Les Dionysiaques 6  Chants XIV-XVII

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NONNOS DE PANOPOLIS

LES DIONYSIAQUES ΤΟΜΕ VI

COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE puhliit sous le po.tTQnage de l’ASSOClA ΠΟΝ GUILLA UME BUDE

NONNOS DE PANOPOLIS LES DIONYSIAQUES ΤΟΜΕ VI CHANTS XIV-XVII TEXTE ÉTABLI ΕΤ TRADUIT

PAR

Bernard GERLAUD Professeur de Première supérieure au Lycée Jeanne d' Arc de Rouen

PARIS

LES BELLES LETTRES 1994

Confot^rrne^^nt aiM statuts de l'Association Guillaume Budé, ce volume a été soumis ά l'approbation de la commission technique, qui a chargé Μ. Francis Vian d'en faire la revision et d'en sun;eiller la correction en

collaboration avec Μ. Bernard Gerlaud.

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour

tous

les pays.

© 1994. Société d'édition Les Belles Lettres, 95 bd Raspai.1 7t^50 Paris.

ISBN : 2.251.^00438-6 ISSN : 0184.-7155

AVANT-PROPOS Nous ne saurions commencer cet ouvrage sans adresser nos remerciements a nos collègues du Groupe de recherche de l’Université de Rouen, en particulier à M^adme G. Husson, qui nous a toujours aimablement donné de précieux renseignements en papyrologie égyptienne. Pour le chant Χ VII, nous avons consulté avec profit le Mémoire de imaitrise d'O. Voisin : qu’il en soit ici remercié. Nous assurons de notre reconnaissance le Professeur Ρ. Chuvin, qui nous a amicalement communiqué, avant qu 'elle soit éditée, la primeur de s on œuvre magistrale, Mythologie et géographie dionysiaques. Nous tenons enfin à exprimer toute notre gratitude au Professeur F. Vian qui a scrupu­ leusement vérifié à Florence les leçons du manuscrit L et dont la bienveillante vigilance nous a guidé tout au long de l’élaboration de ce livre, auquel il a grandement collaboré.

ÉDITIONS ΕΤ ÉTUDES

CITÉES DANS L’APP ARA T CRITIQUE 1 anon. Viloia. : rrna.rginalia d'un exemplaire de l’éd. Cunaeus publiés par I. d’Ansse de Vinoison, Epistulae Vinarien.ses (Zurich, 1782). Canter : notes de G. Canter publiées en appendice de l’éd. Falkenburg. Castiglioni1 : Α. Castiglioni, Collectant Graeca (Pise, 1911). Coliart2 : Ρ. Col^rt, Nonnos de Panopolis (Le Caire, 1930). Cunaeus : Ρ. Cunaeus, Ani^madversiones in Nonni Dion., formant le début du t. 2 (p. 1-174) de l’éd. d’Hanovre (1610). Falkenburg : editio princeps de G. Falkenburg (Anvers, 1569). Falkenburg* : notes critiques en appendice de l’édition précédente. Graefe : édition de D. F. Graefe. Tome 1 : ch. 1-24 (Leipzig, 1819). Graefe* : notes de l’édition Graefe. Graefe" : préface de l’édition Graefe (t. 1, p. x-xv). Graefe1 : D. F. Graefe, Des Nonnos Hymnos u. Ni^ki (SaintPétersbourg, 1813). Graefe2 : notes de Graefe dans S. Ouvaroff, Nonnos v. Panopolis (Saint-Pétersbourg, 1817; réimprimé dans Études de Philologie et de Critique, 1^843). Keydell : édition de R. Keydell, t. 1 : ch. 1-24 (Berlin, 1959). Keydeli2 : id., Byz.-Neugr. Jahrbb. 5, 1926-1927, 380-389. Keydell4 : id., ibid. 9, 1932, 39-44. Keydeli6 : id., Hermes 62, 1927, 393.434. Koch1 : Η. Α. Koch, Rhein. Mus. 10, 1855, 167-194. Koechly : édition d’A. Koechly, t. 1 : ch. 1-24 (Leipzig, 1857).

1. On a conservé les signes diacritiques adoptes par R. Keydell dans son édition à la suite d’A. Ludwich.

χ

ABRÉVIATIONS

Koechly* : préface de l’édition precedente. Koechlyi : Α. Koechly, Opuscula philologica Ι (Leipzig, 1881). Lehrs2 : Κ. Lehrs, Kleine Schriften (Konigsberg, 1902). Lebeck1 : Chr. Α. Lebeck, SopJwclis A^, 3" ed. (Berlin, 186). Lobeck3 : id., Aglaophamus (Konigsberg, 1^829). Lebeck s : id., compléments a Ph. Butt^nn, Ausführliche eriechische Sprachlehre, 2 (Berlin, 1839). Lobeck’' : id., Rhematicon (Konigsberg, 1^846). Lobeck8 : id., Pathologiae Graeci sermonis elementa (Ko­ nigsberg, 1833-1862). Lubin : édition d'E. Lubin (Hanovre, 1605), rééditée en 1610. Ludwich : édition d'A. Ludwich, t. 1 : ch. 1-24 (Leipzig, 1909). Ludwich* : notes de l'édition précédente. Ludwich11 : id., Berl. Phil. Wochenschr. 38, 1918, 373-384. Maas : Ρ. Maas, cité par R. Keydell. Maas : id., Byz.-Neugriech. Jahrbb, 2, 1921, 343, 442-4. Marcellus : édition du comte de Marcellus (Paris, 1^fô). Peck2 : W. Peek, Kritische und erklirende Beitrage zu den Dion. (Abhandl. d. deutschen Ak. d. Wiss. Berlin, Κ1. f. Sprachen, Lit. u. Kunst, 1^969, 1). Rhodomann : ^maginalia de L. Rhodomann sur un exemplarre de l'éd. F^kenburg, mentionnés par G. He^ann, Orphica (Leipzig, 1865). Rigler8 : F. Α. Rigler, Lexicon Nonnianum (demeuré manus­ crit). Ruhnken : D. Ruhnken, Homeri hymnus in Cererem, ^ ed. (Leipzig, 1827). ^^llger : notes de J. J. S^caliger publiées en appendice dans l’éd. Cunaeus, t. 2, p. 203-216 (1610). Scheindler3 : Α. Scheindler, Zeitschr. f. osten. Gymn. 86, 1879, 412 ss. SchuLze : J. F. SchuLze, Die Erzahlung von Hymnos und Nikaur in Nonnos' Dionysiaka (Buch 15, 169422), dissert. dactylographiée, Halle, 1^960. Tiedke14 : Η. Tiedke, Hermes, 50, 1915, 445-45445. Volkmann2 : R. Vol^^ann, P/utarcAi de mus^a (Leipzig, 186). Wakefield 1 : G. Wakefield, Silva critica (Cambridge, 1786 ss). Wakefield2 : id., Tragoediarum delectus (Londres, 1794). Wernicke : édition de Triphiodore par F. Α. Wemicke (Leipzig, 1819).

ÉDITIONS ΕΤ ÉU'DES CITÉK DANS L'APPARAT

ΧΙ

Wifstrand : Α. Wifstrand, Von Kalli^^hos zu Nonnos, Lund, 1933. Wilamowitz : U. von Wilarnowitz-Moellendorif et W. Schubart, Nonnos Dionysiaka 14, 15, 16. Pap. 10567, in Berliner Klassikertexte, Heft V, GriecAiscAe DicAterfragmente, Erste Halfte : epische und elegiscAe Fragmente, Berlin, 1907, ^^106.

OUVRAGES CITEs ΕΝ ABRÉGÉ

DANS LES NOTICES ΕΤ DANS LES NOTES J. André, L’Znde vue de Rome. Textes latins de l'Antiquité relatifs à l'lude. Pma, Belles Lettres, 1^986. L. M80n, ΊΕΡΑ ΖΩΙΑ. Contribution ά l'étude de la pfae de l'ani^l dans la religion grecoue an.cienne. Bielles, Palais des Académies, 1978 (Mémoires de la c^^ des lettres, 63, 2). Ρ. Chuvin, Chronique des derniers païen.s. La disporition du paganisme dans l'Empire roimain, du ré^io de Constantin ά celui de Jwlinien. Paris, LeUes Lettres/Fayard, 1^990. Ρ. Chuvin, Mythologie et géographie dionysiaques. Recher­ ches sur l'auvre de Nonnos de Panopolis. Clermont· Fenand, ADOSA, 1992. Ρ. Co^rt, Nonnos de Panopolis. Etu.de sur la composition et le texte des Dionysiaques. Le Caire, Institut francs. 1930. W. Fauth, Eidos poikilon. Zur The^ati.k der Metainorphose und zum Frinzip der Waudlung aus dem Gegensatz in den Dionyslaka du Nonnos wn Panopolis, ^ttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1981 (Hypomne· mata, 66). D. Gigli Piccardi, Metafora e poetica in Nonno di Panopoli. Fire^nze Universit.A degii studi, 1^fô (Studi e testi, 7). J. Golega, Studien über die Evangeliendichtung des Nonnos von Panopolis. Ein Beitrag zur Geschichte du Bibel· dichtung im Altertum. Breslau, 1930 (Bteslauer Stu· dien zur historischen Théologie, 15). G. dTppolito, Studi nonnioni. L'epillio Mlle Dioniswhe. Palermo, presso PAccademia, 1^^ (Quademi dell'Istituto di fi.lologia gi^ della Universitl. di Palermo. 3). Η. J^^^aire, Dionysos. Histoire du culte de B^cAus. Pairs, 1930. Η. J^^^aire, Couroi et Courtes. Essai sur l^hl^ntion s^rtiote et sur les rites d'u.doZesce^e dans l'AntiÎuité hellénique. Pairs, 1939 (réimpr. New York, 975).

ABRÉVIATIG NS

XIV

R. Keydell, Non.ni Panopolitani Dionysiaca (2 volumes). Berlin, Weidmann, 1959. R. Keydell, Kleine Schriften zur Hellenistischen und S^,tgriechischen Dichtung (1911-1976), zu^rnmengestellt von W. Peek. Leipzig, Zentralantiquariat, 1982.

Κ. Kost . Musaios, Hero und Leander. Einleitung, Text, Übersetzung und Kommentar. Bonn, 1971. Ρ. Krafft, Erziihlung und Psychagogie in Nonnos' Dionysia­ ka. Stndien zur Literatur der Spatantike. Bonn, R. Habelt, 1975, p. 91-137 (Antiquitas, Reihe 1, Band 23). R. Merkelbach, Nikaia in der romischen. Kaiserzeit. Düssel­ dorf, Rheinisch-Westfiüische Akademie der Wissenschaften, 1987 (Vortràge G 289). W. Peek, Lexikon zu den Dionysiaka des Nonnos. Berlin, Akademie-V erlag, 1^968-1975. W. Peek, Kritische und erklarende Beitrage zu den Dionysia­ ka des Nonnos. Berlin, Akademie-Verlag, 1^969 (Abhandl. d. deutschen Akad. d. Wiss. zu Berlin, Kl. f. Sprachen, 1969, Nr. l).

J. Roux, Euripide, les Bacchantes, t. 2, Commentaire. Paris, 1972.

J. F. Schulze, Die Erzdhlung von Hymnos und Nikaia in Nonnos' Dionysiaka (Boch 15, 169-422). Dissert. dactylographiée, Halle, 1^W.

J. F. Schulze, Beobachtungen zur Geschichte von Hymnos und Nikaia bei Nonnos (Dion., 15, 169-422), Ziva Antika, Antiquité vivante, 18, 1^968, 3-32. Μ. String, Untersuchungen zum Stil der Dionysiaka des Nonnos

von

Panopolis.

Dissert.

dactylographiée,

Hambourg, 1^96 R. Turcan, Les sarcophages romains à représentation diony­ siaques. Paris, 1^^.

R. Turcan, Les cultes orientaux dan le ^nde romain. Paris, Belles Lettres, 1^$.

F. Vian, Mythologie scolaire et mythologie érndite dans les ' Di ony siaq u es 'de Non no s, Prometheus, 4, 1978, 157­ 172. F. Vian, ΧΟΡΕΥΕΙΝ, ι aller », chez Nonnos ?, Revue de Philologie, 61, 1987, 13-17. F. V ian, Les cultes pa ïen dans le s r Dionys^iaques 9 de Nonnos : étude de vocabulaire, Revue des Etudes Anciennes, 30, 198, 399-410.

F. Vian, Nonno ed Omero, ΚΟΙΝΩΝΙΑ, 15, 1991, 5-18. F. Vian, La grotte de Brongos et Cybele : Nonnos. ' Dionysia­

OUVRAGES CITÉS DANS NOTICES ΕΊ' NOTES

XV

ques ’, 17, 32-86, Revue des Études Grecques, 104, 1991, 584-593. F. Vian, L'action de Dionysos dans la guerre contre les Indiens. Contribution ά une étude sur la strueture des ' Dionysiaques ’ (à parrftre). Ο. V oisin, Tradu.ction et commentaire du ch. Χ VII des « DWnys iiaq ues • de Nonnos de Panopolis. Me moire de maîtrise dactylographié, Université de Paris Χ, 1^986. U. von WilamoWitz-Moellendorff et W. Schubart, Nonnos Dionysiaka 24, 15, 16. Pap. 10567, Berliner Klassikertexte, Heft V, Griechische Dichterfragmente, Erste Hülfte : epische und elegische Fragmente, Berlin, 1907, 94-106. J. J. Winkler, Zn pursuit of Nymphs : Comedy and sex in Nonnos’ Tales of Dionysos. Dissert. (microfilm), Austin, University of Texas, 1974.

SIGLA

Π

Ρ. Berol. 10567 (codex : s. VI-VII).

L

Laurentianus 32, 16 (1280).

L1 U ... L5

libr^ü ipsius correcturae. recentiorum uirorum conecturae (uide t. Ι, p. lxii-

LXiv). CodU:es recen.tiores qui n.onnunquam respiciuntur.

Ρ

Palatinus Heidelbergensis gr. 85 (s. XVI), ex L descnptus.

F

Vindobonen^ phil. gr. 45 et 51 (circa 1^550), ex Ρ dracripti.

Μ

Monacensis gr. 94, ex Ρ descriptus.

CHANT XIV 'Ες δέχιχτον δέ τέτοιρτον έχε φρένα · χεϊθι χορύσσει δοιιμονίην στίχοι πασοιν ές Ινδικόν Άρεοι 'Ρείη.

NOTICE

Le chant XIV ne présente aucune unité : il complète le

catalogue de l’^roée de Dionysos (ν. 1-227) dont le début figure au chant ΧΙΙΙ et il entame le récit de la bataille du lac Astacide (ν. 323-437 [fin]) qui s’achèvera au chant XV; la partie centrale est constituée par le portrait du dieu en armes (ν. 2.28-246) et par l’indication du trajet suivi par les troupes de Bacchos (ν. 247-322). Le composition est équilibrée : le passage central et la narration du combat, de longueur sensiblement égale, contrebalancent le dénom­ brement initial. Le prélude est un écho du chant ι. ^^p. précédent : le vol de Rhca corres­ rk Var^me· (e^Plce) : pond a celui d’iris (13,8) et la déesse ι. ) qui permet a Nonnos de souligner son originalité s. Le progression des troupes dionysiaques est géographi­ quement claire : l’armée « longe le cours du Sangarios, confondent (cf. Η. Jeanmaire, Couroi, p. ^28). Dans cette perspecti­ ve, la correction αϊς s’impose au v. 217 (voir la note). Cf. aussi la note a l, 34 et la Notice du ch. IX, p. 14, n. 1. 1. Fo^ellement, ce groupe correspond à l’énumération des chefs qui conclut le catalogue des Dactyles (ν. 33-35) et celui des Phéres (v. 186-192). 2. Cf. 52h-58 (aiarmement des Cyclo^æ); 128-134 (armement des Satyres, avec ^monce de celui de Dionysos en 128h). 3. Ces larmes paradoxales rappellent les jouets symboliques du dieu enfant (cf. 9, 116 et la note). Elles ne laissent pas d’être redoutables (J. J. Winkler, ln pursuit, p. 162). Pour Polyen, l, 1, l, elles constituent un stratagème; contra, Diod. Sic., 4, 4, 4 : «dans les combats, Bacchos était couvert d’armes guerrières et de peaux de panthères ». — Pour l’iconographie, voir R. Turcan, Sarcophages ro^ain.s, p. 248, η. 1 et p. ^46; cf. les planches 33b, 34b et 35 : le dieu, sur un char tiré par des lions; sur les pl. ^la, 34b, ^bo et 37a, il tient un thyrse d’une main et un canthare de l’autre. 4. Voir la note au v. 228. Consulter W. Fauth, Eidos poikilon, p. 185; R. Tur^rn, Les cuLles orientaux, p. 189; Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 229-230 et n. 24 et 26. 5. Cf. Λ 17-45 et, pour le thème épique de réarmement, la note de F. Vian (C.U.F.) a Quinl. Sm. 1, 141 (ρ. 17, η. 5). Nonnos joue sur le double aspect, conventionnel et paradoxal, du dieu conquérant : cf.

Ε. Lasky, Hermes, 106, 1978, p. 371.

NOTICE

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s’enfonce au sein des tenes de Phrygie » (ν. 270) et arrive en Ascanie (v. ^fô) *, plus précisément sur les rives du lac Astacide (v. 327), situé près de la future Nicée. Or « le lac de Nicée est très a l’écart de la route qui mène de la Lydie ( ...) vers la Cilicie et vers l’Assyrie, ainsi que de la route directe vers le Caucase et vers l’Inde » (Ρ. Chuvin, Myth. et Géogr., p. 160). Comment s’explique le choix de ce trajet inattendu? Selon R. KeydeU et Ρ. Collart, cette incohérence tient a des remaniements : primitivement, l’ambassade de Phérespondos auprès de Dériade (18, 313-322 et 21, 260-302) se serait si tuée ici 12. Son report, joint au désir d'introduire immédiatement l’épisode de Nicaia, aurait obligé Nonnos, « tenu ici par la géographie · (Collart), à faire avancer l’armée jusqu'au lac de Nicée. Mais, comme l’a montré Ρ. Chuvin, Nonnos n’était nullement contraint de placer ici le récit des amours de Dionysos et Nicaia, puisque, avant les Dionysiaques, cet épisode se situait non au départ de l’expédition, mais a son retour. « Une seule hypothèse permet de rendre compte a la fois du choix déconcertant de ce premier champ de bataille et de la cohérence stratégique du récit de Ν onnos : c’est que le poète, ou plutôt son modèle, s’est inspiré d’une campagne réelle » 3. Cette campagne serait celle qui fut menée en 193 par Septime-5evère contre son compétiteur a l'empire, Pescennius Niger; Nicomédie se rangea au coté de Sévère, alors que Nicée prit parti pour Niger, qui fut vaincu lors d’une bataille livrée a l’extrémité occidentale

1. Dans les Dionysiaques, l’Ascanie est appelée aussi Astakié; les deux termes designent la Bithynie, mais il se peut que l’Ascanie désigne plutôt la région de Nicee et l’Astakié, celle de Nicomédie : L. Robert, Opera minora, 2, p. 1323, n. 3; Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 152-154. 2. R. Keydell, Hermes, 62, 1^927,' p. 397; Ρ. Collart, Nonnos, p. 119-120. L’ambassade du ch. XIV ne serait qu’un doublet pâle et sans vie de celle de Phérespondos. 3. Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 161; cf. p. 148, 162-165. De meme, la fondation de Nicée (16, 405) devait se situer, primitivement, au retour du dieu.

