Guide de méthodologie en science politique : normes méthodologiques et stratégies de recherche destinées aux étudiants et étudiantes de premier cycle [4e éd. ed.] 9782980978432, 2980978434

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Guide de méthodologie en science politique : normes méthodologiques et stratégies de recherche destinées aux étudiants et étudiantes de premier cycle [4e éd. ed.]
 9782980978432, 2980978434

Table of contents :
Chapitre 1 : Qu’est-ce que la science politique?
Chapitre 2 : La recherche de sources et d’information
Chapitre 3 : Les principaux travaux en science politique
Chapitre 4 : Les aspects techniques

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Guide de méthodologie en science politique

Guide de méthodologie en science politique Normes méthodologiques et stratégies de recherche destinées aux étudiants et étudiantes de premier cycle

Quatrième édition

Charles Deslandes Monica Émond Jonathan Lalande-Bernatchez Kathy Meilleur Véronique Pronovost

Centre Paulo-Freire

Maquette de la couverture réalisée par Jean-François Cartier

ISBN 978-2-9809784-3-2 © Centre Paulo-Freire 2012 Tous droits réservés Dépôt légal octobre 2012 Bibliothèque nationale du Québec

Educação não transforma o mundo. Educação muda pessoas. Pessoas transformam o mundo. L’ éducation ne change pas le monde : elle change les gens qui, eux, vont changer le monde. Paulo Freire

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1 : Qu’est-ce que la science politique? . . . . . . . . . . . 9 1.1 La discipline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.1.1 Les origines grecques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.1.2 Les orientations modernes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.1.3 L’institutionnalisation et la professionnalisation . . . . . 12 1.2 Ses objets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 1.2.1 Le et la politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 1.2.2 Le pouvoir et les relations de pouvoir . . . . . . . . . . . . . . 15 1.3 Sa démarche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 1.3.1 Le chercheur et « son » objet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Chapitre 2 : La recherche de sources et d’information. . . . . 21 2.1 Les différents types de sources. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 2.2 La recherche de documentation à la bibliothèque. . . . . . . . . 26 2.3 La recherche d’informations à l’aide de bases de données. . 30

Chapitre 3 : Les principaux travaux en science politique . . 37 3.1 La lecture efficace. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 3.2 Les types de rapports de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 3.2.1 La fiche de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 3.2.2 Le compte-rendu critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 3.2.3 Le résumé critique de plusieurs textes. . . . . . . . . . . . . . 50 3.2.4 La revue de la littérature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 3.2.5 La bibliographie commentée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 3.3 Les présentations orales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 3.3.1 Les différences entre le travail écrit et l’exposé oral . . . 54 3.3.2 Les présentations Powerpoint. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 3.4 Les travaux longs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 3.4.1 Le travail de recherche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 3.4.2 L’essai. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 3.4.3 La dissertation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 3.5 Examens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

Chapitre 4 : Les aspects techniques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 4.1 L’écriture d’un texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 4.2 La présentation d’un travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 4.3 Les références et la bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 4.3.1 La méthode classique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 4.3.2 La méthode auteur-e/date. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 4.3.3 La bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 4.3.4 La liste des références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Annuaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

CHAPITRE 1 Qu’est-ce que la science politique? Voici posée en titre de chapitre la question épistémologique1 par excellence. Une question qui, plutôt que d’appeler une réponse univoque et unanime, en soulève plusieurs autres. Que sait-on de la science politique? Quelles connaissances met-elle au jour? Comment cerne-t-elle son objet? Quels en sont les contours? En quoi se distingue-t-elle des autres sciences humaines et sociales? S’initier à la science politique, comme être un ou une chercheur-e aguerri-e en ce domaine, nécessite que l’on ait à l’esprit ces interrogations et que l’on soit attentif et attentive aux réponses formulées2. En posant les bases nécessaires pour aborder cette discipline, ce premier chapitre vise à offrir une perspective de l’étendue de la science politique tout en rappelant certains éléments de l’histoire de l’intérêt érudit pour la chose publique. 1.1 La discipline3 En tant que discipline des sciences humaines et sociales, la science politique, dans sa version nord-américaine, a une histoire récente de plus d’une soixantaine d’années. Nous verrons ci-après qu’elle doit en outre à la philosophie et à la théorie politiques occidentales d’avoir cherché les voies rendant manifestes les phénomènes politiques L’épistémologie est la branche de la philosophie qui s’intéresse à l’acquisition et à l’évaluation de la connaissance (Macleod et O’Meara, 2007, p. 17). À ce sujet, consulter également Gilles Gaston Granger, « Épistémologie », in Dictionnaire de la philosophie, p. 659 à 679, Paris, Encyclopædia Universalis et Albin Michel, 2006. 2 Soulignons que la féminisation réalisée et adoptée dans ce guide ne constitue pas un réquisit au sein du département de science politique de l’UQAM. Il s’agit plutôt d’un choix éthique des auteurs. Il ne s’avère donc pas d’une norme devant être impérativement appliquée par les étudiants. Dans le cas où l’on souhaite procéder à une féminisation de ses travaux, il est conseillé de s’informer des exigences des professeur-e-s concerné-e-s et de consulter les indications à cet effet se trouvant à l’adresse suivante : http://www.instances.uqam.ca/Guides/Pages/GuideFeminisation. aspx 3 Éric Weil, « Philosophie politique », in Dictionnaire de la Philosophie, p. 1614 à 1630, Paris, Encyclopædia Universalis et Albin Michel, 2006; Guillaume Bernard, Jean‑Pierre Deschodt et Michel Verpeaux, Dictionnaire de la politique et de l’administration, sous « Libéralisme », p. 172-174, Paris, PUF, 2011. 1

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et ce, depuis au moins deux millénaires. C’est en interrogeant les multiples façons qu’ont les humains d’interagir dans les espaces qu’ils revendiquent, défendent, occupent, habitent et à l’intérieur desquels ils luttent, s’opposent, imaginent, construisent et ce, au prix d’efforts réflexifs, théoriques et analytiques que la science politique a pris forme et s’est constituée comme discipline4. 1.1.1 Les origines grecques À l’époque de la Grèce antique, la réflexion politique vise spécifiquement la recherche du Bien commun, conceptualisé par l’idée de la Cité juste. Que celle-ci s’incarne à travers un régime démocratique dont Athènes fait figure de modèle pour Aristote ou qu’elle soit imaginée en tant que « République des philosophes » chez Platon, la vie politique est considérée comme étant la condition naturelle de l’homme. La citation célèbre d’Aristote, « l’homme est un animal politique », l’illustre. Plus encore, elle démontre que la vie politique a toujours préséance sur l’existence singulière de chacun des citoyens. Si ces derniers s’y inscrivent naturellement, c’est qu’il en va de l’ordre même du monde et des choses, du cosmos, en somme. La « science » politique grecque se présente ainsi comme l’« art » suprême du vivre ensemble. 1.1.2 Les orientations modernes À la différence des Grecs anciens pour qui la vie en communauté est pensée à la lumière du Bien commun, les penseurs modernes que l’on qualifie de « contractualistes », Thomas Hobbes (15881679), John Locke (1632-1704) et Jean-Jacques Rousseau (17121778), ont tour à tour théorisé le pouvoir politique moderne à partir des critères de volonté et de liberté des individus. Suivant cette conception, l’existence d’un tel pouvoir, de même que sa légitimité, tire sa source de la volonté de chacun d’abandonner une partie de sa souveraineté aux profits des gouvernants : c’est le «  contrat social ». Malgré les différentes critiques formulées à cette idée qu’un «  contrat  » originaire soit le résultat d’un libre choix, l’oeuvre de ces trois auteurs constitue en quelque sorte la matrice de la science politique contemporaine; Hobbes ayant théorisé une forme de pouvoir absolutiste; Locke, une organisation sociale libérale fondée Il s’agit d’une conception du politique parmi plusieurs. D’autres conceptions peuvent être présentées dans le cadre des cours de science politique. 4

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sur la propriété privée; et Rousseau proposant quant à lui un modèle de démocratie délibérative. En outre, le modèle contractuel vise soit à assurer une plus grande sécurité (Hobbes), soit à garantir une plus grande liberté pour chacun (Locke) tout en protégeant l’intérêt général (Rousseau). C’est sur ces bases qu’est pensée l’émergence de l’État moderne. Plus encore, contre la tyrannie du pouvoir politique de tout acabit à l’instar de la figure hobbesienne du Léviathan, le libéralisme s’impose peu à peu comme doctrine politique et infléchit du même coup la réflexion sur le pouvoir. L’État devient le garant d’un espace de liberté individuelle toujours plus vaste. À ce titre, les travaux de Charles-Louis de Montesquieu (1689-1755) et de Benjamin Constant (1767-1830) visant la recherche des moyens pour limiter le pouvoir politique (concept d’État minimal, séparation des pouvoirs, système de poids et de contrepoids) informent et influencent encore aujourd’hui le fonctionnement des régimes politiques occidentaux. Soulignons enfin qu’en tant que régime politique et orientation économique, le libéralisme tire sa cohérence d’une philosophie qui prend forme à l’époque des Lumières et qui fait reposer la liberté du Sujet sur sa raison et son autonomie, deux thèmes notamment mis en exergue par Immanuel Kant (1724-1804). Parce qu’il est doté d’une capacité à comprendre les phénomènes qui l’entourent et qu’il est apte à se donner ses propres règles de conduite, l’individu libéral doit inscrire son devenir à l’intérieur d’une organisation sociale souple lui permettant d’exercer ses droits et de jouir de ses facultés. En plus de former le socle philosophique des régimes politiques occidentaux et contemporains, les valeurs libérales de raison et d’autonomie constituent la base d’une conception progressiste et positive de la science, dominante jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les affres du développement technique ayant mené aux deux Guerres mondiales, à l’industrie de la mort et à la bombe atomique, ont par ailleurs porté un dur coup à cette perspective libérale se voulant pourtant un rempart face aux totalitarismes. Or, ajoutons que déjà avant la Grande Guerre puis à ses suites, l’idée du Sujet libéral a été mise à mal par différents courants théoriques.

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1.1.3 L’institutionnalisation et la professionnalisation Si les premières études politiques, du moins celles reconnues dans le monde occidental, remontent bien au philosophe grec Aristote, la science politique en tant que discipline n’apparaît que tardivement, aux États-Unis, entre le début et le milieu du XXe siècle. La science politique américaine est marquée dès ses origines par un questionnement quant à la démocratie qui devient rapidement un critère normatif pour mieux cerner l’existence de cette entité qu’elle conçoit comme le peuple américain. À cette problématique initiale s’ajoutent progressivement celle du rapport entre la démocratie et l’État et celle de la relation entre le peuple et ses représentants. Mais ce n’est que suite à la Deuxième Guerre mondiale que s’amorce véritablement l’institutionnalisation de la discipline au sein des universités étatsuniennes. La science politique se donne alors pour tâche, de manière avouée ou non, de renforcer la légitimité du modèle démocratique étatsunien5. Ouvertement libérale, elle consolide ses assises théoriques en intégrant les méthodes de recherche propres aux sciences naturelles (empiriques, quantitatives, objectives). Au cours des années 1960, la science politique essaime au Canada6, en France, en Angleterre et en Allemagne. À l’époque déjà, le «  nouveau  » champ de recherche regroupe des approches théoriques et des méthodes d’analyse diverses, plus ou moins éloignées de la théorie politique classique dominée depuis les Lumières par la réflexion sur le libéralisme et la démocratie. Ces deux thèmes ont certes toujours fait l’objet de critiques, de débats et d’interprétations alternatives : le marxisme et l’anarchisme sont deux exemples notoires de courants théoriques critiques remettant vigoureusement en question l’histoire de la théorie politique présentée comme étant celle du progrès du libéralisme et de la consolidation de la démocratie libérale. C’est cependant surtout à partir de la seconde moitié du XXe siècle qu’un véritable foisonnement théorique et méthodologique anime les études portant sur les rapports de pouvoir et sur l’organisation du vivre ensemble.

George Thomas Kurian, The Encyclopedia of Political Science, Washington, QG Press, 2011, vol. 4, N-Q, p. 1278 à 1281. 6 D’ailleurs, le département de science politique de l’UQAM a été fondé en 1969. 5

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1.2 Ses objets La science politique s’intéresse à plusieurs objets de recherche, allant des libertés individuelles aux questions de droits collectifs et des droits des minorités, en passant par l’étude des institutions nationales, internationales et étatiques, jusqu’à la problématisation du langage et de ses effets. Malgré la multiplicité de ses objets, la science politique délimite son champ d’activités principalement à partir de quatre concepts majeurs : le politique, la politique ainsi que le pouvoir et les relations de pouvoir. 1.2.1 Le et la politique Le concept7 du politique (et non de la politique) vient du grec ancien Polis. Si on le traduit par Cité, il faut pourtant se garder de le confondre avec le concept d’État au sens moderne. Par-delà ses racines étymologiques, le politique demeure ambigu. Sa définition varie en fait d’un-e auteur-e à l’autre. Suivant une conception plus conventionnelle, le politique désignerait le lieu où se déroule l’activité de la politique. Il regrouperait autant l’État et ses institutions (parlement, assemblée, armée, police, hôpitaux, institutions scolaires, etc.) que les différents partis politiques et le gouvernement. Pour plusieurs, le politique désigne donc « [l’]ensemble organisé des procédés et des procédures de pouvoir destinés à éliminer ou à résoudre les conflits intérieurs et extérieurs »8. Toujours dans cette optique, le politique représente en quelque sorte une scène où se déroulent plusieurs luttes politiques, lesquelles relèveraient pour leur part, de ce que l’on désigne par la politique. Faire de la politique s’inscrirait par conséquent dans cette démarche raisonnée où l’action est pensée en vue d’un projet politique, d’une transformation de l’ordre institué ou de son maintien. On comprend dès lors que, selon cette conception, la politique est intimement liée au politique qui lui inclurait l’ensemble des mécanismes déployés pour assurer une cohésion sociale (lois, règles, normes, coutumes, usages, traditions, etc.). Cette conceptualisation détiendrait l’avantage de cerner le lieu du politique de manière à le distinguer des champs connexes tels l’économique, le social, le culturel, etc. Elle rendrait également Pour une définition du terme « concept », voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de lecture ». 8 Weil, op.cit., p. 1615. 7

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probante la dimension matérielle du politique (les institutions rendant « visible » le politique). Dans une autre perspective, cette définition pourrait paraître réductrice. Par exemple, toutes activités qui ne se dérouleraient pas dans les lieux traditionnels du pouvoir (la maison ou la rue, par exemple) ou qui ne seraient pas menées par des acteurs et actrices politiques reconnus-es (les « étudiants-es », les femmes, les minorités, etc.) ne pourraient pas recevoir l’épithète « politique ». Par exemple, pour plus d’un ou une penseur-e féministe, la distinction opérée entre sphère publique et sphère privée aurait pour effet d’occulter la minorisation et la dévaluation des femmes, en les excluant du domaine public du fait de leur assujettissement au travail domestique. Dans ce cas particulier, c’est cette distinction entre le public et le privé qui génèrerait un effet politique se traduisant par une domination du genre masculin sur le genre féminin. Cette relation de pouvoir particulière, connue sous le vocable de patriarcat, a été théorisée et dénoncée par le mouvement féministe dans les années 1960, un effort de problématisation que résume la formule consacrée « le privé est politique ». Cet exemple démontre non seulement que le travail de définition du politique, tout autant que la délimitation de son champ d’étude, est une tâche difficile et exigeante : elle est aussi sans cesse à refaire puisque la définition même du politique est constamment à repenser. Ainsi, d’un point de vue différent, le politique pourrait intégrer plus d’une relation entre individus, citoyens, institutions, etc., autant d’acteurs qui à première vue ne feraient pas de la politique. Le concept du politique pourrait donc référer à tout un amalgame de rapports de pouvoir dont la scène, c’est-à-dire le lieu où ils se produisent, ne coïncide pas forcément avec l’État et ses institutions. À elles seules, la construction d’un lieu et la disposition des objets qui s’y trouvent peuvent mettre en scène une relation de pouvoir. Par exemple, la relation à la fois de proximité et de distance entre un-e professeur-e se trouvant debout au devant de la classe, se déplaçant, parlant, et ses étudiant-e-s assis-e-s, statiques, muet‑te‑s, occupant un espace pensé et matérialisé conformément à une autorité pré‑établie,

Qu’est-ce que la science politique?

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révèlerait du politique9. Cette autorité tacite se verrait renforcée par des variables a priori exogènes à la relation de pouvoir qu’il s’agirait de questionner. La scène ne se déroulant pourtant pas dans un parlement ou une assemblée, des institutions dont le caractère politique fait consensus, le politique demeurerait néanmoins patent. En fait, cet espace met en jeu un ensemble de variables (autorité, éducation, architecture, ergonomie) générant une situation politique où des relations de pouvoir sont observables. En bref, il est possible de conclure que la disposition d’un lieu produit des effets qui peuvent être qualifiés et analysés comme étant politiques. De la même façon, la description de faits peut également faire l’objet d’une analyse mettant en relief des effets politiques. Ainsi, les idées, valeurs ou représentations politiques pour lesquelles des individus ou des groupes luttent constituent, dans cette optique, autant de variables que le et la politologue doivent considérer lorsqu’il et elle s’intéressent à la problématique du politique. En un mot, le et la chercheur-e en science politique s’intéressent à toutes questions se rapportant au phénomène du « vivre ensemble ». 1.2.2 Le pouvoir et les relations de pouvoir Le concept de pouvoir est sans conteste un objet de prédilection en science politique. Comme le politique, il est lui aussi frappé du sceau de l’ambivalence. Souvent confondu avec l’autorité ou la puissance de l’État, il peut référer à des situations de domination – à des relations de pouvoir – mais aussi à tout un éventail de régimes politiques. En effet, l’étude des régimes politiques nous oblige non seulement à produire une réflexion sur le pouvoir en tant qu’autorité qui décide, mais aussi à préciser la relation entre cette autorité et son destinataire. L’étude des régimes politiques remonte à l’époque de la Grèce antique. Si Platon s’inscrit en quelque sorte comme précurseur d’une réflexion sur le politique, on doit à Aristote la première initiative de recension et d’analyse rigoureuse de la diversité des régimes grecs lui étant contemporains, une réflexion menée en fonction de sa conception du Bien commun comme l’idéal vers lequel doit tendre la vie en communauté. La Modernité donne lieu aux premières théorisations du pouvoir reposant sur le primat de l’individu. C’est seulement alors que le pouvoir se trouve pensé dans son rapport à À propos de l’espace public, voir notamment Jürgen Habermas, L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, 1997 (1962), 324 p. 9

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la société, qu’il organise et protège. Cette distinction entre l’État et la société est encore aujourd’hui un sujet d’intérêt, qu’elle soit contestée ou défendue. Poser la question du pouvoir, c’est inévitablement s’intéresser à celle de la légitimité. Quelle qu’en soit la forme, pour qu’il y ait du pouvoir, il doit y avoir une reconnaissance de son existence. En d’autres mots, le pouvoir n’existe pas indépendamment de sa reconnaissance ou de sa contestation – qui est par-là même une autre forme de reconnaissance. À partir de cette considération, précisons que la légitimité s’appréhende différemment de la légalité. Alors que la première relève de critères d’évaluation propres à un jugement rendu a posteriori, la seconde correspond pour sa part à la définition d’un statut sanctionné par des règles de droit et des lois préétablies. Plusieurs recherches portent sur les modalités de l’exercice du pouvoir. La limitation de la puissance de l’État par des moyens juridiques (par exemple, le constitutionnalisme10) ou par des moyens politiques (par exemple, le militantisme), l’exigence de penser les relations internationales et les rapports interétatiques à travers le prisme des organisations telles que l’Organisation des Nations Unies ou l’Organisation mondiale du commerce sont autant de sujets d’intérêts pour la science politique. Par exemple, le rapport entre l’État et les organisations interétatiques exige des précisions théoriques sur la limitation de la souveraineté de l’État. Un ou une chercheur-e pourrait alors s’interroger sur les conditions rendant légitime l’intervention d’une organisation internationale sur le territoire d’un État dit « souverain » et, au niveau intra-étatique cette fois, il ou elle pourrait se pencher sur des problématiques telles que la participation citoyenne à la prise de décisions ou la légitimité du droit de vote, l’influence des médias sociaux dans un contexte de lutte politique, etc. Toujours en s’intéressant aux relations de pouvoir, le ou la politologue peut par ailleurs sortir du cadre étatique. Par exemple, il ou elle peut s’interroger sur les significations et sur la nature de la violence, le rapport entre culture et politique ou encore l’institutionnalisation comme pratique sociale.

