Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite 9781463223076

The “Autobiography” of Dionysius the (Pseudo-)Aereopagite exists in two separate recensions found in three manuscripts.

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite
 9781463223076

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Une autobiographie syriaque de Denys lfAréopagite

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Analecta Gorgiana

429 Series Editor George Anton Kiraz

Analecta Gorgiana is a collection of long essays and short monographs which are consistently cited by modern scholars but previously difficult to find because of their original appearance in obscure publications. Carefully selected by a team of scholars based on their relevance to modern scholarship, these essays can now be fully utilized by scholars and proudly owned by libraries.

Une autobiographie syriaque de Denys lfAréopagite

Translation and Introduction by

Marc-Antoine Kugener

1 gorgias press 2010

Gorgias Press LLC, 180 Centennial Ave., Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com Copyright © 2010 by Gorgias Press LLC Originally published in All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2010

1

ISBN 978-1-60724-735-7 Extract from Orlens Christianus 7 (1907)

Printed in the United States of America

ISSN 1935-6854

Uno autobiographie syriaque de Denys i'Aréop.igitc. Par

Dr. M. A. K u g e n e r .

I N T R O D U C T I O N . I . LF.S MANUSCRITS. — L ' a u t o b i o g r a p h i e syriaque de D e n y s ]'Aréopagite, que nous publions et traduisons aujourd'hui pour la première fois, est conservée, à notre connaissance, dans trois manuscrits: l'add. 12.1B1 du British Muséum (= L ) , qui est daté de l'an 111B des Grecs, c.-à-(l. de l'an 804 de notre è r e 1 ; Vadd. 1 4 . 6 4 5 (=M), qui est daté de l'au 1247 des G r e c s , c . - à - d . de l'an 930 2 ; enfin, le manuscrit syriaque 235 de la Bibliothèque nationale (-= P), qui a été exécuté au X I I I E siècle s . I I . D E U X R E C E N S I O N S DE L ' A U T O B I O G R A P H I E DF, D E N Y S . — Ces trois manuscrits, L , M et P, représentent deux recensions do l'autobiographie de Denys. L a première, A, est contenue dans L et reproduit le plus fidèlement, à nos yeux, la rédaction primitive X ; la seconde, B , est contenue dans M et P et constitue, à notre avis, un remaniement de X . T o u t en dérivant d'une source commune, M et P offrent de nombreuses variantes. Nous avons essayé do reconstruire la forme première do la recension H d'après les principes suivants : lorsque M et P ne donnent p a s le même texte, nous avons reproduit, le cas échéant, celui des doux textes qui se rapproche le plus de la recension A, sinon, le texte de M, comme étant celui du manuscrit le plus ancien de la recension B \ Pour ne

' \V i ÎÎ li l , Catalogue t. II, p . 493.

of the syriae

manuscrits

in the British

W r i g h t , Catalogue, e t c . , p. 1111. Z o t e n b e r g , Catalogues des manuscrits syriaques et sabcens dai tes) de la Bibliothèque Nationale. P a r i s , 1874, p. 185-187.

Muséum,

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* D a n s l e s d e u x c a s , n o u s a v o n s , en s o m m e , donné la p r é f é r e n c e à l a leçon l a p l u s a n c i e n n e , ou p l u t ô t à c e l l e qui a le p l u s d e c h a n c e de l ' ê t r e .

[1]

Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

2!)3

pas trop encombrer l'apparat critique de la récensiou B, nous avons introduit dans le corps même du texte, entre [ ], les additions propres à M, et, entre < ) , celles qui sont propres à P. I I I . UNE R É D A C T I O N C O P T R D E L ' A U T O B I O G R A P H I E . — A la recension B , remonte l'autobiographie copte de Denys l'Aréopagite, dont M. 0 . von L e m m a publié et traduit, en 1900, un fragment d'après le codex captivas 129 18 de la Bibliothèque Nationale, qui date du X V e siècle Ce fragment copte donne à peu près le dernier tiers de l'autobiograpliie de Denys *. L e s nombreuses divergences que son récit présente avec celui de la récension B, proviennent, quelques-unes, du mauvais état du texte de la rédaction copte, la plupart, de ce que la rédaction copte, selon toute apparence, ne remonte pas directement à la receusion syriaque B , mais indirectement, par l'intermédiaire d'une rédaction grecque. IV.

UNE

NOTICE

BIOGRAPHIQUE

SYRIAQUE

DE

DENYS.



D e

la

re-

ceusion A dérive, d'autre p a r t , la courte notice biographique de Denys qui se lit dans le Vaticanu.s syriaque 155, exécuté en 1515 s . Cette notice n'offre que peu d'intérêt. V .

QUAND

ET

PAR

QUI A É T É

COMPOSÉE

L'AUTOBIOGRAPHIE.



