Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes / Contribution of Lithics to Early and Middle Neolithic Chronology in France and Neighbouring Regions 9781841719252, 9781407329451

Seven papers from the session on Lithics and the Early and Middle Neolithic Chronology in France given at the EAA confer

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Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes / Contribution of Lithics to Early and Middle Neolithic Chronology in France and Neighbouring Regions
 9781841719252, 9781407329451

Table of contents :
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Copyright
PRÉFACE
INTRODUCTION
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
THE EARLY NEOLITHIC LITHIC ASSEMBLAGE IN BRITAIN: SOME CHRONOLOGICAL CONSIDERATIONS
THE RAW MATERIAL PROCUREMENT AS IMPLIED CAUSE OF INTERREGIONAL NETWORK: DIACHRONIC EXAMPLESIN THE LPC OF THE MIDDLE MOSEL
GENÈSE ET ÉVOLUTION DES INDUSTRIES LITHIQUES DANUBIENNES DU BASSIN PARISIEN
GESTION DES MATÉRIAUX SILICEUX ET DEFINITIONCHRONOCULTURELLE DES CULTURES À CÉRAMIQUE LINEAIREET DE BLICQUY⁄VILLENEUVESAINTGERMAIN À VAUXETBORSET(HESBAYE, BELGIQUE) : 15 ANS DE RECHERCHES
CONTRIBUTION OF LITHIC ANALYSES FOR THE UNDERSTANDING OF NEOLITHISATION PROCESSES IN THE UPPER RHONE VALLEY
L’APPORT DE L’INDUSTRIE LITHIQUE TAILLÉE DANS LA SÉQUENCECHRONOCULTURELLE DU NÉOLITHIQUE MOYEN SUISSE
PRODUCTION AND DEMAND OF FLINT ARTEFACTS IN THE BANDKERAMIK OF WESTERN GERMANY

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BAR S1494 2006 ALLARD, BOSTYN & ZIMMERMANN (Eds) CONTRIBUTION DES MATERIAUX LITHIQUES

B A R

Actes de la Xème Session de L'EAA, Lyon Septembre 2004 Actes de la Xème Session de L'EAA, Lyon Septembre 2004 Acts of the Xth Session of the EAA Congress, Lyon September 2004 Acts of the Xth Session of the EAA Congress, Lyon September 2004 Groupe thématique II : Interprétation des données Groupe thématique II : Interprétation des données

Contribution Contribution des des matériaux matériaux lithiques lithiques dans dans la la chronologie chronologie du du Néolithique Néolithique ancien ancien et et moyen moyen en en France France et et dans dans les les régions régions limitrophes limitrophes Contribution Contribution of of Lithics Lithics to to Early Early and and Middle Middle Neolithic Neolithic Chronology Chronology in in France France and and Neighbouring Neighbouring Regions Regions Édité Édité par par // Edited Edited by by

Pierre Pierre Allard, Allard, Françoise Françoise Bostyn, Bostyn, Andreas Andreas Zimmermann Zimmermann

BAR BAR International International Series Series 1494 1494 2006 2006

Actes de la Xème Session de L'EAA, Lyon Septembre 2004 Acts of the Xth Session of the EAA Congress, Lyon September 2004 Groupe thématique II : Interprétation des données

Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes Contribution of Lithics to Early and Middle Neolithic Chronology in France and Neighbouring Regions Édité par / Edited by

Pierre Allard, Françoise Bostyn, Andreas Zimmermann

BAR International Series 1494 2006

Published in 2016 by BAR Publishing, Oxford BAR International Series 1494 Actes de la Xème Session de L'EAA, Lyon Septembre 2004 / Acts of the Xth Session of the EAA Congress, Lyon September 2004 Groupe thématique II : Interprétation des données Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes / Contribution of Lithics to Early and Middle Neolithic Chronology in France and Neighbouring Regions © The editors and contributors severally and the Publisher 2006 Mise en page / Editing: Dominique Bossut (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, Direction Nord-Picardie) The authors' moral rights under the 1988 UK Copyright, Designs and Patents Act are hereby expressly asserted. All rights reserved. No part of this work may be copied, reproduced, stored, sold, distributed, scanned, saved in any form of digital format or transmitted in any form digitally, without the written permission of the Publisher.

ISBN 9781841719252 paperback ISBN 9781407329451 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781841719252 A catalogue record for this book is available from the British Library BAR Publishing is the trading name of British Archaeological Reports (Oxford) Ltd. British Archaeological Reports was first incorporated in 1974 to publish the BAR Series, International and British. In 1992 Hadrian Books Ltd became part of the BAR group. This volume was originally published by Archaeopress in conjunction with British Archaeological Reports (Oxford) Ltd / Hadrian Books Ltd, the Series principal publisher, in 2006. This present volume is published by BAR Publishing, 2016.

BAR PUBLISHING BAR titles are available from: BAR Publishing 122 Banbury Rd, Oxford, OX2 7BP, UK MAIL E [email protected] P HONE +44 (0)1865 310431 F AX +44 (0)1865 316916 www.barpublishing.com

PRÉFACE

Il est toujours satisfaisant pour l’organisateur d’un congrès de voir arriver à publication une des sessions du congrès qui lui a donné tant de mal à monter. C’est encore plus gratifiant lorsqu’il s’agit d’une session d’excellente qualité scientifique et qui a contribué à faire progresser la discipline. L’Association Européenne des Archéologues (EAA) a été créée pour permettre aux archéologues européens de se rencontrer, de confronter les points de vue et les méthodes, l’état des connaissances et les avancées scientifiques en archéologie dans chacun des pays européens. Elle promeut aussi les rencontres et les échanges entre tous les professionnels de l’archéologie, qu’ils viennent de l’université, de la recherche, des musées, des services d’état ou de collectivités territoriales ou encore de l’archéologie préventive. Après Lubljana, St Jacques de Compostelle, Ravenne, Göteborg, Southampton, Lisbonne, Esslingen, Thessalonique et St Pétersbourg, le congrès, pour les 10 ans de l’EAA, s’est déroulé en septembre 2004 à Lyon dans les locaux de l’Université Lyon III et les musées gallo-romains de Fourvières et de St Romain en Gal. Plus de 750 archéologues venus d’une cinquantaine de pays différents ont participé à cinquante trois sessions, tables rondes et ateliers. Parmi eux, un certain nombre de jeunes archéologues se rendaient pour la première fois à un congrès international, et, parmi eux, un certain nombre de jeunes professionnels de l’archéologie préventive qui avaient pour la première fois l’occasion de confronter leur expériences à d’autres archéologues travaillant dans l’urgence avant destruction des sites, mais aussi de montrer leur capacité à tirer d’authentiques résultats de recherche scientifique à partir de leurs fouilles de sauvetage. L’EAA fait de sérieux efforts en direction des jeunes chercheurs en leur offrant des tarifs réduits et des bourses de voyage pour assister au congrès annuel. Les organisateurs de sessions qui réussissent à associer de jeunes chercheurs avec des chercheurs confirmés remplissent donc pleinement les missions que l’EAA leur a confiées. C’est le cas dans cette session où les participants venaient de cinq pays détenteurs de traditions archéologiques différentes : Allemagne, Belgique, Ecosse, France, et Suisse et appartenaient à des corps très différents: archéologues préventifs pour les uns, universitaires et membre d’un service archéologique pour d’autres. Ces pays sont tous dotés d’un riche passé néolithique, aux multiples faciès tantôt dans la suite les uns des autres tantôt en rupture par rapport aux précédents. Durant les dernières décennies, les Néolithiciens se sont uniquement appuyés sur la céramique et quelques objets typiques - ornements qui pouvaient servir de fossiles directeurs tels les Columbella rustica ou les perles en variscite. Cette démarche a fixé les grands traits de la chronologie du néolithique, mais a laissé en suspens un certain nombre de questions comme la place et le rôle des populations mésolithiques dans la néolithisation de l’Europe - et en particulier de l’Europe de l’Ouest - où elles étaient

solidement implantées. La résolution d’autres problèmes est restée inaboutie telle l’origine de la céramique de la Hoguette et sa signification chronologique et culturelle, l’origine de la culture du Cerny, ou des cultures d’Armorique et du Centre-Ouest, le rôle du néolithique cardial (méditerranéen) dans l’évolution des cultures du Nord de la France, les rôles respectifs du Néolithique ancien d’origine centre-européenne et du Néolithique ancien d’origine méditerranéen. Il restait un domaine aux ressources inexploitées pour résoudre certaines de ces épineuses questions : l’analyse des industries lithiques. En effet, les progrès de ce que les Français appellent la technologie lithique, à savoir l’étude des processus techniques de transformation des matières premières lithiques en objets débités et façonnés a introduit de nouveaux critères décrivant de façon précise et détaillée la gestion de la matière première, les étapes du débitage des matériaux lithiques jusqu’au façonnage des outils. L’analyse fonctionnelle, fondée sur l’expérimentation, les analyses tracéologiques et les observations ethno-archéologiques, est venue compléter cette approche. Ces critères, dans leurs variantes, s’avèrent avoir une forte connotation culturelle et chronologique. Les groupes humains ont tendance à imprimer leur marque identitaire jusque dans la technique en choisissant des manières de faire différentes à l’intérieur d’un même cadre technique: si les gestes essentiels, «stratégiques», restent les mêmes à l’intérieur d’une même technique (le débitage par percussion ou le débitage à la pression par exemple), certaines modalités vont varier tels la direction des enlèvements durant la préparation ou la réfection du nucleus ou l’emploi d’un percuteur en pierre tendre ou en matière organique. Ces critères à valeur culturelle et chronologique viennent donc apporter de nouveaux moyens de discrimination fort utiles pour compléter ou modifier les résultats obtenus par l’étude de la céramique. Les articles qui suivent en font une excellente démonstration. Mais il est un domaine où seul le lithique peut répondre : la transition du Mésolithique au Néolithique ne peut s’appuyer sur la céramique puisqu’elle n’apparaît qu’à la période la plus récente. Il revient donc aux études lithiques de mettre en évidence les continuités ou les ruptures techniques et culturelles qui démontrent une filiation ou au contraire des apports extérieurs. Il permet aussi de saisir des évolutions internes qui se déroulent à des rythmes différents des changements dans la céramique, apportant ainsi des clarifications sur des filiations incertaines ou controversées (cf. article de F. Bostyn et P. Allard). Pour des périodes plus récentes, c’est aussi le lithique qui peut mettre en lumière la complexité des échanges culturels lorsque lithique et céramique témoignent d’influences d’origine différente. Les traditions néolithiques de la moyenne Moselle, de Suisse occidentale ou de la vallée du Rhône témoignent ainsi d’influences alternées de l’est et du sud où céramique et lithique jouent à contretemps (articles de Anne Hauzeur, Mathieu Honegger et Thomas Perrin, ce volume).

Dans le domaine socio-économique, l’étude du lithique apporte enfin de précieux renseignements sur les réseaux d’approvisionnement et d’échanges qui se sont tant développés au néolithique. La circulation à très longue distance des «poignards» du Grand Pressigny ou des lames de haches provenant de Plancher-les-Mines (dans les Vosges) est bien connue, mais il faut aussi parler de la production à grande échelle de grandes lames dont témoignent les fosses du site de Verlaine en Hesbaye belge et qui dépasse très largement les besoins locaux ou plus largement les stratégies d’approvisionnement tout au long du Danubien (voir l’article de J.-P. Caspar et L. Burnez, et F. Bostyn et P. Allard). Les applications de la technologie lithique à la mise en lumière des caractéristiques culturelles ouvrent un domaine neuf dont ce volume témoigne brillamment. Il faut espérer que d’autres congrès de l’EAA reflèteront à leur tour cette approche fructueuse.

FRANÇOISE AUDOUZE Directeur de recherche au CNRS Organisatrice du Xe congrès de l’EAA qui s’est tenu à Lyon entre les 8 et 11 septembre 2004

INTRODUCTION CONTRIBUTION

DES MATÉRIAUX LITHIQUES DANS LA CHRONOLOGIE DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN EN FRANCE ET DANS LES RÉGIONS LIMITROPHES.

En organisant cette session, nous avons voulu faire un bilan des travaux récents sur l’industrie lithique du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes. Depuis les années 80, ce domaine a considérablement évolué et les premières synthèses construites avec la technologie concernant l’industrie lithique néolithique ont vu le jour, de prime abord dans le sud de la France avec les travaux de D. Binder (1983). La caractérisation des matériaux est un aspect des recherches qui est partagé par l’ensemble des néolithiciens européens, précocement développée en Europe centrale et désormais généralisée par des approches macroscopiques ou microscopiques. De ces travaux ont pris naissance des nouvelles directions de recherche portant sur les lieux et les sites de productions, sur les sites qui consomment par acquisition plus ou moins lointaine les silex et sur les modalités de circulation des produits siliceux. L’approche classificatoire des produits retouchés est la plus ancienne méthode et révèle des traditions qui sont propres à la recherche archéologique de chaque pays. Il manque encore «cruellement» d’un système typologique partagé. Si cela peut se comprendre dans le refus de comparer strictement des contextes culturels différents, l’absence d’une typologie commune pour la Céramique Linéaire par exemple est plus difficilement concevable, mais elle est une réalité prégnante. Les approches technologiques et tracéologiques misent en place ces dernières décennies ne sont pas encore partagées par tous, mais elles semblent désormais comme progressivement acquises, notamment dans les études les plus récentes. Ces trois approches, intégrées dans la notion de chaîne opératoire deviennent ou sont donc devenues classiques désormais et elles contribuent à une meilleure définition des industries lithiques néolithiques. Malgré cette nouvelle source de connaissance des sociétés passées, l’apport du mobilier lithique dans les constructions des séquences chrono-culturelles apparaît comme extrêmement limité, au regard d’éléments traditionnellement pris en compte comme la céramique ou l’architecture. Pourtant, il apparaît que l’industrie lithique est souvent un témoin pertinent pour rendre compte de la dynamique des évolutions culturelles des groupes humains, par l’étude des comportements techniques, des traditions ou des phénomènes économiques et sociaux perceptibles au travers les circulations ou les échanges de lames ou de hache par exemple. Ainsi, nous avons voulu ici présenter une série de résultats récents pris sous l’angle de l’évolution chronologique et non sur des thèmes propres aux industries lithiques qui font l’objet de colloque à part entière (comme les flint symposium). Les participants contactés sont des jeunes chercheurs post-doctorants ou des archéologues confirmés qui ont contribué à élaboration de synthèse régionale en Europe occidentale. Dans cette optique, 2 articles sont consacrés au Néolithique ancien danubien dans le Bassin parisien et sur la vallée de la Moselle. Une étude ponctuelle s’ajoute concernant l’occupation du Rubané et du groupe de Blicquy à Vaux-et-Borset (Belgique) ainsi que la présentation d’un projet concernant la diffusion et la consommation des produits en silex en Rhénanie. Une synthèse du Néolithique ancien du Rhône est proposée pour le sud de la France ainsi qu’un tour d’horizon du Néolithique moyen des lacs du Jura Suisse. Enfin, ce volume comporte une contribution synthétique concernant le Royaume-Uni, rarement intégré dans nos travaux continentaux. Nous remercions chaleureusement tous les participants de cette session et le comité de l’EEA pour son soutien. Nous remercions également Françoise Audouze, organisatrice de l’EEA de Lyon 2004 d’avoir accepté de faire une préface de ces actes.

CONTRIBUTION

OF LITHICS FOR EARLY AND MIDDLE NEOLITHIC CHRONOLOGY IN REGIONS.

FRANCE

AND NEIGHBOURING

Work on lithic materials in the widest sense has developed considerably over the last two decades, leading to an almost complete renewal of methods and objectives. From the 1980s onwards there emerged methods which have become classic : investigation of raw materials, creation of reference collections (lithothèques), characterization of procurement modes, studies of technology and analyses of use-wear. Relative chronology, mainly established through study of decorated ceramics, is still an essential aspect of our discipline and new data have stimulated debate on the relations between various cultural groups defined on stylistic grounds. This session therefore aims to review the contribution of lithic studies in both France and neighbouring regions for establishing the cultural sequences of the early and middle Neolithic. In particular, researchers involved in rescue archaeology, as well as doctoral students, are invited take this opportunity to present results of recent work to other European colleagues.

Pierre Allard, Françoise Bostyn, Andreas Zimmermann

TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

SESSION DE L’EAA, LYON 2004 : « CONTRIBUTION DES MATÉRIAUX LITHIQUES DANS LA CHRONOLOGIE DU NÉOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN EN FRANCE ET DANS LES RÉGIONS LIMITROPHES » «CONTRIBUTION

OF

LITHICS FOR EARLY AND MIDDLE NEOLITHIC IN FRANCE AND NEIGHBOURING REGIONS »

CHRONOLOGY

COORDINATEURS / COORDINATORS : PIERRE ALLARD, FRANÇOISE BOSTYN, ANDREAS ZIMMERMANN

THE EARLY NEOLITHIC LITHIC ASSEMBLAGE IN BRITAIN : SOME CHRONOLOGICAL CONSIDERATIONS ALAN SAVILLE ......................................................................................................................... 1 THE RAW MATERIAL PROCUREMENT AS IMPLIED CAUSE OF INTERREGIONAL NETWORK: DIACHRONIC EXAMPLES IN THE LPC OF THE MIDDLE MOSEL ANNE HAUZEUR .................................................................................................................... 15

GENÈSE ET ÉVOLUTION DES INDUSTRIES LITHIQUES DANUBIENNES DU BASSIN PARISIEN PIERRE ALLARD & FRANÇOISE BOSTYN ............................................................................... 28 GESTION DES MATÉRIAUX SILICEUX ET DEFINITION CHRONO-CULTURELLE DES CULTURES À CÉRAMIQUE LINEAIRE ET DE BLICQUY/VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN À VAUX-ET-BORSET (HESBAYE, BELGIQUE) : 15 ANS DE RECHERCHES JEAN-PAUL CASPAR & LAURENCE BURNEZ-LANOTTE ......................................................... 56 CONTRIBUTION OF LITHIC ANALYSES FOR THE UNDERSTANDING OF NEOLITHISATION PROCESSES IN THE UPPER RHONE VALLEY THOMAS PERRIN ....................................................................................................................

61

L’APPORT DE L’INDUSTRIE LITHIQUE TAILLÉE DANS LA SÉQUENCE CHRONO-CULTURELLE DU NÉOLITHIQUE MOYEN SUISSE MATTHIEU HONNEGER ........................................................................................................... 72 PRODUCTION AND DEMAND OF FLINT ARTEFACTS IN THE BANDKERAMIK OF WESTERN GERMANY ANDREAS ZIMMERMANN ......................................................................................................... 80

THE EARLY NEOLITHIC LITHIC ASSEMBLAGE IN BRITAIN : SOME CHRONOLOGICAL CONSIDERATIONS Alan Saville

ABSTRACT : In Britain it is generally agreed that there are significant indicators (typologically and technically) of changes in lithic assemblages between the Early and Late Neolithic periods. This paper examines what constitutes the Early Neolithic lithic assemblage in Britain and investigates whether any such changes are visible within the lithic assemblages of this period (c.4000-3000 cal BC). After reviewing some general and historical issues, axeheads and arrowheads are used as case studies. It is concluded that at present the Early Neolithic lithic assemblage of the 4th millennium cal BC in Britain cannot successfully be subdivided in any chronologically meaningful way.

RÉSUMÉ : En Grande-Bretagne, il est admis qu’il existe des indicateurs significatifs de changements (typologiques et technologiques) dans les assemblages lithiques entre le Néolithique ancien et le Néolithique final. Cet article se propose de présenter la composition des assemblages lithiques du Néolithique ancien de la Grande-Bretagne, et de montrer comment de tels changements sont perceptibles au sein des assemblages de cette période (4000-3000 cal BC). Après la présentation de quelques considérations générales et historiques, les lames de haches et les pointes de flèches sont étudiées à titre d’exemple. Cette étude tend à montrer que, en l’état actuel des connaissances, les industries lithiques du Néolithique ancien en Grande-Bretagne ne présentent pas d’évolution chronologique significative au cours du IVe millénaire.

INTRODUCTION: NEOLITHIC CHRONOLOGY This paper addresses the issue of whether or not there is any potential for isolating variation through time within lithic industries in Early Neolithic Britain. There is currently no complete consensus amongst prehistorians on how to subdivide the Neolithic period in Britain, but – despite some attempts to introduce concepts such as an ‘earliest Neolithic’ (c.5000– 4300 cal BC; Ashwin 1996: 43) – probably a majority would at the moment favour a simple Early/Late division along the following lines:

Early Late

4400/4000 – 3200/3000 3200/3000 – 2500/2200

This division accords with what are by now traditional concepts of an Early Neolithic phase characterized by the introduction of ceramics (mainly undecorated round-based bowls), polished flint and stone axeheads, leaf-shaped flint arrowheads, communal burial in long barrows and chambered cairns, and the construction of causewayed enclosures; and a Late Neolithic phase characterized by heavily decorated round- and flat-based pottery, transverse flint arrowheads, perforated stone and antler maceheads, individual burial and cremation, stone and timber circles, and henge monuments (cf. Whittle 1999).

cal BC cal BC

Attempts are periodically made to devise a tripartite subdivision of Early, Middle, and Late for the British Neolithic, often with somewhat divergent chronologies, for example:

Source

Early (cal BC)

Middle (cal BC)

Late (cal BC)

Manby et al. 2003

4400-3600

3600-3200/3100

3200/3100-2500

Pryor 2003

4200-3000

3000-2500

2500-1800

Whittle 1999, 59-60

4000-3400/3300

3400/3300-3000/2900

3000/2900-2500/2200

1

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». tremely coarse, typochronology does allow a separation to be made between ‘earlier’ and ‘late’ Neolithic assemblages, in terms of both tool types and the characteristics of waste flakes and blades. Underlying this separation is a gradual chronological decline in the standard of flint-working, resulting in a slow change from the fine blade technology of the Mesolithic to the relatively crude, squat flakes of the Bronze Age. Hence the metrical analysis of waste flakes may serve as an indicator of relative chronology . . . At the same time, particular forms of arrowheads, flint axes, cores and other tools are also held to be chronologically diagnostic.” (Thomas 1999, 17)

But these subdivisions are only really possible to apply with any success to certain regions of Britain where there is more abundant and specific better-quality relevant evidence to substantiate them. Such evidence can derive from burials, as in Yorkshire in north-east England, where some particularly significant grave groups accompanying individual burials in round barrows and linked to a distinctive local pottery style (Towthorpe) allow the partial isolation of a separate Middle Neolithic phase (Manby et al. 2003). Even in this case, however, it is difficult to identify specifically Middle Neolithic lithic types, since although there are distinctive tool forms occurring as grave-goods with some of these Middle Neolithic burials, the chronological currency of the lithic types and associated material culture seems to extend backwards or forwards into either the Early or Late phases as well, insofar as radiocarbon dating can determine. So, for the purposes of this paper I shall use the term Early Neolithic and will assume an approximate equation for Britain between the Early Neolithic and the fourth millennium cal BC.

Rarely, if ever, however, do lithic artefacts play any role in discussions about the internal chronology of the Early Neolithic itself, even though this is a phase of some thousand years or more duration.

EARLY NEOLITHIC LITHIC ARTEFACTS When Stuart Piggott wrote his famous book Neolithic Cultures of the British Isles (1954), lithic artefacts were given prominent treatment in relation to the Early Neolithic (his Windmill Hill Culture; and lithic artefacts were indeed absolutely crucial to the definition of Piggott’s Later, or, as he called it, Secondary, Neolithic phase). Piggott’s Early Neolithic stone and flint types (fig.1) comprised polished stone axeheads, polished, rechipped, and reused flint axeheads, unpolished flint axeheads, leaf-shaped arrowheads, laurel-leaf points, scrapers, ‘fabricators’, blunted-back knives and ser-

As one of the most archaeologically persistent elements of Neolithic material culture, lithic artefacts are of course implicated in the debate over chronology, particularly in terms of the contrasts between the Early and Late Neolithic, or between the Later Mesolithic and the Early Neolithic. One recent study has summarized the position as follows: “To a limited degree, stone tools and waste can provide a chronologically sensitive indicator of the inhabitation or use of particular areas. While the temporal resolution is ex-

Fig. 1 : flint and stone types of the Early Neolithic (‘Windmill Hill culture’) in southern England. 1-2 polished stone axeheads; 3 flaked flint axehead; 4 polished and rechipped axehead; 5 polished flint axehead fragment reworked as a small axehead or chopper; 6-11, 13 leaf-shaped arrowheads; 12 laurel leaf; 14 scraper; 15 knife. 1-4, 6 from Maiden Castle, Dorset; 5, 10-13, 15 from Windmill Hill, Wiltshire; 7 from Hembury, Devon; 8 from Abingdon, Berkshire; 9,14 from Whitehawk, East Sussex. Scale: length of axehead 1 = 203mm. (After Piggott 1954: fig.12)

Fig. 1 : outillage en pierre et en silex du Néolithique ancien de Grande-Bretagne (Culture de Windmill Hill). 1-2 haches polies en pierre ; 3 hache taillée en silex ; hache polie et retaillée ; 5 hache polie en silex transformée en petite pointe de flèche ou nucléus ; 6 à 11, 13 pointes foliacées ; 12 feuille de laurier ; 14 grattoir ; 15 couteau. 1-4, 6 Maiden Castle, Dorset; 5, 10-13, 15 Windmill Hill, Wiltshire; 7 Hembury, Devon; 8 Abingdon, Berkshire; 9,14 Whitehawk, East Sussex. Échelle : longueur de la hache n° 1 = 203mm (d’après Piggott 1954 : fig.12).

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A. Saville : The Early Neolithic Lithic Assemblage in Britain Some Chronological Considerations rated-edge flakes (i.e. micro-denticulates). Following important contributions by Clark et al. (1960) and Smith (1965), this picture of Early Neolithic flint industries was clarified with regard to particular implement types such as the serrated-edge flakes and laurel-leaves, was augmented by the addition of piercers, and was expanded methodologically by the quantification and statistical analysis of elements of the large site-assemblages from Hurst Fen, Suffolk, and Windmill Hill, Wiltshire. Since then many more large site assemblages have been studied, albeit these have mostly been from causewayed enclosures in central and southern England (listed in Saville 2002a: table 10.1), and our understanding of what constitutes the Early Neolithic ‘tool-kit’ has been fur-

tween Early Neolithic assemblages is somewhat compromised by the lack of large assemblages from sites other than causewayed enclosures, which have a restricted distribution in Britain (Oswald et al. 2001), and on occasion by the use of idiosyncratic approaches to assemblage analysis which complicate inter-assemblage comparison. One site which has produced an assemblage useful for comparative studies is the hilltop enclosure at Carn Brea, Cornwall, in the far south-west of England (Mercer 1981). Although functionally the enclosure at Carn Brea might not be entirely dissimilar to some causewayed enclosures, the lithic assemblage showed interesting variations from ‘typical’ causewayed enclosure ones, particularly in the apparent lack of laurel-leaves and serrated-edge flakes (Saville 1981). In the latter case, however, it is probable that the abundant edge-trimmed flakes (fig. 3), often exhibiting edge-gloss, were a direct equivalent to the serrated-edge flakes and therefore that there is an implied functional parity to be derived from the lithic assemblages, but a regional variation in that micro-denticulation was not undertaken. Another noteworthy variation was the average smaller size of implements such as scrapers and leaf-shaped arrowheads from Carn Brea. It might be anticipated that this would result from utilizing small-sized local material, such as beach pebble flint, in a region distant from the flint-bearing chalk, but, since much of the flint was imported as reasonably large nodules, the possibility of cultural preference or functional variation was considered (Saville 1981, 144). The question of raw material usage is of course absolutely

Fig. 2 : Early Neolithic flint implement types from Hambledon Hill causewayed enclosure, Dorset, southern England. 1-4 leaf-shaped arrowheads; 5 laurel-leaf; 6-9 serrated-edge flakes; 10-13 edge-trimmed flakes; 14-17 scrapers; 18 piercer, 19 ‘fabricator’; 20 polished axehead. (After Saville 2002a: fig.10.1) Fig. 2 : types d’outils en silex du Néolithique ancien provenant de l’enceinte à fossés interrompus de Hambledon Hill, Dorset, Sud de l’Angleterre. 1 à 4 pointes foliacées 5 feuille de laurier ; 6 à 9 éclats à bord denticulé ; 10 à 13 éclats à bord retouché 14 à 17 grattoirs ; 18 perçoir ; 19 “fabricator” ; 20 hache polie (d’après Saville 2002a : fig. 10.1).

Fig. 3 : Early Neolithic edge-trimmed flakes from Carn Brea, Cornwall. (After Saville 1981: fig.56)

ther elaborated, particularly in emphasizing the importance of serrated-edge flakes (fig.2). Examining regional and/or functional or other contrasts be-

Fig. 3 : éclats à bord retouché du Néolithique ancien de Carn Brea, Cornwall (d’après Saville 1981: fig. 56).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». crucial to understanding many aspects of Early Neolithic economy and society, but it has to be admitted that for most of Britain this area of study has been rendered problematic by the absence of distinctive flint types which can be identified macroscopically (or even discriminated easily by scientific analyses of various kinds). Unlike other parts of Europe, where at various times in prehistory the usage of readily identifiable and sourced flint types – such as Bartonian flint and Turonian Pressigny flint in France (Bostyn 1997; Ihuel 2004), Monti Lessini/Verona flint in northern Italy (Barfield 1994; 2001: 516, n.1), or banded and chocolate flint in Poland (Schild 1987; Zalewski 1997) – has facilitated the study of complex social interaction, in Britain it has not even been possible to identify with any accuracy the distribution of products from such well-known sources as the Grimes Graves flint-mining complex in Norfolk with any accuracy (Healy 1991). There are two aspects to this problem. Firstly the in situ flint occurring in the chalk deposits throughout eastern and southern England is commonly a grey to black colour without any sufficiently idiosyncratic local character to permit easy discrimination of flint from East Anglia, the South Downs, or elsewhere. Secondly the erosion of chalk deposits since their origin in the Cretaceous period and subsequent major geomorphological changes, especially during the cold stages of the Pleistocene, have resulted in the widespread dispersal of flint nodules, cobbles, and pebbles across much of Britain, with pebble flint very evident as a component of stony beaches. Flint in this form can be distinguished after knapping if it retains a reasonable area of cortex, but otherwise it is usually indistinguishable from flint obtained directly from the chalk. There is little doubt that flint raw material and/ or blanks and manufactured items were being moved around Britain by Neolithic people over significant distances (Healy 1998), but in contrast to many other parts of Europe it is not possible to actually demonstrate this.

site at Ballygalley in north-east Ireland includes over 500 pieces of pitchstone (Simpson and Meighan 1999), however, puts a different perspective on this and suggests that the future study of the distribution of this raw material will provide important evidence for an exploitation and interaction zone linking north-east Ireland and south-west Scotland. It remains to be seen at the moment, however, if this use of pitchstone should be seen as continuing throughout the Neolithic period and into the Bronze Age, let alone whether there might be differential usage during the Early Neolithic as such. In terms of technology, the early work of Clark et al. (1960) and Smith (1965) was important in establishing many of the fundamental aspects of Early Neolithic flint-working by their analyses of cores and flake/blade types. The simple, single platform or opposed two-platform core, producing a mixture of blades and flakes but with a significant presence of the former, was seen as the normal production strategy. The subsequent development of refitting studies has fleshed this out a little more, showing that nodules frequently went through many separate reduction stages involving successive platforms, but usually by a straightforward rotation and reorientation of the direction of striking without any particularly elaborate platform preparation, at least when reasonably large-sized raw material was available (fig. 4; see also Healy 2004, fig.7; Saville 1990a, 370 & fig.5; Saville forthcoming).

