From the River to the Sea: The Palaeolithic and the Neolithic on the Euphrates and in the Northern Levant. Studies in honour of Lorraine Copeland 9781841716213, 9781407326818

As a mark of their gratitude to Lorraine Copeland, who since the 1970s has placed most of her research activities and he

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From the River to the Sea: The Palaeolithic and the Neolithic on the Euphrates and in the Northern Levant. Studies in honour of Lorraine Copeland
 9781841716213, 9781407326818

Table of contents :
Front Cover
Title Page
Copyright
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
FOREWORD
BIBLIOGRAPHY OF LORRAINE COPELAND
THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA
LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE
REMARQUES SUR LE PALÉOLITHIQUE DE LA SYRIE
PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY
LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE
IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQAA MÉRIDIONALE (LIBAN)
NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL (EL KOWM, SYRIE CENTRALE) PREMIERS RÉSULTATS (1997-2001)
NEANDERTHAL BURIALS: EXCAVATIONS OF THE DEDERIYEH CAVE, SYRIA
JIITA II: LA CABANE KÉBARIENNE
HUNTER-GATHERER CONTINUITY: THE TRANSITION FROM THE EPIPALAEOLITHIC TO THE NEOLITHIC IN SYRIA
LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE RÉFLEXIONS SUR DEUX VOIES ÉVOLUTIVES
« SMALL FINDS AND POOR BABIES » QUELQUES OBJETS « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR
MUREYBET IV
K-260: SELECTIVE USE OF LITHIC SOURCES IN THE PPN/PN OF THE KHABUR BASIN, SYRIA
LA NOTION DE FRONTIÈRE DANS LE PROTONÉOLITHIQUE ET LE NÉOLITHIQUE DU PROCHE-ORIENT
A TALE OF TWO TELLS COMPARING NEOLITHIC LIFESTYLES AT TELL SABI ABYAD II AND TELL SABI ABYAD I, NORTHERN SYRIA
SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA: TELL KOSAK SHAMALI (SYRIA) AND TELUL ETH-THALATHAT II (IRAQ)

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BAR S1263 2004 AURENCHE, LE MIÈRE & SANLAVILLE (Eds)

From the River to the Sea The Palaeolithic and the Neolithic on the Euphrates and in the Northern Levant Studies in honour of Lorraine Copeland Edited by

FROM THE RIVER TO THE SEA

Olivier Aurenche Marie Le Mière Paul Sanlaville

BAR International Series 1263 B A R

2004

From the River to the Sea The Palaeolithic and the Neolithic on the Euphrates and in the Northern Levant Studies in honour of Lorraine Copeland Edited by

Olivier Aurenche Marie Le Mière Paul Sanlaville

BAR International Series 1263 2004

ISBN 9781841716213 paperback ISBN 9781407326818 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781841716213 A catalogue record for this book is available from the British Library

BAR

PUBLISHING

SOMMAIRE

Avant-Propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

7

Foreward . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

11

Bibliography of Lorraine Copeland . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

15

Lorraine COPELAND The Paleolithic of the Euphrates valley in Syria. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

19

Paul SANLAVILLE Les terrasses pléistocènes de la vallée de l’Euphrate en Syrie et dans l’extrême sud de la Turquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

115

Sultan MUHESEN Remarques sur le Paléolithique de la Syrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

135

Andrew GARRARD, James CONOLLY, John MCNABB, and Norah MOLONEY Palaeolithic-Neolithic survey in the Sakçagözü region of the north Levantine rift valley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

145

Éric BOËDA, Marie-Agnès COURTY, Nicolas FEDOROFF, Christophe GRIGGO, Ian G. HEDLEY, Sultan MUHESEN Le site acheuléen d’El Meirah, Syrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

165

Corine YAZBECK Identification de schémas de débitage au Paléolithique inférieur en Béqaa méridionale (Liban) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

203

Jean-Marie LE TENSORER Nouvelles fouilles à Hummal (El Kowm, Syrie centrale) premiers résultats (1997-2001) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

223

SOMMAIRE

Takeru AKAZAWA, Sultan MUHESEN, Yukio. DODO, Osamu KONDO, Minoru YONEDA, Christophe GRIGGO and Hajime ISHIDA Neanderthal burials: excavations of the Dederiyeh cave, Syria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

241

Élie MELKI Jiita II : la cabane kébarienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

271

Peter M.M.G. AKKERMANS Hunter-gatherer continuity: the transition from the Epipalaeolithic to the Neolithic in Syria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

281

Éric COQUEUGNIOT Les industries lithiques du Néolithique ancien entre Moyen Euphrate et Jezireh orientale. réflexions sur deux voies évolutives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

295

Danielle STORDEUR « Small finds and poor babies », quelques objets « divers » du Mureybetien de Jerf El Ahmar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

309

Marie-Claire CAUVIN Mureybet IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

323

Frank HOLE K-260: selective use of lithic sources in the PPN/PN of the Khabur basin, Syria . . .

335

Olivier AURENCHE, Stefan KOZLOWSKI et Marie LE MIÈRE La notion de frontière dans le Protonéolithique et le Néolithique du Proche-Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

355

Marc VERHOEVEN A tale of two tells. Comparing neolithic lifestyles at Tell Sabi Abyad II and Tell Sabi Abyad I, northern Syria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

367

Yoshihiro NISHIAKI Sickle manufacturing technologies at two chalcolithic sites in Northern Mesopotamia: Tell Kosak Shamali (Syria) and Telul eth-Thalathat II (Iraq) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

383

4

Joubb Jannine

AVANT-PROPOS

La Maison de l’Orient et singulièrement le GREMMO ont une dette de reconnaissance particulièrement importante envers Lorraine Copeland, qui a bien voulu placer la plus grande partie de ses activités de recherche et de ses publications, depuis les années soixante-dix, sous leurs auspices. Désireux de lui rendre un juste hommage, nous avons pensé que le mieux était de réunir dans un ouvrage un certain nombre de contributions de collègues ou d’étudiants qui la connaissent bien, avec lesquels elle a travaillé et qui ont eu la chance de bénéficier de ses publications, de ses conseils ou de son aide. Mais le choix était délicat, car nombreux sont les préhistoriens et les quaternaristes qui auraient souhaité participer à cet ouvrage. Aussi avons-nous dû limiter l’aire géographique traitée aux deux pays où Lorraine a plus particulièrement travaillé, le Liban et la Syrie, en privilégiant la vallée moyenne de l’Euphrate, sur laquelle Lorraine préparait la synthèse des recherches poursuivies depuis près de deux décennies dans le cadre de son équipe de rattachement. Sa contribution constitue le cœur du présent volume. Contrairement aux usages, la récipiendaire a donc pris une part active à l’opération… Aussi, en dehors de deux articles de jeunes chercheurs libanais, toutes les autres contributions portent-elles sur le bassin de l’Euphrate ou sur des zones très proches, ou ayant avec l’Euphrate des liens étroits. Nous remercions tous les collègues qui ont accepté de participer à l’hommage que nous rendons à Lorraine Copeland et nous nous excusons auprès de tous ceux que le thème restreint retenu a empêché d’apporter leur concours 1. C’est en s’installant à Beyrouth, en 1958, que Lorraine a découvert le Proche-Orient et la préhistoire. Elle suit durant trois ans les cours d’histoire et d’archéologie de l’Université américaine de Beyrouth, sous la direction du professeur Baramki, et lorsqu’elle retourne à Londres, en 1967, assistante de recherche à l’Institut d’Archéologie de Londres, elle poursuit pendant quatre années un cursus d’archéologie à l’issue

1.

Nous remercions Liliane Meignen qui a accepté de revoir l’ensemble des articles ainsi que l’avant-propos.

duquel elle obtient brillamment son diplôme d’archéologie. Entre-temps, elle s’est formée sur le terrain en participant à de nombreuses campagnes de fouilles et de prospections. C’est ainsi qu’elle fouille en 1963 avec D. Garrod et D. Kirkbride à Bezez, près d’Adloun, dont elle étudiera ensuite le matériel au Musée de Beyrouth, avec D. Kirkbride encore à Beidha en 1964, à Ras el Kelb avec S. de Saint-Mathurin, à Jiita avec F. Hours (en 1964, 1966, 1971, 1972 et 1973), à Nahr Ibrahim durant deux saisons avec R. Solecki, à Ksar Akil avec J. Tixier. Elle conduit parallèlement des prospections systématiques au Liban, dès 1964 avec P. Wescombe, puis entreprend avec J. Besançon et F. Hours des séries de prospections en Beqaa, notamment autour du site de Joub Jannine, sur lequel des sondages sont conduits en 1968. Par ailleurs, au fil de sa carrière de préhistorienne, qui s’est toujours déroulée en dehors de tout cadre académique – mais il aurait fallu au moins deux postes pour contenir son énergie –, elle s’est chargée de l’étude du matériel de différentes fouilles. Après avoir effectué des prospections en Beqaa avec un géomorphologue, et faute de disposer d’un cadre chronologique fiable à une époque où les datations du Paléolithique étaient très rares et encore incertaines, Lorraine s’est convaincue que la chronostratigraphie des paléorivages et des terrasses fluviatiles pourrait permettre de dresser une premier canevas chronologique des industries lithiques et d’élaborer des comparaisons et corrélations entre les différentes régions du ProcheOrient, depuis le domaine littoral jusqu’au cœur du désert syrien, à condition de conduire des prospections bien ciblées dans les secteurs les plus riches en dépôts pléistocènes et d’opérer des ramassages systématiques d’artefacts en position géologique. C’est ainsi que fut arrêté le principe de campagnes annuelles de prospections par quatre chercheurs, deux préhistoriens (L. Copeland et F. Hours) et deux géomorphologues (J. Besançon et P. Sanlaville), de l’équipe de recherche CNRS de la Maison de l’Orient, la RCP 438, qui devint ensuite l’ERA 913 puis le GREMMO. S. Muhesen, préhistorien syrien, s’y rattacha rapidement pour toutes

O. AURENCHE, M. LE MIÈRE, P. SANLAVILLE

les campagnes se déroulant en Syrie. Les premières recherches commencèrent naturellement dans le domaine littoral sur la basse-vallée du Nahr el Kébir en 1976, puis furent étudiés successivement : la vallée moyenne de l’Oronte en 1977, le Balikh et l’Euphrate moyen syrien en 1978, le Sajour et le haut Euphrate syrien en 1979 (avec la collaboration d’H. de Contenson pour les sites néolithiques), la cuvette d’el Kowm en 1980, et, beaucoup plus tard, en 1989, la région de Tartous. Entretemps, des prospections identiques furent conduites en Jordanie : sur le haut Zarqa en 1982, autour de Kharaneh en 1984, dans la dépression d’Azraq en 1985 et 1986. Parallèlement, Lorraine participa à des sondages sur le site de Gharmachi en 1979 et 1981, à Hummal en 1983 ou encore à Lion Spring, près d’Azraq en 1984. Ces prospections au sein d’une petite équipe pluridisciplinaire se déroulaient généralement à l’automne, au cours de quatre à cinq semaines de travail intense, avec recherche sur le terrain le matin, lavage, marquage, étude du matériel et cartographie l’après-midi. Le soir, on préparait en commun le repas en discutant des découvertes et des problèmes de la journée et en mettant au point le programme du lendemain. Les messieurs sacrifiaient avec délices au rite de l’apéritif, tandis que Lorraine s’abstenait sagement, se contentant d’une tasse de thé ou d’un verre de lait tout en supportant stoïquement les odeurs des pipes ou des cigarettes. Dans les années quatre-vingt, l’écoute régulière de la BBC lui permettait de vérifier que le groupe Police se maintenait toujours en tête du hit-parade… Les discussions étaient toujours passionnantes et fécondes. Lorraine faisait preuve d’allant et de bonne humeur, supportant sans broncher chaleur et fatigue et découvrant chaque fois avec un réel plaisir une nouvelle coupe à étudier, surtout quand il s’agissait d’une grande carrière, alors qu’il aurait été beaucoup plus facile de se contenter de ramassages de surface ou plus gratifiant de fouiller un site d’habitat. Son enthousiasme n’était pas moins vif quand il s’agissait de trier le matériel récolté et les exclamations telles que « wonderful », « marvellous » ou « gorgeous » ponctuaient chaque découverte d’un silex ou d’un tesson significatif. Grâce à ses nombreuses campagnes de prospections au Liban, en Syrie et en Jordanie, Lorraine possède une grande connaissance du terrain. Mieux que personne elle a su utiliser à la fois l’analyse des outillages trouvés au sein de formations quaternaires et les données précises fournies par les fouilles de sites préhistoriques, qu’elle connaît bien grâce à sa maîtrise de la littérature archéologique. La richesse en dépôts quaternaires fluviatiles ou marins et en artefacts associés concentrés sur une aire réduite dans la basse vallée du Nahr el Kébir

a conduit peut-être à un excès d’optimisme dans le traitement statistique d’outillages dispersés sur une aire beaucoup plus vaste et plus complexe dans d’autres régions de la zone levantine, mais les trouvailles ont été suffisantes pour défendre la possibilité, voire l’évidence, de la coexistence d’industries contemporaines différentes suivant les régions, notamment entre le domaine littoral et l’intérieur. Lorraine a aussi de grandes capacités d’observation et, par suite, une très bonne connaissance du matériel lithique dans les différentes régions. Elle est ainsi apte à bien le décrire et à bien en définir les caractéristiques. Cela se traduit par une forme d’intuition dans la sélection des critères de définition de certains groupes, par exemple dans l’importance attachée au groupe d’outils de type Tabun B, qui s’est avéré très juste même s’il a été longtemps contesté. De même, dès le premier colloque de préhistoire du Levant à Lyon, en 1980, Lorraine a pu montrer que le faciès Tabun C était répandu sur la côte lors du dernier interglaciaire. Si Lorraine est avant tout une spécialiste du Paléolithique et plus particulièrement du Paléolithique moyen, sa curiosité scientifique et sa connaissance de la bibliographie et du matériel lithique s’étendent largement au-delà comme l’ont montré ses recherches de terrain, par exemple dans la région de Menbij ou du Balikh, mais plus encore sa participation très active et fort efficace à des entreprises de nature plus générale.

Le grand mérite de Lorraine est que toutes ses recherches de terrain ont débouché sur de nombreuses publications, souvent collectives mais aussi personnelles, comme l’indique son importante bibliographie. À la différence d’un certain nombre de collègues, qui laissent inachevée et non publiée une partie de leurs travaux, elle considère, en effet, qu’il est de la plus grande importance de publier tout le matériel découvert. Cela l’a conduite à reprendre le matériel d’anciennes fouilles comme Adloun ou Ras el Kelb, à publier dans cet ouvrage le fruit d’un travail de terrain et d’analyse réalisé en plusieurs phases dans la vallée de l’Euphrate et à mettre à jour l’inventaire des sites libanais commencé voici près de 40 ans. On rappellera tout particulièrement deux autres séries de travaux, collectifs et plus synthétiques. Le premier, intitulé « Les industries paléolithiques du Proche-Orient. Essai de corrélation » publié dans deux fascicules successifs de L’Anthropologie en 1973, constituait la première synthèse d’une certaine ampleur sur la Préhistoire ancienne de la région. Il fut préparé à

8

AVANT-PROPOS

Beyrouth avec ses deux co-auteurs entre 1968 et 1971. On en corrigeait les épreuves pendant la campagne de 1972 à Jiita. Le second, l’Atlas des sites du Proche-Orient (l’ASPRO), d’une tout autre ampleur, dura plus de dix ans. L’entreprise vit le jour dans des circonstances particulières. À la suite d’une erreur typographique, la mention « à suivre », qui figurait à la fin de la première partie de l’article précédent, fut reproduite également à la fin de la deuxième et dernière partie. C’est en 1974, au cours d’un petit déjeuner sur les bords de l’Euphrate, à Mureybet, que le trio initial (F. Hours, L. Copeland et O. Aurenche) décida alors de se prendre lui-même au mot, et d’associer pour cette « suite » – une synthèse sur l’ensemble du Néolithique Proche-Oriental – Jacques et Marie-Claire Cauvin. Plus tard, pour la partie cartographique, on appela Paul Sanlaville à la rescousse. La répartition des tâches avait réservé à Lorraine les zones géographiques où la littérature était majoritairement en anglais, la Turquie, l’Iraq et le Golfe… Les réunions de travail se déroulaient alternativement en France (à Saint-André de Cruzières ou à Lyon) et en Grande-Bretagne, chez Lorraine, à Oxford puis à Londres. L’occasion pour nous de faire connaissance avec Poor Baby…

Installée depuis 1993 au château de Marouatte, en Dordogne, au cœur d’une région particulièrement riche en Paléolithique, Lorraine continue à suivre l’actualité archéologique, à se tenir au courant des dernières publications, à entretenir des contacts, à recevoir étudiants ou professeurs et surtout à publier. Outre son extrême gentillesse, sa grande disponibilité, son intérêt pour les jeunes chercheurs qu’elle est toujours prête à aider, Lorraine présente une grande capacité pour le travail d’équipe et pour les échanges entre disciplines complémentaires. Elle cherche toujours à comprendre le point de vue des autres et sait tirer le meilleur des apports des autres disciplines, toujours prête à la fois à apprendre et à se remettre en cause : ainsi en témoigne son souci de prendre en compte les approches nouvelles, comme la technologie lithique. Cette ouverture la conduit à évoluer dans ses méthodes d’étude et dans ses interprétations du Paléolithique oriental. Elle a beaucoup apporté à la recherche préhistorique du Proche-Orient, non seulement sur les données de base mais aussi dans les idées : ses publications sont citées très largement dans les articles actuels, y compris chez les jeunes chercheurs, ce qui est probablement le meilleur hommage que l’on puisse lui rendre.

O. Aurenche, M. Le Mière, P. Sanlaville

9

Marouatte, mai 1995

FOREWORD

The Maison de l’Orient and the GREMMO in particular owe an enormous debt of gratitude to Lorraine Copeland, who since the 1970s has placed most of her research activities and her publications under their auspices. To pay her proper tribute, we decided that the best would be to gather together in one work a certain number of contributions by colleagues and students who know her well, with whom she has worked and who have had the luck to benefit from her publications, her counsel and her help. But the choice has proved to be difficult, for many are the prehistorians and Quaternarists who would have liked to participate in this work. We also had to reduce the geographical area concerned to those two countries where Lorraine has concentrated her work, Lebanon and Syria, particularly the middle valley of the Euphrates, on which Lorraine was preparing the synthesis of research carried out over more than two decades with her team. Her contribution constitutes the heart of this volume. Contrary to custom, the recipient has taken an active part in the operation… Also, aside from the two articles by young Lebanese researchers, all the other contributions concern the Euphrates basin or nearby zones, or have close links to the Euphrates. We thank all the colleagues who agreed to participate in this tribute to Lorraine Copeland and we offer our apologies to all those whom the restricted theme prevented from lending their support.1 When she came to live in Beirut in 1958, Lorraine discovered the Near East and prehistory. She studied history and archaeology at the American University of Beirut for three years, under the direction of Professor Baramki. When she returned to London in 1967, as a research assistant at the Institute of Archaeology at London, she studied for four years and obtained her degree in archaeology with brilliance. Meanwhile she also trained in the field, participating in many excavation and survey campaigns. She worked with D. Garrod and D. Kirkbride in 1963 on the excavations at Bezez, near Adloun, then worked on

1.

Our thanks to Liliane Meignen who accepted the task of checking all the articles as well as the foreword.

the material from that site at the Museum of Beirut. She worked with D. Kirkbride again at Beidha in 1964, at Ras el Kelb with S. de Saint-Mathurin, at Jiita with F. Hours (in 1964, 1966, 1971, 1972 and 1973), at Nahr Ibrahim for two seasons with R. Solecki, at Ksar Akil with J. Tixier. At the same time she carried out regular surveys in Lebanon from 1964 onward with P. Wescombe, then with J. Besançon and F. Hours undertook a series of surveys in the Bekaa, in particular around the site of Joub Jannine, where trial trenches were excavated in 1968. Moreover, during her career as a prehistorian, which was always conducted outside any academic framework—at least two posts would have been needed to contain her energy—, she took on the responsibility of the material from various excavations, Grotte d’Antelias, Nahr Qoueiq, Tell Sabi Abyad I and II, Tell Arjoune, Tell Nebi Mend, region of Udruh. After carrying out surveys in the Bekaa with a geomorphologist, in the absence of a viable chronological framework at a time when dates for the Palaeolithic were very rare and still uncertain, Lorraine became convinced that the chronostratigraphy of the palaeo-riversides and the fluviatile terraces could provide a preliminary chronological framework for lithic industries. Also, comparisons and correlations between the different regions of the Near East, from the coastal area to the heart of the Syrian desert, could be developed on condition that well-targeted surveys were conducted in the sectors richest in Pleistocene deposits and that systematic collection of artefacts in geological position was carried out. Thus was decided the principle of annual campaigns by four researchers—two prehistorians (L. Copeland and F. Hours) and two geomorphologists (J. Besançon and P. Sanlaville)—of the CNRS research team of the Maison de l’Orient, the RCP 438, which became the ERA 913 then the GREMMO. The Syrian prehistorian S. Muhesen quickly became part of the team for all the campaigns in Syria. Preliminary research naturally began in the coastal area in the lower valley of the Nahr el Kebir in 1976. Then studies were carried out in the middle Orontes valley in 1977, on the Balikh and the Syrian middle Euphrates in

O. AURENCHE, M. LE MIÈRE, P. SANLAVILLE

1978, the Sajour and the upper Syrian Euphrates in 1979 (with the collaboration of H. de Contenson for the Neolithic sites), the basin of El Kowm in 1980, and much later, in 1989, the region of Tartous. Meanwhile, identical surveys were conducted in Jordan, on the high Zarqa in 1982, around Kharaneh in 1984, in the Azraq depression in 1985 and 1986. In parallel, Lorraine participated in trial trenches on the site of Gharmachi in 1979 and 1981, at Hummal in 1983 as well as at Lion Spring near Azraq in 1984. These surveys carried out by a small pluridisciplinary team usually took place in the autumn, over four or five weeks of intense work, with field research in the morning, and washing, marking, study of the material, notes and cartography in the afternoon. In the evening, the preparation of supper was shared by all, while discussing the discoveries and problems of the day and deciding on the programme for the following day. The gentlemen indulged in the drinks ritual, while Lorraine abstained sensibly with a cup of tea or a glass of milk, stoically enduring the smell of pipes and cigarettes. In the 1980s, frequent listening to the BBC enabled her to check whether the band Police was still on top of the hit parade. Discussions were always passionate and fruitful. Lorraine was full of energy and good humour, putting up cheerfully with heat and fatigue and discovering each time with real pleasure a new cut to study, especially when it was part of a vast area to cover, whereas it would have been much easier to have been satisfied with surface collection or more gratifying to dig a habitation site. Her enthusiasm was no less lively when it came to sorting out the recovered material, and exclamations such as “wonderful”, “marvellous”, or “gorgeous” punctuated each discovery of a flint or a significant sherd. Thanks to her many campaigns and surveys in Lebanon, Syria and Jordan, Lorraine has acquired a deep knowledge of the terrain. Better than anyone she understood how to use both the analysis of tools found within the Quaternary formations and the exact data provided by the prehistoric sites, which she knows well thanks to her mastery of the archaeological literature. The richness of the fluviatile and marine Quaternary deposits and associated artefacts concentrated in a reduced area in the lower valley of the Nahr el Kebir has perhaps led to an excess of optimism in the statistical treatment of tools dispersed over an area much larger and more complex in other regions of the Levantine zone, but the finds have been enough to defend the possibility, or even the evidence, of the coexistence of different contemporary industries according to the regions, especially between the coastal area and the

interior. She also has high capacities of observation and thus, a very good knowledge of the lithic material in the different regions. She is thus accomplished in the description and definition of their characteristics. This entails a form of intuition in the selection of defining criteria for certain groups, for example in the importance attached to the type Tabun B group of tools, which proved to be quite right although it had been contested for some time. Thus, from the time of the first conference on the prehistory of the Levant at Lyon in 1980, Lorraine was able to show that the Tabun C facies was present along the coast during the last interglacial. Although Lorraine is above all a specialist of the Palaeolithic and particularly the middle Palaeolithic, her scientific curiosity and her knowledge of the bibliography and the lithic material extends much farther, as is demonstrated by her field research, for example in the region of Menbij or Balikh, but even more by her very efficient and active participation in more general projects. Of great credit to Lorraine is that all her field research has led to many publications, often collective but also personal, as may be seen in her large bibliography. Unlike some colleagues, who leave part of their work incomplete or unpublished, she believes that publishing all the material discovered is of the greatest importance. This has led her to take up material from old excavations such as Adloun or Ras el Kelb, to publish in this work the fruit of field work and analysis carried out in several phases in the Euphrates valley and to bring the inventory of Lebanese sites begun more than 40 years ago up to date. We especially recall two series of works, which are collective and more synthesizing. The first, entitled “Les industries paléolithiques du Proche-Orient. Essai de corrélation” and published in two successive fascicules of l’Anthropologie in 1973, constituted the first synthesis of importance on the early prehistory of the region. It was prepared with her two co-authors at Beirut between 1968 and 1971. The proofs were corrected during the campaign at Jiita in 1972. The second, the Atlas des sites du Proche-Orient (ASPRO), took longer than ten years. The project was born in special circumstances. Due to a typographical error, the words “to be continued”, which appeared at the end of the first part of the preceding article, were also printed at the end of the second and last part. In 1974, during breakfast on the banks of the Euphrates at

12

FOREWARD

Mureybet, the original trio (F. Hours, L. Copeland and O. Aurenche) decided to do something about this and to associate Jacques and Marie-Claire Cauvin with this “continuation”—a synthesis of the whole of the Near Eastern Neolithic. Later Paul Sanlaville was called upon for the cartographic part. Reserved for Lorraine were the geographic zones for which the literature was mainly in English—Turkey, Iraq and the Gulf. The work meetings took place alternatively in France (at Saint André de Cruzières or Lyon) and in the UK, at Lorraine’s home in Oxford and in London, where we had the chance to meet Poor Baby… Based since 1993 at the Château de Marouatte in the Dordogne, in the heart of a region especially rich in the Palaeolithic, Lorraine continues to follow archaeological developments, keeping abreast of recent publications, maintaining contacts, receiving students and professors and above all, publishing.

Besides her great kindness and availability, and her interest in young researchers whom she is always ready to help, Lorraine has an enormous capacity for team work and for exchanges between complementary disciplines. She always seeks to understand others’ points of view and knows how to draw the best from the contributions of other disciplines, being always ready to learn and to question herself, which is evident in her attention to new approaches, such as lithic technology. This openness has led her to evolve in her methods and her interpretations of the eastern Palaeolithic. She has contributed a great deal to research into the prehistoric Near East, not only in the basic data but in her ideas as well. Her publications are widely cited in current articles, including those of young researchers, which is probably the best tribute which can be paid to her.

O. Aurenche, M. Le Mière, P. Sanlaville

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Jiita, juillet 1972.

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Lorraine COPELAND1 ABSTRACT This report is based on a study of the Paleolithic flint artifact assemblages found in geological stratigraphy in four Pleistocene river terraces in the River Euphrates valley during two surveys carried out in 1978 and 1979 by RCP team 438. Similar geo-prehistoric work in the same and adjacent regions of the Valley was continued (1980 to the present) by some of the same team members, which resulted in new discoveries as well as an improved understanding of the 1978-1979 evidence. This in turn has led to revisions of some of the geomorphological interpretations previously published (e.g. in 1981), and to be revised and to re-evaluations of the artifact assemblages. In Chapter 1 the Euphrates and the two survey areas are described; the advantages and disadvantages of working with river terraces (a practice widely followed by prehistorians across Eurasia) are considered and our present estimate of the chronostratigraphy of the terraces and the artifacts found in them is proposed. In Chapter 2 the geomorphologically in situ sites, or collection points, are listed by Sector (Raqqa sector in 1978 and Menbij Sector in 1979) and by Quaternary period (the climato-sedimentary terrace sequence, QfIV to QfI). In Chapter 3 the techno-typological features of the artifact assemblages are examined, again by sector and by period, and assigned to the appropriate part of the Acheulean industrial complex: inconclusive (a local Clactonian?) in the case of the few flakes in the QfIV terrace, to the Middle Acheulean of Latamne type in the case of the QfIII artifacts, to the Late Acheulean in the case of the QfII assemblages and again inconclusive (a Final Acheulean?) and Mousterian in the QfI terraces. In Chapter 4 the assemblages are compared to those of contemporary cultures in adjacent Near Eastern regions both in the Valley itself (Turkey), in the desert oases (El Kowm, Palmyra, Azraq), in other river valleys (Orontes, Litani, Kebir) or caves/shelters (Yabrud, Douara, Jerf el Ajla). It is concluded (on artifactual grounds in the absence of other evidence) that the Euphrates Valley terraces contain local Acheulean variants, not identical to western facies; they add one more entity to our data-base on the dispersal of early humans (from Africa?) to the Near East and beyond (e.g. to Europe, cf. Dmanisi). The presence of the QfIV flakes suggests one of the river valley routes they took in the Early Pleistocene. RÉSUMÉ Cet article porte sur l’étude des assemblages lithiques paléolithiques récoltés en stratigraphie géologique au sein de quatre terrasses alluviales pleistocènes de la vallée de l’Euphrate au cours de deux prospections effectuées par les chercheurs de la RCP 438 en 1978 et 1979. Des travaux semblables de recherche géopréhistorique ont été poursuivis, dans le même secteur ou dans des secteurs adjacents de la vallée (entre 1980 et aujourd’hui), par les membres de la même équipe, aboutissant à de nouvelles découvertes et à une meilleure compréhension des faits révélés en 1978 et 1979. Cela a conduit à la révision de quelques-unes des interprétations géomorphologiques publiées (par exemple en 1981) et à une réévaluation des outillages lithiques. Le chapitre 1 décrit l’Euphrate et les deux régions prospectées ; sont évalués les avantages et les inconvénients de l’utilisation des terrasses alluviales (pratique largement suivie par les préhistoriens à travers l’Eurasie) puis est présentée l’appréciation actuelle de la chronostratigraphie des terrasses et des artefacts qu’elles renferment. Dans le chapitre 2, les sites et les points de ramassage géomorphologiquement en place sont énumérés par secteur et par période (les séquences climato-sédentaires, de QfIV à QfI). Dans le chapitre 3, les caractéristiques techno-typologiques des assemblages lithiques sont examinées à nouveau par secteur et par période, et attribuées à la partie appropriée du complexe industriel acheuléen : attribution peu concluante (un Clactonien local ?) dans le cas des quelques éclats trouvés dans la terrasse QfIV, attribution à l’Acheuléen moyen de type Latamné dans le cas des artefacts trouvés dans le QfIII, à l’Acheuléen récent en ce qui concerne les assemblages du QfII, attribution à nouveau peu concluante (à l’Acheuléen final ?) et au Moustérien dans les séries alluviales de la terrasse QfI.

1.

Château de Marouatte, 24350 Tocane St-Apre, France, [email protected]

L. COPELAND

Dans le chapitre 4, les assemblages sont comparés à ceux des cultures contemporaines des régions proche-orientales, que ce soit dans la vallée elle-même (Turquie), dans les oasis du désert (el Kowm, Palmyre, Azraq), dans d’autres vallées (Oronte, Litani, Kébir) ou dans des grottes et abris sous roche (Yabrud, Douara, Jerf el Ajla). On en conclut (à partir des données artefactuelles en l’absence d’autres preuves) que les terrasses de l’Euphrate contiennent des variantes locales de l’Acheuléen, non identiques aux faciès occidentaux : elles ajoutent un élément de plus aux données dont nous disposons concernant la dispersion des anciens hommes (en provenance de l’Afrique ?) au Proche-Orient et au-delà (vers l’Eurasie, cf. Dmanisi). La présence d’éclats dans la formation QfIV suggère que la vallée de l’Euphrate fut une des vallées que les hommes empruntèrent au Pleistocène ancien.

CHAPTER I INTRODUCTION The Euphrates River has had a powerful effect on the lifeways of the human groups who have occupied its valley, from the time of their first arrival in the early Middle Pleistocene until very recently, when the building of dams at various points along the river’s course through Turkey and Syria began to provide some control over the destructive forces of its spring floods. During the glacial/interglacial climatic cycles of the Pleistocene and early Holocene, these floods occurred due to the seasonal melting of the winter snows in the Taurus Mountains, where the river rises. The river is already around 420 km long when it enters Syria at Jerablus (ancient Carchemish), and the floodwater brings with it quantities of pebbles, silts and sands eroded from its upper reaches in the piedmont; these alluvia are augmented by local materials contributed by tributary streams. In each past climatic cycle, during or at the end of the erosive phases of severe climate (glacials/pluvials), the sediments were deposited along the river banks downstream where they have formed the impressive series of fluviatile gravel terraces that (where they have survived later erosion) we see today. Through time they have been built up at successively lower elevations as the river deepened its bed under climatic control so that they now form a “staircase” of terraces of descending age, forming a relative Middle and Late Pleistocene terrace chronology (Sanlaville, this volume; Besançon and Geyer, 2003). As survey reports indicate, the river banks were frequented by successive groups of prehistoric humans who have left behind on them their stone tools and weapons. Although the artifacts found in the gravels of each cycle have been transported downstream for great or small distances, and their positions do not represent habitation sites, their presence, and their technotypology, represent virtually the only evidence for study of the Paleolithic cultures of the region and the evolution of these through the Quaternary. Regrettably, extensive

public works in the valley are rapidly destroying all remaining traces of the prehistoric past (Besançon and Geyer, 2003). For these and other reasons it has been thought useful to record here the results obtained from two prehistoric and geomorphological surveys carried out in the valley in 1978 and 1979 by RCP 438, of the Maison de l’Orient in Lyon, bringing in additional information from later surveys both in the same areas and further upstream and downstream by certain of the same team members. These later studies threw new light on some of the interpretations originally arrived at (e.g. Besançon et al., 1980a; 1980b; Besançon and Sanlaville, 1981; Hours, 1981) and necessitated some re-evaluations which will be discussed herein. The team in 1978 and 1979 consisted of P. Sanlaville and J. Besançon, geomorphologists, and L. Copeland, F. Hours and S. Muhesen, prehistorians, as well as H. de Contenson in 1979, as published in Sanlaville (1985). More recently, P. Sanlaville and A. MinzoniDéroche surveyed areas immediately across the border in Turkey, such as the right bank in the Birecik area and the banks of two right bank tributaries (Sanlaville, 1987; A. Minzoni-Déroche and P. Sanlaville, 1988). At various times between then and now, J. Besançon, A. Minzoni-Déroche and B. Geyer, both separately and together, surveyed the Turkish and Syrian stretches again; Besançon and Geyer added to the database the results of a study of the most southern zone, between Deir ez-Zor and Abu Kemal, near the Iraqi border as well as a stretch of the Turkish Euphrates from Belkis to Carchemish (Besançon, 1999-2002, and see Geyer and Besançon, 1996, and Geyer and Monchambert, 1987). We now have, therefore, documentation on the Quaternary for almost the whole of the river’s course through Syria and for its southernmost reaches in Turkey.

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

The surveys and their setting

In carrying out these studies we hoped to take advantage of the joint expertise of the team members who had worked using the same methods in other Levant sectors with good results, such as the valley of the River Orontes (e.g. Sanlaville et al., 1993) and the Nahr el Kebir valley near Lattakiyeh (Sanlaville, 1979; Besançon et al., 1982a) in order to provide a relative chronological framework for the Paleolithic industries and fluviatile terrace succession of the Euphrates region. At the time it was already suspected that there were both advantages and disadvantages in working with river terraces; these concerns were expressed by Besançon et al. (1988: 37-38) and are discussed (this volume) by P. Sanlaville. Briefly, one disadvantage stems from the fact that any fluviatile terrace, where its relative position in the Quaternary sequence had been identified by the geomorphologists, almost always contained within it materials (including artifacts) eroded by the river from the preceeding terrace. In addition it probably contained sediments laid down during the intervening interglacial, as well as material which, although broadly contemporary, pertained to the latter’s various climatic oscillations (interstadials). Thus, the date of a particular artifact is imprecise, and a picture of the cultural succession has to be painted with a very broad brush. On the other hand, a terrace sequence can, as mentioned above, form a relative chronological “fix” or terminus ad quem for the incorporated artifacts: the age of the terrace can be estimated by that of the youngest tool-type embedded within it, given that the Levant techno-typological lithic succession is well-known, and provided that each artifact has been rolled in the river when it was flowing at that elevation (or at an earlier one). In short, the artifact techno-typology can provide an independent guide to the age of the formation. Fortunately for the Paleolithicists, stone industries changed and developed extremely slowly, over many hundreds of thousands of years, often synchronously with the equally large blocks of time taken up by the Pleistocene climatic fluctuations. It is therefore not too surprising that the two kinds of evidence used in our method (discussed in more detail by Besançon and Geyer, 2003) often complemented each other, and provided an idea as to Paleolithic technological progress, which could be compared to that of other regions similarly studied and to more strictly archaeological evidence from nearby in situ habitation sites such as those at Latamne, El Kowm or Yabrud.

Previous research in the Euphrates Valley had indicated that Paleolithic artifacts were well represented there.The pioneers Passemard (1926) and Perves (1964) had reported the presence of bifaces and other tools near Deir ez-Zor and on the Khabur. However the most comprehensive account was that of van Liere (1960-1961) and his Dutch colleagues who had been working with Point Four for several years. Van Liere distinguished four terrace phases of descending age: The High Gravels, which, in the region of Jebel Dibsi provided a few crude faceted balls, bifaces and flakes, attributed to the Early Quaternary; the Middle Pleistocene Valley Fill, seen north of Raqqa in which were Early Acheulean tools; the Main Gravel terrace which he found to be rich in artifacts and to contain a special Acheulean facies adapted to use of river pebbles; and the Rubble Terrace, which partly overlays the previous deposit but which could be more recent (van Liere, 1960-1961: 46). Many, although not all, of his conclusions were later confirmed by our findings, but he did not notice what we, too, had originally overlooked: that the two penultimate terraces (QfIII and Qf I I or “Mindel” and “Riss” in the old Alpine appelations) sometimes resembled each other as to position, elevation and sequence of sediments (members) as well as in the condition and patination of the flint artifacts in them, as was mentioned by Besançon and Sanlaville (1985: 37) and is discussed by Besançon and Geyer (2003). With hindsight we should have remembered a similar situation on the Orontes where the sediments in the Latamne (QfIII) and Jraibiyat (QfII) Formations were similar (cf. Sanlaville et al., 1993). Some geomorphological details were reported by de Heinzelin (1967), who studied the Tabka Dam area and named three Formations (Dibsi, Shajara and Mureybet) which he referred to those in van Liere’s sequence; the artifacts he found (most of which were rolled and deeply patinated) were sparse and unrepresentative except for some Acheulean and Mousterian types. A surface survey was carried out by Malenfant (1976) on a portion of the valley of the River Balikh, a left bank tributary which enters the main valley near Raqqa. We were able to study the same sites in the Chniné area, but arrived at conclusions somewhat different from his. Further upstream in eastern Turkey a rich Paleolithic site was found at }ehremus, near Samsat in the fluviatile gravels of a tributary valley, the Keluçk;

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L. COPELAND

it was excavated by a team from Tubingen University and was found to contain Late Acheulean type bifaces in fairly fresh condition, which allowed a study of the use/wear traces on the edges of the bifaces (Albrecht and Müller-Beck, 1988; 1994). One can assume, on the basis of the biface typology, that the formation was of the penultimate terrace date (QfII). Downstream, to the north of Birecik, three rich Late Acheulean and Middle Paleolithic surface sites were reported: Kafir Daghi, Belkis and Tilmusa; the flint raw materials in the limestones of this region were evidently exploited since the late Middle Pleistocene at Kafir Dagi while fluviatile pebbles were used as blanks here in the Mousterian era (Bourguignon and Kuzucuo©lu, 1999). It was decided in 1978 to begin our work by surveying a sector about half-way along the river's course in Syria.

symbols, but in reverse time, their QfI being the oldest (at Tell Kosak Shamali, Nishiaki, 2001). At the end of our 1978 season, four terraces had been identified (table 2): the two oldest were seen at the time only in the upper Balikh valley: a QfIV (unnamed), a QfIII, named the Chniné Formation, equated with the Latamne Formation on the Orontes; a QfII , the Abu Jemaa Formation, equated with the Jraibiyat Formation, and a QfI, the Abu Chahri Formation, equated with the Würm (our table 2 and fig. 4 of Sanlaville, this volume). Later, the QfIII was recognised in the main valley (Maadan). The Menbij Survey, 1979 Based in the town of Menbij, NE of Aleppo, our second survey took place in the northernmost Syrian areas of the valley: both banks of the main stream from Jerablus to Qara Kozak were examined, as well as both banks of the River Sajour, a perennial right bank tributary, from the point where it enters Syria from Turkey, to its embouchure into the Euphrates near Tell Amarna Tahtani, and the valley of its own tributary stream, the Wadi Menbij (see our fig. 3). In contrast to the arid environment of the Raqqa Sector, that of the Menbij area was in the past more favourable to human occupation than its present denuded state might suggest; remains of the open forest cover are visible in some areas near the Turkish frontier (Besançon and Sanlaville, 1981: 8). Both the Sajour and the main valley produced Quaternary terraces, or traces of them, which contained artifacts. The oldest was the Qara Yakoub Formation, of Early Quaternary (QfV) date; the QfIV was later named the Tilmagara Formation, while the three younger ones were tentatively equated with the Chniné, Abu Jemaa and Abu Chahri Formations of the Raqqa Sector (Besançon and Sanlaville, 1981; 1985).

The Raqqa Survey, 1978 A stretch of the Middle Euphrates Valley was surveyed by the RCP 438 team, working from a base in the town of Raqqa (henceforth “The Raqqa Sector survey”). The area covered included the lower reaches of the River Balikh, as far north as Mafraq Slouq, and both banks of the Euphrates between the southern end of the Tabqa Dam and Deir ez-Zor (see our fig. 1 and fig. 7 of Sanlaville, this volume, which corrects carte 1 of Besançon and Sanlaville, 1981: 11). As well as in the above-mentioned preliminary accounts, some of the results were discussed in two theses: that of F. Hours (1992) and that of S. Muhesen (1985). This part of the valley has been carved out of the semi-steppic north Syrian plateaux, as described by Sanlaville (this volume) and Besançon and Geyer (2003). The older river terraces dominate the landscape and are composed mainly of “Taurus rocks”, i.e. foreign metamorphic and eruptive materials brought from the Taurus Mountains. The incorporated flint artifacts, however, are patinated to dark brown or chestnut tones in the older terraces and are glossy except on facet margins, where new cortex has formed due to rolling in the river. Younger terrace artifacts differed in having grey to violet patinas. In discussing the terrace sequence we use the notation of Besançon (cf. our fig. 4 and tables 1 and 2), whereby the oldest terraces have the highest Qf (Quaternary fluviatile) numbers, for example the QfV and IV of the earliest Pleistocene, or the youngest terrace: the QfI (Würm). The Holocene would be denoted by Qf0 but this phase is not dealt with in the present report. To be noted is that some geomorphologists use the same

The later surveys by different team members As already mentioned, in 1987-1988 Sanlaville and Minzoni-Déroche surveyed a region of Turkey adjacent to that of the Menbij Sector. The areas examined included: the banks of the River Nizip, a right bank tributary which enters the main valley near Birecik; the upstream reaches of the Sajour, in Turkish called the Sacir, which drains the Gaziantep region; the right bank of the main valley in the region of Birecik. In addition to early terraces without artifacts (QfV ?), at least four artifact-bearing Quaternary terraces were discovered, which could be correlated with those to the south: a QfIV, named the Tilmagara Formation, which produced a few

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

flakes; a QfIII, the Adayolu/Kale Koy Formation with Middle Acheulean trihedral picks and bifaces; a QfII, the Feslikaya/Nizip Formation with Late Acheulean, and a

Years B.P. x000

Oxygen Isotope Stages

c. 70

4

c. 130

5a-d 5e

c. 200

6 7

Levantine Raised Beaches

9

Terraces

QfIb Saroute?

?Abu Chahri

QfIa? Ech-Chir I

?Abu Chahri

QfII Jrabiyat

QfII Abu Jemaa

13

15

QfII Jrabiyat

c. 1 m

?

Hamadine Abu Jemaa Hammam Late Acheulean Kebir Nizip Sehremuz

QmIIa Jbailian I QfIIIb Latamne (Arbain)

Middle Acheulean

? QfIIIa Latamne (Miramil) Berzine

Maadan 1 - 4 Nizip Sites

QfIII Chniné

RasBeirut 1b Latamne I & II Jub Jannine II Berzine ElMeirah Evron Quanry

Gesher Benot Ya’akov QfIV Khattab Sitt Markho

QmIV

Jrabiyat Gharmachi I b Nadaouiyeh

Borj Qinnarit

QmIII Zaqrounian

16 17

Sites

Douara I Umm ?Rhayat 1-2? el-Tlel Dederiyeh Halouanji I - II Ras el-Kelb Naamé ?Hummal I b? ? Chniné W I? “Defaian”? ?“Chninian”? Abu Chahri 1,2 “Samokian” Final Acheulean &4 Yavboud I CSpring Azraq

QmIIb Jbailian II

14

c. 700

Industries Middle Paleolithic

Pre-Enfean 15 -20 m

12 c. 600

Other Sites

QmI (Enfean) Strombus

10 11

Euphrates Valley

Levantine Fluviatile Terraces

8 c. 300

QfI, the Cedide Formation, attributable to the Würm (see Sanlaville, this volume; Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988; Minzoni-Déroche, 1987).

?Khattabian or ?Early Acheulean

QfIV

?Sabouniyeh Inférieur

Khattab II Sitt Markho

M. es-Samok

? 18

Qara Yakoub

?Sukhne N.

1.4 m

Ubeidiya

1.7 m

?Erq al-Ahmar Table 1—Tentative chronology for the Euphrates Lower and Middle Paleolithic cultures in Syria and their relationships across the northern and central Levant. N.B. The dates of the earlier industries could be considerably older than those shown.

Formations continentales

Formations marines

Côte Libanaise

QfI QmI QmII

Enféo-naamien Koura Jbailien I et II

QmIII

Zaqrounien I, II, III

QfII

Nahr El-Kebir

Oronte

Euphrate Syrien

Jraimaqiyé Ech Chir a et b

Sarout

Abou Chaari a,b,c,

Jrabiyate

Abou Jamaa

Latamné

Chniné

Jinndiriyé Khellalé Berzine

QfIII

Baksa

QfIV

Sitt Markho Mcherfet es-Samok

QmIV QfV

Khattab Qara Yacoub

Table 2—Correlations of marine beaches and fluviatile terrace. Formations in the northern Fertile Crescent: after Sanlaville et al. (1993), table 1.

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L. COPELAND

As also mentioned above, other surveys were carried out, by A. Minzoni-Déroche, who worked in the upstream Nizip and Gaziantep areas (Minzoni-Déroche, 1987), and by J. Besançon (1999-2002) and B. Geyer. In the case of these two latter authors, various northern and southern sectors were re-examined and new areas were added: the Euphrates banks in the sector between Deirez-Zor and Abu Kemal and the Turkish stretch between Belkis and Carchemish. The latter study confirmed the interpretations of Minzoni Déroche and Sanlaville concerning the Nizip and Birecik areas; older terrace traces (QfV and VI) were identified on the Euphrates left bank and a chart showing correlations between Levant and Euphrates Formations is shown on table II, Besançon and Geyer (2003). Not all the data collected is yet available, and the flints which they recovered have not yet been classified. Nevertheless indications are that a substantial terrace sequence exists also in the southern (Deir ez-Zor-Abu Kemal) zone which can be equated with that of the other Sectors (Sanlaville, this volume; Besançon and Geyer, 2003). All this recent work has contributed insights into, and fuller understanding of the Syrian Paleo-Euphrates

Valley and has revealed its importance as a probable north-south corridor for human and faunal population interchanges through the Pleistocene. Some of the conclusions arrived at following the earlier surveys are reassessed in the present report. Acknowledgments I wish to thank the many persons who have helped me in constructing this report so many years after the surveys took place. The most valuable have been the records put at my disposal by my colleagues of the RCP team: Francis Hours, who described in copious notes the artifact assemblages and their typo-technology in minute detail; Jaques Besançon, who kept me up-to-date with his latest researches on the Euphrates, and Paul Sanlaville who facilitated the realisation of this work in valuable ways too numerous to mention. I am most grateful to Gerd Albrecht, Angela Minzoni-Déroche, Sultan Muhesen and others for fruitful discussions, to Alex Lees who constructed the tables, to Marie Le Mière and all the members of the Maison de l’Orient who dealt with the illustrations.

CHAPTER II THE SURVEY SITES The word “site” is used to denote an artifact collection point or spot where a concentration of stone artifacts were found, e.g. the section of a quarry, which had recently been opened to exploit the gravels for road-metal. Two kinds of site were encountered during our field work: —Sites in geological position in a fluviatile terrace, consolidated or not, which had been cut into a section either by gravel quarriers or due to erosion by the river; collections were made from within the section and the artifacts were regarded as being geomorphologically in situ. In one (non-quarry) instance it was a modern Wadi (Abu Chahri) which had cut through QfII and QfI terrace deposits and had provided us with a section several metres high. Collections were also made from exposures of conglomerated Quaternary terrace material in the course of dismantlement, found along the river banks, from which the artifacts could be extracted only with difficulty (see fig. 123 and fig. 16 in Besançon and Sanlaville, 1985).

—Sites on the surface; either of the terrace where it was exposed in the landscape, or on the substratum. In the former (terrace) case, collections might be made over quite a broad stretch of the same formation, since the artifacts contemporary with it would have already been transported and were not in their original place of abandonment, while artifacts of any subsequent age could have been dropped there at random. The material thus includes artifacts of mixed ages and is not regarded as in place (see Copeland, 1981: 248 and Besançon and Sanlaville, 1985). In the latter (substratum) case sites were found on plateaux surfaces without any geomorphological context; here, too, the artifacts could be of mixed ages. Finally, some collections of derived Paleolithic material were made from Holocene sites (tells) where they had been either curated or accidentally incorporated into the occupation deposits. Only the artifacts from the first-mentioned kinds of site were regarded as stratified and chronologically useful, although characteristic artifact types on surface sites were sometimes also taken into account.

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Raqqa Sector site numbers pertain to the 1978 survey except for those marked “JB”. These were kindly reported to me (pers. com.: letters) by J. Besançon in 1990 and represent sites located by him and B. Geyer. The sites will be described below in what is tentatively regarded as chronological order of phase, oldest first, with the Raqqa and Menbij sectors listed separately. The recorded co-ordinates are filed in the field notes of P. Sanlaville.

Post-Paleolithic sites which are not dealt with in this report were dealt with earlier (see Sanlaville, 1985 for the Menbij sector, and Copeland, 1979 and 1982; Geyer and Monchambert, 1987; Besançon and Geyer, 2003 for the Raqqa Sector and a vast quantity of literature on the Neolithic and later sites of the Euphrates area, such as contributions to del Olmo-Lete and Montero Fenollós, 1999).

STRATIFIED SITES, BY PHASES AND SECTOR The QfV-QfIV in the Raqqa and Deir ez-Zor-Abu Kemal Sectors

Sabounieh Inférieur, site 75 The Wadi Sabouniyeh is a small left bank tributary of the River Sajour, which it joins near Arab Hassan at map references: x 527.14; y 341.14. A quarry had been opened in its valley revealing a stratigraphic section within the QfIV (Tilmagara) Formation, which was plastered against the plateau slope (fig. 121). The section produced the following stratigraphy: —At the base was a coarse gravel of Taurus rocks, basalt and flint nodules. —This was overlain by a calcareous conglomerate (poudingue) from which a few rough flakes and a core (fig. 100) were recovered. —A thick crust (dalle) sealed the lower layers and —The whole was covered by a red soil (Sanlaville, 1985: 10; Besançon and Sanlaville, 1981; 1985, fig. 5). Some later material (bifaces; Sabouniyeh Supérieur) occurred in the crust, date unknown, regarded as Acheulean (?) surface finds.

Signal 319, Balikh Valley (no site number) Traces of an ancient (QfIV?) conglomerated terrace, the highest in the area, were found above the right bank of the Balikh, c. 4 km N. of Raqqa near Chniné, as shown in the section, figure 7 of Besançon and Sanlaville (1981); it was covered by a thick crust. Some flakes, not certainly man-made, were found in it. Wadi el Isba, Site JB103 The wadi is a left-bank tributary, entering the main valley NE of Deir ez-Zor, in the Deir-Abu Kemal Sector. Some glossy, brown-patinated flakes were reported by Besançon (pers. com.); they had been thrown out of a sand-blocked well in a QfIV exposure. He noted a possible link with the flake industries known on the Orontes to the West (the Khattabian). Also present were many non-artifactual flints with lighter patina.

The QfIII in the Raqqa and Deir ez-Zor-Abu Kemal Sectors (table 3a)

Wadi er-Radqa On the left bank of the Wadi er-Radqa, a Euphrates left bank tributary near Shamiye, Ersie, Abu Kemal, produced numerous artifacts, double-patinated to reddish and black (types not described), on a gypseous crust at the surface of a QfIV exposure (Besançon and Geyer, 2003).

A QfIII terrace was recognised on the lower Balikh, below Signal 319. On the Euphrates some QfIII sites were mistakenly attributed to the QfII in 1978. On the advice of J. Besançon (pers. com., 1990) these are reassigned to the QfIII. The latter terrace is described as very substantial, just as it was on the Orontes, but here it has lost to erosion its upper silty member in several locales (Besançon and Geyer, 2003 and as illustrated in their sections and maps, one used as our figure 4 and see Sanlaville, this volume, fig. 4).

The QfV-QfIV in the Menbij Sector N.B. For discussion of the origin of the widespread sheets of the QfV Qara Yakoub Formation flint gravels, north of the Sajour valley, used in many later periods to make artifacts, see Besançon and Sanlaville, 1981: 15-16 and fig. 10.

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L. COPELAND

Maadan 1, 3 and 5; sites 21, 27 and 29

Halabiyeh 1, site 12

These are quarry sections, exposed in a terrace which was plastered against the plateau edge, on the right bank of the Euphrates, 2-3 km SE of Maadan village and c. 55 km SE of Raqqa at the embouchure of the Wadi Knaifess. A total of 145 artifacts of Middle Acheulean (Latamnian) appearance, including heavilyrolled and patinated cores, choppers, trihedral picks, but no bifaces were recovered from the section (fig. 6-7). The present placement of these sites as in the QfIII supercedes that previously published (as in the QfII; cf. Hours, 1981).

This right bank site is located at the edge of the post-QfIII and pre-QfII basalt flow, c. 40 km SE of Raqqa (fig. 119). Some artifacts (one a trihedral) were picked from below the basalt at site 1, which is near the Qasr and Esbaa. The lava partly blocked the river which had to flow through a gorge and this prevented the normal erosion of the valley and the build-up of a QfII terrace here (J. Besançon, com. pers. 1990). The latter noted a small ravine, slightly to the N of the 1978 site, which produced some quartz items (not described, but see Besançon and Geyer, 2003, and section, our figure 4, wherein the revised placement of the terraces is shown).

Deir N.1, Deir N.2 and Deir N.3: sites 45, 46 and JB site 116

N.B. Halabiyeh 2 and 3 (sites 13-14, to the north of site 1), derive from a cone of QfIII deposits which had been displaced by the basalt and had slipped down to the level of the QfII; a trihedral pick occurred in site 2.

These are sections in a gravel quarry immediately N of Deir ez-Zor in the industrial zone beside the road to Hasseke. The RCP team recovered 13 flakes, picks and cores, heavily rolled and with deep patina. Besançon and Geyer (2003), report a collection of additional artifacts from in front of the electric company factory, the typology of which reminded them of those of Latamne; the majority had a glossy patina (7.5 YR 5/4-4/4), while others were more rolled with deeper patina (7.5 YR 3/4), with fero-manganese stains. A section 6-7 m high at adjacent Site 116 had the following layers: at the base, 4 m of coarse Taurus gravels with sandy lenses; then 2 m of beige silt, with a thin gypseous crust at the top.

Zalabiyeh Station (site JB) and Zalabiyeh 1, 2, 4 and 5, sites 23-24 and 26-27 Sites 1 and 2 are opposite Halabiyeh 2, on the Euphrates left bank near Ischaret ech-Chati; sites 3-5 are in a line to the south opposite Halabiyeh 1, N of the Qasr Zalabiyeh while site 4 is in a valley near the gravel quarry. Here, traces of the QfIII terrace lower member (gravels, mainly Tauric) were recorded, but without Acheulean artifacts; however, J. Besançon found some quartz artifacts near the station (pers. com. 1990), not described. Post-Paleolithic artifacts also occurred on the surface.

Darnaj, site JB Zalabiyeh 3, site 35

A section occurring in a gravel quarry was reported by Besançon near Darnaj, on a track used by oil company workers (Besançon and Geyer, 2003). Some artifacts (flakes, not described) were recovered from the quarry surfaces.

A false site. On the left bank of the Euphrates, c. 40 km SE of Raqqa, at the side of the road, some gravel material with characteristic Middle Acheulean artifacts was recorded in 1978 but is now seen to be not in situ; it was apparently dumped there as road ballast. QfIII exposures are present in the vicinity (pers. com. J. Besançon, letters 1999 and 2000, and see Besançon and Geyer, 2003).

Kasra Qaracol, site JB A QfIII site on the left bank of the Euphrates opposite Bouaitiye, c. 33 km NW Deir ez-Zor. Marked on map of Besançon and Sanlaville (1981) as QfII, but not listed in the 1978 Inventory. The site was revisited later by J. Besançon, who observed deeply patinated artifacts and recovered two quartz choppers (pers. com., letter, 2000). The terrace (mainly of Tauric gravels) is said to represent a vast ancient meander.

Chniné East 3, site 35 This is a gravel quarry section opened in the Chniné Formation (QfIII) a terrace at a lower elevation than that at Signal 319, overlooking the lower reaches of the River Balikh right bank, c. 20 km NNE of Raqqa. We collected 12 flakes in situ, having a glossy chestnut patina and so rolled that the facet margins resembled the cortex. They are similar to those of Maadan 1-3. 26

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Ain Tabous, site 44

The QfIII in the Menbij Sector (table 3b)

A gravel quarry on the right bank c. 24 km NW of Deir ez-Zor, to the W of the road (fig. 117). A large sample of Qf I I in situ material was collected (296 artifacts).

No in situ sites were recorded. The bench (replat d’érosion continu) which apparently dates to this phase on the Sajour is now bare of sediments (Besançon and Sanlaville, 1985: 10; Sanlaville, this volume, fig. 3); however, see below under Surface Sites: Tchakmakli, on the Sajour right bank near the mouth, and Hajji Ismail, on the Euphrates east bank, where some surface material may be of QfIII date. The scarcity of Qf I I I sites contrasts with the situation in the Nizip/Birejic area, where QfIII terraces were preserved; see Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988 and Sanlaville, this volume).

Hamadine, site 31 A gravel quarry cut into the QfII terrace on the right bank S of the Makbarat, near the mouth of Wadi Kharar (fig. 116) and c. 37 km SE of Raqqa (east of the glacis supérieur); 370 artifacts were recovered. Sahel, site 11 A quarry section c. 10 km SW of Raqqa on the right bank next to the Deir ez-Zor-Aleppo road. Both Qf II and QfIII terraces were present at this point. At a locus believed to refer to the former, seven artifacts were recovered from the section.

The QfII in the Raqqa and Deir ez-Zor-Abu Kemal Sectors (table 4) Two locations, in the Balikh Valley, one on the Euphrates left bank and 10 on the right bank are attributed to this phase (cf. the Abu Jemaa Formation), and many produced good artifact samples. Besançon reported the presence of numerous exposures in the DeirAbu Kemal Sector containing Late Acheulean artifact types (not described) e.g. at Tell Bani.

Sebkha, site 32 A site in the QfII (?) terrace c. 25 km SE of Raqqa. 57 artifacts of Late Acheulean typology were collected, some from the surface. Tibni Qaracol, site 39

Ain Abu Jemaa, site 40

A cliff face in the QfII terrace, with an area of QfI placage on one part, c. 45 km NW Deir ez-Zor, on the right bank. We collected 23 artifacts, 17 from the QfII area.

This is a large gravel quarry opened by roadmakers into the QfII terrace, c. 20 km NW of Deir ez-Zor on the right bank of the Euphrates, close to the main road. J. Besançon noted (pers. com. 1990) the presence of basalt pebbles among the Taurus rocks which constituted the lower member of the terrace. These are assumed to derive from the basalt covering the QfIII upstream (Halabiyeh), not from the later (post-QfI) flow situated in the vicinity of the Wadi Abu Jemaa. We collected a large sample of some 447 artifacts of Late Acheulean aspect from the section; they are regarded as unmixed and as the type-assemblage for the Qf II phase, since an input from an eroded QfIII is not expected here.

Wadi Abu Chahri 5 and 6, sites 20 and 41 Two locii in quarry-sections in the QfII terrace at the mouth of the wadi opposite a sharp bend on the river, c. 55 km NW of Deir ez-Zor (the section is shown in Sanlaville, this volume, fig. 5). Ten artifacts of Acheulean aspect were collected. Chniné East 6, site 38 A butte in a QfII terrace remnant on the left (east) bank of the Balikh N of the bridge, from which we collected 6 + artifacts of Late Acheulean aspect.

Abu Jebouaya, site 33

Sawa/Saoua, site 15

A gravel quarry on the Euphrates right bank, c. 15 km NNW of Deir ez-Zor, where a section was seen in the cliff face overlooking a bend in the river. Ten artifacts were collected.

A QfII (?) section at a low elevation on the right bank is placed as QfII based on the artifact typology (Acheulean). We collected 16 artifacts.

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L. COPELAND

Tulul Biaa, site 44

photograph, figure 16 in Besançon and Sanlaville (1985: 38). 154 artifacts were taken from a Qf I I conglomerate bordering the Sajour valley.

A quarry on the Balikh right (west) bank, south of the siphon in a QfII remnant, c. 3 km N of Raqqa. We collected 6 artifacts.

Mahsannli II, site 84

Tell Bani and vicinity (sites JB)

A QfII conglomerate on the left bank of the Sajour, c. 5 km W of Dadate; we managed to extract 9 artifacts.

A gravel quarry at the foot of Tell Bani, in the Deir ez-Zor-Abu Kemal Sector is mentioned by Besançon and Geyer (2003). It produced two kinds of assemblage: a Late Acheulean with derived Middle Acheulean types (trihedrals) in the lower levels, and some Mousterian types in a silty layer at the summit. In the same area, in quarries opened along both banks and along the banks of tributary wadis, Besançon reported finding choppers and Late Acheulean bifaces with 10YR 4/3-4/4 patina tones.

Majra Kebir, site 5 A QfII conglomerate E of the village produced 104 artifacts of Paleolithic appearance both in the conglomerate and on the surface, and 52 possibly post-Paleolithic pieces. Chioukh Faouqani II, site 25 On the left bank of the Euphrates, along the Wadi Chdish, S of the tell and c. 6 km SSE of Jerablus; we retrieved 17 artifacts.

The QfII in the Menbij Sector (table 5)

Chioukh Faouqani IV, site 27

Besides being present on the Euphrates left and right banks, a QfII conglomerated terrace was visible on the Sajour left (north) bank at several points, interrupted by the valleys of small wadis and dominating the QfI terrace, which occurred at a lower elevation (fig. 1 and 123; also fig. 3 and 6 of Sanlaville, this volume).

A quarry section on the left bank of the Euphrates, c. 6 km SE of Jerablus next to a track north of Wadi Chdish. A QfII conglomerate in course of dissolution provided 66 artifacts. Wadi Rmeili III, site 92

Hamman Kebir II, site 87 On the left bank of the Euphrates, c. 5 km SE of Jerablus. At the edge of the QfIII formation, N of the tell and of the E–W-flowing wadi, we collected 106 artifacts.

Map references: x 5211.02; y 374.06. A section in the QfII terrace on the Euphrates right bank, at the edge of the alluvial plain, c. 6 km WSW of Qara Kozak and c. 2 km downstream from the tell; seen in fig. 122 and also in Besançon and Sanlaville (1985: 40) which shows the base-to-summit change of members, from coarse to fine sediments. 174 Late Acheulean artifacts were recovered from the section.

The QfI in the Raqqa Sector (table 6a) Wadi Abu Chahri 1, 2 and 4, sites 16, 17 and 19. The wadi is a right bank Euphrates tributary which is cutting through both QfII and QfI gravel terraces near the mouth, c. 55 km NW of Deir ez-Zor. The QfI Abu Chahri Formation deposits can be seen in a 3 m to 15 m-high section, composed of several layers, mainly gravelly silts overlying Taurus rocks. Sites 1 and 4 are collections taken from locii in the lower levels, left and right banks respectively; the site 2 collection was from the left bank upper levels. A total of 44 artifacts were collected from the three points in situ. Additional material from the surface at the foot of the section is listed below as Abu Chahri site 3, under “Surface Sites”.

Dadate II and IV, sites 2 and 69 Dadate II is on the left bank of the River Sajour 22 km SSW of Jerablus, Dadate IV is 1 km NE of Site II. Fourteen artifacts were extracted from a QfII conglomerate bordering the river (fig. 123). Helouanji IV, site 61 On the left bank of the Sajour c. 16 km W of its embouchure into the main valley, at the point where a right bank tributary wadi enters its valley; see

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Wadi Nishan, site JB 19

Mahsannli I and III, sites 30 and 85

This site on the right bank of the Euphrates in the Deir-Abu Kemal Sector was reported by Besançon and Geyer (2003), as having Middle Paleolithic artifacts. No other details are yet available.

Locus I is on the left bank of the Sajour, c. 5 km upstream from Helouandji II; an exposed QfI conglomerate produced 46 artifacts; Mahsannli III occurred 2 km SE of I, but on the right bank where the in situ QfI conglomerate produced 20 artifacts.

Maadan 3b, site 27 Majra Srir II, site 7

A small QfI deposit opposite the principle QfIII quarry, near Maadan 5 where the QfI had cut into a QfII remnant; it produced one artifact: a Levallois point, as well as 52 seemingly derived Acheulean types.

An outcrop of a conglomerate, attributed to the QfI on account of its low elevation in relation to the flood plain, was seen on the Sajour left bank c. 4 km W of the latter’s confluence with the Wadi Menbij. We collected 50 artifacts. One kilometre N of the tell at Qara Kozak a small, possibly QfI, exposure was seen at the foot of the QfII escarpment on the Euphrates left bank, at the point where the valley narrows. We collected 14 Mousterian (?) artifacts and others of post-Paleolithic aspect.

Rhayat 1 and 2 in the Balikh Valley, sites 2 and 10 A wadi above the village had cut through a gravel terrace at site 2, attributed to the QfI, where we collected 388 artifacts; at site 1, near a track under construction below the plateau, we collected 63 surface artifacts. In both cases the artifacts were of Mousterian typology.

Rhanamate I, site 36 The QfI in the Menbij Sector (table 7) On the Sajour there were many points where the QfI conglomerate was exposed (fig. 124) and it was also widely exposed on the Euphrates left bank:

About 12 km upstream from Dadate village, on the Sajour left bank, 12 artifacts were recovered from a conglomerate (QfI?) adjacent to the tell. The presence of nine bifaces (one a trihedric type) suggested that the QfII, as well as the QfI, might be represented here.

Dadat V and VII, sites 70 and 72

Tchate er-Rafia I and II, sites 11and 12 (well)

Between 1 and 2 km E of Dadate village, on the Sajour left bank, exposures of the QfI conglomerate produced 23 artifacts of Middle Paleolithic aspect.

Locus I was a small QfI (?) exposure seen c. 9 km E of Dadate, on the right bank of the Wadi Menbij, just before it joins the Sajour. Five Mousterian artifacts were collected, and 35 similar pieces were recovered from adjacent well debris at site II.

Helouanji I and II, sites 28 and 29 Two collection points c. 15 km NNW of Menbij produced 357 pieces at a spot near the present river bank where a conglomerate was in course of dissolution (fig. 124). The conglomerate is considered to represent the QfI but older (QfII material, e.g. pick-like bifaces) occur with the other Acheulean and Mousterian types.

Zerik I, site 93 and II, site 98 A QfI exposure on the Euphrates left bank, at the foot of the QfII escarpment, c. 4 km NE of Chioukh Tahtani village. We collected 5 artifacts of Mousterian aspect at Zerik II and 36 similar pieces from the wadi surface immediately adjacent.

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UNSTRATIFIED SURFACE SITES BY PHASE AND SECTOR Sites on the surface of the QFV-IV formations

Sites on the surface of the QfIII in the Menbij Sector

Raqqa/Deir ez-Zor-Abu Kemal Sectors

Euphrates

J. Besançon reported some pieces, attributed to the QfV or QfIV, found in the Deir/Abu Kemal Sector; see Besançon and Geyer, 2003. In the Balikh Valley, a series of terraces (QfIV-QfI) occurred, in descending elevations, at certain locii on both banks.

Hajji Ismail. Site 89 (map references: x 542; y 365.10); 78 artifacts. Possibly Middle Acheulean; also Late Acheulean, Middle Paleolithic and post-Paleolithic (table 3b). Sajour None reported.

Menbij Sector: Sajour Qara Yakoub I, II, III, and IV; sites 4, 66, 74 and 83. On four visits to this rich factory site, 465 artifacts were recovered from the three locii, none believed to be contemporary with the Formation. Late Acheulean, Late Evolved Acheulean to Neolithic.

Sites on the surface of the QfII in the Raqqa Sector Euphrates Tell Mroud, NW of Hamadine, site 30; 45 artifacts quasi-in situ (“glacis Q1 taillé dans le Riss”). Acheulean.

Sabouniye II Supérieur (crust), site 75 18 artifacts. Acheulean.

Balikh Chniné East 5, site 37; 7 artifacts. Mousterian; fig. 120.

Euphrates None reported.

Sites on the surface of the QfII in the Menbij Sector Sites on the surface of the QfIII in the Raqqa Sector

Sajour

Balikh

Arab Hassan Srir I, site 31; 209 artifacts. Late and Late Evolved Acheulean, Mousterian, post-Paleolithic. Arab Hassan Kebir II, site 46; 28 artifacts. Late Acheulean. Majra Kebir I, site 4; 111 artifacts. All periods. Majra Srir I, site 6; 398 artifacts. All periods. Dadate III, site 3; 32 artifacts. Mousterian and post-Paleolithic.

Some rare, deeply-patinated flakes, probably of QfIII age, occurred at larger sites. Chniné West 1, site 7 (quarries in the QfIII terrace), site 2 (témoin QfI near the bridge) and site 3 (valley near a tell), sites 7, 8 and 9; 392 artifacts. Final Acheulean (cf. “Chninian”) and Levalloiso-Mousterian; table 6b. Chniné East l, site 1; 717 artifacts. Same as e.g. Chniné West 1-3, above. Chniné East 4 and 2, sites 36 and 34; 94 artifacts. As above.

Euphrates Qoubbah, site 19; 2 artifacts. Acheulean. Tellik II, site 106; 98 artifacts. All periods. Tellik III, site 107; 14 artifacts. Late Acheulean and Mousterian. Tellik IV, site 108; 64 artifacts. All periods.

Euphrates Maadan 4, site 29; 43 artifacts. All periods.

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Sites on the surface of the QfI in the Raqqa Sector

Sites without geomorphological context Raqqa Sector; Balikh

Balikh

Bir Jirbo I and II, sites 3 (near Signal 319, W bank) and 4 (bench below Signal); 27 artifacts. ?LevalloisoMousterian. Tell Jarouah I and II, sites 5 (terrace opposite the Tell). Mousterian and Recent. And site 6 (alluvia at the edge of the terrace), 10 artifacts. Recent. Tulul Bia’a, site 45, quarry S of the siphon, 6 artifacts. Indeterminate.

Chniné East 5, site 37, 7 artifacts. Indeterminate. Euphrates Wadi Abu Chahri 3, site 18 (wadi bed at foot of section, below sites 1, 2 and 4); 264 artifacts. Final Acheulean and Levalloiso-Mousterian. Hazzime? Site 50, quarry in QfI (?); 3 artifacts. Mousterian.

Euphrates Sites on the surface of the QfI in the Menbij Sector

Fassayate, wadi, near Tibni, site 46.

Sajour

Menbij Sector; Sajour

Dadate I and VI, sites 7 and 71; 202 artifacts. All periods. Helouanji III, site 33; 5 artifacts. Late Acheulean. Majra Srir III, site 68; 27 artifacts. Late Acheulean.

Hellouandji V and VI (plateau), sites 77 and 86; 93 artifacts. Acheulean and Middle Paleolithic. Tchakmakli I and II, sites 8 and 67 (plateau, Sajour left bank near the mouth); 72 artifacts. Lower and Middle Paleolithic (table 3b).

Euphrates

Euphrates, Menbij Sector: left bank

Armane Tahtani (right bank), site 9; 5 artifacts. Indeterminate. Wadi Rmeile I, site 90 (surface of conglomerate, left bank); 41 artifacts. Late Evolved Acheulean. Chioukh Tahtani, site 23, left bank; 6 artifacts. Late Acheulean. Joubb al-Faraj, site 99; 17 artifacts. Evolved Late Acheulean. Zerik II (wadi), site 96; 38 artifacts. Mousterian.

Belloune (ESE of Jerablus), site 105; 57 artifacts. All periods. Chaoukh Faouqani III, site 26; 53 artifacts. Evolved Late Acheulean and post-Paleolithic. Kirbet el Qala’a, site 16; 45 artifacts. Mousterian and post-Paleolithic. Wadi Rmeile II, site 91; 22 artifacts. PostPaleolithic. Tellik II, III and IV, sites 106-198 (“black flint” sites); 176 artifacts. All periods. Jaada I and II, sites 17 and 18, on the alluvial plain. 356 artifacts. Middle Paleolithic and/or Neolithic.

CHAPTER 3 THE ARTIFACT ASSEMBLAGES Following the methods of study used on the artifacts from our previous surveys (e.g. on the Orontes and Kebir, and as described by Besançon et al., 1988), once the geomorphologists had identified the Quaternary contexts of the sites (collection points), we amalgamated our records of the in situ artifacts of each terrace or phase. We kept the collections from each sector separate, so that regional comparisons could be made. We took note of certain constraints already mentioned above

concerning river terrace collections: the transport and mixing of industries of different sub-phases or made by different groups; the presence of derived earlier artifacts, etc. To deal with these problems, we carefully examined the material of each assemblage and divided it into groups according to the degrees of physical condition and patination of each individual piece. It was seen that there were marked differences in the patina and

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condition in an assemblage, and that in most cases those pieces with the deepest chestnut-brown patinas were also the most heavily rolled or abraded due to transport by the flowing stream, as evidenced by the effacement of the facet margins, which were often replaced by new cortex. Similarly, lighter patinas occurred most often on moderately-rolled artifacts, while the least rolled had little or no patination; for convenience these attributes were regarded as forming the “ancient”, “intermediate” and “recent” patina/condition series. In this way it was hoped that, using these attributes together with the artifact techno-typology, derived artifacts could be identified. However, it soon became apparent that patina and condition stages did not form a secure proof of relative age in an assemblage; these attributes could have been formed purely by chance and the capricious ways of flowing rivers, which change course, form protective bars, sort lithic components by size, bury recently dropped items, transport the lightest sediments the furthest, etc., under the control of the season and climate. Futhermore, on occasions the patina colour and condition has been affected by the composition of the enveloping sediments, such as gypsum for example, which had corroded the flint of the Chniné Formation on the Balikh. Unpatinated artifacts with fresh facet margins could be found on artifacts incorporated early into a gravel or silt deposit which was not subsequently eroded by the river (cf. the Khattabian on the Orontes; Sanlaville et al., 1993).

We also attempted to obtain as large a sample as possible of all the types of artifact at a site, whether retouched or not. Each evening we examined the finds of the day; having washed, marked, recorded them and drawn representative pieces, we could then tell if further visits to the site were necessary. Although the assemblages could not be studied in great depth, given the short time available, a techno-typological classification of each assemblage was recorded; as mentioned in Chapter 1, we used the classificatory methods and terminologies which were current in 1978-1979. Before leaving the field at the end of the season, an inventory of the sites was prepared and given to the Director of Antiquities. This listed the site name and number (Arabic numerals for Raqqa, Roman for Menbij), its co-ordinates, number and type of each artifact, the geological context of the site, tentative dating, probable industry, etc. These inventories have been invaluable in the writing of the present report. Also crucial have been the comparisons provided by stratigraphically in situ sites which have been excavated (e.g. Latamne, Yabrud, Nadaouiyeh, Gharmachi Ib), as well as the information contained in the so-far published reports concerning our surveys (e.g. Besançon et al., 1988). The following assessment of the outstanding characteristics of the artifacts of each Paleolithic phase is presented in the presumed chronological order of the terrace contexts, oldest first. With the benefit of hindsight we have been able to re-evaluate some aspects of the artifact techno-typologies according to modern methods.

THE EARLIEST PHASES: QFV-QFIV As indicated by the list of sites given in Chapter 2, the evidence for human occupation of the Euphrates valley during the early Pleistocene is meagre and far from precise. So far, in situ artifacts have not been found in the QfV terrace exposures. In the Raqqa Sector the QfI V terrace exposures either did not produce artifacts in context (e.g. on the Balikh, at Signal 319), or the few possible artifacts mentioned are not yet described (e.g. at Wadi Isba). However three flakes were recovered from the Turkish Sector (Tilmagara Formation; Sanlaville, this volume; Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988, fig. 3). In the Menbij Sector at Sabouniyeh Inférieur, the section (fig. 121) described by Besançon and Sanlaville (1981: 14, and see above) produced four possible artifacts from the conglomerate. They were only lightly patinated with somewhat fresh edges. The only core (number 2406) is an orthogonal type showing two

removals, very heavily rolled and with a plain striking platform (fig. 100 no.1). Three coarse part-cortex flakes were of irregular shape with removals taken at high angles from mixed directions; one (2405) had a very thick section and a semi-faceted butt, one (2407) had an offset faceted butt and on the third (2408) the butt was absent (fig. 100 nos 2-4). The latter piece is perhaps the most dubious as an artifact, but might represent a notched implement. As to comparisons, as mentioned above, similar coarse flakes of broadly the same presumed age are known from the Tilmagara Formation and also in the Khattabian on the Orontes (so far undated), as well as in the Dauqara Formation at Sukhne in Jordan dated to c. 1 mya (Parenti et al., 1998), in none of which were bifaces present. This phase is discussed in more detail in Chapter 4, below.

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

THE MIDDLE ACHEULEAN IN THE CHNINÉ FORMATION (QFIII), RAQQA SECTOR that the QfIII had been lowered by erosion almost to the level of the QfII , that the two Formations closely resembled each other as to succession of members (gravels surmounted by silts) as well as patination of the flint component in the gravels. The QfIII here contained characteristic artifacts and therefore sites Maadan 1, 3 and 5 have now been re-assigned to the QfIII. In contrast, the same Formation on the Balikh produced only a handful of deeply-patinated flakes on the surface. For a schematic section across the Euphrates Valley, see our fig. 4. It can now be seen that the Middle Acheulean typology of the re-assigned assemblages is in perfect accord with their new placement. It is not ruled out that artifacts of more than one facies or variant of the Middle Acheulean is incorporated into the terrace. We will return to the question of the Facies à Pics Triédriques later. The following study of the Middle Acheulean materials is based on the Maadan sites samples (145 pieces) together with much smaller samples from the other QfIII sites, making a total of 170 pieces (table 3a).

This phase has been dated in Syria (on the Orontes at Latamne) to c. 600-560 kya (Dodonov et al., 1993) and (as estimated on paleomagnetic evidence) to c. 700 kya at El Meirah (Boëda et al., this volume). No dates are yet available for the Euphrates region. The name “Chniné Formation” was applied in 1978 to the QfIII terraces identified in the Balikh valley (and is so applied herein; after revisions (see below) it was also applied to the main valley QfIII sites). At Chniné East 3, 12 flakes were found in situ and four deeply-patinated flakes, clearly older than the other artifacts, were noted on the surface. At the end of our 1978 season, exposures of the QfIII Formation in the main valley had not been clearly recognised and some of the sites at Maadan, Halabiyeh, Caracol Kasra and Zalabiyeh were attributed to the QfII, hence (by convention) to the Late Acheulean (Hours, 1981; Besançon et al., 1980a). Since these assemblages (surprisingly) contained items characteristic of the Middle Acheulean at other sites in the Near East (Latamne), we were led to assume that the industry in the Qf II on the Euphrates must represent a special variant —a Middle/Late Acheulean: the Facies à Pics Triédriques (Hours, 1981). Further research established

In situ sites General classification

Maadan 1

Maadan 3 Series 2-3

Maadan 5

Cores Unretouched flakes & blades Flake tools, Light-duty Bifaces Picks Choppers Other Heavy-duty tools

20 49

9 39

3 5

5 10 1

3

1

Totals

85

51

9

Chniné East 3

Deir N. 1 &2

Totals

12

4 7

36 112

3

8 14 1

14

171

12

Table 3a—General classification of artifact types in QfIII contexts (Chniné Formation); in situ sites in the Raqqa Sector.

calorigins of which are not known. The pebbles are usually fairly flat and ovoid. The beige to violet chert and agate flint types in the QfIII terraces are the same as were found in the QfII terrace (described below); violet flint is thought to originate in Tertiary (Paleogene) seams, seen in the Birecik area (Besançon and Geyer, 2003). As to condition, the artifacts were very rolled; they have lost their original rind or cortex and are now re-cortexed by myriads of tiny percussion imprints due to tossing in the river.

Patina, condition and raw material The artifacts were divided into two patina series: “ancien”, with uniformly shiny deep brown-to-chestnut patina and heavilly rolled condition, which formed two-thirds of the sample, and “recent” with lighter brown patinas. On the Munsel scale the most frequently recorded tones were: 5YR 5/5-7YR 4/4 to 6/6; many have iron and manganese stains similar to those seen on some Jub Jannine artifacts in Lebanon (Besançon et al., 1982b). As to the raw materials, these consisted exclusively of river pebbles of flint, the geologi33

L. COPELAND

and blades with distal cortex (e.g. no.760; fig. 7 no.2), lateral cortex, or distal/lateral cortex; —Ordinary flakes without cortex (9); these could be divided into two kinds, those struck from Flat Debitage cores and those from Orthogonal cores; —Blades (no.758; fig. 7 no.2); —Éclats de taille (8); —Core-edge flakes (4); —Crested piece (2); —Chips, not recorded, indeterminable, etc. (16). The butts on the flakes reflected the kinds of core striking-platforms in use; on a sample of 59 artifacts, most were plain (15) or cortex (13), the rest being indeterminable (7), absent (3) or not recorded (19). A typical flat debitage piece is that on fig. 7 no.3, with cortex at the distal end. An orthogonal debitage, very thick blade is shown on fig. 7 no.2. On this sample (perhaps because too small) no dominant or systematic debitage method, or reduction technique, could be discerned, preparation being minimal. The dimensions were extremely varied; one very large flake from Deir N 2 measured 138 x 68 x 44 mm; an average size would be c. 71 x 47 x 24 mm, and the preparation-flakes averaged 25 x 46 x 13 mm. In 1978 Hours correctly guessed that the Maadan 1 assemblage (in spite of having been assigned to the Late Acheulean) represented a derived Qf I I I Middle Acheulean. In noting the technical similarities, such as they were, in the debitage of the two phases, he had some doubts as to the “recent” patina/condition series artifacts at Maadan 3, which seemed to him did not greatly differ from those of some Late Acheulean assemblages. Today we might regard them as representing a later stage in the long QfIII phase.

The Cores (36) Of the 36 cores, 29 from Maadan 1 and 3 were studied (table 3a). All were made on split river pebbles of flint, and this had clearly determined their overall morphology. Hours noted that they did not fall easily into the typical Acheulean forms, each one having slightly different attributes (he also noted that they were divisable into three groups: broadly prepared; formless; and divers). He used the following categories, which are based on those used for the Orontes QfIII cores (Sanlaville et al., 1993: 76). —Orthogonal/Prismatic (10); no.763, fig. 7 no.4; —Flat debitage (5); no.759, fig. 7 no.1; —Bipyramidal (1); —Oblique/Alternate/Discoid (6); no.762, fig. 6 no.3; —Amorphous (5); —Polyhedric pieces (2) which might represent the polyhedrons with “wandering” ridges, so common at Jub Jannine (see also a possibly derived piece, fig. 26 no.1). Clearly the most dominant were the orthogonal/prismatic and the oblique/alternate, semidiscoid types. The striking-platforms on the cores were also varied; most were plain (fig. 6 no.4) and unplanned (i.e. a facet with an appropriate angle was exploited), or the platform had 1-2 facets and many were of cortex. As can be seen from the drawings, few removals seem to have been taken from each core, but the original size is not known. Hours noted that the reduction seemed to have been carried more or less to exhaustion or to a point where no more viable angles could be used. The average dimensions can also be seen from the drawings. The polyhedrics measured between 73 x 66 x 68 mm and 64 x 51 x 50 mm, while the rest measured between 91 x 90 x 105 mm (largest) and 52 x 46 x 34 mm (smallest).

The Trihedrals and Picks (10) The distinction between Bifaces, Trihedrals and Picks is admittedly subjective; different authors choose different criteria according to which attribute is considered definitive (see discussion in Copeland and Hours, 1993: 82-83). An example is the analysis of these tools from El Meirah by Boëda et al. (this volume), in which the criterion was function, defined through assessment of the differently-retouched areas on each tool, regardless of all more conventional classifications. All the bifacial/trihedral pieces in the present sample were classified as Trihedrals or Picks since they not had been entirely fashioned by bifacial retouch; rather, “trifacial” or even “quadrifacial” retouch was used to form a heavy implement with a pointed, 3- or 4sided tip, on which the tip region appeared to be the

The Products: flakes and blades (112) The sample here consists of the flakes from all the QfIII RCP 438 sites where known (112 pieces). Eight broad categories (similar to those applied to Orontes material) were recognised: —Cortex (40); by far the most numerous, thought to represent the process of primary decortication of the raw material (mainly river pebbles); —Part-cortex flakes (20); both the longitudinal axes (Orthogonal/Prismatic debitage) and the volume of the thickness of the pieces (Flat Debitage; 13 pieces) were used, leading to production of part-cortex flakes 34

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

working area. This could have been used for piercing with force, cf. the “awls” of Clark (1967: 19) at Latamne, and the “trihedral pick-like tools” (Clark, 1967: Plate 9,1). Our classification criteria are arbitrarily based on retouch type (bifacial or multifacial), not (as at Ain Fritissa; Tixier, 1960) based on the section (triangular, however fashioned) at the distal end. All but one of the present sample were heavily-rolled and had a deep, shiny, chestnut brown patina. All had globular butts, the blanks being river pebbles of flint.

—Specimen(s?) reported but not yet described by Besançon and Geyer (2003) at e.g. Tell Bani, etc. This group of tools is the most suggestive of the Middle Acheulean of Latamne, but it has its own peculiarities, for example (perhaps because the sample is small) there are no accuminate lanceolate bifaces or ficrons such as were so prevalent at Latamne (cf. fig. 31 and 34, Copeland and Hours, 1993) and see further below. It also differs somewhat from the “trihedral bifaces” at El Meirah, discussed below. Chopper/polyhedron (1)

The specimens are described individually: —no.765, Quadrihedral, fig. 6 no.1; possibly once 16 cm long, it has lost its tip. Five areas of retouch forming ridges are seen on the body which becomes 3 sided at the break; —no.767, Trihedral, fig. 8 no.1; made on an angular block, this piece measures 144 x 56 x 90 mm and is trifacial at the tip which was formed by retouch from 6 directions (see section); —no.768, Pick, fig. 8 no.2; a shorter specimen, 92 x 56 x 49 mm with tip formed by blows from 4 directions but with a quadrihedric body section. It is neatly flaked only on the upper half; —no.769, Pick, fig. 6 no.2; it measures 115 x 72 x 65 mm and the tip is triangular in section, formed by blows from three directions. This piece might perhaps be called a biface but the pointed tip suggests a piercing function; —no.764, Pick; a simply-made, heavy and squat piece with broken tip which is triangular in section at the break; —no.766 from Maadan 1; catalogued but without description; —no.3742 from Deir N.2; a short, massive specimen with broken tip; —no.2647, Pick from Halabiyeh 2; also with broken tip; the third face is mainly cortex; —no.3743, an indeterminate artifact, perhaps a unifacial pick, from Deir N.2; —no.2696, Tip of pick from the false site, Zalabiyeh 3; —A specimen in derived context (a QfII quarry): no.2551 from Sahel, (see fig. 5), but clearly a Middle Acheulean pick type;

This rolled and deeply-patinated piece from Maadan I is somewhat globular, has a pointed area, and 9 removal facets can be seen; it measures 66 x 59 x 46 mm. It is the only specimen similar to the polyhedrons of Joub Jannine II (Besançon et al., 1982). Choppers (14) Eight of these are made on quartz river pebbles, the rest on flint pebbles. They are simply-made, with one or two removals taken from each face (i.e. bifacial), or one face (unifacial); the removals may occur either on what seems to be the lateral area of the pebble (2 flint, 1 quartz), or from the distal area (3 flint, 2 quartz), while on three, the removals occur on both distal and lateral areas (2 flint, 1 quartz); there are two “peripheric” pieces and one is not recorded as to type. The “chopping-edge” formed by the bifacial removals is usually wavy without a very acute angle (see drawings of later specimens from the QfII, e.g. fig. 17 no.3). The presence of tools made on quartz or quartzite pebbles (exclusively choppers) is due to the presence in the Quaternary terraces of “Taurus rocks” which the river has transported from its upper reaches in the Taurus Mountains. No other Heavy-Duty tools (such as limestone spheroids, or hammerstones) were found, perhaps because not recognised amongst the other rolled artifacts. Light-Duty flake-tools None were recorded but the rolled condition of the artifacts may have prevented recognition of intentionally-retouched flakes, such as notch-like removals seen on fig. 7 no.2 and 3.

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L. COPELAND

THE MIDDLE ACHEULEAN IN THE MENBIJ SECTOR Middle Acheulean types (table 3b). The assemblage of 78 artifacts collected includes 5 pieces with heavy whitish-grey patina, considerably rolled, one piece being a broken pick (2900). This seems to show that the artifacts were transported and rolled by the Euphrates during the build-up of the QfIII terrace.

For the reasons explained earlier (and see Besançon and Sanlaville, 1985), no in situ QfIII assemblages were found on the Sajour or on the Euphrates right bank in the Menbij sector. However, at Hajji Ismail, site 89, high above the Euphrates left bank E of Jerablus, some material on the surface of the QfIII terrace may include

Sites General classification Cores Flakes Flake tools, Light-duty Flake tools, Heavy-duty Bifaces Picks Choppers Other Totals

Sabouniyeh Inf. (crust)

Tchakmakli 1

Hajji Ismail Series A-C

1 10

2

3

3

24 22 1 2 4 1

14

5

54

Table 3b—General classification of artifact types in QfIII contexts (Chniné Formation); possible QfIII sites in the Menbij Sector.

The pick is without its tip but its remaining attributes (sinuous edges, deep primary facets, etc.) are suggestive of the Latamne Middle Acheulean. The other artifacts at site 89 consist mainly of cores, flakes and bifaces (some with double patina) of Late Acheulean and Mousterian type and are presumed to refer to use in later phases of the flints on the terrace surface to make blanks. A similar (QfIII terrace surface?) collection was made at Tchakmakli I, site 8, where certain rolled artifacts may be of Middle Acheulean date. Supporting the evidence for a Middle Acheulean presence in the Euphrates Valley comes from the Turkish Sector nearby, where QfIII artifacts were found in the Adayolu/Kale Koy Formations (QfIII) in the Nizip and Birecik area (Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988: 95; fig. 4) and as confirmed by the work of J. Besançon (in press) in the Belkis-Jerablus sector. Other sites will be discussed in Chapter 4, but it is to be noted that only c. 90 km from Raqqa as the crow flies, a Middle

Acheulean site with trihedrals was found more recently on the margins of the El Kowm Oasis at Al-Meirah (Boëda and Muhesen, 1993; Boëda et al., this volume). The term “Middle Acheulean” has also been applied to a facies with ovate bifaces at the spring-site, Nadaouiyeh–Ain Askar, El Kowm, level 7, but the term was later withdrawn in favour of “Acheuléen ancien de Nadaouiyeh” with extremely elaborated bifaces; a later publication refers to an Acheulean non-linear sequence as Nad E-Nad A (Muhesen et al., 1998). It may be that “ancient” is a relative term, applicable only to Nadaouiyeh. The term “Middle Acheulean” was, as already mentioned, also applied to the surface material at Chniné (Malenfant, 1976), in our opinion mistakenly (see below). Comparisons with Latamne and other Middle Acheulean sites in the Levant are discussed later in Chapter 4.

THE LATE ACHEULEAN IN THE ABU JEMAA FORMATION (QFII), RAQQA SECTOR In the Levant Late Acheulean assemblages are usually characterised by evidence of use of soft hammer percussion. They are dated to c. 500 to c. 200 kya. We use the term here sensu lato—that is, for all the artifacts

in QfII contexts irrespective of the possible presence among them of several techno-typological variants, such as are known, for instance, in the Acheulean sequence excavated at Nadaouiyeh Ain Askar (Muhesen et al.,

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

1998). It is not possible to distinguish these with any certainty in the present samples. The Abu Jemaa Formation is correlated with the Jrabiyat Formation on the Orontes, which also contained typical Late Acheulean assemblages (Muhesen, 1993). Artifacts of the QfII phase were well represented in the Euphrates terraces in both sectors as well as on the Sajour. The artifacts were not distributed at random in the gravels but rather occurred in concentrations at certain points; isolated artifacts also occurred but rarely. Many large samples from in situ assemblages were found in the sections of gravel quarries (e.g. that at the typesite, Ain Abu Jemaa); this allowed us to assess the

In situ sites General classification Cores Unretouched flakes & blades Flake tools, Lightduty Bifaces Picks Choppers Other Heavy-duty

techno-typological stage reached by the Late Acheulean knappers of the Middle/Late Pleistocene in some detail, but also allowing for an input of earlier, QfIII artifacts (usually easily recognisable) due to the erosion of the earlier terrace by that of the QfII. A good example of such material is the pick from Sahel (2551; fig. 5). The total number of geomorphologically in situ artifacts available for study amounts to c. 1217 pieces from 12 sites in the Raqqa Sector (t a b l e 4) and 573 pieces from 7 sites in the Menbij Sector (table 5). As we shall see, there are some differences between assemblages of the two sectors. So, we will deal with each Sector in turn.

Ain Abu Jeboya (10) Sebkha Hamadine Ain Abu Jemaa Tabous & Sahel (6) 58 69 43 4 1 6 288 307 228 5 4 48

Abu Chahri Tibni Chniné Sawa (16) & Totals 6&5 East 6 Tulul Bia (6) 3 1 1 4 190 1 16 16 8 12 6 939

1

1

18 4 2

16 7 6 1

12 4 6 3

Totals Biface categories Ovate Atypical Ovate Partial Ovate Pointed Ovate Partial Subovate Subovate Amygdaloid Short Amygdaloid Partial Amygdaloid Lanceolate & Ficron Partial Lanceolate Bifacial Cleaver Small Bifacial Piece Divers & Rough-out Fragment Total Bifaces* Pick (bifacial) Trihedral Pick

370

407

296

Total Picks

1

2 1 1 1 1 1 2 2

1

10

2

1

2

1

6

58

4

19

17

8

16

6

1217

1 3 3 16 2 6

2 11 3 2

1

1

1

2 2 3 5 1 3 4 6 2 1 2 2 7 8 48 6 11

8

5

1

1

1

17

1 1 2

1 2

1

1 2

4 2 1

1 1 3 2 18 1

49 17 17 4

1

1 1 2

1 1

Table 4—General classification of artifact types in QfII in situ contexts (Abu Jemaa Formation) in the Raqqa Sector. *Excluding 5 pieces, type not recorded Table 4: Raqqa QfII.

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L. COPELAND

In situ sites General classification Cores Unretouched flakes & blades Flake tools, Light-duty Bifaces Picks Choppers Other Heavy-duty Totals Biface categories Ovate Pointed Ovate Elongated Ovate & Limande Subovate Amygdaloid Short Amygdaloid Atypical Amygdaloid Cordiform Lanceolate Trihedral Biface Pick Divers Fragment Totals

Hammam Dadate II Helouand Mahsannl Chioukh Kebir II & IV ji IV i II Faouqani II 22 128

1 17

1 18 3 2 174

22 149

2 7

8 2 2

18

1 13

Chioukh Faouqani IV 11 48

Wadi Rmeili III 15 78

1

1 2

9

3 1 66

3 1 106

1

1 184

9

16

3

Totals

%

74 440

12.90 76.78

10 32 5 9 3 573

1.74 5.41 0.87 1.57 0.52 99.79

3

1

2

3

1 4

1 2

2 6 2 4 4 2 3 5 1 1

2 3 1 1 3 1 1 21

2

2 2

4

2

2 1 1

9

36

Table 5—General Classification of artifact types in QfII in situ contexts (Abu Jemaa Formation) in the Menbij Sector.

The Raqqa Sector Sites (Copeland and Hours, 1993: 75), or at El Kowm, where blocks of black Lower Eocene flint were used, on the Euphrates river pebbles of various types of flint seemed to be the only source utilised for artifact blanks—with one exception: quartz or quartzite pebbles, which were occasionally fashioned into choppers. There was no evidence that the knappers made any other use of the ubiquitous Taurus rocks. No limestone or basalt artifacts were recorded. The flint could have originated in any of the flintbearing limestones met with by the river along its course, or the courses of its tributaries, but no systematic study into this subject has been published for the Raqqa region. Coarse-grained chert and semi-translucent agate were often used, in colours ranging from clear to deep violet (Paleogene), often mottled, as well as beige, ochreous or blackish-grey tones; these were seen on the breaksurfaces of damaged pieces found at the quarry sites. Fine-grain flint seemed to be rare, and when present was light or honey-coloured. On less-patinated chert pieces, bands of rose, mauve and cream could be observed.