Bien que ces moyens soient dits juridiques, ils comportent également une dimension politique au sens où nous l’avons traité au point 1.2.1. 10

Qu’est-ce que la science politique?

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1.3 Sa démarche La science politique s’articule et prend forme à travers les débats qui la traversent de part en part et qui contribuent à en (re)tracer sans cesse les contours. Elle se présente comme un ensemble de réponses provisoires (ponctuelles, contextuelles) à une interrogation fondamentale sur le pouvoir et le vivre ensemble. Bien qu’elle place les enjeux méthodologiques (indissociables du souci de rigueur) au cœur de sa démarche de recherche, l’étude du politique n’est jamais complètement indépendante de la politique et des enjeux de pouvoir. 1.3.1 Le chercheur et « son » objet Historiquement, les sciences sociales ont tâché d’élaborer des modèles théoriques11 tendant à la scientificité et mettant de l’avant les principes d’objectivité et de neutralité. L’idée était d’assurer la neutralité du ou de la chercheur-e afin d’éviter qu’il ou elle n’oriente ses travaux en fonction de sa subjectivité, c’est-à-dire de ses valeurs morales, sociales et politiques. Les résultats et analyses présentés dans les travaux dits « scientifiques » devaient donc être le fruit de recherches effectuées selon une démarche reconnue et validée par les pairs plutôt que suivant la somme des intérêts, des opinions ou des valeurs venant biaiser et orienter l’analyse. L’objectivité fait référence notamment au modèle des sciences naturelles dont se sont inspirées les sciences sociales à l’origine de leur institutionnalisation. Il s’agit d’un principe mettant l’accent sur les faits observables (empirisme) et sur cette idée qu’un modèle théorique rigoureux et scientifique peut être reproduit, un peu à l’image des expériences effectuées en laboratoire. L’objectivité en sciences sociales fait néanmoins l’objet d’un long débat qui demeure d’actualité. Évitant de réduire ce débat à une lutte entre deux positions  : l’une défendant une conception réductrice de la neutralité et de l’objectivité; l’autre acceptant d’une façon décomplexée le caractère subjectif du travail scientifique, les positivistes contemporains « De façon générale, nous pouvons dire qu’une théorie nous permet d’établir des rapports entre les phénomènes étudiés en vue de mieux comprendre ou de mieux expliquer le sens de ces relations. En un mot, la théorie rend le monde plus intelligible […] » Evelyne Dufault, « Théorie », In Relations Internationales : Théories et concepts, 2e éd., sous la dir. de Alex Macleod, Evelyne Dufault et F. Guillaume Dufour, p. 244247, Montréal, Athéna Éditions, 2004, p. 244. 11

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adoptent quant à eux un modèle poppérien12 où la « vérité » de la science n’est pas garantie par la « neutralité » des chercheurs, mais plutôt par des institutions et un cadre qui permettent d’appliquer le principe de réfutabilité dans un souci de rigueur méthodologique. En plus des enjeux et des questionnements que soulève la position du ou de la chercheur-e, qu’elle soit revendiquée comme étant objective ou non, s’ajoutent et s’imbriquent ceux émergeant du rapport entre le pouvoir et le savoir13. À titre d’exemple, les débats entre scientifiques à propos des enjeux et des risques écologiques comportent souvent, pour ne pas dire toujours, une dimension politique. Ils produisent un savoir qui influence les pratiques politiques (les décisions, les lois, les sanctions, les pratiques sociales et quotidiennes, etc.) et qui peut ultimement mener à la contestation voire à la transformation de l’ordre établi. Dans ce cas précis, le ou la politologue pourrait s’intéresser par exemple au processus décisionnel mis en oeuvre à la suite de la production d’un nouveau savoir dans le domaine environnemental. Il s’agirait alors de mettre en évidence le rôle joué par ces nouvelles connaissances dans la prise de décisions politiques visant à induire de nouveaux comportements chez les citoyens et citoyennes. Comme nous le mentionnions, les principes de neutralité et d’objectivité sont toujours sujets à débat. L’idée d’éliminer toute subjectivité est particulièrement contestée. Il est possible de défendre que le choix d’un objet d’étude soit intimement lié au vécu, aux expériences et aux valeurs du ou de la chercheur-e. Des courants de pensée tels que la Théorie critique ou certaines variantes du féminisme intègrent d’ailleurs des dimensions subjectives à leur modèle théorique. Dans ces deux cas, la recherche théorique vise explicitement la transformation de l’ordre politique. Dans cette perspective, on ne saurait donc s’attendre à ce qu’une chercheure féministe exclut de ses réflexions sa condition de femme qui peut la mener à produire des analyses dont l’un des buts est de transformer l’ordre établi. Au final,

Karl Popper, La logique de la découverte scientifique, Paris, Payot, 1973 (1959), 480 p. Michel Foucault s’est intéressé particulièrement à cette question dans cet ouvrage : L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, 275 p. 12 13

Qu’est-ce que la science politique?

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[il s’agit] de faire de l’étude du politique une discipline rigoureuse, qui, dans son objectif d’analyser et comprendre divers phénomènes politiques, arrive à séparer l’opinion et la science. Depuis les premiers balbutiements de la réflexion politique en dehors de la discipline philosophique jusqu’à ses plus récents développements, on considère qu’une démarche intellectuelle rigoureuse est la clé de cette séparation.14 En résumé, il importe de souligner une fois de plus la multiplicité des objets de recherche et des approches que regroupe la science politique. Si elle est animée autant par les débats touchant son objet (débats de nature théorique) que ceux en lien avec la discipline (débats de nature épistémologique) ou encore ceux entourant sa démarche (débats de nature méthodologique), elle se caractérise aussi, sinon invariablement, par l’intérêt qu’elle porte à la vie en société.

Dalie Giroux, Ariane Lafortune et Pierre Toussaint, Guide de méthodologie en science politique, Centre Paulo-Freire, s.l., s.é., 2001, p. 1. 14

CHAPITRE 2 La recherche de sources et d’information 2.1 Les différents types de sources Il est possible de s’appuyer sur différents types de documents pour réaliser des travaux universitaires. Les sources auxquelles les étudiant-e-s en science politique ont le plus souvent recours sont les dictionnaires spécialisés, les encyclopédies, les monographies, les articles de périodiques scientifiques, les mémoires de maîtrise, les thèses de doctorat, les publications gouvernementales et internationales, les sources juridiques, les actes de colloques et de congrès, les discours officiels, les recueils de textes et notes de cours, l’Internet, les documents sonores et audio-visuels ainsi que les articles de journaux. Les sources sont généralement classifiées en trois catégories : les sources primaires, les sources secondaires et les sources tertiaires. Dans le premier cas, il s’agit de documents originaux (des manuscrits, des rapports, des correspondances, etc.) ou de recherches réalisées à partir de données inédites (des études faites à partir d’entrevues, de questionnaires ou d’autres méthodes). Les sources secondaires sont des travaux qui analysent et réinterprètent des documents de première main. Enfin, les sources tertiaires sont des écrits qui rapportent l’existence, qui résument ou qui critiquent des sources secondaires. Dictionnaires spécialisés et encyclopédies Les dictionnaires spécialisés en science politique et les encyclopédies sont indispensables pour amorcer une nouvelle recherche. Ils permettent d’examiner, d’une façon globale et succincte, un évènement, une notion ou un phénomène historique. De plus, il est possible de trouver, dans ces documents, des références à certaines études portant sur le thème abordé. Il existe des dictionnaires spécialisés en science politique, mais aussi en sociologie, en philosophie politique, en histoire, en droit et en études féministes.

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Il est possible de consulter des encyclopédies générales ou des encyclopédies spécialisées. Des dictionnaires spécialisés et des encyclopédies sont disponibles à la bibliothèque de l’UQAM. Le Centre Paulo-Freire en possède quelques-uns. Ils peuvent être consultés sur place. Monographies Les monographies, qu’on peut simplement désigner comme des livres traitant d’un sujet, constituent une source d’information majeure pour la réalisation des travaux universitaires en science politique. Ces renseignements ne sont toutefois pas toujours les plus à jour, puisque les délais de publication des livres peuvent être appréciables. De plus, les livres s’adressent parfois à un auditoire général, nonspécialiste. Ainsi, comme tout autre document, il faut évaluer la pertinence et la fiabilité des ouvrages avec lesquels on travaille. La bibliothèque de l’UQAM donne accès à de nombreux livres en tablettes ou en ligne. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter des monographies dans d’autres bibliothèques. Articles de périodiques scientifiques Les périodiques scientifiques sont des revues spécialisées publiées par des universités ou des centres de recherche. On y diffuse les résultats d’études menées par des chercheur-e-s universitaires. Les articles de périodiques scientifiques sont une source éprouvée d’informations. Ces textes sont évalués à l’aide d’un système de révision par les pairs. De plus, les périodiques scientifiques présentent les résultats des recherches les plus récentes. Du reste, les articles tirés de ces revues sont plus rapides à consulter que des ouvrages et l’information y est présentée d’une façon plus systématique. Les bibliothèques universitaires, dont celle de l’UQAM, possèdent des collections de périodiques scientifiques. Des bases de données accessibles sur le Web donnent également accès à des articles de périodiques scientifiques.

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Mémoires et thèses Les mémoires et les thèses sont des recherches réalisées par des étudiant-e-s aux cycles supérieurs. Ces travaux respectent une démarche scientifique rigoureuse. On y trouve généralement un aperçu de la littérature scientifique et des débats universitaires sur un thème spécifique. Des mémoires et des thèses sont disponibles à la bibliothèque de l’UQAM. D’autres, produites dans plusieurs universités nordaméricaines, peuvent être téléchargées sur des bases de données en ligne. Publications gouvernementales et internationales Les publications gouvernementales et internationales (PGI) sont des documents de formats et de types très diversifiés, produits par ou pour des gouvernements, des organisations internationales et d’autres institutions. Il est pertinent de les consulter lorsque l’on effectue une recherche de documents officiels des ministères et organismes publics, de rapports annuels, de statistiques, de données financières officielles ou encore de rapports de recherche. Plusieurs de ces publications sont disponibles sur les sites Internet des institutions ou encore par le biais de bases de données. Une section de la bibliothèque centrale de l’UQAM est consacrée à ce type de documents. Elle se trouve au même étage que la bibliothèque des sciences juridiques, soit au deuxième palier de la bibliothèque centrale. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter des PGI dans d’autres bibliothèques. Sources juridiques Lors de la production d’un travail, l’utilisation de documents de nature juridique peut s’avérer pertinente. Les lois, les règlements, la jurisprudence, les conventions et les traités peuvent venir appuyer l’argumentation et nourrir le raisonnement. Ce type de documents se trouve à la bibliothèque des sciences juridiques, soit au deuxième palier de la bibliothèque centrale. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter des documents juridiques dans d’autres bibliothèques.

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Actes de colloques et de congrès Les actes de colloques et de congrès sont des recueils de communications présentées par des chercheur-e-s ou des spécialistes dans le cadre d’événements scientifiques. Ces documents proposent des réflexions sur des thèmes spécifiques et actuels, ou alors présentent des résultats de recherches récentes sur divers sujets. Ces documents sont disponibles en ligne ou en bibliothèques. Discours officiels Les discours sont des propos émis par des personnalités publiques. Ils sont généralement rapportés en intégralité. Les discours peuvent renforcer l’argumentation car ils constituent une source officielle. Il est possible de trouver ce type de sources à travers différents supports tels que les quotidiens et leurs archives, les documents historiques, les biographies, les PGI, les recueils d’allocutions d’officiels, en ligne, les documentaires, etc. Recueils de textes et notes de cours Les recueils de textes regroupent des articles de périodiques ainsi que des chapitres de livres pouvant être utilisés comme source d’information. Si les professeur-e-s sélectionnent ces textes, c’est qu’ils constituent souvent des références incontournables dans la discipline. Par conséquent, leur utilisation peut s’avérer judicieuse afin d’étayer une recherche. Les notes de cours personnelles, quant à elles, peuvent servir de base afin de cerner un sujet de recherche en particulier. Il est toutefois recommander de les utiliser avec parcimonie, car l’objectif d’un travail universitaire est de présenter une problématique d’un point de vue original et de démontrer ses capacités de recherche. Internet La recherche en ligne permet de trouver des informations factuelles, des références, des textes d’opinion, des analyses et des documents officiels. Toutefois, un travail universitaire ne devrait jamais être uniquement basé sur des sources Internet. Malgré les avantages qu’elles peuvent présenter, la vigilance s’impose quant à la qualité

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de l’information disponible, car les auteur-e-s ne sont pas tenu‑e‑s aux mêmes règles méthodologiques requises par les travaux universitaires. Enfin, l’information y est souvent éphémère, et c’est pourquoi il est recommandé de privilégier des sites Internet qui assurent une certaine pérennité des données. Documents sonores et audio-visuels Les documents sonores et audio-visuels, et plus particulièrement les films documentaires, peuvent offrir des points de vue et des témoignages pouvant enrichir la recherche. Cependant, ils ne peuvent à eux seuls constituer la source principale de référence. Ces documents sont disponibles en ligne ou en bibliothèques. L’audio-vidéothèque est située au niveau métro de la bibliothèque centrale de l’UQAM. Articles de journaux Les articles de journaux contiennent des informations factuelles sur des événements d’actualité locale, nationale et/ou internationale. Toutefois, ils abordent des sujets d’un point de vue davantage informatif qu’analytique. S’ils ne constituent pas des sources scientifiques, ils sont par contre utiles pour effectuer certains types de travaux. Par exemple, si l’on étudie un événement historique majeur, il peut être intéressant d’observer de quelle manière il a été traité dans les quotidiens. Afin de repérer des articles de journaux, les bases de données et les sites Internet des quotidiens peuvent être consultés.

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Important : évaluer la fiabilité d’une source Lorsqu’on produit un travail universitaire, certaines questions permettent, dès le départ, d’évaluer la fiabilité d’une source. •

Qui est l’auteur-e du texte? S’agit-il d’un ou d’une universitaire spécialiste du sujet?



Suivant l’objet étudié, il peut être pertinent de considérer la date de parution du document. Est-il récent?



Le document est-il publié par une maison d’édition universitaire ou reconnue au sein la communauté des chercheur-e-s?



Le texte a-t-il été évalué au moyen d’un système de révision par les pairs? Est-il paru dans un périodique scientifique?



Comment le travail a-t-il été reçu dans le monde universitaire? Qu’en disent les diverses recensions parues dans les périodiques scientifiques?



La source est-elle citée dans d’autres travaux sur le même sujet?

2.2 La recherche de documentation à la bibliothèque La bibliothèque de l’UQAM met de nombreux documents à la disposition des étudiant-e-s. Il est aussi possible de consulter ou d’emprunter des sources en visitant d’autres bibliothèques universitaires, ainsi que la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec). Chacune de ces institutions possède un catalogue numérique, le plus souvent disponible sur le Web. Ce type d’outil permet de chercher des documents, en offre une description, puis renseigne sur leur disponibilité et leur emplacement. La bibliothèque de l’UQAM La Bibliothèque centrale de l’UQAM est située dans le pavillon Hubert-Aquin, au A-M100. Il y a d’autres bibliothèques à l’UQAM, dont celle des sciences de l’éducation et celle des sciences juridiques

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par exemple. Il est possible d’avoir plus d’information à leur sujet en consultant la page d’accueil de la bibliothèque sur le Web. L’adresse du site Internet de la bibliothèque de l’UQAM est la suivante : http://www.bibliotheques.uqam.ca/ Virtuose est le catalogue de la bibliothèque de l’UQAM. Il permet premièrement de repérer les documents qui font partie de la collection de la bibliothèque. Il est à noter qu’avec Virtuose, il est impossible de chercher des articles de périodiques scientifiques précis. Ce catalogue répertorie les revues que possède la bibliothèque de l’UQAM et non les différents articles qu’elles contiennent. Deuxièmement, Virtuose donne accès à plusieurs documents en ligne. D’une part, des livres numériques peuvent être consultés via ce catalogue. D’autre part, Virtuose inclut les fichiers faisant partie de la collection Archipel. Il s’agit d’un ensemble de travaux produits par des chercheur-e-s, puis des étudiant-e-s aux cycles supérieurs à l’UQAM. Archipel rassemble plusieurs mémoires et thèses. Pour faire une recherche dans Virtuose, il suffit d’utiliser la barre de recherche qui apparaît sur la page d’accueil du site Web de la bibliothèque. Cependant, il est conseillé de sélectionner « Catalogue UQAM » sur la même page pour procéder à une recherche plus pointue. La bibliothèque de l’UQAM offre le service de Prêt entre bibliothèques (PEB). Des documents absents des bibliothèques de l’UQAM peuvent ainsi être empruntés. Il y a cependant des frais et des délais liés à ce service. Les autres bibliothèques Il est possible de se déplacer pour aller consulter des sources dans d’autres bibliothèques. À Montréal, il y a la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec), puis les bibliothèques des différentes universités de la ville, soit celles de McGill, Concordia et de l’Université de Montréal. Dans chacune de ces institutions, un catalogue accessible en ligne répertorie les sources qu’elle possède. Avec la Carte CRÉPUQ, il est facile d’emprunter des documents dans l’ensemble de ces bibliothèques. Les étudiant-e-s de tous les cycles

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peuvent se procurer cette carte en se rendant au comptoir de prêt à la Bibliothèque centrale de l’UQAM. Astuces : le catalogue WorldCat Lors de recherches de documents ailleurs que dans les bibliothèques de l’UQAM, le catalogue WorldCat est d’une aide importante. Accessible sur le Web, ce catalogue répertorie les collections de plusieurs bibliothèques, dont celles mentionnées précédemment. WorldCat permet notamment d’identifier dans quelle institution un document recherché est disponible. L’adresse Web de WorldCat est la suivante : http://www.worldcat.org/ Effectuer une recherche de documents à la bibliothèque Première étape : Le sujet et la question de recherche Avant de commencer, il faut avoir choisi un sujet de recherche. Si une question de recherche a déjà été élaborée, il sera possible de cibler de la documentation avec plus de précision. Si la question de recherche reste à être définie, il faut s’appuyer sur des sources plus générales, telles que des dictionnaires spécialisés, des encyclopédies ou des ouvrages introductifs, pour la développer (voir le point 3.4.1 « Le travail de recherche » du chapitre 3 pour plus d’information sur le choix d’un sujet et l’élaboration d’une question de recherche). Deuxième étape : l’identification de mots-clés Lorsque le sujet du travail est déterminé, il faut identifier des motsclés permettant de trouver de l’information. Les mots-clés désignent des notions, des évènements ou des thèmes qui ont été traités auparavant dans la littérature scientifique. Les termes choisis doivent correspondre aux informations répertoriées dans le catalogue de la bibliothèque ou dans la banque de données. Les notices bibliographiques d’une bibliothèque contiennent différents champs, tels que l’auteur-e, le titre, l’éditeur‑trice, les sujets, etc. Il est recommandé d’identifier des

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mots‑clés susceptibles de figurer dans le titre ou dans le champ des sujets. Au commencement d’une recherche, il est nécessaire d’identifier plusieurs mots-clés ayant des significations similaires. Certains peuvent apparaître dans le catalogue examiné et d’autres non. Il peut également être utile de trouver des termes en français et en anglais, puisqu’une part importante des publications contemporaines paraît en langue anglaise. Troisième étape : rechercher dans le catalogue de la bibliothèque Les mots-clés identifiés servent donc à lancer des recherches dans le catalogue d’une ou de plusieurs bibliothèques. Si les documents ne sont pas disponibles, il est souvent possible de les réserver. Astuces : les thésaurus De nombreux catalogues de bibliothèques et plusieurs bases de données possèdent des thésaurus. Il s’agit de registres où sont présentés les différents termes utilisés pour classifier les documents. Les thésaurus sont des outils utiles pour identifier des mots-clés. Dans le thésaurus RASUQAM, on retrouve les mots employés dans le catalogue de la bibliothèque de l’UQAM pour classer, par sujets, les sources qui y sont répertoriées. Ce thésaurus est accessible en ligne à l’adresse qui suit : http://anaxagore.bib.uqam.ca/F?func=find-b-0&local_ base=uqm10

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2.3 La recherche d’informations à l’aide de bases de données Les bases de données sont des répertoires où l’information est classifiée de façon à pouvoir y accéder aisément. Il existe plusieurs types de bases de données qui renferment des sources et des informations de divers types. Il peut s’agir d’articles de périodiques scientifiques, de conférences, d’articles de journaux, de recensions d’ouvrages, d’images, de statistiques, etc. Accéder aux bases de données disponibles à l’UQAM Pour avoir accès aux bases de données disponibles à l’UQAM, il faut d’abord ouvrir la page d’accueil du site Web de la bibliothèque. Par la suite, il suffit de sélectionner « Bases de données A-Z ».

