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Books
Collège in this Colony'
YALE«WHPPIEIBS]nnr'
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Gift of
N\_-rS
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19
vD sTLvn-vOtrM^
A
TRANSFERRED TO YALE MEDICAL LIBRARY
.,
Jl
h^r%
.
TRAITÉ
DES POISONS. TOME
l
DE L'IMPRIMERIE DE FEUGUERAY, RUE DU CLOÎTRE SAINT-BENOIT
,
N°
{[.
,
,
TRAITÉ
DES POISONS TIRÉS DES RÈGNES MINÉRAL
,
VÉGÉTAL ET ANIMAL
OU
TOXICOLOGIE GÉNÉRALE, CONSIDÉRÉE SOUS LES RAPPORTS DE LA PHYSIOLOGIE, DE LA PATHOLOGIE ET DE LA MÉDECINE LÉGALE
ORFILA,
Par M.
Frnfesseurde Chimie médicale à la Faculté de Médecine de Paris à l'ancienne Faculté de la
quartier de S. l'Institut;
même
M. Membre ;
Membre de la
ville
titulaire
;
;
;
Professeurdc Médecine légale
Président des Jurys médicaux
;
Médecin ordinaire par
dt l'Académie royale de Médecine
;
Correspondant de
Société médicale d'Emulation, de Cbimie médicale, de l'Université
de Dublin, de Philadelphie, des Académies de Madrid , de Barcelone, de Murcie, deslleï Baléares, de Livourne, de Hanau, d'Amiens, d'Evreux , de Tours, etc.
TROISIÈME ÉDITION, c/Levuo
,
comaeo
auaiuenteo.
ei~
Unicum sigmim certum
dati veneni est notilîa.
inveoti veneni vegetabilis, et critérium
veneni mineralis. Plenck
%
Toxicologia.
PREMIER.
TOiAlE
PARIS. CHEZ GABON ET
Ce.
,
LIBRAIRES
rue de l'école de médecine, n° ioj
ET CHEZ CROCHARD Rï£ DI SORBOHWE, "° 3
,
,
LIBRAIRE -ÉDITEUR
ET CLOÎTBE tt-BÏHOÎT
,
K°
16.
*
1826.
botanica
chemicum
dati
.1
\
A MONSIEUR
VAUQUELIN.
M En
ONS1EUR,
vous dédiant
cet
ouvrage 3 je n'entreprendrai
point défaire V éloge de vos talens ni de vos qualités sociales
:
les
uns vous ont rendu immortel chez tous
les peuples civilisés
,
les autres font
constamment
le
bonheur des personnes qui vous entourent. Il appartient
à une plume éloquente
d'être l'interprète
l'admiration que vous excitez ; quant
borne à vous exprimer
les
et
pour
les
à moi, je me
sentimens de la recon-
naissance la plus sincère pour
m'avez comblé,
de
les
bontés dont vous
lumières que vous m'avez
communiquées.
ORFILJ.
Digitized by the Internet Archive in
2012 with funding from
Open Knowledge Commons and
Yale University, Cushing/Whitney Médical Library
http://www.archive.org/details/traitdespoisonst01orfi
PRÉFACE De toutes les branches de la médecine
,
la
Toxico-
logie est, sans contredit, celle dont l'étude excite l'intérêt le plus général.
Liée par de nombreux rap-
ports avec presque toutes les sciences naturelles, elle
occupe
les savans jaloux
de contribuer aux pro-
Le
grès des connaissances humaines.
naturaliste,
placé au milieu d'une multitude de substances véné-
neuses, examine attentivement les formes variées qu'elles présentent, leurs caractères distinctifs
développement reconnaître.
Le
,
,
leur
et parvient facilement a les faire
du
physiologiste, animé
désir
de
dévoiler les mystères les plus cachés de notre organisation
,
cherche a expliquer le
des poisons énergiques
exercent qu'ils
,
et la cause
déterminent.
,
d'action
l'influence délétère qu'ils
immédiate de
Le
mode
la
mort prompte
praticien, instruit des effets
funestes et instantanés produits par les poisons des trois
règnes de la nature , dirige constamment son
attention vers la recherche des
d'anéantir
de
moyens
susceptibles
promptement leur action meurtrière ,
rétablir ,
dans leur ordre naturel,
et
les diverses
TRÉFÀCE.
VÎij
du crime
fonctions de l'économie animale. Révolté
odieux de l'homicide
,
le chimiste
perfectionne les
procédés propres a constater l'empoisonnement, afin
de mettre
le forfait
et d'é-
qui doit punir le coupable.
clairer le magistrat
L'homme du monde
dans tout son jour,
sensible aux malheurs de ses
,
semblables, aime à s'entretenir des propriétés funestes des substances vénéneuses et des
surprenans auxquels
de leurs
elles
donnent
effets destructeurs,
sort des victimes et compatit
de
la
il
phénomènes
lieu
consterné
:
déplore toujours
négligence ou de la méprise
au malheur des infortunés que
poir entraîne vers le suicide
des attentats
,
il
crable assassin;
le
;
le déses-
indigné du plus lâche
frémit d'horreur à l'idée de l'exéil
demande
à haute voix la punition
d'un monstre d'autant plus dangereux qu'il exerce toujours ses ravages dans le silence
,
et
souvent sur
de
cette belle
ses bienfaiteurs.
Livré depuis long-temps partie de l'histoire naturelle,
réunir dans
manque
même
plus
doivent
il
nous a semblé
un ouvrage peu volumineux
les plus saillans
vail
à l'étude
:
dont
elle se
compose.
de
les objets
Un pareil
tout-a-fait à la science;
tra-
nous dirons/
un très-grand nombre des
lui servir
utile
*
faits
qui
de base sont encore inconnus
ou mal étudiés.
Les Traites de Toxicologie de Plenck et de Franck,
1
PRÉFACE.
IX
y a déjà long-temps ne sont plus au courant des connaissances actuelles et ne peuvent être publiés
il
,
,
comme
considérés que
de cette science importante. Les Traités par-
faites
sur l'arsenic
ticuliers
plomb,
pium
des esquisses très-impar-
le
l'acide nitrique,
problêmes de toxicologie
sublimé l'acide
que
n'offrent
etc.
,
,
la et
,
,
le
cuivre
,
le
prussique, l'o-
solution de certains
on ne
doit les regarder
que comme des monographies propres
a fournir
d'exceilens matériaux pour la rédaction de quelques
d'un pareil ouvrage.
articles
Nous avouerons que nous avons couragé par
les
lacunes que nous avions a remplir,
nous aurions plusieurs
et
treprise
,
fois
Ce visé
elle serait traité
abandonné notre en-
nous n'avions pas été convaincu
si
est toujours utile d'essayer
même
été souvent dé-
,
qu'il
de frayer la route, quand
imparfaitement tracée.
composé de deux volumes in-8°,sera
di-
en deux sections précédées d'une introduction ,
dans laquelle on indiquera d'une manière succincte but de la Toxicologie
le
tres sciences
,
et les
,
ses rapports avec les
moyens
à
au-
employer pour per-
fectionner son étude; enfin, la division des poi-
sons en quatre classes principales, les corrosifs, les
narcotiques, les narcotico -acres et les
sep-
tiques.
La première
section renfermera l'histoire parti-
X
PRÉFACE.
J
culière des diverses substances vénéneuses tirées
des trois règnes de la nature, et envisagées sous les rapports de la chimie thologie et de la
La deuxième relatif à
,
de
la physiologie
médecine
section
,
de
la pa-
légale.
comprendra tout ce qui
est
l'empoisonnement considéré d'une manière
générale.
1,
TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME.
Page v
Dédicace. Préface.
vij
Introduction.
i
*
Considérations générales sur les moyens qui doivent être
mis en usage lorsqu'on se propose d'étudier avec succès
6
une substance vénéneuse. Premier problême.
Second problême. Troisième problême. Des Expériences faites sur
7
17
27 les
animaux vwans
,
dans
le
dessein d'éclairer l'histoire de V empoisonnement cliez
l'homme.
*Ve
3
la Ligature
de V œsophage.
36
Effets de laLigature de l'œsophage sur
SECTION
I
les chiens. Ibid.
re .
Des Poisons en particulier de leurs propriétés chimiques des symptômes auxquels ils donnent naissance , des lé,
sions
de
tissu qu'ils produisent
nomie animale qu'ils
CLASSE
,
de leur action sur
l'éco-
et
du traitement de l'empoisonnement
déterminent.
4^
,
re
I Des Poisons irritans. Symptômes généraux produits par les .
Ibid.
poisons irritans. 44 Lésions de tissu produites par les poisons irritans. ^5
Action générale des Poisons male.
irritans sur l'économie ani-
5o
1
TABLE DBS MATIÈRES.
Xlj
Traitement général de F empoisonnement par
CHAP. Art.
I
les
irri-
Page 5o
tons. I
er .
er
Des Poisons
Du
.
irritans
minéraux.
5
Phosphore.
1
Ibid,
Propriétés physiques et chimiques du phosphore.
5a
Action du Phosphore sur F économie animale.
53 58
Observation.
Symptômes
et
Lésions de tissu produits par le phos-
6o
phore.
Application de tout ce qui a été dit
poisonnement p ar
le
aux divers cas d'em63
phosphore.
Traitement de l'empoisonnement par
Art.
II.
De
le phosphore.
l'Iode.
Action de F Iode sur l'économie animale.
Art.
III.
Des Acides
De F Acide
concentrés.
64 65 66 7$
Ibid.
sulfurique.
yJction de l'Acide sulfurique sur l'économie animale. 7 7 ve
Observation
i
Observation
11
80
.
e
Observation rn e .
84 85
Observation iv e .
86
Observation v e
88
.
.
Lésions de tissu produites par l'acide sulfurique.
Application de tout ce qui a été dit
aux divers
poisonnement par l'acide sulfurique.
92
cas d'emIbid.
Traitement de F empoisonnement par Facide sulfurique.
De
94
l'Acide nitrique.
97
Action de F Acide nitrique sur F économie animale. 100 Observation i re 101 .
e
Observation
11
Observation
m
io3
.
e
Observation iv e
Observation y*.
.
.
io5
109 1 1
ÏÂBI.E
VT.S
M ATI h» ES.
Xllj
Symptômes de V empoisonnement par
l'acide nitrique.
Page
1
14 117 divers cas d'em-
Lésions de tissu produites par V acide nitrique.
application de tout ce quia été dit
aux
poisonnement par F acide nitrique.
Premier restes
cas.
du
it»o
L'individu est vivant; on peut agir sur
les
Ibid.
poison.
Second cas. L'individu est vivant ; tout le poison a été ava~ lé; on peut agir sur la matière des vomissemens. 121 Troisième
cas.
L'individu est vivant
,*
tout le poison
a
été avalé; on ne peut pas se procurer la matière des
vomissemens.
1%%
Quatrième cas. L'individu est mort. Ibid. Traitement de l'empoisonnement par l'acide nitrique. 1 a5 Observation.
De
1
V Acide hydro-chlorique.
26
i3o
Action de l'Acide hydro-chlorique sur l'économie animale.
i3î
Observation.
i33
Symptômes de l empoisonnement par l'acide hydro-chloi35
rique.
Lésions de tissu produites par l'acide hydro que.
-
chlori-
Ibid.
Application de tout ce qui a été dit aux divers cas d'em-
poisonnement par l'acide hydro-chlorique.
Ibid,
Traitement de l'empoisonnement par l'acide hydrochlorique.
Du
Chlore.
Action du Chlore sur T économie animale. De V Eau régale.
De VAcide phosphorique.
i36 i3j
139 i4^ Ibid.
Action de V Acide phosphorique sur l'économie animale.
De V Acide phosphatique.
i44 i45
TABLE DES MATIÈRES.
XIV
De V Acide
oxalique. Page ï 45 Action de V Acide oxalique sur V économie animale. 1 47 Symptômes de V empoisonnement par V acide oxalique concentré.
Lésions de
Ibid.
tissu
produites par T acide oxalique.
149 Traitement de V empoisonnement par V acide oxalique. i5i
De V Acide
i52
nitreux.
Action de V Acide nitreux sur Y économie animale. Ibid. Observation
Observation
i
re
11
Ibid.
.
e .
De quelques autres Acides minéraux et végétaux. De V Acide hydro-phthorique (fluorique).
DeV Acide sulfureux.
161
162 Ibid.
i63 (sel de tartre).
Ibid.
Action de la Potasse sur l'économie animale.
1
Symptômes de ïempoisonnement par
la potasse.
Lésions de tissu produites par la potasse.
Application de tout ce qui a été dit
aux divers
1
69
Ibid.
cas d'em-
poisonnement par la potasse.
1
Traitement de V empoisonnement par la potasse. vive.
64
166
Observations.
De la Soude. De la Chaux
5g
Ibid.
Ibid.
Art. IV. Des Alcalis caustiques ou carbonates.
'
54
160
De V Acide tartrique. De V Acide citrique.
De la Potasse. De la Pierre à cautère. Du Sous-carbonate de potasse
1
1
70
171
172 i^3
Action de la Chaux vive sur V économie animale. 1 74 Symptômes et Lésions de tissu développés par la chaux vive.
Application de tout ce qui a été dit
poisonnement par la chaux.
i^5
aux divers cas d'emIbid.
3 5 8
TABLE DES MATIÈRES.
XV
TraitementdeVempoisonnementparla chaux. Page 176 Ibid. Art. V. Du Foie de soufre. Action du Foie de soufre sur V économie animale. 177 rc *
Observation
i
Observation
11
Observation
111
18 r
e
i85
.
e
187
.
Traitement de V empoisonnement par
le foie
de sou-
'
191
fre.
Du
Nitrate de potasse.
192 Action du Nitrate dépotasse sur ï économie animale. Ibid. Observations.
196 204
Art. VI. Des Préparations de Baryte.
De
Du De
la Baryte.
Ibid.
Sous-carbonate de Baryte.
206
V Hydro- chlorate de Baryte.
Ibid.
Action des divers composés de Baryte sur l'économie animale.
207
Symptômes de V empoisonnement par
la baryte et ses
composés.
21
Observation.
Ibid.
Application de tout ce qui a été dit
aux
divers cas d'em-
poisonnement par la baryte et ses composés.
Traitement de T empoisonnement par la baryte composés.
i\t\ et ses
21
Des Sels de Strontiane. Art. VII. Des Composés ammoniacaux.
Ibid.
De V Ammoniaque
liquide {alcali volatil fluor).
Ibid.
Du Sous- carbonate
a" Ammoniaque.
21
220
Action de l'Ammoniaque sur l'économie animale. Ibid.
Symptômes
de
et Lésions
tissu produits
niaque liquide. Observations.
Ibid.
,
Application de tout ce qui a été dit
par l'ammo11$
aux
poisonnement par l'ammoniaque.
divers cas d'em-
227
1
TABLE DES MATIERES.
XVJ
Traitement de l'empoisonnement par V ammoniaque liquide.
Page 228
De ï Hydro-chlorate a" ammoniaque (sel ammoniac). Ibid. Action de VHydro- chlorate
a" ammoniaque sur V écono-
mie animale.
229 282 233 Action du sublimé corrosif sur l'économie animale. i5i Expériences de M. Brodie. Ibid.
Art. VIII. Des Poisons mercuriels. Du Sublimé corrosif.
M. havort. M. Campbell. Expériences de M. Smith. Expériences de
256
Expériences de
25 7 Ibid.
%5y 26 263
Expériences du docteur Gaspard.
Expériences qui nous sont propres. re
Observation
i
Observation
ue
Observation
111
Observation
iv
Observation
e
v
.
267
.
e .
269
.
Ibid.
c
.
Observation vi*. Observation
vn e
I
274
.
Observation vin*
,
par Pibrac.
Observation i\ e ,par Observation x c , par Observation xi e
270 272
le
le
279
même. même.
Ibid.
280 Ibid.
.
282
Autres observations.
Symptômes de V empoisonnement par
le
sublimé corro Ibid.
sif.
Lésions de tissa produites par le sublimé corrosif.
a été dit à la pai tie médico légale de V empoisonnement par le sublimé corrosif. 289 Premier cas. L'individu eH vivant ; on peut se procurer Ibid. les restes du poison.
Application de
tout,
ce qui
-
1
TABLE DES MATIÈRES. Second
V individu est
cas.
XVlj
vivant tout le poison a été avalé; on peut agir sur les matières des vomisscmçns et des selles. Page -,
'293
Troisième
cas.
L'individu est vivant; tout le poison a été avalé; on ne peut pas agir sur la matière des vo-
miss emens.
Qo
Quatrième cas. L'individu est mort. Traitement de l'empoisonnement par
299 le
sublimé cor-
rasif-
y
302 ;
Contre-poisons du sublimé corrosif proposés par JYavier.
o
examen
d'autres substances proposées
comme
poisons du sublimé corrosif.
Expériences de
M.
•>
33 de mercure). 33 de mercure sur l'économie ani2]
Ollivier d'Angers.
Observation. traitement j
T
'
mercure.
Des
•
le
4 cyanure de 2
,
^4*
n rrecipue d un rouge -
Ibid. a-?/
de r empoisonnement par
>
contre-
3 g
De r Albumine. Du Sulfure de mercure ( cinnabre). Du Cyanure de Mercure'{prussiate Action du Cyanure male.
•>
.
et
du Précipité per
se.
Ibid.
autres Sels mercuriels.
3/3 extrêmement divisé. 345 Art. IX. Des Poisons arsenicaux. 355 De l'Acide arsénieux. or f.fon de l acide arsénieux sur V économie animale. 36 7 Vapeurs mercurielles, et Mercure
Sériences de M. Jœger. Expériences de M. Brodie. Expériences du docteur Campbell.
Expériences de M. Smith. Expériences qui nous sont Observation 1.
re i
.
^
3^ $ll 3.3
p ropreSt
3 Q 20 080
TABLE DES MATIERES.
XVllj
Observation n e
Observalion
111
.
Observation iv e Observation v e
Page 384 38y 388
.
e
.
3go
.
c
Observation
vi
Observation
vn e
3g3 3g5
.
.
Symptômes de V empoisonnement par V acide arsénieux. 3g6 Jasions de tissuproduit.es par V acide arsénieux.
3g j
aux
divers cas d'em-
poisonnement par V acide arsénieux.
/\o5
application de tout ce qui a été dit
Premier
cas.
les restes
Second
L'individu est vivant
du poison.
cas. IJ individu est
avalé
;
on peut se procurer Ibid.
vivant; tout le poison a été
on peut agir sur la matière des vomisse-
;
mens,
4°8
Troisième
cas.
L'individu est vivant; tout le poison a été
avalé ; on ne peut pas agir sur la matière des vomisse-
mens.
4 ÏO
(Quatrième cas. L' individu
est
mort.
Ibid.
Traitement de V empoisonnement par V acide arsé-
Des
nieuop.
42°
Arsénites.
44
444
Observation.
De ï Acide Des Des
arsènique.
447
Arséniates. Sulfures d'arsenic jaune
449 et
/[5o
rouge.
De ï Oxyde noir d'arsenic. De la Poudre aux mouches. Des tapeurs
Du
4^5 4^6
arsenicales.
Caustique arsenical du frère Cosme
j
et
4^7 de la poudre
de Rousselût.
A
clionducaustique arsénicalsurV économie animale. Observations.
4^8 f\:)Ç)
4^°
TABLK
MATIÈRES.
UF.S
X1.K
Page 463
Art. X. Des Poisons antimoniaux.
Du
464
Tartre cinétique.
Action du Tartrale de potasse anlimonié sur l'économie animale.
4^8
„
re
Observation
i
n
Observation
47 2
.
c
4?4 47^
.
Observation ni
.
c
Observation
iv
Observation
v°.
477
;
Ibid.
Symptômes de V empoisonnement par tasse
et,
Lésions de
d'antimoine. tissu produites
par
le
Premier
cas.
les restes
par
L'individu
le tartre
est,
Tartrale de po-
47 f) Tartre émétique. Ibid.
Application de tout ce qui a été ci'empoisonnement
le
dû aux
différens cas
émétique.
l\'ix
vivant; on peut se procurer
du poison.
Ibid.
Second cas. L'individu est vivant, ; tout le poison a étéavalé; on peut se procurer la matière des vomissemens. 483 Troisième
cas. ïj'individu est
vivant
;
tout le poison
a
été avalé; on ne peut pas se procurer la matière des
vomissemens. Quatrième cas. L'individu est mort. Traitement de Vempoisonnement, par
lfi.\.
Ibid. le
tasse antimonié.
Tartrale dépo-
^S5
De l'Oxyde d'antimoine et du Verre d'antimoine. 487 Du Kermès minéral et du Soufre doré d'antimoine. 489
De
V Hydro- chlorate
et
du Sous-Hydro -chlorate d'anti-
moine.
Du
.
fin antimonié. re
Observation
i
Observation
11
.
e .
4q t
4
g6
Des autres Préparations antimoniales. Des Vapeurs antimonialesi
Ibid.
DeVÉniéline.
îbiJ,
4-97
31
TABLE DES MATIERES.
XX
Aux. XI. Des Poisons cuivreux.
Du Dcutoxyde
de cuivre
et
Page 499 du Sous-Deulo carbonate de
5o3
cuivre.
De
Vert-de-gris ou Verdet gris.
section
507
du Vert- de-gris sur V économie animale.
Expériences de M. Drouard.
5
re i
Observation
11
Observation
111
e
5i^
.
e
519
.
5i
.
Observation vi e
vn e
Observation
vm e
Observation ix e
522 523
.
.
Ibid.
.
5a4
.
Symptômes de ï empoisonnement par le Lésions de
tissu
1
Ibid.
.
Observation
Observation x e
5 18
.
Observation v e
1
5i5
.
Observation iv e
1
Ibid.
Expériences qui nous sont propres. Observation
5
vert-de-gris. 5 2 5
produites par le vert- de-gris.
5 26
application de tout ce qui a été dit aux dijjérens cas 1
d" empoisonnement
Premier
cas.
les restes
Second
cas.
par
L individu
5zj
le vert-de-gris.
est
vivant
;
on peut agir sur
du poison.
Ibid.
L'individu est vivant
;
tout le poison
a
été
avalé: on peut agir sur la matière des vomissemens. 5 3o
Troisième cas.
V individu
été avalé; on ne peut
est
vivant
,•
tout le poison
vomissemens. Quatrième cas. L'individu
est
mort.
Ibid.
Traitement de l'empoisonnement parle vert-de-gris. 5
De V Acétate de cuivre cristaux de Du Sulfate de cuivre. Du $ulfate de cuivre ammoniacal. Du Nitrate de cuivre. ,
-
a
pas se procurer la matière des 532
Vénus.
"53
543 541 5 j^
Ibid.
TABLE dis MATIÈRES.
>*j
De VIIy dro- chlorate de cuivra.
Du
Cuivre ammoniacal.
Du Fin du Vinaigre et des Savons cuivreux. Art. XII. Des Préparations d'étain. ,
De
l
'
Hy dro -chlorate
Page 549 55b 55 1
IWnl. 552
d'étain.
action de V hy dro- chlorate détain sur V économie ani555 male. Observation.
55g
Symptômes de V empoisonnement par V hydro-chlorate 56o
d'étain.
application de tout ce qui a été dit
aux divers cas d'em-
poisonnement par V hydro-chlorate d'étain. Lésions de
tissu
produites par
introduit dans
l
Ibid.
hydro-chlorate d'étain
56
estomac.
l
Traitement de l'empoisonnement par ïhy dro -chlorate
56^
d'étain.
Des Oxydes
565
d'étain.
Art. XIII. Des Préparations de
Du
Ibid.
zinc.
Sulfate de zinc.
ibid.
Action du Suifate de zinc sur V économie animale. 56g Observation i re 5^3 -
Observation Observation
11
e
111
5^4 5^5
.
e .
Symptômes de V empoisonnement par le
sulfate de zinc. Ibid.
5-6
Lésions de tissu produites par le sulfate de zinc.
Application de tout ce qui a été dit
aux divers
cas
poisonnement par le Suifate de zinc. Traitement de V empoisonnement, produit par fate de zinc.
De l'Oxyde
de zinc.
1
Ibid. le sul-
577 57
d argent.
5^8
Nitrate d'argent (cristaux de lune).
Ibid.
Akt. XIV. Des
Du De
d em-
Préparations
la Pierre injernale.
5b'o.
i
TABLE DES MAl'IÈnES.
XXlj
action du Nitrate d'argent sur V économie animale!
Page 58
585
Observation.
Symptômes de V empoisonnement par
le nitrate d'ar-
586
gent.
Lésions de
tissu
qui sont le
résultat,
de
l'ingestion
nitrate d'argent.
Application de tout ce qui a été dit
d'empoisonnement par
aux
divers cas
Te nitrate d'argent.
Traitement de V empoisonnement par
De
587
le nitrate d'ar-
588
gent. .A ni'.
du
Ibid.
XV. Des
Préparations
590
cï or.
V Hydro-chlorate d'or.
Ibid.
Action de V Hydro-chlorate d'or sur V économie ani~ mole.
Symptômes
592 et
Lésions de
tissu
produits par l'hydro-
chlorate d'or.
596
application de tout ce qui a été dit aux divers cas d'em-
poisonnement par V hydro-chlorate
Traitement
cle
d'or.
Ibid.
l'empoisonnement par l'hydro- chlorate
d'or.
De
597
l'Or fulminant.
Ibid.
Aux. XVI. Des Préparations de Bismuth. Nitrate de Bismuth.
598
Du
bijj
Action du Nitrate de Bismuth sur V économie animale. 60 1 Symptômes et Lésions de tissu produits par le nitrate de bismuth.
Application de tout ce qui a été
poisonnement par
le nitrate
6o5 dit aux divers cas d'emde bismuth.
6o^>
Traitement de l'empoisonnement par le nitrate et
608
nitrate de bismuth.
XVII. Des Préparations de Jer, Sulfate de fer du commerce (proto
Ai' t.
Du
perose verte).
le sous-
t.
Ibid.
sulfate de jer, couIbid.
.
TABLE mes MATIÈRES.
Xxiij
Action du Sulfate de fer sur V économie animale. Page 609
Aux. XVIII. Des Préparations de plomb.
611
Du Plomb. Ibid. De l'Acétate de plomb du commerce (sucre de salurne). 6 2 De l Oxyde rouge de plomb et de la Lilharge. 61 Du Sous- Carbonale de. plomb. 6 De £ Eau imprégnée de plomb. Ibid. ,
1
t
Des Alimens cuits dans des vases de plomb. 619 Des Sirops ci Eaux -de -vie clarifiés avec l acétate de plomb.
6 20
Action des divers composés de Plomb sur animale.
l 'économie,
^->
Causes des accidents produis par
Ibid.
émanations sa-
les
turnines.
Q'ii
Causes des accidens produits par V injection des préparutions saturnines dans les i>eincs.
63
Causes des accidens développés par l'acétate de plomb „
introduit
dans l'estomac.
635 638
Observations.
Symptômes de V empoisonnement parles préparations saturnines.
Lésions de
643
tissu
développées par les préparations satur-
646
nines.
Application de tout ce qui a été dit
poisonnement par
Premier
cas.
les
aux divers
cas d'em-
préparations saturnines.
L'individu est vivant
;
6z[8
on peut se procurer
du poison. Ibid. Second cas. Tout le poison a été avalé ; on peut agir sur la matière des vomissemens , et sur celle que Von les restes
trouve dans le canal digestif après la mort de dividu.
Traitement de V empoisonnement par plomb.
les
l'in-
65 composés de ,
653
1
XXIV
TABLh Dtà .MATIÈRES.
Art. XIX. Art.
De
XX. Des
V flydriodale de Potasse.
P.tge
d'Urane, de Cérium de Manganèse , Molybdate d'ammoniaque. Des Sels de Chrome. ,
etc.
Du
Des Des
Du
Ibid.
665
Sels de Cérium.
Ibid.
Titane.
Ibid. Ibid.
667 Ibid.
Des Sels de Platine. Des Sels d'Iridium. Des Sels de Rhodium. Des Sels de Palladium. De V Oxyde d'Osmium.
668 Ibid.
669 Ibid.
Ibid.
XXI. Du Verre et de V Email en
Faits qui tendent
poudre.
à prouver V innocuité du
Accidens occasionés par
le
II.
67
672
verre.
Verre introduit dans
nal digestif.
CHAP.
De
664 666
Sels d'Urane.
Des Sels de Manganèse. Des Sels de Nickel. Des Sels de Cobalt.
Art.
£63
Préparations de Chrome, de Molybdène,
le
ca -
67 5
Des Poisons
irritons
végétaux.
la Bryone.
678 Ibid.
Action de la racine de Bryone sur V économie animale.
680
Observations.
De
681
VElalérium.
Action de VElalérium sur l'économie animale.
Delà
Résine de Jalap.
682 683
De
la Coloquinte. 691 Action de la Coloquinte sur V économie animale. Ibid.
Observations.
De
la
Gommegulte.
Action de la
Gommegulte
695
698 sur l'économie animale.
6 99
XXV
1ABLK DES MATIÈRES.
Du
Garou.
action du Garou sur V économie animale.
Du
Page 702 ^o3
Ricin.
Action du fruit du Ricin sur V économie animale. De V Euphorbe. Action de V Euphorbe sur V économie animale.
Du
Pignon
a" Inde.
705 706 709 710
714
Action du Pignon d'Inde sur l'économie animale.
7
1
Du
Mancenillier. 718 Action du suc de Mancenillier sur l'économie ani-
male.
719 720 jïS
Observations.
De
la Sabine.
Action des Jcuilles de Sabine
sur Tèconomie ani-
male.
7 24
Du Rhus radicans
et
du Toxicodendron.
Action du Rhus radicans sur l'économie animale. Observations.
De V Anémone
pulsatille.
725 727
729 732
Action de t Anémone pulsatille sur l'économie animale. Observations.
De
la Chélidoine.
Action de la Chélidoine sur l'économie animale.
De
la Delphine.
Action de la Delphine.
De
la Staphysaigre.
Ibid.
734 736 j3j j5$ 7 3g
740
Action de la Staphysaigre sur l'économie animale. 74 r Narcisse des prés. nfô Action du Narcisse des prés sur l'économie animale. , ^44
Du
De
la Gratiole.
Action de la Gratiole sur l'économie animale. Observations.
nfô 747 n5o
TABLE DES MtATIERES.
XXV]
Du Sédum dcrc diction
De
(Joubarbe des
du Sédum
ticre
Page ^bi
toits).
sur V économie animale.
Ibid.
la Renoncule,
/Ici ion de. la
7
Renoncule des prés sur
l
male.
FIN DE LA TABLE DU
>
lM'.EMlEtt
53
économie ani-
VOLl'ME.
754
TOXICOLOGIE GÉNÉRALE. INTRODUCTION. i
.
le
Ajà science qui s'occupe de l'étude des poisons porte nom de Toxicologie mot dérivé du grec roçotôv, poi,
son
et ^070?
,
On
2.
,
discours.
donne
le
nom
de poison à toute substance qui
prise intérieurement à petite dose
,
que manière que ce soit sur un corps vivant santé ou anéantit entièrement la vie. 3. Il est impossible d'étudier
,
ou appliquée de queldétruit la
,
d'une manière complète
une substance vénéneuse sans considérer ses rapports avec ,
la cliimie
,
l'histoire naturelle
,
logie et l'anatomie pathologique.
la physiologie, la
patho-
En effet comment pour,
rait-on se flatter de distinguer les divers poisons tirés
du
règne minéral sans être instruit des propriétés chimiques sont dans leur état naturel,
qui
les caractérisent lorsqu'ils
ou
lorsqu'ils sont dénaturés par leur
mélange avec les Peut-on refuser à l'histoire naturelle le privilège de nous faire connaître l'immense série des poisons du règne organique dont la plupart échappent malheureusement aux recherches analytiques les plus rigoureuses ? L'action corrosive ou stupéalimens végétaux ou animaux
fiante
?
de certaines substances vénéneuses
les diverses fonctions
changé 1.
le
,
en dérangeant
de l'économie animale
rhythme des propriétés
vitales
,
,
après avoir
peut-elle s'exi
INTRODUCTION.
2
pliquer sans les lumières de la plus saine physiologie
?
du ressort de la pathologie de s'occuper soigneusement du traitement des maladies auxquelles les soit en faisant usage des moyens poisons donnent lieu N'est-il pas
,
connus
soit
,
en cherchant de nouvelles substances ca-
pables de détruire et d'anéantir leurs
effets
délétères ?
Enfin l'anatomie pathologique ne perfectionne-t-elle pas l'étude de ces substances naître
,
,
nous apprend
lorsqu'elle
par l'examen des divers organes
tipliées qui
peuvent être
con-
les lésions
mul-
de leur action
le résultat
douteux qu'il ne
n'est pas
,
à
? Il
recours à chacune
faille avoir
de ces sciences , les interroger d'abord séparément pour pouvoir mieux ensuite saisir leurs dépendances mutuelles , ,
et les secours qu'elles 4-
peuvent se prêter.
Des recherches chimiques
poisons minéraux
et
faites
avec soin sur les
sur quelques poisons végétaux
l'ob-
5
servation attentive des caractères fournis par les diverses
substances vénéneuses du règne organique riences sur les
animaux vivans
ter le trouble des fonctions
genre de mort aussi rapide
-,
,
,
dans
5
le dessein
et les
les
expé-
de consta-
causes variées d'un
des faits cliniques recueillis
avec exactitude et enrichis du résultat des ouvertures des cadavres fixer
5
moyens capables de
l'étal
animaux vivans pour
enfin des essais sur les
nos idées sur
les
contre-poisons
:
sont les seuls
tels
d'enrichir la Toxicologie
,
et
de
la tirer
d'imperfection où elle se trouve. L'ulililé de sui-
vre cette marche a été sentie par les bons esprits
:
aussi
depuis quelque temps avons-nous vu paraître successive-
ment
d'excellentes monographies sur
blimé, (
le cuivre
prussique)
,
reusement en
,
etc.
les acides nitrique,
Ces
très-petit
l'
arsenic
hydro
traites particuliers
nombre
,
-
,
le
su-
cyanique
sont malheu-
et les objets n'y sont pas
envisagés sous tous leurs rapports
;
la partie
chimique ou
médico-légale de l'empoisonnement est surtout négligée
;
INTRODUCTION.
on
[5
voit presque toujours leurs auteurs faire choix des pro-
moins
priétés les
saillantes
des substances vénéneuses
exposer souvent d'une manière erronée
les
par conséquent impossible très-difficile
par lui-même.
,
rendre
et
la
résolution d'un problême
En
vain le médecin requis par
recours à leurs écrits
le magistrat aurait-il
,
tout ce qu'il
,
pourrait y puiser serait vague et insuffisant. Onpeutjuger d'après cela combien il est important d'insister
d'une manière particulière sur cette partie de
cologie
,
afin de
caractères de
exposés
,
et
moyen de
peu de valeur,
Un
cultés, et par le ,
le
la toxi-
une foule de
rejeter
ceux qui sont mal
rectifier
leur en substituer d'autres exacts et faciles
constater (i).
embrasser
donner
à
pareil travail offre les plus grandes diffi-
nombre prodigieux
des poisons qu'il doit
par les diverses décompositions dont plu-
et
eux sont susceptibles.
sieurs d'entre
tirer un avantage réel pour l'étude de la d'une classification des divers poisons connus? toxicologie
Peut-on
5.
et
ne vaut-il pas mieux
que
?
Telle est
la
les décrire
par ordre alphabéti-
question que nous avons souvent en-
tendu agiter. Nous n'hésitons pas un instant à nous pro-
noncer en faveur de
la classification,
surtout lorsqu'elle
est basée sur des faits physiologiques incontestables
:
nul
doute qu'elle ne simplifie alors l'étude de celte science.
En
réunissant dans
(1)
un même groupe
M. Chaussier adonné une
les
poisons qui exer-
notice sur les
connaître le sublimé corrosif, dans laquelle
supérieur à tout ce qui avait paru avant
des vues dont nous avons
nous plaisons à
lui
tiré le
lui
,
son travail offre
plus grand parti
,
en rendre hommage. Cependant,
plusieurs des expériences indiquées par ce
pas exactes
:
moyens de res'est montré
il
et
nous
comme
médecin ne sont
nous nous permettrons quelques réflexions sur
certains procédés qu'il conseille
INTRODUCTION.
4
cent une action analogue sur l'économie animale
,
en dé-
crivant avec soin toutes les altérations qu'ils font subir à
nos organes
et par conséquent à nos fonctions , en généen un mot les symptômes auxquels ils donnent naissance on sent combien l'histoire particulière de cha-
ralisant
,
cun d'eux
doit être facilement saisie par le médecin. Ati
contraire, de quelle utilité peut être pour l'art
une description
faite
l'homme de ? La sé-
par ordre alphabétique
paration des substances qui devraient être réunies à raison
de leurs rapports intimes
dans
les détails
cette
marche peu
,
des répétitions fastidieuses
,
sont les inconvéniens attachés
tels
scientifique
,
et
à
dont tout esprit juste
sent l'insuffisance. 6.
Mais
,
il
quelque nombreuses que
faut l'avouer,
soient les expériences et les observations sur l'empoison-
nement
nous ne
,
une
établir
croyons pas encore suffisantes pour
les
classification à l'abri
de tout reproche; une
nous paraît tellement au - dessus de nos forces , que nous renonçons à la remplir pour le moment actuel. Nous nous bornerons à faire ressortir en peu pareille tâche
de mots
d'un pareil travail.
les difficultés
A. On ne
peut classer
poisons d'une manière con-
les
venable qu'autant que l'on connaît au juste l'organe sur lequel
minent
ils 5
agissent et le genre d'altération qu'ils
cette connaissance
l'étude approfondie des
ne peut
symptômes
être
y déteracquise que par
qu'ils développent et
or ces symptômes et ces dans un très-grand nombre de cas , suivant les doses donc , la même substance vénéneuse pourra des lésions qu'ils font naître
:
,
lésions varient :
être rangée dans plusieurs classes distinctes. Ainsi lorsqu'on introduit dans l'estomac une forte dose d'un poison irritant très-énergique
convulsifs eflrayans;
nutes
,
et
,
il
l'animal est agité de
mouvemens mi-
expire au bout de quelques
on ne découvre après
la
mort qu'une légère
INTRODUCTION. plilogose si la
du
5
viscère qui a reçu le poison.
Au
contraire
souvent réitérées, l'animal tombe dans un grand sensibilité
cèrent
5
etc.
,
sultat
;
mort
la
,
dans ce cas ;
n'a ordinairement lieu
,
elle est
évidemment
le ré-
de l'altération organique du canal digestif. Objec-
lera-t-on
par liasard que dans
nons de parler, cela était ainsi
,
même
manière, mais
faudrait admettre qu'une légère inflam-
il
,
produite par une forte dose de poi-
capable d'occasioner
quelques minutes
deux cas dont nous ve-
affections dont l'intensité varie ? Si
mation de l'estomac est
les
poison agit de la
le
qu'il détermine des
,
état d'in-
l'estomac et les intestins s'enflamment, s'ul-
qu'au bout de plusieurs jours
son
,
substance irritante a été administrée à petites doses
fait
,
la
mort dans l'espace de
qui nous paraît inadmissible.
B. Comment peut-on classer méthodiquement cette innombrable série de poisons qui agissent sur le système nerveux d'une manière si variée , et qui ne laissent après la mort aucune trace de leur action ? On peut à la vérité en former deux groupes naturels i°. ceux qui dé,
:
,
terminent l'excitation de
en
très-petit
ou sur
nombre
;
2
les autres parties
admettant cette division
la
moelle épinière
,
et
qui sont
ceux qui agissent sur le cerveau
.
,
du système nerveux. Mais, en combien le dernier groupe ne
comprendrait-il pas de substances disparates
!
L'idée de
partager ces groupes en deux classes qui renfermeraient l'une les poisons excitans et l'autre les poisons débilitans
du système nerveux ne nous semble pas plus lieureuse. D'ailleurs, que deviendraient alors les substances vénéneuses dont Faction sur ce système ne pourrait être comprise dans aucune de ces sections ? Nous croyons que les ,
altérations dont le système ses diverses parties
pour
qu'il soit
raisonnée.
,
nerveux
est susceptible,
dans
ne sont pas encore assez bien connues
permis de baser sur elles une classification
6
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. C.
Nous aurons
occasion de démontrer par la suite que,
dans certains cas , le même poison détruit la vie par des mécanismes différens, suivant qu'il est introduit dans l'estomac appliqué sur le tissu cellulaire ou injecté dans les veines. Quel parti prendra-t-on pour classer ces sortes de substances? Si l'on s'attache à leur action extérieure, on les rangera dans un cadre différent de celui où on les placera si on a égard à leur action sur les veines ou sur l'es,
tomac.
Ces objections la lecture
soirement
de ce
,
et
une multitude d'autres que suggérera nous engagent à adopter provi-
traité
,
la classification suivante
,
qui n'est qu'une
dification de celle qu'a proposée Vicat.
seront rangés en quatre classes irritans
,
,
Tous
et celle
mo-
poisons
savoir, celle des poisons
celle des poisons narcotiques
sons narcotico- acres ,
les
,
celle des poi-
des poisons septiques.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Sur
moyens qui doivent
les
être
mis en usage
lors-
qu'on se propose d'étudier avec succès une substance vénéneuse.
La ne
question
la
plus compliquée sur l'empoisonnement
peut être éclaircie d'une
tant
que l'on
suivans
:
i°.
est
en
état
manière
de résoudre
satisfaisante qu'aules trois
problêmes
quelle est l'action que le poison exerce sur
médicamens pror 3°. comment peut-on constater sa nature avant et après la mort? Nous croyons pouvoir établir pour la résolution de chacun de ces problèmes , des préceptes généraux dont la
l'économie animale
?
près à combattre ses
effets
i°. quels sont les
ou à l'empêcher d'agir?
,
connaissance facilitera singulièrement l'histoire des poisons en particulier.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
PREMIER PROBLEME.
Déterminer quels sont les moyens
les
plus propres àfaire
connaître l'action des substances vénéneuses sur l'éco-
nomie animale. de réfléchir un instant pour être convaincu problème dont nous cherchons la solution doit être résolu à l'aide d'expériences et d'observations. Les premières ne peuvent être tentées que sur les animaux*, les autres peuvent à la fois avoir pour objet l'homme et les Il suffit
7.
que
le
divers êtres organisés.
que
Le chien
est
structure, ressemble le plus à
séquent
,
parmi
,
l'on peut se procurer facilement
,
animaux
les
celui qui
l'homme,
et
qui
par sa
,
par con-
,
fournit les résultats les plus applicables.
mettant ce
fait
,
qui est exact
incessamment dans un
,
article
comme nous ex professo
,
En
le ferons
on
est
ad-
voir
natu-
rellement conduit à choisir cet animal pour faire les re-
cherches dont nous parlons.
conque dans nale
On
Expériences.
8.
tissu cellulaire
on en introduit dans l'estomac
-,
les veines ,
etc.
5
,
dans
et
détruite
ment
les cavités
,
,
dans
le
rectum,
thoracique et abdomi-
on note soigneusement
qui se manifestent dent
applique sur diverses parties du
une dose déterminée d'un poison quel-
les divers
l'ordre suivant lequel
symptômes
ils
se succè-
l'époque de leur apparition. Lorsque la vie est ,
les
on ouvre
les cadavres
;
on examine
attentive-
organes contenus dans les diverses cavités
,
afin
de découvrir leurs altérations superficielles ou profondes;
on s'occupe des principaux bile
,
fluides
,
tels
que
le
sang
,
la
l'urine, de l'irritabilité des muscles, etc. Lorsque,
par ces moyens
on est parvenu à pouvoir comparer les symptômes que l'animal a éprouvés aux altérations de ses tissus ou de ses fluides on est en état de conclure ,
,
8
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
quel est
genre de lésions que
le
substance vénéneuse a
la
produite, et d'indiquer les organes qui ont été primitive-
ment ou secondairement
La recherche de
9.
abord
altérés.
ces conclusions qui,
paraît ne devoir présenter
,
aucune
au premier
difficulté
,
est
souvent Fécueil des plus grands physiologistes. Combien
de
fois
surtout lorsqu'il s'agit des poisons irritans
s
,
n'est-
on pas embarrassé pour déterminer s'ils ont été absorbés ou non si leur action meurtrière est locale ou bien l'ef,
fet
,
de leur transport dans la circulation
subséquente d'un viscère essentiel
!
,
et
de l'irritation
Mais admettons que
l'on soit parvenu à décider que l'absorption a eu lieu
si
5
l'on ne découvre aucune altération dans la texture des or-
ganes, ce qui n'est pas rare
mes
,
et
que d'ailleurs les symptô-
ne soient pas de nature à faire connaître l'organe lésé
quelle conséquence peut-on tirer
les lésions infinies
bornées
?
On est obligé d'accuser
Les connaissances que nous avons sur
le système nerveux.
dont ce système
est susceptible sont si
qu'il serait inutile de chercher à
,
lution satisfaisante des divers cas
.cependant
il est
où
il
donner une
so-
peut être affecté :
parfaitement démontré qu'une multitude
de causes peuvent
l'altérer
1,
et
développer des affections
qui n'ont entre elles que très-peu de ressemblance. Par-
courons
le cadre des aliénations
mentales
si
bien tracées
Pinel combien ne serons-nous pas frappés en examinant successivement un maniaque furibond et
par
le célèbre
un
idiot
!
et
,
quel rapport découvrirons-nous encore entre
ces affections et l'épilepsie
de névroses
,
sensibilité et
si
dans
les
dans
le
,
la paralysie et
une multitude
un dérangement dans
la
phénomènes qui en dépendent?...
de certains poisons nous parait dé-
10. L'absorption
montrée
,
ce n'est qu'il y a
quoiqu'ils n'aient pas encore été tous trquyés
sang ou dans
les liqueurs des sécrétions des indi-
vidus empoisonnés. Cette proposition
,
combattue par
les
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
9
physiologistes qui ne veulent admettre l'absorption des
substances vénéneuses qu'autant que l'on en démontrera la
présence dans l'organe sur lequel elles ont agi
,
est ap-
puyée sur les faits suivans i°. MM. Tiedemann etGmelin ont reconnu dans le sang des veines mésaraïques de :
de l'hydro-cyanate ferrure de potasse
plusieurs chiens (prussiatc)
,
du sulfate de potasse
qu'on leur avait
avaler; a
fait
,
de l'acétate de plomb sang de la veine splé-
le
,
nique des chiens qui avaient pris de l'hydro-cyanate ferrure de potasse ou de l'acétate de plomb
contenait évi^
,
déminent des traces de Tune ou del'autredeces substances. Le sang tiré de la même veine chez des chevaux à qui on avait fait prendre
du
sulfate de fer
,
du cyanure de mer-
cure ou de l'hydro-chlorate de baryte
ment
,
renfermait égale-
on trouva aussi dans le sang delà veine porte des préparations analogues que l'on avait administrées à des chiens et à des chevaux (i) 4°- M. Foderà introduisit dans la vessie d'un chien une sonde bouces substances
:
3°.
;
chée
;
le pénis fut lié
les parties latérales
pour empêcher l'urine de couler sur
de
la
sonde
;
il
injecta dans l'estomac
une solution de quelques grains d'bydro-cyanate ferrure de potasse et il déboucha fréquemment la sonde pour recevoir sur du papier Joseph l'urine qui en sortait il lit tomber sur ce papier une goutte d'une solution de sulfate de fer, et une autre d'acide hydro-chlorique pour faire ,
•,
ressortir la couleur.
Dans une expérience, l'hydro-cyanate
lut reconnu dans l'urine dix minutes après son injectiondans et dans une autre expérience cinq minutes Les animaux furent ouverts sur-le-champ , et on
l'estomac après.
,
,
Recherches sur la route que prennent diverses subpour passer de l'estomac et des intestins dans le
(i)
stances
sang
,
pal-
Tiedemann
Paris, 1821.
et
Gmelin
,
traduction de Heller.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
10
trouva l'hydro-cyanate dans le sérum du sang
portion tlioracique de droite et
cavités
tlioracique
,
articulations est évident
la
membrane muqueuse
que dans
,
de la
tiré ,
gauche du coeur, dans l'aorte,
ganglions mésentériques
les ,
veine cave inférieure
la
dans les le canal
les reins
que
l'acide arsénienx
de morphine
et l'acétate
,
sement dans
le
sang
,
,
(i).
le sublimé corrosif
,
poisons que l'on met au
de ceux qui sont absorbés
maux
les
celte expérience le sel avait été conduit
jusqu'à la vessie par les voies circulatoires ordinaires Il est vrai
,
des bronches. Il
nombre
ont été cherchés infructueu-
dans l'urine
qui en avaient avalé ; mais
il
et
est
dans
la bile
des ani-
probable que
les re-
cherches n'ont pas été faites en temps opportun. Toutporteà croire, en effet, le
sang
et
que ces substances vénéneuses existent dans dans quelques-uns desliquidesdes sécrétions à une
certaine époque de l'empoisonnement, tandis qu'elles ne s'y trouvent
plus à une autre époque
:
qu'en
c'est ainsi
examinant, l'urine d'un chien empoisonné par l'acétate de
morphine tandis
nous y avons reconnu des traces de ce sel que nous n'en avons pas découvert un atome dans
l'urine de
du même
,
deux autres chiens qui étaient sous l'influence poison.
Le
fait
de ce que nous avançons. tate
de morphine dans
grains
dans
la
la
suivant vient encore à l'appui
On
a injecté
36 grains d'acé-
veine crurale d'un chien
veine jugulaire d'un cheval.
Le
,
et
3o
sel n'a
point été retrouvé dans le sang retiré d'une saignée pratiquée sur le chien
de
la
jugulaire
,
non plus que dans
du cheval opposée
le
sang obtenu
à celle qui avait subi
l'injection. Cette dernière saignée avait été faite cinq quarts
dlieure après l'introduction du poison. Dans une expé, la saignée a été pratiquée dix minutes
rience analogue
(0 Journal de Physiologie expérimentale, par Magendie, tom.
in
,
p. 44-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. après l'injection
II
alors l'acide nitrique a indiqué la pré-
:
morphine en occasionant dans l'extrait alcoolique du sang une belle couleur rouge (i). Cherchons maintenant à exposer les considérations qui nous font admettre ou rejeter Y absorption, A. Il est évident que si la substance vénéneuse appliquée sur le tissu cellulaire n'exerce qu'une légère action sence de
la
,
locale, et détermine
des vomissemens
,
,
peu de temps après son application,
des vertiges
,
des
mouvemens convul-
mort dans l'espace de quelques heures admettre quelle a été absorbée. sifs
,
B. se
et la
,
A plus
forte raison afïirmera-t-on
tromper, que
dans
la
sans craindre de
,
substance vénéneuse a été absorbée
où son application sur
le cas
on doit
,
le tisssu cellulaire a été
immédiatement ou presqu'immédiatement suivie de symptômes plus ou moins graves terminés par la mort , et ,
qu'à l'ouverture du cadavre on découvre des inflamma-
poumons
tions dans les
que
digestif , ainsi
dans
cela a lieu
l'acide arsénieux et le
certain
,
le
cœur ou dans
pour
le tartre
sublimé corrosif.
quelle a été absorbée
,
le
canal
émétique
Il parait
,
encore
mais d'une manière lente
,
lorsqu'étantpeusoluble dans l'eau, son application sur le tissu cellulaire
n'est suivie
d'aucun symptôme remar-
quable avant vingt-quatre ou trente-six heures
mort larde deux ou
trois
locale inflammatoire est être regardée
comme
jours à survenir,
peu énergique
cause de la mort.
,
et
et
,
que
que
la
l'action
ne peut pas
,
C. Nul doute que
le poison ne soit absorbé dans les où son application extérieure, et son introduction dans l'estomac le rectum les veines, les cavités thoracique et abdominale sont exactement suivies des mêmes sym-
cas
,
,
,
(i)
Journ. de
sai ftne.
Pharm.
,
avril 1824,
Mémoire de M. Las-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
12
ptômes ,
et
où
mort a
la
parties avec lesquelles
il
lieu d'autant plus vite a été
mis en contact
que
,
le font
les
com-
muniquer plus promptement avec le sang ou bien contiennent un plus grand nombre de vaisseaux absorbans ,
lymphatiques
D.
Il est
et veineux.
encore très-facile de conclure que la sub-
stance 'vénéneuse
na
pas été absorbée lorsque son apsym-
plication sur le tissu cellulaire n'est suivie d'aucun
ptôme général
,
bornée à déterminer une
et qu'elle s'est
eschare étendue. Ainsi on peut cautériser prises
centré
,
,
à plusieurs re-
un membre d'un chien avec l'acide sulfurique la potasse caustique
,
le nitrate d'argent
,
,
con-
etc.
:
plusieurs jours s'écouleront sans que l'animal donne le
moindre signe d'un dérangement dans cutent les principaux organes
,
et
les fonctions
qu'exé-
ce n'est que lorsque la
nature suscitera une inflammation pour se débarrasser de toutes les parties qui sont devenues étrangères
que
,
l'ani-
mal pourra succomber à l'excès de la douleur. E. Mais pourra-t-on conclure que la substance vénéneuse a été absorbée dans les cas où elle développe une inflammation très-intense du tissu cellulaire avec lequel elle a été mise en contact que la mort a lieu du premier au deuxième jour que l'animal n'a point vomi que l'on ,
,
,
ne découvre aucune lésion des organes principaux après la mort et que cependant la substance est dissoute dans l'eau et placée près des vaisseaux lymphatiques et d'une ,
multitude de ramifications veineuses ? Telle est la question
que nous cherchons à
multitude de substances
phorbe
,
l'ialropha curcas
éclaircir
,
et
par exemple
,
,
etc.
qui embrasse une ,
le nitre
Nous pensons,
,
l'eu-
i°. qu'il
estinutile d'admettre l'absorption d'aucune de ces substan-
phénomènes
qu'elles produisent-,
ces
pour expliquer
a
qu'il est probable qu'elle n'a pas lieu.
,
les
La première
de ces propositions paraîtra évidente lorsqu'on se rappel-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. lera
que
l'application
l3
ces substances détermine
fie
une
inllammation intense accompagnée de vives douleurs, qui
peut être comparée à une brûlure étendue or nous savons que dans les affections de celle nature , la lésion :
,
,
sympathique du système nerveux a souvent occasioné , sans qu'il y ait chez les animaux , une mort prompte ,
eu absorption.
Comment
le
système nerveux a-t-il été af-
Voici les données qui tendent à faire croire
fecté?
qu'aucune de ces substances ri est absorbée. A la rigueur, nous ne pouvons acquérir la certitude qu'un poison a été aborbé qu'autant qu'il a été trouvé dans une partie quel-
conque des organes
intérieurs
:
cependant on s'accorde à
admettre l'absorption lorsq;i'après une mort prompte on
découvre des phénomènes inflammatoires des eschares dans l'endroit où le poison n'a pas été appliqué , comme , ,
par exemple
,
dans le canal digestif
;
ou bien, lorsque
peu de temps après son application sur le tissu cellulaire, de vertiges , de les animaux sont pris de vociissemens or les poisons dont nous nous occuconvulsions etc. pons ne déterminent aucun le ces effets. D'ailleurs, la ,
,
:
,
plupart des substances vénéieuses qui sont
absorbées
agissent beaucoup plus rapidement lorsqu'on les applique
sur le tissu cellulaire de la eusse que lorsqu'on les introduit dans l'estomac
blanc
et
noir
,
pourprée > l'opium, rive
:
tels soit
l'upas tieuté etc.
,
les racines d'ellébores
la roix
vomique
,
la digitale
Ici, a\ contraire, la
constamment beaucoup plus ard lorsque f
mort arle
poison
a été injecté dans le tissu cellulaire, ce qui semble prou-
ver qu'elle dépend de l'irritation nerveuse
,
qui est beau-
coup plus intense dans l'estomac qu? dans les membres. On objectera peut-être que les sibstances vénéneuses dont nous nous occupons peuvent ère absorbées, et déterminer } indépendamment d'une yhe irritation locale des
effets
plus ou moins sensibles sur
la texture
,
des or-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
l4
ganes intérieurs
:
dans ce cas,
la
mort reconnaîtrait plu-
sieurs causes. Cette objection peut être valable; mais elle
appuyée sur aucun
n'est 1
1
.
fait
Après avoir exposé
desquelles on peut décider été
d'anatomie pathologique.
données à
les principales
l'aide
une substance vénéneuse a absorbée, nous devons faire connaître un certain nom-
bre de résultats
si
relatifs à leur
absorption.
On
peut établir d'une manière générale que Y absorption d'une substance vénéneuse soluble dans l'eau ou i°.
dans un autre liquide
est
,
beaucoup plus rapide lorsqu'elle
employée dissoute que dars le cas où elle est solide. Ainsi la dissolution d'extrait aqueux d'opium déterminera des effets funestes peu de miaules après son application
est
sur le tissu cellulaire de la cuisse, tandis que le extrait solide et à la
même
même
dose agira beaucoup plus len-
tement.
On
2°.
se tromperait pourtant
si
on
niait l'absorption
nombre de poisoi s presqu'insolubles en effet, arsénieux (arsenic bknc du commerce) dont la so-
d'un certain l'acide
:
,
lubilité dans l'eau est si
plus grande rapidité quatre grains à
peu marquée
et
,
il
l'état solide,
sur
est
absorbé avec
le tissu cellulaire
chien assez fort, pour d-'lerminer trois
,
la
d'en appliquer trois ou
suffit
la
d'un
mort au bout de
ou quatre heures.
3°. L'absorption des prisons appliqués à l'extérieur est
en général plus considérable dans les parties qui contiennent un plus grand nonbre de vaisseaux absorbans lymphatiques et veineux. Cependant il est des cas dans lesquels le lieu sur lequ'l
ils
sont appliqués n'influe en au-
cune manière sur l'mergie de
cette fonction
mette quatre grains décide arsénieux sur
du dos ou de mort aura
la
parte interne de
la cuisse
lieu dans l'un et l'autre cas
quatre ou six heui?s
;
il
arrivera
même
:
que l'on
le tissu cellulaire
d'un chien
au bout de
que
le
,
la
trois
,
chien sur le
CONSIDÉRATIONS GÉNÉUA.LES.
l5
dos duquel le poison aura été appliqué périra plus vite, tout étant égal d'ailleurs
au contraire,
;
même
la
dose de
mort au bout de quinze à vingt-quatre heures si on l'a mis en contact avec le tissu cellulaire de la cuisse, tandis que l'animal vivra six ou
sublimé corrosif occasionera
sept jours
s'il a
la
été appliqué sur le dos.
4°. L'absorplion de certaines substances vénéneuses a
immédiatement en contact avec
lieu sans qu'elles soient
animaux. Ainsi
tissus des
le sel
d'ammoniaque), d'après
les
les
ammoniac (hydro-chlorate
expériences de
M. Smith,
est
absorbé lorsqu'on l'introduit daus un sachet de linge que l'on applique sur le tissu cellulaire de la partie interne de la cuisse
d'un chien.
5°. Il est des substances vénéneuses qui sont entièrement
absorbées
,
et
dont on ne trouve aucune trace lorsqu'après
mort on examine attentivement les parties sur lesquelles elles avaient été appliquées. Il en est au contraire un trèsgrand nombre dont l'absorption n'est que partielle et que
la
,
l'on retrouve
en grande partie sur
le lieu
où
elles avaient
que l'on applique sur le tissu cellulaire deux gros d'une poudre végétale vénéneuse, il pourra se
été posées. Ainsi
faire qu'après la
,
mort de l'animal
il
en reste encore
i
gros
4o 5o ou 60 grains il semble qu'il n'y ait eu d'absorbé que la partie active. Dans d'autres circonstances lorsqu'on et
:
,
,
applique
par exemple
,
sur
,
le tissu cellulaire la partie
éminemment vénéneuse d'une poudre que
n'est pas absorbée, parce
truite
6°.
