation du régime d'occupation 28 septembre-3 octobre 1954

486

Une conférence à quatre (les trois grandes puissances occidentales et l'Allemagne fédérale) se tient à Londres, simultanément à la conférence des Neuf afin d'amender les accords contractuels de Bonn du 26 mai 1952 (première version faisant partie des

accords de la C. E. D. que l'Assemblée nationale française a refusé d'examiner). Ce texte, amendé conformément aux annexes du protocole sur la cessation du régime d'occupation, devient "les Conventions de Bonn" signées à Paris le 23 octobre 1954. 1°) Protocole sur la cessation du régime d'occupation dans la République fédérale allemande. 2°) Convention relative à la présence des forces étrangères sur le territoire de la R. F. A. 3°) Accord tripartite sur l'exercice des droits r é servés en Allemagne suivi d'une déclaration tripartite sur Berlin.

m Accords relatifs aux rapports franco-allemands et la question de la Sarre 22 octobre 1954

Accord Mendès-France - Adenauer, conclu à l'ambassade britannique de Paris : accord entre la France et l'Allemagne fédérale sur le statut de la Sarre : un statut européen dans le cadre de l'Union de l'Europe occidentale, soumis par voie de référendum (plébiscite) à l'approbation de la population sarroise.

4.

La r e l a n c e

européenne

a)

La liquidation du contentieux franco-allemand : le règlement de la question de la Sarre

20 mars 1953

Paris et Bonn favorables à l'européanisai ion de la Sarre.

20 mai 1953

Convention générale entre la France et la Sarre en attendant que la Sarre dispose d'un statut européen.

17 septembre 1953

Plan de la commission van Naters du Conseil de l'Europe, statut européen pour la Sarre : rejeté par l'Allemagne. Des négociations bilatérales AdenauerBidault (mars 1954), Schuman-Hallstein (avril), Adenauer-Teitgen (mai) n'aboutissent pas.

22 octobre 1954

Accord franco-allemand : statut européen. Commissaire européen responsable devant le Conseil des ministres de l'U. E.O. Référendum sarrois sur l'acceptation ou le rejet du statut. Maintien de l'Union économique franco-sarroise.

487

23 octobre 1955

Rejet du statut européen par 424 000 voix contre 202 000.

24 juin 1956 27 octobre 1956

Réunion à Londres de la Commission européenne pour le référendum en Sarre sous la présidence du sénateur belge Dehouse. Signature à Luxembourg du traité sur le règlement de la question sarroise et convention sur la canalisation de la Moselle de Thionville à Coblence. Rattachement à l'Allemagne le 1er janvier 1957.

b) La relance européenne 11 octobre 1954

Monnet quitte la présidence de la C. E. C. A. pour se consacrer aux activités européennes.

2 décembre 1954

L'assemblée commune de la C. E. C. A. charge un groupe de travail de faire un rapport sur l'extension du Marché commun limité jusqu'alors à l'acier et au charbon. Accord de coopération entre la C. E. C. A. et la Grande-Bretagne. Mémorandum des ministres des Affaires étrangères du Bénélux à leurs 3 collègues préconisant la mise en commun de l'énergie atomique (Euratom) et la préparation d'une intégration économique générale (Marché commun).

21 décembre 1954 18 mai 1955

1-3 juin 1955

Conférence des six ministres des Affaires étrangères de la C. E. C. A. à Messine et relance : création d'un comité intergouvernemental chargé de l'examen de ces divers problèmes sous la présidence de Spaak.

20 juillet-6 septembre 1955 6 septembre 1955

Réunion à Val Duchesse (Bruxelles) et rapport des experts.

17 janvier 1956 11-12 février 1956 21 avril 1956

488

Conférence de Noordwijk : les six ministres des Affaires étrangères réaffirment leur volonté de relance et décident la poursuite des travaux. Réunion constitutive à Paris du Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe (Monnet, Ollenhauer, Spaak). Les ministres réunis à Bruxelles étudient les rapports. Publication du rapport des chefs des délégations (Gaillard, Benvenuti, Ophuels, Schaus, Stuart, Snoy, présidés par Spaak).

29-30 mai 1956 26 juin 1956 octobre 1956 26 janvier 1957 19-21 février 1957

Réunion des Six à Venise pour examiner le rapport. Réunion des Six à Bruxelles. Réunion des Six à La Celle-Saint-Cloud. Conférence des Six à Bruxelles. Conférence des Six à Paris et accord de principe sur le projet de traité.

10 mars 1957

Conférence de Bruxelles et mise au point définitive. Signature à Rome du traité instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom.

25 mars 1957

c) Les aménagements du Pacte Atlantique 3 mai-15 décembre 1956

Le "Comité des trois sages" Lange (Norvège), Martino (Italie), Pearson (Canada) élabore une réforme de la procédure de consultation au sein du pacte dans le but d'accroître les modalités de participation des Alliés à l'élaboration de la politique commune aux côtés des Etats-Unis. La seule action concrète entreprise se limita à une "médiation" ou une "responsabilité de surveillance" du conflit chypriote (mission Lord Ismay en mars 1957 et Spaak en octobre 1958).

d) Le pacte de Varsovie et la consolidation du bloc soviétique 13 novembre 1954

Moscou invite 23 puissances européennes à participer à une conférence sur la sécurité européenne pour le 29 novembre 1954, avant le débat de ratification des accords de Paris par la France et la Grande-Bretagne. 22 novembre 1954 Plan Mendès-France exposé devant l'Assemblée générale des Nations unies. 1°) Ratification des accords de Paris. 2°) Conférence à Quatre sur la sécurité européenne: a) Echange de garanties entre l'U. E. O. et l'organisme analogue qui pourrait être créé à l'Est. b) Etendre le plan de contrôle des armements contenu dans les accords de Paris à l'Est. 29 novembre-2 décem- Conférence de Moscou sur la sécurité européenne: bre 1954 Union soviétique, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Allemagne de l'Est, Roumanie, Bulgarie, Albanie. Paris et Londres invités refusent d'y participer. Déclaration Dulles: en cas de ratification des accords de Paris, les participants prendront en commun des mesures concernant l'organisation de leurs forces armées. 489

16-20 décembre 1954

29 décembre 1954 5 janvier 1955 14 janvier 1955

6 février 1955 8 février 1955 27 mars 1955 5 avril 1955 7 mai 1955 11-14 mai 1955

490

Note de Moscou à Paris et Londres : la ratification des accords de Paris porte atteinte au traité francosoviétique et au traité anglo-soviétique d'alliance et d'assistance mutuelle. L'Assemblée nationale française vote la ratification des accords de Paris par 287 voix contre 256. Message Mendès-France à Churchill demandant d'accepter la conférence à Quatre. Réponse de Churchill : la France devra ratifier d'abord entièrement (Conseil de la République) les Accords, à défaut de quoi, l'Angleterre soutiendra la politique de la "chaise vide", se refusant dorénavant à consulter la France. Après la ratification, accord britannique pour une conférence au sommet. Démission Mendès-France et constitution d'un cabinet Edgar Faure avec Pinay aux Affaires étrangères. Malenkov est remplacé par Boulganine. Le Conseil de la République par 184 voix contre 110 vote la ratification des Accords de Paris. Churchill se retire. Cabinet Eden avec Macmillan aux Affaires étrangères. Moscou dénonce ses traités avec la France (1944) et l'Angleterre (1942). Signature du pacte de Varsovie (Albanie, Allemagne orientale, Bulgarie, Pologne, Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie, Union soviétique). Des observateurs chinois ont parfois assisté aux séances du comité jusqu'en 1958. En concluant cette alliance valable pour 2 5 ans, les pays du camp entendaient réagir contre la ratification des Accords de Paris et le réarmement de l'Allemagne fédérale. Le texte stipule (art. 11) que le traité cesserait d'être valable si un accord général de sécurité collective était conclu. Chacun des pays signataires est représenté par un ministre au comité consultatif politique. En fait les réunions de ce comité se sont déroulées avec la participation des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Défense, et parfois en présence des chefs de parti et du gouvernement, comme ce fut le cas en mai 1958 et en février 1960. En janvier 1956, il avait été décidé de convoquer au moins deux fois par an le comité consultatif politique et de créer à Moscou une commission permanente, ainsi qu'un secrétariat composé de tous

les membres du pacte. C'est également à cette époque que le ministre de la Défense d'Allemagne orientale est devenu un des commandants adjoints des forces unifiées (18 janvier 1956: création de l'armée populaire allemande). En mai 1958 les ministres se sont prononcés en faveur de la liquidation de tous les blocs et alliances. Ils ont également proposé la conclusion d'un pacte de non-agression entre les membres de l'O. T. A. N. et ceux du pacte de Varsovie. Le commandement en chef des forces du pacte fut confié à un Soviétique : 1955-1960 : Koniev; 1960-1967 : Gretchko; depuis 1967 : Yakoubovski. C. CONFLITS LIMITES ET ACCORDS PARTIELS 1. D é t e n t e e t l i q u i d a t i o n d e s c o n f l i t s a)

armés

L'armistice de Corée

30 mars 1953

Chou En-lai propose de confier les prisonniers à ime puissance neutre. Acceptation du commandant en chef des troupes des Nations unies le 31.

11 avril 1953

Signature à Panmunjon d'un accord sur le rapatriement des prisonniers malades et blessés.

26 avril 1953 20-22 mai 1953

Reprise des négociations d'armistice. Voyage Dulles à la Nouvelle-Delhi et entretiens avec Nehru. Dulles informe Nehru de la détermination américaine de bombarder la Mandchourie et d'user éventuellement d'armes atomiques tactiques si l'armistice n'était pas conclu dans un délai raisonnable. Accord sur le rapatriement des prisonniers sous le contrôle d'une commission ad hoc : Suède, Suisse, Pologne, Tchécoslovaquie et présidée par l'Inde. Accord sur la ligne de démarcation : l'accord prévoit la réunion d'une conférence politique dans trois mois. La seule modification territoriale (intervenue en faveur de la Corée du Sud) concerne le transfert de 3 900 km^ - la moitié du Luxembourg - qui a entraîné 1 800 000 morts dont 4/5 de civils (34 000 Américains tués , sur un corps expéditionnaire de 330 000 soldats).

8 juin 1953 17 juin 1953

27 juillet 1953

Signature de la convention d'armistice sur la ligne du 38e parallèle.

491

7 août 1953 20 janvier 1954 25 janvier-18 février 1954

Signature d'un traité américano-coréen de défense mutuelle. La commission de rapatriement des Nations unies annonce que ses buts ont été atteints. La conférence des Quatre de Berlin décide d'inscrire à l'ordre du jour de la conférence de Genève la question coréenne.

b) Les accords de Genève sur l'Indochine - Evolution de la première guerre d'Indochine 3 juillet 1953

Déclaration Laniel sur les Etats associés dans le cadre de l'Union française : l'indépendance devient effective avec le transfert de compétence.

29 août 1953

Protocole franco-cambodgien d'application de la déclaration Laniel. Traité d'amitié et d'association franco-laotien.

22 octobre 1953 22 février 1954 13 mars 1954 25 mars 1954

29 mars 1954 4 avril 1954

19 avril 1954

23 avril 1954

492

Appel de Nehru aux belligérants pour un cessez-lefeu immédiat. Paris estime que le cessez-le-feu doit couronner et non précéder la négociation. Début de la bataille de Dien Bien Phu. Entretiens Radford-Ely (chefs d'état-major américain et français) à Washington au sujet d'une éventuelle participation des forces aériennes américaines à la bataille en cours. Dulles fait connaître que Washington serait favorable à une action ayant un caractère collectif et interallié. Rejet américain conditionnel de la demande d'intervention aérienne américaine (opération Vautour) présentée par le général Ely. Les Etats-Unis ne souhaitent pas participer en vue d'améliorer la position de la France. Washington se déclare en faveur d'une coalition déterminée à emporter la décision en excluant toute négociation. Déclaration Dulles qualifiant d'improbable l'envoi de renforts aériens. Le sénateur Johnson s'oppose à toute action américaine qui n'aurait pas un caractère collectif. Pourparlers Dulles-Bidault sur l'éventuelle cession à la France de deux bombes atomiques après approbation préalable du Congrès. Cette possibilité est

écartée par Bidault. 24 avril 1954

26 avril 1954

Nouvelle démarche Laniel à Dulles ; ce dernier met comme condition la participation anglaise et une résolution commune des Philippines, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et des Etats associés d'Indochine. Ouverture de la conférence de Genève.

27 avril 1954

Entretiens Churchill-Massigli et refus de Londres.

28 avril 1954

Signature d'une déclaration commune franco-vietnamienne (gouvernement Bao-Dai) et traité d'indépendance suivi le 4 juin 1954 du paraphe d'un traité d'association dans le cadre de l'Union française (non signé ni ratifié).

- La conférence de Genève sur l'Indochine 26 avril-21 juillet 1954

Ouverture de la conférence : France, Etats-Unis (représentés par Bedell Smith), Grande-Bretagne, Chine, Union soviétique, Cambodge, Laos, et les deux Vietnam.

26 avril-15 juin 1954

Négociation coréenne : impasse, Moscou étant en faveur d'élections libres, Washington de négociations d'Etat à Etat. 15 juin-21 juillet 1954 Négociation indochinoise : Molotov retire le préalable de participation du Pathet Laos et du Khmer Issarak.

7 mai 1954 8 mai 1954 9 mai 1954 4 juin 1954 10 juin 1954

18 juin 1954

Chute du camp retranché de Dien Bien Phu. Plan Bidault : évacuation du Laos et du Cambodge et regroupement du Vietminh dans des zones déterminées. Plan Pham Van Dong (Affaires étrangères, Vietminh) sur le retrait des troupes et l'organisation d'élections. Accord Buu Loc-Laniel reconnaissant "le Vietnam comme Etat complètement souverain et indépendant", Discours hostile de Molotov contre Bidault tenu pour être partisan de la C. E.D. et désireux de provoquer une intervention américaine directe dans le conflit. Eisenhower déclare ne pas envisager de demander au Congrès l'autorisation d'agir en Indochine de façon spéciale. Mendès-France investi par 419 voix contre 17 rem-

493

25 juin 1954

14 juillet 1954 20 juillet 1954

21 juillet 1954

494

place Laniel et Bidault et déclare que s'il n'obtient aucune solution satisfaisante jusqu'au 20 juillet il démissionnerait. Entretiens Mendès-France, Chauvel et Chou En-lai à Berne. Conversations de Washington (Eisenhower, Churchill, Dulles, Eden). Les deux pays respecteront les accords si le Laos et le Cambodge sont évacués ainsi que le Sud du 17e parallèle. Entretien Mendès-France - Dulles. Accord de Genève sur la cessation des hostilités en Indochine (la guerre a coûté aux forces françaises 100 000 morts dont 20 000 métropolitains). 1°) Convention militaire: - En "attendant les élections", ligne de démarcation militaire provisoire : le 17e parallèle. - Evacuation des troupes Vietminh du Cambodge. - Laos: retrait des forces du Pathet Lao à Phong Saly et Sam Nawa jusqu'à la solution politique. - Maintien de deux bases françaises avec 5 000 hommes de troupe (Seno et Vientiane). - Création de trois commissions internationales de contrôle de l'armistice (Vietnam, Cambodge, Laos) : un Indien, président de droit, un Polonais et un Canadien. - Interdiction d'appartenir à une coalition. 2°) Déclaration finale de la conférence de Genève sur la question du rétablissement de la paix en Indochine: la déclaration prend note des accords d'armistice et pose en principe absolu le respect par tous de l'indépendance et de la souveraineté de l'unité et de l'intégrité territoriale du Vietnam. Les Etats-Unis et le gouvernement du Vietnam du Sud (Diem) refusent de signer la déclaration mais une déclaration américaine déclare que Washington n'a pas l'intention de s'opposer par la force. Les élections dans l'ensemble du Vietnam sont prévues en juillet 1956 sous le contrôle de la C.I. C. Déclaration Bedell Smith représentant américain à la conférence : toute reprise de l'agression en violation des accords sera envisagée avec la plus grande gravité et comme de nature à menacer sérieusement là paix et la sécurité internationale. Déclaration Èisenhower : tout renouvellement de l'agression sera considéré comme une affaire gravement préoccupante.

- La France associe les Etats-Unis à son action au Vietnam 15 août 1954

Accord économique direct américain avec Diem, suivi le 27 octobre d'une lettre du président Eisenhower, par laquelle le président s'engage "à venir en aide au gouvernement sud-vietnamien en favorisant le développement et la stabilité d'un Etat fort et viable capable de résister à la subversion et à l'agression par des moyens militaires". Cet accord concerne exclusivement l'assistance économique (300 conseillers militaires américains à Saigon à la date de l'armistice).

29 septembre 1954

Accord Guy La Chambre-Bedell Smith transférant les responsabilités militaires de la France au Sud, aux Etats-Unis. Accord des généraux Ely et Collins sur le transfert des responsabilités militaires et la création d'une mission mixte franco-américaine pour l'instruction de l'armée vietnamienne (colonel Lansdale). Accord Diem-général O'Daniel confiant à la mission américaine le monopole de l'instruction de l'armée sud-vietnamienne. Le général Ely demande et obtient son rappel. Le gouvernement Diem demande que le corps expéditionnaire français soit placé sous commandement vietnamien, rompt les négociations concernant la conclusion d'une convention militaire avec la France, et quitte la zone franc pour la zone dollar. Le dernier soldat français quitte le Vietnam du Sud.

13 décembre 1954

12 février 1955 20 mai 1955

28 avril 1956

c) La première crise de Formose et le maintien du statu quo 4 septembre 1954 12 septembre 1954

2 décembre 1954

La Chine communiste bombarde les îlots Quemoy et Matsu tenus par des troupes nationalistes. Réunion du Conseil national de sécurité américain à Denver en présence du président Eisenhower. L'Etat-major combiné se déclare en faveur d'un bombardement du continent dans le cas d'une attaque chinoise. Eisenhower et Dulles s'y opposent et rejettent également toute mesure de blocus naval. Le principe de la conclusion d'un traité de défense mutuelle avec Formose est retenu. Traité de sécurité mutuelle entre les Etats-Unis et Formose : protection de Formose par la Vile flotte américaine contre l'assurance donnée par Tchang

495

Kai-chek de ne pas attaquer le continent sans consultation préalable et agrément mutuel. Echange de lettres Eisenhower-Tchang Kai-chek : retour à la politique de neutralisation de Formose de Truman. 6-11 janvier 1955

Mission du secrétaire général de l'O. N. U. Hammarskjold à Pékin sur la demande de Washington et entretiens avec Chou En-lai au "sujet des treize aviateurs américains capturés en Chine" (voir première crise de Formose).

2. D é t e n t e et r è g l e m e n t d e s c o n f l i t s

locaux

a) Le traité d'Etat autrichien 26 mai 1953

Moscou décline l'invitation à participer à la 260e réunion de la conférence des Suppléants en demandant que la question soit réglée par la voix diplomatique.

juillet 1954

Une démarché confidentielle Churchill à Malenkov en vue d'une rencontre à Vienne est écartée par Moscou.

6 février 1955

Réunion à Varsovie d'une conférence pour la solution pacifique du problème allemand : unification de l'Allemagne par des élections libres et contrôlées sur la base d'une loi garantissant les libertés démocratiques (comme le prévoyait le plan proposé à la conférence de Berlin par Eden l'année précédente).

8 février 1955

Boulganine remplace Malenkov. Molotov n'insiste plus sur les liens entre le traité de paix allemand et autrichien.

29 mars 1955 11 avril 1955 15 avril 1955

Le chancelier d'Autriche Raab est invité à Moscou. Entretiens du chancelier Raab à Moscou.

14 mai 1955

Signature du pacte de Varsovie.

2-15 mai 1955

La conférence des quatre ambassadeurs à Vienne aboutit à la signature du traité d'Etat autrichien, signé par Molotov, Macmillan, Dulles, Pinay et l'Autrichien Figi. Accord des Quatre pour une conférence au sommet à Genève.

26 octobre 1955

L'évacuation des forces d'occupation est achevée. L'Autriche, par une déclaration unilatérale devenue loi constitutionnelle, proclame sa neutralité. (L'Autriche recouvre sa souveraineté dans ses limites territoriales du 1er janvier 1938. )

496

Mémorandum de Moscou proposant une solution suisse.

b) Le règlement du litige de Trieste 15 mars 1953

Visite de Tito à Londres, quinze jours après la signature du Pacte balkanique d'Ankara du 28 février 1953.

25 septembre 1953

Entretiens Papagos-De Gasperi et affirmation de la solidarité gréco-italienne dans l'Adriatique. Les Etats-Unis et l'Angleterre annoncent leur décision de faire cesser le gouvernement militaire de la zone A de Trieste remise à l'Italie.

8 octobre 1953 5 décembre 1953 5 juin 1954 9 août 1954 5 octobre 1954 26 octobre 1954

Accord italo-yougoslave et retrait des troupes. Visite Tito à Athènes. Alliance de Bled (gréco-turco-yougoslave) de défense mutuelle. Bons offices des trois Occidentaux à Rome et Belgrade. Accord de Londres attribuant la zone A à l'Italie et la zone B à la Yougoslavie. Cessation du gouvernement militaire allié de la zone.

c) Régularisation des relations finno-soviétiques 20 août 1955

La République fédérée (1 million d'habitants) carélo-finnoise, instituée par Moscou au débit de la guerre, est ramenée au rang de République autonome et perd la dénomination de "finnoise". 16-19 septembre 1955 Visite Paasikivi et Kekkonen à Moscou : prolongation du traité d'amitié et d'aide mutuelle du-6 avril 1948 jusqu'en 1975. Les Soviétiques rétrocèdent la base de Porkkala qui contrôle Helsinki. 6-13 juin 1957 Visite de Boulganine et Khrouchtchev en Finlande. d) La Baltique "mer de la paix" 15 novembre 1955

7 mars 1956 3 avril 1956

Gerhardsen, premier ministre norvégien se rend à Moscou. La Norvège, bien que membre de l'O. T. A. N. écarte l'installation de bases sur son territoire tant qu'elle ne sera pas menacée d'une agression. Hansen, premier ministre danois, se rend à Moscou. Erlander, premier ministre suédois, se rend à Moscou. (De février 1957 à septembre 1965, échan-

497

ge de notes entre Stockholm et Moscou au sujet du diplomate suédois Wallenberg, disparu en 1944 à Budapest après l'occupation de la ville par l'armée rouge. La Suède a publié deux livres blancs au sujet de cette affaire. ) La Suède réaffirme sa politique de "non-alliance". D. GENEVE ET L'ESPRIT DES COEXISTENCES 10-12 mai 1955 14 mai 1955 16 juillet 1955 18-23 juillet 1955

Note des Occidentaux à Moscou invitant l'Union soviétique à se joindre à eux au niveau le plus élevé. Molotov accepte, à Vienne, le principe d'une rencontre au sommet à Genève. Réunion ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Paris. Conférence au sommet de Genève : Eisenhower, Boulganine, Khrouchtchev, Faure et Eden, suivie d'entretiens Eisenhower-Joukov.

1. S é c u r i t é e u r o p é e n n e e t r é u n i f i c a t i o n de 1' A l l e m a g n e a) Avant-projet soviétique 1°) Conclusion d'un pacte de sécurité collective englobant l'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est jusqu'à la création d'un Etat allemand unifié. 2°) Réunification au moyen d'élections libres mais opposition à la remilitarisation et à l'appartenance à l'O. T. A. N. b) Avant-projet Eden du 18 juillet 1955 1°) Pacte d'assistance à toutes les victimes d'une agression. 2°) Convention sur le niveau des effectifs militaires et sur celui des armements sur le territoire de l'Allemagne réunifiée et des Etats voisins. 3°) Création d'une zone démilitarisée des deux côtés de la frontière séparant les deux groupes de puissances. c) Plan Eisenhower "Cieux ouverts" d'inspection aérienne des installations militaires d) Directives de la conférence de Genève aux ministres des Affaires étrangères 1°) Conclusion d'un pacte de sécurité concernant l'Europe.

498

2°) Limitation, contrôle et inspection des forces armées et de l'armement. 3°) Etablissement d'une zone où le déploiement des forces armées ferait l'objet d'un accord commun. 23 juillet 1955

Déclaration de Genève: I o ) " Le règlement de la question allemande et la réunification de l'Allemagne au moyen d'élections libres s'effectueront conformément aux intérêts nationaux du peuple allemand et dans l'intérêt delà sécurité de l'Europe". 2°) Désarmement : renvoi à la commission de 1*0. N. U. 3°) Principe de contacts entre l'Est et l'Ouest, de libre communication et de commerce pacifique favorisant des libres contacts entre pays et peuples. 4°) Admission de la Chine populaire à l'O. N. U. et ouverture à Genève de pourparlers entre Chinois et Américains. Ces contacts vont se nouer à Genève (consuls) et se poursuivre périodiquement à Prague (1er août 1955-décembre 1957) et ensuite à Varsovie, à la cadence d'environ un par mois et à l'échelon des ambassadeurs au palais Myslewicki de Varsovie. 5°) Situation des pays d'Europe orientale.

décembre 1955

Un accord intervient entre les deux blocs sur l'admission simultanée à l'O. N. U de 16 candidats dont 4 de l'Est européen (Albanie, Bulgarie, Hongrie, Roumanie); 3 d'Europe occidentale (Espagne, Italie, Portugal); 8 neutres, dont 3 d'Europe (Autriche, Finlande, Irlande); 4 d'Asie (Cambodge, Ceylan, Laos, Népal) et, en Afrique, la Libye. Enfin, la Jordanie.

2.

Les relations

25 janvier 1955 8 juin 1955

13 juin 1955 13-17 juin 1955

soviéto-allemandes

Le Soviet suprême promulgue un décret sur la cessation de l'état de guerre entre l'Union soviétique et l'Allemagne. Note soviétique à l'Allemagne fédérale exprimant le désir d'aboutir à la normalisation et l'établissement de relations diplomatiques entre l'Union soviétique et la République fédérale. Invitation au chancelier de venir à Moscou. Moscou accepte de siéger à une conférence au sommet à Genève à partir du 18 juillet. Voyage Adenauer à Washington.

499

9-13 septembre 1955

Voyage et entretiens à Moscou entre Adenauer et Khrouchtchev. Seul résultat : l'établissement de r e lations diplomatiques le 24 septembre en contrepartie de la libération des prisonniers de guerre allemands (unique exception à la "doctrine Hallstein" consistant en la rupture des relations diplomatiques avec tout Etat ayant reconnu l'Allemagne de l'Est, la R. F. A. se considérant comme seule habilitée à parler au nom de l'Allemagne). 17-20 septembre 1955 Voyage à Moscou de Grotewohl, Ulbricht et Bolz (R. D. A. ) : Io) Accord du 20 septembre 1955 entre la R. D. A. et l'U. R. S. S. : abolition du haut-commissariat soviétique en Allemagne et octroi d'un certain droit de souveraineté à l'Allemagne de l'Est sous r é s e r ve (art. 6) de tout ce qui touche à la réunification. 2°) Echange de lettres Bolz-Zorine sur les "questions réservées" (contrôle réservé aux Soviétiques des corridors aériens en ce qui concerne les transports d'effectifs et d'approvisionnement destinés à la garnison alliée stationnée à Berlin-Ouest). Le contrôle des vols civils pourrait donc être confié aux autorités de Berlin-Est. 3.

La c o n f é r e n c e de G e n è v e s u r l a q u e s t i o n mande

17 octobre-16 novembre 1955

alle-

Conférence à Genève des quatre ministres des Affaires étrangères prévue par la conférence au sommet de Genève : Dulles, Molótov, Macmillan, Pinay. Réunification et sécurité sont liées : impossibilité de participer à un système de sécurité qui ne met pas fin à la division de l'Allemagne.

a) Le plan Eden modifié Le plan Eden, déjà soumis en février 1954 à la conférence de Berlin, est amendé pour être présenté à Genève. En plus des cinq points énoncés plus haut (voir Berlin, janvier-février 1954) et concernant l'Allemagne, s'ajoutent certains points en relation avec les problèmes de sécurité : Io) Engagement de renonciation à l'emploi de la force. 2°) Retrait de toute assistance à l'agresseur. 3°) Limitation et contrôle des forces armées et des armements. 4°) Obligation d'agir contre tout agresseur. 5°) Mesures d'équilibre des forces sur un territoire d'égale profondeur entre l'Allemagne réunifiée et les Etats d'Europe orientale. 6°) Echange d'informations sur le stationnement des troupes, inspection r é ciproque et création d'un système spécial d'alerte. 500

b) Le plan Molotov Compte tenu du réarmement allemand et de l'appartenance de la République fédérale au Pacte Atlantique, pour Moscou la sécurité passe désormais avant la réunification. - Sécurité 1°) Pacte de sécurité des Quatre ouvert aux autres Etats. 2°) Moscou renonce à mettre comme condition la dénonciation des alliances existantes. 3°) Zone d'armements limités et contrôlés sur les territoires des deux Etats allemands et des Etats voisins. - Traité de paix avec l'Allemagne 1°) Participation des deux Etats allemands à la négociation. 2°) Création d'un organisme pour coordonner les efforts des deux Etats par la réunion des représentants des deux parlements. I I . L E S C O N T R A D I C T I O N S DES B L O C S A. DEGEL ET DEBACLE A L'EST 1. Le " c o u r s n o u v e a u "

à l ' E s t e t la

déstalinisation

26 mai-3 juin 1955

Voyage de Khrouchtchev, Boulganine et Mikoyan à Belgrade et entretiens avec Tito. Communiqué final sur "les formes différentes de passage au socialisme dans les différents pays".

14 février 1956

Ouverture du XXe Congrès du P. C. soviétique. Condamnation du stalinisme. Importance nouvelle attribuée aux pays se réclamant du neutralisme. Affirmation de la diversité des voies vers l'édification du socialisme. "Rapport Khrouchtchev sur le culte de la personnalité à l'époque stalinienne" lu aux délégués du P. C. soviétique à l'exclusion des représentants des P. C. frères. Désordres et affrontements à Tiflis entraînant 100 morts. Mort à Moscou du Staline polonais Bierut. Sur intervention de Khrouchtchev il est remplacé par Ochab.

24-25 février 1956

9 mars 1956 22 mars 1956 6 avril 1956

Gomulka, ancien secrétaire général du P. C. polonais, limogé depuis septembre 1948 en prison depuis le 31 juillet 1951 pour "titisme", est réhabilité. 501

15 avril 1956

17 avril 1956

18-28 avril 1956 15-19 mai 1956 2 juin 1956 15 juin 1956 juin-juillet 1956 16 juin 1956 17 juin 1956

30 juin 1956

2. L ' " o c t o b r e 22 avril 1956 28 juin 1956 4 août 1956 18 octobre 1956

19-21 octobre 1956 502

Le Staline bulgare Tchervenkov est remplacé par Yougov (lui-même limogé au profit de Jivkov le 7 novembre 1962). (Réhabilitation pénale de Kostov pendu pour titisme. La réhabilitation "politique" est accordée le 15 novembre 1956 et il est fait "héros de la Bulgarie à titre posthume" en 1968. ) Manifestations à Sofia le 15 novembre 1956. Dissolution du Kominform, décidée à la suite de la formation d'une "vaste zone de paix" comprenant "les Etats pacifiques d'Europe et d'Asie aussi bien socialistes que non socialistes". Visite de Boulganine et de Khrouchtchev à Londres. Visite Mollet et Pineau à Moscou. Molotov est remplacé par Chepilov aux Affaires étrangères. Voyage de Tito à Moscou. Emeutes insurrectionnelles et grèves au Kazakhstan entraînant l'intervention de l'armée et des milliers de morts. Moscou retire 35 000 hommes de troupe de l'Allemagne de l'Est. Déclaration du secrétaire général du P. C. italien Togliatti : "c'est le système et non la seule "personnalité" de Staline qui est le responsable du passé". Le P.C. italien propose une conception "polycentriste" du mouvement communiste. A la demande de Thorez, hostile à l'initiative Togliatti, Moscou publie une déclaration restrictive sur le culte de la personnalité réfutant les thèses du leader italien. polonais" Libération de 30 000 prisonniers politiques. Emeute dans la ville industrielle polonaise de Poznan (usines Zispo) réprimée vigoureusement:53 morts, 300 blessés, 350 arrestations maintenues. Gomulkà est réintégré au P. C. polonais. Le secrétaire général du P. C. polonais, Ochab, retour de Pékin, invite Gomulka au comité central du parti en qualité de secrétaire général. Mouvements des troupes soviétiques en Pologne. Ville plénum du comité central pour renouveler le

21 octobre 1956

23 octobre 1956 28 octobre 1956

Bureau politique et arrivée à Varsovie de Khrouchtchev, Mikoyan, Molotov et Kaganovitch. Déploiements et mouvements de l'armée rouge. Gomulka, Cyrankiewicz et Ochab sont élus au Bureau politique d'où est éliminé le maréchal soviétique - naturalisé polonais - Rokossovski. Condamnation de Berman, le "Beria" polonais. Manifestations à Varsovie en faveur de Gomulka. Le cardinal-primat de Pologne Wyszynski, exilé depuis 1952 dans un couvent, autorisé à rentrer à Varsovie.

3. La r é v o l u t i o n

hongroise

a) Le stalinien Rakosi renverse le libéral Nagy 22 février 1956 27 mars 1956 15 juin 1956

3 juillet 1956

Réhabilitation de Bela Kun, chef de la "Commune de Budapest" en 1919 (exécuté sur ordre de Staline comme trotskiste). Réhabilitation de Lazlo Rajk à titre posthume (ministre de l'Intérieur pendu pour titisme en 1949). Voyage de Tito à Moscou et communiqué réaffirmant la déclaration de Belgrade (juin 1955) sur le "droit de chaque pays de choisir sa propre voie vers le socialisme". Nagy, relevé de ses fonctions au Bureau politique et au gouvernement le 18 avril 1955, est exclu du P. C. à la suite de l'éviction de Malenkov à Moscou. Le "Staline hongrois" Rakosi consolide sa dictature et s'oppose à toute libéralisation.

b) L'immixtion soviétique 18 juillet 1956

20 septembre 1956 28 septembre 1956 4 octobre 1956

Arrivée de Mikoyan et Souslov en Hongrie : Rakosi donne sa démission; il est remplacé par Gerô au secrétariat du P. C. Kadar est nommé secrétaire adjoint du P. C. Ancien ministre de l'Intérieur il avait été emprisonné et torturé , pendant cinq ans, pour titisme. Entretiens de Brioni Tito-Khrouchtchev sur le remplacement du groupe Rakosi-GerO par Kadar. Entretiens Mikoyan-Nagy (exclu du P. C. par Rakosi depuis juillet). Funérailles nationales de Rajk suivies par 300 000 personnes. 503

1-10 octobre 1956

Gerb convoqué en Crimée par Khrouchtchev et entretiens Khrouchtchev, Tito, Gerô.