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CHANT XIV

du lac de Nices 1. « Les grandes lignes de cette ^campagne sont évidemment parallèles a ce que l'on trouve chez Nonnos »; en p^viculier, « Ni^caia la rebelle ^monce Nices ouvrant ses portes à Niger · (Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 163). Cette thèse nous semble justifiée. Toutefois, en considé­ rant l'ensemble de l'épisode, qui se prolonge jusqu'en 15, 168, on peut se demander si, a propos du fleuve c^hangé en vin, Nonnos ne s'inspirerait pas d'un p^^^e du rhéteur Himérios 12 :

• Et il y a 18. ( en Cappadoce) un fleuve auquel est attachée une légende qui mérite d'être connue des Grecs : Dionysos marche contre les Indiens, race qui repousse les bienfaits du dieu ; il a pour larmes des Bacc^mtes et des Satyres et, pour a^es, des nébrides et des thy^es. Dès qu’ils voient la dieu, les ennemis sont domines et, jetant leurs armes, ils forment des chœurs en l'honneur de Dionysos qu'ils ont jusque-18. combattu. Conduits jusqu'aux confins de la Cappadoce, ils campent au bord du fleuve auquel ils vont donner son nom. Ils éprouvent le besoin de se baigner dans ses ondes : le fleuve se t^rnsforme et ses eaux argentees, au contact des Indiens, deviennent noires. Ainsi ils font que le fleuve devienne ce qu 'ils sont eux-mêmes ( noir) et qu 'il prenne le nom de (Mêlas ( noir)) ». =

==

=

Si la localisation du fleuve est discutée 3, la similitude avec le texte de Ν onnos est frappante : la soumission des

1. Voir Hérodien, 3, 2, 1 a 3, 4, 6 ; Dion Cassius, abrégé par Xiphilin, 74, 6, 4 à 74, 8, 3. 2. Voir Himérios, Disc., 18, 2-3 Colo^nna (cité par Photios, Bibl., 243, t. 6, p. 112 Henry). — Nonnos se souvient peut-être ausei de Douns de S^os, 76 F 27 Jac. ( = Etym. Magn., ^460 49) et de Polyen (1, 1, Ι), qui présentent le vin (sens mét^orph^ose) co^mme le stratagème favori de Dionysos dans l’ex^pedition des Indes. Les deux textes sont cites par J. Golega, Stu.dien ii.ber die Evangeliendichtung

des Nonnos von PaocpoZis, p. 74. 3. Il doit s'agir du Mélas de Cappadoce (cf. Strabon, 12, 2, 8 [^538]), plutôt que du Calllichoros de Paphlagonie (cf. Calm., fr. Pf.· ; Ap. Rh., 2, el la note C.U.F. p. 219, η. 2), a propos duquel Ammien Marcellin, 22, 8, 23 écrit : il est ainsi nommé parce que

ll

ΝΟτΙΰΕ

Indiens, qui accueilent les rites dionysiaques apres les avoir refuses, et le prodige du coure d'eau qui c^mge de couleur se retrouvent ^dans les deux versions. Dans le detail, les s^imilitudes sont nombreuses : Nonnos, Dion., XIV-XV

Himérios Indiens refusent de se soumettre à Diony^. L'^rnee dionysiaque : Baccomtes et Satyres. L'année dionysiaque : thyr· ses et nébrides Las Indiens jettent leurs ar­ mes (τά δπλιχ ^ίψαντες)

14, 284-322.

14, 105-142; 203-205 et 217­ 227. 14, 353 al. ; 358 al. 15, 74 Ερριψε φαρέτρην 15, 126-127 άπορρίψας | . κ^μ^σι D. leur ordonne de le faire : 15, 124,131. L' eau se transforme en vin : 14, 412 et 417. ...

..

Ils organisent des chœ^ra en l'honneur de D. L'eau du fleuve ^^ge de couleur.

Toutefois, il ne semble pas que Nonnos s'inspire directement d'Himérios : les deux récits sont organises de façon differente 1 et chez le rhéteur il n 'y a ni bataille ni ivresse des Indiens. La si^llitude concerne la thématique : les Indiens sont vaincus ou soumis; l'eau du fleuve change de couleur 2. La source commune à laquelle se réfèrent Nonnos, Ammien Marcelllin et Himérios semble suggérée par ce demier : origi^naire de Pruse, le rhéteur doit rapporter un μύθος, une légende locale de Bithynie ou de Cappadoce. Ce mythe présente diverses localisations et variantes : le

Bacchus ^e^nant des Indes · y reimtaura ses anciennes orgies et ses chœurs et lava dans ses ondes ses thyrses dégoûtant du ung indien ». 1. L'affrontement et le miracle, totalement répares chez Himérios, aont étroitement imbriques par Nonnos. 2. Cette double thématique se retrouve chez Ammien Marcellin

(voir p. 10, n. 3).

12

CHANT XIV

fleuve est le déversoir du lac de Nicee, le Mêlas ou le Callichoros 1 et le récit met l'accent tantôt sur la conver­ sion des Indiens, tantôt sur le prodige qui transforme la couleur ou la nature de l'eau. Mais le mythe premier se laisse entrevoir : Dionysos et son aimée rencontrent (près d 'un fleuve ?) des Indiens hostiles; ces derniers se soumet­ tent et célèbrent le culte du dieu ; cette victoire s'accompa­ gne d'un prodige qui concerne le/un fleuve. C'est sur cette trame que Ν onnos a pu broder, an 1' enrichissant de différents souvenirs historiques et religieux lies a Ν icée 12. Enfin, on peut se demander si Nonnos n'a pas songé en outre a la plus célèbre des expéditions qui se sont déroulées en Asie Mineure, celle d'Alexandre. « La faveur dont la geste d'Alexandre jouit auprès des historiens et des romanciers » n'est pas sans toucher les poetes 34. Nonnos a dû, lui aussi, s'inspirer ici de l'histoire d'Alexandre ; l'hypothèse permet d'expliquer certaines difficultés : ainsi, R. Keydell s'éto nne de la pré sen ce dominatrice de s In­ diens en Phrygie, en Lydie et en Ascanie. Cet empire indien imaginaire est sans doute simplement la transposi­ tion poétique de l'empire perse *. Ε η outre, Dionysos se présente en libérateur (v. 295-^298) ; de meme, Alexandre, dans le discours que lui prête Quinte-Curce avant la bataille d'1ssos (3, 10, 5) développe ce thème, en rappelant la geste dionysiaque : « (Les Macédoniens) étaient les libérateurs du monde et, un jour, ils dépasseraient les bomes d'Hercule et de Bacchus (Liôer pater) ». D'ailleurs,

1. Dans les deux derniers cas, la légende est d'ordre étiologique. 2. La bataille entre Septime-5evère et Pescennius Niger, et le culte de Nicaia. 3. F. Vian, t. 1, ρ. xli ; voir aussi Ρ. Chuvin, Myth. et Géogr., p. 162. Ainsi, quand Herodien (3, 4, 3) introduit le recit de la bataille d'Issos qui va parachever la victoire de Sévère, il rappelle la victoire d 'Alexand re. 4. Cf. R. Keydell, Hermes, 62, 1927, p. 396-397. Voir Ρ. Chuvin, o.c., p. 283 : · On imaginait les Indiens comme les prédécesseurs des Perses ».

NOTICE

13

p^^as des Dionys^iaques (ν. 270-^M) presente des si^militudes avec le début du livre 111 de Quinte-Curce : tout ce

Quinte-Curce, 3, 1

Nonnos, Dion., XIV

L’^roee d’Ale^mdre traver­ se la Phrygie (11) et le Sanganos (12).

Dionysos

Presage favorable : le nœud gordien (1^18).

Présage favorable : les pré­

Soumiesion volontaire de la Paphlagonie (22-24).

« longe le cours du ^^^arios, s'enfonce au sein

des tenes de Phrygie · (v. 270).

dictions de Niobe (ν. 271­ 283). So^^^on volon^taire de l'A.scanie (v. 284-291a). Présages nocturnes (étoiles fi­ lantes, tonnene) (v. 291b294).

Si les présages nocturnes manquent chez Quinte-Curce, ils apparaissent dans Amen (Anab., 2, 3, 8) et ils se situent durant la nuit qui suit l’épisode du nœud gordien. Il semble donc que Ν onnos ait voulu établir une conespondance entre cet épisode et les pré^ctions de Niobe. D'autre part, il loccalise la célèbre roche en pleurs en Phrygie, près du Sangarios, alors qu 'elle est traditionnelle­ ment située en Lydie, près du Sipyle, dans la vallée de l'Hermos 1. Pour tenter de résoudre l'énigme, il faut temi compte des associations d'idées attestées dans les pas^sages où il est question de Niobé : on constate qu’elle est le plus souvent mise en rapport avec la Phrygie 12. Or, au sens

1. Cf., par exemple, Quint. Sm, 1, ^^^44; F. Vian, Recherches sur l.e.s Posthomerica de Quiniw de Smyrne, Paris, 1959, p. 131-133 et la note à Nonnos, l, 153 (in fine). Voir en outre R. Keydell, l.c., p. 396 et Ρ. Chuvin, o.c., p. 100-101; 126, n. 60; 131, n. 19. 2. Niobe (^^b association) : 2, 159; 48, 417; Niobe/Sipyle : 48, 407-408; Niobé/Phrygie : 48, 425-426; 441-442 (dans les deux cas, comparaison avec Aura) ; Niobe/Phrygie/Sipyle : 12, 79-81 (Pyrrhos le Phrygien); 48, 449-45; Niobe/Phrygie/Rhyndacos : 15, 372-375; Niobe/Phrygie/Sangarios : 12, 128-132; 14, 269-283. — Autres ^^Klations toponymiques : Tantale est mis en rapport avec le Sipyle

14

CHANT XIV

strict du te^e, L· P^^gie, depuis les ^basins du S^^^rios et du Rhyndacos jusqu’à celui du Moindre, enveloppe du Nord au Sud l.a Méouie, qui conespond au basui de 1Ήennos et de son affluent, le Pactole ; l.a P^^gie comprend notamment les régions d’A^pamée/Ké^^ü, Iconion et S^^urda 1· La ddifculté provient du fait que Nonnos emploie le te^e de P^tygie tantôt au sens strict (en particulier aux ch. XIII-XIV), tantôt au sens large, ce qui est le plus souvent le ^cas : en ce dernier sens, la Phrygie englobe toute l'Asie Mineure occidentale, Méonie comprise 2· ^Ainsi N onnos est cohérent avec lui-même lorsqu'il situe, avec une eneur géographique évidente, le Sipyle en Phhrygie nordique, ^ns doute a la frontière entre Méouie et Phhrygie d'apres les v. 269-^^. Π ne co^nnait le Sipyle que par des textes qui l'ont induit en eneur : le Sipyle n'est pour lui qu'un Heu purement littéraire 3.

(18, 24-25) et Pélops avec la Phrygie (11, 272) ; P^a est i^ocié a la Phrygie, au Sipyle et au S^^airos en 13, 522 et ^^^^; 37, ^650. 1. Voir no^rnment 13, ^24-^545 et Ρ. Chuvin, MytA. et Géogr., p. 111-137. 2. Sens strict : la dualité PhrygienafLydiens est c^ise au ch. ΧΙΙΙ et es retrouve en 14, ^204-^tô (cf. p. 32, n. 1). — Sens largge : la demeure de Rhhea et de Dionysos est en P^^gie (9, 188 ; 11, 117 ; 13, 137, 150 ; 17, 4, 25 ; 22, 6, 94; 48, 90, 229), bien que, la plupart du temps, le te^e de Phrygie soit ^^ocié à des ternes meoniens : 25, 372 (cf. 376, Meonie) ; 28, 86 (cf. 91, Mygdonie) ; 33, 252 (cf. 254-258, Méonie, Lydie, Pactole, TmÔlos) ; Μ, 214 (cf. 212-216, Meonie, Lydie, Pactole, Alybe) ; 48, 151 (cf. 153, Meonie, TmÔlos) ; 48, 447 (cf. 441· ^44, Lydie, Pactole, Méonie), 45, 61 (cd^.s lydien en l'honneur de Dionysos mygdonien). En fait, ce do^maine occupe la Phrygie entière, Méonie comprise; sa l^^^wtion importe aussi peu a Ν onnos que celle de la ville de Dériade. 3. Cf. Ρ. Chuvin, o.c., p. 131 : le roc de Niobe est « un élément de décor symbollque ». Cette « dél^^ocalisation » s’expllque apparemment parce que Tantale et Pélops sont qualifies tour à tour de Lydiens, de Phrygiens et meme de Pap^hlagoniens. Noter en ^particuller que les filstoriens Hérodoroe et Nymphia donnent a Tantale un fils, Dsskylos, dont la mère est une fille de Lycos, le fleuve d’Héraclée : cf. Ap. Rh., 2, 775-779 et les scholies ad loc. Or la ville de Dsskyllon et le lac Daskylitis sont voisine du Rhyndacos, dans la Phrygie « nordique ». — Nous utilisons dans ce développement une note que nous a ai^blement communiquée F. V^.

NOTICE

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Strabon (12, 8, 2 (571] ; cf. 21 [^580]) semble avoir d'avance commenté cette eneur de Nonnos, lorsqu'il écrit, à propos des Phrygies et des Mysies : « Ces temtoires ont subi de telles modifications les uns par rapport aux autres ( ... ) que les Anciens appellent Phrygie la contres du mont Sipyle et Phrygiens, par voie de consequence, Tantale, Pélops et Niobé, sans qu'on puisse savoir si cette Phrygie fait partie de la Grande ou de la Petite Phrygie ; de quelque côté que soit la vérité, Γ enchevêtrement est évident ». Dans l'épisode de l'ambassade (v. 295-322), il ne parait pas y avoir de réminiscences historiques 1. Nonnos s'inspi­ re d'Homère et des scènes de t^ragédie où un héraut est malmené par un roi, ^tals en inversant le thème, puisque ici les envoyés de Dionysos in^carnent la paix et le droit 12 · Quant a l'intervention d'Héra, elle dérive de maints passages homériques ou l'on voit une divinité, sous des traits humains, pousser un héros au combat et, plus

précisément, du motif de la déesse déclenchant la reprise des hostilités ou la guene 34 . Cette intervention divine manque dans la scène de l'ambassade de Phérespondos auprès de Dériade, ce qui empêche, à notre avis, de considérer ceUe-ci comme l'épisode primitif d'où découle­ rait l'ambassade du chant XIV *.

1. historiens ne mentionnent pas d’^^^^ssde envoyes par Alexandre ou 5evere avant le début des hostilites. 2. Pour Homère, voir la note a ^29-302. Pour les Tragiques, cf. Esch., Suppl., 911-951; Eur., Héracli.des, 111-283; Suppl., 399-583. Comparer aussi Plaute, Amphitryon, 213 iuperbe nimis ferociter legatos nostros increpant; Sil. Ital., 2, ll-24 (H^dabal éconduit brutalement les ambssssdeurr roumains). — Sur l’inviolabilité des hérauts, voir Hérod., 7, 133-137; Eur., Hérnclides, 271; J. de Romilly, dans Problèmes de la gu.ene en Grèce ancienne, Paris, 1^968, p. 213 ; La douceur dans la pensée grecqu.e, P^û, 1979, p. 29-30. 3. Cf. Ν 43-65 et 215-239 (Poeeidon); Π 715-726 et Ρ 70-82 (Apollon) ; Ρ ^54573 (Athéna). — Voir aussi Δ 86-104 (Athéna et Pandaros) ; Virg., En., 7, ^^^74 et 6^20-622 (Junon déclenche la

guerre) ; Sil. ltal., l, 32-33 (idem) ; Nonnos, 20, 182-187; 22, 71-81. 4. Voir ci-dessus, p. 9, n. 2.

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CHANT XIV

Le site dans lequel se déroule le combat fait problème : Ν onnos le présente tantôt comme un lac (λίμ^), tantôt comme un fleuve (ποταμός), en superposant meme parfois les deux notions 1· Cette apparente incohérence a intrigué les philologues : Botho Graef suppose qu'il s'agit d'un fleuve qui se jette dans un lac 12. R. Keydell voit dans cette bataille du lac Astacide le doublet de celle du fleuve Hydaspe, dont les eaux sont également changées en vin (voir, par exemple, 25, ^280 ; 29, ^292). C'est cette transposi­ tion qui expliquerait les contradictions de notre texte, contradictions que Μ. String veut faire entrer dans un système de « variations » conespondant a la ποικιλία nonnienne 345. En fait, en dépit de Ρ. Collart, l'operation est bien localisée * : comme l'a montré Ρ. Chuvin, elle a lieu dans un cadre réel, celui du lac de Nicée et de son déversoir (qui se jette dans la mer a Kios), c'est-à-dire l'endroit où Sévère vainquit Niger s. Si le champ de bataille est « historique », le combat luimême ne l'est guère, mis a part quelques éléments qui sont peut-être des réminiscences de la bataille du Granique 6. La ^^ * * (v. 3D--411).