It does seem that the Neolithic period as a whole sees a genuine chronological trend in the move away from reduction techniques encompassing a blade technology in the Early phase to a predominantly flake one in the Later Neolithic (Pitts 1978: 191), though of course flakes, for example for scrapers, are a required product throughout both phases. There is so much regional variation dependent on raw material type and availability, however, that there is no agreed standard for recognizing Early Neolithic The use by Neolithic people débitage when not part of an assemblage with otherwise of flint alternatives with potentially more specific sig- Fig. 4 : diagrammatic view of an Early Neolithic flint core and refitted flakes from Ham- diagnostic elements (cf. Penatures of origin, such as bledon Hill causewayed enclosure, Dorset. Dense stipple = cortex; open stipple = cortica- terson & Pollard 2004: 63). Claims by some workers pitchstone from the Isle of ted surface. (After Saville forthcoming) (e.g. Bond 2004; Edmonds Arran, off the west coast of Scotland, does offer more Fig. 4 : vue schématique d’un nucléus et des remontages de l’enceinte à fossés inter- 1995: 35; Ford 1987) that de Hambledon Hill, Dorset. Pointillé dense : cortex ; pointillé lâche : surface all lithic material recovered scope for investigating so- rompus naturelle (d’après Saville à paraître). from field-walking projects, cial interaction, but until even in Wessex, can be clasrecently there was limited sified into Early or Late Neolithic are arguably overambievidence for the use of pitchstone as a real alternative to flint tious. in the Neolithic, as opposed to it having perhaps a more symNevertheless, the value reflected by débitage in contemporary bolic or prestige function (Saville 1994: 62; 2002b: 89). The society in the Early Neolithic in symbolic terms can be apprediscovery that the Early Neolithic assemblage at a settlement

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A. Saville : The Early Neolithic Lithic Assemblage in Britain Some Chronological Considerations ciated from the rare survival of individual grave goods denoting ‘tools-of-the-trade’, such as those with the flint-knapper burial at Hazleton North long cairn, Gloucestershire, southcentral England (Saville 1990b). This adult male, an extended inhumation in the entrance to one of the two side chambers

taken on the petrological identification of stone axeheads to determine their geographic origin and distribution (Grimes 1979). From the very beginning of the British Neolithic it is apparent that the import of exotic items is present alongside local manufacture. From beneath the Sweet Track Neolithic track-way in Somerset, south-west England, comes one of the few jadeite axeheads in Britain which can be closely dated, in this case from a series of direct radiocarbon dates on the trackway timbers centring on 4000 cal BC, and an unpolished flint axehead associated with the Sweet Track must share the same general date (Coles et al. 1974). This context is unusual in being unequivocal, at least in terms of the date for the track-way producing a terminus ante quem if not direct contemporaneity for the axeheads. Similarly with the very few axeheads found hafted, a radiocarbon date on the haft provides again a terminus ante quem if not a direct date for the axehead. In Britain only the hafted axehead from Shulishader on the Isle of Lewis, Western Isles, has been radiocarbon dated, a date which calibrates to the end of the Early Neolithic in the range 3400–2900 cal BC (Sheridan 1992: 198; 1996: 190). The haft is of hawthorn and the axehead is of porcellanite, a rock-type originating in north-east Ireland where there were Early Neolithic ‘axe-factory’ sites at two locations, Tievebulliagh and Rathlin Island (Cooney and Mandal 1998: 59). Actual exploitation elsewhere of particular rock sources for the production of stone axeheads in the Early Neolithic is confirmed at Graig Lwyd, in north Wales, by c.3990 cal BC (Peterson and Pollard 2004: 61), Great Langdale, Cumbria, in north-west England, between 3700–3100 cal BC if not earlier (Bradley and Edmonds 1993: 113-128), and greenstone axehead production in west Cornwall in south-west England must have begun in the Early Neolithic as well (Davis et al. 1988: 20). In Sussex in southern England the exploitation of flint deposits by mining to provide raw material for axehead manufacture is also a fourth millennium BC phenomenon (Barber et al. 1999: 67-70, 81-82).

Fig. 5 : the ‘flint-knapper’ Early Neolithic burial at Hazleton North chambered tomb, Gloucestershire. (After Saville 1990b: fig.234) Fig. 5 : sépulture du « tailleur » du Néolithique ancien de Hazleton, Gloucestershire (d’après Saville 1990b : fig. 234).

of the tomb (and radiocarbon dated to c. 3500 cal BC), was interred with a quartzite pebble hammer-stone and a substantial flint core (fig. 5). In this instance we can perhaps infer an appreciation of the value of the core in terms of raw material in an area where flint does not naturally occur (Saville 1982), in addition to the representivity of the core (and the hammerstone) in denoting craft-skill and the importance of the craftsman within the Early Neolithic community.

Thus it is undoubtedly clear that axehead production and use on a large scale was an established feature of Early Neolithic culture, but while several researchers have tried to isolate particular distinctive types of stone axehead in Britain (e.g. Chappell 1987; Manby 1979), it has proved impossible to develop a convincing chronological typology within an Early Neolithic framework. In one of the most recent studies, Pitts (1996) identified sub-types of polished stone axehead on the basis of both statistical manipulation and visual characterization, but in no case could a meaningful chronological dimension be attached to these sub-types within the Early Neolithic. The problem is partly that of a lack of a sufficient number of axeheads recovered archaeologically from well-dated contexts. The case can be demonstrated by one of the bestknown sub-types (Cooney and Mandal 1998: 137; Fell 1964: 40; Manby 1965: 8; Manby 1979: 65), sometimes known as a ‘Cumbrian club’, which is specific to the Group VI type of rock (epidotized tuff) from Great Langdale, known to be exploited in the fourth millennium BC (supra). This axehead type is very distinctive and readily recognizable, with its el-

However, given the intractability of the basic elements of Early Neolithic lithic technology – cores, blades, and flakes – for providing chronological resolution within this phase, do any of the specific implement types offer better scope in this regard? This can be investigated by considering the two most classic Early Neolithic lithic implements – axeheads and arrowheads – which both provide good case-studies to highlight some of the difficulties and limitations of lithic artefacts for chronological analysis.

AXEHEADS As one of the defining artefacts of the Neolithic age, axeheads have been the focus of much archaeological attention, perhaps especially so in Britain where pioneering studies were under-

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». et al. 1983), the association in one of the secondary burials is between a flint adze and an antler crown macehead. A specific illustration of the difficulty of assigning a date to flint axeheads is provided by the cache of Neolithic axeheads and other flints found near Campbeltown in southwest Scotland (fig.7). Without any means of directly dating this find, there could be no certainty on typological grounds as to where within the Neolithic period it should be placed (Saville 1999). Relying on some stylistic and morphological hints, particularly the thinness or refinement of four of the axeheads, the straight sides expanding to the greatest width at the cutting edge, and the presence of one with edge polish, tentative links were suggested with Mid-to-Late Neolithic trends, as shown by the well-known grave-group from Liff’s Lowe, Derbyshire, north-central England (Clarke et al. 1985: fig.3.34), but this kind of almost ‘art historical’ matching has to remain a guess, so the cache remains undated, other than that it is Neolithic.

Fig. 6 : two ‘Cumbrian club’ type axeheads of Group VI Great Langdale rock found together at Drumour, Glenshee, Forfar, Scotland, in 1870 (Neish 1872), and now in the Museum of Scotland, Edinburgh (X.AF 35-36; photograph courtesy of the Trustees of the National Museums of Scotland).

The phenomenon of ‘destroying’ flint axeheads by burning seems to be represented in an Early Neolithic context by examples from Carn Brea, west Cornwall (fig.8; Saville 1981: 138), but since few other instances have been noted from Britain, and since elsewhere this seems to be something which continues throughout the Neolithic (Larsson 2000; 2004), it may not be a trait with particular chronological value.

Fig. 6 : deux haches polies de type “Cumbrian club” (groupe VI de Dreat Langdale) trouvées ensembles à Drumour, Glenshee, Forfar, Scotland, en 1870 (Neish 1872) et conservées actuellement au Musée de l’Ecosse à Edinburgh (X.AF 35-36; photographie du National Museums of Scotland).

egant, elongated form, lateral facets, convex sides with the greatest width away from the cutting edge, and – in the most refined version – with concavities at the ‘fish-tail’ butt (fig. 6). The type has quite a wide distribution and caches of two or more examples are known, as well as caches where a Cumbrian club is found with other finished or roughout axeheads. There are reworked examples of Group VI axeheads from Ballygalley, north-east Ireland, in an Early Neolithic context (Cooney and Mandal 1998: 144) and another example associated with Early Neolithic carinated bowl pottery in Yorkshire (Manby et al. 2003: 49; and a similar association with Early Neolithic pottery probably applies to the Group VI axeheads, including a classic Cumbrian club, from Ehenside Tarn, Cumbria (Manby 1965: 17)), but generally the complete, potentially ‘usable’ specimens of these axeheads are found in undated and non-associated contexts. This lack of chronological control makes it impossible to determine whether, for example, it might be the case that the classic Cumbrian clubs are early or late within the Early Neolithic, or whether they continue to circulate as complete, ‘usable’ specimens during the Later Neolithic. (See Roe (1999: 231) for the few instances of Group VI axeheads, usually fragmentary, found in Late Neolithic Grooved Ware contexts.)

Isobel Smith (1979) made a bold attempt to determine the currency of stone axeheads from particular rock sources (the so-called ‘grouped’ axeheads), which did suggest variability in the duration of use of some rock types, though Smith was

Similarly with flint axeheads, within the earlier part of the Neolithic there are really no grounds for suggesting that any types or styles can be shown to be clearly chronologically indicative, until the advent in the Mid to Late Neolithic of the concave-sided examples of Seamer axehead and Duggleby adze types, whose primary associations are with burials relating to the so-called macehead complex (Manby et al. 2003). At the Whitegrounds barrow, Yorkshire (Brewster 1984), the association is between a Seamer axehead and a jet belt slider, and at the Duggleby Howe barrow, also in Yorkshire (Kinnes

Fig. 8 : fragmentary burnt Early Neolithic flint axeheads from Carn Brea, Cornwall. (After Saville 1981: fig.61) Fig. 8 : haches polies en silex du Néolithique ancien fragmentées par le feu. De Carn Brea, Cornwall (d’après Saville 1981: fig. 61).

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A. Saville : The Early Neolithic Lithic Assemblage in Britain Some Chronological Considerations

Fig. 7 : the five axeheads of Irish flint from the cache found at Auchenhoan, near Campbeltown, in south-west Scotland. Only no.177 has received any polishing. (After Saville 1999: figs.4-8)

Fig. 7 : les cinq haches en silex Irlandais issues d’une cachette à Auchenhoan, près de Campbeltown, sud-ouest de l’Ecosse. Seule la n° 177 porte des traces de polissage (d’après Saville 1999 : fig. 4-8).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». well aware that this relied on only a few, potentially unreliable, radiocarbon dates and other associations, any of which might be subject to reinterpretation as new excavation data emerged (as it almost immediately did, see Davis et al. 1988: 18-20). There is probably little doubt that ‘standard’ types of stone and flint axeheads did continue in use into the Late Neolithic phase, though there are relatively few contexts where the currency of axeheads, including their continued manufacture – as opposed to the possibility of heirloom or curated usage – is clear-cut. One example would be the extremely significant cache of artefacts from Great Baddow, near Chelmsford in Essex, eastern England, involving the association between five flint axeheads, a flint ‘discoidal’ knife, and a greenstone axehead (Varndell 2004). Crucial to the relative dating here is the ‘discoidal’ knife, a type of implement firmly linked to the Late Neolithic, but also one of the flint axeheads is of ‘triangular’ form with a nearly straight blade, arguably in imitation of an Early Bronze Age flat copper-bronze axehead. There are other, unequivocal examples of flint axeheads copying bronze axehead forms (e.g. Evans 1897: fig.22) and the triangular variety in general has Late Neolithic associations (Hayfield and

Manby 1996: 239). A more direct instance of a polished stone axehead in a Late Neolithic context perhaps implying definite contemporary use is the greenstone axehead from the bottom of one of the deepest extraction pits at the third millennium BC Grimes Graves flint mine in Norfolk (Longworth and Varndell 1996: 81 & plate 11), but such situations are rare. As Manby has noted, the deposition of axeheads as grave-goods was not common in Britain until the Late Neolithic (Hayfield and Manby 1996: 238), and these examples tend to be the non-utilitarian, ‘prestige’ types.

ARROWHEADS The leaf-shaped arrowhead has always taken pride of place along with the axehead as a lithic symbol of Neolithic culture in Britain. Debate has continued, however, as to whether the leaf-shaped arrowhead is purely an Early Neolithic type, which is succeeded by transverse arrowhead forms in the Late Neolithic and then that in turn is succeeded by the barbedand-tanged arrowhead of the Beaker/Early Bronze Age, or

Fig. 9 : artefacts from secondary burial 4 in the mound of the Ayton East Field long barrow, Yorkshire. Scale: length of axehead 5 = 134 mm. (After

Kinnes

and

Longworth 1985: fig. UN113)

Fig. 9 : mobilier de la sépulture secondaire n° 4 de site de Ayton East Field, Yorkshire. Echelle : longueur de la hache n° 5 = 134 mm. (d’après Kinnes and Longworth 1985 : fig. UN113).

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A. Saville : The Early Neolithic Lithic Assemblage in Britain Some Chronological Considerations whether its production and use overlaps with these later types (Green 1984: table 1). When Stephen Green (1980; 1984) did his research on British arrowheads he regarded the currency of leaf arrowheads as continuing into the Bronze Age, and it is true, for example, that there are two certain instances from Yorkshire where leaf-shaped arrowheads have been found in Early Bronze Age burials along with collared urns (Crookes, South Yorkshire, and Wykeham, North Yorkshire: Longworth 1984, 259 & 265). There is little other specific evidence for such lengthy continuity, however, and the possibility that these arrowheads represent antique heirlooms or curios in later contexts such as these cannot be discounted. This may also be the case with apparent overlaps with the Later Neolithic, as suggested by the grave-group from a secondary burial in the mound of the Ayton East Field long barrow in Yorkshire (Kinnes and Longworth 1985: 147, UN113), which has an association of five leaf-shaped arrowheads with four semi-polished, concave-sided flint axeheads, a polished flint knife, and an antler macehead, all regarded as Late Neolithic ‘prestige’ forms (fig. 9). It is of course particularly in burial contexts that the possibility of anachronistic deposition may apply, and yet these contexts usually provide the best available associations (Green 1980: 94-96). On balance the evidence may be regarded as favouring a main currency for the leaf-shaped type in the Early (or Early and Middle) Neolithic, but although that helps in discriminating Early from Later Neolithic arrowheads, it would clearly be much more interesting and useful if some development of the leaf-shaped type within the Early Neolithic could be demonstrated, although the potential longevity and persistence of specific arrowhead types in other parts of Europe must be remembered, for example:

Fig. 10 : leaf-shaped arrowhead typology. Left: an array of shape and size distribution based on the analysis of two principal components (length x breadth and length ÷ breadth). Right: Green’s alpha-numeric typology based on shape and size range. (After Green 1984: figs.3-4) Fig. 10 : typologie des pointes de flèches foliacées. À gauche : diagramme de dispersion de la forme et de la taille des flèches basé sur l‘analyse de deux composantes principales (longueur x largeur, longueur ÷ largeur). À droite : typologie de Green basée sur une classifi cation des formes et des tailles. (d’après Green 1984 : fig. 3, 4).

“Durant plus d’un millénaire, le modèle dominant parmi les pointes de flèches du Plateau suisse s’est limité aux formes triangulaires.” (Honegger 2002: 142)

flint sources being smaller (fig. 11). The possible influence of intended function on size and shape of these arrowheads is unknown.

Green’s typology of leaf-shaped arrowheads (fig. 10) is based on size and shape parameters and gives a classification scheme which has not really demonstrated any chronological significance, except perhaps in the sub-category of kite-shaped examples, which have sharply angled sides. These are rather more common in northern Britain and Ireland than elsewhere and may be later within the Early/Middle Neolithic, though this is very tentative (Green 1980: 97; Woodman 1994: 217). Nelis (2004: 160) has suggested that in the north of Ireland lozenge forms (the equivalent of Green’s kite-shapes) appear concurrently with convex-sided leaf-shaped examples in the Early Neolithic but become the dominant type in the Middle Neolithic (i.e. 3600-3100 cal BC). However, the fact that most of the relevant contexts for these Middle Neolithic lozenge arrowheads are tombs might be biasing the picture. Indeed, apart from fairly subtle variations in terms of pointed or rounded bases, angularity of lateral edges, and degree of ogival-ness, the shape of leaf-shaped arrowheads is actually fairly standardized and size seems to relate to raw material availability and degree of reworking, as suggested by regional variation in average sizes, with those further from

From those few examples of leaf-shaped arrowheads which have been found hafted (Coles et al. 1973, 291), it is debatable if much of the actual arrowhead was visible beneath the hafting, binding, and adhesive, which might imply that visual perception of shape in terms of arrowheads when hafted and ready for use had little relevance, size and weight perhaps being more significant discriminant qualities at that stage. But when it came to using arrowheads as grave-goods then size, symmetry, quality of craftwork – especially the achievement of maximum thinness – all seem to have counted, since extremely fine examples occur disproportionately with burials, and might in turn imply that examples used to accompany burials were either deposited completely unhafted, or hafted less securely in order to allow the quality of the crafting to be seen. It remains the case, however, that with both axeheads and arrowheads it is impossible, on the basis of typology, to say whether individual specimens are early or late within the Early Neolithic period.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». lithic tool-kit between the Early and Later Neolithic is the introduction of the transverse type (both chisel and oblique variants) of arrowhead. Why this change took place remains obscure, as does the function of the arrows tipped with transverse arrowheads (cf. Edmonds and Thomas 1987: 193), since although several examples of leaf-shaped arrowheads have been found embedded in human skeletal material (Green 1980: 178; 1984: 35), transverse arrowheads have not been found in any similarly instructive associations in Britain, but they nevertheless appear to be part of the changing material culture ‘package’ in the Later Neolithic, which is generally accepted as denoting major social change (Edmonds 1998). It must be admitted that part of the problem of investigating material culture change over the millennium span of the Early Neolithic is the looseness of chronological control within that period. Reliable dates for specific types of lithic implements, other than in the exceptionally rare cases when hafts survive and can be directly radiocarbon dated, and for assemblages of lithic artefacts in genuine contemporary association, are at a premium. If it were possible to define with certainty separate lithic assemblages within any one region of say 4000-3800 cal BC and 3600-3400 cal BC date then perhaps there would be differences which analysis could reveal (cf. Thomas 1998), but this is not the case even from sites on the chalklands of southern England. Outside of southern and eastern England the small amount of well-contexted lithic material from the Early Neolithic as a whole imposes its own constraints, for example one recent assessment of the period in Wales was forced to observe that: “[f]lint implements . . . of the earlier Neolithic in Wales are neither common nor distinctive” (Lynch 2000: 59).

Fig. 11 : Early Neolithic leaf-shaped flint arrowheads from Carn Brea, Cornwall. (After Saville 1981: fig.53)

Whilst the same might be true for much of Scotland and northernmost England, this would be an unduly misleading and pessimistic view for many other parts of Britain, but it has to be accepted that there will be problems arising from the archaeological formation process to be overcome before greater understanding of Early Neolithic lithic industries can be achieved. I have discussed elsewhere the residuality factor affecting the interpretation of lithic assemblages (Saville 2002a: 91). There is also the curation/heirloom factor affecting the prolonged maintenance of an artefact beyond the period at which such artefacts were routinely manufactured. This may be because an artefact achieves heirloom status and becomes a symbol and reminder of a particular person or event and/or an indicator of social position, and is thus curated – perhaps for many generations:

Fig. 11 : pointes de flèche foliacées en silex du Néolithique ancien de Carn Brea, Cornwall. (d’après Saville 1981 : fig. 53).

DISCUSSION The conclusion, therefore, is that we know basically which lithic implement types are characteristic of the Early Neolithic in Britain, but we have very few, if any, types which can be said to be entirely restricted to the early part of the Neolithic in their currency or even their actual production, nor do we have evidence for any changes within the types or technology of the Early Neolithic which currently carry any specific chronological utility.

“[W]hen heirlooms are in circulation – or valued as markers of hereditary rank – they will not enter the archaeological record. It is . . . only when heirlooms lose their meaning as an emblem of hereditary rank or when hereditary rank has declined that they enter the archaeological record, in a burial or refuse deposit, for example.” (Lillios 1999: 257)

Does this absence of obvious change in this aspect of Early Neolithic material culture, which appears to denote longevity of technological tradition throughout a millennium, imply that this was a period of social stability and insularity following the innovatory phase which witnessed the introduction of the Neolithic lithic inventory? This depends in part on how much significance it is valid to attach to lithic artefacts as indictors of social change, which is inevitably a subjective assessment, and challenges our understanding of why implement types change at all. For example, the most obvious change in the

Alternatively an old artefact may be found by chance – for example a stone axehead – and then kept as a particularly attractive item and thus incorporated, perhaps more than once, into an archaeological residue to which it has no direct rela-

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A. Saville : The Early Neolithic Lithic Assemblage in Britain Some Chronological Considerations

ALAN SAVILLE

tion in terms of its initial production, that is to say, long after it has become an antique or curio. This would be an extreme situation, and probably archaeologically undetectable unless the context was completely incompatible with that type of artefact in nature or time, but the use-life of different implement types in different social contexts has probably not been given sufficient attention. There is a need to understand the practical use-life of specific types of tool, as well as their propensity for purposeful or inertia-driven retention well beyond utilitarian application, which will apply differentially to different classes of implement:

Senior Curator, Earliest Prehistory Department of Archaeology National Museums of Scotland Chambers Street Edinburgh EH1 1JF Scotland-UK Email : [email protected]

REFERENCES

“Stone axes possess strong symbolic associations, so many were kept for this reason, simply for sentimental ones, or perhaps because there was no particular reason to discard them. Under these circumstances, the risk of exaggeration of age and use life is obvious, a risk that advises caution in the use of stone-axe data.” (Shott and Sillitoe 2001: 279)

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These complexities which inevitably lurk in the background behind the facade of the archaeological record are, unfortunately, likely to be more applicable to precisely those types of implement – such as the axehead or arrowhead – which stand out to us as the most distinctive, accessible, and potentially instructive in the archaeological record. Investigating change within the Early Neolithic period in Britain on the basis of lithic artefacts will not be a simple matter. As Isobel Smith concluded some 30 years ago:

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ACKNOWLEDGEMENTS This paper is a much revised and expanded version of the original presentation given at the EAA 2004 conference in Lyon. My attendance at the conference was funded by my employers, the National Museums of Scotland. I am grateful to the session organizers for the opportunity to present this paper, and for their patience in awaiting the final text.

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THE RAW MATERIAL PROCUREMENT AS IMPLIED CAUSE OF INTERREGIONAL NETWORK: DIACHRONIC EXAMPLES IN THE LPC OF THE MIDDLE MOSEL

Anne Hauzeur

RÉSUMÉ : Les assemblages lithiques du Rubané récent de la moyenne Moselle ont été examinés sous l’angle des choix économiques relatifs aux matières premières et de leur caractérisation typo-morphologique. Une mise en perspective diachronique a été tentée dans le cadre de cet article afin de déterminer une éventuelle évolution des industries et de leur mode d’approvisionnement en fonction des phases stylistiques de la céramique. Pour le Rubané récent II, l’approvisionnement en produits finis ou semi-finis en silex belgo-néerlandais apparaît globalement stable. Ces sources extrarégionales correspondent aux gradients de distribution établis par A. Zimmermann sur base des données de la Moselle allemande. D’autres matériaux ont ponctuellement supplanté cet approvisionnement à longue distance : chailles régionales ou silex de la couronne crétacée du Basin parisien. Les populations mosellanes pourraient avoir maintenu l’axe septentrional d’approvisionnement par affinités culturelles. L’appartenance du réseau de silex belgo-néerlandais au Rubané du Nord-Ouest formerait un territoire et une entité culturelle plus ou moins hermétiques, de même que les sources crétacées du centre du Bassin parisien seraient régies par le Rubané du Sud-Ouest, voire par d’autres groupes non-danubiens comme le Blicquy - Villeneuve-Saint-Germain. Cette sorte d’imperméabilité culturelle peut se disloquer lorsqu’on observe qu’une même unité domestique (à Ennery et Trémery, Lorraine) adopte certains éléments décoratifs de la grammaire du corpus céramique du Bassin parisien en plus des sources d’approvisionnement de cette région, tout en conservant des éléments décoratifs du Rhin moyen. Les comparaisons quantitatives et morphologiques entre les différents assemblages lithiques d’Europe nord-occidentale, du Neckar à la Meuse, fait apparaître une affinité plus grande des industries de la moyenne Moselle avec celles du sud-est qu’avec celles du nord : abondance des pièces esquillées, fréquences des armatures de flèche et des pièces lustrées, absence d’outillage de morphologie aléatoire. Ces affinités sont plus sensibles encore dans la typo-morphologie des armatures, avec une dominance des pointes symétriques et des armatures latéralisées à gauche. L’interprétation des changements perçus dans les assemblages lithiques numériquement pauvres reste conjecturale. Outre la possibilité d’y voir une réelle évolution de l’outillage, une spécificité techno-fonctionnelle au niveau des unités d’habitation ne doit pas être oubliée. D’un point de vue global, ces assemblages montrent leurs spécificités régionales au niveau de l’approvisionnement en matières premières et de la morphologie des outils. Finalement, une réelle évolution ne serait avalisée que par une augmentation de l’échantillon et un élargissement chronologique aux phases antérieures du Rubané régional.

ABSTRACT: The lithic assemblages of the late Linear Pottery Culture (LPC) of the Middle Mosel are studied from the point of view of raw materials and typo-morphology. Using the stylistic phases of ceramics, possible chronological developments in the industries and their procurement modes are examined. In the late LPC, procurement of finished or semi-finished products in Belgian-Dutch flint generally appears stable. These extra-regional sources correspond to the distribution gradients established by A. Zimmermann on data from the German Mosel. Additional materials are sometimes present: regional cherts or Cretaceous flint from the Paris basin. The Mosel populations may have maintained the northern procurement axis for reasons of cultural affinity. The network of Belgian-Dutch flint was more or less limited to the Northwestern LPC, whereas the Cretaceous flint of the central Paris Basin was controlled by the Southwestern LPC and other non Danubian groups like the Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain. Quantitative and morphological comparisons of the various lithic assemblages between the Neckar and the Meuse show that the Middle Mosel industries are more closely related to areas to the south-east than to the north. The interpretation of the changes observed in these small assemblages remains conjectural. Overall, there are regional specificities in raw material procurement and tool morphology.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

1. CONTEXT

Further, it is also of interest to establish reports not only at the regional LPC but also to try a diachronic confrontation with the stylistic development. Nevertheless, these aims are a bit limited by the quality of the available data. For the German part of the Middle Mosel, the published settlements are partially excavated. The lithic industry is at base spare in number, and don’t authorised accurate quantitative diachronic analyses. They have to be considered as a whole in a given period, the Recent LPC, and a given country, i. e. Bernkastel-Wittlich or Trier (Schmiden-Hager, 1993; 2003). By the same, the lack of published data in Lorraine doesn’t allow a comparative study of the lithic industry, except some general considerations.

The sites which are mostly belonging to the Recent phase of the Linear Pottery Culture (shortened here as LPC), are settled between Metz and Bernkastel-Kues. They are localised in the middle of the geographical area of different stylistic groups recognised amongst the Northwestern Linear Pottery Culture. This part of the Mosel valley belongs to the “Rubané du Nord-Ouest” (RNO), as it is located at its western and southern fringes. This region is closed to the Neckar and Alsace LPC, as well as the “Rubané du Sud-Ouest” (Southwestern LPC or RSO). From a procurement point of vue, the Middle Mosel is closed to the potential raw material outcrops used to produce the polished tools, such as metamorphic and magmatic rocks. In contrast, this region is far from the northern and western Cretaceous flint outcrops. By this situation it joins the problematic due to the procurement of good quality flints met also in the Lower Main and the Neckar countries.

1.1. POTENTIAL

SOURCES OF FLINT AND OF OTHER SILICEOUS

LIMESTONES

The local raw material consist in more or less silicified limestones which can be found as veins in the Muschelkalk layers (Trias) or those of the Dogger (Jurassic). These cherts can provide small-sized artefacts in restricted number in the Luxembourg assemblages (mean value = 14%; fig. 1), and mainly for tools. However, they can come up to the quarter of the debitage products at Remerschen.The chert frequency observed on the Luxembourg settlements tends to demonstrate a logical decreasing gradient from the Mosel valley (fig. 2).

By this fact, these regions are constrained to organise and manage exchange networks with other provider countries, by direct or in-between relations.If the product types informed about the status of the procurement, the regional traditions, and the stylistic acquaintances put in relation with this network could informed about the mode of this raw material procurement.

Fig. 1 : raw material potentialities for the Luxembourg LPC settlements: Upper Cretaceous flints and local silicified limestones from the Muschelkalk or Dogger layers.

Fig. 1 : matières premières potentielles pour les sites rubanés luxembourgeois : silex du Crétacé supérieur et chailles locales du Muschelkalk et du Dogger.

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A. Hauzeur : The Raw Material Procurement as Implied Cause of Interregional Network Diachronic examples in the LPC of the Middle Mosel

Fig. 2 : raw material procurement inside the Middle Model area.

Fig. 2 : approvisionnement en matières premières pour le territoire de la moyenne Moselle.

The potential outcrops are indeed very closed to such a point that some Recent LPC domestic areas from Konigsmacker (FR; Buzzi et al., 1995) seems to make it their favourite raw material at a period when the network of exchange and circulation between the Mosel and the Belgium-Netherlands is well established. But it remains an isolated regional phenomenon inside the Middle Mosel. An explanation will be possible with a more well known general context, unavailable at this moment.

mostly the Senonian Paris Basin flint, at a respectively rate of 48% and 62% (fig. 2). This flint named by the German researchers “Tétange” (Löhr, 1986) is generally well represented in the German part of the Mosel, in the BernkastelWittlich area, and it can goes up to 30% (average is 23%). On the contrary, it appears rather confidential within the Luxembourg settlements, with an average of 1.4%. Its frequency is higher at Alzingen, for which the excavated area is dated to the IId, and the style of the pots decoration appears original compared to the other Luxembourg assemblages.

The outside regional raw materials are obviously more abundant, with more varieties. First of all, it concerns the RhineMaas Maastrichtian flint, which is present at a rate of twothirds to three-quarts in the Mosel assemblages (fig. 2). This category of Rhine-Maas flint is enlarged to the “Baltic” erratic flint, which is much better represented in the Middle Rhine region, and for which no proof exists in Luxembourg.

The other flint category coming from the Centre of the Paris Basin is the Bartonian flint, which occurrence is very rare at the Mosel settlements. If the geographical distance from the potential Bartonian outcrops would be one of the cause of its weak distribution, another would also be very well the type of contacts maintained with the neighbour populations, notably the Villeneuve-Saint-Germain groups, producers and providers of this raw material (Bostyn, 1997). A cultural barrier could be added to a geographical one.

Within the available data, two LPC IId settlements makes an exception, Oberbillig (DE) et Ennery (FR), which include

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Fig. 3 : percentage curves of Maastrichtian flint in the siliceous materials from the Northwestern LPC (RNO). Data and map issued from Zimmermann, 1995, filled in with the data of the new Middle Mosel sites. AZ = Alzingen ; WTH = Weiler-laTour ; ALW = Altwies ; RS = Remerschen ; E = Ennery, following Petitdidier et al., 2003.

Fig. 3 : courbes de pourcentages de silex maastrichtiens dans les matériaux siliceux du Rubané du Nord-Ouest (RNO). Données cartographiques d’après Zimmermann, 1995, complétées avec les nouvelles données des sites de la moyenne Moselle. AZ = Alzingen ; WTH = Weiler-la-Tour ; ALW = Altwies ; RS = Remerschen ; E = Ennery, d’après Petitdidier et al., 2003.

1.2. LOCALISATION OF THE MOSEL VALLEY WITHIN THE DATA OF A. ZIMMERMANN FOR MAASTRICHTIAN FLINT

100 90 80

The whole available data from the Middle Mosel valley’s lithic industry allow to reinforce the distribution gradients of the Rhine-Maas Maastrichtian flint obtained by A. Zimmermann (Zimmermann, 1995: fig. 37) with a curve smoothing for Luxembourg and Lorraine (fig. 3). The settlements from the Gutland plateau shows almost a products monopoly of Maastrichtian origin, at a rate of more than 80% in the inventories. The habitats settled in the valley point out a much greater raw material disparity, which seems correlated to the geographical location, to a chronological length, and to the river as a privileged way of communication. 1.3. EVOLUTION OF THE THE MIDDLE MOSEL

70 60 50 40 Id-IIa

30

IIb

20

IIc

10

IId

0 Rhine-Maas

Paris Basin Cretaceous

Paris Basin Bartonian

Local

Fig. 4 : evolution of the main raw material categories in the Middle Mosel LPC.

MAIN RAW MATERIAL CATEGORIES IN

Fig. 4 : évolution des principales catégories de matières premières siliceuses pour le Rubané de la moyenne Moselle.