13 octobre 1956 21-23 octobre 1956 23 octobre 1956

Nagy réintègre le P. C. GeriJ se. rend à Belgrade en visite officielle. Gerb, de retour de Belgrade réunit le comité central : le groupe Nagy s'oppose au groupe Gerb-Rakosi assisté par le "Rokossovski" hongrois, Bata. Manifestations à Budapest en faveur de la Pologne.

c) La première intervention armée soviétique 23 octobre 1956

Discours de Gerb condamnant violamment les manifestations et opposant une fin de non-recevoir. Appel aux troupes soviétiques en faveur du protocole secret du traité de Varsovie contre les menées subversives.

24 octobre 1956

Gerb, premier secrétaire du P. C. fait entrer Nagy à la présidence du conseil, Kadar au secrétariat du comité central mais l'appel aux troupes soviétiques compromet tout essai de conciliation tenté par Nagy. Intervention de l'armée soviétique et insurrection générale dans tout le pays. Mikoyan et Souslov somment Gerb de se démettre. Kadar devient premier secrétaire : il promet des négociations pour le retrait des troupes soviétiques et l'amnistie.

25 octobre 1956 26 octobre 1956

L'insurrection de Budapest devient une révolution nationale. Création de comités ouvriers. Démocratie socialiste dans l'indépendance nationale. Grève générale. Proclamation de l'amnistie.

27 octobre 1956

Constitution du gouvernement Nagy : Kovacs (Parti Paysan), Tildy (Petits Propriétaires), Lukacs, Munich.

28 octobre 1956

L'ordre de cessez-le-feu, accepté par les forces soviétiques, n'est pas suivi. Les insurgés demandent le départ des troupes russes, réclament la r e fonte du cabinet, et procèdent à la liquidation de l'appareil communiste. Messages de Tito et Gomulka à Nagy favorables à la modération.

29 octobre 1956

Nagy oppose un démenti aux accusations portées par la Pravda et justifie la révolution pour laquelle il essaie de faire accepter un statut légal au pouvoir insurrectionnel ainsi qu'aux conseils ouvriers. Le second centre industriel de la Hongrie, Miskolc demande la tenue d'élections libres.

504

30 octobre 1956

31 octobre 1956

31 octobre-1er novembre 1956

L'armée russe quittera la Hongrie si les insurgés remettent leurs armes à la garde nationale. Les insurgés réclament le départ préalable des Russes. Refonte du cabinet Nagy : communistes et nationaux sont à égalité. Déclaration d'intentions soviétique sur "les nouveaux rapports devant présider aux relations entre Etats souverains": Moscou reconnaît un "grand nombre d'erreurs manifestes dans les rapports entre pays socialistes, telles que l'infraction aux principes de la souveraineté nationale, des intérêts économiques réciproques et de l'égalité des droits dans les relations économiques". L'inégalité des termes d'échange, conduit à faire payer par les démocraties populaires un tribut estimé (par la comparaison du coût des échanges et de leur volume) à trois milliards de dollars par an sous forme de "sur-prix". En outre, la pratique des sociétés mixtes, la présence de conseillers et l'entretien des troupes soviétiques d'occupation doivent s'ajouter à ce montant. Il convient de signaler, d'autre part, que depuis sa création (le 20 janvier 1949) au 26 mars 1954, le comité d'aide économique mutuelle ne s'est pas réuni. Le 26 mars 1954, la première réunion d'une commission d'experts se consacra à la "division socialiste du travail". La première réunion plénière du Comecon se tint du 18 au 25 mai 1956; les Etats souverains tels que la Chine et la Yougoslavie n'envoyèrent que des observateurs. Les troupes soviétiques se retirent. Les insurgés déposent les armes. Nagy renonce au Parti unique et au Front populaire à prédominance communiste nationale, autorise la reconstitution des partis démocratiques de la coalition parlementaire de 19451948 et proclame la tenue d'élections libres. Voyage Mikoyan-Souslov à Budapest : recherche d'un modus vivendi en application des accords TitoKhrouchtchev de Crimée. Echec mais promesse russe de non-intervention.

d) La deuxième intervention soviétique 31 octobre 1956 1er novembre 1956

20 heures : Nagy se déclare en faveur de la neutralité hongroise. Proclamation de la neutralité. Dénonciation du pacte de Varsovie. Levée en masse. Les troupes r u s -

505

ses font mouvement vers Budapest. Appel de Nagy aux Nations unies en vue du retrait des troupes russes et de la reconnaissance de la neutralité hongroise "comme la Finlande". 2 novembre 1956

3 novembre 1956 4-8 novembre 1956

11 novembre 1956 21 novembre 1956

Kadar, réfugié à Ujgorod, en territoire soviétique, annonce la création d'un nouveau parti communiste, d'un gouvernement en secteur russe, et demande l'intervention des Soviétiques. Programme du gouvernement Nagy : neutralité de type finlandais, maintien des conquêtes sociales, parlementarisme dans l'esprit de 1945. Réorganisation du cabinet Nagy : sur 12 ministres, 3 communistes. Intervention en force de l'armée soviétique. Discours-programme de Kadar : obtenir le statut de la Pologne. Nagy et quinze personnalités hongroises obtiennent l'asile à l'ambassade de Yougoslavie. Discours Tito à Pula : condamne le stalinisme, la première intervention soviétique, mais justifie la seconde intervention. Echange de lettres entre la Yougoslavie et la Hongrie sur la sécurité de Nagy : Nagy quitte l'ambassade yougoslave escorté par des officiers russes, est arrêté et déporté en Roumanie.

e) Les Nations unies et l'intervention russe en Hongrie 4 novembre 1956 9 novembre 1956

Résolution de l'Assemblée générale des Nations unies condamnant l'intervention armée soviétique. Résolution demandant le retrait des troupes soviétiques, des élections libres et demandant au secrétaire général de se rendre sur les lieux aux fins d'enquête. Résolution d'aide aux territoires affectés.

21 novembre 1956

Résolution rappelant la convention sur le génocide aux forces d'occupation soviétiques en Hongrie et condamnant les déportations. Résolution demandant à la Hongrie de recevoir le secrétaire général de l'Organisation.

4 décembre 1956

Résolution demandant à la Hongrie de recevoir des observateurs. Se sont abstenus : la Yougoslavie, l'Inde, l'Indonésie, l'Egypte, la Birmanie, l'Afghanistan, l'Arabie séoudite, la Syrie, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Soudan, le Yémen, et Ceylan.

506

6 décembre 1956

Le gouvernement Kadar refuse de recevoir le secrétaire général des Nations unies.

12 décembre 1956

L'Assemblée générale des Nations unies condamne l'intervention soviétique en Hongrie. La délégation hongroise quitte l'O. N. U.

B. CONTRADICTIONS A L'OUEST 1. E c h e c du s y s t è m e d e s p a c t e s a u et en M é d i t e r r a n é e o r i e n t a l e

Proche-Orient

a) Le Pacte balkanique 9 août 1954

Les signataires du traité d'Ankara (Pacte balkanique d'amitié et de collaboration du 28 février 1953), la Yougoslavie, la Grèce, et la Turquie signent à Bled un pacte défensif de sécurité collective de 20 âns. Ce pacte relie indirectement la Yougoslavie à l'O. T. A. N. et au pacte de Bagdad. Mais la question de Chypre et la tension gréco-turque ainsi que l'orientation orientale de la Yougoslavie après la déstalinisation, enlèvent toute portée pratique à ce pacte défensif. Enfin le règlement de la question de Trieste conduit Belgrade à s'éloigner du bloc occidental.

b) La question de Chypre 28 juillet 1954

15 août 1954

24 septembre 1954

Londres annonce l'évacuation de la base de Suez et le transfert du commandement du Moyen-Orient à Chypre. Déclaration Hopkinson, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies : "Chypre est une région stratégique et comme telle est un de ces territoires qui ne peuvent jamais prétendre à une indépendance complète". Déclaration de l'archevêque et ethnarque de Chypre, Mgr Makarios, en faveur de l'Enosis (union à la Grèce). (La constitution de l'ethnarchie, approuvée par une assemblée générale du 10 octobre 1921, prévoit la présidence de l'archevêque et la participation des prélats et des laïcs. En effet, l'élection de l'archevêque de Chypre ne se fait pas par un synode mais au suffrage universel, général et secret. Mgr Makarios m fut élu le 20 octobre 1950 archevêque de Chypre. ) Athènes (cabinet du maréchal Papagos) demande (16 août 1954) et obtient l'inscription de la question

507

de Chypre (organisation d'un plébiscite) à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'O. N. U. par 30 voix contre 19 et 11 abstentions. 14 décembre 1954 La commission politique se prononce par 28 voix contre 15 et 16 abstentions en faveur de la résolution néo-zélandaise (ajournement) et le 15, la commission politique, par 49 voix et 11 abstentions, décide de ne pas poursuivre le débat. 31 mars-1er avril 1955 Eclatement à Chypre de la lutte armée, conduite par l'E. O. K. A. (Organisation nationale de lutte chypriote), favorable à l'Enosis et commandée par le colonel Grivas, né à Chypre, sous le nom de Guerre de Dhigenis Akritas (héros légendaire de la geste byzantine). 30 juin 1955 Eden déclare aux Communes que le gouvernement britannique a invité Athènes et Ankara à Londres en vue de conversations sur "des questions politiques et militaires intéressant la Méditerranée orientale, y compris Chypre. Au litige bilatéral gréco-britannique succède un conflit multilatéral par le biais du "tripartisme" et qui risque de dégénérer en conflit gréco-turc. Si Ankara accepte l'invitation avec empressement, Athènes émet des réserves sur la participation turque pour accepter finalement de participer, reconnaissant ainsi la Turquie comme puissance intéressée. Londres tente de faire de la question de Chypre un différend gréco-turc permettant à l'Angleterre de jouer un rôle d'arbitre entre ses deux alliés au sein de l'O. T. A.N. rendant ainsi au gouvernement britannique une pleine liberté d'action, d'autant plus que la présence à la table des négociations de la Turquie liée à l'Angleterre par le pacte de Bagdad constituait une garantie que le point de vue britannique aurait, en toutes circonstances et de toute façon prévalu. 13 septembre 1955

Le ministre grec des Affaires étrangères, Stephanopoulos, rejette le projet Macmillan d'autonomie administrative mais sans contester le principe d'une négociationtripartite (1* "attitude interalliée" de Stephanopoulos devant lui assurer la succession du maréchal Papagos, malade). A la mort du maréchal (4 octobre 1955) cependant, c'est Caramanlis qui fut chargé de constituer le cabinet.

21 septembre 1955

La demande grecque d'inscription de la question à l'ordre du jour de l'Assemblée générale est repoussée par 28 voix contre 22 et 10 abstentions.

508

26 septembre 1955

Londres nomme gouverneur de l'île le maréchal Harding, chef de l'état-major impérial, avec mission de "pacifier" Chypre (30 000 hommes de troupe britanniques et force de police auxiliaire turque), ainsi que de conduire des pourparlers avec Mgr Makarios en vue d'une constitution sur la base de l'autonomie interne.

29 août-7 septembre 1957

La conférence tripartite de Londres, présidée par Macmillan, est "suspendue". Echec, mais maintien de la formule de la discussion à trois excluant, dans l'esprit de Londres, tout recours à l'O. N. U.

6-7 septembre 1957

A l'instigation du gouvernement d'Ankara (voir procès-verbaux du procès Menderès), sanglantes émeutes anti-grecques à Istanbul, Smyrne et Ankara. La communauté grecque d'Istanbul déplora 7 000 maisons et 862 magasins détruits et incendiés. L'ambassade et les consulats grecs en Turquie furent dévastés, ainsi que les domiciles des officiers grecs affectés au quartier général de l'O. T. A. N. à Smyrne. Athènes rappelle ses officiers de Smyrne, ajourne la participation de la flotte grecque aux manœuvres de l'O. T. A. N. et exige les excuses d'Ankara. Représentation de Washington à Ankara et Londres.

- Caramanlis et le retour aux pourparlers directs anglo-chypriotes octobre 1955-mars 1956

Négociations Makarios-Harding et échange de lettres sur l'avenir constitutionnel de l'île. Makarios : 1°) fixation de la date d'accession à l'autodétermination (reconnaissance implicite du droit à l'autodétermination); 2°) autonomie interne (Ordre public et Intérieur); 3°) Défense et Relations extérieures reconnues à Londres. Harding : 1°) pas d'engagement de reconnaissance du droit à l'autodétermination; 2°) autonomie interne; 3°) affaires réservées à Londres : Ordre public, Intérieur, Défense, Affaires extérieures.

26-29 février 1956

Entretiens Lennox-Boyd (secrétaire aux Colonies) et Makarios, à Nicosie, sur la base de la correspondance Harding-Makarios.

5 mars 1956

Londres annonce la rupture des négociations. Publication à Londres d'un livre blanc contenant l'échange de lettres Makarios-Harding. Mgr Makarios est déporté par les autorités britanniques aux îles Seychelles. Grève générale de dix jours à Chypre.

9 mars 1956

509

11 avril 1956

10 mai 1956

1er juin 1956

16 novembre 1956

19 décembre 1956 26 février 1957 14 mars 1957 20-24 mars 1957

510

Déclaration Theotokis (ministre des Affaires étrangères du cabinet Caramanlis, en fonction depuis octobre 1955) et nouvelle politique de retour au bilatéralisme anglo-chypriote, mettant désormais l'accent sur l'autonomie (droit à l'autodétermination), plutôt qu'à 1' Enosis et en faveur de négociations directes entre Londres et Nicosie. Message Eden à Caramanlis souhaitant qu'Athènes recommande à Mgr Makarios d'accepter les nouvelles propositions amendées de la constitution autonome. Deux jeunes gens, Karaolis et Dimitriou, sont pendus à Nicosie. Manifestations de protestation à Athènes. (Pendant les quatre années de troubles, plus d'une vingtaine de jeunes Grecs chypriotes, dont le plus jeune n'avait pas dix-huit ans, ont été pendus. ) Déclaration Eden à l'occasion de l'évacuation du dernier contingent britannique de Suez : "Chypre est l'exemple choisi pour témoigner de la détermination de l'Angleterre de ne plus céder lorsque ses intérêts vitaux sont engagés". (Au cours de la crise de Suez, Chypre servira comme base avancée et comme quartier général pour l'intervention aéronavale anglo-française en Egypte. A signaler que l'E. O. K. A. a alors suspendu la guérilla, dans un souci de solidarité occidentale. ) Inscription de la question chypriote à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'O. N. U. et résolution en faveur de négociations directes "entre parties intéressées". Londres rend public le "projet Radcliffe" aménageant l'autonomie interne, "faute de quoi Londres ne pourrait pas écarter le recours au partage". Résolution de l'Assemblée générale de l'O. N. U. demandant la reprise des négociations entre les parties intéressées. L'E. O. K. A. proclame une trÊve unilatérale. Conférence anglo-américaine des Bermudes et accords de Nassau (Eisenhower-Macmillan), marquant le retour des Etats-Unis dans les affaires du Proche-Orient et une meilleure entente anglo-américaine. L'affaire! de Chypre cesse de ressortir du cours des relations de l'Empire britannique pour être considérée dans un cadre atlantique, imposant des négociations directes entre la Grèce et la Turquie.

6 avril 1957

28 mai 1957 8 septembre 1957

octobre 1957 14 décembre 1957

Londres - sur les instances de Washington - libère Mgr Makarios des îles Seychelles, mais lui interdit de rentrer à Chypre. Athènes décline l'offre atlantique de médiation du secrétaire général de l'O. T. A. N., Lord Is may. Mgr Makarios propose la reprise des négociations avec Londres et souligne la proclamation de la trêve par l'E.O. K.A. Londres écarte la proposition. "Mgr Makarios et le premier ministre Caramanlis seraient disposés à abandonner leur revendication de l'Enosis pour l'indépendance complète de Chypre" annonce le député travailliste Fenner Brockway. Londres rappelle le maréchal Harding. Le libéral Sir Hugh Foot lui succède. Résolution de l'Assemblée générale de l'O. N. U. demandant de nouvelles négociations "sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Succès diplomatiques du cabinet Caramanlis qui fait reconnaître pour la première fois le droit de Chypre à l'autodétermination, avant d'explorer la "solution atlantique".

2.

Le d i s p o s i t i f

a)

L'Angleterre et le pivot égyptien

19 octobre 1954

26 octobre 1954

britannique

Signature du traité anglo-égyptien du Caire abrogeant le traité de Londres de 1936. Evacuation de Ja zone du canal dans un délai de vingt mois. Réaffirmation de la convention de Constantinople du 29 octobre 1888. L'Egypte s'engage à accorder à l'Angleterre toutes facilités pour mettre sur pied de guerre les bases dans l'éventualité d'une attaque a r mée de la part d'une puissance étrangère à la zone du Moyen-Orient (autre que les signataires du Pacte de défense mutuelle de la Ligue arabe du 13 avril 1950), ou d'une attaque contre la Turquie (articulation du Proche-Orient sur l'O. T. A. N. ). L'Etat d'Israel n'étant pas mentionné, il est interdit aux Britanniques de prendre prétexte d'un rebondissement du conflit israélo-arabe pour se réinstaller à Suez. Tentative d'assassinat de Nasser par les Frères musulmans.

511

b) L'alternative irakienne de l'Angleterre et le pacte de Bagdad 4 août 1954

Le premier ministre irakien, l'anglophile Nouri Saîd, adresse un message, rendu public, à son souverain Faysal n : "Le pacte turco-pakistanais et l'accord anglo-égyptien ont donné naissance aune situation politique à laquelle l'Irak ne saurait rester indifférent. La sécurité de l'Irak tient à celle de la Turquie et de l'Iran". Visites de Nouri Saîd à Ankar a et Londres.

3 janvier 1955

L'Irak rompt les relations diplomatiques avec Moscou. Menderès à Bagdad : la Turquie et l'Irak annoncent leur intention de développer leur coopération pour assurer la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient. Signature du traité de Bagdad entre la Turquie et l'Irak. L'Angleterre adhère au pacte. Londres abroge les traités inégaux avec l'Irak (traités de 1930 et 1948). Conclusion d'un traité bilatéral anglo- irakien. Adhésion du Pakistan. Moscou avertit l'Iran que le pacte de Bagdad est incompatible avec le traité russo-iranien de 1927. Adhésion de l'Iran. Réunion constitutive plénière des signataires et création d'un conseil permanent. Les Etats-Unis adhèrent au comité de lutte contre la subversion. En mars 1956, il est créé un comité économique auquel participe Washington. Enfin les Etats-Unis entrent au comité militaire du Pacte en juin 1957.

13 janvier 1955 24 février 1955 30 mars 1955 4 avril 1955 23 septembre 1955 12 octobre 1955 3 novembre 1955 21-22 novembre 1955

c) La Jordanie sommée de choisir entre Bagdad et Le Caire 6 décembre 1955

Le chef d'état-major impérial général Templer arrive à Amman et remet au roi Hussein un ultimatum sommant la Jordanie de se joindre au pacte de Bagdad. Il est appuyé par Glubb Pacha, commandant la Légion arabe.

13 décembre 1955 14 décembre 1955 20 décembre 1955

Démission du gouvernement jordanien. Amman proclame son adhésion au pacte de Bagdad.

512

Manifestations populaires et dissolution du parlement jordanien.

9 janvier 1956 10 janvier 1956 2 mars 1956

Le nouveau gouvernement affirme que la Jordanie ne participera pas au pacte de Bagdad. Renforts britanniques en Jordanie et à Chypre. Le roi de Jordanie congédie le général anglais Glubb, commandant la Légion arabe.

T e n s i o n et a f f r o n t e m e n t s niens 25 mai 1950 28 novembre 1950 9 avril 1951 14 juillet 1951

10 septembre 1952 9 novembre 1952 11 février 1953

18 juin 1953 14 octobre 1953

israélo-syro-jorda-

Déclaration anglo-franco-américaine sur le maintien du statu quo au Proche-Orient et embargo sur les armements. A Damas, après un essai de régime parlementaire le colonel Chichakly prend le pouvoir, qui est exercé nominalement par le colonel Fauzi Selo. Violents engagements israélo-syriens dans la zone démilitarisée au nord du lac de Tibériade. A la suite d'une plainte israélienne, le Conseil de sécurité demande à l'Egypte de lever le blocus du canal de Suez en conformité avec l'article premier de la convention de Constantinople de 1888. Cette demande n'est suivie d'aucun effet. Un cargo israélien est saisi à Port-Saïd. Bonn s'engage à verser 3 450 millions de marks à l'Etat d'Israël à titre d'indemnisation (durée 12 ans, expirant en 1964). Mort du président de la République israélienne, Weizmann, remplacé par Ben Zvi. Rupture des relations diplomatiques soviéto-israéliennes à la suite d'un attentat contre la légation soviétique de Tel-Aviv (en relation avec la condamnation des médecins juifs en U. R. S. S. ). Elles seront rétablies après la mort de Staline, le 20 juillet 1953. Proclamation de la République en Egypte. Neguib cumule tous les pouvoirs. Action de rétorsion israélienne contre le village jordanien de Kibya.

a) De la politique de rétorsion à la recherche d'une médiation 6 décembre 1953

Ben Gourion est remplacé à la tête du gouvernement par Moshe Sharett. A la Défense , Lavon, secrétaire des syndicats. 513

25 février 1954

A Damas, le colonel Chichakly est renversé par le colonel Hanoum qui rétablit le régime parlementaire. Celui-ci subsistera jusqu'à l'union avec l'Egypte (février 1958).

19-29 mars 1954 19 octobre 1954

Incidents israélo-jordaniens. Accord anglo-égyptien sur le départ des troupes britanniques. Le 26 octobre, Nasser échappe à un attentat des Frères musulmans.

b) L'ouverture Sharett-Lavon vers l'Egypte janvier-février 1955

Le gouvernement Sharett (premier ministre et Affaires étrangères), Lavon(Défense) autorise le député travailliste anglais Maurice Orbach à entreprendre une mission d'exploration au Caire où Nasser désire affermir son autorité par line politique modérée. En effet, depuis l'armistice israéloégyptien de Rhodes du 24 février 1949, aucun engagement n'a mis aux prises les forces armées israéliennes et égyptiennes, attestant la prudence du Caire. Tekoa (Israël) et Gohar (Egypte) maintiennent le contact de 1951 à 1955 à la commission mixte d'armistice qui se réunit au "kilomètre 95" sur la route Jérusalem-Le Caire, c'est-à-dire près de la ligne de démarcation israélo-égyptienne.

21 février 1955

Le ministre israélien de la Défense, Lavon, opposé à la politique des représailles, se trouve compromis par la sécurité militaire dans une affaire de sécurité de l'Etat et doit démissionner. Ben Gourion ministre de la Défense. Ben Gourion inaugure sa reprise en main de la défense par une action de représailles contre un camp de l'armée égyptienne à Gaza, et non contre un camp de fedayin, qui se solde par 37 tués. La commission mixte d'armistice condamne Israël pour "agression préméditée". A la suite de cette date, les actions des fedayin vont se multiplier en devenant plus meurtrières. Echec de la médiation Orbach.

28 février 1955

avril 1955

514

Médiation Dom Mintof, chef du parti travailliste maltais, en vue d'une rencontre Sharett-Nasser à Malte. Plan Sharett : admission de cent mille réfugiés arabes en Israël, reconnaissance des frontières et liberté de transit à Suez. Londres s'oppose à l'utilisation de Malte comme lieu de rencontre, Nasser étant indésirable dans cette portion de l'Empire britannique.

9 avril 1955 29 juin 1955

Le Caire soumet à autorisation préalable le passage dans le détroit de Tiran. Démission du cabinet Sharett. Le 26 juillet les élections enregistrent des progrès du parti Herout et le recul du parti travailliste Mapai. Les résultats sont interprétés comme une condamnation de la politique d'apaisement du cabinet Sharett.

c) Ben Gourion et la politique des représailles limitées 27 septembre 1955 20 octobre 1955

Signature d'un contrat d'achat d'armes entre la Tchécoslovaquie et l'Egypte. Accord syro-égyptien prévoyant un commandement commun.

2 novembre 1955

Cabinet de coalition Ben Gourion. Sharett aux Affaires étrangères. Israël obtient d'Edgar Faure (mission Tsur) la promesse formelle de livraisons d'avions Mystère IV. Objections de Washington à la cession des Mystères, affectés à l'O. T. A. N. dans le cadre des commandes "off-shore".

3 novembre 1955

Raid israélien dans la zone démilitarisée d'El-Auja. 50 soldats égyptiens tués et 40 autres faits prisonniers.

9 novembre 1955

Eden propose un réajustement des frontières israélo-arabes (couloir Gaza-Jordanie). Echec d'une tentative de médiation américaine. Raid de représailles israélien contre les avantpostes syriens au nord-ouest du lac de Tibériade : 50 Syriens tués et 30 autres capturés.

novembre 1955 11 décembre 1955 18 janvier 1956 2 mars 1956 18 juin 1956

4 juillet 1956

Le Conseil de sécurité condamne à l'unanimité cette "violationflagrante de l'armistice". Hussein démet Glubb Pacha. Démission de Sharett, remplacé aux Affaires étrangères par Mme Golda Meir. Son départ consacre la victoire de la politique de raidissement de Ben Gourion à l'égard des pays arabes. Accords secrets de fourniture d'armements Peres - Bourgès-Maunoury. Pineau informe l'ambassadeur d'Israël, Tsur, que l'accord secrét pourrait être exécuté, Paris passant outre aux engagements pris envers Washington et Londres pour le maintien du statu quo au ProcheOrient.

515

26 juillet 1956 7 août 1956

Nasser nationalise la compagnie du canal de Suez. Mission Peres, ministre-adjoint israélien de la Défense à Paris et entretiens avec le général Ely, chef d'état-major, sur les besoins d'Israël en a r mement.

d) La tension israélo-jordanienne : une diversion 26 septembre 1956

Raid de représailles contre les forces jordaniennes à Hussein entraînant 50 morts.

11 octobre 1956

Action de représailles contre le poste jordanien de Qualqilya; 50 Jordaniens et 16 Israéliens sont tués. Londres avertit Israël que la Grande-Bretagne viendra au secours de la Jordanie. L'Irak (Nouri Said) se propose d'envoyer une division irakienne en Jordanie en vertu de la solidarité hachémite.

12 octobre 1956

18 octobre 1956 21 octobre 1956 27 octobre 1956 4.

Le parlement israélien approuve la politique de "représailles limitées" de Ben Gourion. Succès des nassériens aux élections jordaniennes excluant toute intervention armée de l'Irak. Message Eisenhower à Ben Gourion hostile à toute attaque contre la Jordanie.

L ' i s o l e m e n t de l ' E g y p t e e t l e s

contre-alliances

du C a i r e a)

L'Egypte à la recherche de contre-alliances

28 février 1955

Action militaire israélienne contre le territoire de Gaza, entraînant 60 morts de la garnison égyptienne, condamnée par le conseil de sécurité. Paris, à la demande de Tel-Aviv, annule les livraisons d'armement commandé par l'Egypte, mais s'engage à fournir Israël.

6 mars 1955

Le Caire propose à l'Arabie séoudite, à la Syrie et au Yémen la participation à une organisation militaire commune. Projet Salah Salem, ministre égyption de la Propagande :1a coopération de l'Egypte avec le Pacte de Bagdad et les puissances occidentales peut être obtenue en contrepartie de l'attribution à l'Egypte d'un lien terrestre avec la Jordanie (corridor GazaBeershéba-Akaba). Conférence de Bandoeng et entretiens Nasser,

20 mars 1955

18-24 avril 1955 516

18 avril 1955

mai 1955 9 juin 1955

26 juillet 1955

26 septembre 1955

10 octobre 1955 20 octobre 1955 27 octobre 1955 9 novembre 1955

15 novembre 1955

Nehru, Sukarno, Chou En-lai aboutissant à la création d'un axe des non-engagés. Déclaration de Moscou condamnant les tentatives des Occidentaux pour entraîner le Proche-Orient dans des groupements militaires. Moscou estime que cette question devrait être examinée par les Nations unies mais elle se réserve le droit de sauvegarder le principe de non-ingérence dans les affaires du Proche-Orient. Pourparlers exploratoires Nasser-Solod (ambassadeur soviétique) au sujet de la fourniture d'armes. Nasser demande officiellement à Washington d'autoriser l'achat d'armement. L'armement égyptien, légué par l'Angleterre et transféré fin juillet 1956 à l'armée égyptienne, date de l'armée du désert, la déclaration tripartite du 25 mai 1950 ayant eu comme effet l'arrêt de toute livraison militaire. Washington exige le règlement en dollars. Mission Chepilov, rédacteur en chef de la Pravda, au Caire à l'occasion de l'anniversaire de la révolution égyptienne. Accord Chepilov-Nasser sur la fourniture d'armement par le bloc soviétique. Nasser demande à la B. I. R. D. un crédit de 240 millions de dollars pour financer la construction du barrage d'Assouan, et annonce la conclusion d'un accord avec la Tchécoslovaquie de fourniture d'armements. Accord Sharett-Faure sur la livraison à Israël d'avions de combat, prolongeant l'accord Dayan-Catroux d'août 1954. Pacte défensif de 10 ans entre l'Egypte et la Syrie. Pacte défensif de 10 ans entre l'Egypte et l'Arabie séoudite. Déclaration Eisenhower : les Etats-Unis se tiennent à l'écart de la course aux armements. Projet Eden de réajustement des frontières israélo-arabes et d'une garantie conjointe anglo-américaine. Début de la crise jordanienne (voir: la Jordanie sommée de choisir). La B. I. R. D. considérant que les achats d'armement entament la capacité de remboursement par l'Egypte du crédit sollicité, ajourne l'examen de la demande du Caire. Proposition Pinay associant Moscou à la déclaration tripartite de mai 1950 sur le maintien du statu 517

10-15 janvier 1956 17 janvier 1956 29 janvier 1956 9 février 1956 20 février 1956

6-9 mars 1956 11-12 mars 1956 14 mars 1956

quo au Proche-Orient. Entretiens Eden-Eisenhower à Washington. Mémorandum Pinay protestant contre la non-participation de la France aux entretiens de Washington. Gouvernement Mollet, avec Pineau aux Affaires étrangères. Accord Nasser-Black (B. I.R. D. ) sur un crédit de 200 millions de dollars. Le roi Hussein de Jordanie, devant les émeutes et manifestations populaires, destitue le général anglais Glubb du commandement de la Légion arabe. L'Egypte, la Syrie et l'Arabie séoudite proposent à la Jordanie de lui fournir l'équivalent de l'aide annuelle de 60 millions de livres sterling accordée par Londres. Echec de la mission du ministre anglais des Affaires étrangères Selwyn Lloyd au Caire. Entretiens Nasser-lbn Séoud et le président syrien. Les Trois demandent à Paris de reconnaître les droits légitimes des peuples d'Afrique du Nord. Entretiens Mollet-Eden à Londres et mise sur pied d'une attitude commune au Proche-Orient. Entretien Pineau-Nasser au Caire à la suite duquel Pineau estime avoir reçu des assurances sur la non-ingérence de l'Egypte dans la crise de l'Afrique du Nord.

b) La modération soviéto-américaine Sur l'initiative américaine le Conseil de sécurité confie au secrétaire général de l'O.N. U., HammarskjOld, une mission de conciliation au ProcheOrient. L'appui soviétique au sein du Conseil de sécurité introduit Moscou dans la discussion des problèmes de la région contrairement à la déclaration tripartite de mai 1950. 17 avril 1956 18 avril 1956 21 avril 1956 24 avril 1956 25 avril 1956

518

Moscou appuie les mesures prises par l'O. N. U. pour renforcer la paix au Proche-Orient. Cessez-le-feu égypto-israélien. Pacte défensif entre l'Egypte, le Yémen et l'Arabie séoudite. Cessez-le-feu israélo-syrien. Entretiens Boulganine, Khrouchtchev et Eden à Londres

16 mai 1956

2 juin 1956

18 juin 1956

23 juin 1956

Entretiens Mollet, Pineau, Boulganine, Khrouchtchev à Moscou et communiqué attestant le désir des parties d'assurer un règlement pacifique des questions litigieuses entre les Etats arabes et Israël sur une base acceptable pour les parties intéressées. Le Caire reconnaît la Chine populaire. Mission du maréchal Amer à Pékin et négociation pour la fourniture d'armements. Le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité les r e commandations du secrétaire général HammarskjOld concernant le cadre de règlement du conflit israéloarabe. Chepilov, ministre soviétique des Affaires étrangères depuis le 6 juin, se rend au Caire pour les cérémonies d'évacuation des troupes britanniques de la base du canal. Entretiens Chepilov-Nasser et conseils de modération et de prudence. Le prince héritier du Yémen, El Badr, se rend à Moscou.

c) Le "risque calculé" de Dulles 20 juin 1956 18 juillet 1956 19 juillet 1956

20 juillet 1956

Entretiens Pineau-Dulles à Washington. Entretiens à Brioni, Nasser, Nehru et Tito. Dulles refuse de participer au financement du barrage d'Assouan par l'intermédiaire de la B. I. R. D. "dans le but de faire apparaître la faiblesse de l'offre et du soutien soviétique" et prend "un risque calculé". Londres retire son offre financière de participation au projet, ainsi que la B. I. R. D.

d) La nationalisation par l'Egypte de la compagnie gestionnaire du canal de Suez 26 juillet 1956

29 juillet 1956

Discours d'Alexandrie de Nasser : l'Egypte décide la nationalisation de la compagnie gestionnaire du canal (la concession venait à expiration en 1968, soit 12 ans plus tard), avec versement d'une indemnisation sur la base des prix de clôture de la bourse le jour précédent l'entrée en vigueur de la loi. Il n'est pas dans les intentions de l'Egypte de porter atteinte au régime conventionnel de la voie d'eau internationale. Création d'une Autorité du canal. Conférence de guerre à Londres : Eden, Selwyn

519

31 juillet 1956

Lloyd, Pineau et Murphy. Murphy alerte Eisenhower et Dulles. Conférence Dulles, Eden et Pineau et réserves américaines quant à une action de force contre l'Egypte.