1. Cf. 14, 327 « le courant du lac » ; ^386 et ^409 · l'embouchure du lac ·. En 15, 11 al., N on nos parle aussi de « source · (πη^). Voir Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 164 et les n. 13 a 15. 2. Β. Graef, De Buechi expeditione Indica monumentis expressa, Diss., Berlin, 1^886, p. 9. 3. R. Keydell, Hermes, 62, 1927, p. 3^98-404; cf. F. Vian, t. 1. p. χχχ. — Μ. String, Untersuchungen, p. 40. 4. Ρ. Collart, Nonnos, p. 120 et, contra, p. 121, n. 2 : « La scène se pa^rait à la pointe du lac ( ... ) et le cours d'eau (...) serait un effluent du lac ·. 5. Cf. supra, p. 9. Il s’agit du lac d'isnik et de la rivière Aksou : voir la note de G. Soury à Anlh. Ρα/., 7, 701, 2 (Diodoros le Grammairien), C.U.F., p. 150, n. 2. Strabon, 14, 5, 29 (681) les englobe tous deux sous le nom d'« Ascainen · : · A^scanie en Mysie, pres du lac qui porte le meme nom, duquel sort également la rivière d' Ascanie · ; le géographe cite a ce propos Euphorion (fr. 74 Powell) et Alexandre d’Étolie (fr. 6 Powell). 6. Voir Arrien, Anab., 1, 12, 8 : au Granique, les Perses sont sous les ordres de Spithridates et d’Arsitès; chez Nonnos, les lndiens sont commandés par Mélaneus et Astraeis (ν. 310). C'est ce dernier qui

NOTICE

17

D’emblée, Nonnos se met sous le patronage d’Homère, en paiaphra^mt la célèbre comparaison des Troyens avec les ^aies qui ouvre les hostilités dans l'Iliade (Γ 1-9 — Nonno s, 14, 329-339). Mais, alors que le lecteur prévoit un épisode si^^alre à la contre-attaque achéenne, Ν onnos trompe cette attente en intenompant brusquement l’imita­ tion d’Homère : les préparatifs des Bacchantes (ν. ^340^385) sont paradoxalement moins ceux d'une batallle que d'une bacchanale 1 · Cette invraisemblance contraste avec la composition rigoureuse du passage :

1. 34{)8 Titre. 2. 34()b-362 ( =22 v.) Catalogue : a. ^34()b-352 Les attributs des Bacchantes (vipere, liene, thyrse, chevelure dénouée, cymbales, ^m-

bourin). 6. 353-362

3.

Leurs « aimes * (thyrse, serpent, paidalide,

nébride, lionceau). ( =23 ν.) Leurs prodiges : α. ^^-^36 b. 367-^369 c. 370-376 d. 377-381* e. 381b-^tô

Le Ménade au serpent. Oribasie (épines). Meurtre d’animal (ch^elle). Second meurtre d'animal (taureau). Seconde oribasie (rochers).

Pour la trame d'ensemble et pour certaines scènes, Nonnos s'inspire des Bacchantes d’Euripide (695-764) 2 : Bacch., 695 ,. Nonnos, ^34^346 (cheveux dénoués) ; Bacch., .. Nonnos, ^358-^360; (nébrides et ceintures de serpents) ; Bacch., ^69-702'- — Nonnos, 361-362 (^alte-

decide de livrer bat.aille (v. 317-320), comme Arsites au Granique (1, 12, 10). ^Les Pe^rses prennent position le long du fleuve pour attendre l'attaque ennemie (1, 14, 5), co^me le font les lndiens (ν. 326-328). 1. Cf. R. Keydell, Herme!J, 62, 1927, p. 398. Μ. Stmig, Untersuchu^en, p. 54, y voit un procédé ^actérlatîque de la ποικιλία nonnienne. Nonnos nous parait plutôt viser a surprendre le lecteur, en pratiq^mt tantôt l’imitation, tantôt la contre-imitation d’Homère. Quoi qu'il en soit, ce thème paradoxal est constant dans les Dionys^^ues : voir 28, 20-54 et la note. 2. AAgat^hias s’inspire peut-être au88i d’Euripide et de Nonnos : cf. ΛηίΑ Pal., 6, 74, l-2 (ori^uie et sparag^s d'un taureau).

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CHANT XIV

ment de petits animaux) ; B^ch., 7Q2b-703 — Nonnos, ^342 (lierre) ; B^ch., 735b-747 ,. Nonnos, 377-381 (spara^gmos de bovins) ; B^ch., 748-764 "" Nonnos, ^386-410 (bataille), en particulier B^ch., 762-764 — Nonnos, 394-396 (les femmes armées de thyrse l’emportent sur les hommes).

Mais il ajoute aussi d'autres tableaux, cornme celui de la chamelle décapitée (v. 370-376), dans lesquels il laisse son imagination se déployer jusqu'aux cimes du baroque. La bataille proprement dite n'a rien, elle non plus, de spécifiquement homérique : elle ne conespond pas aux schémas de combat de l'Iliade 1. Les Indiens, que Nonnos ne décrit pas, semblent se laisser massacrer passivement 12. Enfin, les quelques gestes qui pouvaient être homériques sont systématiquement narés en termes qui ne le sont pas 34· Nonnos insiste au contraire sur des éléments proprement dionysiaques qu'il a déjà développés * et qu'il reprendra dans la suite, en particulier dans le combat du chant ΧΧΙΧ : 14, 387 = 29, 222 et 14, 389b-399..29, 219b-220 (les Couretes) ; 14, 391-394* = 29, 228-231* (Leneus); 14, 395­ 396 - 29, 226-227 (les Bassrndes) ; 14, 398-399 = 29, 244-2235 (Eupétalé) ; 14, 40 et 4Q2 - 29, 228-239 (Stésichoré/Terpsi-

choré).

1. Cf. Β. Fenik, TypicaZ battles scenes in the tliiad, Wiesbaden, l%8. 2. Voir Ρ. Collart, Nonnos, p. 120 : · Les Indiens se montrent et périssent ; les troupes bachiques, seules, sont décrites ». Une seule exception, au v. 397 « un guemer téméraire ·, unique expression qui dépeigne un tant soit peu les Indiens. Quant au v. 403 : « Des deux côtés, le combat est rude », il est pour le moinB inattendu, a moins que Nonnos ne veuille designer par 18 les contingents masculins et féminins de l'armee dionysiaque. 3. Cf. v. 391-393 (un guerrier lan^nt une pierre) ; v. 397-399 (victime transpercée par une ^ane). 4. Les v. ^38390 (danse des Couretes) reprennent les v. 27-32 ; les v. 397-399 (extrénoté du thy^ dissimulée par le feuillage) repren­ nent les v. 244-245. De meme, le v. ^402 reprend 9, 117. Nonnos souligne ainsi le ^actère paradoxal de cette victoire : cf. Prop., 3, 17, 22 : « les armes indiennes mises en déroute par les chaurs de Ny88 ».

NOTICE

19

Ces répétitions ne sont pas, malgré R. Keydell et Ρ. Collart, la preuve que Ν onnos a composé cet épisode du chant XIV avec a des vers empruntés a des parties déjà rédigées de son poème »> et, encore moins, qu’il a « mani­ festement bâclé tout ce passage » (Ρ. Collart, Nonnos, p. 119). Nous pensons plutôt, avec Α. Ludwich, que Nonnos a réintroduit ce s scènes au chant XXIX, non seulement par un goût de la répétition qui caractérise son style (comme le veut Μ. String), mais peut-être aussi par une recherche de symétrie et d’effets d’écho qui souli­ gnent, a travers sa diversité, l’unité profonde du poème !. La description d’ensemble du combat qui te^ine l’épiso­ de (v. 403-410), tout en utilisant des topoi épiques, revêt une certaine originalité par son caractère prémonitoire : le vacarme céleste annonce la victoire de Dionysos 12 et l'eau rougit de sang avant d’être transformée en vin. « La mirracle du vin » 34 et les motiLe rni^lle/fin1) V*" vations qui l’introduisent sont typique­

ment dionysiaques : l’opposition entre le dieu exterminateur (v. 410 φόνω... Ίνδών) et le dieu de bonté (v. 411 ώκτειρε θεός) rappel le les vers célèbres d’Euripide (Bacch., ^^-861) θεός/δεινότατος, άνθρώποισι 8' ηπιότατος *. Or ce contraste « parait avoir été un lieu

1. Voir Α. Ludwich, Beitrage zur Kritik des Nonnos, 1873, p. 42; R. Keydell, Hermes, 62, 1927, p. 398 et n. 1; Ρ. Collart, Nonnos, p. 119-120; Μ. String, Untersuchungen, p. 52; F. Vian, Notice du ch. ΧΧΙΧ, p. 211-213. 2. Les ν. ^^^O7 font echo aux v. 291-294 (βρονταίοις — έβρόντησεν ; μιχντεύσατο νίκην ""' νίκης ... μ.). Le bataille est encadrée ppar des signes similaires envoyés par les deux protecteurs de Dionysos, Rhea et Zens. Voir aussi p. 39, n. 1. 3. L’expression est de Μ. Detienne, Dionysos à ciel ouvert, Paris, 1^986, p. 65. Voir déjà W. Fauth, Eidos poikilon, chap. 6: Dionysische Mirakel. 4. Dionysos ήπιος : cf. Anth. Pal., 9, 524, 8. Pour l’opposition entre le dieu guenier et le dieu bienfaiteur, voir Anth. Plan., 183, 5­ 8; elle était déjà annoncée precédemment : 14, 322 έγερσιμόθω Δ. s'opposait à 320 μειλιχίου. Sur cette épithète, voir Plut., Antoine, 24

20

CHANT XIV

commun de la littérature dionysiaque » 1· Il en va de même pour le miracle, qui s’inscrit dans le contexte des ruisseaux de lait, de miel, de vin que font sourdre les Bacchantes 2 : Dionysos lui-même fait apparaitre miraculeusement du vin dans différents sanctuaires 3. 11 semble cependant que Nonnos donne a ce passage une

certaine coloration chrétienne : la douceur du dieu parait revêtir une apparence évangélique * Ainsi, le v. 411 ά^ιβίους δ’ ώκτειρε θεός rappelle Luc, 6, 35-36 άγιχπχτε τούς έχθρούς ύμών ... γίνεσθε οΐκτίρμονες s. Ce n’est peut-

(et F. Chamoux, Marc Antoine, Paria, 1^986 p. ^234-235) ; J. de Romilly, La doaceur dans /α pensée grecque, p. ^346 (index). 1. J. Roux, a Eur., Bacch., 857-861 (p. 507), qui cite, entre autres, Horace, Odes, 2, 19, 27 : « tu conciliais en toi à la fois la paix et la guene ·; Aelius Aristide, Dionysos, 5 « (dieu) et de la guerre et de la paix ». Voir auesi W. F. Otto, Dionysos, trad., Paris, 1959, p. ll8 et η. 49. — Pour la clementia de Bacchos vainqueur des Indiens, consulter R. Tur^ai, Sarcophages, p. 447^-4. 2. Cf. Eur., Bacch., 142 (lait, vin, miel) et 704-711 (eau, vin, lait, miel); Platon, Ion, ^534a (lait, miel); Eschine le Socratique, fr. 11 Dittmarr (lait, miel); Horace, Odes, 2, 19, 9-12 (vin, lait, miel) ; Himérios, 13, 7 (miel, lait, nectar) ; Nonnos, 22, 16-27 ; 45, ^3()6.310 (lait, vin). Il se peut que le miracle du vin soit postérieur aux deux autres : J. Roux, à Eur., Bacch., 704-713. 3. Α Téos, Élis, Naxos, Aigai et Andros : cf. t. 7, p. 107. — Certains archéologues supposent que le curieux dispositif d'un temple de l'agora de Corinthe était destiné a produire un « miracle · ^analogue à celui d'Élis : voir J. Roux, a Eur., Bacch., p. ^46. 4. Certes, la douceur est une valeur constante de la pensee grecque : voir, par exemple, Platon, Ménex., 244 e (Athènes) « est accessible a la pitié (φώοικτίρμων) et au service du faible ». Mais, déjà chez Marc-Aurele, le « souci de ^ter bon envers ^ ennemis annonce le christianisme ι et, sous Julien l'Apostat, « il est impossible de douter qu’il y ait eu, a cet egard, entre païens et chrétiens, une véritable com^tition » (J. de Romilly, La doaceur..., p. 507 et 321). La competition était surtout vive entre christiainsme et dionysisme : voir R. Turcan, Sarcophages, p. 4 et particulièrement la citation de Justin, Apol., 1, 54, 6, qui voit dans la consecration dionysiaque du vin une parodie d^angereuse des rites chrétiens. 5. La formule se retrouve dans Matthieu, 5, 44. — Sur les rapports discutes entre les Dionys^ques et 1’ Évangile de J^ean, voir F. Vian, t. 1, ρ. χιιι, n. 2. Cf. auesi Ε. Livres, Nonno di Panopoli, Parafrasi del Vangelo di S. G^vanni, Canto XVIII, Naples, 1^», p. 19-35.

ΝΟΏϋΕ

21

être pas par ha^d que Nonnos (Par., 5, 17 ; ll, 48)

En

tout cas, l'expression rapproche le miracle du lac Astacide de celui

emploie

cette

èpithète

pour

le

C^st.

de Cana 1 :

Dion., 14, 413 xiovb]v ήμειψε φυήν ξιχνθόχροον ΰδωρ — Par., 2, 36 χ.ή.φ. έτερόχροον ύδωρ et 4, ξανθόν ύδωρ ποίησε φύσιν χιονωπον ίμείψας; Dion., 14, 416 έ^εον &:ρτιχύτοιο μέθης ( = vin). .. αυραι — Par., 2, 31 άρτιχύτων ύδάτων et 2, 38 δδατος ( = vin) άκρήτοιο... έπνι:ε^ αόρη. Que Nonnos se soit imite lui-même est une évidence, mais il serait sans doute aventureux de transformer ce parallèle littéraire en polémique théologique : ici, comme

ailleurs, les intentions du poète en matière religieuse nou s échappent 1 2·

Le discours de l'Indien, qui te^ine le chant, consiste essentiellement en un éloge du vin, motif fréquent dans la poésie grecque, qu'il s'agisse de louer l'eau, le miel ou le vin 3. Ici, l'éloge, comme presque toujours chez Nonnos, revêt la forme de la syncrisis : l’Indien montre la supério­

1. Cf. J. Golega, Studien uber die Ewngeliendichtung, p. 71-77 ; W. Fauth, Eidos poikilon, p. 29 ; p. 144 (n. ^29) ; D. Gigli Piccardi, Studi in onore di Λ. Bari.gazzi, Rome, 1^986, 1, p. ^254 ( = Sileno, 10,

1984). 2. Voir aussi Dion., 15, 16 έρευθι6ωντ £εέθρφ = Par., 2, 44; Dion., 16, 2258 (cf. 15, 94 et 117) βαρυ^μένου 8έ καρήνου - Par., 2, 51 βαρο^μένων 8έ κιχρήνων. — Sur Nonnos entre ^anisme et christianisme, consulter F. Vian, t. 1, p. χιιι·χν; Rev. El. Anc., 90, 198, p. 390410; Ρ. Chuvin, Bull. Ass. G. Budé, 45, 4, 1986, p. 387­ 396; Chronique des derniers païens, p. 180. Selon Α. Neyton, Les clés païennes du christianisme, Paris, 1979, p. 63, « il semble bien qu’une explication purement païenne s'impose absolument pour le miracle de Cana. En effet, le rédacteur évangélique a fort probable· ment voulu au moins égaler le Christ a Dionysos · ; contra, W. Fauth, Eidos poikilon, p. 144, n. ^29. 3. Voir, par exemple, pour l'eau, Pind., Ol., l, l «ριστον μέν ύδωρ ; pour le miel, Anth. Pal., 9, ^4 (Antiphilos) ; pour le vin, Chants Cypriens, fr. 13 Bemabe οίνον... θεοί ποίησαν «ριστον Ι^ητοϊς άνθρώποισιν άποσχεδάσαι μελεδώνας, d'ou Panyasis, fr. 12 Be^rnha οίνος, ^τοϊσι θεών πάρα δώρον «ριστον et, contra, Properce, 2, 33,

27-34.

22

CHANT XIV

rité du vin sur les boissons tenestres (lait, miel, eau, v. 419-429), avant de l’égaler et meme de l'assimiler au nectar céleste (v. ^430-437). Cette syncrisis, amorcée en 12, 158-159 et reprise en 47, 76-104, est à mettre en rapport avec les deux récits de la victoire de Dionysos sur Aristée (13, 253-274 et 19, 227-263).

SOMMAIRE DU CHANT XIV Dénombrement de l'armée de Dionysos (fin) : v. 1-227. : Rhéa rassemble l’armée des dieux. : invocation a Apollon. : catalogue des contingents divins (v. 17-22 : les Cabires ; v. 23-35 : les Dactyles ; v. 48 : les Telchines; v. 49-51 : les Centaures; v. 52-66 : les Cyclopes; v. 67-95 : les Pans; v. 96-104 : les Silènes; v. 105-142 : les Sa­ tyres ; v. 148-192 : les Pheres ; v. 193-202 : les « Centaures » de Chypre). v. 203-227 : catalogue des contingents féminins (Bacchan­ tes, Nymphes et Bassarides). v. 1-14 v. 15-16 v. 17-202

Dionysos s'arme pour le comôat : v. 228-246.

Marche de /'armée : v. 247-322. v. 247-268 : l’armée se met en route, v. 269-28-3 : drivée en Phrygie ; prédictions de Niobé. v. 284-204 : arrivée en Ascanie; soumission des popula­

tions; présages nocturnes. v. 205-322 : Dionysos envoie une ambassade ; Héra pousse

les Indiens 8. déclencher la guene.

Bataille du lac Astacide (début) : v. 323-437. v. 323-410 v. 323-337

v. ^338-^35 v. ^386-402

v. 403-410 v. 411-487 v. 411-417· v. 417b-437

: la bat ail l e s'engage. : les Indiens marchent au combat (com­ paraison avec les grues). : préparatifs et prodiges des Bacchantes. : triomphe de l’armée de Dionysos; ex­ ploits de .Lkneus, Eupetalé et Stesichoré. : description du combat. : 1 'eau changée en vin. : description du phénomène. : un Indien invite ses compatriotes a boire (éloge du vin).