Les bases de données sont toujours accessibles à partir des ordinateurs qui sont à la bibliothèque et sur le campus de l’UQAM. Pour consulter les bases de données à partir d’un ordinateur personnel, il est toutefois nécessaire de le configurer en suivant les instructions présentées sur le site Web de la bibliothèque (voir : http://www. bibliotheques.uqam.ca/acceder-aux-ressources). Chercher des articles de périodiques scientifiques Les bases de données constituent une ressource indispensable pour la recherche d’articles de périodiques scientifiques. De nombreuses bases de données sont dédiées à répertorier spécifiquement les articles produits par des chercheur-e-s. Pour chercher des articles scientifiques sur des bases de données, il faut d’abord sélectionner « Bases de données A-Z », en ligne, sur la page d’accueil de la bibliothèque. Sur la nouvelle page Web, il y a trois onglets. Lors des premières recherches, il est conseillé de sélectionner l’onglet « Par catégorie », qui permet de faire une recherche par discipline scientifique. Sous cet onglet, la colonne de gauche répertorie différentes disciplines. Il suffit de faire un choix

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et de sélectionner « Envoi » pour que des liens vers plusieurs bases de données apparaissent. Après avoir choisi une base de données, on procède à une recherche à l’aide de mots-clés, de la même façon que dans le catalogue numérique d’une bibliothèque. (À ce sujet, voir la fin de la section 2.2 « La recherche de documentation à la bibliothèque »). Il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas que les bases de données de « Science politique » qui peuvent être utiles pour un travail. Il est aussi possible d’examiner celles de disciplines connexes, telles que « Sociologie », « Histoire », « Études féministes », « Économie » ou « Sciences juridiques ». D’autre part, lorsque nous sommes plus familier-ère-s avec les bases de données, il est possible de se référer à la classification en ordre alphabétique et de chercher par noms. Les bases de données répertorient les articles de périodiques scientifiques, pas seulement les revues comme dans les catalogues de bibliothèques. En procédant à une recherche à l’aide de motsclés, telle que décrite plus haut, on peut identifier des articles sur un sujet spécifique. Certaines bases de données fournissent les articles intégraux en format PDF. D’autres ne présentent que la référence bibliographique et une description. Dans ce cas, il faut chercher ailleurs le texte de l’article. Un lien vous proposant diverses avenues apparaît parfois en marge de la référence.

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Synthèse : la recherche d’articles scientifiques sur le Web 1. Accéder à la page d’accueil de la bibliothèque de l’UQAM au http://www.bibliotheques.uqam.ca/ 2. Sélectionner « Bases de données A-Z » et ensuite l’onglet « Par catégorie ». 3. Choisir une « Catégorie », puis une « Sous-catégorie » dans la liste présentée. Par la suite, sélectionner « Envoi ». 4. Choisir une base de données. 5. Faire une recherche en ayant recours à des mots-clés. * Afin d’accéder aux bases de données de l’UQAM en ligne, il suffit de suivre les indications fournies à l’adresse suivante : http://www.bibliotheques.uqam.ca/acceder-aux-ressources Quelques bases de données utiles JSTOR JSTOR est une base de données multidisciplinaire qui répertorie des centaines de périodiques scientifiques internationaux. On y trouve de nombreux textes disponibles pour le téléchargement en format PDF. Il faut noter qu’une grande partie de ceux-ci sont en anglais. Avec la fonction de recherche avancée, il est néanmoins possible de filtrer les articles en fonction de la langue dans laquelle ils sont écrits. Pour y accéder, il faut aller sur la page Web de la bibliothèque (www. bibliotheques.uqam.ca) et sélectionner « Bases de données A-Z ». Ensuite, il faut choisir l’onglet « Par titre » et entrer « JSTOR » dans la barre de recherche. Repère Repère est une base de données multidisciplinaire en français. Elle est une réalisation de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et des Services documentaires multimédia (SDM). Des périodiques tels que la Revue française de science politique, Politique étrangère, la Revue canadienne de science politique et

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Politique et sociétés y figurent. Notons que Repère ne répertorie pas que des périodiques scientifiques. De plus, cette base de données ne fournit pas une version numérique du texte intégral pour l’ensemble des références qu’elle propose. Donc, il est parfois nécessaire de compléter la recherche dans une bibliothèque. Pour avoir accès à Repère, il faut visiter la page Web de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et sélectionner « Bases de données A-Z ». Par la suite, il faut choisir l’onglet « Par titre » et entrer « Repère » dans la barre de recherche. PAIS International Il s’agit d’une base de données qui comprend un nombre important de documents, tant des articles de périodiques scientifiques que des rapports gouvernementaux et des conférences. L’interface de PAIS est en français, mais une partie importante des articles qui y figurent sont en anglais. Pour faire une recherche à l’aide de PAIS International, il faut aller sur la page Web de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et choisir « Bases de données A-Z ». Ensuite, il faut sélectionner l’onglet « Par titre » et entrer « PAIS » dans la barre de recherche. ProQuest Political Science Cette base de données répertorie des articles de périodiques scientifiques majeurs en science politique. En plus d’articles scientifiques, elle rassemble des thèses d’universités américaines et canadiennes. La plupart des articles que ProQuest Political Science regroupe sont en anglais. Pour utiliser cette base de données, il faut aller sur la page Web de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et choisir « Bases de données A-Z ». Ensuite, il faut sélectionner l’onglet « Par titre » et entrer « ProQuest Political Science » dans la barre de recherche. Google Scholar Il s’agit d’une base de données publique et gratuite. De nombreux articles sont offerts en format PDF ou HTML. Si Google Scholar

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propose un article sans l’offrir en version intégrale, il faut voir si le périodique est disponible à la bibliothèque. Pour avoir accès à Google Scholar, il suffit d’aller sur le site Web suivant : http://scholar.google.ca/ Les étudiant-e-s de science politique sont susceptibles de trouver des sources utiles pour la réalisation de leurs travaux dans plusieurs autres bases de données. Pour des articles de périodiques scientifiques, il y a notamment Worldwide Political Science Abstracts, CAIRN, Persée, Érudit et Project Muse. Pour ce qui est des mémoires et des thèses, il y a ProQuest Dissertations and Theses. Pour accéder à ces bases de données, il faut se rendre sur la page Web de la bibliothèque (www.bibliotheques.uqam.ca) et choisir « Bases de données A-Z ». Par la suite, il faut sélectionner l’onglet « Par titre » et entrer dans la barre de recherche le nom de la base de données. Astuces : Infosphère Infosphère est une ressource en ligne qui vise à aider les étudiant‑e‑s à effectuer des recherches d’information. Cet outil répond à toutes les questions incontournables concernant la réalisation d’une recherche. Infosphère est accessible à l’adresse suivante : http://www. bibliotheques.uqam.ca/infosphere/sciences_humaines/index. html

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Important : Quelques outils indispensables pour la recherche Les opérateurs logiques (ou opérateurs de recherche) sont des outils majeurs pour la recherche dans les catalogues de bibliothèques comme dans les bases de données. Ils permettent de lier les mots-clés utilisés pour la recherche. Les principaux opérateurs logiques sont « ET », « OU » et « SAUF » (en anglais, « AND », « OR » et « NOT »). •

Indiquer « ET » ou « AND » entre deux mots dans une barre de recherche permet de trouver des documents où figurent les deux termes.



Mettre « OU » ou « OR » entre deux termes permet de trouver des sources dans lesquelles l’un ou l’autre des mots est présent.



Finalement, en insérant « SAUF » ou « NOT » entre deux mots, il est possible de chercher un document où apparaît le premier terme, mais pas le second.

Les guillemets anglais (“ ”) font en sorte que le moteur de recherche cherchera l’expression exacte. Il suffit de placer le terme, l’expression ou le groupe de mots entre les guillemets et de lancer la recherche. Dans une recherche, l’astérisque (*) peut être utilisé pour remplacer des lettres ou des mots manquants. Plus précisément, il est mis à la fin d’un mot incomplet ou d’une expression pour élargir la recherche. Par exemple, « fémini* » permettra de chercher simultanément les mots « féminin », « féminins », « féministe », « féministes », « féminisme » et « féminismes ».

CHAPITRE 3 Les principaux travaux en science politique 3.1 La lecture efficace Tout travail de recherche ou d’analyse débute par la lecture. Il est donc essentiel d’adopter une technique de lecture efficace. La compréhension d’articles scientifiques15 ou autres nécessite un travail actif de la part du lecteur ou de la lectrice. S’il existe une multitude de méthodes de lecture efficace, voici quelques suggestions de techniques éprouvées. La pré-lecture Avant de commencer à lire un texte, un premier survol s’impose. Lors de cette phase exploratoire, il suffit de repérer les indices externes (auteur-e-s, titre, sous-titres, année de publication, longueur et division du texte). Ces éléments permettent de situer le sujet et les principales composantes du texte. Une lecture de l’introduction et de la conclusion permet de comprendre la structure logique du texte; c’est-à-dire qu’elle facilite la compréhension des intentions de l’auteur-e ainsi que de la problématique16 traitée. Par ailleurs, il est souvent utile de faire une courte recherche sur l’auteur-e afin de situer le texte dans son œuvre et/ou dans une époque, une région, une école de pensée, etc. La première lecture Il est par la suite fortement recommandé de lire le texte de manière continue, d’un trait, sans interruption afin de mieux saisir la thèse et la structure argumentative de l’auteur-e. C’est au cours de cette première lecture que l’on souligne l’information importante Voir chapitre 2, section 2.1 « Les différents types de sources » sous « Articles de périodiques scientifiques ». 16 Voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « c) La problématique ». 15

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(problématique, thèse, arguments principaux, concepts centraux, etc.). Il peut aussi être utile d’inscrire les mots-clés dans la marge du texte. Par exemple, résumer chacun des paragraphes par un mot peut s’avérer profitable. D’une part, cela permet de créer des liens entre les principales idées défendues par l’auteur-e. D’autre part, il devient ainsi plus aisé de se repérer dans le texte lors de lectures ultérieures. À ce stade, l’idée générale du texte ainsi que les liens existant entre celui-ci et le cours ou l’activité d’évaluation demandée devraient être perceptibles. L’analyse Dégager et retranscrire la structure ou le squelette du texte favorise l’analyse. En d’autres termes, cela permet de comprendre le plan de l’auteur-e. Il s’agit d’établir des liens entre les idées, de regrouper les éléments qui prouvent la même chose en un argument, etc. Ce premier travail d’analyse sert à rédiger un rapport de lecture17, si tel est l’objectif, ou du moins à bien assimiler les notions du texte. Suite à quelques lectures, il faut pouvoir reformuler et synthétiser les idées principales du texte en ses propres mots. Astuces Si les lectures s’inscrivent dans le cadre de recherches pour un travail long, il est fortement recommandé de préparer de courtes fiches de lecture pour chaque document afin de retrouver facilement les informations repérées dans la documentation.

Il existe plusieurs types de rapports de lecture. Voir chapitre 3, section 3.2 « Les types de rapports de lectures ». 17

Les principaux travaux en science politique

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3.2 Les types de rapports de lecture Il existe différents types de rapports de lecture dont la fiche de lecture, le compte-rendu critique, le résumé critique d’un ou de plusieurs textes, la revue de la littérature et la bibliographie commentée. Ils exigent tous d’identifier les idées principales d’un (ou de plusieurs) texte(s) et de proposer une réflexion critique. Ils ne sont en aucun cas une suite de citations. Ce sont des écrits organisés et cohérents qui reprennent l’essentiel d’un ou de plusieurs ouvrages. Comme chaque type de rapports de lecture se distingue des autres, tant sur le fond que sur la forme, chacun des types susmentionnés est présenté dans cette section. Les rapports de lecture, selon la forme qu’ils prennent, contribuent au développement de diverses compétences. Néanmoins, il est possible d’affirmer que de manière générale, les rapports de lecture permettent de développer des capacités d’analyse (cibler rapidement les informations importantes) et de synthèse (rapporter ces données de manière précise et concise), de même qu’ils favorisent la compréhension et l’approfondissement de la matière et contribuent au développement de l’esprit critique. Important À considérer lors de la rédaction de rapports de lecture : •

La fidélité aux propos de l’auteur-e est impérative;



La rédaction du travail doit être guidée par le principe qu’il pourrait s’adresser à quelqu’un-e n’ayant pas lu le texte;



L’utilisation de citations doit se faire avec parcimonie.

3.2.1 La fiche de lecture De tous les types de travaux, la fiche de lecture est celui qui doit demeurer le plus près de la lettre d’un texte. Une fiche de lecture se distingue toutefois d’un résumé. En effet, l’objectif n’est pas de rapporter de manière condensée toutes les informations contenues dans un texte, mais plutôt d’en faire ressortir la structure argumentative et les éléments fondamentaux.

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En ce sens, la fiche de lecture est avant tout un exercice de synthèse qui exige de rendre compte des idées principales d’un texte en peu de mots. Rédiger une fiche de lecture nécessite donc de la précision, de la concision et de la clarté. Il est possible d’appliquer la grille de lecture que présuppose ce type de travail à tous les écrits universitaires. Important Lorsque l’on réalise une fiche de lecture, il est nécessaire de se pencher sur les exigences spécifiques du ou de la professeur-e. Il y a plusieurs variantes de fiches de lecture et le travail doit d’abord et avant tout être conforme à ces exigences. Le format d’une fiche lecture Une fiche de lecture fait généralement une à deux pages18. À la différence d’un compte-rendu critique, elle ne prend pas la forme d’un texte suivi. Elle se présente généralement comme un document sous forme de points. Dans une fiche de lecture, on doit présenter les idées de l’auteur-e dans nos propres mots. L’utilisation d’un langage précis qui reflète bien le sens du texte est recommandée. Si un passage du texte est repris textuellement, il est primordial de le mettre entre guillemets français (« ») et d’insérer une référence. Dans le cas contraire, ce sera considéré comme du plagiat. Les composantes d’une fiche de lecture Le plus souvent, les différentes composantes exigées dans une fiche de lecture sont : la référence complète, le but, la problématique, la thèse, les arguments, les concepts et la critique. a) La référence Le premier élément de la fiche de lecture est la référence bibliographique complète du texte à l’étude.

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Attention. Certain-e-s professeur-e-s imposeront ces limites en nombre de mots.

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Exemple : la référence bibliographique Une monographie Foucault, Michel. Histoire de la sexualité : La volonté de savoir. Coll. Tel. Paris : Éditions Gallimard, 1976, 211 p. Un chapitre de monographie (n’ayant qu’un-e seul-e auteur-e) Bobbio, Norberto. « État, pouvoir et gouvernement ». Chap. in L’État et la démocratie internationale : De l’histoire des idées à la science politique. p. 191-271. Coll. Études européennes. Bruxelles : Éditions Complexe, 1998. Un article scientifique Lacassagne, Aurélie et Tim Nieguth. « Contesting the Nation  : Reasonable Accommodation in Rural Quebec ». Canadian Political Science Review, vol. 3, no 1 (2009), p. 1-16. b) Le but Il s’agit de l’objectif général du texte. L’objectif doit être formulé en une seule phrase. Par exemple, celle-ci peut commencer par un verbe à l’infinitif, tel que « expliquer », « démontrer », « analyser », « illustrer », « évaluer », etc. Le but inclut le thème abordé dans le texte, ainsi que l’angle et la perspective à partir desquels il est traité. Exemple : le but Comprendre les implications politiques et les enjeux sociologiques qui découlent de l’apparition à la fin des années 1990 de la notion de « discrimination » dans le discours et les pratiques de l’État français. Fassin, Didier. « L’invention française de la discrimination ». Revue française de science politique, vol. 52, no 4 (2002), p. 403423.

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c) La problématique Une problématique est constituée de deux éléments principaux qui se succèdent dans le texte et qui sont rattachés l’un à l’autre : d’abord, l’auteur-e expose un problème de recherche (problématique) et, ensuite, il ou elle présente une question de recherche. Dans tous les textes argumentatifs, pouvant prendre différentes formes, le problème de recherche représente l’impasse à laquelle l’ensemble du texte tente de remédier. Dans plusieurs cas, il s’agit d’un constat qui concerne les insuffisances de la littérature scientifique sur un sujet précis. Suivant l’énonciation d’un problème de recherche, l’auteur-e d’un texte présente une question de recherche. Elle est rattachée de près au problème de recherche. En fait, il s’agit de sa reformulation sous la forme d’une question. La réponse à la question de recherche se propose de pallier le déficit constaté auparavant. Il s’agit généralement de la thèse. Faire ressortir la problématique d’un texte consiste à relever le problème de recherche et la question de recherche qui sont au centre de celle-ci. Notons que si ce n’est pas dans tous les écrits scientifiques qu’une question de recherche est explicitement formulée, dans tous ces textes un problème de recherche est exposé et une question de recherche tacite guide l’argumentation. La problématique justifie la nécessité de mener la recherche qui est présentée dans un texte scientifique. Ainsi, il est possible d’identifier la problématique d’un article ou d’un ouvrage à l’aide de la question suivante : « Pourquoi avons-nous besoin de réaliser cette recherche et de connaître les résultats qu’elle propose ? 19» De manière générale, la problématique apparaît au début d’un texte, dans l’introduction. La problématique précède l’énonciation de la thèse.