2 août 1956

Déclaration franco-anglo-américaine : sans contester les droits reconnus et attachés aux prérogatives de souveraineté, dont le droit de nationalisation de la compagnie gestionnaire, les Trois s'alarment des conséquences que cette action peut entraîner pour la voie d'eau internationale et des menaces sur la sécurité du canal, ainsi que sin: la liberté de passage (en effet la convention de Constantinople de 1888 fut violée avant même la nationalisation de la compagnie, puisqu'en dépit des votes du Conseil de sécurité, l'Egypte refusait de laisser passer les bateaux affrétés par le gouvernement israélien). Les Trois proposent une conférence internationale composée des pays signataires de la convention de Constantinople de 1888 et d'autres pays particulièrement intéressés à l'usage du canal.

3 août 1956

La Libye - où stationne une division motorisée britannique - se refuse à autoriser une action de force contre l'Egypte. Conférence de Londres des 24 pays dont 2 s'abstiennent (l'Egypte et la Grèce): résolution des 18 pays (sauf Ceylan, l'Indonésie, l'Inde et l'U. R. S. S. ) de la conférence de Londres créant le comité des Cinq (Australie, Etats-Unis, Ethiopie, Iran et Suède). Chepilov représente Moscou à la conférence de Londres.

16-22 août 1956

3-9 septembre 1956 3 septembre 1956 5 septembre 1956 10 septembre 1956

15 septembre 1956

520

Entretiens du comité des Cinq conduit par Menzies (Australie) avec Nasser, sans succès. Message Eisenhower à Eden hostile à tout recours à la force. Message Eisenhower à Nasser en faveur de la négociation entreprise par le comité des Cinq. Nasser propose une conférence pour réviser la convention de Constantinople. Mission Mollet-Pineau à Londres : le débarquement, fixé au 15 septembre est décommandé pour le moment. Les pilotes du canal quittent leur service afin de démontrer l'inaptitude de l'Egypte d'assurer le bon fonctionnement de la voie d'eau.

17 septembre 1956

Le Caire saisit le Conseil de sécurité.

18-21 septembre 1956 Conférence des dix-huit à Londres : résolution portant création d'une Association des usagers du canal de Suez, constituée le 1er octobre 1956 à l'initiative de Dulles. Le comité directeur est constitué par les Etats-Unis, la France, l'Angleterre, l'Iran, l'Italie et la Norvège. 21 septembre 1956 Mollet envoie à Tel-Aviv deux hauts-fonctionnaires de la Défense nationale pour informer Israël que la France est disposée à entreprendre une action conjointe contre l'Egypte. 5. L ' i n t e r v e n t i o n f r a n c o - a n g l o - i s r a é l i e n n e 1' E g y p t e 3 octobre 1956 5-14 octobre 1956

contre

Mollet et Eden acceptent l'hypothèse d'une intervention armée. Examen et projet de résolution du Conseil de sécurité : six principes (liberté de transit, respect de la souveraineté, fixation du droit de péage, arbitrage). Sur la base des propositions des dix-huit (gestion par l'Association des usagers), le Conseil de sécurité souhaite des négociations entre la France, l'Angleterre et l'Egypte. Un veto soviétique met fin aux débats. Contacts entre Pineau , Selwyn Lloyd et Fawzi (Egypte) destinés à leurrer Le Caire.

10 octobre 1956

Protocole secret franco-israélien sur la cession de trois escadrilles de bombardiers.

11-27 octobre 1956

Grave tension entre Israël et la Jordanie. Paris et Londres dissuadent Israël de lancer toute attaque contre la Jordanie (projet Ben Gourion d'occupation de la Cisjordanie) et de coordonner une offensive uniquement contre l'Egypte.

16 octobre 1956

Entretiens Eden-Mollet et décision de principe d'une intervention armée en Egypte. Ben Gourion déclare devant le parlement que le principal danger vient d'Egypte. Entrevue secrète de Sèvres (Mollet, Ben Gourion, Pineau et Selwyn Lloyd) et mise au point de l'action militaire combinée anglo-franco-israélienne ainsi que de sa couverture diplomatique : intervention franco -britannique ayant pour objet d'assurer la protection du canal au cours du conflit israélo-égyptien. Coopération aérienne. Usage concerté du veto afin d'éviter des sanctions.

17 octobre 1956 24 octobre 1956

521

28 octobre 1956 29 octobre 1956 30 octobre 1956

Mobilisation partielle en Israël. Les troupes israéliennes franchissent la frontière égyptienne et pénètrent dans la péninsule du Sinaî. 17 h 30 : ultimatum franco-britannique au Caire et à Tel-Aviv demandant de mettre fin à tout acte de guerre et de retirer leurs forces armées à 16 km du canal. En outre le gouvernement égyptien devra remettre aux forces expéditionnaires franco-britanniques Port-Saïd, Ismallia, et Suez. Un délai de douze heures est accordé pour accepter l'ultimatum.

30 octobre 1956

Projets américain (Cabot Lodge) et soviétique de résolution au Conseil de sécurité : cessez-le-feu, retrait des troupes israéliennes. Veto de la France et de la Grande-Bretagne.

31 octobre 1956

Israël accepte l'ultimatum franco-britannique. L'Egypte le rejette. A 18 h 30 attaque aéroportée franco-britannique au départ des bases de Chypre. Projet américain de résolution recommandant aux membres des Nations unies de s'abstenir d'intervenir dans le différend israélo-égyptien (veto francoanglais). Projet de résolution yougoslave demandant la convocation de l'Assemblée générale conformément à la résolution "Union pour le maintien de la paix".

2 novembre 1956

A l'appel du Caire, Damas fait sauter les oléoducs. L'Egypte obstrue le canal de Suez. Adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution américaine demandant un cessez-le-feu immédiat.

3 novembre 1956

Déclaration commune franco-britannique précisant les conditions dans lesquelles les deux gouvernements sont disposés à arrêter les opérations militaires.

4 novembre 1956

Adoption d'un projet de résolution afro-asiatique sur le cessez-le-feu et d'un projet de résolution canadien de création d'une force internationale d'urgence. Nouvelle intervention d'Eisenhower à Londres et Paris.

5 novembre 1956

7 heures du matin : les parachutistes français occupent Port-Fouad et les parachutistes anglais PortSaïd. Les forces israéliennes occupent la base de Charm-El-Cheik (détroit du Tiran). 12 h : l'Assemblée générale des Nations unies adopte un projet de résolution norvégien organisant la force internationale d'urgence sous le commande-

522

ment des Nations unies (général canadien Burns; la force se compose des contingents autres que ceux des membres du Conseil de sécurité). 20 h : Le délégué soviétique au Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu dans les douze heures et le retrait des troupes sous trois jours. Dans le cas d'un rejet, il propose à Washington une action conjointe. 23 h 30 : Message Boulganine à Eisenhower (proposant une action conjointe), Eden et Mollet (menaçant d'employer des armes récentes de destruction) et à Ben Gourion (rappel de l'ambassadeur). Offre soviétique d'envoi de volontaires en Egypte. 6 novembre 1956

La seconde intervention soviétique en Hongrie est en cours. C'est aussi le jour des élections américaines. Washington, consultée par Londres et Paris, fait connaître qu'elle assumerait ses engagements en Europe, mais que l'éventualité d'un conflit entre troupes franco-britanniques et "volontaires" soviétiques ne pourrait pas être couverte. Washington vend ses réserves en livres sterling menaçant la monnaie britannique. Moscou demande à Ankara l'autorisation de survol de son territoire et donne un préavis pour le passage d'une escadre de guerre par les Détroits. A minuit, Londres et Paris, en consultation depuis la matinée du 6, acceptent le cessez-le-feu.

7 novembre 1956

Résolution de l'Assemblée générale invitant la France, la Grande-Bretagne et Israël à retirer leurs forces. Résolution réaffirmant la création d'une force internationale d'urgence et d'un comité consultatif (Brésil, Canada, Inde, Ceylan, Norvège, Pakistan, sous la présidence du secrétaire général des Nations unies, HammarskjOld).

12 novembre 1956

Le Caire accepte l'installation d'une force de police internationale sur son territoire sous réserve du respect de sa souveraineté. Réunion de solidarité des dirigeants arabes à Beyrouth en présence du roi d'Irak Faysal. Arrivée de HammarskjOld au Caire. L'Assemblée générale réitère la demande d'évacuation du territoire égyptien à la France et à la Grande-Bretagne. La Jordanie dénonce son alliance avec Londres (traité de 1949) et repousse l'aide financière britannique.

13-15 novembre 1956 16 novembre 1956 24 novembre 1956 27 novembre 1956

523

3 décembre 1956 22 décembre 1956

Paris et Londres annoncent l'évacuation des troupes avant le 25 décembre. L'évacuation des troupes françaises et britanniques est achevée. Israël conserve toutefois une enclave autour d'El-Arich, la région de Gaza et une bande de territoire de 25 km de large le long de la côte orientale du Sinai jusqu'à Charm-el-Cheikh.

6. L e s s o u l è v e m e n t s d ' A f r i q u e du N o r d a)

La crise marocaine

23 août 1953 28 septembre 1954 juin 1955 7 juillet 1955 14-17 juillet 1955 20 août 1955 22 août 1955 22 août 1955

Le souverain du Maroc sultan Mohamed V est déporté par les autorités françaises du protectorat en Corse, puis à Madagascar. Echec du programme de réformes au Maroc. 800 attentats enregistrés pendant un mois. Grandval nommé résident général de France au Maroc. Emeutes à Casablanca. Emeutes au Maroc à l'occasion de l'anniversaire de la déposition du sultan. Démission de Grandval. Ouverture de conversations à Aix-les-Bains entre le comité ministériel Edgar Faure, Juby, Schuman, Pinay, Kœning et des personnalités représentatives marocaines. La constitution d'un Conseil du Trône et la formation d'un gouvernement chargé de négocier avec la France devront être acceptées préalablement par le sultan Mohamed V.

5-9 septembre 1955

Entretiens d'Antsirabé (Madagascar) entre le sultan et le général Catroux : échange de lettres sur le retrait du sultan Ben Arafa, l'institution d'un Conseil de gardiens du trône et la formation d'un gouvernement marocain chargé de négocier avec la France.

1er octobre 1955 31 octobre 1955 6 novembre 1955

Renonciation du sultan Ben Arafa au trône. Arrivée à Nice du sultan Mohamed V. Entretiens Mohamed V-Pinay à La Celle-SaintCloud et publication d'une déclaration commune : formation d'un gouvernement marocain chargé de négocier avec la France le statut d'un Etat indépendant uni à la France par les liens permanents d'une interdépendance librement consentie.

524

16 novembre 1955 Retour triomphal de Mohamed V à Rabat. 15 février-2 mars 1956 Echange de lettres franco-marocain proclamant le principe de l'indépendance et l'abrogation du traité de Fez du 30 mars 1912. 7 avril 1956 Accord hispano-marocain sur la dévolution du Maroc espagnol. 28 mai 1956 Convention diplomatique de coopération franco-marocaine signée à Paris : reconnaissance de l'entière compétence internationale et du principe de consultations mutuelles. 29 octobre 1956 Abolition du statut international de Tanger. 12 novembre 1956 Le Maroc est admis à l'O. N. U. b) L'indépendance tunisienne mai 1954 31 juillet 1954

2 août 1954 4 septembre 1954

novembre 1954 22 novembre 1954 10 décembre 1954 mai 1955 3 juin 1955

Le cabinet Laniel transfère Bourguiba, détenu depuis janvier 1952 à l'Hot de la Galite (Bizerte), en France, à l'île de Groix. Déclaration de Carthage de Mendès-France en présence du maréchal Juin : reconnaissance de l'autonomie interne et transfert de l'exercice interne de souveraineté. Bourguiba est transféré au château de La Ferté (Amilly) puis à Chantilly (quatre néodestouriens au cabinet). Le bey Lamine charge Ben Ammar de négocier la convention avec la France. Le parti Néo-Destour, conduit par Sallah Ben Youssef, est à nouveau autorisé : début des négociations suivies par l'action directe et armée des fellaghas et des mesures de répression françaises. Entretien secret Mendès-France - Bourguiba. Appel commun du président du Conseil tunisien et du résident général de France en faveur de la pacification. Cessation du mouvement armé. Entretiens Faure-Bourguiba. Signature des conventions entre la France et la Tunisie : - maintien du traité de Bardo du 12 mai 1881; - autonomie interne dans la communauté franco-tunisienne; - la Défense et les Affaires étrangères réservées.

525

10 août 1955

8 octobre 1955

février 1956

Bourguiba est autorisé à gagner Tunis. Traité franco-libyen de Tripoli d'amitié et de bon voisinage. Convention d'évacuation du Fezzan au plus tard le 30 novembre 1956. Bourguiba parvient à exclure Ben Youssef du NéoDestour. Ben Youssef, partisan de la Ligue arabe, attaque les accords qui ne reconnaissaient pas l'indépendance à la Tunisie. Exilé par Bourguiba, il ser a assassiné en 1961 à Francfort par des "inconnus". Entretiens Mollet-Bourguiba à la suite de la reconnaissance de l'indépendance du Maroc.

20 mars 1956

Protocole Pineau-Ben Ammar : reconnaissance solennelle de l'indépendance de la Tunisie et abrogation du traité de Bardo. Le statut de Bizerte ne peut être "modifié ou abrogé" que d'un commun accord.

15 juin 1956

Convention diplomatique de coopération franco-tunisienne. La Tunisie est admise à l'O. N. U.

12 novembre 1956

c) La révolution algérienne - De la rébellion à la révolte avril 1950

Arrestations massives à la suite du "complot de Pâques", imputé à 1* "Organisation Spéciale" créée au congrès du M. T. L. D. en 1947 pour lutter dans la clandestinité contre le régime colonial en Algérie.

été 1954

Création à Alger par les membres de l'O. S. d'un Comité révolutionnaire d'union et d'action (C. R. U. A. ) en liaison avec la "délégation extérieure" du mouvement qui se trouve au Caire (Ait Ahmed, Ben Bella, Khider ). Le C. R. U. A. déclenche la "révolte de la Toussaint". Cinquante opérations de commando exécutées dans toute l'Algérie à l'appel du Front de libération nationale (F. L. N. ) en faveur de la reconnaissance de la souveraineté algérienne. Un maquis se développe dans la région des Aurès. Réserves du P. C. algérien. Arrestations massives et dissolution du M. T. L. D. Le 10 décembre, des renforts sont envoyés en Algérie où la rébellion s'étend. Le ministre de l'Intérieur Mitterrand assiste au ratissage des Aurès.

1er novembre 1954

5 novembre 1954

526

26 janvier 1955 31 mars 1955 19 mai 1955 20 août 1955

Mendès-France nomme Soustelle gouverneur général de l'Algérie en remplacement de Léonard. La loi sur l'état d'urgence est appliquée en Algérie. Le cabinet Edgar Faure engage le contingent en Algérie. Insurrection du Nord-Constantinois pour le jour anniversaire de la déposition du sultan Mohamed V. 5 000 hommes de l'A. L. N. attaquent 26 casernes ou commissariats. 150 Européens tués. La répression fait 10 000 victimes. Le P. C. algérien se joint au soulèvement mais lance des maquis autonomes jusqu'en juillet 1956. Soustelle proclame l'intégration devant l'Assemblée algérienne.

31 janvier 1956

Mollet, chef du gouvernement après la victoire du "front républicain" aux élections du 2 janvier 1956, évoque la "personnalité algérienne" dans sa déclaration d'investiture, annonce des élections libres au collège unique, après le cessez-le-feu, et nomme Catroux, le négociateur d'Antsirabé, gouverneur général en remplacement de Soustelle.

6 février 1956

"Le revirement d'Alger" : Mollet se rend à Alger où il est l'objet de vives manifestations d'hostilité de la part des Européens. Il accepte alors la démission que lui propose le général Catroux, nommé huit jours plus tôt, et désigne à sa place Robert Lacoste.

12 mars 1956

Avec l'appui des voix communistes, l'Assemblée adopte la loi sur les pouvoirs spéciaux. Dissolution de l'Assemblée algérienne. Ferhat Abbas et Ahmed Francis gagnent Le Caire et se r a l lient au F. L. N. Exécutions à la guillotine des rebelles condamnés. Le pétrole jaillit pour la première fois aux forages de Hassi Messaoud. Congrès de la Soumam (Kabylie): une plate-forme de la révolution algérienne est élaborée par les dirigeants qui se réunissent désormais dans le cadre d'un Comité de coordination et d'exécution (C. E . E . ). Farès, ancien président de l'Assemblée algérienne dissoute, se déclare en faveur d'un dialogue avec le F. L. N. Arrivée à Rabat d'une délégation F. L. N. du Caire. Paris supprime l'aide financière au Maroc.

11 avril 1956 19 juin 1956 22 juin 1956 24 août 1956

24 septembre 1956 21 octobre 1956

527

22 octobre 1956

Interception par l'aviation française, sur une initiative locale en Algérie, de l'avion personnel du sultan Mohamed V qui transporte en Méditerranée, et à destination de Tunis la délégation F. L. N. composée de Ben Bella, Boudiaf, Ahmed, Khider et Lacheraf. L'arrestation, pourtant acte de piraterie caractérisée , est maintenue par Mollet.

23 octobre 1956

Emeutes antifrançaises au Maroc et grave tension entre la France d'une part, le Maroc et la Tunisie d'autre part. Déclaration d'intentions Mollet sur l'Algérie : égalité des droits des deux communautés, large autonomie de gestion, liens indissolubles avec la France. "Bataille d'Alger". A la guérilla urbaine du F. L. N. répond l'action de la division parachutiste Massu, de retour de Suez. Le général Massu et le colonel Godard chargés du maintien de l'ordre et de la police dans l'agglomération algéroise. Dans le reste du pays, le général Salan mène une stratégie défensive dite de "quadrillage" pour briser les tentatives de l'A. L. N. de former de grandes unités dans le Constantinois.

9 janvier 1957 janvier-juillet 1957

25 août 1957 30 septembre 1957

Ferhat Abbas entre au C. C. E. qui siège au Caire. Le projet de loi-cadre sur l'Algérie est repoussé par l'Assemblée nationale. Bourgès-Maunoury est remplacé par Gaillard (la loi-cadre et la loi électorale algérienne ne sont adoptées définitivement que fin janvier 1958).

L'affaire algérienne devant les Nations unies 18 avril 1955 30 septembre 1955

25 novembre 1955 20 mars 1956 26 juin 1956

528

Les observateurs du F. L. N. sont admis à la conférence de Bandoeng. L'Assemblée générale des Nations unies, pour la première fois, se saisit de la question algérienne, inscrite à l'ordre du jour à une voix de majorité. Pinay, ministre des Affaires étrangères de France, quitte l'Assemblée générale. L'Assemblée générale se déssaisit de la question à l'unanimité. Déclaration de Washington assurant la France de l'appui total des Etats-Unis. Le Conseil de sécurité refuse d'inscrire la question algérienne à son ordre du jour.

février 1957 décembre 1957

Pineau plaide la position de la France devant l'Assemblée générale. Pineau explique la politique française devant l'Assemblée générale évitant ainsi le vote des motions afro-asiatiques exprimant les positions du F. L. N.

- Les négociations secrètes franco-F. L. N. - Premières tentatives de contact à l'initiative de la gauche française. janvier 1956 Mission du professeur André Mandouze et entretiens avec Ben Khedda. mars 1956 Mission Pierre Stibbe et proposition F. L. N. de contacts à un échelon élevé. - Contacts officieux entre les représentants de Mollet et la délégation au Caire du F. L. N. mars 1956 12 avril 1956 été 1956 25 juillet 1956 2 septembre 1956 22 septembre 1956

22 octobre 1956

Entretiens Nasser-Pineau et accord en vue d'entretiens exploratoires au Caire. Entretiens Begara-Khider au Caire . Sondages de Lacoste à Alger par le bachaga Boutaleb auprès de Ramdane (C. C. E. ). Entretiens à Belgrade : Comin, Herbaut (du secrétariat de la S. F. I. O. ), Yazid et Francis pour le F. L. N. Entretiens de Rome : Comin, Herbaut, Yazid et Khider. Exécutif algérien issu d'une Assemblée législative élue au collège unique. Entretiens Herbaut-Khider de Belgrade : le F. L. N. demande la reconnaissance de l'indépendance de l'Etat algérien par des accords bilatéraux de caractère contractuel plutôt que par des organismes à caractère institutionnel (Assemblée commune, exécutif). Le plénipotentiaire algérien Khider arrêté dans l'avion du roi du Maroc intercepté par l'aviation française. Echec des pourparlers exploratoires.

- Contacts officieux du gouvernement Bourgès-Maunoury. 5-19 juillet 1957 Mission Goëau-Brissonière du cabinet Pineau à Tunis et entretiens avec les responsables F. L. N. qui demandent l'approbation de Ben Bella à l'occasion du voyage à Paris de son avocat tunisien. L'avocat tunisien est arrêté à Paris. Echec de la mission.

529

4-27 juillet 1957

Sondages de Mme Tillon à Alger. Son interlocuteur algérien Yacef Saadi est arrêté.

Nota : L'évolution de l'organisation des pouvoirs publics en Algérie 7 mars 1944

Loi promulguée par le Comité français de libération nationale présidé par le général de Gaulle, modifiant la composition des deux collèges électoraux. Un pas v e r s l'assimilation: sont admis dans le p r e mier collège, dit des citoyens, les musulmans appartenant aux catégories suivantes : anciens officiers, diplômés, fonctionnaires, membres des a s semblées, bachagas, agas, caïds. Les autres constituent le second collège, dit des non-citoyens.

4 octobre 1944

Entrent dans le premier collège : les anciens combattants, les titulaires du certificat d'études, les anciens élèves des classes de sixième, cinquième et quatrième des lycées.

- Statut de l'Algérie 2 septembre 1947

Adoption par l'Assemblée nationale du statut de l'Algérie (gouvernement Ramadier (S. F. I. O), Depreux ministre de l'Intérieur, et Bidault, ministre des Affaires étrangères), par 323 voix (M.R. P . , S. F. I. O . , radicaux) contre 85 (P.R. L . , indépendants, parmi lesquels : Chamant, Triboulet, Gaillard, Chevalier, Pinay et Reynaud). Les communistes se sont abstenus et la quasi-totalité des musulmans n'a pas voulu participer au débat. - L'Algérie est définie comme un groupe de départements dotés de la personnalité civile, de l'autonomie financière et d'une organisation particulière. - Tous les ressortissants algériens sont citoyens français. - Maintien de la division du corps électoral en deux collèges. - Création d'une Assemblée algérienne de 120 memb r e s (deux sections de 60, élues, l'une par le premier collège, l'autre par le second). Pouvoirs t r è s étendus. - Chacun des deux collèges élit 15 députés à l'Assemblée nationale française. Ce statut n'a été que t r è s partiellement appliqué.

17 juillet 1950

Proposition de loi de Benchenouf (indépendant d'out r e - m e r ) , tendant à instituer le collège unique : elle n'est pas soumise à discussion.

530

- Rejet de la première loi-cadre 30 septembre 1957

- Rejet de la première loi-cadre préparée par Lacoste, ministre d'Algérie. Principe: permettre l'évolution démocratique de l'Algérie tout en maintenant celle-ci dans l'ensemble français. - Collège unique, mais représentation obligatoire des minorités au sein des diverses assemblées. - Cour arbitrale à Paris comprenant des personnalités de statut civil et de statut coranique. - Découpage de l'Algérie en territoires dotés d'une large autonomie d'administration avec assemblée et conseil de gouvernement. - Création à Alger d'un Parlement fédératif et d'un conseil fédératif. La population algérienne est r e présentée au Parlement français. - Restent du ressort du gouvernement de la république, l'armée, la diplomatie, les finances, la justice. Texte rejeté le 30 septembre (vote sur la question de confiance posée par Bourgès-Maunoury) par 279 voix (136 communistes, 13 radicaux, 11 radicaux dissidents et R. G. R., 38 indépendants, 13 paysans ou paysans d'action sociale, 17 républicains sociaux, 30 poujadistes, plus divers) contre 253 (95 socialistes, 26 radicaux, 6 7 M . R . P . , 44 indépendants, 19 radicaux dissidents R. G. R. et U. D. S. R., plus divers). Abstentions : 39, dont 14 U. D. S. R.

- Deuxième loi-cadre, adoptée 20 novembre 1957

Adoption de la deuxième loi-cadre, présentée par le gouvernement de Gaillard, en première lecture à l'Assemblée. - l'Algérie partie intégrante de la république; - la république reconnaît et garantit la personnalité algérienne, les droits de chaque communauté doivent être respectés; - reprise du texte de la première loi-cadre avec le maintien d'organes fédératifs. Mais, à côté des a s semblées territoriales, création d'assemblées consultatives des diverses communautés et à côté du Conseil fédératif d'Alger, création d'un Conseil fédératif des communautés. Cela afin d'éviter que la minorité européenne ne soit victime de la loi du nombre. L'accent est mis sur les territoires. Le fonctionnement de l'échelon fédéral est mal défini. Institution du Collège unique, mais représentation proportionnelle à un tour, les restes étant répartis 531

à l'échelon du territoire. Les adversaires du Collège unique ont donc obtenu dans les modalités d'exécution des atténuations aux principes du Collège unique et du Conseil fédératif. Ce texte fut voté par 269 voix (S. F. I. O., radicauxsocialistes, R. G. R., M. R. P. ) contre 200 (communistes, radicaux-socialistes et U. D. S.R. ). - Texte adopté par le Conseil de la république le 18 janvier 1958 par 163 voix contre 129 (dont Debré). Texte définitivement adopté à l'Assemblée le 1er février 1958 par 296 voix contre 244. Ont voté contre : 142 communistes, 31 poujadistes, 18 indépendants, 16 radicaux-socialistes (sur 43) dont Clostermann, Hernu, Mendès-France, 10 paysans, 7 paysans d'action sociale, 6 progressistes, 5 U. D. S. R. dont Dumas, de Lipkowski, Mitterrand, Sekou Touré, 3 républicains sociaux dont Soustelle, 6 non-inscrits. Abstentions volontaires: 15 républicains sociaux (gaullistes), 6 indépendants dont Chamant, 1 radical-socialiste. - Elections sur listes mixtes novembre 1958 El.

Collège unique, sur listes mixtes.

L ' A P P A R I T I O N DES F O R C E S I N T E R M E D I A I R E S LA MONTEE DES

ET

NEUTRALISMES

A. LE DISPOSITIF ANGLO-AMERICAIN DANS LE PACIFIQUE ET LA PREMIERE CRISE DE FORMOSE 1. L ' a f f e r m i s s e m e n t du s y s t è m e a m é r i c a i n et le neutralisme

indien

20 mai 1953

Visite de Dulles et Stassen à Delhi et Karachi.

8 août 1953

Paraphe à Séoul d'un traité de sécurité entre les Etats-Unis et la Corée du Sud signé le 1er octobre 1953.

1er mars 1954

Nehru décline l'aide militaire américaine, écarte toute participation à vin pacte militaire et entreprend une politique de regroupement des neutres.

11 mars-7 mai 1954

Siège et chute de Dien Bien Phu.

532

5 avril-28 avril 1954

Conférence de Colombo : les participants rejettent la proposition de Londres en vue d'un traité de défense et adoptent une résolution demandant de hâter la conclusion de la paix en Indochine ainsi que d'une résolution demandant la réunion d'une conférence afro-asiatique. L'Inde, la Birmanie, l'Indonésie et Ceylan (Front de Colombo à l'O. N. U. ) r e jettent toute alliance militaire. En revanche le Pakistan se solidarise avec Londres.

28 avril-2 mai 1954

Les puissances de Colombo siègent à Kandy. n faut souligner que ces puissances ne furent pas invitées à la conférence de Genève sur l'Asie. Pacte de défense américano-pakistanais. Avant la fin de la conférence de Genève sur l'Indochine, entretiens d'état-major à Washington (EtatsUnis, Grande-Bretagne, France, Australie, Nouvelle- Zélande).

19 mai 1954 3 juin 1954

20 juillet 1954 14 août 1954 17 août 1954 22 août 1954 24 août 1954 2 septembre 1954

Accords de Genève sur l'Indochine. Communiqué annonçant la tenue d'une conférence à Baguio pour le 6 septembre, sur la défense du Sud Asiatique. Déclaration Eisenhower : les Etats-Unis défendront leurs intérêts vitaux à Formose. Chou En-lai proclame que l'île de Taiwan (Formose) est territoire chinois et que la Chine entend le libérer. Dulles annonce que la Vile flotte a reçu instruction de défendre Formose. Conférence à Manille des Huit (Etats-Unis, France, Angleterre, Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande, Pakistan, Philippines) et signature du traité de Manille portant organisation de l'O. T. A. S. E. (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) dont la réunion constitutive se tint à Bangkok en février 1955. Réunions successives : Karachi (1956), Canberra (1957), Manille (1958), Wellington (1959), Washington (1960), Bangkok (1961). Art. 2: Les buts de l'Organisation sont "d'accroître la capacité individuelle et collective de ses membres en vue de résister à une attaque armée et de prévenir et de combattre toutes activités subversives dirigées de l'extérieur contre leur intégrité t e r ritoriale et leur stabilité politique". Mais à la différence de l'O. T. A. N., l'O. T. A. S. E. n'a aucun système de commandement unifié. 533

Malgré son nom, l'Organisation englobe une majorité de pays non asiatiques (France, Australie, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) et seulement trois pays de l'Asie du Sud-Est (Pakistan, Philippines, Thaïlande). Les autres pays d'Asie ne se sont pas associés à la signature du traité de Manille : - l'Inde (suivie par l'Indonésie, la Birmanie et Ceylan) parce qu'elle entendait, fidèle au neutralisme, demeurer à l'écart des alliances militaires; - la Malaisie, parce qu'elle n'était pas encore, à l'époque, un Etat indépendant; - le Sud-Vietnam, le Cambodge, le Laos, parce que leur liberté de s'associer à une alliance était supprimée (en ce qui concerne le Vietnam) ou limitée (Cambodge et Laos) par les dispositions arrêtées à la conférence de Genève. Ces trois Etats sont néanmoins inclus dans la "zone du traité de l'Asie du Sud-Est" et, à ce titre, peuvent le cas échéant bénéficier des mesures con- • venues par les Etats membres en vue de la défense commune. 29 décembre 1954

Convention relative à la navigation maritime et fluviale sur le Mékong. Le fleuve, long de 3 900 km prend sa source au Tibet et traverse la Chine sur 1 800 km, mais sa partie supérieure n'est pas incluse dans la convention dont font partie le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam du Sud.

15 novembre 1957

Plan Hammarskjöld de développement du bassin du bas-Mékong réunissant les pays faisant partie de la convention (mission Wheeler).

2 . La p r e m i è r e c r i s e de

Formose

2 septembre 1954

Signature à Manille du pacte de l'O. T. A. S. E.

3 septembre 1954

La Chine continentale bombarde l'Ile nationaliste de Quemoy.

12 septembre 1954

Réunion à Denver du Conseil national américain de sécurité en présence d'Eisenhower. L'état-major combiné est favorable à un bombardement du continent dans le cas d'une attaque chinoise. Le prèsi dent et Dulie s y sont opposés. Rejet de toute mesure de blocus. Principe de conclusion d'un traité d'assistance avec Formose.

2 décembre 1954

Traité de sécurité mutuelle entre les Etats-Unis et Formose : protection de Formose par la Vile flotte

534

américaine, contre l'assurance donnée par Tchang Kai-chek de ne pas attaquer le continent sans consultation préalable et agrément mutuel. Echange de lettres Eisenhower-Tchang Kai-chek : retour à la politique de Truman de neutralisation de Formose. 8 décembre 1954

Déclaration Chou En-lai quences graves".

5 janvier 1955

Débarquement chinois aux îles Yihiangchan (archipel des Tachen à 350 km au nord de Formose).

6-11 janvier 1955

Mission du secrétaire général des Nations unies Hammarskjdld à Pékin : officiellement il a des entretiens avec Chou En-lai au sujet de 13 aviateurs américains capturés en Chine.

19 janvier 1955

Eisenhower indique que l'archipel des Tachen ne constitue pas une position vitale pour la défense de Formose et des Pescadores.

24 janvier 1955

Message Eisenhower au Sénat et à la Chambre des représentants demandant le vote d'une résolution conjointe, autorisant le président à utiliser les forces américaines pour défendre Formose et les Pescadores

2 5-2 8-janvier 1955

Vote de la résolution (doctrine de Formose) conjointe par le Congrès.

7-15 février 1955

Evacuation sous la protection de la Vile flotte américaine des 7 000 habitants des lies Tachen et Nanchi.

29 janvier-3 février 1955

Réunion du Conseil de sécurité pour examiner la crise de Formose sur la base du plan Eisenhower confiant aux Nations unies la mission, de mettre fin aux hostilités en traitant avec les deux Chines. Rejet par Pékin du principe de deux Chines et demande d'expulsion des nationalistes des Nations unies.

8 mars 1955

Projet Eden, soutenu par le Canada, les Etats de l'O. T. A. S. E. et les sénateurs démocrates Kennedy et Johnson, d'exclure Quemoy et Matsu de la garantie, en échange de l'assurance de Pékin de ne pas attaquer Formose et les Pescadores.

23 avril 1955

Déclaration Chou En-lai à Bandoeng : Pékin est prêt à négocier avec Washington au sujet de la détente en Extrême-Orient et en particulier dans la région de Taiwan (Formose).