The chronological aspects for the raw materials are put in prospect with the procurement of finished and semi-finished products (fig. 4). They shows, for the whole Middle Mosel available data, a great stability among the procurement network during the first phases of the Recent LPC (IIa-IIc), which is coming from the Belgian-Limburger regions. For the phase IId the cumulative curve of the sili-

ceous materials would have been similar, as the procurement of the contemporaneous Luxembourg settlements shows (fig. 5), without the recently discovered site of Ennery (Petitdidier et al., 2003: 20-21), to which the pit of Oberbillig (Schmidgen-Hager, 2003) can be assimilated. This procurement variability between Mosel sites illustrates an increasing in the diversity of sources with a correlate adoption - for the

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A. Hauzeur : The Raw Material Procurement as Implied Cause of Interregional Network Diachronic examples in the LPC of the Middle Mosel

Fig. 5 : detailed evolution of the main raw material categories in the Middle Mosel LPC, according to the region of Lorraine, Luxembourg, and Trier. 1. Rhine-Maas flint; 2. Paris Basin Cretaceous flint; 3. Paris Basin Bartonian flint; 4. Local/regional hornstones.

Fig. 5 : détail de l’évolution régionale des principales catégories de matières premières siliceuses pour le Rubané de la moyenne Moselle, en Lorraine, au Luxembourg et dans les environs de Trèves. 1. silex rhéno-mosan; 2. silex crétacé du Bassin parisien; 3. silex bartonien du Bassin parisien; 4. chailles locales/régionales.

Lorraine settlement - of a new ceramic style. This stylistic influence remains scarce at Oberbillig may be because the economic intermediaries are more numerous, and at the same time the stylistic influence weakened.

Middle Rhine volcanic rocks versus Belgian-Limburger Cretaceous flints. When the economic exchange seems intense, the regional stylistic ones don’t find an equivalent answer, mainly in the North-South way within the RNO.

2. CULTURAL

The hypothesis of a cultural corridor in-between the centre of the Paris Basin and the RNO via the Mosel valley was pointed out several times, notably by G. Bailloud (Bailloud, 1964: 41). H.-Chr. Strien has recently developed again this hypothesis in the light of the recent discoveries (Strien, 2003).

CONTEXT WITHIN THE CERAMIC AFFINI-

TIES

The recent studies undertaken on the Mosel sites (Hauzeur, 2003; Petitdidier, 2000; Schmidgen-Hager, 1993) confirm the main stylistic acquaintances with those of the southeastern regions (Rhine-Main group; Marx & Meier-Arendt, 1972), and relatively less with the North of the RNO (Rhine-Maas group). This concerns mostly the ceramic decoration of the Recent LPC.

The existence on two sites of Lorraine (Ennery and Trémery) of an extended assemblages of ceramics with their main decoration consisting of single or multiple garlands hanged under the rim, combined with a dominant procurement of raw material or tools coming from the eastern fringe of the Paris Basin shows obviously an opening to the Centre region. This opening is dated of the local final step of the LPC occupation (Petitdidier, 2000; Petitdidier et al., 2003). Some panel motives at Remerschen (LU) as well as the high proportion of Paris Basin flint at Oberbillig (DE) corroborate the hypothesis of a penetration of the Mosel, not only from the Rhine, but also from upstream regions under other cultures, such as the Blicquy - Villeneuve-Saint-Germain (fig. 6). Out of the Mosel corpus some elements (Bernkastel-Kues, Maring-Noviand, Remerschen, Altwies, Ennery; Hauzeur, 2003) testify of stylistic affinities with the «Leihgestern style» (Kneipp, 1998: 142-144), an area close to magmatic rocks.

The ceramic corpus of the Luxembourg settlements - despite stylistic specificity’s partly due to a chronological dichotomy in between long occupation sites (Remerschen) and short time sites (Altwies), and partly due to local characteristics (Alzingen) - is in keeping with the ornamentation thematic and techniques from the Rhine-Mosel confluence, especially the «Plaidt style». The sporadic presence of decoration more closely connected with the northern countries of the RNO, made up of large bands fulfilled with dots realised with a punch or a comb or a covering rhomb pattern observed in the corpus from the southern RNO, as well as on the contrary the existence of Middle Rhine pot decoration in the Rhine-Maas assemblages, made up of ladder patterns, shows both the specificity of the two regions and the contacts attested by the raw materials such as

The diversity of the stylistic criteria of the regional group of Oberrhein-Pfalz, dated to IIc-IId from the Middle Rhine chronology could be considered as a convergent phenomenon

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

be stylistically bring closer to it and considered as additional witnesses of the relationship between the Mosel area and the Neckar one (fig. 7). Two pots from Remerschen attest also some contacts maintained as soon as the LPC IIa-IIb with the Neckar region and notably with the Recent LPC of the Kraichgau, either for cultural proximity and affinities, either for economic reasons. Some Mosel settlements could have been relay’s for lithic products distribution. A Hesbayan pot with Neckar ornamentation (BE, Omal - «Vicinal»; Servais & Hamal-Nandrin, 1929) is a testimony of the extension of the inter-regional contacts during the Recent LPC.

Fig. 6 : ceramic style in relation with Paris Basin flint. Examples of Ennery (Lorraine, nr 1-3), and Oberbillig (Trier, nr 4). Following Petitdidier et al., 2003; SchmidgenHager, 1993. Fig. 6 : style céramique en relation avec le silex du Bassin parisien. Exemples d’En-

These few considerations illustrate the diversities and the exotic elements taken out of certain ceramic corpus as much as the complexity of the nature of the relations between neighbour groups. In no case a full suitability can be observed in a given group and its filiation. Economic opportunities or constraints overlap the coherence of the identity scheme. Nevertheless in this case study, despite of heavy economic constraints, such as the procurement of good quality siliceous raw materials, the material cultural features - ceramic styles and morpho-technical characteristics of the implements - are suffering very few the contacts induced by the raw material management.

nery (Lorraine, n° 1-3) et d’Oberbillig (région de Trèves, n° 4). D’après Petitdidier et al., 2003; Schmidgen-Hager, 1993.

of elements coming from the Leihgestern (Lindig, 2002: 71), from the Middle Rhine (crosshatches), from the Paris Basin (grids). This phenomenon could be explained by the procurement network of raw materials, metamorphic and magmatic rocks, as French Cretaceous flints (called «pseudo-baltic» because of a not assured determination; Lindig, 2002: 120). The geographical position of the Low-Neckar, at the periphery of both the RNO and the Neckar LPC, further this kind of combination. The few pots from the Middle Mosel which can

Fig. 7 : stylistic group “ OberrheinPfalz ”. Epicentre (black spot) and outside settlements (stars) where isolated pots can be found (following Lindig, 2002: fig. 57 completed).

Fig. 7 : groupe stylistique de l’“Oberrhein-Pfalz”. Epicentre (zone noire) et sites extérieurs (étoiles) à récipients isolés (d’après Lindig, 2002 : fig. 57 complétée).

20

A. Hauzeur : The Raw Material Procurement as Implied Cause of Interregional Network Diachronic examples in the LPC of the Middle Mosel

3. CULTURAL IDENTITY OF THE MIDDLE MOSEL LITHIC INDUSTRIES WITHIN THE NORTHWESTERN LPC In the Northwestern LPC (RNO), the particular economic contingencies of the Mosel valley - local raw materials of poor quality, and procurement linked to the exchange networks - induce a situation which is not directly comparable to that of countries such as the Hesbaye and the Graetheide where the habitats are settled on the raw material substrate. The geographical location of the Aldenhoven Plateau is for that a better intermediary, with middle distanced imports. In the surrounding of the Middle Mosel, countries such as the Mosel-Rhine confluence and Lahn or the Rhine-Main one are proved to be rich in sites but are suffering of unfavourable circumstances to study the lithic materials. They are indeed either known by surface discoveries associated with testimonies of other periods, or still in study for the recently excavated sites. Three regions have been selected outside the RNO: the Neckar mouth, the Kraichgau, and the Württemberg (restricted to the two excavated sites). The reason is because they are spreading at similar distance from the Mosel than other RNO sites, and because they are the only ones which can provide using and comparable published data. The site of Heilbronn-Neckargartach (Schmidgen-Hager, 1992) has not been taken into consideration, because the siliceous lithic assemblage is very particular. Despite the homogeneity of the typological analyses done by the German researchers (same lists and criteria) some tools categories combining several types are not included in the same clusters in the detailed publications. It is why only relative tendencies are expressed especially when we have in mind the numerous potential variations since the social-economic factors of the LBK period, the taphonomic changes of the settlements till the excavation conditions. The tool categories frequency has been illustrated by pies ordered by the main entities (fig. 8, for details see Hauzeur, 2003). The high numeric representation of scrapers and glossy pieces is ubiquitous among the lithic assemblages of the RNO, and in general in the other groups of the western LPC. On the other hand the abundance of the splintered pieces is a characteristic found onto the Middle Mosel settlements, as well as the

Fig. 8 : characterisation of the lithic industries of the North-West and the Neckar LPC.

Fig. 8 : caractérisation des industries lithiques du Rubané Nord-Ouest et du Neckar.

1 - Belgium – Hesbaye

4 - Germany – Mosel

Vaux-et-Borset

Caspar & Burnez-Lanotte, 1998 Oberbillig

Schmidgen-Hager, 1993

Darion

données inédites

Schmidgen-Hager, 2003

Trier-Euren

Oleye

données inédites

Bernkastel-Kues

Schmidgen-Hager, 1993

Liège

Otte, 1984

Maring-Noviand

Schmidgen-Hager, 1993

Place Saint-Lambert Rosmer

Ulrix-Closset & Rousselle, 1982

Wehlen

Schmidgen-Hager, 1993

Vlijtingen

Marichal et al., 1987

Wengehor

Schmidgen-Hager, 1993

2 - Netherlands

5 -France - Mosel

Graetheide Geleen

Bohmers & Bruijn, 1958-59

Ennery

Sittard

Bohmers & Bruijn, 1958-59

Trémery

Petitdidier et al., 2003 Petitdidier et al., 2003

Elsloo

Bohmers & Bruijn, 1958-59

Metz-Nord

Petitdidier et al., 2003

Beek

van Gijn, 1989

Vigy

Petitdidier et al., 2003

Montenach

Petitdidier et al., 2003

3 - Germany Aldenhovener Platte Aldenhoven 3

Deutmann, 1997

6 - Germany – Low-Neckar

Lindig, 2002

Langweiler 8

Zimmermann, 1988

7 - Germany – Kraichgau

Heide, 2001

Langweiler 9

Löhr et al., 1977

8 - Germany – Württemberg

Langweiler 2

Farruggia, 1973

Kr. Stuttgart

21

Strien, 2000

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». well attested presence of the arrowheads. The spectra from the Trier and the Bernkastel-Wittlich regions generally show an homogeneity of the sets of siliceous tools, even the fact that most excavations concern restricted areas of the habitat. The high reuse/conversion of tools is systematically pointed out in countries poor in siliceous materials, and are probably responsible of the disappearance of the scrapers for the splintered pieces. This phenomenon is more sensitive in Lorraine where the scrapers rate is still less than elsewhere, and where it is balanced by a very high number of splintered pieces.

3.1. CULTURAL CHARACTERISTICS OF THE ARROWHEADS In so different contexts as those of the Western Linear Pottery Culture, the artefacts with high identity or tradition value allow to estimate the cultural proximity between regions, overpassing les economic contingencies, which was already underlined by W. Meier-Arendt (Meier-Arendt, 1966: 51). These artefacts occupy a first choice place among the whole lithic industry compared with the tools of domestic and daily use. These artefacts can also be weighted by social value as they are shown like some ceramics; they carry both the label of the owner, individual, clan or group, and the sign of an identity or a tradition. Some can be considered as prestigious goods. In the case of the LPC industries, the arrowheads wear a potential of economic and cultural informations more important than a scraper or a borer for example, which are attested by the numerous studies devoted to this category of artefacts.

When the spectra from the selected sites of the RNO are observed, several points can be noticed. The presence of tools of aleatory morphology, i.e. notched and denticulate pieces, is particularly well marked in the Belgian assemblages.These tools are more restricted in the Graetheide assemblages, and totally absent from the Aldenhoven Plateau. Are they in such a case considered as an issue of identity to such a point that they can be considered as a characteristic of the «Omalian» province (Ulrix-Closset & Rousselle, 1982 ; Otte, 1984)? Other alternate or associated hypotheses can be proposed, in particular for the site of Darion (Hesbaye, BE). The high number of denticulate pieces can be related to the wood working (houses, palisades, …) or it can be the fruit of contacts with the Blicquy groups whose the set of tools are composed by a high proportion of implements of aleatory morphology, especially the denticulates (van Berg & Hauzeur, 2001: 66).

The relative representation of the arrowheads among the lithic assemblages of the Middle Mosel settlements is rather important when they are considered in the whole of an occupation or a region. It can reach the quarter of the tools in Lorraine (fig. 8). They are however too small in number to be statistically treated valuably for a fine chronology of the Recent LPC. The tendancies of the morphology as well as the lateralisation stay relatively constant during the Recent LPC. Despite this observation, a first glance shows that the Luxembourg arrowheads don’t subscribe totally inside the classical criteria of the RNO arrowheads, which are know through the publication of the sites of Langweiler or those of the Graetheide region for example. There is a great morphological variation from the typical very carefully realised arrowhead to the typologically identified but not characteristic piece.

The scrapers are in general more frequent in the assemblages from the northern countries of the RNO. Their abundance would be linked with more the economic contingencies than the cultural reality because they are less submitted to the transformation/reuse cycle than the regions where the raw material is rarer. The flint hammers are also well present in the northern areas, on the contrary to the Mosel where they can be exceptionally found. This tool category is replaced by hammered and smoothed pieces in Taunus quartzite or by old adzes transformed into smoothed pieces for the Mosel region.

The morphometric distribution of the Mosel arrowheads, depending of the available data, points out a clear reduction in size and weight of the products compared to the arrowheads of the Belgian LPC (Hauzeur, 2003: fig. 162). This distribution gives a argument more in favour of a strong dependency of the dimensional criteria towards the raw material economy, the procurement network of finished products, and the reuse cycles.

Concerning the area located south to the Mosel valley, some general remarks can be done. In the Low-Neckar scrapers and truncated pieces share the majority among the set of tools. In the Kraichgau the clear predominance of retouched blades would correspond to a local particularism characterised by a high rate of tool basal fragments, and by the use of retouched blades as scrapers (Heide, 2001: 117-118). This category counts also the slightly scarred pieces. Taking this category off the considered assemblages, the Kraichgau spectrum becomes very similar to that of the Low-Neckar area, characterised by a dominance of the scrapers and the truncated pieces and by a low percentage of splintered pieces. At least, in the Stuttgart region the glossy pieces and the scrapers share the majority of the siliceous set of tools, then the arrowheads are weakly present.

Most of the Luxembourg arrowheads are realised in several varieties of northern Maastrichtian flint. The arrowheads made of Muschelkalk hornstone/chert or more exotic in Lousberg flint (1 ?) and in Bartonian flint (1) are very scarce. Excepted the arrowhead in Bartonian flint and one in Muschelkalk, the arrowheads which are not in Maastrichtian flint shows «Mesolithic» features, in any case not typical for the LPC. Even if Oberbillig gives a high percentage of raw materials originated from the Paris Basin, it shows very few other identity aspects of this region. The settlement seems to keep its Rhine-Mosel features (ceramics, arrowheads) despite this kind of raw material procurement, on the contrary to Ennery in Lorraine. For the latter no precise typological data exists for the lithic industry.

In summary, the Middle Mosel valley shows during the Recent LPC specific traits which are its own among the RNO assemblages. The affinities are however more accentuated with the neighbour zone between RNO and Neckar LPC.

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A. Hauzeur : The Raw Material Procurement as Implied Cause of Interregional Network Diachronic examples in the LPC of the Middle Mosel Fig. 9 : symmetric and lateralised arrowheads in accordance with the Recent LPC phases. Data from Luxembourg and German Mosel (Hauzeur, 2003; Schmidgen-Hager, 1993; 2003).

Fig. 9 : armatures symétriques et latéralisées en fonction des phases du Rubané récent. Données pour le Luxembourg et la Moselle allemande (Hauzeur, 2003; Schmidgen-Hager, 1993; 2003).

The symmetry as well as the left lateralisation of arrowheads remains a recurrent characteristic during the development of the Recent LPC (fig. 9). These facts obviously demonstrate the complexity of the extra-regional relations, and the difficulty to build general remarks. However at a regional scale, the available data for Middle Mosel points out spectra with a majority of symmetric points, and a dominance of the left lateralised pieces. Middle Mosel looks closer from the spectrum of Ringingen than all the regional spectra coming from the northern area (fig. 10) with generally a majority of right lateralised pieces.

zia, and is frequent even abundant in the southern regions of the RNO and in the Neckar LPC. It is clearly linked to an influence of the “Céramique de La Hoguette” for different researchers (e. a. Löhr, 1994; Gronenborn, 1997: 100; Jeunesse, 2002). But for D. Gronenborn (Gronenborn, 1997: 100) the presence of asymmetrical points at the West of the Rhine is not necessarily linked to a restricted influence of a Limburg substrate. The scheme left lateralisation / La Hoguette - right lateralisation / Limburg is indeed rough when we take into account the real distribution of the nonLPC potsherds and the question of the contemporaneity or not of the Limburg and La Hoguette groups. This scheme doesn’t not also take into consideration the interpenetrating and mobility between groups.

The left lateralisation of the LPC arrowheads is corresponding to the same lateralisation of the Late Mesolithic trape-

Fig. 10 : characterisation of the arrowheads of the North-West and the Neckar LPC. Fig. 10 : caractérisation des armatures du Rubané du Nord-Ouest et du Neckar.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». 2. The frequency of use/transformation/reuse cycles linked to this absence with as a consequence the distortion of assemblages by notably the high frequency of splintered pieces which are often the last step in the recycling process. 3. The function of waste disposal of the analysed structures, their erosion, and their specificity’s which are the reflection of particular or exceptional activities of the domestic unit whose they are belonging. 4. The question of an heterogeneity in the typological registrations done by researchers from different “schools”. The main categories of siliceous artefacts are however well defined and the researchers community, mainly the German one, refers to the same sources.

The pointed out morphometric criteria taken as a whole mean not a regional or cultural distinct factor of a “province” but rather choices and consequences induced by economical reasons. For that B. Heide underlines the transformation of the symmetrical arrowheads into asymmetrical ones on the base of a size reduction of the latter (Heide, 2001: 127). The hypothesis of transformation of classical and normalised Danubian points and that of remaking of unusefull tool seems the most probable with the actual available data. The result is a set of points less classical and less carefully made which stand at the end of the raw material exhaustive exploitation. Opposite to this hypothesis M. Homeyer (1997: 283) underlines the fact that the arrowheads from Hambach 8 which are made in Rijckholt type flint are more reduced in size than the arrowheads in the same raw material which are coming from the neighbouring sites of the Aldenhoven Plateau. Once more procurement distance and raw material economy are factors which can overpass the traditional norms.

4. EVOLUTION OF THE THE MIDDLE MOSEL

Detailed publications of data remains rare for the lithic industries study of the Mosel valley. Only the work of E. Schmidgen-Hager about the region of Bernkastel-Wittlich (1993), and some important selective researches such as this of H. Löhr about arrowheads (Löhr, 1987) allows comparisons on similar chronological, geographical, and economic situation. Upstream the «Three Borders» there are no detailed publications on the lithic industry: Just restricted data related to five settlements have been published in an excavation report (Petitdidier et al., 2003) concerning the raw material and the siliceous lithic industry. Excepted these general overview there is only a paper about Mesolithic and Neolithic arrowheads (Belland et al., 1985).

MAIN LITHIC CATEGORIES IN

To know if lithic industry shows relevant differences between the different stylistic phases based on the seriation of the ceramic material and if some tool types gradually change or not is one of the questions. This attempt of chronological correlation between ceramic style and morpho-technical traits of the siliceous lithic industry tries more to look at if these two identity features follows the same rhythm of evolution.

A diachronic analysis has been undertaken with the main tool categories percentages, i.e. the scrapers, the arrowheads, the glossy pieces, the borers, and the splintered pieces.The representation by curves for each periods of the Middle Mosel doesn’t reveal a priori any kind of significant evolution between the different Recent LPC phases for Luxembourg, Lorraine, and Trier regions. (fig. 11).

There are directly limits to be underlined to this attempt of chronological correlation: 1. The quantitative poverty of the Luxembourg industries, and of the Middle Mosel in general, due to the regional absence of siliceous material of good quality and of rather big size to be able to make tools in the RNO cultural norms.

Fig. 11 : evolution of the main tools categories in the Middle Mosel LPC.

Fig. 11 : évolution des principales catégories d’outils pour le Rubané de la moyenne Moselle.

24

A. Hauzeur : The Raw Material Procurement as Implied Cause of Interregional Network Diachronic examples in the LPC of the Middle Mosel Lorraine

Luxembourg

Montenach + Metz-Nord: Id-IIa 30 25 20 15 10 5 0

Trier Trier:Id-IIa

Id-IIa 30 25 20 15 10 5 0

1

2

3

4

5

30 25 20 15 10 5 0 1

2

3

4

5

Fig. 12 : detailed evolution of the main tools 1

2

3

4

5

30 25 20 15 10 5 0

1. scrapers; 2. arrowheads; 3. glossy pieces; 4. borers; 5. splintered pieces. 1

2

3

4

5

Fig. 12 : détail de l’évolution régionale des

IIc

Vigy: IIc 30 25 20 15 10 5 0

30 25 20 15 10 5 0 1

2

3

4

5

principales catégories d’outils pour le Rubané de la moyenne Moselle, en Lorraine, au Luxembourg et dans les environs de Trèves. 1

2

3

4

5

1. grattoirs; 2. armatures; 3. pièces lustrées;

Ennery + Trèmery: IId

40 35 30 25 20 15 10 5 0 2

3

4

5

4. perçoirs; 5. pièces esquillées.

Oberbillig: IId

IId 30 25 20 15 10 5 0

30 25 20 15 10 5 0 1

categories in the Middle Mosel LPC, according to the region of Lorraine, Luxembourg, and Trier.

IIb

1

2

3

4

5

1

In detail inside regions and phases some variations can be noticed. But these can be however depending on the restriction of the sample and a latent functional specificity of the studied assemblages (fig. 12).

2

3

4

5

crown of the Paris Basin in the South of the Middle Mosel at the end of the LPC. With similar quality or even better one, and at rather same geographical distance, why the Belgian-Netherlands flint network maintains itself without any other orientation of the population towards other potential sources? One of the explanations is may be that of cultural affinities, i.e. a same belonging of the northern flint network to the “Rubané du Nord-Ouest” building a more or less hermetic territorial and cultural entity. On the contrary of the Cretaceous sources of the centre of the Paris Basin managed by the “Rubané du Sud-Ouest”, even by other non-danubian groups as the Blicquy - Villeneuve-Saint-Germain one. This kind of cultural imperviousness could be fragmented when the same domestic units (at Ennery and Trémery, Lorraine) adopts also some grammar elements of the ceramic decoration from the Paris Basin as well as the flint sources, but keeping other stylistic Middle Rhine elements.

So the Lorraine shows at the end of the LPC a light decreasing of the arrowheads, an increasing of the glossy pieces, when in Trier country the arrowheads are increasing as well as the splintered pieces while the scrapers and the glossy pieces are decreasing. Among the Luxembourg sites, the evolution of the different tools categories is far from linear. Excepted the borers each main categories is at its turn dominant inside the ceramic phases: arrowheads for the LPC IdIIa, scrapers for the LPC IIb, splintered pieces for the IIc, and glossy pieces for the IId. It seems that the phase IId is characterised by a more balanced distribution between the different tools categories. But one must stay very prudent in this kind of interpretation considering the numerical weakness of the samples and the limited area of the excavations. It can be only the reflect of taphonomy or specialised domestic units even sites.

Beside the economic choice of raw materials and the cultural characterisation of lithic assemblages of the Middle Mosel valley, a diachronic perspective of the Recent LPC lithic assemblages was attempted in this paper.

The comparisons between different lithic assemblages in siliceous raw materials from Northwestern Europe, from Neckar till Maas, give some information’s letting appear a closer affinity of the Middle Mosel valley industries with those of the South-East than with the northern ones: abundance of splintered pieces, frequency of arrowheads and glossy pieces, absence of tools of aleatory morphology. This affinities are more sensitive when the typo-morphology of arrowheads is taken into consideration, with a dominance of symmetric points and a left lateralisation.

For the Recent LPC II, the procurement of finished or semifinished products in Belgian-Netherlands flint appears stable at a whole. This extra-territorial direction fits with the gradient data established by A. Zimmermann on the base of the German Mosel. On an ad hoc basis however some local raw materials can supplant this kind of long distance procurement. Too few data or published sites don’t allow to give full satisfied explanation. A way can may be provided by the domination of flint originated from the Cretaceous

The interpretation of some changes in the numerically poor lithic assemblages remains hypotheses. Beside the fact to see a real evolution in the tools, a techno-functional evolution of any house unit has to be considered. In a global point of view these assemblages show their own regional characteristics in raw material procurements and tools morphology. Finally, a real evolution would become available by an increasing of samples and a chronological enlargement to former phases of the Linear Pottery Culture.

5. SYNTHESIS

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

ANNE HAUZEUR

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GENÈSE ET ÉVOLUTION DES INDUSTRIES LITHIQUES DANUBIENNES DU BASSIN PARISIEN Pierre Allard & Françoise Bostyn

RÉSUMÉ : Cet article propose une synthèse de l’évolution des séries lithiques du Néolithique ancien du Bassin parisien afin d’apporter des éléments nouveaux à la discussion concernant les relations entre les différents groupes danubiens. Il convient simplement de rappeler que le cadre chronologique reposait essentiellement sur l’évolution de la thématique de la céramique décorée, et sur les datations 14C. L’évolution observée traduit la parenté de l’industrie rubanée avec son contexte européen. L’industrie du RRBP voit dans son étape finale (RFBP) l’apparition des éléments constitutifs de celle du groupe de Villeneuve-Saint-Germain. Enfin, l’étape récente du VSG voit des transformations importantes prendre place qui annoncent clairement la culture matérielle lithique du Cerny.

ABSTRACT : This paper presents a synthesis on the evolution of early Neolithic lithic industries in the Paris basin. The goal is to contribute new evidence to the debate on relations between the differents Danubian groups. Previous work mainly established the chronological scheme through the study of decorated ceramics or C14 dates. The conclusion here is that the Paris basin late Linearbandkeramik (RRBP) flint industry is similar to the flint industries of the western and central Linearbandkeramik. Some new elements appear during the latest RRBP (RFBP) which herald the Villeneuve-Saint-Germain (VSG). For the Cerny, the best analogies are with the late stage of the VSG.

INTRODUCTION Proposer une synthèse sur une zone géographique assez large constitue toujours un défi face à la documentation disponible qui n’est jamais strictement la même d’une région à l’autre, d’une période à l’autre. Néanmoins, et s’inscrivant dans la thématique de la session de l’EAA, notre propos est de présenter l'évolution des séries lithiques des différentes cultures du Néolithique ancien du Bassin parisien et de les comparer, afin d’apporter des éléments nouveaux à la discussion sur les rapports chrono-culturels entre les grands ensembles de la période danubienne. Cette synthèse s'est construite à partir d'études exhaustives, souvent inédites, menées sur les sites danubiens dans le cadre de nos doctorats (Bostyn 1994, Allard 2005) ou d'autres travaux universitaires (Augereau 1993), complétés depuis par de nombreuses autres publications personnelles ou non. Cet article va donc présenter une reflexion sur l'apport des matériaux siliceux à la chronologie de la séquence danubienne en s'appuyant sur plusieurs dizaines de sites étudiés récemment et représentant plusieurs centaines de milliers de silex taillés.

Il n’est pas question pour nous de reprendre ici la totalité de l'historique des polémiques à propos des modèles chronologiques concernant les rapports entre le Rubané et le groupe de Villeneuve-Saint-Germain / Blicquy (Burnez et al. 2001). Il convient simplement de rappeler que le cadre chronologique repose essentiellement sur l'évolution de la thématique de la céramique décorée, et sur les problèmes liés aux résultats obtenus par les datations 14C. Le reste de la culture matérielle était ainsi pris en compte dans le débat de manière très inégale, mais la plupart du temps, il était laissé pour compte. Au final, après 25 ans de controverse, il coexiste deux modèles chronologiques, l'un diachronique (Constantin 1985, Lanchon 1984, Constantin et Ilett 1997 et Burnez et al. 2001) et l'autre syncrétique (Jeunesse 2001). Dans le premier cas, la séquence comprend successivement le Rubané récent du Bassin parisien, le Rubané final, le Villeneuve-Saint-Germain et le Cerny, alors que dans le second, le Villeneuve-Saint-Germain est considéré comme contemporain du Rubané récent et du Rubané moyen Champenois,

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

BC 5200

diachronism pattern Rubané moyen Champenois Rubané récent du Bassin parisien

5000

Rubané final du Bassin parisien

synchronism pattern Rubané moyen Champenois

VilleneuveSaint-Germain

Fig. 1 : schémas des chronologiques relatives proposées Rubané récent du Bassin parisien

pour la séquence danubienne dans le Bassin parisien. Fig. 1 : relative chronology of the danubian sequence

Villeneuve-Saint-Germain

Rubané final du Bassin parisien

4800 Cerny

Cerny

First hypothesis : sequence established by Constantin 1985, Constantin et Ilett 1997 Lanchon 1984

Second hypothesis : sequence established by Jeunesse 2001

auxquels succèdent le Rubané final (étape syncrétique) et enfin le Cerny (fig. 1). Aux arguments précédents s’ajoutent les problèmes de répartition spatiale régionale des sites qui semblaient s’exclure entre le VSG et le Rubané récent. De fait, pendant de nombreuses années, les sites fouillés pour les différentes périodes étaient peu nombreux et concentrés principalement dans la vallée de l’Aisne. Cependant la découverte de nouveaux sites dans le cadre de l’archéologie préventive, mise en place dans les années 70 ou 80 selon les régions, a considérablement étoffé le maillage régional des implantations du Néolithique ancien et largement contribué à une meilleure connaissance de cette période. Si l’on considère la répartition des sites du Rubané (fig. 2-A), la documentation repose sur quelques secteurs bien connus (ou plutôt mieux connus), grâce aux grands programmes de surveillance systématique des vallées de l'Aisne, de l'Oise et de l'Yonne ou de la Marne. Ailleurs, ce sont des découvertes partielles ou isolées (comme le site de Colombelles en Normandie, Billard et al. 2004) qui sont néanmoins de précieux indicateurs pour évaluer les lacunes et faire des prospectives sur l'implantation de la culture rubanée dans le Bassin parisien et ses rapports avec les régions limitrophes. L’implantation du site de Colombelles en bordure de la Manche permet en effet de penser que, très tôt, les populations rubanées ont colonisé la partie occidentale du Bassin parisien, peut-être par la vallée de la Seine. Concernant le Villeneuve-Saint-Germain / Blicquy (fig. 2-B), la densité d’occupation semble plus importante (ou mieux documentée) avec une occupation non seulement des vallées principales mais également des vallées secondaires et des rebords de plateaux. L’autre différence est l’expansion vers l’ouest jusqu’aux marges du Massif armoricain clairement attestée par des sites comme Saint-Etienne-en-Coglès (Cassen et al. 1998). Ces cartes montrent donc que de nombreuses zones d'ombre subsistent comme la quasi-absence de sites à l'ouest et au nord du bassin parisien pour le Rubané, une densité faible dans

in the Paris basin.

la partie avale de la Seine pour le Villeneuve-Saint-Germain ou encore de vastes régions presque totalement inconnues entre Bassin parisien et Belgique, sans parler de l'absence presque totale de sites au contact des bassins mosello-rhénan pour la période post-rubanée. La répartition des sites n'est pas le seul obstacle à l'analyse de l'industrie lithique. Les contextes archéologiques dans lesquels le mobilier lithique est retrouvé sont à prendre en compte lors de l'analyse. Dans le Bassin parisien, le mobilier provient des fosses latérales de construction qui bordent les unités d'habitation. Les autres types de structures sont assez

A

100 km

0

B

0

100 km

Fig. 2 : sites du Rubané (A) et du groupe de Villeneuve-Saint-Germain/Blicquy (B) dans le Bassin parisien et la Belgique. Fig. 2 : sites of Rubané (map A) and VSG-Blicquy (map B) in the Paris Basin and Belgium.

