La nozione di "Romano" tra cittadinanza e universalità

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La nozione di "Romano" tra cittadinanza e universalità

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DA ROMA ALLA TERZA ROMA DOCUMENTI E STUDI

STUDI - II

21 APRILE

LA NOZIONE DI «ROMANO» TRA CITTADINANZA E UNIVERSALITÀ

EDIZIONI

SCIENTIFICHE

ITALIANE

1982

DA

ROMA

ALLA

DOCUMENTI

TERZA

ROMA

E STUDI

Collezione diretta da PIERANGELO CATALANO e PAOLO SINISCALCO

Questo volume à pubblicato con il contributo del Consiglio Nazionale delle Ricerche (Comitato per le Scienze giuridiche e politiche)

DA ROMA ALLA TERZA ROMA DOCUMENTI E STUDI

STUDI

LA

- II

21 APRILE

1982

NOZIONE DI «ROMANO » TRA CITTADINANZA E UNIVERSALITÀ

io EDIZIONI SCIENTIFICHE ITALIANE



1984 by Edizioni Scientifiche Italiane spa. 80121

Napoli, via Chiatamone,

7

προσελθὼν δὲ ὁ χιλίαρχος εἶπεν αὐτῷ" λέγε μοι, σὺ Ρωμαῖος el; ὁ δὲ ἔφη ναί. ἀπεχρίθη δὲ ὁ χιλίαρχος: ἐγὼ πολλοῦ χεφαλαίου τὴν πολιτείαν ταύτην ἐχτησάμην. è δὲ Παῦλος ἔφη ἐγὼ δὲ καὶ

γεγέννημαι. (Atti degli Apostoli,

22, 27-28)

PREMESSA

Il II volume di Studi "Da Roma alla Terza Roma"

raccoglie gli Atti

del II Seminario internazionale di studi storici, organizzato in occasione del MMDCCXXXV

Natale

dell'Urbe,

nel

quadro

della

ricerca

d'ateneo

sugli

"aspetti storico-religiosi e giuridici dell'idea di Roma" promossa dall'Università degli Studi di Roma 'La Sapienza'. La parola Romanus (con i suoi equivalenti nelle lingue greca, slave, germaniche e neolatine) segna l'itinerario giuridico e religioso degli uomini che banno avuto come centri ideali Roma, Costantinopoli Nuova Roma e Mosca Terza Roma. La cittadinanza dei Quiriti, civitas augescens (cfr. Digesta Iustiniani 1,2,2; 7; 28), crescente sino a identificarsi con una collettività ecume-

nica, ba trovato cosí un duttile strumento linguistico per qualificare le persone e lo spazio.

Civis ba assunto un carattere universale a partire dalla costituzione del 212 d.C. di Antonino Magno e definitivamente con Giustiniano I, il quale eliminò la nozione stessa di peregrinus. Parallelamente si è plasmata nelle fonti giuridiche (da Diocleziano a Giustiniano I) la nozione di ius Romanum, visto

come universale "sistema del buono e dell'equo". Anche i Giudei poterono vivere secondo lo ius Romanum

Romani

(Codex Iustinianus 1,9,8)

ed essere quindi

(cfr. Interpretatio ad Codicem Theodosianum 2,1,10).

L'universalità civile di Roma si interseca, anche cost, con quella religiosa cristiana, con cui pur non si identifica. Grazie alla singolarissima riconosciuta

capacità di assimilazione degli schiavi e degli stranieri, l'universalità romana resta quale è stata vista sino ad oggi (da nemici e da amici: Filippo V di Macedonia, Elio Aristide, Ippolito ... il partito nazista, Senghor) e quale è

sin dai “tempi romulei": per dir cos, l'anti-razza. In questa civitas amplianda (Codex Iustinianus 7,15,2) che wnisce gli uomini contro ogni esclusivismo etnico, abbiamo assunto come emblematica la posizione di Paolo: « Il tribuno si recò da Paolo e gli domandò: ‘Dimmi,

tu sei cittadino romano?'. Rispose: ‘si’. Replicò il tribuno: ‘Io questa cittadinanza l'ho acquistata a caro prezzo’. Paolo disse: ‘Io, invece, lo sono di nascita’ » (Atti degli Apostoli 22,27-28).

VII

UNIVERSITA

“ASPETTI

DEGLI STUDI DI ROMA

‘ LA SAPIENZA "

RICERCA D'ATENEO STORICO-RELIGIOSI E GIURIDICI DELL’IDEA

DI ROMA"

ATTI DEL

II SEMINARIO INTERNAZIONALE DI STUDI “ DA ROMA ALLA TERZA ROMA " 21-23 APRILE

1982

STORICI

DOCUMENT

D'INTRODUCTION II

Le Premier Séminaire international d'Etudes Historiques « De Rome à la Troisième Rome» organisé au mois d'avril 1981, dans le cadre d'une «ricerca di ateneo » de l'Université de Rome, s'est terminé par un ample débat qui a confirmé les grandes lignes de la recherche et permis de relever les nombreux points qui doivent étre étudiés d'une facon plus approfondie. Parmi ces points, on a souligné notamment la notion (ou plutót les notions) de «romain » dans

les cultures, tout à fait différentes les unes

des autres, inté-

ressées à la tradition institutionnelle qui va de Rome jusqu'à la Seconde Rome et à la Troisième Rome. On a demandé d'éviter l'identification, implicitement ethnocentrique, de l'Empire Romain au seul Empire d'Occident et de refuser l'emploi moderne, artificiel et contraire aux sources, du terme « byzantin » pour indiquer les réalités (romaines et grecques à la fois) de la politeia ton Romaion en Orient. La validité du « Document d'introduction » et de la « Liste des thèmes » étant confirmée, le Second Séminaire sera consacré à un approfondissement des notions de « romain » sous les différents aspects institutionnels et idéologiques. La « Liste des

thèmes » du

Premier

Séminaire

(concernant

Rome,

la Seconde

Rome

et la

Troisi&me Rome) constitue donc un premier schéma organique, avec les références spatio-temporelles: la future recherche devra se développer autour de ce schéma, en particulier sur les notions de « romain » chez les différents peuples. Il faudra préciser, par des recherches philologiques approfondies, les significations prises par le mot Romanus (et ses équivalents dans les langues grecque, slaves, germaniques et néo-latines) des points de vue juridique et historico-religieux. On étudiera comment le caractère de « romain » est attribué à des Empires « universels », aussi bien en Occident qu'en Orient, par rapport aux théories de la renovatio et de la translatio de l’Empire. On étudiera comment le terme « romain » est employé pour indiquer ceux qui appartiennent à ces communautés « universelles », en les opposant, avec une cohérence quelquefois incertaine, aux étrangers. Le devenir des mots et des concepts, à travers les contradictions entre les réalités locales et les aspirations universelles, sera examiné par rapport à l'Empire Romain en Occident (et au Saint Empire Romain) et à l'Empire Romain en Orient. On

considérera aussi les changements

révolutionnaires

de ce qui a été appelé la

« romanité ressuscitée » des Jacobins et de Napoléon (en se référant particulièrement aux Déclarations des droits et à la Codification) ainsi que les développements dans le Sud-Est européen, en Russie et dans les cultures slaves en général, jusqu'au XIXe siècle. La division des travaux en deux parties, l'Occident et l'Orient, constitue un

schéma provisoire de recherche répondant à une perspective spatiale qui n'oublie ni l'unité juridico-religieuse de l'Empire ni la triplicité du développement institutionnel de l’idée de Rome. ΧΙ

LISTE DES THEMES I.

DE LA RECHERCHE *

RoME

. Augustum augurium, auspicium perpetuitatis Aeternitas Romae, aeternitas populi Romani, aeternitas imperii Les origines de l'idée de « renovatio » . Les conceptions chrétiennes de l'histoire et les nouvelles interprétations

de

l'aeternitas

. La continuité de l'Empire (en Occident) après 476 . Noël 800:

l'Eglise et l'Empire

Les conceptions médiévales de la « renovatio imperii» et les théories de la « translatio imperii a Graecis ad Germanos » . Le Saint Empire Romain et les particularismes européens (royaumes, communes, etc.)

. Le Saint Empire

Romain

vis-à.vis de l'Empire Romain

d'Orient et l'Orient

musulman

. Charles V et l’Empire en Amérique . Les Habsbourg-Lorraine et la renonciation à l'Empire (1806) . Napoléon: la continuité romaine de l'Empire révolutionnaire Supplément. Les révolutionnaires et les républiques en Europe et en Amérique: . « Modele romain » et Jacobinisme

. Les « exemples de Rome » et les républiques américaines (Simón Bolívar, José Gaspar de Francia, etc.)

. La République Romaine de 1849 SECONDE

RoME

. La fondation de Constantinople:

rites paiens et chrétiens

« Nouvelle Rome » et « Seconde Rome »; renovatio et translatio

Justinien et le Corpus iuris civilis. Universalité et éternité de l'Empire Les idées de Rome et de la Seconde Rome

de la renaissance à 1204

Les idées de Rome et de la Seconde Rome de l'Empire latin jusqu'en 1453 Supplément. Continuité et révolution en Asie et en Europe: Les idées de Rome et de la Seconde Rome chez les Grecs aprés 1453 . Les Principautés Roumaines vis-à-vis des idées de Rome et de la Seconde Rome 8a. Les idées de Rome

et de la Seconde Rome chex les Bulgares 8b. Les idées de Rome et de la Seconde Rome chez les Serbes 9. La conception de Rome et de Constantinople chez les Arabes 10. L'Empire Ottoman vis-à-vis de Rome et Constantinople

III. TROISIÈME ROME ΟΝ

La vision de Rome et de Constantinople chez les Russes jusqu'en 1453 Le théorie de la Troisième Rome:

Le droit romain oriental en Russie Le modèle impérial romain et le pouvoir des Tsars Le devenir de la théorie de la Troisième * La liste a été fixée en 1981.

XII

sources, institutions, symboles

Rome

du XVII° au XIX* siècle

ORDINE

DEI LAVORI

DEL

SEMINARIO

I lavori sono stati svolti in Campidoglio. La «seduta preliminare » si à tenuta nella Sala delle Commissioni, la «seduta inaugurale » nella Sala della Protomoteca, le altre nella Sala piccola della Protomoteca.

mercoledi 21 aprile, ore 9 SEDUTA

PRELIMINARE

Interventi di PIERANGELO CATALANO e PAOLO SINISCALCO, coordinatori della Ricerca d'ateneo su i "Aspetti storico-religiosi e gl giuridici dell'idea di Roma: ASpe tradizione e rivoluzioni”. Comunicazioni

HÉLÈNE AHRWEILER « Citoyens et étrangers à Byzance » * JOHANNES

IRMSCHER

« Les Grecs et l’idée de Rome après 1453 » *

GEORGE NEDUNGATT «I Romani visti dall'esterno dei confini orientali dell'Impero. Osservazioni per un programma di ricerca »

mercoledi 21 aprile, ore 17 SEDUTA

INAUGURALE

Saluto del rappresentante del Comune di Roma, cons. LUIGI ARATA, sore agli Affari Generali e Avvocatura.

asses-

* Sono contrassegnate con asterisco le relazioni e comunicazioni riprodotte, in forma non definitiva, nei fascicoli Da Roma alla Terza Roma. II Seminario internazionale di studi storici, 21-23 aprile 1982, "La nozione di ‘romano’ tra cittadinanza e universalità”. Relazioni e Comunicazioni, I-II, Roma (Università degli Studi di Roma ‘La Sapienza"), distribuiti ai partecipanti, rispettivamente, nei Seminari del 1982 e del 1983. XIII

Saluto di GrusEPPE BRANCA, direttore dell'Istituto di Diritto romano e diritti dell'Oriente mediterraneo dell'Università di Roma 'La Sapienza'. Discorso di JOHANNES

IRMSCHER,

presidente del Comitato

promotore

dei

Seminari internazionali di studi storici "Da Roma alla Terza Roma”. Relazioni introduttive !. JEAN

GAUDEMET

« Citoyens romains et étrangers du V* au IX* siècle » * ANTONIO CARILE

« Continuità dell'Impero romano a Costantinopoli e 'Romania' (330-1453) » * VASILKA

TÁPKOVA-ZAIMOVA

« Le terme "Romains"

dans le monde

slave » *

giovedì 22 aprile, ore 9 OCCIDENTE:

LA NOZIONE

DI 'ROMANO'

NEL SACRO

ROMANO

IMPERO

Intervento introduttivo di PaoLo BREZZI, vicepresidente dell'Istituto di Studi Romani Comunicazioni NoTKER

HAMMERSTEIN

« La nozione di ‘romano’ nel Sacro Romano Impero dalla fine del XVI al 1806 »

secolo

KARL O. FREIHERR VON ARETIN « Il problema della Renovatio Imperii Romanorum. Pretese universali e realtà costituzionale del Sacro Romano Impero dal XVI al XVIII secolo » * WILHELM BRAUNEDER « Civitas et cives Sancti Romani Imperii » * LuiG1

PROSDOCIMI

« Roma communis patria » PIERO BELLINI « Bellum romanum » 1 La relazione di Dionvsios

A. ZakvruiNos

Pertusi) (*) è stata distribuita ai partecipanti

("Exposé"

à la mémoire

d'Agostino

in assenza dell'autore. La relazione di Jaro-

SLAV N. Stapov e NINA V. SINICYNA (*) è pervenuta successivamente alla chiusura dei lavori del Seminario (v. infra, pp. 481 ss.). XIV

giovedì 22 aprile, ore 16 ORIENTE:

IMPERO

ROMANO

E 'ROMANIA'

Comunicazioni

FRANCESCO SITZIA « Romanità dell’Impero:

ius civile e ius gentium » *

Fausto GORIA « Romani e questione della cittadinanza nelle Novelle di Giustiniano » François

PASCHOUD

« Romains et Barbares au début du V* siècle après J.-C. (Le témoignage d'Eunape et de Zosime) » *

TiLEMACHOS C. LouNcHIS « Le programme politique des citoyens de l'Empire d'Orient après 476: répétition générale » * SALVATORE

une

IMPELLIZZERI

« Romani, Latini e Barbari nell’ideologia di Anna Comnena » Maria MANTOUVALOU « Romiosyni et romanité. Constantinople » Dimirris NASTASE « Roumains Romains

La signification

de ‘romain’

apres

la chute

de

et Grecs Romains » *

venerdì 23 aprile, ore 9 ORIENTE: LA NOZIONE DI ‘ROMANO’ PRESSO I POPOLI SLAVI ED I ROMENI. ALTRE PROSPETTIVE

Intervento introduttivo di Mario CAPALDO, dell'Università di Salerno Comunicazioni *

VALENTIN AL. GEORGESCU « Le terme de ‘Romanus’ et ses équivalents et dérivés dans l'histoire du peuple roumain » * JAN KRAJCAR

« L'espressione i do samogo

Rima (‘fino a Roma

stessa") nei testi russi

medievali » 2 Hanno successivamente inviato comunicazioni scritte CESARE ALZATI, KHALIL SAMIR e Giovanni MaNiscALCO BasiLE (*) (v. infra, pp. 437 ss.; 4615s.; 523ss.). La comuni.

cazione di WLADIMIR VODOFF e MATE: CAZACU

(*) è stata distribuita ai partecipanti in

assenza degli autori (v. infra, pp. 505 ss.). XV

ITALA Pia SBRIZIOLO « Rimskii - romeiskii nelle "Epistole" dello starec Filofej di Pskov: di interpretazione » * WLADIMIR

ΝΌΡΟΕΕ - MATEI

« Les notions de ‘Rome’

ipotesi

CAZACU

et de ‘Romain’

chez les Russes.

Projet

de re-

cherche » *

MICHEL VAN ESBROBCK « Rome l'ancienne et Constantinople vues de l’Arménie » *

venerdi 23 aprile, ore 16 DALLA

OCCIDENTE: IL MODELLO ROMANO RIVOLUZIONE FRANCESE AL CODICE NAPOLEONE

Intervento introduttivo

di SANDRO

SCHIPANI,

dell'Università

di Sassari

Comunicazioni

CLAUDE NICOLET « Citoyenneté romaine et française à la Révolution » Hans PETER BENoEHR « Citoyens et étrangers dans le Code Napoléon » JEAN TurARD

« Napoléon:

la continuité romaine » *

PauL M. MARTIN « Esclaves ou citoyens? La référence à Rome dans le statut des esclaves noirs avant et sous la Révolution française » * JAN THOMAS

« Savigny, le Code Napoléon et l'universalisme du modèle romain »

ore

19

Presentazione del libro di ArtILIO Mastino

sulle "titolature di Caracalla" ?

Discussione generale e conclusione dei lavori 3 La presentazione del volume (A. Mastino, Le titolature di Caracalla e Geta attraverso le iscrizioni. Indici (Studi di storia antica, Collana diretta da G. Susini, 5] Bologna 1981) ἃ stata fatta da PIERANGELO CATALANO. XVI

SEDUTA

PAOLO

PRELIMINARE

SINISCALCO

1. Il Seminario che prende avvio oggi, il secondo della serie, nasce da un tema e da un'ipotesi: il tema ἃ quello dell'idea di Roma, indagata nei suoi aspetti storico-religiosi e nei suoi aspetti giuridici. L'ipotesi intende verificare se quell'idea, venuta a contatto prima con i Greci

(Seconda Roma), poi con

gli Slavi (Terza Roma) — ma altre aree culturali e geografiche possono essere considerate —, abbia avuto in pari tempo effetti innovatori ed effetti conformi alla tradizione. La ricerca, che ha avuto un suo primo punto culminante nella riunione dell'aprile 1981, si pone entro la prospettiva di un incontro di culture e tende — evidentemente nei limiti di carattere storiografico che le sono propri — a rispondere a una delle esigenze acutamente sentite dalla società contemporanea: quella di ritrovare l'autenticità delle proprie origini, il che da una parte puó contribuire a superare particolarismi etnici e divisioni verificatisi durante il corso di storie effettivamente diverse, dall'altra significa non smarrire la propria identità, in un tempo che in misura crescente pare richiedere per la convivenza dell'umanità stessa un dialogo più intenso e genuino tra le grandi civiltà dell'intera ecumene. 2. I nostri Seminari di studi storici sono stati concepiti come punti d'incontro di specialisti di varie discipline, provenienti da aree culturali diverse. Si sono sollecitate interdisciplinarietà e convergenze culturali, concentrando l’attenzione su campi geografici e ideologici, nei quali, attraverso una tradizione storiografica e una dottrina giuridica, si è resa viva nella storia l’idea di Roma. I lavori del Seminario del 1981 hanno contribuito ad illuminare, più o meno latamente, tre ambiti: 1) un buon numero di relazioni, essendosi prefissa una riflessione e una discussione sulle principali prospettive storiografiche, ha avuto un carattere di bibliografia critica; 2) tale analisi ha consen-

tito nello stesso tempo di condurte una prima ricognizione tematica concernente il grande tema delle “Tre Rome”, principalmente lungo le vie tracXVII

ciate dalla «lista dei temi », individuati in precedenza; 3) infine, in special modo le comunicazioni molto hanno giovato all'approfondimento dei singoli argomenti.

Nonostante la gamma assai vasta di specializzazioni scientifiche e l'ampio arco di opzioni ideologiche, & un dato che non sono state sollevate dai partecipanti al I Seminario obiezioni di fondo riguardanti l'itinerario della ricerca. Sono state proposte utili integrazioni, soprattutto da specialisti in discipline quali la Storia delle istituzioni e il Diritto canonico; e certo altre integrazioni potrebbero essere aggiunte proficuamente. Dall'insieme dei contributi é apparsa l'importanza che hanno gli aspetti storico-religiosi per la giusta comprensione del tema. 3. Tra i punti posti in luce, uno in particolare ἃ emerso in tutto il suo rilievo: la nozione, o meglio, le nozioni di Romanus — e dei termini che a Roma e a Romanus si connettono — nelle culture che in qualche modo si sono ispirate alla tradizione civile e istituzionale, la quale, partendo dall’Urbs antica giunge alla Seconda e alla Terza Roma. Cosf è nato l'argomento intorno a cui si misurerà il Seminario che si apre oggi. Si è ritenuto opportuno, per un solido fondamento delle successive ricerche, proporre uno studio di carattere filologico e linguistico intorno a un vocabolo, Romanus, e ai suoi corrispondenti in lingua greca e nelle lingue slave, germaniche e neo-latine, convinti che — per parafrasare N. Tommaseo (cf. Nuovo

Dizionario

dei Sinonimi della lingua italiana, 4* ed., Milano

1858,

p. XLVI) — le radici delle parole, profondamente cercate, possono dare le cagioni e le ragioni delle civiltà passate e presenti, i presagi delle future. 4. In questo pur breve intervento, da parte mia, non tralascerò di affrontare la questione sul tappeto, anche se in rapporto a un segmento storico molto limitato. Infatti per misurare ‘sul campo’ i caratteri del termine Romanus ho scelto pochi autori e poche opere latino-cristiane, appartenenti a un’area e ad un periodo (dei quali più assiduamente mi occupo) che, a mio giudizio, hanno un notevole valore per capire il permanere della tradizione e il farsi delle ‘rivoluzioni’ nel Tardo Antico e che, d'altra parte, non sembrano aver attirato a sufficienza lo sguardo dei critici: mi riferisco alla prima metà del V secolo d.Cr. in Occidente. Tre fatti emergenti, tra i molti che potrebbero essere ricordati, segnano quel tempo:

la divisione dell'Impero, dopo la morte di Teodosio I, in due

parti destinate a non ritrovare più l’unità reale, se non in forme caduche e per brevi momenti; la presenza sempre più sconvolgente dei barbari fin nel cuore della respublica (basti pensare al sacco di Roma del 410 e all’ondata di emozioni e di riflessioni che provoca, o all’incontro di Leone I con Attila);

il posto rilevante che la Chiesa assume là dove il potere statale si indebolisce. A modo suo, la lingua, da strumento sociale sensibile e delicato quale è, registra e riflette il travaglio di quel mondo, in modo forse più evidente nella pars Occidentis, che subisce le conseguenze piá traumatiche di quegli eventi. XVIII

Inoltre la lingua e, nel caso specifico, il termine Romanus conferma la validità di due criteri storiografici che, a mio credere, sono metodologicamente importanti per lo studio del periodo. Il primo riguarda la necessità di non disgiungere l'analisi della storia imperiale romana da quella del cristianesimo. Il secondo concerne la necessità di considerare quel tempo non in base ai canoni delle età precedenti, ma in se stesso, non appendice di una fase storica ormai prossima alla sua morte, ma 'altra antichità', da osservare nei suoi ele-

menti positivi e negativi, nelle sue virtualità e nei suoi limiti. Principalmente due gli autori su cui mi soffermeró: Orosio, con le sue

Historiae adversus paganos, e Salviano di Marsiglia, con il De gubernatione Dei.

5. In Orosio che scrive la sua opera tra il 416 e il 417, il termine Romanus ricorre spessissimo. Con frequenza, in qualità di aggettivo, esso designa caratteri (virtus, fides, moderatio, amicitia R.), realtà e istituzioni militari, civili, amministrative o giuridiche (wmziles, exercitus R., duces, cives, iudices R., le-

ges R., iura R., populus, senatus populosque R., e ancora: regnum, imperium R., status R. imperii, R. respublica) ed eventi propri di Roma antica. Ripetutamente si trova pure l'uso del medesimo vocabolo come aggettivo sostantivato, tanto che non mette conto di darne un'esemplificazione se non per rilevare che in molti casi, mediante un tale modo, si contrappongono o si differenziano i Romani da altri popoli o da altre genti. Insomma in Orosio Romanus ha 11 senso che aveva mantenuto lungo i secoli precedenti in ambiente pagano e, generalmente, anche tra i cristiani. Non è forse un caso che egli riprenda, sia pure con qualche disagio, un termine quale Romania (cf. Hist. III,20,11; VII,43,5), già adoperato in ambiente cristiano greco (Atanasio, Hist. Ar. 35; Epifanio, Haer. 69,2) e latino

(Girolamo, etc.). Con tale parola Orosio comprende il mondo romano, inteso come universo in cui coesistono felicemente tradizione e virtá romane accanto alla religione cristiana; ma a caratterizzarlo sembra essere in maniera speciale il primo dei due elementi, non foss'altro perché pure i Goti, di cui va parlando, sono in parte almeno cristiani, di confessione ariana, e perché il cristianesimo, come aveva ricordato altrove (cf. Hist. 1,16,4), ἃ reli-

gione che congiunge negli stessi sentimenti di lealtà tutti i popoli. Nel medesimo significato Romania ἃ usato qualche decennio dopo da Possidio (cf. Vita August. 28,4). Un passo illustra il pensiero orosiano al proposito, in una forma anche linguisticamente perspicua: parlando della sua venuta in Africa, lo scrittore osserva che vi giunge « ad Christianos et Romanos Romanus et Christianus ». « Inter Romanos,

ut dixi, Romanus, inter Christianos Chri-

stianus, inter bomines bomo legibus imploro rempublicam, religione conscientiam, communione naturam » (Hist. V,2,3 e 6). Per lui dunque, cristianesimo e Romania sono due realtà e due concetti connessi, i quali tuttavia non si idenuficano.

6. Con Salviano di Marsiglia, che compone il De gubernatione Dei dopo il 440, il nostro scenario appare mutato. In primo luogo nella grande maggioXIX

ranza dei casi i Romani (ο il populus Romanus o la plebs Romana) sono di frequente confrontati e contrapposti ai barbari. Né la cosa stupisce. E nota la tesi dell'autore, secondo la quale i barbari sono moralmente superiori ai Romani.

Nella nostra prospettiva desta invece non poco interesse l'identificazione fatta tra i Romani e i cristiani-cattolici. Ancora dopo il sacco di Roma i pagani accusano i credenti come fossero causa della sciagura abbattutasi; ora i fedeli stessi, di fronte alla rovina incombente dell'Impero occidentale, dubitano

della mette fatti mus...

provvidenza divina. E Salviano risponde con la sua opera: «Dio perche soffriamo questi mali, perché meritiamo di soffrirli. Badiamo inalle turpitudini, alle infamie, ai crimini del popolo Romano (respiciaad scelera... Romanae plebis) e comprenderemo se possiamo meritare

la protezione, vivendo in una tale impurità » (IV,12,54). Dinanzi allo scon-

certo di chi non tollera d'essere posto al di sotto di genti ignote, lo scrittore antico osserva che per quanto riguarda la legge divina i barbari — essendo pagani o eretici — sono certo inferiori ai Romani, ma non altrettanto accade per la vita e i costumi; e aggiunge, non pretendendo di applicare il suo severo giudizio alla totalità del popolo Romano (de omni penitus Romani populi universitate), ch'egli non include tutti i religiosi e qualche laico che loro assomiglia per l'onestà delle azioni (cf. IV,13,60 s.). Nessun dubbio quindi che i Romani coincidano con i cristiani-cattolici, come del resto confermano

molti altri passi che sarebbe facile recare. 7. Pertanto da Orosio a Salviano il significato di Romanus muta notevolmente. Rilevato il qual fatto, occorrerebbe da una parte ampliare la ricerca, analizzando opere di altri autori del medesimo periodo, dall'altra indagare le probabili ragioni di una svolta di tanto peso sul piano storico-religioso. In questa sede non è possibile fare né l'una cosa né l'altra. Basti averle indicate, senza però esimersi dall’accennare ad un altro personaggio che irrompe sulla scena dal 440: Leone Magno. Particolarmente nei Sermones, egli infatti molto contribuisce

a rinnovare la concezione di Roma,

elaborando

e trasmettendo

dati di una tradizione antica. Anche se limitata, questa semplice traccia mi pare confermi, ‘per campione’, l'interesse di questo Seminario.

sia pure

PIERANGELO CATALANO

1. Pour les juristes la réflexion du Séminaire de 1981 devait avoir des points de repère bien précis: la fondation de Rome; la fondation de Constantinople; le canon 3 du Concile œcuménique de 381, où il a été déclaré que

Constantinople est la "nouvelle Rome”; et par conséquent la constitution Deo auctore, où l'empereur Justinien, en donnant unité au système juridique ro-

main, a précisé la signification du mot "Rome", par lequel on entend les deux villes, l'ancienne et la nouvelle: « Romam autem intellegendum est non solum veterem, sed etiam regiam nostram, quae deo propitio cum melioribus condita est auguriis » (dans d'autres constitutions Justinien parle de utraque Roma: v. Nov. 79,2; 81,1).

Cette voie idéale est marquée plus loin, pour le juriste, par la Charte constitutive (Gramota uloZennaja) du Patriarcat de Moscou (1589), qui sanctionne

— pour ainsi dire — l'idée de la Troisième Rome. Cette Gramota, ainsi que la traduction russe de la Lettre synodale de Constantinople (1590), a été incluse,

comme

on

le sait, dans

la partie

introductive

du

nomocanon

dit

Korméaja kniga. Les réflexions de l’an dernier ont impliqué un débat sur des concepts juridico-religieux fondamentaux pour l'unité et la triplicité du développement institutionnel de l'idée de Rome. Par exemple, ae/ermitas, imperium, translatio.

Au cours de ce débat on a mis en évidence la régle méthodologique qui interdit de superposer aux données historiques des concepts propres à l'époque contemporaine (par ex. "état"; "byzantin") et surtout on a pu dé celer deux objectifs intermédiaires (instruments) de la recherche: 4) un recueil

de documents concernant le développement institutionnel de Rome à la Troisième Rome; δ) une ébauche de lexique des termes clés. En ce qui concerne le recueil de documents nous avons en cours une colla-

boration récente avec les collégues de l'Institut de l'Histoire de l'URSS de l'Académie des Sciences de l'URSS pour la publication d'un volume de textes en édition critique (avec traduction italienne); ces documents se rapportent à ce que l'on peut appeler, comme l'a suggéré M. PaSuto, "l'idée de Rome à

Moscou". Quant à la perspective d'une 'ébauche de lexique' des termes clés (je rappelle la proposition de Mme Ahrweiler), depuis la conclusion du précédent Séminaire, l'attention a été axée sur le terme Romanus

(avec ses équivalents

dans les langues grecque, slaves, germaniques et néolatines). L'approfondissement philologique rigoureux des différentes significations est l'exigence prioritaire du point de vue juridique et historico-religieux. Comme nous l'avons dejà écrit dans le "Document d'introduction II”, il faudra examiner au cours de ce deuxième Séminaire comment le caractère de

"romain" a-t-il été attribué à des empires “universels” en Occident et en Orient, par rapport aussi aux théories de la renovatio et de la translatio de l'empire. Il faudra également étudier comment le terme "romain" est emXXI

ployé pour indiquer ceux qui appartiennent à ces communautés “universelles”, en les opposant, avec une cohérence parfois incertaine, aux étrangers. 2. Nous savons que dès la naissance de l'Urbs le mot Romanus n'indique pas l'appartenance à une ethnie. Pour la légende de fondation du 21 avril la citoyenneté quiritaire est dirais-je l'anti-race: elle implique la volonté politique qui fait d'un homme un quirite, c'est-à-dire le rend partie du populus Romanus Quirites. Et méme les esclaves pouvaient devenir romains, comme le soulignait, par exemple, Philippe V de Macédoine.

Le mot Romanus signifie faire partie d'une citoyenneté 'volontariste', ouverte et dynamique. Une citoyenneté dont Saint Paul fut chrétiennement orgueilleux. Une citoyenneté qu'un empereur africain voulut rendre identifiable, sauf exceptions, avec l’universalité, méme si ce n'était que dans le cercle de l'orbis Romanus.

Citoyenneté qui, à travers la fondation de Constantinople, la nouvelle Rome, tend à s'identifier avec l'orthodoxie chrétienne, dépassant ainsi — dans un certain sens — le cercle de l'orbis Romanus. (M. Dagron a écrit avec efficacité, bien que rapidement: « Dans la nouvelle définition du citoyen, le christianisme et l'orthodoxie jouent par rapport à Constantinople le méme rôle que la constitutio Antoniniana par rapport à Rome ». Mais il faut rappeler aussi et souligner que les Paiens restaient Romani, les Juifs pouvaient également vivre selon le ius Romanum et donc être Romani

[cfr. C. 1, 9, 8; Interpr. ad CTb. 2, 1, 10]).

Etre Romanus ne signifie pas appartenir à une "nation" ni méme à un "état". L'imperium Romanum n'a jamais été un "état". En 1393, le patriarche de Constantinople Antoine IV rappelait au grand ῥήξ de Moscou et de toute la Russie, Basile I*, quelle était la position juridico-religieuse de l'empereur: « βασιλεὺς xol αὐτοχράτωρ τῶν Ῥωμαίων, πάντων δηλαδὴ τῶν χριστιανῶν ».

Ces concepts resteront à la base de ce qui, presque plus d'un siècle et demi après le passage de la Seconde Rome aux mains des Turcs, sera une cer-

taine reconnaissance constantinopolitaine de la théorie de la Troisième Rome (dans la Gramota ulotennaja de 1589 on parlera de « synode de notre grand empire russe et grec »).

3. Rapporté à íus, l'adjectif Romanus suit un processus d'universalisation parallèle à celui de la citoyenneté. Au début le ius Romanum est le ius créé et imposé par le peuple romain. L'expression est employée, par exemple, chez Livius pour les XII Tables, chez Tacite pour marquer une opposition au roi. Tandis que l'expression propre aux juristes classiques est iura populi Romani. Le ius est donc rattaché, de toute facon, à la citoyenneté en voie d'expansion. Par contre, chez Justinien ius Romanum a pris désormais une signification juridique universelle précise (évidente, par exemple, dans les constitutions Deo auctore et Tanta). Le ius Romanum comprend aussi le ius naturale et XXII

le ius gentium selon une interprétation des Digesta qui se développera aussi à l’âge moderne (v. Donellus), à mon avis exactement. Cet iter conceptuel qui va de la citoyenneté à l'universalité n'a pas été parcouru sans contradictions. Pensons à l'utilisation d'une notion de ius Ro-

manum dans les constitutions de Théodose I* pour définir la position des hérétiques et des apostats, nouveaux "étrangers à Rome", comme l'a écrit J. Gaudemet. 4. En Occident l'universalisme de "romain" se heurtera avec le particularisme d''"étatique" et de "national"; parallèlement, notion et réalité du Saint Empire Romain se heurteront avec notion et réalité des états. De ces contrastes nous avons, peu avant la renonciation des Habsbourg à

l'Empire, une formulation philosophique trés intéressante dans la Deutsche Verfassung de Hegel. Cependant

l'état bourgeois,

en

ce qui

concerne

toyens et étrangers, semble encore dériver —

les rapports

entre

ci-

de fagon différente — du ius

Quiritium (dans le Code Napoléon) et du ius gentium (dans le "droit romain

actuel" de le notes de Freitas. Ce que oublier que l'imperium

Savigny). C'est l'interprétation historique que nous trouvons dans l’Esboço du Code civil du grand romaniste brésilien Teixeira de nous demandons aux historiographes de l'Occident c'est de ne pas ni le populus Romanus Quirites, ni l'imperium populi Romani, ni Romanum n'ont jamais été des "états"!

5. En Orient la notion de "romain" constitue un lien durable de continuité gráce à Constantinople, qui est, selon la pensée de son fondateur, comme on l'a dit, "symbole d'union" entre Orient et Occident. Les Grecs, les Latins,

tous les populi de l'orbis romain sont Romaioi. La continuité romaine peut étre considérée à différents niveaux: a) terminologique; 5) conceptuel; c) normatif; d) institutionnel. Je voudrais proposer quelques

exemples.

Le terme Romani

(Romaïoi)

assure une continuité

ter-

minologique, conceptuelle (il s'agit de notion "politique" et non "ethnique", normative (le status de citoyens) et institutionnelle (implique un ensemble muable de rapports du peuple avec la divinité, avec l'empereur, avec les non-romains, etc...). Dans les cas de civitas, populus, senatus, le passage à la langue grecque ne permet pas une continuité terminologique, mais les continuités

conceptuelles, normatives et institutionnelles durent. Et enfin, dans d'autres cas (par exemple urbs, orbis terrarum) il y a un changement conceptuel dans le passage au grec, mais la continuité normative et institutionnelle demeure évidente. Nous devons retrouver cette unité d'Orient et Occident qui est donnée par la continuité des termes (la terminologie comme "premiére dogmatique juridique"!), ou bien seulement de concepts, normes, institutions "romaines"

dans les langues grecque et latine.

Ce que nous demandons aux historiographes de l'Orient est (simplement!) XXIII

qu'ils s'en tiennent à l'usage des sources grecques en ce qui concerne “Cons-

tantinople" et “romains”; et qu'ils ne se laissent pas emporter par l'emploi moderne facile (substantiellement anti-oriental et par conséquent anti-romain pour utrague Roma) du terme “byzantin”. Il suffira d’être fidèle à la donnée philologique de la langue grecque pour critiquer cette barriére culturelle de ""Westeuropeanism" qui s'est créée entre Orient et Occident dans les recherches (et non seulement dans les recherches).

Peut-étre que l'emploi rigoureux et incommode du moyen philologique de la part des historiographes et des juristes servira également à comprendre

la vision slave du rapport entre les notions de “romain”,

"grec", "latin" jus-

qu'à la Troisième Rome. 6. Afin de ne pas étre accusé de mener une guerre pour un fétiche philologique, je termine par une citation de Antonio Gramsci qui utilise ... le terme "byzantin": « La rinascita del diritto romano, cio& della codificazione bizantina del metodo romano di risolvere le questioni di diritto, coincide con l'affiorare di un gruppo sociale che vuole una legislazione permanente, superiore agli arbitri dei magistrati

(movimento

che culmina nel costituzionalismo) ».

De cette réflexion d'un révolutionnaire sur la tradition romaine peuvent résulter plusieurs suggestions pour notre recherche et, peut-étre, en particulier pour les réunions qui auront lieu ces jours-ci: sur l’œuvre de Justinien et sur celle de Napoléon, sur les codes et les constitutions.

Nella "seduta preliminare" banno presentato comunicazioni HÉLENE AHRWEILER, direttore del Centro di ricerche storiche e giuridiche dell'Università di Parigi I-Sorbona e JOHANNES IRMSCHER, dell’Accademia delle Scienze della Repubblica Democratica Tedesca (v. infra pp. 343 ss.; 385 ss.). GroncE NEDUNGATT, decano della Facoltà di Diritto canonico orientale del Pontificio Istituto Orientale, ba pronunciato un discorso, formulando al-

cune "osservazioni per un programma di ricerca”.

XXIV

GEORGE NEDUNGATT

I ROMANI VISTI DALL'ESTERNO DEI CONFINI ORIENTALI DELL'IMPERO

1. Ogni ricerca e ogni discussione deve proporsi uno scopo chiaro e muoversi entro un determinato

ambito,

se non

vuole

rischiare la mancanza

di

incisività e di frutto concreto. Proprio per non incorrere in tali pericoli gli organizzatori del Seminario si sono dati pena di guidare il corso all'interno di precise competenze specialistiche, con scopi ben determinati e con apertura a suggerimenti concretamente suscettibili di fare avanzare le nostre conoscenze. Tuttavia, uno degli organizzatori, il prof. Pierangelo Catalano, ha insistito perché vi proponessi come riflessione l'importanza di allargare il campo della ricerca al di fuori dei confini orientali dell'impero romano. E io che non sono uno specialista di Roma, né prima, né seconda, né terza

— vengo di fatto da oltre i confini orientali dell'impero romano e mi occupo di diritto canonico orientale — avrei preferito partecipare a questo Seminario in qualità di osservatore, rimanendo a rispettosa distanza, senza entrare nella discussione. Invece, il prof. Catalano ha insistito, col dire che gli ospiti sono bene accetti e che quelli di dentro sono curiosi di sentire cosa ne pensino gli esterni. Infatti, essendo nato e avendo ricevuto la formazione in India, sono un esterno, un owfsider, rispetto al mondo romano, all'impero di Roma e alla

cultura romana. Neppure il rito cattolico romano ἃ il mio rito, appartenendo io alla Chiesa siromalabarese che da tempi antichissimi era in comunione con la Chiesa Caldea, avente la sua sede patriarcale nell'impero persiano. Vengo dunque in qualità di esterno, di outsider, a proporvi, nell'interesse della completezza interdisciplinare, di studiare in che modo coloro che stanno al di là delle frontiere orientali dell'impero di Roma, abbiano visto Roma e i Romani,

Questa proposta sarebbe irreale e inutile solo per chi facesse ingenuamente coincidere l'impero romano con il mondo abitato o con il mondo civile,

cioè per chi prendesse troppo sul serio acclamazioni del tipo Roma, orbis domina;

Roma, domina rerum;

Roma,

caput mundi, ubi consules et impera-

tores morabantur ad gubernandum orbem! Ma coloro che hanno aggiornato con la scienza storica e geografica i loro XXV

Nel Repertorium des teutschen Staats- und Lebensrechts, scritto in quello stesso periodo, Heinrich Godfried Scheidemantel riteneva che la definizione

di "romano", apposta al Sacro Romano Impero derivasse da « erronee concezioni, che erano state diffuse nei secoli precedenti, sulla dignità imperiale e sull'Impero dell'antica Roma » $.

Quindi, l'apposizione di "romano" era ormai divenuta in quella fase un fatto meramente formale, il che fra l'altro suscitó l'opposizione da parte dei protestanti. Costoro accettavano l'aggettivo solo nella misura in cui esso garantiva il carattere di onorabilità dell'imperatore e dell'Impero, e la loro collocazione ad un rango superiore rispetto a tutti gli altri regni. La definizione tradizionale venne mantenuta ovviamente nel cerimoniale di corte, tanto che nel 1747 si diede una risposta seccata alla nota della zarina di Russia, che aveva parlato di "imperatore tedesco”. Nel 1782 l'imperatore Giuseppe II fece visita alla zarina Caterina la Grande in Crimea; venne stipulato in quell'occasione un accordo segreto nel quale la sovrana prometteva all'imperatore il suo aiuto per realizzare i piani da lui accarez-

zati in Germania, e viceversa questi assicurava l'appoggio alla Russia nella sua lotta contro l'Impero turco. Durante il banchetto conclusivo lo spumante di Crimea scorreva a fiotti. Nel brindisi, l'imperatrice russa, un poco eccitata, promise a Giuseppe che gli avrebbe riconquistato la sua capitale, Roma. Dapprima l’imperatore accolse la promessa come uno scherzo, Ma il giorno seguente egli dovette faticare non poco per spiegare alla zarina che egli non aveva assolutamente nulla in contrario a che ella riconquistasse la propria “Roma”, ossia Costantinopoli. Lui, da parte sua, come imperatore romano, non poteva invece fare assolutamente nulla con Roma, per cui la dovette

invitare a rinunciare ad un'idea del genere ‘.

4 Vol. IV, Leipzig 1795, p. 411. 4. Cfr. H. G. SCHEIDEMANTEL, Repertorium des deutschen Staats- und Lebensrechts IV, Leipzig 1795, p. 411. 4 "Relazione" di Romanzoff 3/14.5.1782, Archivio del Ministero per gli Affari Esteri dell'URSS, Mosca, Ambasciata di Francoforte, Fascicolo 3.

87

NOTKER

HAMMERSTEIN

NUM IMPERIUM HOC NOSTRUM ROMANUM RECTE DICI ETIAMNUM POSSIT? LA DOCTRINE

DES

CHRONIQUEURS

D'EMPIRE,

DES

‘‘REICHS-PUBLICISTEN”

1. Au XVII* siècle commence la doctrine du Jus Publicum Romano-Germanicum, de droit public, de chronique d'empire. L'élaboration et le déman-

tèlement de ces doctrines juridico-politiques appartiennent à la pré-histoire de la guerre de Trente Ans qui entraîna l'Empire dans les violents conflits d'orthodoxie qui faisaient rage en Europe occidentale. Néanmoins, la chronique d'Empite ne reprit que partiellement les suggestions et formulations qui ici, à l'ouest, avaient été développées bien avant, de maniére plus énergique et plus 'politique'. C'est plutót en se démarquant — des théories de Bodin par exemple, et tout particuliérement de son analyse de la forme de pouvoir de l'Empire — ou de celles de Machiavel et de Hobbes, ainsi que des monarchomaques, que ces théoriciens du droit public d'empire recherchèrent une composante fonciérement 'impériale' et insistérent avant tout sur la spécificité, l'incomparabilité pour ainsi dire de l'Empire aux autres états européens !. Il était à la fois caractéristique et important que cette discussion fût d'abord menée dans les universités, que cette doctrine se considérát comme une discipline universitaire et qu'elle füt le plus souvent formulée puis appliquée par des professeurs. Mais ce n'est pas le fait qu'un aspect théorique

et abstrait lui füt propre qui est décisif. Il l'était bien moins qu'on aurait pu être en droit de s'y attendre. D'autres points jouent ici un rôle plus important: il en a résulté un souci de 'scientification' et d'intégration aux disciplines universitaires savantes; ainsi s'explique aussi que le Jus Publicum al-

! Pour simplifier je renvoie à mon article: "Jus Publicum Diritto e Potere nella Storiae Europea. Atti del IV Congresso Italiana

di Storia

del

Diritto,

Firenze

1982;

il contient

de

Romano-Germanicum”, Internazionale, Società

nombreuses

preuves

ainsi

qu'une bibliographie. En ce qui concerne l'arriére-plan général cf. pour la bibliographie et l'analyse succincte H. Lurz, Reformation und Gegenreformation (Oldenbourg Grundriss der Geschichte, 10), München/Wien 1979.

89

lemand se soit considéré comme étant plus juridique que politique. Cela se

fit certes encore moins sentir au départ que par la suite, au cours de l'évolution. Mais dans ce que nous venons d'exposer, une autre particularité des rapports existant au sein de l'Empire apparaît. Les universités gardèrent ici un rang nettement plus élevé qu'en Europe du Sud ou de l'Ouest. Elles réussirent à maintenir toute leur importance et leur grande influence méme au cours du XVII siècle, alors qu'elles paraissaient s'effondrer tout autant que les autres universités européennes ?. Des études à l'une de ces nombreuses universités permettaient toujours de faire carriére: elles étaient souvent considérées comme la condition de toute activité publique, reconnue. Et ce n'est que par hasard que ces établissements, anéantis en apparence, purent amorcer une

vigoureuse reprise à la fin du siècle ?. La raison en est explicite. L'absence d'une capitale, d'une cour dirigeant et décidant seule — l'Empire en possédait de nombreuses, fort importantes sur le plan régional — et le manque d'un public correspondant contribuèrent à faire de l'université le lieu de la nécessaire élaboration du style, de la

discussion, du contróle intellectuel et d'un débat fécond. Sur ce point, le résultat resta souvent à la mesure du particularisme des petits états, se cantonna pour ainsi dire dans le domaine de l'état territorial, mais de par leu: portée, c'est-à-dire par le fait que finalement c'est l'Empire tout entier qui fut touché, les universités garantirent une propagation générale de la chose publique remplaçant ainsi en partie capitale, cour et salon*. Il est évident que cela se répercuta à nouveau sur les doctrines universitaires elles-mémes et à plus forte raison sur le Jus Publicum en tant qu'explication des rapports publics existant dans cet Empire. Mais ce point n'entre pas dans le cadre de notre exposé. En simplifiant beaucoup, on pourrait dire que le Jus Publicum

Romano-Germanicum se considéra une discipline autonome à partir du moment où il pensa découvrir des matières juridiques propres et plus spécifiques qui n'étaient pas contenues dans le Corpus Juris et n'avaient donc pu

étre suffisamment réglées et expliquées, mais qui néanmoins étaient d'importance pour la vie dans l'Empire. Si l'on avait jusqu'alors traité le domaine public avec le Jus commune, cela n'était plus possible dans l'effervescence et le bouillonnement de la discussion. Cela résultait également de l’affinement de la méthode historico-philosophique, de l'héritage humaniste qui 2 Cf. entre autres N. HAMMERSTEIN, "Universititen des Heiligen Rómischen Reiches Deutscher

Nation

als Ort

der

Philosophie

des

Barock",

Studia

Leibnitiana

13

(1981),

fasc. 2, pp. 242 ss.; ainsi que R. J. W. Evans, German Universities after tbe Thirty Years War. History of Universities, I, Avebury 1981, pp. 169 55., dont je ne reprends pas, bien sur, l'analyse; P. BAUMGART, "Universititen im konfessionellen Zeitalter: Würzburg und Helmstedt", in P. BauMGART - N. HAMMERSTEIN, Beitráge zu Problemen deutschen Universitátsgründungen der früben Neuzeit (Wolfenbiitteler Forschungen, 4) Nendeln 1978, pp. 191 ss.

3 N. HAMMERSTEIN, "Die Universitätsgründungen im Zeichen der Aufklürung", P. BAUMGART -N. HAMMERSTEIN, op. cit., pp. 2635s. 4 J'espère pouvoir exposer ceci, sous peu, dans une étude plus détaillée.

90

in

servait de postulat méthodologique à la Réforme. Cependant, les débats et les besoins politico-pratiques qui se manifestérent avec plus de virulence à la fin du siècle, furent plus décisifs. Il y avait eu bien sûr, dès avant la naissance du Jus Publicum RomanoGermanicum une réponse à la question du caractére de l'Empire, de son nom, de ses fonctions, de ses droits et devoirs etc... Dans cette mesure, il existait déjà une opinion bien établie sur ces différents points, qui pouvait tout au plus diverger selon l'appartenance confessionnelle. On me permettra d’esquisser en peu de mots cette situation précédente dont partirent les premiers chroniqueurs d'Empire eux-mémes. 2. La désignation de Saint Empire Romain-Germanique fit son apparition au XV° siècle et fut de plus en plus employée à partir de 1500. Il ne s'agissait pas là d'un abandon de la conception moyenágeuse d'un Saint Empire Romain remarquable mais d'un prolongement de cette idée à l'aide d'une formulation plus précise. En ce qui concerne le caractère romain de cet Empire, ce que l'on serait tenté de nommer des difficultés devaient bientót sur-

gir avec le début du siècle suivant. La nouvelle physionomie de Rome et de son chef supréme — l'état ecclésiastique et la papauté de la Renaissance —, l'humanisme qui provoquait des élans nationaux, l'élection de l'empereur en

vain attendue, et finalement mise en place par l'empereur lui-méme, Maximilien I**, et qui ne se répéta qu'une seule fois, à Bologne, sous la forte pression de l'empereur Charles V, détachant ainsi pratiquement le titre d'empereur d'une élection devant s'accomplir à Rome — et enfin la Réforme, évé-

nement fonciérement hostile à Rome: tout cela s'opposait en fait au "Romain" du titre de l'Empire 7. En dépit de tous ces points, l'Empire persista à se vouloir saint et romain. Toutefois, un nouveau fondement et une nouvelle interprétation étaient

nécessaires. Ce n'est pas par hasard que l'on discuta à cette époque de la Translatio Imperii avec insistance et sous de multiples aspects *. Tant les huSR. PFEIFFER, A History of Classical Scbolarsbip from 1300-1850, Oxford 1950, passim; N. HAMMERSTEIN, "Bildungsgeschichtliche Traditionszusammenhänge zwischen Mittelalter und früher Neuzeit", Der Übergang zur Neuzeit und Wirkung von Traditionen, Góttingen 1978, pp. 32 ss. 6 K. ZEUMER, “Heiliges Rómisches Reich Deutscher Nation", in In, Quellen und Studien zur deutschen Verfassungsgeschichte des Deutschen Reiches in Mittelalter und Neuzeit, IV/2, Weimar

1910.

ΤΊ, von RANKE, Die rómischen Päpste in den letzten vier Jabrbunderten (nombreuses éditions); P. JoAcHIMSEN, Die Reformation als Epoche der deutschen Geschichte, München

1951;

H.

WiesrLeckEr,

"Maximilians

I.

Kaiserproklamation

zu

Trient”,

Osterreich und Europa, Festschrift für Hugo Hantsch, Wien 1965, pp. 15 ss.; S. SKALWEIT, Reicb

und Reformation,

Berlin

1967.

8 W. Goez, Translatio. imperii. Ein Beitrag zur Geschichte des Geschichtsdenkens und der politischen Theorie im Mittelalter und in der früben Neuzeit, Tübingen 1958, en particulier pp. 237 ss.; cf. également H. DucHanpr, "Et Germani eligunt et Germanus eligendus.

Die

Zulassung

ausländischer

Fürsten

zum

Kaiseramt

im

Jus

Publicum

des

17./18. Jahrhunderts", Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte - G.A., 97, (1980), pp. 232 ss.

91

manistes que les protestants tenaient à cette interprétation plus ancienne de la vision de Daniel; Melanchthon, dans la Chronique de Carion, ainsi que Jean Philippson (Sleidanus) dans son livre De quattuor summis imperiis — le livre scolaire protestant d'histoire — imposèrent cette conception aux nouveaux croyants de l'Empire ?. Il ne s'agissait certes pas de l'interprétation catholique, de celle de la curie — telle qu'elle réapparaitra ensuite chez Bellarmin ou Baronius et selon laquelle le róle primordial d'intermédiaire de la transmission de l'Empire revenait au pape — mais d'une interprétation qui chargeait le pape, tout au plus en tant qu'administrateur du peuple romain, voire Charlemagne, en tant que guerrier couronné de succès, de cette translation. Finalement, il était bien établi que — comme l'avait jadis formulé Melanchton: «les projets et les querelles des hommes ne suffisent pas à fonder et à maintenir des royaumes, mais que c'est avec raison que Daniel avait dit:

Deus transfert et stabilit regna » "^. En ce sens, les humanistes allemands et les réformateurs avaient un cóté globalement traditionaliste, l'ancienne conception de l'empereur et de l'Empire survivait, méme si elle avait subi certaines modifications. On en resta à lidée qu'exprime la désignation Saint Empire "Romain", et c'est de cette méme idée que partirent les premiers chroniqueurs d'empire. Nous allons montrer la façon dont ceux-ci expliquaient le terme “Romain”, les diverses déductions et les évolutions possibles. Toutefois, afin de ne pas fatiguer mon public, je procéderai pour ce tour d'horizon de manière sélective et ne donnerai que des exemples ponctuels. Je laisserai également

de côté la violente discussion

sur les formae

im.

perii qui éclata au cours de la guerre de Trente Ans. Je traiterai de la discussion juridique universitaire mais non des célèbres pamphlets polémiques d’un Hippolithus a Lapide, d'un Monzambano et d'un Caesarinus Fürstenerius, pour ne citer que les plus importants. En ce qui concerne notre probléme, ils n'aboutirent pas à des résultats fondamentalement différents de ceux des chroniqueurs universitaires. Leur argumentation et leur valeur littéraire toutefois étaient d'un autre niveau, plus élevé. En outre, la question du titre de l'Empire était pour ces auteurs — Philippe Bogislaw von Chemnitz, Samuel Pufendorf et Gottfried Wilhelm Leibniz — plutôt secondaire, de peu d’int& rét, voire insignifiante, ce qui justifie que nous ne la traitions pas, L'objet de leurs recherches était la constitution de l'Empire, la souveraineté de l'empereur et des princes, la Rafio Status de cette communauté, et non ses tradi-

tions! !! ? Outre Goez voir aussi E. CL.

ScHERER,

Geschichte

und Kirchengeschichte an den

deutschen Universitäten, Freiburg 1927; E. MENKE-GLÜCKERT, Die Geschichtsschreibung der Reformation und Gegenreformation, Osterwiek 1912. 10 Cité d’après GoEz, op. cit., p. 277. !! Sur ce point cf. les exposés avec de nombreuses explications bibliographiques de R. Hoke, N. HAMMERSTEIN, H. P. SCHNEIDER, in M. Srozceis (Hrsg.), Staatsdenker im 17. und 18. Jabrbundert, Frankfurt a.M. 1977, ainsi que N. HAMMERSTEIN, "Leibniz und das Heilige Rómische Reich Deutscher Nation", Nassauische Annalen, 85 (1974), pp. 87 ss.

92

On peut également justifier — du moins je l'espère — notre discrétion en ce qui concerne les circonstances et les conditions politiques et concrétes de cette chronique d'empire et de sa conception du caractère romain de l'Empire. À ce sujet, on pourra facilement consulter d'autres publications, notre question n'étant dans ce contexte que peu pratique et méme fort partielle. 3. Tournons-nous maintenant vers les chroniqueurs d'empire. Le traité de Tobias Paurmeister De jurisdictione Imperii Romani de 1608, ainsi que la dite Donauwôrthsche Information de 1609 comptent au nombre des chroniques les plus anciennes et à juste titre les plus citées. Toutefois, elles n'apportent rien à notre problématique, dans la mesure où elles se rattachent dès le départ à d'autres questions concernant les prérogatives impériales et où elles furent immédiatement l'objet de violents débats ©. En outre, la désignation de l'Empire n'était pas contestée et ne motivait donc pas de longues discussions. La formulation de Melanchthon pouvait subsister, elle suffisait à des fondements généraux et un peu vagues, tels ceux que le professeur greifswaldois Stephan, qui n'était pas une personnalité particulièrement brillante, livra encore en 1624 dans ses Discursus Academici: « At hodie nominamus Imperatorem qui summam rerum potitur in Imperio Romano: Qui etiam vere dicitur Princeps ... Ita dictus, quasi primus capiens et quod Imperium Romanum a nullo alio quam Deo immediate teneat: Id ipsum testatur sublimi illa phrasi, qua utitur, wir von Gottes Gnaden ... » "3.

Une discussion plus actuelle sur la question de savoir si l'Empire portait à juste titre, et pourquoi, le complément "romain" s'instaura tout naturellement là où l'on traita de manière plus systématique d'une autonomie du Jus Publicum, là où les titres: de jurisdictione des pandectes ou de regalibus du droit féodal ne devaient pas étre dés le départ le lieu et le critére d'un droit public. En effet, si le Jus Publicum voulait devenir une discipline autonome qui ne fût plus traitée dans le cadre du Jus Commune, il fallait aussi prendre en considération la constitution et le fondement de l'ordre juridique de l'Empire dans leur ensemble, parallèlement aux autres questions qui conservaient toute leur importance. C'est ici que se posait souvent la question:

mum impe-

rium boc nostrum Romanum recte dici etiamnum possit? comme la formulait Arumaeus *. En s'appuyant sur Bodin, Thuanus et Sleidanus, il expose les 12 Sur ce point les indications in N. HAMMERSTEIN,

"Jus Publicum

Romano-Germa-

nicum", cit. Ceci reste valable pour JoH. Sr. PÜTTER, Litteratur des Teutschen Staatsrecbts, 4 Theile, Gôttingen, 1776 suiv. (Repr. Frankfurt a.M. 1966) l'un des premiers chroniqueurs appelé Quirinus Cubach. La Lifferatur de Pütter reste parmi les ouvrages de référence quant au Jus Publicum Romano-Germanicum. B M. SrEPHAN, Discursus academici ex Jure Publico, Rostock 1624 (Disc. VI, 25). Sur les chroniqueurs d'Empire cités voir aussi les indications in CH. J. JÓcHEn, Allgemeines

Gelebrten-Lexikon, ADELUNG,

5

t,

4 Bde.,

Leipzig/Bremen

Leipzig/Bremen

1784-1816

1750-51 (Reprint

suite

et complément

Hildesheim

de

J. Cu.

1960-61).

14 D. ARUMAEUS, Discursus Academici de Jure Publico, Jena 1616, Disc. II, pp. 17 ss.

93

différents points de vue, les reprises ou le caractère de l'Empire. Il fait aussi appel à Alciat, à Beroaldus, Zoannetto, Aventin, Nikolaus Everhard et autres pour prouver d'une part que l'Empire est le successeur légal de l'Empire Romain et d'autre part que la vision de Daniel a une certaine légitimité méme si le nouvel Empire n'administre qu'un modeste reliquat de l'ancien Empire Romain. Sur ce point, il fallait admettre que: « sed in parte ea, quae restat, totum Imperium est, adeoque ubicumque Imperator est, id viget perduratque... ». Il renvoie en outre à la constatation d'Aventin, à laquelle beaucoup

d'autres se référeront par la suite: « curiam ibi esse, ubi Princeps est et ubicumque Romanus Pontifex est, ibi esse Romam, ubi Helena, ibi Trojam » ®. Le fait que l'empereur porte les insignes de l'ancienne Rome et en particulier, l'aigle, illustre clairement selon Arumaeus qu'il est l'ayant cause légitime: «i/a etiam insignia adinventa sunt ad cognoscendas familias et successiones veras... ». Il importerait moins de déterminer le lieu et le moment de la translation, que de reconnaitre la chose méme dans toute son impor-

tance qualitative. Le caractère "romain" dans l'Empire serait «sicut anima in corpore ».

Son dernier argument est que les personnes nées ou Italie ne seraient pas les seules à posséder la qualité de juris dispositionem omnes Imperio Romano subjecti in manorum adscribendi sunt »; d'où Arumaeus conclut:

vivant à Rome ou en romain: « ... sed juxta numerum civium Ro« Quia Germani sub-

sunt Imperio et cives Romani sunt » 6. Méme si Arumaeus — le premier chroniqueur ayant vraiment fait école — n'atteignit pas une importance canonique, il avait pourtant posé, pour la période qui allait suivre, les bases durables à partir desquelles on pourrait argumenter. Les auteurs qu'il avait repris, réfutés ou cités continuérent de former le fond dont on devait partir et qu’il fallait collationner. Indépendamment de la position face à l'empereur et à l'Empire, indépendamment de l'appartenance confessionnelle, cette interprétation resta en gros l'opinion de la plupart des auteurs anciens. 4. Le fait qu'on reconnut au Jus Publicum une importance propre, une autonomie, ne joua tout d'abord aucun róle déterminant ". On en resta à l'interprétation habituelle. C'est ainsi que Daniel Otto qui rédigea l'un des premiers traités sur le Jus Publicum n'a pas porté un jugement différent de

ceux de Reinkingk, Lampadius, Krembergk, Zoannetto, Becker! ou BrautI5 Ibid., Disc. II, p. 21. 16 Ibid., Disc. II, p. 24. 17 En ce qui concerne l'autonomie du Jus Publicum voir aussi en général N. HamMERSTEIN, Jus und Historie, Güttingen 1972, passim. 18 En ce qui concerne Daniel Otto cf. Jon. Sr. PUTTER, Litteratur, cit.; R. STINTZINGE. LaNosBERG, Geschichte der deutschen Rechtswissenschaft, 3 t. in 4, München/Leipzig 1880 suiv. (Reprint Aalen 1957): c'est ici que l'on trouvera des indications sur les données suivantes, Dans sa Dissertatio Juridico-Politica de ]ure Publico Imperii Romani metbodice

conscripta D. Orro écrit: « Neque enim spectandum est, quid Romae fiat, sed quid fieri debeat. Nec Romanum Imperium includitur aut circumscribitur loco, multo minus in

94

lacht — du moins dans les questions fondamentales. C'est précisément le petit manuel de droit public de Brautlacht — qu'on utilisa longtemps et volontiers —

qui a résumé cette interprétation de manière concise, en s'appuyant

sur l’aristotélisme de son époque ?*: « Efficiens, sive à qua imperium nostrum est constitutum, est vel principalis vel minus principalis. Principalis Imperii causa est Deus, minus principalis sunt Romani et postea ad quos translatum Germani, qui imperii hujus dignitatem virtute sua sunt demeriti. Cum Imperia sine territorio subsistere non possint, per materiam Romano Germanicum territorium in quo cum primitus Romani tum postmodum et hodie Germani dominati, nuncupo » 2,

Il est compréhensible qu'on y trouve, quant au “titre juridique" de l'Empire, reconnu par tous comme Empire Romain, certaines différences dans la déduction et la mise en relief qui concernent le processus de la Translatio Imperii elle-méme. Le couronnement de l'empereur Charlemagne apparut souvent comme l'acte décisif, des difficultés ayant toutefois pu survenir quant persona unius vel plurium. imperium, sed in universo orbe consistit, sicuti anima in corpore [...]. Concludo igitur, Imperium nostrum recte etiamnum dici Romanum, vel si mavis Romano-Germanicum. Romanum ratione originis; Germanicum ratione subjecti

recipientis: quia a Romanis in Germanos fuit translatum ». (J'ai utilisé l'édition de Wittenberg de 1658, p. 105). T. REINKINGK, De regimine seculari et ecclesiastico, 3' éd. Marburg 1641: «Imperium Romano-Germanicum esse quartam. illam monarcbiam, cui perennem at cum aevo duraturam felicitatem divina ominantur oracula» (p. 25); dans ce contexte il nomme

Daniel, Besold, D. Gerhard, Melanchthon. J. LAMPADIUS,

Tractatus

de Constitutione Sacri Romani Imperii, Lugduni 1634, partic. pp. 85 ss. CHR. KREMBERGK, Dissertatio Juridico-Politica de Praesenti Romano-Germanici Imperii Statu Monarcbico, Wittenberg 1622: « Translatio tamen illa Romani Imp. ad Germanos non Papae, ut male affirmat | Bellarminus, eiusque assectae, est adscribenda, sed acquisitionis ac victoriae jure, partim S.P.Q. Rom. voluntate, electione et sufragio, imo pacto irrevocabili, quod Nicephorus Imperator Orientalis, eiusque successor. Michael cum Carolo M. inire, ad

Germanos Imperium boc quartum illud et ultimum Num status Imperii nostri renvoie également à Bodin.

translatum fuit [...] Cum igitur Imperium boc nostrum sit regnum, Politici non parvam bic trabunt contentionis servam: Rom. Germ. sit verus Monarchicus?...» Dans ce contexte il Chez F. ZoauuETTO, De Romano Imperio ac eius jurisdictione...,

Ingolstadt 1559 — un des premiers chroniqueurs catholiques on peut lire: « Hodie autem Romanum dumtaxat non Germanicum sit imperium; idque im universo orbe ita conti.

nentur, ut anima in corpore», Chez W. Becker, Synopsis Juris Publici Sacri Imperii Romano-Germanici, Kóln 1654 — de méme l'un des premiers compendiums catholiques on peut lire: « Aftamen in eo non parva est Imperii nostri praerogativa, quod sit omnium

fere judicio, quarta illa Monarcbia de qua Danielis loquitur vaticinium, cui perennem et cum aevo duraturam foelicitatem divina ominantur miracula... Nec ideo quoque Imperium Romanum esse desiit, quod Italia, Gallia aliisque regionibus avulsis, id diminutum sit: cum Imperium in partibus adbuc conservatis totum persistat: adeoque ut ubi Imperator est, ibi quoque Romanum censeatur esse Imperium ». 19 En ce qui concerne l'aristotélisme — protestant — du XVII* siècle cf. entre autres H. DreITzEL,

Protestantischer Aristotelismus und absolutistischer Staat, Wiesbaden

1970.

Avec bibliographie supplémentaire; également N. HAMMERSTEIN, “Universitäten des Heiligen Rómischen Reichs", cit. 2 G. BRAUTLACHT, Epitome Juris Prudentiae Publicae universae eiusdem Metbodum, Gotha 1661, Livre I, Chap. 1, 7.

95

aux droits d'intervention Mais l'époque introduite celle où s'établit un lien tains pensaient également cipio

autem

imperatores

du pape et aux droits légitimes qui en découlaient. par Otton le Grand fut souvent considérée comme durable entre le Romanus et le Germanicum. Cerque — comme l'a formulé Lampadius: «In prinsuccessione

imperium

nacti

ad

Ottonem

tertium

Saxonem usque nunquam interruptam... » Ἄς Joh. Limnaeus réunit dans son compendium toutes ces réflexions et ces discussions en une synthèse provisoire mais néanmoins classique 2. C'est avec une connaissance large et profonde de la littérature et des traditions des doctrines juridiques qu'il confronta les divers arguments pour proposer finalement son opinion — qui d'ailleurs correspondait en gros à celle qui prévalait alors dans l'Empire — comme étant l'interprétation valable. Il eut un grand succés, comme le prouvent les nombreuses éditions et le nom honorifique de "Patriarch und Erzvater, ingleichen oraculum in iure publico” qu'on lui attribua. Je ne peux et n'ai nul besoin de m'étendre sur ce savant exposé polyhistorique. I! nous suffira d'en mentionner les conclusions déterminantes. C'est ainsi que Limnaeus constate tout d'abord: « Roma etiam duplex est, una, quae immobilis, antiqua:

... (ita eam appello,

ubi primum hoc nomen coepit) altera mobilis, recentior, ibi consistens, ubi Imperator est; … vel quae alio respectu ad dignitatem immobilis primae ac.

cedit » À,

Dans cette mesure, on pourrait méme en conclure que l'Imperium Romanum pourrait bien exister sans la ville de Rome. L'empereur romain serait alors celui qui protégerait Rome et aurait ainsi hérité de la mission qui incombait aux titulaires d'origine de la charge. Les dimensions et les limites de sa souveraineté seraient au plus d'une importance secondaire. L'Empire

serait en tout cas le successeur légitime de l'Empire Romain:

« Imperium Romanum postquam in Germanos translatum nec nomen nec essentiam mutavit, accidentia alia utut maxime

exuerit ». Cette translation au-

rait été effectuée sous Charlemagne qui, tant pour des raisons tenant à la foi que pour protéger le pape, aurait chassé les Lombards et sous «applausu populi Romani belli et transactionis jure Imperium optinuisse(t) ». Il se serait donc agi d'un acte juridique spécifique, autonome — et aussi parfaitement légitime —, les papes ne pouvant en aucune façon faire valoir des exigences particulières. De plus, il serait certain que Charlemagne était allemand. L'opinion selon laquelle l'Empire serait allé tout d'abord à la France par l'intermédiaire de Charlemagne pour passer de là à l'Allemagne par l'intermédiaire de Bérengar, serait érronée. En outre, l'accord de la Rome d'Orient 21 LAMPADIUS, 0p. cit., p. 87. 2 Jon. LiMNAEUS, Jus Publicum

Imperii Romano-Germanici;

burg 1699. 3 Voir Jon. Sr. PürrEn, Literatur, cit., I, pp. 198 ss. 2% Jon. LIMNAEUS, op. cit., Livre I, Chap. 4, 16.

96

édition utilisée:

Straf-

n'aurait pas été nécessaire (même si celui-ci fut effectivement donné) puisque les habitants de Rome étaient seuls compétents. « Licet vero haec Caroli electio personalis primum fueret, attamen parentis fortuna eam successoribus reddidit perpetuam atque realem. Hoc est quod alii dicunt, Imperium Romanum et active et passive in Germanos translatum. Scilicet ex Imperio Romano et Germanorum Regno una constituta est species ... unde qui Rex Germanorum esset simul etiam Imperator diceretur ... Germanis tamen Imperatorem eligendi jus atque licentia esset. » 25

Par cette doctrine Limnaeus a réuni les arguments et les conceptions qui firent autorité du début de la chronique jusqu'au milieu du siécle et en a fait pour ainsi dire un canon

pour un certain temps. Cette interprétation resta

plus ou moins en vigueur jusque tard dans le XVII* si&cle et méme occasionnellement jusqu'au XVIII* siècle. La théorie de la translation constituait toujours l’arrière-plan, mais elle pálit de plus en plus au profit de la discussion sur les conséquences et les droits juridiques qui en résultaient. C'est ainsi que le probléme se déplaga: il s'éloigna des implications théologiques et mit les implications politiques au premier plan. C'est Hermann Conring qui suivit cette voie de la façon la plus radicale ?*. Il est caractéristique que sa recherche partít d'une problématique théologique pour aboutir ensuite trés rapidement à l'aspect historico-politique. C'est la théologie de Calixte de Helmstedt — exception dans le luthéranisme du XVII* siécle, tout comme cette université dans son ensemble, et trés proche des opinions néostoiciennes de l'école hollandaise de Lipse — qui donna l'impulsion à Conring ?. Μ par la nécessité de repousser l'extension de la Contre-Réforme papale, et de reconnaitre d'abord à l'Empire — à l'Empire protestant — une importance propre, il chercha en utilisant le procédé de la preuve historique — spécialité de Helmstedt à cette époque — à montrer

la naissance de cette "Lotharische Legende", comme il l'appelait ?. Il se rendit compte que la nouvelle théorie de la translation renvoyait à Melanchthon, qu'une adaptation consciente de ladite "quatriéme monarchie" n'avait jamais été tentée et que l'idée elle-méme ne pouvait résister à un examen de la raison. C'est pourquoi ni les Romains, ni à plus forte raison le pape ne pouvaient faire valoir aucun droit dans ou sur l'Empire. En revanche, celui-ci aurait acquis des territoires italiens à la suite de guerres et de conquêtes, mais il aurait toujours conservé son caractère propre. Il serait justement un état autonome qui n'aurait rien à voir avec Rome, 75 Ibid., Livre I, Chap. 5, 16-17. % En

ce

qui

concerne

Conring

cf. M.

lin 1983. 7 En ce qui concerne ces événements

Srotteis

(Hrsg),

Hermann

Conring,

Ber-

cf. les travaux de J. Wallmann et I. Mager

in M. SrorLErs (Hrsg.), Conring, cit. Fondamentaux en ce qui concerne le nouveau stoïcisme

les articles de G. Oestreich, maintenant in G. OESTREICH, Geist und Gestalt des frübmodernen Staates, Berlin 1968. 75 Voir aussi les travaux de Stolleis, Hammerstein, D. Willoweit et H. Becker in M. SroLLeIs

(Hrsg.), Conring, cit.

97

et dans lequel surtout le droit romain n'aurait aucune valeur dans le domaine des affaires de l'état. De plus, l'empereur ne serait pas la source du droit dans l'Empire, mais origo, status et Herkommen (l'origine) de la communauté détermineraient son ordre juridique ?. Et c'est ce dernier qui intéressait Conring au premier chef. N'oublions pas en effet qu'il écrivit vers 1640 et qu'il fut directement concerné par la guerre de Trente Ans. Ce à quoi il aspirait, comme bon nombre de ses contemporains, c'était une réglementation raisonnable, pacifique et légitimante de la communauté, et en aucun cas des édits impériaux.

Le complément

au titre de l'Empire "Romain"

résulte selon Conring

d'un mélange de suffisance théologique, de croyance moyenágeuse, de fausse tradition et de grande opiniâtreté. Cela ne voulait pas dire pour autant que c'était nuisible ou mauvais. Il s'agirait bien plus de se rendre compte que les anciens n'avaient pu aboutir à d'autres conclusions et qu'on pouvait donc les reprende en toute tranquillité. Conring avait ainsi exposé les faits de manière tout à fait concise et probante; il avait en particulier réfuté les arguments de Baronius, de Bodin et de tous les partisans de la cutie ainsi que ceux de tous les écrivailleurs absolutistes 9. Certes, ses résultats ne passérent pas tout de suite au fonds commun de la chronique; en d'autres termes: ses déductions, sa méthode et ses conclusions ne furent pas reprises immédiatement. Néanmoins, elles n'étaient pas aussi singuliéres qu'on l'a parfois supposé. Tout au moins l'approche méthodologique était fort courante, comme suite de l'historiographie de la Contre-Réforme et du lipsianisme et aussi en tant que condition essentielle

du renforcement du Jus Publicum. Il n'est guère un auteur qui ne se frottát à Baronius, Thuanus et Bodin. Il s'agissait toujours de faire échec aux prétentions du pape sur l'empereur et sur l'Empire ainsi qu'à la contestation possible de la légitimité de ce titre, ou bien tout simplement de prouver la

J.

# L'édition la plus pratique des œuvres capitales de Conring est celle en 7 tomes de W. Gorsez (Hrsg.), Hermann Conring, Opera, Braunschweig 1730 (Repr. Aalen 1970);

entre

autres

De

finibus

Imperii

Germanici;

De

Imperatore

Romano-Germanico,

t.

I.

39 Cf. H. Conrinc, De Germanorum Imperio Romano, 1643, in J. W. Gorsez (Hrsg.), Hermann Conring, cit, I, pp. 27ss.: «Exiguam tantum Italiae portionem Imperii Romani nomine usque ad Ottonem. Magnum venisse, et tametsi. illud Imperium juris Francici sit factum aetate Caroli Magni, tamen neque tunc, nec omni post tempore, vel omne Francorum regnum, vel ejus aliquam portionem et nominatim neque Germaniam,

neque ltaliam illius Romani Imperii partes babitas esse, perspicuum jam fecimus: consequens

est, uti nunc inquiramus,

an mutata

Ottonem atque successores est derivatum. prius, quid

rantur,

quae

Ottoni et successoribus cum

disserit Boeclerus

baec sint, postquam

Imperatorium

nomen

in

Quod ipsum accuratius fiet, ubi exposuerimus Imperatorio

in Ottone

I, pag.

illo titulo sit collatum

292

et seqq.

Et

[...] Confe

quidem

Ottonem

consequutum tandem esse Caesareum nomen, non minus est certum, atque idem illud obtigisse Carolo Magno. Neque multum dubitaverim iis accedere, qui omne illud iterum auctoritate et Pontificis et populi Romani gestum arbitrantur. [...] Neque tum nulla amplius erat Senatus populique Romani auctoritas [...] Ceterum summum Imperium Urbis

Romae Ottoni concessum esse manifestum: facit. ipsum Imperatorium nomen, quod illa tempestate utique dominium urbis significabat. Confirmat idem juramentum fidelitatis, quo sese Ottoni obstrinxerunt Romani cives, et quidem tribus vicibus» (p. 73).

98

non-validité de certaines opinions comme celle — dans ce cas du jésuite Salmeron — selon laquelle ledit Empire Romain ne serait qu’un pâle reflet de l'ancien, « et per multos annos defecerunt Imperatores Romani »?. A ce sujet, Benedict Carpzov qui cite bien d'autres auteurs encore, écrivit dans le chapitre "Nihilo minus Imperium Germanorum etiamnum hodie est Imperium Romanum": « Nibilominus Imperatores nostri eadem babent insignia quae

veterum

Imperatorum

Romanorum

fuerunt

peratores in mandatis et literis suis sese Romanorum

... Quin

et ipsi Im-

Imperatores. appelli-

tant... » *, Même si la vision de Daniel n'avait rien à voir avec cela, selon Carpzov, la conclusion d'Aventin restait valable: « Curiam ibi esse ubi Princeps est et ubicunque, Romanus Imperator, ibi Romam, ubi Helena, ibi

Trojam » ?. 5. A l'époque oü Conring rédigeait ses ceuvres fécondes, le chroniqueur de Giessen/Marbourg Sinold dénommé Schütz écrivait: « Objectum | juris nostri publici est Imperium Romanum quod est una ὁ quatuor à Propheta praedictis Monarcbiis » *. Une translation valide sur le plan juridique aurait ainsi eu lieu, l'Empire ne serait donc pas une nouvelle création, il utiliserait les mémes insignes que la Rome antique et ce n'est pas par hasard qu'il se

nommerait "romain" comme l'empereur lui-même. Une chronique 5 très répandue à cette époque et lue pendant longtemps encore — elle se proposait, de méme que Monzambano ou Hippolithus a Lapide, de donner des conseils politiques en vue d'une meilleure constitution de l'Empire — fournit, en ce qui concerne notre probléme, des arguments quelque peu différents. « Le Saint Empire Romain Germanique qui, vu son origine et quelques reliques peu nombreuses qui existaient encore alors, fut nommé et est encore nommé à juste titre "Romain", puisqu'il s'agit de la quatri&me monarchie, a subi de temps à autre des changements et des modifications ainsi que d'autres gouvernements du monde, que l'on pourrait fort bien comparer à l'évolution des âges de l'homme [..] On l'appelle Empire Romain parce que la conception de la quatrième monarchie romaine — qui selon la prophétie doit persister jusqu'à la fin des temps — a été considérée partout comme un fait connu, bien qu'il soit difficile de dire exactement pourquoi (c'est-à-dire si ce titre s'est imposé per translationem Imperii ad Germanos, ou d'autre façon). L'avis 31 Cité aussi d'après B. CanPZOv, Commentarius capitulationem imperatoriam...,

in legem regiam. Germanorum

sive

1640, p. 72.

X Ibid. p. 73. Il constata également: «Imperium Romanum aut prophetia Danielis falsa erit ».

itaque boc praesens, aut adbuc

3 Ibid., p. 75.

% J. Sinon, cogn. Scuürz, Collegium publicum de statu rei romanae, Marburg 1640, p. 26 (2° éd. GieBen 1653). 35 Il s'agit du livre de R. HEIDENS paru pour la première fois à Francfort/Main en 1663 sous le titre: Grundfeste des Heiligen Rómiscben Reiches Teutscher Nation aus dem 8. Artikel des Osnabriickischen Friedensschlusses vorgestellt und in Druck. gegeben durch Eitel Friedrich von Herden (utilisé dans l'édition de 1706). Pour Heiden voir aussi

entre autres Jon. Sr. PÜTTER, Litteratur cit., I, p. 231; CH. J. JÓcHER, op. cit.

99

général est que c’est Charlemagne qui a apporté aux Allemands le nom et le titre de l'Empire Romain et les écrits que Bellarminus et Flatius Illyricus ont échangés à ce sujet sont bien connus, de méme que les Notas de Franciscus Junius et l'excellent livret de Arsinaeus [..] Toutefois, toutes les objections

n'ayant pas été repoussées, Conring a expliqué dans son admirable traité De Germanorum Imperio Romano que Charlemagne n'avait rien reçu d'autre, en prenant à Rome le titre d'empereur, que les pouvoirs sur la ville de Rome et le patrimoine de Saint Pierre qui avait été reconnu à l'Allemagne sous Otton le

Grand et lui avait été attribué par la suite. Donc, que Rome n'avait jamais eu aucun pouvoir sur l'Állemagne mais que le titre d'Empire Romain était resté aux Allemands,

1000 ans après la naissance du Christ, par droit coutumier, en

raison de l'ancien privilège de la ville de Rome [...]. Mais notre propos est en fait la désignation de l'Empire Romain qu'on a qualifié par la suite de SaintEmpire Romain Germanique et la façon dont auparavant les empereurs ne portaient souvent que le titre d'I»peratores Romani; Maximilien I notamment

s'est aussi nommé Regem Germaniae ou Germanorum, ce qu'on a gardé comme habitude aujourd'hui encore. L'Empire allemand n'a donc pas conservé jusqu'à maintenant le titre incomparablement célébre d'empereur romain et d'Empire romain sans la volonté de Dieu. De plus, bien que ceux qui voulurent diffamer soit le mot

Saint, soit le titre Romain

fussent nombreux,

tous les potentats

chrétiens étaient cependant d'avis de reconnaitre par ce titre la souveraineté de nos empereurs et de notre Empire, de méme que le mot Empire a été conservé et défendu à juste titre, puisque depuis toujours les Romains employaient plutôt le mot Empire que le mot Royaume — ou tout autre — pour désigner leur état, à l'exception des feudataires non-latins qui employaient souvent le mot Royaume pour Empire; le mot Empire conserve donc son excellence, non pas certes en raison de son interprétation trés récente et quelque peu mal fondée,

à savoir combien de Regna ad Imperium, combien de Ducatus ad Regnum etc. sont nécessaires, mais

au contraire, en raison

de l'habitude

dans

la manière

d'écrire et de parler romaine que nous avons mentionnée plus haut. »

6. Le chroniqueur strasbourgeois adepte de Lipse, Johann Heinrich Boecler se rapproche davantage de Conring qu'il reprend dans de nombreux passages et qu'il réfère en grande partie. Selon lui, l'Empire se nomme à

juste

titre Romain, méme s'il n'y a pas eu translation. Car l'évolution historique aurait favorisé cette idée tout simplement en raison d'une erreur compréhensible. C'est de là qu'elle tiendrait sa tradition, son importance et aussi sa justification *. Cette théorie suscita un intérêt croissant, remplaça l'ancienne et mena éga-

lement à d'autres interprétations. C'est surtout au cours des trois dernières décennies du XVIII* siècle, alors que la chronique prenait une importance accrue dans les universités protestantes, que l'on aboutit à de nouveaux schémas

explicatifs sur lesquels la célébre école de Halle put s'appuyer. Rhetz, Cocceji, % Jon. H. BoEcLER, Sacrum Romanum Imperium, StraBburg 1663, et Notitia Sacri Romani Imperii, StrafBburg 1681, en particulier livre I, chap. IV, "De Nominibus Sacri Romani Imperii”. Il était également d'avis: « Ab Ottone Magno sive primo novum et maxime illustre est, quo

100

ad Germanos.

pertinet.

Romani

Imperii

gloria...»

(Notitia

cit., p. 20).

Schilter, Rechenberg, Pfeffinger sont de grands noms, sans qu'ils soient les seuls ". Leur mode d'argumentation apparaît certes moins tourné vers l’histoire que ce n'était le cas jusqu'alors. Les travaux préliminaires existants permettaient apparemment une méthode plus formellement juridique. Les réfé. rences à Limnaeus, Conring, Boecler et autres ajoutérent alors aux arguments juridiques les preuves historiques. Pfeffinger qui, à l'aide du manuel de Vitriarius, réunit d'une façon relativement peu originale les principales chroniques, fit preuve d'un certain traditionalisme. Son "Compendium" reste volumineux et grossier. Il s'efforga de rassembler toutes les preuves d'un fait — et aussi du nótre — laissant à peine une opinion de côté. Ce fut, entre parenthèses, l'une des raisons pour lesquelles on l’utilisa si longtemps et si volontiers. Il constituait un compendium de toutes les interprétations antérieures. Mais revenons à notre ques-

tion: en ce qui concerne "l'Empire Romain", Pfeffinger opta pour le fait que le titre avait uniquement été choisi du fait des conquétes et qu'il avait donc été conservé avec raison *. En revanche, Schilter vit dans la fondation de l'Empire par Charlemagne — empire issu à l'origine de trois royaumes qui certes se séparérent par la suite sur des points importants — l'événement décisif. Dans cette mesure, c'est à l'interprétation la plus ancienne qu'il resta attaché. Toutefois, il attribuait le caractére "Romain" du titre plus à une idée plutót générale et universelle (Titulus universalis) qu'aux données réelles 9.

Cocceji, le maître de Johann Peter von Ludewig pour les questions importantes résolut quant à lui notre problème de la manière suivante: « Universitas Germanici Imperii duo continet: 1) Ipsum Germaniae regnum proprià regni formá constans. 2) Jus et Imperium huic regno per Galliam, Italiam, Imperium Occidentis et c. quaesitum ».

Selon lui, le fait de savoir si l'on tentait toujours de le réaliser sérieusement était douteux, mais non — gráce à Charlemagne et à Otton le Grand — l'habilitation à porter le titre d'Imperium Romano Germanicum *. Auparavant, Rhetz, dans son compendium, avait lui aussi conféré à ce titre une valeur particuliére et distinctive. « Nomen Regis Romanorum non solum dignitas est sed officii et administrationis ». La "Potestas" de son tenant serait donc "legitima et temperata" et en aucun cas usurpatoire *. Pour lui, 37 Voir aussi Jon. Sr. PUTTER, Literatur, cit.; CH. J. JÔCHER, op. cit.; R. STINTZINGE. LANDSBERG,

op. cit.

35 Jon. F. PFEFFINGER, Vitriarius Illustratus seu Institutiones Juris Publici Romani Germanici, Gotha 1698, I, pp. 56 ss. 9 Jon. ScunTER, Institutiones Juris Publici Romani Germanici, Strafiburg 1696 cf. en particulier Livre I, Titre II, Chap. IV, pp. 10 ss. © H. Cocceyi, Juris Publici Prudentia compendio exbibita, Frankfurt/Oder 1695, chap. VII, $ 4; cf. aussi chap. VI, en particulier $$ 15 ss. 41 Jon. F. Ruerz, Institutiones Juris Publici Germanici Romani, Frankfurt/Oder 1683, Livre

I, Titre III, $ 6. Auparavant:

« Rex Romanorum

vocatur. intuitu. primatus

101

il était établi que le tenant de ce titre était avec raison l'empereur allemand, . fait qui remontait à Otton I”.

Le beau-fils de Jacob Thomasius —

parallèlement beau-frère de Chri-

stian Thomasius — Adam Rechenberg résuma de maniére concise les interprétations de ces chroniqueurs post-conringiens et pré-halliens 9. Bien qu'il ne füt pas juriste — il eut, aprés avoir longtemps exercé à la Faculté des Arts de Leipzig, une charge de professeur titulaire de théologie — il s'était aussi occupé à l'occasion de questions concernant les chroniques d'empire dans le cadre de la Philosophia Practica. Il décrit succinctement le titre et le caractère de l'Empire de la façon suivante: « Sacrum dicitur ratione speciali, vel quia in Romano olim imperio fides Christiana recepta fuit; vel quia Imperator caput orbis Christiani et defensor Ecclesiae ac fidei catholicae audit. Deinde Romanum quia post Carolum M. imperator Otto M. sibi et successoribus suis in regno Germanico jus et imperium in urbem Roman quaesivit perpetuum. Tandem Germanicum appellatur, quod penes Germanos inde a Caroli M. aetate fuerit ... vel quod Imperii huius Territorium principale sit Germania » 9.

Conring, Limnaeus, Cocceji, Boecler, ceux qui entretemps faisaient justement autorité, lui servaient de garants ^. urbis et Imperii Romani et vi conventionis inter Romanum populum et Pontificem et Ottonem M. intuitu Regni Germaniae ut qui Rex Germaniae a Germanis eligitur bodie ab electoribus, illi statim sit Rex Romanorum et gaudeat ]uribus Caesaris et Imperatoris. Non

itaque Rex

Romanorum

idem

erit Rex

Italiae,

nam

Regnum

Italiae nec antea

nec

bodie jure electiones pertinet ad Germanos... ». 42 Indications et bibliographie in: N. HAMMERSTEIN, Jus und Historie, cit.; U. OBRECHT porta d'ailleurs un jugement analogue dans De unitate rei publicae im Sacro Romano Imperio, Diss. XIV, 1676, collecta, Strafiburg 1729, pp. 283 ss.

in

Opuscula

rariora

academica

in

unum

4 A. RECHENBERG, Lineamenta Philosophiae civilis cum Diss. de Imperii Regimento, 2* €d., Leipzig 1696, Livre III, Chap. II, $ 2, p. 199.

