SASI - Compétence 14 - Systèmes cardiovasculaire et respiratoire [14]
 9782765038023

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 14

Guide d’apprentissage de l’élève

Vitalie Perreault Geneviève Leclerc Dalila Benhaberou-Brun Nancie Mercure

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 14

Guide d’apprentissage de l’élève Vitalie Perreault Inrmière, M. Sc., enseignante, Collège de Maisonneuve

Geneviève Leclerc Inrmière, B. Éd., enseignante, CFP Vision-Avenir

Dalila Benhaberou-Brun Inrmière, M. Sc.

Nancie Mercure Inrmière, DEC Tech. inf., C. Form. péd., C. Nurs. comm., enseignante, CFP Vision 20 20

SASI chenelière éducation Compétence 14 • Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

Photos de la couverture :

Guide d’apprentissage de l’élève

haut : Germanskydiver/Shutterstock.com centre : DarioLoPresti/Shutterstock.com bas : AlexRaths/Istockphoto.com

Vitalie Perreault, Geneviève Leclerc, Dalila Benhaberou-Brun, Nancie Mercure

Remerciements

© 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Annie Fortier et Caroline Vial Coordination : Suzanne Lavigne et Anne Melançon Révision : Suzanne Lavigne et Anne Melançon Correction d’épreuves : Renée Bédard Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Conception de la couverture : Josée Brunelle Recherche iconographique : Marie-Renée Buczkowski Impression : TC Imprimeries Transcontinental

Pour leur précieux travail de consultation pédagogique, l’Éditeur tient à remercier : Josée Allard, infirmière Barbara Ash, enseignante SASI, CRIF Jenny Brideau, enseignante SASI, Centre de formation professionnelle Fierbourg Florence Caron, enseignante SASI, Centre de formation professionnelle de Lévis Linda Cardinal, enseignante SASI, Centre de formation professionnelle de la Pointe-du-Lac Christian Gélinas, enseignant SASI, Centre de formation professionnelle Vision 20 20 Mario Girard, infirmier Nancie Mercure, enseignante SASI, Centre de formation professionnelle Vision 20 20 Pour leur travail de révision scientifique, réalisé avec rigueur et expertise, l’Éditeur tient à remercier : Danielle Beaucage, inf., B. Sc. Inf., Institut thoracique du Centre universitaire de santé McGill Sylvie Bélanger, inf., M. Sc., CSIO (c), Hôpital Sacré-Cœur Émilie Bouchard, inf., M. Sc. Inf., CSSS du Sud-Ouest-Verdun Sylvie Lahaye, inf., B. Sc. Inf., Collège de Maisonneuve Nancy Légaré, B. Pharm., M. Sc., Pharm. D., BCPP, BCPS, docteure en pharmacie clinique, Institut Philippe-Pinel de Montréal ; professeure adjointe, Faculté de médecine, Université de Montréal Jean-Dominic Rioux, infirmier praticien spécialisé en cardiologie, M. Sc., Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.

TOUS DROITS RÉSERVÉS. Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie, par tous les moyens présentement connus ou à être découverts, est interdite sans l’autorisation préalable de TC Média Livres Inc. Toute utilisation non expressément autorisée constitue une contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction non autorisée. ISBN 978-2-7650-3802-3 Dépôt légal : 2e trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 ITIB 18 17 16 15 14 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

Aperçu du programme d’études ............................... VI Organisation du guide d’apprentissage ................... IX Entrée en matière ....................................................... XII Préalables ................................................................... XIII Interrelations entre les systèmes cardiovasculaire et respiratoire ..............................................................XVIII

CHAPITRE 1 L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire ....................................

1

Situation clinique.......................................................

2

Section 1

L’anatomie et la physiologie du système cardiaque ....................... 1.1 Les structures anatomiques du cœur .................. Activités ............................................................ 1.2 Le fonctionnement du cœur ................................ 1.2.1 Le système de conduction ............................ 1.2.2 La révolution cardiaque ................................ 1.2.3 Le débit cardiaque ....................................... 1.2.4 La fréquence et le rythme cardiaques............. 1.2.5 Le système nerveux autonome et la fréquence cardiaque ................................. Activités ............................................................ 1.3 Les facteurs qui influent sur la fréquence cardiaque ........................................................... Activités ............................................................