26 avril 1955

Dulles se déclare prêt à discuter les termes d'un cessez-le-feu.

'ce pacte aura des consé-

535

11 mai 1955 15 mai 1955 22 mai 1955 11 juin 1955

Mission du ministre indien Mennon à Pékin et bons offices de l'Inde. Entretien Dulie s-Molotov sur le projet d'une conférence sur l'Asie. Pékin suspend les bombardements dans le détroit de Quemoy et libère quatre ressortissants américains. Mission des bons offices Mennon à Washington : ouverture de contacts au rang des consuls entre la Chine et les Etats-Unis à Genève (poursuivis à Varsovie au rang d'ambassadeurs). C'est un succès pour la "politique de pont" de la Nouvelle-Delhi.

B. LES RELATIONS SINO-SOVIETIQUE S ET L'ASIE 1. L e s r e l a t i o n s s i n o - s o v i é t i q u e s a p r è s l a m o r t de Staline 21 mars 1953 26 mars 1953

Moscou promet à la Chine la fourniture de 141 usines. Accord soviéto-chinois expirant en 1959 et portant sur la fourniture et l'installation en Chine de 141 projets industriels.

8-12 octobre 1954

Alors que Malenkov, président du Conseil, donne la priorité (discours du 8 août 1953) à la production des biens de consommation, une délégation (Boulganine, Khrouchtchev et Mikoyan) se rend à Pékin en vue de réajuster les relations sino-soviétiques. Mao Tsé-toung critique la "voie Malenkov" et se déclare partisan du renforcement de l'industrie lourde et de la solidarité des pays socialistes qui risque d'être entravée par une politique égoïste de poursuite de l'abondance et du bien-être pour un seul pays. La Chine revendique pour elle et pour les autres pays socialistes un soutien accru de l'Union soviétique. Khrouchtchev se rallie aux vues de Mao Tsé-toung dont il s'assure le soutien dans sa lutte pour le pouvoir et amorce aussi la collaboration technologique secrète en vue de la fabrication de la bombe atomique par la Chine. L'aide à la Chine est portée à 130 millions de dollars et porte à 156 le nombre des usines chinoises à construire avec l'aide soviétique.

12 octobre 1954

Accords sino-soviétiques : déclaration commune sur une collaboration conforme à l'égalité des droits, des avantages réciproques, du respect mu-

536

tuel, de la souveraineté nationale, et de l'intégrité territoriale. Consultations périodiques en vue de concerter une action commune. Retrait des troupes russes de Port-Arthur et des bases de Mandchourie, sans compensation, et avant le 31 mai 1955. Transfert à la Chine des parts soviétiques détenues dans les quatre sociétés mixtes créées en 1950. Crédits à long terme et accroissement du nombre des projets industriels (combinats). La construction d'une ligne de chemin de fer Moscou - Ulan-Bator - Pékin à travers la Mongolie - Extérieure et du chemin de fer Moscou - Alma-Ata - Langchow à travers le Turkestan (Sinkiang) est entreprise. janvier-février 1955

Vif débat au sein du Comité central du P. C. soviétique. Malenkov estime démesurées les concessions Khrouchtchev à Mao Tsé-toung entraînant d'énormes sacrifices pour l'U. R. S. S., mettant en péril la politique des biens de consommation et estime aventureuse la collaboration technologique (bombe A) offerte à Pékin. Arbitrage Boulganine et mise en minorité de Malenkov qui perd ses fonctions de président du Conseil au profit de Boulganine.

13 février 1955

Boulganine déclare que l'Union soviétique assisterait en toute circonstance la Chine populaire. Kao Kang, président du gouvernement de Mandchourie depuis le 27 août 1949, tenu pour favorable à Moscou et au groupe Malenkov (la Mandchourie étant la région la plus industrialisée en Chine) est exclu du parti et limogé de son poste.

25 mars 1955

29 avril 1955

Accord pour une aide soviétique à la Chine dans le domaine de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques et fourniture d'un réacteur expérimental.

4 janvier 1956

Inauguration de la voie ferrée Moscou Ulan-Bator Pékin. Visite Mikoyan à Pékin. Moscou porte à 211 le nombre des usines, soit pour une valeur de 600 millions de dollars. Déclaration doctrinale de Pékin sur le rôle de Staline : "son aspect négatif principal fut le chauvinisme de grande puissance et la violation de l'égalité des droits entre Etats socialistes". Lors des révolutions de Varsovie et de Budapest, Chou En-lai interrompant son voyage en Inde se rendit à Varsovie et Moscou. La position de Pékin au sujet de la révo-

7 avril 1956 1er novembre et 29 décembre 1956

537

lution polonaise fut de condamner la direction du P. C. soviétique qui "en avançant ses troupes pour contraindre les camarades polonais à la soumission par la force armée, a commis l'erreur du chauvinisme de grande puissance". En revanche c'est en partie "grâce à l'intervention chinoise à Moscou" que la méthode forte a été adoptée en Hongrie "et a fait avancer des suggestions correctes d'un recours à la force pour défendre le socialisme". 2.

La " z o n e de p a i x " en A s i e

29 avril 1954

Traité sino-indien relatif au Tibet (d'une durée de 8 ans - expiration le 1er mai 1962), contenant les "cinq principes" devant présider aux relations sino-indiennes : Io) respect mutuel de l'intégrité t e r ritoriale et de la souveraineté; 2°) non-agression mutuelle; 3°) non-immixtion mutuelle dans les affaires intérieures; 4°) égalité et avantages mutuels; 5°) coexistence pacifique. Les "cinq principes", présentés sous leur désignation indienne de "Panch Shila", connurent une grande diffusion comme charte de la coexistence pacifique.

10 janvier 1955

Etablissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Yougoslavie. Voyage de Nehru en Union soviétique (déclaration Nehru-Boulganine sur la coexistence du 23 juin), Pologne (déclaration Nehru-Cyrankiewicz du 25 juin), Yougoslavie (déclaration du 26 mai avec Tito), Tchécoslovaquie et Egypte (déclaration NehruNasser du 10 juillet).

été 1955

11 mai-11 juin 1955

Mission Mennon de bons offices à Pékin et Washington au sujet de la crise de Formose.

19 juillet 1955 3 novembre 1955

Ho Chi-minh se rend à Moscou. Le chef d'Etat de Birmanie U Nu se rend à Moscou. "Voyage de paix" en Asie de Khrouchtchev et Boulganine et adhésion soviétique aux cinq principes de coexistence proclamés à Bandoeng. Le plan Stassen d'aide à l'Inde est rejeté par Dulles.

18 novembre-21 décembre 1955 mars 1956 15-23 juin 1956 7 juillet 1956

538

Voyage de Mikoyan à Karachi, la Nouvelle-Delhi et Rangoon. Voyage Chepilov au Proche et Moyen-Orient (Grèce, Egypte, Liban, Egypte, Yémen). Le prince Sihanouk (Cambodge) se rend à Moscou.

11-28 août 1956 19 octobre 1956 15 novembre 1956 décembre 1956

Sukarno à Moscou et déclaration commune SukarnoKhrouchtchev. Déclaration commune soviéto-japonaise sur la cessation de l'état de guerre et le rétablissement des relations diplomatiques. Chou En-lai à la Nouvelle-Delhi et entretiens avec Nehru. Nehru à Washington et entretiens non formels sur le sens du neutralisme indien.

C. LA MONTEE DES NEUTRALISMES 20 décembre 1954 décembre 1954janvier 1955 18-24 avril 1955

1er janvier 1956 18 juillet 1956

Réunion de Bogor, préparatoire à la conférence afro-asiatique. Voyage Tito en Inde et Birmanie. Conférence des peuples afro-asiatiques de Bandoeng: hui. pays anticommunistes (Ethiopie, Irak, Iran, Liberia, Pakistan, Philippines, Siam, Turquie); huit pays neutralistes (Afghanistan, Arabie séoudite, Egypte, Inde, Indonésie, Soudan, Syrie, Yémen); onze pays non alignés (Birmanie, Cambodge, Ceylan, Japon, Jordanie, Laos, Liban, Libye, Maroc, Népal, Tunisie); observateurs chypriotes, algériens, palestiniens et de l'Université hébraïque de Jérusalem. Communiqué sur les "dix principes de coexistence" complétant les "cinq principes" sino-indiens et les "sept piliers de la paix" pakistanais. Déclaration du Caire, Tito-Nasser, sur l'esprit de la coexistence. Sommet neutraliste de Brioni : entretiens Nehru, Nasser et Tito et définition d'un plan d'action du neutralisme positif.

539

Chapitre m LA D E U X I E M E G U E R R E

FROIDE

(1956- 1958)

L E S P R O L O N G E M E N T S DE LA C R I S E ,DE

SUEZ

A. LE PROCHE-ORIENT ENTRE DANS LA GUERRE FROIDE 1. L e d i s p o s i t i f

d e s t a b i l i s a t i o n du c o n f l i t

israélo-

arabe 24 décembre 1956

L'évacuation des troupes françaises et britanniques de la région du canal est achevée. Une force de police internationale sous commandement des Nations unies stationne dans la région.

4 janvier 1957

Accord du général Dayan avec les forces des Nations unies : Israël évacue la péninsule du Sinaï mais conserve toutefois l'enclave autour d'El-Arich la région de Gaza et une bande de territoire de 25 km de large le long de la côte orientale du Sinaï jusqu'à Charm-El-Cheikh (détroits de Tiran).

8 janvier 1957

Israël annonce qu'il n'évacuera Gaza, les îles du détroit de Tiran et Charm-El-Cheikh qu'à la condition que les Nations unies garantissent la cessation des raids des fedayin et la liberté de navigation.

15 janvier 1957

Sous la pression de Washington, Ben Gourion évacue El-Arich.

19 janvier 1957

L'Assemblée générale des Nations unies, par 75 voix contre 0 et 3 abstentions, invite Israël à évacuer toutes ses troupes dans un délai de cinq j o u r s .

23 janvier 1957

Le Parlement israélien approuve une motion Ben Gourion affirmant la détermination d'Israël de ne pas évacuer sans garantie.

8 février 1957

Echange de lettres constituant un accord entre l'O.N. U. et le gouvernement égyptien sur le statut de la force d'urgence des Nations unies en Egypte.

1er m a r s 1957

Soumis à une forte pression de la part des EtatsUnis, Israël accepte d'évacuer sans conditions les derniers points qu'occupaient ses troupes dans le 541

8 avril 1957 24 avril 1957

542

Sinaï et dans la région de Gaza. La négociation, conduite par le secrétaire général des Nations unies HammarskjOld et le ministre canadien des Affaires extérieures Pearson a conduit à l'établissement d'un cordon de la force de police internationale uniquement sur le territoire égyptien. D'autre part, Paris et Londres assurent le cabinet de TelAviv de leur souci de veiller au respect de la liberté de navigation à travers les détroits de Tiran. La forme de cet engagement n'est pas connue, mais les démarches de Eban après le 21 mai 1967 (fermeture des détroits par l'Egypte) à Paris et Londres, semblent être en rapport avec le désir de voir respecter cet engagement. L'installation des forces des Nations unies à Charm-El-Cheikh met un terme au blocus des détroits de Tiran et assure la liberté de navigation jusqu'au 21 mai 1967, date à laquelle les troupes égyptiennes ont remplacé les forces des Nations unies, à la suite du retrait ordonné par le secrétair e général Thant, le 18 mai, sur simple demande du président Nasser et sans aucunement consulter l'Assemblée générale. (A ce propos, un "aide-mémoire personnel" attribué au secrétaire général Hammarskjold a été publié par Ernest Gross, ancien membre de la délégation américaine à 1'. O. N. U. Bunche, collaborateur direct du secrétaire général déclare ne pas s'en souvenir. Ce document fait état de l'accord du président Nasser pour que l'Assemblée générale conserve la faculté de dissoudre ou non cette force, selon qu'elle juge la tâche des "Casques bleus" accomplie ou non, au cas où l'Ec l'Egypte demanderait son retrait. Le Caire a nié l'existence d'un tel accord en mai 1967. ) Réouverture du canal de Suez. Le Caire adresse au secrétaire général des Nations unies une déclaration qui reprend et précise les pratiques de navigation dans le canal de Suez établies depuis la signature de la convention de Constantinople de 1888. L'Egypte, qui est propriétaire du canal, héritière de l'Empire ottoman (comme le sont tous les Etats arabes, le Maroc excepté) et responsable de la navigation dans le canal depuis 1956, déclare que la "liberté de navigation est garantie à tous dans les limites de la convention de Constantinople" (ce qui, selon la thèse du Caire, exclut Israël). Le document du 24 avril 1957, enregistré au secrétariat des Nations unies, est actuellement l'unique référence internationale - faute d'un cadre multila-

27 juin 1957

20 janvier 1958 13 juillet 1958 21 mai 1959

téral - sur le statut du canal de Suez. A la suite de la confiscation par les autorités égyptiennes de marchandises israéliennes transitant à bord de navires battant pavillon d'un pays tiers, Israel a saisi le secrétaire général des Nations unies. Celuici proposa à Israël de porter l'affaire devant la Cour internationale de justice de La Haye. Le département d'Etat américain remet aux chefs des missions diplomatiques arabes accréditées à Washington un mémorandum précisant la position américaine au sujet du golfe d'Akaba : "Le gouvernement des Etats-Unis continue de penser que les eaux du golfe d'Akaba sont internationales et qu'aucune nation n'a le droit d'empêcher le libre et pacifique passage par le golfe et par les détroits y donnant accès". Accord israélo-jordanien sur le statut du mont Scopus, enclave israélienne en territoire jordanien. Accord entre l'Autorité égyptienne du canal et la Compagnie gestionnaire du canal de Suez régularisant les modalités d'indemnisation des actionnaires Un cargo danois transportant des marchandises israéliennes à destination de l'Extrême-Orient est retenu à Port-Saïd, et sa cargaison confisquée comme prise de guerre. En dehors de cet incident aucun engagement terrestre d'importance n'est survenu entre l'Egypte et Israël entre mars 1957 et mars 1959. En revanche les incidents de frontière avec la Syrie (région du lac Houleh, dans laquelle les Syriens tentèrent d'empêcher Israël d'effectuer des travaux qui auraient pour résultat l'utilisation des eaux du Jourdain) et la Jordanie (mont Scopus, malgré l'accord signé le 20 janvier 1958) se sont régulièrement produits entraînant des victimes des forces de l'O. N. U.

2. La d o c t r i n e E i s e n h o w e r e t l a t e n t a t i v e de pération 1er janvier 1957 5 janvier 1957

récu-

L'Egypte dénonce le traité anglo- égyptien de 1954. Message spécial du président Eisenhower au Congrès, proposant le vote d'une résolution conjointe sur le Moyen-Orient, connue sous le nom "doctrine Eisenhower". Le président est autorisé : 1°) à intervenir militairement en cas de menace communiste directe contre un Etat de cette région d'une importance vitale pour l'intérêt national américain 543

et pour la paix générale; 2°) à apporter l'assistance américaine à tous les pays du Moyen-Orient pour les aider à fortifier leur puissance économique, consolider leur indépendance nationale et assurer leur intégrité territoriale; 3°) à employer à des fins économiques et militaires des fonds disponibles dans le cadre de la loi de sécurité mutuelle de 1954. 10 janvier 1957

Démission de Eden. Macmillan, premier ministre britannique.

11 janvier 1957

Le Yémen dénonce les traités anglo-yéménites de 1934 et de 1957.

17-18 janvier 1957

Petit sommet du Caire : la Syrie, la Jordanie, l'Arabie séoudite et l'Egypte se concertent pour étudier les modalités de remplacement de l'aide financière britannique à la Jordanie, écartée par Amman au cours de l'intervention de Suez.

30 janvier-8 février 1957

Visite officielle du roi Ibn Séoud d'Arabie à Washington et déclaration commune : "la doctrine mérite un accueil favorable". Plan soviétique adressé aux Trois et écarté par eux le 11 mars 1957. Projet de déclaration quadripartite sur la paix et la sécurité dans le Proche-Orient: 1°) règlement pacifique des différends; 2°) non-ingérence dans les affaires intérieures; 3°) pas de blocs militaires; 4°) embargo sur les armements; 5°) suppression des bases; 6°) aide économique sans conditions.

11 février 1957

24-27 février 1957

9 mars 1957

21-23 mars 1957

544

Le roi Ibn Séoud, de retour de Washington, rencontre le roi Hussein, le président Nasser et le président de la Syrie Kouatly. Les Quatre réaffirment leur détermination de se tenir à l'écart de la guerre froide et de rester fidèles au neutralisme positif. Loi américaine (doctrine Eisenhower) par laquelle le président est autorisé à mettre en œuvre dans la région du Proche-Orient des programmes d'assistance militaire avec toute nation ou tout groupe de nations désirant une telle assistance. Rencontre aux Bermudes de Eisenhower et Macmillan : la Grande-Bretagne devient tributaire des fournitures américaines en armement (fusées téléguidées) afin de réduire ses dépenses et de défendre la livre. Les relations privilégiées anglo-américaines sont réaffirmées après l'épisode de Suez. Enfin, le communiqué final annonce la participation américaine à la commission militaire du pacte de

14 mars-7 mai 1957

Bagdad. Mission Richards (ancien président démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants) au Proche et MoyenOrient. Sur dix-huit gouvernements pressentis, quinze adhèrent à la doctrine Eisenhower (sauf l'Egypte, la Syrie, et la Jordanie). Ont adhéré : le Liban, la Tunisie, l'Irak, la Libye, la Grèce, la Turquie, l'Iran, le Pakistan, l'Ethiopie, Israël, l'Afghanistan, l'Arabie séoudite, le Soudan, le Maroc et le Yémen. Le Soudan après avoir hésité se prononce pour la négative.

a) Les étapes de la pénétration américaine et la confrontation - La crise jordanienne et le soutien américain 10-14 avril 1957

Tentative de coup d'Etat du général Nuwar, soutenu par le premier ministre Naboulsi, favorables aux Palestiniens et à l'Egypte. Grèves et manifestations insurrectionnelles en Jordanie.

20-28 avril 1957

Hussein proclame la loi martiale et réclame le départ immédiat des troupes syriennes stationnées le long du Jourdain. Le roi Faysal d'Irak annonce que l'armée irakienne entrera en Jordanie si la monarchie hachémite est menacée.

22-30 avril 1957

La Vie flotte américaine croise en Méditerranée orientale. Washington accorde une aide économique de dix millions de dollars à Amman. La Jordanie adhère à la doctrine Eisenhower.

1er juillet 1957

- La première crise libanaise et l'appui américain 30 mars 1957 4-25 juin 1957

Emeutes pro-nassériennes précédant les élections. Le président Chamoun, pro-occidental, écarte la requête de l'opposition pro-nassérienne aux fins de contrôler le déroulement des élections présidentielles par un cabinet neutre de service. Manifestations et émeutes au Liban. Washington accorde au président Chamoun une aide économique à la veille du scrutin, et assure sa réélection.

b) Le processus de réduction de l'Egypte et de la Syrie à l'isolement : l'intervention turque contre la Syrie 25 juin 1957

Moscou annonce la vente à l'Egypte de trois sousmarins. 545

1er juillet 1957

Washington accélère les livraisons d'armement à la Turquie.

10-25 juillet 1957

Mission Khaled El-Azam (ministre syrien de la Défense) à Moscou et conclusion d'un protocole militaire dont les modalités sont tenues secrètes ainsi que d'un accord d'aide et de coopération économique.

13 août 1957

Damas annonce 1a découverte d'un complot proaméricain Deux diplomates américains et l'attaché militaire sont expulsés. Une mission militaire soviétique arrive en Syrie. Purge dans l'armée syrienne.

août-septembre 1957

Mission Loy Henderson, assistant du secrétaire d'Etat pour le Moyen-Orient, à Ankara, Bagdad et Beyrouth.

27 août 1957

Moscou annonce le succès de sa fusée balistique intercontinentale.

7 septembre 1957

Déclaration Dulles : "la domination de la Syrie par le communisme soviétique est extrêmement préoccupante". Accélération des livraisons d'armes à la Jordanie, au Liban et à l'Irak. La Turquie, après avoir rappelé des réservistes, procède à des manœuvres le long de la frontière syrienne.

9 septembre 1957

Le président Nasser dément toute immixtion soviétique en Syrie, qui serait inventée par Washington aux seules fins de briser le neutralisme arabe. L'Egypte se déclare solidaire de la Syrie.

10 septembre 1957

Message Boulganine à Menderès de mise en garde contre toute participation à une agression contre la Syrie et agitant la menace d'utilisation de la fusée intercontinentale.

19 septembre 1957

Dulles déclare que la Turquie fait face à un danger militaire croissant du fait de l'arrivée massive d'armes soviétiques en Syrie.

21 septembre 1957

Une escadre russe arrive au port syrien de Lattaquié.

24-30 septembre 1957 Médiation du roi Ibn Séoud. Aprèsun entretienavec le président libanais Chamoun, le roi Ibn Séoud se rend à Damas, où il déclare publiquement n'avoir constaté aucun glissement vers le communisme. La médiation aboutit à la rencontre à Damas du premier ministre d'Irak Nouri Saïd Pacha et du président syrien Kouatly. Le ministre syrien des Affaires étrangères Bitar, offre de rencontrer Dulles. Au Caire, Nasser se déclare en faveur d'une rencontre avec Eisenhower en vue de discuter des 546

30 septembre 1957

questions du Proche-Orient. La crise est désarmorcée. Menderès répond à Boulganine que la Turquie n'a jamais eu d'intention agressive contre la Syrie. Protocole militaire soviéto-égyptien. Le Caire annonce la réunion d'une conférence de solidarité afro-asiatique au Caire, et dénonce le "complot contre la Syrie".

4 octobre 1957

Une fusée intercontinentale soviétique place sur orbite le premier satellite artificiel "Spoutnik".

9 octobre 1957

A la suite d'une série d'incidents de frontière avec la Turquie, Damas saisit le Conseil de sécurité accusant la Turquie d'agression. Déclaration Khrouchtchev à l'adresse de Washington : "Si la guerre est déclarée, l'Union soviétique est tout près de la Turquie alors que les Etats-Unis ne le sont pas. " Dulles réaffirme le soutien américain à la Turquie. Manœuvres r u s s e s de l'armée Rokossovski au Caucase et en Bulgarie.

15 octobre 1957

Arrivée en Syrie de renforts de l'armée égyptienne.

18 octobre 1957

Déclaration de l'agence Tass sur le "complot américain contre la Syrie".

20 octobre 1957

Gromyko demande aux Nations unies l'envoi d'une commission d'enquête sur la frontière syro-turque. Ankara accepte. La Vie flotte en manœuvres navales au large d'Alexandrette.

29 octobre 1957

Khrouchtchev se rend à une réception de l'ambassade turque à Moscou où il proteste de ses intentions pacifiques. La crise est virtuellement terminée.

19 novembre 1957

Conclusion d'un protocole de coopération militaire et d'un accord d'assistance économique entre Moscou et Damas.

29 novembre 1957

Message Boulganine à Menderès manifestant le désir de Moscou d'établir des relations meilleures et amicales avec la Turquie.

B. LA RESISTANCE ARABE A L'ENGAGEMENT DANS LES BLOCS, ET LA FEDERATION EGYPTO-SYRIENNE (R. A. U. ) 26 décembre 1957

29 janvier 1958

Conférence de solidarité afro-asiatique du Caire (les participants de la conférence de Bandoeng, l'Union soviétique, la Tunisie, le Maroc et le Ghana). Accord général soviéto-égyptien de Moscou : cadre de coopération économique et de développement des échanges. 547

1er février 1958

6 février 1958

14 février 1958 1er mai 1958 16 mai 1958

L'Egypte et la Syrie proclament leur union dans la République arabe unie. Désireux d'échapper à la pression de l'armée neutraliste du général pro-soviétique Bizri et du ministre de la Défense Khaled El-Azam, également favorable à Moscou et soutenu par le parti communiste conduit par Khaled Bagdache, le parti socialiste Baas et le président de la République, le pro-nassérien Choukri Kouatly, décident la fusion, confirmée par un plébiscite le 21 février 1958. Le 9 mars 1958, le Yémen signe une charte établissant les Etats arabes unis. Bagdache s'enfuit à Prague. Khaled El-Azam et le général Bizri sont destitués. Le P. C. syrien est dissous. Le colonel Serraj, représentant de Nasser à Damas, épure l'administration et l'armée. Les rois d'Irak et de Jordanie, Faysal et Hussein proclament 1' "Union hachémite arabe" fédérant les royaumes de Jordanie et d'Irak. Visite de Nasser à Moscou. Nasser déclare au Caire avoir "obtenu de Moscou et de Washington le respect de la position égyptienne de neutralisme positif".

15 septembre 1958

Moscou annonce la fourniture à l'Egypte d'un réacteur atomique.

23 octobre 1958

Entretiens Khrouchtchev-maréchal Amer à Moscou, et ouverture d'un crédit de 400 millions de roubles pour la construction du barrage d'Assouan.

1. La r é v o l u t i o n i r a k i e n n e et l e du p a c t e de B a g d a d 14 février 1958 3 mars 1958 5 mars 1958

23 mars 1958 14 juillet 1958 548

démantèlement

Proclamation de 1' "Union arabe hachémite" entre l'Irak et la Jordanie. Le roi Faysal d'Irak rappelle à la tête du ministère Nouri Saïd Pacha, qui remplace Wahab Mirzan. Le colonel Serraj - proconsul de Nasser à Damas fait état d'un complot visant à l'assassinat du président Nasser, qui serait inspiré et financé par le roi Ibn Séoud d'Arabie en vue d'empêcher l'union syro-égyptienne. Tension égypto-séoudienne. Partisan d'un rapprochement avec Nasser, l'émir Faysal est nommé par le roi Ibn Séoud premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Révolution à Bagdad. Le colonel Aref et le général Kassem à la tête d'un groupe d'officiers investit

Bagdad : le roi Faysal, le prince Abdul Illah et Nour i Saïd Pacha sont assassinés. Proclamation de la République. 18 juillet 1958 août 1958

Le général Kassem déclare qu'il honorera les accords pétroliers conclus par les gouvernements précédents. Le général Kassem assure l'envoyé spécial américain Murphy que la révolution n'a pas pour objet de livrer l'Irak au bloc soviétique ou de l'intégrer à la R. A. U.

2. L ' i n t e r v e n t i o n a m é r i c a i n e a u L i b a n e t en Jordanie 8-10 mai 1958

Devant la prétention du président libanais Chamoun (élu pour la première fois en septembre 1952 et pour un second mandat en juin 1957) de renouveler ses fonctions en violation de la loi constitutionnelle du 21 janvier 1947, le conflit politique intérieur prend le caractère d'une lutte entre fractions favorables à la doctrine Eisenhower et les partisans de l'arabisme. A la suite de l'assassinat d'une personnalité pro-nassérienne, la grève générale est déclenchée qui dégénère en guerre civile. L'armée libanaise, conduite par le général Chehab, tente de protéger les frontières afin d'empêcher des infiltrations de Syrie et d'éviter l'extension de la guerre civile en limitant les foyers.

13 mai 1958

Chamoun demande à Paris, Londres et Washington leur soutien.

20 mai 1958

Chamoun saisit le Conseil de sécurité et le 21 fait appel à la Ligue arabe. Le Conseil de sécurité décide l'envoi sur place d'un groupe d'observateurs.

11 juin 1958 17 juin 1958 18 juin-3 juillet 1958

HammarskjOld se rend à Beyrouth, Jérusalem et au Caire. Voyage de Nouri Sa'id Pacha à Londres où il préconise l'intervention armée turco-irakienne au Liban.

24 juin 1958

Moscou menace d'intervenir en cas d'intervention au Liban.

13 juillet 1958

Accord entre l'Egypte et la Compagnie de Suez sur l'indemnisation.

13 juillet 1958

Les membres du pacte de Bagdad, à la demande de Nouri Sald, conviennent de se réunir à Istanbul. 549

14 juillet 1958

La révolution irakienne et l'assassinat de Nouri Saïd démantèlent le pacte de Bagdad. Chamoun appelle Washington à l'aide conformément à l'engagement du 1er juillet des Etats-Unis de "ne pas abandonner le Liban". Débarquement au Liban de 10 000 hommes et envoi à Beyrouth de Murphy en vue de trouver une issue politique à la crise. L'intervention fut exécutée sans consultation préalable de Londres et de Paris, contrairement aux principes de consultation mutuelle dans le cadre du Pacte Atlantique des trois sages. Protestations du cabinet de Gaulle.

17 juillet 1958

A l'appel du roi Hussein, les troupes aéroportées de Grande-Bretagne arrivent à Amman. 2 500 parachutistes stationnent en Jordanie.

17 juillet 1958

Déclaration de l'agence Tass invitant Washington et Londres à cesser leur intervention armée dans les affaires intérieures des pays arabes. Manœuvres soviétiques au Caucase et en Bulgarie. Nasser, en visite en Yougoslavie, se rend secrètement à Moscou et s'entretient avec Khrouchtchev qui lui conseille la prudence; il gagne Damas où il affirme que "la liberté prévaudra à Alger comme à Beyrouth et à Amman".

15-17 juillet 1958

18-19 juillet 1958

Israël "admet à son corps défendant" le survol de son territoire par la R. A. F.

19-23 juillet 1958

Veto soviétique à la proposition américaine devant le Conseil de sécurité tendant à organiser la relève par des "Casques bleus" du contingent américain débarqué au Liban. Démarches Khrouchtchev en faveur d'une réunion d'une conférence au sommet sur le Proche-Orient avec la participation des Etats arabes. Nehru accepte. De GauÛe accepte un sommet si le Conseil de sécurité échoue dans sa mission. Macmillan suggère que ce Conseil se réunisse à l'échelon des chefs d'Etat ou de gouvernement sans procéder à un vote. Pékin recommande l'envoi de volontaires dans les pays arabes alors que Khrouchtchev estime qu'une telle mesure accroîtrait le risque d'une conflagration.

19-23 juillet 1958

21 juillet 1958

23 juillet 1958

550

Khrouchtchev accepte la proposition Macmillan et propose que la réunion se tienne le 28 juillet à New York. Eisenhower estime la date prématurée souhaitant que le Conseil de sécurité puisse examiner le fond de la question

23 juillet 1958 31 juillet 1958

31 juillet 1968

31 juillet 1958 5 août 1958

3.

Partie

13 août 1958

21 août 1958

Israël interdit le survol de son territoire par les avions anglais se rendant de Chypre en Jordanie. Murphy, envoyé spécial du président Eisenhower, s'entretient avec Ben Gourion. Le 8 août Israël autorise de nouveau le survol du territoire israélien par les seuls avions américains, et rejette, le 14, une protestation de Moscou. A la pressante demande de Murphy, Chamoun retire sa candidature de la présidence. Un accord intervient entre les partis libanais pour élire à l'unanimité le général Chehab à la présidence. Départ soudain pour Pékin de Khrouchtchev et entretiens avec Mao Tsé-toung. Retour de Pékin, Khrouchtchev adresse des messages à Eisenhower et Macmillan : une session de l'Assemblée générale sera plus représentative pour débattre des questions du Proche-Orient, qu'une réunion du Conseil de sécurité où le siège permanent de la Chine - le cinquième Grand - est occupé par le "cadavre politique" de Formose. n u l l e et s t a b i l i s a t i o n en O r i e n t Session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'O. N. U. Plan Eisenhower : une force permanente de l'O. N. U. pour veiller sur la paix au Liban et en Jordanie. Adoption d'un plan de développement économique régional. Plan Gromyko : retrait immédiat des troupes étrangères et modalités de l'évacuation. Les délégués des pays de la Ligue arabe représentés à l'O. N. U. sous la présidence du secrétaire général de la Ligue Hassouna, élaborent et soumettent à l'Assemblée générale un projet de résolution invitant le secrétaire général de l'O. N. U. à prendre les arrangements d'ordre pratique de nature à faciliter le retrait prochain des troupes étrangères du Liban et de Jordanie, sans faire référence à la création d'une force de l'O. N. U. Le projet de résolution invite les blocs de l'Ouest et de l'Est à tenir le Moyen-Orient à l'écart de leurs différends. La résolution est adoptée à l'unanimité, y compris la voix d'Israël. Elle consacre la sortie du ProcheOrient de la guerre froide.

C. LES CONTRADICTIONS DE LA LIGUE ARABE 4 septembre 1958

Accord d'union économique égypto-syrien. 551

1er octobre-4 novem- Le général Kassem exile le colonel Aref, unioniste bre 1958 et met un terme au rapprochement avec Le Caire. La tentative du colonel Aref de reprendre le pouvoir dans sa marche sur Bagdad se solda par la condamnation à mort d'Aref et de quatre officiers supérieurs unionistes. Kassem, soutenu par les communistes, et les chiites, parvient à un arrangement avec les Kurdes dont l'émir Barzani rentré de son exil de Moscou, et revendique le leadership du monde arabe. 11 octobre 1958

Incident entre la délégation de la R. A. U. et de la Tunisie au Conseil de la Ligue arabe. Tunis rompt les relations diplomatiques avec Le Caire, le 15 octobre.

10 novembre 1958

Tentative d'interception par deux avions égyptiens au-dessus du territoire syrien, de l'avion du roi Hussein de Jordanie. Aggravation de la tension égypto-jordanienne. Nasser dénonce à Port-Saïd la collusion des impérialistes, des communistes et des sionistes. Khrouchtchev, devant le XXIe Congrès, déclare que la position de Nasser est erronée. Nasser déclare à Damas que Kassem et les communistes font régner la terreur rouge en Irak.

23 décembre 1958 27 janvier 1959 22 février 1959 8 mars 1959

La garnison de Mossoul se soulève contre Kassem en faveur d'une politique de rapprochement avec l'Egypte. Le soulèvement est durement réprimé et les relations entre Bagdad et Le Caire tendues à l'extrême. L'Irak dénonce alors formellement le pacte de Bagdad, répudie la doctrine Eisenhower (mai) et le 27 juin 1959 se détache de la zone sterling. La répression anticommuniste en R. A. U. conduit Moscou à suspendre les crédits d'assistance économique accordés au Caire.