Sacri

volumen

Romani

4 G. ScHWEDER, Introductio in Jus Publicum Imperii Romano-Germanici novissimum,

Tübingen 1681 (utilisé dans l'édition de 1701) porte le jugement suivant: « Ex institutà autem illà divisione Imperii, separatimque constitutis à Germania, ex propriis suis Ordinibus, Comitiis, clarè iterum patescit Regni Germanici (quod tamen tum adbuc Orientale Francorum Regnum dictum) à Romano Imperio distinctio, quae etiam usque ad Ottonem I. mansit, nec usque εὸ Germania vel vulgó Imperii Romani pars est babita. Seculo verd X. Ottonis I. auspiciis quidem Caesarea dignitas, (quá Caroli posteri per injuriam exciderant),

et

Italici

regni

possessio

aeterno

et

nullo

unquam

divortio

solvendo

vinculo

cum Germania rursus juncta est, (ita, ut à Germanis electus in Germaniae Regem, ab Italis sive Longobardis quoque pro Rege et à Pontifice, Urbe ac suburbicariis Provinciis pro Imperatore protinus coli deberet, nulla licet auctoritate Pontificis accedente: Quod etiam pactis inter Ottonem III. Imperatorem. bujusque consanguineum Gregorium V. Papam initis dein confirmatum adeoque Germanicis Regibus perpetuum jus ad Impe ratoriam Dignitatem quaesitum; nibilo tamen minus mansit. inter haec distinctio et sua Germanis libertas, jusque Rempubl. suam sine Populi Neque ex eo, quod jam multis seculis Germania Sacri

Romani consensu administrandi; IMPERI: ROMANI nomine audiat,

sequius quid, vel eam idem numero illud Romanorum Imperium esse, colligi debet aut potest. Pervulgare enim est pluribus consociatis Rebuspubl. ab una aliqua sociarum omni-

102

7. Avec l'essor du Jus Publicum Romano-Germanicum, en tant que disci-

pline juridique importante et moderne, qui eut lieu à Halle et qui prit sa forme exemplaire, plus tard, à Güttingen, cette génération moyenne de la chronique d'Empire ne devint certes pas insignifiante ou anachronique, mais pourtant moins dominante. Cela tenait principalement au fait que la problématique de la nouvelle chronique s'était modifiée et qu'elle considérait d'autres problèmes comme plus importants 8. C'était au fond l'expression d'une modification de la situation politico-historique. Le mélange de théologie et de politique propre à la Contre-Réforme avait été dissous, la première place que la Faculté de Droit avait conquis au sein des universités réformées n'était que l'indice purement extérieur de ce changement. La mondialisation des sciences fit paraître la position polémique anti-papale, anti-romaine et aussi antiimpériale des anciens, inintéressante, dépassée et quasiment sans raison d’être. Au premier plan de la réflexion se trouvaient maintenant l'ordre juridique séculier de l'Empire, celui des territoires, des classes etc., le repoussement des prétentions hégémoniques françaises, l'absolutisme français et enfin la protection et la consolidation du patriotisme d'Empire qui se développait alors avec vigueur. Le problème des implications du titre de l'Empire passa tout naturellement à l'arriére-plan. Pour les jeunes chroniqueurs, ce que la génération moyenne avait déjà prouvé restait valable, à savoir que la désignation de

l'Empire en tant que "Romain" était justifiée et qu'elle n'avait rien d'usurpatoire. Toutefois, le fait de renforcer la position de l'empereur et par là-méme de l'Empire et de la rendre plus rayonnante, paraissait plus important que la constatation ou plutôt la défense de ce droit. En effet, la montée de la Maison impériale, parallèlement au refoulement des Turcs puis de la politique des Français à l'est, l'importance croissante de la juridiction impériale — et avant tout celle du conseil aulique — suscitèrent à cette époque un fort patriotisme d'empire qui fut compris, exprimé et fondé comme étant le complément harmonieux des divers patriotismes territoriaux “. La liberté allemande et le respect du droit et de l'origine étaient consi dérés comme les caractéristiques de cette remarquable communauté. La conbus commune nomen indere. Ita quippe olim Acbaeorum Resp. omnibus foederatis nomen dedit et Urbs Romana omnibus sociis, bodieque Helvetii foederati omnes ab uno pago vulgò Suizeri, ut Belgico-Germani Hollandi nuncupantur. Com ergò borum ad exemplum Imperii Romani nomen sociis simul Rebuspubl. inditum, non sequius quid inde colli. gendum

est. Crediderunt majores nostri Imperium

Urbis Romae, quód verè est Romanum,

dignitate praecellere Regnum Germaniae et Longobardiae, utut nullius amspliùs potentiae. Itaque cum tres illae Respubl. aeterno. foedere. coaluissent, ab ed, opinione erat augustior,

devolutum

est nomen

in totum

Corpus,

non

tàm

decreto, quàm vulgi consuetudine, quam tamen post annum Christi MC.»

publico

esset quae etiam

([suite] chap.

IV, p. 72).

45 Très complet sur ce point N. HAMMERSTEIN, Jus und Historie, cit., passim. 46 Sur ces questions cf. également F. MATSCHE, Die Kunst im Dienste der Staatsidee Kaisers Karls VI., 2 t., Berlin/New York 1981, ainsi que l'interprétation plus ancienne de O. RepLICH, Das Werden einer Grossmacbt, Brünn/München/Wien 1942.

103

ception “harmonieuse” de l'Empire de Leibniz, qui avait espéré pouvoir surmonter les faiblesses par une coopération équilibrée de l'empereur et des ordres de l’Empire, l'emporta dans ces nouvelles chroniques sur les idées d'Hippolithus a Lapide et de Pufendorf. Cette profonde conviction de la supériorité et de la qualité d'élu de l'Empire devait d'ailleurs à quelques exceptions prés, animer la chronique jusqu'à la fin de l'Empire, indépendamment de l'évolution de celui-ci, qui ne se fit pas sans heurts, et méme sous le signe du dualisme naissant entre la Prusse et l'Autriche pendant la seconde moitié du XVIII* si&cle. Tous les chroniqueurs d'Empire de l'époque étaient plus ou moins convaincus que seule la coexistence dans l'Empire tout entier pou-

vait garantir la paix, le droit et la liberté, et que c'est de là que naîtraient force et vigueur et que pourrait s'étendre sur l'ensemble de l'Europe une influence salvatrice. De Schmauss à Pütter et Hugo, de Ickstatt au Baron de Martini en passant par Schrótter, de Friedrich Carl von Moser * à Justus Moser * — tous ces chroniqueurs ne divergeaient guère dans cette conviction profonde; certains observateurs étrangers, comme Voltaire ou Rousseau

le confirmèrent également à leur manière ?. Il est caractéristique que ce n'est qu'à la suite de la Terreur et des guerres de coalition qu'une modification se fit sentir, lorsque une nouvelle idée politique pénétra également la réflexion sur le Droit public allemand. On citera ici Hegel et Fichte; il va de soi que la chronique d'Empire ne survécut pas à cette époque, tout au moins pas en tant que discipline juridique. Mais en tant que méthode, en tant que point de départ méthodologique d'autres Sciences et matiéres, elle continua à exercer son influence bien au-delà de cette époque ?, Mais revenons à notre problématique proprement dite, à Halle. 8. Au cours des discussions fécondes entre Gundling et Ludewig on assujettit la chronique aux hypothèses fondamentales que nous avons déjà esquissées *, En ce qui concerne le caractére "Romain" du titre, on ne chercha méme aucune explication définitive. La discussion — qui était maintenant purement historique, l'histoire devant être toutefois partie intégrante du Jus Publicum — s'attacha davantage aux conséquences et à la signification de cette désignation. Pour Gundling, qui dans une large mesure devait faire # Sur ce point N. HAMMERSTEIN, Jus und Historie, cit., ainsi que In., Aufklarung und katboliscbes Reich, Berlin

1977, passim.

4 N. HAMMERSTEIN, "Das politische Denken Friedrich Carl von Mosers", Historische Zeitschrift 212 (1971), pp. 316ss. Passant à côté de la question U. R. BEcuER, Politische Gesellschaft. Studien zur Genese bürgerlicher Offentlicbkeit in Deutschland, Güttingen 1978. # C. AntTONI, Der Kampf wider die Vernunft, Stuttgart 1951, pp. 102 ss. 5 Cf. également ici: J. G. GagLiARDO, Reich und Nation. Tbe Holy Roman Empire as ldea

and

Reality

1763-1806,

Bloomington/London

1980.

5! C£, N. HAMMERSTEIN, "Der Anteil des 18. Jahrhunderts an der Ausbildung der historischen Schulen des 19. Jahrhunderts", in K. HAMMER-J. Voss (Hrsg.), Historische Forschung im 18. Jabrbundert (Pariser historische Studien 13), Bonn 1976, pp. 432 ss. 52 Cf. en général N. HAMMERSTEIN,

104

Jus

und

Historie, cit., passim.

école, l’Empire contemporain remontait dans sa forme et dans son essence au règne d'Otton le Grand. C'est à cette époque qu'avait eu lieu la reprise du caractére romain en tant qu'idée et méme en tant que nom, bien que le « Rómiscbe alte Kaysertbum ... diu erat extinctum ». La domination momentanée sur l'« Exarcbat, le Ducatum Romanum et quinque urbes » aurait d'autre part justifié cette reprise équivoque, et ce titre s'étant depuis lors main-

tenu dans l'Empire avec quelques interruptions, il fallait donc le conserver. « Der eintzige Titul, Rómischer

Kaiser machet, dass wir den Rang

vor allen

übrigen Kónigen praetendiren ... Das eintzige Kayserthum von Rom giebt uns die Praerogatio:

drum

besorgt eben

Maximilianus

I, Carolus

VIII

Kônig

in

Frankreich móchte das Rómische Kayserthum wegschnappen und sich dadurch über ihn setzen, daher kam auch in selbiger Zeit in Oppositionem, in odium et contradictionem Gallorum bey uns der Titul auf: das heilig Rómische Reich Teutscher Nation, Daher sind diejenigen absurd, so meynen ... es wären verba inania ... Wegen unseres Teutschen Wesens hatten wir keinen Rang zu prátendiren, da ist Frankreich stärcker. » 95

so gut als wir und vielleicht noch müchtiger und

3 N. Hier. GUNDLING, Discurs über dessen. Reicbs-Historie, Frankfurt a M./Leipzig 1732, pp. 346; 398. [« Le seul titre d'Empereur Romain fait que nous prétendons à un rang supérieur à celui de tous les autres rois ... Le seul Empire de Rome nous donne des prérogatives. C'est pourquoi Maximilien I“ redoutait que Charles VIII, roi de France ne lui enlevàt l'Empire Romain et se plaçât ainsi au-dessus de lui, er c'est pourquoi aussi le titre Saint Empire Romain Germanique apparut chez nous à cette époque in oppositionem, in

odium et contradictionem Gallorum. Ceux qui prétendent qu'il s'agit là de verba inania sont donc des insensées... Notre nature allemande ne légitime aucunement la prétention à un rang, en ce point la France nous vaut bien, elle est peut-être même plus forte et plus puissante. »] L'élève de Thomasius Gottlieb Gerhard TITIUS porte ici un jugement trés analogue dans son Specimen Juris Publici Romano-Germanici, Leipzig 1698 (utilisé dans l'édition de 1712): «Sed de appellatione generali ac solenni seu curiali jam videndum. Dicitur igitur solenni elogio, Sacrum Romanum imperium e/: Imperium Romanum Teutonicae Nationis das Rômische Reich Teutscher Nation, seu quod eodem recidit; Imperium

Romano-Germanicum

[..] Rempublicam autem Germanorum,

ob jus in reliquias imperii

Romani quaesitum, nomen imperii Romani mereri, cerium omnino, ac contra ineptas Blondelli criminationes solide a BoECLERO ostensum dl. sed cur iste titulus generaliter omne id notet, quicquid regimine germanico comprebenditur, id praesentis est disquitionis. Esse illum titulum. sensus istius amplioris capacem, nemo negaverit, qui intelligit, quod omnis verborum valor ab impositione dependeat, binc mec insubidum est, nec exemplo caret, ut verba, restrictius bactenus significantia generaliori sensu deinceps donentur, add. CoNRING, de G.]R. c. 12. $. 16. [...] Illa cum tacito usui, et vulgi quidem, ut creditur, originem debeat, non aliam ob causam [acta videtur, quam ad amatum loquendi compendium, cum enim elogium imperii et Imperatores Romani inier caetera, primo loco occur. reret, compendium loquendi facturi, primo illo titulo omnem Germanorum Rempublicam

significarunt. Sed postquam semel appellatio illa invaluerat, ne fortuito sed optimo consilio id factum.

crederetur,

ad

eam.

retinendam.

et approbandam

rationes.

memoratae | forsitan

impulerunt. Sed in boc summa rei non vertitur. Illud certum, elogium imperii Romani, Germaniae reliquisque regnis non [uisse tributum ideo, quod, velut et urbi Romae fuerint subjecta [...1 Titulus specialis procul nec generali omnis utilitas neganda, nam existimatio quam babet et suis alias rationibus nititur, videtur magis firmata,

provinciae, imperio Romano dubio Germaniae utilis est, Germania quae aliis regnis postquam elogium illud in

universum | Reipublicae

(Livre

Germaniae

corpus

fuit

diffusum »

I, suite

Chap.

IX,

Pp. 166 ss.).

105

Le terme "Romain" désigne donc tout d'abord la dignité, la considération dont jouit l'Empire par rapport à tous les autres états, quel que soit le rapport de forces politiques existant. De méme que le terme "Saint", il est synonyme de l'idée de justice, de paix, de maintien du droit, de sécurité et de liberté dans une espéce de statu quo. Car changement politique et extension du pouvoir sont des vocables ou plutót des idées qui restérent étrangers à ces chroniqueurs, ce qui explique qu'ils eurent généralement par la suite de grandes difficultés avec les procédés brandebourgeois-prussiens. Ces explications et des explications apparentées caractérisent désormais les remarques généralement bréves concernant le nom de l'Empire. Certes, la vieille discussion sur la déduction historique appropriée n'en était pas close pour autant. Elle ne fit que se déplacer pour aller là où, de l'avis des chroniqueurs,

elle était à sa place, à savoir dans les traités historiques plus spécialisés dans ladite histoire de l'Empire *. Ceux-ci avaient bien les chroniqueurs — et bientôt les auxiliaires scientifiques requis, les historiens d'Empire — pour auteurs, mais ils ne faisaient, pour ainsi dire, qu'escorter les exposés sur le Jus Publicum. Les traités historiques fondés tournant autour des questions de droits publics se multiplièrent. Il y eut toujours quelqu'un pour aller rechercher la vieille théorie de la translation — c'est chez Jacob Schmauss 9 que cela surprend le plus — de sorte que même * N.

au XVIII siècle, elle se trouva toujours confirmée ou infir-

HAMMERSTEIN,

"Die

Reichs-Historie",

in

G.

IccERS,

Die bistorische Forschung im 18. Jabrbundert, Güttingen 1984. 55 J. J. ScuMauss, Historisches Jus Publicum des Teutschen der

vornebmsten

Materien

der

Reicbs-Historie,

welche

zur

entre

autres

(Hrsg.),

Reichs, oder Auszug

Erkenntnüf

der

Staats-

verfassung unseres Teutschen Reichs, von den áltesten Zeiten bis auf die beutige dienen, 2° éd. Gôttingen 1754 (pp. 8-9): « Nachdem zuerst der Major Domus, Carolus Martellus, hernach sein Sohn Pippinus, und dieses sein Sohn Carolus M. die Patriciat Würde und darduch die Jurisdiction in Rom und die Gewalt, den Papst und alle Bischôffe in Italien zu investieren, erhalten, so hat der Letztere endlich auch die Kayser- Würde, mit der in Sonderheit die Herrschaft über die Stadt Rom verknüpft war, erneuret, und sich und seiner Familie mit nachmahliger Einwilligung der Griechischen Kayser zugecignet,

zugleich aber auch dem Papst die Schenkungen der Patrimonii Petri, das Exarchats und noch

anderer Herrschaften

in Italien bestätiget.

holet worden ». [« Après que fils Pépin et le fils de celui-ci méme la juridiction de Rome le dernier nommé renouvela particulier le pouvoir sur la

famille cette dignité aprés consentement

également

Die hernach

von

Ludovico

Pio wieder.

tout d'abord le "Major Domus" Charles Martel, puis son Charlemagne eurent reçu la dignité de patrice, et par là et le droit d'investir le pape et tous les évêques d'Italie, finalement la dignité d'Empereur à laquelle était lié en ville de Rome et s'octroya aussi à lui-méme et à sa ultérieur des empereurs

au pape les donations du Patrimonium

italiennes, ce qui fut ensuite réitéré par Louis

grecs;

mais il confirma

Petri de l'exarchat et d'autres terres

le Pieux »);

(pp. 69-70):

«Es

hat zwar

Rudolfus Habspurgis etliche Mahl vorgehabt, den Rómerzug wegen der Kayser-Würde vorzunehmen, und dieserwegen Gfftere Vergleiche, Eydschwüre und Bestáttigungen der von den vorigen Kayser dem Rómischen Stuhl gethanen Schenckungen, die auch von allen Reichs-Stinden bekräfftiget worden sind, eingegangen. Er hat aber wegen vieler Päpstlichen Einwendungen,

sowenig als seine beyde náchste Nachfolger, dazu gelangen kónnen

...

Carolus IV. ist eben auf die Art wie Henricus VII. zu Rom gecrónet worden, und hat in seinem Schenckungs-Brief unter andern in Sonderheit versprochen, da8 er auch an

106

mée. Les plus typiques sont les exposés qui recherchent un compromis entre toutes ces théories, qui font étalage de leur science et rapprochent même, en une sorte de schéma explicatif des débuts de l’histoire, ce qui ne peut être rassemblé. C'est ainsi par exemple qu'en 1715, le syndic paysan de Lüneburg écrivit dans la deuxième partie de son Teutscher Reichs-Staat oder ausfübrliche Beschreibung des H. Rômischen Reichs Teutscher Nation...: « Un empereur romain germanique sera nommé empereur romain, par le fait que le roi germanique Otton Ie, dit le Grand, a conquis l'Italie par la guerre (de sorte que cette translation de l'Empire Romain aux Germains ne résulte pas de la volonté et de la grâce pontificale, mais du jus belli et de la victoire obtenue pas Otton

I), par le fait que Bérengar,

... avait été envoyé comme

prisonnier en Allemagne et que le pape avec la ville de Rome, dont les habitants et la plus grande partie de l'Italie s'étaient soumis à Otton en le reconnaissant comme

leur souverain,

avait aussi trouvé un arrangement

avec lui, de sorte

que maintenant et désormais jusqu'à la fin des temps, celui qui deviendrait roi germanique, soit par succession héréditaire, soit par élection, eo ipso et en vertu de la succession germanique ou de l'élection serait empereur romain ou s'appellerait ainsi et devrait donc étre respecté par le pape, les Romains et les autres Italiens ... De sorte que le titre d'empereur romain et le droit qui en résulte dans la chrétienté ne pouvaient procéder de l'époque de Charlemagne [..]. Cette domination sur Rome et sur le pape s'était poursuivie pendant un certain temps jusqu'à ce que les papes se soient libérés du pouvoir impérial et que de nombreuses villes et provinces d'Italie aient acheté à divers empereurs leur liberté actuelle pour de l'argent. Après donc que ... les papes et les Romains, ainsi que la majeure partie de l'Italie se sont délivrés du pouvoir et de la suprématie impériaux, la question suivante se pose: le titre d'empereur romain, sous cette forme, peut-il aussi être attribué à un roi alle-

mand?

Personne n'en doute, hormis quelques petits malins français et ceux

qui refusent à la Maison d'Autriche cette dignité supréme, dont Blondellus. Bien qu'il ne soit pas insensé au point de vouloir refuser le titre impérial à

l'empereur, gouverneur supréme, non seulement d'Allemagne, mais aussi dans une certaine mesure de toute l'Europe, et que seul le terme "Romain" ne lui

seinem Crônungs-Tag, ohne ErlaubnüS des Papstes nicht einmahl über Nacht in der Stadt Rom bleiben wolle. Es ist dabey nicht zu vergessen, daf die Päpste zu Avignon etliche Mahl im Sinn gehabt haben, das Kayserthum an Franckreich zu bringen, eadem sutoritate qua translatum est Imperium a Graecis ad Francos ». [« Rudolf de Habsbourg eut certes maintes fois l'intention d'entreprendre la marche vers Rome pour obtenir la dignité d'empereur — et de nombreux compromis, serments sur l'honneur et confirmation

des donations faites au Saint-Siège par les empereurs

précédents et confirmés par tous

les ordres de l'Empire furent faits — Mais il ne put, pas plus que ses deux successeurs, y parvenir, en raison de nombreuses objections pontificales … Charles IV fut couronné à Rome de la même façon que Henri VII et dans son acte de donation il s'engagea entre autres à ne pas rester, lors de son couronnement une seule nuit dans la ville de Rome sans autorisation pontificale. Il ne faut toutefois pas oublier que les papes d'Avignon eurent maintes fois l'idée de remettre l'Empire à la France, eadem autoritate...

Francos.»] En ce qui concerne Schmauss, cf. N. HAMMERSTEIN,

Jus und Historie, cit.

p. 343.

107

convienne pas, du fait que selon lui, un empereur allemand n’a plus aucun pouvoir, aucune autorité et aucune puissance sur Rome. Mais indépendamment de tout cela, ce titre ne revient pas, aujourd'hui encore, au souverain allemand

par le seul fait qu'il reste encore en Italie beaucoup de beaux fiefs, mais aussi parce que le souverain allemand et la monarchie allemande ne se sont jamais départis de leurs prétentions sur Rome et que le pape et les Romains n'ont en aucune façon refusé à l'empereur le titre même

d'empereur romain. Que

l’ar-

gument suivant et ses conséquences, à savoir qu'un potentat qui ne posséderait plus telle ou telle terre parce qu'on la lui aurait arrachée soit par ruse, soit par violence, en un mot injusto titulo, et confisquée, n'aurait plus le droit d'en porter le nom, que cet argument donc ne serait pas très solide, puisque vu sous cet angle, le roi de France lui-méme ne pourrait en aucun cas se nommer

roi

de Navarre ».

Sur la question de savoir si l'Empire allemand pouvait étre considéré comme la quatrième monarchie, Bilderbeck s'exprime en ce sens: qu'il est clair depuis Conring qu'on avait commis une erreur sur ce point. Néanmoins l'Empire compterait au nombre des plus remarquables, quant à son image et à son importance *. L'argument reste donc en suspens. D'autres chroniqueurs d'Empire s'efforcérent ensuite d'affiner ces déclarations obscures qui allaient dans le sens d'un refus catégorique de toute immixtion de la translation; il est par exemple caractéristique qu'un homme comme Zschackwitz ait pensé qu'il y avait des ambiguités méme chez Conring et qu'elles continuaient à se faire sentir. Dans un traité qu'il rédigea sur ce sujet, il essaya d'éclaircir ce probléme et de démontrer définitivement l'absurdité de la théorie de la translation”.

H.

56 CHR. L. BItpERBEACE, Teutscher Reicbs-Staat oder ausfübrliche Beschreibung des Rómiscben Reichs Teutscber Nation nach dessen Ursprung, Alter und jetziger

Bescbaffenbeit..., Leipzig

1715, pp. 62 ss.

9 Jon. Enr. ZscHackwirZ, Einleitung zu denen vornebmsten Rechtsansprüchen derer gecrônten hoben Háupter.. in Europa, Frankfurt a.M./Leipzig 1733: (p. 8) «Es wird noch bis diese Stunde von vielen geglaubet, ob sey das Teutsche Reich eine Fortsetzung des vormaligen Rómischen, welch vorgeben unter andern Gelehrten det Herr Conring da so ganz offenbarlich nicht hat behaupten wollen, indem er solches vielmehr mit allerley Umstünden zu verdecken gesuchet. Wenn man aber alles und jedes, was er dieserbalben hin und wieder vorbringet, genau ansiehet, so ist seine Meynung in der

Tat keine andere als eben diese gewesen. Diese Sache ist so wichtig, dafi sie allerdings verdienet, aus dem Grunde

auf und untersucht zu werden ». [« Nombreux

sont ceux qui

croient aujourd'hui encore que l'Empire Allemand est le prolongement de l'ancien Empire Romain. ce que Monsieur Conring, entre autres savants, n'a pas voulu affirmer de manière aussi catégorique mais qu'il a plutôt cherché à cacher par toutes sortes de moyens. Mais si l'on regarde

de près ce qu'il a dit ici et là à ce sujet, on s'aperçoit qu'il rejoint en

fait cette opinion. La chose est si importante qu'elle mérite d'être examinée a fond. »] Suit un long développement historique détaillé. Dans sa Kurtz gefaften Nacbricbt von dem

wabren

und

eigentlichen.

Ursprung

des

gegenwärtigen

Politischen

Zustandes

des

Teutschen Reiches... nebst einem Anbang warum das Teutsche Reich vor anderen Staaten in Europa den Vorzug babe, Leipzig und Frankfurt aM. 1748, Zschackwitz écrit: (pp. 310 ss.) «nun hat man bereits vorhero gar umständlich gewiesen, daf 1. der Titul Imperator Augustus Romanorum bey dem Carolo M. weiter nichts, als eine Würde

108

Ces travaux firent ressortir de plus en plus nettement le fait historique. Un élève du premier historien célèbre de l’Empire et par la suite professeur à Góttingen, Johann David Kóhler, Franz Dominicus Häberlin alla très loin. Il prouva de manière catégorique que la désignation "Romain" en liaison avec l'Empire n'était apparue que relativement tard, au XIII* siècle. Il développa ce point de vue à l'aide d'un appareil des plus savants et avec la plus grande minutie historique *. Mais il n'est ni nécessaire ni possible de le référer ici in extenso.

9. Le fait que jusqu'au champion de la chronique allemande, Stephan Pütter, personne n'ait abandonné l'idée que le titre était légitime et devait étre conservé, indépendamment de toute objection historique, juridique et politique, de toute révélation ou contre-argument me parait décisif. L'analyse, les preuves se modifiérent certes quelque peu, elles devinrent plus formalistes, en partie plus distanciées et plus ‘éclairées’, mais en ce qui concerne le fond, la désignation ne fut jamais contestée; comme explication, on invoqua en parangezeiget habe; daff 2. diese Würde nur ein personalissimum gewesen, nämlich daf die nur eintzig und allein dem Carolum M. und dessen Haus angegangen; gleichwohl aber und als die Püpste anfingen, denen groBen Herren ein Blendwerck vorzumachen, als ob sie diejenigen wären, die Weltliche Hoheiten und Ehren austheilen kónnten, so bilde ten sich auch die Nachkommen des Caroli M. ein, es beruhe bey dem Rómischen Bischoff,

wer

er den Titul

Bleichwohl

selber

Imperator nicht

Romanorum

verstunden,

was

und

Augustus

dieser Titul

beylegen

eigentlich

wolle,

heife?,

und

wie

den

sie

alles dieses

vorgedachtermaBen, gar gründlich gezeiget worden. Als nachher der Frünckische Teutsche Staat zerfallen war, und die Teutschen ihren Staat wieder anrichteten, liefen dessen Kônige von Ottonem I. an, samt allen nachherigen von dem Rümischen Bischoffe sich ebenfalls bereden, er kónne ihnen den Titul und Wiirde eines Imperatoris Roman. Augusti oder wie man es itzo nennet, Rómischen Kaysers, beylegen, bey welchen Umstánden es auch bis hieher insoweit geblieben, obgleich vor das Teutsche Reich besser wire, wann es seinen Kayser Teutschen Kayser nennete ». [On a suffisamment prouvé que premièrement chez Charlemagne le titre de l'Imperator Augustus Romanorum ne désignait rien d'autre qu'une dignité et que deuxièmement cette dignité était un personalissimum, à savoir qu'elle ne concernait que Charlemagne seul et sa Maison; mais néanmoins, lorsque les papes commencèrent à duper ces grands seigneurs comme s'ils étaient ceux qui avaient le pouvoir de distribuer dignités temporelles et honneurs, les successeurs de Charlemagne s'imaginerent alors qu'il était du ressort de l'evéque romain de choisir celui auquel il accorderait le titre d'Imperator Romanorum et d'Augustus, bien

qu'eux-méme ne comprirent pas la signification réelle de ce titre, ainsi qu'on l'à bien montré. Lorsque par la suite l'état allemand de Franconie fut démantelé et que les Allemands reconstruisirent

leur état, les rois, à partir d'Otton

I" et tous les suivants

se laissèrent

convaincre par l'évéque romain, qu'il pouvait leur conférer le titre et la dignité d'Imperator Romanorum Augustus, ou plutôt comme on dit maintenant d’Empereur Romain, quelles que soient les circonstances pour lesquelles ce titre s'est maintenu

en ces termes

jusqu'à présent et bien qu'il eüt été préférable empereur Empereur Allemand. »]

d'appeler

Rex

pour

l'Empire

5$ F.D. HABERLIN, "Diplomatische Untersuchung von Romanorum..", in In, K/eime Schriften vermischten

allemand

son

dem Ursprunge des Titels: Inhalts aus der Geschichte

und dem Teutschen Staatsrechts, I, Helmstedt 1774, pp. 53ss. H. von BÜNAU expliqua également ce phénomène de manière analogue dans son très estimé Tewrschen Kayser- und Reicbs-Historie, Leipzig 1732, pp. 540 ss.

109

tie des raisons tout à fait extérieures; un chroniqueur peu connu nous en fournit un exemple typique: « Imperium Romano-Germanicum est Collegium Illustrissimum ex Imperatore tamquam summo capite et statibus Imperii immediate conflatum. Dicitur Romanum, quia a Julio Caesare usque ad hodiernum gloriosissime regnantem Imperatorem continua series duci potest; sufficiat — ajoute-t-il en pensant à l'Empire — hic a Carolo M. seriem recensere » *.

Certes, les chroniqueurs célèbres — Moser père et fils, Maskov, Schmauss,

Gebauer, et dans la sphére catholique Ickstatt, Schrótter, Pock ont porté un jugement plus différencié, mais ont en fait vu la chose de manière identique ©. L'une des explications de Pütter — qu'il nous livre dans son “Intro9 P.K.

MoNATH,

Introductio

ad Cognitionem

Status

Publici

Universalis

... maxime

Sacri Romano Germanici Imperii, Nürnberg 1723, p. 57. 40 ['explication succincte et précise de Mascov est particulièrement intéressante, ainsi que l'interprétation positiviste de J. J. Moser que nous ne mentionnerons que brièvement

puisqu'elle atteint la dimension habituelle. Tout d'abord J.J. Mascov, Principia Juris Publici Imperii Romano Germanici, Leipzig 1738, Livre III, Chap. IV, pp. 241 ss.: « $ III. Ipsius autem Principis appellatio constat titulo Imperatoris, Caesaris, Augusti, et qui deinde accessit, Regis Romanorum. Imperatoris vocabulum apud Romanos tempore R. P. denotabat summam praefecturam militarem. Deinde autem lulio Caesari, post eversum Statum Urbis, tributum est, ut Imperatoris. titulo, nova et ampliore significatione perpetuo uteretur: idque et Caesari Octaviano, qui primus Augustus appellatus fuit, datum. Coepit itaque Principatus Romani titulus esse, quod modestior videretur regali. Augusti nomen accessisset, omni iam bumano fastigio sublimior babitus est. vocabulum cognomen familiae, de gente Iulia primum fuit, stirpis, non cium. 1) Extincta Caesarum. domo, Successores tamen reverentia illius

Sed mox, ubi $ IV. Caesaris potentiae indiretinuerunt et

filiis tribuerunt, aut quos alios in spem imperii adsciscerent. Denique promiscuo usu ipsum Imperiale fastigium notare coepit, fateturque Imperator lustinianus non alio se titulo magis, quam Caesaris, gloriari. 2) Ab eadem voce, qualem Graeci proferre solebant, Germanicum Imperatoris nomen ortum est. $ V. Imperatoris nomen in Occidente iterum instauravit Carolus M. idque etiam Imperatores Graeci ipsi tribuerunt. $ VI. Eiusque successoribus frustra interdum ab aula Byzantina lis de eo mota fuit. $ VII. Et Carolus M.

Ludovico,

Ludovicus

Lotbario

eundem

titulum

tribuerunt,

non

requisita

ante Ponti-

ficis Romani auctoritate. Otto M. quoque filium cognominem Collegam Imperii adscivit, ac Romae coronari curavit. $ VIII. Deinde obtinuit, ut Principes in Germania electi, atque coronati, quanquam revera Imperii potestatem omnem baberent, Regis Romanorum titulo contenti agerent: Imperatoris demum adsciscerent, ex quo Romae coronati essent. Eadem erat imperandi auctoritas, sed in titulis et bonorum solennibus diversa. $ IX. Maximilia. nus I. A. 1508, cum succinctus ad expeditionem. Romanam, transitu a Venetis probibe-

retur, Tridenti nomen electi Imperatoris sumsit; quod consilium et Julius II. Papa tum probavit. $ X. Ab eo itaque tempore titulus Romanorum Regis manet Principibus, ad spem successionis, vivo Imperatore, electi Imperatores autem ipsi ante coronationem Germanicam quidem Regis Romanorum titulo adbuc utuntur: Post illam vero, susceptis regni gubernaculis, statim. imperatores. vocantur ». J.J. Moser, Teutsches Staat-Recbt, Dritter Theil, Frankfurt und Leipzig 1740: (pp. 4 55.) « Der Kayser führet also forderist im Teutschen den Titul: Kayser und bekommet solchen im Teutschen auch von allen andern Potentaten ohne Widerrede. Der Ursprung dises Worts ist ohne Zweifel von dem Lateinischen Caesar … herzuleiten.. Im Lateinischen bedienet man sich anstatt des Wortes Kayser des Tituls: Imperator. Dieses heifet dem Buchstaben nach eigentlich ein Gebieter oder Befehlshaber, bedeutete auch bey denen Rómern, die in erstlich zu

110

duction au droit public allemand" éclairera cette dernière étape de la discussion de la chronique. Je cite d'aprés l'édition allemande: « De que reur sait,

méme, l'Empire romain est lié à l'Empire germanique d'une telle manière celui qui est élu roi d'Allemagne reçoit en méme temps la dignité d'emperomain. Cette caractéristique de notre empereur remonte, comme chacun aux anciens empereurs de la Rome antique ... ».

Charlemagne et Otton auraient indirectement et sans translation renouvelé cet état de fait. « Cependant, la suprématie de l'empereur sur la ville de Rome et son territoire ainsi que bien d'autres droits qui découlaient auparavant du pouvoir sur le einem

Curia]

Titul

gemacht

haben,

anfangs

einen

commandirenden

General;

jedoch

durffte sich dessen nicht ein jeder commandirender General anmafBen.. Als aber der Carolingische Stamm in Deutschland abgegangen war und die Teutschen anfiengen Küónige ihres Mittels zu wählen, auch hierzu Conradum aus einem Herzog von Francken zu ihrem Kónig erkieseten, so wurde selbiger nur Konig benennet, indeme die Teutschen der Zeit noch kein Recht zur Kayser-Würde hatten [..] Unter Heinrich I. Nachfolgetn am Regiment aber wurde die Kayser-Würde und Titul auf ewig an Teutschland ver. knüpfet, … ob nun wohl die Griechischen Kayser von denen Teutschen zu Zeiten über diesen Titul Quaestionem Status moviret, so haben doch diese sich beständig darbey mainteniret... Seithero führen die Teutschen Kónige den Titul, Imperator und Kayser, in Ruhe, und werden von allen Potenzien in und ausser Europa ohne Anstand damit beehret, ... Kayser Maximilian I. war der Erste, so den Kayserlichen Titul annahme, ohne von dem

Papst gecrónt zu seyn... ». [« L'empereur porte donc en allemand avant tout le

titre de "Kayser" (empereur) et tous les autres potentats le momment aussi sans difficulté. L'origine de ce mot est sans aucun doute le mot latin “Caesar”; en latin on utilise le titre "Imperator" au lieu du terme "Kayser". Celuici signifie littéralement "seigneur" ou "commandant" mais chez les Romains qui les premiers en firent un titre de curie, il signifiait également "géneral commandant". Toutefois n'importe quel général ne pouvait se

réclamer

de

ce

titre..

Mais

lorsque

la

dynastie

carolingienne

se

fut

éteinte

en

Allemagne et que les Allemands commencèrent à élire eux-mêmes des rois, lorsqu'ils élevèrent par exemple Conrad, de duc de Franconie, à la dignité de roi, on le nomma simplement

roi

puisqu'à

cette

époque

les

Allemands

n'avaient

pas

encore

le droit

porter la dignité d'empereur. Mais sous le gouvernement des successeurs d'Henri dignité et le titre d'empereur furent octroyés pour toujours à PÁllemagne

de

I", la

... et bien que

les empereurs grecs n'aient pas été d'accord avec les Allemands en ce qui concerne ce titre, ceux-ci s'y tinrent. Depuis, les rois allemands portent tranquillement le titre d'"Imperator" et de "Kayser" et toutes les puissances à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe les honorent sans difficultés de ce titre. Maximilien I* fut le premier à prendre le titre impérial sans être couronné par le pape..»] Le pape se serait vu obligé, en raison de difficultés de politique extérieure, de reconnaître à Maximilien la légitimité de

ce titre. « Die folgende Kaysere insgesamt bif jetzo haben sich sogleich nach ihrer Wahl Rómische Kônige: und alsbalden nach ihrer Teutschen Crónung: erwählte Rómische Kaysere geschrieben, ohne bey dem Papst deswegen anzufragen, oder sich darum zu bekümmerer,

diser

sogar

[« Tous

aprés sans

les

wie

er es ansehe

aufnehme,

wiewohl

seze, daf er vilmehr

empereurs

se sont

suivants

leur élection, εἰ Empereur en

und

sich nich darwider

appeler

au

pape

alors

Romain

ni se soucier

et jusqu'à

Elu sprés de

son

wir

avis

unten

ihnen

hóren

selbsten

présent

nommés

leur couronnement et de

sa

werden,

daf

also zuschreibe. »

réaction,

Roi

Romain

en Allemagne, ce à quoi

l'on

nous répliquera que ce dernier ne s'y opposa méme pas et qu'au contraire il les approuva. »]

111

monde, pouvoir De tout Empire empires

et des droits d'avouerie sur l'Eglise romaine, en tant que second visible, qui en résultaient ... ont déjà cessé d'exister depuis longtemps. cela, il ne reste plus que le titre et la dignité ... la désignation du Saint et le rang qu'il occupe devant toutes les autres tétes couronnées et d'Europe. » ‘!

On en restait donc plus ou moins au schéma explicatif de Halle. 61 Jon. Sr. PürrER, Anleitung zum Teutschen Staats-Recht, aus dem Lateinischen übersetzt, chap. II, $ 21, pp. 34 ss. Dans son Historische Entwicklung der beutigen Staatsverfassung

des Teutschen

Reichs, Gottingen

1786, on peut lire:

(pp.

116 55.) «So

hatte

freilich Otto die Ehre, auf ühnliche Art wie ehedem Karl d. Gr. gethan hatte, sowohl die Rómische Kayserwürde als die Longobardische Krone auf sich und sein Haus zu bringen; ohne daf man doch noch zur Zeit sagen konnte, daG eine Real Verbindung zwischen Italien und Teutschland damit auch bestündig eingegangen würe. Nur darin ging Otto noch einen Schritt weiter, als Carl d. Gr. gethan hatte, da er mit Weglassung seiner

übrigen

Titel zuletzt

sich nur

Rômischer

Kaiser

schricb.

Das

gab

wenigstens

in

der Folge Anla8, daf man anfieng zu glauben, das Reich, das cin Rómischer Kayser beherrschte, sey selbst das Rómische Reich. Ohne zu unterscheiden, was ein Kaiser als Beherrscher der Stadt Rom und der Lombardey, und was er eigentlich als Oberhaupt des Teutschen Reichs zu sagen habe; [..] Otto und seine Nachfolger glaubten jetzt ohne Unterschied auf sich anwenden zu kónnen, was chedem nicht nur Carl d. Gr. sondern auch sonst irgend jemals einer der alten Rómischen Kaiser für Vorzüge gehabt haben móchte [..] Schon die Ottonen scheinen geglaubt zu haben, daf sie als Rómische Kaiser eine gewisse Oberherrschaft sowohl über auswärtige Künige als über Teutsche Fürsten ausüben kónnen. Bald kam noch der Gedanke

als eine

kirchliche

Gesellschaft

also auf gleiche Art auch

betrachtet,

alle Christliche

ein Volker

hinzu, daf die ganze Christenheit,

sichtbares und

geistliches

Staaten

Oberhaupt

ein weltliches

habe;

Oberhaupt

haben kónnten; wozu wegen des Schutzes, den die Rómische Kirche vom Rémischen Kaiser zu erwarten habe, niemand näher als dieser würe. Bald verband man endlich noch überdies damit eine Deutung des Propheten

Daniels von vier Kónigreichen, wovon

das Letztere alle anderen zermalmen und zerstôhren, für sich aber ewig bleiben würde ». [«Otton eut ainsi l'honneur, comme l'avait fait jadis Charlemagne, d'apporter à lui méme et à sa Maisou à la fois la dignité d'Empereur Romain et la couronne de Lombardie, sens que l'on püt toutefois prétendre qu'une réelle liaison en aurait été

établie de manière durable entre l'Italie et l'Allemagne. Mais Otton alla encore plus loin que Charlemagne dans le sens où, délaissant ses autres titres, il finit par ne plus s'intituler qu'Empereur Romain. C'est ainsi que, tout au moins par la suite, on commença à penser que l'empire sur lequel régnait un Empereur Romain était lui-même l’Empire Romain, sans faire la distinction entre ce qu’un empereur a à dire en tant

que maître de la ville de Rome et de la Lombardie et ce qu'il a à dire en tant que souverain de l'Empire Allemand; ...Otton et ses successeurs crurent alors pouvoir jouir eux-mêmes indifféremment de tout ce que jadis, non seulement Charlemagne mais aussi tout Empereur Romain avaient pu avoir comme privilèges. Les Ottons semblent déjà avoir cru qu'ils pourraient en tant qu'Empereurs Romains exercer une certaine souveraineté tant sur les rois étrangers que sur les princes allemands. ἃ cela s'ajouta bientót l'idée que toute la chrétienté, en tant que société religieuse, avait un chef spirituel visible, que donc, de la méme

maniére,

tous les peuples et états chrétiens pourraient

aussi avoir un

chef temporel, c'est pourquoi, en raison de la protection que l'Eglise Romaine était en droit d'attendre de l'Empereur Romain, personne n'était mieux qualifié que celui-là méme. Enfin on y rattacha bientôt une interprétation de la vision du prophète Daniel des

quatre

royaumes,

dont

le dernier

écraserait

quant à lui à exister jusqu'à la fin des temps. »]

112

et détruirait

les autres

et continuerait

10. L'Empire catholique adopta également cette conception dans la deuxième moitié du XVIII* siècle, après les réformes locales réalisées selon l'exemple protestant. Il va de soi que là la conception de l’empereur était restée

par tradition plus étroitement liée au "Saint" et au "Romain" et qu'elle ne fut jamais autant contestée qu'à l'extérieur des territoires catholiques 9. Mais elle prit alors une nouvelle orientation. L'élément "Romain" y témoignait moins de l'étroite liaison avec l'autre pouvoir, au second pouvoir universaliste. Celleci se maintenait certes au plan religieux, mais non en ce qui concerne

les prétentions temporelles de l'Empire ou des états religieux. Sur ce point,

c'ést désormais le prince qui seul avait la parole — et c'est ce qu'enseignàrent les chroniqueurs —, celui-ci pouvait et devait le faire en raison des connaissances développées dans la chronique protestante comme une doctrine

de droit naturel. Dans la sphére catholique, le terme "Romain" désignait également la fonction qu'exergait l'empereur d'avoué légitime de l'église, mais qu'il exerçait au-dessus d'elle, puisqu'elle n'avait aucun pouvoir de commandement "in mundo”. Les juristes catholiques et les historiens d'Empire se contentérent en général d'une adaptation des doctrines protestantes. Ils n'eurent aucun besoin de rédiger en propre de volumineux compendiums. Ils existaient déjà, on n'avait qu'à les reprendre, Ce processus aboutit d’ailleurs — ceci dit entre parenthèses — non seulement à un rapprochement inédit depuis la Réforme des deux parties de l’Empire sur le plan spirituel, mais aussi à un langage commun, à une compréhension sensiblement analogue des nécessités et des besoins de toute activité au sein de l'état. On les considéra avant tout — par-delà les confessions — commes des tâches temporelles. Le point de départ méthodologique de ces sciences ne fut pas, lui non plus, sans se modifier sous l'influence de ces doctrines, de sorte qu'aprés l'effondrement de l’ancien Empire ces traits communs

rendirent possible, au début du XIX° siècle, une compréhen-

sion mutuelle. Si l'on tente en conclusion de caractériser en quelques phrases la signification du terme "Romain" pour les chroniqueurs d'Empire, ainsi que les modifications auxquelles les diverses interprétations furent soumises de la

fin du XVI: siècle au début du XIX° siècle, on pourrait dire que les premiers défenseurs du Jus Publicum Romano Germanicum partirent de la Translatio Imperii dont Melanchthon avait fait un canon, comme d’une chose allant de soi. Ils durent toutefois étayer eux-mêmes la chose et se heurtèrent en particulier au scepticisme français quant à la légitimité de cette translation. Dans la mesure où l’Empire fut impliqué au cours de la guerre de Trente Ans, d'une manière toujours plus directe, dans les débats et conflits de la Contre-Réforme, et où la coexistence relativement pacifique et stable des différents territoires et confessions qui avait été obtenue par la € Cf. entre autres A. ConETH, Pietas Austriaca. Ursprung und Entwicklung barocker Frómmigkeit in Osterreich, Wien 19822; F. MATSCHE, Die Kunst im Dienste der Staatsidee Kaiser Karls VI., 2 t., Berlin/New York

1981.

113

Paix d'Augsbourg cessa de régner, les arguments concernant notre problé matique se modifièrent inévitablement. Il s'agissait de réfuter les prétentions catholiques de la Contre-Réforme, telles qu'elles avaient été formulées par Bellarmin et Baronius par exemple, c'est-à-dire de barrer définitivement la route à toute interprétation du pape et de la curie, et il s'agissait également de se garder contre les nouvelles ambitions absolutistes de l'empereur, — dangereuses pour les protestants, — et de les combattre avec efficacité.

.

Par la réfutation de la Traslatio Imperii, les chroniqueurs réussirent en un point: par le débat sur la Forma Imperii — qui n'a pas été traité dans

cet exposé — Hippolithus a Lapide, Pufendorf, Leibniz et à leur tour les chroniqueurs repoussérent sur le plan théorique les aspirations absolutistes de l'empereur. L'Empire paraissait "Romain" par le fait qu'il était considéré à juste titre comme la figure la plus universaliste de tous les états européens et que la couronne impériale romaine avait été conquise par son propre chef. A la fin du XVII" siècle, au cours du développement historique des efforts vers un fondement approprié du Jus Publicum et parallèlement è l'apaisement des conflits polémiques de confessions, l'argumentation s'objec-

tiva. L'élément "Romain" apparut comme le composant légitime du titre de l'Empire en raison de causes historiques réelles, méme si elles avaient été mal comprises à leur époque. C'est par ce titre, légitimé par sa propre tradition, que la communauté la plus digne, la meilleure sur le plan de l'idée, celle qui correspondait le mieux au vieil ordre juridique initial, le Saint Empire Romain Germanique se faisait donc reconnaître au mieux. En dépit de tous les changements apportés aux diverses explications, cette vue des choses resta la conviction de base et le fonds commun de la chronique jusqu'à la fin du vieil Empire. Le titre de l'Empire apparut comme espérance, comme mission, mais aussi comme la preuve que cet Empire détenait l'ordre le meilleur, puisque le plus juste, le plus libre et le plus respectable, qui — s'il était appliqué — devrait étre aussi exemplaire et bienfaisant pour le monde qu'en son temps celui de Rome pour tout l'Empire romain.

114

WILHELM

BRAUNEDER

CIVITAS ET CIVIS SANCTI ROMANI IMPERII (ETAT ET CITOYEN DU SAINT EMPIRE)

1.

Etat - Nationdlité La

nationalité

(nazionalità;

s/atus civitatis)

est l'attribution

directe

de

personnes à un Etat donné (stato; civitas) '. Elle suppose alors l'existence de L'Etat moderne ?. Seul celui-ci attribue, en raison du monopole de son pouvoir de souveraineté (imperium), aux personnes, en vertu de leur origine (ius sanguinis) ou en vertu du lieu de naissance (ius soli), une position juridique qui seule, tout en leur imposant des devoirs, leur permet de participer à la vie politique de l'Etat (status civitatis surtout en tant que status activus) et leur confère ainsi la qualité de citoyen

(cittadino, civis). Cette

situation

juridique égale pour tous les citoyens suppose l'ordre étatique ou y aboutit ?. L'ensemble des citoyens forme, en tant que peuple, un élément de l'Etat à côté de deux autres“: le territoire et la souveraineté. Ainsi que chaque Etat veille à sa souveraineté particuliére et qu'un territoire défini lui est décerné, il en est de méme de son peuple particulier. Comme la nationalité crée, moyennant ses droits et devoirs particuliers, des relations de fidélité envers l'Etat, elle est marquée par la qualité d'exclusivité: à chaque Etat ses citoyens, à chaque citoyen son Etat seulement. La double nationalité constitue

l'exception 5. ABRÉVIATIONS: Abs. = Absatz (alinéa): Art. = Artikel (article); BGBl = Bundesgesetzblatt (Le journal officiel fédéral pour l'Autriche); JGS = Justizgesetzsammlung (Collection des lois concernant le justice, Vienne 1780-1848); RGB! = Reichsgesetzblatt (Le journal pour l'Empire); ZRG/GA = Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte/ Germanistiscbe Abteilung, Weimar. 1 H. Ketsen, Allgemeine Staatslebre, Berlin 1925, p. 159. 2 R. GRAWERT, Staat und Staatsangebürigkeit, Berlin 1973, p. 21. 3 GRAWERT,

0p. cif. (n. 2), pp. 212s.

4 TH. FLEINER-GERSTER, Allgemeine Staatslebre, Berlin-Heidelberg-New York 1980, p. 122; I. SEIDL-HOHENVELDERN, Vólkerrecbt, dème éd., Cologne-Berlin-Bonn-Munich 1980, p. 139; F. ERMACORA, Grundriss einer allgemeinen Staatslebre, Berlin 1979, pp. 262 s.; KELSEN,

op. cit. (n. 1), p. 96.

5 GRAWERT, op. cit. (n. 2), pp. 236 ss.

115

Cette image simple de l'identité exclusive de citoyen (civis) — nationalité (status civitatis) — Etat (civitas) n'est valable sans réserve que pour l'Etat unitaire avec sa souveraineté simple, non divisée. En ce qui concerne la situation dans l'Etat féodal, cette image doit déjà étre modifiée: le citoyen n'est pas soumis à une seule, mais à une double souveraineté: à celle d'un Etat particulier (province, canton) et à celle de l'Etat fédéral, donc il y a deux appartenances ‘. Elles ne sont que le cas normal et varient d'un Etat fédéral à l’autre”. Si l'on ajoute à ces appartenances celle à une commu-

ne donnée (par ex. "droit au domicile" en Autriche jusqu'en

1938)", on

peut se rendre compte qu'un pluralisme d'autorités conditionne encore dans un Etat moderne un pluralisme juridique d'appartenances, qu'une constitution moderne de l'Etat fédéral détermine exactement. 2.

"Status civitatis Sancti Romani Imperii?" (La "nationalité" du Saint Empire)

En ce qui concerne la nationalité (status civitatis), deux différences essentielles existent

(à côté de beaucoup

d'autres)

entre le Saint Empire

et

l'Etat moderne: d'un côté, le Saint Empire est caractérisé par un pluralisme d'autorités multiples dépassant de loin celui d'un Etat moderne et n'étant point déterminé; de l'autre côté, ce qui se trouve en rapport avec cela, sa société structurée en états se reflète dans la structure par états de ses autorités ?.

A la base, des fonctions publiques — autonomes — sont sauvegardées par diverses seigneuries et souverainetés municipales et juridictionnelles. Normalement elles sont soumises à la souveraineté d'un territoire, celui-ci étant seul

soumis directement à l'Empire. Quelques villages impériaux seulement et sur-

tout les villes impériales sont “immédiats”, de méme que la noblesse avec leurs terres. Les “Cercles impériaux" comprenant plusieurs territoires, sans pour autant réussir à s'imposer partout, exercent des fonctions publiques. Une appar-

tenance particuliére dépassant toute autre est créée en plus par le droit féodal. D'autres appartenances concernent l'état ecclésiastique, en particulier le clergé catholique avec, finalement, son engagement envers Rome !. Pour un universitaire, par ex. un docteur en droit, son "Alma Mater" reste compé6 KELSEN, op. cif. (n. 1), p. 214; GRAWERT, op. cit. (n. 2), pp. 209s. 7 Par exemple l'Allemagne: "Reichs- und Staatsangehórigkeitsgesetz" du 22. Juli 1913 (RGBI, p. 583) $$ 1, 33; "Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland" du 23. Mai 1949 (BGBI, p. 1) Art. 73 Z. 2, Art. 74 Z. 8; cf. A. N. Maxarov, Deutsches Staatsangehòrigkeitsrecht

Kommentar,

2ème

éd.,

Francfort/Main-Berlin

1971,

pp.

40s;

137; 235ss. L'Autriche: Constitution 1920/1929 (BGBl, 1/1930), Art. 6 Abs. 2; "Staatsbürgerschaftsgesetz" 1965 (BGBl, 250) $ 1; R. WaLTER-H. Mayer, Grundriss des üsterreichischen Bundesverfassungsrechts, 4ème éd, Vienne 1982, p. 63. 8 Constitution 1920/1929, Art. 6, Abs. 1; Constitution 1934 (BGBI., 1934/II/1), Art.

15. 3 GRAWERT,

op. cit. (n. 2), pp. 26ss.;

30s.;

37; O. BRUNNER,

Land und Herrschaft,

Darmstadt 1981, pp. 395 ss.; H. Conran, Deutsche Rechtsgeschichte I, 2ème &d., Karlsruhe 1962, pp. 296 ss.

10 CoNRAD, op. cit. (n. 9), II, 1966, pp. 179 ss.

116

tente jusqu'aprés sa mort: c'est elle qui engage la procédure de règlement de succession après sa mort " Dans ce pluralisme d'autorités, la population est englobée conformément à son appartenance à un Etat, non pas de la méme facon schématique, mais, au contraire, d'une façon très différente !2. A la base de la souveraineté seigneuriale on rencontre le paysan, mais aussi le citoyen d'une ville seigneuriale. Au Tyrol par ex., les paysans possèdent aussi le droit de vote à la diète provinciale?. Les citoyens d'une ville impériale possèdent beaucoup plus de libertés que ceux de la Résidence de Vienne, quelques villes impériales possèdent elles-mêmes des territoires assujettis. Au

statut (status) très différent

de classes sociales presque identiques correspond la souveraineté souvent très différente du titulaire. Surtout, au prince régnant ne s'oppose pas d'Etat homogène en ce qui concerne les sujets, sur lequel il aurait des droits simi-

laires *. Ses droits extrémement différents ne s'imposent qu'aux sujets de son territoire privé, sinon ils prennent fin là où commencent les droits des sei-

gneurs ruraux et citadins, ou ceux des provinces P. Dans

les

temps

modernes,

de

toutes

les souverainetés,

c'est

celle

des

provinces qui acquiert peu à peu la plus grande importance . Quand, au XVI° siècle, presque toute sorte de souveraineté, en particulier celle de l'Empire et des provinces, s'est accrue sous le signe de l'aide à "l'intérét commun" (bonum commune, res publica) grâce à la sauvegarde de vastes intérêts publics

sous le nom de “Polizzey” (politeia), ainsi qu'à une activité administrative croissante assurée par des autorités et à une législation approfondie, ce développement consolide surtout la situation des provinces". Cependant en 1552, le réglement de police des provinces de la Basse-Autriche s'applique d'une façon très différenciée; on lit dans la préface: « unseren Geistliche und Weltlichen, Prelaten, Graven, Freyen, Herrn, Rittern, Knechten, Hauptlewten, Verwesern, Vizedomben, Vógten, Pflegern, Verwaltern, Ambleuten, Bur-

germaistern, Richtern, Rüten, Burgern, Gemainden und sonst allen andern Unsern Unterthanen... » («à notre clergé et à la noblesse séculière, aux prélats, comtes, libres, seigneurs, chevaliers, serfs, capitaines, vicaires, vidames, baillis, administrateurs, tenanciers, officiers, maires, juges, conseillers, ci-

toyens, aux communes et à tous les autres sujets... ») *. Ce réglement ne s'adresse pas tout simplement aux sujets et aux habitants. L'idée, dans ce cas, d'un statut de citoyen autrichien est encore inimaginable. Cette idée ne 1 W.

BRAUNEDER,

Osferreichische

Verfassungsgeschichte,

3ème

éd.,

Vienne

1983,

pp. 48 s. 12 GRAWERT, op. cit. (n. 2), pp. 26 55.; 30s.; 37; BRUNNER, op. cit. (n. 9). 13 BRAUNEDER, op. cit. (n. 11), pp. 35s; H. Mrrrgis-H. LresericH, Deutsche

Recbtsgescbicbte, 16ème éd., Munich 1981, p. 340. 14 BRAUNEDER, op. cit. (n. 11), pp. 31s. 15 BRAUNEDER, op. cif. (n. 11), pp. 39s.; GRAWERT,

op. cit. (n. 2), pp. 39; 54s.

16 MrrTEIS-LiEBERICH, op. cit. (n. 13), p. 343. 17 BRAUNEDER, op. cit. (n. 11), p. 59.

18 Cf. W. BRAUNEDER, "Der soziale und rechtliche Gehalt der ósterreichischen Polizeiordnungen des 16. Jahrhunderts", Zeitschrift für Historische Forschung 3 (1976), pp. 205 ss.

117

s'annonce qu'en 1786, dans les lettres patentes réglant la succession de Joseph II qui distingue "les habitants. de ces Etats patrimoniaux”, des

"sujets d'autres Etats" (par ex. de la Hongrie) et des "étrangers" ?. Ce n'est que l'ABGB (le Code civil général) de 1811 qui parle expressément de "citoyen" ?. Les lois du Saint Empire s'adressent, comme le réglement de police de 1577, également à « chaque prince électeur, prince, homme d'église ou laïque, prélat, comte, homme libre, seigneurs, chevaliers, serfs, capitaines de province, maréchaux de province, capitaines, maires de village et maires, juges, conseillers, citoyens, aux communes et à tous les autres de nos sujets et aux

sujets de l'Empire... » 4, Compte tenu des faits que la notion de nationalité est apparue trés tard — aprés la dissolution du Saint Empire en 1806 — d'un cóté et de l'autre côté que les provinces de l'Empire ont « dédoublé l'Empire en route vers l'Etat » que « l'Empire a perdu la course à la conquête de l'Etat » (Mitteis) 2, il est surprenant que la Constitutio Criminalis Carolina de 1532 ne s'adresse pas avec autant de détours aux diverses autorités comme le fait le réglement de police de 1577, mais tout simplement aux "sujets de l'Empire" ?. Y avaitil donc une idée d'un civis Sancti Romani Imperii ("citoyen du Saint Empire")?

3.

L'appartenance juridique à l'Empire

A) Appartenance immédiate Le rapport direct entre le citoyen et l'Etat est une qualité essentielle

de la nationalité moderne *: participation directe à la formation de la volonté de l'Etat, protection directe assurée par les droits fondamentaux l'Etat et l'application des droits par les tribunaux publics etc.

de

a) Les “immédiats”. Le statut de nationalité (status civitatis Sancti Romani Imperii) dans ce sens ne peut étre attribué qu'à une partie de la po19 ‘’Josephinisches Erbfolgepatent" 1786 (JGS 548/1786) $ 2; cf. aussi Allgemeines Biirgerliches Gesetzbucb (par l'Empereur Joseph II) 1786 (JGS 591/1786) II, $ 3. 2 Allgemeines bürgerliches Gesetzbucb für die gesammten Deutschen Erblánder der Oesterreichischen Monarchie (Code civil autrichien) 1811 (JGS 946/1811) Introduction, $ 4, $$ 28ss.; F. v. ZEILLER, Commentar über das allgemeine bürgerliche Gesetzbuch für die gesammten Deutschen Erbländer der Osterreichischen Monarchie I, Vienne-Trieste 1811, pp. 42; 133 ss. 72 W. Kunrez-G.K.

SCHMELZEISEN-H.

recbtsgescbicbte Deutschlands 11/1, Weimar 2 MrrrEIS-LiEBERICH,

ΤΉΙΕΜΕ,

Quellen

zur

Neueren

Privat.

1968, p. 57.

op. cit, (n. 13), p. 242.

3 A. KAUFMANN, Die Peinliche Gerichtsordnung Kaiser Karls V. von 1532 (Carolina), 4ème éd., Stuttgart 1975, p. 28 (Préface); E. SCHMIDT, Einfübrung in die Geschichte der deutschen Strafrechtspflege, 2ème &d., Gôttingen 1965, p. 132. % GRAWERT, 0p. cit. (n. 2), pp. 216ss.

118

pulation de l'Empire, qui est directement soumise au pouvoir impérial 5. La conception

juridique de cette époque

restreint encore beaucoup

plus:

pour

Dietrich Reinkingk l'Empire n'est qu'un corps formé par l'empereur et les états de l’Empire *; Johannes Limnäus” considère seulement les états de

l'Empire ? comme

sujets de l'Empire (de l'empereur) 9. Les états cepen-

dant ne constituent qu'une part des immédiats 9, c'est-à-dire de ceux qui ont

la qualité de citoyen. Tous les "immédiats" profitent, depuis 1555, directement de la reconnaissance des deux confessions presque comme

des droits

fondamentaux ‘! et ils peuvent déjà s'adresser, dans un procès, en première instance à des tribunaux impériaux ?. Mais ce sont seulement les états qui participent directement au processus de la formation de la volonté politique, sur le plan impérial, parce qu'ils ont siège et vote à la Diète ("Reichstag"). En 1521 ? ce sont: 7 princes électeurs, dont 3 archevéques en tant que "princes de l'Eglise", 46 évéques et 83 prélats (abbés et abbesses, prieurs, baillis

de l'Ordre Teutonique), 24 princes régnants en tant que "princes séculiers" ainsi que 145 vote et siège à ecclésiastiques rhénans (avec

comtes et seigneurs, enfin 85 villes impériales. En la Diéte de l'Empire, outre les 8 princes électeurs, (chacun avec une “voix virile"), 23 prélats souabes et deux “voix curiates"), 59 princes séculiers (chacun

“voix virile"), 25 comtes vetteraviens, 24 comtes souabes,

et 33 comtes

westphaliens

(avec quatre

"voix

1792 ont 35 princes 19 prélats avec une

17 comtes francs

curiates"),

51

villes im-

périales. Cette énumération doit surtout montrer que l'appartenance immédiate à l'Empire a été soumise à des inconstances dues aux circonstances politiques, Un grand nombre de dynasties princières ne se sont pas éteintes, des villes et villages n'ont pas été dévastés, mais ils ont perdu leur appartenance immédiate à l’Empire a cause de la soumission à la souveraineté d’un prince régnant.

Les immédiats étaient donc loin de former un "état homogène de citoyens 5 H. RóssLER-G. 1958, pp. 1041 s.

und

Franz,

Sachbwórterbucb

zur

deutschen

Geschichte,

II, Munich

2% CH. Linx, “Dietrich Reinkingk", in M. SroLLeIs (Hrsg), Staatsdenker im 17. 18. Jabrbundert, Francfort/Main 1977, p. 87; W. Wacner, Das Staatsrecht des

Heiligen Rômischen Reiches Deutscher Nation, Karlsruhe 1968, pp. 50 ($ 30); 85 ($ 145).

7 R. Hoxz, Die Reichsstaatsrechtslebre des Jobannes Limnaeus, Aalen 1968, pp. 94 s. 5 Cf. H. Conran, Recbt und Verfassung des Reiches in der Zeit Maria Tberesias, Cologne-Opladen 1964, pp. 476 ss. 2 p. Rassow, Forschungen zur Reicbs-Idee im 16. und 17. Jabrbundert, CologneOpladen 1955, p. 76. 3 RÓsSLER-FRANZ,

op. cit. (n. 25), p. 1027.

31 CoNRAD, op. cit. (n. 9), II, pp. 174 ss. 2 W. SELLERT, Über die Zuitándigkeitsabgrenzung von Reicbsbofrat und Reichskammergericht, Aslen 1965, pp. 46ss.; O. v. GSCHLIESSER, Der Reichshofrat, Vienne 1942, pp. 29;

35ss.;

CoNRAD,

op. cit. (n. 9), IT, pp.

1645ss.;

WAGNER,

op. cit. (n. 25),

pp. 54s. ($$ 47 ss.). 93 G. OEsTREICH, Verfassungsgeschichte vom Ende des Mittelalters bis zum Ende des alten Reiches, 3ème éd. 1980, in GEBHARDT, Handbuch der deutschen Geschichte,

9ème éd., Munich 1980, pp. 137 ss.

119

immédiats”. Les contemporains faisaient une distinction parmi les immédiats

entre les "états de l'Empire" ("Reichs-Stünde", ordines imperii, status imperii) *, en tant que personnes ayant droit de vote à la Diète, les "membres de l'Empire" ("Reichs-Glieder", sembra imperii) 9 et les "citoyens de l'Em-

pire" (cives imperii) *; les "membres de l'Empire" participant tout au plus à une voix curiate, les "citoyens de l'Empire" n'ayant aucun droit de vote, mais n'étant pas soumis non plus à aucune souveraineté provinciale. Ces différenciations soulignent que l'immédiat a été au moins considéré comme "citoyen de l'Empire" (civis imperii); lactif sur le plan politique grâce à son appartenance à la Diète de l'Empire est considéré comme status imperii. Seul le status imperii permet la cogestion politique comme le permet aujourd'hui la nationalité (status civitatis). Des différences ont existé aussi entre les états de l'Empire (status imr perii)": les princes électeurs jouissaient de droits régaliens et à la Diète de

l'Empire ils étaient assis autour de l'Empereur, en face des autres états de l'Empire *. Leurs 7 (plus tard: 8, aprés 1803: 10) membres avaient autant de poids que les 300 (plus tard 230) membres environ du collége princier oà (en

1792)

94

membres

ayant

chacun

une

voix

("Virilstimme")

font

face

à 141 membres ayant au total 6 voix (Kuriatstimmen") ?. Ainsi la participation à la formation de la volonté politique gráce à l'état d'Empire (status imperii) était d'une importance différenciée. b) Les magistrats de l'Empire. Les officiers des autorités de l'Empire sont rattachés d'une maniére particuliére à l'Empire *. Surtout les membres de la Cour supréme et du Conseil aulique ainsi que leurs familles (y compris les domestiques)

étaient soumis

à la juridiction de ces tribunaux.

Les

offi-

ciers de la Chancellerie de l'Empire, tout particuliérement le Vice-chancelier de l'Empire, les membres du Conseil aulique (président, vice-président, conseillers) ainsi que les juges et les présidents de la Cour supréme étaient nommés par l'Empereur; ils avaient, avec les assesseurs, prété serment à l'Em-

pereur et à l'Empire. c) Les membres de l'armée de l'Empire. Les soldats et d'autres membres de l'armée impériale se sont trouvés aussi dans une relation particuliére avec 3 J. HÜsNER, Sraats., Zeitungs- und Conversationslexikon, Regensburg 35 HÜBNER,

op.

cit.

(n.

34),

p.

899;

H.H.

HorMANN,

Quellen

zum

1759, p. 902. Verfassungs-

organismus des beiligen rümischen Reiches deutscher Nation 1495-1815, Darmstadt p. XVII; WAGNER, op. cit. (n. 25), pp. 74ss. ($$ 116 ss.). 36 HÜBNER,

1976,

op. cit. (n. 34), p. 901.

3! CoNRAD, op. cit. (n. 9), II, pp. 94ss.; H. WENKEBACH, Bestrebungen zur Erbaltung der Einbeit des Heiligen Rómiscben Reiches, Aalen 1970, pp. 12ss.; WAGNER, op. cit. (n. 25), p. 46 ($ 19). 3 R. AULINGER, Das Bild des Reicbstages im 16. Jabrbundert, Munich 1980, p. 205, fig. 26. 99 OESTREICH,

op. cit. (n. 33), pp.

151ss.;

HoFMANN,

op.

cit. (n. 35), pp.

359 ss.

© CoNRAD, op. cit. (n. 9), II, p. 164; SELLERT, op. cit. (n. 32), p. 46; H. HarTENHAUER, Geschichte des Beamtentums, Cologne 1980, pp. 49 ss.

120

l'Empire *. Certes, l'Empire ne recruta pas lui-même mais les cercles de l'Empire ont envoyé des contingents en faisant appel aux états de l'Empire. L'armée formée de cette façon était l'armée de l'Empire et non pas celle des états respectifs et non plus seulement celle de l'Empereur. Bien sûr, à cóté de l'armée de l'Empire se sont battues des troupes impériales qu'il avait recrutées en sa qualité de prince régnant dans ses Etats patrimoniaux, ainsi que celles des états de l'Empire * Un ou plusieurs feld-maréchaux nommés par l'Empereur et la Diéte avaient le commandement supérieur de l'armée de l'Empire; ils avaient été mis, en tant que chefs, à la tête de divers généraux, mais ils étaient également soumis au Conseil de guerre. Un droit de guerre particulier était en vigueur dans l'armée de l'Empire. d)

L'immédiateté

territoriale.

Les

connexions

avec

l'Empire

décrites

jusqu'à maintenant sont toutes de nature personnelle: sont assujetties à l'Empire les personnes dont l'appartenance à l'Empire est basée sur une condition juridique spéciale et personnelle. Une attribution territoriale immédiate à l'Empire dans le sens d'une province d'Empire n'existait pas. Les villes et les villages impériaux ainsi que les terres de la noblesse immédiate constituaient une certaine exception. Les villes impériales " (les liberae Imperii civitates) étaient soumises à l'Empire en tant que villes impériales. Le seigneur de ces villes était l'Empereur auquel elles rendaient hommage; ainsi, il pouvait leur demander des services spéciaux. C'est la ville qui jouissait de l'immédiateté dans le sens juridique en tant que personne morale, mais non chaque citoyen ou habitant en particulier *. C'est la ville qui exercait la souveraineté comme un prince régnant. Cette souveraineté de la ville s'étendait en tout cas sur le territoire urbain, mais aussi souvent sur les domaines de ses sujets (par ex. Nuremberg sur Altdorf). Des villes impériales possédant un grand territoire ne se distinguaient guére des petites principautés: le territoire de la ville libre d'Ulm était presque aussi grand que celui de l'archevéché de Passau. Le fait que les villes impériales exerçaient la souveraineté montre que ces régions n'étaient pas un territoire impérial malgré la liberté dont elles jouissaient. Les droits de l'Empereur sur les villes impériales sont seulement quelques droits d'intervention (souvent contestés) fondés sur son pouvoir de souverain sur les villes et non pas partie d'un pouvoir impérial général. En ce qui concerne la noblesse impériale 5, c'est également plutôt le lien personnel et immédiat avec l'Empire qui se trouve au premier plan: le che41 CoNRAD, 42 CONRAD,

op. cit. (n. 9), II, pp. 129 5.; WENKEBACH, op. cit. (n. 9), II, p. 36.

op.

cit.

(n. 37), pp.

52s.

9 K.O. v. ARETIN, Heiliges Rómiscbes Reich 1776-1806, I, Wiesbaden 1967, pp. 90 ss.; OESTREICH, op. cit. (n. 33), pp. 120 ss.; CONRAD, op. cit. (n. 9), II, pp. 193 ss.; F. zu Savu-WirTGENSTEIN, Reichsstädte, Munich 1965, pp. 15 ss. # MirrEIS-LIEBERICH, op. cit. (n. 13), p. 262. *5 OzsTREICH, op. cit. (n. 33), pp. 34s.; CONRAD, op. cit. (n. 9), II, pp. 202ss.; ARETIN,

op. cit. (n. 43), pp. 68ss.;

HOFMANN,

op. cit. (n. 35), p. 364.

121

valier garde l'immédiateté personnelle malgré la perte de ses terres impériales, de sorte qu'il y avait une noblesse immédiate sans terres impériales (nommée "'personnalistes") . B) Immédiateté - appartenance à une province Toute appartenance immédiate à l'Empire est toujours en concurrence avec l'appartenance à d'autres choses publiques, surtout à la province *. En méme

temps on remarque qu'une appartenance seulement vague à une autre

chose publique ne correspond pas du tout à une étroite appartenance à l'Empire ou l'inverse; l'intensité de l'appartenance n'est pas inversement propor-

tionnelle, mais proportionnelle. L'état d'Empire (‘’Reichsstand’’) avec son status imperii est tout d'abord prince régnant; le représentant d'une ville impériale est lié surtout avec celle-ci: ils sont tous organes impériaux puisqu'ils sont également organes d'une autre institution publique (par ex. le duc de Bavière est de cette manière prince électeur, l'archiduc d'Autriche prince de l'Empire). Cette double appartenance, dont l'une ne restreint point l'autre, n'est pas un paradoxe. C'est surtout la possession de la souveraineté sur une province qui est condition pour l'état d'Empire. Le paradoxe résulte plutót du contraire: de moins de support par une propre souveraineté immédiate, de moins de consolidation dans l'Empire. Ainsi la qualité d'état d'Empire des villes impériales était longtemps contestée, la noblesse immédiate ne pouvait pas l'acquérir dans la méme mesure que les princes de l'Empire. Faute d'un lien étroit avec une chose publique solide, juste ces membres de l'Empire (membra imperii) se voyaient renvoyés à l'existence de l'Empire: contrairement à l'état d'Empire (status imperii), le citoyen (civis imperii) ne se distingue pas par son pouvoir politique mais par sa faiblesse politique *. C) L'appartenance médiate à l'Empire Non seulement les immédiats sont considérés comme “sujets de l'Empire" comme le montre clairement la Constitutio Criminalis Carolina de 1532 *: elle devrait avoir effet dans l'Empire entier; le cas échéant, seulement effet subsidiaire aprés le droit de province. Sa validité ne se restreint donc pas sur les immédiats, mais là où la province manquait de dispositions légales 46 CONRAD,

4 H.E. dem

op. cit. (n. 9), II, p. 203.

Fee,

"Zur Verfassungsentwicklung

des Heiligen Rómischen

Reiches

seit

Reich

bis

Westfälischen Frieden", ZRG/GA, 52 (1932), pp. 116; 118 ss. * H. v. SrBik, Deutsche Einbeit, Idee und Wirklichkeit vom Heiligen

Kóniggratz, I, Munich schaft

um

ibre

1935, pp. 128 s.; H.

Selbständigkeit

(1790-1815),

Μῦν μα, Der letzte Kampf der Reichsritter. Berlin

1910,

pp.

34s.

FEINE,

op.

cit.

(n. 47), p. 102; ARETIN, op. cit. (n. 43), pp. 69 s.; HoFMANN, op. cit. (n. 35), pp. XVII; XXVIII s.; H. RéssLer, Napoleons Griff nach der Karlskrone, Munich * Cf. n. 23.

122

1957, pp. 655.

appropriées

elle pouvait

également

avoir

validité pour des médiats,

pour

les "Landsassen" (petits propriétaires) comme par ex. à Salzbourg. Les ‘“Landsassen”’ sont donc aussi “sujets de l'Empire", bien sûr dans une mesure qui n'est pas seulement déterminée par le droit de l'Empire, mais

essentiellement par le droit provincial 9. En effet, le "Landsasse" d'une province sans privilegium de non appellando est libre de s'adresser aux tribunaux

impériaux en tant qu'instance de recours? Il peut également recourir en appel à un tribunal impérial en cas de déni de jugement Y. Cette "sujétion médiate à l'Empire" des "Landsassen'"? s'efface visiblement à côté de la "sujétion à la province". La notion moderne de "nationalité" prend ici son origine comme

le prouve l'exemple esquissé (ci-dessus $ 2) des terres des

Habsbourg. 4. La conscience de l'Empire Quand l'Empire commença à s'écrouler, Schiller, en se référant à l'époque de la guerre de 30 ans, le décrit comme suit: « Et l'Empire romain, que Dieu ait pitié! Il devrait maintenant s'appeler pauvreté romaine » *. Et Voltaire se moqua de l'Empire qui, à son avis, n'était « ni saint, ni romain, ni Empire » *. Quand en 1806 la II° confédération du Rhin fut créée contre l'Empire, Goethe dit, en apprenant cette nouvelle, que ce n'est pas à elle qu'il portait intérêt, mais à un entretien entre les cochers *. Il accepta tranquillement la perte de l'Empire: voici les hommes se lamenter sur « un entier... qui devrait étre perdu », mais « personne ne l'avait jamais vu en Allemagne » ”. En 1813, Gentz a pu relater à Metternich que «le désir de rendre hommage à l'Empereur d'Autriche en tant qu'Empereur d'Allemagne se manifesterait trés fort (en Allemagne du Sud)...» *,

Face à la double appartenance à l'Empire et à la province la question se pose de connaitre la signification de la premiére, non pas tellement en tant que formule juridique, mais en tant que réalité sociale. Ici on ne peut point étudier à fond la question de connaître l'importance Ὁ GrAWERT, op. cit. (n. 2), p. 39. 51 Conza, op. cit. (n. 9), II, p. 164; OESTREICH, op. cit. (n. 33), p. 62; GRAWERT, Op. cit. (n. 2), p. 39.

3 CoNRAD, op. cit. (n. 9), II, p. 164; SELLERT, op. cit. (n. 32), p. 40. 3 GRAWERT, op. cit. (n. 2), p. 39. % F. ScuiLLER,

Wallensteins Lager, VIII* scène.

55 H. TIEDEMANN, Der deutsche Kaisergedanke vor und nach dem Wiener Kongref, Breslau 1932, p. 11. 56 F. KRENNBAUER, Goethe und der Staat, Vienne 1949, p. 79, n. 217; W. MOMMSEN, "Zur Bedeutung des Reichsgedankes", Historische Zeitschrift 174 (1952), p. 338; TIEDEMANN, op. cit. (n. 55), p. 28; ROSSLER, op. cit. (n. 48), p. 66. 5 MoMMSEN, op. cit. (n. 56), p. 388. Mais cf. par Goethe plusieurs des scènes concernant l'empire, pat ex.: Goetz von Berlicbingen, Faust I (le caveau d'Auerbach), Faust Il; TIEDEMANN, op. cit. (n. 55), p. 15. 55 F.C. WrrriCHEN-E. SALZER, Briefe von und an Friedrich von Gentz, IIl/1, Munich 1913, p. 197; TIEDEMANN, op. cit. (n. 55), pp. 72 8.

123

subjective de l'appartenance à l'Empire, c'est-à-dire de la conscience de l'Empire, ni d’y répondre. Quelques exemples doivent démontrer des possibilités. A) Les Empereurs Du fait que, surtout depuis Charles V on s’efforça d'obtenir la couronne

impériale moyennant des dépenses énormes ?, on peut déduire un intérét dynastique pour l'Empire et pour ses possibilités. Sous le signe de la formation de la monarchie moderne, le titre d'Empereur est devenu indispensable aux Habsbourg allemands comme symbole unitaire et unifiant de leur régne * qui autrement aurait été morcelé en un nombre incalculable de titres de souverain. Quand, à la suite de l'arrét de la députation de l'Empire

(1803), il

fut possible que le successeur de Frangois II ne soit plus de la maison de Habsbourg-Lothringen, celui-ci prit le titre héréditaire d'Empereur d'Autriche 5. Mise à part cette fonction d'agrafe de l'Empire € la fonction impériale procura de nombreux avantages politiques à ceux qui l'assumaient (par ex. fief vacant) 9. À côté de cette politique dynastique, la tradition d'une politique impériale et universelle se maintient“. Elle s'exprime le plus nettement chez Charles V, en raison de son éducation supranationale et de son caractère $,

dans une situation historique particuliére: cette tradition influencera encore la décision de Maximilien,

frère de l'Empereur

d'Autriche,

Frangois-Joseph,

d'accepter la couronne impériale du Mexique ©. Ce n'est qu'avec l'Empereur Joseph II que l'intérét des Empereurs pour l'Empire s'efface devant celui pour l'Etat dynastique autrichien”: il assumait les investitures non plus en robe espagnole, mais en uniforme des hussards hongrois #. Jusqu'alors les Empereurs se montrent très attachés et engagés envers lui et ils en déduisent leurs droits, en partie aussi dans l'intérét de l'Empire. 9 G.

KLEINHEYER,

Die

kaiserlichen

Wablkapitulationen,

Karlsruhe

1968,

p.

28;

W. BRAUNEDER, "Die Korruption als historisches Phánomen", in CH. BRÜNNER, Korruption und Kontrolle, Vienne-Cologne-Graz 1981, p. 81. © SRBIK, op. cit. (n. 48), p. 65; FEINE, op. cit. (n. 47), pp. 69 ss.

$! E.R. HuBer, Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789, I, reprint 2ème éd. Stuttgart-Berlin-Cologne-Mayence 1975, pp. 62 ss.; BRAUNEDER, op. cit. (n. 11), pp. 91; 107. € FEINE, op. cit. (n. 47), p. 77. 6 CONRAD, op. cit. (n. 9), II, pp. 67;

182 ss.

4 SRBIK, op. cit. (n. 48), pp. 50 5.; K.G. HucELMANN, “Die Gestalt des Reiches in Idee und Wirklichkeit im Wandel der deutschen Geschichte”, Zeitschrift für üffentli. ches Recht

16 (1936), p. 442.

€ W. KÔHLEr, “Die deutsche Kaiseridee am Anfang des 16. Jahrhunderts", Historische Zeitschrift

(n. 29), pp. 7;

149

13;

(1934), pp. 52s.;

SBRIK, op. cit. (n. 48), p. 41;

Rassow,

op. cit.

In, Karl V., Der letzte Kaiser des Mittelalters, Góttingen-Berlin-

Francfort/Main 1957, pp. 17 s.; In., Die Kaiseridee Karls V., Berlin 1932, p. 22. € SRBIK, op. cit. (n. 48), p. 66; J. Hastip, Maximilian Kaiser von Mexiko, nich

1972.

67 FEINE, 68 FEINE,

124

op. cit. (n. 47), p. 85; RÔSSLER, op. cit. (n. 48), p. 83. op. cit. (n. 47), p. 75; SRBIK, op. cit. (n. 48), p. 118.

Mu-

Après que l'Empereur Léopold I° 9 s'est préoccupé des intérêts politiques de l'Empire ?, les Empereurs Joseph I° et Charles VI surtout se sont souvenus de leurs droits impériaux sur les états de l'Empire et sur l'Eglise ainsi que de leurs droits en Italie. Tandis que pour Joseph I* les intéréts de l'Empire prévalent ?, Charles VI s'occupait presque exclusivement de la Maison d'Autriche ?. Malgré tout, la couronne impériale de l'Empire romain germanique ornait le couvent de Klosterneubourg ?, son "Escorial autrichien", et enfin son sarcophage dans la Kapuzinergruft. Sous le règne de Marie-Thérèse, la couronne dynastique des Habsbourg ornait déjà le Château de Schônbrunn ^. B) Magistrats et officiers de l'Empire Naturellement les dirigeants des institutions, les magistrats, les fonctionnaires, étaient liés d'une façon particulière à l'Empire, puisqu'ils veillaient aux tâches de celui-ci et en représentaient les intérêts. Par conséquent la Cour suprême et le Conseil de la Cour devaient juger formellement et conformément aux droits généraux de l'Empire 5; le Conseil de la Cour en tant que magistrat était considéré tout simplement comme ‘ministère de l'Empereur" *. Dans une relation étroite et semblable avec l'Empereur, et surtout aussi avec le Conseil de la Cour, se trouvait la Chancellerie de l'Empire 7. A la téte du Conseil de la Cour ainsi que de la Chancellerie se trouvait le Vicechancelier qui, en quelque sorte comme ‘seul ministre de l'Empire" *, pouvait donner des impulsions plus importantes, comme par ex. Friedrich Schónborn. Par son activité qui durait 25 ans, en tant que Vice-chancelier de l'Empire (1702-1732) Ὁ il a rendu 9 R. Lorenz,

Türkenjabr

des

1683, Vienne

services particuliers

à la conscience

1933, pp. 23; 89.

© FEINE, op. cit. (n. 47), p. 79.

71 Cu. W. Incrao, Josef I., Graz-Vienne-Cologne 1982, pp. 48 55.; 112 ss.; mais pas une monarchie universelle comme l'Empire de Charles V.: ibid., p. 233; FEINE, op. cit. (n. 47), pp. 80 ss. 72 SrBIK, op. cit. (n. 48), p. 78.

73 H. SEDLMAYR, "Die politische Bedeutung des deutschen Barocks", Gesamtdeutschbe Vergangenbeit, Festgabe für H. Ritter v. Srbik, Munich 1938, p. 136; In., Johann Bernhard Fischer von Erlach, Vienne-Munich 1976, p. 208; W. BRAUNFELS, Die Kunst im Heiligen Rômischen

Reich Deutscher Nation

I, Munich

1979, p. 81.

74 SRBIK, op. cit. (n. 48), p. 111. 75 "Reichskammergerichtsordnung" 1495, $ 3; G. WEsENBERG - G. WESENER, Neuere deutsche Privatrechtsgeschichte, 5ème éd., Lahr 1976, p. 80; H. ScHLosser, Grundzüge der Neueren Privatrechtsgeschichte, 4ème éd., Heidelberg-Karlsruhe 1982, p. 36. 76 WAGNER, op. cit. (n. 25), p. 49) ($ 29); CONRAD, op. cit. (n. 9), II, p. 82; MirreisLrEBERICH,

op.

Maximilian

1, Kaiser an der Zeitwende,

cit. (n.

13), p. 319;

GSCHLIESSER,

op. cit.

(n. 32), p. 7;

Góttingen-Zurich-Francfort/Main

R. BUCHNER,

1970,

p. 67.

ΤΙ PEINE, op. cit. (n. 47), p. 78.

7$ OESTREICH, op. cit. (n. 33), p. 61. 7 I. Boc, Der Reichsmerkantilismus, Stuttgart 1959, p. 37; FEINE, op. cit. (n. 47), pp. 66, 80; E. EickHorr, Venedig, Wien und die Osmanen, Munich 1970, p. 183; BRAUNFELS,

Reich

op. cit. (n. 73), III, 1981, p. 347;

und Europa,

I, Wiesbaden

1962,

p. 70;

P. WixpEBUnG,

HoFMann,

Der junge

Leibniz,

Das

op. cit. (n. 35), p. XXXI.

125

de l'Empire. La même chose est valable pour ses homologues Kinigsegg et Windischgrätz 9. Des difficultés extérieures augmentent particulièrement la conscience de

l'Empire":

la défense contre la France ®, surtout celle contre les Turcs et

par la suite l’offensive allant au-delà des frontières hongroises. A l'Ouest, l'organisation militaire des cercles de l'Empire parmi d'autres organisations fait ses preuves,

au Sud-est, les contingents

des cercles, la vraie armée

de

l'Empire, se fondent avec les troupes des Etats patrimoniaux de l'Empereur en formant une armée uniforme *. Dans les armées, qui, en 1683, ont libéré Vienne et, en 1686, conquis Ofen, malgré des contingents différents — troupes des cercles, Bavarois, Brandenbourgeois, Impériaux etc. — l'idée que ce sont la Bavière *, le Brandenbourg, l'Empereur etc. qui guerroient en tant qu'alliés, ne prédomine pas du tout, mais c'est l'Empire qui se bat contre les Turcs 5. L'origine des généraux ou des présidents du Conseil de guerre impérial — le comte Raimondo Montecuccoli 5, le duc Carl de Lothringen, le margrave Hermann de Baden, le prince Eugène de Savoie ” —

s'efface devant leur fonction

de commandant de l'Empereur et de l'Empire *. Après que l'idée d'une croisade universelle et européenne, reprise dans des projets condamnés toujours à l'échec depuis Maximilien I°, s'est revélée comme étant une erreur", le succés contre les Turcs trouve un écho dans un nouvel universalisme orienté vers la conscience de l'Empire ”. Il ne dépasse pas seulement temporairement le particularisme allemand, mais se développe sur le plan européen. Les refléxions de l'Empire de repousser les frontiéres de l'Empire per portam Trajanam ou jusqu'à Constantinople en sont caractéristiques": on ne peut pas nier une sorte de renovatio imperii. C'est encore plus visible dans le Nord de l'Italie: les victoires remportées ici, sont utiles au prince Eugéne de Savoie pour restaurer les droits impériaux en Italie au sens de la conscience de l'Empire ?, Dans cet universalisme les projets du prince Eugéne peuvent s'unir sans peine avec l'idée de l'équilibre politique européen, de facon que l'idée naissante d'un Etat autrichien des Habsbourg soit compatible avec

l'idée de l'Empire ?. 99 Bos, op. cit. (n. 79), pp. 36s. 81 SRBIK, op. cit. (n. 48), p. 69; INGRAO, op. cit. (n. 71), pp. 48s.; HOFMANN, op. cit. (n. 35), pp. 226 s. 8 INGRAO, op. cit. (n. (n. 79), pp. 4; 205.

71),

pp.

48s.;

plus

net

par

Leibniz:

WIEDEBURG,

op.

cit.

85 Lorenz, op. cit. (n. 69), p. 313. # O. RepLICH, Weltmacbt des Barock, 4ème éd., Vienne 1961, p. 241; V. v. RENNER, Wien im Jabre 1683, Vienne 1883, pp. 379 ss.; 418 5. 55 LoRENZ, op. cit. (n. 69), p. 312.

56 Raimund Montecuccoli-Historische Gedácbtnisausstellung (Katalog), Hafnerbach 1980. *' M. BRAUBACH, Prinz Eugen von Savoyen, III, Vienne 1964, p. 310 88 oRENZ, T op. cit. (n. 69), pp. 190 ss. 9 Lorenz,

op. cit. (n. 69), pp.

11; 312.

9? Lorenz, op. cit. (n. 69), pp. 312; SBRIK, op. cit. (n. 48), p. 76. 91 LoRENZ, op. cit. (n. 69), p. 366. 9 Boc, op. cit. (n. 79), p. 35.

95 Boc, op. cit. (n. 79), p. 38, n. 146. 126

La conscience de l'Empire ne se restreint pas seulement aux titulaires des fonctions de l'Empire. Dans la défense contre les Turcs, à la frontière de l'est de la Styrie, on se rend absolument compte qu'il ne s'agit pas seulement de protéger la frontiére styrienne, mais également "la clóture de la Cour de l'Empire" *, Malgré son attachement au Tyrol et les relations étroites de la Cour tyrolienne avec le nord de l'Italie, le Chancelier tyrolien Wilhelm Biener considère le Tyrol comme “la citadelle de l'Empire romain" (1640) 5. Les Chanceliers autrichiens Hocker et Stratmann s'occupent des projets ré. formateurs de l'Empire, le Chancelier de Bohême et pro-autrichien Wratislav

croit l'appui de l'Empire essentiel * . C) Les babitants des villes impériales Bien que la fonction du conseil municipal ou du magistrat médiatise les citoyens des villes impériales, ceux-ci conservent dans la plupart d'entre elles la conscience « de ne pas étre des sujets du magistrat, mais de l'Empereur et de l'Empire » (v. Aretin) 7. C'est avant tout leur influence sur la composition du magistrat municipal qui y contribua (fait complétement contradictoire à la constitution des territoires séculiers et ecclésiastiques) et finalement le fait qu'en particulier le Conseil aulique de l'Empire se servait de plus en plus de son droit d'intervention dans l'administration municipale *. La conscience d'immédiateté était en méme temps une conscience spécifique de liberté par laquelle le citoyen d'une ville impériale se distinguait d'un sujet provincial et aussi du citoyen d'une ville provinciale. Ainsi, non seulement au début des temps modernes, mais aussi aprés le détachement de la Confédération helvétique de l'Empire en 1648, les villes suisses se sont rendues compte de leur immédiateté et la soulignent en tant que symbole de liberté. Certes, déjà en 1654, Zurich a rayé la mention de l'Empire dans la constitution municipale que, chaque année, les citoyens s'engageaient par serment à observer; d'autres villes l'ont fait beaucoup plus tard, Schaffhausen par ex. en 1714”. L'aigle impériale ou, comme c'est le cas à Berne, la couronne royale allemande, sont restées le symbole des villes suisses jusqu'à nos jours. Vienne n'était pas une ville impériale dans le sens juridique, mais quand méme une ville de l'Empire , Elle doit cette autorité qui est reconnue et qui lui est accordée partout, à la résidence impériale, au Conseil aulique qui y gouverne ainsi qu'à la Chancellerie de l'Empire d'un cóté, à sa situation géographique de l'autre côté. Sous le règne de l'Empereur Léopold I°, un livre % SzBIK, op. cit. (n. 48), p. 69; W. 16. Jabrbundert, Munich 1978, p. 105. 95 Sanik, op. cit. (n. 48), p. 83.

ScHuLzE,

Reich und Türkengefabr

im späten

% Boc, op. cit. (n. 79), pp. 365.

9! % 9 19

ARETIN, op. ARETIN, op. H.C. Pevez, ozENZ, T op.

cit. (n. 43), p. 94. cit. (n. 43), p. 94. Verfassungsgeschichte der alten. Schweiz, Zurich 1978, p. 79. cit. (n. 69), p. 25.

127

intitulé Ebren-Ruff Teutschlands ("La gloire de l'Allemagne") commence par la description de Vienne, puisque « c'est là que le plus grand souverain et maître du monde a sa résidence »: son auteur est le professeur d'histoire du futur Empereur Joseph I°! En 1690 un mémoire du sénat de Hambourg appelle celle-ci, Strasbourg et Vienne, les piliers de l'Empire '®. Ce n'est pas seulement l'Empereur, la Cour, les autorités impériales, les fétes de la haute noblesse et les éléments étrangers qui rappellent l'Empire à la population de Vienne, mais temporairement et surtout la menace turque. Les attaques turques contre Vienne, surtout en 1529 et 1683, ne sont pas

dirigées contre n'importe quelle ville. En réalité Vienne était une forteresse entretenue par les états de l'Empire, au sens figuré Vienne était pour les Turcs la "pomme d'or" (Kizil Elma) 9 tellement désirée, c'est-à-dire comme

Rome et auparavant Constantinople le centre spirituel de la chrétienté. A cóté de ce souvenir inquiétant de leur attachement à l'Empire, la population de Vienne se voyait à l'époque baroque agréablement entourée de la gloire impériale (voir infra, D).