Il

y

a

un rapport manifeste entre l'autobiographie de Denys et le traité astronomique et météorologique qui nous est parvenu sous son nom*. Les questions scientifiques qui ne sont que mentionnées dans l'autobiographie, sont presque toutes exposées longuement dans le traité ». A notre avis, le rédacteur de l'autobiographie s'est inspiré du traité astronomique. Celui-ci datant du milieu du VI" siècle de notre ère B, l'autobiographie, qui en dépend, aura vraisemblablement été composée à la fin (lu V F siècle ou au commence, ne ut du Vil". Comme le traité astronomique, elle aura été écrite par un Syrien en langue syriaque. L a pureté de la langue, qui est exempte de tout hollé-

1 Eine dem Dionysius Areopagita zugeschriebene Schrift in koptischer Sprache dans le Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, 1900, t. XII, p. 267 et suiv. * Dans l'état oü elle nous est parvenue, la recension eopte commence vers le milieu du § 10. 3 La même notice, biographique de Denys est conservée, semble-t-il, dans le manuscrit syriaque Sachau 165 de la Bibliothèque royale de Berlin. 1 Nous avons publié ce traité dans le t. II des Actes du XIV" Congrès international des Orientalistes (Alger, 1905), p. 137-198.

Cf. les notes consacrées aux S§ ;!, S, 9 et 10. * Cf. Actes du XIVe Congrès international des Orientalistes,

[2]

t

I. p. 140, § 4.

Kugener nisme, semble d'ailleurs l'indiquer Devenue bientôt populaire, l'autobiographie de Denys aura été transcrite souvent et dès lors fatalement remaniée. L'un (le ces remaniements, la recension 15, aura été traduit librement en grec, et la rédaction grecque, aujourd'hui perdue, semble-t-il, aura été traduite à son tour en copte VI. N O T R E T R A D U C T I O N . — Nous avons traduit, aussi fidèlement que possible, les deux recensions syriaques de l'autobiographie de Denys, afin de faciliter l'étude de la rédaction copte et des autres rédactions que l'on pourra encore découvrir. Comme pour le texte syriaque, nous avons donné, dans la traduction de la recension B, entre [ ], les additions propres à M, et, entre ¡0

1 Cf. le passage suivant de la recension A qui ne peut avoir été écrit que par un Syrien, § 10: « j ' o r d o n n a i à Asklépios, mon notaire, de ¡n'apporter le « l i v r e des s p h è r e s » que les Grecs appellent dans leur langue livre de l'astronomie ». 2 M. C r u m , le distingué ooptisant anglais, a bien voulu nous fairo savoir qu'à sa connaissance aucun texte copte n'est traduit directement du syriaque. Il est donc tout naturel d'admettre que la rédaction copte remonte à une rédaction grecque. Elle doit y r e m o n t e r directement, les nombreux mots grecs dont elle fourmille ne p e r m e t t a n t guère de supposer entre la rédaction copte et la rédaction grecque un intermédiaire éthiopien ou arabe.

[3]

5

Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

295

propres à P. Pour plus de clarté, nous avons suppléé, dans la traduction des deux recensions, un certain nombre de mots, qui sont imprimés en caractères italiques, et nous avons placé des sommaires en tête des divers paragraphes dans lesquels nous avons subdivisé l'autobiographie. Dans les notes qui terminent notre édition de l'autobiographie de Denys, nous nous sommes surtout proposé de faire ressortir les points communs à l'autobiographie de Denys et à son traité astronomique et météorologique. M. E . W. B r o o k s a eu l'extrême obligeance de collationner pour nous le ms. M (= add. 14,64B) de l'autobiographie de Denys ; nous lui exprimons ici nos vifs sentiments de gratitude.

Traduction

de

la

Recension

A.

Voici ensuite Vhistoire de saint Denys, f ex-juge 1.

COMMENT

PAÏENS. —

DENYS

DEVIENT

UN

SERVITEUR

cTArios

DES

DIEUX

Moi, ô amis de la science, de la sagesse, dès le

s ventre de ma m è r e , (àpywv)

des dénions.

parents

me prirent

où les païens

je

fus voué à être sacrifié au prince

Lorsque j e fus âgé de sept ans, et me

servaient

le

firent

monter

mes

au temple (votò;)

maître des dieux.

L e s prêtres

a y a n t vu que j ' é t a i s distingué et que j e brillais par un bel io aspect, s'abstinrent, de m ' i m m o l e r sur l ' a u t e l , et persuadèrent à mes parents de me laisser en v i e ,

afin que j e

ser-

visse les dieux. L e s dieux e u x - m ê m e s , d i s a i e n t - i l s , é t a i e n t

[4]

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[5]

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

297

d'avis que je devinsse leur serviteur plutôt que leur victime. Mes parents acceptèrent cela avec joie, me laissèrent dans le temple des idoles, et descendirent en ville. 2 .

ÂRIOS

PAGOS

ORDONNE

AUX

PRETRES

IDOLATRES

D'INS-

— Comme mon père était le commandant et le gouverneur de tout Athènes, les prêtres m'élevèrent avec grand honneur et avec douceur. U n j o u r , à la fête des idoles, Arios Pagos e n t r a dans le temple (va6;) des dieux avec toutes ses troupes - cet Arios Pagos est le prince (ctp^wv) des démons - et m ' a y a n t vu à l'intérieur du temple des idoles, il me parla et me d i t : « D'où e s - t u , jeune homme, quel est ton nom et le fils de qui e s - t u ? » J e repondis et lui d i s : « Je suis de la ville d'Athènes, fils du grand Socrate, le commandant et le g o u v e r n e u r . Mes parents m'ont voué à être un serviteur des dieux ». Lorsqu'il eut entendu ces m o t s , il ordonna aussitôt aux prêtres de m'initier aux sciences de la sagesse et de m ' i n s t r u i r e avec soin. TROIRE

DENYS

AVEC

SOIN.