The difference between the patina and condition attributes in the artifacts of the two (QfIII and QfII ) phases was one only of degree; the flint in the QfI I assemblages had in general somewhat less heavy brown patina, and more of the light- to yellowish-brown tones such as 10YR 4/3-4/4, but many pieces were heavily rolled. Nevertheless they could be divided easily into three patina/condition series. It was notable that in all cases except for those of Hamadine, the “recent” and “intermediate” pieces by far outnumbered those in the “ancient” series, something not seen in the QfIII. For example, of the 69 cores from Abu Jemaa, only six cores were placed in the “ancient” series. It was suspected that the ancient group might represent derived Middle Acheulean artifacts, and that, in the case of Hamadine, the larger number there might indicate a substantial input of earlier pieces. A few cases of double-patina were observed, and some instances of staining by e.g. the terra rossa soils in some sediments. As to the raw material, unlike the assemblages on the Orontes, where tabular flint was used for blanks

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

Rarely, the raw material had been affected by the sediments (gypsum).

cores). The point core is well rolled, so must date to the Formation. The subject of Levallois techniques in the Acheulean is discussed later; —Prismatic blade cores (2), one from Hamadine, fig. 12 no.1 and one from Tabous, no.3596, fig. 21 no.4, which resembles that on Clark’s Plate 11, 1; it has a retouched crest on the back; —The Polyhedric types (16) are faceted balls with several ridges (e.g. no.2945 from Abu Jemaa (fig. 26 no.1) and compare with figure 56 no.4 from Gharmachi Ib (Copeland and Hours, ibid.); —The Amorphous types (21) are described as enormous cobbles with one or two removals from a roughly-prepared striking-platform, as in fig. 9 no.2; —Fragments (4).

The Cores (190) The dimensions of the cores varied between very large (e.g. 109 x 82 x 65 or 101 x 90 x 55 mm) and very small (e.g. 53 x 62 x 78 mm). Many (e.g. fig. 12 no.1) appear to be worked down to the end of their usefullness, which must have come swiftly in the case of use of thin, flat pebbles (fig. 10 no.3). There was little evidence of the use of complicated or planned reduction methods in the other cores, except in the case of the Flat Debitage types. Was this because of the abundant availability of the raw material of suitable shape, which made economical use or extensive preparation of the cores unnecessary? Did it represent a lack of expertise? A retention of old traditions? All of the above? Nine, very broad, categories were recognised: many specimens graded between these categories, which are generally the same as used for the Orontes QfI I Jrabiyat Formation assemblages (Copeland and Hours, 1993: 94; Muhesen, 1985): —The Orthogonal types (36) are those made usually on split pebbles with removals—almost never more than three—taken off along both sides (or one side, as at Abu Jeboya) and the upper surface; the strikingplatform is usually on the break surface (e.g. no.2242 from Hamadine or 2624 from Abu Jeboya (fig. 15 no.2); —The Prismatic/Orthogonal types (23) are made the same way but the side removals are oblique to the upper surface rather than vertical, and they usually have plain or faceted platforms (e.g. 2625 from Jeboya fig. 15 no.1, or 3594 from Ain Tabous). See also a piece from Jrabiyat, in fig. 46 no.4 of Copeland and Hours, 1993; —Flat Debitage types (58)—some of which are large—seem to have produced very large flakes with cortex platform. They are made on pebbles with removals taken off across its thickness (e.g. 2947, fig. 25 no.2 from Jemaa and fig. 9 no.2 from Hamadine). Most are unipolar. The platform is on the narrow end; —The Oblique/Alternate types (16) seem slightly more evolved, tending toward a proto-Mousterian or semi-conical form, i.e. one from Hamadine, fig. 12 no.2. They seem less well-made than those called biconical shown by Clark (1967: 56) at Latamne (compare with fig. 47 no.3 from Jrabiyat; Copeland and Hours, 1993); —The Proto-Levallois cores (14) are in fact Flat Debitage types with somewhat more preparation; they include one for points, one for flakes and one which produced Levallois-like flakes (e.g. from Ain Tabous, no.3703, fig. 19 no.2; this piece is, unusually, entirely flaked across the back, unlike the usual cortex-backed

The Products: flakes and blades (939 and 99 chips) In this phase there are fewer flakes of irregular shape than in the QfIII phase, and more blade forms, although most are rather broad; the preparation-flakes (éclats de taille) are normally regarded as the debitage from biface-making; most of the latter occur in the “recent” series group. The main categories (which are the same as those used on the Orontes; see Copeland and Hours, 1993, table 13 and fig. 10) are: —Cortex flakes: primary flaking (429), representing the preliminary decortication of the cores; —Part-cortex flakes: secondary flaking (349), continuing decortication and re-forming the flakingsurfaces etc. The cortex was either on the distal (fig. 26 no.3), lateral (fig. 26 no.4, a racloir) or on both distal and lateral areas (fig. 26 no.5); —Non-cortex “ordinary” flakes and blades (250), i.e. without cortex (fig. 21 no.3); Many were transverse but the majority were square or oblong in shape (fig. 13 no.2). Compare with (from Jrabiyat) fig. 49 no.1, Copeland and Hours, 1993; —Proto-Levallois (5), i.e. showing centripetal flaking (fig. 21 nos 2 and 3), or, more usually, showing use of recurrent unipolar techniques as well as, even more rarely, of bipolar techniques. The first-mentioned may represent flakes struck from bifaces. —Preparation-flakes (58) i.e. smaller than 2.5 cm long. As is well known, these can resemble Levallois (cf. pseudo-Levallois) flakes, but although there were bifaces in the QfII assemblages, such flake types were conspicuously scarce: 62, or 6.2% of the total. Was this due to conditions of retrieval at quarry sites? N.B. Counted within the above categories are: a crested blade, 3 core tablets, and rare refreshment flakes

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(fig. 13 no.4) as well as overpassed types (fig. 10 nos 1 and 2) and some chips (not counted on table 4a). The butts of the flakes were often large, especially on orthogonal types (fig. 26 no.5). On a sample of 501 pieces, the majority were of cortex (156) or were plain (183); indeterminate/broken/absent (146); other, more rare, categories included dihedric (7), faceted (2; fig. 26 no.3), and punctiform (7). In some assemblages no faceted butts occurred at all (e.g. Ain Tabous). The majority of butt angles were wide-angle (up to 130 degrees) as the profiles on the drawings show (fig. 21 no.5; fig. 26 nos 2-5), presumably reflecting the use of hard hammer percussion in core-reduction. Blade forms were definitely present in the Formation, rolled and patinated like the other pieces (fig. 21 no.5 and fig. 9 no.3, and cf. the core on fig. 12 no.1). The dimensions of the flakes are seen in the drawings; a typical large piece would measure 134 x 90 x 47 mm or 115 x 56 x 35 mm, while small ones would measure e.g. 39 x 55 x 20 or 45 x 29 x 12 mm; the dimensions are in the same range as those in the Jrabiyat Formation (cf. fig. 10, Copeland and Hours, 1993).

—those with cortex reaching even to the tip (no.2633; fig. 15 no.3); —those with one face formed of a natural fracture surface; fig. 21 no.1); —those with only one retouched edge, the others formed by cortex and a high ridge (no.2954; fig. 24 no.1); —those with one retouched edge and two high ridges (no.2949 from Abu Jemaa); —those truly trihedric, such as in fig. 8 no.2 from Maadan, etc. One pick (no.2948 from Abu Jemaa) measured 147 x 72 x 51 mm but the rest measured on average c. 11-8 cm long, 6-5 cm wide and 5-3 cm thick. The specimen from Sahel (no.2551, fig. 5) has an accuminate tip formed by blows from six directions and is the closest to Latamne types in our QfII collections; as already indicated, it is presumed to be derived from the QfIII terrace. Several specimens have a break at the tip (fig. 19 no.3); one piece (no.3363) has a blunted point, so may have been reused. Although no assemblage contained large numbers of picks, good sample sites contained several (Jemaa, Tabous).

Turning now to the retouched tools, these consist of Heavy-duty or Core-tools (picks, choppers, bifaces, rabots etc.) and Light-duty (tools on flakes). We will begin with the core-tools.

Bifaces (49) The Euphrates Valley Late Acheulean groups either did not need to, or could not, fashion bifaces to the high standard of technical skill shown by some of their presumed contemporaries in the Levant, e.g. the specimens found at Nadaouiyeh E-D in El Kowm, at Gharmachi Ib, at C-Spring Azraq, etc., or in the Jrabiyat Formation. The “classical” ovate, amygdaloid or lanceolate forms, fashioned by fine soft-hammer flaking were absent. We were obliged to classify the majority as “partial ovate”, “subovate”, “partial subovate” etc. Nevertheless their overall morphology as regards silhouette, or outline in plan, on which conventional classifications are based, was recognisably, if atypical, Late Acheulean as the attribute analysis (see below) showed. The rough-and-ready appearance of most pieces was partly due to the invariable use of river pebbles as blanks (tabular, non-terrace flint seemingly being unavailable or unsuitable), and partly due to their poor condition. Many had been battered and broken or had lost their tips, and virtually all had abraded facet margins. Fourteen pieces were assigned to the “ancient” (or Series 3) condition/patina series, 20 to the “intermediate” and 26 to the “recent” series (fig. 27-28).

The Picks (17) These are pebble tools, in the sense that they are made on river pebbles with the cortex left intact except for a blunt point which has been shaped at one end. Judging by the general morphology, these tools were used to prod an object or pierce it with force. Certain specimens with somewhat more proximal retouch resemble partial amygdaloid bifaces, such as no.3698 (fig. 18 no.2). These artifacts differ from the larger and heavier pick types seen in the previous phase by being mainly short and squat, but they resemble the QfIII pieces in that they can have unifacial, bifacial, trihedric or quadrihedric distal sections. The retouch used can, however, be carried out, not by blows from multiple directions (cf. true trihedrals), but by bifacial blows, i.e. from four directions. The third face in a trihedric section occurs due to a high ridge which separates two facets, the margin between them giving a false edge, as seen in fig. 24 no.1 (no.2961); fig. 21 no.1 (no.3601) and fig. 20 no.1 (no.3593) from Ain Tabous. (Compare this with a “bifacial three-faced” specimen shown in Copeland and Hours, 1993, fig. 48, no.2). Variants include: 40

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

The dimensions of the bifaces are also shown on fig. 27 and 28; they may be compared to those of Jrabiyat (Copeland and Hours, 1993, fig. 12); it can be seen that in the ensemble, there is a marked tendency toward elongated and narrow forms such as is not present at Jrabiyat sites 1-4, but is present at Jraibiyat 6 (Muhesen, 1993, fig. 29); do these differences signify the presence of separate facies? The following outline categories are similar to some of those seen in the Jrabiyat Formation; the comparisons with Jrabiyat refer to those published in Copeland and Hours (1993). The types listed below graded into eachother: —Ovate, Atypical Ovate (2) e.g. no.2244 from Hamadine, fig. 10 no.4 (perhaps a core?); —Pointed Ovate (3) e.g. no.2952 from Abu Jemaa, fig. 23 no.2. Compare with Copeland and Hours, 1993, fig. 49 no.1 from Jrabiyat; —Partial Ovate (2) e.g. no.2239; —Partial subovate (5) e.g. no.2249; fig. 14 nos 1 and 4; compare with fig. 53 no.1 from Jrabiyat, Copeland and Hours, 1993; —Subovate (1) no.2246, from Hamadine, fig. 9 no.4; —Amygdaloid, Atypical Amygdaloid (4) e.g. no.3698 from Tabous, fig. 18 no.2; —Short Amygdaloid (4) no.3594a from Tabous, fig. 22 no.1 or 2207 from Hamadine, fig. 11 no.3; —Partial Amygdaloid (6) e.g. no.2020 from Hamadine, fig. 13 no.1. Compare with figure 46 no.1 (Jrabiyat), Copeland and Hours, 1993; —Lanceolate (1) and Ficron (l) e.g. no.2963, Jemaa or no.3690, Tabous, fig. 18 no.1; —? Bifacial Cleaver (à bout carré) (2) e.g. 3699 from Tabous, fig. 19 no.1. One piece is atypical and has a thin but broken tip which appears to have been transverse; it has two lateral core-ridges which give it a quadrihedral section; —Small Bifacial Piece (2) e.g. no.2959 from Abu Jemaa, fig. 24 no.2; —Divers/Rough-out (7) e.g. no.3357 from Abu Jemaa; —Fragment (8) e.g. a tip from Hamadine (fig. 14 no.2), or no.3741, a side fragment from Tabous, fig. 17 no.1; —Missing or not recorded (5). The amygdaloid group (15) just outnumbers the ovate group (13). An attribute analysis on the biface sample was carried out, in spite of its poor condition and smallness, for two reasons: 1) the degree of knapping expertise reached could be more easily determined by studying certain diagnostic traits; 2) these traits could also give

clues as to the tool’s function as well as to the knappers’ intentions (see Copeland and Hours, 1993: 99-102 and tables 17 and 18). At Nadaouiyeh the excavators used terms such as “irregular” or “bifaçoide” to describe a crudely-made bifacial component of certain of their Acheulean facies (Le Tensorer et al., 1993), which have a point made more or less on the longtitudinal axis. Some of our bifaces might merit this designation, and if so might pertain to a facies present at Nadaouiyeh (Nad. C). The attributes studied include: —The lateral cutting-edges. Straight edges on both sides are characteristic of the bifaces in most Late Acheulean facies, as seen in fig. 13 no.3. Many workers regard the sides as designed for slicing tasks (cf. Albrecht and Müller-Beck, 1988). Only 10 (23.2%) of our bifaces had two straight edges. A larger number (15: 34.8%) had mixed edges, i.e. edges wavy in the detail but straight overall from top to base (cf. “straight/sinuous” edges), and counted among this group were pieces with one straight, one sinuous edge such as no.2207 from Hamadine, fig. 11 no.3. Amalgamating the straight and mixed edge pieces gives a total of 25 (36%) showing some evidence of this Late Acheulean trait. However bifaces with sinuous edges are dominant (41.8%), e.g. no.2249 from Hamadine, fig. 14 no.4, in contrast to Jrabiyat, where only 29% of the biface edges were sinuous. The poor showing for straight edges compares well however with a similar straight edge percentage at Jrabiyat sites (Copeland and Hours, 1993, table 18). —The bases. Typically, the Late Acheulean bifaces have an edge on their base, formed by retouch, as in fig. 20 no.2, no.3694, from Tabous; this is the only specimen to have a “perfect semi-circle” base, even if only so in plan. Edged bases are regarded as indicating a function for the tool different from that for globularbased pieces, and hint at a difference between Middle and Late Acheulean tool-user behaviour patterns. On a sample of 37 bifaces with recognisable bases, only four bifaces were edged on the base (8.5%), while 20 pieces had globular cortex bases (42.5%). Another 27.6% were worked on the base, but not to an edge, e.g. fig. 13 no.1 (no.2020) and fig. 18 no.1 (no.3690). At Jraibiyat 22.26% of the bifaces had edged bases and only 22% had cortex bases. —The tips. In most Late Acheulean assemblages biface tips are usually ogival or rounded, more rarely pointed, but not accuminate, as in fig. 20 no.1 (no.3593). Many of our bifaces were damaged at the tip to varying degrees but it could be surmised that ogival tips were dominant (e.g. no.2246, fig. 9 no.4 from Hamadine (this

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L. COPELAND

is in contrast to the pointed tips which dominate in the earlier Orontes QfIII). A more rounded tip is that on fig. 18 no.2. Pointed tips are shown on fig. 18 no.1 (no.3690) and fig. 23 no.1 (no.2963). On the Orontes rounded tips also dominated (42%) with pointed ones also frequent (37%). —The profile. Normally this is symmetric, biconvex and fairly thin, unlike no.2246, fig. 9 no.4 (which bulges on one face). It is understood that the kind of raw material that was used for the blank has influenced this attribute. On our sample of 38 pieces, there is a clear dominance of biconvex profiles (71.05%), largely due to the morphology of the river pebble blanks (naturally biconvex). There were eight plano-convex profiles, one plano-plane and 2 concavoconvex. At Jrabiyat a similar percentage (70%) of profiles were biconvex. —The face retouch. The final finishing retouch (fine flaking) on Late Acheulean bifaces is usually done by soft hammer percussion, carried out over both faces, as in fig. 20 no.2 (3694). On our sample of 41 pieces, only 6 bifaces (14.6%) had been finished by fine flaking while 17 specimens (41.46%) were coarsely flaked as in no.2239, fig. 14 no.1. The majority, however (43.90%) had “mixed” flaking, that is to say that either there were both kinds of flaking to be seen on various areas of the piece (no.2246, fig. 9 no.4), or else one face was finely flaked, the other not. Even finely flaked specimens often had cortex areas still in place (no.2210, fig. 11 no.4). Our analyses contrast with those at Jrabiyat, where finely flaked pieces amounted to 25%, “mixed” to 54% and only 10% were coarsely flaked. These figures differ from those of the QfIII Middle Acheulean at Latamne where primary flaking dominated at 86% and fine flaking occurred on only 8% of the core-tools.

artifacts from fluviatile activity. These aspects will be discussed further later. Choppers (17) These are true pebble tools, with only a small area decorticated to form a robust chopping-edge. The angles recorded most frequently were between 70 and 90 degrees. Quartz was used as well as flint. Their dimensions varied between 111 x 92 x 71 mm and 81 x 54 x 61 mm. Often the distinction between distal/lateral choppers and subovate bifaces is not clear-cut (e.g. in the case of fig. 18 no.2). Another term —“protobiface”—used at Nadaouiyeh—may be useful here. Seven categories were recognised: —Distal/bifacial (2), as no.3359 from Tabous, fig. 17 no.3; —Distal/lateral/bifacial (1) as no.2217 from Hamadine, fig. 12 no.3; —Distal pointed (3) as no.3690 from Tabous, fig. 22 no.3; —Lateral uniface (2), one quartz, one flint (this piece resembles a rabot or thick scraper); —Bilateral bifacial (1); —Peripheric (2); —Category not recorded (6). The Light-duty tools on flakes (1+) As mentioned previously, the intentional retouch seen on flake tools was difficult to distinguish from that caused by tossing in a flowing river (only one piece is placed on table 4). Several notched and denticulated artifacts are present which suggest use as racloirs (e.g. fig. 15 no.4, no.2628 from Jeboya, or fig. 21 no.2, no.3441 from Tabous. However there is one exceptionally well-made single side-scraper with stepflaking: no.2946, fig. 26 no.4, from Abu Jemaa (this kind of retouch is reminiscent of the Yabrudian). A possible end-scraper is shown on fig. 13 no.2, and some cortexbacked blades might have been used as backed knives (e.g. no.2945, fig. 26 no.5 or 2269, fig. 10 no.1). Similar tools on flakes are known on the Orontes where they form c. 24% of the tools of Jrabiyat.

The results of the attribute analysis are perhaps not surprising and confirm the findings of studies on other Lower Paleolithic assemblages of bifaces: that style overall, rather than any one particular attribute or set of traits characterises an assemblage. In the case of the Orontes and Euphrates bifaces (Jrabiyat and Abu Jemaa Formations), we see a tendency towards long, narrow forms. This shows up (cf. fig. 27-29) in spite of what must have been, in both cases, significant effects on the

THE LATE ACHEULEAN IN THE ABU JEMAA FORMATION (QFII) IN THE MENBIJ SECTOR In the Menbij Sector we were not blessed with quarry sections conveniently provided for us by the road

builders, except in rare cases such as Hammam Kebir II, on the Euphrates right bank (fig. 122). A large number of

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THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

artifacts were found on terrace surfaces and only 564 pieces, mainly extracted from the partly-dismantled QfII conglomerates, could be considered reliably in situ. (table 5). Our sample comes, as listed in Chapter 2, from one Euphrates right bank site, three Sajour, and three Euphrates left bank sites. Figure numbers for this sector start at 100. When making comparisons with Raqqa artifacts we cited those of the Orontes Jrabiyat Formation; here, however we will take advantage of Late Acheulean assemblages nearer to hand: those found in the Turkish Sector (the Euphrates Valley near Birejik, the Nizip and upper Sajour valleys) as described by Minzoni-Déroche and Sanlaville (1988) and Minzoni-Déroche (1987).

The artifacts were in the same poor condition as seen in the Raqqa Sector: most were heavily rolled with abraded facet margins. Some pieces from the conglomerates were also concreted. The Cores (74) The same nine categories were used to classify the cores, which, in the ensemble were noted as not typical although some were large (e.g. 129 x 121 x 71 mm from Helouanji, or 127 x 109 x 43 mm from Hammam Kebir); the largest cores came from East bank sites, e . g . 153 x 135 x 71 mm from Wadi Rmeilli III; see our fig. 107 no.3. Small cores were also present: e.g. 57 x 45 x 20 mm or 59 x 63 x 59 mm. Both unipolar and radial reduction methods were practised: —Orthogonal/Prismatic types (10); usually unipolar as in fig. 103 no.2, no.2349; —Flat Debitage (15); usually with cortex on the back, e.g. fig. 103 no.1, no.2355; —Oblique/Alternate (4) e.g. no.2057, fig. 105 no.1; —Discoid Mousterian (6), often exhausted, e.g. fig. 101 no.3 from Hammam Kebir II; —Levallois-like (2) e.g. fig. 101 no.4, no.2290 (Hammam Kebir II); —Globular/polyhedric (14); —Indeterminate/amorphous (5) e.g. fig. 105 no.3, no.2041 from Helouanji IV; —Fragment (7); —Category not recorded (14). Similar core types were recorded in the Turkish Sector QfII deposits by Minzoni-Déroche (1987), who noted the presence of Levallois-like cores in certain concentrations.

Raw Material, patina and condition Abundant souces of flint raw material in the local limestones are mentioned as existing in the near-by Turkish Sector, as well as in huge fluviatile gravel quarries in the Birejic area (Sanlaville, this volume). Also present along the Sajour are Plio-Pleistocene flint gravel spreads (the Qara Yakoub Formation) which have been exploited as factory sites in many periods. So far as could be determined, four kinds of flint were used as blanks for artifacts: 1) cherty, coarse flint with mottling; 2) black flint with thick cortex, found on left bank sites; 3) finer-grain rosy-beige, grey to violet or yellowish flint (4) and nummulitic chert, the latter being rather rare. A unique case of use of limestone for a large Trihedral Biface was recorded from Helouanji I (fig. 111 no.2). No use of quartz for choppers was recorded. Blanks were formed of river pebbles (as in the Raqqa Sector) but also made from tabular slabs or nodules. Almost half the artifacts had the familiar deep brown patina (e.g. 7.5YR-3/2 to 2.5Y-4/2), and were assigned to Series A, “ancient”, equivalent to Series 3 in the Raqqa Sector; cf. fig. 27 and 28). Lighter, greenishbrown/beige tones (5YR 4/4 to 10YR 6/8) occurred in good number (Series B), while grey and whitish patinas (5YR-7/6 to 5YR 5/2: Series C) occurred as well, mainly on the artifacts from right bank sites. Significantly, some of the most archaic pieces with the deepest patina were typologically Middle Acheulean and could probably have been derived from QfIII terraces along the Sajour, since destroyed, as explained by Sanlaville (this volume); alternatively, they may have been transported from further upstream in the Turkish Sector, where brown-patinated artifacts (including bifaces and picks) occurred in the QfIII and QfII terraces (Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988).

The Products: unretouched flakes and blades (435) and retouched flakes (10+) The same categories are used here as were used in the Raqqa Sector: —Cortex flakes (133); —Part-cortex flakes (78), either distal e.g. no.2273, fig. 102 no.5 or lateral e.g. no.2274, fig. 102 no.6, from Hammam Kebir II; —Ordinary or Non-Cortex flakes (105) e . g . no.2268, fig. 102 no.4; —Levallois-like flakes (2) e.g. 2271, a point (?) with unipolar faceting, fig. 102 no.1; —Preparation flakes (34), no.2278, fig. 102 no.2; —Core-edge flakes, tablets etc. (counted among the non-cortex flakes); —Category not recorded, or records missing (83).

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Hammam Kebir II). The ambience of these pieces contrasts strongly with that of the well-made element mentioned above. The dimensions are varied, as shown on figure 108. Just as in the Raqqa Sector, a distinct tendency toward long and narrow shape is seen. An attribute analysis was carried out on the same traits as were studied on the Raqqa QfIIII bifaces, with the following results: —The cutting-edges. On a sample of 36 bifaces and picks with recognisable edges, almost half (41.3%) had straight edges, e.g. no.2247 (fig. 104). The majority had mixed edges (62.06%) and only 3.4% had sinuous edges. These figures are in marked contrast to those for Raqqa bifaces, where sinuous edges amounted to 41%. The percentages are similar to those for the Turkish Sector bifaces; it seems that straight edges were frequent and straight/sinuous edges prevalent on the larger specimens (e.g. fig. 9, Minzoni-Déroche, 1987); —The bases. On a sample of 28 bifaces, 35% had an edged base (base en biseau, e.g. no.1247, fig. 110 no.2), 32.14% had bases worked but not to an edge and 32.14% had globular cortex bases. Only 8.4% of Raqqa bifaces had edged bases, while 42.5% had globular cortex bases. Turkish Sector bifaces were edged on 59% of the sample (Minzoni-Déroche, 1987, table V); The tips. Many were broken, but at least 70% of Menbij QfII bifaces had broadly pointed or ogival tips (fig. 104). The opposite was the case downstream, where ovates dominated on Raqqa bifaces, as was also the case upstream where 51% rounded tips were reported (Minzoni-Déroche, 1987, table V); —The face retouch. All-over fine flaking occurred on 10.3% of the bifaces and 75.8% had mixed fine and coarse flaking; 13.7% had all-over coarse flaking. Amalgamating the fine and mixed percentages gives a total of 86.1% showing evidence of fine flaking. These percentages do not greatly differ from those from the Qf II , Raqqa, where fine flaking amounted to 14.6%, mixed to 43.9%; however, 41.4% of the bifaces had only coarse flaking. This attribute was not tabulated for the Turkish Sector, but the drawings indicate frequent mixed retouch on the QfII bifaces (Minzoni-Déroche, 1987, fig. 1-12). These results show that the artifacts of the Late Acheulean period in the Menbij Sector differed considerably from those seen downstream, a matter which we will discuss later, together with other relevant matters such as the suggestion of Hours (1992), that the Euphrates Acheulean facies with trihedric picks as seen in the Raqqa Sector QfII represented a Late Acheulean of Middle Acheulean tradition, which he called Acheuléen Moyen/Récent.

The flakes were evidently produced (just as were the cores) by unipolar or opposed platform reduction methods (e.g. nos 2271 and 2276, fig. 102 nos 1 and 7) as well as by radial methods (e.g. no.2268, fig. 102 no.4). The dimensions varied from large (e.g. 153 x 135 x 71 mm) to small (e.g. 42 x 51 x 21 mm). The butts on the flakes were often small and neat, if virtually always plain, but archaic types with large butts and two bulbs of percussion (e.g. no.2268, fig. 102 no.4) were also present. On a sample of 355 artifacts with recorded butts, 87 were cortex (24.56%), 121 were plain (34.08%); there were also one faceted, eight punctiform and six dihedral butts, the rest being broken (80) or indeterminable (52). Excluding the latter two categories gives a total of 273 pieces, of which 44.3% are plain, 30.7% cortex. This is a slight advance on Raqqa pieces, where 49% had plain butts but where a much larger number (44%) were of cortex. The Turkish Sector QfII flakes were said to be “moins anarchique” than those in the QfIII sites (Minzoni-Déroche, 1987). The retouched tools were divided as before into Heavy- and Light-duty types as shown on table 5. The Bifaces (31) The large bifacial component in our collections from various (in place and surface) contexts in the Menbij Sector presented us with many problems. Sadly, the in situ samples were often the smallest (table 5), and even these contained anomalies. In contrast to the Raqqa Sector, many “classical” forms such as are known throughout the Levant (e.g. cordiforms) occur, but also present are atypical specimens, many with pebble bases, as well as the pick types so characteristic of Raqqa sites. Once again, comparisons with the Turkish Sector bifaces show close similarities (e.g. presence of “classic” forms). However, there is a difference as concerns presence of pieces possibly derived from the QfIII; while artifacts did occur in the Turkish Sector QfIII deposits, this phase was missing (although presumably once present) in the Menbij Sector. A list of categories somewhat different from that used in the Raqqa Sector was applied here (table 5). As this shows, amygdaloid types (15; e.g. no.1247 from Helouanji IV, fig. 110 no.2) outnumber the ovates (8; e.g. no.2500 from Wadi Rmeili III, fig. 107 no.1). One of the latter is more of a limande and several are elongated e.g. no.1248, fig. 115 no.2. Ovates and amygdaloids are said to dominate also in the Turkish Sector. Three unusual specimens, probably derived from the “lost” QfII terrace, were classified as Trihedral Bifaces: no.2247, a massive piece, of amygdaloid shape in outline but trihedric in section (fig. 104 from 44

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

As for the Menbij Sector assemblages, if (as was believed at the time) knapping expertise advanced through time, then the more evolved ensembles could be regarded as pertaining to a later phase of the QfII . Muhesen listed Wadi Rmeile III, Chioukh Faouqani III and Tellik III as pertaining to a later facies dubbed Achuléen Récent Evolué (see discussion below). He concluded that the northern Euphrates Valley Acheulean was linked culturally to that in the western Levant, in contrast to the downstream assemblages where the Evolved Late Acheulean was absent (Muhesen, 1985; 1993). As we now know, a linear technical development (cf. “progress” from crude to sophisticated) through time does not necessarily occur; for example at Nadaouiyeh, unless the stratigraphy is reversed, after a period of advanced technology (with “beautiful bifaces”), there was a deterioration in later levels when “bifaçoides” became prevalent (Muhesen et al., 1998, this volume).

deposit (Copeland and Hours, 1993: 103, fig. 49 no.5 and 50 no.3). The Choppers (9) Distal/bifacial (3), lateral/bifacial (3), lateral/unifacial (3) were the categories recorded; curiously, in contrast to the Raqqa Sector, none were made of quartz. All were of moderate size, e.g. 95 x 91 x 53 mm, or 88 x 59 x 56 mm and all were heavily-rolled and patinated to a yellowish-brown. Rabot (1) and other Heavy-duty tools (8+) The rabot is a well-made heavy scraper from Wadi Rmeilli III, and three other pieces are scrapers, all on pebbles; the other pieces are variously described as polyhedrons (three from Helouanji IV, one measuring 106 x 81 x 76 mm), the others worked but indeterminable as to tool-type.

The Picks (6)

Retouched Tools on Flakes (10+)

These are simply-made pieces similar to those of the Raqqa Sector. One was illustrated in the earlier publication of Hours (1992, fig. 3), from Helouanji IV. The picks seem to us, on typological grounds as well as regards their patina and condition, to include pieces which could have come from the presumed “lost” Latamnian industry of the QfIII terrace in the Sajour region mentioned above, unless they were transported from the QfIII terraces of the Turkish Sector, where similar “archaic” pick types occur. According to Minzoni-Déroche (1987), the QfIII group of picks is distinct from the later, thinner and more decorticated types of the QfII terrace there (Minzoni-Déroche, 1987). On the Orontes both picks and bifaces were found on QfII sites in the Acharne Plain (fig. 16 no.5), where the ensemble was referred to an “Acharne facies” (see the pick on fig. 29, Muhesen, 1993); nevertheless, some of these were regarded as derived from the adjacent QfIII

For the same reasons as discussed above, the number of flakes regarded as intentionally retouched is subjective. The following types were recorded as: —Racloirs (3), e.g. no.2270, fig. 101 no.2; —Denticulates (2), e.g. no.2519, fig. 107 no.2; —Notched pieces (2), e.g. no.2269, fig. 101 no.1; —Borer (1); —Naturally-backed knives (probably several, but this needs confirmation by use/wear analyses), e.g. no.1987, fig. 106 no.5; —Inverse abrupt retouch (2). Similar and equally rare flake tools occurred at the other contemporary sites we have cited above, such as are seen on figure 5 nos c and d, Minzoni-Déroche and Sanlaville (1988). We found many surface sites with Late Acheulean tool-types, as did other searchers (cf. Bourguignon and Kuzucuoglu, 1999 and Albrecht and Müller-Beck, 1988; 1994), the implications of which will be discussed below.

THE FINAL ACHEULEAN, “CHNINIAN” AND MIDDLE PALEOLITHIC IN THE ABU CHAHRI FORMATION (QFI), RAQQA SECTOR Although surface material was abundant, in situ evidence for the terminal Paleolithic phases (QfI) in the Raqqa Sector was sparse and often culturally undiagnostic; two entities were recognised: an assemblage in the main valley (Abu Chahri)

provisionally attributed to a local Final Acheulean, and an assemblage on the Balikh (Rhayat) with Middle Paleolithic type artifacts. A third group of surface material (cf. the Chninian) may or may not refer to the first-mentioned. We have no Euphrates dates, and these

45

L. COPELAND

phases were distinguished solely on the basis of the techno-typological features of the recovered artifacts, such as they were, as now described (table 6).

section showing three distinct members in a terrace attributed to the Qf I and named the Abu Chahri Formation (as shown on Sanlaville’s fig. 5, this volume, adjacent to the QfII). We recovered 45 artifacts (flakes, cores and one biface) from the two lower members in the section at three points (Abu Chahri sites 1, 2 and 4, table 6, left), as described in Chapter 2.

The Final Acheulean In situ evidence occurred near Raqqa, where we were lucky to find the valley of a right bank tributary, the Wadi Abu Chahri; this wadi had cut a 3 m-15 m-high

In situ sites General classification Cores Unretouched flakes & blades Flake tools, Light duty Bifaces & Picks Choppers (flint) Divers Quartz Other Heavy-duty Totals

Surface sites Wadi Abu Wadi Abu Wadi Abu Chahri 1 Chahri 2 Chahri 4 3 4 4 9

11

Totals

Chniné West 1 112

Totals

Rhayat 1

Rhayat 2

Totals

11

Wadi Abu Chahri 3 69

181

21

120

141

23

138

215

353

41

194

235

1

2

9

54

63

1

24

25

7 1 19 2 245

2

1

3 2 2 2 45

9 1 26 2 635

63

2 3 25 2 370

2 3 25 2 433

1

1

1

1

2

2

3

1 2 2 2 2 21

Maadan 3b

1

16

7

Mousterian sites

7 390

Biface categories 1

Ovate

1

Partial Ovate & Subovate Amygdaloid Partial Amygdaloid Cordiform Cleaver Lanceolate Fragment & Divers Pick Totals

1

1

1

1

2

1

1

1

1

3

Levallois Index : Cores % Flakes %

1

1

1

1

1

1 1 1

1 1 1

2 7

2

2 9

41.55 14.75

31.25 7.88

34.96 7.56

40.60 16.66

Table 6—General classification of artifact types in QfI contexts in the Raqqa Sector. Left, in the Abu Chahri Formation, at in situ sites 1, 2 and 4; Centre, surface site at Abu Chahri site 3 and “Chninian” artifacts from the Chniné area surface sites; Right, Middle Paleolithic sites in the Balikh Valley.

The artifacts differed markedly from those of the Qf II (Abu Jemaa Formation), even if the raw material (violet to beige flint, agate or chert) appeared to be the same; the blanks were again river pebbles, but this time some were struck from angular nodules, or even older flakes. The patinas were also very different and varied between tones of violet, grey, and white instead of the familiar deep brown, and many pieces had double patina, for example violet on one face, greyish mauve on the other. As to condition, the edges and facet margins on the flakes were rolled on a few pieces, but the rest were “smoothed” or slightly rolled.

Other evidence (but not in situ) occurred at the foot of the Abu Chahri section, where a large number of artifacts had accumulated, apparently washed out of the deposit by the present-day wadi. From here (Abu Chahri site 3) we collected 245 flint and 19 quartz artifacts (table 6, centre). Although derived material could also be present in this collection, introduced from the adjacent QfII deposits (Abu Chahri sites 5 and 6), there are other features which differentiate this collection from the Abu Jemaa type assemblages, such as the patinas and conditions of the site 3 artifacts, which were identical to those in situ, described above; more notably, the

46

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

12 bifaces and picks and the flint choppers from site 3 included types which we felt had been missing from the Qf II contexts in this sector: the typical ovate bifaces (fig. 31 no.4, no.1893) and well-made and symmetrical amygdaloids (fig. 32 no.5, no.2514), the other types present being cordiforms (no.1787), and a bifacial cleaver (no.1857). Nevertheless, there were also two atypical specimens: a pick-like piece (fig. 32 no.4, no.2578) and a partial amygdaloid (fig. 33 no.3, no.2532), which may be derived. The following biface attributes were recorded from site 3: cutting edges were straight or mixed; bases were mainly globular cortex; tips were usually pointed; the face retouch was mainly mixed.

Because they were judged to refer chronologically and techno-typologically to the above-mentioned Abu Chahri assemblages, we will now discuss a group of surface sites known as the Chninian.

The “Chninian” (Balikh Valley Surface Sites) The name of the Raqqa Sector “Chninian” material is based on the fact that it was present on surface sites in the Chniné region of the Balikh Valley, and it is not to be confused with the name of the QfIII terrace: the Chniné Formation. We referred in Chapter 1 to an article by Malenfant (1976). He attributed the artifacts he found on the surface of certain of the Balikh Pleistocene terraces (and in the quarries which had been cut into them) to the Middle Acheulean. Paradoxically it transpires that he was partly correct about the Formations but the surface assemblages on them refer, in our opinion, not to the Middle Acheulean but to a possibly Final Acheulean stage, dubbed the “Chninian” by Hours (1992). The Jisr Chniné, the road bridge over the lower Balikh river, is located N of Raqqa in a narrow passage between QfIII, QfII and QfI terrace remnants, some of which had been cut into by quarriers. Artifacts were widely spread over the terrace surfaces, mainly those of the QfIII, on which were our sites (collection points) Chniné West 1-6 (west bank of the Balikh) and Chniné East 1-4 (east bank); see fig. 120. Apart from our site Chniné East 3 and a handful (at least 16) of deeply-patinated and abraded (QfIII?) flakes from three of the QfIII sites, none of the surface material on the Balikh terraces appears to be chronologically datable to the time of the QfIII or QfII . Only the QfI contexts such as Chniné West 2 produced some probably contemporary artifacts (table 6, centre). However, large artifact samples were collected, totaling almost two thousand artifacts. The material was similar in the ensemble at each locus: large numbers of cores, both Levallois and non-Levallois, together with numerous flakes (the majority non-Levallois) and a sprinkling of bifaces, quartz choppers and a few retouched tools. Detailed records of all the Chninian material have been kept, and drawings made of characteristic pieces; one site will be described here: Chniné West 1, since it was analysed in the most detail. It is used here as a model assemblage. As regards condition, its artifacts were not rolled but most pieces were “smoothed”. The raw material

To return to the in situ sites, the types of cores (11) did not differ from those in the QfII sites although Levallois-like debitage was more pronounced on the Flat Debitage pieces (now dubbed “Levallois sommaire”). Similarly the products (23 flakes and blades) resembled closely the types seen before: part-cortex flakes with either lateral or distal cortex (e.g. fig. 31 nos 2 and 3 from Abu Chahri 1). Some more well-made flakes without cortex could be regarded as Levallois (e.g. fig. 33 no.1, from Abu Chahri 3). The butts w e r e certainly less archaic in the ensemble in that they were often smaller and faceted, e.g. fig. 31 no.2, although the archaic types were still present (e.g. fig. 32 no.3, with a thick, cortex butt or fig. 33 no.4, with wide-angle plain butt). A group of quartz artifacts was studied by Hours; included were heavy-duty tools such as choppers made on quartz pebbles from the Formation and galets percutés o u cassés (none were drawn). Thus, the tradition of using quartz blanks seems to have continued from the QfII into QfI times. Although it was not possible, given the single isolated exposure and meagre artifact samples, to assign the Abu Chahri assemblages to one or another of the QfI climatic phases, it was the opinion of F. Hours that (whether or not the site 3 material was included), there were enough differences between the Abu Chahri assemblages and those in QfII contexts to allow the former to be assigned to a Final Acheulean with some Levallois debitage. He surmised that the facies could have referred to the somewhat chaotic (cf. charnière), pan-Levant phenomenon believed to have occurred during the phase of cultural transition between the Lower and Middle Paleolithic (Hours, 1982; 1992, fig. 9), and we will discuss this further below.

47

L. COPELAND

consisted of flint and chert of beige to rosy and violet tones, and quartz pebbles were also used to make small choppers. A wide variety of patina colours was recorded: white, red/white, red, violet, grey/violet, grey/violet/white, etc., and the degrees of patination went from moderately patinated or slightly-patinated to almost fresh. When sorted into patina/condition series, no correlations between the latter and possible facies were evident. However, no Levallois cores existed in the most abraded and heavily-patinated series, although c. 9% occurred in the other series. The striking-platforms on the cores, made on river pebbles of the Formation, were more often faceted than those of the QfIII sites; their dimensions were moderate, and many had been reduced to exhaustion; core categories included “Nubian” Mousterian bipolar types, while one had a radially prepared back, a type known at Qalta (El Kowm) and Jerf al-Ajla (Palmyra, Schroeder, 1969); Levallois cores, either proto-Levallois or “sommaire” (30, or 29.7%) were also present. Two-thirds of the other cores were Flat Debitage types; and this marks a point of difference between these and the QfII cores. The Products (269 flakes and blades): these consisted of the same categories as at Abu Chahri; in the terminology of Boëda et al., (1990), several different techniques of debitage could be detected such as recurrent unipolar and bipolar or centripetal (seen also on the cores). A quarter (25.5%) of the butts were faceted, and almost a half (45.5%) were plain. The curiously low percentage of Levallois flakes compared to the number of Levallois cores, was noted, as well as the prominence (67.2%) of the debitage categories (table 6c, right); the table shows that the Levallois Index of the cores was much higher than that for the flakes. It seems likely that the flint pebbles at the terrace sites were exploited as factories (hence the greater frequency of cores and debitage), and that the “good” blanks were probably removed by the knappers.

were made most often into choppers, a few pointed pieces (pics grossiers and galets percutés) were also present, as they were also at Abu Chahri site 3. They were consistent as to shape (oval or globular), size (averaging c. 60 mm in length), with the chopping-edge angle averaging 70 degrees (Hours, unpublished MS). The Light-duty Tools (54+) included racloirs, borers, notches and denticulates and various alternately retouched pieces, as well as possible naturally-backed knives (number conjectural). To sum up, the main characteristics of these Chniné assemblages are (in comparison with those in the QfII, Abu Jemaa contexts): the completely different patinas and conditions, the relatively increased amount of Levallois debitage and corresponding technical methods, the marked use of small quartz choppers and the scarcity of bifaces. Some questions arise: Do all or most of the materials belong with those (in QfI stratigraphy) at Abu Chahrib 1, 2 and 4? If they do, should the name Chninian, therefore, be applied to the latter assemblages?

The Middle Paleolithic The evidence for the Middle Paleolithic in QfI context in the Raqqa Sector is based on the Rhayat artifacts, the techno-typology of which has been likened to that of the Late Levantine Mousterian (Hours, 1981) in the Balikh valley. At Rhayat 1 and 2 (table 6, right) we recovered 433 artifacts of Levalloiso-Mousterian aspect, two broken bifaces and 25 quartz choppers embedded in gravels of a deposit cut through by a wadi below the village, which was perched on the edge of a glacis; the gravels are attributed to the QfI. The artifacts were patinated to white, grey or pale violet/white and were not heavily rolled. Typical core types included discoid Mousterian (cf. exhausted disc), e.g. no.1412 on fig. 35 no.6 and prismatic unipolar or bipolar, e.g. no.530 on fig. 36 no.2, no.1527 is unusual in having a crest on the back (fig. 36 no.3). The flakes included typical Levalloiso-Mousterian types such as nos 1649 and 1675 on fig. 35 nos 1 and 2. Both broad flakes and points had well-made, mainly faceted, butts. There were only 24 retouched pieces. No Mousterian artifacts were found in stratigraphy at QfI Sites in the main valley such as Halabiyeh 3, although a fine point was collected from a surface at Maadan 3b; however J. Besançon and B. Geyer (2003) have reported the presence of some Middle Paleolithic artifacts at Wadi Nishan in the Abu Kemal Sector.

The Retouched Tools Seven bifaces were found at the Chninian sites, two from Chniné West 1. All specimens appeared, at least as regards patina and condition, to belong with the other surface artifacts, not with the Formation. A variety of chopper types in flint and quartz was recorded (e.g. as on fig. 34). A special study by F. Hours of artifacts made on quartz pebbles from terraces in the environs of Chniné West 1 showed that although they

48

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

QFI PHASE IN THE MENBIJ SECTOR: LATE ACHEULIAN (?) AND MOUSTERIAN In the Sajour region of the Menbij Sector we found that the QfI conglomerates, which bordered both banks of the Sajour running more or less parallel with, although at a lower elevation than, the QfII conglomerate, had been eroded by tributary wadis (Besançon, 1981: 38) so that very few samples were found in stratigraphy. In the main valley, the Euphrates east bank provided interesting surface collections but very small in situ samples (table 7). Our best artifact samples (from sites Helouanji I and II) were found on a dismantled conglomerate (fig. 124). It contained material (e.g. bifaces and Levallois flakes) which made its dating (as between the early and late QfI, i.e. Ech-Chir I or 2; table 1) in doubt. The material of these Helouanji sites was therefore divided into three patina/condition series in the hope that this would distinguish any different entities which might be present. Series A artifacts (21 pieces) had glossy deepbrown patinas and were very rolled or heavily rolled; the tones noted were 7YR 4/4-2.55YR 4/4. Series B artifacts (207 pieces) had grey-yellow and violet-grey patinas and were not very rolled; tones were listed as 10YR 6/8 to 10YR 6/2. Series C artifacts (50 pieces) were only slightly patinated and slightly rolled. It is believed that

In situ sites

Series C pieces are the most likely to be contemporary with the QfI terrace, Series A pieces are proably derived, while the position of Series B pieces remains equivocal. The Cores The categories of the 47 cores of Halouanji I and II (listed below) as well as at the other QfI sites such as Dadate and Majra Srir, were broadly similar in all three series except that no Levallois cores occurred in Series A. Some cores have been illustrated in earlier publications, e.g. Copeland, 1981, fig. 4); types consisted of: —Orthogonal (11); —Flat (19), (or perhaps more prismatic in the case of fig. 113 no.2, no.576 from Majra Srir I); traces of both unipolar or radial preparation methods are seen; —Mousterian discoid (8); —Oblique/alternate (2); —Levallois/proto-Levallois (4) e.g. fig. 113 no.3, no.575 from Majra Srir I (and see fig. 4, Copeland, 1981), or no.578, a sommaire specimen, e.g. fig. 113 no.1; —Amorphous (3), fig. 114 no.1. The dimensions differed little, on average, from those of earlier sites.

Dadate Helouan Mahsan Mahsan V & VII ji I & II nli I nli III

Majra Srir II

Qara Kozak

13

10 33

2 12

4 3

5 1

20

1 50

Ranamate Tchate Zerik I Totals I er-Rafia I & II

General classification Cores Unretouched flakes & blades Flake tools, Light duty Bifaces Picks Choppers Other Heavy-duty Totals

4 14

47 273

2 2

6 22

1

5 3 356

23

7 39

46

1 1 9

14

11

4

2 36

73 425

1

1

19 37

5

39

6 4 564

Biface categories Discoid Ovate Pointed Ovate Partial Ovate Subovate Partial Subovate Pointed Subovate Amygdaloid Short Amygdaloid Partial Amygdaloid Cordiform Lanceolate Trihedral Pick Divers Totals

1

1 2

1 2 1 1 4 1 3 1 1 2 2 1 1 1 22

1 1

1 1

1

1 1

3

1

1 1 1 1 1 1 9

1 3 2 2 1 4 1 4 3 2 3 4 2 2 3 37

Table 7—General classification of artifact types in QfI in situ contexts (Abu Chahri Formation) in the Menbij Sector. 49

L. COPELAND

The Flakes

— The tips. 11 pointed, but often blunt, or reworked; 3 rounded, 7 broken (e.g. no.2145 on fig. 112 no.2), two “duckbill” or accuminate, one trihedral, one straight (à bout carré). — The face retouch. 3 coarse, 15 mixed, 7 fine flaking, one core-like. As to the dimensions of the bifaces, they are more varied, and, as can be seen in figure 109, this group is less oriented towards the narrow (L = 2W) shape seen in the QfII bifaces on figure 108. A notable feature of this group of Series A and B bifaces and picks is their somewhat archaic aspect, something also noticed in the QfII assemblages discussed above; for example the “Latamnian” pick, no.1121 from Helouanji (fig. 115 no.1), a limestone biface, no.1241 (fig. 111 no.2), and a trihedric biface from Ranamat I, no.2145 (fig. 112 no.2). However they were accompanied by more broadly “classic” forms such as were seen at Hammam Kebir (QfII), although none could be described as museum pieces. In short, the archaicseeming bifaces (or some of them) could date either to the QfII or the QfIII phase; in both cases they are presumed to have eventually been incorporated by erosion into the QfI terrace, in which were contemporary (Mousterian) artifacts and other bifaces. The presence of “classic” biface forms associated with Mousterian in the same layer need not be regarded as problematic; instances occur in e.g. Europe, attributed to stages 8-6 (Tuffreau, 1994: 420).

The 281 flakes could be divided between the same three series except that there were no Levallois flakes or blades in Series A. The two debitage categories (cortex and part-cortex) formed 52% of the flakes in Series B and 29.8% in Series C). Levallois flakes and blades formed 2.8% of the flakes in Series B, and 4.4% in Series C (a slight advance). Several types of LevalloisoMousterian aspect were present, such as the elongated point struck from a bipolar core, and a Levallois point with “Kelb” (flat proximal surface) butt, nos 1524 and 2176 (both illustrated in Copeland, 1981: 249-251, fig. 3 no.6 and fig. 4 no.2), or the broad flakes, nos 1518 and 1523, both of which were struck from radially-prepared cores, fig. 3 nos 10 and 11 (Copeland, 1981); see also fig. 14 in Hours (1992). The majority (almost half) of the recognisable butts were plain (118 or 48.9%); the others had cortex (38), dihedral (11), punctiform/indeterminable (15), removed (5) butts, and 47 butts were unrecognisable or broken; only 7 were faceted, a very low number (3.1% of the 241 analysed flakes). The dimensions of the flakes differed little from those at earlier sites (largest: 118 x 119 x 42 mm, and smallest: 47 x 42 x 12 mm). The Bifaces and Picks (22) All the Helouanji sites I-II bifaces from Series A and B were rolled (heavily in the case of Series A. less so in the case of Series B) i.e. they pertained to a Formation, not to the surface. The bifaces categories are as shown on table 7; their dimensions are seen on figure 109. An attribute analysis was carried out with the following results: —The cutting-edges. 3 straight, e.g. no.2149 on fig. 112 no.1; 20 mixed and 3 sinuous, e.g. fig. 114 no.3 from Majra Sri II, no.14. —The bases. 6 edged (one had a “perfect semicircle” base), 7 worked but not to an edge, 10 cortex and 4 half-cortex/half edged.

Other Tools Light-duty tools occurred rarely at each site, e.g. racloirs such as on figure 114 no.2 or figure 113 no.4 from Majra Srir II. Heavy-duty tools such as rabots (2) and choppers (6) occurred equally rarely. It is not clear why quartz choppers were absent from the Menbij Sector QfI assemblages since the raw material was present in the Euphrates Valley. It could indicate that the lifeways of the occupying group differed from those of groups living further to the south.

“SPECIAL CASES” Jaada

300 artifacts, most of which were covered by a shiny white patina not seen elsewhere. They consisted mainly of flakes, blades and many kinds of cores; there were no bifaces and few retouched tools. Although some typical and “classic” Levallois cores were present (see Copeland, 1981, fig. 7 nos 1 and 2), the majority were

The enigmatic site of Jaada, on an undated surface on the Euphrates east bank alluvial plain, has been described and the artifacts illustrated in earlier publications (Copeland, 1981, fig. 6 and 7; Hours, 1992, fig. 10 and 11). Several visits produced a sample of some 50

THE PALEOLITHIC OF THE EUPHRATES VALLEY IN SYRIA

non-Levallois and almost two-thirds of the flakes (58%) had plain butts. Given that a PPNA tell (Ja’ade el Mughara) was located nearby, the site could represent a Neolithic factory.

same could apply to the surface finds of typical Mousterian types at e.g. Arab Hassan, Majra Srir I, Tellik, Belloun and Jaada. In any case, no assemblage identifiable as e.g. the Tabun D, C, or B of the coast was recognised. As to the late cultural phases of the QfI (isotope phases 4-2), no Upper Paleolithic sites were found by us in the Euphrates Valley, although a few possibly Upper Paleolithic or Neolithic types occurred in unstratified or ambiguous contexts. It is therefore beyond the scope of this report to discuss these phases, but some comparative details will be mentioned in Chapter 4, below.

Qara Yakoub Other Middle Paleolithic artifacts were found on the surface at Qara Yakoub; it will be recalled that this QfV Formation consisted of vast spreads of flint pebbles, used as blanks for artifacts from the Acheulean to the Neolithic, as discussed by Besançon (1981: 45; photograph). To sum up the Menbij evidence for the earlier (pre–Last Interglacial) phase of the QfI, two options could explain the presence of typically Mousterian flakes and blades in the assemblage at Helouanji I-II; it could indicate that Levalloiso-Mousterians were already present in the Menbij region, or that the artefacts represent a Final Acheulean with Levallois debitage. The

Various surface finds The artifact collections made by us from the surface sites listed at the end of Chapter 2 will not be described in detail. Records have been kept however, and the material is available for examination in the National Museum in Damascus.

CHAPTER 4 THE EUPHRATES PALEOLITHIC AND ITS REGIONAL RELATIONSHIPS; AN OVERVIEW In considering the findings reported above as a whole, it can be seen that that the major part of the information gained from the Euphrates Valley surveys has concerned the Lower Paleolithic. Data on the Middle Paleolithic are surprisingly few and there has been no advance in our knowledge of the Upper Paleolithic of the area. Some provisional interpretations as to the probable place of the Euphrates assemblages in the general context of the Near Eastern Paleolithic have already been mentioned, but it is now time to review and summarise these ideas to see if a comprehensive picture can be drawn of its cultural sequence in northern Syria, as well as of its relationships with neighbouring sequences. There are reasons why the long delay in publication of this report can now be seen as an advantage; in the interim: —Our knowledge of the Valley’s Paleolithic has increased due to the continuation of research in southcentral Turkey and around Abu Kemal, and in contiguous areas, e.g. El Kowm, as well as to the north (Transcaucasia) the results from all of which have improved our data-base and led to certain revisions of earlier interpretations (cf. Sanlaville, this volume). —Some of the methods of classification of artifact assemblages have become more refined. The “Bordean

system” which we had used in 1978-1979, and which remains an important analytic tool, has recently been augmented by systems which extend flint studies into the realm of core-reduction technologies (the Chaîne opératoire) and other considerations, such as raw material procurement (Boëda et al., 1990). Our assemblages have been reviewed as far as possible in this light. —Dating methods have advanced and absolute dates are now available, even if some are controversial, for example the much older dates proposed for the Acheulean-Mousterian sequence at Tabun (Meignen et al., 2001 and references therein). —Important reconsiderations have been made by the geomorphologists (not always in total agreement!) as to the timing within a climatic cycle of, and causes for, the build-up of fluviatile terraces (Sanlaville, this volume; Besançon and Geyer, 2003). These will allow the proposed chronostratigraphies to be more reliably based. On the other hand, no absolute dates are yet available for the Euphrates Valley and information remains scarce or entirely absent on, for example, the human types who fashioned the various assemblages, nor is there data on their means of subsistence. The nearest

51

L. COPELAND

known human fossils are a Homo erectus parietal at Nadaouiyeh and the Neanderthals at Dederiyeh Cave (the latter dated by 14C to c. 53-48 kya: Akazawa et al., this volume) while environmental (faunal and pollen) data come from Latamne, Nadaouiyeh, Dederiyeh, El Meirah and Gesher Benot Ya’akov, as discussed below. We know little about possible links between Euphrates Valley early Paleolithic cultures and those to the north, even though northeastern Anatolia is regarded as belonging to the Levantine Acheulean province (Taskiran, 1998); this “biface zone” extends into e.g. the Transcaucasus (Rolland, 2001). Among chronological problems is the fact that some dating systems, such as the Oxygen Isotope Stages (table 1), which were used on the coast for relative placements, are less applicable this far inland (on table 1, placements other than those shown are possible) and there are of course no physical links between fluviatile and marine formations here, as occurred on the Nahr el Kebir (Sanlaville, 1979). In short, although many problems remain, and many of the conclusions reached must be based often on hindsight, those proposed today will be more valid than those reached with an incomplete database in 1979. The following cultural sequence is suggested.

North and nearby sites in the Dauqara Formation on the Zarqa, an important Jordan tributary (Parenti et al., 1998), regarded on faunal grounds to date to c. 1 mya. Nearer to hand is the Khattabian of the Orontes, another non-biface flake assemblage (Sanlaville et al., 1993). As the published drawings show, there is marked similarity between the materials collected from these QfIV sites, and they are notable for the absence of bifaces (in the case of Sukhne, this is not due to small samples). The coastal assemblage from the QmIII raised beach, 92 m above sea-level, at Borj Qinnarit differed in producing mainly choppers (Hours and Sanlaville, 1972), as was also the case at Kafer Menachem further south, tentatively dated to c. 900-500 kya (Bar-Yosef, 1994: 240). There are claims that the few flakes and choppers in the Erq al-Ahmar Formation may be earlier: 1,7 myr (see the note in Science: Holden, 2002). This situation is confronted by a different body of evidence from elsewhere: in the Jordan Valley at Ubeidiya, where Early Pleistocene Formations produced “Oldowan” type pebble tools and industries with picks, trihedrals and rough bifaces in a series of lakeside and fluviatile contexts dated on faunal evidence to c. 1.4 million years (Bar-Yosef and Goren-Inbar, 1993). As Muhesen has noted (1998), no Early Acheulean of Ubeidiya type (i.e. with bifaces) is known elsewhere in the Levant, except for assemblages with a few atypical bifaces which were present at Sitt Markho and neighbouring sites on the Nahr el Kebir, in a QfI V formation (Copeland and Hours, 1979), and with the possible exception of the small chopper industry of Rastan on the Orontes, in a terrace recently re-dated from the QfIII to the QfIV (pers. com. P. Sanlaville, 2002). How is the variability of these different cultural indications to be understood? Were separate hominid types responsible for the different traditions? Because of the broad swath of time involved between the “geological control point, the 1.4 myr date at Ubeidiya” and the “unstudied interval between the Early and Middle Acheulean of the Near East” (Dodonov et al., 1993: 193), we cannot yet say if these cultures were contemporary or whether one facies preceeded another. A scenario in which successive migratory waves took place in Eurasia during the early Pleistocene is generally accepted although for the moment all Near East assemblages are regarded, following Bar-Yosef (1994), as Early Acheulean. If the “Out of Africa” theory of human migration is valid, the presence of early industries in north-eastern Levantine river valleys, such as that of the Euphrates, suggests one of the routes to the north which was taken. Was one towards Transcaucasia,

In the Early Pleistocene QfV terraces of the Euphrates Valley, the evidence for human occupation is so far absent. Yet traces of humans have been found in the Near East at this time (see below). In the Euphrates QfIV terraces evidence is also still scarce, consisting of a few very rough flakes and cores e.g. at Sabouniyeh Inférieur. However, similar finds have been made on the Nizip (as reported by the teams in Turkey) and in the Deir ez-Zor to Abu Kemal Sector (reported by Besançon and Geyer, 2003). The extreme crudity of these pieces could give rise to doubt that they are artifacts, and that humans were inhabiting the valley at this time, in spite of the ferocious habits of the powerful Euphrates when in flood. So far we have no information on the artifacts reported from the Abu Kemal Sector, which, due to the untimely and much lamented death of Jacques Besançon recently, have remained unexamined. Thus, with such small samples we cannot say if a local Clactonian-like flake and core industry is represented here, or whether or not it belongs within the Early Acheulean Industrial Complex. We mentioned in Chapter 3 that artifacts from this and earlier periods have been located in other parts of the Near East. A good sample of 243 flakes, cores and (?) choppers (as well as extinct fauna) were found at Sukhne

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—As excavated from palustrine deposits at El Meirah, 5 km E of El Kowm oasis; the site produced trihedrals likened to some of those in the Latamne Middle Acheulean (Boëda et al., this volume). —Sites of QfIII age (e.g. Aqarib), and coming from the QmII raised beach (e.g. Roueis), were found in 1989 near Tartous (Besançon et al., 1994). —At Ras Beirut, site Ib was excavated from a conglomerated fossil beach at c. 50 m above present sealevel, attributed to the QmII Jbailian 1 Formation (Fleisch and Sanlaville, 1974). The industry is similar to that of Berzine. —In the Bekaa Plain, Lebanon, at Jub Jannine II and other sites, on the surface and in a dismantled QfIII granule conglomerate (Besançon et al., 1982b; Yazbeck, this volume, and references therein). The industries are of Ubeidiya/Latamne type. —On the Israeli coast at Evron Quarry a similar industry of large bifaces and small choppers occurred in marine sandstone (Ronen, 1991). —In a lacustrine (paleo-Lake Hula) context in the Jordan Valley at Jisr Banat Yakoub now known as Gesher Benat Ya’akov (GBY, Goren-Inbar, 1996); a unique industry characterised by basalt cleavers of African ambience, dated on paleomagnetic evidence to around 780 kya (Werka and Goren-Inbar, 2001). —A possible Middle Acheulean industry may be present in the Tabakhat Fahl Formation at Masharia 4, in the Jordan Valley (cited in Copeland, 1998 with references therein). No similar industry has been found at Azraq Oasis. Possible sites exist in Saudi-Arabia (cited in Copeland, 1998). Cave sites of similar date are known from Caucasia. The Euphrates Middle Acheulean, both in the Turkish, Raqqa and Deir ez-Zor-Abu Kemal Sectors, seems to have the closest links typologically with that at Latamne, but it differs in that true bifaces (as against trihedrals and picks) and spheroids are so far rare (the Turkish Sector) or absent (at Maadan). As indicated above, there are affinities also with the industry at the Jub Jannine sites, but the latter are more varied as to tool types and are regarded as earlier than Latamne, more linked to Ubeidiya, by some authors (Yazbeck, this volume). El Meirah is attributed to this group (Boëda and Muhesen, 1993; Boëda et al., this volume). The latter's drawings indicate that there may be some differences, such as the absence at El Meirah of multidirectional tip-retouch, and also of “third cutting-edges” at mid-section, both of which features are so typical at the Rift Valley sites.

where very early Homo occupation is attested at the Villafranchian site of Dmanisi (Balter and Gibbons 2000)? As to an “Asia connection”, its timing (polychronic?), direction (to or from Asia?), as well as what type of lithic industry (flake or handaxe?) and human species (erectus or ergaster?) were involved and in the context of known Plio-Pleistocene faunal exchanges, are the subject of lively debate, as discussed by Otte (2000: 208-209) and by Rolland (2001: 79-92). The next phase is the QfIII, for which the Euphrates Valley has provided better (although only artifactual) evidence: on the Nizip, in the QfIII terrace and on the Euphrates right bank near Birejik, ten trihedric picks and bifaces, seven cores and 156 flakes and blades were recovered (Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988: 95 and fig. 4). Artifacts were found in the Raqqa Sector QfIII terrace (Chniné Formation) at Maadan, as well as traces at surface sites in the Menbij Sector (this report), and as reported by Besançon and Geyer, 2003, in the Deir-Abu Kemal sector. In the Near East as a whole, flint assemblage variability at this time is more marked; several different variants, conventionally assigned to the Middle Acheulean, have been found in various ecological contexts, such as raised beaches, paleo-lakesides as well as river terraces. At the type site, Latamne on the Orontes, we are blessed not only with faunal and pollen samples (dated to biozone 22-23 by Guerin et al., 1993), but with absolute dates; one was taken from the Miramil member of the Latamne Formation, 8m below the “Living floor” level: 567 ± 42 kya (Dodonov et al., 1993: 191); the other taken 5.5 m above the floor: 324 ± 65 kya (Dodonov et al., 1993). These authors suggest dates of “not younger than 550-600 kya” (Dodonov et al., 1993) while some authors have suggested a date around 700 kya (e.g. Bar-Yosef, 1994: 240), a date also suggested for El-Meirah by Boëda et al. (this volume). As is well-known, at Latamne the tool-kit is characterised by trihedrals, picks, large bifaces, polyhedrons and rare limestone spheroids (Clark, 1967; Sanlaville et al., 1993). The industry from the unique “Living Floor” was called the Latamne Middle Acheulean by the excavator (Clark, 1967). Other sites include: —The “Atypical Acheulean” site of Dursunlu in southern Turkey which is said to date to c. 780 Kya (Rolland, 2001: 92). —Berzine, with large ovate bifaces but without trihedrals, in the QfIII Berzine Formation in the Nahr el Kebir Valley near Lattakiyeh (Sanlaville, 1979). Traces also occur at Khellale (QmII). 53

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In contrast, the typologically different Berzine facies, regarded as broadly contemporary, characterised by e.g. thick ovate bifaces and absence of trihedrals, occurred at Ras Beirut Ib and Berzine (Sanlaville, 1979; Fleisch and Sanlaville, 1974). The basalt cleavers and bifaces at Gesher Banat Ya’akov represent yet another facies, so far unique in the Levant. The flora and fauna from Latamne and Nadaouiyeh, as well as further south in the Rift Corridor (at GBY) give us fascinating glimpses of the subsistance resources available to Middle Acheulian humans in the northern and central Levant: e.g. elephant, giraffe, hippo, rhino, fish, other mammals and micromammals (Guerin et al., 1993) in the Orontes valley and camel, bovid, rhino, elephant, horse, gazelle, eagle (and now, surprisingly, hippo) in the desert oases (Le Tensorer et al., 1993: 17; Muhesen et al., 1998; Boëda et al., this volume), which suggest that they lived in a warm steppic environment of open and gallery forest at Latamne or lake, marsh and spring vegetation at Nadaouiyeh and El Meirah. The same could have applied in parts of the Euphrates Valley. Our conclusions are that our QfIII assemblages refer broadly to the “inland” groups occupying rivervalley sites in the Rift corridor, as known at Latamne and Jub Jannine, in which the tool-kits have certain typological links with those of Ubeidiya.

contributed to the morphology. However, as the dimensions show (fig. 27) the same tendency towards long and narrow shapes in plan are seen as were noted in the QfIII assemblages. An example of ancestral tradition? Besides the atypical bifaces, the Raqqa Sector QfII assemblages produced a type of pick, usually shorter and better-made than the heavier picks from the QfIII terrace at Maadan, and it is to be noted that the same difference in the QfIII and QfII picks was observed in the Turkish Sector (Minzoni-Déroche and Sanlaville, 1988: 97). Because of these differences, and because it was originally based on a misconception (cf. e.g. Hours, 1981), the term “Trihedric pick facies” has been dropped. Compared to the Maadan debitage pieces, the QfI flakes and cores were more numerous and more technically varied (although not more Levallois oriented) but hardly more refined. It therefore seems justifiable to regard the Abu Jemaa Late Acheulian here as a regional facies or variant, and in addition to its similarities with the Turkish QfII assemblages, it somewhat resembles those of the Acharne Plain sites on the Orontes, also characterised by short picks and rough bifaces. In Jordan the QfII sites on the River Zarqa at El Bire also contained atypical bifaces on cobbles (cited in Copeland, 1998 with references). In contrast, the Menbij Sector Late Acheulean sites produced a component of more typical “classical” bifaces although still accompanied by rougher types; their geological context was less secure due to subsequent QfI erosion. Late Acheulean material is scarce in some southern Turkish areas (e.g. Feslikaya and Elifo©lu), perhaps due to scarcity of flint raw material in the river banks here; however, upstream, flint was abundant on the surface of the limestone bedrock seams near Belkis and these factory sites were extensively exploited (Besançon and Geyer, 2003). Further upstream, typologically Late Acheulean biface types occur in stream gravels at }ehremuz (Albrecht and Müller-Beck, 1988 and 1994). In eastern Anatolia, although only surface finds occur, stratified sites are numerous in the Transcaucasus (Taskiran, 1998); was crossing the Taurus eased by the presence of river valleys? The evident difference between the Raqqa Sector Late Acheulean facies and the assemblages of the Menbij Sector which appear to relate to the well-known facies of the Levant, is hard to interpret. Many different explanations could be proposed, given the fact that the artifacts could have been dropped on the river banks by man over a long period of time lasting from the previous interglacial to the erosion phase or phases which

For the next phase, the QfII, “Riss” in the old alpine sequence, our lithic evidence is “an abundance of riches”: sites are distributed widely over the Near East and Eurasia. The industries are conventionally assigned to the Late Acheulean, but there is variability in technotypology and in habitation sites. In the Near East they can occur in caves or rockshelters (Tabun; Qafzeh; Yabrud I; Kara’in), excavated open sites in spring mounds (with bifacial cleavers at Nadaouiyeh and C-Spring, Azraq), in fluviatile terrace gravels (e.g. Roudo; Jrabiyat) or on terrace surfaces (Gharmachi). They can be with or without Levallois debitage. The majority are open air assemblages (Ma’ayan Baroukh); they are often found on flint sources, or in shallow wadi beds, e.g. Gaziantep, or in watersheds to the east, e.g. in the Khabur headwaters region (Nishiaki, 1998). On the Euphrates the assemblages in the Raqqa Sector were retrieved from gravel quarries (fortuitously being exploited for road-metal in 1978) cut into the spectacular QfII terrace at e.g. the type site, Ain Abu Jemaa (as in fig. 116-117). We were surprised to find that the biface component was not typical of that of other Late Acheulean Near Eastern types, being somewhat rough; use of river cobbles as blanks is assumed to have

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contributed to the build-up of the QfII terrace. We can ask: —does the presence of archaic and classic bifaces occurring, supposedly contemporaneously, in an assemblage mean that the river had amalgamated the industries of different groups who had used different knapping methods? —do they instead represent the tools of the same people adapting to altered subsistence needs and/or climatic fluctuations over time? —do the derived QfIII specimens (if that is what they are) give the QfII assemblage a false impression of a lack of expertise in biface-making?

carefully-made bifaces, by the presence of “small bifacial pieces”, and by increased use of small choppers. Muhesen provisionally placed the facies culturally between the Late and the Final Acheulean, but so far it is undated and has not yet been found in unequivocal stratigraphy. In our Euphrates Valley assemblages, useful discussion of developments, e.g. of Levallois techniques, is somewhat beyond our scope, given the kind of (probably multi-phase) material we are dealing with. It is worth mentioning that we found large numbers of Late Acheulean biface types on the unstratified surface sites mentioned in the previous chapters, such as Arab Hassan, Majra Kebir, Ranamate and Qara Yakoub. This seems to us to indicate that the Sajour drainage region was much favoured by Late Acheuleans as a source of raw material and perhaps as a habitat area during (and probably throughout) the long QfII period (equivalent to Oxygen Isotope Stages 14–9 or 7?), i.e. it was more popular than the small samples of in situ material, reported above, might suggest. A similar situation seems to have occurred upstream (Belkis). Alternatively, the high numbers of bifaces could just be reflecting either the length of time this tool-type was used, or collector bias.

Concerning the last question, similar effects were once thought to have occurred at Nadaouiyeh, but due to a different factor: fluctuating spring activity, which reversed the stratigraphy. It now seems that this is not the case and that the different biface facies recognised in the sections did not occur there developmentally through time, i.e. producing from poorly to expertly made bifaces, but rather the reverse; as already mentioned above, one of the upper levels (Nad C) has a more crude bifacial component than those below (Nad D-E) with “beautiful bifaces” (Muhesen et al., 1998: 115). Given that elongated (pick-like?) “Micoquian” bifaces are present at Nadaouiyeh C, could there be a cultural relationship between Nad C and the Abu Jemaa assemblages? The excavators at Nadaouiyeh see the various assemblages in the stratigraphy there as representing different, discrete, Acheulean facies: the occupations of successive Acheulean cultural groups who camped around the spring (Muhesen et al., 1998). One thing seems clear: the “beautiful biface” makers of Nad E-D (characterised by bifacial-cleavers of C-Spring, Azraq type: Copeland, 1989) did not arrive in the Euphrates Valley—at least not in the Raqqa Sector. It could be suggested, although more tentatively, that, conversely, the Late Acheuleans of the Euphrates Valley could have visited El Kowm (cf. Nadaouiyeh C). A different interpretation of the apparent presence of various Acheulean facies existing in QfII times was previously developed by Muhesen in his study of evolved Acheulean assemblages in the Levant, as one known at e.g. Gharmachi Ib. These occurred in several other areas and, as mentioned earlier, he subsumed them under the heading “Acheuléen Évolué Récent” (Muhesen, 1985; 1993; this volume). The Late Evolved Acheulean was distinguished from the Late Acheulean by having more tools on flakes, more of which were made by Levallois methods, by its (on average) smaller and more

The cultural succession during the Last Glacial (Qfl) or Oxygen Isotope Stages 4-6 period in the Euphrates Valley is perhaps the most difficult to interpret of all the phases reported on above. This is due partly to the scarcity of diagnostic Mousterian tool-types and partly to the presence of bifaces (some presumably derived) in the QfI terraces even though the latter are substantial and seen the length of the Euphrates’ course through Syria. It will be recalled that the proposed correlations between the Quaternary fluviatile sequence and the OI Stages, as now understood (see table 1), suggest that the QfI (Ech-Chir 1-2) Formation covered two glacial cycles; for the reasons already mentioned, we cannot assign our Abu Chahri samples to one or the other stage, although, given the presence of the bifaces and the relative scarcity of clearly Mousterian types, it is more likely that they refer to Stage 6 (Ech-Chir 1?). Similar situations are not unknown. To quote a recent article concerning Northern France “…industries from oxygen isotope stages 8 to 6 are grouped together in the early Middle Paleolithic. They are clearly distinct from the classic Acheulean assemblages of the Middle terrace of the Somme, thanks to the presence of standardised flake tools made on predetermined blanks. Some can be considered Mousterian as they do not differ

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from the Mousterian of the Last Glacial. Others, which contain a large proportion of Acheulean bifaces, have been classified as Late Acheulean or Epi-Acheulean.” (Tuffreau, 1994: 420). In contrast to the scarce stratified sites, surface locations in the Chniné area provided abundant, evidently mixed-period artifacts. Since we have no clear evidence, other than flint techno-typology, to interpret the “Chninian”, we can do no more than to repeat the interpretation of Hours mentioned above, that the artifacts of the Abu Chahri (and Chniné?) sites represent a Final Acheulean/transitional to Mousterian phases (Hours, 1992). His view was based on comparable material seen earlier, which, although not dated by the geomorphology, had been given local names e.g. the Samokian on the Kebir, and the Defaian on the Orontes (Hours, 1979; 1981; 1982; 1992) as well as being applied (with the benefit of hindsight) to the Acheulean with Levallois debitage intercalated with Yabrudian as excavated at Yabrud Shelter I, levels 17, 13 and 12 (Hours, 1979; 1981; 1982; 1992 with references). Once again, some evidence at El Kowm would tend to support such an interpretation: at Nadaouiyeh the excavators recently found a very late Acheulean in levels post-dating (sic.) the Yabrudian and Hummalian (Muhesen et al., 1998: 114). It will be recalled that the Yabrudian at Tabun has been dated to OIS 6 times, i.e. early QfI; the date of 215 kya quoted was obtained for the Tabun D/Hummalian-like facies at Hayonim in level F lower (see Meignen et al., 2001).

other than it at least reveals that Mousterians were once present in the Balikh Valley; this might have happened during the second part of the Last Glacial (Ech-Chir 2?). In the Menbij sector, as already explained, the QfI conglomerates on the Sajour which produced some typically Mousterian material (e.g. at Helouanji I-II) were thought to also contain some intrusive material (bifaces). We have mentioned already the material found at Tell Kozak Shamali by Nishiaki (2001). This consisted of c. 100 pieces found incorporated into the Neolithic sediments of the tell, which was founded on the surface of the Würm terrace on the Euphrates left bank. They included Levallois cores, flakes and points of Levantine Mousterian aspect (Nishiaki, 2001: 169 and fig. 6 no.2-3). We too found similar material on the surface of post-Paleolithic tells, such as Tell Arab Hassan and Tell Hudhud, as described in Sanlaville (1979). The Middle Paleolithic materials found by Besançon and Geyer (2003) have not yet been examined. Those reported by Minzoni-Déroche and Sanlaville (1988), but not yet described, came from the QfI Cedide Formation on the Nizip and the main valley. Both Besançon and Geyer (2003) and Bourguignon and Kuzucuo©lu (1999) have stressed the importance of the large non-fluviatile surface sites and factories found upstream from Jerablus. All this suggests a large Mousterian population (modern man or Neanderthal?) as existing in the area, but exactly where and how is unknown. Comparisons for Mousterian cultures elsewhere are available, often in situ and well-published—but at a distance. The nearest Near East in situ examples would include: the inhabitants of the spring mounds in El-Kowm oasis such as Hummal levels II-IV, i.e. above the Hummalian (Copeland and Hours, 1983; Le Tensorer, this volume) and Umm el-Tlel (Boëda and Muhesen, 1993); cave or rockshelter dwellers near Palmyra oasis (Jerf Ajla and Douara Cave, Schroeder, in Julig et al., 1999 and Akazawa, 1996) and at Dederiyeh Cave in the Afrin Valley (Akazawa et al., 1995, this volume). The fauna from Umm el Tlel includes horse, donkey, gazelle, deer, rhino, aurochs, camel, wolf, birds and microfauna (Cauvin et al., 1997: 17). To the north of our region various rich Mousterian and related sites exist in Transcaucasia but so far there is a dearth of data on the intervening areas in Eastern Anatolia (Yevtushenko, 1998). As already indicated, Upper Paleolithic traces were not found by us. They have not been reported from recent surveys of the neighbouring areas in Turkey.

The phenomenon of scarcity, or in some cases virtual absence, of Middle Paleolithic (and more especially of Upper Paleolithic) artifacts in QfI terraces is seen elsewhere, e.g. in the Ech-Chir terraces on the Nahr el Kebir, in the Sarout Formation on the Orontes, etc., in contrast to their ubiquitous presence on the surface and in wadi beds. It could be suggested that Middle Paleolithic humans—Neanderthal or modern— did not frequent river banks in the same way as did their predecessors, and instead practised a different way of life, perhaps (as discussed by Soffer 2000) preferring to hunt game in forested environments on the plateaux. The changes could indicate adaptations, such as living in cave base-camps, to the fluctuating climatic conditions (which would have also affected subsistence resources) known to have occurred during the Oxygen Isotope Stages 6-4 (Soffer, 2000; Sanlaville, this volume). As to the Raqqa Sector, evidence for the Mousterian cultures in situ, we have only the gravel assemblage from Rhayat, about which little can be said

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The closest in situ evidence occurs at El Kowm, where an Aurignacian site has been excavated at Umm el Tlel (Molist and Cauvin, 1990). Upper Paleolithic artifacts are present at Jerf el Ajla rockshelter in the Palmya area (Schroeder, 1969), currently being investigated (Julig et al., 1998). Further afield, the Aurignacian at the coastal cave of Uçagizli is being excavated (Besançon, 1998; Kuhn et al., 1999). Several sites occur in the Wadi Jilat, S of Azraq (Garrard et al., 1994). As to the Epipaleolithic, Kebaran, Geometric Kebaran and Natufian phases are relatively well distributed over the region, even in the Euphrates Valley: we recall that Perves (1964) published a gravel quarry site near Deir ez-Zor (and near our site Abu Jemaa) containing Acheulean and Epipaleolithic artifacts, the latter on the surface. There is also evidence that Epipaleolithic folk frequented the valley in the Tabqa area; Roodenberg (1976) has excavated a Kebaran site at Nahr el Homr and a Natufian and early Neolithic site was investigated by Wilkinson and Moore (1978) at Dibsi Faraj East. Elsewhere in the region, many sites of the same phases are known, e.g. at El Kowm, Dederiyeh (where the Natufians are dated to 11,500 BP: Akazawa et al., this volume), and in the Palmyra basin (for references, see ASPRO: Hours et al., 1994; Cauvin et al., 1997: 16-19; Julig et al., 1999; Fujimoto, 1979).

These late Pleistocene cultures occur at the time of transition between hunting/gathering and herding/ farming lifeways; they herald the appearance of the rich early Holocene sites (e.g. Abu Hureyra, Mureybet, Haloula), described in ASPRO and in Olmo Lete and Montero Fenollós (1999), for which the Euphrates Valley in particular is justly famous. In conclusion we can say that the information gained from our Euphrates Valley surveys has added another entity to the database for the Near East Paleolithic and that there is value in the detailed account of the geomorpholocally in situ artifacts. It has also revealed issues, and areas, which would repay further research. The latter should include examination of other fluviatile terrace sequences, e.g. in the upstream regions of the Euphrates, and on the Tigris, where hand-axes have been found (Inizan, 1985), in the hope of finding links to the Eurasian cultures existing to the north of our region. Serious attempts should be made to find and classify regional flint sources, in order to complete the chaînes opératoires which are now lacking, and to obtain dates which are ecologically-based and also absolute. Much more work needs to be done to identify and look for the meaning of the flint-knapping styles and traditions underpinning Acheulean cultural variability, in the context of its regional and chronological distribution.

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R

.N

Birecik

izi p

T U R K E Y

Jerablus

R.

el N.

Lattakia

Tabqa

bir Ké

ur R. Khabo

Aleppo

h R. Balik

Menbij

p Eu hrates

R. Sajour

Chnineh Raqqa Deir ez-Zor

Khellale/Jibta

Latamne

Nadaouiyeh

Jrabiyat

R.

Oro

nte s

el Kowm

Abu Kemal

O

N

Palmyra

S Y R I A

N

Beirut

B

A

N

L

E

Damascus 0

100 km

Fig. 1—The northern Fertile Crescent to show sites mentioned in the text and the two areas surveyed: The Raqqa Sector in 1978 and the Menbij Sector in 1979; after Besançon, 1981, fig. 1, with additions.

RAQQA

Tabqa

h R. B alik

Chnine

Jebel Mankar

Sahel

R. Euphr ate s Sabkha

To Aleppo

Hamadine Maadan W. Abu Chahri Halabiyeh Zalabiyeh

Tibni

Basalt Ain Tabous To Hassakeh

Town

Ain Abu Jemaa

Sites River

DEIR EZ-ZOR

Road

0 O.B., MOM Cartographies, 2002

10

20 km

To Abu Kemal

Fig. 2—The area of the Raqqa Sector survey, 1978; based on Besançon and Sanlaville, 1981, with additions.

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Fig. 3—The Menbij survey area of 1979 showing Paleolithic site numbers; after Sanlaville (ed.), 1985 (the black triangles represent tells).

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Fig. 4—Schematic section across the Euphrates Valley: after Geyer and Besançon, 1996, fig. 66.

Fig. 5—Sahel; trihedral pick. On this and the following figures, catalogue numbers are marked (where recorded) in longhand.

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Fig. 6—Artifacts from Maadan 3; all are heavily rolled and patinated to deep brown. 1, Quadrihedral pick, Latamne type, with broken tip and 5 ridges on the body. 2, Pick, 3-blow type. 3, Semi-discoidal core showing 6 alternating removals.

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Fig. 7—Maadan 1; patina and condition as in figure 6. 1, Chopping-tool or core. 2, Notched blade with thick proximal end. 3, Cortex flake with small plain butt. 4, Prismatic unipolar core for blades with faceted butt.

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Fig. 8—Hamadine; 1 and 2, trihedral picks, each made with distal blows from 4-6 directions.

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Fig. 9—Hamadine; 1, Large Levallois-like flake. 2, Core on split pebble with faceted striking-platform. 3, Flake-blade, perhaps a tool. 4, Subovate biface with edged base.

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Fig. 10—Hamadine; 1, Overpassed part-cortex blade (backed knife?). 2, Very rolled flake with high distal peak. 3, Flat Debitage core on a pebble. 4, Atypical ovate biface (made on a flake?) with domed reverse.

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Fig. 11—Hamadine; 1, Small non-Levallois flake (a racloir?). 2, Prismatic core. 3, Short Amygdaloid biface in ochreous, chalcedony-like flint. 4, Pointed subovate biface with some fine-flaking one side.

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Fig. 12—Hamadine; 1, Flat Debitage core for blades. 2, Conical core. 3, Chopper, tending to a bifacial cleaver.

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Fig. 13—Hamadine; 1, Partial Amygdaloid biface with both coarse and fine flaking. 2, Wide blade. 3, Amygdaloid biface, partly edged at base. 4, Core-edge or refreshment flake, possibly an end-scraper.

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Fig. 14—Hamadine; 1, Partial ovate biface. 2, Biface tip (?). 3, Flake struck from a “Nubian” bipolar core. 4, Partial subovate biface (or an incomplete core?).

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Fig. 15—Abu Jeboya; 1 and 2, Prismatic/orthogonal cores on pebbles. 3, Pick, 2-blow type with cortex remaining at tip. 4, Part-cortex flake (a racloir?).

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1 - Abu Jemaa

2 - Hamadine

3 - Abu Tabous

4 - Maadan

6 - Jrabiyat

7 - Jibta

8 - Hammam Kebir

100 %

50

10

I II III IV V

5 - Acharne 100 %

50

10

I II III IV V

Fig. 16—Proportions of biface categories at QfII sites: 1-3 and 8, Euphrates; 5 and 6, Orontes; 7, Nahr el Kebir QmII, compared with one QfIII site (4, Maadan). The columns represent percentages of: I, Amygdaloid; II, Ovate; III, Lanceolate; IV, Cleaver; V, Picks (hatched, other types).

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Fig. 17—Ain Tabous; 1, Biface fragment with one side missing. 2, Partial ovate biface with sinuous edges. 3, Atypical bifacial chopper or partial subovate biface.

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Fig. 18—Ain Tabous; 1, Lanceolate biface. 2, Atypical amygdaloid biface (note ridge in centre of one face).

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Fig. 19—Ain Tabous; 1, Bifacial Cleaver with cuboid section. 2, Levallois-like point core. 3, Pick with broken tip, quadrihedric mid-section, and bifacial tip.

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Fig. 20—Ain Tabous; 1, Ovate biface or pick with damaged tip. 2, Short amygdaloid biface with “perfect semi-circle base”.

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Fig. 21—Ain Tabous; 1, Pick, 3-blow type with one natural distal plane. 2, Radially-prepared proto-Levallois flake with 2 bulbs and cortex butt. 3, Flake-blade, radially-prepared. 4, Blade core with crest at back. 5, Broken flake-blade.

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Fig. 22—Ain Tabous; 1, Short amygdaloid biface. 2, Levallois point core. 3, Distal chopper on a thick pebble.

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Fig. 23—Ain Abu Jemaa; 1, Partial short lanceolate biface. 2, Pointed ovate biface.

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Fig. 24—Ain Abu Jemaa; 1, Pick with tip formed by 2 blows and natural surface. 2, Small bifacial piece. 3, Pick, bifacial at tip.

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Fig. 25—Ain Abu Jemaa; 1, Core on a flat pebble with plain platform. 2, Flat Debitage core with faceted platform. 3, Orthogonal/prismatic core with plain platform.

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Fig. 26—Ain Abu Jemaa; 1, Polyhedric core. 2, Flake. 3, Part-cortex blade. 4, Single straight racloir. 5, Blade with distal/lateral cortex (backed knife?).

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Fig. 27—Graph showing Length/Width distribution of Series 1-3 bifaces and picks (cf. “early”, “middle” and “late”) in QfII contexts at Hamadine (left), Jemaa (central) and Tabous (right); Series 1, large dot; Series 2, medium dot; Series 3, small dot.

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Fig. 28—Graph showing Thickness/Width distribution of the same artifacts as shown in fig. 24.

Fig. 29—Graph comparing dimensions of bifaces and picks (L/W, left; W/Th, right) at QfI and surface sites —Abu Shahri 3 (O) and Chnine and Rhayat (dot).

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Fig. 30—Wadi Abu Chahri 1; all (as well as those in fig. 28 to 30) with “Grey/violet/white” patinas. 1, Levallois point core with “Nubian” bipolar preparation. 2, Levallois flake, perhaps retouched. 3, Partial amygdaloid biface.

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Fig. 31—Abu Chahri 3; 1, Offset non-Levallois flake. 2, Part-cortex blade. 3, Naturally-backed knife (?). 4, Well-made ovate biface.

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Fig. 32—Abu Chahri 3; 1, Cordiform biface. 2, Single convex racloir. 3, Notch (?). 4, Pick with damaged tip. 5, Amygdaloid biface.

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Fig. 33—Abu Chahri 1 and 3; 1, Levallois flake, radially-prepared. 2, Levallois flake showing previous point removal. 3, Partial amygdaloid biface. 4, Flake-blade. 5 and 6, Preparation-flakes.

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Fig. 34—Chniné West 1 and 2; Quartz choppers: 1, Pointed unifacial. 2, Distal unifacial. 3, Distal/lateral, broken. 4, Lateral/unifacial. 5, Distal with basal working.

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Fig. 35—Rhayat 2; 1, 2 and 3, Levallois flakes from bipolar cores. 4, Atypical Levallois flake. 5, Racloir. 6, Exhausted core. 7 and 8, Distal/lateral choppers. 9, Partial short lanceolate biface with broken tip.

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Fig. 36—Rhayat 2; 1, “Classical” Levallois exhausted flake-core. 2, Prismatic unipolar core. 3, Point core on an older piece with ridge on back, cf. Jerf Ajla (and cf. fig. 18, 4). 4, Flat core with alternate faceted striking-platforms (lower view, left to right).

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Fig. 100—Sabouniye Inférieur; 1, Prismatic core. 2, Irregular part-cortex flake. 3, Part-cortex flake with trapezoidal section. 4, Irregular flake with damaged butt.

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Fig. 101—Hammam Kebir II; 1 and 2, Flakes with lateral retouch (notch and racloir?). 3, Discoid Mousterian core. 4, Levallois-like core.

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Fig. 102—Hammam Kebir II; 1, 3 and 4, Slightly retouched flakes. 2, Core-edge flake. 5, Part-cortex flake with distal cortex. 6-8, Part-cortex flakes (6 a backed knife?). 9, Prismatic/orthogonal core.

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Fig. 103—Hammam Kebir II; Flat Debitage core. 2, Orthogonal/prismatic core.

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Fig. 104—Hammam Kebir II; Large amygdaloid biface, partly trihedral.

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Fig. 105—Helouanji IV; 1, Oblique/alternate core, 2, Mousterian or globular core. 3, Amorphous core or rough-out.

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Fig. 106—Helouanji IV; 1, Part-cortex flake. 2 and 3, Retouched flakes. 4-6, Part-cortex flakes (backed knives?). 7 and 8, Core-edge or preparation-flakes.

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Fig. 107—Wadi Rmaili III; 1, Ovate biface, very rolled and damaged. 2, Notched or denticulated part-cortex flake. 3, Flat Debitage core.

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Fig. 108—Graph to show the length/width dimensions of the bifaces in QfII contexts (Abu Jemaa Formation) in the Menbij Sector. Lengths of bifaces with broken tips are reconstructed by addition of one centimetre.

Fig. 109—Graph to show the length/width dimensions of the bifaces in QfI contexts (Abu Chahri Formation) in the Menbij Sector. Broken tips reconstructed, as in fig. 108.

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Fig. 110—Helouanji I-II; 1, Very damaged pointed ovate biface. 2, Amygdaloid biface with nearly perfect semi-circle base.

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Fig. 111—Helouanji I-II; 1, Partial Ovate biface. 2, Limestone biface with trihedric body but bifacial tip.

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Fig. 112—Ranamate; 1, Amygdaloid biface. 2, Pointed biface or pick with trihedric body section.

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Fig. 113—Majra Srir II; 1, Levallois sommaire core. 2, Semi-prismatic core, 3, Levallois core. 4, Part-cortex blade (retouched at the tip?).

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Fig. 114—Majra Srir II; 1, Amorphous core. 2, Transverse racloir. 3, Lanceolate biface with sinuous edges.

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Fig. 115—Helouanji I-II; 1, Trihedral pick. 2, Elongated pointed ovate biface with damaged tip.

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Fig. 116—A view of the QfII terrace, seen in section at Hamadine, Euphrates right bank.

Fig. 117—The gravel quarry cut into the QfII terrace at Abu Tabous.

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Fig. 118—The QfI terrace near Hamadine.

Fig. 119—The Euphrates Valley at Halebiyeh showing the SE extremity of the plateau, capped by basalt (in the right background).

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Fig. 120—A view of the Balikh Valley from Chniné West 5 (foreground).

Fig. 121—The section cut into the QfIV Formation at Sabouniyeh, Sajour Valley.

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Fig. 122—The QfII terrace on the Euphrates right bank at Hammam Kebir II.

Fig. 123—The QfI conglomerate overlying the QfII terrace near Dadate, Sajour Valley.

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Fig. 124—The River Sajour showing the QfI conglomerate (right) at Helouanji I-II.

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LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

Paul SANLAVILLE 1 RÉSUMÉ L’étude de la vallée de l’Euphrate et de deux de ses affluents, le Nizip et le Sajour, en Syrie et dans l’extrême sud de la Turquie, a permis de mettre en évidence l’existence de six terrasses pléistocènes étagées ou emboîtées, présentant assez souvent deux membres constitués respectivement de cailloutis cristallins issus du Taurus et de sédiments carbonatés d’apport local. La principale phase de creusement de la vallée est intervenue avant le dépôt de l’avant-dernière terrasse. Les quatre terrasses les plus récentes renferment des outillages lithiques. La dynamique morphoclimatique est analysée, les différentes phases de l’évolution de la vallée sont replacées dans le cycle glaciaire et une corrélation avec la chronologie isotopique est tentée.

ABSTRACT Between Birecik in Turkey and Abu Kemal at the Syro-Iraqui border, six series of Pleistocene river terraces were identified and mapped in the Euphrates Valley and the valleys of its two affluents, the Nizip and the Sajour. These terraces are often associated with tributary alluvial fans or with true glacis. The corresponding sediments are assigned respectively to the following formations: It Dagi (QVI), Qara Yakoub (QV), Tilmagara (QIV), Chnineh (QIII), Abu Jemaa (QII) and Abu Chahri (QI). The earliest terraces are at high elevations and their alluvia have often not been preserved, except for some more or less degraded lenses. However, the QV is well developed and large masses of alluvia have been deposited on the Sajour and mainly the Nizip drainage area plateaux. Quite frequently the terraces reveal carbonaceous deposits of Jezirah piedmont provenance overlying gravels of crystalline rocks originating from the Taurus mountains. The Abu Jemaa (QII) terrace, the most continuous and best developed, is deeply rooted into the alluvial plain following an important downcutting episode which has given the alluvial plain its present appearance. The morpho-dynamic evolution seems to have occurred as follows: a cold and dry period, which led to a huge accumulation of clastic deposits in Anatolia; then a very wet period with heavy snowfall in Anatolia and the deposition of the Taurus gravel member on the piedmont and a dense vegetation cover and soil-formation on the Jezirah piedmont; a dry period followed, which caused the deposit of the carbonate member, the glacis being formed during maximum aridity. It appears that the Interglacial phases were wet periods, favourable to soil-formation and to dense vegetation cover. The major downcutting episode which preceeded the build-up of the QII terrace could have been partly due to a general uplift of the whole region. Not having been able to obtain a single absolute date for the Euphrates terraces, we have to rely on the lithic artifact assemblages contained in them. The oldest artifacts were found in the QIV terrace at just two sites. The QIII terrace produced a flint industry of trihedrals, polyhedrons and picks typical of the early Middle Acheulean, while the QII artifacts are attribuable to the Late Acheulean. The artifacts found in the QI terrace, in which three sediment layers are superimposed locally, are less characteristic; the lowest could relate to oxygen isotope stage 6, the two upper ones probably to stages 4 and 2. Based on the available isotope evidence from certain Near Eastern prehistoric sites, and on the relative chronology of the raised beaches of the Levant coast, we propose placing, respectively, the QII terrace in stage 8, the QIII in stage 14; the QIV and QV are placed in stages 16 and 18, but they could be considerably older.

1.

Ce travail est le fruit de plus de 25 ans de collaboration entre préhistoriens et géomorphologues au sein d’une équipe dans laquelle Lorraine Copeland a toujours joué un rôle essentiel grâce à sa compétence, son ouverture d’esprit, sa disponibilité et sa grande gentillesse : cet article a été rédigé en son hommage. UMR 5647-GREMMO/Maison de l’Orient, 7 rue Raulin, 69007 Lyon, France, [email protected]

P. SANLAVILLE

INTRODUCTION Connue d’abord par les travaux de van Liere (1961), Mirzaev (1982) et de Heinzelin (1965), la géomorphologie de la vallée syrienne de l’Euphrate a été étudiée plus systématiquement depuis 1978 2 et a donné lieu à un certain nombre de publications. Associant préhistoriens et géomorphologues, ces recherches avaient pour but de définir le cadre géographique et chronologique de l’évolution de la vallée en liaison avec l’occupation humaine au cours du Pléistocène, l’Holocène n’ayant été étudié en grand détail que dans la section aval de l’Euphrate syrien. C’est avant tout de la zone comprise entre la frontière turque et Deir ez-Zor qu’il sera question ici, en y englobant les plateaux du Nahr Sajour syrien (fig. 1, 6 et 7) ; les assemblages lithiques récoltés dans ce secteur au cours des différentes missions sont présentés dans cet

ouvrage par L. Copeland. Mais il sera fait également référence, d’une part, à la partie turque comprise entre Birecik et la frontière syrienne (Minzoni-Déroche et Sanlaville, 1988 ; Besançon, 1999-2002) et, d’autre part, plus brièvement, à la section aval de l’Euphrate syrien (Besançon et Geyer, 2003), car dans ces deux régions les étagements ou les emboîtements de terrasses sont particulièrement spectaculaires et instructifs. Comme, par ailleurs, il a déjà été rendu compte des secteurs amont et central syriens (Besançon et Sanlaville, 1981 ; 1985) et que des cartes morphologiques, plus ou moins détaillées, accompagnent chacune des publications parues ou à paraître, on se contentera ici de formuler quelques remarques générales et de souligner à la fois les points forts et les lacunes de nos connaissances.