D) Les architectes de l'Empire Encouragée ou mieux réveillée par les victoires remportées sur les Turcs, la conscience de l'Empire s'exprime avec beaucoup d'effet jusque dans l'architecture baroque de Vienne "*, Les œuvres architecturales de Johan Bernhard Fischer von Erlach surtout traitent « la définition de l'Empire et sa fonction dans l'ordre mondial » '9. Le premier plan du château de Schónbrunn, dont l'exécution est divergente et plus simple, est considéré comme la « première représentation architecturale adéquate de l'Empire des temps modernes » "%, L'église de St. Charles représente consciemment un programme impérial conçu par l'historiographe de la Cour, Carl Gustav Heraeus!”: elle doit être

l'"église de l'Empereur".

A ces fins, on a déployé toute la richesse des

symboles et de l’iconologie de l'Empereur 155, La bibliothèque de la lement a représenté l'Empereur comme dieu des muses 9. Toutes architecturales, voire le plan de Schónbrunn, ont recouru à la architecturale et aux éléments des Romains !!°: ainsi toutes les trois

Cour finales œuvres conception rappellent

101 J.J. WAGNER v. WAGENFELS, Ebren-Ruff Teutschlands, 1691: cf. LoRENZ, op. cit. (n. 69), p. 25; INGRAO, op. cit. (n. 71), p. 49. 12 LORENZ, op. cit. (n. 69), p. 26.

18 R.F. KREUTEL, Osmanische Geschichtsschreiber, II, Im Reich des goldenen Apfels, Graz-Vienne-Cologne 1957, pp. 9ss.; 76s.; 123s.; In., Kara Mustafa vor Wien, 2ème éd., Graz-Vienne-Cologne 1960, p. 171, n. 8; EICKHOFF, op. cit. (n. 79), pp. 245; 362. 19 BRAUNFELS, 15 BRAUNFELS,

op cit. (n. 73). op. cit. (n. 73), p. 74.

1% SEDLMAYR,

Fischer

(n. 73), 107 108 10 110

128

pp. 75 ss. BRAUNFELS, op. cit. SEDLMAYR, Fischer BRAUNFELS, op. cit. BRAUNFELS, 0p. cit.

v.

Erlach,

cit.

(n.

(n. 73), pp. 76s. v. Erlacb, cit. (n. 73), (n. 73), p. 77. (n. 73), pp. 75ss.

73),

pp.

p.

162.

52ss.;

BRAUNFELS,

op.

cit.

les colonnes de Trajan et de Marc Aurèle, l'église de St. Charles les temples de la Paix de Jupiter !!; à la bibliothèque de la Cour, l'Empereur est représenté comme imperator romain.

Suivant la tradition romaine l'architecte italien Domenico Martinelli de Lucca, trés recherché dans la Vienne baroque, s'est « appelé orgueilleusement civis romanus ayant des dons artistiques » !!?. Dans l'architecture destinée à l'Empereur et briévement décrite ci-dessus, lantiquité romaine se voit déjà en concurrence avec d'autres traditions et lentement remplacée par celles-ci. Ainsi l'emploi de 2 colonnes à la façon de Trajan est une tradition remontant à l'Empereur Charles V: en tant que colonnes

d'Hercule

(Gibraltar),

elles symbolisent

la domination

du

monde

au-delà de celles-ci jusqu'en Amérique au début des temps modernes !?. La lice prédominant sur le plan de Schónbrunn a son origine dans la tradition allemande !, les symboles impériaux de l'église de St. Charles ne sont pas seulement des « allusions à Auguste et Trajan », mais aussi « au temple de Salomon, à la Cathédrale de St. Pierre et à la Hagia Sophia, à l'Empire de Charlemagne et à celui de Charles V » '5; à la bibliothèque de la Cour, l'Empereur n'est pas seulement

représenté comme

Imperator

Romanorum

mais aussi comme

Hercules musarum, la construction ne reprend pas la tradition de Rome, mais la tradition d'Athénes "6, Une autre manifestation architecturale de l'idée de l'Empire, la colonne en mémoire de la peste sur le Graben à Vienne, ne laisse reconnaitre aucun rapport avec l'antiquité romaine: ici, les symboles impériaux s'unissent dans les armes et dans leur disposition, avec la représentation en partie allégorique de la Foi et de la Piété en créant un programme iconologique tout à fait

nouveau !"", Mais aussi les plans des nouvelles constructions de la Hofburg dessinés par Johann Emanuel Fischer von Erlach ne reprennent plus les symboles romains 5: les doubles colonnes rappellent seulement le style Charles V, l'architecture de la partie où se trouve la Chancellerie de l'Empire représente le "systéme intérieur du Saint Empire" des temps modernes. En ce qui concerne la magnifique architecture sacrale et, avant tout, les grands monastéres, presque rien n'indique la Rome paienne: l'Eglise romaine et la dynastie des Habsbourg fournissent les motifs caractéristiques !*.

Wl 12 op. cit. 13 pp. 53;

SepLMAYR, Fischer v. Erlacb, cit. (n. 73), p. 181. P, HeNwINGS, Das barocke Wien, II, Vienne-Munich 1965, p. 35; BRAUNFELS, (n. 73), pp. 52; 54; 286; 361. BrAUNFELS, op. cit. (n. 73), p. 75; SEDLMAYR, Fischer v. Erlacb, cit. (n. 73), 179.

14 BRAUNFELS, op. cit. (n. 73), p. 75. 115 116 17 118 19

SEDLMAYR, Fischer v. Erlacb, cit. (n. 73), p. 181. BRAUNFELS, op. cit. (n. 73), p. 77; SEDLMAYR, Fischer v. Erlacb, cit. (n. 73), p. 181. BRAUNFELS, op. cil. (n. 73), p. 74. SEDLMAYR, Fischer v. Erlacb, cit. (n. 73), pp. 205 5. BRAUNFELS, op. cit. (n. 73), pp. 79 s.

129

E) Les mercantilistes

L'Empire n'offre pas seulement un point de repère pour la conscience de l'Empire, mais apparaît aussi comme espace de vie actuel et digne d'amélioration, comme chantier d'expérimentations économiques dans le sens d'un

"mercantilisme impérial” 1°. Ce qui est étonnant puisque l'on devrait supposer que le mercantilisme en tant que ‘système d'une politique de pouvoir" ! s'unit seulement avec le pouvoir, c'est-à-dire avec la principauté gagnant d'importance et non pas avec l'Empire. Malgré cette circonstance et malgré les nombreuses frontières douanières à travers l'Empire qui en résultent, les notions de "patrie allemande", c'està-dire l'Empire, et de “commerce allemand" lues chez Johann Joachim Becher,

sont identiques !2, Pufendorf et méme Hórnigk, fanatique de l'Autriche 13, ne voient l'Empire que comme un territoire économique unitaire au développement duquel les Etats patrimoniaux de l'Empereur devraient servir d'exemples. Becher,

Krafft et Leibniz !* ont l'intention de faire de l'Empire un Etat exportateur dont l'économie est basée sur la manufacture 5. L'homme politique et auteur d'histoire politique, Justus Móser, "a German patriot" (un patriote allemand) 5, a recommandé à la bourgeoisie ascendante du XVIII* siècle de se servir de la Constitution de l'Empire pour l'unification politique et économique de l'Empire.

F) Les publicistes de l'Empire - les juristes Les mercantilistes de l'Empire partent de l'idée que l'Empire est un Etat et devrait en tant que tel étre une unité économique, et pourrait étre comparé à la France. Cette conception remonte à la science du "droit public de l'Empire" et aux publicistes qui la défendent '?. Malgré leurs positions différentes, la valeur qu'ils lui attribuent et malgré leur connaissance de la faiblesse du pouvoir impérial ils considérent l'Empire juridiquement et politiquement comme un Etat et non seulement comme une

confédération. Pour Leibniz l'Empire est méme en 1697 "bien rangé” ‘#, ce qui semble contredire Pufendorf avec son opinion que l'Empire ressemble à 12 Boc, op. cit. (n. 79). 121 Boc, op. cit. (n. 79), p. 16.

12 Boc, op. cit. (n. 79), p. 17. 13 Pu. W. v. HónNIGK, Osterreich über alles, wann es nur will, Vienne 1684. 14 W,

ScHÜssLER,

Vom

Reich

und

der

Reicbsidee

in

der

deutschen

Geschichte,

Leipzig 1942, p. 28. U5 Boc, op. cit. (n. 79), p. 18.

1% W.F. SHELDON, The Intellectual Development of ]ustus Moser: a German Patriot, Osnaubrück 1970, p. 112. 17 SroLLEIS, op. cit. (n. 26); CoNRAD, 13 Boc, op. cit. (n. 79), p. 27.

130

op.

cit.

(n. 9),

II, pp.

The Growth

113 ss.

of

un monstre (monstro simile) 5, Pufendorf veut pourtant dans cette description montrer seulement que l'on ne sait pas dans quelle forme de gouvernement il faut classer l'Empire. Il n'a utilisé cette description que dans la première

édition de son De statu imperii Germanici 9: il a dès lors écarté le soupçon d'une évaluation négative. Ce n'est pas ici qu'il faut mentionner chaque groupe de publicistes de l'Empire. Au lieu de faire cela, prenons Pütter comme exemple “!, un des derniers publicistes, qui a survécu de quelques années à la fin de l'Empire. Bien qu'il ait été complétement conscient que la souveraineté impériale était de fait et juridiquement extrémement faible 132, i] considérait l'Empire comme une réalité politique et juridique, vraiment comme un Etat qui se compose, en tant que confédération, d'autres Etats #. Il faut encore ajouter que les publicistes ne considérent pas seulement l'Empire, comme si qa allait de soi, comme un Etat, mais que certains d'entre eux — surtout Reinkingk — accordent le pouvoir suprême de l'Empire à l'Empereur 9^. Il faut retenir aussi que les publicistes de l'Empire n'ont pas du tout développé leur conscience de l'Empire au service de l'Empereur ou de l'Empire. S'ils étaient au service

public, ils servaient alors un prince régnant ("Landesfürst") '5. Avec la formation par l'étude du droit romain général, qui était appliqué de façon très différente comme droit général de l'Empire ("des Reiches gemeines Recht"), c'est-à-dire comme droit général subsidiaire de l'Empire, un minimum de conscience de l'Empire a été inculqué à chaque juriste 335, Surmonter le droit romain général par une codification pour chaque province est donc nécessairement un aspect de la suppression de l'idée de la souveraineté impériale par l'idée de la souveraineté provinciale ?, En tout cas, l'existence du droit romain général a rendu possible l'existence des juristes de

l'Empire,

échangeables

entre

les

territoires

et

sans

lien exclusif

avec

ceux-ci. Goethe, étudiant à Leipzig et ayant obtenu sa licence en droit à Strasbourg,

a pu

exercer

à Francfort

sur

le Main,

à Wetzlar

et enfin

à

Weimar 15, V9 S. PurENDORP, Die Stuttgart 1976, VI/$ 9.

19 N. HAMMERSTEIN, F. SaLomon,

Severinus

Verfassung

"Samuel

des

deutschen

Pufendorf",

de Monzambano.

De

Reiches

in STOLLEIS,

Statu

Imperii

(trad.

par

H.

Denzer),

op. cit. (n. 26), p. 191; Germanici,

in K.

ZEUMER,

Quellen und Studien zur Verfassungsgeschichte des Deutschen Reiches in Mittelalter und Neuzeit,

III/4,

Weimar

1910,

p.

126.

Bt Ὁ, Scute, Jobann Stephan Piitters Reicbsbegriff, Góttingen 12 SCHLIE, op. cit. (n. 131), pp. 36 ss.

1961.

13 SCHLIE, op. cit. (n. 131), pp. 41 ss.

14 CH, Link, “Dietrich Reinkingk", in SroLLEIS (Hrsg.), op. cit. (n. 26), p. 83. 135 Par ex. Althusius (STOLLEIS, op. cit. [n. 26], p. 49), Reinkingk (ibid., p. 98), Limnaeus

(ibid., p.

116), Leibniz

(ibid., pp. 224s.);

SHELDON,

op.

cit. (n.

126), p. 24.

136 ScHLOSSER, op. cit. (n. 75), p. 35. 17 H. LeNTzE, "Naturrecht und Historische Schule in der Gsterreichischen Rechtswissenschaft", Wissenschaft und Weltbild 23 (1970), pp. 39s; SCHLOSSER, op. cit. (n. 75), p. 62. 138 KRENNBAUER, op. cil. (n. 56), pp. 1288.

131

5.

Imperium

Romanum

- Imperium

Germanicum

Idéologiquement le Saint Empire du Moyen Age s’appuyait essentiellement sur l'idée de son identité avec l'Empire romain de l'antiquité . Au XVI* siécle encore, les Empereurs légitimaient la législation avec le renvoi sur leur “prédécesseur Justinien" * et Charles V était encore pénétré par l'idée d'un Empire universel régnant au Moyen Age “i. Cependant, au XVI* siècle déjà le parallélisme (entre le Saint Empire et

l'Eglise romaine) '? a été rompu

avec la reconnaissance

de la Réforme.

Après l'aversion des humanistes contre Rome !9, Conring a détruit la théorie et l'idée de la translation de l'Empire (translatio imperii) 4. Presque en méme temps, l'Empire s'est vu politiquement restreint à ses territoires allemands: l'inclinata nacio Germanica devient, de plus en plus, du sacrum imperium, et celui-ci se lie de façon inséparable avec la "nation allemande”. Vers la fin du XVII° siècle l'Empire n'est pas pour le peuple un Empire romain, mais un "Empire germanique": dans une piéce de théátre, à l'occasion de la libération de Vienne de la menace turque, Léopold I° est présenté aux spectateurs comme "Leo de l’Empire germanique”, comme porteur de la "couronne

du monde

allemand”.

Sa représentation comme

Imperator

Romanorum

triomphant, vétu d'une toge et portant une couronne de lauriers, sur un char *, est déjà une exception. A l'époque du style baroque, les éléments de l'antiquité romaine s’effaçaient peu à peu. L'antiquité romaine est seulement en partie source de l'iconographie de l'Empereur Charles V, surtout en ce qui concerne la royauté universelle de droit divin des temps modernes et la Pietas Austriaca ("piété autrichienne”) des Habsbourg '*. Les publicistes n’écrivaient plus sur un Imperium Romanum, mais sur l'Imperium Romanum Germanicum ("Empire romain germanique”). Pour Pütter!? par 19 CONRAD, op. cit. (n. 9), p. 233; PUFENDORF, op. cit. (n. 129), I/$ 14. 19. Institutum Ferdinandi I. (1526), préface: cf. W. BRAUNEDER, "Zur Gesetzgebungsgeschichte der niederósterreichischen Lünder", Festschrift f. H. Demelius, Vienne 1973,

P. 7; H. v. Weser, “Die peinliche Halsgerichtsordnung Kaiser Karls V.", ZRG/GA, (1960), p. 293. 141 KÔHLER, 142 KÔHLER,

op. cit. (n. 65), 53; Rassow, op. cit. (n. 65), p. 54.

Kaiseridee,

cit. (n. 65),

pp.

165;

77 171.

14 SCHÜSSLER, op. cit. (n. 124), p. 45. 14 D, WirLowerr, "Hermann Conring”, in SroLLEIs (Hrsg.), op. cit., n. 26, p. 142; SRBIK,

op.

cit.

(n.

48),

pp.

61s.;

F.

WiEACKEm,

Privatrechtsgeschichte

der

Neuzeit,

2ème éd., Gôttingen 1967, p. 206. M5 U. NoNN, "Heiliges rómisches Reich deutscher Nation", Zeitschrift für bistorische Forschung

16 Jugend D. 27, M? M8 York

9 (1982), p. 142.

Die befreyte Vindobonae ... von der in dem Gymnasio xu Halle studirenden .. auffgefübret, Halle 1684 (Dresden, Sächs. Landesbibliothek, Hist. Germ. 6). Une peinture à fresque dans un palais situé à Prague/Kleipseite. F, MATSCHE, Die Kunst im Dienste der Staatsidee Karls VI., I-II, Berlin-New 1981.

19 Cf. les titres de leurs œuvres: 19 SCHLIE,

132

op. cit. (n. 131), pp.

STOLLEIS, 14s.

op. cit. (n. 26).

ex., l’idée de l'Empire reur;

que

l'on a eue

il n'y a pas eu de franslatio

au Moyen

Age

n'est

("translation"), mais une

qu'une

er-

renovatio

im-

perii (renaissance de l'Empire"). Le Saint Empire n'est un Empire romain que dans ce sens. L'Empire se débarrasse pourtant seulement lentement du “Romain” !. Ce complément n'exprime pas seulement une tradition, mais tient compte également de l'idée universelle à cóté de l'idée nationale. Ainsi lidée de l'Empire pouvait temporairement déployer son rayonnement à travers les frontiéres allemandes: surtout au XVII* siécle, les contemporains

ont lié la Hongrie des Habsbourg à l'Empire !?; au XVII* et au XVIII siècles, on a pensé que l'Empire étendrait ses frontiéres jusqu'à la Mer Noire et à la Mer Blanche (Egée) '*; que des princes d'Eglise serbes voteraient et siège-

raient à la Diète *, Au XVIII: siècle, dans les cours que l'on faisait aux princes héréditaires l'Empire était devenu un Empire germanique . Il y est question de l'Allemagne et du droit pénal allemand. L'étranger suit également cette tendance: la Paix de Presbourg conclue en 1805 par ex. ne connaît pas "d'Empire romain", mais une "Confédération germanique”, pas d' "Empereur romain", mais un "Empereur d'Allemagne" '!, l'acte de la Confédération du Rhin un "Empire germanique” '* et la curie ne parle pas de l’imperium Romanum, mais de l'imperium Germanicum '?. Seulement en s'exprimant dans le "style des Chancelleries allemandes" on se sert de la formule “Heiliges Rómisches Reich Deutscher Nation" (Saint Empire

romain germanique)'9:

«on

appelle l'Empire

romain

par égard pour la

dignité impériale qui est restée, depuis Otton I°, liée à la Nation allemande ». Ainsi l'"Empereur romain", dont la fonction est d'abord consi. dérée comme universelle, devient surtout au XVIII* siécle l'Empereur national allemand '! — et c'est justement pour cette raison que l'on a pu appeler “Empereur” le tsar russe et le sultan ottoman, et l’ “Empereur romain" n'a entravé, en 1804, ni le titre d'Empereur des Français ni celui d'Empereur d'Autriche. De la conscience de l'Empire s'est formée, aux temps modernes, la conscience de l'appartenance à la nation allemande, comprenant

beaucoup plus que les “immédiats”. 151 WIEDEBURG, op. cit. (n. 79), p. 14. 12 F, VALJAVEC, Geschichte der deutschen

II, Munich

Kulturbeziebungen

zu

Südost-europa,

1955, pp. 165 ss.

13 SCHÜsSLER,

op. cit. (n. 124), p. 29.

154 SCHÜSSLER, op. cit. (n. 124), p. 29. 155 H.

Coran,

op.

cit.

(n. 28), p. 418

(cf. le titre:

“Von

dem

Deutschen

Reich

überhaupt, dessen Benennung, Einteilung, Zugehórungen und Ansprüchen"); WAGNER, op. cit. (n. 25), pp. 49 ($ 27); 76 ($ 122). 56 H. WorreNsBERGER, Napoleonische Friedensvertráge, Berne 1946, p. 35. 157 WoLFENSBERGER,

op. cit. (n. 156), pp. 34 ss.

18 E.R. Huser, Dokumente zur Berlin-Cologne-Mayence 1978, pp. 28 ss.

deutschen

19 TIEDEMANN, op. cit. (n. 55), p. 21. 160 CONRAD, op. cit. (n. 28), p. 419 (7, p. 44

($

$ 1);

Verfassungsgeschichte,

Y,

cf. aussi

cit.

WAGNER,

op.

Stuttgart (n. 25),

13).

161 HUGELMANN,

op. cit. (n. 64), p. 443.

133

SANDRO SCHIPANI

IL 'MODELLO' ROMANO DEL CODE NAPOLEON: PROBLEMI DEL DIRITTO DELLE PERSONE

Il progetto della ricerca, nello svolgimento del quale si colloca questo II Seminario, e che fu esposto l'anno scorso, prevedeva che « nella prospettiva di un incontro tra le culture, ci si riferirà alla fondazione di Roma, concepita

sin dall'origine

come

fusione,

in spazio e tempi

certi,

di etnie

diverse »!, Esso poneva cosí, implicitamente, ma immediatamente, al centro dell'attenzione il tema civis/Romanus di quest'anno che di tale "fusione" coglie uno strumento giuridico. Per quanto specificamente interessa questa seduta, il programma citato

aggiungeva (e mi permetto di richiamarlo): fondazione di Roma

« nell'arco storico che va dalla

ai nostri giorni, si sono scelte due fasi, che sembrano

meglio evidenziare la dinamica fattuale e stimolare la riflessione teorica: la fase iniziale, per cosí dire costitutiva, e quella delle grandi rivoluzioni [...] La fase rivoluzionaria, che comincia con la caduta della seconda Roma e con le scoperte geografiche, sembra culminare a sua volta, nelle codificazioni: tra il 1804 (Code Napoléon) e il 1917 (Cédigo Civil del Brasile) [...] Il Code Napoléon, fattore di diffusione mondiale di un diritto derivato dalle Pandectae

di Giustiniano (ricordiamo l’opera del Pothier) è anche lo strumento rivoluzionario che definisce la scomparsa della formazione sociale feudale ». Il Code Napoléon, che salda regole di comportamento (e rispettivi valori) del vivere sociale antiche, obbiettivi rivoluzionari, domande moderne, veniva

cosi proposto alla nostra attenzione. In questo mio apertura, desidero offrire soltanto alcuni punti di storiografia giuridica, che concernono il tema, che relazioni previste; sono punti aperti, problematici, mente contraddittori.

brevissimo intervento di riferimento, latenti nella verrà approfondito nelle per lo meno apparente

1 Cfr. [P. CarALANO - P. SiniscaLco], Aspetti storico-religiosi e giuridici dell'idea di Roma: tradizione e rivoluzioni. Progetto di ricerca d'Ateneo, Università degli Studi di Roma

1981, ora in Roma,

Costantimopoli,

Mosca

(Da Roma

alla Terza

Roma,

Studi

I),

Napoli 1983, pp. 559 s.; 564.

135

1. Desidero, in primo luogo, richiamare una osservazione del Koschaker, la cui opera, Europa und das rômische Recbt?, resta sempre uno dei luoghi pit significativi di riflessione sul valore costitutivo dell'idea politica di Roma, della prima Roma, nella storia europea. Il Koschaker, dopo aver riconosciuto i meriti intrinseci del Code Napoléon, ed aver celebrato Napoleone « fra i legislatori della storia universale »,

che può essere « collocato a diffusione del Code al « fatto e qualifica quello cosí creato cui vede inclusi tutti i Paesi

fianco dell'Imperatore Giustiniano », collega la di essere (stato) il codice dell’Impero francese » da Napoleone come « impero "giuridico" », in ove il Code fu recepito o conservato o ripri-

stinato, anche indipendentemente da vincoli politico-giuridici con la Francia ?. Questo riferimento all'Impero, queste semplici parole, usate forse in modo un po’ traslato e non riferite dall'A. al modello romano, credo che però siano ugualmente interessanti nel quadro dei lavori di questo Seminario (ed ho presente anche in particolare la seduta di ieri, sul Sacro Romano

Impero, e il ricco significato della nozione di ‘impero’) *. Esso, infatti, ha un valore particolarmente intenso per una possibile interpretazione del Code Napoléon non come legge di uno Stato nazionale moderno che viene consoli

dando la sua struttura 5, quanto piuttosto come stabilizzazione costitutiva * del diritto di una comunità giuridica di dimensione sovrannazionale, universale. Esso, cioè, coglie una realtà diversa da quella entro la quale lo statuallegalismo dell’ "Ecole de l’exégèse” ha cercato di ridurre il Code”, e che

potrebbe essere carica di implicazioni in relazione al modo di concepire e individuare le persone, destinatarie delle norme; lo spazio, o il territorio, ove

le norme valgono; le nazioni, che articolano il rapporto fra governanti e governati. Il modello dello ‘Stato moderno’ non sarebbe l'unico modello da tenere 2 P. KosCHAKER, Europa und das ròmische Recht, 3 ed., München (trad. it. di A. Biscarpi, Firenze 1962), 3 P. KoscHaker, Europa, cit., p. 236. 4 Cfr. per tutti i contributi pubblicati

nel vol. 31 dei “Recueils

ἃ. Berlin

1958

de la Société Jean

Bodin", su Les Grandes Empires, Bruxelles 1973; M. Cartier, "Imperii", Enciclopedia, VII, Torino 1979, pp. 145ss.; P. CATALANO, "Introduzione ai lavori: a proposito della nozione di Impero Romano”, Studi Sassaresi, III serie, 8 (1980-81), pp. 7 ss. 5 Incisivamente H. Coinc, "Allgemeine Züge der privatrechtlichen Gesetzgebung im 19. Jahrhundert", Handbuch der Quellen u. Literatur der neueren eurroäischen Privatrechtsgeschichte, III, 1, Miinchen 1982, p. 6, constata in linea del tutto generale, per le codificazioni del XIX secolo, che «die nationale Kodifikation konnte so zu einem Attribut des Nationalstaates, wie Flagge und Nationalhymne, werden ».

6 Sulla problematica della nozione di codice in generale, cfr. J. VANDERLINDEN, Le concept de code en Europe occidentale du XIII au XIX siécle. Essai de définition, Bruxelles 1967; G. TARELLO, Storia della cultura giuridica moderna. I. Assolutismo e codi. ficazione del diritto, Bologna 1976, pp. 18 ss.; H. CotNc, op. cit., pp. 4 ss., ma soprattutto A. GUZMAN, La fijación del derecho. Contribución al estudio de su concepto y de sus clases y condiciones, Valparaíso de Chile 1977, che ha proposto stimolanti osservazioni per un ripensamento della materia, che appare necessario.

? Sulla scuola dell’esegesi, cfr. M. CATTANEO, Illuminismo e legislazione, Milano 1966, pp. 143 ss., che ne sottolinea «il culto del testo della legge », «la ricerca della volontà del legislatore », « il carattere statalistico della dottrina », e vede

“positivismo giuridico” francese.

136

in essa la nascita del

presente in relazione all'efficacia costitutiva di diritto, alla validità del Code

Napoléon, codice dell'Imperatore *. 2. In secondo luogo, ritengo importante sottolineare una affermazione relativa alla vicenda italiana di adozione del Code. È stato rilevato infatti dal Chironi, nel Livre du Centenaire, che nel contenuto del Code Napoléon gli italiani potevano riconoscere « leur propre droit » fondato sulle « lois romaines » e vedere ricostituirsi una unità latina col diritto, nel « triomphe de la tradition romaine » °.

Questa osservazione è stata ripresa anche più recentemente, dall'Astuti "9, e da ultimo messa puntualmente a fuoco dal Ghisalberti che, nella « aderenza alle categorie romanistiche », ha indicato la ragione della facilità con la quale l'imperatore poté imporre l'introduzione del Code nel nostro Paese ed esso poté poi sostanzialmente permanere !. Essa costituisce una interpretazione radicata P, e, ritengo, probabilmente valida anche per l'adozione, più o meno fedele, di esso in altri Paesi”.

Tale "aderenza" era maturata nel rifiuto di quel « pregiudizio antiromanistico », proprio di alcuni filoni dell'Illuminismo, nel « recupero della tradizione giuridica francese », e nella « sua fusione con le più rilevanti statuizioni legislative della rivoluzione in modo che la disciplina di queste rientrasse nelle insuperabili categorie romanistiche, nelle quali erano anche fatte confluire le

norme derivanti dall'antico droit coutumier » ^^. 8 È noto che il Code civil des Français fu denominato Code Napoléon in seguito alla legge 3/9/1807, denominazione che fu eliminata nel 1816 e ripristinata con decreto

del 27/3/1855. Il mio riferimento qui, per altro, & legato a prospettive ideologiche ed istituzionali d'insieme, i cui tempi sono anche in parte differenti. 9 GP.

CuimoNt,

"Le

code

civil

et

son

influence

en

Italie",

Le

Code

Civil.

codici

degli

1804-1904. Livre du centenaire, II, Paris 1904 (rist. Frankfurt 1969, p. 765). 10 G.

Αξτυτι,

“Il

‘Code

Napoléon’

in

Italia

e

la sua

influenza

sui

Stati italiani successori", Annali di Storia del Diritto, 14-17 (1970-1973), pp. 1ss. 1! C, GHISALBERTI, Unità nazionale e unificazione giuridica in Italia. La codificazione del diritto nel risorgimento, Napoli 1979, p. 138. V Le basi di questa interpretazione si ritrovano, come argomenti a favore del Codice

Napoleone,

nelle

stesse

dichiarazioni

degli

attori

del

processo

di

adozione

del

Code. Cosí, ad es., nel Regno delle due Sicilie, il Ministro della Giustizia Donato De Tommasi

osservava,

nel

1814,

a favore

del

Codice

Napoleone,

che

esso

non

era

altro

che

«un miglior ordine dato ai principi della Giurisprudenza Romana »; nel Ducato di Parma e Piacenza,

la

Commissione

legislativa,

nella

Lettera

di

Motivazione

del

15/12/1815,

osservava che « il nuovo codice è tratto per la massima parte dai libri del Gius romano »; cfr. F. RanIERI, "Kodification und Gesetzgebung des allgemeinen Privatrechts. Italien", Handbucb,

cit., III, 1, pp. 237;

257

(ivi anche altri es. e lett.).

13 Cfr. Le Code Civil. Livre du centenaire, cit., pp. 587 ss.; Handbucb der Quellen, III, 1 e 2 cit., passim. Ma si consideri anche, a prescindere dall'influenza dei progetti di esso sul codice della Luisiana del 1808, la sostanziale adozione del Code ad Haiti (1825); a Oaxaca, nel Messico (1828); e soprattutto quella in Bolivia (1831) per iniziativa del

generale bolivariano À. de Santa Cruz y Calahumana, sulla linea delle concezioni S. Bolívar, che già nel 1828 suggeriva tale adozione per la Colombia. M Cfr. C. GHISALBERTI, Unità nazionale, cit., pp. 117 s. Ometto,

in questa

sede,

di esaminare

la prospettiva

interpretativa

secondo

di

cui

la

diffusione del Code Napoléon avrebbe significato « in einer grossen Reihe von Materien

137

Essa era opera di giuristi come Portalis, Tronchet, Locré, Dard, e la troviamo chiaramente indicata, come è noto, nel “Discours préliminaire” del Portalis, in cui questi da un lato dichiara di aver « respecté, dans les lois publiées par nos assemblées nationales sur les matiéres civiles, toutes celles qui sont liées aux grands changements operés dans l'ordre politique », ma d'altro

lato di aver realizzato una « transaction entre le droit écrit et les coutumes », e precisa che « le droit écrit, qui se compose de lois romaines, a civilisé l'Eutope » e costituisce « les lois qui ont merité d’être appelées la raison écrite » 5, con un riferimento alla ratio scripta, che ha uno spessore per la storia del diritto romano che non sfugge a nessuno e, ben al di là della polemica immediata

che il Portalis sta svolgendo nei confronti di quanti "ignorent" il diritto romano, raccoglie e unifica echi e dottrine che dal diritto comune pervengono alle posizioni più attente della Scuola del Diritto Naturale 5. Ma altresí con un riferimento a quel diritto (romano comune) europeo, per cui ogni popolo poteva poi riconoscere nel Code il suo proprio diritto. La conformità al diritto romano veniva altresí alimentata dalle edizioni

del Codice stesso, con il "confronto delle leggi romane", secondo una notissima edizione "ad uso delle Università e dei Licei del Regno d'Italia" "; dalla

riforma degli studi !; dai libri di testo (penso in questo momento a quello del Dupin) ^. den Sieg des germanischen Elementes in der Rechtsbildung parole di H. ZoEPPL, "Über das germanische Element im À deutsches Recht u. deutsche Rechtswissenschaft, 5 [1841], storiografica sottolineata, dopo la fondazione dell’Impero SonM,

Fränkisches

Recht

und

rômisches

Recht.

über das rómische » (sono Code Napoléon", Zeitschrift p. 117) e secondo una linea tedesco nel 1871, da R.

Prolegomena

zur

deutschen

Rechtsge-

schichte, Weimar 1880. Sul punto è sempre da vedere S. Riccosono, "Nichilismo criticostorico nel campo del diritto romano e medievale", Annuario dell'Università di Palermo, 1929-30, ed invece la riproposizione della tesi da parte di H. MITTEIS, "Die germanischen

Grundlagen

des

franzósischen

Rechts",

Zeitschrift

d.

Savigny-Stiftung

für

schichte, Germ. Abt., 63 (1943), pp. 137 ss.; e le osservazioni di P. KOSCHAKER, cit., pp. 241 ss.

RechtsgeEuropa,

15 “Discours préliminaire prononcé lors de la présentation du Projet de la Commission du Gouvernement", in P. A. FENET, Recueil complet des travaux préparatoires du Code Civil, Paris 1827 (rist. Osnabrück 1968), I pp. 463 ss. particolarmente pp. 480 ss.

16 La un luogo "L'ancien étranger, et Berry

ratio scripta, e specificamente la "raison escripte" aveva proprio in Francia privilegiato della sua storia, dove l'espressione si incontra, secondo E. CHÉNON, coutumier du pays de Berri", Nouvelle revue bistorique de droit français et 29 (1905), pp. 581-612, per la prima volta nell'Ancienne Coutume de Bourges (sec. XIV), art. 158. Sul punto cfr. F. Carasso, Medio Evo del diritto. I.

Le fonti, Milano

V Codice Milano,

1954, pp. 613 s.

Civile di Napoleone

il grande col confronto delle leggi romane,

5 voll,

1809-1811.

18 Cfr. legge 22 ventoso

dell'anno

XII

e connesso

decreto. del 4 complementare.

19 J.J. Dupin, Recitationes in Elementa juris civilis secundum ordinem Institutionum

]. G. Heineccii, 2 voll, Paris 1810 con motae et observationes quibus textus explanatur, vel emendatur, vel illustratur, quibusque sedula ac perpetua Romanarum et Gallicarum legum collectio continetur, la cui redazione l’A. ci presenta nel modo seguente: « institutis a me,

tribus

ab

binc annis,

privatis

quibusdam

de ]ure

Romano

lectionibus,

Heineccii

Recitationes ita domi tractaveram, ut cum Napoleonis Codice, cuius ad normam lectiones

138

Considero allora utile vagliare la relazione fra la prima osservazione ("impero giuridico") e la seconda (“aderenza” al diritto romano): potrebbe essere stata questa aderenza al diritto romano a far sí che il Code Civil des

Français potesse essere sia dell'Imperatore Napoleone sia "proprio" a molte nazioni. Anche questo potrebbe avere dei riflessi sull'esame delle categorie che qui ci interessano.

3. Questo 'modello' romano del Code Napoléon va perd certo chiarito. L'Arnaud, nel suo noto libro che certo costituisce la piá approfondita

indagine degli ultimi quindici anni su Les origines doctrinales du code civil français ?, dedica un'analisi, sia pure non approfondita come le altre parti, ale «transformations de la substance du droit ». Egli prende in esame gli

artt, 544 sulla proprietà e 1134 sul contratto ?'. Su una linea metodologica aperta già da altri studi, ma in contrasto con le posizioni dominanti relative alle basi romanistiche del Code 2, egli sostiene in modo assai interessante che le due nozioni, di proprietà e di autonomia contrattuale, che sono certo due pilastri del sistema di esso, quale compreso dalla posteriore dottrina francese del diritto privato, non avrebbero origine nel diritto romano, ma avrebbero piuttosto origine "moderna". Il Villey, nella presentazione dell'opera dell'Arnaud, sottolinea l'importanza di queste affermazioni perché: « démontrer la origine récente des conceptions du Code Civil, mettre à nu leurs causes historiques, c'ést déja prendre conscience de leur essentielle fragilité » 3. Io non entro nel merito di queste tesi, né delle intenzioni che le ispirano. Mi sembra perd da notare che l'Arnaud non prende in esame, da questo punto di vista, il « titulaire du droit (la personne) », per il quale, in modo

forse un po' frettoloso, dichiara che « n'interesse le droit que dans la mesure oü il est nécessaire d'établir la capacité de chacun à exercer les droits subjectifs inhérants à la personne humaine », ed appoggia tale sua impostazione anche sulla osservazione della brevità del primo libro del Code rispetto agli

altri due (509 articoli su 2281: meno di un quarto) *, Questa affermazione, che tocca il nostro tema, certamente mi lascia perplesso perché il Code Napoléon & legato in modo stretto alla Rivoluzione e

ne stabilizza alcune conquiste *. quaelibet referendae sunt, sedulo conferrem: ex qua elucubratione orta est magna annota tionum copia quas ter per ternos per annos attente revisas, ipsi Heineccio apposui ».

3 A.J. ARNAUD, Les origines doctrinales du Code Civil français, Paris 1969; cfr. anche, dello stesso, Essai d'analyse structurale du Code Civil français. La règle du jeu dans la paix bourgeoise, Paris, 1973.

71 A-J. ArnauD, Les origines, cit., pp. 179ss.; 197 ss. 2 Arnaud fa espresso riferimento agli studi di J. Macqueron, ma certo molti potrebbero essere aggiunti, a cominciare dai primi commenti del Code e dagli studi romanistici ad esso contemporanei, già sopra menzionati. 3 A-J. ARNAUD, Les origines, cit., VI. ?* A.-T. ARNAUD, Les origines, cit., pp. 171 ss. 25 Il rapporto fra Rivoluzione e Code civil ἃ sempre oggetto di contrastanti conclu-

139

È la « abolition du régime féodal » con l’affermazione che « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » (sarei in dubbio sull'opportunità di usare l'espressione ‘unificazione del soggetto di diritto’ che forse è impropria per il Code — cfr. infra — e preferisco le citate espressioni del decreto 4-11/8/1789 e della Déclaration del 26/8/1789) che fonda la linea di demarcazione fra il Code del 1804, di cui caratterizza il libro primo "Les personnes", e l'ALR prussiano del 1794. Essa si & espressa in quelle "leggi delle

nostre assemblee nazionali", in quei "grandi cambiamenti nell'ordine poli tico" il cui accoglimento, dichiarato dal Portalis (come sopra ricordato), mi sembra svolga un ruolo centrale. E di centrale importanza sono le categorie attraverso cui questo

risultato viene

tecnicamente

elaborato;

le loro

radici,

la loro consistenza dommatica precisa; la riemersione sull'orizzonte dell'attualità di prospettive magari in altre età elaborate e poi accantonate, ma non

estinte. 4. Fra gli obiettivi della Scuola del Diritto Naturale, quello della sem-

plificazione del diritto implicava anche la necessità di economia degli enunciati normativi *. À questo scopo era stata approfondita l'analisi degli enunciati normativi stessi, del loro oggetto, nonché soprattutto della esigenza di 'unificazione del soggetto di diritto', in quanto appariva evidente che se i soggetti sono molti e diversi, gli enunciati sono assai numerosi dovendo regolare la condizione e attività di ciascuna classe di soggetti, nonché le situazioni e attività in cui intervengono soggetti di classi diverse. Questa esigenza poteva essere soddisfatta con una pura razionalizzazione del diritto esistente a prezzo di una sua più accentuata separazione dalla società; oppure essa era profondamente rivoluzionaria, perché si trattava di eliminare o ridurre la rilevanza giuridica e sociale dei collegamenti fra individui e gruppi sociali di appartenenza, unificandoli tendenzialmente appunto in una unica classe, e in questo caso non poteva non comportare un mutamento profondo, a livello ideologico e strutturale. Il modo in cui « nell'ordinamento del diritto privato del XVIII e del principio del XIX secolo l'uomo come individuo si sia allontanato dai limiti

della comunità

professionale, che essenzialmente determinano la sua posi-

zione giuridica nel diritto privato, per diventare con ció persona giuridica, soggetto di diritto in genere » è stato esaminato dal Conrad”. Egli, raccogliendo anche i risultati di studi del Coing 7, prende in esame i codici c.d. sioni: cfr. da ultimo D. Grimm, "Die verfassungsrechtlichen Grundlagen der Privatrechtsgesetzgebung", Handbuch, cit., III, 1, pp. 31 ss.

2% Cfr. G. TARELLO, Storia, cit., pp. 35s. 7 H. Conrap, "Individuo e comunità nel diritto privato del XVIII e del principio del XIX secolo", Nuova Rivista di Diritto Commerciale, 9 (1956), P. 1, pp. 31 55.

2 Cfr. H. Corse, “Der Rechtsbegriff der menschlichen Person und die Theorien der Menschenrechte" (1950), ripubblicato in Zur Geschichte des Privatrechtsystems, Frankfurt/ M. 1962, 56 ss. In estrema sintesi: questo A. assume come presupposto che la nozione romana di persona non avesse valore tecnico, per porre in luce che un tale valore essa verrebbe

ad avere solo a partire dal sec. XVI

140

«im Rahmen der romanistischen Rechtstradition »:

giusnaturalistici e li valuta dal punto di vista del grado di realizzazione in

essi dell'unico 'soggetto di diritto' civile, ossia della 'capacità giuridica civile generale’, e nota, giustamente, che non è il Code Napoléon,

ma è l'ABGB

austriaco del 1811 che in massimo grado fissa tale concezione al $ 16 ove dice: « Jeder Mensch hat angeborene, schon durch die Vernunft einleuchtende

Rechte,

und

ist daher

als eine

Person

zu betrachten », e al $ 33:

« Den Fremden kommen überhaupt gleiche bürgerliche Rechte und Verbindlichkeiten mit den Eingeborenen zu » ?. A proposito del Code Napoléon, egli infatti ritiene che esso «è, sí, arrivato, sotto l'influsso dei diritti dell'uomo

e del cittadino proclamati nel 1789, ad una capacità giuridica uguale dei francesi, ma non ad una capacità giuridica uguale per tutti gli uomini »; egli vede in ció « una ricaduta nei principi dell'Ancien Régime » *. Con parallela osservazione, & nel $ 16 dell'ABGB che l'Orestano vede «una fra le espressioni piá tipiche » della concezione venutasi a creare in età ‘moderna’, « eminentemente soggettivistica del diritto, per cui il sistema

giuridico fu concepito e articolato intorno a una figura nuova, il subiectum juris », « espressione intesa come

l’essere pensante

e agente

a cui i diritti

soggettivi sarebbero appartenuti quali altrettanti predicati necessari alla sua esistenza » ?!, Le ricerche del Coing, del Conrad, dell'Orestano concorrono cioè nel porre in luce l'origine ‘moderna’ della categoria dommatica del ‘soggetto di diritto’, correlato alla ‘capacità giuridica’; il suo maturare nella filosofia giuridica tedesca del XVIII secolo, dopo le prime affermazioni degli umanisti. 5. Le parole, le categorie dommatiche che incontriamo nel Code sono, come è facile riscontrare, e per citare solo le prime, le "personnes", ogni “Français”, "l'étranger", la qualità di "citoyen", “la nation”, "le territoire”. "n

E

intorno

“|

al primo

termine

che

si struttura

una

costruzione

unitaria,

con

le sue divisioni in rapporto all'''exercice des droits civiles" (artt. 7 ss.), o ale “lois concernant l'état et la capacité des personnes" (art. 3 co. 3), e,

diversamente, alle “lois de police et de sureté” (art, 3 co. 1), per le quali, in modi diversi, viene in considerazione la nazione e il territorio ?. « Donellus ... bezeichnet (Commentaria de Jure civili II, 9) den Status als ius personae und als causa der persona im Rechtssinne, Nur kraft des Status ist man persona. Damit nimmt der Begriff persona ein tecnisch-juristische Bedeutung an» (p. 63). Nel sec. XVII poi,

sarebbe spettato a Chr. Wolf giungere a precisare: spectatur tamquam

Nat. et Gent,

« "homo persona moralis est, quatenus

subjectum certarum obligationum

1750, $ 96)

atque iurium certorum"

[...] Wolf hat also die allgemeine

entscheidende Kriterium erkannt, das den Menschen

(Inst. Juris

Rechtsfähigkeit

zur Rechtspersonen

als das

macht » (p. 65).

La filosofia di Kant darebbe poi un nuovo impulso a queste impostazioni

(pp. 67 ss.).

® H. Conan, "Individuo e comunità", cit., pp. 40 ss. 3 H. Conran, "Individuo e comunità", cit., p. 49. 31 R, OnzsrANO, Il ‘problema delle persone giuridiche’ in diritto romano,

1, Torino

1968, p. 17 e n. 28 (rist. parziale in In., Azione. Diritti soggettivi. Persone giuridiche, Bologna 1978, ove cfr. p. 204). 32 Cfr. l'epigrafe del libro I e gli artt. 1; 3 co. 1 e 3; 7; 8; 11 ecc. Sulla posizione dello

"straniero"

in

particolare,

cfr.

J.

PoxrEMEs,

"L'étranger

dans

le

droit

de

la

141

In relazione alla ‘persona’ — alla considerazione primaria da parte dell'ordinamento dell'uomo come tale, per la sua esistente individualità umana —, si compone cioè una griglia di qualifiche personali e di definizioni spaziali che ancora pare la dividano, ed essa, per converso, costituisce la categoria unificante, posta all'apice di una ancora parzialmente differenziata rilevanza giuridica della pluralità di condizioni in cui gli uomini concreti vivono, operano nella società, fanno la storia. Questa categoria, e le altre che articolano il campo

semantico e norma-

tivo in esame, che sono state strumento attraverso cui il superamento del sistema feudale e la tensione ugualitaria si realizzano, e nel contempo ancora restano imperfetti, sono radicate, od hanno punti di riferimento di preciso confronto nella 'fase costitutiva' del sistema giuridico romanista e nello stesso tempo vediamo che assumono un intenso collegamento con problemi della storia ‘moderna’. 6. Il problema per noi allora è forse quello delle diverse e magari, a volte,

composite e giustapposte radici, consistenza e dinamica delle diverse categorie e soluzioni normative, della loro idoneità ad interpretare istanze e movimenti profondi della società, e tradurli nell’ordinamento, all’interno del suo concreto storico costituirsi, grazie proprio anche al loro specifico, originale, contenuto.

Si tratta forse di svolgere una ‘rilettura’ che, per lo meno a livello di impostazione, non assuma la soluzione del Code Napoléon come un punto inter-

medio e incompleto sulla linea della elaborazione del 'soggetto'/'capacità'; consideri le diverse categorie non solo in relazione al diritto privato;

valuti la

eventuale pluralità di modelli concorrenti, e in particolare valuti l'incidenza specifica del modello romano antico, che invece risulta forse in parte reso ‘estraneo’ dal mondo concettuale ‘moderno’. Mi

sembra,

in questa

prospettiva,

interessante

integrare

le osservazioni

già sopra menzionate, con quella del Wieacker, secondo cui la “Vereinheitlichung" e la "Verallgemeinerung", che permeano i codici giusnaturalistici, nel Code francese non derivano, come nei codici tedeschi, da “beharrendem Sy-

stemwillen", ma dal "revolutionárem Wollen" della "egalitàre Nation" ®. Sono

forse

queste prospettive

di indagine

che suscitano

attenzione

a

Révolution française”, in L'étranger (Recueils Soc. J. Bodin, 10), Bruxelles 1958, pp. 533 ss.; G. LEPOINTE, "Le statut des étrangers dans la France du XIX* siècle”, in L'étranger cit.,

pp. 553 ss.; J. Maury-P. LEGARDE, "Etranger", Enc. Dalloz. Répertoire de Droit Civil, II ed., IV, Paris 1972, particolarmente nn. 39-59 sul significato di “droits civils" nell’art. 11 come

“droits privés”, o come

opposto

di “droits naturels”, o come “droits privés refusés

aux étrangers par la loi”. Sul problema dell'abolizione della schiavità, per un sintetico accenno, cfr. D. Grimm, “Die verfassungsrechtlichen Grundlagen der Privatrechtsgesetzgebung", Handbucb, cit., III, 1, pp. 27 s. 3 F. WIEACKEA, Privatrechtsgeschichte der Neuzeit unter besonderer Berücksicbtigung der deutschen Entwicklung, II ed., Góttingen 1967, pp. 343 s., che altresi coglie acutamente come questa «egalitäre Nation», nel suo concreto "antifeudalesimo", col suo "centralismo", «hat die allgemeine, übernational werbende Fassung des Gesetzbuch ermiiglicht, auf der sein Siegeszug durch die Welt des 19. Jhs. beruht ».

142

molteplici profili ^, delle quali non mi nascondo i motivi di dubbio, ma che forse possono

portare

frutti

in un

momento

in cui siamo

particolarmente

sensibili ai limiti delle affermazioni astratte, di principio, statiche, ma anche a quelli dell'assenza di esse; e riflettiamo sulla incisività della ‘moderna’ "rea-

lizzazione dell'uguaglianza attraverso l'uniforme considerazione normativa”, ma anche sulla proposta della realizzazione di essa attraverso la differenziata considerazione normativa Ÿ. In un momento in cui siamo resi particolarmente

avvertiti del rischio che « il malinteso uso del mezzo giuridico, che la tecnica tradizionale ha creato per l'uomo, ... [faccia] perdere la coscienza che il diritto ha la radice nell’uomo », e lo schema giuridico a lui deve offrire la

forza della propria "coerenza" *, e sappiamo che questo rischio tocca anche proprio talune delle categorie ricordate ”.

# Vorrei ricordare che il già citato progetto della ricerca, in modo articolato, precisa che «l’età moderna è caratterizzata, sul piano ideologico, in Occidente dal Rinascimento [...] sul piano ‘strutturale’ dal progressivo superamento della formazione sociale feudale. Evoluzioni o rivoluzioni? O forse tradizioni per la rivoluzione? Il tema diventa concettualmente più preciso tenendo conto delle attuali discussioni sulle categorie di ‘rivoluzione politica’ e ‘rivoluzione sociale’ ». E inoltre aggiunge: « si possono individuare due piani disciplinari dell'indagine: quello dei modelli istituzionali e quello dei valori civili e religiosi. Per l'Occidente [..] dal modello costituzionale romano del IV libro del Contrat Social alla ‘romanità risorta’ dei Giacobini (l'espressione è di Karl Marx), al Code Napoléon. [..] Nelle vicende dell'Europa Occidentale si possono cogliere due aspetti concettuali del tema in oggetto, di essenziale importanza: quello delle idee politiche (e progetti costituzionali) e quello delle regole di comportamento (e rispettivi valori) del vivere sociale » (ora in Roma, Costantinopoli, Mosca, cit., pp. 562-563). 35 Cfr. per questa problematica per tutti N. IRTI, L'età della decodificazione, Milano 1979, e S. ScHIPANI, "Sull'insegnamento delle ‘Istituzioni’ ", I! modello formazione del giurista, Milano 1981, pp. 179 ss.

di Gaio

nella

36 G. Grosso, Tradizione e misura umana del diritto, Milano 1976, pp. 95; 233 e passim. 37 Sulla persona, cfr. ad es. P. CATALANO, “Il populus Romanus e il problema delle persone giuridiche", comunicazione presentata al Colloquio su "La persona giuridica in diritto romano e canonico” organizzato dall’Istituto Utriusque Juris della Pontificia università lateranense (24-26 aprile 1980), pubblicata in Rassegna di diritto civile, 4 (1983)

pp. 491 ss., con il titolo “Alle radici del problema delle persone giuridiche”.

143

CLAUDE NICOLET

CITOYENNETE FRANÇAISE ET CITOYENNETE ESSAI DE MISE EN PERSPECTIVE

ROMAINE:

L’Antiquité grecque et romaine est si évidemment présente dans l'imagerie révolutionnaire et impériale que nous avons certainement tendance à lui attribuer le rôle d'un modèle conscient, sinon méme d'un point d'origine objectif, pour un trés grand nombre d'idées, et méme d'institutions. Les Frangais de la République et de la Grande Nation seraient en somme des Grecs et des Romains ressuscités, ceux qui auraient réveillé ce “monde mort” dont parlait Saint-Just, précisément à propos de Rome! Tout n'est certes pas faux ni arbitraire dans cette idée reçue, La lecture de la littérature politique — discours, pamphlets, ouvrages théoriques — d'époque révolutionnaire montre que les allusions ou les références à l'antique étaient un peu plus qu'une mode: au plan idéologique ou culturel, que ce soit pour s'y identifier ou s'en démarquer, on pense à Sparte, à Athénes et à Rome de façon

insistante

et continue.

On

sait d'autre

part

combien,

dans

le décor

presque théátral au milieu duquel se déroule symboliquement la grande aventure morale et politique de la Révolution et plus tard de l'Empire, les mots, les noms propres, les attitudes, les métaphores, jusqu'aux costumes, aux titres, au mobilier, tendent à créer cette impression: de Saint-Just (mais pas tellement de Robespierre) à Babeuf, de Marat et David à Bonaparte, en somme, on "se drape à l'antique". Le fait est patent, et, dans certains de ses aspects, assez bien étudié?. Et, somme

toute, il n'a rien d'étonnant,

parce-

qu'il ne fait que prolonger une tendance fortement accentuée depuis au moins un demi-siècle:

car le XVIIIème siècle, si "moderne" à coup sûr, a aimé, lui

1 Saint-Just, “Rapport sur... Danton” (Archives Parlementaires, LXXXVII, p. 638, 11 Germinal an II): «le monde est vide depuis les Romains, et leur mémoire le remplit

et prophétise encore la liberté ». 2 On trouvera une ample bibliographie sur le sujet dans M. RASKOLNIKOFF, "L'adoration des Romains sous la Révolution française et la réaction de Volney et des idéologues", Roma, Costantinopoli, Mosca (Da Roma alla Terza Roma, Studi I), Napoli 1983, pp. 199-213.

145

aussi, l'antique. S'il ne redécouvre que sur le tard, avec Winckelmann et les fouilles des Bourbons à Herculanum, une antiquité esthétique sentie

comme une réaction contre le baroque et le rococo, la réflexion philosophique et politique avait, depuis le début du siècle au moins, puisé une grande partie de son inspiration — comme repoussoir ou comme modèle — dans une antiquité que la culture et l'éducation rendaient (illusoirement bien sûr) présente à tous. « La tête farcie de grec et de latin » dira Desmoulins « nous étions des républicains de collège » ἡ, Mais, plus sérieusement, il suffit de voir le rôle presque déséquilibré que joue, dans l’œuvre théorique d’un Montesquieu — qui étudie pourtant l'ensemble des législations — tout ce qui touche à Rome, son histoire et son droit, pour comprendre qu'il y avait là comme un entrainement irrésistible: les Considérations sur les causes de la Grandeur des Romains et de leur décadence ne sont, comme on sait, qu'un chapitre démesurément grossi de l'Esprit des Lois. Mais on pourrait dire la méme chose des six chapitres du livre IV du Contrat Social consacrés à l'analyse de la constitution romaine, qui représentent 1696 de l'ouvrage et qui sont apparus (à tort sans doute) à certains savants, dont Vaughan, comme du pur remplissage *. Et on pourtait faire encore la méme remarque à propos

de l’œuvre de Mably 5, chez qui l'intérêt pour l'antiquité n'a cessé de s'accentuer (bien qu'il se soit fortement intéressé à l'expérience américaine à la fin de sa vie). Quant à la présence et au róle réel de la philosophie antique et du droit romain (que je distingue dés maintenant) chez les juristes du Droit Naturel‘, Pufendorf en particulier, ils sont non moins évidents. Les révolutionnaires français ne faisaient somme siécle.

toute qu'obéir à l'esprit de leur

3 C. DEsMOULINS, Fragments d'une bistoire secrète de la Révolution (1793), dans Œuvres, éd. J. Claretie, I, Paris 1874, p. 309; A. Autazp, Histoire politique de la Révolution Française, Paris 1901, p. 5. * C. E. VAUGHAN, The political writings of Jean-Jacques Rousseau, II, Cambridge 1915, p. 109, n. 1 (cité et approuvé par R. DERATHÉ, Oeuvres complètes de ]. ]. Rousseau, éd.

Pléiade,

IIT,

Paris

1964,

p.

1495);

sur

Rousseau

et Rome,

bonnes

remarques

de

ΚΕ. DERATHÉ, J.-J. Rousseau et la science politique de son temps, 2. éd., Paris 1974, pp. 275-76; J. Cousin, “J.-J. Rousseau intepréte des institutions romaines dans le Contrat Social", Etudes sur le Contrat Social de J.-J]. Rousseau (Actes des journées d'études

tenues

à Dijon

les 3, 4, 5 et 6 mai

1962),

Paris

1964,

pp.

13-34

(trés

mé.

diocre); D. Lepuc-FavETTE, J].]. Rousseau et le mythe de l'Antiquité, Paris 1974 (un peu partial); P. Anpriver, “J.-J. Rousseau: quelques aperçus de son discours politique sur l'antiquité romaine", Studies on Voltaire, 151 (1976), pp. 131-148; R. A. LgicH, “J.-J. Rousseau and the myth of Antiquity in the Eighteenth Century", in (R. R. Bolgar, éd), Classical Influences on Western Tbougbt A. D. 1650-1870, Cambridge 1979, pp. 155-168; et surtout P. CATALANO, Tribunato e resistenza, Turin 1971.

5 Son Parallèle des Romains et des Français, Paris 1740, (tout à la gloire de Charlemagne et des Rois), est modifié par lui dix ans plus tard (Observations sur les Romains, Genève 1751), dans un sens plus "républicain". $ Je n'ignore pas que Grotius, Pufendorf, Barbeyrac critiquaient certaines distinctions

ou définitions du droit qu'ils trouvaient chez les juristes romains: mais cela méme prouve que le Corpus Juris Civilis était la toile de fond de leurs doctrines. Cf. R. DeRATHÉ, J..]. Rousseau

146

et la science politique, cit., pp. 386-393.

Cependant la question, dès qu'on y songe un peu, est à la fois beaucoup plus difficile et beaucoup plus importante qu'on ne croit. Il faut aller au-delà des inventaires descriptifs dans l’œuvre ou les discours d'individus un peu arbitrairement choisis, à la manière de celui — utile au demeurant — qu'a fait jadis Parker. Ni la mode, ni même une imprégnation de type scolaire ne peuvent tout expliquer. Quand on considère l'ensemble de l'évolution intellectuelle et politique du XVIII*"* siècle, en Europe et méme en Amérique, on s'apercoit que la référence raisonnée à une antiquité (ou plutót à des antiquités distinctes) est presque partout présente: chez les savants et les érudits, lesquels ne sont pas hors de leur temps, mais aussi chez les politiques et méme (ce qui n'est sans doute pas le moins important) chez les fondateurs de la science économique et de ce qui sera plus tard la science de l'homme ΄, Et, pour tous ces hommes, il ne s'agit naturellement plus de mode, d'attitude, ou de décor: il s'agit de se situer trés sérieusement — en rupture ou en continuité, d’ailleurs — par rapport à un moment tormidable de l’histoire humaine, considéré avec raison comme l'une des deux matrices de l'Europe moderne, l'autre étant naturellement la religion judéo-chrétienne. L'importance intellectuelle et idéologique de l'enjeu justifie dés lors une série d'enquétes précises, diverses, coordonnées —

avec

tant

de

savoir

et d'imagination,

comme

depuis

celle que nous propose

longtemps,

la rétiexion

de

P. Catalano.

Celie dont je présente ici les résultats tout provisoires s'est volontairement limitée à un probléme précis. Le voici: lorsque les Français ont tait entrer dans leurs Liéclarations des Droits, dans leurs Constitutions, entin dans

leurs Codes (ou projets de Code), les notions et les détinitions qui concernent la citoyenneté et, d'une façon pius générale, le statut des personnes, l'état civil, pouvons-nous déceler des rétérences, explicites ou non, à la citoyenneté

romaine? Et, dans tous les cas, quelles sont les ressemblances et les différences entre les deux séries d’instituttons? Il faut d'ailleurs diviser la question. C'est pourquoi j'étudierai successivement d'abord le probième le plus général, celui de la définition méme de français, je veux dire les critères qui déterminaient l'appartenance à la communauté nationale. Ensuite, le problème du statut et de la définition du citoyen, plus spécialement congu comme le titulaire des droits politiques. En méme temps la manière dont les projets de Code, enfin le Code civil lui-méme, définissaient et décrivaient la condition de ce citoyen ou "national" en tant qu'il est sujet de droits. Enfin, à tous ces égards, et aprés avoir rapidement tenté de distinguer les diverses réponses données,

selon les moments

et les circonstances,

à ces questions,

j'essaierai d'apprécier la distance à Rome, les continuités ou les ruptures avec ce que nous savons des réalités romaines.

7 Par exemple

A. Fergusson

et l'école écossaise. On

attend là-dessus les travaux

de

M. Raskolnikoff. Cf. provisoirement mes remarques dans L'idée républicaine en France. Essai d'bistoire critique, Paris 1982, pp, 479-480.

147

I. La citoyenneté française

1.

Français et étrangers: de la naturalité à la nationalité. À) L'Ancien

Régime.

Sous l'Ancien Régime, et du point de vue juridique, la question du fondement de la "nationalité" ne se posait pas formellement *. Il y avait d'une part des “français”, c'est-à-dire (comme on le voit par exemple à l'Université de Paris) les membres d'une "nation", une communauté de race et, éventuellement, de langue, qui se trouvent en outre étre les sujets du Roi de France. Mais le Roi de France avait bien d'autres sujets que des “français”: d'abord, d'autres nationaux, habitants de provinces qui étaient d'anciens états indépendants, en Bretagne, Navarre, ou sur les marches de l'Est, et qui étaient seulement rattachés, par un lien personnel, à la couronne de France, D'autre part, des étrangers qui, reçus en France, et pourvus de "lettres de naturalité" par le Roi, jouissaient des mémes droits, (d'ailleurs fort divers, comme on

sait), que les autres sujets du Roi. Cependant les fondements juridiques de cette appartenance à une communauté de "francais" sont doubles, et le gouvernement royal ne tranchait pas nettement entre les deux. Du lointain passé féodal, qui rattachait si fortement le statut des hommes à celui de la terre (c'est ce qu'on appelait le jus soli), venait la doctrine selon laquelle c'est la naissance et la résidence dans le Royaume qui créent les liens de sujétion envers le Roi: les étrangers méme risquent ainsi d'y étre soumis (et le "droit d'aubaine", dont des vestiges subsisteront jusqu'à la Révolution, et qui blesse la raison et l'équité, en est la preuve). Mais d'autre part, la rédécouverte limitée du droit romain, conduisait aussi à lier la qualité de frangais

à la

naissance et à la filiation (jus sanguinis). L'opinion, par exemple, est toujours

très consciente du fait qu'un nombre important de "vrais français”, descendants d'anciens et fidèles sujets du Roi, ont été obligés de cesser d’être des "regnicoles" et résident à l'étranger: ce sont les protestants du Refuge. Enfin, indépendamment

du droit du sol et du droit du sang (de la terre et

de l'hérédité), le pouvoir royal (comme jadis la cité antique et l'Empire romain) pouvait appeler à lui des étrangers: il dispensait alors des "lettres de naturalité". Pourtant le service de l'Etat reste encore très largement le service personnel du Roi, et par là même distingué de la qualité de français. Jusqu'à la veille de la Révolution, des étrangers (comme Necker, genevois) peuvent être ministres (Necker, cependant, ne siège pas au Conseil). Enfin, la qualité de “français” ou "sujet du Roi”, est-il besoin de le rappeler, n'a aucun contenu en ce qui concerne les droits politiques, puisque ces derniers, dans un régime qui se dit "absolu", sont absolument nuls. Elle n'a * L'étude

essentielle

est

toujours

celle

de

M.

VANEL,

Evolution

bistorique

de

la

notion de français d'origine du XVI* s. au Code Civil, Thèse Droit, Paris 1945, dont je m'inspire librement, et qui discute la bibliographie antérieure.

148

d’ailleurs plus guère de contenu “civil” (je reviendrai sur cette importante distinction), puisque ce qui règne en maître dans le royaume de France, malgré les efforts continus de la monarchie vers une certaine unité, c'est ce

“chaos

juridique”

dont parlait Voltaire, cette infinie diversité de statuts

provinciaux, locaux et surtout personnels, fondés sur le “privilège”, les "franchises", c’est-à-dire par définition l'inégalité. En fin de compte, rien, dans le droit privé ou public de l’Ancien Régime, ne permettait de donner une définition simple et précise de la qualité de Français; tout, au contraire,

aurait dû pousser peuples, groupes sociaux et individus à l’atomisation, au particularisme, à l'éclatement. Le seul lien, en fait, résidait dans la personne du Roi et dans la fidélité qu'on lui devait. Mais, si tel était le droit à la fin de l'Ancien Régime, la réalité sociale, politique et morale était, comme on sait, bien différente, et c'est elle qui va

déterminer le changement considérable qui se manifeste dés les premiers instants de la Révolution, préparé en fait de longue date. Car cette situation écartelée paraîssait justement intenable à l'esprit du temps. La Nation — au sens

moderne

et

révolutionnaire du

mot



était

en

réalité

née

depuis

longtemps?. L'opinion savante et éclairée, habituée de plus en plus à réféchir sur les fondements de la société et des Etats, finit par reconnaître la force du lien liant les hommes qui composent des Etats, des "Républiques" ou, comme on commence à dire de divers côtés, des “Cités”. L'idéologie du double contrat — le contrat "social" et le contrat "politique", bien évidemment liés l'un à l'autre, mais à distinguer pourtant — d'origine protestante, a peu à peu pénétré chez les juristes, les philosophes et bientót dans l'opinion presque tout entiére, ruinant presque entiérement la conception

patrimoniale, personnelle et féodale de "fidélité" à la personne du Roi pour lui donner d'autres fondements — la volonté individuelle et collective — ou méme se substituer carrément à elle. Dès lors se revalorise la vieille notion de citoyen, qui avait subsisté dans bien des communautés restreintes pourvues de franchises — mais qui retrouve, peu à peu, une valeur universelle. Pufendorf 9, sans l'inventer, avait popularisé le binôme "homme et citoyen", chacun pourvu de droits subjectifs naturels, mais le second en outre membre d'une collectivité politique habilitée à faire et à sanctionner la loi, y compris la loi civile ou privée. Chacun sait que le mot citoyen ! est couramment employé dés la fin de l'Ancien Régime pour désigner tout simplement chaque habitant du royaume, sujet du Roi, membre d'une collectivité. Mais à cet égard je voudrais faire sans tarder quelques remarques que faisait déjà Rousseau. D'une part, le mot a une valeur nettement lauda9 J. GopecHor, Les institutions de la France sous la Révolution et l'Emptre, Paris 1968, pp. 16-26. 10 S, PUFENDORF, Les devoirs de l’homme et du citoien, tels qu'ils lui sont prescrits par la loi naturelle, traduits du latin de feu Mr. le baron de Pufendorf, par Jean Bar-

beyrac … avec quelques notes du traducteur, Amsterdam 1707; Mably publiera en 1758 un Des droits et des devoirs du citoyen, bien différent, car élargi du domaine du droit naturel à celui de la politique. ll Cf, mes remarques

dans L'idée républicaine en France, cit., pp. 329-333.

149

tive, dont la connotation morale est marquée par tous les observateurs: citoyen veut dire “bon citoyen”, amant de sa patrie, dévoué au bien public. Il veut dire aussi "concitoyen", marquant fortement la solidarité volontaire (comme en latin, d'ailleurs). De telles connotations apparaissent trés nettement dans des textes immédiatement pré-révolutionnaires, comme telle exhortation aux Trois ordres du Languedoc ?, ou surtout dans le fameux Qu'est-ce que le Tiers Etat de Sieyès ? (ch. II). Mais on les trouverait déjà chez d'Argenson. Or, il est trés notable et piquant de voir Rousseau protester fortement contre ce qu’il appelle le contresens habituel des Français, pour ce qui est de l'usage général du mot, et contre celui que faisait particulièrement Bodin à propos des citoyens de Genève: « A l'instant, au lieu de la personne particulière de chaque contractant, cet acte d'association produit un corps moral et collectif composé d'autant de membres que l'assemblée a de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté. Cette personne publique qui se fotme ainsi par l'union de toutes les autres prenoit autrefois le nom de Cité, et prend mainte-

nant celui de Républigue ou de corps politique, lequel est appellé par ses membres Etat quand il est passif, Souverain quand il est actif, Puissance en le comparant à ses semblables. A l'égard des associés 115 prennent collectivement le nom de peuple, et s'appellent en particulier Cifoyens comme participans à l'autorité

souveraine,

et Sujets

comme

soumis

aux

loix

de

l'Etat.

Mais

ces

termes se confondent souvent et se prennent l'un pour l'autre; il suffit de les savoir distinguer quand ils sont employés dans toute leur précision » (Contrat Social, 1, 6). Rousseau ajoute la note suivante: « Le vrai sens de ce mot s'est presque entièrement effacé chez les modernes; la plupart prennent une ville pour une Cité et un bourgeois pour un Citoyen. 115 ne savent pas que les maisons font la ville mais que les Citoyens font la Cité. Cette méme erreur coûta cher autrefois aux Carthaginois. Je n'ai pas lû que le titre de Cives ait jamais été donné aux sujets d'aucun Prince, pas méme anciennement

aux

Macédoniens,

ni de

nos

jours

aux

Anglois,

quoique

plus

prés de la liberté que tous les autres. Les seuls Frangois prennent tout familièrement ce nom de Cifoyens, parce qu'ils n'en ont aucune véritable idée, 12 Exhortation ancien Avocat

pressante aux trois ordres de la Province de Languedoc

general

au Parlement

de G.

(1788):

par M.S.,

« Dites moi, citoyens du Languedoc,

dites-moi ce que vous prétendez-être? Vous croyez-vous citoyens? Réveillez-vous donc et devenez libres, sous l'égide des lois que tient la main seule de votre Roi... Dites seulement: nous

sommes

BE,

hommes

et citovens » (Moniteur,

I, Intr. p. 590).

Srgvks, Qu'est-ce que le Tiers Etat? (s]. 1789), ch. II:

«on

n'est pas libre

par des privilèges, mais par les droits du citoyen, qui appartiennent à tous [..]; la Nation alors épurée pourra se consoler, je pense, d'étre réduite à ne plus se croire

composée

que des descendants des Gaulois et des Romains.

En

vérité, si l'on tient à

vouloir distinguer naissance et naissance, ne pourrait-on pas révéler à ces pauvres citoyens

que celle qu'on

tire des Gaulois et des Romains

vaut au moins

autant que celle qui

viendrait des Sicambres, des Welches, et autres sauvages sortis des bois et des étangs de

l'ancienne Germanie » (il s'agit ici d'une vive réfutation des théories racistes de Boulainvilliers sur la noblesse).

150

comme on peut le voir dans leurs Dictionnaires, sans quoi ils tomberaient en l'usurpant dans le crime de Léze-Majesté: ce nom chez eux exprime une vertu et non pas un droit. Quand Bodin a voulu parler de nos Citoyens et Bourgeois, il a fait une lourde bévüe en prenant les uns pour les autres. M. d'Alembert ne s'y est pas trompé, et a bien distingué dans son article Genève les quatre ordres d'hommes (même cinq en y comptant les simples étrangers) qui sont dans nótre ville, et dont deux seulement composent la République. Nul autre auteur Francois, que je sache, n'a compris le vrai sens du mot Ci/oyen » (ibid.,

note).

Nous en reparlerons. B) La Révolution et l'Empire. Les solutions diverses et successives qui furent de 1789 à 1804, en ce qui concerne la conception

avancées et adoptées, et la définition de la

nationalité française ont été fort bien étudiées, par M. Vanel entre autres “ Elles faisaient d'ailleurs l'objet de mises au point excellentes chez les publicistes et les privatistes français du XIXème siècle, comme par exemple Laferriére et Serrigny. Ecartons d'abord une premiére source possible de confusion sur laquelle nous reviendrons et qui tient uniquement à des faits de langue: aussi bien au cours des discussions parlementaires que dans les textes eux-mémes

(lois ou constitutions),

le mot citoyen

est alter-

nativement ou parfois méme conjointement employé pour définir en somme les frangais, c'est-à-dire tous ceux, quels qu'ils soient, qui jouissent de la nationalité française, et d'autre part les "citoyens", c'est-à-dire ceux qui, je ne dis pas possèdent, mais ont la capacité d'exercer les droits politiques. La Constitution de 1791 (intégrant la Déclaration de 89) parle, d'un cóté, de tous les citoyens, c'est-à-dire bien évidemment tous les nationaux,

en tant par exemple

qu'ils sont "égaux

devant

la loi"

(Déclaration,

art. 6), et de l'autre, des citoyens "actifs", c'est-à-dire de ceux qui peuvent exercer les droits politiques, mais dont la définition n'intervient qu'à l'art. 2 de la Constitution. En revanche, au Titre II, art. 2, la définition des "citoyens français” est bien celle qui les oppose aux étrangers, c'est-à-dire celle

qui définit des nationaux 5. Ces flottements du langage (entre les mots de francais, citoyen tout court, citoyen actif) ont subsisté méme dans les constiM M. VANEL, op. cit., Deuxième partie, pp. 90ss. Parmi les ouvrages antérieurs, toujours très utile M. F. LAFERRIÈRE, Histoire du droit français, II, Paris 1838, pp. 109-150; 313-320; 504-566; voir aussi J. GonECHOT, Les institutions, cit. pp. 48-49; 76; 413; 460-61; 567; D. SERRIGNY, Traité du droit public des Français, I, Paris 1846, pp. 131-260. Les opinions de Serrigny, libéral orléaniste, sont intéressantes pour notre propos quand on sait qu'il était aussi un romaniste qui publia en 1862 un Droit public et administratif romain qui, à cette époque, sentait le fagot par son antibonapartisme et son anticléricalisme. 15 Décl. du 26 août 1789, art. 6: « (La loi) doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, ..»; Const. du 3 sept. 1791, Titre II, art. 2: « Sont citoyens français: — ceux qui sont nés en France d'un père francais... »; Titre III, Sect. II, art. 2: « Pour étre citoyen actif, il faut,

151

tutions républicaines de 1793, comme l'a bien marqué par exemple, au cours de la discussion du projet de Constitution girondin, Lanjuinais, dans une longue et très pertinente intervention *. Il note bien, dans cette intéressante "méditation sur le droit de cité", les deux sens, souvent confondus, du mot citoyen, Dans un sens rigoureux, il ne peut s'agir que de ceux qui sont admis à exercer les droits politiques, en un mot, des membres du souverain (c'est

là une définition désormais admise: Lanjuinais n'est certes pas rousseauiste pour autant). Mais dans l'usage, « on applique cette expression à tous ceux qui sont du corps social», c'est-à-dire à tous ceux qui jouissent des droits civils. Et Lanjuinais relève cette faute aussi bien dans le projet de Déclaration que dans le projet de Constitution dont la Convention est saisie en avril 1793. Nous reparlerons de ces questions. Considérons donc simplement, pour l'instant, les décisions qui furent prises durant la période révolutionnaire, en ce qui concerne ce que nous appellerons la nationalité (quel que soit le mot que les contemporains aient utilisé). Sans entrer dans les détails, on peut noter, avec M. Vanel, plusieurs points. Ce qui fait le frangais, depuis 1789, c'est d'abord la naissance et la résidence sur un territoire, lequel sera méme, comme on sait, précisément défini par une Constitution, celle de 1795. Sans doute, la notion en quelque sorte raciale de français d'origine ne disparaît pas tout à fait, puisque les fils de français, sous certaines réserves, gardent une vocation à être français, mais,

comme on le voit à diverses occasions, l'obligation de résidence, pour ceux-là comme pour les étrangers ou fils d'étrangers, devient de plus en plus prégnante. S'il est bien entendu que tous ces frangais seront égaux devant la loi et porteurs de droits subjectifs, et s'il n'est pas question de retenir de force des citoyens à l'intérieur des frontiéres, il est remarquable cependant que dans les constitutions de 1793 comme dans celle de 1795 la résidence prolongée à l'étranger produit une présomption de renonciation à la qualité de frangais et que la récupération de la nationalité est soumise à des conditions relativement exigeantes. En d'autres termes, alors que la constitution de 1791 était, de ce point de vue, extrémement libérale, tant pour les étrangers que pour les frangais, on assiste, contrairement

à ce qu'on

attendrait,

à une fermeture de plus en plus nette dans les deux sens. Cette évolution est certainement

due à des causes circonstancielles et strictement

politiques:

à

la confiance pacifique des débuts de la Révolution, succèdent les crises militaires et les guerres civiles des années 93-97. Alors que des étrangers célèbres avaient été comptés comme des français et avaient méme pu être élus à la Convention ou employés dans les fonctions publiques, la crainte obsidionale des coalitions extérieures, l'obsession des "agents de l'étranger", le ressentiment contre les émigrés d'autre part, expliquent des faits comme le décret du 26 aoüt

1792, ou l'expulsion des étrangers

de la Convention

le 25 dé-

cembre 1793. De nationale, la Révolution se fait nationaliste. Le principe de

territorialité s’allie donc à celui de qualification politique (au sens idéologique du terme cette fois), pour marquer une opposition tranchée et pres16 Archives Parlementaires, LXIII, pp. 561-567.

152

que absolue entre les français et les autres; mais, dans “les autres”, sont comptés aussi des adversaires politiques du régime (les émigrés, les ennemis de l'intérieur). C'est le passage à la limite du principe de la volonté, sur lequel Rousseau avait fondé la participation au pacte social et politique. Passage à la limite qui figure déjà chez Rousseau sous la forme de la fameuse profession de foi civile. La période la plus ardente de la Révolution marque à coup sür, de ce point de vue, un raidissement, un abandon certain des tendances presque universalistes, en tout cas trés généreuses, de 1789. La seule conception entiérement différente qui s'exprime à cet égard, durant cette période, n'a guère de succès. Elle n'en est pas moins intéressante, malgré la personnalité ambigué de son auteur et la forme bizarre dans laquelle il l'exprime: il s'agit des idées défendues en février, et surtout le 24 avril 1793, par Anacharsis Clootz. Personnage à coup sür isolé, quoique célébre, qui n'est absolument pas représentatif de l'état d'esprit dominant. Mais il n'en

est pas moins remarquable qu'il ait opposé très fortement, comme on sait, la notion de genre humain à celle de nation, qu'il ait préché pour une citoyenneté universelle, qu'il ait dénoncé la souveraineté nationale (borresco referens!)

et qu'il ait montré avec une logique d'illuminé que les limites de l'idéologie qui fut à la base de la Révolution (celle des droits sujectifs de l'homme et de l'égalité) doivent étre étendues à l'universel, ce qui débouche à la fois, dans une anticipation frappante du Comtisme, sur la négation de Dieu, le culte de l'humanité, appelée par lui l'Etre suprême, et le rejet de la souveraineté nationale". Mais pour lui, dans un premier temps, cette marche vers l'unité devait passer par la réunion volontaire aussi étendue que possible des autres peuples à l'ensemble francais.

Passée la période révolutionnaire, le Code Civil va enfin fixer une doctrine de la nationalité qui, dans ses principes fondamentaux, ne sera modifiée que vers la fin du XIX*r* s., lorsque la conquête coloniale, puis le resserrement des engagements internationaux viendront changer presque du tout au tout la nature des problèmes. Il abandonne ! toute tendance utopique vers l'universalisme rêvé par Clootz, et reconnaît fondamentalement la distinction entre nationaux 17 Intervention

de Clootz à la Convention

le 5 février

368-369, à propos de la pétition des habitants de Schambourg);

1793

(Moniteur,

XV,

pp.

le 24 avril 1793 (Moniteur,

XVI, pp. 251-255, "Bases constitutionnelles de la République du genre humain"). Sur Clootz, dont la pensée est plus cohérente et plus originale qu'on ne dit (avec des anticipations frappantes d'Auguste Comte), voir A. SoBoUL, "Anacharsis Clootz, l'orateur du genre humain", Annales historiques de la Révolution Française, 1980, pp. 29-56 (article reproduit

comme

préface

à la réimpression

des Oeuvres,

Paris

1980).

Il faudrait

citer

tout le texte de cette "Constitution" (résumé d'ailleurs au Moniteur). « Les dénominations de Français et d'universel vont devenir synonymes, à plus juste titre que les noms de chrétien et de catholique ». Ailleurs: «j'ai dit et je répète que le genre humain est Dieu ». Le genre humain est formellement appelé “l'Etre suprême” (p. 251, col. 2). «Qui conque a la débilité de croire en Dieu ne saurait avoir la sagacité de connaitre le genre

humain,

le souverain

unique

[..]

je demande

la suspension

du

nom

Français,

à

l'instar de ceux de Bourguignon, de Normand... ». 18 PortaLIs, "Titre Préliminaire", Exposé des motifs (éd. Huyghe, I, Bruxelles 1805, pp. 26-27).

153

et étrangers. Il admet pleinement le passage de l'une à l'autre de ces caté-

gories — mais sous la réserve d'une manifestation expresse de volonté !: les étrangers résidant ou nés en France peuvent devenir Français, mais à condition de le demander expressément. Il faut pourtant aussi mentionner quelques principes trés généraux, issus d'une longue tradition du droit naturel, comme par exemple la disposition (toujours valable en France comme dans tous les pays civilisés) selon laquelle « l'étranger jouira en France des mêmes droits civils que ceux qui sont ou seront accordés aux Français par les traités et la nation à laquelle cet étranger appartiendra » (C.C., art. 11). Notons cependant que cette formulation n'est que l'aboutissement (dà à la multiplication des conventions bilatérales d'établissement) d'un point de départ assez différent: l'étranger, dans la rédaction primitive (non adoptée) jouissait « de tous les avantages du droit naturel, du droit des gens et du droit civil proprement dit » (Livre Préliminaire, non adopté, I, ch. II, art. 5). Mais cette rédaction, comme le remarquait la Cour de Cassation, était défectueuse, « car il ne faut pas, comme l'ont fait les auteurs du Code Civil,

suivant en cela le droit romain, désigner le droit des gens comme un des éléments du droit civil». Tout compte fait, la doctrine française moderne, en ce qui concerne la définition de ce que nous appellerons la nationalité, a fini par se fixer, comme l'a bien dit M. Vanel, sur une sage position d'équilibre entre la vieille notion de jus sanguinis héritée, à travers une très longue histoire, du droit romain, et quelques éléments du jus soli (par l'importance accordée à la résidence pour l'acquisition de la qualité de Français). Dans le monde stabilisé de l'Europe post-napoléonienne, d'ailleurs, à

l'apogée de l'équilibre européen, ces questions n'avaient point de caractère dramatique. Mais il faut noter que, sur cet arrière-plan de conceptions juridiques assez strictes, se développent également des idéologies et des pratiques qui reposent sur d'autres principes. L'Ancien Régime hésitait entre le jus sanguinis et le jus soli; la France post-révolutionnaire avalise la notion de contrat et, dans la pratique, défend en général une notion très fortement consensuelle de la nationalité ?. Pour les Républicains, le "pacte fondamental" du consentement des Français à être Français, c'est la fête de la Fédération 2. Les annexions de territoires ne sont justifiées que si les peuples se sont prononcés. C'est pourquoi l'on renonce assez bien à celles décidées unilaté-

ralement par Napoléon. Mais son neveu retiendra la leçon, et seul le plé-

biscite rendra parfaitement 19 Livre complet

Préliminaire

(non

légitime retenu),

aux yeux de tous (et avec raison)

I, ch. III, Sect.

des travaux préparatoires du Code

Civil, II, Paris

1er, art. 13 (FENET,

Recueil

1836, p. 10).

Ὁ Cf. mes remarques dans L'idée républicaine en France, cit., pp. 400 ss. Bien que non retenue dans les textes constitutionnels, il y a accord implicite sur la définition de Sievès, Reconnaissance et exposition raisonnée des droits de l'homme et du citoyen, p.

11:

«La

Nation

est l'ensemble

des

associés

tous

gouvernés,

tous

soumis

à la loi,

ouvrage de leur volonté, tous égaux en droits et libres dans leur communication et leurs engagements

respectifs ».

A Cf. par exemple

E. CHAMPION,

L'esprit de la Révolution française, Paris

p. 359 (voir mes remarques dans L'idée républicaine en France, cit., p. 369).

154

1887,

le rattachement de la Savoie et de Nice en 1860,

Inversement, le scandale

ressenti unanimement par tous les secteurs de l'opinion française en 1871 lors de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par les Allemands prouve que cette conception contractuelle et consensuelle de la "patrie" française, si clairement exprimée par Renan, avait très largement triomphé 2. Elle implique une

séparation sémantique et idéologique assez forte entre la "race", le “biologique", et la nationalité (malgré l'étymologie): on ne naît pas seulement français, on peut le devenir si on le veut, à titre individuel et collectif, et naturellement sans la moindre acception (en principe) de "race" ou de religion ?. A la condition toutefois, par cette libre adhésion, d'accepter la loi civile francaise. Ce dernier point soulévera, on le sait, de sérieuses diffi-

cultés en Algérie dés l'époque du Second Empire, ce qui peut étre interprété de diverses façons. Il n'en reste pas moins qu'en gros la France du XIXème s., surtout sous les Républiques, fut plutót libérale dans l'acceptation des étrangers et la concession de la nationalité française; trop libérale aux yeux, précisément, d'une réaction "nationaliste", aux tendances racistes, qui se développa à la fin du XIXème s, et triompha provisoirement en 1940. Ce libéralisme

(si on le considére à ses plus beaux moments) peut en apparence rappeler certaines caractéristiques de la civitas Romana, elle aussi indifférente à la race et à la religion, elle aussi consensuelle, puisqu'il faut (en général) la demander pour l'obtenir. Mais nous verrons tout à l'heure que de telles similitudes sont limitées et, tout compte fait, superficielles.

2.

Droit civils et droits politiques.

Plus important peut-étre pour l'histoire politique de la citoyenneté le probléme que j'ai déjà évoqué des rapports entre droits civils et droits politiques. C'est là un domaine où les innovations de l'époque révolutionnaire sont bien entendu essentielles et spectaculaires, pour la trés bonne raison que les droits politiques étaient inexistants sous l'Ancien Régime. A peine s'est-il agi, dés juin 1789, de rédiger une Constitution, que s'est posé dans toute son ampleur le probléme de leur définition, de leur possession et de leur exercice. Un mot d'abord sur cette distinction méme entre droits civils et droits politiques: nous la trouvons exprimée de facon fort claire et pertinente dés les débuts de la Révolution, lors des débats constitutionnels de 1789-91, Z RENAN, Nouvelle Lettre à M. Strauss, Paris 1871, où se trouve la fameuse formule: «la volonté qu'ont les différentes provinces d'un Etat de vivre ensemble ». 5. La négation formelle de toute distinction de naissance et le rejet de toute obédience religieuse qui se voudrait extérieure au consensus implicite qu'exige la citoyenneté française sont trés clairement indiqués dans l’art. 6 du Titre II de la Const. de 1791: «La

qualité

de

citoyen

français

se perd:

1°) par

la

naturalisation

en

pays

2°) par la condamnation aux peines qui emportent la dégradation civique, condamné n'est pas réhabilité; 3°) par un jugement de contumace, tant que n'est pas anéanti; 4°) par l'affliation à tout ordre de chevalerie étranger corporation étrangére qui supposerait, soit des preuves de noblesse, soit des de naissance, ou qui exigerait des vœux religieux» (repris dans l'art. 12 du la Const. de l'An IIT).

étranger;

tant que le le jugement ou à toute distinctions Titre II de

155

et bien entendu par exemple chez Sieyès. Plus tard les publicistes libéraux comme Benjamin Constant en feront le fondement même de leur doctrine, symétrique de la fameuse distinction entre la liberté des anciens et celle des modernes, Chateaubriand la définira encore en 1833 dans une page éblouissante #. Sans doute le vocabulaire peut hésiter: doit-on distinguer strictement ordre social et ordre civil, ordre ou droit public et droit politique (comme le veut par exemple un juriste orléaniste, Serrigny ? réservant l'expression droit politique au domaine étroit de l'organisation des pouvoirs)? Néanmoins la dichotomie entre tout ce qui touche aux rapports privés des hommes entre eux, à leurs rapports individuels avec la collectivité d'une part — et, d'autre part, leur participation aux actes politiques, est véritablement une notion commune et admise presque par tous. Les seules variations, historiquement importantes, ne porteront que

sur les conditions, les seuils de participation à l'exercice des droits politiques: ces derniers, comme le dira admirablement le Code (art. 7) sont du domaine des lois constitutionnelles et électorales — alors que les lois civiles sont, si l'on ose dire avec Chateaubriand, de droit naturel (bien que formellement

du domaine du législatif). Consensus quasi-universel, ai-je dit. A deux exceptions de marque prés, je crois: d'une part, bien sür, les partisans (extrémement rares) de l'absolutisme de droit divin qui, à la limite, nient tout droit politique; et, de l'autre (on le dit moins souvent), Rousseau qui ne

pense pas qu'on puisse vraiment distinguer les deux choses, puisque pour lui tout citoyen (c'est-à-dire tout homme, du moins dans le cadre de la cité)

est à la fois sujet d'un droit et auteur et garant de ce droit”. Mais c'est précisément le caractère génialement théorique de cette démonstration de Rousseau (souvent peu comprise) qui a occasionné tant de débats, de variations et d'hésitations dans la période qui nous occupe. Cette distinction est donc directement liée à la définition de la citoyenneté. De quoi s'agitil en effet? Essentiellement de deux choses fort simples: les qualifications requises d'une part pour l'accés aux emplois publics et aux fonctions politiques, d'autre part pour la participation au souverain, c'est-à-dire le droit de suffrage. On sait en gros comment fut traitée la question: en 1789 et 1791,

la majorité

de

l'Assemblée

(et sans

doute

de l'opinion)

accepte

la

distinction que Sieyés impose entre ce qu'il appelle les citoyens "actifs" et les 2 B. CONSTANT, De la liberté chez les modernes. Ecrits politiques (M. Gauchet, éd.), Paris 1980, pp. 494-495.

75 CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, IV* Partie, livre II, 6 (= Ed. Levaillant, IV, p. 93): «je ne pus jamais lui faire comprendre la différence qui existe entre l'ordre social et l'ordre politique; je me soumettais, dis-je, au premier parce qu'il est de droit naturel; j'obéissais aux lois civiles, militaires et financiéres, aux lois de police et

d'ordre émanát peuple %

public; mais je ne devais obéissance au droit politique qu'autant que ce droit de l'autorité royale consacrée par les siècles, ou dérivát de la souveraineté du ». D. SERRIGNY, Droit public des Français, cit., I, pp. 132-133.

T! Contrat Social Y, 6: «(Les associés) prennent collectivement le nom de peuple, et s'appellent en particulier citoyens comme participans à l'autorité souveraine, et sujets comme soumis aux lois de l'Etat ».

156

citoyens

"passifs".