3. C E Q U E D E N Y S A P P R E N D . — Les prêtres me confièrent à Diocratès, le philosophe et le chef des sages, et celui-ci s'occupa de moi avec zèle et m'instruisit, excellemment dans toute la sagesse des philosophes. J'obtins aussi le don et l'intelligence des philosophes, et j'appris à connaître toutes les formes de la sagesse : les entrées, les sorties et les cours des étoiles ; les lieux de passage du Soleil ; les portes de l u m i è r e ; les tableaux des heures ; les variétés et les m a g a sins du v e n t ; le mouvement circulaire du f i r m a m e n t ; le souffle de l'air (à-^p); la révolution du C h a r i o t ; l'époque de la Balance ; les rôles des Pléiades ; le service des Hvades ; les variétés des v e n t s ; la révolution des a n n é e s ; l'époque de l'obscurcissement du Soleil et de la L u n e ; les changements des saisons; la révolution des signes du zodiaque; les lois

[6]

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

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de la sphère céleste ; les changements des eaux supérieures et inférieures; les époques du tremblement de la t e r r e ; pourquoi et quand s'ouvrent les portes des lieux de passage des signes du zodiaque et ce que font les étoiles qui courent dans le ciel. 4.

D E N Y S REÇOIT DES PHILOSOPHES

LE « L I V R E DES S P H È -

RES ». — Lorsqu'on m'eut instruit dans toutes ces choses, et que les prêtres virent que j'étais arrivé à la perfection dans la science des calculs, ils prièrent tous les philosophes de mettre entre mes mains le « Livre des sphères », celui de l'astronomie. Ayant vu que j'étais jeune, ils ne consentirent d'abord pas à me le donner, puis me le donnèrent à cause de la considération dont jouissaient mes parents. Après avoir reçu des éclaircissements au sujet de tout ce qui y était contenu, je fus finalement aussi jugé digne de l'honneur de siéger avec eux. 5. MIS \

CONSTRUCTION DU TRIBUNAL D ' A R I O S P A G O S .

D E N Y S EST

LA TÊTE DES QUATRE JUGES INSTITUÉS PAR ORDRE D ' A R I O S

E n CES jours , Arios Pagos ordonna aux Athéniens de construire 1 un nouveau tribunal. Ils firent comme il leur arail été dû, dépensèrent pour lui de grandes sommes 2 , et lui donnèrent le nom de tribunal d'Arios Pagos. Un certain jour que les païens sacrifiaient leurs fils et leurs filles aux démons, tous les Athéniens se réunirent au tribunal d'Arios Pagos, et Arios Piti/os entra dans le temple des idoles qui était appelé temple du « Maître des dieux ». Au-dessus de l'autel de ce temple (vaé;), était écrit ainsi : « Dieu caché et maître des dieux ». E n t r a n t dans la demeure des prêtres, il leur dit : « Descendez en hâte au tribunal auprès des foules de la ville et dites-leur: le prince (âp^tov) qui a le commanPAGOS

POUR

GOUVERNER

SON

ROYAUME.

1 L i t t é r a l e m e n t : « s o r t i t un ordre de la p a r t d'Arios Pagos, afin que les Athéniens fissent » 2 Littéralement : « de grandes dépenses ».

[8]

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2

[9]

Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

301

dement du monde entier, vous ordonne de lui i n s t i t u e r 1 quatre j u g e s , qui auront le commandement de tout son gouvernement 2 , et à Denys, voici, il lui a donné 3 le commandement sur 4 tous les juges et les prêtres. Qu'il ait soin d'eux, afin qu'il ne leur manque rien ». Lorsque les Athéniens eurent entendu cela, ils furent remplis d'une grande joie, parce que la direction du commandement de tout le grand domaine du royaume d'Arios Pagos avait été donnée à leur ville seulement. Ils firent avec joie comme les prêtres le leur avaient dit. 6.

U N PRÊTRE DJHÉLIOPOLIS

R E N V E R S E LA STATUE DU DIEU

— Peu de temps après que nous eûmes reçu le pouvoir de ce gouvernement païen, en l'année qui fut l'année de la fin de l'ère athénienne, pendant que les prêtres de la ville du Soleil, c'est-à-dire de la ville de Baalbeck, se disputaient et se querellaient l'un avec l'autre, une grande statue appelée le dieu Sérapis tomba et eut le cou brisé. Il y eut alors une grande agitation et un grand tumulte dans la ville et parmi les prêtres. Ils ne pouvaient pas tuer le prêtre qui avait, renversé la statue, et l'enfermèrent en prison; ils appelaient ce prêtre: « assassin des dieux ». Ils écrivirent et envoyèrent une lettre à Athènes au sujet de cette affaire. Lorsque le prince ( â p ^ c o v ) eut entendu la lecture de la lettre, il ordonna à Denys cl« descendre là-bas et de juger le prêtre. S É R A P I S E T D E N Y S EST ENVOYÉ P O U R LE J U G E R .