Jacques Chevrier, « La spécification de la problématique », In Recherche Sociale : de la problématique à la collecte des données, sous la dir. de Benoît Gauthier, p. 53-88, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2009, p. 53. 19

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Exemple : la problématique et la question de recherche Depuis l’avènement du nationalisme, la communauté nationale a toujours été pensée comme inséparable de son ancrage territorial. La territorialité a donné à l’entité culturelle et politique qu’est la nation une présence géographique dans le monde. L’idée d’auto-détermination des nations a été pensée en relation à un territoire. Les conflits politiques et militaires ont également procédé de l’attachement des États-nations à un territoire national. Cependant, dès le début du 20ème siècle, des intellectuels et des hommes politiques ont essayé de penser séparément l’appartenance nationale et la territorialité. D’autre part, aujourd’hui, des groupes cherchant la reconnaissance d’États et d’institutions supranationales mettent de l’avant un imaginaire national duquel est absente la référence à un territoire. Comment peut-on penser aujourd’hui le nationalisme sans référence à un territoire? Riva Kastoryano. « Vers un nationalisme transnational : Redéfinir la nation, le nationalisme et le territoire ». Revue française de science politique, vol. 56, no 4 (2006), p. 533-553. d) La thèse La thèse est l’idée principale mise de l’avant dans un texte. Il s’agit d’un énoncé que l’auteur-e tente de vérifier ou de défendre tout au long de son travail et qu’il soumet au regard et à la critique de la communauté scientifique. Elle se présente sous la forme d’une affirmation qui met en relation des concepts20. La thèse est solidaire de la problématique. Elle remédie au constat d’insuffisance relevé dans la problématique. Elle est une réponse provisoire à la question de recherche21. Il est possible d’avoir recours aux questions suivantes pour identifier la thèse : « qu’est-ce que l’auteur[-e] cherche à nous dire [?], [...] quelle Voir chapitre 3, section 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « f) Les concepts ». Voir l’encadré ci-haut intitulé « Exemple : la problématique et la question de recherche ». 20 21

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est la proposition principale autour de laquelle le texte est structuré? Quelle idée nouvelle soumet-il à notre examen? 22» Dans la plupart des cas, la thèse est présentée dans l’introduction d’un texte et elle est réitérée dans la conclusion. Le titre d’un texte peut être un indice pointant vers la thèse. Du reste, il est nécessaire de garder à l’esprit que l’ensemble du texte étudié devrait contribuer à examiner ou à soutenir la thèse. Exemple : la thèse À l’époque contemporaine, émergerait un nationalisme transnational séparant l’appartenance à une communauté culturelle de la territorialité. Ce nouveau nationalisme et les communautés non-territorialisées qu’il engendre seraient le fait des politiques de reconnaissance culturelle de certains États et institutions supranationales, ainsi que de la formation de réseaux de solidarité transnationale. Riva Kastoryano. « Vers un nationalisme transnational : Redéfinir la nation, le nationalisme et le territoire ». Revue française de science politique, vol. 56, no 4 (2006), p. 533-553. e) Les arguments

Un argument est un raisonnement qui vient soutenir la thèse. Pour faire ressortir les différents arguments d’un texte, il est nécessaire de comprendre la structure argumentative. En d’autres mots, il faut être en mesure de reconstituer la logique qui sous-tend la défense de la thèse et le but de l’auteur-e. Les sous-titres d’un texte sont souvent des repères pouvant aider à identifier les arguments. D’autre part, les exemples fournis par un-e auteur-e servent principalement à illustrer les arguments, ils ne sont pas des arguments en tant que tels. Ainsi, lors de la recension des arguments d’un-e auteur-e, les exemples auxquels il ou elle a recours ne doivent pas apparaître à l’avant-plan. Lawrence Olivier, Guy Bédard et Julie Ferron, L’élaboration d’une problématique de recherche : Sources, outils et méthode, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 71. 22

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En cas de difficultés pour cerner les arguments d’un texte, il suffit de reprendre les différents paragraphes et de résumer en quelques mots l’idée principale de chacun d’eux. Pour ce faire, être attentif-ive aux premières phrases de chaque paragraphe peut s’avérer utile. Ensuite, ne reste plus qu’à tenter de reconstituer les principaux arguments qui appuient la thèse à partir de ses propres notes. f) Les concepts À cette étape, il est nécessaire de relever les principaux concepts auxquels l’auteur-e a recours dans son texte. En règle générale, ceuxci sont contenus dans la thèse et les arguments. Il faut se pencher sur le sens que prennent les concepts dans le contexte du texte étudié. En d’autres termes, la définition proposée doit refléter le sens que l’auteur-e accorde au terme dans son texte quoi qu’il puisse s’avérer pertinent de consulter des ouvrages, encyclopédies et dictionnaires spécialisés en science politique. Gordon Mace et François Pétry définissent le concept comme suit : Le concept est un mot, ou une expression, que les chercheurs ont emprunté au vocabulaire courant ou construit de toutes pièces pour désigner ou circonscrire des phénomènes de la réalité observable qu’ils désirent étudier scientifiquement. C’est une représentation abstraite d’une réalité observable; elle n’est donc jamais parfaitement conforme au phénomène réel qui, de toute façon, ne peut jamais être complètement connu.23 g) La critique La critique est une appréciation d’un texte portant sur la logique argumentative et sur la pertinence pour le débat académique. Un commentaire critique peut se pencher tant sur les points forts que sur les points faibles d’un texte. Il est essentiel d’expliquer et d’argumenter la critique que l’on formule. Une bonne critique démontre une bonne compréhension du texte étudié.

Gordon Mace et François Pétry, Guide d’élaboration d’un projet de recherche, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2000, p. 27. 23

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On retrouve deux types de critiques : il y a la critique interne et la critique externe. Il est possible de combiner ces deux types de critiques. Une critique interne s’intéresse au contenu d’un texte, principalement à l’argumentaire qu’il présente. Pour formuler ce type de critique, on peut se demander : Y a-t-il des lacunes dans la démonstration de l’auteur-e? Est-ce que les arguments soutiennent adéquatement la thèse? Les concepts sont-ils bien définis? Est-ce que ceux-ci gardent la même signification tout au long du texte? Une critique externe situe le texte et son propos par rapport aux débats dans lesquels il s’inscrit en science politique. Ce faisant, il est possible d’évaluer la contribution apportée par un texte aux connaissances de la discipline. Une critique doit concerner les idées centrales d’un texte. Il vaut mieux éviter les commentaires au sujet du style d’un-e auteur-e. Il est préférable de ne pas concentrer la critique sur des éléments périphériques du texte. Il s’agit plutôt de viser la thèse et l’argumentaire. D’autre part, lorsqu’il faut formuler une brève critique, il est préférable de présenter une critique bien étayée que d’énoncer plusieurs pistes sans les expliquer. Exemple : la fiche de lecture Référence Smouts, Marie-Claude. « La coopération internationale de la coexistence à la gouvernance mondiale ». In Les nouvelles relations internationales : pratiques et théories, sous la dir. de Marie-Claude Smouts, p. 135-160. Paris : Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1998. But L’auteure s’interroge sur la révision de la notion de coopération internationale, c’est-à-dire de son passage d’une société internationale de « communautés d’États civilisés » à un modèle de « société civile mondiale ». Elle se questionne sur les acteurs, les moyens et les fins de la coopération internationale.

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Exemple : la fiche de lecture (suite) Problématique Selon les différentes étapes de transformation qui ont régi l’ordre international, de la coexistence de l’ordre par la loi, de la théorie des régimes, au concept de gouvernance, la coopération internationale doit désormais trouver réponse à sa gestion face à la mondialisation et aux nouveaux défis planétaires. Thèse La coopération internationale, comme outil de mondialisation économique et de libre-échange, doit rechercher un multilatéralisme nécessaire pour contrecarrer l’asymétrie des rapports entre les forces mondiales et lutter contre les problèmes multilatéraux auxquels font face les acteurs de la scène mondiale. Principaux arguments •



Alors que l’on dénote les limites de la coexistence statocentrée dominée par le règne de la puissance, les régimes renforcent la réciprocité et les avantages de la coopération, dont les coûts sont moindres pour les acteurs que ceux de la défection. La gouvernance mondiale permet l’existence d’un pouvoir public prenant en compte différents acteurs sociaux, mais doit pour cela s’orienter dans une perspective transnationale, non-étatique, pour élaborer un consensus qui aille au-delà de l’asymétrie entre les forces mondiales.

Concepts-clés •



Gouvernance mondiale : ensemble de régulations produites par l’interdépendance du monde et gérées de façon commune par les acteurs publics et privés qui se caractérise par un processus continu de coordination des intérêts divergents à travers des échanges, des négociations et des ajustements. Régime : ensemble de gestion de la coopération interétatique fondé sur des institutions, défini par son effectivité et sa robustesse, qui implique l’obéissance ou la référence des acteurs à des règles, des principes, des procédures, et qui doit être capable de résister aux changements nés des conflits et de la distribution du pouvoir sur la scène internationale.

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Exemple : la fiche de lecture (suite) Critique Malgré le fait que l’auteure ne soutienne pas une vision libérale, car c’est ce qu’elle reproche aux notions de gouvernance et de régime, nous pouvons tout de même opposer à sa logique «libérale» une logique plus «réaliste». Cette logique veut que les institutions multilatérales ne soient pas des acteurs en soi, mais qu’elles n’existent que dans la mesure où elles servent les intérêts nationaux des États, c’est-à-dire des grandes puissances. Dans cette perspective, les gains relatifs sont toujours plus profitables à cet intérêt qu’une coopération impossible. 3.2.2 Le compte-rendu critique Le format d’un compte-rendu critique Un compte-rendu critique est un texte suivi qui synthétise le contenu d’un ouvrage de manière complète, précise et concise. Il est possible de faire le compte-rendu d’un chapitre, d’un article, d’une monographie, d’un ou de plusieurs texte(s) (voir le point 3.2.3 « Le résumé critique de plusieurs textes  »), etc. Cet exercice comporte généralement trois parties : l’introduction, le développement (le résumé des arguments) et la conclusion critique. Il ne s’agit pas de recopier les propos de l’auteur-e, mais d’en extraire l’essentiel dans le but d’en faire une présentation condensée et articulée. Les composantes d’un compte-rendu critique a) L’introduction L’introduction consiste en une présentation générale du document incluant le sujet, le but, la problématique, la thèse, ainsi que les grandes lignes de l’argumentaire. Il s’agit en fait d’annoncer le plan du compte-rendu. Par ailleurs, il peut être pertinent d’inclure une brève mise en contexte de l’ouvrage (renseignements sur l’auteur-e, contexte historique, réception de l’ouvrage par la communauté scientifique, etc.). À cette fin, il est nécessaire de consulter d’autres documents sur le texte et

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l’auteur-e (biographies, encyclopédies, monographies). Cet exercice permet une compréhension approfondie. b) Le développement On y présente l’argumentaire de l’auteur-e. Il est aussi conseillé d’y définir les concepts-clés du texte à l’étude ainsi que le cadre théorique employé par l’auteur-e. L’argumentaire doit être présenté de manière structurée. Il est important de faire ressortir l’angle et le ton de l’auteur-e. Il est souvent approprié de terminer cette section du compte-rendu par la présentation de la conclusion du texte à l’étude. À consulter Consulter la section 3.2.1 sur la fiche de lecture afin d’apprendre à cibler le but, la problématique, la thèse et les arguments d’un texte peut s’avérer utile. c) La (conclusion) critique Contrairement à la critique incluse dans une fiche de lecture, la partie critique d’un compte-rendu doit être plus étoffée. Si elle doit évidemment être plus longue, elle doit aussi être plus approfondie. Néanmoins, la substance même de la critique demeure la même. À consulter Afin de rédiger la partie critique d’un compte-rendu, il est conseillé de suivre la même démarche qu’au point 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « g) La critique ». Par ailleurs, des modèles de synthèses critiques se trouvent aux appendices J et K. Le premier exemple (J) est une synthèse critique de trois textes (synthèse par auteur-e-s), tandis que le second modèle (K) présente une comparaison du passage de l’état de nature à l’État chez Thomas Hobbes et John Locke (synthèse par thème). Afin de consulter les appendices du guide, il suffit de se rendre au www.politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

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3.2.3 Le résumé critique de plusieurs textes Le résumé critique de plusieurs textes permet de mettre en évidence, de comparer et d’évaluer les principaux éléments de chacun des textes analysés. Deux méthodes peuvent être utilisées (voir le tableau 3.1). Il est possible de résumer chacun des textes pour ensuite procéder à leur comparaison ou encore d’identifier les concepts ou thèmes communs pour en faire une comparaison. Lorsque l’on adopte cette méthode, il est important d’identifier à quel-le-s auteur-e-s appartiennent les propos rapportés. Quelle que soit la méthode utilisée, la synthèse doit comporter une problématique commune, les éléments principaux des différents textes (thèses, arguments, concepts) et un fil conducteur analytique. Tableau 3.1 Les méthodes de synthèse critique de plusieurs textes La méthode par auteur-e-s

La méthode par thématique 1- Introduction

Problématique commune propre à chacun des textes

et

thèse Problématique commune propre à chacun des textes

et

thèse

Structure du travail : lien entre les Structure du travail : lien entre les principaux concepts principaux concepts 2- Développement Thèse du 1er auteur-e • 1er idée/concept • 2e idée/concept • 3e idée/concept

Premier concept / thème • Définition du 1er auteur-e • Définition du 2e auteur-e • Comparaison

Thèse du 2e auteur-e • 1er idée/concept • 2e idée/concept • 3e idée/concept

Deuxième concept / thème • Définition du 1er auteur-e • Définition du 2e auteur-e • Comparaison Troisième concept / thème • Définition du 1er auteur-e • Définition du 2e auteur-e • Comparaison 3- Conclusion critique

• •

Comparaison critique : similitudes et différences Ouverture

• •

Reprise des principaux éléments évoqués Ouverture

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Important Il faut impérativement éviter de présenter les textes les uns après les autres sans faire de liens. 3.2.4 La revue de la littérature La revue de la littérature est une étape cruciale des travaux de recherche. Elle permet d’établir l’état des connaissances sur un sujet donné et implique donc une collecte de données. La lecture des documents scientifiques permet de se faire une bonne idée du sujet et de situer son analyse par rapport à ce qui a déjà été écrit. La revue sert donc à construire un objet d’étude, à formuler une problématique ainsi qu’une question de recherche. La revue de la littérature comprend quatre étapes : la présentation générale du sujet, la synthèse, l’analyse et le constat. Les composantes de la revue de la littérature a) L’introduction du sujet Celle-ci débute par une mise en contexte où sont présentées les questions générales qui découlent du sujet choisi (questions qui seront discutées au cours du travail, sans que celles-ci soient spécifiques). L’introduction doit aussi comprendre une justification de la pertinence du sujet (en quoi est-il pertinent de traiter ce sujet?). À consulter Afin de rédiger l’introduction d’une revue de la littérature, il est suggéré de consulter la section 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « c) La problématique » qui concerne l’élaboration d’une problématique. b) La synthèse de la littérature Cette étape vise à organiser la littérature en exposant les principales idées et thèses retrouvées dans les documents consultés. Il faut associer et dissocier les diverses thèses relevées selon les enjeux soulevés et les idées défendues. Il s’agit d’exposer l’argumentation des thèses présentées à l’étape précédente.

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c) L’analyse Cette partie devrait constituer une forme de confrontation puisque l’on met en opposition ou en association des idées, des méthodologies, des cadres d’analyse, etc. Il est à noter que la synthèse de la littérature s’opère parfois à travers l’analyse. À l’instar de la méthode par thématique (présentée dans le tableau 3.1) dans le cadre d’un résumé critique de plusieurs textes, il s’agit d’analyser tout en présentant les divers enjeux, thèses et arguments des divers textes. d) Le constat Enfin, il faut déduire et comprendre ce qui émane de la revue de la littérature. Cette étape vise à dégager ce qui pose problème dans la littérature (problèmes d’ordre méthodologique, théorique ou encore idéologique). Ce n’est qu’une fois le constat dégagé qu’il est possible de problématiser le sujet et de formuler une question spécifique de recherche. 3.2.5 La bibliographie commentée Une bibliographie commentée est parfois exigée lorsqu’un travail de recherche est à faire. Elle permet notamment au ou à la professeur-e de s’assurer que le travail de recherche documentaire est bien entamé. Il s’agit d’une liste d’ouvrages traitant du sujet choisi. Il n’est pas nécessaire d’y intégrer l’ensemble des ouvrages qui seront utilisés dans le cadre du travail de recherche, bien que les plus pertinents, c’est-àdire ceux qui contribuent réellement aux résultats de la recherche, doivent s’y retrouver. Il est suggéré d’introduire succinctement le sujet de recherche en guise d’introduction. La bibliographie peut être présentée par ordre alphabétique selon les auteurs, les thèmes et sous-thèmes ou encore par types de documents ou références (monographies, articles de périodiques, ouvrages de référence, etc.). Une fois la liste complétée, il s’agit d’ajouter un bref commentaire descriptif et évaluatif pour chacune des références bibliographiques. Le commentaire comprend généralement la thèse de l’auteur-e, ses principaux arguments, ainsi que l’approche théorique qu’il ou elle utilise. Il faut aussi présenter l’appréciation de l’ouvrage et montrer en quoi il sera utile pour le travail.

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À consulter Un modèle de bibliographie commentée se trouve à l’appendice L. Il est possible de consulter les appendices du guide au www. politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ». Afin de rédiger le commentaire de chacune des sources, il est possible de s’inspirer de la démarche expliquée précédemment au point 3.2.1 « La fiche de lecture » sous « g) La critique ». Exemple : article commenté Massiah, Gustave et Christian Tutin. « Nicaragua : des élections au service du développement ». Le Monde diplomatique (Paris), novembre, 1984, p. 4-5. Dans leur court article intitulé « Nicaragua : des élections au service du développement », les auteurs Gustave Massiah et Christian Tutin font un bilan plutôt encourageant des réalisations du gouvernement sandiniste à la veille des élections de 1984. Selon eux, la volonté des sandinistes de faire avancer au même rythme démocratie et développement constitue l’originalité de l’expérience nicaraguayenne. Toutefois, les contraintes de la guerre diluent les effets positifs d’une politique économique innovatrice. Dans ce contexte pour le moins difficile, le maintien des principes démocratiques est essentiel à la poursuite du développement économique et social. Les auteurs constatent que jusque-là, le gouvernement sandiniste a respecté le pluralisme politique et culturel. Les élections à venir constitueront une nouvelle étape dans l’évolution du régime. L’intérêt de cet article se situe selon nous dans l’évaluation qui est faite des efforts des sandinistes pour maintenir certains principes démocratiques et pour poursuivre le développement du pays alors que la conjoncture ne s’y prête pas.

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3.3 Les présentations orales Comme pour le travail écrit, lors d’exposés oraux il est question de défendre une thèse devant un auditoire. Il faut donc : •

Un but : En introduction, il est important d’énoncer le but de l’exposé. Celui-ci déterminera le vocabulaire et le ton de l’exposé.



Une thèse : Il est important de nommer ce qui sera démontré au cours de l’exposé. La thèse devrait elle aussi être présentée en introduction.



Des arguments : Il faut ensuite soutenir la thèse de différentes manières. Il est possible de présenter des études de cas, des exemples, des faits, etc.



Une conclusion : Pour terminer, il s’agit de revenir sur ce qui a été présenté et de réaffirmer ce pourquoi la thèse présentée est juste. Il est important de prévoir du temps pour des questions et des commentaires. Les questions peuvent notamment porter sur la méthodologie employée ou sur les limites de l’argumentaire présenté. 3.3.1 Les différences entre le travail écrit et l’exposé oral

a) L’introduction L’introduction doit capter l’intérêt de l’auditoire en même temps qu’elle doit témoigner des connaissances sur le sujet. Il est essentiel d’y retrouver le but, la thèse, un bref survol des arguments ainsi qu’un aperçu de la méthodologie empruntée. Il est alors possible de présenter et d’offrir une brève mise en contexte du sujet et de la problématique. b) Le développement : la transition entre les idées et les arguments Il faut s’assurer que chaque idée ait sa propre petite conclusion. Pour ce faire, il faut revenir sur ce qui a été dit en une ou deux phrases. Aussi, il est recommandé de se servir de marqueurs de relations (voir chapitre 4, tableau 4.1 « Une liste de marqueurs de relation ») pour indiquer le début d’une nouvelle idée. Il est important de s’assurer du sens et de la pertinence des marqueurs de relations utilisés.