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien rares pour le Rubané, et un peu plus fréquentes pour le groupe de Villeneuve-Saint-Germain. Ainsi, notre perception de l'industrie lithique est entièrement conditionnée par l'étude de ces rejets détritiques dont la durée d'accumulation est inconnue et probablement pas uniforme entre les maisons. Il est manifeste que ces rejets issus des fosses latérales livrent une vision tronquée et partielle du système technique lithique et sont principalement les témoins des activités liées à l'unité domestique. Paradoxalement, c'est ce qui fait également la force de cette étude synthétique car l'unicité du type de contextes en assure la cohérence, toujours difficile à trouver dans une étude comparative régionale. Les disparités importantes dans la quantité de mobilier et le nombre de sites fouillés de chaque région ont été surmontées par le choix délibéré de réaliser ici un premier niveau d'analyse, large, aboutissant à des synthèses régionales qui dépassent la variabilité propre à chaque habitat. Ces synthèses permettent une étude indépendante des composantes principales du mobilier lithique de chaque zone d'implantation. Il se dégage de cet examen que deux régions, l'Yonne et la vallée de l'Aisne, offrent des conditions d'études satisfaisantes. Dans quelques régions (comme en Champagne), l'état actuel des données incite à la prudence car la rareté des fosses latérales a pour conséquence l'indigence des séries. Certains secteurs sont particulièrement bien documentés pour le groupe de Villeneuve-Saint-Germain, mais pas pour le Rubané. Il s'agit de la moyenne vallée de l'Oise, de la Marne dans le secteur de Meaux (Jablines-Meaux) ou encore de la boucle du Vaudreuil en Normandie (Lery-Poses). Ces secteurs ont tous livré de nombreux habitats VSG fouillés récemment dans le cadre d'opérations de sauvetage. Les séries lithiques sont parfois conséquentes, composées de plusieurs dizaines de milliers d'objets.

connaissances de chaque période seront présentées successivement.

1- LE TERRITOIRE D'APPROVISIONNEMENT L'identification des matériaux repose sur plusieurs programmes de constitution de collections de référence (lithothèques) qui conduisent à une caractérisation macroscopique ne tenant compte naturellement que des grandes familles géologiques. Le détail de l'identification et la caractérisation des faciès siliceux est en cours et l'avancée des travaux est très inégale d'une région à une autre. Cela reste encore un travail de fond à faire pour de nombreux secteurs, mais il faut remarquer que plusieurs régions présentent déjà des collections de référence bien avancées. L'élaboration d'une classification à l'aide de la binoculaire est en cours pour la Picardie et le Nord (Fabre et al. 2001, Allard et al. 2005). Dans cet article de synthèse, l'identification des matériaux servira principalement à distinguer si le territoire d'acquisition est local, régional ou exogène. L'industrie lithique rubanée du Nord-Est de la France a fait l'objet de quelques synthèses régionales depuis le travail pionnier de J.P. Farruggia (Farruggia et al. 1973). La multiplication des découvertes de sites rubanés dans les vallées de l'Aisne, de la Marne (dans le Perthois), de la confluence Seine-Yonne et en Alsace ont généré des études qui ont permis de fixer les grandes lignes de l'industrie lithique danubienne (Plateaux 1986, 1990, Tappret et Villes 1996, Mauvilly 1997, Augereau 2004). Une étude globale sur toute la région concernée a été récemment menée, permettant de proposer la première synthèse générale sur l'aire d'expansion terminale de la Céramique Linéaire européenne (Allard 2005).

Enfin, les secteurs du Bassin parisien représentés uniquement par des découvertes partielles ou par un seul site sont délicats à intégrer sur le même plan que les synthèses régionales basées sur plusieurs sites car les variations des assemblages peuvent être importantes d'une fosse à une autre, d'une maison à l'autre et même d'un site à l'autre (notamment pour les matières premières ou la représentation des diverses catégories d'outils).

Au Rubané, les ressources siliceuses exploitées sont le plus souvent diversifiées et des variations assez importantes sont observées entre les sites ou les unités d'habitation dans les habitats. Malgré la diversité apparente des matériaux, le débitage laminaire est réalisé sur des silex de bonne qualité. La sélection est souvent orientée vers des matériaux régionaux parfois loin des habitats, au détriment de variétés siliceuses présentes localement, mais de qualité moindre. Cette observation explique les différentes situations régionales qui coexistent dans le Bassin parisien ou plus généralement en Europe occidentale.

On signalera enfin que les sites Cerny sont, en revanche, peu nombreux : les données dont nous disposons actuellement sur les industries lithiques sont de ce fait partielles.

Ainsi dans le secteur Seine-Yonne, les sites sont implantés dans les vallées alluviales qui traversent un paysage géologique où les ressources siliceuses abondent et sont accessibles facilement en position primaire ou remaniée (dans les niveaux du Crétacé supérieur, Mauger 1985). Les séries lithiques sont riches et le silex utilisé est le Crétacé local. Une seconde variété qualifiée de silex à grain fin est utilisée pour le débitage laminaire et le silex tertiaire est anecdotique (Augereau 1993). Une situation analogue est observée dans les séries des sites rubanés du bassin de l'Oise (Pont-Sainte-Maxence et Chambly). En effet, le cours de l'Oise s'inscrit également dans le bassin crayeux du Crétacé supérieur qui livre dans ce secteur de nombreux silex. À Pont-Sainte-Maxence, les matériaux

Après avoir énoncé toutes ces précautions élémentaires, cet article propose donc de décrire les principales tendances évolutives du Rubané et du VSG, afin de clarifier la situation chronologique entre les deux groupes culturels. L'absence des données lithiques dans le débat sur la chronologie des groupes danubiens, et plus généralement dans les processus de la néolithisation, semble réellement étonnante car ce sont des centaines de milliers d'objets qui sont restés à l'écart des constructions chrono-culturelles. Afin de garder une construction claire, l'article suivra un découpage classique, subdivisé selon les principales étapes de la chaîne opératoire de production de supports d'outils (acquisition des matières premières, les productions en présence et l'outillage), au sein duquel les

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». sont composés à 99 % de silex campaniens et de galets verdis (Thanétien). Le reste regroupe quelques éléments en silex tertiaire et un silex "jaune-cire" attribué au Sénonien champenois (Alix et al. 1997). La publication préliminaire de Chambly "le Clos de la Rivière" permet d'ajouter des données supplémentaires pour le Rubané (Boucneau et al. 1996). Le site est localisé en aval de l'Oise, dans la vallée de l'Esches. Les matériaux sont composés de silex secondaires ; seuls quelques rares éléments en silex tertiaire sont signalés (0,2 %). Dans ces deux régions, les matériaux exploités sont des silex locaux de bonne qualité, même si les distances aux sources ne sont pas clairement spécifiées.

Lutétien n'est pratiquement pas utilisé. Les silex secondaires proviennent soit des niveaux sénoniens (vraisemblablement du Campanien), soit du Turonien en position primaire dans les contreforts des Ardennes ou remanié dans les alluvions de l'Aisne. Plus rarement, quelques rognons remaniés au cortex verdi sont récoltés dans les niveaux du Thanétien. Un choix qualitatif évident existe en faveur de l'utilisation des silex blonds sénoniens dans le débitage laminaire. Les gisements les plus proches sont à 50 km en moyenne des habitats. Ils sont a priori localisés dans la Marne puisque les gîtes de la région de Compiègne ne livrent pas de silex blonds. Les blocs arrivent déjà préparés si bien qu'un décalage important est observé entre la proportion de ces silex dans les inventaires généraux et dans les lames et outils sur lame. Minoritaire en général dans les inventaires, il est sur-représenté dans les lames et outils sur lame (Allard 2003). Le silex tertiaire bartonien est présent à plus de 20 km des habitats pour les gisements connus. Enfin, les formations turoniennes sont en position primaire également à 15-20 km. Le taux d'utilisation des silex turoniens varie considérablement d'un site à l'autre et reflète trois situations distinctes. Dans le

Les séries lithiques des sites rubanés de l'Aisne, de la Champagne et de Normandie, en revanche, montrent une grande variété de silex exploités (fig. 3). Dans la vallée de l'Aisne, les silex tertiaires sont inégalement employés selon les habitats et il s'agit essentiellement du silex Bartonien récolté en position primaire ou remanié dans les alluvions de la rivière. Le silex tertiaire à cérithes du

Oi s e

BLF

BVT

Laon

BFM

BCM

Rethel

MDV BVT

Ai s n e

Soissons

BCP Reims BLH

BFT

CCF VDG

CHAMPAGNE Epernay

site RUBANÉ site VSG site Cerny

M 50 km

tertiary flint

ar

ne

turonian flint

senonian flint RRBP RFBP VSG

CERNY

% 100 90

Fig. 3 : fréquence des principaux matériaux siliceux

80

utilisés dans la vallée de l’Aisne au Rubané, VSG

70

et Cerny.

60 50 40 30 20

Fig. 3 : percentages of raw material used in the

10

chipped stone industry of the main danubian sites

0 senonian

in the Aisne valley.

31

turonian

tertiary

grès-quartzite

P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien

Fig. 4 : circulation des produits siliceux au Rubané et au Villeneuve-Saint-Germain/Blicquy dans le

0

100 km

Nord de la France. Senonian and Bartonian flint

Ghlin flint

Hesbaye gray-light flint

Rijckholt flint

Fig. 4 : flint distribution of the Rubané and VSG/Blicquy periods in the northern France.

0

100 km

Ghlin flint

Bartonian flint

secteur occidental, près de Soissons, ces silex sont abondants mais issus des alluvions et ne sont pas utilisés pour le débitage laminaire. Dans le secteur médian, ces silex ne sont quasiment pas exploités. Enfin, dans le secteur oriental, sur la commune de Berry-au-Bac, il existe une véritable "frontière" qui voit le taux d'utilisation de ce silex devenir majoritaire puis presque exclusif dans les sites de Berry-au-Bac "la Croix Maigret" et de Menneville "Derrière-le-Village" (Plateaux 1993 et Allard 2005). En fait, seul le site de Pontavert "le Port-aux-Marbres" exploite un matériau local intensivement dont une partie pour le débitage laminaire (des grès-quartzitiques). Ainsi, le territoire d'acquisition des matériaux est large et varié et surtout orienté vers des silex régionaux (15 à 50 km).

bartonian flint

affleurements ne sont pas plus éloignés que les niveaux sénoniens à Juvigny. En revanche, les silex tertiaires dans les habitats du Perthois sont considérés comme des produits exogènes car il ne s’agit que de lames ou d'outils (Allard 2004). Des silex de mauvaise qualité, gélifs, et des galets de quartz complètent les spectres des matériaux de chaque série. Le quartz est débité selon des schémas non laminaires, a priori pour une utilisation comme pièce esquillée (notamment par comparaison avec ce que l'on connaît en Alsace d'après Mauvilly 1997), bien que l’absence d’outils ne permette pas de la démontrer. À l'instar des habitats de la vallée de l'Aisne, ces matériaux sont minoritaires dans les assemblages. Enfin, dans la vallée de la Moselle et en Basse-Alsace, c'est-àdire dans les régions limitrophes du Bassin parisien, les silex de très bonne qualité sont globalement absents. Néanmoins, des ressources lithiques de qualité variable, parfois bonne comme celles de l'Oxfordien de la région Commercy-Saint Mihiel sont bien répertoriées en Lorraine (Blouet 2005). Pourtant, les habitats rubanés livrent des séries indigentes, essentiellement composées de lames et d'outils sur lame en silex exogènes de la région Rhin-Meuse et du Bassin parisien (Sénonien et tertiaire de Champagne, Blouet 2005). En Basse-Alsace, la situation est similaire, mais les séries semblent encore plus pauvres et les Néolithiques ont employé divers matériaux lithiques locaux notamment pour des productions non laminaires (Mauvilly 2000).

En Champagne, la situation est similaire à celle de la vallée de l'Aisne. Les principaux affleurements sont localisés à l'ouest et au sud-ouest du département, le long de la cuesta Tertiaire. Deux variétés de silex sénoniens sont exploitées, ce qui représente 80 % des matériaux à Juvigny, Orconte et Écriennes et 56 % à Saint-Dizier. La répartition de ces deux variétés diffère entre Juvigny et les habitats de la plaine du Perthois. L'origine des silex est de 10 à 15 km pour Juvigny et de 20-30 km pour la seconde variété par rapport aux sites du Perthois. Le silex tertiaire, probablement du Bartonien, est présent dans tous les habitats, mais il est rare dans le Perthois (quelques pièces) et peu abondant à Juvigny (7,2 %). A priori, les

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». Cette situation n'existe pas dans le Bassin parisien proprement dit car les ressources lithiques de bonne qualité sont fréquentes. Ceci met en évidence cependant l'existence de circulation de silex à grande échelle (fig. 4) qui caractérisent la période rubanée (Lech 1990, Zimmerman 1995). Ces circulations peuvent assurer l'essentiel du matériel laminaire en silex comme dans les sites rubanés de la vallée de la Moselle et la Basse-Alsace. Pour le couloir mosellan, ce sont les silex campaniens et maastrichiens de la Meuse qui sont les plus nombreux jusqu'au Rubané récent, puis les silex du Bassin parisien les remplacent aux dernières étapes (principalement des silex sénoniens, Blouet 2005). En Basse-Alsace, ce sont les silex du Bassin parisien et ceux du nord du Jura qui composent le mobilier laminaire (Mauvilly 1997, 2001).

En Normandie, les premières analyses de l’industrie lithique du site de Colombelles (Billard et al. 2004, Bostyn inédit) montre un approvisionnement en matières premières très diversifié. Si les matériaux locaux (silex Bathonien du Cinglais et silex grenu gris-bleu d’origine inconnue) sont très majoritaires (93 %), des silex du Secondaire dont les premiers affleurements se situent à plus de 25 km du site, ont également été apportés sous une forme déjà préparée. L'acquisition des matériaux est donc un phénomène assez complexe au Rubané. Les ressources siliceuses ne participent manifestement pas des critères d'implantations des habitats et plusieurs situations s'observent selon la disponibilité et la qualité des ressources lithiques locales et régionales. L'étape finale du Rubané montre une modification du territoire d'approvisionnement par rapport aux étapes précédentes.

Dans les sites du Rubané de la vallée de l'Aisne (dès le RRBP), apparaissent sporadiquement quelques pièces dans des matériaux exogènes, en silex de Ghlin à Cuiry-lès-Chaudardes et également en silex à grain fin de Hesbaye à Missy-sur-Aisne et dans une variété grenue à Menneville (silex grenu de Hesbaye ?). Le silex de Ghlin, qui abonde dans les sites rubanés du Hainaut en Belgique, est également attesté à Pont-Sainte-Maxence et à Saint-Dizier en Champagne (une pièce dans chaque site). Ce dernier site compte également une petite série de lames en silex à grain fin de Hesbaye (Allard 2004). Ces quelques objets n'ont de toute évidence aucun impact économique, mais leur valeur informative est grande puisqu'ils témoignent de l'existence des relations sociales entre les différentes zones d'implantation du Rubané.

Au Villeneuve-Saint-Germain, un phénomène de repli sur les matières premières locales se met en place, mais les échanges de matières premières de bonne qualité ne disparaissent pas pour autant et subsistent selon des modalités qui restent relativement complexes. La carte de répartition des sites du Villeneuve-Saint-Germain montre que toute la partie occidentale du Bassin parisien est désormais largement occupée et que les rebords de plateaux sont également investis. Les différentes régions sont particulièrement riches en silex même si la qualité de certains affleurements est médiocre. Ainsi sur l’ensemble des sites qui jalonnent la vallée de l’Oise entre Compiègne et la confluence avec la Seine (Bostyn 1994), le silex majoritairement employé est issu des horizons du Santonien ou du Campanien, affleurant en rive droite de la rivière. Il représente entre 90 et 99 % des séries lithiques étudiées. Seul le site de Pontpoint "le Fond de Rambourg II" (Arbogast et al. 1998) se différencie légèrement de cet ensemble puisque le silex local ne constitue que 63 % de la série lithique issue de trois unités d’habitation. Le reste des séries lithiques est débité aux dépens du silex tertiaire Bartonien dont les plus proches affleurements se situent, au plus près, à environ 20 km au sud, dans les buttes tertiaires du Valois. Plus à l’est, les trois sites de la vallée de l’Aisne ayant fourni une série lithique étudiable (Trosly-Breuil et Bucy-le-Long "la Fosse Tounise" et "le Fond du Petit marais", fig. 3) présentent une composition de leur ensemble lithique bien différente. En effet, localisés dans une région dépourvue localement de bons silex, et où l’approvisionnement en matière première de qualité demande un déplacement minimal de 20 km, l’attitude face à celui-ci est variée. Le silex tertiaire bartonien est privilégié dans les trois cas puisqu’il constitue respectivement de 63 % à 60 % des artefacts utilisés. Les silex d’origine secondaire arrivent en seconde position, mais si le Sénonien est exclusif à Trosly-Breuil (Bostyn 1994), la présence des silex turoniens à Bucy-le-Long constitue une différence importante : ils apparaissent à hauteur de 25 % en moyenne (Allard 1999). Il est nécessaire de préciser que le silex Turonien existe en affleurement dans le Rethelois, dans la partie amont de la vallée de l’Aisne et est donc très éloigné du site de Trosly-Breuil, ce qui explique probablement son absence sur ce site.

La fin du Rubané dans le Bassin parisien est identifiée par l'étape finale du RRBP (Constantin et Ilett 1997) dans les vallées de l'Aisne, l'Oise de l'Yonne et également à Colombelles. Cette étape sera dénommée ici Rubané final du Bassin parisien (RFBP), terme qui nous paraît le plus approprié. Le site de Saint-Dizier semble le plus tardif de la séquence du Perthois. L'approvisionnement en matériaux siliceux se modifie durant cette étape. Les caractéristiques de cette évolution ne sont pas uniformes dans chaque région, mais les ensembles lithiques montrent clairement une différence avec ceux des étapes précédentes du Rubané. C'est un phénomène d'une plus grande ampleur qui est identifié dans toute l'Europe occidentale, notamment par la modification des circulations de silex (Zimmermann 1995, Allard 2004, Blouet 2005). Dans la vallée de l'Aisne, le RFBP est bien documenté et l'évolution avec le RRBP est observée dans la part élevée prise par le silex turonien dans l'approvisionnement. L'examen des phases d'occupation sur chaque site montre clairement l'augmentation de ce silex, phénomène particulièrement bien visible à Cuiry-lès-Chaudardes. La part des silex locaux augmente au détriment des silex régionaux et c'est également dans cette étape qu'apparaissent quelques éléments en silex lutétien à cérithes (Allard 2005). À Saint-Dizier, c'est l'apparition des silex exogènes de Ghlin et de Hesbaye, plus d'autres variétés de silex sénoniens non attribuées, qui distingue clairement cette série des autres habitats (Allard 2004). Enfin, comme déjà énoncé plus haut, les silex du Bassin parisien se substituent à ceux de la région de la Meuse au Rubané récent-final dans les sites du couloir mosellan (Blouet 2005).

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien Sur quelques-uns des sites implantés le long de ces deux vallées (Bucy-le-Long, Lacroix-Saint-Ouen et Pontpoint), on a noté la présence en petites quantités de silex exogènes, en particulier le silex de Ghlin du Hainaut. Le nombre de silex par site est toujours très faible, de 1 à 3, mais leur présence indique l'existence d'échanges avec le Hainaut (fig. 4). Dans le secteur tertiaire de la vallée de la Marne, les sites d’habitat sont essentiellement connus en aval de la ville de Château-Thierry. Au cœur du bassin tertiaire, la majorité du matériel lithique de ces sites est confectionnée dans le silex bartonien toujours local. À Jablines "la Pente de Croupeton", il représente 95 % de l’ensemble (Bostyn 1994), mais à Vignely "la Porte aux Bergers", la situation est plus contrastée entre les maisons où il apparaît dans les mêmes proportions et celles où il n’est pas majoritaire (Bostyn inédit, Bostyn, Lanchon 2000). Une présence, parfois non négligeable, de silex d’origine secondaire est donc systématique sur l’ensemble des sites d’habitat de ce secteur géographique. Que l’on regarde vers l’est, en direction de la Champagne ou vers le nord-ouest, en direction de l’Oise et du Val d’Oise, la distance minimale à parcourir pour trouver les premiers affleurements se situe entre 30 et 40 km. Face à un matériau de très bonne qualité comme le silex bartonien, la présence de ces silex non directement accessibles ne relève donc pas d’un besoin impérieux, d’autant que les supports réalisés dans ces matériaux n’ont pas fait l’objet d’une utilisation particulière. À proximité de ces sites de fond de vallée de Marne, le site de Rungis fait un peu exception (Bostyn dir. 2002) puisque, du fait de sa localisation sur le plateau de Thiais, les habitants ne disposaient pas de sources de matières premières vraiment proches. Il leur fallait effectuer un déplacement d’une quinzaine de kilomètres minimum pour trouver le silex bartonien vers le nord-est, le silex secondaire vers le sud-est et la meulière vers l’est également.

bles et très variables d’un site à l’autre (moins d'1 %), parfois absent, comme sur les sites de Villeneuve-sur-Yonne et de Gurgy (Bostyn 1994). La faible implantation Villeneuve-Saint-Germain reconnue à ce jour dans la partie orientale du Basin parisien n’autorise pas un développement important. Le site de Saint-Léger-près-Troyes a livré une série quantitativement faible mais composée exclusivement de matériaux locaux (Bostyn 1994). Il s’agit d’un silex crétacé blond à grain fin qui se patine en bleu-blanc et qui correspond probablement aux qualités décrites par M. Mauger (1984) et P. Allard (2005). À partir de simples observations visuelles qu’il conviendra bien évidemment de compléter par des déterminations plus précises, la matière première observée à Saint-Léger-près-Troyes est très proche de celle retrouvée sur les sites de la confluence Seine-Yonne, de bonne qualité et appelée silex à grain fin par A. Augereau (2004). Cette piste de recherches devra faire l’objet d’un développement dans les années à venir, mais la recherche de ce silex de bonne qualité par les habitants de l’Yonne (pour la production laminaire) indiquerait l’existence de réseaux de circulation de matière siliceuse d’est en ouest. En revanche, sur le site du Tinqueux à Reims, en situation de hauteur, les artisans néolithiques se sont orientés presque exclusivement vers les silicifications bartoniennes (entre 90 et 95 % des assemblages) dont les plus proches affleurements se situent à une dizaine de kilomètres vers l’est (Hachem dir. 2003). Ce site constitue donc une exception à la règle générale, ce qui reste difficile à comprendre à cause du peu de sites connus dans ce secteur oriental du Bassin parisien. Dans les séries lithiques du groupe de Blicquy du Hainaut et de Hesbaye (Belgique), on observe une démarche identique face à l’approvisionnement en matière première siliceuse. À Vaux-et-Borset, le silex hesbignon local représente 95 % de la série, les 5 % restant étant constitués de silex exogènes, le silex bartonien du Bassin parisien et le silex de Ghlin du Hainaut (Caspar, Burnez-Lanotte 1994). Le secteur blicquyen de Darion a fourni un assemblage lithique où les différentes matières premières sont présentes dans des proportions à peu près équivalentes même si les silex exogènes ne représentent que 2 % de la série (Jadin 1999). Dans le Hainaut, les proportions sont identiques, mais les matières premières employées sont inversées puisque le silex de Ghlin, ici local ou régional (les gîtes ne sont toujours pas clairement identifiés), est majoritaire et les silex exogènes comprennent du silex bartonien et du silex de Hesbaye (Cahen et al. 1986, Constantin et al. 1978, Constantin et al. 1982, Farruggia et al. 1982).

Dans la partie avale de la Seine entre Paris et l’embouchure, les sites de la boucle du Vaudreuil présentent une part écrasante de silex local d’origine (plus de 99 %), ramassé probablement dans les affleurements du Sénonien présents dans les talus crayeux des bords de Seine (Bostyn dir. 2003). Le silex bartonien du Bassin parisien, donc exogène, est néanmoins toujours présent. Dans les marges occidentales du Bassin parisien, en Basse-Normandie, le recours aux matières premières locales est également noté (Chancerel et al. 1995) mais le silex du Cinglais (Jurassique, Bathonien moyen), de bonne qualité, fait l'objet d'une circulation à l'échelle régionale comparable à celle des silex du Sénonien de l'est du bassin parisien. En revanche, sur les sites de Bretagne comme Saint-Etienne-en-Coglès, implantés dans une région pauvre en silex, on observe un approvisionnement largement tourné vers des matériaux exogènes (cinglais et opale-résinite, Cassen et al. 1998)

D’une manière générale, on observe que le territoire d’approvisionnement en matières siliceuses s’est resserré au Villeneuve-Saint-Germain, sur les matériaux disponibles dans un rayon de 5 kilomètres autour du village. Cependant, la présence de silex crétacés sur les sites implantés en plein cœur du bassin tertiaire ou celle de silex bartonien dans des villages éloignés de centaines de kilomètres de la zone nucléaire (Normandie, Belgique), indique néanmoins le recours à des matériaux régionaux ou exogènes. L’analyse des productions va permettre d’approfondir la question de la forme sous laquelle ces matières premières ont circulé.

Dans le sud-est du Bassin parisien, une situation assez comparable est observée (Augereau 1993, 2004, Bostyn 1994). En effet, les ressources locales sont majoritairement employées (entre 95 et 99 %), mais la présence d’un silex de meilleure qualité appelé "silex gris à grain fin" par A. Augereau, dont elle ne précise pas l’origine, est notée sur tous les sites. Le silex bartonien est présent mais dans des proportions très fai-

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». Avec le Cerny, le phénomène de repli sur un territoire restreint est encore plus sensible et est marqué surtout par l’abandon de la circulation du silex bartonien au sein du Bassin parisien (Augereau, Bostyn 1997). Les données fiables restent cependant peu nombreuses. À Conty (Somme), le silex local secondaire est semble-t-il exclusif (Bostyn, inédit) ; une situation similaire est observée à Balloy où les deux éléments en silex différents sont probablement des éléments intrusifs plus anciens résiduels (Augereau 2004). Dans l’Aisne, à Juvincourtet-Dammarie et Berry-au-Bac "le Vieux Tordoir", les artisans ont eu recours principalement au silex bartonien (Pommepuy, Le Bolloch 1989, Plateaux 1990, Allard 2005).

l'autre, d'une longueur moyenne de 8-10 cm (6-12 cm dans un intervalle large). La largeur est comprise entre 12 et 25 mm ; les lames des sites rubanés de l'Aisne et de la Champagne montrent des intervalles majoritaires équivalents. L'épaisseur des lames est circonscrite entre 2 et 8 mm, l'outillage étant réalisé sur des supports en moyenne plus épais que les produits bruts. La rareté des pièces techniques, notamment des nucléus, et l'impossibilité de faire des remontages dans les séries ne permettent pas une description détaillée des méthodes de débitage. Ce fait est dû à la nature du mobilier issu des fosses détritiques. Malgré ce cadre restreint, la synthèse des procédés repérés sur les ensembles les mieux documentés permet de retranscrire le schéma opératoire général de la taille laminaire (Allard 2005).

2- CARACTÉRISATION DES PRODUCTIONS La production de lames par percussion indirecte est le débitage caractéristique du Rubané (fig. 5). Les produits laminaires sont courts rectilignes avec des bords parallèles, à 2 ou 3 pans. Les modules laminaires sont très proches d'une région à

Il existe deux variantes principales dans la préparation des volumes. La première consiste à débiter dans le sens de la largeur initiale du bloc. La table est étroite, limitée généra-

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Fig. 5 : débitage laminaire du RRBP : lames (5,7), outils sur lame (3, 4, 6), nucléus (1) et tablette (2).

Fig. 5 : blade debitage of the RRBP : selected blades (5,7), tools (3, 4, 6), core (1) 7

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and tablet (2).

P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien lement à l'épaisseur d'origine du bloc, ce qui est adapté aux rognons plats ou aux plaquettes. La seconde variante installe la table sur la largeur du bloc, le volume débité correspondant à l'épaisseur d'origine. La surface laminaire se développe en débordant vers les deux flancs. Le débitage est semi-tournant à périphérique complet. C'est la variante principale des blocs globuleux. Ces deux variantes sont donc simplement en adéquation avec les morphologies naturelles des blocs. La préparation s'effectue en deux étapes, séparées par le changement de l'outil de percussion. La mise en forme est réalisée à la percussion directe à la pierre et ébauche le bloc en délimitant le volume de réduction. Très peu de restes bruts de taille liés à cette première opération sont retrouvés dans les fosses. La seconde étape régularise le bloc en terminant la mise en forme et en préparant les crêtes. Cette opération est réalisée au punch et ce sont généralement ces éclats qui se retrouvent en plus grand nombre dans les séries. L'installation d'une crête pour l'ouverture de la surface laminaire est commune. Les témoins se rencontrent dans les déchets de toutes les séries (lames à crête, lames sous-crête, éclats de préparation). Les enlèvements sont alternants et créent une arête sinueuse parfois irrégulière, ce qui semble caractéristique de la percussion indirecte. Les crêtes ne sont donc pas particulièrement soignées et la carène créée est peu cambrée, parfois rectiligne (fig. 5, n° 5).

corniche par grattage et non pas par polissage. La percussion est plutôt tangentielle et les talons sont étroits, mais rarement linéaires ou punctiformes. Les enlèvements des petits éclats produisent des concavités rapprochées sur le plan de frappe et ont pour conséquence la présence récurrente (parmi les talons lisses plats très dominants) de talons dièdres sur les produits laminaires. Ces talons sont cependant dénommés "faux dièdres" car ils sont la conséquence du ravivage et non pas a priori un procédé de préparation intentionnel de la zone d’impact. Les talons facettés ou les corniches abrasées polies sont totalement absents des séries rencontrées (Allard 2005). Hormis dans les mises en forme poussées avec plusieurs crêtes, les flancs sont assez peu préparés. Le débordement de la table s'effectue par des éclats laminaires, lamelles et lames courtes corticales. La préparation est alors axiale en partant du plan de frappe. Le bon déroulement du débitage permet d'élargir la surface laminaire avec des lames à pan cortical ou des lames irrégulières à 1 ou 2 pans. L'aménagement des flancs peut également être réalisé par des enlèvements laminaires bipolaires. Enfin, les lames néo-crête et les éclats de recintrage témoignent d'une préparation partielle des flancs par l'arrière du nucléus ou par le bord de la surface laminaire. La base du nucléus fait l'objet d'entretiens réguliers par des néo-crêtes distales ou des remises en forme partielles, dont l'objectif est de redonner une courbure (carène) satisfaisante. Les nucléus ont donc une forme pyramidale et la recherche de produits rectilignes est probablement à l’origine de la mise en place d'une base fortement carénée. Les lames étant par la suite systématiquement fragmentées, la courbure distale permet d'obtenir des séries de produits laminaires dont les parties proximo-mésiales sont parfaitement rectilignes. La courbure distale limite en effet les réfléchissements car le risque est élevé puisque l'angle de chasse est ouvert, toujours proche de l'angle droit. Les nucléus d'une morphologie différente (cylindrique, etc.) résultent soit d'interventions finales d'entretien (comme l'ouverture d'un plan de frappe opposé pour réparer la table ou entretenir la base), soit d'une reprise en débitage opposé ou alterne, ce qui est assez rare.

L'installation de plusieurs crêtes est attestée. La rareté des nucléus à lames fait que ces préparations plus poussées sont plutôt repérées sur certaines pièces techniques (lames et éclats laminaires sous-crête opposés, éclats de préparation de crête qui recoupent une crête arrière). Une base de nucléus avec une préparation à deux crêtes opposées et l'aménagement d'une troisième en cours de débitage est présente dans la série d'Écriennes "la Folie". Dans la vallée de l'Aisne, à Cuiry-lès-Chaudardes, quatre nucléus montrent la mise en place de plusieurs crêtes lors de la préparation. Dans deux cas, une troisième est installée en cours de débitage (Allard 2005). Un cas similaire est reconnu à Passy "Graviers" où un nucléus à triple crête est signalé (Augereau 1993, pl. 27 n°1), mais il semble qu'une des trois crêtes fut réalisée en cours de débitage.

Des produits laminaires entretiennent et préparent la table et c'est sur ces derniers qu'il est parfois possible d'estimer la longueur de la production. Il résulte de ces divers procédés une quantité importante de produits laminaires (lamelles, éclats laminaires, lames), parfois très réguliers, mais qui n’en demeurent pas moins des déchets accompagnant le plein débitage. Leur utilisation est quelquefois observée dans l'outillage, mais elle doit être considérée au même titre que les restes bruts de taille de la préparation des blocs. C'est une utilisation occasionnelle en fonction des besoins immédiats. Le taux d'utilisation de ces produits varie en fonction de l'accessibilité de la matière première : plus la matière première est facilement accessible, moins ces produits laminaires sont utilisés.