CHANT XIV

Cependant * Rhea aux sandales rapides attache a leur crèche montagnarde le col hirsute de ses lions, puis élève au milieu des vents ses che^iles rivales des brises, en ramant avec ses sandales dans les espaces aériens *. 5 Réunissant pour Lyaios les phalanges divines, elle par­ court, aussi prompte que l'aile ou la pensée, les assises de l'univers, du côté du Notos, du Borée, d'Hespéros, dans la région de l’Aurore * ; et d'un seul cri atteignant les arbres et les fleuves, elle appelle les Nalades et les bataillons de la 10 forêt sauvage "'. Les races divines, a la voix de Cybèle, de toutes parts se rassemblent. Et, par les airs, Rhea regagne la terre de Lydie en volant d'un pied assuré ; et, a son retour, elle élève dans la nuit la torche mystique, échauf­ fant une seconde fois 1 les airs de son flambeau mygdonien *. Allons ! après les races héroïques des guerriers mortels, 15 dénombrez-moi aussi l'armée divine, ο souffles de Phoibos * ! D'abord "', venant du pic à la cime incandescente de Lemnos, voisine de la torche mystique de Samothrace, a l'appel de cette voix prompte comme la tempête, s'ornent 20 les fils d'Héphalstos, les deux Cabires ; ils tirent leur nom générique de la mère qui autrefois les enfanta tous deux

1. « Une seconde fois » renvoie à 12, 390-391 ou, plus probable­ ment, aux v. 1-2 : ta fête nocturne interrompue par le départ de Rhea (qui y figurait sur son char aux lions) reprend son cours.

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'Ρείη δ* ώκυπέδιλος, όρεαααύλψ παρά. φά^τντι αυχένα λαχνή^^α περ^φίγξ^σα λιόντων, ^ένδρομον ήώρησέν ύπηνέμιον σφυρΟν αϋροις ήερίους κένεώνας έρετμώαααα πεδίλψ. θε^πεσίας δε φάλαρας όολλίζουσα AuaU, ώς πτε^^ ήέ νόημα διέατιχέν εδρά.να κ^όαμου είς Νότον, είς Βορέην, είς "Ε^ε^^, είς κλίαιν Ήους ' κδε δρυοί καί ποταρο^ μίαν ξυννώαατΰ ^^νήν Νηι^ό.δας καλέσ^α καί άγρι^δες ατίχας ύλης. Δαιμονίη δ' αίαυσα γονή Κυ,εληίδος ήχους, πάντο^^ ήγερρέθοντο. Καί ύψόβέν είς χθόνα Λυδών άπλανές ίχνος άγουσα μετάραιος Ιχετο 'Ρείη * κα.ί νυχίην π^ίνοροος εκούφι.αε μύατιδα πεύκην Μυγ^ότι βερμαίνουσα τό δεύτερον ήέρά. tru^paci». ’^λλα μετά βροτέην προμάχων ήρά.^α φύτλην καί ατροτιήν ζα^ην με δι^^ατε, Φοράδες αδροί. Προτα μέν έκ Αήμνοιο πυρι.γλώχινος έρί^όης ^μη ότλλήεασα Σάμου παρά. μύατιδι. πεύόη υίέας Ήφαόττοιο δύω θώρηξε Κ^είρους, οδνομα μητρΟς έχοντας ομόρων, οδς πάρος &μ^ω

Π : seruantur u. ^^19, ^434-4.31.

9 άγριάδος Koch1 cl. 211 al. : -δας L Άδρυάδας Graefe* || 10 γονή

ul nomen proprium L || 13 νυχίην Graefe* : -!11 L || l.j Μυγδόνι Graefe : μυγδόνα L || 16 φοιΟά:δίς U : φοιΜ- L || ιχύριχι anon. VÜloie. cl. 41, 224. : ώραι L.

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CHANT XIV

pour le céleste forgeron, la Thrace Cabeiro : ce sont Alcon et Eurymédôn, habiles a la forge ·. Et *, venus de Crète, se rassemblent de fo^uidables combattants : le s Dactyles de l’Ida, habitants d’un pic rocailleux ; Corybantes nés de la Tene, ils vont d’un meme pas, eux dont jadis Rhéa fit germer du sol la race spontanée * ; comme l’enfançon Zeus venait de naître, ils entourèrent l’antre nounicier de leurs rondes en brandis sant des bouchers 1 ; préludant a leur sarabande qui résonnait, trompeuse, dans les montagnes, ils déchainaient des bacchanales dans les airs ; l'airain entrechoqué en­ voyait j usqu’aux nues son écho qui grondait aux oreilles de Cronos : les boucliers lui dérobèrent l’enfance du Cronide *. Et des chefs conduisent ces Corybantes trameurs de danses : Pynhichos, Idaios, avec le bouclier au poing et, s'avançant a leurs côtés, Kyrbas de Cnossos aime les diverses tribus qui portent son nom *. Et les Telchines envieux *, pour aller a la guene des lndes, se rassemblent hors des profondeurs abyssales de la mer. Et brandissant de son long bras une pique gigantes­ que, voici venir Lycos et, a la suite de Damnaméneus, Skelmis qui dirige le char marin de son père Poséidon · ; depuis qu’ils ont quitté la tene de Tlépolème 12, ils enent exiles sur la mer, ces démons habitants des flots, frénéti­ ques , qui autrefois, malgré eux, furent arrachés a la glèbe ancestrale, bannis par Thrinax, Macareus et le resplendissant Augès, les fils du Soleil *. Chassés de leur terre maternelle, ils puisèrent, de leurs mains lourdes de vengeance, de l'onde au Styx et rendirent stérile le fertile tenoir de Rhodes en OTosant la glèbe des eaux du Tartare *.

1. Φερεσσαχής qualifie souvent chez Ν onnos la célèbre danse des boucliers, ainsi que σαχεσπάλος (voir, par exemple, les v. 34 et ^389) : cf. Strabon, 10, 3, 19 (472) χ^^άσχιδας (Courètes). 2. Tlépolème, fils d’Héraclès et d’Astyoché, se réfugiera a Rhodes peu avant la guerre de Troie : cf. Β ^653-670. Cette référence anachronique se retrouve dans Strabon, 14, 2, 8 (^^).

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ούραν^ χαλ^ ι τέκε θρή^να Κ^»ώ ' Άλκων Εύρυμέδων τε, δαήμονες έσχαρΕώνος. Καί βλοσυροί. Κρήτηβεν δαλλίζοντο μαχηταί Δάκτυλοι Ίδαίοι, κραναής ν«τηρες έρί^^ς, Γηγενέες Κορύ,αντες όμήλυδες, ών πότε 'Ρείη έκ χθονός αύτοτέλεατον άνε^^^^σε γενέβλην οΐ β ρέφος άρτιλόχευτον ιίεξιτόκιι πα^ πέτΡ'Π Ζηνα φερεαοακέεααιν έμιτ^ρώααντο χορείαις, κωμον ανακροΰοντες όρίκτυπον ήπε^^ήα, ήέρα βακχεύοντες ά^^σομένοιο δέ χαλκού άγχινε^ς Κρονίοιαιν έπ^ρεμεν ού^ιν ήχώ κουροαυνην Κρονιωνος ύποκλεπτουσα βοείαις. Καί. πρόμος ήγεμόνευε χοροπλεκέων Κορυζάντων Πύρριχος Ίδαίός τε σακεσπάλος, οίς Ω.μα βαίνων Κνώασιος αίόλα φΰλα παρώνυμος ωπλ^ Κύ ^ας. Καί φθονεροί Τελχΐνες έ^λυδες ές μό^^ Ινδών έκ βυθίου κενεώνος άολλίξοντο δαλδα^ς. Καί δολιχή παλάμη δονέων περιμήκετον αιχμήν ήλθε Λύκος, καί. Σκέλμις έφέ^ετο Δαμν^^ενήι πάτριον ίθΰνων Ποσιδήιον άρμα θαλάααης, Τληπολέμου μετά γαΐαν άλιπλανέες μεταν^^αι, δαίμονες ύγρονόμοι μανιώδεες, οϋς πάρος αυτοί πατ^^ς ά.έκοντας άποτμήξαντες άρούρης θρϊν^ συν Μακα^ι καί άγλα.ός ήλ^εν Αυ^ς, υιέες "Ηελίοιο. Διωκόμενοι δέ τιθήνης χερσί ^ρυζήλοισιν άρυόμενοι Στυγός ύδωρ δαπορον ειύ κάρποιο 'Ρ^δαυ ποίησαν άλωην, û^wi Ταρταρίοιαι περιρρα.ίνοντες άρούρας. ·

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24 κραναής L2 : -αοϊς L || 25 Ρείη Ρ : Ρείη L || 27 άρτιλόχευτον [alt. τ ex σ ut uid.] L || 39 Σκέλμις Falkenburg* cl. 21, 197 al. : χέλ- L || 40 ποσιδήιον Ιικ: : ποσειδ- L’c || 42 ύγρονόμοι Lobeck3 : αγρο- L || '" άγλιχός U : άγλαόν Pmf άγαόν ut uid. L || 45 διωκόμενοι 8έ Graefe : -ptvoio L.

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CHANT XIV

Après eux (s'avance ) l'espèce bienfaisante des Centau­ 50

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res hybrides ( ...), Pholos à l'aspect chevalin a pour compagnon Cbiron à la double nature, l'indompté, dont la

barbe jamais n'a connu le frein *. Puis les Cyclopes font déferler le flot de leurs phalan­ ges ; dans la mêlée, leurs mains dépourvues d'armes 1 dardent des pics, javelots rocailleux; et leurs boucliers sont des montagnes, une cime emp^sachée leur sert de cimier de piene et les étincelles siciliennes sont leurs traits de feu. Et, brandissait les lueurs de leur forge accoutu­ mée, ils s'arment pour combattre des brandons qu'ils portent dans leurs mains ·, Brontès, Stéropès, Euryalos et Elatreus, Argès, Trachios et 1' orgueilleux Halimedès *. Seul, malgré sa taille et sa valeur, reste à l'écart de la gt.!ene Polyphème dont la tete frôle les nues, le rejeton de l'Ebranleur de la tene ; car, cheminant dans la mer, le retient dans sa demeure un autre désir, plus doux que celui des combats : a l'aspect de Galatee, à demi visible, il fait retentir la mer voisine, et sa syrinx nuptiale y répand son chant d'amour *. Et les hôtes des rochers, venus de leur abri naturel, portant le nom de Pan, leur père qui hante les solitudes, les Pans s'arment tous ensemble; a la forme humaine ils mêlent l'apparence du bouc au poil épais. Et, offrant l'aspect bâtard de leur tete comue, voici douze Pans aux cornes robustes, tous issus du seul Pan primordial, leur géniteur qui habite les monts *. Le premier * a pour nom Kélaineus (le Noir), co^rne en témoigne son extérieur ; le second, Argennos (le Blanc), dont le nom s’accorde a sa nature ; Aigocoros (Rassasié par les chèvres) 1 2 porte un 1. Χερσίν άθωρήχτοισι(ν) = 22, 381 ; 46, 90 et 222. L'adjectif, purement nonnien, signifie : \»« ' ' ' ' ' ' ' ι Αλλ επει ου μακαρων τινα δεξομαι ουδέ και αυτον π^ενθερόν οίστρος εχει με τεόν Κρονίωνα καλέσσαι,

άλλην δίζεο, Βάκχε, νέην πειθήμονα νύμφην. Τί σπεύδεις ; Άκίχητον εχεις δρόμον, ώς ποτέ Δό.φνην

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Λητοΐδηs έδίωκε καί ώς 'Ήφαιστος Άθήνην.

Τι ^εύδέις ; Δ ρόμος ου τος ετωσιος

·

εν σκοπέλ οις γαρ

ένδρομίδές πολύ μάλλον άρείονές είσι κοθόρνων. » '1ς φαμ^^ λίπε Βάκχον. Άεί δ' ύπό φορ£άδα λόχμην παρθενιρην μαστευεν όρίπλανον

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*

έσσυμένφ δέ

σύνδρομ.ος ώμαρτησε κύων πινυτόφρονι θυμω, τόν ποτε θηρεύοντι φιλοσκοπέλφ Διονύσιι ώ'Π'ασε δωρον εχειν σκυλακοτρόΦος ύψίκερως Πάν.

Καί μιν άτε φρονέοντα και αυδή^^α δοκεύων σύντομον ίσοκέλευθον έων ξυνήονα μόχθων,

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Βάκχος έρωμανέων φιλίιι προσπτύξατο μύθφ * pa est en apposition a άφρόν. — V. 176. Voir, mai s avec un sens différent, Eur., Bacch., 4 μορφ-Ι)ν άμείψας ... βροτησίιχν.

Page 31. 177-185. Comparer Apulée, Met., 3, 24 (Lucius se métamorpho­ sant en âne) : · Mes poils s'épaississent et deviennent des crins ... Au ^bas de mon dos pousse une immense queue... Ma bouche s'allonge ... et mes oreilles, de la meme façon, grandissent démesurément · (trad. Ρ. Grimai). — V. 177. Οόατόεσαα, « aux longues oreilles », comme dans Callim., fr. 1, 31 Pf. (ane ; cf. Nonnos, 21, 209). — V. 178-179. Cf. Soph., Trach., 557-5558 δα^στέρνου ... I Νέσσου et la note a 10, 168. — V. 183. Voir Triphiod., 73 άργυφέους... έπί ^αθμοίσιν όδόντας et notre note (C.U.F.). — Las v. 184-185 manquent de clarté : ίξύς semble passer du sens chevalin (ν. 178) au sens hu^in et désigner, comme dans [Opp.], Cyn., 2, 6, la limite entre les deux composantes des Centaures. La crinière doit tomber de l'encolure (χ.α:τ’ αύχένος) aux reins (humains) et de la (απ’ ίζύος) aux pattes de derrière. — V. 185. Cf. Ap. Rh., 4, 1^^-1^^ ίππος I άμφιλαφής . ..

αύ"Ί.^»α χαίταις (et la note C.U.F. ; cf. Nonnos, 1, 318); Hés., fr. 133, 4-5 Merk.-West χαΐται | έρρεον (cf. Ψ 367).

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NOTES DU CHANT XIV

186-192. Nonnos semble avoir réuni des noms de toute sorte. La plupart sont à peu près clairs : Spargeus (Gonflé d 'orgueil ? cf. σπαργάω) ; Eurybios (cf. Hes., Theog., 931 εύρυβίης) ; Keteus (le Monstrueux : cf. κήτος ; mais Kepeiis pe Jardinier], conjecture par Graefe, s'accorderait bien avec σταφυληκόμος) ; Rhiphonos rappelle le Centaure Rhipheus (Ον., Met., 12, 352) ; Pétraios (nom de Satyre au v. 109) ; Aisacos (rameau de myrte que les chanteurs, dans les banquets, se passaient de ^main en main : Plut., Propos de table, 615b ; Hesych. s.u. ; convient bien a άκροπότης) ; Orthaon (en rapport aνec Dionysos 'Ορθός : W. Otto, Dionysos, trad., p. 121, n. 09) ; Phaunos (homonyme du fils de Circe cité en 13, 328) ; Noméion (à rapprocher du Pan Nomios, au v. 92). Trois noms sont étonnants : Gléneus, fils d'Héraclès et de Déjanire dans Diod. Sic., 4, 37 ; Amphithémis, fils d'Apollon dans Ap. Rh., 4, 1494-1495, et P^més, homonyme de la divinité orphique (voir [Orph.], Arg., 15 et la note, p. 7, n. 4, C.U.F. ; Nonnos, 9, 141 et la note). — V. 186. Voir la note au v. 105, en particulier la citation de Β 476. — V. 187. Pour χοροι'τ'ύτ:ος, voir les notes a 9, 202 et 28, ^290. La suite de spondees initiale est imitée de θ 112-113. — Aucun de ces douze chefs ne réapparaît nommément. l.es Phères attaquent les Indiens d'Orontès (17, 139-143) et sont l’objet des menaces de Dériade (27, 31). 193-202. Nonnos se fait parfois l'echo de la version homérique selon laquelle Aphrodite est fille de Zeus (voir la note a l, 88). Sa mère est Dioné (Ε 370-371). Cette version est quelquefois mise en rapport avec Chypre : cf. Théocr., 15, 106; Denys le Pér., ^50^509. — Bien que le mythe soit très archaique (voir la Notice, p. 6, n. 1), la crainte d'Aphrodite (v. 195-196) parait relever d'une morale tardive : chez Homère, l'inceste n'est nullement interdit aux dieux. Peut-être a-t-on ici l'écho des accusations d’i^rnmoralité adressées aux dieux par les philosophes depuis Platon (cf. Sénèque, De uila beata, 26, 6 : Jupiter · cherchant a corrompre meme les membres de sa famille $) et surtout par les polérnistes chrétiens : cf. Minucius Felix, 31, 3 * vous honorez des dieux incestueux ... qui s'unissent a leur propre fille ·. De meme, dans Anth. Plan., ^285 4 (Laontios), Zeus craint de commettre un inceste en s'unissant a une Muse. Voir ausai Macrobe, Sat., l, 12, 24 (Maia résistant aux desirs de son père Faunus). — V. 197-198. Ζεύς δέ πα-^ρ = Λ ^54 = Anlh. Pal., 9, 475, 4; mais ici au sens de · père d'Aphrodite ». Pour γά.μων άψαυστον... i ... άναινομένην, comparer Eur., Hipp., 14 άναίνεται δέ λέκτρα κού ψαύει γά.μων. — V. 200. Αρότρων est possible (cf. Peek, Lex., s.u. et 25, 315) mai s Ερώτων offre un sens préférable : voir 5, 613 et Η. Tiedke, Hermes, 58, 1923, p. 312. — V. 201-202. L'image de la Terre fécondée par la plu ie de Zeus dérive d'An^^gore et figure dans Esch., fr. 125, 20-26 Mette ( = fr. 44 Radt) ; Eur., fr. 839, 14 Nauckι Γοιϊα... | πσιραδεξαμένη Ηκτει ψητούς; Lucrèce, 1, ^250-251; Virg., Georg., 2, 325-327. Pour l'emploi métaphorique ό'έέρσ-η, voir D. Gigli, Meta/ora, p. 23 et 27-28. — Le catalogue s'achève ex abrupto : le poete ne nomme pas les chefs des Centaures cypriotes, qui, dans la suite, ne sont pas distingués des autres Centaures.