Elle repose sur un certain nombre

de conditions,

pas

exclusivement censitaires d'ailleurs (Const. de 1791, Titre III, Sect. II, art. 2), mais aussi de nationalité (précisément), d'áge, de domicile, de “condition” (n'étre pas domestique), de capacité militaire (étre inscrit sur le róle de la

garde nationale), enfin politiques ou morales, puisqu'il faut avoir prété le serment civique #. Le suffrage "universel" (pour les mâles adultes de 25 ans, en fait) ne fut introduit qu'en aoüt 1792, pour les élections à la Convention, et consetvé dans tous les projets de Constitution de 1793”. Les clauses censitaires (ou les incapacités de condition), ainsi que le serment civique furent abolies. En 1795, en revanche, les trois restrictions principales sont réintroduites: obligation de s'inscrire sur le registre civique, de payer une contribution directe quelconque; sont de nouveau exclus les domestiques, mais admis en revanche, sans condition censitaire, les anciens soldats *. La Constitution de l'an VIII enfin rétablit le suffrage universel (mais, comme on sait,

pratiquement vidé de tout contenu). J'ai déjà parlé des incertitudes sémantiques

que

ces

restrictions

à la participation

politique

occasionnaient:

le

2 « Art. 2. Pour être citoyen actif, il faut: — être né ou devenu Français; — être âgé de vingt-cinq ans accomplis, — être domicilié dans la ville ou dans le canton depuis le temps

déterminé

contribution

directe

par

la loi;

au

moins



payer,

égale

dans

un

lieu

à la valeur

de

quelconque

du

Royaume,

trois journées

de

travail,

une

et en

représenter la quittance; — n' être pas dans un état de domesticité, c'est-à-dire de serviteur

à gages; — être inscrit dans la municipalité de son domicile au rôle des gardes natio nales;



avoir prété le serment

(art. 7) étaient encore citoyens

civique ». Les

plus restrictives. Mais

actifs pouvaient

être nommés

5 Const. de 1793: « Art. 4. Tout accomplis; [..] est admis à l'exercice des droits de citoyen se perd, ...». Le titre II, art. 1er: "Tout homme ágé

conditions

en

revanche

censitaires

pour

étre électeur

(Sect. III, art. 3) tous les

représentants.

homme né et domicilié en France, agé de 21 ans des droits de citoyen français. Art. 5. L'exercice projet de Constitution girondine précisait dans son de 21 ans accomplis et qui se sera fait inscrire

sur le registre civique d'une assemblée primaire, et qui aura résidé depuis, pendant unc année sans interruption, sur le territoire francais, est citoyen de la République» (et

l'art. 3 lui donne le droit de suffrage à seule condition d'une résidence de 3 mois dans une portion du

territoire).

3 Const. de l'An III, Titre II: «Art. 8. Tout homme né et résidant en France, qui, âgé de vingt et un ans accomplis, s'est fait inscrire sur le registre civique de son canton, qui a demeuré depuis pendant une année sur le territoire de la République, et qui paie

une

contribution

directe, fonciére

ou

personnelle,

est citoyen

frangais.

Art.

9.

Sont citoyens, sans aucune condition de contribution, les Français qui auront fait une ou plusieurs campagnes pour l'établissement de la République. Art. 10. L'étranger, devient citoyen français, lorsque aprés avoir atteint l’âge de vingt-un ans accomplis, et avoir déclaré l'intention de se fixer en France, il y a résidé pendant sept années consécutives,

pourvu qu'il y paie une contribution directe, et qu'en outre il y possède une propriété foncière, ou un établissement d'agriculture ou de commerce, ou qu'il y ait épousé une femme

française.

Art.

11. Les citoyens français

peuvent

seuls voter dans les assemblées

primaires, et être appelés aux fonctions établies par la constitution. Art. 12. L'exercice des droits de citoyen se perd, — 1°) par la naturalisation en pays étranger; — 2) par l’affiliation à toute corporation étrangère qui supposerait des distinctions de naissance, ou qui exigerait des vœux de religion; — 3°) par l'acceptation de fonctions ou de pensions

Offertes par un gouvernement étranger; 4?) par la condamnation

à des peines afflictives

ou infamantes, jusqu'à réhabilitation ».

157

même texte pouvait parfois désigner sous le même terme de citoyen (sans appliquer la commode mais péjorative distinction due à Sieyès) le simple "francais" bénéficiaire des "droit civils", du vrai "citoyen" exerçant la plé nitude des droits politiques. Néanmoins personne ne pouvait s'y tromper, bien que dans certains domaines un contentieux important ait pu surgir. Mais si l'on s'en tenait à ces rappels sommaires et approximatifs on risquerait de commettre de graves erreurs d'appréciation. Il faut en réalité lire de très près les textes et le compte-rendu des débats pour connaître les arguments invoqués, et pour comprendre que les variations de la loi constitution-

nelle dissimulent en réalité l'accord sur quelques principes qui servent de fondement implicite à la France moderne. Il faut noter d'abord que les modérés, partisans de qualifications restrictives du droit de vote ou d'éligibilité (et quelles que soient, bien entendu, leurs arrières-pensées conservatrices), protestaient (et certains avec bonne foi) que ces restrictions à l'exercice, à la jouissance effective d'un droit ne mettaient nullement en cause le prin-

cipe de l'égalité, puisqu'elles n'étaient attachées qu'à des circonstances indépendantes de la naissance et par là-méme relatives et passagéres. Rien n'est plus significatif à cet égard que la réponse à Brissot (exprimant le point de vue de la majorité de l'Assemblée) insérée au Moniteur du 20 mai 1791: «Il est aussi évident que le jour que la France a maintenant des citoyens passifs ou sujets. Cette assertion de l'auteur du Patriote français, page 514, répétée jusqu'à la satiété par une foule d'écrivains et de déclamateurs, ne doit pas rester plus longtemps sans réponse. Elle calomnie l'Assemblée nationale; elle outrage la constitution; elle avilit la majorité du peuple, et conséquemment le provoque au mépris et à la haine de la loi. La France est libre; donc personne n'y est sujet; donc cette dénomination flétrissante n'appartient à aucun de ses citoyens. Un homme né sujet est celui qui est condamné par le gouvernement de son pays à vivre et mourir assujetti à une volonté qui lui est étrangère, sans

pouvoir, par aucun moyen légal, sortir de cette condition avilissante. Ce vice existe dans tous les gouvernements qui ont admis la division de l'espèce humaine en plusieurs classes; mais il n'est pas vrai que cette institution barbare déshonore la constitution française: tous les hommes y sont égaux en droits politiques; et quoique l'exercice du droit de citoyen dépende de quelques conditions, le droit en lui-méme et l'aptitude à l'exercer n'en existent pas moins dans tous les citoyens, sans exception. Le droit de propriété existe dans un mineur; la loi n'en suspend que l'exercice. Il en est de même du droit d'activité pour les citoyens qui ne sont pas portés au rôle des contributions pour trois journées de travail. Il y a une grande erreur à confondre ainsi le droit avec les conditions requises pour l'exercer; une incapacité relative et passagère,

avec

l'inhabileté

absolue

et permanente;

l'inactivité

momentanée

d'un citoyen, qui peut aisément la faire totalement cesser, avec un assujettissement dont il ne pourrait étre délivré que par l'emploi de la force; enfin la simple suspension d'exercice d'un droit politique, avec la violation du droit des hommes. Il n'y a pas de citoyen frangais que quelques années de travail et d'économie ne puissent rendre habile à remplir toutes les fonctions publiques, au lieu que, dans les pays où l'espèce humaine est classée, tout individu est condamné à rester dans la classe où le sort de la naissance l'a fait tomber ».

158

Mais la même

argumentation —

appliquée cette fois pourtant à ce que

nous appelons le "suffrage universel" — se retrouve en avril 1793 dans la bouche du Girondin Lanjuinais, qui, dans un exposé d'une belle ampleur, montre, avec de précieuses remarques sémantiques dont j'ai déjà parlé, que toute constitution, méme la plus démocratique, implique certaines restrictions physiques ou naturelles à l'exercice de "droits" politiques *.

On peut d'ailleurs discuter (Rousseau l'avait fait, et les publicistes le font encore)

pour savoir si certains "droits", comme

le droit de vote, ne

sont pas déjà des "fonctions", pour lesquelles il est tout à fait légitime et

justifié d'exiger certaines qualifications. La question est essentielle —

car

d'un cóté elle touche aux principes (mais sur quoi les fonder?) du droit naturel, à l'égalité surtout; mais de l'autre, elle pose le probléme de la liberté et de la volonté, donc des Lumières et de l'éducation, Or (comme j'ai essayé de le montrer ailleurs) toute l'idéologie républicaine française a tourné, au XIX*** s., autour de la contradiction entre ces deux principes. Concrètement,

cela signifie par exemple qu'on se demande si l'on doit exiger des électeurs 3 Archives Parlementaires, LXIII, p. 562, 29 avril 1793: « Qu'est-ce qu'un citoyen français? Un écrivain qui nous a paru plus exalté que judicieux, et moins profond penseur que hardi néologue, répond par cette phrase brillante: “Sont citoyens français tous ceux qui respirent sur le sol de la République, et qui sont irréprochables”. Une courte analyse du mot citoyen va nous dire ce qu'il faut penser de cette règle, et combien elle est inexacte et insuffisante, méme dans le systéme d'égalité qui va faire Ia gloire et le bonheur de notre patrie. L'idée générale que réveille le mot de citoyen, est celle de membre de la cité, de la société civile, de la nation. Dans un sens tigoureux, il signifie seulement ceux qui sont admis à exercer les droits politiques, à voter dans les assemblées du peuple, ceux qui peuvent élire et être élus aux emplois publics; en un mot, les membres

du

souverain.

Ainsi,

les

enfants,

les

insensés,

les

mineurs,

les

femmes,

les

condamnés a une peine afflictive ou infamante jusqu'à leur réhabilitation, ne seraient pas des citoyens. Mais, dans l'usage on applique cette expression à tous ceux qui sont du corps social, c'est-à-dire, qui ne sont ni étrangers ni morts civilement, soit qu'ils aient ou non des droits politiques; enfin, à tous ceux qui jouissent de la plénitude des droits civils,

dont la personne et les biens sont gouvernés en tout par les lois générales du pays. Voilà les citoyens dans le langage le plus ordinaire. Les publicistes, et meme les législateurs, confondent souvent ces deux significations trés

différentes;

et de

là l'obscurité,

l'incohérence

apparente

de

certaines

propositions.

Vous retrouvez cette confusion presque partout; elle existe jusque dans la Constitution de 1791; on pourrait méme dire jusque dans la projet du comité de 1793. Citoyen désigne dans plusieurs articles de la déclaration des droits de ce projet, tout individu, quel que soit son áge, et soit qu'il jouisse ou non des droits politiques; cependant vous y trouvez,

sous le titre II que nous examinons, qu'il faut être âgé de 21 ans pour être citoyen de la République, et ensuite à quelles conditions le citoyen français peut jouir du droit de suffrage. La même faute se retrouve dans la déclaration des droits que vous avez décrétée. J'en conclus que la dénomination

de citoyen actif, inventée par Sieyès, serait encore

utile, méme aujourd'hui; elle répandrait de la clarté dans notre langage constitutionnel. Il faut bien se rappeler que ce mot actif ne s'appliquait pas à la seule distinction de fortune; il exprime trés bien la réunion de certaines conditions que la raison éternelle prescrit, ou que la volonté générale ne peut pas s'empécher de fixer, et dont dépend le droit de suffrage dans une assemblée politique ». 32 Cf. par exemple L. Ducurr, Traité de Droit Constitutionnel, II, 3. éd., Paris 1928, pp. 638 ss.; 712;

768.

159

certaines capacités intellectuelles. Et il n'est pas indifférent que l'Idéologue Daunou ait introduit dans la constitution de 1795 l'article 16: « Les jeunes gens ne peuvent étre inscrits sur le registre civique s'ils ne prouvent

savent lire et écrire et exercer une profession

qu'ils

mécanique » *. Le suffrage

universel pour tous (méme les ignorants) fut établi, sans retour, en France,

en 1848. La III*Me République en fit bien entendu la base de son credo. Pourtant, je note incidemment que toute une lignée de républicains (certains positivistes, mais aussi Jean Macé, le fondateur de la Ligue de l'Enseignement) posaient encore publiquement la question (en effet légitime et intéressante) en 1882... Ces discussions sont passionnantes pour l'histoire du droit public français. Elles ne font cependant que cacher de façon injuste et arbitraire des principes fondamentaux qui, introduits dès 1789 ou 1793, n'ont depuis jamais été remis en cause et constituent le fonds commun du droit public français. D'abord, le peuple souverain défini comme “l’universalité des citoyens français”

(art. 7 de la Const.

de

1793);

la loi conçue

comme

l’ex-

pression de la volonté générale (art. 6 de la Décl. de 1789). L'égalité de tous devant la loi, l'admissibilité de tous aux emplois public (sous réserve de qualifications définies par la loi). Plus profondément encore, le respect du droit écrit, le refus du "pouvoir des juges" (comme d'ailleurs du recours par le juge au pouvoir législatif pour trancher un cas de justice) 5, bref la souveraineté de la loi, réglent, bien plus profondément et durablement que les constitutions politiques, les rapports des frangais entre eux et détermi-

nent le contenu vécu de leur "citoyenneté". En ce sens, en effet, le Code Civil,

synthése

décantée

des

changements

intervenus

entre

1789

et

1800,

mais plongeant de lointaines racines chez les juristes et dans la législation de l'Ancien Régime, tout en affectant de ne traiter en rien des droits "politiques", a assuré pourtant, tout au long du XIX*"* siècle, par l’affirmation de ces principes, et l'adhésion qu'il recueillait, une sorte de garantie minimale, de "code des rapports civils" qui avait bien une signification politique et marquait les bornes qu'aucun pouvoir politique ne devait oser franchir. Les entorses légales aux principes que je viens d'énumérer ont été, en effet, fort rares et 33 La question avait été posée en 1793 lors des débats constitutionnels (rapport de Lanjuinais, Archives Parlementaires, LXIII, p. 566). Pour les justifications de la rédaction proposée par Daunou en 1795 cf. Moniteur, XXV, p. 224 (Creuzé-Latouche),

et surtout pp. 243-248; la fin de l'article 16 précisait d'ailleurs: d'exécution qu'à compter de l'an XII de la République ». * “Dialoque entre Jean Macé et Gambetta

εἰ plaidoyers

politiques

de M.

35 Les pages lumineuses cit, I, pp. 472-474) fondent

françaises.

Sur les influences

Gambetta,

11

«cet

article

n'aura

le 21 avril 1881", (J. REINACH, Discours

voll,

Paris

1880-1885,

cf. IX, p. 200).

de Portalis dans le Discours Préliminaire (FENET, Recueil, encore, pour une très grande part, les pratiques judiciaires

prédominantes

(beaucoup

plus modernes

qu'on

ne croit,

c'est-à-dire venues des juristes de l'Ancien Régime et du Droit Naturel), cf. la bonne mise au point d’A.-J. ARNAUD, Les origines doctrinales du Code Civil français, Paris 1969,

qui montre que l'influence de l'antiquité, si elle existe, est plus celle de la philosophie stoicienne que du droit positif romain, et qui insiste sur les emprunts à Domat, à Pufendorf, etc.

160

formels à Pothier,

de peu de durée dans le droit français contemporain. L'égalité devant la loi, par exemple, n'a été violée que par l'institution des majorats (et, bien entendu, les odieuses "lois raciales" de Vichy). En fin de compte, la citoyenneté francaise d'aprés la Révolution est fondamentalement consensuelle: pour limmense majorité des francais de naissance, le "contrat" qui la sous-tend est bien entendu implicite; mais ses régles d'acquisition montrent qu'elle n'est en rien une grâce ni un privilège. D'ailleurs — sauf par la conquête coloniale — elle ne s'impose pas, mais elle ne se refuse pas non plus trés durement. Une fois acquise ou possédée, elle implique une égalité quasi

absolue de condition juridique entre tous les citoyens. Cette égalité, malgré les apparences, et les restrictions imposées au droit de vote et à l'éligibilité durant les régimes censitaires (1795-1798,

maine

1814-1848), s'étend méme

des droits politiques, car ces restrictions

ne dépendent

pas

au do-

de la

naissance, mais de l'absence ou de la présence de qualifications que chacun, en droit, a la possibilité d'acquérir: elles sont purement circonstancielles, La citoyenneté française est donc une qualité juridique abstraite qui s'applique potentiellement à tout

frangais (sauf, bien entendu, à certains condamnés);

elle ne définit en rien un statut social. Elle est méme, sous cette forme moderne, consubstantielle à une société civile, à une idéologie qui nient trés fortement la notion méme de statut social, C'est pourquoi la doctrine répu-

blicaine française classique — qui développe logiquement et pleinement la conception des droits de l'homme et du citoyen — a répugné si longtemps à admettre la notion de classes sociales, tenues à la fois pour inexistantes et funestes, contraires à la fois au droit et au fait. Comme

Gambetta, la citoyenneté républicaine est créatrice

disait à peu près

d'égalité.

II. Citoyenneté romaine et citoyenneté française 1. La Révolution frangaise Ce rappel des bases du consensus civique français nous ramène à la question

initiale. Quand la France devient "République" ou méme "Empire" et les français "citoyens", quand nous pensons au décor, aux postures, au vocabulaire "à l'antique" de l'époque révolutionnaire et impériale, les correspondances

(ou

méme

les emprunts)

de vocabulaire

nous

autorisent

en effet à

nous poser des questions familières aux historiens comme aux archéologues: s'agit-il d'abord de ressemblances superficielles et fortuites, d'un simple habillage d'expression? Si les analogies sont plus profondes, s'agit-il d'une influence directe (par quel canal?), ou d'un phénoméne spontané de convergence — à quinze siècles de distance? Ces questions (essentielles pour l’his-

toire de Rome comme pour celle de l'Europe moderne) sont infiniment complexes * et je ne prétends certes pas ici en faire l'inventaire complet, encore % Le vocabulaire méme ordinairement utilisé par les historiens risquerait d'être trompeur — si le lecteur ne sentait pas qu'il n’est le plus souvent qu'une convention

161

moins leur donner une réponse définitive. Interrogeons-nous ensemble, bona fide. Ma première enquête, je l'ai dit, sera de type philologique. Les textes, en effet, ne manquent pas. Les parlementaires, auteurs des diverses déclarations ou Constitutions, les juristes (ou législateurs) auteurs des projets, rapports ou "discours" ayant accompagné les étapes de la codification ont abondamment parlé (et nous avons au moins la trame détaillée de leurs discours) et

écrit. D'innombrables publicistes ont imprimé leur opinion. Je n'ai certes pas tout lu. Mais d'un dépouillement des discours parlementaires (et de beau-

coup de discours aux clubs ou d'ouvrages d'orateurs connus), quelques indices ressortent, à mon avis. Il me parait que, au moins dans les débats qui ont porté de maniére précise et limitative sur les articles concernant la citoyenneté des déclarations, des constitutions, des codes, les références aux précédents romains ou, en général, antiques, sont relativement rares, et

méme, dans la mesure où elles existent, négatives. Je veux dire que le paradigme romain (ou antique en général) est formellement prendrai que quelques cas: pour Clootz, par exemple:

repoussé,

Je ne

«le peuple romain s'étudiait à perpétuer l'esclavage de l'Univers: le peuple français va s'occuper des moyens de perpétuer la liberté universelle » 57,

Mais je trouve presque la méme remarque de la discussion de la Constitution de l'an III:

chez Creuzé-Latouche,

lors

« Il ne faut pas que les Français soient des Spartiates...; ils ne seront point des Juifs, qu'un tas de rites superstitieux devait séparer pour des siècles de toutes les autres nations par une haine mutuelle. Ils ne seront point des Romains destinés à désoler, à ravager, à engloutir l'Univers, et à le concentrer

pour eux dans une seule capitale » #.

Mais ce ne sont pas des cas isolés. Je prends presque au hasard: Robespierre, le 10 mai 1793, dans un passage qu'on pourrait croire simplement métaphorique, s'écrie: « je hais autant que les patriciens eux-mémes, et je méprise beaucoup plus, ces tribuns ambitieux, ces vils mandataires du peuple qui vendent aux grands de Rome leurs discours et leurs silences. » *.

Mais il répond en fait à une proposition constitutionnelle précise et on peut

citer en sens inverse

commode.

(avec

Parker)

des

textes

comme

ceux de Lavi-

Qu'est-ce qu'une institution "qui évolue" ou “qui se survit”, εἰς.

Il ne faut

pas préter à qui emploie un tel langage un organicisme naif. Néanmoins il est nécessaire (au

moins

"en

laboratoire")

de

soumettre

de

telles

remarques dans “Histoire de l'antiquité classique l'Association G. Budé, juin 1975, pp. 231-258.

expressions

et

Science

à la critique.

Politique",

Cf. mes

Bulletin

7 Moniteur, XVI, p. 251.

38 Moniteur, XXV, p. 224. % Moniteur, XVI, p. 358.

162

΄

de

comterie, qui préconisait l'adoption du tribunat, ou de Rabaud Saint Etienne sur la censure — sans oublier Le tribun du peuple de Babeuf. Il est vrai. sans doute, que, sur le point précis qui nous occupe, le serment civique et

linscription sur les registres civiques (exigés, on l'a vu, de 1791 à 1795 pour l'obtention de la qualité de citoyens "actifs" ou de plein droit) sont clairement un emprunt à l'antiquité. L'inscription, en particulier, fut réclamée à la fois par Sieyès et Mirabeau. Mais lorsque ce dernier la défend éloquemment, c'est en invoquant, à très juste titre, l'exemple d'Athènes: «les Athéniens en particulier, qui avaient si bien connu tout le parti qu'on peut tirer des forces morales de l’homme, avaient réglé par une loi que les jeunes gens, après un service militaire de deux années, étaient inscrits à l'âge de vingt ans sur le rôle des citoyens » ®0. Inversement, lorsque Mailhe, en 1795, parlant de l'accueil des étrangers,

préconise une législation restrictive, il ne cite Rome thése (ce qui nous semble pour le moins discutable):

que pour appuyer

sa

« pourquoi seriez-vous moins difficiles que les Romains, chez lesquels le droit de citoyen fut l'objet de l'ambition des rois les plus puissants? » *!,

En fait, il suffit de consulter l'isdex du Moniteur pour constater que — contrairement à une impression — les références à Rome et à l'Antiquité sont infiniment moins nombreuses — je ne dis pas moins importantes ou signifiantes — que celles aux réalités contemporaines. Je me limiterai toujours aux séances où l'on a discuté les articles précis concernant la citoyenneté: on voit que la référence la plus fréquente est tout simplement

à l'Amérique, suivie par Genève et “la Suisse", puis la Hollande ou, sporadiquement, Génes ou Venise. Il est bien évident qu'une

telle réponse

est partielle et partiale:

un

quantitativisme aussi sommaire ne peut rendre compte de l'influence réelle de l’héritage antique — culturel, littéraire, politique, idéologique —

sur un

phénoméne aussi complexe que la Révolution. Quel poids réel attribuer, par exemple, à un point de détail, connu aujourd'hui des seuls érudits:

la tra-

duction française, en 1791, par un parlementaire de Montauban, d'une dissertation de Spelman, le traducteur anglais de Denys, sur le livre VI

de

Polybe,

de

suivi

d'une

comparaison

entre

la Constitution

romaine,

celle

l'Angleterre et celle de 1791? 9 Et si l'on pense aux influences majeures — Rousseau ct Saint-Just, Mably et Marat par exemple, sans parler de © Moniteur, II, p. 102. *1 Moniteur, XXV, p. 223.

4 Le fait intéresse les philologues parce que l'édition portante. Mais c'est en méme temps un témoignage sur un historiens, le "polybianisme" dans les pays anglo-saxons au France: alors — en l'absence de tout renseignement sur ce petit livre —

que conclure? On

attend

Spelman de Denys est phénoméne qui intéresse XVIIIème s. Rien de tel le tirage et la diffusion

imles en de

sur ce sujet les travaux de M. Raskolnikoff.

165

Billaud-Varenne et Robespierre —

il faudrait peser à une tout autre balance

le poids respectif des lectures de collège, des méditations

théoriques sur

les grands textes, ou tout simplement, l'homologie des situations. En fait, si l'on s'en tient toujours au dépouillement des débats parlementaires, l'allusion la plus claire et la plus officielle à Rome, à sa politique et à son destin apparaît fort tard: en février 1798, dans des circonstances très particulières, lors de l'entrée des troupes françaises à Rome et de l'établissement de la République Romaine. La lettre du général Berthier aux Directeurs, reproduisant également le discours prononcé par lui le 27 Pluviose an VI, est un beau morceau de pathos historique qui privilégie naturellement “les beaux temps de Rome", c'est-à-dire l'époque républicaine, et s'accompagne de l'appel obligé aux "Manes de Caton, de Pompée, de Brutus, de Cicéron" (Moniteur, XIX, p. 165): l'Empire n'est pas loin. Alors, la citoyenneté romaine? Sommes-nous tous vraiment des citoyens romains? 9 Cette affirmation d'un auteur contemporain est pour le moins hasardée. Et, de toute maniére, elle ne peut étre entendue que dans son contexte précis, et cum grano salis. 2.

Rome antique.

Il n'est pas question, bien sûr, de faire ici l’histoire, méme à grands traits, de la notion romaine de civitas et de l'évolution de son contenu: elle est d’ailleurs, grâce à des travaux récents et à des découvertes de nouveaux documents, relativement bien connue *. Insistons d'abord sur cette notion d'évolution: nous risquons — comme les hommes de la Révolution — de commettre la grave erreur de perspective qui consiste à écraser, à niveler une réalité qui a duré sur presque un millénaire. Il va de soi que la civitas Romana ne peut représenter la méme chose, par exemple, au temps de Polybe, au moment de la Guerre Sociale 5, sous Auguste, et dans les textes de droit des II*me et III*"* s, ap. J.C., compilés d'ailleurs à l'époque byzantine. Il faut tenir compte de l’histoire, des changements de dimension et peut-être 9 C. NicoLET, Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, 2. éd., Paris 1979, p. 528. * A.N. SHERWIN-WHITE, Tbe Roman citizensbip, 2. éd., Oxford 1973, reste la plus commode synthèse, avec le grand rapport de W. SEsTON, "La citoyenneté romaine", XIII Congrès International des Sciences historiques (Moscou 16-23 octobre 1970), Moscou 1973, I, 3, pp. 31-52 (= Ip., Scripta Varia, Collection de l'Ecole Française de Rome, 43, 1980,

pp. 3-18). Je fais bien entendu allusion aux divers commentaires qu'a suscités la publication de la Table de Banasa (cf. W. Seston, "Un dossier de la chancellerie romaine: la Tabula Banasitana. Etude de diplomatique", Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1971, pp. 468-490), en particulier le réexamen du papyrus de Giessen

(Constitutio antoniniana;

Les lois des Romains Camerino,

12], Napoli

cf. la notice excellente

[Pubblicazioni della Facoltà 1977,

pp.

de J. MopRzEJEwskr,

di Giurisprudenza

dans

dell'Università di

478-485).

5 Pour ce moment historique essentiel, W. SESTON, "La lex Julia de 90 av. J.-C. et l'intégration des Italiens dans la citoyenneté romaine", Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1978, pp. 529-542 (= In., Scripta Varia, cit., pp. 19-32).

164

de signe. Faire le bilan rapide de ces évolutions et de ces changements est le préalable nécessaire à toute comparaison légitime avec le cas français. Premier point, assez significatif en soi: le droit Romain n’a jamais ressenti la nécessité, à aucun moment de son histoire, de donner de la citoyen-

neté une définition globale, cohérente, "codifiée". Et pour cause, comme on verra: lorsqu'on se met à projeter ou ὃ rédiger des "Codes" à Rome (sous forme de Codices, ou d'Institutiones), il y a beau temps que le monde est unifié et qu'on n'a plus à distinguer le Romain du véritable étranger. Non qu'il ne soit nécessaire alors de définir des conditions d'accés à la citoyenneté, au contraire: mais alors la citoyenneté a cessé d'étre liée en soi à l'idée de “Romain” d'origine: elle a changé de signe ‘. Sans doute, dès l'origine (ou du moins dés la République moyenne et tardive) la citoyenneté est-elle, dans beaucoup de ses aspects, réglée par le droit; on plaide sur des litiges soulevés par les conditions mises à son acquisition ou à sa perte. Mais toujours sur des cas particuliers — et nous n'avons jamais eu, à notre connaissance, de réglementation globale comme celles qui sont attestées à Athènes en 452/51 ou en 419 av. J.-C. (pour une révision des listes en vue d'une distribution) *. Nous connaissons en revanche — dans des circonstan-

ces d'ailleurs comparables — des mesures de circonstances accordant la citoyenneté à tel groupe ou tel individu, quelquefois (trés rarement) comme conséquence automatique d'une condition préalable, le plus souvent comme manifestation de la volonté du peuple romain ou des ses magistrats. De méme que nous n'avons jamais eu de "constitution" à Rome, tout ce qui concerne la citoyenneté est le résultat d'une sédimentation séculaire — et demeure réglé aussi souvent par la coutume que par des textes écrits. Il est certain qu'à l'origine 5, et encore au temps des Guerres Puniques, la citoyenneté (cívitas, ius civitatis)

à Rome

n'est pas trés différente de la

πολιτεία de la plupart des cités grecques (ou sémites): c'est l'ensemble des droits et des charges que possédent en commun les "citoyens". C'est l'aspect abstrait du populus, défini comme la communauté, la collectivité extensive des citoyens. Et Rome n'est — au départ — qu'une “cité”, parmi d'autres: comme

toute cité elle admet et reconnaît l'existence d'autres cités, elles-aussi

pourvues de droits. Mais si, vers l'extérieur, elle admet au départ ses limites, elle n'en connait pour ainsi dire pas vers lintérieur. Je veux dire qu'elle est tout simplement assimilable à la collectivité des citoyens, qui s'appelle le 46 Un seul exemple significatif. Au Iléme s. ap. J-C., les manuels de droit ne définissent le citoyen que par rapport à l'esclavage, à l'affranchi (et à cette catégorie inférieure d'affranchis que sont les déditices — qui ne sont cependant pas ceux visés par la constitutio antoniniana)

(Gaius,

I, 12-35):

c'est un statut social, comme

on verra.

# Aristote, Atben. Pol. 26, 4; 42, 1; Plutarque, Per. 37; Philochoros, fgt. 119 J. Cf. C. Hicnerr, À History of the Atbenian Constitution to the end of the fifth century B.C., Oxford 1952, pp. 334 ss.; et M. J. OSBoRNE, Naturalisation in Athens, Rome 1981. 48 Je laisse de côté

le problème

très controversé

de l'unité

(ou

non)

du

droit

de

cité au temps des conflits entre plàbe et patriciat. Dans la terminologie romaine connue de nous (comme le dit déjà MoMMsrN, Droit public romain, Paris 1889, VI, 1, p. 3) les plébéiens sont toujours considérés comme des cíves. Certains, cependant, le nient.

165

populus. Le populus, c'est tout simplement la totalité des cives, en tant qu'ils agissent collectivement. Et le mot civitas désigne la condition globale, le statut de ces cives. À part les Dieux, rien n'est au-dessus d'elle — sinon,

assez tard et pour certains esprits, les vagues obligations du "droit naturel" (confondu par les Romains avec le "droit des gens"), de la morale, de la

piété, de l'amour du genre humain *. Dès lors on voit que la cité ne peut étre que souveraine, c'est-à-dire libre. Mais cette "souveraineté" (celle d'un Etat) ne s'exerce pas sur les citoyens Ὁ comme

sur des sujets, puisque

ce

"souverain" n'est qu'un étre collectif composé des citoyens. Ce sont au contraire les citoyens qui l'exercent. Tout citoyen est à la fois sujet et souverain,

selon le point de vue, parce que la cité est une communauté d'hommes libres. Mais la cité n'est pas au-dessus des citoyens. D'où — schématiquement — deux conséquences. D'abord cette citoyenneté (comme celle de la plupart des cités grecques, sauf conventions parti-

culières) est

exclusive‘,

C'est-à-dire qu'on ne peut, en principe, être

citoyen de deux ou plusieurs cités. En principe toujours, il faut choisir. En pratique, certes, la vie internationale, en Méditerranée, avait vu apparaître un certain nombre de procédures qui permettaient à certains individus ou à certaines collectivités de participer (effectivement ou, le plus souvent, à titre

potentiel ou honorifique) à plusieurs citoyennetés. Ce fut aussi le cas de Rome -— mais dans des conditions très spéciales et, si j'ose dire, à sens unique. Retenons pour l'instant plutót l'exclusivité de la cité romaine. Deuxiéme conséquence: l'équilibre, le bon fonctionnement, la durée d'une organisation politique du type de la cité romaine exigent que soit réalisée du moins approximativement une certaine égalité des droits entre les citoyens. C'est là une exigence qui a été fort bien exprimée sous forme théorique et philosophique au I* s. av. J.-C. par Cicéron 2, Egalité au plan juridique d'abord, devant la loi, et d'abord la loi civile (que les Romains appelleraient

plutót la loi privée). Egalité "politique" ensuite —

c'est-à-dire devant ce

que les modernes appelleraient la "fonction" législative ou exécutive —

ce

9 La hiérarchie stoicienne des devoirs qui, au-dessus des liens de la famille et de la cité, met ceux de l'espèce (le genre humain), est d'abord une idée morale et philosophique

(Cic. De off. III, 28); elle finit par passer dans les définitions du ius gentium

par rapport

au ius civile (Gaius, I, 1; Just, Inst. I, 2, 1, etc). Cf. C. Nicorer,

Le

métier de citoyen, cit., pp. 508-509.

359. Cette conception (réaliste et empirique, au contraire de la conception sophistiquée de

la

Nation

chez

les

Constituants

français)

exclut,

entre

autres,

toute

notion

de

"représentation" politique. Personne ne peut "vouloir" pour le peuple romain. 3! Cic, Pro Balbo, 28-30; Pro Caec. 100. 9 Cic., De Rep. I, 49: « si enim pecunias aequari non placet, si ingenia omnium paria esse non possunt, jura certe paria debent esse eorum inter se, qui sunt cives in eadem republica. Quid est enim civitas, nisi iuris societas? »; De Off. III, 21-33. J'ai longuement essayé d'expliquer l'application à Rome de la doctrine grecque de l'égalité géométrique dans Le métier de citoyen, cit., pp. 77-85 (Denys d'Halicarnasse, IV, 19-21); cf. aussi C. NicoteT, "L'idéologie du système centuriate et l'influence de la philosophie politique grecque", dans La Filosofia greca e il diritto romano (Accad. dei Lincei, Quad. N. 221), Roma 1976, pp. 111-137; et Ipn., Tributum, Bonn 1976, pp. 1-16.

166

que les anciens, beaucoup

plus concrets, appelaient les "charges"

et les

"avantages" de la vie en commun. La

citoyenneté

romaine

présentait-elle

ces caractéres?

Si l'on

se place

vers la fin de l'époque républicaine, on peut, je crois, répondre par l'affirmative, avec cependant de prudentes réserves. L'égalité de tous les citoyens romains devant la "loi civile" (en gros, le droit privé ou le droit criminel) est chose à peu prés acquise non pas exactement depuis les XII Tables (450 av. J.-C.), malgré l'expression fameuse et énigmatique de Tacite “finis aequi iuris" (Ann. III, 27) 9, mais à la fin du IV s, ou au début du III**e, quand s'effacent (sans jamais complètement disparaître) les derniers privilèges des patriciens. En gros on peut dire que les privilèges juridiques en matière privée civile ou criminelle attachés à la naissance (sinon à la fonction) disparaissent vers cette date, entre les citoyens bien sûr. Prétendre en revanche qu'existait à cette époque une égalité de droit politique peut sembler paradoxal: on objecte en général à cette prétention l'existence d'une "constitution censitaire", qui, entre autres objets, affecte le droit de suffrage et l'accés aux magistratures et au Sénat. Je le reconnais d'autant plus volontiers que j'ai insisté récemment sur ce dernier point. Mais les Romains faisaient, pour justifier ce systéme, à peu prés les mémes raisonnements que les Constituants de 1791: les discriminations censitaires sont variables comme la fortune, elles ne font donc, à la rigueur, que restreindre l'exercice de droits reconnus virtuellement à tous. Mieux encore: le système

compliqué des "classes" est tel que "personne n'est complétement privé du droit de suffrage" (et c'est exact à la lettre): il est simplement improbable qu'on ait à faire voter les derniers inscrits, ceux qui ne possèdent rien. En fait le système est conçu pour assurer en principe cet équilibre harmonieux des charges et des avantages de tous que la science politique ancienne appe-

lait "l'égalité géométrique" ou “proportionnelle” *. Et de fait, si l'on s'en tient à une certaine image qui nous est parvenue — à

travers Polybe, Ci-

céron, Tite-Live ou Plutarque — de la vie civique et de la vie politique romaines de la République, nous sommes dans un climat assez proche, semblet-il, de la Cité du Contrat Social 5, et cette image, comme on verra, explique bien des illusions et des malentendus. S Cette brève formule s'oppose en effet à la tradition, qui non seulement distinguait des dix premières Tables les deux dernières, imiquissimae (Cic., De Rep. II, 63, etc.), mais encore oppose l'assiduus au proletarius, pour le rôle de vindex; V, 8, qui distingue laffranchi de l'ingénu pour le droit testamentaire, etc. On l'explique en général par la négligence ou la rapidité de Tacite. 5. Cf. ci-dessus, n. 52. 55 Ce n'est pas un hasard (cf. ci-dessus, p. 146), si Rousseau consacre tant de place à l'analyse de la constitution "servienne". Ce "démocrate" approuvait et défendait d'ailleurs la constitution de Genéve, avec sa distinction entre les "habitants", les "bourgeois" et les "citoyens". Pour les éloges mesurés de la constitution servienne, Contrat Social IV, 4,

pp. 448-449 éd. Pléiade: «il fallait avoir des foyers pour obtenir le droit de les défendre, et de ces innombrables troupes de gueux dont brillent aujourd'hui les armées des Rois, il n'y en a pas un, peutétre, qui n'eüt été chassé avec dédain d'une cohorte romaine, quand les soldats étaient les défenseurs de la liberté », etc. Je compte revenir ailleurs sur ce sujet.

167

Non qu’elle soit entièrement fausse, Mais nous ne devons pas oublier les réalités sociales ni certaines données de base des civilisations antiques. Si la cité, démocratique ou modérément aristocratique, peut apparaître comme

un

petit monde clos où joue pleinement cette adéquation de la collectivité extensive de "citoyens" libres et souverains avec leur Etat dans l'égalité géomé trique, rappelons-nous plusieurs faits. D'abord, les "citoyens" ne sont qu'une minorité dans la totalité des habitants d'une cité, soumis à ses lois ou à sa

domination *. I] y a en premier lieu des esclaves, et d'anciens esclaves: les premiers sont presque totalement dépourvus de droits (quelle que soit la variété de leurs

conditions

matérielles

et sociales);

les seconds

(affranchis)

sont rarement citoyens "de plein droit". Il y a aussi des "étrangers" domiciliés, en fait éléments stables d'une population; il y a enfin — et c'est le cas de Rome

à partir de la fin du IV*"*

s, jusque vers 89-50

av. J.-C. —

des étrangers agrégés ou "annexés", des sujets ou demi-sujets qui, méme lorsqu'ils sont faits citoyens, ne le sont pas toujours opfimo iure. L'esclavage et ses conséquences d'un cóté, le phénoméne de conquéte de l'autre, occasionnent donc à l'intérieur d'un "Etat" l'existence de toute une série de statuts collectifs ou individuels qui, de toute maniere, limitent considérablement la portée de la citoyenneté relativement unitaire et égalitaire que nous avons évoquée. Mais il y a plus: égalitaire en théorie, presque égalitaire en droit, la civitas romana tardo-républicaine recouvre en fait une société "aristocratique”, "segmentarisée" (comme diraient les ethnologues), une société d'ordres

où chaque individu est porteur d'un statut (ius, condicio) qu'il doit en principe à sa fonction (ou à la vocation qu'on lui reconnait à certaines fonctions), mais qu'il doit en fait, le plus souvent, à sa naissance: l'héréditaire, le génétique affleurent constamment et concurrencent toujours les aspi-

rations vers un droit subjectif ?'. Or, l'évolution postérieure du droit romain et du contenu de la citoyenneté romaine ne va faire que développer ces deux tendances, l'éloignant toujours plus du modéle "civique", "républicain" (plutarquéen si l'on veut). D'abord, s'agrandissant sans cesse hors de l'horizon raisonnable et borné d'une cité "démocratique" (je veux dire: oà le peuple gouverne directement), Rome finit, comme on sait, par conquérir le monde, ou du moins, par le croire.

Cela signifie d'abord un changement considérable de la notion d'

étranger.

56 Les hommes du XVIIIème siècle n'avaient pas attendu Marx pour voir dans l'esclavagisme un trait fondamental (et déplorable) des sociétés antiques: je citerai seulement VorNEY, Leçons d'histoire, (éd. Gaulmier), Paris 1980, p. 141; cf. M. RaskoLNIKOFF, "Volney et les Idéologues: le refus de Rome", Revue Historique, 267 (1982), pp. 357-373.

5! Avec d'autres, j'ai, depuis longtemps, insisté sur ce point, empruntant certains termes ("segmentaires") à des sociologues, ou des ethnologues, d'autres (société "holiste", etc.) à des indianistes (comme L. Dumont, Homo bierarchicus, Paris 1966; Homo aequalis, Paris 1977). Je renvoie seulement à mes plus récentes mises au point: "Les

classes

dirigeantes

romaines

sous

la République",

Annales

ESC,

1977,

pp.

726-755;

Les structures de l'Italie romaine, 2. ed., Paris 1979, pp. 185-235; et enfin l'ouvrage collectif sous presse (C. Nicolet, éd.), Des ordres à Rome, Presses de la Sorbonne, Paris 1984.

168

Car, à la limite, il n'y a plus pour elle d'étranger extérieur, si j'ose dire; il n'y a d'étranger qu'à l'intérieur de l'Empire, d'une zone sur laquelle, en principe, les Romains, en tant que tels, exercent "un pouvoir", "une hégémonie", sont des "dirigeants" *, Dès lors, on peut dire (en allant très vite)

que dans une plus,

la hiérarchie des statuts leurs rapports avec Rome valeur en quelque sorte une série de situations

particuliers qui avaient défini des collectivités tout au long de la conquéte va cesser d'avoir internationale et définira en fait, de plus en fiscales et juridiques particulières, Dans cette

hiérarchie, la civitas Romana (condition juridique et sociale commune à tous ceux qui sont, d'un bout à l'autre du monde, cives Romani)

ne définit plus

la "nation" Rome, la cité (au sens d'Etat): elle définit un statut juridique et social privilégié ”. Or, le fait nouveau (et unique dans toute l'histoire des cités antiques) c'est que cette citoyenneté cesse d'étre exclusive (le tournant principal étant la Guerre Sociale de 91-88 av. J.-C.), que des étrangers la réclament, qu'on l'octroie en fin de compte libéralement (quelles qu'en soient les raisons). La fin du processus étant, comme on sait, la constitutio antoniniana de 212/214 ap. J.-C.: il n'y a plus alors, si l'on met à part les esclaves et les déditices, que des citoyens dans l'Empire 9. Mais ne nous y trompons pas: ce n'est pas là je ne sais quelle anticipation des rêves d'Anacharsis Clootz. D'abord parce qu'à cette date, loin d'étre restée exclusive des autres citoyennetés ou statuts, la civitas Romana leur est devenue seulement superposable (puisque les "droits", entendons surtout les charges, des statuts locaux antérieurs ne sont pas supprimés). Si cela est possible, c'est qu'elle se situe à un autre niveau. On le savait déjà au temps de Cicéron: la citoyen-

neté romaine est compatible avec celle d'une cité "alliée" située à l'intérieur de l'Empire (Gadès en l'occurrence), parce qu'elle est "plus grande”, c'est-à-dire à la fois plus vaste, et située, si j'ose dire, à un niveau supérieur. En bref, elle l'emporte toujours en cas de conflit juridique; et elle a ses principales applications dans une sphére de souveraineté "supérieure" à celle d'une cité alliée — la sphère des lois, des commandements, des armées, des intérêts "supérieurs" de Rome. Quand Rome sera devenue le monde, que signifiera une telle conception? Que la sphère de la "cité romaine" se confond 55 Sur le sens de la citoyenneté romaine pour les anciens "sujets" du Ilème ap. J.-C. un des textes (officieux) les plus significatifs demeure Aelius Aristide, El; Ῥωμὴν, 59-61 (voir essentiellement J. H. OLIVER, The Ruling Power. A study of tbe Roman Empire in the second century after Christ through the Roman Oration of Aelius Aristides (Transactions of the American Philosophical Society 43), Philad. 1953, pp. 900 et 919. 9 Cette évolution

institutionnelle

et sémantique

n'est pas réservée, comme

on

sait,

aux termes civis Romanus: on note la méme pour la condition de Latinus et de dediticius (Gaius I, 12). On sait méme, depuis peu, qu'i] existait un "droit italique" qui pouvait être conféré à un individu (et non seulement à une collectivité): J. TRIANTAPHYLLOPOULOS,

“Jus italicum personnel”, Iure, 14 (1963), p. 108. 60 Cf. ci-dessus, n. 44.

61 Cette conception, défendue et illustrée par Cicéron (ce qui prouve qu'elle était au moins défendable, sinon parfaitement admise) rejoint la notion de »rajestas populi Romani: Cicéron, Pro Balbo, 22; 35; De Legibus, II, 5 (NicorET, Le métier de citoyen, cit., pp. 65-68).

169

pratiquement avec ce que nous appelons le gouvernement. Tous les citoyens ne seront pas légionnaires, officiers, procurateurs, gouverneurs: mais il faut être citoyen pour être tout cela. Mais à mesure qu'elle peut s'étendre (en changeant fortement de signication, on le voit), la citoyenneté se modifie encore autrement. D'abord, avec l'Empire (entre 4 et 19 ap. J.-C.) elle finit par étre légalement vidée de tout

contenu politique direct: les "comices" qui se déroulaient à Rome méme pour le vote de quelques (trés rares) lois et l'élection des magistrats cessent d'étre

convoqués 9, Le citoyen romain cesse d’être un électeur (à Rome du moins). 'Le pouvoir, quoiqu'on en dise, a changé de nature; ses enjeux, ses jeux et ses secrets tendent de plus en plus à se circonscrire dans les cercles étroits de la Curie et du Palais — sauf en de rares occasions oü il s'exhibe pour quéter l'adhésion: mais cela n'a plus aucun rapport avec l'exercice, méme limité, de la souveraineté, qu'avait connu la République 9. Droit politique et droits civils sont à nouveau séparés, puisque seule la couche tout à fait supérieure de la citoyenneté, qui fournit les cadres de l'Empire, a désormais accés non d'ailleurs à la vraie décision politique (monopole de l'Empereur et de ses bureaux), mais à son exécution, à la haute administra-

tion. Or, en méme temps, une autre révolution s'accomplit. Le principe de l'hérédité des statuts, inégalitaire par excellence, est réintroduit (pour la prémière fois depuis trois siècles) par la législation augustéenne 4 en faveur ou au détriment (peu importe) des "ordres" supérieurs (ordre sénatorial et ordre équestre). Non seulement dans la sphére du droit politique, mais dans le droit privé et pénal lui-m&me (questions matrimoniales, testamentaires, exercice de certains métiers, délits de mœurs, etc.). Le ius Quiritium, qu'on avait pu croire un bloc unitaire, se diversifie, et on voit dés cette époque

s'y amorcer une distinction juridique et

civile

entre des “privilégiés”

(les membres des "ordres") et des "roturiers" (les bumiliores). Cette tendance triomphera non seulement dans la sphère du droit public — déterminant de plus en plus, par exemple, la condition fiscale de chacun — mais

dans le droit pénal, pour culminer au III*m* siècle dans l'extraordinaire inégalité des procédures et des peines qui s'appliquent, comme on le voit par les Sententiae réunies sous le nom de Paul, aux hosestiores et aux bumiliores $. Le droit privé lui-même connaît la même évolution, dans la mesure mant

& Impossible de citer ici la littérature immense consacrée à la Tabula Hebana, (confiret précisant Tac, Ann. I, 15); cf. W. SESTON, dans Les Lois des Romains, cit,

pp. 172-175; F. pe Martino, Storia della Costituzione romana, IV, 2* éd. Napoli

1974,

pp. 577-616.

9 C. ΝΊΟΟΙΕΤ, Les structures de l'Italie romaine, cit, pp. 448-451; et par exemple Z. Yaverz, Plebs and Princeps, Oxford 1969. % En dernier lieu C. NicorET, "Augustus, government and the possessing classes”, dans Caesar Augustus (Syme Colloquium) à par., Oxford 1984. € G. Carpascia, “L'apparition dans le droit des classes d''bomestiores' et d' 'bumiliores' ", Revue bistorique de droit français et étranger, 28 (1950), pp. 305-37; 461.85; In, "La distinction entre 'bomestiores' et 'bumiliores' et le droit matrimonial", Studi Albertario, II, Milano 1953, p. 665; P. GARNSEY, Social status and legal privilege in tbe Roman Empire, Oxford 1970.

170

par exemple où apparaît l'hérédité obligatoire de certaines professions, et donc des obligations et privilèges qui y sont attachés. Il est donc bien vrai, comme j'ai dit, que la citoyenneté tout entière apparaît, sous l'Empire, comme un statut supérieur, une véritable qualification sociale suffisamment attractive

pour être revendiquée. Mais à mesure qu'en effet le centre du pouvoir l'accorde à des catégories de plus en plus larges et nombreuses, des clivages et des

distinctions nouveaux (à coup sür un peu différents de ceux qu'ils remplaçaient) s'introduisent en elle. Elle cesse d’être unitaire et égalitaire.

3.

Comparaison.

Comparaison n'est pas raison. Pourtant il me semble que ces rappels historiques doivent nous conduire à répondre plutót négativement à notre question initiale. Dans sa pratique multiséculaire, et surtout à son point d'arrivée (disons telle qu'elle ressort du Corpus Juris Civilis) la citoyenneté romaine$ a bien peu de points communs avec la citoyenneté frangaise définie à partir de Ja Révolution sur la base infrangible de la Déclaration des Droits, de la souveraineté du peuple, du suffrage universel, de l'égalité de tous devant

la loi (civile ou politique). La citoyenneté française post-révolutionnaire, on l'a vu, est essentiellement contractuelle et consensuelle: maine, méme à l'époque oü elle coexistait avec d'autres, aussi nettement; elle cesse de l'être lorsque l'Empire a clos La citoyenneté frangaise, une fois acquise ou possédée,

la citoyenneté rone l'a jamais été. et unifié le monde. est juridiquement

égalitaire, et ce principe n'est pas méme affecté par l'existence, à certaines époques, de constitutions censitaires. La citoyenneté romaine, en apparence,

présente le méme caractére tant qu'elle a une dimension politique, vers la

fin de la République. Mais d'une part elle le perd lorsqu'elle perd cette dimension. D'autre part, elle ne concerne jamais qu'une minorité de la lation, puisqu'elle s'insére dans une société non seulement esclavagiste, encore "segmentaire" et pour tout dire aristocratique. À toute époque la citoyenneté romaine a toujours eu à quelque degré le caractère

popumais donc d'un

statut

quand

social. Mais

ce caractére devient

prédominant

sous

l'Empire,

elle règle en fait l’accès des individus et des collectivités à des privilèges judiciaires et fiscaux. Au méme moment d'ailleurs (au fur et à mesure qu'elle

s'étend à l'ensemble de la population libre), par une compensation naturelle, elle cesse d'étre unitaire: elle décrit, aux yeux du droit public comme du droit privé, des statuts divers —

l'un plus privilégié, l'autre moins, ce qui

accentue encore son caractére de qualification sociale. La citoyenneté française, en revanche, a été définie comme unitaire dès 1789, conformément à

l'idéologie des Lumiéres. Et ce trait n'a cessé par la suite de s'accentuer. Les différences l'emportent donc, à mon

avis, sur les similitudes;

et, tout

€ Comme avec la notion moderne de nationalité: je suis sur ce point d'accord avec F. pg Visscukm, "Jus Quiritium, civitas romana et nationalité moderne", Etudes de Droit Romain, III, pp. 99-116 (= Studi Paoli, Firenze 1953, pp. 239-251).

171

bien pesé, je ne pense pas que ce soit dans les précédents romains que les

Constituants et les législateurs français sont allés chercher leur inspiration ou leurs modèles. Leur attitude réelle et commune l'explique d'ailleurs assez bien: s'ils sont tous — juristes ou non — nourris, d'une certaine manière, du droit ou du souvenir de Rome, il sont tous aussi des hommes des Lu-

miéres, pénétrés de la vérité du Droit Naturel (et subjectif) et de l'empire de la Raison: il suffit de se rappeler que lorsque Portalis et Bigot de Préameneu, tout en abolissant solennellement le Droit Romain en France,

lui rendent hommage comme à la principale de leur source, ils le font en distinguant

soigneusement

ce qui,

en

lui,

représente

«la

Raison

écrite »,

« d'avec les rescrits des empereurs, espéce de législation mendiée, accordée au crédit ou à l'importunité, et fabriquée dans les cours de tant de monstres » '. A d'autres égards cependant la présence de Rome dans l'univers mental des Français du temps peut à bon droit être évaluée différemment, car la Rome républicaine, par l'entraíinement de la sémantique, est bien entendu survalorisée par la philosophie des Lumiéres (Rousseau et Mably) et par la politique révolutionnaire. Encore faut-il distinguer: Rousseau fait l'éloge, moins inattendu qu'on ne croit, du systéme censitaire de Servius Tullius. Ceux qui manifesteront, métaphoriquement au moins, le plus de sympathie pour cette Rome idéalisée sont les Jacobins et les Montagnards de la brève

période 1793-94:

encore retiennent-ils plus l'image d'institutions comme la

Dictature, la Censure, le Tribunat, que le statut réel du citoyen à l'époque

républicaine. Un peu plus tard, c'est l'image des tribuns populaires partisans de la "loi agraire" qu'exalte Babeuf: mais c'est un isolé, et ce n'était en tout cas pas l'opinion du Comité de l'an III. Tout au plus, lorsqu'il est fugitivement question, au moment de la rédaction hátive de la Constitution de 1793, d'une amorce de démocratie directe, évoque-t-on les comices romains, en insistant sur le nombre important de leur participants — ce qui vient directement de Rousseau et se trouvera encore chez Ledru-Rollin en 1849-1851.

Mais le plus remarquable, tout compte fait, est bien plutót ce qu'il faut appeler avec M. Raskolnikoff le "refus de Rome". Ce refus est aussi bien le fait de libéraux comme Madame de Staël et surtout Benjamin Constant, qui lui donnera une forme parfaite dans sa fameuse conférence De la liberté des Anciens... de 1819, que des républicains modérés, en particulier les auteurs de la constitution de 1795, comme

Daunou

et son ami Volney. Or ce

refus provient d'abord d'un excellent jugement historique: les républiques "populaires" de l'Antiquité sont, en fait, des aristocraties, parce qu'elles reposent sur l'esclavage, c'est-à-dire sur la plus radicale négation de l'égalité civile et des droits naturels. Il a aussi un aspect corollaire: la liberté des anciens est une liberté active, de "participation", d'exercice de tous les ins-

tants du pouvoir direct. Elle est donc incompatible d'une part avec l'individualisme, les libertés individuelles modernes (qui impliquent entre autre la 9 Discours

172

Préliminaire

(FENET,

Recueil

cit., I, p. 480).

libre disposition de leur temps par les individus), de l’autre avec les activités économiques et scientifiques qui sont heureusement le propre de la modernité. La liberté moderne, fondée sur les Lumières, l'industrie, le commerce,

implique la représentation. Les anciens Grecs et Romains n'ont pas eu la liberté parfaite. L'homme moderne doit se débarrasser de leur image contraignante comme il s'est débarrassé du Dieu des Juifs et des Chrétiens. Pourtant, d'un autre côté, la filiation des Républicains français (dont la doctrine se noue tout entiére pendant les années révolutionnaires) à l'égard de Rome et de son droit n'est pas une illusion. La doctrine, comme le droit positif d'Ancien Régime, n'avaient certes pas accepté sans résistances le droit romain: mais il est symbolique qu'à l'inverse des Allemands (jusqu'à l'Ecole Historique exclue), qui le recevaient ratione imperii, les Français ne l'aient jamais admis que imperio rationis 9. C'était reconnaître à coup sûr que,

malgré toutes les restrictions évoquées plus haut, il y avait dans la séculaire sédimentation du ixs civile une marche lente mais irrésistible vers le triomphe de la Raison par l'Unité, La citoyenneté romaine n'a jamais été, méme après

212, la citoyenneté de l'Humanité qu'avait révée Anacharsis Clootz:

elle

restait un statut personnel, et d'ailleurs inégalitaire. Il n'empéche: elle pouvait rendre compte assez bien, pénétrée qu'elle était de philosophie grecque et, plus tard, de christianisme, d'une vision de l'homme qui n'était pas trés éloignée de celle, parfaitement universelle celle-là, des Lumières. Rousseau pensait à la fois que la Démocratie n'existe pas, qu'elle suppose "un peuple

de Dieux", que les démocraties antiques étaient aristocratiques et d'ailleurs se nourrissaient de l'esclavage. Il n'empéche que le Contrat Social, ce livre

“abstrait” et quasiment fictif, consacre le sixième de ses pages à l'exposé de la "police des Romains": malgré l'opinion de Vaughan, je ne crois pas que ce soit par hasard. Constant et bien d'autres ont cru que le Contrat décrivait

prophétiquement la Terreur:

il décrit bien plutót la République "opportu-

niste" et scolaire de Jules Ferry. Et c'est en effet, je crois, l'originalité des Républicains Frangais, si modernes qu'ils se soient voulus et qu'ils aient été, en fait, dans l'Europe du XIXème siècle, d'avoir toujours, plus que d'autres, dans leur esprit cartésien et universaliste, caressé le réve inavoué d'étre, peutétre, une quatriéme Rome.

6 La codification en Europe l'Université octobre

formule est relevée par K. SOJKA-ZIELINSKA, "Le Droit romain et l'idée de du droit privé au siècle des Lumières”, dans Le Droit Romain et sa réception (Actes du colloque organisé par la Faculté de Droit et d'Administration de de Varsovie en collaboration avec l'Accademia Nazionale dei Lincei le 8-10

1973), Varsovie

1978, pp. 181-194.

173

HANS-PETER BENOEHR

LE CITOYEN ET L'ÉTRANGER EN DROIT ROMAIN ET DROIT FRANÇAIS Les premières dispositions, de portée générale, concernant la citoyenneté sont renfermées dans les Constitutions

françaises et dans le Code civil (les

dispositions les plus importantes seront reproduites dans la troisième partie de cet exposé). Ayant influencé les législations de presque tous les pays européens !, elles méritent d'être réexaminées par le ressortissant venant d'un de ces pays bénéficiaires. L'examen des textes en question sera à la fois historique et juridique ?. L'étude doit être historique parce que les dispositions résultent de la célèbre ‘transaction’ entre le droit romain et l'ancien

droit français. En méme temps, notre recherche peut se limiter à l'aspect juridique, en espérant que les autres cótés du probléme seront traités par des philosophes, linguistes, sociologues et politologues convoqués à ce Séminaire international.

Qui est donc le "citoyen" visé par le Séminaire sur "la notion de ‘Romain’ entre la citoyenneté et l'universalité"? On pense aussitôt au citoyen qui vit en communauté à un endroit qui est caractérisé par le temple et le marché, par les fortifications et le hall de délibération. Nous voyons l'homme qui s'adonne aux cultes, à la production et au commerce, à la

défense de sa famille et de ses biens, à la juridiction et à la législation *. C'est l'homme qui y participe activement et en assume aussi les charges. De ces faits, il se distingue des étrangers, des esclaves et de tous les autres qui sont dans le pouvoir d'un chef de famille. C'est ainsi que le civis Romanus est caractérisé par son status civitatis, libertatis et familiae. 1 H. Ἡβοκεκ, S/aatsangebórigkeit im Code Napoléon als europäisches Recht, Hamburg 1980. 2 Locré, Législation civile, commerciale et criminelle, ou Commentaire et complément

des Codes français, 16 tomes, édition Bruxelles 1836 à 1838. C'est notamment le tome I" qui fournit la base de notre recherche. 3 PogrALIS, "Discours préliminaire", in LocRÉ, Législation cit., I, pp. 162 ss.; v. aussi

infra, pp. 176; 188. 4 FusrEL DE CouLances, La cité antique, 25° éd., Paris 1919. Des descriptions plus nuancées et moins idylliques, in: Recueils de la Société Jean Bodin XXII à XXVII, Gouvernés et Gouvernants, Bruxelles

1969 et ss.

175

Come pud osservarsi, nel Digesto si passa dall'analisi della contrapposizione ius civile - ius gentium - ius naturale (di cui trattano i frammenti precedenti), all'analisi della contrapposizione ius civile - ius bonorarium che viene, peraltro, superata dall'affermazione, riferita a Marciano, per cui ipsum ius bonorarium viva vox est iuris civilis.

Il discorso viene già a mutare nei corrispondenti passi dei Basilici in quanto l'equiparazione marcianea conduce alla scomparsa della dicotomia ius civile ius honorarium e l'esame delle fonti del ius civile viene quindi condotto al termine del discorso sulla tripartizione ius civile - ius gentium - ius naturale. Se si riflette sulla circostanza che il termine ius civile, non ha, nelle fonti

romane, com'é noto, un significato suo proprio, ma assume significati diversi a seconda del termine che gli viene contrapposto, il mutamento di prospettiva appare nel nostro caso particolarmente significativo. I Basilici sembrano quindi muoversi nell'ottica di una identificazione del ius civile con l'ordinamento romano quale si è storicamente formato, con le sue peculiarità, nel corso dei

secoli ”, ordinamento rispetto al quale non si avverte alcuna frattura in una prospettiva di sostanziale continuità che dall'epoca repubblicana giunge fino

al tempo presente #. Anche Psello sembra muoversi in un'ottica analoga”, il che importa, ancora una volta, il riemergere, all'interno del suo discorso, della tensione di fondo esistente tra il riconoscimento di una pluralità di ordinamenti, che conduce a qualificare lo stesso diritto imperiale come τοπικὸν χαὶ χρειῶδες,

e la concezione di un unico ordinamento romano-universale. Una visione dei nostri problemi che appare, a prima vista, aderente alle fonti giustinianee

si ritrova, invece, in alcuni passi dell'Epitome,

il cui ti-

tolo II è dedicato alla tripartizione ius naturale - ius gentium - ius civile (περὶ νόμον quarzo xal ἐθνικοῦ xal πολιτιχοῦ). Epit. 2,3 definisce, infatti, il ius naturale come l'insieme delle norme comuni a tutti gli animali (ὅσον τὰ ἐναέρια xal τὰ ἐν τῇ γῇ διετύπωσε

ζῷα) Y mentre Epit. 2,21 limita l'applicazione del ius gentium: ai soli esseri umani *. T! Anche se il generale richiamo del passo del Digesto alle leges viene limitato alla sola legge delle XII tavole. 28 Mi sembra significativo osservare che questa esigenza di risalire alle origini di Roma sembra essere avvertita anche da giuristi che non mostrano di possedere un'adeguata preparazione storica. Si veda, ad esempio, lo sch.b ad Sym.

maior N, 6,1

(Jus Graecoro-

manum, cit, V, p. 443) in cui vengono indicati, come autori delle XII tavole, Gaio, Pomponio, Appio ("Azpwc) Claudio, Sesto Elio, Taleleo, Paolo, Stefano ed Ulpiano. 7 Incorrendo nell'errore di attribuire la legge delle XII tavole a dodici sapienti (errore che ritroviamo nello scb. Σημείωσαι ad Sym. maior N, 6,2). Psello sembra, fra l’altro, operare una scelta nell'ambito delle fonti del diritto sopprimendo il ricordo dei plebisciti, dei senatoconsulti e dell'auctoritas prudentium, cioè, verosimilmente, di quelle fonti che meno si inserivano nell'ideologia di uno stato imperiale. 3 Vedi Theoph. Parapbr. 1,2 pr. 3 Vedi sempre Theoph. Paraphr.

1,2

pr.,

anche

se

il nostro

passo

non

sembra

limitare, come Teofilo, l'applicazione del ius gentium ai soli uomini che intendono vivere secondo ragione.

274

Una particolarità, forse non del tutto irrilevante, può perd cogliersi, a mio avviso, nella nozione di ius civile: Epit. 2,22:

« Περὶ πολιτικοῦ νόμον. Πολιτικὸν δέ ἐστι, ὅπερ xal τοπι-

χὸν χαὶ χρειῶδες προσαγορεύεται, τὸ ἐν συνηθείᾳ τῇ πόλει γινόμενον xal τόπου χρείαν ἀποπληροῦν οἷον ἐν τῇ λαχεδαιμονίᾳ Auxoüpyou τοῦ νομοθετήσαντος ξενηλασίαν, ἵνα μὴ διὰ τῆς τῶν ξένων ἐπιμιξίας διαφθείροιτο xal χεῖρον γένοιτο τὸ τῶν λακχεδαιμονίων ἦθος. ὁ τοιοῦτος νό-

pog τιμάσθω μὲν παρὰ τοῖς λαχεδαιμονίοις, ἀθηναῖοι δὲ τοῦτον καταφρονοῦσι, τοσοῦτον τῆς ξενηλασίας ἀφεστῶτες, ὅτι καὶ βωμὸς ἐλέον τιμᾶται παρ᾽ αὐτοῖς" οὕτως ἑτοίμως τοὺς εἰς αὐτὴν φοιτῶντας ἀποδε-

χόμενοι, ὅτι πολλάκις καὶ διὰ φιλανθρωπίας ὑπερβολὴν καὶ πολεμεῖν ὑπὲρ αὐτῶν οὐχ ὥχνησαν ». A prima vista il testo sembra ricalcare il contenuto di Theoph. Parapbr. 1,2

pr.: il νόμιμον πολιτικόν viene, infatti, qualificato come τοπικὸν xal χρειῶδες € viene prospettato un esempio che, riferendosi ad epoche passate, sembra mostrare una certa consapevolezza storica in ordine al riferimento del νόμος πολι-

τικός alla realtà istituzionale della città stato. Vi è però nel nostro passo una variante rispetto a Teofilo che non &, a mio avviso, priva di significato: in Epit. 2,22, infatti, il νόμος πολυτιχός viene presentato come quel diritto ἐν συνηθείᾳ τῇ πόλει γινόμενον, ed una simile affermazione non pud non ingenerare il dubbio che l'autore dell'Epitome abbia inteso cosf riferirsi a quel diritto locale

cittadino, di origine consuetudinaria, che abbiamo già avuto occasione di ricordare e che trova una sua ben precisa collocazione nell'ambito dell'unico ordina-

mento imperiale *, In una certa misura anche dal testo dell'Epitome sembra quindi emergere, ancora una volta, l'ineliminabile contrasto di fondo tra l'idea di un Impero

romano - universale ed il riconoscimento di una pluralità di ordinamenti giuridici caratterizzati da norme particolari.

% A questo diritto consuetudinario si riferisce in seguito espressamente, come abbiamo visto, la stessa Epitome (2,28).

275

FAUSTO GORIA

ROMANI, CITTADINANZA ED ESTENSIONE DELLA LEGISLAZIONE IMPERIALE NELLE COSTITUZIONI DI GIUSTINIANO

l.

I significati del termine Romanus Un'analisi

anche

sommaria

dell'uso

nelle costituzioni di Giustiniano. del

termine

Romanus

o

Ῥωμαῖος

nelle costituzioni di Giustiniano! mostra che esso comprende una serie di significati sensibilmente diversi e che corrispondentemente ha un'estensione più o meno vasta. Ai fini del nostro discorso possiamo isolare ad esempio le seguenti accezioni:

1) Accezione che potremmo definire ‘locale’: Romani sono gli abitanti della città di Roma? e romane sono qualificate alcune istituzioni di essa 1 L'uso di questo termine nell’epoca che consideriamo non è ancora stato sufficientemente studiato; ciò vale tanto più per le sue eventuali implicazioni giuridiche. Importanti punti di riferimento restano ad ogni modo i lavori del JÜTHNER, Hellenen und

Barbaren, Leipzig 1923, pp. 103 ss. e del D6LGER, “Rom in der Gedankenwelt der Byzantiner", Zeitschrift fiir Kirchengeschichte, 56 (1937), pp. 1 55. e ora, con aggiornamenti, in In., Byzanz und die europäische Staatenwelt, Ettal 1953 (rist. Darmstadt 1964 e 1976), pp. 70 ss.; utili anche LECHNER, Hellenen und Barbaren im Weltbild der Byzantiner, Diss., München 1955, e PALM, Rom, Rómertum und Imperium in der griechischen Literatur der Kaiserzeit (Acta Reg. Societ. humaniorum litterarum Lundensis, 57), Lund 1959, pp. 93 ss.; 102 s.; 109 55.; 121ss.; nulla più che una conferenza di impostazione assai generica è l'articolo della RoSENBLUM, “ Οἱ Ῥωμαῖοι ", Bull. de l'Ass. G. Budé, 4 (1969), pp. 299 ss.; notazioni interessanti, invece, anche se riferite per lo piá a un'epoca più tarda di quella di cui ci occupiamo, in ARRIGONI, “Ecumenismo romano-cristiano a Bisanzio e tramonto del concetto di Ellade ed Elleni nell'impero d'Oriente prima del Mille", Nuova rivista storica, 55 (1971), pp. 133 ss.; In., "Il delinearsi di una coscienza nazionale romèica nell'impero d'Oriente e nell'ambito ellendfono medievale”, ibid., 56 (1972), pp. 122 ss.; per

il IV e V secolo cfr. anche SHERWIN-WHITE, The Roman Citizenship, 2° ed., Oxford 1973, pp. 452 ss.; 460 ss. 2 Il luogo privilegiato di tale accezione è evidentemente la sanctio pragmatica pro petitione Vigilii: cfr., nell'edizione delle Novellae curata da SCHGLL - KroLL (4° ed., Berolini 1912;

ad essa ci si riferirà sempre

in seguito, salvo diversa indicazione), App.

VII,

7;

22; probabilmente anche il cap. 1. Essa compare però anche nella Nov. 89,2,3 (relativa alla legittimazione dei figli naturali per oblationem curiae) contrapposta alla qualifica di

Βυζάντιος data all'abitante di Costantinopoli. Si noti che gli abitanti di Roma sono quali-

277

(ad esempio la Chiesa, in quanto distinta dalle Chiese di altre città) *; l'estensione in questo caso ἃ quella urbana in senso stretto, o al massimo diocesana. Non ἃ attestato l'uso di Romanus per indicare abitanti o istituzioni di Costantinopoli benché questa città venga talvolta pit o meno esplicitamente indicata come "nuova Roma" *. Per altro verso, in taluni passi della cosiddetta sanctio pragmatica pro pe-

titione Vigilii il termine Romani potrebbe indicare non solo gli abitanti di Roma, ma in generale tutti gli Italici che non siano Goti?; non è però dimostrabile con sicurezza.

tale significato

2) Accezione che si potrebbe chiamare ‘linguistica’: lingua Romana o Romanorum è quella latina, contrapposta a quella greca*; caratteri romani ficati semplicemente come Romani e non come Romani veteris Romae (cfr. infra la nota 4) o come veteres Romani; quest'ultima espressione allude invece ai romani del tempo antico. 3 Romana civitas è Roma stessa: Nov. app. VII, 3; 7; 25; nello stesso cap. 25 si fa

riferimento al foro aut portui Romano; cfr. anche C. 1,1,8,31. Romana sedes per indicare il pontefice è nell'epistola di papa Giovanni II a Giustiniano del 24.4.534 riportata in C. 1,1,8 pr.; Romana ecclesia: ibid., $ 30 e Nov. 9, indirizzata allo stesso papa Giovanni II. 4 Cfr. const. Deo auctore, $ 10 = C. 1,17,1,10: « Romam autem. intellegendum est non solum veterem, sed etiam regiam nostram, quae deo propitio cum melioribus condita est auguriis »; inoltre, C. 8,14(15),7, (utrague Roma); Nov. 79,2 p. 389,11 (id.); Nov. 81.1 p. 39825 (id.); Nov. 70,1 p. 356,4 («ἐν τῇ πρεσβυτέρς Ῥώμῃ καὶ τῇ via δὲ τάντῃ Ti καθ’ ἡμᾶς»; Nov. 131,2 p. 655,12 (« ἀρχιεπίσκοπον Κωνσταντινουπόλεως τῆς νέας Ῥώμης »). Queste sono peraltro le uniche testimonianze della legislazione giustinianea [in precedenza cfr. già, ad es., C. 8,11(12),5 pr. (a. 364); C. 11,21(20),1 (a. 421)] in cui Costantinopoli venga esplicitamente qualificata come Roma, anche se ciò può essere implicito tutte le volte che la Roma italica viene denominata vetus (ad es., C. 1,3,51,2; Nov. 9 p. 91,17), antiqua lad es. C. 2,52(53),7; cfr. Nov. app. VII,1 p. 799,12] o anterior (ad es.. Nov. 75.1 p. 578.12; Nov. 9 p. 91,18), πρεσβυτέρα in greco (ad es., const. δέδωχεν, pr. e $ 18; Nov. 13,12 p. 101,4; Nov. 42 pr. p. 264,3-4; Nov. 892,5 p. 432,17; Nov. 123,3 p. 597,13;

Nov.

1312 p. 655.10 e 14); anche ἑσπέρια (Nov.

invece, la Roma

109 pr. p. 518,5); significativamente,

dei tempi antichi viene indicata, in un contesto storico, come

« τὴν με-

γάχην τῶν Ῥωμαίων … πόλιν» (Nov. 25 praef. p. 196.20-21). Costantinopoli è solitamente designata con perifrasi: baec regia [ad es., C. 13.512; 2,46(47),3; 2,55,5 pr.; 3,1,14,1; 8,10,13; const. Deo auctore, $ 10 = C. 1,17,1,10; Nov. 75,1 p. 378,12] o florentissima civitas (ad es., C. 3,1,15; 5,70,7,5-6; 8,10,13), o anche semplicemente baec civitas (ad es., C. 4,66,3,3); baec alma urbs [ad es., C. 2,52(53),7 pr.]; in greco, εὐδαίμων πόλις (ad es., Nov. 22,14 p. 154,10; Nov. 69,1,1 e 69,2 p. 351,15 e 20; Nov. 147,2 p. 721,4); βασιλὶς πόλις (C. 4,21,22,12; Nov. 109 praef. p. 518,6), o μεγάλπ

πόλις (ad es., Nov. 13,1,1 p. 101,7; Nov. 89,2,3 p. 432,16-17) o altre ancora. In fonti ecclesiastiche dell'epoca Costantinopoli è invece talvolta chiamata semplicemente Ῥώμη (ad es., Coll. Sabbait. 5,87 in Acta Concil. Oecum., ed. Scuwarz, III Berolini 1940, p. 161,5:

«iv τῆι φιλοχρίστωι xal βασιλενούσηι πόλει ‘Püum ») o. Κωνσταντι-

νούπολις Ῥώμη (ibid. pp. 159,7-8; 169,19; 176,31). Lo schol. ad Tbeopb. par. 1,25 pr. (ed. FEn&INI, Opere, Milano 1929-1930, I, p. 166) spiega che quello che il giurista afferma di Roma vale anche per Costantinopoli (cfr. C. 11,21(20),1 (a. 421)] e che quello che afferma per l'Italia vale per la Tracia, ma non dice che Costantinopoli si chiami anch'essa Roma. 5 Cfr. Novellae, cit., App. VII, 2; 8; 23; che la pragmatica sanctio in questione comprenda disposizioni relative a tutta l'Italia è evidente ad esempio

dai cap. 1; 11; 26-27.

6 Cfr. const. Omnem, Ὅτι: const. Tanta $ 21 = C. 1,172221; const. δέδωχεν $ 22 (mentre la const. Tanfa reca qui « Latina »); Nov. 17 pr. p. 117,28; Nov. 29,1 p. 219,9, cfr. 221,10; Nov. 31,1,3 p. 237,12; Nov. 47,2 p. 285,23; cfr. anche Nov. 28,2 p. 214,8 ss.

278

sono quelli della scrittura latina, contrapposti anche qui alle lettere greche”. In questo senso si potrebbero chiamare Romani tutti coloro che hanno il latino come lingua materna; più volte le novelle di Giustiniano, parlando nel nome dell’imperatore, lo definiscono πάτριος φωνή *. Quest'uso del termine Romanus, attestato anche altrimenti’ ed evidentemente tradizionale, è significativo se lo si confronta con alcune espressioni che si trovano ad esempio in Procopio, secondo le quali i Ρωμαῖοι si esprimono utilizzando tanto il latino quanto il greco ". 3) Accezione ‘storica’: sono chiamati Romani — spesso con altri termini che indicano il riferimento al passato — gli antichi Romani, secondo le vicende che questa denominazione ha avuto nel corso dei secoli !!, Talvolta questa accezione costituisce solamente una proiezione nel passato del .signi-

ficato ‘politico’ (n. 5) 5; essa è significativa per comprendere il tentativo di Giustiniano di armonizzare l’esigenza di innovazioni con il rispetto o addirittura la restaurazione della tradizione 15, ma non è particolarmente rilevante Contrapposti ai Graeca verba sono invece quelli Latina in C. 6,38,3; alla ἑλληνίδος φωνῆς quella ἰταλική in Nov. 146,1 p. 715,15-17. 7 Cfr. Nov. 472 p. 285,24 e 28. 8 Cfr. Nov. 7,1 p. 52,32; 13 praef. p. 99,22; 13,1,1 p. 100,29; 22,2 pr. p. 148,41; 30,5 p. 227,33; 69 praef. p. 349,17; 146,1 p. 715,17. Significativamente, la Nov. 13 praef.

contiene una critica alla denominazione greca dei praefecti vigilum. 9 Cfr., ad es., LECHNER, op. cit., p. 11; PALM, op. cit., pp. 86; 95s.; 102; 122; 125 s.; 128; C. 11,19,1,2 = CT. 14,9,3 (a. 425: Romana eloquentia, contrapposta a facundia Graecitatis); nel VI secolo: ad es., Acta Concil. Oecum. III, cit., pp. 52, app. a l. 31; 80,10;

113,25

e 27 e 29;

152 app.

a l. 9 e 12;

18223;

Proc,

BP

1224;

2,29,5,

BV

1,4,7;

1,14,7; 121,22; BG 125,19; PALM, op. cit., pp. 108; 1108. 10 Cfr, ad es., Proc, BP 2,23,6, 2,2629; BV 2,13,33 (i Λατῖνοι, anziché Ῥωμαῖοι, parlano latino); 2,26,26; BG 4,5,13; 4,29,5; 4,35,15; Aed. 3,3,14; 4,6,16; 6,3,11. Per il traduttore siriaco del libro siro-romano (ma probabilmente era già cosf nell'originale greco) la lingua “romea” è quella greca: cfr. FERRINI, Manuale di Pandette, 4* ed. integr. da G. Grosso, Milano 1953, p. 63 n. 4. Di queste oscillazioni non tiene conto il LECHNER,

op. cit., p. 11.

H Cfr. const. Deo auctore

$ 7 =

C.

1,17,1,7;

const. Tanta, pr.

e $ 6b (=

const.

Δέδωχεν, ibid.) = C. 1,17,2 pr. e $ 6b; C. 1,27,2, $$ 4; 4a; 7; C. 651,1 pr.; C. 6,58,14

pr.; Nov. 2 praef. pr. p. 10,15; Nov. 13 praef. p. 99,20; Nov. 13,1,1 p. 100,21; Nov. 17 prooem. p. 117,15; Nov. 222 pr. p. 148,40; Nov. 24 praef. p. 189,7; Nov. 24,1 p. 190,25; Nov. 25 praef. p. 196,6; 196,14 e 196,20-21; Nov. 25,2 pr. p. 198,12; Nov. 26,1,1 p. 204,13; Nov. 26,2 pr. p. 205,8; Nov. 26,42 p. 207,30; Nov. 30 pracf. p. 223,35 € 224,2; Nov. 30,5 p. 227,24-25 e 28; Nov. 30,11,2 p. 234,36; Nov. 47 praef. pr. p. 28526;

Nov. 62 praef. p. 332,23-26; Nov. 74 praef. pr. p. 370,18; Nov. 89 praef. p. 428,22; Nov. 105 praef. p. 500,31 e 34, e p. 501,7; Nov. app. VII, 20 p. 801, 47 e 49; cfr. anche Ed. 4,2 p. 762,26.

12 Cfr., ad es., const. Deo auctore $ 7 = C. 1,17,1,7; const. Tanta-Aibuwrv, pr. e $ 6b; C. 1272 $$ 4.44 e 7; C. 6,51,1; Nov. 2 praef. pr. p. 10,15; Nov. 17 prooem. p. 117,15.

13 Tale orientamento di Giustiniano si esprime bene in questa frase della Nov. 13,2: « Ἐπειδὴ τοίνυν ἡμεῖς πάντα διερευνώμενοι τὰ γένομενα πρόσθεν σπεύδομεν καὶ τὴν ἀρχαίαν σεμνότητα xal τὴν τούτον τοῦ πράγματος ἐπαναγαγεῖν

εἰς χαλλίονα τάξιν εὐχοσμίαν ...» (tr.

Scholl: « Quoniam igitur nos omnia quae ante jacta sunt perscrutati ad meliorem ordinem et pristinam dignitatem buius quoque rei disciplinam reducere studemus ...»); cfr. anche

279

αἱ nostri fini. Merita peraltro osservare come proprio la prospettiva storica possa spiegare certe espressioni che a prima vista potrebbero sembrare strane, e specificamente: a) la terminologia Romanorum genus, che perde cosí gran parte della sua qualificazione etnica “; b) i passi in cui si sottolinea la dominazione dei Romani sulle città e terre conquistate, quasi che gli abitanti di esse non fossero stati a loro volta elevati a far parte dei Romani stessi 5. Ancora,

puó essere significativo di una certa presa di distanza dall'ambiente italico il fatto che i primordi dell'Impero romano vengano ricondotti da un lato al mitico re di Arcadia Licaone , dall'altro al troiano Enea”, nonché il fatto che nell'ambito delle riforme dell'amministrazione provinciale, insieme con molti richiami alle istituzioni romane

antiche, ve ne sia anche

uno

ad una

magistratura di Sparta, Del resto, in mezzo alle numerosissime attestazioni Nov. 17 prooem. p. 117,18-19; Nov. 24,1 p. 189,26 ss. e p. 190,21-22; Nov. 47,1 p. 284, 26-27; altre fonti in PuLIATTI, Ricerche sulla legislazione regionale di Giustiniano (Semin.

giur. della Univ. di Bologna, 84), Milano 1980, pp. 9 ss. Sulla renovatio nella fedeltà alla tradizione come caratteristica dell'Impero d'Oriente, cfr. Marer, "Tradition und Wandel:

über die Gründe der Widerstandkraft von Byzanz”, Hist. Zeitschr., 218 (1974), pp. 265 ss. M L'espressione è usata nella const. Summa rei publicae pr., dove il vocabolo sottolinea la continuità fra i Romani antichi e gli attuali, nonché in C. 6,58,14 pr. (a. 531), in cui il significato sembra analogo. Ad una caratterizzazione etnica potrebbe accennare

anche la Nov. 25 praef. p. 196,3-4, dove si afferma che l't@voc dei Licaoni è συγγενέστατον dei Romani

(Auth.:

«gens

... cognatissima

Romanorum »), ma

le espressioni

successive

sembrano alludere a una cogratio sul piano di antichissimi legami politici piuttosto che a una comunanza di sangue: infatti il mitico re di Arcadia Licaone sarebbe stato in Italia e avrebbe dominato sugli Enotri; egli stesso avrebbe inviato dei coloni — non necessariamente dall’Italia — in quella parte della Pisidia poi denominata Licaonia. Per ln tradizione, piá comunemente attestata, secondo cui Enotrio sarebbe stato invece uno dei figli di Licaone, cfr. PuiriPP, “Oenotri”, RE, XVII, 2 (1937), coll. 2023 ss., e SCHMIDT, “Lykaon”, 3, ibid. XIII, 2 (1927), coll. 2248 ss.

Sempre nel senso della continuità storica l'espressione Ῥωμαίων γένος compare anche in Proc., Anecd. 1,1; Aed. 29,11 (diversamente PALM, Rom, cit., p. 110); Ρωμαῖος γένος detto di un suddito persiano in Proc., BP 2,6,23. Sulle implicazioni della terminologia

Ῥωμαίων γένος a partire dal IX-X secolo cfr. ArRIGONI, “Ecumenismo”, cit., p.152 n. 31; Ip., “Il delinearsi”, cit., p. 133 n. 13; sulla facilità con cui in Oriente si costruivano tali

forme di συγγένεια cfr. op. ult. cit., p. 139 e n. 21. 15 Cfr. const. Summa rei publicae, pr.: «felix Romanorum nationibus

omnibusque

dominari

tam

praeteritis …

genus omnibus

temporibus

quam

deo

anteponi

propitio

in

aeternum ...». Le omnes nationes sono probabilmente solo le genti barbariche (cfr. const. Imperatoriam $ 1), ma le espressioni usate risentono ancora dell'epoca in cui l'Impero romano era composto in massima parte di provinciali assoggettati. Cfr. anche infra la nota 84; diversamente SHERWIN-WHITE, op. cit., p. 459. Queste reminescenze si possono

ancora Nov.

individuare

nel

linguaggio

usato

in C.

24 praef.; 25,2 pr.; 30 praef.; 30,112; 16 Nov. 25 praef. p. 196,7-8; cfr. anche

1,27,2,4a;

2,58(59)2

pr.;

8,51(52),3,1;

36 pr.; 62 praef. pr. supra la nota 14.

17 Nov. 47 praef. p. 283,23-24; cfr. anche PALM, Rom, cit., p. 96 (Libanio), p. 102 (Temistio); Agath. 2,27,7 e ARRIGONI, “Il delinearsi”, cit., pp. 139 n. 21; 149 n. 39. gono

18 Nov. 28,2 (De moderatore Helenoponti) p. 214,11-13. Solo istituzioni romane venrichiamate nelle Nov. 17 prooem.; 24 praef.; 25 praef.; 26,1,1 e 4,2; 29,1; 30,5;

31,1 nonché nelle Nov. zione

provinciale.

13 praef. e 1; 105 praef., che però non riguardano l'amministra-

Frequente

è il riferimento

all'ambiente

greco

anche

all’inizio

delle

Istituzioni di Giustiniano (ma poteva trovarsi già nelle opere dei giuristi classici da cui furono estratti i relativi frammenti): cfr. I. 1,2,2; $ 3; $ 10.

280

di continuità — da intendersi innanzi tutto sul piano politico-istituzionale e giuridico ? — fra l'Impero di Giustiniano e la respublica Romanorum, non manca qualche più o meno velata presa di distanza dalla parte di essa che aveva trovato espressione politica nell'Impero romano d'Occidente (mai menzionato esplicitamente come tale) e non aveva saputo mantenere integra la propria consistenza territoriale ?. 4) Accezione 'culturale': Romanus in questo senso accompagna determinati valori, che si considerano tipici della "civiltà di Roma"; corrispondentemente devono intendersi per Romani — contrapposti ai barbari — coloro che nella loro educazione e nel loro modo di vita hanno assimilato i valori tipici della cultura classica. Come è facilmente intuibile, le leggi giustinianee non fanno molto uso di questa accezione; troviamo tuttavia che da un lato sono qualificate come tipicamente romane la iustitia 8, la σεμνότης 2, la libertas ?; vengono inoltre considerati come costumi barbarici non convenienti a Romani il trattamento disuguale di uomini e donne — specialmente nelle successioni ^ — e la conclusione di nozze incestuose P. La legislazione 19 Cfr., ad es., specialmente const. Summta rei publ., pr.; Deo auctore $$ 1-2 e 4; Tanta, pr. e $ 21; Nov. 2 praef. pr.; Nov. 13 praef. e c. 1; Nov. 17 prooem.; 18 praef. e c. 8; 222 pr. (cfr. già C. 6,58,14 pr.); 25 praef. e c. 2; 47 praef.; 89 praef.; 105 praef. 2 Cfr. C. 1,27,1,5-9 (a. 534); 1,27,2,4-7 (a. 534): qui vi è una implicita critica

&i predecessori che non hanno saputo difendere né l'Africa, né Roma, né le insegne imperiali, ragion per cui la respublica non è più florens (cfr. anche PULIATTI, op. cit., p. 64 n. 8); la critica, rivolta ai Ῥωμαῖοι in generale, diventa esplicita in Nov. 30,1122 p. 234,36-38 (a. 536), su cui v. Bonini, "Caduta e riconquista dell'impero romano d'Occi-

dente nelle fonti legislative giustinianee”, Felix Ravenna, 111-112 (1976), pp. 310 ss. Una ancor più accentuata presa di distanza dall'Occidente era già contenuta nella const. Deo auctore $ 10 (a. 530), quando si diceva di Costantinopoli che « Deo propitio cum melioribus condita est auguriis » rispetto a Roma. Infine, dalla Nov. 31,1,3 sembterebbe

che Giustiniano volesse distinguere ciò che è "romano" da ciò che è stato introdotto dai suoi predecessori (gli imperatori a partire da Costantino? o gli imperatori fouf court?). 2 Cfr. const. Tanta $ 20; Nov. 25,2 pr. p. 198,11-12; Ed. 3,1 p. 761,2. In questo contesto si può richiamare la tematica dell'uso congiunto di arma et leges, considerato tipico dei Romani in const. Summa rei publ., pr.; const. Imperatoriam, pr.; Nov. 24 praef.; 25 praef.; 26,1,1. Sul punto cfr. DANNENBRING, "Arma et leges: über die justi-

nianische Gesetzgebung

im Rahmen

ihrer eigenen

Zeit”, Acta

classica,

15 (1972), pp.

116 ss.; 128 s.; 135 s.; PULIATTI, op. cit., p. 15 e n. 25. 2 Nov. 28,2 p. 214,11.

3 Cfr. C. 7,6,1 $$ 4 e 8, dove peraltro la Romana libertas è contrapposta implicitamente alla /atima libertas, con un senso tecnico più che non culturale; più significativa è C. 7,15,1,3, la quale afferma che è tipico delle Romanae leges e specialmente di quelle giustiniance il fovere et tueri la libertà; cfr. anche Nov. 78,4,1 p. 387,1-3; Nov. 78,5 p. 387,14 con riferimento all’ εὐγένεια, Nov. 89 praef. p. 429,5-6. L'espressione ῥωμαϊχὴ ... ἐλευθερία compare anche nella Nov. 144,2 p. 710,23, di Giustino II (a. 572). Il tema non è certo nuovo: cfr., ad esempio, PALM, Rom, cit., p. 121 a proposito di Eusebio. % Cfr. Ed. 3 p. 761,1; Nov. 21 p. 145,7, in cui tale costume barbarico viene

rimproverato agli Armeni. Sulla tematica dell’eguaglianza di uomini

e donne

nelle suc-

cessioni cfr. anche C. 6,58,14 pr. Sul valore frequentemente culturale, anziché etnico, della contrapposizione fra romani e barbari, cfr. SHERWIN-WHITE, The Roman Citizenship, cit., pp. 456 ss. Nel VI secolo è testimonianza di ciò particolarmente Agath., 1,2,2-4; 3,5,4.

5 Cfr. la Nov.

154, diretta agli abitanti

delle province

Mesopotamia

e Osroena;

281

però, com'é logico, tiene conto prevalentemente o esclusivamente di quei valori che sono recepiti nelle leggi e nelle istituzioni * stesse dell'Impero, e quindi il significato ‘culturale’ di Romanus si mescola normalmente con quello politico o giuridico. 5) Accezione ‘politica’: Romanus qualifica l'Impero di Giustiniano e dei suoi predecessori nonché le istituzioni e gli abitanti del medesimo: l'imperiurn, 1 ἀρχή, la πολιτεία, le leggi, il territorio vengono

indicati come

Ῥωμαίων 7; si tratta, come si vede, di formule fisse da l'uso che in sé e per sé non dànno nessuna indicazione concetto di Romani nel senso appunto di coloro che di ‘titolari’ e partecipi. Anche nei pochi casi in cui nella

Romani

o

tempo entrate nelsull'estensione del tali istituzioni sono legislazione giusti-

l'argomento viene ripreso in una novella di Giustino II (Coll. I, 5, in J. Zepos - P. Zepos, Jus Graecoromanum, Atene

1931 (rist. Aalen

1962; d'ora in avanti abbreviato in ZEPOS),

1, pp. 5s.). 2% Secondo Giustiniano, infatti, le istituzioni dell'Impero devono

portare

nomi

ro-

mani, i quali a loro volta presuppongono determinati valori culturali: Nov. 29,1 p. 219, 9-10; Nov. 31,1,3 (cfr. Nov. 21 praef. p. 145,1-2); cfr. anche Nov. 28,1. Sulle implica

zioni culturali delle leggi romane, cfr. SHERWIN-WHITE, loc. ult. cit. Sull'incapacità da parte dei barbari di vivere in uno "Stato di diritto", cfr. per tutti LECHNER, op. cit, pp. 76 ss.; 87 s.; 101;

1095.