,
et
que l'absorption cesse avec
On
végétale, la totalité
la vie est
promptement dé-
elle.
peut empêcher l'absorption de plusieurs sub-
stances vénéneuses
,
et
peut-être de toutes celles qui sont
appliquées à l'extérieur
eu employant une pompe aspi-
,
rante (sorte de ventouse)
,
que l'on
fait
agir sur toute la
surface de la plaie sur laquelle on a mis le poison.
teur Barrv
,
médecin anglais,
a lu à
Le doc-
l'Académie royale de
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
l6
Médecine, dans
le
maux soumis
un mémoire inque des ani-
courant d'août 1825,
téressant sur cet objet
dans lequel
,
il
établit
à l'influence de la strychnine et de l'acide
liydro-cyanique à des doses suffisantes pour les faire périr,
ne meurent pas,
ment
et se rétablissent
on applique
si
la
même
assez
prompte-
ventouse à temps et qu'on la laisse
moins pendant une demi-heure. Ces expériences , dont les résultats sont exacts, portent l'auteur à croire, nonagir au
seulement que
la
qui
est déjà
celle
en
,
pompe la partie du poison qui mais encore une portion de celui
ventouse
n'a pas été absorbée
,
dans les vaisseaux veineux
par exemple
,
de déterminer sur
substances vénéneuses vipère
les diverses
,
quelles
il est
lymphatiques
Quoi
qui avoisinerait la plaie.
de cette dernière opinion
soit
rait utile
et
,
et
,
un
,
qu'il,
nous pensons qu'il se-
nombre de
plus grand
notamment sur
venin de la
le
époques de l'empoisonnement aux-
encore possible d'empêcher l'absorption.
Le
traitement de la morsure des reptiles venimeux et des ani-
maux les
enragés peut être singulièrement perfectionné par
travaux ultérieurs du docteur Barry.
Observations. Indépendamment des moyens que les expériences fournissent aux physiologistes pour déterminer le
mode
d'action des substances vénéneuses
core tirer parti de Yobsejvation des duisent sur
l'homme qui
,
,
on peut en-
effets qu'elles
par une cause quelconque
soumis à leur influence. Mais
les secours tirés
pro,
est
de cette
source sont beaucoup plus limités qu'on ne le croirait d'a-
bord en effet, :
i°. les cas
d'empoisonnement chez l'homme
sont heureusement trop rares pour que l'on puisse observer
un assez grand nombre de
fois les
phénomènes déterminés
par l'immense série des poisons connus
Tàge
,
;
i°. l'influence
de
symptômes trop marquée
de la constitution et des passions sur les
développés par
les
substances vénéneuses est
pour que deux individus empoisonnes par
la
même matière
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
même
présentent exactement le l'étude des poisons
état
3°. la rapidité
5
,
et
17
soient propres à
avec laquelle certaines
substances vénéneuses sont vomies et expulsées par les selles, la nécessité
dans laquelle on
dus empoisonnés
de favoriser promp-
est
tement ces évacuations pour rétablir
la santé des indivi-
sont autant d'obstacles qui s'opposent à
,
ce que l'on apprécie tous les effets qu'aurait produits le
poison
si
l'individu eût été
abandonné
à
lui-même
;
4°-
ea "
que l'on puisse observer sur l'homme les symptômes développés par les poisons appliqués à l'extérieur introduits dans les veines, la plèvre ou le péritoine lin il est rare
,
or,
:
est
il
presqu'impossible de connaître au juste
tion des poisons
,
si
on
l'ac-
n'a pas observé les effets qu'ils dé-
terminent lorsqu'ils ont été mis en contact avec ces dif-
que
l'e-
lude physiologique des poisons doit avoir pour base
les
férens tissus. Il suit de ces diverses considérations
animaux et que les observations d'empoisonnement chez l'homme, lors même quelles sont bien expériences sur
laites,
les
,
sont loin d'être aussi utiles qu'on pourrait l'ima-
giner au premier abord.
SECOND PROBLEME.
Déterminer quels sont combattre
les effets
les
moyens généraux propres à
des poisons introduits dans le canal
digestif.
1
2. Il est
d'autant plus important de fixer l'attention du lec-
teursur le traitement de l'empoisonnement considéré d'une
manière générale, que
les
médecins ne sont pas d'accord
sur les avantages des diverses méthodes qui ont été propo-
Les uns pensent qu'il n'existe point de contre-poi-
sées.
sons
,
et
qu'en supposant
gereux de sont
les
employer.
même «
qu'il y en ait , il est danLes spécifiques , dit M. Portai
recommandés aujourd'hui par quelques chimistes ha-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
l8
biles, et par des médecins dont la clinique n'est pas en-
core bien avancée, presque toujours d'après les seuls résul-
quelques expériences sur
tats de
comment
les
l'empoisonnement
traiter
du malade avant que
animaux
vivans. » Voici
purgatifs
il
prescrit les vomitifs et les lave-
pulser hors du corps le ture qu'il soit. Mais
médecin arrive auprès
signes d'inflammation abdomi-
le plus
,
« Si le
:
les
nale soient prononcés,
mens
les
parlisansdecettedoctrinecroient que l'on doit
promptement possible aGn d'exfoyer vénéneux de quelque na,
,
l'inflammation de l'estomac est
si
déjà caractérisée par des vomissemens violens leurs vives
de
laires
du bas-ventre
cette cavité
,
les
mouvemens
doumuscu-
des
,
tension des parois
la
,
convulsifs,
la fièvre
plus ou moins vive, par l'urine, qui est rouge, sanguinolente le
,
alors, de
médecin ne
quelque espèce que
prescrit ni
qu'il serait funeste
,
soit le
ne doit prescrire
poison avalé,
et qu'il ajouterait à la
cause du mal au
lieu de la détruire. Les boissons adoucissantes tes, légèrement anodines
,
:
ne peuvent jamais
bien
même
,
émollien-
sont les seules qui conviennent
abondamment
aussi doivent-elles être
alors elles
parce
le vomitif,
être nuisibles
elles faciliteraient
les
prescrites
:
en pareil cas, quand
vomissemens
,
parce
qu'elles n'opéreraient cet effet qu'en relâchant le tissu des parties et
Nature
non en
et le
l'irritant.
»
(PortAl, Mémoires sur la
Traitement de plusieurs maladies 4° année ,
1819, pag. 309 et 3io.) Il résulte évidemment de ce qui précède que M. Portai proscrit l'emploi des antidotes dans le traitement de l'em-
poisonnement ; ce qui prouve
aucun
une
Cependant on
qu'il
ne
dans cité,
assertion qu'il est difficile de concilier avec les
deux
lit,
passages que nous venons de transcrire dit
les croit utiles
page 3 12 de l'ouvrage
cas.
M.
Portai
,
:
« S'il n'existe pas,
des symptômes d'inflammation
lecasd'empoisonnenientparle
,
il
faut,
dans
tartre stibié, prescrire l'infu-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
ig
sionde^u^umrt.MM.FourcroyetBertholletontcitéd'heureuxexemplesdeguérison d'inflammation abdominale causée par de fortes doses d'émétique, par la boisson d'infusion
de quinquina.
»
Le quinquina
agit-il
autrement qu'en dé-
composant l'émétique, et en le transformant en une substance qui est sans action délétère sur l'économie animale
mot,
quinquina
le
n'est-il pas le
Donc, pour
tique ?
être
?
en un
contre-poison de l'émé-
conséquent, M. Portai aurait dû
reconnaître l'avantage de l'emploi des substances qui sont les antidotes
des sels de mercure, decuivre, de
plomb,
etc.
au moins lorsqu'il n'existe pas de symptômes d'inflamma-
M. Portai ajoute, page 3 19: « A peine peut-on citer quelques exemples de leurs succès (eu parlant des anti-
tion.
une si grande quantité d'heureux traitemens par la méthode que je viens d'exposer, que nos livres en sont pleins, etc. » Le savant médecin dont nous
dotes); tandis qu'il y a
combattons
ici
l'opinion n'ignore point combien les cas
d'empoisonnementsont
rares
cherche à détruire
dont
il
pour
la
plupart, que dans
que beaucoup de praticiens de
les
connaître.
il
;
que
sait
le
courant de l'année 181 6, et
ont rcjelés,sans appel, avant
les
Néanmoins
contre-poisons
les
n'ont été proposés
l'efficacité
,
nous pouvons affirmer que
plusieurs médecins français et étrangers se sont empressés
de
vérifier
chez l'homme que
les résultats
de nos expé-
riences étaient exacts; loin de regarder les essais faits sur
animaux comme coup d'importance,
les
insignifîans
y ont attaché beauont été couronnés de
ils
,
et leurs efforts
succès. Parle-t-on sérieusement lorsque, résultats relatifs
sons
,
on
lement
?
aux expériences
dit qu'elles
Nous ne
le
duise de l'acétate de
faites
pour annuler des
sur les contre-poi-
ont été tentées sur des animaux seu-
pensons pas
:
en
effet
,
que l'on
intro-
plomb dans un verre, dans un pot,
dans l'estomac d'un chien ou d'un
homme; que
l'on verse
par-dessus du sulfate de soude (contre-poison du sel de
20
CONSlDÉttATIONS GÉNÉKÀLES.
plomb)
:
aussitôt quil
composé,
le
l'on en attendait. sels
y aura
contact, le poison sera dé-
contre-poison aura produit tout
que
l'effet
Que l'on substitue à l'acétate de plomb
de mercure , de cuivre,
mine, on obtiendra des
et
effets
les
au sulfate de soude de l'albu-
analogues. N'a-t-on pas lieu de
s'étonner maintenant lorsqu'on entend dire que la décomposition
du poison par le contre-poison
d'un chien, tandis qu'elle ne se
comme
on
fait
a lieu dans l'estomac
pas chez
l'homme
? c'est
par cela seul que le poison et le contre -poison sont mêlés dans V estomac de V homme ï action chimique de ïun sur Vautre cesse ; cette décomposi
disait
:
,
sition est indépendante du vase dans lequel elle s'opère pourvu que le contact ait eu lieu entre le poison et le contrepoison, peu importe la naturedu vase qui contenait le mélange. Notez que le même médecin qui tiendra ce langage n'hésitera pas à administrer de la magnésie calcinée lors5
qu'il tité
soupçonnera
présence d'une trop grande quan-
la
d'acide dans l'estomac; dans ce cas
,
il
admettra que
magnésie s'empare de l'acide dans l'estomac, le ferait
comme
la
elle
dans un vase inerte.
Les médecins qui ne partagent point l'opinon de M. Portai
deux époques dans
distinguent
poisonnement,
ainsi
mière édition de ce traité: poison a été avalé
;
le traitement
que nous l'avons il
i°. il
de l'em-
établi dans la pre-
n'y a pas long-temps que le
se trouve dans le canal digestif 5
il
que possible l'empêcher d'agir en le chassant, haut soit par le bas, ou en le combinant avec
faut autant soit par le
,
une substance qui neutralise ses propriétés vénéneuses cet objet étant rempli, on doit combattre les symptômes qui :
ont été déterminés par le poison varient suivant les cas. a
.
à l'aide
,
Le poison
de moyens qui
est avalé
depuis long-
temps; des vomissemens, des selles ont eu lieu, tout an-
nonce que la substance vénéneuse qui n'a point agi, a été entièrement expulsée on compromettrait la vie du ma,
:
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
21
on s'obstinait à vouloir décomposer le lade si, dans s'opposer aux progrès de la simplement poison il faut tout maladie par les moyens généraux appropriés. ce cas,
:
Première époque.
Il faut
débarrasser le malade de la sub-
stance vénéneuse qui n'aurait point encore agi
;
car
si
elle
continue d'exercer son action sur le canal digestif, les accidens seront singulièrement aggravés
et les
,
employés produiront à peine de bons
médicamens Or, il y a
effets.
deux moyens d'empêcher l'action des poisons sur le canal digestif: le premier consiste à les faire rejeter par haut ou par bas; le second a pour objet de les neutraliser de manière à ce qu'ils n'exercent plus aucune action délétère sur
nos
tissus.
Évacuons. Les médicamens que l'on emploie pour déterminer le vomissement dans l'empoisonnement sont de
deux
sortes: les
tartre stibié
que
,
uns sont vraiment émétiques de zinc,
le sulfate
etc.
:
on en
:
fait
tels
sont le
usage lors-
substance vénéneuse introduite dans l'estomac n'est
la
pointirritante; les autres sont aqueux, mucilagineux, adoucissans
et
,
ne font vomir qu'en distendant l'estomac
on
emploie dans
et
en
empoisonnemens par les poisons irritans, acres et corrosifs. On il serait dangereux voit évidemment que dans ces cas d'avoir recours à des vomitifs énergiques, qui augmenteraient l'irritation de l'estomac. Quels que soient les évacuans dont on croira devoir faire le forçant à se contracter
:
les
,
usage,
il
,
sera souvent avantageux de les introduire dans l'es-
tomac à
l'aide
neur de
la
d'un appareil dont on
s'est
disputé à tort l'hon-
découverte dans ces derniers temps (1), et qui est j
,
(i) Plusieurs
verte
les
journaux ont annonce, en
importante qui venait d'être
faite
1824,
décou-
la
en Angleterre
,
d'une
seringue métallique terminée par un tube placé à angle droit, qui permet d'introduire dans l'estomac des personnes empoi-
, »
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
23
disposé de manière à ce que l'on puisse retirer les liquides
contenus dans ce viscère. Voici
description de l'appareil
la
donnée dans le Bulletin de Pharmacie une seringue d'une grande capacité, à laquelle on adapte une canule en tissu élastique, pareille aux
telle qu'elle a été
«
On
:
se procure
sondes creuses de caoutchouc
,
qui aura six décimètres de
une entrée de deux centimètres de diamètre, c'està-dire assez grande pour recevoir le canon de la seringue;
long
et
ce diamètre
en diminuant jusqu'à ce qu'il
ira
six millimètres,
non compris
n'ait plus
que
l'épaisseur des parois, qui est
partout de deux millimètres. L'autre extrémité de la canule sera assez pointue
pour
faciliter l'introduction, et
dant assez arrondie pour ne pas léser vertures, au
les
cepen-
organes. Les ou-
nombre de deux, seront pratiquées latéralement
sonnées une quantité considérable de liquides, et de
Un
tirer après avoir dissous le poison.
l'opium
fut guéri
sur-le-champ à
Une dame qui danum fut rendue
tion.
,
On
l'aide
de l'appareil en ques-
du lau-
voulait se suicider et qui avait pris à la vie.
ne tarda pas à réclamer
faveur de
les re-
chien empoisonné par
M. Dupuylren. On
la priorité
rappela
la
de celte découverte en description de l'instru-
ment de ce professeur, donnée en février 1810 dans le Bulletin de Pharmacie : il eût été plus exact de dire que dès Tan x de la république,
MM.
Renault
et
Dupuylren avaient
des résultats semblables aux précédens [voyez
inaugurale de Renault
,
an x, n° 3),
et
qu'il fallait
employer un instrument analogue le
connaître
Dissertation
que déjà
Boerbaave
en juger par
fait
,
en
1
744
dans son article des Antidotes,
le célèbre
disait
la
,
çonvulsi sunt , ut nihil deglutiant metallicus flexilis, qui supra
,
comme on
peut
Quando vero homines
passage suivant: «
ila
débet prœslo esse canalis
,
linguam ad membranam
c/uce
vertebras anlerius succingit huic in ventriculum distendatur,
per eum mtdicamenta tom.
vi
,
inj'icere
p. 338. Goltingce
opportet.
, 1
744
,' •
» (
Prcelectiones
Acad.
23
CONSIDÉllATlOflS GÉJN ÉKALEâ.
à différente hauteur
On
la canule.
tiède et
;
;
mais l'inférieure toujours au bout de
tient prête
on introduit
même assez
une
assez grande quantité d'eau
canule dans
la
avant dans
la
bouche
,
l'œsophage,
ventricule; on évite la ren-
le
contre du larynx pour peu que l'on porte l'extrémité de la canule en arrière. Le sentiment de gêne qu'elle produit arrêter. Parfois
ne doit pas
étant fort vive est
un mal
quel
est
,
un peu
,
la contraction
d'effort
de
la part
de l'œsophage de l'opérateur
nécessaire et léger en comparaison de celui au-
exposé
nous l'avons
le
malade. La canule étant adaptée
dit plus
haut
,
l'on injecte
l'eau tiède contenue dans la seringue; puis,
ringue sera vidée, on aspirera
On
son dissous.
la
même eau
comme
dans l'estomac
quand
la
réitérera cette opération avec célérité
cela autant de fois qu'il sera nécessaire
se-
chargée de poi,
et
pour laver complè-
tement l'estomac. Plus l'introduction de l'eau dans l'œsophage et son impulsion seront abondantes et réitérées
promptement soulagé,
plus le malade sera suites de
l'empoisonnement seront graves.
On
et
moins
les
sait qu'il est
des substances vénéneuses solides, telles que l'opium, qui
ne peuvent
être sur-le-champ entraînées par l'eau intro-
duite dans l'estomac
;
mais cette eau peut dissoudre
lever d'abord ce qui était dissous, et
même
et
en-
\es matières
administrées en poudre fine dans des liquides. »
On devra lorsque
les
surtout avoir recours à l'appareil dont
émétiques ou
minent point
le
les boissons prescrites
vomissement, ou que
pas avaler, soit parce qu'il éprouve vulsif des mâchoires,
le
il
s'agit
ne déter-
malade ne peut
un resserrement con-
une constriction
à la gorge,
ou par
toute autre cause. Contre-poisons. On désigne sous le nom de contre-poison ou
d'antidote toutesubstance jouissant des propriétés suivantes i°.
:
Elle doit pouvoir être prise à grande dose sans au-
cun danger.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
24
2°. Elle doit agir sur le
poison
,
soit liquide
_,
soit so-
une température égale ou inférieure à celle de l'homme. 3°. Son action doit être prompte. 4°. Elle doit être susceptible de se combiner avec le poilide
son
à
,
,
au milieu des sucs gastrique
autres 5°.
,
muqueux,
que l'estomac peut contenir. Enfin, en agissant sur le poison,
bilieux et
elle doit le dépouil-
ler de toutes ses propriétés délétères.
M. Renault, dans une
dissertation sur les contre-poi-
sons de l'acide arsénieux, après avoir indiqué toutes ces qualités (i), insiste sur la nécessité d'essayer sur les ani-
maux
vivans les difïérens réactifs proposés
poisons
de
et
,
les forcer à
comme
contre-
séjourner dans l'estomac avec
que rien ne soit expulsé par on ne peut affirmer qu'une substance soit l'antidote d'un poison qu'autant que l'on a empêché le vomissement chez les animaux soumis aux expéla substance
vénéneuse
vomissement.
le
riences
,
En
,
afin
effet,
car le rétablissement de l'animal peut dépendre de
l'expulsion
du poison sur lequel
le réactif
chimique n'a
exercé aucune influence; ces sortes d'expériences ne sauraient
donc avoir de valeur que dans
le
cas où le vomisse-
na pas eu lieu. i3. On dira peut-être qu'il est aisé de s'assurer si une sub-
ment
...
-
(i)
__
.
Nouvelles expériences sur les contre-poisons de l'arse-
nic } dissertation soutenue à l'Ecole de Médecine
Nous avons omis à
M.
Renault
dit «
que
mention
fait
les
an io, p. 3. dessein de parler d'une condition dont ,
et qui
ne nous paraît pas exacte.
,
qui
;
or,
il
est évident
que
la
de l'aveu de tous les praticiens, est le meilleur
contre-poison des acides minéraux Feau.
Il
contre-poisons doivent être dissolubles dans l'eau
» et dans les liqueurs animales »':
magnésie
,
,
est
un corps insoluble dans
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. stance est l'antidote d'un poi son
de
,
25
en ayant égard
durée
a la
des animaux empoisonnés et auxquels on a admi-
la vie
nistré quelque contre-poison. JNous croyons cette assertion
plus propre à induire en erreur qu'à nous éclairer vitalité des
degré de
fet, le
animaux
en
:
ef-
varie trop pour qu'on
y puisse compter d'une mani ère absolue. Nous pouvons assurer, d'après un très-grandl nombre de faits a qu'un animal dont l'œsophage est lié , et auquel on n'a fait prendre aucune substance vénéneuse vit quelquefois deux jours moins qu'un autre de la même espèce et de la même taille auquel on a fait avaler uni poison et qui d'ailleurs est placé dans les mêmes circonstances b que la mort arrive souvent deux ou trois jours plus tard chez un animal qui a pris une substance vénéneuse à la même dose qu'un ,
,
,
5
même
autre animal de liés. Il est
goureuse
espèce, leurs œsophages ayant été
donc impossible de
si
l'on a
tirer
s'écoulent depuis le
moment où
ques-uns des poisons, gique
et
,
dont
Que
l'estomac d'un chien
daus 8 onces d'eau,
une
même
il
faut excepter quel-
comme le sublimé corrosif et les mode d'action est tellement éner-
le
constant, qu'ils déterminent toujours la mort en
quelques heures.
taille
ri-
l'animal a été empoisonné
jusqu'à celui de la mort. Toutefois,
acides concentrés
aucune conclusion
seulement égard au nombre de jours qui
l'on introduise, par
un
et
dans celui d'un autre chien de
pareille quantité de ce corps
liquide
exemple
,
dans
gros de sublimé corrosif dissous
même
mêlé avec 6onces du
dans lequel on aura préalablement délayé
,
l'albumine provenant de sept ou huit blancs d'œufs, qui,
comme nous blimé
,
le
l'avons prouvé, est le contre-poison
du
su-
premier périra constamment dans l'espace de
quelques heures
;
le
second vivra deux ou
œsophages de ces animaux ayant été i4» Lorsqu'il est avéré
l'inflammation
,
trois jours, les
liés.
qu'un poison corrosif détermine
l'ulcération
,
la scarification
d'une ou de
CONSIDÉRATION
20
du canal
plusieurs parties
connaître actif
comme
on doit sans hésiter
reré-
dres, quelle que soit 1
de produire tous ces désorl'époqvie à laquelle la mort survienne.
Le mot contre-poison
5.
GÉNÉRALES.
contre -poi .son de cette substance le
chimique qui l'empêch
deux acceptions
i
dit ;estif,
;
e
i,
différentes
parmi beaucoup de médecins, tantôt
:
ils
appellent ainsi une
substance capable de décom poser rapidement le poison dans l'estomac,
et
de former av ec lui une maiière insoluble
sans actiou sur l'économie; animale: tantôt
nom
à tout
médicament
o[ui
,
la
substance vénéneuse,
auxque ls elle a donné lieu calme les acmaladie et peut même les faire disparaître. Il
les effets
cidens de la
et
donnent ce
ne jouissant en aucune ma-
nière delà faculté de déc omposer
diminue
ils
,
est inutile défaire sentir c
ombien
poison convient peu à ce
s
la
dénomination de contre-
derniers médicàmens
ple , n'est-il pas inconvenant de dire que
les
:
par exem-
sangsues sont
le
contre-poison des substa nces corrosives, parce que souvent, appliquées sur l'abdomen
,
elles ont fait disparaître les
symptômes d'inflammation qui avaient suivi l'ingestion d'un poison corrosif quelconque ? Et combien d'autres exemples de ce genre ne pourrions-mous pas rapporter Deuxième époque. Si Je* médecin est appelé auprès du malade long-temps après l'introduction du poison dans le !
canal digestif, lorsque
ment expulsée avec selles
,
la
la.
substance vénéneuse a été entière-
matière des vomissemens ou des
loin de chercher à faire usage des antidotes
ou des
vomitifs, qui pourraient c:tre nuisibles dans beaucoup de cas,
il
doit
examiner attentivement
l'état
de l'individu, la
nature des symptômes qui se sont développés
,
les
organes
qui ont été primitivement ou secondairement affectés
genre de poison auquel 010 peut attribuer
les accidens
,
,
le et
ou telle indication à remplir. Nous nous garderons bien de donner à cet égard des préceptes généraux le mode de traitement
agir différemment suivant qu'il se présente telle
,
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
27
de suivre dans un cas pouvant être funeste
qu'il convient
dans une autre circonstance.
TROISIÈME PROBLÊME. Déterminer quels sont
les
moyens propres à faire connaître
la nature des poisons. ï6.
de
la
Ce problême un
des plus importans sous le rapport
,
médecine
légale
plus de difficultés
;
un de ceux qui
est aussi
,
sa résolution
offrent le
exige, outre les connais-
sances les plus étendues de l'histoire naturelle, des recher-
ches chimiques multipliées d'un caractère particulier, pour lesquelles
chimie née',
les
dans
on consulterait souvent sans fruit les traités de mieux rédigés en effet, on ne trouve aucune don:
les
ouvrages qui embrassent celte science d'une
manière générale, sur
réciproque des poisons, et
l'action
des principaux fluides et solides végétaux et animaux qui
nous servent d'aliment
et
avec lesquels on combine souvent
les substances vénéneuses.
ne doivent-ils pas varier certaines circonstances l'eau
,
Et combien
moyens d'analyse
les
lorsqu'il s'agit de découvrir
,
dans
un poison simplement dissous dans
ou mêlé avec une substance alimentaire
!
Les réactifs
propres à déceler des atomes d'une dissolution aqueuse de
sublimé corrosif, par exemple
pour reconnaître ce poison
,
ne sont d'aucune
lorsqu'il a été
l'albumine, du lait, du bouillon
,
même induire
de
en erreur.
Il
en
est
etc.
:
utilité
combiné avec de leur emploi peut
même pour la
plupart
des poisons qui ont été mêlés avec des liquides colorés faut alors,
pour
avoir recours
genre
(1)
(1).
On
On
les
à a
des
de
parvient
à
5
il
découvrir, décolorer les liqueurs ou
la
expériences chimiques d'un autre
peine à concevoir que
décolorer
les liquides
«haufter avec du charbon animal
,
soit
M. Fodéré
ait
en les faisant
préalablement débarrassé de
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
28
nié, dans l'article Toxicologie
médicales , que
du Dictionnaire des Sciences
plupart des poisons minéraux mêlés à
la
des liquides colorés fournissent, avec les réactifs
, des préd'une couleur différente de ceux qu'ils donnent lors-
cipités
qu'ils sont purs. « Je puis affirmer, dit-il, et c'est ce dont
auditeurs sont témoins tous les ans
que
dire
les réactifs
,
mes de
qu'il n'est pas exact
sont sans action sensible et identique
sur les liqueurs colorées, telles que le café, qui contiennent des poisons métalliques. »
(
Page 4o4-
)
en
S'il
est ainsi,
certains sels au
moyen de
filtrant à travers
une couche du
chlore liquide
celte dernière substance est plus efficace
:
l'autre: en effet, elle agit truit la
l'acide
on verse dans en
faut :
rante
,
charbon
les
;
du
et
,
beaucoup plus promptement
,
que
et dé-
couleur de certains liquides qu'il serait impossible de
décolorer par le charbon. Voici
ment
en
soit à l'aide
hydro-chlorique
même
pour le et
de chlore
comment
il
faut l'employer
:
coloré autant de chlore concentré qu'il
le liquide
décolorer, ou du moins pour le jaunir légère-
le
chlore s'empare de l'hydrogène de la matière colo-
donne ,
assez souvent
des débris de
la
un précipité jaunâtre composé
matière colorante
;
d'une sub-
et
stance végéto-animale qui pouvait faire partie du liquide coloré
:
on
queur
déposer
laisse
filtrée
par
chlore dont on
évaporer
par
s'est servi
la dissolution
les réactifs
$
le précipité,
les réactifs
on
était trop
pour
agirait
employé trop de chlore.
Il
on
filtre et
on
essaie la
propres à déceler le poison. Si
la
de
étendu d'eau
, il
le
dans
le cas
où
l'on aurait
importe dénoter que dans certaines :
c'est ainsi
proto-hydro-chlorale d'étain est transformé en deuto-
hydro-chlorate par une suffisante quantité de chlore j que cide arsénieux passe à
que ce
le
faudrait
concentrer avant de l'essayer
même
circonstances le chlore change la nature des poisons
que
li-
n'est plus le
qu'il faut
l'état
d'acide arsénique
etc.
;
l'a-
en sorte
poison qui avait été mêlé au liquide coloré
chercher après l'action du chlore
veau poison formé.
,
(
Voj.
,
mais bien
les histoires particulières.)
le
nou-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
2Q
nous demanderons àM.Fodéré pourquoi il se rétracte, quelques pages plus loin, en établissant: i°. que l'eau de chaux 1
précipite en jaune orangé l'acide arsénieux mêlé au thé
au café, au sang si
(p.
l'acide n'a pa,s été
4o5)
,
tandis qu'elle précipite en blanc
mélangé
;
2°.
que
potasse
la
,
la
soude
,
l'ammoniaque, le prussiate de potasse et les sous-carbonates agissent autrement sur le sublimé corrosif mêlé de vin ( p.
,
de bouillon ou de café, que sur
4°6)
5
3°.
que l'ammoniaque
et
même
le
poison pur
l'hydrogène sulfuré ne
peuvent servir de liqueur d'épreuve pour reconnaître sels
,
qu'ils a
les
cuivreux qui ont été mêlés au café, au vin rouge parce
donnent des
trompeurs
résultats
p.
(
407
).
M. Fodéré
encore été induit en erreur en annonçant que nous avions
dit
que
les réactifs étaient sans action sensible
sur les
li-
queurs colorées tenant des poisons métalliques en dissolution. Il faut
donc, pour
les
recherches médico-judiciaires
in-
,
dépendamment des connaissances chimiques générales des
faits
,
particuliers sur l'action réciproque des poisons et
des diverses matières organiques. Il paraît étonnant qu'une pareille assertion n'ait jamais frappé les observateurs char-
gés de faire des rapports sur l'empoisonnement
diger des ouvrages de médecine légale pouillés d'une foule d'erreurs graves
seulement servir de guide dans
:
,
,
ou de
leurs écrits
,
ré-
dé-
pourraient alors
les cas judiciaires relatifs à
la toxicologie.
Pénétrés de cette vérité , nous croyons devoir subdiviser en plusieurs parties la résolution du problême qui fait le sujet
de
cet article.
Indiquer d'abord
les caractères exté-
rieurs et les réactifs propres à faire connaître les poisons
sans mélange d'aucune autre substance
moyens capables de
avec des liquides colorés
maux, et
qu'ils ont été
;
exposer ensuite
les déceler lorsqu'ils ,
les
ont été mêlés
des solides végétaux ou ani-
vomis 5 enfin décrire d'une manière
C0NS1DÉKATI0NS GÉNÉRALES.
?)0
convenable les procédés à
l'aide desquels
trer leur existence après la
mort
on peut démon-
même
lors
,
qu'ils ont
contracté une union intime avec les tissus organiques; telle
marche
est la
qu'il faut suivre irrévocablement si
nalyse chimique n'est
(i). Il est vrai
permettre d'opérer sur tous les poisons avec
de perfection; mais qu'importe faisant
on veut
que l'apas encore assez avancée pour nous
parvenir à des résultats satisfaisans
?
même
le
nous croyons
pour un certain nombre d'entre eux
utile,
degré
en
le
de donner
,
l'éveil et d'exciter les savans à faire des recherches
d'un
aussigrand intérêt pour l'humanité. 17.
Les
trois
la solution
problêmes dont nous venons d'envisager
d'une manière générale ne pourront être résolus
qu'à l'aide d'expériences sur les animaux vivaus
(1)
M. Worbe
est loin
il
;
est
de partager notre manière de voira
cet égard. Suivant lui, « les rapports fondés sur l'analyse chi-
mique des infinimcns en
justice. Si c'est
petits
obtiennent peu de considération
avec raison que
juges les repoussent en
les
ne doivent pas y attacher autant d'imporprincipe ; le médecin doit singulièrement se ga-
définitive, les experts
tance dans rantir
le
de toute illusion scientifique.
matière présumée du parcelles,
si
»
—
« Si
pour découvrir Ja
crime vous n'en recueillez
vous ne pouvez à Y œil nu
que quelques
reconnaître absolu-
la
ment et exclusivement à toute autre , si vous ne la trouvez que par des réactifs , méfiez-vous de la science et de vous-même, et tremblez de prononcer qu'il y a empoisonnement, parce que vous avez été affecté de
telle
altération à sa surface
et
odeur, que
mêlai aura subi
telle
précipité
:
ces expériences ne conduisant pas nécessairement à la vérité
,
,
et surtout à la vérité légale. » tré en Angleterre *
tel
que vous aurez obtenu
que
les
l'acide hydro-sulfurique
,
—
«
Ainsi,
il
tel
vient d'être
ognons digérés ou
piles
,
traités
Nous
par
donneront un précipité jaune dore
semblable à celui que fournil l'oxyde d'arsenic avec réactif. »
démon-
n'hésitons pas à le dire, l'opinion de
le
même
M. Worbe
CONSIDÉRATIONS
donc
utile
de disciuter
de recherches, et l'cesophagotomie,
si les
CKNltliALIÎS.
on peut
si
se dispenser
de pratiquer
de physiologistes se
rontre laquelle tant
$ xiv
.
:
puisse opérer sur ce
Essai sur l'empoison-
pag,
8"»..
DES POISONS IRIUTANS.
4$ velouté les
cadavres
:
intérieure subite
mac
5
mêmes
produit sur 1'épiderme des
effets qu'elle
ou
car les rugosités
de cette membrane
les plis
du ventricule ne permettent pas
et d'ailleurs
cette séparation
l'ouverture très-fréquente de l'esto-
,
des cadavres ne m'a jamais présenté de séparation
velouté produite par
putréfaction
la
lors
,
même que
putréfaction était très-avancée dans toutes ses parties.
observations
,
quoique
Ces
me paconsidérer ce signe comme
constatées par celles d'Hebenstreit
raissent autoriser des experts à le plus positif,
du
cette
d'ailleurs
,
on puisse concevoir que,
dans le reflux de certaines matières atrabilaires
,
ceux qui
sont attaqués depuis long-temps de la maladie noire soient
quelquefois dans le cas de présenter des Si ce cas très-rare avait lieu
de
,
on aurait
celte atrabile, soit par les vestiges
à
j
effets
qu'on trouverait dans
l'estomac, soit par les considérations prises
ment du
sujet et
de
ration
marquée est
5
du tempéra-
ses maladies antécédentes (i). »
3°. Assez souvent les
couleur
analogues.
ustifier l'existence
ils
poumons sont le siège d'une ou moins enflammés
sont plus
alté-
5
leur
rouge ou violette leur tissu , serré plus dense, 5
moins crépitant que dans
,
l'état
onde
certaine quantité de sang
ordinaire,
contient une
sérosité sanguinolente.
Ces
phénomènes peuvent tenir aux efforts répétés et infrucnous pensons cependant qu'ils tueux de vomissemens :
sont souvent le résultat d'une action spéciale de la substance vénéneuse sur les poumons. 4°. Les ventricules et les oreillettes
du cœur sont plus
ou moins distendus par du sang différemment coloré suivant l'époque à laquelle on ouvre les cadavres. Dans une ,
multitude de circonstances ce fluide se trouve coagulé une ,
ou deux heures après est
dans cet
(1)
Mahon
état
;
la
mort
,
et
presque constamment
il
au bout de quinze ou dix-huit heures. Ce
Médecine légale,
toro.
ii,pag. u8o.
GÉNÉRALITÉS.
49
faitd'anatomie pathologique, dont nous garantissons l'exactitude , est loin de confirmer l'opinion des auteurs qui ont
avancé que, dans l'empoisonnement par les substances végétales , le sang restait fluide pendant long-temps à la vé:
rité,
ont principalement voulu parler des substances
ils
narcotiques ces poisons
-,
,
mais nous verrons, en faisant l'histoire de
que leur assertion
est tout - à -fait
dénuée de
fondement.
Dans certaines circonstances, les ventricules du coeur, ou plutôt la membrane qui les revêt à l'intérieur, les colonnes charnues les oreillettes ou les pelotons graisseux contenus dans ces cavités sont plus ou moins enflammés ,
,
scarifiés
ou ulcérés
,
sublimé corrosif et l'acide arsénieux
le
:
déterminent principalement cette lésion. 5°.
Quelquefois
la
membrane
naire est injectée, enflammée etc. ,
lésion
interne de la vessie uri-
On n'observe
guère cette
que dans les cas d'empoisonnement par les cantharides.
6°.
Le cerveau
notable
:
et les
méninges n'offrent point de lésion
cependant on remarque quelquefois un engorge-
ment des vaisseaux veineux qui rampent à la surface externe de cet organe. "j°.
Quelquefois
s'étend sur
la
la
puissance corrosive de ces poisons
peau, qui se recouvre de taches noires,
gangreneuses. Morgagni parle d'une
avec de l'arsenic rieure
,
qui
après sa mort
otï'rit
du corps entièrement noire de
poumons
étaient gangrenés
,
comme
femme empoisonnée la tète
la face
posté-
aux pieds
l'estomac et le
;
les
duodénum
rongés (1).
Les caractères dont nous venons de
faire
mention man-
quent quelquefois dans l'empoisonnement par rosifs, et le cadavre
(1)
De
png. 34.
Causis
et
les
cor-
ne présente aucune altération. Lorsque Stdibus Morhar.
,
episl.
lïx, art.
ht,
DES POISONS IRRITANS.
5o nous
traiterons, dans la dernière section de cet ouvrage,
des devoirs du médecin qui a été consulté par
nous ferons connaître la conduite cas presque toujours épineux.
le magistrat,
qu'il doit tenir dans ces
Action générale des Poisons irritans sur V économie animale. Les détails dans lesquels nous entrerons en décriles symptômes produits par chacun des poisons de
vant
celte classe
mode
,
démontreront jusqu'à l'évidence combien leur
d'action est loin detre identique
:
en
effet, quel-
ques-unes de ces substances vénéneuses irritent jortement les tissus avec lesquels on les met en contact et paraissent dé,
terminer
la
mort sans avoir
dont l'absorption
est
été absorbées
extrêmement
produire une légère irritation,
et
;
facile,
il
en
est d'autres
qui se bornent à
qui ne déduisent
la vie
que
parce qu'elles ont été transportées dans le torrent delà circulation
s
enfin
un certain nombre
mort en
irritant fortement les
applique
,
éloignés fisent
,
et
d'entr'elles occasionentla
tissus sur lesquels
on
les
en agissant sur des organes plus ou moins
après avoir été absorbées. Ces considérations suf-
pour prouver
qu'il faut
chacun de ces poisons
si
l'on
examiner
le
mode
d'action
ne veut pas s'exposer
à
de
com-
mettre des erreurs graves.
Traitement général de V Empoisonnement par
les irritans.
Parmi les poisons de cette classe , il en est un certain nombre dont on doit chercher à combattre les effets par des antidotes que l'expérience a démontré être très-efficaces, en se conformant toutefois aux préceptes établis en parlant
du traitement de l'empoisonnement considéré d'une manière générale. {Voyez pag. 20 et les articles Acides et
DU PHOSPHORE.
5ï
Alcalis concentrés , Sublimé corrosif, Vert-de-gris, Tartre stibié , Sels d'argent
Si
d'étain
,
temps qui
le
,
de plomb
,
de baryte.
)
écoulé depuis l'empoisonne-
s'est
d'espérer des avantages marqués de
ment ne permet plus
ou que la substance vénéneuse avacelles dont on ne connaît pas encore le contre-poison il faudra recourir aux médicamens qui peuvent calmer, diminuer et même faire disparaître ainsi après avoir les symptômes de l'empoisonnement l'aide d'abondantes vomissement à favori-sé le boissons mu-
l'emploi des antidotes lée soit
,
du nombre de ,
,
,
:
cilagineuses tièdes
,
et
même
au moyen de l'eau froide, on
pratiquera des saignées générales
sangsues
,
etc.
On
évitera avec
ministrer des émétiques
,
du vinaigre
,
on appliquera des
beaucoup de soin d'adet toutes les autres
substances qui pourraient augmenter l'irritation des parties déjà affectées,
comme nous
titude d'expériences
faites
l'avons observé dans
sur ce sujet.
vomissemens seraient très-violens
,
on
ferait
ques goultes de laudanum de Sydenham. suite la nature des les
Dans
une muloù les
le cas
prendre quel-
On appréciera en-
phénomènes nerveux développés,
et
on
combattra par des moyens appropriés qui varient sui-
vant le genre de lésion.
CHAPITRE PREMIER. DES POISONS IRR1TANS MINÉRAUX.
ARTICLE PREMIER.
Du
Phosphore.
21. Plusieurs médecins le
recommandables ont administré
phosphore dans certaines maladies aiguës
et
chroniques
5
5a
DES POISONS IRRITANS.
quelques-uns d'entre eux lui ont
même
accordé des pro-
priétés qui semblaient devoir le rendre très-utile; d'autres,
témoins des effets nuisibles qu'il avait produits dans quelques affections nerveuses, n'ont point caché combien il pouvait être dangereux
,
même
lors
qu'on prenait
les
plus
grandes précautions dans son administration. Jaloux de voir la matière médicale établie sur des bases certaines
hommes quelles
ces
,
estimables ont publié des observations dans les-
ont vu
ils
peu de temps
phosphore déterminer
le
et dans
avons cru qu'il
douleurs
les
serait utile
la
mort en
plus atroces.
les
très-
Nous
de fixer l'attention des savans
sur une substance dont les propriétés peuvent souvent devenir funestes à l'économie animale.
Propriétés physiques et chimiques du Phosphore.
Le phosphore est un corps
22.
légèrement brillant, flexible
et
solide, demi-transparent,
mou; on
le
coupe
facile-
ment avec un couteau et il présente une cassure vitreuse il a une odeur d'ail trèset quelquefois un peu lamelleuse ,
;
sensible, et analogue à celle que répand l'acide arsénieux
mis sur les charbons ardens pur
;
il
est
;
il
paraît insipide lorsqu'il est
ordinairement transparent
santeur spécifique est de 1,770. Si on fiole
contenant de l'eau
qu'au 43 fusion
on
,
e
et
met au fond d'une la
température jus-
degré du thermomètre centigrade
et il est
transparent
le laisse refroidir très-
rence,
qu'on élève
incolore; sa pe-
et
le
et reste sans
fer dans de l'eau,
couleur
on
comme une
lentement
le fait
;
si,
,
il
,
il
entre eu
huile blanche
;
si
conserve sa transpa-
au lieu de
chauf-
le faire
fondre au contact de
l'air
,
il
absorbe l'oxygène, s'enflamme, dégage beaucoup de calorique et de lumière,
et
donne
naissance, à de l'acide
phorique solide, qui paraît sous
la
phos-
forme de vapeurs blan-
ches, épaisses, et à de l'oxyde rouge de phosphore
;
mis en
OU PHOSPHORE. contact avec
l'air à la
53
température ordinaire,
le
phosphore
s'entoure bientôt d'une vapeur ou fumée blanche, remar-
quable par rité
il
;
lumière verdàtre qu'elle offre dans l'obscu-
la
jaunit
,
passe ensuite au rouge, et
en
lui
commerce
par dispa-
en acide phosphatique. L'acide
raître en se transformant
nitrique du
finit
transforme en acide phosphorique
le
cédant une portion de l'oxygène qu'il contient. Les
huiles le dissolvent
pourvu qu'on élève un
tant soit
peu
la
température. La dissolution faite avec l'huile d'olives se trouble considérablement par
le
refroidissement, et acquiert
une couleur jaunâtre. L'alcool ment le dissoudre.
et l'éther
peuvent égale-
23. L'eau sucrée, l'infusion chargée de thé, l'infusion
alcoolique de noix de galle, l'albumine lait, la bile, etc.
ne dissolvent point
,
,
le
la
gélatine, le
phosphore à la
température ordinaire.
diction
il\.
dans
du Phosphore sur V économie animale.
Le phosphore, dissous dans l'huile d'olives et injecté produit la mort dans un espace de temps
les veines
très-court
:
,
introduit dans l'estomac
,
détermine des ac-
il
cidens extrêmement variables suivant la dose et division dans lequel
sionent toujours cette substance
Expérience
la
a été administré,
il
mort. Quel est
vénéneuse i
re
injecte de l'huile
.
le
l'état
de
mais qui occa-
mode
d'action
de
?
M. Magendie
a fait voir
phosphorée dans
la
que lorsqu'on
plèvre d'un chien,
au bout de quelques minutes l'animal exhale
à
chaque ex-
pirationune vapeur blanche assez abondante, dans laquelle
y a une très-grande quantité phénomène est beaucoup plus
il
celte préparation
dans
la
core terminé l'injection
,
d'acide phosphatique.
Le
sensible lorsqu'on injecte
on n'a point enque déjà l'animal rend par les na-
veine jugulaire
:
DES POISONS IBRITANS.
54
rines des flots d'acide phosphatique
,
et
il
ne tarde pas à
expirer (i).
Expérience phorée dans
la
11
e
Nous injectâmes un
.
gros d'huile phos-
veine jugulaire d'un chien très-fort
:
sur-
le-champ l'animal exhala par la bouche et les narines des vapeurs abondantes d'acide phosphatique 5 sa respiration devint haletante et excessivement difficile, et
dans cet
état
au bout de vingt minutes
,
il
mourut
après avoir rejeté
une très-grande quantité de sérosité sanguinolente. La mort ne fut précédée d'aucun symptôme nerveux remarquable. On l'ouvrit immédiatement après le sang contenu dans le ventricule gauche du coeur était fluide et noir comme :
celui qui remplissait le ventricule droit. Les fraient plusieurs plaques livides
dans
,
crépitant qu'il ne
l'est
leur étendue
étaient roses. L'estomac
cune
,
ils
l'état
poumons
d'un tissu serré naturel
:
dans
et
of-
moins
le reste
de
ne présentait au-
altération.
Expérience
phage d'un
111
e .
On
petit chien
a détaché et percé d'un trou l'oeso;
on a introduit dans son estomac
quatorze petits cylindres de phosphore dont
verture afin
le
poids
était
on a lié l'oesophage au-dessous de l'oud'empêcher le vomissement: l'animal n'avait
de i4o grains,
et
point mangé depuis trente heures. envie de vomir;
il
n'a poussé
Il n'a
aucun
éprouvé aucune
cri plaintif,
et
il
est
tombé dans un état d'abattement assez considérable il est mort vingt-une heures après l'opération. La membrane muqueuse de l'estomac était fortement enflammée et recouverte d'une matière filante et floconneuse, que l'on pouvait détacher avec la plus grande facilité; la tunique mus:
(1) Expériences pour servir à l'histoire delà transpiration pulmonaire; Mémoire lu à l'Institut de France, en 1 8 1 1
pi 19.
,
DU PHOSPHORE.
55
culeuse était d'urTrouge vif dans une partie de son étendue.
L'estomac contenait une petite quantité d'un fluide verdâtre
épais;
,
dénum,
le
la
membrane muqueuse
jéjunum
d'un rouge pourpre
comme
,
et
On
de l'encre.
qui tapisse le duo-
première moitié de
et la
l'iléon était
enduite d'un fluide très-épais, noir
ne voyait point de phosphore dans
parties du canal digestif dont nous venons de parler. La dernière moitié de l'iléon offrait dix nodosités placées à une distance variable les unes des autres ; ces nodosités les
étaient formées par dix cylindres de
(dont le poids d'humidité,
et
qu'on ouvrait
l'intesiin
qui
muqueuse correspondant était
,
les contenait.
à l'endroit
beaucoup moins rouge que
franchie.
lon
On
phosphore rougeàtre
de g4 grains), qui étaient recouverts répandaientune fumée assez abondante lorsétait
remarquait
,
vers
la
où
ils
La membrane étaient placés
celle qu'ils avaient déjà
dernière portion du co-
nodosités formées par trois petits cy-
trois autres
lindres de phosphore
du poids de 26 grains
,
et la
mem-
brane muqueuse de cet intestin
était encore moins rouge que celle qui tapisse la fin de l'iléon. Dans l'intérieur du rectum on voyait le quatorzième cylindre de phosphore en-
veloppé dans une petite quantité de matières fécales
et
ne pesant que 7 grains la tunique interne de cet intestin était dans l'état naturel. On voit donc qu'après la -,
mort de l'animal on ne retrouva que 127 grains de phosphore.
On fit avaler à un chien de moyenne un gros de phosphore coupé en huit petits morceaux l'animal avait très-bien mangé deux heures auparavant. Au bout de quatre heures il n'avait rien éprouvé de remarquable il n'avait point eu la moindre envie de vomir. Le lendemain il refusa des alimens ; il était un peu abattu. Il Expérience
taille
iv
e
.
:
;
,
mourut le troisième jour sans avoir été agité de mouvemens convulsifs. La membrane muqueuse de l'estomac
56
DES POISONS IKR1TAMS.
d'un rouge pourpre dans toute son étendue
était
duodénum
tapisse le
rouge ;
il
et le
jéjunum
n'y avait point d'altération
tres intestins.
On
remarquait dans
était
celle qui
5
également
marquée dans le
colon
volume moindre que
au-
rectum
et le
de phosphore colorés en rouge
les petits cylindres
très-
les
et
d'un
celui qu'ils avaient avant leur inges-
tion.
Expérience
v
A
e .
onze heures
et
demie
,
on a introduit
dans lv^stomac d'un chien fort, quoique de petite
taille,
24 grains de phosphore dissous dans 3 gros d'huile d'olives.
par
Au
les
bout d'une minute
narines une vapeur abondante ayant l'odeur de
cide phosphalique; tifs; il
s'est
bouche
a exhalé par la
il
il
a
poussé des
cris
et
l'a-
excessivement plain-
semblait être en proie aux plus vives douleurs*,
couché sur
le côlé
où
,
il
est resté
il
comme immobile
,
sans donner le moindre signe de convulsion. Trois quarts
d'heure après l'introduction de
la
substance vénéneuse,
vomi des matières jaunâtres, fumantes , ayant une odeur alliacée; il a continué à se plaindre, et il est mort
il
a
à quatre heures. Six minutes avant d'expirer
battu avec force
vemens convulsifs, L'estomac
était
et il faisait
vide
et
-,
dé-
mou-
des contorsions horribles.
percé de trois trous dans
correspondante au cardia
comme une
s'est
il
tous ses muscles étaient agités de
-,
deux de ces trous
la
moitié
étaient larges
pièce de vingt sous-, l'autre, plus grand et cir-
culaire, avait près de
1 1
lignes de diamètre.
muqueuse des portions de été trouées était réduite en
La membrane
l'estomac qui n'avaient point
une
bouillie-filante
5
la
tunique
musculeuseofïraitdelarges ulcérations. Les poumons étaient
rouges, gorgés de sang, nullemens crépitans.
Expérience vi e On a fait avaler à un jeune chien caniche un demi- grain de phosphore fondu dans une once .
d'eau à la température de 48°. tion
il
s'est
exhalé de
la
Au moment
de
dégluti-
la
gueule une forte odeur
d'ail. L'a-
DU PHOSPHORE. nimal a mangé
S"]
bu pendant deux jours,
et
et
troisième jour au milieu des convulsions.
mort
est
il
On
le
voyait au
cardia et au pylore quelques taches noires. L'encéphale
organes étaient sains.
et les autres
Expérience vn e On a fait prendre a un chien âgé de trois ans un grain et demi de phosphore fondu dans de l'eau à 48°. Sur-le-champ l'animal a exhalé une odeur fortement .
alliacée. Il était abattu, inquiet et triste
-,
mais
refusé la nourriture pendant quatre jours.
cinquième dans
il
y
n'a point
mort
avait plusieurs
:
ecchymoses dans
le tissu cellulaire grais-
seux qui avoisinela base des ventricules du coeur, face des oreillettes et de et aorte
le
mouvemens spasmodiques. On ses membres étaient très-roides ;
d'à (freux
ouvert sur-le-champ
l'a
il
Il est
contenue dans
la
la
sur-
portion des artères pulmonaire
le péricarde.
En
ouvrant l'estomac,
on sent une odeur d'ail les intestins exhalent une odeur analogue, mais moins pénétrante; la tunique muqueuse ;
du et
canal digestif, surtout celle de l'estomac, est contractée
comme
ph'ssée
;
elle se sépare facilement
quoiqu'épais-
un enduit muqueux fort adhérent. Les intestins grêles contiennent une grande quantité d'une matière noirâtre. La vessie, très-rouge à l'intérieur, contient environ, sie par
Le cerveau
quatre onces d'urine.
sont remplies d'un sang noir la
pie-mère
(1)
traites
est
ecchymosée
Ces deux expériences d'un
en i825 ; par
Mémoire le
les
;
ses veines
méninges sont injectées;
(1).
et l'observation
lu à la
docteur
;
est rénitent
suivante sont ex-
Société médicale d'Emulation
Worbe.
58
DES POISONS 1RRITANS.
OBSERVATION.
Ed. P.
,
âgé de vingt-huit ans, avale,
le
27 avril 1824,
un demi-grain de phosphore fondu dans de l'eau trèschaude. N'éprouvant aucun effet il en prend trois jours après, dans le même véhicule et en une seule dose, un grain ,
demi ou deux grains il déjeune immédiatement après, ne ressent rien d'extraordinaire mais vers les cinq heures du soir, étant à table, il éprouve des douleurs atroces dans l'abdomen aussitôt après avoir pris quelques et
:
et
;
alimens
5
il
vomissemens pénibles et continuels et des Le lendemain, le ventre ,
a des
déjections alvines abondantes.
au lieu d'être relâché,
était
dans un état de constriction
extrême; l'emploi d'injections éraollientes n'avait procuré
aucun soulagement ni produit d'excrétion. ( Quelques bouillons, eau sucrée ou rougie.) Le 2 mai, Ed. n'avait cessé de vaquer à ses affaires il parcourut ce jour-là, à pied, ;
Le docteur Worbe vit le malade heures du matin. L'abdomen était très-
l'espace de quatre lieues.
m
ai à sept 4 tendu, la région épigastrique excessivement douloureuse;
le
il
n'y avait aucune trace de priapisme.
le plus
grand abattement-,
le dos;
il
;
ils
Le malade était dans
ne pouvait se coucher que sur
n'articulait qu'avec peine et lenteur le récit
souffrances rité
il
;
de
les traits
une
avaient
la face
sorte de fixité qui donnait à la phy-
sionomie un air singulier de tristesse , de langueur d'égarement;
mal
;
la
langue
les lèvres et la
conjonctive
de ses
conservaient leur régula-
et la
peau
était assez
boucheétaient dans
offraient
une nuance
fortement colorée en jaune
et
comme
l'état
nor-
livide ;
les
;
la
yeux
mornes s'ouvraient difficilement et ne pouvaient supporter long-temps le contact de la lumière les pupilles peu sen,
;
sibles à l'action
de cet agent
,
,
n'étaient ni dilatées ni con-
tractées; la respiration et la circulation paraissaient dans l'état
naturel
:
toutefois le pouls était
un peu dur; l'urine
DU PHOSPHORE. n'offrait rien
5g
de remarquable: depuis
premier jour,
le
n'y avait plus de déjections alvines. (Sangsues
gastre
,
il
à Vépi-
bain général, fomentations cataplasmes et lave,
mens émolliens
,
eau de gomme.
appliquées qu'à midi.
A dix
naissait plus personne;
il
Les sangsues ne furent
)
heures du soir, Ed. ne recon-
convulsivement
s'agitait
ar-
il
;
rachait avec violence tout ce qu'on plaçait sur l'abdomen; il
portait
automatiquement
mains vers
les
la
région épigas-
trique; le ventre était contracté, et l'on excitait des cris plaintifs et des
mouvemens désordonnés
bouche
chait; la
lorsqu'on le tou-
fortement serrée; les paupières ne
était
s'ouvraient qu'avec peine; le malade poussait, par intervalle
Ed.
,
Le
des sanglots effrayans.
était
dans
la
5, à 7 heures
même situation. On
du matin,
appliqua , d'après
l'a-
du docteur Bézian i5 sangsues à chaque coude-pied, qui procurèrent une grande perte de sang. Le ventre était météorisé. Le docteur Flourens proposa d'appliquer encore vis
,
quelques sangsues autour de
pendant
l'état
ce qui fut exécuté
la tête,
du malade empirait
à
chaque
A
instant.
:
cel'é-
coulement involontaire de l'urine se joignaient d'abondantes évacuations alvines qui étaient immédiatement suivies d'une extrême flaccidité des parois de l'abdomen la respiration était lente et
étaient réguliers et profonds.
A
dix heures
n'était plus sensible à l'artère radiale
face
du corps, d'une couleur jaune
;
battemens du coeur
facile; les
:
du
soir, le
pouls
alors toute la sur-
assez intense, était cou-
verte d'une sueur glaciale qui était plus abondante au front; déjà les extrémités étaient froides
prochaine
,
et
en
effet
;
tout annonçait
Ed. succomba
le
6 mai
à
une mort 3 heures
du matin.
Le
sujet était
blond, de
pouces , bien musclé vait
et
la
taille
point altéré sa physionomie
point
la rigidité
de cinq pieds deux
d'un bel embonpoint. La mort n'a-
ordinaire;
la
;
les
peau
membres
était
jaune;
n'offraient les
veines
60
DES POISONS IRU1TANS.
sous-cutanées du ventre et de
partie supérieure de la cuisse
la
étaient saillantes et ramifiées; le
y
avait dans la poitrine
rosité noirâtre
;
les
une
scrotum
était bleuâtre. Il
assez grande quantité de sé-
poumons
étaient gorgés de sang
•,
le
mou , affaissé sur lui-même ne contenait que trèspeu de sang. La membrane muqueuse de l'estomac était la seule enflammée*, les autres tuniques, ainsi que le duodénum étaient pâles et flasques le tissu cellulaire sous-muqueux de ces viscères était distendu par des gaz; on voyait aux orifices cardiaque et pylorique des taches noires ou coeur,
,
;
,
plutôt ardoisées, qui étaient de véritables ecchymoses intestins étaient ballonnés et renfermaient à peine
de
fluide.
La
vessie, dans l'état naturel
,
;
les
un peu
contenait à-peu-
près quatre onces d'urine. Il fut impossible d'ouvrir le crâne.
Symptômes
et
Lésions de tissu produits par le Phosphore.
a5. Les symptômes et les lésions de tissu auxquels le phosphore donne naissance varient suivant l'état de divi-
sion dans lequel est solide
,
en
il
se trouve lorsqu'il est ingéré.
petits cylindres, et
que l'estomac
i°. S'il
rempli
soit
d'alimens, les symptômes ne se déclareront que quelques
heures après qu'il aura été avalé et ,
ils
seront en tout sem-
blables à ceux qui caractérisent l'inflammation de l'esto-
mac
et
des intestins. 2°. Si le phosphore a été auparavant
dissous dans l'huile ou dans l'éther
dans lequel se trouve l'estomac plus cruelles
,
les
,
vomissemens
,
quel que soit
l'état
bientôt les souffrances les les
plus opiniâtres et les
symptômes nerveux les plus alarmans, se manifesteront et annonceront une mort prochaine. Il est évident que les lésions de tissu seront beaucoup plus graves dans ce dere e et v nier cas que dans le premier. ( Voy. expér. p. 54') a5 bis. Il résulte des faits qui précèdent i°. Que le phos-i
m
,
,
DU PHOSPHORE. phore dissous dans l'huile
et injecté
Cil
dans
les veines, traverse
poumons, absorbe l'oxygène de l'air et passe à état d'acide phosphatique: probablement il se forme aussi de l'acide phosphorique. Le passage de ces acides à travers les les
1
vaisseaux délicats des
poumons détermine une inflamma-
tion presqu'instantanée de leur tissu, inflammation qui,
en s'opposant
à
donne bientôt
ce que les
poumons continuent leur action
lieu à l'asphyxie et à la mort. 2°. Qu'étant
introduit dans l'estomac
même
,
à la
dose d'un ou de deux
mort en déterminant une inflammation plus ou moins vive des diverses parties du canal di-
grains,
il
produit
la
gestif, qui, si elle est intense,
occasione sympathique-
ment une lésion du système nerveux. 3°. Qu'il ne développe ces accidens que parce qu'il se combine avec l'oxygène de l'air contenu dans le canal alimentaire, et qu'il donne naissance à de l'acide phosphatique, et probablement à de l'acide
phosphorique, de sorie que de ces acides 4°-
la
corrosion dépend de l'action
Que constamment
phosphore en cylindres,
il
se
lorsqu'on introduit le
,
forme de
l'acide
phospha-
tique qui corrode les portions des membranes avec lesquelles il
est
en contact
:
or,
comme
le
phosphore marche progres-
sivement de l'estomac au rectum, on conçoit que l'inflam-
mation doit être plus
formé
la
forte
dans
les
endroits où
il
s'est
plus grande quantité possible d'acide phospha-
tique, ceux chis (exp.