D. LA CRISE DE L'AFRIQUE DU NORD 15 février 1957 février-mars 1957 30 mars 1957 18 avril 1957 25 juillet 1957 552

L'Assemblée générale des Nations unies vote à l'unanimité une résolution "neutre" recommandant vine "solution pacifique, démocratique et juste". Voyage du vice-président Nixon au Maroc et en Tunisie. Signature à Rabat d'un traité tuniso-marocain de solidarité. Accord commercial américano-marocain. Abolition de la monarchie tunisienne.

25 août 1957

Ferhat Abbas entre au C. C. E . , organe de direction du F. L. N.

15 novembre 1957

Londres et Washington livrent des armes à la Tunisie. Protestations de Paris.

22 novembre 1957

Offre de bons offices de la Tunisie et du Maroc appuyés par l'Assemblée générale de l'O. N. U. le 10 décembre 1957 pour rechercher une solution à la question algérienne. Séjour du sultan du Maroc aux Etats-Unis.

26 novembre 1957

Communiqué commun Gaillard-Macmillan : la France assume des responsabilités particulières et une position prééminente en Afrique du Nord.

1er février 1958

L'Assemblée nationale adopte définitivement la loicadre et la loi électorale sur l'Algérie par 296 voix contre 244.

8 février 1958

Exerçant le "droit de suite" en riposte aux attaques du F. L. N., le village tunisien de Sakiet-Sidi-Youssef est bombardé par l'aviation française. 69 civils tués et 130 blessés. Bourguiba réclame le retrait des troupes françaises stationnées en Tunisie et l'évacuation de Bizerte. La Tunisie saisit le Conseil de sécurité les 11-14 février. A l'initiative de Washington et Londres, une mission de bons offices entre Tunis et Paris est proposée à la France et à la Tunisie.

17 février 1958 7 mars 1958

Gaillard propose un plan de coopération FranceAfrique du Nord pour l'exploitation du Sahara et la création d'une communauté de défense méditerranéenne.

15 avril 1958

Le gouvernement Gaillard est mis en minorité par l'Assemblée nationale à propos de la procédure de bons offices Murphy-Beeley, dont Gaillard préconise l'acceptation (entrevue du 21 février).

27-29 avril et 17-21 juin 1958 13 mai 1958

Conférences maghrébines de Tanger et de Tunis. A Paris, Pflimlin est investi par les députés. A Alger, les manifestants envahissent le siège du gouvernement général : "un comité de salut public" est créé sous l'autorité du général Massu.

1er juin 1958

L'Assemblée nationale investit le général de Gaulle, reconduit les pouvoirs spéciaux en Algérie et vote les pleins pouvoirs.

17 juin 1958

Echange de lettres franco-tunisien sur Bizerte : évacuation par les troupes françaises de la Tunisie 553

à l'exception de Bizerte dans un délai de quatre mois, le statut de la base devant être fixé par la négociation. 20 août-20 octobre 1958

Contacts officieux en Suisse préliminaires à la "paix des braves", entre Farès, ancien président de l'Assemblée algérienne, et Ferhat Abbas, du C . C . E .

19 septembre 1958

Un gouvernement provisoire de la République algérienne (G. P. R. A. ) présidé par Ferhat Abbas, est constitué au Caire.

1er octobre 1958

Le Maroc et la Tunisie adhèrent à la Ligue arabe.

3 octobre 1958

Le général de Gaulle annonce, à Constantine, un plan de cinq ans de développement économique et de promotion culturelle et évoque la "personnalité algérienne".

23 octobre 1958

Le général de Gaulle, au cours d'une conférence de presse, propose au F. L. N. "la paix des braves", qui sera rejetée le 25 octobre par le G. P. R. A. comme conduisant à une reddition.

13 décembre 1958

La motion afro-asiatique reconnaissant le droit du peuple algérien à l'indépendance est adoptée par la commission politique de l'O.N. U., mais rejetée par l'Assemblée générale.

30 janvier 1959

Le général de Gaulle renouvelle l'offre de paix en Algérie dans "d'honorables conditions".

7 mars 1959

Ben Bella et ses compagnons sont transférés à l'île d'Aix. (Contacts Charles André Julien-Boussouf à Rabat et démarche Jean Amrouche à Paris, sans suite. )

mars-septembre 1959 Opération "Jumelles", qui met en ligne 20 000 hommes dans le cadre du plan Challe (bouclage de la frontière tunisienne et marocaine et opérations de nettoyage). Le plan Challe était un volet du diptyque dont le pendant fut le plan de Constantine. II.

L E S R E P E R C U S S I O N S DE LA C R I S E

HONGROISE

E T LA G U E R R E FROIDE EN E U R O P E A. CONSOLIDATION DU BLOC DE L'EST 1. La r e p r i s e en m a i n d e s 15-18 novembre 1956

554

satellites

Entretiens soviéto-polonais (partis et gouvernements) et déclaration commune à Moscou.

27 novembre 3 décembre 1956 7 janvier 1957 18 janvier1 1957 29 janvier 1957 20 février 1957 28 mars 1957 17 avril 1957 15 mai 1957 18 juillet 1957 1er-2 août 1957

2.

Entretiens soviéto-roumains Entretiens Entretiens Entretiens Entretiens Entretiens Entretiens Entretiens

soviéto-est-allemands. soviéto-chinois. soviéto-tchécoslovaques. soviéto-bulgares. soviéto-hongrois. soviéto-albanais. soviéto-mongols.

Réunion de Moscou (Rankovitch, Kardelj, et comités centraux albanais et bulgare). Médiation de Khrouchtchev. Rencontre Tito-Khrouchtchev à Bucarest et réaffirmation du principe de non-ingérence dans les affair e s intérieures des Etats socialistes.

La m i s e a u p a s e t l ' a f f e r m i s s e m e n t du b l o c

9 décembre 195613 janvier 1957

Hongrie: dissolution des conseils ouvriers, interdiction des élections syndicales, l'appel à la grève passible de la peine de mort. 40 condamnations prononcées. Epuration des intellectuels.

6 janvier 1957

Conférence de Budapest : Khrouchtchev, Malenkov et les délégués des partis bulgare, roumain et tchécoslovaque accusent Nagy d'avoir ouvert la voie à la contre-révolution. Gromyko remplace Chepilov aux Affaires étrangères. Accord soviéto-polonais sur le tracé de la zone de la frontière balte.

15 février 1957 5 mars 1957 15 mars 1957

Gromyko et le maréchal Joukov signent à BerlinEst un traité sur le stationnement des troupes soviétiques.

6-13 juin 1957 7-14 août 1957

Khrouchtchev et Boulganine en Finlande. Khrouchtchev et Mikoyan à Berlin-Est. Rencontre Tito-'Gomulka à Belgrade : Tito en faveur de la reconnaissance de la frontière OderNeisse.

11 septembre 1957

555

3.

D i f f i c u l t é s s o v i é t i q u e s et s o u t i e n c h i n o i s : l ' a p p u i c h i n o i s à M o s c o u et le p r i x de la bombe A

novembre 195612 février 1957

Chou En-lai, chef du gouvernement chinois, se rend dans dix capitales de l'Europe orientale et d'Asie. Il désapprouve les menaces soviétiques sur la Pologne et la première intervention russe en Hongrie mais presse Moscou et obtient la seconde intervention "indispensable pour le renforcement du camp socialiste".

15 avril 1957

La maréchal Vorochilov à Pékin.

18 juin 1957

Khrouchtchev est mis en minorité devant le Presidium. Sur ces 11 membres, 3 votèrent avec lui (Mikoyan, Souslov, Kiritchenko), 7 contre lui (Malenkov, Molotov, Kaganovitch, Chepilov, Boulganine, Pervoukhine, Sabourov). Khrouchtchev fait appel au comité central réuni d'urgence par transports militaires à la diligence du maréchal Joukov. Le 29 juin, Malenkov, Molotov et Kaganovitch, accusés d'avoir formé un groupe antiparti, sont exclus. Le maréchal Joukov entre au comité central pour avoir soutenu Khrouchtchev en cette conjoncture. Cependant, le 28 octobre 1957 il en est exclu et relevé de ses fonctions de ministre de la Défense pour "aventurisme" (pressions russes sur la Turquie). Accord soviéto-chinois de coopération pour la fabrication de la bombe atomique.

15 octobre 1957 22 novembre 1957

556

Déclaration de Moscou : les douze P. C. au pouvoir (Albanie, Bulgarie, Hongrie, Vietnam du Nord, Allemagne de l'Est, Chine, Corée du Nord, Mongolie, Pologne, Roumanie, Union soviétique, Tchécoslovaquie) et la Ligue des communistes de Yougoslavie, réunis à Moscou pour le quarantième anniversaire de la révolution d'Octobre publient une déclaration (paraphée par Kardelj elle n'est pas signée par la Yougoslavie) : "le révisionnisme est plus menaçant que le dogmatisme". A la demande de la Chine la reconnaissance du "rôle dirigeant et des devoirs internationalistes de l'Union soviétique" sont proclamés. Simultanéité du passage au socialisme (entraînant des sacrifices de la part des pays socialistes avancés). Renforcement du camp socialiste et de la vigilance communiste. Au cours des débats, Mao Tsé-toung réaffirme que "le vent de l'Est l'emporte sur le vent de l'Ouest". "Les forces du socia-

lisme ont acquis une supériorité écrasante (fusée intercontinentale) sur les forces de l'impérialisme. Si les "tigres en papier" veulent faire la guerre et si la moitié de la population mondiale était anéantie, il resterait encore l'autre moitié mais alors l'impérialisme serait liquidé et le monde entier deviendrait socialiste". La déclaration affirme cependant que "la défense de l a paix reste l'objectif principal". Elle est adoptée par 64 P. C. invités. 17 juin 1958 29 juin 1958

Exécution en Roumanie de Nagy, Maleter, Gimes et Szilagui par un tribunal militaire soviétique. Moscou suspend l'aide économique à la Yougoslavie.

B. RENFORCEMENT DU CAMP OCCIDENTAL -

A f f e r m i s s e m e n t de l ' o r g a n i s a t i o n a t l a n t i q u e -

5 janvier 1957

Les ambassadeurs occidentaux reprennent les contacts avec Moscou interrompus depuis le 7 novembre 1956 (Hongrie).

10 janvier 1957

Macmillan, chef du parti conservateur, devient premier ministre. Mollet et Pineau s'entretiennent avec Eisenhower: communiqué sur la nécessité de traiter d'un commun accord les questions soulevées par la menace de l'impérialisme communiste. Accord anglo-allemand sur les frais d'entretien des troupes britanniques en Allemagne fédérale. Conférence des Bermudes Eisenhower-Macmillan: les Etats-Unis fournissent à l'Angleterre des f u sées de portée intermédiaire transportant des charges atomiques. Adhésion américaine au pacte de Bagdad.

24 février 1957

3 mars 1957 21-23 mars 1957

avril 1957 3-5 mai 1957 6 mai 1957 9 mai 1957 15 mai 1957 16 mai 1957 24-28 mai 1957 28 mai 1957

Visite officielle en France de la reine Elizabeth n d'Angleterre. Réunion du conseil atlantique à Bonn. Entretiens Dulles, Mollet et Pineau à Paris. Entretiens Macmillan-Adenauer. Explosion de la première bombe H britannique. Spaak est élu secrétaire général de l'O. T. A. N. Adenauer se rend à Washington. Début d'une série d'expériences sur les ogives nucléaires dans le désert du Nevada. 557

31 mai 1957 2 août 1957 15-19 décembre 1957

III.

Seconde bombe H britannique. Les Etats-Unis et le Canada décident la création d'un Commandement Aérien Unifié. Sommet atlantique à Paris des chefs d'Etat et de gouvernement. L'Alliance atlantique est disposée à négocier sur le désarmement mais, compte tenu de la détermination des signataires de la déclaration de Moscou d'imposer leur domination, s* "affirment prêts à donner à la défense occidentale son maximum d'efficacité à la lumière des derniers progrès techniques". La Grande-Bretagne, l'Italie et la Turquie donnent un accord de principe sur l'installation sur leur territoire de fusées de portée intermédiaire (2 500 km).

LA CONSTRUCTION

EUROPEENNE

a) L'Europe des Six 20-21 octobre 1956

Conférence ministérielle des Six à Paris et entretien Adenauer-Mollet aplanissant les dernières difficultés pour la rédaction du traité portant création de la C . E . E .

20 novembre 1956

Institution d'un Comité de " Trois sages" pour hâter la réalisation du traité.

26-28 janvier 4-5 février 1957

Réunions ministérielles des Six à Bruxelles.

12-15 février 1957

Session extraordinaire de l'Assemblée de la C.E.C.A.

19-20 février 1957

Conférence ministérielle des Six à Paris.

16 mars 1957

Déclaration soviétique sur l'Euratom et le traité de la C. E. E.

25 mars 1957

Signature à Rome des traités portant création de la C. E. C. A. et de la C. E. E. (France : Pineau; Belgique : Spaak; Allemagne : Adenauer-Hallstein; Italie: Segni-de Martino; Hollande : Luns-Homan; Luxembourg : Bech-Schaus). Institution d'un Comité intérimaire composé de chefs de délégation en attendant l'entrée en vigueur du traité prévue pour le 1er janvier 1958.

b) La riposte britannique 16-17 octobre 1957 558

Réunion ministérielle dans le cadre de l'O. E. C. E.

des Six et des Onze : un comité intergouvernemental (comité Maudling) est chargé de mettre sur pied un traité de libre échange qui puisse prendre effet parallèlement au traité de Rome mis en vigueur le 1er janvier 1958 avec début des désarmements douaniers au 1er janvier 1959. IV. LE P A C T E A T O M I Q U E R U S S O - C HINOIS E T LA G U E R R E F R O I D E EN ASIE A. LES LIMITES DE LA COLLABORATION ATOMIQUE RUSSOCHINOISE 26 mars 1956 septembre 1956 novembre 195612 février 1957

Moscou livre à Pékin deux réacteurs atomiques. Moscou s'engage à fournir l'équipement de 39 centres atomiques à la Chine. Chou En-lai, chèf du gouvernement chinois, se rend dans dix capitales d'Europe orientale et d'Asie et appuie les positions soviétiques en Europe centrale.

décembre 1956 27 février-1er mars 1957

Nehru se rend à Washington. Rapport Mao Tsé-toung (analogue au rapport Khrouchtchev): les "campagnes de rectification" ont fait en Chine, de 1949 à 1950, 800 000 victimes. Nouvelle campagne de "libéralisation" dite "des cents fleurs". Elle prendra fin en octobre 1957.

7 mai 1957

Accord Tchang Kai-chek - Dulles sur la fourniture et l'installation de fusées à charge atomique tactique à Formose (fusées Matador pouvant atteindre le continent). Entretiens nippo-américains sur le statut des troupes américaines. Une fusée intercontinentale soviétique place sur orbite un satellite (Spoutnik). Pacte atomique russo-chinois : accord secret d'assistance militaire sur "la technologie moderne de la défense nationale" comportant la fourniture du modèle de la bombe atomique. (Pékin a relevé l'existence de cet accord - dénoncé par Moscou le 20 juin 1959 - le 15 août 1963. ) l a teneur de l'accord fut également confirmée par la protestation soviétique à l'encontre de Pékin, "dévoilant les secrets de la défense du camp socialiste".

18-21 juin 1957 4 octobre 1957 15 octobre 1957

559

4 novembre 1957

Mission militaire chinoise à Moscou (ministre de la Défense et chef d'état-major) sur les livraisons prévues au titre de l'accord atomique.

17 novembre 1957

Mao Tsé-toung déclare à Moscou devant les étudiants chinois que la détention des armes intercontinentales par le camp socialiste constitue "un nouveau tournant de l'histoire: le vent de l'Est l'emporte sur le vent de l'Ouest". Mao Tsé-toung prône désormais une stratégie offensive à l'extérieur et une ligne dure à l'intérieur. Arrêt de la libéralisation et "grand bond en avant". Enfin il dénonce ceux qui cèdent au "chantage atomique".

22 novembre 1957

Déclaration de Moscou des partis communistes : la thèse offensive de Mao est écartée au profit de la thèse attentiste de Khrouchtchev : "La défense de la paix constitue la tâche la plus importante". Le recours à la force peut être évité. En contre-partie, Mao Tsé-toung obtient l'engagement par l'Union soviétique qu'elle assume pleinement le rôle, les charges et les devoirs internationalistes du pays dirigeant le camp socialiste.

15 février 1958

Le maréchal Chen Yi, partisan d'une politique active, devient ministres des Affaires étrangères.

19 février 1958

Pékin annonce le retrait de ses troupes de la Corée du Nord. 26 février-5 mars 1958 La Chine et le Japon signent un accord commercial. 10 mai 1958

La Chine rompt les relations économiques avec le Japon. 27 mai-27 juillet 1958 Conférence militaire du P. C. chinois en présence des ministres de la Défense russe et chinois, les maréchaux Malinovski et Peng The-huai : libération de Formose. Moscou réclame la création d'un commandement unifié russo-chinois dans le Pacifique. Refus chinois. 31 juillet-3 août 1958 Khrouchtchev se rend à Pékin et entretiens avec Mao Tsé-toung : revirement de la position soviétique sur le projet Macmillan de juillet 1958 (le Conseil de sécurité siégeant comme conférence au sommet). Moscou fait désormais de la participation de Pékin un préalable. B. LA DEUXIEME CRISE DE FORMOSE : L'ALLIANCE SINOSOVIETIQUE A L'EPREUVE 23 août 1958 560

Début du bombardement des îles Quemoy par la Chine communiste.

4 septembre 1958 6 septembre 1958 8 septembre 1958

15 septembre 1958 19 septembre 1958

22 septembre 1958

Le comité central du P. C. chinois décide la création des communes populaires. Chou En-lai, répondant à la proposition Dulles, accepte la reprise des rencontres sino-américaines à Varsovie. Khrouchtchev informe le président Eisenhower que toute attaque contre la Chine communiste serait considérée comme dirigée contre l'U.R. S. S. En réponse, Eisenhower demande à Khrouchtchev d'exercer une influence modératrice sur Pékin. Première rencontre sino-américaine à Varsovie. Deuxième message Khrouchtchev à Eisenhower : si la Chine était l'objet d'une attaque atomique, l'agresseur subirait sur-le-champ une riposte par les mêmes moyens. Formose adresse un ultimatum à Pékin : si dans les 15 jours (expiration le 6 octobre) les bombardements ne sont pas ralentis, Formose pourrait attaquer les batteries côtières communistes. Des obusiers atomiques tactiques sont envoyés à Quemoy.

5 octobre 1958

Communiqué de l'agence Tass : "l'U.R. S. S. viendra en aide à la Chine si celle-ci est attaquée par les Etats-Unis mais quant à la guerre civile que le peuple chinois mène contre la clique de TchangKaichek, nous ne nous en sommes pas mêlés et n'avons pas l'intention de le faire".

6 octobre 1958

La Chine suspend les bombardements qui ne seront repris que le 20 octobre, tous les jours pairs. Entretiens Dulles-Tchang Kai-chek à Formose : renonciation à recourir à la force pour recouvrir le continent et décision de principe d'évacuation de Quemoy.

20-23 octobre 1958

10 décembre 1958

Mao Tsé-toung renonce à la présidence de la République mais conserve la direction du Parti communiste.

C. EPREUVES DE FORCE EN ASIE 1. P r é s e n c e c h i n o i s e e t v i g i l a n c e novembre 195612 janvier 1957 décembre 1956

américaine

Voyage Chou En-lai dans dix pays d'Europe et d'Asie (Vietnam, Cambodge, Inde, Birmanie, Pakistan). Nehru séjourne à Washington.

561

26 janvier 1957

L'Etat de Cachemire est incorporé unilatéralement à l'Union indienne. Protestations du Pakistan et des Nations unies.

Les Etats-Unis fournissent à Formose des fusées tactiques Matador à charge atomique pouvant atteindre le continent. 18-21 juin 1957 Entretiens nippo-américains sur le statut des troupes américaines de l'archipel. 26 août 1957 Proclamation de l'indépendance malaise entraînant une réorganisation des farces britanniques d'Extrême-Orient. 19 février 1958 Pékin annonce le retrait de ses troupes de Corée du Nord. 26 février-5 mars 1958 Pékin et Tokyo signent un accord commercial. 7 mai 1957

10 mai 1958 20 mai-18 novembre 1958 31 juillet-3 août 1958

26 septembre 1958 7 octobre 1958 20 octobre 1958 20-23 octobre 1958

Pékin rompt les relations commerciales avec Tokyo. Le premier ministre japonais Kishi se rend en visite officielle dans les capitales de l'Asie méridionale, renouant, après la fin de la guerre, avec une politique de présence japonaise. Entretiens Khrouchtchev-Mao Tsé-toung à Pékin : revirement de la position soviétique sur le projet Macmillan de juillet 1958 (le conseil de sécurité siégeant comme conférence au sommet). Moscou fait désormais de la participation de Pékin un préalable. En Birmanie, le neutraliste Thakin Nu cède le pouvoir au général Ne Win. Le président du Pakistan, le général Mizra, suspend la constitution et investit le général Ayub Khan de pleins pouvoirs. Le maréchal Sarit prend le pouvoir en Thaïlande. Entretiens Dulles-Tchang Kai-chek à Formose : r e nonciation à reeoxirir à la force pour recouvrir le continent et décision de principe d'évacuation de Quemoy.

2. La p r e m i è r e c r i s e du L a o s et l ' a r r ê t l ' e x p é r i e n c e de n e u t r a l i t é 23 novembre 1957

562

de

En application de la politique de neutralité prévue par les accords de Genève et à la suite d'une série de consultations à Pékin et Hanoi, le prince Souvan-

na Phouma, de tendance neutraliste, signe les accords d'intégration (dits de Vientiane) du mouvement du Pathet Lao dans l'armée laotienne et la participation communiste au gouvernement. 15 juillet 1958 août 1958

Le cabinet neutraliste met fin aux activités de la Commission Internationale de Contrôle. Malgré les vives protestations de Paris, Londres et Pékin, Washington, qui n'est pas signataire des accords de Genève, favorise la mise à l'écart du prince Souvanna Phouma et l'arrêt de l'expérience neutraliste au profit du cabinet du général Phoumi. La guérilla, animée par le Pathet Lao, r e prend en février 1959. La France a couvert l'installation d'une mission militaire américaine bien que seules les missions à statut contractuel fussent autorisées. En torpillant la première expérience neutraliste en Indochine, les Etats-Unis ont favorisé le progrès de la rébellion.

3. La r é v o l t e du T i b e t e t l e f a c e - à - f a c e s i n o indien 17-27 août 1958

Premiers incidents de frontière entre la Chine et l'Inde. Moscou offre ses bons offices sans prendre partie en faveur de son allié chinois.

30 août-20 octobre 1958 mars 1959-septembre 1960

Le dalai-lama, réfugié en Inde, participe aux débats des Nations unies sur le Tibet. Révolte des Tibétains contre les garnisons chinoises dont la répression entraîne 100 000 victimes et un exode vers l'Inde. Désormais les troupes chinoises et indiennes se font face. Règlement définitif du différend frontalier entre la Chine et la Birmanie.

décembre 1959

D. LA PENETRATION RUSSE EN ASIE 1. La " z o n e de p a i x " 14 avril-30 mai 1957 7 décembre 1957

Voyage Vorochilov-Khrouchtchev en Asie : Chine, Indonésie, Vietnam du Nord, Mongolie. Signature d'un accord commercial soviéto-japonais à Tokyo.

2. Le s o u t i e n a u n e u t r a l i s m e 26 décembre 19571er janvier 1958

positif

Deuxième conférence afro-asiatique du Caire (les participants de la conférence de Bandoeng, l'Union 563

soviétique et les pays africains et asiatiques devenus indépendants depuis). Réaffirmation des principes de Bandoeng et offre soviétique d'aide économique. V.

L ' E V O L U T I O N DES D I S P O S I T I F S M I L I T A I R E S LEURS PROLONGEMENTS STRATEGIQUES COURSE AUX A R M E M E N T S

26 août 1957 4 octobre 1957 23 octobre 1957

ET

: LA

INTERCONTINENTAUX

Moscou annonce le lancement d'une fusée intercontinentale capable d'atteindre le territoire américain. La mise sur orbite d'un satellite (Spoutnik) souligne l'état opérationnel de la fusée intercontinentale soviétique. Entretiens Eisenhower-Macmillan aboutissant à un accord sur le principe de 1' "interdépendance atlantique".

16-19 décembre 1957

Conférence au sommet atlantique à Paris : Eisenhower, Macmillan, Adenauer, Gaillard et treize chefs d'Etat et de gouvernement. Deux résotions liées: - Réarmement : renforcer la défense collective en dotant les pays atlantiques de fusées de portée intermédiaire (2 400 km) que rend nécessaire la possession par les Soviétiques de l'arme intercontinentale. - Désarmement : Arrêt contrôlé des fabrications et des expériences atomiques.

17 mars 1958

Une fusée intercontinentale américaine place sur orbite le premier satellite américain.

15-17 avril 1958

Plan général Norstad : 36 divisions atlantiques équipées d'armes atomiques tactiques.

7 août 1958

Première liaison Pacifique-Atlantique sous le pôle Nord établie par le sous-marin américain à propulsion atomique Nautilus, porteur de fusées Polaris. Ce n'est qu'en juillet 1962 que le sous-marin soviétique de chasse Leninski-Komsomol effectuera le passage.

564

C h a p i t r e IV LA TENTATIVE SOVIETIQUE DE MODIFICATION DU STATU QUO E U R O P E E N

I. L ' O F F E N S I V E SOVIETIQUE POUR FORCER LE SOMMET A. L'INITIATIVE SOVIETIQUE DE LEGITIMATION ET D'AFFERMISSEMENT DU GLACIS EST-EUROPEEN 1. La r é d u c t i o n de B er l i n - Q u e s t , de l ' A t l a n t i q u e 10 novembre 1958

t ê t e de pont

Déclaration Khrouchtchev au stade Lénine de Moscou en présence de Gomulka : dénonce le statut d'occupation de Berlin et affirme que Moscou se propose de transférer à la R. D. A., Etat souverain, les attributions exercées à Berlin par les autorités soviétiques d'occupation. Les Etats-Unis, la France et l'Angleterre seront invitées à traiter directement avec la R. D. A. en ce qui concerne leurs positions et intérêts à Berlin. Toute attaque contre la R. D. A. sera considérée comme une agression contre l'U. R. S. S. et contre tous les membres du pacte de Varsovie.

2 . L a n e u t r a l i s a t i o n de l ' A l l e m a g n e - t r o i s i è m e grand i n d u s t r i e l - modifiant l ' é q u i l i b r e e u r o p é e n , a f f e c t e r a i t le r a p p o r t d e s f o r c e s d a n s l e m o n d e 27 novembre 1958

Note soviétique à Washington, Paris et Londres : caducité des accords d'occupation; transfert des fonctions provisoirement exercées par les Soviétiques à la R. D. A. (paix séparée). Moscou propose l'ouverture de négociations sur la base de l'érection de Berlin-Ouest au statut de ville libre, démilitarisée, "s'abstenant de toute action de sape contre le régime de l'Allemagne de l'Est". La note soviétique est assortie d'un ultimatum : si dans six mois on n'a pas abouti à une entente appropriée,

565

Moscou appliquerait au moyen d'un accord direct avec la R. D. A. les mesures prévues. 3 . L a r é a f f i r m a t i o n de la s o l i d a r i t é

atlantique

14-16 décembre 1958

Réunion du Conseil atlantique à Paris : Moscou sera rendue responsable de toute action qui aurait pour effet de compromettre la présence des Trois à Berlin-Ouest et la liberté de ses accès. La question de Berlin ne peut être résolue que dans le cadre d'un accord des Quatre grands sur l'ensemble du problème allemand que les Occidentaux sont prêts à discuter comme auparavant, ainsi que du désarmement et de la sécurité européenne.

31 décembre 1958

Note des Trois à Moscou reprenant les termes de la résolution atlantique.

4. L e s n é g o c i a t i o n s E s t - O u e s t ,

de B e r l i n ( 1 0

novem-

b r e 1 9 5 8 ) à Vienne (13 août 1 9 6 1 ) : le p r o b l è m e de la s é c u r i t é

européenne

4-20 janvier 1959

Visite de Mikoyan aux Etats-Unis et entretiens avec Dulles.

10 janvier 1959

L'Union soviétique propose aux trois Occidentaux et à toutes les puissances en guerre contre l'Axe une conférence pour la signature des traités de paix avec les deux Allemagnes (et non pas avec l'Allemagne réunifiée) ainsi que la reprise de la conférence de Genève, interrompue le 18 décembre 1958, sur la prévention des attaques par surprise.

20 janvier 1959

Visite de Frondizi à Washington.

22-23 janvier 1959

Rencontre Khrouchtchev-Kekkonen à Léningrad et normalisation des relations finno-soviétiques.

5-8 février 1959

Mission Dulles à Londres, Paris et Bonn en vue d'aboutir à un accord de principe entre Occidentaux pour une conférence des ministres des Affaires étrangères en avril.

16 février 1959

Les Occidentaux proposent à Moscou, qui l'accepte après l'avoir d'abord rejetée, line conférence sur le problème allemand (11 mai à Genève) des quatre ministres des Affaires étrangères, assistés de "conseils" représentant les deux Allemagnes. 21 février-3 mars 1959 Visite de Macmillan et Selwyn Lloyd en U.R.S.S. 2 mars 1959 566

Une note soviétique sur la réunion des ministres

4-5 mars 1959

des Affaires étrangères devant se tenir le 11 mai fait connaître que Berlin-Est demande la participation des représentants des deux Allemagnes, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie. Entretiens Adenauer-de Gaulle à Marly.

9-10 mars 1959

Entretiens Macmillan-de Gaulle à Paris.

10-11 mars 1959

Entretiens Mac millan-Adenauer à Bonn. Eisenhower se déclare prêt à participer à une conférence "au sommet" si les Soviétiques donnent des gages de bonne volonté.

16 mars 1959 19-20 mars 1959

Segni et de Gaulle au cours des entretiens de Paris se déclarent opposés à tout dégagement sans mesures de sécurité. 19 mars 1959 Khrouchtchev annonce que l'U.R. S. S. accepterait de participer à une conférence des ministres des Affaires étrangères le 11 mai. 20-22 mars 1959 Entretiens Eisenhower-Macmillan et accord sur une conférence au sommet après la tenue d'une conférence préparatoire. 22 mars 1959 Réponse des Occidentaux à la note soviétique du 2 mars et acceptation de la participation des deux Allemagnes. 25 mars 1959 Accord italo-américain sur l'installation des rampes de lancement de fusées de portée intermédiaire sur le territoire italien. 13-14 avril 1959 Entretiens Debré-Macmillan à Londres, sur la préparation de la conférence des ministres des Affaires étrangères du 11 mai. 15 avril 1959 Dulles malade, quitte le Département d'Etat qui est confié à Herter. 28 avril-1er mai 1959 Les ministres occidentaux des Affaires étrangères réunis à Paris, mettent définitivement au point leur plan général de règlement pour l'Allemagne. 6-7 mai 1959 Entretiens Debré-Couve de Murville à Bonn avant la conférence de Genève sur la question de l'Allemagne. 11 mai 1959 Ouverture de la conférence préparatoire des ministres des Affaires étrangères à Genève: Herter, Gromyko, Selwyn Lloyd, Couve de Murville; les délégués des deux Allemagnes sont admis : von Brentano, Bolz. 14 mai 1959 "Plan de paix pour l'Europe" occidentale: 1. Comi567

té pan-allemand; 2. Loi électorale; 3. Parlement pan-allemand; 4. Garanties (voir plan Eden, Genève 1954). Les deux thèses s'opposent encore une fois: "réunification d'abord" contre "traité de paix imposée d'abord". 24 mai 1959 25 mai 1959 27 mai 1959

3 juin 1959 8 juin 1959 10-20 juin 1959

20 juin 1959 8 juillet 1959

14-23 juillet 1959 23 juillet-2 août 1959 13 juillet-5 août 1959

26 août-7 septembre 1959 568

Mort de Dulles. Gromyko, Herter, Lloyd, Couve de Murville à Washington, reçus par Eisenhower. Khrouchtchev en Albanie : "désatomiser les Balkans", mais l'Albanie adhère au pacte de Varsovie. A l'occasion des obsèques de Dulles, 15 ministres des Affaires étrangères dont Gromyko et deux chefs de gouvernement se réunissent à Washington et décident devant l'impasse persistante à Genève de siéger à huis clos pour tenter de parvenir à un modus vivendi sur Berlin. Visite de Khrouchtchev à Budapest. Visite de Ulbricht à Moscou et projet "Baltique: mer de la paix". Crise à la conférence préparatoire des ministres des Affaires étrangères de Genève. Après plusieurs menaces de rupture et le dépôt, in extremis, de nouvelles propositions des deux parties, les quatre ajournent leurs travaux le 20 juin jusqu'au 13 juillet. Khrouchtchev dénonce l'accord atomique secret conclu avec la Chine. Washington annonce que les deux cents chasseurs bombardiers américains basés en France, seront transférés en Allemagne et en Angleterre avant la fin de l'été. Mission Koslov aux Etats-Unis : chargé confidentiellement par Washington d'inviter Khrouchtchev aux Etats-Unis en septembre, Eisenhower devant se rendre à Moscou à l'automne. Echange rendu public le 3 août. Visite de Khrouchtchev en Pologne. Visite du vice-président Nixon à Moscou et Varsovie. La conférence des ministres des Affaires étrangères s'ajourne sans résultat. Les ministres décident de créer une commission Est-Ouest sur le désarmement. "Opération unité": le président Eisenhower se rend à Bonn, Londres, Paris.

