La version syriaque de l’Octateuque de Clément: Traduite en français 9781463226442

François Nau (1864–1931) in this volume gives a French translation of the so-called Octateuch of Clement from Syriac, wh

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La version syriaque de l’Octateuque de Clément: Traduite en français
 9781463226442

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La version syriaque de rOctateuque de Clément

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Syriac Studies Library

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Sériés Editors Monica Blanchard Cari Griffïn Kristian Heal George Anton Kiraz David G.K. Taylor

The Syriac Studies Library brings back to active circulation major reference works in the field of Syriac studies, including dictionaries, grammars, text editions, manuscript catalogues, and monographs. The books were reproduced from originals at The Catholic University of America, one of the largest collections of Eastern Christianity in North America. The project is a collaboration between CUA, Beth Mardutho: The Syriac Institute, and Brigham Young University.

La version syriaque de lfOctateuque de Clément

Traduite en français

Translation and Introduction by

François Nau

2012

Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com G&C Kiraz is an imprint of Gorgias Press LLC Copyright © 2012 by Gorgias Press LLC Originally published in 1913 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2012

ISBN 978-1-61719-200-5

Reprinted from the 1913 Paris edition.

Digitized by Brigham Young University. Printed in the United States of America.

Series Foreword

This series provides reference works in Syriac studies from original books digitized at the ICOR library of The Catholic University of America under the supervision of Monica Blanchard, ICOR's librarian. The project was carried out by Beth Mardutho: The Syriac Institute and Brigham Young University. About 675 books were digitized, most of which will appear in this series. Our aim is to present the volumes as they have been digitized, preserving images of the covers, front matter, and back matter (if any). Marks by patrons, which may shed some light on the history of the library and its users, have been retained. In some cases, even inserts have been digitized and appear here in the location where they were found. The books digitized by Brigham Young University are in color, even when the original text is not. These have been produced here in grayscale for economic reasons. The grayscale images retain original colors in the form of gray shades. The books digitized by Beth Mardutho and black on white. We are grateful to the head librarian at CUA, Adele R. Chwalek, who was kind enough to permit this project. "We are custodians, not owners of this collection," she generously said at a small gathering that celebrated the completion of the project. We are also grateful to Sidney Griffith who supported the project.

LA V E R S I O N

SYRIAQUE

DE

L'OCTATEUQUE

DE

CLÉMENT

INTRODUCTION

I . C O N T E N U . — Les huit livres de Clément nommés Octateuque par M. Paul de Lagarde, pour les distinguer des huit livres des Constitutions Apostoliques (qui sont aussi attribués à Clément), sont conservés en syriaque, en arabe et, avec quelques différences, en copte et en éthiopien. Nous ne nous occupons pour l'instant (I-VII) que de la version syriaque. Les deux premiers livres portent le titre particulier de : Testament de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le premier,après une courte apocalypse (ch. i-xiv), est consacré aux clercs et au service divin. Il contient les préceptes relatifs aux ordinations de l'évêque, du prêtre, du diacre, des confesseurs, des veuves, du sous-diacre, du lecteur, des vierges, et, incidemment, une liturgie complète de la messe et des ordinations. Le second est consacré aux séculiers, c'est-à-dire au choix et à l'instruction des catéchumènes et au baptême,puis contient divers préceptes relatifs aux fêtes, aux agapes, aux aumônes et aux œuvres de charité, ainsi qu'aux devoirs envers Dieu (prières), l Après leur avoir donné ces enseignements, Notre Seigneur quitte les apôtres pour monter au ciel ; Jean, Pierre et Mat-



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thieu rédigent le Testament à Jérusalem et chargent Dosithée, Silas, Magnus et Aquila de le vulgariser. Les six derniers livres sont attribués aux apôtres : Le troisième a pour titre : Enseignement des douze apôtres et contient le règlement ecclésiastique, conservé en grec dans un seul manuscrit et édité par Bickell, Paul de Lagarde, Pitra et Funk. Nous utiliserons l'édition de P. de Lagarde (i). Ce règlement est appelé en Allemagne Apostolische Kirchenordnung (A- K.) Le quatrième livre est intitulé : Ordonnances des apôtres que Clément adressa aux nations, sur les charismes, les ordinations et les canons ecclésiastiques. Le sous-titre correspond en fait, non pas au quatrième livre seul, mais aux quatre derniers livres ; c'est d'ailleurs le titre général du huitième livre des Constitutions Apostoliques(C. A. VIlIj (2). Le quatrième livre de l'Octateuque ne renferme en efïet que le traité des charismes, G. A. VIII, ch. 1-2, col. 1062-1069. Le cinquième livre d'ailleurs a pour titre : Des ordinations et comprend les chapitres 3 à 5 et 16 à 26de G. A. YIlI, col. 1069 à 1076, ligne 18 ; et 1113 à 1121. Le sixième livre est intitulé: otaTâ;£iç, c'est-à dire ordonnances, de Simon le Cananéen; par combien (d'éuêques) l'évêque doit être ordonné; sixième livre de ceux de Clément. Ce titre ne correspond qu'aux premières lignes, carie livre contient C. A. VIII, ch. 27 à 28; 3o à 3j ; 32 (à partir de col. 1133, I. 1) ; 33 à 34 ; 42 à /¡6 ; 32 (à l'exception des dernières lignes de 32, qui figuraient plus haut). Le septième livre est intitulé : En septième {lieu), Statâ^tç (1) Heliquiœ juris ecclesiaslici anltquissimœ, grcece, edidit A . P. DE LAGARDS, Leipzig, i856, pp. 74-79. (2) Cf. MIGNE, Pair, grecque, t. I, col. 1062. Nous renverrons à cette édition par la notation G. A. VÙl, suivie du chapitre et, au besoin, de ia colonne et' aeia ligne. Pour une élude minutieuse des textes, on devra utiliser l'édition de M. F. X . FINK, Diriascalia et Çonstituliones Apostolorum, 2 vol. in-8°, Paderborn, igo6 M. Funk a consacré aussi un ouvrage important au Teslamenlum : Das Testament unseres Herrn und die verwandten Schriften, Mayence, igor, in-8°, ix-3i6 pages.



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des A pâtres sur le service mystique (i) et comprend C. A. VII], ch. 2g; 5 (fin, à partir de col. 1076, ligne 18 ; le commencement du chapitre 5 figure plus haut dans le cinquième livre); 6 à 9. Le huitième livre est intitulé : Encore i-y-ízi-.z. livre huit, envoyé par Clément aux peuples : ordonnances des saints apôtres et canons (2). Ce sont, hors de très légères différences, les 85 (ou 84) canons des Apôtres, conservés en grec et imprimés à part dans tous les recueils de conciles. Ils figurent aussi à la suite de C. A. VIII et ont élé imprimés à cette place par Turrianuset Funk dans leurs éditions des Constitutions Apostoliques. En somme, l'Octateuque contient : le Testament de Notre Seigneur Jésus-Christ (livres I et II); VApostolische Kirchenordnung(l.III) et tout le huitième livre des Constitutions apostoliques dans un ordre différent, hors les chapitres 10 à i5 et 35 à 4i (1. IV à Vil), avec les Canons des Apôtres (I. VIII). Il ne faut pas croire cependant que ces chapitres, omis dans les derniers livres, manquent dans l'Octateuque, car on en trouve l'équivalent ailleurs : Les chapitres 10 à i5 sont vine liturgie de la messe qui a son équivalent dans le chapitre 23 du premier livre de Clément (c'est-à-dire entre l'ordination de l'évêque et celle du prêtre, comme les chapitres 10 à i5 de C. A. VIII). Les chapitres 36 à 38 (Prière du matin) ont leur équivalent dans le chapitre 26 du premier livre, et le chapitre l\o (Invocation sur les prémices) dans le chapitre 16 du second livre. De nombreuses mentions incidentes sont d'ailleurs faites de la prière du soir (ch. 35) et des prières pour les morts (ch. 4 i ) . Le Testament à lui seul est déjà parallèle à la plupart des chapitres du VIII e livre, à savoir à tous les chapitres qui traitent d'ordination et de liturgie, chap. 2 à 45. Le cadre est le même, les idées sont analogues,mais les mots sont différents. (1) Correspond au grec : ¡a'jotix.í; >.'/.-::.•.•/.;. (2) Ces titres sont empruntes au m s . 148 du Musée B o r g i a . Dans le m s . 62 de Paris édité par de L a g a r d e , c o m m e dans la citation de Sévère d'Antioclie (infra, VI) on trouve le titre : « Aia-rá^si«,c'est-à-dire ordonnances des apôtres,qui i'urent adressées aux peuples par Clément. Canons ecclésiastiques ».

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4 —

Les livres IV à VII au contraire renferment identiquement les chapitres i à 9; 16 à 34; 4a à 46 de G. A. VIII. II. L'OCTATEUQUE ET LE LIVRE VII DES G. A. — Nousvenonsde voir que le troisième livre de l'Octateuque (YApostolische Kirchenordnunçf) n'avait pas de passage parallèle dans G.A. VIII. Il n'est pas inutile d'ajouter qu'il est parallèle à la première partiedu livre VII des Constitutions Apostoliques, caril estbasé aussi, comme on le verra, sur l'idée « des deux voies » et donne des développements analogues à ceux de la Didaché. Le reste du septième livre correspond aussi à diverses parties de l'Octateuque : le baptême, ses conditions, l'instruction des catéchumènes, le renoncement à Satan et les onctions : G. A. VII, ch. 22, 3g à 45, correspondent à Octat.ll,

ch. 1 à

10. L'apocalypse G. A. VII, 32, correspond à Octat. I, ch. 1 à 14; les diverses actions de grâces, G. A. VII, ch.. 25 à 27, 33 à 38, correspondent aussi aux interminables actions de grâces d'Octat. I, 23, 25, 26 (1). Nous ne voulons pas dire que l'un dépend de l'autre,car il n'y a aucune parenté textuelle, mais nous voulons mettre en relief que l'Eglise syrienne, avec sa Didascalie et son Octateuque, possédait l'équivalent complet non seulement des livres I à VI et VIII des Constitutions apostoliques, mais encore du livre VII. III. — E D I T I O N S DE L'OCTATEUQUE.— Paul deLagarde publia les fragments de l'Octateuque contenus dans le manuscrit syriaque n° 62 de Paris (2), ainsi que les textes grecs correspondants ou du moins la traduction grecque des fragments syriaques dont l'original est perdu (3). Mgr Rahmani le premier publia le texte complet des deux premiers livres (4), avec des prolégomènes, notes, dissertations (1) Ajoutons que C.A. VII, 46, sur les évèques ordonnés et envoyés par les apôtres, a un certain équivalent dans la doctrine syriaque d'Adaï insérée par le ras. syr. 62 de Paris au milieu de l'Octateuque, et que les prières de la fin, ch. 47 à 49> sont beaucoup plus nombreuses à la fin de la version éthiopienne des canons ecclé" siastiques (éd. HORNER, pp. 222 à 23A). (2) Reliquiœ jaris ecclesiastici antiqaissimœ, syriace, Leipzig, i856, p p . 1 à 61. (3) Reliquiœ juris ecclesiastici anliquissimce, grœce, Leipzig, 1806. L'introduction (pp. 1 à LVI) donne la comparaison du syriaque, du copte et d u grec. (4) Testamentum Domini nostri Jesa Christi, Mayence, 1899.