Dans les séries rubanées du Bassin parisien, les éclats d'ouverture du plan de frappe sont très mal reconnus, ce qui ne permet pas de préciser la chronologie de l'aménagement du plan dans la préparation des blocs. Les éclats de décalottage sont totalement absents. Dans le Rubané de la vallée de l’Aisne, les nucléus avec des plans de frappe lisses sont rares (ils existent à Bucy-le-Long "la Fosselle" et la "Héronnière"). Le plan est régulièrement entretenu par l’enlèvement d’éclats centripètes d’ordre centimétrique, modifiant le bord du plan de frappe et les contre-bulbes en haut de la surface laminaire (Plateaux 1990). Ce procédé systématique fait place à des réfections partielles du plan, parfois à des tablettes entières lorsque la multitude des enlèvements a créé une convexité centrale en forme de dôme (fig 5, n° 1-2). Ce procédé de ravivage du plan est accompagné d’une préparation assez soignée du bord du plan, notamment par la suppression partielle ou totale de la

Le débitage est unipolaire. Les cas de bipolarité se rencontrent dans plusieurs séries (vallée de l'Aisne par exemple), mais la description des schémas diacritiques indique que le débitage alternatif n'existe pas. Les cas de bipolarité correspondent soit à une reprise opposée du nucléus - dans ce cas, il s'agit d'un

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». débitage unipolaire successif - soit à une opération d'entretien de la table avec l'ouverture d'un plan de frappe opposé. Dans la vallée de l'Aisne, de rares cas montrent vraisemblablement une bipolarité effective pour l'obtention de quelques produits laminaires ultimes, en fin d’exploitation du nucléus. Cette production ubiquiste fournit généralement les supports de la plupart des outils rubanés, à l'exception notable des sites de la vallée de l'Yonne où les outils sur éclat sont majoritaires (Augereau 1993).

La généralisation de la production d’éclats est l’un des changements importants du Villeneuve-Saint-Germain. Elle s’accompagne par ailleurs d’une montée en puissance de cette production au cours du temps qui va devenir largement dominante et presque exclusive sur certains sites à la fin de la période. Dans les phases anciennes représentées par des sites comme Pontpoint ou Changis, la part de la production d’éclats est importante autour de 75 % mais par la suite, elle rassemblera près de 90 % des artefacts. Cette tendance est plus sensible sur la part des supports employés pour la réalisation de l’outillage. Si les phases les plus anciennes comportent encore un outillage réalisé pour près de la moitié sur lame (46,9 % dans la maison 50 de Pontpoint par exemple, Bostyn dir. 1998), la composition des outillages des phases plus récentes est largement dominée par le support éclat (97 % dans la maison 60 de Poses). Le secteur Seine-Yonne reste une exception, dans la mesure où l’outillage sur éclat est déjà dominant (autour de 80 %) à la fin du Rubané (sites de Villeneuve-la-Guyard, de Balloy, de Passy-Graviers par exemple). Rappelons que cette production d’éclat est toujours réalisée aux dépens des silex locaux qui ne sont pas forcément de bonne qualité. Les chaînes opératoires de production sont simplifiées et les remontages faits sur certains sites montrent une succession de phases de débitage unipolaire agencées en fonction de la morphologie du bloc, de la qualité de la matière première et des éventuels accidents de taille. Les protubérances sont néanmoins supprimées et un plan de frappe est aménagé si aucune surface n’offre naturellement les conditions pour démarrer le débitage (Bostyn 1994, Allard 1999). Les blocs sont ramenés bruts des lieux d’approvisionnement et cette production est réalisée dans son intégralité au sein des villages. Du fait de l’existence de cette production à part entière, la sélection des produits issus de la mise en forme des nucléus à lame disparaît presque complètement. La piètre qualité de certains blocs provoque souvent leur éclatement au moment de la taille sur des diaclases ou des impuretés parfois inattendues. Les déchets produits lors de ces accidents de taille ont cependant été utilisés, ce qui constitue également une originalité des productions du Villeneuve-Saint-Germain. On ajoutera également l’utilisation de certains nucléus comme support d’outils (polyèdres), utilisation différente du simple ré-emploi en percuteur (Cahen et al. 1986, Allard 1999). Cependant les industries en silex du Villeneuve-Saint-Germain sont marquées par une dualité entre une production d’éclat et une production laminaire qui elle-même comporte des composantes multiples (Bostyn 1994). La production laminaire est nettement plus investie techniquement et même si elle ne représente plus qu’une toute petite part des assemblages lithiques, elle apporte des informations capitales pour la compréhension de la structuration des productions depuis l’échelle locale, correspondant au village, jusqu’à l’échelle du groupe réparti sur l’ensemble du Bassin parisien et la Belgique. Sur le silex local ou régional, les tailleurs ont toujours opéré une sélection des rognons aux dimensions adaptées et de bonne qualité. En revanche les chaînes opératoires sont quelque peu différentes pour le silex secondaire et le silex bartonien. La mise en forme des nucléus à lames à partir des rognons globuleux du silex secondaire comporte une phase d’épan-

La maison 20 du site de Bucy "la Fosselle" dans l'Aisne livre une série d'éléments en silex bartonien attribuable à une production de grandes lames (Allard 2005). La pièce la plus spectaculaire est une plaquette de 30 cm mise en forme. Les pièces techniques de cette production sont présentes en petit nombre parmi le mobilier. Ainsi, trois éclats de préparation de crête, un distal de lame à crête, un distal de lame retouchée et trois outils sur lame dans un silex bartonien identique à l'ébauche, sont intégrables dans une production de grandes lames. Une telle production ne connaît pas d'équivalent ailleurs pour cette étape chronologique pour le moment, mais plusieurs arguments indiquent qu'il s'agit d'une maison dont le mobilier peut être attribuée à l'extrême fin du Rubané ou au début du Villeneuve-Saint-Germain (Hachem et al. 1998) La production d'éclats n'est pas réellement attestée avant l'étape finale du Rubané. Dans les sites rubanés de Haute-Alsace, particulièrement dans le Haut-Rhin, l'utilisation des galets de quartz peut être considérée comme une production d'éclats indépendante, mais dont les supports sont destinés à être utilisés en tant que pièces esquillées (Mauvilly 1997). Cette production spécifique trouve vraisemblablement des comparaisons strictes dans la plaine du Perthois malgré l'absence des outils en quartz (Allard 2005). Des analogies dans quelques maisons attribuées au RFBP de la vallée de l'Aisne existent avec l'utilisation des graviers du Turonien comme supports pour les pièces esquillées dans la plaine de Bucy-le-Long (Allard 2005). Cependant, ces exploitations spécifiques ne correspondent pas au débitage d'éclats connu dans les séries VSG ou blicquiennes. Dans ces dernières, la production fournit des supports utilisés dans toutes les catégories d'outils sur éclat. Une telle production n'est vraiment attestée que dans les sites rubanés de la confluence Seine-Yonne, ce qui constitue indiscutablement une particularité de cette région ou de cette étape chronologique (Augereau 1993). Ailleurs, la série de Chambly "le Clos de la Rivière" dans l'Oise livre également une production d'éclat importante (Boucneau et al. 1996). Dans la vallée de l'Aisne, les indices sont probables à Pontavert "le Port-aux-Marbres" et dans le bâtiment 580 de Berry-au-bac "le Vieux Tordoir". La datation du site de Pontavert est encore problématique car il s'agit de deux maisons qui se recoupent. L'unité d'habitation 580 de Berry-au-bac "le Vieux Tordoir" est attribuée au RFBP. En résumé, le débitage laminaire est homogène dans le Bassin parisien. La production semble stable d'une région à l'autre. Le Rubané final voit l'apparition dans certains sites du nord du Bassin parisien de la production d'éclats ou de l'utilisation de matériaux locaux comme supports pour les pièces esquillées. Cette production d'éclats est une caractéristique des sites rubanés de la vallée de l'Yonne.

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien nelage probablement succincte et la réalisation d’une crête antérieure permettant de guider la première lame extraite. Le plan de frappe constitué initialement par un enlèvement large est d’abord lisse puis, au fur et à mesure de l’avancement du débitage, l’entretien réalisé par l’enlèvement de petits éclats centripètes lui donne un aspect facetté. La suppression de tablette n’intervient que lorsque l’angulation est trop élevée ou lorsque des réfléchissements des petits éclats ne permettent plus un bon positionnement de l’outil. Les convexités sont

entretenues régulièrement soit par le réaménagement d’une crête partielle à partir de la surface de débitage, soit par des enlèvements à partir de la base du nucléus ou d’un flanc. Cette chaîne opératoire de production laminaire se retrouve de manière ubiquiste sur l’ensemble des sites ayant fait l’objet d’une étude poussée de leur industrie lithique (Allard 1999, Augereau 1993, Bostyn 1994, Martial 1997). Le débitage essentiellement unipolaire permet l’obtention de produits laminaires dont les longueurs se situent dans une fourchette large

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Fig. 6 : production laminaire en silex local (1-2) et production laminaire réalisée à la percussion dure directe au Villeneuve-Saint-Germain récent (3).

2 Fig. 6 : blade production on local flint (1-2) and blade production with hard hammer of the late VSG (3).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». entre 6 et 12 cm, et dans une fourchette plus restreinte entre 8 et 10 cm. Quelques produits atteignent parfois 13-14 cm de long, mais cela reste rare (fig. 6). Les lames régulières sont majoritairement à deux ou trois pans. Dans tous les cas la présence de la totalité de la chaîne opératoire au sein des villages montre qu’il s’agit d’une production in situ à partir de rognons ramenés bruts. Les chaînes opératoires de production de lames sur le silex bartonien peuvent être étudiées précisément grâce aux séries lithiques issues des sites de Jablines « la Pente de Croupetons », de Trosly-Breuil et de Bucy-le-Long (fig. 7). La morphologie de la matière première qui se présente sous la forme de plaquettes volumineuses est adaptée à une préparation des blocs bruts par un système de crête antérieure. L’épannelage est réduit et destiné à supprimer les surfaces corticales, qui sont néanmoins plus facilement réduites au moment de la mise en place des crêtes. Un soin particulier est apporté à cette phase déterminante pour le développement du débitage. En effet, les éclats de mise en forme des crêtes particulièrement minces sont enlevés régulièrement sur toute la hauteur de la plaquette et sur les deux faces afin de réduire au maximum les risques d'accidents liés à des concavités trop prononcées ou des arêtes trop saillantes. La crête ainsi préparée est rectiligne et permet d'initialiser le débitage. Les lames sous-crête, extraites ensuite, sont alors également régulières et assurent le bon déroulement de la phase de plein débitage. Sur les sites

de Bucy-le-Long et de Trosly-Breuil, certains nucléus attestent de la préparation de deux crêtes opposées. Le plan de frappe lisse au départ est entretenu par de petits éclats centripètes et prend un caractère facetté au cours du débitage. La convexité de la surface laminaire est plus marquée dans la partie distale afin que les lames ne réfléchissent pas. Le débitage est conduit jusqu’à épuisement des nucléus qui ont des formes généralement pyramidales. La différence notoire entre les deux productions laminaires (sur secondaire et sur tertiaire) réside dans la dimension des produits extraits. S’ils ont une longueur qui plafonne autour de 12 cm sur le silex sénonien, les plaquettes de silex bartonien permettent de produire des lames de près de 20 cm de long (fig. 7, n° 1-2, fig. 8, n° 2). Les produits extraits sont réguliers à 3 pans en général. L’extraction de tels produits nécessite un bon niveau de savoir-faire et d’excellents tailleurs pouvant mener à bien une telle production. L'emploi de la percussion indirecte pour l'extraction des grandes lames est largement reconnu sur tous les sites, mais la question de l'existence d'un débitage par pression reste toujours en suspens et est évoquée dans le Blicquien au sujet de lames très régulières, peu épaisses et rectilignes (Cahen et al. 1986, Jadin 1999). Mais la seconde originalité de cette production réside dans le fait que le débitage de grandes lames en silex bartonien ne s’est déroulée dans son intégralité que sur certains sites

Fig. 7 : grandes lames en silex tertiaire au Villeneuve-Saint-Germain. Sites de Viller-sous-Saint-Leu (1), et Trosly-Breuil (2) (d’après Bostyn 1994).

Fig. 7 : production of large blades of tertiairy flint (bartonian) of the VSG period. Sites of Viller-sous-Saint-Leu (1), and Trosly-Breuil (2) (after Bostyn 1994).

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien

Fig. 8 : nucléus et grande lame en silex tertiaire au Villeneuve-Saint-Germain du site

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de Trosly-Breuil (d’après Bostyn 1994).

Fig. 8 : core and large blade of tertiairy flint (bartonian) of the VSG period from TroslyBreuil (after Bostyn 1994).

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appelés producteurs (Bostyn 1994, 1997). Les produits laminaires bruts ont été distribués sur les sites les plus éloignés du bassin tertiaire comme dans la boucle du Vaudreuil (Bostyn dir. 2003). Cependant, cette matière première n’a pas circulé exclusivement sous la forme de produits finis comme en témoigne la présence d’éclats d’entretien de nucléus à lames sur le site de Vaux-et-Borset et Darion en Belgique (Caspar, Burnez-Lanotte 1994, Jadin 1999). Il faut envisager ici plus probablement la circulation de nucléus préformés, peut-être en parallèle avec des produits déjà débités. La présence de tailleurs itinérants pourrait être envisagée mais reste à conforter. Dans le sud-est du Bassin parisien, la fouille du site de Barbey « le Chemin de Montereau » a livré également des restes d’entretien de nucléus (Augereau 2004) ce qui est comparable à ce qui vient d’être présenté pour la Belgique (bien que la localisation des affleurements de silex tertiaire soit bien plus proche, ce silex pouvant être considéré comme régional). Par ailleurs, et à l’inverse, la présence sur le site de Rungis des étapes initiales de préparation de plaquettes en silex bartonien pourrait indiquer un lieu de préparation des nucléus ensuite transportés sur un autre site (Bostyn 1994, Bostyn dir. 2002). En revanche, sur les marges occidentales du Bassin parisien en bordure du Massif armoricain (en Normandie, les sites de Colombelles, Jort, Fontenay-le-Marmion et Saint-Vigord’Ymonville et en Bretagne, le site de Saint-Etienne-en-Clogès par exemple), aucun produit en silex bartonien n’est signalé dans les publications (Cassen et al. 1998, Chancerel

et al. 1995, Giraud et Juhel 2004), mais sur tous ces sites, la présence du silex du Bathonien (Cinglais) est systématique. Cette matière première utilisée pour la production laminaire est également diffusée sur des dizaines de kilomètres. L’absence de silex bartonien si elle peut éventuellement être attribuée à la faiblesse numérique de la série à Saint-Etienne-enClogès, revêt une autre signification sur les sites normands. Il est probable qu’on se situe en limite de la diffusion de ces produits aux marges de l’extension de la culture de Villeneuve-Saint-Germain/Blicquy. Ces différents exemples montrent que déterminer les modalités de la distribution du silex bartonien reste un exercice difficile lorsque l’on ne maîtrise ni le temps ni la densité de l’occupation des territoires. Cependant, la diffusion de cette matière première ou son absence suggèrent plusieurs commentaires. -Les grandes lames en silex bartonien font l’objet d’une circulation importante durant tout le Villeneuve-Saint-Germain, mais, à distances sensiblement égales, les produits laminaires (et/ou les nucléus préformés) semblent avoir été diffusés plus largement vers le nord-est (Belgique) que vers le sud-ouest (Bretagne) et le sud-est (confluence Seine-Yonne). L’hypothèse de l’intégration de ces produits dans des systèmes d’échanges complexes, en particulier avec les bracelets en schiste de Belgique (Bostyn 1994, Plateaux 1992) peut être retenue, même si elle n’est probablement pas la seule. La complexité est sensible au moins à deux niveaux : celui de la production elle-même,

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Fig. 9 : production laminaire du Cerny provenant des sites de Conty (1, 2, 5, Bostyn inédit) et de Balloy (3, 4, d’après Augereau 2004).

Fig. 9 : blade production with hard hammer of the Cerny period from Conty (1, 2, 5, Bostynforthcomming) and Balloy (3, 4, after Augereau 2004).

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faite sur certains sites par des tailleurs à niveau de savoir-faire élevé, celui des modalités de sa diffusion au sein du groupe qui revêt probablement plusieurs formes (Bostyn 1997, Torrence 1986), et enfin celui des termes de l'échange qui peuvent être multiples. Ainsi à l’image du bracelet en schiste, la lame en silex Bartonien peut être considérée comme un marqueur d’identité culturelle sur un vaste territoire. L’absence de Bartonien sur les marges occidentales doit être relevée. On peut penser que le silex bartonien ne revêt pas le même caractère dans ces régions éloignées et qu’il ne se trouve plus au cœur des échanges qui existent malgré tout comme en témoigne la présence d’amphibolithes, serpentinite ou cornéenne sur les sites du Bassin parisien (Bulard et al. 1993, Praud 2003). Cependant, les sites d’habitat connus entre la région parisienne et la Bretagne restent peu nombreux, et il faudra attendre de disposer de séries lithiques plus conséquentes pour développer cet aspect.

est bien présente mais ici aussi, la production d’éclat est majoritaire (entre 86 et 93 % dans le Hainaut, Farruggia et al. 1982). Les matériaux locaux ont été utilisés également pour une production laminaire de qualité permettant l’obtention de lames d’une dizaine de centimètres maximum. Sur les sites du Hainaut, le silex de Ghlin qui se présente sous la forme de plaquettes de grandes dimensions a un grain très fin et est d’excellente qualité. Il est utilisé préférentiellement pour la production laminaire. Elle fait l’objet (en plus du nord du Bassin parisien) d’une diffusion vers les sites de Hesbaye sous une forme déjà débitée ou sous la forme de nucléus déjà préparés (Caspar et Burnez-Lanotte 1994, Jadin 1999). L'organisation socio-économique des productions lithiques des sites blicquiens et Villeneuve-Saint-Germain comporte de fortes convergences qu'il convient de mettre en relief ici. On soulignera la présence d'une matière première d'excellente qualité (silex de Ghlin, silex bartonien) qui se présente sous la forme de plaquettes volumineuses, privilégiée pour une production de grandes lames, réalisée selon des schémas opératoires élaborés probablement par des tailleurs spécialis-

La structure des productions en silex du groupe de Blicquy est proche de celle du Villeneuve-Saint-Germain du Bassin parisien. La dualité production d’éclats production de lames

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien tes, et qui a été largement diffusée sur de longues distances. Ainsi, il coexiste des réseaux de matières premières régionales (silex du Cinglais, silex champenois, etc.) pour la production de lames de dimensions moyennes et des réseaux de matières premières d’excellente qualité (Bartonien et Ghlin) pour une production de grandes lames diffusées à l’échelle de la communauté entière (fig. 4). La fin du Villeneuve-Saint-Germain se caractérise par l’apparition sur quelques sites (par exemple le site d’Incarville dans l'Eure, Bostyn dir. 2003) d’une production laminaire en percussion directe au percuteur de pierre, réalisée sur matériaux locaux (fig. 6, n°3). Cette nouvelle production, en rupture avec les débitages à la percussion indirecte, annonce ce qui se passe par la suite sur une partie des sites Cerny du Bassin parisien.

thiques. Ainsi, en l’état actuel de nos connaissances, chaque site implanté dans une région différente présente un assemblage lithique différent. Dans la vallée de l’Aisne, la tradition laminaire sur le silex bartonien semble perdurer à Juvincourt et fournit une large part des supports d’outils (Pommepuy, Le Bolloch 1989). Néanmoins, cette production laminaire est minoritaire dans les autres petits ensembles comme celui de Berry-au-Bac "le Vieux Tordoir" (Allard et al. 1995). La percussion indirecte pourrait subsister, du moins à Juvincourt, mais cet élément demande un réexamen de la série lithique, à la lumière de l'avancée des connaissances concernant les débitages directs à la pierre tendre. Dans la Somme, la production laminaire perdure, mais sur les silex locaux d’origine sénonienne (Bostyn inédit). Sur le site de Balloy (Seine-et-Marne), la production laminaire est quasiment inexistante et est réalisée en percussion dure directe dans la majorité des cas (fig. 9). Les produits sont irréguliers et résultent d’une mise en forme sommaire des rognons. L’utilisation de la percussion tendre semble cependant pouvoir être envisagée dans certains cas (Augereau 2004). La production d’éclats est donc largement majoritaire sur les sites du sud-est du Bassin parisien et l'uniformité technique du débitage laminaire n'apparaît plus certaine entre les régions.

Avec l’avènement du Cerny, tout en tenant compte du faible effectif de séries lithiques étudiables, se constatent des changements importants dans la structure des productions lithiques en fonction des régions. Si le début du Cerny marque la fin de la circulation des produits laminaires en silex bartonien (Augereau, Bostyn 1997), il s’accompagne également d’un morcellement géographique des groupes qui n’est pas sans impact sur la composition des séries li-

Fig. 10 : taux d’outils sur éclat et d’outils sur lame au Rubané et au VSG.

Fig. 10 : percentages of blade and fl ake amongts the tools (Rubané and VSG periods).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

3- L'OUTILLAGE

Les grattoirs, les armatures de flèche et faucille, les perçoirs et les lames et éclats retouchés forment le fonds commun (fig. 11). Leur importance au sein des séries est assez stable pour le Bassin parisien : de 50 à 70 % pour les sites de l'Aisne, l'Yonne et la Champagne. Leur fréquence est généralement plus élevée dans les autres régions en Europe occidentale (de 88 à 96 % pour les sites du Hainaut par exemple).

Dans l'industrie rubanée du nord-est de la France, les supports laminaires sont privilégiés (Constantin 1985, Plateaux 1986, Mauvilly 1997). Il existe également une véritable économie du débitage qui intègre l'ensemble des déchets de la taille des lames (Allard 2005). Ainsi, l'outillage sur éclat est toujours présent, mais dans des proportions très variables d'un site à l'autre (fig. 10). Dans le secteur de la confluence Seine-Yonne, toutes les séries livrent des assemblages où les outils sur éclat sont prépondérants (Augereau 1993). Dans les vallées de la Marne, de l'Aisne ou de l'Oise, l'outillage sur éclat est parfois majoritaire dans une maison ou dans les sites ne contenant que quelques fosses. Cette situation se rencontre à Chambly "Clos de la Rivière » dans le Val d'Oise (Boucneau et al. 1996), dans des maisons d'Orconte ou d'Écriennes dans le Perthois, dans la vallée de l'Aisne dans les maisons 155 de Bucy "la Héronnière" et 20 de Bucy "la Fosselle" ainsi que dans la série de Pontavert "le Port-aux-Marbres" (Allard 2005). L'indigence des séries pourrait expliquer la proportion parfois majoritaire des outils sur éclat dans les sites champenois. En revanche, les autres ensembles mentionnés contiennent beaucoup de matériel et ils sont tous attribués à l'étape finale du RRBP 1 (Constantin et Ilett 1997) à l'exception de Pontavert (néanmoins, la datation de ce dernier ensemble n'est pas aisée en raison du recoupement des structures, Allard et al. 1994). Une évolution chronologique des assemblages est donc perceptible.

Le Bassin parisien présente en outre quelques particularités régionales comme l'abondance des pièces esquillées ou la présence récurrente des denticulés. Ce sont surtout les burins qui démarquent les séries du Bassin parisien (fig. 11, n° 9-11) car cet outil est quasi inexistant dans les autres zones d'implantation du Rubané (Plateaux 1981). Il faut également mentionner la présence de quelques armatures tranchantes (Plateaux 1990). En intégrant au fonds commun les burins et les pièces esquillées, ces outils forment 88,6 à 99% de l'outillage des séries du Bassin parisien. Le RRBP et le RFBP se distinguent par la fréquence des burins et aussi par l'absence d'armatures symétriques. En effet, les burins sont absents des sites du 5

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La typologie de l'outillage lithique du Rubané du Bassin parisien souligne la parenté évidente qui existe entre toutes les industries lithiques du Rubané en Europe occidentale (Cahen et al. 1986, Plateau 1986, Mauvilly 1997, Allard 2005). L'outillage sur lame assure l'unité typologique culturelle de l'ensemble des sites. La composition des assemblages est stéréotypée, se limitant généralement à quelques catégories typologiques par région (sans tenir compte des supports).

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Fig. 11 : outillage RRBP (sélection issue de Pontavert dans l’Aisne), flèches (1-4), perçoirs (5-6), grattoir (78), burins (9-11), faucille (12-13) et pièces esquillées en grès-quartzite (14-15), sur gravier brut (17) et sur éclat (16 et 18). Fig. 11 : RRBP tool types (sample from Pontavert in the Aisne Valley) : assymetrical arrowheads (1-4),

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borers (5-6), scrapers (7-8), burins (9-11), sickles (12-13) and splintered pieces (quartzite 14-15, flint

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gravel 17 and fl ake 16 and 18)

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Fig. 12 : industrie lithique du Villeneuve-Saint-Germain. 1- grattoir sur lame ; 2-lame

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émoussée ; 3-lame de faucille 4-perçoir ; 5 à 8-armatures 9, 10-burins sur lame 11- grattoir sur éclat 12-denticulé sur éclat ; 13- tranchet

Fig. 12 : industrie lithique du Villeneuve-Saint-Germain. 1- grattoir sur lame ; 2-lame émoussée ; 3-lame de faucille 4-perçoir ; 5 à 8-armatures 9, 10-burins sur lame

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11- grattoir sur éclat 12-denticulé sur éclat ; 13- tranchet

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Fig. 13 : outillage Cerny de Balloy «les Réaudins» d’après Augereau 2004. Armatures tranchantes (1-12), lames à bord abattu (13-16), tranchets (17-23), grattoirs (24-29) et burins (30-31). Fig. 13 : tools from the Cerny site of Balloy «les Réaudins» (Augereau 2004). transverse arrowheads (1-12), blades with backed edge (13-16), tranchets (17-23), scrapers (24-29) and burins (30-31).

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien Rubané moyen et récent champenois alors que ces sites livrent des armatures symétriques, absentes en contexte RRBP et RFBP jusqu'à présent (Tappret et Villes 1996). Seule la série de Saint-Dizier contenait des burins sur lame (Allard 2005). Le RFBP de la confluence Seine-Yonne se singularise par la fréquence des denticulés et des grattoirs sur éclat. Ce sont les principaux traits régionaux qui apparaissent dans le Bassin parisien. Ils peuvent être également associés à d'autres différences mineures concernant les outils plus rares. L'investissement dans l'aménagement de l'outillage paraît faible. Les catégories utilisant des supports bruts sont nombreuses formant jusqu'à 50% de certaines séries. La typologie est connue depuis les premières études et les découvertes plus récentes n'ont fait que préciser certaines variantes. Elles ne seront pas exposées ici car la précision des études ou la nomenclature utilisée par les divers auteurs ne permettent pas l'élaboration d'une synthèse aboutie. Il faut donc se reporter aux travaux déjà existant concernant le Rubané (Plateaux 1986, Augereau 1993, Tappret et Villes 1996, Allard 2005). Les seuls points communs importants reposent sur l'existence des armatures asymétriques triangulaires ou trapézoïdales à base concave (fig. 11, n° 1-4, dite pointe danubienne, terme qu'il conviendrait d'abandonner définitivement) et des lames de faucille tronquées ou bitronquées (où la troncature est souvent convexe). Il faut cependant signaler qu'un tiers des faucilles des séries rubanées de la vallée de l'Aisne est un segment de lame brute (Allard 2005). Les burins sont quasiment tous des burins d'angle sur cassure ou troncature. Un type de perçoir (parmi plusieurs autres) apparaît assez caractéristique. Il s'agit d'une lame dont les bords sont aménagés par deux lignes de retouches abruptes, parfois sur la longueur totale du support, qui dégagent une pointe quadrifaciale plutôt robuste.

on notera la présence de burins (autour de 5 %), de perçoirs, de racloirs et de quelques autres outils toujours en faible nombre. Parmi l’outillage réalisé sur lame, la place prépondérante du burin constitue l’une des caractéristiques de ces séries. Les lames utilisées brutes ou à peine retouchées constituent la seconde catégorie. Les grattoirs sont toujours présents, mais n’arrivent souvent qu’en troisième position dans les décomptes. Les lames de faucille et les flèches sont presque exclusivement façonnées sur des supports laminaires dont la morphologie est particulièrement adaptée. Dans la catégorie des armatures, on notera le fort développement à la fin du Villeneuve-Saint-Germain, des armatures de type tranchante sans pour autant que les armatures asymétriques perçantes avec une base concave et souvent une retouche inverse plate ne disparaissent. Parmi les autres catégories d’outils, on trouve des perçoirs, des troncatures, des pièces à dos, des briquets. Un nouvel outil apparaît, surtout à la fin du Villeneuve-Saint-Germain, il s'agit du tranchet. Réalisés sur des éclats souvent larges dont on a aminci le bulbe, ils présentent parfois mais pas systématiquement un coup transversal sur la partie active de l’outil. S’il n’est présent parfois qu’à une ou deux unités, il peut représenter sur certains sites près de 10 % de l’outillage (par exemple Passy "la Sablonnière" ou Longueil "le Barrage"). La présence du tranchet s'affirme au Cerny (fig. 13). Il fait désormais partie de la panoplie des outils communs des séries lithiques. Le grattoir sur éclat reste néanmoins l’outil dominant (35 % à Balloy par exemple, Augereau 2004). L’apparition des pièces à bord abattu constitue une nouveauté de cet horizon chronologique. Elles constituent près de 20 % de l’outillage sur lame à Balloy. Les armatures sont sur ce site exclusivement des tranchantes. Ces quelques remarques ne peuvent cependant pas être généralisées avec certitude à l’ensemble du Bassin parisien. En effet, nous avons déjà signalé le nombre faible de sites connus pour cette période. Cependant le site de Conty, dans la Somme (Bostyn en cours), les quelques ensembles du Nord-Pas-de-Calais (Bostyn 1986, Piningre et al. 1991, Blancquaert, Desfossés 1992), ainsi que les sites normands (Erne, Condé, Cairon, Chancerel et al. 1995, Ghesquière et Marcigny 1998) semblent pouvoir être comparés à celui de Balloy. Ailleurs, les données disponibles dans le secteur de l’Aisne et plus généralement dans le nordest du Bassin parisien restent très indigentes et ne permettent pas encore une étude comparative approfondie.

Au Villeneuve-Saint-Germain / Blicquy, de façon concomitante au développement de la production d’éclat, les supports employés pour la fabrication de l’outillage sont de plus en plus massivement des éclats. Inversement, les proportions d’outils sur lame s’amoindrissent au cours du temps. Sur le site de Pontpoint maison 50, par exemple, l’outillage sur lame représente 47 % de l’ensemble, alors qu’à Poses la proportion d’outils sur lame dépasse rarement les 20 %. Cependant, le caractère épais des éclats n’offre visiblement pas les mêmes caractéristiques, et les types d’outils s’excluent presque systématiquement en fonction du support employé. En effet, les éclats ont été sélectionnés pour réaliser principalement des grattoirs et des denticulés. Ces deux catégories d’outils peuvent représenter jusqu’aux deux tiers des séries d’outils. Les pièces esquillées réalisées sur éclat voient leur place diminuer au cours du temps et si elles représentent encore 10 % des outils de la maison 50 de Pontpoint, leur importance est nettement amoindrie sur les sites plus récents (entre 1 et 2 % à Bucy-le-Long, moins de 1 % à Poses et Longueil « le Barrage »). Une autre caractéristique de l’outillage Villeneuve-Saint-Germain réside dans l’utilisation de supports rapidement retouchés et sans doute rapidement rejetés (fig. 12). L’emploi également de débris comme support constitue également une particularité de ces industries. Parmi les autres catégories d’outils sur éclat,

4- CONCLUSION SUR LA GENÈSE ET L'ÉVOLUTION L'INDUSTRIE LITHIQUE DU BASSIN PARISIEN

DE

Ce bilan des connaissances des périodes du Rubané, du groupe de Villeneuve Saint-Germain et du Cerny dans le Bassin parisien permet de faire une synthèse de l'évolution de l'industrie lithique de la séquence danubienne dans cette région. Cette synthèse doit également définir et servir de support au cadre chronologique dans lequel elle peut s'intégrer puisque les deux modèles proposés jusqu'à présent sont trop différents pour ne pas être confrontés aux données issues de l'industrie lithique. Ces deux modèles, comme ennoncé dans l'introduction, s'opposent sur la position chronologique du groupe de Villeneuve-Saint-Germain par rapport au Rubané, mais

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». également sur la nature et la position chronologique de l'étape finale du RRBP (RFBP). En revanche, les deux propositions intégrent le Cerny comme l'étape marquant la fin de la séquence danubienne (Constantin 1985, Jeunesse 2001). Ainsi, quel que soit le modèle chronologique pris en compte, le début et la fin de la séquence danubienne sont identiques.

serait précieuse pour préciser ce phénomène). Les quelques pièces en silex de Ghlin et de Hesbaye dans les sites RRBP et RFBP des vallées de l'Oise et de l'Aisne indiquent la présence de contacts avérés avec la Belgique, du moins avec le Hainaut (les silex de Hesbaye étant assez bien représentés également dans le Hainaut).