2 Nelle costituzioni latine viene usato sempre il semplice aggettivo: [C. 8,51(52),3,1; const. Imperatoriam

$ 1; Nov. 36 pr.]; Romanum

Romana

imperium

2,58(59)2 pr; 8,10,13; const. Tenta, pr. = C. 1,172 pr.); Romanum

dicio

(C. 1,29,5;

ius (C. 3,1,14,1;

const. Deo auctore $ 4 = C. 1,17,1,4; const. Tanta $ 12 = C. 1,17,2,12); Romanae leges (C. 3,1,14,3; 7,15,1,3); Romanus orbis (C. 6,23,31,1; 6,51,1); populus Romanus (I. 1,1,2);

Romanus

princeps

Deo auctore

(C.

$ 2 =

Riferite a tempi p. 332,25);

imperium

3,28,35

C. 117,12;

pr.;

const.

passati s'incontrano Romanum

Imperatoriam,

const. Tanta, pr. (C.

e $ 21

le espressioni:

1,27,2,4a);

Romanum

pr.); =

C.

Romana iugum

Romana 172

sanctio

(const.

pr. e $ 21).

dicio (Nov. (Nov.

62 praet.

62 praef. p. 332,

24); Romanum nomen (Nov. 17 prooem. p. 117,15); populus Romanus (const. Deo auctore $ 7 = C. 1,17,1,7; C. 6,51,1; Nov. 62 praef. p. 332,26); Romani principes (Nov.

app. VII, 20 p. 801,47 e 49).

Nelle costituzioni greche si trovano invece sia il semplice sostantivo Ῥωμαῖοι (Nov. 1 praef. pr. p. 1,13; Nov. 21 praef. p. 145,4; Nov. 28 praef. p. 213,7; Nov. 105 praef. p. 501,11; più spesso ancora esso è riferito a una più o meno risalente antichità; Nov.

2 praef. p.

148,40;

pr. p. Nov.

10,15; 24

Nov.

praef.

13 praef. p. 99,20;

p. 189,7;

Nov.

25

Nov. 26,2 pr. p. 205,8; ibid. 42 p. 207,30; Nov. p. 227,25 e 28; ibid. 11,2 p. 234,36;

Nov.

ibid.

praef. p.

1,1

p.

196,21;

100,21; ibid.

Nov. 2 pr.

222 p.

pr.

198,12:

30 praef. p. 223,35 e 224,2; ibid. 5

105 praef. p. 500,31

e 34-35),

sia il genitivo

Ῥωμαίων ο τῶν Ῥωμαίων, che accompagna e qualifica altri sostantivi quali: ἀρχή (Nov. 1 epil. p. 9,41; cfr. Nov. 25 praef. p. 196,7-8 e 19); βασιλεία (Nov. 86 praef. p. 419,19-20); vi (Nov. 8,10,2 p. 74,28; cfr. Nov. 25 praef. p. 196,6); νόμιμα (Nov. 21,1 p. 145,29); νομοθεσία (const. Δέδωχεν, pr. e $ 12; Nov. 89 praef. p. 42822); νόμος o νόμοι (Nov. 7 epil. p. 62,30; Nov. 21 rubr. p. 144,31-32); ὄνομα (Nov. 24,1 p. 189,28; cfr. p. 190,25);

πολιτεία (const. Δέδωχεν $ Gb; Nov. 1 praef. p. 1,11; Nov. 18 praef. p. 127,29-30; Nov. 74 praef. pr., p. 370,17; Nov. 105 praef. p. 501,7); πράγματα (Nov. 47,1,1 p. 285,34); σχήματα (Nov. 21 praef. p. 145,3). Molto più raro è l'uso dell'aggettivo ‘Pupaïxé, che ad ogni modo accompagna il termine ἀρχαί in Nov. 21 praef. p. 145,1; la parola τάξις in Nov. 25 praef. p. 196,14; il vocabolo ὄνομα in Nov. 47 praef. p. 283,26. Sull'espres-

sione βασιλεὺς Ῥωμαίων nelle fonti giustinianee cfr. AMELoTTI, "Giustiniano βασιλεύς", Studi Biscardi, II, Milano

282

1982, pp. 101 s.

nianea troviamo semplicemente il termine Ῥωμαῖοι riferito ai nei, il contesto non permette grandi approfondimenti: in due contrappongono agli Tzani, il cui territorio hanno occupato *; un attribuisce ai Romani la pratica di determinate leggi, che devono tate anche dagli Armeni ?; il quarto brano infine, auspicando che

contemporatesti essi si terzo passo essere adotl'istituzione

del consolato resti in vita presso i Romani *, non fornisce la benché minima indicazione. Rimane quindi indeterminato se, ad esempio, l'imperium, la πολιτεία, il territorio dei Romani coincidano con il complesso dei cittadini romani e con le regioni da essi abitate oppure se abbraccino anche i paesi alleati o eventualmente tutto l'Occidente romanizzato poi occupato dai barbari; proprio questa indeterminatezza consiglia di collocare tali espressioni in una categoria a parte, diversa almeno potenzialmente dall'accezione giuridica in senso stretto. Si puó peraltro già anticipare che, benché il nostro studio sia specificamente indirizzato a chiarire la questione della cittadinanza, da esso risulterà pure che le costituzioni giustinianee usano normalmente (nel senso che non ἃ mai accer-

tabile con sicurezza un significato diverso) le espressioni indicate sopra con riferimento all'organizzazione politica, alle leggi, al territorio dei cittadini romani,

o, più

esattamente,

dell'imperatore

e dei

suoi

subiecti,

e quindi

nel senso che chiameremo ‘giuridico’. A questo proposito è opportuno ricordare, pur se fuggevolmente, che nella legislazione di Giustiniano non si trova traccia di un uso del termine Romanus che potremmo definire ‘militare’: negli storici dell’epoca, specialmente in Procopio, sono qualificati come Ῥωμαῖοι o come Ῥωμαίων στρατός

i soldati dell'esercito imperiale, qualunque sia la loro appartenenza etnica o

giuridica !, 6) Accezione che potremmo chiamare ‘strettamente giuridica’: il termine

Romanus accompagna civis o civitas (molto più raramente altre espressioni) per 2 Si tratta di Nov. 1 praef. pr. p. 1,13 e di Nov. 28 praet. p. 213,7. Poiché, come si vedrà infra al $ 8, agli Tzani viene attribuito uno sfafus di semicittadinanza, la distinzione non è del tutto priva di ragion d'essere, ma risente del fenomeno illustrato supra alla nota 15.

2 Nov. 21 praef. p. 145,4. La contrapposizione non implica il fatto che gli Armeni stessi non

siano considerati

Romani

in senso

politico e giuridico

(cfr. infra la nota

78

e il $ 7); essa significa semplicemente che sul piano culturale i primi non si sono spo gliati

di

certi

loro

costumi

incompatibili

Giustiniano vede nel diritto dell'Impero. % Nov. 105 praef. p. 501,11.

con

il modello

universale

di

giustizia

che

.

3 Cfr., ad es., Malal, XVIII, p. 4479 Bonn; Proc, BP 2,1,5; 2,321; 220,19; 221,14; BV 2,14,12; BG 1,17,17; 1,28,3; 2,1,21-22; 22732; 3,33,13; 3,39,17-19; 48,

21-27; 4,26,5 e 9-13; 4,34,4. Sulla consistenza dell'apporto barbarico agli eserciti di Giustiniano, cfr. TEALL, "The Berbarians in Justinian's Armies", Speculum, 40 (1965), pp.

294 ss.

Significativa a questo proposito à l'iscrizione ritrovata ad Aquincum (Budapest) e pubblicata in CIL III, 3576 = Dessau, ILS 2814 = BücueLER, CLE, 620, purtroppo non databile con precisione: « Francus ego cives, Romanus miles in armis | egregia virtute tuli bello mea dextera sem[p]er ».

283

indicare appunto lo status di cittadinanza dell'Impero *. In sé e per sé tale uso non si differenzia molto da quello che abbiamo chiamato ‘politico’: la civitas è Romana come l'imperium è Romanum, le leggi sono Romanae e cosf via. Tuttavia la questione della cittadinanza e lo status che essa comporta hanno, proprio con riferimento alla tradizione romana, un rilievo particolarissimo sul piano del diritto sia pubblico sia privato; le espressioni civis Romanus, civitas Romana possiedono una connotazione tecnica che merita di essere isolata rispetto ad altre accezioni di Romanus in cui, come si è già detto, tale valore tecnico non ἃ a prima vista accertabile con sicurezza e che suonano quindi piá generiche. À questa distinzione di ambiti porta anche un'altra considerazione, Benché nelle costituzioni giustinianee ció non avvenga, — e probabilmente nemmeno in altre leggi del Codex Iustinianus 9, — i giuristi del VI secolo, specialmente se di lingua greca, usano spesso il termine Ῥωμαῖος da solo, come sostantivo, anche per indicare il cittadino romano in senso tecnico *. Ma sicuro che nel linguaggio dell'epoca, e talvolta anche in documenti ufficiali,

ῬΡωμαῖοι possono essere intesi da un lato, come si è visto,

in accezioni più ristrette, ma dall'altro in senso più ampio (accezioni definite sopra ‘politica’ e ‘militare’) rispetto a coloro che sono cittadini dell'Impero *. X Civitas Romana in questo senso: 7,6,1

$$

1c;

2;

6;

10;

11;

lla;

12a;

C. 3,33,16,3; C.

7,7,1,2;

5,16,27 pr.; 7,2,15,2a;

7,15,2;

ῥωμαϊχὴ

πολιτεία

7,6 rubr.; in Nov.

78

praef. p. 384,1; Nov. 78,5 p. 387,12; Romana condicio in C. 7,6,1,1a; ῥωμαϊχὴ εὐγένεια in Nov. 78,5 p. 387,14; civis Romanus/a in C. 6,27,5,1b; C. 7,6,1 $$ 1a; 3a; 5; 6; 7; 9; C. 1,15,2; πολίτης Ρωμαῖος in Nov. 78,1 p. 384,8. Romana civitas è invece la città di Roma in C. 1,1,8,31 e in Nov. app. VII, 25 p. 802,26. 3 C. 1,4,11 (a. 409) fa riferimento a Romanos captivos; C. 4,63,4,2 (a. 408 vel 409)

a qualche Romanus che «ad inbibita loca mercandi gratia... commeaverit »: in entrambi i casi è probabile che il termine abbia un significato politico piuttosto che strettamente giuridico.

# Ad

esempio,

mentre

le Istituzioni di Giustiniano

usano

correntemente

l'espres-

sione civis Romanus [I. 1,5,3; 19,2; 1,10 pr.; 2,10,1; 2,11,3; 2,17,6(5); 225 pr.; 3,7,4], la parafrasi di Teofilo vi sostituisce normalmente il semplice termine ῥωμαῖος (usato anche in par. 1,8,1; 1,10,1; 1,12,1; 2,23,1); solo in par. 1,5,3 (condizione dei liberti; cfr. peraltro anche 1,8 pr.) e 2,10,1 (testimoni nel testamento) traduce con πολίτης ῥωμαῖος; in

3,7,4 usa promiscuamente entrambe le espressioni. Per altri esempi, cfr. l'epitome di C. 7,6,1 secondo Teodoro [ed. SCHELTEMA, “Fragmenta breviarii Codicis a Theodoro Hermopolitano confecti e synopsi erotematica collecti", Studia byzantina neerlandica (Byzantina neerlandica, 3), Leiden 1972, p. 27] e la summa, doro, della Nov. 78,1 (ed. ZACHARIAE, Anecdota, Lipsiae 1843, p. 78); sione di D. 1,5,17 in Bas. 46,1,14(13) (BT 2219,7 s.) e quella di D. 24,29 (BT

et neobellenica sempre di Teoinoltre, la verin Bas. 287,15

1369,11).

35 Per il significato militare, cfr. supra la nota 31; il significato politico di Ῥωμαῖοι normalmente coinciderà con quello giuridico, ma talvolta comprende anche popoli alleati, i cui membri peraltro non si possono definire cittadini: ad esempio, Proc. BP 2,1,5 attesta che nei trattati fra Romani e Persiani non venivano mai menzionati i Saraceni alleati di entrambi, in quanto erano compresi nella denominazione di ‘Persiani’ o “Romani”. Un certo sostegno di quest’affermazione potrebbe trovarsi nel $ 1 di una novelia di Giustino II del 566 (Coll. I, 3 in ZgPos I, p. 6), dove vengono definiti "barbari Saraceni" quelli di essi che erano alleati dei Persiani; cfr. anche le espressioni usate da Malal., p. 434,23 e 447,9 Bonn, e da Proc. BP 1,17,47.

284

Da tutto quanto si è detto risulta quindi che il termine Roranus/‘Pwpaïoc non si può senz'altro intendere come equivalente a cittadino e che pertanto € necessario determinare altrimenti chi fossero questi ultimi.

2.

Cittadini e cittadinanza nella legislazione giustinianea.

Prima di procedere alle indagini indicate occorre peró esaminare quale importanza e funzione conservino nella nostra epoca le nozioni di cittadino e cittadinanza. È noto che i termini civis, civitas se non sono accompagnati dalla qualifica di Romanus/a,

indicano ormai

normalmente

l'appartenenza

a

una delle tante città che si trovano nell'Impero *; l'espressione civis Romanus — o civitas Romana — trova d'altra parte nella legislazione di Giustiniano un campo di applicazione singolarmente ristretto: tolte infatti due costituzioni latine — in cui si prevede l'ipotesi di perdita della libertà e/o della cittadinanza da parte di colui che fosse in possesso di tali status” — ed una novella greca, in cui si accenna incidentalmente alla constitutio Antoniniana*, i riferimenti alla civitas Romana riguardano esclusivamente le 36 Cfr. (Recueils

per tutti GAUDEMET, de la soc. Jean

Bodin,

"L'étranger IX),

au Bas-Empire",

I, Bruxelles

1958,

pp.

in AA.VV.,

L'étranger

215 5. e la contribuzione

del medesimo autore a questo seminario; ORESTANO, I! "problema delle persone giuridiche” in diritto

Empire

romano,

romain

I, Torino

1968,

de 312 à 565

p. 273;

DUPONT,

aprés Jésus-Christ",

l'antiquité, 3° S., 20 (1973), p. 326.

"Sujets

Revue

Corrispondentemente

et citoyens

internationale il termine

sous

peregrinus

ormái correntemente "estraneo a una determinata provincia o città":

le Bas-

des droits de significa

cfr. anche KASER,

Das Rómiscbe Privatrecbt, II, 2* ed., München 1975, p. 121 e n. 4; infra la nota 50. Per qualche esempio di un tale uso di civis, cfr. C. 9,29,3(4) (a. 385); 8,47,7 (a. 294);

1,28,4 (a. 391); 7,62,11 (Diocl. et Max, s); 10,40,7 (Diocl et Max., s.a); 11,41,5 (a. 409); 1,11,4 (a. 399); 8,11,12 (a. 396); 10,32,19 (a. 329); 10,43,3 (Diocl. et Max. sa.); 10,50(49),2 (Diocl. et Max., s.a.); 11,43(42),5 (a. 440-441); 11,43(42),4 (a. 397); 11,25(24),2,1

(a.

392).

Per

verità,

esso

non

si

rinviene

nelle

costituzioni

latine

di

Giustiniano (cfr. perd la subscriptio latina della Nov. 13 p. 105,17 e quella della Nov. 69 conservata dall'Aufbenticum, p. 354,38), ma un analogo uso di πολίτης è frequente in quelle greche:

cfr. C. 1,4,26,5 e 8; Nov.

13 epil.; Nov.

14 epil. p. 108,27; Nov.

p. 192,11 e 32; Nov. 52,1 p. 297,25; Nov. 89,22 p. 432,6; Nov.

24,3

103 praef. p. 497,7;

Nov. 118 epil p. 572,34; Nov. 159 epil. (formula di pubblicazione) p. 743,29; pió dubbio è invece il significato di πολίτης in C. 1,3,45,6; 6,48,1,25; 10,30,4,9; 12,63,2,4; sulla Nov. 36,6 vedi infra il $ 6 e la nota 86. Sullo schol. Ot ad Bas. 46,1,14(13) cfr. in[ra la nota 84.

3 C. 3,533,163. e C. 5,16,27 pr. entrambe dell’anno 530. Sui possibili significati di cives nella Nov. 36, anch'essa latina, cfr. infra il $ 6 e la nota 86. 38 Nov. 78,5. Sulla Nov. 14 epil. p. 108,35-36, cfr. infra la nota 166. Piuttosto misterioso è il significato del termine πολιτεία nella Nov. 89,11,2 p. 440,13:

Giustiniano, dopo

aver parlato dei modi di legittimazione dei figli naturali (oblazione alla curia, matrimonio successivo, rescritto del principe), conclude con la frase « ὥστε τούτων ἡμῖν νομοθετηθέντων xal φανερῶν γενομένων Bv προσήχει τρόπον εἰς πολιτείαν τε xal γνησιώτητα πεταχωρεῖν » che l’As-

£benticum traduce: « Quapropter bis a nobis sancitis atque manifestatis, quo conveniat modo ad civitatem romanam legitimorumque ius transire... ». Se veramente si tratta di cittadinanza romana, il riferimento potrebbe essere al c. 2,3 che permette l'oblatio curiae anche

ai figli nati da schiava

(cfr. anche c. 6 p. 435,23 55.), previa manumissione;

potrebbe

285

manumissioni e normalmente sono in relazione con l'abolizione degli status di Latinus Iunianus (o Aelianus) e di dediticius ®. Un quadro non diverso del resto si ottiene se esaminiamo il complesso delle costituzioni contenute nel Codex Iustinianus: quelle che menzionano la cittadinanza romana riguardano per lo più questioni attinenti alle manumissioni o ad ogni modo controversie sullo status libertatis *; altrimenti prevedono il caso che la cittadinanza possa essere perduta in conseguenza di una pena *., tacciono invece completamente su come possa essere acquistata (tranne appunto il caso di manumissione). Solo un'unica legge considera la qualità di cittadino romano come requisito per un atto giuridico (nella fattispecie la capacità di essere testimone in un testamento) ©.

Anche il quadro che emerge dalle Istituzioni 9 e dal Digesto " non si però anche trattarsi di un'allusione all'eventualità di figli avuti da un'unione con una donna straniera i quali diventerebbero legittimi e cittadini attraverso la legittimazione per rescriptum principis (il caso peró non ἃ espressamente previsto nel c. 5). Meno probabile, ma non impossibile, ἃ che il termine πολιτεία si riferisca alla cittadinanza locale

in cui il figlio entra

mediante

l'oblatio

curiae;

laggiunta «romanam » compiuta dall'Autbenticum. 8 C. 627,5,b; 7,2,152a; 7,6 rubr. e const.

in tal caso

1 $$

1a;

sarebbe

1c;

2; 3a;

ingiustificata

5; 6;

7;

9i

10;

11; ila; 12a; C. 7,72; 7,152. © C. 1432 (a. 321); 4,49,11 (a. 293); 4,57,1 (a. 222; 6,7,2,1 (a. 326); 7,12 (a. 293); 7,4,4 (a. 222?); 7,92 (Gordianus, s.a.); 7,9,3,1 (a. 290 o 293); 7,132 (a. 321); 7,16,5,1 (Alex. Sev., s.a.); 7,18,1 pr. (a. 239); 7,21,2) (a. 205); 7,21,4 (a. 228); 7,222

(a. 300). Solo C. 7,21,1 (Sever. et Anton., s.a.) potrebbe aver considerato una questione di status civitatis propriamente detta, non legata cioè a quella di status libertatis, ma non & sicuro.

al

4 C. 2,15,2,1 (a. 439); C. 9,51,3 (Alex. Sever., s.a.); C. 10,11,7 (greca, successiva 'a. 382). € C. 623,21 pr. (a. 439). C. 9,9,18 pr. (a. 258) ricorda che i cives nostri non pos-

sono contrarre più di un matrimonio;

4 Fanno

riferimento

alla

cfr. anche C. 5,5,2 (a. 285).

problematica

delle

manumissioni

I.

1,5,3

e 3,7,4;

alla

perdita della cittadinanza per deportatio I. 1,12,1. À questi testi se ne aggiungono perd uno relativo al matrimonio, che sarà discusso infra al $ 4 (I. 1,10 pr.) e alcuni relativi alla materia testamentaria: I. 2,10,1 (cittadini romani il libripens e i testimoni nel testa-

mento per aes et libram; il contesto però è nettamente storico); 2,17,6(5) (bomorum possessio concessa quando il testamento è diventato irrifum per effetto di una capitis deminutio;

romano

occorre però che ci fossero i sette

sui iuris al momento

della morte);

testimoni e che il defunto fosse cittadino

2,11,2)

(genericamente:

commun;

omnium

civium Romanorum iure, contrapposto alle norme speciali vigenti per i militari). Altri passi sono molto generici: I. 1,2,4 spiega che il populus è costituito dagli usiversi cives: I. 2,25 pr. riferisce che Trebazio dichiarò che i codicilli erano un istituto « utilissimum et necessarium ... civibus ». Solo I. 1,9,2, a proposito del ius... pofestatis sui figli,

afferma che esso « proprium est civium Romanorum:

nulli enim alii sunt bomines,

qui

talem in liberos babeant potestatem, qualem nos babemus»; cfr. anche 1,2,1-2; 1,3,4; 2,1,11; 2,5,6 e 2,6 pr. Il LomBarpi, Sul concetto di ‘ius gentium', Roma 1947, p. 312 osserva come nelle Istituzioni di Giustiniano l’uso del concetto di ius gentium sia svinco-

lato dal problema dell’applicazione dei vari istituti agli stranieri;

lo stesso vale per la

parafrasi di Teofilo (ibid. pp. 338 ss.).

# Qui sarebbe evidentemente inutile elencare tutti i passi del Digesto che parlano di cittadini o di cittadinanza;

Berolini,

286

1894 ss., "Civis"

per essi si veda il Vocabularium

e "Civitas".

Se

tuttavia

togliamo

iurisprudentiae Romanae,

i testi che

alludono

al

discosta molto dal precedente, benché essi contengano, com'è logico, qualche passo che risente di più vaste problematiche presenti nei giuristi classici. Il fatto è, ad ogni modo, che dalla legislazione giustinianea è assente il complesso delle questioni relative ai rapporti fra romani e stranieri, alla condizione di questi ultimi qualora siano dimoranti nell'Impero, all'acquisizione della cittadinanza romana da parte di uomini liberi che non la possedessero . Ciò è per noi tanto più strano in quanto l’epoca giustinianea è particolarmente ricca di eventi che dovrebbero per l’appunto coinvolgere una tale problematica: guerre e assoggettamento di territori con le relative popolazioni; frequente scambio di ambascerie e conclusione di trattati con numerose genti barbariche; intensificazione di rapporti con popoli anche lontani e quindi anche elevata affluenza di stranieri nel territorio dell'Impero * Per limitarci a qualche punto, non sembra privo di senso porci i seguenti problemi: a) gli abitanti di stirpi romanizzate viventi nei territori occidentali già appartenenti all’Impero e ora assoggettati alle dominazioni barbariche continuavano ad essere considerati cittadini dell’Impero? b) se tale risposta dovesse essere negativa, godevano di un trattamento diverso gli Italici viventi sotto la dominazione ostrogota?

civis come componente del populus e quelli che si riferiscono alle manumissioni o alla perdita della cittadinanza (per effetto di una sanzione, della prigionia di guerra o per qualche motivo non precisato), non resta molto: D. 1,1,9 e 41,1,1 pr. qualificano il ius civile come ius proprium civitatis, D. 1,5,17 ricorda la constitutio Antoniniana; D. 1,6,3 afferma che la potestas sui figli è un ius proprium civium Romanorum; D. 1,6,4

a sua volta rileva che i cives Romani

possono

appunto essere pafres familiarum o filii

familiarum; D. 24,229 prevede che siano cittadini romani i testimoni dell'atto di divorzio; D. 29,1220 pr. richiama il ius commune civium Romanorum —- contrapposto ai privilegi dei militari — in materia di codicilli; un passo della ἰεχ Falcidia citato da

Paul. D. 35,2,1 pr. prevede che un cittadino romano faccia testamento o che a favore del medesimo venga lasciato un legato; D. 48,6,7 ricorda il divieto di uccidere o fustigare un cittadino romano adversus provocationem (cfr. D. 1,2,2,16 e 23); D. 49,14,31-32 concernono la situazione degli ostaggi (cfr. D. 28,1,11). 55 Anche la constitutio Antoniniana è richiamata nella Nov. 78,5 non in relazione

alla problematica Romani-stranieri, ma come uno fra gli esempi di provvedimenti impe riali che concessero a tutti un diritto che in precedenza veniva attribuito solo a singoli dietro loro richiesta.

46 Proc., Anecd. 19,14 attesta l'alto numero di barbari che giungevano a Costantinopoli; secondo Anecd. 23,24 quelli che dovevano essere alloggiati dai privati erano 70 mila (molti probabilmente militari). In generale, cfr. DIEHL,

Justinien et la civilisation

byzantine au VI* siècle, Paris 1901, pp. 367 ss.; 533 ss.; Bury, History of the Later Roman Empire from the Deatb of Theodosius I to the Death of Justinian, London 1923 (rist. New York 1958), II, pp. 292 ss.; 316 ss.; BRÉHIER, Les institutions de l'empire byzantin (Le monde byzantin, II), 2° ed., Paris 1970 (1° ed. 1949), p. 234; Ip., La civilisation byzantine (Le monde byzantin, III) 2° ed., Paris 1970 (1° ed. 1950), pp. 165 ss.; CLAUDE,

Die byzantinische Stadt im 6. Jabrbundert (Byzant. Archiv, 13), München 1969, pp. 169 ss.; Prezer, "Die Gerichtsbarkeit über Auslünder im spätrômischen und Byzantinischen Rei

" , Revue intern. des droits de l'antiquité, 3" S., 17 (1970), pp. 395 ss.

287

c) la riconquista giustinianea dei territori già romani

dell'Africa, del-

l'Italia, della Spagna portó alla concessione immediata della cittadinanza anche a quei gruppi di stirpe barbarica che continuarono a risiedervi? d) l'assoggettamento di popolazioni orientali mai prima romanizzate (ad esempio gli Tzani) comportò automaticamente la concessione della cittadinanza romana? e) la cittadinanza veniva concessa anche a quei gruppi di disertori o di prigionieri di guerra (ad esempio Persiani) che acconsentivano a servire l'Impero ad esempio come militari “Ὁ f) avevano la cittadinanza quei capi di popoli barbari alleati a cui venivano concesse dall'imperatore dignità (ad esempio il patriziato, il consolato) o cariche, normalmente militari *? 3.

Rilevanza giuridica della distinzione fra cittadini e stranieri nel VI secolo: il problema.

Vi or ora schiavi chetta aveva

è tuttavia ancora una questione da affrontare, che rispetto a quelle proposte è in certo qual modo preliminare: a parte la condizione degli manomessi — del resto unificata anch'essa da Giustiniano sotto l'etidella cittadinanza romana — la distinzione fra cittadino e straniero un'effettiva rilevanza giuridica al tempo di Giustiniano? Esistevano

cioé norme particolari per i cittadini o istituti giuridici a essi soli accessibili?

Esistevano divieti che limitassero in qualche modo i rapporti fra cittadini e stranieri “Ὁ Se a queste domande si dovesse dare una risposta negativa, 4 Cfr, ad es, Proc, BP 1,1222 (disertori dalla Persarmenia); 1,15,27-32 (id.); 122,16 (Iberi rifugiatisi a Bisanzio); 2,19,25 (prigionieri persiani mandati in Italia a

combattere); BV

2,24,1-2 (Artabanes e altri disertori armeni, cfr. anche 2,27,17-18).

# Cfr., ad es, Proc, BP 2,29,20 (Goubazes, re dei Lazi, è silenziario); BG 1,62 (Teodato chiede la dignità di patrizio); inoltre, GuILLAND, "Le consul”, Byzention, 24 (1954), pp. 565s. = In., Recherches sur les institutions byzantines, Berlin/DDR 1967, II, pp. 53s.; Ir, "Les patrices byzantins du VI° siècle”, Palaeologis, 7 (1958-1959), pp. 271ss. = Recherches, cit., pp. 132ss.; BRÉHIER, Les institutions, cit., p. 241; CHuRYsos, "The Title Βασιλέυς in Early Byzantine International Relations”, Dumbarton Oaks Papers, 32 (1978), pp. 40; 47 5.; 55s.; 61; D'EMOUGEOT, La formation de l'Europe et les invasions barbares, II, 2, Paris 1979, pp. 670 s.; 699 s.; 816 s. Giustiniano sembra essere stato abbastanza parco nel concedere cariche ai capi barbari alleati; tuttavia, ad es., fu lui a creare magister militum il capo barbaro — ma di madre latina — Cutsinas o

Cusina:

cfr. Coripp., Iobann.

49 Questo

8(7), 265-271

(MGH,

problema, per quel che ne so, sembra

AA

III, 2, p. 101).

essere stato completamente

trascu-

rato dagli studiosi più recenti. L'ampia trattazione dell'ALBANESE, Le persone nel diritto privato romano, Palermo 1979, si limita a rilevare che «in epoca giustinianea ... l'interesse dell'ordinamento al riguardo (della cittadinanza) è ben scarso» (pp. 1775s.) senza tentare né di spiegare questo fatto né di accertare i limiti della rilevanza dell'istituto;

il KAsER

dal canto suo (op. cit., II, pp.

120 58.) tace completamente

sull'argomento, e

cosí fa la maggioranza dei manuali. Alla fine del secolo scorso l'opinione prevalente era che

nel VI secolo non vi fossero piü differenze giuridiche fra stranieri e cittadini: cfr. NANI,

288

l'interesse delle questioni poste in precedenza cadrebbe e lo scarso rilievo dato alla cittadinanza nella legislazione giustinianea troverebbe una spiegazione molto semplice: esso dipenderebbe infatti dalla nessuna o molto scarsa rilevanza giuridica del concetto stesso. Naturalmente non si tratta qui di esaminare e discutere tutti gli aspetti in cui secondo il Corpus iuris la condizione giuridica dello straniero potesse essere diversa

da quella

del cittadino

romano

(tematica

che

richiederebbe

uno studio specifico di notevole ampiezza), ma di vedere se ne esiste almeno qualcuno che abbia una certa importanza. Né la questione sembri oziosa per il fatto che, come si è rilevato, numerosi passi del Corpus iuris prendono in

esame le conseguenze della cosiddetta capitis deminutio media: potrebbe darsi infatti che le numerose incapacità derivanti da tale deminutio venissero concepite come pene accessorie specialmente collegate a una determinata condanna ‘ piuttosto che non come conseguenza dell'essere ridotto nella categoria giuridica di straniero ?. In altre parole, potrebbe darsi che le incapacità commiStoria del diritto privato italiano, Torino 1902, p. 57; in seguito però sembra essere stata maggiormente accolta la tesi secondo cui anche in età giustinianea gli stranieri

sarebbero stati capaci solamente in base al ius gentium:

cfr. FERRINI, Manuale di pan-

dette, cit., p. 64; TRIFONE, Le persone e le classi sociali nella storia del diritto italiano, 2" ed., Napoli 1933, pp. 242s.; questa convinzione può spiegare il silenzio dei manuali

più recenti. L'eventualità che vi fossero diverse categorie di stranieri non

è presa

in

considerazione. Problema un po’ diverso è evidentemente quello dei divieti di alienare ai barbari determinate merci (frumento, olio, vino, ferro, armi ecc.: cfr. Vismara, “Limitazioni al commercio internazionale nell'impero romano e nella comunità cristiana medioevale”, in Scritti beatificazione Ferrini, Milano 1947-1949, I, pp. 443ss.; KasER, op. cit, II,

pp.

121

n. 16; 267s.):

non è che l'alienazione di esse comporti

cui gli stranieri siano incapaci, —

particolari negozi di

come era in antico per le res mancipi —,

ma

sempli-

cemente è proibita l'esportazione di determinati oggetti per motivi di interesse pubblico. Del resto, anche tra i cittadini era vietato il commercio di certi beni, ad esempio la porpora (C. 4,40,1-2; per le armi, cfr. Nov. 85,3 pr.). Ad ogni modo, uno studio sull’applicazione pratica di tali divieti potrebbe essere interessante anche ai nostri fini, per

sapere nei confronti di quali popoli si applicavano: qualche notizia è ad esempio in Proc., Anecd., 2534; cfr. anche infra la nota 175. 50 Questa è ad esempio la concezione che l’ArcHI, L'Epitome Gai. Studio sul tardo diritto romano in Occidente (Fondazione G. Castelli, 15), Milano 1937, pp. 109; 183 59. attribuisce all'epitome Gai e al mondo postclassico in generale (cfr. peraltro le precisazioni contenute a p. 185 n. 16). Sulla progressiva perdita del significato tecnico originario

da parte del termine peregrinus, cfr. anche KUBLER,

"Peregrinus", RE, XIX,

1 (1937),

col. 655; KASER, op. cif., p. 121 e n. 4; essa risulta evidente anche quando la Nov. 78,5 scrive «ix τῶν χαλουμένων peregrinuv». Fuori di questo passo, il vocabolo non è usato nelle costituzioni giustinianee; non compare nemmeno nelle Istituzioni di Giustiniano, ma è richiamato da Theoph., Inst. par. 1,2,7 (ed. Ferrini, p. 15), dove è spiegato come equivalente a ξένος xal ἔπηλυς; 1,5,3 p. 23; 1,12,1 p. 57; 2,23,1 p. 238 (cfr. anche Lomsarpi, Sul concetto cit., pp. 339 s., n. 4). Esso è poco frequente anche nel Codice: una sola volta allude alla capacità (C. 6,24,1: Titus Aelius Antoninus, s.a.), due volte si

riferisce genericamente agli estranei all'impero (C. 4,6,3:

Honorius

et Theodosius,

post

a. 409; C. 6,24,7, a. 285), mentre negli altri tre casi indica semplicemente la lontananza. Lo schol. ad Tbeopb. par. 2,23,1 (ed. FERRINI, Opere, I, p. 192) spiega il termine come

equivalente a ξένους ᾿ τουτέστιν ἔξωθεν τῆς ῥώμης οἰχοῦντες, mostrando quindi di non intendere più il significato originario; cfr. anche infra la nota 84.

289

nate a colui che avesse perso la cittadinanza fossero intese come sanzioni per il comportamento indegno che aveva appunto condotto alla condanna e alla conseguente capitis deminutio piuttosto che come incapacità gravanti di per sé su qualsiasi straniero, È possibile, in sostanza, che ci fossero diverse categorie di stranieri con differente trattamento giuridico: quelli che erano semplicemente estranei all'Impero e quelli che, già cittadini romani, erano decaduti da tale condizione in seguito a una condanna penale. In effetti, se esaminiamo l'unica costituzione di Giustiniano che preveda la perdita della cittadinanza romana lasciando salva la libertà, siamo subito indotti alla cautela: essa infatti afferma che tale capitis deminutio estingue l'usufrutto, ma sarebbe senz'altro affrettato trarne la conseguenza che in epoca giustinianea l'usufrutto non era accessibile agli stranieri *.

In realtà, bisogna riconoscere che in tutta la compilazione giustinianea non esiste nessun testo che in maniera chiara ed esplicita ponga limiti alla capacità giuridica degli stranieri in quanto tali (prescindendo cioè dai capite minuti). Certo, in due passi si prevede che i testimoni di determinati atti giuridici (testamento, divorzio) siano cittadini romani *; altri testi più o meno 5 C. 3,33,16,3

(a. 530), mentre

in C. 5,16,27 pr. la perdita

della cittadinanza è

prevista come conseguenza della captivifas presso i nemici. Per quanto riguarda l'accessi-

bilità dell’usufrutto agli stranieri, già in epoca classica era possibile costituire un diritto dello stesso contenuto tutelato imperio magistratus (cfr. Grosso, Usufrutto e figure affini nel diritto romano, 2 ed., Torino 1958, p. 296); inoltre, la costituzione di esso pactionibus et stipulationibus, relativa in precedenza ai soli fondi provinciali, in epoca giustinianea si generalizza sostituendosi Kaser, op. cit., II, p. 304 e n. 22.

all'in iure cessio:

Grosso,

op. cit., pp.

365 ss.;

Per l’esistenza dell'usufrutto o di figure affini ad esso nel diritto dei papiri, cfr. con diverso orientamento, WENGER, Die Quellen des ròmischen Rechts, Wien

1953, pp. 770 s.;

TAUBENSCHLAG, The Law of Greco-Roman Egypt in the Light of tbe Papyri, 2° ed. Warszawa 1955 (rist. Milano 1972), pp. 262 5.; Semi, Rechtsgeschichte Agyptens als rômische Provinz, Sankt Augustin 1973, pp. 160 5. 52 Si tratta di D. 24,2,9 (relativo all'atto di divorzio) e di C. 6,23,21 pr. = Nov. Tb. 16,2 (a. 439). Anche I. 2,10,1 ricorda che nel testamentum per aes et libram i testimoni e il libripens erano cittadini romani puberi, ma la notizia è inserita in un contesto netta-

mente storico e non si capisce se tale regola valga anche per il presente. Ad ogni modo, è difficile sapere come le fonti precedentemente citate venissero interpretate: potrebbe anche darsi che si intendesse che i testimoni dovevano essere cittadini romani quando tale era anche la parte che compiva l'atto, oppure che si interpretasse l’espressione nel senso che non poteva trattarsi di persone che avessero perduto la cittadinanza, lasciando impre-

giudicato il discorso sull'ammissibilità di stranieri. Astrattamente parlando (ma cfr. I. 2,10,6) nulla vieterebbe anche di pensare che si richiedessero testimoni romani a un atto

compiuto

da

uno

straniero

qualora

ciò

avvenisse

in

territorio

romano:

si

tenga

presente infatti che i testimoni dovevano essere presenti all'apertura del testamento e inoltre che dovevano essere facilmente reperibili in caso di controversia giudiziaria. Sta di fatto che, mentre le traduzioni greche di D. 24,9,1 riportano ancora il requisito della romanità dei testimoni [Bas. 28,7,15 (BT 1369,11), cfr. lo schol. Τοῦ αὐτοῦ, ibid. (BS 1878,16)], quelle di C. 6,23,31 pr. ne tacciono completamente: cfr. la suma attri-

buita a Stefano, ed. ZacHARIAE,

Anecdota,

Lipsiae

1843, p. 181;

inoltre, Procb.

21,15

(ZEPos II, p. 170); Epan. 29,16 (ibid., p. 325); Syn. Bas. mai. A, 4,25 (ZePos V, p. 190: cita Bas. 35,2,16); Epan. aucta 27,15 (Zepos VI, p. 143); Harmen., Hexab. 5,1,35. Il mo-

tivo di tale differenza è probabilmente

290

da vedersi nel fatto che, mentre

l'ordinamento

esplicitamente presuppongono che la testamenti [actio attiva e passiva sia propria dei soli cíves 9; che il matrimonio riconosciuto e tutelato dalle leggi

sia solo quello tra persone che possiedono la cittadinanza *; che la patria potestà disciplinata dal diritto dell’Impero si eserciti solo da parte di cittadini romani e su persone che godano dello stesso status. Quello che resta oscuro è come fossero interpretati questi testi nell'epoca di Giustiniano, cioè se da essi effettivamente si desumesse quello che il nostro occhio quasi istintivamente — tenendo conto dei precedenti classici — vi legge. Purtroppo, raramente le versioni e gli scolii contenuti nei Basilici offrono qualche aiuto al proposito, ciò che, quando si tratta di lacune della tradizione manoscritta, sembra confermare lo scarso interesse che tali questioni avevano per i giu-

risti del VI secolo 56, 4.

Segue: persistenza della distinzione in tema di matrimonio.

Ad ogni modo, mi sembra che dalle testimonianze del secolo VI e da quelle di epoca successiva si possa desumere che in età giustinianea una rilevanza della distinzione fra cittadini romani e stranieri sussisteva pur sempre per il matrimonio — e quindi per il successivo divorzio — richiedeva la cittadinanza delle parti, il testamento era ammesso anche se redatto da uno straniero (cfr. anche infra

la nota 68). % L'assenza di testamenti [actio activa risulterebbe

ad esempio

dal combinato

di-

sposto di 1. 2,10,6 (testimoni del testamento possono essere solo coloro con cui v'é la testamenti factio) e di C. 623,21 pr. (i testimoni del testamento devono essere cittadini romani); inoltre, da D. 35,2,1 pr. (passi della lex Falcidia secondo cui i testatori sono cives Romani) e da D. 28,1,11, che prevede che gli ostaggi non possano testare se non sia loro espressamente permesso (cfr. D. 49,14,31-32). Lo stesso principio si puó desumere anche da I. 2,17,6(5) e D. 32,1,2, ma questi passi potrebbero essere facilmente interpretati come se riguardassero esclusivamente i casi di capitis deminutio.

Per quanto riguarda la festamenti factio cosiddetta passiva, si può ancora citare D. 352,1 pr. che prevede che erede o legatario sia un cittadino romano; inoltre Theoph., Inst. par. 2,23,1, che giustifica l'origine dei fedecommessi con il fatto che non sí potevano lasciare eredità e legati ai peregrini (ma il contesto & nettamente storico); C. 6,24,1,

secondo cui i deportati non possono ricevere l'eredità in quanto peregrini; si potrebbero addurre anche D. 28,5,6,2 e 28,5,60(59),4, ma essi riguardano possono agevolmente essere intesi in senso restrittivo.

la capitis

deminutio

e

Si ricordi peraltro che anche in epoca classica i peregrini alicuius civitatis potevano testare secondo le leggi della loro città: ΤῊΣ. ex corp. Ulp. 20,14. 55 I. 1,10 pr.; questo punto sarà approfondito fra poco. 55 D. 16,3 e I. 19,2 qualificano la patria potestà come istituto del ius civile; la conseguenza di cui nel testo è espressa in Theoph. Inst. par. 1,12,1 (cfr. Gai. 1,128);

D. 1,6,4 considera la distinzione tra patres familiarum e filii familiarum come tipica dei cives Romani.

come

56 Cfr. supra la nota 52. La capacità di testare e la patria potestà sono qualificate istituti di ius civile nello schol. Πόλεως ad Bas. 60,51,16,2 (ed. Heimbach, VI,

p. 863) e nello schol. Τῶν πολιτικῶν ad Bas. 60,54,15

(ibid., p. 892),

probabilmente

en-

trambi recenti. Peró le traduzioni dei testi citati supra alla nota 53 inserite nei Basilici — versioni che appartengono al secolo VI o tutt'al pi agli inizi del VII — fanno normalmente scomparire gli elementi che potrebbero dare luogo a discriminazioni per gli stranieri; cfr. anche infra le note 68 e 69.

291

quanto al matrimonio ”: infatti le nozze riconosciute e regolate dal diritto sono esclusivamente quelle fra cittadini romani; l'eventualità di matrimoni fra Romani e stranieri non viene espressamente menzionata, ma vi sono motivi

per credere che essi non fossero tutelati dal diritto come tali *. E ben vero, infatti, che Giustiniano non inserisce nel suo Codice la costituzione del Codex

Theodosianus che vietava sotto pena di morte le nozze tra provinciales e barbari (o gentiles) ?, ma è anche vero che le Istituzioni prendono in considerazione solo le unioni matrimoniali dei cives Romani inter se, espressione

che allude a quelle tra un romano e una romana, come risulta con tutta chiarezza anche dalla parafrasi di Teofilo 9, Nella formulazione data da costui la 5! Gli studiosi moderni, per quanto ne so, non hanno approfondito il problema e non sono sempre espliciti al proposito. Il BoNFANTE, Corso di diritto romano. 1. Diritto

di famiglia, Roma nianeo

le nozze

1925, p. 196 — rist. Milano 1963, p. 268, pensa che in diritto giusticon

«barbari

accampati

nell'impero » siano

«lecite,

ma

ben

s'intende,

iuris gentium », il che equivale perd a dire che esse sono prive dei normali effetti del matrimonio

romano

(sull'espressione

matrimonium

iuris gentium

cfr. la discussione

del

Corsett, The Roman Law of Marriage, Oxford 1930, pp. 96 ss.); analogamente si esprime il ROBERTI,

Svolgimento

storico del

diritto privato

in Italia, III, 2* ed., Padova

1935,

p. 146, mentre il TRIFONE, Le persone, cit., p. 243 ritiene che fosse « consentito il matrimonio

tra Romani

e peregrini, sebbene

i figli seguissero

la condizione

peggiore ». Altri

autori non assumono una posizione esplicita, ma non ricordano più la cittadinanza delle parti fra i requisiti del matrimonio giustinianeo: cfr., ad es., BRUGI, Istituzioni di diritto privato romano (Diritto privato giustinianeo), 3" ed., Torino 1926, pp. 456 ss.; VOLTERRA, Lezioni di diritto romano. Il matrimonio romano (Anno accad. 1960-1961), Roma, s.d., pp. 338 s.; Ip., Istituzioni di diritto privato romano, Roma 1961, pp. 658 ss.; Ip., "Matrimonio (diritto romano)", Enciclopedia del diritto, XXV (Milano 1975), pp. 785 ss., mentre il CORBETT, op. cit., pp. 29 s. non affronta assolutamente il problema. Dal canto suo, il KASER, op. cit., II, p. 164 si limita ad osservare che l'estensione della civitas Romana toglie

importanza

alle limitazioni matrimoniali

dovute

alla mancanza

di essa (cosí sostanzial-

mente già il Di Marzo, Lezioni sul matrimonio romano, Palermo 1919, rist. Roma pp. 42 ss.). Più espliciti sono il BroNpr, I! diritto romano cristiano, III, Milano

1972, 1954,

p. 85, il quale ritiene che nessuna incapacità colpisca pit gli stranieri in questo campo; in senso opposto il RoBLEDA, El matrimonio en derecho romano, Roma 1970, p. 177 e note 79-80, che pensa che il diritto giustinianeo riconosca solo il matrimonio fra i cives, ma poi afferma (nota 80) che l'ipotesi di nozze fra cives e barbari è diversa da quella che in antico contrapponeva cives e peregrini.

S Dai principi generali

[I.

1,10,12;

cfr. anche

l'adultera nel diritto giustinianeo e bizantino (Univ. dico II, 157), Torino 1975, p. 47, n. 47] e dalle nota 60) si desume che tali matrimoni erano nulli. casi di concubinato (per gli effetti di esso in epoca

Goria, Studi sul matrimonio

del.

di Torino - Memorie dell'Istit. giuriespressioni di Teofilo (cfr. infra la È possibile che fossero trattati come giustinianea cfr. per tutti ROBLEDA,

op. cit., pp. 280 ss.); peraltro non è escluso che i giudici operassero spesso in via equitativa oppure che usassero il termine Ῥωμαῖος in tutta l'elasticità che questo consentiva. 5 CTb. 3,14,1 (a. 370 o 373 ?); cfr. KASER, op. cit., II, p. 164 e n. 17 e il volume del Soraci, Ricerche sui conubia tra Romani e Germani nei secoli IV-VI, Catania 1968. La costituzione venne invece conservata nel Breviarium Alaricianum; solo in seguito un re

visigoto, forse Leovigildo, permise le nozze fra Romani

e Goti;

cfr. Lex Visigotborum

3,11. 9 I. 1,10 pr: «Iustas autem nuptias inter se cives secundum praecepta legum. coeunt ..». In sé e per sé questa

Romani contrabunt, qui espressione non è priva

di ambiguità: potrebbe infatti voler dire che i requisiti o gl'impedimenti previsti per i matrimoni tra cittadini non si applicano necessariamente a quelli con stranieri. Ma il fatto

292

disposizione viene poi riportata nel Prochiron e nei Basilici 5; prima ancora della redazione di questi la sussistenza del principio & attestata da una dispoche l'imperatore rinunci ad applicare il proprio diritto alle unioni miste sarebbe già di per sé un

po’ strano e tanto piá strano diventerebbe

questo

riguardo per gli stranieri

se si considera che di essi la legislazione giustinianea non sembra occuparsi granché. La parafrasi di Teofilo sostituisce a cives Romani il semplice Ῥωμαῖοι (p. 39) ma non risolve in questa sede l'ambiguità; però al $ 1 si esprime cosí: « Ἐπειδὴ δὲ εἰρήχαμεν ὅτι ἔννομος γάμος

ἐστίν,

ἡνίχα

ῥωμαῖος

ὑπερβὰς

ιβ᾽ ἐνιαντῶν ...» (p. 40 Ferrini):

τὸν

18°

ἐνιαυτὸν

ἀγάγηται

ῥωμαῖαν

οὖσαν

μείζονα

τῶν

di qui sembra potersi desumere che la qualità di Romani

di entrambi i coniugi è un requisito per la legittimità delle nozze non meno di quanto lo sia la pubertà; cfr. anche ibid. p. 42: « ἐλέγομεν ἐν τοῖς προλαβοῦσιν, ὅτι οὐχ ἀεὶ ῥωμαῖος ῥωμαίᾳ συναπτόμενος ἔννομον γάμον ἀποτελεῖ διὰ τὸ εἶναί τινας κεχωλυμένους »; cioè lo status

di Romani dei nubendi ἃ condizione necessaria ma non sufficiente per la legittimità del matrimonio. Né si può pensare che il richiamo di questo requisito intenda prospettare esclusivamente l'eventualità che uno dei nubendi

abbia perduto la cittadinanza

in seguito

a una condanna penale; proprio questo caso infatti potrebbe costituire un'eccezione giacché, come in diritto giustinianeo la deportatio non scioglie il matrimonio già contratto (cfr. D. 24,1,13,1; 48,20,5,1; C. 5,17,1; 5,16,24,2; Nov. 22,13), cosf si potrebbe pensare che non crei ostacolo alla costituzione di esso, benché

Del resto il principio secondo cui i matrimoni

ció non

sia detto espressamente.

riconosciuti dal diritto erano

solo

quelli tra Romani sembra essere stato desunto, nel VI secolo, anche dalla celebre definizione del matrimonio formulata da Modestino e riportata in D. 23,2,1 = Bas. 28,4,1 (BT 1325,4 ss.) e in altre fonti bizantine (cfr. CASTELLO, "La definizione del matrimonio se-

condo Modestino”, Utrumque ius, 4 [1979], pp. 282 ss.); come è noto, essa recitava fra l'altro:

« Nuptiae

sunt ... divini et bumani

iuris communicatio », espressione che la tra-

duzione accolta nei Basilici interpreta come « θείου τε xal ἀνθρωπίνου δικαίου χοινωνία ». Essa viene spiegata cosf dallo scolio Πληρώσας ad Bas., ibid. (BS 1815,105.): « δεῖ γὰρ τὸν ἄνδρα xal τὴν γυναῖχα μὴ μόνον ὑπὸ τοὺς αὐτοὺς εἶναι νόμους, ἀλλὰ

γὰρ

δεῖ xal τῆς αὐτῆς

θρησκείας τε xal αἰρέσεως ἐπ᾽ ἴσης σέβειν τὸ θεῖον»; lo scolio è molto probabilmente antico, giacché è riportato anche in Epit. 23,1 (Zepos IV, p. 409), e forse appartiene a Stefano. I coniugi dovevano

dunque

vivere sotto le stesse leggi, cosa realizzabile solo se avevano

la stessa cittadinanza o se la parte non cittadina diventava tale per effetto del matrimonio (fenomeno non attestato nell'antichità romana

e nemmeno

sotto Giustiniano). Cfr. anche

CASTELLO, op. cit., pp. 289 ss.; ZACHARIAE VON LINGENTHAL, rômischen Recbts, 5* ed., Berlin

1892 (rist. Aalen

Geschichte des griechisch-

1955), p. 62 e n. 85.

L'interpretazione adottata del passo citato delle Istituzioni giustifica anche la norma di D. 24,2,9 = Bas. 28,7,15 (BT 1369,10 ss.), secondo cui i testimoni dell'atto di divorzio devono essere cittadini romani (Ῥωμαῖοι nella versione accolta nei Basilici; πολῖται Ῥωμαῖοι nella traduzione di Doroteo, riportata nello scolio Τοῦ αὐτοῦ, ibidem: BS 1878,15 ss): se

il matrimonio testimoni

avviene

dell'atto

tra Romani,

di divorzio.

Per

ἃ abbastanza verità,

non

logico che debbano sembra

comunque

che

essere

Romani

la norma

i

di D.

24,299 abbia trovato grande applicazione nella pratica: cfr. Levy, Der Hergang der rümiscben Ebescheidung, Weimar 1925, pp. 130 ss. $1 Cfr. Proch. 4,2 (Zeros II, p. 124 s.); Bas. 28,4,50(46) (BT 1337,20 ss.); l'Epanagoge invece non parla espressamente di Ῥωμαῖοι: « ἕννομος γάμος μεταξὺ ἀλλήλων cuve στῶμεν...» (Epan. 16,2: ZePos II, p. 275). Si noti che invece l'Ecloga (2,1: Zepos II, P. 18) si esprime cosf: « Συνίσταται γάμος χριστιανῶν .. » (cfr. già 1,1: ibid, p. 17); la stessa terminologia è impiegata dall'Ecloga privata aucta 2,1 (ZePos VI, p. 13; cfr. 1,1, ibid., p. 12), testo confermato anche dall'EPA Sinaïtica: cfr. l'edizione di essa curata da Simon - TroraNos in Fontes minores III (Forschungen zur byzant. Rechtsgesch., 4), Frank-

furt/M. 1979, p. 176,67; cfr. p. 175,40. Tale espressione ἃ assai poco perspicua: il Procbiron legum (o Procbiron Calabriae) del Cod. Vat. gr. 845 la intende nel senso di «κατὰ

τὸν νόμον τῶν

χριστιανῶν»

(2,1,

ed. Brandileone - Puntoni,

p. 7;

cfr.

1,1:

ibid.

Ρ. 3); se perd essa facesse riferimento alle persone legittimate a sposarsi, potrebbe signi-

295

sizione dell'imperatore Teofilo €; verso la metà del X secolo esso viene anche discusso e giustificato, sul piano della politica legislativa, da Costantino

Porfirogenito 9. Per tornare alle testimonianze di età giustinianea, Procopio, parlando di una regione dell'Armenia appartenente in parte all'Impero romano e in parte al regno persiano, nota come anomalo il fatto che gli abitanti delle due zone contraggano reciprocamente matrimoni

e intrattengano relazioni commerciali

reciproche *; è vero che egli non dice espressamente che tali unioni nuziali non fossero riconosciute dalla legge romana, ma ciò può essere desunto dal

fatto che egli le pone sullo stesso piano delle relazioni commerciali tra l'Impero e la Persia, le quali erano proibite, tranne che in certi luoghi espressa-

mente autorizzati dalle leggi 9. La testimonianza di Procopio è tanto più preziosa in quanto riguarda popolazioni che con tutta probabilità aderivano egualmente alla religione cristiana. Certo, qualche dubbio sulla ricostruzione avanzata può nascere sia dal fatto che in una materia cosf delicata ci si sarebbe aspettati disposizioni più esplicite sia dalla constatazione che alcuni matrimoni fra romani e persone estranee all’Impero per lo meno come origine e nazionalità sono attestati anche nel secolo VI; è probabile però che anche nella maggior parte di questi casi i coniugi avessero la stessa cittadinanza o avessero ottenuto l'autorizzazione imperiale; del resto, il fatto che una regola posta non sia sempre rigoficare tanto che i cristiani (ortodossi, beninteso) di origine straniera possono sposare dei cittadini, quanto che tutti i cristiani sono considerati cittadini. € Cfr. DOrcER, Regesten der Kaiserurkunden des ostrómiscben Reiches, I, MünchenBerlin 1924, p. 51 n. 422: intorno all'anno 830 Teofilo accolse in territorio romano un consistente gruppo di “Persiani” (probabilmente persarmeni e quindi cristiani, anche se

eretici) ribelli verso il califfo di Bagdad, li inserf nell'esercito e permise che sposassero persone romane. La tradizione di questo fatto più corretta da un punto di vista giuridico sembra essere quella di Genes., Regum lib. III, p. 55 Bonn, secondo cui l’imperatore

inserf

tali "Persiani"

cittadinanza)

nel

πολίτευμα

e conseguentemente

matrimonio con i Romani.

romano

permise

(cioè,

diremmo

loro di accedere

noi,

concesse

loro

la

agli onori, all'esercito e al

La possibilità di tali nozze, quindi, pur essendo espressamente

indicata nel provvedimento imperiale, doveva essere vista come conseguenza del pieno inserimento dei nuovi venuti nell'Imper^ e sottolineava che non si trattava del semplice stanziamento in territorio romano di popolazioni pur sempre considerate estranee. Alle fonti citate dal Dólger adde ora Skylitzes, Syn. Hist., Theophilos, 15, p. 67 Thurn. 6 Const.

Porphyr,

De

admin.

imperio

ed. Moravesix,

2" ed., Washington

1967,

pp. 70 ss.; il punto di partenza del discorso è l'inopportunità che un membro della casa imperiale

contragga

matrimonio

con

persona

appartenente

parte i Franchi, cioè gli Occidentali in genere: scorso si porta su un piano generale

a popolazioni

straniere





cfr. infra la nota 175 —, ma poi il di-

(p. 74,175 ss.):

ciascun popolo

ritiene giusto che i

matrimoni siano contratti tx τῶν ὁμογενῶν τε xal τῶν ὁμοφώνων. Per un commento al ragionamento dell'imperatore, cfr. CONSTANTINE PORPHYROGENITUS, De administrando imperio, II, Commentary, ed. by R.J.H. Jenkins, London 1962, pp. 63ss.: per altre notizie su questa tematica, cfr. anche BRÉHIER,

Les institutions, cit., pp. 242 s.

4 Proc., De aed. 3,3,9-10; si tratta del territorio chiamato Χορζάνη. 6 Cfr. C. 4,63,4 (a. 408 vel 409); ZACHARIAE von LINGENTHAL, “Eine Verordnung Justinian's über den Seidenhandel aus den Jahren 540-547", in In., Kleine Schriften zur

rômischen und byzantinischen Rechtsgeschichte, Leipzig 1973, I, pp. 529ss. (già in Mémoires de l’Acad. impér. des Sciences de St. Pétersbourg, S. VII, tome VI n. 9, 1865).

294

rosamente rispettata non è una prova contro l'esistenza della medesima contrasta con la nostra interpretazione, come si vedrà, la Nov.

. Non

117,4 in cui

Giustiniano esenta dall’obbligo di redigere strumenti dotali i barbari sottoposti all’Impero che contraessero matrimonio dopo aver ricevuto determinate dignità *', Accertato il fatto che in tema di unioni nuziali manteneva rilevanza la divisio fra cittadini e stranieri — che però nel linguaggio corrente diventa antitesi fra chi è Ῥωμαῖος

e chi non

lo è, con mutamento

suscettibile di

introdurre una notevole elasticità —, non è necessario procedere a ulteriori indagini per esaminare se tale distinzione fosse ancora rilevante ai fini della 6 Ad esempio, quando il re dei Lazi sotto Giustino I si recò a Costantinopoli per chiedere l’alleanza dell'Impero, venne battezzato e sposò una donna romana, Valeriana, nipote

del patrizio Nomo:

Malal., XVII p. 413 Bonn, cfr. anche Proc., BG

4,9,8, secondo cui

ciò sarebbe divenuto abituale per i re dei Lazi, ma sarebbe sempre avvenuto con il con-

senso dell’imperatore. Secondo Procopio, poi, il re persiano Cosroe avrebbe sposato una certa Eufemia della città di Sura, la quale peraltro era stata presa prigioniera in guerra e poi evidentemente

liberata (Proc., BP 2,5,28). Nell'ambito

dell’Impero,

bane progettava di sposare Preiecta, nipote di Giustiniano (Proc., BG

l'armeno

Arta-

3,31), ma è pro-

babile che fosse ormai considerato cittadino romano a causa delle cariche ricoperte (cfr. infra il $ 10); Germano, nipote di Giustiniano, sposò Matasunta, figlia di Amalasunta

e vedova di Vitige (Proc., BG

3,39,14; altre fonti in SORACI, op. cit., pp. 191s.), ma è

probabile che anche costei, che aveva seguito Vitige prigroniero a Costantinopoli e si era definitivamente stabilita con lui nell'impero, avesse cosî acquistato la cittadinanza romana; del resto Jordanes (Ges. 60,314; Rom. 383) attesta che vi era il consenso del-

l’imperatore. Il SorACI, op. cit., pp. 190 ε5., ricorda ancora il caso di Tzittani comitis et tribuni, un goto che sposò Honorata, morta nel 568 e sepolta ad Albenga in Liguria (CIL V, 7793 = ILS, 8258), ma nulla vieta di pensare che, se il marito era veramente un goto (Sittas o Tzittas o Ztittas o Zetas è il nome portato da un noto generale di

Giustiniano, marito mena:

cfr., in

della sorella di Teodora,

senso

opposto,

STEIN,

"Sittas",

al quale alcuni RE,

III,

A

attribuiscono 1 (1927),

col.

origine 404

ar-

e In,

Histoire du Bas- Empire, II, Paris-Bruges 1949 (rist. Amsterdam, 1968), pp. 290; 470; inoltre Rusin, Das Zeitalter Justinians, I, Berlin 1960, p. 508, n. 1010; un soldato Tsitas è attestato

in Italia

nel 591

come

appartenente

ad un'unità

di persarmeni,

ciò

che peraltro non esclude che possa essere di origine gota: cfr. Jones, The Later Roman Empire, 284-602, Oxford 1964, II, pp. 659; 679 — tr. it, Il tardo impero romano (284602 d.C.), Milano 1973-1981, II, pp. 899; 920], sia passato dalla parte dei Romani durante o dopo la conquista di Belisario e abbia cosí ottenuto la cittadinanza. Proc., BG

4,26,13 ricorda che un certo Aruth, erulo di stirpe, aveva sposato la nipote di Mundo (il quale doveva essere diventato cittadino romano:

cfr. infra il $ 9 e la nota

stesso menziona però il fatto che questo tale fin da bambino aveva preferito vivere dei Romani e quindi è possibile che fosse in realtà cittadino o che ad fosse considerato tale. Verso la fine del secolo VI anche il re persiano Cosroe sposato, fra le altre, una donna romana che alcune fonti poco degne di fede

129); egli

il modo di ogni modo II avrebbe qualificano

come Paris

figlia dello stesso imperatore Maurizio: cfr. GouBEerT, Byzance avant l'Islam, I, 1951, pp. 179 ss. 67 Perché questo testo possa essere utilizzato in senso contrario alla nostra tesi, occorrerebbe infatti dimostrare: a) che i barbari in questione non appartenevano a gruppi

inseriti organicamente nell'Impero, ma a popolazioni semplicemente alleate; δ) che inoltre la concessione della dignità da parte dell'imperatore non aveva loro conferito la cittadinanza romana; c) che Giustiniano, disciplinando la forma delle unioni nuziali di costoro, presupponeva che queste avvenissero con persone appartenenti all'Impero. Tutti

questi punti saranno discussi ampiamente infra al $ 10.

295

testamenti factio attiva e passiva 9 nonché della patria potestà $, e si pud quindi tornare a indagare chi fosse considerato cittadino al tempo di Giustiniano e quale soluzione si debba dare alle questioni che a tale proposito sono state poste. 5.

Oscillazioni terminologiche e principi generali in tema di cittadinanza al tempo di Giustiniano. Occorre innanzitutto richiamare un'osservazione, a cui si è già avuto occa-

sione di accennare. Giustiniano non usa abitualmente i πολίτης per indicare i cittadini romani ", ma adopera altri molto spesso di subiecti (talvolta qualificati come nostri o semplicemente di jmfjxoov"; talvolta anche di "persone

vocaboli civis o termini, parlando nostro imperio) o appartenenti alla

68 Tale rilevanza è in effetti assai dubbia, come ammettono ad esempio anche D'EMiL1A, Lezioni di diritto bizantino. Parte speciale. Le successioni, Roma 1946, pp. 78; 88, e — a quanto sembra — Voci, Diritto ereditario romano, I, 2 ed., Milano 1967, pp. 389 e, rispettivamente, 391 e 408 s.; diversamente invece KASER, op. cit., II, pp. 485 n. 3 e 487 n. 18. In realtà, mentre non si può ricavare nulla da C. 3,28,35 pr. (a. 531) e d'altra parte il festator ... barbarae ... nationis di C. 1,3,28,3 (a. 468) è probabilmente un cittadino (cfr. infra la nota 156), sono da tenere presenti i seguenti dati: 4) le tradu-

zioni greche che conosciamo dei passi del Digesto e del Codice citati supra alla nota 53 eliminano ogni riferimento alla cittadinanza romana; è) Teofilo, Inst. par. 1,1,2, p. 6 Ferrini,

indica

come

istituto

di ius gentium

anche

διαθήχας

συγγράφεσθαι

(diversamente

invece gli scolii dei Basilici citati supra alla nota 56); corrispondentemente, Epit. 41,39 (ZEPos

IV, p. 550) enumera

c) anche per i condannati

fra i diritti naturali anche quello di χληρονομίαν

a morte o deportati lo schol. d ad Epan.

λαμβάνειν;

32,3 (Zepos

II,

p. 332) mostra di intendere che la rottura del testamento precedentemente redatto avviene solo quando siano confiscati i beni; d) l'eventualità di testamenti redatti da stranieri o di eredità lasciate a stranieri sembra ammessa nel secolo XI da Πεῖρα 14,16 (ZePos IV, p. 47) e 54,6 (ibid., p. 224), passi illustrati dal MarIpaKIS, "L'inapplicabilité du droit étranger à Byzance”, Liber amicorum baron Louis Fredericg, Gent 1966, II, pp. 729 ss. 9 Come risulta dal Tipucitus (31,1,3, ed. Hoermann-Seidl, Città del Vaticano 1943; cfr. anche Bas. 31,1,3 ed. Heimbach III, p. 514), i Basilici riportavano una versione di D. 1,6,3 da cui emergeva che era proprio dei soli Ῥωμαῖοι il fatto di avere in potestà i figli legittimi; cfr. anche gli scolii citati supra alla nota 56. La conseguenza pratica più evidente in tema di rapporti fra Romani e stranieri poteva essere l'insussi-

stenza della patria potestà romana qualora solo il genitore o solo il figlio acquistassero la cittadinanza. Nessun chiarimento su questi punti si desume dalle fonti relative alla progettata adozione del principe —

cfr.

Proc,

BP

1,11,6ss.

e poi re —

e PieLER,

persiano Cosroe da parte di Giustino I:

"L'aspect

Chosroès proposeé par les Perses à Justin", quité, 3° S., 19 (1972), pp. 399 ss.

politique Revue

et juridique

internationale

de

l'adoption

des droits

de

de l'anti-

® Cfr. supra il $ 2. 71 Cfr. ORESTANO, Ii “problema delle persone giuridiche”, cit., pp. 275 s.; THURMAN, "The Application of Subiecti to Roman Citizens in the Imperial Laws of the Later Roman

Empire",

Klio, 52

(1970),

pp.

457 s., n. 7 il quale

però

credere che Giustino sia stato il primo a usare tale terminologia essa

nella

legislazione

precedente

in ORESTANO,

op.

cit., p.

276

sembra

erroneamente

(p. 460); esempi n. 36

e in

di

DUPONT,

“Sujets et citoyens sous le Bas-Empire romain de 312 à 565 après Jésus-Crist”, Revue internationale des droits de l'antiquité, 3° S., 20 (1973), pp. 326s. Particolarmente signi-

296

nostra πολιτεία ?, Queste espressioni ci permettono di identificare con una certa sicurezza l'ambito di coloro a cui l'imperatore si rivolge, ma in sé e per sé sono indubbiamente assai generiche; la prima anzi potrebbe essere utilizzata per esprimere un rapporto di dipendenza politica oltre che di inquadramento giuridico ?. Si tratta di un'ambiguità già rilevata a proposito del termine Ῥωμαῖοι, e la coincidenza non è priva di significato:

in entrambi i

casi denota che l’appartenenza giuridica alla comunità romana può non essere sempre nettamente distinta dall'appartenenza politica alla medesima "^, la quale ficativo, al nostro proposito, l'uso del termine nella Nov. 78,5: da essa emerge chiaramente che ormai tutti gli ὑπήχοοι possiedono « τὸ τῆς Ῥωμαϊχῆς πολιτείας»; cfr. anche Julian, Epit. nov. 72(73),262 p. 96 πολιτεία è delineata in Nov. 8,10,2. 72 Cfr.

const.

AtSwxev,

$

19:

Hiinel.

« Ταῦτα

La

funzione

τοίνυν

dei

ἅπαντες

subiecti

(φαμὲν

δὲ

nell'ambito ὑμᾶς

τε



della μεγάλη

βουλὴ καὶ ὁ λοιπὸς ἅπας τῆς ἡμετέρας πολιτείας ἄνθρωπος) γινώσχοντες ... » (la const. Tanta $ 19 parla di « patres conscripti et omnes orbis terrarum bomines » dove l'orbis terrarum è evidentemente da intendere come orbis Romanus: cír. $ 23: «et tertia pars mundi nobis adcrevit », e infra le note 163 e 216); inoltre, Nov. 6 epil. $ 1 p. 4722-23; Nov. 7,32 p. 55,39-40; Nov. 21,1 p. 145,29-31; Nov. 154 praef. p. 730,2. 3 Ciò per verità non avviene mai, per quanto ho potuto constatare, nella legislazione giustinianea dove il termine tende ad assumere carattere tecnico; in qualche testo

lambito degli ὑπήχοοι, del πολίτευμα e del territorio in cui si applicano le leggi imperiali sono

espressamente

considerati

coincidenti:

Nov.

73

praef,

1 p. 364,27-28;

ibid., epil.

p. 369,355.36 e p. 370,1-4; cfr. anche Nov. 86 praef. E vero che Giustiniano chiama bensf ἡμετέρα la Lazica, regione in realtà governata dal proprio re e secondo il proprio sistema politico-amministrativo, anche se politicamente dipendente dall'Impero (cfr. DtiEeHL, Justinien, cit., Paris 1901, pp. 380 s.; STEIN, Histoire, cit., II, pp. 267 s.; 303); che nello stes-

so testo (Nov. 28, p. 2139-11) egli chiama "nostri" anche altri popoli definiti altresf “amici” € quindi certo non direttamente assoggettati all'amministrazione imperiale; peró in nessuno dei due casi viene usato il termine ὑπήχοος, Procopio tanto per i Lazi quanto per questi altri popoli usa normalmente il vocabolo χατήχοος (non mai ὑπήχοος, per quel che ho potuto accertare: cfr., ad cs., BP 1,11,28; 1,122; 2,152; BG 4223 e 33; 4,3,12; 4,10,1), mentre lo stesso termine è impiegato anche per l'Armenia, che era invece inquadrata nell'amministrazione provinciale romana: cfr. BP 1,15,1; BG 4,2,5; 48,21; Anecd. 2,29.

Anche

per quanto

riguarda

l'Africa la parola

κατήχοος

è riferita

sia alle tribü

maure

alleate (BV 2,11,9) sia ai Libici provinciali (BV 2,20,33). Agathias invece, se per i popoli

dipendenti

solo politicamente

da Costantinopoli usa anche lui spesso

χατήχοος (ad es.,

2,18,6; 3,3,4; 3,16,3; 4,20,7), talvolta usa ὑπήχοος proprio per i Lazi: in 4,3,4 essi infatti si autodefiniscono « μέρος ... τῆς ὑπηχόου»; in 4,9,9 lo stesso termine è applicato al loro re Gubazes; quest'ultimo però, essendo silenziario (cfr. supra la nota 48 e infra il $ 10),

avrebbe potuto anche avere la cittadinanza romana; nel primo caso potrebbe darsi che i Lazi volessero a bella posta sottolineare la propria subordinazione all'impero. Menander protector a sua volta usa senza esitazioni il termine ὑπήχοος per indicare popolazioni politicamente dipendenti, ma autogovernantesi: fr. 11; 15; 42 in Fragmenta Historicorum

Graecorum, ed. C. MÜLLER, IV, Parisiis 1885, pp. 214; 216; 220; 244; cfr. anche ibid., p. 274 il fr. 2 attribuito a Joannes Epiphaniensis. 7* Questa constatazione renderebbe necessario uno studio attento e completo della terminologia usata nelle fonti giuridiche di epoca giustinianea per indicare coloro che appartengono all'Impero, e in particolare dell'uso dei termini subiectus, ὑπήχοος, ὑποτελής (infra, nota 115); tale studio, per evidenti ragioni di spazio, non può essere compiuto in questa sede. La mancanza di una tale ricerca, tuttavia, rende impossibile definire con

precisione i rapporti tra Ja nozione di subiectus (e gli altri termini analoghi) e quella di civis Romanus; da un esame sommario delle fonti mi pare che si possa affermare che in linea generale

tutti i subiecti erano

anche

cives Romani

(cfr. i testi citati alle note

297

comprende anche popoli vincolati all'Impero da stretti rapporti di alleanza, come i Lazi o certe tribá saracene. Fatte queste precisazioni si può formulare un principio che contiene le condizioni sufficienti a individuare i cittadini romani, ed anche normalmente necessarie (salvo eccezioni che saranno esaminate ad una ad una)”:

di Giustiniano sono e diventano “cittadini” (o meglio: dicamente alla Ῥωμαίων

πολιτεία)

al tempo

appartengono giuri-

tutti coloro che sono o vengono

diret-

tamente assoggettati alla struttura di governo dell’Impero, che ha al suo vertice l’imperatore; coloro cioè che riconoscono quest'ultimo come proprio sovrano, venendo da lui direttamente governati attraverso l’organizzazione amministrativa imperiale "5 (sostanzialmente quindi l'amministrazione provinciale)

e non si limitano a dipenderne politicamente vivendo in comunità che si autogovernano. Tutti costoro devono applicare integralmente il diritto romano”, 71 e 73, mentre annoverati fra i conciliazione fra sito degli Tzani

non vi è nessun passo da cui risulti che nel linguaggio legislativo fossero swbiecti dei popoli semplicemente alleati, per lo meno se si accoglie la le espressioni della Nov. 1 praef. e le affermazioni di Agathias a propo proposta infra al $ 8); una perfetta coincidenza potrebbe peraltro man-

care

ad

in quanto,

esempio,

potrebbe

darsi

che

fra i subiecti

continuassero

ad

essere

considerati anche coloro che avevano perso la cittadinanza in seguito a una condanna penale (altro tema che sarebbe necessario illuminare!). È certo, ad ogni modo, che fra la nozione di civis Romanus

e quella di subiectus vi è una diversità di prospettiva ideo

logica e culturale che occorrerebbe approfondire;

la preferenza di Giustiniano per la se-

conda rispetto alla prima potrebbe essere dovuta urbano del termine civis (cfr. le note 36 e 86;

all’accentuazione del carattere locale e particolarmente significativo in questo

senso è lo scolio citato infra alla nota 84) e quindi all’esigenza di usare correntemente un altro vocabolo che esprimesse l'appartenenza a quella comunità più ampia che ers l'Impero, ma forse anche ad altri motivi più complessi. Tutto quanto si è detto rende forse superflua una precisazione: i termini "cittadino", “cittadinanza” che finora si sono usati e che si continueranno ad usare in seguito servono a un'esigenza di semplicità e comodità ma spesso non corrispondono alla terminologia delle fonti; fino a che punto questa divergenza sia soltanto ideologico-culturale e fino a che punto implichi invece una modificazione del contenuto rimane da chiarire.

75 E infatti possibile che cittadini pur non rispondendo

giuridico nei relativi concetti

vi siano altre persone che possono essere considerate alle caratteristiche indicate sotto: ad esempio, capi di

popolazioni barbariche insigniti di particolari dignità (cfr. infra il $ 10), o abitanti territori non governati direttamente dall'imperatore, come gli Italici (infra, $ 11).

di

76 T] fatto che i subiecti siano essenzialmente gli abitanti di Costantinopoli e delle province emerge dalla Nov. 78, epil. (testo particolarmente significativo in vista di quanto si è detto supra alla nota 71), dalla Nov. 73 epil. (cfr. anche Nor. 118 epil.; 130 epil.),

e dalle

altre numerose

leggi dirette

agli abitanti

di Costantinopoli

e delle

province:

cfr. infra le note 166 e 167. Non vi rientrano quindi i Lazi che, pur riconoscendo la sovranità eminente di Giustiniano (Agath. 4,6,3) e avendo sul proprio territorio guarnigioni

romane, sono sottoposti al proprio re e alla propria struttura politico-amministrativa (supra, nota 73) e non applicano il diritto romano (cfr. già Theodoret., Graecarum affect. curatio, 9,14 ed. RAEDER, Leipzig 1904, p. 223; anche Agath. 3,5,4 c 4,3,2-3); tanto meno i popoli barbari che ottengono da Giustiniano la facoltà di stanziarsi in territori dell’Impero (ad esempio, Longobardi, Eruli, Unni Kutriguri: DigHL, Justinien, cit., pp. 372 ss.; 387);

diverso è invece il caso dei gruppi isolati di barbari che accettano di inserirsi nelle strutture romane: vedi infra il $ 9. ΤΊ Il collegamento fra l'appartenenza alla πολιτεία e l'obbligo di applicare il diritto romano è chiaro specialmente nella Nov. 21,1, emanata il 18.3.536 e relativa al

298

questi casi, non abbiamo notizia di provvedimenti che specificamente conce-

dessero la cittadinanza *; & verosimile che l'inquadramento stabile nell'Impero alle condizioni suddette — che normalmente sarà stato riconosciuto e accettato dall'imperatore — implicasse di per sé cittadinanza, anche perché, come si ἃ visto, almeno nel linguaggio del legislatore sulla nozione di cittadinanza tendevano a sovrapporsi appunto quelle di soggezione all'imperatore o di appartenenza alla πολιτεία. I princípi esposti in precedenza si ricavano da alcuni testi della compilazione giustinianea integrati da qualche notizia tramandataci dagli storici dell'epoca. In effetti, se anche il passo del Digesto che richiama la constitutio Antoniniana può lasciar luogo a dubbi, la Nov. 78,5 è sufficientemente chiara nel presentare tale provvedimento non come un atto limitato a coloro che ne fruirono a quel tempo e ai loro discendenti, ma come una norma che eliminò per sempre la possibilità di una differenziazione tra cittadini e peregrini nell'ambito dei subiecti dell'Impero, con la implicita conseguenza secondo cui da allora in avanti nel momento in cui uno diventava subiectus

diventava per ciò stesso "cittadino" 9. Tale interpretazione è del resto confermata dalla versione di D.

1,5,17 accolta nei Basilici e da uno scolio che

sive; BUCKLAND, A Text-Book of Roman Law from Augustus to Justinian, 3" ed., Cambridge 1963, p. 99; Bionpi, Istituzioni di diritto romano, 4° ed., Milano Rome et le droit privé, Paris 1977, p. 207.

1965, p. 130; VILLERS,

δι Non è privo di significato il fatto che, nonostante il frequente uso di soldati stranieri in età giustinianea, manchino totalmente quei diplomi militari di concessione della cittadinanza che sono cosf caratteristici dell’epoca del Principato; ciò è forse dovuto al fatto che, per lo meno

secondo Giustiniano, chi si inseriva nell'Impero

come

ὑπήχοος

non aveva bisogno di chiedere la cittadinanza (cfr. infra la nota 83). δ, D. 1,5,17: «In orbe Romano qui sunt ex constitutione imperatoris Antonini cives Romani effecti sunt »: questo testo, letto in età giustinianea, poteva anche lasciar pensare che solo i discendenti di coloro che avevano ottenuto la cittadinanza da Caracalla o dai suoi predecessori fossero attualmente cittadini romani. Sull'estensione dell’orbis Romanus cfr. infrala nota 84 e il $ 11. 8 La Nov. 78 concede ai liberti il ius aureorum anulorum e la restitutio natalium, restando salvo l'onore dovuto ai patroni; nel c. 5 Giustiniano afferma di non aver battuto una strada nuova e cita esempi precedenti di leggi che estesero a tutti ció che prima era

un privilegio individuale: Ποιούμεθα δὲ ξένον οὐδέν, ἀλλὰ τοῖς dolστοις

τῶν

πρὸ

ἡμῶν

αὐτοχρατόρων

dxokov-

θοῦντες. ὥςπερ γὰρ ᾿Αντωνῖνος ὁ τῆς εὖσεβείας ἑκώνυμος,

ἐξ οὗπερ xal εἰς ἡμᾶς

τὰ

τῆς προςηγορίας ταύτης χαθήχει, τὸ τῆς beuaixfi πολιτείας πρότερον παρ᾽ ἑχάστου τῶν ὑπηκόων αἰτούμενον xal οὕτως £x τῶν xa-

λουμένων peregrinuv εἰς ῥωμαϊχὴν εὐγένειαν ἄγον ἐχεῖνος ἄπασιν ἐν χοινῷ τοῖς ὑπηχόοις δεδώρτται, καὶ ὅ γε Θεοδόσιος ὁ νέος μετὰ Κωνσταντῖνον τὸν μέγαν, τὸν τῆς ἱερᾶς ταύτῆς πόλεως οἰχιστήν, τὸ τῶν παίδων 5L χαιὸν πρότερον αἰτούμενον ἐν χοινῷ δέδωχε «τοῖς ὑπηριόοις, οὕτω xal ἡμεῖς τοῦτο δὴ τὸ

« Facimus autem novum nibil, sed egregios ante nos imperatores sequimur. Sicut enim Antoninus Pius cognominatus, ex quo etiam ad nos appellatio baec pervenit, ius Romanae civitatis prius ab uno-

quoque subiectorum petitus et taliter ex eis qui

vocantur

peregrini

ad

Romanam

ingenuitatem

deducens

ille boc omnibus

in

subiectis

donavit,

commune

dosius

iunior

post

et Tbeo-

Constantinum | maxi-

mum sacratissimae buius civitatis condi torem filiorum prius ius petitum in commune dedit subiectis, sic etiam nos hoc videlicet regenerationis et aureorum anu-

301

vi è apposto; né vi osta la Nov. 117,4 che accenna a dei barbari ùroteταγμένοις τῇ ἡμετέρᾳ πολιτείᾳ 5. τῆς παλιγγενεσίας τε χαὶ τὸ τῶν χρυσῶν δαχτυλίων ἑκάστῳ τῶν αἰτούντων διδόμενον καὶ ζημίας παρεχόμενον ἀφορμὴν xal rokvπραγμοσύνης xal τῆς παρὰ τῶν ἐλευϑερωτῶν δεόμενον αὐθεντίας ἅπασιν ὁμοίως τοῖς ὑπηκόοις αὐτόθεν δίδομεν. ἀποχαθίσταμεν γὰρ

lorum ius unicuique petentium datum et damni et scrupulositatis praebens occasionem et manumissorum indigens auctoritate omnibus similiter subiectis ex bac lege damus. Restituimus enim naturae

τ

φύσει

cetero, sed omnes deinceps qui libertatem

ἕνα

τὸ

λοιπόν,

ἐλευθερίας

νους,

ἀλλὰ

παρὰ

ἵνα

γενιχὴν

ingenuitate

τοὺς τῆς εὐγενείας ἀξίους οὐ καθ᾽

xal

πάντας

ἐφεξῆς

τῶν

χεχτημένων

ταύτην

μεγάλην

φιλοτιμίαν

τινὰ

mom

per

singulos

de

4 dominis meruerunt, ut et banc magnam quandam et generelem largitatem | nostris subiectis adiciamus. » (Autbenticurm).

τοὺς

ἀξιουμέ-

τοῖς ἡμετέροις

dignos

xal

ὑπηκόοις

προςθείημεν. Di

qui

si desume

che,

mentre

prima

della

constitutio

Antoniniana

gli

ὑπήκοοι

si

distinguevano in cittadini e peregrini, dopo di essa furono tutti cittadini. L'accostamento di questa disposizione a C. 8,58(59),1 = CT. 8,17,3 (a. 410) — che nella versione del C. recita: « Nemo post baec a nobis ius liberorum petat, quod simul bac lege omnibus

concedimus » — mostra che l'imperatore interpretava la constitutio Antoniniana nel senso che anche in futuro ciascun ὑπήχοος avrebbe goduto della cittadinanza. Cid risulta ancor piü chiaramente da Julian., Epit. nov.

72(73)262

p. 96 Hänel. Si noti che la Nov. 78 è del

1*.9.539 (1*.12.539 secondo l'Autb.), quando la Libia era già da qualche anno in dominio romano e anche la conquista dell'Italia stava per essere completata: cfr. Nov. 78,4,1. % Bas.

46,1,14(13)

(BT

2119,75);

«Ot

ἐν τῇ

Ῥωμαῖχῇ

γῇ

ὄντες

πολῖται

' Ῥωμαίων

εἰσίν». Togliendo il riferimento storico alla constitutio Antoniniana, il testo chiarisce che gli abitanti attuali dell'Impero sono stati tutti cittadini romani. L'espressione Ῥωμαῖϊῖχὴ y! allude alle terre che sono sotto il diretto ed effettivo governo dell'Impero, con esclusione

quindi di quelle dei popoli alleati e di quelle occidentali, salvo forse l'Italia: cfr. Nov. 7,1 p. 52,7 ss.; Nov. 8,10,2 p. 74,28 (e anche I. 2,6 pr.; Nov. 36,6 p. 244,15; Nov. 69 epil. p. 354,29 ss.); Proc, BP 1,127; 1,15,1 e 9; 1,19,32; 123,15; 2,1,7ss.; 2,6,23; 2,15,3 e 28; 2,29,19 e 22; BV 1,6,6; 2,14,10; BG 4,9,10; Aed. 3,1,28; cfr. anche infra,

le note

163 e 168. Tuttavia

autonome,

che

quindi

non

può capitare che

godono

della

sulla terra romana

cittadinanza:

cfr.

ad

es,

abitino Proc,

popolazioni BP

1,15,19

(Tzani); BG 4,19,5 (Unni Kutriguri). Al testo dei Basilici riportato sopra si accompagna lo scbol. Ot (BS 2732,35 - 27332): « Ol ἐν τῷ χύχλῳ ὄντες τῷ τὴν Ῥώμην, ὅμως πολῖται

Ῥωμαϊχῷ, τοντέστιν οἱ τελοῦντες ὑπὸ Ῥωμαίους, xdv μὴ αὐτὴν οἰχοῦσι Ῥωμαίων dix τῆς ᾿Αντωνίνου τοῦ βασιλέως διατάξεώς εἰσιν». In as

senza di altri elementi per una datazione, il riferimento alla constitutio Antoniniana può far pensare che lo scoliaste avesse a disposizione il testo latino del Digesto e che quindi scrivesse in epoca prossima alla compilazione di esso. Tale scolio, oltre a confermare l'interpretazione della constitutio Antoniniana espressa nella Nov. 78,5, chiarisce il ragio-

namento che facevano i bizantini: cittadini romani sono in senso stretto gli abitanti di Roma (significato locale di civis, qui forse con allusione a Costantinopoli, via Ῥώμη: cfr. supra le note 4 e 36, e specialmente Paul. Silent., Descr. S. Sophiae, 145 ss., lo schol. ad Theopb. par. 1,25 pr., ed. FerRINI, Opere, I, p. 166, e lo schol. ad Theopb. par. 2,23,1, ibid., p. 192); questi dominano un territorio, i cui abitanti quindi sono ὑπὸ Ῥωμαίους (cfr. Proc., BP 2,23,20) se si prende quest'espressione in senso stretto, ma sono stati elevati al rango di concittadini degli abitanti di Roma. Lo scolio spiega non solo la

coesistenza nel termine Romani di un significato locale e di un altro più ampio, ma chiarisce anche come l'espressione ὑπὸ Ῥωμαίους τελοῦντες e altre analoghe che talvolta s'incontrano nei testi non escludano che queste popolazioni ‘soggette’ godano però della cittadinanza

(cfr. anche supra la nota

15). Cfr. anche

Bas. 35,13,17

saggio di SITZIA in questo volume, pp. 263 ss. 85 Sull'interpretazione di questa novella, cfr. infra il $ 10.

302

(BT

1620,7 ss.) e il

romanizzate che già in precedenza si attenevano al diritto romano — sia pure non ancora nella forma ad esso conferita da Giustiniano — quanto i barbari di stirpe vandalica o di altre stirpi che non fossero stati uccisi o resi schiavi. Sempre a proposito dell’Africa, un indizio più preciso viene a confermare questa interpretazione. Procopio afferma che, dopo la decisiva battaglia contro i Vandali, dei soldati romani sposarono le figlie o le vedove dei medesimi e furono da queste convinti a reclamare per sé (a titolo di dote?) le terre che erano in precedenza appartenute ad esse e che ora venivano confiscate a favore del fisco o del patrimonio imperiale. Ciò, insieme ad altri motivi, portò nella primavera del 536 a un ammutinamento che agitó per parecchio tempo le terre africane appena conquistate. Se, come pare, si tratta di veri matrimoni

e non di unioni

concubinarie,

verrebbe

confer-

mato che le donne vandale viventi nelle terre occupate furono considerate cittadine romane e quindi poterono contrarre matrimonio con i soldati che, a quanto risulta da Procopio, erano originari di territori dell'Impero e quindi godevano certamente della cittadinanza ”. Per quanto riguarda l’Italia, nonostante certe affermazioni di Procopio” diritto romano.

La Nov.

esercitare entro cinque

36, dopo

aver confermato la concessione di un'azione —

anni dalla prima costituzione che la riconosceva —

lamentassero di essere stati ingiustamente cose appartenenti ai genitori o ai nonni, « De

cetero

enim

spogliati, durante il dominio vandalico, di a fratelli o sorelle, a zii o zie, conclude:

si quis casus talis emerserit,

sic procedere disponimus quemadmodum

da

a coloro che

successiones

in omnibus

omnes

et temporales

cursus

terris nostro orbe inclusis sacratis-

sima iura disponunt, et sint et descendentium et ascendentium et ab utroque latere venientium gradus omnes et temporales cursus intacti, quemadmodum generales nostri numinis leges eos omnibus tradiderunt ». A queste parole si riferisce la frase citata di Teodoro.

89 In realtà la politica imperiale, anche per effetto dei continui rivolgimenti che turbarono l'Africa dopo la riconquista, cercò di disperdere quanto pi possibile i Vandali rimasti, e soprattutto di allontanarli dall'Africa: cfr. Proc. BV 2,19,3 — relativo al. l'anno 539, mentre la Nov. 36 risale al 1°.1.535 — e in generale CourtoIs, Les Vandales et l'Afrique, Paris 1955, pp. 353 ss.

99 Proc, BV

2,14,8-10;

cfr. anche

STEIN,

Histoire, cit., II, pp.

321s.

È

difficile

pensare che si trattasse di donne rese schiave (Proc., BV 2,3,24, che però si riferisce esclusivamente alla conquista dell'accampamento vandalo dopo la battaglia di Tricamarum nel dicembre 533), perché altrimenti non avrebbero potuto sperare di conservare le loro terre; è più verosimile invece che il matrimonio con i soldati romani fosse ambito dalle donne vandale perché, portando le terre in dote al marito, potevano sperare di sottrarle

alle confische imperiali. Che si trattasse di soldati originari di regioni dell'Impero risulta dalle argomentazioni che Procopio (ibid., $ 10) mette in bocca a Salomone; cfr. anche TEALL, The Barbarians in Justinian's Army, cit., pp. 302s. Sulla tendenza dei soldati ad accasarsi nelle terre che avevano conquistato e che occupavano militarmente, cfr. JoNEs,

The Later Roman Empire, cit., II, p. 679 = tr. it., cit., II, p. 920. 91 Questi in BG 4,35,33-36 afferma che i Goti avrebbero concluso un accordo con Narsete in base al quale si sarebbero allontanati dall'Italia portando con sé i loro beni personali; ciò potrebbe trovare una qualche conferma in Nov. app. VII, 13. Agath. 1,1,1

riferisce invece i termini dell'accordo nel senso che i Goti avrebbero potuto tenere le loro terre, ma sarebbero stati « βασιλεῖ δὲ τῷ Ῥωμαίων κατήχοοι». Comunque sia di ciò, è chiaro che l'accordo riguardava solamente i Goti che avevano seguito Teia nella battaglia di

Mons Lactarius, ma molti altri Goti si erano già in precedenza sottomessi all’Impero, specialmente quelli che vivevano in Ravenna, città tenuta dai Romani fino dal 540.