LE CADRE GÉNÉRAL Le bassin de l’Euphrate se divise en trois grandes régions, très différentes l’une de l’autre. À l’amont, en Anatolie orientale, l’Euphrate traverse un pays montagneux, élevé et accidenté, froid et rude. Après le franchissement du Taurus, le fleuve parcourt un vaste piémont incliné vers le sud, dans lequel sa plaine alluviale est encaissée en moyenne d’une soixantaine de mètres dans des plateaux semi-arides. Enfin, en Iraq, l’Euphrate déroule ses méandres en surface de la vaste plaine basse et plate de Mésopotamie, dans une ambiance désertique. On traitera ici de la partie moyenne, vaste piémont de la Jézireh dans lequel le fleuve perd progressivement son caractère montagnard et torrentiel, tandis que son débit s’affaiblit, par suite des pertes par évaporation, infiltration et prélèvements pour l’irrigation. Au nord de la section ONO-ESE de la vallée de l’Euphrate syrien, en Jézireh, le piémont s’abaisse peu à peu vers le sud, accidenté par les rides anticlinales des Jebels Sinjar et Abd el Aziz, tandis qu’au sud du fleuve, dans la Shamiyeh, la topographie se relève en direction des montagnes de la Palmyrène et du Bishri. Sur ce piémont, la vallée de l’Euphrate est creusée dans des terrains sédimentaires essentiellement cénozoïques, qui sont, dans l’ensemble, de plus en plus 2

.

récents vers l’Est. À l’Ouest, affleurent surtout des calcaires crayeux de l’Éocène supérieur que surmontent des calcaires oligocènes. À l’Est se succèdent de puissantes séries lagunaires du Tortonien (Lower Fars), où alternent bancs de gypse et calcaires marneux, puis des formations détritiques lacustres du Miocène supérieur (Upper Fars), et enfin des cailloutis, grès et limons continentaux du Pliocène, dans lesquels apparaissent les roches éruptives et métamorphiques charriées par l’Euphrate et témoignant de l’intense érosion entraînée par la forte surrection du Taurus (phase alpine). Des épanchements basaltiques se sont produits à la fin du Cénozoïque dont certains se poursuivront jusque tard dans le Quaternaire (Besançon et Sanlaville, 1981 ; Besançon, 1985). À sa sortie des gorges du Taurus, l’Euphrate coule d’abord du Nord au Sud (fig. 6), jusque vers Meskéneh, où il décrit un coude à angle droit, puis, après une longue section Ouest-Est, s’oriente vers le SSE, à partir des gorges de Halabiyeh (fig. 7). D’une manière générale, la vallée, profonde et étroite à l’amont, s’élargit progressivement vers l’aval, tandis que les terrasses s’étalent et s’abaissent et que le calibre du matériel alluvial diminue.

J. Besançon et B. Geyer, dans le cadre d’un programme archéologique dirigé par J. Margueron. Des recherches furent également menées en Turquie méridionale, dans la région de Birecik et de la vallée du Nizip, par P. Sanlaville (en 1986 et 1987), puis par J. Besançon (entre 1988 et 1991), sous la direction de A. Minzoni-Déroche, préhistorienne. Mon ami Jacques Besançon, qui nous a quittés récemment, a joué un rôle considérable dans ces différentes campagnes de recherche.

Ces recherches furent conduites par des géographes du GREMMO (initialement RCP 438, Maison de l’Orient, Lyon) en des séries de campagnes de terrain les associant étroitement avec des préhistoriens de l’équipe. Ce furent d’abord les missions de 1978, 1979 et 1980 portant surtout sur la partie amont et moyenne de la vallée et comprenant L. Copeland, F. Hours et S. Muhesen pour la préhistoire, J. Besançon et P. Sanlaville pour la géomorphologie. Suivirent des campagnes entre Deir ez-Zor et Abou Kemal par

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LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

IDENTIFICATION DES TERRASSES ET DES GLACIS ASSOCIÉS L’identification des terrasses repose sur le recours à un certain nombre de critères : position altimétrique relative, contexte stratigraphique, degré d’évolution du matériel (patine des silex, coloration des quartz, altération des basaltes, caries et accrétions affectant les galets calcaires, degré d’induration des corps alluviaux), présence, nature, épaisseur et degré d’évolution de croûtes, etc., seuls les sols récents ayant été préservés. S’appuyant sur ces différents critères, nos recherches de terrain ont révélé l’existence d’une série de six ensembles de terrasses et/ou glacis pléistocènes, qui ont été clairement identifiés même s’ils sont loin d’être reconnaissables partout, en raison des attaques de l’érosion. Sur le Nizip comme sur le Sajour, les différentes terrasses ont été alimentées par les énormes accumulations de cailloutis, riches en silex, associés à la vieille surface QV (formation Qara Yaaqoub), et, sur l’Euphrate, les terrasses reprennent souvent les matériaux des terrasses antérieures. Par ailleurs, la surface initiale des terrasses a, probablement, rarement été préservée, en raison des nombreux tronquages opérés soit par le fleuve en fin de remblaiement, soit par les oueds affluents lors de l’édification de leurs cônes alluviaux de confluence, soit encore lors du façonnement des glacis par érosion aréolaire. Partout dans la vallée, le principal point de repère est donné par une formation alluviale très épaisse, s’enracinant sous la plaine alluviale actuelle et présentant deux unités lithologiques très différentes, avec un membre inférieur constitué de cailloutis de roches éruptives et métamorphiques emballés dans une matrice sableuse grise en provenance du Taurus, et, audessus, des limons rougeâtres à passées de cailloutis majoritairement calcaires issus du piémont ; entre les deux unités, le passage est très brutal bien qu’il n’y ait pas de véritable ravinement. Nous l’avons appelée formation Abou Jemaa en Syrie (Besançon et Sanlaville, 1981), formation Feslikaya en Turquie (Besançon, 1999-2002), et qualifiée de QII parce qu’elle est immédiatement antérieure à la dernière terrasse pléistocène. C’est à partir de cette formation Abou Jemaa qu’ont été reconnues et situées dans la chronologie relative les autres formations alluviales (et glacis), présentant fréquemment, elles aussi, une structure bimodale. Elles seront caractérisées rapidement ici en commençant par la plus ancienne (fig. 2, 3 et 4). C’est en Turquie ou à proximité (Minzoni-Déroche et Sanlaville, 1988 ; Besançon, 1999-2002) que les formations et les niveaux les plus anciens ont été

reconnus et que l’on peut observer l’étagement le plus complet et le plus net.

La formation It Dagi (QVI) Des cailloutis tauriques, parmi lesquels dominent les quartz, jonchent la surface d’une butte perchée à 130 m au-dessus du lit de l’Euphrate, non loin de la confluence du Nizip, affluent de rive droite.

La formation Qara Yaaqoub (QV) Sur la rive droite du Nizip, en contrebas de la butte d’It Dagi, une vaste surface, située à 95 m d’altitude relative, porte une épaisse formation alluviale (la formation Hancagiz, fig. 8), constituée essentiellement de calcaire, de silex et de basaltes pourris emballés dans une matrice limono-argileuse, mais on trouve également, par endroits, des cailloutis tauriques. Cette vaste surface affecte aussi les plateaux bordant le Sajour, en Syrie, autour du village de Qara Yaaqoub. Elle a conservé des placages de cailloutis tauriques, mais, le plus souvent, seuls ont été préservés les galets et les blocs de silex (fig. 9). Des lambeaux de cette ancienne surface apparaissent ailleurs, par exemple près de Deir ez-Zor, en rive droite, où, située à 50 m au-dessus du lit mineur de l’Euphrate, elle porte une épaisse (1 à 1,5 m) dalle conglomératique à ciment calcaire recouvrant des alluvions tauriques.

La formation Tilmagara (QIV) C’est encore à la confluence du Nizip et de l’Euphrate que la terrasse QIV s’individualise le mieux. Perchée à 70 m au-dessus de l’Euphrate, elle est riche en alluvions tauriques. Des glacis et replats de cet âge, portant des galets tauriques coiffés d’une épaisse croûte gypseuse ou calcaire, sont fréquents dans la section aval de la vallée de l’Euphrate syrien.

La formation Chnineh (QIII) Du nom d’une colline portant cette formation sur le Balikh inférieur (Besançon et Sanlaville, 1981 : 12), la terrasse QIII est assez mal développée sur l’Euphrate

117

P. SANLAVILLE

La formation Abou Chahri (QI)

amont et central syrien de même que sur le Sajour, où n’a été conservé qu’un replat d’érosion dénudé. Elle est, au contraire, fréquente aussi bien en Turquie, où elle se trouve vers + 50/60 m à la confluence du Nizip, qu’à l’aval de Halabiyeh, en Syrie. À Halabiyeh, cette terrasse est recouverte par une importante coulée basaltique que scie en gorge la vallée de l’Euphrate et, plus loin à l’aval, elle apparaît sous la forme d’importants lambeaux d’alluvions tauriques ou de vastes replats.

Formée généralement de limons rougeâtres à cailloutis calcaires, plus ou moins encroûtés à leur sommet, la dernière terrasse pléistocène est beaucoup moins importante que la précédente, d’autant qu’elle a été fortement biseautée par les cônes des vallons adjacents. En amont de la gorge de Halabiyeh l’Oued Abou Chahri s’y incise en révélant une coupe de près de 10 m de hauteur, qui montre que la terrasse est constituée en fait de trois séries alluviales en ravinement, qui rappellent les coupes Q I du Nahr el Kébir septentrional (Sanlaville, 1979) et du Nahr Sarout, affluent de l’Oronte (Besançon et Sanlaville, 1993, fig. 5). Les terrasses les plus anciennes sont étagées. La terrasse Abou Jemaa (QII) s’est construite, en revanche, après un fort creusement de la vallée et la dernière terrasse pléistocène et les terrasses holocènes y sont emboîtées. D’après les notices des cartes géologiques (Ponikarov, 1966) et les sondages du GERSAR (Besançon et Geyer, 2003), le fond rocheux de la vallée se trouverait seulement en moyenne à une dizaine de mètres de profondeur, atteignant cependant parfois 15 à 20 m. L’identification et la cartographie de ces différentes générations de terrasses et de glacis associés, en tenant compte toutefois des tranches de sédiments enlevées ultérieurement par l’érosion, permettent de reconstituer les grandes phases de l’évolution de la vallée de l’Euphrate et des plateaux encaissants au cours du Quaternaire et de souligner que c’est lors du creusement qui a précédé la mise en place de la terrasse QII que la vallée de l’Euphrate a pris sa physionomie actuelle. Mais il faut maintenant tenter de préciser à la fois les modalités et la chronologie de cette évolution.

La formation Abou Jemaa (QII) C’est la terrasse la plus importante et la plus volumineuse de la vallée. Au coude de Birecik, à Feslikaya, en Turquie, elle dépasse 25 m d’épaisseur et sa surface domine le lit majeur de l’Euphrate d’une quarantaine de mètres (fig. 10). Pour être moins imposante ensuite, elle n’en demeure pas moins une forme majeure de l’Euphrate moyen, en particulier sur la rive droite où elle compte une vingtaine de mètres de hauteur et accompagne de manière à peu près continue le rebord du plateau de la Shamiyeh (fig. 11). Sauf à l’amont du confluent du Nizip, cette terrasse s’enracine dans la plaine alluviale de l’Euphrate et, comme indiqué plus haut, elle comprend partout deux membres : un membre inférieur constitué de galets tauriques où dominent les roches vertes dans une matrice sableuse grise et un membre supérieur formé de roches carbonatées d’apport local emballées dans une matrice limoneuse rougeâtre. Cette terrasse est également à peu près continue et fortement cimentée, sur le Sajour (fig. 12) et, plus encore, le long du Nizip.

LA DYNAMIQUE MORPHOCLIMATIQUE en fait). Ils appellent « pluvial » la phase de rhexistasie généralisée qui correspondrait en réalité à un « catapluvial » et placent la phytostasie durant le « plénipluvial », la planation intervenant durant l’« interpluvial » (tabl. 1). Par ailleurs, pour expliquer le binôme sédimentaire, fréquent dans les terrasses, où les alluvions tauriques de la partie inférieure sont surmontées de dépôts carbonatés d’origine locale, Besançon suggère, dans une autre publication (1999-2002), que l’épandage d’alluvions tauriques se serait produit durant une période de refroidissement des massifs montagneux, alors que le piémont connaissait

Pour expliquer l’évolution de la vallée de l’Euphrate au Quaternaire, Besançon et Geyer (2003) envisagent une dynamique morphoclimatique avec un cycle à trois temps dans lequel se succèdent les phases suivantes : d’abord un creusement dans le cadre d’une biostasie généralisée accompagnée de pédogenèse, puis un remblaiement alluvial massif correspondant à une rhexistasie, enfin une planation latérale durant une période d’aridité maximale, avec formation de croûte gypseuse puis, éventuellement, d’une dalle calcaire, tandis que le couvert végétal commence à se rétablir et que reprend le creusement des talwegs (quatrième phase 118

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

des précipitations importantes, les alluvions autochtones du piémont se mettant en place lors d’une période d’aridification, période durant laquelle le réchauffement

Phases Plénipluvial Catapluvial Interpluvial Anapluvial

interglaciaire permettait la colonisation des massifs montagneux par une forêt protectrice.

Végétation Oueds Croûtes et sols phytostasie creusement linéaire pédogenèse rhexistasie remblaiement alluvial destruction des sols et croûtes aridité maximale planation latérale apports éoliens, genèse des croûtes reprise de la végétation début du creusement dalle calcaire Tabl. 1 - Cycle morphoclimatique, d’après Besançon et Geyer (2003).

Le schéma général ainsi proposé (creusement des talwegs durant une période de stabilité de la végétation, des sols et des versants, puis remblaiement massif lié à une rupture d’équilibre, enfin planation latérale en phase d’aridité maximale) convient globalement. Mais à quels moments du cycle glaciaire/interglaciaire situer exactement chacune de ces phases ? Par ailleurs, les termes pluvial/interpluvial, calqués sur le cycle glaciaire/interglaciaire, prêtent à confusion et ont été à peu près totalement abandonnés aujourd’hui. En effet, chaque phase a été elle-même complexe et, d’autre part, au Proche-Orient les périodes humides se placent durant les interglaciaires (autrefois souvent corrélés à des « interpluviaux »), marqués par la forte remontée vers le nord du front intertropical et des pluies estivales de mousson, remontée à laquelle paraît correspondre une augmentation des pluies de saison froide dans le domaine méditerranéen, comme le prouvent des travaux récents appuyés sur des datations (Bar-Matthews et al., 2000 ; Kallel et al., 2000 ; Petit-Maire et al., sous presse). De plus, les montagnes du Taurus et leur piémont de la Jézireh sont trop proches pour ne pas avoir été affectés par les mêmes tendances climatiques (lors des phases humides par exemple). Je proposerai donc ici un autre schéma interprétatif (tabl. 2). En Anatolie orientale, les périodes glaciaires étaient caractérisées par une forte poussée du froid, en raison de la permanence, durant la saison froide, de hautes pressions thermiques soudées aux hautes

pressions de Sibérie. Ces périodes devaient être peu favorables à de fortes précipitations neigeuses et donc à d’importantes débâcles printanières. Elles devaient être, au contraire, marquées par un grand recul des forêts, d’importantes actions mécaniques liées au gel et de puissantes accumulations de dépôts clastiques que fleuves et rivières n’avaient probablement pas de débits suffisants pour transporter : le froid intense du stade isotopique 2 n’a pas entraîné d’accumulation alluviale notable, du moins sur le piémont du Taurus. N’aurait-ce pas été, au contraire, lors d’une phase humide, propice en Anatolie à la mise en place d’un épais manteau neigeux et à l’occurrence de puissants écoulements printaniers, que ces dépôts clastiques accumulés durant les périodes froides et sèches pouvaient être exportés par l’Euphrate sur le piémont (dépôts « tauriques » formés essentiellement de roches cristallines), où les pluies abondantes favorisaient un dense couvert végétal, donc la formation de sols et la stabilité des versants ? Au cours d’une phase suivante d’assèchement, la diminution des débits de crue entraînait une forte réduction de la charge du fleuve montagnard tandis que, sur le piémont, les versants voyaient se mettre en mouvement des matériaux autochtones carbonatés, que la végétation ne protégeait plus. Ce schéma permettrait de mieux comprendre la succession, si fréquente dans les terrasses du piémont, d’alluvions tauriques et d’alluvions locales, mais sa réalité ne peut être aisément démontrée, faute d’éléments de datation.

LA PLACE DES TERRASSES DANS LE CYCLE GLACIAIRE Le problème est, en effet, de savoir quand se placeraient dans le cycle glaciaire/interglaciaire les différentes phases évoquées ci-dessus, phases qui pouvaient même sans doute se produire plusieurs fois au cours d’un même cycle. On sait encore bien peu de

choses sur le déroulement des cycles au Moyen-Orient. C’est dans le secteur littoral que les indications sont les plus précises puisque l’on peut du moins distinguer clairement les périodes interglaciaires, avec hauts niveaux marins, et les périodes de régression. Mais, à 119

P. SANLAVILLE

proximité de la côte, l’abaissement glacio-eustatique du niveau de la mer entraînait un creusement des vallées qui ne pouvait en aucun cas se répercuter loin à l’intérieur des terres : le creusement pouvait affecter la basse Mésopotamie mais pas la Jézireh, où l’incision des vallées est à commande essentiellement climatique (avec intervention éventuelle de la tectonique). En revanche, de nombreuses coupes de la région de Jbail, au Liban, mais aussi sur le Nahr el Kébir septentrional, en Syrie (Khellaleh), montrent que lors de la fin de la remontée transgressive jbailienne les rivières littorales alluvionnaient très fortement et apportaient à la mer un matériel très grossier ; il en avait été de même pour les rivages zaqrouniens (Sanlaville, 1977 : 777 ; 1979 : 14). L’hétérométrie et le fort calibre des matériaux prouvent que ces accumulations alluviales grossières répondaient à une commande essentiellement climatique et non purement eustatique. Par ailleurs, sur la côte levantine, les dépôts marins des maximums transgressifs ont été ravinés et recouverts par de vastes cônes alluviaux et des terrasses mis en place durant une période de régression. Certains cycles glaciaire/interglaciaire auraient donc connu sur la côte au moins deux phases alluviales importantes à commande climatique. Ce sont même trois

Climat froid et sec phase humide assèchement progressif, pluies brutales et irrégulières aridité plus accentuée

nappes alluviales que l’on peut reconnaître dans la dernière terrasse pléistocène (QI), aussi bien d’ailleurs dans le domaine intérieur (Oronte, Euphrate) que sur la côte. Quel a été dans le domaine littoral le déclencheur de ces deux phases alluviales d’un même cycle : est-ce le froid, l’aridité, ou une semi-aridité avec pluies violentes et irrégulières ? D’autre part, à laquelle de ces deux phases littorales correspond la mise en place des terrasses de l’Euphrate : celle du début de l’interglaciaire ou celle de la période glaciaire ? L’interprétation que je propose (tabl. 2) situe l’accumulation des dépôts tauriques durant la phase humide interglaciaire et celle des alluvions carbonatées autochtones au début de la phase d’assèchement qui a suivi. Malgré leur apparente concordance stratigraphique, les deux séries alluviales se seraient épandues avec un net décalage chronologique, mais sans incision nette dans l’intervalle. L’évolution semble avoir été quelque peu différente pendant la mise en place de la terrasse QI, puisque les trois nappes qui la constituent sont nettement discordantes l’une sur l’autre et pourraient appartenir, on le verra plus loin, à des stades isotopiques différents.

Anatolie Processus Végétation et sols gélifraction, abondance faible couvert végétal des dépôts clastiques fort enneigement, végétation dense, puissantes crues de pédogenèse, stabilité printemps des versants crues moins puissantes

Piémont de la Jézireh Processus creusement accumulation de dépôts tauriques (roches cristallines)

destruction des sols et de la végétation

accumulations d’alluvions autochtones carbonatées

végétation très ouverte

planation latérale, – façonnement de glacis

Tab. 2 - Schéma d’évolution morphoclimatique proposé.

Des recherches récentes montrent qu’en Jordanie, durant le dernier cycle glaciaire, le stade isotopique 5 a été caractérisé par une humidité assez élevée pour avoir permis la présence de lacs permanents dans les cuvettes de Mudawwara, d’el Jafr et de Feidhat ad-Dihikiya (Abed et al., 2000 ; Macumber, 2001 ; Petit-Maire et al., sous presse). Les mêmes indications sont données par les spéléothèmes de la grotte de Soreq, près de Jérusalem (Bar-Matthews et al., 2000), qui révèlent l’existence de trois phases humides datées respectivement de 124-119, 108-100 et 85-79 ka et prouvées également par des dépôts de sapropèles (S5, S4 et S3) en Méditerranée (Kallel et al., 2000). Par ailleurs, le stade 4 a été marqué

120

par un assèchement progressif avec probablement des pluies irrégulières mais violentes, favorables à l’édification d’importantes terrasses de cailloutis dans les vallées et au façonnement de vastes glacis sur les piémonts (Sanlaville, 2002). Le schéma morphoclimatique proposé (tabl. 2) semble assez bien convenir pour interpréter l’évolution générale de la région depuis la fin du stade isotopique 6 jusqu’à la fin du stade 4, évolution que corroborent assez largement les observations faites dans le centre du plateau anatolien (Kuzucuo©lu et al., 1999). Le fait que le nombre de nappes alluviales soit très inférieur à celui des cycles isotopiques pose un autre

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

problème. Un cycle court ou interrompu avant son achèvement a peu de chances d’avoir laissé des traces identifiables (Besançon et Geyer, 2003). Par ailleurs, plus les épisodes sont anciens et plus les formes et dépôts associés risquent d’avoir été effacés. Enfin, nous n’avons peut-être pas su reconnaître certains témoins et certaines phases n’ont donc pas été identifiées, par suite de ravinements mal marqués ou de dépôts trop insignifiants. Il n’en reste pas moins que seuls les événements majeurs, avec effet de seuil, ont marqué l’environnement, en entraînant du même coup la disparition des témoins d’événements antérieurs moins importants. Les aplanissements sont probablement polycycliques, chacun représentant plusieurs cycles climatiques, avec simple regradation des glacis d’un cycle à l’autre, un nouveau glacis ne s’individualisant que dans la mesure où un emboîtement a pu intervenir après une période de forte incision. Les emboîtements sont, certes, liés à la plus ou moins longue durée et efficacité des phases de creusement, mais il semble bien qu’un coup de pouce ait pu être donné par la tectonique, le soulèvement d’ensemble des montagnes du Taurus ayant favorisé le creusement des vallées du piémont. Cela expliquerait l’importance des emboîtements et des dénivelées entre les terrasses dans la partie turque du piémont. La tectonique paraît bien être intervenue aussi durant la période qui a séparé les phases QIII et QII : après la mise en place de la terrasse QIII e t le façonnement du glacis qui a suivi, s’est produit, en effet, un creusement considérable, bien supérieur à tous ceux qui l’ont précédé et dont ni l’Oronte ni le Nahr el Kébir ne

donnent l’exemple (le creusement a été en partie commandé, pour l’Oronte par l’évolution du graben du Ghab, pour le Nahr el Kébir par le jeu des régressions marines). Sauf au nord du Nizip, les alluvions QII s’enracinent nettement dans la plaine alluviale actuelle, ce qui montre l’importance du creusement qui a précédé l’épandage de ces alluvions. Faute de matériel datable, nous ne disposons malheureusement pas à ce jour de datations pour situer les terrasses de l’Euphrate dans le temps. Il y avait pourtant au moins une possibilité : la datation des coulées basaltiques quaternaires recouvrant certaines terrasses, notamment les laves surmontant la terrasse identifiée comme QIII à Halabiyeh ou encore celles qui ravinent la terrasse Q I près de Deir ez-Zor. Les échantillons récoltés n’ont cependant pas permis jusqu’ici d’obtenir de résultats fiables (Besançon et Geyer, 2003). Nous n’avons jamais trouvé non plus de gisements de faune en stratigraphie dans les terrasses, à la différence de ce qu’a fourni la terrasse QIII à Latamné, sur l’Oronte, avec la présence d’un sol d’occupation. Restait alors la datation, indirecte et très relative, par les outillages lithiques contenus dans les alluvions. La présence conjointe de préhistoriens et de géomorphologues dans les campagnes de prospection sur l’Euphrate a permis de pousser au maximum les recherches en ce sens, dans le but initial d’établir un schéma général de corrélation entre l’évolution morphodynamique de la région et celle des sociétés humaines. Les résultats sont à la fois positifs et quelque peu décevants (L. Copeland, cet ouvrage, tabl. 3).

TERRASSES ET INDUSTRIES LITHIQUES Sur le niveau V, très développé sur les plateaux du Nizip et du Sajour, ont été conservées de grandes masses d’alluvions (fig. 8 et 9). Nos recherches, trop limitées, ne nous ont pas permis d’y trouver des artefacts, mais dans ces dépôts, d’origine essentiellement locale, la décarbonatation a libéré en abondance galets et blocs de silex, partiellement repris ensuite dans les terrasses postérieures et utilisés à différentes époques par les paléolithiques.

Les artefacts les plus anciens découverts au sein d’une terrasse l’ont été dans la formation Tilmagara (terrasse QIV) à la confluence du Nizip, et dans un conglomérat à Sabouniyeh, sur le Sajour. Il s’agit de trois éclats dans le premier cas et de quatre artefacts « possibles » dans le second (tabl. 3). C’est bien peu de choses, mais il faut souligner que, à la différence des précédents, les dépôts attribuables à cette ancienne formation sont relativement rares et peu épais.

Terrasses Région du N. Sajour Raqqa-Deir ez-Zor QI 564 45 QII 573 1217 QIII 171 QIV 4 Tabl. 3 - Nombre d’artefacts trouvés dans les terrasses alluviales, en Syrie, à l’amont de Deir ez-Zor.

121

Total 609 1790 171 4

P. SANLAVILLE

Les découvertes ont été, en revanche, beaucoup plus nombreuses et significatives dans les formations QIII et QII . En différents points de l’Euphrate moyen (Halabiyeh, Chnineh) et de la région du Sajour, les alluvions QIII n’ont livré que des artefacts peu caractéristiques. En revanche, sur le Nizip (MinzoniDéroche et Sanlaville, 1987), à l’aval de Deir ez-Zor, dans les gravières de Hawi Magharat proche de la route d’Hassekeh (Besançon et Geyer, 2003), mais aussi sur l’Euphrate moyen, entre autres à Maadan, ont été récoltés des choppers, polyèdres, trièdres et pics à forte patine brune, rappelant l’Acheuléen moyen de Latamné (L. Copeland, cet ouvrage). La terrasse QII étant, de beaucoup, la terrasse la plus développée et la plus épaisse, c’est elle qui a livré, de loin, le plus grand nombre d’artefacts, aussi bien sur le Nizip et le Sajour (dans des alluvions carbonatées souvent fortement cimentées) que le long de l’Euphrate (essentiellement, au contraire, dans les alluvions tauriques, les limons sus-jacents correspondant à des écoulements à trop faible compétence pour avoir pu transporter des artefacts). L’industrie récoltée, particulièrement riche en bifaces, a été caractérisée comme typique de l’Acheuléen récent (L. Copeland, cet ouvrage). Un certain nombre d’artefacts de l’Acheuléen moyen, souvent reconnaissables à leur usure plus forte et leur patine plus foncée, y sont mêlés, témoignant d’emprunts à la terrasse antérieure. La terrasse QI, beaucoup moins volumineuse et de granulométrie plus fine que la précédente, s’est révélée nettement plus pauvre qu’elle en outillage lithique, tant sur l’Euphrate que sur ses deux affluents, le Nizip et le Sajour, et les artefacts sont pour la plupart peu caractéristiques. Le matériel est cependant globalement attribuable au Paléolithique moyen, malgré des reprises d’artefacts acheuléens patinés, empruntés à des terrasses plus anciennes. Si le véritable Moustérien est rare sur l’Euphrate, en dehors du site de Rhayat et de la région d’Abou Kémal (Besançon et Geyer, 2003), on le rencontre davantage dans la région du Sajour, notamment à Helouanji. Par ailleurs, il est difficile de mettre en évidence une évolution sensible entre les trois séries discordantes d’Abou Chahri, bien que la série inférieure présente un matériel de facture plus ancienne, qui pourrait être attribué au stade 6 (L Copeland, cet ouvrage, fig. 5). Les deux premières séries QI du Nahr el Kébir (Ech Chir 1 et 2) n’avaient pas été plus significatives, mais la troisième (appelée formation

122

Jraïmaqiyé) avait toutefois livré un nucleus à lamelles et deux fragments de lames d’allure paléolithique supérieur, situant cette formation dans le stade isotopique 2 (Copeland et Hours, 1979 : 81), si bien que l’on peut considérer que la dernière terrasse pléistocène s’est très probablement édifiée en plusieurs phases, au cours des stades isotopiques 6, 4 et 2 (tabl. 4). Notons au passage que, si les terrasses du Nizip et du Sajour sont assez uniformément riches en artefacts, les terrasses de l’Euphrate montrent des concentrations très variables, mais en général très faibles : les artefacts y sont noyés dans l’énorme masse de cailloutis de roches éruptives ou métamorphiques charriés par le fleuve et, d’autre part, la vallée de l’Euphrate était probablement alors beaucoup moins accueillante à l’homme que les petites vallées affluentes. De fortes concentrations d’artefacts ont cependant été observées par endroits sur l’Euphrate, par exemple à Aïn Abou Jemaa (QII ) ou à l’aval de Deïr ez-Zor, en rive gauche (QIII) : on peut penser que des ruissellements brutaux ont arraché ces artefacts à des sites très proches, comme le prouve l’usure souvent médiocre du matériau, et du coup ces gisements peuvent être considérés comme relativement homogènes. Les ramassages systématiques d’outillages lithiques dans le corps des terrasses de l’Euphrate permettent finalement de conforter les observations faites tant sur le Nahr el Kébir que sur l’Oronte (tabl. 3). Ils attestent : la présence de l’homme dans la région depuis au moins la mise en place de la formation Tilmagara (Q I V), l’existence d’assemblages de l’Acheuléen moyen durant la période qui a précédé le remblaiement QIII, et de l’Acheuléen récent durant la période située entre les remblaiements QIII et QII . Par ailleurs, on a une assez bonne idée de la topographie des vallées et des plateaux encaissants à ces époques-là. En revanche, les séries alluviales répertoriées QI nous sont de peu d’utilité pour une période pourtant beaucoup plus proche. D’autre part, ces différentes phases sont difficiles à replacer dans la chronologie isotopique, car les cycles révélés par les terrasses sont beaucoup moins nombreux que les cycles (et sous-cycles) prouvés par la chronologie isotopique. Il faut donc recourir à la fois aux datations isotopiques ou physiques obtenues sur des sites archéologiques proches (notamment à Tabun) et à la chronologie relative des différents paléorivages de la côte levantine (Sanlaville, 1998, tabl. 1 ; Besançon et Geyer, 2003, tabl. VI), mais l’exercice n’est pas aisé.

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

PROPOSITION DE CHRONOLOGIE La chronologie proposée ici (tabl. 4) reste très largement hypothétique, surtout pour les périodes les plus anciennes. Elle repose en partie sur la position des

Stades Isotopiques

Ka

18

2.0

0

1

2

différentes plages observées dans la région littorale levantine et plus particulièrement au Liban (Sanlaville, 1977 ; 1998).

Rivages marins

O -3.0

Terrasses fluviatiles N. el Kébir Oronte QIc Jraimaqiyé

3

4

QIb Ech Chir

5

100

Terrasses fluviatiles Euphrate

Industries

Paléo. supérieur QIb Abou Chahri

Naamien Paléolithique Enféen (+ 6-8 m) QIa ? Ech Chir

6 200

7

11

QII Abou Jemaa

Jbailien II (+ 45 m) Ras Beyrouth (Tayacien)

10 400

Yabroudien QII Jraibiyat

9

moyen

Acheuléo-

Pré-Enféen (+ 15-20 m)

8 300

QIa ? Abou Chahri

Acheuléen récent

?

? Jbailien I (+ 53-85 m) Ras Beyrouth, O. Aabet

Acheuléen

QIIIb Latamné (Arbaôn)

12

moyen 500

13

? QIIIa Latamné (Miramil)

14 600

15

Zaqrounien (+ 95-130 m) Borj Qinnarit

700

Acheuléen QIV

16 17 18 19

QIII Chnineh

Sitt Markho, Rastan Khattab

QIV Tilmagara

Chaabien (+ 160-220 m) Mchairfet es Samouk Qara Yaaqoub

20 800

Tabl. 4 - Cadre chronologique proposé pour la Syrie et le Liban.

123

inferieur ?

P. SANLAVILLE

La plage à faune tyrrhénienne, qui se tient vers 6-8 m (Enféen), doit être rattachée avec une quasi certitude au stade 5e, tandis que le Naamien daterait du stade 5a. Antérieure à l’Enféen, la plage de 20-22 m, sans faune chaude, pourrait dater du stade 7. C’est par le biais de l’outillage lithique que l’on peut situer les plages jbailiennes. En Israël, le site acheuléen d’Holon a été daté des environs de 200 ka (204 ± 16 ka par datations ESR sur des dents de mammifères et 200 ± 21 ka par thermoluminescence sur des sables ; Porat et al., 1999), mais à Tabun des datations TL font débuter le Paléolithique moyen vers 260 ka au minimum (Meignen et al., 2001) et les complexes lithiques acheuléen (couche F) et acheuléoyabroudien (couche E) se seraient succédé au cours des stades isotopiques 10 et 9 (Mercier et al., 2000). À Azraq, l’Acheuléen récent de C-Spring est plus vieux que le travertin, daté de 220 ± 30 ka, qui le surmonte (Macumber, 2001). Rattachées au Jbailien I, les plages marines de l’Oued Aabet et de Ras Beyrouth, au Liban, ainsi que la formation fluvio-marine de Khellaleh, sur le Nahr el Kébir, en Syrie, contiennent des assemblages lithiques de l’Acheuléen moyen et doivent être placées au stade 11. Le Jbailien II du cordon littoral de 45 m à Ras Beyrouth, qui a livré un abondant outillage de type tayacien, est nettement postérieur à la plage à Acheuléen moyen et peut être rattachée au stade 9. Par voie de conséquence, l’épandage alluvial QII d’Aïn Abou Jemaa, à outillage de l’Acheuléen récent, se placerait vraisemblablement au stade 10. Pour tenter de situer la terrasse QIII, il faut se référer au site de Latamné, dans la vallée de l’Oronte, pour lequel on adoptera ici la position de Besançon et Geyer (2003). Des datations par thermoluminescence (Dodonov et al., 1993) ont confirmé la distinction établie par Clark (1967), dans cette terrasse, entre deux séries

alluviales superposées : la formation Miramil daterait de 567 ± 42 ka, ce qui correspond assez bien avec les données fournies par la faune de grands mammifères (Guérin et al., 1993) et de micro-mammifères (Mein et Besançon, 1993) et la placerait au stade 14 ; en revanche, l’âge TL de la formation Arbaïn (324 ± 65 ka, soit à peu près le stade 10) paraît trop récent, le stade 12 semblant plus crédible. La terrasse QIV de Tilmagara serait à situer, au plus tôt, au stade 16, comme celle de Rastan sur l’Oronte et de Sitt Markho sur le Nahr el Kébir, la plage zaqrounienne de Borj Qinnarit, au Liban, se plaçant alors au stade 15 (interglaciaire) ou à un interglaciaire antérieur, et la formation Qara Yaaqoub (QV), au plus tôt, au stade 18. En ce qui concerne la terrasse QI, la terrasse d’Ech Chir, sur le Nahr el Kébir, avec deux séries alluviales à outillage lithique du Paléolithique moyen, n’est malheureusement pas en contact avec le rivage tyrrhénien et il n’est donc pas possible de dire si les deux séries sont postérieures au rivage à Strombes ou si l’une d’elles est antérieure, d’autant que les artefacts trouvés dans ces formations ne sont guère expressifs. En revanche, à Abou Chahri, sur l’Euphrate, les artefacts de la série inférieure sembleraient être plus anciens que le stade 5 (L. Copeland, cet ouvrage) : la première série alluviale QI pourrait alors dater du stade 6. Si les corrélations proposées sont exactes, cela signifierait, par exemple, que les outillages lithiques trouvés dans la formation QII, provenant donc de sites préhistoriques ayant été occupés au cours de la période comprise entre la fin du dépôt de la terrasse QIII et l’édification de la terrasse QII, auraient un âge compris entre 550 et 300 ka, ce qui représente un laps de temps assez considérable (250 ka). Le laps de temps serait nettement moindre pour les artefacts trouvés dans la terrasse QI (environ 100 ka pour le QIa).

CONCLUSION L’étude des terrasses alluviales permet de saisir les grandes étapes de l’évolution de la vallée de l’Euphrate et de ses affluents sur le piémont jéziréen du Taurus, où ont alterné au cours du Quaternaire creusement des vallées, remblaiement alluvial et façonnement de glacis par érosion aréolaire. Dans l’extrême sud de la Turquie et en Syrie, la vallée de l’Euphrate présente une importante série de terrasses, associées ou non à des niveaux d’érosion ou à de véritables glacis : on compte jusqu’à 6 niveaux de terrasses, par exemple à la

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confluence du Nizip, en Turquie. Les niveaux les plus anciens sont étagés et les alluvions n’ont le plus souvent été conservées qu’en lambeaux plus ou moins dégradés ; toutefois le niveau V est très développé et porte encore, sur les plateaux du Nizip et du Sajour, de grandes masses d’alluvions. Les formations alluviales pléistocènes présentent assez fréquemment – c’est une constante pour l’avant-dernière – la superposition de deux membres très différents, des cailloutis tauriques à matrice sableuse à la base, des sédiments carbonatés dans une matrice

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

limoneuse au-dessus. Postérieurement à la mise en place de la terrasse QIII s’est produit un important creusement, sans doute largement lié à un soulèvement d’ensemble de la région, et la terrasse suivante, fort épaisse, s’est enracinée nettement au-dessous du lit majeur holocène. C’est alors que la vallée a pris son allure actuelle. La dernière terrasse pléistocène, pourtant édifiée en plusieurs phases et donc complexe, est au contraire assez peu développée. Aucune datation isotopique n’a encore pu être obtenue, et l’on ne dispose que d’une datation relative par les artefacts lithiques trouvés dans la masse des alluvions : Acheuléen ancien de la terrasse QIII et Acheuléen récent de la terrasse QII, tandis que la dernière terrasse pléistocène renferme un outillage du Paléolithique moyen. Situer ces terrasses dans la chronologie isotopique ou savoir à quelles phases du cycle glaciaire/

interglaciaire elles correspondent n’est pas chose aisée : formes et dépôts ne nous renseignent que sur les phénomènes les plus marquants et cela d’autant plus qu’ils sont plus anciens, mais il apparaît clairement qu’au Proche-Orient les épisodes humides se sont produits durant les interglaciaires et les interstades, la mise en place des terrasses correspondant à la phase d’asséchement qui a suivi. En s’appuyant sur les observations faites dans d’autres vallées syriennes, sur les paléorivages de la côte levantine et sur les datations ESR ou TL de sites préhistoriques proche-orientaux, une corrélation a été proposée entre ces terrasses et la chronologie isotopique, corrélation qui pourra être modifiée ou précisée au fur et à mesure qu’apparaîtront de nouvelles datations 3.

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Je tiens à remercier ici les collègues et amis qui ont bien voulu relire cet article et me faire part de leurs remarques : Liliane Meignen, Nicole Petit-Maire, Bernard Geyer et, plus particulièrement, Lorraine Copeland. Mes remerciements vont aussi à Olivier Barge, auquel je dois les illustrations de cet article.

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P. SANLAVILLE

R

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Chnineh Raqqa Deir ez-Zor

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S Y R I E

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Beyrouth

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L

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N Damas 0

100 km

Fig. 1 - Carte de localisation.

QV

QVI

QIV QIII

Euphrate Q0

QVI It Dagi QV Qara Yaaqoub

QII

QIV Tilmagara

QI

QIII Chnineh QII Ain Abou Jemaa QI Abou Chahri 20 m

Fig. 2 - Coupe synthétique des terrasses de l’Euphrate.

128

Q0 dépôts holocènes

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

S

N

Plateau de Qara Yaaqoub QV

N. Sajour Replat QIII QII

QII QI

Q0

Fig. 3 - Profil schématique des terrasses du Sajour.

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W

10m QIV

Euphrate QII

QIII

QI

Q0

Fig. 4 - Profil schématique des terrasses de rive gauche de l’Euphrate en amont de la confluence du Sajour.

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S

QIIb QIc 5m

QIb

QIIa QIa Abou

Oued

Fig. 5 - Coupe du Wadi Abou Chahri.

129

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P. SANLAVILLE

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Qara Yaaqoub

te

Jaada Hammam Serhir Halouanndji

Hammam Kébir Dadate Majra Serhir

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Plaine alluviale de l'Euphrate Terrasse QI Terrasse QII Terrasse QIII Niveau d'érosion QIII Menbij

O.B., MOM Cartographies, 2002

0

5

10 km

Niveau d'érosion QIV Cailloutis de silex témoins de la terrasse QV Hauts plateaux

Fig. 6 - Croquis géomorphologique de la région du Sajour (d’après Besançon et Sanlaville, 1981).

130

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

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Holocène Terrasse QI

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Terrasse QII Tibni

Terrasse QIII Basalte Bouaitiye

Falaise de gypse Falaise dans le basalte Euphrate Ain Abou Jemaa

Wadis Route principale ville

DEIR EZ ZOR 0

10

20

km

Fig. 7 - Croquis morphologique de la vallée de l’Euphrate entre Raqqa et Deir ez Zor (d’après Besançon et Sanlaville, 1981).

Fig. 8 - Formation Hancagiz, QV, sur les plateaux du Nizip, en Turquie. Alluvions carbonatées ravinant des marnes tertiaires. 131

P. SANLAVILLE

Fig. 9 - Formation Qara Yaaqoub, QV, sur les plateaux du Sajour, en Syrie. Seuls les rognons et galets calcaires ont été préservés de l’érosion.

Fig. 10 - Formation Adayolu, QII, rive droite de l’Euphrate, en Turquie. Reposant sur des marnes, les alluvions, épaisses de 25 m, sont constituées de galets « tauriques » à la base, de sédiments carbonatés au-dessus.

132

LES TERRASSES PLÉISTOCÈNES DE LA VALLÉE DE L’EUPHRATE EN SYRIE ET DANS L’EXTRÊME SUD DE LA TURQUIE

Fig. 11 - Formation Abu Jemaa, QII, à Hamadin, rive droite de l’Euphrate. Cailloutis tauriques de roches vertes surmontés de limons.

Fig. 12 - Conglomérat QII à Dadate, sur la rive gauche du Sajour.

133

REMARQUES SUR LE PALÉOLITHIQUE DE LA SYRIE

Sultan MUHESEN 1 RÉSUMÉ Les recherches géomorphologiques et préhistoriques permettent d’élaborer un tableau du Paléolithique syrien. L’occupation humaine remonte au Paléolithique ancien et se poursuit jusqu’à la fin du Paléolithique supérieur. Les sites clés sont ceux de Latamne, Gharmachi, Yabroud, Jerf Ajle et Douara, anciennement fouillés. Sont actuellement en cours de fouilles : Nadaouiyeh, Umm el Tlel et Dederiyeh, qui ont fourni des données archéologiques, anthropologiques et paléontologiques d’une importance majeure et montrent une occupation ancienne, riche, continue et diversifiée. De nombreuses questions restent à résoudre pour mieux comprendre les différents aspects socio-économiques de la vie au Paléolithique en Syrie et au Proche-Orient. ABSTRACT Geomorphological and prehistoric research have built up a picture of the Palaeolithic in Syria. Human occupation dates back to the early Palaeolithic and continued to the end of the upper Palaeolithic. The key sites are: Latamne, Gharmachi, Yabroud, Jerf Ajle and Douara, previously excavated. Those sites currently under excavation are: Nadaouiyeh, Umm el Tlel and Dederiyeh which are producing archaeological, anthropological and paleontological data of major importance. The available data show that the occupation was early, rich, continued and diversified. However, many questions remain to be answered for a better understanding of the socio-economic aspects of Palaeolithic life in Syria and in the Near East.

INTRODUCTION Historique Bien que les informations sur la préhistoire de la Syrie datent du début du 20e s., l’intérêt pour le Paléolithique syrien est relativement récent. Il commence vers les années trente, avec les premières fouilles systématiques faites par A. Rust dans les abris sous roche de Yabrud (Rust, 1950 ; Solecki and Solecki, 1966 ; 1986), puis dans les années soixante avec les importantes découvertes faites par W.E. van Liere et les fouilles de Latamné par D. Clark (van Liere, 1960-1961 ; Clark, 1967 ; 1968). Au début des années soixante-dix débute une nouvelle phase de recherches et plusieurs sites paléolithiques sont fouillés, notamment, dans la région de Palmyre, la grotte de Douara par H. Suzuki (Suzuki and Takai, 1973 ; Suzuki and Kobori, 1970) et, dans la vallée de l’Oronte, le site de Gharmachi par F. Hours et S. Muhesen (Muhesen, 1985), outre diverses prospections géomorphologiques et préhistoriques menées dans le pays (Sanlaville, 1979 ; Sanlaville et al., 1.

1993). Depuis la fin des années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt-dix, trois principaux chantiers de fouille sont en cours. Ils concernent le site du Paléolithique inférieur de Nadaouiyeh, Aïn Askar (Le Tensorer et al., 1993 ; Le Tensorer et al., 2001) et le site du Paléolithique moyen de Umm el Tlel (Boëda et Muhesen, 1993), ces deux sites se trouvent dans la région d’El Kowm. Enfin la grotte du Paléolithique moyen de Dederiyeh dans la région d’Afrine (Akazawa et al., 1995 ; 1999). Plus récemment B. Schroeder a repris les fouilles dans la grotte de Jerf Ajla dans la Palmyrène (Schroeder, 2001). Ces travaux ont fourni des données anthropologiques et archéologiques d’une importance remarquable, qui ont aidé à élaborer une image plus claire de cette période extrêmement longue dans l’histoire de l’Homme. Nous allons brièvement en présenter les grandes lignes qui montrent l’évolution culturelle de l’Homme paléolithique dans son contexte naturel.

Université de Damas, Faculté des Lettres Départment d’Archéologie, [email protected]

S. MUHESEN

Cadre géographique et géomorphologique

l’Europe, cependant sans fondements scientifiques précis. Le matériel archéologique trouvé dans les diverses formations quaternaires a servi à établir un cadre chronostratigraphique à partir du Paléolithique inférieur (Acheuléen) puis du Paléolithique moyen (Moustérien) jusqu’au Paléolithique supérieur (Besançon, 1981 ; Sanlaville, 1981 ; Besançon et Sanlaville, 1981 ; 1991 ; Besançon et al., 1981 ; 1982a ; 1982b ; Muhesen, 1992).

La position géographique privilégiée qu’occupe la Syrie au carrefour des trois continents lui a permis de jouer un rôle crucial dans l’apparition, l’évolution et la diffusion de la culture humaine. La côte méditerranéenne à l’ouest, la grande dépression du Ghab au centre et, à l’est, les vallées de l’Euphrate et du Tigre ont été les portes majeures des contacts et des échanges depuis la plus haute antiquité. Les trois zones géographiques, la région côtière, la zone montagneuse bordée par de vastes plaines et la zone désertique ont ainsi favorisé des environnements variés en ressources telles que la flore, l’eau et les matières premières, en présence d’un climat favorable à la vie humaine. Il est évident que notre connaissance du paléoenvironnement syrien est loin d’être complet. Pour cela, nous étudions les dépôts pléistocènes bien préservés dans les grandes vallées, les oueds temporaires, en bordure d’anciens lacs et sur la côte. Ces dépôts forment une succession de terrasses fluviatiles ainsi que des paléorivages. Ils montrent que la Syrie a connu durant le Pléistocène des cycles climatiques caractérisés par l’alternance de phases humides pluviales et de phases arides interpluviales. Nous pouvons au moins identifier quatre phases humides représentées par des terrasses fluviatiles conservées surtout dans les vallées des grandes rivières. La terrasse la plus ancienne est celle de Sitt-Markho (QfIV), suivie par celle de Latamné (QfIII), puis Abu Jumaa (QfII) et enfin celle de El Chir (QfI). Ces phases pluviales étaient séparées par des phases interpluviales, indiquées sur la côte par des paléorivages, du plus ancien au plus récent, Baksa-Idriss (QmIII), Hennadi-Khellaleh (QmII) et Banyas (QmI). Ces alternances climatiques ont été mises en correspondance avec les périodes glaciaires et interglaciaires de

Le paléoenvironnement Les données sur le paléoenvironement sont rares, en raison du peu de sites fouillés et d’analyses réalisées, sans parler de la rareté des datations absolues. Pour l’instant, l’étude de la faune a fourni quelques indications. L’éléphant et les équidés, qui dominent dans la formation de Latamné (QfIII), montrent une savane boisée sur les plateaux de l’Oronte, tandis que l’hippopotame suggère des forêts-galeries en bordure de rivière (Hooijer, 1961-1962). Dans le site de Nadaouiyeh (Paléolithique inférieur), les équidés et dromadaires indiquent une alternance de savane arbustive et de steppe aride (Le Tensorer et al., 1997 ; Muhesen et al., 1998). La dominance en particulier des dromadaires dans les niveaux inférieurs du site de Um el Tlel (Paléolithique moyen) montre un climat désertique suivi par des phases moins arides, où dominent des équidés dans les niveaux supérieurs (Boëda et al., 2000). À la base de la grotte de Dederiyeh on trouve une faune steppique de chèvres et de gazelles, suivie dans les niveaux supérieurs par des cervidés, animaux d’un climat plus humide (Akazawa et al., 1999). L’humidité du climat persiste pendant la première partie du Paléolithique supérieur, puis s’altère en une période sèche, qui dure jusqu’à la fin du Pléistocène.

L’ACHEULÉEN dimension se composant de choppers et d’éclats (Muhesen, 1997). Il est difficile de donner une date précise pour ces industries, bien que la comparaison avec d’autres sites de la région, surtout Oubeidiyeh dans la vallée du Jourdain, permette de dater des sites entre 1,4 et 1 million d’années (Bar-Yosef, 1994). Il est clair que l’Homo erectus d’origine africaine, dont les restes ont été trouvés dans d’autres sites du Proche-Orient, a été l’auteur de ces premières industries lithiques en Syrie.

Les premières traces de l’homme (Paléolithique inférieur I) Les traces les plus anciennes de la présence de l’homme en Syrie ont été trouvées dans deux régions de la partie ouest du pays. Un Acheuléen ancien caractérisé par des bifaces primitifs est présent dans la formation du Pléistocène inférieur (QfIV) du Nahr el Kébir sur la côte près du village de Sitt-Markho. La formation QfIV de l’Oronte a fourni à Khattab des industries de petite

136

REMARQUES SUR LE PALÉOLITHIQUE DE LA SYRIE

L’extension de l’occupation humaine (Paléolithique inférieur II) Il y a 800 000 ans environ, l’occupation du territoire s’étend et les sites deviennent plus riches et plus nombreux. On les trouve non seulement dans les deux régions occupées pendant la période précédente, mais aussi pour la première fois plus à l’est, jusque dans le région d’El Kowm. Les artefacts de tradition spécifique à chaque région sont associés aux formations QfIII et QfII du Pléistocène moyen. Les bifaces ovalaires et amygdaloïdes caractérisent la tradition des sites côtiers (site de Berzin), alors que les sites de l’intérieur du pays (Latamné et El Meirah à El Kowm (Boëda et al., 1999 ; ce volume) produisent une tradition à bifaces lancéolés, pics trièdres, sphéroïdes et polyèdres. Il est possible qu’une troisième tradition, sans bifaces, ait existé à Rastan (terrasse QfIII de l’Oronte ; Muhesen, 1988).

La dominance acheuléenne (Paléolithique inférieur III) Cette période commence vers 450 000 ans et reflète l’apogée de l’évolution acheuléenne en Syrie. Les industries lithiques de l’« Acheuléen récent » sont associées à la terrasse QfII, dans la dernière partie du Pléistocène moyen. Les bifaces perfectionnés de forme ovalaire ou amygdaloïde, parfois cordiforme, dominent partout depuis la côte jusqu’à l’Euphrate. L’outillage léger est plus fréquent et diversifié, la méthode Levallois est souvent pratiquée. Dans certains sites, les bifaces sont plus soignés, ce qui nous a permis de distinguer une sous phase « Acheuléen récent évolué », dont le meilleur

exemple est le site de Gharmachi dans la vallée de l’Oronte (Muhesen, 1985). Le site de plein air de Nadaouiyeh, une ancienne source, est en cours de fouille. Il est le site clef pour cette période, puisqu’il a permis de distinguer plusieurs phases évolutives sur une trentaine de niveaux stratigraphiques, de l’Acheuléen récent jusqu’à des industries de transition et l’Acheuléen final. La découverte d’un grand fragment de pariétal appartenant à un Homo erectus, fragment le plus complet trouvé à ce jour au Proche-Orient, constitue une découverte majeure pour la préhistoire syrienne et mondiale au cours de ces dernières années (Jagher et al., 1997 ; Le Tensorer, 1999 ; Muhesen et al., 1998).

La transition et les nouvelles traditions Le passage du Paléolithique inférieur vers le Paléolithique moyen forme une phase complexe et très intéressante. Les « Acheuléens » cessent d’être la population dominante ; on voit l’apparition de nouveaux groupes humains, en coexistence, apportant des traditions complètement nouvelles. Généralement, les vestiges sont associés aux formations de paléorivage QmI du Pléistocène supérieur, et peuvent être datés entre 250 000 à 150 000 ans. Les nouvelles traditions portent des noms différents : Yabroudien, connu par des racloirs courts et épais avec une retouche scalariforme, l’Hummalien avec son industrie laminaire rappelant le Pré-Aurignacien et l’Amoudien. On peut aussi mentionner l’Acheuléen final, pour lequel les bifaces jouent encore un rôle important. Certaines des industries lithiques de cette période sont caractérisées par l’usage de la méthode Levallois, que l’on retrouve au Moustérien de l’époque suivante (Hours, 1982).

LE MOUSTÉRIEN Les données archéologiques Le Paléolithique moyen dominé par les Moustériens commence il y a 200 000 ans environ. Les vestiges sont associés avec la formation de la terrasse QfI du Pléistocène supérieur. Mis à part les sites traditionnellement connus (Yabrud, Jerf Ajla et Douara), de nouveaux sites sont en cours de fouille (Um el Tlel, Dederiyeh et Jerf Ajla). Les données importantes, voire exceptionnelles, de ces sites ont largement enrichi notre connaissance sur cette période. Les hommes de cette époque, le Néandertal et l’Homo sapiens archaïque, ont

137

occupé toutes les régions de la Syrie, aussi bien en plein air que dans les grottes et abris sous roche. L’équipement technique montre une différence fondamentale avec la période précédente : contrairement à l’outillage lourd de l’Acheuléen, c’est l’outillage léger qui domine ici. Les racloirs, les pointes et les couteaux de toute sorte remplacent les bifaces. Les artefacts sont fabriqués sur éclats et obtenus le plus souvent par des méthodes Levallois variées. Ceci est à l’origine de l’appellation « Levalloiso-Moustérien » pour désigner l’industrie lithique du Paléolithique moyen du Proche-Orient. On a proposé un schéma de l’évolution de l’industrie lithique

S. MUHESEN

en trois phases, basé sur les successions des niveaux de la grotte de Tabun dans le Carmel : la phase la plus ancienne, Tabun D, se caractérise par des pointes allongées et étroites, bien que certains la considèrent comme une industrie de transition. Elle est suivie par la phase Tabun C, avec des éclats larges et ovalaires, tandis que la phase Tabun B est caractérisée par des pointes triangulaires courtes à base large (Copeland, 1975 ; 1983). Il est maintenant difficile d’appliquer ce schéma à tous le sites paléolithiques moyen du Proche-Orient, et notamment à ceux de la Syrie, où, dans certains sites (Douara, dans la région de Palmyre), le Paléolithique moyen commence avec des lames, mais les pointes sont très rares. Les sites d’El Kowm débutent leur Moustérien par des pointes, qui sont présentes jusqu’à la fin de l’époque moustérienne, tandis que la côte commence le Paléolithique moyen avec des éclats larges et ovalaires (Copeland, 1981). D’autre part, les fouilles d’Um el Tlel et de Dederiyeh sont au niveau de la phase récente du Moustérien, bien que l’outillage soit produit selon les méthodes Levallois levantines. Chaque niveau a fourni une industrie spécifique généralement Levallois mais difficile à situer dans le modèle de Tabun. Espérons que les niveaux inférieurs de ces deux sites jetteront une lumière nouvelle sur l’évolution des équipements lithiques de cette période.

Les données anthropologiques Les reste de l’homme du Paléolithique moyen sont les découvertes les plus importantes de ces dernières années en Syrie. Comme nous l’avons signalé, les sites sont nombreux et partout très riches en vestiges

lithiques. Leur point faible a toujours été la conservation des restes humains, contrairement aux vestiges lithiques. Il y a une dizaine d’années que des grandes découvertes anthropologiques ont eu lieu dans la grotte de Dederiyeh. Ce site a fourni deux squelettes et plusieurs fragments isolés, qui appartiennent à une quinzaine d’individus. Le premier squelette, quasi complet, a été découvert en 1993 dans une couche cendreuse (couche 11) à 1,5 m de profondeur. Il appartient à un enfant âgé de deux ans environ, mis après sa mort dans une fosse, sur le dos, les bras allongés et les jambes fléchies, une pierre plate sous la tête, un artefact de silex sur la poitrine à côté du cœur. Tout ceci indique un enterrement intentionnel, une sépulture clairement organisée. Les traits morphologiques de cet enfant (burial I) sont nettement néandertaliens. La couche où il se trouvait a fourni une industrie moustérienne levantine. Le deuxième squelette (burial II) a été mis au jour dans la même grotte pendant les campagnes de fouille 1997-1998. Il est moins complet mais présente l’avantage d’une face mieux préservée. Ce squelette est aussi celui d’un enfant néandertalien de même âge et partage les mêmes traits anatomiques. L’enfant a été déposé dans une fosse creusée dans un niveau moustérien (couche 3) à 50 cm de profondeur. Il est évident que les trouvailles de Néandertaliens à Dederiyeh complètent une lacune dans notre connaissance de l’homme de Néandertal dans l’évolution de la lignée humaine et l’apparition de l’homme moderne. La vallée de l’Afrine qui forme l’extrême nord du Rift levantin a probablement joué un rôle de passage pour les Néandertaliens européens vers le Levant ainsi que pour l’homme moderne, d’origine africaine, vers l’Eurasie (Akazawa et al., 1995 ; 1999). D’autre part, le site d’Um el Tlel a donné un petit fragment de Néandertalien adulte.

LE PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR Il y a 40 000 ans environ, une nouvelle période commence avec le début de l’extension de l’H o m o sapiens (Cro-Magnon). Cette période, extrêmement riche et développée en Europe, est cependant pauvre et encore mal connue au Proche-Orient. Les sites sont rares et ne fournissent qu’une industrie lithique plus ou moins monotone. Les vestiges de construction et les artefacts osseux sont presque absents ; enfin, on remarque le manque de preuves d’activités artistiques. Les sites du Paléolithique supérieur syrien se trouvent à Yabrud dans

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l’abri sous roche II, qui représente la phase ancienne de cette période, et à la base de l’abri III, ainsi qu’aux environs de Palmyre. Récemment de nouveaux sites ont été trouvés dans la région d’El Kowm. Le site le plus important, et le deuxième site présentant une stratigraphie après Yabrud, est Um el Tlel, avec une vingtaine de niveaux dans le complexe géologique II. Sur 1,5 m d’épaisseur, une séquence du Paléolithique supérieur a été trouvée entre les niveaux paléolithiques intermédiaires et le Kébarien géométrique. Les vestiges

REMARQUES SUR LE PALÉOLITHIQUE DE LA SYRIE

lithiques de ces couches datées de 30 000 ans environ sont dominés par des lamelles torses et des lamelles droites avec la présence d’autres produits carénés, de grattoirs et burins, ce qui a permis d’attribuer l’ensemble de cette industrie à la phase moyenne du Paléolithique supérieur, équivalent de l’Aurignacien de Ksar-Aqil au Liban (Ploux, 1998). De plus, plusieurs sites de surface ont été signalés dans la région de Palmyre et à El Kowm, ce qui montre

que cette période n’est pas aussi pauvre que l’on pensait. De toute façon, la fin du Pléistocène, il y a 15 000 ans, annonce une période de transition, l’Épipaléolithique, au cours de laquelle ont eu lieu des changements cruciaux sur la base de l’abandon du mode de vie chasseurcueilleur mobile pour la vie d’agriculteur sédentaire du Néolithique.

PROBLÉMATIQUES La population du Paléolithique Il est clair que l’Homo erectus a été le premier homme du Proche-Orient. Celui-ci a évolué à partir de l’Homo habilis en Afrique il y a 2 millions d’années. Il a gagné le Proche-Orient à une date estimée vers 1,5 million d’années, venant soit par la côte méditerranéenne, soit par le rift africain ou le pont de Bab el Mandeb et la péninsule arabique (Muhesen, 1993 ; Le Tensorer, 1999). L’Homo erectus a produit en Syrie une culture acheuléenne, la plus riche hors de l’Afrique. Il a aussi été capable non seulement de développer ses industries lithiques et notamment des bifaces de toutes sortes, mais de se servir du feu et de construire en plein air. Les découvertes anthropologiques de l’Homo erectus sont très rares. Oubeidiyeh n’a donné que deux dents en place, dont l’attribution à H o m o erectus est encore incertaine (Tobias, 1966 ; Bar-Yosef, 1994). Un fémur vient de Jisr-Banat-Yakoub, un autre fémur a été trouvé à Tabun (Bar-Yosef, 1994). La plus importante découverte d’Homo erectus vient cependant de Syrie : c’est à Nadaouiyeh qu’un pariétal gauche presque complet daté de 450 000 ans environ a été découvert dans la couche 8, exceptionnellement riche en restes de gazelles et antilopes, associé à des bifaces de haut perfectionnement. Le pariétal appartient à un adulte, il porte des caractères archaïques qui l’éloignent des découvertes européennes et africaines, mais le rapprochent étrangement de l’Homo erectus chinois connu à Zoukoudien (Le Tensorer, 1999). La découverte de l’homme de Nadaouiyeh soulève des questions d’une particulière importance concernant sa place dans l’évolution humaine. De plus cela pourrait aider à combler les vides géographiques entre l’Homo ergaster africain et l’Homo erectus asiatique. Cette découverte joue aussi un rôle important pour la connaissance de l’origine de la diffusion de l’homme dans le monde, et jette une lumière nouvelle sur la sortie de l’homme hors d’Afrique (out of Africa 1).

139

Il y a 300 000 ans environ que l’Homo erectus est passé graduellement à d’autres formes humaines mais ce passage, semble-t-il, ne prend pas la même forme partout. En Europe, à la suite des pré-néandertaliens, apparaît l’homme de Néandertal qui occupe la scène pendant le Paléolithique moyen où se développe le Moustérien. En Afrique l’Homo ergaster (Homo erectus africain) est remplacé par l’Homo sapiens archaïque, qui se déplace il y a 150 000 ans environ vers le ProcheOrient (out of Africa 2). Ainsi le montrent les squelettes de Qafzeh et de Skhul, où cet homme moderne crée un Levalloiso-Moustérien, rappelant parfaitement le Moustérien de l’Europe attribué aux Néandertaliens. Ceci nous autorise à parler actuellement d’une coexistence au Levant de ces deux formes, Néandertalien et homme moderne, pendant une période qui peut aller entre 200 000 et 40 000 ans, avant que l’homme moderne de type Cro-Magnon ne s’étende vers l’Eurasie et le Nouveau Monde (Meignen et al., 2001). D’autre part, nous savons que, en Europe, le Cro-Magnon était installé dans les mêmes régions que le Néandertal, ce dernier ayant aussi produit le Châtelperronien, première culture du Paléolithique supérieur, attribuée auparavant uniquement à l’homme de Cro-Magnon. Les Néandertaliens ont persisté jusqu’au début du Paléolithique supérieur avant de disparaître totalement vers 35 000 à 30 000 ans, laissant place à l’homme moderne, désormais le seul genre humain sur la planète. Tout ceci signifie qu’il n’est plus possible de faire un lien entre un type humain et une culture, c’est-à-dire de considérer les Néandertaliens comme les seuls auteurs du Paléolithique moyen, ni d’attribuer les industries du Paléolithique supérieur seulement à Cro-Magnon, puisqu’il semble que ces deux formes aient partagé les mêmes cultures.

S. MUHESEN

L’environnement Malgré notre relative bonne connaissance du contexte naturel du Paléolithique syrien, beaucoup de questions restent encore sans réponse. La reconstruction du milieu naturel est encore superficielle, en raison de la rareté des sites fouillés et de la pauvreté des données analysées en laboratoire, ainsi que du nombre limité de datations absolues. Les comparaisons régionales nécessitent aussi beaucoup plus d’investigations. Nous savons que les travaux sur les analyses des fonds marins ont permis de montrer que les alternances de périodes sèches ou humides du Quaternaire sont beaucoup plus nombreuses que celles relevées par les études des terrasses fluviatiles et des paléorivages (Shackleton and Opdyke, 1973). Il reste donc à compléter l’étude des cycles climatiques et à suivre l’alternance des phases pluviales et interpluviales, ainsi qu’à connaître leur effet sur la faune et la flore, pour en comprendre les conséquences sur la vie de l’homme du Paléolithique syrien et intégrer ces connaissances dans un cadre régional étendu et chronologiquement précis (Griggo, 2000).

Les industries lithiques Par ailleurs, malgré la richesse exceptionnelle des industries lithiques, de nombreuses questions ne sont pas résolues. Ainsi, au début de l’installation de l’homme en Syrie, il est difficile d’établir une relation chronologique ou culturelle entre les deux traditions présentes dans les mêmes terrasses fluviatiles (QfIV), l’une, sur la côte, pratiquant une tradition bifaciale, l’autre, à l’intérieur du pays, produisant des galets aménagés sans réalisation de bifaces. L’industrie à galets de l’Oronte est-elle à l’origine de l’industrie à biface de la côte, selon un schéma évolutif attesté en Afrique ? Et quels sont les rapport de ces industries avec ceux d’Afrique ? De plus, les incertitudes concernant les datations absolues de cette phase actuellement située entre 1,4 et 1 million d’années rendent difficile une réponse à ces questions, d’autant que les découvertes pour cette période sont rares. Pour la deuxième partie du Paléolithique inférieur, le caractère de l’industrie lithique syrienne devient plus clair. Les cultures régionales sont caractérisées par leurs propres traditions (pics trièdres et polyèdres dans la vallée de l’Oronte, bifaces ovalaires et amygdaloïdes sur la côte). Mais faudrait-il nuancer l’hypothèse de deux traditions aussi différentes, sachant que le site de Ard-Hamed sur la côte a donné des artefacts caractéristiques de ces deux traditions ?

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Que dire des groupes humains qui n’ont pas produit de bifaces pendant tout le Paléolithique inférieur : représentent-ils des techniques différentes dans le même contexte culturel ou bien s’agit-il de cultures différentes ? Il est maintenant assuré qu’à partir de l’Acheuléen moyen, la région d’El Kowm a été peuplée, comme le montre le sol d’occupation d’El Meirah. Mais les traces d’occupation dans la vallée de l’Euphrate ne sont pas claires pour cette période. On se demande si l’Euphrate est resté inoccupé ou si les vestiges ont disparu, à moins qu’ils n’aient pas encore été découverts (Copeland, ce volume). Par ailleurs il semble que l’Homo erectus, d’après les données de Latamné, ait connu le feu, sans que l’on sache s’il s’agit de feu naturel ou s’il a su le produire. De cette période datent aussi les premières traces de constructions en plein air, comme l’indiquent les grands blocs calcaires déposés sur le sol d’habitat de Latamné. L’Acheuléen récent est représenté par Nadaouiyeh, un site d’une exceptionnelle importance, dans la région d’El Kowm (Hours et al., 1983). Il a fourni une séquence stratigraphique couvrant presque 450 000 ans d’occupation continue. Au moins cinq phases majeures subdivisant l’Acheuléen y ont été reconnues. On observe tout le long une production considérable de bifaces, dont l’étude a permis de dégager un schéma évolutif original, inverse de celui connu pour l’Acheuléen dans les autres parties du monde, où les bifaces moins bien travaillés sont considérés comme plus anciens. En effet ici les bifaces des phases anciennes sont beaucoup mieux travaillés et soignés que ceux des phases récentes ; ce fait nous oblige à reconsidérer l’idée d’une indication chronologique liée au degré de perfectionnement des bifaces. Pour expliquer cela il faudrait prendre en considération des facteurs qui ont déterminé la forme des outils, tels que la tradition culturelle, leur fonction, la qualité des matières premières, sans oublier les facteurs esthétiques, qui ont probablement joué dans la production de ces bifaces exceptionnellement beaux, à vrai dire les premières manifestations artistiques de l’humanité (Le Tensorer, 1998 ; 2001). La transition entre le Paléolithique inférieur et le Paléolithique moyen s’opère d’une manière très diversifiée contrairement au schéma connu dans les autres régions du monde. Nous n’avons pas assez d’informations sur les origines et les causes de cette transition en « mosaïque » qui caractérise cette période, interrompant la prédominance acheuléenne et menant à la coexistence dans une même région de plusieurs cultures différentes mais contemporaines, telle que le Yabrudien (industrie à éclats), l’acheuléen final avec

REMARQUES SUR LE PALÉOLITHIQUE DE LA SYRIE

encore des bifaces, l’Hummalien, le Pré-Aurignacien et l’Amoudien (industries laminaires). Ces industries laminaires posent à leur tour la question fondamentale de leurs auteurs, en l’absence de restes humains associés. On peut se demander si le Néandertal ou l’Homo erectus tardif a déjà pratiqué la méthode laminaire, ou si l’Homo s a p i e n s était déjà présent dans la région il y a 150 000 ans ? D’autre part, pour comprendre la diversité de ces industries, il faut peut-être chercher des raison culturelles, environnementales, techniques ou autres (Copeland et Hours, 1981 ; 1983 ; Henning et Hours, 1982 ; Hours, 1982 ; Copeland, 1985). Grâce aux fouilles récentes, nous sommes mieux informés sur le Paléolithique moyen, une période durant laquelle le pays a vu une « explosion démographique » sans précédent. Dederiyeh est un site clef pour les découvertes anthropologiques des Néandertaliens. On sait que le Néandertal a toujours suscité discussions et controverses concernant son origine, son destin, son évolution et sa filiation avec l’homme moderne. Nous pouvons peut-être considérer les Néandertaliens de Syrie comme le résultat d’une migration de l’Europe vers le sud, provoquée très probablement par un fort refroidissement du climat pendant la dernière glaciation européenne, sans exclure des raisons socio-culturelles, démographiques ou autres. Cela nous amène à envisager une origine européenne pour les Néandertaliens syriens, contrairement à l’Homo sapiens, d’origine Africaine, lequel a dû passer par la Syrie avant de se diriger vers l’Europe (Tillier, 1992). Pour mieux comprendre cette question, il est nécessaire d’approfondir les études sur les populations néandertaliennes de Syrie, de Palestine et d’Iraq, en les comparant avec celles d’Anatolie et des Balkans. Il est aussi important d’expliquer la présence de l’H o m o sapiens archaïque au Proche-Orient il y a 100 000 ans. Le débat est vif entre les anthropologues au sujet de ces découvertes levantines, que certains considèrent comme représentant deux populations voire deux espèces différentes, l’une moderne d’origine africaine (Qafzeh, Skhul), l’autre néandertalienne d’origine européenne (Kebara, Tabun, Shanidar). D’autres soutiennent la théorie que tous les fossiles humains du Paléolithique moyen au Proche-Orient appartiennent à une même

population (Arensburg and Belfer-Cohen, 1998, cités dans Bar-Yosef, 2000) Un autre problème reste à élucider : si nous acceptons la présence depuis 100 000 ans de l’homme moderne archaïque au Proche-Orient et sachant que les hommes modernes sensu stricto (Cro-Magnon) n’apparaissent pas avant 40 000 ans, à quoi correspond ce hiatus de 60 000 ans ? Les recherches sur le Paléolithique supérieur sont concentrées surtout sur l’origine des techniques et des cultures de cette période, laquelle présente un enrichissement et une créativité dans tous les domaines en relation avec l’homme moderne. Les opinions sont encore divisées, concernant une origine de ces cultures entre le Levant, l’Afrique de l’Est et la vallée du Nil. Certains proposent aussi l’Anatolie ou l’Asie centrale. Mais les sites du Levant (Qsar-Akil, Boker-Tachtit, Emireh, Um el Tlel) ont donné des industries laminaires de transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur, daté de 50 000 à 40 000 ans, ce qui indique les racines levantines de cette transformation capitale pour l’histoire humaine, événement qualifié par certains comme une « révolution » très précoce, avant la « révolution néolithique » (Bar-Yosef, 2000). Reste à expliquer comment le Paléolithique supérieur né au Levant n’a donné que des vestiges qui se limitent à des industries avec une absence quasi totale des outillages osseux, des manifestations artistiques et des structures d’habitat que l’on connaît en Europe (Hours, 1992). De plus, connaissant l’origine levantine de l’Ahmarien, la phase initiale ancienne du Paléolithique supérieur, dont les datations vont de 42 000/43 000 à 18 000 ans, il nous reste à clarifier les racines de l’Aurignacien, qui débute aux environs de 36 000/34 000 ans (Bar-Yosef, 2000). Bien que la phase finale du Paléolithique supérieur se caractérise par le développement du débitage lamellaire et microlithique, avec des faciès locaux très variés, il reste à montrer les rapports entre ces faciès et leur relation avec ce qui est produit dans la période suivante, l’Épipaléolithique, où ont été établis les fondements socio-économiques des sociétés d’agriculteurs sédentaires.

CONCLUSIONS Il est évident que les diverses données disponibles sur le Paléolithique syrien ne sont pas d’importance égale. Notre connaissance est le résultat de presque un siècle de recherches pluridisciplinaires, selon différentes méthodes et techniques. Les industries lithiques sont 141

mieux connues, elles forment un élément fondamental de l’héritage humain mais elle ne sont pas les seules. Les nouvelles approches de l’industrie lithique se sont beaucoup développées, ce qui nécessite aussi un nouvel examen des données anciennes. Le

S. MUHESEN

renouvellement des méthodes ne doit pas se limiter à l’étude typologique et à la description morphologique mais privilégier les études techniques, la description des chaînes opératoires et proposer des analyses technologiques innovantes. Nous ignorons aussi les fondements socioéconomiques de la vie des Paléolithiques, par exemple l’occupation de l’espace, l’acquisition et l’économie des

matières premières, l’économie des débitages et la fonction des outils, la fonction des sites etc. Il faut étudier toutes ces questions à la lumière de méthodes récemment élaborées, afin de reconstruire une image de l’homme paléolithique de Syrie, dans son cadre chrono-stratigraphique régional et mondial, aussi précis que possible.

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PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

Andrew GARRARD 1 With contributions by: James CONOLLY 2, John MCNABB 3 and Norah MOLONEY 4 ABSTRACT The article summarises the results of a Palaeolithic and Aceramic Neolithic survey undertaken in the Sakçagözü region of the north Levantine rift valley: a high rainfall area between the Euphrates and the Mediterranean. An abundance of Lower and Middle Palaeolithic material was found along the eastern side of the rift valley, but there was a conspicuous reduction in material from these periods beyond 4-5 km from chert sources. Upper and Epi-Palaeolithic material was scarce and largely restricted to a small number of caves. It was noted that very few open sites of these Late Palaeolithic periods are known from the high rainfall belt between Lebanon and southern Turkey. The mid to late PPNB was fairly well represented, but there needs to be a fuller survey of the many höyüks in the rift valley. This area would have been thickly forested at the beginning of the Holocene and it would be of interest to know how this affected the adoption of agro-pastoralism within this region. RÉSUMÉ Cet article présente sommairement les résultats de la prospection des sites paléolithiques et néolithiques précéramiques effectuée dans la région de Sakçagözü, dans la partie nord de la vallée du Rift au Levant, une zone pluvieuse entre Euphrate et Méditerranée. Une grande abondance de matériel paléolithique ancien et moyen a été trouvée sur la rive orientale de la vallée du Rift mais une raréfaction du matériel de cette période est remarquable au-delà de 4 à 5 km des sources de silex. Le matériel du Paléolithique supérieur et de l’Épipaléolithique était rare et présent seulement dans quelques grottes. Très peu de sites de plein air sont connus pour le Paléolithique récent dans la région pluvieuse qui va du Liban à la Turquie du sud. Le PPNB moyen et récent est très bien représenté mais une prospection plus systématique des nombreux höyük de la vallée du Rift sera nécessaire. Cette zone aurait été couverte de forêts denses au début de l’Holocène et il serait intéressant de savoir dans quelle mesure cela a affecté l’adoption de l’agro-pastoralisme dans la région.

INTRODUCTION This article provides a summary report on a Palaeolithic-Neolithic survey undertaken during 1995 and 1996 in the Sakçagözü region of the north Levantine rift valley (in western Gaziantep and southern Karamanmara∑ provinces of Turkey) (fig. 1). The hope had been to develop this project further with an excavation programme, but unfortunately a permit was not forthcoming. Nevertheless, valuable preliminary

insights were obtained on early occupation and activities in this otherwise very poorly known area of the northernmost Levant. The primary reason for beginning this project was to expand the very patchy database on Palaeolithic and Neolithic adaptations to the most mesic and formerly forested environments in the Levant. To what extent had

1.

Institute of Archaeology, University College London, 31-34 Gordon Square, London WC1H OPY, [email protected]

2.

Institute of Archaeology, University College London, 31-34 Gordon Square, London WC1H OPY, [email protected]

3.

Department of Archaeology, University of [email protected]

4.

Institute of Archaeology, University College London, 31-34 Gordon Square, London WC1H OPY, [email protected]

Southampton, Avenue Campus, Highfield, Southampton SO17

1BF,

A. GARRARD, J. CONOLLY, J. McNABB, N. MOLONEY

such areas been exploited by Palaeolithic communities through various stages of the Pleistocene and how did their adaptations vary from those in more open wooded and steppic environments? Similarly, to what extent was the development/adoption of farming delayed in such areas, and once established did it follow a similar trajectory to that in more open localities?

Bostancı, surveys by Minzoni-Déroche and the present excavations of Kuhn at Üçagızlı cave in the southernmost Hatay (Kökten, 1960; „enyürek, 1959; 1961; Bostancı, 1961-1962; 1983; Minzoni-Déroche, 1987; Minzoni-Déroche et Sanlaville, 1988; Kuhn, Stiner and Güleç, 1999). The Aceramic Neolithic of the overall region under discussion is very poorly known, with most information coming from the lower levels of major urban sites such as Byblos and Ras Shamra (J. Cauvin, 1968; Contenson, 1992). On the other hand, the later Neolithic is much better understood as a number of sites have been excavated in Lebanon, north-west Syria and southern Turkey (Braidwood, 1960; Copeland and Hours, 1987; Contenson, 1992; Tsuneki and Miyake, 1996; Yenner et al., 1996; Campbell et al., 1999).

As will be seen from figure 1, the highest rainfall regimes in the Levant are found in a narrow corridor running along the coast, adjacent mountains and parts of the rift valley, from Lebanon in the south through northwest Syria to the Taurus/Anti-Taurus Mountains of southern Turkey. Prior to 1975, fairly extensive Palaeolithic research was undertaken in Lebanon, but owing to political difficulties this was put on hold until very recently. Lorraine Copeland (to whom this book is dedicated) put much energy into completing the analysis and publication of some of these earlier field studies (e.g. Copeland in Roe, 1983; Copeland and Moloney, 1998). She and her colleagues (Besançon, Hours, Muhesen and Sanlaville) have also been responsible for much of what is known of the Palaeolithic of the most mesic environments in north-western Syria (Sanlaville, 1979; Sanlaville et al., 1993). The excavations undertaken by Akazawa at Dediriyeh Cave also lie within this region (Akazawa et al., 1995). In the Turkish provinces of Hatay, western Gaziantep and Karamanmara∑, which lie at the northern end of this high rainfall corridor, Palaeolithic investigations have been limited to the pioneer studies of Kökten, „enyürek and

The Sakçagözü region was selected for survey following a preliminary reconnaissance of the northernmost Levant in 1994. It was thought to have good research potential for a number of reasons. Firstly it lay astride the north Levantine rift valley, where there are abundant springs, perennial rivers and evidence of former lakes. There would have been a wide diversity of environments, both in the valley floor and in the highland areas on either side, and the rift itself provided an easy north-south access route. Secondly, the Sakçagözü area is exceptional within the Turkish section of the valley, in having localised outcrops of reasonable quality chert and abundant caves and rock shelters where early occupations might be preserved.

ENVIRONMENT OF SAKÇAGÖZÜ REGION Sakçagözü lies close to the northern end of the Levantine rift valley and is roughly 50 km from the southern flanks of the Anti-Taurus Mountains. The valley is between 15-20 km broad in this region and low lying serpentine hills rise from its floor. Further south there are extensive lava fields (Tolun, 1962). Sakçagözü and Norda©ı (which are twin settlements lying on opposite sides of the valley—see fig. 2) lie close to the 550 m watershed between the northward draining Aksu and the southward draining Karasu rivers. There are extensive marshland areas adjacent to the source of each of these rivers, the Gavur Gölü to the north and the Kara Gölü to the south. Pleistocene elephant remains have been recovered from swamp sediments beside these former lakes. The present rainfall over this portion of the valley averages 850 mm per year (Bates, 1973).

The rift valley is separated from the Mediterranean by the Amanus Mountains (Nur Da©lari) which have extensive areas over 1,500 m and peaks at 2,200 m. A pass crosses the mountains to the west of Norda©ı allowing access to the Plain of Adana and to the Mediterranean coastline. The seaward slopes of the mountains remain thickly forested and receive an annual rainfall of well over 1,000 mm. The eastern slopes rise steeply from the rift valley, and survey for 20 km north and south of Norda©ı has revealed little in the way of caves and no obvious sources of good quality siliceous material for stone tool manufacture. The eastern side of the rift valley is defined by limestone and (to the south) serpentine hills (Kartal Da©i). These rise to over 1,000 m and have peaks at

146

PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

1,400 m. The hills form the western margin of the Gaziantep plateau, which dips towards the Euphrates (Firat) lying 85 km to the east. Rainfall declines in an easterly direction from c. 850 mm around Sakçagözü to c. 400 mm at Birecik on the Euphrates (fig. 1).

escarpment and extensive travertine cones have formed in the past. Some of these also contain caves. Unfortunately there is no published information available on the Pleistocene environments of the Turkish sector of the rift valley, but vegetational reconstructions based on pollen cores from the much wider region, would suggest that the north Levantine rift valley would have been densely forested prior to human clearance, and that it would have contained significant woodland even in cool dry phases such as the glacial maximum (van Zeist and Bottema, 1991; Hillman, 1996).

The escarpment to the immediate east of Sakçagözü is formed from Palaeocene and Eocene limestones (Tolun, 1962). Chert outcrops from lower elevations in a 15 km strip to north and south of the town, whilst caves are found in cliff-faces at higher elevations. Copious springs emerge at various points along the base of the

SURVEY METHODOLOGY During the summers of 1995 and 1996, two onemonth surveys were undertaken by a team which included Martin Bates (geomorphologist), John McNabb and Norah Moloney (lithics analysts-Palaeolithic), James Conolly (lithics analyst-Neolithic) and Katherine Wright (see below). The primary aim of the survey was to determine the nature and range of Palaeolithic and Aceramic Neolithic activity in the rift valley and adjacent hills, and to examine the suitability of the area for a longer-term study of landscape use involving excavation as well as more extensive survey and geomorphological investigations. A second aim was to examine the use of caves and rock shelters through later time periods and this was undertaken by Katherine Wright.

areas adjacent to the two former lakes (Gavur Gölü and Kara Gölü) and others on some of the low-lying serpentine, limestone and basalt hills. We did not undertake any intensive survey along the steeply rising flanks of the Amanus Mountains, as reconnaissance for 20 km north and south of Norda©ı failed to reveal any caves or chert sources. We were also unable to invest time in surveying the many settlement mounds in the valley, although there may be early prehistoric material at the base of some of them. It should be noted that earlier surveys of the höyüks in the Gaziantep sector of the rift valley (du Plat Taylor et al., 1950; Alkım, 1969) and a recent survey of those in the Karamanmara{ area (Carter, 1995; 1996) have not revealed Aceramic Neolithic or earlier material.

The areas surveyed are shown in figure 2 and can be divided into three groups. (1) The first centres on the limestone escarpment and plateau to the east and northeast of Sakçagözü where we focused mainly on caves. It includes a 12 km strip of the main rift escarpment and a 7 km section of the Emirler (Sakizli) valley which cuts into the plateau. It also includes the spring-deposited travertine cones lying to the immediate north of Sakçagözü. (2) The second centres on the √çerisu valley, which drains into the rift to the south-west of Sakçagözü. The southern half of its drainage cuts through serpentine hills whilst the northern drains a limestone region. We examined caves at higher elevations and then undertook a close study of a 5 km stretch of its alluvial terraces. (3) The third group of survey areas are scattered across older land surfaces in the floor of the rift valley. It includes

In order to locate sites, we surveyed open areas by walking parallel transects c. 20 m apart, and in craggy terrain we targeted caves and rock shelters. Collection strategies varied according to the density and likely postdepositional movement of artifacts. In some cases we made total surface collections whilst in others we restricted ourselves to material from selected spatial units or transects. In a few cases we only made selective collections (see table 1). Unfortunately, we were not allowed to excavate soundings. We collected ceramic as well as lithic material from each location and this has provided intriguing information on later prehistoric and historic land use in areas not normally examined during mound survey (see Wright in Garrard et al., 1996b: 71-77). Following analysis, all artifact collections were deposited at the Gaziantep Museum.

147

A. GARRARD, J. CONOLLY, J. McNABB, N. MOLONEY

Site No. UTM Grid Ref. (E x N)

Location

Periods Represented Lithics Ceramics

Altitude Nature Sampling m. Method

1 2 3 4 5 6

3

196 x 41178 194 x 41178 3 190 x 41175 3 165 x 41164 3 165 x 41165 3 166 x 41172

Kütüoba - high cliffs Kütüoba - high cliffs Kütüoba - high cliffs Sakçagözü - spring Sakçagözü - spring Sakçagözü - low crags

1050 1050 1120 760 740 740

cave cave cave open open cave

a a a b b a

MP ? MP, N/BA? L.PPNB L.PPNB MP, PPN?, L.N/BA?

7

3

Sakçagözü - low crags

740

cave

a

MP, PPN?, L.N/BA?

8

3

Sakçagözü - low crags

740

cave

a

MP, N

9

3

Sakçagözü - low crags

740

cave

a

MP, BA?

10 11 12 13 14 15 16 17 18

3

230 x 41228 228 x 41227 3 221 x 41221 3 219 x 41219 3 217 x 41208 3 201 x 41186 3 203 x 41187 3 169 x 41182 3 219 x 41182

„atırhöyük - high cliffs „atırhöyük - high cliffs „atırhöyük - high cliffs „atırhöyük - high cliffs „atırhöyük - high pass Kütüoba - high cliffs Kütüoba - high cliffs Keferdiz - low crags Upper Emirler - valley

710 710 730 750 760 950 950 670 850

cave cave cave cave open cave cave cave open

a a a a b,c a a a b

19

3

Emirler - high cliffs

850

cave

a

MP, post-MP

20 21 22 23

3

160 x 41170 193 x 41104 3 263 x 41110 3 258 x 41112

Sakçagözü - terraces Kartalköy - cliffs Terken - high cliffs Terken - high cliffs

700 1000 1230 1230

open cave cave cave

a a a a

PPN? ? ? ?

24

3

Gercin höyük

500

open

c

N/BA?

25 26

3

Adj. to Gercin höyük Kellergölü - “shore”

500 530

open open

c a

PPNB, N/BA? BA?

27

3

Çakmak höyük

520

open

c

EB

28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49

2

Örtülü - spring Emirler - high cliffs Emirler - high cliffs Emirler - high cliffs Emirler - valley Eski Evri - cliffs Eski Evri - cliffs Kepirseki valley - cliffs Kepirseki valley - cliffs Kepirseki valley - cliffs Upper Emirler - valley Atalar - cliffs Hamidiye - cliffs Hamidiye - cliffs Hortlar - cliffs ∫çerisu valley - Atmalı ∫çerisu valley - Atmalı ∫çerisu valley - Dörtevler ∫çerisu valley - Dörtevler ∫çerisu valley - Dörtevler ∫çerisu valley - Atmalı ∫çerisu valley - Antep Rd.

470 790 790 700 690 900 850 690 730 790 900 1250 800 800 790 610 630 610 570 580 650 560

open cave cave cave open cave cave cave cave cave open cave cave cave cave open open open open open open open

c a a a b a a a a a c a a a a a b c a none b,c none

3

167 x 41172 41

168 x 172 169 x 41173

3

234 x 41211

3

003 x 41124 41

003 x 122 900 x 41071

2

083 x 41184 41

962 x 028 234 x 41219 3 235 x 41219 3 248 x 41219 3 239 x 41217 3 313 x 41218 3 304 x 41218 3 257 x 41226 3 263 x 41224 3 260 x 41221 3 212 x 41177 3 248 x 41165 3 129 x 41093 3 130 x 41093 3 137 x 41108 3 115 x 41122 3 113 x 41132 3 108 x 41139 3 104 x 41142 3 103 x 41143 3 123 x 41117 3 097 x 41148 3

Legend for periods represented: L. = late XXX + = or later LP = Lower Palaeolithic MP = Middle Palaeolithic UP = Upper Palaeolithic EP = Epi Palaeolithic PPN = Pre-Pottery Neolithic

N = Neolithic Hal = Halafian Ub = Ubaid Ch = Chalcolithic EB = Early Bronze Age MB = Middle Bronze Age LB = Late Bronze Age

MP, post-MP ? MP, EP?, N/BA? MP, post-MP LP, MP, post-MP MP LP? LP, MP, UP?, PPNB

EB MP, post-MP post-MP MP, post-MP LP/MP MP, EP+ MP, post-MP MP ? ? LP, MP ? ? ? LP, PPNB? PPNB LP, MP LP, MP post-MP MP? PPNB, PN MP

?, Ott L.Ch Hal?, Ub, Ott? Ub Ub, L.Ch, EB IA?, R/B+ Ub?, Hel, R/B+, Med, Ott R/B, Med MB?, IA?, Hel, R/B, Ott R/B+ ?, R/B+? EB, Hel, R/B ? R/B+, Med? L.N?, R/B+ Med, Ott Ub, L.Ch?, LB?,IA?, R/B+, Ott R/B+ R/B+ L.Ch?, R/B ? Ub, EB, MB, LB, IA, Hel, R/B EB L.Ch?, EB, MB, LB, R/B Ub, L.Ch?, MB, R/B+ R R/B+ Preh, R/B Ch/EB?, R/B EB, Hel, R/B, Ott/Rec ? N/Ch?, Med/Ott? ? R/B R/B, Med/Ott ? R/B N -

Legend for sampling method: BA = Bronze Age a = comprehensive collection from site as a whole IA = Iron Age b = comprehensive collection from transect or defined area of site Hel = Hellenistic c = selective collection from site as a whole R/B = Roman/Byzantine Med = Medieval Ott = Ottoman Rec = Recent

Table 1—Sakçagözü Survey—Table of sites found during the 1995 and 1996 survey seasons.

148

PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

report on the first season’s work (Garrard et al., 1996b: 61) and those published in this article. Table 1 lists the location, sampling method and likely archaeological periods of each of the recorded sites and table 2 provides more detailed information on the size, area and features of the cave sites.

Whilst we were in the field, we were not given access to large-scale maps and UTM grid references and elevations were obtained using a hand-held GPS facility. Subsequently, we have been able to examine 1:25k. maps and this has allowed us to obtain more accurate readings. This accounts for the differences in grid co-ordinates and elevations between those presented in a

Site No.

Direction of Entrance width m. Covered area sq.m. Natural Floor part Roof Artificial Walls Density outlook ( ) = original ( ) = original chimney exposed collapse cuts present stone artefacts (multiple numbers = multiple chambers)

1

E

9

100

x

x

2

NW

20

268 (328)

x

x

x

x

3

N

18

92 (124)

x

6

W

16

116

7

W

10, 7, 5

20, 36, 8

x

low low medium

x

low

x

medium

8

W

13, 19 (40)

28, 112 (500)

x

low

9

NW

14, 10, 7 (42)

48, 60, 88 (416)

x

medium

10

N

4

48

11

NW

3, 14 (7, 14)

4, 60 (50, 80)

12

WNW

8, 4 (13)

24, 20 (156)

13

NW

4 (9)

24 (80)

x

x

low x x

high

x

low

15

N

20

128

x

x

16

NW

12

204

x

x

17

N

10, 10

152

19

NW

8

80 (108)

x

21

S

13

108

x

22

S

20

112

23

S

32

212

x

29

SE

12

40

x

30

S

7

22

31

NW

2

34

33

SE

6

50

34

SW

5

240

35

N

2 (18)

14 (60)

36

NW

6

24

37

NW

8

30

39

SE, NE

6,5

50

40

SE

12

66

41

SE

16

61

42

S

44

80

high

x

low low

x

high

?

medium

?

low low

x

x

high

x

low

x

high

x

medium

x

medium

x

low

?

medium x

x

x x x

x

low low low low high

Table 2—Sakçagözü survey—size, area and features of cave sites.

LOWER AND MIDDLE PALAEOLITHIC Lower and Middle Palaeolithic industries involving biface production and the manufacture of tools from non-prepared and prepared cores, were found at several localities along the higher fluvial terraces of the √çerisu Valley. This was in the survey area lying 6 km to the south-west of Sakçagözü, where the river drains through

foothills between the main escarpment and the floor of the rift valley (fig. 3). A dense and broad spread of material was found over the highest terrace at Dörtevler which lies on the east bank of the √çerisu (Sak 45). Much of this material showed signs of rolling or transport damage and is likely to derive from further upstream.

149

A. GARRARD, J. CONOLLY, J. McNABB, N. MOLONEY

Differential staining and patination (and in one case reflaking), suggests multiple episodes of activity which probably occurred at intervals over an extremely long time period. A more localised and non-abraded assemblage was found 1 km to the south of Dörtevler, at Sak 44. This artifact scatter was found adjacent to an active spring in a minor tributary valley of the √çerisu. It is unlikely that the artifacts have moved far from their place of manufacture, but as with all surface sites some showed signs of damage from animal trampling and other post-depositional disturbance. Differential patination indicated that the material from this site also represented multiple episodes of activity.

down-slope movement and other post-depositional disturbance. The assemblage from Sak 14 was described in some detail by Moloney (in Garrard et al., 1996b: 65-66). Although the nodules of raw material available in the Emirler region were of a larger size than in the √çerisu Valley, core types were of a similar range including parallel flaked single (and occasionally opposed) platform cores (fig. 7 no.3), alternately flaked and globular types. Levallois cores included radial and laminar types (fig. 7 no.4; and Garrard et al., 1996b, fig. 5, no.7). Raw material was obviously readily available and many of the cores retained substantial cortex and were only partially reduced. The end products of levallois production varied from flake-blades, to oval flakes to points (see Garrard et al., 1996b, fig. 5, nos 2-4). A number of retouched flakes and flake-blades occurred at Sak 14. The retouch was often limited to the dorsal surface and to one edge and was usually of abrupt or semi-abrupt type. Tool forms included non-standardised forms, scrapers, denticulates and notches. The bifaces from Sak 14 and the Emirler Valley were primarily made on large flakes, but otherwise shared similar features to those from the √ çerisu Valley. There was very little standardisation, with end forms varying from ovate and discoidal, to amygdaloid, cordiform and ficron. Cortex remained on many (particularly at the butt end), and the edges were often sinuous. The assemblage from Sak 14 also included trihedral picks and flake cleavers (Garrard et al., 1996b, fig. 4, nos 1-3). Although virtually all the artifacts were made from local chert, one of the bifaces from Sak 14 was made from basalt, of which the nearest source was in the rift valley 6-7 km to the north (Garrard et al., 1996b, fig. 5, no.8). During the survey, 30 cave sites were recorded with prehistoric material, and whilst only 2 contained bifaces, 16 contained the products of levallois technology. Many of the latter, were either located along the escarpment to the north-east of Sakçagözü or in the lower sections of tributary valleys cutting back into these hills. These included a series of low-lying caves in travertine formations to the immediate north-east of Sakçagözü (Sak 6, 7, 8, 9) and a much higher level set of caves above the villages of Kütüoba and „atırhöyük (Sak 1, 3, 10, 12, 13, 16). The majority of the high level caves would have required a steep climb to reach them from the floor of the rift and would have been much more accessible from the plateau above. Further high level caves with levallois material were found in the Emirler Valley (Sak 19, 29, 31) and intermediary level caves in the Kepirseki and Evri Valleys further to the north-east (Sak 33, 34, 35). Levallois products from some of these sites were illustrated in Garrard et al., 1996b (fig. 5 nos 5-6).