,
m
par exemple e j.
5°.
Que
,
la
que
le
phosphore
combustion
a
déjà fran-
est d'autant
plus
que l'estomac contient une plus grande quantité d'alimens , le phosphore se trouvant alors enveloppé et par lente
conséquent plus
à l'abri
même
du contact de
l'air
(exp. iv e ) (i).
assez souvent que le
phosphore n'a point de l'estomac plusieurs heures après son ingestion. Nous avons donné à un animal une très-grande quan(i) Il arrive
encore
tité
agi sur les tissus
d'alimçns; immédiatement après nous
lui
avons
fait
prendre
62
DES POISONS IRMTANS.
6°. Enfin
que la mort ne tarde pas à survenir lorsque le phosphore avalé a été préalablement fondu dans l'eau chaude
ou
divisé dans de l'huile
des plus rapides
et
,
vemens convulsifs le produit
de
M. Giulio travail
les
professeur de médecine à Turin
,
le
Que
le
bustion
,
dans
i°.
:
phosphore, a
dans un
,
tiré les
conclu-
phosphore introduit dans
l'es-
animaux y subit une comphénomènes propres à cette
les intestins des
y développe
et
est
mou-
plus horribles. Il est probable que
physiologique sur
et
combustion
la
combustion est de l'acide phosphorique.
cette
sions suivantes
tomac
dans ces cas
:
l'animal succombe au milieu des
combustion. 2
.
Que
les
l'irritation brûlante
causée par
le
ca-
lorique dégagé pendant cette combustion, ainsi que l'impression caustique des vapeurs phosphoreuses
une phlogose dans l'œsophage
et
dans
,
produit
intestins
les
pro-
portionnelle à la quantité de phosphore avalé, dissous, brûlé. 3°.
Que
l'inflammation de ces parties
pour expliquer pour
la
mort de l'animal
,
et
bles qui
,
dans ces expériences
nifestées dans les
n'est pas nécessaire
:
de
là les
,
se sont
animaux soumis
tremblemens du
convulsions effroya-
constamment ma-
à l'action
pris intérieurement à dose suffisante (1). 4°-
deuxgros dephosphore de huit heures,
les
,
et
suffit
des intestins peut suffire pour expliquer les
meurtriers du phosphore
corps, l'anéantissement de» forces, les
vert
qui
produire. L'impression cuisante faite sur les nerfs
de l'estomac effets
la
,
on
alimens
a :
il
coiipe's
du phosphore Q ue l a mort
en vingt petits cylindres
n'éprouvait aucune incommodité.
vu que
le tissu
le
phosphore
de l'estomac
se trouvait
n'offrait
pas
la
:
On
au bout l'a
ou-
enveloppé dans plus petite trace
d'altération. (1)
Nous avons
fait
manifestent que dans
degré de division.
voir le cas
que ces symptômes nerveux ne se où
le
phosphore
a subi
un grand
DU PHOSPHORE.
63
des grenouilles causée par la simple vapeur phosphoreuse, et
par
contact des parties intérieures de la bouche
le seul
phosphore que la prompte destruction de l'irritade leurs muscles présentent une preuve irrécusable que le phosphore, dans un certain état, jouit d'une force délétère, et détruit la vitalité en détruisant la force ner-
avec
le
;
bilité
Que
veuse. 5°.
l'eau, qui
ne dissout point
phosphore
le
,
produit des accidens légers, graves ou mortels, en raison
de sa quantité
et
de
la
quantité des parcelles de phosphore
qu'elle tient en suspension (i).
aux
Application de tout ce qui a été dit
d'empoisonnement par
Il
2.6.
divers cas
Phosphore.
le
impossible de confondre le phosphore pur
est
avec aucun autre corps de
la
nature
:
en
effet
,
son odeur
alliacée, ses autres propriétés physiques, la propriété qu'il a
de fumer à
l'air, sa
grande fusibilité
et sa
combustibilité
sont autant de caractères qui ne permettent point de
mettre à cet égard S'il était
la
moindre méprise (pag. 5a).
dissous dans l'alcool ou dans l'éther, ces li-
quides offriraient une
odeur alliacée
éihérée lorsqu'on les enflammerait; près la
,
com-
comme s'ils
étaient purs, et
combustion de
l'acide
il
ils
et
ou
alcoolique
brûleraient à-peu-
se formerait vers la fin
phosphorique qui pourrait
se
de
dé-
gager en partie sous forme de vapeurs blanches, mais qui se trouverait toujours
sule
où
l'on aurait fait l'expérience
l'eau de tournesol:
phosphore
(i)
en assez grande quantité dans
il
la
cap-
pour rougir fortement
pourrait arriver aussi, lorsque le
serait très-abondant et qu'il n'aurait pas été en-
Ces expériences ont été Alibeht,
des grenouilles.
(
nque,
tom.
3"édit..,
i,
faites
sur de jeunes coqs et sur
Nouveaux Elémens de Tnérapeu-
png.
1
74-)
D£ S POISONS IIHUÏÀNS.
64
fièrement converti en acide, qu'il y eût un résidu d'oxyde de phosphore rougeàtre. L'eau versée dans l'alcool ou dans l'éther
phosphores en précipite sur-le-champ une poudre
blanche. Si on met une petite quantité de ces liquides dans
un
verre rempli d'eau froide, et placé dans à la surface
on aperçoit
un lieu obscur, du mélange des ondes lumineuses
Lorsqu'on expose ces liquides
et brillantes.
à l'air
,
ils
ré-
pandent des vapeurs blanches, lumineuses dans l'obscurité; l'alcool, et surtout l'éther ne tardent pas à se vaporiser en entier, et il reste du phosphore pulvérulent. Le ,
nitrate d'argent est précipité en noir
Uhuile phosphorée conserve physiques de l'huile; mais
la
parées dissolutions.
plupart des propriétés
elle rougit
faiblement l'eau de
tournesol avec laquelle on l'agite, et précipite le nitrate d'argent en noir. 27, S'il
fallait
examinerait
rechercher le poison après
le canal
si
intestinal
morceaux de phosphore solide rait
et
la
mort
,
on
ne renferme point des
rougeàtre, que l'on pour-
reconnaître par les procédés que nous venons d'indi-
Dans
quer.
moindre
le cas
trace,
où
il
serait
on devrait
impossible d'en découvrir
solides qui tapissent l'estomac et les intestins
surer
si
elles
la
recueillir les matières fluides et ,
afin
de
s'as-
ne contiennent point des acides phosphatique
ou phosphorique produits par
la
combustion développée
dans l'estomac.
Traitement de V Empoisonnement par 28.
Lorsque
dication
la
le
phosphore a
le
été pris à l'état solide, l'in-
plus pressante est d'administrer 1 ou 3 grains
d'émélique (tartrate de potasse aniimonié) le
médecin parviendra facilement
avant qu'il n'ait n'ait
Phosphore.
eu
le
temps
d'agir,
:
parce moyen
à faire rejeter le
poison
ou du moins avant
produit aucune action marquée.
S'il a été
qu'il
ingéré dans
nu Phosphore.
un grand
de division,
état
il
65
n'est point
douteux
qu'il
ne
de faire prendre sur-le-champ au maboissons d'eau contenant de la magnésie lade d'abondantes soit très-avantageux
en suspension
car i°. ces boissons rempliront l'estomac
;
l'air atmosphérique et le phos, en chasseront phore ne pourra plus brûler avec la même rapidité 5 2°. elles favoriseront le vomissement en distendant considérable-
de liquide
ment
,
l'estomac, sans ajouter à l'irritation
vénéneuse aurait déjà pu produire; 3°.
que
acides phosphatiqueou phosphorique formés
cheront quels Si
,
par conséquent
substance
de corroder
et les
,
empê-
les tissus avec; les-
sont en contact.
ils
malgré tous
,
,
la
elles satureront les
les
secours que nous venons de conseil-
ler, l'inflammation des premières voies se manifestait,
que
le
rnans les
,
malade il
ou symptômes nerveux alarrecourir sans délai aux anti-phlogistiques
fût en proie à des
faudrait
plus puissans.
ARTICLE DEUXIÈME.
De
VIode.
29. L'iode est solide à la température ordinaire;
présente sous la forme de
petites
lames d'une
il
se
couleur
bleuâtre, d'un éclat métallique, d'une faible ténacité,
ayant l'aspect de
la
plombagine
(
carbure de fer),
nissant sur-le-champ le papier blanc sur lequel
son odeur
d'iode,
fer
il
très-belles.
le
et
jau-
place
;
analogue à celle du chlorure de soufre, sa
est
pesanteur spécifique
plaque de
on
,
et
est
de 4î94^* Si
^'
on
^ Hl1
chauffer
une
qu'on verse dessus une certaine quantité
se vaporise
en répandant des vapeurs violettes
Lorsqu'on recueille ces vapeurs dans une cloche
de verre, on remarque qu'elles se condensent pour former de nouveau
les
lames cristallines dont nous avons parlé.
L'iode communique à l'eau une légère teinte jaune d ambre, 1.
5
66
DES POISONS IRIUTANS.
ne
et fer
se dissout qu'en très-petite quantité. Si l'on fait chauf-
dans une
de l'eau mêlée avec ce corps
fiole
en répandant une fumée d'un beau violet. luble dans l'alcool
d'une odeur
la dissolution
:
à la fois
alcoolique
et
sée par l'eau qui en sépare l'iode
,
Expérience
iodurée, à
i
A
re .
trois
on
,
décompo-
moins qu'elle ne
soit
aqueuse d'amidon
un chien de immédiatement bouche pleine d'écume jaunâtre, ,
la
il
il
a
a fait avaler à
grains d'iode
/\8
mouvemens de
heures,
cinq heures,
midi
gros
taille 2
des
est
VIode sur V économie animale.
après, l'animal a eu et a fait
et
plus so-
violet.
section de
moyenne
,
d'un brun rougeâtre
,
très-étendue; elle précipite la dissolution
en bleu ou en
Il est
ne
il
,
tarde pas à se vaporiser en passant à travers le liquide
déglutition souvent répétés; à
n'avait encore eu
eu une
matières solides teintes
:
aucune évacuation
;
à
peu abondante, composée de en jaune, et d'une matière pâteuse selle
bleuâtre, dans laquelle on pouvait distinguer une portion
de
la
substance vénéneuse ingérée
deur de l'iode; desséchée elle a exhalé
une
:
cette matière avait l'o-
exposée à l'action du calorique,
et
belle vapeur violette, et a fourni à la su-
blimation un demi-gros de lames cristallines bleuâtres for-
mées par
une
29).
l'iode (§
très-petite quantité
A
six
vomi
heures, l'animal a
de matières molles
,
d'une cou-
leur jaune assez foncée; ces vomissemens se sont renouvelés dix minutes et il
après
ne poussait aucun
;
il
avait
cri plaintif.
a refusé les alimens et les
sur le ventre, et
mens
il
continué
à ,
Le lendemain
boissons
Le
être abattu; les battemens et il n'a
un peu
;
il
respirait sans difficulté;
étaient parfaitement libres.
fréquens
l'air
(2
abattu e
était
couché
ses
mouve-
troisième jour,
du
,
jour),
il
a
coeur étaient très-
pas voulu prendre de nourriture.
A six
DE h IODE. heures du soir
,
il
a
67
eu une nouvelle
selle
dans laquelle
a
il
de découvrir la moindre trace d'iode. Le quatrième jour, il a refusé de prendre du lait 5 il avait le
été impossible
hoquet de temps en temps et n'offrait d'autre symptôme remarquable que l'abattement. Dans la nuit du septième ,
jour,
il
après
,
a eu
une nouvelle
sans avoir présenté
convulsions
,
ni
il a expiré deux heures aucun signe de paralysie, ni de
selle, et
de vertige. L'estomac
vide et con-
était
tracté ; sa face interne était couverte d'un enduit muqueux,
épais, extrêmement tenace et de couleur jaune;
brane muqueuse présentait petits ulcères
,
la
vers le cardia, sept
mem-
ou huit
étendus en lignes qui formaient entre elles
des angles; ces ulcères, bordés d'une auréole jaune, dépendaient de l'action que l'iode avait exercée sur les bords bres des plis de la
membrane muqueuse
:
parties ulcérées à travers le jour, les endroits fraient
une transparence bien manifeste.
li-
en regardant ces
On
dénudés
of-
remarquait
vers le grand cul de-sac de l'estomac, quelques taches d'un
jaune clair, ces taches
pel
,
et d'autres
frottées
d'un jaune clair tirant sur
légèrement avec
s'enlevaient facilement;
,
en
il
le
le
brun
manche d'un
était
de
même
:
scal-
de
la
membrane muqueuse avec laquelle elles faisaient corps. Près du pylore, on voyait un très-grand nombre de plis dont
les
A
bords libres étaient fortement teints en jaune,
que leurs parties
tandis
latérales étaient
peine étendait-on ces plis, que
se déchirait
ment était
:
ce qui prouve qu'il
d'ulcération.
La portion
dans
l'état
naturel.
membrane muqueuse y avait un commence-
la
la
plus voisine du pylore
d'un vert foncé, sale. Lorsqu'on enlevait l'enduit co-
loré qui recouvrait les tuniques dans cet endroit,
on voyait enflammée dans toute son épaisseur. La tunique musculeuse correspondant à cette que
la
membrane muqueuse
était
partie était également phlogosée testins grêles était
•,
l'intérieur
de tous
enduit d'une mucosité jaune
,
les in-
mêlée de
DES POISONS IRTUTANS.
f)S
sang,
et
mêmes
,
étaient crépîtans.
raissaient être dans 11
petit carlin
nimal a
Le
foie
resserrés sur eux-
la rate et la vessie
,
pa-
l'état naturel.
A une heure on a fait prendre à jeun à un gros 12 grains d'iode sur-le-champ l'ades mouvemens de déglutition et il a vomi,
Expérience
un
poumons,
très-abondante. Les
fait
e
.
,
:
,
,
au bout de huit minutes, des matières molles teintes en jaune, dans lesquelles on a retrouvé une partie de l'iode ,
qu'il avait pris fois
dans
les
vomîssemensse sont renouvelés quatre
ces
:
dix-huit premières minutes qui ont suivi l'in-
troduction de la substance vénéneuse dans l'estomac.
heures
il
paraissait souffrir;
à faire des
il
avait le hoquet-,
il
A deux
continuait
mouvemens de déglutition et il était couché Le lendemain matin il a mangé avec, assez ,
sur le ventre. d'appétit.
Au
rétabli, et
il
,
bout de six jours,
paraissait parfaitement
il
dévorait les alimens qu'on lui donnait.
Il s'est
échappé dix jours après l'empoisonnement.
m
Expérience taille
On
e .
un gros d'iode
donné
a
des matières blanches
écumeuses
,
plusieurs endroits;
il
a fait des
Dix minutes après
,
il
albumineuses
mens heure
,
un chien de moyenne il a vomi
à
au bout de vingt minutes,
:
filantes
en jaune dans
teintes
mouvemens de
déglutition.
vomi de nouveau des matières
a ,
,
couleur de safran
:
ces vomisse-
deux fois dans l'espace d'une demil'animal était un peu abattu et refusait les alimens.
se sont renouvelés :
Le lendemain
,
a très-bien
il
mangé
,
et il paraissait
parfai-
tement rétabli au bout de quatre jours.
Expérience taille
un
iv
e .
On
a fait avaler à
gros 18 grains d'iode
nimal n'avait point vomi; la
un chien de moyenne
deux heures après
était agité et
veur
était
a
désagréable;
le ventre.
vomi une
il
avait le
hoquet
l'a-
,
remuait souvent
langue pour se débarrasser d'une substance dont
ché sur il
il
:
la
sa-
et se tenait cou-
Trois heures après l'ingestion du poison,
petite quantité
de matières brunâtres
,
en
DE L'iODE.
6g
consistance de pâle, dans lesquelles on n'a point retrouvé
Le lendemain il a refusé les alimens, et il est tombé dans l'abattement. Cet état ayant continué pendant cinq jours l'animal a expiré sans avoir donné le moindre d'iode.
,
,
signe de paralysie ni de convulsion.
tomac
offrait la teinte
jaune
tuniques musculeuse un peu enflammées par plaques il a
avons parlé dans l'expérience et
muqueuse
étaient
été impossible
aucune partie du canal phage d'un
On
.
i
les
;
5
de découvrir
Expérience v c
re
L'intérieur de l'es-
ulcérations dont nous
et les
la
plus petite trace d'iode dans
digestif.
a détaché et percé d'un trou l'oeso-
on
petit chien;
a introduit dans son estomac
un gros 4^
grains d'iode enveloppés dans
de papier
et
ture, afin
ques
,
on a
lié
d'empêcher
efforts
un
petit cornet
l'œsophage au-dessous de l'ouver-
vomissement. L'animal a
le
fait
quel-
pour vomir au bout de deux heures. Le len-
demain il était abattu sa respiration s'exerçait librement, et il n'était point paralysé. Il est mort le sixième jour au matin, dans un très -grand état d'abattement. ,
;
L'intérieur de l'estomac n'avait point l'aspect enflammé.
La membrane muqueuse où
offrait plusieurs
elle
membrane musculeuse
rongée près du cardia
était
ulcérations assez étendues
était
;
,
la
également ulcérée dans quel-
ques-uns des points correspondans aux parties détruites.
Ces ulcérations fait
la
le
sujet
même
lore,
,
plus prononcées que chez l'animal qui
de l'expérience
i
re ,
affectaient,
du
reste,
disposition longitudinale; on voyait, vers le py-
un enduit jaune muqueux
testinal n'offrait rien
assez épais.
Le
canal in-
de remarquable. Les poumons étaient
sains.
Expérience vi e et
.
A
sept heures
du matin, on
a détaché
percé d'un trou l'œsophage d'un petit chien; on a in-
troduit par l'ouverture 3 gros d'iode enveloppés dans deux petits cornets
de papier
;
on a
lié cet
organe afin d'empê-
DES POISONS IRRITANS.
^O
Au
cher le vomissement. fait
de
violens efforts
hoquet, soir,
pour vomir.
A
il
:
l'animal a
,
dix heures
il
,
avait le
un peu. A onze heures du
paraissait souffrir
il
poussait des cris plaintifs aigus
il
abattu
et
bout de six minutes
il
était très-
n'avait point évacué dans la journée.
Le lende-
et
,
main, l'abattement était excessif, le pouls battait cent quarante fois par minute, et l'animal était tourmenté par une soif ardente
:
peu abondante. sophage on
avait eu
il
pendant
mort
Il est
à
En
deux heures.
environ un gros
a retrouvé
,
selle solide
ouvrant l'œ-
demi d'iode que
et
l'on n'avait point poussé jusqu'à l'estomac sentait
une
nuit
la
-
,
organe pré-
cet
près du cardia et dans les environs du pylore
correspondant à
grande courbure de ce viscère
la
cérée dans quatre points
5
les ulcères
,
de dureté
;
et avaient
était ul-
Les parois de
acquis beaucoup
de résistance que
elles offraient autant
plu-
de forme ronde, n'in-
téressaient point la tunique musculeuse.
l'œsophage étaient très-jaunes
,
membrane muqueuse
sieurs taches d'un rouge pourpre; la
celles
de
la trachée-artère.
Ces expériences, répétées sur d'autres chiens, ont fourni des résultats analogues.
Expérience vn e chien de
moyenne
12 grains d'iode, points de suture
-,
On
.
la
;
on
et
une plaie sur
a fait
taille
on
l'a
a réuni les
peau
lambeaux par deux
a jauni lout-à-coup
,
ne paraissait point incommodé. Le lendemain
comme
plaie offrait et
moins
rouges
Trois jours après
à l'ordinaire.
et
,
la
une couche d'un blanc jaunâtre
sensible
que
les
dos d'un
le
saupoudrée avec un gros
,
et l'animal il
a
mangé
surface de la assez épaisse
portions sous-jacentes, quittaient
très-enflammées.
Au
bout de six jours
,
l'animal
se portait à merveille.
Désirant connaître les
en avons avalé 1 grains quelques nausées sont
effets
à
de l'iode sur l'homme, nous
jeun: une saveur horrible et
les seuls
accidens que nous ayons
DE L IODE. éprouvés de
part de
la
^1
cette substance vénéneuse.
Le len-
demain matin nous avons pris 4 grains dn même corps nous avons ressenti sur-le-champ une constriction et une chaleur à la gorge qui ont duré pendant un quart d'heure, :
,
et
nous n'avons point tardé à vomir des matières liquides on pouvait aisément reconnaître
jaunâtres, dans lesquelles l'iode ingéré.
Nous n'avons pu découvrir aucun changement
sensible dans la manière dont s'exerçaient nos fonctions
,
que nous avons éprouvé une légère oppression pendant le reste de la journée. Le surlendemain malin nous avons avalé à jeun 6 grains de cette substance vénési
ce n'est
neuse
aussitôt
:
après, chaleur, constriction à
de dix minutes
gorge,
la
nausées, éructations, salivation et épigastralgie
5
au bout
vomissemens bilieux assez aboudans, coune heure et qui ont
,
liques légères qui ont duré pendant
cédé à deux îavemensémolliens. Le pouls, qui ne donnait avant l'expérience que soixante- dix pulsations par mi-
nute
,
est
devenu plus fréquent,
et s'est élevé à
vingt-cinq ou quatre-vingt-dix pulsations plus développé.
La
il
grande résistance pour parvenir chaleur de
chimiques
à amplifier la poitrine
gomme
raître tous ces
et
5
la
forte qu'à
plus colorée, se comportait avec les
comme
que nous avions rendue
celle
Une abondante
avant l'introduction du poison. d'eau de
le
vaincre une
à
peau nous paraissait un peu plus
l'ordinaire; l'urine, réactifs
nous semblait, dans
de l'inspiration, que nous avions
la
était aussi
respiration s'exerçait assez librement:
de temps en temps cependant
moment
il
:
quatre-
des lavemens émollieus ont
symptômes. Le lendemain
boisson
fait
dispa-
nous n'éprou-
,
vions plus qu'une légère fatigue. Il
faut conclure de tous ces faits, i°.
duit dans l'estomac en
léger excitant et détermine le
dose d'un gros
il
fait
que
petite quantité
,
l'iode, intro-
agit
vomissement
constamment périr
,
;
comme un i°. qu'à la
en quatre ou
DES POISONS IRRITÂ3SS.
'jl
cinq jours,
chiens dont on a
les
lié
l'œsophage, en pro-
duisant lentement des ulcérations sur les points de la mem-
brane muqueuse avec lesquels la dose
de deux à
sophage
,
il
agit
de
trois gros
même
sieurs heures à vomir,
,
il
a été en contact
3°. qu'à
;
lorsqu'on n'a point
lié l'œ-
sur les animaux qui tardent plu-
quand même une
aurait été expulsée par les selles
;
partie
du poison
4°* qu'il produit rare-
ment la mort lorsqu'il a été administré à la dose d'un ou deux gros, et que les animaux le rejettent peu de temps après par des vomissemens réitérés
;
5°. qu'il
point la vie lorsqu'on l'applique à l'extérieur
même
paraît agir de la
chiens
;
6°. qu'il
manière sur l'homme que sur
r
;
ne détruit
j°. qu'il doit être
rangé parmi
les
les
poisons irri-
tans.
En
parlant de l'action de l'iode sur
animaux M. Magendie ,
un gros de
sans aucun effet apparent,
cament;
il
en a
fait
cette substance,
et sur les
dans
les veines,
teinture de ce médi-
avaler à quelques chiens qui ont
sans éprouver d'autres accidens
de
l'homme
dit avoir introduit
il
a avalé
;
enfin
,
vomi
voyant Y innocuité
lui-même une
cuillerée à café
de teinture qui n'a déterminé aucun symptôme fâcheux (Formulaire). Nous regrettons que M. Magendie n'ait pas lu
les
expériences que nous avons publiées sur l'iode plu-
voyez notre i re édition de Toxicologie générale) il est probable que s'il en avait eu connaissance il aurait émis une opinion différente sur
sieurs années avant les siennes ;
,
Je
mode
d'action de l'iode.
(
ACIDES CONCENTRÉS.
ARTICLE TROISIÈME. DES ACIDES CONCENTRÉS.
De
l'Acide sulfurique. au premier abord, que l'acide
3o. Il paraît difficile,
sulfurique puisse jamais être employé par les infortunés
qui veulent se suicider. La saveur horrible dont l'énergie avec laquelle
corrode
il
ganiques et inorganiques jeter par la classe
,
la
il
est
doué,
plupart des corps or-
sembleraient devoir le faire re-
nombreuse d'ouvriers auxquels ces proMalheureusement l'ex-
priétés sont parfaitement connues.
périence prouve que plus d'une fois on a eu recours à ce puissant caustique
dont on a cru modérer
,
l'introduisant par l'anus
:
la
mort
a
de près son ingestion. Combien de neste
inadvertance
pour
en
fois aussi
,
par une fu-
n'a-t-on pas vu cet acide produire
,
les accidens les plus terribles
rales suffisent
l'activité
presque toujours suivi
!...
faire sentir
Ces considérations géné-
combien il importe d'expo-
ser avec détail tout ce qui est relatif à ce genre d'empoi-
sonnement. Si. L'acide sulfurique pur est sous la forme d'un liquide
incolore et inodore, d'une consistance oléagineuse;
il
est
doué d'une saveur acide très-forte et d'une pesanteur spécifique plus grande que celle de l'eau le plus concentré ,
;
pèse environ l,85.
Il
rougit toutes les couleurs végétales
un seule goutte suffit pour coloune grande quantité d'i/ifusumde tournesol
qui en sont susceptibles rer en rouge il
:
;
noircit et réduit en bouillie toutes les substances végé-
tales et
(1)
animales
(1).
Lorsqu'on fait bouillir dans une
L'acide sulfurique du
commerce
petite
qui a été exposé a
l'air
DES POISONS 1UK1TANS.
^4
du charbon, finement pulvérisé , on ne tarde pas à remarquer qu'il se dégage une odeur piquante, analogue à celle du soufre qui brûle, et de l'acide sulfurique
fiole
qui caractérise
le
et
gaz acide sulfureux
;
il
se
que
le cuivre, etc.
,
une por-
l'on fait bouillir avec cet acide lui enlèvent
tion de son oxygène
s'oxydent
,
en dégagent du gaz acide sulfureux,
et s'unissent à
posée, avec laquelle
de cuivre,
etc.
même
forme en
temps du gaz acide carbonique. Le mercure
ils
portion d'acide non décom-
la
forment des sulfates de mercure,
Lorsqu'on môle parties égales d'acide sul-
furique concentré et d'eau,
la
température s'élève subite-
ment à 84° du thermomètre centigrade. Si on emploie une fois plus d'acide et la moitié moins d'eau, le calorique qui se dégage fait monter le thermomètre à io5°. La paille,
le
bois et toutes les substances végétales, mis à
froid dans l'acide sulfurique noircis, et
il
s'en sépare
sont désorganisés
,
,
ramollis^
une certaine quantité de charbon.
Versé dans de l'eau de baryte, l'acide sulfurique y occasione sur-le-champ un précipité blanc très-abondant , insoluble dans l'acide nitrique
fate de baryte',
le
,
connu sous
même phénomène
le
a lieu
nom
si
,
de sul-
au lieu de
baryte, on prend une solution d'hydro -chlorate ou de nitrate de cette base
bon et
lavé, desséché et calciné avec
du char-
ce précipité se irouve décomposé au bout d'uneheure,
y
il
;
fournit du sulfure de baryte facile à reconnaître à l'o-
deur d'oeufs pourris ou de gaz acide hydro-sulfurique qu'il exhale lorsqu'on
le
met dans
l'eau aiguisée d'une
quantité d'acide hydro-chlorique, et partie
est
:
précipitation d'une
du soufre qui se dépose en rendant
souvent coloré en jaune
noir
à la
;
quelquefois
petite
il
est
le
liquide lai-
brun,
et
même
ce changement de couleur est dû à ce que cet acide
désorganise
et
charbonne
les
matières végétales et animales qui
sont en suspension clans l'atmosphère.
ACIDES CONCENTRÉS.
^5
teux et d'une couleur blanche-jaunâtre
a en
y temps formation d'hydro-chlorate de baryte. Mêlé ou au nitrate de plomb
tate
champ un
,
cet acide
il
:
y
cide sulfurique et de protoxyde de plomb.
aucun changement dans
du
vin. L'infusion
à l'acé-
fait naître
précipité blanc très-considérable,
même sur-le-
composé Il
d'a-
n'occasione
l'eau sucrée. Il avive la couleur
chargée de thé
,
mise en contact avec
l'a-
cide sulfurique, ne perd point sa transparence, et ne change
point de couleur.
Uni au vinaigre en petite quantité, il ne le trouble il le rend beaucoup plus acide. On peut facilement démontrer la présence de l'acide sulfurique dans ce mélange en y mettant du carbonate de chaux en poudre 32.
point, et
(craie) jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'effervescence. Les
deux acides acétique et sulfurique se combinent avec la chaux et donnent naissance à de l'acélate très-soluble de ,
cette base et à
du
sulfate
peu soluble
;
de sorte qu'en dé-
cantant et en lavant légèrement le dépôt, on peut obtenir sur le
filtre
l'existence
on commencera,
cipité,
chaux formé dans l'expérience.
tout le sulfate de
Pour constater
de l'acide sulfurique dans ce pré-
i°.
par en faire dissoudre une por-
tion dans l'eau distillée bouillante et
;
la dissolution, filtrée
mise en contact avec l'eau de baryte,
et
avec l'hydro-ehlorate de cette base, fournira
de sulfate de baryte insoluble dans l'eau trique
;
2°.
deux heures
l'autre portion sera
mêlée
et
mieux encore un précipité
dans l'acide
et calcinée
ni-
pendant
une température élevée avec le quart de au bout de ce temps l'acide sulfurique se trouvera décomposé par ce corps et le produit de la calcination renfermera du sulfure de chaux, que l'on pourra reconnaître par les moyens ,
à
,
son poids de charbon finement pulvérisé
:
,
,
indiqués dans
(i)
On
le
§3
1
en parlant du sulfure de baryte
a dit qu'on pourrait déterminer la
(i).
présence de l'acide
DES POISONS IURITANS.
76
Le mercure ne
serait
d'aucune valeur pour démontrer la
présence d'une petite quantité d'acide sulfurique dans les vinaigres frelatés.
Nous avons
fait
bouillir
,
pendant long-
temps, un mélange de mercure, de vinaigre et d'un peu d'acide sulfurique
bouchon de
;
nous avons adapté un tube recourbé au
la fiole
,
nous n'avons point obtenu de gaz
et
acide sulfureux.
La
33.
dissolution de gélatine, loin d'être troublée par
l'acide sulfurique, acquiert plus est
abondamment
lait est caillé
de limpidité. L'albumine
précipitée en blanc par cet acide.
Le
sur-le-champ. Lorsqu'on verse une ou deux
gouttes d'acide sulfurique dans une assez grande quantité
de bile de l'homme
,
on obtient sur-le-champ un beau pré-
cipité jaune clair, qui n'est autre chose
male de
la bile,
désignée sous le
nom de
que
la
matière ani-
matièrejaune.TJne passer le mé-
plus grande quantité d'acide sulfurique
fait
lange au jaune orangé
au bout de quatre
ou cinq minutes
Nous
,
,
et
il
en dépose
,
quelques légers flocons d'un vert foncé.
tirerons parti de ces faits en exposant les lésions
de
tissu développées par ce puissant corrosif. L'acide sulfu-
rique
,
mêlé au sang fluide
,
concentré
le
si l'acide est
,
il
le
coagule
et le
décompose
:
brunit fortement et le char-
bonne.
sulfurique dans les vinaigres, en y ajoutant quelques gouttes d'une dissolution d'hydro-chlorale de baryte , et que le précipité blanc
,
une preuve est facile sait
insoluble dans l'eau et dans l'acide nitrique, serait qu'il
y
existe de l'acide sulfurique liquide libre.
de prouver que ce procédé
que presque tous
chaux
et
du
sulfate
les vinaigres
est tout-à-fait vicieux.
contiennent du sulfate de
de potasse en dissolution
:
or,
s'empare de l'acide sulfurique dans quelqu'élal qu'elle
On
doit
Il
Ou
la
baryte
le
trouve.
donc avoir toujours ce précipité quand on verse une
dissolution de baryte dans du vinaigre.
ACIDES CONCENTRÉS.
77
Action de V acide sulfurique sur V économie animale. 34.
petite quantité de ce puissant caustique suffit
Une
pour donner
lieu
aux accidcns
que toujours de la mort, soit
les
qu'on
soit
plus graves, suivis pres-
l'applique
surface externe
à la
mort
produit-il la
Expérience
i
re .
dans
l'injecte
qu'on l'introduise dans l'estomac,
soit
les veines,
enfin qu'on
du corps. Comment
cet acide
?
On a
injecté dans la veine jugulaire d'un
chien robuste et d'une grande taille 36 grains d'acide sul-
furique mêlés, une heure auparavant
A
l'instant
même,
sont devenues roides et
tement après. Le coeur ses parois offraient l'état
naturel
finité
de
il
est
était
mort.
avec 3o grains d'eau.
On
l'a
,
ses extrémités
ouvert immédia-
gonflé, très-volumineux, et
beaucoup plus de résistance que dans
deux ventricules
les
;
petits
,
l'animal s'est débattu
étaient remplis d'une in-
grumeaux noirs comme du charbon, formés
pardu sangeoagulé;
l'oreillette
gauche et l'aortecontenaient
des caillots gélatineux d'un rouge noirâtre
;
veine cave
la
abdominale, très-dilatée, ferme au toucher, renfermait des
grumeaux analogues à ceux qui distendaient les ventricules les poumons étaient couleur de cendre, d'un tissu dense, nullement crépitans, et complètement privés d'air: en les coupant on voyait toute leur surface parsemée de points noirs, qui n'étaient autre chose que du sang coagulé -,
5
plusieurs ramifications des vaisseaux qui les parcourent étaient injectées, dures, d'une couleur noire, d'uue
cylindrique
,
ressemblant
,
par leur aspect
et
par leur gros-
seur, à de petits cylindres de pierre infernale cisant
on voyait
qu'ils étaient
forme
:
en
les in-
également remplis de sang
coagulé.
Expérience viron 2 gros et
11
e .
On
demi
auparavant, avec
1
a fait avaler à
un chien robuste enune heure
d'acide sulfurique mêlé,
gros 36 grains d'eau
:
sur-le-champ
l'a-
DES POISONS IRIUTANS.
^8
nimal a éprouvé un grand malaise tion
;
sa respiration est
devenue
et
beaucoup
très-difficile
;
il
d'agita-
a poussé
des cris excessivement plaintifs,
souvent de position,
et il est
s'est débattu, a changé mort trente minutes après l'in-
du poison. On l'a ouvert dans le même instant. muqueuse de l'estomac était noire et se démembrane La gestion
tachait facilement frait
5
lamusculeuse, rouge par plaques,
aucune ulcération
duit jaune
,
,
duodénum
le
épais, floconneux, facile
sang contenu dans gélatineux
;
détacher
à
ventricules était coagulé,
les
comme ,
crépitans dans presque toute leur étendue
,
plaques noires, durcies, d'un tissu serré
et étaient
gés de sang noir coagulé
,
,
en tout semblable
en-
Le
(1).
d'un rouge noirâtre. Les poumons
et
n'of-
un
présentait
peu
offraient des
à celui
gor-
dont
nous avons parlé dans l'expérience précédente. L'état de
symptômes éprouvés par l'aniil avait succombé, nous firent soupçonner que dans les efforts de la déglutition, une partie de lacide était tombée dans la trachée ces derniers organes
mal
,
et la
,
les
promptitude avec laquelle ,
artère, et que, par conséquent, cette expérience ne pouvait éclairer en
aucune manière sur
rosif introduit
l'évidence
dans l'estomac. Le
que
Expérience
le
mode
fait
d'action de ce cor-
suivant prouve jusqu'à
celte conjecture était fondée. 111
e
A
.
midi cinq minutes
,
on a détaché
percé d'un trou l'oesophage d'un chien petit mais
on
a
introduit dans son estomac
rique concentré gros
d'eau
,
et
,
mêlé
on
a lié
,
1 gros d'acide sulfu-
une heure auparavant, avec un l'oesophage. Dix minutes après,
l'animal a éprouvé des souffrances horribles;
grands efforts pour vomir.
(x)
Nul doute que
jaune de
la bile.,
et
très -fort;
A une
heure
cet enduit ne fui
il
il
a fait de
poussait conti-
formé par
la
matière
mise à nu par une petite quantité d'acide sul-
furique qui avait franchi le pylore (§ 33).
ACIDES CONCENTRÉS.
nuellement des
cris plainlifs
,
il
faisait
fructueux efforts de vomissement
vies de vomir, et à
détacher le
qui
il
a
il
rendu une
très-
ne pa-
eu des en-
a
lié
son œsophage
comme
semblables, parleur aspect
,
:
et
,
sur-le-
grande quantité de matières
noires
de l'encre
et in-
tellement agité qu'il est parvenu
avec lequel on avait
fil
épais
,
après,
en partie brûlé par l'acide sulfurique
était
champ
était
il
sa respiration
;
Une demi-heure
raissait pas gênée.
JQ de nouveaux
de
la
consistance d'un liquide ,
de l'acide sulfurique
à
qui a séjourné pendant quelque temps sur de
la paille
ou
sur des allumettes. Les souffrances continuaient à être très-
couché sur
vives, et forçaient l'animal à se tenir Il
est
mort
à
heures
trois
trente -cinq
le ventre.
minutes. L'au-
un quart d'heure après. Le cœur contenait du sang non coagulé celui du ventriculegauche était rouge,
topsie a été faite
5
tirant
légèrement sur
naturelle ils
les
,
le
noir. Les
poumons
,
de couleur
renfermaient une assez grande quanlité d'air;
étaient crépitans et laissaient entendre
un
cri
lorsqu'on
coupait; les vaisseaux qui les traversent était vides
;
un peu plus compacte que La membrane muqueuse de l'estomac
leur tissu paraissait cependant
dans
l'état naturel.
était détruite
:
elle avait été
expulsée en partie par le vo-
missement. La tunique musculeuse était
recouverte
,
d'un rouge-cerise
dans quelques points
,
,
,
d'une espèce de
bouillie noirâtre, et offrait plusieurs petites ulcérations.
Le pylore
était revêtu d'une couche jaune-verdàtre. L'indu duodénum était tapissé d'un enduit jaune, floconneux formé par la matière jaune de la bile. Expérience iv e A midi trente-cinq minutes on a faitavaler à un chien de petite taille un gros et demi de bleu de com-
térieur
,
.
,
position (liqueur formée par l'acide sulfurique concentré et
par l'indigo). Aussitôt après l'animal
s'est
par terre avec force
pharynx brûlé par
caustique, dont
il
-,
il
a
paru avoir
le
débattu
et
roulé le
cherchait à calmer les effets en frottant
8o
DES POISONS irritAns.
son cou sur une planche de placé 5
il
ché sur
le
dos
tantôt sur le ventre
,
nuellement des a
sur laquelle
bois
a changé souvent de position
vomi une
Au
cris plaintifs.
:
tantôt
et il
,
il
il
était
était
cou-
poussait conti-
bout de dix minutes
il
,
petite quantité de matières filantes, fortement
colorées en bleu: ces vomissemens se sont renouvelés quatre fois
dans l'espace des trente premières minutes qui ont
suivi l'ingestion
vomi une lées
du poison.
A
heures
trois
de beaucoup de sang noir en partie
nuait de se plaindre
marcher.
demie
et
,
assez grande quantité de matières filantes
Il est
:
cependant
mort dans
delà bouche, de
la
il
la nuit.
langue
et
caillé
il
;
,
mê-
conti-
conservait la facilité de
La membrane muqueuse
de l'œsophage
était
d'un vert
foncé; le pharynx offrait une couleur rouge-cerise;
même
chose avait lieu pour
la face inférieure
de
la
a
il
la
membrane muqueuse de
l'épiglotte et
du
larynx.
La
face in-
terne de l'estomac était noire dans toute son étendue
excepté dans quelques points près du cardia frait
une
teinte verdàtre
musculeuse
ou jaunâtre
parsemée çà
était
et là
(i).
,
où
,
elle of-
La membrane
de taches d'un rouge
très-vif.
Expérience v e Les animaux auxquels on fait une plaie que Ton cautérise avec une grande quantité d'acide sulfu.
rique
,
meurent au bout d'un temps variable, sans que
les
organes intérieurs présentent aucune altération.
OBSERVATION
I
re .
la fin du mois de ou huit heures du matin, pré-
Joseph Parangue, soldat, avala sur janvier 1798
,
vers les sept
la
(1) La teinte jaune dépend de la présence d'une portion de madère jaune de la bile, mise à nu par l'acide sulfurique; et
la
teinte verte paraît être le résultat
jaune avec
la
de l'union de celte matière
parue colorante bleue de
l'indigo.
ACIDES cipitamnient
CONCENTRÉS.
8l
par erreur, pour de l'eau-devie, un plein
et
verre d'acide sulfurique( huile de vitriol) 5
régalade
de
sa
et tout
,
ce qui
même
le
avait
On
bu
à la
ne s'aperçut le transporte
de l'accident,
à l'hôpital -.prévenu
temps que
il
qu'il
fit
méprise qu'en reprenant haleine.
sur-le-champ
en
d'un
trait
j'y
arrive
malade. Des vomissemens excessifs
avaient déjà lieu, ainsi que des agitations convulsives dans les
muscles de
la face et
des lèvres
,
leurs très-vives dont se plaignait le
tendue des parties compromises.
premier effet des doumalade dans toute l'édes cram-
Il disait sentir
pes extrêmement douloureuses dans la poitrine
chaleur acre
et dans l'estomac.
son corps
-,
,
et
une
brûlante au gosier, le long de l'oesophage
et
Un
froid glacial s'était
je lui trouvai le
pouls petit
emparé de tout
concentré , irrégu-
,
plus, presque convulsif, tremulus, parfois
lier; je dirai
très-vite, et parfois tardif et suspendu. Sa respiration était
gênée
et tout
l'épigastre
plus particulièrement
du malade. il
se croyait
douloureux
mes regards
11 est difficile
mais ce qui
de rendre son
absolument sans ressources;
éteints et n'exécutait
que de
à l'instant d'un antidote sûr
manqué
jamais
-,
fut l'abattement
son effet;
faibles ,
état
fixa
extrême
de frayeur^
yeux mouvemens. Je parle il
avait les
d'un contre-poison qui n'a
je relève
son courage,
et je lui
un breuvage composé d'un demi-verre d'eau simdans lequel on avait délayé un gros et demi de carbo-
présente ple,
nate de magnésie. Ses yeux se raniment
pa-
et sa faiblesse
moindre l'idée d'une guérison réelle et prochaine suspend pour un moment l'appareil formidable des symptômes moraux, qui seuls auraient pu conduire le maraît
;
lade au tombeau.
encore
,
Un
mais moins
,
demi-quart d'heure après et
,
il
vomit
avec moins d'efforts et de fatigues.
donne un demi-gros de carbonate de magnésie et que des nausées; ses douleurs intérieures sont moins vives. Je continue le remède à la dose d'un scru1. 6 •Te
lui
il
n'a plus
,
DES POISONS 1UR1TANS.
82
pule toutes les demi-heures , et je fais prendre en même temps, et dans les intervalles, des verrées d'une solution
de
gomme arabique sucrée.
diminué
d'intensité
,
la
Avant midi
anxiétés précordiales presque cessées, et déchirante très-affaiblie*,
loppe
régulier
et devient
les accidens avaient
respiration était plus libre
;
la
,
les
sensation interne
pouls se relève, se déve-
le
une douce chaleur
se
répand
dans tout son corps. J'avais réussi à entraver les effets destructeurs et délé-
du
tères
fluide caustique
-,
mais
restait à
il
désordres que son contact immédiat casionés.
Une
après midi
forte saignée
au bras
,
remédier aux
à l'intérieur avait
oc-
pratiquée à une heure
des fomentations émollientes sur l'estomac et
;
sur tout le ventre pendant le reste
du
un liniment
jour, et
opiatique et camphré pendant la nuit ; une tisane de graine
de
avec
lin
bue
la
gomme
arabique et le sirop de guimauve
abondamment,
tiède et
ont prévenu
etc.,
les
ac-
un événement miellé un lavement simple donné le
cidens consécutifs que devait faire craindre
de cette nature
;
,
soir, a déterminé des évacuations bilieuses assez abon-
6 gros de sirop diacode ajoutés à un verre de ont procuré du calme dans la nuit le somme.il néanmoins a été léger et souvent interrompu par les douet plus partileurs que le malade endurait à l'estomac culièrement encore et d'une manière plus forte au gosier. Le lendemain, à ma visite du matin, j'examinai attentidantes,
et
,
la tisane,
:
,
vement cette dernière partie: presque toute la bouche était enflammée le voile du palais ses piliers- antérieurs et ;
même
,
les postérieurs, les
amygdales
et la luette
étaient
chargés d'eschares blanches et légères en apparence sur côtés
,
noires
,
les
croûteuses et plus profondes sur l'appen-
dice mollis palati
;
l'arrière-bouche en entier
me
parut
fortement brûlée. Heureusement que la déglutition n'était
point empêchée, elle n'était
même
ni pénible ni labo-
83
ACIDES CONGES TUÉS.
rieuse, en raison desaccidens concomitans. La tisane lénilive et
gommeuse, un loochblanc
rées
deux lavemens
,
pris
fréquemment par
cuille-
en vingt-quatre heures, les lotions
émollienles sur le ventre pendant le jour, le lénitif pen-
dant
nuit, furent continués
la
:
tout aliment était interdit.
Le 3° jour, le malade se plaint vivement de la gorge, et une nouvelle frayeur vient encore l'assaillir il se croit menacé d'une suffocation et le péril lui paraît instant. La ;
,
tuméfaction des parties brûlées
de
la
langue
était
cipait à cet état
5
une chaleur vive
sait toutes ces parties; la luette
accrue;
s'était
élevée et corrodée
la
racine
et l'épiglotte parti-
,
et
dévorante embras-
allongée et couverte d'es-
chares, les amygdales déjà atteintes de
pourriture dans
leurs limbes antérieurs, et des taches grisâtres ou aphtheuses
répandues çà
et là
dans i'arrière-bouche
présentaient l'as-
,
pect d'un mal de gorge gangreneux de
La voix
espèce.
Le 4 e
j° lir
)
la
plus mauvaise
avait subi une grande altération. un séquestre mou et charnu, qui
se dé-
en l'allongeant, tourmente
le
malade d'une manière fâcheuse dans la gorge, l'irrite, lui fait éprouver une toux fatigante et importune par
sa
tache en partie de
la luette
et
fréquence. La respiration en devient plus gênée, parfois
comme ment
,
entre coupée, et parfois
ractère
nom ou
accompagnée de
surtout lors de l'inspiration
propre
à
;
et sa
l'espèce d'esquinancie
de croup. Les tisanes mucilagineuses
voix prend
le
jaune d'oeuf
et le sirop
,
le
le
mal plusieurs
le
looeh blanc
d'amandes
d'althœa, servaient tout
à la fois de boisson, de gargarisme
touchai
le ca-
connue sous
celui fait avec le blanc de baleine, l'huile
douces,
siffle-
fois le jour
et
de nourriture. Je
avec des pinceaux de
charpie trempée dans un mélange de miel rosat et de teinture de myrrhe; j'y ajoutai ensuite
coupant alors
du collyre de Lan franc
du mélange avec parties égales de décoction d'aigremoine. Les applications anodines à l'exla totalité
DES POISONS IRRITANS.
84
térieur n'ont point été négligées
non plus que des
,
ca-
taplasmes de raie de pain cuite dans une décoction de
camomille
et
mesure que
les eschares
je
pouvais
saisir
détachées et flottantes, j'en
pour en débarrasser promptement
l'excision
faisais
A
de mélilot.
avec des pincettes
le
gosier.
Le tisane
5e ,
,
quelque sorte et
un jaune d'oeuf dans un verre de fois pour adoucir et vernir en
écraser
j'ai fait
qui a été pris à deux les parties
,
excoriées de l'arrière-bouche,
préparer à un peu de nourriture
continués d'ailleurs.
jaune d'oeuf matin et
gorge
était
les mêmes remèdes Le 6 e , traitement semblable, et le soir. Le gonflement extérieur de la
presque totalement dissipé
dedans aussi beaucoup diminuée, en grande partie,
mieux
danger a disparu; à
,
la
tuméfaction en
emportées
les eschares
et plusieurs ulcérations détergées.
être encore, et, à dater
diminué
:
le
nombre
proportion que
la
de
la fin
Le
e
7
,
de ce jour, tout
des remèdes et des soins a
nourriture a été rendue. J'ai
oublié de dire qu'une goutte d'acide sulfurique, tombée sur la lèvre supérieure
au
moment de
produit une eschare qui a long-temps
l'accident, avait
résisté.
long-temps encore, ce soldat a conservé de
Pendant plus la
rougeur, et
une sensibilité douloureuse au gosier, ainsi qu'un sentiment pénible à l'estomac, surtout lorsqu'il mangeait avec précipitation, et des alimens indigestes (1).
OBSERVATION
Un
II
e .
étudiant, qui voulait remédier à la carie d'une dent
d'une jeune
fille,
lui versa
dans
la
bouche une
si
grande
quantité d'huile de vitriol, que le gosier et l'estomac en
(1)
Recueil périodique de la Société de Médecine de Paris,
rédigé par Sédillot, tom. vi, pag. 3
,
an 7, par
M. Desgranges.
85
ACIDES CONCENTRÉS.
furent fortement atteints et rongés en bien des endroLs. Il
une douleur
s'ensuivit
et
une chaleur extrêmes
,
compa-
gnes inséparables de l'inflammation des membrane.» internes, lesquelles, malgré les saignées, les rafraîchissans
de toute espèce et les laxatifs, finirent par une éruption boutonneuse de vilaines croûtes cendrées sur toute l'habitude du corps, etc.
(i).
OBSERVATION
Un
commune
teinturier de la
minuit étant entièrement
III
e .
d'Arfeuille se couche à
ivre. Il se réveille bientôt
sentant tourmenté par la soif,
plusieurs bouteilles de quoi se désaltérer;
il
pas à s'apercevoir de sa méprise, cours.
M. Pingusson
se hâte
parmi
en prend une
qui contenait de l'acide sulfurique ou huile de avale quelques gouttes de celte liqueur
et se
,
se lève et cherche
il
vitriol
:
il
mais, ne tardant
;
réclame aussitôt des se-
il
de lui en donner
dans une certaine quantité d'eau, de
la
délaye
il
:
poudre d'yeux
,
d'é-
crevisse préparée, et lui en fait avaler quelques gorgées.
Celte dose
suffit
pour apaiser
ressentait dans toutes les parties
mais
lui fut impossible d'en
il
la
chaleur dévorante qu'il
que
l'acide avait corrodées
prendre une seconde
à
des progrès rapides que faisait l'enflure à l'intérieur
pharynx
et
de l'œsophage. Pendant
trois
semaines
il
;
cause
du
ne put
rien avaler, et l'on fut obligé de le soutenir à l'aide de la-
vemens, d'un bouillon fois par jour. lui
fit
prendre du
de temps
(1)
il
lait
,
,
donné
ou quatre on etc., et en peu
trois
put s'exécuter
des mucilagineux
,
,
fut parfaitement rétabli (2).
M. Desgranges
Médecine
très-fort
la déglutition
Observation tirée de
lée par
(2)
Lorsque
;
la
pratique de Tulpius
.
et
rappor-
Recueil périodique de la Société de
rédigé par Sédillot, tom. vi, pag. 22.
Journal de Médecine ,
avril,
1810. par M. Pingusson.
86
DES POISONS 1RKITANS.
OBSERVATION
IV
e .
Louise Delay, âgée de vingt-deux ans, prit,
minal an 8,
de composition (mélange d'acide sulfurique qu'elle avait acheté chez
On
sein de se suicider.
Voici quel
était
,
à
la
gorge
vomissemens répétés et
deslait»
le
poison.
offrant pourtant
une légère
plus foncée sur le bord libre des lèvres
douleur sourde
et
et
dans
et
la
région de l'estomac
;
très- copieux d'un liquide bleu
glaireux, qui causait à
d'amertume
d'indigo)
son état à son arrivée à l'Hôtel-Dieu
Physionomie peu altérée,
foncé
et
un épicier-droguiste, dans le lui fît boire de l'huile et du
quatre heures après qu'elle eut avalé
teinte bleue
le i3 ger-
onze heures du matin, une once de bleu
à
la
bouche une sensation
de stypticité insupportable ; sentiment con-
tinuel de froid à la peau, devenue très-sèche: horripilations de temps à autre, constipation, insomnie
tude mal déguisée petit-lait,
tion de
On avec
de
la
,
etc.
On
lui
fît
inquié-
boire en abondance du
décoction de graine de lin, de
gomme arabique, du lait
,
la
dissolu-
coupé avec de l'eau d'orge.
administra des lavemens purgatifs, un juîep huileux
manne, pour provoquer les évacuations
la
qui étaient suspendues,
naturelles,
qui se bornèrent à une selle
et
très-légère et à l'émission de quelques gouttes d'urine. Les
matières des vomissemens contenaient beaucoup de flo-
cons de substances lymphatiques d'une odeur fade,
les
uns
se précipitant au fond de l'eau, les autres surnageant; le
pouls
,
en apparence peu altéré d'abord, devint petit,
serré et très-nerveux
:
le froid
augmenta beaucoup aux
extrémités inférieures.
Au
bout de deux jours
une grande décomposée;
intensité
•,
,
tous les
symptômes acquirent
la face paraissait
le froid à l'extérieur
singulièrement
augmentait encore;
le
ACIDES CONCENTRÉS.
^7
pouls devenait insensible aux bras et aux carotides; l'haleine exhalait
une
fétidité
extrême; quelques gouttes d'u-
rine fortement colorée en rouge s'échappaient de temps
autre
à
;
l'inquiétude et l'agitation étaient extrêmes. Cette
malheureuse ne pouvait supporter aucune couverture; elle faisait sans cesse de pénibles efforts pour écarter ce qui la
touchait et l'environnait de plus près"; elle jetait ses bras
et sa tête hors de
son
sensibilité exquise
lit; la
région de l'estomac était d'une
au plus petit contact.
Le quatrième jour de l'empoisonnement, les angoisses étaient horribles
du corps La malade, incapable
portait l'empreinie de la souffrance.
de
rester
et sortait
un
même
seul instant dans la
de son
lit
;
témoignait
elle
position
le désir
portée dans un lieu
froid....
étaient hagards
lui semblait trouver
ment sait
il
;
à être débarrassée
Du
reste
,
les
se levait
les
yeux
quelque soulage-
de sa chemise :
,
pressant d'être
Le cinquième jour,
encore étant presque expirante
lier.
les anxiétés et
tout l'extérieur
;
qu'elle repous-
,
on
fut obligé
de
la
secours qu'on lui prodiguait infruc-
tueusement consistaient en boissons émollienles, mucilagineuses, en lavemens simples et lavemens purgatifs, en potions laxatives et juleps anti-spasmodiques sues furent aussi appliquées une
La physionomie
s'altéra à
un
ou deux degré
tel
;
les
sanç-
fois à la vulve. ,
qu'elle devint
entièrement méconnaissable. Les liens qui fixaient cette
malade ne l'empêchaient pas excessives
,
de se découvrir
la
,
tant ses agitations étaient
plus grande partie
du corps
:
ce qui semblait lui procurer quelque soulagement. Elle conservait toute sa connaissance lorsqu'elle expira, en par-
aux personnes qui l'entouraient
lant
,
le
cinquième jour de
son accident.
A tité
l'ouverture de l'abdomen
de gaz très-fétide;
néralement œdémateux
,
il
les viscères ;
une grande quanabdominaux étaient gé-
s'éleva
toutes les parties voisines
du duo-
88
DES
dénum
POISONS
IUIUTANS.
paraissaient singulièrement altérées
cet intestin étaient
;
les parois
de
presque dissoutes dans plusieurs parties
de sa longueur. L'estomac, très-distendu
,
d'une couleur
foncée, offrait plusieurs taches qui indiquaient sa désorganisation profonde. et
de l'oesophage
La membrane muqueuse du pharynx brûlée
était
,
noirâtre, en partie détachée,
et s'enlevait avec facilité. L'estomac contenait
bourbeux, de couleur foucée
d'une grande
,
semblable à celui qui avait été rejeté par le jour
de
la
la
entièrement dissoute
et réduite
plus grande portion de son étendue.
,
et
membrane
interne
en mucosités dans
Le pylore présen-
désorganisation la plus avancée; le tissu de ses pa-
tait la
rois
,
vomissemens
mort. Cet organe paraissait fort épaissi en
plusieurs points et aminci en d'autres; sa était
les
un liquide fétidité
noir et boursouffle dans cet endroit, fermait presque
l'orifice les membranes du duodénum et du jéjunum, en partie détruites, brûlées, étaient frappées
entièrement
du sphacèle;
;
ces intestins étaient enduits
,
à leur intérieur,
d'une matière brune, pareille à celle trouvée dans l'esto-
mac. Le reste du canal intestinal partageait à un degré moindre, l'état de ce viscère et des deux premiers intestins ,
grêles
contenait beaucoup
il
;
endurcies. L'intérieur de
marquable
la
de matières fécales
(i).
oeseuvation V e
Le
5 avril i8a5, à dix heures
deux ans
,
fort
,
et
bien constitué
,
On
»
du malin, un enfant de ,
avala plusieurs gorgées
administra, peu
de temps une certaine quantité de magnésie calcinée délayée
de bleu de composition. après
très-
poitrine n'offrait rien de re-
dans du
lait,
et
lui
3 grains d'émétique, qui déterminèrent
des vomissemens de matières d'abord d'un bleu foncé (i)
Tautua , Essai sur l'Empoisonnement 23 1 , ann. \$02.
trique, pag.
j,ar l'acide ni-
ACIDES CONCENTRÉS.
89
puis noires, et dont le contact altérait à l'instant la pierre,
meubles
les
et les
vêtemens
sulfuriquc pur.
comme
,
Ramené chez
l'aurait fait
l'acide
lui, ce jeune garçon
ne
prit
plus que quelques doses de carbonate de magnésie. M. Deslandes, auteur de celte observation , le vit pour la première fois à cinq heures
du
soir: l'enfant était à l'agonie. Sa face
pâle, son pouls faible et fréquent, sa respiration
était
entre-coupée, son ventre extrêmement ballonné
;
donnait-il quelques signes de connaissance.
avait des
Il
à
pejne
évacuations alvincs fréquentes, qui d'abord avaient été bleues
,
mais qui alors étaient d'un
gris verdâtre
rent bientôt rousses et sanguinolentes
demment
teinte
en bleu
de
lait
,
et devin-
,
Y urine était évi-
ce qui annonçait le passage de
On
l'indigo dans la vessie.