304

sappiamo che persone di stirpe gotica continuarono ἃ vivere sotto la dominazione romana, sia a Ravenna sia altrove”. Ora, proprio i papiri ravennati ο ad ogni modo italici mostrano atti compiuti da individui che appaiono essere di nazionalità gota ma si comportano secondo le norme del diritto romano”, fatto, questo, che può essere interpretato nel senso che anche i Goti che si erano sottomessi fossero considerati cittadini romani, anche se potrebbe

$2 Sulla

gotica

persistenza

in un documento

dei

Goti

in

mantovano

Italia, cfr.

TaMAsstA,

“Una

professione

del 1045”, Scritti di storia giuridica,

di

legge

III, Padova

1969, pp. 34ss. [da Archivio giuridico ‘F. Serafini" 68 = NS. 9 (1902), pp. 406 ss.]; Burns, The Ostrogotbs (Historia, Einzelschr., 36), Wiesbaden 1980, pp. 125 8. 9 Il problema meriterebbe uno studio accurato che qui non può essere compiuto, sia per l'ampiezza che esso richiederebbe, sia perché il suo risultato non sarebbe comunque decisivo ai nostri fini, dato che gli autori degli atti in questione potrebbero essere diventati cittadini romani in via individuale. Per una sommaria descrizione dei principali

documenti rilevanti, cfr. ad ogni modo, ad esempio, TAMASSIA, “Le professioni di legge gotica in Italia", in Scritti, cit., III, pp. 64s. (da Atti e memorie della R. Accademia di scienze lettere ed arti in Padova, 19, 1903); FERRARI DALLE SPADE, "La donazione nei papiri di Ravenna”, Scritti giuridici, III, Milano 1956, pp. 13ss. (da Studi Riccobono, Palermo 1936, I, pp. 468 ss.); Crosara, "Dal V all'VIII secolo: sulla traccia dei papiri giuridici d'Italia", Annali di storia del diritto, 3-4 (1959-60), pp. 374ss.; 379 ss. = (sostanzialmente) Ip., "Note sul problema della continuità nell'esame della nuova edizione dei papiri latini d'Italia", in Univ. degli Studi di Camerino. Annali della Fac. giurid., 24 (1958), pp. 263 ss.; 273 ss.; Vismara, Edictum Theoderici (Ius Romanum Medii Aevi I, 2b aa «), Mediolani 1967, pp. 79 s. n. 273.

94. Ciò fu negato dal MOMMSEN, "Ostgothische Studien", in In., Gesammelte Schriften, VI, Berlin 1910, p. 476 = Neues Archiv der Gesellschaft für áltere deutsche Geschichtskunde, 14 (1889), p. 535, argomentando dal fatto che un atto del 769 mostra un certo Stavila

civis Brixianus vivens legem Gotborum. Più tardi fu scoperto anche un documento dell'anno 1045, proveniente dalla zona di Goito nel mantovano, in cui due coniugi affermano di legem vivere gotborum: cfr. TAMASSIA, "Una professione di legge gotica”, cit., in Scritti cit, III, pp. 31 ss. (da Archivio giuridico ‘F. Serafini', 68, NS. 9 [1902], pp. 401 ss.); per la polemica con lo Schupfer che ne seguí, cfr. In., "Le professioni", cit, in Scritti III, pp. 55 ss.; ScHUPFER, "Ancora di una professione di legge gotica dell'età longobarda”,

Rivista italiana per le scienze giuridiche, 34 (1902), pp. 161 ss.; In., "Guargangi e cives", ibid., 35 (1903), pp. 1ss. Ánche senza pensare, come proponeva lo Schupfer, che si trattasse in realtà di professioni di legge visigotica, l'argomento del Mommsen non sembra

decisivo:

che alcuni gruppi di Goti rimasti in Italia fossero restii a sottomettersi piena-

mente ai bizantini e ad adottare in tutto e per tutto il diritto romano

è più che logico,

ed & verosimile che pochi anni dopo l'invasione longobarda offrisse loro la possibilità, e forse anche dei buoni motivi, per non essere confusi con i Romani. Fra l'altro, i Goti solitamente erano ariani — pp. 125s. — e questo da

anche se vi furono numerose conversioni: BURNS, op. cif., un lato li assoggettava alle incapacità previste dal diritto

romano per gli eretici (cfr. supra la nota 87), dall'altro li avvicinò ai nuovi dominatori longobardi, che condividevano la stessa fede. Quale poi fosse in concreto questa lex Gotborum

e che rilievo le si desse sotto i Longobardi

e nelle epoche

successive è que-

stione che non si può qui affrontare. Con

la

nostra

tesi

non

contrasta

nemmeno

il fatto

che

nella

cosiddetta

sanctio

pragmatica pro petitione Vigilii (su cui cfr. recentemente ArcHi, "Pragmatica sanctio pro petitione Vigilii", Festschr. F. Wieacker zum 70. Geburtstag, Gôttingen 1978, pp. 11ss. = Scritti di diritto romano, Milano 1981, III, pp. 1971 ss.) il termine Romani non sembra comprendere mai persone di stirpe gotica (cfr. supra le note 2 e 5): è perfettamente comprensibile che, nel momento in cui l’imperatore cercava di risistemare le cose in

305

trattarsi di casi particolari e se non si ρυὸ escludere che già in precedenza elementi della popolazione gotica si servissero almeno in parte del diritto romano 5, Non manca qualche altro spunto, neanch'esso di per sé decisivo, che orienta nel senso precedentemente indicato 5; d'altronde, il progetto di inserire pienamente tutti i Goti nell'Impero, rendendoli quindi cittadini, sembra essere stato accarezzato da Giustiniano nel corso delle trattative con Teodato, quando già Belisario aveva conquistato la Sicilia ”

Italia, usasse il termine in senso restrittivo, perché altrimenti sarebbe mancato un vocabolo

appropriato per indicare gli abitanti di Roma o gli Italici che non fossero di stirpe germanica; si noti del resto che il termine Romani non vi ricorre nemmeno per indicare in generale

tutti

gli

abitanti

dell’Impero.

Per

converso,

sempre

la

stessa

costituzione

imperiale (Nov. app. VII, 1) afferma che le proprie disposizioni sono dirette «ed utili tatem omnium … qui per occidentales partes habitare noscuntur» ed in effetti anche altri capitoli fanno riferimento non solo ai Romani, ma ad omnes (c. 5-6) o agli babitatores provinciarum

in generale:

€. 9 e 14;

cfr. i cc. 12;

18;

26 (collatores);

infine

il c.

11,

relativo all'introduzione in Italia delle leggi giustinianee, non accenna minimamente all'eventualità che vi siano soggetti a cui esse possano non essere applicate; cfr. anche c. 21. Il fatto che la sanctio pragmatica in questione non contenga una espressa disposizione di estensione della cittadinanza non può stupire: da un lato infatti, come ha mostrato l’Archi, essa non rappresenta un provvedimento giobale e complessivo analogo a quello che erano stati per l’Africa C. 1,27,1 e 2; dall'altro, secondo l'impostazione espressa nella Nov.

78,5, l'inserimento fra i subiecti implica

automaticamente

la cittadinanza.

55 La questione è molto controversa (v. per tutti CaLasso, Medio Evo del diritto. I. Le fonti, Milano 1954, pp. 77; 113s.; ampiamente, Vismara, Edictum Theoderici, cit., pp. 58 ss.; 73 ss.; 1173. n. 388; ASTUTI, Lezioni di storia del diritto italiano. Le fonti, 2" ed., Padova 1968, pp. 49 ss.; 474 5.; 496 5.) ed è in parte legata al problema della paternità del cosiddetto Edictum Theoderici (destinato tanto ai Romani quanto ai

barbari), su cui v. bibliografia in ASTUTI, op. cit., p. 488; In., "Note sull'origine e attribuzione dell’ ‘edictum Theoderici regis'”, Studi Volterra, Milano 1971, V, pp. 647 ss.; Kaser, op. cit., II, pp. 45s. n. 43; Vismara, "Le fonti del diritto romano nell’alto Medioevo secondo la più recente storiografia (1955-1980)", Studia et documenta bistoriae et iuris, 47 (1981), pp. 8 ss. In un papiro ravennate del 523 una donna dal nome germanico sembra ispirarsi al diritto romano: cfr. Vismara, Edictum Tbeoderici, cit., pp. 78 s. n. 252.

% Ad esempio, il Liber pontificalis (ed. Mommsen, MGH, Gesta pontif. Rom. I, Berolini 1898, p. 160) definisce Pelagio II «nazione Romanus de patre Unigildo », ciò che significa probabilmente che egli era originario di Roma, o per lo meno dell’Italia, ma

di famiglia germanica,

e mostra

come

dal punto

di vista del piá

tardo

scrittore

i

Goti avessero ormai perso la loro individualità anche come gruppo etnico. Vi & poi il caso di quel Tzittami comitis et tribuni che sposò Honorata, clarissima femina di stirpe romana morta nel 568 a quarant'anni (CIL V, 7793 = Dessau, ILS 8258); se egli è

di origine gotica e non armena (cfr. supra la nota 66), aveva certamente il conubium con i Romani e quindi è piá che probabile che fosse cittadino egli stesso. 9! Proc, BG

1,7,23-24 riporta il testo di una lettera che Giustiniano avrebbe

ai maggiorenti dei tipav ...». La frase se si fosse trattato nulla rispetto alla

Goti: « va intesa di una situazione

scritto

Ἐπιμελὲς γέγονεν ἡμῖν ἐς πολιτείαν ὑμᾶς ἀνελέσθαι τὴν ἡμεnel senso di un inserimento pieno nella respublica Romans; mera soggezione politica all’Impero, non sarebbe cambiato precedente, almeno secondo la concezione dell'imperatore.

Sugli eventi che portarono alla lettera di cui sopra, cfr. da ultimo Cunvsos, “Die Amaler-

Herrschaft in Italien und das Imperium Romanum. Das Vertragsentwurf des Jahres 555", Byzantion, 51 (1981), pp. 430 ss.

306

7.

Lo status degli abitanti delle terre orientali dell'Impero non organizzate in province: Armenia interior e satrapie.

Se nei casi dell’Africa e dell’Italia — territori pur sempre altamente romanizzati nonostante le dominazioni barbariche — la conquista territoriale è stata effettivamente accompagnata, secondo l'ipotesi apparsa più verosimile, dall'estensione della cittadinanza, ma anche — come è noto — dall’integrazione nell'amministrazione provinciale, più delicato è l'accertamento della situazione giuridica degli abitanti delle regioni orientali che non sembrano organizzate in province e che non erano ancora romanizzate o che lo erano

molto scarsamente: si tratta di parte dell’ Armenia — nell’epoca antecedente la Nov. 31 — e della Tzanica. Quanto alla prima, mentre la cosiddetta Armenia minor, posta a occidente

dell’alto corso dell’Eufrate, era stata inquadrata nello schema provinciale romano fin dal secolo I d.C. e all’ascesa al trono di Giustiniano formava le province di Armenia I e II — che con la Nov. 31 diventeranno rispettivamente II e III —, la cosiddetta Grande Armenia (posta ad est della precedente) restò giuridicamente indipendente fino al 387 d.C., quando fu divisa tra Romani e Persiani: ai primi toccò la parte occidentale di essa (Armenia interior) che, retta ancora fino al 390 dal re Arsace III, fu poi governata, al di fuori dell'organizzazione provinciale, da un comes Armeniae dipendente direttamente dall'imperatore; nel 528 essa ἃ peraltro già stata trasformata in provincia ed à governata da un praeses; la Nov. 31 la ingrandisce con alcune città già appartenenti al Ponto Polemoniaco, la pone sotto un procon-

sole e le dà il nome di Armenia 1%. A sud dell’Armenia interior erano collocati alcuni territori ?, che le fonti greche chiamano "'satrapie", retti da principi locali ereditari e politicamente dipendenti da Roma in parte fin dal 297

o 298 d.C., in parte dalla fine del secolo IV. L'imperatore Zenone modificò il loro status in maniera non del tutto chiara 10, Giustiniano con la Nov. 31 li raggruppò in una vera e propria provincia che chiamò Armenia IV. Per quanto riguarda la condizione personale degli abitanti di tutte queste % Per la storia e la condizione giuridica dell'Armenia e delle cosiddette satrapie nell'età tardo-romana fino a tutta l'epoca giustinianea, cfr. per tutti GÜTERBOCK, "RómischArmenien und die rómischen Satrapieen im vierten bis sechsten Jahrhundert", Festgabe der juristischen Fakultát zu KOnigsberg für ibren Senior J. Tb. Schirmer, Kinigsberg i. Pr. 1900, pp. 4ss.;

STEIN, Histoire, cit., II, pp. 289 s. e n. 5; TouMANOFP,

Studies

in

Christian Caucasian History, Georgetown 1963, pp. 133s.; 149ss.; 170ss.; 193 ss.; In. “Armenia and Georgia”, Tbe Cambridge Medieval History, IV, 1 (2* ed., Cambridge 1966), pp. 595ss. In., “Caucasia and Byzantium", Traditio, 27 (1971), pp. 115ss.; ADONTZ, Armenia in tbe Period of Justinian, trad. dall'ediz. russa (1908), con revisioni e aggiunte, di Nina G. Garsotan, Lisbon 1970, pp. 25 ss.; 69 ss.; 84 ss.; 106 ss.; 127 ss. 9 C. 1,29,5 ne ricorda sei, mentre la Nov.

rezione

al testo dell'edizione

Schóll,

51,1,3 ne cita solo cinque (per una cor-

cfr. GÜTERBOCK,

op.

cit, p. 30

n. 3;

ADONTZ,

op. cit., p. 386 n. 2).

100 Cfr. GÜTERBOCK, op. cit., pp. 38s.; STEIN, Histoire, cit., II, p. 31; TOUMANOFF, Studies,

cit., p.

173

e n.

103. Proc,

Aed.

3,1,26, che

è la nostra

fonte

principale

in

materia, considera quella di satrapo — per lo meno dopo la riforma di Zenone — come una

delle

Ῥωμαίων

ἀρχαί,

307

regioni, è verosimile che coloro che vivevano nell'Armenia minor fossero diventati cittadini romani con l'Editto di Caracalla, ma quale era lo status di coloro che abitavano l'Armenia interior e le satrapie? Dopo la Nov. 31 furono tutti quanti considerati cittadini romani, come si desume abbastanza chiaramente dalla Nov. 21 che, pur emanata lo stesso giorno della Nov.

31,

la presuppone come precedente: essa infatti si rivolge espressamente a tutti gli Armeni, anche a quelli delle precedenti satrapie, affermando che essi appartengono alla πολιτεία, servono l'imperatore insieme con gli altri popoli e hanno parte nei suoi benefici, e che quindi devono applicare puntualmente il diritto romano come esposto nelle Istituzioni, nel Digesto e nelle costituzioni imperiali "', Quale fosse la situazione prima delle Nov. 31 e 21 è più diffi cile da stabilire, ma non mancano degli indizi: per quanto riguarda l'Armenia interior si ἃ già visto che fin da una data ignota ma anteriore al 528 essa formava una vera e propria provincia con il nome di Magna Armenia ed

è quindi probabile che almeno a partire da allora anche lo status dei suoi abitanti fosse equiparato a quello delle altre due province armene '*; per quanto riguarda le satrapie, una legge di Giustiniano non datata ma risalente al 527 o tutt'al più al 528 ne parla come di una provincia, denominata gentes e posta sullo stesso piano delle tre province armene 5; anche un'altra costituzione giustinianea, emanata nel novembre del 529 e relativa agli appelli proposti contro le sentenze dei giudici locali, colloca le gentes insieme con le altre province !*. Se questi dati non sono di per sé decisivi, essi avvalorano peraltro un'affermazione della Nov. 21, inducendo a ritenere che anche alle satrapie o gentes fosse diretto l'Editto 3 di Giustiniano, il quale riguarda gli Armeni in generale, senza distinzione di territorio, e presuppone che essi debbano applicare il diritto romano in tutto, e specialmente nelle successioni, fin dall'ascesa al trono di Giustiniano stesso 5, Anzi, i destinatari dell'editto Y! Cfr. Nov. 21,1; su di essa, VoLTERRA, "Sulla novella XXI", cit., pp. 7 ss. = Studi d'Avack, cit., IV, pp. 705 ss.

102 In realtà, come è detto anche infra nel testo, l'Ed. 3 di Giustiniano presuppone che fin dall'inizio del suo regno i destinatari di esso debbano applicare il diritto romano; se, come ἃ probabile, esso riguardava anche la Magna Armenia e se questa fu ridotta in

provincia solo da Giustiniano stesso, c'é da pensare che gli abitanti di essa fossero considerati cittadini per lo meno a partire dal giorno in cui Giustiniano salf al trono.

18 C. 1,29,5, purtroppo priva di data, ma la sua collocazione cronologica si desume da Malal. 429 Bonn. 1% C.

7,63,5

Ovviamente,

pr.

(novembre

529),

su

cui

v.

GÜTERBOCK,

la possibilità di appellare al tribunale

supremo

riamente la cittadinanza; cfr. perd la nota seguente. 105 Sulla questione dei destinatari dell'Ed. 3 (emanato

op.

non

cit,

pp.

presuppone

il 18.7.535

38;

56s.

necessa-

e quindi

ante

riore alla Nov. 31), cfr. VoLTERRA, "Sulla novella XXI", cit, pp. 3 ss. = Studi d'Avack, cit, IV, pp. 702ss.; egli osserva come sia poco verosimile riferirlo, con la communis opinio, solo alla Magna Armenia e alle satrapie, e come si debba caso mai dimostrare

che esso sia relativo anche a queste. Cid risulta in realtà abbastanza chiaramente dalla Nov. 21 praef. nella quale l'imperatore afferma di aver introdotto in Armenia magistrature e σχήματα romani al posto di quelli precedenti (manifesta allusione alle satrapie:

cfr. Nov.

ζουσιν ἐτάξαμεν »;

308

31,1,3),

« θεσμούς τε οὐχ ἄλλως

εἶναι παρ᾽

quest'ultima frase si riferisce evidentemente

αὐτοῖς ἢ οὖς Ῥωμαῖοι

all'Ed. 3 —

νομί-

dato che la

sembrano

essere espressamente

annoverati

tra i Ῥωμαῖοι

in senso

giuridico,

interpretazione confermata anche dall'epitome di Giuliano "$, Se dunque gli abitanti delle satrapie erano fra questi — perché la Nov. 21, che espressamente li applicare il diritto romano almeno dal della Nov. 31 che abolisce le satrapie e le sembra quindi che anch'essi, almeno fin niano, fossero considerati cittadini romani 8.

e ciò è pi che probabile anche riguarda, presuppone che debbano 1?.9.535, data anteriore a quella sostituisce con una provincia!” —, dall'inizio dell'Impero di Giusti8.

Segue: la Tzanica.

Resta la questione dello status degli Tzani, tribû abitanti in regioni montagnose poste verosimilmente fra la costa del Mar Nero e l'Armenia !”. Giustiniano ne parla nella Nov. 1, affermando che essi, « νῦν πρῶτον ὑπὸ τὴν Nov. 31 non parla dell’applicazione delle leggi romane in Armenia — ed è logico riferire l'accenno specialmente alle satrapie di cui si è appena parlato. I rinvii di cui alle note precedenti confermano che, almeno con Giustiniano se non già prima, le satrapie, pur non essendo una vera e propria provincia (cfr. Nov. 31,1,3), vengono trattate come se lo fossero; ciò significa tra l’altro che l'imperatore vi invia le proprie leggi, come del resto afferma espressamente l'Ed. 3,1,1 (« διὰ τοῦτο γὰρ δὴ xol τοὺς ἡμετέρους χατεπέμψαμεν νόμους, ἵνα εἰς αὐτοὺς ἀφορῶντες οὕτω πολιτεύοιντο »). La frase ora citata e la

disposizione dell’Ed. 3, epil, secondo cui le leggi romane devono valere διὰ πάντων in Armenia fin dall'inizio del regno dell'irretroattività delle leggi in e n. 35; Voci, Piccolo manuale ritenere che questi considerasse

di Giustiniano (per il rispetto, in generale, del principio diritto giustinianeo, cfr. BRUGI, Istituzioni, cit., p. 31 di diritto romano, I, Milano 1979, p. 174), inducono a come abusiva la permanenza, nelle regioni armene, del

diritto locale di successione; se questo in precedenza fosse giuridicamente consentito oppure solamente tollerato di fatto ἃ problema di assai difficile soluzione e che non si può

qui

affrontare;

nel

primo

senso

sembra

orientato

il VOLTERRA,

"Sulla

novella

XXI”, cit, pp. 6 55. τὸ Studi d'Avack, cit., IV, pp. 704 55., che però non pare aver dato il dovuto peso alle espressioni dell'editto citate sopra, mentre ne sottolinea maggiormente altre del c. 1 di esso, da cui potrebbe sembrare che l'imperatore solo allora abrogasse formalmente la legge armena di successione. Tuttavia, espressioni analoghe a queste ultime si trovano nella Nov. 21,1, che pure è stata preceduta dall’Ed. 3; del resto, nume rose leggi di Giustiniano cercano di correggere per il futuro usi contrari al diritto romano

persistenti in certe province o presso certi gruppi etnici sanando ciò che era avvenuto in passato, ma senza con ciò implicare che fosse legittimo: cfr., ad es., le Nov. 139 e 154; in generale, Viskv, Justinian für die Recbtseinbeit, cit., pp. 355 ss. e spec. 368 ss.

(con alcune inesattezze). Si noti ancora che l’Ed. 3,1,2 presuppone che le persone a cui si dirige possano

validamente

testare, cosa peraltro di per sé non

necessariamente

deci-

siva ai fini dell’accertamento della loro qualità di cittadini (cfr. supra la nota 68). 106 Cfr. supra le note 78 e 100. 107 Cfr. Nov. 21,1: ciò modifica quanto aveva stabilito l'Ed. 3, su cui v. supra la nota

105.

108 E probabile che il mutamento decisivo a questo proposito sia avvenuto con le riforme di Zenone (supra, nota 100); vero è che esse non avrebbero riguardato la satrapia detta Belabitine, alla quale però nelle leggi giustinianee non è attribuito uno status particolare. 19 Cfr. Proc., BG 4,1,8-9; 4,2,5; 5,1,2; ADONTZ, op. cit., pp. 49 ss.

BP

1,15,18ss.;

229,14;

Aed.

3,6,1;

3,7,1;

Agath.

309

Ῥωμαίων γενόμενοι πολιτείαν », sono oggetto dei pensieri dell'imperatore «ὅπως … ἐν ὑπηχόοις τελοῖεν »; li ricorda ancora nella Nov. 28 affermando che nella loro « χώρα, νῦν πρῶτον ἐφ᾽ ἡμῶν ὑπὸ Ῥωμαίων χαταχτηθεῖσα », sono appena state fondate delle città e altre ne saranno !; la medesima però, a quanto risulta dalla stessa novella, non è compresa nella provincia dell'Helenoponto né viene inserita in alcuna delle province armene dalla Nov. 31. Da Procopio apprendiamo che la conquista della Tzanica sarebbe stata opera dell’abilità militare e politica di Sittas, che in seguito ad essa gli Tzani avrebbero cambiato il loro modo di vivere, si sarebbero arruolati nei xatdXoyov romani e sarebbero diventati cristiani; in precedenza invece erano αὐτόνομοι, sebbene ἐν τῇ γῇ Ῥωμαίων, e depredavano le terre circostanti,

benché l’imperatore inviasse loro annualmente una certa quantità d’oro perché non lo facessero, cosa a cui essi si erano impegnati con giuramento !!!. Agathias d’altra parte afferma che gli Tzani erano « ἐχ παλαιοῦ ὑπόσπονδοί te καὶ χατήχοοι

τῶν Ῥωμαίων », ma che intorno al 558 la maggior parte

di essi aveva ripreso a far razzie e devastazioni nelle regioni del Ponto e nelle altre circonvicine comportandosi non diversamente da nemici dichiarati. Giustiniano mandò contro di loro Teodoro — egli stesso tzano di nascita ma educato fra i Romani, ed anzi uno dei migliori ufficiali dell’esercito romano —, il quale, dopo averli vinti, su istruzioni dell’imperatore impose loro un tributo perpetuo da fissarsi anno per anno facendo iscrivere il nome di ciascuno su un registro; in questo modo gli Tzani dovevano accorgetsi di essere

ormai

« χατηχόους



xal

ὑποτελεῖς

xal

παντάπασι

δεδουλωμέ-

νους » "2, Non è detto però se il loro territorio fosse incorporato in qualche provincia "5, L'assoggettamento al tributo descritto rende palese che dopo il 558 gli Tzani erano direttamente governati dall'amministrazione imperiale, fossero o

no inseriti in una provincia !*, Del resto, nelle novelle giustinianee il termine H0 Nov. 1 praef. p. 1,10s.; Nov. 28 praef. p. 213,5 ss.; per le costruzioni edificate da Giustiniano nella Tzanica, cfr. anche Proc., Aed. 3,6,12 ss. 1! Cfr. specialmente Proc., BP 1,15,18-25; Aed. 3,6,1-8; l'allusione al donativo imperiale e al giuramento degli Tzani implica l'esistenza di un trattato fra essi e l'Impero. 112 Agath. 5,1,2. Su Teodoro cfr. anche Agath. 2,30,7; STEIN, Histoire, cit., II, pp. 8145. Le frasi greche citate sono rispettivamente in Agath. 5,12 e 5,2,3. Agathias

non accenna minimamente all'assoggettamento degli Tzani operato da Sittss intorno al 527, ciò che dà luogo ai dubbi di cui infra nel testo. Sugli Tzani cfr. anche Bury, History of the Later Roman Empire from the Death of Theodosius I to the Death of Justinian, cit., I, pp. 322 n. 5; 434; II, 79; STEIN, Histoire, cit., I (1959), pp. 291; 360;

II, pp. 64; 105; 291; 516; RuBIn, Da: Zeitalter Justinians, cit., I, pp. 180; 433 5. n. 432. Nessuno di questi autori si preoccupa peraltro di accertare il loro sfafus verso l'Impero.

13 Perciò, quando la traduzione dell'Autbemticum, Nov. 28 praef. p. 213,5s. parla di Tazannorum ... provincia traducendo il termine χώρα, usa certo la parola in senso atecnico. 114 Si tratta infatti certamente dell'imposta fondiaria (la cosiddetta capitatio - iugatio) introdotta da Diocleziano e restata a lungo la base del sistema impositivo romano: cír. per tutti Bury, op. cit, I, pp. 47ss.; Jones, The Later Roman Empire, cit, I, pp. 449 ss. — tr. it. II, pp. 663 ss.; inoltre, le Nov. 17,8 e 128.

310

ὑποτελεῖς, usato a questo proposito da Agathias, equivale a quello di ὑπήχοοι e indica come quest'ultimo i cittadini dell’Impero, sia pure in quanto visti

sotto l'aspetto di contribuenti !5, Ma quale era lo status degli Tzani primo del 558? Su questo punto sembra esservi una contraddizione fra le espressioni della Nov. 1 di Giustiniano, che pure Agathias probabilmente conosceva ll, e le attestazioni di quest'ultimo: infatti, mentre la prima sembra considerarli fin dal 535 fra gli ὑπήχοοι, il secondo lascia intendere chiaramente che prima del 558 gli Tzani non erano soggetti al normale tributo fondiario e li definisce ὑπόσπονδοι cioè ‘alleati, vincolati da un trattato" !; 115 Spesso nelle novelle il termine ὑποτελεῖς (qui indicato con 4) si scambia con ὑπήχοοι (designato con δ) o altri termini analoghi: cfr., ad es., Nov. 8 praef. $ 1 p. 65,17 (a) e p. 65,20 (δ) e ancora p. 65,42 (a); Nov. 8,8 p. 72,6 (ἀρχομένους); 72,10 (ἐπαρχεώταις); 72,13 (a); Nov. 89 p. 72,28 (a); 72,34 (ἐπαρχεώτας); Nov. 8,10,2 p. 74,6 (a); 74,23-24 (b); Nov. 8,11 p. 75,12 (b); p. 75,15 (a); p. 75,18 (b); p. 75,24 (a); p. 75,30 (ὁ); Nov. 26,3 p. 205,37 (b) e p. 206,17 (a); Nov. 26,4 p. 207,19 (δ) e p. 207,34 (a); Nov. 292 p. 22028 (a); p. 220,33 (b); p. 220,35 (a); p. 220,40 (δ); p. 221,3 (b; Nov. 102,1 p. 494,3 (a) e 5 (b); Nov. 147 praef. p. 718,22 (a) e 719,6 (b); Nov. 147,1 p. 719,9 (a); p. 719,14 (5); p. 71920 (a) e 24 (a) e 32 (a); p. 720,8 (a), 10 (a), 19 (a) e 25 (a);

Nov.

147,2 p. 720,35

(a) e 721,25 (ὁ).

Il vocabolo ὑποτελεῖς per indicare s. a.); 1,426,11 (Iustinianus, a. 530) = 4,5(3) (Iustinianus); inoltre, ad es., in Nov. 30,2 p. 225,31; 30,3 p. 226,15 e 103,1 p. 497,32; 103,3 p. 499,4; Nov.

i sudditi compare anche in C. 1,3,35 pr. (Zeno, C. 3,2,4,3; C. 10,27,2,6 (Anastasius ?); C. 10,30, Nov. 8,6 p. 69,23 e 30; Nov. 17,11 p. 124,30; 24; 30,6 p. 229,1; 30,72 p. 231,14 e 18; Nov. 117 epil. p. 566,27 e 30; Nov. 128,1 p. 636,15;

128,15 p. 64121; 128,21 p. 644,32; 128,22 p. 645,11; 128 epil. p. 646,21; Nov. 130 praef. p. 650,22; 130,1 p. 651,67, 130,2 p. 651,21; 130,5 p. 652,29; 130,7 p. 65321; 130 epil. p. 654,5;

Nov.

131

epil. p. 664,26;

Ed.

4,1 p. 761,25;

Nov.

148,2 p. 722,24

(Iustinus II, a. 566); Nov. 149,2 p. 724,25 (id., a. 569); Coll. I, 12 (ZgPos I, p. 23; di Tiberio 11); cfr. anche THURMAN, op. cit. (supra, nota 71), pp. 458 s., n. 4. Il termine s'incontra anche in Theoph., Inst. par. 1,5,3, ma riferito al passato, quando la maggior parte dei provinciali erano peregrini e tributari dei Romani. Dal canto suo, lo schol. ad Tbeopb. Inst. par. 2,1,40 (ed. FERRINI, Opere, I, p. 175) rende con ὑποτελεῖς la voce ἐπαρχιῶται, Presso gli autori letterari del VI secolo la parola ὑποτελής, oltre che nel passo di Agathias citato sopra, s'incontra piü volte, con diverse sfumature. In Malalas essa compare

nel senso

di "suddito"

es., Malal. XV, p. 381,2 Procopio, invece, sembra

(quello corrente,

come

sí & visto,

nelle

novelle):

cfr., ad

Bonn; XVI, p. 394,6; XVII p. 423,12; XVIII, p. 437,18. attenersi più rigidamente al suo significato proprio che è

quello di "sottoposto a tributo" (e infatti il termine è spesso accompagnato da φόρου: cfr, ad es., BP 2,335; BV 1,5,14; 220,30, BG 4,2,19; 424,6 e 33; Aed. 6221),

senza che spesso sia chiaro in base a che tipo di rapporto

sorga l'obbligo

di pagare

il tributo; infatti, mentre di solito si tratta abbastanza chiaramente di sudditanza in senso stretto (BP 2,3,35; BG 4,24,6 e 33; cfr. anche BP 1,5,27), altre volte può esservi una

mera supremazia politica espressa in un trattato: cfr. BP 2,10,22-23. N16 Agath. 5,2,4 afferma infatti che Giustiniano, compiaciuto degli Tzani, lo ricordò fra le altre sue vittorie in una delle novelle; alla Nov. 1 praef. piuttosto che alla Nov. 28, praef., sia perché la rilievo sia perché doveva essere più spesso consultata dal nostro

per l'assoggettamento probabilmente allude prima vi dà maggiore nella sua qualità di

avvocato, dato che riguardava le successioni. Peraltro, Agathias sembra voler riferire ai fatti del 558 questo accenno di Giustiniano; ciò è evidentemente errato perché la Nov.

1

è del 1°.1.535 e la Nov. 28 fu emanata nel luglio dello stesso anno. 117 Il termine compare in questo senso, ad esempio, anche in Proc, BV 2,11,11 (quest'ultimo usa più frequentemente il vocabolo tradizionale, ἕνσπονδοι, su cui cfr. anche

311

sarebbero stati quindi più o meno nella stessa situazione dei Lazi'": giuridicamente autonomi, anche se politicamente dipendenti e costretti a soppor-

tare la presenza di truppe romane sul proprio territorio ἢ, D'altra parte, le informazioni di Procopio non sono decisive in un senso o nell'altro, anche se

paiono concordare meglio con le espressioni della novella !®. Potrebbe darsi che Agathias, che pure era uomo di legge, avesse fatto delle confusioni ‘!, ma la notizia sulla tassazione è abbastanza precisa e non v'è motivo di negarle credito; essa apre la via a un’interessante prospettiva di conciliazione che, se si valorizza una sfumatura nelle espressioni della novella, può gettare maggior luce sulla politica di Giustiniano nelle regioni conquistate. Per dirla in breve, è credibile che Giustiniano considerasse la Tzanica annessa all'Impero fin dalle vittorie di Sittas 2, ma che fino al 558 gli Tzani

siano vissuti in uno

stato, per cosi dire, di semicittadinanza

che

doveva comportare una notevole autonomia e l'esenzione da alcuni fra i doveri gravanti sui cittadini 125, forse accompagnata anche dal mancato riconoscimento di alcuni dei diritti di cui i medesimi fruivano. È probabile che questo status in un certo senso intermedio risultasse in qualche modo dalle condizioni

MoMMSEN, Rômisches Staatsrecht, Leipzig 1887, III, 1, p. 654 e n. 3 = Le droit public romain, Paris

1889, VI, 2, p. 279 e n. 5:

cfr., ad es., BP

1,17,46;

2,5,5;

2,12,9;

2,15,16);

in Malch., fr. 1 e 11 (Fragm. Hist. Graec., ed. MùLLER, IV, pp. 113 e 119, con riferi mento ai Saraceni e ai Goti; cfr. anche Lexicon, " Φοιδέρατοι ", IV, 769,1 ed. di D. 49,15,7 presente in Bas. 34,1,7 VI, p. 45 n. 51) esso corrisponde al alla nota 79).

STEIN, Histoire, cit., II, p. 297 n. 2); in Suidas, Adler, relativamente agli Sciti. Nella traduzione (BT 1552,13, rest. ex Epan. aucta 48,3: ΖΈΡΟΒ latino foederati (cfr. anche la bibliografia supra

Sui trattati con gli Tzani cfr. la letteratura citata supra alla nota 112 e Proc., BP 1,15,22-23.

118 Sui Lazi e sulla storia dei

loro rapporti

con i Romani,

cfr. la sintesi

di Proc.,

BP 2,15 (al $ 17 essi sono definiti ἕνσπονδοι); inoltre, supra la nota 76. 119 Cfr. Proc., Aed., 3,6,13 e 17. 120 Infatti Proc., BP 1,15,25 (cfr. anche Aed. 3,6,7) afferma che gli Tzani furono arruolati nei quadri regolari dell'esercito romano, dove normalmente entravano solo i cittadini romani (cfr. JoNEs, op. cit., II, p. 659 = tr. it. II, p. 899, il quale nell'enumerare alcune eventuali eccezioni non tiene conto del fatto che persone di stirpe barbarica potevano benissimo essere cittadini dell'Impero); anche le espressioni usate in Aed.

3,6,6 si adattano meglio a una vera e propria sudditanza che non a una mera dipendenza politica. 121 Una è sicura (cfr. supra la nota 116), ma è altrettanto sicuro che in generale la narrazione di Agathias non si riferisce agli eventi del 527-528, dato che questi sono

dominati dalla figura di Sittas e non vi compare Teodoro. 12 Si tenga anche conto del fatto che gli Tzani, a detta di Procopio (Aed. 3,62 e 18) erano

divisi in

numerose

tribii, ma

non

avevano

un'autorità

centrale,

a differenza

dei Lazi; questo doveva rendere poco affidabili i trattati e sconsigliava quindi di rinnovare i medesimi

con vincoli eventualmente

13 L'esenzione attesta Proc., Aed.

dal

tributo

pit stretti.

terriero doveva

3,6,2-5 e 21, essi non

erano

essere consigliata

dal fatto che,

come

abituati a coltivare la terra. Da

Proc.

BP 2,3,35 apprendiamo che anche nella Grande Armenia

i membri

erano

di Giustiniano,

stati esenti da ogni genere di tributi fino al regno

caso pare si trattasse di un privilegio personale.

312

della famiglia reale ma

in questo

di pace imposte personalmente da Sittas "* tenendo conto delle esigenze degli Tzani stessi — e questo spiegherebbe il fatto che Agathias li definisca ὑπόσπονδοι — e che dovesse servire a facilitare, senza sollevare troppi traumi, una intensa opera di romanizzazione la quale doveva poi permettere l'inserimento completo nell'Impero. Si noti infatti che la Nov. 1 non dice semplicemente che gli Tzani sono ὑπήχοοι, ma che l'imperatore si dà pensiero affinché essi, venuti da poco sotto la πολιτεία dei Romani,

siano annoverati

tra gli ὑπήχοοι; testimonianza di questa cura imperiale sono le notizie relative alla fondazione di città, che troviamo nella Nov. 28, e altre che leggiamo in Procopio, fra cui importanti sono quella relativa all'ammissione nell'esercito regolare e alle misure prese per favorire i rapporti con i vicini (eviden-

temente le popolazioni del Ponto e dell'Armenia facenti già parte dell'Impero) 5. E molto probabile quindi che fin dall'inizio fosse concessa la possibilità di unioni nuziali con persone di popoli già romanizzati, anche perché ciò avrebbe facilitato la diffusione della cultura romana. Ancora un particolare di notevole interesse si pud trarre dalla Nov. 1: l'epilogo di essa, dopo aver affermato che le proprie disposizioni sono state scritte « ὑπὲρ τοῦ χοινῇ πᾶσι λυσιτελοῦντος ἀνθρώπους » e sottolineato che l'utilità di esse vale « ἅπασιν … ἀνθρώποις » invita il prefetto del pretorio a farle pervenire a tutti gli « ἔθνεσι τοῖς πρῴην τε οὖσι xal vov ὑπὸ θεοῦ Sv ἡμῶν τῇ Ῥωμαίων προςγενομένοις ἀρχῇ »; ora, se si confronta questa

frase con il proemio della novella si nota che i popoli recentemente annessi all'Impero sono per l'appunto i Cartaginesi e gli Tzani. Cid significa che la Nov. 1 doveva essere pubblicata anche nella Tzanica e che quindi fin da principio vi fu introdotto il diritto romano o per lo meno la parte di esso riguardante le successioni. Probabilmente anche questo fu fatto con una certa elasticità e forse anzi per qualche tempo la disposizione restò lettera morta (è degno di nota che non si parli degli Tzani né nell'Ed. 3 né nella Nov. 21 riguardanti l'Armenia), ma è significativo il fatto che Giustiniano giustificasse l'immediata estensione affermando che le proprie disposizioni — e forse anche la più gran parte del diritto romano — erano utili a tutti gli uomini, ispirate cioè da criteri universali di giustizia e svincolate da particolarità etniche o ad ogni modo locali. Da altro punto di vista si potrebbe pensare che nella politica dell'imperatore vi fosse la più o meno chiara consapevolezza che il diritto poteva efficacemente contribuire alla romanizzazione delle tribá tzane.

124 Che

prese misure

queste

non

fossero oppressive

accorte e contrarie

risulta da Proc., BP

al fiscalismo

anche

1,15,24;

nei confronti

del resto, egli

degli

Armeni:

cfr.

Proc., BP 2,3,9. A giudicare da Agath. 5,1-2, non pare che gli Tzani si siano ribellati nel

557-558

in conseguenza

dell'oppressione esercitata dai funzionari

romani;

anzi, sembra

che |lo storico, e forse lo stesso imperatore, attribuissero il fatto all’eccessiva libertà loro

ta. LS Cfr. soprattutto Proc., Aed.

3,6,8-13. Anche

Agath. 2,20,7, parlando

dice che fu allevato presso i Romani — termine da intendersi senso culturale — e che quindi era completamente civilizzato.

di Teodoro,

qui probabilmente

in

313

9.

Lo status dei gruppi di persone cbe venivano accolte nell'Impero, e quello

degli individui cbe vi entravano isolatamente. Da tutte le notizie in nostro possesso risulta quindi confermato che al tempo di Giustiniano tutti gli abitanti delle regioni annesse all'Impero diventavano cittadini romani e dovevano in linea di principio applicare il diritto romano. Poteva peró capitare che l'inserimento nell'Impero fosse offerto a gruppi di individui, o da essi richiesto, prescindendo da conquiste territoriali; esso doveva egualmente comportare l'acquisto della cittadinanza, Se le fonti legislative a questo proposito sono mute, i testi letterari registrano più di un episodio del genere. Il caso forse più chiaro è il seguente, che è narrato da Procopio !*: quando nel 550 l’esercito romano aveva riconquistato la città di Petra nella Lazica, dove Giustiniano aveva in precedenza costruito una munita fortezza, la guarnigione persiana si era rinchiusa nell’acropoli, dove non aveva possibilità di scampo. Prima di lanciare l’assalto finale, Bessa, generale dell’esercito romano, avrebbe fatto invitare i Persiani alla resa, facendo loro proporre tra

l’altro « ὅτι τὴν πολιτείαν ἐπὶ τὰ βελτίω μεταβαλόντες ’Iovativiaviv ἀντὶ Χοσρόου κύριον ἕξετε»; la scelta della πολιτεία romana!” con il ricono126 Cfr. Proc., BG

4,12 e specialmente il $ 9.

177 Spesso nel presente passo i traduttori di Procopio rendono πολιτεία direttamente con "cittadinanza" [cosí ad es. il PONTANI, Procopio di Cesarea. La guerra gotica, Roma 1974, p. 348 e il DEwiNG, Procopius (Loeb Class. Libr.), V, London

indubbiamente

si rende

al meglio,

nelle

lingue

moderne,

1928, p. 173]. In tal modo

il significato sostanziale

del

passo, ma si rischia di intendere il vocabolo in un senso tecnico che non era forse nelle intenzioni di Procopio attribuirgli. Certo, in sé e per sé il termine πολιτεία può avere

anche questo significato e lo ha spesso nei testi giuridici: cfr. ad es., C. 10,11,7; Bas. 60,51,2 e lo scbol. Καί (ed. Heimbach, V, p. 854); Bas. 60,51,6,3 (ibid., p. 856); 60,51,27 (ibid., p. 867); 60,52,1 e schol. Τούτον (ibid., p. 879); 60,52,7,4 (ibid., p. 881); 60,54,3 e 7,3 (ibid., pp. 888 e 889); 60,54,14,2 e 4 (ibid., pp. 891 e 892); 60,54,15 e schol. Zita

(ibid., p. 892); tuttavia, il fatto che le fonti legislative del VI secolo facciano un uso estremamente ridotto del nostro vocabolo nel senso tecnico di "cittadinanza" consiglia di andare cauti nell'attribuirglielo quando compare nelle fonti letterarie della stessa epoca.

Normalmente,

ticum

con

Novellae.

la parola

respublica

πολιτεία

(cfr. questa

Pars latina, Milano

voce

delle novelle

in Legum

greche

viene

Iustiniani

tradotta

imperatoris

nell'Autben-

vocabularium.

1977-1979, VIII, pp. 3744 ss.) e si è già visto (supra, note

71-72) come nelle leggi giustinianee l’affermazione di appartenenza alla πολιτεία si alterni con il termine ὑπήχοοι per indicare quelli che un tempo sarebbero stati chiamati "cittadini". È probabile

ai soldati

che

Procopio

persiani sarà dunque

si muova

in un

ordine

d'idee

di scegliere l’appartenenza

analogo:

alla respublica

implicherà automaticamente la cittadinanza), lasciando quella persiana sappiamo come fossero giuridicamente qualificati), e l'accento sarà da

l'invito

romana

rivolto

(che

(nella quale non porre sull'aspetto

politico, mentre quello giuridico viene di conseguenza. Volendo rispettare rigorosamente il quadro concettuale di Procopio, la traduzione più esatta del passo citato potrebbe dunque essere “mutando in meglio la vostra appartenenza politica” o anche “la vostra comunità politica di appartenenza”. Che ciò implichi poi, almeno dal punto di vista dei Romani, l'acquisto della cittadinanza si desume dalle epressioni delle novelle (supra, nota 72), ma è forse bene tener distinte, come si è fatto per il termine Ῥωμαῖοι, l'accezione

politica da quella strettamente giuridica (cfr. anche la nota seguente). L'espressione πολιTrav μεταβαλλέμενοι

314

ricorre anche in Proc., Amecd.

25,25

(cfr. pure ibid., 11,38) a pro

scimento della sovranità di Giustiniano doveva evidentemente comportare in cambio, anche per essere appetibile, la qualità di ὑπήκοοι sullo stesso piano degli altri subiecti dell'imperatore. Un altro episodio ἃ riferito da Agathias: Aligern — fratello di Teia ultimo re dei Goti —, che dopo la morte di questo stava chiuso in Cuma con il tesoro reale fidando nell'aiuto dei Franchi, a un certo punto avrebbe deciso di consegnare la città e le ricchezze a Narsete « xal τὸ λοιπὸν Ῥωμαϊκῆς μεταλαχεῖν πολιτείας χινδύνων τε ἀπογενέσθαι xal βαρβαριχῶν διαιτημάτων »; per mettere in atto questo proposito si recó a Classe dal generale romano, il quale lo accolse e gli promise che sarebbe stato ricompensato con maggiori beni; sarebbe quindi strano che il suo inserimento nella πολιτεία avvenisse in condizioni di inferiorità giuridica "P, Agli inizi del regno di Giustiniano & da collocare la richiesta di Mundo: questi, di origine gepida, aveva accolto sotto di sé una banda di avventurieri con i quali si era fra l'altro messo al servizio di Teodorico;

nel 529 avrebbe

inviato ambasciatori a Giustiniano, chiedendo di « ὑπὸ τὴν βασιλείαν αὐτοῦ posito degli artigiani e operai che, in seguito alle vessazioni di Giustiniano, fuggivano in Persia (per un'analoga iniziativa dei filosofi pagani, cfr. Agath. 2,30,3-2,31,4; STEIN, Histoire, cit., II, p. 372 n. 3): anche qui, dal punto di vista romano, ciò comportava la perdita della cittadinanza (cfr., ad es., D. 4,5,5,1 = Bas. 46,2,4,1 — BT 21224ss. — ei relativi scolii: BS 2739,18ss.; 24s.), ma Procopio vuole in realtà sottolineare la loro

scelta politica; anche qui non sappiamo quale fosse il loro status giuridico nel regno persiano. Si noti ancora che il termine πολιτεία può anche indicare lo stile di vita (cfr., ad es., C. 1,3,46,2, a. 530: πολιτείας σεμνῆς) e quindi sostanzialmente viene ad abbracciare tre importanti accezioni fra quelle riconosciute sopra nella voce Romanus: quella strettamente giuridica, quella politica e quella culturale. Non è quindi assurdo pensare che l'adozione della lingua greca nei testi legislativi e quindi la diffusione del vocabolo κολιτεία nelle sue diverse sfumature abbia contribuito a rendere più indeterminati certi concetti. 128 Agath. 1,20,1-6; la frase citata appartiene al $ 3. Anche qui il termine πολιτεία viene tradotto con “cittadinanza” dal LAMMA, “Ricerche sulla storia e la cultura del VI secolo", in In., Oriente e Occidente nell'Alto Medioevo, Padova 1968, p. 101 n. 1

(ed. orig.: Brescia 1950); anche qui la parola è forse troppo tecnica: Agathias vuole dire che Aligern sceglie di entrare a far parte della respublica Romana (e quindi di conseguenza della cittadinanza); si noti come l’autore qui vi colleghi anche l'abbandono dei costumi barbarici e quindi un mutamento culturale. Il fatto che Agath. 2,9,13 presenti Aligern come collocato non nell'esercito romano, ma fra i βάρβαροι ξνστρατευόμενοι non significa che egli fosse escluso dalla cittadinanza, ma probabilmente che Narsete da un lato voleva essere prudente per evitare i danni di un'imprevista tergiversazione, dall'altro intendeva portare la questione all'esame dell'imperatore (cosa a cui alludono anche le promesse contenute in Agath. 1,20,6). L'espressione μὴ μετέχειν τῆς ἡμετέρας πολιτείας che s'incontra in C. 1,11,10,6 (cfr. anche il $ 1; la costituzione probabilmente è di Giustiniano: cfr. STEIN, Histoire, cit., II, p. 370 n. 8) a proposito dei pagani che abbiano simulato la conversione al cristianesimo ha invece un significato più ristretto della vera e propria perdita della cittadinanza, giacché allude a una specie di privazione dei diritti civili ma non, a quanto pare, della capacità matrimoniale, né all'esclusione dalla comunità politica; cfr. anche KASER, op. cit., II, p. 123. Il problema, ad ogni modo, meriterebbe un approfondimento, proprio allo scopo di aiutare a precisare le nozioni di πολιτεία e di cittadinanza in quest'epoca.

315

γενέσθαι ». L'imperatore accolse sia lui sia i suoi seguaci e lo nominò 724gister militum per Illyricum ®; la cronaca di Marcellino ricorda che nel 530, primus omnium Romanorum ducum, mise in fuga i Goti che facevano scorrerie nell'Illirico. Benché la collocazione di Mundo fra i Romanorum duces non sia prova assoluta del godimento della cittadinanza Ÿ, la carica attribuitagli lo metteva a capo di truppe composte nella massima parte da cittadini ed è quindi molto improbabile che non lo fosse egli stesso ! Come

si è visto, in tutti questi casi vi dovette essere un atto ufficiale,

non esattamente di concessione della nell'Impero 2: questo non significa giamo che qualche schiera di barbari Romani o che un gruppo di nemici

cittadinanza, ma certo di accoglimento necessariamente che ogniqualvolta legoffriva di guerreggiare insieme con i trattava singolarmente la resa questi

fossero accolti nella πολυτεία dei Romani !*; se però ciò non avveniva, doveva

essere determinante il desiderio da essi espresso di rimanere autonomi !* dalle fonti che conosco non risulta infatti nessun caso in cui fosse stata rifiutata la richiesta di qualche gruppo che desiderasse aderire all'Impero. Diverso può essere il caso di individui o famiglie isolate che per qualsiasi motivo pervenissero nel territorio dell’Impero e vi si stabilissero. Non abbiamo molte informazioni in proposito e ad ogni modo occorrerebbero minuziose ricerche, Spesso nei trattati le controparti dei Romani chiedevano la 19 Su Mundo, cfr. la voce redatta dall’EnssLin ultimo Croke, “Mundo the Gepid: from Freebooter pp. 125 ss. La fonte principale al nostro proposito è testa espressamente che Giustiniano « ἐδέξατο αὐτὸν στρατηλάτην

τοῦ

᾿λλυριῶν

in RE, XVI, 1 (1933), coll. 559 ss.; da to Roman General", Chiron, 12 (1982), Malal., XVIII p. 451 Bonn, il quale atσὺν τοῖς ἀνθρώποις αὐτοῦ, ποιήσας αὐτὸν

ἔθνους ».

130 Cfr. Marcellin., Cbron. ad a. 530, ed. MoMMSEN, Cbron. min. II (MGH, AA XI), Berolini 1894, p. 103. Come si & già visto supra alla nota 31, il termine Romanus in senso

militare puó comprendere anche gli alleati. 131 Cfr. Jones, op. cit., II, pp. 659 s. = tr. it., II, pp. 899 s. Per dei casi precedenti (IV secolo) in cui dei capi barbari entrano direttamente nell'esercito romano come ufficiali, cfr. Jones, op. cit., II, p. 642 = tr. it., II, p. 880.

12 Cfr. supra la nota 81. 13 Nella πολιτεία sarà stato accolto ad esempio il genero di Teodato, che passò ai Romani con tutti i suoi seguaci e, inviato a Costantinopoli, fu fatto patrizio: Proc., BG 1,8,3. Per altri casi in cui dei nemici passano ai Romani senza che siamo esplicitamente informati sulla loro condizione giuridica, cfr. Proc., BG 1,15,1,2; 2,11,19; 2,19,17; 2,27,32; 229,17 (i Goti temono che la resa li costringa a lasciare l'Italia); 4,26,4, Agath. 2,14,6-7.

Procopio usa talvolta l'espressione ἐπὶ «fj ἴσῃ xat ὁμοίᾳ (ad es., BG 2,11,19 s.; 2,19,17) ma ἃ dubbio se questa terminologia indichi precise caratteristiche sul piano giuridico; essa ad ogni modo compare anche in Proc., BP 1,5,14; BV 1,11,3-4; BG 3,3021; 3,3625; 3,37,14; 4,521. Tenendo conto di tutto ciò che si è detto finora, risulta probabile che i corpi di Vandali, Goti, Persiani, oltre che di Tzani, inseriti nell’esercito regolare romano fossero costituiti di cittadini; cadono in tal modo le perplessità del MASPERO, “Φοιδερᾶτοι

et Στρατιῶται dans l'armée byzantine au VI° siècle”, Byz. Zeitschr., 21 (1912), p. 105; Jones,

op.

cit., II, p. 659 = tr. it. II, p. 899;

Traci,

The

Barbarians,

cit,

pp.

303;

307; 313. Cfr. anche Merge patr. cum Thoma referend. De scientia pol. dialogus, ed. Mazzucchi, Milano 1982, V, 31. 14 Cfr. le richieste avanzate

a Narsete

dai Goti

vinti:

Proc.

BG

4,35,35;

il gene

rale di Costantinopoli pretende però che essi lascino l’Italia, e quindi il territorio romano: ibid., $ 36.

316

restituzione di tutti i transfughi che avevano trovato rifugio nell'Impero, ma l’imperatore cercava solitamente di evitare il loro rimpatrio 5. Ciò potrebbe indicare che per gli individui isolati che si stabilivano in territorio romano senza l'approvazione dell'imperatore l'acquisto della cittadinanza romana non era immediato, ma che si intendeva ad ogni modo favorirlo *. È probabile che nella valutazione dello status di queste persone si procedesse in maniera piuttosto empirica: si sarà tenuto conto del tempo trascorso nell'ambito del. l’Impero,

del loro inserimento

nell'ambiente

e della loro posizione

sociale,

del concreto adeguamento ai costumi romani nella loro vita e nei loro atti. Α concessioni espresse della cittadinanza a singoli individui non ἃ da pen-

sare

!?,

10. I barbari onorati di qualcbe dignità o carica e la Nov.

117,4.

Un caso particolare puó essere costituito da quei barbari che ricevettero dallimperatore cariche o dignità civili o militari. Ciò in realtà si verificò sia a favore di persone

che vivevano

in territorio romano

ed erano

diret-

tamente sottoposte all'imperatore, sia a favore di capi di popolazioni che potevano anche essere stabilite in^regioni già appartenenti all'Impero ma erano legate a questo solamente da vincoli di amicizia o trattati !*. Quanto alla prima ipotesi, sappiamo che in epoca piá tarda il fatto di aver ricevuto qualche dignità dall'imperatore fu considerato come un indizio in base a cui si poteva ritenere che la persona cosf onorata dovesse comportarsi come 135 p. 114. rifugiati patria: romani, problemi

un

Cfr. MiLLER, Byzantine Treaties, cit., pp. 70 5.; adde Malch., fr. 2 in FHG, IV, In occasione della “pace eterna” del 532 con la Persia, gli Iberi che si erano a Costantinopoli furono lasciati liberi di scegliere se restarvi o ritornare in Proc., BP 1,22,16. È probabile che quelli che restarono diventassero cittadini ma ciò porterebbe a concludere che in precedenza non lo erano ancora. Analoghi sorsero

stabili che non

nel 577-78

sarebbero

dopo

la rivolta

stati restituiti

dei

principi

persarmeni:

« τοὺς ὅσοι βούλονται

il Cesare

Ῥωμαϊχῇς

Tiberio

μετασχεῖν πολι-

τείας»: Menand. Prot., fr. 47, in FHG, IV, pp. 249 s. Müller (per l'espressione cfr. supra la nota 128); cfr. fr. 54 p. 255; fr. 60 pp. 260 5. 1% Cfr, l’affermazione di Giustiniano in C. 7,15,2 (a. 530): « ampliandam enim magis civitatem nostram quam minuendam esse censemus »; cfr. anche C. 6,40,2,2 (a. 531). 17 Cfr. supra la nota 81. Criteri analoghi a quelli esposti sono applicati nel secolo XI in Πεῖρα 14,16 (ZEPos IV, p. 47): cfr. anche infra la nota 139.

18 C. 1,5,12,17 (senza data, ma probabilmente appartenente ai pochi mesi dell'anno 527 in cui Giustino

e Giustiniano

regnarono

insieme)

prevede

espressamente



in de

roga alle disposizioni sancite contro gli eretici — che dei Goti « γινομένων ἀνέχεσθαι gov δεράτων

xal τιμωμένων »; per

altri esempi

VI vedi le citazioni supra alla nota 48;

concreti

relativi

tanto

al secolo

V

quanto

al

per i titoli concessi a capi arabi, cfr. anche

STEIN, Histoire, cit., II, pp. 296 ss. Alcuni comandanti negli eserciti di Giustiniano erano di stirpe gotica (ad es. Proc., BP 1,8,3); altri erano originari dell'Armenia soggetta ai

Persiani (cfr., ad es., Proc, BP 1,15,31-32: Narses, Aratios, Isaak; BV 2,242 e BG 3,31-32: Artabanes); altri ancora venivano dall’Iberia: cfr. Proc., BP 1,12,11-14 e BG 1,5,3 (Peranio). Ovviamente, nel caso di persone residenti stabilmente nell'Impero, la concessione della dignità o carica può presentare interesse ai fini del nostro discorso qua-

lora non sia stata preceduta da un atto espresso di accoglimento nella πολιτεία, come ad esempio era avvenuto per Mundo

(supra, nota 129). Cfr. anche De sc. pol. dial., loc. cit.

(n. 133).

317

cittadino romano e servirsi quindi del diritto romano !” anche se per avventura fosse entrato nell'Impero senza autorizzazione; in effetti il rivestire una

carica o una dignità denota un inserimento particolare nella πολιτεία τῶν Ῥωμαίων e quindi dovrebbe far presupporre, o comportare di conseguenza, lo status di cittadino !*; del resto, non vi sono particolari motivi per credere che quest’ultimo dovesse essere a costoro negato. Il problema è un po’ piá delicato nell'ipotesi dei capi barbari che ricevevano dignità imperiali pur restando in posizione di governo presso i loro popoli, stanziati o no su territori dell’Impero; essi infatti potevano essere detti ὑπήχοοι e "appartenenti alla πολιτεία" in un senso assai pit elastico che non coloro di cui si è discusso in precedenza. Molto noto è il caso di Teodorico, che dall'imperatore Zenone ottenne a Costantinopoli il consolato

per l'anno 484 !*; più vicina ai tempi di cui ci occupiamo è la vicenda di 19 Per il secolo XI cfr. soprattutto Πεῖρα 14,16 (ZePos IV, p. 47); anche 54,6 (ibid., p. 225): il patrizio David d'Iberia fa testamento ispirandosi al diritto romano, ma istituisce erede un figlio qualificato come ἐθνιχός, forse perché nato quando il padre non era ancora diventato patrizio. Si noti che le espressioni che leggiamo nel primo dei

due passi or ora citati possono essere accostate a quelle usate nella Nov. 21,1 per dimostrare che gli Armeni devono applicare il diritto romano. ΜῸ I πολιτιχὰ ὀφφίχια o anche δημόσια ὀφφίχια (esempi: ἄρχων; συγκλητιχός, in cui rientra anche il patriziato; δικαστής) sono collegati con la cittadinanza, sia pure dal punto di vista della capitis deminutio, nello scbol. ἼΑξιον ad Bas. 46,2,4 = D. 4,5,5 (BS 2740, 1-14); esso dà l'impressione di appartenere al VI secolo; ad ogni modo trova in un certo senso conferma, per il IX secolo, nel passo di Genes., III, 55 Bonn citato supra alla nota 62. E pertanto probabile che i barbari residenti stabilmente nell’Impero c poi onorati di qualche dignità fossero riconosciuti come cittadini, quand'anche il loro ingresso in territorio romano fosse avvenuto individualmente e senza essere portato a conoscenza dell'imperatore. Del resto, ciò trova conferma nella Nov. 117,4, su cui vedi énfra nel testo. Un maggiore approfondimento della questione presupporrebbe minuziosi studi

prosopografici che non possono qui evidentemente essere affrontati. 141 Cfr. per tutti ENSSLIN, Theoderich der Grosse, München pp. 54 s.; DEMouckor, La formation de 1979, pp. 787 s.; WoLFRAM, Geschichte Burns, The Ostrogotbs, cit., p. 72. Che sume normalmente dal fatto che egli porta

l'Europe et der Goten, Teodorico il nome di

1947

(rist.

1959),

les invasions barbares, II, 2, Paris München 1979, pp. 544 s.; 256 5.; avesse la cittadinanza romana si deFlavius (cfr. ad esempio HARTMANN,

Geschichte Italiens im Mittelalter, 1, Leipzig 1897, rist. Hildesheim 1969, pp. 86s.) ma non risulta con precisione quando l'abbia assunto; già prima di diventare console era stato nominato magister militum praesentalis e patrizio, ed era anche stato adottato per arma da Zenone (ENSSLIN, op. cit., p. 41 ricollega appunto a questi fatti il nome

Flavius; cfr. anche DEMOUGEOT, ferta la mano

di Giuliana Anicia

op. cit., pp. 785 s.). Il fatto che nel 478 gli fosse of(Malch., fr. 16, in FHG

IV, p. 123

Müller,

cfr. De-

MOUGEOT, op. cit., p. 787) potrebbe indicare che egli era già considerato "cittadino romano”, ma non è decisivo perché l’imperatore poteva, con la propria autorizzazione, rendere legittimo il matrimonio fra cittadini e stranieri (ben noto è il caso del goto Fravitta che intorno al 392 sposò una cittadina romana con l’autorizzazione di Teodosio 1: cfr. Eunap., fr. 60, in FHG IV, p. 41 Müller; egli stesso diventò poi console nel 401); piá che all'ingresso nella cittadinanza romana alluderà a un'alta carica a Costantinopoli la richiesta formulata da Teodorico nelle trattative con Adamantios (a. 479) di « εἰσδεχθῆναι εἰς τὴν πόλιν τὸν Ῥωμαϊχὸν πολιτεύσοντα τρόπον» (Malch., fr. 18 in FGH IV, p. 129 Müller): cfr. anche WOLFRAM, op. cit., p. 343.

Si noti ancora che il nome Flavius compare anche sulle monete di Odoacre, il quale

318

Eutarico, genero di Teodorico e padre di Atalarico, che nel 519 rivestf il consolato in Italia. Gli studiosi ritengono comunemente che egli abbia precedentemente

ottenuto

la cittadinanza,

ma

nessuna

fonte

allude

a un

atto

espresso di tal genere !9; è però legittimo pensare che l'elevazione al consolato comportasse di per sé implicitamente il riconoscimento della qualità di Romanus 15, Tale implicito riconoscimento del resto sembra attestato anche per altre cariche meno prestigiose da alcune epistole scritte da Avito vescovo

di Viennes per conto di Sigismondo re di Borgogna “. Ancora, Menandro afferma che al tempo di Tiberio II il chagan degli Avari, Baiano — che allora viveva al di fuori dell'Impero, sul lato sinistro del Danubio —, desiderava τῇ x«0' ἡμᾶς πολιτείᾳ χαίρειν e quindi cercava di rendersi amico dell'im-

peratore: è difficile che questa espressione alluda semplicemente allo status di cittadino ed è più logico pensare che si riferisca a una qualche dignità romana che avrebbe però inserito l'onorato nell'ambito della πολιτεία !5. non fu mai console, ma solamente magister militum e patrizio (cfr. STEIN, Histoire, cit., II, p. 48 n. 4); sull'uso di esso nel tardo Impero cfr. Mommsen, “Ostgothische Studien",

cit, in Gesammelte Schriften, cit., IV, pp. 476s. (= Neues

Archiv, cit, pp. 5368.) e

la sua nota alla voce Flavius nell'indice dell'edizione delle Variae di Cassiodoro

(MGH,

AA XII), Berolini 1894 (rist. 1961), p. 493; Mócsv, "Der Name Flavius als Rangbezeich nung in der Spátantike", Akten des IV intern. Kongresses für griecb. und lat. Epigrapbik, Wien 1964, pp. 257ss.; WOLFRAM, Intitulatio, I (Mitteilungen des Inst. fur Gsterr. Geschichtsforsch., Ergänzungsband, XXI), Graz-Wien-Küln 1967, pp. 55ss. 1€ Anche qui gli studiosi desumono la cittadinanza romana di Eutarico dal nome (Flavius Eutharicus Cillica) e la ricollegano solitamente al fatto che egli risulta essere stato

adottato

per

arma

da

Giustino:

cfr.

HARTMANN,

op.

cit.,

I,

p.

167;

ENssLIN,

Theoderic, cit., p. 298; STEIN, Histoire, cit., II, p. 226; WoLFRAM, Geschichte, cit. p. 405; anche Vismara, Edictum Tbeoderici, cit., p. 51 e n. 180; DEMoUGEOT, op. cit., II, 2, p. 816. Non è però sicuro che davvero l'adoptio per arma comportasse l'acquisto della cittadinanza,

dato

che

essa

certe

non

creava

un

rapporto

di filiazione,

sia

pure

fittizia: si vedano le discussioni svoltesi a Costantinopoli in relazione alla progettata adozione del principe ereditario persiano Cosroe da parte dell'imperatore Giustino: Proc., BP 1,11,6-22 e PIELER, "L'aspect politique et juridique de l'adoption de Chosroès proposée par les Perses à Justin”, Revue internationale des droits de l'antiquité, 3* S., 19 (1972), pp. 428 ss. 18 Il console viene infatti denominato Ῥωμαίων ὕπατος (Proc. BG 2,6,16; cfr. BP 1,25,40); la Nov. 105 praef. p. 501,11 auspica che tale istituzione « διηνεχὴς μείνῃ Ῥωμαίοις, ἅπασι

δὲ τοῖς ἀγαθοῖς ἀνδράσιν

14 Cfr. Avit., Ep.

47(42)

ὑπάρχτι Bath... ».

diretta a Vitaliano in nome

di Sigismondo,

succeduto

nel

515 al padre Gundobado: « quoscumque bonorum privilegiis erigitis, Romanos putare debetis » [ed. Peiper, MGH, AA VI, 2 (1883), p. 76]; Id., Ep. 78(69) (ibid., p. 93), scritta, sempre a nome di Sigismondo,

all'imperatore Anastasio:

«quos

militiae fascibus et pecu-

liaris gratiae pietate sustollitis, quos in extimis terrarum partibus aulae pollentis contubernio et veneranda Romani nominis participatione ditatis ...»: la presente lettera ringrazia l'imperatore per la concessione a Sigismondo del titolo di magister militum Galliae, di cui godevano già i suoi antenati; cfr. anche Avit., Ep. 93(83) (ibid., p. 100), e STEIN, Histoire, cit., II, pp. 188s.; DEMOUGEOT, op. cit., p. 671. Nell'ep. 9(7) di Avito, Si-

gismondo è denominato patricius (MGH,

AA VI, 2, p. 45). La terminologia usata nelle

lettere citate sembra indicare un'appartenenza giuridica all'Impero e non solo politica, per la quale non vi sarebbe stato bisogno di titoli o cariche; certo peró noi conosciamo

solo il pensiero di Sigismondo e non quello dell'imperatore. M5 Menand.

Prot., fr. 48 in FHG

IV, p. 252 Müller.

Meno

verosimile

mi

sembra

319

Anche per i capi di popolazioni barbare, dunque, le testimonianze citate — peraltro non appartenenti al regno di Giustiniano — sembrerebbero indicare che almeno in certi casi la concessione di una dignità imperiale veniva intesa come partecipazione della qualità di Romanus e come inserimento nell'Impero; può anche parlarsi di cittadinanza, tenendo però presente che di essa vengono qui in rilievo i privilegi piuttosto che gli obblighi ^. Per l'epoca giustinianea in realtà vi è un testo legislativo che fa riferi mento ai barbari onorati di qualche carica o dignità dall’imperatore, ma non è del tutto chiaro, e forse anche per questo non gli è stata finora dedicata la dovuta attenzione 7. Si tratta della Nov. 117,4: «'Enetôh δὲ νόμον πρώην ἐξεφωνήσαμεν χελεύοντα ἢ προιχῷα γίνεσθαι συμβόλαια ἢ ἄλλας συστάσεις προϊέναι γινομένας παρὰ τοῖς ἐχχλησιεχδίχοις, δι᾽ ὧν τοὺς γάμονς προςήχει βεβαιοῦσθαι, ἢ γοῦν ὄρχους παρέχεσθαι, ἐπὶ τοῦ παρόντος συνείδομεν χάλλιον διατυπῶσαι τὰ περὶ τούτων πρώην νομοθετηϑέντα. χαὶ διὰ τοῦτο χελεύομεν τοὺς μεγάλοις ἀξιώμασι χεχοσμημένους μέχρις ἰλλουστρίων μὴ ἄλλως γάμοις προςομιλεῖν εἰ μὴ προιχῷα συγγράφοιεν συμβόλαια, πλὴν εἰ μή τις πρὸ τοῦ τυχεῖν τῶν τοιούτων ἀξιωμάτων ἐκ μόνης διαθέσεως ἠγάγετο γαμετήν. τοὺς γὰρ τοιούτους γάμους τοὺς πρὸ τῆς ἀξίας γενομένους καὶ μετὰ τὴν ἀξίαν νομίμους μένειν χελεύομεν, xal τοὺς ἐξ αὐτῶν τεχθέντας νομίμους εἶναι παῖδας: μετὰ μέντοι τὸ τιμηθῆναί τινας τοιαύταις ἀξίαις μὴ ἄλλως ἄγεσθαι γαμετὰς πλὴν εἰ μὴ μετὰ προικῴων συμβολαίων. ταύτην δὲ τὴν τοῦ νόμου ἀκρίβειαν συγχωροῦμεν τοῖς ὑποτεταγμένοις τῇ ἡμετέρᾳ πολιτείᾳ βαρβάροις, χἂν

ἀξιώμασι, τοιούτοις ὑπάρχοιεν

χεχοσμημένοι

ὥςτε

καὶ διαθέσει ψιλῇ

δύνασθαι αὐτοὺς βουλομένους συναλλάσσειν γάμους. τοὺς δὲ λοιποὺς ἅπαντας παρὰ τοὺς ταῖς μεγάλαις, ὡς εἴρηται, ἀξίαις χεχοσμημένους,

οἱαςδήποτε εἶεν ἀξίας ἢ στρατείας ἢ ἐπιτηδεύσεως, εἰ μὲν βουληθεῖεν ἢ δυνηθεῖεν, οὐ χωλύομεν μετὰ προιχῴων συμβολαίων ἄγεσθαι γαμετάς; εἰ δὲ xal τοῦτο μὴ παραφυλάξουσι, καὶ τοὺς Ex μόνης διαθέσεως ἀποδεικνυμένους γάμους βεβαίους εἶναι θεσπίζομεν, καὶ τοὺς ἐξ αὐτῶν

τικτομένους νομίμους εἶναι παῖδας χελεύομεν » 1^. il pensare che lo storico con tale espressione intenda alludere al desiderio di ottenere uno stanziamento

in territori dell'Impero.

14 È logico pensare, ad esempio, che in questi casi non vi fosse obbligo di applicare il diritto romano o che ad ogni modo l'imperatore non si sforzasse di ottenere tale risultato. 14 Per quanto ho potuto vedere, esso è messo in rilievo solamente dal BRuoct, Istituzioni, cit., p. 50. Benché egli non si esprima chiaramente, a giudicare dal contesto

parrebbe intendere la disposizione come relativa a popolazioni prive di cittadinanza. Analoga sembra essere l'interpretazione del VAN per WAL, Manuale Novellarum Justiniani, Groningen-Amsterdam 1964, p. 65 n. 525, il quale parla di «chefs barbares qui ont obtenu l'illustrat ». 8

La

traduzione

latina

dell'Autbenticum

recita:

« Quia

vero legem

dudum

protu-

limus iubentem aut dotalia fieri documenta aut alias probationes procedere factas apud ecclesiae defensores, per quas nuptias competat. confirmari, aut certe sacramenta praeberi,

320

Questo

forme

passo costituisce un capitolo della storia della disciplina delle

matrimoniali 9. Giustiniano

nella Nov.

74,4

aveva

imposto

l'uso

degli strumenti dotali ai piá alti dignitari comprendendovi i senatori e tutti quelli portanti il titolo di illustre , mentre il ceto medio poteva limitarsi ad un'attestazione

scritta dell'avvenuto

matrimonio

redatta da un defensor

ecclesiae e firmata da almeno tre testimoni; solo la bassa plebe, i contadini e i militari di ultimo rango potevano continuare a concludere le nozze senza uso di documenti scritti, Tali norme sono richiamate e riassunte anche nella Nov. 89,1,1 ma dovettero dare luogo a proteste o a inconvenienti perché ben presto Giustiniano decise di semplificarle con il testo di legge che abbiamo riportato. La disposizione relativa ai dignitari è rimasta, ma con due precisazioni: da un lato il matrimonio contratto precedentemente alla con-

cessione della dignità resta valido anche senza redazione di strumenti dotali, dall’altro Giustiniano ὑποτεταγμένοις

fa grazia dell’osservanza

τῇ ἡμετέρᾳ

πολιτείᾳ

di tale disposizione

« τοῖς

βαρβάροις », i quali pertanto

anche

se insigniti di alte dignità possono continuare a contrarre nozze mediante il semplice affectus. Tutte le altre persone e categorie sociali non hanno pit bisogno di documenti scritti. Ma chi sono questi barbari che la novella esenta dall’obbligo di scritture dotali? Inoltre, l’uso del vocabolo βάρβαροι implica necessariamente che essi

fossero privi della cittadinanza romana? La novella impiega effettivamente una terminologia un po' ambigua, che dovette risultare poco chiara agli stessi contemporanei, tant'è vero che i due epitomatori greci del VI secolo di cui abbiamo le summae, Anastasio di Emesa e Teodoro Scolastico, sembrano averla intesa in modo diverso:

il primo parla infatti di « ol ὑπόσπονδοι βάρβαροι »,

mostrando cosí di riferire la disposizione ai capi barbari dei popoli alleati !5; in praesenti perspeximus melius disponere

rea iubemus

eos qui maximis

ea quae de bis pridem sancita sunt. Et propte-

dignitatibus

decorati sunt

usque

ad illustres non

aliter

nuptias celebrare nisi dotalia scribantur instrumenta, nisi tamen aliquis antequam mereretur buiusmodi dignitates ex affectu solo duxit uxorem. Tales enim nuptias ante dignitatem factas et post dignitatem legitimas manere praecipimus, et ex bis natos legitimos

esse filios; postquam vero bonorati fuerint aliqui buiusmodi dignitatibus, non aliter ducere uxores

nisi cum

dotalibus

instrumentis.

Hanc.

autem

legis subtilitatem.

concedimus

subiectis nostrae reipublicae barbaris, licet dignitatibus buiusmodi decorati sint, ut etiam nudo affectu possint ipsi volentes contrabere nuptias. Reliquos autem omnes praeter eos qui maximis, sicut. dictum est, dignitatibus decorati sunt, cuiuslibet sint dignitatis aut

militiae aut studii, si quidem

voluerint aut potuerint,

instrumentis ducere uxores; si autem

non

probibemus

cum

dotalibus

etiam boc non custodierint, et ex solo affectu cele-

bratas nuptias firmas esse sancimus, et ex eis natos legitimos esse filios iubemus ». La Nov. 117 ἃ del dicembre 542, mentre la Nov. 74 citata infra nel testo appartiene αἱ giugno 538.

19 In materia v. per tutti KASER, op. cit., II, pp. 169 ss. 19 Ció era già largamente diffuso nella prassi:

cfr. C. 7,6,1,9. Sul titolo di illustre,

cfr. KocH, Die byzantiniscben Beamtentitel von 400 bis 700, pp. 34 ss.; STEIN, Histoire, cit., II, pp. 429 ss. 151 Ecco

il testo

di

Athan.,

Ep.

sov.

10,9

secondo

la

phil. Diss.,

nuova

Jena

edizione

1903,

basata

sul

Cod. Lavr. 8 65, che ho potuto consultare grazie alla cortesia dei curatori, D. Simon e Sp.

Troianos:

νόμιμον

«Οἱ

συναλλάττειν

ἀξιωματιχοὶ

γάμον,

μέχρις

εἰ μὴ

ἄρα

ἰλλουστρίων

πρὸ

τῆς

χωρὶς

ἀξίας

προικῴων

hyéyovro.

Οἱ

συμβολαίων

δὲ

οὐ

ὑπόσπονδοι

δύνανται

βάρβαροι,

321

il secondo invece la applica agli « ὑποτελεῖς βάρβαροι », espressione con cui dovrebbero intendersi coloro che erano pienamente inseriti nell'Impero e soggetti agli obblighi tributari gravanti sui subiecti '* Per verità, un'attenta analisi della novella mostra che il senso da attribuirle era proprio quest'ultimo. Da un lato infatti il termine ὑποτεταγμένοι, se in sé e per sé è piuttosto generico !*, viene usato anche altrove nelle leggi giustinianee come equivalente ad ὑπήχοου e con particolare frequenza per indicare coloro che sono sottoposti alla competenza giurisdizionale di un determinato magistrato **; dall'altro la storia stessa di questa norma conferma l'interpretazione di Teodoro: la nostra novella infatti, come si è detto, intende rettificare la Nov. 74,4; ora, quest'ultima pone una norma generale x&v ἀξιωματικοί εἰσι, καὶ ol λοιποὶ δὲ πάντες, ὁποίας ἄν εἶεν στρατείας ἢ ἐπιτηδεύσεως, δύνανται καὶ μετὰ προιχῴων συμβολαίων xal tx μόνης γαμιχῆς διαθέσεως νόμιμον συναλλάττειν γάμον,

μὴ

δεόμενοι τῆς περὶ τῶν

τοιούτων

γάμων

χειμένης

παρατηρήσεως

ἐν ταῖς

προλαβούσαις

δια-

τάξεσιν». La vecchia edizione curata dallo HEIMBACH (Anecd., I, p. 126) è pi scorretta, in quanto fra l'altro tra ὑπόσπονδοι e βάρβαροι inserisce χαί che rende più oscuro il senso della frase.

Sul significato del termine ὑπόσπονδοι cfr. supra la nota 117. 12 Cfr. Theod., Summa « Οἱ ἀξιωματικοὶ

μέχρι

τῶν

πρὸ τῆς ἀξίας ἠγάγοντο᾽ ἀξιωματικοὶ

εἰσιν, ὡς

nov.

117, 5 (ed. ZACHARIAE, Anecd., Lipsiae

ἰλλονστρίων

οὐ δύνανται

οἱ δὲ μὴ ὄντες

θέλωσιν

ἀγάγονται

γαμετὰς

ἀξιωματιχοὶ drpolxous

&xpolxouc

ῥωμαῖοι,

γυναῖχας,

καὶ

μηδὲ

1843, p. 112):

λαμβάνειν,

ὑποτελεῖς χρείαν

εἰ μὴ

βάρβαροι

ἔχοντες

τῆς

dpa

xiv παρὰ

τοῖς ἐκκλησιεχδίχοις γενομένης παρατηρήσεως. μέμνησο τῆς οδ᾽ νεαρᾶς». Questo testo è riportato anche nello scbol. Οἱ ἀξιωματικοί ad Bas. 28,4,51(47): BS 1844,4 ss. Lo scbol. Τούς (ibid., 22) designa i barbari in questione come Τοὺς ἐθνιχούς Sul significato di ὑποτελεῖς cfr. supra la nota 115. 153 Ad es., Menand. Prot., fr. 11 (in FHG IV, p. 211 Müller) lo adopera per indicare le popolazioni dipendenti politicamente dai Lazi: « ὡς ἀποδίδως μοι Λαζικὴν ξὺν τοῖς ὑποτεταγμένοις ἔθνεσιν αὐτῇ»; a sua volta Agath. 3,16,2) parla dei Romani come « τῶν ὑφ᾽ οὖς ol Κόλχοι (cioè i Lazi) τετάχαται ». Tali autori tuttavia usano in senso generico anche il termine ὑπήκοοι; cfr. supra la nota 73. 14 Cfr. C. 1,4,34,12 (a. 534; indica i popoli sottoposti alla competenza giurisdizionale del prefetto del pretorio); più spesso l'uso in questo senso separa la preposizione dal verbo:

cfr., ad es., const.

Δέδωχεν

$ 23;

Nov.

25,4

pr. p.

199,29-30;

Nov.

69,4

p. 353,29. Un significato piá generico sembra quello di Nov. 8 epil. p. 78,9, dove si trova anche l'interscambio con Unico. (ibid., p. 78,13); la stessa Nov. 8,10 pr. p. 73,20 e cap. 12 p. 75,35-36 usa il termine per indicare la soggezione delle province al loro governatore. Meno interessante al nostro proposito è l'utilizzazione del vocabolo in C. 9,47,26,8(4) (a. 529)— dove esso allude ai luoghi assoggettati alle disposizioni della costituzione stessa — e nella Nov. 8 Ed. pr. dove esso qualitica la novella annessa all'editto medesimo.

Si noti pure che l'Autbenticum, il cui testo è stato riportato supra alla nota traduce

ὑποτεταγμένοις

con subiectis

e che

l'epitome

latina

di Giuliano,

Nov.

148,

108(109),

381 (p. 129 Hiinel), pur rendendo il vocabolo con «sub nostra ditione constitutis », che è generico, parla poi di «ceferis … nostris subiectis», lasciando chiaramente intendere che i barbari di cui si parla sono annoverati anch'essi fra i subiecti. In questo senso è probabilmente da intendere anche l'epitome greca dell'Anonimo (= Giuliano? cfr. da ult. Simon - Troranos - Weiss, "Zum griechischen Novellenindex des Antecessor

Julian",

Fontes

minores

II, Frankfurt/Main

1977, pp.

18s.), ed.

ZACHARIAE,

Amecd.,

p. 209, che parla semplicemente di «ol δὲ βάρβαροι ἀξιωματιχοί» senza ulteriori precisazioni.

322

come qualsiasi altra legge, senza affatto accennare ai barbari; quelli di essi a cui si riferisce la Nov. 117,4 dovevano quindi essere tenuti ad applicare la Nov. 74,4 — cosí come tutte le altre costituzioni dell'imperatore — senza che queste li ricordassero espressamente 5; è anche probabile che fossero presenti e influenti presso la corte di Costantinopoli per essere riusciti a ottenere una modifica in senso loro favorevole, Queste condizioni evidentemente

non sussistevano per i capi di popoli barbari vincolati da un trattato verso l'Impero: quand'anche si potesse affermare con piena sicurezza che la dignità loro concessa li rendeva automaticamente cittadini romani e che erano tenuti a osservare le costituzioni imperiali, & evidente che queste ultime non venivano normalmente redatte pensando ad essi né spesso venivano da essi conosciute; la correzione di una norma imperiale per riguardo a loro diventa quindi un fenomeno del tutto inverosimile. Si può tutt'al più ritenere che, se veramente erano cittadini, potessero usufruire anch'essi della norma in questione, ma non é pensabile che essa concernesse soltanto loro. Se la nostra ricostruzione è esatta, ne risulta pure che questi alti dignitari di origine barbara che ha di mira la Nov. 117,4 erano considerati cittadini romani, dato che dovevano normalmente applicare il diritto romano comune a meno che, come in questo caso, ottenessero deroghe espresse; inoltre, i] fatto che si parli dei loro matrimoni insieme con quelli dei cittadini romani e che né la novella né alcuno degli epitomatori abbiano sentito l'esigenza di precisare se potevano o no sposare donne romane lascia pensare che non vi dovesse essere alcun dubbio sul fatto che tutti i matrimoni di cui si parla potessero o anzi dovessero avvenire con cittadine romane. Di conseguenza il termine βάρβαροι usato nella novella e la voce Ῥωμαῖοι che Teodoro vi contrappone devono essere intesi non in senso giuridico, ma storico e cultu-

rale: questi barbari sono persone immesse solo di recente nella πολιτεία dei Romani e caratterizzate ancora, per dirla con l'epitome Juliani, da una buona dose di simplicitas '#, È probabile che proprio l'uso di questa termi-

nologia atecnica abbia tratto in inganno Atanasio !” e l'abbia indotto a riferire la disposizione alle popolazioni barbare vincolate all'Impero da un trattato. 155 Ciò è confermato dalla fraseologia usata dalla novella stessa: sono

esentati

dall'obbligo

di redigere

un

documento

scritto

essa non dice che

i dignitari

barbari,

ma

in

generale i barbari soggetti alla πολιτεία, anche se siano dignitari; si vuole alludere pertanto a quelle popolazioni considerate barbare che devono normalmente applicare il diritto romano. Per verità lo stesso modo di esprimersi è impiegato proprio da Atanasio, ma ciò si può spiegare nel senso che questi ha ricalcato lo stile della novella.

modo

1% Cfr. il già citato cap. 381 dell'epitome latina di Giuliano: «... exceptis tantumbarbaris dignitate decoratis; bis enim sub nostra ditione constitutis propter sim-

plicitatem

eorum

mini “Romano”

damus

licentiam

e “barbaro”

et nuda

affectione

nuptias

facere ». Sull'uso

dei

ter-

in senso culturale, cfr. supra il $ 1 n. 4 e specialmente

la nota 24; al di fuori della legislazione giustinianea, cfr. C. 1,3,28,3 (a. 468):

«Quod

si

testator ... barbarae sit nationis »; tale costituzione è citata anche nel Nomoc. XIV tit. II, 1, ed. Prrra, Juris ecclesiastici Graecorum bistoria et monumenta, II, Romae 1868 (rist., Roma 1963), p. 491; altra versione greca negli auctaria, ibid., p. 492. 157 Egli partiva probabilmente dal presupposto secondo cui i barbari inseriti nelle strutture dell'Impero erano diventati Romani in senso giuridico (cfr. supra la nota 78).

323

Questa spiegazione non toglie che l'affermazione di Atanasio, benché non riproduca esattamente il contenuto della novella, sia piena di interesse. Egli non trova affatto strano che una legge imperiale stabilisca come devono comportarsi, nel concludere i matrimoni, delle persone che non sono normalmente destinatarie delle costituzioni imperiali e che non sono di per sé tenute ad applicare il diritto romano !*, D'altra parte, se si ritiene che Atanasio avesse in mente le nozze contratte con donne romane

e a questi soli casi limitasse

la costituzione, dobbiamo pensare che desse alla norma un'estensione assai ristretta: secondo quando si è visto, infatti, ancora al tempo di Giustiniano uno straniero avrebbe potuto sposare una donna romana solo su espressa autorizzazione dell'imperatore 13, Oppure dobbiamo vedere in questo passo di Atanasio un indizio dell’esistenza della capacità matrimoniale con i Romani

anche a favore dei popoli barbari alleati 1? 11. L’ambito territoriale di applicazione delle leggi imperiali e lo status delle popolazioni romanizzate d'Occidente. Il tentativo di comprendere l’atteggiamento di Atanasio ci costringe a toccare, sia pure sommariamente, il problema della estensione delle leggi imperiali in età giustinianea. Esso del resto deve essere affrontato anche perché è pressoché l’unico dato offerto dalla legislazione di quest'epoca per esaminare le prime due questioni che ci eravamo poste, e cioè quale fosse, al tempo di Giustiniano e nei confronti dell'Impero, lo status delle popolazioni romanizzate d'Occidente assoggettate dai barbari e se una condizione particolare poteva essere attribuita agli Italici. Abbiamo già visto in precedenza che tutti i popoli che fanno parte della πολιτεία, cioè che sono governati direttamente dall'imperatore, sono citta158 afferma sia con avrebbe 159 indizio solo in giurista

Si noti infatti che egli, modellando la propria dizione su quella della novella, che gli ὑπόσπονδοι βάρβαροι, "anche se" siano dignitari, possono contrarre nozze la redazione di strumenti dotali sia mediante il solo affetto nuziale. La legge quindi preso in considerazione tutti i barbari in questione. Cfr. supra il $ 4 e la nota 141. Nell'epitome di Atanasio non c’è però il minimo che lasci supporre che egli intendesse riferire la norma agli ὑπόσπονδοι βάρβαροι quanto sposassero donne romane; se mai si potrebbe piuttosto pensare che il volesse sottintendere che la norma si applicava a tali barbari in quanto si trovas-

sero su territorio romano.

160 Il GAUDEMET, Institutions de l'antiquité, i trattati concedessero il conubium a determinate fonte lo prova; cfr. anche la letteratura citata Atanasio sarebbe pit facile da spiegare. D'altro

cit., p. 725, ha ipotizzato che talvolta popolazioni; se cosí fosse (ma nessuna supra alla nota 79) l'atteggiamento di canto, come si è visto supra alle note

31 e 35, il termine Ῥωμαῖος in senso militare o politico poteva comprendere anche i soldati o i popoli alleati. Poiché Teofilo, Inst. par. 1,10 pr. parafrasava il testo corri.

spondente delle Istituzioni affermando che erano legittime le nozze fra un "romano" e una "romana" se sussistevano i requisiti richiesti dalle leggi, è possibile che talvolta si sia addivenuti a interpretare il termine “romano” nel senso più ampio. Ma di ciò non mi risulta che esista nessuna testimonianza sicura, anche se non è escluso che più ampie

ricerche possano dare qualche frutto.

324

dini romani e devono applicare il diritto romano, cioè le compilazioni giustinianee e le altre norme emanate dall'autorità imperiale e non espressamente

limitate ad una determinata città o provincia !, Giustiniano, anzi, si preoccupa di rendere effettivo questo principio richiamando piá di una volta determinati popoli dell'Impero alla necessità di rispettare totalmente la normativa ufficiale, anche se contrastante con usanze locali ©. Se dunque è vero che le leggi emanate dall'imperatore devono valere per tutto l'orbis Romanus, che coincide con l’imperium Romanum, ossia con i territori soggetti alla Romana dicio '9, è però anche vero che in via normale i confini dell'Impero costituiscono il limite della loro estensione *, anche perché per la loro pubblicazione è necessaria la cooperazione della struttura amministrativa imperiale ! I destinatari delle norme, in sostanza, sono solo i subiecti dell'imperatore !4 Ed in effetti numerose leggi giustinianee indicano l'ambito di applicazione per esse previsto riferendosi esclusivamente alla città di Costantinopoli e alle province 7, All'ambito della πολιτεία cosí individuato si contrappongono

161 Cfr. supra il $ 5 e specialmente la nota 77. Il fatto che esistessero delle costituzioni con applicazione limitata territorialmente non abbisogna per quest'epoca di alcuna dimostrazione: cfr., ad es., C. 8,10,12-13; Nov. 13; Nov. 21 ed Ed. 5; Nov. 36 e Athan,, 19,2 (ed. HEIMBACH, Anecd., I, p. 170); Nov. 40 p. 261,22; Ed. 13; Nov. app. VIII e IX. Naturalmente, in certi casi puó essere dubbio (e lo era già nell'antichità: cfr. C. 8,10,13) se una constitutio sia esclusivamente locale oppure no: cfr., ad es., le Nov. 32-34.

12 Cfr. ancora supra la nota 77. Per la tendenza giustinianea a dare uniformità al. l’Impero

anche

nel campo

18 Il riferimento

del diritto pubblico,

all’orbis Romanus

cfr. PuLIATTI,

Ricerche,

cit., pp.