et traduction latine d'après le manuscrit précédent, un manuscrit de Mossoul et le manuscrit 148 du Musée Borgia. MM. Cooper et Mac Lean en ont donné une traduction anglaise avec une introduction et des notes : The Testament of our Lord, Edimbourg, 1902 (1). Nous avons publié et traduit en français un fragment du Testameiitum cité par Moïse bar Iiépha dans une homélie sur la fin du monde (2). Au même moment, M. Arendzen publiait le même fragment d'après un autre manuscrit de Moïse bar Képha (3). Nous ne connaissons pas d'autre édition ou traduction relative à l'Oclateuque et croyons donc que la présente traduction est la première qui comprenne l'ouvrage entier (4). IV. M A N U S C R I T S D E L ' O C T A T E U O U E . — Ce sont ou des collections de canons ou des manuscrits de la Sainte Ecriture. Au premier genre appartiennent les manuscrits syriaques 62 (S) de Paris (5) et 148 du musée Borgia (B). Mgr Graffin a bien voulu examiner ce dernier, en même temps qu'il nous procurait une photographie de la première partie. Il dépend sans doute du même original que le manuscrit 62 de Paris, car il débute comme lui p a r l a Didascalie et continue par l'Octateuque, la doctrine d'Addaï, les canons des apôtres et des synodes des saints Pères (Cf. Paris, 62, fol. 108 à II3), et les canons de Nicée, d'Ancyre, de Néocésarée, de Gangres, d'Antioche sv èf/.a'.vio!ç, de Laodicée, de Constantinople, d'Ephèse, etc. (6). (1) Je relève cette mention dans J. G u e r r i e r . L e Testament de N. S .Jésus-Christ, étude s u r la partie apocalyptique, Lyon, 1903, p p . 2 et 79. (2) Journal asiatique, mars-avril 1901, p p . 233 à 256, d'après les manuscrits syriaques de Paris, 206 et 207. (3) Journal of theol. studies, avril 1901, p p . 4oi-4i6, d'après le m s . de Cambridge, add. 2918. (4) Un f r a g m e n t latin de la partie apocalyptique a été édité par James, Apocrypha anecdota, Cambridge, i8y3, p . i53, d'après un m s . de Trêves du vm° siècle. (5) Voir l'analyse d u m s . 63 de Paris (Saint-Germain, 38) dans le Catalogue des mss. syriaques et sàbèens de la Bibliothèque Nationale, Paris, 1874, p p . 22 à 29. (6) De plus nous avons déjà remarqué que le texte de la Didascalie est à peu près identique dans les deux m a n u s c r i t s . J,c m s . i/ ( 8 est même le meilleur, car celui de



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Plus importants et surtout plus caractéristiques sont les manuscrits du second genre qui placent l'Octateuque parmi les livres « reçus », c'est-à-dire canoniques, et le transcrivent à i a suite du Nouveau Testament. Voici ceux que nous connaissons : i° Le manuscrit de Mossoul (M) édité par Mgr Rahmani, et dont le savant auteur écrit (i) : Continet codex, ab initio usque ad folium 338 versum, translatas secundum versionem Pshittâ et,prolibris qui in ilia desiderantur,secundum sgriacam versionem LXX interpretum, omnes V. et N. T. turn proto-canonicos turn deutero-canonicos libros, qui attingunt sumrnam septuaginta sex, prout ipse librarius ad marginem singulos libros enumerat. Inde autem, a folio 33g usque ad folium 354 codicis postremum, Sacrœ Scripturce libris, continuata ea numerorum serie, subjunguntur octo libri Ai®rài;eiç Apostolorum, quos Lagarde, ut a vulgatis octo Constitutionurn Apostolicarum libris distinguerentur,OctVite\ichos vocare maluit. 2° Le manuscrit de Cambridge Oo,I, i, du xn e siècle, qui provient du Malabar et contient « la Bible de Buchanan ». Après « les actes et les épîtres apostoliques » viennent The six books of Clement (2). 3° Le manuscrit syriaque 108 du musée Borgia qui, après « les sept lettres catholiques des saints Apôtres », porte lecommencement du premier livre de l'Octateuque, ch. 1 à xxr (pp. à 4Q4). Le scribe s'arrête au milieu d'une phrase et laisse le reste de la page en blanc. Le manuscrit qu'il transcrivait devait donc renfermer tout l'Octateuque (3). 4° Le manuscrit syriaque 118 du Musée Borgia,qui contient P a r i s a été corrigé des petites omissions (de quelques mots) qu'il présentait et ce n'est que grâce à ces corrections qu'il v a u t m a i n t e n a n t celui de R o m e . P o u r l'Octateuque, le m s . 62 ne donne que des extraits. (1) Testamentum, etc., p. x . (a) Cf. A catalogue of the Syriac manuscripts preserved in the Library of the University of Cambridge, C a m b r i d g e , 1901, p . j o 4 a . (3) Le m a n u s c r i t semble d'ailleurs être une transcription d u m s . d e M o s s o u l utilisé p a r Mg-r R a h m a n i , car une clausule (p. 483) nous a p p r e n d aussi qu'il f u t écrit en i y ë 3 (des grecs, ou i 6 5 a ) p a r « le pécheur Behnam » C f . Testamentum, p . ix.

l'Octateuque à la suite de la B i b l e .

Nous traduisons

la

note

finale de ce m a n u s c r i t (page 5 3 2 ) : E s t t e r m i n e ce l i v r e p a r l a g r â c e de D i e u qui a r é p a n d u ses m i s é ricordes s u r ( l ' h o m m e ) i n d i g n e , f a i b l e et p é c h e u r , q u i l ' a écrit s o u tenu p a r sa g r â c e f o r t i f i a n t e . Y sont c o m p r i s tous les livres r e ç u s des saints prophètes, c'est-à-dire tous les livres de l ' A n c i e n T e s t a m e n t , a i n s i q u e les livres b é n i s et saints du N o u v e a u T e s t a m e n t : le saint évangile par

les q u a t r e s a i n t s

évangélistes, Matthieu, Marc, L u c ,

J e a n et les quatorze lettres de l ' a p ô t r e P a u l , et les actes des saints apôtres, et leurs sept lettres c a t h o l i q u e s , et les huit l i v r e s

envoyés

p a r les saints apôtres a u x n a t i o n s p a r le m o y e n de C l é m e n t . T o u s sont contenus en bel o r d r e d a n s ce v o l u m e . G l o i r e a u P è r e , a u F i l s et a u S a i n t - E s p r i t , v r a i D i e u , a f i n q u e , p a r leurs m i s é r i c o r d e s , le p é c h e u r qui a f a i t tout son p o s s i b l e soit g r a t i f i é d u p a r d o n

de ses

f a u t e s et de la r é m i s s i o n de ses péchés ; q u ' i l en soit de m ê m e p o u r q u i c o n q u e r e n c o n t r e r a (ce livre), p r i e r a et d i r a : q u e Dieu p r e n n e en pitié B e h n a m le m a l h e u r e u x . Que q u i c o n q u e p r i e r a soit e x a u c é du S e i g n e u r de m i s é r i c o r d e et de g r â c e . A m e n . Il y a encore d ' a u t r e s livres q u i sont reçus d a n s la sainte E g l i s e de D i e u et qui ne sont p a s placés d a n s ce v o l u m e . V o i c i l e u r s titres : la D i d a s c a l i e des saints A p ô t r e s ; le l i v r e des R é v é l a t i o n s de J e a n ( i ) , le l i v r e des d e u x lettres de C l é m e n t de R o m e , et a u s s i les n o m s des saints P è r e s et des docteurs i l l u s t r e s dont l ' e n s e i g n e m e n t est édifié s u r le f o n d e m e n t des s a i u t s A p ô t r e s . C'est à M g r G r a f f i n q u e nous d e v o n s la c o n n a i s s a n c e de ces d e u x m a n u s c r i t s , ainsi q u e les p h o t o g r a p h i e s des p a g e s 4 8 3 à 4 9 4 d u p r e m i e r et 4 6 0 à 5 3 2 d u Y.

ORIGINE

DE

LA V E R S I O N

second.

SYRIAQUE. —

Elle provient d'un

t e x t e g r e c . C ' e s t c e r t a i n p o u r les q u a t r e d e r n i e r s l i v r e s d o n t le texte grec (dans un

ordre différent) existe encore. P o u r

les

d e u x p r e m i e r s , n o u s a v o n s en p l u s le n o m d u t r a d u c t e u r , d ' a p r è s la c l a u s u l e des m a n u s c r i t s de M o s s o u l et d u m u s é e B o r gia, n° i 4 8 : « Fin d u second livre de Clément, traduit du grec en s y r i a q u e p a r J a c q u e s l ' h u m b l e , l'an 998 des Grecs (687). a L e traducteur est donc, s a n s doute possible, J a c q u e s d ' E d e s s e , p o l y g r a p h e et t r a d u c t e u r bien c o n n u , m o r t e n 7 0 8 . On p e u t (j) L'Apocalypse,



8



supposer qu'il a traduit aussi les livres suivants, car l'Octateuque était sans doute constitué, puisque le manuscrit de Paris n° 62 est du vm e siècle, et était même constitué depuis longtemps, si Sévère, patriarche d'Antioche de 5 i 2 à 518, le cite d é j à , comme nous allons tâcher de le montrer. II existait au moins une autre traduction syriaque, celle qui est citée par Moyse bar Képha dans le fragment du Testamentum publié par nous et que nous avons mentionnée plus haut, car rien ne nous autorise à dire que Moyse traduisait directement sur le grec, langue qu'il ne semble pas avoir connue ; il devait utiliser une traduction préexistante et nous constatons qu'elle diffère de celle de Jacques d'Edesse. Y I . S É V È R E D'ANTIOCHE ET L'OCTATEUQUE Sévère, patriarche jacobite d'Antioche de 5i2 à 5 i 8 , a connu et a utilisé comme autorité canonique le Testamentum D. N. J. C. Mgr Rahmani l'a déjà écrit à l'occasion d'une note marginale du manuscrit de Paris, qui porte (en face du texte relatif à ceux qu'il ne faut pas admettre au catéchuménat) : « Le patriarche Sévère allègue ces paroles dans la lettre que nous avons mentionnée ». Il est peu probable qu'on retrouve cette lettre dont on n'a même pas le titre, puisque les huit dixièmes au moins des quatre mille lettres de Sévère sont perdus (1); aussi semblait-il difficile de rendre le témoignage de Sévère indiscutable, lorsque la récente publication de M. Brooks (2) nous a fourni en faveur du Testament un témoignage aussi formel qu'onpeut le désirer (3) : Une certaine Thècle, comitissa, interroge Sévère au sujet d'un enfant dangereusement malade qui a été baptisé par un diacre, vu l'absence du prêtre ; le prêtre, à son retour, a blâmé le diacre et a voulu le faire punir; Thècle demande si l'enfant baptisé par le diacre a reçu « la grâce parfaite » (4)- Sévère lui répond :

(1) Celles qui restent ne subsistent qu'en traduction. Le texte grec est p e r d u . (2} The sixth boolc of tke select letters of Severus... 2 volumes (en 4 parties), Londres, 1902-1904. (3) Texte syriaque, p . 482; traduction, p. 426. Nous avons déjà mis en relief ces passages de Sévère dans la Revue de l'Orient chrétien, 1904, p . 288. (4) Si ce baptême est suffisant.