NOTES DU CHANT XIV

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Page 32. 204-212. — V. 204-205. Μηονίης : cf. 10, 144; 14. 250; c'est seu lement dans ces trois passages que Nonnos emploie cette forme homérisante au lieu de Μαιονίη (Ρ. Chuvin, Myth. et Géogr., p. 147). — V. ^të. Voir Eur., Or., 1204-1205 φρένας μεν άρσενας ... | το σώμα 8' ^ γυναιξί. De meme, άρσενι θυμφ s’oppose a Νύμφαι et a έλκεχίτωνες (voir Ζ 442 al. ; Triphiod., 37 ; cf. J. J. Winkler, ln pursuit, p. 137-138). — V. 207. Λυσσάδες : Nonnos applique aux Nymphes l'épithète des Bacchantes (21, 64; 43, 267). — V. 200-209. Sur la longévite des Nymphes, voir Hes., fr. Merk.-West; Ap. Rh., 2, 479-^480. — V. 209" : cf. Hes., Trav., 133 παυρίδιον ζώεσχον Ε:πί χρόνον. — Malgré Keydell, Byz.-neugr. ]ahrbb., 9, 1932, p. 39-43, έρί^αις peut être malntenu ; voir Peek, Retirage, n° 42 (p. 21-22), qui rapproche Ap. Rh., 3, 381^-8 Νύμφαι... αί μ!:ν άπ’ aùrijç | αγρόμεναι ^yYJç Άμνισίδος, αί δέ λιπούσαι (conj.) I &λσειχ καί σχοπιάς πολυπίδακας. — V. 210. Sur οίονόμος, voir Ε. Livrea, a Collouthos, ^309. Cf. Longus, 2, 39, 3 Δροάσιν (cf. 212) ... καί Έπιμηλίσι Νύμφαις. — V. 211. “Άλσεα δενδρήεντα = Η. hom. Apoll., 76 al. Άγριάδος ... όλης est un génitif descriptif : voir la note a 27, 180. — V. 212. Δρυός ηλικος = Ap. Rh., 2, 479; voir aussi Nonnos, 2, 93 et la note. 214-220. — V. 214. La conection de R. Volkmann se fonde sur 10, ^38. Mais le tambourin possède aussi un « dos d'airain » (cf. 12, 121), ce qui n'exclut pas la presence d’une peau tendue sur l'armature métallique, en dépit de G. Chrétien (note à 10, 391). — V. 217-220. Malgré Keydell, Hermes, 62, 1927, p. 395, qui la quali fi e de maladroite, la répétition des relatifs des v. 217 αϊς τότε et 219 6:ιν τότε souligne bien la structure du passage : il ne semble pas que les Bassarides s 'opposent aux Ménades, comme le croit Rouse. Elles en sont le corps d’élite, en queIque sorte leurs chefs, d'ou leur place en fin de catalogue. Que ών soit un génitif partitif ou le complement du comparatif κρείσσονες (cf. 38, 112), le passage nous parait régi par une unité fondamentale : voir la Notice, p. 7, n. 3. — Sur les Διωνύσοιο Tiffivat, voir la Ν otice du ch. ΙΧ, t. 4, p. 14, n. l. 221-227. La plupart des noms des Bassarides sont en rapport avec la végétation et la vigne : Eupétalé (la Feuillue), Iôné (la Violette), Calyké (Coroll e ou · Florine », V. Η. De b idour ; cf. Aristoph., Lys., 322), Bryousa (la Bourgeonnante), Rhodé (la Rose : cf. Anth. Pal., 7, 575, l [lkontios] al.), Ereutho (la Rougissante : cf. Anth. Pal., 5, 287, l [Agathias]), Harpe (la Serpette, équivalent de δρεπάνη, instrument des vendangeurs) et Oinanthé (Bourgeon de vigne). D'autres font allusion au culte de Dionysos : Callichoré (Belle danseuse) et Stésichoré (Directrice des chœurs) ; Acrété (Buveuse de vin pur) et Méthé (Ivresse); Siléné (cf. Anlh. Pal., 6, 281, 3) est, comme Silénis, à mettre en rapport avec Silène : cf. Anth. Pal., 7, ^456, 1 (Dioscoride) ; 11, 44409, 2 (Gétulicus); Trygié (Lie-de-vin),

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NOTES DU CHANT XIV

• l'amie des sourires ... que le vin alourdit », est en relation avec la

comédie, τραγωδία (Aristoph., Ach., 499-^50) et relève du thème de la vieille femme ivre, bien connu de la statuaire antique (F. Chamoux, La civilisation hellénistique, 1981, pl. 167) et de la littérature : cf. Plaute, Curculio, 96-110 ; Ovide, Faites, 2, 582; 3, 765-766; Anth. Pal., 7, ^384, 2 (Marc. Arg.) άμπελίνη γρηυς. derniers noms sont moins attendus, voire mystérieux : Lycasté (?), Aiglé (la Resplendis­ sante : cf. Hés., fr. Merk.-West) ; Prothoe (Celle qui court en avant; cf. Β 756) corrobore, ainsi qu'Okythoos (13, 144 al.), la conjecture de Keydell Ώκυθόη (Rapide a la course) : cf. Η. hom. Dem., 419-420 'Ρόδειά τε ... | .··καί Ώκυρό-ι: (conection de Ruhnken). Voir aussi Hés., Théog., 351 -352 'Ρόδειά τε Καλλιρόη τε Ι ...Πασιθόη τε. — Certaines de ces Bassarides réapparaissent dans le poeme : en 20, 30-32, Eupétalé prépare les couches de Botrys et de Dionysos. Mais elles se distinguent surtout dans les batailles du ch. XIV et du ch. ΧΧΙΧ : Eupétalé (14, 397-399 et 29, 233-236, 268) et, avec une variante de nom due sans doute a l'auteur, Stésichoré (14, ^^^432) et Terpsichore (29, 237-242). N'apparaissent que dans le combat contre Dériade : Calyké (29, 251-252, 257, 271), Lycasté (29, 263 et 275), Trygié (29, 243-250 - 14, 227) et OinÔné (29, 252-255), variante d'Oinanthé. Enfin, certaines Bacchantes, omises dans le catalogue, jouent ensuite un rôle épisodique, comme Gorgé, Myrto et Nysa (29, 266, 270, 272), ou important, comme Staphylé et surtout Ambroisie et Chalcomédé. — V. 222. La conection d'A. Koechly paraît peu plausible : σύννομος, qui signifie en général chez Nonnos « compa­ gnon de », ne convient pas a "Ωραις qui ne sont pas des Ba88rides. Σύννομος αυραις pourrait être inspiré d'Eur., Hél., 1^48 (πταναΐ) σύννομοι νεφέων δρόμου, mais σίιννομος aurait un sens différent de celui qu'il a au v. 224. Σύνδρομος lève la difficulté. 228. Pour l'armement de Dionysos (v. ^228-246), Nonnos se souvient de la tradition épique : voir la note de F. Vian (C.U.F.) à Quint. Sm., 1, 141 (t. 1, p. 17, n. 5). Mais il ne respecte pas l'ordre homérique (jambières, cuirasse, épee, bouclier, casque et pique) que conservaient encore, avec quelques variantes, Virgi.le (En., 12, 87-93) et Quintus (1, 142-160), bien qu’Apollonios l'eût déjà modifié (3, 1225-1232 : cuirasse, casque, bouclier et pique). Nonnos substitue par ailleurs des « armes » paradoxales, proprement dionysiaques, aux a^es traditionnelles : diadème de serpents (au lieu de casque), cothurnes (jambières), nébride (cuirasse), come 8 boire (bouclier), thyrse (pique) ; cf. v. 233-246, qui reprennent, en l'inversant, l'ordre des v. 231 -233. El il ajoute une « ceinture d'or », qui ne conespond a rien d'homérique. Enfin, d s'inspue de textes orphiques qui assimi­ lent Dionysos à une divinité solaire : cf. Diod. Sic., 1, 11, 3-4; Macrobe, Sat., 1, 18, 18 et 22 = Orph., fr. 237 8 239 Kem. Dans le fr. 238, il est question d'une · ceinture d'or » (v. 8-15). La place de ce motif a la fin du texte orphique (jointe a la volonté délibérée de Nonnos d'innover par rapport au schéma traditionnel) nous conduit a maintenir l'ordre des v. 240-246, en dépit de Koechly.

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228-^230. De meme, dans VIliiade, chaque chef conduit son propre contingent (Β 557 al. ιΧγεν), mais Agamemnon est le chef suprême (Ι 69 βασιλεύτατος). Πάντων 8' ηγεμόνευε = 26, 351 (fin du catalogue indien). — Π υρίβρομος : Dionysos est qualifie d’èpifipopoç (Η. hom. Dion., 56) et de πυρωπός (Eumolpos, fr. des Bacchica, cité par Diod. Sic., 1, 11, 3 : άστροφαη ... έν άχτίνεσσι ^ρωπόν ; cf. Orph., fr. 237 Kern). L'épithète renvoie au soleil (cf. OrpA., fr. 238, 4 Kern ^pt είχελον) mais aussi a la foudre de Zeus ([Orph.], Hymnes, 20, 2 υρίβρομος). Dionysos présage lui-meme sa victoire, comme Rhea le fera aux v. 293-294 : voir la Notice, p. 19, n. 2. 230-235. — V. 230b. Ές ύσμίνην δέ χορεύων (=30, 2; 43, 5) signifie simplement * marchant au combat » : F. Vian, Rev. Phil., 61, 1987, p. 15; contra, D. Gigli, Metafora, p. 132. — V. 231-235 : comparer Ovide, Met., 3, 541-^542 arma tenere, I non thyrsos, galeaque tegi, non fronde. — V. 231. Cf. Eur., RAésos, 492 θοϋρον... δόρυ; Ap. Rh., l, '^6 δόρυ θοΰρον; Λ 29 ( = Β 43) άμφι... ώμοισιν... ξίφος. — V. 233-235. Cf. χ 4 χάλχεον άρρηχτον ; Triphiod., 622^23 χαρήατα... I άρρήχτοις χορύθεσσι... χυχλώσαντες. — V. ^34. Diony­ sos couronné de serpents : voir Eur., Bacch., 101-102; Nonnos, 18, 199. Dans l'annement d'Agamemnon (Λ 26-27, 39-40), les serpents interviennent comme œuvre d'art. 238-239. — V. 236. Έως έπιγουνίδοι; : cf. Ap. Rh., 3, 875 = Nonnos, 5, 239 ; 42, 159 ; seul emploi dans les Dionys^iaques d'êœç comme préposition : cf. Paraphrase, 13, 26 et déjà Aristote, Part. Anim., ^668b, 2 al. — V. 237. Cf. Aristoph., Eccl., ^346 είς τώ χοθόρνω τω πόδ' ένθείς et, sur les cothurnes de Dionysos, la note à 27, 211. Les cothurnes ne sont pas faits pour le combat : voir Aristoph., Gren., 47. Selon Ovide, Mel., 3, ^556, Bacchos a une prédilection pour la pourpre; voir aussi Orph., fr. ^238, 4 Kern πέπλον φοινίχεον. — V. 238-239. Comparer Eur., fr. 752, 1-2 Nauck2 Διόνυσος ... νεβρών δοραϊς | καθαπτός et Orph., fr. 237 άστροφαη Διόνυσον. Les deux motifs se combinent dans Orph., fr. 238, 5-7 νεβροίο... χαθάψαι | δέρμα πολύστιχτον... | άστρων... μίμη μ (οι ). V oir la note a 9, 187 et Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 229-230 et n. 24 et 26 : le thème, en rapport avec Héraclès άστροχίτων, parcourt toute l'œuvre comme un leit-motiv (cf. 18, 198; 20, 271 ; 40, 578), annon^mt l'apothéose de Dionysos. Cf. D. Gigli, Metafora, p. 171-172. 240-246. Malgré Ρ. Collart, Νοηποί, p. 118, ces vers ne sont pas • une addition marginale, ^al placée » par le premier éditeur des Dionysiaques : le canthare et le thyrse font pendant au bouclier et à la pique du v. 231 (voir la note a 228). Ils apparaissent dans les scènes de Gigantomachie comme dans les représentations triomphales ; voir R. Turcan, Sarcophages rormains, pl. ^k, 34b, 36c, 37a; F. Vian, Lex. lcon. Myth. Class., 4, s. Gigantes, p. 261-262. Cf. aussi Paus., 8, 31, 4 : le Dionysos de Polyclète, en cothurnes, avec thyrse dans une

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main et coupe dans l'autre. — V. 240-241. Comparer y 51 δέπας ήδέος οίνου; Tyrtée, 15, 3 λα.ιά μ.έν Bergk4 ; Soph., fr. Radt ("' Ζ 220) χρύσεον κεράς. — V. 243-245. Cf. Β 312 έπ' άχροτάτω πετά:λοις ; Η. hom. Ap., 535 (— τ 40-1) δεξιτερη ... χειρί ; Théocr., 7, 9 πετάλοισι χιχτηρεφέες. Pour la description du thyrse, voir les notes a 9, 122-124. 11 s'agit d'un θυρσόλογχος (IJiod. Sic., 3, 65, 3; 4, 4, 2 ; Anth.. Pal., 6, 172, l-2) ou « javelot déguise » (Macrobe, Sat., l, 19, 2) que Bacchos perte fréquemment et utilise pour tuer le ^^mt Eurytos : cf. J. Roux, à Eur., Bacch., 25 et, peur les monuments figures, F. Vian. Gu.ene des Géants, 1952, p. ^206; id., Studi in. onore di Α. Barigazzi, Rome, 1^986, 2, p. 265, n. 61 ( Sileno, 11, 1^tô). Mais, par une inconsequence voulue, Nonnos présente ce thyrse, et celui des Bacchantes, tantôt comme une pique (ν. 217, 245, ^343, 353-^354) ^ntôt comme une · arme » magique (v. 397-399) : voir Μ. String, Unters^hungen, p. 44; Η. G. Horn, Mysteriensymbolik auf der Kolner Dionysos^saik, Bonn, 1972, p. 113-114; W. Fauth, Eidos poikilon, p. 105. — V. 246. La correction μίτρην est garantie par 14, 167 et 20, 106. Voir aussi Soph., (Ed. Roi, 209 (Bacchos) χρυσομίτραν. 247. Αύλή designe ici la caverne de Rhéa, ce qui implique que les Corvbantes servent de parèdres à la déesse ; voir la note à 9, 162. — Selon Arrien, Anab., 5, l, l-2, l’expédition des Indes est partie soit de Thèbes, ROit du Tmolos lydien. 252. La description du « train · de l'équipage de Dionysos est cohérente. Comme l'armée du dieu, il comporte une partie humaine et naturelle (ν. 252-259) et une partie extraordinaire et divine (v. ^260268). D'abord, un chariot avec des provins de vigne, des mulets avec des amphores de vin, des ânes avec des couvertures pour les banquets et un autre chariot avec des ustensiles de beuverie. Puis les Corybantes, avec panthères et lions tirant un char (ou des chars) et un Centaure désireux d'être attelé au char de Dionysos qui le suit (ν. 269). — L'armee indienne comporte elle aussi des chars : cf. 26, 320-328 et la note. — Έυτροχάλοιο ... άτητης Ap. Rh., 3, ^$. =

=

Page ,U.

253-259. — V. 253. α. Anth. Pal., 6, 44, 2 (Leon. Tar. ?) πρώτης ... φυταλιης (vigne). — V. 254. Voir Υ 326 πολλάς δΕ: στίχας. .. ίππων. — V. 255. Comparer Callim., fr. 399, 2 Pf. άμφορεύς... νέκταρ otvàv&rjç άγων. —- V. 258-259. Cf. Ι 670 χρυσέοισι κυπέλλοιι; ; ο 103-104 κρητηριχ ... I άργυρέον (d'ou Nonnos, 19, ^298 al.). Pour les amphores et les cratères (d'argent) dans les cortèges dionysiaques, voir R. Turcan, Sarcophages rotins, p. ^43-^450 et pl. 16 b. — V. 259. Seul emploi chez Nonnos d'άγιvέω, qui a le sens de • convoyer », comme en Ω 754. Le poète joue peut-être sur l'ambi­ guïté ό'δπλα : cf. Anth. Pal., 6, 248, 6 (Marc. Argent.) δείπνων οπλον, (une bouteille) « arme des festins » (trad. Ρ. Waltz). 260-261. Χιχροπός qualifie des lions en λ 611 ; voir la note a 4, 187.

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Comparer Κ 567-^568 ίππους byv χατέδησαν... ΐμάσι | φά^^ έφ'

ίππείη· 264-268. — V. 265-·266. Comme l’a bien vu Ρ. Collart, Nonnos, p· 118, il n'eat pas necessaire de supposer une tacune entre ces deux vers : le Centaure, pour porter le dieu, offre sa nuque et escompte en être recompensé par du vin ; pour la répétition d’^xwv, voir, par exemple, 9, 173-175 et 185-187. — Rapprocher Hés., Trav., 815 έπι ζυγόν αύχένι θεϊναι ; Anth. Pal., 5, 22 (21), 2-3 (Rufin) ταύρον ΰποζεύξας είς πόθον | ... έκούσιον, αύτοκέλευστον. — On ^t que les Centaures ai ment ^saucoup le νίη, souvent pour leur ^malheur : voir leur combat contre les Lapithes et le mythe de la mort de Phol08. Pour la référence aux Satyres, voir Anth. Pal., 6, 44, 6 (Laon. Tar. ?) Σατύρων πλείονα π ιό μεθά ; Nonnos, 14, 120 et 124-125. — V. 267^268. La description du Centaure est un topos : voir, par exemple, Lucrèce, 4, 741 ; 5, ^890. Cf. en particulier [Opp.], Cyn., 2, 7 ίππων ήμιβρότων; Tzetzes, Chil., 6, 957 ίππομι^ ... άνθρωπον. — Pour les représentations figurecs, voir R. Turcan, Sarcophages rotins, p. 459, η. 4 et pl. 5 a (Centaures attelés au char de Dionysos, comme sur une monnaie de Nicée : Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., pl. l, fig. 3); pl. 34 b (un Centaure précède le char du dieu en portant quelqu’un sur son dos). 273. 269— V. 269. Cf. Φ 38 δράκας, ίνα άρματος ά^^γες eicv ; ζ ^309 τω ( = θρόν) ... έφήμενος. — V. 270. La fleuve Sangarios, qui Be situe dans la Phrygie homérique (11 719), est fila de Téthys et d'Ocean (Hes., Theog., ^34) et père de Nicaia (Memnon, ^434 F 1 Jac.). C'est au près de ce meme Sangarios que s'achève l'action du poème (48, 931). Voir la note à 27, 3436. — V. 271. V oi r Ω 617, mais Nonnos s'inspire aussi d'un topos de l'ecphrasis, celui de h statue insensible et cependant vivante (voir notre introd. β Triphiod., p. 49 et n. 4, C.U.F.); cf. Anth. Pal., 9, 593, 3 λαϊνέην Μήδειαν; Anth. Plan., 245, 1-4 (Laontios) et, pour Niobé, Anth. Plan., 129 et 130 (Julien d'Egypte). — ΙΙενθάδα πέτρην : voir Sén., Herc. Oeta, 185 (Niobe) jlebile saxum. — V. 272-273. Voir Callim., Hymnes, 2, 22-23 δακρυόεις ... | ...λίθος et F. Williams ad loc. — V. 273b. Cf. τ ^545 (pwvj δέ βροτέη ; Oracles Sibyllins, 1, 268 πάλιν ίαχε φωη. 274-277. — V. 274-275. Voir Eur., Bacch., 325 κού θεομαχήσω ; 789 ου φημι χρήναί σ' δπλ' έπαίρεσθαι θεω ; 1 et 1037 Διός παΐς ; Aristoph., Oiseaux, 1^238-1239 ( = Adespota, fr. 48 Nauck2) ώ μώρε, μώρε, μή θεών κίνει φρέ^ς | 8εινά:ς, 6πως μή .... — Θεημάχος qualifie Niobe elle-même en 2, 162; d'ou son avertissement, en dépit duquel Orontès (17, 248) et Deriade (29, 42 al.) deviendront a leur tour θε'Ι)μάχοι. — V. 276. Dans la version courante, Apollon ne fait que massacrer les fils de Niobe (Ω 605). La métamorphose est l'œuvre « des dieux » (Ω 617 ; San., Herc. Oeta, 185 ; Quint. Sm., 1, 294) ou de Zeus, comme le suggère Ω 611 : cf. Euphorîon, fr. 102 Powell ; Apollod., Bibl., 3, 5, 6.