3 4 6 7 7 8 9 10 10 12 14 15

Section 2 2.1 2.2 2.3

2.4

2.5

L’anatomie et la physiologie du système vasculaire ...................... La circulation du sang......................................... La structure du système vasculaire..................... Activités ............................................................ Le rôle des différents types de vaisseaux............ 2.3.1 Le réseau artériel ......................................... 2.3.2 Le réseau veineux ........................................ 2.3.3 Les lits capillaires ........................................ 2.3.4 Le système lymphatique ............................... Activités ............................................................ Les facteurs qui influent sur la pression artérielle. 2.4.1 La résistance vasculaire périphérique............. 2.4.2 La régulation artérielle .................................. 2.4.3 Les effets de l’environnement ....................... Le retour veineux .................................................. 2.5.1 Les facteurs qui influent sur le retour veineux.. Activités ............................................................

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16 17 18 19 20 20 26 31 32 33 35 35 36 36 36 37 38

Section 3 Les éléments constitutifs du sang .... 3.1 Le sang .............................................................. 3.1.1 Les caractéristiques du sang ......................... 3.1.2 Les constituants du sang, leurs valeurs normales et leurs fonctions ........................... 3.1.3 Les fonctions du sang .................................. Activités ............................................................ 3.2 L’hémostase ....................................................... 3.2.1 Les étapes de l’hémostase............................ 3.2.2 La coagulation ............................................. Activités ............................................................ Synthèse ...................................................................... Situation clinique .........................................................

CHAPITRE 2 Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse ........................

39 40 40 40 42 43 44 44 46 47 49 53

55

Situation clinique.......................................................... 56 Section 1 Les altérations du réseau artériel ..... 1.1 L’angine et l’infarctus du myocarde .................... L’artériosclérose et l’athérosclérose ......................... Activités ............................................................

57 57 59 68

Section 2

Les altérations du système vasculaire artériel et veineux ............ 71 2.1 L’anévrisme........................................................ 72 2.2 L’insuffisance artérielle ...................................... 77 2.3 L’insuffisance veineuse ...................................... 84 Les varices ............................................................. 84 Activités................................................................... 87 2.4 La phlébite, la thrombophlébite et la thromboembolie ............................................. 90 Activités ............................................................ 96 Synthèse ................................................................... 98 Situations cliniques ................................................... 100

CHAPITRE 3 Les altérations et les soins de la fonction cardiaque ...................................................... 103 Situation clinique....................................................... 104 Section 1 Les altérations du débit cardiaque.... 105 1.1 L’insuffisance cardiaque ..................................... 105

TABLE DES MATIÈRES

III

Table des matières

Table des matières

Table des matières

1.2 Les infections aiguës : la péricardite, la myocardite et l’endocardite ............................ 111 Activités ............................................................ 116 1.3 Les valvulopathies .............................................. 118 Activités ............................................................ 121 Section 2

Les altérations de la pression artérielle............................................ 123 2.1 L’hypertension artérielle ..................................... 123 L’hypotension orthostatique .....................................129 Activités ............................................................ 130 Section 3 Les troubles du rythme cardiaque .... 133 3.1 Les arythmies auriculaires et ventriculaires ........ 133 Activités ............................................................ 140 Synthèse ................................................................... 143 Situations cliniques ................................................... 146

Section 2

Les différentes fonctions du système respiratoire ......................... 192 2.1 Les différentes zones du système respiratoire, leurs composantes et leurs fonctions respectives.. 193 2.2 La physiologie de la respiration .......................... 194 2.2.1 L’inspiration et l’expiration ............................ 194 2.2.2 Les échanges gazeux ................................... 198 2.2.3 La régulation de la respiration ....................... 199 2.2.4 Les liens du système respiratoire avec le système cardiovasculaire .............................. 200 2.3 Les facteurs qui influent sur la respiration .......... 201 Activités ............................................................ 202 Synthèse ................................................................... 206 Situations cliniques ................................................... 211

CHAPITRE 4 Les altérations hématologiques et les soins associés ......................................................... 149

CHAPITRE 6 Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures ............................................. 213

Situation clinique....................................................... 150

Situation clinique....................................................... 214

Section 1

Les altérations des globules rouges et les saignements ................ 151 1.1 Les anémies ....................................................... 151 1.2 L’hémorragie ...................................................... 154 1.3 L’état de choc hypovolémique ............................ 156 Activités ............................................................ 158 Section 2 Les altérations du sang ..................... 160 2.1 La leucémie ........................................................ 160 2.2 L’hémophilie ....................................................... 168 Activités ............................................................ 173 Synthèse ................................................................... 177 Situation clinique ...................................................... 180

