Alcinoos: Enseignement des doctrines de Platon
 2251004076, 9782251004075

Table of contents :
• Table des matières :
Introduction : 1. L'auteur / 2. L'Œuvre / 3. Histoire du texte / 4. Principes de la présente édition / 5. Analyse de l'ouvrage
ENSEIGNEMENT DES DOCTRINES DE PLATON
Notes complémentaires
Scholia codicis parisini
Index auctorum / Index nominum / Index verborum

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COLLECTION

DES

UNIVERSITÉS

DE

FRANCE

P11bliée so11s le patronage de /'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ

ALCINOOS Enseignement des doctrines de Platon INTRODUCTION, TEXTE ÉTABLI ET COMME~TÉ PAR

John WHITTAKER, Professeur à l'Universilé Memorial, SI-Jean, Terre-Neuve ET TRADUIT PAR

Pierre LOUIS, Recleur honoraire Ouvrage publié avec le concours du CNRS

PARIS LES BELLES LETTRES 1990

Conformément aux slaluls de l' Association Guillaume Budé, ce volume a élé soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé le Père H. D. Saffrey d'en faire la révision el d'en surveiller l'impression en collaboration avec MM. John Whillaker el Pierre Louis.

Tous droits de traduction, de reproduction el d' adapla/ion réservés pour Lous les pays

©

1990. Société d'édition Les Belles Le/Ires, 95 bd Raspail 75006 Paris.

ISB:\l : 2-251-00407-6 ISS'.'1 : 0184-7155

INTRODUCTION 1. L'AUTEUR

Selon les indications fournies par les manuscrits Parisinus gr. 1962 (P) et Vindobonensis phi/. gr. 314 (V), seuls témoins indépendants du Didaskalikos 1 , l'auteur de cet ouvrage s'appelait Alcinoos ('AÀxlvooc;). Pour P, il s'agit de trois mentions : (1) le titre qui figure dans le pinax 2 (f. l 46v) 'AÀxLv6ou ~L8otaxotÀLxoc; -rwv IlÀoc-rwvoç 8oyµoc-rwv, (2) le même titre placé au commencement du texte (f. 147'), (3) la souscription 'AÀxLv6ou 'E7tL-roµ~ -rwv IlÀoc-rwvoc; 8oyµoc-rwv à la fin du texte (f. 175'). Dans le cas de V, où le premier cahier du texte est perdu et qui, par conséquent, ne comporte pas de pinax de la première main, il ne reste qu'une mention du nom de l'auteur : la souscription (f. 26v), identique à celle de P. En dehors de ces indications et des informatior1s qu'on peut tirer du texte même, nous ne savons rien de certain sur l'auteur du Didaskalikus. Depuis une centaine d'années, plus exactement depuis la publication de J. Freudenthal, Der Plaloniker Albinos und der falsche Alkinoos (Hellenislische Sludien III), Berlin 1879, il est d'usage d'identifier l'auteur du Didaskalikos avec le Moyen-platonicien Albinus, et de

1. Sur les manuscrits et la tradition manuscrite du /)idaskalikos, cf. p. xxx11-x1.v111 ci-dessous. 2. Sur ce pinax, cf. J. Whitlaker, «Parisinus gr. 1962 and the writings of Albinus», Phoenix 28, 1974, p 325-330 et planche 2 = J. Whiltaker, Studies in Plalonism and Palrislic Thoughl, Londres 1984, XX et XX 1.

VIII

I~TRODlJCTIO~

nier l'existence même de l' Alcinoos indiqué comme auteur par les manuscrits 3 . Le nom d'Alcinoos a été, par conséquent, banni des catalogues de manuscrits 4 et d'imprimés 5 de même que de la littérature savante er1 général 6 , où l'on n'a même pas hésité à construire de nouvelles hypothèses, telle la fameuse «école de Gai us», dont l'équation Alcinoos = Albinus constitue le fondement essentiel 7 . On pourrait croire que pour remporter un tel succès il a fallu que la thèse de Freudenthal reposât sur un faisceau de preuves irrécusables. La situation est, en réalité, bier1 différente. Les arguments de Freudenthal, autant ceux qui relèvent de la paléo-

3. Pour une bibliographie de la question, cf. C. Mazzarelli, « Bibliografia medioplatonica. Parte prima : Gaio, Albino e Anonimo Commenta tore del Teeteto », Rivista di Filosofia Neoscolastica 72, 1980, p. 108-I44. 4. Cf. l 1. II unger, K aialog der griechischen llandschriften der Ôslerreichischen IValionalbibliothek, Teil /. Codices llislorici, Codices Phi/osophici el Philologici, Vienne 1961, p. 405 à propos de Vindobonensis phil. gr 314, et p. 431 à propos de Vindobonensis phil. gr. 335. La suppression d'Alcinoos peut facilement induire en erreur. Dans Bibliothecae Aposlolicae Valicanae codices manu scripli recensili iussu Pauli V l Pont. Max .... l'odices Valicani graeci 1745-1962 recensait Paulus Canari. Tomus 11, Città del Vaticano 1973, p. 53 nous trouvons dans l'index Alphabelicus la notice ; British Nfuseum Genera/ Catalogue of Printed Books, t. 3, Londres 1965, col. 116 ; National Union Cala/og Pre-1956 lmprinls, t. 7, Londres I969, p. 5I I « Alcinous Platonicus see Albin us». 6. Alcinoos n'est pas mentionné dans le Regisler de Fr. lleberwegs Grundriss der Geschichle der Philosophie, t. 1. /Jie Philosophie des Alterlums, éd. par K. Praechter, Berlin 1926, ni dans l'index de J. Dillon, The ll1idd/e Platonisls, Londres 1977, ni dans le Personen- und Sachregisler de Der Millelplalonismus, éd. par Cl. Zintzen, Darmstadt 1981 ! On pourrait multiplier les exemples. 7. Cf la littérature signalée par C. Mazzarelli, op. cil.

L'AUTEUR

IX

graphie que ceux d'ordre philologique ou philosophique, se sont révélés les uns d'une valeur très douteuse, les autres directement erronés 8 . Dans ces conditions, le devoir de l'éditeur est clair. Pour lui ce sont les manuscrits qui font autorité, et il n'a pas le droit de s'en écarter si ce n'est pour des raisons indiscutables. Comme la thèse de Freudenthal ne comporte pas de telles raisons, nous nous sommes trouvés dans la nécessité de restituer le Didaskalikos à Alcinoos. Est-ce que l'auteur du Didaskalikos a été le seul philosophe de l'époque du moyen-platonisme à porter le nom d'Alcinoos? Philostrate, Vies des Sophistes, p. 40. 22-32 Kayser, parle de gens qui attribuaient à un certain Alcinoos le Stoïcien ('AÀxLv6ip Tij> ~TwLxij> àtvotTL6ÉvTEç) un discours dont l'auteur véritable était Marcus de Byzance, sophiste du 11' siècle après J .-C. 9 Philostrate (Loc. cil.) cite comme typique du style littéraire de Marcus un passage du discours en question. Il s'agit d'un style bien différent de celui de notre Alcinoos; mais c'est sans signification pour nous, si l'auteur du discours est, comme l'affirme Philostrate, le sophiste Marcus. Beaucoup plus important est le fait que le Stoïcien Alcinoos, comme notre philosophe, ne s'appellait pas 'AÀx[vouç mais plutôt 'AÀxlvooç. Car cet emploi de la forme «homérique» du nom était sans doute la marque d'un certain pédantisme, qui devait être peu commun. D'autre part, on hésiterait à qualifier de

8. Cf. M. Giusta, «'AÀolvou 'E7tL-roµiJ o 'AÀiuv6ou ~LllotcrxotÀLx6ç? », Alli della Accademia delle Scienze di Torino, Classe di scienze morali, sloriche e filologiche 95, 1960/61, p. 167-194; du même, «Due capitoli sui dossografi di flsica »dans Storiografia e dossografia nella filosofia anlica, éd. par G. Cambiano, Turin 1986, p. 149-201; J. Whittaker, op. cil., p. 450-456, et« Pla tonie pliilosophy in the early centuries of the Empire» dans Aufslieg und Niedergang der romischen Weil, t. II 36. 1, Berlin/New York 1987, p. 81-102. 9. Il résulte de Philostrate, Vies p. 41. 15-31 K. que Marcus était contemporain de Palémon de Laodicée, dont la vie s'étendait de ca. 88 il 145 après J.-C. approximativement; cf. W. Schmid et O. Stiihlin, Geschichte der griechischen Lileralur, t. 11. 2 6 , Munich 1924, p. 692.