The mixed Lower and Middle Palaeolithic assemblages from the two sites shared quite a lot in common. The bifaces were generally small and made on cobbles. There was very little standardisation or attempt at symmetry, and most showed little shaping beyond the large scars associated with the primary stages of manufacture (fig. 6). Most had cortex attached at their butt ends. Their edges varied from straight to sinuous and their overall shape from ovate to pointed (including amygdaloid and cordiform types). Amongst the nonprepared cores, there was a predominance of parallel flaking (often from a single platform), but alternate flaking was also frequent. Levallois cores were commoner at Sak 45 and included both laminar and radial types (fig. 7 nos 1-2). The latter included both recurrent and non-recurrent forms. No certain retouched tools were collected from these sites, but levallois endproducts in the form of points, flakes and flake-blades were present. Substantial open sites with Lower and Middle Palaeolithic material were also found in the Emirler (Sakizli) Valley (Sak 18, 32, 38). This is a narrow, steepsided valley which cuts back into the hills from 12 km to north-east of Sakçagözü (fig. 3). It is likely to have formed a pass between the floor of the rift and the high plateau to the east and has nodular chert outcropping along its base. It is clear from artifactual debris along the floor of the valley, that this was being used for stone tool manufacture from the Lower Palaeolithic through to the Neolithic and later. A fourth major spread of Lower and Middle Palaeolithic material was found on a low pass between the Emirler drainage and the Rift Valley in the vicinity of „atırhöyük (Sak 14). Nodular flint outcrops across this shoulder of land and was likewise being used for tool manufacture through all periods. This pass would also have been of interest for the wide views it provided across the rift valley to the west. The artefacts from each of these localities were abraded from localised 150

PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

In the areas we surveyed further east in the Gaziantep Plateau, there was a considerable fall-off in evidence for Lower and Middle Palaeolithic activity. Thus no material of this age was found in caves or open areas surveyed near Atalar, Kartalköy, and Terken (fig. 2). One possibility is that this may relate to the distance from chert sources, most of which are found in a narrow band, within 3 km of the rift escarpment. If one travels 30-40 km further east (well beyond our survey area), extensive local chert is available around Dülük, Gaziantep and in some of the western tributaries of the Euphrates such as the Nizip Valley. Many Lower and Middle Palaeolithic sites have been recorded from these regions (Bostancı, 1961-1962; Yalçınkaya, 1981; Minzoni-Déroche, 1987; Minzoni-Déroche et Sanlaville, 1988).

elephant remains which may relate to the Middle or early Upper Pleistocene. These had been recovered by farmers from swamp deposits along the western shore of the Gavur Gölü and field identification suggests that they might belong to the Straight-tusked elephant Palaeoloxodon antiquus. Further Proboscidian remains from this area are on display in the Karamanmara{ and the Ankara MTA Museums and these may belong to more than one species. Unfortunately, we have no information on whether human activities may have been associated with these carcasses. The scarcity or absence of identifiable Lower and Middle Palaeolithic artefacts from survey areas which were more than 4-5 km from the chert sources in the Sakçagözü region is intriguing. At present there are no obvious geomorphological factors to explain the pattern, although much more extensive survey is required. There is a possibility that the pattern reflects hominid curation of chert raw material whilst at a distance from the nearest chert sources or perhaps an increased use of other materials for their tool-kit which have not survived or been recognised. Alternatively the pattern may relate to differential use of the diverse habitats in this region.

Returning to the Sakçagözü region, there was also a conspicuous fall-off in evidence for Lower and Middle Palaeolithic activity as one moved west across the floor of the rift valley. Although a number of the survey areas were located around the former Gavur Gölü and Kara Gölü lakes and on ancient serpentine, limestone and basalt land surfaces (fig. 2), no artefacts were found from these early periods. We were however shown fossil

UPPER AND EPI-PALAEOLITHIC ACTIVITY In contrast to the Lower and Middle Palaeolithic, very few sites were found in the survey areas which could be confidently ascribed to the Upper and EpiPalaeolithic time range. This probably relates in part to the difficulties of dating material from mixed surface assemblages. A number of the core and tool production methods developed in the Upper Palaeolithic were of course still in use in the Neolithic, a period for which we have a much greater range of diagnostic evidence from this region.

6-7 km further east and near the village of Eski Evrı (Sak 33, 34). It is one of the latter sites (Sak 33), which contained the best evidence for Epipalaeolithic occupation in the region. A mixed assemblage of probable Middle and Epi-Palaeolithic elements was recovered from the surface, and some of this material is illustrated in figure 8. The earlier period would seem to be represented by artifacts such as the levallois point and perhaps the flake scraper and piercer (fig. 8 nos 1-3) and the later by the bladelet cores and end scrapers on blades (fig. 8 nos 4-7). No bladelet tools were found but these are often difficult to locate without sieving surface deposits.

Those sites which had potential Upper and EpiPalaeolithic material are shown on figure 4. It will be seen that there are a cluster of localities between 8-10 km to the north-east of Sakçagözü. Several of these are high level caves overlooking the rift valley (Sak 10, 12, 13), four more are high level caves in the lower drainage of the Emirler (Sak 19, 29, 30, 31) and the remaining two were amongst the multi-period open workshop sites in the Emirler region which are located adjacent to chert sources (Sak 14, 18). A further pair of cave sites were found in a tributary drainage of the rift

If one looks beyond the Sakçagözü region at the high rainfall belt of north-western Syria and adjacent areas of Turkey there is a similar sparsity of known Upper and Epi-Palaeolithic sites. The published sites are all caves, these being Merdivenli (First Cave) and Üçagızlı on the southern Hatay coast („enyürek and Bostancı, 1958; Minzoni-Déroche, 1993; Kuhn et al., 1999), Dederiyeh and some adjacent caves in the Afrin

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A. GARRARD, J. CONOLLY, J. McNABB, N. MOLONEY

Valley (Muhesen, et al., 1988), „arklı (Dülük) Cave near Gaziantep (Bostancı, 1983) and Direkli (Döngel) Cave near Karamanmara{ (Kökten, 1960). No Upper and EpiPalaeolithic material was found during surveys of the Qoueiq, Nahr el Kebir and Orontes Valleys in north-western Syria (Sanlaville, 1979; Copeland, 1981; Sanlaville et al., 1993). If one moves much further south to the Mount Carmel region of north-western Israel where very intensive survey was undertaken by Olami and colleagues over a ten-year period, a parallel pattern of site density was found. Thus 119 localities are known with Middle Palaeolithic material (c. 50 in situ), 5 with Upper Palaeolithic, 13 with Epipalaeolithic (c. 10 in situ) and 125 with Neolithic (c. 105 in situ) (Olami, 1984: 191). All the Upper Palaeolithic material in this region was also found in caves. By contrast, surveys undertaken in open wooded, steppe and oasis habitats such as the Jordan Valley (Schuldenrein and Goldberg 1981; Edwards et al., 1996), the El Kowm and Azraq Basins (Cauvin et Coqueugniot, 1988; Garrard, 1998) and the Negev and Sinai (Goring-Morris, 1987) have revealed far higher densities of open-air Upper and Epi-Palaeolithic sites.

Epi-Palaeolithic open air sites in the region under consideration in this article. The first obviously relates to the considerable difference in time span between the periods in which Lower and Middle Palaeolithic and the later industries were being produced. A second relates to the impact of geomorphological factors. Many of the Lower and Middle Palaeolithic open sites found in survey have been buried and subsequently reexposed by erosional processes and some will have gone through several such cycles. However any potential late Palaeolithic open sites could remain deeply buried in late Pleistocene or early Holocene sedimentary sequences. It is also however possible that the low density of later Palaeolithic sites reflects a genuine demographic or behavioural difference. Under certain environmental conditions, these areas may only have sustained relatively low populations with communities living in small group sizes with a high degree of mobility. It is always going to be easier to find traces of ephemeral occupation in caves than in open air situations. In the Sakçagözü region one would have expected lower populations, in periods of highest effective rainfall when forest cover would have been very extensive. This would have included interstadial events during the early Upper Palaeolithic and during the late Epi-Palaeolithic time ranges.

Apart from the difficulties of artifact recognition, there are several other factors which may account for the relatively poor visibility or representation of Upper and

PRE-POTTERY NEOLITHIC ACTIVITIES AND SETTLEMENT No obvious evidence was found for PPNA activities or settlement in the survey areas. Similarly there is no evidence from other sections of the high rainfall belt extending from Lebanon to the Anti-Taurus Mountains. This may relate in part to the recognition of surface material, but thick forest in the terminal Pleistocene and early Holocene may also have been a significant factor. Known PPNA and contemporary sites in Western Asia are largely restricted to the more openwooded, moist steppe and oasis environments such as were found in the Euphrates Valley, the Damascus Basin and the Jordan Valley. The nearest site with a potential PPNA assemblage is Tell Qaramel in the Qoueiq Valley to the north of Aleppo (Copeland, 1981). Beyond that the nearest sites are along the Euphrates (e.g. Mureybet and Jerf el Ahmar, Stordeur, 2000).

this map shows all sites with potential early and late Neolithic material). The most impressive of these settlements was Sak 4/5, a hitherto unknown 2-hectare site spread across a spring-deposited travertine cone at the north-eastern end of Sakçagözü village (described in more detail below). Traces of Ubaid ceramics were also found on its surface. Two further open-air spreads of material were found on terraces in the ∫çerisu Valley (Sak 43 and 48). The latter, which is located just upstream from the village of Atmalı, also contained a Halafian element in its assemblage. A further open-air site was spread across the lower slopes of an igneous bluff beside the Kara Gölü. This lay immediately south of Gercin Höyük (Sak 25). Traces of naviform technology were found in two caves: one near Hortlar in the √ çerisu valley (Sak 42) and the other just north-east of Sakçagözü village (Sak 6). Naviform cores were also collected from the extensive multi-period flaked stone production site adjacent to chert outcrops in the Emirler Valley (Sak 18).

Evidence for PPNB activity was however recognised from 5 open-air and 2 cave sites in the survey region. The main localities are circled on figure 5 (note

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PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

As was mentioned in the introductory section, because of time and resources, no systematic survey was undertaken of the many höyüks in the floor of the rift valley. Earlier surveys of the Gaziantep sector of the valley had not reported Aceramic Neolithic material (du Plat Taylor et al., 1950; A l kım, 1969), and it was not recorded by Carter from her more recent surveys of the Karamanmara{ sector (Carter, 1995; 1996). However, during a casual inspection of a number of the höyüks across the plain to the west of Sakçagözü, a Byblos point was collected from the base of Songrus Höyük (otherwise best known for its Hittite remains—SH on fig. 5) and as was noted above, PPNB material was also found adjacent to Gercin Höyük (Sak 25). It is therefore quite possible that occupation from this period does lie at the base of some of the many höyüks in the floor of the rift.

debitage face. Others possessed a crest but only had a single striking platform (Garrard et al., 1996b, fig 6, no.2), which seems to be a variant on the naviform method which was also well documented at the late PPNB site of Hayaz Höyük 140 km to the north-east on the Euphrates (Roodenberg, 1989). There were also noncrested single and opposed platform blade cores and a range of flake cores. Diagnostic tools included a number of Byblos-type points and an upsilon-blade (Garrard et al., 1996b, fig 6, nos 6, 8-9). There was no evidence of microlithic elements, which are characteristic of some early PPNB sites in south-eastern Turkey (Özdo©an and Balkan-Altı, 1994). On the basis of widespread comparisons, Conolly argues that the site probably represents a western variant of late PPNB traditions in the Euphrates region (see M-C Cauvin, 1988; 1994; Roodenberg, 1989; Balkan-Atlı, 1994 for more information).

Returning to Sak 4/5, the assemblage from this PPNB site was described in some detail by Conolly (in Garrard et al., 1996b: 67-71). In brief, a large sample of artifacts was collected from a series of transects across the north-eastern side of the site and selective collections were made from the south-west. The majority of the flaked stone assemblage was made from local cherts and the high proportion of cortical surfaces on debitage indicates that primary production was undertaken at the site. There were also a small number of obsidian artifacts, and several ground/polished axes made from the local serpentine (Garrard et al., 1996b, fig 6, nos 4-5). Blade cores were well represented in the core assemblage, and several are of naviform-type with opposed platforms and a defined crest opposite the

The PPNB is therefore the first period for which we have any evidence of settlement from the floor of the rift valley. Further survey is clearly required and it would be intriguing to undertake excavations on PPNB sites in this region to determine at what stage plant cultivation and animal herding became established in this region (cf. Garrard, 1999; Peters et al., 1999; Willcox, 2000). With the extensive forest cover likely in the terminal Pleistocene and early Holocene, it is unlikely that this was a natural habitat zone for wild cereals and pulses or for wild sheep, although wild goat may have inhabited the more craggy habitats in the Amanus Mountains and on the western side of the Gaziantep plateau (Uerpmann, 1987; Hillman, 1996).

CONCLUSIONS For various reasons, ranging from political circumstances to the impact of agriculture and forestry on site visibility, we know considerably less about Palaeolithic and Aceramic Neolithic settlement patterns and resource use in the high rainfall habitats of the central and northern Levant (stretching from the Lebanon to the Anti-Taurus Mountains) than we do from the more open wooded, riverine and steppic regions. With the exception of the surveys of terrace sequences undertaken in north-west Syria by Sanlaville and his colleagues (Sanlaville, 1979; Sanlaville et al., 1993) no one has initiated multi-period Pleistocene and early Holocene palaeoenvironmental and archaeological landscape projects, such as have been undertaken in central Syria, or in eastern and southern Jordan or in

various parts of southern Israel and Sinai (see for example the Azraq Project: Garrard et al., 1996a; Garrard, 1998). The Sakçagözü Project was initiated to investigate landscape and resource use in the north Levantine rift valley and adjacent highlands between the Lower Palaeolithic and the end of the Aceramic Neolithic. The long-term intention was to undertake a detailed geomorphological and archaeological survey, and to excavate soundings at a number of localities to establish a local chronology and to investigate adaptations to this high rainfall region between the Euphrates and the Sea. The two preliminary survey seasons demonstrated the richness and potential of the region for a project of this 153

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kind, but unfortunately permission could not be obtained to undertake soundings at the key sites located during surface survey. For this reason the project was put “on-hold”, but hopefully it will one day be possible to develop the programme further.

No certain evidence was found for PPNA or early PPNB sites and this is also true of other areas in the high rainfall belt. This could well relate to the density of forest in this area at the beginning of the Holocene. Sites of potential middle and late PPNB age were found and these included localities in the floor of the rift valley, where no Palaeolithic sites had been recorded. Although earlier mound surveys had not identified Pre-Pottery Neolithic material, we found diagnostic artifacts adjacent to two of the höyüks and there needs to be a much more intensive mound survey by a team familiar with the lithic technology of this period. In the longer term it will be interesting to excavate PPNB sites in this region to compare the development of cultivation and animal herding with that in the open-wooded and moist steppe belt running from east of the Euphrates to southern Jordan, which was the natural habitat of many of the plant cultivars (Hillman, 1996). One suspects that there was a delay in the emergence of agro-pastoralism in the more forested region, and that hunting and gathering continued as a dominant subsistence base until relatively late in the Neolithic.

The preliminary survey demonstrated that there is an abundance of Lower and Middle Palaeolithic material in the √çerisu and Emirler river valleys which drain from the escarpment on the eastern side of the rift valley. Levallois material was also found in many caves in this vicinity. Although there were differences in the raw material available in the √ çerisu and Emirler regions (between river cobbles in the former and nodular chert outcrops in the latter), there were similar patterns in core and biface technology. There was a noticeable fall-off in the visibility of Lower and Middle Palaeolithic material at a distance from chert sources, and no material was found beyond 4-5 km. At present there are no obvious geomorphological reasons for this and one wonders if it could relate to aspects of hominid behaviour such as increased curation of chert artefacts in these regions, the use of other raw materials for their tools which have not survived or been recognised, or to differential use of the landscape and its varying resources.

Aknowledgements We are very grateful to the following organisations for their support of the field project: the British Institute of Archaeology at Ankara (BIAA), the General Directorate of Monuments and Museums in Ankara, and the Museums in Gaziantep and Karamanmara{. Our thanks also go to the funding bodies which included BIAA, the British Academy, the Society of Antiquaries, the Prehistoric Society, the University of London and the Institute of Archaeology UCL. We would like to give very special thanks to our research collaborators, Martin Bates (geomorphologist) and Katherine Wright (ceramicist), and to our other field staff who included Atakan Güven, Tom Pollard, Debra Sabo and Sunil Nandha. Thank you also to Çi©dem Eissenstat for help with cartographic data.

Very little diagnostic evidence was found for Upper or Epi-Palaeolithic type industries in the open areas surveyed and there were only a very few caves with material which may belong to these periods. Open-air sites of this time range are also very poorly known from elsewhere in the high rainfall belt between Lebanon and southern Turkey. This contrasts with similar surveys undertaken in more modest rainfall environments such as the Jordan Valley, or in much drier areas such as the Syrian and Jordanian steppe and the Negev and Sinai. Although it may relate in part to problems of artifact recognition from mixed surface sites and also to geomorphological factors and agricultural disturbance, one also wonders if it may reflect genuine demographic or behavioural differences, which relate to the more forested landscapes of the high rainfall belt between Lebanon and the Anti-Taurus Mountains.

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PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

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PALAEOLITHIC-NEOLITHIC SURVEY IN THE SAKÇAGÖZÜ REGION OF THE NORTH LEVANTINE RIFT VALLEY

Fig. 1—Rainfall map of the Levant and southern Turkey (based on Hours et al., 1994: map 4) showing location of Sakçagözü.

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Fig. 2—Sakçagözü Survey. Map showing areas surveyed. I = ¡slahiye; N = Nordaªı; S = Sakçagözü; T = Türkoªlu

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Fig. 3—Sakçagözü Survey. Distribution of potential Lower and Middle Palaeolithic sites. For town abbreviations see fig. 2.

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Fig. 4—Sakçagözü Survey. Distribution of potential Upper and Epi-Palaeolithic sites. For town abbreviations see fig. 2.

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Fig. 5—Sakçagözü Survey. Distribution of potential Neolithic sites. For town abbreviations see fig. 2. SH: Songrus Höyük; CH: Coba Höyük.

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Fig. 6—Lithic artifacts from Sak 44 and 45 (no.1: Sak 44 biface; nos 2-3 Sak 45 bifaces).

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Fig. 7—Lithic artifacts from Sak 45 and 18 (no.1: Sak 45 radial non-recurrent levallois core; no.2: Sak 45 laminar levallois core; no.3: Sak 18 parallel flaked core; no.4: Sak 18 laminar levallois core).

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Fig. 8—Lithic artifacts from Sak 33 (no.1: levallois point; no.2 flake scraper; no.3 piercer; nos 4-5 end scrapers; nos 6-7 bladelet cores).

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LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

Éric BOËDA 1, Marie-Agnès COURTY 2, Nicolas FEDOROFF 3, Christophe GRIGGO 4, Ian G. HEDLEY 5, Sultan MUHESEN 6 RÉSUMÉ Le site d’El Meirah, situé dans le bassin d’El Kowm à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Palmyre dans la steppe syrienne, présente une succession de dépôts lacustres recouverts de niveaux gypseux. La séquence stratigraphique présente, du sommet à la base, des horizons archéologiques attribuables à du Kébarien géométrique, du moustérien et de l’Acheuléen. La couche acheuléenne est datée par paléomagnétisme vers 700 000 ans. Le matériel comprend des trétraèdres et des trièdres. Les parties transformatives de ces objets sont uniques ou multiples, alors réparties sur les bords. On y décompte des outils appointés aux bords de longueurs inégales, des tranchants transversaux de dimensions différentes et des bords retouchés. La comparaison de cet ensemble avec le matériel de Latamné révèle une certaine ressemblance, bien que de facture technique plus ancienne que ce dernier. La présence de cette tradition acheuléenne dans la steppe syrienne atteste que les espaces acheuléens sont bien plus vastes que l’on ne le soupçonnait jusqu’à maintenant, témoignant d’une diffusion très ancienne des populations acheuléennes issues de migrations venant d’Afrique où de populations anciennement implantées au Proche-Orient et ayant évolué sur place et diffusées très rapidement ; cette dernière solution étant la plus appropriée pour expliquer ce type de site à cette période et en ce lieu.

ABSTRACT The site of El Meirah, situated in the El Kowm basin about sixty kilometres north-east of Palmyra in the Syrian steppe, presents a succession of lake deposits covering the gypsum layer. The stratigraphic sequence comprises, from top to bottom, archaeological horizons attributable to the geometric Kebarian, the Mousterian and the Acheulian. The Acheulian layers are dated by palaeomagnetism to 700,000 years. The material includes “tetraèdres” and “trièdres”. The transformative parts of these objects are unique or multiple, and when multiple are dispersed along the edges. Intentionally pointed tools have been found, some with unequal longitudinal edges, some with transverse cutting-edges, and others with retouched edges. A certain similarity is revealed in a comparison between this assemblage and the material from Latamné, even if the fracture technique is earlier in the latter. The presence of this Acheulian tradition in the Syrian steppe attests that the Acheulians occupied a wider area than was previously suspected. This provides evidence for either a very early diffusion of Acheulian populations migrating out of Africa, or for the ancient establishment of populations in the Near-East which evolved and diffused very rapidly; the latter possibility is the most appropriate for explaining this type of site in this period and region.

Le site d’El Meirah fut découvert en 1993 (Boëda et Muhesen, 1993). Il est situé à 5 km à l’est du village d’El Kowm, sur la rive gauche du wadi El-Mur.

Tout le long du talweg bordant ce wadi, les érosions holocènes ont créé de grandes échancrures perpendiculaires livrant des coupes stratigraphiques de

1.

Département d’Ethnologie et de Préhistoire, Université de Paris X-Nanterre, [email protected]

2.

Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, CNRS-CEA, [email protected]

3.

Dynamique des Milieux et Organisations spatiales, AGER, INA P-G, [email protected]

4.

OSUG-Grenoble 1, ESEP UMR 6636, [email protected]

5.

Laboratoire de Pétrophysique, Département de Minéralogie, Université de Genève, [email protected]

6.

Université de Damas, Faculté des Lettres, Département d’Archéologie, [email protected]

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

plus de 15 m de haut sur plusieurs centaines de mètres de longueur (fig. 1). C’est dans l’une d’entre elle que nous avons retrouvé, en stratigraphie, trois niveaux archéologiques pris dans trois complexes sédimentaires différents : Le premier est un horizon kébarien géométrique, très riche, situé à l’interface de deux ensembles gypseux composant le premier complexe sédimentaire. Le deuxième horizon n’est attesté que par la présence de quelques artefacts évoquant fortement un faciès moustérien, situé à l’interface de deux faciès sédimentaires correspondant à une alternance climatique, phénomène très fréquent dans ce deuxième complexe, épais de plus de 10 m. Le troisième horizon archéologique comprend de très nombreux artefacts lithiques (silex et calcaire), attribuables à un Acheuléen moyen ancien, et quelques ossements. Cet horizon est situé à la base du troisième complexe sédimentaire, tronqué à son sommet (fig. 2).

l’excursion « Big Lost » indique que le niveau à silex correspond à un âge de 700 ka. Si la bande d’argile entre le calcaire à « granules » et le calcaire sableux représente un hiatus, alors l’âge proposé doit être augmenté. Le matériel faunique recueilli dans le niveau acheuléen est peu abondant et en mauvais état de conservation. Il n’est, en effet, constitué que de 17 fragments dentaires ou osseux, qui présentent des surfaces fortement corrodées. P ar co n sé q u en t, seu ls 8 r es tes o n t été d ét er m in é s. Ils se répartissent comme suit : – Cervidé de taille moyenne : 3 restes * 1 fragment de dent jugale * 1 fragment de diaphyse proximale de fémur (longueur = 4 cm) * 1 fragment de côte (longueur = 7 cm) – Proboscidien indéterminé : 2 restes * 1 fragment de défense (longueur = 10 cm) * 1 fragment distal de diaphyse de fibula (longueur = 15 cm) – Hippopotame : 2 restes * 2 fragments de canine – Herbivore de grande taille : 2 restes * 2 fragments de côtes (longueurs = 6 et 8 cm)

Une analyse paléomagnétique préliminaire, effectuée sur ce dernier complexe, le plus ancien, a permis de dater cet horizon archéologique acheuléen, par référence à l’échelle des inversions du champ géomagnétique pendant le Quaternaire. Mais certaines parties de la stratigraphie n’ont pas pu être échantillonnées à cause de la fissuration de la roche. Tous les échantillons prélevés ont été imprégnés avec une solution de silicate de soude afin de les consolider pendant les manipulations au laboratoire. Par ailleurs, les sédiments d’El Meirah ont des rémanences magnétiques assez faibles (10-4-10-5 A/m) ce qui n’a pas facilité les analyses paléomagnétiques (fig. 3). Lors de leur désaimantation au laboratoire plusieurs calcaires ont montré un comportement complexe rendant difficile, voire impossible, l’identification de leur polarité magnétique. En conséquence, la position de la limite BrunhesMatuyama (780 ka) n’est pas nette. Cependant, sur la base de tous les échantillons, avec une polarité magnétique bien établie, nous sommes en mesure de considérer que cette limite se trouve près du sommet de la couche inférieure du calcaire blanc (hauteur 0,6 m). La présence d’un niveau avec une aimantation inverse vers 1,80 m dans le calcaire à « granules » correspond à une excursion géomagnétique dans le Brunhes, soit une brève inversion, dont plusieurs sont connues pendant cet intervalle de polarité dite normale, et que nous attachons à une excursion bien confirmée : « Big Lost » à 580 ka. Si la sédimentation a été ininterrompue, une interpolation entre la limite Brunhes-Matuyama et

La famille des Proboscidiens, pour le Paléolithique inférieur du Moyen-Orient, est représentée par plusieurs espèces qui constituent de bons marqueurs chronologiques (Hooijer, 1961). Cependant les restes dont nous disposons ne nous permettent pas de les reconnaître. La présence de l’Hippopotame est intéressante. En effet, cette espèce est inféodée à la présence de grandes étendues d’eau : rivières ou grands lacs. Ceci n’est pas incompatible avec la nature fluvio-lacustre des sédiments qui renferment le niveau archéologique d’El Meirah. Actuellement, ce site se trouve au centre de la Syrie, dans un environnement steppique et à plus de 100 km de l’Euphrate. Un tel contexte est incompatible avec la présence de l’Hippopotame. Le contexte environnemental de la région d’El Meirah, au Paléolithique inférieur, était donc complètement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Les vestiges fauniques d’El Meirah sont étroitement associés au niveau archéologique reconnu dans ce site. Leur présence est donc directement liée à une occupation humaine.

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LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

INTERPRÉTATION PALÉOENVIRONNEMENTALE sur l’Holocène 7. Aucune croûte gypseuse plus ancienne n’a été observée dans le bassin d’El Kowm. Néanmoins Sellami (1992) a observé dans des niveaux du dernier cycle glaciaire du site d’Umm el Tlel des fantômes fréquents de cristaux de gypse lenticulaires.

Le site acheuléen d’El Meirah en plus de son caractère exceptionnel sur le plan de la préhistoire constitue un des rares endroits au Moyen-Orient où l’on peut trouver une série stratigraphique du Pléistocène remontant à la limite Brunhes-Matayama. L’objectif de ce travail est de restituer les conditions environnementales ayant régné autour de ce site et, plus généralement, dans l’ensemble du bassin d’El Kown au cours du Pléistocène moyen et supérieur, plus particulièrement au moment de l’occupation acheuléenne. Le bassin d’El-Kown est un anticlinal érodé dont le substratum est constitué par des calcaires du Maastrichtien (Oufland, 1966) au fond duquel sourdent des eaux artésiennes à 28°C, aujourd’hui activement exploitées. Une première étude du Quaternaire et de la géomorphologie de ce bassin a été effectuée par Besançon et al. (1981), qui ont souligné l’originalité de ce bassin dans le désert syrien en raison de la présence de sources dans un bassin endoréique.

7.

Deux croûtes gypseuses superposées (la croûte supérieure se scindant en trois sous-niveaux numérotées du haut vers le bas : 1-1, 1-2 et 1-3) sont identifiables dans les coupes les plus complètes, comme celle d’El Meirah. Le sous-niveau supérieur 1-1, jaune, épais à El Meirah de 50 cm, recouvert par une croûte cryptogamique centimétrique, est caractérisé sur les 10 cm supérieurs par un faciès gypso-micritique hétérogène, induré. Au-dessous, l’encroûtement est là sous forme d’un faciès homogène, à cristaux de gypse aux formes arrondies, soulignés par un liseré micritique gris, distribués de façon aléatoire dans une masse gypseuse microcristallisée. D e s chenaux millimétriques, fréquents, sont comblés par du gypse cryptocristallin, et plus rarement par du gypse lenticulaire grossier.

L’Holocène et le Pléistocéne terminal du bassin d’El Kowm et du site d’El Meirah (fig. 2) Le bassin d’El-Kowm est recouvert, à l’exception de la sebkha, de façon uniforme de croûtes gypseuses dont l’épaisseur peut atteindre quelques mètres. Ces croûtes masquent les sédiments antérieurs qui ne sont visibles que dans de rares entailles de wadis, c’est par exemple le cas du site d’El Meirah. La mise en place des croûtes gypseuses est datée de façon relative par des industries. Ainsi à Umm el Tlel, le sommet du niveau supérieur des accumulations gypseuses est contemporain des niveaux PPNB et PPNA (Molist et al., 1987-1988 ; Molist et Cauvin, 1990). Le gypse a donc continué à s’accrétionner au début de l’Holocène pendant le premier optimum humide dans le bassin d’El Kowm. Les artéfacts du Kébarien géométrique (datés d’environ 14 000 BP) reposent toujours sur la croûte gypseuse inférieure alors que les niveaux moustériens sont nettement antérieurs à l’accrétionnement du gypse (env. 35 000 BP). La gypsification des paysages du bassin d’El Kown est donc un phénomène caractéristique du Pléistocène terminal (stade isotopique 2) débordant

Le passage au sous-niveau 1-2, blanc, à texture sableuse, faiblement cohérent, est progressif. Ce sous-niveau présente un faciès de grands cristaux de gypse aux contours arrondis, avec un très fin liseré micritique, perforé par plusieurs générations de chenaux remplis de gypse lenticulaire. Des fragments de calcaires maastrichtiens sont présents, décroissant de la base au sommet (de 15 à 5 %). Le sous-niveau 1-2 repose en contact brutal sur un faciès gypso-carbonaté, (sous-niveau 1-3), dense, à nombreux chenaux, lui aussi caractérisé par des cristaux lenticulaires aux formes arrondis. Le contact avec la croûte inférieure (correspondant à l’occupation kébarienne) est caractérisé par des fragments micritiques millimétriques, sub-arrondis, riches en petits débris charbonneux et en fragments osseux tandis que le gypse à ce contact est sous forme de cristaux lenticulaires assemblés en rosaces et caractérisés par une dissolution périphérique et des imprégnations organiques diffuses. Un lit noir centimétrique s’individualise au sommet induré de la croûte inférieure, auquel sont associées des taches brunes. La croûte gypseuse inférieure, épaisse de deux mètres environ, massive, mais de faible cohésion, est caractérisée par un faciès gypseux à imbrication de plages à grands cristaux souvent assemblés en rosaces et de plages finement cristallisées gypso-calcitiques. Des fragments de calcaires maastrichtiens et de micrite sont fréquents. Des chenaux verticaux colmatés par de gros cristaux de gypse sont également présents.

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Interprétation paléoenvironnementale des croûtes gypseuses

croûte inférieure traduit une complète recristallisation post-dépositionnelle ce qui indique une humectation importante du sol, bien que le drainage reste négatif. Les précipitations sont donc significatives pendant la saison froide avec une forte reprise évaporatoire pendant la saison chaude. Les caractères climatiques pendant la sédimentation du gypse ont donc varié sensiblement. De même, le lit noir centimétrique à sommet induré de la croûte inférieure et les taches brunes correspondent à un épisode humide au cours duquel le gypse s’est partiellement dissous tandis qu’une végétation abondante s’installait. De plus l’accrétion du gypse a été discontinue. Ainsi l’occupation kébarienne géométrique, localisée entre les croûtes inférieures et supérieures, correspond à un arrêt important de sédimentation du gypse tandis que les fragments micritiques, sub-arrondis, riches en petits débris charbonneux, ainsi que les fragments osseux observés sur cette surface indiquent une intense érosion éolienne au moment de la reprise de la sédimentation éolienne (sous-niveau 1-3). Le contact brutal entre les sous-niveaux 1-2 et 1-3 correspond aussi à une reprise violente de l’érosion éolienne.

La sebkha d’El Kown, située dans la zone la plus basse du bassin, est la source principale des croûtes gypseuses. Les fragments de calcaires maastrichtiens présents dans les croûtes l’attestent. L’alimentation de ces croûtes à partir de sebkhas plus lointaines, par exemple celle de Palmyre, mais aussi en provenance des dépôts gypseux de la vallée de l’Euphrate, ne doit pas être exclue. À l’heure actuelle, on observe au fond de la sebkha d’El Kowm à nu les calcaires maastrichtiens, en voie de fragmentation (observable aux échelles microscopiques) par le gypse et des sels plus solubles. Les fragments de carbonates et les cristaux de gypse sont constamment déblayés par le vent, ce qui empêche les débris de s’accrétionner sur place. À l’heure actuelle la sebkha d’El Kown est, pour l’essentiel, alimentée par des eaux de source qui s’y évaporent, induisant une sursaturation en gypse qui précipite. Des eaux de ruissellement riches en matières en suspension ne semble guère y parvenir. Au cours de l’Holocène, à l’exception du premier optimum humide, on constate l’absence de dépôt de gypse significatif dans le bassin d’El Kowm, ce qui signifie une accrétion faible de gypse dans la sebkha et aussi l’absence de vents violents. Au cours de cette période, la surface du sous-niveau supérieur, 1-3, a recristallisé sur seulement 10 cm d’épaisseur ce qui indique un régime hydrique aride tout au long de l’Holocène avec une pénétration des eaux de pluie limitée à 10 cm.

Les conditions environnementales pendant la mise en place des croûtes gypseuses étaient évidemment défavorables à l’installation de l’Homme. Les phases de reprise de l’érosion éolienne après une période d’accalmie correspondent à un départ des hommes vers des lieux plus favorables.

Le gypse et les carbonates qui l’accompagnent dans les croûtes gypseuses sont d’origine éolienne. Cette origine est attestée par la distribution uniforme, sans relation avec la topographie, des croûtes gypseuses dans le paysage, par les fragments de calcaires maastrichtiens présents dans ces croûtes et par l’arrondi dû à l’érosion éolienne des cristaux lenticulaires de gypse observé dans la croûte supérieure (le gypse de la croûte inférieure est entièrement sous des formes de recristallisation). Ces croûtes gypseuses ont une double signification : (1) un apport important d’eaux riches en gypse dissous dans la sebkha, mais un assèchement de celle-ci pendant l’été, (2) des vents suffisamment violents pour transporter par saltation des cristaux de grande taille. La conservation des cristaux arrondis dans la croûte supérieure indique l’absence de transformation post-dépositionnelle, c’est-à-dire un climat hyper-aride pendant leur accrétion. Au contraire l’absence de ces cristaux arrondis dans la

Les affleurements naturels du Pléistocène supérieur antérieurs aux croûtes gypseuses dans le bassin d’El Kowm sont rares ; en général, ce sont des cailloutis fluviatiles visibles dans des entailles de wadis sous les croûtes gypseuses tandis que ceux du Pléistocène moyen ne sont connus qu’au site d’El Meirah.

Le Pléistocène moyen du site d’El Meirah

À El Meirah, le Pléistocène moyen se présente sous forme de niveaux calcaires (les faciès crayeux sont prédominants, il existe aussi des calcaires lacustres massifs ou rognonneux) à intercalations marneuses, voire d’argiles (fig. 2). Un niveau d’argiles III à la base de la coupe est lité et contient du gypse. Les variations latérales de faciès sont importantes. À la différence des sites archéologiques situés à l’emplacement de sources comme les sites d’Umm El Tlel et d’El Kowm, le Pléistocène d’El Meirah ne renferme pas de lits noirs détritiques et tourbeux. 168

LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

À El Meirah, sous les niveaux gypseux, les différents niveaux ont été regroupés en deux ensembles qui sont caractérisés par les caractères macro- et micromorphologiques suivants, avec du haut vers le bas :

nucléus formé de carbonates micritiques à microsparitiques ou autour de grains de quartz). De grandes plages de faciès à fantômes de gypse lenticulaire, ainsi que des plages à faciès microsparitique sont également présentes. Des grains grossiers, arrondis, de glauconie, de fragments siliceux et de calcaires maastrichtiens sont présents (5 % environ). – Un niveau brun qui diffère du précédent par une micrite plus dense associée à un faciès en pellets millimétriques. Les plages à faciès fantô-gypsiques aux contours diffus sont abondantes. La population sableuse, quelques pour cent, est constituée de grains de glauconie, de quartz et de calcaires maastrichtiens. – Un niveau carbonaté massif où sont localisés les bifaces acheuléens, caractérisé par un faciès micritique homogène, faiblement recristallisé, riche en plages carbonatées à faciès fantô-gypsique et en fragments de calcaires maastrichtiens.

1- L’ensemble supérieur I, d’une épaisseur moyenne de 1,50 m est d’aspect crayeux (dû à la micrite), caractérisé par une alternance de niveaux décimétriques blanchâtres, friables, et de niveaux plus cimentés et plus foncés. On distingue du haut vers le bas : – Un niveau blanc jaunâtre de faciès micritique, brun, très dense, fortement cimenté et finement fissuré. Il renferme d’abondants grains de micrite centimétriques à contour diffus avec des empreintes de fins cristaux de gypse lenticulaire, totalement dissous (fantômes), dont l’habitus est fossilisé par la micrite (faciès fantôgypsique) et quelques pour cent de grains de quartz subarrondis. À la partie supérieure de ce niveau, la micrite est transformée en un entassement dense de sparites biogéniques en association avec des plages jaunes isotropes et des imprégnations ferrugineuses. La porosité fissurale est comblée par du gypse lenticulaire grossier. – Un niveau blanchâtre micritique à assemblage complexe marqué par un micro-litage irrégulier. De rares grains de quartz ainsi que de nombreux fragments subarrondis, millimétriques, certains de faciès fantôgypsique, sont présents au sein de cette micrite. Des lits millimétriques, bruns à brun orangé, discontinus, sont également interstratifiés. Les lits les plus sombres contiennent de la matière organique ferruginisée, tandis que les lits clairs présentent une micro-porosité fissurale et renferment des plages isotropes jaunes. Quelques cavités sont comblées de gypse lenticulaire grossier. – Le niveau inférieur diffère par un faciès micritique massif, dense et homogène. Il renferme de nombreuses imprégations ferro-organiques brun orangé, quelques reliques de racines ferruginisées, d’abondants fragments mal triés de calcaires maastrichtiens. Le gypse lenticulaire est absent, à l’exception de quelques rares cristaux de gypse isolés. Les éclats moustériens sont localisés dans ce niveau.

Le suivi sur le terrain montre que l’ensemble II correspond à une paléo-cuvette dans laquelle l’ensemble I a sédimenté. Les transitions, à l’exception de celle de l’ensemble I à l’ensemble II, sont de type sédimentaire. Les hiatus sont difficilement identifiables.

Interprétation paléoenvironnementale des sédiments du Pléistocène moyen d’El Meirah Les ensembles I et II présentent une série de caractères communs dont l’interprétation est la suivante : – La micrite est de loin le faciès dominant dans la totalité des ensembles I et II. On considère que ce type de faciès résulte d’une précipitation chimique à biochimique en raison d’une sursaturation en bicarbonate de calcium présent dans des eaux libres. – Des fragments millimétriques de calcaires maastrichtiens comparables à ceux que l’on trouve dans le fond de la sebkha actuelle et dans les croûtes gypseuses. On doit donc supposer que ces fragments se sont formés dans une paléo-sebkha dont le fonctionnement était comparable à celui de l’actuelle sebkha, puis ces fragments ont été enlevés par le vent et distribués par saltation sur l’ensemble du bassin.

2- L’ensemble inférieur II, visible sur deux mètres, se présente comme une succession de niveaux métriques, blanchâtres, carbonatés, massifs, interstratifiés de bancs plus compacts et plus bruns. On y distingue du haut vers le bas : – Un niveau carbonaté, caractérisé par un faciès micritique dense à nombreux ooïdes algaires (en forme d’enrobage micro-lité de type algaire autour d’un

– Les grains de quartz subarrondis proviennent probablement d’un stock présent dans le bassin d’El Kowm, libérés lors des phases de dégradation de la végétation et transportés par saltation.

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– Les faciès fantô-gypsiques résultent dans un premier temps d’une précipitation de gypse in situ dont témoignent les cristaux de gypse lenticulaire en distribution aléatoire, au cours de phases pendant lesquelles l’eau du sol est sursaturée en gypse. Puis, dans un second temps, les cristaux de gypse sont dissous, mais l’habitus du cristal reste, d’où la morphologie en cavités lenticulaires. La sursaturation en gypse doit être considérée comme un indice d’aridité alors que sa dissolution traduit des précipitations abondantes.

Comme nous venons de le voir, l’étude sédimentologique ne permet pas de bâtir des séquences événementielles précises et donc encore moins de spéculer sur les âges des divers niveaux. L’industrie acheuléenne, présente dans un milieu de sédimentation de faible énergie, apparaît stratigraphiquement en place, fournissant un repère chronologique relatif. Par ailleurs, Ian Hedley a calé ce niveau à silex acheuléens par une étude magnétostratigraphique de reconnaissance qui placerait la limite Brunhes-Matuyama (780 ka) vers le sommet de la couche II-3 du calcaire blanc (correspond aux échantillons paléomagnétiques 8) (fig.3). La présence d’un niveau avec une aimantation inverse vers 1,80 m dans le calcaire à « granules », notre niveau I-2, correspond à une excursion géomagnétique brève dans Brunhes, que Ian Hedley rattache à une excursion bien confirmée, « Big Lost » à 580 ka. Les mesures de Ian Hedley permettent de conclure que cette série sédimentaire représente bien le Pléistocène moyen, mais ne contribuent pas en à affiner la stratigraphie.

– Des indices d’exondation et de milieu palustre ont été identifiés en plusieurs niveaux de l’ensemble I. Ce sont : * au sommet du niveau I-1, la micrite transformée en un entassement dense de sparites biogéniques en association avec des plages jaunes isotropes et des imprégnations ferrugineuses ; * au sein du niveau I-2, les lits sombres contenant de la matière organique ferruginisée et les lits clairs à micro-porosité fissurale et renfermant des plages isotropes jaunes ; * les nombreuses imprégnations ferroorganiques brun orangé, ainsi que quelques reliques de racines ferruginisées.

Conclusion Deux grands types de sédiments sont observables au site d’El Meirah. Les sédiments supérieurs, gypseux, qui couvrent l’ensemble du bassin d’El Kowm, sont d’apport éolien. Ils sont étroitement liés au fonctionnement de la sebkha et se sont formés au cours d’épisodes caractérisés par des vents violents et une forte aridité.

La hiérarchisation des traits et des faciès est assez délicate dans ces deux ensembles. Il est certain que nous sommes en présence de cycles nombreux, mais dont le nombre est indéterminable. Chaque cycle est caractérisé par les processus suivants : – une micritisation, phénomène traduisant un climat relativement humide et une évaporation modérée ; – une accrétion de gypse correspondant à un climat plus sec et une évaporation forte ; – une dissolution du gypse signifiant un retour de conditions humides ; – une érosion éolienne importante correspondant aux grains de quartz sub-arrondis. Pour chaque cycle, on doit envisager que la micrite s’accrétionne en premier lieu, tandis que l’accumulation de gypse se fait au sein de la micrite déjà accrétionnée. Les formes externes des faciès fantô-gypsiques sont diffuses, ce qui pourrait laisser supposer une accrétion du gypse in situ, mais un apport détritique ne peut être exclu. Les fragments de calcaires maastrichtiens et les sables quartzeux sont indiscutablement détritiques, mais leur hiérarchie par rapport à la micritisation est difficile à établir. Deux possibilités existent : soit l’apport détritique se produit pendant la phase de micritisation, soit les fragments et les grains pénètrent par gravité dans une micrite encore à l’état thixotropique.

Les sédiments inférieurs, pour l’essentiel carbonatés, datés du Pléistocène moyen, traduisent un fonctionnement différent du bassin d’El Kowm. En effet, ce bassin a été occupé par un lac mais son extension ne peut être extrapolée à partir du seul site d’El Meirah. Néanmoins la présence d’hippopotames permet de penser que les étendues lacustres couvraient des surfaces importantes. La nature des carbonates accrétionnés indique que ce lac était peu profond à El Meirah. À certains moments le site a été exondé. La présence des carbonates signifie aussi une alimentation du lac par des eaux saturées en bicarbonate de calcium, qui précipitait par voie biologique, et probablement aussi chimique en raison d’une évaporation du lac. On doit donc penser à un climat sub-humide fort différent du climat aride du Pléistocène terminal. La présence des silex acheuléens au sein d’un niveau calcaire massif signifie que l’homme a pu pénétrer dans ce milieu lacustre peu profond.

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LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

Les conditions environnementales n’ont évidemment pas été constantes à El Meirah au cours du Pléistocène moyen, d’une durée d’environ un demimillion d’années. À l’inverse du Pléistocène terminal, l’accrétion micritique ayant masqué une partie des indices d’aridification et probablement aussi des hiatus, il est impossible de reconstruire une stratigraphie corrélée avec les stades isotopiques et encore moins de reconnaître des témoins d’événements abrupts.

Néanmoins les reliques de faciès fantô-gypsiques et les sables quartzeux dans l’ensemble de ce Pléistocène moyen témoignent de l’existence de périodes plus arides caractérisées par la précipitation de gypse, signifiant une aridification, et la présence des sables quartzeux indiquant aussi une dénudation des paysages et des vents violents. L’existence de cailloutis observés dans d’autres wadis indiquent que des phases d’érosion se sont aussi produites au cours de ce Pléistocène moyen.

ANALYSE TECHNIQUE d’instrumentalisation et pour le ou les schème(s) d’utilisation on parlera de la recherche des processus d’instrumentation.

Les résultats que nous présentons s’appuient sur une analyse techno-fonctionnelle susceptible de rendre compte tout à la fois des schèmes opératoires de façonnage, de fonctionnement et d’utilisation. L’approche technologique se doit d’être globale, depuis l’acquisition des matières premières jusqu’à l’abandon des outils qui en sont issus ; se différenciant ainsi d’études parcellaires reposant sur la détermination de formes ou de modalités de façonnage, ou encore de la fonction d’une partie d’un biface. Cette approche globale se doit de rendre compte d’un outil en action (LeroiGourhan, 1964), sa dynamique étant intériorisée par la prise que l’opérateur exerce sur lui. Médiateur entre l’homme et la matière, moyen d’atteindre les buts de son action, l’outil est le lieu d’interactivités subtiles porteur d’un ensemble de contraintes techniques 8, sociales et esthétiques que nous devons décrypter, comportant un degré de difficulté supplémentaire, qui est d’avoir affaire à des objets pour lesquels on ne dispose d’aucun référent actuel. Pour obtenir de l’information capable de rendre compte de l’outil en action, nous considérons l’outil comme une entité mixte incluant deux composantes : l’objet sensu stricto et le ou les schèmes d’utilisation associés 9 (Rabardel, 1995), composantes que l’on devra appréhender à travers leur genèse. La genèse d’un outil rend compte de l’ensemble des processus qui ont structuré l’objet, processus qui concernent à la fois l’outil et le sujet (l’utilisateur par l’intermédiaire des schèmes d’utilisation). Pour l’objet sensu stricto on parlera de la recherche des processus

8.

Il est bien évident que pour les périodes chronologiques concernées nous nous limitons à la détermination des contraintes techniques.

9.

Ses deux composantes, bien qu’associées, entretiennent une relation d’indépendance relative : en effet, à un même schème d’utilisation peuvent correspondre différents types d’objets et à un même type d’objet différents schèmes d’utilisations (Rabardel, 1995).

Les processus d’instrumentalisation Dans le cadre de la triade Homme/Outils/Matière, on comprend aisément que l’outil entretient tout un registre de relations contraignantes entre l’homme et la matière d’œuvre. Ces relations traduisent des contraintes tout à la fois techniques (inhérentes aux matériaux) et culturelles, et qui vont structurer l’objet. On distingue deux catégories de contraintes : des contraintes qualifiées d’extrinsèques et d’intrinsèques. Nous envisageons trois sortes de contraintes extrinsèques ; elles sont inhérentes : – à la matière d’œuvre à transformer : il est facilement compréhensible que l’obtention du résultat escompté et de la façon de procéder pour y aboutir nécessitent une synergie entre les propriétés physiques de la matière d’œuvre et les caractéristiques techniques de la partie de l’outil au contact avec la matière d’œuvre ; – à l’environnement : l’espace géographique dans lequel se déroule l’action doit nécessairement être pris en compte, il exerce une possible contrainte en termes de qualité, de disponibilité et d’accessibilité (tant sur le plan physique que symbolique) sur la matière première dont sera fait l’outil ; – à la mémoire technique dont hérite tout individu issu d’un groupe, ce qui fait qu’en une période définie et en un lieu donné on produise tel objet spécifique et on le fasse fonctionner de telle façon. Les contraintes intrinsèques sont celles qui sont inhérentes à la structure de l’objet utilisé par le groupe. La lame, l’enlèvement Levallois, le biface ou la pièce bifaciale sont des objets qui, bien que différents, produisent les même effets, fonctionnant ou non de la 171

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même façon. Pour comprendre chaque objet il faut l’analyser comme un individu technique structuré par un ensemble d’éléments techniques en interaction, organisés en fonction d’un but. Les interactions entre éléments peuvent prendre des formes plus ou moins complexes. Ces relations sont elles mêmes soumises à des règles de fonctionnement qui déterminent l’effet escompté, d’autres règles pourraient être adoptées, produisant des effets différents. L’exemple le plus simple consiste en la production d’un éclat de base sans caractère préconçu : pour l’obtenir il faut obligatoirement une surface de plan de frappe adjacente à une surface de débitage (éléments techniques interdépendants) et un geste provoquant la fracturation ; du type de geste ou du mode de percussion, la règle de fonctionnement, dépendra le type d’éclat. Nous pourrions prendre d’autres exemples où les interactions sont plus complexes tel le débitage Levallois ou la production de bifaces-outils. L’analyse structurale de l’objet montre que toute structure possède un potentiel adaptatif capable de répondre aux fonctions recherchées et aux modes de fonctionnement requis pour atteindre les objectifs. C’est sa condition d’existence au monde. L’objet existe dans la mesure où il est capable de répondre à une demande et de la satisfaire. Tel par exemple l’éclat, la lame ou la pièce bifaciale qui sont structurés de sorte qu’ils peuvent recevoir différents types d’affûtage selon les besoins. Mais cela ne veut pas dire que tout est possible sur n’importe quoi. Ces impossibilités peuvent être dues à la différence entre les structures volumétriques en présence, mais elles sont aussi dues à une synergie impossible entre l’effet recherché sur la matière d’œuvre, le tranchant qu’il faudrait et la structure qui reçoit ce tranchant (par exemple). En effet, chaque structure conditionne le compromis entre elle-même et la matière d’œuvre d’un part et l’homme d’autre part. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un déterminisme, car il existe à chaque fois tout un champ de possibles, évidemment plus ou moins réduit selon les structures en présence. Ainsi, selon l’objectif et la façon de faire requise par le groupe pour que l’objet/outil possède tel(s) critère(s) technique(s) vis-à-vis de telle matière première, il faudra que ces critères puissent être intégrés à la structure volumétrique. En terme systémique ces nouveaux critères doivent devenir des éléments d’un nouveau système que constitue l’outil ; autrement l’outil ne fonctionne pas. En d’autres termes, l’objet est une structure qui intègre dans une synergie d’effets ses propres contraintes structurelles ou contraintes constituantes conférant la possibilité d’intégrer d’autres contraintes inhérentes à sa position de médiateur entre

l’homme et l’environnement. L’objet qui en résulte est un objet que l’on qualifie de partiellement constitué. L’objet sera réellement un objet constitué lorsqu’il intègrera les contraintes inhérentes aux schèmes d’utilisation. Les processus d’instrumentation Si, comme nous venons de le voir, l’objet intègre des contraintes vis-à-vis de l’homme et de la matière d’œuvre, sa perception en tant qu’objet en action nous conduit à considérer un autre registre de contraintes liées aux schèmes d’utilisation. Il consiste en une triple relation de contraintes structurantes qui devront être intégrées à la conception de l’outil. – Relation contraignante de l’outil avec la matière d’œuvre : les contraintes sont multiples et s’analysent en termes d’efficacité et de savoir-faire. La réalisation d’un objectif nécessite un geste efficace capable d’être effectué par l’outil. C’est le geste utilisé qui contraint l’outil à posséder certains critères techniques. C’est parce que je veux réaliser telle action que j’ai besoin de tel outil. Si je ne respecte pas cette condition, je me mets en situation de catachrèse (utilisation d’un outil à la place d’un autre). – Relation contraignante de l’outil avec l’homme : selon les propriétés constituantes (structurales) des objets dépendra toute une gestuelle. En d’autres termes un éclat, une lame ou une pièce bifaciale offrent un registre de gestuelles possibles spécifiques à chacun d’entre eux et pouvant se recouvrir partiellement. Par exemple, une même retouche sur le bord d’un éclat quadrangulaire Levallois, d’une lame ou encore d’un biface, du fait de la différence des supports, aura pour conséquence un schème de préhension et d’utilisation spécifique. Cette spécificité allant dans certains cas jusqu'à la création d’un objet intermédiaire entre la main et l’outil. – Relation contraignante de l’homme, de l’outil et de la matière d’œuvre dans une relation de spatialité : le lieu de l’activité où doit se réaliser l’action exercera dans certains cas des contraintes qui nécessiteront une adaptation du geste. Ainsi, l’outil deviendra compréhensible si nous pensons à l’interroger dans une perspective synchronique, en définissant sa place parmi les autres objets utilisés par un groupe d’individus, et dans une perspective diachronique, en terme de lignée de technique. Pour y accéder, nous établissons pour chaque objet un schéma diacritique seul capable de mettre en évidence les différentes contraintes citées précédemment, inscrites dans l’outil. C’est par la mise en évidence d’une organisation particulière d’enlèvements,

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dont les conséquences techniques agissent en synergie pour mettre en place un caractère technique remarquable et cohérent, que nous déterminons une Unité TechnoFonctionnelle (Boëda, 1997).

Suivant la spécificité technique des UTF localisées à l’une des deux extrémités, la morphologie de la pièce façonnée variera. En revanche, les UTF situées sur les bords n’auront que peu de conséquences sur la morphologie générale de la pièce. Lorsque les pièces sont prévues pour supporter x UTF successives, cette succession peut aussi se produire sur l’un des deux bords ou à une extrémité. Dans le cas qui fait l’objet de cet article le ré-affûtage se fait essentiellement aux dépens de l’extrémité distale.

La notion d’Unité Techno-Fonctionnelle Une Unité Techno-Fonctionnelle (UTF) se définit comme un ensemble d’éléments et/ou de contraintes techniques qui coexistent dans une synergie d’effets recherchés. Chaque outil pour être opérant se compose de trois Unités Techno-Fonctionnelles (Lepot, 1993) : – UTF transformatrice du matériau d’œuvre (ce sur quoi porte l’action) ; – UTF préhensive, réceptrice de l’énergie ; – UTF transmettrice de l’énergie. Chacune des ces unités est porteuse de contraintes d’instrumentalisation et d’instrumentation qui ont été intégrées de façon à produire un effet, selon un fonctionnement et un mode d’action spécifique. Dans le cadre des analyses des pièces façonnées, on observe un nombre variable d’Unités TechnoFonctionnelles. En principe, le nombre d’UTF est prévu avant la réalisation matérielle de la pièce et sera inscrit dans la structure volumétrique de la pièce. Suivant ce nombre, on distingue deux grandes catégories de pièces façonnées : la pièce façonnée outil avec un seul trio d’Unités Techno-Fonctionnelles et la pièces façonnée support d’outils avec plusieurs trio d’Unités TechnoFonctionnelles (Boëda, 1997 ; 2001).

Ainsi, la notion d’Unité Techno-Fonctionnelle, synonyme de cohérence technique, permet de mettre au jour des intentions techniques définissant pour chaque pièce des caractères de fonctionnement, encore appelés caractères d’instrumentalisation. Ces caractères, remis dans une perspective d’action, nous restituent l’objet en mouvement, aboutissant à des hypothèses d’instrumentation.

Les matières premières La fouille, réalisée sur 7 m2 a livré 268 artefacts lithiques et 7 fragments osseux. Les artefacts lithiques composés, pour l’essentiel, de silex et de quelques outils en calcaire présentent une excellente conservation de leur surface. Les tranchants sont encore très frais possédant leur caractère coupant, analysable en microscopie fonctionnelle (communication orale H. Plisson). Les ossements, en revanche, sont très mal conservés. La distribution verticale des objets montre une dispersion maximale de l’ordre d’une quinzaine de centimètres, avec une limite inférieure assez nette. De nombreuses esquilles sont encore présentes mais moins nombreuses qu’on ne l’espérait. Quelques remontages à courte distance ont été réalisés. L’impression générale laisse à penser que cet horizon archéologique n’a été que très peu perturbé ; confirmation apportée par l’analyse technique des pièces qui atteste d’une très forte cohérence et similitude dans les connaissances et savoir-faire mis en jeu. Il semble donc s’agir d’un ensemble culturel homogène et non d’un palimpseste de matériels appartenant à des traditions techniques différentes. En revanche, il peut très bien s’agir d’un palimpseste d’occupations provenant d’un même groupe d’individus, ou de groupes différents mais partageant les mêmes connaissances et savoir-faire.

La pièce façonnée outil est un objet dont les éléments qui le structurent sont intégrés dans une synergie d’effets liés à une fonction, un fonctionnement et un mode d’action. La morphologie de la pièce est étroitement liée, voire totalement, à sa fonctionnalité ; seul un ré-affûtage de sa partie transformative est possible. Il arrive qu’une altération de la forme par l’action même remette en cause le fonctionnement de l’objet et le rende non fonctionnel. Dans ce cas, on dira que l’objet est devenu hypertélique. La pièce façonnée, support d’outils, est potentiellement capable de recevoir x trio d’Unités Techno-Fonctionnelles, correspondant à autant d’outils, identiques et/ou différents. Et, suivant le potentiel structurel de la pièce, la localisation et le nombre d’UTF varieront. De même, certaines structures sont composées de façon à recevoir plusieurs affûtages successifs identiques ou différents. La localisation des UTF transformatives est déterminée d’avance et tient compte de leur finalité fonctionnelle qui peut être identique ou différente.

Le matériel lithique se compose de 185 éclats, 78 pièces façonnées, dont 3 préformes et 2 fragments, et 173

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de 5 autres objets en silex ou calcaire sur lesquels nous reviendrons plus tard. Les matières premières lithiques présentes sont de deux sortes : silex et calcaire. Le silex utilisé est essentiellement un galet de silex tertiaire de l’Éocène inférieur. Ces galets de grandes dimensions, entre 15 et 20 cm de long, sont présents dans des formations résiduelles d’anciennes terrasses fluviatiles, encore visibles sur la rive gauche du wadi Fataya, entre 5 et 10 km à l’est du site d’El Meirah. Ces gîtes de matière première présentent des galets avec les mêmes caractéristiques volumétriques et dimensionnelles, la même diversité de forme et les même états de surfaces que ceux retrouvés à El Meirah. Au cours des différentes prospections réalisées dans la cuvette d’El Kown, ces blocs de silex roulés si caractéristiques n’ont été retrouvés à aucun autre endroit et notamment pas à proximité immédiate du site. Un fragment de silex du Crétacé de la taille d’un poing, inapte à la taille, est également présent dans le site. Cette matière première est retrouvée en position primaire dans les chaînons du Mqaïbra et du Minchar (Crétacé moyen – Turonien et Coniacien), culminant respectivement à 1113 et 817 m et en bordure de la cuvette d’El Kowm au Sud-Ouest (Besançon et Sanlaville, 1991), ainsi qu’en position secondaire sur des glacis d’érosion à moins de deux kilomètres du site d’El Meirah, lieu d’où est issu le petit bloc retrouvé. Les blocs importés de calcaire sont de qualités différentes suivant leur utilisation et présentent des surfaces d’érosion naturelles attestant de leur ramassage en position secondaire, difficile à localiser précisément. La seule pièce façonnée en calcaire atteste d’un calcaire de bonne qualité, parfaitement apte à la taille et que l’on peut ramasser dans les affleurements du Maastrichtien présents à moins de 1 km du site.

de l’échantillon, ces éclats pouvant être présents mais dans d’autres endroits du site ; – les pièces façonnées n’ont pas été aménagées dans leur intégralité sur le site. Si nous ne pouvons pas éliminer l’avant-dernière hypothèse, la dernière reste la plus probable, vu l’étude plus fine des éclats. Les éclats strictement corticaux, voire semi-corticaux, attestant d’un début de façonnage sur le site, sont quasiment absents. En revanche, les éclats avec un reste de cortex sont plus nombreux et correspondent à un stade d’aménagement nettement avancé. Quant aux éclats non corticaux, ils sont parfaitement conformes aux négatifs d’enlèvements présents sur les pièces bifaciales. Certains d’entre eux attestent même d’un stade de réaffûtage des bords ou des extrémités. Tous ces éléments sont en faveur d’une décomposition dans l’espace des activités d’initialisation 10. L’absence des éclats corticaux alors que les blocs originaux sont des galets de silex ne peut pas nous échapper et semble témoigner qu’un premier stade d’initialisation ait eu lieu ailleurs, sans doute sur les gîtes de matière première. Ces blocs partiellement façonnés auraient été transportés ensuite pour y finir l’initialisation, les utiliser et les réaffûter pour certaines d’entre elles. Ce déplacement porterait sur la totalité de la production et non sur une partie, comme on peut l’observer dans d’autres sites acheuléens (FéblotAugustin, 1997) ; le site d’El Meirah paraît surprenant. Nous nous sommes naturellement interrogés sur l’existence de gîtes de matière première plus proches, mais, jusqu’à ce jour les différentes prospections n’ont apporté aucun début de preuve d’une plus grande proximité. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas, la couverture gypseuse étant omniprésente, qui masque les aspérités du relief. Néanmoins, à supposer qu’elles existent, ces sources restent à distance du site. En effet,

Modalités d’acheminement de la matière première Le décompte des négatifs d’enlèvements sur les 78 pièces façonnées est de l’ordre de 1200, or nous ne disposons que de 185 éclats. Ce déficit peut s’expliquer de trois façons différentes : – un remaniement important de la couche archéologique ne laissant en place que la fraction grossière des artefacts ; cette explication est peu probable du fait que les éclats en présence sont de dimensions variables, des esquilles sont encore présentes et plusieurs remontages ont pu être effectués ; – une répartition différentielle des activités et la faible surface de fouille pourraient fausser la crédibilité

10.

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Le terme d’initialisation désigne les activités liées à la construction d’un volume, d’une matrice, qui, selon que l’on se situe dans une opération de débitage, s’appellera nucléus configuré (avant le stade de production des enlèvements prédéterminés), ou dans une opération de façonnage, s’appellera pièce bifaciale, biface, triface, trièdre ou tétraèdre. Dans le cadre du façonnage, le stade d’initialisation précède la fonctionnalisation de cette matrice par la mise en place d’Unité Techno-Fonctionnelle. Le terme d’initialisation se substitue au terme de mise en forme. Définissant nos objets comme des structures volumétriques, la forme n’est qu’un élément constitutif de la structure volumétrique. En conséquence de quoi, un volume ne peut pas se réduire à un seul de ses éléments : la forme.

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celui-ci est implanté en bordure d’un lac qui n’a pas la compétence de charrier ce type de blocs, situés par ailleurs à contre-courant d’un éventuel axe de charriage.

d’entre-elles correspondant à un techno-type caractérisé par un galet de volume et de morphologie non aléatoire. La construction d’un tétraèdre est à chaque fois différente, suivant une logique technique selon laquelle la partie non aménagée du galet fait partie intégrante de la construction volumétrique générale. L’étude fonctionnelle se basant sur la reconnaissance d’Unités Techno-Fonctionnelles (UTF) nous permet d’individualiser deux grandes catégories : – les pièces façonnées construites comme des matrices : capables de supporter sur leur périphérie plusieurs Unités Techno-Fonctionnelles transformatives, différentes les unes des autres, susceptibles d’être réaffûtées plusieurs fois ; ces matrices sont appelées « pièces façonnées supports d’outils » ; – les pièces façonnées construites comme une Unité Techno-Fonctionnelle transformative et préhensive : ces objets sont appelés : « pièces façonnées outil ». Certaines peuvent connaître une seconde utilisation, distincte de la première, mais il s’agit alors d’un comportement opportuniste non prévisible.

Objectifs L’analyse porte sur 70 pièces façonnées, que nous avons regroupées en deux ensembles suivant leur construction volumétrique : tétraédrique ou triédrique. Ces constructions sont obtenues par des enlèvements peu nombreux, débités en percussion interne, au percuteur dur. De façon générale, une première série d’enlèvements va aménager deux côtés adjacents du tétraèdre, et quelques fois les côtés opposés. Une seconde série, comprenant aussi peu d’enlèvements, aménage les autres côtés adjacents. Parfois suivant le type d’extrémité recherché, une troisième série d’enlèvements, plus petits en percussion interne, et plus rarement en percussion tangentielle est utilisée. En dernier lieu, si nécessaire, suit la confection des tranchants, aménageant un plan de section, appelé « plan de bec ». Mais il n’est pas toujours nécessaire de confectionner un tranchant particulier, celui obtenu lors de la construction volumétrique peut être directement opérationnel, il est alors appelé « plan de coupe ». L’ordonnancement des séries les unes par rapport aux autres répond aux exigences fonctionnelles. En effet, selon la fonction et le fonctionnement recherchés on met en place l’asymétrie fonctionnelle des futurs tranchants ; ainsi les surfaces planes sont toujours aménagées en premier.

Tétraèdre support/d’outil Techno-type 1 – 18 pièces (fig. 4 et 5) Les galets sont allongés, avec un rapport L/l autour de 2. Les longueurs s’échelonnent entre 10 et 17 cm, avec une nette majorité autour de 15/16 cm. L’épaisseur est proportionnelle à la taille et rend compte de galets peu épais. Le volume est celui d’un parallélépipède allongé. Le tétraèdre est élancé, de section losangique « aplatie » et occupe les 2/3 de la longueur de la pièce. De façon générale, les bords sont convergents, rectilignes et/ou concaves, mais ne déterminent en aucun cas une pointe. Le fil des tranchants n’est jamais linéaire, il varie entre micro- et macro-denticulé. L’extrémité du tétraèdre se transforme, sur moins de 1 cm, en pyramidon triédrique ou carrément en section biface plan/convexe, suivant le type d’Unité TechnoFonctionnelle transformative recherchée. Le caractère denticulé des deux bords est un trait dominant de ce techno-type. L’extension de cette denticulation sur les bords est asymétrique dans un rapport 1/3, 2/3. Et, si l’un des bords est concave, c’est généralement le plus petit. Mais l’analyse précise de ces bords montre une réalité technique plus complexe. En effet, la notion de denticulation est réductrice, car l’analyse des bords et des fils tranchants selon qu’elle est en vue frontale ou sagittale montre très clairement de grandes différences.

En fait, ces objet sont réalisés en très peu de coups, chacun d’entre eux ayant un rôle technique précis, sans qu’il soit possible de le réitérer si les conséquences techniques recherchées n’ont pu être obtenues. La simplicité du schéma peut donner une impression d’« archaïcité », mais le schéma ne supporte que très peu d’erreurs. On le voit bien parmi les préformes, qui ne sont que des tentatives infructueuses, abandonnées très tôt à cause d’un ou de deux enlèvements mal venus. Tétraèdre Le groupe des tétraèdres regroupe la majorité des pièces, soit 62 pièces. Selon les types de lecture technique que nous avons effectués – productionnelle puis fonctionnelle –, nous avons respectivement pu mettre en évidence 9 et 2 sortes de subdivisions. L’étude productionnelle met en évidence 9 constructions volumétriques différentes, chacune

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Les denticulations sont : – adjacentes ou non ; – de taille différente, entre 2 et 10 mm, que l’on peut regrouper en deux classes selon une vue frontale des bords : une micro-denticulation inférieure à 2 mm, et une macro-denticulation supérieure à 6 mm ; – continues quel que soit leur caractère micro ou macro ; en revanche la longueur de fil tranchant n’est pas la même suivant le caractère micro ou macro. Les fils micro-denticulés n’excèdent pas 2 mm de long alors que les fils macro-denticulés sont deux à trois fois plus longs. La vue sagittale ajoute une différence très nette entre les fils micro- et macro denticulés. Les fils macrodenticulés sont soit rectilignes, soit sinueux, auquel cas les enlèvements denticulés sont alternes, alors que les fils micro-denticulés sont toujours rectilignes. Par ailleurs, malgré la convergence des bords, le caractère denticulé est volontairement absent à l’extrémité des pièces. En revanche, les extrémités portent toutes sortes d’aménagements allant du petit « racloir » au tranchant transversal, et bien d’autres encore. Tenant compte de ces données, il devient difficile d’envisager ces différences comme le pur fait du hasard. Il s’agit de réelles différences fonctionnelles témoignant de zones de fonction et de fonctionnement différents. Chaque pièce est le support, au minimum, de 2 à 3 Unités Techno-Fonctionnelles différentes. Il est probable que les activités aient eu à voir avec des opérations de coupe nécessitant un support peu épais, allongé, capable de satisfaire divers fonctionnements et qui, en conséquence, puisse supporter la mise en place de plusieurs UTF(t) de type « denticulé » réparties de façon asymétrique sur les deux bords.

leur partie distale, créant une surface à deux pans. La seconde surface est traitée par des enlèvements peu envahissants ne se recoupant que là où les bords convergent. La surface correspondant aux enlèvements non couvrants est en réalité composée de trois pans, créant avec l’autre surface une section pentaédrique. La surface correspondant aux enlèvements se recoupant est faite de deux pans. Cette construction à section pentaédrique puis tétraédrique est spécifique de ce type de pièce auquelles, comme nous allons le voir, correspond un ensemble caractérisé d’UTF(t). L’analyse des bords montre que la périphérie tranchante peut se diviser en trois parties correspondant aux deux bords convergents et à l’extrémité de l’axe transversal. Cette extrémité est de délinéation rectiligne, créant un tranchant transversal de 1 à 2 cm de long. Ce tranchant est de première intention et peut être réaffûté. Les bords sont dans un plan frontal légèrement sinueux mais en aucun cas macro-denticulé. Chacun de ces bords peut présenter une ou deux UTF(t), discontinues et différentes. L’aménagement du fil se fait toujours à partir de la surface à trois pans aux dépens de la surface aux enlèvements couvrants. On distingue des fils microdenticulés rectilignes ou convexes de 2 à 3 cm de long, des fils linéaires concaves ou rectilignes dont les plans de section des tranchants (plan de bec) sont plan/concave ou plan/convexe créant des angles variant de 30 à 65°. Tous les plans ainsi créés semblent correspondre à des activités de raclage et dans une moindre mesure à des actions de coupe. La comparaison des techno-types 1 et 2 montre que nous avons affaire à deux types de supports d’outils très différents : différents tant par le choix du bloc de départ, du schéma opératoire de façonnage que par les UTF(t) mis en place.

Techno-type 2 – 11 pièces (fig. 4 et 6) Les galets utilisés sont très caractéristiques : il s’agit de plaquettes parallélépipédiques peu épaisses, inférieures à 5 cm, avec un rapport L/l inférieur à 1,7, dont la base est conservée, donnant à la partie réservée un aspect rectangulaire ou circulaire avec une faible flèche. Les longueurs s’échelonnent entre 12 et 17 cm avec un pic vers 16/17. Le tétraèdre est de section losangique aplatie. La morphologie générale de la pièce est celle d’un quadrilatère surmonté d’un triangle isocèle peu élancé. Les schémas diacritiques de la mise en place du tétraèdre montrent que les deux surfaces délimitées par le plan de section, passant par les bords tranchants sont traitées de façon très différentes. L’une des deux surfaces est faite d’enlèvements opposés se recoupant en

Techno-type 3 – 5 pièces (fig. 4 et 7) Les galets utilisés sont différents de ceux précédemment décrits ; ils sont allongés, (entre 15 et 19 cm) et épais. La base réservée est convexe avec une forte flèche. Le tétraèdre est de section losangique non aplatie, excepté à l’extrémité distale où elle est biface, se terminant par un tranchant transversal de linéarité convexe obtenu par le recoupement de deux enlèvements opposés, un sur chaque face. Ce tranchant est de 3 cm au plus. Les bords sont convergents mais nettement moins que les techno-types1 et 2. Le techno-type 3 se distingue par son extension sur toute la longueur du bloc support, ne laissant qu’un petite base réservée. L’ensemble de ces caractères donne l’impression d’un objet moins élancé, malgré son allongement, et plus massif.

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Des trois zones potentiellement actives (bord gauche et droit et extrémité), il semble que l’on puisse clairement distinguer deux UTF(t). La première associe un des bord avec l’extrémité. La seconde occupe l’autre bord. Alors que l’extrémité se présente comme un tranchant transversal de linéarité convexe faisant un angle de bec de 40 à 50°, le tranchant adjacent qui lui est fonctionnellement associé, présente une rupture d’angle de plus 90°. Le fil de tranchant est sinueux dans les plans frontal et sagittal. Cette sinuosité est faite par une série de grands enlèvements alternes, non repris, sauf lorsque les conséquences techniques recherchées ne sont pas présentes. La seconde UTF(t) présente sur l’autre bord est différente d’une pièce à l’autre, tantôt de type denticulé avec un fil dans le plan sagittal rectiligne, tantôt aménagée par de petits enlèvements, créant une microdenticulation de délination régulière, voire une retouche encore plus régulière créant un plan de bec plan/convexe. La longueur de tranchant confectionné ne dépasse pas 3 à 4 cm, ce qui paraît peu au regard de la longueur de tranchant potentiel sur ce bord. En réalité, il semble que d’autres zones furent utilisées, brutes d’affûtage, utilisant le plan de coupe créé lors de l’aménagement de la pièce. Ce techno-type s’individualise sur le plan productionnel par rapport aux deux autres tant par le choix du support que par le type de tétraèdre, mais aussi sur le plan fonctionnel, présentant une UTF(t) unique dans tout le matériel.

peuvent, en plus, être repris par une légère retouche concave ou micro-denticulée augmentant le caractère tranchant de ces bords. Les bords restants de la pièce, qui constituent plus des 2/3 des bords, sont construits dans une autre logique technique faite pour supporter différents modes de confection. Chacun des bords peut posséder une ou deux UTF(t) identiques ou différentes. La longueur des bords utilisables étant conséquente, les tranchants confectionnés peuvent atteindre 10 cm de long, ce qui est exceptionnel. Les aménagements des tranchants sont, pour l’essentiel, des micro-denticulés avec une délinéation rectiligne ou légèrement concave. Quelques aménagements plus réguliers existent aussi, livrant des plans de bec plan/convexe, voire plan/concave, les longueurs de tranchant étant alors inférieures à 4 cm. De même, sur les plus grandes pièces, certains bords sont repris par une retouche alterne créant une macrodenticulation avec un fil sagittal sinueux, présentant ainsi le même type de tranchant que celui observé sur le techno-type 1. Si ce techno-type se caractérise par une UTF(t) particulière, comme le techno-type précédent (3), il n’en est pas moins conçu comme un support pour recevoir d’autres UTF(t). Et ce n’est peut-être pas tant le type d’UTF(t) qui est prévu que l’aménagement de zones techniquement prêtes pour recevoir diverses UTF(t). Tétraèdre outil Cette catégorie d’objets regroupe des outils conçus comme des mono-outils La forme et la fonction semblent être en synergie fonctionnelle, à tel point que si certaines modifications interviennent lors de l’utilisation de l’outil, celui-ci n’est plus opérationnel car non réaménageable.

Techno-type 4 – 9 pièces (fig. 4 et 8) Ce techno-type regroupe les plus grandes pièces : leur longueur s’échelonne entre 18 et 21 cm. La morphologie des volumes utilisés est plus diversifiée que celle des techno-types précédents, à l’exclusion des formes parallélépipédiques. Les épaisseurs sont proportionnelles aux longueurs. Le volume réservé est de morphologie variée, le plus souvent convexe avec une forte flèche. Le tétraèdre est de section losangique aplati avec une extrémité en forme de « bec de canard incurvé » dans le plan sagittal. La section est alors biface, plane et convexe. Le fil distal est convexe avec deux bords adjacents convergents. Cette convergence peut-être plus ou moins accentuée sans que le profil soit altéré. Ce « bec de canard incurvé » s’individualise du reste de l’aménagement et semble constituer une UTF à part, qui, dans quelques cas, est d’ailleurs unique. L’aménagement des tranchants indique la recherche d’un plan de bec inférieur à 35°, les bords convergents

Techno-type 5 – 5 pièces (fig. 4 et 9) Le bloc de départ est épais et de morphologie allongée, de section ovalaire. Les longueurs sont comprises entre 14 et 18 cm. Une seule pièce faite au dépens d’un bloc de calcaire est de petite taille (12 cm). Le tétraèdre est régulier, les 4 faces sont identiques. Il se termine par une extrémité de 2 cm de long, de morphologie triangulaire et de section triédrique, tel un « fer de lance ». La construction du volume semble entièrement vouée à l’obtention de cette forme ; les bords, bien que tranchants, présentent des angles de coupe très irréguliers voisinant autour de 70°. Par ailleurs, ils ne présentent pas les mêmes caractères techniques que ceux décrits précédemment. Ils ne sont pas construits pour recevoir des UTF(t) dans de bonnes conditions techniques. Certaines pièces présentent

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pourtant des bords irréguliers, très déchiquetés, que l’on peut mettre sur le compte d’un moindre investissement technique, comme de l’aménagement de véritables bords fonctionnels. En conséquence, il s’agit d’un outil que nous aurions pu appeler « pic », si l’extrémité qui se dégage très nettement n’avait pas eu pour vocation fonctionnelle d’être un tranchant de coupe.

schématique, le volume est construit comme deux tétraèdres superposés. Le premier, de section losangique près de la base réservée, est le plus large, le second se présente comme un obélisque « tronqué » à son sommet. Il est très difficile de définir le type réel d’extrémités car elles sont soit cassées, soit sans caractère remarquable. Mais peut-être est-ce tout simplement cette absence de caractère qui est remarquable ? Les bords sont sinueux dans les deux plans (sagittal et frontal) créant autant de tranchant potentiel, bien qu’aucun aménagement secondaire ne soit détectable.

Techno-type 6 – 3 pièces (fig. 4 et 10) Le type de blocs utilisé est strictement identique à celui rencontré pour le techno-type 2. Ce sont des parallélépipèdes rectangles aplatis, de longueur moyenne de 15 cm. Le tétraèdre qui en est issu est de morphologie triangulaire, presque équilatéral et de section trapézoïdale. L’extrémité que dessine la convergence des bords est de section triangulaire, identique à celle décrite précédemment. Sa morphologie est triangulaire, de section équivalente à un triangle isocèle. Les bords de la pièce, au voisinage de la pointe, peuvent comme dans le cas précédent présenter une délinéation déchiquetée très irrégulière. Excepté le support qui en diffère radicalement, ce qui ne peut pas être anodin en terme de fonctionnement de l’outil, ils présentent le même type d’aménagement de la pointe et des parties de bords adjacents. Néanmoins, sur le plan fonctionnel les volumes ne peuvent être comparés, ce qui explique leur distinction.

Trièdre Parmi les 9 pièces individualisées dans ce groupe, 3 techno-types se distinguent. Les schémas opératoires en présence utilisent les mêmes techniques que celles décrites précédemment : percussion interne au percuteur dur. Les analyses productionnelles et fonctionnelles indiquent que ces trois techno-types sont des supports d’outils. Trièdre support/outil Techno-type 9 – 2 pièces (fig. 4 et 13) Ce techno-type est individualisé par le type très particulier de support utilisé. Il s’agit de blocs de forme oblongue présentant une protubérance sphérique latérale à l’une des deux extrémités. Le trièdre est construit dans la partie oblongue. La section est isocèle proche de l’équilatéralité. Les deux surfaces similaires sont aménagées en dernier lieu, après la mise en place d’une première surface volontairement plane. La morphologie du trièdre en vue frontale est triangulaire de type isocèle. En section sagittale, la surface plane présente une rupture de pente importante en s’approchant de la base réservée. Cette rupture est techniquement délicate à réaliser ; elle nécessite une visualisation parfaite de la pièce avant de débuter le façonnage, étant donné un ordonnancement précis des différentes séries d’enlèvements, chacune d’entre elle correspondant à la mise en place de caractères techniques précis. Sur le plan fonctionnel, on distingue 2 UTF(t). La première est construite à partir de la convergence des deux bords, déterminant ainsi une pointe, mais la longueur de tranchant est asymétrique. Cette configuration oblique est classique. Les bords concernés sont aménagés par des retouches de type denticulés ou micro-denticulés. La pointe est aménagée de la même façon. La seconde UTF(t) est située sur le bord où l’extension de la première UTF(t) est la moins importante. Elle est dissociée de cette dernière par un

Techno-type 7 – 4 pièces (fig. 4 et 11) Ce petit groupe d’objets utilise pour support des galets allongés, de dimension avoisinant 15 cm, de forme oblongue et peu épais. Le tétraèdre est régulier, de section losangique, légèrement aplatie. Les bords sont convergents et délimitent une pointe. Cette dernière est de section triangulaire, très aplatie et élancée, tel un « fer de lance ». Les bords adjacents sont réguliers, régularisés dans un cas par une fine retouche créant une microdenticulation prolongeant la pointe. Les bords sont traités de sorte que les deux fils créés soient rectilignes dans le plan sagittal. À la différence de ce que nous avons pu voir précédemment, les bords ne sont pas traités de façon à créer un sinuosité plus importante, que ce soit dans le plan sagittal ou frontal. La sinuosité présente est seulement consécutive de la construction du volume à l’aide d’une percussion dure interne alterne. Techno-type 8 – 6 pièces (fig. 4 et 12) Ce groupe est de loin le plus original sur le plan de la construction volumétrique et le plus énigmatique sur le plan fonctionnel. Les blocs ayant servi de supports sont de forme allongée et épais. Les longueurs sont variables, échelonnées entre 9 et 14 cm. De façon 178

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espace peu fonctionnel de plusieurs centimètres. Les fils rencontrés sur chacune des pièces sont divers suivant l’effet recherché. Il peut s’agir d’une fine microdenticulation de délinéation de plus de 4 cm rectiligne ou d’un tranchant sinueux fait de retouches macrodenticulées sur une seule face ou en alternance.

Synthèse Les 11 techno-types individualisés correspondent à des intentions productionnelles et fonctionnelles différentes. Ponctuellement, dans un ou deux cas, les distinctions établies peuvent être le fait d’une variabilité individuelle ou de la morphologie du bloc de départ. Ce dernier point est souvent évoqué pour expliquer la morphologie des pièces façonnées à ces périodes. De façon générale, cela ne nous semble pas le cas. Une étude technologique cherchant à décrypter les intentions techniques dont témoignent ces pièces, montre que les caractères présents, pris dans leur globalité, répondent à des options techniques différentes ayant certainement à voir avec des fonctions et des modes de fonctionnement spécifiques. Les différents types de volume en présence reflètent ce choix précis. Chaque volume choisi doit remplir plusieurs fonctions : – permettre l’aménagement du tétraèdre voulu et de ses parties transformatives ; – posséder une zone, qui ne sera pas aménagée, jouant le rôle de partie préhensible. Ces fonctions sont évidemment indissociables, mais rarement étudiées de pair. Or, une telle analyse, montre que les blocs utilisés ne sont pas le fruit d’un ramassage hasardeux. Nous devons néanmoins faire la distinction entre des outils qui requièrent des volumes très spécifiques, porteurs de nombreux caractères : formes, masse, etc., et d’autres, qui auront moins d’exigences techniques, requérant des volumes aux différences moins prononcée quoique bien réelles.

Techno-type 10 – 4 pièces (fig. 4 et 14) Le trièdre de ce techno-type est identique à celui décrit précédemment, excepté une moindre régularité de la forme triangulaire. Nous avons préféré l’individualiser à cause du bloc support. En effet, les blocs choisis sont de morphologie régulière, de longueur évoluant autour de 13 à 14 cm, peu épais, à la différence de ce que nous avons décrit pour le techno-type 9. Sur le plan du fonctionnement de l’objet, il semble évident que les bases réservées servant de partie préhensible étant très différentes, les deux techno-types ne peuvent être alors que différents. Nous retrouvons deux UTF(t). La première est faite de la convergence des deux bords, délimitant une pointe. Les bords sont soigneusement aménagés par une série de micro-denticulations, mais répartis de façon asymétrique dans un rapport 1/3, 2/3. La partie restante du bord le moins retouché présente à distance une seconde UTF(t) non standardisée selon la pièce. La confection des bords est faite de micro-denticulations ou de macrodenticulations selon une délinéation frontale rectiligne, convexe ou concave. Techno-type 11 – 3 pièces (fig. 4 et 15) Les blocs supports ont des morphologies proches, oblongues, de 17 cm de long et peu épais. Le trièdre est allongé, de section isocèle tout le long. Les deux surfaces identiques sont traitées avec un minimum d’enlèvements, donnant des surfaces sinueuses. La troisième surface, bien aménagée, est plane et courbe dans le plan sagittal. Cette courbure, peu accentuée, est présente sur la totalité de la surface. Les bords sont convergents. L’extrémité épaisse a un plan de section frontale plan/convexe, tel un « bec », unique en son genre parmi l’ensemble des pièces. La détermination des UTF(t) est délicate car les bords sont très irréguliers, sinueux, voire déchiquetés. L’extrémité convergente semble en être une, mais il nous est difficile d’en déterminer les limites. En revanche, sur les bords, on retrouve bien de nombreuses retouches de tous types sur les zones concaves, convexes ou rectilignes. Pour cette pièce nous sommes confrontés à une énigme fonctionnelle, impossible à mieux cerner étant donné le faible nombre d’objets.

La prise en compte du nombre et de la localisation des Unités Techno-Fonctionnelles transformatives atteste de trois tendances. La première tendance montre que les différentes UTF(t) observées sont d’importance égale (techno-types 1, 2 et 3). Le support est réalisé de façon à ce que plusieurs UTF(t) distinctes ou identiques puissent y être implantées sans se gêner les unes les autres et sans que leur place respective ne soit anticipée de façon contraignante. Elles se répartissent donc le long des bords, s’additionnant sur le support. La deuxième tendance indique que les deux ou trois UTF(t), tout en s’additionnant, ont des emplacements très précis (techno-types 4, 9, 10 et 11). La troisième tendance atteste de pièces façonnées, construites pour ne supporter qu’un seul type d’outil (techno-types 5, 6, 7 et 8). Il existe alors une forte adéquation entre la forme et la fonction. L’ensemble des caractères mis en place fonctionne de façon à être intégré

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dans une synergie d’effets. On parle de pièce intégrée (Boëda, 1997 ; 2001), voire hypertélique, c’est-à-dire que la moindre modification entraîne une perte des fonctions et/ou du fonctionnement initial.

de type macro-denticulé ou micro-denticulé et dans le plan sagittal rectiligne ou sinueux. Toutes ces différences sont le reflet d’autant de fonctions et surtout de fonctionnements différents.

Dans le cas des deux premières tendances, l’extrémité de ces objets est investie de trois façons différentes : – l’extrémité est transversale et la partie transformative se limite à ce tranchant (techno-type 2) ; – l’extrémité est transversale mais la partie transformative implique les deux bords adjacents sur 2 à 3 cm de long, symétriquement ou non dans un rapport 1/3 2/3 (technotypes 3 et 4) ; – l’extrémité est faite des deux bords convergents et l’UTF(t) implique les deux bords dans un rapport asymétrique 1/3 2/3 (techno-types 1, 9, 10 et 11).

Les catégorisations qui résultent de la prise en compte de l’ensemble des caractères décrits précédemment attestent que 7 catégories, soit 52 pièces, sont des outils multiples composites réalisés sur des supports plus ou moins spécifiques, dont 29 d’entre elles, soit plus de la moitié, correspondent à des supports multi-fonctionnels, alors que les 23 autres ne supportent que deux outils. 4 catégories, représentant seulement 18 pièces, sont des mono-outils. Toutes ces observations nous montrent la richesse d’informations que peut nous apporter une analyse technologique. Il ne nous est malheureusement pas possible de confronter cette analyse avec d’autres collections, aucune n’ayant fait l’objet de ce type d’analyse. En revanche, si l’on s’en tient à des caractères morphologiques et à quelques caractères techniques, dont le mode de percussion et le nombre d’enlèvements, nous pouvons avancer quelques remarques comparatives.

Dans chacune de ces façons les bords restants témoignent d’autres UTF(t). L’emplacement de ces UTF(t) n’est pas le fait du hasard. En effet, l’analyse technique montre que, si l’aménagement du plan de bec se fait en dernier lieu, c’est parce que ce dernier ne peut être réalisé qu’à partir d’un plan de coupe bien particulier. Or, les schémas diacritiques des objets montrent que ce plan de coupe est aménagé en premier, ce qui indique une anticipation globale de l’utilisation de cette zone.

Comparaisons La chronologie culturelle s’offre comme l’un des moyens de comparer les collections entre elles à condition que les critères retenus par chaque auteur soient similaires, capables de rendre compte de différences, et qu’ils aient une réelle valeur chronologique. Le caractère assez flou d’archaïcité est celui le plus fréquemment utilisé. Or quelle différence existe-t-il entre une pièce façonnée très archaïque, moyennement archaïque et simplement archaïque ? À partir de quel niveau d’archaïcité des pièces façonnées faisons-nous débuter l’Acheuléen inférieur ancien ou moyen ? L’absence ou la présence de matériel est tout aussi sujette à caution lorsque l’on sait que les ramassages peuvent être sélectifs, pauvres et stratigraphiquement mal positionnés. En réalité très peu de sites présentent les conditions nécessaires. Des modèles extérieurs sont alors utilisés pour classer le matériel, sans qu’ils aient été évalués. Le plus souvent ces modèles sont empreints de présupposés qui, curieusement, reposent sur des méthodes qui sont le reflet de ces présupposés, ne cherchant pas à mettre en avant la complexité des phénomènes. Car pourquoi rechercher une complexité qui ne doit pas exister ? Les datations relatives et absolues permettent de disposer, surtout lorsqu’elles sont croisées, d’une

Dans le cadre de la troisième tendance, seule l’extrémité distale est investie, avec ou sans les bords adjacents. Trois types d’extrémités sont envisageables : – pyramidon triédrique (techno-type 5) ; – type « fer de lance » (techno-types 6 et 7) ; – extrémité quadrangulaire (techno-type 8). Il est intéressant de noter que cette catégorie d’objets est la seule à regrouper la majorité d’extrémités convergentes acérées. L’analyse détaillée des différents constituants d’une UTF(t) – plan de section (de coupe et/ou de bec) tout le long du tranchant, angle de coupe et de bec, délinéation des fils selon le plan frontal et sagittal – atteste d’une assez grande diversité. Les plans de section sont le plus souvent plan/concave ou plan/concave alterne tout le long du tranchant. Dans quelques cas, les plans sont concave/concave et plus rarement plan/convexe ou plan/plan. Les angles sont constants ou non tout le long du tranchant, compris selon les cas entre 30° et 65°. La délinéation générale des tranchants est rectiligne, sinueuse, voire concave. Les fils sont dans le plan frontal 180

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perspective synchronique et diachronique des industries. Pour ces périodes, les dates obtenues sont issues du K/Ar, du paléomagnétisme, de la biochronologie et de la chronostratigraphie des terrasses marines et fluviatiles. Mais, hélas, les quelques sites datés le sont le plus souvent suivant une seule méthode.

technique. Mais l’ensemble du matériel, façonné et débité, n’est pas réellement similaire. Toutefois notre propos n’est pas de rechercher une filiation culturelle, mais de suivre des lignées techniques capables de rendre compte sur le plan macro-géographique d’espaces techniques similaires ou différents. Pour cela il faudrait évidemment aller au delà d’une simple comparaison de dessins et réaliser des études techniques globales. Néanmoins, en terme de lignée, il semblerait que ces industries anciennes peuvent s’inscrire dans une évolution technique dont El Meirah serait un stade postérieur, proche. Les sites d’Ubeidiya et d’EvronQuarry s’inscriraient également dans une lignée technique ayant déjà évolué pour son propre compte à partir de souches africaines anciennes ou serait encore très proche d’industries africaines comme celles provenant du Bed II d’Oldovai, daté de 1,6-1,4 Ma (Leakey, 1971 ; 1976). D’autres sites provenant des vallées de l’Oronte ou du Nahr el Kébir ont livré différents artefacts, dont certaines pièces façonnées apparemment anciennes, en position stratigraphique mais dont il est difficile d’estimer correctement l’âge. Le site de Sitt Marko provenant d’une terrasse alluviale du Nahr el Kébir à + 110 m (Sanlaville, 1977 ; 1979 ; Copeland et Hours, 1979 ; Hours, 1992) a livré deux séries lithiques, a et b, aux états de surfaces très différents. La série a est très roulée alors que la série b l’est nettement moins. Le matériel bifacial présent uniquement dans la série a est peu abondant, mais encore lisible. Les pièces façonnées sont de type biface ovalaire et épais (Copeland et Hours, 1979). A priori, la seule chose que l’on peut dire c’est que le « style technique » des pièces façonnées ne correspond pas à ce que l’on a pu observer à El Meirah. Nous aurions plus d’affinité technique avec les pièces bifaciales provenant du site de Cheikh Mohammed, plus récent (phase marine postérieure), situé sur la rive gauche du Nahr el Kébir. Mais les données sont bien trop succinctes pour aboutir à de quelconques conclusions avant d’avoir pu disposer de meilleurs échantillons. Actuellement, nous pouvons simplement dire qu’il existe quelques indices ténus de l’existence d’une diversité technique, plus grande que celle que l’on imaginait, certaines caractéristiques d’El Meirah se retrouvant parmi les sites cités précédemment.

Malgré ce handicap nous avons retenu cette dernière approche comme méthode comparative. En effet, malgré le petit nombre de sites, elle nous permet de formuler quelques hypothèses ou du moins de nous interroger sur la valeur de nos anciens modèles. Si l’on prend en compte la date de 700 000 ans, actuellement la date la plus probable pour le site d’El Meirah, nous pouvons le comparer au site de Gesher Benot Ya’aqov (Stekelis, 1960 ; Goren-Inbar, 1992 ; Goren-Inbar et al., 1992a ; 1992b) qui est daté par la faune entre 0,9 et 0,7 Ma (Hooijer, 1959 ; 1961 ; Azzaroli et al., 1988) et de 780 000 ans par paléomagnétisme (Goren-Inbar et al., 2000). Ce site présente une industrie bifaciale très différente de celle d’El Meirah sur le plan aussi bien technique que typologique. Nous retrouvons essentiellement des bifaces et des hachereaux qui, sur le plan stylistique, sont très proches d’industries acheuléennes africaines contemporaines, telle Isenya au Kenya (Roche et al., 1988). Cette ressemblance évoquerait une forte influence africaine sur un substrat local (Goren-Inbar, 1992), voire une migration de populations venues d’Afrique, à la suite de changements environnementaux (Bar-Yosef, 1994a ; 1994b) Si nous raisonnons sur la proximité des dates entre ces deux sites, nous sommes en présence de deux « mondes techniques » différents, portant aussi bien sur les techniques employées, les volumes utilisés que sur les types d’outils présents ou absents, telle l’absence de hachereau à El Meirah. Ces différences sont telles que, si nous appliquions une chronologie culturelle, nous serions à même de remettre en cause les datations. Le caractère d’archaïcité des pièces d’El Meirah étant incompatible dans un schéma évolutionniste avec la coexistence des pièces plus « évoluées » de Gesher Benot Ya’aqov. Cependant, en élargissant le cercle chronologique, certaines tendances apparaissent. Le site d’Ubeidiya (Layer I 26, II 26, K 30) (Goren, 1981 ; Bar-Yosef et al., 1993) daté de 1,4 Ma (Tchernov, 1992a ; 1992b), et le site d’Evron-Quarry apparemment plus jeune (Ronen et al., 1974 ; Tchernov et al., 1994 ; Gilead et al., 1977 ; Ronen, 1991) possèdent des pièces façonnées similaires, tant sur le plan volumétrique que

Les sites qui se rapprochent le plus du matériel d’El Meirah sont ceux qui proviennent de Latamné (dénommés : Latamné-sol d’occupation et Latamnécarrière) (Clark, 1966a ; 1966b ; 1967 ; Heinzelin, 1966 ; van Liere, 1966 ; Copeland et Hours, 1993 ; Sanlaville et al., 1993). Le sol d’occupation de Latamné est situé

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dans la partie supérieure limoneuse de la terrasse QfIII de l’Oronte (Sanlaville, 1988 ; Sanlaville et al., 1993), tandis que le site des carrières est situé à la partie inférieure, graveleuse, de la même formation. Les différentes datations proviennent du sol d’occupation et tournent autour de 600-500 ka (Hooijer, 1962 ; Dodonov et al., 1993 ; Guérin et al., 1993 ; Mein et Besançon, 1993). Or, pour l’essentiel, c’est le site des carrières, qui lui est antérieur, qui montre le plus d’affinités avec le matériel d’El Meirah : tétraèdre, trièdre et de nombreux types d’extrémités distales, dont les becs de « canards », qui sont très proches. Cette apparente similitude doit être confirmée par des analyses équivalentes. Néanmoins, au-delà d’une simple apparence, il se pourrait que nous ayons affaire à une aire de diffusion d’un façonnage de type particulier. Diffusion beaucoup plus importante que nous ne le pensions et dans des directions insoupçonnées, le site d’El Meirah constituant le pôle le plus oriental. Diffusion qui, lors de périodes climatiques favorables, telle celle dénotée par la faune d’El Meirah (hippopotame, proboscibien, cervidé et herbivore de grande taille), rend toute la steppe syrienne accessible aux populations. Accès que l’on peut imaginer se faire à partir d’un pôle levantin. Or, les sites de Nadaouiyeh (Le Tensorer et al., 1993) et d’Umm el Tlel (Boëda et Muhesen, 1993 ; Boëda et al., 2001), situés à moins de 10 km et couvrant à eux deux les 500 derniers millénaires, attestent par leur séquence stratigraphique et leurs artefacts lithiques et fauniques que ces steppes ont de tout temps été occupées, périodes sèches comprises, les lacs laissant alors place aux sources artésiennes pour alimenter en eau la région d’El Kowm. Par ailleurs, les occupations attestent d’une succession de populations culturellement différentes les unes des autres et circulant selon un modèle réticulé d’oasis en oasis (Bonnemaison, 1989) et non selon un modèle concentrique à partir d’un point d’origine.