7.

DENYS

À IIÉUOPOLIS;

IL CONVOQUE LA F O U L E AU T H É Â -

TRE. — Moi, j'obéis selon l'ordre donné, et descendis sans retard à Héliopolis, la ville du Soleil. Lorsque j'y fus entré, toute la ville s'agita, et les prêtres et les grands de la ville et des localités environnantes se réunirent pour enten-

1

Littéralement : Littéralement: Littéralement: '' L i t t é r a l e m e n t : a

3

« de m'instituai' ». « d e tout m o n g o u v e r n e m e n t » . « j e lui ai d o n n é » . «alili qu'il soit a u - d e s s u s » .

[10]

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

303

dre le jugement que je rendrais sur le prêtre-assassin des dieux. J'ordonnai alors à mes cohortes et à mes serviteurs d'annoncer aux habitants de la ville que les rues fussent balayées et que des « velaria » c'est-à-dire des voiles y fussent suspendus, et j'ordonnai que des hérauts annonçassent que tout le peuple se réunît le lendemain au théâtre (ôia-rpov). Les multitudes infinies du peuple s'y réunirent. Ceci eut lieu sous l'impulsion de Dieu. 8.

LORSQUE LA FOULE EST RÉUNIE AU THÉÂTRE,

LA TERRE

— Tandis que j'étais assis sur le trône d'or, que tous les prêtres et les grands de la ville se tenaient debout devant moi, que toutes les multitudes étaient étonnées que les prêtres et les grands n'eussent pas été invités par moi à s'asseoir selon le règlement du royaume, qu'un grand silence planait au-dessus du peuple, qu'il écoutait pour entendre le jugement que je rendrais au sujet du prêtre - il était alors six heures, heure à laquelle le Soleil se trouve à la moitié, de son parcours - tout à coup, la terre trembla, ses fondements furent ébranlés et toutes les idoles de la ville du Soleil tombèrent et se brisèrent. Il y eut un grand tremblement et une grande frayeur, le Soleil s'obscurcit et toutes les étoiles apparurent. La voix de la terre se faisait entendre comme une voix de lamentations, de pleurs, de gémissements et de cris 1 de douleur. Tous les prêtres tombèrent sur leur face de crainte, et tout le peuple pleurait et criait. Il y eut des ténèbres lugubres sur la terre depuis six jusqu'à neuf heures. Alors la lumière se fit, le tremblement cessa, et tous les prêtres et les grands se relevèrent et tombèrent devant moi en pleurant et en me suppliant de leur faire connaître la cause de cet événement. TREMBLE

1

ET

LE

SOLEIL

S'OBSCURCIT.

Le ms. donne ces mots au singulier.

[12]

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305

9 . D E N Y S RECHERCHE LA CAUSE DU TREMBLEMENT DE T E R R E

— Je pris alors aussitôt les nombres sacrés, et parcourus les cours supérieurs des lieux de passage du Soleil, toutes les portes de lumière, les degrés de la sphère (acarpa) du Soleil, le service des signes du zodiaque, la révolution des étoiles et la rotation de l'axe ; j'entrai ensuite dans les voies du Soleil, celles de la demeure de l'été et de l'hiver; je fis le tour de tous les magasins des vents : je repassai ensuite par les cours inférieurs, et je vis la mer inférieure tranquille, les vents silencieux et leurs magasins fermés. Le Soleil n'avait pas été contrarié par le vent qui se trouve au-dessus de sa sphère (o-çatpa), et les portes de lumière n'avaient pas été bouleversées \ Ce n'était pas le jour de la naissance de la L u n e , Orion n'était pas proche de l ' E t a b l e l e s Pléiades n'étaient pas dépourvues de leur nombre, le Joug n'avait pas dompté les Hvades, le Chariot n'était pas sorti des cercles de la sphère céleste, les signes du zodiaque n'avaient pas troublé la rotation de l'axe, les magasins du vent n'étaient, pas ouverts parce que la Lune ('lait pleine, enfin, la mer inférieure «""est bouleversée ryiMine fois tous les cinq cents ans par les vents qui sont sous la mer de feu - elle est alors troublée et bouleversée et fait trembler toute la terre - et je calculai et je vis que ce n'était pas son moment. De plus le prince (âpx cov ) n'avait pas fait de guerre et le sang de gens tués n'avait, pas été versé. ET DE L'OBSCURCISSEMENT

10.

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— Frappé d'étonnemeut et de stupeur en recherchant quelle était la cause du tremblement et des ténèbres qui (iraient eu lieu alors qu'aucun des cours supérieurs n'avait été bouleversé, j'ordonnai à Asklépios, mon notaire, DENYS.

1 11 faut sans doute lire avec la recension B : « les portes de lumière n'avaient pas été fermées devant lui (Soleil) et les cours îles heures n'avaient pas été bouleversés. 2 Ou : « de l'Oiseau de proie » ( l'Aigle ? ).