5
chercha à faire avaler un verre
chargé de magnésie; mais cette tentative
faillit
provoqua quelques mouvemens Une demi-heure après le malade n'existait plus. convulsifs.
amener
la suffocation
Examen du
et
,
cadavre.
A la lèvre
d'une goutte d'acide sulfuriquc
poisonnement desséchée.
On
,
écoulée,
s'y était
remarquait
la
inférieure
qui au
peau
la
même
,
sur le trajet
moment de était
l'em-
rougeàtre et
altération sur la
pom-
mette gauche, où un peu de caustique avait séjourné pendant la vie.
La langue
corrodée près de sa pointe
était
ne présentait rien de bien remarquable;
elle
:
du
reste
ses papilles
étaient d'un gris bleuâtre, et les granulations glanduleuses
qui existent
h sa base,
en avant de l'épiglolte
,
étaient très-
développées. Depuis l'isthme du gosier jusqu'au cardia la
membrane muqueuse
était
plutôt d'une couche superficielle
que
les
cilité,
,
blanchâtre et bleuâtre,
frotlemens du scalpel détachaient avec assez de faet
au-dessous de laquelle
rouge uniforme
et
intense
trace.
L'eslomac
:
du tube
pas le cardia; le reste
cune
,
recouverte d'une esehare, ou
,
la
membrane
celte altération
était
d'un
ne dépassait
digestif n'en présentait au-
très-distendu par des gaz
,
ne con-
QO
DES POISONS IRRITÀNS,
que peu de liquide
tenait
de mucosilé
et
de
lait
qui paraissait un mélange
,
chargé de magnésie; leur couleur
indiquait assez qu'ils ne contenaient pas d'indigo*, la portion de la
noire
et
membrane qui
avoisine la petite courbure était
comme charbonnée
lante de ses rides
:.
surtout à
,
dans un point
partie la plus sail-
la
même
elle paraissait avoir
été détruite, et l'estomac, aminci, semblait réduit à ses
deux membranes externes tait ni
du
:
étendue. Les intestins étaient dans
de l'indigo dans le colon
organe ne présen-
reste, cet
rougeur ni ramollissement dans
5
gros intestins
et
,
reste :
de son
on voyait
particulièrement dans
matières que ce dernier contenait étaient co-
les
lorées par
les
le
naturel
l'état
cette substance
elle paraissait
;
même
avoir
transsudé, cardans plusieurs endroits, et surtout dans la fosse iliaque gauche, le péritoine et le tissu cellulaire
biant en étaient vivement colorés. tait
plus cette couleur, mais
d'un
gris
il
am-
Le rectum ne présen-
contenait quelques matières
légèrement rougeâtre
,
semblables à celles que
momens. La vessie on n'y rencontrait que non colorées. Les autres
l'enfant avait rendues dans ses derniers était
vide d'urine
et resserrée
quelques mucosités épaisses
et
-,
organes abdominaux paraissaient dans
l'état sain.
La mem-
brane interne des voies aériennes présentait une rougeur intense, et avait été évidemment enflammée. Le cœur et les
poumons
dure-mère
,
étaient dans l'état naturel. Les sinus de la
et les vaisseaux
qui rampent à
la
surface
du
cerveau étaient gorgés de sang; du reste, point d'opacité à l'arachnoïde, point d'infiltration à
pie-mère. La sub-
la
stance cérébrale n'était ni ramollie ni injectée: peut-être était-ellejcependant
un peu tuméfiée,
car le cerveau
nous
parut avoir plus de tendance que de coutume à s'échapper
par
les incisions faites à ses
contenaient qu'à peine de
membranes
la sérosité.
:
ses ventricules
Le cerveau
{Nouvelle Bibliothèque médicale, mai, 1826.)
ne
était sain.
ACIDES
COJNCliJVTllÉS.
i)l
symptômes de l'empoisonnement par l'acide sulfurique sont les suivans une saveur austère, acide, styptique, très-désagréable; une chaleur acre et brûlante au gosier, le long de l'œsophage et dans l'estomac; une douleur sourde et aiguë à la gorge, une fétidité insupdes nausées et des vomissemens portable de l'haleine 35. Les
:
,
excessifs
comme
le liquide
;
vomi,
tantôt d'une couleur noire
de l'encre, tantôt rougi par du sang artériel ou
veineux, cause
à la
bouche une sensation d'amertume et et produit un bouillonne-
de styplicité très-considérable
ment sur alvines
carreau
le
-,
la
,
constipation
quelquefois sanguinolentes
douleurs atroces dans toutes sur lequel
il
est
ou des déjections
,
des coliques et des
;
régions de l'abdomen
les
quelquefois impossible d'apposer
la
,
main
ni les corps les plus légers; des douleurs dans la poitrine;
de
la
gêne dans
goisses
;
le
la
respiration
pouls fréquent , petit
;
,
des
anxiétés
concentré
,
,
des
an-
irrégulier et
un sentiment continuel de froid à la peau; des horripilations de temps à autre un abattement extrême, de l'inquiétude , une grande agitation; impossibilité de garder la même position; physionomie peu altérée d'abord, se décomposant ensuite agitations convultrès-nerveux;
;
;
sives
dans
les
muscles de
face et des lèvres; libre exer-
la
cice des facultés intellectuelles, et parfois
boutonneuse le voile
du
à la
peau. Souvent
la luette,
une éruption amygdales,
les
palais et toutes les parties de la
bouche sont
recouverts d'eschares blanches ou noires qui, en se déta-
chant, irritent, tourmentent ver une toux fatigante
semblable
à celle
:
la
le
malade,
et lui font
éprou-
voix se trouve alors altérée, et
qui caractérise le croup.
DES l'OISONS 1RRITANS.
92 Lésions de
tissu produites
par V acide
sulfurique.
36. Si l'acide sulfurique a été avalé sans mélange d'aucune autre substance, on remarque, après la mort, une altération plus ou moins profonde des tissus avec lesquels il
et
a été en contact
de l'estomac
tantôt
:
il
n'y a que rougeur
du pharynx
tantôt ces parties sont ulcérées en totalité
5
ou en partie, gangrenées ou réduites en une sorte de bouillie noire. Les phénomènes cadavériques présentent quelques différences lorsque l'acide qui a été pris renferme de l'indigo en solution
37.Il résulte des
{Voy. pag. 80).
faits
qui précèdent,
i°.
que l'acide sulfu-
la
vie, parce qu'il
rique, injecté dans les veines, détruit
coagule le sang, en exerçant sur chimique d'autant plus forte que
lui
une véritable action
la
quantité injectée est
plus considérable; 2°. que lorsqu'on l'introduit dans
l'es-
détermine une mort prompte, en produisant
l'in-
tomac,
il
flammation
désorganisation de ce viscère, qui ne tarde
et la
pas à réagir sur
cerveau
le
5
brûlure qu'il occasione
,
qui en est
,
par le
moyen de nombreuses
que lorsqu'on l'applique à l'animal succombe aux premiers effets de la nerveuses
ramifications l'extérieur
,
3°.
ou
Application de tout ce qui a été dit a" empoisonnement par
38.
A. Si
cilement
lorsqu'on le (
Voyez
divers cas
on
le
reconnaît fa-
pesanteur spécifique, à l'action qu'il exerce
à froid sur l'eau ,
aux
V acide sulfurique.
cet acide estsans mélange,
à sa
allumettes
suppuration
à l'abondante
la suite.
etc.
,
,
sur les sels de baryte
,
sur la paille, les
enfin à la décomposition qu'il éprouve
fait bouillir
avec du mercure ou du cuivre.
§ 3 1 .)
B. Lorsqile
l'acide sulfurique
est
uni au vin ou au
ACIDES CONCENTRÉS. vinaigre,
on détermine aisément
comme
a été dit
il
G. S'il fallait le
g3
présence en opérant
sa
dans le § 32. prononcer sur l'existence de cet acide dans
bleu de composition
,
on y parviendrait sans peine en
ayant égard aux données suivantes
:
Cette liqueur est
i°.
d'une couleur bleue excessivement foncée; elle
que
épaisse
est
plus
l'acide sulfurique; sa consistance est très-oléa-
gineuse; 2°. elle rougit le papier de tournesol, et élève la
température de l'eau lorsqu'on l'unit à une petite quantité
de ce liquide
;
3°.
évaporée jusqu'à siccité
,
dégage
elle
des vapeurs blanches très-lourdes, d'une odeur piquante,
qui dépendent de sulfurique
:
il
la volatilisation
reste
dans
la
d'une partie de l'acide
capsule du charbon luisant;
dumercureou du cuivre, elleest décomdonne du gaz acide sulfureux facile à reconnaître à son odeur piquante, analogue à celle du soufre qui brûle 5°. si on la mêle avec du chlore concentré li4°. chauffée avec
posée
et
,
,
;
quide, pur, ne contenant point de sulfates ni d'acide sulfurique, elle est décolorée sur-le-champ, pourvu qu'on
emploie suffisamment de chlore
;
le
liquide résultant
donne
avec le nitrate de baryte un précipité blanc de sulfate de baryte insoluble dans l'eau et dans l'acide nitrique ,
fin, si
on sature
l'acide sulfurique par
de potasse caustique
,
elle passe
cet état, desséchée et calcinée
au vert
6°. en-
;
une dissolution ;
évaporée dans
pendant un quart d'heure,
du charbon provenant de l'indigo décomposé , du sulfate de potasse on peut dissoudre ce sel dans l'eau
elle laisse et
:
et le transformer
en sulfate de baryte insoluble par
l'ad-
dition d'une suffisante quantité d'un sel barytique soluble.
D.
Si l'acide se trouve
dans
les
liquides vomis ou dans
ceux qui sont contenus dans l'estomac
on fera bouillir une portion des matières qui le contiennent avec du cuivre métallique, afin d'obtenir du gaz acide sulfureux l'autre ,
;
portion sera saturée par du sous-carbonate de chaux, et on
des poisons ihkitaks.
g\
agira sur le sulfate de
dans
le
chaux produit
comme
a été dit
il
§ 32. L'eau et les sels de baryte ne seraient d'au-
cune utilité si on ne prenait pas les précautions que nous venons d'indiquer car il peut se trouver dans l'estomac une certaine quantité de sulfates. 5
Traitement de V Empoisonnement par T acide sulfurique. 3ç). Existe-t-il
En
quelque contre poison de l'acidesulfurique?
examinant avec attention
les divers réactifs
capables d'arrêter l'action funeste de ce poison
pensé que et -
,
chimiques
nous avons
magnésie calcinée, proposée par Pelletier, employée sur l'homme par M. Desgxanges, serait la subla
stance médicamenteuse qui pourrait être administrée avec
de succès. Expérience i re
le plus
.
A
dix heures du malin, on a détaché
l'oesophage d'un petit chien
on
a introduit
gomme
,
on
dans son estomac
l'a ,
percé d'un trou
à l'aide
élastique surmontée d'un entonnoir
,
viscère 3 onces d'eau
,
de magnésie calcinée
;
fait
et
2 gros d'a-
cide sulfurique mêlé une heure auparavant avec
d'eau; six minutes après, on a
,
d'une sonde de
un gros
arriver dans le
même
dans laquelle on avait délayé 2 gros
on
de
a lié l'oesophage au-dessous
l'ouverture afin d'empêcher le vomissement. Immédiate-
ment après,
l'animal a paru
d'une heure
il
détaché
,
souffrir
de violens
a fait
la ligature, et
de matières blanches.
il
A
poussait des cris plaintifs
a
efforts
un peu; au bout pour vomir il a ;
rendu une très-grande quantité
quatre heures de l'après-midi ,
et
il
est
mort deux heures
La membrane muqueuse de l'estomac
et
,
il
après.
du duodénum
veines de
la
face in-
terne de ce viscère étaient remplies de sang noir,
comme
était,
si
en général, d'un rouge vif;
les
elles eussent été injectées; on distinguait jusqu'aux plus
petites ramifications
;
on observait près du cardia quelques
plaques noires formées par du sang extravasé.
ACIDES CONCENTRÉS.
Expérience
11
A
e .
onze heures on
95 a
détaché et percé
d'un trou l'œsophage d'un chien de moyenne taille, et on a introduit dans son estomac, par le même moyen que
que nous venons d'indiquer, 2 gros d'acide sulfurique mêlé, une heure auparavant, avec 3 gros d'eau; huit minutes après, on y a fait arriver 6 onces d'eau dans laquelle on avait délayé 4 g ros et demi de magnésie et on celui
,
a lié l'oesophage. efforts
A
pour vomir
mort
pas. Il est
une heure, l'animal a
abattu, mais ne se
était
il
5
lendemain
le
fait
à six
de violens plaignait
heures du matin, dix-
mu-
neuf heures après l'empoisonnement. La membrane
queuse de l'estomac, peu rouge, était rongée dans plules portions de la tunique musculeuse qui sieurs points ;
correspondent à ces points étaient d'un rouge-cerise.
Pour mieux apprécier
même
les effets
On
l'expérience suivante.
de
la
magnésie, on
un chien
a pris
a fait
à-peu-près de
que celui qui fait le sujet de la première expérience, et on a introduit dans son estomac 2 gros d'acide sulfurique, mêlé une heure auparavant avec 2 gros d'eau; au bout de six minutes, on a fait arriver dans le même taille
viscère 4 onces d'eau.
le-champ l'animal
On a ensuite de violens
a fait
éprouvé un grand malaise,
s'est
lié
son œsophage
efforts
:
pour vomir;
couché sur
le
suril
a
ventre, et
a poussé des cris excessivement plaintifs; au bout d'un
quart d'heure
il
des hurlemens affreux, paraissait
faisait
avoir le ventre brûlé et s'efforçait à vomir; sa respiration était très
-
accélérée.
Il
est
mort deux heures
après l'empoisonnement, au
plus horribles. La
presque détruite les portions
membrane muqueuse de
et
demie
l'estomac était
transformée en une bouillie épaisse
;
qui n'avaient point été complètement désor-
ganisées offraient une couleur noire la plus
et
milieu des souffrances les
grande
facilité
était rouge-cerise.
On
de
la
,
et se
détachaient avec
tunique musculeuse
:
celle-ci
voyait dans la face interne de ce
DES POISONS IRRITAIS.
96
viscère, principalement dans la portion qui avoisine le
pylore, des vaisseaux fortement injectés en noir.
Ces expériences nous permettent de tirer les conclusions la magnésie, administrée très-peu de temps
suivantes: i°.
après l'injection de l'acide sulfurique, n'empêche pas l'empoisonnement des animaux dont l'œsophage est lié, lors
même
qu'on l'emploie à une dose double de celle qui
est
nécessaire pour opérer la neutralisation de l'acide; i°. les
chiens auxquels on la fait prendre souffrent cependant moins que ceux qui n'ont avalé que de l'eau ils vivent -,
plus long-temps,
et leurs tissus se
dés. 11 est probable
on leur
que si
,
médicament
au lieu de
de vomir,
laissait la faculté
nistrât ce
trouvent moins corrolier
et
à plusieurs reprises, toutes les
tions de l'acide sulfurique cachées dans
membrane muqueuse
leur oesophage,
qu'on leur admi-
seraient neutralisées
les replis ,
poison se trouverait de beaucoup diminuée peut-être, parce 3°.
que
moyen
,
rétablir la santé
praticiens ne
les
doivent se
por-
de
et la force :
la
du
on pourrait
de l'animal (r);
flatter d'arrêter
les
désordres produits par l'acide sulfurique en employant ce médicament, qu'autant qu'il sera ingéré très -peu de
temps après que l'accident a eu
lieu
,
et
qu'on
le
donnera
à plusieurs reprises^
l'homme de l'art gorger le malade d'abon-
4o. Il suit de ces considérations que
doit, sans perdre un instant,
dantes boissons d'eau contenant delà magnésie en suspension (2).
A
défaut de cette substance, l'eau de savon pourra
être administrée avec avantage.
(.1)
Lorsque
les
acide corrosif,
il
animaux ont avalé une certaine quantité d"un n'est
guère possible d'introduire dans leur
estomac d'autres substances font pour s'y opposer. (2)
On
Les boissons mucilagincu-
,
à
cause des efforts violens qu'ils
doit préférer celte terre au carbonate de magnésie,
ACIDES CONCENTRÉS. ses, le lait et
môme
l'eau tiède
97
ou froide doivent
être in-
gérés en grande quantité, en attendant qu'on puisse se
médicamens dont nous parlons. Il ne faut jamais perdre de vue que le succès dépend ici de l'activité du praticien quelques instans de retard changent complètement le sort du malade, puisque l'acide sulfurique procurer
les
;
détruit les tissus organiques avec
Après avoir neutralisé
frayante.
une promptitude le
caustique
ef-
faut
il
,
s'occuper de calmer les désordres qu'il a produits. Si les
symptômes n'annoncent point encore organes
digestifs,
quel que
du bas-ventre, de doit
employer
la
soit le
bouche ou de l'arrière-bouche
les saignées générales et locales
mens émolliens en continuant ,
et mncilagineuses.
dans
qui ont
,
on
,
les lave-
l'usage des boissons douces
de
la
bouche
comme une maladie locale
,
,
doivent être con-
et traités
bien réussi chez le malade qui
si
des
Les ravages déterminés par cet acide,
les diverses parties
sidérés
la scarification
degré de l'inflammation
par
les
moyens
fait le sujet
de
la
première observation.
De V Acide nitrique 4i. Il
{JE au forte)*
de jeter un coup-d'ceil sur
suffit
les
nombreuses
observations d'empoisonnement recueillies jusqu'à ce jour,
pour être convaincu que l'acide nitrique est celui
usage pour se détruire
,
de tous
dont on a ,
et
dont
les
poisons minéraux,
fait le
plus fréquemment
les effets
ont été
le
plus
souvent funestes. 42. L'acide nitrique pur est sous la forme d'un liquide
incolore, odorant, doué d'une saveur acide
caustique
,
si
acre et si
qu'il brûle et détruit les matières organisées
:
sa
qui a l'inconvénient de dégager beaucoup d'acide carbonique
dans l'estomac '•
,
et
de distendre prodigieusement ce viscère. 7
DES POISONS
Ç)8
pesanteur spécifique
de
est
!flr.ITA.N'S.
Une
i,-554»
seule goutte de cet
acide rougit une grande quantité d'infusum de tournesol il
colore constamment
en leur donnant une dans une petite
la
peau
teinte plus
fiole
5
animaux
et les autres tissus
ou moins jaune. Chauffé du soufre ou du
avec du charbon
,
décomposé au bout de quelques minutes une portion de son oxygène se fixe sur l'un d'ébullition ou l'autre de ces corps simples, l'acidifie, et il se dégage du phosphore,
il
est
5
gaz nitreux (deutoxyde d'azote) qui passe à
de gaz
l'état
acide nitreux jaune-orange, en absorbant l'oxygène con-
tenu dans duit
l'air.
Versé sur de
une vive effervescence
la limaille
orangées (gaz acide nitreux)
de cuivre,
il
pro-
donne des vapeurs jaunes-
,
,
transforme en nitrate
et se
de cuivre d'une couleur verte, qui ne tarde pas à devenir bleue. La potasse, la soude, la baryte, la strontiane, etc., combinées avec l'acide nitrique, forment des sels qui, étant évaporés, desséchés
ment
mis sur
et
leur combustion
,
et
les
charbons rouges, ani-
produisent une inflammation
si
rapide, qu'il y a un dégagement considérable de lumière et de calorique , et une dilatation qui occasione plus ou
moins de bruit
mouvement de projection. Mêlés au dans un creuset rouge, ces nitrates l'en-,
et
soufre et projetés
de
une combustion décompose surnitrique sous la forme de
flamment tout-à-coup en donnant
lieu à
très-vive. L'acide sulfurique concentré les
le-champ
,
et
en dégage l'acide
vapeurs blanches peu épaisses. 43.
L'acide nitrique n'occasione aucun trouble dans
l'eau saturée de sucre.
fusion de thé,
la
Lorsqu'on
le
mêle
ajoute une plus grande quantité d'acide.
gogne
à
une
forte in-
couleur devient d'autant plus foncée qu'on
Le vin de Bour-
n'est point précipité par l'acide nitrique;
seulement une couleur plus rouge.
Un
il
mélange
du premier de ces liquides et une du commerce n'offre aucun changement par
acquiert fait
avec
partie d'acide
4 parties
,
l'addition
ACIDES CONCENTnÉS.
de
tournure de cuivre;
la
de gaz nitreux
mais
Ç)Q
ne se dégage pas une bulle
l'on opère à la température ordinaire;
si
on chauffe,
si
il
au blanc jaunâtre
;
cuivre se dissout, et ce n'est que vers
vin perd sa couleur rouge et passe
le
bientôt après l'effervescence a lieu
la
le
,
liqueur devientd'un très-beau vert:
la
de l'opération qu'il se dégage un
fin
gaz jaune-orangé, dont l'odeur lient
de celle du
à la fois
gaz acide nitreux, et de celle de l'élher nitrique (i).
L'acide nitrique ne trouble point le vinaigre ses propriétés par
perd aucune de
et
,
liquide. S'il s'agissait de déterminer sa présence dans
mélange
pareil
avec et
la
on
,
on commencerait par saturer
potasse pure
traiterait le
:
on
la ferait
évaporer jusqu'à siccité,
produit par l'alcool très-concentré; ce
ques autres principes du vinaigre,
et
même base, celui-ci faire partie du résidu. On pourrait facilement de potasse dans ce résidu, charbons ardens
l'autre portion par l'acide
i°. (
§
et
quel-
n'ayant aucune action
sur le nitrate de cette
partie sur des
un
liqueur
la
menstrue dissolvant facilement l'acétatede potasse,
nitrate
ne
il
son mélange avec ce
se trouverait
reconnaîtrele
en en projetant une
[\i )
;
2°.
en
sulfurique concentré
,
traitant
qui en
dégagerait des vapeurs blanches d'acide nitrique ou des
vapeurs d'acide nitreux d'un jaune orangé.
aisément
que
la
concevra
formation de ce dernier gaz, en réfléchissant
le résidu
trate
On
dont
il
s'agit
renferme souvent
,
outre le ni-
de potasse, une plus ou moins grande quantité des
du vinaigre. Or, l'acide un mélange de nitrate et d'hydro-chlorate dégage ces deux acides , qui ne tardent pas à réagir entre eux en donnant naissance à du chlore
hydro-chlorates qui faisaient partie
sulfurique concentré
(i)
lie
même
,
vin de Bourgogne, chauffé avec du cuivre sans
addition d'acide nitrique
ne remarque
ni
versé sur
,
ne change point de couleur,
et
on
effervescence ni formation d'un sel cuivreux*
lOO
DES FOISOKS IKU1TANS.
(gaz muriatique
oxygéné)
,
du gaz acide nitreux jaune-
et à
orangé. 44- L'acide nitrique, versé dans l'albumine , y fait naître sur-le-champ un précipité blanc très-abondant qui devient
jaune au bout de quelque temps. La dissolution de gélatine n'est point troublée par l'acide nitrique.
avec cet acide
est
coagulé sur-le-champ
,
Le
lait
et laisse
mêlé
déposer
des grumeaux blancs qui ne tardent pas à passer au jaune.
La
l'homme, mise en contact avec une ou deux un précipité abondant de matière jaune, qui acquiert une couleur verte par l'addibile de
gouttes d'acide nitrique, forme
tion d'une nouvelle quantité d'acide, et qui finit par de-
venir rouge-brique lorsqu'on emploie beaucoup d'acide nitrique.
Le sang
fluide est coagulé tout-à-coup par son
mélange avec ce poison. Action de V Acide nitrique sur V économie animale.
Doué d'une vertu
45.
agit sur
corrosive très-énergique cet acide ,
l'économie animale avec une rapidité effrayante,
suivis presles symptômes les plus graves que constamment de la mort. Plusieurs expériences mettent
en déterminant
cette vérité hors
On
i°.
,
de doute.
a injecté dans la veine jugulaire d'un chien ro-
de la moyenne taille, 26 grains d'acide du commerce mêlés à 10 grains d'eau distillée: immédiatement après, l'animal a éprouvé une grande agitalion dans les membres il a poussé des cris plaintifs et il est mort au bout de deux minutes. On l'a ouvert sur-lechamp les chairs étaient palpitantes les battemens du buste
,
et au-dessus
nitrique
,
;
:
;
coeur étaient peu sensibles tricule
gauche
offrait
;
le
sang contenu dans
deux grands
latineux, d'une couleur rouge
une
petite quantité
-
le
ven-
caillots d'un aspect gé-
noirâtre
de sang fluide de
la
,
nageant dans
même
couleur;
ACIDES CONCENTRÉS.
IOI
vaisseaux artériels du thorax renfermaient aussi du
les
sang non coagulé. Les poumons étaient roses
et
peu crépi-
tans. 2°.
On
a introduit
de l'acide nitrique dans l'estomac de
plusieurs chiens dont l'oesophage a été lié afin d'empêcher le
vomissement
:
sont morts au bout de deux
ils
nous avons parlé en faisant rique.
L'estomac
,
trois
ou
mêmes symptômes que ceux dont
quatre heures, avec les
l'histoire
corrodé
était
ques points, sans qu'on
,
jamais
ait
de l'acide sulfu-
désorganisé dans quel-
pu apercevoir aucune
nuance jaune. Le duodénum présentait un enduit de matière jaune provenant de
décomposition d'une por-
la
tion de bile (§ 44)*
OBSERVATION
XC \
.
Aubry, femme âgée d'environ trente-cinq ans, avala, pour se donner la mort, i onces d'eau-forte. On ne lui donna d'abord aucun secours, et ce fut seulement quelques heures après qu'on soirée.
Une figure
la
transporta à l'hôpital dans la
portant l'empreinte d'une morosité som-
bre, un état d'anxiété continuelle
un pouls
ral,
sourdes à
la
petit et
gorge
,
un frissonnement géné-
presque imperceptible, des douleurs
et surtout à l'estomac
moindre contact sur répétées, des vomissemens de temps
,
très-intenses
région épigastrique
la
à autre
au
des nausées
5
:
tels étaient
Looch blanc dissolution dt? gomme arabique coupée avec du lait.) La surface du corps, ne tardèrent pas à devenir froids-, et surtout les membres les
principaux symptômes
(
,
,
une sueur grasse
et
sur la face et
poitrine.
la
glacée se ramassa engrosses gouttelettes
La malade succomba environ
vingt-quatre heures après son entrée à l'hospice. L'intérieur de la tion
de
la
bouche
était
remarquable par
membrane muqueuse devenue épaisse, .
l'altéra-
blanche,
102
DES POISONS IRRITANS.
légèrement citrine en quelques places, s'enlevant avec fa» cilité et
même
par petits lambeaux. L'épiderme se détachait de
sur le bord libre des lèvres
,
dans un espace semi-
lunaire teint en jaune, et dont le contour indiquait les li-
mites du verre avec lequel cette malheureuse avait
La langue,
la
voûte
du
et le voile
lement dépouillés de
la
totalité
membrane mu-
de leur
queuse, déjà détachée en plusieurs parties
;
on ne voyait
au-dessous d'elle aucune altération remarquable
un
état
bu.
palais eussent été faci-
A
de sécheresse assez marqué.
altération qu'à la bouche, mais portée à
la
un
gorge
sinon
,
,
même
plus haut degré.
L'œsophage présenta à l'intérieur de son canal un enen apparence crétacé ou plutôt graisseux, d'une belle couleur orangée ayant une surface sèche et duit grenu
,
,
absolument dépourvue de mucosité. Celte croûte de vité de l'œsophage
de
plis
ou
,
la
ca-
sur laquelle se dessinaient des sortes
sillons verticaux,
d'étui enchâssé dans le canal
et
qui formait une espèce
œsophagien
excepté dans quelques endroits
,
,
peu adhérente, chose que la
n'était autre
membrane muqueuse altérée d'une manière spéciale par l'acide nitrique. Ce cylindre, de nature en appareuce albumineuse ayant été enlevé, les autres parties des parois de l'œsophage semblèrent être à-peu-près dans leur état ordinaire elles avaient seulement une légère teinte brune. Le péritoine, le canal intestinal, et les autres parties offrirent une couleur rouge sale. L'estomac était fort distendu et couvert de taches noires; il contenait une grande quantité de gaz non fétide, et un liquide bourbeux jaune, floconneux et gras, dont une partie plus dense semblait ,
:
attachée à la surface interne des parois de l'estomac
,
et
y
formait une couche grenue, diversement épaisse et d'un
jaune verdâtre.
On
remarquait dans
le
grand cul-de-sac
à l'endroit qui se trouve vis-à-vis de l'orifice cardiaque, plusieurs taches noires, irrégulières
,
avec un
tel
bour-
ACIDES OOINCENTRÉS. soufflement moi bifique du
tissu
Io3
de l'organe
que
,
cela res-
semblait à une substance animale fortement cautérisée et brûlée.
De
pareilles taches
,
plus petites cependant, avoi-
du duodénum
sinaient le pylore. L'intérieur
contenait
un enduit
très-épais, jaunâtre,
et
du jéjunum
comme
graisseux,
en tout semblable à celui de l'estomac.
et
OBSERVATION
II*.
Motet, peintre, âgé de trente-deux ans, célibataire, conçoit le projet de s'empoisonner.
un
achète, chez
Il
deux onces d'acide nitrique très-concentré qu'il avale d'un seul trait le 26 germinal an 8 à deux heures de l'après-midi. Il n'avait bu ni mangé de la jourépicier-droguiste
,
,
,
,
Des douleurs inexprimables annoncent aussitôt l'acCe malheureux s'agite tout d'un coup se roule sur le plancher de sa chambre, ne peut se tenir sur son lit. Les vomissemens surviennent et sont accompagnés d'un sentiment général de froid plus marqué aux membres. Chaque fois les matières née.
tion forte et rapide de l'acide nitrique. ,
vomies bouillonnent decin appelé lui
A
fait
quatre heures
,
et crépitent sur le
souvent en chemin le faire boire.
est aussi
Un
mé-
de l'huile.
de temps
A son arrivée,
le
n° i33).
,
à
II
autre on
vomit l'arrête
premier mouvement
de lui donner des boissons adoucissantes en trèset
surtout de la décoction de graine
lin. Il était alors
physionomie
la
un la
et
,
grande abondance, de
et
ce malade est transporté au grand hos-
pice d'Humanité (salle des blessés
pour
carreau.
prendre de l'eau de savon
dans un état d'agitation continuelle, ayant très-altérée;
il
liquide noirâtre, glaireux;
bouche;
la
langue
était
vomissait il
à
chaque iuslant
ouvrait assez facilement
blanche, tirant un peu sur
jaune; des douleurs vives se faisaient sentir
à la
gorge,
le le
Iû4
DES POISONS IRRITANS.
long de l'œsophage
et
dans l'estomac;
le ventre, légère-
ment tendu, ne pouvait supporter aucun contact augmentation excessive des douleurs l'extérieur
du corps
;
pouls petit
;
concentré
,
une
sans
froid plus grand à
fréquent
,
;
hoquet; respiration gênée. La marche rapide des accidens, loin de se ralentir,
prend à chaque instant une intensité
Ce malheureux ne peut déguiser les regrets qu'il éprouve d'avoir attenté à sa vie. Dans son agitation exnouvelle.
trême
il
pousse souvent des plaintes
Ses membres deviennent glacés
,
,
des soupirs étouffés.
une sueur froide couvre
tout son corps; le pouls est presque imperceptible
douleurs ne cessent pas un seul moment; tous
les
;
phéno-
les
mènes sont du plus mauvais présage ils annoncent une mort prochaine. Le malade fait à chaque instant des efforts inutiles pour satisfaire son besoin pressant d'aller à la ;
selle et d'uriner
sonnes
qu'il
;
il
réclame des secours de toutes
aperçoit
st
affreux état dure toute la nuit
mens deviennent
les
per-
de tout ce qui l'entoure. Cet ;
vomisse-
les matières des
plus claires et de
couleur citrine
;
il
s'é-
chappe enfin quelques gouttes d'urine. L'aspect hideux du corps de cet infortuné ressemble déjà et la
à
celui d'un cadavre
présence d'esprit est conservée toute entière
gination paraît exaltée.
On
administre
,
dans
;
l'ima-
les derniers
instans, quelques cuillerées d'une potion calmante. Il parlait
encore
le
lendemain matin,
où
à l'instant
dix-neuf heures après son empoisonnement
,
il
expira,
et seize après
son entrée à l'hospice.
A
l'ouverture
l'acide s'était
du cadavre on
s'assura
que
l'action
de
bornée aux organes des premières voies. Les
du pharynx de l'œsophage de l'estomac du duodénum, de la moitié supérieure du jéjunum, avaient augmenté d'épaisseur et de consistance et offraient une couleur d'un rouge très-foncé à leur surface externe. La face interne était généralement enduite d'une couche plus ou
parois
,
,
,
ACIDES CONCENTRÉS.
moins sèche paisseur
qui
plus ou moins grenue
,
,
de deux lignes d'é-
d'un jaune verdàtre fort beau
,
par le contact de
s'est terni
duodénum
connivenies du
bouchaient
le calibre
Marie Roger
très-développées
III
.
Agée de trente-cinq ans
,
et
et
,
intestin.
OBSERVATION
mauvaise conduite
et très-éclatant
lumière. Les valvules
la
étaient
de cet
I05
.
,
diffamée par sa
son libertinage, fut amenée au grand
hospice d'Humanité par des gens de garde, le a3 pluviôse
an g
,
à
une heure du matin.
qu'elle avait pris
du
d'empoisonnement.
on
était arrivé,
l'après-midi frère
,
On
apprit très-vaguement
poison', elle présentait
peu de signes
Interrogée avec soin sur ce qui lui
que
sut
la veille,
vers les trois heures de
une orgie avec son beauavaler pour huit sous d'eau-
se trouvant dans
,
celui-ci lui avait fait
du vin blanc, et lui avait fait boire encore après beaucoup de vin blanc et d'autres liqueurs spiritueuses. Elle ne fut transportée que dix heures après son accident forte dans
et
sans avoir reçu aucun secours. Selon son rapport
douleurs à
la
gorge
et à
vomissemens répétés dans que cette femme fut amenée
les
les
les
,
l'estomac avaient été très-vives
,
et
premiers instans. Lors-
elle ne paraissait pas trèselle-même sur un banc tandis qu'on ,
malade. Elle laisait
son
s'assit
lit
,
monta ensuite
et se
coucha toute
seule.
Quelques vomissemens eurent encore lieu jusqu'à cinq heures du malin. Le chirurgien de garde la trouva si peu souffrante
garda
ment.
,
et
comme Il fit
jugea
phénomènes
les
si
légers
,
qu'il re-
très-peu fondé le soupçon d'empoisonne-
administrer une potion anli-spasmodique, dans
laquelle entraient 3o gouttes d'éther sulfurique et environ 2 gros de sirop diacode
coupée avec du
lait.
,
et
pour boisson de l'eau d'orge
lOÔ
DES POISONS 1KKITA1SS.
A
huit heures
de
tat
du matin, inspection
malade
la
l'intérieur
très-attentive de l'é-
que la langue et delà gorge; point de vomissement; douleurs lèvres blanches ainsi
:
sourdes et presque nulles; abattement général; lassitude
dans tible
les ,
térieur
membres. Bientôt langue sèche
pouls impercep-
.
horripilations répétées, sentiment de froid à l'ex-
du corps
aux membres, envie pressante
et surtout
emLe médecin qui la soignait douta empoisonnée, et particulièrement avec l'acide
d'aller à la selle, et constipation rebelle; anxiétés,
preinte de mélancolie. qu'elle fût
nitrique
;
il
crut reconnaître dans son état les caractères
d'une fièvre adynamique
donna une potion antispasmodique et des boissons délayantes, telles que la dissolution de gomme arabique et le lait coupé avec l'eau d'orge. Le défaut d'altération très-considérable à l'intérieur de la bouche, l'absence des douleurs les lassitudes dans les membres la prostration des forces fondaient jusqu'à un certain point cette opinion. Rien ne changea jusqu'au jour suivant à une heure après midi cette femme sortit seule de son lit pour aller à la selle sur un bassin :
lui
il
,
,
,
:
;
une heure après elle expira, pour ainsi dire, subitement, en serrant avec force les bras d'une personne qui lui donnait des soins
,
et
en s'écriant Je :
me
meurs.
A
l'examen cadavérique on remarqua d'abord meté générale des chairs , leur fraîcheur , signes de
la
fer-
la
vio-
lence de la mort. Le tissu cellulaire était chargé d'une graisse très-compacte; l'épidémie
du milieu du bord
libre
des lèvres paraissait épaissi, jaune, et se détachait en partie.
A l'ouverture
de l'abdomen
d'un liquide jaune
et
de
la
il
s'écoula plus d'une pinte
consistance d'une purée con-
tenant des flocons plus ou moins solides
,
de
leur généralement répandue dans l'intérieur
la
même
cou-
du ventre
ayant une odeur très pénétrante, semblable à celle de ther.
Le péritoine
,
devenu plus épais
,
,
et
1
é-
était fort altéré
en
ACIDES CONCENTRÉS. plusieurs points
,
enflammé
sali
>
concrète, d'une couleur très-jaune
d'adhérence multipliés avec
mac
IO'j
par des lames d'albumine 5
présentait des points
il
grande courbure de
la
i'esto-
y avait des brides résultant sans doute de l'inflammation de l'intérieur de l'abdomen. Le lobe et
,
de l'un à l'autre
gauche du
il
foie, fortement teint
en jaune
à
reste, le tissu
La
vésicule
de cet organe paraissait dans
du
fiel,
l'extérieur,
toucher
offrait une surface grasse et onctueuse au 1
:
du
état naturel.
allongée et cylindrique, étendue de
quatre ou cinq travers de doigt, et très - pleine
avait
,
une couleur brune tirant sur le noir. L'estomac présentait un changement déforme remarquable il affectait, surtout à sa droite une disposition triangulaire sa direction sem-,
-,
,
blait
presque verticale par l'abaissement de sa grande cour-
bure
;
le pylore
,
supérieur d'environ deux ou trois pouces
restait en contact avec la vésicule
du
corni et ferme dans certains endroits toute son étendue, injectés
cères
fiel.
avait
,
une couleur brune
Cet organe
5
,
,
ra-
presque dans
ses vaisseaux
étaient gorgés d'un sang coagulé.
,
,
Tous
,
très-
les vis-
abdominaux ne formaient qu'une masse au moyen
des adhérences produites entre eux par l'inflammation du péritoine et l'interposition des couches albumineuses.
premier aspect
les intestins paraissaient
excepté le jéjunum, qui était noirâtre, affaissé
grande mollesse
fondément
du colon
\
altéré
le péritoine ,
On
il
était
,
recouvert
d'une ,
pro-
se détachait aisément. L'arc transversal
était intact,
très-dures.
dont
Au
à-peu-près sains,
mais
il
contenait des matières fécales
trouva l'intestin
grène à ses deux courbures
et
duodénum frappé de gan-
dans toute l'épaisseur de ses
parois.
Dans
la
poitrine
il
n'y avait rien de remarquable, à l'ex-
ception du lobe inférieur du
gorgé de sang, enflammé
poumon gauche,
à sa
qui était
surface, adhérent au dia-
phragme pareillement enflammé. Un épanchement d'en-
108
DES POISONS IttMTANS.
viron quatre onces de sérosité lactescente
,
crétions albumineuses pareilles à celles
du ventre
remplie de conavait
,
iieu dans cet endroit. Sans doute cette affection inflam-
matoire locale dépendait du voisinage de l'estomac, siège
de
l'altération principale.
La membrane interne de la bouche épaissie légèrement tachée en jaune, s'enlevait par-tout avec facilité. La ,
langue
était fort
l'arrière
,
sèche, les amygdales rouges
-bouche généralement
et
enflammée,
tuméfiées,
l'oesophage
enduit d'une matière jaune, sèche, en apparence graisseuse ou crétacée
;
membrane
sa
l'épaisseur de cet enduit,
interne
se détachait
confondue dans
,
aisément et
était
sillonnée par des plis verticaux.
L'estomac présentait sac
,
dans le fond de son grand cul- de-
,
unes des autres
trois ouvertures voisines les
grandeur d'un écu de
trois francs
usés ou plutôt dissous.
dans
-,
de
la
à bords fort amincis
épais
Il était fort
reste de son étendue.
le
,
On
,
très-rétréci
et
trouva dans sa cavité
quatre corps solides de dix-huit lignes environ d'étendue
en surface carrée,
et
de cinq à six lignes d'épaisseur, de
nature graisseuse
et
ressemblant à des morceaux infor-
mes de
suif.
comme
de
,
Cette substance, exposée à la chaleur, fondit
la
graisse, et mise en contact avec la lumière
d'une chandelle, donna une belle flamme très-blanche.
Un
enduit ou espèce de pâte jaunâtre
et graisseuse,
plus épais vers le petit cul-de-sac et l'orifice pylorique, couvrait la face interne de l'estomac ges taches gangreneuses
depuis
le
,
et
en cachait de
et
lar-
s'avoisinant les unes des autres
fond du grand cul-de-sac jusqu'au
ses vaisseaux étaient
sang noir
,
extrêmement distendus
petit.
et
Tous
remplis de
coagulé.
A l'intérieur
du duodénum on trouvait un
état parfai-
tement analogue à celui de l'estomac, un enduit jaune
Lorsqu'on découvrait
les valvules
commentes,
,
elles
etc.
pa-
ACIDES CONCENTRÉS. raissaient toutes brûlées. était fort altéré
croissant.
Du
,
09 Le commencement du jéjunum 1
et cette altération allait
milieu de l'iléon à l'anus
,
toujours en dé-
le canal intestinal,
parfaitement intact, ne contenait plus de matière jaunâtre
comme la Le
portion supérieure
liquide épanché dans
du tube le
alimentaire.
ventre, et qui sans doute
avait passé à travers les trous de l'estomac
conservé
5
paraissait être le résultat
il
5
fut recueilli et
nitrique avalé avec les boissons
portion de l'acide lait, etc.
,
du mélange d'une ,
le
son odeur éthérée, très-pénétrante, dépendait
probablement de l'éther pris dans
les
potions anti-spas-
modiques. Ce liquide resta très-long-temps sans s'altérer, et ensuite la putréfaction la plus complète s'en empara. (
Cette observation, ainsi que la première et la seconde,
sont tirées delà
Monographie de M. OBSERVATION
Tartra.
)
IV
Victoire Pillet, âgée de vingt-quatre ans, d'une forte constitution
bauche
,
désespérée de voir son amant livré
la plus
à
la
dé-
scandaleuse, cherchait depuis long-temps
moyens de se détruire. Persuadée qu'elle pouvait se donner la mort en avalant de l'émétique , elle en avait
les
4° grains en 1812
pris
,
qui n'avaient occasioné que
des vomissemens abondans et des selles copieuses. Accablée de malheurs
,
cette
infortunée eut recours à l'eau-
forte, dont elle connaissait les propriétés corrosives.
Le 6
juin 181 2, à quatre heures du matin quinze jours après la première tentative d'empoisonnement elle avala tout ,
,
une once d'acide nitrique concentré, dans laquelle elle avait mêlé environ 1 gros d'acide sulfurique
d'un
trait
(huile de vitriol rité
:
)
afin que le poison la traitât avec sévé-
telles étaient ses
l'ingestion
propres expressions. Aussitôt après
de ce puissant caustique, Victoire
fut
en proie
DES POISONS IRMTANS.
IIO
aux plus horribles symptômes à la
gorge
et
dans l'abdomen
de l'œsophage
dans
et
,
des douleurs déchirantes
:
une ardeur brûlante
le
long
région de l'estomac, des vomis-
la
semens continuels de matières d'un vert noirâtre
et glai-
reuses, des coliques violentes, des angoisses continuelles
un
état
quée de froid à l'extérieur du corps, à l'Hôtel-Dieu à sept heures
etc.
du matin,
On la on
et
sur-le-champ un gros de magnésie calcinée
un
verre de tisane
était-il ingéré
trême,
7
de malaise inexprimable, une sensation très-mar-
que
,
la
,
transporta fit
prendre
délayée dans
peine ce médicament
malade entra dans une fureur ex-
qu'elle ne prendrait plus de médica-
protesta
et
A
émolliente.
lui
mens qui la soulageraient; qu'elle n'avait rien avalédepuis le moment de l'empoisonnement dans l'intention de mouplus
rir
On
tôt.
força cependant a boire de nouvelles
la
doses de magnésie, et on lui donna une très grande quantité
de boissons mucilagineuses. Nous l'observâmes, pour
première
fois
,
après l'accident
:
la
à huit
heures du matin, quatre heures
voici quel était son état: face pâle,
con-
jonctive injectée, yeux animés et hagards, taches jaunes sur le
bord de
la lèvre
supérieure
bouche d'une couleur blanche
membrane muqueuse de
,
la
citrine; langue jaune, croû-
teuse et sillonnée; douleurs vives à la gorge; vomisse-
mens
,
de temps
entre-mêlées
,
à autres
,
de matières jaunes
épigastralgie des plus violentes
atroces dans tout l'abdomen
fréquent et serré sible
,
aux membres
très-marquée
,
,
respiration
,
froid
un peu
extrêmement senaccélérée
externes et des
libre exercice des sens
inens.
Quinze sangsues à Vépigastre
(
,
anxiété
nulle altération dans les facultés intellec-
tuelles;
èdulcorèe y
noires
douleurs
constipation; pouls petit,
frissonnemens ,
et ,
trois
lavemens émolliens
dix heures, continuation des
,
mouve-
eau de gomme
et narcotiques. )
vomissemens,
A
qui étaient
provoqués surtout par l'ingestion des liquides; délire fu-
ACIDES rieux
agitation extrême
,
horribles, figure rouge.
de tout
midi
le
III
corps,
difficulté
,
mouvemens
glutition impossible,
de
A
CONCENTRÉS.
souffrances
de parler, dé-
convulsifs des muscles
face; pouls extraordinairement fréquent et petit.
la
une heure. Ouverture du cadavre. Roideur extrême des membres, surtout des abdominaux; couleur cipharynx d'un trine de toutes les parties de la bouche
Mort
à
,
rouge vif œsophage peu altéré , estomac énormément distendu n'offrant aucune lésion remarquable à l'extérieur, ,
,
rempli d'un liquide jaune, floconneux; sa surface interne
d'uu rouge-cerise dans toute son étendue, excepté vers pylore, où on remarquait deux mées par du sang veineux exlravasé;
petites taches
viscère
tr
ès-dilatés
,
les
le
noires for-
vaisseaux de ce
comme injectés duodénum :
et
jéjunum
recouverts par une couche épaisse d'une matière jaimeserin
,
dans le
se détachant facilement; nulle perforation
canal digestif, nul épanchement dans le bas-ventre ritoine très-légèrement injecté saient dans leur état naturel
qui
le
;
:
le
;
pé-
les autres organes* parais-
cerveau
et les
membranes
recouvrent n'offraient aucune altération sensible.
OBSERVATION V e Marie Coteret
,
polisseuse, âgée
pritle8 janvier 1814 un verre
à
.
de
cinquante
ans,
liqueur plein d'acide
dans l'instant même, elle éprouva une douleur une ardeur excessives dans la bouche, la gorge, l'oesophage et l'estomac. Environ une heure après elle eut deux
nitrique
:
et
,
ou
trois
vomissemens de matières liquides
muqueuses,
fort
peu abondantes.
Au
,
jaunâtres
et
bout de dix-huit
heures, elle fut transportée a l'Hotel-Dieu sans avoir reçu
aucun secours depuis
l'accident.
On
lui fit
boire une très-
grande quantité d'infusion tiède de graine de
lin
,
qu'elle
ne tarda pas de rejeter avec de nouvelles matières analogues
DES POISONS
112
Iïl'RITANS.
à celles qu'elle avait déjà rendues
flocons
muqueux
Le lendemain la
,
à l'heure
,
,
de
langue, couleur de safran
la visite ,
malade de
la faire sortir
les autres parties
de
hors de
la cavité
che, étaient traversés de lèvres et le pourtour
la figure était
il
la voix
lombes
et
impossible à le palais
et
;
;
,
offraient la
la respiration était
extrêmement sourde, confuse presque impossible;
tition était
;
sil-
stries rouges les commissures des du menton sur lesquels la matière in-
langue
la
pâle
d'une couleur blan-
,
gérée et expulsée paraissait avoir coulé
couleur jaune que
était
bouche;
la
buccale
,
des croûtes, des
offrait
lons, était tuméfiée, tremblante, et la
qui contenaient des
et
roussâtres et épais.
la
et
nasale;
tête,
même
bruyante, déglu-
la
l'estomac, les
l'abdomen étaient très-douloureux. La plus
lé-
gère pression augmentait les douleurs des différentes ré-
gions du bas-ventre; le pouls, peu fréquent, était un peu
dur
et
suivies
ïanus
un peu concentré. ( Douze sangsues sur V abdomen, de fomentations êmollientes douze sangsues à
,
,
unjulepgommeux, eau Le soir,
d'orge édulcorée et
gom-
malade eut une selle avec beaucoup d'épreintes; point de sommeil pendant la nuit continuation des douleurs, sans que la malade se plaignît beaumée,
trois pots. )
la
;
coup,
Le lendemain (troisième jour de la maladie); le pouls un peu moins dur; la langue était un peu moins
paraissait
jaune à sa base et sur ses parties latérales
une couleur brune
;
;
le centre offrait
des pellicules blanchâtres semblaient
vouloir se détacher des parties latérales de cet organe
de
gomme
édulcorée
,
;
dou-
du cor ps. (Julep gommeux eau trois pots. ) Pendant la nuit la ma-
leurs dans toutes les parties
,
,
lade a eu deux selles et n'a point dormi.
Le
jour suivant (quatrième jour de la maladie), cou-
cher en supination
yeux
éteints
,
,
le
tronc élevé et les jambes étendues
figure pâle et cadavérique, excepté les
;
pom-
CONCENTRÉS.
ACIDES
étaient injectées et livides
mettes, qui
humide
naturelle,
et nette,
mou
râlante; pouls
naturelle
tout le corps (julep
par les narines
malade
orange
la
Les boissons étaient
).
succombé ce
extrêmement roides
surlace
la peau un tremblement de
avait
même
rejetées
jour à une heure de
l'après-midi. Vingt heures après la étaient
chaleur de
quelles que fussent leur nature et leur
,
quantité. Elle a
la
laborieuse et
la veille,
et très-accéléré;
cependant
:
;
excepté vers sa pointe; respi-
beaucoup plus fréquente que
ration
Il3 langue de couleur
du corps ,
;
mort
étaient encore chauds
les
membres
ainsi
que toute
,
les viscères,
quoique
,
pérature fût à 5° au-dessous de zéro, et que été placé sur la pierre depuis le
moment où
la
la
tem-
cadavre eût
le
malade avait
deux mâchoires étaient tellement serrées l'une contre l'autre qu'on ne parvint à les séparer qu'en faisant expiré. Les
,
les
plus grands efforts et en coupant tous les organes des-
tinés à leur
langue
et
rapprochement. L'intérieur de palais étaient très-pàles;
le
la
bouche
,
la
une mucosité sé-
reuse assez abondante recouvrait l'arrière-gorge
;
le tiers
supérieur de l'œsophage ne présentait rien de remarquable; il
était
desséché et teint en vert dans tout
étendue. L'estomac, noirâtre tracté,
vrant,
à
qu'on pouvait à peine y introduire
on voyait
de son
le reste
l'extérieur, était si le doigt
;
qu'il était vide; ses parois étaient
gosées, épaissies
,
durcies,
vers le grand cul-de-sac
phlo-
boursoufflées, surtout
leur couleur était rouge-brune
;
foncée tirant sur le noir; fraient la couleur
comme
con-
enl'ou-
les points les plus
du charbon;
les
enflammés of-
membranes muqueuse
et
musculeuse étaient détruites dans certains endroits,
la
séreuse, restée seule, se laissait traverser avec une ex-
trême dans
Le pylore duodénum. Tous
facilité.
le
être dans
M. Rozier i.
l'état la
était oblitéré.
les autres
Nulle altération
organes
naturel. (Obseivation
Cardonière.
et
paraissaient
communiquée par
)
b
DES POISONS iniUTANS.
11^
Symptômes de V Empoisonnement par V acide Nous ne saurions mieux
46.
nitrique*
symptômes de
tracer les
l'empoisonnement par l'acide nitrique qu'en empruntant la description qui en a été donnée par M. Tarira dans son ,
excellente Dissertation que nous avons déjà citée plusieurs fois.
bu
L'acide nitrique vient d'être lante à la
bouche, dans l'oesophage
:
aussitôt chaleur
et
l'estomac
5
brû-
douleur
vive; dégagement de gaz, rapports abondans (1) , nausées et hoquet douleurs croissantes à la gorge et dans la région -,
épigaslrique
-,
bientôt vomissemens répétés et excessifs de
matières liquides
,
et
quelquefois de matières solides
,
qui
produisent une sorte d'effervescence ou de bouillonne-
ment sur
le sol}
vomies
très-sensibles
teur
;
,
odeur
et
saveur particulières des matières
pour
malade
le
pour l'observa-
et
persistance de cette saveur et de cette odeur dans
intervalles des
vomissemens,
et
même
les
lorsqu'ils ont cessé
ou n'ont pas eu lieu par une cause quelconque tuméfaction du ventre, tension assez grande et sensibilité exquise au moindre contact, sentiment de froid à l'extérieur du corps horripilations de temps à autre, membres quelquefois glacés et plus particulièrement les membres abdo5
,
,
minaux; pouls
petit
,
enfoncé, quelquefois précipité,
dans certains cas, tremblotant
;
anxiétés horribles
tion continuelle, contorsions en tous sens
,
,
et
agita-
angoisses inex-
primables, poids des couvertures insupportable, insomnies prolongées
;
région épigastrique gonflée et dure au
toucher, soif extrême
que
le
(1)
malade prend
Ils
,
sentiment douloureux toutes
la
plus
les fois
petite quantité de boisson,
dépendent du dégagement du gaz nitreux
azole dans l'intérieur du canal alimentaire.
et
du gaz
ACIDES COMCEHTRÉS.
douleur souvent déchirante et très-légères
calme trompeur par haut degré de
Il5
sentiment de corrosion
tranchées; dans certains
quefois simples
sourdes
,
,
l'effet
de
la
douleurs
cas,
peu ou presque point
,
quel-
d'agitation
;
contrainte morale, ou le
désorganisation intérieure, et apparence
la
illusoire d'amélioration.
Déglutition difficile, ténesme
constipation opiniâtre,
,
envie d'uriner sans pouvoir y satisfaire; physionomie sin-
gulièrement altérée lorsque portant l'empreinte et de l'affection
morale
les
douleurs sont excessives,
souffrance
la
plus vive et de
la
plus profonde; pâleur, faiblesse, ha-
la
extrêmement félide dans quelques cas visage plom-
leine
,
;
bé, sueurs froides, gluantes, onctueuses et grasses, ramassées en grosses gouttes; souvent espèce d'embarras, d'oblitération à la gorge
;
intérieur de
la
bouche
et
de l'ar-
rière-bouche d'un blanc mat; membrane interne épaissie
comme
et
brûlée; surface de la langue très-blanche, et
dans quelques cas fois vacillantes
,
d'une couleur orangée
;
leurs couronnes devenues jaunes
,
tience de placer les bras hors
du
lit,
,
dents quelque;
impa-
quelquefois de se
lever.
Au ou
bout de
trois
ou quatre jours
exfoliation totale de la
flotlans
,
détachement partiel
membrane muqueuse lambeaux ,
dans l'intérieur du pharynx
,
gênant
la
respiration
la voix chaque bord marqué d'uneligne courbe premiers instans une couleur blanche ou
et la déglutition, altérant le
son de
;
libre des lèvres presque toujours
qui offre
,
dès les
légèrement citrine ton
,
les
doi
;ts
,
,
;
etc.
irrégulier, inégal
,
quelquefois taches jaunes sur ,
etc.
Le pouls devient
parfois
faible
,
le
men-
abattu
,
intermittent, le plus souvent
misérable, constamment précipité.
Les douleurs dans est
descendu dans
cavité
le ventre
sont
les intestins,
ou
abdominale par des crevasses
un signe que s'est
le poison épanché dans la
faites à
quelques por-
Il6
DES POISONS IMUTASS.
du canal alimentaire. M. Tarira croit pouvoir conclure des faits qu'il a observés, que lorsqu'on avale peu lions
d'acide nitrique, la douleur est
en général, très-vive
,
que lorsqu'on en prend beaucoup dans
le
premier cas
le
,
et
5
moins intense caustique paraît agir en largeur ,
elle est
:
;
ne cautérise que l'épaisseur de la membrane muqueuse ; les réseaux nerveux ne sont altérés qu'en partie, ils sont
il
violemment irrités dans le second cas , au contraire , tout frappé de mort; les nerfs sont détruits et désorganisés. :
est Il
que l'absence des douleurs
suit de ces considérations
est
d'un mauvais présage.
Les vomissemens sont très-répétés lorsque sont vives; car alors l'estomac
irrité
,
,
les
rasser des matières qu'il contient, et entre dans
vement spasmodique continuel.
douleurs
cherche à se débar-
un mou-
Si ce viscère est percé de
trous, que le malade ne se plaigne d'aucune douleur, n'y a point de vomissement
passent
à
;
les
de ses propriétés
travers l'estomac percé et privé
vitales, et s'épanchent
Le sentiment de
dans
le ventre.
un phénomène commun
froid est
beaucoup d'empoisonnemens, mais très-marqué dans pèce dont
il
long-temps,
s'agit ici. Il persiste fort
compagne pour
l'ordinaire
il
liquides et les solides
et
à
l'es-
ac-
chacune des terminaisons.
Cette maladie peut se terminer, i°. par une mort prompte
qui
a lieu
au bout de quelques heures
,
ou qui
n'arrive
que
quelque temps après l'empoisonnement dans ce dernier cas :
le
malade dépérit insensiblement; lambeaux membraneux
prises des
quefois ces
la
forme de l'estomac
et
lambeaux exhalent une odeur
digestions sont
éminemment
se prolonge pendant des
masie chronique
:
les
mois
il
vomit à diverses re-
scarifiés,
qui ont quel-
de l'oesophage entier
:
fétide insupportable; les
pénibles, et entiers.
2
.
la
constipation
Par une phleg-
malades éprouvent de temps en temps
des douleurs et des chaleurs insupportables
:
c'est
en par-
ACIDE* COJNCEJNTR.es.
de ces individus que Zacehias
lant
occidant , relinquunt semper aliquam
Par
diuturnos. 3°.
la
ll^ dit
a
'Vcncna
;
noxam
et
,
nisi
morbos
guérison complète.
Lésions de tissu produites par V acide nitrique. 47. Lorsque les individus succombent après l'ingestion de cet acide, on observe
suivans
couleur plus ou moins orangée de l'épidémie
:
du bord
peu de temps phénomènes
les
libre des lèvres
tache très- aisément
;
,
qui paraît brûlé
membrane
et
qui se dé-
de
interne
la
bouche
d'une couleur blanche, souvent citrine; dents fréquem-
ment
vacillantes, offrant à leur
très-marquée
inflammation de
;
couronne une la
l'arrière-bouche et du pharynx
teinte jaune
membrane muqueuse de à
;
la
surface de l'œso-
phage, un enduit de matière jaune, grasse au toucher, qui parait formée à par
la fois
par de l'albumine concrète et
membrane muqueuse
la
altérée d'une manière parti-
plus ou moins violente de l'esto; inflammation mac, principalement vers le pylore et le commencement du duodénum quelquefois des taches gangreneuses dans
culière
;
les parois
de ces organes
,
qui présentent aussi des réseaux
de vaisseaux sanguins multipliés sang noir
et
coagulé
5
ils
,
dilatés
sont amincis,
prêts à se déchirer au plus léger contact}
,
remplis d'un
comme
dissous et
un enduit
épais
,
grenu, en forme de pâte, de couleur jaune-verdàtre, tapisse l'intérieur de ces viscères
,
qui renferment une grande
quantité d'une matière de couleur jaune, de
d'une bouillie
du
,
consistance
suif; rides de l'estomac très-brunes et réduites en
cilage;
pylore très - rétréci
jéjunum tachées en jaune
•,
les
parois
du duodénum
à
muet
du
tirant quelquefois sur le vert; di-
minution de ces altérations
on
la
dans laquelle sont des flocons semblables
à
mesure que
les parties
où
observe sont plus éloignées de l'estomac; gros in-
I
DES POISONS IIUUTAN5.