La synthèse intégrera les différents degrés d'analyse par groupes culturels, ce qui permet de les confronter directement en fonction des différents modèles chronologiques proposés. Les données prises en compte correspondent aux différentes étapes de la chaîne opératoire, de l'acquisition des matériaux, de leur transformation jusqu'à leur utilisation puis leur rejet. L'homogénéité des structures est excellente pour le Rubané, le Rubané final et le groupe de Villeneuve-Saint-Germain puisque le mobilier provient des fosses latérales accompagnant les maisons danubiennes. Il n'y a donc pas raison de penser a priori que la composition des rejets soit biaisée par la nature des structures. Pour le Cerny, les contextes changent, les maisons de type danubien disparaissent et il faut donc tenir compte de cette limite éventuelle concernant les comparaisons. Pour pallier au mieux cette contrainte, il faudra varier les échelles d'observation.

Concernant le groupe de Villeneuve-Saint-Germain, le territoire d'acquisition des ressources des habitats correspond généralement à l'environnement géologique local, voire régional avec des distances aux sources n'excédant pas 25 km. Les matériaux sont peu diversifiés, de bonne qualité, voire excellente pour le débitage laminaire, à des qualités moindres, voire médiocre pour le débitage d'éclats (l'utilisation de fragments et de blocs gélifs est constante pour certains outils sur éclat comme les denticulés). Les circulations des matériaux sont désormais bien connues (Bostyn 1994, 1997), principalement représentées par les silex tertiaires et les silex de Ghlin. Des relations fortes s'instaurent avec le Hainaut belge qui sont démontrées par la quantité importante de silex tertiaires bartoniens retrouvés dans les sites blicquiens. La réciproque en revanche n'est pas observée, les objets en silex de Ghlin (il ne s'agit pas uniquement de lames comme le montre le polyèdre de Bucy-le-Long "la Fosse Tounise", Allard 1999) n'excèdent jamais quelques unités dans les habitats de l'Aisne ou de l'Oise. Il faut néanmoins rappeler le grand vide documentaire entre l'Aisne et le Hainaut.

4-1 LE TERRITOIRE D'APPROVISIONNEMENT Au Rubané récent, l'approvisionnement est diversifié et parfois varié entre les habitats ou les bâtiments. Les matériaux sélectionnés pour le débitage laminaire sont cependant toujours de bonne qualité et souvent d'acquisition directe régionale dans un rayon de 15 à 50 km (ou en tout cas, rien ne distingue dans les déchets de taille des matériaux dans cet intervalle de distance, si ce n'est que les plus lointains arrivent sous la forme de blocs ébauchés). Des matériaux locaux sont parfois utilisés mais généralement pour une production distincte de la production laminaire. Seule la vallée de l'Yonne se distingue par l'implantation des habitats dans une région très riche localement en matériaux ainsi que par l'absence de silex exogènes retrouvés dans les habitats. Il existe néanmoins les silex tertiaires bartoniens dont les quelques restes incitent à les considérer comme des éléments exogènes (Augereau 1993).

Pour le Cerny, les ensembles documentés indiquent clairement une exploitation locale des ressources. Dans les régions où celles-ci font défaut, le territoire d'acquisition peut être régionale, mais concentré sur une variété principale. Les ensembles de Conty (Bostyn inédit) et de Balloy (Augereau 1993) sont représentatifs d'un approvisionnement essentiellement orienté vers les matériaux locaux. Il semble que les circuits de distribution des matériaux tels qu'ils existent au Rubané, Rubané final ou encore groupe de Villeneuve-SaintGermain, disparaissent au Cerny, sous condition que la distribution des produits laminaires ne soit pas remplacée par celles des haches en silex. La documentation à ce sujet est tout simplement inexistante. L'évolution du territoire d'approvisionnement est donc importante entre les périodes et présente déjà un certain nombre de variations régionales non négligeables. L'intégration des données concernant les matériaux dans les modèles diachroniques et syncrétiques montre que l'approvisionnement des sites Cerny s'apparente sans aucun doute à celui des sites du groupe de Villeneuve-saint-Germain et présente des différences marquées avec le Rubané récent ou le Rubané final.

Le Rubané final se démarque par l'augmentation de l'utilisation des ressources locales, qui sont quasi exclusivement utilisées dans l'Yonne et dans l'Oise. Les silex régionaux, particulièrement le silex tertiaire, sont utilisés avec parcimonie. Cette augmentation des matériaux locaux est bien observée dans les maisons RFBP de la vallée de l'Aisne (silex turonien et quelques pièces en Lutétien à cérithes), au détriment des matériaux régionaux qui restent néanmoins souvent majoritaires. À l'inverse, la série de Saint-Dizier dans le Perthois montre l'apparition de silex exogènes du Hainaut et de la Meuse.

Le secteur oriental de la vallée de l'Aisne livre des ensembles comprenant l'intégralité de la séquence, du RRBP jusqu'au Cerny, avec parfois une ou deux périodes sur les mêmes sites : RRBP et VSG à Berry-au-Bac "le Chemin de la Pêcherie" et RRBP, RFBP et Cerny à Berry-au-Bac "le Vieux Tordoir". Les habitats de Berry-au-Bac témoignent donc d'une occupation continue de la séquence danubienne dans cette commune. À proximité immédiate, il faut ajouter les occupations de Berry-au-Bac "la Croix Maigret" (RFBP), Juvincourt et

L'apparition des silex exogènes dans la série de Saint-Dizier montre que les circulations des matériaux sont effectives dans l'est du Bassin parisien et sont axées vers le Bassin parisien, le couloir rhénan et mosellan, du moins dans l'étape finale/récente (la découverte d'autres sites dans ce secteur de la Marne

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien Dammary (Cerny) et la découverte récente du site de Tinqueux (VSG). Les deux séries Cerny sont malheureusement peu abondantes (quelques dizaines de pièces) mais suffisamment importantes pour comparer les matériaux utilisés. L'industrie Cerny de Juvincourt et de Berry-au-Bac "le Vieux Tordoir" est quasi exclusivement réalisée sur du silex tertiaire bartonien. Les silex sénoniens disparaissent pratiquement des décomptes à Berry-au-Bac "le Vieux Tordoir" (Allard et al. 1995) et à Juvincourt (Plateaux 1993). Le spectre des matériaux des fosses Cerny s'apparente avec ceux des habitats du groupe Villeneuve-Saint-Germain qui sont caractérisés par l'abandon des silex de la Marne et le choix préférentiel des silex bartoniens. Ce phénomène est bien visible à Berry-au-Bac "le Chemin de la Pêcherie", mais surtout à Tinqueux "la Haubette" dont le spectre des matériaux est identique aux séries Cerny (Plateaux 1990, Allard 1999). En revanche, l'approvisionnement des maisons du Rubané final ou du RRBP ne présente pas d'éléments convergents avec les séries Cerny.

cussion directe à la pierre selon des modalités assez simples (débitage unipolaire successif) dont l'objectif est de fournir des éclats épais destinés principalement aux pièces denticulées, éclats retouchés, grattoirs sur éclat ainsi qu'aux autres types d'outils sur éclat. Le Cerny conserve une tradition laminaire réalisée à la percussion directe à la pierre, mais c'est la production d'éclats qui est largement dominante. Dans ce panorama général des productions constatées, l'évolution diachronique des groupes culturels est la plus convaincante. L'apparition d'un débitage à la pierre dans les séries finales du groupe de Villeneuve-Saint-Germain apporte un argument décisif. Néanmoins, pour le moment cette observation est limitée à la série d'Incarville. La production d'éclats a également une valeur chronologique certaine, mais pas seulement. La composition des séries lithiques de la confluence Seine-Yonne montre qu'il existe des variations régionales importantes dès le début de la séquence danubienne.

En tenant compte de l'ensemble des groupes considérés, le modèle diachronique permet de voir une cohérence certaine lorsque l'on observe l'évolution des modes d'approvisionnement des habitats dans l'ensemble de la séquence chronologique. 4-2

4-3 ÉCONOMIE DES SUPPORTS ET PANOPLIE DE L'OUTILLAGE Les supports utilisés dans l'outillage participent de la caractérisation des industries lithiques danubiennes et sont indicateurs de l'évolution des productions engagées.

LES PRODUCTIONS

La production principale est laminaire pour le RRBP et orientée vers l'obtention de produits réguliers aux bords parallèles de 6 à 12 cm, réalisée à la percussion indirecte. La caractéristique principale est l'entretien du plan de frappe par des petits éclats centripètes (Plateaux 1986). Celle au RFBP semble similaire et seule la maison 20 de Bucy "la Fosselle" dans l'Aisne montre les indices d'une production de grandes lames en silex tertiaire (Allard 2005). La production d'éclats est attestée pour certaines des maisons RFBP de la vallée de l'Aisne (Allard 2005). Dans l'Oise, la production d'éclats est probable à Pont-Sainte-Maxence (Alix et al. 1997) et attestée à Chambly (Boucneau et al. 1996). Dans la confluence Seine-Yonne, les deux productions sont bien attestées au Rubané (Augereau 1993) et il faudra attendre la datation définitive de certains ensembles pour se prononcer sur l'existence de cette production dès le RRBP (K. Meunier doctorat en cours). Cette particularité est plutôt remarquable dans l'ensemble de la Céramique Linéaire occidentale.

Ainsi, au Rubané récent, l'outillage sur lame est majoritaire, ce qui constitue une caractéristique majeure des assemblages rubanés. Des variations en rapport avec les modalités d'approvisionnement des matériaux peuvent néanmoins exister. L'indigence des données concernant le Rubané moyen champenois ne permet pas de constater la prédominance des supports laminaires, mais les éléments dont on dispose sur les régions limitrophes vont assurément dans ce sens. Dans la vallée de l'Aisne, les produits laminaires composent près de 75% des supports de l'outillage des sites RRBP. En revanche, l'apparition plus ou moins généralisée de la production d'éclats ou du débitage/utilisation de galets pour les pièces esquillées a modifié ce rapport dans les supports de l'outillage. Les données sur le Rubané final du Bassin parisien sont plus nombreuses que pour les étapes antérieures du Rubané et suggèrent de sectoriser certains ensembles géographiques. Dans la vallée de l'Aisne, les supports laminaires dominent encore aux deux tiers (67,5 %) mais certaines maisons montrent déjà des assemblages d'outils où les éclats sont majoritairement utilisés. Dans l'Oise, le site de Pont-Sainte-Maxence livre 51% d'outils sur lame alors que celui de Chambly 65 % d'outils sur éclat. À Colombelles en Normandie, les outils sur lame composent 62,5 % de la série et à Saint-Dizier près de 75 %. Dans le sud du Bassin parisien, la distinction est nette puisque les sites du Rubané final livrent moins d'un tiers d'outils sur lame (29 %).

Le VSG est caractérisé par la dualité des productions d'éclats et de lames pour l'ensemble du Bassin parisien et de la Belgique (Augereau 1993 et Bostyn 1994). Les modules des produits laminaires sont sensiblement plus grands qu'au RFBP et RRBP (10-12cm), d'autant plus qu'un débitage de grandes lames à la percussion indirecte en silex tertiaire de 15-20 cm coexiste dans certains sites du Bassin parisien. La série VSG final d'Incarville en Normandie livre les témoins d'une production laminaire réalisée à la percussion directe à la pierre (Bostyn dir. 2003). Il faudrait chercher d'autres ensembles de ce type qui permettraient de conforter cette observation. La production d'éclats est effectuée à la per-

Au VSG, c'est l'outillage sur éclat qui est quasi systématiquement majoritaire et ce phénomène s'accentue à la fin du VSG (fig. 10). Dans la confluence Seine-Yonne, des sites comme Villeneuve-la-Guyard, Barbey "le Chemin de Montereau" livrent plus de 80 % d'outils sur éclat, et près de 84%

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». à Passy "Sablonnière" (Augereau 1993). En Normandie, les ensembles de Poses et d'Incarville dépassent également les 80 % d'outils sur éclat. Dans la Marne, les sites anciens dans la séquence du VSG comme Vignely montrent des assemblages où la proportion d'éclats dans l'outillage dépasse de peu les 50 %, mais ce taux augmente jusqu'à 70% pour les sites plus récents du Villeneuve-Saint-Germain. Un constat analogue peut être fait pour la moyenne vallée de l'Oise. Une seule région se distingue, il s'agit de la vallée de l'Aisne où la proportion laminaire est encore très élevée à Trosly-Breuil (elle est majoritaire dans ce très riche ensemble) et Bucy-leLong "la Fosse Tounise". À Tinqueux dans la vallée de la Vesle, la proportion laminaire est également très élevée dans la phase ancienne d'occupation du site. Concernant le Cerny, les rares données un tant soit peu conséquentes, notamment celles de l'Yonne, montrent que l'outillage sur lame tient une place très marginale dans l'outillage (moins de 5 %).

VSG puis perdent de leur importance à la fin du VSG et disparaissent quasiment des assemblages du Cerny. En revanche, les burins sur éclat, pratiquement absents des outils RRBP, prennent une part en constante augmentation dans l'outillage du Rubané final jusqu'au Cerny. Les pièces esquillées sont des outils récurrents du RRBP, de première importance au RFBP qui disparaissent presque complètement au VSG et au Cerny Les tranchets peuvent être considérés comme une des rares innovations de la période danubienne (fig. 15). Leur apparition n'est pas encore bien précise car un exemplaire existe à Cuiry-lès-Chaudardes (Plateaux 1981) et un autre à PontSainte-Maxence (Alix et al. 1997), mais ces exemplaires semblent isolés et pas toujours issus d'un contexte totalement fiable comme celui de Cuiry-lès-Chaudardes qui pourrait appartenir à l'occupation Michelsberg du site (ce qui dans ce cas n'est pas à considérer comme un ensemble mixte mais comme un mélange). En revanche, ce qui est désormais certain, c'est qu'ils apparaissent en nombre à la fin du VSG et sont également bien représentés au Cerny Les haches en grès-quartzite apparaissent dès la fin du VSG, mais la production de haches en silex n'est attestée de façon certaine qu'à partir du Cerny. Ces grandes tendances coexistent avec d'autres modifications graduelles des assemblages comme la diminution progressive entre le Rubané et le VSG puis le Cerny des perçoirs et des armatures de flèche par exemple.

Cette sélection différentielle des supports entre le VSG et le Rubané s'accompagne d'une mutation des assemblages d'outils bien que les catégories typologiques soient les mêmes entre toutes les entités. Ainsi, les proportions des différents types d'outils retrouvés dans les assemblages présentent des variations importantes entre les groupes danubiens (fig. 14 et 15). Ces variations, de même que celles enregistrées dans la sélection des supports, suivent manifestement une évolution cohérente qui se constate dans le cadre du modèle diachronique et constituent un argument fort concernant la position chronologique du groupe de Villeneuve-Saint-Germain. Nous aurions pu faire un raisonnement par l'absurde en continuant de présenter l'outillage selon les deux modèles, mais cela alourdirait inutilement la démonstration. Cette argumentation sera toutefois utilisée dans la conclusion. En se basant sur les proportions respectives des outils dans les différents assemblages, il est frappant d'observer qu'il se dégage des grandes tendances dans la représentation, l'apparition ou la diminution de certaines catégories et ceci de manière relativement indépendante des contextes. Nous avons choisi de présenter les données en conservant l'unité géographique des secteurs documentés du Bassin parisien et en séparant le RRBP, l'étape finale du RRBP, le VilleneuveSaint-Germain classique et le Villeneuve-Saint-germain final et enfin le Cerny (fig. 14 et 15). Ainsi, il faut signaler que des variations régionales parfois importantes existent et c'est sans aucun doute un des résultats majeurs de cet article, mais ces variations s'inscrivent presque toujours dans une évolution plus globale.

L'outillage danubien se prête mal à une étude typologique très développée car l'investissement dans la transformation finale de l'outillage est faible (cf. plus haut). Il existe deux exceptions notables celles des armatures de flèche et de faucille. Concernant les armatures de faucille, il existe une diminution progressive des armatures sur segment de lame brute au profit des armatures tronquées. Enfin, les pointes de flèche montrent des changements d'ordre morpho-technique car les armatures du RRBP sont triangulaires et trapézoïdales asymétriques avec quelques armatures tranchantes. À l'étape finale puis au VSG, les armatures triangulaires dominent toujours, mais les trapézoïdales disparaissent au profit des armatures tranchantes. Une évolution est également observée dans la diminution progressive de la retouche inverse rasante. Un autre changement important se manifeste dans la latéralisation qui devient indifférenciée au VSG (Allard 2005). Le Cerny est marqué par la nette prédominance des armatures tranchantes, ce qui est une des rares données bien documentées grâce aux monuments funéraires. Cependant, ces grandes tendances ne doivent pas masquer le fait que certains outils restent fabriqués de façon privilégiée voire exclusive sur des supports laminaires comme les armatures de flèche et de faucille ou les burins. Il se dégage par ailleurs une assez forte tradition laminaire perceptible dans les sites de l'Aisne et de l'Oise.

Les grattoirs sur lame, outils parmi les plus fréquents des maisons rubanées, perdent de leur importance de façon assez linéaire au cours du temps (fig. 14), alors qu'en parallèle, les grattoirs sur éclat prennent de plus en plus d'importance jusqu'à représenter parfois près de 40 % de l'outillage. Les denticulés, outils relativement ubiquistes mais plutôt rares au Rubané, apparaissent en plus grand nombre au Rubané final puis au VSG et restent assez abondant au Cerny. Les burins sur lame, outils spécifiques du RRBP par rapport au reste de la Céramique Linéaire, atteignent leur apogée au

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien

Yonne Yonne Yonne

Yonne

Yonne Yonne Yonne

Marne

Marne Marne Marne

Seine-Eure

Seine-Eure Seine-Eure Seine-Eure

Oise Oise Oise Oise

Yonne

Yonne Yonne Yonne

Marne Marne Marne Marne

Seine-Eure Seine-Eure Seine-Eure Seine-Eure

Oise Oise

Aisne Aisne Aisne Aisne

Oise

Yonne Yonne Yonne

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

Oise

Yonne

Marne Marne Marne

Marne

Seine-Eure Seine-Eure Seine-Eure

Seine-Eure

Oise Oise Oise

Oise

Aisne Aisne Aisne

Aisne

Aisne

flake burins

20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

Aisne

blade burins

Aisne

Aisne

blade scrapers

40

flake scrapers

35 30 25 20 15 10 0

RRBP

final Rubané

VSG

final VSG

Yonne

5

CERNY

Fig. 14 : proportions des grattoirs sur lame, burins sur lame, burins sur éclat et grattoirs sur éclat des différents secteurs du Bassin parisien au Rubané, Rubané final, VSG, VSG récent et Cerny. Fig. 14 : percentages of blade scrapers, of blade burins, of fl ake burins and fl ake scrapers from sectors in the Paris Basin of the Rubané, late Rubané, VSG, late VSG and Cerny periods.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». 30 25

splintered pieces

20 15 10 5

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Aisne

0

35 30

denticulated flake

25 20 15 10 5

Yonne

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Aisne

0

9

tranchet

8 7 6 5 4 3 2 1

RRBP

final Rubané

VSG

final VSG

Yonne

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Yonne

Marne

Seine-Eure

Oise

Aisne

Aisne

0

CERNY

Fig. 15 : proportions des pièces esquillées, denticulés et tranchets des différents secteurs du Bassin parisien au Rubané, Rubané final, VSG, VSG récent et Cerny. Fig. 15 : percentages of splintered pieces, of denticulated fl ake and of the tranchets from sectors in the Paris Basin of the Rubané, late Rubané, VSG, late VSG and Cerny periods

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P. Allard & Françoise Bostyn: Genèse et évolution des industries lithiques Danubiennes du bassin parisien

CONCLUSION PIERRE ALLARD

L'archéologie de sauvetage a contribué spectaculairement à la connaissance de la période danubienne, notamment grâce à la découverte de nombreux habitats du groupe de Villeneuve-SaintGermain qui est désormais reconnu dans la quasi-totalité du Bassin parisien et également en Bretagne ou dans le Nord.

UMR 7055, préhistoire et technologie MAE, 21 Allée de l’université 92023 Nanterre, cedex Email : [email protected]

Ce premier bilan de l'industrie lithique danubienne montre qu'il existe, dès le Rubané, des différences régionales importantes dans le Bassin parisien entre les différentes zones d'implantation. Ces différences sont néanmoins circonscrites au sein d'un fonds culturel commun général, propre à la période danubienne. Cela ouvre des pistes de recherches intéressantes, car ces variations locales ou régionales sont les témoins vraisemblables d'une évolution des territoires d'approvisionnement, de la partition spatiale des activités au sein du village etc. Ces phénomènes sont difficilement interprétables pour le moment, mais ils s'observent parfois dans des "effets de frontières" reconnus dans les modalités d'approvisionnement, qui ne sont pas constatés dans le reste de la culture matérielle (Bostyn 2003, Allard 2005, Allard et Bonnardin à paraître)

FRANÇOISE BOSTYN Inrap Nord-Picardie, UMR 7055 36, Allée Thalès 59650 Villeneuve d’Ascq Email : franç[email protected]

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Des grandes tendances sont perceptibles au sein des assemblages lithiques qui permettent de décrire l'évolution de la séquence danubienne et de confronter ces résultats aux deux modèles chronologiques proposés pour la période principalement à partir de la céramique décorée. L'industrie lithique du Cerny reste encore assez mal connue, mais les éléments principaux qui la composent présentent sans aucun doute de nombreux points communs avec l'étape récente du groupe de Villeneuve-Saint-Germain. La technique du débitage laminaire, la très forte proportion d'outils sur éclat, les matières premières employées et certaines catégories d'outils comme les armatures tranchantes et les tranchets sont des caractères communs entre l'industrie lithique de l'étape récente du VilleneuveSaint-Germain et celle du Cerny.

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Ainsi, le modèle syncrétique proposé récemment par C. Jeunesse, largement inspiré du débat mené dans les années 80 sur la position chronologique du Villeneuve-Saint-Germain, ne retranscrit pas l'évolution constatée des industries lithiques danubiennes. Il faut par ailleurs remarquer qu'un récent réexamen des dates radiocarbones a pu mettre en évidence le décalage existant entre l'étape finale du Rubané (5000-4800 BC cal.) et le groupe de Villeneuve-Saint-Germain (4950-4650 BC cal., Dubouloz 2003)

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L'évolution cohérente observée traduit la parenté de l'industrie rubanée avec son contexte européen où le secteur Seine-Yonne montre des caractères divergents remarquables (Augereau 2004). L'évolution du RRBP s'oriente dans son étape finale (RFBP) vers l'apparition des éléments constitutifs de l'industrie du groupe de Villeneuve-Saint-Germain. Enfin, l'étape récente du VSG voit des transformations importantes prendre place qui annoncent clairement la culture matérielle lithique du Cerny. Qu'un chevauchement long existe entre les étapes, cela reste un scénario possible, mais par exemple, l'absence totale de diffusion des bracelets en schiste hors des contextes VSG-Blicquy dans le Bassin parisien ne plaide pas pour cette hypothèse.

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GESTION DES MATÉRIAUX SILICEUX ET DEFINITION CHRONOCULTURELLE DES CULTURES À CÉRAMIQUE LINEAIRE ET DE BLICQUY⁄ VILLENEUVESAINTGERMAIN À VAUXETBORSET (HESBAYE, BELGIQUE) : 15 ANS DE RECHERCHES

Jean-Paul Caspar & Laurence Burnez-Lanotte

RÉSUMÉ : Le site de Vaux-et-Borset (Hesbaye liégeoise, Belgique) a livré deux villages mitoyens : l’un de la Culture à Céramique Linéaire dite Rubané et l’autre de la Culture de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain. Les fouilles menées dans ces occupations ont été d’une importance primordiale pour l’intelligibilité des rapports chronologiques et culturels de ces deux entités archéologiques en Hesbaye. Cette présentation résume les principaux résultats des analyses typologiques et fonctionnelles des industries lithiques des deux villages. Les études indiquent, contrairement à l’idée habituellement acceptée, une dichotomie qui concerne l’économie et la gestion des matières siliceuses de part et d’autre. Ces résultats montrent des différences pertinentes de comportement.

ABSTRACT : The site of Vaux-et-Borset (Hesbaye liégeoise, Belgium) comprises two neighbouring villages, one of the Linear Pottery Culture, the other one of the Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain Culture. The investigation of this site has been of major importance for our understanding of chronological and cultural connections between the two cultures involved in Hesbaye. This paper will summarize results of the extensive typological and use-wear analysis of the lithic industry of both villages. These clearly indicate, contrary to accepted ideas, a dichotomy with regard to raw material management, to all stages of the reduction sequences and to original utilisations and specific hafting methods for certain tool classes. The results show clear differences of behaviour.

INTRODUCTION Les recherches concernant les débuts du Néolithique en Moyenne Belgique ont été dominées depuis vingt ans par le débat centré sur les rapports chrono-culturels liant les cultures danubiennes (culture à Céramique Linéaire dite Rubané ou « Omalien » et culture de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain – BQ/VSG) identifiées dans les deux régions de peuplement néolithique le plus ancien, en Hesbaye liégeoise à l’Est d’une part, et dans le Hainaut à l’Ouest, d’autre part (Burnez-Lanotte, Caspar, Constantin, 2001). La problématique articule différents axes : les rapports d’identité entre Rubané et culture de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain, le rôle du substrat mésolithique, la chronologie et les modalités « d’influences » éventuelles entre courants de néolithisation de la sphère méditerranéenne (culture à Céramique Imprimée et Cardiale, Epicardial, Néolithique ancien centre atlantique français) et danubienne (culture à Céramique Linéaire). Les deux villages mitoyens, l’un rubané, l’autre BQ/VSG du site de Vaux-etBorset ont joué depuis leur découverte, puis leur fouille, un rôle majeur dans le cadre des débats sur la chronologie des débuts du Néolithique en Belgique (Burnez-Lanotte, Caspar, Constantin, op. cit.). En particulier, les analyses techno-fonctionnelles (macroscopiques, microscopiques, technologiques, minéralogiques, palynologiques) menées sur les industries lithiques (matériaux siliceux, pierre tendre, roche tenace, grès) nous ont permis de mettre en évidence, d’une part les divergences très significatives de part et d’autre dans les étapes de l’exploitation et du traitement des différents matériaux et, d’autre part, le seul cas actuellement prouvé de recyclage d’artefacts rubanés par les Blicquiens (Caspar & Burnez-Lanotte, 1994, 1997, 2003 ; Burnez-Lanotte, Caspar, 2005).

LE SITE DE VAUX-ET-BORSET Le site s’insère dans une zone riche en occupations du Rubané régional dit «Omalien». L’origine de nos travaux (Burnez-Lanotte et al., 1993) est due aux remarquables découvertes de J. Docquier (Cercle Archéologique HesbayeCondroz). Le site de Vaux-et-Borset, par la mitoyenneté de deux villages rubané et du BQ/VSG a livré des corpus tout à fait pertinents pour aborder les problèmes de définition chrono-culturelle des deux cultures en Hesbaye. Les installations sont implantées sur le sommet et sur la pente méridionale d’une crête en faible relief du plateau limoneux. L’occupation rubanée s’étend sur la pente méridionale du plateau. 6 680 m2 ont été fouillés jusqu’à présent (dont 2 950 m2 en 1989 et 1990). Les principales structures mises au jour sont : une enceinte délimitée par un fossé interrompu, dont le tracé forme un quadrilatère irrégulier délimitant une superficie de 4 ha, et un village, dont quatre habitations, leurs fosses de construction et une batterie de silos, ont été explorées. Au moins deux phases d’habitat ont été reconnues par les recoupements de ces structures. Au nord-ouest et au sud-ouest de cette occupation, les vestiges blicquiens, étudiés sur 12 550 m2 (dont 8 450 m2 en 1989-1990), sont répartis en deux secteurs : l’un, sur la crête et sur le haut de la pente méridionale, et l’autre, plus à l’ouest, sur un versant également orienté au sud. Quatre habitations érodées ont été mises au jour. Les structures rubanées et blicquiennes les plus proches sont distantes de 36 m. Aucun recoupement n’a été observé entre les deux villages mitoyens, qui s’excluent mutuellement dans l’espace.

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

PRINCIPE GÉNÉRAUX

pération par les Blicquiens de lames dans les ruines rubanées ? Des différences nettes sont apparues dans les macrostigmates de production entre d’une part, les lames en silex locaux des deux villages et, d’autre part, les lames en silex exogènes des installations BQ/VSG. Il existe, en effet, une corrélation entre la morphologie des extrémités proximales des lames en silex local (talon large, bulbe proéminent, corniche surplombante déterminée par des contre-bulbes profonds, absence de préparation de la corniche) des séries des deux cultures. Par opposition, les lames en silex exogène du BQ/VSG présentent des caractères distincts (talons généralement étroits, lisses ou préparés, avec une corniche droite non préparée) et des gabarits beaucoup plus importants, d’une longueur supérieure à 15 cm (les lames en silex local ne dépassent pas 95 mm). En première approximation, la dualité de style entre les deux productions reflète deux modes de mise en œuvre d’une même technique : la percussion indirecte. L’une pour le silex fin local, par application du punch en retrait du bord du plan de frappe, ne nécessitant donc pas de préparation de la corniche. L’autre, pour les matières siliceuses exogènes, par le positionnement de la pièce intermédiaire en limite de la face de plein débitage. De prime abord, le choix entre ces deux modes de production n’apparaît pas conditionné par les propriétés clastiques des matériaux en présence. La question, plus pertinente selon nous, serait celle de l’existence d’une relation directe d’ordre technique dans l’usage de ces deux modalités de débitage, liée à la rectilinéarité des profils des supports. Au Rubané, ces derniers sont généralement courts, à faible courbure ou, plus fréquemment, à cambrure droite. Une hypothèse à vérifier serait donc celle d’une corrélation entre un mode de débitage en retrait de la corniche et la dimension « moyenne » des modules, induisant une cambrure droite sur toute la longueur, critère apparemment déterminant pour des modes d’emmanchements spécifiques comme par exemple les dispositifs d’emmanchement latéraux à rainure des couteaux de récolte. Dans ces cas particuliers, les armatures y sont insérées brutes ou témoignent de quelques aménagements périphériques d’extension réduite, comme une réduction de la longueur des supports à l’une ou aux deux extrémités, par l’aménagement de troncatures, et/ou, une réduction de la largeur par l’aménagement d’un dos ou d’un cran (Caspar, 1988). Par opposition, la culture de BQ/VSG montre une volonté de débiter long. On peut supposer que l’élaboration de tels gabarits soit appropriée à la circulation des produits, à l’instar de ce qui prévaut dans les ateliers de débitage laminaire rubanés de Verlaine (Burnez-Lanotte & Allard, 2003), où une dichotomie s’observe entre les dimensions, d’une part des lames issues des contextes détritiques du village et, d’autre part, des lames exportées dont l’existence est restituée par l’analyse des négatifs des centaines de nucléus. Certaines d’entre elles peuvent atteindre plus de 150 mm (plusieurs jusqu’à 170 mm et un spécimen de 200 mm, issus de la structure 01). L’hypothèse pour le BQ/VSG d’une corrélation entre un débitage long et la recherche d’une souplesse dans les gabarits des modules des outils est en cours d’analyse. Les uns requerrant des supports de grande dimension (comme par exemple les armatures longues à luisant, simples, insérées dans un emmanchement latéral, transversal oblique, direct, mâle ; Caspar & Burnez-Lanotte, 2003, fig. 4 : 1 ; ou encore, certains sup-

L’originalité de nos travaux porte sur l’application interactive de différents procédés d’observation au sein d’une démarche aux objectifs cohérents. Le principal d’entre eux consiste dans la mise en évidence de systèmes d’interprétations complexes, au sein desquels les vestiges lithiques sont restitués comme résultantes de dynamiques où se mêlent contraintes, choix et préfigurations. Le but est d’articuler l’imbrication spécifique des causalités technologiques et des codes socio-culturels qui les fondent. Descriptions et analyses des chaînes opératoires sont orientées vers la reconstitution de dispositifs au sein desquels les pièces lithiques ont été produites et utilisées, voire secondairement détournées. Des cohérences récurrentes apparaissent entre : mode d’acquisition des matériaux, de sélection ou de production des supports, système de préhension (à main nue, emmanché, dans un dispositif fixe,..), système de fixation éventuel, cinématique et matériau travaillé. La pertinence la plus remarquable dans la mise en évidence de comportements techniques distincts a été obtenue grâce à notre attachement à des « détails » et, au-delà des similitudes d’ordre morphologique ou typologique, par une attention spécifique aux aspects fonctionnels. Les rapports de différenciation et de diachronie entre les deux industries sont d’autant plus visibles qu’en Hesbaye, nous avons à faire d’un côté à une implantation du BQ/VSG bien développée, même si le nombre de sites est encore actuellement peu élevé, et de l’autre, à une variante régionale d’un Rubané typique, aucunement engagé dans une phase de transformation ou de mutation quelconque.