278-233. — V. 278-279. Cf. [Orph.], Arg., 719 ποταμοϊο φερώνυ­ μος. — Voir une « prophétie » similaire en Β ^238--861 = 874-

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875 έΜμη ... I h ποταμώ. Elle se realisera en 17, 287-^289 Sur le fleuve Oronte et son éponyme, cf. la Notice du ch. XXVI, p. 92 et Ρ. Chuvin, Myth. et Géogr., p. 170-173. — ^Les v. ^280281 font allusion au massacre des Niobides (cf. Ω ^606 χωόμενος ... Ίοχέαιρα), mais constituent aussi une syncrisis : Artémis est infé­ rieure à Rhéa, comme elle l’était à Héra dans la Théomachie (Φ 479^-480) ; et Dionysos est aussi puissant que son frère Apollon (29, 139-140; 37, 736-737). — V. 283. Pour · le secau du silence » (2, 518 al.), voir Critian fr. 5, 3 Diels-Kr^w σφραγίς ... γλώ^ττης; Bcc/ésiacte, 22, 27-28 έπί τών χειλέων ... σφραγίδα: ; D. Gigli, Metofora, p. 108, n. 90.

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^284-^289. Dionysos entame son ι activité missionnnaire · en introdui­ sant la culture de la vigne et son propre culte : F. Vian, Rev. Éi. Aac., 90, 1^98, p. 405, n. 33. — V. ^284 : la périphrase doit designer le Sipyle, que Nonnos situe aux confins de la Phrygie ; voir les notes au v. 205 (p. 32, n. 1) et a 29, 340. — V. 285-286. Le terme homérique Άσχανίη (Β ^8, Ν 793) n'apparait qu'ici et au v. 297 : voir la Notice, p. 9, η. Ι. Cette répétition, jointe a la comparaison des grues (v. 331-337), indique que le pas^sage est « place... sous le signe d’Homère » (Ρ. Chuvin, Myth. et Géogr., p. 147, n. 1). Strabon, 12, 4, 5 (^^), commentant Homère, distingue l'Ascanie phrygienne de l’Ascanie mysienne « proche de l'actuelle Nicée » ; voir aussi 14, 5, 29 (681), cité dans la Notice, p. 16, n. 5. — Όμηγερέες ... I πάντες : cf. Β 789 = Η 415. — V. ^286. bienfaits de Dionysos : cf. [Hes.J, Boac/., 399-40; Eur., Bacch., 278-280, 651 et 772. — V. 287*. Voir Eur., Bacch., 21 -22 κατασ^σας έμιΧς | τελετά.ς, 238 τελετιΧς προτεΐνων, 312 τΟν θεόν ... δέχου, 769-770. — V. 28. Cf. t 372 άποδοχμώσας... α:ύχ^^. Άνικήτω : voir 10, 373. Alexandre aussi voulait passer pour un théos an.ikétos : Ρ. Goukowsky, Essai sur les origines du mythe d’Alexan.dre, 1, Nancy, 1978, p. 57-68. — V. ^289. Image antithétique de celle de la « tempête de la guerre * : voir notre note a Triphiod., (C.U.F.) et D. Gigli, Metafora, p. 139, n. 51. ^290-294. — V. ^290. Le copiste de L détache en ^rge l’initiaJe de Βάκχων. Α sa suite, R. Keydell (Hermes, 62, 1927, p. 397) considère qu’il y a rupture dans le récit. Nous préférons suivre Rouse : τοιος est exclamatif et le vers exprime la cause de la soumission de l’Aseanie (voir Ν 677). — Τοΐος 6ην == Δ 399; δ 248. — V. 291-294. Si les présages nocturnes renvoient à la geste d'Alexandre (cf. Notice, p. 13), le tonnerre prophétique remonte a Homère : cf. Η 478-479 (πα:νν\φος) ; [Hes.], BoacZ., ^^-^tô. Pour la foudre ^niée une déesse, voir Λ 45; Ap. Rh., 4, 510. — V. 29lb-29F. Cf. Anih. Plan., 309, 3-4 Βρομίω... | φιλαγρύπνων... παννυχίδων. Sur Dionysos Nyctélios, voir la ' note à 9, 114 (p. 38, n. 2). — V. 292-293. Cf. u 113 έβρό^^σας άπ' ούρανοϋ άστερόεντος ; Ap. Rh., 3, 141 (ολκόν ;

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description similaire d'une étoile filante) ; Or. Chald., ίτ. 36, 2 ^ρός δλχο'ίς. Pour μάρ^ρι πυρβώ, cf. la N otice du ch. XXVII, p. 117, n. 1 et la note à 27, 11. 295-^298. Dionysos se manifeste comme Libérateur : Éleuthéreus/ -nos ; Saotes ; Bacchus Liber. Ces épiclèses sont en rapport avec les guerres médiques : cf. Anth. Pal., 6, 5Ο (Simonide : autel élevé, apree

Platées, 8. Zeus Éleuthérios) ; Paus., 2, 3Ι, 5 : autels élevés a Dionysos Saôtès et a Hélios Éleuthérios par les habitants de Trezène έχφυγόντες δουλείαν άπό Ξέρξου τε χαί Περσών. V oir aussi Lysias, Or. fun., 41 : les Grecs combattent ύπέρ rijç έλευθερίιχς et les Perses ύπέρ rij αύτών

δουλείας; Chariton, 7, 6, 5 Αιγύπτιοι... άΠ1)λλαγμΕνοι... δουλείας Περσιχής. De meme ici, Dionysos libère les peuples asservis (à un empire ίndien imaginaire), comme le refera Alexandre pour les sujets de l'empire perse : voir J. Michelet, Hist. racine, préface : Alexan­ dre, · copiste déjà, avait voulu être Bacchus (messie, liLerateur, Muveur) » et, ci-dessus, la Notice, p. 12. — V. ^296. Άνδρών χυανέων ( — Hés., Trav., 527) désigne les Indiens comme en 31, 175; 34, 357. « Les Indiens sont noirs de peau ..., ils sont imaginés comme identiques aux Éthiopiens d'Afrique » (Ρ. Chuvin, Myth. et Géop., p. 293) : cf. Hérod., 3, 101; Denys le Pér., 1111 et 1161; Lucien, Dial. ma.r., 15, 4; id., Anth. Pal., 11, 4428. Le motif est fréquent dans la littérature lat ine : cf. J. And ré, L Inde vue de Rome, Paris, 1^986, Index, p. 441, s. Indiens (teint). N on nos les qualifie d'αίθοπες, κυοινέοι, μελιχνόχροοι, μελάρρινοι (Ρ. Chuvin, ο. c., p. 293, n. 47), et aussi de μέλιχνες et χιιανόχροοι. premiers I ndiens désignés nommément rappellent cette caractéristique : Μελανεύς (v. ^34) et Κελοιινεύς (ν. 310) sont des · Noirauds ». Cette insistance (cf. v. 324) serait-elle une aliusion a Niger, le compétiteur de Septime-Sévère? Voir la Notice, p. 9, et celle du ch. XXVI, p. 73; voir aussi D. Gigli, Meta/ora, p. 237, n. 61. En tout cas, cette noirceur fait symbolique­ ment des Indiens les représentants du Mal : F. Vian, Koinônia, 15, 1991, p. 10. — Δούλιον... Λυδών : selon Hérod., 1, 155-156, Cyrus aurait eu l'intention de vendre les Lydiens comme esclaves. — V. 297. Cf. Β 862 Φρύγας ήγε καί Άβκάνιος. 29J-302. — V. ^29. Cf. I' 116 "Εκτωρ... δύω κήρυκας έπεμπα. Comme le précise le v. 319, il s'agit des Satyres fils d'Hermès, cites au nombre de trois aux v. 112-113. Nonnos n'en fait intervenir que deux, peut-etre par respect pour son modèle homérique et aussi parce qu'il réserve le troisième Satyre, Phérespondos, pour l'ambassade auprès de Dériade (18, 313-322 et 21, 200-302). — V. 30. Voir Η 416 (un héraut) άγγελίην άπέειπε et π 467 ; Κ 147 = 327 ή φευγέμεν ήέ μάχεσαι; Nonnos, 18, 319; 21, 277. — V. 301. Cf. Ap. Rh., 1, 53 (un héraut, fils d'Hermès) το'ίσι δ' έπι .. κίε νισομένοισιν. 303-307. — V. 303. "Ηρη δ' ώκυπέδιλος = 9, 139 (voir la note); cf. 14, l. Mais, au debut du ch. XIV, la déesse descendait du ciel : cf. 9, 140 ύψόθεν. — Comparer Ν 45; β 268 al. (Athéna) Μέντορι εΐδομένη ... δέμας. — V, 304. Voir τ 246 μελοινόχροος, ούλοκάρηνος, d'où dérive ούλόκομος (Alexis, fr. 324 Kock). Les Indiens ont les

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cheveux crépus : voir les notes a 25, 328; 26, 341 ; Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 293 et η. 47. — Rapprocher Triphiod., 521 οίνοπιχ π -Yj/uv άειρε ; Nonnos, 10, 397 (leçon de L) ; 13, 21. — Ce Mélaneus (cf. ω 103) est à distinguer du fils d’Arétos (26, 257) : cf. t. 9, p. 73, n. 1. 11 joue au ch. XXIX le rôle du Pandare homérique : pousse par la cupidité, il blesse Hyménaios d'une flèche avant d’être tué par Pan;

cf. 29, 49-86, 105, 128, 133, 164-166, 313-318. Voir la Notice du ch. ΧΧΙΧ, p. 196. — V. 305. Άστράεντα serait un dorisme selon Ε. Livrea, note a Dionysios, Bassariques, fr. 73 recto, 9, s. άλκάεις (p. 61-62). "Ορχαμον άνδρών = γ ^40; B 837 al. Voir aussi Théognis, 987 δορυσόον πόνον άνδρών. — Astraeis fait le récit de la batallle du lac a Orontes ( l 7, 98-132) et bat en retraite apres la mort de ce dernier (17, 353-356) ; il commande un contingent de l’^armée de Deriade (26, 218-221) et met en fuite Staphyle (29, 257). — V. 307. Cf. Eseh., Agam., 1235 άσπονδόν τ' Άρη (u.l.), transposi­ tion poétique de πόλεμος άσπονδος (Dém., Cour., 262), qui équivaut a πόλεμος ακήρυκτος, « une guerre inexpiable » : voir J. de Romilly, in Problèmes de la guerre en Grèce ancienne, p. 213. — Voir Plut., (oriolan, 21, 5 πόλεμον ... àvaarijoai. 309-312. — V. ^309. Ήδύς ό δειμιχίνων = 30, 42; le tour est toujours ironique et injurieux : cf. Α. Svensson, Der Gebrauch des bestimmten Artike/s, p. 100-102. Le motif est homérique (Ρ ^586-^58), mais Nonnos le renouvelle en insistant sur l'opposition άρσ1)ν/^λυς qui lui est chere : cf. Diod. Sic., 3, 65, 3 (à propos de l'axée de Dionysos) τών βασιλέων... καταφρονούντων ώς liv γυναικών; Nonnos, 20, 197 ; 27, 73. — Άπαλήv στίχα : même expression mépri^nne, dans la bouche de Dériade, en 27, 130. — V. 311. Cf. Ψ 003 τιχμεσίχροα χαλκόν ; Ovide, Fastes, 1, 393 corymbiferi ... Bnccbi. — V. 312. Cf. contra, 30, 25.

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313-314. Thème homérique (cf. Β 195-196), mais que Nonnos modifie d'après l'image stéréotypée du despote oriental : les chefs indiens apparaissent comme des « satrapes - en butte a la cruauté despotique du Grand Roi ; cf. Platon, Menex., 240 b (Darius enjoint a Datis de vaincre « s ’il veut garder sa tête ») ; Anien, An., 1, 16, 3 (suicide d'Arsitès après sa défaite au Granique ; cf. Nonnos, 23, 73). Voir la Notice du ch. XXVI, p. 77 et celle du ch. XXVII, p. 118. n. 1. — V. 314. Cf. 16, 172 ; 47, 547. Reprise du motif euripidsen de Dionysos θηλύμορφος (Bacch., 353; cf. 235-236); cf. Lucien, Ass. dieux, 4 (Dionysos) θήλυς καί γυναικείος. 315-316. — V. 316. Cf. Ε 835 al. "Ως φιχμένη ; Η 120 = Ν 788 "Ως εϊπών παρέπεισεν et, pour le thème, Ν 62-65. — V. 316. Comparer Sén., Œd., 418 (Junon) iratam... nouercam; Nonnos, 9, 320 (et la note); 10, 118-119. 317-322. — V. 317. Cf. Η 274-275 κήρυκες, Διός άγγελοι... |

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ήλθον. — V. 318. Άστοργος constitue une litote, comme en 26, 105; 48, 751 : cf. Anth. Pal., 7, 662, 4 (Theocr. ?) άστόργου ... θανάτου. — V. 319. Μαίνεσθαι caractérise Penthee et, généralement, les adverBa.ires de Dionysos : Eur., Bacch., 326, 359 et 99. — V. 321-322. Cf. Sil. ltal., 2, 23-24 (ambassadeurs romains causés par H anal bal) et, pour la forme, Λ 377 ταρσόν δεξιτεροΐο ποδός ; voir aussi Eur., fr. 876 Nauck2 τρομόν δράμημα... ποδός. — Φίιξι(μ)ος est un hapax chez Nonnos. ^Les sens attestés de φΰξιμος ne conviennent pas. En revanche, on peut penser que φίιξιος a a la fois le sens actif, bien atteste, et passif (qui fait fuir/qui fuit ) et conserver ainsi le texte du manuscrit. 323-328. — V. 323. Voir Β 704, ou κόσμησε est glosé κιχθώπλισε; pour la répétition, aux v. 323 et 325, de στρατόν ώπλισε(ν), comparer Ξ 379 βασιλήες έχόσμεον ( "" v. ^330) et Ξ ^38. Στίχας Ίνδων = 17, 331 al. ; cf. Δ 231 al. στίχας άνδρών. — V. 324. Rapprocher Ρ 626 ονδ’ έλα:θ' Αίοιντα. Pour le sens de ζοφό^α, voir Nic., Thér., 775 (a propos d'un scorpion). — V. 325. Cf. Triphiod., ^33 θέων άκίχητος. — V. 326. Voir [Orph.], Arg., 47 δήιος οίστρος et la note a Nonnos, 28, 173 ; pour la signification d’àέξων, cf. F. V^ a Ap. Rh., 2, 45 (p. 178, n. 2, C.U.F.). — V. 327. Comparer Φ 15-16 Ξάνθου... | ... (5όος κελάδων. 329. Les v. 329-337 paraphrasent Γ 1-6 αύτάp έπει κόσμηθ^ι &.μ’ ήγεμόνεσσιν έχαστοι, I Τρώες μέν χλα^^ τ' έ^π] τ’ ϊσαν ... | ήύτε... γερά.νων ... | αί τ(ε) ... χειμώνα φύγον χαί... όμβρον I ...έπ' Ώχιι:ανοΐο ροάων | άνδράσι ΠυγμΙΧίοισι φόνον καί χήρα φέρουσαι. Mais Nonnos s'inspire sans doute aussi d'autres auteurs : voir la note suivante, Α. W. James, Antichton, 3, 1^969, p. 87-90 et notre note a Triphiod., 352-357 (C.U.F.). — Tout en situant, comme Homère, les Pygmées aux sources du Nil (cf. infra), Nonnos se souvient peut..etre que ce^alns auteurs les situaient aux Indes; par exemple, Daimachos (716 F 5 Jac.) et Mégasthène (715 F 27 [13] Jac.), que Strabon (2, 1, 9 [70]) traite de « fieffés menteurs »; voir aussi Philostr., Ap. Tyane, 3, 47 ; [Lectance], Phénix, 61 (81) (cf. J. Hubaux-M. Leroy, Le mythe du Phénix, Liège, 1939, p. xn). 331-337. — V. 331. Cf. Ε 167 = Τ 319 ϊμεν ... άνά χλόνον. — V. 332. Voir Juvénal, 13, 167 Thracum uolucre.s (grues) ; Quint. Sm., 3, 590 έειδόμεναι γερά.νοισιν et, pour la clausule, Oppien, Hal., 1, 622 χείμα φυγουσαι. — V. 333. Αίθερίην, leçon de L, a du être provoquée par χειμερίην; l'éther ne semble jamais être en rapport avec la pluie chez Nonnos ; voir aussi [' 7 ήέριαι. — V. 335. Téthys désigne souvent la mer extérieure, c'est-à-dire l'Océan, dont elle est l'épouse : voir, par exemple, [Orph.], Arg., 335 = 1104. — Cf. Ν ίγχεϊ όξυόεντι et Nonnos, 40, (aigle) όξυόδοντι ... γενείω. — V. 336. Rapprocher Hés., fr. 150, 18-19 Merk.-West Πυγμσιί[ οι] άμενηνοί | ...γενέθλης ; Opp., Hal., 1, 623 Πυγμαίων τ' όλιγοδρανέων άμε^νά γ^εθλα et, pour l'infériorité des Pygmees, Juvénal, 13, 169 ; Rutilius N am., 1, 291. — V. 337. Cf. Opp., Hal., 1, 624 ίπταμέ^σι. — Κέριχς Ώκεανοϊο : cf. Héliodore, Suppl. Hell. fr. 474 κέρασ' [ χέρας cod. |