CHAPITRE 5 L’anatomie et la physiologie du système respiratoire ................................................. 181 Situation clinique....................................................... 182 Section 1 Le système respiratoire..................... 183 1.1 La structure du système respiratoire................... 184 1.2 L’anatomie fonctionnelle des voies respiratoires.. 185 1.2.1 Les voies respiratoires supérieures ................ 185 1.2.2 Les voies respiratoires inférieures .................. 187 Activités ............................................................ 189

IV

TABLE DES MATIÈRES

Section 1 1.1 1.2 1.3 1.4

Les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS) ....... 215 Le rhume et la grippe ......................................... 216 Activités ............................................................ 220 La rhinite infectieuse et la rhinite allergique ....... 221 La sinusite .......................................................... 224 Activités ............................................................ 227 Les autres IVRS (pharyngite, amygdalite, hypertrophie des adénoïdes, laryngite) ............... 228 Activités ............................................................ 233

Section 2

Les infections des voies respiratoires inférieures ................... 235 2.1 La bronchite aiguë .............................................. 236 Activités ............................................................ 239 2.2 L’embolie pulmonaire ......................................... 240 L’atélectasie............................................................242 Activités ............................................................ 246 2.3 La pneumonie..................................................... 247 La tuberculose pulmonaire .......................................248 La bronchectasie .....................................................248 Activités ............................................................ 253 2.4 Le pneumothorax et l’hémothorax ...................... 255 La pleurésie ............................................................. 256 Activités......................................................................260 Synthèse ................................................................... 262 Situations cliniques ................................................... 267

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Situation clinique....................................................... 270 Section 1

Les altérations chroniques de la respiration ..................................... 271 1.1 L’asthme ............................................................ 272 La technique de la toux contrôlée ............................... 274 Le tube d’espacement pour aérosol-doseur ................ 279 Activités ............................................................ 280 1.2 La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ................................................................... 281 Le cycle anxiété-essoufflement...................................285 La respiration à lèvres pincées....................................286 La respiration diaphragmatique...................................286 Les principes de conservation de l’énergie..................287 Activités ...................................................................293 1.3 Le cancer du poumon............................................... 296 Activités ...................................................................304 Section 2

Les facteurs qui influent sur le rythme respiratoire ......................... 305 2.1 L’apnée obstructive du sommeil (AOS) ................ 305 2.2 L’œdème pulmonaire ......................................... 310 Activités ............................................................ 314 Synthèse ................................................................... 317 Situations cliniques ................................................... 320

Examens 17 Artériographie (angiographie artérielle) ................... 335 18 Biopsie pulmonaire ............................................... 336 19 Bronchoscopie ..................................................... 337 20 Coronarographie...................................................... 338 21 Échocardiographie (échographie cardiaque)............ 339 22 Échographie doppler............................................. 340 23 Électrocardiographie (ECG) .................................... 341 24 Imagerie par résonance magnétique (IRM).............. 342 25 Myélogramme ...................................................... 343 26 Polysomnographie ................................................ 344 27 Radiographie pulmonaire ...................................... 345 28 Scintigraphie cardiaque et pulmonaire ...................... 345 29 Spirométrie .......................................................... 346 30 Test à la tuberculine (Test de Mantoux) .................. 347 31 Thoracentèse ....................................................... 347 32 Tomodensitométrie (TDM) ..................................... 349 33 Tomographie par émission de positons (TEP) .......... 350 Annexes .......................................................................351 Médiagraphie...............................................................355 Glossaire-index............................................................356 Sources ........................................................................363

Dossier sur l’évaluation diagnostique .................................................... 323 Analyses 1 Analyse d’urine .................................................... 324 2 Bilan de coagulation ............................................. 325 3 Bilan lipidique ...................................................... 326 4 Créatinine sanguine et urée................................... 326 5 Culture de la gorge............................................... 327 6 Culture des expectorations .................................... 328 7 Cytologie des expectorations ................................. 328 8 Digoxinémie ......................................................... 329 9 Électrolytes sanguins ............................................ 329 10 Enzymes cardiaques (CK-MB) ................................ 330 11 Formule sanguine complète (FSC).......................... 330 12 Gaz sanguins artériels........................................... 332 13 Hémoculture ........................................................ 333 14 Protéine C réactive ............................................... 333 15 Troponines........................................................... 334 16 Vitesse de sédimentation ...................................... 334

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TABLE DES MATIÈRES

V

Table des matières

CHAPITRE 7 Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques.............. 269

Aperçu du programme d’études

Aperçu du programme d’études La compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire, traduite en comportement Énoncé de la compétence Se référer à ses connaissances sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire pour prodiguer des soins.