9



Au sujet de cette question et de sa facilité (licéité ?) il est écrit dans les otairxçîiç, c'est-à-dire les ordonnances ( i ) des Apôtres, que l'on a appelées AiaO^xr, du Seigneur, que le diacre peut procéder à la rénovation baptismale d'un enfant quand on ne trouve pas de prêtre et qu'on est pressé par la menace d'une issue mortelle.Le Testament proclame cette observance licite par ces paroles : E n cas de nécessité, en l'absence du prêtre, le diacre baptisera (2).

Pour plus d'évidence encore, ce même passage se trouve dans les mêmes termes dans une seconde version syriaque de la même lettre, conservée dans le manuscrit de Paris, n° 62, et citée en note par M. Brooks. Il semble de plus que Sévère n'a pas connu seulement le Teslamentum, mais encore tout l'Octateuque. On remarquera en effet qu'il emploie le titre : « hazi-eiq des Apôtres », titre qui ne figure pas en tête du Testament, mais qui se trouve explicitement entête des livres VI,VII,VIII et équivalemment en tête des livres III et IV, car le livre IV a pour titre : « ordonnances des Apôtres » (c'est le mot employé par le traducteur syrien pour rendre otaxaEst;) et le texte grec qui correspond au livre III est intitulé Sta-ayai (3). L'ouvrage connu de lui devait donc comprendre ces livres pour qu'il pût leur emprunter leur titre et le donner au Testament qui ne le porte pas. D'ailleurs en un autre endroit, Sévère cite plusieurs canons apostoliques avec le titre exact qu'ils portent au livre VIII de l'Octateuque (4). Jean scholastique(avocat), de Bosra,interroge Sévère au sujet d'un malheureux, enfermé dès son enfance avec les moines et qui crut faire une belle action, au moment où lui vinrent d'irrésistibles tentations, d'en supprimer la cause ; car il ignorait la défense du concile de Nicée ; Sévère répond (pp. 463-/jf>4 du texte) : (1 Les mots « c'est-à-dire les ordonnances » sont évidemment du traducteur qui veut expliquer le mot grec i t a r x l ï t ç conservé par lui dans sa traduction. |2) Sévère écrivait en grec et citait donc en grec.Il est certain, à notre avis, que le Testament a été d'abord rédigé en g r e c . (3) LAGAKDE, p. 74. Le syriaque« Enseignement des douze Apôtres » s e m b l e r e n dre A'SayjÀ ¡ÏÛSÎÎX ¿JROTTO'XWV. Comme nous l'avons dit, les matières du livre III correspondent en effet à la première partie de la Didachè et du Livre VU des G. A . (4i Cf. supra,

1.

10 — II fallait d'abord observer l'intégrité des canons qui fut promulguée par le moyen de l'inspirai ion du Saint-Esprit, à savoir, par les saints Apôtreset par les pasteurs vénérables qui les suivirent, je veux dire le canon vingt cl un de ces Stari;^; qui furent adressés aux peuples par Clémenl, qui porte : « Celui qui s'est châtré lui-même ne sera pas clerc, car il est homicide et ennemi de la création de Dieu. » Et aussi le canon vingt-deux porte : « Si quelqu'un, étant clerc, se chaire lui-même, il sera déposé, car il est meurtrier de lui-même ». Et le canon vingt-trois ajoute encore lorsqu'il dit : «. Le laïque, qui se châtre lui-même, sera séparé trois ans, car il est l'ennemi de sa vie ». Et aussi le premier canon du grand synode des 3 i 8 Pères (de Nicée), dont celui qui me questionne a déjà fait mention, proclame aussi des choses qui concordent avec celles des Atara;stç apostoliques lorsqu'il rejette du clergé...

Dans un autre endroit (trad. pp. 208-214), Sévère cite et commente le canon de Simon le Cananéen qui forme les premières lignes du livre V I de l'Octateuque aussi bien que du chap. 27 de C. A . V I I I : U n certain Isaïe l'Arménien fait fonction d'évêque à E m è s e : il dit avoir été consacré par un seul évêque et cite en sa faveur un canon de Simon le Cananéen. Comme Sévère ne reconnaît pas Isaïe, il est assez gêné par ce canon et commence par dire qu'il « n'a pas prévalu dans les saintes Eglises, n'a pas été reçu par les saints synodes et n'a aucunement été mentionné chez eux ». Cependant il prend la peine de le citer en entier (C. A . V I I I , ch. 27), de le discuter et de montrer qu'Isaïe ne l'a pas observé, car il n'a pas obtenu le è ^ o d e plusieurs évèques. Au point de vue textuel, on ne peut dire si la traduction syriaque de Sévère se rapporte au sixième livre de l'Octateuque plutôt qu'au livre V I I I des Constitutions apostoliques, car les deux textes sont à peu près identiques; mais rien ne nous autorise à dire que Sévère connaissait les C. A . , tandis qu'il cite explicitement le Testamentum comme partie des otaTà;siç des Apôtres et qu'il cite aussi les canons apostoliques d'après le huitième livre de l'Octateuque. Nous pouvons donc croire qu'ici encore il cite le sixième livre de l'Octateuque,

— 11 — lequel a u r a i t d o n c été constitué au m o i n s dès la fin cinquième siècle. Ce serait là n o t r e terminus ad qwm. VII.

L ' O C T A T K U O-».-U E DANS L ' É G L I S E J A G O B I T E .

du

— Cet o u v r ae)g e

a t o u j o u r s fait a u t o r i t é chez les canonistes j a c o b i t e s . D a n s le p a t r i a r c a t d ' A l e x a n d r i e , il est analysé par A b o u l - B a r a k a t ( i ) et figure d a n s la compilation d ' A b o u - M a q a r a h ( 2), i l existe aussi en copte (8). D a n s le p a t r i a r c a t d ' A n t i o c h e , il est cité p a r Sévère, t r a d u i t p a r J a c q u e s d ' J d e s s e , cité p a r B a r H é b r a e u s ( 4 ) . Enfin le Pontifical des d e u x églises r e n f e r m e encore mot à m o t des p r i è r e s d u p r e m i e r livre de Clément (5). VIII.

T E X T E S PARALLÈLES A L'OCTATEUOUE SYRIAOIJE. —

En

sus de C. A . V I L I , d é j à m e n t i o n n é , les textes parallèles sont les 1 2 7 c a n o n s c o p t e s - a r a b e s ; l'epitome de C. A . V I I I , les c a n o n s d ' H i p p o l y t e et l ' O c t a t e u q u e copte. 1° Les 127 c a n o n s e x i s t e n t en copte, en a r a b e et eu éthiopien sous des f o r m e s à p e u p r è s i d e n t i q u e s , avec des divisions d i f f é r e n t e s . Les 7 1 ( é t h . 72) p r e m i e r s (78 d a n s le copte) ont été appelés p a r P a u l de L a g a r d e Canons ecclésiastiques, p o u r les d i s t i n g u e r des 56 d e r n i e r s q u i s o n t appelés Canons apostoliques. L e s c a n o n s ecclésiastiques (C. E.) se divisent en trois p a r t i e s : a) C a n o n s 1 à 20, qui s o n t i d e n t i ques au livre 3 de l ' O c t a t e u q u e ; b) C a n o n s 2 1 à k"], qui r e n f e r m e n t u n e constitution ecclésiastique, parallèle à celle d u Tfstamenfain, appelée en A l l e m a g n e . /•igijptisefir Kirc/tenordnu/iff : r ) C a n o n s 4 8 à 7 1 , qui r e n f e r m e n l les m ê m e s m a t i è r e s q u e ¡es livres ÌY à VI de l'Octateuque, mais en s u i v a n t l'ordre de (1). CT. W . PiiuiEL. Die Kirchenrechtsquellen des Palrinrehats Alexandrien, Leipzig, ipoii. pp. 015-73. (2) Ms. A r a b e s de Paris. n° fol. et n" pp. ' ¡ ' / T ' J Ï I . (3) Publié p a r H . TAITAM, Londre«, I J,OAH le litre de The n/iostolical Cons. titulions or Canons of Hir nposlìrs in ru/'lir, a vre Ira l u d i o n a n g l a i s e (livres 2 à 8), Londre-;. 1 {3/j8, analysé par PAOL DL L'.UVRDI, Reliquia'... yrrrce, p. M. (4> Vomoranon, éd. B e d j a a . P a r i s , j898. p p . 37, LO, 8", 80, 97, 107. (5) Cl'. RAIIMA.VT, p. 17. Une vePMOn a r a b e du Teslitienlum provieni du syriaque, une autre provient ;-ans doute du c o p i e . Cf. Revue x x i , 7 - 3 6 , où f (3) C ' e s t une allusion à M a t t h . , x x i v , 3 - 5 i ; Marc, x m , 3-37 ! l'on trouve des prédictions relatives à la fin du monde. L'édition L a g a r d e porte ici : « Est-ce que, a y a n t de s o u f f r i r p o u r ceux qui habitent la terre, j e ne vous ai pas dit diverses choses au s u j e t de la fin ? » (4) P r o d i g i a el signa e x t e r m i n a t i o n i s h u j u s m u n d i . R . , Ibid. (5) Tempore dispensationis mea:. R . , p. 7. (6) Voir ci-dessus, note 3. — Ou peut d'ailleurs entendre ce verset des g u e r r e s entre J u i f s el R o m a i n s , et de la destruction de Jérusalem et du temple. — L ' a u t r e version porte : celeraqae alia qaa> dixi uobis. R., Ibid. (7) Cf. Luc. x x i , 36. 8) Quoniam P a l e r meus, qui me misit ad suam h œ r e d i t a t e m , p r a j c o g n o s c e n s quas i u t u r a sunt, p r œ d e s t i n a v e r i t ex ultimis g e n e r a t i o n i b u s in novissimis diebus vasa s a n c t a , honorabilia et electa, idcirco exacte vobis m a n i f e s t a faciam, quœ p o s l ha;c eventura s u n l , q u a n d o n a m s u r r e c t u r u s sit ille filius perdilionis. R . , Ibid.