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307

de m'apporter le « livre dis sphères » , que les Grecs appellent, dans leur langue, livre de l'astronomie. L'ayant parcouru, et ayant fait passer toute la terre devant m o i , pour apprendre et voir quelle était la cause du tremblement qui avait eu lieu, je vis, avec l'oeil de l'esprit, le Christ suspendu à la croix dans le pays de Judée. Il était écrit au-dessus de lui en trois langues : « Voici le roi des Juifs ». Les Juifs l'avaient crucifié et voici qu'ils l'insultaient. J'appris qu'il était le destructeur des idoles et le dieu qui s'était incarné et avait vécu avec les hommes, et aussitôt je saisis la tunique (yXaviSisv) dont j'étais revêtu, je la déchirai de haut en bas et je pleurai. 11.

DENYS FAIT CONNAÎTRE CETTE CAUSE AUX PRÊTRES ET

— Les prêtres ayant vu ce que j'avais fait, furent dans une grande crainte. Je pris la parole et leur dit : « A partir de maintenant, sachez donc, ô prêtres et serviteurs des dieux, que la divinité qui était dissimulée et cachée à tous les hommes, et dont personne ne pouvait arriver à approfondir le mystère, est descendue en cachette sur la terre de Judée, a revêtu ouvertement un corps et est semblable à un homme. E n ce jour de l'année, les Juifs s'en sont emparés et l'ont suspendue à la croix dans l'une des régions de la Judée. E t voici qu'ils s'en moquent, ne sachant pas ce qu'ils font ». Lorsque les prêtres eurent entendu ces paroles> ils furent stupéfaits. RETOURNE À ATHÈNES.

Je notai aussitôt le j o u r , l'heure et le moment où le tremblement de la terre et F obscurcissement du Soleil avaient eu lieu, le quantième du mois et le quantième de la Lune c était, et je gardai ceci sur moi. Le peuple se retira, et chacun retourna chez soi. Le prêtre-assassin des dieux sortit de la prison, et ne reçut pas de châtiment, parce que tous les dieux sculptés étaient tombés. Moi et ceux qui étaient avec moi, nous retournâmes ensuite à la ville d'Athènes, et je plaçai la notice que j'avais écrite à Héliopolis dans les archives des Athéniens.

[16]

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ARRIVÉE

DE SAINT P A U L

À ATHÈNES;

309

IL P R Ê C H E CON-

— Quatorze ans après, l'apôtre P a u l v i n t et monta à la ville d ' A t h è n e s : c'était un homme d'aspect imposant et de belle apparence, éloquent et s a g e ; il prêchait au sujet du C h r i s t qu'il était Dieu. Lorsque les Athéniens eurent entendu ces paroles, ils se moquèrent et r i r e n t do lui. Les g r a n d s de la ville v i n r e n t auprès de moi et me dirent : « U n é t r a n g e r , vieux, éloquent et philosophe, prêche aux foules de la ville dos discours qui contredisent 1 notre doctrine, en disant : Que personne ne sacrifie aux dieux ». TRE

LES DIEUX

13.

DENYS

DU PAGANISME.

FAIT COMPARAÎTRE

SAINT

PAUL

AU

TRIBUNAL

— Lorsque j ' e u s entendu ces parole,s de leur bouche 2 , j'ordonnai a u x grands de la ville de se réunir à la pointe du j o u r au tribunal d'Arios P a g o s . A l'apparition de l'aurore, le tribunal se remplit d'une foule infinie de gens. J'ordonnai qu'on me dressât une grande tribune , ornée ou haut de degrés élevés. J e montai, je m'assis et j'ordonnai aux j u g e s , aux sages et aux philosophes de s'asseoir chacun à sa place. Lorsqu'ils f u r e n t assis, j'envoyai chercher l'ét r a n g e r appelé P a u l . Il v i n t et s'avança auprès de moi. Quand un grand silence régna parmi le peuple, j'ordonnai à Paul de p a r l e r . Il prêcha alors avec une grande franchise (•Kctpprpla) la prédication au sujet du C h r i s t . Il commença son discours courageusement et sans c r a i n t e , en criant et en disant : « Citoyens athéniens, écoutez : je vois que vous excellez dans tout ce qui concerne le culte des démons » - si la crainte que nous leur inspirions ne les avait pas dominés, las Athéniens le lapidaient on l ' e n t e n d a n t dire ces mots P a u l continua et d i t : « E n faisant le tour des autels des idoles de votre v i l l e , j'ai trouvé un autel au-dessus D'ARIOS PAGOS.

1 5

Littéralement : « qui no conviennent pas ». Littéralement : « d'eux ».

