Le Canada francais d'aujourd'hui 9781487575496

Cet ouvrage complète une trilogie dans laquelle la Société royale du Canada a voulu établir le bilan des ressources et d

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French Pages 172 [173] Year 1970

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Le Canada francais d'aujourd'hui
 9781487575496

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Le Canada français d'aujourd'hui

Le Canada français d'aujourd'hui

Études rassemblées par la Société royale du Canada

LÉOPOLD LAMONTAGNE,

M.S.R.c .

éditeur

OUVRAGE PUBLIÉ POUR LE COMPTE DE LA SOCIÉTÉ PAR UNIVERSITY OF TORONTO PRESS ET LES PRESSES DE L'UNIVERSITÉ LAVAL

Droits réservés, Canada, 1970 University of Toronto Press et Les Presses de l'université Laval Imprimé au Canada SBN 8020-1658-8 (Toronto) Dépôtlégal, premier trimestre 1970 (Québec) Reprinted in 2018 ISBN 978-1-4875-7262-4 (paper)

La Société royale du Canada remercie le Conseil des arts du Canada de l'aide financière qu'il lui a accordée pour permettre la publication des Studia varia, dont le présent ouvrage fait partie. Le fait d'accorder une subvention ne rend toutefois pas le Conseil des arts responsable des vues exprimées dans les divers volumes de cette collection.

Avant-propos

RÉVÉLER UN PEUPLE À LUI-MÊME et aux autres, tel est le dessein qui a inspiré les membres de la Section des Lettres et Sciences humaines de la Société royale du Canada lorsqu'ils ont entrepris de publier la présente étude portant sur la civilisation française en Amérique du Nord. Nous savons tous que la France, un jour, a essayé d'occuper un empire qui s'étendait de Terre-Neuve aux montagnes Rocheuses et de la baie d'Hudson au golfe du Mexique. C'était très grand, trop grand. Elle a dû en céder des morceaux puis, à la fin, tout abandonner. A cette époque, elle avait connu l'Afrique du Nord, plus près d'elle, beaucoup moins rigoureuse et moins convoitée par sa puissante rivale. La France est partie, mais nous sommes restés. Et en nous sont demeurées des innéités qu'aucun autre peuple n'aurait pu nous donner. Chez nous ont subsisté des institutions qui nous ont longtemps distingués de tous nos voisins. Au surplus le climat, l'esprit d'aventure, le choc d'un entourage imposé nous ont profondément marqués. Même les Français, du temps qu'ils étaient avec nous, nous trouvaient différents. La conquête nous a séparés d'eux et elle a encore accentué ces distinctions. Deux siècles de vie isolée de notre première mère patrie, mais aussi deux siècles d'influences politiques, économiques et culturelles étrangères ont fait que l'évolution de cette civilisation française n'a pas été aussi rapide ni aussi prononcée en Amérique que dans l'ancienne métropole. Nous croyons tout de même occuper une place sous le soleil septentrional. Cette place, nous l'avons conquise de haute lutte sur tous les fronts. Nous avons progressé en pensée et en œuvre. Cette avance, il faut la raconter, l'inscrire dans les annales de l'histoire. Un premier volume a exposé les cadres religieux, scolaires, politiques, juridiques et économiques dans lesquels était organisée cette société. Un

vi

AVANT-PROPOS

deuxième tome a marqué dans l'ordre littéraire, artistique et artisanal l'évolution historique de cette société. Le présent ouvrage a pour objet de faire le point actuel de son cheminement. Nous sommes en effet parvenus à un tournant important de notre itinéraire. Des traditions fort anciennes tombent en désuétude. Une jeune génération se lève qui va transformer profondément nos manières de vivre. Elle renverse avec fougue bien des idoles. Elle prend des positions qui paraissent encore à plusieurs bien utopiques ; elle avance des théories outrancières avec ardeur. C'est un signe réconfortant par bien des côtés. En tout cas il indique que la vie ne s'est pas encore tout à fait retirée de nous. Le travail de ceux qui succéderont à ces iconoclastes donnera à leurs propos et à leurs actes plus de maturité. L'autocritique fera disparaître les éléments trop discutables de leurs attitudes. Ce romantisme révolutionnaire s'épurera en un nouveau classicisme qui, peu à peu, se diffusera dans tous les secteurs de notre civilisation. L'effort redeviendra structure. Notre société désormais ne sera jamais plus la même. Elle se tourne davantage aujourd'hui vers l'action, vers l'organisation, vers l'efficience pour atteindre un meilleur équilibre. La présente étude, faite en l'an premier du deuxième centenaire de la confédération canadienne, ferme donc une page sur notre passé. De quoi demain sera-t-il fait ? Nous ne pouvons l'envisager qu'en espérance; d'autres, souhaitons-le, vous le raconteront avec fierté. LÉOPOLD LAMONTAGNE

Table des matières

Avant-propos/v LÉOPOLD LAMONTAGNE, M.S.R.C.

directeur du Service d'admission au collège et à l'université TITRE I

ÉDUCATION ET RELIGION

1 Le :financement de l'éducation/3 GÉRARD FILION, M.S.R.C.

président de Marine Industries 2 ·L a réforme pédagogique/11 ALPHONSE-MARIE PARENT, M.S.R.C.

vice-recteur de l'université Laval

3 La démographie religieuse/19 RICHARD ARÈS, M.S.R.C.

directeur de la revue Relations TITRE II

SCIENCES, LETTRES ET ARTS

4 Les sciences pures et appliquées/39 LÉON LORTIE, M.S.R.C.

historien de l'Université de Montréal 5 Les sciences de l'homme/57 NOËL MAILLOUX, M .S.R.C.

Institut de psychologie, Université de Montréal

vüi

TABLE DES MATIÈRES

6 Les lettres/66 JEAN FILIATRAULT, M.S.R.C.

Bureau de l'information, Université de Montréal

7 Lalangue/76 JEAN-MARIE LAURENCE, M.S.R.C.

Radio-Canada

8 Les beaux-arts/97 YVES ROBILLARD

critique d'art

TITRE III

ÉCONOMIE ET POLITIQUE

9 La situation économique/127 ROLAND PARENTEAU, M.S.R.C.

directeur général du Conseil d'orientation économique du Québec

10 Les perspectives économiques/136 GÉRARD PARIZEAU, M.S.R.C.

directeur del' Actualité économique

11 L'évolution politique/150 MAURICE LAMONTAGNE, M.S.R.C.

professeur à l'Université d'Ottawa

,

TITRE PREMIER

Education et religion

1

Le financement de l'éducation GÉRARD FILION,

M.s.R.C.

dans le Québec comme dans les neuf autres provinces canadiennes et la plupart des états américains, une responsabilité purement locale. Les lois scolaires de 1841, de 1845 et de 1846 imposaient aux propriétaires de biens-fonds d'un lieu donné l'obligation de construire des écoles, de les entretenir et de payer le traitement des maîtres. Les subventions du pouvoir central avaient une valeur purement d'appoint. Les pouvoirs des conseillers d'écoles s'étendaient même au domaine pédagogique, puisque le choix des maîtres, des manuels et des programmes était de leur juridiction et qu'ils avaient le droit, avec le curé de la paroisse, de visiter les écoles et d'examiner les élèves. Durant plus de cent ans, le financement de l'enseignement primaire fut donc l'affaire des parents, terme qui se confondait assez facilement avec celui de propriétaires de biens-fonds. Au niveau secondaire et supérieur, la charité et la philanthropie suppléaient à la carence des pouvoirs publics. Les collèges classiques germèrent dans l'esprit de sacrifice des hommes