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IV. Voici les signes qui a u r o n t lieu q u a n d le r o y a u m e de Dieu a p prochera : Après les f a m i n e s , les mortalités et les séditions qui a u r o n t lieu d a n s les peuples, il y a u r a des chefs a m i s de l ' a r g e n t , enn e m i s de la vérité, homicides, m e n t e u r s , e n n e m i s de la foi, pleins de jactance, a m i s de l ' o r . — D a n s l'Orient r é g n e r o n t des rois sans vigilance ni intelligence, pas (encore) adultes, e n f a n t s , a m i s de l'or (r), de m ê m e race, m a i s p a s de m ê m e sentiment, ear c h a c u n d'eux veut enlever la vie de son c o m p a g n o n ; leurs a r m é e s c a u s e r o n t g r a n d e misère, m e t t r o n t les g e n s en fuite et r é p a n d r o n t le s a n g . V. D a n s l'Occident s'élèvera u n roi de race différente, r e m p l i d'astuce, impie, homicide, t r o m p e u r , puissant, a u x n o m b r e u x desseins, r u s é , e n n e m i de la foi, glorieux, a m i de l'or, persécuteur des chrétiens; il r é g n e r a aussi sur les peuples b a r b a r e s et r é p a n d r a le s a n g de beaucoup (2). Alors l ' a r g e n t sera méprisé et l'or h o n o r é ; il y a u r a d a n s toute ville et en tout lieu des séditions de voleurs, du s a n g r é p a n d u , des r a p i n e s et des dévastations ( 3 ) . VI. (fol. 62 r°). Il y a u r a alors d a n s le ciel les signes s u i v a n t s : on verra u n a r c d a n s le ciel et u n e corne (arc-en-ciel), des éclairs et des tonnerres en dehors de leur temps, et la voix de m o u v e m e n t s divers, et les bouillonnements de la m e r et les b r u i t s de la t e r r e (4). VII. E t s u r la terre a u r o n t lieu les prodiges suivants : les h o m m e s e n g e n d r e r o n t des d r a g o n s ou encore des a n i m a u x (5) ; d ' a u t r e s , tout (1) Cette p h r a s e , j u s q u ' i c i , m a n q u e d a n s les trois m s s . L a g a r d e - R a h m a n i . Elle a d û t o m b e r p a r h o m o i o t é l e u t i e . L e s c r i b e — ou p e u t - ê t r e le t r a d u c t e u r — a p a s s é d u p r e m i e r « a m i s de l'or » a u s e c o n d . Il est à n o t e r q u e c e t t e p h r a s e e x i s t e en p a r t i e d a n s la v e r s i o n c o p t e - a r a b e d u Testament de N. S. J.-C. Cf. R a h m a n i , p . 7, n o t e 2 . — L e m s . C , a u lieu de « e n f a n t s », p o r t e « e r r a n t s » . S i on c h o i s i t cette d e r n i è r e l e c t u r e , qui ne d é p e n d q u e de la l o n g u e u r d ' u n e l e t t r e ( a ï n p o u r lomad) on r e m p l a c e r a « p a s ( e n c o r c ) a d u l t e s » p a r « p a s i n t è g r e s » . (2) E f f u n d e t m u l t u m s a n g u i n e m . R . , p . 9 . (3) E r i t in o m n i c i v i t a t e et r e g i o n e d i r e p t i o et prosda per l a t r o n e s , e f f u n d e t u r q u e s a n g u i s . R . — Les d e u x p a r a g r a p h e s s u i v a n t s f i g u r e n t d a n s le m s . de T r ê v e s . (4) E r u n t t u n e s i g n a in c œ l o : a r c u s a p p a r e b i t et c o r n u et l a m p a d e s ( a u d i e n t u r que) t e m p o r e n o n suo s u s u r r u s et voc.es, œ s t u s m a r i s et t e r r a ; r u g i t u s . R . , p . 9 . — L a v e r s i o n l a t i n e d u m s . d e T r ê v e s est u n peu d i f f é r e n t e : Arcus in cœlo parebit et cornum et lampada et sonus et vox et maris ballitio et terrœ rugitus. L e s c h a p i t r e s I V - V I n o u s c o n d u i s a i e n t (Journal asiatique,loc. cit., pp.238-239) à placer la c o m p o s i t i o n d u fragment apocalyptique v e r s 3 5 i , a u t e m p s où C o n s t a n c e , p r o t e c t e u r d e s A r i e n s , a v a i t laissé m a s s a c r e r t r o i s f r è r e s et c i n q n e v e u x du g r a n d C o n s t a n t i n ; et où C o n s t a n t , a d v e r s a i r e des A r i e n s , a v a i t f a i t m e t t r e à m o r t son f r è r e C o n s t a n t i n I I et s ' é t a i t a d j u g é ses d é p o u i l l e s . E n O c c i d e n t , M a g n e n c e , a v e c l ' a p p u i d e s b a r b a r e s ses c o m p a t r i o t e s , v e n a i t de s ' e m p a r e r d e l ' E m p i r e , de f a i r e m a s s a c r e r C o n s t a n t et N é p o t i e n , de piller et de r a v a g e r la ville d e R o m e . P a r t o u t , m a i s s u r t o u t e n E g y p t e e t à C o n s t a n t i n o p l e , les A r i e n s et l e u r s a d v e r s a i r e s l u t t a i e n t à m a i n a r m é e . J o i g n o n s à cela d i v e r s t r e m b l e m e n t s de t e r r e ( C f . MIGNE, P. h., t . X X V I I , c o l . 684) et on c o n v i e n d r a , c r o y o n s - n o u s , q u e l ' h i s t o i r e de cette é p o q u e n o u s p r é s e n t e fidèlement les f a i t s c o n s i g n é s d a n s le p a s s a g e apocalyptique des chapitres I V - V I . (5) L e m s . de T r ê v e s p o r t e : similiter et serpentium.



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j e u n e s , p r e n d r o n t des f e m m e s et engendreront des e n f a n t s qui parleront des paroles complètes (qui feront des phrases de suite) ( i ) , qui prophétiseront au sujet des derniers temps qui suivront et qui dem a n d e r o n t à être m i s a mort ; leur aspect sera comme celui des hommes avancés en â g e , car ils seront vieux en n a i s s a n t . D'autres f e m mes enfanteront des q u a d r u p è d e s , d'autres des esprits seulement, et d ' a u t r e s leurs e n f a n t s avec des e s p r i t s ; d ' a u t r e s seront ventriloques. II y a u r a beaucoup de signes de tout g e n r e c o m m e ceux-ci (2). VIII. Dans les peuples et les Eglises (3), il y a u r a beaucoup d ' a g i tation,il s'élèvera au milieu d ' e u x des pasteurs impies, négligents (4), p r o v o q u a n t s , a m i s de la volupté, des a v a n t a g e s p r o f a n e s et de l'arg e n t , g r a n d s parleurs, a r r o g a n t s , pervers, insensés, v o l u p t u e u x , a i m a n t la vaine gloire, qui s'élèvent contre les voies de m o n E v a n g i l e , fuient la porte étroite (5), repoussent (loin) d ' e u x toute souffrance (endurée) pour Dieu, qui ne plaignent pas m a P a s s i o n , méprisent toute parole de vérité, rejettent toute voie pieuse et ne pleurent pas leurs péchés. Ainsi l'impiété, la l u x u r e , la h a i n e des frères, le m a l , la méchanceté, la négligence, le m a u v a i s zèle, l'inimitié, les disputes, le vol, l'avarice, l'ivrognerie, la g o u r m a n d i s e , la l u x u r e , la fornication, et tous les actes contraires a u x c o m m a n d e m e n t s de vie seront r é p a n d u s s u r les nations. 2. Devant la g r a n d e u r d u deuil f u i r o n t l ' h u m i l i t é , la paix, la m a n s u é t u d e , la r é p r i m a n d e , la miséricorde et les pleurs, car l e u r s pasteurs n'ont pas écouté mes c o m m a n d e m e n t s , ne les ont p a s g a r dés, et n ' o n t pas enseigné mes lois au peuple, m a i s ont été en leur personne l ' i m a g e de toute méchanceté (6), il viendra u n temps où certains d'entre eux m e renieront, feront u n e sédition s u r la terre et a u r o n t confiance d a n s des rois corruptibles (7). — Ceux qui croiront (1) Puellae recenter viris nubentes parient i n f a n t e s loquentes verba perfecta. R . , Ibid. (2) Aliœ erunt in ventre divinantes, loquentesque incantationes. Et multa a lia signa horribilia e r u n t . R . , Ibid. — Le ms. de Trêves porte : aliœ vero in utero divinabnnt et multa alla signa erunt. (3) In cœtibus autem, in populis et in ecclesiis. R . , Ibid. — Le ms. de Trêves p o r t e : Et in ecclesiis et in populis conturbationes mullœ erunt,puis termine l'ext r a i t p a r les m o t s suivants : liœc autem omnia ante ventum Antechristi erunt, Dexius erit nomen antechristi. (4) Ou bien lire c o m m e dans L a g a r d e : contemptores. R . , Ibid. (5) C f . Math., vu, i3, et Luc, x r a , 24. (6) Rccedet enim a plerisque m œ r o r , humililas, p a x , m a n s u e t u d o , p a u p e r t a s , commiseratio et fletus, cum pastores ejusmodi cxercitationes aspernaverint, minimeque executi fuerint, neque prœcepta mea exhibuerint quin potius in populo veluti exempla iniquitatis ipsi e x s t i t e r i n t . R . , p . 11. (7) E t confident in rege corruptibili. R . , p. 11. — Et credent in reges morlales (version copte-arabe). Ibid.