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NOTES DU CHANT XIV

Ώκεανοΐο ροησι. L'expression se retrouve en 6, ll9 et 38, ll8, mais dans un sens different : voir Hes., Theog., 789, où elle designe un fleuve qui est une résurgence de l'Ocean, et Ap. Rh., 4, 202, ou elle qualifie l'Istros. Ici, il doit s'agir du haut Nil (où se situent les Pygmées) : cf. Diod. Sic., l, 12, 6 : · pour les Egyptiens, l’ûcéan est le Nil » et l, 96, 6-7, ou Diodore attribue cette équivalence 8: Homère (ω ll) ; Eusebe, Praep. Eu., 3, 3, 6 : t les Égyptiens croient que leur fleuve Nil est l’Océan ·; voir D. Bonneau, La crue du Nil, Paris, l^M·, p. 239, η. 2. Α. Bernand, De Koptos ά Kosséïs, Leiden, 1972, inscription n° 161, cite un texte gravé sur le Colosse de Me^rnon : prolata Oceano luminat al^a dies, avec le commentaire : ι prolata Oceano décrit la montée du soleil au-dessus du Nil ». Cette équivalence se retrouve sur une stèle égyptienne d’époque impériale : cf. Ε. Bemand, Inscriptions métriques de l’Égypte gréco-romaine, Paris, 1969, n° 13. Peut-être Nonnos se souvient-d aussi de l'acclama­ tion 'Ωκεανέ ( Νείλε) que les Égyptiens adressaient aux ^gistrats évergètes : cf. D. Bonneau, ο. c., p. 239, n° 5 et Μ. Blume, Α propos de Ρ. Oxy. 1, 41, in Egitto e Stori.a Antica, Bologne, 1^989 p. 271^290. Nous devons ces références a l'amabilité de Madame G. Husson. =

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339-347. — V. 339. Cf. Τ 47 'Άρεος θεράπο^ε. — V. 346. Ce vers-chamière reprend la fo^ule du v. 52 et oriente l'action de façon totalement inattendue (Notice, p. 17 et η. 1). — V. 341. Le motif de la Bacchante aux serpents (cf. la note a 27, 235-^236) scande tout le passage (355-^356, ^363-^36 en eη soulignant la composition : voir la Notice, p. 17. — V. 342. Voir Ρ 52 πλοχμοί. .. έσφήκω^ο ; Pollux, 2, 25 κόμην ... έσφηκωμέ^ν. Εύώδε'ί, inattendu, suggère que le lie^ est conçu comme le substitut de la vigne ; voir ausai 2, 89. — V. ^34^346. Comparer Eur., BaccA., 895 καθεϊσαν είς ώμους κόμας ; Ovide, Fastes, 4, ^458 fusis Mae^nada. comis; [Opp.], Cyn., 1, 4^M97 λύσοιτο μέv πλοκάμους. .. | ...άκρήδεμνος έοϋσα. Pour la redondance

μεθέηκε κοιθεψένο:, voir R. Keydell, Byz. Zeitschr., 46, 1953, p. 5 (= Kl. Schr., p. 537). — V. 346-347. Μαιναλίς reapparait aux chants XXXIV-XXXVI, toujours comme synonyme de Ménade. Ce glissement de sens s 'explique peut-être parce que le Ménale était consacré non seulement a Pan (Théocr., l, 124) mais aussi a Bacchus (Columelle, 10, 429). Mais Nonnos met surtout a profit l'homophonie Μαινάδες/Μαιναλίδες. — Pour le motif de la chevelure agitée par le vent, qui doit dériver de Ψ 367, voir, par exemple, 6, 17; 20, 10; 34, 308. 350-356. — V. 350. Pour la conjecture de Keydell (Byz. Neugr. JaArAA., 5, 1925-1926, p. 308 = Kl. Schr., p. 399), voir 17, 146 et 37, 555. Mais εύπαλαμοϊο ... λύσ^ς est isolé et aboutit au meme sens que la leçon de L &> παλάμησι... λόσσης. — Pour 350", comparer Paus., 8, 19, 3 κυνος καταιη:έτου λύσε-:Ύ,ς ζαΗέψ ( — ν. 395"), qui annoncent les caractéristiques d'initiation. — V. 401*. Pour les liens entre Télété et la Nuit, voir L. Robert, ΣΤΗΛΗ, Mélanges Konto/éon, Athènes, 1977, p. 5. — V. 4)2. Les caslagnettes dans le eu11e : cf. Η. hom. Mere Dieux, 3 (avec tympanon); Pinrl., Dithvr. . 2, 10 Snell-Mahler ; Eur., Cyd., 205; I/M .. 13(8. Pour leur rôle chez Nonnos, voir la note à 27, 224-226. 4).3-4)5. — V. 4)3*. Εύλάιγξ, d anales Dionysiaques, parait avoir

deux sens différents (cf. Peek, Lex., s.u.) : l'adjectif peut signifier • qui possedt" des pierres ·, d’où · pave », pour une rue (35, 9 = 36, 4.18) et · fortifié · pour une ville, sens adopté ici par Peek et repris par R. Merkelbach, /Vikaie, p. 8-9, 22 (fig. a et b), 25 et 31. L'épithète témoignerait de la célébrité des remparts de Nicée, qui figuraient sur les monnaies de la cité : restaurés sour Trajan et Hadrien et reconstruits en 2.'19. ils subsistent en grande partie de nos jours. Mais εύλάιγξ peut désigner aussi des pierres précieuses (5, 134 al. ; .5 emplois). D'où l'interprétation de Ρ. Chuvin, Myth. et Geogr., p. 152. n. 19; p. 315 : l'adjectif évoquerait la parure de marbre de la ville, tirée de ses carrières. En dehors des Dionysiaques (cf. Ε. Livres, a Collouthos, 46), le terme paraît employé en ce second sens : voir Par., 5. 35 = 7, 51 (temple); 19, 68 (trone) et 217 (tombe sculptée); Agathias, Anth. Pal., 9, 767, 1 (table de marbre); Julien, Anth. Pal., 7, 6)5, l (urne funéraire). L'interprétation de Ρ. Chuvin est donc préférable : εύλάιγξ a un seul sens dans les Dionysiaques et désigne des matériaux de luxe, pierres précieuses ou marbre ; les rues doivent être pavées de marbre en 35, 9 et 36, 4.'m. — V. 403b. Plus exactement : « (re qui fut) un lac de vin pur », puisque le prodige a cessé (ν. 370-371). — V. 4Mb-405. Nicée est a la fois la ville de Nicaia et la ville de la victoire (νίκη). Mais de quelle victoire? Ίνδοφόνον le précise, puisque Nonnos l'applique toujours a la victoire finale (sauf en 39, 252) et que. par ailleurs, la bataille du lac a été αναίμακτος (15, 123; cf. 17, 130-131). Les v. 403-405 constituent donc une anticipa­ tion chronologique; μετά signifie a la fois vangile dionysiaque » : voir la note a. 18, 297. — V. 43. α. 47, 40 (Érigoné, fille d'Icarios) έχέρασσ^ άφυσσαμέ^ γλάγος αίγών ; mai s Bacchos va refuser ce lait. Dans les deux cas, χεράννυμι signifie : · verser » (d'un récipient dans des coupes) ; cf. 6, 28 et la note à 19, 17. — V. 44. Ξεινοδόκος ... ποιμήν : cf. ο 55 άνδρύς ξεινοδόχου ; Callim ., Hécalé, fr. 263 Pf. ( =80 Hollis), 4 φιλοξείνοιο (la demeure d’Hécalé). — Le v. 45 doit être t^msposé apres le v. 51, comme l'a proposé Keydell, Byz.-neugr. Jahrbb., 6, 1928, p. 21 : il fournit, avec είδασιν et χυπέλλοις des antécédents à οίοι ; cette transposition permet de distinguer deux temps dans le • festin » offert par Brongos : la partie liquide, constitué par une libation de lait (ν. 42"-44 : , c'est-à-dire le 6as des

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montagnes; les autres passent par le haut, comme les Pans (ν. 144), en prenant pour armes « les hauleurs des mont s »· Le v. 141b répond a 14, 405 έγειρομένου δέ κυδοιμοϋ. — V. 142*. Cf. 11 356 Τρώεσσιν έπέχραον. — V. 142Μ43. Χαράδρη désigne ici un rocher, comme l'adjectif correspondant χαραδρήεις : cf. 17, 202; 43, 326 ; voir aussi 23, 54 οιστευθέντιχ χαραδρήεντι βελέμνω et 39, ^54 κραναοΐσιν όιστεύοντο βελέμνοις. Voir la note a 2, 74. Page 164. 144-153. — V. 144. Ποσΐ λεπτιχλθοισιν : cf. 9, 230 et la note. Mais l'adjectif signifie ici plutôt : · agiles/légers ». Grâce a leurs pieds de chèvre, les Pans, « hôtes des roche rs * (14, 67), parc ou rent sans pei ne les pente s montagneuses : cf. 18, 59-61 et la note. — V. 143-143. Pan

tue Mélaneus de semblable façon en 29, 314-315 ολον χενεώνιχ χαράξας | ... άνέσχισε γαστέρα χηλή (voir la note). Nonnos parait se souvenir d'Héraclès et du lion de Némée : cf. ^héocr.], 25, 277 δέρμα λέοντος άνασχίζειν όνύχεσσι (cf. [Hés.], Boucl., 427-428); Nonnos, 25, 177 εύπιχλάμω... αύχένα δεσμώ (— ν. 146). — V. 149-153. Meme jeu cruel de Dionysos en 29, 175-178 (voir la note) : le dieu ernbroche un Indien avec son thyrse et le fait voltiger έν ήερίη... κελεύθω ( — ν. 151) pour le montrer a Héra (cf. v. 158). Voir aussi 22, 314-317 μέσον ιΧνδριχ πεπιιρμένον... | ήκόντιζεν et κυδιστητηρα. Cf. Μ. String, Untersuchungen, p. 4 et 43-40. — V. 150. Τετορημένον : les exemples de corps transpercés ne manquent pas dans les Dionys^iaques (22, 193, 314, 331; 28, 104-109 [voir 1a n.] ; 36, 210). Άλήτης est difficile a traduire ; il signifie sans doute que l’Indien « vagabonde * dans les airs au bout des cornes du Pan. Le terme s'emploie volontiers pour un objet lancé en l'air, par exemple une flèche (15, ^368 al.), ou pour un personnage qui bondit : cf. la note a 10, 159. Dans ce dernier vers, il qualifie un danseur, ainsi que κύμβαχος αύτοκύλιστος (10, 160 — ν. 153"). Le première épithète est homériq ue (Ε ^586), de même que le thème du rnort/mourant danseur, qui sera développé aux v. 211-214. Voir aussi 28, 96 et la note. 153-161. Ce tableau, repris en 28, 298-302 (voir la note), illustre bien la ποικιλία non n ienne : le poète joue sur trois séries d'images qui se mêlent et se confondent, avant de conclure, de façon inattendue, avec les Moires. Serviteur de Bacchos, ce Pan guerrier sacrifie ses victimes a Arès, mais avec une faucille consacrée à Déméter : ainsi se constituent des bacchanales en l'honneur d'Arès et des Thalysies (fêtes de Déméter) en l'honneur de Dionysos (v. 157) ; de même, la sanglante libation finale (v. 160-161), » libation d'Enyalios ( = Ares) », s'adresse aussi a Dionysos et ... aux Moires, qui se substituent a Déméter! — V. 153. Άμαλλοφόρος (Euphorion, fr. 103 Powell) est, avec άμαλλοτόκος, l'épithète nonnienne de Déméter. — V. 154. II :χλάμ η δονέων = 14, 38 ; voir la note. — Les qualificatifs de la Aarpë (Δηονς | ...καλαμψόμον) sont empruntès a Ap. Rh., 4, ^986-987 et ils

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NOTES DtJ CHANT XVII

suggèrent qu'il ne s'agit pas ici de l'épee recourbée des Indiens (15, 34; 27, 141), mais d'une véritable faucille, anne paradoxale, c om me b houlette dont se sert un autre Pan (v. 166) : on comgera sur ce point la note a 27, 129-131. -— Les v. 155-156 montrent bien comment Nonnos remplace par une métaphore la vieille comparaison épique de la guerre assimilée a la moisson (Μ. String, Untersuchungen, p. 77) : cf. Λ 67-71 ; Hugo, Chil^menis, 5, 13, 2, 28-29 (mêlée) « où se couchaient, comme des épis murs, i Les hauts tambours-majors aux panaches énormes » ; Péguy, Eve, 27-28 * Heureux ceux. qui sont morts dans une juste guerre | Heureux les épis mûrs et les blés moissonnes ». — V. 156·. Voir Anth. Pal., 9, 198 Νόννος έγώ ... | ... γονάς ήμησα Γιγάντων et Nonnos, C.U.F., t. 1, p. LVII, η. 2. L'emploi métaphorique d'άμάω est fréque nt chez Nonnos (voir la n. à 4, 442), particulièrement au ch. XVII : voir les v. 193 et ^256 (D. Gigli, Metafora, p. 126-127). V. 156b = 15, 35; 25, 102. — V. 157. Cf. Théocr., 7, 3 τα Δηοϊ γάρ ετευχε θαλύσια (et Gow ad loc.) et Nonnos 2, 709 Άρεϊ χώμον ίχουσα (leçon de L : voir la note ad loc. [p. 131, n. 5]). Le « bacchanale d'Arès (ou d'Ényô) » désigne méta­ phoriquement la guerre : cf. 4, ^58 (voir la note) et, déjà, Triphiod., 559-561 (voir la note, C.U.F.). Les Thalysies en l'honneur de Bacchos sont reprises en 28, 300. — Pour l'inversion θαλύσια καί, voir Peek, Lex., s. καί, in fine. — V. 158. Μάρτυρι Βάκχω = 18, 87 ; 28, 30 (voir les notes); cf. 29, 178. — V. 159. Ηεπαλαγμένον ... έέρ^ : cf. Ζ 268 al. αίματι καί. λύθρω π., qui expl ic ite le sens d'èép^ (J. J. Winkler, /n pursuit, p. 102). — Le v. 160 est textuellement repris en 28, 302 : cf. Lucien, Tyrannicide, 22 (sang comme · libation a la Liberté et a la Victoire ·). — V. 161. Cette intrusion inopinée des Moires su rp re nd (a tel point que Marcellus leur su b sti tue Arès) ; mais, chez Nonnos, elles s ont avant tout les déesse s de la mort (et non p lu s d u des tin) : F. Vian, Prometheus, 19, 1993, p. 52. Voi r aussi Triphiod., 561 (Ényô ivre de sang). 162-167. L'avant-dernier tableau (ν. 162-164) est semblable au premier (ν. 145-118) ; mais Nonnos évite les redites, mis a part έπ' αύχένι (v. 146) et χενεώνος (ν. 148). Le dernier Pan, avec sa houlette incongrue, rappelle la Bacchante a la houlette de la bataille du lac (15, 151) et annonce Aristèe-Pasteur, qui se sert, entre autres, de la meme • arme » (29, 181). — V. 162. Αΐγιθότος Π άν = 1, ^368 (voir la note) ; 14, 301; 16, 320; 27, 295, ou il s'agit du Pan primordial. Ici, dans l'énumération des Pans, il est question, au contraire, d'un Pan anonyme. — V. 164. Δήιον εύθώρηκα = 15, 156 (voir la note). — V. 166. Φώτα Ι'ίαίζων — Λ 497 8αίζων... άνέρας. — V. 167. Le précision clinique dans la description des blessures est traditionnelle dans l'épopée : voir, par exemple, Ξ 493 τον τόθ' ύπ' όφρύος ούτα ; Π 740 άμφοτέριχς 8' όφρϋς σύνελεν λίθος. 168-175. — V. 168b-169. Cf. K 190 τούς 8' ό γέρων... θάρσυνε ... μύθω. Le figure étymologique θρασ{ις... θάρσυνεν souligne bien le caractère communicatif de l'ardeur du chef : voir, pour le motif, Ε 470 al. ; Nonnos, 27, 221 (θάρσυνεν). — Μϋθον άπειλη^ρα

NOTES DU CHANT XVII

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χ_έων 23, 164 al. — Δεύτε, φίλοι Ν 481 ; cf. Quint. Sm., 9, 275. — V. 171. Cf. K 492 μηδέ τρομεοίατο. — Au ν. 175, ύμέας, leçon de L, est préférable : l'orgueilleux Orontes s'exclut de cette hypothèse; cf. v. 172 ύμείων. =

=

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176-180. — V. 176 (cf. 36, 462; 39, 34) ,. Ξ 128 δεΰτ' ίομεν πόλεμον δέ. — Μαχόμεσθα est un subjonctif a voyelle brève, forme pseudo-homérique : cf. R. Keydell, Nonni Dion., t. 1, p. 46*. — V. 177. Στήσειεν équivaut à un futur : R. Keydell, ibid., p. 74*. — V. 178-179 : ce défi sera repris, sous une forme différente, en 253-254. Μ εν έτω με... πρόμος ~ Ο 164-165 μ(ε} ... ταλάσση I μειναι. Όφρα δα.είη = α. 261 (u.l.). — Pour le thème, cf. Η 226-227 (défi d'Ajax à Hector) είσεαι ... | οίοι καί Δαναοϊσιν άρισ^ες μετέα.σι; Quint. Sm., 1, 558-559 (défi de Penthésilée). — V. 180. Αίθωνι σιδήρω (en clausule) Δ 485 al. 181-191. Les souvenirs des Bacchantes d'Euripide abondent dans ce passage qui constitue une violente attaque contre Dionysos (J. J. Winkler, ln pu.rsu.it, p. 165-164). Orontès proclame sa supério­ rité sur le dieu : v. 181 Bacch., 505; il veut le couvrir de chaînes : v. 183 βοιρύδεσμον "" Bacch., 355 δέσμιον. Dionysos est « fou des femmes · : v. 184 — Bacch., 237-238; v. 185 ό ^λυν εχων απαλόν χρόα Bacch., 353 θηλύμορφον et 457 λευκήν δέ χροιάν ... έχεις. Avec ses cheveux flottants (v. 187 Bacch., 455), Bacchos est beau comme une femme : v. 189 γυναίκες — Bacch., j71j | ...όφρϋν βέλος, ασπίδα κάλλος. Le thème est fréquent chez Nonnos : 11, 375-376; 35, 24 βέλος δέ οί έπλετο μορφή (Chalcomédé), 39-4.3, 168-173 ; 38, 126. Voir Ε. Livres, à Collouthos, 93-95. V. 190. Sur γυναιμανής, voir la Notice du ch. XV, p. 45, n. 3. — V. 191. Nonnos emploie très sou vent ύμεναίων en clausule en le faisant précéder d'un mot de quatre ou cinq syllabes : cf. Ε. Livrea a Collouthos, 18. 192-197. Aux thèmes homériques de la fureur guerrière et de la teneur qu'elle suscite, Nonnos joint ceux de « la moisson d'Ares », déjà utilise aux v. 155-136 (voir les notes), et du « refus d'assistance a =