X

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Stoïcien l'auteur du Didaskalikos, ouvrage dans lequel les doctrines du stoïcisme sont souvent combattues, surtout, mais pas exclusivement, en ce qui concerne la morale 10 . On constate cependant que depuis le I" siècle avant J .-C. le stoïcisme et le platonisme se sont à ce point rapprochés que sans risquer la contradiction on pourrait bien dire d'un philosophe qu'il est en même temps Stoïcien et Platonicien, comme le Tryphon qui est appelé ~T

2. 1 Ep. p. 4. 12-13 et p. 3. 4 Usener. Cf. Cornutus, Theo[. gr. p. 76. 6-8 Lang (8LiX n:ÀEL6vwv 81: xcxl È~Epycxcr-rLxw-rEpov E(plJ't"..{a yÉvoLTo. cl>L>..oaocfi{a ÈaTLY l>pE~LS aocfi{aç,

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MUµl]µot cf. Arist., Anal posl. 1. 1, 71 a 9-11, Rhel. 1 1 11. 13fl5 a 6-8, ibid. 1. 2. 8. 1356 b 3-5 Il 36 ocTEÀ~ç m.>ÀÀoy•crµ6ç cf. Arist .. Anal. pr. 1 1, 24 a 13. Pt.c. Il 37 TOC croqilcrµoti:ot ef. Arist . Top VIII. 11, 162 a 16-1711 43-lfl4.5 Tou - µot0l]µoti:u-6

LES DOCTRINES DE PLATON

lequel les jugements sont portés, mais c'est également la raison au moyen de laquelle on juge de la vérité, et que nous avons appelée un instrument 41 . La raison se présente sous deux formes 42 : l'une est totalement insaisissable et certaine, l'autre est à l'abri de l'erreur dans la connaissance des réalités; la première a ppartient à Dieu et ne peut pas appartenir à l'homme, la seconde peut appartenir à l'homme. Cette dernière, elle aussi, présente deux formes : l'une concerne les intelligibles, l'autre, les sensibles; celle qui concerne les intelligibles est la science ou raison scientifique; celle qui concerne les sensibles est la raison opinative 43 ou l'opinion. Il s'ensuit que la raison scientifique est solide el immuable parce qu'elle concerne les principes solides el immuables 44 , tandis que la raison qui recourt à la croyance et à l'opinion atteint, en général, la vraiserr1blance parce qu'elle cor1cerne ce qui n'est pas immuable. La science qui concerne l'intelligible et l'opinion qui concerne le sensible ont pour principe l'une, l'inlelleclion, l'autre, la sensation. [,a .~ensalion est une affection que l'âme subit par l'entremise du corps et qui révèle 45 avant tout la faculté affectée. Lorsque, dans la sensation, l'âme a reçu, par l'intermédiaire des organes sensoriels 46 , une empreinte, ce qui constitue proprement la sensation, et qu'ensuite cette empreinte, au lieu de s'effacer avec le Lemps, demeure et se conserve 47 , cette conservation s'appelle le souvenir. Quant à l'opinion, c'est l'entrelacement du souvenir et de la sensation. Lorsqu'en effet, après avoir rer1contré un objet sensible pour la première fois et en avoir eu la sensation puis le souvenir, nous rencontrons ensuite de nouveau le même objet sensible, nous confrontons le souvenir préexistant avec la nouvelle sensation et nous nous disons en nousmèmes : tiens, voilà Socrate, un cheval 48 , du feu et ainsi

41-43. Voir Noies complémentaires, p. 81-82. 44. Pour le couple ~ÉOotLoç/µ6vLµoç chez Platon, cf. aussi Banquet 184 R 3-4 et, dans l'ordre inverse, Craly/e 411 C 3. 45-48. Voir Noies romp/émenlaires, p. 82-83.

111~155

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25-32 ~,.,..,./,ç - t!votL cf. Tim. 28 A 1-4, Remp. 477 R 3-480 A 13, Phileb. 58 E 4- 59 C 6 Il 29-30 To - µov•µwv cf. Tim. 29 B 5-6 Il 32-33 'E7tLcrTI)µl]ç - v6lJcrlç cf. De(. 414 A 11 11 34-36 oticr6lJcr(ç - lluv.Xµtwç cf. De(. 414 C 5-7 Il 38 3,,x - "ltÀ~6oç = Polil. 269 B 7 li 39-40 -li - KotÀEL't"otL cf. Phileb. 34 A 10-11 Il 40 ~61:,ot - ottcr6-1Jcrtwç cf. Phileb. 38 B 12 Il 41-155.12 o"lt6Totv - 861:,ot cf. Theael. 191 C

3-194 B 6 30 c!tpzwv P : u7t..>..11>..a yLvoµEYa, à.>.11 8T)s yivETaL 8o~a, oTav 8È 1Tapa>..>..a~n. +Eu8t]s. ~Av yà.p Ëxwv TLÇ µvt]µ11v IwKpclTOUS ÈYTUXWY n>..aTWYL ol118n , ' , I , '\. , , ,, KQTQ TLYQ 0!'0LOT1]TQ c.>KpOTEL 1TQ/\LY EYTuyxavELY, E1TELTQ TTiv ci1TO n>.aTc.>YOÇ aia&1]aLY ws CÏ1TO IwKpclTOUÇ >..a,wv 10 auv8EL1] il ËXEL 1TEpi IwKpaTous µ.vfiµn, +Eu8T)s yivETOL Ti ao~a. 'Ev cl> 8È YLYETQL Ti µ.vfiµ11 KQL Ti aia&1]aLs, TOÛTO K1]pLY«t' ÈKµayEL«t' 0 n>..aTc.>Y CÏ1TELKcltEL. "QTQY 8È Tà 3o~aa8ÉvTa È~ ala8t]aEc.>S KOL µvt]µ11s àva1T>..aaa-

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LES DOCTRINES DE PLATON

l'action étant deux choses différentes, la droite raison 68 ne juge pas de la même façon ce qui est du ressort de la contemplation et ce qui est du ressort de l'action, mais dans la contemplation elle cherche à discerner le vrai de ce qui ne l'est pas, tar1dis que dans les actions, elle considère ce qui est propre ou étranger 69 à l'agent ou quel est l'objet de l'action. C'est, en effet, grâce à l'idée innée que nous possédons du beau et du bon, c'est en nous servant de la raison et en rapportant les choses aux idées innées comme à des unités de mesure, que nous jugeons si ces choses-là sont ainsi ou autrement. V. La tâche tout à fait fondamentale de la dialectique, selon Platon, c'est d'examiner premièrement l'essence de toute chose quelle qu'elle soit et ensuite ses accidents 70 : elle recherche la nature de chaque chose, soit en descendant par la division et la définition, soit en remontant par l'analyse, et les accidents qui appartiennent aux essences, elle les examine soit à partir des individus par l'induction, soit à partir des universaux par le syllogisme 71 . Et correspondant à cela, la dialectique comprend les parties relatives à la division, la définition, l'analyse, et en outre l'induction et le syllogisme. En ce qui concerne la division, il y a d'abord, (1) celle du genre en espèces, (2) celle du tout en parties : comme, par exemple, lorsque l'on divise 72 l'âme en partie rationnelle et partie soumise aux passions, et cette dernière, à son tour, en partie irascible et partie concupiscible' 3 ; (3) celle d'un mot en ses diverses significations, quand, par exemple, un seul et même nom est attribué à plusieurs objets 74 ; (4) celle des accidents selon les différents sujets, comme lorsque nous disons que parmi les biens, les uns se rapportent à l'âme, les autres au corps, et que les troisièmes sont extérieurs; (5) et enfin celle des sujets selon les divers 68 ..l\lcinoos résume sommairement la discussion d'Aristote dans Eth. /Vic. VI. Sur la conception de àp0àç 1.6yoç à l'époque du moyen-platonisme, cf. TJidask. 183. 6 avec notre note 480. 69-74. Voir Notes complémentaires, p. 87-88.

