Élie de Nisibe: Sa Chronologie 9781463227180

In this essay, Lamy discusses the Chronography of east Syriac author Elias of Nisibis (975-1046). Numerous extracts in S

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French Pages 45 Year 2012

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Élie de Nisibe: Sa Chronologie
 9781463227180

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Elie de Nisibe: Sa Chronologie

Analecta Gorgiana

569 Series Editor George Anton Kiraz

Analecta Gorgiana is a collection of long essays and short monographs which are consistently cited by modern scholars but previously difficult to find because of their original appearance in obscure publications. Carefully selected by a team of scholars based on their relevance to modern scholarship, these essays can now be fully utilized by scholars and proudly owned by libraries.

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Elie de Nisibe: Sa Chronologie

T.-J. Lamy

2012

Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com G&C Kiraz is an imprint of Gorgias Press LLC Copyright © 2012 by Gorgias Press LLC Originally published in All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2012

ISBN 978-1-61719-528-0

ISSN 1935-6854 Extract from (1888)

Printed in the United States of America

Extrait, des Bulletins de l'Académie royale de série, tome XV, n° 3 ; 1888.

Belgique,

ÉLIE DE NISIBE

SA

CHRONOLOGIE.

T a n d i s q u e les g u e r r e s

de

la féodalité

ravageaient

l ' E u r o p e et laissaient à peine d a n s l'enceinte inviolable de quelques m o n a s t è r e s un asile tranquille pour la c u l t u r e des lettres, et que l'empire byzantin s'épuisait en luttes intestines, les kalifes de Bagdad entretenaient sur les bords du Tigre u n e cour brillante, où les lettres n'étaient pas moins en h o n n e u r q u e les a r m e s . Les successeurs d'Abbas choisissaient

o r d i n a i r e m e n t leurs

secrétaires p a r m i

les

chrétiens attachés à l'ancienne hérésie de Nestorius. C'est q u e cette secte, a u j o u r d ' h u i presque éteinte, avait alors une g r a n d e réputation de science. Au X e et au XI e siècle le nestorianisme compta bon n o m b r e d'écrivains

distin-

gués. N o m m o n s le patriarche Élie I, théologien et c a n o niste, à qui nous devons une des plus a n c i e n n e s g r a m maires syriaques (1), son secrétaire Aboulpharage Abdallah

(1) Elle a été éditée à Leipzig, en 1880, par M. Fr. Baethgen, sous ce titre : Syrische Grammatik

des Mar

Elias von Tirhan,

geben von Friedrich Baethgen. Leipzig, 1880.

herausge-

(4 ) Ben-Altib ou Benattibus, médecin, philosophe, canoniste et théologien, qui eut beaucoup de disciples et nous a laissé des commentaires sur Aristote, une collection de canons et des écrits théologiques imprégnés de nestorianisme, George, métropolitain de Mossoul et d'ArbelIes, auteur de livres liturgiques, Bar-Bahloul et Bar-Ali, célèbres lexicographes, dont on édite aujourd'hui les œuvres, Jean Bar-Khaldoun, habile controversiste, Élie, évèque d'Anbar, poète sacré et historien, Emmanuel, surnommé le docteur, qui écrivit des commentaires, expliqua l'Hexaemeron et composa des poésies, Jean Bar-Abgar, très versé dans le droit canon et dans le droit romain, qui formait alors et forme encore aujourd'hui le droit civil des chrétiens orientaux dans l'empire ottoman, et enfin Élie de Nisibe, auteur de la chronologie dont nous allons parler (1). Mar Élie, surnommé Bar-Sina (2), mais plus connu sous le nom d'Élie de Nisibe, naquit l'an de l'Hégire 364 (975 de J.-C.); il fut ordonné prêtre par Nathaniel, évêque de Séna et établi archimandrite du monastère de S'-Siméon en face de Séna l'an de l'Hégire 3 8 4 (994 de J.-C.) (3). Huit ans plus tard, il fut sacré évêque de Nouhadra et

(1) On peut voir dans le Catalogue

d'Ebed-Jésu,

Abraham Ecchellensis et dans la Bibliolhcca

Orientalis

publié

par

de J.-S. Asse-

mani, t. III, part. I a , l'énuméralion des écrits laissés par les auteurs que nous venons de citer. (2) Abraham Ecchellensis et Hottinger rappellent Bar-Sciania, J.-S. Assémani, Barsenaia ou Barsinacus, W . Wright, Barshynaia. (3) Ces détails sont tirés d'une note qui se trouve au fol. 4 0 du manuscrit de la Chronologie

d'Élie. Elle a été publiée par J. Forshall

et F. Rosen, Catalogus codium manusc. nico asservantur.

orient, qui in M usano

Londini, 1838. Pars. I, p. 89.