La steppe est un espace discontinu, plus ou moins menacé par des changements climatiques brutaux. De cette discontinuité les hommes ont fait un territoire réticulé, où les oasis sont comme des îles. Îles que les hommes, par leurs compétences, ont su relier entre elles en constituant ainsi un territoire viable depuis plus de 700 000 ans. Ces espaces sont ouverts vers le Levant, recevant de nombreuses nouveautés, mais pas toutes. En effet, les faciès acheuléens moyens de la région du Nahr el Kébir (Copeland et Hours, 1979) ou celui de Palestine représenté par le site de Gesher Benot Ya’aqov ne sont pas, pour l’instant, attestés dans les steppes syriennes. Cette absence est peut-être un argument en faveur d’une provincialisation des techniques. Provincialisation comportant des faciès de « souches » qui se répartissent de la côte à la steppe syrienne jusque peut-être dans le Caucase avec le site d’Azych (Gusejnov, 1965) et qui trouvent leurs racines techniques à Ubeidiya ou à EvronQuarry, et de nouveaux faciès, témoins de migrations venues d’Afrique, migrations qui n’ont certainement jamais cessé et qu’il nous est rarement possible d’observer clairement. Si cette contemporanéité d’industries hétérogènes (allochtone et autochtone) existe, il est alors difficile de définir ces industries sous le seul terme d’Acheuléen moyen sans en préciser le type. Le matériel d’El Meirah serait dans ce cas un Acheuléen moyen dans la lignée technique d’Evron-Quarry qui continuerait par celui de Latamné-sol 11. Remerciements Nous remercions la direction des Antiquités et des Musées de Damas, la direction du Musée de Palmyre, le ministère des Affaires Étrangères Français pour les aides qu’ils nous ont fournies. Nous remercions aussi L. Bourguigon, M. Brenet et M. Taha, membres de l’équipe qui a découvert le site.

11.

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Ce sol a été appelé par Clark (1996a : 65) : Latamné Acheulian archaelogical horizon. Ce sol ne doit pas être confondu avec d’autres horizons retrouvés en stratigraphie mais archéologiquement non en place dans d’autres terrasses plus anciennes de Latamné (Clark, 1996a ; Muhesen, 1998) et dont le matériel est plus proche de celui d’El Meirah.

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É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

Fig 1 - Carte géomorphologique de la cuvette d’El Kowm (d’après Besançon et Sanlaville, 1991).

186

Fig. 2 - Coupe stratigraphique du site d’El Meirah. 1 et 2 : croûtes gypseuses comprenant l’horizon archéologique Kébarien géométrique. I sup et II inf : niveaux calcaires, à faciès crayeux ou lacustres à intercalations marneuses, voire d’argiles. L’horizon moustérien est compris dans l’ensemble I et l’ensemble acheuléen dans l’ensemble II. III : niveau d’argiles litées avec présence de gypse.

LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

187

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

Fig. 3 - Données paléomagnétiques de la coupe principale d’El Meirah.

188

LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

Fig. 4a - Techno-types 1 à 5.

189

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

Fig. 4b - Techno-types 6 à 11.

190

Fig. 5 - Techno-type 1.

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Fig. 6 - Techno-type 2.

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

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Fig. 7 - Techno-type 3.

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Fig. 8 - Techno-type 4.

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

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Fig. 9 - Techno-type 5.

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Fig. 10 - Techno-type 6.

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Fig. 11 - Techno-type 7.

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Fig. 12 - Techno-type 8.

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Fig. 13 - Techno-type 9.

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199

Fig. 14 - Techno-type 10.

É. BOËDA, M.-A. COURTY, N. FEDOROFF, C. GRIGGO, I.G. HEDLEY, S. MUHESEN

200

Fig. 15 - Techno-type 11.

LE SITE ACHEULÉEN D’EL MEIRAH, SYRIE

201

IDE NT IFICA T ION DE SCHÉ MA S DE DÉ B IT A GE A U PA L É OL IT HIQUE INFÉ RIE UR E N B É QA A MÉ RIDIONA L E ( L IB A N)

Corine YAZBECK 1 RÉSUMÉ Situé en Béqaa méridionale (fig. 1), Joubb Jannine II est un site de surface qui fut l’objet, depuis sa découverte en 1957, de ramassages successifs livrant une quantité et une variété d’outils rarement rencontrées au Liban (Copeland and Wescombe, 1 9 6 7 ; Besançon et Hours, 1970 ; Besançon et al., 1982). L’attribution de Joubb Jannine II à l’Acheuléen moyen est à la fois basée sur les résultats de l’analyse typologique et sur des études géomorphologiques. L’outillage est typique du « faciès Latamné », faciès de l’Acheuléen moyen qui caractérise le fossé Levantin (Besançon et al., 1982). Il est par ailleurs actuellement admis que les artefacts proviennent d’une ancienne terrasse fluviatile du Litani « la Formation à Granules » qui daterait du Pléistocène moyen (Besançon et al., 1982 ; Sanlaville et al., 1993). Les travaux de terrain de J. Besançon et F. Hours ont également abouti à la découverte d’une série de sites du Paléolithique inférieur en Béqaa ; six d’entre eux seront traités dans cet article (Besançon et Hours, 1970 ; 1971) (fig. 1) . ABSTRACT Situated in the southern Beqaa, Joubb Jannine II (fig. 1) is a surface site which since its discovery in 1957 has yielded a large quantity and variety of lithic artefacts (Copeland and Wescombe, 1967; Besançon et Hours, 1970; Besançon et al., 1982). Joubb Jannine II was attributed to the Middle Acheulian on the basis of typological and geomorphological studies. The assemblages are typical of the “Latamné facies” that characterise the Levantine graben (Besançon et al., 1982; Sanlaville et al., 1993). The “Granule Formation”, part of an early Litani river terrace which contained the artefacts, has been dated to the Middle Pleistocene (Besançon et al., 1982). Subsequent fieldwork led to the discovery of other Lower Paleolithic sites in the same area, six of which will be discussed in this contribution (Besançon et Hours, 1970; 1971) (fig. 1).

C’est un peu autour de Joubb Jannine II que mes premiers contacts avec Lorraine Copeland ont été établis. Ce n’est donc pas un hasard si le sujet de cet article traite de ce site et d’autres de la Béqaa méridionale, où Lorraine a travaillé en collaboration avec Francis Hours et Jacques Besançon. Joubb Jannine représente également un autre lien puisque qu’il constitue le corpus principal de ma thèse, pour laquelle Lorraine a pioché dans ses archives et ses souvenirs. J’exprime ici mon admiration pour une préhistorienne fervente adepte de la « Bordian method »,

1.

Musée de Préhistoire Libanaise, [email protected]

Centre

de

Préhistoire

et

qui tient à connaître mais surtout à intégrer les données récentes de la technologie lithique. Les industries de Joubb Jannine II ont précédemment fait l’objet, pour les deux tiers d’entre elles, d’analyses typologiques détaillées (Besançon et al., 1982). Les collections sont composées d’une grande variété d’outils ; choppers, chopping-tools et bifaces sont accompagnés de pics, hachereaux, polyèdres et autres outils typiques de cette période (environ 2000 artefacts). Récemment, nous avons adopté une approche technologique pour appréhender

d’Archéologie

Francis

Hours,

Université

Saint-Joseph,

Beyrouth,

C. YAZBECK

des assemblages collectés depuis plus de 30 ans et analysés uniquement par le biais de la typologieclassique 2 . Cette approche nous a permis de dégager une grande variabilité dans les systèmes techniques de production à la fois dans les opérations de façonnage et celles du débitage. Différents schémas opératoires de façonnage ont conduit à l’obtention de pièces bifaciales et de pics. Les pièces bifaciales témoignent de l’application de deux conceptions différentes ; l’une vise à la production d’une pièce porteuse de plusieurs outils alors que l’autre vise à l’obtention d’un mono-outil. Les schémas opératoires mis en œuvre dans la fabrication des pics sont également sous-tendus par une conception dans laquelle l’objectif visé semble être la pointe qu’elle soit triédrique ou quadriédrique. Les pièces relevant d’opérations de débitage étant majoritaires dans les assemblages, comme les polyèdres et les nucléus, ont de ce fait été largement privilégiées dans l’étude. D’ailleurs, les modes de débitage de type Clactonien et Discoïde sont amplement détaillés dans la présente contribution.

comme culture du Clactonien comme type de débitage (Boëda, 1997 : 53).

Le cas de Joubb Jannine II À travers une analyse technique, basée sur la restitution des schémas opératoires sur les nucléus, nous avons pu mettre en évidence l’application de ce mode de débitage à Joubb Jannine II. La méthodologie appliquée dans l’analyse est tributaire de la nature des données rassemblées depuis plus de 30 ans. Un des principaux outils d’analyse actuellement utilisé, le remontage, n’a pu être appliqué vu la nature du site et les conditions de collecte. Les schémas opératoires de taille ont été restitués au travers de la lecture des derniers stigmates sur les nucléus. Les éclats n’ont joué qu’un rôle secondaire dans la reconstitution des schémas opératoires 3 . 112 nucléus (représentant 22 % du total des nucléus) témoignent de schémas de type Clactonien tel qu’il a été précédemment défini. Les supports sont peu variés ; il s’agit de rognons, blocs ou fragments. La grande majorité des nucléus a un diamètre situé entre 8 et 10 cm (le plus petit est de 4 cm, le plus grand de 14 cm). Le silex et le calcaire siliceux sont principalement utilisés ; 71,4 % des nucléus témoignant de débitage Clactonien sont faits sur des rognons et le silex est préférentiellement choisi (60,8 %).

LE DÉBITAGE DE TYPE CLACTONIEN Depuis la première interprétation qui en a été donnée (Breuil, 1932), le Clactonien a fait l’objet d’une définition en termes de technologie lithique. L’analyse d’industries récemment exhumées a permis de mettre en évidence plusieurs schémas de débitage plus ou moins élaborés : « The sequence of removals is best described as a series of « core episode », each representing one of several techniques and each being undertaken on a separate part of the core. The sequential use of two or more of these techniques makes the final interpretation of the core difficult as the later core episodes often destroy much of the evidence of previous techniques » (Ashton and Mc Nabb 1992 : 137). Les supports obtenus à partir de ce mode d’exploitation sont de types corticaux, semi-corticaux, allongés ou quadrangulaires. Il est conceptualisé ultérieurement en termes d’algorithmes se déplaçant au gré des possibilités techniques et occasionnant, selon le moment où l’on se situe dans la chaîne opératoire, des morphologies d’abandon variées (Forestier, 1993). L’appellation de « Type C » a récemment été proposée en vue de distinguer le Clactonien

2.

La gestion volumétrique Préparation des plans de frappe, angles de percussion, direction du débitage Il est évident que la lecture des stigmates sur les nucléus ne permet pas d’affirmer la non existence d’une préparation des plans de frappe, puisque les éclats ont souvent emporté les traces de cette préparation.

3.

Thème principal d’un doctorat (Université Lumière-Lyon 2).

204

Comme nous l’avons précisé plus haut, Joubb Jannine II, ainsi que la totalité des sites de la Béqaa méridionale attribués au Paléolithique inférieur, sont des sites de surface. Ils ont fait l’objet de ramassages successifs et sélectifs, où les « belles pièces » telles que les pics et les bifaces ont été préférentiellement collectées. Joubb Jannine II est le seul dont le matériel ait été publié. Bien que les six autres sites sélectionnés pour l’étude aient été précédemment publiés (Besançon et Hours, 1970 ; 1971) leurs assemblages sont pratiquement inédits.

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQUAA MÉRIDIONALE

L’examen, pourtant non systématique, des talons des éclats nous permet cependant d’avancer l’hypothèse d’une extraction sans phase préparatoire ou avec une phase sommaire réduite à un ou deux éclats. L’angle de détachement des enlèvements présente deux variantes : soit il varie autour de 45º/60º, soit il avoisine les 90º. Dans le premier cas, les négatifs des enlèvements présentent un contre bulbe accentué ; il témoigne dans ce cas d’une percussion directe au percuteur de pierre de type interne. Cette technique permet d’obtenir des éclats de type Clactonien, à gros talons larges et inclinés, ces mêmes éclats qui ont permis à Breuil de définir le Clactonien. En revanche, les nucléus où l’angle de détachement des enlèvement est plus ouvert, variant autour de 90º, sont porteurs de peu de stigmates de ce type, et présentent rarement des contre bulbes prononcés. Ils seraient indicateurs d’une percussion directe tangentielle.

Négatifs d’éclats caractéristiques Il a été observé à High Lodge que ce système « ne permet pas une gamme variée de produits... : éclat d’entame…, éclat à dos cortical opposé à un bord tranchant naturel…, ou encore des éclats de plein débitage à surface corticale absente, remplacée par une série de nervures quasiparallèles témoignant d’un épisode antérieur » (Forestier, 1993 : 56). Les éclats issus des premières étapes d’exploitation portent, bien évidemment, des plages de cortex plus ou moins importantes – cela est vrai pour tout système de débitage ou de façonnage –, alors que ceux de plein débitage portent les négatifs des éclats antérieurs. C’est l’emplacement du cortex et son étendue qui peuvent fournir des éléments susceptibles de nous renseigner sur leur place dans le schéma opératoire. L’observation des quelque 500 éclats de Joubb Jannine II, mais surtout des stigmates des derniers enlèvements sur les nucléus mêmes, nous permet de proposer une plus grande variabilité morphologique d’éclats que celle décrite précédemment. À part les éclats corticaux, semi-corticaux et à nervures, certains de ces nucléus ont pu servir à la production de pseudo pointes Levallois et même d’éclats à préparation dorsale centripète.

L’axe du débitage, la disposition des surfaces La phase d’initialisation est pratiquement absente ; dégrossissage et plein débitage se confondent et constituent une même opération, plutôt une même suite d’opérations, au sein d’un unique schéma opératoire. Les éclats corticaux ne sont pas les représentants d’étapes préparatoires au plein débitage, ils font partie intégrante du plein débitage. D’ailleurs, de nombreux éclats ont été repris en outils convergents de type racloir ou denticulé. Les surfaces peuvent êtres articulées entre elles, adjacentes dans le sens où chaque négatif peut servir à son tour de surface de plan de frappe pour le détachement de l’éclat suivant. Dans ce cas, le point de percussion est rarement situé dans le contre bulbe de l’éclat. Il est le plus souvent sur la partie latérale du négatif ou à son extrémité distale. On peut alors parler de déplacement articulé de l’algorithme, où les séries se succèdent et où les négatifs les plus récents viennent couper les enlèvements anciens, rendant la lecture des négatifs difficile et la restitution des derniers épisodes quasiment impossible. Les surfaces exploitées peuvent aussi être indépendantes, c’est-à-dire qu’elles peuvent êtres disposées sur plusieurs surfaces du nucléus et ne présenter aucun lien entre elles. Une construction volumétrique en termes conceptuels n’est pas discernable de prime abord. Bien que le volume total du bloc de départ ne soit pas totalement investi dès le début des opérations, la disposition des surfaces, qu’elles soient ou non articulées entre elles, tient compte de la structure volumétrique initiale (fig. 2).

Les accidents de taille Les accidents observés sur les nucléus sont d’une même nature : le réfléchissement. Sur plus de 50 % des nucléus, il a été observé au moins 2 négatifs d’enlèvements réfléchis. Ces accidents sont la conséquence de la technique de percussion dure, directe et interne. Par ailleurs, étant donné que ce mode de débitage repose sur un auto-entretien et ne requiert pas une mise en place des convexités latérales et périphériques, lors de leur détachement les éclats ne peuvent pas filer et viennent se heurter aux convexités de la surface de débitage, ces dernières n’étant pas assurées par des enlèvements prédéterminants.

D’autres sites de la Béqaa méridionale Six autres sites précédemment rattachés au Paléolithique inférieur ont livré des nucléus témoignant de schémas de type Clactonien 4 . Ci-dessous sont présentés 4.

205

Sites de surface découverts, pour certains, lors des prospections préhistoriques et géomorphologiques (Besançon et Hours, 1970 ; 1971). Attribués au Paléolithique inférieur, ils ont été rattachés aux différentes phases de l’Acheuléen. Hajjar Tawil, par exemple, est attribué à l’Acheuléen récent.

C. YAZBECK

les nucléus témoignant de ce mode dans les six assemblages selectionnés. Les proportions sont similaires à celles observées à Joubb Jannine II en ce qui concerne les matières premières.

Le silex est préférentiellement utilisé, dans plusieurs variétés (64 %), et la grande majorité des nucléus est faite sur des rognons (65 %).

Site

Nucléus (en nombre)

Khalliyé Sud

7

Khalliyé Nord

3

Hajjar Tawil

7

Tell Haql el Khirbé

6

El Birké

4

El Hamrât

1

La gestion volumétrique

Nous ne proposons pas une reformulation du Clactonien mais une reconsidération de certains critères techniques permettant, d’une part d’interpréter les schémas opératoires appliqués en Béqaa, d’autre part de présenter ce qui pourrait être des variantes locales.

À l’exemple des nucléus de Joubb Jannine II ceux des autres sites présentent des caractéristiques techniques similaires. Il ne semble pas y avoir de préparation des plans de frappe et l’angle de détachement des enlèvements se situe, dans la majorité des cas, aux alentours de 90º. Les séries semblent se succéder sur des surfaces articulées ou non entre elles. Certains nucléus se prêtent plus facilement à un décryptage des dernières séquences opératoires ; un exemple en est donné par un nucléus de Hajjar Tawil, où il a été possible de restituer le déroulement des dernières opérations (fig. 3). Négatifs d’enlèvements accidents de taille

caractéristiques

Selon les études qui ont déjà été faites sur ce mode de débitage (Ashton and Mc Nabb, 1992 ; Forestier, 1993), l’angle de détachement des enlèvements ne constitue pas un critère de définition de ce mode. Mais il semblerait que dans le cas des nucléus à morphologie d’abandon de choppingtools, l’angle de détachement des enlèvements ait été assez fermé, variant autour de 45º-60º 5 . Cette question d’angle joue, comme nous le verrons plus loin, un rôle important dans l’application de ce mode, tant au niveau du déroulement des séquences qu’au niveau des supports détachés, principaux buts des opérations techniques. Des schémas de débitage Clactonien ont sans aucun doute été appliqués en Béqaa méridionale. Le déroulement des séquences opératoires a été déterminé sur de nombreux nucléus. Cependant, certaines caractéristiques fréquemment observées sur les pièces analysées nous permettent d’avancer des hypothèses quant aux modalités d’application de ce mode. Il y a une interaction claire entre plusieurs paramètres techniques inhérents à l’application de ce mode (selon la définition d’origine, une interaction entre la morphologie de départ, le déplacement de l’algorithme et la morphologie d’abandon a déjà été signalée) : – La morphologie du bloc de départ ; autant de morphologies possibles que de formes présentes dans la nature.

et

Les négatifs d’éclats présentent la même variabilité que celle rencontrée à Joubb Jannine II. Il nous semble cependant qu’à Hajjar Tawil, les stigmates des derniers enlèvements indiquent des objectifs techniques différents : une production orientée vers l’obtention d’éclats plus allongés et plus fins.

Le schéma de débitage Clactonien en Béqaa méridionale Bien qu’ils répondent dans leurs grandes lignes à la définition technique d’origine, ces résultats nous ont conduite à une évaluation des critères d’identification. Il nous semble que ces derniers ne soient pas suffisants pour expliquer la variabilité que nous avons rencontrée en Béqaa.

5.

206

Des indications précises sur l’angle de détachement des enlèvements n’ont pas été expressément fournies par les auteurs.

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQUAA MÉRIDIONALE

– L’angle de détachement des enlèvements ; il semblerait que l’angle de détachement des enlèvements ne présente pas un critère de distinction, comme cela peut être le cas dans un mode Discoïde ou Levallois. Il peut, dans le cas du débitage de type Clactonien, présenter des variantes situées entre 45º et 60º ou même entre 90º et 110º. – L’axe de débitage n’est pas stable tout au long des séquences, son déplacement est assez fréquent. Son maintien dans un même sens longitudinal peut présenter des contraintes de gestion et conduire à un arrêt du débitage. – La morphologie du bloc à l’abandon résulte en fait de l’interaction des 3 premiers paramètres. Les nucléus clactoniens de la Béqaa présentent une variabilité morphologique. Les morphologies polyédrique (48 %) et cubique (30 %) sont pourtant dominantes. Les caractéristiques techniques récurrentes décrites plus haut permettent d’envisager deux variantes d’application de ce mode de débitage.

sans ordre apparent. Dans ce cas plusieurs résultats/ morphologies/supports peuvent être obtenus. En maintenant l’angle de détachement des enlèvements autour de 45º/60º et en déplaçant l’axe du débitage, en fonction de l’emplacement du futur algorithme, une morphologie de type quadrangulaire peut en résulter. Si l’algorithme se déplace encore en occasionnant un autre changement d’axe, des nucléus de morphologie bipyramidale en résultent. C’est dans ce cas-là que la confusion entre débitage Discoïde et débitage Clactonien est possible. Seconde option (fig. 6) À Joubb Jannine II, 53 % des nucléus témoignant de l’application de ce mode peuvent être classés dans le groupe des polyèdres. Pour ce qui est des autres assemblages, les proportions sont pratiquement identiques, excepté pour Hajjar Tawil où la morphologie cubique est dominante. Sur les nucléus, les surfaces sont articulées ou non entre elles selon des angles assez ouverts variant autour de 90º. La convergence de certaines caractéristiques techniques récurrentes nous a conduit à proposer une alternative différente de celle décrite plus haut. Si, au lieu d’adopter un angle variant autour de 45º, le tailleur part d’un angle plus ouvert, avoisinant les 90º par exemple, il a la possibilité d’utiliser toutes les surfaces adéquates et disponibles sur le bloc et de produire des supports à caractéristiques morphotechniques variées. En fait, l’adoption de cette « modalité » permet de produire des éclats à caractéristiques morpho-techniques plus variées : on peut ainsi avoir des éclats quadrangulaires, allongés, à préparation centripète (se rapprochant morphologiquement des éclats Levallois) et surtout moins épais et plus allongés – présentant rarement l’inclinaison typique et le bulbe prononcé des éclats dits « Clactoniens ». Par ailleurs, il permet tout en évitant une perte de matière première, d’établir plus de surfaces exploitables et d’utiliser au maximum le volume initial. Dans ce cas aussi, plusieurs déplacements de l’axe peuvent se succéder et occasionner des morphologies variées selon le moment où l’on se situe dans la chaîne opératoire. Sur un autre plan, il a été observé sur certains nucléus un déplacement aléatoire de l’algorithme dans le sens où ce dernier peut s’établir sur n’importe quelle surface du nucléus indépendamment des séries qui l’ont précédé. On peut dans ce cas parler d’algorithmes non articulés entre eux, présentant des séquences indépendantes mais appartenant au même mode de débitage. La morphologie

Première option (fig. 4) À partir d’un bloc de morphologie ovoïde ou allongée, en conduisant le débitage par séries successives dans l’axe longitudinal du bloc et en faisant varier l’angle de détachement des enlèvements autour de 45º-60º degrés, on peut aboutir à une morphologie d’abandon de type chopping tool (fig. 5). Cette morphologie peut aussi être obtenue si l’angle de détachement des enlèvements est plus ouvert que 60º mais, dans ce cas, l’algorithme ne peut se répéter un nombre illimité de fois, autant de fois que dans le cas où l’angle est plus fermé. L’opérateur se heurte alors à une impossibilité technique, une trop grande ouverture de l’angle. Dans ce cas, les négatifs ont un sens unidirectionnel et les éclats ne présentent pas une grande variété morphologique : corticaux, semi-corticaux, à dos cortical. En revanche, en maintenant le même angle et en déplaçant l’axe de débitage, il est possible de poursuivre le débitage. Mais cela occasionne des morphologies intermédiaires cubique ou bipyramidale par exemple. Les éclats qui en sont issus ont des caractéristiques morphotechniques différentes ; les supports seront plutôt épais avec un bulbe prononcé et un talon incliné mais présenteront des morphologies plus variées : quadrangulaire, rectangulaire ou même triangulaire (pseudo pointes Levallois, éclat à préparation dorsale centripète). Ce n’est pas le cas si une seconde « modalité » est appliquée par le tailleur ; en effet, à partir d’un bloc de morphologie similaire, l’algorithme peut se répéter n fois sur le volume et les séries d’enlèvements se succéder

207

C. YAZBECK

résultante ne pouvant être insérée dans un système classificatoire classique, ces pièces aboutissent généralement dans la catégorie des nucléus inclassables ou globulaires.

à éclats, dépourvue de bifaces ; « for the moment one can see them as representing a non-biface industry, contemporary with the early Acheulean, somewhat similar to the Clactonian of Europe » (Hours, 1975 : 252). L’analyse présentée ici constitue un premier pas vers l’identification, dans des assemblages du Paléolithique inférieur libanais, de modes de débitages récemment identifiés ou ayant fait l’objet de reformulation en termes de schémas opératoires.

Des affinités avec le Clactonien, tel qu’il a été initialement défini par Breuil, ont précédemment été signalées dans le cas du site de Borj Quinnarît, considéré comme le plus ancien au Liban et ayant livré une industrie

UN DÉBITAGE DISCOÏDE EN BÉQAA Les modalités dégagées

Depuis la définition principale qui en a été donnée (Bordes 1953), le débitage discoïde a fait l’objet d’une reformulation. Il a été bien démontré que ce mode de débitage ne représente plus un « parent pauvre… par rapport au Levallois » ; c’est un mode de débitage bien individualisé et obéissant à des critères techniques précis (Boëda, 1993). L’analyse détaillée de plus de 700 pièces de la Béqaa – 501 pièces de Joubb Jannine II – a permis de dégager des schémas de débitage discoïde, gérés par des critères techniques identiques, en grande partie tels qu’ils ont été précédemment définis. Les variabilités morphologiques des nucléus à l’abandon mais répondant aux mêmes règles techniques de gestion nous ont permis de proposer une hiérarchisation de certains des critères techniques précédemment définis et de suggérer des modalités d’application pouvant représenter des maillons dans la chaîne opératoire globale. En ce qui concerne les matières premières, Joubb Jannine et 4 sites de la Béqaa ayant livré des nucléus témoignant de débitage discoïde ont des proportions similaires (les pourcentages de ces 5 sites ont de ce fait été regroupés). Les roches siliceuses telles que le silex et le calcaire siliceux ont été préférentiellement sélectionnées (62 % pour le silex). Les nucléus à l’abandon ont généralement conservé d’importantes plages corticales ; le support a ainsi pu être identifié. Pour la grande majorité, des rognons de morphologie arrondie plus ou moins épaisse ont été utilisés (84 %).

Unifacial total Elle consiste en une exploitation de la totalité d’une des surfaces d’une manière périphérique. L’une des surfaces est productrice alors que l’autre sert de plan de frappe (n séries d’éclats peuvent être extraits). Dans ce cas la seconde surface est corticale et présente naturellement les convexités périphériques nécessaires pour le détachement des séries récurrentes Il arrive que, sur cette surface, les plans de frappe soient sommairement préparés par un ou, au maximum, deux enlèvements. Cette modalité est représentée par des nucléus morphologiquement unifaciaux. Ce cas a été signalé précédemment, notamment à Sclayn dans la catégorie des « nucléus à deux surfaces séquentes, centripètes » : « Dans un grand nombre de cas, une des faces porte de grandes surfaces corticales… » (Moncel, 1998 :186). Discoïde partiel Elle consiste en une exploitation partielle des deux surfaces. Le débitage se fait toujours dans la périphérie du bloc, à partir de pôles privilégiés (fig. 7). Les deux surfaces du nucléus, sécantes entre elles, sont tour à tour exploitées. Dans ce cas, les séries d’éclats se succèdent alternativement sur les deux surfaces et on peut parler d’auto-gestion du nucléus, en vue d’assurer les convexités périphériques.

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IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQUAA MÉRIDIONALE

À l’état d’abandon, les nucléus présentent souvent une morphologie de chopping-tools et peuvent parfois présenter des affinités morphologiques avec des nucléus de type Clactonien. Dans ce cas aussi, le cortex résiduel permet d’identifier la morphologie du bloc de départ ; ce sont généralement des rognons de dimensions moyennes, dont le tailleur a utilisé les angles naturels pour l’extraction des éclats prédéterminants-prédéterminés. L’exploitation partielle d’une structure volumétrique par un schéma de type discoïde a été signalée précédemment dans le gisement de Beauvais, où « les nucléus n’ont pas subi un important phénomène de réduction ; leur morphologie lors de l’abandon est en général proche de la forme initiale des rognons » (Locht et Swinnen, 1994 : 90).

surface soit privilégiée par rapport à l’autre ; la conséquence est le changement de l’angle de détachement des éclats, les nouveaux enlèvements viennent recouper les anciens. Comme l’auto-entretien – dans le sens de l’entretien des convexités – n’est plus assuré par une gestion simultanée des deux surfaces, la morphologie du nucléus, qui, jusqu’alors, était biconique ou bi-pyramidale, évolue et on passe alors à une sorte de morphologie bâtarde, oscillant entre le nucléus discoïde et le nucléus polyédrique. Dans certains cas l’ancienne surface peut de nouveau jouer un rôle producteur ; des éclats peuvent être détachés à partir de la nouvelle surface, vers l’ancienne. Dans ce cas il est possible de passer à un autre mode de débitage, au Clactonien par exemple ; le passage d’une exploitation de type Discoïde à une autre de type Clactonien peut se faire à partir du sommet de la pyramide (Boëda, 1997).

Discoïde total Majoritairement représenté parmi les modalités, elle consiste en une exploitation maximale du volume initial. Le débitage est exécuté à partir de plusieurs pôles de la périphérie du bloc mais peut ne pas couvrir la totalité des deux surfaces. En d’autres termes, même si le volume de départ est totalement investi, il arrive que des plages corticales subsistent sur l’une ou l’autre des surfaces, voire sur les deux (fig. 8). Cette modalité est représentée morphologiquement par le nucléus discoïde type, pyramidal ou bi-pyramidal (bi-conique). L’interruption du débitage dans les trois modalités peut être liée à la matière première mais résulte surtout des objectifs de production visés. Ne pouvant être qualifié d’« opportuniste », le débitage est interrompu lorsqu’il y a une impossibilité technique d’extraire des supports aux caractéristiques morpho-techniques visées. Il arrive qu’une

Le Discoïde en Béqaa méridionale Le Discoïde de Joubb Jannine II a précédemment été signalé sous le terme de moustérien, « la grosse majorité est destinée à donner des éclats de débitage banal. Ce qui est identifié comme moustérien ou Levallois indique plus une tendance que la présence de formes typologiquement bien reconnues » (Besançon et al., 1982 : 18). Joubb Jannine II a livré 149 nucléus (29 % de la totalité des nucléus) témoignant des trois modalités discoïdes décrites plus haut. Ces dernières ont été appliquées de façon inégale ; il y a une nette préférence pour les modalités partielle et totale. Seuls deux nucléus ont été exploités de manière unifaciale partielle.

Sites/modalités

Unifacial total

bifacial total

bifacial partiel

Joubb Jannine II

2

75

66

Tell Haql el Khirbé

1

3 2

2

1

6

8

2

6

El Birké Hajjar Tawil Khalliyé Sud

209

C. YAZBECK

Les assemblages des quatre autres sites de la Béqaa méridionale ont également livré des nucléus témoignant de schémas discoïdes ; plusieurs modalités déjà déterminées ont été appliquées. Ci-dessous sont présentées les modalités discoïdes par site. Le discoïde total est la modalité la plus représentée. Elle est suivie par la modalité partielle, où la totalité du volume est investie mais où les surfaces sont partiellement exploitées. La modalité unifaciale paraît la moins représentée, tant à Joubb Jannine II que dans les autres sites ; cela relève bien évidemment de la difficulté d’assurer un auto-entretien en exploitant l’une des deux surfaces seulement ; ce n’est qu’en exploitant les deux surfaces, même de manière partielle, qu’une auto-gestion en termes de convexités est assurée. La gestion possibilités débitage

cas puisque même les nucléus témoignant de l’application de la modalité totale ont généralement gardé des plages corticales. La non nécessité d’une première phase d’initialisation et donc de décorticage total du bloc initial peut le justifier. L’accident le plus fréquent est le réfléchissement ; en fait c’est la conséquence d’une trop grande ouverture des angles due à la répétition des séries d’éclats sur une même surface, ainsi que de l’absence d’une séquence d’entretien des convexités. Ce cas a fréquemment été observé sur les nucléus témoignant de la modalité partielle, où les séries d’éclats n’occupent qu’une partie du volume, alors que l’autre garde l’arrondi naturel, cortical.

volumétrique, les accidents, l e s de passage à un autre mode de

Bilan conceptuel Certains critères semblent incontournables, comme le choix d’un bloc de matière première de morphologie précise, la répartition du volume en deux surfaces sécantes, la direction du débitage, alors que d’autres, comme la phase d’initialisation, l’ampleur de l’exploitation volumétrique, nous ont paru représenter des modalités d’exploitation ou des maillons dans la chaîne opératoire globale. Ils peuvent refléter des contraintes liées à la nature et la disponibilité des matières premières, aux objectifs de production, aux contraintes techniques applicatoires puisqu’ils n’ont pas été observés sur tous les nucléus. Les premiers représentent donc les critères constants, nécessaires à l’application d’un schéma discoïde, tandis que les autres représentent des critères variables.

Le plan de détachement des enlèvements est toujours sécant et les mesures que nous avons effectuées indiquent des angles variant entre 45º-55º et 65º-85º, dépassant rarement 90º. Une variation de l’angle sur un même nucléus est rarement observée, les valeurs sont toujours très serrées : 45º-55º ou 65º-75º par exemple. Le volume est toujours conçu en deux surfaces sécantes non hiérarchisées, même si, au cours du débitage, l’une des surfaces est surexploitée par rapport à l’autre. Le débitage peut avoir deux directions, cordale et centripète ; sur les nucléus analysés, les enlèvements de direction centripète sont majoritairement observés ; certains ne présentent pas de négatifs d’enlèvements cordaux ou débordants. La plupart des enlèvements prédéterminés ont été détachés sans préparation préalable de plan de frappe, du moins d’après les stigmates observés sur les nucléus. Les éclats observés témoignent en revanche de stigmates de préparation sur leurs talons consistant en 2 ou au maximum 3 petits éclats. Les éclats, d’après les négatifs sur les nucléus, présentent une certaine variabilité morphologique ; mis à part les éclats quadrangulaires, rectangulaires, débordants et les pseudo-pointes Levallois, il est aussi possible d’obtenir des éclats ovalaires. La majorité des nucléus discoïdes ont gardé des réserves corticales plus ou moins importantes ; cela est attendu dans le cas des modalités partielles, puisque la totalité du volume n’est pas exploitée, mais ne l’est pas dans la modalité totale, où l’on s’attendrait à ne trouver que des plages corticales très réduites. Pourtant ce n’est pas le

Les constantes – Choix de la matière première. Les nucléus relevant des deux premières modalités présentent tous, sans exception, des caractéristiques morphologiques similaires : à l’état d’origine ce sont des rognons de forme arrondie/ovalaire généralement assez épais. La morphologie du bloc est facilement adaptable au type de gestion choisi, qui ne nécessite pas une mise en forme préalable du bloc de départ avant le début de l’exploitation. Le choix d’un bloc présentant des convexités naturelles peut être considéré comme une prédétermination d’autant plus qu’il intervient en début de schéma opératoire.

210

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQUAA MÉRIDIONALE

– Le plan de fracture des enlèvements est sécant, sur chaque surface, au plan d’intersection des deux surfaces. L’angle de détachement varie autour de 65º-80º et dépasse rarement 100º. Lorsque l’angle dépasse 80º, les réfléchissements sont fréquemment observés. – Une utilisation exclusive du percuteur dur et une orientation de l’axe de percussion de façon perpendiculaire par rapport à la surface du plan de frappe. – La direction du débitage. Sur les surfaces, les enlèvements peuvent avoir deux directions : ∗ centripète, ∗ cordale. Il peut y avoir association ou exclusivité d’une direction par rapport à l’autre : les enlèvements peuvent être centripètes et latéraux à la fois sur l’une ou l’autre des surfaces comme ils peuvent être centripètes sur l’une et latéraux sur l’autre. En aucun cas les enlèvements ne peuvent être unipolaires. En effet, dans ce cas, d’une part ils ne présenteraient pas les caractéristiques techniques voulues pour leur détachement – prédéterminé –, d’autre part, ils ne permettraient pas l’auto-gestion du nucléus, dans le sens où ils ne peuvent entretenir les convexités latérales ou périphériques – prédéterminants. Les produits obtenus selon une direction unipolaire ne peuvent être similaires à ceux détachés à partir de la périphérie, même si tous les critères techniques nécessaires et suffisants sont présents. De même qu’ils ne peuvent jouer le même rôle d’entretien des convexités périphériques, critère essentiel dans une exploitation de type discoïde. Toute la périphérie du bloc est utilisée en vue d’extraire les éclats prédéterminés : pointe pseudo-Levallois, éclat débordant, éclat plus large que long, éclat triangulaire.

automatiquement assuré et on peut parler d’auto-gestion du nucléus. La répartition du volume en deux surfaces sécantes Cette répartition peut ne pas être réelle mais virtuelle. C’est-à-dire que l’une des surfaces est exploitée, partiellement ou entièrement, alors que l’autre est entièrement corticale, mais cette dernière joue le rôle de surface de plan de frappe. Une « charnière » n’est pas toujours visible sous forme de tracé régulier, elle peut être discontinue. La mise en place des critères de convexité par l’extraction d’éclats prédéterminants Cette opération est toujours nécessaire mais elle ne constitue pas toujours une séquence indépendante dans le déroulement du schéma opératoire ; elle peut faire partie intégrante des stades de production. L’installation des critères de convexité permettant le détachement d’éclats à caractéristiques morpho-techniques précises est essentiel dans un schéma discoïde comme il l’est dans une conception Levallois, laminaire ou autre. Dans ce cas, même quand la totalité du volume est exploitée, les convexités peuvent ne pas être établies par le tailleur préhistorique mais être présentes naturellement sur le bloc. L’artisan aurait ainsi utilisé les convexités naturelles de la matière première, au lieu de l’établir lui-même, ce qui pourrait supposer un certain degré de prédétermination dès l’acquisition de la matière première. D’un autre côté, l’application d’une des modalités permet, par le biais des séries récurrentes se déplaçant sur l’une ou l’autre des deux surfaces, un auto-entretien des critères de convexités latérales et périphériques ; cela est surtout vrai dans le cas de la modalité totale où le volume est totalement investi et où la récurrence des éclats sur les deux surfaces permet l’auto-entretien des convexités. Dans les modalités partielles, nous ne pouvons parler d’auto-gestion, puisqu’une seule partie du volume est exploitée et un entretien total des convexités n’est pas nécessaire. Le débitage discoïde s’inscrit sans aucun doute dans les méthodes récurrentes. Les modalités dégagées témoignent d’un choix guidé par les objetcifs techniques visés : des éclats à caractéristiques morpho-techniques précises. Si ces derniers sont atteints par l’exploitation de l’une des surfaces – modalité unifaciale par exemple –, il faut dire que ce cas est présent de façon anecdotique, il n’est plus nécessaire d’exploiter la seconde surface – modalité bifaciale. Ces modalités peuvent correspondre aux différents moments où l’on se situe dans la chaîne opératoire et

Les variables La phase de mise en forme n’est pas toujours nécessaire ; parfois elle se confond avec les premières phases d’exploitation du bloc Contrairement au Levallois où le bloc est décortiqué en vue de préparer les deux surfaces, le discoïde peut ne pas comporter de première séquence de mise en forme ni de décorticage total du bloc ; le décorticage se fait à mesure que la production d’éclats se réalise. Les premiers éclats détachés ne sont pas uniquement prédéterminés, ils sont aussi prédéterminants ; ils sont prédéterminants dans le sens où « ils créent des critères organisés » (Boëda, 1993) permettant le détachement des éclats suivants. Quand l’exploitation concerne les deux surfaces à la fois, l’entretien des convexités périphériques est

211

C. YAZBECK

constituer ainsi des maillons dans un même schéma opératoire. Jusqu’à la présente étude, un mode de débitage discoïde bien individualisé et identifié en tant que tel n’a jamais été signalé dans des industries du Paléolithique inférieur et moyen au Liban. Des nucléus de morphologie discoïde dans les industries du Paléolithique inférieur et

moyen sont généralement regroupés dans la variété des nucléus moustériens ou Levallois. Les similarités morphologiques qu’il partage avec le Levallois récurrent centripète ne facilitent pas sa détermination (Turq, 2000), bien que des critères techniques précis aient été dégagés pour permettre son identification (Boëda, 1993).

CONCLUSION En dépit de la nature du site et des conditions de collecte, les assemblages de Joubb Jannine II revêtent une importance capitale pour l’identification des systèmes techniques de production du Paléolithique inférieur libanais. Une partie du matériel, les outils façonnés – bifaces, pics et hachereaux –, a longtemps occulté ce qui fait

l’originalité du site : la diversité. C’est à partir de cette diversité, morphologique et technique, que nous avons pu dégager une variabilité de modes de débitage matérialisant des conceptions rarement rencontrées simultanément dans des assemblages du Paléolithique inférieur au Proche-Orient.

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212

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQUAA MÉRIDIONALE

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213

C. YASBECK

El Birké

Khalliyé Sud, Nord El Hamrât Hajjar Tawil Joubb Jannine II

Musée de Préhistoire Libanaise. Université Saint Joseph. Beyrouth Copyright 2001

Fig. 1 - Sites du Paléolithique inférieur au Liban.

214

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQAA MÉRIDIONALE

A E

C

D B

Plan de clivage

A C

C

A

B

D E

Nucléus témoignant d'une exploitation de type Clactonien ; 5 surfaces sont individualisées et articulées entre elles selon des angles variant autour de 90º. Morphologie polyédrique ou cubique. Joubb Jannine II.

10 cm

0

Fig. 2 - Nucléus clactonien. Joubb Jannine II.

215

C. YASBECK

Séquence déterminée 1

1

2

2 3

3

4

90º

5

5

0

5 cm

Nucléus témoignant d'un débitage de type Clactonien.Hajjar Tawil. Les épisodes par ordre chronologique : A B C

Fig. 3 - Nucléus clactonien. Hajjar Tawil.

216

4

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQAA MÉRIDIONALE

B

A

Polyèdre, informe, globulaire

Chopping tool

Bloc de départ

1er algorythme

45º

45º

45º

45º

45º

C 1 algorythme

Bipyramidal

Schéma théorique 1 En adoptant un angle variant autour de 45º-60º et en maintenant l'algorythme dans l'axe longitudinal, il est possible d'aboutir à une morphologie d'abandon de type chopping tool (A) ou polyédrique (ou autre, B). En revanche, en déplacant l'axe de débitage, il est possible d'occasionner des morphologies d'abandon différentes (par exemple, bipyramidale, C).

Fig

2 algorythme

. 4 - Nucléus clactonien. Joubb Jannine II.

217

C. YASBECK

1

7 1 1 2 2 6

3

3 4

5 2

2 0

6 cm

1 - Chopper, d'après Besançon, Copeland et Hours, 1982. 2 - Même chopper, témoignant d'un schéma de type Clactonien

Fig. 5 - Schéma théorique 1. Clactonien.

218

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQAA MÉRIDIONALE

90º

Schéma théorique 2 À partir d'un bloc de morphologie similaire à celle de l'option 1, en adoptant un angle variant autour de90º-100º, il est difficile de conduire le débitage selon le même axe longitudinal, sans se heurter à une trop grande ouverture de l'angle (B). On peut observer dans ce cas, un déboublement du plan de frappe (C). La poursuite du débitage selon un même angle est possible si l'axe du débitage n'est pas maintenu tout au long des séquences. opératoires. Dans ce cas, le déplacement de l'algorithme selon différents axes occasione des morphologies diverses cubiques ou polyédriques (D).

A

90º

B

C

D 90º -110º

angle de 90º-110º

Fig. 6 - Schéma théorique 2. Clactonien.

219

C. YASBECK

4

3

3

5

4

5

2

1 2

1

6

0

11 cm

Nucléus témoignant d'une exploitation de type discoïde partiel. Morphologie de chopping tool. Joubb Jannine II.

Fig. 7 - Nucléus discoïde.

220

IDENTIFICATION DE SCHÉMAS DE DÉBITAGE AU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR EN BÉQAA MÉRIDIONALE

A B

1

2

3 3' 2' B

A

a

0

5 cm

Nucléus témoignant d'une exploitation de type discoïde totale. Les deux surfaces sont exploitées par des enlèvements de direction centripète (noter le négatif de direction cordale sur la surface B, a). Une charnière est visible sur une partie du nucléus. Joubb Jannine II.

Fig. 8 - Nucléus discoïde (dessin classique et technique).

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NOUVE L L E S FOUIL L E S À HUMMA L ( E L KOWM, SY RIE CE NT RA L E ) PRE MIE RS RÉ SUL T A T S ( 19 9 7 -2 0 0 1)

Jean-Marie LE TENSORER 1 RÉSUMÉ Signalé dès les premières prospections réalisées dans la région d’El Kowm dans les années soixante, le puits de Hummal, dénommé également Bir Onusi, présente une stratigraphie de plus de 20 m de puissance et au moins une trentaine de couches paléolithiques. En 1980, une nouvelle industrie laminaire dénommée Hummalien avait été identifiée par F. Hours, L. Copeland et S. Muhesen dans un niveau situé sous une séquence du Paléolithique moyen. Une série d’études stratigraphiques et sédimentologiques ont été réalisées dans les années quatre-vingt et, depuis 1997, l’Institut de Préhistoire de l’Université de Bâle a entrepris une fouille programmée de ce site. Ces nouveaux travaux ont pleinement confirmé l’importance de ce gisement qui constitue un site clef pour la compréhension de la transition du Paléolithique ancien au Paléolithique moyen et de l’évolution des industries hummaliennes en Syrie. De plus, une nouvelle industrie, dénommée provisoirement « Tayacien », a été découverte dans les niveaux inférieurs, où la présence d’Acheuléen est également attestée. Le Yabroudien précède la séquence hummalienne, suivie d’une vingtaine de couches à industries levalloiso-moustériennes. L’ensemble se termine par des niveaux du Paléolithique supérieur, de l’Épipaléolithique et d’industries plus récentes allant jusqu’à la période historique. L’étude géologique a montré que ce site est constitué d’une doline centrale dans laquelle se sont accumulées des séries détritiques sableuses renfermant une séquence hummalienne puis moustérienne, tandis que, autour de ce puits, se développe une série sédimentaire cohérente, renfermant sur 10 m de remplissage, plus de 20 niveaux archéologiques allant de l’Acheuléen au Paléolithique supérieur. Il découle de ces nouvelles observations une foule de résultats montrant que les premières études réalisées en 1980-1983 sont à réviser étant donné que le matériel recueilli, à l’exception du Yabroudien trouvé dans les travertins inférieurs, n’était pas in situ. Ceci concerne particulièrement le Hummalien, qui a pu être redéfini à partir de niveaux trouvés dans un contexte et sous un contrôle stratigraphique indiscutables. Hummal compte donc parmi les sites majeurs de la Préhistoire du Proche-Orient.

ABSTRACT The site of Hummal, also known as Bir Onusi, the location of an artesian well, drew attention when the region o f El Kowm was surveyed in the 1960s. The site presents deep stratigraphy of as much as 20 m, with at least 30 Palaeolithic layers. In 1980, a new blade industry, called Hummalian, was identified by F. Hours, L. Copeland and S. Muhesen, in a level located under a Middle Palaeolithic sequence. A series of stratigraphic and sediment studies was carried out in the 1980s, and since 1997 the Institute of Prehistory of the University of Basel has been engaged in a thorough excavation of this site. The new investigations have fully corroborated the importance of Hummal as a key site for understanding the transition from the Lower to the Middle Palaeolithic and the development of the Hummalian culture in Syria. Moreover a new industry, temporarily named “Tayacian” was discovered in the lower levels, and the Acheulian is represented as well. The Yabrudian appears before the Hummalian, which is then succeeded by over 20 levels of a Mousterian complex with Levallois flakes. The stratigraphy continues with Upper Palaeolithic, Epipalaeolithic and later cultures up to historical times. The site, as shown in the geological study, consists of a central doline in which Hummalian and Mousterian sequences are included in detritic sandy deposits. Around this well shaft, there is a continuous accumulation of limnic, aeolian and travertine deposits, up to 10 m thick, with over 20 archaeological levels ranging from the Acheulian to the Upper Palaeolithic. These new investigations have produced numerous results indicating that the first studies carried out in 1980-1983 are t o be reconsidered because the artifacts collected at the time, except for the Yabrudian from the lower travertine, were not in situ. This particularly concerns the Hummalian, which was able to be redefined based on new levels found in an unquestionable context and under strict stratigraphic control. Thus, Hummal must be considered one of the most important sites for Near Eastern prehistory.

1.

Institut de Préhistoire de l’Université de Bâle, Suisse, [email protected]

J.-M. LE TENSORER

INTRODUCTION 2 Signalé dès les premières prospections réalisées dans la région d’El Kowm (fig. 1- 2) par G. et M. Buccellati (1967), le puits de Hummal, dénommé également Bir Onusi, présente une stratigraphie de plus de 20 m de puissance. C’est en 1980, lors d’une mission consacrée à la géomorphologie et au Paléolithique du bassin d’El Kowm, dans le cadre d’un projet dirigé par J. Cauvin, que le Hummalien a été identifié par F. Hours, L. Copeland et S. Muhesen dans un niveau situé dans la partie inférieure du puits (Besançon et al., 1981 ; Copeland, 1981 ; Hours, 1982). À la demande de F. Hours, nous avons effectué une série d’études stratigraphiques et sédimento-logiques du remplissage de Hummal en 1982, 1983 et 1985. Nos résultats sont restés inédits car la stratigraphie de Hummal nous paraissait trop lacunaire pour en proposer une vue d’ensemble cohérente. Pendant l’hiver 1987, une érosion massive des déblais de creusement qui entourent le puits

a provoqué le comblement sur une hauteur de 8 m d e toute la partie inférieure de la stratigraphie, qui n’est plus accessible actuellement. De ce fait, notre travail concernant cette partie de la séquence est demeuré inachevé. En 1997, c’est donc sur la base des résultats obtenus de 1982 à 1985 que nous avons, dans un premier temps, désiré compléter les observations stratigraphiques de l’ensemble supérieur encore visible (Couche VI et au-dessus), puis, nous avons entrepris de nouvelles fouilles afin de recueillir du matériel lithique pour préciser la nature des complexes archéologiques supérieurs et pour effectuer les analyses micromorphologiques et palynologiques qui n’avaient pu être réalisées lors des premiers travaux. Pour bien comprendre les nouvelles données de la stratigraphie du site éponyme du Hummalien, il est nécessaire de faire un bref rappel des données acquises avant 1987.

RAPPEL DES TRAVAUX ANTÉRIEURS À 1987 La stratigraphie de la séquence inférieure de Hummal telle qu’on pouvait l’observer au début des années quatre-vingt était extrêmement complexe et délicate à établir en raison de grandes sections bétonnées ou recouvertes de murs de soutènement en pierres sèches (fig. 5). De la base au sommet nous avons observé les complexes sédimentaires suivants (dans cette description stratigraphique nous avons repris les dénominations en chiffres romains utilisées par L. Copeland, F. Hours et S. Muhesen en 1981 pour désigner les complexes archéologiques) :

remplissage observable en 1980 renferme plusieurs niveaux yabroudiens. L. Copeland et F. Hours (1983) ont étudié un premier inventaire de 703 artefacts dont 245 outils au sens strict. Absolument non-levallois (IL : 0,74) et non laminaire (Ilam : 3,53), cet assemblage est caractérisé par un grand nombre de racloirs (IR ess. : 68,93). Les racloirs simples dominent (38,02 %) mais les racloirs déjetés (10,2 %) et transversaux (10,6 %) sont abondants et très caractéristiques de cette culture. En général la retouche des racloirs est de type Quina ou demi-Quina. À cet inventaire s’ajoutent des outils de type paléolithique supérieur (grattoirs, burins, perçoirs : 8,16 % ; couteaux à dos : 0,81 %) ainsi que des encoches et denticulés (11,42 %). Les bifaces sont bien présents (4 %) dans ces niveaux comme dans tous les sites yabroudiens de la région. La tendance à l’asymétrie est nette car en général seul une arête est finement travaillée

Travertins yabroudiens (complexe archéologique Ib) Il s’agit d’un conglomérat de blocs de travertin très indurés et roulés. L’épaisseur de ce niveau de base est inconnue mais supérieure à 1 m. La base du

2.

La fouille de Hummal est un projet syro-suisse, financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique et l’Institut de Préhistoire de l’Université de Bâle associés à la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Damas. La direction conjointe est assurée par l’auteur de cet article et un représentant syrien. Nous tenons à remercier tout particulièrement M. le Dr. Abdal Razzaq Moaz, actuel Directeur Général, M. le Dr. Michel Makdissi, Directeur des fouilles, ainsi que M. le codirecteur pour la partie syrienne, qui nous a aidé avec efficacité sur le terrain. Localement, M. Khaled al As’ad, Directeur des Antiquités et Musées de Palmyre, nous a apporté son soutien ; nous lui exprimons également notre gratitude.

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NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

et utilisée. Ces objets sont souvent des formes intermédiaires entre les vrais bifaces et les grands racloirs à retouche biface. Sables renfermant du Hummalien et du « Paléolithique moyen » (Sables inférieurs = complexes archéologiques Ia et en partie II) D’une épaisseur variant de 0,50 à 1 m environ, cet ensemble sédimentaire est constitué de sables quartzeux concrétionnés à la base et meubles au sommet. La surface de ce sable est profondément érodée et ravinée par une brèche très hétérogène. À la base et au milieu, ces sables présentent plusieurs niveaux archéologiques renfermant le Hummalien. Au sommet, un niveau sableux livre du Moustérien à débitage Levallois caractéristique mais très laminaire, et ravine en partie les sables indurés hummaliens. Le complexe hummalien surmonte donc les niveaux yabroudiens. Près de 7000 pièces ont été recueillies (Hours, 1982 ; Copeland, 1985). La caractéristique principale de cet assemblage en est l’indice laminaire très élevé (65,85 selon F. Hours). Presque tous les outils retouchés sont appointés et réalisés sur des supports très allongés. En ce qui concerne les outils sur lame, L. Copeland (1985) distingue des couteaux à dos passant parfois à la pointe de San Remo, des pointes moustériennes allongées et la pointe de Hummal, grande lame à talon lisse appointée par des retouches limitées à la partie distale de la lame. À la différence des autres industries laminaires antérieures au Paléolithique moyen (le Pré-Aurignacien, signalé à Yabroud I, ou l’Amoudien, décrit à Abou Sif et à l’Abri Zumoffen), le Hummalien ne comprend pas ou très peu d’outils de type paléolithique supérieur (IB : 2,69 ; IG : 0,50) et, bien que laminaire, reste de typologie fondamentalement paléolithique moyen. Au-dessus de ces sables, toute la partie centrale de la stratigraphie est composée de niveaux « levalloisomoustériens » (complexes II, III, IV). Les supports sont toujours très allongés (I lam II : 47,08 ; III : 25,27 ; IV : 48,03). Les pointes moustériennes et levallois sont le plus souvent à talons larges bien facettés. Cette tendance au débitage laminaire est caractéristique de la séquence de Hummal. Complexe détritique grossier (conglomérat et brèche osseuse à outillage à fort débitage levallois laminaire : complexe II/III) Un conglomérat ravine profondément les sables II. Il s’agit d’un mélange hétérogène de petits blocs et galets 225

calcaires de l’ordre du décimètre emballés dans un sédiment détritique grossier de granules et sables cimentés par une matrice carbonatée. Cette brèche très ferruginisée renferme en abondance des silex et des fragments d’os bien conservés, disposés dans la plus grande anarchie. Ce complexe détritique est, à l’évidence, en position secondaire et présente toutes les caractéristiques d’un ancien niveau archéologique démantelé par érosion, glissé en masse dans la source et sédimenté sur les sables hummaliens en les ravinant. La base du conglomérat présente cependant localement un net granoclassement permettant de penser que la sédimentation s’est effectuée en milieu sous-aquatique au contact de sables non consolidés, ce qui donne des figures sédimentaires de convolutions et d’involutions. Plus haut, la stratigraphie n’est plus observable en raison d’une ceinture de béton d’environ 3 m de hauteur. Nous avons pu vérifier en 1997 que ces murs de béton retiennent des couches très meubles de sables. Au complexe détritique brèchifié fait donc suite une autre complexe détritique sans doute plus fin et meuble. Graviers et travertins supérieurs (complexe archéologique III) La séquence détritique se termine par des sables et graviers concrétionnés, qui livrent un abondant matériel à débitage Levallois moins laminaire que dans le complexe II. Ces dépôts forment la partie supérieure de l’ensemble détritique masqué par le béton ; ils ne sont accessibles que sur une très petite surface en raison des constructions de protection des parois du puits. Complexe sableux (Sables supérieurs A : complexe archéologique IV) Les sables supérieurs A ne sont visibles que dans la partie NW du puits et présentent un fort pendage vers le sud. Ils sont à peu près au même niveau que les graviers décrits plus haut et n’en sont peut-être qu’une variation latérale de faciès. Ces sables quartzeux, bien triés, sont de teinte grise et renferment une certaine composante argileuse, surtout au sommet, où ils tronquent un sédiment argilo-sableux finement lité renfermant des lits d’argile noire. Les sables renferment un outillage caractérisé par un allongement des supports et un débitage très levallois. Par l’abondance des lames, ce niveau archéologique rappelle celui du complexe II, situé immédiatement au-dessus du Hummalien, mais à la différence de ce dernier, le complexe IV renferme de vraies pointes levallois.

J.-M. LE TENSORER

Complexe argileux stérile (et « niveau tourbeux V »)

Limons argileux à composantes éolienne et évaporitique (complexe archéologique VI)

Il s’agit d’une argile sablo-limoneuse oxydée entrecoupée d’épais niveaux d’argile noire organique qualifiés de « niveaux tourbeux » lors de la première étude de Hummal.

Au-dessus des argiles à niveaux organiques s’étend un complexe limoneux et argileux d’une puissance de l’ordre du mètre. Il contient deux niveaux archéologiques, notés VIa et VIb. Ces niveaux renferment une industrie essentiellement composée de fortes lames, parfois retouchées. Cette industrie appartient sans conteste au groupe des industries laminaires hummaliennes, bien que les premières observations aient pu faire penser à une culture de transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur. Nous savons aujourd’hui que ces niveaux sont plus anciens que les « sables moustériens » pourtant déposés plus bas (mais pas en-dessous des couches VI).

Sables supérieurs B Vers le sud ce dépôt argileux est brusquement interrompu par une érosion brutale et remplacé par des « sables supérieurs B » finement lités, à fort pendage dans le même sens que celui des « sables supérieurs A ». Dans la partie étudiée, ces sables B ne renfermaient pas de matériel archéologique. Cette observation, faite en 1983, est une des clefs de la compréhension de la stratigraphie de Hummal. Comme nous le verrons plus loin, les ensembles inférieurs détritiques tronquent les niveaux sub-horizontaux V et VI, qui sont donc plus anciens que la séquence II, III et IV, pourtant située plus bas, contrairement à l’impression que l’on avait en raison de l’aspect lacunaire de la stratigraphie observable sous forme de petites fenêtres entre les murs construits ou les plaques de béton.

Couverture de limons sableux loessoïdes (artefacts isolés) Au-dessus, la couverture du site est constituée d’un épais complexe limono-sableux à faciès loessoïde d’une puissance de 8 m environ.

LES NOUVELLES FOUILLES (1997-2001), PREMIERS RÉSULTATS En 1997, en collaboration avec S. Muhesen, alors Directeur Général des Antiquités et des Musées de Syrie, nous avons décidé de reprendre l’étude de Hummal. La campagne 1997 s’est réduite à un simple nettoyage des coupes disponibles au-dessus des argiles noires notées V dans l’ancienne stratigraphie, à un sondage limité dans le niveau VI et au prélèvement d’échantillons pour analyses. Les fouilles proprement dites ont débuté en 1999 sous notre direction et avec la collaboration d’Hélène Le Tensorer, responsable des sondages profonds des couches 14 à 22 et des sables α, ainsi que de l’organisation et du contrôle de la main d’œuvre locale, de Vera von Falkenstein, responsable du secteur central pour la fouille du Tayacien, et de Dorota Wojtczak, responsable du secteur de fouille du Hummalien supérieur (couche 6b). Les études géologiques, sédimentologiques et micromorpho-logiques sont assurées par Philippe Rentzel, assisté de Kristin Meyer. Josette RenaultMiskovsky est responsable des études palynologiques et Daniel Richter des datations. Enfin, parallèlement à ces travaux, une équipe de topographes dirigée par Reto Jagher, a réalisé un nivellement du site, fixé des repères

spatiaux et dressé un plan tridimentionnel précis du gisement (fig. 3). À la différence de la stratigraphie ébauchée par F. Hours en 1981 à partir de la base, nous avons décidé de décrire l’organisation des couches archéologiques à partir du haut de la séquence en numérotant les niveaux en chiffres ordinaires, 1, 2, 3... Voici les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus à l’issu de la campagne 2001. Fondamentalement, le remplissage de ce site est double : A : dans une doline centrale se sont accumulées des séries détritiques sableuses à stratification anarchique, résultant de dépôts massifs et de colluvionnements et éboulements à partir des strates érodées sur les berges du puits. Dans cette doline se sont déposés deux séquences sableuses : – Les sables notés αh, inférieurs, contenant du Hummalien typique en grande abondance. Ils sont stratifiés obliquement et proviennent du démantèlement d’une accumulation sableuse dont on retrouve peut-être des traces discrètes (7b) à la base des argiles noires 7 (nouvelle stratigraphie).

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NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

– Les sables notés αm, supérieurs ou moustériens, à stratification sub-horizontale, qui renferment une industrie à débitage levallois. Ils pourraient provenir d’un niveau sableux dont on retrouve la trace à la base de la couche 5 g (nouvelle stratigraphie). B : autour du puits on observe une série sédimentaire cohérente, renfermant, sur 15 m de remplissage, plus d’une cinquantaine de niveaux archéologiques allant de l’Holocène au Pléistocène moyen. Ces niveaux ont été regroupés en grands ensembles ou complexes culturels numérotés en chiffres : – Ensemble 1 : sédiments holocènes historiques à partir de la période romaine ; – Ensemble 2 : sédiments holocènes pré- et protohistoriques ; – Ensemble 3 : sédiments pléistocènes du Paléolithique supérieur récent ; – Ensemble 4 : sédiments pléistocènes de la transition Paléolithique moyen/supérieur ; – Ensemble 5 : sédiments pléistocènes du Paléolithique moyen récent (séquence moustérienne) ; – Ensembles 6 et 7 : sédiments pléistocènes du Paléolithique moyen ancien II (Hummalien) ; – Ensembles 8 à 10 : sédiments pléistocènes du Paléolithique moyen ancien I (Yabroudien et Acheuléen final) ; – Ensembles 11 à 15 : sédiments pléistocènes du Paléolithique ancien non Acheuléen ; – Ensembles 16 à 18 : sédiments pléistocènes du Paléolithique ancien à galets taillés ; – Ensembles 19 à 25 : sédiments pléistocènes profonds. Il résulte de ces nouvelles observations une foule de résultats prouvant que les premières études réalisées en 1980-1983 sont entièrement à réviser étant donné que, à l’exception du Yabroudien trouvé dans les travertins, le matériel recueilli n’était pas in situ. Ceci concerne particulièrement le Hummalien, qui doit être redéfini à partir de niveaux trouvés dans un contexte et sous un contrôle stratigraphique indiscutables. Description succincte des niveaux archéologiques En raison du creusement de plusieurs puits historiques difficilement datables, dont le plus important mesure plus de 20 m de diamètre et fut vraisemblablement creusé lors des intenses recherches d’eau réalisées

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à la période Omayade, la stratigraphie d’Hummal comprend deux ensembles bien différenciés : – Les couches de déblais correspondant aux creusements historiques, dont le dernier date des années cinquante, occupent tout le centre du site. Ces couches, souvent biens stratifiées et individualisées, renferment une quantité impressionnante de silex et ossements provenant des niveaux pléistocènes qui ont été traversés lors des creusements. Nous ne les décrirons pas ici mais nous mentionnerons qu’il est aisé de différencier un très grand ouvrage antique, dont les sédiments sont compactés et indurés, des creusements sub-modernes du XXe s. – Autour de ces niveaux perturbés s’étendent les ensembles ou couches archéologiques en place. Elles ont été numérotées de haut en bas en chiffres arabes de 1 à l’infini et font l’objet de la description stratigraphique qui suit. À ces deux ensembles s’ajoutent des niveaux anciennement perturbés par l’effondrement du cœur de la doline. Ces couches, notées en lettres grecques, sont dues à des effondrements anarchiques et, de ce fait, sont difficiles à replacer dans la séquence stratigraphique. Elles sont essentiellement constituées de deux grands ensembles sableux renfermant un abondant outillage soit moustérien pour les sables supérieurs, soit hummalien pour les sables inférieurs. Géologiquement, elles sont parfaitement en place, mais archéologiquement elles peuvent, du fait de l’érosion qui a provoqué leur sédimentation massive, avoir remanié plusieurs anciens niveaux archéologiques. Nous assistons à Hummal aux mêmes processus déjà rencontrés à Nadaouiyeh Aïn Askar (Le Tensorer et al., 1997 ; Jagher, 2000). Ces phénomènes rendent l’interprétation chronostratigraphique particulièrement difficile.

Stratigraphie préhistorique in situ (fig. 6) Couches post-moustériennes 1-4 (non représentées sur la fig. 6) Elles renferment la séquence holocène puis l’Épipaléolithique et du Paléolithique supérieur. Couche 1 : ensemble de niveaux diffus dans la masse des dépôts holocènes, fragments de céramique et silex isolés. Couche 2 : fin niveau continu sub-horizontal à la cote moyenne de – 4,5 m, riche en coquilles de mollusques. Industrie peu abondante. Couche 3 : niveau renfermant quelques lames à la cote moyenne – 4,7 m. Paléolithique supérieur.

J.-M. LE TENSORER

Couche 4 : fin niveau diffus mais continu, renfermant de rares artefacts (belles lames) à la cote moyenne de – 5,4 m, sans doute Paléolithique supérieur.

Couche 5f : Ensemble de fins niveaux s’individualisant vers le nord. Ils renferment quelques rares granules ou graviers calcaires et sont pauvres. Couche 5g : Il s’agit de la couche archéologique la plus riche du complexe des couches 5. Formée de plusieurs niveaux, elle se caractérise globalement par le développement d’un cailloutis assez hétérogène dans une matrice sableuse orangée. Cette couche contient de superbes outils réalisés sur des produits de débitage levallois particulièrement minces et assez larges. Cet ensemble tranche sur le caractère laminaire des niveaux sus-jacents. 56 artefacts ont été marqués et proviennent d’un secteur limité du profil P6. Les outils sont surtout des racloirs simples, doubles ou convergents. L’ensemble a fourni des silex brûlés, qui ont été retenus pour une datation par thermoluminescence. Couche 5h : Sous la couche 5g se développe un puissant ensemble de sédiments argileux jaunâtres à gris atteignant 1 m d’épaisseur et qui renferme dans son tiers inférieur un ou plusieurs niveaux peu caractérisés, notés globalement 5h (subdivisé en 5h1, 5h2, etc…). Les silex y sont assez nombreux mais ne constituent pas de niveaux nettement individualisés. Ils se rencontrent irrégulièrement sur une épaisseur d’une trentaine de centimètres. 88 silex ont été marqués. Il s’agit d’un Moustérien à débitage levallois, surtout sur éclats. Les outils caractéristiques sont des racloirs de belle facture. Ce niveau est, actuellement, le plus ancien de la séquence moustérienne. Il se différencie difficilement de la couche 6a sous-jacente et l’on n’observe pas de solution de continuité entre les deux couches archéologiques. C’est par le débitage que l’on peut séparer les deux groupes. Dans la doline, nous avons découvert un riche niveau de sables placés au-dessus des sables hummaliens, dans un niveau d’effondrement provenant du complexe 5. Il s’agit des sables moustériens αm. En 2001, 1427 artefacts ont été recueillis dans ces sables : il s’agit d’un levalloiso-moustérien typique comparable à celui de la couche 5g.

Complexe des couches 5 et des s a b l e s α m : Moustérien à débitage Levallois Le complexe des couches 5 est un ensemble argilosilteux, dont l’épaisseur maximale peut atteindre 3 m . Plusieurs niveaux archéologiques principaux s’y individualisent. Ils ont été provisoirement notés de 5a à 5h et peuvent par endroit se subdiviser. On observe des variations latérales de faciès et des érosions, qui provoquent la disparition de certains niveaux d’un secteur à l’autre. Entre les niveaux bien individualisés se développent des couches qui ne sont jamais complètement stériles mais renferment toujours quelques silex ou ossements isolés, qui parfois forment des niveaux plus ou moins nets. Le complexe des couches 5, décrit ci-après, correspond à l’établissement des profils P4 à P6, il a livré in situ environ 400 silex marqués auxquels s’ajoutent des débris de petite taille. Couche 5a : Elle a livré 40 silex, dont un nucléus levallois à lames, une belle pointe levallois allongée et un racloir simple convexe sur éclat levallois typique. Il s’agit d’un Moustérien à débitage levallois laminaire. Couche 5b : Il s’agit d’un ensemble épais d’environ 1 m, où alternent des limons carbonatés parfois presque stériles et de petit cailloutis ou graviers riches en matériel et en faune. Au moins 6 couches archéologiques ont pu être individualisées. Elles renferment un matériel archéologique extrêmement frais, à débitage Levallois typique. Il s’agit d’un Moustérien assez comparable à celui de l’ensemble 5a mais particulièrement riche en pointe levallois non retouchées. Couche 5c : C’est un complexe grumeleux gris verdâtre, qui se marque bien dans la stratigraphie et se subdivise en plusieurs niveaux très riches dans le secteur ouest. Couche 5d : C’est un complexe semblable à 5c renfermant un Moustérien très laminaire de type levallois. Couche 5e : Il s’agit d’une couche complexe, formée de plusieurs fins niveaux sombres argileux ou silteux, renfermant ça et là un petit cailloutis émoussé. Globalement la couche, bien que mince, est assez riche. 32 artefacts ont été marqués, dont une très belle pointe moustérienne sur éclat levallois typique, des racloirs, encoches, etc. Le débitage est toujours levallois, peut-être moins laminaire.

Complexe des couches 6 à 7b et de la couche α h : séquence hummalienne La séquence hummalienne est particulièrement complexe mais spectaculaire par l’abondance des artefacts. Elle se subdivise en deux ensembles : des niveaux stratifiés (couches 6a, 6b, 7 et 7b) et, dans le secteur de la doline, un dépôt massif de sables gris à verdâtres dénommé couche αh, qui renferme une quantité extraordinaire d’artefacts hummaliens (plusieurs dizaines de milliers d’objets).

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NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

Couche 6a : Elle se différencie très difficilement de la couche moustérienne 5h. On observe uniquement un changement du mode de débitage. Elle a livré 32 artefacts marqués et une cinquantaine de petits débris. Il s’agit exclusivement de petits fragments laminaires épais de type hummalien qui tranchent avec le débitage levallois des outils de la couche 5h. Aucun outil typique n’a été trouvé dans cet assemblage. Couche 6b : C’est le niveau le plus riche de la séquence supérieure. Elle forme un mince niveau parfaitement continu de quelques centimètres d’épaisseur, rempli de petits galets et graviers calcaires et d’artefacts. Il s’agit certainement d’un niveau de réduction. On la suit aisément sur tous les profils où elle a été atteinte. Ce niveau est caractérisé par l’aménagement d’un sol d’habitat à l’aide de galets plats de calcaire ou de travertin érodés. C’est un repère stratigraphique particulièrement précieux qui a été fouillé sur environ 4 m 2 lors de la campagne 2001 et a livré plus d’un millier d’artefacts coordonnés. L’industrie (fig. 8-10) est typiquement hummalienne mais les outils présentent des bords fréquemment émoussés ou concassés. Ceci traduit des actions érosives qui ont conduit à la réduction d’un niveau primitivement plus épais, mais cependant typologiquement homogène. Couche 7 : Il s’agit d’un niveau argileux noir à épaisseur très variable de 0 à 40 cm. Elle est presque stérile mais renferme cependant, sous forme de minces niveaux lenticulaires, surtout à son sommet, des artefacts et des ossements assez bien conservés. 37 silex ont été marqués et correspondent sans doute à du Hummalien. Couche 7b : C’est un niveau orangé très mince (quelques millimètres) de sables de quartz, qui pourraient correspondre au reste d’une couche sableuse érodée. Complexe α h : En discordance complète par rapport aux autres couches, cet ensemble sableux, puissant de plusieurs mètres, occupe le centre de la doline et ravine les niveaux 8 à 21. Elle est donc plus récente et semble s’intercaler entre les couches 8 et 7. Mais seules les fouilles ultérieures pourront confirmer ou infirmer ce point essentiel de la stratigraphie. Ce complexe αh renferme en abondance les magnifiques outils du Hummalien typique. En 2001, dans moins d’un mètre carré, nous avons extrait 1272 objets. La faune, abondante, est très intéressante car elle renferme des dents de rhinocéros, de nombreux restes d’équidés et quelques ossements de camélidés. Le rhinocéros est un marqueur climatique particulièrement important pour reconstituer l’environnement naturel au Hummalien. De plus, une structure géologique très intéressante a été mise au jour : il s’agit de l’exutoire karstique de la doline hummalienne. Le rocher, un calcaire compact très

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dur, a été érodé et poli par des mouvements d’eau sous pression. Cette zone représente sans doute le coeur de la source préhistorique. Ens embl e i nféri eur des couches 8 à 22 : Y abroudi en, « Tayacien » ou Paléolithique ancien indéterminé À l’exception des couches 13 à 17, l’ensemble inférieur n’a été sondé que sur une petite surface. Nous avons pu individualiser une quinzaine de couches archéologiques. Couche 8 : C’est un niveau diffus au sommet d’une couche stérile très épaisse (jusqu’à 1m) d’argile claire, qui sépare la « couche d’argile noire supérieure » (couche 7) de la couche d’argile noire inférieure (couche 10). Dans sa partie supérieure elle correspond avec certitude au Yabroudien et est très riche en faune. Une mandibule complète attribuable à un grand félin (lion ?) a été découverte dans cette couche, qui renferme surtout des camélidés. Plusieurs racloirs yabroudiens typiques ont été découverts dans cette couche. Couche 9 : Il s’agit d’un niveau comparable mais situé au contact de l’argile claire et de l’argile noire inférieure. Elle est presque stérile mais renferme quelques artefacts yabroudiens surtout au contact de l’argile noire couche 10. Couche 10 : C’est l’argile noire inférieure (ancienne couche tourbeuse V de Francis Hours). Elle est finement stratifiée et présente des passées plus claires. D’épaisseur assez constante (env. 20 cm) elle renferme des ossements, surtout de chevaux dans son tiers supérieur. La base de la couche noire présente un contact franc avec la couche 11. La couche 10 est pauvre en artefacts mais a cependant livré un fragment distal de biface à retouche soignée de style acheuléen, deux éclats de taille de biface et un racloir à retouche scalariforme. Il pourrait s’agir d’un Acheuléen final ou d’un Yabroudien. Couche 11 : Mince niveau limono-sableux orangé renfermant des ossements de grande taille. Une dizaine d’éclats frais peu caractéristiques y ont été recueillis (Acheuléen ou Yabroudien possibles). Couche 12 : Argile plastique jaune, limoneuse par endroit, épaisse de 20 à 30 cm, presque stérile, sauf à la base, où un petit niveau a livré une quinzaine de pièces peu caractéristiques (Yabroudien possible). Couche 13 : Riche niveau archéologique (plus de 600 artefacts), se subdivisant en plusieurs niveaux. Le niveau supérieur 13a est un petit lit blanchâtre granuleux de 0 à 6 cm d’épaisseur tandis que le niveau 13c est noirâtre, rempli de charbons de bois, de cendres et de silex peu caractéristiques. Les deux niveaux sont séparés

J.-M. LE TENSORER

par une couche d’argile claire discontinue (13b), remplissant des chenaux d’érosion dans la couche 13c. Cette couche pourrait correspondre à un ou plusieurs sols d’habitats. Bien que très nombreux, les artefacts ne sont pas caractéristiques. Ils se distinguent tout à fait des débitages hummaliens ou yabroudiens. L’absence totale d’éléments bifaciaux permet d’exclure l’Acheuléen. Les éclats sont petits, courts, épais et souvent irréguliers et émoussés. Nous avons choisi d’utiliser le terme de Tayacien pour désigner provisoirement cette industrie. Des silex brûlés ont été prélevés pour datations TL. La fouille de 4 m2 a permis de dégager, dans la couche 13a, une structure de combustion très intéressante, renfermant de nombreux galets et pierres de travertin, parfois brûlés, et, au centre, un très gros galet de 22 x 15 cm ayant une forme arrondie évoquant la forme d’une calotte crânienne humaine et ayant servi d’enclume. La couche 13c présente un très beau sol d’habitat avec pavage au moyen de petits blocs de travertin et de petits blocs calcaires émoussés. La fouille de ce pavage a montré d’intéressantes structures. Couches 16 à 18 : Il s’agit de deux couches (16 et 18) limono-argileuses claires encadrant un mince niveau d’argiles noires (17) extraordinairement riche en faune de grands mammifères (Camélidés très abondants,

Antilopidés, Équidés, Rhinocéros et un grand félin). L’autruche est également attestée par un fragment de coquille d’œuf. Les ossements sont extrêmement fragmentés et délicats à extraire. Sur les carrés I à M 31/32, ce sont au moins un millier de restes qui ont été découverts associés à une centaine d’artefacts lithiques (au total 738 pièces ont été coordonnées). L’industrie lithique est caractérisée par la présence d’éclats de débitage bruts, assez bien structurés, très frais, associés à de gros artefacts en rognons de silex ou en calcaire : choppers, chopping-tools, boules sphériques ou polyédriques et autres galets aménagés. À la base de la couche 16, dans le secteur de la doline, un grand biface a été découvert. La question est de savoir comment cet objet unique prend place dans le complexe à galets taillés. Couches 19 à 25 : Il s’agit de niveaux archéologiquement très pauvres et indéterminés, une certaine concentration d’artefacts s’individualise dans le niveau 21 plus riche. La cote -14,75 m a été atteinte avec la couche 22 (non représentée sur la fig. 6) et nous estimons que l e remplissage de la doline renferme encore au moins 10 m de dépôts. Ainsi, la stratigraphie totale de Hummal représenterait une puissance d’environ 25 m !

CONCLUSIONS Les travaux réalisés à Hummal depuis 1997 ont pleinement confirmé l’importance de ce gisement, qui constitue un site clef pour la compréhension de l’évolution des industries hummaliennes dans le bassin d’El Kowm et de la transition du Paléolithique ancien au Paléolithique moyen. D’autre part, une nouvelle industrie, dénommée provisoirement « Tayacien » (Paléolithique ancien non acheuléen) a été découverte dans

les niveaux inférieurs de la stratigraphie (couches 13a, b, c). Enfin la présence d’Acheuléen à Hummal est fort probable et le Yabroudien, parfaitement identifié et localisé dans les couches 8 et 9, est plus ancien que la séquence hummalienne. La stratigraphie de ce gisement complète donc celle de Nadaouiyeh Aïn Askar. Il s’agit bien d’un site majeur de la préhistoire du Proche-Orient.

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2000

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J.-M. LE TENSORER

Fig. 1 - Carte générale de la Syrie et situation du bassin d’El Kowm.

Fig. 2 - Répartition des principaux gisements acheuléens, yabroudiens et hummaliens du bassin d’El Kowm. Les sites en stratigraphie sont entourés d’un cercle. H : Hummal, N : Nadouiyeh Aïn Askar.

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NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

Fig. 3 - Plan tridimensionnel du gisement de Hummal.

Fig. 4 - Plan des fouilles et des coupes stratigraphiques dans le puits d’Hummal, état fin 2001. Gris clair : sondages ; gris foncé : fouilles planifiées.

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Fig. 5 - Stratigraphie de la base du puits de Hummal observée en 1983. On notera la position du Hummalien au-dessus du Yabroudien ainsi que l’érosion des niveaux sableux par le conglomérat moustérien (= am dans la nouvelle stratigraphie de 1999).

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Fig. 6 - Stratigraphie synthétique (secteur ouest) des nouvelles fouilles du puits d’Hummal.

NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

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Fig. 7 - Vue générale du gisement en 2001. 236

NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

Fig. 8 - Hummal, couche 6B. 1, 2 et 3 : lames hummaliennes à retouche continue, 4 : burin sur éclat retouché, 5 : couteau à dos partiel.

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Fig. 9 - Hummal, secteur de la coupe P3, couche 6b, outillage de l’Hummalien supérieur.

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NOUVELLES FOUILLES À HUMMAL

Fig. 10 - Hummal, secteur de la coupe P3, couche 6b, outillage de l’Hummalien supérieur.

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NEANDERTHAL BURIALS: EXCAVATIONS OF THE DEDERIYEH CAVE, SYRIA

Takeru AKAZAWA 1, Sultan MUHESEN 2, Yukio DODO 3, Osamu KONDO 4 Minoru YONEDA 5, Christophe GRIGGO 6 and Hajime ISHIDA 7 ABSTRACT The excavations at Dederiyeh cave, in the Afrin valley in northern Syria, uncovered a wealth of fossil hominid remains. Among these fossils, are the first Dederiyeh child (Dederiyeh 1) of burial no.1 uncovered in 1993, and the second Dederiyeh child (Dederiyeh 2) of burial no.2 in 1997. The two individuals of burial no.1 and no.2 share many Neanderthal anatomical features as well as display several differences in some traits. The two children were also found in significantly different depositional contexts. Both skeletons are remarkable discoveries that considerably increase the sample of fossils from the Dead Sea Rift Valley corridor of the Levant. Thus, the discoveries in Dederiyeh Cave produced new stratigraphic data concerning the association of Neanderthals and the Tabun B-type industry in the Levantine Mousterian. It demonstrates the association between Neanderthals and the Tabun B-type industry in the northern edge of the Dead Sea Rift. It also implies that the difference in the geographical distribution of Neanderthals and early modern humans as proposed on the basis of the difference and the distribution of Tabun B-type and C-type industries is definitely supported. The discovery of Neanderthals buried in the Dederiyeh Cave, in northern Syria, thus sheds further light on a controversial subject in the study of the evolution and dispersal of modern Homo sapiens.

RÉSUMÉ Les fouilles de la grotte de Dederiyeh, dans la vallée de l’Afrin en Syrie du Nord, ont permis la découverte d’un grand nombre de fossiles d’hominidés. Parmi ces fossiles se trouve le premier enfant de Dederiyeh (Dederiyeh 1) de la sépulture n° 1, découverte en 1993, et le deuxième enfant de Dederiyeh (Dederiyeh 2) de la sépulture n° 2, découverte en 1997. Les individus des sépultures n° 1 et n° 2 partagent de nombreux caractères anatomiques néanderthaliens mais montrent également plusieurs différences dans certains traits. Les deux enfants ont été trouvés dans des contextes également différents. Les deux squelettes sont des découvertes remarquables, qui élargissent considérablement l’échantillon des fossiles du Rift de la mer Morte dans le couloir levantin. Elles ont ainsi fourni de nouvelles données stratigraphiques concernant l’association de Néanderthaliens avec l’industrie du type Tabun-B dans le Moustérien du Levant, association qui est donc démontrée sur la frange nord du Rift de la Mer Morte. Cela implique également que la différence entre la distribution géographique des Néanderthaliens et celle des premiers hommes modernes, telle qu’elle était proposée sur la base de la différence entre les industries de type Tabun-B et Tabun-C et de leur répartition, est clairement confirmée. La découverte de Néanderthaliens enterrés dans la grotte de Dederiyeh, en Syrie du Nord, donne un éclairage nouveau à la controverse concernant l’évolution et la diffusion de l’Homo sapiens moderne.

1.

International Research Center for Japanese Studies, 3-2 Oeyama-cho, Goryo, Nishikyo-ku, [email protected]

2.

Damascus University, Department of Archaeology, [email protected]

3.

Department of Anatomy and [email protected]

4.

Department of Anthropology, Graduate School of Science, The University of Tokyo, Hongo 7-3-1, Bunkyo-ku, Tokyo 113-0033, Japan, [email protected]

5.

Environmental Chemistry Division, National Institute for Environmental Studies, Tsukuba 305-8506, Japan, [email protected]

6.

Institut Dolomieu, Université Joseph Fourier, 15 rue Maurice Gignoux, 38031 Grenoble, France, [email protected]

7.

Department of Anatomy, [email protected]

Anthropology, Tohoku University School

Faculty

of

Medicine,

The

University of

Kyoto 610-1192, Japan,

of Medicine, Sendai 980-8575, Japan,

Ryukyus,

Nishihara 903-0215, Japan,

T. AKAZAWA, S. MUHESEN, Y. DODO, O. KONDO, M. YONEDA, C. GRIGGO, H. ISHIDA

INTRODUCTION Syria has played an important role in the studies of the Neanderthals since 1993, when the first fairly complete fossil specimen of these humans was discovered at Dederiyeh Cave in the Afrin Valley of northwestern Syria (Akazawa et al., 1995a; Akazawa and Muhesen, 2002). Dederiyeh Cave (the same site was referred to by Bounni (1988) and Muhesen e t a l . (1988) as Houdeiriyeh II) is located about 400 km north of Damascus and 60 km northwest of Aleppo, Syria. It is one of several caves found in an extensive reconnaissance survey by a joint Japan-Syria project in the Afrin Valley of northwestern Syria in 1987 (Muhesen et al., 1988). The cave (36°24´N; 36°52´E) is situated at an elevation of 450 m above sea level, 500 m upstream on the left bank of Wadi Dederiyeh, which crosses the western slope of Jabal Samaan, the east boundary of Afrin Valley in the northern extremity of the Dead Sea Rift. Dederiyeh cave is located at an ecotone between the mountains in the east and the green open plains of the Afrin River plain to the west. The present mountainous zone is very sparsely vegetated, with no trees except for fruit trees under cultivation around the villages. To the west, the Afrin plain is one of the most important grain-growing lands in Syria. The cave itself consists of a large chamber 15 m wide and 10 m high at the cave entrance, having about 60 m in depth and a maximum width of about 40 m, with a vaulted dome reaching heights of over 10 m at the back of the cave. The size of the cave can be ascertained by the fact that it was divided into almost 250 excavation squares of 2 x 2 m in size ( fig. 2). The cave has two openings: one is the main entrance facing the wadi on the north; the other is open to the sky through a natural

chimney at the back of the cave, and is about 5 x 10 m large. The chimney at the back of the roof served as an entrance and as a source of light for the Neanderthals. The name “Dederiyeh” means “two entrances” in Kurdish. The excavations from 1989 through 2001 were conducted in two different parts of the cave: one is near the cave entrance and the other is at the back of the cave. These operations were coordinated by using a grid system that consisted of fifteen 2 m wide trenches (A-O) running east-west, each of which was divided into a series of 2 m wide squares (1-31) running south-north. The 1989 and 1990 preliminary excavations were performed in two squares (L-24; M-24) close to the cave entrance and in six squares (E-6-8; F-6-8) at the back of the cave in order to investigate the depositional context of the cave (fig. 2). In the test excavations of 1989 and 1990, a sequence of superimposed occupations, which produced a wealth of archaeological material, was revealed. The lithic industries of the cave obtained so far indicated the presence of two distinct assemblages. One, found in the area at the cave entrance, was assigned to the Natufian culture, a Levantine Epi-Paleolithic entity. The other was assigned to the Levantine Mousterian due to high frequencies of Levallois type cores and flakes. This assemblage was found in the main excavation area at the back of the cave, associated with several isolated fragments of the Neanderthal skeletal remains (Akazawa et al., 1993). The current intensive excavation has been underway in the cave since 1993 (Akazawa et al., 1995a; 1995b; 1999; Akazawa and Muhesen, 2002). The following summary of the stratigraphy is based entirely on the sequence of 18 squares at the main excavation area at the back of the cave.

GENERAL STRATIGRAPHY From the total excavation of the main area, it was found that the sedimentary fill of the Dederiyeh Cave could be divided into fifteen geologically defined layers (numbered serially, Layers 1 through 15, from top to bottom). This division is based upon the general homogeneity: colour, hardness, compactness, stickiness, condition of limestone fragments and the sediment and the presence of distinct interruptions or changes in the nature of sedimentation (Akazawa et al., 2002a; Oguchi and Fujimoto, 2002).

Each geological layer is composed of one or more archaeological stratigraphic sublayers, because every geological layer has been archaeologically rich in finds. Each layer has a specific colour, texture, and other characteristic features, which do not vary throughout the excavated areas except in a few layers, and the boundaries of adjoining layers are sharp except for deposits close to the cave wall. Well-consolidated, grayish to grayish-brown calcareous concretions are

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NEANDERTHAL BURIALS: EXCAVATIONS OF THE DEDERIYEH CAVE, SYRIA

found to a width of 10 to 100 cm from the cave wall, and only here are the boundaries between layers obscure. These fifteen layers fall into four major stratigraphic units (hereafter, SU-IV through SU-I, from bottom to top) from depositional and archaeological viewpoints as follows (fig. 3-5):

flakes, blades, and points, a number of pieces of retouched flakes such as Mousterian-type scrapers and points, flint and animal bone fragments associated with the hearths. The lithic materials from this stratigraphic unit show almost the same morphological features between the layers, characterized by the common presence of Levallois cores, Levallois flakes, blades and points, and variable retouched pieces. It is Layer 11, in this unit, which was associated with burial no.1, found in 1993 (fig. 3).

SU-IV The lowest stratigraphic unit is composed of four layers: 15 through 12. The matrix of these layers, which sloped uniformly up from the back wall of the cave toward the cave entrance in the north, is composed of homogeneous fine-grained sediment with basically darkbrown to chocolate-brown colour, and the associated limestone rubble is heavily weathered and white in colour. The rubble is mainly between pebble and cobblestone size, with a few pieces of boulder size in the lower layers. The lithic materials from these layers exhibit almost the same features and are characterized by discoidal cores, Levallois flakes and blades, and elongated Levallois points, and they may be described as a variant of the Levantine Mousterian industries. But the collection is too small in number to compare the finds among the layers or with some other defined assemblages. Layer 13 of this stratigraphic unit is associated with an isolated maxillary first molar crown of fossil hominid (Regist. no. Dederiyeh-94001).

SU-II This stratigraphic unit is composed of three layers: 6 through 4. All of these layers, which sloped toward the east wall of the cave, produce a rich series of Levantine Mousterian assemblages in all the excavated areas. In general, these layers are of brown to grayish-brown sediment, composed of mainly fine and silt-sized materials. It is slightly more compact in comparison with the underlying layers. It also contains an amount of limestone debris. Layer 6, the lowest layer of this stratigraphic unit, is associated with a number of hearths of black to dark brown humus, black charcoal and white calcareous concretions. All of these layers yield numerous Levallois-types flakes, blades, and points, and a number of retouched pieces such as Mousterian-type scrapers and points, and animal bone fragments, which are sometimes associated with hearths. Layers 5 and 4 are associated with several fragmentary pieces of fossil hominid remains (Registr. no.: Dederiyeh-9001, 98022 from layer 5; Dederiyeh-97001, 97002, 98020, 98021, 98023 from layer 4).

SU-III This unit is composed of five layers: 11 through 7. These layers, which sloped toward the east wall of the cave, are distributed throughout the excavated areas. As a whole, excluding Layer 11 (mentioned below), they are brown and reddish brown coloured deposits, comprising fine material, and having fine silty grains of sand as their principal component together with a number of angular limestone rubble deposits. But the frequency of distribution of limestone fragments increases continuously upward; in Layers 10 and 9 the amount of limestone rubble is rather small, while in Layers 8 and 7 it becomes increasingly remarkable, with boulder-sized limestone fragments. In contrast, Layer 11, the lowest layer of this stratigraphic unit, has produced a number of fire rings (average diameter: 30-40 cm) of black to dark brown humus, black charcoal, and white calcareous concretions, the colour of which was modified as the result of the heavy occupation, and the ashes and burnt bone fragments associated with them. This unit is composed of archaeologicaly rich deposits, which yielded numerous Levallois types of

SU-I This stratigraphic unit is composed of three layers: 3 through 1. All these layers produced a very rich series of Levantine Mousterian assemblages in all the excavated areas. These layers, which sloped toward the cave entrance, are a looser, porous, blackish-, grayish- to yellowish-brown sediment as compared with the preceding layers, composed of silty sand and a large amount of limestone rubble. The rubble is mainly between pebble and cobblestone size. Layer 3, the lowest layer of this stratigraphic unit, is archaeologically very rich and yielded numerous Mousterian flints and animal bone fragments. This layer, which is also associated with burial no.2, consists of gray-, black-, white-, and brown-coloured ashy deposits, which contain a series of basin-shaped fire rings (average diameter: 30-50 cm). Layer 3 appears to have 243

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accumulated with intermittent occupations, indicated by a number of hearths. A large quantity of carbonized plant remains was found in situ around the hearth deposits, the majority of which is identifiable as Celtis (hackberry). Layer 2 yields numerous flints and bone fragments that are distributed throughout the excavated areas. The lithic material from this layer consists of a large quantity of Levallois-types of cores, flakes, blades, and points, and many retouched pieces Mousterian and Upper Paleolithic-type tools, and also many fragments of these artifacts. Layer 1 denotes the upper-most deposit spreading in a limited area with a southward deep continuation toward the back wall of Square C-5. The deposit is a

much looser, porous, and yellowish-gray to brown sediment in comparison with the preceding layers. Though this layer originally covered the entire excavated area, the occupants during the later period conducted very extensive earth-moving operations (on the average, more than 50 cm thick) in most sections of the main excavation area. Deposits were removed for the purpose of increasing the possibility for leveled rooms. Traces of this removal have been observed along the north-south section line of Squares B-6 to B-8 (see fig. 4). Layer 3 is associated with the second Dederiyeh Neanderthal child from burial no.2 found in 1997 (fig. 5).

DATING The stratigraphic sequence exposed at Dederiyeh today contains an interval of time extending from the Levantine Mousterian to the Natufian. The Natufian horizon was detected in situ in the test-excavation squares close to the cave entrance. A lump of homogeneous charcoal from a Natufian hearth (Layer N6, Square L-24) has been dated to 11,500 ± 100 BP (TK-945). The Mousterian hominid remains were found in a significantly different depositional context, mentioned above. Age determination related to the stratigraphic sequence has not been completed yet (it is in progress at the laboratory of Gif-sur-Yvette, Paris, under the responsibility of H. Valladas). We conducted radiocarbon measurements on a series of charcoal samples from Layers 3 and 2 of the first stratigraphic unit (SU-I) by using an accelerator mass spectrometer

(Yoneda et al., 2002). It was expected that the date of Layer 3 associated with the second Dederiyeh Neanderthal from burial no.2 could be determined if it was younger than 60,000 BP. Six samples gave the radiocarbon dates between 48,100 ± 1200 BP and 53,600 ± 1800 BP. These results correspond with the dates of Amud as determined by ESR (49,500 ± 4000 BP; Grün and Stringer, 1991) and Shanidar by radiocarbon (46,900 ± 1500 BP; Bar-Yosef, 1989). However, the charcoals were close to the conventional limits of the technique, around 55,000 BP. While humin and humic acid preliminarily gave results between 48,000 BP and more than 55,000 BP at Layers 3 and 2, the source and amount of background contamination should be evaluated for more discussion, including the results of other methods such as TL, ESR, and U/Th dating.

SEQUENCE OF THE LITHIC ASSEMBLAGES The stratigraphic sequence at Dederiyeh exposed today contains the Levantine Middle Paleolithic and the Natufian, while missing the Levantine Upper Paleolithic. We are able to present some preliminary views on the lithic assemblages of the Dederiyeh Cave, though much laboratory work on the collection is still in progress.