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c) La conclusion : comment conclure? D’abord, il faut revenir sur ce qui a été dit en introduction. Puis, il est important de réaffirmer la thèse ainsi que les arguments : il s’agit d’être convaincant-e et persuasif-ive. Il est possible d’ouvrir sur un sujet plus large; pour ce faire, il suffit de soulever une/des question(s) suscitée(s) par la recherche qui pourrai(en)t être approfondie(s). Il est conseillé de terminer la conclusion en offrant la chance à l’auditoire de poser des questions. Astuces Comment débuter? (Quelques idées) : •

Avec une citation ou un proverbe;



Avec une question;



En établissant un ou des liens avec un ou des évènements d’actualité ou encore historiques.

Astuces Voici quelques expressions utiles pouvant aider à structurer un exposé oral. À utiliser en introduction : D’abord, nous traiterons de la question Lors de cet exposé, il sera question de J’aimerais illustrer le lien entre/l’importance de D’abord – ensuite – après – enfin Je commencerai par – J’enchaînerai par la suite avec – Enfin, nous conclurons en En premier, il sera question de En premier lieu – En second lieu – En dernier lieu Dans un premier temps – Deuxième temps – Troisième temps – etc. Pour donner un exemple : L’exemple du … illustre parfaitement mon propos Le cas du… témoigne de ce fait

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Astuces (suite) Pour argumenter : Il est essentiel de comprendre que On voit bien que Nous souhaitons souligner l’importance de Force est de constater que Non seulement – mais encore Pour récapituler : C’est dire que Autrement dit Tel qu’expliqué Nous voyons donc Après avoir En résumé En bref Pour résumer En somme Pour conclure : Voilà pourquoi Pour ces motifs Pour terminer En guise de conclusion Pour clore 3.3.2 Les présentations Powerpoint À éviter Tout d’abord, il faut éviter de mettre trop de texte sur les diapositives présentées, au risque de perdre l’attention de l’auditoire. Un truc simple consiste à insérer une page vierge entre chaque diapositive. Il est déconseillé d’utiliser plus d’une police. Encore une fois, il est question d’éviter de distraire l’auditoire. Le fait d’utiliser différents types de polices peut nuire à la clarté d’une diapositive. Dans un même ordre d’idées, il est recommandé d’éviter d’inclure un trop grand nombre d’animations et d’effets sonores. Ils doivent participer

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à la démonstration ou à l’explication et non pas à démontrer les connaissances et les compétences quant au logiciel employé. À favoriser Il peut s’avérer intéressant et utile à la compréhension de transformer le texte en images, soit de mettre le support visuel en valeur. Le message présenté dans le cadre de l’exposé prend alors d’autres formes (graphiques, tableaux, illustrations, etc.). À consulter Pour plus de trucs et d’astuces concernant l’utilisation du logiciel Powerpoint, il suffit de consulter : Association Internationale de Pédagogie Universitaire. Réussir une présentation avec Powerpoint. En ligne. . Consulté le 10 novembre 2011.

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3.4 Les travaux longs 3.4.1 Le travail de recherche Les étapes suivantes sont données à titre indicatif : elles ne sont pas nécessairement séquentielles. Les diverses étapes du travail de recherche 1. Le choix du sujet Le sujet du travail est souvent laissé à la discrétion des étudiant‑e‑s, selon certaines balises indiquées dans le plan de cours. Ce choix devrait être guidé par la pertinence du sujet par rapport à la matière du cours, par l’intérêt à l’égard d’une thématique et par la disponibilité des ressources bibliographiques. Le sujet devrait être géographiquement et historiquement circonscrit. Il est possible de s’inspirer des thèmes abordés durant la session et de la bibliographie incluse dans le plan de cours. Le sujet peut varier une fois la revue de la littérature terminée. Astuces Les sujets très actuels comportent des difficultés dans la mesure où la documentation risque d’être limitée à quelques articles de journaux. Il faut privilégier un sujet sur lequel s’est déjà penchée la communauté scientifique. Les journaux ne doivent jamais être la source principale. Ils servent plutôt à s’inspirer puisqu’ils rapportent souvent davantage de faits que d’analyses. Il faut se méfier des sujets pour lesquels vous avez une implication personnelle. Si tel est le cas, il faut s’assurer d’ancrer l’analyse dans la littérature plutôt que dans l’expérience personnelle. Plus le choix du sujet est fait rapidement, plus cela laisse de temps à la familiarisation avec le sujet et à la réflexion nécessaires à la formulation d’une problématique adéquate et pertinente. Il est important de faire approuver le sujet du travail de recherche par le ou la professeur-e concerné-e même si ce n’est pas exigé. Il ou elle peut ainsi orienter l’étudiant-e quant à la faisabilité de la recherche, lui donner des pistes de réflexions et lui fournir, dans certains cas, quelques références bibliographiques.

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2. La précision du sujet de recherche Une fois le choix du sujet arrêté, il faut réfléchir à la manière dont on entend l’aborder. Il est possible de se familiariser avec la thématique choisie à l’aide d’articles de journaux24 ou d’encyclopédies générales et spécialisées. Exemple : l’environnement et la coopération internationale « Je pense traiter de l’environnement et plus précisément des modalités de préservation de la biodiversité qui existent sur le plan international. J’entends aborder l’enjeu de la coopération internationale. Me voilà déjà avec plusieurs tâches à accomplir, comme par exemple définir mes concepts de biodiversité et de coopération internationale. Comme je me trouve dans un cours de théories des Relations Internationales, j’ai décidé de m’intéresser tout particulièrement à la théorie des régimes qui aborde justement la question de la coopération internationale. Il va donc également falloir que je me renseigne sur la manière dont fonctionne la coopération sur le sujet et que je vérifie son efficacité et sa pertinence dans la littérature disponible. » Il est recommandé de mettre sur papier l’ensemble des interrogations qui viennent d’emblée à l’esprit avant même de commencer les recherches, ainsi que tout au long de la réalisation de celles-ci. Ainsi, il est toujours possible de revenir à ces questions préliminaires afin de se guider dans le cas où l’on sent que l’on se perd au fil des lectures. 3. La recherche documentaire et la revue de la littérature La revue de la littérature consiste à regrouper et à lire les articles, ouvrages et chapitres de livres portant sur le sujet choisi. La recherche documentaire permet de rassembler des données factuelles, voire empiriques, sur le sujet. La revue de la littérature aide à cibler et à définir les principaux concepts ainsi qu’à identifier plusieurs tendances sur l’enjeu en question. Au terme de la recherche documentaire et des lectures, il faut être en mesure d’identifier une question de recherche spécifique. Notons qu’une revue de la littérature trop ambitieuse peut nuire en éloignant le ou la Voir chapitre 2, section 2.1 « Les différents types de sources » sous « Articles de journaux » concernant la non scientificité de ce type de sources. 24

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chercheur-e de son objet de recherche en le ou la perdant dans des détails et questionnements moins pertinents. Au terme de la revue de la littérature, il faut avoir une bonne idée du sujet de recherche, des thèmes et concepts en lien avec le sujet choisi et de la manière dont on va procéder. Exemple : l’environnement et la coopération internationale « Un point particulier a retenu mon attention. Le régime sur la biodiversité ne semble pas donner de résultats tangibles sur la scène internationale. Il s’avèrerait donc peut-être pertinent d’aborder cette question en particulier. » Important Le principal défi à cette étape est de cibler un enjeu qui soit ni trop large ni trop restreint. En fait, il faut faire ressortir des éléments d’analyse pertinents, montrer que l’on a une compréhension personnelle du sujet et que l’on est capable d’en rendre compte de manière structurée et cohérente. Il faut être en mesure de faire autre chose que de paraphraser ce qui a déjà été dit par les auteur‑e‑s. À consulter Dans le chapitre 2, les sections 2.2 « La recherche de documentation à la bibliothèque » et 2.3 « La recherche d’informations à l’aide de bases de données ». Dans le chapitre 3, le point 3.2.4 « Revue de la littérature ». 4. L’analyse préliminaire et l’élaboration de la problématique Le travail de réflexion et de précision de l’objet de recherche permet de cerner une problématique.

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Exemple : l’environnement et la coopération internationale (suite) « Je me suis renseigné-e sur la manière dont on coopère pour protéger la biodiversité et j’ai constaté à de multiples reprises que la coopération apparaît comme étant inefficace. D’où une première interrogation : pourquoi est-ce si difficile? C’est d’autant plus étrange que nous avons vu dans le cadre du cours que la théorie des régimes postule que la coopération est toujours profitable pour les acteurs concernés. » Voilà un exemple de problématique construite à partir des limites constatées dans la revue de la littérature sur le sujet. Il faut ensuite transformer ces observations en question de recherche. Exemple : l’environnement et la coopération internationale (suite) « Comment une théorie postulant que la coopération est toujours profitable peut-elle expliquer l’absence ou les difficultés de la coopération sur l’enjeu spécifique de la protection de la biodiversité? » 5. La formulation d’une thèse La thèse est la réponse provisoire à la question de recherche posée qui sera confirmée ou infirmée au cours du travail. Elle comporte une composante explicative : elle doit apporter des éléments de compréhension sur les tenants et aboutissants de la problématique. La thèse établit des liens, le plus souvent causals, entre les idées. Elle doit répondre de manière précise à la question posée (question spécifique de recherche). Finalement, elle doit mettre en évidence les principaux éléments soulevés dans le travail (argumentaire).

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Exemple : l’environnement et la coopération internationale (suite et fin) « Les obstacles à la coopération internationale face aux enjeux de la biodiversité sont de deux types. Il s’agit, d’une part, de conflits de valeurs relatifs à l’usage de la biodiversité et à sa propriété, et d’autre part, de conflits de nature technique qui sont principalement liés aux modalités de mise en œuvre d’un régime international de la biodiversité. » 6. Le plan de travail Il est fortement suggéré d’organiser ses idées dans un plan de travail détaillé en retranscrivant l’ensemble de la démarche. Il s’agit de placer les différents concepts et observations empiriques dans un ordre logique, c’est-à-dire qui soit favorable à l’analyse et à la compréhension des idées. À consulter Un modèle de plan de travail détaillé se trouve à l’appendice N. Les appendices du guide peuvent être consultés au www.politique. uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ». 7. La rédaction Les textes doivent être écrits comme s’ils étaient adressés à l’intention d’un-e lecteur-trice qui ne connaît pas le sujet. Cette méthode amène l’auteur-e à faire preuve de clarté, de précision et à définir les concepts importants ainsi que les liens qui les unissent. Le texte doit être structuré logiquement, en suivant le plan, et en guidant le lecteur ou la lectrice à travers le cheminement. Il est recommandé d’employer des phrases telles que : « Nous soutiendrons que… », « Nous débuterons en dressant le portrait de la situation… », pour préciser ce que l’on doit comprendre de la démonstration. Les exigences du ou de la professeur-e doivent être respectées. La présence d’une introduction et d’une conclusion est impérative. Ces

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deux sections importantes du texte représentent chacune environ 10% de la longueur totale du travail. Chaque paragraphe doit présenter une idée. Des liens doivent également être élaborés entre les paragraphes. La fin de l’un devrait idéalement conduire au début de l’autre. Enfin, il faut s’assurer de rendre claires les intentions et les limites du travail en circonscrivant et délimitant adéquatement le sujet et la portée des arguments. Il faut éviter de céder au syndrome de la page blanche ou à la crainte de ne pas avoir suffisamment lu sur le sujet. Il est important de garder en tête que l’inspiration vient en écrivant. À consulter Voir aussi la section 4.1 « L’Écriture d’un texte ». Important : théorie et cadre théorique Est-il obligatoire d’utiliser un cadre théorique? Il est parfois exigé que les étudiants adoptent un cadre théorique, une théorie ou un cadre d’analyse dans leurs travaux. Dans ce cas, il faut expliquer les postulats et concepts de la théorie que l’on utilisera dans le travail. Le cadre théorique sert à analyser. Il teinte donc l’ensemble du travail de la rédaction. Dans tout travail, il est impératif de définir les concepts centraux utilisés (cadre conceptuel) et d’expliquer les relations qui les lient entre eux. Qu’est-ce qu’une théorie? Il s’agit de la boîte à outils ou de la lunette d’approche adoptée pour démontrer la thèse. Elle se compose d’un ensemble de concepts et de postulats qui, ensemble, forment une vision explicative cohérente d’un phénomène. Chaque théorie pose le regard sur des éléments distincts qui font en sorte que les résultats de recherche diffèrent selon la théorie utilisée. Une analyse féministe d’un conflit permettra ainsi de voir les choses différemment d’une analyse marxiste, par exemple.

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a) L’introduction On y présente le sujet ainsi que la méthodologie. Elle est très importante puisqu’elle donne une première impression au lecteur ou à la lectrice de la capacité d’analyse, de l’habileté à formuler une problématique et de la maîtrise du sujet et de la langue de l’auteur-e. Une introduction bien construite qui énonce clairement les objectifs du travail et la méthode utilisée favorise grandement la compréhension. Une introduction débute par une entrée en matière ou une mise en contexte qui permet de présenter le sujet, de faire état de la question et de préciser ensuite sa pensée. L’introduction est bâtie sur le modèle d’un entonnoir, partant du général au particulier, tel qu’illustré dans la figure suivante (figure 3.1). Figure 3.1 Cheminement du général au particulier

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Exemple : l’introduction La mise en contexte En économie, le courant néo-institutionnaliste d’inspiration libérale considère que le marché est incapable de se réguler luimême, la concurrence entre les acteurs n’étant jamais parfaite. Il est donc nécessaire de recourir à des mécanismes permettant de réduire les coûts des échanges liés aux imperfections du marché. Ces mécanismes contribuent à structurer le marché et ils influencent les manières de faire des acteurs. Ils iraient même jusqu’à modifier le fonctionnement des marchés. Cheminement vers le sujet Ce raisonnement, transposé dans le champ spécifique des Relations Internationales (par Keohane et Nye, notamment) constitue le fondement de la théorie des régimes. Celle-ci s’attache à analyser les mécanismes permettant de faciliter l’ajustement des politiques nationales (i.e. les intérêts des États) aux contraintes de la scène internationale. Ainsi, de manière générale, elle affirme qu’il est dans l’intérêt des États de coopérer plutôt que de recourir à des actions unilatérales. En 1992, au sommet de Rio, à la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), on a adopté un certain nombre de résolutions parmi lesquelles figurait la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette dernière prévoyait l’instauration d’organismes internationaux devant permettre une meilleure coopération entre les États sur les questions de biodiversité. Problématique annoncée Pourtant, plus de dix ans après le sommet de Rio, la coopération dans ce domaine ne semble pas fonctionner. En effet, les États (mais aussi les organisations non gouvernementales [ONG] et les organisations intergouvernementales [OIG]) ne sont pas arrivés à une entente sur la manière de protéger et d’utiliser raisonnablement les ressources de la diversité biologique mondiale. Or, selon une approche qui énonce que la coopération est invariablement plus avantageuse qu’une action solitaire, comment expliquer ce comportement?

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Exemple : l’introduction (suite) Question spécifique de recherche La théorie des régimes permet-elle d’identifier les obstacles à la coopération sur les questions de diversité biologique? Thèse Ce travail défend la thèse que la théorie des régimes permet d’identifier les principaux obstacles à l’instauration d’une coopération véritablement efficace sur les enjeux de la biodiversité. Elle met en lumière les raisons poussant les États vers des actions unilatérales (disparité Nord/Sud, multiplications des organismes de coopération, absence d’efficacité des régimes). Annonce du plan Afin d’illustrer cette thèse, nous rappellerons dans un premier temps les principes et les postulats de la théorie des régimes. Dans un second temps, nous identifierons, grâce à cette théorie, les principaux obstacles à l’établissement d’un régime sur la biodiversité. Dans un dernier temps, nous ferons un retour sur la thèse en reprenant brièvement les principaux points de l’analyse. b) Le développement Le développement comprend généralement deux ou trois grandes parties, chacune se subdivisant en sous-parties comprenant une courte introduction. Par exemple, une première partie définit les principaux concepts, une seconde présente les enjeux, et une troisième partie expose des cas concrets. Dans une analyse comparative, il est possible de présenter les cas dans les deux premières parties et, dans une dernière partie, d’en faire la comparaison. Il faut s’assurer de rendre claires (spécifier) ses intentions (la direction que prend le travail/les paramètres de la recherche) et les limites du travail. Il est important de ne pas se perdre dans des détails inutiles ou d’explorer des pistes de réflexion qui émergent ici et là qui ne sont pas directement en lien avec le sujet. Il faut garder à l’esprit que l’essentiel de la tâche consiste à répondre à la question de recherche.

Les principaux travaux en science politique

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Afin d’éviter de s’égarer tout au long de la rédaction, il peut s’avérer fort utile de se relire régulièrement. Astuce L’utilisation de titres et de sous-titres aide autant le lecteur ou la lectrice que l’auteur-e à suivre le fil du raisonnement. c) La conclusion La conclusion permet de faire la synthèse de la démonstration, de confirmer ou d’infirmer la thèse de départ ou, en d’autres termes, de rappeler synthétiquement la réponse à la question spécifique de recherche. La conclusion doit inclure un rappel des idées principales présentées. Elle doit aussi contenir les questions auxquelles le travail ne permet pas de répondre si c’est le cas. Idéalement, la conclusion doit se terminer par une ouverture en ciblant d’autres problématiques connexes dignes d’intérêt. Il s’agit de questions que les réflexions réalisées au cours du travail ont fait émerger et qui restent à analyser et/ou pourraient faire l’objet d’un second travail; il peut également s’agir de questions qui traitent du même sujet sous d’autres angles. Important Il est important de ne pas inclure de nouveaux arguments dans la conclusion. À consulter Un modèle de travail de recherche est disponible à l’appendice O. Il est possible de consulter les appendices du guide au www. politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

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Astuces Points à vérifier avant la remise : •

Est-ce qu’une vérification de la qualité du français a été opérée?



Les règles de présentation sont-elles respectées (références, bibliographie, page-titre, pagination, marges, etc.)?



Le titre est-il concis et révélateur du sujet et de la problématique du travail?



L’analyse est-elle claire? Est-elle appuyée par des sources fiables et pertinentes?



La structure de l’argumentaire est-elle cohérente?



Idéalement, il est conseillé de faire relire le travail par un tiers ou de relire soi-même le travail après l’avoir laissé de côté quelques jours. Les erreurs et incohérences apparaîtront alors plus évidentes.



Les exigences du cours, du ou de la professeur-e sont-elles respectées?