[18]

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311

duquel était écrit: « Dieu caché ». Celui que vous adorez sans le connaître, c'est celui que je vous annonce aussi. Il est descendu du ciel, est devenu homme, a détruit les idoles, a attiré les peuples à son culte, a vécu avec les hommes et a accompli par son incarnation 1 tous les miracles. Le peuple juif s'est rebellé contre lui et l'a crucifié par envie. Après qu'il l'eut cloué sur la croix, le Soleil s'obscurcit, les étoiles apparurent, les rochers se fendirent, la terre trembla, les ténèbres couvrirent la terre depuis six heures jusqu'à neuf heures, les statues tombèrent, les idoles se brisèrent et de nombreux morts ressuscitèrent. Le Dieu qui mourut dans la chair, ressuscita du tombeau le troisième jour et apparut à tous ses disciples. Quarante jours après sa résurrection, il monta au ciel et s'assit sur le trône (Opôvoç) resplendissant de sa gloire. Il est éternel et sans fin et doit venir juger les vivants et les morts ». 1 4 . CONVERSION DE DENYS. — Lorsque j'eus entendu ces par-oies, je me souvins de ce que j'avais noté à Héliopolis au sujet des ténèbres qui avaient eu lieu , et j'ordonnai à Asklépios, mon notaire, de m'apporter la notice. Quand il me l'eut apportée, je la lus. Ainsi que Paul avait dit au sujet des ténèbres, du tremblement, du quantième du mois et de la Lune, de l'heure à laquelle ces phénomènes avaient ou lieu et combien d'heures ils avaient duré, ainsi il était écrit dans ce mémoire. J'ordonnai qu'il fût lu devant toutes les foules de la ville. Moi, je crus aussitôt que celui que Paul annonçait était le Dieu qui ne passe pas et ne cesse pas. Je fus baptisé par l'apôtre Paul lui-même, et après, je reçus également de lui l'ordination de l'épiscopat dans ma ville d'Athènes.

1 Littéralement : « par son oîxovo(j.!a », le syriaque ll-a-Jf-^t-^ étant l'équivalent de ce mot grec. Cf. P a y n e S m i t h , Thésaurus syriacus, col. 818, s. y. [5.

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313

1 5 . C O N C L U S I O N . — Je sais, mes amis, que ce ne sont pas les hommes qui m'ont sauvé du paganisme idolâtre, mais Dieu lui-même au moyen de la science de la sagesse. La sagesse m'a donné les grades de l'honneur dans le paganisme et dans le christianisme. E t je sais qu'il n'y a pas d'autre richesse que la sagesse, et tous les jours de ma vie, j'adore et je loue le donateur de la sagesse, le P è r e , le Fils et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Amen. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Amen.

T r a d u c t i o n d e l a R e ce 11 s i o n B. Histoire de la ville 1.

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(élevé) des philosophes et j'appris à connaître toutes les entrées et les sorties de la sagesse 2 ; le cours des étoiles ; le lieu de passage du Soleil ; les portes de lumière 3 ; les tableaux des heures ; (toutes) les variétés 4 et les magasins r> du vent ; (le mouvement circulaire du Soleil et de la Lune ; tout le changement des saisons); le mouvement circulaire du firmament 5 ; le souffle de l'air (âf,p); la révolution du Chariot ; le temps de la Balance ; le rôle des Pléiades ; le service des Hyades ; les variétés 6 du vent ; le mouvement io circulaire du ciel; les époques de l'obscurcissement du Soleil et de la Lune ; le changement des saisons 7 ; la révolution des signes du zodiaque 8 ; les lois de la sphère céleste a ; le changement des eaux inférieures et supérieures ; les époques du tremblement de la terre 10 ; pourquoi 11 et ir» quand s'ouvrent les portes des lieux de passage 12 des signes du zodiaque, et ce que font les étoiles qui courent dans le ciel. 4.

DENYS

REÇOIT DES PHILOSOPHES

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« L I V R E DES S P H È -

RES ». — Lorsque j'eus été instruit, dans toutes ces choses, su et que (tous) les prêtres virent que ( t o u t e ) cette science m'avait été communiquée, ils prièrent tous les philosophes de me donner le « Livre des sphères », celui de l'astronomie. Voyant que j'étais jeune, les philosophes s'y refusèrent. iVaboni; mais à la fin, je fus aussi jugé digne de leur as-

1 P : « d e la philosophie ». — J Le texte est corrompu ici. Voir note 3 du § 3. — 3 M : « les portos dos lumières ». — * M : « les horloges des variétés ». — 11 M : « d u ciel». — 6 Correxi : M : « l a v a r i é t é » . — 7 1' omet depuis: « l e s variétés du v e n t » (1. 9 ) jusqu'ici. — 8 M omet « l a révolution îles signes dn zodiaque ». — ' P : « la loi de la sphère céleste ». — 10 P o m e t : « de la t e r r e » ; M : « lies tremblements de la t e r r e ». — 11 P o m e t : « pourquoi ». — " P : « du lieu (te passage ».

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

319

semblée, et je parcourus sans crainte devant eux, en maître 1 , les sphères de l'astronomie. Peu de temps après, je fus aussi jugé digne de siéger avec eux. 5.

CONSTRUCTION

EST MIS À LA TÊTE D'ARIOS

PAGOS

DU

TRIBUNAL

D'ARIOS

PAGOS.

DES QUATRE JUGES INSTITUÉS

POUR

GOUVERNER

SON

ROYAUME.