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en m o n n o m j u s q u ' à la fin, ceux-là vivront. — Alors ils d o n n e r o n t a u x h o m m e s des c o m m a n d e m e n t s qui ne seront pas selon m a volonté et des traditions (enseignements) qui ne plaisent p a s à m o n P è r e ( i ) . Mes élus seront méprisés et mes saints tournés en ridicule p a r eux (2) ; ils seront r e g a r d é s c o m m e i m p u r s a u milieu d ' e u x , q u a n d c e p e n d a n t ils sont p u r s , droits, h u m b l e s d'esprit, miséricordieux, tranquilles, doux, ils connaissent t o u j o u r s (ont t o u j o u r s présent à l'esprit) celui q u i est c o n s t a m m e n t a u milieu d'eux ; ils seront appelés fous à cause de moi q u i les ai sauvés. 3. Il a r r i v e r a , d a n s ces j o u r s - l à , que m o n P è r e r é u n i r a les â m e s (3) pures et fidèles de la (cette) génération ; je leur a p p a r a î t r a i , j ' h a b i t e r a i avec elles (fol. 62 v°) et j e leur enverrai un bon esprit de science, de justice et de vérité (4), et ils ne cesseront p a s de louer et de confesser leur Dieu et m o n P è r e , qui m ' a envoyé. Us parleront t o u j o u r s la vérité et i n s t r u i r o n t ceux que m o n Père a éprouvés et choisis, dont les c œ u r s sont dirigés vers le r o y a u m e (5) ; ils leur a p p r e n d r o n t la science, la force et l'intelligence. Et ceux qui sont persécutés parce qu'ils vivent d a n s la piété recevront u n e bonne récompense de leur belle action. 4- Il arrivera à cette époque que tous les r o y a u m e s de l'univers lentier (6) seront dévastés ; ils se trouveront d a n s l'indigence et l'oppression. Tout ce m o n d e sera réputé c o m m e rien, et toute sa substance périra p o u r b e a u c o u p ; il y a u r a g r a n d m a n q u e de fruits, l'hiver sera rude, peu a u r o n t de l'or et de l ' a r g e n t (7) ou abonderont en biens de ce m o n d e , et habiteront leurs maisons (8), et d o m i n e r o n t s u r les places de vente et d'achat (sur les marchés). Mes fidèles seront éprouvés comme les a u t r e s (g), ils invoqueront Dieu p o u r qu'il les délivre. H e u r e u x donc ceux qui ne seront pas à cette époque, ou bien ceux qui seront et supporteront. Q u a n d tout cela a r r i v e r a , celle qui a conçu sera prête à e n f a n t e r , car son temps sera v e n u . ( i j Tune praescribent hominibus prœcepta a b n o r m i a libro p r œ c e p t o r u m , quœ s u n t j u x t a placitum P a t r i s m e i . R . , Ibid. (2) Eleoti et sancti mei ab ipsis despicientur. R . , Ibid. (3) Congreget j u s t o s animasque. R . , Ibid. (k) Illisque i m m i t t a m m e n t e m agnitionis et veritatis, mentem sanctitatis. R . , Ibid. (5) E t erudient illos, q u o r u m probaverint spiritum, invenerintque eos rectos esse et dignos r e g n o . R . , p . i 3 . (6) Omnia régna et m u n d u s t o t u s . R . , Ibid. (7) E t principes e r u n t rari, et panci possidentes a u r u m et a r g e n t u m . R . , Ibid. (8) Et fflii h u j n s s;cculi habebunt geslionein ipsorum a ; r a r i o r u m et h o r r e o r u m . R . , Ibid. (9) Multi a f f l i g e n t u r . R . , Ibid.

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I X . Alors v i e n d r a le fils de pedition, l ' a d v e r s a i r e q u i se g l o r i f i e en f a i s a n t des s i g n e s et des prodiges n o m b r e u x a u p o i n t de t r o m p e r t o u t ce q u i est sous le ciel, et de v a i n c r e mes s a i n t s ( i ) . B i e n h e u r e u x donc ceux qui s u p p o s e r o n t d u r a n t ces j o u r s , m a i s m a l h e u r à ceux q u i e r r e r o n t (:>). X . L a Syrie sera pillée et p l e u r e r a ses fils ; la Gilicie lèvera la tête j u s q u ' a u j o u r où a p p a r a î t r a celui qui doit la j u g e r ; la fille de B a b y lone q u i t t e r a le trône de sa gloire p o u r boire le calice qui lui est pré_ p a r é ; la C a p p a d o c e , la Lycie, la Lycaonie c o u r b e r o n t le d o s parce q u e de n o m b r e u s e s foules seront d é t r u i t e s lors d u c h â t i m e n t de l e u r s i n i q u i t é s . A l o r s s ' o u v r i r o n t les c a m p e m e n t s des b a r b a r e s , il en s o r tira de n o m b r e u x c h a r s qui c o u v r i r o n t la t e r r e . D a n s toute l ' A r m é n i e , d a n s le P o n t et d a n s la Bithynie, les j e u n e s g e n s t o m b e r o n t sous le glaive, les g a r ç o n s et les filles s e r o n t e m m e n é s en captivité. (Ceux) de L y c a o n i e s e r o n t noyés d a n s le s a n g . La Pisidie, q u i se g l o r i f i e et q u i a c o n f i a n c e d a n s ses richesses, sera rasée a u ( n i v e a u d u ) s o l . L e glaive e n t r e r a en P h é n i c i e p a r c e q u e ses ( h a b i t a n t s ) sont c o r r o m p u s . L a J u d é e r e v ê t i r a le deuil et a p p r o c h e r a d u j o u r de la perdition, à cause de son i m p u r e t é ; alors l ' a b o m i n a t i o n de la désolation s e r a réunie. 2. L ' O r i e n t s e r a l a proie de ( l ' a n t é c h r i s t ) , toutes les r o u t e s lui seront ouvertes, il a u r a en maiD le glaive et le feu, il b r û l e r a d ' u n e f u r e u r et d ' u n e colère a r d e n t e s . 11 est le g l a i v e de j u s t i c e ( f o l . 6 3 r ° \ p o u r la perdition des fils de la t e r r e , p o u r p e r d r e les fidèles; c'est la voie de p e r d i t i o n ; c a r sa voie ( m è n e ) à l ' e r r e u r , sa force a u b l a s p h è m e , sa m a i n à la déception, sa droite à la c a l a m i t é et sa g a u c h e a u x t é n è b r e s . XI. Voici les m a r q u e s de, ses s i g n e s : sa tête est c o m m e u n e flamm e de feu (il est r o u x ?) (3) : son œil d r o i t est taché de s a n g , son œil g a u c h e a d e u x p u p i l l e s ¡(/¡), les p a u p i è r e s de ses y e u x sont b l a n " ches, sa lèvre i n f é r i e u r e est plus g r a n d e q u e l ' a u t r e (5), s o n f é m u r d r o i t est petit (G), ses pieds sont l a r g e s , son petit doigt est g r a n d c o m m e u n e f a u x (7). Celui-là est une f a u x de d é v a s t a t i o n (8). (1) Prœvalentque super j u s t o s sanclos m e o s . R . , Ibid. |a) Moyse Bar-Képha omet le c h a p i t r e X; il écrit : « un peu plus loin, ¡1 dit au s u j e t du fils de perdition » el cite les chapitres X I a XIV c o m m e c i - d e s s o u s . (3) Le m s . de Trêves renferme encore ce p a r a g r a p h e et a j o u t e ici : ocali ejus fol Uni. 14) Sinister cœsii coloris (glaucus, Trêves), duas h a b e n s pupillas. R . , Ibid. (5j Labium ejus inferius m a g n u m . R., Ibid. (6) Le m s . de Trcves porte : Fémur ejas mucrum, et a j o u t e : tibie tenues. 17) On pourrait c o m p r e n d r e : es! courhJ rnmrn> (5) Le g r e c p o r t e : « d e t o u t le c l e r g é . »

— 96 — instruise ton peuple et te serve en vérité et perfection avec un esprit pur et une âme douée de volonté, qu'il accomplisse sans tache les offices sacerdotaux pour ton peuple, par le Christ Jésus Notre Seigneur, avec qui te conviennent la gloire, l'honneur et le pouvoir en compagnie du Saint Esprit, maintenant et en tout temps et dans les siècles des siècles, Amen. » g. De l'ordination des diacres (i). Moi, Philippe, j'ordonne : Etablis un diacre, ô évêque, en lui imposant la main ; tandis que tous les prêtres et les diacres se tiennent près de Loi et que tu pries eu disant : 10. Prière de l'ordination da diacre (2) : « Dieu tout puissant, véridique et non menteur, riche envers tous ceux qui t'invoquent en vérité, terrible en pensées, sage en projets, toi qui es puissant et grand par (dessus) tout; écoute notre prière, Seigneur, entends nos supplications, illumine ton visage sur ton serviteur un tel, qui t'est ordonné pour diacre, remplis-le d'esprit et de force, comme tu (en) as rempli le martyr Etienne qui a imité les souffrances du Christ. Rends-le digne — remplissant bien l'office que tu lui as confié, avec constance, sans reproche, et sans faute — de mériter un degré supérieur, par le moyen de ton Christ, ton fils unique par lequel à toi, gloire, honneur et puissance avec le Saint Esprit maintenant (et toujours). » 11. De la diaconesse (3). Au sujet de la diaconesse, moi, Barthélémy, j'ordonne : ô évêque (4), en présence de tous les prêtres et les diacres et les diaconesses, et (5) tu diras ainsi : 12. Prière pour l'élection (6) de la diaconesse (7). « 0 Dieu, éternel, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, Créateur de l'homme et de la femme, qui as rempli du (saint) E s p r i t M a n e , Débora, Anne (fol. 9.5 r.) et Holda; toi qui as permis que ton Fils chéri naquît d'une f e m m e ; toi qui, dans l'arche d'alliance et dans le temple, as montré et établi des gardiennes de tes saintes portes ; maintenant encore regarde ta servante ici (présente) qui est élue diaconesse, don(1) C. A . , VIII, c h a p . i x .

(2) Ibid., chap. xvm.

(3) G. A., VIII, "hap. x i x . (4) Le grec porte en plus : « tu lui i m p o s e r a s les m a i n s . » (5) Cet « et » c o n f o r m e au grec semble présupposer : « tu lui i m p o s e r a s les mains », qui m a n q u e cependant dans nos deux m a n u s c r i t s syriaques. (6) Le syriaque n'emploie plus ici le mot x £ '-? O T O V i ï .mais un mot d'origine s y r i a que qui peut lui être équivalent. Nous préférons cependant le t r a d u i r e p a r « élire ». (7) G. A . , VIII, c h a p . x x .