13 septembre 1959

Une fusée soviétique atteint la surface de la lune pour la première fois. 15-28 septembre 1959 Voyage de Khrouchtchev aux Etats-Unis; le 18 il propose devant l'Assemblée générale des Nations unies un plan de désarmement générale, puis se rend en visite à travers les Etats-Unis avant d'avoir avec Eisenhower 2 jours d'entretiens à Camp David. A son retour à Moscou il se déclare d'acord pour renoncer à fixer un délai aux négociations pour Berlin, tout en précisant que celles-ci ne doivent pas se poursuivre indéfiniment. 1er octobre 1959 17 octobre 1959 23 octobre 1959 1er novembre 1959 1er décembre 1959

4-22 décembre 1959

10 décembre 1959 19-21 décembre 1959

Khrouchtchev, retour de Washington, se rend à Pékin où il déconseille d'essayer d'éprouver par la force la solidité du système capitaliste. Eisenhower propose à Macmillan, de Gaulle et Adenauer de les rencontrer prochainement à Paris. Khrouchtchev accepte une invitation de de Gaulle à se rendre en France. Il est annoncé que la conférence occidentale au sommet se tiendra à Paris le 19 décembre. Ouverte le 15 octobre la conférence internationale sur l'Antarctique se termine par la signature d'un traité consacrant le continent aux activités scientifiques pacifiques. Voyage de bonne volonté d'Eisenhower à Rome, Ankara, Karachi, Kaboul, Nouvelle-Delhi, Téhéran, Athènes, Tunis, Paris, Madrid, Rabat; où il expose les efforts des Etats-Unis pour établir une paix durable et juste. Accord soviéto-américain sur la composition de la nouvelle commission des Nations unies sur l'espace. La conférence occidentale au sommet propose à Khrouchtchev une rencontre au sommet à Paris pour discuter du désarmement, du problème allemand y compris Berlin, et de l'ensemble des rapports Est-Ouest.

14 janvier 1960

Le Soviet suprême approuve la proposition de réduire d'un tiers les effectifs de l'armée soviétique.

13 février 1960

La première bombe A française explose à Reggane (Sahara). Adenauer aux Etats-Unis où il préconise un plébiscite à Berlin-Ouest.

12 mars 1960

569

23 mars-3 avril 1960 Voyage de Khrouchtchev en France et entretiens à Rambouillet. Signature de deux accords franco-soviétiques de coopération dans le domaine scientifique et d'application pacifique de l'énergie atomique. 28 mars 1960 Entretiens Macmillan-Eisenhower à Camp David. 1er avril 1960 5-8 avril 1960 13 avril 1960 18 avril-3 mai 1960 2-4 mai 1960

Explosion de la deuxième bombe atomique française à Reggane. Voyage de de Gaulle à Londres. La Grande-Bretagne renonce à la fabrication de la fusée Blue Streak. Voyage du général de Gaulle au Canada, aux EtatsUnis, à la Guyane et aux Antilles. Le Conseil ministériel de l'O. T. A. N., réuni à Istanbul, approuve les positions définies par les grands Occidentaux pour la rencontre au "sommet".

B.RESPONSABILITES MONDIALES DES ETATS-UNIS DANS LA DEFENSE DU STATU QUO ET SERVITUDES DIPLOMATIQUES 1. Le r e n s e i g n e m e n t , i m p é r a t i f d e s g r a n d e s c e s : l ' a f f a i r e de 1' " a v i o n - e s p i o n " 5 mai 1960

10 mai 1960

570

puissan-

Khrouchtchev annonce que le 1er mai un avion américain de reconnaissance (U2) a été abattu au-dessus de l'Union soviétique. Le pilote arrêté, a confirmé la mission de renseignement dont il avait été chargé. Herter justifie l'activité des services de renseignements, seul moyen de protection contre une attaque par surprise, compte tenu des responsabilités étendues des Etats-Unis envers le peuple américain et les peuples libres. Herter fait savoir que les dirigeants soviétiques n'ignoraient pas ces activités et que dans ces condtions, on pouvait se demander quel but était recherché par l'exploitation de cet incident comme d'une bataille de propagande dans la guerre froide. Washington revendiquant publiquement le droit de violer, sans encourir de sanctions le territoire soviétique pour s'assurer des bonnes intentions de Moscou, Khrouchtchev ne peut sauver son prestige qu'en exigeant et en obtenant des excuses publiques et une renonciation à un procédé qui atteint gravement la souveraineté et le prestige soviétiques.

16 mai 1960

Séance plénière de la Conférence "au sommet" à Paris. Khrouchtchev demande au préalable à Eisenhower de- renoncer publiquement au survol du t e r ritoire soviétique. Eisenhower assure que les vols ne seront pas repris tant qu'il sera président, mais ne les condamne pas. Khrouchtchev refuse tout dialogue et demande l'ajournement du sommet et du voyage du président des Etats-Unis en U. R. S. S. qui devait avoir lieu en juin.

2 . L ' é c h e c du s o m m e t e n v e n i m e l e s

antagonismes

20 mai 1960

Discours de Khrouchtchev à Berlin-Est : Khrouchtchev indique qu'il ne signera pas avant six à huit mois la paix séparée avec l'Allemagne de l'Est.

23-27 mai 1960

Le Conseil de sécurité rejette la motion soviétique déposée le 18, condamnant les Etats-Unis dans l'affaire de l'U2 et adopte la motion des "non-engagés" en faveur de la poursuite des pourparlers EstOuest. De Gaulle évoque l'échec de la conférence au sommet, déclare que l'alliance atlantique est actuellement nécessaire à la France et rappelle la contribution de la France à l'organisation de l'Europe.

31 mai 1960

30 juin-8 juillet 1960 11 juillet 1960 22 juillet 1960 24 juillet 1960 10-11 août 1960 19 août 1960

23 août 1960

Khrouchtchev à Vienne déclare vouloir signer un traité avec la R. D. A., si le Bundestag se réunit à Berlin-Ouest. Moscou annonce qu'un appareil américain a été abattu le 1er juillet sur les confins de l'espace aérien russe (mer de Barents). Le Conseil de sécurité examine la plainte soviétique. Kouznetsov refuse la commission d'enquête proposée par Cabot Lodge. Le maréchal Koniev à la tête des forces armées du Pacte de Varsovie. Visite de Macmillan à Bonn où il affirme l'intention de l a Grande-Bretagne de maintenir intégralement ses forces militaires en Allemagne fédérale. Publication à Bonn d'un "manifeste" dans lequel la Bundeswehr réclame la libre disposition des armes nucléaires. Par mesure de rétorsion, la R. D. A. interdit l'accès du secteur oriental de Berlin aux Allemands de l'Ouest entre le 31 août et le 5 septembre. La conférence sur l'arrêt des expériences atomiques à Genève s'ajourne jusqu'au 27 septembre. 571

2-4 septembre 1960

Voyage de Khrouchtchev en Finlande, où il annonce son intention de présider la délégation soviétique à la XVe Assemblée générale des Nations unies.

8 septembre 1960

Le secteur oriental est définitivement interdit aux Allemands de l'Ouest sans laissez-passer. Le 30, la R. F. A. dénonce l'accord de commerce interzonal établi depuis dix ans avec la R. D. A.

23 septembre 1960

Khrouchtchev demande devant l'assemblée de l'O. N. U. le remplacement de Hammarskjôld par un triumvirat et présente un plan de désarmement en 3 étapes. L'U.R. S. S., la Pologne, la Tchécoslovaquie et la R. D. A. adressent une déclaration commune à tous les gouvernements pour les mettre en garde contre l'armement atomique de la Bundeswehrr. Khrouchtchev de retour de New York, rend compte de son voyage, critique violemment la politique de la France et déclare qu'il dispose de sous-marins atomiques munis de fusées.

10 octobre 1960

20 octobre 1960

25 octobre 1960 8 novembre 1960 10 novembre-14 décembre 1960

21-24 novembre 1960 20-23 décembre 1960 30 décembre 1960 20 janvier 1961 15 février 1961

572

Signature de l'accord franco-allemand sur la logistique, l'entraînement et l'introduction de certains éléments de forces armées allemandes en France. Le sénateur démocrate Kennedy est élu président des Etats-Unis. Conférence "au sommet" des 80 partis communistes à Moscou : la déclaration finale affirme que la guerre mondiale a cessé d'être inévitable mais dénonce en termes violents la politique américaine. Elle critique la tendance des dirigeants de certains pays récemment émancipés à pactiser avec l'impérialisme. Voyage Kekkonen à Moscou. L'U.R. S. S. accepte que la Finlande adhère à l'association européenne de libre échange. Devant le Soviet suprême Gromyko invite Kennedy à reprendre le contact. Conclusion d'un nouvel accord R. F. A. -U. R. S. S. : renouvellement de l'accord de 1951 sur les échanges entre les deux Allemagnes. Kennedy prend ses fonctions de président des EtatsUnis. Moscou rompt avec le secrétaire général de l'O. N. U. Hammarskjôld rendu responsable de la mort de Lumumba et demande sa destitution.

I I . LA P R E O C C U P A T I O N A M E R I C A I N E UNE E R R E U R DE C A L C U L

D'EVITER

A. L'ENTREVUE DE VIENNE ET LE RETOUR AUX EQUILIBRES 20 février 1961 21 mars 1961 28-31 mars 1961

5-8 avril 1961 11-17 avril 1961 12 avril 1961 20 avril 1961 5 mai 1961

Accord secret de principe sur une entrevue Kennedy-Khrouchtchev. Reprise de la conférence de Genève sur l'arrêt des expériences atomiques. Réunion du comité consultatif du pacte de Varsovie à Moscou : tous les chefs de partis communistes d'Europe orientale, sauf Hodja (Albanie) y participent. Entrevue Macmillan-Kennedy. Entrevue Adenauer-Kennedy. Premier vol orbital de l'astronaute soviétique Gagarine. Les Izvestia laissent entendre que l'on ne pourra pas éternellement ajourner la solution de la question de Berlin. Premier vol orbital de l'astronaute américain Shepard.

8-10 mai 1961

Le Conseil atlantique, réuni à Oslo, réaffirme la résolution de sauvegarder la liberté de BerlinOuest.

12 mai 1961

Echange de messages Kennedy-Khrouchtchev fixant la rencontre à Vienne le 3 juin.

20-21 mai 1961 31 mai-2 juin 1961

Entretiens de Gaulle-Adenauer à Bonn. Visite et entretiens Kennedy-de Gaulle à Paris: ils décident de ne pas s'incliner devant la force à Berlin et constatent l'impossibilité de reconnaître la R.D. A.

3-4 juin 1961

Unique entrevue Kennedy-Khrouchtchev à Vienne : Khrouchtchev communique deux mémorandums sur l'affaire de Berlin et le désarmement. 1. - réclame la signature d'un traité de paix allemand et la transformation dans cette perspective de Berlin-Ouest en ville libre, faute de quoi il envisage une paix séparée. 2.— que les négociations sur ies essais atomiques soient replacées dans la cadre général du désarmement. Kennedy informe Khrouchtchev de sa détermination 573

d'éviter une erreur de calcul, l'invite à une entente tacite sur le statu quo sans tenter sa reconnaissance ni sa légitimation et obtient de Khrouchtchev l'engagement de ne pas rompre le premier le moratoire des essais atomiques. 4-5 juin 1961 10 juin 1961

15 juin 1961

16 juin 1961 21 juin 1961

Retour de Vienne, entretiens Kennedy-Macmillan à Londres. Discours Khrouchtchev devant les officiers sortant de l'Académie militaire annonçant la suppression de toute réduction des effectifs et l'augmentation d'un tiers du budget militaire. Khrouchtchev relance l'affaire de Berlin et exige que le traité de paix soit signé avant la fin de l'année. A défaut d'accord avec les Alliés il signerait un accord séparé avec la R. D. A. qui les priverait du droit d'utiliser les voies d'accès, tant qu'ils ne se seront pas entendus avec l'Allemagne de l'Est. Communication sur la question de Berlin par Gromyko à ses collègues français et anglais. Khrouchtchev annonce la signature, avant la fin de l'année, du traité de paix séparée avec l'Allemagne orientale, la reprise des essais atomiques soviétiques au cas où les Etats-Unis reprendraient les leurs.

25 juin 1961

Discours Kennedy : si la guerre éclate elle aura commencé à Moscou et non à Berlin. Seul le gouvernement soviétique peut faire de la frontière à Berlin un prétexte de guerre. Kennedy demande au Congrès de voter un crédit supplémentaire de 3 247 millions de dollars pour l'armée et le relèvement du plafond des effectifs. La liberté de Berlin n'est pas négociable, cependant les trois Occidentaux sont désireux de prendre en considération tout arrangement de traité sur l'Allemagne compatible avec le maintien de la paix et avec les intérêts de légitime sécurité de toutes les nations.

27 juin 1961

Déclaration Macmillan : disposé à négocier sur Berlin mais ne cédera pas à la pression. Déclaration Kennedy mettant en garde Khrouchtchev contre une erreur de calcul à Berlin. Note française à Moscou: le régime de Berlin ne saurait être modifié sans l'accord des gouvernements alliés. Voyage Fanfani à Moscou : Khrouchtchev avertit

28 juin 1961 17 juillet 1961 2-5 août 1961 574

que les farces soviétiques ouvriront le feu sur les avions alliés si ceux-ci tentent de passer vers Berlin après la signature du traité avec la R. D. A. Fait état de la possibilité de rappel des réservistes. 5 août 1961

7 août 1961

10 août 1961

Les ministres des Affaires étrangères occidentaux réunis à Paris décident de maintenir par tous les moyens la présence à Berlin de leurs troupes, la liberté de la population et le libre accès à la ville. Violent discours de Khrouchtchev au sujet de l'Allemagne accusant les Occidentaux de préparer une troisième guerre mondiale qui ne se limiterait pas à un duel entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Discours Kennedy : tous les moyens diplomatiques doivent être employés pour régler la question allemande.

11 août 1961

Le maréchal Koniev est nommé commandant des forces soviétiques en Allemagne orientale. dimanche 13 août 1961 Début de la construction du mur de Berlin. 1. P a r t i e n u l l e s o v i é t i q u e et g e l du s t a t u l e m u r de B e r l i n 13 août 1961 17 août 1961 19 août 1961 22-23 août 1961

26 août 1961 1er septembre 1961 9 septembre 1961 14 septembre 1961 15 septembre 1961

quo:

Début de la construction du mur de Berlin. Protestations des trois Occidentaux. Visite à Berlin-Ouest du vice-président américain Johnson. Des nouvelles mesures restreignent l'accès de Berlin-Est : les Soviétiques prétendent interdire aux ressortissants ouest-allemands d'utiliser les appareils commerciaux empruntant les corridors aériens. Rejet catégorique par les Occidentaux le 8 septembre. Mise en garde des Occidentaux à Moscou contre toute atteinte à la liberté d'accès à Berlin. L'Union soviétique reprend pour la première fois ses expériences atomiques dans l'atmosphère. Ajournement de la conférence de Genève sur l'arrêt des essais atomiques. Les ministres des Affaires étrangères occidentaux réunis à Washington acceptent l'idée d'un sondage des intentions soviétiques sur l'Allemagne. Les Etats-Unis annoncent la reprise de leurs essais atomiques souterrains. 575

2. L e s n é g o c i a t i o n s p o u r l ' a m é n a g e m e n t i n s t r u m e n t s du s t a t u quo 19 septembre 1961

25 septembre 1961 6 octobre 1961

17 octobre 1961 28 octobre 1961 3 novembre 1961 20-22 novembre 1961 22-25 novembre 1961 24-26 novembre 1961 25 novembre 1964

des

Entretiens Spaak-Khrouchtchev à Moscou : Khrouchtchev disposé à abandonner le délai de fin d'année et de négocier un règlement du problème de Berlin hors du cadre du traité de paix. Discours Kennedy devant les Nations unies : résolution occidentale mais possibilité d'arriver à un accord qui protège la liberté de Berlin-Ouest. Entretiens Gromyko, Kennedy, Rusk, Macmillan, Home n'ouvrant pas de perspectives de compromis mais réaffirmation de la volonté de poursuivre les sondages. Devant le XXIIe Congrès Khrouchtchev admet la possibilité d'ajournement du traité de paix si les Occidentaux montrent leur intention de négocier. Explosion d'une bombe soviétique de 50 mégatonnes. Moscou accepte de soutenir la candidature de Thant comme secrétaire général intérimaire des Nations unies. Entretien Adenauer-Kennedy à Washington : accord sur line négociation limitée à la recherche d'un a r rangement à Berlin. Entretien Kekkonen-Khrouchtchev et ajournement des consultations militaires exigées par Moscou le 30 octobre 1961. Entretien Macmillan-de Gaulle à Birch Grove. De Gaulle rejette toute négociation pour un arrangement du régime de Berlin. Kennedy déclare aux Izvestias qu'il écarte toute idée d'attribution d'armes atomiques à l'Allemagne, souhaite voir s'ouvrir rapidement les négociations sur Berlin et propose l'internationalisation de l'autoroute Helmstadt-Berlin.

28 novembre 1961

Reprise de la conférence de Genève sur l'arrêt des essais nucléaires. Moscou demande sans succès un moratoire immédiat des expériences et la participation de la France aux discussions.

8 décembre 1961

Entretiens Adenauer-de Gaulle: Adenauer demande à de Gaulle d'accepter une négociation limitée sur Berlin. Refus. Khrouchtchev rejette toute négociation limitée à Berlin telle que l'internationalisation de l'autoroute.

9 décembre 1961 576

11-12 décembre 1961

Les ministres des Affaires étrangères des Quatre réunis à Paris, décident de reprendre les contacts avec Moscou par les ambassadeurs américain et anglais. La Franc e juge inutile d'y participer.

13-15 décembre 1961

Les ministres des Affaires étrangères de l'O. T.A.N. expriment le vœu que ces négociations puissent avoir lieu. Kennedy et Macmillan s'accordent aux Bermudes sur les instructions à donner à leurs ambassadeurs et sur la préparation de nouvelles expériences atomiques.

21-22 décembre 1961

2 janvier 1962 16-29 janvier 1962 8 février 1962 14 février 1962

6 avril 1962 28 avril 1962 15 mai 1962 10 juillet 1962

23 août 1962

Reprise des contacts soviéto-américains sur Berlin. Ouverte le 31 octobre 1958 la conférence sur l'arrêt des expériences atomiques s'ajourne sine die lors de sa 353e séance. Washington et Londres décident de reprendre les essais nucléaires. Incident dans le couloir aérien reliant Berlin-Ouest à l'Allemagne occidentale. Les alliés tiennent Moscou pour responsable de tout incident qui pourrait survenir. Accord soviéto-américain sur le statut des missions militaires à Berlin. Entretiens Macmillan-Kennedy à Washington : une réunion au sommet n'apparaît pas urgente. Conférence de presse de de Gaulle : écarte tout changement du statut de Berlin. Khrouchtchev propose de substituer aux contingents alliés à Berlin-Ouest des troupes appartenant aux puissances secondaires des pays de l'O.T.A.N. et du pacte de Varsovie. Moscou annonce la suppression du commandement soviétique à Berlin, confié à la R. D. A.

B. LES DIVERGENCES ATLANTIQUES : ORGANISATION, ALLIANCE OU COMMUNAUTE ? 24 septembre 1958

Mémorandum de Gaulle à Eisenhower et Macmillan sur l'Alliance atlantique : refonte des mécanismes de consultation et réorganisation des commandements qui mettent la France en mesure de participer, dans le cadre d'un organisme franco-angloaméricain (directoire), à l'élaboration des grandes 577

décisions politiques et militaires intéressant la défénse de l'Ouest, et qui tiennent compte des responsabilités particulières de la France. 11 mars 1959

29 mars 1959 7 mai 1959 8 juillet 1959 2-4 septembre 1959 10 décembre 1959

La Fiance notifie à ses alliés sa décision de conserver sous commandement national, en temps de guerre, ceux de ses navires en Méditerranée qui devaient se placer sous commandement intégré. Accord italo-américain sur l'installation de rampes de lancement d'engins de portée intermédiaire en territoire italien. Accord franco-américain sur la fourniture à la France d'uranium enrichi pour son sous-marin atomique. Washington décide le transfert des 200 chasseurs bombardiers américains basés en France, en Allemagne et en Angleterre. Eisenhower se rend à Paris, Londres et Bonn afin de préparer la réunion du Conseil atlantique. La France exprime sa surprise devant les critiques portées par le général américain Twinning contre la politique militaire de la France devant le comité militaire de l'O. T. A. N.

15-17 décembre 1959

Réunion du Conseil ministériel de l'O. T. A. N. : décide l'ouverture de négociations techniques sur la défense aérienne atlantique.

13 février 1960 2 mars 1960

Première bombe atomique française. Le général Norstad préconise la création d'une force d'intervention intégrée disposant d'armes atomiques. La Grande-Bretagne renonce à la fusée Blue Streak. De Gaulle évoque l'échec du sommet et déclare que l'Alliance atlantique est actuellement nécessaire. Macmillan à Bonn : maintien des forces britanniques sur le Rhin.

13 avril 1960 31 mai 1960 10-11 août 1960 19 août 1960 5 septembre 1960 25 octobre 1960 28 novembre 1960

578

Mémoire de l'état-major allemand réclamant la libre disposition des armes nucléaires. Conférence de presse de de Gaulle. Rejet du principe de l'intégration atlantique. Accord franco-allemand sur la coopération militaire et logistique. Echec des conversations Henderson-Erhard, sur la prise en charge par Bonn des frais d'entretien

des troupes américaines en Allemagne. 16-18 décembre 1960

Conseil atlantique à Paris : Herter offre d'affecter 5 sous-marins atomiques à l'O. T. A. N. si les alliés acceptent d'acquérir 100 fusées "Polaris" sous contrôle multilatéral. Première version de la force multilatérale (M. L. F. ).

20 janvier 1961

Le président Kennedy entre en fonctions.

1er février 1961

Succès du premier lancement de la fusée intercontinentale américaine "Minuteman".

21 mars 1961

Accord franco-américain de coopération dans le domaine spatial.

8-10 mai 1961

Réunion atlantique à Oslo.

17-19 mai 1961

Voyage du président Kennedy au Canada.

31 mai-2 juin 1961

Visite de Kennedy à Paris et entretiens avec de Gaulle.

C. LA CONJONCTION DES PREOCCUPATIONS COMMUNES ET LES EFFORTS DE DESARMEMENT 5 janvier 1959

La conférence de Genève sur l'arrêt des essais atomiques reprend ses travaux.

10 janvier 1959

Moscou propose la reprise de la conférence sur la prévention des attaques par surprise, interrompue à Genève le 18 décembre 1958.

19 janvier 1959

A la conférence de Genève pour l'arrêt des essais atomiques les Etats-Unis et l'Angleterre renoncent à lier la durée de l'éventuel traité au progrès dans le domaine du désarmement général.

4 mai 1959

Reprise de la conférence de Genève.

20 juin 1959

Avant la rencontre Khrouchtchev-Eisenhower à Camp David, Moscou suspend unilatéralement et dénonce l'accord secret d'assistance militaire russo-chinois sur la "technologie moderne de la défense nationale" portant fourniture du modèle de la bombe atomique à la Chine (accord conclu le 15 octobre 1957).

11 juillet 1959

Les experts anglais, américains et russes recommandent à la conférence sur l'arrêt des expériences atomiques un système de détection des explosions à haute altitude au moyen de satellites.

13 juillet-5 août 1959

La conférence des quatre ministres des Affaires étrangères s'ajourne sans résultat, les ministres décident de créer une commission paritaire Est-Ouest sur le désarmement. 579

10 août 1959

Moscou accepte le contrôle des expériences atomiques à haute altitude. 26 août 1959 La conférence de Genève, après 127 séances, s'ajourne jusqu'au mois d'octobre. 18 septembre 1959 Khrouchtchev devant l'Assemblée générale de l'O. N. U. soumet un plan de désarmement général et complet. 8 octobre-2 novembre Débat de la commission politique de l'O. N. U. sur 1959 le désarmement qui se termine par le renvoi à l'unanimité devant la nouvelle commission paritaire Est-Ouest de Genève des plans soumis au cours de la cession : plan soviétique : désarmement général et complet; plan britannique : désarmement par étapes; plan français : contrôle des vecteurs. 27 octobre 1959

Reprise de la conférence de Genève sur l'arrêt des essais atomiques et étude du point relatif à la détection des explosions souterraines soulevé par les Etats-Unis. 3-23 novembre 1959 Sur proposition soviétique conclusion d'un compromis sur la création d'un comité d'experts chargé d'étudier les nouvelles méthodes de détection des explosions souterraines. 4 novembre 1959 Le délégué français Jules Moch justifie à la commission politique de l'O. N. U. la décision de la France de procéder à des explosions atomiques au Sahara. La commission politique de l'O. N. U. adopte une 12 novembre 1959 résolution afro-asiatique demandant à la France de s'abstenir de procéder à des essais nucléaires au Sahara. 16 novembre 1959 La commission politique de l'O. N. U. adopte une résolution irlandaise en vue de prévenir la dissémination des armes atomiques. 15 octobre-ler décem- Négociation et signature à Washington d'un traité consacrant l'Antarctique aux activités scientifiques bre 1959 pacifiques (Argentine, Australie, Belgique, Chili, France, Japon, Nouvelle-Zélande, Norvège, Afrique du Sud, Union soviétique, Grande-Bretagne, Etats-Unis). Les régions au sud du 60e parallèle sont désatomisées par l'entrée en vigueur du traité le 23 juin 1961. 10 décembre 1959

Accord soviéto-américain sur la composition de la nouvelle commission des Nations unies sur l'espace.

21 décembre 1959

Les Occidentaux proposent à Moscou, qui accepte, que la nouvelle commission Est-Ouest sur le désar-

580

29 décembre 1959 31 décembre 1959 12 janvier 1960 14 janvier 1960

13 février 1960 16 mars 1960 13 avril 1960 3 juin 1960

27 juin 1960 23 juillet 1960 12 août 1960 19 août 1960

23 août 1960 27 décembre 1960

mement se réunisse le 15 mars à Genève. Eisenhower annonce que les Etats-Unis s'estiment libres de reprendre leurs essais mais ne le feraient que sous réserve de préavis. Moscou accuse Washington d'avoir procédé à des explosions nucléaires souterraines. Reprise de la conférence de Genève sur l'arrêt des essais nucléaires. Khrouchtchev annonce la réduction d'un tiers des effectifs militaires soviétiques et déclare que l'ordre du jour d'une éventuelle conférence au sommet devrait comporter un accord sur les essais nucléaires. La première bombe atomique française explose au Sahara. Ouverture de la conférence paritaire Est-Ouest dite "des dix" sur le désarmement. La Grande-Bretagne renonce à la construction de la fusée Blue Streak, vecteur de la bombe A et H britanniques. Khrouchtchev présente un nouveau plan de désarmement (préparé pour le sommet avorté de mai 1960) dont la première étape prévoit la destruction de toutes les armes atomiques et qu'il soumettra le 23 septembre 1960 à l'O.N. U. Les délégués de cinq pays de l'Est au sein de la conférence des dix sur le désarmement quittent la conférence sans qu'aucun accord n'ait été réalisé. Message Khrouchtchev à de Gaulle sur le désarmement. Réponse de de Gaulle à Khrouchtchev réaffirmant la proposition française de contrôle des vecteurs. Publication à Bonn d'un "manifeste" dans lequel l'état-major allemand réclame la libre disposition des armes atomiques. En signe de protestation la R. D. A. interdit l'accès du secteur oriental de Berlin aux Allemands de l'Ouest du 31 août au 5 septembre. La conférence sur l'arrêt des essais atomiques à Genève ajournée au 27 septembre. Explosion de la 3e bombe atomique française. Moscou indique qu'elle se considère comme déliée de ses engagements si la France poursuit ses propres essais. 581

20 janvier 1961 21 mars 1961

3-4 juin 1961

15 juillet 1961

Kennedy prend ses fonctions de président des EtatsUnis. Reprise de la conférence tripartite de Genève sur l'arrêt des expériences atomiques; Washington propose un compromis fondé sur la parité des sièges composant l'organe de contrôle. Moscou repousse le compromis et exige un organe tripartite estouest-neutres de contrôle ce qui autorise l'exercice du droit de veto. Lors de l'entrevue de Vienne, Khrouchtchev remet un mémorandum à Kennedy liant les négociations sur l'arrêt des essais à celles relatives au désarmement. Le 17 juin Washington rejette en bloc ces prétentions. Washington et Londres portent devant l'O. N. U. la question des essais atomiques. Des conversations Mac-Cloy-Zorine se poursuivent à Moscou.

9 août 1961

Note de Moscou à Washington rejetant l'institution d'un organisme de contrôle qui serait un instrument docile au service des puissances occidentales. Impossibilité d'un accord sur les essais nucléaires.

28 août 1961

Reprise de la conférence de Genève sur l'arrêt des expériences atomiques. L'Union soviétique reprend pour la première fois depuis le 28 août 1959 ses essais nucléaires. Ajournement de la conférence de Genève.

1er septembre 1961 9 septembre 1961

582

Chapitre V PARTIE

NULLE

ET NOUVELLE

DE L ' I N I T I A T I V E ATOMIQUE

I.

CUBAINE

DISTRIBUTION

(1962) A

L'ARMISTICE

(1963)

L'INITIATIVE

SOVIETIQUE

SER L ' E Q U I L I B R E L'OFFENSIVE

EN VUE DE

APRES L'ECHEC

BOULEVER-

DE

BERLINOISE

A. L'INITIATIVE CUBAINE DE MOSCOU 2 septembre 1962

Moscou annonce le renforcement de l'aide militaire soviétique à Cuba.

11 septembre 1962

Moscou avertit Washington que toute attaque contre Cuba marquerait le début du déclenchement d'une guerre.

13 septembre 1962

Déclaration Kennedy : les Etats-Unis interviendront seulement si Cuba devient une base militaire offensive.

14-15 octobre 1962

Washington détient la preuve de l'existence de fusées de portée intermédiaire stationnées à Cuba ainsi que de bombardiers atomiques.

18 octobre 1962

Gromyko assure Kennedy de la présence à Cuba d'armes uniquement défensives et dément l'exisce de tout armement offensif.

22 octobre 1962

Kennedy dénonce l'installation par les Soviétiques de fusées capables d'atteindre les territoires américains et l'ensemble de l'hémisphère occidental, et donne l'ordre aux forces armées américaines d'appliquer une quarantaine au trafic d'armes offensives vers Cuba.

23 octobre 1962

Les Etats-Unis, Cuba, l'Union soviétique et l'Angleterre saisissent le Conseil de sécurité.

B. FERMETE AMERICAINE DEVANT LA TENTATIVE DE RUPTURE DU STATU QUO 23 octobre 1962

Grave avertissement de Moscou à Washington. 583

24-25 octobre 1962

25 octobre 1962 26 octobre 1962

27 octobre 1962

Messages Thant à Kennedy et Khrouchtchev proposant la suspension volontaire de tous les envois d'armes à Cuba et du blocus américain afin d'éviter des incidents. Réponse de Khrouchtchev: "nous acceptons vos propositions". Message Kennedy: "nous cherchons à éviter des incidents". Lettre Khrouchtchev à Kennedy: offre de retirer des armes offensives sous contrôle des Nations unies si des assurances de non-intervention à Cuba sont données. Lettre Khrouchtchev à Kennedy liant le retrait des armes fournies à Cuba à l'évacuation par les Américains des bases de fusées implantées en Turquie. Réponse Kennedy à Khrouchtchev sans citer la Turquie: si le retrait des armes est opéré sous contrôle, Kennedy mettra fin à la quarantaine et promet de ne pas intervenir à Cuba.

28 octobre 1962

Lettre Macmillan à Khrouchtchev. Lettre Thant à Castro : "suspendez la construction des installations militaires". Réponse Castro à Thant :"le r e s pect absolu de la souveraineté de Cuba est un préalable essentiel". Lettre Khrouchtchev à Kennedy : "Nous sommes prêts à donner des assurances contre toute invasion de Cuba". Lettre Khrouchtchev à Kennedy : "J'ai donné l'ordre que l'armement offensif soit ramené en Union soviétique". Khrouchtchev à Thant : "Notre position pourra faciliter l'accomplissement de vos fonctions". Déclaration Kennedy : "une décision digne d'un homme d'Etat". Kennedy accepte les contacts avec Thant. Déclaration Castro : Cinq conditions à l'évacuation. Thant à Castro : annonce son départ pour La Havane. Kennedy à Khrouchtchev : " et maintenant parlons désarmement".

30 octobre 1962

Echec de la mission Thant à La Havane sur la mise en place du contrôle d'évacuation des bases soviétiques par l'O. N. U. Mission Mikoyan à La Havane pour apaiser les inquiétudes cubaines. Accord américano-soviétique sur la vérification en mer par la Croix-Rouge internationale du nombre de fusées quittant Cuba.

31 octobre 1962 7 novembre 1962 13-16 novembre 1962 15 novembre 1962 584

Voyage Adenauer aux Etats-Unis. Lettre Castro à Thant annonçant des mesures p r i ses contre les avions de reconnaissance américains.

20 novembre 1962

30 novembre 1962 9-15 décembre 1962 27 décembre 1962

Entretien Mikoyan-Castro : Cuba accepte le retrait des bombardiers soviétiques. Kennedy annonce la levée de la quarantaine autour de Cuba et le maintien des inspections aériennes. Thant, jusqu'alors secrétaire général intérimaire, est investi à l'unanimité comme secrétaire permanent des Nations unies. Déclaration Ulbricht sur les tâches économiques qui passent avant la solution de la question de Berlin. Lettre Khrouchtchev à Adenauer rappelant l'intérêt porté à la question de Berlin.

II. DEVANT L ' I M P A S S E , CONJONCTION ET PREOCCUPATIONS COMMUNES: L ' A R M I S T I C E ATOMIQUE

D'INTERETS

A. LES TESTS DE LA DETENTE 1. Laos 15 juillet 1958 9 août 1960 27-29 mars 1961 2 mai 1961 16 mai 1961

10-18 mai 1961 25 mai 1962 12 juin 1962 22 juin 1962

La commission internationale de contrôle cesse de fonctionner. Coup d'Etat neutraliste au Laos. Conférence de l'O. T. A. S. E. à Bangkok pour étudier toutes éventualités de mesures militaires au Laos (débarquement en Thaïlande). Cessez-le-feu au Laos. Sur proposition britannique ouverture d'une conférence internationale de 14 pays avec participation de la Chine au sujet du Laos, à Genève : elle aboutit à une déclaration de neutralité conditionnée par m accord entre les trois princes. Le vice-président Johnson visite Saigon, Manille, Formose et Bangkok. Débarquement des troupes de toutes les puissances de l'O. T. A. S. E . , sauf la France, en Thaïlande. Accord des trois princes laotiens sur la formation d'un gouvernement de coalition. Accord de Zurich des trois princes laotiens sur la formation d'un cabinet de coalition et renonciation à la garantie de l'O. T. A. S. E. Délégation unique afin de participer à la conférence des Quatorze. 585

2-22 juillet 1962

La conférence des Quatorze adopte la déclaration de neutralité du Laos qui est signée le 23, c'est le premier arrangement intervenu entre l'Est et l'Ouest depuis le traité d'Etat autrichien.