PAR —

DENYS ORDRE En

ces

jours, le prince (âp^cov) des démons, Arios Pagos 2 , ordonna aux Athéniens de construire 3 un nouveau tribunal *. Ils se construisirent un nouveau tribunal 5 , dépensèrent pour lui de grandes sommes 8 , et lui donnèrent le nom de tribunal 7 d'Arios Pagos. Un certain jour que les païens sacrifiaient leurs fils et leurs filles aux démons, tous les Athéniens se réunirent au tribunal d'Arios Pagos, e u x , leurs femmes et leurs enfants. Lorsqu'ils furent tous réunis, Arios Pagos entra s dans le temple des idoles qui était appelé temple du « Maître des Dieux ». Au-dessus de l'autel de ce temple (vai;), était écrit : « Dieu caché et maître des dieux». E t a n t entré auprès des p r ê t r e s 9 , il leur d i t : « D e scendez en hâte au tribunal auprès des foules 10 de la ville et dites-leur: Le prince (àp^uv) qui a le commandement du monde entier, vous ordonne de lui instituer qua-

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325

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

327

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

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quille, les vents silencieux et les magasins fermés. Le Soleil n'avait pas été contrarié par le vent d'en h a u t , les portes de lumière n'avaient pas été fermées 1 devant l u i , et les cours 2 des heures n'avaient pas été bouleversés. Ce n'était pas le jour de la naissance de la Lune, Orion n'était pas proche de l'Etable 3 , les Pléiades n'étaient pas dépourvues de leur nombre, le Joug n'avait pas dompté les Hyades 4 , le Chariot n'était pas sorti du cercle de la sphère céleste 5 , les signes du zodiaque ne troublaient pas la rotation de l'axe, les magasins du vent 6 n'étaient, pas ouverts, parce que la Lune était pleine, enfin 7 ¡a mer inférieure 8 n J est bouleversée ^« J une fois tous les cinq cents ans - elle fait alors trembler toute la terre - et je vis ioi>o\,

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

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Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

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339

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311

biographique.

Denys, le disciple de Paul, était de la ville d'Athènes et fils de Socrate, le philosophe. Lorsqu'il f u t âgé de sept ans, ses parents l'offrirent comme victime, c . - à - d . comme ex-voto aux dieux. Les prêtres ne l'immolèrent pas sur l'autel à cause de sa beaiité et de la considération dont jouissaient ses parents, mais le chargèrent de servir les dieux. Ensuite, ils lui firent étudier la sagesse, c . - à - d . la science des philosophes. Lorsqu'il eut été instruit dans la sagesse parfaite il devint aussitôt le j u g e des sages du t r i b u n a l d'Arios Pagos. — Un jour que tous les sages étaient réunis avec Denys au t h é â t r e ( O s a T p o v ) , il y eut un grand tremblement, des ténèbres recouvrirent la terre, le Soleil et la L u n e s'obscurcirent depuis six heures j u s q u ' à neuf heures. L a lumière se fit alors immédiatement, le tremblement cessa et Denys prit le livre des sphères que les Grecs appellent livre de l'astronomie. Après l'avoir parcouru et après avoir fait passer toute la t e r r e devant l u i , il vit le Messie suspendu à la croix dans le p a y s de Judée. Aussitôt il sut qu'il était le Dieu qui s'était incarné, et qui avait vécu avec les hommes. Il nota de suite le jour, l'heure, le quantième c'était de la L u n e , et cacha cette notice. — Quatorze ans après, P a u l monta à Athènes, et commença à prêcher au sujet du Messie et de ses miracles. Denys sut aussitôt que ses paroles étaient vraies. Ce qu'il avait vu et noté le jour où les ténèbres avaient eu lieu, tout cela il le prêchait. Denys c r u t et P a u l le baptisa. Denys devint son disciple et Paul lui donna aussitôt la dignité de l'épiscopat en l'an 356 des Grecs, qui est l'an 44 après l'arrivée de Notre Sauveur. Après avoir enseigné tout Athènes, il termina sa vie à Athènes et f u t enterré avec grand honneur.

1

Ou : « parfaitement dans la sagesse », en lisant h

[50]

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34-2

NOTES R E M A R Q U E P R É L I M I N A I R E . — Noua renvoyons pour l'histoire do l'autobiographie, étudiée comme genre littéraire, à l'ouvrage de G. M i s e h , Geschichte der Autobioflraphie, dont le premier volume (das Altertum) a paru en 1907, chez Teubner à Leipzig. T I T R E . — L a recension A (cf. § 6), le ms. P de la reconsiou B (cf. § 6, § '7 et § 14), la recension copte 1 identifient la ville du Soleil avec Baalbeck, c'est-à-dire avec Héliopolis de Syrie; par contre, le ms. M de la recension B l'identifie, dans le titre et dans la clausiile, avec Héliopolis d'Egypte. L'auteur de l'autobiographie, un Syrien, avons-nous vu, aura certainement songé à Héliopolis de Syrie, et l'identification de la ville du Soleil avec Héliopolis d'Egypte dans le ms. M de la recension B, sera due à un lecteur au courant de la tradition grecque, plus conforme à la vraisemblance historique, qui faisait d'Héliopolis d'Egypte la ville où Denys l'Aréopagite aurait été témoin de l'obscurcissement du Soleil à la mort du Christ. Cf. à ce sujet ce que nous avons dit dans le Traité astronomique et météorologique syriaque attribué à Dent/s l'Aréoparjite, t. I I des Actes du XIV' Congrès international des Orientalistes (Alger, 1905), p. 141, note 4. (Des tirages à part de ce Traité sont en vente à Paris chez E. Leroux, à Leipzig chez 0. Harrassovvitz).