3.4.2 L’essai L’essai est un texte « libre » qui permet d’exprimer ses idées et ses opinions, mais avec cohérence et organisation. Il ne s’agit pas de traiter d’un sujet de manière exhaustive, mais plutôt d’exprimer ce que l’on en pense. La réflexion doit s’inscrire dans la littérature portant sur le sujet. Par exemple, il serait possible de devoir écrire un essai sur la question des organismes génétiquement modifiés (OGM). Pour ce faire, il faut observer, analyser, juger et expliquer ce sujet en se basant notamment sur les questions suivantes : Pourquoi les choses se passent-elles ainsi? Pourquoi pense-t-on de cette façon? Pourquoi tel-le auteur-e ou tel groupe pense-t-il de cette manière? Il est possible de nourrir la réflexion d’éléments d’actualité en se demandant quels sont les évènements, les personnes et les faits concernés par cette question. Il est également possible de réfléchir à de nouvelles façons de voir la réalité ou encore d’offrir de nouvelles

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perspectives  : quelle signification personnelle peut-on donner à tel évènement ou à tel fait? Est-il possible d’établir des liens entre tel évènement et tel autre? Enfin, il est possible de proposer des solutions au problème posé. Il est important de garder en tête qu’avant d’exprimer « librement » des idées sur un sujet, il est essentiel de faire le tour de ce que d’autres ont dit sur celui-ci. L’essai est donc basé sur une revue de la littérature. En d’autres termes, il faut s’appuyer sur de la documentation (monographies, articles de journaux, articles de périodiques, publications gouvernementales, documents audiovisuels, etc.) pour réaliser sa propre analyse. Toutefois, il faut toujours garder en mémoire que le point de vue partagé sur la question doit être à la fois personnel et actuel. Ainsi, si les points de vue relevés dans la littérature vont dans le même sens que celui qui est défendu, il faut alors renforcer cette position. S’ils sont contraires à celle-ci, il faut critiquer ces points de vue. Enfin, s’ils mettent en doute la position adoptée, il est possible d’utiliser leur argumentation pour nuancer ses propos. L’essai, en science politique, s’il constitue avant tout un texte « libre », doit tout de même témoigner d’une connaissance des concepts et des méthodes reconnus dans ce champ disciplinaire. 3.4.3 La dissertation La dissertation sert habituellement à faire valoir une thèse, à apprécier un jugement, à analyser un évènement, à commenter une affirmation ou encore à étudier un problème donné. La dissertation repose davantage sur les connaissances acquises et la réflexion en profondeur que sur la recherche de nouvelles informations. Les idées soulevées doivent être organisées et structurées de façon claire, logique et synthétique afin de permettre au lecteur ou à la lectrice de comprendre aisément l’angle sous lequel le sujet est traité et de prendre position; la dissertation doit donc présenter les diverses analyses et positions sur le sujet.

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Il faut s’assurer de bien saisir le sujet de la dissertation et de bien comprendre la consigne ayant été formulée : prouver, expliquer, discuter ou réfuter. La production d’une dissertation nécessite de dresser un bilan de ses préoccupations personnelles, de ses connaissances et de ses interrogations sur le sujet proprement dit. Ensuite, il faut établir les difficultés potentielles, le temps disponible, la nature et la qualité des documents à consulter au fur et à mesure que progresse le travail. Il existe deux types de dissertation : la dissertation explicative et la dissertation argumentative. La dissertation explicative consiste à décrire et à analyser un phénomène. Par exemple, on pourrait devoir expliquer l’évolution du système d’éducation québécois depuis les années 1950. La dissertation argumentative expose des arguments pour débattre d’une question. Il faut discuter d’un énoncé proposé du type de celui qui suit : « Les facteurs sociaux, économiques et environnementaux à l’extérieur de la sphère de contrôle de l’individu ont un impact direct sur la santé des communautés ». Lorsque les paramètres du sujet choisi sont fixés, il faut dresser un inventaire des idées, des faits et des exemples pertinents. Afin de stimuler ce remue-méninges, les questions suivantes peuvent se poser : •

Quels sont les mots-clés du sujet, les liens suggérés par la formulation?



Qui est visé par le jugement? Qui a formulé le jugement?



Où? Quand? Comment? Quelles sont les circonstances à l’origine du problème? Est-ce toujours vrai dans le temps et selon le lieu?



Pourquoi? Quel(s) motif(s), quel(s) but(s) explique(nt) l’affirmation ou le jugement? Pourquoi être de tel avis plutôt que de l’avis contraire?



Quels moyens prendre pour atteindre un idéal, pour régler le problème?

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Finalement, il s’agit de structurer l’argumentation de façon à convaincre le lecteur ou la lectrice de la validité du raisonnement présenté. Ainsi, il est essentiel de dégager les idées principales des idées secondaires selon leur importance croissante, selon un ordre chronologique ou selon tout autre ordre logique et réflexif qui s’impose. Le plan de la dissertation est constitué d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion suivant le modèle habituel. À consulter Un modèle de dissertation se trouve à l’appendice P. Les appendices du guide peuvent être consultés au www.politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ». 3.5 Examens Les examens ont pour but de vérifier que la matière vue en classe a bien été assimilée. Dépendamment du type d’examen, les objectifs spécifiques varient. Les différents types d’examens Il existe différents types d’examens auxquels les étudiant-e-s en science politique sont confronté-e-s au cours de leur parcours académique. Voici les différentes possibilités. Tableau 3.2 Les types d’examens Les questions

À choix multiples À réponses courtes À réponses longues

Le lieu

En classe À la maison (take home)

La matière

Couvrant l’ensemble de la matière Couvrant une partie de la matière

La documentation permise (lorsque l’examen est en classe)

À livres ouverts À livres fermés

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La préparation avant l’examen Une bonne étude commence par une présence assidue aux cours ainsi que par la lecture attentive des textes au programme. À l’approche des examens, il est impératif de relire ses notes de cours et de réviser les textes (thèses des auteur-e-s et arguments principaux). Pour les examens à livres ouverts, il faut s’assurer de bien savoir où se trouve chaque information dans ses notes afin de les repérer rapidement lors de l’examen : il est très utile de les organiser, de souligner les mots-clés, etc. Par ailleurs, l’étude en groupe peut être un bon moyen de stimulation, de motivation et de partage d’informations. Réussir différents types d’examens 1. Les examens à réponses courtes Il s’agit, dans ce cas, de répondre dans ses propres mots de manière concise, précise et exhaustive. Exemple : question à réponse courte Qu’entend-on lorsque l’on parle de politiques étrangères de projection, de protection ou de compromis? Définissez chacun de ces concepts brièvement (environ 10-15 lignes) en donnant un exemple qui permet d’illustrer vos propos. 2. Les examens à développement Il est conseillé de faire un plan de sa réponse qui couvrira tous les aspects de la question, de manière à offrir un texte cohérent et structuré. Toute réponse longue devrait comprendre une introduction, un développement/argumentation et une conclusion. Il est possible de reformuler la question afin d’introduire la réponse. Afin de fournir une réponse juste et exhaustive, il est recommandé d’illustrer ses propos par des faits et de donner des exemples. Il n’est pas nécessaire d’étaler l’ensemble de ses connaissances sur un sujet, mais plutôt de fournir, de manière concise, une réponse à la question posée.

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Relire la réponse plusieurs fois permet de s’assurer que l’on répond correctement à la question posée et que les propos sont clairs. Un texte sans faute et bien structuré facilite la compréhension. Exemple : question à réponse longue Question : Après avoir présenté les principales caractéristiques du fédéralisme, dégagez les avantages et inconvénients que présente un tel système politique en vous référant à un exemple concret. Début de réponse (suggestion) : Nous débuterons par présenter les principales caractéristiques du fédéralisme, soit la séparation des pouvoirs et les acteurs qu’il implique, pour ensuite en dégager les avantages et les inconvénients à partir du cas du Canada. Exemple : plan d’une réponse longue Question : Plusieurs auteur-e-s croient que la guerre entre grandes puissances est un phénomène appartenant au passé. Présentez les principaux arguments des deux visions s’opposant sur cette affirmation. Plan de la réponse : Introduction : Sujet amené : La guerre entre les grandes puissances est-elle un phénomène appartenant au passé? Sujet posé : Deux visions s’opposent sur cette affirmation : optimiste et pessimiste. Sujet divisé : Présentation des principaux arguments (en donner le ton) de chacune des deux visions. Développement : Vision optimiste Argument 1 Argument 2 Vision pessimiste Argument 1 Argument 2 *À noter : Il se peut que chacune des parties contiennent plus de deux arguments.

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Exemple : plan d’une réponse longue (suite) Conclusion : Rappel des principaux arguments soutenant la thèse et ouverture (pistes de réflexions possibles). Astuces Lors d’un examen, il est conseillé de : •

Lire attentivement les questions et souligner les mots-clés;



Porter attention aux consignes (énumérer, décrire, discuter, comparer, expliquer, critiquer, etc.), ainsi qu’aux exigences d’ordre technique, comme la longueur de la réponse;



S’assurer de bien comprendre ce qui est demandé (en cas de doute, il est important de se renseigner) et relever toutes les parties de la question;



Bien organiser son temps afin d’être en mesure de répondre à toutes les questions et de réviser.

Les références bibliographiques dans les examens 1. Les examens-maison (take home) Les mêmes règles de présentation s’appliquant aux travaux de recherche s’appliquent lors d’examens-maison (voir 3.4.1 « Le travail de recherche »). Il faut donc inclure une bibliographie, même si l’on fait référence aux textes du recueil. Il peut par ailleurs être pertinent, voire nécessaire, de chercher des sources supplémentaires. 2. Les examens en classe à « livres ouverts » Il faut noter la référence des informations ou des citations utilisées en indiquant le nom de l’auteur-e et la page de référence entre parenthèses (utilisation de la méthode auteur-e/date). 3. Les examens en classe à « livres fermés » Il est préférable de fournir la référence exacte des auteur-e-s sur lesquel-le-s la réponse s’appuie. Il est possible de ne fournir que le nom de l’auteur-e et/ou titre du texte auquel on souhaite faire référence.

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À consulter Différents modèles d’examen se trouvent aux appendices Q, R et S. Il est possible de consulter les appendices du guide au www. politique.uqam.ca en cliquant sur l’onglet « Étudiants ».

CHAPITRE 4 Les aspects techniques 4.1 L’écriture d’un texte Les meilleures idées n’ont pas beaucoup de valeur si elles ne sont pas habilement communiquées. Pour être en mesure de bien exposer le contenu d’un travail, il est nécessaire de le rédiger d’une manière claire et structurée. Les règles de base de la rédaction Une production universitaire se rédige dans un français soutenu : •

Il faut construire des phrases complètes (sujet + verbe + complément);



Il faut éviter les longues phrases (plus de trois lignes) qui nuisent souvent à la compréhension et à la fluidité du texte;



Il faut éviter les anglicismes et utiliser plutôt des termes français équivalents;



Il est fortement conseillé d’utiliser un dictionnaire, une grammaire, un guide de conjugaison et un dictionnaire de synonymes;



Les logiciels d’aide à la rédaction, tel qu’Antidote, peuvent être des outils efficaces. Cependant, il faut se méfier des commentaires et suggestions parfois erronés;



Pour féminiser un texte, il est conseillé d’avoir recours au Guide de féminisation, disponible à l’adresse électronique suivante : http://www.instances.uqam.ca/Guides/Pages/ GuideFeminisation.aspx;



Il faut éviter d’utiliser les guillemets pour introduire un terme impropre ou approximatif. Il est préférable de trouver une meilleure manière d’exprimer la même idée. Il est également conseillé d’éviter les néologismes (nouveaux mots) à moins que ceux-ci ne soient acceptés dans la discipline.

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Astuce Le cours LIN 1009 (Apprentissage de la grammaire du français écrit I), destiné aux locuteurs francophones, peut être très utile pour améliorer l’expression écrite. Les pronoms À moins d’une directive contraire, il faut généralement se garder d’utiliser le « je » dans les travaux. Le « on », le « nous » (appelé nous de modestie désignant une seule personne) ou les formes impersonnelles et passives doivent être privilégiées. Quelques formules permettant d’éviter l’utilisation du « je » : Il semble que; Il s’avère que; Il appert que; Selon nous; D’après nous; À notre avis; Si l’on en croit (nom de l’auteur-e); Nous pensons/croyons/notons/voyons/remarquons que. Les abréviations, les acronymes et les sigles La première fois que l’on nomme un organisme que l’on présentera ensuite sous sa forme abrégée, on écrit son nom complet, suivi de l’acronyme ou du sigle entre parenthèses, sans point ni accent. Les fois suivantes, l’acronyme ou le sigle suffit. Tout nom d’organisme est un nom propre. Exemple : l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Notons que la différence entre le sigle et l’acronyme repose sur le fait qu’alors que le premier est constitué par les initiales de plusieurs mots s’épelant lettre par lettre (exemple : SRC [Société Radio-Canada]), le second est composé d’initiales ou des premières lettres d’une

Les aspects techniques

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désignation se prononçant non pas lettre par lettre, mais comme un mot (exemple : ONU [Organisation des Nations Unies])25. Les nombres •

Les nombres jusqu’à vingt s’écrivent en lettres, sauf lorsqu’ils désignent une page, une donnée statistique ou mathématique (%, rang centile), une mesure (3 cm) ou lorsqu’ils font référence à un tableau ou à une figure;



Les nombres supérieurs à vingt s’écrivent en chiffres, sauf lorsqu’ils débutent une phrase. Les nombres ronds (cinquante, cent, mille) s’écrivent en lettres;



On sépare d’un espace chaque tranche de trois chiffres (107 340), sauf pour les nombres de quatre chiffres (1804). On remplace les zéros successifs par millions ou milliards (20 millions et non 20 000 000).

D’autres règles utiles pour l’écriture d’un texte en science politique •

Pour ce qui est du mot « État », on l’écrit avec un « É » majuscule lorsque l’on fait référence à l’entité politique.



Les noms des ministères prennent des majuscules à chacun des noms, mais pas des adjectifs, qui les désignent. Le mot ministère et les adjectifs prennent des minuscules. Exemple : Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.



Les organismes et les institutions rattachés à l’État prennent une majuscule au premier mot. Exemple : La Caisse de dépôt et placement du Québec.



Les titres de fonctions s’écrivent avec une minuscule. Le seul cas où ils nécessitent une majuscule est lorsque l’on s’adresse à la personne. Exemples : Le premier ministre colombien a visité le pays. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre…

Marie-Éva de Villiers, Multidictionnaire de la langue française, 3ème éd., Montréal, Québec Amérique, 1997, p. 1332. 25

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Guide de méthodologie en science politique

Les points cardinaux s’écrivent avec une minuscule quand ils sont employés comme noms ou comme adjectifs pour indiquer la direction, l’exposition. Exemples : Le vent du nord. Une terrasse exposée au sud. Le nord-ouest de la Roumanie. Les points cardinaux prennent une majuscule lorsqu’ils ne sont pas suivis d’un complément déterminatif introduit par la présupposition « de ». Exemples : Le Nord Kirghiz, mais le nord du Gabon.



Les adjectifs de nationalité s’écrivent avec une minuscule (exemple : un livre espagnol). Les noms désignant les membres d’une nationalité s’écrivent avec une majuscule (exemple : les Espagnols rencontrés au colloque). Finalement, la langue est écrite en minuscule (exemple : un livre en espagnol).



Les titres d’ouvrages ainsi que les noms de journaux et de périodiques s’écrivent avec une majuscule initiale, en italique. Exemple : Dans L’être et le néant, Sartre écrit que…



Lorsque l’on nomme un-e auteur-e pour la première fois dans un texte, on peut nommer son prénom accompagné de son nom. Ensuite, on indique uniquement son nom de famille. De plus, il faut éviter d’employer « monsieur » ou « madame » devant le nom.



Les termes dans une autre langue que le français doivent être en italique, suivis de leur traduction française. Les termes en latin n’ont pas besoin d’être traduits et ne prennent jamais d’accent (a priori, statu quo).

Le tableau 4.1 donne un aperçu des différents types de marqueurs de relation pouvant être utiles à la rédaction d’un texte.

Les aspects techniques

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Tableau 4.1 Une liste de marqueurs de relation Addition

De même, de plus, de surcroît, d’une part… d’autre part, également, en outre, ensuite, et, puis, non seulement… mais encore, notamment, par ailleurs, parallèlement, premièrement, deuxièmement

But

À cet effet, à cette fin, afin de, dans cette optique, dans l’intention de, en vue de, pour

Cause

À cause de, car, compte tenu de, de ce fait, d’autant plus que, du fait que, en raison de, étant donné que, grâce à, parce que, puisque, vu que

Conclusion

Ainsi, bref, en somme, en conclusion, en définitive, en dernier lieu, enfin, en fin de compte, finalement, pour conclure, pour terminer, tout bien considéré

Conséquence

Ainsi, c’est pourquoi, donc, d’où, en conséquence, par conséquent, voilà pourquoi

Opposition

À l’inverse, à l’opposé, au contraire, bien que, cependant, en dépit de, en revanche, inversement, mais, malgré, néanmoins, or, par contre, tandis que, toutefois

Source : Maria-Éva de Villiers, « Connecteurs », in Multidictionnaire de la langue française, 4e éd., Montréal, Québec Amérique, 2003, p. 335.

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4.2 La présentation d’un travail Tout d’abord, soulignons qu’il n’y a pas de règle unique de présentation. Les indications présentées ici visent à faire en sorte que les travaux soient évalués de manière équitable. La quantité de texte sur une page peut varier énormément en fonction des choix concernant la police et sa taille, la largeur des marges ainsi que l’interligne. C’est donc dans un souci d’équité, de lisibilité et d’esthétique que sont suggérées les balises suivantes. L’essentiel est que la présentation du travail soit uniforme. De plus, un travail bien présenté prédispose favorablement la lectrice ou le lecteur. Soulignons qu’il faut toujours vérifier les exigences particulières de chaque professeur-e. Tous les travaux doivent être dactylographiés à l’aide d’un logiciel de traitement de texte, tel que Word. Le Service de l’informatique et des télécommunications (SITel) de l’UQAM offre des formations en informatique aux étudiant-e-s peu familier-ère-s avec ces outils. Pour plus d’informations : www.sitel.uqam.ca Tableau 4.2 Les règles courantes de présentation Papier

Blanc, 8,5 x 11 pouces, sans reliure, encre noire. Dans un souci écologique, une vérification auprès des professeurs est conseillée afin d’imprimer les travaux recto/verso.

Police

Caractère lisible (Times New Roman) de taille 12 pour le texte et 10 pour les notes de bas de page.

Interligne

Interligne et demie ou double pour le corps du texte. Simple pour la bibliographie, la table des matières et les notes de bas de page.

Alignement

Justifié (aligné à droite et à gauche).

Marges

2,5 cm de chaque côté (différent des mémoires et thèses).

Pagination

En haut à droite (sauf pour la page titre et la page d’introduction sur lesquelles la pagination ne doit pas apparaître).

Page titre

Tout travail doit débuter par une page titre conforme au modèle ci-contre.

Les aspects techniques

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

[Le titre du travail. Centré et en majuscules.]

[La nature du travail. Centré et en majuscules.] PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL COMME EXIGENCE DU COURS [Sigle du cours. En majuscules.] À [Nom du ou de la professeur-e. En majuscules.]

PAR [Nom de l’étudiant-e. Centré et en majuscules.] [Code permanent]

DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE [La date]

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

LA LIBERTÉ REPRODUCTIVE ET L’ÉGALITÉ CIVILE ET POLITIQUE DES FEMMES AU QUÉBEC

TRAVAIL DE RECHERCHE PRÉSENTÉ À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL COMME EXIGENCE DU COURS POL-1000 À LAWRENCE OLIVIER

PAR SOPHIE MARCHAND MAR1980100612

DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE 10 septembre 2012

Les aspects techniques

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Le titre et les sous-titres Il est important de donner un titre précis, pertinent et révélateur à son travail. Il faut également donner des sous-titres aux différentes parties suivant ces mêmes critères. La numérotation des parties peut être effectuée comme l’auteur-e le désire, tant que le modèle adopté soit clair et cohérent tout au long du travail. La table des matières Il est suggéré d’insérer une table des matières pour tout travail long comprenant plusieurs sections. Celle-ci permet de repérer facilement les diverses parties du travail et de donner un aperçu de sa structure. Les titres de la table des matières doivent être identiques aux titres des diverses parties du travail. Le mieux est de choisir un modèle simple. La table des matières apparaît directement après la page titre et est paginée en chiffres romains « ii ». On peut se référer à la table des matières du présent guide comme modèle. Les paragraphes •

Les pararaphes sont séparés les uns des autres par un interligne double;



Les paragraphes peuvent commencer par un alinéa (six espaces après la marge);



Les paragraphes sont solidaires : il faut éviter les « veuves et orphelines » en ne laissant jamais la dernière ligne d’un paragraphe seule en haut d’une page ou la première ligne d’un paragraphe ou son titre seuls au bas d’une page;



Les explications complémentaires peuvent être insérées en notes de bas de page.