2. Le f o n c t i o n n e m e n t de internationale 15 février 1961 21 juillet 1961 21-26 août 1961

l'Organisation

Moscou rompt avec HammarskjOld rendu responsable de la mort de Lumumba. Le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu à Bizerte. Session, extraordinaire de l'Assemblée générale de l'O.N. U. en l'absence de la France sur l'affaire de Bizerte.

13-20 septembre 1961 Les forces des Nations unies au Katanga tentent de réduire la sécession du Katanga. 18 septembre 1961 Mort accidentel de HammarskjOld, secrétaire général de l'O. N. U. depuis le 10 avril 1953. 13 octobre 1961 La Syrie rentre aux Nations unies. 27 octobre 1961 La Mauritanie et la Mongolie sont admises à l'O.N. U. à l'issue d'un "accord de troc" MoscouWashington. Réserves de Pékin. 3 novembre 1961 Monsieur Thant investi par l'Assemblée à l'unanimité comme secrétaire général intérimaire de l'O.N. U. sous condition de s'entourer de secrétaires adjoints. 24 novembre 1961 Le Conseil de sécurité demande à Thant d'entreprendre une action vigoureuse pour réduire la sécession du Katanga. 14 décembre 1961 Le Tanganyka et la Sierra Leone sont admis à l'O. N. U. Kennedy accepte d'agir en médiateur pour obtenir un cessez-le-feu au Katanga. 19 décembre 1961 Cessez-le-feu. 21 décembre 1961 Le président du Katanga Tschombé accepte de mettre fin à la sécession. 30 décembre 1962 8 sous-secrétaires sont nommés autour de Thant : France, Tchécoslovaquie, Egypte, Nigeria, Inde, Brésil, Etats-Unis, Union soviétique. 18 septembre-20 dé- 17e session de l'Assemblée générale de l'O. N. U. cembre 1962 sont admis : Algérie, Ruanda-Urundi, Burundi, Ouganda, Jamaïque, Trinité-Tobago. 12-15 janvier 1962 Entretiens américano-anglais à Washington sur la 586

20 juillet 1962 30 novembre 1962

situation financière de l'O. N. U. Avis de la Cour internationale de Justice : les dépenses de l'organisation des Nations unies obligent les Etats membres. Thant jusqu'alors secrétaire général intérimaire est investi à l'unanimité comme secrétaire général permanent des Nations unies.

B. L'ARMISTICE ATOMIQUE 15 septembre 1961 28 octobre 1961 25 novembre 1961 28 novembre 1961

21 décembre 196116 janvier 1962 16 janvier-29 janvier 1962 7 février 1962 17 février 1962 21 février 1962 28 février 1962 5 mars 1962

14 mars 1962 9 avril 1962

Les Etats-Unis reprennent leurs expériences nucléaires. Explosion atomique de la bombe soviétique de 50 mégatonnes. Déclaration Kennedy aux Izvestias écartant toute idée d'attribution d'armes atomiques à l'Allemagne. Reprise de la conférence sur l'arrêt des expériences atomiques. Moscou demande sans succès un moratoire sur les explosions et la participation de la France aux négociations. Ajournement de la conférence de Genève. A sa 353e séance plénière la conférence de Genève s'ajourne sine die. Kennedy et Macmillan proposent à Khrouchtchev la participation des ministres des Affaires étrangères des 18 pays à la conférence du désarmement. De Gaulle répond au message Khrouchtchev du 10 février : "Négocier seulement entre puissances atomiques". Kennedy se déclare prêt à collaborer avec l'Union soviétique pour l'exploration de l'espace. Réponse Khrouchtchev à de Gaulle : fin de non-recevoir catégorique. Khrouchtchev accepte la proposition anglo-américaine d'une rencontre des 18 ministres des Affaires étrangères préalable à la conférence du désarmement de Genève du 14 mars. Ouverture de la conférence du désarmement des 17 ministres des Affaires étrangères à Genève. La France ne participe pas. Appel Kennedy et Macmillan à Khrouchtchev pour un accord sur l'arrêt contrôlé des essais atomiques. 587

12 avril 1962 18-19 avril 1962 8 juin 1962 16 juin 1962

Khrouchtchev rejette le contrôle international et propose un moratoire pendant la durée de la conférence. Projet américain de désarmement général et complet en 3 étapes. Moscou fait sien le compromis des 8 neutres sur la vérification internationale. Accord de coopération spatiale entre l'Union soviétique et les Etats-Unis. La conférence sur le désarmement s'ajourne au 16 juillet.

16 juillet-8 septembre 1962

Session de la conférence du désarmement.

26 novembre 1962 10 décembre 1962

Reprise des travaux. L'Union soviétique accepte l'installation sur son territoire de stations automatiques d'enregistrement pour le contrôle des essais nucléaires.

12 décembre 1962

Kennedy se prononce en faveur d'une liaison téléphonique directe entre Moscou et Washington. Accord de coopération atomique américano-soviétique de 3 ans pour l'utilisation pacifique de l'énergie atomique signée à Genève. Accord à Genève sur l'établissement d'une ligne de téléscripteur entre Moscou et Washington.

22 mai 1963 20 juin 1963 25 juillet 1963

Le traité portant interdiction des expériences des armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace, et sous l'eau, est paraphé à Moscou par les délégations américaine, soviétique et britannique. Réserves de Paris et de Pékin.

C. LE CALENDRIER DES BOMBES. SITUATION AU 25 JUILLET 1963 16 juillet 1945

Explosion à Alamogordo de la première bombe atomique américaine.

6-9 août 1945 1er juillet 1946

Lancement de deuxbombes sur Hiroshima et Nagasaki. Première explosion expérimentale à Bikini. Seconde série d'expériences américaines à Eniwetock. Explosion de la première bombe atomique soviétique. Expériences en série dans le Nevada.

printemps 1948 23 septembre 1949 1er février, octobre et novembre 1951 1er novembre 1952 12 août 1953 octobre 1953 588

Explosion à Eniwetock de la première bombe H. Première bombe H soviétique. Bombe A britannique à Woomera.

mars et avril 1954 février-mai 1955 23 novembre 1955 21 mai 1956 février-avril 1957 15 mai 1957 28 mai 1957 31 mai 1957 printemps 1958 31 mars 1958septembre 1958 31 mars 1958 23 septembre 1958 30 septembre 1958 30 octobre 1958 octobre 1958 1er et 3 novembre 1958 25 décembre 1959 13 février 1960 1er avril 1960 27 décembre 1960 25 avril 1961 1er septembre 1961 15 septembre 1961 28 octobre 1961 2 février 1962 avril 1962

Essai des deux bombes H américaines à Bikini et Eniwetock. Grandes séries d'expériences dans le Nevada. Première bombe H soviétique lancée d'avion. Première bombe H américaine lancée d'avion. Essai d'ogives nucléaires pour armes tactiques soviétiques. Explosion de la première bombe H anglaise. Début d'une série d'expériences sur les ogives atomiques dans le Nevada. Seconde bombe H britannique. Grande série d'expériences soviétiques dans la Nouvelle-Zemble (bombe H). Dernière série d'essais américains dans le Nevada. Essais souterrains. L'Union soviétique suspend unilatéralement ses essais. Cessation des essais britanniques. Cessation des essais soviétiques. Cessation des. essais américains. Début de la conférence de Genève sur l'arrêt des explosions atomiques. Essais soviétiques. Essais souterrains américains. Première bombe atomique française. Deuxième bombe atomique française. Troisième bombe atomique française. Quatrième bombe atomique française. Moscou rompt le moratoire des explosions atmosphériques. Les Américains reprennent leurs essais souterrains au Nevada. Grande série d'essais soviétiques des bombes les plus puissantes jamais réalisées (50 bombes = 120 mégatonnes). Essais américains dans le Pacifique, à haute altitude (38 essais dont 2 sous-marins). 589

15 septembre-décembre 1962 été 1962 8 novembre 19611er mai 1962mars 1963

61 explosions souterraines au Nevada, 26 essais soviétiques au cours de manœuvres aéronavales dans l'Arctique. Explosions souterraines françaises au Sahara.

La puissance globale - à cette date - des bombes atomiques essayées depuis 18 ans s'élève à environ 500 mégatonnes. La répartition parmi les puissances atomiques est la suivante : Etats-Unis U„ R„ S. S. Grande-Bretagne France I I I . LA N O U V E L L E

250 explosions = 150 mégatonnes 150 explosions = 300 mégatonnes 25 explosions = 40 mégatonnes 7 explosions = 10 mégatonnes DISTRIBUTION

A. L'ESSOR DE L'EUROPE 10-11 février 1961 10 juillet 1961

Premier sommet européen à Paris. Réunion à Rome des 6 ministres des Affaires étrangères et préparation de l'ordre du jour du second sommet européen.

18 juillet 1961

Deuxième sommet des 6 chefs d'Etats et du gouvernement à Bad Godesberg (Bonn) : charge le comité d'experts Fouchet de définir les modalités d'une union politique des Six.

9 juillet 1961

Signature de l'acte de l'association de la Grèce au Marché Commun. Macmillan annonce l'ouverture des négociations sur l'adhésion de l'Angleterre au Marché Commun. Premier projet Fouchet "d'Union d'Etats" avec faculté de révision complète dans trois ans. Ouverture des négociations à Bruxelles. Réunion à Bruxelles du conseil des ministres des Six chargé d'examiner le passage du Marché Commun à la seconde étape.

31 juillet 1961 5 septembre-30 octobre 1961 8 novembre 1961 18 décembre 1961 20 décembre 1961 14 janvier 1962 590

Le président français de l'Euratom, Hirch, est remplacé. Accord des 6 à Bruxelles sur la politique agricole commune et passage à la seconde étape du Marché Commun.

18 janvier 1962

A la commission d'experts des Six, le gouvernement français dépose un nouveau projet sur l'Europe politique, en retrait sur le précédent; il est rejeté par ses partenaires.

15 février 1962

Entretiens de Gaulle-Adenauer à Baden-Baden.

7 mars 1962

La Fiance approuve l'accord relatif à la construction en commun d'un satellite européen.

20 mars 1962

Réunion des ministres des Affaires étrangères à Luxembourg : Fouchet succède à Cattani.

4 avril 1962

Entretiens de Gaulle-Fanfani à Turin sur un compromis italien relatif à l'Union politique européenne.

17 avril 1962

Echec des négociations sur l'Union politique européenne lors de la conférence des ministres des Affaires étrangères des Six à Paris : la Belgique et la Hollande refusent de signer un projet de traité modifié qui ne les satisfait pas tant que Londres n'aura pas adhéré au Marché Commun. Conférence de presse de de Gaulle : la seule Europe possible est celle des Etats.

15 mai 1962 17 mai 1962

Réponse Kennedy : exprime son hostilité aux forces nationales de dissuasion et réaffirme sa volonté de maintenir la présence américaine en Europe.

2-3 juin 1962

Entretien Macmillan-de Gaulle à Champs sur l'adhésion anglaise au Marché Commun.

14 juin 1962

Création du Centre européen pour la recherche spatiale (C.E.R. S. ). Accord des Six sur la politique économique entre la Communauté et les Etats africains.

22 juin 1962 1er juillet 1962

Lettre Spaak à de Gaulle et réponse sur le projet de l'Union politique.

2-8 juillet 1962

Visite Adenauer à de Gaulle : Coopération francoallemande et Union politique européenne.

30 juillet 1962

Entrée en vigueur de la politique agricole commune entre les Six.

4-9 septembre 1962

Voyage de de Gaulle en Allemagne fédérale.

18 septembre 1962

Paris propose à Bonn la création d'une Union politique culturelle et militaire. Déclaration soviétique : l'entente militaire entre Bonn et Paris montre qu'il faut conclure sans délai le traité de paix allemand. 19-30 septembre 1962 Conversations à Londres entre Britanniques, Luxembourgeois, Italiens, Belges, Hollandais et Allemands. 591

15-16 décembre 1962 17-21 décembre 1962 17 décembre 1962

14 janvier 1963 22 janvier 1963

Entretiens Macmillan-de Gaulle à Rambouillet. Entretiens Macmillan-Kennedy aux Bahamas : l'Angleterre renonce à l'arme atomique indépendante (accord de Nassau). Entretiens Couve de Murville-Schrœder : accord de principe sur le développement de la coopération politique militaire économique et culturelle entre les deux pays. Déclaration Kennedy invitant la r i che Europe occidentale à apporter sa contribution militaire et économique dans le cadre de la communauté atlantique. De Gaulle condamne les accords de Nassau et s'oppose à l'entrée de la Grande-Bretagne au Marché Commun. Traité franco-allemand de coopération.

B. LES CONTRADICTIONS DE LA COMMUNAUTE ATLANTIQUE 5 juillet 1961 23 novembre 1961 25 janvier 1962

Bonn décide de participer en commun avec les pays européens à la construction d'une fusée sur la base de l'engin anglais Blue Streak. De Gaulle à Strasbourg réaffirme son attachement à une force française indépendante. Déclaration Kennedy sur les grands desseins de l'alliance occidentale : association de l'Amérique et de l'Europe dans une communauté atlantique.

7 mars 1962

Signature d'un accord tarifaire entre les Etats-Unis et les Six.

4-6 mai 1962

Conférence ministérielle de 1*0. T. A. N. à Athènes. MacNamara expose la doctrine américaine de la dissuasion par étapes (réponse flexible) et le projet de force multilatérale (M. L. F. ). Conférence de presse de de Gaulle sur la force française de frappe.

15 mai 1962 17 mai 1962

Réponse Kennedy : hostilité aux forces atomiques nationales et affirmation de sa volonté de maintenir la présence américaine en Europe. Déclaration Adenauer : l'Europe serait perdue sans les Etats-Unis.

28 mai 1962

Baisse des cours à la bourse de New York (la plus forte depuis le 28 octobre 1929). Entretiens de Gaulle-Rusk : la France est une puissance atomique. Macmillan reconnaît à la France le titre de puissance atomique.

20 juin 1962 26 juin 1962 592

4 juillet 1962

Important discours Kennedy à Philadelphie sur une association des partenaires égaux entre l'Europe et l'Amérique sur une base d'interdépendance et d'égalité.

10-19 septembre 1962

Conférence du Commonwealth consacrée aux négociations pour l'entrée de l'Angleterre au Marché Commun. L'Assemblée de l'U.E.O. se prononce par 41 voix et 12 abstentions pour la création d'une force nucléaire de l'O. T. A. N. Déclaration Acheson critiquant la faiblesse militaire britannique. Rencontre de Gaulle-Macmillan à Rambouillet. Rencontre Macmillan-Kennedy aux Bahamas. Déclaration commune de Nassau : les vecteurs américains Skybolt des bombes atomiques anglaises sont abandonnés, contre la fourniture de fusées Polaris sous contrôle américain sauf en cas de menace grave pour les intérêts nationaux britanniques. Proposition à de Gaulle de participer à la force atomique multilatérale.

3-7 décembre 1962 4 décembre 1962 15-16 décembre 1962 17-21 décembre 1962

17 décembre 1962

Entretiens Schrœder-Couve de Murville et accord de principe sur une collaboration politique étroite. Déclaration Kennedy invitant l'Europe occidentale à participer au développement des forces classiques de l'alliance et à l'assistance aux pays sousdéveloppés.

C. LES CRISES DU BLOC COMMUNISTE l . L e conflit 6 juillet 1961 11 juillet 1961 17-31 octobre 1961

sino-soviétique Signature d'un traité d'alliance entre l'Union soviétique et la Corée du Nord. Signature d'un traité d'alliance entre la Chine et la Corée du Nord. 22e Congrès du P.C. soviétique : Khrouchtchev condamne l'Albanie. Chou En-lai s'élève contre les débats publics sur les différends entre partis communistes.

28 octobre 1961

L'Union soviétique échange la levée de son veto sur la Mauritanie contre l'admission à l'O.N.U. de la Mongolie-Extérieure.

20 avril 1962

Signature à Pékin de l'accord commercial fixant les échanges sino-soviétiques pour 1962. 593

12-13 décembre 1962 15 décembre 1962 14 juin 1963 2. L e

A la réunion du Soviet suprême, Khrouchtchev défend son attitude à Cuba et répond aux attaques de Pékin. Pékin accuse Khrouchtchev d'aventurisme et de défaitisme et propose une conférence communiste mondiale. Réquisitoire du P.C. chinois contre le P.C. soviétique (les "vingt-cinq points").

polycentrisme

17-31 octobre 1961

22e Congrès du P.C. soviétique : violent réquisitoire de Khrouchtchev contre l'Albanie. Chou Enlai désapprouve les débats publics sur les différends entre pays socialistes. 10 novembre-décembre Rupture des relations économiques et diplomatiques 1961 entre l'Albanie d'une part et Moscou, Berlin-Est, Prague, Budapest, et Bucarest d'autre part. IV.

L E S CONTRADICTIONS DES S O C I E T E S SOUS-DEVELOPPEES

A. LES CRISES DE L'ORGANISATION INTERNATIONALE ET LES NON-ENGAGES 15 février 1961

Moscou rompt avec l'O. N. U. qu'elle rend responsable de la mort de Lumumba.

22-26 août 1961

L'Assemblée générale extraordinaire de l'O. N. U. examine l'affaire de Bizerte en l'absence de la France.

1er septembre 1961

Malgré les protestations des non-engagés de Belgrade, l'Union soviétique reprend ses expériences atomiques.

13-20 septembre 1961 Echec de la tentative de l'O. N. U. de réduire la sécession au Katanga. Mort de HammarskjSld dans un accident suspect en 18 septembre 1961 Rhodésie. 27 septembre 1961

L'Assemblée générale de l'O. N. U. invite l'Union soviétique à renoncer à l'explosion de la bombe de 50 mégatonnes.

28 septembre 1961

Explosion de la bombe soviétique de 50 mégatonnes.

3 novembre 1961

Thant investi comme secrétaire général intérimaire de l'O. N. U.

594

24 novembre 1961

Le Conseil de sécurité autorise Thant à entreprendre line action vigoureuse pour réduire la secession du Katanga.

1er-6 décembre 1961

Conférence à Belgrade des 24 pays non engagés : Afghanistan (Daoud), Arabie séoudite (Soweil), Birmanie (Nu), Cambodge (Sihanouk), Ceylan (Mme Bandaranaike), Chypre (Mgr Makarios), Cuba (Dorticos), Ethiopie (Hailé Sélassié), Ghana (Nkrumah), Guinée (Lansa), Inde (Nehru), Indonésie (Sukarno), Irak (Djawad), Liban (Salam), Mali (Keita), Maroc (Hassan n), Népal (Mahendra), R.A. U. (Nasser), Somalie (Osman), Soudan (Abboud), Tunisie (Bourguiba), Yémen (El Islam), Yougoslavie (Tito), G. P.R.A. (Ben Khedda).

17 décembre 1961

Les troupes indiennes occupent les enclaves portugaises de Goa, Damao et Diu. Lisbonne saisit le Conseil de sécurité qui rejette une résolution neutraliste approuvant l'Inde, et une résolution occidentale demandant le cessez-le-feu (veto de l'U.R.S. S. ).

19 décembre 1961

Sukarno donne l'ordre de recouvrer la Nouvelle-Guinée occidentale.

2 janvier 1962 30 janvier 1962

La Haye se déclare prête à négocier avec Djakarta. Signature de l'accord hollando-indonésien sur la Nouvelle-Guinée à la suite de la médiation américaine : administration confiée à l'O. N. U. jusqu'au 1er mai 1963 avant d'être cédée à l'Indonésie. Plan Thant sur le Congo ex-belge : constitution fédérale, partage à 50% des redevances et impôts entre Léopoldville et Elisabethville et en cas de refus: blocus.

20 août 1962

30 octobre 1962 30 novembre 1962

Echec de la mission Thant à La Havane pour négocier la mise en place du contrôle par l'O. N. U. du retrait des bases soviétiques. Thant secrétaire général permanent à l'unanimité.

B. LES CONFLITS D'AFRIQUE DU NORD ET DU MOYEN-ORIENT 1. La f i n de l a g u e r r e 13 juin 1961 20-28 juillet 1961 27 août 1961

d'Algérie

Suspension de la conférence d'Evian. Négociation de Lugrin, ajournée sine die. Ben Khedda remplace Fer hat Abbas à la direction du G. P. R. A. 595

5 septembre 1961 14-19 décembre 1961 11-18 février 1962 7-18 mars 1962 19 mars 1962

De Gaulle reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara. Débat sur l'Algérie à l'O. N. U. : invitation aux parties de reprendre les négociations. Conversations des Rousses. Conférence d'Evian et conclusion des accords d'Evian. Cessez-le-feu effectif en Algérie et installation d'un exécutif provisoire.

19 mars 1962

Moscou reconnaît de jure le G. P.R. A. Paris demande le rappel des ambassadeurs.

7 avril-25 septembre 1962

Dissolution de l'exécutif provisoire et proclamation de la République démocratique populaire algérienne.

25 mai-7 juillet 1962

Négociations franco-marocaines et accords de coopération. Echange d'ambassadeurs entre Tunis et Paris. Neuf protocoles franco-algériens de coopération financière, technique et culturelle. L'Algérie est admise à l'O.N.U. Entretiens Ben Bella-Kennedy. Entretiens Castro-Ben-Bella.

20 juillet 1962 28 août 1962 8 octobre 1962 15 octobre 1962 16-18 octobre 1962

2 . B i z e r t e et le c o n f l i t 28 janvier 1960 27 février 1961 19 juillet 1961 29 septembre 1961 7 décembre 196115 janvier 1962 19 juillet 1962 4 octobre 1962 3.

Tunis demande à Paris l'évacuation de Bizerte. Entretien de Gaulle-Bourguiba à Rambouillet. "Bataille de Bizerte" qui prend fin le 22 au soir. Un modus vivendi est établi entre Paris et Tunis concernant l'utilisation provisoire de Bizerte par la France. Négociations à Rome et à Paris. Paris décide unilatéralement d'évacuer la zone Sud de la base. L'évacuation de Bizerte est annoncée à Paris et Tunis pour le 15 octobre 1963.

La s é c e s s i o n s y r i e n n e e t l ' é c l a t e m e n t de l a

28 septembre 1961 596

franco-tunisien

R.A.U.

Coup d'Etat militaire à Damas. La Syrie quitte la R. A. U. Nasser renonce à intervenir.

3 avril 1962 4.

Rébellion pro-nassérienne de la garnison d'Alep contre Damas.

La c r i s e du Y é m e n o p p o s e l e p a n a r a b i s m e panislamisme

17 août 1962 22-30 août 1962

10 septembre 1962 27 septembre 1962 10 novembre 1962 19 décembre 1962 20 décembre 1962 26 décembre 1962

au

Accord à Londres sur l'adhésion d'Aden à la fédération de l'Arabie du Sud. Réunion de la Ligue arabe au Liban pour examiner la plainte syrienne contre l'Egypte; le 28, l'Egypte décide de quitter la Ligue arabe. Le 9 septembre Nasser surseoit à sa décision. La France renoue les relations diplomatiques avec la Syrie, la Jordanie et l'Arabie séoudite. L'armée prend le pouvoir au Yémen et proclame la république. Traité d'assistance mutuelle, Egypte-Yémen. Les Etats-Unis reconnaissent le Yémen. Le siège du Yémen à l'O. N. U. est attribué à la délégation républicaine. L'U.R. S. S. et la Tchécoslovaquie livrent des unités navales à l'Egypte.

597

"Nous avons dit toute la vérité en ce qui concerne les soupçons auxquels nous sommes en butte. Il nous reste à résumer les points essentiels de notre a r gumentation, grâce à laquelle nous comptons bien vous convaincre. Nous déclarons que nous exerçons l'empire sur les cités pour ne pas tomber sous le joug d'autrui, que nous sommes arrivés ici en libérateurs, afin de parer les coups qu'on pourrait nous porter, que nous sommes obligés d'intervenir en bien des endroits, parce que nous devons nous garder d'un grand nombre de menaces, qu'enfin, aujourd'hui comme hier, nous sommes venus en Sicile pour lutter aux côtés de ceux d'entre vous qui sont victimes de l'agression et que nous n'avons pris cette initiative qu'après avoir été appelés. Vous n'avez pas à vous faire les juges de notre conduite ni à nous donner des leçons de modération, pour essayer de nous faire renoncer à nos projets, chose qui serait désormais bien difficile. Mais si, dans notre besoin d'activité et dans notre caractère, vous apercevez quelque chose qui soit avantageux pour vous-mêmes, en même temps que pour nous, associez-vous à nous et profitez-en. Dites-vous bien que notre comportement, loin de nuire également à tous, sert les intérêts de la majorité. Partout, et jusque dans les régions où nous ne sommes pas présents, tous les peuples, qu'ils redoutent une agression ou qu'ils complotent contre autrui, s'attendent à nous voir intervenir, soit qu'ils espèrent recevoir de nous des secours, soit qu'ils craignent de ne pas rester impunis si nous nous en mêlons. Il s'ensuit nécessairement que les uns mettent un frein à leurs ambitions, tandis que les autres peuvent, sans coup férir, assurer leur salut. Ne repoussez pas cette sécurité qui s'offre à tous ceux qui la demandent et qui vous est aujourd'hui proposée à vous". Discours de l'ambassadeur d'Athènes aux délégués des cités de Sicile, invitées à participer à l'alliance offensive athénienne. Thucydide, VI, II, 87.

DE LA CRISE DES ALLIANCES A LA FIN DE LA GUERRE FROIDE (DE 1964 AUX ANNEES 1970)

I.

LES TRANSFORMATIONS DE L ' A L L I A N C E ATLANTIQUE

16 janvier 1963 22 janvier 1963 8 mai 1963 20 juin 1963 23 juin-3 juillet 1963 5 août 1963

9 octobre 1963 22 novembre 1963 27 janvier 1964 20 avril 1964 28 juillet 1964 28 octobre 1965 27 novembre 1965

Le général de Gaulle rejette les accords de Nassau d'intégration atomique atlantique et s'oppose à l'adhésion de l'Angleterre au Marché Commun. Traité franco-allemand de coopération politique. La Commission des Affaires étrangères du Bundestag adopte un texte atlantique comme préambule à la loi de ratification du traité franco-allemand. Signature d'un accord soviéto-américain sur l'établissement d'un "télétype rouge" direct entre Washington et Moscou. Voyage du président Kennedy en Europe. Signature du traité de Moscou sur l'interdiction partielle des expériences atomiques (dans l'espace, l'atmosphère et l'eau) entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'U.R. S. S. La France et la Chine refusent d'adhérer au traité. Démission de Macmillan et d'Adenauer auxquels succèdent Erhard et Home. Assassinat du président Kennedy auquel succède Johnson. La France reconnaît la Chine populaire. Signature d'un accord soviéto-américain sur la réduction de la production des matières fissiles (auquel l'Angleterre adhère le 21). Mission Adjoubéi à Bonn pour préparer une visite de Khrouchtchev, qui sera destitué le 15 octobre sans avoir effectué ce déplacement. Voyage de Couve de Murville à Moscou. Conférence exceptionnelle à Paris entre les ministres de la Défense des dix pays membres de l'O. T.A.N. pour étudier les conditions d'accession des pays européens à la "coresponsabilité" en ma603

tière de stratégie nucléaire et tout particulièrement le souci exprimé par l'Allemaghe de sa participation à la conception, au contrôle et à la mise en œuvre de la stratégie nucléaire atlantique. (Projets de la Force multinationale et multilatérale, lancés en octobre 1960, amendés en janvier 1963 à Nassau, reportés en décembre 1965 et abandonnés en raison de la ferme opposition française. ) Ce projet américain avait pour objet de faire barrage au développement d'une stratégie européenne indépendante. 7 mars 1966

Le général de Gaulle annonce le retrait de la France de l'organisation militaire de l'O. T.A.N.

11 mars 1966

Aide-mémoire français aux quatorze représentants des gouvernements membres de l'O. T. A. N., comportant des additifs à l'intention des Etats-Unis et du Canada (statut des bases) et de la R. F. A. (maintien des troupes françaises conformément aux accords de Paris).

18 mars 1966

Déclaration publiée dans les capitales de quatorze des quinze pays membres de l'O. T. A. N. : un système d'arrangements bilatéraux ne peut se substituer à l'organisation commune.

23 mars 1966

Le gouvernement Erhard affirme dans une note son désir de parvenir à une solution pacifique des problèmes pendants avec les pays de l'Est, la note rappelle que Bonn "ne réclame aucune possession ou disposition nationale d'armes atomiques".

29 mars 1966

Aide-mémoire français aux quatorze gouvernements membres de l'O. T. A. N. Prend acte que les alliés s'opposent à entériner des mesures concertées et fait connaître, unilatéralement, qu'à la date du 1er juillet 1966, Paris mettrait fin à sa participation et retirerait ses forces du commandement commun.

20 juin 1966

Voyage du général de Gaulle en Union soviétique.

31 août 1966

Discours du général de Gaulle à Pnom-Penh demandant aux Américains de s'engager à évacuer le Vietnam.

9 novembre 1966

A la suite du voyage du général de Gaulle en Union soviétique, installation d'un télétype direct entre Moscou et Paris.

10 novembre 1966

Wilson annonce que son gouvernement a l'intention d'ouvrir des consultations sur une adhésion éventuelle de la Grande-Bretagne au Marché Commun.

1er décembre 1966

Visite de Kossyguine en France. Démission du cabinet Erhard remplacé par un gouvernement de coali-

604

13 décembre 1966 21 décembre 1966 27 janvier 1967 14 février 1967 2 mars 1967

9 mars 1967

21 avril 1967 2 mai 1967 16 mai 1967

19-20 juin 1967 3-8 juillet 1967 15-27 juillet 1967 6-12 septembre 1967 15 septembre 1967 10 octobre 1967 22 novembre 1967 19 décembre 1967

lition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates. Le chancelier Kiesinger propose aux pays de l'Est d'échanger des déclarations de renonciation à la force. Echange de lettres Couve de Murville-Brandt au sujet du stationnement des troupes françaises en R. F. A. Signature à Washington, Moscou et Londres par 60 pays, de l'accord international sur l'utilisation pacifique de l'espace. Traité portant dénucléarisation de l'Amérique latine. Après un échange de lettres avec Kossyguine, le président Johnson annonce que Moscou est disposé à ouvrir des négociations sur la limitation du nombre des fusées nucléaires offensives et défensives. Le chancelier Kiesinger se déclare prêt à rencontrer Kossyguine. Cette proposition ne trouve aucun écho à Moscou, qui attaque vivement la politique "agressive" de Bonn. L'armée prend le pouvoir en Grèce. Londres décide de renouveler sa candidature au Marché Commun. (Lettre Wilson du 11 mai 1967. ) Déclaration de Gaulle : l'adhésion de l'Angleterre au Marché commun est subordonnée à une profonde transformation économique et politique de ce grand peuple. Entretiens Wilson-de Gaulle au Trianon. Visite Pompidou-Couve de Murville à Moscou. Visite du général de Gaulle au Québec et annulation de sa visite à Ottawa. Visite du général de Gaulle en Pologne où il célèbre l'Europe "de l'Atlantique à l'Oural". Bonn propose à Moscou des conversations sur la renonciation à la force. Dernière réunion à Paris du Conseil de l'Atlantique Nord qui s'installe à Bruxelles. Conférence de presse du général de Gaulle constatant l'impossibilité d'intégrer l'Angleterre dans l'Europe. A Bruxelles, les Six constatent leur désaccord sur l'ouverture de négociations avec la Grande-Bretagne. 605

1er juin 1968 1er juillet 1968 11 juillet 1968 2 septembre 1968

16 septembre 1968 17 septembre 1968

4 octobre 1968

27 avril 1969

Washington et Moscou décident d'engager des conversations sur la limitation des systèmes de fusées. Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, signé à Londres, Washington et Moscou, auquel la France et la Chine n'adhèrent pas. Les Izvestia publient l'échange de notes entre Bonn et Moscou. Brandt déplore la divulgation unilatérale de documents diplomatiques. L'U.R. S. S. pose quatre conditions pour une amélioration de ses relations avec la R. F. A. dont la reconnaissance de la R.D. A. et la renonciation à l'arme atomique. Moscou transmet à Bonn un mémorandum pour lui proposer d'engager des négociations sur la renonciation à la force. Les gouvernements français, britannique et américain protestent, dans des déclarations séparées, contre l'interprétation abusive faite par l'U.R. S. S. des art. 53 et 107 de la charte des Nations unies concernant les anciens Etats ennemis. Les Soviétiques avaient estimé que ces articles leur donnaient un droit d'intervention en Allemagne occidentale. Dans un discours aux Nations unies, Gromyko fait une ouverture à la République fédérale allemande. Deux jours plus tard, Brandt a une entrevue avec Gromyko au siège de la mission de l'U.R.S. S. à l'O.N. U. Le général de Gaulle quitte les affaires. Le président Pompidou suspend les essais atomiques français.

28 septembre 1969

Le Parti social-démocrate allemand et le Parti libéral emportent les élections. Le chancelier Brandt engage une politique d'ouverture à l'Est (conversations germano-soviétiques, le 8 décembre 1969, à Moscou).

28 octobre 1969

Déclaration gouvernementale du chancelier Brandt sur sa politique à l'Est. La R. F. A. reconnaît la R.D. A. comme Etat (et non plus comme zone d'occupation soviétique) et la frontière entre les "deux Etats allemands existant en Allemagne" comme "frontière d'Etat" (et non plus comme "ligne de démarcation").