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LES DOCTRINES DE PLATON

accidents, comme lorsque nous disons que parmi les hommes, les uns sont bons, les autres mauvais, les autres entre les deux. La division du genre en espèces, il faut en premier lieu s'en servir pour discerner ce que chaque chose est en son essence : mais cette opération ne saurait se faire sans la définition. Or, la définition s'obtient par division de la façon suivante : de la chose que l'on veut soumettre à la définition, il faut d'abord découvrir le genre, ainsi le genre 'vivant' pour l'homme; puis il faut diviser ce genre suivant les différences prochaines, en descendant jusqu'aux espèces, par exemple, diviser vivant en vivant rationnel et en vivant privé de raison, en vivant mortel et en vivant immortel, de sorte qu'en ajoutant les différences prochaines au genre, on obtienne la définition de l'homme 75 • Il y a trois sortes d'analyse 78 : l'une part des choses sensibles pour remonter 77 aux premiers intelligibles; la seconde remonte, au moyen de ce qui peut être montré et démontré 7s, jusqu'aux propositions indémontrables et immédiates 79 ; la dernière s'élè1Je 80 à partir d'une hypothèse jusqu'aux principes qui sont anhypothétiques. La première sorte d'analyse, c'est, par exemple, lorsqu'on part du beau qui est dans les corps pour passer au beau dans les âmes, de là au beau dans les occupations, puis au beau dans les lois et enfin au 1Jaste océan du beau, de telle sorte que, en poursuivant ainsi la recherche, nous trouvions pour finirSI le beau en soi. La seconde sorte d'analyse consiste en ceci : il faut supposer l'objet de la recherche et examiner quels sont les termes antérieurs à cet objet et les démontrer en remontant vers les termes antérieurs à partir des termes postérieurs, jusqu'à ce

75-79. Voir Notes complémentaires, p. 88-89. 80. Comme il arrive souvent, Alcinoos emploie un mot composé (iltv•oÜcrot) au lieu du mot simple (toücrot) de Platon (République 510 B 7); cr. Ot7to8,86votL à p. 157. 39 au lieu du 8.86votL de Platon (Phédon 101 D 6). 81. Voir Notes complémentaires, p. 89.

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42 om. Coislin. 324 secl. i{ermann Il éz•• Vat. 1950 Vat. 1390: q:n p . 2 lz•• Vat. 1144 Vat. 19501 Vat. 13901 : Ëz?J P 115 -rl ~lare. 525 ut u1d. Hermann: -rà P Il 9 Ëz•• Vat. 1144 Vat. 1950 Vat. 1390: ÉX?J P Il 11 µÉcrov Vat. 1950: µéaot P 1111 Ëz•• Vat. 1144 Vat. 1950 Vat. l390: ÉXTI Pli 12 ait. Ëz•• Vat. 1144 Vat. 1950 Vat. 13901 : éx.11 P

13

LES DOCTRINES DE PLATON

participe pas non plus à une figure. Dans la seconde figure du syllogisme hypothétique, que la plupart des auteurs appellent la troisième 97 et dans laquelle le moyen tern1e découle de chacun des deux termes extrêmes, Platon procède ainsi : si l'un n'a pas de parties, il n'est ni droit ni rond; s'il participe à une figure, il esl ou droit ou rond; si donc il n'a pas de parties, il ne participe pas à une figure. Enfin, voici un exemple de la

troisième figure, qui, selon certains, est la deuxième, et dans laquelle le moyen terme conditionne les deux extrêmes : dans le Phédon, Platon raisonne implicitement ainsi : si, après avoir acquis la science de l'égal, nous ne l'avons pas oubliée, nous la connaissons; si, au contraire, nous l'avons oubliée, nous en avons la réminiscence. Il fait aussi mention des syllogismes mixtes, d'abord de ceux qui établissent par voie de consécution, de la façon suivante : si l'un est un loul fini, ce tout ayant commencement, milieu el fin participe aussi à une figure; l'antécédent étant vrai, le conséquent l'est donc aussi 9s. Ensuite il faudrait examiner .de la même façon les diverses sortes des syllogismes mixtes qui réfutent par voie de consécution 99 . Ainsi donc, lorsqu'on possède une connaissance exacte des facultés de l'âme, des différences entre les hommes et des espèces de discours qui conviennent à tel ou tel esprit, lorsque l'on sait avec précision quels arguments peuvent persuader tel ou tel auditeur et comment il faut les présenter, de plus, si l'on peut saisir l'occasion favorable à l'emploi de ces connaissances, on

97-98. Voir Notes complémenlaires, p. 90. 99. L'emploi de l'accusatif avec infinitif paraît assez maladroit, et il est donc bien possible que le texte soit corrumpu. Pour I:~ dtxoÀou6lotç, cf. Didask. !89. 32 avec notre note 575. Les termes xot-rotm§ Epc.>Tq. ' EL l' TJ EX EL Il Ep TJ T 0 lv, oÜTE EÙ8u ÈoTLY oÜTE oTpoyyu>..ov ·EL t-LETÉXEL ox'it-LQTOS,

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16-19 et - cry_-IJµot-roç cf. Parm. 137 D 4-138 A 1, 145 A 2-B 511 22-24 et - iXvotµLµv>J 105 , qui toutes ensemble montrent très bien la nature de la dialectique. Quant à l'exposé du Cratyle, en voici le sens : Platon recherche si les noms existent par nature ou par convention 106 : son avis est que la justesse des noms 107 est affaire de convention, et cela ni absolument, ni n'importe comment, mais de façon que l'imposition du nom suive la nature de la chose. En effet, la justesse d'un nom n'est rien d'autrr qur l'imposition du nom en accord avec la nature de cette chose. L'imposition arbitraire 108 d'un nom ne suffit pas à elle seule 109 pour le rendre juste, ni l'action de la nature ou la première énonciation 110 de ce nom : ce qu'il faut c'est le concours des deux, de sorte que le nom de toute chose est attribué en fonction de sa parenté avec la r1ature de cette chose. Car si l'on donne le premier

100-104. Voir Noies complémentaires, p. 90-91. 105. Malgré le caractère souvent défectueux des renseignernenls que nous donne Alcinoos, la conjeclure xoct àtvocÀu-rtx'ijç pst justifléP non seulement par l'analogie avee la p. lf:>6. 31-32 (cf également la conjecture de Pranll à p. lf:>3. 31) mais avant tout par la presence p. 160 2 de 7tiiaoc U'l1'08E8Eix- 40 la.& TLYa 11Èv '11'apà TT)v cjiwvt]v ÈaTL aocj»iia11aTa, T(va 8È "a.pà. Tà 11'pciy11aTa, Kai Tàs >..uaELS aÙTwv. Ka.i 11fiv TclS 8ÉKa KOT1Jyoplas Ëv TE Tel> nap11EYl8n KQL lv &A>..oLS u1TÉ8EL~EY, TOY ÈTu110>..oyLKOY TE T01TOY ô>..ov Èv

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µépoç cf. Xenocralis fr. 30 tfeinze Il 26 occr7tl8oç ... ).~ == Resp. 333 D 6 Il 29 olov - x6tp..>..à 1TpWTc.>Y TLYWY [ TWY] YOTJTWY, ËaTL 1TpWTQ VOT1Tcl a1T>..éi, W5 KQL '11'pWTQ aia~Tci. TO 8' Î)youµEvov, TO

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8 &pplJ't'ov cf. Vil Rp 341 C 51116 crx~µoc xoct xpwµ"' cf. Phaedr. 247 C 611 23 iix[vlJ't'OÇ = Arisl., Melaph. XII. 6, 1071 b 4. etc., Parm. 139 A 3 Il 24-25 wç - 7tpocr~ÀÉ:7t?J cf. Rem p. 508 A 4 - B 10 Il 25-27 oupocvoG cf. Arist .. Nlelaµh. XII. 7, 1072 a 23-1072 b 4 Il 27-31 'E7tel - Ù7tiipx•• cf Arisl., l'vfelaph X 11. 9, 1074 b 15-35 ibid. XII. 7, 1072 b 18-21 ,