1
testins et
ordinairement remplis de matières fécales très-dures
moulées
péritoine épaissi
,
dur, d'un rouge sale, re-
-,
couvert de couches albumineuses, qui réunissent, par des
adhérences très-multipliées
tous les viscères
,
distension
5
très-grande de l'estomac dans quelques circonstances d'autres, réduction de ce viscère à
un
ce qui a principalement lieu dans les cas
épanchement énorme dans
a été percé: alors,
d'un liquideépais, jauneet floconneux
;
dans
volume, nombreux où il
très-petit
;
le
ventre
inflammation plus
ou moins considérable plus ou moins générale de tous les autres viscères abdominaux et de la poitrine quelquefois des taches jaunes sur les mains ou sur d'autres parties elles ont été produites par une petite quantité d'acide ni,
•,
:
trique échappé
du vase dans lequel on
Nous renvoyons
à l'histoire
bu ce poison. de l'empoisonnement lent a
tout ce qui est relatif aux lésions de tissu développées par l'acide nitrique chez les individus qui n'ont
succombé que
long- temps après avoir pris celte substance vénéneuse.
48.
trique produit la mort des
semblable 4g.
que
On
i°.
méritent d'être exposés
isolé
,
l'a
le
cadavre
comme complé-
du problème qui nous occupe.
a introduit
tomac vide
l'acide sulfurique.
dans son beau travail sur l'acide nitri-
un grand nombre d'expériences sur
phage; on
et
,
les résultats
tant la solution
s'est
de
à celle
M. Tartra a fait
,
dont
que l'acide nianimaux par une action en tout
résulte des faits qui précèdent,
Il
9.
onces d'acide nitrique dans un es-
du cadavre,
laissé séjourner
et
encore continu
à
l'œso-
pendant douze heures
:
il
dégagé beaucoup de gaz nitreux, puis du gaz azote
de l'acide carbonique;
le
grand cul-de-sac
et la
longue
courbure de l'estomac offraient des taches très-larges qui à l'instant
gane
,
et
même,
ont paru blanches à l'extérieur de l'or-
sont bientôt devenues jaunes.
ques heures
,
Au
bout de quel-
l'étendue de ces taches était très-augmentée
;
ACIDES CONCENTRÉS.
de l'estomac, devenues
les parois
et
très
I
IC)
-jaunes en dedans
en dehors , avaient un aspect graisseux
:
on
dans
a trouvé
ce viscère 2 onces environ d'un liquide épais, d'un beau
jaune, presqu'entièrement formé par l'acide nitrique af-
Lorsqu'on
faibli.
laissait
séjourner l'acide dans l'estomac
pendant quatre jours, ce viscère dissous
pouvait aisément
le
était
en quelque
soi te
au moindre contact; on
s'en allait en pièces
il
;
réduire en une espèce de pâte grasse
d'un très-beau jaune, susceptible d'oxyder promptement cuivre par son contact.
le fer et le
2
.
On a
versé dans l'estomac une plus ou moins grande
quantité d'eau pure, de vin, d'eau-de-vie, de lait, de
bouillon trique.
etc.; puis
,
Ce
on y
a introduit 2 onces d'acide ni-
corrosif, singulièrement affaibli
action beaucoup moins forte
comme
:
il
,
a exercé
une
disséminé sur
était
un plus grand nombre de points, presque toute la membrane interne a paru affectée elle avait une teinte jaune, ;
semblait légèrement épaissie, onctueuse sous se séparait aisément des 3°.
Avant de
mac on
l'a
,
alimens
:
membranes plus
dans
l'esto-
rempli de substances solides représentant des
l'action
même
extérieures.
faire arriver l'acide nitrique
de l'acide
a été
res solides alimentaires et la paroi fois
les doigts, et
elle s'est portée
partagée entre
les
matiè-
de cet organe quelque;
en plus grande partie sur
les
substances étrangères, et souvent n'a produit sur l'organe
qu'une tache jaune assez légère la
,
et
quelquefois bornée à
membrane muqueuse. D'autres essais tentés sur les animaux vivans ont porté
M. Tarira à conclure, en petite quantité dans
i°.
que
le
l'acide nitrique, introduit
tube alimentaire
aussitôt et entièrement avec le tissu animal forte
dose
mais
reste
,
il
agit
de
même
en grande partie
libre et affaibli; 3°,
;
se
,
2
.
combine qu'à plus
du premier contact dans l'estomac où il est alors
à l'instant
,
que, dans ce dernier cas,
il
continue
DES POISONS IRRITAWS.
I20 d'agir jusqu'à
sa
disparition
complète
insensiblement
,
opérée dans l'espace de quelques heures
,
et
constamment
avec plus de rapidité que sur le cadavre, à cause de l'influence très-marquée de
ques
,
et
l'état
vivant des organes gastri-
surtout de la propriété accélératrice de la chaleur
animale.
aux
application de tout ce qui a été dit
cas
divers
d'empoisonnement par V acide nitrique.
PREMIER
CAS.
L'individu est vivant ; on peut agir sur les restes
5o.
A.
Si l'acide nitrique est sans
du poison.
mélange, quelques
grains suffiront pour le distinguer des autres substances
On commencera
corrosives.
par en instiller une goutte
dans de l'infusion de tournesol
on
:
ce réactif est rougi
si
de cuivre, qui se
essaiera le poison par la tournure
transformera en nitrate cuivreux d'une couleur bleue, en
dégageant des vapeurs jaunes-orangées rera par la potasse
5
s'il
se comporte au feu
les nitrates,
déterminer la
on fera évaporer
te
on
l'acide
le satu-
résultant
,
et
comme
dont on veut
nature est réellement de l'acide nitrique. Si
quantité dont on peut
mêlera
enfin
et avec l'acide sulfurique
on pourra affirmer que
la
;
le sel
restant avec
, on du phosphore ou du
disposer est considérable
du charbon
,
soufre, afin d'obtenir, par Pébullition
,
des vapeurs oran-
gées de gaz acide nitreux (JToy.^^i). Parmi
les
signes qui
serviront le plus à éclairer le diagnostic de cet empoison-
nement
,
on doit surtout
faire attention
quer sur
le
aux taches jau-
ou orangées qui pourront menton les lèvres et les mains
nâtres, citrines
,
viennent d'un très-beau rouge lorsqu'on
une dissolution de
potasse. L'état de
se faire remar:
les
ces taches de-
touche avec
l'intérieur de la
bou-
ACIDES CONCENTRÉS.
12
1
che fournira aussi quelquefois des données propres à découvrir la cause des accidens auxquels
le
malade
est
en
proie. l'acide nitrique a été pris
B. Si naigre,
du thé,
etc.,
quides d'après les principes dans
détail
de
les
l'acide nitrique
d'obtenir
un
à l'analyse
de ces
li-
que nous avons exposés en
Le médecin ne perdra jamais
§ 4^ et 44-
qu'il est impossible
de vue
dans du vin, du vi-
on procédera
de prononcer sur l'existence
dans ces sortes de mélanges,
à
moins
nitrate par l'addition d'un alcali et des vapeurs
de gaz acide nitreux d'un jaune orangé
,
lorsqu'on
les fait
bouillir avec de la tournure de cuivre.
SECOND CAS. L' individu
est
vivant ; tout
le
poison a
été.
avale; on peut agir
sur la matière des vomissemens.
Le commémoratif le rapport des assistans, l'état du malade et l'examen chimique des liquides vomis tels sont les moyens dont on doit s'aider dans cette circonstance presque toujours embarrassante. La matière des vomissemens offre une couleur variable tantôt elle participe de la nuance jaune que lui communiquent les 5i.
,
actuel ,
:
substances animales ou végétales altérées par le poison tantôt elle est verdie par
une portion de
la
;
résine de la bile
{matière verte) mise à nu dans l'estomac par l'acide nitrique
rouge
-,
5
tantôt enfin sa couleur
presque toujours
la
approche plus ou moins du
projection de celte matière sur
une effervescence due au dégagement du gaz acide carbonique de quelques carbonates décom-
le carreau occasione
posés par ce puissant caustique. Cet énoncé l'aire
sentir l'importance de noter
exactement
suffit
les
pour
princi
-
pales qualités physiques des liquides vomis avant de pro-
céder à leur analyse.
122
DES POISONS IttlUTANS.
A. On commencera
par examiner la parlie fluide qui
surnage ordinairement posés; on
la
les
alimens
décom-
et les tissus
décantera, et dans les cas où elle serait trop
peu abondante pour pouvoir être séparée avec facilité, on exprimerait la masse dans un linge blanc, et on essaierait la
portion liquide parla teinture de tournesol,
de cuivre
la
et la potasse caustique. Si ces trois réactifs se
Comportent
comme nous
l'avons
dit
dans
le §
conclura qu'elle renferme de l'acide nitrique. faire
tournure
11
4 2 ? on peut se
que, par son union avec une trop grande quantité
d'eau, le mélange n'exerce aucune action sur le cuivre à la
température ordinaire
dans ce cas
:
,
on
le chauffera
jusqu'à l'ébullition, afin que le métal puisse décomposer
au degré de concentration conve-
l'acide nitrique porté
nable.
Il est aisé
de concevoir que ce
mode
d'analyse réus-
y aura une portion d'acide qui ne sera point combinée avec les substances alimentaires : or,
sira toutes les fois qu'il
ce cas est celui qui s'offre le plus souvent.
B. Si
la
portion
des matières suspectes
liquide
n'a
fourni aucuu résultat satisfaisant, on recueillera toutes les parties solides, et
potasse,
on
par le carbonate saturé de
les traitera
comme nous le
dirons à
la
page 123.
TROISIÈME CAS. L'individu
est
pas
vivant
; tout le
poison a été avalé ; on ne peut
se procurer la matière des
Ici l'expert
ne peut
tirer
aucun
QUATRIÈME
Vindividu
vomissemens.
parti
de
la
chimie.
CAS.
est
mort.
52. L'acide nitrique est peut-être le seul poison
règne minéral qui détruise
la vie
du
en déterminant des lésions
Iî3
COINCENTIIÉS.
ACIDES
d'une nature particulière, propres
à
reconnaître
le (aire
examen cadavérique. La teinte communique aux lèvres au menton et à une
quelquefois par le simple
jaune qu'il
,
grande partie du canal digestif
la
5
conversion de
brane muqueuse en une substance grasse
,
les
tomac et un épanehement de liquide bourbeux le ventre, sont autant de
caractères dont
n'appartient qu'à cet acide
,
individus qui ont succombé
et à
et
la
la
mem-
trous à l'es-
jaune dans
simultanéité
on peut dire que
si
tous les
son action offraient constam-
ment l'ensemble de ces altérations elles suffiraient presque pour prononcer avec certitude que l'empoisonnement est ,
de l'ingestion de l'eau-forte. Cet exposé
la suite
combien
faire sentir
de
il
important que
est
le
suffit
pour
médecin chargé
l'examen du cadavre d'un individu soupçonné
faire
empoisonné par
l'acide nitrique
les lésions diverses
du canal
Si ces lésions sont les
de parler,
et
que
,
mêmes que
les essais
recherche attentivement
digestif et des autres organes. celles
chimiques
dont nous venons
faits
avec
les
matières
contenues dans l'estomac fournissent des résultats confor-
mes aux principes
établis dans le §4 2 > on pourra affirmer que l'empoisonnement a été produit par l'acide nitrique. Dans le cas où les altérations cadavériques offriraient un
caractère différent decelui
que nous avons
clure l'idée de la possibilité d'un
cide nitrique,
il
décrit, loin d'ex-
empoisonnement par
l'a-
faudrait rechercher cet acide avec le plus
grand soin, d'abord dans
les
matières contenues dans le ca-
nal digestif, puis dans les tissus qui composent ce canal ; il faudrait pour cela mettre toutes les parties solides en
contact , à
la
température ordinaire
carbonate de potasse saturé
:
vera à
la
l'acide
carbonique du carbonate
potasse
:
,
avec une dissolution de
l'acide nitrique qui se trou-
surface de ces matières ne tardera pas à dégager
en
de contact,
filtrant la et
en
et à
former du nitrate de
liqueur au bout d'un quart d'heure
la faisant
évaporer à uue douce chaleur,
124
POISONS IRRITANS.
DES
on obtiendra une masse facile
de démontrer
dans laquelle
cristalline
par conséquent de l'acide nitrique, au ardens
au
moyen
male qui
et
( Voy. §4 2 -) Si on employait du
on dissoudrait beaucoup de matière animêlée avec le nitrate de potasse et
,
se trouverait
compliquerait
médecin
Si le
les résultats.
n'avait pas à
disposition du carbonate saturé de potasse,
bouillir les parties suspectes avec de l'eau et
bonate de chaux pur
et
en poudre;
de quelques minutes du
nitrate de
de
rait alors
liqueur et de
filtrer la
pour transformer
le nitrate
l'on reconnaîtrait
ferait
il
du sous-car-
obtiendrait au bout chaux soluble, s'il y
il
avait de l'acide nitrique à la surface de ces parties-,
que
,
des charbons
de l'acide sulfurique concentré.
et
lieu de carbonate saturé de potasse
sous-carbonate
sa
sera
il
présence du nitrate de potasse
la
la traiter
par
suffi-
il
la
potasse
de chaux en nitrate de potasse,
comme
il
vient d'être dit, après l'a-
voir évaporé jusqu'à siccité.
M. Guérin
a
proposé
du précédent de
la limaille
:
,
dans un Mémoire qu'il a adressé
de Médecine, un procédé qui diffère
à l'Académie royale
on soumet
à l'ébullition
de fer, toutes
tière suspecte contient
les
,
avec de l'eau
portions jaunes
de l'acide nitrique
,
il
:
se
et
madégage du si
la
gaz nitreux (deutoxyde d'azote) qui devient acide nitreux
rougeàtre avec le contact de pété cette expérience
,
et
l'air.
Nous avons souvent
ré-
nous n'avons obtenu de gaz ni-
treux que dans les cas où
il
y
avait
une quantité notable
d'acide nitrique libre à la surface de la portion jaunie.
Lorsque
que
fort
la
matière avait été lavée au point de ne retenir
peu d'acide
trer l'existence
couvrir
à
,
il
nous
a été impossible d'en
parce moyen, tandis
qu'il était aisé
démonde
le
dé-
l'aide du carbonate saturé de potasse, ou du sous-
carbonate de chaux. Les taches jaunes que l'on trouve dans le canal digestif des
individus qui ont été empoisonnés
par l'acide nitrique contiennent toujours, avant d'avoir été
ACIDES COt^CENTRÉS. lavées
1^5
une assez grande quantité d'acide libre pour pou-
>
du procédé que nous conseil-
voir être reconnu à l'aide lons.
l'railement de V empoisonnement par V acide nitrique.
53. ftxisle-l-il
quelque contre -poison de
l'acide
ni-
trique ?
M. Tartra
dit
dans sa dissertation que
la
quantité d'acide
nitrique resiée libre dans l'estomac peut être neutralisée
d'une manière plus ou moins favorable
de
la
vie
de l'animal
selon
,
à la
conservation
promptitude apportée
la
à
l'intromission ultérieure d'une solution alcaline, d'uneeau
de savon tiès-ebargée, ou de
la
magnésie pure en suspen-
sion dans de l'eau (i).
Nous avons tenté un grand nombre d'expériences sur les animaux vivans, dans le dessein de constater jusqu'à quel point
la
magnésie peut être considérée
de l'acide nitrique.
Les,
ont été placés dans les
animaux soumis
mêmes
l'antidote
à ces expériences
circonstances que ceux qui
avaient pris de l'acide sulfurique, et
parfaitement semblables.
sultats
comme
ils
Ceux
ont fourni des réà
qui on a
seulement i gros d'acide nitrique délayés dans 3 ou
donné f\
onces
d'eau ont souffert beaucoup plus, et ont vécu moins que
ceux
;'i
qui on
a fait
avaler
la
même
dose d'acide nitrique
sans addition de liquide, et auxquels on a
donné, cinq
ou six minutes après, 3, 4 on & fi ros de magnésie suspendue dans un peu d'eau. Cette substance terreuse paraît donc propre à diminuer les effets de l'acide nitrique, pourvu qu'on l'emploie peu de temps après l'ingestion du
roii'osit.
M. Desgranges rapporte, dans
(i)
Q;n*"ii£e
ci.'é
,
;•
£ES
foncée à toutes
les parois
tes étaient surtout
de cet organe
gorgées de sang
;
ses cavités droi-
:
l'oreillette
de ce
côté avait ses parois très-sensiblement amincies
,
même
et vers sa
partie moyenne cet amincissement était plus prononcé on y voyait comme une tumeur de la grosseur d'une noix. ,
Le
:
trou ovale existait assez pour permettre l'introduction
facile
La vide
du manche du
scalpel.
trachée-artère et les bronches étaient de couleur li;
la luette et toute la
membrane muqueuse de
l'ar-
rière-bouche étaient frappées de gangrène.
énormément distendu par des gaz dont que la virole en argent du scalpel que l'on y introduisit acquit de suite une couleur noire foncée ; principalement vers le toute la membrane muqueuse grand cul-de-sac avait acquis un épaississement très-marqué vers le cardia, elle était délruite en descendant vers le pylore, elle prenait la couleur du phlegmon et L'estomac
était
J'acidité était telle
,
,
:
offrait
-,
quelques points ulcérés
:
les
vaisseaux étaient gor-
gés de sang.
Les intestins
,
distendus par des gaz, n'offraient qu'une
couleur rosée, sans ulcération ni invagination. L'arc du
rempli de matières fécales. La rate
était
du vo-
colon
était
lume
ordinaire. Les reins n'offraient rien de particulier
ainsi! que la vessie-
étaient rempli (
mais tout
système des vaisseaux
outre mesure d'un sang noir et coagulé.
Observation de M. Cherrier
dicale d'Émulation,
Le
le
,
Bulletins de la Société
mé-
numéro d'octobre 1823.)
gaz acide nitreux nous parait agir
:
i°.
en
irritant
fortement les bronches et les petits vaisseaux pulmonaires ; 2°. en altérant le sang qu'il brunit. L'acide nitreux liquide ,
exerce sur nos tissus
la
même
action que l'acide nitrique,
ACIDES CONCENTRÉS.
I
quelques autres Acides minéraux
De
Il existe
et
59
végétaux.
encore un certain nombre d'acides qui peuvent
produire des accidens plus ou moins graves lorsqu'on les nous allons en indiquer quelintroduit dans l'estomac :
ques-uns, en bornant leur histoire à l'exposition des moyens les plus propres à les distinguer de ceux dont nous
nous sommes occupés jusqu'à présent. Nous ne parlerons
mode
point de leur des
symptômes
qu'ils
d'action sur l'économie animale, ni
développent
ni des lésions de tissu
,
du traitement qu'il faut leur opposer, étant analogues à ceux que nous avons fait
qu'ils produisent, ni
tous ces objets
connaître en parlant des acides sulfurique, nitrique,
De V Acide
etc.
hydro-phtorique (Jluoriqué).
78. L'acide hydro-phtorique (fluorique) pur est toujours
à
l'état
liquide
il
5
est
incolore; son odeur est piquante et
sa saveur est très-désagréable;
très-pénétrante
;
très-fortement
la
teinture de tournesol.
rougit
il
Mis en contact
il donne naissance à des vapeurs blanches trèsMêlé à l'eau, il dégage beaucoup de chaleur, et produit un bruit semblable à celui d'un fer rouge qu'on y
avec
l'air,
épaisses.
plongerait,
ce qui dépend de la force avec laquelle ces
deux liquides
se
combinent.
aussi lorsqu'on en d'alcali et
Il
dissout facilement la silice:
met un peu sur du verre
de silice),
(
combinaison
corrode sur-le-champ.
il
le
le
premier ,
Il
préci-
pite l'eau de chaux.
M. Thenard , qui pur,
dit: « C'est,
,
agit sur le
•»
peine l'a-t-on appliqué sur
» sorganisée
;
une
» ties voisines
le plus corrosif;
animal avec une énergie extrême
»
tissu
a fait connaître cet acide
de tous les corps,
forte
la
peau
odeur se
fait
,
que déjà
:
il
à
elle est dé-
bientôt sentir
;
les
par-
du point touché deviennent blanches
et
l6o
CES POISONS îïllUTÀNS.
douloureuses
)>
forment une ampoule épaisse qui se
et
,
Quand
» remplit de pus.
même
bien
quantité d'acide
la
phénomènes au-
» serait très-petite et à peiné visible, ces » raient encore lieu
seulement
:
ils
ne seraient produits
que dans l'espace de quelques heures
))
De V Acide
(i) ».
sulfureux.
jg. Cet acide est limpide et incolore; son odeur est pi-
quante est
et
semblable à celle du soufre qui brûle; sa saveur
très-marquée. Exposé à l'action du calorique dans des
vaisseaux fermés
fournit
il
,
une très-grande quantité de même odeur que
gaz acide sulfureux, incolore, ayant la
Le proto-hydro-chlorate d'étain le combine avec son oxygène et passe à
celle de l'acide liquide.
décompose l'état
se
,
de deuto-hydro-chlorn!
-
!e
soufre
Combiné avec la potasse la tsance à un sulfite qui peut être obtenu ,
l'évaporation sel réduit
;
,
à
précipite.
se "i
donne nais-
l'état
solide par
l'acide sulfutique concentré, versé sur ce
en poudre, le décom,
:;e
avec effervescence
en dégage du gaz acide sulfureux facile à reconnaître à
et
son odeur. D'après M. Halle
le gaz
,
cabiais qui le respirent
quart les
:
ses effets
,
acide sulfureux
fait
périr les
en moins d'une minute
dépendent de
l'irritation qu'il
et
un
exerce sur
poumons.
De
l'Acide tartrique.
80. L'acide tartrique cristallise en aiguilles fines, ou en prismes hexaèdres irréguliers, ou en lames carrées un
peu rhomboïdales acide et piquante;
(1)
,
à
bords obliques; sa saveur
il
rougit fortement
Yînfusumàe tour-
Traité de Chimie élémentaire 3 loin. 1, p.
édition
;
1817.
est très-
628 deuxième ,
ACIDES CONCENTRÉS. ncsol.
Exposé
à l'action
comme
loin de se volatiliser
compose
à la
une vapeur
avec une flamme bleue,
charbon spongieux.
Il se
il
se dé-
aigre, piquante, brûle
une grande quantité de
et laisse
dissout très-facilement dans l'eau;
de chaux
sa dissolution précipite l'eau
du
l'acide oxalique,
fiole,
manière des substances végétales, noircit,
se boursoufilc, exhale
celle
l6l
du calorique dans une petite
sulfate calcaire; le précipité,
et
ne trouble point
composé de
tartrate
de chaux, se dissout aisément dans l'acide nitrique et dans un excès d'acide tarlrique, caractère qui ne permet point
de
confondre avec l'acide oxalique. Uni à
le
soude
et
l'ammoniaque,
oxalique,
forme des
et
sur-tartrates
il
se
moins solubles
(tartrates acidulés)
81. L'acide citrique est
de carbone
;
,
,
l'acide
ou des
suivant la
(§72).
de
et
potasse, la
comme
tartrates neutres solubles
quantité d'acide employée
gène
comporte
la
citrique.
composé d'oxygène, d'hydro, cristallisé ou pulvérulent,
solide
il
blanc, inodore, rougissant l'eau de tournesol, et doué
d'une saveur très-acide.
Il est
décomposé par
l'acide tarlrique. Il se dissout
ne présente pas avec les
mêmes
caractères
la potasse, la
que
si
on
fait
soude
les acides
versée dans l'eau de chaux pité; mais
dans l'eau
,
elle
et
:
le feu,
comme
la dissolution
l'ammoniaque,
oxalique
et tartrique
:
ne produit aucun préci-
bouillir le mélange, le citrate de
se dépose.
11
chaux
IÔ2
DBS POISONS IRRITÀNS.
ARTICLE QUATRIÈME. DE5 ALCALIS CAUSTIQUES OU CARBONATES.
De 82.
La
la
potasse à l'alcool
Potasse. privée d'acide carbonique {hy-
,
drate de protoxyde de potassium ),
blanche; sa saveur
est acre et
est solide,
d'une couleur
excessivement caustique ; ap-
pliquée sur les doigts, elle les rend gras
et
comme savonneux;
de violettes
elle verdit fortement le sirop
et rétablit la
,
couleur bleue de V infusion de tournesol rougie par acides. Elle se fond un peu au-dessus de
Elle
attire
bonique
,
dans l'eau et
sur-le-champ l'humidité de
et
tombe en deliquium. Elle
distillée
l'air et l'acide
de violettes,
ne se trouble point par l'addition du gaz acide carbo-
nique, caractère de
la
plus haute importance pour distin-
guer cet alcali de la baryte
,
de
la strontiane et
Versée dans l'hydro-chlorate de platine,
un
car-
se dissout aisément
la dissolution verdit le sirop
;
les
chaleur rouge.
la
précipité jaune-serin
,
elle
composé d'oxyde de
de
y
la
chaux.
fait naître
platine, de
potasse et d'acide hydro-chlorique: ce précipité est un peu
soluble dans l'eau
,
d'où
il
faut conclure
qu'on ne peut
l'obtenir qu'en employant des dissolutions peu étendues.
La potasse forme avec
les acides
sulfurique
,
nitrique, etc.,
des sulfates ou des nitrates solubles. Lorsqu'on ajoute une dissolution concentrée de sulfate de potasse à
du
sulfate
acide d'alumine simple dissous dans une petite quantité d'eau, les deux dissolutions ne tardent point à se troubler,
surtout par l'agitation, et elles laissent déposer une multi-
tude de petits cristaux blancs
de potasse
et
,
composés d'acide sulfurique,
d'alumine (alun). La soude, qui
grands rapports avec
la
a les
plus
potasse, ne produirait point ce
Alcalis caustiques.
iG3
phénomène. Lorsqu'on verse de la polasse ptire dans du nitrate d'argent, il se forme un précipité olive d'oxyde d'argent, soluble en entier dans l'acide nitrique pur. 83. L'eau sucrée et l'infusion chargée de thé n'éprouvent
aucun changement de
de cet
la part
alcali dissous.
Le vin
rouge passe au vert très-foncé par l'addition de quelques gouttes de dissolution de potasse; le liquide conserve sa transparence. Les dissolutions d'albumine et de gélatine ne
sont point troublées par cet alcali
de
lait et
la bile.
Le sang
même du
en est de
il
:
n'est point coagulé par la potasse,
qui empêche, au contraire, la coagulation spontanée de ce fluide.
De La pierre
84-
la Pierre ne
à cautère
à
cautère.
de potasse, de lorsqu'on
la silice
la fait
de
diffère
qu'en ce qu'elle renferme du sulfate
et
la
un peu d'oxyde de
,
potasse pure
de l'hydro-chlorate fer, etc.
dissoudre dans l'eau et qu'on traite
:
aussi
la
dis-
solution par le nitrate d'argent, outre le précipité olive
d'oxyde d'argent soluble dans l'acide nitrique pur, on obtient
du chlorure d'argent blanc
dans ce
réactif.
Les
sels
dans cette dissolution,
caillebotté et insoluble
de baryte solubles démontrent,
la
présence du sulfate de potasse,
en donnant naissance à un précipité blanc de
sulfate
de
baryte insoluble dans l'eau et dans l'acide nitrique pur
du
reste, la pierre à cautère partage
:
les autres propriétés
exposées en parlant de la potasse pure.
Du 85.
Sous-carbonate de potasse
Le sous-carbonate de
potasse
( sel
de
tartre).
du commerce contient
toujours du sulfate et de l'hydro-chlorate de potasse, de la silice, et
nèse;
il
une est
petite quantité
d'oxyde de fer
ordinairement sous
la
et
de manga-
forme de masses d'un
D ES POISONS IRRITANS.
$64
Liane tirant légèrement sur le jaune, douées d'une saveur acre, caustique, très-solubles dans l'eau. Son action sur le sirop de violettes et sur l'hydro-chlorate de platine est la
même
que
celle
de
la
potasse pure. Les acides sulfurique,
nitrique et hydro-chlorique le transforment également en
ou hydro-chlorate et en dégagent du gaz une effervescence plus ou moins vive. ce moyen donne avec le sulfate acide obtenu par Le sulfate d'alumine des cristaux d'alun (.§ 82). La dissolution de sulfate, nitrate,
,
acide carbonique avec
sous-carbonate de potasse, versée dans les hydro-chlorates
ou
nitrates solubles
de baryte, de strontiane
et
de chaux,
fournit des précipités blancs composés d'acide carbonique et
de l'un ou de l'autre de ces alcalis
l'addition d'un acide fort,
:
aussi peut-on
décomposer
,
par
sous-carbonate
le
précipité en dégageant le gaz acide carbonique avec efferves-
cence. 86. L'eau sucrée, le vin ,1e thé, l'albumir._. lait et la bile se
sel
comme
avec
comportent avec
a gélatine, le
dissolution de ce sous-
la
potasse pure.
la
Action de la Potasse sur V économie animale. 87. Les effets caustiques de la pierre à cautère appli-
quée à l'extérieur sont trop connus pour que nous en sions mention sultats
ici
5
nous nous bornerons
de l'introduction de
de potasse dans
Expérience
i
les veines et le .
On
la
potasse et
à
exposer
un
les ré-
du sous-carbonate
dans l'estomac.
a injecté dans la veine
jugulaire
d'un petit chien âgé de six mois, 5 grains de pierre dissous dans
fas-
gros d'eau distillée
:
à cautère
l'animal a éprouvé sur-
le-champ un léger tremblement des muscles du tronc
,
et
mort au bout de deux minutes , sans avoir donné le moindre signe de douleur ni de convulsions. On l'a ouvert il est
immédiatement
après.
Le cœur
était
volumineux
;
les
deux
ALCALIS CAUSTIQUES.
l65
ventricules étaient pleins de gros caillots de sang noirâtre; les
rés
poumons ;
les
étaient crépitans et
ne paraissaient point
même
muscles étaient palpitans. La
répétée sur un chien plus fort
,
alté-
expérience,
a fourni des résultats ana-
logues.
Expérience
i\
c .
On
un chien de moyenne
a fait avalera
3a grains de pierre à cautère solide : l'animal a paru brûlé pendant la déglutition de ce caustique; au bout de taille
cinq minutes,
a
il
vomi des matières blanches mêlées de
jaune et de vert, après avoir
en jaune-serin
et précipitaient
(§82
1
le sirop
;
l'animal poussait des
en proie aux douleurs
était pleine u'
les
cris plaintifs
dans l'esp îedecr 1
nolentes peu
ondant
a
trois et il
bouche Environ un, a vomi trois
plus atroces; sa
.aie, sa respiration difficile.
quart d'heure après l'ingestion du poison fois,
de violettes,
hydro-chlorate de platine
Les vomissemens se sont renouvelés
et 84).
minutes après était
plus violens efforts.
fait les
Ces matières verdissaient fortement
,
il
minutes, des matières sangui,
verdissant également le sirop de
violettes :il a continué à se plaindre
pendant deux heures»
Le lendemain il était dans un très-grand état d'abattement. Le troisième jour, il exerçait ses fonctions avec beaucoup de langueur; il était presque mourant il a expiré dans la nuit. La membrane muqueuse de l'oesophage était généra,
:
lement rouge,
tomac
était
et offrait çà et là des
portions noires. L'es-
vide; sa tunique interne était très-rouge dans
toute son étendue;
il
y avait auprès du pylore un trou
cir.
culaire d'environ huit lignes de diamètre, qui était entouré
d'un rebord saillant, livide, dur, formé par une matière
un peu de sang noir coagulé. La membrane muqueuse du duodénum et du jéjunum présentait également une couleur rouge très-intense. Les poumons étaient lardacée et par
sains.
Expérience
111
e .
On
a fait avaler à
un chien de moyenne
l66
DES POISONS IRIUTANS.
jeun deux gros de sous-carbonate de potasse du commerce immédiatement après l'animal a éprouvé taille et à
,
:
,
des souffrances horribles; état
de grande agitation.
roulé par terre dans
il s'est
Au
bout de cinq minutes
vomi avec effort des matières blanchâtres
,
un peu
,
un a
il
épaisses
verdissant le sirop de violettes, et faisant effervescence
avec l'acide sulfurique (§
85
il
;
)
poussait continuelle-
ment des cris plaintifs sa respiration était difficile. Ces symptômes ont augmenté jusqu'au moment de la mort de -,
l'animal, qui a eu lieu vingt-cinq minutes après l'ingestion
du poison. La membrane muqueuse de l'estomac
d'un rouge très-foncé dans toute son étendue des vaisseaux qui
parcourent étaient injectés
la
aucune altération sensible dans
poumons
les
était
plusieurs
;
il
n'y avait
intestins ni
dans les
;
(i)
â
une
;
-
leurs aiguës à l'épigastre
nonçaient une phlogOaL midans. Enfin, la soif, les envies de vomir,
spasmodiqu.e de
la
ment, puis
la
mentanée,
partielle, puis générale
concentration du pouls;
face, tels furent les
le
gorge, l'accélération,
et
phénomènes qui
la
resserremei le
développe-
coloration mo-
permanente de h
se développèrent suc
cessivement en quelques heures. Quinze sangsues frren alors appliquées à l'épigastre, et le ventre couvert d'éniol-
liens; la malade resta plusieurs heures et
dans un grand bain tiède, où
marqué
;
en
même
temps
elle
à
plusieurs
foi.c
éprouvait un bien-ètv.
elle continuait l'usage des bois-
formes
en ajoutant auc
sons adoucissantes sous toutes
les
précédentes
coupé, l'eau de poulet;
l'orgeat^
moyens, par
enfin, par ces lées autant
moiselle B.
le lait
,
les saignées locales
it
renouve-
demander, ma eparvint au troisième jour de son empoisome-
que
ment dans un
les
accidens semblèrent
état aussi satisfaisant
le
que possible.
Il refait
nu FOIR DE alors
l85
S0UF11E.
assez vive sensibilité à l'épigastre et à l'ombilic
une
une inappétence absolue
,
,
de fréquentes nausées, un reste
de chaleur le long de l'œsophage
,
un peu rénitent un peu de séche-
«ni était
douloureux; enfin de la rougeui au pharynx; mais tous ces phénomènes disparurent enables en sorte qu'un par un traitement et un régime c« et
et
resse
v
mois après l'accident,
ttiadeii
aucunement. (Observation rèe et lue à
illie
Oi^EIP "l.ON
l).
sier attribue la coloration en vert du sirop de
violettes au
mélange qui
de mereure avec
la
se
fait
delà couleur jaune de l'oxyde
couleur bleue de
la
violelte.
a38
dés poisons ihritans.
de l'oxyde de mercure au cet
oxyde
,
lavé et
maximum,
mis sur un
filtre
d'un beau jaune:
jusqu'à ce qu'il soit
sec, prend une couleur verte à sa surface, tandis qu'il est
jaune dans l'intérieur. Si on verre,
il
se dessèche
le
chauffe dans un tube de
de plus en plus
élevant graduellement
devient rouge
et
en
*,
décompose en oxygène qui se dégage à l'état de gaz, et en mercure métallique qui se volatilise et adhère aux parois du tube. Si cet oxyde est pur, il ne doit y avoir aucun résidu. i45. Le sous-carbonate de potasse ( sel de tartre) forme dans la dissolution de sublimé corrosif un précipité brique clair, composé de carbonate et d'oxyde de mercure. Ce précipité ne commence jamais par être blanc comme on l'a dit , à moins que la dissolution de sublimé ne soit considérablement étendue. Chauffé dans un petit tube il donne la
température,
se
il
,
du mercure
métallique
,
du gaz oxygène
et
du gaz acide
carbonique. i46. L'eau de chaux en petite quantité précipite
dis-
la
solution de sublimé corrosif en jaune un peu foncé
on augmente la quantité d'alcali, le précipité devient rouge il est formé d'oxyde de mercure retenant un peu d'acide ;
si
;
hydro-chlorique (muriatique); enfin, par l'addition d'une nouvelle quantité d'eau de chaux
oxyde au
maximum d'un très-beau
de l'oxygène
et
,
il
se
transforme en
jaune. Chauffé,
il
donne
du mercure métallique.
i47« L'action qu'exerce l'ammoniaque sur la dissolution
de deuto-hydro-chlorate de mercure (sublimé corrosif) très-remarquable. Cet alcali
la précipite
en blanc
5
le
est
pré-
composé d'acide hydro-chlorique, d'ammoniaque et est un véritable sel double insoluble ; il ne devient pas ardoisé comme on l'a annoncé dans tous les ouvrages de médecine légale, et il conserve même sa
cipité,
d'oxyde de mercure
,
belle couleur blanche lorsqu'il a été lavé et desséché
température ordinaire
5
chauffé,
il
jaunit
;
il
à la
passe ensuite
POISONS MERCURiELS.
z'iç)
donne du gaz ammoniac, du gaz azote, du proto-chlorure de mercure (mercure doux) et du mercure
au rouge
et
,
on peut facilement apercevoir ce dernier produit en examinant, à l'aide d'une loupe, la croûte de mercure doux volatilisée et attachée aux parois du vase. On métallique
:
que dans celte opération l'oxyde de mercure a été complètement désoxydé par l'hydrogène de l'acide hydrovoit
,
,
chloi ique et d'une portion
d'ammoniaque qui ont
été
dé-
composés. i48. L'acide hydro-sulfnrique et les hydro-sulfates précipitent en noir la dissolution de sublimé corrosif: cepensi on mettait très-peu d'ackle ou d'hydro-sulfate, on obtiendrait un précipité mêlé de gris et de blanc, qui ne deviendrait noir que par l'addition d'une plus grande quantité du réactif. Ce précipité noir composé de soufre
dant,
,
et
demercure, peut, suivant
les
circonstances
,
s'offrir
sous
une couleur plus ou moins rougcâtre, et il pourrait même être très-rouge ce qui dépend des proportions différentes dans lesquelles le soufre et le mercure sont susceptibles ,
de
s'unir.
un
petit
Tous
ces sulfures
tube avec de
la
,
desséchés et chauffés dans
limaille de fer
,
donnent
,
dans un
espace de temps très-court, du mercure qui se volatilise et et du sulfure de fer qui évidemment qu'ici la décomposition du sulfure de mercure est favorisée par la tendance qu'a le mercure à se volatiliser tandis que le sulfure de
adhère aux parois de l'instrument reste
au fond.
On
,
voit
,
fer est fixe.
i49- Le nitrate d'argent est précipité par la dissolution du sublimé corrosif, et le précipité est formé de chlorure
d'argent blanc, caillebotté
et noircissant à
du
l'air; le
très-lourd,
,
l'eau et dans l'acide nitrique
,
insoluble
dans
soluble dans l'ammoniaque,
liquide qui le surnage renferme
nitrate de mercure.
i5o. L'hydro-cyanate ferrure de potasse
(
prussiale de
DES POISONS IRRïTANS.
1^0 potasse) donne
un
précipité blanc
deuto-hydro-chlorate de mercure
:
avec la dissolution de ce précipité tourne au
jaune au bout de quelque temps et passe ensuite au bleu de Prusse clair tous ces changprnens de couleur sont :
opérés pour l'ordinaire dans l'espace de trente-six heures. Si après avoir lavé, filtré et ramassé ce précipité bleu,
un
on remarque qu'il se volatilise du mercure métallique que l'on voit adhérer aux parois du tube il se dégage en même temps on
chauffe dans
lu
petit tube
de verre
,
5
de l'acide hydro-cyanique (prussique) l'odeur
5
enfin
dans lequel
il
,
il
y
a
reste
,
reconnaissable à
au fond du tube un corps noir
de l'oxyde de
fer et
du charbon, que
l'on peut séparer par l'acide hydro-chlorique (muriatique):
décomposition d'une partie du
ce charbon provient de
la
cyanogène (radical de
l'acide
hydro-cyanique), qui
fait
du précipité l'existence du fer est due à ce que le sublimé corrosif du commerce renferme du chlorure de ce partie
;
métal. Si le précipité lavé
on
,
carbonate 1
5
Si
1 .
dont
il
s'agit n'avait pas
retrouverait encore dans ce résidu calciné et
été bien
du sous-
de l'hydro-cyanate (prussiate) de potasse.
on met du mercure métallique dans le deutole mercure se ternit
hydro-chlorate dissous, sur-le-champ et la dissolution se trouble
;
au bout de cinq ou six minutes
un précipité grisâtre placé au-dessus de la portion lavé, de mercure métallique non attaquée ce précipité desséché et débarrassé de l'excès du métal ne donne à l'analyse que du proto-chlorure de mercure (mercure doux),
on
voit
:
,
,
et la dissolution
conclure que
le
ne contient plus de sublimé doù'il faut :
proto-chlorure
s'est
formé aux dépens du
sublimé corrosif. [Voyez nos Elémens de chimie,
troi-
sième édition.)
Fodéié, dans dit »
:
«
l'eau
que
le
la
seconde édition de
sublimé
et le
la
Médecine légale,
mercure coulant,
de chaux, forment un mélange noir.
triturés »
avec
Cette asser-
POISONS MEUCURIELS. lion est vraie, mais
il
2/{ I
faut exposer le fait avec plus de pré-
cision, sans quoi on pourrait être induit en erreur. Si on,
du sublimé en poudre avec du mercure coulant , ce que celui-ci ne paraisse plus sous forme de glo-
triture jusqu'il
bules,
le résultat noircit
Si
quantité d'alcali
la
par l'addition de l'eau de chaux.
employée
assez
est
considérable
pour décomposer tout le sublimé corrosif, il ne se formera d'autre précipité que l'oxyde jaune de mercure, quand même on triturerait pendant une heure. Dans le cas, au contraire, où l'eau de chaux ne serait pas en quantité suffisante pour décomposer tout le sublimé, le mercure agirait sur le deuto-chlorure non décomposé, et le transformerait en proto-chlorure d'un gris noirâtre. Enfin
,
si
on
prend du sublimé pulvérulent et du mercure métallique, et qu'on les mule avec l'eau de chaux, on obtiendra par l'a-
un
gitation
mesure que
précipité jaune d'abord, mais qui noircira à le
mercure
et le
sublimé se transformeront en
prolo-chlorure.
i52. Si on plonge une lame de cuivre parfaitement dé-
capée dans une dissolution de sublimé corrosif, et qu'on
pendant une heure ou deux, on remarque qu'il se
la laisse
dépose au fond du vase une poudre d'un blanc légèrement grisâtre
j
la
lame de cuivre
se recouvre d'un enduit terne
qu'on peut facilement enlever avec formé par
la
même
substance
5
le doigt, et qui est
enfin, la liqueur, aupara-
vant incolore, devient verte. Cette poudre blanchâtre, qu'on a dit être
du mercure
très-divisé
,
est
un mélange de pro-
to-chlorure de mercure (mercure doux), d'un amalgame
de mercure
et
de cuivre
peut s'en assurer en
la
,
et
d'un peu de mercure
soumettant à l'action de
leur dans un petit tube de verre
métallique
(1)
et le
proto
Pour démontrer 1.
-
:
alors
on
voit le
chlorure se volatiliser
l'existence de ces
deux corps
16
la
on
mercure
( 1 )
,
:
cha-
et se
on casse
^4^
DES POISONS IRMTANS.
condenser sur
du tube,
les parois
tandis
que
le cuivre reste
au fond. Si
on prend
la dissolution
lame de cuivre qui a
la
du sublimé corrosif,
servi à
décomposer
qu'on en détache avec le doigt l'enduit terne dont nous avons parlé, on remarque que la couleur de cette lame est presque noire cependant, et
:
par le frottement vient blanche
pend de
brillante
,
un morceau de papier, elle deargentine phénomène qui dé-
avec
fait
,
,
couche de mercure métallique dont elle est revêtue si dans cet état , on l'expose à l'action de la chaleur, le mercure se volatilise et on la voit prendre la couleur la ,
:
,
propre au cuivre. Si
au lieu d'agir ainsi
,
,
on prend une goutte de sublimé
corrosif dissous, et qu'on
la
porte sur
lame de cuivre
la
décapée, on produit une tache brune qui
ment
avec l'extrémité du doigt ou
fait
,
par le frotte-
un morceau de
pa-
pier, devient blanche, brillante, argentine. Enfin si, au lieu de frotter cette tache
agitation
le
tube,
,
et
on
la
on enlève
l'eau distillée
brune
,
on
la laisse
sécher sans
voit devenir d'un très»beau vert, couleur
avec de
sur-le-champ ; l'eau
croûte qui y adhère
la
potasse à l'alcool
la
est
décomposée;
chlorate de polasse (muriale) soluble
cure métallique brillant
et le
,
,
;
il
se
et
il
le
;
on la met dans mélange noircit
forme de J'hydrose
dépose du mer-
produit noirâtre qui avait été
connu jusque dans ces derniers temps sous le nom à'ojryde ?io ir de mercure ; on agite le tout et on décante; par ce moyen, le produit noirâtre passe
pendu. Lorsqu'il
est
avec l'eau dans laquelle
déposé, bien lavé
nitrique affaibli et pur
,
il
et dissous
il
reste sus-
dans l'acide
donne une dissolution qui préci-
pite en rouge par l'acide cbromique, en blanc par l'acide hydro-
chlorique (murialique), et en gris noirâtre par l'ammoniaque; caractères qui n'appartiennent qu'aux sels de mercure au mi-
nimum.
VOISONS MKtlCURIELS; qui estdueàl'hyclro-clilorate (niuriate)
ifô
de cuivre dont nous
avons parlé. i53.
Tous
les précipités
dont nous avons
fait
mention
dans les § i44» x 45, '4^» »47» '4** et *5o, frottés sur une lame de cuivre décapée la rendent blanche , brillante , argentine , ce qui se conçoit facilement , en ayant égard à leur ,
nature particulière et à
avec ;
le
tendance qu'a le cuivre à s'unir
mercure.
54. Lorsqu'au lieu d'une
dissolution
la
la
du sublimé
lame de cuivre, on met dans
corrosif une lame de zinc, on re-
marque que ce métal perd dans
l'instant
même
brillant; le liquide se trouble et laisse déposer
tout son
peu
à
peu
une poudre assez abondante d'une couleur plus foncée que celle que nous avons dit être précipitée par le cuivre ; le liquide s'éclaircit et reste blanc; mais il n'est plus formé ,
par du sublimé corrosif c'est de l'hydro-chlorate (muriate) de zinc. La poudre séparée du liquide par la décantation, :
un filtre donne à l'adu mercure métallique; i°. du proto-chlorure de mercure (mercure doux); 3°. un amalgame de zinc et de mercure 4°- du fer; 5°. du charbon (1).
lavée avec de l'eau froide et mise sur nalyse,
,
i°.
;
i55. Les substances végétales, d'après les expériences
de M. Boullay, décomposent
le
sublimé corrosif dissous.
on fait des mélanges de ce corps avec des eaux distillées de certaines plantes avec la racine de lapathum sylvestre Si
,
les extraits
mes
,
,
les huiles
,
les sirops
,
les
mellitum,
gom-
les
remarque qu'il y a de l'acide hydro - chlorique (muriatique) mis à nu , et du mercure doux qui se préciil pite avec une portion de la matière végétale altérée y ,
l'on
;
a
en
(1)
même Le
fer
temps formation d'eau. Cette décomposition a
provient du chlorure de fer que renferme
blimé corrosif du commerce, contient toujours
dii
et le
carbure de
le
su-
charbon vient du zinc, qui
fer.
DES POISONS ir.RlTANS."
9.44
lieu
au bout d'un temps variable
précipite sur-le-champ des flocon
deviennent pulvérulens siccation
mence à
:
tandis
que
se troubler
et
:
d'une couleur violette par
qu'au bout de quelques jours
on obtient
les
mêmes
eii
cependant
:
produits
des-
la
de sucre ne com-
l'eau très-chàrgée
cool au bout de trois ou quatre mois trois cas
décoction de thé
la
d'un jaune grisâtre, qui
dans ces
,
sublimé
et le
,
et l'al-
,
transformé en proto- chlorure de mercure (mer«
est
re doux).
Tous ces précipités, chaudes avec de la du mercure métallique. 11 peut môme
arriver, dans les
expériences dont nous parlons, que
mercure
potasse, do'
le
soit
nt
pré-
cipité à l'état métallique.
l56. Si on
dans de l'eau •2.
fait
dissoudre 12 grains de sublimé corrosif
distillée, et
qu'on mêle à
gros de vin de Bourgogne,
il
la
dissolution 6 onces
n'y a aucun trouble
le liquide résultant jouit de propriétés qu'il
;
mais
importe beau-
coup de connaître. La potasse le précipite en noir, l'ammoniaque en vert très-foncé, tirant sur le noir l'hydro5
cyanate ferrure de potasse en blanc qui passe au violet; sirop de violettes, loin d'être verdi
rougit.
,
cuivre et les hydro sulfates se comportent
comme
simple dissolution de sublimé corrosif. Ces jusqu'à l'évidence que, dans
un
cas
faits
doit tenir
aucun compte de
dans
la
prouvent
d'empoisonnement du vin on
chez un individu dont l'estomac contiendrait
ne
le
La lame de
,
l'action des réactifs qui al-
tèrent les couleurs des précipités. Si
on ajoute au vin une
plus grande quantité de sublimé,
se tiouble et
un
il
dépose
précipité violacé.
i5^. Lorsqu'on prend de l'amidon de froment cuit dans l'eau, en consistance convenable et
mêle avec une
récent,
suffisante quantité d'iode
et
pour
qu'on le
rendre
bleu, ou obtient une belle teinture azurée en délayant
mélange dans
l'eau distillée.
le
le
La dissolution de sublimé cor-
rosif, versée dans celte teinture, la fait passer
au roux
et
TOISONS MERCU1UELS. finit
par
leur.
M.
la
décolorer
Brugnàtelli
;
,
les
3^5
acides ne rétablissent pas la cou-
qu%,
premier,
ie
observé ce
a
fait, le
extrêmement important pour découvrir du sublimé corrosif, et la distinguer de l'acide arsénieux dissous, qui décolore Y amidon ioduré mais dont la couleur bleue reparaît avec plus d'éclat lorsqu'on le met en la
croit
dissolution
,
contact avec quelques gouttes d'acide sulfurique. I. action
i53.
de
qu'exerce l'albumine sur
corrosif offre le plus
-Jjlinie
d'être exposée avec détail (i). Si
dissolution
la
grand intérêt
et
mérite
on verse beaucoup de su-
blimé dans l'albumine, ilse forme un précipité blanc
conneux qui
se
ramasse sur-le-champ; ce précipité
faitement lavé, se dissout lentement
et
,
flo-
par-
en petite quantité
composé de proto-chlorure de mercure et de matière animale. Suivant M. Chantourelle il serait formé d'albumine et de sublimé corrosif. Les expériences de ce médecin sont loin d'établir l'existence d'un pareil produit ni d'infirmer l'opinion que nous venons d'émettre; il étaitasseznaturel dans un travail de ce genre, de commencer par démontrer que le précipité al btimïneux contenaitdudeuto-chlorureplulôl que du proto-chlodans un excès d'albumine;
est
il
,
,
,
rure de mercure; c'étaitlàle point essentiel de or,
n'existe dans le
il
qu'il
en
soit ainsi. (
Voyiez
Lorsque
tits
,
il
le
le
discussion
tendant
fait
à
précipité dont
se présente
Journal général de Médecine , il
s'agit a été
pour l'ordinaire sous
morceaux durs, cassans
et faciles à
desséché sur
pulvériser, demi,
d'une cou-
leur jaunâtre, sans saveur, sans odeur, inaltérables à
(1)
dans
l'eau.
un
forme de pe-
la
transparens, principalement sur leurs bords
et insolubles
:
prouver
"'
octobre 1822.)
filtre
mémoire aucun
la
l'air
Chauffé dans un petit tube de
L'albumine dont nous parlons
blanc d'œuf étendu d'eau et
filtré.
n'est autre
chose que 1&
DES POISONS IRRITAWS.
7./\6
verre
,
il
se boursouffle
les matières animales
,
décompose comme
noircit et se
,
en dégageant une odeur de corne
brûlée et beaucoup de fumée (i). Si on casse l'opération
mement
,
on trouve
léger
,
et les
le
tube après
fond rempli d'un charbon extrê-
le
parois internes tapissées
vers le
,
milieu de leur hauteur, de globules mercuriels. Si, au lieu de faire cette expérience dans
un tube ouvert, on
dans des vaisseaux fermés, on obtient, outre le charbon
agit et le
mercure , de l'acide hydro-chlorique et tous les produits que fournissent les matières animales traitées par la chaleur. Si
au lieu de verser beaucoup de sublimé corrosif dans
,
l'albumine, on n'en met qu'une
bout de quelques heures; pité blanc dont
un
si
on
,
ne précipite qu'au
on obtient
le préci-
faire l'histoire, et
il
passe
qui n'est autre chose
liquide parfaitement limpide,
que de l'albumine retenant en
et
filtre,
nous venons de
quantité, la
très- petite
liqueur se trouble, devient laiteuse
une portion du
dissolution
précipité.
Lorsqu'on emploie moins d'albumine que dans le cas précédent
,
les
mêmes phénomènes
gère différence , que le liquide
ont lieu
filtré
est
avec cette
,
lé-
composé d'une
portion du précipité dissous dans Y albumine, et d'une certaine quantité de sublimé corrosif
:
en
rougit la
effet, il
teinture de tournesol et verdit le sirop de violettes cipite
en noir par l'acide hydro'Wflfurique
j
il
;
il
pré-
agit sur
une lame de cuivre comme le sublimé corrosif il précipite en blanc par une nouvelle quantité d'albumine, et 5
alors
il
ne contient plus de deuto-chlorure de mercure.
Ajoutons
à ces faits,
qui prouvent l'existence du sublimé
corrosif dans le liquide
(1)
Lorsqu'on
tites quantités, la
fait
pour
rupture du tube.
,
ceux qui y démontrent
celte expérience,
on doit
éviter le boursoufîlement
la
pré-
agir sur de pe-
du précipité
et
P01S0HS MERCCUIELS. sence de l'albumine. L'acide nitrique
le
247
précipite en blanc
•
la dissolution de sublimé corrosif en sépare sur-le-champ des flocons blancs ; enfin le calorique le coagule ou le rend
seulement opalin, suivant que plus ou moins considérable. riences que l'albumine
peut
foi
(1)
,
quantité d'albumine est
la
ainsi
combinée avec ce précipité
mer un corps soluble avec
Ces
faits,
conclure de ces expé-
Il faut
le
sublimé corrosif
,
(1).
imprimés dès Tannée 181 3 dans noire première
édition de Toxicologie (voyez p. 49)* n'ont pas été connus
de
M.
Lassaigne, car
indique en 1823,
il
comme une
extraordinaire., l'existence simultanéede l'albumine
chose
etdu deulo-
chlorure de mercure dans l'estomac d'un cheval empoisonné v
par celte dernière substance.
année i823.)
Comment
«
(Voyez
la
qu'en coagulant l'albumine à l'aide de n'ait
Ne
pas été précipité?
Revue médicale,
peut-il se faire,
serait-il
la
x,
t.
se demande-t-il
chaleur, le sublimé
pas permis de penser, avec
raison, que les substances introduites dans l'estomac réagissent
autrement que dans laboratoires?
les
expériences de chimie
les
faites
dans
les
L'action du sublimé corrosif sur l'albumine est
même
tellement la
dans
»
dans des vases inertes et dans l'estomac, que
expériences de
M. Lassaigne
,
on
n'a
reconnu aucune
propriété qui n'appartienne au mélange que nous avions étudié dix années auparavant. Mais, dira-t-on,
en dissolution avec
ter
vénéneux,
et
le
si
l'albumine peut res-
sublimé corrosif,
Talbumine ne
le
mélange sera
saurait être considérée
comme
le
eontre-poison du sublimé. Celle objection n'est fondée qu'autant
que
l'on n'emploie pas assez d'albumine et
missement lit
que
le
vo-
(Voyez pag. 3i5 de ce volume.) On Mémoire cilé, que la plupart des auteurs de
n'a pas lieu.
encore dans
toxicologie ont
le
préconisé l'albumine dans le traitement de
l'empoisonnement par
le
sublimé.
M. Lassaigne
a élé tellement
induit en erreur, qu'il lui serait difficile de citer un ouvrage,
avant noire Toxicologie générale eetle substance
comme
}
dans lequel on
ail
Yantidote du sublimé corrosif.
regardé
24B
DES POISONS IRIUTANS.
159. Lorsqu'on verse dans une dissolution de sublimé corrosif concentrée et bouillante, de la gélatine dissoute et à la
même
température
parence; mais troubler et collantes et
à
la
,
liqueur conserve sa trans-
mesure qu'elle
se refroidit,
on
la voit se
déposer une foule de parties blanches, solides,
comme
gélatineuses, qui disparaissent, ainsi
que le trouble lorsqu'on élève de nouveau la température du liquide jusqu'au degré de Pébullition. Si au lieu d'agir à chaud, on prend une dissolution concentrée de gélatine à la température ordinaire et qu'on la mêle avec une dissolution concentrée de sublimé corrosif, on observe le ,
,
,
même dans
le
même
trouble et le
premier cas
delà chaleur.
,
On forme
dans l'eau froide
dépôt
5
et la
liqueur,
comme
reprend sa transparence par l'action le
même
précipité en dissolvant
provenant d'une dissolution de
la gelée
colle de poisson faite à chaud et refroidie, et en la mêlant
avec du sublimé corrosif dissous.
Ce
précipité chauffé se
redissout dans l'eau, devient transparent, et ne se trouble
plus par
le
refroidissement
seulement on voit de
-,
au bout de quelques jours
petits flocons blancs s'attacher forte-
ment aux
parois du vase ou venir à la surface du liquide j pager dans une sorte d'écume qui se forme. Ces fUcons, ïnis sur le feu
,
répandent l'odeur de corne qui brûle
lavés avec la potasse à l'alcool, et
ils
donnent de l'oxyde noir de mercure
,
tandis qu'il se
forme de l'hydro-chlorate dépotasse; d'où clure que
la
dissolution
sublimé corrosif
le
même
l'albumine, c'esl-à-dire
,
;
noircissent sur-le-champ
de gélatine
fait
il
faut
con-
éprouver au
genre de décomposition que
qu'elle le transforme en proto-
chlorure de mercure qui se combine avec une portion de
matière animale.
Ce corps
triple peut être
obtenu très-
facilement en faisant bouillir pendant une heure deux dissolutions concentrées de gélatine et de sublimé; les
parois de la fiole se trouvent tapissées d'un enduit collant
l'OISONS MEItCURIELS. tjuî se détache en partie sous la
membraneux dont
s'agit. Il est inutile
il
comme
qui ne sont autre chose que le composé
et
,
24g
forme de filamens
de faire observer qu'en chauf-
du mercure métallique. 160. L'osmazomc, dissous dans l'eau et mis avec le sublimé corrosif, donne un précipité jaune-rougeàlre, qui fant ce corps
on en
devient rouge par
retire
la dessiccation.