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ne-lui le saint Esprit, purifie-la de toute souillure de chair et d'esprit, afin qu'elle accomplisse comme il convient l'office qui lui est confié; pour ta gloire et la louange de ton Christ; à toi, avec lui, gloire, honneur et puissance avec le saint Esprit dans les siècles des siècles. Amen. » 13. Des sous-diacres (i). Au sujet du sous-diacre (ûxgo;«"/.ovoç), moi Thomas, je. vous ordonne, ô évêques : Lorsque tu élis un sousdiacre, ô évêque, impose-lui la main et dis ainsi : 14. « Seigneur Dieu, Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qui s'y trouve, toi qui as établi des gardiens dans l'arche d'alliance, pour conserver tes saints ustensiles ; maintenant encore regarde ton serviteur un tel qui est élu sous-diacre et donne-lui le saint Esprit, pour qu'il touche, comme il convient, les vases liturgiques et qu'il fasse ta volonté en tout temps pour ton Christ, par qui à toi gloire, honneur et puissance, avec le saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen. » 15. Du lecteur (2). Au sujet du lecteur, moi Matthieu, nommé aussi Lévi, qui ai été publicain, je t'ordonne, ô évêque, d'élire le lecteur en lui imposant la main. En priant Dieu pour lui, dis : 16. « Dieu éternel, grand en pitié et en miséricorde, toi qui as révélé la structure du monde par les choses qui ont été faites, et qui conserves le nombre de tes élus par tout le monde, maintenant encore regarde ce serviteur qui est choisi pour lire tes saints Livres à ton peuple, donne-lui le saint Esprit, Esprit prophétique, dont tu as enrichiEsclras,ton serviteur,pourliretaloi à ton peuple; maintenant encore, nous t'en prions, instruis ton serviteur, donne-lui de montrer des œuvres dignes de toi, sans reproche, pour qu'il soit digne d'un rang plus élevé, par le Christ ton Fils unique, par qui à toi, gloire, honneur et puissance, avec le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Amen. » 17. Des confesseurs (3). Jacques, fils d'Alphée, moi aussi je vous commande, au sujet des confesseurs : Le confesseur n'est pas élu par ordination (^etpotovia), car ceci (être confesseur) dépend de la volonté et de l'endurance. Il est digne cependant de grand honneur, parce qu'il a confessé le nom de Dieu et de son Christ (fol. q4 v) devant les peuples et devant les rois. 18. Si l'on a besoin de lui, pour en faire un évêque, ou un prêtre, (1) G. A., VIII, chap. xxi. (2) Ibid., "chap. xxii. (3) Ibid., chap. x x m .

7

— 98 — ou un diacre, il recevra l'imposition des mains. Mais si un confesseur s'allribue de lui-même un tel office, il sera déposé et rejeté dehors, car il n'esL plus confesseur, puisqu'il a renié la constitution du Christ; il est donc plus mauvais que les infidèles. 19. Des vierges (1). Moi encore Jacques, fils A'Alphée; au sujet des vierges, il n'y a pas d'ordination, car nous n'avons pas d'ordre de Notre-Seigneur. Cet état ne dépend que de la volonté; non pour condamner le mariage, mais pour la persévérance, la vie tranquille et pour la piété. 20. Des veuves (2). Moi Labbée nommé Thaddée, je vous commande au sujet des veuves : Une veuve ne sera pas élue par ordination (yzipOTOvia), mais, si depuis longtemps elle n'a pas de mari, si elle vit avec pureté et sans reproches, si elle s'est bien occupée de sa famille, comme Judith et Anne, les vénérables, elle sera élue dans l'ordre des veuves. S'il y a peu de temps qu'elle est séparée de son mari, il ne faut pas avoir confiance, mais apprécier et éprouver sa jeunesse par le temps, car il arrive parfois que les passions demeurent avec les hommes jusqu'à la vieillesse, si elles 11e sont pas retenues et rendues vaines par u n frein excellent. 21. Des exorcistes (3). Labbée encore, j'ordonne que l'exorciste ne le soit pas par ordination. Car cette affaire dépend de la bonne volonté, de la grâce du Christ et de l'inspiration du Saint-Esprit. Celui qui a reçu le don de guérison est manifesté par une révélation de Dieu et la grâce qui est en lui est visible pour tous. Mais si l'on a besoin de lui pour (en faire) un évêque, ou un prêtre, ou u n diacre, il recevra l'imposition des mains. Fin du cinquième (1) Ibid., c h a p . x x i v . (2) Ibid., c h a p . x x v . (3) Ibid., c h a p . x x v i .

livre de

Clément.

(SIXIÈME' Aiâtaçiç,

LIVRE)

C ' E S T - A - D I R E COMMANDEMENTS DE S I M O N LE C A N A N É E N

De combien (d'évêques) un évêque doit-il recevoir la consécration? (i) Livre six de ceux de Clément (2). 1. — 1. Simon le Cananéen (3). Moi aussi je vous impose, ô évêques, de combien doit être la consécration de l'évêque : — Il convient que l'évêque reçoive l'imposition des mains de deux ou trois évêques. Si quelqu'un a reçu l'imposition des mains d'un (seul) évêque, on l'anathématisera ainsi que celui qui l'a consacré. Si, en cas de nécessité, il arrive qu'il reçoive l'imposition des mains d'un seul,parce qu'il n'est pas possible que plusieurs viennent (fol. g5 r°) à cause d'une persécution ou d'un autre motif, il apportera le ij/ij©[cj|.i,a — c'est-à-dire les lettres d'adhésion — du consentement d'évêques plus nombreux (4). 2. L'évêque bénit (5) et n'est pas béni, fait les ordinations, impose les mains, offre le saint sacrifice, reçoit la communion d'un évêque, mais aucunement des prêtres. 3. L'évêque anathématise tout clerc qui mérite de l'être, à l'excep(1) Litt. ; « L'imposition des m a i n s . » (2) Ce livre figure dans le manuscrit syriaque n° 62 de P a r i s el a été édité parPaul de Lagarde. Dans ce m a n u s c r i t « livre six de ceux de Clément » figure en tête. (3) C. A„ VIII, chap. 27. (4) Ce canon est cité — a v e c quelque mépris — par Sévère d'Antioche,en 5 i 8 - 5 i g . Sévère prémunit les habitants d'Emèse en Syrie contre un certain Isaïe, qui se prétend évêque,mais ne peut dire ni qui l'a consacré, ni où, ni pour quelle église. Il n'a pour appui que « trois ou quatre mauvais individus qui allèguent, comme fondement de leur tromperie, un canon qui est sans fondement et plein de ridicule, qu'ils attribuent encore à Simon le Cananéen, et qui n'a j a m a i s été reçu dans les saintes églises, ni accepté dans les saints conciles, où on n'en a même pas entendu p a r l e r . » Sévère rappelle qu'il faut au moins trois évêques (d'après Nicée) et le consentement des autres, puis il revient à notre canon : « cependant, si on le veut, citons ce canon qu'on attribue à Simon le Cananéen afin que chacun voie qu'ils tirent l'épée contre eux-mêmes...on dit qu'il porte : Simon le Cananéen, mo aussi j e vous impose... » Sévère cite tout le canon et insiste sur la fin qui réclame aussi des lettres d'adhésion d'évêques, tandis qu'Isaïe n'en a aucune. C f . E . W . Brooks, Select letters of Severas of Antioch.Londres, 1902, t e x t e , p p . 236-239. (5) G. A., VIII, c h a p . 28.

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tion de l'évêque,car il ne peut pas tout seul (anathématiser unévêque). 4 . Le prêtre bénit et n'est pas béni, il reçoit la communion de l'évêque et d'un prêtre comme lui, de même il la donne à un prêtre son camarade; il n'impose pas les mains, il ne fait pas d'ordination, il n'anathématise pas, mais il sépare ceux qui lui sont inférieurs, s'ils méritent une telle peine. 5. Le diacre ne bénit pas, ne donne pas la communion, mais la reçoit de l'évêque et du prêtre ; il ne baptise pas, il n'offre pas (le saint sacrifice), mais quand l'évêque ou le prêtre offre (le saint sacrifice), il distribue au peuple, non comme prêtre, mais comme celui qui sert les prêtres. P a r m i les autres clercs, il 11'est permis à aucun de remplir l'office des diacres. 6. La diaconesse ne bénit pas, elle ne fait même rien de ce que font les prêtres et les diacres, mais elle garde les portes et elle sert les prêtres quand ils baptisent les femmes, parce que c'est plus convenable. 7. Le diacre retranche (de l'Eglise) le sous-diacre, le lecteur, le chantre, la diaconesse, s'il convient de prendre une telle mesure, mais pas lorsqu'un prêtre est présent. 8. Le sous-diacre ne peut pas retrancher (de l'Eglise), pas même un lecteur, ou un chantre ou une diaconesse, ni un clerc ni un séculier, car ils sont les serviteurs des diacres. II. — 1. Matthieu (1) au sujet des prémices et des dîmes. Moi, Matthieu, j'ordonne, au sujet des prémices et des dîmes, que toutes les prémices seront offertes à l'évêque et aux prêtres et aux diacres pour leur nourriture; toutes les dîmes seront offertes pour la nourriture des autres clercs, des vierges et des veuves et de ceux qui sont affligés par la pauvreté ou sont malades. — Les prémices sont pour les prêtres et pour ceux qui les servent. 2, Le même Matthieu (2) dit encore au sujet des restes : Les eulogies qui sont en trop des mystères, par le soin et la volonté des évêques et des prêtres, les diacres les partageront aux clercs : à l'évêque quati'e portions, au prêtre trois portions, au diacre deux portions, aux autres (c'est-à-dire) aux sous-diacres, aux lecteurs, aux chantres et aux diaconesses, une portion. Car il est beau et agréable à Dieu que chacun soit honoré selon son rang, car l'Eglise est l'école (1) G. A . , VIII, chap. 3o. Le syriaque passe le chap. 29 des C. A. comme le fait le résumé grec édité par de Lagardeet Funk ; par contre il porte « Matthieu » comme les G. A., tandis que le résumé porte « Simon ». (a) G. A . , VlIIi chap. 3 i .