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6 elov P : erlJ V Il 10 µe't'oucrtoc Val. 1144 Laur. 85. 9 llermann . fU't'oucr!oc PV Il 11 't'wv sec!. Freudenlhal, flel/enistisrhe Studien 111 (Berlin 1879) 318 Il 15 't'O VOlJ't'6v P · 't'ov VOlJ't'OV V Il 17 OC7tlJÀÀ1Iyµé:vwç PV : &7tl]ÀÀocyµé:vot Paris. 1309 Vat.. 1144 Ald. Il 20 XOCÀÀ[wv P 1 (w in ras.) V Il 25 x j.LOYct> >..111TTOS, ws ELP11TOL, È1TEL 5 OÜTE yÉvos ÈaTLY oÜTE Et8os oÜTE 8Lacjiopci, ci>..>..' où8È OU..CiC11KÉ TL aùTcl>, oÜTE KOKOY • où yàp 8ÉJ.LLS TOÛTo .C-niY • oÜTE ciya8oY • KOTà J.LEToXfiY ycip TLYos ËaTaL

28 >JTÙv cf. Tim. 30 D 1-2 li 31 &pp>JTOÇ cf. Vil Ep. 341 C 5 Il 33 'ltatvreÀ~ç - TÉÀeLoç cf. Tim. 30 D 2, 31 B 1 Il 34-36 àÀ'fi&tat - \IOouµévou cf. Phileb. 65 A 1-5 Il 40 'ltat~p = Tim. 28 C 3, etc. Il 41-165.1 xoaµei:'v - ~oUÀ>JaLv cf. Tim. 29 E 3 4 llLatxoaµei:' - x6aµ~ cf. Crai. 400 A 8-10, Phi/eh. 28 E 2-5, Phaed. 97 C 1-2, Phaedr. 246 E 5 11 5 "App>JToç cf. V 11 Ep. 341 C 5 Il vèj> - À'rJ'ltT6ç cf. Phaedr. 247 C 7-8 37 llTL P : 8L6TL V Il 38 T'ij atuToÜ ego : T'ij ÉatuToÜ Canon. 1 Holkham 101 Vind. 335 Arsenius 't"'JÇ Tou P -rijç ToÜ V Il TÉÀe6v Hermann : 1tMov PV 1 atuToÜ Ambros. 10 Coislin. 324 : atÙToÜ PV 112 atÛTov PV 1 : ÉatuTÔv

V

24

LES DOCTRINES DE PLATON

ment à la bonté, ni une chose indifférente 200 , car cela n'est pas conforme à la notion que nous avons de lui, ni une chose douée de qualité, car il est étranger à la qualité et sa perfection n'a pas été réalisée par une qualité, ni une chose privée de qualité 201 , car il ne se trouve pas manquer d'une qualité qui lui reviendrait; il n'est ni la partie de quelque chose, ni un tout qui possède des parties, ni identique à quelque chose, ni différent, car il n'a .reçu aucun accident, en vertu de quoi il puisse être séparé des autres choses, enfin il n'est ni moteur, ni mù 202. Voilà donc la première manière 203 de concevoir dieu, celle par abstraction de ces choses, comme on arrive à concevoir le point par abstraction du sensible, en concevant la surface, puis la ligne, et enfin le point 204 . La deuxième manière de concevoir dieu esl celle qui se fait par analogie 205 , de la façon suivante : le soleil est avec la vision et avec les objets visibles dans le rapport que voici : il n'est pas lui-même la vue, mais il permet à la vue de voir et aux objets visibles d'être vus. C'est dans le même rapport que se trouve le premier intellect avec !'intellection qui est dans l'âme et avec les objets intelligés : il n'est pas la même chose que !'intellection, mais il lui donne la faculté de concevoir, et aux objets intelligés, celle d'être conçus, en éclairant206 la vérité qu'ils renferment. La troisième manière de concevoir dieu est celle-ci : on contemple d'abord le beau qui réside dans les corps, puis on passe à la beauté de l'âme, de là au beau dans les mœurs el dans les lois, et puis au vaste océan du beau; après quoi on conçoit le • bien lui-même et ce qui est au premier chef aimable et désirable 207 , pareil à une lumière brillante qui éclaire le chemin que gravit ainsi l'âme 208 : avec lui on saisit aussi dieu, du fait que celui-ci l'emporte par son éminence

200-204. Voir Noies complémentaires, p. 106-107. 205. Sur cette explication de la via analogiae, consultt>r P. Merlan, illfonopsychism, Myslicism, Melaconsciousness, La tlaye 1963, p. 66-67. 206-208. Voir Noies complémentaires, p. 107-108.

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30

25

LES DOCTRINES DE PLATON

dans l'ordre de tout ce qui a valeur. Dieu n'a pas de parties, parce que rien n'existe avant lui; car la partie étant ce qui constitue une chose, existe avant la chose dont elle est partie : la surface, en effet, existe avant le corps, et la ligne avant la surface. De plus, s'il n'a pas de parties, il doit être immobile sans changer ni de lieu ni de forme. Si, en effet, il est altéré, c'est ou par luimême ou par un autre : si c'est par un autre, cet autre sera plus puissant que lui; si c'est par lui-même, il doit être altéré ou bien vers le pire ou bien vers le meilleur : ces deux hypothèses sont absurdes. De tout cela, il résulte également que dieu est incorporel. En voici une autre démonstration : si dieu était un corps, il serait fait de matière et de forme parce que tout corps est l'assemblage 209 d'une matière et de la forme conjointe, assemblage qui se conforme aux Idées et y participe, mais d'une façon vraiment difficile à exprimer. Or, il est absurde de supposer que dieu soit composé de matière et de forme, car il ne serait ni simple, ni primordial. Aussi dieu doit-il être incorporel 210 . D'ailleurs, voici ce qui le prouve encore : si dieu était un corps, il serait fait de matière; il serait donc ou feu ou eau ou terre ou air ou quelque composé de ces éléments. Or, aucun de ces éléments n'a rang de principe. Enfin. il serait postérieur à la matière, s'il était fait de matière. Puisque toutes ces conclusions sont absurdes, il faut considérer dieu comme incorporel. Et, en effet, s'il est un corps, il sera

209. Le terme auvlluotcrµot manque dans LSJ, tandis que Lampe, A Palrislic Greek Lexicon, s.v. ne cite qu'un exemple tardif dans la Dispulalio cum Herbano Judaeo, PG 86. 720 A, où auvlluot ou 1TpOTEpov U1TapxEL TOUTOU ou 3

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26

LES DOCTRINES DE PLATON

corruptible, engendré et changeant : or, chacun de ces attributs est absurde dans le cas de dieu. XI. De plus, que les qualités soient incorporelles 21 1, on peut le montrer de la façon suivante. Tout corps est un sujet; or la qualité n'est pas un sujet, mais un accident : donc la qualité n'est pas un corps 212 • Toute qualité est dans un sujet, or aucun corps n'est dans un sujet : donc la qualité n'est pas un corps. En outre, une qualité est contraire à une autre qualité, tandis qu'un corps n'est pas contraire à un autre corps; et un corps, en tant qu'il est corps, ne diffère en rien d'un autre corps, il diffère par la qualité et non certes par la corporéité 213 : donc les qualités ne sont pas des corps. Il est très vraisemblable que si la matière est sans qualité, la qualité de son côté est immatérielle; et si la qualité est immatérielle, la qualité doit être incorporelle. D'ailleurs, si les qualités aussi étaient des corps, deux ou trois corps pourraient être dans le même lieu, ce qui est tout à fait absurde 214 • Et si les qualités sont incorporelles, ce qui les produit doit, lui aussi, être incorporel. De plus, les causes efficientes ne sauraient être autre chose que les incorporels 215 : les corps, en effet, sont passibles et fluents, ils ne sont jamais identiques à eux-mêmes el invariables, ils n'ont ni stabilité ni solidité 216 , et même lorsqu'ils paraissent produire une action, on s'aperçoit que c'est eux plutôt qui la subissent. Donc, de même qu'il existe aussi quelque chose de purement passif, de même est-il nécessaire qu'il existe aussi quelque chose de réellement actif : or cela ne saurait être autre chose qu'incorpore!. Tel est donc le discours au sujet des principes, que l'on pourrait appeler théologique; il nous faut ensuite entrer dans ce qu'on nomme le domaine de la physique, en commençant de la façon que voici.

211-213. Voir Notes complèmentaires, p. 108. 214. Cf. Alexandre d'Aphrodise, Mantissa p. 123. 12-13 B. 215-216. Voir Notes complémentaires, p. 108.