Ce
précipité, chauffé
dans un petit tube de verre, fournit du mercure métalli-
que,
et L.
matière animale est décomposée. La dissolution
de sucre de Il
en
est
lait n'est pas troublée
même
de
de
la
par le sublimé corrosif.
matière résineuse de la bile, dis-
soute dans l'eau bouillante et filtrée après le refroidisse-
ment. La dissolution de picromel ne trouble pas non plus celle de sublimé corrosif: cependant, au bout de quelques jours
il
,
un
se forme
précipité blanchâtre, collant et
peu
abondant. 161. Lorsqu'on met de la fibrine ou
un morceau de
chair
dans une solution aqueuse de sublimé corrosif, on remar-
que
qu'il se
forme sur-le-champ un précipité blanc
,
qui
n'est autre chose
que du proto-chlorure de mercure (mer-
cure doux);
chair perd la cohésion de ses parties et
la
devient friable
au lieu de
(i).
La liqueur rougit
le verdir, ce
le sirop
de violettes
qui prouve qu'elle renferme
un
acide libre. L'analyse chimique montre que c'est de l'acide livdro
-
chlorique
:
par conséquent
le
sublimé corrosif a
décomposé par la fibre animale. 162. La dissolution concentrée de sublimé corrosif, mise en contact avec beaucoup de lait, n'occasione aucun chan-
été
gementvisible: cependant,
par
les divers réactifs n'est
(1)
Essai sur la
thollel;
Mémoire
année 1780.
la
couleur des précipités formés
plus
la
même que lorsque le
causticité des sels métalliques , par
lu en 1779.
su-
M. Ber-
Voj. Académie des Sciences,
25o
DES POISOHS IRIUTAHS.
bliméest sans mélange. Si l'on ajoute un gros de dissolution concentrée de sublimé
i4 gros de
à
lait., le
bîeu-céleste avec le sirop de violettes
,
liquide devient
gris-noirâtre avec la
potasse caustique jaune qui passe au bleu avec l'hydro-cya,
nate ferrure de potasse (prussiate de potasse) , noir avec l'hydro-sulfate
porte
comme
d'ammoniaque
,
et la
lame de cuivre se com-
avec le sublimé.
Les mêmes phénomènes ont lieu avec un mélange de 3 gros
un gros de dissolution concentrée de sublimé. Si on emploie 7 ou 8 parties de cette dissolution et une partie de lait, il se forme sur-le-champ un coagulum blanc qui se ramasse et qui est surnagé par un liquide extrêmement clair ce coagulum lavé , se dissout facilement dans
de
lait et
,
:
le lait, ce
qu'on se sur un
qui explique l'impossibilité de l'obtenir lors-
sert
d'une petite quantité de sublimé solide
filtre il est
,
:
desséché
d'une couleur jaunâtre, peu dur,
inaltérable à l'air et insoluble dans l'eau
chauffé il donne du mercure métallique, et lorsqu'on le soumet à l'analyse, on le trouve formé de proto-chlorure de mercure (mercure doux) et de la partie caséeuse et butireuse du lait. i63.
Du
bouillon ordinaire,
filtré et
,
;
parfaitement lim-
pide, mêlé avec une petite quantité de sublimé corrosif dissous
,
se trouble légèrement sans
La lame de cuivre,
le sirop
donner aucun précipité.
de violettes
,
l'hydro - cyanate
ferrure de potasse (prussiate), l'ammoniaque, le nitrate
d'argent et les hydro-sulfates, se comportent dans ce
lange il
comme
dans
n'en est pas de
de l'eau de chaux
la dissolution
même :
le
de
de sublimé corrosif} mais caustique dissoute et
la potasse
premier de ces
alcalis le précipite
en blanc, ou en gris, ou en noir, au lieu de en jaune,
comme
cela arriverait
sale
ou
le précipiter
y avait un excès de précipite ou en blanc
s'il
corrosif-, l'eau de chaux le ou en blanc légèrement jaunâtre. Si, au lieu d'opérer ainsi, on mêle 5 ou 6
sublimé
mé-
,
parties
de
25 1
POISONS MERCUIIIELS.
sublimé corrosif
à
une
partie de bouillon
,
on obtient sur-
le-champ un précipité blanc, très-lourd, floconneux, qui se ramasse facilement.
Ce
précipité, desséché
,
est
et
d'une
couleur grisâtre, extrêmement dur, fragile, inaltérable à l'air et
insoluble dans l'eau
verre
il
,
;
un
chauffé dans
donne du mercure métallique,
de
petit tube
et les divers
pro-
duits fournis par les matières animales soumises à l'action
du calorique
traité
;
par
la
on obtient
potasse et l'eau distillée
le produit noirâtre
,
il
se
connu sous
décompose, le nom d'oxyde noir de mercure, et de l'hydro-chlorate de ce qui prouve qu'il renferme du proto-chlorure potasse et
,
de mercure
et
,
par conséquent que le bouillon possède
comme
toutes les substances animales, la faculté de trans-
former
le
sublimé corrosif en mercure doux.
i64- Lorsqu'on ajoute
une
partie de bile de
délayée dans son volume d'eau à
l'homme
un dixième de dissolution
concentrée de sublimé corrossif, on obtient un précipité jaune-rougeâtre assez abondant. La
on délaye
la bile
seulement
,
dans vingt
fois
dans ce dernier cas ,
ramasser. Si on le met sur se présente sous la
un
même
chose a lieu
si
son volume d'eau distillée le précipité tarde
filtre et
qu'on
:
plus à se
le dessèche,
il
forme d'une poudre rougeâtre, compo-
sée de matière animale et de proto-chlorure de mercure
(mercure doux) il
:
aussi, par l'action de la chaleur, fournit-
du mercure métallique. Il arrive
quelquefois qu'il ne se forme pas de précipité
en employant
les quantités
venons d'indiquer
:
ce
de bile
et
de sublimé que nous
phénomène dépend des
différens
principes qui peuvent se trouver dans la bile, dont les altérations
peu connues varient
abandonne
à
au bout d'un certain temps
mené
à
à l'infini.
Cependant
si
on
lui-même ce mélange transparent, il se trouble
l'état
,
et le
sublimé corrosif est ra-
de mercure doux, qui se précipite avec une
portion de matière animale.
sSs
DES POISONS IRRITAES.
M. Marc , dans une porte qu'un mélange
consultation médico-légale (i) fait
avec
un
rap-
,
grain de sublimé et un.
gros de bile dissous dans une once d'eau n'a fourni aucun précipité ni par l'ammoniaque ni par la potasse ces alcalis ont précipité
une dissolution
quantité de sublimé sans bile.
de chaux ont précipité lis
la
Le
faite
tandis
,
avec
la
que
même
sulfure alcalin et l'eau
dissolution dans laquelle les aLca-
n'ont produit aucun trouble. Nous avons souvent ré-
pété ces expériences sultats
:
il
est aisé
,
pour prononcer dans blimé
et
nous avons obtenu
de sentir combien ces les cas
faits
les
mêmes
ré-
sont importans
d'empoisonnement par
le
su-
corrosif.
Action du Sublimé corrosif sur l'économie animale. i65.
Le sublimé
par exemple
un de
excitant
,
corrosif, administré
à la dose
en petite quantité v
d'un huitième de grain
,
momentané du conduit alimentaire,
la circulation et
phénomènes locaux
agit
comme
des organes
de ceux de plusieurs sécrétions. Les qu'il produit sont
en excepte un sentiment de chaleur
et
peu évidens,
si
on
de pincement dans
l'estomac.
du sublimé est assez forte pour déterminer l'empoisonnement, on remarque des symptômes et des léSi la dose
sions de tissu qu'il importe de faire connaître avant de
nous occuper de son action sur l'économie animale. Expériences de 31. Brodie.
lapin, au
re
M. Brodie a injecté dans l'estomac d'un moyen d'une sonde de gomme élastique, 6 grains
Expérience
i
.
de sublimé corrosif dissous dans six gros d'eau
(i)
Consultations médico- légales
}
distillée:
p. toi, ouvrage cité.
î53
TOISONS MERCUItlELS. trois
minutes
après l'injection
;
l'animal, sans avoir éprouvé
moindre souffrance, est devenu insensible il a eu quelques mouvernens convulfifs, et il est mort quatre minutes et demie après que l'injection a été faite. On a remarqué après la mort un lieniblemcnt des muscles volontaires, qui a duré pendant quelque temps. A l'ouverture du thorax, la
on
5
cœur sans aucune action
a trouvé le
dans
le,
,
et le
sang contenu
côté gauche de ce viscère d'une couleur écarlate.
L'estomac
,
très-distendu
,
renfermait dans sa portion car-
diaque
la
nourriture de l'animal délayée dans
jecté
la
portion pylorique contenait quelques matières
;
dures
et solides
;
y
il
avait
le fluide in-
au centre de ce viscère une forte
contraction musculaire qui avait
empêché
passage
le
du
liquide vénéneux de la portion cardiaque à la portion pylorique. La était
membrane muqueuse de
dans son état naturel
portion cardiaque
était
déchirait facilement truite
5
5
mais
cette dernière
partie
celle qui appartient à la
d'une couleur grise-brunâtre
et se
complètement dé-
sa texture était
dans quelques endroits, au point de ressembler à
une pulpe. Expérience 11 e On a injecté dans l'estomac d'un gros chat un scrupule de sublimé corrosif dissous dans sixgros d'eau distillée cinq minutes après l'animal a eu deux vomissemens; il a été inquiet, souffrant immobile; ses pu.
:
,
minutes après
pilles étaient dilatées. Vingt-cinq
de
l'injection
du poison
vulsifs des muscles
du thorax,
v
,
il
a
olontaires, et
il
est
mort.
A l'ouverture
immédiatement après la mort, on a obcœur ne se contractait que très-faiblement.
L'estomac était parfaitement vide
5
la
membrane muqueuse
dans toute son étendue une couleur grise-brune;
elle avait
perdu sa texture, et,
comme
dans l'expérience
précédente, ellesedéchiraitetse séparait avec Facilité
moment
faite
servé que le
offrait
le
éprouvé des mouvernens con-
de
la
membrane
musculaire
5
la
plus grande
celle qui fait partie
UES POISONS IRRITANS.
254
du premier quart du duodénum
une
offrait
pareille alté-
ration, mais moins prononcée.
Expérience blimé corrosif chat morts la
même
,
111
e
L'injection d'une égale quantité de su-
.
a été faite
dans l'estomac d'un lapin
:
l'altération de la
à
peu de chose près
et
membrane muqueuse ,
que
d'un a été
que nous venons
celle
d'indiquer.
Expérience
iv
e
On
.
introduisit dans l'estomac
d'un
lapin dont les nerfs de la huitième paire avaient été coupés, une dissolution de sublimé corrosif
son furent
les
mêmes que
si
les effets
:
du poi-
nerfs n'eussent pas été
les
coupés.
Expérience v e
On
.
coupa sur un lapin
huitième paire au cou, dos
on
5
injecta dans
blimé corrosif:
et la
de
les nerfs
la
moelle épinière au milieu du
l'abdomen une dissolution de su-
l'action
du cœur
cessa dans le
même
in-
stant.
Expérience
vi e .
Une
petite quantité
de sublimé corrosif
fut injectée dans la partie postérieure de
l'abdomen d'une
grenouille: cinq minutes après, le coeur ne se contractait
plus, mais
la sensibilité n'était
pas diminuée l'animal \
encore un peu sensible au bout d'une heure. Les poison furent cision
mêmes que ceux
les
était
effets
du
qu'aurait produit l'ex-
du cœur.
Expérience vn e
On
.
enleva
la
moitié postérieure de la
moelle épinière de manière à empêcher
la
communication du
entre les nerfs des extrémités postérieures avec le reste
système nerveux
;
alors
blimé corrosif entre la
la
on
peau
une dissolution de sumuscles de la cuisse et de
injecta et les
jambe. Le cœur cessa de battre sept minutes après l'in-
jection
du sublimé.
Expérience qui
était
dont
la
vm c On injecta daus l'abdomen .
d'un lapin
sous l'influence du woorara {voyez tome
n c ),
circulation était soutenue par la respiration
et
artifi-
POISONS MERCURIELS.
a55
une dissolution de sublimé corrosif. Le cœur cessa d'agir peu de temps après l'injection comme si le woorara n'eût pas été administré cependant nous verrons que le propre de ce poison est de détruire la sensibilité du système ciclle
,
,
:
nerveux.
Expérience différence que
ix
c .
On recommença l'expérience, avec cette
l'on
coupa au cou
la moelle épinière, et que du cerveau au moyen d'un insl'injection du sublimé dans l'abdo-
l'on détruisit la substance
trument, avant de faire
men, lorsque l'animal était déjà sous l'influence du woorara le cœur cessa de se contracter comme à l'ordinaire. M. Brodie conclut de ces expériences, i°. que le su:
blimé, dissous
et introduit
dans l'estomac, corrode
et le
les
la
por-
membrane sur laquelle il séjourne ?°. que le cerveau cœur sont affectés consécutivement, ce qui explique
tion de
;
convulsions, l'insensibilité,
du pouls,
l'état
et la
ces-
mouvemens du dernier de ces viscères; 3°. que les poumons ne sont aucunement intéressés, puisque le sang du côté gauche du cœur conserve sa couleur sation subite des
écarlate. 4°« que l'action sur le cœur a lieu sans l'intermède du système nerveux. Le physiologiste anglais n'hésite pas à considérer les lésions du cerveau et du cœur comme la cause immédiate de
puisque l'inflammation de l'estomac ne peut pas
la
mort
la
produire d'une manière aussi subite
sible
,
,
muqueuse
gastrique, d'admettre
et porté dans
(1)
;
il
lui paraît
d'après l'état dans lequel se trouve la
le torrent
de
que
le
impos-
membrane
poison soit absorbé
la circulation
(1).
Furlher experiments and Observations on the action
0/ poisons on the animal system. By C. Brodie ; Philosophical
Transactions y 1812.
DES POISONS inUITAKS.
9.56
Expériences de
M. Lavort,
M.
Lavort.
du sublimé page 19 de sa Dissertation inaugurale (22 thermidor an 10) « En supposant qu'une partie du su-
corrosif
rejetant toute ide'e d'absorption
dit à la
,
:
blimé
ait
culant
quels
passé dans les voies de
l'effet qu'il
il
lui sont
mêle par
se
la
est facile
l'action qu'il exerce sur les solides
une
suivrait
pareille inoculation
légèrement acide
détermine il
que
,
la
caustique
t
ou
même
mort avec une promptitude extrême ; que dans ce cas les accidens qui la
sublimé appliqué
soumis à
l'on a
,
,
,
ramènent ne sont pas du
et
et
introduite dans les vaisseaux d'un ani-
faut bien noter
précèdent duit le
effet, il
sur les animaux vivans, que la
faites
plus petite partie d'un liquide acre
,
en
:
de démontrer par des observations journalières
par des expériences
mais
en cal-
et
,
qui soumis, on verra combien devrait être prompte la ,
mort qui
mal
circulation
doit produire sur les liquides avec les-
que proPlusieurs animaux
tout ceux
à l'extérieur.
ces expériences n'ont jamais
survécu
plus de quelques minutes à l'injection du liquide. Chez la mort a été si prompte que l'on n'a pu saiaucun des symptômes qui l'ont précédée. Presque tous ont passé de la vie à la mort d'une manière si peu sensible que l'on a eu beaucoup de peine à s'apercevoir de ce changement d'état. Immédiatement après l'opération, l'animal tombait dans un état de torpeur, les yeux se fermaient la respiration devenait rare, les mouvemens du coeur imper-
quelques-uns
,
sir
,
ceptibles
,
et
de douleur « Si l'on
il
expirait sans avoir
et
les
le plus léger signe
rapproche ce genre de mort de celui qui résulte
de l'application
compare
donné
».
à l'extérieur
accidens qui
,
du sublimé
dans ces deux
corrosif
cas
,
la
5
si
l'on
précèdent
l'amènent, on ne pourra qu'être frappé du peu d'ana-
POISONS MERCÛR1ELS.
Dans
logie qu'ils ont entre eux. paraît r'einte; l'animal
Danj
douleui
îo
Z5 ] 1
premier,
le
la sensibilité
meurt sans donner aucun signe de
second,
son
la sensibilité est portée à
plus haut degré, et l'animal périt livré aux douleurs les plus atroces. D'un côté l'on voit des spasmes sions, des sueurs froides,
du
d'accidens qui caractérisent
coma, état
,
délire
la
,
et cette
des convul-
,
longue série
du genre nerveux;
lésion
la torpeur, l'insensibilité, caractérisent le
et
nerveux
on peut dire que est lésé,
si
dans l'un
et l'autre le
du moins dans tous
il l'est
manière absolument opposée.
Expériences de
M. Campbell, qui n'a
fait
les
le
second
système
deux d'une
»
M. Campbell.
qu'un
nombred'ex-
très-petit
périences sur cet empoisonnement, conclut que les chats
qui ont été l'objet de ses essais sont morts à la suite d'une vive corrosion déterminée parle sublimé, qui,
du
reste,
agit sur les intestins et sur les glandes salivaires (i).
Expériences de Lorsqu'on applique sur
M.
Smith.
le tissu cellulaire
de
la partie in-
terne de la cuisse d'un chien depuis 4 jusqu'à 18 grains de sublimé corrosif , même enveloppé dans un linge fin, la tristesse, l'inappétence, quelquefois des
jections souvent sanguinolentes
,
vomissemens, des dé-
la faiblesse
,
la
paralysie
symptômes qui précèdent la mort, laquelle a constamment lieu sans symptômes convulsifs. En ouvrant le cadavre on remarque que l'estomac offre tantôt une inflammation évidente de la membrane mugénérale, sont les seuls
,
(i)
Tentamen medicum inaugurale de Venenis miner'alibus
par Campbell.
Edimbourg , iSi3.
des toisons irritàns.
>à58
queuse, avec exhalation sanguine
à sa surface 4*terne
tantôt des taches noires, tantôt enfin des ulcérations.
^
Le
rectum est le siège de deux altérations bien distinctes tantôt c'est un amincissement remarquable de ses parois, qui ont :
contracté une lividité plus tact
d'un liquide roux
souvent
-
}
,
ou moins
lui-même,
membrane muqueuse
soit dans leur totalité, soit
étendue,
et c'est le plus
,
par
con-
le
nombre
des cas, cet
et les plis
que forme
tantôt, et dans le plus grand
intestin est contracté sur
alors la
forte
noirâtre, très-fétide qu'il contient
sont rouges ou noirâtres
seulement dans un point de leur
souvent à
la
partiesupérieure. Cette
altération des gros intestins se rencontre également lors-
que
poison a été appliqué sur
le
veines.
le
cou ou injecté dans
les
Le duodénum a offert quelquefois auprès du pylore
quelques taches noires semblables à celles qui existaient dans l'estomac. Les autres intestins grêles ont paru peu altérés.
Dans une de
ces expériences, le
cœur
présentait des
taches noires dans son tissu charnu, immédiatement au-
dessous de
mons
la
membrane
interne des ventricules. Les pou-
sont souvent le siège d'une altération sensible
quefois
ils
sont gorgés d'un sang noir qui ne les
pas cependant d'être crépitans;
le plus
quel-
;
empêche
souvent ce sont des
taches noires ou des infiltrations sanguines existant sur le
bord antérieur de ces organes et dont le centre fait quelquefois une saillie comme tuberculeuse au-dessous de la ,
plèvre.
On
a observé les
mêmes
lésions organiques lorsqu'on a
injecté dans la veine jugulaire çle
un ou deux
sublimé corrosif dissous dans
M. Smith pense, blimé, injecté dans
grains et
d'après ces expériences, les
demi
l'eau.
que
le
su-
veines ou appliqué à l'extérieur,
mort en agissant sur le cœur , sans qu'il y ait aucune lésion primitive du système nerveux et du cerveau il croit au contraire que cette lésion a lieu lorsque le poiproduit
la
:
POISOINS MEKCUIUELS.
î5g
son est introduit dans l'estomac, d'abord à cause des phé-
nomènes nerveux qui
se manifestent dans ce cas
parla grande sensibilité dont ce viscère est
,
et ensuite
doué
(i).
Expériences du docteur Gaspard.
Expérience chienne de
i
On
re .
taille
a injecté dans
médiocre
,
sublimé corrosif dissous dans l'eau,
et
il
d'une
veines
les
environ un grain est
et
demi de
survenu une
espèce de dysenterie, accompagnée de vomissemens et d'excrétion gélatineuse, sanieuse, sanguinolente-, en outre salivation considérable de temps en temps
surtout remarquable
monaire,
et la
enllammé
,
mort
,
,
la
vésicule pleine
la
qui est
du poumon à-peu-près n c Un grain du .
était très-
de bile
poumons parsemés
les
d'une foule de petits abcès séparés
Expérience
et ce
Le rectum
trois jours après.
le foie noirâtre
noire, épaisse et très -visqueuse,
le tissu
,
des symptômes d'inflammation pul-
uns des autres par
les
sain.
même
poison injecté dans
veine jugulaire d'un grand chien a bientôt causé
livation
,
la
dyspnée
et les
la
sa-
symptômes inflammatoires pul-
monaires précédens. Les jours suivans
,
ces derniers ont été
plus graves, avec vomissemens, déjections liquides, fièvre,
mouvemens convulsifs. L'animal est mort le quatrième jour. Les poumons étaient parsemés de tumeurs noirâtres, grosses
comme
mées,
d'autres suppurées, quelques-unes gangrenées; le
des pois ou des noisettes, les unes enflam-
foie était noir et ramolli; la vésicule pleine de bile noire,
épaisse et visqueuse.
Expérience iu e
.
On
a introduit
dans
la
veine jugulaire
d'une chienne 5 grains de sublimé dissous dans une once
(i) Dissertation
sur l'usage et L'abus des caustiques , par
E. Smith. Paris } 1810.
DES TOISONS IRRITANS.
2ÔO et
demie d'eau
leur vers et
la fin
distillée;
l'animal a témoigné de la dou-
de l'expérience ;
un grand malaise
et a
,
a éprouvé de la dyspnée
il
évacué de l'urine
il
•,
a péri
au
bout de quelques secondes. Les poumons étaient déjà un
peu tachés
,
ecchymoses
Expérience iv e
.
On
la veine d'un chien la
dyspnée
mens cris
de
et
bilieux
perçans et
poumons
douleur à
taille
,
est
demi dans
j
il
des vomissea poussé des
mort au bout de cinq minutes. Les
un peu engorgés
de points livides
et
qui a éprouvé de
la poitrine,
quelques convulsions
il
étaient
gorgés de sang.
de moyenne
la
et
,
et
en a injecté un grain
et voisins
de
,
l'état
parsemés d'une foule d'inflammation.
Expérience v è Trois quarts de grain de sublimé dissous dans une demi-once d'eau distillée ont été injectés .
la jugulaire
d'une chienne. Quinze minutes après,
elle a été affectée
de frissons, de malaise, de déjections
dans
alvines
,
puis de vomissemens
à la poitrine, de salivation,
péripneumoniques
et
,
de dyspnée
etc.-,
,
enfin, les
de douleur
symptômes
dysentériques augmentèrent;
il
y
muqueuses et sanguinolentes et la mort survint cinq heures et demie après l'injection. Les
eut ténesme
poumons
selles
,
,
étaient en grande partie enflammés, gorgés de
sang, et se précipitaient au fond de l'eau. La membrane
queuse intestinale
était
rouge, phlogosée, enduite de
mumu-
cosités sales, sanguinolentes et sanieuses.
M. Gaspard
conclut de ces
spécialement sur les poumons
;
faits il
que
action sur les glandes salivaires et sur la
queuse des tale,
tome
intestins. i
cr ,
le
sublimé
agit
exerce également une
membrane mu-
(Journal de Physiologie expérimen-
1821.)
POISONS MERCUR1EL5.
î6l
Expériences qui nous sont propres. rc
Expérience
i
.
A
onze heures du matin, on appliqua
sur le tissu cellulaire de la partie interne de la cuisse d'un
chien robuste corrosif à
de moyenne abattu.
était très-accéléré
naturelle;
du
ni de vertige.
reste,
A
il
de sublimé
taille, 3 grains
solide- à six heures
un peu
raissait
pouls
et
l'état
du
soir, l'animal pa-
Le lendemain, à onze heures, le la langue humide et de couleur
,
n'y avait aucun signe de paralysie
cinq heures,
la
respiration était difficile
l'animal était couché sur le côté sans pousser la plainte
:
on
cadavre. Le
le
trouva mort le jour suivant. Ouverture
membre opéré était
la partie sur laquelle le
infiltré et assez
;
moindre
du
enflammé
poison avait été appliqué
;
était
La membrane muqueuse de l'estomac, de couleur naturelle oflrait près du pylore six ou sept taches noires comme du charbon produites par du sang veineux extravasé dans l'épaisseur de la membrane; les intestins grêles ne présentaient aucune altération l'intérieur du rectum était un peu rouge. Les poumons, crépitans, d'une cougrisâtre.
,
,
,
,
;
leur brune, contenaient uneassez grande quantité de sang et
nageaient sur l'eau. La valvule mitrale du ventricule
gauche du coeur
était d'un rouge-cerise dans toute son étendu reste, cet organe paraissait dans l'état naturel. Expérience 11 e A onze heures du matin, on appliqua
due
;
.
sur le tissu cellulaire de la partie interne de la cuisse d'un
chien très-fort
,
6 grains de sublimé corrosif
heure, l'animal vomit. Le lendemain
,
il
A une
solide.
eut une soif ar-
du reste, il ne présentait aucun symptôme remarLe jour suivant il refusait les alimens cherchait à avaler de l'eau qu'il ne tardait pas à vomir il eut de légers vertiges sans donner le moindre signe de convulsion
dente
;
quable.
,
;
ni
de paralysie;
il
ne poussait aucun cri plaintif,
et
mou-
262
POISONS IRMTANS.
DES
rutà quatre heures de l'après-midi. Ouverture du cadavre.
Le membre opéré était très-infiltré et fortement enflammé ; on ne découvrait plus un atome de sublimé corrosif; la plaie était grisâtre. L'estomac contenait
quantité de
mucus
jaunâtre-, sa
«ne
assez grande
membrane muqueuse
quelques points d'un rouge-cerise-,
frait ça et là
of-
elle était
légèrement ulcérée près du pylore. Les intestins grêles paraissaient dans l'état naturel.
Le rectum
était très-en-
flammé. La valvule tricuspide ou auriculaire droite du cœur était parsemée de taches noires , de la grosseur de la d'une épingle, formées par du sang extravasé, et
têle
qu'il suffisait cère-,
du
tération.
de
frotter
légèrement pour convertir en ul-
reste, le coeur n'était le siège d'aucune autre al-
Les poumons étaient crépitans
un peu
,
infiltrés
et nageaient sur l'eau.
m
Expérience
A
e .
onze heures du matin
6
,
sublimé corrosif solide furent appliqués sur
grains de
le tissu cel-
du cou d'un chien mourut au bout de trente-six heures. Ouverture du cadavre. La plaie et les parties environnantes présentaient le même état que dans l'expérience précédente. La membrane muqueuse de l'estomac était
lulaire de la partie inférieure et latérale
de moyenne
taille; l'animal
très-enflammée rise
;
la partie
noirâtre, tions
;
la
comme
du canal
portion cardiaque était d'un rouge-ce-
qui avoisine si
le
pylore offrait une couleur
elle eût été scarifiée
digestif étaient
;
les autres
un peu rouges.
Il fut
por-
impos-
poumons. Expérience iv c Le i3 septembre, à onze heures du matin, on appliqua sur le tissu cellulaire du dos d'un chien petit et faible 6 grains de sublimé corrosif solide. Le i5 , l'animal n'éprouvait d'autre symptôme remarquable que de sible de constater quel était l'état
du coeur
et
des
.
l'inappétenceet une soif ardente; après l'avoir avalée. accélération
Le
il
vomit l'eau peu de temps
16, le 17 et le 18,
marquée des battemens du cœur
même :
il
état,
mourut
POISONS MERCLIUELS.
dans
la
digestif
nuit
ne
du 18 au
19.
9i63
Ouverture du cadavre. Le canal d'aucune altération, La
paraissait être le siège
membrane qui tapisse l'intérieur des deux ventricules du cœur était rouge et enflammée ; on voyait plusieurs taches de
la
même
couleur sur quelques-unes des colonnes char-
nues de cet organe; les ventricules et
poumons
les
dans
paquets graisseux contenus dans
les oreillettes étaient
enflammés, Les
de points noirs.
étaient gorgés et tachetés
Expérience v e Le id septembre on fit avaler à un chien, robuste, de moyenne taille, un grain - de sublimé corrosif .
,
dissous dans une once et demie d'eau. L'animal à
vomir au bout de quatre minutes
les
alimens
nistra
et
;
le
parut un peu abattu:
de nouveau
le
25, on
;
il
vomit
il
à plusieurs reprises
refusa
admi-
au bout
refusa les et tomba dans l'abattement mourut dans la nuit du 3o. Ouverture du ca-
de quatre minutes et
,
lui
de grain de sublimé corrosif dissous
j
dans une once d'eau alimens
commença
lendemain
il
5
davre. Etat de maigreur remarquable. L'estomac et
les in-
une très-grande quantité de bile jaunâtre et filante; du reste, leurs tuniques ne paraissaient pas altérées. L'intérieur du rectum offrait plusieurs rides testins grêles contenaient
d'un rouge foncé. Le cœur
seux contenus dans
était flasque; les
paquets grais-
cavités de cet organe étaient d'un
les
rouge foncé. Les poumons semblaient plus compactes et plus ratatinés que dans
l'état naturel.
les reins n'étaient le siège
Le cerveau,
le foie et
d'aucune altération sensible.
Nous devons maintenant rapporter quelques observations
d'empoisonnement par
pouvoir mieux tracer
les
le
M.
B., négociant de Liège ,
afin
de
symptômes généraux.
OBSERVATION
pérament bilieux
sublimé corrosif,
,
re I
.
âgé de trente ans
d'une constitution robuste
,
,
d'un temet n'ayant
DES POISONS IRRITANS.
264
jamais éprouve aucune indisposition
quelques août
1
ment
813
il
,
fut pris
,
vint à Paris terminer
M. D., chez lequel
avec
affaires
Le 6
logeait.
il
sans cause apparente , d'un dévoie-
,
léger, qui dura trois jours
qui fut heureusement
et
,
Le i3 du même mois, il paraisLa température étant ce jour-là
combattu par l'ipécacuanha. sait
parfaitement rétabli.
très-élevée, et
M.
B. ayant soif, prit en rentrant chez" lui,
vers les trois heures de l'après-midi
d'un liquide spiritueux
con sans étiquette Causa à
M.
B.
un
(i).
La saveur horrible de cette boisson et une crainte si grande du
cessa tout-à-coup de boire ,
une certaine quantité
dégoût
lel.
danger imminent dans lequel dans sa bouche
,
limpide, renfermé dans un fla-
et
et brisa
,
il
pouvait se trouver
rejeta tout ce
qui
qu'il
contenu
était
en plusieurs morceaux
,
le flacon
il y avait encore un peu de liquide. Malheureusement M. B. en avait avalé une partie. Un resserrement
dans lequel
à la gorge, et des douleurs atroces dans la région épigastrique furent les premiers symptômes qui se manifestèrent.
Nous fûmes appelé sur-le-champ de
lui à
qu'il avait
et
nous arrivâmes auprès
on nous dit vomi beaucoup de matières verdàtres amères,
Voici quel
:
,
nullement sanguinolentes était
Décubitus sur
yeux
,
quatre heures cinquante minutes
son le
état
,
et
qu'il avait
eu
selles.
trois
:
dos, face rouge, gonflée et animée
étaient étincelans et d'une grande mobilité
,
la
5
les
pu-
pille resserrée, la conjonctive légèrement injectée, les lè-
vres sèches, gercées et de couleur naturelle-, la langue
humectée,
(1)
et
peu
enduite d'une couche jaune; des douleurs
Nous nous sommes assuré que ce
liquide contenait
du
sublimé corrosif dissous dans l'alcool, reste d'une composition
que M. D.
,
son ami
,
avait
employée quelques jours aupara-
vant pour se traiter d'une maladie vénérienne. naissait pas la nature de ce corps.
M.
B. ne con-
265
P0ÏS0NS MEROJTUELS.
du canal diiétait tumé-
atroces se faisaient sentir dans toute l'étendue
principalement au pharynx-, l'abdomen
gestif ,
douloureux, surtout par la pression. Les vomissemens avaient cessé depuis quelques instans ; mais les déjections
fié,
alvines continuaient
5
elles étaient
peu abondantes
et d'un
caractère entièrement bilieux 5 le pouls, régulier, petit et serré
de
donnait cent douze pulsations par minute
,
peau
la
;
la
chaleur
mordicante, surtout au front, la
était intense et
respiration gênée, l'urine rare, rendue avec difficulté et
rouge. Intégrité parfaite des sens externes, réponses tar^ dives et pénibles, tendance à l'assoupissement, de temps
en
temps mouvemens convulsifs des muscles de la face , des bras et des jambes crampes continuelles dans tous les membres. (Six pintes d'eau albumineuse froide données pat-, ;
'verres
à peu de distance Vun de Vautre
,*
la région épigastrique , qui furent posées
deux lavemens émolliens frais.)
cises;
A
cinq heures
et
demie, mieux-être marqué
avait pris toute la quantité de boisson crite (
vingt sangsues à
à cinq heures pré-
il
;
avait
beaucoup vomi
et
qu'on
Quatre pintes de décoction de graine de
'verre
,
le
malade
lui avait pres-
eu quatre
avait
il
5
lin
selles.
données par
diète, impossibilité défaire des fomentations à cause
de la sensibilité de t abdomen.
)
A
six heures
vomissemens, cessation des crampes pouls ne donnant que cent pulsations caractère, persévérance des autres
et
très-imparfait.
A
vers l'extrémité inférieure
des évacuations,
symptômes,
A
même
désir de
neuf heures
?
minuit, sentiment de cuisson
du rectum
et serré
,
,
selles
VS
sanguinolentes, douleurs vives dans
pouls toujours petit
nouveaux
et offrant le
s'entretenir de tout ce qui lui était arrivé.
sommeil
,
abondantes
iliaque
et
du colon,
cent quinze pulsations.
(Dix
sangsues sur le trajet de la portion descendante du colon , trois pintes a" eau saturée
liens
de gomme deux lavemens émol,
avec addition d'un demi-gros de laudanum).
Nou-
1,
^66
DES POISONS IRR1TÀNS.
veaux vomissemens , quatre selles beaucoup moins sanguinolentes , cessation presque subite de la douleur, mieux-être bien marqué, envie de dormir. Le i4, à huit heures du ma(deuxième jour de la maladie), abdomen peu tuméfié et
lin
moins douloureux, langue humectée, nulle envie de vomir ni d'aller à la selle anus légèrement douloureux, pouls un peu développé et ne donnant que quatre-vingt-seize pulsations, peau moins chaude, face moins rouge, membres un peu roides, nul mouvement convulsif, intégrité ,
parfaite des sens et des facultés intellectuelles. (Potion anti-
spasmodique faite avec deux onces d eau distillée de fleurs d'oranger, deux onces d'eau de menthe trente gouttes de liqueur minérale anodine et une once et demie de sirop ,
,
dècorce d'orange, quatre pintes de décoction de graine de Un à prendre dans la journée trois lavemens émolliens ,
,
à deux heures
d intervalle.*)
Nouveaux vomissemens, nouvelles évacuations alvines non sanguinolentes ce qui soulage beaucoup le malade. Le soir, exaceret narcotiques
;
bation, cent six pulsations par minute, chaleur plus forte à la
(Eau de gomme,
peau, sans augmentation des douleurs.
julep huileux, lavement èmollient et narcotique.) Le i5,
au matin (troisième jour de la maladie), le malade se sent beaucoup mieux il a dormi une partie de la nuit il ne ;
désespère plus il s'est
les
trouvé;
;
il
il
;
se plaît à parler
du danger dans lequel
demande à manger;
douleurs diminuées,
(Eau
langue
est
humide,
grande;
le
peuls est
la
la faiblesse
deux bouillons potion anti-spasmodique fomentations émollientes. ) Le soir, même état. Le 16, au malin (quatrième jour de la presque dans
l'état
naturel.
d'orge,
,
maladie)
,
malade
le
que de douleurs épigastrique
17
et le 18,
dissipées
,
:
lui a
dormi,
et il
ne se plaint
non continues dans
l'appétit est bon.
même
on
a assez bien
légères et
(Eau
la
région
d'orge, bouillon.)
Le
état. Le 19, les douleurs étant presque permis de prendre deux soupes. Le 2
roisons MEitcimtELS. et le
11
,
est entré
il
267
en convalescence. Le 3o,
était très-
il
il est parti pour son pays. Pour peu qu'on fasse attention au début de celte maladie, on verra combien il était aisé de la confondre dans
bien portant, et
premiers instans avec le choléra-morbus
les
tempérament de l'individu,
l'affection bilieuse
été atteint quelques jours auparavant
bilieux et
de
les selles
crampes dans
et les
l'air était
les
,
en
effet
dont
il
,
le
avait
vomissemens
non sanguinolentes, les convulsions les membres lorsque la température
très-élevée, tout cela pouvait faire croire à
l'existence de celte maladie
l'analyse
:
:
cependant
commémoralif,
le
chimique des liquides vomis, et l'aveu du malade qu'il y a eu empoisonnement.
prouvent jusqu'à l'évidence
La maladie dont M. B. a été atteint masie de la membrane muqueuse toiue
,
compliquée d'une
loppement
est
tient à la présence
de
la
véritable phleg-
du
péri-
affection bilieuse, dont le déve-
du
corrosif, et surtout à la
disposition dans laquelle se trouvait Il est
une
intestinale et
M.
B.
plus haute «importance que le médecin ne
perde jamais de vue l'analogie qu'il y a entre
les
symptômes
produits par certains poisons et ceux qui constituent plusieurs maladies spontanées. L'ignorance de cette partie la
médecine entraînerait l'homme de
l'art
de
dans des erreurs
très-graves.
OBSERVATION «
Un homme
II
e
(i).
tempérament sanguin,
assez robuste, d'un
âgé de quarante ans environ
du soir on ignore pour quelle raison un reste de sublimé corrosif qu'il avait chez lui pour faire crever les rats. La prit,
,
vers les dix heures ,
(1) Cette observation a été recueillie par et
Planchon
pag. 36.
:
elle est extraite
MM. Dumonceau
du Journal de Médecine,
t.
xlix,
268 dose
DBS POISONS IRRITAWS. n'était pas petite. Il avait dissous ce
bière.
Dès
l'instant qu'il l'eut avalé
et l'estomac se ressentirent
flammation de la
bouche
la
région de l'estomac
dèrent bientôt à rosif, et se
la
,
la
de son
poison dans de
L'in-
effet caustique.
une chaleur acre
,
la
bouche, l'œsophage brûlante à
et
des douleurs déchirantes succé-
,
première impression du sublimé cor-
communiquèrent promptement
à tout le
que gonfla beaucoup
canal
intestinal, avec des douleurs aussi cruelles
celles
l'estomac. Bientôt le visage se
et devint
d'un rouge cramoisi. Les yeux étaient étincelans piration des plus gênées.
Il
y
,
de
la res-
avait des anxiétés précor-
jactations continuelles. Le donna d'abord 6 grains d'émétique dans un verre d'eau s'il n'en résulta que peu de vomissemens les douleurs en augmentèrent beaucoup. Dans cette perplexité, on fit avaler au malade un gros de
diales, des inquiétudes et des
pouls fut fébrile
On
et petit.
:
,
thériaque
,
qui n'apporta aucun calme. Le poison
faisait
on ne tarda plus à demander M. Dumonceau, qui, vu les circonstances se pressa de des progrès rapides
et
,
,
prescrire
un
gros de sel d'absinthe dans
pour décomposer
les
deux
le sublimé corrosif. Il
sels
un verre d'eau
métalliques, spécialement
y joignit des incrassans et des inqu'ap, et ne pus
volvans. Je fus appelé en consultation
M. Dumonceau mon confrère
plaudir aux remèdes que
,
nous jugeâmes â propos de les continuer. Les douleurs atroces reprenaient cependant par intervalles avec vigueur et semblaient annoncer une venait d'administrer
,
et
,
corrosion de la trailles.
membrane
Elle eut effectivement lieu.
selles sanguinolentes
du sel
interne de l'estomac et des en-
d'absinthe
,
;
il
Le malade
trouva néanmoins
,
rendit des
dans l'usage
dissous à la dose de 2 gros dans 2 onces
un
de décoction incrassante de Fuller (après en avoir
pris
gros en deux fois à peu d'instans d'intervalle)
trouva
dis-je
,
,
il
un soulagement bien marqué. Quoique les douleurs
POISONS MERCURIELS.
269
revinssent encore de temps en temps avec violence, elles se calmèrent cependant peu à peu, de sorte que le lendemain
au matin le calme avait succédé à l'orage. Tous les symptômes effrayans étaient dissipés; mais il restait une sen-
un
sation douloureuse de tout le canal alimentaire, et
timent général de faiblesse
dement
du corps
Un
sen-
si
ru-
secoué. »
OBSERVATION
dans
,
qui avait été
III
e .
enfant de deux ans et demi étant entré secrètement
la
boutique d'un orfèvre, y avala 8 grains ou environ Il ne tarda pas à éprouver de violentes
de sublimé corrosif.
il se déclara une salivation Sigismonde médecin Konig fit prendre fort abondante. Le un sirop émétique dans lequel il fit entrer du suc de coing ,
tranchées
,
le
ventre se gonfla
,
ce qui détermina des vomissemens très-abondans
;
il
fit
boire ensuite au malade une grande quantité de
lait
de
chèvre mêlé à une décoction mucilagineusede psyllion. Le
gonflement du ventre disparut
,
les tranchées se dissipèrent,
et cet enfant dormit dans la nuit qui suivit immédiatement
cet accident. Soixante-quatorze jours après, le
malade étant
menacé de phthisie le même médecin crut devoir le mettre de nouveau à l'usage du lait de chèvre coupé avec une décoction de fleurs de mauve et de semences de coing. Il dit qu'il était en assez bon état lorsqu'il a communiqué son ,
observation (i).
OBSERVATION
Le 25
février i825, à
faisait à l'Ecole
(i)
hist. fiig-j
IV
e .
neuf heures du matin, M. Thenard
polytechnique une leçon sur
Jacobi Mangeti biblioth. Med.
, t.
les nitrates et
iv, pars
11
;
p.
3 ex. communicatione excell. D. D. Sigismundi Physiei bernensis. Genevœ, 1739,
fà5,
Ko-
27O
UES POISONS IHR1TANS.
en particulier sur le nitrate de mercure-,
deux verres semblables
lui et dans
;
de une
avait à côté
il
de l'eau sucrée
et
dissolution concentrée de sublimé corrosif: il avale par mégarde une gorgée de ce dernier liquide et éprouve aussitôt une saveur horrible; il demande de l'eau albumind.tse, et en attendant prend à plusieurs reprises de l'eau tiède; on ,
on
se procure des blancs d'oeuf,
on
les
administre
Jusqu'alors
il
les délaie
dans de l'eau
et
minutes après l'empoisonnement.
citiq
n'y avait point eu de vomissement, quoique
Peu de temps après vomissemens ont caractères du sublimé
le gosier et la luette eussent été titillés.
que
l'eau
albumineuse a été avalée,
les
rendue présente les par l'albumine: en décomposé corrosif
lieu et la matière
blanc , floconneux , et laquelle on a versé
M. Dupuytren
semblable
eiïet, le liquide est
à l'eau
albumineuse dans
du per-chlorure de mercure dissous.
arrive lorsque déjà
y a eu quatre
il
à
cinq
vomissemens et que l'eau albumineuse a été prise plusieurs fois. M. Tbenard se sent tellement soulagé qu'il annonce à
M. Dupuytren quil de
ricin et
demie du
est guéri.
On
fait
prendre de l'huile
A
quelques lavemens purgatifs.
soir,
M. Thenard
vingt à vingt-cinq fois
,
,
se trouvait à merveille
jamais eu de douleur à l'épigastre ni dans tinal.
Une
purgatifs. (Journal
et
et
le
;
il
n'y a
canal intes-
eu lieu dix minutes
selle très-abondante avait
après l'empoisonnement
neuf heures
qui avait vomi jusqu'alors
bien avant l'administration des
de Chimie médicale OBSERVATION V e
,
mars i8a5.)
.
pour avoir volé deux plats d'argent à son maître convint avec Charles IX qu'il prenet immédiatement après du bédrait un certain poison
Un cuisinier condamné à mort ,
,
zahar , antidote beaucoup vanté au roi désirait connaître
l'efficacité.
,
et
dont le monarque
Le malheureux devait
être
mis
POISONS MERCUIUELS.
2^1
échappait à l'action du poison. Voici
fcn liberté s'il
com-
ment Ambroise Paré rend compte de cet événement ex« Et tost après un apothicaire servant luy
traordinaire
certain poison en potion
donna de il
:
Ayant ces
iczahar.
vomir,
se print à
grandes épreintes
mandant de heure après cette
,
que
ie priay le
de ses archers
à qvatre pieds,
hors de
la
,
,
les
,
et
le dit cuisinier auoit
seigneur de
yeux
la
trouuay
de-
,
Vne prins
Trousse
ce qu'il m'accorda
me
accom-
,
pauure cuisinier
le
comme une
cheminant
bouche
auecques
ce qui ne luy fut refusé.
vouloir permettre l'aller uoir trois
de ladite pierre
et bientost aller à la selle
estant adverty
bonne drogue,
pagné de
et subit
disant qu'il auoit le feu au corps
,
l'eau à boire ,
,
deux bonnes drogues enl'estomach,
beste
et toute la face
,
la
langue
flamboyante,
désirant toujours vomir, auec grandes sueurs froides, et iettoit le
par
la
sang par
les oreilles,
nez, bouche, par le siège et
verge. le luy feis boire enuiron demy-sextier d'huile,
pensant luy aider
et
sauuer
la vie
5
mais
elle
de rien, parce qu'elle fut baillée trop lard
,
ne luy seruit
et
mourut mi-
sérablement, criant qu'il luy eust mieux vallu estre mort à la
potence.
cédé, ie
Il
feis
seigneur de
vescut sept heures ou environ
ouuerture de son corps en la
Trousse
et
la
;
et estant dé-
présence du dit
quatre de ses archers, où ie
trouuai le fond de son estomac noir, aride et sec
,
comme
un cautère y eust passé, qui me donna cognoissance qu'il auoit avallé du sublimé, et par lesaccidens qu'il auoit eus si
pendant
(1)
sa uie (1). »
OE livres de Paré, onzième édition
chap. xliv
,
p.
507.
,
liv.
xxi ; des
Venins,
D ES POISONS IRRITÀNS.
27 2
OBSERVATION VI e
Une
fille
.
de petite stature, d'une constitution robuste,
du
avala à onze heures
avoir soupe avec
soir,
23 janvier 1818, après
le
du pain , du fromage
et
du jambon
gros de sublimé corrosif dissous dans de la bière
ques minutes après
5
,
un
quel-
gémissemens qu'elle jetait appelèrent auprès d'elle les personnes de la maison où elle servait, et on la trouva à genoux , se plaignant d'un sentiles
,
ment de brûlure, qui
partait
du creux de l'estomac
et s'é-
tendait à la gorge et à la
bouche
suivie de jvomissemens
son souper, mêlé de donna un demi-gros de sulfate
mucus visqueux. de zinc
,
et
On
;
cette
douleur fut bientôt
elle rendit
lui
des blancs d'oeuf battus dans de l'eau tiède et
dans de l'eau de gruau. après.
:
On
Après qu'elle eut bu
blanc d'oeuf,
vomissement devintfloconneuse, semblable
A trois
heures du matin,
leux
mêlés de sang
et
trêmement
fétides-,
5
le
il
une heure
répéta le vomitif le
les
à
matière
du lait
trois
selles brunâtres
était petit, serré et
cent fois par minute; la douleur était diminuée
de l'assoupissement dont tour de la douleur res
-,
la face
la
du
caillé.
vomissemens devinrent bi-
y eut
pouls
la
malade
était retirée
exprimait l'anxiété.
du matin, on prescrivit un julep huileux
il
5
ex-
battait
y avait
par le re-
A neuf heu-
et laxatif,
des
fomentations émollientes sur l'épigastre, eau de gruau, blancs
d'œuf
:
la
malade
paraissait
mieux. Le soir,
la
douleur
moins vive mais la gorge était très-doulou(Gargarisme émollient , lavetrès-enflammée. et reuse ment toutes les deux heures.) Le a3, à trois heures du soir, point de selles ; la malade n'a point uriné depuis hier
d'estomac
matin
sonde et
;
était
5
point de tension ni de sensibilité à l'abdomen.
la
malade avec
du gonflement de
difficulté
,
l'urètre et
à cause
de
la
On
de l'inflammation vessie
;
quelques
gouttes d'urine s'échappent. (Laxatifs salins diurétiques
POISONS MERCURIELS.
lavemens.) Le
i'\
,
point couler l'urine
mation de
estomac moins douloureux
;
gorge, sentiment de constriction
la
dents légèrement vacillantes
douloureuses
,
mentation de
la salive.
malade il
HJ.'S
évacuations alvines; la sonde ne
,
fait
inflam-
;
gencives
légère aug-
,
{Boissons mucilagineuses). Lea5, la
du feu
estassise auprès
;
mieux; mais
elle se trouve
est évident qu'elle s'affaiblit et décline
;
selles fréquentes
très-fétides; dents très-làches, ptyalisme abondant, haleine
extrêmement
fétide-,
domen. Le cathéter
peu de douleur ,
de
à la pression
introduit dans la vessie
ne
,
l'abfait
point couler l'urine, et on l'en retire d'une couleur bleue
foncée, qui ne disparaît qu'à force de frotter cet instru-
ment avec de
la craie.
de plus en plus,
Dès ce moment,
et elle
la
malade s'épuisa
expira sans douleur
,
quatre-vingt-
dix heures après l'ingestion du poison. L'ouverture du ca-
davre ayant été
faite trois jours
après la mort, on ne put
reconnaître les désordres qui existaient. Fétidité extrême
abdomen ballonné, d'une couleur
très-foncée;
;
bouche rem-
plie de mucosités visqueuses; la face est restée dans des
contorsions hideuses. (Observation d'Adjutor dans le Jour-
nal de Fothergill , mars (1)
Ce
fait est
1
8 1 9.)
(
1
).
comme un mo-
loin de pouvoir être présenté
dèle de traitement,
et
si
nous l'avons transcrit,
avoir l'occasion de faire ressortir les vices de la tive
employée,
julor.
On
et
pour combattre certaines réflexions de M. Ad-
a de la peine à concevoir qu'on n'ait pratiqué au-
cune saignée,
et
qu'on
laxatifs salins, lorsqu'il
ait fait
usage d'émétiques irrilans et de
était certain
que
la
malade
proie à une gastro-entérite, à une angine, etc. tliilicile
c'est pour méthode cura-
Il est
était
en
également
d'expliquer l'impossibilité où l'on a été de reconnaître
la mort pendant mois de janvier, c'est-à-dire à une époque où les cadavres tardent beaucoup à se décomposer. Mais ce qui paraîtra plus inconcevable c'est que l'auteur ait conclu de ce fait que Fal-
les
désordres cadavériques trois jours après
_,
le.
,
1.
18
DE S POISONS IUR1TANS.
2^4
OBSERVATION
VII
e .
Nous fûmes appelé le vendredi 6 mai 1825 res du soir par M. M*** pour donner des soins
à huit heu-
,
,
à sa
femme,
qui venait d'être affectée tout-à-coup d'une maladie aiguë.
N'ayant pu nous y transporter qu'à onze heures , nous la l'état suivant: elle était étendue dans son
trouvâmes dans
membres abandonnés
lit, les
couverte de sueur,
nes, abattus
,
la face
à
eux mômes
,
la
peau froide,
pâle, décolorée, les yeux ter-
entourés d'une auréole bleuâtre, exprimant
la souffrance et l'horreur de
la
où
position
se trouve
une
personne qui sent qu'elle n'existe plus que pour mourir;
les
lèvres et la langue étaient blanchâtres, contractées, la soif
vive; la déglutition tellement les
douloureuse que
difficile et
moindres gorgées de liquide, par
l'irritation qu'elles
déterminaient, amenaientdes contractions de l'cesophageet
bumine ne possède pas le
sublimé,
l-il
,
on
comme
la
décomposer entièrement
faculté de
nous l'avons annoncé: toutefois
aurait eu tort d'en négliger l'emploi
,
car
il
,
ajoute-
est
évident
qu'elle a contribué dans ce cas à calmer les souffrances.
ment
se
fait-il
que M. Adjulor refuse d'admettre
position du sublimé par l'albumine
lorsqu'il
,
qu'après l'administration de celte substance devint floconneux et semblable à du étaient-ils autre ebose
que
le résultat
dit le
Com-
décom-
lui -
même
vomissement
caillé?
lait
de
,
la
Ces flocons
décomposition du
la
poison par l'albumine? Mais, objectera-l-on
,
pourquoi
la
ma-
lade a-t-elle succombé? La mort reconnaît pour cause l'inflam-
mation du canal digeslifdélerminée i°. par le sublimé corrosif par une partie de l'administration de V albumine , 2
avant
.
sublimé qui
a
échappé à l'action du blanc aeeiif,
?>°.
par une
portion du précipité floconneux dissous dans l'albumine {voj\ p. 3 1 5)
:
dès-lors
il
est évident qu'il
phlogistiques puissans pour
fallait
empêcher une
employer
les anli-
issue aussi funeste.
POISONS MERCUKIELS.
2^5
de l'estomac, suivies de vomissemens de matières blanchâtres
muqueuses
,
,
filantes
,
et
de matières bilieuses vertes
lorsque les efforts de vomissement étaient prolongés. pression
chaleur
phage points
dn
de cuisson existait dans
et
peau de l'abdomen
la
;
la
;
col était suivie de douleur
La un sentiment de
;
tout le trajet de l'œso-
était froide
dans tous
région épigastrique seule dénotait de
la
les
douleur
moindre pression. La malade y accusait la chaleur la plus vive et des douleurs insupportables. Des évacuations
à la
,
alvines avaient eu lieu
,
et
des envies d'aller à la selle se
répétaient fréquemment; elles étaient tellement pressan-
que
tes
la
malade demandait avec précipitation qu'on la fit lit pour l'asseoir sur le vase de nuit 5 elle a
descendre de son toujours eu le
même courage
quant au pouls, la
il
jusqu'à ses derniers inomens:
était faible, filiforme, h
peinesensible
5
respiration s'exécutait d'une manière très-lente.
Sur le plancher de la chambre et le long du lit de la malade étaient des matières muqueuses blanches qui paraissaient provenir de vomissemens nombreux. Dans d'autres points
du plancher
mais plus blanches
et
existaient des matières analogues,
plus grumeleuses
qu'on pouvait y soupçonner une table, et dans un coin de tel
endroit
la la
;
leur aspect était
présence du
lait. Sous chambre, on voyait un
humide parsemé d'une poussière blanche qui
n'a-
vait pas été dissoute dans le liquide, et qui, d'après l'aveu
de
la
malade,
était
le
d'une substance vénéneuse
reste
qu'elle avait avalée*. Cette
pect du sublimé corrosif.
poudre avait
Chacune de
la
saveur et
l'as-
ces matières fut re-
cueillie isolément à l'aide de linges très-propres.
M. M*** nous suc lequel
il
apprit que depuis
comptait
,
sa
la
femme
perte d'un héritage
était restée triste
rêveuse; qu'étant en outre affectée d'une amaurose plète de l'œil droit, et voyant
que
la
vue de
l'œil
diminuait sensiblement, elle avait manifesté
à
et
com-
gauche
plusieurs
DES POISONS IRRITÀNS.
2^6
pour la vie ce qui avait engagé constamment sur lui la clef d'une arM. M*** moire où il déposait son argent, et où étaient renfermés trois paquets de sublimé corrosif de trois gros t demi reprises son dégoiit
;
à garder
*
chacun, reste d'un traitement anti-syphilitique par mercuriels que nous lui avions
6 mai
,
à six heures
rez-de-chaussée, sa
chambre,
et
femme étendue
il
fait
que
subir;
es
bains
vendredi
le
du
soir, étant occupé à travailler au
avait
entendu beaucoup de bruit dans
que
s'y étant transporté,
sur
le
il
carreau, vomissant
avait trouvé sa
fréquemment
et
exprimant des souffrances horribles ; que soupçonnant qu'elle s'était empoisonnée, il en avait acquis la certitude
nombre des paquets de sublimé qui lui resempressé d'envoyer chercher du lait, et une pinte environ. (Prescription prendre lui en avait fait eau albumineuse , quarante sangsues à ï épigastre quinze le long des parties latérales du cou , un large cataplasme en
vérifiant le
taient; qu'il s'était
:
,
sur le ventre.
A
)
huit heures du matin
,
la
malade nous parla plus
cilement qu'à noire première visite
le
;
pouls
fa-
plus
était
y avait plus de chaleur à la peau la douleur de l'abdomen s'était étendue à la région ombilicale ; la respiration était un peu plus accélérée. ( Vingt cinq développé
il
,
;
sangsues sur V abdomen
eau gommée extrémités
;
).
A
midi
pouls petit
malade peut
à
,
,
,
lavement opiacé . fomentations abattement plus grand faible et rare
rieure de son corps morte;
la
éteinte dans toute l'étendue des pressait
fortement
parole
la
sensibilité
membres
peau sans que
la
la
,
froid des
difficile
;
la
moitié infé-
était
en
effet
on malade en reçût inférieurs;
les mouvemens volontaires s'exécuNous apprîmes que peu de temps avant
aucune impression taient encore.
;
peine nous dire qu'elle sent
,
;
notre arrivée, la malade avait eu unesyncopedanslaquellc
on
avait cru qu'elle allait expirer.
A
OISONS était
323
d'un rouge vif: les intestins paraissaient être dans Té-
tât naturel.
A
Expérience v e donné à un chien
.
une heure trente-cinq minutes, on a
avec 100 grains de charbon
triturés
vomi sans
nutes, l'animal a
sublimé corrosif
très-fort 12 grains de ;
au bout de six mi-
efforts des matières alimentaires
ces vomissemens s'étaient renouune heure quarante-six minutes; il était ventre et paraissait souffrir un peu. Le len-
noircies par le charbon
;
velés quatre fois à
couché sur
le
demain matin,
il
refusé les alimens et les boissons;
a
de ce moment quable
et
,
il
est
il
,
mort
est
il
a
jour suivant
le
à huit
heures du soir
mem-
cinquante-cinq heures après l'empoisonnement. La
brane muqueuse de l'estomac
ment foncé dans
tunique musculaire.
était
a fait avaler à
d'eau distillée
L'intérieur des
.
Aune
un chien
heure vingt
intestins grêles
une minutes, on
et
quoique de moyenne
très-fort,
;
cinq minutes «près,
A
molles, peu abondantes.
on
lui a fait
il
a
vomi des matières
une heure trente
et
une minu-
boire de l'eau contenant beaucoup de
charbon en suspension, qu'il n'a point tardé
une heure quarante minutes nouvelle dose d'eau trois
des
10 grains de sublimé corrosif dissous dans 2 onces
taille,
,
elle offrait çà et là
;
du sang veineux exlravasé sur
d'un rouge écarlate.
Expérience vi c
tes
d'un rouge excessive-
était
toute son étendue
taches noires formées par la
il
vomi du sang. A dater tombé dans un abattement remar-
poussait des cris plaintifs et
minutes après
,
et il
,
on
lui
de charbon a
a fait
à
vomir.
A
prendre une
finement pulvérisé
:
eu des vomissemens abondans.
une heure cinquante minutes on l'a forcé de nouveau à avaler du charbon suspendu dans de l'eau qu'il Enfin
,
à
,
,
a rejeté frir
au bout de deux minutes.
depuis le
poussé des
moment de
Il n'avait
l'ingestion
cris plaintifs, et s'était
cessé de souf-
du poison;
il
avait
roulé plusieurs fois par
DES POISONS IKHITANS.