— 101 — (fol. g5 v*), non de la confusion, mais d'une belle ordonnance ( i ) . I I I . — C o m m a n d e m e n t s de Vapôtre Paul : i . Tout fidèle et toute fidèle, au m a t i n , q u a n d ils s'éveillent, avant de faire (aucun) travail, se laveront et prieront. S'il y a une instruction, ils préféreront la parole pieuse au travail. 2. L ' h o m m e pieux et la f e m m e pieuse s'occuperont avec dojiceur de leurs serviteurs, comme nous l'avons ordonné dans ce qui précède et comme nous l'avons enseigné d a n s les lettres. I V . —• A'.aTa^t- de P i e r r e et de P a u l sur la cessation du travail (2). Les serviteurs vaqueront deux j o u r s p a r semaine : le samedi et le dimanche, et ils seront assidus à l'église. 2. Moi, P a u l , ainsi que Pierre, nous ordonnons que le serviteur travaillera cinq j o u r s . Le samedi et le dimanche, ils seront assidus dans l'église pour l'enseignement de la religion. Nous disons le samedi parce qu'il a pour lui la raison de la création, et le dimanche (parce qu'il a celle) de la résurrection (3). 3. Les serviteurs ne feront rien d u r a n t toute la semaine sainte ni d u r a n t la semaine suivante, parce que l'une est la semaine de la passion et l'autre celle de la résurrection. Il faut aussi leur enseigner qui a souffert et a ressuscité et qui a laissé souffrir et a (4) fait ressusciter. 4. Ils chômeront 'le jour de l'Ascension pour la fin de la vie terrestre du Messie. 5. Ils chômeront la Pentecôte à cause de l'arrivée du Saint-Esprit dont f u r e n t gratifiés ceux qui crurent dans le Messie. 6. Ils chômeront la Nativité, car c'est alors que f u t donnée a u x hommes la grâce infinie et que naquit le Verbe de Dieu JésusChrist de la vierge Marie pour le salut du monde. 7. Ils chômeront encore la fête de l'Epiphanie, car il y eut alors une démonstration de la divinité du Messie, lorsque le Père lui rendit témoignage dans le baptême, et l'Esprit Paraclet, sous la forme d'une colombe, m o n t r a celui auquel il rendait témoignage, à la foule qui était là. 8. Ils chômeront les j o u r s des Apôtres, car ce sont vos maîtres (1) Fin de G. A . , VIII, c h a p . 3 i , puis le syriaque passe à la fin du chap 3a, col. 1133, 1. 5, et placera plus loin le commencement de ce chapitre. Cette interversion est caractéristique de l'Octateuque, (2) G. A., VIII. c h a p . 33. (3) La création fut terminée le samedi et la résurrection_eut lieu le dimanche. 4) Litt. : « de l'économie. »

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dans le Messie, et ce sont eux qui vous ont rendus dignes du saint Esprit. 9. Ils chômerontle jour d'Etienne martyr et des autres saints martyrs qui ont plus estimé le Messie que leur propre vie. Y. — Sur le moment des prières, de Paul A poire (1). 1. Accomplissez les prières le matin, à la troisième heure, à la sixième et à la neuvième heure, le soir et au chant du coq : 2. Le matin en rendant grâces de ce que le Seigneur nous a éclairés en chassant (fol. 96 r°) la nuit et en amenant le jour ; à la troisième heure, parce que notre Seigneur f u t alors condamné par Pilate ; à la sixième parce que le Christ fut alors crucifié et quand il f u t percé à son côté de l'eau et du sang- coula (2) ; à la neuvième, parce que quand notre Seigneur fut crucifié, toutes les créatures furent ébranlées, saisies d'horreur devant l'audace des juifs impies et ne supportant pas i'opprobre (fait) à notre Seigneur; le soir, lui rendant grâces de ce qu'il nous a donné la nuit pour (nous) reposer du travail du jour. Au chant du coq, parce que cette heure annonce l'arrivée du jour pour l'accomplissement des œuvres de lumière. 3. S'il n'est pas possible d'aller à l'église à cause des infidèles(3), fais l'assemblée à la maison, ô évêque, afin que l'homme pieux n'aille pas à la réunion des méchants, car ce n'est pas le lieu qui S'inctifie l'homme, mais l'homme qui sanctifie le lieu. Si les impies occupent la place (l'église ?), fuis afin que tu n'y sois pas souillé par eux. Car de même que les saints prêtres sanctifient, de même ceux qui sont souillés souillent. S'il n'est pas possible de vous réunir ensemble à la maison ni dans l'église, que chacun chante, lise, prie en son particulier ou bien à deux ou trois ensemble ; car, dit-il, où il y en a deux ou trois réunis en mon nom, je suis là avec eux (4). l\. Le fidèle ne priera pas avec le catéchumène,pas même à la maison, car il n'est pas juste que l'initié qui participe aux mystères se souille avec celui qui n'est pas initié. 5. Le fidèle ne priera pas avec l'hérétique, pas même à la maison, car, quel commerce y a-t-il entre la lumière et les ténèbres (5) ? (1) C. A . , VIII, chap. 34. (2) Le grec omet la fin de cette phrase. (3) La suite est citée par Pitra, Spicil. Sotesmense, n'a pas su alors l'identifier. (4) MATTH., XVIII, 20. (5) II Cor., vi, i4-

IV, Paris, 1858, p . 575, qui

— 103 — l'homme fidèle ou la femme fidèle qui se marient avec des esclaves ou s'en éloigneront ou seront rejetés (de l'Eglise) ( i ) . VI. — Des jours de ceux qui sont morts, quels sont ceux convient de célébrer? De l'apôtre P a u l , o « d'après d'autres nuscrits, de l'apôtre Jacques.

qu'il ma-

j. On fêtera le troisième j o u r de ceux qui sont morts avec des chants et des prières,à cause de celui qui ressuscita aprèstroisjours; et le neuvième j o u r en mémoire des vivants et des morts, et la trentaine (2) selon l'ancien exemple, c a r i e peuple pleura ainsiMoïse (3), et (le bout de) l'an en mémoire de lui. On donnera de ses biens aux pauvres en souvenir de lui. 2. Nous disons cela (4) pour les personnes pieuses, car, pour les impies, quand même tu donnerais aux pauvres les biens de ce monde, tu ne lui (leur) serais d'aucune utilité, car celui (fol. 96 v°) qui, durant cette vie, était l'ennemi de Dieu l'est évidemment encore lorsqu'il est parti d'ici, car il n'y a pas d'iniquité chez lui (5), car Dieu est juste et aime la justice (6) et voici l'homme et son œuvre (7). VII. — Au sujet de ce que les clercs res de ceux qui sont morts (8).

seront

appelés

aux

mémoi-

1. Lorsque vous êtes invités à leurs mémoires,mangez avec modération et crainte de Dieu afin que vous puissiez prier pour ceux qui ont quitté (cette vie). Puisque vous êtes prêtres et diacres du Messie, il vous convient d'être toujours vigilants et envers vous et envers les autres, afin que vous puissiez ramener à l'ordre ceux qui ne se conduisent pas avec réserve. Car le Livre dit : Les puissants sont irascibles,ils ne boiront pas de vin, de crainte qu'en en buvant ils n'oublient la sagesse et ne puissent plus juger les choses droites (1) Le résumé grec et le syriaque passent ensuite à G. A., VIII, chap. 42. Le titre suivant ne figure pas dans le résumé grec. (a| C. A., et le résumé grec p o r t e n t : « la Quarantaine », selon l'usagedes anciens grecs et des occidentaux. Les orientaux suivent Deuter., xxxtv, 8.

(3) Deat., xxxiv, 8. Cf. Num., xx, 3o. Deut., xxi, i3.

(4) G. A . , VIII, chap. 43. (5) Ps. xci, 1 6 . (6)

Ps. L X ,

8.

( 7 ) ISAIE, I.XIl,

I I .

(8) G. A., VIII, chap. 44, a pour titre « des ivrognes r , ce qui ne concorde pas avec la suite,puisqu'on y lit aussitôt : « invités à leurs mémoires n. Il s'agit ici des repas funéraires.

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IOi

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(sainement) ( i ) . O r les paissants dans l'église sont les évêques (2),les prêtres et les diacres,après Dieu tout puissant et son Fils chéri. Nous disons cela,non pour qu'ils ne boivent pas,mais pour qu'ils ne s'enivrent pas; car loin de nous de mépriser ce que Dieu a fait pour la Joie{3),car le Livre ne dit pas de ne pas boire de vin, maisque dit-il? — Tu ne boiras pas de vin jusqu'à l'ébriété (4), et encore : Les épines poussent dans la main de l'ivrogne (5). Nous ne disons pas cela seulement pour les clercs, mais aussi pour tout laïque chrétien sur qui a été invoqué le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ,car pour eux aussi il a été dit: Sur qui (le) malheur ; sur qui le tumulte ; sur qui la maladie et le bavardage, qui a les yeux livides, pour qui est la contrition sans profit ? — N'est-ce pas pour ceux qui passent leur temps dans le vin et qui regardent et observent où se trouve la réunion pour boire (6) ? VIII. — De ceux qui sont poursuivis et qui fuient pour la foi, et comment ils sont dignes de secours et de consolation (7). Recevez avec honneur ceux qui sont poursuivis pour la foi et qui fuient de ville en ville, en vous rappelant les paroles de Notre Seigneur (8). Sachant que l'esprit est prompt et que la chair est faible (9), ils fuient et ils acceptent la perte de leurs biens, afin de conserver sur eux sans le nier le nom du Messie. Aidez-les donc dans ce dont ils ont besoin en accomplissant (ainsi) le précepte de Notre Seigneur Jésus-Christ. IX. — Q u e tout homme demeurera dans l'ordre (xi^iq), qui lui a été assigné ; que l'évêque ne dépassera pas ( f o l . gj r°) les limites qui lui ont été fixées pour faire des ordinations dans les lieux qui ne dépendent pas de lui. De Paul et de Pierre (10). 1. — Nous vous ordonnons ceci tous en commun : que chacun, demeure dans l'ordre (TÎZÎIÇ ) qui lui a été donné et ne dépasse pns (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)

Prov., xxxi, 4, d'après les Septante. L. et G. A . , « les Evêques ». Eccl., xxxi, 35. Eccl., xxxi, 3a ; Eph., v, 18. Prov., xxvi, 9. Prov., X X I I I , 29. C. A., VIII, chap. 45.

(8) MATTH. , x ,

a3.

(9) M A T T H . , XXVI,

4I.

(10) C'est le chap. 46 de C. A., VIII, où le titre seul diffère. Ce chapitre manque dans le ms. syriaque 62 de Paris, qui ne renferme d'ailleurs que des fragments de l'Octateuque.