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LES DOCTRINES DE PLATON

piluile se porte vers les parties extérieures, elle détermine une éruption de taches blanches 384•; si, au contraire, elle se mélange à l'intérieur avec la bile noire, elle produit le mal que l'on appelle sacré 365 • Quant à la piluile acide el salée, elle est la cause des affections catarrheuses 366 • Toutes les parties enflammées sont telles à cause de la bile. En effet, une infinité de maladies diverses 367 sont l'œuvre de la bile et de la pituite. La fièvre continue provient de la surabondance du feu dans le corps, la fièvre quotidienne, de la surabondance d'air, la fièvre tierce, de la surabondance d'eau, el la fièvre quarte, de la surabondance de ferre.

XXIII. Il nous faut ensuite parler de l'âme, en reprenant notre exposé à partir du point suivant, au risque de paraître nous répéter : après avoir reçu du premier Dieu l'âme humaine qui est immortelle, comme nous allons le montrer 388 , les dieux chargés de fabriquer les espèces mortelles, ajoutèrent à cette âme deux parties mortelles 389 . Mais, afin que la partie divine et immortelle de l'âme ne soit pas souillée par les futilités mortelles, ils la placèrent au sommet du corps dans une espèce de ciladelle 370 • Ils lui donnèrent le commandement et la royauté 371 et lui fixèrent comme demeure la tête, dont la forme imite celle du Toul. Puis ils lui donnèrent comme serviteur le reste du corps, dont ils firent une espèce de véhicule. Et à chacune des parties mortelles de l'âme ils

364'-369. Voir Noies complémentaires, p. 126. 370. On retrouve cette image platonicienne chez Aristote, De part. anim. Ill. 7, 670 a 26 (&cr7tep iXxp67toÀ•..a,oYTas TOY >..oyoy, Ei Kai 86~01-LEY '11'aAL>..>..oyEiY. \lluxfiy yelp 1Tapa>..a,oYTE5 ciY9pc.>1TLY1JY à.9aYaToY oôaaY, ws 8EL~Ot-LEY, 1TOpel TOÛ '11'pwTou 9EoÛ oi Tel 9Y1]Tel yÉY1] 81Jt-LLOupyoÛYTES 9EOL 8uo QÙTTI 1TpoaÉ9EaQY t-LÉP11 10 8v1]Ta · ws 8È t-LTi Tfls cji>..uapias TflS 9Y1JTfls ciYa'l1'&1l1TAcit-LEVOY TO" 9EiOY OÙTflS KQL à.9aYQTOY , ' \ "" r , \ ,.. 'f' ' K QT CtJ KLa QV E'll'L TOU 011>!-LQ TOS E'll'L Tl'J S OLOY QK p 0 1T O-

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47

LES DOCTRINES DE PLATON

propres : voilà ce que nous pouvons apprendre maintenant. D'abord, les choses qui sont naturellement séparées sont différentes : or sont naturellement séparées la faculté de pâtir et de réfléchir, s'il est vrai que cette dernière a pour objet l'intelligible, et l'autre, le plaisir et la douleur 377 , en outre la faculté de pâtir se trouve aussi chez les animaux. Ensuite, puisque pâtir et réfléchir sont deux facultés par nature différentes, chacune doit être séparée par le lieu aussi 378 • Il leur arrive, en effet, de se combattre : or, une chose ne peut pas combattre contre elle-même, et deux choses qui luttent l'une contre l'autre ne peuvent occuper en même temps le même lieu. C'est ainsi qu'on voit dans le personnage de Médée, la colère combattre la raison : celle-ci dit, en effet, Je sais fous les maux que je vais causer, Mais la colère l'emporte sur mes résolulions 379 .

De même chez Laïos, le ravisseur de Chrysippe, on voit le désir combattre la raison. Voici ce qu'il dit : Hélas, voilà bien pour l'homme le pire des malheurs, Lorsqu'on connaît le bien sans le fairea 80 •

Une autre preuve encore de la différence entre la faculté de réfléchir et celle de pâtir, c'est le fait que chacune se cultive à sa manière, la première par l'enseignement, la seconde par la discipline dans les mœurs.

377. Pour le couple ~86ç/Àu7t>Jp6ç, cf. Phédon 60 B 3-5, etc.; Aristote, /Je an. II. 3, 414 b 5, etc. 378-379. Voir Notes complémentaires, p. 127. 380. C'est grâce au témoignage d'Alcinoos que l'on a pu identifier la source de cette citation, qui se retrouve, empruntée sans doute au Ilep! 7tot6wv de Chrysippe, chez Plutarque, De aud. poel. 33 E, /Je virl. mor. 446 A, et Stobée, Anlh. III, p. 205. 4-5 !{. Cf. aussi Cicéron, Tusc. IV. 3:3. 71 (quis ... non inle/ligil quid apud Euripidem el loqualur el rupial Laius ?), et De fin. V. JO. 29 (Sed alii dolore movenlur, alii cupidilale; iracundia eliam multi efferunlur el, cum in mata scienles irruunl, lum se oplime sibi consulere arbilranlur ).

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H 176-177

47

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50

LES DOCTRINES DE PLATON

En outre, l'âme n'est pas détruite par son propre vice et ne saurait l'être par un mal étranger ni en général par rien d'autre : dans ces conditions, elle doit être indestructible 401 . De plus ce qui se meut soi-même dès le principe, se meut toujours, et ce qui a cette qualité est immortel. Or l'âme se meut elle-même. Ce qui se meut soi-même est le principe de tout mouvement et de toute génération. Or un principe est chose inengendrée et impérissable 402 : telle doit être l'âme universelle, telle doit être aussi l'âme humaine, puisque toutes deux participent du même mélange 403 . Platon dit que l'âme se meut elle-même, parce que lui est innée la vie qui agit toujours d'elle-même. Que donc les âmes raisonnables soient immortelles aux yeux de notre auteur, on peut l'affirmer; mais que les âmes dépourvues de raison le soient aussi, c'est ur.e affirmation contestable. Il est vraisemblable, en effet, que les âmes dépourvues de raison qui ne sont conduites que par l'imagination, qui ne se servent ni du raisonnement, ni rlu jugement, ni des conceptions ou de leurs rapprochements, ni des distinctions générales et qui sont totalement incapables de se faire une idée de ce qu'est précisément la nature intelligible, il est vraisemblable que ces âmes ne sont pas de la même essence que les âmes raisonnables et qu'elles sont mortelles et périssables 404 . Et l'argument de l'immortalité des âmes a pour conséquence qu'elles viennent dans les corps, où elles s'attachent 405 aux embryons au cours de leur développement 406 , et qu'elles passent dans plusieurs corps

401. Voir Notes complèmenlaires, p. 130. 402. Pour le couple iiyl:vrrroç Kotl iivLJÀE6poç, cf. Parménide, fr. 8. 3; Timée 52 A 1-2 (seul exemple chez Platon); Ps.-Aristote, /)e mundo 396 a 31; Philon d'Alexandrie, De aelern. 7; Ocellus Lucanus 2, p Il. 4-6 H.; Clément d'Alexandrie, Prolr. VI. 68. 3, Proclus, ln Tim. 1. 252. 14 et, à propos de l'âme, 11. 117. 12 D. 403-406. Voir i'liotes complémentaires, p. 130-131.

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H 178

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57

LES DOCTRINES DE PLATON

ressemble, etc. En effet, le bien est un principe de ce qui est avantageux 457 , et ce principe dépend de dieu 458 : ce serait donc faire s'accorder la fin avec le principe que de s'assimiler à dieu, au dieu, évidemment, qui est dans le ciel, et non pas, par Zeus, au dieu supracéleste, qui n'a pas de vertu, mais qui est meilleur qu'elle 459 : de sorte que l'on peut dire avec raison que le malheur est une mauvaise disposition de notre démon, et le bonheur, une bonne disposition de notre démon 460 . Nous parviendrons à devenir semblables à dieu d'abord si nous possédons une naiure qui convient, des mœurs, une éducation, une manière de vivre conforme à la loi 461 , si surtout nous faisons usage de la raison 462 , del' élude et de la lradilion des doctrines 463 , de manière à nous tenir éloignés de la multitude des affaires humaines et d'être toujours tendus vers les intelligibles 464 . L'initiation et la purification préliminaires du démon gui esl en nous 485 , s'il doit être initié aux enseignements les plus élevés, doivent s'accomplir grâce à la musique, l' arilhméligue, l'astronomie et la géomélrie 466 , tandis que nous prendrons soin aussi du corps par la gymnastique qui rendra les corps bien exercés en vue de la guerre et de la paix.