3-2/J
On
terre-.
peut évaluée
une demi-once
et l'eau
quantité de charbon ingérée k
la
dans laquelle
il était suspendu, vomi du sang, et il éprouvait des souffrances cruelles. Le lendemain matin, et il est mort à six il a refusé les alimens et les boissons heures du soir. L'estomac était racorni l'inflammation de la membrane muqueuse était portée au dernier degré;
à 12 onces.
A
,
sept heures
du
soir,
il
a
,
;
cette tunique était noire et excessivement dure. Les intestins
rouges dans leur intérieur, étaient évidemment en-
,
flammés.
Expérience vu e
.
A
une heure vingt cinq minutes, on a
un chien de moyenne
taille 6 grains de sublimé corrosif dissous dans 2 onces d'eau et mêlés avec un gros de charbon au bout de deux minutes il a vomi
prendre
fait
à
:
une grande quantité de matières noires; il terredans un état de grande agitation, et matières blanches
,
écumeuses
,
s'est
roulé par
vomi des peu abondantes. A une il
a
heure quarante minutes on lui a fait avaler charbon suspendu dans une demi-once d'eau
gros de
1
et
,
il
ne
l'a
adonné autant dix minutes après sans qu'il l'ait vomi. A sept heures du soir, il poussait des cris plaintifs et il était couché sur le ventre. Le lendemain il a mangé un peu de pain el il continuait à se plaindre. Le troisième jour il était assez agile il a mangé et il s'est échappé. Ce chien a-t-il péri ? Nous croyons que non d'apoint rendu; on lui en
:
près
l'état
dans lequel
il
trouvait
se
le
jour de sa fuite.
Mais peut-on conclure que dans cette expérience le charbon ait empêché les effets meurtriers du sublimé corrosif? Non certes n'est-il pas probable que l'animal a dû. son rétablissementà l'expulsion prompte du poison qui, d'ail,
,
:
,
leurs taires
a été
,
partie par les matières alimen-
qui étaient contenues en assez grande quantité dans
l'estomac 1
décomposé en
79.
?
Nous allons maintenant indiquer
la
marche que
le
I'OISOiNS
médecin
cloil
Mf.RCl 1UF.LS»
3s5
i
suivre dans {«empoisonnement par le sublimé
corrosif.
Dès
premières apparences des_ symptômes qui
les
caractérisent,
on
fera
le
prendre au malade quelques verres
de blanc d'oeuf délayé dans l'eau ou d'omâls'ion glutineuse (V. p. 3 10 ci3i(i) (i) à défaut de ces substances on donnera :
décoction de graine de lin
de
la
de
feuilles
bouillons
,
de racine de guimauve
même
gélatineux, et
température de 25 à 3o° se trouvera affaiblie
,
par ce
:
commune
de l'eau
moyen
et l'estomac
l'action
à la
du sublimé
rempli de liquide. La
plénitude de ce viscère déterminera le vomissement,
par conséquent l'expulsion d'une certaine quantité
On
poison.
que
continuera à faire boire
vomissement aura
le
,
de mauve, de l'eau de riz, de l'eau sucrée, des
lieu
,
et
abondamment
et
du tant
jusqu'à ce que les acci-
dens soient considérablement diminués. Si l'individu est tellement organisé qu'il ne
recours au
puisse pas vomir
moyen proposé parBoerhaave.
(
L'observation suivante prouve combien il
dans l'empoisonnement qui nous occupe
,
est
la dissolution
pag. ai.)
avantageux,
de gorger
lades de liquides. Il y a environ vingt-cinq ans
macien chargé de préparer
on aura
,
Voy.
que
les
le
ma-
phar-
de sublimé corrosif
par mégarde employa une plus grande quantité de sublimé qu'il n'en fallait pour obtenir la boisson convenable. Deux cents malades soumis au traitement anti-vénérien prirent une portion de ce liquide et furent empoisonnés. Des dou-
dont on
fait
usage à l'hospice des Vénériens
,
leurs déchirantes à l'estomac et dans tout l'abdomen, des et un resserrement à la gorge furent symptômes qui annoncèrent les premières atteintes du
voraissemens copieux les
(i)
On
évitera de
ne pus dissoudre cipité
,
le
donner un grand etcès d'albumine pour précipité à mesure qu'il se forme
ainsi dissous ; étant
vénéneux.
(
,
ce pré-
e V. pag. 5io ; exp. n .)
326
DES POISONS "TîlKiTANS.
poison.
M.
Cullerier, chirurgien on chrfde
instruit de cet
événement
boissons mucilagineuses
;
,
il
cet hospice,
eut sur-le-champ recours aux
ordonna du
tion de graine de lin et de l'eau tiède;
lait
il fit
,
de
la
décoc-
prendre à cha-
que malade environ 10 pintes de liquide dans
l'espace de
six à sept heures; et au bout de ce temps, les accidens
étaient presque dissipés
:
ressentirent des douleurs
dix ou douze malades seulement à
l'estomac pendant douze
quinze jours, mais aucun ne mourut.
que
server
mac
était
la
douleur
Il était
plus vive que
était d'autant
ou
curieux d'obl'esto-
plus vide, et elle était presque nulle immédia-
tement après l'ingestion du liquide. M. Cullerier ignore quelle dose de sublimé corrosif fut donnée à ces malades;
mais
il
pense que
le
minimum
fut
de 2
à
3 grains (1).
180. Les boissons abondantes albumineuses et mucila-
gineuses doivent être préférées aux divers émétiques pour
Les anciens auteurs avaient déjà remarqué l'avantage
(1)
qu'il
a à faire
y
vomir dans
le cas
d'empoisonnement. Dios-
recommande l'eau l'huile et lebeurre commevomilifs. Voici comment Matlhiole rapporte le coride, dans son livre des Poisons^
passage de cet auteur » tes
,
:
a
Quod
,
si
qui Jordan obmutescen-
aut temulenti , aul nolentes alioqui venenum à se egeri
» nullam nobis
ej'us
cognitionem prœbeant
,
luni protinùs
» accedendum ad ea quee communiter epotis quibuscunque » venenis opitulari consueverunt. Atqui nullum inagis » x x » » » y>
» »
in
omnia valais auxilium dari jiotest quàm ut proximo loco virusJuras exhaurialur, priusquàm invalescal. Quarc sine mord calidûm oleum ex acpiâ aut seorsùm ut vomitare cogantur 9 dari convenu. Aut si oleum natura loci negat butyrum cum aquâ calidâ 3 aut malvâ , aul Uni semine , aut ira'go urlica , fœno grœco } aut halices decocto vicem e/us exhibebit. Hœc enim non modo vomilionibus exigent noi illâ sua laxalrice , aut nauseam cienle ; sedalvum quoque subducent et corporum inanilione lia adver,
;
_,
,
,
TOISOMS MEI'CCniF.LS.
W:\~j
provoquer ou favoriser je vomissement lorsqu'on a é;é empoisonné par le sublimé corrosif en effet, ces buissons jouissent du triple avantage de pouvoir être admi,
:
nistrées avec promptilude
,
d'expulser
le
poison en
le
ùé-
»
sabuntur, ut àcrimonias venenoràm hebetent.\PçlriAndrece
»
»
Mattiuou. Veneliis 3 i558,lib. yi, pag. 711.) Ambroise Paré dit « El où quelqu'un aurait soupçon d'avoir piis quelque poison par la bouche, ne faut dormir en tel
»
cas, car
»
forte
:
force du venin est quelquefois
la
ennemie de nature, monstre
si
grande
et
qu'elle exécute son pouvoir;
en nos corps que
si
que
»
souvent
»
allumé en
»
sont empoisonnez deuant que pouvoir avoir secours des-
» »
médecins et chirurgiens meurent. Donc subit il se doit faire vomir en prenant de l'huyle cl eau chaude en lieu de l'huvle
»
on
elle
ta paille
tel effet
faict le feu
seiehe; car souvent advient que ceux qui
:
fera fondre
du beurre,
et le
prendre avec eau chaude ou
»
décoction de graine de lin, ou fenu grec, ou quelque bouil-
»
Ion gras, car telles choses
»
missemenl
»
évacuations
:
venin hors par le vo-
font, jeter le
joincl qu'elles laschenl le ventre le
venin est vidé hors,
et
,
et
par
telles
son acrimonie amortie. »
(Œuvres
cV Ambroise Parc, onzième édition, des Venins, chapvn, pag. 485.) L'observation suivante de Sydenham a pour objet un em-
xxi,
liv.
poisonnement de sublimé guéri par
l'eau.
Duobus abhinc mensibus quidam
«
in
vicinia
modicam
me
roga-
»
bat ut servum inviserem
»
blimati corrosivi quahtitatemdeglutiverat. Horajere elapsa
5)
»
»
,
qui luiud
mercurii su-
erat à quâ venenum hauseral, cùm ad eiun accéder cm , jamque os ctlabia valdè intumescebant, Vehcmc.ntc.r œgrotabat ardente ventriculi dolore calorcquc tantàm non ,
,
,
» confectui.
Ego
très
aquee tepidœ congios (environ g pintes
summâ quâ poluiceleritate et di-
»
de
»
hgentia cbibendos imperavi, atque ut
»
Copia
J?aris)repelitis
.
haustibus
loties
nova ingereretur
quoties ventriculus jam iugcslam per vomiluni e/e~
;
DES rOISOKS TKUITAKS.
32
cerat
j)
ullo additamento copia se per
:
sedem injecta
ubi primant
,
tormina admonerent venenum jam per inferiora » exilum quœrere. Paruit miser, jam vitee avidus } et plures » etiam aquœ libras quant prœscripserim , absorpsit. Amici, » vcntris
ït
qui cegro utpote in casu insolito , as sidèrent , ab eo didice-
»
runt
j>
quas primum evomuil aquas gusie mens avec addition de huit à dix gouttes de laudanum dans chaque. ) Le pouls était accéléré; mais on ne l'a pas état
examiné avec
de soin pour qu'on puisse rien dire
assez
de positif sur son
état.
Le
3i
juillet,
vomisscmens
les
avaient cessé; les selles contenaient dos mucosités sangui-
nolentes;
il
froidit; le
survint
du
peau des extrémités se
délire; la
malade se leva,
et se fit
,
re-
en tombant, une petite
plaie à la partie postérieure de la tête
:
mourut
il
heures du soir, quarante -huit heures après
le
à
dix
souper
suspect.
Ouverture du cadavre faite trente heures après la mort.
Le corps
est
dans un
les orteils sont
de raideur générale
état
fortement rétractés.
On
;
les doigts et
voit à la tète la
pe-
du crâne conservent tite plaie dont nous avons leur intégrité. La surface convexe du cerveau offre un léger parlé; les os
enduit rougeâtre; inférieure de
sont regardées
il
y a un peu de sang épanché
fosse temporo-occipitale droite
la
comme
quelques heures avant
l'effet la
L'estomac paraît sain
de
la
:
à la
partie
ces lésions
chute qui avait eu lieu
mort. à
l'extérieur;
huit onces d'un liquide jaunâtre
il
contient environ
en épongeant ce liquide on trouve un grand nombre de petits grains blancs durs , de grosseur et de forme diverses ; la surface interne de cet :
,
,
organe offre une couleur rouge foncée qui ne disparaît pas par des lotions réitérées, ni par des frictions des linges et la lame des scalpels
;
faites
vers l'orifice
avec
duodé-
nal existaient plusieurs taches d'une forme inégalement
arrondie, d'une largeur variable depuis celle d'une pièce
de dix sous jusqu'à celle d'une pièce de cinq francs d'une ,
couleur brune
;
à l'endroit
de ces taches,
paraissent boursoufflées; mais
avec plus de
mac;
la
facilité
que dans
elles les
les
membranes
ne se déchirent pas
antres points de l'esto-
tunique séreuse n'est point altérée. L'œsophage
DES POISONS IMllTANS.
3g.2
dans
est
l'état
naturel.
Le duodénum
et le
commencement
de Y intestin grêle offrent une couleur rouge foncée; mais on n'y remarque pas de taches comme dans l'estomac.
Dans
tout le reste
du canal
injection vaseulaire.
On
une
digestif existe
très-forte
retrouve dans toute l'étendue
du
canal intestinal de petits corps blancs semblables à ceux
qui étaient dans l'estomac,
et
que l'analyse démontre
être
poumons n'offrent rien de remarquable. Le péricarde contient une once environ de sérosité de Y acide arsénieux. Les
incolore.
La
surface externe du cœur est dans l'état naturel
mais,
;
une altération remarquable. Les gauches sont d'une couleur rouge marbrée dans
à l'intérieur, on observe cavités
,•
le venîricule de ce côté, et principalement sur les colonnes
charnues, on voit de petites taches d'un rouge cramoisi $
en incisant sur les points où elles existent, on reconnaît qu'elles ne sont pas bornées à la surface mais qu'elles pé,
nètrent dans la substance charnue du cœur. Les cavités
une couleur rouge beaucoup plus foncée et presque noire ; sur les colonnes charnues du ventricule on remarque aussi quelques taches, mais moins nombreuses droites offrent
et
moins prononcées que dans
l'artère
et
le
ventricule gauche. L'aorte,
veines pulmonaires ne présentent aucun
les
signe d'altération.
Cette ouverture a été faite en présence de M.
reur du Roi
,
de
MM.
Dupuytren
,
procu-
moi du cœur, qui sont sem-
Petit, et
tout intéressante par les altérations
le
;
elle est sur-
que l'on remarque sur les chiens qui ont empoisonnés par l'acide arsénieux. Nous regrettons beaucoup de ne pas pouvoir joindre les détails d'un autre blables à celles
été
cet acide, observé à Brest par
cas
d'empoisonnement par
M.
Mollet, second chirurgien de
dit avoir tissu
du
la marine, qui nous a également constaté des lésions analogues dans le
coeur.
{Arch. générales de Méd.
,
février i823.}:
toisons arsénicacx.
OBSERVATION
VI
e
393
(l).
5 thermidor an 4 , dit M. Desgranges , j'ai été appelé précipitamment , à mon retour de Lyon, pour une jeune
Le
femme-de-chambre près deRolle, laquelle avait eu l'imprudence, pour faire passer des poux, de se frotter la tête six à sept jours auparavant avec de la
La
d'arsenic.
conque
:
pommade
tête était très-saine et sans
chargée
entamure quel-
mani-
aussi s'écoula-t-il plusieurs jours avant la
festation des funestes effets de cette application
;
mais alors
un effet de l'absorption, soit à travers les pores naturels du cuir chevelu soit à la faveur d'une érosion due à l'impression caustique du mélange, la maiade sans doute par
,
a été atteinte des est
douleurs
devenue enflée;
les plus cruelles
les oreilles,
sont couvertes de croûtes
;
toute la tête
doublées de volume, se
plusieurs plaies à la tête ont
5
participé à cet état, et les glandes sous-maxillaires, les ju-
du tour du cou
gulaires, celles
parotides
même
,
du derrière de
se sont engorgées rapidement.... Les
étaient étincelans et gros, le visage tuméfié et sipélateux-, la la
malade
langue aride
,
la
maux
et
,
5
elle se plaignait
à
d'une cha-
d'un feu dévorant qui
la
con-
extérieurs s'étaient joints des vertiges,
des faiblesses syncopales, des cardialgies, des
de temps
yeux
presque éry-
avait le pouls dur, tendu et fiévreux,
peau sèche
leur vive sur tout le corps
sumait. Aces
la tète, les
vomissemens
autre, de l'altération, des ardeurs en urinant,
une longue constipation
et des
trembîemens dans
les
mem-
bres avec impossibilité de se soutenir sur ses jambes. La il y avait des momens de délire. suiMe champ (à sept heures du soir) une saignée
tète s'embarrassait;
Je
fis
copieuse à
la *
(1)
malade
,
et je
recommandai de
la
saigner au
"
Recueil périodique de la Société de Médeci'm de Paris,
tom, vr
;
pag. 22.
394
POISONS IRHITANS.
1>ES
pied pendant
nuit
la
avec
graine de lin
la
mercuriel
,
de foyer
et
;
une ample boisson d*eau
je prescrivis
:
de poulet émulsionnée
et nitrée, les fleurs
,
des lavemens fréquens
de
bonhomme
et le
miel
des pédiluves d'eau bouillie avec de la cendre
vu
,
besoin de lâcher
le
ventre
le
et
d'évacuer
doucement, j'indiquai de préférence un mélange liquide de magnésie calcinée de gomme arabique et de sirop de ,
pour en prendre une cuillerée
tussilage
café toutes les
à
deux ou trois heures. Je fis graisser la têle avec la pommade en crème décrite dans la Pharmacie de Baume, contenant un quart de son poids de craie blanche en poudre Le lendemain il y eut un peu d'amendement, mais il y avait de l'assoupissement. Je
fis
aux cuisses
cela la nuit fut agitée
malgré
:
tête parut s être
vrit
accrue
appliqueralors huit à dix sangsues
,
et
,
l'enflure de la
sur le malin tout le corps se cou-
d'une éruption considérable de petits boutons
blanches
comme du
La malade
millet
,
fut très-faible et
éprouver des maux de coeur
à
pointes
surtout aux mains et aux pieds.
;
ne pouvait rester assise sans je donnai quelques cuillerées
d'une potion rendue cordiale par l'addition des gouttes
d'Hoffmann
et
plusieurs verres de tisane de bardane miellée.
Le surlendemain
je fis
rapprocher
calcinée seulement mêlée
les
doses de magnésie
au sirop de tussilage
,
afin
de dé-
terminer plus décidément des évacuations par le bas- En moins de quarante -huit heures l'éruption se sécha et tomba le ventre s'ouvrit tous les accidens par desquamations diminuèrent; et le huitième jour, à compter de celui de ;
ma première
visite,
la
danger.
Comme
dans
poitrine avec
par
la
le lait
il
malade
restait
d'ànesse.
de
a
été absolument, hors de
l'irritation et
un peu de toux
Dans
cheveux sont tombés
(1)
,
le
cours de
,
j'ai
la
de
la
sécheresse
terminé
la
cure
convalescence
les
(1).
Nous pourrions rapporler un bien plus grand Domine
ARSENICAUX.
POISONS
3q5
OBSERVATION VIT
Un homme
de quarante-cinq ans portait depuis un grand
nombre d'années un
Un
malléoles.
ulcère situé au pourtour de l'une des
charlatan
d'acide arsénieux.
,
auquel
En peu
il
eut recours, le couvrit
des
d'instaus
douleurs très-
vives se développèrent; six heures après, le
pouvant
malade ne
supporter, s'efforça mais vainement, à ce qu'il
les
parait, d'enlever ce dangereux caustique: les souffrances
continuèrent il
;
la
douleur
était brûlante.
Le surlendemain une épistaxis ,
survint des vomissemens, des coliques,
passive
;
corps se couvrit ensuite de taches rouges
le
sang parut dans
les
•,
le
matières des vomissemens et des selles
qui bientôt devinrent noires;
,
y avait des défaillances continuelles. Le cinquième jour, la langue était sèche et noire
;
il
ecchymoses avaient
lès
remplaça
les
limonade
et
pris
la
même
teinte.
On
adoucissans mis en usage jusqu'alors par
une décoction de quinquina acidulée.
la
sur-
Il
d'observations d'empoisonnement par cet acide; nous nous contenterons d'indiquer une partie des ouvrages dans lesquels
il
faut les chercher.
Dehaen, Ratio medendi pag.
i83
j
et
dans
le
,
t.
v
pars ix,cap.
;
même tome
pars x,
,
vi
c;ip.
,
§
vi
;
n, § vu,
pag. 5a {. J.-B. Mohgagm, Epit. Anat. Med., {De Sedibus et Causis Blorboruin .)
Fabrice de Hilden^ ouvrage obs, lxxxi
,
Wepfer
cilé
pag. 607. Francofurti ,
De
Cicutâ aquaticâ
,
obs. lxxx
ad Meenum ,
m,
lix, art.
pag.
289
pag.
pag.
;
2^.
606;
et
1646.
,
;
hist.
xm
an. 1716.
Sauvages tom.
,
Nosologie méthodique, traduite par Gouvion
pag. 286; et tom. vin, pag. 217. IVAviEn, ouvrage cilé, loin, ij pag. 16. vi
,
:
,
3.9^
vint
,
du
délire
,
DES POISONS IHR1TANS.
de l'agitation
on mit aux jambes des vésiet le lendemain, sei-
;
catoires ^les douleurs s'exaspérèrent
zième jour de l'empoisonnement, L'ouverture du eorps ne put êire
,
malade
le
faite.
(
n'était plus.
Bibl. médicale,
tome lxxiv, année 1821 observation de M. Meau. ,
)
Symptômes de ï empoisonnement par V acide arsènieux. 218. Les symptômes produits par l'acide arsènieux peu-
vent être réduits aux suivans tide, ptyalisme fréquent,
tion
du pharynx
et
saveur austère, bouche
:
crachotement continue!
,
fé-
constric-
de l'oesophage, agacement des dents,
hoquet, nausées, vomissemens de matières tantôt brunâtres tantôt sanguinolentes
dans
ardeurs
anxiété, défaillances fréquentes,
,
précordiale, inflammation
région
la
lèvres, de la langue,
du
palais, de la gorge
,
de
des
l'oeso-
phage; estomac douloureux, au point de ne pas pouvoir supporter
les
boissons les plus douces
noirâtres et d'une horrible fétidité
concentré
et irrégulier,
déjections alvines
\
,
fréquent
quelquefois lent et inégal
cœur, syncope,
tations de
-,
pouls petit
palpi-
5
soif inextinguible, chaleur
vive sur tout le corps, sensation d'un feu dévorant, quelquefois froid glacial
urine rare, rouge
du visage et
;
un
-,
et
respiration difficile, sueurs froides,
sanguinolente; altération des
cercle livide entoure les paupières
démangeaison de tout
le
-,
traits
enflure
corps, lequel se recouvre de
taches livides et parfois d'une éruption miliaire-, prostration des forces
,
perle
du sentiment
,
surtout aux pieds et
aux mains-, délire, convulsions souvent accompagnées d'un priapisme insupportable
chement de Tépiderme, enfin Il est
le
il
chute des cheveux, delà
individu
:
toutefois,
si
-
mort.
rare d'observer l'ensemble de ces
même
jours,
,
la
la
symptômes
cliez
maladie dure quelques
peut arriver qu'ils se manifestent presque tous à
POISONS ARSENICAUX.
3gj
des époques différentes. D'une autre part, il n'est pas sans exemple que des malades aient succombé à l'action de l'acide arsénieux sans avoir
ptômes
les
:
observations
ne
éprouvé aucun de ces sym-
et iv
e ,
et le fait
suivant, rap-
porté par M. Chaussier , ne laissent aucun doute à cet égard. Un homme robuste et de moyen-âge avala de l'acide
mourut sans avoir éprouvé symptômes que de légères syncopes. A l'ouverture de l'estomac, on trouva qu'il contenait l'acide arsénieux
arsénieux en gros fragmens
et il
,
d'autres
presque dans
Dans
219.
le
même
état
la section 11
dans lequel
e
il
avait été pris.
de cet ouvrage, en parlant de
l'empoisonnement lent, nous dirons
qu'il peut arriver que produits par ce poison ne soient pas aussi symptômes les la quantité avalée est peu consifunestes, soit parce que
dérable
qu'une portion
soit parce
,
vomissement
,
a
été rejetée par le
que des secours ont été produit tout son elle t. C'est
soit enfin parce
administrés avant qu'il
ait
que nous donnerons les moyens d'apprécier au juste valeur des dilférens symptômes, et le parti que le mé-
alors la
decin
peut en
devant
les tribunaux.
Lésions de
lorsqu'il
tirer
tissu
est
obligé
de prononcer
produites par l'acide arsénieux.
220. Lorsque l'acide arsénieux a été introduit dans
sont phlogosés
,
la
bouche, l'estomac
trouver çà et
eschares, des perforations:
comme
pour déterminer
assez forte dose
tomac peut remarquer que à
le
détruit et réduit en
rougeàlre.
Il
des
l'es-
mort, on
et les intestins
ecchymoses
,
des
velouté de l'estomac peut être
une pâte d'une couleur brune
importe toutefois de noter que dans un assez
grand nombre de cas
,
les traces
pas aussi profondes qu'on
même
là
la
le
d'inflammation ne sont
croit ordinairement.
On
a
des exemples de mort produite par l'acide arsé-
DES POISONS IRRITANS.
3q& nieux sans qu'il
ait été
possible de découvrir la
du canal digestif. Dans le fait signalé par M. Chaussier,
moindre
lésion
n'y avait pas
il
plus légère apparence d'érosion ni de phlogose dans le
la
canal digestif. Etmuller parle d'une jeune
sonnée par
1
aucune
n'offrirent
intestins
gangrène cère (1).
trace
cependant l'arsenic
:
M.Marc
empoi-
d'inflammation ni de
dans ce vis-
fut trouvé
rapporte que dans un cas d'empoison-
nement par l'oxyde
d'arsenic
,
mem-
loin de trouver les
branes de l'estomac érodées, on
M. Missa
fille
arsenic, et chez laquelle ni l'estomac ni les
les
trouva épaissies (2).
n'a pas observé d'altération dans l'estomac et les
intestins d'un individu qui avait pris trois gros d'acide ar-
sénieux. {Voy. observation dit
:
«
A l'ouverture
d'un
111
e ,
page 38^.) Sallin
homme empoisonné
même
de
l'es-
un gros d'arsenic en poudre, la bouche et dans
»
tomac duquel on
»
on n'a trouvé rien contre nature dans
»
,
lui et
a retiré
l'oesophage (3). »
Que
penser maintenant de l'assertion de ce dernier au-
teur, lorsqu'il cherche
blimé corrosif
à établir
une différence entre
et l'arsenic? « L'arsenic
produit
des effets assez analogues à ceux du sublimé
y a des différences notables
:
,
à la vérité,
cependant-
en ce qu'il gangrène
,
le su-
il
et per-
fore quelquefois l'estomac, en ce qu'il porte son action
sur la totalité de ce viscère
de l'œsophage,
(Recueil périodique de la
tome vu
(i)
càm (7.)
le
long
une éruption à la peau. » Société de Médecine de Paris ,
page 357.
)
Epkeinerid. Nal. Curios
>
centur.
m et
iv,
obs. oxxvi,
scliolio.
Mat.c
vérùpte (3)
,
sur la bouche et tout
,
et qu'il excite
,
,
pa£
traitiiction
de Rose:
Manuel
d'Autopsie, cada-
(ï6 , note.
Journal de Médecine,
loin, lviii, pag. 176.
poisons arsenicaux.
Nous croyons
médecin que l'existence ou cadavériques, l'étendue suffisent jamais a
faire sentir
non existence des
la
et le siège
pour prononcer
pas eu d'empoisonnement
3gcj
pour
ces notions suffisantes
de ces altérations ne
qu'il
y a eu ou qu'il n'y peuvent tout au
et qu'elles
,
plus servir à corroborer les conclusions fournies par
nalyse chimique
M.
aii.
l'a-
des matières.
13rodie a fait
une
série d'observations intéres-
animaux
santes sur les lésions de l'estomac de plusieurs
empoisonnés par porter
au
lésions
l'acide arsénieux
:
nous allons
rap-
les
parce qu'elles nous semblent pouvoir jeter quelque
.
jour sur
le sujet
qui nous occupe.
Dans plusieurs cas l'inflammation de ce viscère est extrêmement légère. En général elle commence à se développer immédiatement après que le poison a été avalé, et elle est d'autant plus intense que la mou tarde plus à survenir elle est moindre chez les animaux herbivores ,
,
;
carnivores; elle ne s'étend jamais à
que chez
les
phage
au pharynx*, son intensité
l'œso-
ni de sou développement sont beaucoup plus grandes lorsqu'on apla rapidité
et
plique l'acide arsénieux sur une surface ulcérée
qu'on l'introduit dans l'estomac avaient déjà
fait cette
:
remarque.
MM. Home
,
que
lors-
Hunter
et
Les parties enflammées
sont en général rouges dans toute leur étendue; quelque-
rougeur ne s'observe que par plaques. Les principaux vaisseaux de l'estomac sont distendus parle sang;
fois la
mais l'inflammation
est
ordinairement bornée
brane muqueuse de ce viscère couleur rouge vermeille,
pulpe
,
et se
conserve
le
se
:
mem-
à la
membrane
cette
d'une
,
ramollit en une espèce de
sépare avec facilité de la
musculeuse
caractère propre à son tissu. Quelquefois
,
on
qui re-
marque de petites portions de sang extravasé sur la surface de la membrane muqueuse , ou dans l'espace qui la sépare de
la
musculeuse.
On
ne trouve jamais l'ulcération ni
,
DES POISONS IURITANS.
400 l'eschare de
l'estomac
des intestins lorsque l'animal
et
meurt en peu de temps mais si la mort tarde l'une ou l'autre de ces terminaisons peut avoir j
que
sujet, l'auteur observe
survenir
à
dose d'acide arsénieux
il
,
:
A
l'ou-
chien qui avait pris une forte
remarqué une tache foncée
a
d'environ un pouce de diamètre,
rence d'une eschare
,
ce
anatomistessesont trompés
les
très-souvent sur la véritable nature des escbares. verture de l'estomac d'un
A
lieu.
ayant toute l'appa-
et
cependant un examen plus appro-
fait voir que cette tache n'était autre chose qu'une couche très-mince de sang coagulé, d'une couleur foncée,
fondi a
fortement adhérente
et
tomac d'un
à
membrane muqueuse.
la
homme empoisonné
trouve dans le
muséum
de
Humer,
M. Brodie
a fourni à
une nouvelle preuve en faveur de son opinion cette
pièce
anatomique
,
conservée pour
eschare produite par ce poison
,
222.
le caractère
et
dans
une
montrer
à
(i).
Nous ne terminerons
dans l'estomac
effet,
simplement une celle dont nous ve-
pas ce sujet sans faire ob-
server que dans certaines circonstances et là
en
:
offre tout
couche de sang coagulé, analogue
nons de tracer
L'es-
par l'arsenic, et qui se
,
on remarque çà
les intestins des
personnes
em-
poisonnées par l'arsenic une multitude de points brillans
que
l'on serait tenté de prendre
l'acide arsénieux.
au premier abord pour de
Ces sortes de grains sont formés de
graisse et d'albumine; mis sur les charbons
décrépitent en se desséchant
que
l'on qualifierait
flamment
comme
mal
les
,
font entendre
et
à propos
,
et
s'ils
ils
un bruit
de détonation;
corps gras
proportion notable de graisse
ardens,
ils s'en-
contiennent
une
répandent une odeur
de suif et de matière animale brûlés. Ils peuvent se rencontrer sur des cadavres d'individus qui n'ont pas été
(i)
Philosophical Transactions } année 1812,
février.
POISONS Ar.SÉKlCALX.
Ton
.{ot
saurait trop apporter d'attention à
empoisonnés,
et
les distinguer
de l'acide arséuieux
rie
(i).
Nous pourrions
plusieurs faits
où de semblables globules ont été
de méprises qui pouvaient devenir funestes bornerons
à
rapporter
citer
cause
nous nous
suivans:
les
Le i août 18245 M*
i°.
:
la
'
procureur du Roi de Saint-
e
Brieuc ordonne l'exhumation du cadavre d'un individu âgé de trente-huit ans, que l'on soupçonnait avoir péri
empoisonné quarante-quatre jours auparavant. L'extrémité
membrane muqueuse de
inférieure de l'oesophage, la
tomac
du duodénum
sont enflammées.
trouve dans une multitude de grains blanchâtres que des rapporteurs désignés pour analyser les matières et
le canal digestif
l'un
l'es-
On
croit être
male
de l'acide arsénieux altéré par une matière ani-
voici
:
,
comment il s'exprime dans son rapport
:
« L'es-
tomac et le duodénum sont parsemés d'une substance grenue
non adhérente, excepté vers
le
couleur blanche, friable
appartient au règne minéral ,
,
pylore: cette substance, d'une
d'après sa pesanteur; elle n'a pas présenté tous les caractères
de l'oxyde d'arsenic néanmoins
je pense que son long anima Usée au point de masquer :
séjour dans l'estomac
en partie
sa nature
l'a
et
,
en
la
brûlant fai cru sentira travers
d'une substance animale
l'odeur
(V oxyde d'arsenic
mais ne m'en
;
de
en combustion, celle
liant
point à mes pro-
aux grands
pres lumières,
je suis d'avis
maîtres de
habitués à ces sortes d'examens toutes les
pièces
,
l'art
afin d'éclaircir
une matière d'une
(1)
M.
si
faire adresser
mes doutes avant
haute importance.
Billard en a trouvé
chronique,
combé
et l'autre,
à la phthisie
testins présentaient 1.
prononcer sur
récemment chez deux femmes
dont L'une, âgée desoixanle-douzeans, colite
de.
»
était
morte d'une gastro-
âgée de cinquante ans, avait suc-
pulmonaire: chez cette dernière, de nombreuses ulcérations. ?.6
les in-
4o2
DES POISONS 1RRITANS. devait engager ie ministèrepublicà
Unrapportsemblable
de nouvelles recherches. L'estomac
faire faire
et les
matières
suspectes furent envoyés à Paris, et nous fûmes désigné par
M.
procureur du Roi de Saint-Brieuc pour
le
port
mais nous étions absent,
;
MM.
Vauqûeiiri
petit flacon
Barruel.
,
,
une forme de grains arrondis parmi lesy en avait de demi sphériques ces grains n'avaient
il
,
:
point de dureté
et s'écrasaient
facilement entre les doigts
sans produire de bruit; ainsi écrasés
comme du
savon
mis sur un
fer
toucher sible;
blanche dont iodeur
;
ils
est
gère
,
,
étaient
exhalent
ils
semblable ;
ils
,
doux au
n'avaient point de saveur sen-
chaud,
animales mêlées de graisse flent
un rap-
confiée à
La matière contenue dans le avait une couleur blan-
disent ces chimistes
che jaunâtre quels
et
faire
et l'analyse fut
ils
à
celle
se fondent
,
une vapeur des
matières
se boursouf-
noircissent et laissent une matière charbonneuse lé-
d'où
il
ne se dégage aucune trace d'odeur arsenicale.
L'alcool n'a aucune action sur cette matière; mais l'eau
bouillante la dissout en grande partie; la dissolution est
légèrement laiteuse,
et
n'éprouve aucune altération de la
part de l'acide hydro-sulfurique.
L'acide nitrique chaud opère tière
granuleuse,
et
la
ma-
dissolution de cette
prend une couleur jaunâtre qui de-
vient d'un rouge orangé foncé par l'addition d'un alcali.
La membrane muqueuse de l'estomac était tapissée par un grand nombre de grains blanchâtres semblables aux précédens
membrane
;
on remarquait sur plusieurs parties de
Les grains recueillis avec une carte distillée,
cette
des traces profondes d'une forte inflammation.
ayant été soumis aux
n'ont présenté aucune laver ces grains
,
et lavés
avec de l'eau
mêmes essais que
les autres,
différence. L'eau qui avait servi à
éprouvée par l'acide hydro-sulfurique
par divers autres réactifs propres substances vénéneuses
,
à
n'en a pas
faire
,
et
reconnaître les
donné
le
plus léger
POISONS
Un
signe.
lambeau de l'eitomac détaché dans
plus enflammée distiller
rique
et
n
été
soumis
celle-eij filtrée et
:
la
n'a
,
la
de PeâU
donne aucune ,
trace de
conservée dans
l'al-
surface interne des grains blancs
présentaient absolument
tiui
partie
éprouvée par l'acide hydro*sùlt'u-
par d'autres réactifs
contenait aussi à
,
la
rébullîtjon avec
;'i
poison. L'autre portion de l'estomac cool
4^3
AttSf.mC. \t \.
les
mêmes
que
propriétés
ceux dont nous avons parlé précédemment. D'après il
expériences que nous venons de rapporter,
les
nous paiait évident que
les
grains blancs qui sont ren-
fermés dans
le petit flacon, ainsi
séminés sur
la
tomac et
que ceux qui étaient dis-
surface interne des deux portions de l'es-
sont composés d'une matière animale particulière }
,
d'une petite quantité de graisse: de ces
mêmes expé-
riences, l'on peut conclure aussi qu'il n'y a dans l'esto-
mac aucune tirée
trace de poison minéral ni végétal reconnais-
Cette conclusion
sable.
par
les
est
analogue
à celle
qui avait été
deux autres rapporteurs de Saint-Brieuc.
MM.
Marye père et Alphonse Devergie furent manprocureur du Roi le 7 septembre 1824 pour faire l'ouverture du corps du nommé Julien Danguy, qui avait succombé après quarante-huit heures de maladie. L'estomac offrait une altération remarquable il était très2°.
dés par
M.
le
,
,
;
volumineux, distendu par des gaz, à l'extérieur très
-foncé,
5
sa
et
d'un rouge violacé
membrane muqueuse,
était
blancs, légèrement adhérens
plupart d'enti'eux
épaisse, d'un rouge
parsemée d'une foule de étaient
,
corps
d'une forme variable 5 la
arrondis;
ressemblance avec Vacide arsénieux raient par la densité; car en
petits
les
ils ,
avaient quelque
mais
ils
comprimant
en diffé(Mitre
les
doigts, ilsse laissaient aplatir et offraientau toucher quel-
que chose de poisseux et de gras. Il fut reconnu que Danguy avait coloquinte;
les
été
empoisonné par
la
corps blancs semblables à l'acide arsénieux
DES TOISONS IUÏUTÀNS.
4û4
furent analyses par
de graisse
M. Vauqueiin
qui
,
les
trouva composés
d'une matière animale.
et
2^3. Il résulte des expériences
des observations pré*
et
cédemment rapportées: i°.
Que
un des poisons
l'acide arsénieux est
les
plus
énergiques du règne minéral pour tous les êtres organisés; 2°.
Qu'il agit avec plus d'intensité lorsqu'il est dissous
dans l'eau que dans
nement dans
,
le cas
où
soit
est solide
il
\
symptômes de l'empoisonqu'on l'introduise dans le canal digestif ou
détermine tous
3°. Qu'il
les veines
,
soit
qu'on
les
dans
l'injecte
cavités
les
sé-
reuses ou dans le vagin, soit enfin qu'on l'applique sur le tissu cellulaire
;
4°. Qu'il produit des effets aussi funestes lorsqu'il est le tissu cellulaire du dos, que dans le cas où met en contact avec le tissu cellulaire de la cuisse, ce qui n'a pas lieu pour le sublimé corrosif
appliqué sur
on
le
5
5°.
Qu'il paraît être absorbé,
est d'autant pius
énergique que
qu'en général son action
et
le tissu
sur lequel on l'appli-
que communique plus directement avec le système sanguin 6°. Qu'il agit sur le et
dont
il
cœur, dont
enflamme souvent
il
le tissu
anéantit
:en
effet, les
fonctions
de cet organe sont constamment altérées pendant 7
.
rare de le trouver
enflammé après
poison a été appliqué sur
dans une cavité séreuse
la
mort,
lors
le tissu cellulaire
tion locale qu'il détermine assez souvent
coup trop faible pour détruire temps aussi court;
Que
les
il
n'est pas
même que
,
ou injecté
;
mort
8°. Qu'il serait impossible d'attribuer la
.
5
Indépendamment des symptômes qui an-
noncent une altération constante de cet organe,
9
la vie
Qu'il exerce également son action délétère sur le
canal digestif.
le
;
contractilité
la
la
,
et
vie dans
à l'irrita-
qui est beau-
un espace de
cadavres d'individus empoisonnés par
l'a-
VOISONS ARSENICAUX.
/{o5
cide arsénieux se pourrissent aussi facilement que les autres
,
tout étant égal d'ailleurs.
application de tout ce qui a été
Nous devons examiner
224.
desquels l'expert peut
l'empoisonnement a eu sibilité
d'opérer
la
dit.
aux
divers cas
par Vacide arsénieux.
1
d" empoisonnement
les divers
prononcer lieu
procédés
par l'acide arsénieux. L'impos-
décomposition de ce poison par des
substances alimentaires, végétales ou animales pérature
ordinaire
;
chimie fournit pour cilité
l'aide
à
affirmativement que
la
multiplicité des
tem-
à la
,
moyens que
le distinguer des autres; enfin
la
fa-
la
avec laquelle on peut eu extraire l'arsenic métalli-
que, sont autant de conditions qui rendent
la solution
de
ce problème bien plus facile que celle des poisons dont
nous nous sommes occupés jusqu'à présent. C'est ce qui
nous
sera mis hors de doute par les détails dans lesquels
allons entrer.
PREMIER CAS. L'individu est vivant; on peut se procurer les restes du poison.
225. L'examen attentif des symptômes auxquels le lade est en proie
de
la
,
le
commémoratif
,
et l'analyse
substance vénéneuse, peuvent éclairer le médecin
dans ce cas nullement embarrassant. A. Si la substance que l'on veut reconnaître et
est.
solide
pulvérulente, on en fera dissoudre à-peu-près un demi-
grain dans une demi-once d'eau distillée, dont la
ma-
chimique
on élèvera
température jusqu'à ioo°. Si cette dissolution se cem-
porte avec l'acide hydro-sulfurique liquide
cuivre ammoniacal et l'eau saturée
,
le nitrate
de chaux
,
comme nous
précédemment [voy. pag. 358
,
le
d'argent dissous
et
sulfate
de
ou solide,
l'avons indique
suiv.), et que
la
poudre.
DES POISONS IRIUTÀNS.
4o(j
mise sur
charbons ardens, exhale des vapeurs blanchies
les
d'une odeur alliacée, on affirmera qu'elle est formée par toutefois on pourra si on veut une l'acide arsénieux :
,
preuve de plus, procédera l'extraction de l'arsenic métallique en mêlant une autre partie de la poudre avec son volume de charbon finement pulvéïisé et de potasse du
commerce
(sel de tartre)
quelques minutes
:
à l'action
le
mélange
exposé pendant
,
d'une chaleur rouge dans un
tube de verre ou dans une cornue, donnera de l'arsenic métallique extrêmement brillant, adhérent aux parois du
répandant des vapeurs alliacées
tube
,
feu
et se
,
on
si
transformant en acide arsénieux
pendant quelque temps dans de
l'eau
le
aérée.
met sur on
si
le
le laisse
Nous avons
souvent découvert jusqu'à un huitième de grain d'acide arsénieux en suivant ce procédé extrêmement simple. Il
peut arriver que
tenue tube
soit si petite
quantité d'arsenic métallique ob-
la
qu'on ne puisse pas
la
détacher du
ce n'est quelquefois qu'une légère couche d'une
;
poudre terne trument
:
qui recouvre
et grisâtre
les
parois de cet ins-
dans ce cas, après avoir soigneusement recueilli
tous les fragmens de verre enduits de cette poussière
on en mettra une partie dans niacal
5
le reste sera
comme
étant faits
,
si
de cuivre
placé sur les charbons ardens
nomènes produits par tout
le sulfate
l'acide arsénieux se
,
les
Ces
essais
pour obtenir un plus grand degré
de certitude, soumettre
la dissolution
d'acide arsénieux
à l'action d'un courant galvanique (§ 207 ); l'arsenic tallique s'appliquera, fil
phé-
manifesteront
l'arsenic métallique était seul.
on pourra
:
,
ammo-
mé-
au bout d'un certain temps, sur
le
un morceau d'or ou de cuivre. Ce négligé sans aucun inconvénient par
négatif terminé par
caractère peut être
ceux des médecins qui ne peuvent pas se procurer faci-
lement une pile vollaïque.
Lorsque
l'acide arsénieux est en
masses, on
commence
poisons AnsÉwicAUX. par examiner
au §
iç)>\
,
s'il
4°7
jouit des propriétés physiques assignées
puis on le réduit en poudre pour faire les expé-
riences que nous venons d'indiquer.
B.
Si l'acide arsénieux esl
chocolat ou le
mêlé
à
du vin, du café, du on versera dans
tout autre liquide coloré.,
à
mélange un excès d'acide hydro-sulfurïque d'acide hydro-chlorique; par ce
gouttes
et
quelques
moyen
tout l'a-
décomposé et transformé en sulfure d'arsenic d'un jaune plus ou moins foncé-, on filtrera et on obtiendra ce sulfure sur h; filtre; on le desséchera et on le calcinera avec de la potasse pour en obtenir l'arsenic métallique. {Voy. pag, 35g.) cide arsénieux sera
On
pourra également avoir recours au procédé suivant:
on détruira tité
couleur du mélange par une suffisante quan-
la
de chlore concentré; on laissera déposer une matière
jaune-rougeàtre qui pourra se former; on
queur
employé assez de chlore, mais bien de hydro-sulfurique ne
l'acide
aussi
jaune qu'autant qu'on nique
filtrera
filtrée ne contiendra plus d'acide arsénieux
)
la fera
la
si
la
li-
l'on a
l'acide arsénique
précipitera-t-il
la
chauffer
(i).Quoi qu'il en soit,
;
(
:
en
Voy. Acide arsé-
présence du sulfure d'ar-
senic bien constatée suffira pour attester que la dissolution
colorée renfermait de l'acide arsénieux. Si
,
dans le cas dont
réactifs
propres
duit en erreur
,
à
s'agit,
il
on se bornait
à l'emploi des
déceler l'acide arsénieux, on serait in-
puisque
la
plupart de ees réactifs fournis-
sent avec les mélanges d'acide arsénieux et d'une liqueur
colorée, des précipités autrement colorés que
donne
(i) .-.on
la
ceux que
simple dissolution arsenicale.
L'eau dans laquelle
oxygène
fait
le
chlore
est
dissous
passer l'acide arsénieux à
.se
dé
es
hydrorcMorique,
par L'acide
traitée
poissas truîtans. laissera déposer des
flocons de sulJuVè d'arsenic jaune.
qu'à l'aidedumoven que nous conseillons
Il est rare
parvienne pas
à
démontrer
on ne
présence de l'acide arsénieux:
la
auteurs qui ont parlé de la difficulté que l'on éprouve
les
à découvrir ce poison lorsqu'il est uni à des matières
anima-
évidemment exagéré. S'ils ne l'ont pas trouvé dans les liquides que l'on avait fait bouillir avec ces matières cela dépend de ce qu'ils ne les ont pas mis en contact avec les, ont
,
l'acide hydro-sulfurique et
rique cal
,
mais bien avec
qui
,
sultats
un
est
le
un atome d'acide hydro-chloammonia-
deuto-sulfate de cuivre
réactif infidèle (i). Voici
,
du
reste, les ré-
d'une expérience qui nous paraît établir ce
d'une manière incontestable
fait
nous avons mêlé deux grains
:
d'acide arsénieux dissous dans l'eau avec deux onces de
bouillon gras, autant de café à l'eau , de vin rouge lait
:
nous avons délayé un œuf dans
avons
évaporer jusqu'à siccité
fait
,
le
mélange
et
de
nous
en ayant soin toute-
fois de ne pas chauffer assez pour décomposer
(i)
et
,
la
matière
L'expérience suivante prouve combien ledeuto-sulfale de
cuivre ammoniacal peut induire en erreur dans certaines cir-
constances
on
:
a versé dans
une dissolution de gélatine une ; l'acide hydro-
goutte de soluLum concentré d'acide arsénieux sulfurique
jaunissait la liqueur
de cuivre ammoniacal ne
solulum arsenical
sans la précipiter
l'altérait
et l'acide
point.
Avec
le sulfate
;
même
le sulfate
gouttes de
iiydro-sulfurique, la dissolution
de gélatine prenait une couleur jaune foncée pitait point
;
trois
,
mais ne préci-
en y ajoutant de l'acide hydro-chlorique
de cuivre ammoniacal
;
au contraire
;
ne
lui
;
faisait
subir aucun changement. Sept gouttes de dissolution d'acide
arsénieux ont fourni un précipité floconneux de sulfure d'arsenic jaune
,
surtout à l'aide de l'acide hydro-chlorique
quatre gouttes de
la
même
;
dissolution le sulfate de cuivre
avec
am-
POISONS AllSÉNICÀUX.
/^l5
animale. Le produit Je l'évaporation a
partagé en
été
quatre parties égales. L'une de ces fractions a
pendant huit
comme
minutes par l'eau
été traitée
et l'acide nitrique,
vient d'être dit, et a fourni
il
quantité
à dix
une
assez grande
de sulfure d'arsenic pour permettre d'affirmer
qu'elle contenait de l'acide arsénicux. Les trois autres portions ont été traitées l'une par la potasse caustique
par l'hydro-sulfate de potasse
comme
dépotasse,
le
l'autre enfin par
,
conseille
:
précédent
moyen de fois
fixe
,
dont on peut démontrer
certains réactifs.
que
la
On
matière suspecte
,
traitée par l'eau
n'a point fourni d'acide arsénieux
mais nous
,
répétons
ce cas doit être on ne peut plus rare
existe. Voici
du
reste
comment
il
faut agir.
5
,
même
le
même il
si
On réunit toutes
moniaeal adonné une couleur verte sans précipiter;
de
l'exis-
doit le mettre en
bouillante ,
ces
toute-
:
consiste à transformer l'acide arsénieux
en arséniate de potasse usage toutes les
le
paru devoir être préféré aux deux autres.
D. Ce procédé tence au
l'autre
nitrate
M. Rapp aucun de
procédés n'a été aussi avantageux que fois le dernier a
,
lfî
il
en
était
avec sept gouttes. Dans une autre expérience, après
avoir détruit par l'acide nitrique
la
matière animale que Ton
avait
mêlée avec quatre gouttes de dissolution d'acide arsénieux,
on
obtenu des flocons jaunes de sulfure d'arsenic
a
l'acide hydro-sulfurique et d'une
dro-chlorique
,
à Taide de ou deux gouttes d'acide hy-
tandis que le sulfate de cuivre
ammoniacal se
bornait à verdir la liqueur sans la précipiter, lors
même
qu'on
y ajoutait douze gouttes de dissolution d'acide arsénieux. D'ailleurs, ne sait-on pas que le réactif dont il s'agit offre une couleur bleue
,
et qu'il suffira
de
le verser
dans une liqueur jaune
ne contenant point d'acide arsénieux pour obtenir
la
nuance verte que dans l'expérience précédente
,
tières suspectes présentent
?
Or
souvent une couleur jaune
tout lorsqu'elles ont été traitées par l'acide nitrique.
même
les ;
masur-
DES POISONS 1URITANS.
ng. 345. Misçeltanta curiosa appendix , observai, xxwin, an-,'X'l.
POISONS ARSENICAUX.
même M.
44
dangereux. Foureroy avait annoncé ce
fait,
f
dont
llenaull a vérifié l'exactitude par des expériences di-
rectes
:
tous les
animaux auxquels
arsénieux dans du beurre et de
a fait
il
graisse ont
la
plus vite que lorsqu'ils avalaient
prendre l'acide
succombé
poison seul ou mêlé
le
avec toute autre substance (i). 246. L'eau de chaux coupée avec le lait, conseillée par IVavier, n'offre
aucun avantage particulier dans
d'empoisonnement par
l'acide arsénieux solide.
animaux auxquels nous en avons au bout de quelques heures.
I!
:
il
un arsénite de chaux insoluble qui
cas,
blement. Nous avons donné
a
de
les
prendre sont morts
fait
n'en est pas de
l'acide arsénieux est à l'état liquide
cas
les
Tous
se
même lorsque
forme, dans ce
n'agit
que
très-fai-
petits chiens jusqu'à
4 grains de ce poison liquide nous leur avons fait avaler de l'eau de chaux, et ils n'en ont pas été incommodés. ;
Cette différence tient évidemment à ce que, dans le pre-
mier cas
,
la
chaux
s'unit difficilement à l'acide areénieux
solide, tandis que, dans le second cas, ces deuxsubstances se trouvant dissoutes
,
se
combinent facilement
un corps insoluble qui ne paraît pas Or, comme c'est presque toujours à prend est
celte substance
vénéneuse,
et
forment
agir
comme
poison.
l'état
solide
l'utilité
que
l'ou
de l'eau de chaux
presque nulle.
prônée autrefois comme un excellent remède dans l'empoisonnement qui nous occupe, doit être ^47- La thériaque
rejetée
comme
,
inutile et dangereuse. Navier rapporte l'ob-
servation de six personnes empoisonnées pour avoir
de
la
soupe
à laquelle
mangé
on avait mêlé de l'acide arsénieux
;
on leur donna pour premier remède beaucoup de thériaque elies périrent toutes en huit jours de temps , excepté :
une, qui ne mourut qu'au bout de deux mois, parce (1
)
Ouvrage
ci Vc
,
pag.
ou la trouble à peine, ce qui dépend de la grande quantité d'eau qu'elle renferme. Son acuon sur l'économie animale est la
même que
celle
de l'acide arsénieux,
OBSERVATION.
Le 3 mai i8a3 heures
Gendrin
,1e docteur
du matin pour donner
appelé
lut
onze
à
homme
des soins â un
âgé
de trente-deux ans, d'une forte complexion
,
couché
au bas duquel
était
à moitié habillé sur le
bord d'un
lit,
qu'il trouva
répandue une matière liquide blanchâtre, écumeuse.
Le malade
était
sans connaissance;
en dehors, entr'ouver«tes serrées,
les
yeux
raides et tendus
,
fixes,
et
les lèvres étaient tirées
couvertes d'écume; les dents
rouges et ouverts,
le ventre
dur
les
et très rétracté
,
membres
la respira-
tion saccadée, très-bruyante, le pouls dur et inégulier.
Une
voisine entrée depuis quelques instans aux cris d'un enfant,
qui ayant vu le malade se débattre trouvé ce dernier sur
le
s'était effrayé
pavé, couché dans
la
,
avait
matière qui
y était répandue et qu'il avait vomie. On voyait dans l'appartement des meubles brisés, la porte enfoncée et sur l'angle d'un secrétaire ouvert, était
une matière demi-lluide
,
un verre au lond duquel blanchâtre
et
semblable à
AnsÉwiCiux.
roisirNs
/|/J5
comme
celle
vomie par
forte
odeur de camphre. A coté de ce verre était une lettre le malade annonçait les motifs qui le por-
malade,
le
et
répandant
elle
une
dans laquelle i
L'encre de cette
lient à se détruire.
le verre
encore couvert sur
ment fournie par
les parois
solution dont
lettre
encore fraîche,
de
mousse évidem-
la
une partie au démontrer pour qu'il ne suffirent pouvait y avoir long-temps que le malade avait avalé le poison on sut en effet que ce n'était que trois quarts d'heure aupara-
fond
la
restait
il
,
:
Le serrement des
vant.
mâchoires
était
impossible de faire avaler aucun liquide à
déterminer
vomissement
le
gastre; le malade
mâchoires.
On
fit
à l'aide
;
tel
qu'il fut
mais on parvint
de frictions sur
l'épi
-
alors quelques efforts et écarta ses
introduisit dans l'estomac
un verre de solu-
albumineuse qui oceasiona bientôt après un vomissement violent le malade reprit sa connaissance et vomit tion
;
nouveau une petite quantité de liquideblanchâtre, mousseux , d'une odeur camphrée, mêlé de flocons jaunes,
a>
,
,
Loin.
%'.
,
POISONS CUIVREUX. droits
on
,
les
5n3
assaisonne. Trois personnes avancées en âge
moururent des
de cet empoisonnement
suites
les autres
;
y
survécurent (1).
OBSERVATION
Deux hommes
ayant
VIII
e .
mangé d'un ragoût préparé dans des
vaisseaux de cuivre qu'on avait négligé d'étamer
,
périrent
empoisonnés, après avoir éprouvé pendant une heure environ des cardialgies violentes, auxquelles succédèrent des
vomissemens énormes
et
un ténesme continuel. Tous
remèdes qu'on leur administra furent ture des cadavres
,
on
A
inutiles.
canal alimentaire distendu par
vit le
une grande quantité de gaz, rongé en divers endroits, principalement dans
duodénum
étaient atteints de gangrène; l'intestin ;
et
grêles; le pylore et le
les intestins
percé en deux points
était
les
l'ouver-
l'œsophage
et le
rectum
pharynx pa-
raissaient être dans leur état naturel (2).
OBSERVATION IX e
.
L'enfant d'un peintre ayant avalé une dissolution de vertde-gris
,
en mourut.
A l'ouverture de
son corps
,
on trouva
l'estomac enflammé et très-épais dans sa substance
,
sur-
tout vers le pylore, dont le contour était tellement gonflé
que
l'orifice
étaient
en
divers endroits la
était
presque oblitéré;
les intestins grêles
enflammés dans toute ieur étendue ,
et
même
et
liqueur verdàtre qui était contenue dans
tinal s'était
intestins
épanchée dans
étaient
gangrenés en
percés au point qu'une partie de
la cavité
du
le
canal intes-
bas-ventre; les gros
distendus outre mesure dans quelques
,
(1)
Dr.ocAr.r» 'ouvrage cité, pag.
(i)
Ohse.rvalions
riiez
l'homme.
,
y/j-
sur les effets des vapeurs
mi'pliitiques
par M. Portai^ nntiée 17^7,1 p&g. t^
*
5?4
POISOUS IKIUTANS.
*>ES
points, et très-rétrécis dans d'autres; mais
rectum
le
était
ulcéré dans toute sa surface interne, et percé en plusieurs
endroits (i).
OBSERVATION X e
M.
.
L., ancien militaire, âgé de vingt-neuf ans, bien
stitué,
mais doué d'une imagination vive
violemment colique
Des circonstances
épris d'une jeune personne.
impérieuses s'opposant
union
M.
,
L. devint
résolution de se suicider.
et prit la
dose de poison
à leur
se
,
coucha sur-le-cUamp
con-
et irritable, était
mélan-
avala une forte
Il
s'endormit
et
;
des
douleurs intolérables dans l'abdomen ne tardèrent pas à
couché sur
réveiller. Il était
arrière
;
s'agitait
il
le
dos,
prodigieusement
des cris aigus sans pouvoir parler
à
5
la tête il
jetait
cause de
tétanique des mâchoires et du spasme de était
cher
la
le
renversée en
par intervalle la
contraction
gorge
5
le
ventre
dur, peu gonflé et singulièrement douloureux au tou5
l'estomac de temps en temps faisait effort pour se con-
tracter
;
pouls était petit, concentré
le
et
cependant régulier;
traits du visage indiquait les angoisses du malade. Les mâchoires ayant été écartées avec force, on introduisit dans l'estomac une quantité considérable d'eau tiède et d'eau de guimauve on lui donna aussi des lavemens de même nature. M. L., revenu totalement à lui au
mais l'altération des
5
bout de deux heures, avoua après quelques avait avalé
une
de vert-de-gris. heures-,
il
tablette de couleur
On continua le traitement pendant quelques
eut un plein succès, et le malade se trouva rétabli
en peu de jours
il
difficultés qu'il
contenant une forte dose
(2).
(Gazelle de santé,
5 juillet 1820.)
(1)
Idem,
(2)
Suivant M. Réveillé Parise, auteur de celle observation
4%-
pag.
résulte de ce lait
stances corrosives
yi
,
que dans les
les
.
empoisonnemeus par des sub-
boissons émollientes, prises en grande
POISONS CUIVREUX.
525
Symptômes de V empoisonnement par
le vert-de-gris.