L’identification des tableaux et des figures (graphiques, diagrammes et illustrations) •

Les tableaux et les figures sont identifiés par un titre court et explicite, placé en haut et au centre du tableau;

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S’il y en a plusieurs, il faut indiquer le numéro de la section (chapitre) à laquelle ils appartiennent ainsi que leur numéro dans l’ordre du chapitre (le tableau 2.1 est le premier tableau de la deuxième section);



Ils sont placés après leur première mention dans le texte;



Il est nécessaire d’indiquer la source complète s’il s’agit d’un extrait d’ouvrage;



Les tableaux ne doivent pas être encadrés;



Les figures doivent être encadrées.

La liste des tableaux et figures Une telle liste doit être insérée à la suite de la table des matières, lorsque le travail contient plusieurs tableaux et figures. Le modèle est le même que pour la table des matières (numéros des tableaux, titres et pages). La liste des abréviations, des acronymes et des sigles Lorsque le travail contient beaucoup d’abréviations, d’acronymes et de sigles, il faut insérer une liste à la suite de la table des matières. Il faut les classer en ordre alphabétique comme dans le modèle suivant. Liste des abréviations, acronymes et sigles FDP

Freie Demokratische Partei (Parti démocratique libre)

IDH

Indice de développement humain

PNB

Produit national brut

UNESCO

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

USD

United States dollar

Les appendices Un document jugé intéressant à consulter en complément à la lecture d’un travail peut être ajouté en appendice. Il faut toutefois éviter d’inclure des documents superflus. Les appendices se placent avant la bibliographie, sont identifiés par une lettre majuscule et un titre, et sont inclus dans la pagination.

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Les aspects techniques

La bibliographie Tout travail doit se terminer par une bibliographie présentant les sources consultées et citées. Voir les prochaines pages pour connaître les règles de présentation des références. Tableau 4.4 Les espacements avant et après les signes de ponctuation Nom du signe de ponctuation

Signe Avant le signe Après le signe

Apostrophe



Pas d’espacement

Pas d’espacement

Astérisque (placé avant le mot auquel il se rapporte)

*

Un espacement

Pas d’espacement

Astérisque (placé après le mot auquel il se rapporte)

*

Pas d’espacement

Un espacement

Barre oblique

/

Pas d’espacement

Pas d’espacement

Crochet ouvrant

[

Un espacement

Pas d’espacement

Crochet fermant

]

Pas d’espacement

Un espacement

Deux-points

:

Un espacement

Un espacement

Deux-points dans les heures numériques

:

Pas d’espacement

Pas d’espacement

Point-virgule

;

Pas d’espacement

Un espacement

Guillemet français (ouvrant)

«

Un espacement

Un espacement

Guillemet français (fermant)

»

Un espacement

Un espacement

Guillemet anglais (ouvrant)



Un espacement

Pas d’espacement

Guillemet anglais (fermant)



Pas d’espacement

Un espacement

Point

.

Pas d’espacement

Un espacement

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Guide de méthodologie en science politique

Tableau 4.4 Les espacements avant et après les signes de ponctuation (suite) Nom du signe de ponctuation

Signe Avant le signe Après le signe

Point d’exclamation

!

Pas d’espacement

Un espacement

Point d’interrogation

?

Pas d’espacement

Un espacement

Point de suspension



Pas d’espacement

Un espacement

Parenthèse (ouvrant)

(

Un espacement

Pas d’espacement

Parenthèse (fermant)

)

Pas d’espacement

Un espacement

Tiret

-

Un espacement

Un espacement

Source: Office québécois de la langue française (OQLF), Banque de dépannage linguistique, En ligne, , Consulté le 21 juin 2012.

Les aspects techniques

89

4.3 Les références et la bibliographie Dans un travail, toute information qui n’est pas le fruit des réflexions de son auteur-e, doit être suivie d’une référence. La référence explique au lecteur ou à la lectrice d’où provient l’information présentée. Il faut indiquer les références en tout temps, qu’il s’agisse d’une citation ou d’une paraphrase. Si on omet la référence, c’est un cas de plagiat. La référence se place au sein même du texte et peut inclure une partie ou toutes les informations bibliographiques, selon la méthode de référence retenue. La bibliographie ou la liste des références se trouve à la fin du travail et doit inclure toutes les informations bibliographiques. Les citations Est une citation toute partie d’un texte qui provient d’une publication antérieure et qui est recopiée textuellement; ou encore toute réponse d’un participant lors d’une entrevue et qui est recopiée intégralement. La citation se distingue visuellement du reste du texte puisqu’elle est placée entre guillemets français ou en exergue, selon sa taille (voir l’information ci-dessous). Lorsque l’on rédige un travail, il faut recopier l’extrait cité exactement comme il apparaît dans le texte initial et ce même si des erreurs s’y trouvent. Dans ce dernier cas, il faut indiquer (sic) immédiatement après l’erreur. Sic est un mot latin signifiant « ainsi ». Une citation courte Lorsque l’on insère une citation de trois lignes et moins : •

La citation apparaît entre guillemets français.



Elle est insérée à même le texte.



Si la phrase citée est complète, la ponctuation originale qui termine la phrase apparaît à l’intérieur des guillemets. Lorsque la phrase n’est pas complète, un point doit figurer à l’extérieur des guillemets fermants.

Une citation longue Lorsqu’une citation de plus de trois lignes est introduite dans un texte :

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Guide de méthodologie en science politique



On détache la citation longue du texte la précédant à l’aide d’un interligne double.



On doit introduire un renforcement de six frappes à partir de la marge de gauche.



Un renforcement de quatre frappes de plus s’impose, s’il y a un alinéa dans le texte original.



On ne met pas les citations longues entre guillemets, sauf si le texte original est dans une langue autre que le français.



Le texte cité est présenté à interligne simple.

Dans certains cas, il est possible de tronquer une partie du texte cité. Pour ce faire, on remplace la partie du texte retirée par des points de suspension entre crochets, soit : […]. D’autre part, si l’extrait cité contient déjà des guillemets, ils doivent être remplacés par des guillemets anglais (“ ”). Une citation en langue étrangère Lorsque l’on cite un passage de texte dans une langue étrangère, il faut toujours mettre la citation entre guillemets, même les citations longues mises en exergue. De plus, la citation doit apparaître en italique. Pour toutes autres langues que l’anglais, il faut inclure une traduction en note de bas de page en la faisant précéder de l’expression [Traduction libre] ou [Notre traduction]. La paraphrase On paraphrase lorsque l’on reformule en ses mots une idée venant d’ailleurs. Une paraphrase est toujours suivie d’une référence au texte d’où l’idée a été empruntée. Au même titre que la citation, la paraphrase consiste à présenter la pensée d’un ou d’une autre auteur-e-s pour appuyer son propos. Avec la paraphrase, il n’y a pas de guillemets. Les mots utilisés et la structure de la phrase doivent être complètement différents du texte d’où provient l’idée. De plus, il doit toujours y avoir une référence à la source utilisée. Dans le cas contraire, il s’agit de plagiat.

Les aspects techniques

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Important : le plagiat Le plagiat consiste à faire passer les idées d’une autre personne comme étant les siennes. Le plagiat est une faute grave et, à l’UQAM, il est passible de sévères sanctions. Il faut toujours citer ses sources. Dès que l’on utilise une citation ou que l’on reprend les termes d’un ou d’une auteur-e dans ses propres mots, une référence doit être présente. Pour plus d’information au sujet du plagiat, voir le règlement n°18 de l’UQAM : http://www.integrite.uqam.ca/page/accueil.php Deux méthodes pour indiquer les références Il existe plusieurs méthodes pour indiquer les références. Deux d’entre elles sont plus communes. Il s’agit de la méthode classique et de la méthode auteur-e/date. Dans ce qui suit, ces méthodes sont présentées en conformité au Guide de présentation des mémoires et thèses de Chantal Bouthat. S’il existe plusieurs variantes de ces deux méthodes, il est conseillé, dans un souci de conformité au sein de l’UQAM, de s’en tenir à ce qui est présenté dans ce document. Lorsque l’on utilise la méthode classique, une bibliographie apparaît à la fin du travail. Quand la méthode auteur-e/date est utilisée, c’est une liste des références plutôt qu’une bibliographie qui se trouve à la fin du travail (voir les points 4.3.3 « La bibliographie » et 4.3.4 « La liste des références »). Il est possible de choisir l’une ou l’autre des deux méthodes. Par contre, il est impératif que la méthode de présentation des références soit uniforme pour un même travail. D’autre part, il faut garder à l’esprit que les professeur-e-s ont parfois des exigences particulières concernant la présentation des références. Il faut toujours prioriser ces consignes. 4.3.1 La méthode classique La méthode classique consiste à introduire une référence dans un texte à l’aide d’un renvoi à une note de référence. Cette note peut apparaître au bas de la page ou à la fin du document. Dans les travaux

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Guide de méthodologie en science politique

étudiants en science politique, il est conseillé d’utiliser la note en bas de page, puisqu’elle permet de repérer plus facilement la référence. Lorsque l’on utilise la méthode classique, une bibliographie doit apparaître à la fin du travail. Lorsque l’on utilise la méthode classique, une citation ou une paraphrase est suivie d’un appel de note. Il s’agit d’un chiffre en exposant qui renvoie à une note de référence. Pour une citation courte, l’appel de note est situé immédiatement avant les guillemets fermants. Pour une citation longue, elle se trouve après le signe de ponctuation. La note de référence, au bas de la page ou à la fin du document, débute par le numéro de l’appel de note en exposant. Elle est écrite à interligne simple et en caractères de point 10. Les logiciels de traitement de textes de même que les logiciels de gestion de référence (ex : Zotero, EndNote) proposent généralement une fonction permettant d’insérer un appel de note et de créer une note de référence au bas de la page ou à la fin du texte. Les différentes versions de Microsoft Word proposent toujours une telle fonction.

Les aspects techniques

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Exemples : les références de citations en notes de bas de page « Il n’y a plus de norme ou plutôt, la norme du “couple marié en vue d’avoir des enfants et de fonder une famille” est battue en brèche par le nombre grandissant d’exceptions. 1» Jean-Marc Piotte, « L’amour et non la reproduction », chap. in Les Neufs clés de la modernité, p. 107-132, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2001, p. 132. 1

« L’insistance sur le dépaysement que peut vivre et ressentir le sujet au sein même de sa culture d’origine et la “désacralisation” de la nation n’ont pas comme corollaire nécessaire un plaidoyer en faveur des identités postnationales. 2» Jocelyn Maclure, Récits identitaires : le Québec à l’épreuve du pluralisme, Coll. « Débats », Montréal, Éditions Québec Amérique, 2000, p. 201. 2

Comme le dirait Marcuse, « […] il y a conflit entre les différents modes de pensée […] 3». Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel : essai sur l’idéologie de la société industrielle avancée, Paris, Éditions de Minuit, 1968, p. 148. 3

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Lorsque l’on cite une source pour la première fois, il faut insérer une référence complète dans la note de bas de page. Les informations bibliographiques suivantes, séparées par des virgules, doivent être présentes. •

Prénom et nom de l’auteur-e, dans cet ordre.



Le titre de l’ouvrage, en italique, et le titre de l’article (le cas échéant) entre guillemets.



La collection (le cas échéant), entre guillemets.



La ville de publication.



La maison d’édition (le cas échéant).



La date de publication.



La saison, le volume, le numéro et/ou le mois de publication (le cas échéant).

Les aspects techniques

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Exemples : des notes de référence complètes en bas de page Monographie Frédéric Boily, Le conservatisme au Québec : retour sur une tradition oubliée, Coll. « Prisme », Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 2010, p. 85 1

Frantz Fanon, The Wretched of the Earth : The Handbook for the Black Revolution that is Changing the Shape of the World, New York, Grove Press Inc., 1963, p. 59. 2

Article de périodique   Daniel Salée, « Penser l’aménagement de la diversité ethnoculturelle au Québec : mythes, limites et possibles de l’interculturalisme », Politique et société, vol. 29, no 1 (2010), p. 154. 3

Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre Diane Lamoureux, « Féminisme et modernisation des femmes », chap. in L’amère patrie : féministe et nationalisme dans le Québec moderne, p. 137-152, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2001, p. 142. 4

Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre ou d’un collectif Yves Bélanger, « Québec inc. : la dérive d’un modèle? », in Québec : État et société, sous la dir. de Alain-G. Gagnon, p. 443458, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2001, p. 452. 5

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Guide de méthodologie en science politique

Les références abrégées et l’usage des locutions latines Lorsque l’on se réfère plus d’une fois à une source, il faut avoir recours à des références abrégées. La première référence à une œuvre doit être complète, mais les suivantes prennent une forme raccourcie. Pour abréger une référence, on utilise des locutions latines. Ibid. (ibidem) signifie « au même endroit ». Il remplace toute la référence, lorsque celle qui la précède immédiatement correspond à la même source. Il faut ajouter le numéro de page seulement s’il diffère de la référence précédente. Id. (idem) signifie « le même ». Il remplace le nom de l’auteur-e. On l’utilise lorsque deux ou plusieurs textes différents du ou de la même auteur‑e, se suivent. Id. ne s’emploie jamais seul. Op. cit. (opere citato) signifie « dans l’œuvre citée ». Il remplace le titre et les informations bibliographiques. On l’utilise lorsque la référence que l’on introduit a déjà été présentée dans le texte, mais qu’elle ne la précède pas immédiatement. Loc. cit. (loco citato) signifie « à l’endroit, au lieu cité ». Cette locution latine est réservée aux articles de périodique. On l’utilise pour les articles de périodiques comme on utiliserait opere citato pour les autres documents. Lorsque plusieurs publications d’un-e même auteur-e sont citées, il faut mettre le titre, sous une forme abrégée, avant les locutions latines « loc. cit. » ou « op. cit. ». Pour abréger un titre, on enlève le sous-titre. S’il demeure trop long, il est possible d’enlever certains mots de manière à garder seulement les plus importants. Il faut cependant toujours présenter les mots dans le même ordre. Il ne faut jamais diminuer un titre à moins de cinq mots.

Les aspects techniques

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Exemples : des notes de bas de page avec des locutions latines Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, Coll. « Points Essais », Paris, Éditions du Seuil, 2001, p. 69. 2 Ibid., p. 88. 3 Stuart Hall, « Codage/décodage », Chap. in Identités et cultures : politiques des cultural studies, p. 169-183, Paris, Éditions Amsterdam, 2008, p. 173. 4 Pierre Bourdieu, Op. cit., p. 202. 5 Id., Sur l’État : cours au Collège de France 1989-1992, Coll. « Raisons d’agir », Paris, Éditions du Seuil, 2012, p. 36. 1

4.3.2 La méthode auteur-e/date La méthode auteur-e/date consiste à insérer dans le texte une référence placée entre parenthèses. Cette référence contient une information limitée. Les références complètes aux œuvres citées sont seulement présentes à la fin du travail, dans la liste des références. Lorsque l’on utilise la méthode auteur-e/date, une liste des références remplace la bibliographie. Cette méthode ne requiert pas d’utiliser les locutions latines à l’exception de et al. Des exemples démontrant les différences entre bibliographie et liste de références figurent en fin de chapitre. De façon générale, la référence est placée directement après l’information à laquelle elle se rapporte, qu’elle soit présentée à l’aide d’une citation ou d’une paraphrase. Elle peut donc apparaître en fin ou en milieu de phrase. Trois informations bibliographiques, placées à l’intérieur de parenthèses, doivent apparaître dans la référence. Ces informations sont séparées par une virgule. •

Le nom de famille de l’auteur-e ou du directeur ou de la directrice de publication.



L’année de publication.



Le numéro de la page d’où provient l’information.

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Exemples : des références en méthode auteur-e/date Les théories constructivistes s’interrogent sur le rôle des règles et des normes dans la forme que prennent les relations internationales (O’Meara, 2007, p. 181). « Les militants politiques et les intellectuels de Montréal ont puisé dans les exemples et les ouvrages théoriques de la décolonisation du tiers-monde pour interpréter leur propres conditions et pour imaginer leur place dans le monde […] » (Mills, 2011, p. 17). S’il y a deux ou trois auteur-e-s, leurs noms doivent apparaître dans la référence. Lorsqu’il y a plus de trois auteur-e-s, il suffit de garder le nom de l’auteur-e principal-e (du moins un-e seul-e) et de remplacer les noms des autres auteur-e-s par la locution latine « et al. » qui signifie « et les autres ». Si le document cité a été rédigé par une organisation, il faut écrire le nom de l’organisation au long la première fois que l’on y fait référence. Les fois suivantes, on peut utiliser l’acronyme, le sigle ou une formule abrégée. Si l’auteur-e d’un ouvrage est nommé-e dans une phrase, il n’est pas nécessaire de répéter son nom dans la référence qui apparaît entre parenthèses. Dans ce cas, il n’y aura que la date de parution du texte et la page à l’intérieur de la référence. Il est possible de renvoyer à plusieurs ouvrages d’auteur-e-s différent-e-s au sein d’une même référence. Il faut alors séparer les informations qui concernent les différentes sources par un pointvirgule. Lorsqu’il s’agit de plusieurs textes d’un-e même auteur-e, il faut simplement énumérer leurs dates de parution séparées par des points-virgules. Lorsque l’on se réfère à plusieurs travaux d’un-e seul-e auteur-e ayant été publiés la même année, on doit faire suivre l’année de parution par des lettres (a,b,c…) pour distinguer les documents. L’ordre de ces lettres correspond à l’ordre alphabétique des titres de ces sources.

Les aspects techniques

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4.3.3 La bibliographie La bibliographie est la liste de tous les ouvrages cités et consultés pour la réalisation d’un travail. Si elle est longue, elle peut comporter des subdivisions par thèmes, par types de sources ou par chapitres. On insère une liste des références à la fin du travail, plutôt qu’une bibliographie, lorsque la méthode de référence auteur-e/date est utilisée. Dans la bibliographie, il faut placer les notices bibliographiques en ordre alphabétique en fonction du nom de famille des auteur-e-s. Lorsqu’il y a plusieurs ouvrages d’un-e même auteur-e, il existe deux façons de procéder. Premièrement, on peut placer les œuvres en ordre alphabétique selon les titres. Toutefois, il ne faut pas considérer l’article au début du titre. Deuxièmement, toujours dans le cas où il y a plusieurs ouvrages d’un-e même auteur-e, on peut les classer par ordre chronologique croissant (des plus anciens aux plus récents). La bibliographie doit être rédigée à interligne simple. Les différentes notices bibliographiques sont séparées par un interligne double. Lorsqu’une notice bibliographique est de deux lignes ou plus, la deuxième ligne et les suivantes doivent être placées en retrait de six frappes.