457-461. Voir Noies complémentaires, p. 138-140. 462. Pour cette conception du rôle de À6yoç, cf. Aristote, Eth. Nic. 1. 13, 1102 b 26-1103 a 10; Arius Didyme ap. St.obée, Anlh. Il. 117. 4-7 W.; Musonius Rufus ap. Stobée, Anlh. Il. 193. 3-194. 26 W.; Apulée, De Plat. dogm. II. 6. 228. 463. Le couple 8•8otcrxotÀlot xotl 7totpt-LO.TQ 11'0.pO.O'KEUQO'EL.

41-42-rijç-iXyot06v cf. Remp. 379 B Il, 608 E 3-4, SVF III. 75, etc. Il 42 't'OÜ't'o - ~P't''J't'IXL cf. Leg. 631 B 7-8 Il 42-44 iXx6Àou0ov btoupotvlc,i cf. Tim. 90 C 7- D 7 Il 43 't'ÉÀoç ... &Çoµo..oyov aùTf]s µÉpos ouvLoTaµEvaL, olov àv8pia KOL 20 owcj>poouv11, 1TEpi µÈv To 8uµLKOY TflS àv8pias ouvLaTaµÉv1]s, 11Epi 8È To È1TL8uµ1]TLKov TflS awcj>poauY1]s. 'ETÉpou yàp OYTOS TOÛ TE >..oyLoTLKOÛ KOL 8uµLKOÛ (Kai È1TL8uµ1]TLKoû), 8Lcicj>opos EL1] liv KOL

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15 E>elou- iXpe-njç cf. Menon. 99 E 5-100 A 1, 100 B 2-:31116 3Lâ:6eaLç ... ~i),:rlaTYJ =De{. 411 D 1. ArisL, Rlh. Rudem II. 1, 1218 b 38 Il 19-27 ..oµ,aYouaLY, È'l1'oµÉY05 8È Tel5 Èv Tc'i> 40 'll'0&1]TLKc'i>· AoTOL yàp 1TpOTTOuaL Tel Ko>..à KOTà >..éyoY, où TOY Èv oÜToîs (où yàp ËxouaLY) ci>..>..à KOTel ToY u1To Tfl5 +povT)aEW5 Èv8L8oµEYOY

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4 U7t6tpzouaL PV : u7t6tpx_oucrotL V1 115 µ-fi-re .7.-~-re l{ermann : µYJ8l: ... µ>J8~ PV Il 13 xoÀ6t~e-rotL Paris. 1309 Laur. 9.32 Coislin. 324 Ald. : xoM~ovTotL PV Il 15 -rÉÀELotL Vat. 1144 Vat. 1950 : -rÉÀELOL PV 1 TÉÀELOV V ut uid. Il 16 -rij> P : -rà V

62

LES DOCTRINES DE PLATON

elles doivent être des médiélés, puisque toutes, ou du moins la plupart d'entre elles, sont flanquées de deux vices, l'un par excès, l'autre par défaul 502 : c'est ainsi que la générosité se trouve entre la parcimonie d'un côté, et la prodigalité de l'autre 503 . Le manque de mesure 504 naît, en effet, dans nos passions lorsque nous péchons par excès ou par défaut. Ni celui qui ne se fâche pas d'une insulte faite à ses parents, ni celui qui s'emporte en toute occasion, nlême la plus futile, ne gardent une sensibilité mesurée 505 , mais ils font tout le contraire. De même encore, quiconque n'éprouve aucun chagrir1 à la mort de ses parents est insensible; quiconque souffre au point de se laisser consumer par le chagrin, a une sensibilité excessive et n'a pas une sensibilité mesurée. Celui au contraire qui s'afflige, mais qui le fait a•1ec modération possède une sensibilité mesurée 506 . De plus, celui qui a peur de loul et dépasse la mesure, esl un lâche, celui qui n'a peur de rien esl un téméraire; le courageux, au contraire, garde la mesure entre la lémérilé el la peur; et ainsi du reste. Puis donc que la mesure dans les passions est ce qu'il y a de meilleur entre l'excès et le défaut, il s'ensuit que ces vertus sont des médiétés parce qu'elles 11ous font garder la mesure entre les passions. XXXI. Maintenar1t, s'il y a quelque chose qui dépende de nous et n'ait pas de maîlre 507 , c'est bien la vertu qui répond à cette condition (car il n'y aurait pas

502-503. Voir Notes complémentaires, p. 145-146. 504. Pour &µe-rp..Ti v, n;v 8È KOTà Ëv8E La v, w5 È'll'l Tfl5 f:AEu8EplOTT)T05 opCÎTOl È'll'a 8clTEpa !lÈv !llKpoAoyia, È'll'a 8clTEp0 8È àac.>TLQ, rLYETQl yàp Èv TOÎ5 1Tcl8EalY ciJ&ETp&a KaTà. To Û1TEp,a>..>..Elv To 1Tpoaf1Kov fi f:>..>..EL1TElY · OUTE yàp 0 !ll)8È yovÉwv Ù'pltoiiÉvwv opyLtotiEY05 [à1Ta8T)5 av Tl5 EtT)], OUTE 0 È'll'l '11'00l KQa TOÎ5 TUXOÛOl tiETpl01T08Tj5, à).).à 1TCÎV TOÛVOYTLOY. naALY 8È 0!lOLW5 yovÉwv TEAEUTT)aclYTc.>Y o tiÈv iifi >..u'11'0U!lEY05 à1Ta8Tj5, o 8' &cnE Kal KaTacj>&ivELv ù1To Tfl5 Au1TT)5, Û1TEp11'a8Tj5 TE Kaà. àtiETpL01Ta8Tj5, o 8È Au1ToutiEY05 tiÉv, tiETpLc.>5 8È TOÛTO 1TGaxwv, tiETpL01Ta8Tj5. Kaà iifiv o 1TclYTa cj>o,ouiiEvo5 KOa 1TÉpa TOÛ tiETpLOU 8ELA05, 0 8È tilJ8Èv cj>o,ouiiEVC>5 8paau5, àv8pEÎ05 8È 0 tiETpLc.>5 ËXWY 1TEpL TE 8~ppT) KOa cj>é,ou5. KQa È1TL TWY a>..>..wv 0 QÙT05 >..éyo5. 'E1TEI. oov TO tiÈv tiÉTplOY Èv TOÎ5 '11'cl8Eal To 13ÉATLOTOY ÈaTLY, oÙK a>..>..o 8É ÈaTl TO tiÉTplOY fi TO tiÉaov Ù11'Ep,o>..f15 ' ~ KOI. f:AAEL+Ec.>5, 8Là TOÛTO [8Lcl) !lEOOTTJTE5 Ql' TOlQUTQl àpET0L 1 8LOTL tiÉac.>5 ËXOVT05 TJ!lcl5 Év TOL5 1Tcl8Eal ' 1TOpEXOYTQl.