345. Les symptômes de l'empoisonnement par le vertde-gris peuvent être réduits aux suivans
Saveur acre
,
styptique
,
cuivreuse
;
:
aridité et sécheresse
delà langue, sentiment de strangulation
à la
gorge, rap-
ports cuivreux, crachement continuel, nausées, vomisse-
vains efforts pour vomir-, tiraillemens
mens ahondans ou de l'estomac, qui
est
souvent très-douloureux; coliques
atroces, déjections alvines très - fréquentes
,
quelquefois
sanguinolentes et noirâtres, avec ténesme et débilité; ab-
domen ballonné sérié
et
douloureux; pouls petit, irrégulier,
fréquent; syncope, chaleur naturelle, soif ar-
et
dente, difficulté de respirer, anxiété précordiale sueurs froides, urine rare; céphalalgie violente, vertiges, abatte-
ment, faiblesse dans enfin
la
Il est rare
même
le
les
membres, crampes, convulsions
que tous ces symptômes se développent chez en général les vomissemens et les
individu
:
,
coliques sont de tous les plus constans. fois
que
;
mort.
la
Il
gangrène s'empare des intestins
arrive quelque:
cet état, tou-
jours fâcheux, s'annonce par la cessation presque subite quantité, sont supérieures à tout neutralisant chimique. » fausseté de celle conséquence est trop évidente
La
pour que nous
cherchions à la réfuter. Nous trouvons tout simple que
le
docteur
Réveillé Parise n'adople pas avec nous que l'albumine doit élre
préférée aux boissons adoucissantes dans l'empoisonnement par le
vert— de-grisj mais
lorsqu'il élablit les ait
la
nous sommes en droit d'exiger de
supériorité d'un
employés tous
les
M. L. Du
reste
Réveillé Parise à la page 25 de ce
nière de juger
la
valeur des
l'empoisonnement.
sur
un autre
,
lui
;
qu'il
deux au moins unefois. Or, l'albumine
n'a pas été administrée à
M.
moyen
,
nous renvoyons
volume pour
médicamens dans
le
la
ma-
traitement de
DES POISONS IRRITÀNS.
5î6 de
la
pouls
douleur, par ,
la
petitesse et la faiblesse excessive
qui est imperceptible
plus ou moins fréquens
Lésions de
produites par le vert-de-gris.
tissu
346. Le siège de ces lésions
est
principalement dans
le
mort arrive quelques heures après poison, on trouve la membrane muqueuse
Lorsque
canaldigestif.
que l'on a pris le de l'estomac et des
la
intestins
enflammée
flammation se communique à toutes viscères, et
du
misérable; par des hoquets
par des sueurs froides.
et
,
et
,
l'in-
tuniques de ces
forme des eschares qui se détachent
se
il
promptement
quelquefois
:
les
et laissent
des trous
à
travers lesquels les
matières sortent pour être épanchées dans la cavité de
l'abdomen. Les observations
vu c
et
offrent des exemples des
vm e
,
rapportées par M. Portai
perforations dont nous venons
de parler. M. Laporte, chirurgien de Paris,
a
vu un
homme
tué en quelques heures par une boule de cire chargée de vert
-de -gris
mégarde
qu'il avala par
une cschare très-considérable 347-
des
Il résulte
que le vert-de-gris pour l'homme et pour i°.
faits
son estomac
précédemment
et l'acétate
les
;
offrit
(1).
rapportés,
de cuivre sont vénéneux
chiens, lorsqu'ils sont
intro-
duits dans le canal digestif ou dans les veines. 2°. Qu'ils n'exercent
aucune action délétère quand
sont appliqués sur le tissu cellulaire cas, à déterminer
une légère
:
ils
se
bornent
irritation suivie
,
ils
dans ce
d'une inflam-
mation peu intense. 3°. Qu'ils
4°.
(1)
Que
la
ne sont pas absorbés.
mort
qu'ils occasionent
lorsqu'ils sont in-
Encyclopédie méthodique , Médecine ,
partie, pag. 247.
I.
v,
première
POISONS CUIVREUX.
!)1J
irodnits dans le canal digestif cloil être .attribuée à
flammation qu'ils développent dans
l'in-
de ce canal
les tissus
,
surtout à leur action sympathique sur le système ner-
rt
VeUX.
application de
tout,
ce qui a été
d'empoisonnement par
dit.
aux
difféfens cas
le vcrt-dc-gris.
PREMIER cas. L'individu est vivant ; on peut agir sur les restes
du poison.
que l'on examine
est à l'état
348. j4
'.
Si la substance
solide et d'une couleur verte-bleuâtre, petite quantité dans gir. Si
,
un creuset de
par l'action de
la
chaleur
terre
on en mettra une que l'on fera rou-
cette substance se
,
dé-
compose noircit et donne au bout de quelques minutes du cuivre métallique, on pourra présumer qu'elle est formée par du vert-de-gris, et l'on en acquerra la certitude par les moyens suivans: i°. l'acide sulfurique concentré , mis sur une autre portion de cette poudre, en dégagera ,
,
des vapeurs d'acide acétique reconnaissables 'jP.
l'eau distillée bouillante
et la dissolution
,
ne
à
leur odeur;
dissoudra qu'en partie,
la
d'une couleur bleue tirant sur
le vert,
précipitera en brun-marron par l'hydro-cyanate ferrure de
potasse, en bleu clair par l'ammoniaque
redissoudra en entier dans un
râtre par l'acide hydro-sulfurique le feri.
(
ce précipité se
excès d'alcali ), enfin
;
plongés dans cette dissolution
,
,
le
se
en brun noi-
phosphore
et
recouvriront
d'une couche de cuivre métallique, (loy. § 334-) B. Si le vert-de-gris est solide et adhérent aux vases de cuivre non étamés ou mal étamés
,
on commencera par
racler les parties des ustensiles qui offrent des points ver-
dàlres
;
on ramassera
la
poudre
et
moyens que nous venons d'exposer.
on
l'essaiera
Si la quantité
par les
sur la-
5a8
DES POISONS IRRiTANS.
quelle on agît élait peu considérable, on se bornerait à là
par l'acide sulfurique pour démontrer
traiter
de
bouillante pour obtenir réactifs décèleraient le
C.
lî
la
présence
mettre en contact avec l'eau
l'acide acétique, et à la
une dissolution dans laquelle
les
deutoxyde de cuivre.
peut arriver que
de cuivre, ainsi raclés,
les vases
fournissent une poudre
verdâtre
insoluble dans l'eau,
,
se dissolvant avec effervescence dans l'acide sulfurique
sans dégagement d'acide acétique
cessairement avoir lieu toutes il s'agit est
:
ce
phénomène que
les fois
formée par du vert-de-gris naturel
doit né-
poudre dont
la (
sous-deulo-
carbonate de cuivre). Dans ces cas assez fréquens
,
il
fau-
dra en mettre une portion en contact avec l'acide acétique
concentré
la
à
promptement
,
verdâtre, dont
température ordinaire, qui -la dissoudra
et
donnera
et faciles à constater
D.
l'acétate
çie
de cuivre d'un bleu
propriétés sont extrêmement saillantes
les
(§ 334,
p.
5o8).
Si le vert -de-gris a été délayé dans l'eau froide
,
la
substance sur laquelle l'expert doit agir sera en partie li-
quide
,
en partie soiide
;
la
leur bleuâtre, sera trouble
•
portion liquide, d'une couelle
renfermera de l'acétate et
de l'hydrate de deutoxyde de cuivre on 5
la
décantera et on
la traitera par l'îiydio-cyanate ferrure de potasse,
niaque
et les autres réactifs
et suivantes.
ou moins
l'ammo-
dont nous avons parlé page 5o8
La portion non-dissoute, d'une couleur plus
foncée, pourra être desséchée et calcinée avec du
charbon pour en obtenir du cuivre métallique. E. Dans le cas où le poison aurait été mélangé avec du vin
,
du bouillon
,
etc.
,
et
donnerait avec les réactifs des
précipités d'une couleur différente de ceux qui sont four-
nis par
la
dissolution du vei t-de-gris
, il
faudrait verser dans
un excès d'acide hydro-sulfurique qui y formenoir de sulfure de cuivre; on laverait c
Du
Sulfate de cuivre ammoniacal.
Le sulfaté de cuivre ammoniacal
3G6.
leur bleue.
On
l'odeur ammoniacale qu'il exhale a
de verdir
;
de violettes;
le sirop
donne avec
qu'il
est
d'une belle cou-
dislingue du sulfate de cuivre,
le
i°. 3°.
par
par
i°.
par
propriété qu'il
la
le précipité vert
l'acide arsénieux dissous
ce 'précipité,
:
d'arsénite de cuivre, est très-abondant et paraît sur-
formé le-champ, tandis que l'acide arsénieux, mis dans de cuivre
ne fournit de précipité
,
le sulfate
qu'au bout de
distinct
ou vingt-cinq minutes.
vingt
Du
Nitrate de cuivre.
367. Le nitrate de cuivre est d'une belle couleur bleue sa saveur est acre et Viiçs-causiique;
lélipipèdes allongés aiguilles.
Mis sur
,
les
il
ou en prismes
cristallise
semblables
fins
charbons ardens,
il
;
en paralà
des
se dessèche et dé-
tone avec scintillation. Lorsqu'on le chauffe dans un creuset
.
nili
il
se
décompose, donne du gaz oxygène, des vapeurs
cuses rouges
brun. Si on à
(
gaz acide nitreux
il
)
mêle avec du charbon
laisse
et ,
de l'oxyde de cuivre et qu'on le soumette est plus
com-
pour résidu du cuivre métallique.
11 se
du calorique,
l'action
plète, et
le
sa
dissout très-bien dans l'eau
:
traitée par l'acide sulfurique
décomposition cette dissolution ,
que
l'acide sulfurique
l'acide nitrique, et
sert à distinguer ces
deux
.
te
potasse
le nitrate sels.
ferrure de potasse, ,
se
comportent avec
celle d'acétate
de cuivre.
,
ce qui prouve
,
plus d'affinité pour l'oxyde de
que n'en a moins soluble que fcui'Vre
concentrée
fournil au bout de quelques
instans des cristaux de sulfate de cuivre a
,
que
de cette base
le :
sulfate est
ce caractère
Les hydro-sulfates, l'hydro-
l'ammoniaque
et l'arsénite
cette dissolution
comme
de
avec
IVriLCX.
Cl
CUISON.-.
De V Hydro-çhlorate
S/.fç)
de cuivre.
368. L'hydro-chlorale de cuivre au
maximum
d'oxyda-
tion est d'une couleur verte lorsqu'il est à l'état solide.
Chauffé dans un creuset de terre avec son volume de char-
bon
cl
de potasse
à l'alcool,
se
il
décompose
et
donne du
gaz acide carbonique et un produit lixe formé de chlorure
de potassium
et
de cuivre métallique
distillée bouillante,
(i).
Traité par l'eau
donne un liquide d'une couleur
il
verte tirant sur le bleu
ce liquide fournit, par le nitrate
:
d'argent, un précipite blanc de chlorure d'aigent; les hydro-sulfates, l'acide hydro-suifurique, l'arsénite dépotasse,
riiydro-cyanate ferrure de potasse, l'ammoniaque
et les
comme nous
antres réactifs le troublent,
faisant l'histoire de la dissolution
l'avons dit en du vert-de-gris. L'acide
sulfurique concentré, mis en contact avec l'hydro- chlorate
decuivie pulvérisé,
le
décompose avec effervescence,
en dégage du gaz acide hydro-chlorique sons forme de vapeurs blanches, épaisses, d'une odeur piquante, et le transforme en sulfate de cuivre. 56g. L'hydro-chlorate de cuivre
est
rarement l'objet des
recherches médico-légales; ce que nous avons oit
pour
le
mélangé avec
n'a pas été S'il a été
est
suilit
distinguer des aunes sels de cette espèce, lorsqu'il les
alimens.
introduit dans l'estomac en petite quantité
,
il
presque impossible de pouvoir constater son existence
en effet, en traitant par l'eau
(i)
On
les
peut aisément séparer ces deux corps pur l'eau
lée, qui dissout le chlorure de potassium sans exercer
action sur le métal.
La
;
c^l insoluble
distil-
aucune
moyen précomposé de chlore
dissolution obtenue par ce
cipite parle nitrate d'argent , et le précipité., et d'argent
:
matières contenues dans
dans l'acide nitrique (§ 07).
55o
DES POISONS IlltUTÀNS.
ce viscère, on obtient une dissolution qui renferme, outre
ceux qui faisaient partie des aliou liquides, de manière qu'il devient trèsde prononcer si l'acide hydro -chlorique qui se
cet hydro-chlorate, tous
mens
solides
,
difficile
trouve dans cette dissolution provient de l'hydro-chlorate
de cuivre ou des autres hydro-chlorates. Dans ces sortes de cas, le
médecin doit se borner à démontrer
la
préparation cuivreuse, sans avoir égard à
présence d'une
la
nature de
l'a-
cide qui entre dans sa composition.
Du
Cuivre ammoniacal.
3^0. Le cuivre ammoniacal est une combinaison d'oxyde
de cuivre bleue
,
odeur
et
d'ammoniaque.
Il
d'une belle couleur
est
d'autant plus foncée qu'il est plus concentré
pénétrante
est vive,
et
;
son
ammoniacale.
On
peut y démontrer la présence du cuivre par les réactifs dont nous avons déjà parlé, l'acide hydro-sulfuri-
3^
i.
que,l'hydro-cyanate ferrure de potasse,
du
Il diffère
sulfate
de cuivre
et
du
etc. {V'oy. p.
sulfate de cuivre
5o8.)
ammo-
niacal, en ce qu'il ne contient point d'acide sulfurique
,
et
par conséquent qu'il ne fournit point avec l'eau de bar.vte
.un précipité de trique (§363).
sulfate
Le
de baryte insoluble dans l'acide ni-
nitrate d'argent n'y occasione jamais
de
précipité de chlorure d'argent insoluble dans l'acide nitri-
que pur et
,
ce qui le dislingue de l'hydro-chlorate de cuivre
de l'hydro-chlorate de cuivre ammoniacal. Enfin, en
vaporant jusqu'à siceilé
,
fuse sur les charbons ardens et qui se la
de
manière des le
trate
nitrates (§
confondre ni avec
l'é-
une masse qui décompose au feu à
on' n'obtient point
36^)
;
en sorte qu'il n'est permis
le nitrate
de cuivre ammoniacal.
de cuivre, ni avec
le ni-
POSONS r.nvr.rrx.
Du
Vin y du Vinaigre
et
55l
des Savons cuivreux.
3^2. Si on se rappelle avec quelle facilité l'acide acétique dissout l'oxyde de cuivre, ou ne sera pas étonné que les vins acides qui séjournent dans des vases de cuivre incrustés
de vert-de-gris tiennent en dissolution nue certaine quantité
de cette substance. r
3^3.
De
tous les
moyens propres
démontrer l'existence
à
d'une préparation cuivreuse dans des liqueurs de cette espèce, on doit donner
la
préférence
qui cousiste à
à celui
précipiter la dissolution par l'acide hydro-sulfurique, comme il
a été dit
au § 34B E.
3^4- Quelque compliquée que soit
savons
et des
la
composition des
savonmdcs cuivreux, on pourra toujours en
obtenir le cuivre métallique par
la calei nation.
dans lesquels nous venons d'entrer, en faisant diverses préparations cuivreuses
,
Les détails
l'histoire
des
nous dispensent de nous
appesantir davantage sur cet objet peu important.
ARTICLE DOUZIÈME. DES PRÉPARATIONS d'ÉTAIN*
3^5. les
II
importe de fixer l'attention des praticiens sur
préparations d'étain
cordées naguère
à
:
les
vertus antlielmintiqu.es ac-
l'hydro-chloratc de ce métal par les mé-
decins allemands, l'emploi qu'on en a ces derniers
temps pour remplir
le
fait
en France dans
même
objet, enfin
,
l'usage fréquent de ce sel dans les manufactures de tein-
ture, sont autant de considérations qui nous engagent à faire connaître leurs funestes effets.
jouit
d'aueuhe propriété vénéneuse,
Quant
comme
«à
le tain
i!
ne
on peut s'ea
552
«ES POISONS IRRITÀNS.
convaincre en consultant
etCharlard,
et
les
mémoires oublies par Bayt n
M. Proust
par
(i).
De V Hydro-chlorate
cVétain,
3^6. L'hydro-chlorate d'étain qui doit nous occuper
dont on
est celui
fait
nous a démontré qu'il est beaucoup de proto-hydi o-cbioi aie
le
,
tité
de sous-deuto- hydro-chlorate;
un
sel ferrugineux. ïl se
forme de
ici
commerce. L'analvse presque toujours composé de
usage dans
et
d'une certaine quan-
il
contient, en outre,
présente ordinairement sons
petites aiguilles réunies par faisceaux,
!a
d'un blanc
jaunâtre, d'une saveur fortement styptique, attirant l'hu-
midité de
l'air, et
rougissant Vinfus'um de tournesol. Mis
sur les charbons ardens,
il
pandant une fumée épaisse distillée
ne
pérature
,
le dissout
se volatilise en partie, en réet
une odeur piquante. L'eau
pas en entier, quelle que soit sa tem-
ce qui dépend de l'insolubilité
hydro -chlorate
qu'il contient:
le
dissous est transparent et incolore; et
nombre de
réactifs,
lui
il
peut être décomposé
tournesol,
du sous-deuto-
proto -hydro -chlorate rougit Vinfusum de
par un très -grand
principalement par ceux qui peuvent
céder une quantité quelconque d'oxygène, ji. Chauffe
à l'air et se
,
il
s'empare de l'oxygène, se trouble sur-le-champ
,
transforme en sous-deuto-hydro-chlorate. B. Mêlé à
l'acide sulfureux,
il le
décompose
le précipité est laiteux et
et
en précipite du soufre
:
d'un blanc légèrement jaunâtre.
C. Par son union avec la dissolution de deuto -hydrochlorate de mercure (sublimé corrosif), on voit paraître
tout-à-coup un précipité blanc formé de proto-chlorure
(i)
Recherches chimiques sur
lard. Paris,
Proiîst
,
178 1
TE tain
,
par Bayen
-
Annales ae Chimie 3
loin,
u
et
lvh.
et
Char-
ri\i';i',vr,AxioKs
553
d'étain.
de mercure (mereuie doux)./?. L'hydro-cMèratè d oi, verso dans
la
dissolution
cjui
nous occupe
ordinairement en pourpre
:
le
detitoxyde d'étain et d'or métallique,
chimistes
;
précipite le plus
la
,
est
précipité'
composé de
suivant quelques
suivant d'autres, l'or y est à l'état de pr'otoiyde. et en séla troublent sur-le-champ
Les hyJro-sulfates
/:'.
,
parent une poudre noirâtre formée par l'hydro
mêlé
d'étain
à
-
sulfate
unepetile quantité d'hydro-sulfale de
fer (i).
F. Lorsqu'on ajoute de riiydro-cvanale ferrure dé potasse i
la
dissolution
proto-hydro- chlorate d'étain du
F,
5^3
OBSERVATION V
Une
«
jeune danje, pressée d'une soif dévorante, boit
Un demi-seticr d'une liqueur qu'elle prend pour de la limonade, et qui malheureusement se trouve être une dissolution de 2 onces de vitriol blanc ou coupetout d'un irait
rose blanche
ne s'aperçoit de l'erreur qu'a
elle
:
gorgée qu'elle
rejette.
Une
ressentir, et semble rétrécir le gosier au point de faire
fait
appréhender une strangulation. au
dernière
la
saveur excessivement acerbe se
lait,
à l'huile,
cas. J'arrive et je
On
a
sur-le-champ recoins
moyens à-peu-près trouve
inutiles en pareil
dame dans une
la
situation ef-
frayante; le visage pâle et défait, les extrémités froides, éteint et le pouls convulsif. Instruit
l'oeil
de
cause de
la
cet accident, je vole chercher les secours que je crois les
plus efficaces
:
sachant que le vitriol blanc était
découverte de l'émétique
que
les
nonce
de l'ipécacuanha
et
anciens employaient
qu'il allait agir
le
comme tel
plus
en
:
,
,
le
avant
communément, effet, le
la
vomitif j'an-
vomissement
ne tarda pas à se déclarer je le favorise en donnant beaucoup d'eau tiède. Certain que ce moyen avait fait rejeter une grande partie du poison, je m'occupe de décomposer :
le reste
sucrée rêter.
;
par l'intermède de le
l'alcali fixe étendu dans de vomissement ne tarda pas dès ce moment à
La chaleur brûlante que
tomac se tempéra peu à peu
,
et
la
dame éprouvait
ne
fut pas
une dissolution
prochée, pour décomposer
d'alcali
tinuer d'agir sur ces organes. je conseille,
l'eau
pour
de graine de
le reste
de
l'ai
la
bouche,
Le pouls parfaitement la journée
,
à
fait
un peu plus rap-
les particules vitrioliques
pouvaient être adhérentes au gosier, à
s'ar-
à l'es-
deux heures
céder entièrement à l'usage de l'eau alcaline. Je gargariser avec
l'eau
le lait
lin* j'insiste sur l'usage des
,
le
et
qui
con-
rétabli,
bouillon,
lavemens
et
DES POISONS IRIUTANS.
574
des bains pour calmer sentir
la
chaleur, qui avait
fini
par se faire
aux extrémités , ainsi que l'agacement des nerfs
( i).
»
OBSERVATION IV
Un
boulanger de Fribourg
convalescent d'une fièvre
,
putride, tourmenté d'une soif ardente, avala 8
à
10 onces
d'eau dans laquelle sa servante avait mis par mégarde du vitriol blanc (sulfate de zinc). Quelques minutes après , il ressentit des douleurs dans
région épigastrique et dans
la
tout le bas-ventre, et bientôt après
il
eut des vomissemens
et des déjections continuelles;
il
recourut alternativement
au beurre
il
avait
effets
et à la
crème, dont
en pareil cas
haut à mesure qu'il
y
avait environ
tomac lorsque
les avalait,
5
ne
le
soulagèrent point.
une heure que ce poison je fus appelé.
au fond du verre un dissous
entendu vanter
je lui fis
les
toutes ces graisses, qu'il rendait par
:
reste
de
Arrivé chez vitriol
était Je
Il
dans son es-
malade
,
je vis
qui n'avait pas pu être
prendre, autant qu'il put avaler, des yeux
d'écrevisses préparés, et ensuite, par intervalles, plein cuiller à café*, en sorte qu'il en avala en tout environ
une une
once. La première dose de ce remède excita dans l'instant
une effervescence qui changea
la
douleur d'estomac en une
chaleur brûlante, et excita des rapports dont
jamaissu déterminer
Ce symptôme ne heure, tous rent
:
fut
le
malade n'a
goût, tenant cependant de l'aigre.
le
que momentané,
et
en moins d'une
les accidens qui s'étaient manifestés
cependant
le
malade
sentait
disparu-
monter de l'estomac des
bouffées nidoreuses, et faisait de temps en temps quelques
pour vernir ensuite survint de nouveau
la soif.
(i) Celte observation a été recueillie par Parmenlier.
Voyez
petits efforts
•
Bitchan, I\Tédeclnc domesliifue., tom. ni 7 page 45ô ; troisième édition.
PRÉPÀ1UTI0NS DE ZINC.
Quelques
de prendre avec de l'eau, des yeux d'écrevisses
qu
plus
il
5^5
gouttes d'esprit de nitre dulcifié
,
dam
dont
le
la
que j'ordonnai
vue de saturer l'excédant
malade avait sans doute
pris
n'en fallait pour absorber l'acide vitriolique,
eajmèrent absolument ces nouveaux symptômes. heures du soir,
le
malade, qui
mangé quelques soupes,
avait repris
A quatre
de l'appétit
retourna, parfaitement guéri
,
et
dan»
sa boulangerie (i).
OBSERVATION
e .
M. Fodéré, un employé aux douanes
J'ai traité, dit
«'
à
III
qui un pharmacien avait donné intérieurement 6 grains
de ce
pour le guérir d'une gonorrhée, qui en éprouva symptômes de l'empoisonnement, et en partiune inflammation du bas-ventre, avec rétraction
sel
tous les culier
de l'ombilic
et colique
de miserere, qui ne cédèrent qu'à
des saignées générales et locales répétées, aux boissons
copieuses de tisanes émoi lien tes continuées pendant
mois
aux huiles, aux opiacés
,
jour (2)
,
et
».
Symptômes de V empoisonnement par
Une
387.
un
aux bains répétés chaque
saveur acerbe
,
le sulfate
de
zinc.
un sentiment de strangulation,
des nausées, des vomissemens abonJans, des déjections alvines fréquentes
que
et
(1)
,
de
ciler
de zinc
la ,
et
région épigastri-
de res-
la difficulté
Pharmacie
,
t.
M. Scheulef. i65du loin, iv, i8i3.
lvi
,
pag. 22; observation de
FoDÉr.É, ouvrage cité
difficile
fate
des douleurs dans
Journal de Médecine, Chirurgie
ann. 1781 (2)
,
ensuite dans tout le bas-ventre
ait
.
pag.
un cas dans lequel une
aussi petite dose
développé des accidens aussi graves.
II est
de sul-
DES TOISONS IRIUTÀNS.
576
du pouls,
pirer, l'accélération
refroidissement des extrémités
développe
pâleur du visage
la
substance saline dont
tissu
produites par le sulfate de zinc.
concevra sans peine que
combien
ses propriétés corrosives sont
ne trouve-t-on
aussi
,
*
désordres pro-
les
duits par ce seine peuvent pas être considérables, réfléchit
et le
sont les symptômes que
l'histoire.
Lésions de
On
la
tels
plus ordinairement
le
nous faisons
388.
,
si
l'on
bornées
:
animaux qui ont
après la mort des
succombé à des doses très-fortes de sulfate de zinc (leur œsophage ayant été lié) qu'une inflammation peu intense de la membrane avec laquelle il a été immédiatement en contact quelquefois on remarque du sang noir extravasé ,
$
sur
membrane musculeuse de
la
l'estomac et des intes-
tins.
application de tout ce qui a été dit
d"empoisonnement par 38g. Si totalité
vent
,
la
soumettra
la faire reconnaître.
à
l'action des
Dans
le cas
rechercher dans des liquides colorés, ceux-ci au ralïon
près
5
la
moyen du
liqueur
comme le
faisait partie
aux
divers cas
de zinc.
substance vénéneuse n'a pas été ingérée en
la
on
le sulfate
la
il
il
s'agirait
de
par les réactifs à-peu-
de zinc dissous dans
l'eau. Sicile
matière des vomissemens ou de celles qui
sont contenues dans le canal digestif, l'analyse de ces tières
par les
la
faudrait décolorer
chloreetles concentrer par Tévapo-
filtrée précipiterait
sulfate
de
menstrues qui peu-
où
mêmes menstrues
,
et
sulfate de zinc à l'état métallique,
ma-
surtout la réduction du
pourraient seules per-
mettre de prononcer d'une manière certaine
:
celte réduc-
tion ,dilïicileà opérer, aura toujours lieu en faisant roii-
phéparations de zinc. gir dans
un creuset, fortement
masses évaporées caustique.
métal
On
et
S77
pendant long-temps,
desséchées et mêlées avec de
,
les
potasse
aurait également recours à la séparation
dans le cas où
le
du canal
les tissus
et
ani-
les fluides
digestif.
Traitement de V empoisonnement produit par
de
du
décomposé
aurait été
sel
transformé en un produit insoluble par
maux ou
la
le
sulfate
zinc.
390. Le médecin appelé pour secourir les individus qui ont avalé une trop forte dose de sulfate de zinc, ne doit jamais perdre de vue combien ce sel jouit à un haut degré
de
la
propriété émétique;
favoriser le
faisant
grande quantité d'eau tiède
parmi lesquelles possède aussi
il
:
et
prendre au malade une
de boissons adoucissantes,
emploiera de préférence
la faculté
substance saline
s'attachera par conséquent à
il
vomissement en
d'opérer
la
le lait^
qui
décomposition de
la
ce fluide animal devra être préféré aux
solutions alcalines
,
trop irritantes de leur nature. Les la-
vemens émolliens plusieurs très-grand secours
,
fois réitérés
seront aussi d'un
principalement lorsque le poison a
franchi le pylore et qu'il se trouve dans le canal intestinal.
Les saignées générales
sont autant de
,
moyens dont
les il
sangsues
et les
bains tièdes
faudra faire usage dans le
où l'inflammation du bas-ventre menacerait de se déclarer ou serait déjà développée. Si l'individu, doué d'une irritabilité nerveuse excessive, était en proie à des vomiscas
semens opiniâtres
,
et
que
,
par conséquent
croire que tout le poison a été expulsé,
s'occuper exclusivement de ce
il
,
on eût
lieu
faudrait
symptôme alarmant,
administrer les opiacés sans retard.
^7
de
alors et
DES POISONS IR1UTANS.
5^8
De V Oxyde de 391. L'oxyde de zinc est blanc
loucher
;
il
zinc. très-léger et
,
se dissout, facilement dans
doux au
l'acide snlfnriqne
en donnant naissance au sulfate dont nous venons défaire
Nous
l'histoire.
faibles
l'avons administré à des chiens
depuis 3 gros jusqu'à 6;
ils
petits et
ont eu des vomisse-
mens sans éprouver de grandes souffrances
5
leur sanlé n'a
point tardé à se rétablir complètement.
ARTICLE QUATORZIÈME. DES PRÉPARATIONS D'ARGENT.
Du 3f)2.
Nitrate d'argent (cristaux de lune),
Ce
sel
en lames minces, très-larges,
cristallise
d'une belle couleur blanche
,
dont
formes sont
les
variées; sa saveur est amère, acre et très-caustique.
sur des charbons ardens
gonfle, se boursouffle
,
il
,
se
anime leur combustion
décompose,
et
très-
Mis ,
se
dégage des va-
peurs de gaz acide nilrenx d'un jaune orangé
:
l'argent
mé-
tallique reste sur le charbon avec tout l'éclat qui le caractérise.
L'eau
à i5°
en dissout environ son poids. La disso-
lution est incolore et tache
et
la
peau en violet l'acide hydro;
la
décomposent
en précipitent du chlorure d'argent, dont
les caractères
ehlorique
et
les
hydro-chlorates solublcs
ont été exposés § 5^
;
la
potasse,
soude
la
et
l'eau
de
chaux pures y font naître un précipité d'oxyde d'argent olive, tandis que l'acide nitrique s'unit à la base employée ;
l'ammoniaque ne soit
employée en
la
moins qu'elle ne quantité, ce qui dépend de la
trouble point
très-petite
,
à
PRÉPARATIONS D'ARGENT. solubilité de l'oxyde d'argent dans
hydro-sulfurique
et les
5^Q
l'ammoniaque;
hydro-sulfates font naître dans cette
un dépôtde sulfure d'argent noir l'acide chrole chromate de potasse en précipitent du cliro-
dissolution
nique
l'acide
et
;
mate d'argent d'un beau rouge de carmin, qui passe au pourpre par son exposition
à la
lumière; l'acide arsénieux
y occasionent un précipité jaune qui devient noir par son -exposition à
et les arsénites solubles
d'arsénite d'argent
,
on en précipite du phosphate d'argent jaune par
l'air;
dition de
quelques gouttes de phosphate de soude
phosphore
,
mis dans cette dissolution
l'adle
;
décompose passe à l'état d'acide phosphoreux ou d'acide phosphorique et le métal est précipité une lame de cuivre opère la ,
,
la
,
;
môme décomposition
,
avec cette légère différence qu'il ne se
produit point d'acide phosphoreux ni d'acide phosphorique, et
que
la
liqueur bleuit à mesure que l'action a lieu, phéno-
mène qui dépend de métal précipité
est
la formation du nitrate de cuivre le composé d'argent et d'un peu de cuivre ; :
l'hydro-cyanate ferrure de potasse précipite en blanc
le
ni-
trate d'argent.
393. Si l'on ajoute 10 parties de vin de Bourgogne à une partie de la dissolution
du
nitrate d'argent,
se troublent légèrement, et acquièrent l'acide hydro-chlorique les précipite
liqueurs
les
une couleur violette en blanc
précipité ne tarde pas à devenir rose à l'air
;
les
mais
,
;
le
hydro-sul-
y font naître un dépôt brunâtre; enfin le phosphate de soude le précipite en bleu violacé, tandis que le nitrate
fates
d'argent sans mélange précipite
en jaune par ce
même
réactif.
3g4- Lorsqu'on ajoute i5 parties d'une infusion de thé à 2 parties
de
la dissolution
de nitrate d'argent on obtient ,
un précipité floconneux d'un rouge pourpre foncé tirant un peu sur le noir. Si on n'emploie qu'une partie de nitrate d'argent le mé-
au bout de
trois
ou quatre minutes
,
,
UES POISONS IRRITAIS.
58o lange
,
d'une couleur jaune, passe d'abord au rouge
au noir, sans que sa transparence soit troublée état, l'acide hydro-chlorique
y
fait naître
,
puis
dans cet
:
un dépôt jaune
caillebotté.
395. L'albumine précipite abondamment le nitrate d'arle précipité paraît sous la forme de grumeaux lourds
gent
5
d'une couleur blanche, et
dans un
se dissout aisément
il
excès d'albumine. La gélatine n'occasione aucun change-
ment dans fait
la dissolution
avec neuf dixièmes de bouillon
solution de nitrate d'argent
,
employé en
et
fournit sur-le-champ
cipité blanc-jaunâtre très-lourd.
nitrate d'argent
Un mélange un dixième de dis-
de nitrate d'argent.
Le
lait est
un pré-
coagulé par le
suffisante quantité-,
il
y
a for-
mation de grumeaux blancs très-petits et la liqueur devient transparente. La bile, versée dans la dissolution de nitrate d'argent y fait naître un précipité jaune-orangé, dont la couleur ne change point par l'addition d'une nou,
,
velle quantité de bile.
De
la Pierre infernale.
3q6. La pierre infernale n'est autre chose que du nitrate d'argent neutre fondu. Elle se présente ordinairement sous la petits cylindres
forme de
bruns-noirâtres en dehors
frant des aiguilles rayonnées dans leur cassure.
des charbons ardens sité, se gonfle
,
,
elle les fait brûler
se boursoufïïe,
se
,
of-
Mise sur
avec plus d'inten-
décompose,
et
laisse
l'argent métallique facile à reconnaître, surtout lorsqu'on le frotte
avec un corps dur pour
et le brillant
qui
lui
lui faire
acquérir l'éclat
sont propres.
397. L'eau distillée dissout la pierre infernale à la température ordinaire, et la dissolution jouit desmêmes propriétés
que
cristallisé
:
celle
en
que Ton obtient avec le nitrate d'argent elle précipite en blanc par l'acide
effet
,
58 1
PRÉPARATIONS D'ARGENT.
hydrochlorique, en olive par en noir par inique
,
les hydro-sulfates
potasse cila chaux pures,
la
en rouge par l'acide cbro-
,
en jaune par l'acide arsénicux; l'ammoniaque ne
qu'autant qu'on en emploie très-peu; le cuivre phosphore en séparent de l'argent métallique.
la trouble
et le
Action du Niliale d'argent sur V économie animale. 398. Injecté dans
ptômes
ce sel développe les sym-
même
oceasione presque toujours
il
dans l'estomac. Quels sont
les
organes qui
reçoivent une atteinte aussi funeste
une
qu'on l'emploie à
la mort son beaucoup moins énergique lorsqu'on l'introduit
petite dose;
action est
les veines,
plus alarmans, lors
les
?
;
les
,
premiers
Nous avons
,
entrepris
d'expériences dans le dessein de jeter quelque
série
jpur sur cette question. rc
Expérience a injecté dans
d'une petite
i
la
A
.
onze heures trente-cinq minutes, on
veine jugulaire d'un chien fort, quoique
taille
,
un
tiers
de grain de nitrate d'argent
dissous dans i gros d'eau distillée
heure,
nimal
a
calme
;
la respiration est
devenue
:
au bout d'une demi-
difficile et
bruyante,
paru suffoqué; un quart d'heure après, il
de vertige
quelques pas sans donner
a fait
ni de paralvsie.
couché
qu'il était
,
Il
qu'il a eu
il
l'a-
était
moindre signe
le
minutes y de nouvelles attaques de sufavait à peine dix
focation; sa respiration était très-fréquente et très-gênée, et l'extrémité antérieure
vemens tenir a
convulsifs.
debout
:
il
On a
a fait
gauche
était agitée
voulu savoir
s'il
quelques pas sans trébucher;
convulsifs continuaient dans le
naient de plus en plus forts.
et difficile
;
;
À
niais il
mouvemens même membre, et deve-
eu de nouvelles attaques de suffocation
plus marcher
de légers mou-
pouvait encore se
trois
sa respiration était
:
les
heures
il
ne pouvait
excessivement accélérée
des plaintes et des cris horribles annonçaient la
582
DES POISONS IKttlTANS.
douleur à laquelle
en proie;
était
il
temps en
avait de
il
temps des secousses pendant lesquelles tous
muscles
ses
étaient fortemen t contractés ; la lèvre supérieure était agitée
de mouvemens convulsifs.
Il est
mort
quatre heures six
à
minutes. Plusieurs portions des lobes des poumons étaient livides,
ment
d'un tissu compacte
comme
,
hépatisées,
ou qu'on
crépitantes lorsqu'on les pressait
nulle-
les
cou-
pait ; elles ne surnageaient point l'eau; d'autres portions étaient roses, crépitantes et plus légères, que ce liquide.
La membrane muqueuse
qui revêt le
duodénum
était
rouge-cerise très-intense, et se détachait facilement
du
autres parties
d'un :
les
canal intestinal n'offraient aucune altéra-
tion remarquable.
Expérience
11
e .
On
injecté dans la veine jugulaire
a
d'un petit chien i grains de nitrate d'argent dissous dans
3 gros d'eau
ment
,
distillée
:
sur-le-champ anhélation, étouffe-
suffocation et vertiges
plus intenses
:
vomissement
,
ces
;
symptômes sont devenus
au bout de deux minutes
grands
,
efforts
de
quelques légers mouvemens convulsifs de
l'extrémité antérieure droite; la bouche, les lèvres et la
langue étaient livides sanguinolente
s'est
;
une grande quantité de sérosité la narine gauche l'animal
écoulée par
était près d'expirer.
On
dans
noir
il
en
les artères était
est sorti
:
voulu savoir
a :
on
à-coup l'écoulement
ouvert l'artère crurale,
a
s'est arrêté. Il
,
et
on
a
:
on a examiné l'ou-
était l'a
bouchée par un
enlevé, etalors
il
écoulé une petite quantité de sang d'un rouge noirâtre.
L'animal a vomir.
fait
Il est
n été faite
Je
et.
y avait à-peu-près quatre faite
vu qu'elle d'un rouge clair; on de sang
verture artérielle
s'est
sang contenu
environ une once de sang rouge; puis tout-
minutes que l'injection avait été caillot
si le
de nouveaux
mort
six
et
infructueux efforts pour
minutes après
l'injection. L'autopsie
sur-le-champ. Les muscles se contractaient par
simple contact de
l'air; le
cœur, d'une couleur
livide
i/akcent.
préparations (tirant
tité
sur le noir
,
de sang; celui qui était
gauche
seule se contractait
droite
noir-, l'oreillette
était
583
une très-grande quancontenu dans le ventricule
était gonflé par
de cet organe étaient vides; l'aorte descendante était d'un petit diamètre. Les poumons offraient, dans presque toute leur étendue, une couleur rose
légèrement;
foncée;
les artères
lobe postérieur, d'un rouge noirâtre, renfermait
le
une grande quantité de sang Hoir. e Expérience On a injecté dans
m
.
moyenne
d'un chieu de
trate d'argent dissous
dans un gros
minutes après, l'animal sa respiration est
a
devenue
s'efforçait d'introduire
de
d'intensité
la tète.
iwrqu'au
cl
demi d'eau
:
deux
eu des vertiges, des syncopes; difficile l'air
des inspirations profondes: sans tomber sur
veine jugulaire
la
quarts de grain de ni-
taille trois
il
ouvrait la gueule et
il
;
dans
les
poumons
,
en faisant
ne pouvait pas marcher
Ces symptômes ont acquis plus
moment de la mort, qui a eu lieu Deux minutes avant qu'il
dix minv.ces après l'injection.
on
n'expirât
,
qui s'en
est
ouvert l'artère crurale
a
écoulé était noir.
cadavre immédiatement après
la
On mort
droite
:
le
sang
a fait l'ouverture :
les
du
poumons étaient
tachés en noir dans plusieurs points de leur partie posté-
moins crépitans que les peu de sang. Le cœur ne se contractait dans aucune de ses parties le ventricule gauche renfermait du sang noir. L'estomac, dans l'état naturel , était rempli par une grande quantité
rieure; tous ces points étaient
autres, et
étaient gorgés de sérosité el d'un
ils
;
d'alimens.
Expérience
iv
e .
On
a injecté dans la
veine jugulaire
d'un petit carlin un demi-grain de nitrate d'argent dissous
dans 5o grains d'eau
distillée
éprouvé beaucoup* d'inquiétude
deux minutes suffocation
j
il
il
a
a
été pris
:
sur-le-champ l'animal a
et d'agitation;
de vertiges
,
au bout de
d'anhélation
,
de
vomi quelques madères blanchâtres nageaiH
DES TOISONS IRRITAIS.
584 dans une
grande quantité d'écume,
très-
en une
et il a
excrétion d'urine involontaire. Cinq minutes après l'injection
,
il
a été agité de
du thorax
mouvemens
convulsifs des muscles
de ceux de l'abdomen.
et surtout
Il est mort onze minutes après l'opéraiion. Les poumons étaient en,
gorgés , et offraient
vers la partie postérieure
,
d'un rouge foncé, dont
ne
dans
l'est
,
des plaques
moins crépitant
qu'il
naturel.
l'état
Expérience v e
le tissu était
On
.
a détaché et percé d'un trou l'œso-
phage d'un fort chien caniche; on a introduit dans son estomac 12 grains de nitrate d'argent solide enveloppés dans un cornet de papier et on a lié l'œsophage au-dessous ,
de l'ouverture
afin
d'empêcher
vomissement. L'animal
le
du sixième jour, sans avoir éprouvé d'autres symptômes que de l'abattement, une soif intense, et de la fréquence dans le pouls. La membrane muqueuse est
mort dans
de l'estomac le
la
nuit
était
peu rouge; toute
des têtes d'épingle cheté
un examen
:
ritables leuse.
On voyait
les autres
dans
,
ce qui lui donnait
attentif démontrait
comme
un aspect mou-
que ces taches étaient
membrane muqueuse scarifiées, de vétrous qui n'intéressaient point la membrane muscu-
des portions de
la
aussi quelques-unes
points de cette
membrane
de ces eschares dans :
les
poumons
étaient
l'état naturel. .
A
midi cinq minutes, on a
un chien robuste
et
de moyenne
Expérience vi c à
portion qui avoisine
la
pylore offrait de petites taches noires, grosses
trate d'argent dissous
taille
fait
dans 7 gros d'eau distillée; dix mi-
nutes après, l'animal a poussé des cris plaintifs.
vomi
heures
il
il était
très-abattu; le soir,
n'avait point
,
troisième jour,
du même
à
il
,
il
onze heures, on
sel dissous
A
deux
continuait à se plaindre et
peu incommodé. mangé avec appétit. Le
paraissait
il
Le lendemain deuxième jour ,
avaler
20 grains de ni-
a
lui a fait avaler
32 grains
dans 7 gros d'eau distillée; deux mi-
585
préparations d'argent,
nu tes
après
,
il
vomi une très-grande quantité de matières dans lesquelles on pouvait
a
molles, muqueuses et filantes
,
aisément distinguer une partie des alimens qu'il
avait pris
vomissemens se sont renouvelés cinq fois dans l'espace des quarante-deux premières minutes qui la veille-, ces
ont suivi
le
moment de
point gênée, et
trième jour),
il
il
a
l'ingestion
-,
ne se plaignait pas.
mangé une
sa respiration
Le lendemain
n'était (
qua-
assez grande quantité d'ali-
mens. Le cinquième jour, on a détaché son œsophage,
et
on l'a percé d'un trou par lequel on a introduit dans l'estomac 36 grains de nitrate d'argent dissous dans 4 g ros d'eau distillée immédiatement après il a paru éprouver 5
des souffrances horribles
pendant deux heures
,
et
ni convulsions ni paralysie; à trois
un
heures,
il
a cessé
très-grand abattement
était
dans
le
même état
,
il
a poussé des cris plaintifs
respirait facilement;
il
5
il
5
et
il
est
était
,
il
La memréduite en une sorte de
estmortdans
brane muqueuse de l'estomac
:
tombé dans
lendemain (sixième jour)
le il
n'avait
pouvait marcher librement
de se plaindre
et
il
la nuit.
bouillie liquide qu'on pouvait enlever avec la plus grande facilité;
près
du pylore on voyait quelques eschares d'un
blanc grisâtre, en tout semblables à celles que produit la pierre infernale lorsqu'elle est appliquée sur les plaies
;
la
membrane musculeuse, d'un rouge-cerise, était évidemment enflammée dans plusieurs points; elle était trèsamincie dans d'autres. Les poumons d'un rouge un peu ,
beaucoup d'air dans ne renfermaient qu'une très-petite
livide, étaient crépitans et contenaient toutes leurs parties
quantité de sang
;
;
ils
leur tissu n'était ni dense ni hépatisé;
ils
surnageaient l'eau.
OBSERVATION.
Boerhaave rapporte qu'un élève en pharmacie ayant avalé de la pierre infernale,
il
en résulta des accidens con-
586
DES POISONS IttBITANS.
sidérables* des douleurs horribles
,
gangrène
la
cèle des premières voies fuient les prompts
et
lespha-
eil'ets
de ce
poison.
Symptômes de l'empoisonnement par
le nitrate d'argent.
399. Le nitrate d'argent développeles mêmes symptômes que ceux que nous avons déjà exposés plusieurs fois en pariant des corrosifs aussi nous bornerons-nous à ce simple :
exposé. Toutefois et le
il
peut arriver que
les
bords des lèvres
pourtour du menton soient tachés en pourpre
lorsque ce sel a été pris à
l'état liquide. Il est
probable que, dans cet empoisonnement,
queuse qui tapisse
l'intérieur
de
la
la
,
surtout
encore assez
membrane mu-
bouche présente quel-
quefois des eschares d'un blanc grisâtre, analogues à celles
que produit sur
les
plaies
un
cylindre de pierre infer-
nale.
Lésions de tissu qui sont le résultat de l'ingestion du nitrate d'argent.
400. Lorsque l'action de ce
gique pour réduire en
sel n'a pas été assez
bouillie la
éner-
membrane muqueuse de
l'estomac, on aperçoit une rougeur plus ou moins intense et
plus
ou moins générale de
est d'un
membrane
cette
points de son tissu sont scarifiés
,
et la
plusieurs
;
couleur des eschares
blanc grisâtre ou d'un noir très-foncé
:
cette alté-
ration remarquable a lieu principalement lorsque le trate d'argent
muqueuse
a
été pris à l'état solide.
est détruite, le plan
;
et scarifié
se
dans plu-
quelquefois Faction a été portée assez loin
pour que ce viscère Il est aisé
ni-
membrane
musculeux de l'estomac
trouve très-enflammé, d'un rouge vif sieurs endroits
Si la
soit percé
d'un on de plusieurs trous
de sentir que j^çesophagç
,
le
pharynx
et j'inlét
l'RÉPARATlOlVS rîcur de la
d' ARGENT.
58^
bouche peuvent, dans certaines circonstances,
être le siège d'altérations analogues.
4oi.
des expériences et des observations pré-
Il résulte
cédemment rapportées
i°. que le nitrate d'argent détruit immédiatement la vie en agissant sur les poumons et sur le système nerveux lorsqu'il est injecté dans les veines des chiens à la dose d'un demi-grain ou de trois quarts de
grain
dans
.
;
que
,
lorsqu'il est
les intestins à la
ou
introduit dans l'estomac
dose de 36 à 4o grains
détermine
il
,
une inflammation plus ou moins considérable, susceptible d'occasioner la mort au bout de quelques jours il n'est pas absorbé dans celle circonstance du moins les animaux n'offrent point les symptômes que l'on remarque 5
:
lorsque
le sel a été injecté
coup plus s'il
de
y
périr
à
,
avait absorption
faire avaler
heures
l'estomac
5
:
veines
les
tout porte
4o grains de
ou 4 gros,
nistrait 3
dans
tardent beau-
,
ce qui n'aurait probablement pas lieu
,
à
vie serait
la
croire
que si au lieu on en admi,
nitrate d'argent,
en quelques
détruite
fortement enflammé et irrité, réagirait
alors sur Je cerveau à l'aide des
nombreuses ramifications
nerveuses qui lient ces deux organes ensemble
borne
5
lamineux .°ous«cutané,
3°. qu'il
peau et on l'applique sur l'un ou l'autre de ces tissus , en sorte qu'il peut être employé comme caustique avec beaucoup de succès et sans aucun danger. se
les
à brûler le tissu
muscles,
si
application de tout ce qui a été dit
d'empoisonnement par 402.
dans tails
le nitrate
relatifs à
divers cas
argent.
fait
nous dispensent d'entrer dans
392 la
manière de reconnaître
gent solide ou dissous dans l'eau.
dans
aux d
Les caractères dont nous avons
le §
la
les liquides
mention les
dé-
le nitrate d'ar-
S'il fallait
le
retrouver
ou dans ceux qui sont contenus
vomis 7
588
DES
'
dans l'estomac, on
les filtrerait et
réactifs propres à le déceler
nature
telle qu'il
tence du sel dans
ÎIIIUTAHS.
l'OISOJNS
ne
l'hydro-chlorate de soude
,
,
il
de
et
le faire
les essaierait par les
de
l'exis-
faudrait traiter celle-ci par
qui y ferait naître un précipité
blanc de chlorure d'argent: chlorure
on
les précipités étaient
permis de reconnaître
fût point
liqueur
la
si
5
suffirait
il
de dessécher ce
rougir avec de la potasse pendant
quelques minutes pour en obtenir de l'argent métallique.
Dans le
où
cas
ces essais seraient insuffisans
cherait le poison dans
ont été
scarifiés
,
solides
enfin dans
pourrait renfermer ces matières,
les
:
par
les
vomis
on recher-
,
dans ceux qui
,
alimens que l'estomac
la dessiccation et la calci nation
on en séparerait facilement de
l'argent
de
mé-
tallique.
Traitement de V empoisonnement par
le nitrate d? argent*
4o3. Existe-t-il quelque contre-poiSon du nitrate d'argent
?
Nous avons
essayé de résoudre ce problême en sou-
mettant plusieurs animaux empoisonnés par ce
de quelques
réactifs
Expérience.
phage d'un
a détaché et percé d'un trou l'oeso-
petit chien;
36 grains de distillée, et ( sel
On
sel à l'usage
chimiques.
on
a introduit dans son estomac
nitrate d'argent dissous dans
une once d'eau
mêlés avec 2 gros d'hydro -chlorate de soude
de cuisine) dissous dans 2 onces d'eau on \
phage au-dessous de l'ouverture
Une heure
afin
a lié l'œso-
d'empêcher
le
vomis-
un peu abattu mort à la fin du quatrième jour sans avoir éprouvé d'autre symptôme que l'abattement. La membrane muqueuse du canal digestif était dans l'état naturel (1), et n'offrait aucune sement. et
il
a fait
de légers
après, l'animal a paru efforts
pour vomir.
,
Il est
cscharc. (1)
Elle était d'un rouge clair dans.certains endroits
j
mais
Vlitfï'ATÎ
Un
autre animal a
ATIOKS u'aUGENT.
soumis
été
à
la
58o
môme expérience
excepté qu'on a introduit dans son estomac séparément et l'un
immédiatement après
l'autre,
dont nous venons de parler. La mort
deux liquides
les
est
survenue
le cin-
quième jour sans qu'il y eût la moindre eschare dans l'estomac ni dans les intestins. Nous n'hésitons pas à conclure de ces faits que l'hydrochlorate de soude dissous dans l'eau est le contre-poison
du
nitrate d'argent
:
à la vérité,
de temps après l'ingestion de
la
il
peu
faut l'administrer
substanee vénéneuse, dont
l'action rapide occasione des désordres qui
veloppés, ne peuvent point être guéris par
,
une
fois
dé-
le sel
que nous
les
individus
conseillons (i).
4o4« Le médecin appelé pour secourir
aura donc recours aux boissons
empoisonnes par abondantes d'une eau très-légèrement salée, sans craindre ce sel
en aucune manière le développement de chaleur qui pourrait être la suite
de l'administration de ce médicament. Les avan-
tages qu'il y a à neutraliser le sel délétère par des efficaces
celle
couleur est naturelle à
la
membrane muqueuse de
tomac des chiens, comme on peut un de ces animaux vivans. (i)
moyens
ne permettent point de balancer dans un cas aussi
En
s'en convaincre
l'es-
en ouvrant
réfléchissant à l'énergie avec laquelle l'hydro-chlo-
rate de soude transforme le nitrate d'argent
en chlorure d'ar-
gent (muriate) insoluble, sans aclion sur l'économie animale
on
sentira
combien
il
est
On
que nous proposons.
maux auxquels nous avons
avantageux d'employer
prendre du
fait
étaient d'ailleurs placés dans les
pag. 584, ex P«
v4
du lendemain procura des évacuations considérables par liant et par bas
•
les
matières vomies étaient jaunes et amères.
JLesévacuans tirent rendre des selles abondantes
et
liquides
;
sommeil
et
cinquième jour de son entrée,
le
les jours suivans, les coliques disparurent, le
l'appétit revinrent, et le
malade sortit de l'hôpital parfaitement guéri. 5°. D.**% plombier, âgé de quarante ans, d'un tempérament bilieux, d'une figure blême, avait déjà eu quatre fois la
la
eolique des peintres. L'invasion de celle-ci, qui était
cinquième
,
remontait à quatre jours. Entré à
Charité
la
au mois de janvier i8o3, il était dans l'état suivant ventre souple, douloureux, surtout à l'épigastre; la douleur aug:
mentait beaucoup par
par
la
pression; pas de selles, excepté
lavemens; pouls un peu rare; paralysie des exten-
les
seurs des mains existant depuis deux ans, mais bien plus
notable depuis quelques jours. Le i4 traitement.
(
sudorifique
,
,
on commença
Eau de casse avec 3 grains d 'émétique
,
le
tisane
lavement anodin, thériaque , deux soupes,
trois bouillons. )
Le
1
5
(
6 grains
d' émétique
dans 8 onces
d'eau, tisane sudorifique, lavement anodin, thériaque avec un grain d'opium, deux soupes, trois bouillons) , roliques très-vives
,
quatre à cinq attaques , dans la journée
d'un état convulsif caractérisé par des crampes
;
avec perte
de connaissance pendant une demi-heure ou une heure sans la moindre leul, potion
attaque
le
écume
à la
bouche. Le 16
antispasmodique
matin. Dans
la
,
infusion de
cinq bouillons)
journée, agitation
des bras, pouls très-petit et fréquent
Le
(
,
et
,
,
til-
nouvelle
mouvemens
douleur de ventre.
soir, douleurs vives dans l'abdomen, au voisinage des
aux cuisses; agitation pouls petit, inégal et fréquent, air égaré. Le 17 (même prescription), air plus calme douleurs légères au ventre vives aux cuisses agi-
reins et
,
tation
;
,
,
,
pouls tendu, concentré, fréquent. Le 18 (idem),
toujours air égaré, délire par intervalles
;
du
reste
,
mêmes
PRÉPARATIONS DE VLOME.
GlS
symptômes que le 16. Le 19, délire la nuit. Le 20, môme presque pas de perte de conétat. Le 2i , moins de délire naissance. Le 22 même état. Le 23 (jusquà ce jour même prescription que le 16), le malade recouvre la connais,
,
,
sance. Les jours suivans, retour à l'état de santé qui lui était ordinaire
avant son entrée à l'hôpital, c'est-à-dire,
qu'il sortit guéri
de ses coliques, mais non totalement de
sa paralysie. Il s'en alla le 3 février.
de vingt-huit ans
6°. Jean C.***, âgé
plombier
,
,
d'un
tempérament bilioso-sanguin avait joui d'une bonne santé jusquà vingt ans époque à laquelle il commença son état. Depuis lors, jusqu'au mois d'octobre i8o3 , il fut attaqué quatre fois de la colique métallique, qui à chaque fois, ,
,
,
fut
accompagnée de vomissemens de matières jaunes
fétides
,
de convulsions affreuses
vives à l'épigastre.
et répétées
,
La dernière colique, qui eut
ans avant celle-ci, dura trois mois
,
autres au traitement de la Charité.
Au mois
et
de douleurs
mais céda
lieu trois
comme
les
d'octobre dé-
marquée par la perte d'appétit, des vomissemens spontanés, du malaise, des douleurs dans les membres par un sentiment de froid gésigné
,
l'invasion de la
cinquième
fut
,
néral qui ne fut pas suivi de chaleur tion.
y
Le lendemain
,
le
malade
était
,
par de
dans
le
la
constipa-
même
état;
il
avait en outre des coliques violentes, des convulsions
considérables qui récidivèrent sept ou huit fois dans la
mouvemens conyeux et de tous les membres avec agitation et efforts tels que plusieurs hommes avaient peine à le retenir les urines étaient libres. Pendant les huit jours suivans, l'état du malade était aussi fâcheux ; les convulsions
journée
,
avec serrement des mâchoires,
vulsifs des
,
:
revenaient de temps en temps
,
et
furent constamment sui-
vies d'assoupissement profond, et, au réveil
dans
les
membres
jour de sa maladie 1.
et à la ,
,
région épigastrique.
on l'amena
de douleurs
Le dixième
à la Charité. Il avait passé
4°
6 2$ l'A
fcgâ
î»»tS«NS *R1UTA«S.
nuit d* ns »r* dérire violent
les
;
yeux étaient
regard étonné,
la
bouclie pâteuse,
la
bouffis, don-'
un peu animé,
le
langue naturelle,
la
l'wureux à leur contour*, le visage était
respiration libre, l'abdomen et les lombes étaient
un peu
tuméfiés et douloureux au toucher;
la
était naturelle
du
,
malade eut des douleurs vives
la nuit, le
des convulsions,
,
délire, des selles abondantes. Malgré ces
fort disparates
,
la
peau
pouls un peu élevé fréquent» Pendant
et le
,
chaleur de
la
du malade,
profession
le
symptôme»
souvenir des
maladies antécédentes, qui avaient commencé d'une manière semblable, et qui avaient cédé au traitement de
la
colique, plusieurs des caractères de cette maladie qui exis-
employer
taient, ne firent point balancer à
tement. Dès
le
même jour,
il
l'ombilic resta douloureux;
il
et plus
du tout de
tion complète des douleurs
put
sortir
7
il
,
et le
Le treizième,
seizième jour
le
mais
cessa-
malade
de l'hôpital (i).
tempérament bi-
broyeur de couleurs depuis dix-huit mois
,
,
trai-
n'y avait presque plus
délire.
N.***, âgé de vingt-cinq ans, d'un
.
lieux îa
,
même
y eut des selles et quelques
vomissemens. Le douzième jour
de coliques
le
y eut moins de coliques
,
avait
eu
colique métallique pour la première fois sept mois au-
paravant. Le 5 juillet i8o5,
il
ressentit les premières atteintes
d'une seconde attaque. D'abord légères coliques d'appétit, insomnie,
borborygmes
minales plus vives, vomissemens; tudes douloureuses dans les bras
vantage
la nuit.
:
;
il
:
il
vint à
la
éprouva aussi des
(î)
ec.
le
soulageait peu
;
lassi-
da-
symptômes allèClinique. Le 8 le ventre les
,
était contracté, le pouls dur et lent
minale
perte
elles se faisaient sentir
Les deux jours suivans,
rent en augmentant
,
bientôt douleurs abdo-
:
la
pression abdo-
mais on sentait en pressant
Observation communiquée par
M.
1«
professeur Laen-
IPUÊPXIUTIOISS DE PI.OMB.
6v»r»
lYpigastrc les battcmens du tronc coeliaque. ( Eau de casse avec 3 grains démétique , lavement purgatif £|-^ Le malade vomit l'eau dotasse jtart