§ 1. — L'expression " dès le ventre de ma mère „ est fréquente dans le N. T. Cf. M a t t l i . , XIX, 12; L u c , I, 15: Act. III, 2, etc.. L'expression " le prince des démons „ se rencontre également souvent dans le N. T. ( 6 ÂPYTOV TIÎV JXIIAOVÎWV). Cf. M a t t h . , IX, 34, XII, 24; M a r c , III, 22; L u c , XI, 15. " maître des dieux „ ;.:» ) est, dans la version syriaque des Actes des Apôtres, XIY, 11-12, la traduction de Zsu';; cf. plus loin les notes du § 5.

1 La ville de Pelpah, dont il est question dans la rédaction copte et que M. 0. v o n L e m m n'a pas réussi à identifier (cf. Bulletin de l'Académie, impériale des sciences de St.-Pétersbourg, 1900, t. XII, p. 286) représente certainement la ville de Baalbeck.

[51]

U n e a u t o b i o g r a p h i e s y r i a q u e de D e n y s

l'Aréopagite.

§ 3. — Le philosophe auquel l'auteur de l'autobiographie aura songé pour l'instruction de Denys la reeension A l'appelle Diocratès et la reeension B Diocrltès — sera sans doute Démocrite. — Par " philosophes „ il faut entendre dans l'autobiographie de Denys, comme souvent chez les auteurs byzantins, les " a s t r o logues „. Cf. p. ex. ST^cpxvo; cpi>.o'ao>-), voir Traité, p. 146, 1. 5 = p. 167, 1. 7, p. 158, 1. 1 = p. 186, 1. 4 et sur l'expression 8 lieux de passage du Soleil „ cf. la note 4 du § 3. 8 toutes les portes de lumière — Cf. la note 5 du § 3. " les degrés de la sphère du Soleil „. — Cf. § 8, note 1. le service des signes du zodiaque „. — Sur l'emploi du mot •' service „, cf. la note 13 du § 3. u la rotation de l'axe „. — Cf. Traité, p. 158, 1. 19 = p. 185, 1. 22.

" j'entrai ensuite dans les voies du Soleil (J^ai*., ), celles de la demeure de l'été et de l'hiver „.— Cf. la fin du ch. II, ch. I I I et p. 159, 1. 7 = p. 186, 1. 14. L'auteur semble également ne distinguer que deux saisons, l'été et l'hiver; cf. Traité, p. 178, note 2. 8 je fis le tour de tous les magasins du vent „. — Cf. la note 7 du § 3.

[55]

Une autobiographie syriaque de Denys l'Aréopagite.

347

" j e vis la mer inférieure tranquille „. — Cf. Traité, p. 159, 1. 12 = p. 186, 1. 20 : " les bouleversements de la mer inférieure „ ; voir ibid., ch. III. " le Soleil n'avait pas été contrarié par le vent qui se trouve au dessus de sa sphère [ B : par le vent d'en haut] „. — Au sujet du veut d'en haut — un vent violent qui provoque les éclipses de Soleil —, cf. le ch. I I du TraUc. " Ce n'était pas le jour de la naissance de la Lune „. — C'est à-dire ce n'était pas le jour de la Nouvelle Lune. Au sujet de la naissance de la Lune, lire le ch. I du Traité. " Orion ( li-^j.«^) n'était pas proche de l'Etable,, ( l i — — Orion est mentionné dans le "Traité, p. 164, 1. 5 = p. 193, 1. 10, l'Etable, p. 159, 1. 3 = p. 1S6, 1. 7; p. 164, 1. 6 = 193, 1.11. Peut être faut-il traduire !«-»•£, par "oiseau de proie,, au lieu de par "étable,,. " Les Pléiades n'étaient pas dépourvues de leur nombre ,,. — On trouvera à la note 12 du § 8 l'indication des passages du Traité où sont mentionnées les Pléiades. " Le Joug n'avait pas dompté les Hyades „. — Le Joug est mentionné dans le Traité, p. 159, 1. 2 = p. 186, 1. 5, p. 164, 1. 5 = p. 193, 1. 10. Pour les Hyades, voir la note 13 du § 3. Le Chariot n'était pas sorti des cercles (B : du cercle) de la sphère céleste ,. Cf. pour le Chariot la note 10 du § 3, et pour le sens de sphère céleste que nous donnons à IKXicuio , Traité, p. 185, note 4. " les magasins du vent n'étaient pas ouverts parce que la Lune était pleine „. — Les magasins du vent s'ouvrent pour la conception et la naissance de la Lune ; cf. ch. I du Traité. A : " la mer inférieure ri'est bouleversée y?)[/.a, TOÙvtsoQSV ^ta.YyeXcnjf/.£Vov.

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