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16-18 Tocroü-rov - c!t8uceîcr6otL cf. Gorg. 469 B 8- C 2, 474 B 3-4, 527 B 4-5, etc. Il 18-19 -ri> 8è - c!ta6evoüç cf. Gorg. 483 A 8-B 411 l9-20Alcry_pàv-ottcry_Lov cf. Gorg. 474 C 7-475 D 4 li 20-23 AucrL-reÀeÎ - ..éi. "O TE yàp cjio'ouµEY05 où 1TOYTEAw5 ÈaTÉP11TOL fi80~5 · où8È yàp Tov TuxovTa civ T&5 8LayÉvoLTO XPOYOY à1TOYLYWOKWY à1Ta>..>..ayf)v fl KOUcj>Laµov TOÛ KOKOÛ. 1TAEovatEL µÉvTOL Èv Tci> >..u1TEia9aL KQL ox>..EiatOL, KOL 8ui TOÛTO au~1TTQL tj1 >..u1Tn • 0 TE È11'&8uµwv Èv 1Tpoa8oKi~ µÈv è:>v TOÛ TEu~Ea8aL ~8ETOL, où w•YTEAw5 8È 8appwv où8È Ëxwv 13É,aLov TT)v ÈA1Ti8a &x81TaL. 'E1TL8uµia5 8T) Kai cjiéCou µfi ovTwv àpxLKwv, àvEY8oLclaTW5 auyxwp118TjaETOL TO µ118È Twv ci>..>..wv TL 11'G.8wv 01T>..oûv EÎYOL, otov opyfiv >..(yw KOL 1T08ov KQL ti)>..ov KQL OOQ TOLQÛTQ • Èv T0UTOL5 yàp ÈvopÔTQL

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4 oùllÈv oÙcrLwlleç cf. Phi/eb. 53 C 4-5 Il 5-6 µ(yvu-rocL - ÀuIDJ cf. Phileb. 46 B 8-C 411 8-10 LÀ(oc - ocv-rlcr-rpoqiov cf Arisl., Eth. Nic. VllI.2, ll55b33-34li13-15-rà-cruµµÉ-rpo•ç=Leg. 716C2-4li17 qiucruciJ=Arist., Eth. Nic. VIII. 16, 1163 b 24. etc. li 19 7tOÀL't"L>..>..ij>..wY 8Lacj>ÉpouaaL • TO 8' EÎYOL TpEÎ5 aÙTel5 811>..oûaL lla>..LaTa oi aK01TOL 8Lacj>ÉpoYTE5 à>..>..ij>..wY. 'H t-LÈv yelp cjiau>..11 !loYou Toû awt-LaTos ÈaTLY, Toû fi8Éos TJTTc.>t-LÉvtJ Kai Tau"ll j:JoaK111-LaTw811s Û1Tapxouaa • Ti 8È àaTEia +L>..f]s rils +UXfl5 EvEKEY, TI ÈvopCÎTQL È1TLT118ELOT115 1Tp05 clpETTjY' TJ 8È 30

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43-44 o! - obcoüv-rtÇ = Phaed. 11 1 A 4-5 4 xo•v.Xç -yuvot"Lxotç= Resp. 457 C 10-D 1 et D 7-8, 543 A 2, Leg. 739 C 4 Il 5 -1j - iXpt-r-lj = Apol. 20 B 4-5, Phaed. 82 A 11 - B 1, etc. Il 5-6 7tOÀL-rLx-lj - 7t6ÀLv cf. Polit. 259 C 1 - D 5, Ps.-Andronici De pass. p. 243. 46-47 Glibert-Thirry = SVF Ill. 267 Il 7-8 b:L-rotx-r•x1J =Polit. 260 C 3 et 6 Il 8-9 7tOÀY

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18-19 T..oy1'1-r:tx6v chez Posidonius (cf. fr. 31, 33 et 168 E.-K.); et, dans le contexte moyen-platonicien, chez Plutarque, De virl. mor. 442 A-C, où elle est attribuée à Aristote; cf. Aspasius, ln Eth. Nic. p. 18. 16-18 H. et P.L. Donini, Tre sludi sull' Aristolelismo nef 11 seco/o d.C., Turin 1974, p. 68-71et81-84. Cf. Plotin, Enn. III. 6. 1. 14-15 II.-S.: Katl TO 7t0t6l)-r1xov 8È >..ey6µevov ocù..-ijç [se. ..-ijç ijiuzljç] t8e1 l8eîv. 12. Mot d'allure stoïcienne (cf. Épictète, Diss. IV. 4. JO et IV. 12. 6 et LSJ, s.v.) mais utilisé fréquemment, comme ici, hors du cercle restreint du stoïcisme; cf. Galien, Scripla minora 1. 9. 14-15 M. (x0t-reITT0tÀµévwv !xatvwç -rwv "ocu-r:ou 7tat6wv 0tt"66µevoç), Sextus Empiricus, Adv. math. VI. 7, et Lampe, A Palrislic Greek Lexicon, s.v. 7. Cf. Didask. !83. 1-2.

76

NOTESCOMPL~MENTAIRES

Page 2. 16. La combinaison de 7totL8elot et Tpoqi~ est fréquente chez Platon ; cf. E. des Places, Lexique de la langue philosophique el religieuse de Platon, t. II, Paris 1970, p. 510, s.v. 1:poqi~. 17. On retrouve la même idée assez souvent chez Platon (cf. République 491 E 1-6 et 519 A 1-6, Lois 766 A 1-4) sans que l'on puisse dire qu 'Alcinoos ait eu en tête un passage précis. Cf. aussi Xénophon, Mem. IV. 1. 4 ( ... Twv &v6pw7tv 7totoüv-rot [se. -rl>v ~Àtov]); Philon d'Alexandrie, De opif. 116 ("O -re µéyotç ~yeµc:iv ~µépotç ~Àtoç ... ), {,eg. alleg. I. 2. Voir la discussion de P. Donini, «La connaissance de dieu et la hiérarchie divine chez Albinos~ dans Know/edge of Cod in the Graeco-Roman World, éd. par R. van den Broek, T. Baarda, et J. Mansfeld, Leyde 1988, p. 118-131, en particulier p. 127-131. 126. Le verbe 7to8l]yéw est peu commun; il se rencontre, par exemple, une seule fois chez Philon d'Alexandrie, dans Leg. alleg. Ill. 109, où il est d'ailleurs employé, comme chez Alcinoos, à propos de voüç. On trouve ce terme deux fois chez Platon, dans Lois 899 A 4 et V// Ep. 340 C 7- D 1, et il est bien possible que ce soit ce dernier endroit qu' Alcinoos veuille rappeller ici. Page 18.

129. Pour les rapports entre Didask. 162. 12-19 et Calcidius, l'omm. in Tim. p. 334. 20-335. 4 W., cf. J.C.M. van Winden, Calcidius on Malter : His Doctrine and Sources, Leyde 1965, p. 215217.

NOTES COMPLÉMENTAIRES

95

130. Le choix des mots a sans doute été dicté par République 533 D 4 bnaTijµatç ... 7tpoaehtoµev. 131. La faute de copie evatpyéa.,.epat> ev•py- et vice versa est très fréquente; cf. Timée 72 B 8; Philon d'Alexandrie, De virl. 66, P· 284. 8 Cohn; Aristide Quintilien, f!e mus. Il. 4, p. 56. 27 W.-1.; Plotin, Enn. IV. 4. 8. 4 H.-S: Jamblique, Prolr. 21, p. 116. 23 P.; Proclus, Théo/. plat. 111. 11, p. 44. 7 S.-W. 132. La correction d'Hermann s'i111pose. Pour le couple e[xwv/ ct8wÀov, cf. Sophiste 241 E 3, 260 C 8, 264 C 12. Cf. Calcidius, Comm. in Tim. p. 335. 2-3 W. : ... aeslimalionem [ = etxatalatv] ficlis commenliciisque el imaginariis rebus [se. Plalo accommodat]. Page 19.