17 ss.

come limite di efficacia delle leggi imperiali è

in C. 6,23,31,1 (a. 534); 6,51,1 pr. (a. 534); cfr. anche C. 3,1,14,1 (a. 530); 1,3,53(54),2 (a. 533); 4,21,20,4 (a. 530); 9,13,1,1c (a. 533); Nov. 36,6 p. 244,15 (a. 535); quello allimperium Romanum in C. 2,58(59)2 pr. (a. 531); 8,10,13 (a. 531); cfr. 3,1,13,6 (a. 530); le terre soggette alla Romana dicio sono richiamate in C. 8,51(52),3,1 (a. 529); cfr. const. Imperatoriam, $ 1 e Nov. 1 epil. p. 9,40-42. La Nov. 69,1 p. 350,17 usa le parole « ἐπὶ τῆς ὑπηχόου πάσης», che l'Aufhenticum traduce con «in universa dicione »;

cfr. anche Nov. 4 epil.; 14 epil.; 69 epil.; espressioni analoghe si trovano, ad es., nelle Nov. 2 epil.; 6 epil. $ 1; 8 epil.; 34 epil.; 54 epil.; 72 epil.; 85,3 pr. e 4. Quando sussisteva ancora l'Impero d'Occidente le leggi parlavano di utergue orbis: cfr. Nov. Valentin. 26,1; Nov. Anthem. 2, pr. 14 Cfr. anche GAUDENZI, Sui rapporti tra l'Italia e l’impero

d'Oriente

fra gli anni

476 e 554 d.C., Bologna 1888, pp. 163 55. Non possiamo qui affrontare il problema, in quale misura le leggi romane vincolino il cittadino che si trovi fuori dei confini dell'Impero; sappiamo ad ogni modo che certi atti sono puniti solo se compiuti i» orbe Romano (cfr., ad es., C. 4,42,1, di Costantino). 165 Per la verità, in talune regioni la pubblicazione talvolta non avveniva, ma questo non

pare

fosse

considerato

motivo

sufficiente

ad

esentare

stessa: cfr. la Nov. 66 e GAUDENZI, op. cit., p. 213. 166 Cfr. Nov. 1 praef. pr.; 2 praef. pr.; 4 epil.; 78,5 ed epil.; 86,1;

108 epil.;

109,2;

130 epil.;

dall'osservanza

della

legge

15 epil.; 73 praef. $ 1 ed epil;

134 epil.; la const. Summa,

$ 5 prevede

che il Codex Iustinianus debba essere inviato «in singulas provincias nostro subiectas imperio ». Un riferimento specifico ai "cittadini" dell'Impero sembra essere in Nov. 14 p. 108,35-36:

« ἅπασι … γένοιτο φανερὰ τοῖς τὴν ἡμετέραν ἔχουσιν πολιτείαν», che l'Authen-

ficum traduce con «ommibus baec fiant manifesta in nostra babitantibus republica ». Cfr. anche supra la nota 76. 167 Cfr., ad es., C. 1,5,12,9; 1,51,14 pr; 2,46(47)3 pr.; 2,55,5 pr; 3,1,15; 421,18;

325

le popolazioni barbariche, anche quelle amiche o alleate dell'Impero !*; ad esse le leggi imperiali non sono Se da questo punto di vista avevano fatto parte dell'Impero dubbio che i territori soggetti ai pero prima che questo tornasse

normalmente dirette. esaminiamo la condizione delle regioni che d'Occidente iniziando dall'Africa, non c'é Vandali fossero considerati estranei all'Ima impadronirsene: essi non facevano parte

della Ῥωμαίων πολιτεία, dell'orbis o imperium Romanum; a coloro che vi abitavano, anche se fossero di stirpe romana, non si estendeva la legislazione

imperiale 9, Alcune frasi delle leggi giustinianee (ma potrebbe anche trattarsi 4,66,3,3; 5,4,25,5; 5,70,7,5 e 6; 8,10,13; 8,14(15),7; I. 4,11,7; l'epilogo delle Novelle 14; 47; 60; 61; 73; 78; 94; 109; 112; 113; 115-119; 127; 128; 131; 134; 137;

16 Da C. 4,618 = CTb. 4,13,8 (a. 381) si desume che il Romanum solum è distinto da quello delle gentes devotae; cfr. anche C. 4,42,2 (a. 457-465, forse 459-460) e supra la nota 84. In epoca giustinianea la Nov. 142,2 (a. 558) p. 706,19-22, parlando del divieto di castrazioni, contrappone le azioni dei βάρβαροι a quanto avviene ἐν τῇ ἡμετέρᾳ πολιτείςΗ; ora i barbari di cui si parla sono gli Abasgi (cfr. infra la nota 193) che erano amici dei Romani: Nov. 28 praef. p. 213,10-11. 16 Cfr. soprattutto const. Imperatoriam, $ 1: «...tam Africa quam aliae innumerosae provinciae post tanta temporum spatia nostris victoriis a caclesti numine praestitis iterum

dicioni Romanae nostroque additae imperio protestantur »; const. Tanta, pr. =

C. 1172 er: « Cartbaginem, immo magis omnem Libyam Romano imperio iterum sociata »; C. 1,272 pr. (a. 534): «... et Africam defendere et sub nostrum imperium redigere nobis concessum est» (cfr. anche i $$ 4-42; 7); Nov. app. IX p. 803,34 (a. 558): « felicissimus

noster.

exercitus

Africanam

provinciam

..

mostro

imperio

vindicavit »;

Nov. 29,2 (a. 535) p. 220,34-35: «βαρβάρων τοὺς πρώην ὑποτελεῖς ἀπαλλάξαντες »; Nov. 14,1 p. 108,14-16; cfr. anche Proc., Aed. 6,1,5; Agath., praef. $ 24; altre fonti giustinianee relative alla conquista africana sono citate in PUuLIATTI, Ricerche, cit, p. 65 n. 9. Si ricordi che D. 1,5,17 afferma che sono cittadini coloro che vivono im orbe Romano (anche se cid di per sé non esclude che ne possa esistere qualcuno fuori di esso) e che la Nov. 78,5 chiarisce che la cittadinanza è stata concessa a tutti gli ὑπήχοοι,

Qualche dubbio sull'esattezza delle conclusioni tratte dai passi sopra riportati nascere dal fatto che anche in Nov. app. VII, 6 Giustiniano dice «cum autem propitio nostro imperio sint omnes restituti » a proposito degli Italici che, si vedrà infra nel testo (ma cfr. anche la nota 184), non erano mai stati considerati dell'Impero. È probabile però che le parole di Giustiniano facciano qui riferimento

puè deo come fuori sola-

mente all'eliminazione delle conquiste di Totila, il quale in quanto tyrannus (cfr. questo stesso c. 6 e inoltre i capitoli 2; 5; 12; 15; 17; STEIN, op. cit., II, p. 368) era considerato

estraneo all'Impero. Un'altra ragione di dubbio

sull'esclusione degli Africani soggetti ai

Vandali dalla cittadinanza può nascere dal fatto che la Nov. 78,4,1 afferma che per desiderio di propagare la libertà l’imperatore ha intrapreso guerre in Libia e in Occidente

« ὑπὲρ τε τῆς ὀρθῆς πρὸς θεὸν δόξης ὑπέρ τε τῆς τῶν ὑπηχόων ἐλευθερίας»: se ne deve desumere che i Libici fossero considerati fra gli ὑπήχοοι già prima che Giustiniano li liberasse? Non è detto; infatti, anche a parte ogni considerazione sul linguaggio retorico e propagandistico usato da Giustiniano in tali contesti e a parte il fatto che insieme con gli Africani qui si allude anche agli Italici, la frase può essere benissimo intesa nel senso che l’imperatore ha intrapreso tali guerre per dare la libertà a quelli che poi sono diventati suoi subiecti. Analogo discorso vale per C. 7,24,1 pr. Sui motivi che stanno alla base della campagna d’Africa, cfr. recentemente PULIATTI, Ricerche, cit., pp. 67 ss. Un'ultima ragione di dubitare della ricostruzione, sia pure ipoteticamente, proposta deriva dal fatto che è convinzione correntemente espressa dagli studiosi [vedi, in maniera particolarmente incisiva, DIEHL, Jusfinien, cit., p. 129ss., ma anche, fra gli altri, REMONDON, La crise de l'empire romain (Nouvelle Clio, 11), 2° ed., Paris 1970, pp. 226;

326

di espressioni retoriche) parrebbero lasciare intendere che la condizione delle popolazioni romanizzate asservite dai Vandali fosse inquadrabile nello schema della captivitas apud bostes "; se ne dovrebbe desumere che i singoli individui sarebbero stati in condizione di schiavitá, ma avrebbero potuto godere del postliminium qualora si fossero recati sul territorio romano. Non & detto, tuttavia, che da tali espressioni abbastanza vaghe si possano trarre precise conseguenze giuridiche; le leggi giustinianee peró non sembrano offrire altri appigli per una soluzione del problema "1, Ancora minori spunti vi sono per quanto riguarda gli abitatori delle an238;

OsrrocorsKy,

Geschichte

des

byzantinischen

wissenschaft XII, 1,2), 3° ed., München

Staates

(Handbuch

der

Altertums-

1963, p. 58 = tr. it., Storia dell'impero bizantino,

Torino 1968, p. 59; un po’ pit articolata è la posizione del CHrysos, op. cit. (supra, nota 48), pp. 37; 54; 60ss.; per quanto riguarda l'Africa, da ult. PuLIATTI, op. cit. p. 72] che gli imperatori d'Oriente non abbiano mai rinunciato a considerarsi sovrani, per lo meno in via teorica, delle antiche province romane d'Occidente occupate dai barbari. Non si vuole qui contestare tale visione — per quanto talvolta essa lasci l'impressione di basarsi sulla generalizzazione di dati che si riferiscono in realtà all'Italia —,

ma precisare invece che occorre distinguere diversi piani, probabilmente almeno tre: quello giuridico-amministrativo, quello delle relazioni politico-diplomatiche, quello del modello ideale astratto. Se in quest'ultima prospettiva si può dire che l’imperatore si considera dominatore di tutto il mondo (cfr., ad es., Proc., Aed. 1,2,11; Gasquzr, L'empire byzantin et la monarchie franque, Paris 1888, pp. 35ss.; anche infra la nota 216), certo in relazione al secondo piano la sua sovranità non si estende se non sulle antiche province

romane

e in generale

sui popoli

alleati

(cfr. supra

le note

73

e 76;

inoltre,

PARADISI, Civitas maxima, cit., alla nota 79, I, pp. 72ss.; 284; II, pp. 484s.; 525s.), ma sembra fuori dubbio che si possa anche individuare un punto di vista rispetto al quale l’imperatore governa solo i suoi subiecti, e cioè gli abitanti di Costantinopoli e delle province rette dalla organizzazione amministrativa di funzionari di cui egli è al vertice. Per degli accenni nel senso qui precisato, cfr. Beck, Das byzantinische Jabrtausend, München 1978, pp. 40s.= tr. it., Il millennio bizantino, Roma 1981, pp. 52 s.; per il tentativo di Giustiniano di affermare la propria competenza normativa su tutta l'estensione della Chiesa cattolica (ciò che potrebbe individuare ancora un altro piano), cfr. infra il $ 13. 190 Giustiniano ricorda spesso la "libertà" portata agli abitanti delle province africane (cfr., ad es., C. 1,27,1,1: « ut Africa per nos tam brevi tempore reciperet libertatem, ante centum et quinque annos a Vvandalis captivata »; cîr. anche i $$ 5-6; 8), ma po-

trebbe semplicemente

trattarsi di una libertà politica. Qualche

po’ più in là: C. 1,27,1,2:

«corpora

testo però si spinge un

vero liberis natalibus clara iugo barbarico durissime

subiugabant »; Nov. 28,4,2 p. 216,3-9:

«μὴ

ρίσασθαι τὴν ἐλευθερίαν, ἀλλὰ xal τοὺς χατὰ

μόνον "Appow μηδὲ τοῖς ἔθνεσι τοῖς ἐχεῖσε χα-

μέσην ἡμῶν τῆν πολιτείαν

ἔτους ἑχάστου πιπρασχο-

μένους ... ἐλευθερῶσαι »; cfr. anche C. 7,24,1 pr., che non ρυὸ far riferimento che agli Afri. Sulla riduzione in schiavitá della popolazione romana in Africa, cfr. Malch., fr. 3 in FHG

IV, p. 115 Müller; Proc, BV

1,4,1;

1,5,11-13 (però anche

1,5,15).

171 Procopio si esprime più volte lasciando intendere che gli abitanti della Libia erano stati Romani in passato, ma senza mai affermare che essi erano tali anche sotto la dominazione

vandala

(cfr. BV

1,5,8;

1,16,3;

1,20,19;

2,14,36;

2,15,20;

espressioni

ana-

loghe per gli abitanti di una città persiana in BP 2,19,24); ad ogni modo, è dubbio che a tale termine possa essere attribuito in tali contesti un valore giuridico anche se la fraseologia procopiana non si discosta molto da quella della Nov. 29,2 riportata supra alla

nota 169. Cfr. anche Aed. 6,15. Sull'esistenza di “rifugiati” libici a Bisanzio, cfr. ad es. Proc,

BV

2,58;

STEIN,

Histoire, cit., 11, p. 312.

327

tiche province galliche o spagnole 7: queste regioni sono menzionate espressamente una sola volta nella legislazione giustinianea 15; anch'esse sono esterne all'Impero e le costituzioni imperiali non vi sono dirette !*. Da questo punto di vista e con riguardo al concetto di cittadinanza come appartenenza all'Impero, si potrebbe pensare anche in questo caso che i loro abitanti, pur se romanizzati, non venissero considerati cittadini, benché questa conclu-

sione sia tutt'altro che sicura !”, 172 Come

è noto, nel 552

Giustiniano mandò

in Spagna

un esercito su invito del

visigoto Atanagildo che si era ribellato al re Agila; questa fu l'occasione che permise alle truppe imperiali di conquistare un certo territorio che poi in parte dovettero abban-

donare, Histoire,

ma

da cui vennero

cit., II, pp.

espulse

562ss.;

definitivamente

DEMOUGEOT,

solo

La formation,

intorno

al 624:

cfr.

STEIN,

cit., pp.

830 5.;

altra

biblio-

grafia in GIBERT, Enseñanza del derecho en Hispania durante los siglos VI a XI

(Ius

Romanum Medii Aevi, I, 5 b cc), Mediolani 1967, p. 7 n. 5: adde Thompson, The Gotbs in Spain, Oxford 1969, pp. 320 ss. Nella zona assoggettata all'imperatore fu introdotto

il diritto giustinianeo (cfr. GAUDENZI, Sui rapporti, cit., p. 229) ed è pertanto probabile che tutti coloro che vi abitavano fossero considerati "cittadini". Il territorio governato dai Visigoti

doveva

invece

essere

frase di Iord., Get. 58,303:

considerato

«Contra quem

estraneo

all'Impero;

ciò

appare

anche

dalla

(Agil) Atbanagildus insurgens Romani regni

concitat vires ». 173 Cfr. C. 1,27,2,2 (a. 534, indirizzata Belisario magistro mil. per Orientem): « Iubemus eliam, ut in traiectu, qui est contra Hispaniam, quod Septem dicitur, quantos providerit tua magnitudo, de militibus una cum tribuno suo, bomine prudente et devotionem servante rei publicae nostrae per omnia, constituas, qui possit et ipsum traiectum semper

servare et omnia, quaecumque in partibus Hispaniae vel Galliae seu Francorum aguntur, viro spectabili duci nuntiare,

ut ipse tuae magnitudini

referat ». La delicatezza del com-

pito affidato al tribuno richiede persona di provata fedeltà alla res publica, ma tutto ciò implica che i territori su cui egli deve raccogliere informazioni siano considerati estranei alla medesima e governati da regimi almeno potenzialmente ostili. 174 Cfr. supra le note 172-173 e inoltre la Nov. 30,11,2: le terre che gli antichi Romani avevano conquistate fino all'uno e all'altro oceano furono poi perse (ἀπέβαλον)

e Giustiniano spera che Dio gliene conceda 1᾿ ἐπικράτειαν, Sull'epoca in cui cessò l'invio delle leggi imperiali in Gallia, cfr. GAUDENzI, Sui rapporti, cit., pp. 141 ss. Per la verità, da alcune espressioni delle epistole scritte all'imperatore Anastasio da Avito per conto di Sigismondo, sembrerebbe che questi considerasse il regno di Borgogna come facente parte dell'Impero (cfr. GAUDENZI, Sui rapporti, cit., pp. 58 ss.); non sappiamo però né quale

fosse l'atteggiamento da parte imperiale, né se le espressioni retoriche usate da Avito implicassero

qualche conseguenza

Eutychianam Orientis. Ad

sul piano giuridico;

del resto, il medesimo

autore

(Contra

baeresin, II = ep. 3 p. 22,14 Peiper) parla dell'imperatore come rex ogni modo, la Borgogna doveva essere stata riconosciuta come indipen-

dente dall'Impero nel 475 (cfr. DEMOUGEOT, op. cit., pp. 605; 639 ss.; 657 ss.) e dopo tale data non vi è attestato l’invio di leggi romane; del resto, con il 534 il regno stesso cessò di esistere: cfr. STEIN, Histoire, cit., II, p. 333.

175 Come

si è già avuto occasione di notare (cfr. supra la nota 49), alcune costi-

tuzioni imperiali recepite anche nel Codex Iustinianus proibivano di esportare nei paesi barbarici numerose merci fra cui anche vino e olio (C. 4,41,1; a. 370-375). Ora non mancano testimonianze relative al VI secolo che mostrano come in Gallia giungesse

una notevole quantità di vino e di olio dai territori dell'Impero:

cfr., ad es., Greg. Tur.

7,29; PIRENNE, Maometto e Carlomagno, nuova ed., Bari 1969, pp. 74; 79 5. (tr. it. di Mabomet et Charlemagne, Bruxelles 1937, pp. 70; 75s.); BRÉHIER, La civilisation by

zantine, cit., pp. 172 ss. Dobbiamo supporre che le terre galliche non rientrassero ncll'ambito del barbaricum dal punto di vista imperiale? Non è detto; infatti, anche

328

Diverso ἃ il caso dell'Italia. Nei suoi confronti gli imperatori d'Oriente non

hanno

probabilmente

mai rinunciato,

anche dopo

il 476, a far valere

in qualche modo la pretesa di considerarla parte dell'Impero "5, e di inviarvi, qualora se ne offrisse il destro, qualche costituzione imperiale '”. Cosí in una legge greca, forse di Zenone e certo successiva al 484, si afferma che debba valere sia in Italia sia in tutte ἐπαρχίαι !*; così l’imperatore Anastasio prescindendo

dalla

considerazione

secondo

cui

poteva

trattarsi

di

che l’Impero non si curava di reprimere, è probabile che la norma

esportazioni

illecite

venisse intesa con

molta elasticità e venisse fatta osservare solo nei confronti dei popoli con i quali non v'era un trattato d'amicizia. Procopio infatti (BP 2,28,27-29, cfr. STEIN, Histoire, cit., II, p. 303) attesta come normale l’esportazione di vino e grano nella Lazica; essa però

viene a cessare quando doveva

la regione ricade nella sfera d’influenza persiana. Già

secolo,

quindi,

essersi

affermata

l’interpretazione

Leone

il Saggio (ed. Noailles- Dain, 233)

seguita

poi

nella

Nov.

nel VI 63

di

secondo cui i divieti colpivano in realtà le

esportazioni πρὸς τοὺς πολεμίους. Una pi consistente ragione di dubbio nei nel fatto che, quando nel X secolo Costantino

confronti della soluzione proposta Porfirogenito (De adm. imp., 13,

sta ed.

Moravcsik, p. 70; cfr. supra la nota 63) sottolinea la necessità che persone appartenenti alla famiglia imperiale non divieto solamente i Franchi,

contraggano matrimonio con stranieri, esclude da questo per il motivo che « τούτους γὰρ μόνους ὑπεξείλετο è μέγας

ἐχεῖνος ἀνήρ, Κωνσταντῖνος ὁ ἅγιος, ὡς σνγγενείας χαὶ ἐπιμιξίας πολλῆς

ὅτι xal αὐτὸς τὴν γένεσιν ἀπὸ τῶν τοιούτων ἔσχε μερῶν, τυγχανούσης Φράγγοις τε xal Ῥωμαίοις». Si può desu-

merne che si conserva qui il ricordo di un'epoca in cui l'Impero comprendeva

anche i

Franchi? In realtà, come mostrano le espressioni citate e come attesta anche Liutpr., De legat. Const., 33 (cfr. anche 40 e 53), il termine "Franchi" era usato nel X secolo a

Costantinopoli per indicare genericamente gli abitanti dei paesi occidentali, per lo meno di quelli che avevano fatto parte dell'Impero romano, di stirpe tanto germanica quanto latina (cfr. anche MARIDAKIS, "L'inapplicabilité", rimento, ἃ difficile quindi desumerne qualcosa di vi era un'epoca non meglio determinata in cui precisamente definite erano in stretti rapporti, con quelli dell'Impero d'Oriente. Sarebbe anche

cit., p. 734). Data la genericità del rifepreciso; esso testimonia solamente che gli abitanti di regioni occidentali non fino a concludere vincoli matrimoniali, eccessivo desumerne che la possibilità

di unioni nuziali reciproche sia continuata ininterrottamente fino al secolo X. Al tempo di Giustiniano, l'atteggiamento del re dei Franchi Tcodiberto verso l'Impero testimonia la ricerca di una piena indipendenza: cfr. ad es. Epist. Merow. et Karol. Aevi, I, 133

(MGH,

Epist.

III); Proc., BG

225;

3,33,46;

4,24; cfr. anche GASQUET,

L'empire

by

zantin, cit., pp. 162ss.; 168; 172ss.; RUBIN, Prokopios von Kaisareia, Stuttgart 1954, p. 231 = RE XXIII, 1, col. 496; GAUDEMET, "Survivances romaines dans le droit de

la monarchie franque du Vème au Xème siècle”, Tijdschrift voor Recbtsgescbiedenis 23 (1955), p. 156. 176 Cfr., ad es., GAUDENZI, Swi rapporti, cit., pp. 7 ss.; 23 ss.; 34ss.; 145ss.; 149s.; MOMMSEN, "Ostgothische Studien", cit., pp. 362 ss. (= Neues Archiv, cit., pp. 225 55.); Bury, History of tbe Later Roman Emp., cit., I, pp. 406 55.; 422ss.; 453ss.; STEIN, Histoire, cit., I, p. 398; II, pp. 40ss.; 46ss.; 1125s.; 125; 1895ss.; Vismara, Edictum

Theoderici, cit., pp. 49 ss.; DEMOUGEOT, 805 ss.;

808 ss.;

828

(cfr.

però

anche

La formation, cit., II, 2, pp. 609 ss.; 792 ss.; 615;

797;

829).

Il

Jones,

"The

Constitutional

Position of Odoacer and Theodoricus", Journ. of Rom. Stud., 52 (1962), pp. 126 ss. ha invece sostenuto che per lo meno sotto Teodorico l'Italia sarebbe stata fuori dell'Impero e che ciò sarebbe stato accettato da Anastasio, ma egli trascura le fonti citate infra e le sue argomentazioni

non

paiono convincenti;

contra, vedi

ora anche CHRYSOS,

"Die Amaler-Herrschaft", cit. (supra, nota 97), pp. 430 ss. 17 Su questo punto cfr. specialmente GAUDENZI, Sui rapporti, cit., pp. 151 ss. 178 C. 465,34 (rest. da Bas. 20,1,95: BT 1002,3ss.; cfr. Dict. de cons., ed. HANEL,

329

sembra avere più volte invitato Teodorico ad accogliere costituzioni orientali "*; Giustiniano poi, almeno a partire dal 550, in numerose leggi stabilisce che esse debbano valere in Italia, anzi considera quest'ultima semplicemente come una delle province !, e nelle Istituzioni afferma espressamente che è una terra « quae nostro imperio gubernatur » !®. Ciò non significa necessariaIuliani epitome latina novellarum lustiniani, Lipsiae 1873, p. 200), su cui vedi specialmente Monnier,

“Méditation sur la constitution Ἑχατέρῳ ct le Jus poenitendi", Nouvelle

revue historique de droit francais et étranger, 24 (1900), pp. 37 ss.; 169 ss.; 285 ss. = In. Études de droit byzantin, London 1974, II; AMELOTTI - Luzzatto, Le costituzioni giustinianee nei papiri e nelle epigrafi (Legum Iustiniani imperatoris vocabularium - Subsidia, I), Milano 1972, pp. 67s.; SeinL, Rechtsgeschichte Agyptens als rümiscbe Provinz, cit. p. 194. La legge potrebbe appartenere tanto a Zenone quanto δά Anastasio, a Giustino o a Giustiniano. Per l’applicazione in Italia di C. 3,24,3 (Zeno, a. 485-486?) cfr. VISMARA,

op. ult. cit., p. 53. 179 Cfr.

Cassiod.,

Variae,

1,1

(ed.

Mommsen,

10,15),

su

cui

GAUDENZI,

op.

cit.

p. 152; VISMARA, op. ult. cit., p. 52. 180 Cfr, C. 1,3,51(52) (a. 531); 2,52(53),7 pr. (a. 531), 8,14(15),7 (a. 532); ad esse possono forse aggiungersi C. 5,13,1,15 a-c (a. 530); 6,51,1

Summa

Perusina, era indirizzata anche

(a. 534) se, come

al senato di Roma

(cfr. anche

cit., II, p. 341); 7,31,1,1-2 (a. 531, cfr. I. 2,6 pr.); 7,40,1 pr. (a. 530);

risulta dalla

STEIN, Histoire, al papa sarebbero

state comunicate C. 1,1,6 (cfr. Cbron. Pascb., ad a. 533 ed. Dindorf I, 630);

C. 1,1,7,1

(a. 533) e C. 1,1,8,7 ss., che però hanno esclusivamente contenuto teologico; inoltre, la Nov. 7 (infra, note 198 e 199), la Nov. 9 (infra, note 201-205), forse la Nov. 8 (p. 78, 18-20), ma non, stranamente, la Nov. 6 (p. 47,29-35). La città di Roma è presa in consi-

derazione come luogo d'insegnamento della compilazione giustinianea in const. Omnem, $ 7; in Italia sarebbe stata inoltre applicata C. 12,3,5 (a. 531-533), come si desumerebbe da Cassiod., Variae, VI, 2: cfr. GAUDENZI, op. cit., p. 159. Non è invece esatto che, come afferma l’ASTUTI, Lezioni, cit., p. 59, nelle costituzioni che promulgano le diverse parti del Corpus iuris Giustiniano si rivolga insieme al senato di Costantinopoli e a quello di Roma: σά senatum è indirizzata la const. Haec quae necessario; senatui urbis Constantinopolitanae è diretta la const. Cordi; ad senatum et omnes populos (dell'Impero:

cfr. la const. δέδωχεν) si rivolge la const. Tanta. della compilazione hanno altri destinatari. Sull'introduzione

in Italia del Digesto

Le altre leggi introduttive

e del Codex

alle parti

lustinianus, cfr. GAUDENZI,

op.

cit., pp. 166 ss.; WENGER, Die Quellen, cit., p. 659 e n. 87; sull'invio in essa di nume rose novelle, cfr. GAUDENZI, op. cit., pp. 198 ss.; TAMASSIA, "Per la storia dell'Autentico", in Scritti, cit., II, pp. 130s.; 137; BONINI, Caduta e riconquista, cit., p. 315 n. 51. 181 Cfr. C. 2,52(53),7 pr. (a. 531): «et in Italia et in aliis provinciis » (anche const. Omnem, $ 7 combinato con la const. Summa, $ 5); espressioni analoghe si trovano in

D. 40,2,15,5 e per vero due volte anche in Gaio (3,121a; 3,122), ma qui potrebbero essere dovute a un glossatore: cfr. ALBERTARIO, "Sui testi romano-classici che annoverano l’Italia fra le province romane”, Studi di diritto romano, V, Milano 1937, pp. [già in Rivista di filologia e di istruzione classica, 55 (1926), pp. 372 ss.]. Nel

485ss. 554 la

sanctio pragmatica pro petitione Vigilii parla espressamente di Italiae provinciam: app. VII, 27. 18 I. 26 pr:

«...et his modis non solum

imperio gubernatur, dominium Anche

C. 6,51,1

rerum

Nov.

in Italia, sed in omni terra, quae nostro

iusta causa possessionis praecedente

pr. (1°.6.534), se fu inviata anche al senato di Roma,

adquiratur ».

farebbe

rientrare

l’Italia nell'orbis Romanus; d'altra parte la Nov. 42,1,1-2, confermando la scomunica contro l’ex patriarca di Costantinopoli Antimo, contro Severo di Antiochia ed altri ancora — irrogata da un concilio tenutosi in Costantinopoli con la partecipazione dei vescovi orientali e di quelli italici (STEIN, Histoire, cit., II, pp. 383 s.) — la attribuisce ad «ἅπαν τὸ πατριαρχιχόν τε xal ἱερατικὸν xal μοναχιχὸν τῆς ἡμετέρας πολιτείας ὡς εἰπεῖν

330

mente che tutte le leggi di Giustiniano, o anche solo quelle successive al 530, siano state inviate in Italia per la pubblicazione né di per sé che qualcuna di esse, anche tra quelle che fanno espresso riferimento a Roma

o all'Italia, sia stata effettivamente pubblicata in quei territori '®. Tuttavia, è un forte indizio per ritenere che, dal punto di vista di Costantinopoli,

gli Italici fossero considerati ancora come appartenenti all'Impero '* e quindi come cittadini; del resto, verso la stessa conclusione orienta il fatto che fin

dal regno di Teodorico con una certa regolarità almeno uno dei consoli fosse tratto dall'Occidente !5, D'altra parte, da nessuna delle costituzioni citate si può desumere che esse, a Roma o in Italia, dovessero applicarsi anche alla popolazione di stirpe gotica.

12. Applicazione dell'Impero.

della normativa

imperiale a stranieri o fuori dei confini

Da quanto fin qui detto, sembrerebbe dunque difficilmente spiegabile la prospettiva di Atanasio, secondo cui norme sulla forma del matrimonio σχῆμα», considerando cosi tutti i vescovi italici come appartenenti

alla πολιτεία, anche

se in tale data (6.8.536) Belisario era probabilmente entrato da poco in Italia (cfr. STEIN,

Histoire, cit., II, pp. 339 ss.); cfr. peraltro anche la Nov. 7 e infra la nota 199. 18 In considerazione

della collocazione

dell’Italia fra le province

(supra, nota

181),

si potrebbe pensare che vi fossero inviate per lo meno tutte quelle costituzioni in cui è detto espressamente che devono valere a Costantinopoli e nelle province (cfr. degli esempi supra alla nota 167), ma non si spiegherebbe allora come mai alcune leggi facciano uno specifico riferimento all’Italia. Un'ampia trattazione di questa problematica è in Gaupenzi, Swi rapporti, cit., pp. 160 55.; sulla necessità o meno della pubblicazione per l’applicazione di una constitutio, cfr. anche supra la nota 165. 14 Questa

è per lo meno

la posizione

ufficiale, non

sostanzialmente

intaccata

dalla

tentazione, una volta finita la guerra greco-gotica, di presentare il risultato di esse come una riconquista di qualcosa che era stato perduto (cfr. supra la nota 169; all'imminenza della guerra gotica potrebbero essere dovute anche le espressioni della Nov. 7,1 p. 52, 11-13, in cui Roma

sembra esclusa dalla ἡμετέρα y:

cfr. anche infra la nota

198). Negli

autori letterari troviamo delle oscillazioni: Procopio sembra spesso presentare l'Italia dominata dai Goti come sostanzialmente estranea all'Impero e l'avanzata di Belisario come una riconquista [cfr., ad es., BG 1,14,14; 4,22,6 e in generale Cesa, “La politica di Giustiniano verso l'Occidente nel giudizio di Procopio", Afhenaeum, 59 (1981), pp. 395;

400 ss.; la posizione ufficiale è espressa, ad es., in BG prospettiva

sembra

ancora

accentuata

in

Agathias

1,5,8; 1,20,17; 2,6,23-25]; questa

(1,5,5-7,

su

cui

LAMMA,

Oriente

e

Occidente, cit., pp. 98 ss.; 5,14,1: Italia e Libia sono messe sullo stesso piano), il quale anzi aggiunge che proprio in conseguenza delle sue conquiste Giustiniano fu per cos dire il primo «tv τοῖς χατὰ τὸ Βυζάντιον βεβασιλευχόσι» a diventare « Ῥωμαίων

αὐτοχράτωρ

ὀνόματι τε χαὶ πράγματι» (Agath., 5,14,1); tale atteggiamento ἃ sostanzialmente condiviso da Evagr., Hist. eccl. 4,19, mentre è pit vicino alla posizione ufficiale Lyd., De magistr.

3,12; 3,55, in quanto distingue la conquista della Libia, che era perduta, da quella dell’Italia, necessaria per impedire le malefatte dei Goti, 185 Cfr. Proc, BG 2,620; Id., Anecd., 26,12 e 15; Malal, XV p. 384,1 55. Bonn; talvolta anzi entrambi

i consoli furono

tratti dall'Occidente:

cfr. in generale

GAUDENZI,

Sui rapporti, cit., pp. 36 ss.; 63 ss.; MOMMSEN, "Ostgothische Studien", cit., pp. 363 ss. = Neues Archiv, cit., pp. 226 ss.

331

avrebbero potuto essere destinate anche ai barbari legati all’Impero da un trattato. In realtà, se & vero che le costituzioni imperiali normalmente si applicavano solo ai subiecti, ossia ai cittadini della πολιτεία, non mancano indizi secondo cui determinate norme coinvolgevano in maggiore o minore estensione gli stranieri. Non & neanche il caso di ricordare come questi, e anche gli ambasciatori, fossero soggetti alle misure generali di polizia previste espressamente per loro, relative alla possibilità o meno di muoversi libera-

mente nell'Impero !* e di acquistare determinate merci

, nonché ai diritti

doganali che dovessero essere pagati. Più significativo è il fatto che le norme sugli eretici e sull'interdizione loro comminata dai pubblici uffici e dalle cariche militari si applicavano anche ai cosiddetti foederati, tant'è vero che un'eccezione espressa viene fatta a favore dei Goti ®. Sappiamo inoltre dagli storici del VI secolo che non solo i foederati ma anche i contingenti di σύμμαχοι

venivano

assoggettati al diritto criminale romano!”

e che

ciò

186 Cfr., ad es., Proc., BG 4,15,20; Menand. Prot., fr. 11 (FHG IV, p. 212 Müller), Sui limiti imposti ai mercanti persiani, cfr. anche C. 4,63,4 e supra la nota 65, In gene rale, per un'epoca successiva, ma con disposizioni forse risalenti, cfr. Ἔπαρχ. βίβλ. 10,2; 20,2 (ZePos

187 Cfr,

II, pp. 382;

389).

ad es, C. 4,41,2

(a. 455-457),

che peraltro vieta ai cittadini

di vendere

agli stranieri determinate merci pit che proibire a questi ultimi di acquistarle; Menand. Prot., fr. 9 (FHG, IV, p. 205 Müller); 'Ezaex. βίβλ. 8,5 e 8,7 (ZePos II, p. 380). 188 Cfr. C. 4,61,8 (a. 381); Menand. Prot., fr. 11 (FHG, IV, p. 212 Müller).

189 Cfr. C. 1,5,12,17 (a. 527). Probabilmente però il termine φοιδερᾶτοι è inteso qui non nel senso di popoli alleati (cosî invece Proc., BG, 4,5,13), ma in quello di speciali contingenti militari arruolati come volontari e composti in larga misura di barbari estranei all'Impero (ad es., Eruli: cfr. Proc., BG, 3,33,13): cfr. C. 4,65,35,1 (a. 530 ?); 12,37,19,2 (di Anastasio); Nov. 116 (a. 542); 117,11 (a. 542); 147,2 (a. 553); 148,2 (a. 566); ΜΆΒΡΕΚΟ, “Φοιδερᾶτοι et Στρατιῶται dans l’armée byzantine au VI* siècle”, cit., pp. 97 ss.; STEIN, Histoire, cit., II, pp. 87 ss.; 261; 369; Jones, The Later Roman Empire, cit., II, pp. 663 ss. = tr. it. cit., II, pp. 903ss.; TEALL, The Barbarians, cit., pp. 296 s.

19 Cfr. Proc., BV 1,12,8-10: Belisario fece impalare due dei Massageti (Unni,in realtà Bulgari?) che erano venuti come alleati (ξύμμαχοι: BV 1,11,11) per partecipare alla campagna contro i Vandali, in quanto tra i fumi del vino avevano ucciso un loro compagno che li prendeva in giro. Per verità, il Digesto in un caso del genere tratta l'ubriechezza come attenuante, che csclude la pena 31 ed. Ashburner; 39 e 48,4 ed. Korzensky:

capitale (D. 49,16,6,7; cfr. anche Leg. mil., ZePos II, pp. 77; 86 5.; 88), ma nell'estate

del 533, quando avvenne il fatto, esso non era stato ancora pubblicato;

ad ogni modo,

Belisario (BV 1,12,17-18) sembra avere invece considerato l'ebrietà come un'aggravante. I Massageti si sollevarono, in quanto i loro princípi giuridici non punivano in quel

modo un tal genere di omicidio e affermarono che non erano entrati nell'alleanza per essere soggetti alle leggi dei Romani (Proc. BV 1,12,10). Un altro caso, riferito da Agath. 2,7,2-4 si colloca verso la fine della campagna d'Italia, immediatamente prima della battaglia di Casilinum contro i Franchi e gli Ale manni (autunno del 554). A Narsete fu riferito che uno dei capi eruli (i quali non & chiaro se fossero qui foederati o alleati: cfr. Proc., BG 4,26,13 e 17; 4,30,18; 4,31,5; Agath., 111,3; 1,14,4; 2,9,13) aveva ucciso un suo schiavo per futili motivi; il generale fece una rapida indagine e l'omicida non negò il fatto, ma affermò che i padroni potevano fare quel che volevano dei loro schiavi; vedendo che non mostrava segni di pentimento,

Narsete lo fece giustiziare dalla sua guardia del corpo. Per protesta, gli altri Eruli si rifiutarono di combattere, ma poi ritornarono sulla loro decisione. Qui il comportamento del generale in capo è perfettamente conforme al diritto giustinianeo: cfr. C. 9,14,1 (a. 319);

332

suscitò più di una volta violente proteste, tanto piá che, come è noto, il diritto

romano considerava un crimine anche l'uccisione ingiustificata del proprio schiavo. Per converso, le truppe alleate che transitassero nel territorio del-

lImpero godevano degli stessi diritti dei soldati romani ?', È vero che in tutti questi casi si romano !? — ed è proprio questi —, infatti si vanta di fossero gli Abasgi

tratta pur sempre di barbari che senz'altro possibile pensare che però sappiamo che Giustiniano aver dato a determinati barbari — precetti (παραγγελίαι) che

si trovavano in territorio Atanasio avesse in mente si spinse più in là: egli — nella fattispecie pare furono seguiti, col risul-

tato di vietare le castrazioni ”. Benché non si tratti della comunicazione di una vera e propria constitutio, questo episodio sembra mostrare che Giustiniano non solo non vedeva ostacoli ad applicare la propria normativa a stranieri dimoranti anche temporaneamente nell'Impero, ma cercava anche di D. 1,6,1,1-2; MoMMSEN, Rômisches Strafrecht, Leipzig 1899 (rist. Darmstadt 1961), pp. 616 s.; KASER, op. cit., II, p. 126. Cfr. anche D. 49,15,7,2; PtELEn, “Gerichtsbarkeit”, Reallexikon f. Antike u. Christentum, X (1978), cc. 457 ss. Da

Agath.

4,8,5;

4,9,5

si potrebbe

desumere

che

le leggi

romane

erano

applicate

anche da ufficiali e funzionari romani che si trovassero in paesi alleati. Per converso, da Agath. 4,3,1 risulta la possibilità che degli alleati venissero ammessi come accusatori in un processo romano svoltosi contro cittadini romani in un paese alleato. 191 Cfr. Nov. 130,8 (a. 545). 192 Secondo

il Maripaxis,

“L'inapplicabilité”,

cit.

(supra,

nota

68),

pp.

719ss.,

al-

meno a partire da Giustiniano non sarebbe stata più concepita la possibilità di applicare normative straniere all'interno dell’Impero; invece, secondo il MICHAELIDES-NOUAROS, “Quelques remarques sur le pluralisme juridique en Byzance”, Byzantina, 9 (1977), pp. 434ss.,

ciò sarebbe

avvenuto,

almeno

di fatto o in forza di trattati. La

questione

puó dirsi ancora aperta. 19 Cfr, Nov.

142,2 (a. 558), p. 706,19 ss.:

«El γὰρ βάρβαροι ἀκούσαντες τῶν ἡμετέρων

περὶ τούτου παραγγελιῶν ταύτας ἐφύλαξαν, πῶς dv ἡμεῖς συγχωρήσαιμεν μετὰ τοσαύτας τῶν πρὸ ἡμῶν βεβασιλευχότων νομοθεσίας τοιοῦτόν τι ἀμαρτάνεσθαι ἢ ἀνεκδίχητον ἐν τῇ ἡμετέρᾳ

πολιτείᾳ χαταλιμπάνεσθαι;», Secondo Procopio (BG 4,3,19-20), Giustiniano inviò ai due re degli Abasgi un eunuco del palazzo, mediante il quale « διαρρήδην ἀπεῖπε μηδένα τὸ λοιπὸν ἐν τούτῳ τῷ ἔθνει τὴν ἀρρενωπίαν

ἀποψιλοῦσθαι,

σιδήρῳ

βιαζομένης

τῆς φύσεως » e tutto

il popolo fu contento di questa ἐπίταξις dell'imperatore dei Romani (da Procopio questa notizia passa in Evagr. 422; cfr. anche Niceph. Call. 17,13; Zon. 15,1). L'iniziativa del.

l’imperatore è collocata dallo storico nel contesto dell'opera di cristianizzazione del popolo abasgico e va situata nella prima parte del regno di Giustiniano (cfr. STEIN, Histoire, cit., II, pp. 304; 507; negli anni 543-546 la colloca il KoLLAUTZ, "Abasgen", Reallexikon

der Byzantinistik, A I, 2, Amsterdam 1969, col. 27); essa precede quindi di parecchi anni la Nov. 142. La castrazione anche di schiavi era proibita, in orbe Romano, da C. 4,42,1 (Constantinus) e da D. 48,8,3,4 e 48,8,4,2; C. 4,42,2 (a. 459-60 ?) escludeva la possibilità di compravendita di eunuchi Romanae gentis anche se castrati fuori dell'Impero; su tutta questa problematica, cfr. DALLA, L'incapacità sessuale in diritto romano (Sem. giur. della Univ.

di Bologna, 76), Milano 1978, pp. 71ss. Sostanzialmente quindi Giustiniano ordina agli Abasgi di recepire un divieto presente già da tempo nella legislazione romana. Operazioni analoghe a quella appena descritta potrebbero essere state compiute anche nei confronti dei Lazi: si veda, ad es., Agath., 3,5,4; 4,4,7 (cfr. anche 4,8,5; 4,9,5; 4,11,13) e LAMMA, Oriente e Occidente, cit., pp. 106 ss. Troppo genetici, e forse semplicemente allusivi all’estensione dell'Impero, sono invece gli accenni di Paul. Sil, Descr. S. Sopbiae, 160; 240.

333

estendere a popoli alleati certi principi direttivi della medesima chiedendo che venissero recepiti. Ad un caso del genere potrebbe aver pensato Atanasio. Purtroppo, le modalità di tale operazione, che del resto non sembra essere stata frequente, ci sfuggono completamente; a giudicare da Procopio, essa sembra essersi svolta tanto sul piano diplomatico-politico, quanto su quello della propaganda presso l’opinione pubblica, utilizzando entrambi questi mezzi di pressione per promuovere il mutamento normativo interno alla comunità alleata. Un'altra via che Giustiniano utilizzò per cercare di estendere alcune sue

norme al di là dei confini dell'Impero passa attraverso la Chiesa cattolica !*. È noto che egli fu l’imperatore che piá intensamente e con maggiore minuzia legiferò in materia ecclesiastica, in parte ispirandosi a principi già presenti e diffusi nella Chiesa, in parte probabilmente innovando 5. Queste sue leggi, come tutte le altre, sono normalmente destinate ad applicarsi nell’ambito della πολιτεία, qualcuna però sembra essere stata indirizzata a una cerchia pi ampia di persone. Cosf è ad esempio di C. 1,3,51(52) — relativa all'esenzione dei clerici e monaci (purché non siano devagantes) da tutela e cura — che nel $ 2 recita: « Et boc non solum in vetere Roma vel in bac regia civitate, sed in omni terra, ubicumque Christianorum nomen colitur, obtinere sanci14 La bibliografia sui rapporti tra Chiesa e Impero romano d'Oriente, in generale e nell'epoca giustinianea in particolare, è vastissima: vedine una scelta in BroNpr, I/ diritto romano cristiano, cit., I, pp. 181ss.; Beck, Kirche und theologische Literatur im byzantinischen Reich (Handbuch der Altertumswiss. XII, 2,1), München 1959, pp. 37 ss. n. 3; 378 n. 1; Dvornix, Early Christian and Byzantine Political Philosophy (Dumbarton

Oaks Studies, IX), Washington 1966, II, pp. 916 ss.; FLICHE - MARTIN, Storia della Chiesa. IV. Dalla morte di Teodosio

all'avvento

di S. Gregorio

Magno,

3" ediz. ital. a cura di

C. Capizzi, Torino 1972, pp. 553s. (ed. orig.: Histoire de l'Église, IV, Paris 1937); Bonini, Ricerche sulla legislazione giustinianea dell’anno 535, Bologna 1976, pp. 59ss. n. 57.

19 V. per tutti ALIVISATOS, Die kirchliche Gesetzgebung

des

Kaisers. Justinian

I

(Neue Studien zur Gesch. der Theol. und Kirche, 17), Berlin 1913; BionpI, Giustiniano primo principe e legislatore cattolico, Milano 1936, pp. 64ss.; In., Il diritto romano cristiano, cit., I, pp. 395ss.; WENGER, Canon in den ròmischen Rechtsquellen und in

den Papyri (Akad. d. Wiss. in Wien, phil-hist.

KI., Sitzungsber., 220,2), Wien-Leipzig

1942, pp. 88ss.; STEIN, Histoire, cit., II, pp. 395ss.; CASSETTI, Giustiniano e la sua legislazione in materia ecclesiastica (Pont. Inst. utriusque iuris - Theses ad lauream, 123),

Roma 1958 (ma la tesi risale al 1947). Giustiniano stesso talvolta afferma di aver seguito i canoni ecclesiastici

[ad es., C.

1,3,41(42),19,(9);

Nov.

5,7 ed epil.; Nov.

6 epil.;

Nov.

83,1; Nov. 137 praef. e cap. 1; cfr. WENGER, Canon, cit., 102 ss.; 114 ss.; 127 ss.; STEIN, Histoire, cit., Il, pp. 396 s.; BioNpt, Giustiniano, cit., pp. 78 ss.; In., Il diritto romano cristiano, cit., I, pp. 144; 149; 223s.; 237 ss.] e, come è noto, attribuf valore di legge per lo meno a quelli dei quattro concili ecumenici di Nicea, Costantinopoli, Efeso, Calce donia [C. 1,3,44(45),1; Nov. 131,1); tuttavia ciò non toglie che altre volte se ne sia discostato (esempi in WENGER, Canon, cit., pp. 133 ss.). Un'implicita critica a questo fatto può vedersi nell'esaltazione di Marciano compiuta da Facund. Hermian., Pro defens. trium capitul., 12,3 (PL 67,838): quell'imperatore non osò: «quae iam de fide Chri stiana rite fuerant constituta discutere... vel novos constituere canones », ma anzi « ecclesiasticorum canonum exsecutor esse voluit, nom conditor » (come è noto, l'opera di Facundus è indirizzata appunto a Giustiniano); cfr. anche BionpI, I/ diritto, cit., I, pp. 231 ss.; 242 ss.; DVORNIK, op. cit., II, pp. 8265.

334

mus » 95, Questa espressione generale e non comune sembra appunto voler significare che Giustiniano, ritenendosi investito di poteri normativi riguardanti

le istituzioni

della

Chiesa

cattolica !”, cerca

di ottenere

che

essi si

estendano quanto la Chiesa stessa, indipendentemente dai confini dell'Impero. Una concezione analoga emerge anche nella Nov. 7, relativa al divieto di alienare le cose ecclesiastiche 5; alcune espressioni di essa potrebbero anzi far 1% La legge & del

1°.11.531

ed è indirizzata

al prefetto

del pretorio

Giovanni;

fu poi parzialmente modificata dalla Nov. 123,5 (a. 546): Cfr. Bionpi, I! diritto, cit. I, p. 374; Crirò, Rapporti tutelari nelle novelle giustinianee (Univ. di Macerata, Pubbl. della Fac. di giur., 5), Napoli 1965, pp. 29 ss.; KASER, op. cit., II, p. 227 n. 27.

Dalla nostra costituzione non risultano provvedimenti concreti per consentirne la diffusione in tutta la Chiesa. Per verità il concilium Aurelian. del 541, c. 13 (CC, Ser. lat. CXLVIII, A, p. 135) statuf l'excusatio degli ecclesiastici dalla tutela richiamando il fatto che la lex saeculi l'aveva concessa ai sacerdoti pagani: « Simuliter a tutillae administratione pontifices, presbyteros atque diaconos adeo excusatos esse decreuimus, quia, quod lex saeculi etiam paganis sacerdotibus et ministris ante praestiterat, iustum est, ut erga Christianos specialiter conseruetur »; tuttavia è quanto meno dubbio che vi si possa vedere un riflesso della nostra legge: cfr., ad es., Conrat, "Rómisches Recht im frühesten

Mittelalter", Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Recbtsgescbicbte, 34 (1913), p. 33 e n. 1; Jonxers, "Application of Roman Law by Councils in the Sixth Century", Tijdscbr. voor Recbtsgesch., 20 (1952), p. 341 n. 11; GAUDEMET, Survivances, cit., p. 165; CRIFÒ, op. cit., pp. 44 ss.

7 II, pp. Papers, ebraica 28,16.

Cfr. Bionpi, Il diritto romano cristiano, cit., I, pp. 246ss.; DVORNIK, op. cif., 815 ss.; MEYENDORFF, "Justinian, the Empire and the Church", Dumbarton Oaks 22 (1968), pp. 48 ss. Giustiniano intervenne anche nella disciplina della religione (cfr. Bionni, I/ diritto, cit., I, p. 354) e viene per ciò rimproverato da Proc., Anecd.,

1% La novella

fu emanata

l'epitome di Atanasio) nopoli, ma

il 14 (cosí l'Autbenticum)

o il 15 (cosf

il testo greco e

aprile del 535, ed è diretta ad Epifanio, patriarca di Costanti-

un'annotazione conservata solo nel testo tramandato dalla cosiddetta Collectio

Ambrosiana del Cod. Ambr. L 49 sup. (la cui composizione originale potrebbe risalire al 545-46 secondo il Trotanos, “Die Collectio Ambrosiana", Fontes minores II, Frankfurt/M. 1977, p. 41) rivela che sarebbe stata inviata anche agli arcivescovi di Roma, Gerusalemme, Alessandria e Antiochia — cioè a tutti gli altri patriarchi —, nonché al prefetto pretorio d'Oriente e a quello dell'Illirico. Il fatto che fosse stata spedita anche al papa

(in sé e per sé non

particolarmente

strano,

anche

se la guerra

gotica

non

era

ancora incominciata: cfr. supra la nota 180 e infra la nota 202) lascerebbe già di per sé pensare che dovesse venire comunicata a tutte le sedi episcopali d'Occidente (cfr. la Nov. 9, emanata nello stesso giorno o il giorno prima, su cui vedi infra nel testo); ciò trova conferma espressa nel cap. 1 della legge stessa, secondo cui la proibizione di alienare beni immobili ecclesiastici si rivolge anche a « τοὺς ἐπὶ τῆς Ἑσπερίας ὄντας θεοφιλεστάποὺς

ἐπισχόπους

ἀπ᾿

αὐτῆς

τῆς

πρεσβύτιδος

Ῥώμης

μέχρι

τῶν

εἰς

ὠκεανὸν

χαθεστωσῶν

ἁγιω-

τάτων ὀρθοδόξων ἐχχλησνῶν» (p. 52,12-15), i quali sono contrapposti ai vescovi orientali, dell'Illirico, Libia, Egitto e Africa, in quanto costoro τῆς ἡμετέρας εἰσὶ γῆς (p. 52,11). Un'ulteriore

conferma

«tri

τῆς

πάσης

γῆς,

si trova fiv



nell'epilogo,

Ῥωμαίων

(p. 62,30-31; cfr. p. 63,17-18:

ἐπέχει

secondo νόμος

xal

cui

la presente

ὁ τῆς

legge

καθολικῆς

deve

ἐχχλησίας

valere θεσμός»

«ὑπὲρ τῆς πανταχοῦ γῆς εὐσεβείας τεθειμένον »): dal con-

fronto con le disposizioni citate sopra si desume

che l'ambito della Chiesa cattolica è

pit vasto di quello dell'Impero (a meno che con Ῥωμαίων ... νόμος non si intenda qui la tradizione giuridica romana, la quale era ancora viva in tutte le terre occidentali romanizzate); lo conferma il confronto con la Nov. 5,1 p. 28,31, che legifera sulla fondazione dei monasteri « ἐν ἀπάσῃ τῇ vf τῆς ἡμετέρας βασιλείας ».

Anche

qui, come nel caso di C. 1,3,51(52)2, ἃ estremamente

difficile poter

accer-

335

pensare che tutti gli ecclesiastici della Chiesa cattolica, indipendentemente dal luogo dove esercitavano il loro ministero, fossero considerati appartenenti alla πολιτεία, e quindi cittadini romani ^, A parte questo punto, che del resto tare se la Nov.

7 trovò diffusione e applicazione

nelle terre occidentali

soggette

ai bar-

bari, tanto più che il principio dell'inalienabilità dei beni ecclesiastici (salvo eccezioni) era da tempo riconosciuto nella Chiesa stessa [cfr. GAUDEMET, L'Église dans l'empire romain (Hist. du droit et des institutions de l'Église en Occident, III), Paris 1958, pp. 310s.; inoltre, Corpus Christianorum, Ser. lat., CKLVIII, Turnholti 1963, p. 248 (voce "Ecclesia"); ibid., CXLVIII A, pp. 341ss. (voce “Ecclesia”)]; in effetti, il conc. Aurelianense dell'anno 538 al c. 13(12) ripete la proibizione di non alienare le cose

ecclesiastiche richiamando « priorum canonum statuta » (ibid., CKLVIII

A, p. 119; cfr. il

c. 26, ibid., p. 124) e analogamente

549, c. 13 (ibid.,

fa il conc. Aurelianense dell'anno

p. 152). In Italia vi era stata addirittura una normativa di Odoacre, poi però abrogata: cfr. GAUDENZI, Swi rapporti, cit., pp. 145 ss. op.

cit., II,

pp. 243 s., con altra bibliografia. Giustiniano stesso tornò più volte sul punto:

Sul

problema

dell’alienazione

dei

beni

ecclesiastici

cfr. anche

KASER,

fonti in

STEIN, Histoire, cit., II, p. 398 n. 2.

19 Cfr. Nov. 7,32 p. 55,37, dove si riassume il disposto del cap. 1 con le parole « Τὸ δὲ εἰρημένον

ἡμῖν,

ὥστε

μηδ᾽

ἑνὸς ἀκινήτου

πράγματος

ἐχχλησιαστικοῦ

ἢ πκτωχιχοῦ

ἐχποίησιν

ἐπιτετράφθαι πρὸς μηδὲν τῶν τῆς ἡμετέρας πολιτείας προςώπον...», € dove il πρός introduce evi-

dentemente — in forza di quanto è detto al cap. 1, ma anche della ratio della norma — il riferimento ai destinatari della proibizione e non dell'alienazione; del resto, lo stesso cap. 1 (p. 5227-28) riassumeva il divieto precedentemente espresso affermando « πάντας πανταχοῦ τοὺς ἱερεῖς τῆς τοιαύτης ἐχποιήσεως εἴργομεν», ciò che mostra come Giustiniano ritenesse di possedere un potere di comando sopra di essi, tant'é vero che dispose che, se avessero violato la norma, proprio essi prima ancora degli acquirenti (per i quali cfr. i capitoli 5-8) sarebbero stati colpiti da sanzioni.

Giustiniano considerava

quindi

tutti gli ecclesiastici come

appartenenti

Qualche dubbio nasce innanzitutto dalla stessa fraseologia della Nov.

all'Impero?

7: infatti, il cap. 4,

relativo all'usufrutto sui beni ecclesiastici, concerne quelli « τῆς ἁγιωτάτης μεγάλης born σίας fi ἄλλης οἱαςδήποτε τῶν ἐν ἀπάσῃ τῇ ἡμετέρᾳ ὑπηκόῳ χειμένων» (p. 57,45; cfr. anche cap. 11 p. 61,14); si deve quindi intendere che tale disposizione, ἃ differenza delle prece-

denti, vale solo all'interno dell'Impero? Inoltre, il cap. 8 (p. 60,5-8) utilizza nuovamente lo schema Costantinopoli-province (sia pure per un problema particolare) e l'epil., p. 63, 5-6, impone l'obbligo di osservare la legge a οἱ τῆς ἡμετέρας πολιτείας ἄρχοντες (ciò che peraltro non escluderebbe che tale obbligo potesse gravare anche su altri; per una differente espressione nella Nov. 9,5 cfr. infra la nota 206). Infine, prendendo in considerazione altre leggi, si può notare che la Nov. 120 (a. 544), che tratta di argomento analogo, si riferisce sempre solo all'ambito della πολιτεία: cfr. p. 582,12-13; 585,21; 586,25; 587, 17-18; 588,16-17; 589,1-2 e 23-24. D'altra parte, a conferma dell'ipotesi avanzata si potrebbe osservare che la Nov. 9 praef. parla di ecclesiae nostrae (p. 91,22) per indicare

tutte le chiese cattoliche tanto di Occidente quanto di Oriente. In

definitiva,

si ha l'impressione

di trovarsi

di fronte

a una

situazione

fluida,

in

cui Giustíniano tenta di affermare dei princípi non ancora riconosciuti e lo fa in maniera in certo modo indiretta, cercando forse di saggiare se essi venivano spontaneamente accettati dalle persone che ne erano coinvolte. Siamo in un campo ed in un'epoca in cui la legislazione & spesso posta al servizio dell'azione politica e diplomatica. Forse proprio quest'ottica può spiegare il fatto che gli epitomatori delle novelle non seguano l'imperatore in queste sue aperture, ma che, almeno in questo caso (e anche in quello della Nov. 9: cfr. infra la nota 206) si mostrino aderenti a una visione 'statualistica' della legislazione, limitando l'efficacia della Nov. 7 alle Chiese poste nell'ambito dell'Impero:

cfr. Athan., 2,1 (ed. HEIMBACH, Anecd., I, p. 27): « περὶ τῶν ἐν ἑχάστῃ ἐπαρχίᾳ xol τόπῳ διαχειμένων ἐχχλησιῶν»; Julian. 7, 32 (ed. Hänel, p. 32): «Nulla sub Romana ditione constituta ecclesia ...»; Teodoro non si esprime sul punto.

336

rimane dubbio, occorre ricordare che anche altre costituzioni giustinianee potrebbero avere avuto, almeno nelle intenzioni dell'imperatore, un'estensione pari a quella della Chiesa cattolica ?”, ma non si esprimono in maniera del tutto chiara. Vi ἃ invece ancora una costituzione, certo destinata ad applicarsi anche oltre i confini dell’Impero, che fornisce qualche maggiore particolare su

questo punto: si tratta della Nov. 9, una legge per pit aspetti assai curiosa ?', emanata verosimilmente 1] 14.4.535 — data in cui l'Italia era ancora sotto il dominio di Teodato e la guerra gotica, quand'anche paresse già imminente, certo non era ancora incominciata — e diretta a papa Giovanni II, patriarcha

veteris Romae ?*, In essa si dichiara che ai diritti della Chiesa romana potrà essere opposta la prescrizione solo qualora siano trascorsi almeno cent'anni,

e non faceva chiese, tata in

i normali termini di trenta o quarant'anni. In realtà Giustiniano non che estendere in Italia una disposizione presa nel 530 a favore delle degli istituti di beneficenza e delle civitates; essa era stata poi riporC. 1,2,23 9, Evidentemente quest'ultima legge non era stata pubbli-

20 Ad esempio, C. 1,4,33 (del 1°.11.534), indirizzata « τοῖς πανταχοῦ γῆς θεοφιλεστάτοις

inwxónow » — espressione che ritorna nel $ 4 — condo

cui nessuna

donna

dev'essere

costretta

per comunicare ad essi C. 5,4,29 (se-

alla professione

scenica

contro

la propria

volontà) ed invitarli a intervenire per assicurarne l'applicazione. Proprio quest'ultima indicazione, perd, fa sorgere il sospetto che in realtà i vescovi coinvolti fossero solo quelli dell'Impero. Si avrebbe qui in tal caso una terminologia solo fittiziamente universale, ciò che

peraltro non

è raro nelle costituzioni giustinianee:

cfr. infra, testo e nota 216.

stesse considerazioni valgono per l’editto annesso alla Nov. TGXOU

γῆς

θεοφιλεστάτοις

ἐπισχόποις

xal

ὁσιωτάτοις

Le

8 e indirizzato « τοῖς ἀπαν-

πατριάρχαις ».

Effettiva diffusione anche fuori dei confini dell'Impero potrebbe invece avere avuto C.

1,1,6 (a. 533), che però ha contenuto essenzialmente

teologico:

cfr. Chrom.

pascb.

I,

633 Dindorf e la lettera di papa Vigilio a Giustiniano citata in DvonNIK, Early Christian, cit., II, p. 822. 21 Oltre al punto messo in rilievo nel testo, legge dovrà applicarsi anche alle cause già dedotte

sono degni di nota il fatto che lu in giudizio ($ 5; ciò è conforme a

C. 1,2,23,5), il fatto ($$ 2 e 4) che se ne sottolinea con vigore anche l’applicazione ai beni che la Chiesa romana possedeva in Oriente (per i quali doveva già valere C. 1,2,23); infine,

il problema

dei

rapporti

con

C.

1,2,23,

con

cui

la nostra

novella

non

sembra

coincidere perfettamente. Tutta la tematica della praescriptio centum annorum a favore delle chiese e di altre istituzioni è trattata ampiamente in DE MARINI Avonzo, “Giustiniano e le vicende della praescriptio centum annorum", in Studi Betti, Milano 1962, III, pp. 103 ss.; cfr. anche KASER, op. cit., II, pp. 72 n. 66; 288 n. 36. 22 La data segnalata nel testo è quella generalmente accettata dagli editori, ma i manoscritti presentano indicazioni divergenti che giungono fino al 10 maggio (cfr. l'apparato dello ScHéLL ad b. L, p. 92); ad ogni modo, papa Giovanni II morf 1'8.5.535 e la guerra gotica cominciò solo nel giugno dello stesso anno (STEIN, Histoire, cit., II, p. 339).

23 Per la sostanziale coincidenza fra C. 1,223 e Nov. 9, cfr. De MarinI Avonzo, op. cit., pp. 120ss.; in effetti, anche i paratitla dell'Epitome Juliani (ed. Hinel, p. 203) affermano: « XL autem IV kap. Confirmat constitutio nostri principis sub titulo de rebus ecclesiasticis

ZACHARIAE,

relatam »,

e

una

frase

analoga

Anecd., p. 21). Il GAUDENZI,

si

trova

nell'epitome

Swi rapporti, cit., pp.

di

Teodoro

198 ss., pensa

che la Nov. 9 sia stata richiesta dal papa per prevenire le conseguenze

(ed.

invece

di occupazioni

di

beni ecclesiastici nella guerra che si preannunciava imminente; ciò non spiegherebbe però l'estensione della norma alle altre Chiese d'Occidente.

337

cata in Italia, né vi era ancora stato inviato il Codex repetitae praelectionis,

perché Giustiniano presenta la normativa della Nov. 9 come una speciale disposizione di favore. Fin qui peraltro non vi ἃ nulla di particolarmente strano: abbiamo già visto che Giustiniano considerava l’Italia come parte del suo Impero e che anche altre leggi dovevano esservi state inviate; la Nov. 9 caso mai puó confermare che non tutte le costituzioni giustinianee, fossero o non fossero state mandate in Italia, vi avevano avuto pubblicazione ed appli-

cazione ?*, Ma la aver fatto catbolicas legis vigor

Nov. 9 non si ferma alla Chiesa di Roma o all'Italia; infatti, dopo riferimento alla prima, l’imperatore aggiunge: « ut ex bac in totas ecclesias, quae usque ad oceani fretum positae sunt, saluberrimae extendatur, et sit totius occidentis, nec non orientis, ubi posses-

siones sitae inveniuntur ad ecclesias nostras sive nunc pertinentes seu postea

eis acquirendae, lex propria ad bonorem dei consecrata ». Ed ancora ($$ 2-3): « Habeat igitur vestra sanctitas banc legem totius occidentis ecclesiis profu-

turam ... Quod igitur nostra aeternitas ad omnipotentis dei bonorem venerandae sedi summi apostoli Petri dedicavit, boc babeant omnes terrae, omnes

insulae totius occidentis, quae usque ad ipsos oceani recessus extenduntur, nostri imperii providentiam per boc in aeternum reminescentes ». Pertanto, la Nov. 9 è destinata a tutte le Chiese occidentali e par di capire che ad esse debba venire comunicata proprio tramite la sede patriarcale romana* Le varie Chiese poi avrebbero potuto invocare questa disposizione nei diversi regni in cui si trovavano in quanto si trattava di lex Romana, secondo la quale

probabilmente venivano di solito disciplinate 95, Ma la Nov. 9 restò in vigore 24 Cfr. supra le note 180 e 183. In base a quanto è detto nel testo, è difficile ipotizzare — come fa il KxücEx nella sua edizione del Codex Iustinianus, Berlin 1877, pp. 16 n. 9 e 313 n. 2 — che C. 1,223 sia da congiungere con C. 7,40,1 (che potrebbe essere

stata

inviata

in Italia),

tanto

piá

che

la data

sembra

diversa.

La

Dg

Marni

Avonzo, op. cit., p. 119, ipotizza che C. 1,2,23 fosse destinata anche all'Italia, ma non vi avesse trovato concreta applicazione.

25 Come è noto, al tempo di Giustiniano Roma era l'unica sede patriarcale d'Occidente. Sull'origine della qualifica di "patriarca" e sui poteri che le furono connessi, cfr. GAUDEMET, L'Église dans l'empire romain, cit. pp. 389ss.; Beck, Kirche, cit. pp. 27 ss.; PLÈCHL, Geschichte des Kirchenrechts, 2 ed., Wien-Miinchen 1960, I, pp.

159 ss.

Storia

del

diritto

canonico

(tr.

it. della

1" ‘ed.

Wien-München

1953),

Milano 1963, Ἵ, pp. 162 55. Nelle novelle giustiniance spesso l'imperatore invita i singoli patriarchi a comunicare la legge in questione ai vari metropoliti perché questi a loro volta la facciano conoscere ai singoli vescovi: cfr., ad es., Nov. 5 epil; Nov. 6 epil, $ 1; Nov. 67 epil.; cfr. anche Nov. 42 epil.; 55 epil.; 109 praef. 26 Sul principio « ecclesia vivit lege Romana » e sui suoi limiti, cfr., ad es. BRUNNER, Deutsche Rechtgeschichte, I, 2" ed., Leipzig 1906, pp. 393 ss.; ErLER, “Ecclesia vivit lege Romana”,

FüzsT,

Handwôrterbuch

"Ecclesia

vivit

lege

zur Deutschen

Romana?",

Rechtsgeschichte,

Zeitschrift

der

I, Berlin

1971, coll. 798 s.;

Savigny-Stiftung

für

Recbtsge-

schichte - KA, 61 (1975), pp. 17ss.; cfr. anche il c. 1 del conc. Aurelianense del 511 (CC, Ser. lat., CKLVIII A, p. 4). Naturalmente, il fatto che le istituzioni ecclesiastiche applicassero il diritto romano non significa di per sé che dovessero accettare, anche qualora si trovassero fuori dell'Impero, la legislazione giustinianea; questa però sembra essere stata, a un certo punto, l'aspirazione dell'imperatore, il quale — nella prospettiva

di impadronirsi presto dell’Italia (con o senza guerra:

338

cfr. supra la nota 97) e quindi

per un tempo cosí breve?” da permettere difficilmente di trovarne tracce nelle terre occidentali, perciò è molto difficile accertare se la comunicazione desiderata da Giustiniano sia avvenuta e se quindi la sede romana si prestasse ad estendere le leggi degli imperatori di Costantinopoli in territori ormai estranei alla respublica Romana”*. Su questo punto è in realtà lecito qualche dubbio: in mancanza di ricerche approfondite, un rapido esame dei riferimenti alle leggi imperiali contenuti nell’epistolario di papa Pelagio I mostra che questi si trovano esclusivamente in lettere a persone viventi entro i con-

fini dell'Impero, e risultati non dissimili si ricavano da un analogo esame de! registrum di Gregorio Magno ©. Questi anzi, desiderando combattere la pradi esercitare un più diretto controllo sulla sede patriarcale romana — con la Nov.

con la Nov. 7 e

9 (emanate forse nello stesso giorno!) cercò di porre le premesse per attuarla

(cfr. anche supra la nota 199). Nell'ambito di questa prospettiva acquista rilievo un'ulteriore

osservazione:

vare, la minaccia

la Nov.

9,5

di sanzioni

contiene,

contro

espressa in questi

i giudici

termini:

che

non

la

faranno

«Scilicet omnibus

osser-

iudicibus

maioribus et minoribus, qui Christiani et ortbodoxi sunt, banc nostram constitutionem servantibus: nibilominus buiusmodi legis temeratoribus post caelestes poenas etiam legi

timum semper vigorem pertimescentibus οἱ poenam quinquaginta librarum auri formi. dantibus ». L'imperatore, quasi che fosse lui stesso il capo della Chiesa, si rivolge non solo ai giudici dell'Impero, ma a tutti quelli che sono cristiani e ortodossi, e minaccia non solo pene temporali— che saranno evidentemente effettive solo nell'ambito della sua giurisdizione —

ma anche sanzioni spirituali. Dato che il destinatario della legge è il

pontefice, non è forse avventato vedervi un invito indiretto ad accompagnare la trasmissione della novella stessa con l'irrogazione di pene canoniche a coloro che non la facessero osservare. Come si è già rilevato a proposito della Nov. 7 (supra, nota 199) anche qui gli epitomatori non colgono la prospettiva imperiale e riferiscono il privilegio previsto dalla Nov. 9 alla sola Chiesa romana: cosí Julian., Epit. nov. 8,44 (ed. Hänel, p. 36; cfr. anche i summaria: cap. 44, p. 209 ibid.); Athan. Epit. nov. 2,4 (ed. HEIMBACH, Anecd. I, p. 38); Theod., Summa nov., 9 (ed. ZACHARIAE, Anecd., p. 21). Ne risulta fra l’altro che la particolare

interpretazione

data

da

Atanasio

alla

Nov.

117,4

non

è evidentemente

da

ricondurre ad una sua personale tendenza a favorire l'estensione della legislazione imperiale al di là dei confini dell'orbis Romanus. 27 Il termine di cent'anni per la prescrizione dei diritti delle Chiese e delle altre istituzioni ecclesiastiche fu infatti ridotto a quarant'anni dalla Nov. 111 (1°.6.541), confermata poi dalla Nov. 131,6 (a. 545) e per l'Italia da Nov. app. VII, 6: cfr. De MarInI

Avonzo, op. cit., pp. 106s.;

124ss. Tanto Giuliano quanto Teodoro

ritengono di con.

seguenza abrogata anche la Nov. 9; nello stesso senso si esprime uno scolio marginale al Cod. Marc. gr. 179 (ed. Scholl, p. 91,41 5.); la medesima conclusione si desume ancora dalle epistole di Gregorio Magno (1,9 e 7,36) nonché da un'epistola di papa Eugenio II (cfr. CoNmAT, Geschichte der Quellen und Literatur des róm. Rechts im früben Mittelalter, Leipzig 1891, rist. Aalen 1963, pp. 15 s.); per le discussioni che sorsero in seguito, cfr. De MARINI Avonzo, op. cit., p. 120 e n. 41.

26 In senso negativo fa propendere il fatto che il c. 13(12) del concilium Aurelianense del 538 (CC, Ser. lat., CXLVIII A, pp. 119 s.) sembra riconoscere la prescrizione trentennale anche per i beni ecclesiastici, benché poi il concilium

Aurelianense del 541, c. 18 (ibid.,

p. 136; cfr. però il c. 35, ibid., p. 141) lasci pensare che, almeno in certi casi, essi erano considerati imprescrittibili: cfr. già il c. 23 del concilium Aurelianense del 511 e il c. 18 del concilium Epaonense del 517 (ibid., pp. 11 e 28). Potrebbe anche darsi che la mancata comunicazione della Nov. 9 ad altre Chiese fosse dovuta al fatto che il destinatario di essa, papa Giovanni II, probabilmente mori prima di averla ricevuta. 20 Per Gregorio Magno mi sono limitato a un controllo delle epistole elencate dal

339

tica della simonia nelle terre soggette αἱ Franchi, si rivolge a Childeberto perché emani disposizioni in proposito, senza minimamente menzionare il

diritto romano ?', ciò che denota un grande rispetto per l'autonomia normativa dei regni barbarici d'Occidente. È vero che, come mostra un'epistola del medesimo papa indirizzata all'imperatore Maurizio ?!, permaneva l'uso, già attestato sotto Giustiniano, di inviare al papa le disposizioni imperiali in materia ecclesiastica perché egli le trasmettesse ad altre Chiese, ma almeno nel caso specifico Gregorio sembra averle comunicate esclusivamente a vescovi di città poste nel territorio dell'Impero, senza che possiamo sapere se le istruzioni ricevute da Maurizio gli chiedessero di farle giungere anche oltre i confini del medesimo. 13. Universalità della legislazione giustinianea? Questi, per quel che sappiamo, sono i casi in cui Giustiniano cercò concretamente di estendere la portata di alcune sue norme in regioni esterne all'Impero. Per verità, in certe sue costituzioni, e specialmente in quelle introConrat, Zeitschrift der Savigny - Stiftung für Rechtsgeschichte - RA 34 (1913), pp. 36 ss. a. 1, come quelle che contengono accenni alla codificazione giustinianea o alle novelle. 210 Cfr. Greg. I, Reg. epist., 5,60 (ed. Ewald - Hartmann, I, p. 374; cfr. 5,58 e 59). La simonia era repressa da C. 1,3,30(31) (a. 469); C. 1,3,41(42),19(9) (a. 528); Nov. 6,19

(a. 535, diretta ai soli patriarchi orientali); Nov. cit, pp.

115 e n. 3;

147 s. n. 4; Bionpi,

123,2,1 (a. 546); cfr. WENGER, Canon,

Il diritto romano

cristiano, cit., III, p. 473.

La repressione della simonia nelle elezioni papali aveva costituito oggetto di normativa anche

in Italia: cfr. STEIN, Histoire, cit., II, pp. 45; 334. Il GAUDENZI, Sui rapporti, cit., p. 229, cita Greg. I, Reg. epist. 13,50 (ibid., II, pp. 414 55.) come testimonianza «della applicazione delle Novelle agli ecclesiastici che

vivevano sotto il regno dei Visigoti ». In effetti, tale epistola contiene le istruzioni, con abbondanti citazioni tratte dal Codex Iustinianus e dalle Novelle, al defensor Giovanni inviato in Spagna ad esaminare le controversie sorte intorno alle persone dei vescovi Januarius e Stephanus. Tuttavia, Januarius era vescovo di Malaga (cfr., ad es., Greg. I, Reg. epist., 13,47 e 49), città che allora era nel territorio governato dall'imperatore di Costantinopoli, mentre la sede di Stephanus non sappiamo dove fosse, ma è probabile

che si trovasse anch'essa nella stessa regione: cfr. Gregorii I papae Registrum epistularum, ed. P. Ewald-L.M. Hartmann (MGH, epist., I-II), Berolini, 1888-1899 (rist. 1957), II, p. 411 n. 4. Ad ogni modo, anche in vista di quanto si è detto sopra, mi sembra

imprudente trarre senz'altro da questa lettera la conseguenza lesse imporre l’applicazione del diritto romano alle Chiese dell’Impero.

Sulla

legazione

in

Spagna

citata

sopra

e

sui

che Gregorio Magno voposte fuori dei territori rapporti

fra

il papa

e

la

Chiesa spagnola, cfr. GouBERT, “Byzance et l'Espagne wisigothique (554-711)", Études byzantines, 2 (1944), pp. 47 s. 211 Greg. I, Reg. epist. 3, 61 (ed. Ewald - Hartmann, I, pp. 219 ss.); cfr. anche 3,64 (ibid., pp. 225 s.), indirizzata al medico Teodoro, che doveva consegnare la prima all’imperatore. Gregorio chiede una modifica della legge, ma assicura di averla già fatta trasmettere per diversas terrarum partes, cioè probabilmente ai vescovi indicati nell'intestazione di Reg. epist., 8,10 (ibid., II, p. 12). Purtroppo, questa legge di Maurizio ci ἃ

altrimenti ignota e non possiamo sapere se invitasse il pontefice a trasmetterla anche fuori dei confini dell'Impero. Ad ogni modo, su tutta questa vicenda cfr. FISCHER, “Gregor der Grosse und Byzanz”, Zeitschrift der Savigny - Stiftung - KA, 36 (1950), pp. 57 ss.

340

duttive al Digesto e alle Istituzioni, vi sono delle espressioni che affermano che la legislazione imperiale è destinata wmiversis bominibus?" o im omnem orbem terrarum ??, che da essa sono retti omnes populi?", o addirittura che vi sono interessati ones orbis terrarum bomines δ, Queste frasi non sono da intendere nel senso che l'imperatore pensasse alla concreta possibilità di applicare immediatamente la propria legislazione a tutti gli uomini e i popoli posti oltre i confini dell'Impero; spesso infatti dal contesto risulta che si deve sottintendere nostri imperii 16 ed anche se ciò non fosse si dovrebbe caso mai 212 Cosf const. Deo auctore, gregatae

(le constitutiones

$ 1 — C. 1,17,1,1:

principum)... universis

«... quatenus in unum codicem conbominibus

m

suae

sinceritatis

praebeant praesidium»; cosí anche const. Tanta, $ 12(13)= C. 1,17,2,12(13), con riferimento alle tre parti della compilazione; Nov. 1, epil. $ 1; cfr. la Nov. 982,2 dove l’imperatore è definito « ὁ μετὰ θεὸν χοινὸς ἅπασιν πατήρ ». Spesso nelle novelle si invitano

il prefetto del pretorio o altri magistrati a comunicare la legge πᾶσι: Nov. 107;

19; 20; 24; 39; 48; 49; 51; 52; 53; 66; 68; 71; 111; 114. Tali espressioni si incontrano già nella

OsesTANo,

cfr. l'epilogo delle

74; 77; 83; 84; 89; 97; legislazione del V secolo

I! "problema delle persone giuridiche”, cit., pp. 272 n. 221

100; (cfr.

e 276 n. 236)

e alludono agli abitanti dell'Impero, come mostra il confronto con l'epilogo delle Nov. 8; 14; 18; 22; 34; 36; 54; 69; 72; 73; 78; 108; 113; 130; 134.

213 Cosf C. 7,31,1,2; semplicemente in orbem terrarum in C. 6,23,292; orbi terrarum in C. 3,1,13 pr.; im terris ... omnibus in C. 2,58,2,8a. Cfr. anche la Nov. 7, epil., su cui però vedi supra la nota 198; la Nov. 8 edict., su cui vedi supra la nota 200. Una ricerca

sulle espressioni spaziali nella legislazione di Giustiniano à stata intrapresa dal dr. Filippo Lanciotti (cfr. F. LANCIOTTI, "Lo * spazio romano' nella terminologia delle fonti giuridiche giustinianee. Linee di ricerca", Da Roma alla Terza Roma. II Seminario internazionale di studi storici, "Popoli e spazio romano tra diritto e profezia”. Relazioni e comunicazioni, I, Università degli Studi di Roma 1983, pp. 193 ss.). 214 Cosí const. Summa, $ 5; const. Imperatoriam $ 1: « Omnes vero populi legibus iam a nobis vel promulgatis vel compositis reguntur », e l'intitolatura della const. Tanta = C. 1,17,2; cfr. anche Nov. 1 epil.. Per esempi anteriori, cfr. ORESTANO, op. cif., p. 273

n. 225. Con il termine populi si vuole alludere probabilmente agli abitanti delle varie civitates; cfr. l'intitolatura della const. δέδωκεν accanto a quella della const. Tanta. 215 Cfr. const. Tanta, $ 19 = C. 1,17,2,19. 216 Cosf è, ad es., per la const. Summa,

$ 5, che ordina al prefetto del pretorio

la

pubblicazione universale del primo Codice (cfr. supra la nota 212, in fine); di conseguenza sarà da intendere nello stesso modo anche poi, fa riferimento espresso alle province mani. Nello stesso senso sarà da intendere che parla appunto del Codice (cfr. del resto gubernantes imperium... »); cosí anche la

la const. Imperatoriam, $ 1; la Nov. e ai popoli appena entrati nell’ ἀρχή anche const. Deo auctore, $ 1 = C. il pr. della medesima: « Deo auctore const. Tanta, $ 12, che allude alle

1 epil., dei Ro1,17,1,1, nostrum tre parti

della compilazione e che del resto fa riferimento alla precedente confusione legislativa da cui appunto omes bomines sarebbero stati liberati (qui però l'espressione universalizzante potrebbe essere giustificata anche dal fatto che Giustiniano proietta la propria opera nei secoli futuri), e la const. Tanta, $ 19 = C. 1,17,2,19, dato che il passo parallelo della const. Aébuxzv si riferisce solo ἃ « λοιπὸς drag τῆς ἡμετέρας πολιτείας ἄνθρωπος» (cfr.

il $ 16: «τοῖς ἡμῶν ὑπηκόοις», benché poi il $ 20 parli semplicemente di &raow; cfr. anche supra la nota 72).

Quanto alle determinazioni spaziali che compaiono in certe costituzioni (supra, nota 213), esse non vanno prese alla lettera, perché la tendenza ad identificare l'Impero romano con il mondo intero è antica: cfr. per tutti DvORNIK, op. cit., pp. 506 55.; 796 (per le radici orientali ed ellenistiche di questa concezione, cfr. ad es. TOUMANOFF, Studies, cit., pp. 46 ss.; PARADISI, Civitas maxima, cit., II, pp. 450 e n. 77; 514 e n. 263; 539) e le

341

pensare all'eventualità che le leggi romane si applicassero a stranieri dimoranti nel territorio imperiale o per qualsiasi motivo capitati sotto la giurisdizione dei magistrati romani. Precisato questo, non vi & dubbio che le espressioni indicate tendono a mettere in luce l'universalità del diritto romano, vale a dire l'essere questo svincolato da particolarismi nazionali o locali ?", e quindi adatto ad essere usato dalle popolazioni più varie; questo suo carattere lo rendeva potenzialmente applicabile a qualsiasi popolo che in futuro venisse a cadere sotto la dominazione romana. La convinzione di Giustiniano è che il diritto romano, e in particolare la propria legislazione, possieda caratteri di utilità oggettiva, di intrinseca giustizia, tali da renderli atti a indirizzare per il meglio la vita e l’attività di qualsiasi persona o popolo 235. Semplice affermazione di imperialismo culturale, o effettivo desiderio e sforzo di dare al diritto una base, diciamo cosf, 'giusnaturalistica'? Questa domanda apre una problematica, quella della concezione del diritto e dei suoi fondamenti teorici in età giustinianea, per affrontare la quale si potrebbero certo trarre degli spunti da quanto abbiamo fin qui detto, ma di fronte a cui non possiamo fare altro che fermarci. Qui ci limitiamo ancora ad osservare come tale con-

cezione universalistica giustinianea possa contribuire a spiegare la facilità con cui si accoglievano nella πολιτεία gli estranei ad essa e contemporaneamente lo scarso interesse dimostrato dall'imperatore verso la problematica dei rapporti fra Romani e stranieri: suo scopo infatti non era di precisare la condizione giuridica di questi ultimi dal punto di vista dell’ordinamento romano, ma di operare — sul piano politico, militare e culturale — perché

della πολιτεία romana e del suo diritto essi diventassero partecipi.

espressioni oscillanti che si leggono in const. Tanta, $ 23 = C. 1,17,2,23; Nov.

p. 189,10; Nov.

26,2 pr. p. 205,8-10;

Nov.

24 praef.

62 praef. p. 332,24, nonché l'iscrizione in

SEG VIII, 171,5s., su cui vedi AMELOTTI- Luzzatto, Le costituzioni giustinianee, cit., pp. 97 s. Si ricordino anche le osservazioni enunciate supra alla nota 189 sulla distinzione tra i diversi piani su cui può svolgersi il discorso. L'atteggiamento ‘imperialistico’ di

Giustiniano, che si avverte in tali espressioni e che si estrinsecava in azioni concrete di espansione territoriale, irritava profondamente gli altri popoli, che vi vedevano l'aspirazione a dominare effettivamente tutta la terra: cfr., ad es., Proc., BP, 2,2,6; 2,3,42-43. 217 Ciò non toglie che al diritto romano si riconoscessero anche in epoca giustinianea

determinati contenuti ‘culturali’ (cfr. supra, $ 1 n. 4), solo che a questi si attribuiva un carattere di ‘civiltà’ e quindi un valore che poteva essere esteso a coloro che ne fossero privi. Ciò non toglie neppure che, nel solco della tradizione gaiana, si continuasse talvolta ad attribuire a qualche istituto la caratteristica di essere ‘proprio dei Romani’: cfr. supra le note 43-44 e 55-56. 218 Cfr., ad es., C. 1,4,34,18 (a. 534); Nov. 1 epil.; Nov. 8,11 e in generale BtoNpr,

Il diritto romano cristiano, cit., II, pp. 13ss. 104ss. Si noti che proprio la giustizia o la rispondenza alla natura dei principi giuridici romani sono gli elementi che vengono in rilievo

negli

autori

cfr., ad es., Proc., BV note

342

190 e 193.

letterari

che

1,12,21; BG

dànno

notizia

dell'applicazione

di essi

a stranieri:

4,3,19; Agath. 2,7,5. Su questi passi, vedi supra le

HELENE AHRWEILER

CITOYENS ET ETRANGERS DANS L'EMPIRE ROMAIN D'ORIENT

1.

Le problème de la citoyenneté

Comme tout empire composé de peuples d’origine et de tradition diverses, l’Empire romain d'Orient illustre la réalisation d'un projet unificateur: il fut possible, et dura plus d’un millénaire, parce que fondé sur le prestige et la légitimité de l'héritage romain et sur la force de la foi chrétienne, c'est-à-dire sur les deux qualités intrinsèques et spécifiques du monde byzantin. Avec le christianisme jouant le rôle de la modernité culturelle par rapport et à cóté de l'héritage antique (notamment hellénique) et avec le

patrimoine étatique romain, rénové à Constantinople par les empereurs chrétiens pour étre utilisé comme fondement de leurs projets politiques, cet Empire prouva dés sa naissance son aptitude à l'universalité. Faisant coincider ses frontières avec celles de l'orbis romanus, et identifiant son état à l'ordre

romain garant de la pax romana devenue à Constantinople l'équivalent de pax cbristiana, l'Empire romain d'Orient confirma le caractère impérial de son régime et consolida les assises historiques, culturelles et spirituelles de

son autorité. Le dominium mundi, malgré l'existence de l'empire perse en Orient et malgré l'irrédentisme des populations frontaliéres, apparait non point comme une aspiration, mais comme un droit quasi naturel: il découle de la leçon romaine et du message cecuménique chrétien qui élargissait cons-

tamment les frontières du monde romain civilisé par l'acceptation dans son orbite des chrétiens provenant des contrées et des peuples qui restaient jusqu'alors en dehors du rayonnement romain et, par là, de l'histoire. La christianisation des éthnè ajoutait au prestige de l'Empire romain chrétien, et fabriquait de nouveaux "Byzantins", des hommes qui appartenaient à l'Eglise chrétienne et qui obéissaient à l'autorité romaine, à l'empereur siégeant à Constantinople. Nous avons là la définition la plus économique du citoyen de l'Empire que nous désignons aujourd'hui comme Empire “by-

zantin" et qui lui se désigna toujours comme "romain". Qu'il me soit permis de souligner que D. Zakythinos a récemment fait la mise au point de l'utilisation du terme "byzantin" par les érudits des 345

16°-18° siècles pour désigner l'histoire et la civilisation de l'Empire romain chrétien du moyen áge grec, ce qui nous dispense d'insister. Toutefois il est nécessaire,

avant

de

traiter notre

sujet

sur

la définition, la nature

et

les qualités du citoyen "byzantin-romain", de faire ces quelques remarques préliminaires: l'Empire romain d'Orient, comme tous les empires est un Etat multi-ethnique, multi-national!; son unité n'est pas raciale mais politique et spirituelle; elle réside dans la maniére d'étre des citoyens qui sont tous solidaires des intéréts de la communauté. Il faudra donc étudier l'étranger par rapport au citoyen et vice versa, et définir d'abord qui est "byzantin" avant de pouvoir parler de l'étranger ou des étrangers. Disons tout de suite que le citoyen se définit par rapport aux réalités qui fondent l'unité "byzantine", c'est-à-dire par rapport à l'Etat, à l'Eglise et à la culture byzantines (dans la mesure oü il y a une culture officielle). Ainsi il est évident que l'étranger est celui qui reste en dehors soit de l'Etat, soit de l'Eglise, soit de la culture byzantines. Certains sont étrangers à l'une ou l'autre de ces réalités, d'autres à toutes; autrement dit, il peut exister plusieurs degrés d'étrangers. Peut-on dire qu'il existe aussi plusieurs sortes-degrés de “Byzantins”? Entre le citoyen et l'étranger (ressortissant d'une autre puissance), il existe une gamme de "semi-étrangers" ou de "semi-byzantins" (les termes μιξο-

βάρβαρος

et μιξέλλην

phénoméne);

che commode:

étudiés par Stánescu?

montrent

la permanence

du

il faut essayer de saisir cette réalité. Pour le faire, une appro-

étudier les termes, les mots techniques qui désignent le ci-

toyen et les confronter à ceux réservés aux étrangers. 2.

Romains et étrangers

On le sait, l'Empire se veut et se dit romain. Son Etat est la πολιτεία Ῥωμαίων

ou le χριστιανικώτατον

xpátoc (la puissance

toute chrétienne).

Le citoyen est normalement qualifié de romain ('Pupatoc), il obéit aux lois et à l'administration de la πολιτεία Ῥωμαίων (de l'Etat romain), il est bien entendu

désigné

comme

chrétien,

χριστιανός,

ce qui

constitue

la

qualité intrinsèque de l'homme “byzantin”. Cet homme romain-chrétien est πολίτης (citoyen) de l'Etat et ὑπήχοος (sujet) de celui qui exprime l'essence méme de l’Empire romain d'Orient: l'Empereur. En tant que tel, le "Byzantin" s'acquitte de ses obligations, fiscales et autres; il est donc contribuable (le terme συντελεστὴς signifie justement citoyen) et peut exercer toutes les fonctions publiques, la magistrature supréme (c'est-à-dire l'Empire) comprise;

c'est un homme

libre, autrement

dit il jouit de la Ῥωμαϊκὴ

ἐλεν-

θερία (liberté romaine), qualité qui lui ouvre tous les grades de la hiérarchie, politique, militaire, ecclésiastique et sociale. Les citoyens caractérisés 1 D. ZAKYTHINOS, “Byzance, état national ou multinational", Deltion Chr. Arch. Hétaireias, Série 4, t. 10 (1980/81), pp. 29-52.