Britan-

( 3 . )

transféré, six ans après, au siège métropolitain de Nisibe ou Nisibin, ville aujourd'hui détruite, mais qui fut longtemps l'extrême frontière et le boulevard de l'empire d'Orient contre les Perses. C'est de là qu'il est communément appelé Élie de Nisibe. Élie gouvernait le diocèse de Nisibe depuis neuf ans, lorsque arriva dans celte ville le visir Hosain Aboulcasem. Élie alla le saluer et eut avec lui, ce jour-là, une première conférence sur la religion du Christ comparée à celle de Mahomet. Cette première conférence fut suivie, à quelques jours d'intervalle, de six autres. Élie les mit par écrit et les publia en arabe l'année suivante. L'ouvrage porte la date de l'an 418 de l'Hégire (1027 de J.-C.). Ces conférences sont restées célèbres chez les chrétiens orientaux. La première traite de l'unité de Dieu et de la Trinité; la seconde expose, conformément au sentiment nestorien, l'incarnation du Verbe; la troisième démontre par le Coran même que les chrétiens n'adorent qu'un seul Dieu; la quatrième prouve la vérité de la religion chrétienne par les miracles et les prophéties; la cinquième défend le christianisme contre les erreurs qu'on lui impute; la sixième est une réponse à Hosain, qui avait voulu établir la supériorité de la langue arabe sur le syriaque; Élie prétend, au contraire, que le syriaque l'emporte sur l'arabe; enfin la septième conférence expose le sentiment des chrétiens sur l'astrologie, l'islamisme et lame. Élie composa aussi une Démonstration de la vérité de la foi que M. Horst a récemment éditée (1). Élie s'opposa vivement à l'intrusion du patriarche (1) Horst, Elias Glaubens.

von Nisibh,

Buch

vom

Deweis

der

Warheit

des

(6 Jesuiab

)

contre lequel il écrivit une

lettre

éloquente

adressée aux évêques du patriarcat et aux nestoriens de Bagdad. Il composa aussi une grammaire syriaque fort rudimentaire, suivie d'un lexique syro-arabe disposé par ordre de matière. Ce lexique a été édité, avec une version latine, il y a deux siècles, par Thomas de Novare (1). Élie n'était pas moins versé dans le droit canon oriental et le droit romain que dans la théologie. Ses quatre livres des Décisions

canoniques

furent l'un de ses derniers ouvrages.

Ils n'étaient pas encore achevés à la mort du patriarche Élie I en 1049(2). La partie qui traite des successions a été insérée dans la Collection

canonique

d'Ebed-Jesu, qu'a

éditée le cardinal Mai (5). Mais l'œuvre principale d'Élie de Nisihe est sa Chronologie. Ce savant travail, écrit en syriaque et accompagné d'une traduction arabe, n'est pas encore publié. Des savants, tels que Cureton et M. de la Garde, ont témoigné le désir de le voir éditer, mais le travail et les dépenses qu'exigerait l'édition sont trop considérables pour espérer de voir ce désir réalisé. Dans l'entre-temps, MM. Land, Abbeloos et Baethgen en ont donné d'importants extraits. Nous croyons qu'il n'existe en Europe qu'un seul manuscrit de ce grand travail. Il fut acheté par C.-J. Rich durant les dix années qu'il représenta le Gouvernement anglais à Bagdad; il fait partie de la collection des manuscrits orientaux que Rich s'était procurée et qui a été acquise, en 1825, par le Musée Britannique. Une description exacte en a été faite par Rosen et Forskall dans le

(1) TUOMAS A NOVARÍA,

Thésaurus Arabico-Syro-latinus.

(2) V. J.-S. Asscmani, Bibliotheea Romee, 1725. (o) Scriptorum

orientalis,

Roma?,

1616.

lit, p. I, p. 2(59.

velt. nova colleclio. Romœ, 1838, t. X.

( 7 ) Catalogue des manuscrits syriaques du Musée Britannique qu'ils ont rédigé en 1838 ( I ) . C'est un magnifique i n - f o l i o de 4 0 5 feuillets en parchemin. Chaque page est divisée en deux colonnes. L a p r e m i è i e colonne contient le texte .syriaque, la seconde la version arabe faite en grande partie par l'auteur l u i - m ê m e . L e s premiers et les derniers feuillets o n t souffert d e l'humidité et sont maculés par l'usage. Par suite, quelques parties sont devenues illisibles, surtout les n o m b r e s qui marquent les années. 11 manque quelques feuillets au c o m m e n c e m e n t , à la fin et dans le corps de l'ouvrage. L e manuscrit est du X I e siècle et peutêtre de la main m ê m e de l'auteur. M. Baethgen admet c e dernier sentiment e t croit m ê m e qu'il n'a jamais été fait