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Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie Monographie Nom, Prénom. Titre : sous-titre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition, année de publication, nombre de pages. Bafoil, Francois. Règles et conflits sociaux en Allemagne et en Pologne post-communistes. Coll. « Pays de l’Est ». Paris / Montréal : L’Harmattan, 1997, 253 p. Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre ou dans un collectif Nom, Prénom. « Titre du chapitre ». In Titre du livre, sous la dir. de Prénom et Nom du directeur de publication, pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition, année de publication. Gerbet, Pierre. « L’Allemagne et les communautés européennes ». In L’Allemagne et la construction de l’Europe 1949-1963, sous la dir. de Jean-Paul Cahn, Henri Ménudier et Gérard Scheilin, p. 39-53. Paris : Éditions du Temps, 1999. Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre Nom, Prénom. « Titre du chapitre ». Chap. in Titre du livre, pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition, année de publication. Havel, Vaclav. « Le pouvoir des sans-pouvoir ». Chap. in Essais politiques, p.65-157. Paris : Éditions du Seuil, 1990. Article de périodique Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Nom du périodique, volume, numéro (année), pages. De Sève, Micheline. « À l’Est, la colombe bat de l’aile ». Possibles, vol. 11, no 1 (1986), p. 47-59.

Les aspects techniques

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Exemples : la bibliographie (suite) Article de journal Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Nom du journal (Ville), date de publication, pages. Labelle, Micheline, Céline Saint-Pierre et Pierre Toussaint. « L’incohérence de l’État québécois envers la laïcité face aux signes religieux ». Le Devoir (Montréal), 25 mai 2009, p. A7. Encyclopédie ou dictionnaire Nom, Prénom de l’auteur de l’encyclopédie ou du dictionnaire s’il y a lieu. Titre de l’encyclopédie ou du dictionnaire. Numéro de l’édition s’il y a lieu. Numéro du volume s’il y a lieu. Ville de publication : Maison d’édition, année de publication, nombre de pages. Dictionnaire des philosophes. 2e éd. Paris : Albin Michel et Encyclopédia Universalis, 2001, 1703 p. Article dans une encyclopédie ou un dictionnaire Article signé Nom, Prénom. « Titre de l’article ». In Titre de l’encyclopédie ou du dictionnaire, numéro de l’édition s’il y a lieu, numéro du volume s’il y a lieu, sous la dir. de Prénom et Nom du directeur de publication, pages de l’article. Ville de publication : Maison d’édition, année de publication. Kervégan, Jean-François. « Démocratie ». In Dictionnaire de philosophie politique, 3e éd., sous la dir. de Philippe Raynaud et Stéphane Rials, p. 149-155. Paris : Presses Universitaires de France, 2003.

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Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite) Article non signé Titre de l’encyclopédie ou du dictionnaire, numéro de l’édition s’il y a lieu. Sous « Titre de l’article », numéro du volume s’il y a lieu, pages. Ville de publication : Maison d’édition, année de publication. Dictionnaire de la pensée politique : Hommes et idées. Sous « Désobéissance civile », p. 172-174. Paris : Hatier, 1989. Mémoire et thèse Nom, Prénom. « Titre ». Mémoire de maîtrise/Thèse de doctorat, Ville de l’édition, Nom de l’université, année de publication, nombre de pages. Wolfelsberger, Lilian. « L’intégration des pays d’Europe central et orientale à l’Union européenne par la coopération culturelle ». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, 2001, 98 p. Loi *Il existe plusieurs spécificités quant à la présentation des références de lois. Il est donc conseillé de consulter le Manuel canadien de la référence juridique disponible à la bibliothèque de l’UQAM. Titre de la loi, recueil législature année, chapitre (session ou supplément), référence précise. Loi de l’impôt sur le revenu, LRC 1985, c 1 (5e supp.), art 18(1) (m)(iv)(c).

Les aspects techniques

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Exemples : la bibliographie (suite) Document officiel *Un document officiel est un document qui peut être publié par un organisme international ou national mais qui n’est pas émis au nom d’un gouvernement ou d’un État. Pour de tels documents, se référer à « Publications gouvernementales et internationales » (Voir chapitre 3, section 3.1 « Les différents types de sources ».) Nom, Prénom. Titre du document. Ville de publication : organisme ou institution, année de publication, nombre de pages. Bélanger, Yves, Charles Philippe David et Stéphane Roussel. Note de recherche sur les questions de défense : rapport final. Québec : Ministère du Conseil exécutif, Secrétariat à la restructuration, 1995, 304 p. Publications gouvernementales et internationales Nom de l’autorité gouvernementale, corps législatif, autre subdivision s’il y a lieu. Titre de la publication. Rédigé par Prénom et Nom s’il y a lieu. Cote ou numéro s’il y a lieu. Ville de publication : Éditeur, année de publication, nombre de pages. Québec, ministère des Relations internationales, Direction générales des politiques et des relations fédéralesprovinciales. Le Québec, partenaire d’avenir en Amérique. Québec : ministère des Relations internationales, 1997, 55 p.

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Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite) Traité international *Il existe plusieurs spécificités quant à la présentation des références de traités. Il est donc conseillé de consulter le Manuel canadien de la référence juridique. Titre du traité, Nom des parties s’il y a lieu, date précise de la signature, recueil des traités, autres sources (informations supplémentaires). Accord de libre-échange nord-américain entre le gouvernement du Canada, le gouvernement des États-Unis et le gouvernement du Mexique, 17 décembre 1992, R.T. Can 1994 no 2, 32 ILM 289 (entrée en vigueur : 1er janvier 1994) [ALÉNA]. Site Internet Auteur-e. Titre du site Web. En ligne. . Consulté le jour mois année. Société de transport de Montréal. Les origines de la STM. En ligne. . Consulté le 10 juin 2009. Article de périodique électronique Nom, Prénom. « Titre de l’article ». Titre du périodique. Types de support. Volume, numéro (année), pages s’il y a lieu. . Consulté le jour mois année. Galy, Michel. « De la guerre nomade : sept approches du conflit autour de la Côte d’Ivoire ». Cultures & Conflits. En ligne. No 55 (2004), p. 163-196. . Consulté le 15 mai 2006.

Les aspects techniques

105

Exemples : la bibliographie (suite) Actes de colloques Nom, Prénom (de la personne responsable de la compilation). Titre : sous-titre de la rencontre (lieu, date de la rencontre). Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition ou Organisme responsable de l’édition, date de publication, nombre de pages. Darras, Éric et Olivier Philippe (comp.). La science politique une et multiple (Toulouse, 26-27 janvier 2001). Coll. « Logiques politiques ». Paris : L’Harmattan, 2004, 314 p. Communication dans des actes de colloques Nom, Prénom. « Titre de la communication ». In Titre : soustitre de la rencontre (lieu, date de la rencontre), sous la dir. de Prénom et Nom du/de la directeur-trice de publication s’il y a lieu, pages. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition ou organisme responsable de l’édition, date de publication. Lindemann, Thomas. « Histoire des relations internationales ». In La science politique une et multiple (Toulouse, 2627 janvier 2001), sous la dir. de Éric Darras et Olivier Philippe, p. 181-205. Coll. « Logiques politiques ». Paris : L’Harmattan, 2004. Conférence ou discours Nom, Prénom. « Titre de la conférence ou du discours ». Nom de l’événement s’il y a lieu. Ville : Lieu de l’événement, date de l’événement, nombre de pages (s’il y a lieu). Boutros-Ghali, Boutros. « Discours à l’occasion de la remise du Doctorat honoris causa ». Ottawa : Université d’Ottawa, 13 juillet 2001.

106

Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la bibliographie (suite) Compte rendu Nom, prénom. « Titre du compte rendu s’il y a lieu ». Compte rendu de Titre de l’ouvrage, de l’auteur de l’ouvrage (ville de l’édition de l’ouvrage, Maison d’édition, date de publication). Titre du périodique, volume, numéro (année), pages. Perrier, Yvan. Compte rendu de Un certain espoir, de Jean-Marc Piotte (Montréal, Les Éditions Logiques, 2008). Politique et Société, vol. 28, no 3 (2009), p. 227-230. Riley, Roy. Compte rendu de Political Thought : from Plato to the Present, de M. Judd Harmon (New York, McGraw-Hill Book Company, 1964). Canadian Journal of Political Science, vol. 38, no 1 (2005), p. 261-262. Notes de cours Nom, Prénom professeur-e ou chargé-e de cours. Notes personnelles prises lors du cours Sigle du cours – Titre du cours. Nom de l’Université, session et année. Couture, Maurice. Notes personnelles prises lors du cours POL1000 – Problèmes politiques contemporains. Université du Québec à Montréal, automne 2004.

Les aspects techniques

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Les cas particuliers concernant la bibliographie Plus d’un-e auteur-e Dans une bibliographie, le nom du ou de la premier-ère auteur-e, apparaît toujours avant son prénom. Pour les auteur-e-s suivant-e-s, leurs prénoms précèdent leurs noms. Lorsqu’il y a trois auteur-e-s ou moins, on écrit le nom et le prénom de chacun-e. Quand il y a plus de trois auteur-e-s, on garde seulement le ou la premier-ère et on remplace les autres par la locution latine « et al. » qui signifie « et les autres ». Plus d’un ouvrage du/de la même auteur-e Lorsqu’il y a plus d’un document d’un-e même auteur-e, plutôt que de répéter son nom dans la bibliographie, on le remplace par un trait horizontal de six frappes. Exemple : lorsqu’il y a plusieurs documents d’un-e auteur-e dans la bibliographie Hentsch, Thierry. Introduction aux fondements du politique. Québec : Presses de l’Université du Québec, 1993, 115 p.    . Raconter et mourir : aux sources narratives de l’imaginaire occidental. Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2002, 431 p. Titre en langue étrangère S’il y a un titre en langue étrangère, il doit être cité de la même manière que les autres sources. Cependant, il faut s’assurer de respecter le format du titre original. Il est important d’être particulièrement attentif-ive à l’usage des majuscules dans les titres (voir l’encadré « Exemples : Des notes de référence complètes en bas de page » au chapitre 4 du présent guide).

108

Guide de méthodologie en science politique

Données manquantes Ce qu’il faut faire si certaines données sont manquantes : •

Sans auteur-e : le titre du document apparaît en premier



Sans maison d’édition : remplacer par « s.é. ».



Sans lieu d’édition : remplacer par « s.l. ».



Sans date d’édition : remplacer par « s.d. ».



Sans lieu ni date : remplacer par « s.l.n.d. ».



Sans pagination : remplacer par « s.p. ». 4.3.4 La liste des références

Dans la liste des références, on présente la référence complète des différentes sources citées dans un travail. Une liste des références apparaît à la fin d’un travail seulement lorsque l’on choisit d’utiliser la méthode auteur-e/date. Les notices bibliographiques dans une liste des références sont similaires à celles d’une bibliographie. Un élément important diffère. Dans une liste des références, la date de publication d’un document suit toujours le nom de(s) l’auteur-e(s). Dans une liste des références, on classifie les documents en ordre alphabétique d’après le nom de famille de l’auteur-e. Lorsqu’il y a plusieurs ouvrages d’un-e auteur-e, on les classe en ordre chronologique croissant (des plus anciens aux plus récents). Pour les sources d’un-e même auteur-e parues la même année, on les inscrit en ordre alphabétique d’après le titre. Dans une liste des références, l’inscription de l’ensemble des auteur‑e‑s d’un même document est impérative, même dans le cas où ils sont plus de trois. La liste des références doit être rédigée à interligne simple. Les différentes notices bibliographiques sont séparées par un interligne double.

Les aspects techniques

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Les renvois Il faut placer un renvoi dans la liste des références si le nom d’un organisme a été mis en abrégé dans le texte. Par exemple, dans un texte, la référence suivante : Québec, Secrétariat du conseil du trésor, Sous-secrétariat aux ressources humaines, 2004. A été abrégée et est présentée sous cette forme : (Ressources humaines Québec, 2004) Dans la liste des références, on devra trouver le renvoi présenté sous cette forme : Ressources humaines Québec. 2004. Voir Québec, Secrétariat du conseil du trésor, Sous-secrétariat aux ressources humaines. 2004. Bien que le renvoi soit utilisé, la notice bibliographique complète doit apparaître dans la liste des références.

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Guide de méthodologie en science politique

Exemples : la liste des références Monographie Nom, Prénom. Année de publication. Titre : sous-titre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition, nombre de pages. Dorlin, Elsa. 2008. Sexe, genre et sexualités : introduction à la théorie féministe. Coll. « Philosophies ». Paris : Presses universitaires de France, 153 p. Chapitre d’un-e auteur-e dans l’œuvre d’un-e autre Nom, Prénom. Année de publication. « Titre du chapitre ». In Titre du livre, sous la dir. de Prénom et nom du/de la directeur-trice de publication, pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition. Fortier, Anne-Marie. 1999. « Actes de présence et construction de terrains d’appartenance(s) ». In Malaises identitaires : échanges féministes autour d’un Québec incertain, sous la dir. de Diane Lamoureux, Chantal Maillé et Micheline De Sève, p. 103-131. Montréal : Éditions du remue-ménage. Chapitre d’un-e auteur-e dans son œuvre Nom, Prénom. Année de publication. « Titre du chapitre ». Chap. in Titre du livre, pages du chapitre. Coll. « Nom de la collection ». Ville de l’édition : Maison d’édition. Marques-Pereira, Bérangère. 2003. « Aux origines de l’exclusion et de l’inclusion politiques des femmes ». Chap. in La citoyenneté politique des femmes, p. 9-41. Coll. « Compact Civis ». Paris : Armand Colin.

Les aspects techniques

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Exemples : La liste des références (suite) Article de périodique Nom, Prénom. Année de publication. « Titre de l’article ». Nom du périodique, volume, numéro, pages. Scott, Joan. 1988. « Le genre : Une catégorie utile d’analyse historique ». Les Cahiers du GRIF, vol. 37, no 37-38, p. 125153.

BIBLIOGRAPHIE

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Guide de méthodologie en science politique

Gauthier, Benoit (dir.). Recherche Sociale : de la problématique à la collecte des données. Québec : Presses de l’Université du Québec, 2009, 767 p. Giroux, Dalie, Ariane Lafortune et Pierre Toussaint. Guide de méthodologie en science politique. Centre Paulo Freire, s.l, s.é, 2001, 94 p. Grawitz, Madeleine. Méthodes en sciences sociales. Paris : Dalloz, 1990, 1140 p. Habermas. Jürgen. L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise. Paris : Payot, 1997 (1962), 324 p. Hermet, Guy et al. Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris : Éditions Armand Colin, 2010, 220 p. Kurian, George Thomas. The Encyclopedia of Political Science. Washington : QG Press. 2011, vol. 4, 1801 p. Létourneau, Jocelyn. Le coffre à outils du chercheur débutant : Guide d’initiation au travail intellectuel. Toronto : Oxford University Press, 1989, 227 p. Mace, Gordon et François Pétry. Guide d’élaboration d’un projet de recherche. Québec : Les Presses de l’Université Laval, 2000, 134 p. Miller, David. Dictionnaire de la pensée politique : hommes et idées. Paris : Éditions Hatier, 1989, 853 p. O’Meara, Dan et al. (dir.). Relations internationales : théories et concepts. Montréal : Éditions Athéna, 2008, 573 p. O’Meara, Dan et Alex Macleod. Théories des relations internationales  : contestations et résistances. Montréal : Éditions Athéna, 2007, 515 p.

Bibliographie

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Olivier, Lawrence, Guy Bédard et Julie Ferron. L’élaboration d’une problématique de recherche : Sources, outils et méthode. Paris : L’Harmattan, 2005, 100 p. Piotte, Jean-Marc. Les grands penseurs du monde occidental : l’éthique et la politique de Platon à nos jours. Montréal : Éditions Fidès, 2005, 637 p. Popper, Karl. La logique de la découverte scientifique. Paris : Payot, 1973 (1959), 480 p. Raynaud, Philippe et Stéphane Rials. Dictionnaire de philosophie politique. Paris : PUF, 2003, 892 p. Shafritz, Jay M. Dictionnary of Publicy and Administration. Oxford : Westview Press, 2004, 320 p. Smelser, Neil J. et Paul B. Baltes. International Encyclopedia of Social & Behavioral Sciences. Toronto : Elsevier Editions, 2001, 18 181 p. Turabian, Kate L. A Manual for Writers of Research Papers, Theses, and Dissertations : Chicago Style for Students and Researchers. Chicago: University of Chicago Press, 2007, 482 p. Villiers, Maria-Éva de. Multidictionnaire de la langue française. 4e éd. Montréal : Québec Amérique, 2003, 1542 p.

ANNUAIRE

Département de science politique Local : A-3405 Téléphone : 514-987-4141 Site Web : www.politique.uqam.ca Faculté de science politique et de droit Local : A-1655 Téléphone : 514-987-6173 Site Web : www.fspd.uqam.ca Association étudiante du module de science politique (AEMSP) Local : A-2430 Téléphone : 514-987-3000, poste 4753 Courriel : [email protected] Association facultaire étudiante de science politique et de droit (AFESPED) Local : J-M775 Téléphone: (514) 987-3000, poste 2632 Courriel : [email protected] Association étudiante des études de cycles supérieurs en science politique (AECSSP) Local : A-3685; Téléphone : 514-987-3000, poste 7809 Courriel : [email protected] Bibliothèques de l’UQAM Bibliothèque centrale Local : A-M100 Téléphone : (514) 987-6114

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Guide de méthodologie en science politique Bibliothèque des sciences juridiques Local : A-2160 ou via la Bibliothèque centrale au A-M100 Téléphone : (514) 987-6184 (Les publications gouvernementales et internationales sont majoritairement situées à la Bibliothèque des sciences juridiques.)

Site Web : www.bibliotheques.uqam.ca Registrariat Local : DS-R110 Téléphone : 514-987-3132 Site Web : www.registrariat.uqam.ca Comptes étudiants Local : DS-1110 Téléphone : 514-987-3739 Courriel : [email protected] Service de l’information et des communications (Sitel) Local : DS-6110 Téléphone : 514-987-3000, poste 0001 Site Web : www.sitel.uqam.ca Aide financière Prêts et bourses Local DS-R305 Téléphone: 514 987-3135 Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/aidefinanciere/Pages/ accueil.aspx Emplois Service d’orientation Local DS-2110 Téléphone 514-987-3185 Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/orientation/Pages/ accueil.aspx

Annuaire

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Banque d’emplois Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/banque-emplois/Pages/ accueil.aspx Soutien psychologique Local : DS-2110 Téléphone : (514) 987-3185 Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/soutienpsychologique/ Pages/accueil.aspx Soutien à l’apprentissage Local : DS-2110 Téléphone : (514) 987-3185 Site Web : www.vie-etudiante.uqam.ca/soutienapprentissage/Pages/ accueil.aspx

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier : L’Association facultaire de science politique et droit (AFESPED), le Syndicat des employé-e-s étudiant-e-s de l’UQAM (SÉTuE), l’Association Étudiante du Module de Science Politique (AEMSP), la Faculté de science politique et de droit ainsi que le Département de science politique pour leur appui financier à ce projet; Le comité de révision externe composé de Bruno Marien, Bonnie Campbell, Julián Durazo-Herrmann, Frédérick Gagnon et Caroline Patsias dont le travail consciencieux a contribué à la qualité de ce que propose cette nouvelle édition; Jean-Charles St-Louis, le nouveau venu dans l’équipe du Centre Paulo-Freire, pour ses commentaires précieux lors d’une relecture « finale »; Jean-François Cartier pour sa généreuse confection de la page couverture de cette édition 2012 du guide de méthodologie en science politique du Centre Paulo-Freire; Enfin, un merci tout spécial à l’ensemble des moniteurs et monitrices présent-e-s et passé-e-s du Centre Paulo Freire qui nous inspirés de leurs guides méthodologiques déjà parus et de leur dévouement ainsi qu’à la confiance du corps professoral et étudiant sans qui ce guide ne pourrait exister.