133. Le couple 6ei:oç/~ÉoatLoç ne se trouve pas chez Platon. Cf. Philon d'Alexandrie, De somn. 11. 223 (ocÀÀiX yocp ToaatuTIJ 7tept To 6cï6v ~a't"LV Ô7tepooÀ~ ToÜ ~eoat!ou, >JÀOÜ. Pour la cire à ce propos, cf. Didask. 167. 4-7 avec notre note 219; Marc-Aurèle, Pensées VII. 23; Apulée, De Plat. dogm. 1. 6. 193 (ad instar cerae); Plotin, Enn. Ill. 6. 9. 7-9 11.-S.; Calcidius, Comm. in Tim. p. 310. 7-11 W. En ce qui concerne 7t>JÀ6ç, notre auteur pense sans doute à la terre du potier (cf. Théélèle 147 A 2- C 6). On trouve la même image à propos de la matière chez Plutarque, Cons. ad Apoll. 106 E, et Plotin, Enn. 11. 4. 8. 5 H.-S. (olov -rôv 7t>JÀÔv 1'.if.>Jv -rii> xepotµeuov-r•). 145. Alcinoos remplace 7tpooµotÀuvotv-reç (Timée 50 E 10) par 7tpouot!vov-rotç, verbe pour lequel LSJ ne cite que les écrivains médicaux Aretaeus et Oribasius. On le retrouve chez des auteurs patristiques; cf. Lampe, A Patristic Greek Lexicon, s.v. Pour 6µot>.uvw, cf. Didask. 173. 26 ( = Timée 45 E 2). 146. Pour iicrx>JµUJpt1)Jv xotL xotp>JÙotpoùcrotv [se. È7tL~µ >JV]) ; Porphyre, De abst. 1. 28. 2, p. 106. 6-9 N. (... 7tpoç xotp>Jflotelotv xotl À~6>Jv 7t6tv-rotç -rwv l:v otù-r1tep È7tL7tÀotoµév>Jç- le verbe ne se trouve pas chez Platon - remplace UvÉJTWV 7t6pwv ToÜ wµotToç), et passim (cf. 1' l ndex verborum de Diels, s.v. 6twptîv); Sextus Empiricus, Adv. malh. Ill. 5; Galien, De plac. Hipp. el Plal. p. 380. 6-7 L.; Athénagore, Leg. 22.9 (ToG l.6y~ 6twp>JTOÜ 6toG). Cf. aussi la vox nihili ÀoyolltJTOÇ (qu'il faut corriger en f..6ycp 6twp>JT6ç) employé par Cicéron, selon les éditeurs de Macro be, Sal. 11. 3. 6, et non attestée ailleurs que dans les écrits médicaux de Caelius Aurelianus (cf. LSJ, s.v.), où la même correction s'impose. 363. Le terme rare &:vTL7ttpLw6Éw, pour lequel LSJ ne cite que Plutarque, Quaesl. Plal. 1005 E, remplace ici le verbe 7ttpLJ à propos de l'âme, cf. République 581 A 6 et 583 A 1, Timée 91 E 6; SVF Il. 823-833, etc. Pour l'âme mortelle, cf. Didask. 178. 26-32 avec notre note 404. 371. Pour le couple &pzt•v xotl (3otLÀtutLv, qui ne se rencontre pas chez Platon, cf. Philon d'Alexandrie, Leg. alleg. 1. 41 (ToÜ l.oyLxoG ToG &pzov-r6ç Tt xotL (3ottÀtuov-roç ~v ijiuz'ij) et, peut-être, Apulée, /Je Plal. dogm. 1. 9. 199 (imperilare el regere [se. animam]), et 1 18. 217 (dominam illam reginamgue ralionem). Pour des couple8 semblables à propos de l'âme chez Platon, cf. Phédon 80 A 2 (&pzt•v xotl 8t1>1t6\:t•v) et A 4 (&pzt•v Tt xotL ~ytµovtutLv), Timée 34 C 5 (8t1>1t6TLv )(!XL &p~OU!>IXV [se. ijiuz ~V]).

+

Page 46.

372. C'est en se fiant à ce passage d' Alcinoos et à Ps.-Longin, De subi. 32. 5, p. 39. 9-10 R., que les éditeurs de Platon ont adopté

NOTESCOMPL~MENTAIRES

127

la le on µii>.ocyµot à Timée 70 D 3 au lieu de la leçon 5.Àµot (vel iiÀµot ~'" ot) """'"'x6v attestée dans les manuscrits de Platon. Il raut ou Ot(.1-(.1rtant ...-souligner corn b"1en 1·1 es t d angereux d' accep t er comme r;a~ition indirecte les par~p_h~ases d'~.n _auteur tel qu:Alcinoo~ d t le premier souci est prec1sement d ev1ter de reproduire mot a 0 ~ et sans variation le texte de Platon. Aussi Ps.-Longin nous :oonne-t-il une paraphrase assez libre plutôt qu'une citatio~.e~acte de ce passage du Timée. II raut. do~c ad~ettr~ la poss1b1hte que tous les deux dépendent en ~ern1er heu d un meme. c_omment~te~r ui avait introduit le mot µotÀotyµot dans son exposition du T1mee. notre Introduction, p. xx1v, et J. Whittaker, ~The value of indirect tradition in the establishment of Greek philosophical texts, or the art of misquotation ~ dans Ptoblems of Ediling Greek and Latin Texls, éd. par J. N. Grant, New York 1989, p. 86-89. 373. Le choix du terme \;écrLç (qui ne se trouve chez Platon que dans Timée 66 B 5 et Cralyle 419 E 2) pourrait s'inspirer du verbe t;iaasv du Timée 70 B 3, ou, plus probablement, d'Aristote, De an. I. l 403 a 31 - b l (\;écrLV -roü 7tepl xotp8(otv otεot-roç xotl 6epµoü [se. ri)v ~vD. Comparer Ps.-Longin, De subi. 32. 5, p. 39. 10 R. (iv' 6 6u11-ll1; 67t6-r' év otÙ'tji [se. -tji xotp8(qr:] \;é"îJ ... ). Voir la discussion de J. Whittaker, op. cil. p. 87.

tr.

Page 47.

378. Pour des formulations semblables, cf. Posidonius, fr. 142, et 146 E.-K. =Galien, De plac. 1/ipp. el Pla!. p. 312. 31-32, et 368. 20-22 L. (6 µév oùv IlÀoc-rwv xotl 't"OLÇ -r67tOLÇ 't"OÜ crwµoc-roç xezwplcr6otL vo11-ll;wv otù-rà. [se. -rà. e'L8l] rijç ijiuzijç] xotl -roti:'ç oùcr(otLç 7tot [se. 1j \;w1J]); Damascius, ln Phaed. 1. 459. 2 et 461. 7-8 W. (oùlot \;w-/jv Ëzouot [se. 1j ijiuz-lj] uµq>u't'ov). 384. Pour Je mot iXve7tl8ex't'oç, qui n'est pas attesté avant l'époque hellénistique, cf. en particulier Diogène Laërce, Vies Ill. 77 (8oxe'i 8' otÙ't'JCJLOV wv6µota"t:otL); J. Whittaker, «Christiani-

ty and morality in the Roman empire~, Vigiliae Chrislianae 33, 1979, p. 217 = Studies in Plalonism and Palrislic Thoughl, Londres 1984, XXVII. Pour l'opinion d'Aristote sur la pitiè, cf. Rhel. Il. 8, 1385 b 13- 1386 b 8. 528. Cf. Cicéron, Tusc. IV. 20. 45. 529. Par contraste avec les vertus qui ressemblent -rv µÈ:v qnÀLotç, -rl>v 8e auvoucr(otç, -rov 81: &µqio"Lv· 3,• Il xotl -rl>v µèv ITTtou8ot"Lov, -rov 81: qiotÜÀov, -rl>v 81: µéaov); Apulée, De Plat. dogm. 11. 14. 239. Comparer Plotin, Enn. III. 5. 1; Proclus, ln l Alcib. 30. 5-37. 15 W. 547. Il est possible qu' Alcinoos veuille évoquer Phèdre 250 E 4 (-re-rp6t7to8oç v6µov) ou République 586 A 7 (~oJv) ou Aristote, Eth. Nic. 1. 3, 1095 b 20 (~oJµ6t-rwv ~(ov). Pour ~oJµot-rw8>Jç, cf. Strabon, Geogr. V. 2. 7; Ocel/us Lucanus 57, p. 25. 3 Harder; Marc-Aurèle, Pensées IV. 28, au cours d'une

NOTES COMPLÉMENTAIRES

151

litanie de mots péjoratifs; Jamblique, Vie de Pythagore 213, et Prolr. 21, p. 115. 29 P.; Proclus, ln Crai. p. 68. 2 Pasquali. Comparer Salluste, Cal. 1. 1-2. 548. Pour Œé,•ÉpotITToç, terme d'allure stoïcienne, cf. SVF I 11. 598, 650, 717 et 719. PotJr le moyen-platonisme, cf. Philon d'Alexandrie, De virl. 66"A)e migr. Abr. 36, De Abr. 191, De V. Mos. 1. 59, etc.; Plutarque, De comm. nol. 1073 A-B, V. Romul. 30. 7; le Commentaire Anonyrne sur le Théétèle 8. 23-27 Èv [-coî]ç èpw-rLxoîç [se. le Phèdre et le Banquet] ÀÉye-rotL, 6-r• -roü mtouilotlou [l:]cr-rtv -rO y(v]wvot• -ràv poaUV'Y)V 7tp0Ç ÈÀEU6EpL6't"'Y)TIX 7tp0Ç l>tXIXlOaUV'Y)V 7tpoc; e;ùµ&.6e;Locv xocl µv~µ'Y)v

f. 147v, ad p. 153.3 : -r(c; ~ 6Ewp(oc

f. 147v, ad p. 153.5-7 ou

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