16 novembre 1969

Bonn propose à Moscou l'ouverture prochaine de négociations sur la renonciation à la force. Ouverture à Helsinki de la négociation soviéto-américaine sur les armes stratégiques (Stratégie Arms

17 novembre 1969 606

25 novembre 1969 28 novembre 1969 19 mars 1970

25 mars 1970

27 juillet 1970

12 août 1970

9 novembre 1970 7 décembre 1970 20 décembre 1970 11 février 1971

4 mai 1971 14 mai 1971 20 mai 1971

Limit Talks, S. A. L. T. ). Les Etats-Unis renoncent unilatéralement aux armes biologiques et s'engagent à ne pas utiliser les premiers les gaz toxiques. Le gouvernement ouest-allemand signe le traité de non-prolifération nucléaire. Première rencontre du chancelier Brandt et du président du Conseil de la R. D. A. Stoph à Erfurt qui marque la reconnaissance de facto de la R.D. A. Première rencontre des ambassadeurs des Quatre (depuis 1959) à Berlin-Ouest, qui aboutit à la 33e séance (21 août 1971) à un accord quadripartite sur le statut de Berlin. Entretiens Scheel (ministre des Affaires étrangères ouest-allemand)-Gromyko sur le traité germano-soviétique de non-recours à la force, paraphé le 7 août. Traité germano-soviétique de non-recours à la force signé à Moscou par Brandt et Kossyguine en présence de Brejnev. Les Occidentaux subordonnent sa ratification par Bonn à la conclusion d'un accord garantissant Berlin. Mort du général de Gaulle. Le chancelier Brandt signe à Varsovie le traité germano-polonais. Gomulka renversé par une émeute populaire. Le traité de dénucléarisation des fonds marins est signé simultanément à Londres, Moscou et Washington par 67 pays. La France et la Chine n'adhèrent pas. Démission d'Ulbricht. Brejnev propose l'ouverture d'une négociation EstOuest sur la réduction des forces en Europe. Le président Nixon fait connaître que Moscou et Washington sont d'accord pour discuter de la limitation de réseaux défensifs de fusées antifusées et pour envisager des mesures limitant les armes stratégiques offensives. Jusqu'à cette date, les EtatsUnis insistaient pour qu'on négocie avant tout sur les armes offensives, alors que l'Union soviétique ne voulait parler que des armes défensives. Ce compromis permet à la conférence sur la limitation des armements stratégiques (S. A. L. T. ) de progresser. 607

5 juin 1971

23 juin 1971 23 août 1971

Sessions de la conférence : 17 novembre-22 décembre 1969 Helsinki 16 avril-14 août 1970 Vienne depuis le 2 novembre 1970 Helsinki. Session du Conseil Atlantique à Lisbonne. Les participants, à l'exception de la France, décident de sonder les intentions soviétiques sur la réduction des forces en Europe. Le Hollandais Luns nommé secrétaire général de l'organisation. Les négociations entre les Six et l'Angleterre aboutissent à un accord devant être soumis au parlement britannique. Accord des Quatre (Etats-Unis, Union soviétique, France, Angleterre) sur le statut de Berlin. Quatre annexes, deux lettres, trois protocoles et une déclaration finale constituent le dispositif diplomatique le plus complet jamais mis au point sur une question de l'ordre public européen. L'accord est signé le 3 septembre 1971. Premier étage : Le quadripartisme est maintenu et renforcé. L'accord prévoit le maintien intégral des droits et responsabilités quadripartites excluant notamment toute modification unilatérale, tout particulièrement au sujet de la liberté d'accès, dorénavant formellement garantie. Deuxième étage : L'accord prévoit des conversations interallemandes devant aplanir les difficultés d'application, mais les Quatre peuvent, isolément ou collectivement, provoquer des consultations quadripartites si des difficultés surviennent. (Paraphe de l'accord interallemand le 11 décembre 1971).

16-18 septembre 1971 Entretiens Brandt-Brejnev en Crimée sur la conférence européenne de sécurité. 20-23 septembre 1971 Entretiens Brejnev-Tito à Belgrade : Brejnev assure que les troupes soviétiques n'interviendront pas dans les Balkans. 12 octobre 1971 Moscou invite le président Nixon en Union soviétique. Le président fixe son voyage en mai 1972. 20 octobre 1971 Le chancelier Brandt lauréat du prix Nobel de la paix. La même distinction avait été décernée dans l'entredeux-guerres au chancelier Stresemann, promoteur d'une politique d'ouverture à l'Est et à l'Ouest. 25-30 octobre 1971

608

Entretiens à Paris Brejnev-Pompidou sur la préparation pour 1972 de la conférence sur la sécurité européenne.

28 octobre 1971

12 novembre 1971 9-10 décembre 1971

Le Parlement britannique approuve le principe d'accords arrêtés entre les Six et l'Angleterre sur l'entrée de la Grande-Bretagne en Europe par 356 voix contre 244 et 22 abstentions. Paris et Londres annoncent la venue en France, en mai 1972, de la reine d'Angleterre, visite devant consolider l'entente franco-britannique. Réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'O. T. A. N. Entretiens Pompidou-Nixon aux Açores. Entretiens Nixon-Heath aux Bermudes. Entretiens Nixon-Brandt à Key Biscayne (Floride). Entretiens Nixon-Sato à San Clemente (Californie).

13-14 décembre 1971 21-22 décembre 1971 28-29 décembre 1971 6-7 janvier 1972 Nota Cette série de consultations entreprise par la diplomatie américaine répond à trois ordres de préoccupations : - Réévaluer avec les partenaires européens et asiatiques les prestations respectives : aux charges militaires assurées par les EtatsUnis au titre de l'alliance doit correspondre un soutien monétaire revêtant la forme d'un réajustement des autres monnaies par rapport au dollar, à titre de compensation. - Réexaminer la durée de la présence militaire américaine en Europe et en Asie. En effet, le Congrès s'est engagé à ne pas retirer les forces armées américaines en Europe avant le mois de juillet 1972. En Asie, la "doctrine Nixon" annonce un repli identique pour 1972. Les voyages à Pékin (février 1972) et à Moscou (mai 1972) devront consacrer, garantir et aménager ce repli. - Garantir l'ensemble de l'édifice par un accord bilatéral américano-soviétique sur les armements stratégiques offensifs et défensifs consacrant un statu quo permettant la résolution des conflits locaux sans rupture d'équilibre et écartant la confrontation et les affrontements armés (S.A. L. T. ). H.

LA C R I S E DU BLOC

8 mars 1963 14 juin 1963 14 juillet 1963 15 juillet 1963

COMMUNISTE

Le Quotidien du peuple dénonce le caractère "illégal" des traités imposés par les tsars à l'Empire chinois. Pékin publie les "vingt-cinq points" de désaccords avec Moscou. Réponse de Moscou et rupture idéologique. Ouverture de la négociation entre Moscou, Washington et Londres sur l'arrêt des essais atomiques. La portée de cette dénonciation publique de la politique de Pé609

5 août 1963 27 novembre 1963 5 décembre 1963 17 février 1964 6 avril 1964 .20 avril 1964 8 mai 1964 10 août 1964 2 septembre 1964 14 octobre 1964 15 octobre 1964 16 octobre 1964 novembre 1964 5-6 février 1965 8 avril 1965 6 février 1966 16 mai 1966 7 octobre 1966 13 décembre 1966

610

kin par Moscou est considérable : pour la première fois dans son histoire, le pays de la révolution d'Octobre fait passer la conclusion d'un accord avec 1' "impérialisme" avant le maintien de la cohésion du bloc socialiste. Signature du traité de Moscou sur l'arrêt des expériences atomiques. Protocole soviéto-tchécoslovaque prorogeant le traité du 12 décembre 1943. Début de l'ouverture à gauche en Italie. Ouverture de négociations à Pékin sur les questions territoriales. Le groupe Molotov est exclu du P. C. Accord anglo-soviéto-américain pour la réduction de la production de matières fissiles à des fins militaires. Pékin publie la correspondance secrète avec le P.C. de l'Union soviétique et refuse de participer à une conférence mondiale des partis communistes. Moscou convoque une réunion préparatoire à la conférence mondiale communiste. Moscou dénonce "les prétentions territoriales de la Chine envers l'Union soviétique". Interruption des pourparlers frontaliers soviéto-chinois. Khrouchtchev, destitué de toutes ses fonctions, est remplacé par Brejnev à la tête du Parti et par Kossyguine à la tête du gouvernement. Explosion de la première bombe atomique chinoise. Chou En-lai se rend à Moscou à l'occasion du 47e anniversaire de la révolution d'Octobre. Voyage Kossyguine à Pékin et Hanoi à la suite de l'engagement terrestre américain en Indochine. Traité d'amitié soviéto-polonais. Déclaration Castro contre la politique de Pékin. Début de la révolution culturelle en Chine. Discours de Johnson sur la détente entre l'Est et l'Ouest. Le comité central soviétique dénonce la politique anti-léniniste du "groupe Mao Tsé-toung" et réclame une conférence communiste internationale.

30 janvier 1967 10 février 1967 17 avril 1967 17 juin 1967 23-25 juin 1967

25 novembre 1967

Etablissement de relations diplomatiques entre la Roumanie et l'Allemagne fédérale. Déclaration Kossyguine dénonçant la "dictature de Mao Tsé-toung". Liu Chao-chi, président de la République populaire de Chine, accusé d'avoir organisé un coup d'Etat en février 1966 contre Mao Tsé-toung. Essai d'une bombe thermonucléaire en Chine. Conférence de Glassboro (New Jersey) KossyguineJohnson sur les responsabilités communes des deux grandes puissances devant l'aggravation de la situation au Proche-Orient. Moscou confirme la décision prise par 18 partis communistes de se réunir en février 1968 à Budapest en vue de préparer une conférence mondiale du mouvement communiste.

8 décembre 1967

Visite soudaine à Prague de Brejnev pour arbitrer le conflit du groupe Novotny contre l'équipe Dubcek. 24 décembre 1967 Nouvel essai atomique de la Chine. 3 janvier 1968 Dubcek élu premier secrétaire du P. C. tchèque en remplacement de Novotny, qui garde ses fonctions de président de la République. 26 février-5 mars 1968A Budapest, réunion consultative des partis communistes. Le 29, la délégation roumaine quittera la conférence. 8 mars 1968 22-30 mars 1968 23 mars 1968 26 avril 1968 7 mai 1968 16 mai 1968 14 juin 1968 25 juin 1968 14-15 juillet 1968

Emeutes à Varsovie. Démission de Novotny, remplacé par le général Svoboda. Première conférence communiste "au sommet" à Dresde et réticences soviétiques à l'égard de la tentative de libéralisation en Tchécoslovaquie. Traité bulgaro-tchécoslovaque. Réunion à Moscou des premiers secrétaires des P.C. des cinq pays du Pacte de Varsovie. Traité polono-hongrois. Traité tchéco-hongrois. Le Parlement tchécoslovaque adopte la loi sur la r é habilitation des condamnés politiques. Le 27, suppression de la censure. Deuxième conférence communiste "au sommet" à Varsovie. Les "Cinq" (U. R. S. S., Pologne, Bulgarie, Hongrie, R.D. A. ) accusent les dirigeants du "prin611

temps de Prague" d' "accepter que des forces étrangères conduisent la Tchécoslovaquie hors des voies du socialisme". 29 juillet-ler août 1968Entretiens soviéto-tchécoslovaques à Cierna-nadTisou. Troisième conférence "au sommet" des Cinq (le 3 août 1968 sixième membre, la Roumanie, s'abstient) à Bratislava qui réaffirme "le devoir international de tous les pays socialistes de défendre les conquêtes du socialisme". Les troupes soviétiques "en manœuvres interalliées" vont évacuer le territoire de la Tchécoslovaquie "dès que possible". 9 août 1968 Voyage triomphal du maréchal Tito à Prague. Traité roumano-tchécoslovaque à la suite de la visite 16 août 1968 triomphale de Ceaucescu. 20-21 août 1968 Invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques et des détachements est-allemands, polonais, bulgares et hongrois. Le président de la République tchécoslovaque général Svoboda et le secrétaire du Parti communiste Dubcek sont conduits à Moscou. Brejnev justifie l'invasion par la doctrine de "la souveraineté limitée des Etats socialistes". 27 août 1968 13 septembre 1968 16 octobre 1968 16 novembre 1968

17 mars 1969 2-20 mars 1969

29 mars 1969 14 avril 1969 612

"Accords" de Moscou tenus secrets. Retrait de l'Albanie du Pacte de Varsovie. Traité soviéto-tchécoslovaque sur les conditions de stationnement temporaire des troupes soviétiques d'occupation. Le communiqué de la session ministérielle de l'O. T.A.N. à Bruxelles constate que "l'intervention soviétique risque de compromettre les résultats de la détente qui devraient être maintenus et poursuivis en tout état de cause en vue de faire avancer les perspectives d'une réduction mutuelle et équilibrée des forces sur le continent". Réunie à Varsovie, la conférence du Pacte se déclare en faveur d'une conférence sur la sécurité du continent, fondée sur la réduction des forces. Graves incidents frontaliers aux confins sino-soviétiques entraînant un milier de tués. Cinq cents incidents seront dénombrés jusqu'au début des négociations le 7 octobre. Déclaration de Moscou proposant des "consultations". Le maréchal Lin Piao devant le neuvième congrès du parti communiste annonce que Pékin va répondre aux

26 avril 1969 12 mai 1969 24 mai 1969

13 juin 1969 18 juin-8 août 1969 11 septembre 1969 3-4 décembre 1969

3-5 décembre 1969

propositions de Moscou. L'Union soviétique propose de réunir la commission mixte sur la navigation frontalière. Pékin accepte et propose la ville de Poli (Khabarovsk). La Chine expose en détail sa conception du problème frontalier et demande des "négociations". La date et le lieu en seront fixés par des consultations suivant la voie diplomatique. Moscou propose la reprise des pourparlers de 1964. Réunion de la commission de navigation à Khabarovsk. Entretiens Kossyguine-Chou En-lai à Pékin et ouverture des négociations frontalières. Conférence "au sommet" des sept pays du Pacte de Varsovie, à Moscou, qui subordonnent l'ouverture de pourparlers avec la R. F. A. à la reconnaissance de jure de la R.D. A. et de la frontière Oder-Neisse. Session du Conseil des ministres de l'O. T. A. N. qui souhaite la réalisation de progrès dans les pourparlers avec la R. F. A. et sur Berlin comme préalable à la réunion d'une conférence sur la sécurité européenne.

24 avril 1970

Premier satellite artificiel chinois. La Chine dispose de la fusée intercontinentale.

30 juin 1970

Le Pacte de Varsovie admet officiellement la participation des Etats-Unis à une conférence sur la sécurité européenne. Moscou renoue les relations diplomatiques avec Pékin interrompues depuis 1967. Traité d'amitié soviéto-roumain.

1er juillet 1970 7 juillet 1970 14-20 décembre 1970

El.

Emeutes ouvrières et soulèvements populaires en Pologne entraînant 30 morts et des centaines de blessés. Gomulka est renversé. Les émeutes ne prennent fin qu'en février 1971.

LES C O N T E S T A T I O N S DU S T A T U QUO A. LA DEUXIEME GUERRE DU PACIFIQUE

1er novembre 1963 17 mars 1964

Coup d'Etat à Saigon et assassinat de Ngo Dinh Diem. Réunion à Washington du Conseil national de sécurité qui décide de bombarder le Vietnam du Nord. 613

17 mai 1964 7 août 1964

Début des bombardements aériens américains au Laos. Vote de la résolution "sur le golfe du Tonkin" par le Congrès américain, reconnaissant au président la faculté de "prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'emploi de la force armée", sans autorisation spéciale du Congrès.

7 février 1965

Début des raids américains qui deviennent massifs à partir du 19 mars. L'échec des bombardements conduit à l'engagement des troupes américaines dans les combats terrestres le 1er avril 1965. Moscou fournit des fusées sol-air au Vietnam du Nord. Saigon rompt les relations diplomatiques avec la France. Washington décide l'envoi de renforts terrestres au Sud-Vietnam et accepte l'éventualité d'une guerre terrestre asiatique. Coup d'Etat en Indonésie et massacre de 500 000 communistes. Suspension des bombardements américains sous la pression de l'opinion publique américaine et internationale. Traité soviéto-mongol d'assistance mutuelle.

5 avril 1965 24 juin 1965 28 juillet 1965 1er octobre 1965 24 décembre 196531 janvier 1966 15 janvier 1966 14-16 juin 1966 29 juillet 1966

Conférence de coopération de pays d'Asie et de pays souverains du Pacifique (A.S.P.A.C. ). Convention consulaire entre l'Union soviétique et le Japon.

20-23 octobre 1966

Entrevue Tito-Nasser-Mme Gandhi qui approuvent, à la Nouvelle-Delhi, la thèse nord-vietnamienne sur l'arrêt des bombardements américains.

13-14 décembre 1966

Premiers bombardements d'Hanoi par l'aviation américaine. Hanoi réaffirme qu'un arrêt des bombardements doit être inconditionnel. Conférence à Guam des dirigeants américains et sudvietnamiens. Hanoi publie le 21 la correspondance Johnson-Ho Chi-minh échangée en février, mettant en relief le durcissement de la position américaine. Le président Johnson décide l'envoi de renforts au Vietnam. Déclaration sur la création d'une Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (A.N. A. S. E. ) : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande.

5 janvier 1967 20-21 mars 1967

3 août 1967 8 août 1967

614

29 septembre 1967 11 novembre 1967 30 mars 1968

2 mai 1968 1er novembre 1968

Nouveaux bombardements de Haiphong et de la voie ferrée menant vers la Chine. Le président Johnson se dit prêt à rencontrer les Nord-Vietnamiens. Hanoi réclame l'arrêt inconditionnel des bombardements du Vietnam du Nord. Discours du président Johnson annonçant l'arrêt des bombardements au nord du 20e parallèle au Vietnam et sa décision de renoncer à se représenter aux élections présidentielles. Sur une proposition de Hanoi, les Américains et les Nord-Vietnamiens acceptent de se rencontrer le 13 mai à Paris. Le président Johnson annonce l'interruption unilatérale totale des bombardements sur le Vietnam du Nord. Cependant, le corps expéditionnaire atteint eh 1968-1969, 550 000 hommes.

26 novembre 1968

L'ambassade de Pékin à Varsovie adresse un document à l'ambassade américaine proposant un accord sur la coexistence pacifique. Accord sino-américain sur la reprise des entretiens à la date du 20 février 1969.

28 novembre 1968

"Rapport Reischauer" (ex-ambassadeur américain à Tokyo) : fin de l'encerclement militaire de la Chine, abandon de la politique des "deux Chines" et fermeture de la base atomique d'Okinawa. Ouverture de la conférence "élargie" (Vietnam du Nord, F. N. L., Etats-Unis, gouvernement de Saigon) sur le Vietnam.

18 janvier 1969 8 juin 1969

Le président Nixon proclame la politique de "vietnamisation" en application de la "doctrine Nixon" tendant à confier la défense des pays asiatiques à euxmêmes en leur assurant les moyens mais sans engagement terrestre de troupes américaines. La "vietnamisation" a conduit au retrait de 400 000 hommes du corps expéditionnaire américain. Au 1er janvier 1972 il reste en Indochine une "force résiduelle" de 150 000 hommes qui ne doit pas, en principe, être engagée dans des opérations offensives. A cette date, les Américains ont perdu 55 000 hommes et ont eu 300 000 blessés, l'armée de Saigon a eu 130 000 tués et 300 000 blessés. Les troupes de Hanoi et le Vietcong ont eu 780 000 morts et 900 000 blessés.

10 juin 1969

Formation au Vietnam du Sud d'un gouvernement révolutionnaire provisoire (G. R. P. ) par le F. N. L. pour répondre à la "vietnamisation". 615

3 septembre 1969 19-21 novembre 1969

22 juin 1970 7-8 février 1971

9-11 juillet 1971 15 juillet 1971 26 octobre 1971

Mort de Ho Chi-minh. Dans le cadre de la "doctrine Nixon", entretiens nippo-américains Sato-Nixon à Washington. Le Japon s'engage à assumer la défense de la région en échange de la restitution de l'archipel d'Okinawa en 1972. Traité de sécurité mutuelle entre les Etats-Unis et le Japon, d'une durée indéfinie. Après l'invasion du "sanctuaire cambodgien" (avril 1970) par les forces américaines et sud-vietnamiennes le "sanctuaire laotien" est envahi dans le but d'isoler le Vietnam du Sud des infiltrations du Nord. Mission secrète Kissinger, conseiller du président Nixon, à Pékin. Le président Nixon annonce au'il a accepté l'invitation que lui avait adressée Chou En-lai pour se rendre en Chine (février 1972). La Chine populaire succède à Formose aux Nations unies.

B. LA TENTATIVE INDIENNE D'HEGEMONIE DANS LE SOUS-CONTINENT 27 mai 1964

Mort du premier ministre Nehru auquel succède Shastri (jusqu'en janvier 1966). 4 septembre-5 novem- Résolution du Conseil de sécurité en faveur du maintien du cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan à la bre 1965 suite de l'offensive préventive lancée par l'Inde contre le Pakistan le 5 août 1965 détruisant son corps de bataille sur le front du Pakistan occidental. 10 janvier 1966 Déclaration de Tachkent (Shastri, Ayub Khan, Kossyguine). Retrait des troupes et poursuite des rencontres afin de barrer la route à l'influence chinoise au Pakistan. L'Inde participe à la répression de la révolution au Ceylan. 11 janvier 1966 Mort du premier ministre Shastri auquel succède Mme Gandhi. 25 mars 1971 Soulèvement au Pakistan oriental qui proclame son indépendance. Dès le 15 avril la population fuit la r é pression et franchit en masse la frontière indienne (8 millions de réfugiés). L'Inde et le Pakistan sont en état de conflit armé. 9 août 1971

616

Traité de coopération soviéto-indien : en cas de conflit armée entre l'Inde et le Pakistan, Moscou cesserait toute aide au Pakistan.

3 décembre 1971

Etat de guerre entre l'Inde et le Pakistan à la suite d'une initiative indienne. Washington et Pékin soutiennent le Pakistan mais l'Inde bénéficie de l'appui soviétique.

C. LE CONFLIT POUR L'ORIENTATION DU MONDE ARABE 8 février 1963 8 mars 1963 13-17 janvier 1964

9-25 mai 1964 28 mai 1964 5-11 septembre 1964

Coup d'Etat en Irak et assassinat du général Kassem, suivi d'une "chasse aux communistes" (5 000 morts). Coup d'Etat militaire en Syrie et avènement d'un gouvernement baasiste (socialiste arabe) anti-nassérien. Première conférence arabe "au sommet" au Caire, pour arrêter des mesures communes en vue d'empêcher le détournement des eaux du Jourdain par Israël. Les chefs d'Etat décident la formation d'une "armée de libération de la Palestine". Visite de Khrouchtchev en Egypte à l'occasion de l'inauguration du haut barrage d'Assouan. Premier Congrès national palestinien à Jérusalem. Deuxième conférence "au sommet" arabe d'Alexandrie et admission de l'Organisation pour la Libération de la Palestine (O. L. P. ).

21 octobre 196418 février 1965

Soulèvement populaire au Soudan qui renverse le r é gime militaire du maréchal Abboud ("révolution d'Octobre") avant sa restauration armée.

1er janvier 1965

Première action militaire du mouvement palestinien El-Fatah. Bonn suspend toute aide économique à la R. A. U. et établit des relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël (12 mai). Un coup d'Etat conduit par le ministre de la Défense Boumedienne renverse Ben Bella. Voyage du président Nasser en Arabie séoudite qui s'achève par la signature de l'accord de Djeddah, prévoyant un cessez-le-feu au Yémen, l'évacuation des troupes égyptiennes en dix mois et la cessation de l'aide séoudienne aux royalistes.

13 février 1965 19 juin 1965 22-24 août 1965

7 mai 1967 15 mai 1967

Coup d'Etat déjoué en Syrie. Tension au Proche-Orient : la Syrie accuse Israël de préparer un "nouveau Suez" à la suite des développements du conflit de la Syrie avec la compagnie pétrolière Irak Petroleum. Company. L'armée égyptienne est mise en état d'alerte. La Syrie, Israël, la Jordanie, l'Irak et le Koweit suivront l'exemple du Caire. 617

18 mai 1967 19 mai 1967

22 mai 1967

23 mai 1967

Le Caire demande le "retrait" des "Casques bleus" stationnés à Gaza et à Charm-el-Cheikh. Thant, secrétaire général de 1*0. N. U., accède à la requête du Caire et des unités palestiniennes prendront la relève des "Casques bleus" à Gaza. Alors que Nasser souhaitait désamorcer les critiques qui lui étaient adressées concernant la défense de son pays par des "troupes étrangères" la réponse publique de Thant le contraint à accepter l'évacuation complète des "Casques bleus" alors qu'il demandait au début un simple "déplacement". Le Caire annonce la fermeture unilatérale des détroits d'Akaba "aux navires israéliens et aux matériaux stratégiques à destination d'Israël" et demande un règlement d'ensemble du conflit israélo-arabe. Washington déclare illégale la fermeture du détroit de Tiran et réaffirme la déclaration tripartite du 25 mai 1950 sur la nécessité du maintien du statu quo territorial au Proche-Orient. La Vie flotte américaine est mise en état d'alerte.

24 mai 1967

Moscou demande au Conseil de sécurité le retrait de la Vie flotte de Méditerranée orientale et envoie une escadre pour surveiller les navires américains.

28 mai 1967

Le Caire saisit le Conseil de sécurité de l'O. N. U. d'une plainte relative aux violations de l'armistice israélo-égyptien de 1949 et propose le rétablissement de la commission mixte d'armistice supprimée en 1956 par Tel-Aviv. Thant approuve cette proposition, mais Israël la rejette. Arrivée soudaine du roi Hussein de Jordanie au Caire qui aboutit à la signature d'un accord de défense commune égypto-jordanien. Cette réconciliation spectaculaire accroît l'inquiétude de l'opinion israélienne qui redoute l'encerclement. Elargissement du cabinet Levi Eshkol et cabinet de large coalition. Le général Dayan ministre de la Défense. Paris fait savoir que 1' "Etat qui le premier emploierait les armes n'aurait pas l'approbation de la France" et préconise une solution diplomatique. Le Caire et Tel-Aviv annoncent le début des hostilités entre Israël, la Syrie, la Jordanie et l'Egypte. Le 7, les troupes israéliennes atteignent le canal de Suez. Amman accepte un cessez-le-feu inconditionnel. Le Conseil de sécurité adopte une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat. Le 8, Le Caire

31 mai 1967

1er juin 1967 2 juin 1967 5 juin 1967

618

10 juin 1967

23-35 juin 1967 27 juin 1967

7 août 1967

et Damas acceptent le cessez-le-feu. Le 9, les combats cessent dans le Sina'i mais reprendront sur le front syro-israélien. Le Conseil de sécurité se réunira d'urgence à la requête de Damas. Le président Nasser annonce son intention de démissionner mais reviendra le 9 sur sa décision. Le 10 juin Moscou rompt les relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Cessez-le-feu israélo-syrien qui marque la fin de la guerre des "Six jours". Israël passe de 20 800 km 2 à 102 400 km 2 après l'occupation de Gaza, du Sinaï, du secteur arabe de Jérusalem, de la Cisjordanie et des hauteurs du Golan. Conférence de Glassboro entre le président Johnson et Kossyguine sur le conflit israélo-arabe. Le Parlement israélien vote l'annexion de la partie arabe de Jérusalem. Washington, Moscou et Londres condamnent cette annexion. Le 4 juillet l'Assemblée générale de l'O. N. U. adopte une résolution condamnant cette annexion. Le 10 juillet, Le Conseil de sécurité décide l'envoi d'observateurs de l'O. N. U. sur la zone du canal de Suez. Accord israélo-jordanien sur le retour des réfugiés en Cisjordanie.

28 août 1967

Conférence à Khartoum de huit chefs d'Etat et de r e présentants arabes, à l'exception de la Syrie. Les participants s'engagent à ne pas reconnaître Israël, à ne pas négocier et à ne pas conclure de traité de paix avec lui.

5 novembre 1967

Coup d'Etat au Yémen et renversement du maréchal Sallal. Le Conseil de sécurité adopte, à l'unanimité, un projet de résolution britannique sur l'envoi au ProcheOrient d'un représentant spécial (mission de l'ambassadeur suédois Jarring, siégeant à Nicosie), chargé, au nom de la communauté internationale : a) du retrait des forces armées israéliennes des t e r ritoires occupés lors du récent conflit; b) de la cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance,du respect et de la reconnaissance de la souveraineté, de l'intégralité territoriale et de l'indépendance politique de chaque Etat de la région et de leur droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de force. Le Conseil de sécurité affirme en outre la nécessité de garantir la liberté de navigation, de réaliser un juste règlement du problème des réfugiés et de garan-

22 novembre 1967

619

tir l'inviolabilité territoriale par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées. 26 février 1968 10 octobre 1968 19 décembre 1968 29 décembre 1968

Abba Eban propose l'ouverture de négociations avec les pays arabes sous l'égide de Jarring. Le 8 mars, la R. A. U. rejettera cette proposition. Le Caire propose l'établissement d'un calendrier pour la mise en application de la résolution du 22 novembre d'une manière globale ("package deal"). L'U. R. S. S. suggère aux Etats-Unis des efforts communs pour parvenir à une solution du conflit israéloarabe. Michel Debré, ministre des Affaires étrangères, propose que les quatre grandes puissances se concertent pour mettre en application la résolution du conseil de sécurité.

6 janvier 1969

La France place sous embargo les livraisons d'armes destinées "aux pays du champ de bataille" au ProcheOrient.

7 février 1969

Les représentants des quatre grandes puissances à l'O. N. U. commencent une série d'entretiens bilatéraux destinés à préparer la consultation à Quatre. Première réunion à New York des représentants des Quatre Grands.

3 avril 1969 1er septembre 1969 15 octobre 1969 1er décembre 1969 9 décembre 1969

22 janvier 1970

3 février 1970

620

Des officiers pro-nassériens prennent le pouvoir en Libye. Mahmoud Riad, ministre égyptien des Affaires étrangères, exclut toute négociation sur la base de la formule de Rhodes. Après quatre mois d'interruption, la concertation entre les Quatre Grands reprend aux Nations unies. Le secrétaire d'Etat américain Rogers révèle le contenu de nouvelles propositions américaines en vue d'un règlement du conflit israélo-jordanien et israélo-égyptien. Le 22, ces propositions seront rejetées catégoriquement par Jérusalem. Le Caire, pour sa part, les estime insuffisantes et partiales à l'égard d'Israël. L'île de Chadouan est prise d'assaut et occupée pendant trente-six heures par des forces aéroportées israéliennes. Le 23, le président Nasser se rend secrètement à Moscou pour y solliciter une aide militaire accrue. Dans un message adressé aux Etats-Unis, à la GrandeBretagne et à la France, Kossyguine laisse entendre que l'U. R. S. S. pourrait intensifier son aide militaire

21 mars 1970

aux pays arabes. Le président Nixon rend publique la décision des EtatsUnis de ne pas livrer "pour le moment" de nouveaux avions Phantom en Skyhawk à Israël. Début des conversations secrètes soviéto-américaines.

29 avril 1970

Le gouvernement israélien publie un communiqué dans lequel il affirme que "des pilotes soviétiques volent en missions opérationnelles au-dessus de l'Egypte, à partir de bases russes situées en territoire égyptien". Nixon ordonne une "réévaluation complète" de la situation et de l'équilibre des forces au Proche-Orient.

10 juillet 1970

Plan Rogers (lettre adressée par le secrétaire d'Etat américain Rogers aux ministres des Affaires étrangères de la R. A. U., d'Israël et de la Jordanie). Première étape : Rétablissement du cessez-le-feu entre Israël et la R. A. U. à compter du 1er juillet au 1er octobre 1970. Deuxième étape : Israël et l'Egypte communiquent sé~ parément leur accord sur la poursuite de la négociation dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967, les délégués devant examiner simultanément la reconnaissance mutuelle et la cessation de l'état de belligérance avec le retrait des territoires occupés. Entretiens de Nasser à Moscou. L'Egypte accepte le plan Rogers suivi de la Jordanie le 26. La Syrie et l'Irak le rejettent. La Libye se déclare favorable le 29, mais l'Algérie exprime son hostilité.

1er-17 juillet 1970 23 juillet 1970

4 août 1970 30 août-27 septembre 1970

Israël accepte le plan Rogers. Liquidation armée de la résistance palestinienne par le roi Hussein de Jordanie.

28 septembre 1970 4 novembre 1970

Mort du président Nasser. Résolution de l'Assemblée générale des Nations unies réaffirmant la résolution du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967 et reconnaissant que le respect des droits des Palestiniens est un élément indispensable d'une paix juste et durable.

8 février 1971

Le mémorandum Jarring, accepté par l'Egypte le 15, est rejeté par Israël le 26. Echec de la mission J a r ring. Traité de coopération soviéto-égyptien ne comportant aucune clause d'assistance militaire automatique. Cependant, le corps expéditionnaire soviétique est main-

27 mai 1971

621

22-23 juillet 1971

1er décembre 1971

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tenu en Egypte. Intervention armée égypto-libyenne au Soudan pour prévenir l'instauration d'un régime socialiste. Répression sanglante contre les communistes, sans que Moscou intervienne. Après l'écrasement de la résistance palestinienne et l'affaire du Soudan, l'orientation conservatrice de la Fédération des Républiques Arabes (1er septembre 1971) annonce la liquidation du mouvement révolutionnaire arabe. Intervention armée iranienne pour s'assurer le contrôle des détroits du golfe Persique (occupation de trois îlots stratégiques). La politique de présence active entreprise par l'Iran dans la région du golfe Persique après la proclamation de la Fédération des émirats arabes unis (2 décembre 1971) avec le soutien conjugué des puissances occidentales et l'appui effectif de l'Union soviétique, souligne le souci de stabilité dont témoignent les grandes puissances à l'endroit de cette région du monde qui assure la moitié des ressources énergétiques des pays développés.

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