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105 —

les limites qui ne viennent pas (de nous), mais de Dieu. Car, celui qui vous écoute,dit Notre Seigneur,m'écoute,et celui qui m'écoute, dit-il, écoute celui qui m'a envoyé : Et celui qui vous méprise, méprise celui qui m'a envoyé (i). Car si les choses inanimées g a r dent et conservent u n bel ordre, comme : la nuit, le j o u r , le soleil, la lune, les éléments, les saisons, les mois, l'année, les jours, les heures, et observent l'usage établi, selon le mot : tu as mis une limite qu'ils ne dépasseront pas (a), et, pour la mer : tu lui as placé des bornes, tu l'as entourée de verrous et de portes, tu lai as dit: tu viendras jusqu'ici et tu ne dépasseras pas (3) ; combien plus ne devez-nous pas oser dépasser ce qui vous a été fixé, par la volonté de notre Dieu ! 2. Comme beaucoup pensèrent que c'était vétille que de confondre les ordres (xjcrtç) et qu'ils osaient mélanger les ordinations reçues par chacun, s'attribuant à eux-mêmes des ¿^¿¡/.a-ra, c'est-à-dire des pouvoirs, qui ne leur avaient pas été donnés, et se permettant avec audace ce qu'ils n'avaient pas le pouvoir de donner ; à cause de cela, ils ont irrité Dieu, comme ceux de chez Coré et comme le roi Ozias, qui sans pouvoir et sans (permission de) Dieu s'emparèrent du souverain pontificat, et dont les uns f u r e n t brûlés au feu tandis que l'autre eut la lèpre au front ; ils fâchent aussi le Christ Jésus qui a disposé et ordonné et font encore souffrir le Saint-Esprit, puisqu'ils rendent vain son témoignage ; ils attirent sur eux avec raison le danger (-/.(vS'Jvoç) réservé à ceux qui agissent ainsi, parce qu'ils arrivent bientôt à la négligence clans les sacrifices et les actions de grâce,puisqu'ils ne sont plus offerts par eux avec la piété qui convient,puisqu'ils regardent comme une vétille l'honneur du souverain pontificat, qui est l'imitation du souverain prêtre Jésus, le Messie notre roi ; il nous était (donc) nécessaire de vous avertir encore à ce sujet, car il y en a déjà qui se sont détournés et sont partis (fol.97 v°) à la suite de la vanité de leurs âmes. 3. Nous disons donc que Moïse, ce serviteur de Dieu, avec qui Dieu parlait face à face, comme u n ami parle avec son ami, à qui il dit : Je te connais plus que tout homme, avec qui il parlait personnellement et non par des images ou par des songes, ou par des anges, ou par des signes; ce (Moïse), lorsqu'il ordonna et imposa la législation divine, distingua et fixa ce qui devait être fait par les (1) Luc, x, 16; Matxh., x, 4o ; Jeax, xiii, 20. (2) Psaumercmi g. (Sj^JOB, XXXV11I, 11.



106



princes des prêtres, ou par les prêtres, ou par les lévites, il partagea et imposa à chacun d'eux un travail propre et qui lui revenait dansle service. Ce que les princes des prêtres avaient ordre d é f a i r e , les prêtres ne pouvaient pas légalement s'en approcher : et ce qui était fixé aux prêtres n'était pas à la portée des lévites ; mais chacun se bornait aux charges déterminées qu'il avait prises et reçues. Si quelqu'un voulait dépasser ce qui avait été fixé, la mort était la peine pour le prêtre. C'est en évidence surtout pour la tentative de Saùl, qui pensa pouvoir sacrifier sous Samuel, grand-prêtre et prophète, il attira sur lui-même le péché et la malédiction qui ne le quitta plus ; le fait qu'il l'avait oint pour roi no calma pas le prophète. Dieu montra encore cela avec évidence par l'aventure à'Ozias sans ambiguïté ; il le punit pour sa transgression, et celui qui avait (usurpé) follement le souverain pontificat fut aussi chassé de l'empire. 4- Vous n'ignorez pas non plus ce qui nous concerne. Vous savez certainement que des évêques appelés par nous — avec des prêtres et des diacres — par la prière et l'imposition des mains montrent, avec des noms différents, des oeuvres différentes. Ce n'est pas celui que nous voulions qui profitait de l'imposition des mains — comme ce sacerdoce maudit et condamné des veaux au temps de Jéroboam — mais celui qui était appelé par Dieu; car s'il n'y avait pas de loi, ni de différence d'ordre, il suffirait de tout mettre sous un seul nom. Mais, Dieu nous avant appris la suite des choses (fol. 98 r°), nous avons assigné aux évêques ce qui concerne le souverain pontificat, aux prêtres le sacerdoce et aux diacres de servir les précédents, afin que les choses du culte fussent accomplies avec décence. Il n'est pas permis au diacre d'offrir l'hostie, ou de baptiser, ou de faire une eulogie petite ou grande, ni au prêtre de faire des ordinations : il n'est pas évêque (1), pour intervertir son r a n g : il n'est pas le Dieu de la discorde (2), pour que les inférieurs s'attribuent violemment ce qui appartient aux plus excellents et plus g r a n d s , en imaginant une nouvelle loi pour leur méchanceté parce qu'ils ignorent qu'

664-693

78-85 44 53 54 58 54 60 61 63 63 64 65 ...... .... .•

• • • 75.

72 73 74 74 75 76 74 76 86 59

— 133 — CANONS

D'HIPPOLYTE

Cf. pp. Canon 4 5 —

44 53

-

6-



8...

.

— — — —

9 io... . ii-,4. 15-i 6 .

7

.

5g 60 54 61 62 63

C a n o n 17-18 — 1 9 . . . 04,65, 68 a — — —

'9 (>6) 21 22

L e s l i v r e s i - v i sont p a r a l l è l e s à la D i d a s c a l i e : 3i 11, 57 26, 27, vii 3 , 4 , 78-85 Ci VII, 3o ;•• ' v a i , 1 à 3, 12, 16, 23, 2 4 . . . 2. . . . »9 92 3. .. . 92 4... 111 5. . . . ••¿'J. 9 J i 9 3 > 3i 5 à 11 111 6. . . . 7 113 8 . . .. —

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16...



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18 21 24 27 29

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. 20. 23. 26. 28.

64 71 lk 75 73 74

C a n o n 25-27 — 28 — 3o-.ii —

33.. ..

— —

34 36. . 38

75 74

74 71,

7

5

72 72 73

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M | •s

CONSTITUTIONS

9 12

I I-I2

44,

114 115 70 95 53 90 97 9« 99 111

APOSTOLIQUES 30 3o à 3 i

— — — — — — — — —

31. . . 62, 63, 7.5, 107 à 32, 6 32-33 34 7i>, 4o 4a à 4 4 . . . 44 4>> à 4 6 . •.

72 100 101 110 101 102 72 103 71 104

59

— 46 Canons des avôtiies 117-128 S o n t r é s u m é s en 56 c a n o n s par l'église copte-jacobite, p. 1 1 . Ces 56 canons (copies) arabes soot édités et t r a d u i t s Pair. Or., v m , . . . . . . . . 664, 6 9 3 Bah.

H e b r a e u s , 28, 3 i , 3 2 , 5 4 ,

Didachè Sévère d'Antioche.

67, 78 à 7, 8, 70,

71 85 99

TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII.

I

1 3 4 5 7 7 10 11 1a i4 16 17

Contenu des huit livres L'Octateuque et le livre vu des C. A.. Editions de l'Octateuque Manuscrits de l'Octateuque Origine de la version syriaque Sévère d'Antioche et l'Octateuque L'Octateuque dans l'église jacobite Textes parallèles à l'Octateuque syriaque Dépendance mutuelle de ces écrits Essai de synthèse Date d e l à présente rédaction du Testamentum Sigles employés

Premier livre de Clément appelé « Testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ » Oraison de l'ordination de l'évêque Proclamation du diacre sur l'Eucharistie Action de grâces sur l'oblation Louange de l'aurore Louange de la fin Instruction qui doit être faite aux fidèles avant l'oblation Prière de l'ordination du prêtre Louange de chaque j o u r Des diacres Proclamation du diacre jt< Prière *e l'imposition des mains au diacre Des veuves Prière pour l'ordination des veuves qui ont la préséance Louange nocturne des veuves Louange de l'aurore pour les veuves qui ont la préséance Dessous-diacres Du lecteur Des vierges Des dons

18 29 3^ 33 37 3g 41 44 47 4g 5o 53 54 56 57 58 58 5g 5g 60

Deuxième livre de Clément Ordonnance concernant les séculiers Prière sur les catéchumènes Exorcisme avant le baptême Invocation du Saint-Esprit

Ci 61 64 65 69

.

Troisième l i v r e de Clément. Doctrine des douze A p ô t r e s

78

Quatrième l i v r e de Clément. Sur les dons (charismes), les ordinations et les canons e c c l é s i a s t i q u e s Cinquième livre. S u r les ordinations Des o r d i n a t i o n s e p i s c o p a l e s De l ' o r d i n a t i o n des p r ê t r e s De l ' o r d i n a t i o n des d i a c r e s De la d i a c o n e s s e Des s o u s - d i a c r e s Du lecteur Des c o n f e s s e u r s Des viernes Des veuves Des exorcistes

.

. .

. . .

...

.

. . ....

S i x i è m e livre. Commandements de Simon le Cananéen Mathieu au sujet des prémices C o m m a n d e m e n t s de l ' a p ô t r e Paul P i e r r e et Paul s u r la c e s s a t i o n du t r a v a i l Sur le m o m e n t des p r i è r e s , de P a u ! l ' A p ô t r e . Des j o u r s de c e u x qui s o n t m o r t s De ce q u e les clercs s o n t appelés a u x m é m o i r e s d e c e u x q u i s o n t m o r t s . Des c o n f e s s e u r s Que t o u t h o m m e d e m e u r e r a d a n s l ' o r d r e qui lui a été a s s i g n é Que le p r e m i e r p r ê t r e p a r n a t u r e est l ' i n s i g n e F i l s de Dieu, J é s u s Christ, P r é c e p t e s de Paul p o u r les n o u v e a u x b a p t i s é s

86 gt 99 g5 .96 96 97 97 97 98 98 ¡8 99 100 101 101 103 io3 io3 io4 io4 107 108

Septième l i v r e . S u r la liturgie P r i è r e de l'eau et de l'huile P r o c l a m a t i o n et p r i è r e s u r les c a t é c h u m è n e s Prière des possédés P r o c l a m a t i o n d u d i a c r e p o u r c e u x qui v o n t ê t r e b a p t i s é s et p o u r les pénitents I m p o s i t i o n d e s m a i n s s u r les p e n i t e u t s

u4II5

Huitième l i v r e . Canons

117

ecclésiastiques

APPENDICE

1° 20 3» 4"

13o

Le T e s t a m e n t en Galilée Le m y s t è r e du j u g e m e n t d e s p é c h e u r s L ' a p o c a l y p s e de P i e r r e Le Q a l é m e n t o s

i3o i3o i3o i3o

TABLE DES CITATIONS DE L'ÉCRITURE T E X T E S PARALLÈLES

I3I •

C a n o n s ecclésiastiques Canons d'Hippolyte Constitutions apostoliques Canons des A p ô t r e s ; Bar Hébraeus; D H a c h è ; Sévère d'Anlioche.. . . TABLE

ni iti m II3

ANALYTIQUE DES MATIÈRES

Poitiers. — Imp. G. KOY, 7, rue Victor-Hugo.

I3A

i32 133 i33 133 135

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