The raw material is a buff-brown to dull whitishbrown patinated flint, which must have originally been grayish to grayish-brown, as seen on the occasional fresh breaks. Similar types of raw materials are available within a 10 km catchment area of the Dederiyeh Cave. In Wadi Dederiyeh and Wadi Hammam in Afrin Valley, a number of flint outcrops yielding good quality raw material have been located (Yamashina et al., 2002). We have not had any definite evidence that these localities were flint factory stations, such as, for example, the clear evidence of core-reduction and flake removals. Thus,

Levantine Mousterian industry A large quantity of cores, flakes, and other lithic materials of Levantine Mousterian industry were collected systematically during the excavations.

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flint nodules were carried to the cave as the home base and used for the production of blanks. The lithic assemblages of the whole sequence from SU-IV through SU-I manifest significant technotypological similarities with the Levantine Mousterian industries characterized by a dominance of Levallois prepared core technique. The materials of SU-IV exhibit basically the same features between layers, although the collection is small. There are two cores (fig. 6). One is a Levallois point core with uni-directional preparation scars and the other is a multi-faceted discoidal core. Levallois debitage is included in the tool category. Levallois blades with useretouch are common. Two retouched scrapers are present. These are manufactured on Levallois-type flakes. The sequence of the lithic assemblages of SU-III manifests the same techno-typological features between layers. The materials exhibit the common use of Levallois core reduction methods (fig. 7). The cores are composed of typical Levallois flake and point types. Levallois debitage is the most dominant in the tool category. Levallois flakes, blades, and points with useretouch are common. The collection includes a number of retouched scrapers and points. Many of these are manufactured on non-Levallois products such as cortical and partially cortical flakes, and core-edge pieces. The collection of SU-II is again characterized by the common features of the Levallois category. The core technique and the morphological features of debitage are marked similarly on the assemblages between layers constituting SU-II. The cores are mostly composed of Levallois-type flakes and points. Levallois debitage consists of many pieces of Levallois flakes, blades, and points with use-retouch. Retouched pieces constitute a relatively common tool category. Many pieces of the retouched tools are manufactured on cortical and partially cortical non-Levallois flakes (fig. 8). The lithic materials of SU-I are also characterized by the common dominance of Levallois products. The most dominant cores are composed of Levallois flake and point types. A unique naviform-type core is found in Layer 1. Levallois flakes, blades, and points are the most dominant debitage in the tool category. A striking

feature of the SU-I assemblages is the predominance of a number of retouched pieces manufactured on cortical and partially cortical flakes, especially in Layer 1 (fig. 9). The whole sequence of the Dederiyeh Middle Paleolithic manifests significant techno-typological similarities with the Levantine Mousterian industries characterized by a dominance of the prepared core technique typical of Levallois. Another significant feature of the lithic assemblages associated with these layers concerns the production of various scrapers. The majority of the scrapers made on the so-called non-Levallois debitage were produced from blanks obtained during the preparation of the Levallois-type cores. These scrapers are divided into two classes based on the form of the cutting edge. The first type is convex, straight, and sometimes concave, and has extensive traces of secondary retouching. The second type is rather straight and has extensive traces of secondary use. These tools are generally characterized by the presence of a naturally blunt edge along one margin of a flake. The common blunt edge consists of two types: one type is those pieces bearing the cortex of the original nodule, and the second common type has a blunt edge that results from the flake being removed from along the abrupt side edge and platform of a core. These scrapers increase continuously in the assemblages from lower to top of the stratigraphic units of the cave. The frequency of Upper Paleolithic-type tools such as burins and end-scrapers also exhibit more significant abundance in the uppermost stratigraphic (SU-I) unit as compared with the lower stratigraphic units (SU-IV and SU-III). Natufian industry The archaeological material from test-pit excavations (Squares L-24 and M-24) at the cave entrance has the same characteristic, both typologically and technologically, as the industries now well defined as Early Natufian in the Levant (e.g., Bar-Yosef and Valla, 1992). It is characterized by microlithic tools such as lunates, modified by abrupt retouch, grinding and pounding stone tools, and bone tools (Akazawa et al., 1993).

SEQUENCE OF THE FAUNAL ASSEMBLAGES The relative frequencies of the different faunal species identified heretofore are summarized as follows (Akazawa et al., 1999; Griggo, 2000; 2002) (fig. 10).

The rupicolous group such as Capra aegagrus (wild goat) and Ovis ammon (moufflon) are largely common in the lower part of the deposits between 245

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Layers 15 and 12 (SU-IV). In the succeeding layers, 11 to 7 (SU-III), the same group of species is also dominant (more than 80%), but steppic groups such as Gazella gazella (gazelle), Rhinoceroidae, and Equidae, and temperate groups such as Cervus elaphus (red deer), Dama mesopotamica (fallow deer), Sus scrofa (boar), and Bos primigenius (wild ox) are increasing. In the next layers, 6 to 3 (SU-II, SU-I), the temperate species become increasingly remarkable, and the Cervidae represent about 30% of the total identified species. Finally, there is very much change in Layer 1 (no data about Layer 2 yet). The temperate group is the most dominant (53%) and the steppic group is getting bigger (23%), becoming as important as the rupicolous group (24%). The associated assemblages of the mammalia are different between the two stratigraphic units SU-IV and

SU-I. Capra aegagrus and Ovis ammon are the dominant species in all the excavated layers, and in the lower deposits of SU-IV, these species show more than 80% of the total species identified. The temperate species such as Gazella gazella, Cervus elaphus, and Dama mesopotamica are in negligible numbers in the lower part of the sequence but increase continuously upward where they are grouped with Sus scrofa and B o s primigenius. In the SU-I these temperate species amount to nearly 40%, suggesting that climatic conditions were damper than those which prevailed during the accumulation of SU-IV. This climatic humidification caused the development of a forest condition in the valley area, which led to the settlement of the temperate species. Many pieces of petrified seed remains of Celtis and also the numerous hearths found in Layer 3 of the SU-I support this environmental reconstruction.

NEANDERTHAL BURIALS OF THE DEDERIYEH CAVE A total of fifteen individuals, several of which are composed of intrusive materials, originated from the Middle Paleolithic layers of Dederiyeh Cave. Among these, there is the marked occurrence of the two hominid skeletons designated as Dederiyeh 1 and Dederiyeh 2 associated with burial no.1 and burial no.2 (Akazawa et al., 2002b).

character, and many pottery fragments assigned to the Late Aramean period dating to about the 6-7th centuries BC. The Middle Paleolithic deposits in this spot were dug out in order to create the pit, but its function has not been determined yet. The presence of a large hearth dated to 1960 ± 50 BP (TK-946) in the uppermost layer of the pit indicates that the same area was reused by later historical inhabitants. The Mousterian infant was buried in undoubtedly Middle Paleolithic deposits. It was lying on its back, with arms extended and legs flexed. In addition, a roughly rectangular limestone slab was found in the sterile fill of the burial, located at the top of the child’s head, as well as a small triangular piece of flint, situated near its heart. Major portions of the facial skeleton had been damaged, and the jawbone and most of the hand and foot bones had shifted from their original position. The child was buried inside the cave where his or her family probably continued to live. If the body had not been placed in a deep burial pit, the bones would have gradually been broken, dispersed, and subjected to scavenging by various cave animals. We therefore concluded that the Dederiyeh child has been found in its original burial position. The pillow-like boulder and the small flint stone tool found near the child’s heart are suggestive of grave goods, but we cannot be sure what they really are.

Burial no.1 In 1993, the main excavation area at the back of the cave yielded an almost complete Neanderthal infant burial (burial no.1) in a well-documented stratigraphic and cultural sequence (Akazawa et al., 1995a; 1995b). The child, approximately two years old, was found in situ in the Mousterian deposit designated as Layer 11 (the same was referred to by Akazawa et al., 1995b: 79 as Layer 8), which was about 1.5 m below the surface of Square D-6. Not only was the skeleton of the first Dederiyeh Neanderthal child in an excellent state of preservation, but most of the bones were still articulated in their original position as well (fig. 11). Burial no.1 was found directly beneath the flat bottom of the pit (see fig. 3). This pit, circular in outline, was about 2.5 m in diameter and 1.5 m in depth with a hard, flat bottom dug down to Layer 11. The collection of the pit was not homogeneous. It was composed from two major archaeological elements, large quantities of abraded and broken flints of Middle Paleolithic

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Burial no.2

Why were the Dederiyeh fossil hominids so well preserved? In order to answer this question, we have to consider that the practice of human burials began during the age of the Neanderthals. There are three main types of evidence used to determine if a burial was intentional. The first is the position of the corpse. If several examples are found in the same position in a particular cave or region, they can be regarded as evidence of intentional burial. However, clear examples have not yet been found. The second criterion is grave goods. There are many reports of grave goods accompanying the dead, but unfortunately all of these are extremely difficult to interpret, since they are all animal bones or objects used in everyday life, such as stone implements. Such objects may have been coincidentally buried with the corpse. The third type of evidence for intentional burial is the presence of a pit that was dug for the corpse. Such pits may have been humankind’s first earth-moving operations. These observations essential for identifying an intentional burial are all rather vague. The first Dederiyeh Neanderthal child, however, would not have been preserved had it not been buried in some special fashion. If the corpse had not been placed in a deep pit or a coffin, then the bones would almost certainly have gradually become broken and dispersed, and subjected to scavenging by the various animals that lived in the cave. The absence of such dismemberment and the appearance of the skeleton in an articulated position after some tens of thousands of years can only be explained by some special burial measures. The second Dederiyeh child skeleton was found in a pit, which could be the expected evidence of mortuary architecture. If this is the case, then why was this individual found in the cave in a fragmentary state? We believe that this damage pattern was because the remains were disturbed by some physical agency such as water or animal scavenging in a later period.

In 1997, another fossil hominid (burial no.2) was discovered (Akazawa et al., 1999). The skeleton was found in situ in the Mousterian deposit designated as Layer 3, about 50 cm from the surface of Square D-8 in the main excavation area (see fig. 5). Layer 3 appears to have accumulated with intermittent Mousterian occupations, indicated by the considerable number of hearths. A large quantity of carbonized plant remains was found in situ around the hearth deposits, the majority of which is identifiable as Celtis (hackberry). The hominid remains, only a partial skeleton, were found lying in a pit the size of which is about 70 x 50 cm and about 25 cm deep. The pit was located in the lowest part of Layer 3. In the fine-grained brown-colour fill of the pit, there were fourteen Mousterian-type flints (see fig. 14) associated with more than 100 waste flakes and numerous animal bone fragments, including a large fragment of tortoise shell. It seems that the pit indicates the same mortuary practices as described for the other burial except that the non-articulated human bones reflect a disturbance caused by the Mousterian occupants, as indicated by the large number of lithics found in the grave. It should be stressed that although most of the human bones were not articulated, all the different elements of the skeleton could be assigned to the same individual. There is no evidence of two bones of the same skeletal element, and the examination of the bones shows that they are all of an identical developmental stage based on size and ossification. The causes for the breakage and dispersion of the bones are not clear, though some physical agency such as displacement could have been the result of scavenging by various cave animals. However, we have concluded that the available data and evidence indicate that the body had been intentionally buried. Thus we have designated this 1997 discovery as burial no.2 of the Dederiyeh Cave.

THE MORPHOLOGY OF THE NEANDERTHALS OF THE TWO BURIALS Two young hominid skeletons found in burial nos. 1 and 2 of Dederiyeh Cave are both Neanderthals with approximately the same age at death (Akazawa et al., 1995a; 1995b; 1999; Dodo et al., 1998; 2002; Ishida and Kondo, 2002; Kondo and Dodo, 2002a; 2000b; Kondo and Ishida, 2002a; 2000b; Mizoguchi, 2002; Sasaki et al., 2002; Spoor et al., 2002) (fig. 12).

They share many Neanderthal anatomical features as well as displaying several differences in some traits. For example, they share the following features: “en bombe” shape from the posterior aspect, combination of the occipital torus and suprainiac pitting, wide nasal bone, long frontal process of the zygomatic bone, circular opening of the internal acoustic meatus. While

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the marginal tubercle and incisura preangualis are only seen in Dederiyeh 2, the anterior mastoid tubercle is recognized only in Dederiyeh 1. Both children are quite similar in the morphology of the cranial vault and dentition. The wide cranial breadth in Dederiyeh 2 is almost comparable to that of Dederiyeh 1 and European Neanderthal children, but is contrasted with the narrow cranium of the early modern Skhul 1 child (McCown and Keith, 1939). All the cranial breadths of Neanderthals and Skhul 1, however, fall into the range of modern human samples (Tillier, 1998). The parietal arc-breadth index (maximum cranial breadth/median sagittal parietal arc) estimated at about 120 in Dederiyeh 2 is also almost the same value as that seen in Roc de Marsal (Madre-Dupouy, 1992). Dederiyeh 1 has a higher index (134.7-141.9) due to its shorter parietal arc. Concerning the frontal process of the zygomatic bone, the total and process heights of Dederiyeh 2 are 31.7 mm and 23.2 mm, respectively, based on the definition of Dodo et al. (1998). The ratio (process/total) is 73.1. This is similar to Dederiyeh 1 and European Neanderthal children. The right nasal opening is wide in Dederiyeh 2, its minimum breadth being 8.0 mm, which is almost the same as those of Dederiyeh 1 and Roc de Marsal. The mandibular bi-dc breadth in Dederiyeh 1 and 2 is wide, which is comparable to the European Neanderthal children, as well as anatomically modern Skhul 1 and Qafzeh 10 (Tillier, 1999). The dentition of Dederiyeh 1 and 2 share common crown and root morphology with those of other Neanderthal children. A complex of traits in Dederiyeh 1 and 2 is strongly suggestive of Neanderthal; multiplecusped Udm1 with occlusal area slanted to the long axis of the crown, metaconule and Carabelli’s tubercle in Udm2, relatively large and convex anterior teeth, shovelshaped incisors, and tourodontism in cheek teeth.

On the other hand, Dederiyeh 2 is more gracile in the mandibulo-facial and postcranial dimensions than Dederiyeh 1 though the dental development of Dederiyeh 2 was more advanced than that of Dederiyeh 1. For instance, the dimensions of the zygomatic process of the temporal bone, mandibular corpus, femur, and tibia are larger in Dederiyeh 1 than in Dederiyeh 2. The minimum height of the zygomatic process of Dederiyeh 2 is comparable to that of modern infants, while those of Dederiyeh 1, Pech de l’Azé (Ferembach, 1970) and Roc de Marsal are estimated at more than 4 mm (personal observation of the originals). The thickness and index of the mandibular corpus of Dederiyeh 2 are relatively lower values and fall entirely within the modern human range, while Roc de Marsal and Pech de l’Azé have larger thickness and index values. The postcranial bones of Dederiyeh 1 and 2 share common anatomical features with other Neanderthal children, especially in the general shapes. The femora of the two children show a great anteroposterior curvature of the shaft and have a round contour of the midshaft cross-section. Both femoral upper and lower extremities are large in dimensions indicating the large articular portions. The tibiae also show expanded extremities, a strong anteroposterior curvature of the shaft, and retroversion of the tibial condyle. On the other hand, the size and robustness of Dederiyeh 2 are generally smaller than those of Dederiyeh 1. The dimensions of femur, tibia, and fibula in Dederiyeh 2 are less than in Dederiyeh 1. The robustness of the femur especially shows the most significant difference between Dederiyeh 1 and 2. There could have been a wide ontogenetic variation within a single site, although it may have been caused by indistinct factors, such as sex, individual varieties, or environmental or chronological differences.

ASSOCIATED LITHIC ASSEMBLAGES The Layer 11 assemblage associated with Dederiyeh 1 exhibits the common use of Levallois core reduction methods. In this connection, the core technique and the morphological features of debitage are markedly similar to each other. The cores include Levallois point core and Levallois point debitage, which is common in the tool category (fig. 13). The lithic assemblages of Layers 11 and 3, producing burial no.1 and burial no.2, respectively, exhibit the same features, although making detailed

comparisons between the two has not been completed yet (fig. 13, 14; see also fig. 9). The most outstanding character of the assemblages is the dominance of the prepared core technique of typical Levallois type in the production of tool blanks. Although the largest group of specimens classifiable as Levallois tools consists of flakes derived from uni- and bi-directionally as well as multi-directionally prepared cores, the production of flakes that are elongated, together with Levallois points derived from uni- and bi-directionally prepared cores, is

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clearly recognized in both Layers 11 and 3. Another significant feature of the lithic assemblages associated with these two layers concerns the production of various scrapers as mentioned in above. It is proposed that the Levantine Mousterian can be subdivided into three sequential phases termed Tabun D, Tabun C, and Tabun B. The phases were first defined by the depositional contexts of Tabun Cave and their associated lithic assemblages (Copeland, 1975). The recent investigations in succeeding excavations have

primarily confirmed the sequential model of the Levantine Mousterian (e.g., Bar-Yosef, 1989; 1992; Meignen and Bar-Yosef, 1992; Nishiaki and Copeland, 1992). In comparing the lithic assemblages of Layers 11 and 3 with the sequential model of the Levantine Middle Palaeolithic, both assemblages seem to match the Phase B, but not Phase C and D. But this suggestion is still tentative, since detailed analysis has not yet been completed.

FURTHER DISCUSSION AND CONCLUSIONS Dederiyeh Cave is the most important Paleolithic cave-site in Syria today. Moreover, Dederiyeh is highlighted as one of the most remarkable sites in the Levant, which is regarded as the Mecca of paleoanthropology studies. The most significant reason for this view is the great discovery of fossil hominids in this cave. The number of uncovered hominid fossils depends upon the method of counting. More than one thousand skeletal fragments were collected during the excavations. The number of fossils could be reconstructed as several dozen according to the classifiable bone elements. It could be approximately ten individuals if calculated as the minimal number of individuals when the parts of bone elements are strictly counted. Therefore the discovered fossils, the first Dederiyeh Neanderthal child of burial no.1 uncovered in 1993 and the second Dederiyeh Neanderthal child of burial no.2, in 1997, are highly valued by specialists. Dederiyeh 1 was discovered in Layer 11, ca. 150 cm depth from the surface. Although this locus was only over ten centimeters below the bottom of a large historical pit dug in later ages, this specimen was in excellent condition because most of the bones except for facial parts were in their original position and remarkably well preserved. Dederiyeh 2 was found in Layer 3, ca. 50 cm below the surface. It was uncovered in a shallow pit that could have been a natural feature (see below), although the quantity of remaining parts was not as high as that of Dederiyeh 1. This pit was dug intentionally and we believe that Dederiyeh 2 was a burial. This additional discovery is important due to the controversial mysteries in human history, i.e. intentional burials seem to have been a custom that the Neandertal initiated. This pit-like depression of Dederiyeh 2 was located under a huge rockfall. This situation might have resulted

in unnatural sedimentation around this rockfall. For example, rockfall could form sedimentation in a pit, which is impossible to produce in natural circumstance. This indicates the possibility that Dederiyeh 2 was not buried in an intentional pit but was deposited in a naturally formed pit. This question needs further detailed examination by means of future excavations. The key for resolving this issue is the presence of unquestionable deposited and burial goods. The geological stratum between these two human fossils consists of sediment of approximately one meter in thickness. How long did it take for accumulation of one meter sediment in this cave? In other words, an interesting theme is the chronological difference between Dederiyeh 1 and 2. According to the analysis by M. Yoneda, a member of our excavation team, the chronology of Layer 3 is estimated at 50,000-60,000 years ago. What is the chronology of Layer 11 that was accumulated before Layer 3—one thousand years ago or ten thousand years ago? In order to examine concretely the issue of the time period between the two layers, we must await the dating of Layer 11. While the absolute dates of the two hominid fossils are needed, a relevant aspect is provided by the mammalian remains identified as the result of hunting by the residents of the cave. The faunal spectra could be a clue for the time that was necessary for the environmental changes between Layer 11 and Layer 3. The study by C. Griggo provided interesting insights in terms of frequency and chronological changes in the mammalian assemblages. In the lower layers including Layer 11, in which Dederiyeh 1 was discovered, Capra aegagrus and Ovis ammon were the dominant species, amounting to more than 80% of the entire assemblage. On the other hand, in Layer 3, in which Dederiyeh 2 was discovered, although wild goat

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and sheep were still primary hunted species, the percentage was lowered by half and Cervus elaphus, Dama mesopotamica, Sus scrofa, and Bos primigenius occupied the rest of the assemblage. What is the interpretation for the shift in the frequencies of the hunted animals? The problem is what occurred for the dwellers in Layers 11 and 3. One hypothesis is that the change was the result of differences in the selection by the Neanderthals. In other words, the change in food preferences resulted in a change in the animals hunted. In addition one may consider that improvement of tools and hunting techniques made possible the shift in prey selection. The change in hunting technology might occur first. In either case, this hypothesis suggests that changes in behavior of the Neanderthals caused the change in the dominant game. An alternative hypothesis is that the assemblages of mammalian fossils uncovered in the cave were the results of optimal hunting in the immediate environment of the cave. Therefore, the differences in the frequencies between Layer 11 and 3 were caused by the change in the mammalian communities around the site, and this shift reflects the climatic changes. C. Griggo hypothesizes that at the time of Layer 3 the climate was warmer than during the time of Layer 11, since Cervus elaphus, Dama mesopotamica, Sus scrofa, and Bos primigenius characterize temperate conditions, and prefer a relatively humid climate. Hence Dederiyeh 1 from Layer 11 and Dederiyeh 2 from Layer 3 indicate that these two Neanderthal children were almost of the same age but lived in different times, and under different climatic conditions. Therefore the two fossil hominids were found in significantly different depositional contexts in a welldocumented stratigraphic and cultural sequence. The evidence from Dederiyeh Cave is thus regarded as of major importance because it is the only site where two humans were associated with a stratigraphic record, and well-organized faunal and lithic assemblages (date determination underway). From the data reported above, a far more thorough understanding of the chronology and paleontology of the Middle Paleolithic in the Levant can be established than was hitherto available. Three significant contributions stand out: (a) clarifying the morphology of the Neanderthals and their chronological position as humans in the context of the Levantine Mousterian, (b) supporting the chronological and phylogenetic relationship between the two different groups of skeletal

remains classified as Neanderthals and early modern humans, and more specifically, (c) indicating the differences of the geographical and/or chronological distribution between Neanderthals and early modern humans as suggested by the distribution of the difference between the industries of Tabun D-, C- and B-types in the Levantine Mousterian. Recently the study of the evolution and dispersal of modern Homo sapiens has attracted much attention and the results have become a center of interest in the field of paleoanthropology in the Levant. In this connection, the evidence from Qafzeh (Vandermeersch, 1981), Kebara (Bar-Yosef and Vandermeersch, 1991), and Amud (Hovers et al., 1995; Rak et al., 1994) caves is regarded as of major importance because the three sites provided clear stratigraphic associations between hominids, welldefined lithic industries, and a suite of TL and ESR dates. One of the most controversial subjects among paleoanthropologists is the interpretation of the chronological and phylogenetic relationship between the two different groups of skeletal remains classified as Neanderthals (Amud-Kebara type) and early modern humans (Qafzeh and Skhul type) in the Levant. Three different hypotheses have been discussed: the first model views modern Homo sapiens as associated with a Tabun C-type Mousterian industry, appearing at least some 100,000 years ago in the Levant and probably replaced by Neanderthals who arrived at a later date and produced the Tabun-B type Mousterian (Bar-Yosef, 1992). The second model suggests that the local Neanderthals and early Modern people were merely variants of Homo sapiens populations in the Levant (Wolpoff, 1991; Kramer, 1992). The third proposes that the Levant was an area of overlap between European Neanderthals and African-derived Modern humans prior to the former’s extinction in that area (Grün and Stringer, 1991). In this complex palaeontological and archaeological situation, the Dederiyeh Cave produced new data on the stratigraphic association between Neanderthals and possibly the Tabun-B industry of the Levant, and enlarged the geographic area which until now provided the human fossils to incorporate the entire Dead Sea Rift. It implies that the difference in the geographic distribution of Neanderthals and the early Modern humans may reflect the differences between the distribution of the industries of Tabun B- and C-types. The discovery of the Neanderthals buried at the Dederiyeh Cave sheds further light on this subject.

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Acknowledgements

manuscript. We are also grateful to the three editors of this special volume in honour of Lorraine Copeland and to the anonymous referees for their helpful suggestions.

We wish to thank Ofer Bar-Yosef for his reading, commenting, and correcting on various parts of this

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Wadi Dederiyeh Wadi Hassen Wadi Abedallah

Nahr Afrin

Fig. 1—Satellite image of Jabal Samaan, Afrin Valley, northern Syria. Shows the distribution of three wadis, Abdallah, Dederiyeh, and Hassan from left to right. The arrow shows the chimney entrance of the Dederiyeh Cave.

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255

31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8

1

O

Fig. 2—Ground plan of the Dederiyeh Cave. The size of the cave is indicated by the fact that it was divided into almost 250 2 x 2 m excavation squares. (Shaded squares: 1989-1990 excavations; Dotted squares: 1993-1995 excavations; Slashed squares: 1996-2001 excavations.)

10 m

O

M N

0

M N

L

2

L

K

3

J K

J

7 6 5 4

G H

G H

I

F

F

I

D E

Chimney

C

D E

1 B

2

C

3 A

7 6 5 4

B

31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8

A

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Fig. 3—The stratigraphic sequence of the east section of Squares E-6 through E-8. It shows the position of the first Dederiyeh Neanderthal (burial no.1) uncovered in situ in Layer 11 in 1993.

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Fig. 4—The stratigraphic sequence of the east section of Squares B-6 through B-8. It shows earth-moving operations of the uppermost deposit (Layer 1).

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Fig. 5—The stratigraphic sequence of the north section of Squares B-8 through D-8. It shows the position of the second Dederiyeh Neanderthal (burial no.2) uncovered in Layer 3 in 1997.

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Fig. 6—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints of the fourth stratigraphic unit (SU-IV). 1. Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars (Layer 12). 2.Double straight side-scraper with uni-directional preparation scars (Layer 13). 3. Use-retouch Levallois blade with uni-directional preparation scars (Layer 13). 4.Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars (Layer 12). 5.Convergent side-scraper with uni-directional preparation scars (Layer 14). 6.Levallois point core with uni-directional preparation scars (Layer 13). 7. Discoidal core with uni-facial flaking scars (Layer 12).

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Fig. 7—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints of the third stratigraphic unit (SU-III). 1. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 8). 2. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 9) 3. Use-retouch Levallois flake with bi-directional preparation scars (Layer 9). 4. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 9). 5. Use-retouch Levallois point with bi-directional preparation scars (Layer 9). 6. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 7). 7. Use-retouch Levallois blade with multi-directional preparation scars (Layer 7). 8. Mousterian point (Layer 9). 9. Cortical flake use-retouch (Layer 9). 10. Convex side-scraper on a cortical flake (Layer 7). 11. End-scraper on a Levallois blade with bi-directional preparation scars (Layer 8). 12. Cortical flake use-retouch (Layer 7). 13. Convex side-scraper on a cortical blade (Layer 8). 14. Straight side-scraper on a cortical flake (Layer 8). 15. Use-retouch Levallois blade with uni-directional preparation scars (Layer 9). 16. Concave side-scraper on a Levallois point flake core (Layer 9). 17. Mousterian point (Layer 7). 18. Levallois flake core with multi-directional preparation scars (Layer 7). 19. Levallois point core with multi-directional preparation scars (Layer 8).

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Fig. 8—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints of the second stratigraphic unit (SU-II). 1. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 5). 2. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 6). 3. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 5). 4. Use-retouch Levallois point with bi-directional preparation scars (Layer 6). 5. Use-retouch Levallois flake with multi-directional preparation scars (Layer 6). 6. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 6). 7. Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars (Layer 5). 8. Straight side-scraper on a cortical flake (Layer 6). 9. Non-Levallois blade use-retouch (Layer 4). 10. Convex side-scraper on a cortical flake (Layer 5). 11. Convergent scraper on a cortical flake (Layer 6). 12. Mousterian point (Layer 6). 13. Convex side-scraper on a non-Levallois blade (Layer 4). 14. End-scraper on a cortical flake (Layer 5). 15. Levallois blade core with multi-directional preparation scars (Layer 5). 16. Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars (Layer 6). 17. Straight side-scraper on a cortical flake (Layer 5). 18. Burin on a cortical flake (Layer 5). 19. Retouched point on a truncated faceted Levallois flake with muli-directional preparation scars (Layer 5).

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Fig. 9—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints of the first stratigraphic unit (SU-I). 1. Use-retouch Levallois flake with uni-directional preparation scars (Layer 3). 2. Use-retouch Levallois flake with multi-directional preparation scars (Layer 3). 3. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars (Layer 1). 4. Retouched Levallois point with multi-directional preparation scars (Layer 3). 5. Use-retouch Levallois point with bi-directional preparation scars (Layer 1). 6. Use-retouch non-Levallois blade with multi-directional preparation scars (Layer 3). 7. Convex side-scraper on a cortical blade (Layer 3). 8. End-scraper on a cortical flake (Layer 1). 9. End-scraper on a non-Levallois flake (Layer 1). 10. Convergent scraper on a cortical flake (Layer 1). 11. Concave side-scraper on a cortical flake (Layer 1). 12. Use-retouch non-Levallois blade with uni-directional preparation scars (Layer 1). 13. End-scraper on a cortical flake (Layer 1). 14. Backed piece on a cortical flake (Layer 1). 15. Levallois point core with bi-directional preparation scars (Layer 1). 16. Dihedral burin on a non-Levallois flake (Layer 1). 17. Truncated faceted Levallois point (Layer 1). 18. Use-retouch non-Levallois flake with multi-directional preparation scars (Layer 1). 19. Naviform type core with bi-directinal flaking scars (Layer 1). 20. Levallois flake core with multi-directional preparation scars (Layer 1).

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Layer

1

0%

20%

40%

60%

80%

100% NISP

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Fig. 10—The faunal sequence (excluding Layer 2) of Capra aegagrus/Ovis ammon, Gazella gazella, Dama mesopotamica, Cervus elaphus, Bos primigenius, and Sus scrofa from the Dederiyeh Cave. Proportions are shown as percentages of total bone identifications.

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Fig. 11—Plan of the first Dederiyeh Neanderthal child (burial no.1). 1. Limestone slab. 2. Artifactual flint.

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Fig. 12—The preservation and reconstruction of the first (left) and the second (right) Neanderthal children.

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Fig. 13—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints found in Layer 11 associated with the first Dederiyeh Neanderthal child (Dederiyeh 1). 1. Artifactual flint associated with burial no.1. 2. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars. Retouched Levallois point. 4-6. Use-retouch Levallois points with uni-directional preparation scars. 7. Use-retouch Levallois blade with uni-directional preparation scars. 8. Use-retouch Levallois point with uni-directional preparation scars. 9. Levallois flake core with bi-directional preparation scars. 10. Levallois point core with uni-directional preparation scars. Natural limestone slab associated with burial no.1.

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Fig. 14—Representative pieces of the Middle Paleolithic flints found in the fill of the pit associated with the second Dederiyeh Neanderthal child (Dederiyeh 2). 1. Retouched piece (broken tip). 2. Convergently retouched scraper on a cortical blade (broken base). 3. Levallois point core with uni-directionary preparation scars. 4. Obliquely truncated scraper on a Levallois blade with uni-directionary preparation scars. 5. Use-retouch Levallois flake with multi-directionary preparation scars. 6. Elongated Mousterian point. 7. Crest piece. 8. Burin on a cortical flake. 9. Cortical flake use-retouch. 10. Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars. 11. Cortical blade use-retouch. 12. Use-retouch Levallois flake with uni-directional preparation scars. 13. Single convex side-scraper on a Levallois flake with uni-directional preparation scars. 14. Use-retouch Levallois blade with bi-directional preparation scars.

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JIITA II : LA CABANE KÉBARIENNE

Élie MELKI 1 RÉSUMÉ Peu d’exemples d’architecture kébarienne sont connus au Levant. L’unique cas attesté actuellement au Levant Central est celui de Jiita II : un fond de cabane ceinturé d’une construction en argile rapportée et adossé à la paroi rocheuse d’un abri sous-roche. Plusieurs niveaux d’occupation et de remaniement ont été observés, révélant une occupation continue de ce site attractif et une évolution plutôt qu’une rupture radicale entre les deux phases du Kébarien, ancien et classique, tels que F. Hours les a définis sur ce site. ABSTRACT

There are few examples of Kebaran architecture in the Levant, especially in its Central zone where the site of Jiita II remains unique. A dwelling pit surrounded by a mud wall adjoining and leaning against the face of a rock shelter. Several levels of occupation and modification have been observed, revealing continuous occupation of this attractive site, and developmental change rather than a radical split between the two periods of the Kebaran (as defined for this zone by F. Hours: “early” and “classical”).

LE SITE ET LE BILAN DES RECHERCHES Le site de Jiita II est localisé dans la vallée de Nahr el Kalb dans le Mont-Liban central (fig. 1). Il s’agit d’un abri sous-roche dont la paroi borde une plateforme d’aspect rectangulaire en la limitant sur trois côtés, nord, est et ouest. Il a fait l’objet de sept campagnes de fouilles, qui furent menées par F. Hours entre 1964 et 1975. Cet article se fonde sur les commentaires, documents photographiques et données des fouilles de F. Hours et de ses collaborateurs, aimablement fournis par le Musée de Préhistoire de l’Université de Saint-Joseph à Beyrouth, ainsi que sur une interprétation personnelle des relevés concernant, notamment, les

périodes d’occupation, les phases de la construction du mur et les foyers. La cabane en question se présente sous forme d’une fosse creusée dans les niveaux d’occupation sous-jacents du terre-plein. Une construction en argile épouse et consolide la paroi creusée de la fosse (fig. 6). Elle est surmontée par un muret qui dépasse la surface et qui est constitué de blocs de pierres enveloppés par une masse d’argile. La distinction entre « paroi consolidée » et « muret » tient donc à la fois à la position par rapport à la surface et surtout à la maçonnerie elle même. Deux aspects peuvent être abordés : la stratigraphie à l’intérieur de la fosse et l’architecture de la cabane.

LA STRATIGRAPHIE Deux séquences sont à distinguer à Jiita II : la première concerne la plateforme dans son ensemble et la seconde, qui nous intéresse ici, la zone de la cabane. Ces deux séquences sont en contact puisque la cabane fut 1.

33 rue Jacques Ibert, 75017 Paris, France, [email protected]

aménagée apparemment dans les niveaux antérieurs du Kébarien ancien (niveaux I et II au moins). Toutes les couches de la zone de la cabane ont une concentration élevée d’objets en silex et de faune. On

É. MELKI

trouve de bas en haut, cinq niveaux pour ce Kébarien ancien, numérotés de I à V, sur 2,8 m de profondeur. Concernant les couches plus récentes attribuées au Kébarien classique et rencontrées dans le fond de cabane elles sont numérotées comme suit : IIB, IIA, IB sur 1 m de profondeur (fig. 2). Couche III : ocrée, couleur saumon, plus argileuse. Couche II (subdivisée en deux) : IIA (« cendres gris clair ») et IIB (« cendres gris foncé »). Couche I : couche superficielle constituée de mélanges d’éléments anciens et récents. Le matériel lithique relatif de ces deux phases (ancienne et classique du Kébarien) est à dominante microlithique (entre 60 à 80 %). On y trouve surtout des lamelles à bord abattu par retouches abruptes, des lamelles tronquées à bord abattu à retouches inverses, des pointes de Jiita. Les microlithes géométriques ne sont présents que sous forme de petits triangles scalènes.

D’après la synthèse de F. Hours (1976), qui a défini des faciès culturels au sein de la stratigraphie, le matériel lithique ne se différencie pas au sein de chaque phase culturelle par les types d’outils mais par leurs proportions. Le dernier faciès du secteur du site attribué au Kébarien ancien (II1/II2) est typologiquement difficile à distinguer de l’industrie attribuée au Kébarien classique lorsque la cabane est installée (Hours et Loiselet, 1975-1977). D’ailleurs, le faciès II1/II2 en question représente une amplification d’une nouvelle tendance amorcée déjà à travers le faciès précédent II3. Cette continuité est encore plus évidente pour l’outillage en os qui est virtuellement identique aux deux époques. Même les très rares manifestations artistiques semblent aller dans ce sens à travers les motifs de deux objets décorés trouvés respectivement dans la couche II2 de la séquence du Kébarien ancien et la couche IIC de la cabane.

L’ARCHITECTURE DE LA CABANE Forme et dimensions La forme et les contours de la cabane sont donnés par le tracé du mur. Celui-ci est constitué d’une butte d’argile qui épouse les parois à l’intérieur de la fosse, profonde d’un mètre et large de 0,5 à 0,75 m (fig. 3). Cette butte est prolongée vers le haut par une autre construction, renfermant cette fois des pierres au milieu d’une argile de composition distincte de celle du mur. Ce « muret » est, lui, un alignement de blocs de pierre (fig. 4), dont la disposition évoque un effondrement vers l’intérieur ou vers l’extérieur de la fosse selon les endroits. Une cabane en arc-de-cercle apparaît donc, adossée à la paroi rocheuse sur une longueur de 6,5 à 7 m et de 2 m de largeur maximum (fig. 5). Sa profondeur n’a pas été établie avec précision. Un parallélisme est décelable entre la paroi et le tracé du mur ou rebord extérieur de la cabane, à l’exception de 50 cm où l’on remarque que le tracé de la construction s’est écarté sur 1 m environ de celui de la paroi de l’abri (moitiés ouest du carré X3 et est du carré Y3). L’intérieur de la cabane prend ainsi une forme subrectangulaire. L’adoption d’une telle forme plus ou moins géométrique démontre, selon toute vraisemblance, que les bâtisseurs initiaux de cette cabane avaient prévu un schéma architectural qui leur assurait les avantages d’un espace habitable aux contours réguliers. Ils ont adapté un schéma initial (une cabane creusée) à la

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présence d’une paroi rocheuse en réalisant ainsi une construction mixte. On constate une dissymétrie entre les parties est et ouest de la cabane, seul un passage étroit subsiste à l’ouest et aurait pu être aménagé comme entrée. La surface de la cabane avoisine 8 m2. Par ailleurs, on a relevé la présence de deux trous de poteaux dans la couche IIB : le premier est à 30 cm du muret, son diamètre est de 8 x 6 cm et sa profondeur est de 6 cm ; il est calé par deux pierres (fig. 3, 5). Le deuxième est intégré au muret même et possède un diamètre de 11 x 10 cm sur une profondeur de 10 cm. Ces trous suggèrent une armature constituée de poteaux plantés dans le muret et dans le fond de cabane soutenant des éléments de toiture, qui s’appuient contre la paroi rocheuse.

Phases d’occupation Trois phases successives de construction et d’occupation sont visibles : la plus ancienne correspond au niveau du foyer le plus profond situé près de la paroi rocheuse dans une couche où l’on relève une densité de petits blocs de pierre souvent alignés entre 63 et 69 cm de profondeur ; des occupations plus anciennes pourraient être présentes, la fouille n’ayant pas atteint le sol vierge.

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: LA CABANE KÉBARIENNE

La seconde période d’occupation correspond à trois foyers immédiatement supérieurs plus proches de la paroi consolidée que de la paroi rocheuse (fig. 8). La troisième phase a vu l’édification d’une nouvelle partie du mur à la suite, semble-t-il, d’un effondrement partiel de celui-ci. La cabane est réduite en superficie dans sa partie est d’un demi mètre environ. Un cinquième foyer, à l’est également, est de dimension plus réduite que les précédents. On note aussi des foyers à des emplacements différents au cours de l’occupation de la cabane, s’éloignant de la paroi rocheuse pendant la deuxième période d’occupation, et se repliant vers l’est pendant la dernière (fig. 3). Il est possible que l’effondrement final du muret ait été dû à un incendie car les galets déplacés semblent avoir subi l’action du feu, tout comme l’argile provenant du muret. Une impression d’éboulement vers l’extérieur de la fosse se dégage, dans les carrés A3 au niveau de la couche d’argile. Les deux couches à fort pendage (« cendres blanches » et « extérieur du muret »), situées de part et d’autre du mur, sembleraient résulter d’un effondrement d’une partie encore plus élevée que le muret : à l’extérieur de la fosse, la couche en question se superpose à la couche argileuse Ibis définie comme étant le résultat de l’effondrement du muret (fig. 2). On peut avancer ainsi l’hypothèse de l’effondrement et de l’incendie, d’abord de la partie aérienne de la construction, suivie par le muret. On pourrait envisager aussi que les couches en question résultent de la décomposition ou de l’incendie d’un élément léger qui tapissait les parois du mur. En ce qui concerne la maçonnerie, des informations concordantes proviennent de différentes sections de la construction en argile. La construction en question est composée d’une matière qui évoque l’argile mouillée, pétrie et séchée au soleil. Il se peut qu’elle ait reposé à sa base sur des éléments en pierre comme le suggère la coupe dans le carré Z (fig. 2), à moins qu’il s’agisse d’un simple hasard compte tenu de la présence des pierres du foyer. Le matériau de construction utilisé pour armer le muret est du calcaire sous forme de blocs bruts ou de galets rapportés du talweg voisin. On trouve ces derniers dans les coupes est et ouest du muret. La taille des éléments du muret est très variable, allant des blocs de 5 cm à d’autres de 30 cm environ. On a l’impression d’être en présence d’une démarche sélective ; en effet, l’élément le plus fréquent dans la section la plus

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complète du muret (carrés V, W, X et Y) est le gros bloc ou le galet aux contours assez réguliers et arrondis (presque circulaire) compris entre 20 et 28 cm de long et sensiblement autant de large (fig. 5). De part et d’autre du muret, se trouvent des blocs épars de petite et moyenne taille disposés dans tous les sens à la suite de ce qui serait un éboulement. Cela pourrait signifier que leur emplacement dans le muret n’était pas en général dans la première assise (fig. 5). La plupart des pierres alignées dans la partie ouest de la cabane semblent posées à plat, notamment tous les galets. D’autres pierres, de taille plus réduite, sont souvent en position verticale entre des blocs plus importants. Il est raisonnable d’avancer l’hypothèse que les gros blocs étaient posés en général à plat et que les éléments plus réduits servaient à colmater les interstices dus à la forme arrondie des blocs de base. Ce sont l’alignement et le nombre de blocs en place qui peuvent fournir une idée de la hauteur et de la largeur du muret. Il ne subsiste qu’une seule rangée dans l’alignement de la partie ouest du muret, alors qu’existent des traces évidentes d’une double rangée dans Y3 (fig. 6) . Verticalement, il est certain que le muret s’élevait sur au moins deux rangées de blocs ; des blocs sont encore posés à plat sur une partie des pierres sous-jacentes et l’un d’entre eux au moins est poli et rayé sur sa face inférieure à quelques centimètres de l’alignement de la section ouest (carré X2). D’autre part, le nombre de blocs présents sur le site et leur dispersion sont des indicateurs de l’importance du muret. Les contours extérieurs du muret ayant été fouillés, l’aire de dispersion immédiate peut être estimée à 0,5-1 m de ce mur. Plus loin, aucune trace d’un déplacement massif d’éléments provenant du muret de la cabane n’est visible, ce qui incite à considérer le faible nombre de blocs de pierre et de galets comme un indice en faveur de l’hypothèse d’un muret assez bas et étroit. Un mortier aurait été utilisé pour colmater les vides dans le muret et joindre les blocs de pierre. Il serait constitué d’argile renfermant des fragments de silex et d’ossements divers qui renforceraient l’effet de prise du mortier. La présence et l’usage d’une matière blanchâtre répartie parfois en petites taches, et décrite par les fouilleurs comme étant de la chaux, de la calcite ou une matière crayeuse reste en suspens. Aucune analyse n’a été effectuée jusqu’à présent pour en déterminer l’origine et la composition.

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COMPARAISON AVEC D’AUTRES SITES DU LEVANT Les cas où les sites du Kébarien livrent des constructions clairement identifiées sont rares. Ainsi, on ne compte pour tout le Levant que trois sites principaux de ce genre avec celui de Jiita II : Ohalo II (GorringMorris, 1994), Ein Gev I (Bar-Yosef, 1970) et Kharaneh IV (Muheisen, 1988). Ils représentent en fait des cultures chronologiquement différentes puisque Ein Gev I est attribué au Kébarien ancien, alors qu’on trouve aussi le même type de structure datant du Kébarien Géométrique, plus tardif, pour les deux derniers. L’autre trait intéressant de Jiita II par rapport à l’oasis d’Azraq et du Lisan est celui du contexte géographique et topographique (zone climatique et terrain) ainsi que les traits architecturaux. Jiita II fournit à cet égard un nouveau type d’habitat installé en contexte montagneux sur la facade maritime du Levant central, par rapport à l’oasis d’Azraq et Le Lisan. Si les cabanes de Ein Gev I et de Ohalo II sont creusées en pente douce dans de la dune consolidée ou dans des sédiments lacustres stériles et la cabane de Kharaneh en terrain plat, Jiita II offre un type d’installation différent ; en effet, la cabane est dans ce cas adossée à un abri sous roche dans un contexte de terrain karstique montagneux, et creusée dans des couches archéologiques précédentes. Les formes varient aussi : la cabane de Ein Gev I est construite selon un plan circulaire, alors que deux de celles de Ohalo II évoquent une forme plutôt demicirculaire (en forme de D), tout comme celle de Kharaneh IV d’ailleurs. La cabane de Jiita II tend aussi à la forme demi-circulaire mais se distingue par le fait qu’une portion de son contour est constituée par la paroi naturelle de l’abri, ainsi que par son allure générale plus allongée. Les dimensions, elles, sont nettement plus contrastées : Ein Gev I fournit une cabane de 5 à 7 m de

diamètre, celles d’Ohalo II ne dépassent pas 3 m. La cabane dont il est question dans cet article représente une catégorie qui parait nouvelle puisqu’il s’agit d’une structure en arc-de-cercle d’environ 6 m de long mais de 2 m seulement d’ampleur à partir de la paroi dans sa partie la plus large. En profondeur, les fonds de cabane ne sont pas non plus identiques, allant de 40 cm à Ohalo II et Ein Gev I à plus d’un mètre à Jiita, la cabane de Jiita ayant peut-être été occupée plus longtemps. Les matériaux et les techniques de construction semblent varier aussi, vraisemblablement en relation avec les conditions pédologiques et géomorphologiques : le contraste entre les fonds de cabane d’Ohalo II et de Jiita II est très intéressant de ce point de vue puisque dans le premier site le matériau le plus utilisé était visiblement organique ou végétal, alors que c’est le galet de rivière et l’argile qui sont à la base de la maçonnerie dans le deuxième site. Si l’on remarque un amoncellement de blocs de pierre le long de la paroi de la fosse de la cabane de Ein Gev I, Jiita II en revanche dénote une utilisation moindre de la pierre. Cette dernière n’y est exploitée qu’au niveau de la partie supérieure dépassant la surface de la fosse (le muret), alors que c’est l’utilisation massive de l’argile qui reste dominante dans l’ensemble de la construction, surtout dans la partie inférieure (la paroi consolidée). Ce fait pourrait s’expliquer aussi bien par un choix technique délibéré que par la rareté des blocs de base (les galets) due à la nécessité de les remonter depuis le talweg. Enfin, une certaine ressemblance existe entre le sol de la cabane de Ein Gev I tapissé de petits blocs de pierre et celui qui se trouve à -60 cm dans le fond de cabane de Jiita II où une densité de petits blocs également a été relevée.

CONCLUSION Le site de Jiita a dû exercer un attrait certain sur les chasseurs-cueilleurs du Kébarien grâce à sa situation géographique ; le versant ouest du Mont-Liban est en effet la zone qui a dû être la moins affectée par les transformations climatiques rigoureuses survenues au Kébarien et le retrait conséquent de la végétation méditerranéenne (Bottema and van Zeist, 1981 ; Sanlaville, 1996). Un climat plus sec et froid est attesté à cette période au Levant. La montagne libanaise

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elle-même a pu, sur son versant maritime, rester suffisamment arrosée par les pluies pour ne pas subir de sécheresse. La zone de Jiita aurait gardé alors ses sources, qui auraient continué à attirer le gibier, tout en étant préservée des rigueurs des températures trop basses par sa situation dans l’étage inférieur de la montagne en question. D’autre part la vallée du Nahr el Kalb peut représenter une voie de communication importante pour des chasseurs-cueilleurs se déplaçant à travers les

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différents étages et milieux écologiques de la montagne et au-delà à la recherche de gibier, de produits de subsistance ou de sources de matière première. Le cas de Jiita n’est pas unique dans cette région ; en effet, le site de Ksar Aqil, situé dans la vallée immédiatement au sud de celle du Nahr el Kalb, a été également occupé au Kébarien et se trouve à côté d’une importante résurgence karstique. Bien que les deux gisements soient seulement à 5 km l’un de l’autre et se situent dans des contextes géographiques identiques, le matériel lithique de Ksar Aqil présente des différences nettes avec celui de Jiita II (Tixier et Inizan, 1981 ; Bar-Yosef, 1990) indiquant ainsi l’existence de groupes humains de traditions différentes. Ces faits pourraient expliquer la permanence de l’occupation humaine dans la vallée du Nahr el Kalb au moins depuis le Paléolithique supérieur et au Kébarien ancien en particulier. Il existe d’autre part sur ce site des avantages permanents qu’offre un abri sous roche pour l’habitat, y compris lors de l’introduction de l’archi-

tecture sur ce lieu. La cabane apparaît en effet à Jiita II seulement avec le Kébarien Classique, période qui ne semble pas être pourtant en rupture avec la phase culturelle qui l’a précédée ; cette construction représenterait le fruit d’une évolution ou d’une adaptation progressive. Il est donc possible que des groupes humains culturellement très proches aient occupé ce site d’une façon continue, ce qui n’est pas incompatible avec les différentes modifications apportées à la cabane et les changements dans l’occupation de l’espace. L’absence visible d’un hiatus quelconque va bien dans ce sens, d’autant plus que le mur n’a été remanié que partiellement, et que la fosse est demeurée ainsi la même durant les deux premières périodes d’occupation, et au moins partiellement durant la dernière. Par ailleurs, les matériaux et les techniques de construction sont apparemment identiques durant les différentes phases de construction, ce qui confirmerait leur appartenance à une même tradition architecturale.

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Fig. 1 - Carte des sites mentionnés.

Fig. 2 - Stratigraphie du Kébarien de Jiita II (coupe est).

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Fig. 3 - Plan de la cabane d’après les relevés des carnets de fouille de Francis Hours.

Fig. 4 - Reconstitution hypothétique de la construction en argile.

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Fig. 5 - Plan du muret effondré (secteur ouest).

Fig. 6 - Jiita II : coupe de remplissage de la cabane.

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Fig. 7 - Reconstitution de la cabane (dessin de G. Der Aprahamian).

Fig. 8 - Foyer en IIB.

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HUNTER-GATHERER CONTINUITY: THE TRANSITION FROM THE EPIPALAEOLITHIC TO THE NEOLITHIC IN SYRIA

Peter M.M.G. AKKERMANS1 ABSTRACT Small, short-term hunter-gatherer occupations, rather than large, permanently occupied farming villages, were the rule in Syria in the early Neolithic, ca. 10,000-7500 BC. The sedentary lifestyle seems to have appealed only to a small number of people for a very long time. The handful of larger hunter-gatherer settlements of this period, characterized by sometimes long sequences and complex architecture, served ritual purposes, in addition to their role in domestic contexts. The communities, large and small, had much in common with their Epipalaeolithic forebears; profound changes in the forager lifestyle took place late in the Neolithic sequence. RÉSUMÉ Des installations temporaires de taille réduite, occupées par des chasseurs-cueilleurs, semblent avoir été la règle en Syrie au Néolithique ancien (ca. 10 000-7500 BC), plutôt que des villages permanents occupés par des cultivateurs. La vie sédentaire semble n’avoir attiré pendant longtemps que peu de gens. La poignée d’installations plus importantes datant de cette période, et qui sont caractérisées par une séquence longue et une architecture complexe, ont aussi servi à des activités rituelles à côté de leur rôle dans les activités domestiques. Ces communautés, petites ou grandes, ont beaucoup de points communs avec leurs ancêtres épipaléolithiques ; de profonds changements dans le mode de vie des cueilleurs n’interviennent que tard dans la séquence néolithique.

INTRODUCTION The transition from the Epipalaeolithic to the Neolithic in the tenth millennium BC2 has always been understood as a watershed in the prehistory of Syria and the Levant, pivotal in the profound transformation of human society in the millennia that followed. The shift is defined on the basis of material-culture distinctions such as the development of projectile points and other lithics, but other, primarily economic, implications are usually taken into account as well. Thus hunting and gathering have come to characterize the activities of the late glacial groups, whereas a reliance upon food production by agriculture and stock raising is considered to be essential to Neolithic communities, turning them, in the words of V. Gordon Childe, into “active partners with nature

instead of parasites on nature” (Childe, 1942: 55). In this perspective, cultural change and variability primarily derive from changes in the nature of subsistence, in response to such (external) matters as environmental shifts, population pressure or resource imbalances; in their turn, these variables imply that Neolithic people were passive and were reacting to events rather than bringing them about. While the long-held superiority of agriculture over foraging—people would take up farming almost automatically once they had the knowledge to do so—has rightly been challenged, there is still an enormous disposition to believe in the Neolithic as being primarily composed of a set of innovations and achievements in the field of subsistence and

1.

Netherlands National Museum of Antiquities, P.O. Box 11.114, 2301 EC Leiden, The Netherlands, [email protected]

2.

All dates used in this article are calibrated dates BC.

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production, thus clearing the path to a “rise of civilization” in the subsequent millennia (see e.g. Ingold, 1996; Thomas, 1999 for extensive criticism). Another pervasive element of the economic point of view is to use the term “Neolithic” (read: “agriculture”) as virtually synonymous with “sedentary life”, thereby assuming that the practice of mixed farming necessitated staying in one place in view of such matters as regular labour input and crop protection. However, ever since the work at ‘Ain Mallaha in the Jordan valley in the mid-fifties (and at other huntergatherer settlements in later years), we are well aware that the origins of sedentism have little or nothing to do with the farming economy; sedentary village life began several thousand years before the full-scale adoption of agriculture and stock rearing in the late ninth and eighth millennia BC. Agriculture was not a necessary prerequisite of sedentary life, nor were sedentary settlers always farmers. In recent years, there is an increasing tendancy to move away from the idea of the Neolithic as a unitary phenomenon and cultural package wholly built around changes in subsistence practice. Julian Thomas was referring to British prehistory when stating that “it is because we choose to see mixed agriculture as the fundamental essence of the Neolithic that we fail to recognise the potential range of economic variability which might characterise the period.” (Thomas, 1997: 59), but to a considerable extent his remark holds for the Neolithic sites of Syria and the Levant as well. There is good evidence that the Neolithic in these regions was not characterized by a single economic system but by many different sets of subsistence practices, depending on local circumstances and societal preferences. Moreover, interest has shifted to some degree from the materialist, economic approach to an idealist proposition, which argues for changes in

ideology in the Neolithic (e.g. Cauvin, 1994; Hodder, 1990; Hayden, 1990; Bender, 1978; Thomas, 1999). These issues are relevant because they address some of our difficulties in coming to terms with what happened on the Epipalaeolithic/Neolithic transition. It is important to realize that the break between both periods is in the first place a construct of our research, aimed at making sense of the archaeological evidence, rather than a substantive, homogeneous reality in prehistory [(in the words of Mark Edmonds: “We have reified what should at best be regarded as a heuristic device.” (Edmonds, 1997: 99)]. We are inclined to see the Epipalaeolithic and Neolithic as objective, homogeneous entities and the boundary between them as a threshold across which a traditional, many thousands-of-years-old forager society comprehensively changed into a wholly new world with different social and economic values. Although the heuristic value is evident, dividing the past into discrete periods has an inherent risk of emphasizing the replacement of the old by the new; it brings innovation and change to the fore, usually at the expense of similarities and continuity. But was there such a distinct shift in culture and society in Syria in the tenth millennium BC? In what follows, the development of community life from the Epipalaeolithic to the early Neolithic in Syria will be commented on (with short excursions into adjacent regions), with the emphasis on patterns of settlement and the nature of change and continuity therein. For matters of clarity, I shall rely on the conventional division of the Neolithic into two broad, successive phases, i.e. the Pre-Pottery Neolithic A (PPNA, ca. 10,000-8700 BC) and the Pre-Pottery Neolithic B (PPNB, ca. 8700-6800 BC), the latter with its usual subdivisions in an early, middle, late and final stage (cf. Cauvin and Cauvin, 1993; Cauvin, 1994).

EPIPALAEOLITHIC ENDINGS lowland plains and valleys, like Nahr al Homr, ‘Ain Juwal, Aarida, etc. These sites were probably occupied by a few dozen people at most. Moreover, their often short sequence and shallow occupation deposits argue for restricted though sometimes repeated stay. Mobility was unquestionably a main characteristic of settlement in this era. In this respect, given the length of the period, there can be no doubt that our current site inventory is little more than the tip of the iceberg.

Our knowledge of Syria at the end of the Pleistocene is still in its infancy. Sparse evidence for forager camps of this period, ca. 16,000-10,000 BC, has emerged from surveys and small-scale excavations in all corners of the country (see the overviews by, e.g., M.-C. Cauvin, 1981; J. Cauvin, 1994; Akkermans and Schwartz, 2003). Settlement was mostly small, between 15-25 and 600 m2 , and ranged from rockshelters in remote mountain areas, such as Yabrud III, Nachcharini and Douara I, to dispersed open-air stations in the

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There were also a few more substantial occupations up to 2500 m2, such as Umm el-Tlel 2 and Nadaouiyeh 2 in the El Kowm basin, and (after ca. 11,000 BC) Abu Hureyra I and Mureybet IA on the Euphrates. Although excavation was everywhere very limited in extent, we have some insight into the kinds of dwellings at these sites. Umm el-Tlel 2 revealed a small, semi-circular structure measuring about 5 by 2.6 m, built of light, perishable materials on a limestone foundation. An oval hearth had been sunk into the floor in the centre of the house. Abu Hureyra had a number of shallow depressions interpreted as semi-subterranean dwellings about 2-2.5 m across, with a superstructure of brushwood, reeds or hides. In later phases, free-standing timber-and-reed huts presumably replaced the pit dwellings. Mureybet has not yet produced any buildings in its lower level IA, but circular, semi-subterranean houses up to 6 m in diameter and built of mud-plastered stone walls appeared in the next level IB, with little or no hiatus in the stratigraphic order or the material-culture assemblage. Part of a circular building founded on stone also occurred in a small-scale sounding at Jayrud 1 in the Qalamun region (J. Cauvin, 1979; M.-C. Cauvin, 1991; Molist et al., 1992; Moore et al., 2000). Although the evidence should not necessarily be treated on a par, the architecture of this period is much better known from sites in the southern Levant, where the investigations at sites like Nahal Oren and ‘Ain Mallaha revealed settlements approximately a quarter of a hectare in extent, containing clusters of circular or semi-circular, stone-built dwellings 2 to 6 m across. The investment in architecture and the depth and diversity of cultural

deposits are suggestive of long-lasting occupation, but it is not certain that the sites were occupied year-round. The Epipalaeolithic communities, large and small, were hunter-gatherers who for their subsistence fully relied on the exploitation of the seasonal riches of the wild. Wild-plant foods probably constituted the most significant part of the diet, as shown by the finds at Abu Hureyra, comprising over 150 edible seed and fruit species along with a long list of non-food plants. Subsistence included abundantly harvesting the stands of wild barleys and wheats, but there is little or no evidence to support claims that people were involved in agriculture; they were still food collectors, not farmers. People also hunted a wide variety of animals such as the gazelle, wild sheep, wild goat, aurochs, wild boar, red deer, roe deer, onager, hare, wolf, fox, turtle, lizards, reptiles, and birds. The most commonly exploited animal throughout Syria and the Levant was the gazelle, comprising 40 to 80% of the faunal assemblages. At Abu Hureyra and many other places, it seems that the hunt, with the employment of many hunters, ended in masskillings; the target was the herd, rather than the individual animal. Summarizing the modest amount of information available, it appears that the Epipalaeolithic communities were characterized by a dispersal of population, low and fluctuating density of population, small group size, mobility and short-term stay, and a diverse, seasonal exploitation of resources. There is some evidence of prolonged stay and greater permanence of shelter at the end of the period, although in most cases people remained mobile and continued hunting and gathering in small groups.

AT THE INTERFACE: THE PPNA, CA. 10,000-8700 BC The Neolithic sequence in Syria and the Levant begins with the PPNA in the tenth millennium BC. In many ways, the communities of this era were little different from their Epipalaeolithic forebears. The transition from the Epipalaeolithic into the Neolithic was a gradual process over many centuries and generations, rather than a momentous break with the past. The lithic industries, for example, initially continued for hundreds of years the earlier, late glacial traditions of tool production as reflected by an ongoing use of microlith technology and tool kit, in association with a new, distinctive kind of arrowhead—the El Khiam point. A classic example is the lithic sequence at Mureybet on the Euphrates, where the lowest Neolithic levels IB-II

evolve from the earlier, Epipalaeolithic level IA without any significant break in the stratigraphy or in the material culture. Gradually abandoning their microlithic character, the industries of the ninth millennium and later tended to focus on the manufacture of relatively standardized blades that were frequently struck from bipolar or naviform cores and subsequently reworked into sickles, scrapers, borers, burins, knives and a variety of notched and tanged arrowhead types. The lithic assemblages were subjected to change and innovation, yet they remained relatively consistent over long spans of time (see e.g., Moore, 1982; Henry, 1989: 224; Gopher, 1994; Nishiaki, 2000; Cauvin, 1994).

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Continuity with what had gone before also holds for the pattern of settlement in the early Neolithic. In the light of our current evidence, it appears that the practice of settling down permanently must have appealed only to a very small number of people for a very long time. The shift to increased village life began in different regions at different times. For example, while settlement on the Euphrates seems to have developed first at places like Abu Hureyra I and Mureybet IA in the eleventh millennium BC, other, neighbouring, areas followed suit literally thousands of years later. For two or three millennia at least, the sedentary lifestyle remained limited to a handful of small sites less than 0.5-1 ha in size with evidence of long-lasting though not necessarily year-round occupation. The number of (known) PPNA sites in Syria is very low. Four sites have been located along the Euphrates: Mureybet, Sheikh Hassan, Jerf el Ahmar and the recently discovered Tell al ‘Abr (e.g. Cauvin, 1979; 1980; Stordeur, 1998). Two other sites have been found in the west: Tell Qaramel north of Aleppo and, probably, Tell Aswad near Damascus (Mazurowski, 2000; Contenson, 1995). PPNA-type lithics have also been reported from the surface of Tell Chehab east of Homs (Copeland, 1991). Heavy later overburdens obscure the early deposits in most cases, leaving us uncertain about their size in prehistory; however, on the basis of the current evidence, it seems safe to assume that all were small occupations less than 0.5-1 ha, inhabited by a few dozen people at most. An example is Jerf el Ahmar, where settlement in the eastern area comprised about 2400 m2, whereas later settlement in the western area was probably limited to about 250-350 m2. Architecture at these sites consisted of round or oval, sometimes semi-subterranean huts 3-6 m across, built of pisé on stone. The buildings were occasionally divided into smaller compartments for living, cooking and storage. Wall paintings occur in a few cases. Gravelled paths seem to have facilitated passage through the settlements, as at Mureybet and Jerf el Ahmar. By 9000 BC, the round houses were slowly replaced by multi-roomed rectangular structures, with walls built of disused querns and soft limestone, sometimes strengthened with wooden poles. Mureybet and Jerf el Ahmar (and most recently: Tell al ‘Abr) have also revealed a kind of architecture that was probably related to community-wide ritual and ceremony, rather than ordinary living: large, round and wholly subterranean buildings embellished with benches and carved upright stone slabs, with friezes of triangles, undulating lines, human figures, and birds of prey (Stordeur et al., 2000).

The distribution of settlement in Syria has much in common with that of the neighbouring countries, such as Jordan or the Lebanon, where research has produced only a handful of PPNA occupations so far. El Khiam points have been found in soundings at Nachcharini cave high in the Anti-Lebanon, just inside the Lebanese border, and on the surface of open-air stations such as Borj Barajne and “Tell aux Haches” in the coastal dunes near Beirut. Layers of sediment with hearths and ashfilled pits at Nachcharini almost certainly derive from small groups of hunter-gatherers who camped at the site seasonally. The other occupations are similarly interpreted as the temporary shelter of hunting parties (Copeland, 1991 and references therein). Three or four sites in Jordan have been ascribed to the PPNA, viz. Sabhra I, “Iraq ed-Dubb, Dhra” and, possibly, Jebel Queisa J-24. While both Sabhra 1 and Jebel Queisa J-24 were small, short-lived camp sites with no evidence of architecture, the rock shelter at ‘Iraq ed-Dubb revealed the remains of two small, oval structures approximately 1.5 by 3 m, one built on top of the other, suggestive of a more prolonged stay. Dhra’ may have been a small village about 0.4 ha in extent, with oval or circular buildings up to 3 m in diameter and made of stone and mud (see Rollefson, 1998 and references therein). Similar evidence comes from Israel and Palestine. Jericho and Nahal Oren were the only known sites of the PPNA in the region for a very long time, but the list has been expanded in more recent years with places like Netiv Hagdud, Gilgal, Gesher, Salibiya IX and Hatula. The sites are estimatedly between 0.1-1 ha in size, and characterized by oval or circular, semi-subterranean structures usually around 4-5 m in diameter. These sites give evidence of long though not necessarily continuous use (Bar-Yosef et al., 1992, and references therein). Jericho is often taken as proof of the existence of large settlements with dense populations in the early Neolithic. The settlement supposedly covered an area of 2-3 ha, inhabited, according to the excavator, by a population as large as 2000-3000 persons. However, this figure is highly exaggerated and probably should be divided by ten at least (cf. Aurenche, 1981 vs. Kenyon, 1957; 1981). The monumental stone-built tower with the heavy walls and moat in front of it have initially been considered to be part of defense structures, but more recently it has been proposed that the wall served to protect the settlement from incidental flooding, whereas the tower had a public-ceremonial role (Bar-Yosef, 1986). The PPNA groups retained traditional hunting and gathering as the primary means of food procurement;

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there was no doubt considerable continuity from the Epipalaeolithic to the Neolithic in the domain of subsistence and production. Early Neolithic people everywhere relied on the intensive exploitation of wild plant species, such as at Mureybet where up to 60 species of wild plants with edible seeds or fruits were identified in phase III, ca. 9500-8700 BC, including sizeable quantities of wild einkorn wheat. At other sites, such as Jerf el Ahmar on the Euphrates or Netiv Hagdud in the Jordan valley, it was barley instead of wheat that was predominantly harvested in the wild, perhaps reflecting local environmental variation or cultural preferences. The work at Mureybet, Jerf el Ahmar, Nachcharini, ‘Iraq ed-Dubb, Netiv Hagdud and so on, has shown that people also hunted a broad spectrum of wildlife, such as the gazelle, onager, aurochs, wild boar, fallow deer, badger, wild cat, polecat, beaver, hare, fox, small rodents like mice, rats and jerbils, and dozens of bird species. Although sites such as Tell Aswad near Damascus and Jericho in the Jordan valley have produced some evidence of very early cereal cultivation around 9000-8500 BC, there is little or nothing to suggest an intensive use of domesticated cereals or any other domesticated resources at this time. The claim that rye

already occurred in its domestic form at Abu Hureyra ca. 11,000 BC (Moore et al., 2000: 397) is difficult to reconcile with the lack of cultivated cereals at this site and elsewhere for another 2000 years or more, suggesting that this early effort at cultivation had a highly restricted, local impact. Although experimental study indicated that in the case of cereal cultivation the change from the wild progenitor to the primary domesticate may well have been achieved within a few dozen years (Hillman and Davies, 1990; Moore and Hillman, 1992: 491; Blumler, 1996: 37-38), we should not simply assume that the shift from foraging to farming took place in an equally rapid manner. Given chronology and cultural history as currently understood, the process of change was a lengthy one; Neolithic people remained primarily hunter-gatherers for thousands of years before they fully adopted agriculture and animal husbandry in the eighth millennium BC. Many communities probably were not tied to the farming economy at all or in a selective manner only. I would emphasize that many people in Syria throughout the Neolithic continued to practise a mobile foraging economy, either in its own right or (in the later part of the period) in a reciprocal relationship with neighbouring farming communities.

CONTINUITY: THE EARLY AND MIDDLE PPNB, CA. 8700-7500 BC The pattern of settlement in Syria in the early PPNB phase, ca. 8700-8200 BC, was little different from that of the preceding period, with only a handful of permanently occupied sites known so far. The PPNA settlements on the Euphrates were abandoned shortly after ca. 8700 BC, with the exception of Mureybet, which remained in use for another 900 to 1000 years. A few sites were newly founded in the ninth millennium (although not all at the same time), such as Dja’de el Mughara on the Euphrates and site BS 397 on the Balikh, both small occupations between 0.5-1 ha at most (Coqueugniot, 1998; 1999; Copeland, 2000). The nature and lay-out of settlement is poorly known, due either to the very small scale of excavation (Mureybet) or the limitation of research to surface materials (BS 397). The best information comes from the work at Dja’de el Mughara, which revealed small, one-roomed houses built of pisé on a stone foundation. The free-standing rectangular buildings had been repeatedly renewed, suggestive of some permanence of settlement, although there were insubstantial, short-lived structures as well. An extraordinary find was the so-called “Maison des

Morts”, which seems to have been primarily used for burial purposes. Early PPNB sites are rare not only in Syria but elsewhere as well; for example, in Jordan only two sites have been attributed to this period so far—Jilat 7 and Abu Hudhud (Rollefson, 1998: 103). The scarcity of settlement continued into the middle PPNB, ca. 8200-7500 BC, with Mureybet still in use, Dja’de el Mughara and BS 397 abandoned, and other occupations newly founded, such as Halula and Abu Hureyra. The latter sites grew into sizeable villages in the course of time, assumedly comprising up to 7-8 ha at about 7500 BC, perhaps inhabited by several hundred people (Molist, 1998: 116; Moore et al., 2000: 269). Similar large population aggregrations occurred in places like ‘Ain Ghazal in Jordan, possibly 4 to 5 ha in extent, with the population estimates ranging from about 500 people at the beginning to more than a thousand at the end of the period (Rollefson, 1998: 110). In terms of subsistence, there was still an overwhelming dominance of wild resources over possible cultivars and domesticated animals in the early

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and middle PPNB. People at early PPNB Mureybet and Dja’de el Mughara continued to rely completely on hunting and gathering to make a living. Hunting remained important at Abu Hureyra and Halula in the middle PPNB, with gazelle (as before) the main prey in mass killings, supplemented by wild species such as onager, deer, cattle and pig. The occupants of Abu Hureyra and Halula started to practise agriculture as a supplement to their foraging activities, although the scale of production is unknown. The earliest (middle PPNB) Neolithic settlement at Abu Hureyra was associated with the introduction of a range of domestic plants, such as emmer wheat, hulled six-rowed barley, lentils, chick-peas, horse beans and common vetch. The remains of the domesticates occur together with those of their wild counterparts, either

because the wild stands were still exploited, or because the wild and domesticated forms grew side by side in the fields, or a combination of the two. However, the basal levels at Tell Halula have yielded no evidence for wild crop plants, suggesting that the first settlers at the site brought species such as wheat, barley and flax with them in the fully domesticated form. People also began to tend herds of domestic sheep and goats, although their contribution to the diet must have been modest (domestic animals comprising about 12-14% of the animal bone at Abu Hureyra). A dramatic increase in the use of domestic resources (up to 65-75%) took place in the second half of the eighth millennium, when sheep and goats began to displace gazelles as the main meat source. Domestic pigs and cattle were soon to follow (see e.g. Helmer et al., 1998; Moore et al., 2000).

CHANGE: THE LATE PPNB, CA. 7500-6800 BC A main shift of focus began in the late PPNB. Not only did the the number of occupations increase substantially but this period also saw the establishment of settlements in areas hitherto little used, such as the Khabur region or the Balikh valley (cf. Hole, 1994; Akkermans, 1993). Moreover, many of the newly founded sites tended to become settlement mounds, with a rather ordered lay-out, uniform structures, frequent rebuildings, and repeated occupation over long spans of time. There were a few large settlements, although it is not always clear how much later occupations contributed to the size of the mounds as we see them today. Most sites were small, in the order of 0.5-1 ha, with the number of inhabitants restricted to a few dozen. Good examples are Tell Damishliyya and the recently excavated Tell Sabi Abyad II on the Balikh, both small villages with a few structures dispersed over an area less than 0.5 ha and each used by perhaps only 20-30 people (Akkermans, 1986-1987; Verhoeven and Akkermans, 2000). The change in the organization of settlement seems to have been related to important shifts in subsistence. The use of domestic resources strongly increased after 7500 BC, and farming communities became wellestablished throughout many of the areas where rain-fed agriculture was viable. There is no need to repeat the evidence in detail (see e.g. Cauvin, 1994; Helmer et al., 1998); for our present purposes, it will do to conclude that the reliance on the four principal domestic crops —emmer wheat, barley, lentils, and field peas—steadily increased, with the diet complemented by species like vetch, chick peas and horse beans. The herding of sheep,

goats, pigs and cattle for the meat, blood, hides, etc., was thoroughly integrated into the communities’ economic activity. The animals may also have been kept for their expression of wealth and the creation of social distinctions and barriers, or as security against crop failure. However, not all sites grew into villages with long sequences of use, nor did all sites necessarily rely on the farming mode of subsistence. Although their precise date in the PPNB sequence is often uncertain, there were small communities which seem to have clung to the pattern of mobile, short-term stay so characteristic of the early phases of the Neolithic. A number of rock shelters between 35 and 100 m2 in the Anti-Lebanon, such as Yabrud III, Nachcharini and Qornet Rharra, had thin deposits with tanged Byblos-type arrowheads and other lithics of probably late PPNB origin (Rust, 1950; Contenson, 1966; Copeland, 1991). Briefly used camps also occur in the caves in the Jebel ed-Douara or in the Palmyrene in the desert, and at many of the flint-working localities in their vicinity (Akazawa, 1978: 211; Nishiaki, 2000; see also Zarins, 1989). The site of Taibe in the Hawran covered about 100 m2 between two promontories on top of a basalt outcrop, without any traces of architecture (M.-C. Cauvin, 1973). Several ephemeral occupations barely covering 250 m2 were found in the vicinity of Abu Hureyra on the Euphrates (Moore, 1975: 56). A few arrowheads on the surface of nearby Dibsi Faraj East have been taken as evidence of a small hunting party that visited the site briefly (Wilkinson and Moore, 1978). Other (very) small Neolithic occupations occur in the plain of Sahl es-Sahra 286

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and at Neba’a Barada (van Liere and Contenson, 1963; Contenson, 1985). Although beyond the scope of this paper, it is useful to recall that short-term, ephemeral occupation is well documented for the “PPNB final” at the end of the seventh millennium, contemporaneous with the early Pottery Neolithic. Small stations or camp sites with evidence of episodic settlement, usually associated with

the activities of migrant pastoralists, abundantly occur in the El Kowm area and other parts of the desert in the heart of Syria (Qdeir, Nadaouiyeh 4, Al Khabra, etc.; cf. Cauvin, 1990; 1991), but they were not unique to this marginal region. For example, many lithic scatters associated with seasonal camps, hunter stands or other special-purpose occupations have been also found in the Khabur valley in northeastern Syria (Nishiaki, 1992).

PATTERNS OF SETTLEMENT AND MOBILITY It will be clear that the Neolithic occupations varied considerably in size, duration and lay-out. However, the emphasis of archaeological research has primarily been on the sites in the form of settlement mounds with long sequences, rather than on the small, short-term occupations. The mounds have provided substantial evidence of Neolithic activity and have set the tone in the representation of the achievements of the period so far. They were undoubtedly foci of social and economic, domestic life, particularly in the late PPNB and afterwards. However, the pattern of settlement and the role of the mounds therein is less clear in earlier times, i.e. the Neolithic period prior to the mid-eighth millennium BC. It seems useful to briefly summarize the evidence for this period:

Both their paucity and their small size make it clear that the early Neolithic settlement mounds were inhabited by a very limited number of people altogether. None of them were probably major population centres. Moreover, it appears that the mounds and their architecture were the work of people who lived by hunting and gathering as in the age before; these were all hunter-gatherer settlements with a long history of more or less continuous use. The sites clearly show that prolonged sedentism, mound building, etc., are not necessarily dependent on agricultural surplus. Not all early Neolithic sites occur in the shape of settlement mounds or display a degree of permanence and extended use. The account presented in the pages above—obviously a résumé, not a full study—shows that there were also very small and ‘flat’ or thin occupations, with scatters of flints often being the sole traces of use, suggestive of short stay and restricted size of habitation. Some of these tiny occupations have been interpreted as special-purpose sites, such as for the working of flints or the exploitation of the sabkhas for their salt. However, the usual view is that they were stands or camps briefly used by small hunting parties, or, in the case of the final stages of the PPNB, stops used by pastoralists on their annual treks. Given the overall small size of these sites, there can be little doubt that they were used by groups consisting of a few persons only. And given their frequently thin depositional strata, one receives an impression of short-lived and intermittent occupation. However, we know little or nothing of the composition of the groups, or of their relationship to other communities, or of the patterns of mobility they pursued. Were the camps, caves, etc., simply haltes temporaires where a small group of (assumedly male) hunters stopped for the night, butchered their kill, or manufactured their tools? Were these people part of larger communities who had established themselves at

—The (known) mounds were rare, isolated occurrences, such as the four PPNA sites on the Euphrates, all on the east bank and at considerable distances from each other, i.e. 20-30 km as the crow flies. Others seem to have been even fully on their own, such as PPNA Tell Qaramel on the Qoueiq, PPNA Tell Aswad in the Damascene, and early PPNB Dja’de el Mughara on the Euphrates. —Nearly all of the early settlement mounds were small, in the order of 0.5-1 ha, with the number of inhabitants probably restricted to a few dozen, such as at Jerf el Ahmar or Dja’de el Mughara. —The mounds seem to have been long-lived settlements, used over many centuries and generations. Mureybet, for example, may have been inhabited for over a thousand years, although not necessarily continuously. Jerf el Ahmar had at least 10 building levels comprising ca. 800 years of settlement. —The mounds display a considerable investment of effort in the preparation, construction and maintenance of architecture. —The people at these early sites relied almost fully on hunting and gathering to make a living.

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base camps for shorter or longer periods, with individuals and small groups pursuing tactical forays out into the landscape? Or, in contrast, did these hunter groups encompass entire families, including the men and the women, the young and the old, all involved in some form of residential mobility and moving wholesale from one camp to another at varying intervals, thereby producing a series of short-staycamps, some for repeat-visits? On the basis of modern hunter-gatherer ethnography, the latter interpretation would imply a social organization resting on small and autonomous, family-based households, although they will undoubtedly have been loosely organized into larger networks in order to mitigate the omnipresent risks of fluctuation in the food resources or to enhance the circulation of goods, information and, perhaps most crucial, marriage partners. At present, it seems wise not to impose a rigid separation and not to sweep all possible variability onto one heap. In view of the still unequal distribution of archaeological information, there is a clear danger that developments and traditions envisaged for some regions or periods will become the assumed standard for all, with generalization favoured over diversity and regional coherence preferred over local variability. Although we are still in the dark on all ins and outs, it seems clear that small, short-term, flexible occupation was a main characteristic of the Neolithic from its beginning in the tenth millennium BC, complementary to life at the settlement mounds. A number of sites testify to the continuation of the traditional, Epipalaeolithic way of living based on mobility, hunting and gathering—to the way things were always done. Caves and other places inhabited intermittently in Palaeolithic times were still utilized or re-utilized in a similar fashion in the Neolithic period, and so were modes of subsistence and the organization of society. Mobility and the exploitation of the wild persisted in various degrees in landscapes with much space still in them. However, it would be wrong to assume a timeless, ahistorical forager way of life; hunter-gatherers are immensely diverse and their strategies of settlement, subsistence, etc., are the result of specific historical and environmental circumstances (see e.g. Kelly, 1995: 111ff). We have been aware of the considerable diversity in the settlement system in the early Neolithic for a long time but, remarkably enough, we have always chosen to characterize Neolithic society primarily by

the few settlement mounds at isolated locales, rather than by the small, temporary camp sites, etc., that may have once littered the landscape. But is this preference justified? Or phrased differently: is perhaps the exception taken as the rule? Erosion or the far-reaching effects of modern agricultural intensification may have obliterated many small, shallow occupations from the surface of the earth. Others may have been buried underneath alluvial fans and terraces or below later settlement mounds. An intensified search will undoubtedly lead to the discovery of more sites. However, it is not without significance that settlement mounds of PPNA to middle PPNB affiliation are rare occurrences or absent altogether even in regions intensively investigated over the past decades, such as the Euphrates valley and the Jezireh. Archaeological research has failed to reveal any substantial proliferation of permanent settlement until the beginning of the late PPNB in the eighth millennium; as a consequence, I believe, we have to accept that the sedentary lifestyle had, indeed, an appeal only to a (very) limited number of people throughout the first 25 (!) centuries or so of the Neolithic period. Our current inventory of sites is by no means a complete reflection of settlement distribution in Syria in the Neolithic. Although there were at no time large numbers of people in any one place, it goes without saying that the present number of sites of the PPNA or early PPNB—a handful of small occupations at isolated places, with their nearest neighbours dozens or even hundreds of kilometres away—did not provide shelter to the population in its entirety. These few sites cannot have functioned in what seems to have been a social or cultural vacuum at first sight; the presence of other communities in the neighbourhood is a necessity, if only to avoid genetic deformation (in-breeding) and to ensure local group survival. Given the size of the area and the length of the period, many dozens or, even more likely, hundreds of sites must have once existed in Syria in the early Neolithic, ca. 10,000-7500 BC. It is expected that the majority of these as yet “invisible” sites were not settlement mounds but ephemeral, short-lived occupations with little accumulation of occupation refuse and low archaeological visibility. Stated otherwise: small, temporary camps rather than large, permanent settlements were the rule in the earliest Neolithic.

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DOMESTIC USE OR RITUAL PURPOSE? The domestic role of the Neolithic settlements is usually taken for granted, with reference to such variables as the presence of ordinary houses for living and working; the accumulation of household waste in and around these structures; and the occurrence of weaponry, ground-stone equipment and other tools useful in the collection and preparation of food. However, we may wonder whether this description does full justice to the handful of settlement mounds of the PPNA to middle PPNB period (Mureybet, Jerf el Ahmar, Dja’de el Mughara, etc.). Although they were lived in and utilized for all kinds of domestic purposes, these sites also contain ample evidence for other, ritual and public ceremonial activities, even when taking into consideration that only a small portion of the dazzling complexity so characteristic of ritual and ceremony will have left its material imprint on the archaeological record. The evidence for ritual in the early Neolithic is obvious in the case of the architecture and the treatment of the dead. The spectacular subterranean round buildings at Jerf el Ahmar, up to eight metres across and supplied with stone benches, engraved friezes and, probably, wall paintings, had little or nothing to do with ordinary dwellings and were undoubtedly of importance in community meetings and ceremony (Stordeur et al., 2000). Similar structures occurred at the nearby mounds of Mureybet and Tell al ‘Abr. Buildings interpreted as sanctuaries, containing extraordinarily worked stone pillars and large sculpture of humans, animals and creatures half human, half animal, were also found at a number of ninth millennium sites in the neighbouring piedmont of Anatolia, such as Nevalı Çori and Göbekli Tepe (e.g. Schmidt, 1998). Public ritual significance should also be attached to the large statues and busts found at ‘Ain Ghazal and Jericho in the Jordan valley, which originally probably stood in sanctuaries and served the needs of the communities as a whole (Rollefson, 1983). Part of the so-called defense structures at Jericho may have fulfilled a role in communal ritual activities (Bar-Yosef, 1986). These features all point to the existence of places of considerable ceremonial ostentation, where people congregated and participated in what may have been complex rituals, with, perhaps, the ancestors and mythological spirits omnipresent. Ritual was probably not confined only to large structures built for the purpose but may also have included dwellings that had a purely domestic meaning at one time but could serve cult aims at another. Horns

and skulls of wild cattle, for example, hung on the walls or were embedded in them in small houses at Mureybet and Jerf el Ahmar. Human crania, too, were kept in the houses or their surroundings at these mounds. The settlement mounds were not meant to serve the needs of only the living but those of the dead as well. They were burial grounds, aimed at keeping the dead within the community, in the form of graves in and around the houses of the living. The funerary customs were very diverse, ranging from primary inhumations of single individuals lying on one side, to secondary interments of individuals without the skull, parts of other individuals’ skeletons, groups of skulls, or skeletons and skulls jumbled together. Sometimes the crania were intentionally kept in charnel houses and other buildings for the dead, such as at Abu Hureyra, Dja’de el Mughara (the so-called Maison des Morts), and Çayönü in Anatolia (“Skull Building”). The considerable number of human remains stored in these buildings indicate that they served the needs of a group larger than a single household; they were used by the local community as a whole. Éric Coqueugniot has proposed that the practice of secondary burial in the Maison des Morts at Dja’de was related to seminomadic groups, who interred those who had died away from the site during the seasonal itineraries. In contrast, the primary burials would involve people who had died at the site itself (cf. Coqueugniot, 1998; 1999; Özbek, 1988; Moore and Molleson, 2000). While a discussion of developments in material culture (human and animal figurines, stone masks, stones with incised decorations, etc.) would add to the evidence for ritual, these few examples will suffice to propose that the handful of mounds were domestic villages and cult centres at the same time, located at selected locales in a cultural landscape dominated by small, transitory forager settlements. In a constantly changing regional mosaic characterized by tiny occupations rapidly founded and rapidly deserted, these sites were pre-eminent landmarks and meeting places full of history and memories, existing since time immemorial in the minds of the population. The long sequence of use, reflected in sometimes monumental visibility, is one of the most conspicuous characteristics of these ceremonial centres. Evidently, the mounds did not spring from the soil fully formed but depended upon a commitment to staying in one place and the passage of time (Chapman, 1997). The reason (or reasons) for this commitment may be highly diverse

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and easily elude archaeological investigation, but the impact may have been significant. Lending more weight to some places rather than others may have led to a notion of primary, ancestral communities and an emphasis on communal rather than individual or household interest—the mounds became the focal points of group identities. In this manner, ritual and ceremony helped to tie people to chosen places, both physically and mentally. Such a binding (of both the living and the dead!) undoubtedly had an integrative significance and contributed to the social cohesion of the numerous small and dispersed Neolithic communities. The mounds became centres of social engagement, where people regularly or seasonally gathered for the benefit of ceremonies and initiation rites, the re-confirmation of social bonds and allegiances, and the exchange of commodities and marriage partners. The lengthy use of the specific localities over many centuries and generations undoubtedly added to a

developing sense of place and descent. It may have had an effect on the overall pattern of settlement in the early Neolithic, in the sense that community mobility was retained in various degrees but perhaps in more circumscribed areas and associated with specific places. Such a link may have resulted in the explicit recognition of tribal, ancestral lands, passed on from generation to generation. For example, it is not excluded that the dispersed spatial patterning of PPNA settlement on the Euphrates, with the permanently occupied sites at distances up to 20-30 km away from each other, was related to the existence of a number of extensive community-held territories in between. Although on a different scale, it can hardly be doubted that such community-held territorial claims were a widespread reality by the mid-eighth millennium at the latest, when permanent settlement began to assume enormous proportions.

CONCLUDING REMARKS The transition from the Epipalaeolithic to the Neolithic is much less distinct than is often still believed. The usual association of the Neolithic with agriculture at permanent settlements is valid for the end of the period, after ca. 7500 BC, but not for its beginning a couple of millennia before. Early Neolithic people retained much of the lifestyle of their Epipalaeolithic forebears over a very long period, including the use of small, short-term camps for habitation and a strong reliance on hunting and gathering for subsistence purposes. Even the small number of tenth and ninth millennium communities with evidence of long-term sedentism, resulting in the emergence of mounds with high visibility, almost fully relied on hunting and gathering to make a living. Agriculture seems to have been of little or no importance to these groups until the mid-eighth millennium BC. The rare evidence for agriculture in earlier times should, of course, not be dismissed but it is reasonable to assert that the impact of these initial attempts at cultivation was very limited and local. For example, it is recalled that domesticated rye has been claimed to occur at Epipalaeolithic Abu Hureyra around 11,000 BC, but we may wonder how to reconcile the claim with the absence of domesticated cereals at Abu Hureyra and elsewhere for thousands of years afterwards. Many hypotheses trying to explain the shift to agriculture emphasize the importance of climatic and other environmental changes at the interface of

Pleistocene and Holocene, especially during the Younger Dryas interval (see e.g. Moore and Hillman, 1992). However, putting the role of hunting and gathering in the early Neolithic in the forefront would allow us to move away from the concept of climate change as a prime mover in the transition from foraging to farming. In other words: people did not begin to farm at the time of climate change but continued to hunt and gather for another 2000 years at least (cf. Peters et al., 1999 for a similar view, based on the role of animal husbandry in the Neolithic). Agriculture was not an inevitability imposed on the Neolithic communities by environmental force, but part of a profound transformation of the forager society in the eighth millennium, including the development of new ways of thinking, which involved new types of subsistence, burial, and material culture. The transformation also implied substantial change in the pattern of settlement, manifested in the proliferation of the sedentary lifestyle after ca. 7500 BC. The appearance of villages even in regions seemingly avoided or little used in earlier times is often associated with significant population growth, population movements and colonization, but it is, I believe, better interpreted as the transformation of existing, indigenous hunter-gatherer groups with little archaeological visibility into more sedentary farming communities with high archaeological visibility. In this perspective, the impetus for the shift from foraging to farming did not 290

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spring from climate change, etc., but was in the hands of the Neolithic people themselves: it was not any external

event beyond their control but they themselves who brought about the change.

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LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE RÉFLEXIONS SUR DEUX VOIES ÉVOLUTIVES

Éric COQUEUGNIOT

1

RÉSUMÉ Au cours du Néolithique ancien (Néolithique précéramique), les industries lithiques du Moyen Euphrate et de Jezireh orientale ont suivi des voies évolutives très différentes. Dans les deux régions, les débitages sont orientés vers la production de supports laminaires réguliers, mais les choix techniques adoptés sont radicalement différents (débitages bipolaires à l’ouest, débitages unipolaires par pression à l’Est). Dès l’atteinte d’un optimum de la méthode adoptée, celle-ci présente une grande stabilité avec seulement des changements mineurs, tant dans le temps que dans l’espace. Dans chacun des cas, les choix entre débitage bipolaire et débitage unipolaire par pression sont exclusifs l’un de l’autre et l’introduction (tardive) de l’autre mode de débitage n’a pas eu d’influence notoire, de sorte que chaque région a conservé son identité propre. Typologie et style des outillages ont évolué de manière continue dans le Levant nord, tandis que en Haute Mésopotamie le fond de l’outillage est resté stable, seules les armatures de flèches présentant une certaine évolution (pointes d’el Khiam relayées par les pointes de Nemrik, introduction tardive de pointes de Byblos).

ABSTRACT During the early Neolithic period (Aceramic Neolithic), lithic industries of the Middle Euphrates and the eastern Jezirah followed very different paths of development. In these two areas, debitage is oriented towards the production of regular blade blanks, but the technical choices are completely different (bipolar percussion debitage in the west, unipolar pressure debitage in the east). As soon as the adopted technique achieves its optimum, it remains stable, with only minor changes over time and space. In each case, the choice between bipolar debitage and unipolar pressure debitage is exclusive, and the late introduction of the other method of debitage did not have any noticeable influence, each area thus preserving its own technological identity. On the other hand, the typology and style of the tools developed continuously in the northern Levant, while in Upper Mesopotamia the industry remained basically stable, only the arrowheads presenting developmental change (el Khiam points being replaced by Nemrik points, late introduction of Byblos points).

Spécialiste des industries lithiques du ProcheOrient, Lorraine Copeland a toujours allié une approche analytique au niveau local et une vision synthétique au niveau plus large de la région ou de la « culture ». À ce titre elle fut un des moteurs de l’Atlas des Sites

(ASPRO) 2, outil destiné à favoriser les réflexions, les synthèses. C’est tout naturellement que je lui dédie ces réflexions sur les évolutions comparées des industries lithiques de deux régions du nord du Proche-Orient 3.

1.

Archéorient, Maison de l’Orient Méditerranéen, 7 rue Raulin, 69007 Lyon, France, [email protected]

2.

L’ASPRO ou Atlas des Sites du Proche-Orient (Hours et al., 1994) a notamment proposé une division du Néolithique en périodes chronologiques plus neutres que les appellations culturelles classiques, sans pour autant être un découpage arbitraire. Nous sommes essentiellement concerné ici par les périodes 2 à 4 de cette sériation.

3.

Outre les références mentionnées au cours de cet article, je me suis particulièrement basé sur Cauvin, 1978 ; 1997 ; Gebel and Kozlowski (eds), 1994 ; 1996 ; Hours et al., 1994 ; ainsi que sur Aurenche et Kozlowski, 1999 ; 2000 ; Cauvin M.-C., 1994 ; Kozlowski, 1999.

É. COQUEUGNIOT

Pendant longtemps, il a été considéré que les cultures néolithiques précéramiques (PPNA et PPNB), définies initialement à Jéricho par K. Kenyon, avaient couvert l’ensemble du Levant qui aurait donc constitué une province unique. Dans les années soixante-dix, des faciès régionaux ont été reconnus au PPNA (Sultanien au Levant sud, Mureybétien sur le Moyen Euphrate), mais il a semblé que les facteurs unitaires dominaient, de sorte que la notion de PPNA a continué à prévaloir, le PPNB étant considéré comme une réelle unité avec des phases évolutives. Depuis lors, cette unité culturelle a été souvent remise en question, de sorte que, pour beaucoup, les appellations PPNA et PPNB n’ont plus qu’une signification d’horizons chronologiques (de time-units) commodes à l’échelle du Proche-Orient, les caractères locaux se mêlant aux influences extérieures, et les évolutions se faisant à des rythmes différents selon les régions. C’est à cette fin que O. Bar-Yosef a développé la notion de « sphère d’interaction PPNB au Levant » (BarYosef and Belfer-Cohen, 1989). Dans la région du Moyen Euphrate nous verrons qu’il existe une grande continuité entre PPNA et PPNB de sorte que nous utiliserons ici le

terme général de Néolithique ancien pour désigner l’ensemble du Néolithique précéramique (ce dernier terme présente l’inconvénient de trop privilégier le rôle de l’apparition de la céramique). Les fouilles dans le sud-est de l’Anatolie et dans le nord de l’Iraq ont permis de mettre en évidence des liens avec le Levant, dont la province préhistorique débordait ainsi largement de son aire initiale, chacune de ces régions présentant toutefois des spécificités culturelles propres. Il apparaît maintenant que le nord du ProcheOrient comportait au Néolithique ancien trois provinces principales : la première sur le Moyen Euphrate, la seconde en Anatolie centrale, la troisième en Jezireh orientale (ou Haute Mésopotamie irakienne). Ces trois zones n’ont pas évolué de manière identique, même si elles ont de toute évidence été en contact, en interaction, et nous allons tenter de voir à travers une facette de la culture matérielle, l’industrie lithique, comment ces évolutions se sont faites, en comparant tout particulièrement les cas du Moyen Euphrate et de la Haute Jezireh 4.

LE NÉOLITHIQUE PRÉCÉRAMIQUE DU LEVANT NORD Le Levant Nord au « PPNA » Sur le plan de l’industrie lithique, le PPNA du Moyen Euphrate ou Mureybétien est marqué en premier lieu par le développement du débitage laminaire tandis que l’habitat est en maisons rondes généralement semienterrées, les maisons rectangulaires apparaissant à la fin de la période. La filiation avec les périodes antérieures est marquée par la présence d’un certain nombre d’éléments hérités du Natoufien (segments de cercle) et du Khiamien (petites flèches à encoches proximales et base tronquée type el Khiam ou à encoche et pédoncule type Helwan, herminettes), ces artefacts disparaissant progressivement au cours de la séquence du Mureybétien. Les supports laminaires sont détachés de nucléus à un seul plan de frappe, ou à partir des premiers nucléus à deux plans de frappe opposés, nucléus bipolaires qui à la fin du Mureybétien aboutissent au type naviforme.

La phase ancienne (Mureybet IIIA, 10 000-9800 BP i.e. 9500-9000 av. J.-C.) 5 est caractérisée par des pointes d’Helwan et des pointes de flèches à pédoncule court (et à retouches généralement unifaces courtes, avec des retouches plates pour amincir la zone bulbaire), des herminettes, des burins et des grattoirs de bonne facture, notamment des grattoirs semi-circulaires et des grattoirs doubles. Quelques rares très grandes lames appointies à base convexe sont interprétées comme des poignards. De grandes lames lustrées à tranchant non retouché comportent une base aménagée (couteaux à moissonner), tandis qu’un outillage macrolithique est représenté par des grattoirs lourds et des herminettes dont le type est propre à la région du Moyen Euphrate. La phase récente (Mureybet IIIB [9800-9600 BP], Jerf el Ahmar et Cheikh Hassan) voit l’accroissement du débitage bipolaire qui, à la fin de la séquence est orienté vers la production de lames prédéterminées à profil rectiligne (nucléus naviforme). Il semble que ces lames

4.

5.

Loin de nous l’idée de considérer qu’une culture peut être définie par sa seule industrie lithique, mais les matériaux siliceux sont assez uniformément conservés de sorte que cet aspect de la culture matérielle se prête bien aux études tant locales que comparatives. La réflexion présentée dans cette contribution est issue de la présentation que nous avons faites lors de la TableRonde organisée par O. Aurenche et S. Kozlowski sur le thème « Entre Jezireh et Moyen Euphrate : l’occupation au Néolithique ancien » (Varsovie, janvier 2002).

296

Pour les datations, nous employons les années calendaires (av. J.-C.) pour les dates avant notre ère calibrées (= cal. BC), les dates BP étant exprimées en années radiocarbones avant 1950.