MODES D’ACQUISITION

DES MATÉRIAUX SILICEUX ET MODES DE PRODUCTION DES SUPPORTS

Des distinctions entre les deux cultures s’amorcent d’entrée de jeu aux étapes initiales de la chaîne opératoire. Celles-ci sont liées d’une part, aux modes d’acquisition des matériaux siliceux et, d’autre part, aux modes de production des pièces -supports. En effet, le Rubané se caractérise par l’emploi de silex locaux quasi exclusivement originaires de la craie, dans une production homogène de lames répondant à des standards récurrents, associée à une production minoritaire de lames épaisses (quartier d’orange, « frite »), issues d’un débitage d’éclats massifs sur la tranche. Par contraste, l’industrie du BQ/VSG montre une diversité des matériaux siliceux du point de vue des conditions de gisement, de l’éloignement des sources, ainsi que des modes d’exploitation des blocs. Les variétés d’origine locale (silex à grain fin et silex à grain grenu de Hesbaye) sont largement majoritaires (95 % des effectifs), mais proviennent en priorité de contextes remaniés (poches de dissolution). Une catégorie mineure (4 % des effectifs) concerne deux types de silex exogènes : l’un, gris-éléphant (SGM) dont l’origine a été attribuée au Crétacé du Hainaut (Ghlin-les-Mons), l’autre, en silex marron-beige à grain très fin, issu des bancs tertiaires du Bassin parisien (bartonien). Si, pour le Rubané, le site fournit toutes les étapes de la chaîne opératoire laminaire, ces éléments par contre, sont totalement absents du village du culture de BQ/VSG. Plus particulièrement, la chronologie de production de ces lames pose problème. S’agit-il d’une production du BQ/VSG ou d’une récu-

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J.P. Caspar & L. Burnez-Lanotte : Gestion des matériaux siliceux et définition chrono-culturelle des cultures à céramique linéaire et de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain à Vaux-Et-Borset (Hesbaye, Belgique) ports laminaires de grande dimension utilisés comme mêche de foret mécanique ; Caspar & Burnez-Lanotte, 1994 , fig. 7 : 4), les autres nécessitant des armatures courtes, obtenues par fragmentation volontaire, adéquates à des types d’emmanchement particuliers. La fragmentation de ces produits réduit en effet l’impact de la cambrure de la lame brute initiale, proportionnellement à sa longueur et à son rayon de courbure. On approche ainsi d’un profil rectiligne, parfaitement adaptable dans les dispositifs complexes d’insertion de l’armature lithique. Ces procédés de fragmentation sont bien illustrés à Vaux-et-Borset sur les fragments de lames en silex exogène dont les faces de fracture présentent fréquemment un bulbe plus ou moins saillant, sous-jacent à une nervure dorsale résultant d’une percussion directe inverse. Sur les fragments médians, à cette face de cassure s’oppose une autre directe, en symétrie inverse, obtenue par flexion. Les expérimentations ont largement démontré que ces cassures bulbaires résultent d’une percussion anthropique et non de fractures accidentelles (cassure au débitage, d’utilisation, due au rejet, ou produite par le piétinement humain ou animal) (1). Les cassures bulbaires intentionnelles par percussion sont absentes des séries rubanées de Belgique, comme l’illustre l’examen systématique des fragments de lames rubanées des corpus que nous avons analysés.

et/ou aux deux extrémités du support, etc.), en l’absence apparente d’un débitage laminaire blicquien en silex local sur le site plaide à nouveau pour un recyclage de ces pièces dans des activités, spécifiques ou non, du BQ/VSG, ce qu’une analyse techno-fonctionnelle en cours tente actuellement de démontrer. Sans rentrer dans les détails, les différences entre les corpus des deux systèmes se mesurent quantitativement et qualitativement à des particularités en relation directe avec l’ergonomie des bords actifs (Caspar et Burnez-Lanotte, recherches en cours). Il est important de rappeler que des comparaisons entre des industries d’horizons culturels distincts sur base de classes typologiques traditionnelles élémentaires sont par trop simplistes sans un éclairage interactif. La situation que l’on décrit est, en effet, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît en première analyse. Tant pour le Rubané que pour le BQ/VSG à Vaux, nous n’avons aucune preuve positive d’un débitage orienté vers la production d’éclats normalisés. La collecte d’éclats pour le façonnage d’outils au Rubané (denticulés, pièces esquillées, etc.) résulte de la récupération de déchets de la production laminaire exclusivement. Pour ce qui est des outils sur bloc (percuteur, broyon, etc….), ils sont aménagés aux dépends d’anciens nucléus à lame. Dans le BQ/VSG de Vaux, on observe une production d’éclats essentiellement au départ d’une fragmentation plutôt aléatoire de blocs gélifractés issus de la dissolution locale. Dans les inventaires, on ne trouve pas de nucléus à éclats stricto-sensu - mises à part peut-être des pièces relativement volumineuses, reprises en percuteur (Caspar & Burnez-Lanotte, 2004, p. 52) - à tel point que l’on pourrait se demander si un certain nombre des supports des outils dans les catégories concernées n’a pas été récolté également dans les amas de débitage des ruines du village mitoyen. En tout état de cause, les polyèdres facettés ne peuvent être identifiés comme des nucléus à éclats épuisés, mais correspondraient plutôt à l’aboutissement d’usages successifs dans une fonction particulière de supports non débités, essentiellement des rognons de silex de petite dimension (Caspar, Burnez-Lanotte, en collaboration avec le Centre Expérimental des Techniques et de Recherche expérimentale en Préhistoire du Préhistosite de Ramioul à Yvoz-Ramet, Belgique, en préparation).

L’OUTILLAGE Les outillages des deux villages se distinguent avant tout dans les proportions respectives d’outils sur support laminaire, sur éclat ou bloc. Les premiers, majoritaires dans le Rubané (69 % du total des outils) représentent un peu moins d’un cinquième des effectifs du BQ/VSG ; si, d’après un décompte global des grandes classes d’outils, les deux corpus sembleraient se correspondre, une analyse poussée montre, par contre, que des différences nettes existent dans les caractéristiques stylistiques et techno-fonctionnelles des types concernés (Caspar & Burnez-Lanotte, 1994, 1997 et 1998). Ces distinctions ont déjà été largement décrites dans de nombreuses publications auxquelles nous nous référons. L’une des problématiques majeures de Vaux concerne la difficulté de quantifier précisément les produits rubanés recyclés par les Blicquiens. Tout l’outillage sur lame retrouvé en contexte blicquien, mais stylistiquement identique au corpus rubané traditionnel rhéno-mosan, pose encore aujourd’hui un problème d’attribution culturelle, ce qui biaise notre perception du corpus strictement BQ/VSG du site. On soulignera donc l’originalité de cette industrie qui s’est assimilée les produits d’une autre culture. Ce phénomène est connu également sur le site proche de Darion. Relativement à cette dynamique, les seuls éléments clairement significatifs de ce recyclage sont d’autenthiques pièces rubanées utilisées dans l’usinage des schistes (lames brutes de style rubané, quartier d’orange, frite ; Burnez-Lanotte, Caspar, 2005). La présence d’outils de morphologie rubanée (grattoirs sur lame à front peu convexe, armature de faucille à aménagement latéral

INDUSTRIES LITHIQUES ET ÉVIDENCES CHRONOLOGIQUES Dans le cadre de la problématique des rapports chronologiques entre Rubané et BQ/VSG en Hesbaye, les industries lithiques ont apporté des éléments d’explication décisifs, compte tenu du fait qu’à Vaux-et-Borset, il s’agit de deux occupations villageoises de type permanent, comme l’attestent les vestiges de toute la panoplie des activités domestiques. Les principaux résultats se résument comme suit. Les transferts des produits des deux cultures dans les structures à contenu détritique voisines sont attestés. Le point fondamental est que la position stratigraphique de ces éléments intrusifs montre des récurrences significatives (Burnez-Lanotte, Caspar, Constantin, 2001). En effet, les pièces rubanées au sens strict retrouvées dans les structures blicquiennes sont peu nombreuses, réparties dans toute l’épaisseur des stratigraphies concernées et témoignent d’une récolte volontaire des Blicquiens dans les ruines du village rubané mitoyen, notamment dans le ca-

(1) Ces expérimentations ont eu lieu au centre expérimental de Ramioul sur des lames posées sur des amas de débitage qui ont été piétinées à la marche, à la course et au saut. Une autre expérience a été réalisée dans une ferme en Flandre, où un bovin a piétiné plusieurs séries de supports laminaires.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». dre d’activités exclusivement blicquiennes, liées à l’artisanat du schiste. Par contre, les vestiges blicquiens dans le village rubané proviennent exclusivement des phases terminales des remplissages des structures. Ces faits témoignent d’une part, d’un télescopage involontaire des pièces blicquiennes en contexte rubané à la suite de l’érosion des parties sommitales des fosses blicquiennes situées plus haut sur la crête, à proximité du village rubané, et/ou, d’autre part, de rejets sporadiques dans des fosses rubanées incomplètement comblées qui résulteraient d’activités blicquiennes. Ces dernières ont pu être réalisées en dehors du village rubané (déplacements longs) ou à l’intérieur (déplacements courts) de ce dernier. Ce phénomène est vérifié sur les autres sites ayant livré des installations des deux cultures, en Hesbaye comme en Hainaut (Burnez-Lanotte, Caspar, Constantin, op. cit.).

pertinemment les univers techno-fonctionnels rubanés et blicquiens de Vaux-et-Borset. Que la mise en relation de l’ensemble des données de la culture matérielle amène à la mise en évidence de relations inter-régionales et de temporalités décalées, voire contradictoire, en tout cas plus complexes, manifestement, un champ de caractérisation pluriel devrait en résulter, qui contribuerait à une intelligibilité renouvelée des cultures néolithiques.

JEAN-PAUL CASPAR Université de Namur Collaborateur scientifique au Laboratoire de Protohistoire européenne et associé à l’UMR 7041 (CNRS) «Archéologies et Sciences de l’Antiquité - Protohistoire européenne» 61 rue de Bruxelles B-5000 Namur - Belgique Email : [email protected]

CONCLUSION Les études que nous menons sur les industries lithiques des débuts du Néolithique en Hesbaye ont montré combien, audelà des décomptes typologiques simples, des recherches interactives sur les séries lithiques apportent des données pertinentes à la reconstitution des comportements techniques distinctifs touchant les différentes phases des chaînes opératoires. Rentrer dans la complexité des choix techniques au sein de réseaux de contraintes spécifiques de part et d’autre, pour la réalisation de tâches identiques ou différentes, nous permet de particulariser clairement deux ensembles distincts. Par rapport à des sites européens contemporains analysés par le même biais, on se rend compte d’une homogénéité du rôle fonctionnel des industries rubanées pour l’ensemble du continent européen depuis la région de la Nowa Huta près de Cracovie (Pologne), jusqu’en Moyenne Belgique, le Hainaut y compris (Caspar, 1988), en passant par l’Aldenhoven Platte (Vaughan, 1994) et le Limbourg hollandais (Van Gijn, 1990). Une même homogénéité est prouvée par les récentes études techno-fonctionnelles de sites belges et français pour la Culture de BQ/VSG (Allard et al., 2004). Sur la base d’une démarche identique, il nous apparaît en première analyse que les industries du Rubané Récent et final du Bassin parisien et de Normandie s’apparentent davantage aux séries BQ/VSG au sens large qu’au Rubané proprement dit, sans avoir cependant complètement atteint la globalité techno-fonctionnelle du BQ/VSG. La question est ici posée de la définition des caractères identitaires d’une culture au travers d’un équilibre de phénomènes de tradition et d’innovation dont les modalités varient en fonction de la catégorie de vestiges concernée et des types d’analyses qui y sont appliqués, du statut économique du site par rapport aux productions intéressées (producteur, intermédiaire, receveur) et du degré d’évolution de l’entité culturelle suivant les sites et les régions (phase de formation, épanouissement, mutation, acculturation). Ces données justifient que l’on prenne en cause dans les définitions des cultures archéologiques, non pas quasi uniquement les schèmes des productions céramiques et architecturales, voire éventuellement de la parure et des rites funéraires, mais aussi les données techno-fonctionnelles des séries lithiques. En effet, ces dernières ont une sensibilité très forte aux phénomènes identitaires et aux variabilités chronologiques de part leur ergonomie en constante évolution, comme le démontrent

LAURENCE BURNEZ-LANOTTE Université de Namur Département d’Histoire de l’Art et d’Archéologie Laboratoire de Protohistoire européenne et associée à l’UMR 7041 (CNRS) «Archéologies et Sciences de l’Antiquité - Protohistoire européenne» 13b rue de l’Arsenal B-5000 Namur - Belgique Email : [email protected]

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CONTRIBUTION OF LITHIC ANALYSES FOR THE UNDERSTANDING OF NEOLITHISATION PROCESSES IN THE UPPER RHONE VALLEY Thomas Perrin

ABSTRACT : The neolithisation is one of the major upheavals of the history of humanity. If in the nuclear zone near Eastern, the populations evolve locally of the Mesolithic era to the Neolithic era, the processes of transformation, in Western Europe, are more complex and mix colonization, diffusion and acculturation. One of the fundamental questions is then to determine the role which the last populations of Mesolithic hunter-collectors in this irreversible phenomenon of great width could hold. The study of lithic industries of the sixth and fifth millennia of the Rhone valley makes it possible to document an original case of interaction between hunters and peasants and then authorizes the construction of new cultural scenarios.

RÉSUMÉ : La néolithisation constitue l’un des bouleversements majeurs de l’histoire de l’humanité. Si dans la zone nucléaire proche orientale, les populations évoluent sur place du Mésolithique au Néolithique, les processus de transformation, en Europe occidentale, sont plus complexes et mêlent colonisation, diffusion et acculturation. L’une des questions fondamentales est alors de cerner le rôle qu’ont pu tenir les dernières populations de chasseurs-collecteurs mésolithiques dans ce phénomène irréversible de grande ampleur. L’étude des industries lithiques taillées des sixième et cinquième millénaires du Bassin rhodanien permet de documenter un cas d’interaction original entre chasseurs et paysans et autorise alors la construction de nouveaux scénarios culturels.

INTRODUCTION In Western Europe, the transition between the hunters – gatherers’ way of life to farming is the result of a process with a Middle Eastern origin. From here, the Neolithic world spread bit by bit. It was thought that the principal vector for neolithisation was the physical displacement of settlers, whose one could estimate the «wave of advance» (Ammerman, Cavalli-Sforza 1971). On the contrary, all recent research tends to show that neolithisation was an extremely complex phenomenon and lasted a long time. The idea of «asynchronous» progression (Guilaine 2000) succeeds the one of a «wave of advance». The scenario of colonization is also enriched with more complex phenomena of diffusion and acculturation of the native populations of Mesolithic hunters (cf for example Mazurié de Keroualin 2003 for a presentation of these questions on an European scale). Today, the phenomenon of neolithisation cannot be tackled without seeking to understand the role of the last hunters – gatherers. Unfortunately, for the South Western part of Europe (with which we are concerned here), there is a distinct lack of information on the recent and final Mesolithic period, corresponding roughly to the sixth millennium BC. In some areas however, this period is better documented and it is possible to study the interactions between the various cultural groups involved in the neolithisation process (cf for example Zvelebil 2000). Such is the case in Spain, in the area around Valencia or in the Ebre valley where researchers have shown the existence of bonds between Neolithic farmers and Mesolithic hunters within the «dual» model. So on one side there would have been pure Neolithic groups, assimilating into the existing Cardial Groups of Mediterranean origin, but being non-native, and on the other side, last «epipaleolithic» groups, being the substrate (Juan-Cabanilles 1990). This phenomenon of territorial coexistence leading to cultural interaction has also been proven to exist in Portugal

(Marchand 2001). In Italy, whereas the recent/final Mesolithic era is almost completely absent in the southern half of the peninsula, it is more prevalent in the north, especially in the Adige valley, where the characteristics of certain Early Neolithic groups, such as the Gaban Group, are traditionally understood like resulting of more or less strong acculturation processes of these last groups of hunters – gatherers, i.e. the «ceramisation» (Bagolini, Biagi 1988). However, a recent critical revision of this hypothesis raised questions about this interpretation (Perrin 2004 and in press). In this paper, an original case located in the Upper Rhone Valley will be dealt with, although now well known (Perrin 2002 and 2003a and b). This will lead to reflection on the relevance of lithic industries in the establishment of the tiny chronocultural sequences of recent Prehistory, and more specifically the question of passage to the production era. Before tackling the specific case of the Upper Rhone Valley, it is necessary to briefly introduce the principal players, the cultural groups involved in the neolithisation of the south of France.

THE CASTELNOVIAN QUESTION The populations subject to study in this article and present before the Neolithic arrival are mainly the Castelnovian hunters – gatherers (Binder 1987 – Perrin in press). The Castelnovian culture extends from Northern Italy to Languedoc, with a concentration along the alpine arc (fig. 1). Over this whole area, there exists a technical homogeneity, which is strongly in contrast with the production systems of the Middle Mesolithic era. At present, there is not entirely convincing explanation for the appearance of this Castelnovian culture and the big differences it has when compared previous groups, nor is there an explanation for its strong and rapid expansion.

61

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Fig. 1 : distribution map of the principal Castelnovian sites (drawing of a characteristic asymmetrical trapezoid). Fig. 1 : carte de répartition des principaux sites castelnoviens (dessin d’un trapèze asymétrique caractéristique). 8

6

48

48

What is of interest here is the Castelnovian lithic industry, which consists essentially of the «débitage» of bladelets by indirect percussion, often after faceting the butts, on regional materials. These bladelets are then used in rough form or are partially retouched. A production of tools on flakes exists obviously in parallel. The typical arrowheads are asymmetrical trapezoids with direct truncations, at least one of these truncations uses the microburin technique (ibid).

RECENT AND FINAL MESOLITHIC OF JURASSIC ARC

46

46 (° north latitude)

As the expansion of the Castelnovian lithic industries is followed into the Northern Alps (Bintz et al. 1995), further on, in the Jurassic arc and Western Switzerland, the Mesolithic world changes and more northern traditions are found (fig. 2 - Perrin 2002). In these lithic productions, common tools are generally regarded as not being very evolutionary, if it is not the appearance of the Montbani retouch (Spier 1991). It can be shown however, by statistical analysis, that it is possible to distinguish two phases for the end of the Jurassic Mesolithic era (Perrin 2002): • The Recent Mesolithic era is characterized by the association of bladelets with irregular removals, trapezoids asymmetrical and asymmetrical arrowheads with a concave base. This last one, which includes for example « Bavans points» would thus not be characteristic of the final Mesolithic era but of the recent Mesolithic era. The characteristic of the final stage of the Jurassic Mesolithic era emanates from the association of asymmetrical trapezoids

6 (° East of Greenwich)

Fig. 2 : distribution map of the principal sites of the recent and final Jurassic Mesolithic era (drawing of a characteristic asymmetrical arrowhead). Fig. 2 : carte de répartition des principaux sites du Mésolithique récent et fi nal jurassien (dessin d’une armature asymétrique caractéristique).

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8

T. Perrin : Contribution of lithic analyses for the understanding of neolithisation processes in the Upper Rhone valley 4

8

6

46

46

Fig. 3 : distribution map of the principal sites of the southernmost Early Neolithic (drawing of a characteristic symmetrical trapezoid).

Fig. 3 : carte de répartition des principaux sites du Néolithique ancien méridional (dessin d’un trapèze symétrique caractéristi-

44

44 ( North)

que).

50

N 0 4 ( East Greenwich)

6

and especially symmetrical trapezoids, in a morphological break from previous forms. The theory of a «formal» borrowing from the Castelnovian or the southern Early Neolithic era is a track of further research. In any event, the break between a Jurassic recent Mesolithic era and a final Mesolithic era is not thus done on the presence of asymmetrical arrowheads with concave base, as they are present since the recent Mesolithic era, but it is based on the proportions of the asymmetrical trapezoids, prevalent during the recent Mesolithic era, and symmetrical ones, prevalent during the final Mesolithic era (ibid; Mauvilly et al. 2004).

100 km 8

industry is also always present, flakes which are then used as clactonian notches and as splinter pieces. The blades are then transformed into geometrical or sickle elements: «the characteristic tool of the Early Neolithic with impressed ceramics, whether it be Cardial, Epicardial or with impressed ceramics, is geometrical» with inverse bitruncation and often low angle direct retouches (Binder 1987, 172). The author concludes with the typological homogeneity of the lithic industries during the whole development of impressed ceramics, but with evolution in the provision of raw materials (Binder 1987) and with a tendency to the increase in the robustness of the blades (Binder 1998). In Languedoc, F. Briois (1997) shows that the raw materials used are found mainly locally. Production seems to be geared towards obtaining flakes by direct stone percussion, which integrate then «common» tools. A laminar production of the Provencal type is in evidence, in particular in Leucate, but the absence of context in this site means we must err on the side of caution. In the Mid Rhone Valley, according to the works of A. Beeching (1980, and coll. 1995) and D. Binder (1998), only layer

THE SOUTHERN EARLY NEOLITHIC In the Rhone valley and its surroundings, the appearance of the Early Neolithic groups stems mainly from the Mediterranean area (fig. 3), which results from transfers of population with impressed ceramics tradition from Italy. In Provence (Binder 1987 and 1998), the operational outline is a laminar production by indirect percussion. A flake

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». ranean coast to the foothills of the Jura, farmers knapped flint in a similar way, in a similar time period and within a coherent geographical area (fig. 3).

6 of the cave of Oullins has been the subject of a detailed study (ibid). This shows the existence of operational chains varying according to the raw materials, aimed partly at laminar production. This also shows that those Early Neolithic sites were integrated into networks of elaborate exchanges. It also highlights the strong similarity between these industries and those of Eastern Languedoc and Provence. In this respect, it seems that the Early Neolithic era of the Mid Rhone Valley is not distinct form Southern Early Neolithic era in the strictest sense (Perrin 2003a and b). In the Northern Alps, most information comes from the layers B1 and B2a of the rock-shelter of the Grande-Rivoire (Picavet 1991), a site currently being excavated. The majority of the industry consists of flakes and splinters produced by direct percussion on local flint, however some irregular blades with trapezoidal section are also found. This industry can be compared to that of layer 1 of the shelter n° 1 of the Aulpdu-Seuil where P. Bintz (et al. 1999) shows that there is a good representation of blades within an industry carried out exclusively on local flint. Finally, one realizes that all sites of the Rhone Basin, which are attributed to the Early Neolithic era, refer to the Mediterranean current of neolithisation. All industries show laminar production by unipolar indirect percussion, on regional raw materials of good quality. The blades obtained are then fractured by inflection for the creation – among others things – of geometrical arrowheads with inverse bitruncation, sometimes with direct low angles retouches. From the industries’ point of view, the Southern Early Neolithic era thus constitutes a homogeneous entity, within which the operational sketches reflect a contingent cultural tradition. Thus, from the Mediter-

The situation appears relatively simple, but things become much more complicated as soon as the fringes of the phenomenon of Neolithic expansion are approached (Voruz et al. 1995). There, on the outskirts of the Rhone valley, and especially in the mountains, material turned up on certain sites is sometimes difficult to classify in the Mesolithic or in the Neolithic world.

THE QUESTION OF «MIXED SETS» Certain sites show the presence of domesticated fauna associated with Mesolithic industries, or Neolithic industries but without ceramics, or ceramics with no other data, or ceramics and Mesolithic industries, etc. (fig. 4). These «mixed sets» (to return to their original term) were often understood to be possible indications of interactions between the two worlds, i.e. Mesolithic and Neolithic. It has recently been shown that almost none of these sets can really be considered to be representative of such phenomena (Perrin 2002). There always are still questions of stratigraphical disturbances, which cast a shadow of doubt on the reliability of the considered samples. Stemming from this review, the only conclusion, which can be drawn, is that there does not exist conclusive and undeniable evidence of positive interactions between Mesolithic and Neolithic peoples, in the Rhone Basin. The recently completed excavation of the Gardon cave (Am-

3PECIFIC CERAMIC STYLES !DVANCED -ESOLITHIC INDUSTRIES

(OGUETTE



,IMBOURG

Fig. 4 : the expression of the neo-

-IXEDSETS

lithisation in the Rhone Valley: conceptual diagram of the various

$OMESTICAL FAUNA

possibilities.

Fig. 4 : l’expression de la néoli-

.EOLITHIC INDUSTRIES

thisation du Bassin rhodanien : schéma conceptuel des diverses

%ARLY.EOLITHIC SITESWITHSPECIFIC FUNCTIONS

possibilités.

#ARDIALANDOR ÏPICARDIAL CERAMICS !GRICULTURAL PRACTICES

64

%ARLY.EOLITHIC STRICTOSENSU

T. Perrin : Contribution of lithic analyses for the understanding of neolithisation processes in the Upper Rhone valley bérieu-en-Bugey, Ain) puts this judgment in doubt. Also in this layer, some ceramic shards were found, along with some tools on hard animal matters, some ornaments and remains of fauna. Some of the ceramic shards were decorated, notably corrugated decorations with notched planes with patterns on them (ibid). There has already been a lot of talk about the cultural attribution of these shards and it is worth recalling that either these decorated ceramics belong to the Limbourg ceramics or that they are of Mediterranean origin and have some affinity with the Limbourg ceramics (Jeunesse et al. 1991; Voruz et al. 2004). In any events, more than 1700 knapped flints were found and all the elements of the operational chain are represented (fig.

A CASE OF MESOLITHIC / NEOLITHIC INTERACTIONS Excavated between 1986 and 2000 by Jean-Louis Voruz, this cave presents a well-developed stratigraphy for recent Prehistory (fig. 5 - Voruz et al. 2004). If the first indications of human occupations are present in the lowest layers of the stratigraphical sequence, layers 60 and 59, they remain too fugacious to allow for cultural attribution. The first layer of importance, layer 58, only develops within the «Gallery». Three radiocarbon datings were performed which make it possible to date this level at between 5300 and 4900 cal BC.

Fig. 5 : schematic stratigraphy of the cave of Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain). Fig. 5 : stratigraphie schématique de la grotte du Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». 6 and 7). The «débitage» is clearly geared towards production of small blades, of standard width. Among around the fifty nuclei present, forty show evidence of a laminar sketch (fig. 6 n° 1). Flint pebbles were chosen, generally of good quality and from regional sources. The volumetric configuration of these pebbles is minimal even non-existent, apart from the opening of the striking platform of course. The «débitage»

takes then place according to a frontal mode on a laminar table generally rectilinear and quadrangular in its abandon state. The morphology of the blades produced, especially their «twisted» profile, as well as the examination of their proximal parts, clearly proves the use of indirect percussion for the «débitage» phases. This laminar production appears to require the most investment for the knappers (fig. 7). There















Fig. 6 : principal characters of the lithic industry of layer 58. 1. Laminar nucleus. 2 and 3. Blades with irregular side removals. 4 and 5. Geometrical with bitroncatures opposite and direct low angles retouches. 6 and 7. End-scrapers on flakes. Fig. 6 : principaux caractères de l’industrie lithique de la couche 58. 1. Nucléus laminaire. 2 et 3. Lames à enlèvements irréguliers latéraux. 4 et 5. Géométriques à bitroncatures inverses et retouches directes rasantes. 6 et 7. Grattoirs sur éclats.

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T. Perrin : Contribution of lithic analyses for the understanding of neolithisation processes in the Upper Rhone valley rejection of bad blocks or too smalls or…

OUTSIDE OF THE SITE Local flint of medium quality (boulders…)

Regional flint of high quality

test on site choice of the good blocks

ACQUISITION

(pebbles)

Others silicous raw materials

test on site choice of the good blocks

(paleolithic nucleus)

Extraction out of the known site of first intention products (untreated or retouched ?)

PRODUCTION of elongated and thick flakes by direct (hard) percussion (when necessary) and by unidirectionnal series

PREPARATION opening of the back the slopes the stricking platform

creation of a frontal crest if necessary + extraction of this crested blade

PRODUCTION of small blades (long. mini. = 40 mm) by unipolar series and indirect percussion

chips

cortical flakes, flakes fragments, debris, uni- or bidirectional nucleus

crested blode flackes

CONFECTION of end-scrapers, troncations, geometricals, backed edges, side-scrapers… flakes, incorrect blades, debris, uni- or bidirectional nucleus

MAINTENANCE - extraction of tablets - maintenance flakes of laminar table - opening of new stricking platforms

CONFECTION of end- and sidescrapers

UTILISATION of retouched products and of untreated flakes (irregular removals)

UTILISATION of retouched products

resharpening of some tools

UTILISATION of the useful by-products

resharpening of some tools

rejection of used or broken tools

Phases :

principals

secondaries

uncertains

l. 58 Operative chains:

Fig. 7 : reconstitution of the operational diagram of layer 58. Fig. 7 : reconstitution du schéma opératoire de la couche 58.

also exists in parallel flakes production, produced for themselves, on local raw material of mediocre quality. The link between these two chains of production remains difficult to define. The «débitage» products obtained are then retouched in scrapers, in backed edges or in truncations. The characteristic tool of layer 58 is an arrowhead obtained by splitting the blade in two inverse truncations, on which direct low angle retouches are performed, aimed at thinning the piece (fig. 6 n° 4 and 5). From the technical outline or from the typological point of view, the industry of this layer 58 is thus exactly identical to that of the Southern Early Neolithic era (cf. supra).Layers 57 and 54 of the cave of Gardon are also localised in the «Gallery» and have an average thickness of 5 cm. The number of flints present in these two layers is very small, but

it is probable that a part of them infiltrated in the higher part of layer 58, as several space and typological arguments suggest. The «débitage» is in any case clearly geared towards the production of small unipolar blades. The definition of the percussion techniques remains tricky, but it seems that direct percussion could be used concurrently with indirect percussion. Tools, although badly represented, contrast very clearly with layer 58. Besides retouched blades or backed edges, asymmetrical arrowheads with concave bifacial base are found (fig. 8), which seem to be associated with microburins. These arrowheads are of a morphological type identical to that of the « Bavans points» (Aimé 1984), «Sonchamp points» and other asymmetrical triangles with inverse low angle retouches (Marchand 1999), which were found to exist

67

Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». in the Recent Jurassic Mesolithic era (Thévenin 1998, Perrin 2002, Mauvilly et al. 2004). On the other hand, this type of arrowhead is never found in the context of the Southern Early Neolithic era. With these typological arguments, it can also be added that these two layers are distinguished from layer 58 by different operational outlines, by specific raw materials, as shown by the work of J. Féblot-Augustins (2005), and by the

complete absence of ceramics (decorated or not)... All this would signify, that after an occupation which cannot be characterized (l.59-60), populations whose technical system relates clearly and entirely with the Southern Early Neolithic era settled in the cave (l.58), around 5300-4900 cal BC. After an unspecified lapse of time, a new group succeeds them whose lithic industries returns entirely to the regional tradi-

Fig. 8 : evolution of the types of arrowheads along the stratigraphy of the cave of Gardon. Fig. 8 : évolution des types d’armatures au fil de la stratigraphie de la grotte du Gardon.