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250

NOTES DU CHANT XVII

en danger » : cf. Θ 97-98. — V. 192. Προμάχοισιν έ:-:έ>Ι?ψε — Ε 134 a/. προψάχοισιν έμίχ^ et Δ 354-355. — V. 193*. Cf. Eur., Inô, fr. 419, 4 Nauck2 άμάσίε τώνδε δύστηνον θέρος; Ap. Rh., 3, 1187 Άρεος άμώο^ος (note a 10, 118). — V. 193M95. Cf. Θ 78 ούτ’ Ί δομενεύς τλή μίμνειν οΰτ’ Άγιχμέμνων et, dans un contexte différent (les dieux accueillant Zeus), Α 5.54-535 ούδέ τις έτλη I μεΐναι (cf. Χ 251-252). — Eurymédôn et Alcnn sont les deux Cabires cites dans le- catalogue du ch. XIV : voir la note a 14, 17. Π ορόεις fait jeu de mots : le Cabire est (d'habitude !) « ardent (au combat) » (rf. v. 192 θερμός), mais cette ardeur est aussi celle de sa « forge » (14, 22). — V. 196-197. Cf. 29, 260 Άστραίος δεδότητο, Μάρων φύγεν et 29, 244-245 oùi)é τις αύτη I Σιληνων παρέμιμνε (voir la note). Ce dernier parallèle, comme le remarque F. Vian, conobore la leçon primitive de L, αύτω. Astraios est l'un des trois fils de Silène nommés f'n 14, 99. Ici, ils abandonnent lâchement leur frère (lui-même en fuite !), · exploit » qu'ils renouvelleront pour Trygié au rh. ΧΧΙΧ. 197-200. Souvenirs du duel d’Ajax et d'Hector dans l'7/^iade : v. 199b — Η 268° πολύ μείζονα λάαν άείρας ; v. 201 b βαλών μολοειδέι πέτρω = Η 270b. — V. 197b. Cf. 10, 405 al. (et la note) ; 22, 332. — V. 198. Cf. Φ 5 μαίνετο φαίδιμος Έκτωρ. Sur έριπτοίητος, voir les notes à 10, 80 et 27, 189. — V. 199. Άνεμώδης qualifie plus wuvent un javelot : 4, 44-3; 28, 297 ; d'ou la métaphore des v. 202b et 297*. — V. 200. Hylaios (· le Forestier ») n'apparaît qu'ici. 11 doit s'agir d'un Phère (voir la Notice, p. 141, n. 4) plutôt que d'un · Centaure a tete d'homme » (Marcellus); un autre Hylaios, homonyme du Phere de Non nos, est tue par Atalante ( Callim., Hymne.?, 3, 221 ; Prop., 1, 1, 13; voir la Notice du ch. Χ V, p. 54) ou succombe lors du combat contre les Lapithes (Virg., Georg., 2, 457). 200-207. — V. 201. Έθλασεν : cf. Μ 384 θλάσσε δέ... κυνέην ; Quint. Sm., 11, 119-120 σύν τηληκι κάρη ... θλάσσε; 11, ^^^^80. — V. 202. Χαραδρήεντι équivaut à πετρήε^ι (ν. 207) : voir la note a 142b-l4.3. — V. 203. Double effet de surprise : un casque sur 1a tête cornue d'un Phere — et un casque de gypse! Ce gypse est d 'un usage « habituel » (ήθάδι) dans les mystères dionysiaques; sur les u^sages de ce gypse · myst ique », voir la note à 27, 228-230. — V. 204. 11 ήληκος... ερκος όπωπής : cf. Triphiod., 622-623 καρήατα πιψγώσαηες | άρρήκτοις κορύθεσσι (voir la note C.U.F. a 622). — V. 20S*. Cf. N 578 (casque d'un Troyen tue) ή μέν ... χαμαί πέσε. Mais la suite n'est plus du tout homérique : le faux rasque tombe en poussière, une poussière · semblable a une cendre noire », mais cette « cendre » de gypse, au lieu d'etre noire, est blanche ! Pour le contraste des couleurs, comparer 27, 204-205. — V. 207. I Ιέδον τηχυνεν άγοστω : rf. 36, 220 — Λ 425 a/. έλε γαϊαν &γοστ(;) ; topos épique : voir, par exemple, Quint. Sm., 1, 350. personne

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Page 166.

208-214. Contrairement au précédent, ce tableau, d'une sauvagerie baroque, ne doit preBque rien a Homère. — Au v. ^208, la leçon de L, έτάροιο, est tentante; cf. λ 51 'Ελπήνοροι:; ... έταίρου et Quint. Sm., 8, 122 Εόρότύλοι:; 8' έτάΡοιο... κτοιμένοιο (cf. 8, 112, 113, 115). Toutefois, dans les ^ari&ties homériques, le héros ten^se souvent deux guernere a la fois, en particulier deux frères : ce sohéma est tres net dans la Diomedie (Ε 10, 148, 152, 159). Enfin, dans le caralogue du ch. XIV, Nonnos présente fréquemment les combattante · divins » marchant par couples ; les chefs des Phères, en particulier, s'avancent en six groupes de deux (14, 187-192). La conection de ^raliger, έτέροιο, souligne plus nettement cette dualité. — V. ^209. 'Αμφιτόμω βουπληγι = 5, 14; voir la note. La βουπλήξ, aiguillon a bœufs (?) chez Homère (Ζ 135), désigne chez Nonnos la hache de guerre comme chez Quintus (voir la note 8 Quint. Sm., 6, ^363 C.U.F., p. 81, n. 4); ^mai& aussi la hache sacrificielle (co^me en 5, 14), d'où la comparaison avec le bœuf sacrifié (ν. 215-217). — V. 210. Άπελοίησε xciglirjv "" Lal-

lim., Recalé, fr. 69, 1 Hollie (le taureau de Marathon, vaincu par Thésée est) οΐόκερως · ίτερον γάρ ά^λοίησε κορύ^· Voir Hollis, p. 35, 211-219. — V. 211-214. Cette « d^anse de mort » est à rapprocher de la course a la mort de la chamelle décapitée (14, 372-376) ; en par­ ticulier, ήμιθανής κεκύλι^ο (v. 212) "' 14, 373 ήμιθαν1)ς (corr.) πεφόρητύ et 376 αύτοκύλ^ι.στοι:;. Plus généralement, elle s'apparente aux ^adbilia macabres dont Nonnos est friand : voir la note à 14, 370-376 et Μ. String, Untersochungen, p. 45, n. 16, qui rapproche 22, 240, 315­ 317 ; 28, 44. — V. 211* : cf. 14, ^408“ καί πολύς έσμός έπιπτεν, ^ais avec un sens différent; πολύς n'est ^ia un pronom singulier collectif (comme en 15, 149), mais un adjectif qui indique une taille gigan­ tesque (comme en 12, 302). — V. 212h ~ χ 86 (un mourant) χθόνα τύπτε μετώπω. — V. 214. Είλιπόδην est employé métaphoriquement, co^mme en 1, 60 (avec πλόον) : voir D. Gigli, Metafora, p. ^Π, n. 119. 215-217. Cette description auditive rappelle Φ 237 (^ca^andre) μεμυχώς ήύτε ταύρος et surtout T 403-405 (un mourant) ήρυγεν, ώς δτε ταϋροςΙ ήρυγεν έλχό|^ος χ.τ.λ. ; d'où Virg., En., 2, ^22-224 (Laocoon) clamores simul honerulos ad sidera tollit, | qualis mugitus, saucius cum /uglt aram | laurus et incertam e:u;ussit ceruice securim. — Comme le note F. Vian, Rev. El. ^nc., 90, 1^98, p. 410, les allusions ιί ce type de sacrifice sont rares d^u les Dionysiiaques, Nonnos « ne se souciant plus — sinon comme paeta doctus — de pratiques cultuelles deso^rmais tombées en desuétude, voire conde­ nses, comme les sacrifices sanglants ». — V. 216. Τρηχαλέον μόκη^ = 6, 201 al. Sur l'épithète, voir la note à 5, 407 ; lorsqu'elle qualifie un son, elle s'assi^ale a τραχύς et signifie « rude, rauque ». Σε^ ρότος άνθερεώνος = 23, 51 ; σαίρω implique souvent une convulsion (3, 173) ou un rictus (2, 619). — V. 217". Cf. χ ^309 = ω 185 κράτων τυπτομ^ων, d'où Nonnos, 48, 49.

252

NOTES DU CHANT XVII

217-224. La mort d’Héliké s’inscrit dans la thématique de la vierge mourante soucieuse de sauvegarder sa pudeur; le motif doit remonter au sacrifice de Polyxène : cf. Eur., Hec., ^568-570. H se retrouve dans l’épopée avec la mort de Penthésilee : voir Quint. Sm., l, 621-623 et la note C.U.F. ad loc. (p. 36, η. 4). Nonnos y fait allusion en 35, 21­ 30, tout en décrivant une morte impudique. Comme le note Marcellus, le thème se retrouve encore dans La Fontaine, LeiJ FilleiJ de Minée (Fables, 12, 28), 143-144 (Thisbé) $ Elle tombe, et tombant range ses vêtements : | Demier trait de pudeur meme aux derniers moments ». — V. 217. Héliké, · Vrille de la vigne » (ou « Lierre » : cf. Eur., Bacch., ll70) doit être une Bacchante, sœur de » Bourgeon de vigne » et de · Lie-de-vin » (14, 225 et 227). Elle n’apparaît qu'ici, tout comme son meurtrier : Érembeus, · le Pourvoyeur de l’Érèbe » (?), doit être apparenté aux Έρεμβοί (8 84), peuple de l'Arabie, dont Denys le Périégète (v. ^964-^96) souligne la noirceur de peau et la sauvagerie : cf. v. 219 κυανέ-η χε(ρ et, ici, άστοργος. Erembeus est « insensible à l'amour » qu'inspirent les charmes d'Héliké ; cf. contra, 84, ^304-365 (Monheus épargne CLalcomédé). Sur ce Noiraud supplémentaire, voir Ρ. Chuvin, Myth. et Gèogr., p. 310, n. 109 et, ci-dessus, la Notice, p. 139, η. 3. — Le v. 218"' contamine Ε 317 al. χαλκόν ένί στήθεσσι βαλών et Ε 41 al. στήθεσφιν ίλασσε. — V. 218b-219. 'Άργυφον... | ...φοινίσσοντι. .. κυα.ν^ : ce « vers tricolore » est, selon Marcellus, « du plus mauvais goût ». — V. 221. Cf. 15, 220-226 et la note. — V. 222. Cf. 10, 382 (Ampélos) έκ χροος ί8ρώοντος έπ-ί]ρατος ερρεεν αίγλη ; vers caractéristique de la sensualité nonnienne. 225-232. — V. 225b. Cf. Η 26b al. μάχης έτεραλκέα νίκην. Nonnos reprend la fo^ule, avec des variantes, aux v. 353-354. Partout ailleurs, il donne à έτεριχλκής le sens non homérique de * vacillant » (voir, par ex., 9, 230). — V. 227-228. Topos homérique d'Arès (ou Poseidon) criant δσσον τ’ ^νεάχιλοι έπίαχον (Ε = Ξ 148). Nonnos le reprend pour Arès (8, ^^36; 32, 176) et l'attribue a Dionysos en 20, 203-207 et 45, 135-136; voir la Notice du ch. XXIX, p. 216, n. 3. — V. 220. Sur ταχύγουνος, qui n’est pas ici une simple épithète omante, voir la note a 9, 155. — V. 231. Όμήλυ8ες, qui désigne en général des personnages qui marchent l'un avec l'autre (voir, par exemple, le v. 38 et 14, 25, 69, 87), s'applique ici, exceptionnellement, a deux guemers qui marchent l'un contre l'autre. — V. 232. Nonnos démembre l’homérisme ^^ος άκαχμ^ον (Κ 135 al.) : ^^ος έχων renvoie au v. 181’; θύρσον άκαχμένον renvoie textuellement à 14, 217 et, pour le sens, a 14, 243 ^^τορα θ. (thyrse de Dionysos). Mais, en dépit des épithètes, il ne s’a^t plus ici d’un « javelot déguisé » : voir la Notice, p. 128, n. 3.

NOTES DU CHANT XVII

253

Page 167. 233-242. Accumulation de divinités cornues : ταυροφυή (v. ^236) fait echo à 15, 31 al. τ. Διόνυσον (voir la note) et a 5, 72 τιχυροφυής Σελήνη; sur les cornes de la - Lune, voir les notes a l, 215 et 221. Quant a l'Achéloos, il a des cornes de taureau, comme tous les dieuxfleuves : cf. l, 121 et la note. Nonnos, chaque fois qu’il mentionne l’Achéloos, y fait alusion : χερόεις (v. ^238) ,. βοοχριχίρων (13, 314). Le dieu en perdit une en dispu^nt Déjanire à Héraclès : cf. Diod. Sic., 4, 35, 3; Ovide, Met., 9, ^85-86. — V. 23. Ύπέροπλος désigne presque toujours les ennemis de Dionysos : les Indiens (18, 221), Astraeis (14, 318), Dériade (24, 174 al.), Lycurgue (20, ^404) et Penthée (44, 131). — V. 235. Άδ-ηλήτοιο χαρήνου semble bien être un génitif de qualité, co^nne en 13, 394 : contra, Keydell, Nonni Dion., t. 1, p. 57*. — V. 236-237. Le v. 237 (τεμνό^νον) parait con^^nner Σεληνιχίοιο : d’où différentes tentatives de confection et la crux apposée par KeydeU. En fait, le texte, ^malgré son étrangeté, est admissible : cf. G. Giangrande, Class. Quart., 13, 1^963 p. 72. Nonnos emploie l’hellénisme qui consiste a exprimer la meme idée, de façon d'abord négative, puis positive : Dionysos n'a pas de cornes qui soient une imitation de celles de la Lune, de cornes susoeptibles d’être brisées (v. 235-237), ( . ) ^mais il a des comes qui sont la reprod^tion de celles de la Lune, des comes infrangibles (ν. 239­ 241). Nonnos joue avec les paralélismes : v. ^236 τιχυροφυη .. είχε Σεληναίοιο — ν. 240 βοώπιδος είχε Σελήνης ; τίιπον (ν. ^236 ; cf. 18, 86 et la note) correspond, avec une nuance, a μίμημα (v. ^340; cf. 5, ^564) — et les antithèses : τεμνόμενον (ν. 237) s'oppose a SppYjx't'ov (v. 241). Enfin, le poète semble distinguer les cornes infrangibles des divinités . ..

..

.

superieures (Dionysos, Séléné) et celles des dieux-fleuves, comme l'Achéloos, ou du Phère des v. 208-210, auxquels renvoie le v. 237 : βουπλήγος "' V. ^209 βουπλήγι ; άλοιηνηρι "" V. 210 άνηλοίησε. — V. 239. ΓΙΧμοστόλος ne signifie pas ici * qui prépare les mariages », comme en 16, 59 (cf. Anth. Pal., 6, 207, 9 [Archias]), ^mais · qui se prépare au mariage », comme en 35, 185. 242-248. — V. 248. Topos épique : cf. Quint. Sm., 6, ^368 ; 8, 184. Pour la forme, voir Λ 207 = Μ 40 Ισος άέλλη (d’où Nonnos, 30, 126) et Pind., Pyth., 4, 210 βαρυγδούπων ανέμων. — V. 244b = Γ ^48b al. — V. 244b-248 : cf. Λ 237 μόλιβος ώς έτράπετ' αίχμή. — V. 246-247. Έχών άφάμαρτεν : détournement de l'homérisme |W.^ ού3' άφάμΙΧρ-rw (Λ 350 al.), qui souligne la générosité du dieu ; voir en particulier Π 322-323 (Thrasymède) E>> >t> . .. . .. >>>> . . . *>> . .>>.· . >. . .

1^^^

Notice............................................................................. Sommaire du Chant XVII .......................................... Texte et traduction.....................................................

127

156

Notes du Chant XIV .................................................

173

156

Notes ou Chant XV............................................................

204

Chant XVI .....................................................

226

Notes

du

Ν otes du Chant X VII......................................................

Index

rervm notabilivm.....................................................

239 268

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AULU-GELLE. Ν uits attiques. (3 vol. parus).

AURÉLIUS VICTOR. Livre des Césars. (l vol.). AURÉLIUS VICTOR (Pseudo-). Origines du peuple romain. (1 vol.).

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parus). VARRON. L'Economie rurale.

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parus). La Langu e latine. ( 1 ν οΙ.

paru). LA VEILLÉE DE VÉNUS (Pervigilium Veneris). (l vol.).

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Histoires. (3 vol.). Vie d’Agricola. (1 vol.). TÉRENCE. Comédies. (3 vol.). TERTULLIEN. Apologétique. (l vol.).

VELLEIUS PATERCULUS. Histoire romaine. (2 vol.).

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CE VOLUME

LE TROIS CENT SOIXANTE CT UNIEME DE IA SERIE GRECQUE DE ^ COLLECTION DES UNIVERSITES DE FRANCE PUBLIEE AUX EDITIONS LES BELLES LECTRES, Α ETE ACHEVE D’iMPRIMER ^ JANVIER 1^·

PAR L’IMPRIMERIE F. PAIL^RT Α ABBEVILLE

legal : 1er trimestre 1994 Νο. ΙΜΡ. ^85. Ν0. D. L. EDIT. ^3093 dépOt