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

directe à la pierre tendre, avec une abrasion très poussée de la corniche du nucléus. Si les premiers débitages naviformes du PPNA final de Mureybet ne s’appliquaient qu’à des silex à la fois très fins et homogènes (cf. Abbès, 1998 :140), au cours du PPNB ancien les connaissances techniques, le savoir-faire, acquis par les tailleurs leur ont permis de passer outre cette exigence. À Dja’de, des nucléus naviformes existent non seulement en silex fin provenant de gîtes primaires, mais aussi en silex plus grossier des galets roulés disponibles dans l’environnement proche du village dès lors que sa texture est homogène (et encore ont-ils été capables de passer outre à des nodules et irrégularités internes). Il n’y a d’ailleurs pas de schéma unique, l’usage du percuteur en pierre tendre (calcaire, craie) n’est pas exclusif et des percuteurs en os sont présents à Dja’de ; de même, le débitage naviforme (et sa variante à crête latéro-postérieure) a toujours coexisté avec un débitage laminaire unipolaire sur nucléus prismatiques moins élaborés. L’armement est dominé par les flèches pédonculées apparentées au type de Byblos, souvent façonnées sur des lames préférentielles (lames prédéterminées) rectilignes, à section distale triangulaire et extrémité naturellement acérée (la retouche de la pointe est généralement marginale inverse de manière à la fois à la renforcer et à établir la symétrie parfaite, l’équilibre, du profil). L’aménagement ne concerne pratiquement que le pédoncule qui présente souvent une retouche directe abrupte et un amincissement inverse. Un type particulier, à pédoncule denticulé, semble limité à cet horizon. Parmi les autres types, il faut noter des flèches à base losangique, similaires à celles du Mureybétien, ainsi que des flèches à encoches et pédoncule court, large et aminci (pointes dites d’Aswad). Il faut signaler de rares poignards pédonculés façonnés sur grandes lames selon un type présent dès le Mureybétien et dont le type se retrouve dans les Hautes Vallées (Nevalı Çori, Göbekli). Les lames lustrées sont de grand module et ont un tranchant utilisé brut ou présentant de fines denticulations non adjacentes. À Dja’de, ces lames lustrées (« faucilles ») étaient souvent façonnées sur des lames de préparation associées au débitage bipolaire naviforme à lames préférentielles, notamment les lames débordantes obtuses qui restaient régulières et rectilignes mais asymétriques et plus épaisses que les lames centrales prédéterminées. Il faut cependant signaler des cas de lames lustrées sur lames centrales prédéterminées.

préférentielles sont alors essentiellement destinées aux lames faucilles (Stordeur et Abbès, sous presse) dont le tranchant est souvent réaffûté (retouches inverses non denticulantes). Les flèches s’enrichissent d’un type à base losangique aménagée par retouche bifaciale (directe semi-abrupte, inverse simple ou envahissante) et il faut aussi noter quelques pointes ovalaires. Les herminettes disparaissent à la fin de la période. À la lumière des fouilles récentes en Anatolie du Sud-Est, il apparaît que le Mureybétien récent a subi des influences notables venues du nord ainsi, notamment, les vases de pierre et les plaquettes décorés de Jerf el Ahmar ou de Tell Qaramel présentent des similitudes avec ceux un peu plus anciens de Hallan Çemi, sans que ce dernier site puisse pour autant être considéré comme PPNA car son industrie lithique, très différente, représente une tradition caucaso-anatolienne avec des triangles scalènes, des segments et des pointes losangiques de Nemrik (Rosenberg, 1999). L’approfondissement des études et la fouille de nouveaux sites ont montré qu’il y avait un continuum entre « PPNA » et « PPNB », et il apparaît donc de plus en plus que la dichotomie entre PPNA et PPNB n’a pas de signification réelle 6. Dans les Hautes Vallées, à la base de Çayönü (round plan et grill plan inf. sub-phases), l’industrie lithique présente à la fois des affinités avec le Mureybétien et des caractères propres, avec notamment des pointes à base concave (pointes de Nevalı Çori). Le Levant Nord et la question du PPNB ancien Nous insisterons plus particulièrement sur cette phase car sur le plan de l’industrie lithique elle correspond à la pleine réalisation du système de débitage bipolaire caractéristique du PPNB. Sur le Moyen Euphrate, elle est connue à Mureybet IVA, à Cheikh Hassan et surtout à Dja’de (Coqueugniot, 1994 ; 2000). Le débitage bipolaire naviforme (à crête arrière axiale) et sa variante à crête latéro-postérieure sont particulièrement développés et orientés vers la production de grandes lames, très régulières et à profil rectiligne, particulièrement adaptées au façonnage des armatures de flèches, mais utilisées aussi pour les lames lustrées (« lames faucilles »). Une très grande attention est portée à la préparation du détachement des lames par percussion 6.

D. Stordeur a proposé à Cheikh Hassan, puis à Jerf el Ahmar, l’existence d’une « phase de transition PPNA-PPNB en Syrie ». À l’échelle locale d’un site, cette continuité a été montrée à tous les niveaux de l’industrie lithique, que ce soit la technologie (Stordeur et Abbès, 2002) ou un type particulier d’outils (Coqueugniot, 1981).

297

É. COQUEUGNIOT

Les grattoirs restent très abondants et sur supports variés, avec de nombreux grattoirs lourds ou très lourds sur de gros éclats d’ouverture des rognons. Les haches polies en roches vertes ou rouges sont peu nombreuses, soit de grand module, soit de très petite taille.

Dans l’armement, les pointes de flèches sont nombreuses et peuvent présenter une retouche supérieure couvrante tandis que le pédoncule est parfois aminci par un coup de burin plan. Les éléments lustrés sont soit des tronçons à cassures volontaires reprises (troncatures) ou non, soit des éléments à dos convexe (grands « segments de cercle », le tranchant pouvant être brut ou retouché [réaffûtages ?]). Dans certains sites, les burins (sur cassure ou sur troncature concave) sont très abondants et cette technique est aussi employée pour façonner des pièces à chanfrein (ou burins transverses). La pression, dont l’usage était connu pour la retouche du silex depuis au moins le PPNB moyen et pour le débitage de l’obsidienne depuis le PPNB ancien (du moins avec des produits importés), semble faire son apparition au Levant Nord à cette époque pour le débitage du silex 7.

Dans le Taurus, l’industrie de Çayönü (grill plan buildings sup.) atteste de contacts avec le Moyen Euphrate (flèches pédonculées cf. pointes de Byblos) mais elle garde des caractères propres avec un débitage de l’obsidienne par pression (Özdo©an, 1999 : 47-48 ; Caneva et al., 1998 : 202).

Le PPNB moyen du Levant Nord Le débitage bipolaire naviforme est dominant et à lames prédéterminées toutefois plus épaisses que lors de la phase précédente. L’armement comporte des armatures de plus grande taille (et plus épaisses), de type Byblos, Amuq (encore rares), ovalaires ou à base tronquée. La retouche est éventuellement obtenue par pression (retouche Ugarit, retouche en écharpe,...).

Le PPNB récent, faciès du Taurus, est marqué à Cafer Höyük (niv. VIII-V) par un recul du silex au profit de l’obsidienne, l’apparition des premiers outils de Çayönü, une diminution des microlithes et des géométriques, tandis que les pointes de Byblos et le débitage bipolaire naviforme poursuivent la tradition levantine.

Sur le Haut Euphrate turc, l’industrie lithique de Cafer Höyük (niv. XIII-IX) associe des éléments levantins (pointes de Byblos et pointes ovalaires à base amincie par une retouche en écharpe de type Abou Gosh) et d’autres relevant d’un fond local ou d’influences venues du Zagros ou du Caucase (nucléus unipolaires par pression du type bullet core, pointes de flèches à cran et dos partiel, triangles scalènes et lamelles à dos). Malgré l’absence de sources d’obsidienne dans la région de Cafer, dès ces phases anciennes elle représente 50 % des outils, pourcentage qui ira en croissant dans les niveaux supérieurs.

Le PPNB final du Levant Nord Dans les zones désertiques (oasis de Palmyre et d’el Kowm) le PPNB final reste une culture acéramique, caractérisée notamment par un débitage bipolaire naviforme (à lames préférentielles), par des pointes de Byblos et d’Amuq et par l’abondance des burins (notamment sur troncature concave). Divers sous-faciès peuvent alors être reconnus, en liaison avec des modes de vie différents (villages sédentaires, camps nomades, haltes de chasse). Dans les autres régions, le PPNB final voit l’apparition de la céramique (horizon pré-Halaf), que ce soit dans la plaine de l’Amuq ou la vallée de l’Euphrate et de ses affluents (Halula, Dja’de, Bouqras, Sabi Abyad II...) ou la Damascène (Ramad III). Le débitage bipolaire naviforme persiste dans certains sites 8 mais il semble disparaître dans d’autres, qui reviennent à un débitage laminaire unipolaire prismatique.

Le PPNB récent du Levant Nord C’est l’époque où l’on constate une large extension de la culture PPNB tant vers la côte (fondation de Ras Shamra VC) que vers les zones désertiques (el Kowm, Palmyre...). Le débitage bipolaire naviforme reste dominant, mais sa finalité (obtention de lames préférentielles) disparaît dans diverses régions.

298

7.

Étude en cours par M. Arimura (Tsuneki et al., 1999 : 1-32).

8.

À Tell el Kerkh le débitage bipolaire reste abondant même durant le PN ancien et il ne se raréfie qu’au PN moyen-récent (Tsuneki et al., 1999).

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

Dans le Taurus, l’industrie lithique de Cafer Höyük poursuit son évolution avec des pointes de Byblos à retouche par pression et des outils de Çayönü.

orthostates décorés de Jerf el Ahmar, Tel ‘Abr et probablement de la base de Dja’de. Si l’on doit tenter de caractériser l’évolution des industries lithiques au cours du Néolithique acéramique au Levant Nord, il apparaît des rythmes différents selon que l’on considère la technologie des débitages ou la typologie des outils (fig. 2, 4). La technologie est en effet marquée par une évolution très forte au cours du PPNA avec la « montée » progressive du débitage bipolaire, dont la maturation est atteinte à la fin du Mureybétien avec le développement du débitage bipolaire orienté vers la production de lames prédéterminées (lames préférentielles) détachées de nucléus naviformes ou de nucléus à crête latéro-postérieure, sans toutefois que les débitages laminaires unipolaires soient jamais totalement abandonnés. Le sommet qualitatif de ce système de débitage bipolaire semble avoir été atteint dès le PPNB ancien et on observe ensuite une relative stabilité générale, avec des variantes locales en fonction des matières premières disponibles et des rythmes de débitage choisis, l’obtention de lames prédéterminées destinées au façonnage des armatures de flèches restant le but de ces débitages tout au long du PPNB. La typologie des outillages (types, styles de retouche...) présente par contre une évolution tout au long de la séquence, avec à la charnière PPNB ancien/PPNB moyen une étape importante constituée par l’apparition de la retouche par pression (pédoncules de flèches notamment). L’introduction, un peu plus tardive, du débitage par pression sur le Moyen Euphrate apparaît comme un épiphénomène dont l’impact sur le fond de l’outillage lithique a été faible.

Bilan de l’évolution des industries lithiques au Levant Nord Sur le Moyen Euphrate, la continuité technologique et typologique entre PPNA et PPNB ancien est totale (et pas seulement sur le plan des industries lithiques), et il apparaît de plus en plus que la dichotomie entre ces deux phases n’a plus de sens culturel, hormis une commodité en tant qu’horizon chronologique 9. Sur bien des plans, une coupure plus importante est présente entre PPNB ancien et moyen (mise en place d’une véritable économie de producteurs, importance des figurines, développement des villages...). À la fin du Mureybétien et au PPNB ancien, la province qui nous concerne n’est plus limitée au seul Moyen Euphrate et elle déborde largement de la vallée du fleuve. Concernant l’industrie lithique, pour ne prendre qu’un exemple, les poignards de Dja’de, Nevalı Çori et Göbökli sont interchangeables, et si certains types sont plus caractéristiques de tel ou tel site (par exemple les pointes à base concave de Nevalı Çori présentes ailleurs mais en nombre limité), l’unité régionale semble profonde, avec des spécificités « fonctionnelles » particulières dans les structures architecturales : bâtiments spectaculaires – pour ne pas parler de « temples » – de Nevalı Çori et de Göbekli, bâtiments funéraires collectifs de Çayönü (skull building) et de Dja’de (Maison des morts), grandes maisons rondes à

ÉLÉMÉNTS CONCERNANT L’ANATOLIE CENTRALE AU IXe ET AU VIIIe MILLÉNAIRE Les recherches engagées depuis plusieurs décennies permettent de suivre assez bien l’évolution du Néolithique acéramique en Anatolie du Sud-Est, avec un développement en contact régulier avec le Moyen Euphrate qui a conduit J. Cauvin à parler d’un PPNB du Taurus. Ce PPNB du Taurus ne peut cependant plus être considéré comme une transplantation coloniale du PPNB du Moyen Euphrate car, si certaines techniques (débitage naviforme) et types (flèches pédonculées notamment) sont d’origine méridionale, d’autres éléments dérivent d’un

9

.

Cette continuité est marquée aussi dans les domaines de l’architecture et des modes de vie.

299

vieux fond local remontant à l’Épipaléolithique (pointes à cran, grands triangles scalènes dont le type a perduré tant à Hallan Çemi qu’à Cafer Höyük ou en Cappadoce à A∑ıklı...). Par contre il faut constater que, du fait notamment de la longue focalisation des recherches sur la seule zone du « Croissant Fertile » (Gebel and Kozlowski, 1996), les recherches sur le Néolithique acéramique d’Anatolie centrale ont subi un important retard et nos connaissances sont encore très parcellaires.

É. COQUEUGNIOT

Le Néolithique acéramique de Cappadoce

riches informations. La stratigraphie de l’atelier de Kaletepe (Balkan-Atlı et al., 1999 : 231-243 ; BalkanAtlı et Der Aprahamian, 1998 : 241-257) révèle plusieurs phases d’activité avec un débitage exclusivement orienté vers la production de lames (et lamelles), avec la coexistence d’un débitage unipolaire par pression et d’un débitage bipolaire avec des nucléus naviformes particuliers (nucléus de Kaletepe). Les nucléus unipolaires fournissaient des lamelles prismatiques dont le style est similaire aux lamelles d’obsidienne mises au jour à Dja’de, à Mureybet IVB ou à Shillourokambos. Les nucléus de Kaletepe sont très étroits et standardisés, et il semble que les produits de plein débitage étaient « exportés » dans leur totalité. À ce sujet il faut noter que le lieu d’exportation de ces lames n’est pas claire car elles sont très rares sur l’Euphrate et elles ne se trouvent pas non plus à A¤ıklı, où le débitage était effectué sur place selon une autre méthode bipolaire. Par contre, des nucléus de type Kaletepe, mais en silex, sont connus en Syrie (Dja’de, Slenfé...) et au Liban (Tell aux Scies...). Ces analogies technologiques suggèrent que l’activité de l’atelier très spécialisé de Kaletepe aurait pu débuter dès l’époque du PPNB ancien de l’Euphrate et perdurer au moins durant le PPNB moyen 11 , cet atelier étant tourné vers l’approvisionnement de villages « lointains » et non pas vers les villages néolithiques acéramiques voisins comme A¤ıklı.

Pendant longtemps on a cru à un quasi-abandon de l’Anatolie centrale et côtière après l’Épipaléolithique et l’on n’envisageait sa néolithisation qu’au PPNB moyen à partir des hautes vallées de l’Euphrate et du Tigre. L’ancienneté et la continuité des échanges (et donc des contacts) entre la Cappadoce et le Levant étaient cependant attestées par l’importation régulière d’obsidienne dans les villages du Levant à partir du PPNA. Mais en l’absence d’occupation connue lors des premières phases du Néolithique il était envisagé des expéditions d’approvisionnement depuis le Levant, le plus ancien établissement étant A¤ıklı (contemporain du PPNB moyen/récent). Toutefois la culture d’A¤ıklı est déjà pleinement développée et originale dès les niveaux de base, ce qui implique l’existence d’établissements plus anciens dans la région. L’industrie lithique de l’Aceramic Neolithic d’A¤ıklı est presque exclusivement en obsidienne avec des éléments de tradition caucaso-anatolienne (grands triangles scalènes, pointes à cran déjà vues à Cafer Höyük) et d’autres aspects évoquant des affinités levantines (débitage laminaire bipolaire, flèches pédonculées à retouche abrupte et pointes ovalaires), la très grande abondance des grattoirs étant une autre caractéristique de cette industrie. Concernant le débitage bipolaire de l’obsidienne (Abbès et al., 1999) 10 , un choix particulier de blocs prismatiques permettait une mise en forme sommaire de nucléus dont étaient détachées des lames, extraites par petites séries alternatives à partir d’un plan de frappe préférentiel, le plan de frappe opposé servant alors à l’entretien du nucléus (maintien de la convexité de la surface à débiter). Il ne s’agit donc pas d’un débitage où les deux plans de frappe sont utilisés alternativement pour l’extraction de lames à morphologie prédéterminée. Il faut noter que, à la différence des ateliers établis sur les gîtes d’obsidienne, les lames étaient produites et utilisées dans le village même, le mode de débitage étant différent de celui des ateliers dont le rôle n’était donc pas lié à ces établissements. Sur les gîtes d’affleurement d’obsidienne, plusieurs ateliers de taille néolithiques ont été découverts et les premières fouilles apportent de

10.

Jalons entre l’Anatolie centrale et le Levant Les contacts entre l’Anatolie et le Levant sont constants tout au long du Néolithique acéramique et les régions ont évolué parallèlement. L’obsidienne d’Anatolie centrale (Cappadoce) a été très tôt exportée avant d’être complétée par celle d’Anatolie orientale (Bingöl, Nemrut Daª). Au début les échanges ont semble-t-il porté essentiellement sur des supports débités (lamelles) avant que le débitage soit pratiqué sur les sites levantins à partir d’obsidienne importée sous forme de blocs ou de nucléus préformés (?). Les échanges ont aussi porté sur les techniques avec notamment l’adoption du débitage bipolaire naviforme en Anatolie.

11.

À A{ıklı il existe aussi un débitage unipolaire pyramidal.

300

Une date de 8850 ± 90 BP (8037-7620 av. J.-C.) a été obtenue, ce qui correspond à l’horizon du PPNB moyen du Levant Nord mais cet échantillon ne provient pas de la base de l’occupation néolithique de Kaletepe, qui doit donc être plus précoce (Balkan-Atlı et Binder, 2000).

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

D’autres matériaux et techniques ont fait l’objet d’échanges ou de transferts entre Anatolie et Levant : vases en pierres décorés originaires du Taurus,

technologie osseuse (aiguilles à chas, « crochets d e ceinture »...).

LE NÉOLITHIQUE ACÉRAMIQUE DE JEZIREH ORIENTALE

Le petit nombre de sites connus et l’interruption des recherches suite à la guerre du Golfe ne permettent évidemment pas d’avoir pour la Haute Mésopotamie irakienne une vue aussi claire (et complète) des outillages lithiques que celle dont nous disposons pour le Moyen Euphrate. Il est cependant possible de dresser un bilan qui contraste fortement avec celui établi à l’ouest.

du PPNA et des PPNB ancien et moyen du Levant nord. Vers 7500 av. J.-C., la culture de Magzalia apparaît brutalement, avec une économie de producteurs. Malgré l’arrivée du débitage naviforme et une importation abondante d’obsidienne, le débitage reste essentiellement unipolaire par pression. Dans l’outillage, les pointes de Nemrik, les burins sur lames cassées et les denticulés restent présents, mais associés à des outils d e Çayönü, des pointes de Byblos et des géométriques (flèches tranchantes).

Sur un fond mésolithique caractéristique du Zagros (Zarzien), deux ensembles se partagent la Haute Mésopotamie, tous deux caractérisés dès le début de la séquence par un débitage laminaire unipolaire par pression et par la perduration d’une économie de chasseurs-cueilleurs au moins jusque vers 8100 av. J.-C.

La culture suivante, dite d’Umm DabaghiyahSotto, voit l’apparition de la céramique (protoHassuna), tandis que l’industrie lithique reste dans la continuité de celle d e la phase antérieure et apparentée au Nemrikien, avec une diminution des flèches pédonculées et l’apparition des side-blow blade flakes. L’extension géographique de cette culture semble aller jusqu’à Bouqras, tandis que des contacts plus lointains sont clairs jusqu’à el Kowm 2.

Le Nemrikien et l’ouest de la Haute Mésopotamie

Au pied du Sinjar, l’occupation de Qermez Dere présente une industrie avec de rares triangles scalènes, quelques lamelles à dos, des perçoirs, des denticulés et de nombreux éclats et lames retouchés ainsi que des pointes d’el Khiam qui ont conduit J. Cauvin à définir un Qermézien apparenté au Khiamien. Il s’agit cependant d’une industrie clairement autonome, avec une technologie de débitage totalement différente de celles connues dans l’aire levantine. Dans les niveaux supérieurs, le Qermezien évolue en Nemrikien avec des pointes d’el Khiam associées à des pointes rhomboïdales et losangiques (pointes de Nemrik). Sur le site éponyme de Nemrik (env. 10 300 à 7500 av. J.-C.), les pointes d’el Khiam sont très rares et ne sont présentes qu’au début de la séquence, supplantées ensuite par les pointes de Nemrik. Il faut noter la présence de haches polies, tandis que le fond de l’industrie lithique (technologie et typologie) reste très stable jusqu’à 7500 av. J.-C. environ, soit durant toute la séquence

Le Mlefaatien et l’est de la Haute Mésopotamie

Plus à l’est, le Mlefaatien présente, comme le Nemrikien, un débitage unipolaire par pression mais il reste dans la tradition microlithique du Zarzien avec des lamelles à dos abondantes, des géométriques (trapèzes et triangles scalènes), des grattoirs courts, des burins sur cassure et des denticulés sur éclats lourds, tandis que les flèches sont exceptionnelles et que les haches polies n’apparaissent que très tardivement et seulement dans l’ouest (Kozlowski, 1996 ; 1998). Il s’agit d’une industrie qui n’a dû avoir que très peu de contacts avec la tradition levantine. Autour de 7000 av. J.-C., la céramique et le débitage de lames larges font leur apparition dans le Mlefaatien.

301

É. COQUEUGNIOT

Bilan de l’évolution des industries lithiques en jezireh orientale

ces deux cultures sont étonnamment monotones de sorte que J. Cauvin (1997) a pu parler « [d’]une tradition épipaléo-lithique... se poursuivant avec deschangements mineurs entre 9500 et 7600 av. J.-C. » (Cauvin, 1997 : 226). À l’issue de cette période de grande stabilité, la Néolithisation semble introduite de l’extérieur, avec une économie d’agriculteurs-éleveurs et une industrie lithique similaire à celle du sud-est anatolien (région du Haut Euphrate). Il ne s’agit donc pas d’une évolution interne locale mais d’une colonisation, sans toutefois que le fond local soit annihilé et ainsi le débitage bipolaire naviforme reste peu important.

Il est clair qu’il y a eu des contacts entre la Jezireh orientale et le Levant Nord, mais l’organisation économique et le schéma ainsi que la dynamique d’évolution des outillages de pierre sont très différents (fig. 3, 5) de ceux observés sur le Moyen Euphrate. Concernant la technologie du débitage, plutôt qu’une évolution, une rupture est marquée avec l’introduction précoce (après le Zarzien) du débitage laminaire (unipolaire) par pression, cette technique étant probablement importée de l’est. Disposant de cette technique de débitage, deux traditions lithiques se sont développées, marquées toutes les deux par la perduration des lamelles à dos du Zarzien : le Nemrikien et le Mlefaatien. Le Nemrikien est marqué par la présence d’armatures de flèches (pointes losangiques dites de Nemrik, mais aussi rares pointes d’el Khiam d’origine levantine durant la première phase...), tandis que le Mlefaatien ne possède pas de pointes de flèches et il est caractérisé par la perduration des géométriques. Tout au long de la séquence du Néolithique ancien,

Dans cette région, la révolution technologique a été constituée par l’adoption précoce du débitage par pression, tandis que l’introduction tardive du débitage bipolaire naviforme d’origine levantine n’a eu ensuite qu’un impact limité. À partir de l’innovation technologique constituée par la pression, l’industrie lithique de Haute Mésopotamie a présenté une grande stabilité durant plusieurs millénaires, avant une colonisation tardive sur l’horizon du PPNB récent.

CONCLUSION

Tandis que les recherches dans le Levant Nord et en Anatolie se sont beaucoup développées dans les vingt dernières années, elles ont été stoppées en Haute Mésopotamie depuis la fin des années quatrevingts, suite à la guerre du Golfe, alors que, dans cette région, les recherches sur le Néolithique ancien n’étaient encore qu’à leurs débuts. Le déséquilibre des connaissances rend donc les comparaisons difficiles ; toutefois, tant sur le Moyen Euphrate qu’en Jezireh orientale, il apparaît que lorsque l’optimum de la technique de débitage laminaire a été atteint (débitages bipolaires naviformes et associés à l’ouest, débitages unipolaires par pression à l’est), les évolutions en ce domaine ont été faibles et les différences observées semblent relever plus de particularismes locaux que de tendances. Il semble ainsi que les choix entre débitage bipolaire naviforme et débitage unipolaire par pression sont essentiellement alternatifs, de sorte que dans chacun des cas l’introduction de l’autre méthode d e débitage

n’a eu que peu d’influence. Par contre typologie et styles ont évolué tout au long de la séquence à l’ouest, tandis que les changement observés à l’est sont mineurs. L’opposition de ces deux voies évolutives va bien au-delà de la seule industrie lithique. En effet, si à l’ouest la dynamique de la Néolithisation est visible aussi bien sur le plan de l’économie (domestication…) ou de l’architecture que sur celui des industries lithiques, à l’est la poursuite d’une économie de chasseurs-cueilleurs correspond à une monotonie des industries lithiques et à une plus longue perduration des architectures rondes. Ce ralentissement culturel n’a cependant été en aucun cas un handicap sur le long terme puisque c’est cette même Mésopotamie qui, dans les millénaires suivants, allait voir l’éclosion précoce des civilisations urbaines… Ce sont donc les schémas évolutifs globaux qui sont très différents, même si les contacts sont indubitables à toutes les époques.

302

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

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304

305

el Kerkh

0 50

El-Kowm

100

Jerf el Ahmar Cheikh Hassan

Qdeir

Mureybet

Halula

'Abr Dja'de

150 km

Çayönü

Bouqras

Umm Dabaghiyah

Magzalia

Qermez Dere M'Lefaat

Nemrik

Lake Van

Fig. 1 - Carte des sites mentionnés (DAO Christine Chataigner, CNRS).

Ras Shamra

Qaramel

Göbekli

Nevali Çori

Cafer

Jarmo

Urmiah Lake

Lake Sevan

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

É. COQUEUGNIOT

Chronologie absolue et périodisation ASPRO

Horizons chrono-culturels ( time-units )

7000-6300 av. J.-C. (8000-7600 BP)

« PPNB final » pré-Halaf

période 5

« PPNB récent »

7600-7000 av. J.-C. (8600-8000 BP)

Caractères

Maisons rectangulaires, sols enduits Apparition de la céramique (pré-Halaf) Diffusion vers le désert (PPNB final) • Régression du débitage naviforme • Éléments de « faucilles » à dos courbe • Armement : pointes d'Amuq et de Byblos et ovalaires • « Corner thinned blades » en obsidienne Maisons rectangulaires, sols enduits

• Apparition du débitage laminaire par pression (silex) ? • Armement : pointes de Byblos, pointes ovalaires, pointes d'Amuq

période 4 « PPNB moyen »

8200-7600 av. J.-C. (9200-8600 BP) période 3b

Maisons rectangulaires, sols enduits Domestication des céréales et des animaux • Nucléus bipolaires naviformes (et unipolaires) • Retouche par pression (silex), « en pelure » • Armement : pointes épaisses de Byblos et pointes d'Amuq

« PPNB ancien » (Euphrate)

8700-8200 av. J.-C. (9600-9200 BP) période 3a

Maisons rectangulaires Premières expériences agricoles • Nucléus bipolaires naviformes s.s • Débitage obsidienne par pression (lamelles) • Armement : Pointes de flèches type Byblos archaïques ; pointes de Byblos à pédoncule denticulé ; pointes à 1 ou 2 paires d'encoches, pédoncule large aminci et ailerons droits ou récurrents courts (Pointes à base concave sur le Haut Euphrate) • Grandes lames-lustrées (« faucilles ») à dents fines • Obsidienne de Cappadoce et d'Anatolie orientale

9500-8700 av. J.-C. (10000-9600 BP)

« PPNA » Mureybétien

période 2b

(Sultanien au Levant sud)

10000-9500 av. J.-C. (10300-10000 BP) période 2a

« Khiamien »

12000-10000 av. J.-C. (12000-10300 BP) période 1

Épipaléolithique/Natoufien

Villages à maisons rondes (1 res structures rectangulaires à la fin de la période) Premières expériences agricoles • Débitages laminaires unipolaires et bipolaires • Armement : Petites pointes à pédoncule court étranglé et grandes flèches • Outillage « lourd » (herminettes...) • Grandes lames- faucilles à tranchant brut • Obsidienne de Cappadoce (Anatolie orientale très rare)

• Premières pointes de flèches symétriques légères (pointes d'el Khiam, premières pointes à pédoncule court) • Outillage microlithique (segments de cercles)

Fig. 2 - Tableau récapitulatif de la séquence du Néolithique ancien du Levant Nord.

306

LES INDUSTRIES LITHIQUES DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ENTRE MOYEN EUPHRATE ET JEZIREH ORIENTALE

Chronologie absolue (dates calibrées)

Haute Jezireh Ouest (Sinjar et piémonts)

Est (Zagros et piémonts)

~ 6300 av. J.-C.------Culture d'Umm Dabghiyah-

Culture de Jarmo

Sotto

Apparition de la céramique

( • PPNB final)

(type du Zagros)

Apparition de la céramique

- haches polies

(proto-Hassuna)

- microlithes géométriques - lames larges

- pointes de Byblos courtes - débitage par percussion ~ 7000 av. J.-C.-------

-------------------

- ------------------

Culture de Magzalia

Culture de Jarmo acéramique (=Mléfaatien

( • PPNB récent) Architecture rectangulaire

évolué)

Agriculture et élevage

Architecture rectangulaire - obsidienne abondante à

- pointes de Byblos

l'Ouest

- outils de Çayönü

- outils de Çayönü

- obsidienne abondante, débitée par pression ~ 7500 av. J.-C.-------

=====================

===================== Nemrikien

Mlefaatien

Architecture ronde, chasse-

Architecture ronde, chasse-

cueillette (élevage à partir de

cueillette

8100 ?)

- lamelles à dos abondantes

- lamelles à dos (rares)

- triangles scalènes

- pointes d'el Khiam (rares)

- trapèzes

- flèches losangiques

- absence de flèches

- grattoirs sur éclats

- grattoirs sur éclats

- haches polies ⎯ > Apparition du débitage par pression < ⎯ ~ 10200 av. J.-C.---

--------------------------------------------------------------------Zarzien Débitage lamellaire unipolaire (punch ?) - microlithes géométriques

• triangles scalènes • segments

- lamelles à dos

- grattoirs sur éclats, burins... ~ 12000 av. J.-C.

Fig. 3 - Tableau récapitulatif de la séquence du Néolithique ancien en Jezireh orientale.

307

É. COQUEUGNIOT

PPNA

PPNB ancien

PPNB moyen

débitage bipolaire naviforme

débitage bipolaire + pression

évolution graduelle

,

stabilité

technologie

continuité

maturation technique

10000

9500

8500

av. J.-C.

évolution continue

typologie, style, retouche

style, retouche (pression)

Fig. 4 - Schéma évolutif des industries lithiques du Levant Nord au cours du Néolithique ancien (DAO Y. Montmessin, CNRS).

Économie :

chasseurs

-

cueilleurs

agriculteurs-éleveurs

Mlefaatien

Jarmo

Est Cultures :

Zarzien Ouest (Qermezien)

Nemrikien domestication

typologie

technologie

pression

Magzalia

Umm Dab

céramique

pression pointes de Nemrik

pointes de Byblos

percussion pointes d'el Khiam

10200

8000

9500

7500

7000

av. J.-C.

Fig. 5 - Schéma évolutif des industries lithiques de Haute Jezireh au cours du Néolithique ancien (DAO Y. Montmessin, CNRS).

308

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » QUELQUES OBJETS « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

Danielle STORDEUR

1

RÉSUMÉ La rubrique des « objets divers », que l’on retrouve en anglais sous le terme de « small finds », regroupe des artefacts qui embarrassent les archéologues. Ils sont en général petits, peu représentés dans un site donné et difficiles à interpréter et donc à classer. Certains toutefois pourraient être de bons marqueurs culturels s’ils étaient mieux connus. Cet article présente divers objets en calcaire de Jerf el Ahmar (Horizon PPNA) dans le double but de faire connaître des artefacts parfois révélateurs d’intéressantes astuces techniques et de susciter d’éventuelles comparaisons. ABSTRACT The term small finds, “objets divers” in French, groups together artefacts which are awkward for archaeologists. They are generally small, poorly represented at any given site and difficult to interpret and therefore difficult to classify. However, some could be good cultural markers if they were better understood. This article presents the limestone small finds from Jerf el Ahmar (PPNA Horizon), which sometimes reveal interesting techniques, in order to bring these artefacts to our attention and to make some possible comparisons.

INTRODUCTION Pour Lorraine, toutes les araignées en mal de contact humain, tous les chiots abandonnés autour du village d’El Kowm étaient des « poor babies »… Peut-être en avais-je été une, moi aussi, quand sur le site de Jiita je découvrais pour la première fois une fouille préhistorique orientale. Sans son indulgence, sans sa gentillesse, peut-être me serais-je découragée. Je ne l’ai jamais oublié. Ceci m’amène tout naturellement à lui dédier la présentation de quelques « small finds » provenant du site mureybétien de Jerf el Ahmar. Mais qu’entend-on par « small finds » ? L’équivalent, dans les publications françaises pourrait être « objets divers »… Il s’agit en fait d’une « anti-catégorie ». Tout ce qui n’entre pas dans le domaine d’une spécialité (industrie lithique, industrie osseuse), ou d’une fonction bien circonscrite (récipients, matériel de mouture et de broyage, parure) y échoue, rejoignant parfois aussi des objets bien identifiés mais trop rares pour monopoliser une catégorie particulière.

Ces « poor babies » de l’archéologie ont pourtant eu un sens, même si ce dernier demeure souvent obscur. On ne peut en tout cas les ignorer. Nous allons décrire ceux qui ont été trouvés à Jerf el Ahmar en essayant de voir quelle peut-être leur utilité pour la compréhension d’un site qui a livré une documentation exceptionnelle dans bien des domaines. En ce qui concerne le site, nous ne donnerons ici que le minimum d’éléments indispensables pour permettre la lecture de cet article 2. Rappelons donc seulement qu’il s’agit d’un petit gisement situé sur la rive gauche de l’Euphrate (fig. 1), à 1 km au nord du barrage de Tichrine. Maintenant immergé au fond du lac de ce barrage, il a été fouillé de 1995 à 1999 3. L’occupation construite s’organise sur deux petites collines séparées par un wadi. Elle débute sur l’« Éminence est » qui voit se succéder dix niveaux d’architecture (niv. VII à II/E). L’« Éminence ouest » a été occupée plus tardivement et présente une stratigraphie de sept

1.

Archéorient, Institut de Préhistoire Orientale, 07460 Berrias, France, [email protected]

2.

Pour plus de renseignements sur Jerf el Ahmar voir Stordeur, 1999 ; 2000a ; 2000b.

3.

Découvert par T. McClellan et M. Mottram, il avait fait l’objet d’une première exploration par leur équipe.

D. STORDEUR

niveaux dont quatre ont été fouillés (niv. III à I/W). Le site est entièrement mureybétien à l’exception des niveaux terminaux (-I et -II/E et I et -I/W) que

nous avons attribués à une phase de « transition » PPNA-PPNB (Stordeur et Abbès, 2002).

LES « SMALL FINDS » DE JERF EL AHMAR La plupart des objets rassemblés ici sont en calcaire, mais on rencontrera quelques rares exemplaires façonnés en terre. On peut grossièrement les regrouper dans deux familles. La première comprend de petits objets aux volumes géométriques simples, sans aménagement particulier. La deuxième rassemble des objets plus complexes, porteurs d’aménagements permettant de les suspendre, de les fixer ou de les lier. Nous y ajouterons des objets plus faciles à interpréter qui ne figurent dans cette rubrique qu’à cause de la faiblesse de leur effectif. Il s’agit de manches en calcaire à rainure d’insertion.

n° 7). Le façonnage de chaque objet est précis et soigné mais les limites entre ces différentes formes sont diffuses. Comme pour la plupart des objets en calcaire tendre de Jerf el Ahmar, deux techniques se combinent pour la fabrication : la percussion d’abord, avec un outil tranchant (entaillage), puis le raclage qui peut effacer les traces de percussion. Le raclage est volontairement unidirectionnel, régulier, parallèle au plus grand axe de l’objet quand celui-ci est allongé. L’effet produit est celui de bandes striées parallèles, aplaties ou légèrement concaves. Sur les objets corniformes, cet effet amplifie la ressemblance avec des cornes de bovidés. Ces objets apparaissent à la fin de l’occupation strictement mureybétienne de Jerf el Ahmar mais ne se retrouvent pas dans la phase de « transition ».

Petits objets en calcaire aux volumes géométriques simples

Les objets discoïdes Cette famille regroupe des objets sphériques (boules), coniques (cônes et corniformes), discoïdes (percés ou non, parfois décorés) et cylindriques.

Quinze objets discoïdes forment une catégorie hétérogène. Deux groupes se distinguent. Le premier rassemble des objets de section bi-convexe, qui peuvent être très fins, parfois percés (fig. 1 n° 1-2), parfois décorés 4. Le deuxième comprend des objets plus massifs ; leur section rectangulaire en fait des cylindres aplatis. L’ensemble concerne plutôt les niveaux anciens, à partir de IV/E. Les niveaux de « transition » n’en ont livré que deux.

Les boules Une trentaine de petits objets grossièrement sphéroïdaux ont été façonnés dans du calcaire de dureté diverse. Les diamètres varient de 35 à 50 mm. Deux techniques ont été utilisées pour leur fabrication : la percussion, avec un outil tranchant, et le piquetage. Dans deux cas il s’agit d’objets naturels (galets), prélevés probablement sur les rives de l’Euphrate. Une petite boule modelée en argile peut rejoindre ce groupe.

Les objets cylindriques Plusieurs petits objets cylindriques, plus ou moins torses, (fig. 2 n° 4-5) ont été façonnés par percussion et raclage. Ils sont très peu nombreux. L’un d’eux, muni d’une cavité et de rainures transversales, pourrait peut-être avoir servi de manche (n° 4 cf. infra manches en nacelle).

Aucune boule n’a été trouvée dans les niveaux les plus anciens du site. On les rencontre à partir du niveau III/E dans tous les niveaux mureybétiens et dans la phase finale, dite de « transition » (Stordeur et Abbès, 2002). L’échantillon est trop faible pour interpréter les fréquences mais il semble que le nombre de boules croisse avec le temps. Cônes et corniformes

4.

Une dizaine d’objets ont été façonnés dans des volumes proches du cône : tronc de cône à base aplatie, cône torse à base plate (fig. 1 n° 6), corniforme (fig. 1

310

Il aurait été logique de placer les disques décorés dans la famille des objets comprenant un aménagement lié à la fixation d’un lien, voire dans celle des parures. Nous avons volontairement laissé tous les disques ensemble, sachant qu’aucun classement n’est jamais entièrement satisfaisant.

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

QUELQUES OBJETS « DIVERS

Objets calcaires porteurs d’aménagements spécifiques

50 mm, les diamètres transversaux entre 20 mm et 35 mm. Les gorges sont parfois émoussées, intérieurement et sur leurs bords. De ce fait leurs traces de fabrication (sciage le plus souvent) peuvent avoir disparu. Le lien qui était retenu par cet aménagement était donc soit imparfaitement assujetti, soit destiné à circuler. La répartition stratigraphique des objets sphéroïdaux à gorge est tout à fait constante. Ils forment un petit ensemble d’une quinzaine d’artefacts dispersés du niveau III/E aux niveaux terminaux (de « transition »).

Dans cette famille très hétéroclite se retrouvent des anneaux, des objets sphéroïdaux munis d’une gorge et des plaques oblongues à gorge. S’y ajoutent de probables bouchons et plusieurs sortes de manches. Les anneaux Une trentaine d’anneaux 5 peuvent être regroupés en trois catégories. Le modèle le plus courant est celui d’anneaux de taille moyenne, en forme de tore régulier (fig. 2 n° 3). Des galets naturellement percés ont été ramassés par les villageois de Jerf el Ahmar ; ils ont les mêmes attributs que les objets façonnés de ce groupe. Le modèle le plus inattendu est celui d’« anneaux quadrangulaires » qui peuvent être de petites pièces comme des objets lourds et grossiers. Enfin quelques objets montrent une perforation particulière : elle ne correspond pas à l’axe central de l’anneau mais coupe transversalement une protubérance située sur l’une des faces.

Les plaques à gorge en calcaire De grandes plaques oblongues munies, vers l’une des extrémités, d’une gorge transversale constituent une série très cohérente d’objets (fig. 3) dont nous n’avons pas trouvé d’équivalent sur d’autres sites. Ils semblent pour le moment ne caractériser que les niveaux mureybétiens (à partir de II/E) et de « transition » de Jerf el Ahmar. Nous nous attarderons donc sur la description de ce type d’objets, pour le moment totalement inédit. Un de ces objets a été fabriqué sur un tesson de récipient calcaire recyclé. Pour les 25 autres la matière première a, le plus souvent, été prélevée sur des plaques naturelles, d’épaisseur convenable, qui sont ensuite façonnées 6. La fabrication associe percussion et raclage. La percussion appartient à trois variantes. La percussion directe au percuteur a été surtout utilisée pour le dégrossissage de la pièce ; elle se traduit ici par de grandes retouches scalariformes marginales (fig. 3 n° 3). La percussion avec un outil tranchant (dite aussi : entaillage) intervient pour l’ensemble du façonnage et se sert sans doute de l’herminette 7, qui laisse sur l’objet des coupures caractéristiques. Enfin le piquetage, repérable par ses petites cupules imprimées par une boucharde, a été très peu utilisé. La plupart du temps le façonnage est suivi d’une régularisation des faces par raclage longitudinal. Celui-ci est parfois si appuyé, profond et régulier qu’il ressemble à un décor en bandes (comme on le voyait sur les objets corniformes) ; il suit le grand axe de la pièce ou le croise sous forme de faisceaux. Dans certains cas le raclage est léger et transversal, dans le but de lisser la surface en faisant disparaître toute trace. La plupart des gorges sont creusées par sciage mais l’amorce du creusement peut aussi se faire par entaillage.

Les techniques de fabrication rencontrées sur la plupart des objets en calcaire se retrouvent ici, avec une forte utilisation de la percussion. Celle-ci préside même à la perforation du disque qui, élargie, formera l’anneau. Elle peut se combiner avec du burinage (pour la première amorce) et de la rotation circulaire (pour la finition). Rien ne se dessine clairement dans le cas de ces objets, ni stratigraphiquement ni à travers leurs caractères. Ils découragent (pour le moment) les meilleures volontés de réhabilitation des « small finds ». Objets sphéroïdaux à gorge On rencontre ce type d’objet dans la littérature archéologique sous le nom de « pesons », « poids de filets », « poids de métier à tisser » par analogie avec des objets connus dans diverses cultures. À Jerf el Ahmar leur volume varie du sphéroïde régulier (fig. 2 n° 9) à l’ovoïde ou au cylindre (fig. 2 n° 8). Dans tous les cas un étranglement circulaire accentué par une profonde rainure marque le diamètre équatorial, divisant ainsi le volume en deux parties égales. Les sections sont rondes ou plano convexes. Les hauteurs varient entre 35 mm et

5.

Précisons, compte tenu des dimensions de la partie perforée, qu’aucun de ces anneaux ne peut être confondu avec un bracelet.

311

6.

L’identification de ces plaques est facilitée du fait qu’une des faces de l’objet est parfois laissée brute.

7.

Selon les observations notamment de Juan Antonio SanchezPriego, chargé de l’étude des herminettes et de leur usage.

D. STORDEUR

La morphologie générale est régulière ; tous les objets sont allongés et plats, de section rectangulaire à petits côtés convexes. On peut distinguer trois variantes au niveau du contour. Les plaques les plus nombreuses (11 objets) ont une forme trapézoïdale pouvant tendre vers l’ovale, l’extrémité la plus large étant celle qui correspond à la gorge (fig. 3 n° 4). Les plus rares (2 objets) sont également trapézoïdaux mais l’extrémité proche de la gorge est la plus étroite (fig. 3 n° 1). Enfin certaines plaques sont rectangulaires (5 objets) (fig. 3 n° 2), l’extrémité la plus proche de la gorge étant droite ou en arc de cercle. Ce sont d’assez grandes pièces. La hauteur varie entre 110 et 210 mm (le plus souvent entre 150 et 200 mm), la plus grande largeur entre 70 et 100 mm, la plus grande épaisseur entre 10 et 50 mm (le plus souvent entre 20 et 40 mm). L’emplacement de la gorge varie entre 10 et 50 mm de l’extrémité la plus proche (entre 10 et 30 mm le plus souvent). La gorge est donc transversale, proche d’une des extrémités. Le plus souvent (16 cas) elle ceinture totalement la pièce (fig. 3 n° 1, 2, 4). Elle peut cependant ne concerner qu’une face (2 cas : fig. 3 n° 3) ou seulement les faces latérales (un cas). Elle peut s’articuler en son milieu avec une petite cannelure perpendiculaire, qui se poursuit sur le sommet de l’objet (fig. 3 n° 2) ou être interrompue par un trou de suspension (fig. 3 n° 4). Les plaques à gorge appartiennent plutôt aux occupations les plus récentes du site. On les a trouvées à partir du niveau II/E (2 objets) et elles se répartissent ensuite régulièrement dans les niveaux suivants. Elles sont très bien représentées dans les niveaux terminaux (de « transition ») pourtant relativement peu explorés.

Les manches en calcaire Deux sortes de manches 8 en calcaire ont été retrouvées aussi bien dans les niveaux mureybétiens que dans les niveaux de « transition » du site. Ils sont tous munis d’une rainure d’insertion capable de recevoir un ou plusieurs éléments actifs en silex ou en os mais les deux groupes se distinguent très nettement par leur section (globuleuse pour les premiers, plate pour les seconds) et leurs aménagements complémentaires. Nous les décrirons ici avec précision. Il s’agit d’objets très judicieusement conçus, que nous ne connaissons, pour le moment, qu’à Jerf el Ahmar et à Mureybet. Les manches globuleux en nacelle Les manches dits « en nacelle 9 » (fig. 5) sont attestés dès le niveau IV/E et jusqu’à la fin de l’occupation du site 10. Invention très astucieuse qui se traduit par des formes ergonomiques parfaitement adaptées à la préhension, ils sont tous en calcaire tendre. L’outil emmanché était inséré dans une large rainure longitudinale creusée sur une face rectiligne et étroite ; sa fixation était assurée par des liens retenus dans des cannelures bien marquées qui ceinturent le manche transversalement. Comme de coutume pour les objets calcaire, le façonnage est effectué par percussion, le raclage n’étant utilisé que rarement (et plutôt dans les niveaux anciens) pour la finition. La percussion directe au percuteur est attestée mais le plus souvent ces objets sont fabriqués par entaillage, sans doute à l’aide d’herminettes 11. La vision globale de ces objets donne l’impression d’une fabrication rapide, pragmatique, sans règles strictes. Il en va de même lorsque des reprises ou des réparations interviennent. Les cannelures et la rainure d’insertion sont obtenues par un sciage longitudinal qui peut avoir été effectué avec une grande amplitude (stries continues occupant toute la longueur) ou à petits coups. La rainure

Les « bouchons » Des objets en calcaire ont été sculptés en deux parties. La plus volumineuse est cylindrique, elle se rétrécit brusquement pour former une sorte de pédoncule cylindrique lui aussi, mais plus petit, ou un cône. L’analogie de ces objets avec des bouchons suggère fortement cet usage (mais comment le prouver… ?). Les premiers exemplaires, modelés en terre ou taillés dans le calcaire tendre, avaient été trouvés dans le Mureybétien de Cheikh Hassan et de Mureybet (fig 4 n° 3 en terre). À Jerf el Ahmar cinq « bouchons » (dont un en terre et les autres en calcaire) proviennent des dernières couches mureybétiennes (fig 4 n° 1-2) et surtout des niveaux de « transition » (fig 4 n° 5). Un objet appartenant au PPNB ancien de Göbekli pourrait se rattacher à ce groupe (Beile-Bohn et al., 1998 : fig. 25 n° 8).

312

8.

Le site a livré d’autres types de manches, notamment des manchons en bois de daim que nous n’évoquerons pas ici : cf. Stordeur et Abbès, 2002.

9.

Tout archéologue connaît la difficulté de « nommer », ne serait-ce que pour abréger le discours. Ces baptêmes sont souvent maladroits et nul ne se fait plus d’illusions sur leur pertinence, surtout quand ils font allusion à une fonction. Les premiers manches de ce type avaient des formes difficiles à caler dans des volumes géométriques simples, mais évoquaient des coques de bateau... : nous leur avons donc donné ce nom qui ne convient qu’à une partie de la série.

10.

Selon M. van Loon, il existe un de ces manches à Mureybet (communication personnelle).

11.

Cf. note 6.

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

QUELQUES OBJETS

quatre exemplaires, un seul est situé précisément en stratigraphie (niveau I/E), les autres ont été trouvés en surface ce qui signifie qu’ils peuvent être purement mureybétiens ou appartenir à la phase de « transition ». Élément intéressant de comparaison, un objet de ce type a été trouvé à Mureybet 12 (fig. 6 n° 5). Les trois objets non situés en stratigraphie sont fragmentaires mais ils avaient sans doute une forme de trapèze isocèle. Le plus grand côté du trapèze est celui qui est creusé par la rainure d’insertion. Une perforation centrale se situe près d’un des bords parallèles. Elle peut être du côté de la rainure (fig. 6 n° 4) ou proche du bord opposé (fig. 6 n° 2-3). Elle était sans doute destinée à la suspension de l’objet. Enfin deux de ces petits manches sont décorés (fig. 6 n° 2-3). Un objet très semblable à ceux que nous venons de décrire avait déjà été trouvé à Mureybet (fig. 6 n° 5) 13. L’objet du niveau I/E se distingue des autres par sa forme très étroite (16 mm) et un tenon opposé à la rainure d’insertion. Il est cassé transversalement, on ignore donc sa longueur. Il est difficile en l’observant de ne pas penser aux corps de faucille natoufiens en os (D. Stordeur, 1988) mais il est évident qu’il ne faut rien déduire de cette analogie qui met en rapport des aires et des périodes très éloignées.

d’insertion est parfois raclée pour l’élargir ou la refaçonner. La longueur de ces objets varie de 60 à 130 mm. Les manches de la phase de « transition » sont les plus grands et les plus massifs (80 à 130 mm) alors que ceux des niveaux strictement mureybétiens ne dépassent pas 90 mm de long. Un « micro-manche » reproduit, telle une miniature, un manche à cannelure unique ; il mesure 27 mm. Le nombre de cannelures de fixation varie de un à quatre, un seul objet en est dépourvu (fig. 5 n° 4). Les objets les plus nombreux ont une cannelure centrale (6 exemplaires : fig. 5 n° 2, 3-9) ; viennent ensuite les manches à trois et à deux cannelures. Un seul objet en a quatre. Les manches à plus de deux cannelures appartiennent tous à la phase de « transition ». Les traces d’une utilisation intense se voient très nettement sur ces manches. Les rebords de la rainure d’insertion peuvent être arrachés, souvent à la jonction entre rainure et cannelure de fixation. Les cannelures sont émoussées, de grands ou de petits enlèvements se sont souvent détachés sur leur rebord. Parfois même le manche se casse le long de l’une des cannelures. Des essais d’emmanchement ont été tentés (D. Helmer, G. Der Aprahamian, F. Abbès) : il est trop tôt encore pour les proposer ici. Les manches plats à rainure Les petits manches plats à rainure d’insertion sont rares à Jerf el Ahmar (fig. 6). Malheureusement, sur

CONCLUSION Avant de conclure nous aimerions tenter une vision synthétique de ces objets en examinant d’abord leur appartenance stratigraphique, ensuite leur contexte lorsque celui-ci est précis, enfin d’éventuelles comparaisons.

tenir compte du fait que les niveaux les plus récents du site ont été les plus largement explorés (à l’exception des niveaux terminaux, « transition »). Seuls les manches en nacelle et les objets discoïdes ont été trouvés dans les niveaux les plus anciens, correspondant aux maisons rondes non subdivisées (niv. IV/E). On les retrouve jusqu’à la fin de l’occupation. Le nombre des manches en nacelle augmente avec le temps, ils sont aussi de plus en plus grands, avec un nombre croissant de cannelures, et de plus en plus grands,

Répartition stratigraphique Nous n’examinerons dans cette perspective que les groupes suffisamment bien représentés pour que leur répartition ait un sens. Toute déduction devra, de plus,

313

12.

D’après P. Anderson, 1992 : fig. 1a. L’identification de cet objet comme manche a été faite en premier par M.-C. Cauvin.

13.

Sa forme rappelle les manches en nacelle du groupe décrit ici mais sa section est plate, ce qui nous a conduite à le rattacher au second groupe.

D. STORDEUR

avec un nombre croissant de cannelures, et de plus en plus hâtivement fabriqués. Les boules et les objets sphéroïdes à gorge apparaissent un peu plus tard, avec les premières divisions intérieures dans des maisons rondes ou ovales (III/E), alors que les plaques à gorge n’ont été trouvées qu’à partir du niveau II/E, caractérisé par les premiers murs extérieurs rectilignes. Tous ces objets se rencontrent jusque dans les niveaux terminaux. Si la répartition des deux premières catégorie est constante, le nombre des plaques à gorge s’amplifie assez nettement à la phase de « transition ». Quelle que soit leur origine stratigraphique, on constate une grande unité des techniques et des outils utilisés pour la fabrication de l’ensemble des objets en calcaire. L’association des gestes d’entaillage, pour le débitage et le façonnage, à un raclage de finition très particulier, nous paraît suffisamment caractéristique pour être proposée comme un éventuel critère d e reconnaissance culturelle. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons décrit les aspects techniques en détail. Une remarque globale nous paraît s’imposer à ce sujet. Elle concerne le raclage en longues bandes parallèles formant ruban. Il nous semble que nous avons peut-être là un indice de combinaison d’une nécessité technique avec un souci esthétique. L’examen des objets corniformes et des plaques à gorge par exemple, qui ont été traités de cette manière, suggère fortement que l’apparence cannelée et régulièrement striée de la surface était clairement recherchée.

plaque oblongue à gorge, deux boules, un objet sphéroïde à cannelure « équatoriale » et un petit objet cylindrique. Peut-on relier ces aménagements et ces objets à un même ensemble de tâches effectuées à l’intérieur d’un espace pourtant très restreint ? Le bâtiment communautaire 30 (niv. II/W, Mureybétien : fig. 7 n° 2) est considéré comme un lieu collectif polyvalent (stockage, réunions, rituels) (Stordeur et al., 2000). Ce bâtiment a été incendié volontairement. Un squelette sans crâne a été retrouvé dans la pièce centrale alors qu’un crâne (appartenant à un autre individu) était déposé à un angle entre deux murets. Or ce bâtiment contenait aussi du mobilier dont il a été observé que la qualité était exceptionnelle même quand il s’agissait d’objets courants. Parmi ceux-ci ont été trouvés deux manches en nacelle, une plaque oblongue à gorge, cinq boules (dont une en terre crue), un objet corniforme et un cône, un anneau lourd, un disque, un objet cylindrique. Cet inventaire correspond presque à la liste complète des objets disparates en calcaire que nous avons décrits. Comment interpréter le fait d’avoir trouvé dans une maison, aussi bien que dans un bâtiment collectif, un groupe représentatif des « small finds » de Jerf el Ahmar ? Pour le moment seules des évidences et des questions nous viennent à l’esprit : ces objets participaient à la vie domestique…, leur association estelle significative ? Leur présence dans un bâtiment communautaire est-il, comme les autres objets qui les accompagnaient (petite meule à ocre, molettes, ensemble de belles lames, manchons en bois de cervidé, etc…), le témoignage d’activités pratiques dans ce bâtiment ? Si l’on se réfère aux kiva des indiens pueblo qu’évoquent ces bâtiments on trouve matière à réflexion. En effet les kiva servent le plus souvent à des activités quotidiennes (tissage par exemple) et sont, normalement, fréquentées par l’ensemble de la communauté. À des dates précises toutefois elles sont consacrées à des célébrations. Elles sont alors réservées à un ensemble bien précis d’« initiés » (Talayesva, 1959). La comparaison peut paraître bien lointaine, nous ne l’évoquons ici que dans la mesure où elle nous paraît féconde pour orienter nos réflexions.

Contextes À Jerf el Ahmar, comme dans la plupart des sites, le mobilier est recueilli principalement dans les espaces extérieurs et sur les aires de rejet, on le trouve rarement à l’intérieur des constructions. Alors qu’ils sont, de façon générale, peu représentés, les objets que nous venons de passer en revue sont souvent trouvés (en situation primaire) à l’intérieur de maisons ou de bâtiments collectifs. Nous donnerons ici un exemple pris dans chacune de ces situations. La maison 54 (fig. 7 n° 1) est une construction rectangulaire à quatre pièces du niveau I/W (niveau « transition » PPNA-PPNB). Elle n’a pas été incendiée, l’abandon de mobilier dans ses pièces ne peut donc pas être considéré comme forcé. L’une de ces pièces recelait trois meules montées sur socle maçonné. Elle communiquait avec une autre pièce, où a été trouvée une concentration de molettes. Or l’on trouve également dans les pièces de cette maison cinq manches en nacelle, une

Bilan Si l’on considère l’ensemble des niveaux pleinement mureybétiens de Jerf el Ahmar et ceux qui témoignent déjà d’une transition vers le PPNB ancien, on constate que l’ensemble des petits objets en calcaire se retrouve dans les deux phases. Ils font donc partie des

314

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

QUELQUES OBJETS « DIVERS

productions qui ne sont pas abandonnées mais qui parfois même prennent de l’importance. Pour que cette constatation devienne intéressante, il faudrait savoir si on les retrouve au PPNB ancien (et où), voire plus tard. Or la récolte est maigre quand on recherche ce type d’objets dans les publications, ce qui ne signifie évidemment pas

qu’ils ne figurent pas dans le matériel. Nous ne pouvons que souhaiter que cet article suscite des comparaisons avec du matériel inédit, notamment s’il s’agit des objets les plus complexes que nous avons décrits, les plus simples étant sujets aux dangers de convergence que l’on connaît bien.

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315

D. STORDEUR

Fig. 1 - Situation géographique de Jerf el Ahmar.

316

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » QUELQUES OBJETS « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

Fig. 2 - Divers petits objets en calcaire de Jerf el Ahmar. Disques : 1 et 2 ; anneau : 3 ; objets cylindriques aménagés : 4 et 5 ; cônes et corniformes : 6 et 7 ; objets à gorge « équatoriale » : 8 et 9.

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D. STORDEUR

Fig. 3 - Plaques oblongues à gorge en calcaire de Jerf el Ahmar. 1-3 : Mureybétien ; 4 : « transition » PPNA-PPNB.

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« SMALL FINDS AND POOR BABIES » QUELQUES OBJETS « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

Fig 4 - « Bouchons » de Jerf el Ahmar (1 et 2 : Mureybétien ; 4 : Hors-Stratigraphie ; 5 : « Transition ») et de Mureybet (3).

319

D. STORDEUR

Fig 5 - Manches en nacelle en calcaire de Jerf el Ahmar. 1-5 : Mureybétien ; 6-9 : « transition » PPNA-PPNB.

320

« SMALL FINDS AND POOR BABIES » QUELQUES OBJETS « DIVERS » DU MUREYBETIEN DE JERF EL AHMAR

Fig. 6 - Manches plats en calcaire de Jerf el Ahmar (1 à 4) et Mureybet (5).

321

D. STORDEUR

Fig 7 - Deux constructions de Jerf el Ahmar, où a été trouvé un échantillon représentatif de petits objets en calcaire. 1 : La maison EA 54 à quatre pièces avec ensemble de meules en place (niv. I/W, « transition ») ; 2 : Le bâtiment communautaire EA 30 (niv. II/W, Mureybétien).

322

MUREYBET IV

Marie-Claire CAUVIN 1 RÉSUMÉ À travers l’analyse du mobilier lithique de la phase IV de Mureybet on perçoit la continuité de l’occupation entre le PPNA (Mureybetien) et le PPNB. ABSTRACT The analysis of the stone artifacts from the phase IV levels of Mureybet indicates continuity of occupation throughout the PPNA and PPNB levels.

Cet article est un clin d’œil à Lorraine Copeland pour lui rappeler notre fructueuse collaboration. Elle s’est réalisée, un peu, sur le terrain à El Kowm mais surtout en laboratoire, en Ardèche, à Lyon et en Grande-Bretagne, lors de recherches collectives en vue de l’Atlas des Sites du Proche-Orient essentiellement néolithiques. Depuis, les fouilles récentes et plus spécialement celles de la région de l’Euphrate ont permis de mettre en évidence la complexité socioculturelle du Néolithique précéramique annoncée par J. Cauvin dès 1994. De plus les recherches à Jerf el Ahmar ont précisé notamment le passage du PPNA au PPNB (Stordeur et Abbès, 2002). Or c’est cette continuité que nous avions déjà relevée, avec J. Cauvin (M.-C. Cauvin et J. Cauvin, 1993), en analysant la séquence

PPNB au Levant nord, notamment d’après les brèves études du mobilier et de l’architecture de Mureybet. Les résultats des nouvelles analyses présentés ici, portant sur la phase IV, permettent de confirmer cette thèse tout en essayant de répondre à quelques questions posées par Lorraine. Il s’agit donc des niveaux découverts sur la partie orientale du tell de Mureybet. Ils ne sont pas en superposition stratigraphique avec les niveaux d’occupation précédents qui se trouvent, eux, dans la zone occidentale du tell, le long de l’Euphrate même (fig. 1). Ils constituent la phase IV de Mureybet subdivisée en IVA et IVB.

LA PHASE IVA Elle correspond au PPNB ancien que l’on date de 8800 à 8200 av. J.-C. cal. Elle a été définie en fonction d’un sondage restreint de 16 m sans dégagement d’architectures (J. Cauvin, 1974 ; 1994). Les stratégies de subsistance reposent sur la chasse : à celle toujours d’équidés s’ajoute une chasse préférentielle du bœuf sauvage. L’industrie lithique comprend des pierres calcaires portant des incisions (fig. 2 n° 11), des haches polies et

près de 650 artefacts taillés en silex et en obsidienne. L’obsidienne, très rare (un peu plus de 4 %) par rapport à l’ensemble du mobilier taillé, est grise, noire ou transparente, d’aspect lisse ou grenu. Ce matériau provient essentiellement de l’ensemble volcanique du Göllü Daª Est en Cappadoce, selon neuf analyses 2 correspondant à près du tiers des artefacts tandis que la dixième analyse indique la région de Bingöl en Anatolie orientale. L’importation de ce matériau devait s’effectuer

1.

Institut de Préhistoire Orientale, 07460 Berrias, France, [email protected]

2.

Sept analyses par activation neutronique, deux par activation protonique et PIXE, une par ICP MS. Voir M.-C. Cauvin, 1998.

M.-C. CAUVIN

sous forme de gros blocs si on considère la dimension des lames et le débitage 3 s’effectuait sur place comme le suggère la présence de lames à cortex (fig. 2 n° 5), de lames outrepassées ou débordantes.

réalisées sur n’importe quel support, lame uni- ou bipolaire. Elles sont donc un rappel des pièces du Mureybetien. Ainsi provenance des matériaux lithiques et modes de débitage sont identiques à ce qui existait déjà à la fin de la phase précédente, au PPNA. Ce qui caractérise donc la phase IVA de Mureybet est d’une part la persistance de techniques présentes antérieurement et d’autre part l’utilisation d’une retouche denticulante appliquée au pédoncule des armatures de flèches (fig. 3 n° 8) ou l’emploi d’encoches proximales pour les lames à ergot. L’ensemble de ces caractères se présente dans d’autres sites du Moyen Euphrate.

Le silex est local quelle que soit la nature de son grain, grossier ou fin. F. Abbès a démontré qu’il était taillé, lui aussi sur place grâce aux remontages qu’il a réalisés, et débité selon deux modes de production : celui de lames unipolaires (fig. 2 n° 1) obtenues à la pierre dure et celui de lames bipolaires 4 (fig. 2 n° 6) effectué à la pierre tendre et beaucoup plus productif que le précédent de sorte que les lames sont plus nombreuses et que plus de la moitié des pièces retouchées sont réalisées sur celles-ci. On relève la présence de lames denticulées (fig. 2 n° 2) présentant un emmanchement latéral comme l’indiquent des restes bitumineux (Abbès, 1997, 2003). Cette modalité d’emmanchement existait antérieurement tandis que cette forte indentation régulière constitue une innovation à cette phase. Enfin F. Abbès a mis en évidence une autre invention, celle de « lames à ergot » (fig. 2 n° 9) c’est-à-dire des lames portant sur le bord latéral une double encoche contiguë proximale ou plus rarement mésiale. Ces encoches sont étroites, réalisées par pression sur enclume. À la périphérie des ergots des traces de ligature et de bitume ont été détectées confirmant l’hypothèse que cet ergot permettait un système de fixation axial (Abbès, 1997 : 51 ; 2003 : 38). Il n’est pas sans rappeler celui appliqué aux armatures de flèches à encoches.

Comparaisons Le tell de Cheikh Hassan est situé à quelques kilomètres au nord de Mureybet. D. Stordeur y a mis au jour (Stordeur, 1999) un horizon PPNB surmontant, en stratigraphie cette fois-ci à la différence de Mureybet, des occupations se rapportant au Mureybetien. Ici il y a continuité stratigraphique, l’architecture est uniquement rectangulaire, comme elle l’était déjà dans ce même site à la phase mureybetienne précédente 5. L’étude technologique et typologique des artefacts lithiques confirme les faits mis en évidence pour le mobilier de Mureybet IVA : mêmes matières premières de provenances identiques, mêmes techniques de débitage (Abbès, 1994 : 311), présence de lames à ergot (fig. 2 n° 8) et d’armatures de flèches façonnées sur des supports laminaires plus ou moins grands, où coexistent aussi des pédoncules obtenus par des retouches abruptes directes (fig. 3 n° 10). Encore plus au nord, à Dja’de, on va retrouver également du mobilier lithique taillé découvert par É. Coqueugniot (1994, 1999) dans les niveaux attribués au PPNB ancien : il comprend les mêmes systèmes de débitage uni- ou bipolaires à partir de naviformes, des lames lustrées à forte indentation (fig. 3 n° 3), des armatures de flèches, soit à pédoncule à retouches abruptes (fig. 3 n° 3, 5) ou denticulantes (fig. 3 n° 9), soit à base losangique (fig. 3 n° 13).

Les pointes de jet sont diversifiées : on trouve de rares pointes losangiques (fig. 3 n° 12) ou à base tronquée (fig. 3 n° 14-15). Mais la plupart sont des pointes pédonculées dont l’extrémité distale est bien souvent reprise par retouches abruptes inverses (fig. 3 n° 1-2) tandis que le pédoncule est obtenu par des retouches abruptes. La retouche lamellaire est si peu utilisée que ces armatures ont été qualifiées « de pointes de Byblos archaïques » par J. Cauvin (1994 : 111, fig. 23). En effet ces pédoncules courts à retouches abruptes se trouvaient déjà fréquemment sur les armatures de flèches du Mureybetien. Ces flèches sont

3.

Les lames, aux nervures parallèles sont si épaisses que l’on ne peut penser à la technique par pression pour les obtenir.

4.

Deux fragments de nucléus naviformes ont été inventoriés (Abbès, 1997 : 160 ; 2003 : 89).

5.

324

J. Cauvin, 1977. La coexistence d’architectures arrondies et rectangulaires a été mise en évidence également au PPNA à Jerf el Ahmar (Stordeur, 2000).

MUREYBET IV

Que ce soit à Mureybet, Cheikh Hassan ou Dj’ade l’analyse de l’obsidienne nous apporte quelques éléments de réponse aux questions posées par Lorraine Copeland à propos des « Phantom obsidian traders of the Jezirah » (Copeland, 1995). On constate à Dja’de un double statut pour l’obsidienne : d’une part l’importation de lames déjà débitées et obtenues par une technique par pression or cette technique n’est pas utilisée pour le silex. Cela implique que l’obsidienne ait été importée sous cette forme comme le relève É. Coqueugniot (1994 : 329). Ces lames correspondent en partie au produit exporté de l’atelier de Kömürcü en Cappadoce (Balkan-Atlı et Binder, 2000) à 500 km de là à vol d’oiseau. D’autre part des galets d’obsidienne ont également été ramassés par les habitants de Dja’de sans doute dans l’Euphrate, qui les charriait depuis l’Anatolie orientale (Bellot-Gurlet et al., à paraître). Ceux-ci, très petits, ont pu être débités sur place.

ce matériau étranger à l’environnement copiant précisément les flèches en silex. C’était d’ailleurs déjà le cas au Mureybetien comme nous l’avons montré à propos du mobilier de la structure XLVII de Mureybet (Cauvin et al., 2001). C’est le cas ici des pointes en obsidienne à pédoncule à Mureybet (fig. 2 n° 1) ou à Cheikh Hassan (fig. 3 n° 6) ou pour celles à base tronquée à Mureybet (fig. 3 n° 15). Cela laisse supposer que ces pièces étaient façonnées par les mêmes groupes de tailleurs qui s’adonnaient au silex, à savoir les habitants du village même. Enfin ces dernières flèches à base tronquée en silex ou en obsidienne, trouvées exclusivement à Mureybet, ne sont pas sans rappeler les mêmes armatures, quoique plus courtes, de Çayönü (fig. 3 n° 11), que l’on trouve tant à la phase ancienne aux structures rondes qu’ensuite avec les grill plan. C’est un des éléments complémentaires qui dénotent les liens entre les sites du Moyen Euphrate et ceux du Taurus.

On constate par ailleurs à Mureybet et à Cheikh Hassan la réalisation d’armatures de flèches dans

LA PHASE IVB de nucléus bipolaires à lames ; ils sont pour 20 % d’entre eux retouchés en grattoirs, certains à pans coupés ou à large pédoncule comme dans les phases précédentes 7. Le système bipolaire comprend notamment des nucléus bipolaires s.s. et des naviformes (fig. 5 n° 1). Ceux-ci présentent un cintrage important réalisé chaque fois après l’extraction des lames centrales. Elles sont si épaisses que pour éviter le surcreusement dû à leur épaisseur, des « lames en upsilon » sont débitées, quelques unes sont alors utilisées en burins ou en lames à encoches. De rares lames bipolaires (1 %) ont des ergots comme au PPNB ancien.

La phase IVB a été définie là également d’après des fouilles restreintes sur 16 mètres carrés (J. Cauvin, 1974 ; 1994). Il s’agit encore de chasseurs. Quant à l’agriculture elle est affirmée partout à cette époque (Helmer et al., 1998). L’architecture est conservée sous forme de murs parallèles rectilignes (fig. 4 n° 1) et rappelle donc là encore ce qui existait au PPNA final, à Mureybet (fig. 4 n° 2) et à Cheikh Hassan (fig. 4 n° 3), ou au PPNB ancien de Dja’de (fig. 4 n° 4). Le mobilier lourd comporte dès lors des meules ouvertes (Nierlé, 1982). L’industrie lithique taillée comprend 2255 artefacts avec toujours très peu d’obsidienne (4 %), le reste étant en silex grossier ou fin 6. Le mobilier en silex a été analysé récemment par F. Abbès (1997, 2003). Si on le compare à la phase précédente, on constate que le mode de débitage unipolaire régresse par rapport au système bipolaire : la fréquence des lames issues de celui-ci (2 %) est très faible et il n’y a été reconnu qu’un seul nucléus unipolaire. Les éclats (50 % des supports en silex) proviennent des mises en forme des nucléus à éclats ou

6.

En ce qui concerne l’obsidienne, des nucléus, lames débordantes, outrepassées etc. (fig. 5 n° 2-7) sont des témoins d’un débitage, à Mureybet même, de ce matériau étranger à l’environnement. On pourrait dès lors parler d’atelier secondaire (M.-C. Cauvin, 2002) tant pour cette phase que pour la phase IVA. Les armatures de flèches (fig. 5 n° 8-11 ; fig. 6 n° 2-4, 6), sont très variées, pointes ovalaires, à base tronquée et pointes de Byblos. Elles révèlent une maîtrise de la retouche en pelure remarquable comme par exemple sur la face inférieure d’une pointe à base

À la Table Ronde tenue à Lyon en Novembre 2001, F. Abbès a précisé l’origine du silex à grain fin, le plus souvent local mais près de 4 % des artefacts (les mêmes proportions que pour l’obsidienne) sont sur des supports provenant d’environ 80 kilomètres.

7.

325

D’après Abbès (1997, 2003) le mobilier comporte 13 % de grattoirs, 15 % de burins.

M.-C. CAUVIN

tronquée (fig. 6 n° 3). Quelques pointes à pédoncule denticulé analogues à celles de la phase précédente subsistent. On reconnaît également des armatures à encoches et à pédoncule plus ou moins court (fig. 6 n° 6) comme il en en existait à Dja’de (fig. 6 n° 7), ou à Nevalı Çori (fig. 6 n° 8), voire plus au sud en Damascène à Aswad IA (fig. 6 n° 9).

éléments artistiques ou symboliques. On n’insistera pas ici sur l’évolution des constructions rectangulaires du PPNB moyen (fig. 4 n° 5, 6) de Cafer Höyük et de Halula, d’autres l’ont très bien souligné (J. Cauvin, 1994 ; Molist et Stordeur, 1999), ni sur l’affirmation masculine que l’on trouve réalisée dans les figurines tant à Mureybet (fig. 6 n° 1) qu’à Cafer Höyük 9. Il ne faut pas oublier de mentionner à Mureybet IVB l’existence de sépultures et de crânes humains posés sur les murs, rappelant là aussi l’appartenance au PPNB. Enfin la présence dans cette phase d’objets sphériques (boules en craie portant ou non des incisions) n’est pas sans rappeler les nombreuses boules recueillies à Cafer Höyük (J. Cauvin et al., 1999). Quelques unes à Mureybet sont teintées. L’univers PPNB était ainsi marqué de divers coloris que l’on retrouve tant dans la peinture de ces boules que dans les teintes des matériaux eux-mêmes, noir, brun, vert de l’obsidienne ou rouge du calcaire 10 de la figurine.

De plus on voit apparaître des pointes d’Amouq avec des sections hautes, caractère qui entre d’ailleurs dans leur définition même (J. Cauvin, 1968). Apparaissent aussi des pointes à pédoncule Abou Gosh (fig. 6 n° 4), dont la retouche en écharpe est liée, là aussi, à ces types de lames. On relève ainsi de façon flagrante le lien entre technologie et typologie. Ces armatures typiques du Levant se retrouvent à l’identique en silex ou en obsidienne à Cafer Höyük (fig. 5 n° 12 ; fig. 6 n° 5) au point que ce critère technique est intervenu dans l’ensemble des caractères retenus par J. Cauvin pour définir le PPNB du Taurus. Ces flèches soulignent un courant du sud vers le nord. À l’inverse treize analyses de provenance effectuées sur l’obsidienne de Mureybet 8 indiquent les mêmes sources du nord que précédemment. Enfin la technique par pression a été récemment reconnue sur quelques lames (Abbès, com. pers.) trouvées à Mureybet comme elle l’avait été précédemment à Dja’de, alors que dans aucun des deux sites elle n’est appliquée au silex et donc n’y est pas autochtone. Y aurait-il entre Cafer Höyük et Mureybet échange de techniques ou bien cette obsidienne taillée par pression (fig. 5 n° 5) proviendrait-elle des sources cappadociennes ou plus précisément là encore de l’atelier de Kaletepe où cette technique a été reconnue ? Pour répondre à ces questions des analyses non destructrices sont en cours à Bordeaux.

La continuité entre le Mureybetien et le PPNB est aujourd’hui confirmée par l’étude des industries lithiques contrairement à ce que suggère J. Perrot (2001). Il ne s’agit pas de simples convergences typologiques ou de vagues similitudes dans les chaînes opératoires décelées. La continuité se perçoit dans l’affinement progressif des méthodes de taille. Comme les analyses de F. Abbès le montrent chaque innovation ou invention technique est directement liée à une évolution des pointes de jet. Les découvertes récentes, notamment celle de la phase de transition de Jerf el Ahmar vont dans le sens d’une évolution locale (Stordeur et Abbès, 2002). Quant à la valorisation des armes reconnue au PPNB par J. Cauvin (1994) et que nous avons esquissée ici, elle repose sur la reconnaissance de l’esthétisme des pointes de jet. Si on ne conteste pas le « soin particulier » apporté à ces pièces les notions de « corporations » et de « classes », ne sont pas du tout implicites chez J. Cauvin quelle que soit la complexité de la société néolithique. Certes la « culture matérielle mobilière » seule ne peut rendre compte du fonctionnement de la société mais son analyse est un des fils conducteurs permettant de saisir ces transformations.

Enfin quelques side blow blade flakes ont été détectés par F. Abbès (1997 : 230, 2003 : 119). Ils sont pour la première fois en silex et dénotent, comme Lorraine Copeland l’a rappelé fréquemment, une influence orientale. Ces allers et retours d’influences, pistés à partir de l’industrie lithique taillée, sont confortés par bien d’autres données comme par exemple l’architecture, des

9. 8.

M.-C. Cauvin, 1998. Elles représentent environ 10 % du matériel.

10.

326

J. Cauvin, 1994. À Mureybet cette figurine est également une pendeloque. Calcaire probable encore que non déterminé précisément.

MUREYBET IV

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328

MUREYBET IV

c

Bingöl Göllu Dag Cafer Höyük

Kalatepe

Çayönü Nevalı Çori

Dja'de Jerf el Ahmar Cheikh Hassan Mureybet

Aswad

N

0

Fig. 1 - Carte des gisements archéologiques cités et des sources de matière première.

329

200 km

M.-C. CAUVIN

Fig. 2 - Mobilier PPNB ancien. Mureybet : n° 1, 2, 4-6, 9-11 ; Dja’de : n° 3, 7 ; Cheikh Hassan : n° 8. En silex : n° 2, 3, 6, 8, 9 ; en obsidienne : n° 1, 4, 5, 7, 10 ; en calcaire : n° 11. D’après J. Cauvin, 1977 : n° 2, 11 ; Coqueugniot 1999 : n° 3 ; Abbès 1997 : n° 6, 8, 9 ; Coqueugniot, 1994 : n° 7. Composition G. Der Aprahamian.

330

MUREYBET IV

Fig. 3 - Armatures de flèches du PPNB ancien. Mureybet : n° 1, 2, 4, 8, 12, 14, 15 ; Dja’de : n° 3, 5, 9, 13 ; Cheikh Hassan : n° 6, 7, 10 ; Çayönü : n° 11. Pointes pédonculées : n° 1-10 ; pointes à base tronquée : n° 11, 14-15 ; pointes à base losangique : n° 12-13. En silex sauf n° 6, 15 en obsidienne. D’après J. Cauvin 1994 : n° 1, 2, 4, 8, 14 ; Coqueugniot 1999 : 3 ; Coqueugniot 1994 : n° 5, 9, 13 ; Cauvin et al. sous presse : n° 6 ; Abbès 1997 : n° 7, 10, 12 ; Caneva 1994 : n° 11. Composition G. Der Aprahamian. 331

M.-C. CAUVIN

Fig. 4 - Plans d’architectures PPNA et PPNB. Mureybet : IVB : n° 1 ; et PPNA-IIIB : n° 2 ; Cheikh Hassan PPNA : n° 3 ; Cafer Höyük niv. X : n° 4 ; niv. VI : n° 5 ; Dja’de : n° 6 ; Halula : n° 7. D’après J. Cauvin 1974 : n° 1-3 ; Cauvin et al. 1999 : n° 4, 5 ; Coqueugniot 1998 : n° 6 ; Molist 1998 : n° 7.

332

MUREYBET IV

Fig. 5 - Mobilier PPNB moyen. Mureybet : n° 1-11 ; Cafer Höyük : n° 12 ; Halula : n° 13-14. En silex sauf n° 2-7, en obsidienne. D’après Molist et al. 1994 : n° 13 et 14. Composition G. Der Aprahamian.

333

M.-C. CAUVIN

Fig. 6 - Mobilier PPNB moyen. Mureybet : n° 1-4, 6 ; Cafer Höyük : n° 5 ; Dja’de : n° 7 ; Nevalı Cori : n° 8 ; Aswad : n° 9. En silex sauf n° 1 en calcaire et n° 5 en obsidienne. D’après Coqueugniot 1999 : n° 7 ; Schmidt 1994 : n° 8. Composition G. Der Aprahamian.

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K-260: SELECTIVE USE OF LITHIC SOURCES IN THE PPN/PN OF THE KHABUR BASIN, SYRIA

Frank HOLE 1 ABSTRACT An intensive sampling of the surface of K-260, an eroded site on a low ridge of the Jebel abd al-Aziz in northeastern Syria, yields evidence of a late PPN/early PN occupation. There is abundant evidence that local, low quality flint was chipped at the site to produce non-standardized tools from crude flake cores. At the same time, points, burins and scrapers of high quality flint from the Euphrates region were imported in finished form. Similarly, obsidian, most likely from a Bingöl source, was imported as finished blades. Rare ceramics represent the earliest PN occupation of the region.

RÉSUMÉ Un ramassage de surface intensif à la surface du site K-260, qui se trouve sur un contrefort peu élevé du Jebel abd al-Aziz, en Syrie du Nord-Est, a permis d’identifier une occupation PPN récent/PN ancien. On y trouve de nombreuses preuves d’une production sur le site d’outils non standardisés à partir de nucleus à éclats sommaires en silex local de mauvaise qualité. En même temps, des pointes, des burins et des grattoirs en silex de bonne qualité étaient importés de la région de l’Euphrate sous forme de produits finis. De même, de l’obsidienne, provenant très probablement d’une source de Bingöl, était importée sous forme de lames. De rares céramiques représentent la plus ancienne occupation PN de la région.

INTRODUCTION The Khabur Basin has revealed only a few Neolithic sites, none of which appears to be PPNA in style. This gap in our knowledge may reflect a real absence, or it may be a result of the lack of serious survey for such sites, or that early Neolithic sites are buried either by later occupations or geological sedimentation. Early sites may be entirely absent, as Copeland surmised for the Balikh where, before the PPNB, it was “a virgin land unpopulated since the Middle Paleolithic” (1995: 6). To date, most of the careful survey has been carried out along the Khabur River itself, and in the land surrounding the Jebel abd al-Aziz. The only excavated deposits of pre-pottery Neolithic are from Fekhariyeh, Feyda (Hole, 1994) and Seker al-Heimar (Nishiaki, 2001), all of which are at or near to the 1.

appearance of ceramics in the region. Tell Halaf, Chagar Bazar and Seker al-Heimar have early ceramic Neolithic settlements, and Kashkashok II, with its proto-Hassuna, follows closely in time (Matsutani, 1991). Although much of the Khabur plain has seen both survey and excavation, the principal early remains everywhere post-date the Neolithic. Sites become numerous only when Halafian pottery becomes prevalent, but most of these settlements were also occupied in later times, often obscuring the early occupations. For these reasons surface finds of non-mounded sites assume more importance than they might in other regions, such as the Levant where single period Neolithic sites abound. One such site is K-260, situated on the northern side of the Jebel abd al-Aziz,

Yale University, Department of Anthropology, Box 208277, New Haven, CT 06520-8277, USA, [email protected]

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about 40 km west of Hasseke, briefly described in Neo-Lithics (Hildebrand and Kouchoukos, 1995) (fig. 1). K-260, at the small modern settlement of Gharrah, has lithics indicative of PPNB and PN and a handful of sherds representing early PN. The surface scatter, primarily of lithics, but including rare sherds, occurs over an area of some 75 x 200 m on the south side of a low ridge at the base of the Jebel abd al-Aziz. The site overlooks a small perennial spring that supplies the modern settlement and its gardens with fresh water. It is probable that the site once existed on top of the ridge and has since slid down the rocky, irregular slope through erosion as a result of tree cutting and overgrazing that has left the ridge bare of all but annual plants. The construction of a Roman/Byzantine building on top of the ridge may also have dislodged the site. Members of the Yale Khabur Basin Project survey team discovered K-260 in 1995 and intensively collected artifacts from 40, 1 x 1 m units, arrayed in five rows spaced about 30 m apart, with each row having eight squares. This resulted in the recovery of 5618 g of lithics, including both flint and obsidian. Density reached 123 pieces per square meter, but some squares had only a few pieces. A plot of density against height on the slope clearly shows how the site has crept downward. As indicated in the earlier report, three major sources of lithics were used: a local flint that predominates in quantity and weight; a finer dark gray-brown flint that consists nearly exclusively of tools; and obsidian, consisting largely of blades, with some small core fragments and debitage. There is no known source of high quality flint in the Khabur region, but small sources in marl veins in the mountain near K-260, as well as in local wadis and river terraces, provide low quality stone that can be flaked. This low quality material pervades sites in the region but was used nearly exclusively for the production of flakes and non-standardized tools. From our investigations of sites of all periods, it appears that after the Epipaleolithic there was no local industry capable of producing blades consistently. This implies that for some purposes, such as cutting, skinning and scraping, only a sharp edge was required. On the other hand, it was necessary to acquire projectile points, large blades, scrapers and burins ready-made. If our sample of the industry is accurate, it seems that projectile points were the most important import and that a few large blades came with them. The situation with obsidian is different in that the focus of this import was finished blades of all sizes.

That this material may have arrived with an expert artisan is inferred because we recovered a section of a bullet core and fragments of other similar cores, as well as blades, ranging from large to tiny, possibly the product of one core reduction sequence. There is no primary obsidian flaking debitage. A few sherds of early Neolithic pottery, similar to what has been recovered from Seker al-Heimar and Kashkashok II, indicate that at least part of the assemblage dates to the PN; however, the presence of various projectile elements strongly suggests the possibility of a late PPN occupation as well (Hole, 2001). Unfortunately, in the absence of any archaeological deposit at the site or of material that can be dated independently, we can only use comparative typology to assess the age. The closest well-published site that we can use for comparison is Sabi Abyad II that has a closely similar set of artifacts (Copeland, 2000). The major differences are that K-260 is without corner-thinned blades (CTBs) and side-blow blade-flakes (SBBFs), as well as sickles, or glossed elements. Sabi Abyad II, on the other hand has no reported Çayönü tools. The few sherds in Sabi Abyad II Phase 1 confirm the probable date of K-260 as transitional PPN/PN. Feyda, near K-260, on the Khabur River, is also close in time. Neither site has CTBs or SBBFs, and both have a few Neolithic sherds, Cayönü tools, and stone bowl fragments (not previously reported from Feyda) (fig. 7 nos 13, 14, 17). Feyda also has some small flake sickle elements, a type that is missing at K-260 (fig. 7 nos 15, 16, 19). Seker al-Heimar, currently under excavation on the Khabur River, has the CTBs and SBBFs, as well as blade and crescent sickles. The presence or absence of CTBs and SBBFs may be the most diagnostic criterion of relative age; according to Nishiaki these “characterize Pottery Neolithic assemblages in northeastern Syria and northern Iraqi regions” (Nishiaki, 1990). In this case, Feyda and K-260 would be somewhat older than Seker and Sabi Abyad II. The lithic assemblage is relatively late and clearly derives from the western tradition as evidenced by the absence of Nemrik points, bullet cores (in flint) and backed and truncated microliths. The obsidian most likely comes from the eastern obsidian sources rather than from Cappadocia, although we do not yet have NAA analyses to verify this. The imported flint tools are clearly derived from the east: the material is essentially the same as is found on the Euphrates (e.g. at Bouqras) and similar to that in El Kowm. It appears, therefore, that K-260 represents an

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indigenous group with a tradition of working local flints, but with necessary ties to both the east and the north for

supplies of projectile points and sharp blades. A description of the assemblage follows.

LITHICS The lithics described are from the collection at Yale, a group that comprises a division that was made to represent the entire collection. While I give quantities for the tool categories, one should treat the assemblage in terms of presence/absence rather than proportions. Apart from the fact that the collection at Yale is incomplete, it may also represent an extended period of time in the PPNB/PN. The following classification is base entirely on material recovered from the forty squares, with the exception of some cores recovered during a separate general survey.

as well as dihedral burins (fig. 3 nos 1, 6, 7), and angle burin (fig. 3 no.8), and a burin on a break (fig. 3 no.5) are represented. None is on a truncation. End scrapers (N = 17) All of these are on blades made on non-local flint. In most cases the ends are carefully rounded with steep retouch (fig. 3 nos 11, 14, 16), although some have a more irregular shape (fig. 3 nos 12, 15), and a few are doubleended (fig. 3 nos 10, 13). It is interesting to note that two of the end scrapers retain a bulb of percussion on the narrow, pointed end (fig. 3 nos 14, 16). These were pressure flaked, probably from naviform cores, as I infer from the diverging ridge lines. Two end scrapers were made on flakes (fig. 3 nos 17, 18).

Non-local flint Point fragments (N = 10) There are six Byblos-style tangs and partial blade segments (fig. 2 nos 1-3, 7). Two sharply pointed blade segments have ventral flaking (fig. 2 nos 5, 6). A pressure flaked point in the Amuq style has flaking on both surfaces (fig. 2 no.4). A point segment with pressure flaking on the upper surface and an impact fracture was probably a similar point (fig. 2 no.8). Tips of probable Byblos points, with ventral flaking, are in fig. 2 nos 6, 9, 10.

Retouched Flakes N = 33) These were made on the imported brown flint. All of these appear to have been ad hoc tools, made on a convenient flake to an individual pattern. The retouch is often steep; it may occur on one or both faces, and often results in a notch (fig. 3 nos 19-24). Blade Segments (N = 24) With one exception, all blades were made of imported flint, consisting of dark brown, lighter brown, and (one) gray. Half of the blades, of both browns, have two parallel ridges; the remainder has one ridge (fig. 4 nos 1-11). No upsilon blades were observed, suggesting that this assemblage was not derived from naviform cores. All pieces are short. Only one (the gray) has a bulb of percussion and distal ends are absent, suggesting that these pieces arrived at the site as blade segments. Considering that sickles, or blade segments with sheen, are commonly found at contemporary sites, it is remarkable that no trace of gloss could be seen. Most of the blade segments have chipping or retouch on one or both surfaces.

Borers, Reamers and Thick Points (N = 15) Some of these pieces might be tips of arrowheads, although the thickness of the points suggests that they would have been ill-suited to penetration. Nevertheless, some may have been re-used tips of broken points. Most of these have steep, bilateral retouch at the tip, but none has the alternate retouch (upper and lower face) characteristic of drills (fig. 2 nos 11-15). Burins (N = 8) All of these were made on thick blades or flakes of dark brown flint. Simple burins on a break (fig. 3 nos 3-5, 9),

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Core fragments of non-local flint (N = 2)

Steep Scrapers (N = 3)

We recovered one tablet of a core, perhaps an early rough-out stage. A small fragment of what may have been a blade core that was subsequently reduced through crude flaking, retained only a vestige of the original blade scars visible.

These are relatively thick flakes and chunks that have steep retouch on one or more edges (fig. 5 nos 9, 14, 16). End scrapers (N = 5) A few thick flakes with retouch that forms a rounded end are included here (fig. 5 nos 13, 17).

Flakes and chunks (N = 39) These are of non-local flint and consist of relatively small, thick flakes and chunks that have little or no sign of use.

Hammerstone (N = 1) A single platform core with battered edges is the only hammerstone that we recovered. Cores and fragments (N = 33)

Local flint

Various stages in core reduction occur in the collection, from nodules only partially freed from their cortex, to exhausted flake cores are included here. There is no indication that the local knappers could manufacture blades consistently despite the occasional elongate flake or blade. Most of the cores are single platform and utilize only about 1/3 of the circumference of the core; the remainder of the core retains cortex (fig. 4 nos 12, 13, 15-18). A few cores have two platforms, but there is no alternate flaking of opposed platforms in evidence (fig. 4 no.14).

Blades (N = 13) These are crude, having been flaked from the single platform cores of local flint. Many retain cortex and most have only a single ridge (fig. 5 nos 1-4). While some nibbling retouch is common on such pieces, one example is notched (fig. 5 no.5). Borers, Reamers and Drills (N = 7) Made on flakes on which one end has been reduced by bilateral flaking to produce points, most of which are broken (fig. 5 nos 7, 8, 12). Only one example, with the tip intact, may have been a drill, although it has retouch only on the upper edges (fig. 5 no.6).

Flake debitage (N = 964) The large quantity of debitage is evidence that flaking of the local flint took place on the site. In some cases the association of flakes and cores suggests the presence of chipping stations, despite the apparent movement of material down the slope.

Retouched and Used Flakes (N = 38) These are a highly variable group of flakes that have extensive edge retouch (fig. 5 nos 10, 15, 18, 19), to those with only a short segment of retouch. Some of the “retouch” on these may have resulted from postdepositional actions of trampling by livestock and downslope movement.

Obsidian The entire collection of obsidian amounts to 391 pieces (some are minute flakes) from the controlled collection of one meter squares, of which I was able to examine a little less than half that number at Yale; the remainder is in Syria. Contrary to my speculation (Hole, 2001), I was unable to identify any CTBs.

Burin (N = 1) A simple burin on a break, this could have been accidental (fig. 5 no.11), although the presence of burins in the non-local series supports the attribution.

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Obsidian blades (N = 231)

Although none of the obsidian pieces is very large, there are enough chunks and large flakes to indicate that preformed nodules, as well as prepared blade cores, may have been brought to the site. For the most part, however, it looks as if blades arrived in finished form; from the pieces in our collection we cannot derive a complete reduction sequence. Except for some of the blades with nibbling retouch, the Cayönü tool fragments, and a few steep scrapers on thick flakes, the principal use of obsidian must have been for simple cutting. Nearly all of the obsidian blades are short segments, a pervasive situation in Jezireh sites (Copeland, 1995). No doubt the site was used as a source of obsidian in later periods, and some blades lying on the surface were reduced to segments through trampling. It is not at all clear, therefore, that we have a representative sample of the obsidian that was on the site in the late PPNB/PN. We have not yet had a chemical analysis of the obsidian to verify its source; however, based on considerable previous work, the Bingöl flows seem most likely. James Blackman analyzed the obsidian from Feyda and found that two sources, Bingöl A (1g) and Bingöl B account for all 34 pieces analyzed (pers. comm., 1996). It should be noted that, unlike Sabi Abyad II, where “blades occur in the usual colours of grey to black, brown or greenish, with varying amounts of stripes of impurities, and either very dense or nearly transparent,” nearly all of the obsidian of K-260 is dense black and even the smallest pieces may be opaque (Copeland, 2000: 52). This differs somewhat from Feyda where a significant proportion of the obsidian is gray, and translucent pieces often have stripes. The relative abundance of obsidian as compared with flint varies in sites, in part as a function of distance from source (Cauvin and Chataigner, 1998: 337-338). A problem is to determine a sensible measure of abundance in an assemblage that consists largely of minute bits of obsidian as compared with large finished flint tools and cores and debitage from the reduction of local material. Suffice it to say that obsidian is the major component of the blade and microblade assemblage and contributes little else apart from the Çayönü tools.

Segments of obsidian blades account for 59% of the recovered obsidian (fig. 6 nos 1-4). When the bulb is present on these segments it indicates finely controlled pressure flaking. Many of the blades have nibbling on the edges, often displaying “fresh” surfaces. Approximately 100 of these are tiny segments only a few millimeters in length or width. Cayönü Tools (N = 5) There are five definite segments of Cayönü tools, including shaft fragments (fig. 6 nos 5, 9, 11, 12, 13). In cases, where the bulbar end is preserved and there is a segment of the shaft, the ventral surface displays the characteristic scratching that has dulled the surface. According to use-wear studies these tools were used to work stone (Anderson, 1994: 79). Steep Scraper (N = 1) A large flake, roughly triangular in plan has retouch to produce two steep edges (fig. 6 no.10). Core fragments (N = 10) A few segments of bullet cores indicate that a high level of skill prevailed (fig. 6 no.8). The full range of blades and bladelets occurs in the collection, indicating that the cores (if flaked on the site) were large and gradually reduced to their final conical shape. It should be noted, however, that there is relatively little debitage so that cores must have been brought to the site as final stage preforms. An attempt was apparently made to rework two former bullet cores but the effort was unsuccessful and left only a splintered carcass (fig. 6 no.7), and we found the shattered tips of two bullet cores (not illustrated). Flakes and debitage (N = 31) Most of these pieces are tiny, but there are a few flakes as much as 2 cm on a side.

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OTHER FINDS Stone Bowl fragments

(2) A green and rose-colored stone with a diameter of about 6 cm (fig. 7 no.5).

(1) A vessel with a rim diameter of about 16 cm, has a nearly vertical side and a simple rounded rim. The material is a dense gray stone with a red streak (fig. 7 no.12). (2) A second vessel has a small nose lug at the rim and a diameter of about 6 cm. This vessel is white stone marbled with pink (fig. 7 no.11).