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T. Perrin : Contribution of lithic analyses for the understanding of neolithisation processes in the Upper Rhone valley tions of the hunters – gatherers (l.57). The following occupation of layer 56 remains difficult to interpret and may relate to one or the other of these two groups. The overlying layer 54 shows an industry similar to that of the l.57, and may thus probably be too the fact of native hunter – gatherer scrappers. Ultimately, these theories can be summarised either with a successive occupation of the cave first by Neolithic people and then by Mesolithic people, or with an alternated occupations between those two populations. Thus, at the end of the 6th millennium BC, there would have been territorial coexistence of Mesolithic and Neolithic human groups in the Upper Rhone Valley (fig. 9). Currently, with existing data, it is not possible to precisely define the exact nature of this coexistence. Did it act as a negative coexistence, i.e. of a kind of repulsion between these various human groups whose borders would have remained moving, or did it act as positive interactions, which would have led in the long term to constructive contacts and exchanges? Some indications suggest that there were rather positive interactions, in particular the fact that some weak Mesolithic recurrences in lithic and osseous industries are found in the beginning of the Middle Neolithic era (i.e. Saint-Uze). This data, still fugacious for now, seems to suggest that Saint-Uze results partly from the assimilation of the last groups of hunters – gatherers with the farmers – stockbreeders of the Upper Rhone Valley.

The techno-economic study of lithic industries thus makes it possible to show the technical and typological homogeneity of the whole Southern Early Neolithic era in the Rhone Basin. These analyses also suggest the existence of complex chronological and typological structure at the end of the Jurassic Mesolithic era, only the surface of which was touched. A series of arguments (stratigraphical, technical and typological) suggests a territorial coexistence of Mesolithic and Neolithic populations in the Upper Rhone Valley at the end of the 6th millennium BC. The cave of Gardon could thus constitute an important argument in the discussion of the dual model of neolithisation (Juan-Cabanilles 1990). The alternation of occupations which stratigraphy suggests would illustrate, as in Spain, the fact that we would have «on one side some pure Neolithic groups, assimilated with the current Cardial of Mediterranean origin, but on a way immigrants, and on the other side, the last epipaleolithic groups [... ] representing the substrate» (ibid, 418). However, for an objective discussion of this model, the installation of a true research program is required which takes into account in particular the significant lack of information concerning the end of the Mesolithic era. Indeed, comprehension of the Early Neolithic Rhone era and the neolithisation of the Jurassic arc could only be done by the increased knowledge of the indigenous populations.

CONCLUSION

Jurassic final Mesolithic

Jurassic final Mesolithic

Fig. 9 : assumption of modelling of the chro-

Castelnovian

nocultural evolution in the Rhone Valley at the 6th millennium. In stage 3, the shaded area

Castelnovian

corresponds to the zone of possible territorial coexistence. NAV: Valaisan Early Neolithic.

Jurassic final Mesolithic

"Rhodanien Early Neolithic"

Fig. 9 : hypothèse de modélisation de

Castelnovian

Auvergnat Early Neolithic

Northern Alps Early Neolithic

l’évolution chronoculturelle dans le Bassin rhodanien au 6ème millénaire. Dans l’étape 3, la zone hachurée correspond à la zone de possible coexistence territoriale.

Final Cardial / Epicardial

Epicardial

Final Cardial

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NAV : Néolithique ancien valaisan.

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L’APPORT DE L’INDUSTRIE LITHIQUE TAILLÉE DANS LA SÉQUENCE CHRONOCULTURELLE DU NÉOLITHIQUE MOYEN SUISSE Matthieu Honegger RÉSUMÉ : L’industrie lithique taillée fournit une contribution importante à la construction et la définition du cadre chrono-culturel du Néolithique moyen suisse. Elle permet notamment de développer une approche indépendante des typologies traditionnelles, dominées par les études de céramique et elle fournit des informations précieuses sur la diffusion des objets, des techniques et des styles au sein des différents groupes culturels occupant le Plateau et les Alpes. Après quelques considérations générales concernant l’approvisionnement en matières premières, les produits débités et l’outillage utilisés durant le Néolithique, un exemple est développé sur l’expansion du Chasséen vers 4200-3800 av. J.-C.

ABSTRACT : The knapped lithic industry contributes significantly to the construction and definition of the chrono-cultural framework of the Swiss middle Neolithic. In particular, it provides an approach independent from traditional typologies which are dominated by ceramic studies, as well as supplying valuable information on the diffusion of objects, techniques and styles within the various cultural groups occupying the Plateau and the Alps. After a general discussion on raw material procurement, debitage products and tools used during the Neolithic, the example of Chasséen expansion around 4200-3800 B.C. is presented.

INTRODUCTION A l’occasion d’une étude sur les industries du Néolithique moyen et final de Suisse, soixante-cinq séries lithiques représentant plus de 45000 artefacts ont été passées en revue (Honegger 2001). Sans constituer une approche exhaustive portant sur l’intégralité des collections disponibles, ce travail a néanmoins permis d’analyser une bonne partie des industries issues des grands sites stratifiés du Plateau et des Alpes suisses (fig. 1). Ces derniers réunissent en particulier des stations littorales, datées par dendrochronologie, qui fournissent des industries abondantes et généralement bien calées en stratigraphie. Une telle étude a permis de revaloriser les industries lithiques

taillées en tant que marqueurs chrono-culturels dans les séquences néolithiques, que ce soit par une approche globale intégrant la totalité des industries ou par des analyses plus spécifiques portant sur des outils particulièrement sensibles sur le plan culturel. Les artefacts en silex et en cristal de roche s’avèrent de bons marqueurs « évolutifs » et offrent des possibilités de confrontation intéressantes par rapport au mobilier céramique, toujours privilégié dans les études de mobilier. Après un exposé général sur les particularités des industries lithiques suisses, nous présenterons un exemple tiré du Néolithique moyen où l’on peut définir et quantifier les influences chasséennes par rapport aux traditions régionales.

Fig. 1 : carte de localisation des sites étudiés et division du territoire en trois zones soumises à des influences différentes. Fig. 1 : distribution map of sites studied, and division of the area into three zones undergoing different infl uences.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

INDUSTRIES

Ces courants concernent : - le Chasséen qui atteint le sud-ouest du territoire vers 4000 av. J.-C. Ses composantes se diluent progressivement dans les traditions locales lorsque l’on remonte vers le nord, selon un phénomène qui sera illustré plus loin. - le Horgen dont la population paraît migrer vers 3200 av. J.-C. depuis la région du lac de Constance en direction de la Suisse occidentale, en amenant avec elle ses traditions techniques et culturelles, et en conservant ses réseaux d’échange antérieurs (Pétrequin 1997). - un courant Ferrière venant d’Ardèche qui atteint le territoire aux environs de 3000 av. J.-C., soit à une période assez mal documentée (Pétrequin 1997, Honegger 2002). Les sites connus deviennent plus nombreux à partir de 2900 av. J.-C. et permettent de suivre l’assimilation de ces composantes méridionales au niveau régional. - l’expansion du Cordé en Suisse occidentale depuis le nordest, à partir de 2700 av. J.-C. (Giligny et Michel 1995). Ce phénomène donnera naissance à l’Auvernier-Cordé, un groupe culturel défini sur la base de la céramique, qui correspond à une fusion entre traditions locales et influx extérieurs. - enfin, le phénomène campaniforme, qui montre un renouvellement de plusieurs composantes de la culture matérielle. Si les trois premiers courants (Chasséen, Horgen et Ferrière) présentent une assez bonne adéquation entre ce que l’on observe au niveau de la céramique et de l’industrie lithique (impact de nouveaux styles, techniques et réseaux), il n’en est pas de même pour les deux derniers courants (Cordé et Campaniforme). En effet, les séries consultées montrent qu’à la fin du Néolithique, le renouvellement observé au niveau de la céramique n’a pas la même répercussion sur l’industrie lithique. Les sous-systèmes techniques fonctionnent alors de manière relativement indépendante.

LITHIQUES TAILLÉES CONFRONTÉES À LA SÉQUENCE CHRONO-CULTURELLE DU NÉOLITHIQUE SUISSE

Durant le Néolithique, le territoire suisse se trouve à la confluence de plusieurs zones d’influences issues du Midi et de l’ouest de la France, du nord de l’Italie et du sud de l’Allemagne (Gross 1990, Pétrequin et Pétrequin 1988). En termes culturels, il s’agit donc d’une région essentiellement réceptrice, où les traditions extérieures sont adoptées et réinterprétées localement, et où il est possible de définir des frontières plus ou moins perméables (fig. 1). La séquence du Néolithique dans la partie occidentale du territoire s’étend entre 5200 et 2200 av. J.-C. (fig. 2). L’industrie lithique taillée est assez mal documentée durant le Néolithique ancien et le début du Néolithique moyen. C’est à partir de 4200-4000 av. J.-C. que l’on commence à disposer de séries suffisamment abondantes et relativement bien datées. Ensuite, à partir de 4000-3900 av. J.-C. l’occupation des rives des lacs engendre la formation de sites au mobilier abondant et bien datés par la dendrochronologie, et ceci jusqu’au début de la période campaniforme.

Matières premières En ce qui concerne l’approvisionnement en matières premières, le Néolithique se caractérise par une utilisation préférentielle de deux matériaux siliceux (fig. 3). Les sites du Plateau s’approvisionnent essentiellement dans un silex du Malm, gris-clair à beige clair, dont les principaux gisements se trouvent au nord du pays, le long du Jura (Affolter 2002). Dans la région alpine, où les gîtes de cristal de roche sont abondants, ce matériau est privilégié, alors que le silex local, souvent faillé, est peu utilisé. Sur les sites proches des gîtes de matière première, silex ou cristal sont généralement débités sur place pour la production d’éclats. Le débitage laminaire ou lamellaire n’est par contre presque jamais attesté sur les sites d’habitat. Celui-ci est apparemment réalisé à proximité des gîtes d’extraction, les lames et les lamelles faisant ensuite l’objet d’échanges. Les seuls exemples d’un débitage lamellaire réalisé dans l’habitat sont connus vers 4000 av. J.-C. dans les zones les plus soumises aux influences chasséennes (cf. infra). Les industries étudiées se caractérisent donc par une majorité de pièces introduites sous une forme déjà débitées, à laquelle s’ajoutent une production locale d’éclats, souvent limitée, et, plus rarement, de lamelles. Il en ressort que la proportion d’outils par rapport à l’ensemble de l’industrie est souvent forte et peut atteindre ou dépasser 50% de l’ensemble.

Fig. 2 : tableau chronologique de la succession des groupes culturels en Suisse occidentale avec indication des influx extérieurs et du comportement des principaux sous-systèmes techniques (céramique, lithique). Fig. 2 : chronological table of the succession of cultural groups in west Switzerland with an indication of external impulses and behaviour of the main technical subsystems (ceramic, lithic).

Dans le jeu des influences culturelles, quelques moments clés se caractérisent par des influx particulièrement marqués, qui sont généralement interprétés en termes d’arrivée de nouvelles populations (fig. 2).

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M. Honegger : L’apport de l’industrie lithique taillée dans la séquence chrono-culturelle du Néolithique moyen suisse

Fig. 3 : cartes des principaux gîtes de matière première en Suisse et de leur distribution au sein des sites d’habitat du Néolithique. En haut : silex du Kimméridgien dont les gîtes se trouvent au pied du Jura. En bas : cristal de roche dont les gîtes se trouvent dans les Alpes. Fig. 3 : the main outcrops of raw materials in Switzerland and their distribution on Neolithic settlements. Top : Kimmeridgien flint, the outcrops of which are located at the base of the Jura ; Bottom : rock-crystal, the outcrops of which are located in the Alps.

En dehors du silex et du cristal de roche, d’autres matériaux sont introduits depuis des régions extérieures au territoire, sous la forme de produits bruts ou retouchés. Dans les Alpes, les silex allochtones proviennent surtout du nord de l’Italie, et dans une moindre mesure de France, alors que sur le Plateau, leur origine est plutôt à chercher dans le centre, l’ouest et le sud de la France (Affolter 1999, 2002). De toutes les régions, c’est la région des Trois Lacs (Neuchâtel, Bienne, Morat) qui présente la plus forte proportion de silex allochtone. Elle paraît donc plus ouverte aux échanges extérieurs.

percussion indirecte sont en majorité obtenues sur du silex du Malm. Elles sont représentatives d’une tradition régionale et se retrouvent en proportion variables dans les ensembles du Néolithique moyen et final. Enfin, les grandes lames de poignard deviennent un support de plus en plus utilisé au cours du Néolithique final. La représentation de ces trois types de support sur un diagramme triangulaire permet de suivre avec précision les préférences de chaque groupe au cours du temps (fig. 4). Outillage Les outils permettent également une bonne caractérisation chrono-culturelle des entités étudiées. Les pointes de flèches, peu diversifiées au Néolithique moyen, évoluent rapidement à partir du Néolithique final, période durant laquelle elles sont considérées comme un des meilleurs marqueurs culturels (Saintot 1998, Honegger 2001, p. 136-145).

Produits débités Le choix des supports utilisés dans les industries permet assez clairement de restituer l’évolution chronologique des groupes culturels. Les lamelles débitées par pression se retrouvent essentiellement dans les ensembles du Néolithique moyen, soumis aux influx chasséens. Les lames débitées par

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Fig. 4 : diagramme triangulaire de la composition en lamelles, lames et grandes lames des industries de Suisse occidentale. Les proportions sont calculées par rapport à la totalité des lames sensu lato de chaque industrie. La graduation de chaque axe du diagramme s’étend de 0 à 100 %. Fig. 4 : triangular diagram of the frequencies of bladelets, blades and large blades in the industries of west Switzerland. The proportions are calculated in relation to the total number of blades sensu lato in each industry. The divisions on each axis are from 0 to 100%.

Le reste de l’outillage, représenté ici sous la forme d’une analyse en composantes principales, montre également une bonne adéquation entre les industries de chaque site et les traditions culturelles définies par la céramique (fig. 5). Lorsque cette adéquation n’est pas respectée, une analyse plus détaillée permet de révéler certains mécanismes expliquant l’autonomie de l’industrie lithique, à moins que cette inadéquation ne soit due à des problèmes d’échantillonnage ou de mélanges stratigraphiques.

Au Néolithique moyen, les sites se différencient essentiellement par leur position géographique. D’un côté, ceux de la Suisse centrale et orientale s’inscrivent dans la tradition des productions du Plateau suisse, d’où leur position centrale dans l’analyse en composantes principales. De l’autre côté, les ensembles affiliés au Cortaillod du Bassin lémanique et de la Haute vallée du Rhône, se distinguent par des influences chasséennes prononcées. Au début du Néolithique final, la situation est différente.

Fig. 5 : représentation des deux premiers axes de l’analyse en composantes principales normées portant sur la proportion de 27 types d’outils présents dans les industries suisses. Les pointes de flèches ne sont pas prises en compte dans cette analyse. Le diagramme de droite présente la contribution de chaque variable à l’analyse. Fig. 5 : representation of the fi rst two axes of a principal components analysis of the proportion of 27 tool types in Swiss industries. Arrowheads have not been included in this analysis. The diagram on the right presents the contribution of each variable to the analysis.

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M. Honegger : L’apport de l’industrie lithique taillée dans la séquence chrono-culturelle du Néolithique moyen suisse

LES

Le Horgen affiche une industrie très homogène, et cela aussi bien dans la partie occidentale que dans la partie orientale du territoire. Cette homogénéité renforce l’idée d’une colonisation de la Suisse occidentale par une population horgenienne, originaire du nord-est du pays, qui se serait établie en conservant ses traditions techniques et culturelles. Pour la fin du Néolithique, la situation devient plus complexe et n’est que partiellement restituée par notre analyse multivariée, car les pointes de flèches, absentes de cette analyse, jouent un rôle important dans la caractérisation des groupes de l’époque. Le Lüscherz est soumis à des influx du sud de la France, tandis que le Cordé s’inscrit plutôt dans la tradition du nord de la Suisse. L’Auvernier-Cordé, issu de l’expansion du Cordé vers l’ouest, présente une tradition lithique différente de celle du Cordé. Elle ne reflète pas les influences nordiques perçues par la céramique et suit plutôt les traditions de la région des Trois Lacs. Il y a donc une certaine déconnexion entre les deux sous-systèmes techniques (lithique, céramique). Enfin, le Campaniforme n’est représenté que par un site dans notre analyse, ce qui rend l’appréciation de son industrie délicate. On constate qu’à cette époque, les anciens réseaux d’échange ont été abandonnés et les productions lithiques sont marquées par un caractère local (production d’éclats et d’outils à faible investissement technique), si ce n’est la présence de quelques flèches triangulaires à ailerons équarris dont l’origine semble provenir d’Europe centrale (Detrey 1997).

INFLUENCES MOYEN

CHASSÉENNES

AU

NÉOLITHIQUE

Au Néolithique moyen, un des phénomènes les plus marquants au niveau de l’industrie lithique concerne l’impact des influences chasséennes sur les groupes culturels de la période comprise entre 4200 et 3800 av. J.-C. Ces influences correspondent vraisemblablement à un apport de population venue coloniser une partie du territoire. Cet apport se traduit par l’introduction de composantes chasséennes touchant tous les domaines de la culture matérielle, notamment la céramique, l’industrie lithique et l’industrie osseuse (Winiger 1995, Honegger 2002). L’originalité de l’étude de l’industrie lithique par rapport aux autres catégories de mobilier est de pouvoir donner des informations aussi bien sur les réseaux d’échange, que sur la diffusion des techniques et des styles. La confrontation de ces différents domaines et leur quantification permettent d’évaluer l’impact chasséen et de cerner les phénomènes de frontière et de périphérie. Dix séries lithiques ont été retenues ; elles proviennent de sites terrestres ou lacustres, dont la chronologie est plus ou moins précise et l’homogénéité plus ou moins assurée (fig. 6).

Fig. 6 : inventaire des séries lithiques de la période 4200-3800 av. J.-C

Fig. 6 : inventory of lithic assemblages from the period 4200-3800 B.C.

Malgré certaines critiques, ces séries sont suffisamment fiables pour mener une analyse comparative sur des bases quantitatives. Elles offrent par ailleurs l’avantage de se répartir du sud au nord du territoire et permettent de dresser des transects selon cet axe. Au niveau de l’approvisionnement en matières premières, trois séries globalement contemporaines ont été comparées : l’une provient des Alpes, l’autre de l’ouest du territoire et la troisième du nord (fig. 7).

Fig. 7 : spectre des matières premières utilisées dans trois sites du Néolithique moyen localisés le long d’un transect sud-nord, traversant le territoire (d’après les données de Affolter 2000, 2002, Honegger 2001). Fig. 7 : raw materials used on three middle Neolithic sites located along a north-south transect (after Affolter 2000, 2002, Honegger 2001).

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ». Le spectre des matières premières de ces trois sites est soumis, entre autres, aux particularités du territoire. La série alpine présente une majorité de cristal de roche et très peu de silex du Malm, tandis que les deux séries situées sur le Plateau montrent la situation inverse. Les autres matières utilisées sont rares à Mozartstrasse dans le nord du pays tandis qu’elles présentent près du quart de l’industrie sur les deux autres sites. Ces matières sont en majorité composées de variétés de silex local, souvent de mauvaise qualité. Cependant, une proportion non négligeable regroupe des variétés allochtones dont l’origine coïncide avec des territoires occupés par la civilisation chasséenne : Vaucluse (Mont Ventoux, VeauxMalaucène, Bédouin), Nord de l’Italie (Monte Baldo, Varese, Monti Lessini), est de la France (Mont-les-Etrelles, Yonne) et sud du Jura. Parmi ces produits sont représentés des éclats, des lamelles débitées à la pression et des outils, dont certains sont spécifiques au Chasséen et ne se retrouvent pas dans les productions régionales (burins et trapèzes notamment). La proportion des matériaux indicateurs de contacts avec la sphère chasséenne est plus importante à Sion dans les Alpes, un peu plus faible à Montilier dans l’ouest du territoire et presque nulle à Mozartstasse dans le nord du pays. Le transect

fait bien ressortir l’abandon progressif des réseaux d’échange chasséens lorsque l’on se déplace du sud vers le nord. Les lamelles débitées par pression constituent une caractéristique chasséenne sans équivalent dans les traditions techniques régionales. Ces produits sont importés sous une forme déjà débitée de régions situées au sud ou à l’ouest, ou alors ils sont débités sur place à partir de cristal de roche. Leur présence traduit soit des contacts avec d’autres groupes chasséens méridionaux ou occidentaux, soit l’adoption de la technique de débitage à la pression, adoption que nous pensons être le fruit d’un apport de population plutôt que d’une diffusion (Honegger 2002). La proportion de lamelles importées ou débitées sur place par rapport au reste de l’industrie laminaire permet d’évaluer l’impact chasséen, toujours selon un transect sud-nord, mais en intégrant cette fois 10 sites à l’analyse (fig. 8). La proportion de lamelles en cristal de roche met en évidence leur zone de production, limitée à la moitié sud-occidentale du territoire. Les lamelles en silex allochtone sont présentes en proportion non négligeables sur une portion plus étendue du territoire, mais décroissent de manière significative au nord du pays.

Fig. 8 : rapport entre lames et lamelles dans les industries de 4200-3800 av. J.-C. selon un transect sud-nord. La distinction entre les produits en cristal de roche et ceux en silex, permet de mettre en évidence une zone de production de lamelles en cristal de roche, située en Valais central. Les lamelles en silex ont généralement été obtenues par échange ; elles sont en matériaux lointains (Midi France, Nord Italie) ou plus proches (ouest, Jura méridional). La présence d’outils typiques du Chasséen, importés ou imités localement, ainsi que de céramique de style méridional, coïncide avec la fréquence maximale des lamelles dans les industries.

Fig. 8 : relationship between blades and bladelets in the industries 4200-3800 B.C., along a north-south transect. The distinction between products in rock crystal and flint provides evidence for a production zone for rock crystal bladelets, located in the central Valais. The flint bladelets were generally obtained through exchange ; they are in distant (southern France, northern Italy) or closer materials (west, southern Jura). The presence of typical Chasséen tools, imported or locally imitated, coincides with the maximum frequency of bladelets in these industries.

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M. Honegger : L’apport de l’industrie lithique taillée dans la séquence chrono-culturelle du Néolithique moyen suisse

Fig. 9 : représentation des deux premiers axes de l’analyse en composantes principales normées portant sur la proportion de 17 types d’outils, considérés comme étant les plus représentatifs des industries du Néolithique moyen. Le diagramme de droite présente la contribution de chaque variable à l’analyse. Fig. 9 : representation of the fi rst two axes of a principal components analysis of the proportion of the 17 tool types considered to be the most representative of middle Neolithic industries. The diagram on the right presents the contribution of each variable to the analysis.

Enfin, la proportion de lames débitées par percussion indirecte traduit le poids des traditions régionales. Ce transect met en évidence un phénomène de frontière séparant une zone de colonisation chasséenne avec présence conjointe de nombreuses caractéristiques de cette civilisation, d’une zone de périphérie se distinguant par une perte progressive des composantes méridionales. Les éléments chasséens les plus caractéristiques de l’industrie lithique suisse peuvent se résumer aux produits suivants : lamelles débitées par pression, burins sur troncature, pièces à bords abattus, bitroncatures et pièces bifaciales. Une analyse en composantes principales réalisée sur toutes les séries étudiées du Néolithique moyen permet de visualiser l’impact chasséen sur l’outillage (fig. 9). D’un côté les sites

issus de la tradition régionale du Plateau suisse, de l’autre les sites appartenant à la mouvance chasséenne. Le recouvrement entre les deux sphères correspond à la périphérie, où seules certaines composantes méridionales sont assimilées et mêlées aux traditions régionales. En conclusion, l’apport de l’étude des industries lithiques à la construction chrono-culturelle du Néolithique suisse est indéniable, notamment par le fait qu’il ouvre la voie à une véritable vision polythétique des cultures archéologiques. L’évaluation de l’impact des influences extérieures sur les traditions régionales demeure l’une des thématiques privilégiées, étant donné la particularité du territoire étudié, qui représente une zone de confluence d’influx extérieurs.

MATTHIEU HONEGGER Institut de Préhistoire de l’Université de Neuchâtel Laténium - Espace Paul Vouga CH-2068 Hauterive Email : [email protected]

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

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PRODUCTION AND DEMAND OF FLINT ARTEFACTS IN THE BANDKERAMIK OF WESTERN GERMANY Andreas Zimmermann

ABSTRACT :

The flow of silex exchange is cartographic visualized for the early Neolithic of western Germany for the period of the Bandkeramik. This is done considering two variables: 1) the recently available estimations of households per settlement area. 2) the proportion of the specific Rijckholt-flint from Dutch Limburg.

RÉSUMÉ : Le flux des échanges de silex est cartographié pour le Néolithique ancien de l’Allemagne occidentale pour la période de la Céramique Linéaire. Cette représentation est faite en prenant en compte deux variables : 1- les estimations disponibles récemment du nombre de maisonnées par site 2- la proportion du silex de type Rijckholt originaire du Limbourg allemand.

The Bandkeramik, the name given to the first farming communities to settle in Central Europe between 5.500 BC and 5.000 BC, is a particularly well researched period in prehistory. Especially the area known as the “Aldenhovener Platte”, located between Cologne and Aachen, has, due to open cast lignite mining in this part of the country, been subject to intense archaeological investigations in the last 30 years (Zimmermann 2002). All archaeological sites discovered in this area, which covers 150 km2, have been at least partly excavated. As a result, these excavations provide excellent spatially distributed and temporally resolved data which allow us to reconstruct the number of Bandkeramik households per square kilometre that once stood on the “Aldenhovener Platte”(Stehli 1989 ; Lüning and Stehli (ed.) 1994). A similar density of approximately 1 houshold per square kilometre can be obtained in another key area of the Mörlener Bucht north of Frankfurt a. M. (Schade 2004). On a larger scale, a distribution map exists which shows the extent of Bandkeramik settlements between the city of Mainz and the area in which the Rhine crosses the Dutch border (Richter and Claßen, 1997; 1:500.000, 32.000 km2 ). Using this map the density of sites was determined by constructing Thiessen polygons around individual Bandkeramik settlements. The distance of the polygon-nodes to the next nearest site is taken to represent the prevailing density value (Preparata and Shamos 1988, 256 f.: largest empty circle). On the basis of these values a new method has been developed to transform site distribution points into settlement patches as clearly defined “settlement areas”. These are enclosed within optimal isolines. The optimal isoline is ascertained by com-

paring the increase in space by the specific isolines. The increase of space is compared for the isolines between 1 and 10 km distance between sites. The optimal isoline is characterised by a maximum increase of space (fig. 1 ; Zimmermann et al 2004, 53 f.). It seems reasonable to assign the density of households determined for the key areas “Aldenhovener Platte” and “Mörlener Bucht” to the 4-km isoline to the entire lower Rhine catchment area. In a further step, an even larger-scale distribution map of Bandkeramik sites in Central Europe was considered (Preuß (ed.), 1998; 1:2.500.000). Once more, the 4-km isoline is identified as the optimal boundary for areas of settlement. However, in this case, the size of settlement areas is approximately by a factor 1,3 larger as the corresponding areas observed at smaller scale. One of the reasons is the spatial precision error which renders interior empty spaces, such as larger river valleys, invisible. This effect is neutralised by using a regression analysis. Once applied, this method leads to an estimation of the number of contemporaneous housholds per settlement area (Zimmermann et al. 2004, Abb. 15 and Tab. 6). Sites outside the isoline are of course not without historical interest. These might even include special purpose sites or small settlement areas which played an extremely important role in upholding contact between larger settlement regions. However, with respect to flint demand, these sites are - quantitatively speaking - of no significance.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

Isoline

Size of settlement

Increase of settlement

km distance

area in km2

area in km2 per 1 km distance

1

9.0

1.5

66.5

2

246.0

2.5

553.3

3

990.8

3.5

1557.0

4

2260.8

4.5

2885.5

5

3418.2

5.5

3940.9

6

4479.4

6.5

4935.2

7

5375.1

7.5

5800.5

8

6238.3

8.5

6645.8

9

7095.9

9.5

7561.4

10

8014.0

115.0

The analysis of flint-assemblages from sites in western Germany has resulted in a map showing the varying ratios of raw-materials found in different regions of Bandkeramik settlement (Zimmermann, 1995, Abb. 37 to Abb. 40; today these results could be refined using the data of Hauzeur 2003 and Schimmelpfennig 2004). In an area between Dutch Limburg and the Rhine-Main-region a material known as Rijckholt-Flint was of particularly importance. The combination of these factors - frequency of Rijckholt-Flint and the estimation of the number of households, serves as an indication of how much flint of this type would have been required by any given area. For example, in an area with 200 households and an average of 50% Rijckholt-Flint an amount sufficient for 100 households would have been needed. This demand is mapped in fig. 2 using the numbers in a small type. The numbers in a large type indicate the derived flow of flint via exchange – this can be determined by calculating the demand in several succeeding areas.

359.1 614.6 874.9 1132.4 1407.7 1249.3 1065.5 1045.3 1077.1

In order to calibrate the demand for flint in weight it is necessary to use estimations made for the amount of flint used per household. It is evident that in areas where flintoutcrops were located in the near vicinity of sites, several kilograms were used each year. The estimations resulting from the excavation of sites in the area of the Aldenhovener Platte range in the size from between 1 kg and 3.5 kg. In discussions at the conference in Lyon, an even larger demand was also deemed possible in other contexts. In areas at a distance of, for example, 200 km from the sources only a few hundred grams seems to have been used. It would be interesting to estimate the demand for flint in a range of weights so as to better understand the conditions of exchange networks.

911.6 879.7 850.8 875.5 814.9 900.2 931.0 905.3

Fig.1: size of Bandkeramik settlement areas enclosed by the isolines between 1 and 10 km distance between sites according to the point distribution map of Richter and Claßen 1997. The optimal isoline is the 4 km-line with the largest increase in space.

Fig.1 : dimension du territoire des sites de la Céramique Linéaire déterminée par les isolignes de distances entre les sites comprises entre 1 et 10 km, d’après la carte de répartition des sites de Richter et Claßen 1997. L’isoligne optimale est celle de 4 km qui correspond à la plus grande augmentation de la surface.

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A. Zimmermann : Production and demand of flint artefacts in the Bandkeramik of western Germany

Fig. 2: estimation of amount of Rijckholt-flint type used in the middle of the 51st century B.C. in the Bandkeramik in northwestern Germany. The amount is specified by the demand of a specific number of households: In a settlement area with a size of, for example 200 households, and a ratio of Rijckholt-flint of 50%, this results an amount of this type of flint covering the demand of 100 households (numbers in small type). The grey shadings represent the percentages of Rijckholt-flint according to Zimmermann 1995, Abb. 37 between 80% - very dark and 10% - light grey; the squares denote the sites which were used to calculate the percentages ; the star is the exploitation area of Rijckholt. The flow of flint (numbers in large type) is calculated by adding the demand in geographically determined sequences. For example, an amount of flint corresponding to the demand of 436 households was passed on to the Neuwieder Becken. A quantity sufficient for 165 housholds was passed further to the northern upper Rhine area; the remaining quantity sufficient for 271 households was used in the settlement area of the Neuwieder Becken.

Fig. 2 : estimation de la quantité totale du silex de type Rijckholt utilisé au milieu du 51e siècle av. J.-C. durant la Céramique Linéaire en Allemagne du nord-ouest. La quantité est déterminée par la demande spécifi que d’un nombre précis de maisonnée : sur un territoire qui comporte par exemple 200 maisons et comprend 50 % de silex de type Rijckholt, on estime que ce type de silex couvre la demande de 100 maisonnées (chiffres en petits caractères). Les niveaux de gris représentent le pourcentage de silex de type Rijckholt selon Zimmermann 1995, Abb 37, depuis 80 % (très foncé) jusqu’à 10 % (gris clair) ; les carrés indiquent les sites utilisés pour calculer les pourcentages ; l’étoile indique la minière de Rijckholt. La quantité de silex (chiffres en gros caractères) est calculée en additionnant la demande de sites localisés dans un secteur géographique déterminé. Par exemple, une quantité de silex correspondant à la demande de 436 maisonnées a circulé jusqu’au bassin de Neuwied. Une quantité suffisante pour 165 maisonnées a circulé jusqu’à la zone la plus au nord du Rhin supérieur ; Une quantité suffisante pour 271 maisonnées a été utilisée sur les sites du secteur du bassin de Neuwied.

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Session de l’EAA, Lyon 2004 : « Contribution des matériaux lithiques dans la chronologie du Néolithique ancien et moyen en France et dans les régions limitrophes ».

ANDREAS ZIMMERMANN Institut für Ur- und Frühgeschichte, Weyertal 125 D-50923 Köln Email : [email protected]

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