? E. SrXNESCU, "Les mixobarbares du Bas Danube au ΧΙ" siècle”, Nouvelles Etudes d'Histoire, 3 (Bucarest 1965), pp. 45-53.

344

comme Ῥωμαῖοι, χριστιανοί, πολῖται, ὑπήχοοι, συντελεσταί, sont bien sûr ἐλεύθεροι et constituent une communauté solidaire, animée par ses valeurs propres; entre eux, ils se désignent comme membres du même ensemble politique, religieux et culturel: ils sont ὁμόδοξοι (de la même foi), ὁμόφυλοι ou ὁμογενεῖς (de la même race), ὁμοηθεῖς (de la même nature, des mêmes mœurs), ὁμόδουλοι (du méme maître), et éventuellement ὁμόγλωσσοι (de la même langue). Ce sont là des termes qui soulignent l’identité (ὅμοιος).

Il est normal que les termes qui désignent l'étranger en général soient au contraire portés vers l’altérité; en effet, les étrangers sont appelés ëtepo-

ou ἀλλο- -δοξοι, -γενεῖς, -ηθεῖς, etc. Retenons seulement que la notion de citoyenneté s'exprime par l'identité. L'ensemble des citoyens est quelquefois désigné comme γένος Ῥωμαίων; le terme signifie l'ensemble de la communauté romano-chrétienne, sa connotation raciale est fortement atténuée par le fait que nous avons la mention des "Arabes

romains” (ceci avant la consti-

tution du Califat), pour ne pas parler des armées impériales composées des contingents de nationaux et désignées comme armées romaines formées des habitants de diverses contrées de l'Empire. L'expression ἔθνος Χριστιανῶν ("nation chrétienne") est souvent utilisée pour désigner le peuple byzantin. Soulignons que le terme romain est ainsi complété par celui de chrétien; nous retrouvons là les fondements de l'Empire?. Mais précisons surtout que le terme ἔθνος (nation) suivi du qualificatif Χριστιανῶν a perdu son sens initial; auparavant, il désignait, on

le sait, les paiens, les barbares c'est-à-dire l'étranger par excellence. Celui qui reste en dehors de cette communauté d'esprit et de mœurs, qui n'est ni romain, ni chrétien, est rejeté du monde civilisé (l’oecumène est romaine), c'est un ἐθνικός. Il est intéressant de noter que ce terme a fini par désigner l'étranger en général; une connotation culturellement péjorative pèse

toujours

sur

le

mot.

Par

contre,

l’homme

qui

appartient

à

la

Romanie-Rome (le pays “byzantin” est ainsi désigné) doit être fier de cette appartenance; la qualité de citoyen est chargée de vertu et de valeur. La qualité de citoyen romain n'est pas donnée à tous, elle est recherchée par beaucoup, notamment aux périodes d'essor byzantin, mais plusieurs catégories de personnes en sont exclues. Quelles sont-elles? 3.

Les étrangers de l'intérieur (sous-byzantins)

Outre ceux qui habitent hors des frontiéres de l'Empire romain d'Orient (les étrangers par excellence), sont exclus de la pleine citoyenneté les esclaves, et ceux qui vivent selon des normes non conformes aux régles romanobyzantines (διαφόρως πολιτεύονται), régles politiques, morales et religieuses. 3 Sur la portée

de

tous ces termes,

cf. mon

travail "La

frontiére

et les frontiéres

de Byzance", in Byzance, les pays et les territoires, Variorum Reprints, Londres 1976, III.

345

Autrement dit, sont exclus de la citoyenneté romaine, outre les esclaves, les hérétiques et les minorités ethnico-religieuses (juifs, sarrasins, tziganes, etc.). Dans cette catégorie des minorités ethnico-

culturelles, il faudra englober les groupes allogènes installés à l'intérieur de l'Empire à la suite d'une convention (fédérés barbares) ou à la suite de vagues de pénétration (infiltration slave). Ce sont des groupes qui, pendant la première phase de leur installation, sont étrangers à la communauté romanochrétienne, mais qui, avec le temps, accèdent à la citoyenneté par l'effet de l'assimilation culturelle. Ainsi mino tités religieuses, hérétiques de toute sorte, notamment ceux qui ont établi une Eglise à part (comme les Pauliciens), peuplades installées et habitant l'Empire forment des groupes marginaux, qui, sans être des barbares, sont

une sorte de "sous-byzantins". Sans être exclus physiquement de la communauté, ils sont frappés, tout comme les esclaves, d'une série d'incapacités, la plus importante étant l'impossibilité quelquefois de tester et bien sür de remplir des fonctions publiques. Faut-il ajouter que, de ce point de vue, leur sort est proche de celui de la femme? Toutefois, il faut remarquer que tous ces "sous-byzantins" peuvent accéder un jour à la pleine citoyenneté par diverses voies. Les esclaves par l’affranchissement, les hérétiques par l'abandon de leur hérésie et l'adoption de l'orthodoxie, les mixobarbares par leur assimilation à la culture dominante, les minorités ethniques par leur soumission aux formes politiques et administratives de l'Empire, les minorités religieuses par l'acceptation du baptéme. Voilà les moyens que Constantinople inventa pour rassembler à l'intérieur de la communauté nationale tous les habitants de l'Empire. La byzantinisation des "étrangers de l'intérieur" (c'est ainsi que je

désigne ces groupes de "sous-byzantins") fut une préoccupation majeure de l'Etat et de l'Eglise: elle progressa surtout gráce à l'intégration des groupes minoritaires dans le service de l'Etat, notamment par leur enrólement dans l'armée. C'est par l'armée que souvent l'on atteint une place dans la société romaine orientale. Toujours est-il qu'une sorte de méfiance se manifeste face à ces groupes: elle prend parfois l'ampleur d'une véritable xénophobie. Une série d'institutions visent à assurer le contróle des activités de ces "étrangers de l'intérieur";

ils sont

considérés

comme

portés

à trahir et comme

plus

dangereux que les ennemis de l'extérieur, c'est-à-dire les vrais étrangers. 4.

Etrangers et semi-étrangers Mais voyons qui sont les vrais étrangers.

On peut dire tout simplement que ce sont ceux qui se trouvent en dehors de la Rômania (ol ἔξω ‘Poung), c'est-à-dire ceux qui appartiennent aux ἔθνη (nations), les ἐθνικοί. Mais tout le monde n'est pas étranger de la méme

manière, et il existe plusieurs catégories d'étrangers. De méme que j'ai parlé

de "'semi-byzantins", de même je peux parler de "'semi-étrangers", par exemple ceux qui sont entrés dans l'Empire soit comme fédérés, soit selon d'autres 346

formes d'infiltration (ils entrent dans les catégories de "sous-byzantins" dont j'ai parlé auparavant), mais aussi parmi les ressortissants des pays étrangers, parmi les vrais étrangers, il y a plusieurs catégories. a) Je commencerai par les ressortissants des Etats limitrophes de l'Empire: il s'agit des unités politiques qui, à un moment de leur histoire, se sont trouvées soit annexées, soit dépendantes de l'Empire, soit en possession d'accords ou d'alliances privilégiées liant les citoyens ou les ressortissants de ces Etats de manière tout à fait particulière avec l'Empire, son Etat et son Eglise. Sur les frontiéres orientales, je pense aux principautés du monde arménien,

géorgien,

ibére,

du

monde

arabe;

mais

on

en

trouve

aussi

en

Occident, et je pense notamment aux Dalmates, et aussi en Italie aux quelques principautés lombardes qui, à un moment donné, se sont trouvées liées à l'Empire de manière particulière. Ce qui caractérise ces Etats, c'est le rôle qu'ils jouent d'Etats-tampon entre l'Empire et d’autres grandes puissances (en Orient comme en Occident), et la présence à leur téte de chefs locaux qui portent souvent des titres honorifiques byzantins, preuve de leur lien historique avec l’Empire‘. Les ressortissants de ces petites "principautés" se trouvent dans la plupart des cas comme chez eux dans lEmpire. Ils accèdent aux divers services, reçoivent des bénéfices et des privilèges de la part de l'Empereur, séjournent souvent à l'intérieur de l'Empire où ils exercent leurs activités. Bref, ils constituent presque une partie de la communauté romaine orientale, une partie marginale qui peut vite s'insérer dans l'Empire et ses rouages. Ce sont justement les ressortissants de ces principautés limitrophes qui, dans la plupart des cas, ont créé des problémes, non seulement aux byzantinistes, mais je dirai aussi aux “Byzantins”. Aux byzantinistes, parce que l'on s'efforce à l'heure actuelle de préciser leur influence sur les structures de Byzance et aussi sur la civilisation byzantine. Et aux “Byzantins” parce que, chaque fois que l'Empire ne pouvait plus étendre son contróle et son autorité auprés de ces "principautés", les ressortissants de ces pays étaient les premiers à alimenter et à nourrir des mouvements séparatistes, et à jouer

en faveur de l'ennemi extérieur. Bref, pour décrire ces ressortissants étrangers, je crois qu'il faut utiliser le terme de "semi-étrangers" dans la mesure où ils se trouvent sous l'influence de Constantinople, du phénomène impérial, et bien sûr de la culture, de l'Etat et de l'Eglise. b) A côté de ces "semi-étrangers", il y a les ressortissants des Etats étrangers

(amis

ou

hostiles

à l'Empire),

partenaires

de

l'Empire

dans

le

déroulement des affaires internationales: les Occidentaux, notamment après le XI* si&cle (pour ne pas parler des mondes arabe et slave) furent du nombre. Là encore, il faut distinguer des catégories à l'intérieur de ce groupe. Le 4 Plusieurs exemples de cette catégorie signalés dans un texte du XI° siècle, le Strategicon de Kékauménos. Cf. plusieurs cas mentionnés par le De administrando Imperio, de Constantin Porphyrogénète.

347

comportement de l'Empire n'est pas le même face aux ressortissants d'une puissance hostile et allodoxe et face aux ressortissants des pays chrétiens (méme si ces pays chrétiens n'étaient pas toujours amis ou fidèles). c) A l'adresse des ressortissants du monde chrétien, Constantinople déploie un effort diplomatique suivi qui vise à les attirer dans l'orbite du

monde byzantin et à les soumettre à l'influence de l'Empire. Voilà pourquoi les hostilités entre l'Empire et ces pays sont souvent ressenties comme des luttes fratricides, Aussi, le probléme de savoir s'il est possible d'avoir, face à une communauté étrangére chrétienne, la méme attitude que face à des communautés non chrétiennes se pose. Ce probléme fut aigu lors des luttes contre les Bulgares; il fut dramatique lors de la quatrième croisade. Essayons maintenant d'examiner les lignes de conduite de l'Empire visà-vis des étrangers chrétiens. Face aux ressortissants des puissances étrangéres ayant une politique propre et ayant soit des revendications soit des alliances avec Constantinople, l'Empire met en place des structures et des institutions particuliéres; c'est avec ces Etats que l'Empire passa des traités de teneur et de forme variées 5. Nous distinguerons les accords d'Etat à Etat (les

accords

bilatéraux);

ils contiennent

des

clauses

de

collaboration,

des

dispositions de protection des ressortissants des pays contractants, comme par exemple des bénéfices d'ordre matériel: ainsi l'existence de quartiers et d'églises, et l'existence de représentants nationaux qui peuvent étre les protecteurs des membres de la communauté ou du groupe humain installés dans l'Empire. A cóté de ces accords bilatéraux, nous avons des accords que l'Empereur passe directement avec des groupes privés, qui n'agissent en rien comme des représentants de l'Etat dont ils sont issus, comme par exemple les accords que l'Empire a passés avec les militaires des compagnies russes, catalanes, etc. C'est en effet le plus souvent pour des raisons militaires que l'Empereur passe des accords de la sorte. Dans cet ordre d'idées, il faut ajouter les accords que l'Empereur peut passer avec un seul individu, c’est-à-dire des contrats d'ordre personnel qui lient le contractant directement à l'Empereur. Il est intéressant de noter que dans ce cas l'Empereur utilise la forme de contrat la plus familière à la personne avec laquelle il souhaite passer des accords. Nous avons des stoichémata avec de simples soldats, nous avons la ligesse avec des personnes importantes venant d'Occident. Bref, l'Empire est assez souple pour trouver la formule qui liera les personnes, les groupes ou les Etats à ce que Constantinople considére comme son intérét et qui, dans la plupart des cas, est l'intérét de son armée, Soulignons que ce sont surtout les pays, les groupes et les individus de l'Occident qui ont bénéficié de contrats de la sorte: c'est parmi eux que l'Empire recruta son armée, surtout aprés le XI* siècle.

5 Pour l'inventaire et le résumé de ces accords, cf. F. DOLGER, urkunden des ostrômischen Reiches, Munich-Berlin 1924-1965.

348

Regesten der Kaiser-

5.

Isopoliteia e£ autres structures d'intégration

Ces accords avec des puissances indépendantes de l'Empire ont provoqué des désagréments, qui ont beaucoup préoccupé la politique et la diplomatie byzantines. En effet, à partir du moment où les Occidentaux ont commencé à étre introduits dans l'Empire pour des raisons que Constantinople jugeait de son intérét, ces Occidentaux ont tenté de profiter des priviléges dont ils jouissaient et qui faisaient d'eux, face à l'Etat, les égaux des citoyens. Ils jouissaient d'une égalité de régime qui faisait de ces étrangers une sorte de "Byzantins à part entiére", et donc en derniére analyse des "su-

pracitoyens". Je voudrai terminer cet exposé en disant qu'une des institutions les plus importantes, qu'il faudrait un jour étudier de manière plus approfondie, est justement l'institution que les textes désignent sous le terme ἰσοπολιτεία (égalité des droits). C'est l'ensemble des priviléges accordés par l'Empereur en faveur des étrangers, privilèges qui, comme le terme l'indique, situent le bénéficiaire sur le méme plan que les citoyens. Inutile de dire que les personnes qui bénéficient de cette ἰσοπολιτεία (isopoliteia) peuvent dire, quand elles s'adressent à un "Byzantin", qu'elles sont ses ὁμόδουλοι (bomodouloi): elles sont des serviteurs de la méme

puissance ou de la méme autorité, c'est-à-dire de l'Empereur qui seul peut accorder le privilège d’isopoliteia. Constatons que Constantinople avait trouvé avec l'isopoliteia la formule qui abolissait la distance séparant le citoyen de l'étranger: octroyée par l'Empereur, elle signifiait avant tout la reconnaissance des mérites de celui qui la recevait. En dernière analyse, l'isopoliteía signifie une équivalence de cultures et de formes de vie. Nous comprenons alors pourquoi en ont bénéficié les étrangers ressortissants des peuples nobles aux yeux des “Byzantins”, c'està-dire les Occidentaux chrétiens, et parmi eux surtout les ressortissants des républiques maritimes d'Italie. Je termine en soulignant qu'à travers l’isopoliteia dont jouissaient les Italiens, on trouve non l'identité mais l'égalité entre les deux cultures qui furent à la base de la civilisation européenne. Parmi les structures d'intégration mises en place par Constantinople, il faudra ajouter bien entendu des structures administratives particulières réservées à certains groupes ethniques en contact avec l'Empire ou à son service: ainsi les archontiai, sklaviniai. Ce sont des institutions administratives

qui ont permis à l'Empire d'encadrer les groupes étrangers installés dans son territoire tout en leur donnant la possibilité de s'assimiler par le baptéme, mais surtout par l'intégration progressive dans le système provincial — les "thémes" de l'Empire. Il va de soi que les membres de ces arcbontiai slaves, tout comme ceux des principautés arméniennes, furent souvent tentés de collaborer avec l'ennemi extérieur: l’ ἀμφιτερισμός (l’ambiguité) du comportement, l'ambivalence, était souvent dans la nature des choses, notamment

en cas de séparation politique des groupes de la méme famille ethnique. Autrement dit l'ampbitérismos est un avatar, un échec, de la byzantinisation

administrative des étrangers. 349

De même l’isopoliteia a connu avec le temps son propre avatar, la double citoyenneté, recherchée cette fois par les Romains d'Orient qui essayaient d'obtenir la protection des puissances italiennes, notamment de Venise. Bien entendu, ceci se produisit pendant les moments de déclin de l'Empire, à l'époque des Paléologues, bien aprés l'époque où la citoyenneté romaine

était un privilége recherché par tous, mais obtenu seulement par les meilleurs. Quoi qu'il en füt, les groupes minoritaires et marginaux avaient leur propre culture qui a évolué selon le progrés de l'intégration et de l'assimilation. Toutefois, disons que l'Empire a toujours connu et admis une culture pluraliste, malgré la prépondérance de Constantinople et de l'héritage gréco-romain qui constitue, avec le christianisme, la base de la "Kulturgemeinschaft" de tout l'Empire‘.

6 Sur ce point, cf. le livre fondamental de D. OsorzNskv, The Byzantine Commonwealtb, Eastern Europe, 500-1453, Londres 1971.

350

MICHEL VAN ESBROECK

ROME

L'ANCIENNE ET CONSTANTINOPLE VUES DE L'ARMENIE

1. L'objet de cette communication est relativement restreint. Dans un premier temps, on voudrait souligner le fait que les Arméniens ont toujours parfaitement distingué la Rome ancienne, qu'elle soit comprise chronologiquement ou géographiquement, de Constantinople qui la continuerait. Dans une seconde partie, nous voudrions montrer que les rapports avec l'une ou lautre capitale ont été symbolisés dans des récits étiologiques réutilisés en fonction des circonstances. C'est par ce moyen que s'est exprimée l'indépendance politique et religieuse de l'Arménie. La publication à Yerevan d'une concordance intégrale des principaux historiens arméniens du IV* au X* siècle, rend la vérification de l'emploi de Hrom ("Rome")

ou

de

Hromk,

Hromayec'ik

("Romains")

relativement

aisée !.

Il est évident que les Arméniens ont toujours parfaitement distingué le róle de Rome de celui de Constantinople. Outre le nom spécifique des deux villes, les “Romains”

sont généralement

des Grecs, selon le vieux vocable les Grecs dans les pays du moyen qualificatif dont le récit étiologique mée par Zeus en vache, et fuyant

distingués des Y ounac', c'est-à-dire

utilisé depuis longtemps pour désigner Orient, Yavan correspondant à Ionien, est la légende fameuse de Io, transforà travers le Bosphore auquel elle laisse

son nom, en Ionie, et puis en Egypte ἢ. Les rares exceptions oü l'application n'est pas exactement faite ne sont pas proprement

arméniennes,

Áinsi, Karin

ou Théodosiopolis

Erz er-Rám à cause des Arabes, qui éprouvaient non loin de Karin de l'Arzanéne au nord du pouvait provoquer des confusions. Du point de tale des deux villes prit donc le nom d' "Arzn

s'est appelée

le besoin de distinguer Arzn Tigre, où une autre Arzn vue arabe, la plus occidendes Romains", Arz er-Rám,

1 La concordance des historiens arméniens comprend aujourd'hui 13 auteurs en plus de vingt volumes dactylographiés. Le premier d'entre eux touchant le texte d'Eznik a paru à Yerevan

David

en

Anhaght

1972

sous

(David

de A. 5. GHARIBIAN,

le t. XIII

paru

l'Invincible) et a été compilé

le nom

par E.H.

DEgMiRDjJiAN.

en

1979

touche

Le nom

arménien de la concordance est Hamabarbar. 2 Eschyle, Prométbée encbainé, 581, 912.

351

l'actuelle Erzeroum *. D'ailleurs, de 1150 à 1293, le patriarcat arménien s'installa dans une citadelle sur l'Euphrate, rejoignant l’émigration armé. nienne qui tendait à se poursuivre vers le sud: la forteresse prit le nom de Hromkla,

cu

Horomoc -kbalakb * (‘citadelle

des

Romains").

Mais

ici les

Arméniens, déjà fortement alliés aux croisés, songeaient peut-étre déjà aux Romains de l'ancienne Rome. 2. La légende de la conversion de Constantin et celle de la conversion du roi Tiridate d'Arménie sont de meilleurs indices d'une évolution des positions respectives et des rapports

entre Rome

et Constantinople.

Comme nous le savons par Eusèbe de Césarée, Constantin fut baptisé in extremis en 337 par l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie?. En réalité, la légende qui, la première, aura la plus grande diffusion, attribue le baptéme de Constantin à l'évéque Eusébe de Rome. Ce n'est que vers 420 que la légende de saint Sylvestre prend le dessus, et remplace celle oà Eusèbe de Rome baptisait l'empereur . Comme il y a eu effectivement le régne bref d'un pape Eusébe à Rome en 309, la chose a pu au début se développer avec un certain degré de vraisemblance. Aussi la légende de l'Invention de la Croix qui a eu le plus de diffusion en Orient, est représentée en latin par un palimpseste parisien du VI* ou VII* siècle”. La vision de Constantin se déroule déjà sur le Danube. Elle est suivie d'une grande conversion du peuple et se termine par le baptême de Constantin par le pape Eusèbe de Rome. Cette forme de la légende amalgame déjà les éléments des visions de la Croix attribuées d'abord à Constantin, puis à Constance à Jérusalem en 551*. Par ailleurs, elle connaît déjà l’évêque de Jérusalem Judas-Cyriaque ordonné par l'évêque de Rome Eusébe aprés le décès inopiné de Macaire. L'ensemble représente un développement de la fin du IV* siécle. On retrouve Judas-Cyriaque comme martyr

de Julien

l'Apostat, et Eusébe

de Rome,

plus

ágé

que

jamais, est

la figure principale du roman syriaque de Julien l'Apostat?. Or, l'intérêt de ces légendes, c'est qu'elles ont servi de base aux développements paralléles de l'histoire de la conversion de l'Arménie. Cette histoire est écrite par un ministre présumé du roi Tiridate IV, 3 Sur

les noms

de

cette

avandouthyan ew patmouthyan

ville,

voir

A.N.

TER-GHEVONDJAN,

"Karin-Theodosiopolis

mej”, Lraber basarakakan gitouthiounneri 339 (3, 1971),

pp. 63-69. 4 A vrai dire le terme pour ville est déjà arabe:

5 Eusèbe de Césarée, Vita Constantini, (GCS VII), pp. 142-143.

qala'a, voisin de kbalakb en arménien.

IV, 61-62;

ed. I. A. HerkeL,

Leipzig

1902

6 Cf. F. DoeLGER, "Die Taufe Konstantins und ihre Probleme", in In., Konstantin der

Grosse und seine Zeit, Freiburg-in-Br. 1913, pp. 337-447, 403-404. 7 A. Hope, Inventio sanctae Crucis, Lipsiae 1889, pp. 1-13. * M. van EsBRoECK,

Culture.

Influences

and

"Legends

about

Creativity,

ed.

Constantine

TH.

in Armenian”,

J. SAMUELIAN,

Chico

Classical Armenian

1982,

pp.

79-101,

spécialement pp. 81-85.

9 J.

352

G. E. HorFMan,

Iulianos der Abtrunnige.

Syrische Erzablungen, Leiden

1880.

appelé Agathange !°. Cette fiction littéraire relève entièrement du genre hagiographique. Le cœur de la légende montre le roi Tiridate baptisé sur l'Arsanias à la suite d'une vision de la croix, par saint Grégoire l’Illuminateur. Comme dans la légende latine, il s'ensuit une grande conversion de peuple et la destruction des temples des idoles. Cette légende a été recueillie à trois stades différents de développement. Dans la plus ancienne, conservée surtout en grec et en arabe, Constantin, dès qu'il apprend la nouvelle de la conversion de Tiridate, lui envoie un messager pour le féliciter de sa conversion, et lui rappeler que lui méme avait été baptisé par saint Sylvestre. Mais au cours du voyage qui s'effectue à Rome, aussitót que Tiridate eut entendu le récit de la conversion par saint Sylvestre, ils sont reçus par l'évêque Eusèbe de Rome". Telle est la présentation paradoxale de la seconde forme de l'Agathange, celle qui nous est demeurée en arménien, et dont la rédaction finale appartient à la fin ou au milieu du VI° siècle”. La forme ancienne ne connaît que Sylvestre. La forme développée ajoute Eusébe comme hóte du roi Tiridate et de saint Grégoire, toujours à Rome. 3. La légende de saint Sylvestre permet de comprendre ces changements. Il y est raconté qu'Héléne envoya de Bythinie une lettre à Constantin, et que, menacée de judaisme, elle fut invitée par ce dernier à assister à une grande confrontation des autorités du judaisme avec l'évéque Sylvestre. Il est remarquable que les versions orientales de la légende de saint Sylvestre évoquent les églises principales en omettant Constantinople: seules figurent Antioche, Alexandrie, Rome, Jérusalem et Ephèse. On pourrait imaginer que Constance l'arien n'avait pas encore en 356 effectué la translation des reliques de Timothée et Luc aux Saints-Apótres à Constantinople P, mais on peut affirmer qu'il avait quelque raison de procéder à cet important déplacement. On notera qu'il n'y avait pas de reliques de Jean. L'insertion de Jérusalem est significative: la légende latine de la croix faisait ordonner Judas-Cyriaque par Eusébe de Rome, celle de saint Sylvestre ^ dit que ce dernier a regu le colobium, ancêtre du pallium, de Jacques l'apótre, par

l'intermédiaire de l'évéque Euphrosynos de Pamphylie 5. Les deux légendes latines s'appuient sur une alliance spéciale entre Rome 10 La bibliographie de l'Agathange comptait déjà en 1969 215 titres, selon H.S. ANASYAN, Haykakan Matenagitoutyoun, I, Yerevan 1959, coll. 172-213. 1 G. GARITTE, Documents pour l'étude du livre d'Agatbange, Vatican 1946, pp. 169 et 182. 12 Agathange arménien, par. 875, éd. G. TER-MKRTTSCHEAN et ST. KANAYEANTS, Tiflis

1909, p. 461. Certains manuscrits ont hésité et inscrit Sylvestre à la place d'Eusàbe. D H. DELEHAYE, Mélanges d'bagiograpbie grecque et latine, Bruxelles 1966, pp. 407-413. M Texte latin de la légende de saint Sylvestre dans B. MomBRITIUS, Sanctuarium: seu Vitae sanctorum 11, Paris 1910, pp. 508-531. L'étude fondamentale de ce texte demeure celle de W. Levison, "Konstantinische Schenkung und Silvester-Legende", Miscellanea Francesco Ebrle, Vatican 1923, pp. 159-247. 15 MoMszITIUS, Sanctuarium, p. 509; ligne 50.

353

et Jérusalem à l'exclusion de Constantinople. Mais celle de saint Sylvestre corrige celle d'Eusébe de Rome. A Rome, il n'était pas possible de dater de 309 le baptéme de Constantin. 4. Voyons alors ce que les Arméniens ont tiré de cet état de choses qu'ils recevaient déjà tel quel de leurs prédécesseurs latins convertis. Dans un premier moment, Constantin est converti avant Tiridate. Dioclétien soumet les chrétiens à la torture, et dans ce cadre le roi Tiridate soumet son serviteur Grégoire l'Illuminateur à la torture, c'est-à-dire vers 303. Ensuite le vieil empereur, à la fin de sa vie, vers 311, se cherche la

plus belle fille de l'Empire. Les messagers découvrent la vierge Rhipsimè dans un couvent de Rome. Celle-ci s'échappe et fuit en Arménie, où Tiridate s'éprend d'elle. Elle est exécutée par ses sous-ordres, et Tiridate, à la

suite de cette catastrophe, entre dans une mélancolie qui le transforme, lui et toute sa cour, en sanglier, parallèle non moins éloquent que la lèpre dont Constantin est affligé avant d'étre guéri par Sylvestre. Grégoire l'Illuminateur est tiré du puits où il avait été jeté 13 ou 14 ans auparavant, selon les chiffres les plus anciens de la premiére version de l'Agathange. Le roi se convertit donc vers 316, et est invité vers 320 par le pseudo-historique Eusèbe de Rome". Dans la deuxième phase du développement de l'Agathange, les vierges

Rhipsimiennes fuient Rome

à l'occasion de la persécution de Dioclétien.

Grégoire reste quinze ans dans le puits. Le roi Tiridate devient donc Ti-

ridate III (287-298) ", qui persécute son serviteur Grégoire en 288 pour des motifs de vendetta familiale. Rien d'étonnant qu'ils puissent en 309 rencontrer le pape de Rome nommé Eusébe. Tiridate s'est converti en 303 avant Constantin qui l'imitera, et par dessus le marché, Grégoire l'Illuminateur, au lieu d'étre un grec de Cappadoce devient un cousin arsacide de Tiridate, allié naturel des Sassanides.

Le tableau entier convient

au milieu

du VI° siècle, sous l'influence iranienne !*, Une troisième version de l'Agathange a circulé au début du VII* siècle. De type occidental, la légende vise à justifier l’église arménienne alliée à Constantinople. Cette fois, Grégoire l'Illuminateur fait le voyage auprès de Léon de Rome pour recevoir la prêtrise, et Tiridate rencontre Constantin à Constantinople ?. Le changement, remarquable, montre qu'en remplaçant 16 M. van EsBROECK, "Le résumé syriaque de l'Agathange et sa portée pour l’histoire du développement de la légende", Handes Amsoreay 90 (1976), pp. 493-510. U Pour

la distinction

de Tiridate

III

(287-298)

et de Tiridate

IV

(298-330),

voir

C. TouManorr, "The Third Century Armenian Arsacids", Revue des Etudes Arméniennes 6 (1969). pp. 233 -281; R. H. HEwSEN, "The successors of Tiridates the Great", Revue des Etudes Arméniennes 13 (1978-79), pp. 99-126; A. A. MARTIROSYAN, ‘“Hayastane ev aradäin Sasannyannere", Patma-banasirakan Handes 70 (1975), pp. 147-172.

15 C'est la présentation la plus répandue de l'Agathange arménien officiel. 19 La légende syriaque et la version karshouni ont été éditées par M. vAN ESBROECK, “Un nouveau témoin du livre d'Agathange", Revue des Etudes Arméniennes 8 (1971), pp. 13-167; In., "Le résumé syriaque de l'Agathange", Analecta Bollandiana 95 (1977), pp. 291-358.

354

Léonce de Césarée, véritable consécrateur de Grégoire, par Léon de Rome, Jean de Bagaran, l’auteur probable de cette mutation légendaire, fait coup double. Il affirme son chalcédonisme en évoquant Léon, et il évite de se soumettre à la hiérarchie byzantine trop proche. Par ailleurs, il confirme l’alliance politique de Constantinople avec l'Arménie. 5. Ainsi les relations entre Rome et Constantinople vis-à-vis de l'Orient ont leur histoire propre à travers la formulation des légendes. D'abord dans une alliance entre Rome et Jérusalem contre l'arianisme de Constance et Valens. Ensuite, dans une adaptation progressive à la personnalité de Sylvestre dont les Arméniens tirent profit pour exprimer leur propre position dans la conversion de leur pays vis-à-vis de la conversion de l'Empire ro-

main ?, Selon que la légende se perfectionne à l'Est ou à l'Ouest, elle évolue dans des sens trés divers, s'adaptant à la double réalité d'une Rome ancienne religieuse et d'une Constantinople politique à la portée de la main.

Ὁ Cf. "Un nouveau témoin" cit., pp. 142-145.

355

FRANÇOIS PASCHOUD

ROMAINS ET BARBARES AU DEBUT DU V* SIECLE APRES J.-C.: LE TEMOIGNAGE D'EUNAPE, D'OLYMPIODORE ET DE ZOSIME

1. Gráce aux trés nombreux ouvrages littéraires de toutes sortes qu'un hasard heureux nous a conservés pour la fin du 4° et le début du 5° siècles après J.-C., nous avons les moyens de nous faire une idée nuancée de l'extréme complexité des rapports qui pouvaient exister vers l'an 400 entre les citoyens romains et les étrangers, les Barbares. Depuis 376, des hordes de Goths, bientót

suivis de Huns,

qui appartenaient gions

qu'ils

s'étaient

à l'Empire

pouvaient

installées

à demeure

et langaient des

atteindre!.

Ces

dans

razzias dans

envahisseurs

des

territoires

toutes les ré-

n'inspiraient

pas

pour

autant une haine uniforme et inexpiable aux habitants de l'Empire. C'est qu'une multiplicité de facteurs intervenaient, qui avaient pour conséquence que, selon les circonstances et les points de vue, des alliances au moins provisoires pouvaient grouper dans un méme parti des Romains et des Barbares. Ces facteurs peuvent être groupés, je pense, en deux catégories principales, Il y a tout d'abord l'effet de ce qu'on pourrait nommer l'assimilation et la récupération. Depuis fort longtemps, l'armée romaine était constituée pour une bonne part de soldats d'origine barbare, et les plus doués d'entre eux avaient pu atteindre les sommets de la hiérarchie: conservant leur nom et en partie leur maniére de vivre de Barbare, ces hommes n'avaient pour la plupart pas d'autre ambition que de s'intégrer dans le monde qui les avait accueillis et de servir fidélement l'Empire. Parmi leurs fréres de race qui avalent

pénétré

récemment

et par

la force

en

territoire

romain,

nombreux

aussi étaient ceux qui souhaitaient simplement s'assimiler aux habitants de l'Empire, afin de connaître — pensaient-ils — une vie plus facile. Le pouvoir impérial, qui avait besoin de ces hommes

comme

soldats, favorisait ces ten-

dances et prétendait contróler strictement ces mouvements. Dans les milieux cultivés, on méprisait certes ces étrangers sales et ignorants, mais il suffisait

à ces derniers d'adopter la maniére de vivre des Romains, de bien apprendre le latin ou le grec et de se frotter un peu de poésie et de rhétorique pour 1 Cf. E. ὅτειν - J-R. PALANQUE, Histoire du Bas-Empire 1, Paris 1959, pp. 185-186; 188-190.

357

se lier d'égal à égal avec des personnages importants, qui à leur tour tiraient profit de leurs relations avec certains Barbares ?. Il y a ensuite évidemment, dans ce monde de l'antiquité tardive dominé par des préoccupations d'ordre religieux, les interférences qui naissent de la communauté de la foi entre Romains et Barbares. Catholiques orthodoxes, hérétiques d'obédiences diverses et paiens de toutes sortes se sentent souvent plus solidaires entre eux qu'avec un concitoyen ou un frére de race dont les convictions sont différentes, Le jeu de ces connivences est du reste complexe: l'orthodoxe peut momentanément favoriser un Barbare chrétien, bien qu'arien,

quitte à s'opposer plus tard à lui parce qu'il est hérétique; paiens et hérétiques peuvent s'alier contre les orthodoxes protégés par le pouvoir; bier d'autres combinaisons naissent et se défont au gré des circonstances. 2. Cette complexité des rapports entre Romains et Barbares entraine comme conséquence que des jugements globaux sont en fait impossibles. Face aux Bar-

bares, autre est l'attitude d'un Symmaque, grand seigneur romain, autre celle de Thémistios, thuriféraire de la politique théodosienne, autre celle d'Ammien Marcellin, officier en retraite, autre celle d'un évéque orthodoxe comme Ambroise, autre celle enfin d'un intellectuel grec paien comme Eunape. Pour beaucoup de personnages marquants de cette période, l'étude de leur position face aux Barbares a déjà été faite. C'est pourquoi il m'a paru intéressant de m'arréter à Eunape, à Olympiodore et à Zosime: Eunape est un sophiste paien de Sardes, qui a écrit une collection de biographies de sophistes de son temps et une ceuvre historique couvrant les années 270-404 et conservée seulement en fragments;

Olympiodore

il est né vers 348-349

et mort aprés 420.

de Thébes, en Egypte, un paien lui aussi, est l'auteur d'un

ouvrage narrant les destinées de l'Empire durant les années

408

à 425, et

qui n'est connu que par le résumé qu'en fournit le patriarche Photios. Zosime a vécu beaucoup plus tard, au début du 6° siècle, et sa personnalité n'est guére saisissable, mais il est pour nous un témoin capital, car son "Histoire nouvelle" conservée nous restitue en partie la matière de l'œuvre historique d'Eunape et d'Olympiodore. Je vais examiner ici la seconde partie de l'"Histoire nouvelle" (livres 4, 5 et 6, concernant les années 364-410, chute de Rome non comprise; l'ouvrage est inachevé), et quelques fragments d'Eunape qui nous ont conservé le texte de la source suivie par Zosime. Le point de vue qui s'exprime dans ces textes est donc celui des intellectuels

paiens de la pars Orientis au début du 5° siècle *. ? L'aristocrate romain Symmaque, préfet de la Ville en 384, compte ainsi au nombre de ses correspondants Ricomer (epist. 3, 54-69), Stilicon (epist. 4, 1-14) et Bauto (epist. 4, 15-16). 3 Cf. à ce sujet le livre classique de P. CourcELLE, Histoire littéraire des grandes invasions germaniques, 3* €d., Paris 1964. J'ai moi-même traité ce thème à propos de toute une série d'auteurs occidentaux dans mon ouvrage Roma aeterna. Etudes sur le patriotisme romain dans l'Occident latin à l'époque des grandes invasions, Institut suisse de Rome, 1967.

* Les fragments de l'ouvrage historique d'Eunape sont commodément rassemblés dans le vol. IV de Fragmenta Historicorum Graecorum de C. MÜLLER, pp. 7-56, mais

358

tensione che & affatto diversa da quella rivolta ad eretici ed apostati: non per la esclusione bensf, vorrei dire, per la massima inclusione possibile. Tale tensione va vista in rapporto alla riaffermazione del valore delle Romanae leges anche per i Giudei che volessero sottrarvisi; ἃ da richiamare a questo proposito Ambrogio, Ep. 5, 29 « Romanis legibus teneri se negant, ita ut crimina leges putent » *. La relazione fra leggi romane ed Ebrei viene meglio illuminata dalla connessione storico-concettuale che troviamo tra maturalis iustitia, leges romane e legge mosaica (con l'intermediazione di Atene) nell'Ambrosiaster, Comment. in epist. ad Romanos 7, 1: « Sciunt ergo legem Romani; quia non sunt barbari: sed comprebenderunt naturalem iustitiam partim

ex se, partim

ex Graecis,

partim

ex Hebraeis.

Quamvis

enim

ante

Moysen non latuerit lex, sed ordo non erat, neque auctoritas. Nam ordo legis Romanis ex Atbenis perlatus est... » (cfr. anche Comment. in epist. ad Galatas 2, 2) ©. D'altra parte forti furono le contraddizioni;

vedi ad es. la costituzione

di Teodosio II e Valentiniano III del 31 gennaio 439, Nov. Tb. 3, 2: « Nefas quippe credimus, ut supernae maiestati et Romanis legibus inimici ultores etiam nostrarum legum subreptivae iurisdictionis babeantur obtentu » 9. Dal punto di vista concettuale, comunque, la costituzione del 398 (e quindi la codificazione teodosiana) segna una tappa in quell'itinerario iniziato dalla riflessione ciceroniana su ius gentium e ius civile:

ormai ius Romanum

equi-

vale a ius commune. Il significato ampio che ha qui l'espressione ius commune può essere chiarito dal confronto con la costituzione di Teodosio, Arcadio e Onorio (del 394), la quale revocava alcune disposizioni contro gli Eunomiani: C. Tb. 16, 5, 23 «Vivant redes » 9.

iure communi,

scribant pariter ac scribantur be-

in relazione con il problema della "coesistenza" di un diritto romano

generale e diritti

speciali a determinate regioni o a determinati gruppi etnici: vedi S. SorAzzr, "Ancora glossemi e interpolazioni nel Codice Teodosiano", Studia et Documenta Historiae et Iuris, 13-14 (1947-1948), pp. 203 s. In generale sulla funzione del termine ius commune vedi G. G. Archi, "La legislazione di Giustiniano” cit., p. 10. © Vedi B. Bronnt, Il diritto romano cristiano cit., I, pp. 337 s. Sul quadro generale in cui è da collocare questa costituzione vedi E. DeMoucroT, “L'empereur Honorius et la politique antijuive", Hommages à Léon Herrmann (Coll. Latomus, 44), Bruxelles 1960, pp. 277 ss. (partic. 282 s. sullo sfatus di cittadini e la vigenza del diritto romano per gli Ebrei).

61 Vedi in generale J. GAUDEMET, "Le droit romain dans la littérature chrétienne occi: dentale” cit, pp. 100ss. È da notare in questa sede il riferimento dell'Ambrosiaster (Comm. 2 Tim. 3, 7) alla costituzione di Diocleziano contro i Manichei. Sulla lex dei (Comm. in Epist. ad Romanos 7, 23) cfr. A. PoLLASTRI, Ambrosiaster, commento alla lettera ai Romani. Aspetti cristologici, L'Aquila 1977, pp. 132 ss. (cfr. 143; 169 s). 6 Questa frase manca nel Codice di Giustiniano (C. 1, 9, 18). Vedi in generale B. BioNpr, I/ diritto romano cristiano cit., I, p. 348; J. GAUDEMET, L'Eglise dans l'Empire cit, p. 632. Sulla data della costituzione e la sua connessione alle circostanze, vedi

E. DeMoucgoT, "La politique antijuive de Théodose II", Akten des XI. Internationalen Byzantinistenkongresses, München 1958, München 1960, pp. 95ss.: Teodosio II fissò i principii di una politica imperiale di carattere « empirique et modérateur ». 6 Su ius commune e ius Romanum, in riferimento a questa costituzione, vedi M. Voicr, Das jus naturale cit., II, p. 945.

549

10. ‘Ius gentium', ‘ius civile Per l'Occidente, si & osservato che l'Epitome Gai, l'Interpretatio a Paolo e al Codice Teodosiano non conoscono la contrapposizione tra ius civile e ius gentium *. L'evoluzione del concetto di ius gentium è ben indicata, più tardi, dalla già citata opera di Isidoro di Siviglia. E stato notato, in generale, che « non ci risulta che di ius gentium si sia parlato a proposito dei rapporti tra romani e barbari »; e la spiegazione di ciò è stata cercata nella « esiguità numerica dei rapporti tra romani e barbari », rispetto alla «imponenza numerica dei rapporti tra cittadini e peregrini » prima della costituzione di Caracalla sulla cittadinanza 9. Ciò può essere esatto, ma si deve anche tener conto del contesto dogmatico di un Impero sempre più consapevolmente ecumenico, in cui nessuno è propriamente ‘straniero’. Lo ius ‘codificato’ non conosce il concetto ‘classico’ di peregrinus; ed il nuovo concetto (che corrisponde negativamente a quello di ius Romanum) è usato di rado, mentre emergono le specifiche posizioni dei ‘non Romani’: Latini, barbari, foederati, dediticii, deportati 8, ma anche baeretici, apostatae. Di conse-

guenza lo ius gentium, come concetto che serve a risolvere i problemi dell'applicabilità di norme e istituti ai peregrini, considerati unitariamente, perde l’antica funzione. Ius gentium e ius civile (anche nel senso di ius proprium civium Romanorum) tendono a confondersi. Il concetto di ius Romanum ha anche la funzione di accelerare questo processo, che, nella sostanza, adegua lo ius civile allo ius gentium. Tale funzione dogmatica unificante del concetto di ius Romanum è stata posta in rilievo particolarmente da Moritz Voigt”. Tutta questa serie di nodi sistematici (ius gentium, peregrini) viene al pettine della giurisprudenza in Oriente, e trova una soluzione nella codificazione giustinianea, anche grazie ad una ulteriore (e forse definitiva) elaborazione del concetto di ius Romanum. 11. La ‘codificazione’ giustinianea Per quanto riguarda i problemi sistematici che qui ci interessano, Giustiniano (con i giuristi di Costantinopoli e di Beirut che collaborano nella codificazione) risulta assumere i seguenti orientamenti: viene rafforzato l'uso del concetto di ius Romanum; viene accentuata la considerazione degli aspetti spaziali del sistema giuridico, nella sua universalità; vengono eliminati i concetti 64 Cfr. G.G. ArcHi, L'Epitome Gai cit., pp. 180; 183 ss. 6 G. LoMBARDI, Sul concetto di ‘ius gentium' cit., p. 312; In., Ricerche in tema di ‘ius gentium' cit., p. 180. 6 Latinus: C.Tb. 4, 12, 3; 9, 24, 1, 4 (a. 320); 2, 22, 1 (a. 326); 4, 6, 3 (a. 336); cfr. Nov. Marc. 4, 1 e 3 (a. 454); barbarus; C.Tb. 3, 14, 1 e passim; dediticius (e

foederatus); M. Kaser,

67 Vedi

550

C.Tb. Das

7, 13,

Rômische

16;

deportatus:

C.Tb.

Privatrecht cit., II, pp.

9, 42, 8 e passim.

Cfr. brevemente

120 ss.

M. VoicT, Das jus naturale cit., II, pp. 36ss.;

951ss.

e passim.

di peregrinus e Latinus e viene trasformato quello di ius Quiritium; si rinnova variamente il concetto di ius gentium. Svolgerd un rapido esame 9. a) Ius Romanum.

è usato come concetto superiore relativo a una realtà

universale (per gli aspetti personali, spaziali e temporali), espresso anche con le parole Romanae leges e Romana sanctio: con lo scopo di evidenziare la continuità, facilitare l'unità e coerenza, universalizzare e proiettare nel futuro gli iura bopuli Romani.

Il concetto di iura populi Romani, caro alla giurisprudenza, resta nelle Institutiones

di Giustiniano,

ma

in posizione

diversa

(universalizzata,

ap-

punto) rispetto a quella che aveva in Gaio (v. supra, $ 2). La legislazione fa leva invece sul concetto di ius Romanum, in primo luogo quando si vuole

riaffermare la continuità con l'opera della giurisprudenza e quando si tratta di definire l’unità che risulta dalla continuità stessa (v. infra, $ 12). Basta un rapido confronto dell'uso di ius Romanum e di Romana sanctio nelle costituzioni Deo auctore (2; 4) e Tanta (pr.; 12; 21). Il concetto di ius Romanum unisce il passato e il futuro del diritto, ten-

denzialmente o potenzialmente universale, che ha avuto inizio con la fondazione dell'urbs Roma (cfr. Deo auctore 1, riguardo alle leges ed al Codice). Le leges di Giustiniano, in particolare quelle poste nelle Istituzioni e nei Digesti («leges nostrae »: Tanta 23; cfr. Imperatoriam 7) segnano il momento in cui la validità dello ius Romanum ἃ sancita in omne aevum (Tanta 23;

cfr. 12).

L'espressione leges Romanae

ricorre in due costituzioni del 530. L'una

(che è la prima del titolo Communia de manumissionibus:

C. 7, 15, 1) si ri-

ferisce al fondamentale problema della libertas; al di là della innovazione rispetto allo ius antiquum (par. 2 b) vi si afferma la continuità romana « pro libertate » (par. 3):

« quam et fovere et tueri Romanis legibus et praecipue

nostro numini peculiare est ». La ratio di questa politica delle manomissioni (che davvero ha radici antichissime, e aveva richiamato l’attenzione dei Greci:

ricordiamo Filippo V di Macedonia e lo storico Dionisio d’Alicarnasso)

è

6 Non potrò citare, nemmeno in parte, la dottrina romanistica concernente le singole costituzioni, la quale, anche se implicitamente utile per intendere la portata dogmatica, nei singoli passi, del termine ius Romanum (e dei termini equivalenti), trascura questo

principale concetto. Una lettura d'insieme di moltissimi passi che qui interessano è stata fatta, invero, da R. ORESTANO, Introduzione allo studio storico del diritto romano, Il ed.,

Torino 1961, pp. 514 ss., il quale tende a vedere già nella terminologia giustinianea una distinzione « nella sostanza » tra diritto romano e « tradizione successiva »; ma la vicenda secolare del concetto di ius Romanum non consente, a mio avviso, tale interpretazione.

9 Vedi P. CATALANO, Linee del sistema sovrannazionale romano cit., p. 27 n. 46. Delle lettere di Filippo V ai cittadini di Larissa (DITTENBERG, $yl/.4, 543) si è occupato più recentemente

anche

PH.

GAUTHIER,

“ 'Générosité'

romaine

et ‘avarice’ grecque:

sur

l'octroi du droit de cité”, Mélanges d'histoire ancienne offerts à W. Seston, Paris 1974, pp. 208 ss. (il quale non tiene conto, purtroppo, della pluralità insita nel concetto di populus Romanus Quirites né delle permanenti implicazioni ‘politiche’ della civitas Romana). Sulla continuità della tendenza al favor libertatis vedi G. Roronnr, "Postille ese-

getiche" (a cura di E. ALBERTARIO) in Ip., Scritti giuridici, III, Milano 1922, pp. 478 ss.,

551

spiegata nella costituzione seguente nello stesso titolo, pure del 530: « uf sint omnes

cives Romani

constituti:

ampliandam

enim

magis

civitatem

nostram

quam minuendam esse censemus» (C. 7, 15, 2). L'altra costituzione, dello stesso anno, in cui troviamo l'espressione leges Romanae è nel titolo De iudiciis: C. 3, 1, 14. Vi sono riaffermati principii e regole riguardanti il giuramento dei giudici, cui Giustiniano dà « incrementum »: « Rem non novam neque insolitam adgredimur, sed antiquis quidem legislatoribus placitam » (pr.), « ... et generaliter omnes omnino iudices Romani iuris disceptatores non aliter litium primordium accipere... » (par. 1), « Et boc quidem iusiurandum iudiciale sit omnibus notum et Romanis legibus optimum

a nobis accedat incrementum... » (par. 3). Sembra evidente che lo

ius Romanum ἃ linsieme giuridico secondo cui i giudici devono operare e che attraverso il termine equivalente di leges Romanae Giustiniano si ricollega agli « antichi legislatori ». Nella costituzione Tanta-Atôwxev, Romana sanctio corrisponde a τῶν Ῥωμαίων νομοθεσία;

nella Nov.

89 (a. 539) vi corrisponde Romana legislatio,

in riferimento alla regolamentazione, passata e presente, della posizione dei figli naturali, Troviamo anche l'uso di iura Romani nominis, in Nov. 17 (a. 535)”: l'espressione sembra riferirsi all'antica giurisprudenza (« Ex libris antiquis qui iura nominis Romani continebant... »), ma si tratta comunque dei mandata principum,

e l'imperatore

vuol

evidenziare

la continuità

romana

nella

sua

legge (cfr. praef.: « quod a genitoribus reipublicae nostrae adinventum est »). Nelle Novelle si usano anche le espressioni corrispondenti Romanorum leges - νόμιμα τῶν Ῥωμαίων: in Nov. 21 (a. 536), circa l'applicazione del diritto romano in Armenia”; ῥωμαϊκοὶ νόμοι in Nov. 154 praef. -1, circa le nozze illecite concluse, da "uomini che sono parte della nostra politeia", nella

Mesopotamia e nell'Osroene. b) Si evidenzia cosí, implicitamente, l'aspetto spaziale del diritto romano. La sua universalità ἃ indicata in riferimento vuoi ai Cristiani vuoi ai Romani. Si vedano C. 1, 3, 51, 2 (a. 531) «et boc non solum in vetere Roma vel in bac regia civitate, sed in omni terra, ubicumque Christianorum nomen colitur, obtinere sancimus » ", Nov. 7 epil. (a. 535) «... in omni terra, quam Romaper l'età classica; G. FABRE, Libertus. Recherches sur les rapports patron-affranchi à la fin de la République romaine (Coll. Ecole Frangaise de Rome, 50), Roma 1981, pp. 78 ss.

® Nella missiva di trasmissione a Triboniano, la quale si trova nell’Autbenticum. Sulla composizione dell’attuale Nov. 17, v. per tutti G. LANATA, "Le Novelle giustinianee € la traduzione dell'Autentico", Byzantion, 49 (1979), pp. 249; 2535. 71 Sull'importanza del termine Romani in questa costituzione, con riferimento alla Romana sanctio, vedi G. G. ARCHI, "La legislazione di Giustiniano e un nuovo vocabolario" cit., pp. 18ss. V. altresf, più ampiamente, F. Goria, "Romani, cittadinanza ed

estensione della legislazione lume

imperiale nelle costituzioni

di Giustiniano", in questo

vo-

(supra, pp. 277 ss.). 72 La disposizione di questa costituzione, che esonera chierici e monaci da qualunque ufficio di /ufela e di cura, affinché non siano distratti dal loro ministero, può farsi risalire ad un canone del Concilio di Cartagine del 217 ca. (MANSI, I, 735 s.; cfr. Cipriano, Epist. 1):

552

norum

continet lex et catbolicae

ecclesiae sanctio » δ. Una

corretta spiega-

zione di queste espressioni dovrebbe tener conto della diffusione del Cristianesimo anche fuori dell'orbis Romanus *, Meno forti sono le indicazioni universalistiche dei concetti di Romanum solum e di Romani imperii solum, rispettivamente nelle costituzioni di Teodosio II e Valentiniano III (a. 428) e di Valentiniano III e Marciano (a. 455), per l'esclusione di eretici ed apostati dallo spazio romano (C. 1, 5, 5 pr.; 1, 7, 6) ^. c) Coerente con la precisazione del concetto di ius Romanum ἃ l'eliminazione dei concetti (‘classico’ e 'postclassico') di peregrinus. E noto che questo termine non ricorre nelle Institutiones di Giustiniano. Notiamo inoltre che nel testo della citata costituzione

di Costantino

del

336

l'espressione

« peregrinos a Romanis legibus fieri » (C. Tb. 4, 6, 3 pr.) viene sostituita in C. 5, 27, 1 pr. con « alienos a Romanis legibus fieri ». Proprio dei Digesta & invece il termine ἀπόλιδες: Ulpiano D. 32, 1, 2 (qui forse interpolato: cfr. l'uso di peregrinitas e peregrinus ibid. 2, 4, 10, 6; 28, 5, 6, 2) 5; Marciano D. 48, 19, 17, 1 (v. supra, nota 46). Resta la nozione storica di peregrini: Nov. 78, 5 (in riferimento alla constitutio Antoniniana); ed & talvolta manvedi B. Bionni, I! diritto romano cristiano cit., I, p. 374; G. Crird, “CT.

16, 2, 2 e

l'esenzione dei chierici dalla tutela", Atti dell’Accademia Romanistica Costantiniana, IV (in onore di M. De Dominicis), Perugia 1981, pp. 712 s.; 733 ss. (ivi bibliografia). Ritengo inesatto interpretare la frase sopra riportata nel senso che la disposizione « doveva valere

in tutto il territorio dello Stato » (cost G. FERRARI DALLE SPADE, “ Immunità ecclesiastiche nel diritto romano imperiale” [1939], ora in Ip., Scritti giuridici, YII, Milano 1956, p. 178). L'ambito spaziale di validità delle norme è individuato da Giustiniano attraverso concetti non riducibili ad un "effettivo territorio dello Stato” (cfr. supra, nota 58).

73 Nella

politica

religiosa

di

Giustiniano

questa

legge,

riguardante

l'inalienabilità

dei beni immobili ecclesiastici, « se nos muestra como un intento universal y como norma general aplicable en todos los territorios imperiales » (cosí ha scritto, a proposito del capitolo I della costituzione, J. L. MURGA, La venta de las ‘res divini iuris’ en el derecho romano tardio, Santiago de Compostela 1971, p. 96); termini e concetti dell’epilogo rafforzano, direi, l'intento ‘universale’. 14 F. Goria, “Romani, cittadinanza ed estensione della legislazione imperiale nelle

costituzioni di Giustiniano” cit., pp. 334-340, ha considerato l’estensione di alcune norme «al di là dei confini dell'Impero

... attraverso

la Chiesa

cattolica ».

Sulle missioni durante l'impero di Giustiniano I, vedi J. PARGOIRE, L'Eglise byzantine de 527 à 847, Paris 1923, pp. 16 ss.; I. ENGELHARDT, Mission und Politik in Byzanz. Ein Beitrag zur Strukturanalyse

scellanea Byzantina

byzantinischer

Monacensia

Mission

19), Miinchen

zur Zeit ]ustins

1974. Circa

und

le origini

Justinians

(Mi-

della concezione

universalista del potere imperiale, su tutti i Cristiani, sia dentro sia fuori dei ‘confini’ dell'Impero, v. brevemente W.H. C. FrenD, “ Der Verlauf der Mission in der Alten Kirche bis zum 7. Jahrhundert", Kirchengeschichte als Missiongeschichte, I (hrsg. H. FRoHNES u. U. W. Knorr), München 1974, pp. 38 ss. Sui successivi sviluppi vedi C. Hannick, “Die byzantinischen Missionen", ibid., II, 1 (hrsg. K. ScHAFERDIEK), München 1978, pp. 279-359.

“Lo

7$ Sulla terminologia giustinianea concernente lo spazio romano vedi F. LANCIOTTI, 'spazio romano' nella terminologia delle fonti giuridiche giustinianee. Linee di

ricerca" in Da Roma alla Terza Roma, III Seminario internazionale di studi storici (21-23 aprile 1983), ‘‘Popoli e spazio romano tra diritto e profezia”, Relazioni e comunicazioni, I (Università degli Studi di Roma ‘La Sapienza' 1983), pp. 193 ss.

16 Vedi la discussione di M. TALAMANCA, “Gli ordinamenti provinciali" cit., pp. 217 ss.

553

tenuta anche nel Codice la terminologia classica: C. 6, 24, 1 (per il periodo postclassico cfr. ibid. 7 e 4, 63, 6). Nella stessa linea si colloca l’eliminazione della condizione di Latini nel diritto giustinianeo. Tale condizione giuridica aveva continuato ad esistere, soprattutto in Occidente (vedi supra, $ 7, circa l'Epitome Gai). Nel cosiddetto diritto volgare si era perd fatta sentire la tendenza a qualificare Romani, in opposizione a Barbari, tutti gli abitanti dell'Impero compresi i non cives "; tale tendenza determinerà l'incomprensione della categoria giuridica Latini in Isidoro di Siviglia”. Nel diritto giustinianeo, quella che Savigny definiva «la intenzione di distruggere la rimembranza della formula proscritta ex iure Quiritium »? (da cui derivano le evidenti sostituzioni delle parole « Quiritium » con « Romano » e « iure » con « lege » nel passo di Ulpiano D. 6, 1, 1, 2) è coerente

con la matura concezione universalista dello ius Romanum e romana. A ben vedere, come ho dimostrato in altra sede, espressione malamente intesa dai giustinianei, che cercano descrivere una parte del più antico ius Romanum®. La stessa linea concettuale, riguardo al rapporto tra ius sone,

si esprime

nell’uso

dei

termini

onnicomprensivi:

della cittadinanza ius Quiritium è di utilizzarla per Romanum e per-

cuncti,

omnes,

uni-

versi®; vi si potrebbe vedere uno sviluppo terminologico che inizia con quel consensus universorum (Res gestae divi Augusti lat. 6, 14) da cui aveva tratto origine il principato *. Anche l'uso del termine subiecti, caratteristico del © Vedi M. Connat, Die Entstebung des westgotischen Gaius, Amsterdam 1905, p. 38, a proposito di Ep. Gai 1, 4 pr.; G.G. Ancut, L'Epitome Gai cit, pp. 141ss. (cfr. supra, nota 51). 18. J. ne CuuxRUCA, Las Instituciones de Gayo en San Isidoro de Sevilla cit. pp. 63-70.

® F.C. von SavicnY, Sistema del diritto romano attuale, trad. V. Scialoja, V, To rino 1893, pp. 22 ss. (nota m). 99 P. CATALANO, Linee del sistema sovrannazionale romano cit., p. 90. Per un con fronto con il pensiero occidentale vedi J. pe CHURRUCA, Las Instituciones de Gayo en

San Isidoro de Sevilla cit., pp. 28-34. δι. Vedi le voci corrispondenti in Legum vellae, Pars Latina (a cura di Mi limito a citare due novelle mata propria faciat, quatenus valeant et certa omnibus fiant

« Quatenus

Iustiniani Imperatoris Vocabolarium,

No-

A. M. BarroLETTI CoLomBo) 10 voll, Milano 1977-1979. del 535: Nov. 2 epil. « ... manifesta universis per programin omnibus civitatibus, quas nostra dicio continent, baec secundum quod a nobis dispositum est »; Nov. 14 epil. - ad.

ergo vos primi nostri cives casta

[a]

mostra fruamini dispositione

[...] Ut

ergo omnibus baec fiant manifesta in nostra babitantibus republica, tua sublimitas banc nostram suscipiens sacram legem, im omni dicione praeceptis propriis cam universis insinuet; (ut) non solum in bac felicissima civitate, sed etiam in provinciarum custodiatur locis, domino omnium deo pro alio quodam odore suavitatis oblata». Per l'uso di civis

(Romanus)

vedi Nov. 78, 1; cfr. A. M. BARTOLETTI

CoroMsBo, Lessico delle 'Novellae'

di Giustiniano nella versione dell' 'Autbenticum', I, Roma 1983, p. 184, v. "civis", 1. & £ discusso il rapporto tra coniuratio Italiae et provinciarum e consensus univer-

sorum, quali fondamenti

del potere di Ottaviano

tra il 32 e il 27 a.C. (v. per tutti

F. De MartIno, Storia della costituzione romana, XI ed., IV, 1, Napoli 1974, pp. 113 ss.).

Il consensus universorum non ebbe un preciso valore giuridico (vedi F. De ΜΆΑΚΤΙΝΟ, loc. cit.); la traduzione greca (Res gestae divi Augusti graec. 17, 18-19: « κατὰ τὰς εὐχὰς

554

linguaggio giustinianeo (nella legislazione ha pochi precedenti), va considerato in questa luce, per essere correttamente confrontato con quelli di cives e di Romani *. La pregnanza di significato che può assumere il termine omnes risulta da espressioni quali dominus omnium deus (Nov. 14 ad.), post deum communis omnibus pater (riferita a chi ha l'imperium: Nov. 98, 2, 2): sembra

cosí superata la delimitazione spaziale dell'orbe romano. d) Quanto al concetto di ius gentium, è stato già osservato che nelle Institutiones giustinianee l'utilizzazione di esso « € completamente svincolata dal particolare problema della applicabilità o meno di una norma o di un istituto anche ai peregrini », e come peraltro sarebbe errata la conclusione che, per quell'epoca, lo ius gentium avesse un interesse esclusivamente storico *. Nella sistematica giustinianea v'é anzi un allargamento nel riferire norme e istituti allo ius gentium, che serve ad una elaborazione dello ius Romanum nella sua complessa unità, particolarmente nel campo delle cose e delle obbligazioni (sono noti gli studi del Lombardi in tema di res publicae iuris gentium, obligationes iuris gentium, conventiones iuris gentium)".

Paradossalmente, universalizzata la civitas Romana doveva scomparire lo ius Quiritium, cosí come universalizzato lo ius Romanum tendeva a scomparire lo ius gentium. Il concetto viene quindi rinnovato, anche grazie al con-

fronto con lo ius naturale, esso pure incluso nello ius Romanum. Lo ius gentium avrà ulteriori sviluppi in Oriente, in rapporto a « ordinamenti a base etnica », sia di popoli appartenenti all'Impero, sia di popoli

ad esso estranei”. 12. ‘Ius Romanum' come sistema storico (Deo auctore) Ius Romanum ἃ espressione linguistica e sintesi concettuale di una complessa costruzione dogmatica di cui le costituzioni Deo auctore e Tanta pre. sentano riassuntivamente gli aspetti personali, spaziali e temporali. Al par. 1 della Deo auctore troviamo indicato il dato spaziale-temporale che identifica l'insieme delle Jeges: « ab urbe Roma condita et Romuleis [...] temporibus »; nel principio della Tanta, ci si riferisce complessivamente alla τῶν ἐμῶν πολειτῶν ») voleva espressamente escluderne i provinciali Essai sur les origines du Principat, Paris 1961, pp. 268 ss.; 283).

(cfr.

P.

GRENADE,

8 Per un rapido esame dell'uso di subiecti vedi C. Dupont, “Sujets et citoyens sous le Bas-Empire romain de 312 à 565 aprés Jésus-Christ", Revue Internationale des Droits de l'Antiquité, III Série, 20 (1973), pp. 325 ss., la quale però riduce il problema terminologico a quello della «participation aux fonctions judiciaires et aux fonctions

publiques en général »; e ció nonostante l'osservazione che il significato dell'espressione universi nostro imperio subiecti (Nov.

di subiecti (op. cit., p. 326 n. 6). * G. LoMsanDI, Sul concetto

Tb. 22, 1, 10, a. 442) è «trés proche»

di ‘ius gentium'

cit., pp. 312ss.;

a quello

In. Ricerche

in

tema di ‘ius gentium' cit., p. 182.

85 G. LoMBARDI, Ricerche in tema di 'ius gentium' cit., pp. 158; 245 s. *6 Vedi la comunicazione di F. Srrzia, "Romanità dell'Impero: ius civile e ius gentium",

in

questo

volume

(supra,

pp.

263 55.).

555

Romana sanctio « ab urbe condita usque ad nostri imperii tempora », e nei paragrafi 12 e 19 si dichiara che la compilazione del Romanum ius risulta composta di tre volumi: Istituzioni, Digesti, costituzioni (cfr. Omnem pr. e 7). Di fronte ad un insieme confuso (Deo auctore 1; Tanta 21) era compito della

commissione ridurlo ad unità (Tanta pr.: « in unam reducere consonantiam »). Α tal fine nella Deo auctore sono indicati quelli che vorrei chiamare due principii unificanti: dello ius populi Romani (par. 7) e del caput orbis terrarum (par. 10). Lo ius populi Romani ἃ stato trasferito nella imperatoria potestas; la posizione dell'urbs (sia l'antica sia la nuova Roma) ἃ affermata nella teoria della consuetudine, per la quale si vuol rinviare a Giuliano. A quest'ultimo proposito va menzionata l’ipotesi che nel passo di Giuliano riportato in D. 1, 3, 32, l’espressione « ius quo urbs Roma utitur » sia stata sostituita dai giustinianei ad un'originaria espressione ius quo populus Romanus utitur. È evidente che questi due principii si rifanno l'uno all'aspetto personale, l'altro all'aspetto spaziale dello ius Romanum. Tale costruzione dello ius Romanum, che tramite le leges giustinianee viene proiettata in omne aevum, trova dunque la sua base sistematico-storica nella fondazione di Roma, conformemente ad un discorso generale che i compilatori svolgono all'inizio del titolo II del libro I del Digesto, attraverso un frammento di Gaio: « Facturus legum vetustarum interpretationem necessario

prius ab

urbis

initiüs repetendum

existimavi,

non

quia

velim

ver-

bosos commentarios facere, sed quod in omnibus rebus animadverto id perfectum esse, quod ex omnibus suis partibus constaret: et certe cuiusque rei potissima pars principium est » (D. 1, 2, 1). In tal modo viene 'codificata', come elemento principale del sistema, una visione della storia che vorrei definire (considerando proprio l'importanza del principium) totalmente antievoluzionista. Per rafforzare tale visione ed inserire compiutamente la ‘storia’ nel ‘sistema’ viene quindi utilizzato il frammento del Liber singularis enchiridii di Pomponio *. Tutto ciò non può essere espresso, oggi, come « opposizione » tra passato e presente 9, bensí piuttosto come radicamento del futuro in un certo passato (il principium) attraverso la continuità (fin dall'origo) ed i mutamenti anche profondi del processus (a partire dagli urbis initia). Il concetto giustinianeo di ius Romanum, radicato nella fondazione dell'urbs Roma,

racchiude gli aspetti spaziali e temporali (geopolitici e storici) del sistema” di utraque Roma. 8 Vedi F. Gatto, Interpretazione e formazione consuetudinaria del diritto, Torino pp. 61ss.; diversamente F. CASAVOLA, Giuristi adrianei, Napoli 1980, pp. 193 5. 88 A proposito di Pomponio D. 1, 2, 2, L. LANTELLA, Le opere della giurisprudenza romana nella storiografia, Torino 1979, pp. 14s., ha parlato di «storicismo genetico, cioè con enfasi sul momento iniziale del processo ». 1971,

89 In ciò dissento da L. LANTELLA, Le opere della giurisprudenza romana cit., pp. 97 ss., e da F. Gatto, “La storia in Gaio”, I] modello di Gaio nella formazione del giurista cit. pp. 94s.

.

% Considerati gli aspetti sia spaziali sia temporali dello ius, non resta, ritengo, alcuna difficoltà ad accettare la traduzione che Salvatore Riccobono ha dato dell’unica definizione di ius tramandata dalle fonti giuridiche antiche (D. 1, 1, 1 pr.): «il sistema

556

Conseguentemente l'insegnamento dello ius Romanum non soddisfa inquietudini storicistiche, bensi serve anche per guarire dalla « historische Krankheit »: si vuol coltivare la storia « a scopo di vita ». Non il sistema (dissolto) nella storia, bensi la storia (vitale) nel sistema. Cosî dobbiamo interpretare

oggi il II titolo del I libro dei Digesta di Giustiniano”. Edificato il tempio della iustitia Romana

(Tanta

20), cioè compiuta

la

dispositio dello ius Romanum (ibid. 12), la rei publicae nostrae sanctio, ordinata in tre volumi, sarà insegnata nelle due urbes imperiali e nella bellissima città di Beirut, madre delle leggi (Omnem

pr. e 7).

del buono e del giusto »: S. Riccosono, "La definizione del ‘ius’ al tempo di Adriano”, Bullettino dell'Istituto di Diritto Romano 'V. Scialoja', 53-54 (1948), p. 5 (cfr. a p. 52 l’espressione « sistema romano »). 9! Cfr. Index, 6 (1976), pp. 1 5.

557

ATTILIO MASTINO

ANTONINO MAGNO, LA CITTADINANZA E L'IMPERO UNIVERSALE

Il titolo di Magnus, adottato ufficialmente da Caracalla forse fin dal 212, può essere collegato con l'emanazione della constitutio Antoniniana de civitate e contribuisce comunque a chiarire l'ambiente politico e culturale nel quale il provvedimento & maturato !.

1. È facilmente dimostrabile che il titolo di Magnus fu portato dall'imperatore già in un momento precedente alla vittoria contro gli Alemanni del settembre-ottobre 213 e fu assunto forse quando egli si trovava ancora in Italia: in un'iscrizione di Pola, dedicata sulla cosi detta porta di Esculapio d(ecurionum) d(ecreto), Caracalla ha il titolo di magnus imperator, in epoca successiva al 1 gennaio 213 (è ricordato il quarto consolato) ma precedente al settembre-ottobre dello stesso anno, dato che compare con i cognomina ex virtute di Part(bicus) max(imus) e di Brit(annicus) max(imus) e non la seconda acclamazione imperiale; l'assenza del titolo di Germanicus maximus

e della terza acclamazione ci porta ad un periodo precedente alla vittoria sul Meno, come è confermato anche dal ricordo della sedicesima potestà tribu-

nicia, che ha come ferminus ante quem il 10 dicembre 213°. Un'altra iscrizione, recentemente rinvenuta a Ciciliano, nel Lazio (Trebula Suffenas?), può essere datata allo stesso periodo o anche ad un momento precedente al 1 gennaio 213, dato che il quarto consolato risulta integrato dall'editore: si tratta ancora di una dedica [ex d(ecurionum)] d(ecreto), che attribuisce a Caracalla i titoli di magnus et [invictus ac] super omnes principes [fortissimus] et felicissimus ?. Una datazione uguale (1 gennaio-settembre 213) hanno numerose altre 1 La bibliografia relativa all'editto del 212 è molto

ampia;

in questa sede basterà

un rimando a Cuz. Sasse, Die Constitutio Antoniniana. Eine Untersuchung über den Um

fang der Bürgerrecbtsverleibung auf Grund des Papyrus Giss. 40,1, Wiesbaden 1958, pp. 134 ss.; H. Worrr, Die Constitutio Antoniniana und Papyrus Gissensis 40,1, Kóln 1976, pp. 521ss. pp. 12 ss.).

(per la data

del 212,

recentemente

rimessa

in discussione,

cfr.

ibid.

2 CIL V, 28 = Ilt. X, 1 42. 3 AE 1972, 156.

559

iscrizioni, prevalentemente miliari posti dal principe ai confini della Germania superiore, dunque nella zona dove si svolgevano le operazioni militari contro gli Alemanni, alla vigilia della battaglia, che gli attribuiscono i titoli di ma[g]nus imp(erator) * o di magnus princeps*, accompagnati dagli attributi fortissimus, felicissimus, pacator orbis.

Dopo la vittoria germanica, non fu abbandonato il titolo di Magnus, che anzi compare tra l'ottobre ed il 9 dicembre 213 nel Lazio, a Ferentino 5, e nel 214 a Roma ed in Etruria, a Saturnia”. Segnalo in particolare la dedica « magno et invicto ac super omnes principes fortissimo felicissimoque », etfettuata nel Foro Romano il 3 luglio 214 (dedic. V Non. Iul., L. Valerio Messalla, C. Suet[rio (?)] Sabino cos.) dai mancipes et iunctores iumentarii delle vie

Appia, Traiana ed Annia, cum ramulis, beneficati da Caracalla (divina providentia eius refoti): compaiono già il cognomen ex virtute di German(icus) max(imus), la XVII potestà tribunicia, la terza acclamazione imperiale ed il quarto consolato (cfr. la tavola). Più generica la datazione di una dedica rinvenuta a Salona, nella quale

l’imperatore, col titolo di magn(us), porta il cognome Severus, assunto nel 211, dopo la morte del padre, in polemica con Geta *. Successivamente, durante l'impero di Elagabalo e quello di Severo Alessandro, il titolo di Magnus entrerà nella denominazione ufficiale che distingue Caracalla divus da tutti gli altri Antonini ". 2. È sicuro il collegamento, attraverso il titolo di Magrus, con la figura di Alessandro Magno, un modello riproposto proprio in quegli anni dallo Pseudo* CIL XIII, 9061 (St. Prex). 5 CIL XIII, *9034 = ILTG *487 (Juvigny); AE

*9068 (Montagny);

9072 (Solothurn);

1924, 19 = FiNkE 318 (Niederemmel); NEssELHAUF-LIEB *264 (Luegenstein). 6 CIL X, 5826, dedicata dal senatus populusq. Ferentin[as], dove Caracalla è ricor-

dato con la seconda acclamazione imperiale, ma già con il cognome

di Ger[m(anicus)]

max(imus). ? CIL VI, 1067, conservata nel cimitero di Callisto, sulla via Appia, dedicata da un senatore, M. Asinius Sabinianus, a Caracalla magnus et invictus, ob insignem indulgentiam

beneficiaque eius erga se. L'imperatore compare con la XVII potestà tribunicia, con la terza acclamazione e col titolo di Germ. max. Si veda anche CIL XI, 2648, rinvenuta a Saturnia, dedicata « p(ecumia) p(ublica), ex d(ecreto) d(ecurionum), magno et invicto et super omnes princ(ipes) fort(issimo) felic(issimoque), ob multa et inlust(ria) in se benefic(ia), divin(a) indulgent(ia) eius ». Caracalla compare con una titolatura identica a quella contenuta in CIL VI, 1067.

8 CIL VI, 31338 a; 36899 = ILS 452. 3 CIL III, 8705 (del 213-217?). 10 Cfr. gli elenchi, molto ampi, in A. Mastino,

Le titolature di Caracalla e Geta

attraverso le iscrizioni (Indici) (Studi di storia antica, 5), Bologna

Si possono

ora aggiungere

le seguenti

altre iscrizioni, pubblicate

ricordano Caracalla divinizzato col titolo di Magnus:

1981, pp. 143 ss.; 198.

successivamente,

che

— —

— Divus Magnus Antoninus: AE 1979, 645 del 225 (Bunjem, Golas, in Tripoli tania); LAMar. II, 401 (= AE 1936, 42) del 222 (Volubilis); — Divus Antoninus Magnus: AE 1981, 909 del 218-222 (Ain Touta, Numidia); — Divus Magnus Antoninus Pius: AE 1980, *950 del 218-235 (Nziet Hafnsoui, nel

sud tunisino);

560

1981, 902 del 222-226

(pr. Timgad).

Dedica ad Antonino Magno nel Foro Romano CIL VI, 31338 a (cfr. supra p. 560). Fotografia dell'Istituto

Archeologico Germanico - Roma, neg. 66132.

Callistene;

nell'Epitome

de Caesaribus,

lo Pseudo-Aurelio

Vittore

sembra

legarne l'assunzione al periodo immediatamente successivo alla morte di Geta, anche se l'occasione erroneamente ricordata è quella della visita ad Alessandria nel 215: « hic corpore Alexandri Macedonis conspecto, Magnum atque Alexandrum se iussit appellari, assentantium fallaciis eo perductus, uti truci fronte et

ad laevum bumerum conversa cervicie, quod in ore Alexandri notaverat, incedens fidem vultus simillimi persuaderet sibi » , Gli scrittori antichi hanno riferito con curiosità ed interesse una serie di episodi che dimostrano l'ammirazione di Caracalla per Alessandro: il principe era esplicitamente φιλαλεξανδρότατος "ἢ; il viaggio attraverso l'Asia e la Siria e quindi il soggiorno egiziano era stato concepito con l’intento di ripercorrere

le principali tappe toccate dal sovrano macedone "; mentre l’imperatore si trovava ad Alessandria, nel 215, fu anche costituito un reparto speciale, chia-

mato ‘falange macedone” “; il principe preferiva inoltre le statue che lo ritraevano negli atteggiamenti nei quali Lisippo aveva rappresentato Alessandro,

con una forte connotazione cosmocratica (qualcuno aveva fatto scolpire sotto un ritratto del sovrano macedone la seguente frase riportata da Plutarco: «Tav ὑπ᾽ ἐμοὶ τίθεμαι Ζεῦ, σὺ δ᾽ "Ολυμπον ἔχε ») . Le nozze di Caracalla

con la figlia del re dei Parti furono progettate ad imitazione di quelle di Alessandro con la principessa persiana Rossane !; esse furono suggerite forse dalla possibilità di favorire un'integrazione etnica e, in prospettiva, una fusione politica; la mancata realizzazione del progetto poté essere causata dalla preoccupazione di Artabano V per possibili future pretese romane sul trono degli Arsacidi 17, 3. L'aspirazione, almeno teorica, ad allargare i confini dell'Impero fino a comprendere territori poco romanizzati e fino ad abbracciare potenzialmente tutte le terre conosciute, è confermata anche dall'epiteto χοσμοχράτωρ, portato da Caracalla φιλοσάραπις, cosí come dal dio Serapide, definito a sua

volta μέγας come il principe "5. Il Pseud. Aur. Vict., Epit., 21,4. 12 Dio

Cass.

77,

9,

1;

cfr.

anche

77,

7-8;

77,

16,

22;

Herod.

4,

8,

69;

4,

9,

3;

Hist. Aug., Car. II, 1-2. 13 Herod. 4, 8, 1-2. 14 Herod. 4, 9, 4-5; vd. anche Dio Cass. 77, 7, 1. 15 Plut., De Alexandri Magni fortuna aut virtute, II, 2, 335 B. Credo che una reminiscenza di questo passo di Plutarco possa individuarsi nel discorso pronunciato in senato nel 212 da Caracalla, dopo l'assassinio del fratello, con l'elogio della monarchia

(Herod.

4, 5, 7):

« Βασιλείαν

δὲ ὁ Ζεὺς,

ὥσπερ

αὐτὸς

ἔχει θεῶν

μόνος, οὕτω

καὶ ἀνθρώπων ἑνὶ δίδωσι ». Sui ritratti di Caracalla-Alessandro, cfr. Herod. 4, 8. 1-2: Pseud. Aur, Vict., Epit. 21, 4; Dio Cass. 77, 19, 2. Per la documentazione iconografica rimando a H. B. Wiccers, "Caracalla", in M. WEGNER, Das rómiscbe Herrscherbild, Berlino 1971, pp. 10 ss. lé Dio Cass. 78, 1, 1. 17 Vd. J. Voet, "Zu Pausanias und Caracalla", Historia, 18 (1969), pp. 299-308. 18 IGR I, 1063, dell’11 marzo 216 (Alessandria); vd. anche *1065. Per la devozione di Caracalla verso Serapide, cfr. Herod. 4, 8, 6-7. Il titolo di κοσμοχράτωρ è eccezionale, dato che è attestato soltanto altre tre volte:

561

Gli aspetti spaziali di questa teoria di governo sono sottolineati ed acquistano significato nel richiamo ad Eracle (che assieme a Libero era uno dei due

dii patrii della città di Leptis Magna, patria di Settimio Severo) il dio che aveva fissato i confini occidentali del mondo ". I riferimenti all'orbis (pacator orbis, propagator orbis, rector orbis), frequenti nelle iscrizioni e nelle monete, sono ripresi significativamente anche dalla titolatura greca, dove con maggiore enfasi si esalta l' οἰχουμένῃ, l'impero universale che comprende la terra ed il mare (γῇ xai θάλασσα), il χόσμος, di cui il principe è di volta in volta δεσπότης, εὐεργέτης, xóptoc,

σωτὴρ ?. È un altro aspetto di un coerente ed ampio disegno politico-religiosogiuridico, che si manifestó

potere:

pienamente

non appena Caracalla rimase

in una iscrizione alessandrina dell'8 novembre

esaltato come ὁ σωτὴρ

solo al

212 l'imperatore &

τῆς ὅλης οἰχουμένης, un'espressione che certamente

dev'essere collegata all'emanazione della constitutio Antoniniana, dato che il dedicante riconoscente è un M. Αὐρήλιος

Méi[ ac], che senza dubbio intendeva

cosi ringraziare Caracalla per avergli concesso la cittadinanza romana ?'. 4. Dunque i richiami all'impero universale, l'esaltazione del principe che distribuisce pace e felicità a tutto il genere umano (πᾶν ἀνθρώπων γένος), lo

stesso titolo di Magnus, già portato da Pompeo, che era stato ugualmente un ammiratore di Alessandro ?, vanno collegati non

di Caracalla, quanto

tanto alle vittorie militari

piuttosto all'entusiasmo che certo in alcuni

ambienti

provinciali dové suscitare l'emanazione della constitutio Antoniniana de civitate, un provvedimento che tendeva all’uguaglianza di tutti gli uomini liberi

nel quadro dell'unico ius Romanum, fondando una realtà sovrannazionale che superava ormai ogni divisione di razza e di lingua.

In questo senso Caracalla fu più grande anche di Alessandro, che secondo Elio Aristide era stato piuttosto un conquistatore che un sovrano (« xtTr σαμένῳ βασιλείαν μᾶλλον ἔοικεν À βασιλεύσαντι ») ?; nell'Encomio “A Roma", pronunciato forse nel 147, in occasione dei festeggiamenti per i nove-

per Marco Aurelio e Lucio Vero in AE 1958, 234 = 1977, 834 A del 164-166 (Ruwrwáfa, in Arabia Saudita) e per Gordiano III in CIG 5892 = IG XIV, 926 = IGR I, 387 del

238-244 (Porto, presso Ostia, dedicata dagli abitanti di Gaza); rito inizialmente

Sylloge

inscriptionum

19 His

Tetrarchs. pp.

a Serapide

Aug,

Roman

(poi, dopo

religionis

Car.

V,

Emperors

9,

il 217, a Mitra)

in AE

Isiacae et Sarapiacae, Berlino cfr.

C.C.

as Hercules",

VERMEULE,

Festschrift

l'attributo è inoltre rife1913,

188 = L. VIDMAN,

1969,

389 a.

"Commodus,

für

F.

Caracalla

Brommer,

and

Mainz

the

1977,

289-294.

1 dit patrii di Leptis Magna sono ricordati in IRTrip. 289; Ercole è ricordato come genius coloniae (o municipii) in IRTrip. 286-288; per Libero, ibid., 296-298. 20 Per la relativa documentazione, vd. Mastino, Titolature cit., pp. 71 ss.

A CIG 4680 = IGR

I, 1064.

2 Cfr. 1.0, RicHarp, "Alexandre et Pompée. À propos de Tite-Live IX, 16, 19 - 19, 17", Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire ancienne offerts à P. Boyancé, Roma 1974, pp. 653-669. 23 Ael. Arist, εἰς Ῥώμην, 24, p. 98, ll. 26-30 ed. Keil.

562

cento anni dalla fondazione di Roma, Elio Aristide aveva esaltato l'impero degli Antonini, sostenendo che era superiore a qualunque altro precedente storico; non reggevano al confronto né l'impero persiano, né l'impero di Alessandro ed a maggior ragione neppure la modesta ἀρχὴ fondata dalle città greche, in particolare da Sparta e da Atene. I Romani erano infatti riusciti a stabilire una « χοινὴ τῆς γῆς δημοχρατία, ὑφ᾽ ἑνὶ τῷ ἀρίστῳ ἄρχοντι καὶ χοσμητῇ » *, che era caratterizzata dal fatto che un'unica città si era estesa

fino a comprendere tutto il mondo ?. L'istinguendosi da tutti i suoi predecessori, Caracalla riusciva ora a superare anche quel contrasto tra πολῖται ed ὑπήχοοι, che lo stesso Elio Aristide alcuni decenni prima aveva segnalato come una realtà di fatto che pareva quasi

insuperabile ?; risolvendo una tale aporia, dando dignità e voce ai provinciali ed a tutti i gruppi che l'avevano portato al potere, Caracalla si dimostrava più grande degli altri Antonini, fondava un nuovo secolo aureo, realizzava per primo un impero universale aperto a tutti gli uomini.

60, p.

108,

ll. 10-11

25 Ibid., 61, p.

2 Ibid.,

108,

Il. 13-15

ἐστίν, τοῦθ᾽ fjbe ἡ πόλις τῇ πάσῃ

ed. Keil.

ed. Keil:

οἰχουμένῃ,

« ὅπερ

ὥσπερ

2% Ibid., 59-60, p. 108, Il. 3-7 ed. Keil:

αὐτῆς

δὲ πόλις τοῖς αὐτῆς [χώρας]

ἄστυ

χοινὸν

ὁρίοις καὶ χώραις ἀποδεδειγμένη ».

« διελόντες γὰρ δύο μέρη πάντας

τοὺς ἐπὶ τῆς

ἀρχῆς. τοῦτο δ᾽ εἰπὼν ἅπασαν εἴρηκα τὴν οἰχουμένην —, τὸ μὲν χαριέστερόν τε καὶ γενναιόπτερὸν xal δυνατώτερον πανταχοῦ πολιτικὸν f) xal ὀμόφυλον πᾶν ἀπεδείξατε, τὸ δὲ λοιπὸν ὑπήκοόν

τε χαὶ ἀρχόμενον ».

563

INDICE

Premessa

GL

ATTI

.

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.

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0.

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.

.

pag

vu

DEL II SEMINARIO INTERNAZIONALE DI STUDI STORICI « DA ROMA ALLA TERZA ROMA », 21-25 aprile 1982

Document

d'introduction II...

Liste des thèmes lavori

de la recherche del

Seminario

.

.

MN

dei

.

Seduta

preliminare (*)

ΝΥ

Elenco

dei collaboratori

.

.

.

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SEDUTA

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pag.

XI

»

XII

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»

XIII

»

XVII

.

à

à

+

.

.

.

.

.

»

XXXIII

.

.

.

.

.

»

XXXIV

INAUGURALE

Saluto di GIUSEPPE BRANCA... Discorso di JOHANNES

.

SV

Ordine

Avvertenza redazionale

.

.

IRMSCHER .

.

.

.

.

.

.

.

.

pag.

1

.

.

.

.

.

.

.

»

2

0.

0.

.

.

.

.

pag.

7

ROMA

JEAN GAUDEMET

Les Romains

et les ‘autres...

PaoLo BREZZI La ‘romanità’ del Sacro Romano

(*) Sono

qui

pubblicati

gli

0.

Impero

.

interventi

di

.

PaoLo

.

.

.

SINISCALCO

PIERANGELO CATALANO (pp. ΧΧΙ ss.) e il discorso di GEORGE dall'esterno dei confini orientali dell'Impero (pp. xxv ss.).

.

.

(pp.

NEDUNGATT:

»

39

ΧΝῚ ss.)

e di

I Romani

visti

565

Luici

ProspociMi

Roma communis patria nella tradizione giuridica della cristianità me-

43

dievale PIERO

BELLINI

Bellum Romanum: Terra Santa

KARL

OTMAR

sulla

FREIHERR

fondazione

canonistica

della

crociata

in

49 VON

ARETIN

Il problema della renovatio imperii Romanorum. Pretese universali e realtà costituzionale del Sacro Romano Impero dal XVI al XVIII secolo

e.

73

Num imperium hoc nostrum Romanum recte dici etiamnum possit? La doctrine des chroniqueurs d'Empire, des ‘Reichs-Publicisten'

89

NOTKER

HAMMERSTEIN

WILHELM

BRAUNEDER

Civitas et civis Sancti

Romani

Imperii

(Etat et citoyen du

Saint 115

Empire)

SANDRO

SCHIPANI

Il ‘modello’ romano del Code Napoléon: problemi del diritto delle persone ee CLAUDE

135

NicoLET

Citoyenneté française et citoyenneté romaine: pective

essai de mise en pers145

HaNs PETER BENOEHR Le citoyen et l'étranger en droit romain et droit français . Pauz M. MARTIN Esclaves ou citoyens? La référence à Rome dans le débat esclaves noirs avant et pendant la Révolution française . JEAN

175 sur les 195

TULARD

Napoléon: la continuité romaine

225

SECONDA

ROMA

DioNvsios A. ZAKYTHINOS Continuité de l'Empire romain à Constantinople: 330-1453 .

pag.

231

»

247

ANTONIO CARILE Impero romano e Romania .

FRANCESCO SITZIA Romanità dell'Impero: ius civile e ius gentium

.

FAUSTO GORIA Romani, cittadinanza ed estensione della legislazione imperiale nelle costituzioni di Giustiniano . 566

263

277

HÉLÈNE AHRWEILER Citoyens et étrangers dans l'Empire romain d'Orient .

343

MICHEL VAN ESBROECK Rome l'ancienne et Constantinople vues de l'Arménie FRANÇOIS

»

351

»

357

»

369

»

377

»

385

PASCHOUD

Remains et barbares au début du V* siècle après J.-C.: le témoignage d'Eunape, d'Olympiodore et de Zosime .

TiLeMacHos

C. LouNcHiS

Le programme politique des ‘Romains orientaux' après 476.

Une ré-

pétition générale? . SALVATORE IMPELLIZZERI Romani, Latini e Barbari nell'« Alessiade » di Anna

Comnena

.

JOHANNES IRMSCHER Les Grecs et l'idée de Rome aprés 1453 Dimirris NASTASE Roumains Romains et Grecs

Romains

.

391

VALENTIN AL. GEORGESCU Le terme de Romanus

et ses équivalents et dérivés dans l'bistoire du

peuple roumain

»

405

»

437

»

449

CESARE ÁLZATI Etnia e universalismo.

Note

in margine

alla continuità

del termine

Romanus tra le genti romene .

VASILKA TÁPKOVA-ZAIMOVA Les ‘Romains’ dans la culture slave: la littérature bulgare médiévale KHALIL SAMIR S. I. Quelques notes sur les termes Rum Etude de sémantique historique

et Rumi dans la tradition arabe.

TERZA

461

ROMA

JarosLav N. δέαρον - Nina V. SINICYNA La Rome antique et médiévale dans les textes russes du IX° au XVI s. Etude sur le sens des mots russes Rim, rimskij e£ rimljanin MATEI CAZACU L'idée de Rome siècles) Jan

"Fino

KRAJCAR

chez

les Russes: l'aspect ΝΥ

pbhilologique eu

pag.

(XI°-XVI: à à

481

505

S.I.

alla stessa Roma"

.

IraLa Pia SBRIZIOLO Rimskii-romeiskii nelle "Epistole" dello starec Filofej di Pskov. Ipotesi di interpretazione

515

»

519

567

Giovanni MANISCALCO BASILE Il termine "popolo" nella Povest' o Car'grade: una ipotesi di interpretazione

»

523

pag.

531

»

559

APPENDICE

PIERANGELO CATALANO Ius Romanym. Note sulla formazione del concetto.

.

ATTILIO MASTINO Antonino Magno, la cittadinanza e l'Impero universale .

568

.

. |...

. .

Questo volume ἃ stato impresso nel mese di ottobre dell'anno 1984

presso La Buona Stampa s.p.a., Ercolano per le Edizioni

Scientifiche Italiane s.p.a., Napoli

Stampato in Italia / Printed in Italy