Ceramic sherds The few sherds that we recovered are very dense and usually tempered with bits of red or black grit. The surfaces are usually orangish and the cores dark, suggesting intensely hot but brief firing, probably in the open (fig. 7 nos 6-7). One sherd had reddish brown paint on a dark gray surface (fig. 7 no.8), similar to sherds from Assouad (Le Mière, 1979, fig. 42). There are distinct differences in appearances between the sherds from K-260 and Feyda. All the sherds from the latter site are light tan/brown in color and have fine grit temper. The sherds from K-260 are more variable in color, with orangish surfaces prevailing and both grit and chaff temper. These differences may merely reflect local clays and firing conditions as the shapes are essentially identical.

Celt/Axe A small celt or axe is made of gray stone with a symmetrically ground bit (fig. 7 no.3).

Spindle whorl fragments (1) A biconically bored whorl of gray stone has a diameter of 6 cm (fig. 7 no.4).

K-124 (FEYDA) As Feyda is closely similar to K-260, and some artifacts have not previously been published, I present the following new examples. A fragment of a well-made stone bowl with a rim diameter of about 6 cm (fig. 7 no.13). A

Çayönü tool (fig. 7 no.14). Two sickle segments on flakeblades sections (fig. 7 nos 15, 16). Rim sherds of ceramic bowls (fig. 7 nos 17, 18), and a base sherd of a vessel with paste similar to that of fig. 7: 18 (fig. 7 no.19).

CONCLUDING REMARKS We are still at a primitive stage of understanding the initial settlements of the Khabur Basin. Despite occasional forays into the region during the Epipaleolithic, and a few transitory camps of people who left Nemrik points behind, there is no substantial evidence of continuous settlement until the late PPNB. The primary tools were imported from the Euphrates region in finished forms: points, burins, end scrapers and blades, some of which were altered through use and re-use. Obsidian, the other major import, probably came from one of the Bingöl sources. Interestingly the

material at K-260 is nearly all dense, opaque black and lacks the variety of colors often associated with the eastern source. Obsidian arrived as finished blades and bladelets, with some remnants of cores that were reduced to chunks and flakes. The pressure technique used to make the blades is absent in the local flint reduction, as is the naviform technique from the region that supplied the flint blades. Local flint chipping resulted in crude, non-standardized flakes and only occasional blades. It is thus clear that three separate lithic traditions combined to make up the local

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assemblage, a situation that is repeated at Seker al-Heimar and Feyda. As yet we have no clue as to the mechanisms that lay behind the movement of lithic elements from one region to another.

The survey of K-260 was carried out as part of Yale University’s Khabur Basin Project in July 1995, by Nicholas Kouchoukos, Elizabeth Hildebrand, Regan Huff, Benjamin Diebold and Ivan Ghezzi. Financial support from an NSF Dissertation Improvement Grant SBR9510543, as well as the Coe Foundation and the Augusta Hazard Fund of Yale University is greatly appreciated. Permission to conduct surveys in the Khabur Basin was granted to Frank Hole by the Syrian General Directorate of Antiquities and Museums and the local Department of Antiquities in Hasseke. We especially wish to thank Professeur Dr Sultan Muhesen, Dr Adnan Bounni, Mr Jean Lazar, and Mr Ibrahim Murad.

Acknowledgements The writing of this paper was stimulated by the related work of Lorraine Copeland who has done so much to clarify and present the lithic assemblages from Syria. It is a pleasure to acknowledge her and I regret only that this is such an insubstantial contribution to the studies with which she is so closely identified.

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Fig. 1—The Khabur Basin in northeastern Syria, showing the location of sites.

Fig. 2—Lithics of non-local flint. 1. Base of Byblos point with inverse retouch 2. Base of Byblos point with inverse retouch 3. Base of Byblos point 4. Blade of Amuq point with bilateral pressure flaking 5. Large pointed flake/blade with inverse edge retouch 6. Tip of Byblos point? 7. Base of Byblos point with inverse retouch 8. Tip of point with some pressure flaking near the tip and an impact scar/burin 9. Tip of point with limited inverse retouch 10. Tip of point with bilateral inverse retouch 11. Thick, bifacially chipped borer or reamer 12. Thick blade with bilateral inverse retouch 13. Double ended borer 14. Borer on blade with edge retouch 15. Thick convergent scraper or borer

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Fig. 3—Lithics of non-local flint. 1. Dihedral burin 2. Angle burin 3. Burin on a break 4. Burin on a break 5. Burin on a break 6. Dihedral burin 7. Dihedral burin 8. Angle burin 9. Burin on a break 10. Double ended scraper on a large blade segment 11. End scraper on a large blade segment 12. End scraper on a blade 13. Double ended scraper on a blade 14. End scraper on a blade 15. End scraper on a blade 16. End scraper on a blade 17. Crude end scraper on a blade segment 18. End scraper on a flake 19. Retouched and notched flake 20. Flake with edge retouch 21. Blade with invasive edge retouch 22. Flake with retouch on edges and ends 23. Rounded scraper on a flake 24. Flake with light edge retouch

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Fig. 4—1-11: Lithics of non-local flint; 12-18: Cores of local flint. 1. Flake/blade with edge retouch 2. Blade with edge nibbling 3. Large blade with two ridges 4. Blade with edge retouch 5. Blade with edge retouch 6. Blade with edge nibbling 7. Blade 8. Notched blade 9. Blade with edge nibbling 10. Blade 11. Micro-blade 12. Single platform core 13. Single platform blade core 14. Opposed platform flake core 15. Single platform flake core 16. Single platform flake core 17. Single platform flake core 18. Single platform flake core

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Fig. 5—Lithics of local flint. 1. Blade 2. Blade with cortex backing 3. Blade with cortex backing 4. Flake/blade 5. Blade with edge notching 6. Borer with bilateral retouch 7. Borer with tip broken 8. Borer with tip broken 9. Notched flake with steep retouch 10. Flake with edge retouch 11. Simple burin on a flake 12. Borer with tip broken 13. Flake with end and edge retouch 14. Flake with steep edge retouch 15. Flake with bifacial edge retouch 16. Steep scraper on cortex flake 17. Steep scraper on cortex flake 18. Large flake with edge retouch and burin on the tip 19. Large flake with edge retouch and cortex back

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Fig. 6—Obsidian. 1. Blade 2. Blade 3. Blade 4. Blade 5. Basal segment of Çayönü tool 6. Single platform core 7. Single platform core, probably reused bullet core 8. Segment of bullet core 9. Tip segment of Çayönü tool 10. Steep scraper on large obsidian flake 11. Base of Çayönü tool 12. Basal section of Çayönü tool 13. Basal section of Çayönü tool.

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Fig. 7—1-12: Miscellaneous artifacts from K-260; 13-19: Miscellaneous artifacts from K-124, Feyda. 1. Half of a basalt grinding stone 2. Segment of a large basalt grinding stone 3. Pecked and ground celt with symmetrical bit 4. Fragment of biconically-bored stone spindle whorl 5. Fragment of stone spindle whorl 6. Ceramic rim sherd. 2.5YR 5/1, dark reddish gray slip with fine black grit temper, d = 18cm 7. Ceramic rim sherd. 5YR 6/6, reddish yellow 8. Ceramic sherd with bands of paint. 7.5YR 4/2, brown; paint 5YR 4/4, reddish brown, fine chaff temper 9. Base of ceramic bowl. 5YR 6/6, reddish yellow 10. Base of ceramic bowl. 5YR 6/6, reddish yellow, chaff and grit temper, dark core 11. Fragment of stone bowl with vertical pierced lug 12. Fragment of stone bowl 13. Fragment of stone bowl 14. Shaft segment of Çayönü tool 15. Sickle element on a flake 16. Sickle element on a blade 17. Ceramic bowl sherd. 10YR 6/3, pale brown, fine grit temper 18. Rim sherd of large ceramic bowl. 10YR 6/3, pale brown, fine grit temper 19. Basal sherd of large ceramic bowl. 10YR 6/4, light yellowish brown, fine grit temper, well-smoothed exterior, charred interior, dark core.

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LA NOTION DE FRONTIÈRE DANS LE PROTONÉOLITHIQUE ET LE NÉOLITHIQUE DU PROCHE-ORIENT

Olivier AURENCHE 1, Stefan KOZLOWSKi 2 et Marie LE MIÈRE 3

RÉSUMÉ L’étude de la répartition géographique de plusieurs catégories d’artefacts dans le Proche-Orient entre 10 200 et 6000 av. J.-C. (Protonéolithique et Néolithique) fait apparaître des permanences inattendues. On a pu mettre en évidence la superposition de l’aire d’extension des industries lithiques des débuts du Néolithique avec celle des premiers groupes céramiques connus dans la région : ainsi, le groupe du Zagros occupe la zone de répartition de l’industrie mléfatienne, le groupe proto-Hassuna celle de l’industrie nemrikienne, et le groupe pré-Halaf correspond au faciès de l’Euphrate des industries à grandes pointes de flèches (BAI). Ces aires de répartition superposables sont séparées par des zones « vides », qui constituent autant de frontières, dont la permanence pendant près de quatre millénaires ne laisse pas de surprendre. ABSTRACT The study of the geographical distribution of several artefact categories in the Near Eastern Protoneolithic and Neolithic (10,200 and 6,000 Cal. BC) has brought to light unexpected durations. It has been possible to show that the distribution area of early Neolithic lithic industries could be superimposed on that of the first ceramic groups known in this region: thus the Zagros group covers the distribution zone of the Mlefatian, the proto-Hassuna group that of the Nemrikian, and the pre-Halaf group corresponds territorially to the Euphrates facies of the big arrowheads industries (BAI). These distribution areas are separated from each other by «empty» border zones, that lasted, surprisingly, for almost four millenia.

INTRODUCTION

On admet généralement que la notion de frontière, mise le plus souvent en évidence grâce à des documents de nature historique (textes), est hors de portée de la réflexion des préhistoriens. L’analyse de la répartition cartographique, non seulement des industries lithiques, mais aussi des premiers groupes céramiques du Proche-Orient protonéolithique et néolithique, invite à modifier pourtant, dans deux cas au moins, cette vision pessimiste. Notre propos n’est pas de proposer ici une réflexion sur la notion théorique de frontière en préhistoire. Il est, plus simplement, d’apporter quelques suggestions sur la répartition géographique de certains

éléments matériels considérés traditionnellement, à tort ou à raison, comme représentatifs de « cultures ». C’est, par défaut, les zones « vides » situées entre des zones « pleines » que nous considérons comme des « frontières » et sur la signification desquelles nous nous interrogeons. Cette analyse, menée indépendamment par O. Aurenche et S. Kozlowski pour les industries lithiques (Kozlowski, 1999 ; Aurenche et Kozlowski, 1999 ; 2000 ; 2001) et par M. Le Mière et M. Picon (Le Mière et Picon, 1998) pour les groupes céramiques, nous a incités à présenter ensemble cette courte note qui reprend certaines des conclusions déjà publiées dans les articles cités.

1.

Archéorient, Maison de l’Orient, 7, rue Raulin, 69365 Lyon CEDEX 07, France, [email protected]

2.

Ul. Czerwonego Krzyza 6m.11, PL-00 377 Warszawa

3.

Archéorient, Maison de l’Orient, 7, rue Raulin, 69365 Lyon CEDEX 07, France, [email protected]

O. AURENCHE, S. KOZLOWSKI, M. LE MIÈRE

Une pratique plus systématique de l’analyse cartographique, tout en tenant compte des biais introduits par les lacunes de l’information, sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici, devrait permettre de donner une vision plus différenciée de la préhistoire. Pionniers en ce domaine, L. Copeland et F. Hours avaient déjà tenté à

plusieurs reprises de poser des jalons (Hours et Copeland, 1983 ; Copeland et Hours, 1986). D’une certaine manière, l’ASPRO (Atlas des sites du Proche-Orient, Hours et al., 1994), auquel Lorraine Copeland a contribué pour une très large part, participe de la même démarche.

LES TRADITIONS LITHIQUES (fig. 1) Caspienne et probablement l’Anatolie centrale (échos rencontrés dans l’industrie de type BAI à A¤ıklı). Ainsi définies, ces trois traditions semblent occuper des territoires suffisamment distincts pour que l’on puisse considérer qu’il s’agit d’ensembles culturels différents (fig. 1). Le cœur de la zone mléfatienne ou post-mléfatienne se trouve sur le versant ouest du Zagros. Dans l’état actuel des connaissances, les limites orientales de la zone seraient situées sur une ligne allant de Hajji Firuz, au nord, à Tula’i et même Jarri (hors carte), au sud. À l’ouest, deux sites occupés au post-mléfatien (Sawwan et Oueili) témoignent d’une extension possible du Mléfatien dans la plaine mésopotamienne, au moins jusqu’au Tigre, bien que jusqu’alors seul le piémont du Zagros en ait livré des traces assurées (Rihan, Tamerkhan, Ali Kosh). La remontée des eaux du Golfe et l’accumulation importante des alluvions, tant dans la plaine alluviale que sur le plateau iranien, ont en effet pu masquer l’extension mléfatienne dans ces deux zones. La seule limite réellement perceptible est, au nord-ouest, la vallée du grand Zab qui est jalonnée par des sites comme Zawi Chemi, Gird Chai et M’lefaat. Cette limite semble suivre, au sud, le cours du Tigre (Sawwan). À l’ouest de cette limite, une bande de plusieurs dizaines de kilomètres sépare le Mléfatien du Nemrikien. Étant donné le petit nombre de sites fouillés, l’extension de la tradition nemrikienne est plus difficile à établir. Le cœur actuellement connu de la zone est défini par des sites ayant livré un matériel nemrikien homogène et abondant (Nemrik, Qermez Dere, Ginnig). On doit y ajouter un site d’occupation brève situé sur le Khabour (Bir Jili Balagha). Le nombre important de pointes de Nemrik retrouvées à Göbekli, aux sources du Balikh, et à Demirköy, sur le haut Tigre, invitent à proposer, sinon une extension vers l’ouest, au contact du complexe naissant des industries à grandes pointes de flèches (BAI ancien), et, au nord, au contact de la zone trialétienne, du moins des contacts fréquents. Des éléments nemrikiens retrouvés dans des ensembles un peu plus récents

On a mis en évidence depuis longtemps dans le Proche-Orient l’existence de trois traditions lithiques, que l’on voit apparaître au moins depuis le Tardiglaciaire (env. 12 000 av. J.-C.). À l’est, la tradition zarzienne se poursuit à l’Holocène par le Mléfatien 4 (Zagros et plaine mésopotamienne) et le Nemrikien (Djézireh). Avec le temps, ces deux ensembles évoluent séparément : le Mléfatien, réparti en quatre faciès territoriaux par Kozlowski (1999), se poursuit sans grand changement jusque vers 6000 av. J.-C. avant d’évoluer vers un postmléfatien dépourvu de microlithes. Le Nemrikien, lui, subit dès 7500, l’influence occidentale des industries à grandes pointes de flèches (BAI/PPNB), pour donner un faciès irakien de cette nouvelle tradition. À l’ouest, la tradition levantine parvient jusqu’au moyen Euphrate syrien sous la forme d’un Natoufien (Abu Hureyra, Mureybet I) et peut-être vers 8000 jusqu’aux hautes vallées anatoliennes du Tigre et de l’Euphrate (Çayönü base). En Syrie, cette tradition évolue vers le Khiamien (Mureybet II), puis le Mureybétien, équivalent probable de la base de Çayönü (Mureybet III, Jerf el Ahmar). Ces industries donnent naissance sur l’Euphrate syrien et turc (Dja’ade, Nevalı Çori) aux premières industries à grandes pointes de flèches (BAI/PPNB). Elles évoluent ensuite en une sorte de grand complexe culturel, qui atteint non seulement le sud du Levant, mais aussi, comme on l’a vu, le territoire nemrikien, sans compter l’Anatolie centrale et l’Arabie. La troisième tradition se situe aux marges de la dernière zone considérée, dans les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate (Hallan Çemi, Demirköy). Connue sous le nom de Trialétien, elle caractérise depuis au moins 12 000 av. J.-C. la zone caucasienne, la

4.

Pour ne pas surcharger le texte, on renvoie dans un glossaire en fin d’article la définition des ensembles lithiques et céramiques évoqués. On trouvera les références bibliographiques précises concernant chacun des sites soit dans Aurenche et Kozlowski, 1999, soit dans Le Mière et Picon, 1998.

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(Bouqras, Umm Dabaghiah) permettent de poser l’hypothèse de la présence du Nemrikien originel dans la Djézireh méridionale, à condition d’admettre une continuité dans l’occupation de la région. On doit s’interroger alors sur la nature des zones vides d’occupation qui semblent bien jouer un rôle de zones tampons : la région à l’ouest du grand Zab et du Tigre moyen, qui sépare le Mléfatien du Nemrikien ; la région comprise entre le Balikh et le Khabour ; enfin la partie la plus méridionale de la Djézireh, jusqu’à l’entrée dans la plaine alluviale. À part ce dernier cas, où l’on serait tenté d’expliquer le vide par la disparition des sites éventuels sous les alluvions du Ouadi Tharthar, les deux autres zones pourraient bien être considérées comme de véritables « frontières » du moins tant que des découvertes nouvelles de sites anciens ne viendront pas modifier cette hypothèse. Pour ce qui est de la tradition levantine, on ne traitera ici que de son extension la plus septentrionale. Les éléments considérés comme discriminants sont les pointes d’El Khiam, les pointes à pédoncule et les pointes à base concave sans encoche. L’ensemble des sites appartenant à cette tradition se répartissent le long de la moyenne vallée de l’Euphrate turc et syrien et jusqu’au bassin du Haut Tigre, de Mureybet à Çayönü. Ces sites ont livré un matériel abondant et, généralement, bien stratifié. Dans sa partie orientale, on a déjà évoqué

la zone de vide entre le Balikh et le Khabour, qui ne semble occupée que plus tard, vers 7000 av. J.-C., avec le faciès de l’Euphrate des industries à grandes pointes de flèches (BAI/PPNB récent). La position du site de Qermez Dere, de tradition khiamienne mais fortement marqué d’éléments zarziens et mléfatiens, est intéressante. Sa présence en pleine zone nemrikienne atteste que cette partie de la Djézireh septentrionale a servi de zone de contact entre l’est et l’ouest et que les frontières évoquées plus haut n’étaient pas infranchissables, comme l’indique entre autre la répartition actuellement repérée des pointes d’El Khiam, depuis Qaramel à l’ouest jusqu’à M’lefaat à l’est. L’évolution de la tradition levantine se poursuit par les deux faciès des industries à grandes pointes de flèches (BAI). Au sud, le faciès de l’Euphrate, représenté aussi sur le Balikh (Assouad) s’étend d’Abu Hureyra à Kumar Tepe. Plus au nord, commence le faciès du Taurus, de Nevalı Çori à Cafer Höyük. La tradition trialétienne, mal connue et dont l’épicentre se situe en dehors de la zone considérée, vient au contact à la fois de la zone nemrikienne, avec des sites comme Demirköy, qui livre de nombreuses pointes de Nemrik en même temps que de nombreux géométriques de grande taille, ainsi qu’avec la zone levantine, où des sites comme Cafer, Nevalı Çori et Cayönü livrent aussi du matériel qui fait écho au trialétien.

LES GROUPES CÉRAMIQUES (FIG. 2) Après des débuts plus ou moins simultanés entre 7000 et 6500 av. J.-C. dans plusieurs régions du ProcheOrient (Zagros, Anatolie, Levant nord), l’usage de la céramique se généralise à partir de 6500 av. J.-C. et cette généralisation s’accompagne d’une diversification qui permet alors d’identifier des ensembles culturels différents. On en retiendra trois, le quatrième (le groupe anatolien) se trouvant en dehors de la zone considérée ici, comme c’est le cas du Levant sud, où la céramique apparaîtrait plus tardivement (fig. 2). Le groupe du Zagros occupe le massif montagneux et le piémont depuis Jarmo au nord jusqu’à Choga Mish au sud. On a pu distinguer au moins deux faciès caractérisant, l’un le Zagros central (Jarmo), l’autre le piémont (faciès Mohammed Jaffar dans le Deh Luran). Comme on peut le constater, ce groupe céramique recouvre presque exactement la zone occupée par les industries mléfatiennes et post-mléfatiennes.

Le groupe proto-Hassuna (groupe de Mésopotamie septentrionale), occupe la partie orientale de la Djézireh, du Zagros occidental à la vallée du Khabour. La plupart des sites de cette zone ressortissent à la tradition nemrikienne ou post-nemrikienne (faciès irakien du complexe à grandes pointes de flèches/BAI), à l’exception d’un site (Hajji Firuz), situé dans la région du lac d’Urmia et donc le plus oriental, qui appartiendrait à la tradition lithique mléfatienne. L’important est de noter que la limite entre les deux groupes céramiques coïncide assez bien avec celle qui séparait déjà la tradition lithique mléfatienne, à l’est, de la tradition lithique nemrikienne, à l’ouest (fig. 1 et 2). Dans les deux cas, la vallée du Grand Zab et le cours moyen du Tigre semblent jouer ce même rôle de frontière. Le groupe pré-Halaf (groupe de Syrie du Nord – Cilicie) paraît limité, à l’est, par la zone « vide » déjà constatée entre le Balikh et le Khabour, qui séparait les

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O. AURENCHE, S. KOZLOWSKI, M. LE MIÈRE

industries levantines du Nemrikien. Dans l’état actuel des connaissances, l’extension du pré-Halaf atteint Ramad au sud, Mersin à l’ouest, sans pénétrer dans les hautes vallées. On constate donc qu’elle recouvre le territoire correspondant au faciès de l’Euphrate des industries à grandes pointes de flèches (BAI), mais sans atteindre le faciès du Taurus, tout en dépassant vers le sud (faciès tahounien) les limites de la zone étudiée ici,

où la céramique aussi semble montrer un faciès particulier. La première céramique retrouvée dans les hautes vallées (Çayönü) présente des affinités avec ce groupe, mais contient des éléments qui semblent appartenir à une tradition différente, peut-être caucasienne. On pourrait retrouver là une tradition de contacts avec le nord déjà attestée antérieurement par la présence d’éléments trialétiens dans l’industrie lithique.

FRONTIÈRE OU ZONE DE CONTACT ? Ces limites, mises en évidence à la fois par la répartition territoriale des industries lithiques et des groupes céramiques, pratiquement inchangées pendant quatre millénaires, ne constituent pas pour autant des frontières infranchissables, d’autant moins qu’elles ne s’appuient pas sur des obstacles physiques. La preuve en est que des éléments caractéristiques d’une tradition lithique se retrouvent parfois dans le territoire et le contexte culturel voisin. C’est le cas pour les pointes d’El Khiam qui apparaissent dans un contexte nemrikien à Nemrik et mléfatien à M’lefaat. De la même manière, des pointes pédonculées caractéristiques du Mureybétien se retrouvent à Nemrik. En sens inverse, des pointes de Nemrik ont été retrouvées dans des contextes mureybétiens (Mureybet III, Cheikh Hassan), trialétien (Demirköy), dans le complexe BAI ancien (Nevalı Çori), ainsi qu’à l’est en territoire mléfatien (Shimshara). On peut même relever des exemples de « transferts de technologie » avec la présence de petits nucléus coniques, caractéristiques du Nemrikien et du Mléfatien, identifiés dans des sites du moyen Euphrate syrien et turc. La situation sur les « frontières » orientales et septentrionales est moins claire à cause du trop petit nombre de sites connus. On retrouve, par exemple, la trace des grands géométriques trialétiens jusqu’à Zawi Chemi Shanidar, dans un contexte zarzien. Les cas de Cafer et Nevalı Çori, avec les mêmes éléments, peuvent

présenter aussi des exemples de contacts entre le Trialétien et ses voisins méridionaux. Ces zones de contact persistent à la période céramique. À l’exemple déjà cité de Çayönü on peut rajouter la découverte récente à Tell Seker al-Aheimar, sur le Khabour, dans l’une des phases anciennes (Le Mière et Picon, 2003), d’un assemblage céramique qui semble présenter aussi bien des caractères du groupe pré-Halaf que du groupe proto-Hassuna. Ce site est le plus occidental connu pour ce groupe. Ces contacts, dont les traces apparaissent dans des zones assez larges (quelques dizaines de kilomètres) de part et d’autre de ces « frontières », portent sur des éléments caractéristiques mais peu nombreux et sans valeur ajoutée apparente. On peut opposer ce type de contacts ponctuels à un autre phénomène, plus récent, qui semble relever, lui, d’une pratique plus proche d’un véritable « commerce ». On retrouve alors plus systématiquement à partir de 7500 av. J.-C. sur des axes de circulation longs de plusieurs centaines de kilomètres, des matières premières, travaillées ou non, comme l’obsidienne, ainsi que des objets finis, comme la vaisselle de pierre à parois fines et décorée (Aurenche et Kozlowski, 1999, fig. 11) ou la céramique de type DFBW que l’on retrouve de la Méditerranée au Sinjar (Le Mière et Picon, 1987 ; Bader et al., 1994). L’aire de répartition de ces objets, qui semblent chargés d’une valeur symbolique ou technique plus importante, dépasse alors de très loin les limites des territoires définis précédemment.

CONCLUSION Malgré les lacunes de l’information – ou à cause d’elles ? – on a pu associer des traditions culturelles à des territoires géographiques relativement précis, avec des limites reconnaissables. La quasi-persistance de ces limites avec le temps, y compris après l’apparition de la

céramique, est un phénomène, qui, à notre sens, n’a pas encore été suffisamment souligné. Cette étonnante stabilité territoriale peut en effet être proposée au moins depuis 10 200 av. J.-C., sinon avant, jusqu’à 6000 av. J.-C. Ces territoires s’organisent le long des cours d’eau, 358

LA NOTION DE FRONTIÈRE DANS LE PROTONÉOLITHIQUE ET LE NÉOLITHIQUE DU PROCHE-ORIENT

les zones frontalières se trouvent dans les vides entre deux bassins (Balikh et Khabour, Tigre et Grand Zab). En schématisant peut être outrancièrement, on peut poser l’hypothèse que les villages de sédentaires se trouvaient dans les « couloirs » formés par les vallées de ces cours

d’eau, les zones apparemment « vides » étant occupées saisonnièrement par des campements temporaires. Ce sont précisément ces espaces intermédiaires, mais, pas n’importe lesquels, qui pourraient donc à la fois avoir joué le rôle de frontières et de zones de contacts.

Glossaire BAI (Big Arrowheads Industries)

qui permettent de distinguer la céramique de la région Syrie du Nord-Cilicie de celle de Mésopotamie septentrionale sont l’absence de carène et surtout de forme concave, la présence de cols, de moyens de préhension et de décors imprimés.

Cette appellation nouvelle englobe un ensemble d’industries lithiques apparaissant à partir de 8500 av. J.-C. dans les hautes et moyennes vallées du Tigre et de l’Euphrate et gagnant progressivement vers 7500 la Djézireh et le nord de la plaine mésopotamienne (Sawwan). Caractéristiques principales : production de grandes lames à partir de nucléus uni-/ou bipolaires préformés, burins abondants, grandes pointes de flèches de types Amuq et Byblos, éléments de faucille à troncature. On distingue dans la région considérée quatre faciès reflétant la diversité des industries génériques : faciès du nord-ouest, où persistent des éléments trialétiens, faciès du Taurus à partir des industries de Çayönü base, faciès de l’Euphrate qui dérive du Mureybétien et faciès irakien provenant du Nemrikien. L’évolution de ce complexe d’industries s’achève vers 6500 av. J.-C. avec l’apparition de pointes de flèches de petite taille et des premiers ensembles céramiques.

Groupe proto-Hassuna (fig. 4) Désigné aussi sous le nom de groupe de Mésopotamie septentrionale, cet ensemble céramique possède les caractéristiques suivantes : une série à inclusions végétales de couleur claire, et également, sur la plupart des sites, une série sans inclusions végétales, elle aussi de couleur claire, qui peut être très réduite en quantité ; des surfaces lissées, polies et, parfois, engobées rouge ; des formes très souvent carénées avec notamment des formes fermées à carène, concaves au-dessous de la carène et concaves ou convexes au dessus (double-ogee) ; des cols rares ou absents, surtout au début de la période ; des fonds plats, éventuellement munis de pieds ; des moyens de préhension absents ; des décors plastiques, à motifs figuratifs entre autres, ou peints de motifs géométriques très simples. Les éléments qui distinguent nettement la céramique de Mésopotamie septentrionale de celle du Zagros sont les motifs peints, qui ne comprennent pas de décors couvrants, et la présence de décors plastiques.

Groupe pré-Halaf (fig. 5) Désigné aussi sous le nom de groupe de Syrie du Nord-Cilicie, cet ensemble céramique présente les caractéristiques générales suivantes : des formes convexes, des cols, des fonds plats ou convexes, des moyens de préhension, en particulier des tenons, des décors imprimés et éventuellement peints. Cette région peut cependant être divisée en plusieurs zones par certains caractères techniques. La zone qui s’étend de la côte méditerranéenne à l’Euphrate se distingue de la zone orientale située entre l’Euphrate et le Balikh, par une série sans inclusions végétales, de couleur foncée, souvent polie, beaucoup plus importante en proportion que la série claire à inclusions végétales, qui existe également sur la plupart des sites. C’est la série claire qui constitue l’essentiel du matériel dans la zone orientale. Les proportions de décors imprimés et de décors peints pourraient être liées aux proportions de céramique foncée et de céramique claire. Les éléments

Groupe du Zagros (fig. 4) La définition de cet ensemble céramique est la suivante : céramiques à inclusions végétales et de couleur claire, dont la surface peut être lissée, polie ou engobée rouge. Les formes sont fréquemment concaves et carénées, sans col, à fond convexe ou plat. Les moyens de préhension sont peu courants et se limitent à des tenons. Les décors sont peints, essentiellement de motifs couvrants disposés en diagonale ou de motifs géométriques. On peut distinguer deux zones dans cette région, celle du Zagros proprement dit et celle du Khuzistan.

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Khiamien

diffère par la disparition des géométriques, l’apparition de pointes d’Hélouan et de pointes à base concave sans encoches. Ce dernier type est présent au même moment dans les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate, dans un contexte différent dont l’origine est encore mal connue (Çayönü, Nevalı Cori). Ces deux faciès évoluent séparément vers une phase ancienne du complexe à grandes pointes de flèches (BAI).

Ensemble d’industries lithiques présentes entre 10 000 et 9500 av. J.-C., sous la forme, dans le Levant nord, de deux faciès différents : dans la Djézireh, le Qermezien, de tradition zarzienne, est caractérisé par des géométriques (triangles) et les pointes d’El Khiam. Sur le Moyen Euphrate, l’industrie du Mureybet II, de tradition natoufienne, est caractérisée par les derniers géométriques (segments), les herminettes, les pointes pédonculées et les pointes d’El Khiam. Le Qermézien évolue vers un Nemrikien local, tandis que l’industrie de Mureybet II se transforme en un Mureybétien.

Nemrikien (fig. 3) Industrie lithique de tradition zarzienne présente entre 10 200 et 6900-6400 av. J.-C. dans la Djézireh, qui diffère du Mléfatien par l’existence des pointes de Nemrik et de quelques pics. Elle donne naissance au faciès irakien du complexe à grandes pointes de flèches (BAI).

Mléfatien (fig. 3) Industrie lithique de tradition zarzienne présente entre 10 000 et 5500 av. J.-C. dans le Zagros et la plaine mésopotamienne. Caractéristiques principales : nucléus coniques exploités par pression, lamelles étroites, éclats denticulés, lamelles/pointes à dos. Ces derniers éléments sont absents dans le post-mléfatien.

Trialétien (fig. 3) Ensemble d’industries lithiques d’origine caucasienne présentes dans les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate depuis au moins 9200 av. J.-C. Caractéristiques principales : grands géométriques (triangles, trapèzes), grandes lamelles/pointes à dos. Le trialétien est ensuite assimilé par le complexe des industries à grandes pointes de flèches (BAI).

Mureybétien (fig. 3) Industrie lithique issue du Khiamien local sur le Moyen Euphrate entre 9500 et 9000 av. J.-C. et qui en

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Mureybet

Göbekli

Demirköy lik Ba

Bouqras

Bir Jili Balagha

T re ig

Euph rat e

Umm Dabaghiah

Aarbid

Kashkashok

Hirbet Selim

Çayönü

Hallan Çemi

Haji Firuz

Lac Urmia

Ginnig Ginnig Magzalia Nemrik Telul-eth-Thalathat Qermez Dere

ar

Mer Méditerranée

362 0

Oueili

Guran

100

Tigre

200 km

Ali Kosh

Choga Sefid

Choga Mami

Tamerkhan

Fig. 1 - Répartition des traditions lithiques protonéolithiques et néolithiques dans le nord et l’est du Proche-Orient (9800-6000 av. J.-C.).

Sawwan

Jarmo

Rihan III

Palegawra

it et

b Za Karim Shahir

Zawi Chemi Gird Chai Shimshara M'lefaat

ab

dZ

an

Gr

Wadi Thar t h

Mléfatien et post-Mléfatien Nemrikien et post-Nemrikien (faciès iraquien BAI) Éléments nemrikiens isolés Khiamien et Mureybétien Éléments khiamiens isolés Trialétien Éléments trialétiens isolés

Qaramel

Jerf el Ahmar Cheikh Hassan

Nevalı Çori

Amberköy

Khabur

Çafer

Lac Van

P

Boy Tepe

Golfe Cartographie OB, MOM 2002

Tula'i

Qala Kamand bagh Qazemi Abdul Hossein

Sarab Asiab Genil Ganj Dareh Seh Gabi

Mer Caspienne

N

O. AURENCHE, S. KOZLOWSKI, M. LE MIÈRE

Mersin

Laboueh

Halula

Euph rat e

Umm Dabaghiah

Yarim

Ginnig

it et

Hassuna

Thalathat

ab

dZ

an

Gr

ar

363

b Za

0

Guran

Sarab

100

Tigre

200 km

Ali Kosh

Choga Sefid

Hajji Firuz

Tamerkhan

Jarmo

Lac Urmia

Golfe

Mer Caspienne

N

Cartographie OB, MOM 2002

Tula'i

Fig. 2 - Répartition des groupes céramiques dans le nord et l’est du Proche-Orient (6900-6000 av. J.-C.).

Sinn

Kül

Sotto

Khazna

Raheke

Khaneke

Kashkashok

Bouqras

Abu Hureyra

Mounbateh

Kosak

Akarçay Seker Dja'de al-Aheimar Sabi Abyad

T

Wadi Thar t h

groupe du Zagros groupe Proto-Hassuna groupe Pré-Halaf

Ramad

Mer Méditerranée

Byblos

Tabbat al Hammam

Aray Kerkh Ras Shamra

Judaidah Dhahab

Dolmuz

Teleilat-Mezra

Eu ph rat e

lik Ba Khabur

re ig

P

Lac Van

LA NOTION DE FRONTIÈRE DANS LE PROTONÉOLITHIQUE ET LE NÉOLITHIQUE DU PROCHE-ORIENT

O. AURENCHE, S. KOZLOWSKI, M. LE MIÈRE

Mléfatien

Nemrikien

Trialétien

Mureybétien

0

3 cm

Fig. 3 - Éléments caractéristiques des industries lithiques.

364

LA NOTION DE FRONTIÈRE DANS LE PROTONÉOLITHIQUE ET LE NÉOLITHIQUE DU PROCHE-ORIENT

1

2

3 4

6

5

8

9

7

11

10

Fig. 4 - Éléments caractéristiques des groupes céramiques (1). n° 1-6 : groupe du Zagros ; n° 7-11 : groupe proto-Hassuna (groupe de Mésopotamie septentrionale). D’après Adams 1983 (n° 1, 4) ; Mortensen 1963 (n° 2) ; Mellaart 1975 (n° 3) ; Hole 1977 (n° 5-6) ; Bader 1989 (n° 7) ; Kirkbride 1972 (n° 8) ; Kirkbride 1973 (n° 9) ; Le Mière 1986 (n° 10-11) – échelles diverses.

365

O. AURENCHE, S. KOZLOWSKI, M. LE MIÈRE

2

3

1

5

4

8

7 6

10

9

Fig. 5 - Éléments caractéristiques des groupes céramiques (2). n° 1-10 : groupe pré-Halaf (groupe de Syrie du Nord-Cilicie). D’après Tsuneki and Miyake 1996 (n° 1-2) ; Braidwood and Braidwood 1960 (n° 3) ; Faura et Le Mière 1999 (n° 4-5), Le Mière 2001 (n° 6-9), Le Mière and Nieuwenhuyse 1996 (n° 10) – échelles diverses.

366

A TALE OF TWO TELLS COMPARING NEOLITHIC LIFESTYLES AT TELL SABI ABYAD II AND TELL SABI ABYAD I, NORTHERN SYRIA Marc VERHOEVEN1 ABSTRACT Two extensively excavated Neolithic villages located on the neighbouring tells of Sabi Abyad II and Sabi Abyad I in the Balikh valley in northern Syria, dating to the Late Pre-Pottery Neolithic B and the Early Halaf respectively, are compared with regard to architecture, small finds, flint and obsidian artefacts, animal bones and plant remains. In the synthesis, evidence for pastoral nomadism, ritual, and the changing role of symbolic systems is discussed. RÉSUMÉ Deux villages néolithiques situés sur les tells voisins de Sabi Abyad II et Sabi Abyad I, dans la vallée du Balikh en Syrie du Nord, ont fait l’objet de fouilles extensives. Les deux villages, datant respectivement du PPNB récent et de la culture Halaf ancienne, sont comparés du point de vue de leur architecture, des petits objets, des outils en silex et obsidienne, des restes d’animaux et de plantes. Dans la synthèse les preuves d’un nomadisme pastoral, le rituel, et l’évolution des systèmes symboliques seront discutés.

INTRODUCTION Lorraine Copeland, as a member of the 1978 French-British survey directed by Paul Sanlaville, was one of the first archaeologists to acknowledge the importance in prehistory of the Balikh valley in northern Syria (Copeland, 1979; 1982). Since 1989, she has been investigating the flint and obsidian artefacts from the Neolithic sites Tell Sabi Abyad I and Tell Sabi Abyad II in the Balikh valley (Copeland, 1989; 1996; 2000; in prep.; Copeland and Akkermans, 1994; Copeland and Verhoeven, 1996). Working on the architecture and stratigraphy of these sites, I have been providing her with information concerning stratigraphy and spatial distribution of the lithic material she has analysed. In turn, Lorraine provided me with valuable information concerning the typo-chronology of the flint and obsidian artefacts (Verhoeven, 1999a; 1999b). Our co-operation has been productive and enjoyable and it is a pleasure to present a contribution to this volume in honour of this dedicated colleague.

1.

Not surprisingly, I shall be concerned with tells Sabi Abyad II and I in this contribution. The objective is to present a comparison of the “lifestyles” of Neolithic communities at both tells. Lifestyle is defined as the way of life of communities; it refers to shared practices, norms and values, including subsistence, the nature and range of activities, the manufacture and use of material culture, social organization, ritual, symbolism, etc. I have used this term because it enables one to deal with various aspects which are relevant in a comparative analysis of prehistoric communities. Tell Sabi Abyad II and Tell Sabi Abyad I are part of a cluster of four prehistoric mounds (Tells Sabi Abyad I to IV), dating from the eighth to the sixth millennium BC. The mounds are located in a linear north-south pattern at short distances from each other, probably near an ancient course of the Nahr et-Turkman, a branch of the Balikh river. Both Sabi Abyad II and I are being extensively excavated (Akkermans, 1996; Verhoeven and Akkermans, 2000).

Leiden University, Faculty of Archaeology, P.O. Box 9515, NL 2300 RA Leiden, The Netherlands, [email protected]

M. VERHOEVEN

84-105). At the two sites level 3 has been excavated over an extensive area: 875 m2 at Sabi Abyad I, and 540 m2 at Sabi Abyad II. Both at Sabi Abyad I and II, level 3 seems to have been gradually abandoned. Thus both levels at these sites seem to be representative and comparable units of analysis. The comparison of lifestyles at the settlements of both sites will be based upon: (1) architecture; (2) small finds; (3) flint and obsidian artefacts; (4) animal bones; (5) plant remains. The architecture and the small finds from Sabi Abyad I and Sabi Abyad II have been studied in their entirety. However, only selections of the flint and obsidian artefacts, animal bones and plant remains of level 3 at both sites have been studied so far. Moreover, in the case of Sabi Abyad II, in these analyses the level 3 material has been lumped with that of level 2, since both levels represent the upper PPNB phase 1 of the tell, and subdivision would have reduced the sample size too much. Of necessity, then, the comparison of these categories is more general than that of architecture and small finds. In the analysis the finds from sublevels 3C, 3B and 3A are taken together; the purpose is not to present a detailed spatial analysis (see Verhoeven, 1999a), but to give a general indication of the lifestyles in two different Neolithic villages. The paper consists of three parts. First, level 3 at both sites will be briefly introduced. Second, the levels will be compared in order to delineate differences and similarities. Third, in the conclusion an interpretation of the lifestyles at both tells is presented.

Sabi Abyad II is a small, low, oval mound which measures approximately 123 x 76 m at its base and which rises about 4.5 m above the surface of the surrounding fields. Occupation at the tell has been dated to between ca. 7550 and 6850 BC, which means that it is a Late PrePottery Neolithic B (PPNB) settlement.2 Eight main levels of occupation have been uncovered. On the basis of analysis of flint and obsidian artefacts and animal bones, the PPNB levels could be grouped in three phases; from early to late these are: phase 3 (levels 8-7), phase 2 (levels 6-4) and phase 1 (levels 3-2). The topmost level 1 is part of the Early Pottery Neolithic. Sabi Abyad I, about 100 m southwest of Sabi Abyad II, measures about 4 ha at its base, and its height varies between 5 and 10 m above modern field level. Eleven occupation levels have been recognized, dated to between ca. 6450-5750 BC. Levels 11-7 represent the initial stage of the Pottery Neolithic. The “transitional” levels 6-4 are part of the more developed stage of the Pottery Neolithic. The topmost levels 3-1 represent the Early Halaf culture. Apart from Neolithic remains, Sabi Abyad I produced evidence of late thirteenth to early twelfth century BC, Middle Assyrian occupation (Akkermans et al., 1993). Here I shall compare Late PPNB level 3 at Sabi Abyad II with Early Halaf level 3 at Sabi Abyad I. These levels are dated to ca. 6800 BC and 5900 BC respectively. At both sites level 3 consisted of three closely related building phases, and has therefore been subdivided into levels 3C, 3B and 3A (Verhoeven, 2000b; 2000c: 20-45; Verhoeven and Kranendonk, 1996:

THE LEVEL 3 VILLAGES At Sabi Abyad II, a total of thirteen rectangular buildings mainly consisting of small rooms make up level 3 (fig. 1). The buildings are oriented NNW-SSE in levels 3C and 3A but N-S in level 3B. A characteristic is the irregular appearance of most of the buildings. The buildings are closely spaced, with only small open areas or courtyards in between. The pisé walls were generally 30 to 35 cm wide. All buildings were constructed directly on the earth. Mud or lime plaster on the walls was observed in a few instances only. In general the doorways are marked by small buttresses. Occasionally buttresses were also found on the corners of walls or along the wall façades. Some doorways had simple clay thresholds.

2.

Although the walls of the various buildings were preserved to a height of about 50 cm, many (small) rooms gave no evidence of doorways. Most likely these chambers were accessible from an opening high up in the wall or, more likely, from the roof. Household structures were sparse. There was a cluster of ovens in building IX, but apart from an oven in buildings I and VIII, the other building lacked ovens and hearths. The only other interior architectural features were low mud benches in buildings III, IV, V and XI. The main architectural features outside buildings were the large platform A in the north of the village and the long and narrow platform O west of building V.

All dates mentioned are calibrated.

368

A TALE OF TWO TELLS

At Sabi Abyad I, the earliest level 3C is represented by an impressive stone wall. In level 3B times this wall was incorporated into the large, multi-roomed building I. This building is associated with a series of circular structures (tholoi) and other features (fig. 2). Level 3A starts with the construction of the small rectangular building IV south of the main building I (the latter structure remaining in use) (fig. 3). Akkermans (1993: 57) has suggested that the level 3C stone wall served as a kind of retaining wall supporting a terrace on the top and along the northern slope of the tell. In level 3B times, this wall was incorporated into the large, rectangular and multiroomed building I. Building I is oriented NWW-SEE. The extensive structure consists of a large western wing measuring about 16 x 10 m, which is separated from an elongated eastern wing measuring 16 x 3 m by a small court. The building

has 22 small rooms. The mud-brick walls, each about 50-60 cm thick, are, like the walls of the other buildings, built of pisé. Most walls seem to have been constructed directly on the tell surface. The building’s exterior façade was supported by a series of large buttresses at wall junctions. The buttresses actually stood upon a stone foundation which ran along the proper façade of the building. In some rooms no passages at floor level were found; probably these rooms were accessible from a somewhat higher elevation or from an upper storey. Surrounding building I are the much smaller rectangular buildings III, IV and V, and a series of circular buildings, or tholoi. Apart from oven AF in room 2 of building I and a hearth in tholos O, no architectural features were found. The buildings are surrounded by a large number of pits of different shapes and dimensions.

A CONFRONTATION Architecture At first sight, the level 3 architecture at Sabi Abyad II and I is different: —at Sabi Abyad II there are various closely attached rectangular buildings, and tholoi are lacking. At Sabi Abyad I there is one large and central building, surrounded by open space and smaller round and rectangular buildings; —at Sabi Abyad II the architecture is rather irregular. At Sabi Abyad I the architecture is regular and “planned”; —at Sabi Abyad II there is (as yet) no evidence for second storeys. At Sabi Abyad I building I seems to have had two storeys; —at Sabi Abyad II ovens are not uncommon. At Sabi Abyad I ovens are almost absent;3 —at Sabi Abyad II pits are scarce. At Sabi Abyad I a large number of different pits were found. Let us place these differences in perspective by reconstructing activities and the function of spaces. At Sabi Abyad II there was no central building, but like building I of Sabi Abyad I, storage and activity areas seem to have been combined in most buildings, assuming that at least some of the larger rooms were used for living, while many of the smaller rooms served for storage. Stored material probably consisted of (1) bulk products

3.

However, features BY, BZ, CA and CC in square P13 (fig. 2) were most likely used as fireplaces (Verhoeven and Kranendonk, 1996: 98-99).

(e.g. grain); (2) food (liquids as well as dry products) in stone vessels, white ware containers, and baskets; (3) domestic implements. The space for domestic activities in most of the buildings was very limited, suggesting that many activities (and perhaps sleeping) took place outdoors. The series of circular ovens or tannurs in the central courtyard of building IX suggest that breadmaking was a major (communal?) activity here. Maybe the other buildings were each related to a family. The nature of the artefacts, the range of activities these suggest, the animal bones and the plant remains seem to indicate that Sabi Abyad II was used on a year-round basis, but it need not have been continuously occupied. The same may hold for Sabi Abyad I. At Sabi Abyad I, the small rooms of the large and central building I were most likely used for storage. As has been argued for Sabi Abyad II, stored material probably consisted of bulk products, food in containers (ceramic vessels and baskets) and domestic implements. The discovery of a number of possible tokens in room 11 (Akkermans, 1993: 81) may indicate that this room acted as a kind of “archive”, used for storing objects related to administration.4 The western rooms 1 and 2 were domestic areas. The oven in room 2 indicates food preparation. Living quarters may have been situated in the supposed second storey. The other buildings, round as well as rectangular, probably mainly functioned as storage

4.

369

In the earlier level 6 at Sabi Abyad I at least two such archives, where sealings and tokens were found in large numbers, have been identified (Akkermans and Duistermaat, 1997).

M. VERHOEVEN

spaces, but at least one tholos (O) seems to have served as a living unit, judging from the presence of a hearth (Verhoeven, 1999a: 217-220). The other tholoi were probably used as granaries (Akkermans, 1989a: 66). The many pits around the various buildings seem to indicate quite intensive activities in the open areas. Interestingly, at both Sabi Abyad I and Sabi Abyad II there were relatively large raised and probably open spaces surrounded by large hewn gypsum and limestone blocks, i.e. the terrace north of building I, and platform A. The functions of these spaces remains enigmatic, but it may be suggested that they served a public and/or ritual purpose (Akkermans, 1993: 56-57; Akkermans and Verhoeven, 2000b: 175).

As appears from t a b l e 1, there are marked differences between the small find assemblages of Sabi Abyad I and II. Let us start with the evidence for subsistence activities. At Sabi Abyad II stone vessels, white ware, baskets, and most likely wooden containers played a role similar to the pottery of Sabi Abyad I, as they must have been used for the storage, preparation and consumption of food. However, it should be kept in mind that the level 3, Early Halaf, pottery from Sabi Abyad I was very heavily painted with geometric motifs (Le Mière and Nieuwenhuyse, 1996) (fig. 4). In other words: pottery was not only used for storage and the like, but it was also a major means of symbolic communication. At Sabi Abyad II this kind of symbolism seems to have been largely absent (see below). The grinding of grain, as attested by the grinding slabs (all fragments), seems to have been more or less equally important at both settlements. The grinding of other foodstuffs (e.g. herbs) and of pigments, however, was presumably of a quite different nature, given the (remarkable) absence of pestles and the much larger number of grinders at Sabi Abyad II.

Small finds In table 1 the small finds of level 3 of Sabi Abyad I (Collet, 1996; Collet and Spoor, 1996; Spoor and Collet, 1996) and Sabi Abyad II (Verhoeven, 2000d) are listed. In table 2 an assessment of the functions of the various artefacts as listed in table 1 is presented.5

Object Stone Grinding slab Grinder Pestle Hammer-stone Rubbing/polishing stone Celt Palette Platform Weight Scraper Bead Stone vessel Anthropomorphic figurine Clay Anthropomorphic figurine Zoomorphic figurine Token Labret Pierced disk Spindle whorl Sealing Sling missile Bone Awl Spatula Other White ware Bitumen basket coating

Table 1—Level 3 small finds at Sabi Abyad II and I. * = sling missiles excluded. Sources: Collet 1996; Collet and Spoor 1996; Spoor and Collet 1996; Verhoeven 2000d.

5.

The assessments in table 2 are taken from an earlier study about the function of Neolithic artefacts, based upon analysis of archaeological, ethnoarchaeological, historical and ethnographical literature (Verhoeven, 1999a: 67-105, 233-258).

Total Total without sling missiles

. 370

Sabi Abyad II

Sabi Abyad I

N

%

N

%*

17 21 0 17 23 4 5 2 1 1 5 51 1

9 11 0 9 12 2 3 1 0.5 0.5 3 26 0.5

14 8 9 0 7 0 0 0 0 0 2 7 0

7 4 5 0 4 0 0 0 0 0 1 4 0

0 11 9 1 0 0 0 0

0 6 5 0.5 0 0 0 0

3 1 108 1 6 5 4 1458

2 0.5 57 0.5 3 3 2 -

17 0

9 0

10 4

5 2

3 4

2 2

1 0

0.5 0

193

100

1648

-

-

-

190

100

A TALE OF TWO TELLS

Object

Activity

Grinding slab Grinder Pestle Hammer-stone Rubbing/polishing stone

Celt Palette Platform Weight Scraper

Bead Stone vessel

Anthropomorphic figurine Zoomorphic figurine Token Labret Pierced disk Spindle whorl Sealing Sling missile Awl Spatula White ware Bitumen basket coating

food preparation: grinding food preparation: grinding production of pigments food preparation: grinding production of pigments food preparation: grinding? production of stone artefacts Production of stone, bone and clay artefacts skin-processing wood-working production of pigment production of stone, bone and clay artefacts production of textiles? fishing? production of stone, bone and clay artefacts skin-processing display food preparation: deposition, sundrying, fermenting, grinding production of pigments? ritual toy? ritual toy? counting display spinning spinning record-keeping hunting, combat production of textiles, basketry skin-processing production of textiles, basketry skin-processing food preparation food storage food preparation food storage

Activity Category subsistence subsistence manufacture subsistence manufacture subsistence? manufacture manufacture/maintenance

manufacture/maintenance manufacture manufacture/maintenance manufacture? subsistence? manufacture/maintenance

social life subsistence manufacture? social life social life administration social life manufacture manufacture administration subsistence/social life manufacture/maintenance manufacture/maintenance subsistence subsistence

Table 2—Function of small finds. Source: Verhoeven 1999.

With regard to manufacture/maintenance activities the absence of pierced disks and spindle whorls at Sabi Abyad II may indicate that the manufacture of clothing (and perhaps tents) was of a different nature at both sites. Sheep and goats were domesticated at Sabi Abyad II, and it is likely that their hair was used. It could be that spindle whorls were made of perishable material like wood or unbaked clay, and that they have simply not been preserved. Furthermore, it should be mentioned that whorls are convenient but not indispensable for creating the yarn. Sheep and goat’s hair can also have been made into felt. Alternatively, clothing was perhaps made of flax, which was processed in abundance in level 5 at Sabi Abyad II, and leather must also have been used. In fact, the high proportion of possible skin-working implements (rubbing/polishing stones, awls and spatulas) may indicate that skin-working was more developed at

Sabi Abyad II than at Sabi Abyad I. The palettes at Sabi Abyad II, absent at Sabi Abyad I, may indicate that walls, clothing, or people themselves were decorated with painted motifs. The apparent absence of hammerstones at Sabi Abyad I perhaps reflects the diminishing importance of flint-knapping. In this respect, the large number of sling missiles at Sabi Abyad I, and their absence at Sabi Abyad II, may indicate a change of hunting/combat strategy: tanged arrowheads, found in abundance at Sabi Abyad II, were almost absent at Sabi Abyad I (cf. table 3). The sealings and much larger number of tokens at Sabi Abyad I seem to indicate that administrative practices were more important on this site. Finally, the higher number of figurines at Sabi Abyad II may indicate that they were more central to ritual life than at Sabi Abyad I.

371

M. VERHOEVEN

Artefacts

Sabi Abyad II

Sabi Abyad I

N

%

N

%

Flint tools Tanged arrowhead Pressure-flaked piece Lustred sickle element Shape-defined sickle element Truncated piece Scraper Burin Borer Notch or Denticulate Composite Splintered piece Fine retouch Abrupt retouch Sub-total

26 0 66 28 2 19 2 3 5 1 0 11 16 179

4 0 10 4 0.5 3 0.5 0.5 1 0.5 0 1.5 2.5 27

2 2 13 11 4 22 2 4 11 3 2 7 4 87

0.5 0.5 2 1.5 0.5 3 0.5 0.5 1.5 0.5 0.5 1 0.5 11.5

Flint debitage By-product Core Flake Blade/Bladelet Flake or blade fragment Debris Sub-total

7 3 19 42 31 4 106

1 0.5 3 6.5 5 0.5 16

30 18 263 35 131 11 488

4 2.5 35.5 4.5 17.5 1.5 65.5

Obsidian tools Polished or ground piece Transverse arrowhead Truncated piece Scraper Borer Notch, Denticulate Splintered piece Fine retouch Abrupt retouch Corner-thinned blade Core for side-blow blade flake Side-blow blade flake Sub-total

0 0 2 1 2 2 2 39 16 47 0 0 111

0 0 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 6 2.5 7 0 0 17

1 1 1 0 1 7 0 11 1 3 1 4 31

0.5 0.5 0.5 0 0.5 1 0.5 1.5 0.5 0.5 0.5 0.5 4

Obsidian debitage Core By-product Flake Blade Bladelet Fragment Sub-total

0 2 3 203 42 10 260

0 0.5 0.5 31 6.5 1.5 39.5

3 1 14 80 24 14 136

0.5 0.5 2 11 3 2 18

656

100

742

100

Total

Table 3—Flint and obsidian artefacts at Sabi Abyad II (phase 1: levels 3-2) and I (levels 3-1). Percentages rounded off. Sources: Copeland 1996; 2000.

Flint and obsidian artefacts

material from level 3 at both sites has been lumped withlevels 2 and 1 in the case of Sabi Abyad I, and with level 2 in the case of Sabi Abyad II. Currently, a usewear analysis of selections of flint and obsidian artefacts of Sabi Abyad II and I is being carried out (Astruc, in prep.). Preliminary results seem to indicate that clear form-function correlations (see Verhoeven, 1999b) are

In table 3, which has been based on Copeland’s formal classifications (Copeland 1996, table 4.5; Copeland 2000, table 3.3), the flint and obsidian artefacts from Sabi Abyad I and II are listed.6 As indicated above, the comparison is quite rough, since the

6.

See Copeland 1996 for definitions of the various artefact types.

372

A TALE OF TWO TELLS

rare. Consequently, generalizations concerning the function of flint and obsidian artefacts may be quite unreliable, and will not be attempted here. Nevertheless, a comparison seems worthwhile, and indeed some interesting patterns appear. With regard to the tools, at first sight the subtotals in table 3 seem to indicate significant differences. However, these differences are related to a few tool types only. In the case of flint, these are arrowheads, pieces with abrupt retouch, and especially sickle elements. As argued above, the difference in proportions of arrowheads probably indicates different hunting strategies (from arrowhead to sling missiles). The much higher proportion of sickle elements at Sabi Abyad II perhaps suggests that sickle elements were used not only for harvesting grain, but also for other plants, such as flax, which was found in abundance in level 5 at Sabi Abyad II. In the case of obsidian (imported from Anatolia), pieces with fine and abrupt retouch and so-called corner-thinned blades seem to account for the difference in tool percentages. Most likely this indicates somewhat different functional ranges with regard to obsidian tools. At Sabi Abyad I there are less flint tools than at Sabi Abyad II, but there is much more flint debitage at Sabi Abyad I. This strongly suggests that flint-knapping was a regular activity at Sabi Abyad I. At Sabi Abyad II flint-knapping activities seem to have been much less regular (e.g. 3 vs. 18 cores: table 3). The three obsidian cores at Sabi Abyad I and the obsidian debitage indicate that occasionally obsidian was knapped here. At Sabi Abyad II, however, obsidian cores have not been recovered from any of the levels. It therefore seems that not cores but implements of obsidian arrived at the tell. In fact, this is corroborated by the discovery (in level 8) of a bundle of large obsidian blades tightly fitted together (indicating that a bag had surrounded the bundle) and struck from the same core, recovered from the fill of a room in level 8 (Copeland, 2000: 63). Most probably, then, obsidian arrived as pre-struck cores, or alternatively as finished tools. The obsidian debitage at Sabi Abyad II (mostly blades and bladelets) thus seems to represent (snapped) imported blanks for producing tools.

Animal bones The animal remains from Sabi Abyad II, phase 1, predominantly consist of domesticated sheep and goat.

Cattle seem to have been in the process of domestication, pigs were probably domesticated. Hunting was of minor importance, the gazelle being the main species taken from the wild (van Wijngaarden-Bakker and Maliepaard, 2000). At Sabi Abyad I sheep, goats, cattle and pigs were domesticated, and hunting was even less important than at Sabi Abyad II (Cavallo, 2000). For the Early Halaf period at Sabi Abyad I, Cavallo (2000: 65, fig. 6.10) has found osteological evidence for selective culling of ovicaprids, a possible indication of seasonal pastoral movements or mobile pastoralism. Obviously, at both sites animals were used as sources of meat, milk, blood, hides, hair and bones for tools. The cattle at Sabi Abyad I may have been used for traction as well.

Plant remains The plant remains from Sabi Abyad II are represented by cultivated cereals (einkorn wheat, emmer wheat, bread wheat and two-rowed hulled barley), lentil and, in level 5 especially, flax. Apart from these taxa, different weeds have been recorded (van Zeist and de Roller, 2000). At Sabi Abyad I wheat, barley, various pulse crops and also some flax has been attested. The wild plant record was not particularly rich (van Zeist and Waterbolk-van Rooijen, 1996). The lustred sickle elements at Sabi Abyad II and Sabi Abyad I were probably used for harvesting grain. As has been argued above, perhaps at Sabi Abyad II they were also used for reaping flax. Traces of bitumen were found on many of the sickle-elements from Sabi Abyad II. Copeland has suggested that the oblique position of the adhesive in relation to the position of the lustre indicates that “... the elements were inserted into a curved haft, with the lustred end protruding at an angle (...) forming a curved, saw-toothed cutting edge” (Copeland and Verhoeven, 1996: 329-330). Obviously grain, pulses and various wild species were important sources of food, but plants were also used for a variety of other puropses. Of the marsh plant taxa sea clubrush, sedge and spike-rush, recorded at both Sabi I and II, van Zeist and de Roller (2000: 142) have remarked that sedge and sea clubrush could have been used as litter for bedding, and also for matting and basket-making. Furthermore, wood must have been used for construction purposes (architecture, doors, furniture, vessels, etc.) and for fuel.

373

M. VERHOEVEN

CONCLUSIONS In this contribution I have attempted to sketch a picture of the lifestyles of two Neolithic villages at Tell Sabi Abyad II and Tell Sabi Abyad I, geographically close, but separated in time by about 900 years, or an estimated 30 to 36 generations.7 Both villages housed small farming communities. Of course, the absence of pottery at Sabi Abyad II presents the main and obvious difference, as well as the absence of monumental architecture, such as building I at Sabi Abyad I, and tholoi at Sabi Abyad II. What links both sites is a large amount of storage space, and the presence of carefully constructed and probably open areas (a terrace and a platform). Other less obvious similarities will be discussed below in more detail, but let us first look at the differences. The range of activities indicates some marked differences, which have been listed in table 4. On the whole, the differences with regard to manufacturing/ maintenance seem to indicate technological developments rather than the presence or absence of certain activities.8 Grinding of food and materials, manufacture of clothes, leatherworking, painting, hunting, etc. must each have been executed at or near Sabi Abyad II and I, but apparently in a somewhat different manner. The use of pottery, pierced disks, spindle whorls and sling missiles at Sabi Abyad I are most likely to be regarded as innovations of a life-style that was already present in the Late PPNB. Perhaps this also holds for the sealings and tokens (see below). The absence of obsidian cores at Sabi Abyad II and their presence at Sabi Abyad I (albeit in limited numbers) may point to a different organization of the acquisition of obsidian, indicating somewhat distinct economic and social networks. With regard to subsistence, Sabi Abyad II clearly presents a site at which cattle and pigs were in the process of domestication. As at Sabi Abyad I, cereals, pulse crops, flax, sheep and goats were domesticated at Sabi Abyad II. The other similarities regarding subsistence (pottery and pastoralism), administration and social life will now be discussed in more detail.

rectangular multi-roomed buildings as well as tholoi were present. On the basis of a spatial analysis of this settlement, it has been argued that the numerous small rooms in the rectangular buildings in the Burnt Village were mainly used for storage. Of the tholoi, the largest ones seem to have served as houses, the smaller tholoi were probably used for the storage of products of the inhabitants of these houses. Tholoi, then, have been regarded as household compounds (Verhoeven, 1999a). In their analysis of the use of clay sealings and tokens, Akkermans and Duistermaat (1997) have argued that the population related to the Burnt Village was not composed entirely of permanent residents, but had a considerable mobile or transhumant component which made use of the site for specific purposes at specific times. The storage in the rectangular buildings, then, was probably related to “nomads”. From this it can be concluded that there was a distinction in form, function and meaning of architecture: round buildings referring to a sedentary, domestic way of life, and rectangular buildings to a nomadic way of life. Perhaps the level 3 round and rectangular architecture at Sabi Abyad I can be explained in a similar vein; nomads may have played a significant role in the level 3 community. First, as indicated above, there is some osteological evidence from level 3 for the existence of mobile pastoralism; second, this would explain the large number of storage facilities, which seems to exceed storage for normal domestic requirements (Akkermans, 1993: 59-61; Verhoeven, 1999a: 218). In level 3 at Sabi Abyad I evidence for sealings and tokens is sparse, but this may be due to post-depositional processes; in level 6 the circumstances of preservation were extremely favourable because the settlement was destroyed in a fire (Verhoeven, 2000a). In the case of pastoral nomadism, it can be expected that the central building I played an important role in the distribution of goods that were stored for the nomads. At Sabi Abyad II, we have as yet no conclusive evidence for pastoral nomadism. However, as has been argued for levels 6 and 3 of Sabi Abyad I, the buildings at Sabi Abyad II may have functioned mainly as storehouses of social groups that were on the move with sheep and goats. This would explain the seemingly large amount of storage space and the undomestic character of the site: there are no obvious houses. There seem to be three alternatives with regard to the level 3 village of Sabi Abyad II:

As indicated, what is most striking about the level 3 architecture of Sabi Abyad I is the difference between round (tholoi) and rectangular buildings. In the earlier so-called Burnt Village of level 6 at Sabi Abyad I (dated at ca. 6000 BC) a similar dichotomy can be observed: 7.

Estimate based on an average life-span of 25 to 30 years.

8.

As indicated, however, use-wear analysis of flint and obsidian artefacts from Sabi Abyad I and II (Astruc, in prep.) will give a more complete view of activities.

374

A TALE OF TWO TELLS

—it was occupied year-round, but not related to pastoral nomadism; —it was occupied year-round, and related to pastoral nomadism;

—it was not occupied year-round, but used frequently, and related to pastoral nomadism.

Sabi Abyad II

Sabi Abyad I subsistence food storage, preparation and consumption in containers of food storage, preparation and consumption mainly in stone, basketry, white ware and wood (?) ceramic vessels and baskets cattle in process of domestication cattle domesticated pastoralism? some evidence for pastoralism besides for grain, sickle elements also used for flax? sickle elements used for grain manufacture/maintenance flint-knapping sparse regular flint-knapping probably no obsidian-knapping some obsidian-knapping different grinding techniques different spinning/cloth-making techniques different painting techniques different hunting techniques administration no sealings, just some tokens sealings and many tokens social life: ritual figurines regularly used minor role for figurines

Table 4—Differences in activities in levels 3 at Sabi Abyad II and I.

It should be kept in mind that the level 3 hamlet was small, and that the number of people living at or using the site was probably rather restricted. With regard to alternatives 2 and 3, it should be noted that a wellorganized administrative system marked by sealings and tokens seems to have been largely absent. This may indicate that the possible relations between nomads and sedentary groups were less formalized than at Sabi Abyad I. It is furthermore important to realize that the village was not only a place for conducting activities, storing products, etc. It was also a place where meetings, feasts and rituals could be held. For pastoral nomads the village may have been a focal point, a centre, for such economic and social activities. With regard to pottery, the symbolism seen on the Early Halaf vessels had no counterpart in the Late PPNB. As many researchers have made clear (e.g. Hodder, 1982; Tilley, 1999), material culture, apart from functional dimensions, also has important symbolic and social dimensions. Architecture, for instance, can actively guide behaviour by means of “clues”, which are of a symbolic rather than a functional nature, e.g. presence or absence of monumental features and decoration. For the present purposes I would like to distinguish between three kinds of symbolism: (1) hidden symbolism; (2) conventional symbolism; (3) dominant symbolism. Hidden symbolism refers to the non-obvious symbolic aspects of material culture. An example would

be the nature and location of doorways in buildings, which, largely unconsciously, can inform a person about expected behaviour. Conventional symbolism refers to “normal”, often domestic symbols. Examples are decoration on artefacts, flags, etc. Dominant symbols, however, are special in that they both focus and evocate in a more persistent manner than conventional symbols. Dominant symbols are especially used in rituals (Turner, 1969; and see Verhoeven, in press). Obvious examples of Late PPNB dominant symbolism in general are the “temples” at ‘Ain Ghazal in the Levant and Çayönü in south-east Anatolia, and there are many other examples of sometimes quite spectacular ritual symbolism, such as skull decoration and large anthropomorphic statues (Verhoeven, 2001). At Sabi Abyad II such extraordinary evidence for ritual practices is as yet absent. The only possible indications for such activities are an isolated, perhaps decapitated, human skull, human and animal figurines; and perhaps the large platform. A was a kind of plaza where (among other things) ritual congregations were held. Elsewhere (Verhoeven, 2002a) I have argued that within the PPNB in general there was a site hierarchy, represented by: (1) “normal”, domestic, sites where conspicuous ritual objects like ritual buildings or large statuary are absent; (2) central settlement sites where ritual buildings, large statuary, etc. were present; (3) special, non-domestic, ritual sites. Obviously, Sabi Abyad II is of the first type, where on the whole

375

M. VERHOEVEN

symbolism seems to have been of the hidden type. The symbolism on the Sabi Abyad I Early Halaf pottery, however, was conventional; it was widely distributed, and although very much present not really spectacular or dominant (fig. 4). It cannot be excluded that Late PPNB stone vessels were sometimes painted, but such decoration seems to have been much less popular (conventional) than in the Halaf period. On the basis of the above, I argue that a very important—or maybe the most important—difference between Sabi Abyad II and I, and between the Late PPNB and Halaf period in general, is the function and meaning of symbolic systems (Verhoeven, 2002b). I do not wish to go into the intriguing and important question of the meaning of Halaf pottery decoration, but very generally speaking, it was an unprecedented means of conventional symbolic communication. The dominant symbolism of the PPNB period in general was mainly tied up with special, ritual, behaviour, but in the Halaf period symbolism seems to have been “domesticated”, i . e . shared and used by most people in daily circumstances. It can be doubted as to whether the Halaf represented the “first widespread cultural horizon” in the Near East (LeBlanc and Watson, 1973), but, given the

extended distributions of typical PPNB artefacts such as tanged arrowheads, but it does seem to have represented the first widespread use of conventional symbolism. It is hoped that ongoing research into the Neolithic in Syria and surrounding areas, to which Copeland has contributed so much, will shed more light on the issues of pastoralism, symbolism and ritual, which seem to have held such importance in the lifestyles of Neolithic communities in the Near East. Acknowledgements This research was supported by the Council of Humanities, which is subsidized by the Netherlands Organization for Scientific Research (NWO). I am indebted to Peter M.M.G. Akkermans for his comments upon an earlier draft of this paper and to Corrie Bakels, Peter Kranendonk and Wim Kuijper for their information about flax and prehistoric weaving. Ans Bulles corrected the English text and Corine Hofman helped with the French summary. Pieter Collet and Mikko Kriek produced the maps, Peter M.M.G. Akkermans and Olivier Nieuwenhuyse made the drawings of the Halaf pottery.

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M. VERHOEVEN

2000b 2000c

2000d

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378

A TALE OF TWO TELLS

Fig. 1—Plan of the level 3 settlement at Sabi Abyad II. Apart from pit A in square G4 and pit I in square H5, all pits are level 2 features. Islamic burials are marked with a “B”. (Verhoeven 2000c, fig. 2.9).

379

Fig. 2—Plan of the level 3C-3B settlement at Sabi Abyad I. (Verhoeven and Kranendonk 1996, fig. 2.25).

M. VERHOEVEN

380

Fig. 3—Plan of the level 3A settlement at Sabi Abyad I. (Verhoeven and Kranendonk 1996, fig. 2.29).

A TALE OF TWO TELLS

381

M. VERHOEVEN

1 0

10 cm

2

3 0

10 cm

4 Fig. 4—Painted Early Halaf vessel from Sabi Abyad I. 1: Akkermans, 1989b: fig. IV.29; 2: Le Mière and Nieuwenhuyse, 1996: fig. 3.42.4; 3: Le Mière and Nieuwenhuyse, 1996: fig. 3.41.7; 4: Le Mière and Nieuwenhuyse, 1996: fig. 3.45.1). 382

SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA: TELL KOSAK SHAMALI (SYRIA) AND TELUL ETH-THALATHAT II (IRAQ) Yoshihiro NISHIAKI1 ABSTRACT This paper compares morphological and technological attributes of sickle elements from Tell Kosak Shamali and Telul eth-Thalathat II. Attributes concerning the hafting techniques were specifically chosen for comparison. The results showed that the two Ubaid to Late Chalcolithic communities in northern Mesopotamia shared a certain amount of technological knowledge in sickle manufacturing, indicating their affiliation to the broadly identical cultural entity. At the same time the analysis disclosed a number of dissimilarities as well. They were interpreted either as a result of cultural interaction over the large region, the processes of cultural diffusion, or cultural choices particular to the locally transmitted traditions. In conclusion it was emphasized that the variability of sickle manufacturing technologies mirrors the complex structure of the material culture of this period. RÉSUMÉ Dans cet article les caractères morphologiques et technologiques des éléments de faucille de Tell Kosak Shamali et de Telul eth-Thalathat sont comparés. Les caractères des techniques d’emmanchement ont été plus spécialement retenus. Les résultats montrent que les deux communautés, qui ont vécu de l’Obeid au Chalcolithique récent en Mésopotamie du Nord, ont en commun un certain combre de connaissances technologiques pour la fabrication des faucilles, ce qui indique leur appartenance à la même large entité culturelle. Dans le même temps l’analyse met en lumière un certain nombre de dissemblances, qui sont interprétées soit comme le résultat d’une interaction culturelle au sein de cette grande région, soit comme les effets de la diffusion culturelle, soit comme des choix culturels particuliers aux traditions locales. En conclusion on insiste sur le fait que la variabilité des technologies de la fabrication des faucilles reflète la structure complexe de la culture matérielle de cette période.

INTRODUCTION Sickle elements represent one of the major tool classes commonly encountered at Chalcolithic sites in northern Mesopotamia. Their manufacturing process consists of more complicated stages than that of other stone tools, mainly because of the accompanying rather elaborate hafting techniques. In many cases a single sickle was manufactured with several elements of blades that were hafted in succession to a handle made of organic materials. Not only the blank production and the retouch technologies of each element, but also the different ways of its hafting create a number of variations in the sickle-making process. As the variations quite likely relate to a cultural tradition or fashion in each society, as well as specific functional requirements,

1.

The University Museum, [email protected]

The

University of

their analysis helps define a smaller time-space cultural unit than analyses of other tool classes could generally disclose. Elsewhere I proposed a method of analysis for sickle production technology (Nishiaki, 1997), and showed how it worked for the sickle element collection from an Ubaid to Late Chalcolithic site of Telul ethThalathat II, near Mosul, Iraq (Nishiaki, 2001). The study demonstrated that the ways of sickle manufacturing exhibited progressive and patterned changes in northern Iraqi Mesopotamia over a period from the Early Northern Ubaid to the Gawra/Uruk. In this paper, a similar set of analyses is attempted on material of the

Tokyo,

Hongo

7-3-1,

Bunkyo-ku, Tokyo

113-0033, Japan,

Y. NISHIAKI

equivalent chronological units from Tell Kosak Shamali, Syria, to compare the results with those from Telul eth-Thalathat II (hereafter Thalathat II). Then implications

of the similarities and the differences are discussed in order to highlight regionally differentiated Chalcolithic cultural patterns in northern Mesopotamia.

MATERIAL AND THE METHOD OF ANALYSIS Tell Kosak Shamali is a Neolithic to Chalcolithic mound situated on the Upper Euphrates, North Syria. The excavations were undertaken by the University of Tokyo between 1994 and 1997 as part of the international salvage archaeology operation organized due to construction of the Tishreen dam (Nishiaki and Matsutani, 2001; 2003). Two areas on the southern slope, i.e., Sectors A and B, were excavated to virgin soil, through which eighteen and eight occupation levels were defined respectively. The basal levels, that is Level 18 of Sector A and Level 8 of Sector B, belonged to the Pottery Neolithic, and all the upper levels to the Chalcolithic, the main subject of the present study. According to the pottery typology (Nishiaki et al., 1999), Levels 17-13 of Sector A were assigned to the early part of the Early Northern Ubaid, Levels 12-10 to its later part, Levels 9-4 to the Late Northern Ubaid, and Levels 3-1 to the Terminal Northern Ubaid. In Sector B, Level 7 was ascribed to the Terminal Northern Ubaid, Levels 6-5 to the Post-Ubaid, and Levels 4-1 to the Middle Uruk. When combined, these two excavated areas produced a long uninterrupted sequence starting from the Early Northern Ubaid and ending with the late Chalcolithic. Thalathat II, also excavated by the University of Tokyo in 1956 to 1976, had a similar occupational sequence. The basal levels (Levels XV and XVI) belonged to the Pottery Neolithic, and the upper levels

Late Chalcolithic, middle Late Chalcolithic, early Terminal Northern Ubaid Late Northern Ubaid Early Northern Ubaid, late Early Northern Ubaid, early

were derived from the Ubaid (XIV to VIIb) and the Gawra (VIIa to I) (Sono, 1970). Details of the stratigraphic relationship between Tell Kosak Shamali and Thalathat II have not been determined precisely due to the incomplete publication of the Thalathat material. However, a broad comparison should be possible as follows (cf. Akkermans, 1988; Nishiaki et al., 1999; Nishiaki, 2000). The excavations at Tell Kosak Shamali yielded about 33,000 flaked stone artifacts from the two excavation areas. On the basis of techno-typological analysis (Nishiaki, 2003), the Chalcolithic lithic industries of Tell Kosak Shamali have been divided into seven phases independently of pottery studies; Phase 1: Levels 14-17 (A), Phase 2: Levels 12-13 (A), Phase 3: Levels 9-11 (A), Phase 4: Levels 4-8 (A), Phase 5: Levels 7 (B) and 1-3 (A), Phase 6: Levels 5-6 (B), and Phase 7: Levels 1-4 (B). This periodization generally matches the above one made by pottery analysis, with small disagreements for the earlier Ubaid levels. Phases 1 to 4 slightly crosscut the boundaries of the Early to the Late Northern Ubaid. This incompatibility probably relates to the notion that the Ubaid lithic industry developed rather independently to that of pottery. In order to facilitate a comparison with the Thalathat II sequence, the lithic Phases 2 and 3 are dealt with as a single period representing the later stage of the Early Northern Ubaid. Kosak Shamali

Thalathat II

Levels 1-4 (B) Levels 5-6 (B) Levels 7 (B) and 1-3 (A) Levels 4-9 (A) Levels 10-12 (A) Levels 13-17 (A)

Levels I-V Levels VI-VIIa Level VIIb-XII Level XIII Level XIV absent

The lithic assemblages of Tell Kosak Shamali included a total of 750 sickle elements. Since the analysis requires detailed examination of morphological and traceological attributes of each specimen, heavily broken pieces in this collection were excluded. In addition the sample from the early stage of the Early Northern Ubaid was also omitted, as it consisted of

11 pieces only, which makes any statistical treatment difficult. In the end the material for the following analysis became 683 pieces of sickle elements, which were quite comparable to the collection of 681 pieces from Thalathat II (Nishiaki, 2001) in both the sample size and the temporal distribution.

384

SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA

The method of analysis has been described in previous papers (Nishiaki, 1997; 2001). It involves examination of a range of attributes concerning blank choice, retouch techniques, morphology, and hafting

methods. Here data on sickle element morphology and the hafting methods at Tell Kosak Shamali will be presented, since the comparison in these aspects with Thalathat II produced more interesting results.

COMPARISON BETWEEN KOSAK SHAMALI AND THALATHAT II Morphological types

chronological trends. Rectangular elements decreased from the Early to the Late Northern Ubaid periods, and increased in the Terminal Northern Ubaid afterwards. The frequency of crescent-shaped pieces jumped from the Early to the Late Northern Ubaid periods, reaching to nearly half of the sample, but clearly dropped in the Terminal Northern Ubaid. Pieces with the parallelogram shape showed a distinct pattern. They occurred with any significant percentage in the Early Northern Ubaid only, and never became popular in the later periods.

The four morphological types defined at Thalathat II, that is, rectangular, one-corner pointed, crescent-shaped and parallelogram pieces, were all recognized at Tell Kosak Shamali (fig. 1). Their relative proportion by period is tabulated in table 1 and figure 2 (left). The most popular were one-corner pointed pieces, which occurred consistently with about 30 to 40% of the total in each period. On the other hand, the proportions of the other three types displayed change with clear

Level Levels 1-4 (B)

Rectangular

One-corner pointed

Crescent-shaped

Parallelogram

Others

Total

15 (30.0%)

20 (40.0%)

10 (20.0%)

3 (6.0%)

2 (4.0%)

50 (100.0%)

Levels 5-6 (B)

13 (15.1%)

31 (36.0%)

25 (29.1%)

7 (8.1%)

10 (11.6%)

86 (100.0%)

Levels 1-3 (A) + 7 (B)

15 (28.8%)

16 (30.8%)

14 (26.9%)

2 (3.8%)

5 (9.6%)

52 (100.0%)

Levels 4-8 (A)

17 (10.9%)

52 (33.3%)

71 (45.5%)

11 (7.1%)

5 (3.2%)

156 (100.0%)

Levels 9-13 (A)

61 (18.0%)

133 (39.2%)

59 (17.4%)

61 (18.0%)

25 (7.4%)

339 (100.0%)

121 (17.7%)

252 (36.9%)

179 (26.2%)

84 (12.3%)

47 (6.9%)

683 (100.0%)

Total

Table 1—Morphological breakdown of sickle-element types at Tell Kosak Shamali.

A comparison with the results from Thalathat II (fig. 2: right) yielded the following observations. First, an evident similarity exists concerning the relative proportion of crescent-shaped elements. They increased from the Early to the Late Northern Ubaid, and decreased afterwards at both sites. Second, the proportions of one-corner pointed types are also nearly equally represented, without showing a recognizable chronological pattern. Thirdly, the increase of rectangular pieces in later periods is another shared aspect, but this trend is less conspicuous at Tell Kosak Shamali. In fact, rectangular pieces remained rather rare at Kosak Shamali, with only a slight increase from about 10 to 30% in the Terminal Northern Ubaid. Their increase at Thalathat II, starting already in the Late Northern Ubaid, displayed a linear pattern towards the Late Chalcolithic, when they occupied over half of the sickle element sample. Finally, parallelogram-shaped elements were common only in the Early Northern Ubaid period at Kosak Shamali. They occurred with only

negligible percentages in all of the other periods of Kosak Shamali, and throughout the occupation sequence at Thalathat II.

Hafting methods The Chalcolithic sickle elements were probably hafted to a handle with bitumen at Tell Kosak Shamali. Details of the hafting methods can be reconstructed from a remarkably well-preserved sickle excavated in an Early Northern Ubaid level (Level 13 of Sector A; fig. 3). It is a curved sickle with five flint elements attached to a bone handle. Examination of this specimen tells us the following: a—elements were hafted in parallel to the handle (hafting angle to the handle); b—they were all inserted with their distal end up (up-to-down relationship); c—they were all set with their ventral surface in front when viewed with their edge right (frontto-back relationship); d—the dorsal surface was more 385

Y. NISHIAKI

exposed from bitumen coating (gloss/bitumen distribution); e—a crescent-shaped element (the second from top) and rectangular pieces (the others) were hafted to the same handle (combination of different morphological types); f—elements were fixed not to a groove of the handle but with bitumen covering the handle (manufacturing technique of a handle). This is indeed an exceptional find. All the other sickle samples are merely elements isolated from their handle, and not so informative. However, examination of the distribution patterns of gloss or bitumen on each element can answer questions regarding at least a- to d- previously stated. For the analytical procedures, see Nishiaki (1997; 2001). The distribution of sickle gloss and bitumen traces gives a clue as to how the sickle element was inserted into the handle. As table 2 and figure 4 (left) illustrate, the parallel hafting was more commonly employed at Tell Kosak Shamali in the Early Northern Ubaid, and it was gradually replaced by the oblique hafting in the Late and the Terminal Northern Ubaid. Then it again became common in the Late Chalcolithic periods, at the expense of the oblique hafting. This pattern makes a striking contrast to the situation at Thalathat II (fig. 4: right), where the parallel hafting was more and more favored throughout the sequence, starting from the Early Northern Ubaid. The trend in the Early to the Terminal Northern Ubaid at Tell Kosak Shamali was in fact the reverse of that noted at Thalathat II. The direction of the elements, i.e., which end of the blank was inserted up to the handle, can be determined for the obliquely hafted pieces only. As table 3 shows, the blanks set with their distal end up were common at Kosak Shamali in the Early and the Late Northern Ubaid, but those with their proximal end up slightlyincreased in the later periods. Again we can note

Level Levels 1-4 (B) Levels 5-6 (B) Levels 1-3 (A) + 7 (B) Levels 4-8 (A) Levels 9-13 (A) Total

an evidently different situation at Thalathat II (fig. 5). Blanks were generally inserted with their distal end up at Thalathat II in all the periods of the Ubaid to the Late Chalcolithic, though with some fluctuations. The front-to-back relationship of each element to the user can also be examined for obliquely hafted specimens only. The results of analysis (table 4) indicate that pieces with their ventral surface set in front were common in the Early Northern Ubaid of Tell Kosak Shamali, but no apparent preference existed in the later periods. Elements with their dorsal and ventral surface up were both almost equally represented. On the other hand, the trend at Thalathat II is very different (fig. 6: right). A single way of hafting was rigidly maintained there: the sickle elements were hafted mostly with their dorsal surface up in all the periods. The distribution of gloss on the sickle element surfaces was examined. The gloss can be more extensive on the dorsal surface or on the ventral surface, or it can be evenly distributed on both surfaces. Although this kind of variability could have originated in the different motions used to work materials, it could also arise from differences in bitumen coating (cf. fig. 2). The analysis revealed that about half of the elements retained gloss distributed evenly on both surfaces, the rest having wider gloss distribution either on the dorsal or the ventral surface (table 5). The ratio of pieces with more extensive gloss on the dorsal to those on the ventral is nearly the same in all the periods. This pattern at Kosak Shamali again makes a clear contrast to that at Thalathat II (fig. 7). Sickle elements with both surfaces glossed evenly are most common in the Thalathat collection as well, but the rest are dominated by those with more extensive gloss on the ventral surfaces. Specimens with the wider gloss distribution on the dorsal surface are extremely rare at Thalathat II.

Oblique

Parallel

Total

12 (60.0%) 19 (51.4%) 14 (70.0%) 36 (56.25%) 81 (37.7%)

8 (40.0%) 18 (48.6%) 6 (30.0%) 28 (43.8%) 134 (63.3%)

20 (100.0%) 37 (100.0%) 20 (100.0%) 64 (100.0%) 215 (100.0%)

162 (45.5%)

194 (54.5%)

356 (100.0%)

Table 2—Hafting angle of sickle elements to the handle at Tell Kosak Shamali.

386

SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA

Level

Distal end up

Proximal end up

Total

5 (41.7%) 6 (31.6%) 4 (28.6%) 22 (61.1%) 49 (60.5%)

7 (58.3%) 13 (68.4%) 10 (71.4%) 14 (38.9%) 32 (39.5%)

12 (100.0%) 19 (100.0%) 14 (100.0%) 36 (100.0%) 81 (100.0%)

86 (53.1%)

76 (46.9%)

162 (100.0%)

Levels 1-4 (B) Levels 5-6 (B) Levels 1-3 (A) + 7 (B) Levels 4-8 (A) Levels 9-13 (A) Total

Table 3—Up-and-down relationship of sickle elements to the user at Tell Kosak Shamali.

Level

Dorsal surface, front

Ventral surface, front

Total

6 (50.0%) 10 (52.7%) 6 (42.9%) 24 (66.7%) 19 (23.5%)

6 (50.0%) 9 (47.4%) 8 (57.1%) 12 (33.3%) 62 (76.5%)

12 (100.0%) 19 (100.0%) 14 (100.0%) 36 (100.0%) 81 (100.0%)

65 (40.1%)

97 (59.9%)

162 (100.0%)

Levels 1-4 (B) Levels 5-6 (B) Levels 1-3 (A) + 7 (B) Levels 4-8 (A) Levels 9-13 (A) Total *when looked at with their edge right

Table 4—Front-to-back relationship of sickle-elements to the user at Tell Kosak Shamali.*

Level Levels 1-4 (B) Levels 5-6 (B) Levels 1-3 (A) + 7 (B) Levels 4-8 (A) Levels 9-13 (A) Total

Symmetrical

Ventral surface, dominant

Dorsal surface, dominant

Total

8 (40.0%) 19 (51.4%) 14 (70.0%) 34 (53.1%) 123 (56.9%)

7 (35.0%) 8 (21.6%) 1 (0.5%) 15 (23.4%) 25 (11.6%)

5 (25.0%) 10 (27.0%) 5 (25.0%) 15 (23.4%) 68 (31.5%)

20 (100.0%) 37 (100.0%) 20 (100.0%) 64 (100.0%) 216 (100.0%)

198 (55.5%)

56 (15.7%)

103 (28.9%)

357 (100.0%)

Table 5—Gloss distribution of sickle elements from Tell Kosak Shamali.

IMPLICATIONS OF THE SIMILARITIES AND DIFFERENCES Tell Kosak Shamali and Telul eth-Thalathat II are situated in the west and the east of northern Mesopotamia respectively, over 400 km apart from each other. Therefore it is not surprising to see significant differences in sickle manufacturing technologies between these two communities. The proportion and chronological occurrences of rectangular and parallelogram elements displayed are among other major differences. Nevertheless, it is striking that the two Chalcolithic communities shared certain aspects of sickle manufacturing technology, despite the considerable distance between them. The most evident was seen in the morphology of sickle elements, especially that of the crescent-shaped and one-corner pointed pieces. Elements of these particular types were manufactured with almost identical technological processes, virtually indistinguishable between the two sites. In addition, the

chronological trend of their relative use was also shared. Particularly remarkable was the use of crescent-shaped elements, which were produced more commonly in the Late Northern Ubaid than in other periods at both settlements. These similarities are most likely to have been a result of the spread of the same cultural tradition over a very large area of northern Mesopotamia, known as the Ubaid phenomenon. This interpretation should be supported by the lithic analysis at Tell Ziyada, a comparable site on the Khabur, situated midway between them. Hole (1998) reports a closely similar chronological change in the occurrences of crescent-shaped sickle elements at Ziyada. The sickle analysis thus provides additional data supporting the current view of the cultural homogeneity of the Ubaid world, which was perhaps created by the close cultural interaction maintained by the societies in different regions.

387

Y. NISHIAKI

On the other hand, the analysis revealed important differences as well. Relative frequencies of some of the morphological types differed between these two sites, but more significant were the ones noted in the hafting methods. The differences can be divided into two kinds. One is differences in patterns of the chronological change, which the relative occurrences of parallel and oblique hafting systems are concerned with. These two systems showed a unilinear pattern of change at Thalathat II: the oblique system was more popularly used in the earlier Ubaid levels, and was replaced by the parallel one in later levels. The stratigraphic examination indicated that the replacement was achieved gradually in a progressive manner. At Tell Kosak Shamali, in contrast, the change followed a cyclic pattern. The parallel hafting was more popular in the Early Northern Ubaid period, and it was gradually replaced by the oblique hafting in the Late and the Terminal Northern Ubaid, after which the parallel hafting slightly increased in turn. In short, the change from the oblique to the parallel hafting, which occurred at Thalathat II in the Late Northern Ubaid, took place only in the Terminal Northern Ubaid to the Late Chalcolithic at Kosak Shamali. It follows that the beginning of this change was later on the Upper Euphrates than in the Iraqi part of northern Mesopotamia. The prevalence of parallel hafting in the Early Northern Ubaid at Tell Kosak Shamali perhaps indicates the survival of the earlier tradition of hafting technology. In Halafian times, parallel hafting is known to have been dominant (Azoury and Bergman, 1980). The shift to the oblique hafting in the Late Northern Ubaid at Tell Kosak Shamali thus seems to have been related to the introduction of manufacturing crescent-shaped elements in this period. It is likely that this kind of difference reflects a geographic pattern. According to the available literature, the replacement of the oblique system by the parallel one took place in Middle Mesopotamia as well. For instance the sickle elements from Tell Hassan, the Hamrin region, Iraq, have been reported to consist of pieces with either oblique or parallel gloss in the Halaf-Ubaid transitional levels, but with parallel gloss only in the Ubaid levels (Bulgarrelli, 1984). The sickle elements of the proper Ubaid levels were in fact mostly manufactured on rectangular blades there. The same seems to be the case at other middle Mesopotamian sites like Tell Madhur and Kheit Qaasim too (cf. Miller and Miller, 1984). These elements of information once led me to hypothesize that the change from the oblique to the parallel hafting systems might have taken place earlier in the south than in northern Iraq where Thalathat II is located (Nishiaki, 2001). The new data from Tell Kosak Shamali on the

Upper Euphrates, a region even farther from the core area of the Ubaid homeland, may represent a more delayed pattern of change caused by the progressive expansion of the “Ubaid culture” from the south to the north, and to the east. The second kind of differences in sickle manufacturing between Kosak Shamali and Thalathat II was concerned with aspects that did not display any patterned chronological changes. Details of the hafting documented at Tell Kosak Shamali, i.e., the more extensive exposure of the dorsal surface of the blank from the bitumen coating, the common use of the edge close to the proximal end for cutting, and no particular preference of the blank front-to-back direction to the handle, all differ from those known at Thalathat II. The precise reasons for the variability are unclear to date, but it is important to note that the trends were maintained at both settlements over centuries. As these details would not have had an exclusive relation to a particular function of the sickle, they should at least to some extent present different cultural choices made by the two societies. At the same time we need to emphasize the distinct nature of the hafting details that are considered here. They are all related to very subtle differences, which are unlikely to have conveyed any symbolic meaning in the society. In fact, the up-to-down and front-to-back relations of the sickle blank to the handle, for instance, were simply invisible when the sickle was being used, not only to the audience but also to the users. Accordingly, the specific types observed in the hafting details may be interpreted as manifesting culturally patterned behaviors or social habits, probably transmitted unconsciously through generations among those societies (cf. Edens, 1999: 24). If this supposition makes sense, the presence of unchanged aspects over a long period of time would imply that inhabitants at the Ubaid settlements of Tell Kosak Shamali and Thalathat II belonged to different social groups in strict terms. Further, it also suggests that the changes observed in other aspects of sickle manufacturing technology at these settlements were accomplished through acceptance or employment of new cultural elements by the local society, not by the direct movement of people from the east or the south. Even the major cultural change from the Ubaid to the Late Chalcolithic at these settlements would be thus considered as a result of local evolution, since almost all the details of sickle elements changed little over a period from the Terminal Northern Ubaid to the Late Chalcolithic. This in fact fits in well with the conclusion of the ceramic study (Nishiaki et al., 1999; Sono, 1970). 388

SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA

CONCLUSION The Ubaid material culture is often referred to as homogeneous. Indeed artifact analyses, notably of pottery, have amply documented that a good amount of technological knowledge was shared between different communities situated in various parts of Mesopotamia. However, as the present analysis demonstrates, it was certainly not a monolithic one, but was composed of elements derived from regionally specific cultural backgrounds. Comparisons of sickle elements from Tell Kosak Shamali and Telul eth-Thalathat II revealed a series of differences as well as similarities. While the similarities can be generally interpreted as evidence of their affiliation to the widespread Ubaid cultural entity, the differences point to a more complex picture. This paper suggests that the observed variability in the Ubaid sickle manufacturing technology could be understood in a variety of ways: either as a result of cultural interaction over a large region, the processes of cultural diffusion, or cultural choices particular to the locally transmitted tradition. Needless to say, other factors including locally

specific raw material constraints and individual preferences, though not dealt with here, must also have contributed to the variability. Elements derived from such an array of different sources must have been closely interwoven in a given lithic assemblage, resulting in distinct manifestations of sickle manufacturing technology at the two settlements in northern Mesopotamia. This paper is an attempt to disentangle part of this interweaving. The results emphasize the rather complex structure of the lithic industries of this period, on which further study obviously needs to be carried out. It has only been in the past few decades that researchers have begun careful study of lithic implements of the late prehistoric periods such as the Ubaid and the Late Chalcolithic. It is my greatest pleasure to present this paper to Lorraine Copeland, certainly one of the few who initially led our attention to this productive field of research.

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SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA

Fig. 1—Major sickle-element types from Chalcolithic levels of Tell Kosak Shamali. 1: Rectangular type, 2: One-corner pointed type, 3: Crescent-shaped type, 4: Parallelogram type. The shaded area shows the distribution of bitumen traces.

Kosak Shamali rectangular

Thalathat II

one-corner pointed

crescent

parallelogram

rectangular

LC (Late)

LC (Late)

LC (Early)

LC (Early)

TU

TU

LU

LU

EU (Late)

EU (Late) 0%

20%

40%

60%

80%

100%

0%

20%

one-corner pointed

40%

crescent

parallelogram

60%

80%

100%

Fig. 2—Sickle-element types by periods at Kosak Shamali and Thalathat II. The original data on the Thalathat II collection in figure 2 and 4-7 were taken from Nishiaki (2001).

391

Y. NISHIAKI

Fig. 3—A well-preserved sickle from Level 13 of Sector A of Tell Kosak Shamali.

392

SICKLE MANUFACTURING TECHNOLOGIES AT TWO CHALCOLITHIC SITES IN NORTHERN MESOPOTAMIA

Kosak Shamali

Oblique

Parallel

Thalathat II

LC (Late)

LC (Late)

LC (Early)

LC (Early)

TU

TU

LU

LU

EU (Late)

Oblique

Parallel

EU (Late) 0%

20%

40%

60%

80%

100%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Fig. 4—Hafting angle of sickle elements to the handle by periods at Kosak Shamali and Thalathat II.

PPNA

PPNB ancien

PPNB moyen

débitage bipolaire naviforme

évolution graduelle

débitage bipolaire + pression

,

stabilité

technologie

continuité

maturation technique

10000

typologie, style, retouche

9500

8500

av. J.-C.

évolution continue style, retouche (pression)

Fig. 5—Up-and-down relationship of sickle elements to the user by periods at Kosak Shamali and Thalathat II.

393

Y. NISHIAKI

Kosak Shamali dorsal

Thalathat II

ventral

dorsal

LC (Late)

LC (Late)

LC (Early)

LC (Early)

TU

TU

LU

LU

EU (Late)

EU (Late) 0%

20%

40%

60%

80%

100%

0%

ventral

20%

40%

60%

80%

100%

Fig. 6—Front-to-back relationship of sickle elements to the user by periods at Kosak Shamali and Thalathat II.

Kosak Shamali bifacial

ventral

Thalathat II dorsal

bifacial

LC (Late)

LC (Late)

LC (Early)

LC (Early)

TU

TU

LU

LU

EU (Late)

EU (Late) 0%

20%

40%

60%

80%

100%

0%

ventral

20%

dorsal

40%

60%

Fig. 7—Gloss distribution of sickle elements by periods at Kosak Shamali and Thalathat II.

394

80%

100%