Contexte de réalisation ● ● ● ●

Éléments de la compétence 1. Se représenter les structures anatomiques du cœur et de ses vaisseaux.















3. Se représenter les structures anatomiques du système circulatoire. 4. Préciser le rôle des structures anatomiques du système circulatoire.













5. Préciser le rôle des éléments constitutifs du sang.





● ●

VI

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

À l’aide de documentation technique. En vue de prodiguer des soins. À l’intérieur du cadre juridique qui régit la profession. Critères de performance



2. Préciser le rôle du cœur et de ses structures anatomiques.

À l’aide de matériel.

Localisation précise des structures du cœur et de ses vaisseaux. Reconnaissance exacte de la composition des structures du cœur. Reconnaissance exacte des vaisseaux qui assurent la circulation coronarienne. Définition précise du rôle des structures du cœur et de ses vaisseaux. Reconnaissance exacte des phases de la révolution cardiaque. Reconnaissance précise du rôle du système de conduction intrinsèque du cœur. Reconnaissance exacte du mécanisme de contrôle du système cardiovasculaire par le système nerveux. Reconnaissance exacte des facteurs qui influent sur la fréquence cardiaque. Localisation précise des principales artères et veines de l’organisme. Reconnaissance juste de l’anatomie et de l’histologie des artères, des veines et des capillaires. Association juste des structures anatomiques avec les mécanismes de la circulation pulmonaire et systémique. Association juste des différents types de réseaux avec leurs fonctions respectives. Reconnaissance juste des facteurs qui influent sur la tension artérielle. Reconnaissance juste des facteurs qui agissent sur le retour veineux. Reconnaissance juste de la composition des éléments figurés et du plasma. Association correcte des éléments constitutifs du sang avec les mécanismes de protection, de transport et de régulation de l’organisme. Reconnaissance exacte des étapes d’une hémostase. Reconnaissance exacte des facteurs qui exercent une influence sur la coagulation.

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6. Se représenter les structures anatomiques du système respiratoire. 7. Préciser le rôle des organes du système respiratoire.

Critères de performance (suite) ●











8. Préciser les manifestations cliniques liées à des altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire.





● ●





9. Donner des soins d’assistance liés à des altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire.

● ● ● ● ● ● ●

10. Prodiguer des soins spécifiques liés à des altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire.

Aperçu du programme d’études

Éléments de la compétence (suite)

● ● ● ● ●



Localisation précise des structures du système respiratoire. Reconnaissance juste de la composition des organes du système respiratoire. Association exacte des organes du système respiratoire avec leurs rôles respectifs. Reconnaissance juste des mécanismes physiologiques de la respiration. Reconnaissance exacte des facteurs qui influent sur la régulation de la respiration. Reconnaissance exacte des interactions des systèmes nerveux et cardiovasculaire avec le système respiratoire. Prise en considération du fonctionnement normal des systèmes cardiovasculaire et respiratoire. Liens fondés entre les manifestations cliniques et les altérations. Reconnaissance exacte des types de respiration. Distinction juste des symptômes objectifs et des symptômes subjectifs. Reconnaissance exacte des causes et des facteurs de risque des altérations. Reconnaissance juste des effets du tabagisme. Prise en considération des signes vitaux. Reconnaissance juste des besoins perturbés. Intervention appropriée lors d’une douleur rétrosternale. Vérification précise de la masse corporelle. Utilisation judicieuse des positions de confort. Lien indiqué entre la diète et l’état de la personne. Choix judicieux de soins d’assistance à la personne. Respect des procédés de soins. Respect des règles d’hygiène et d’asepsie. Respect des mesures de sécurité. Vérification précise de l’hypotension orthostatique. Transmission appropriée des renseignements liés aux soins. Inscription précise des notes d’observation au dossier. Et pour l’ensemble de la compétence :

● ● ●

Utilisation de la terminologie appropriée. Utilisation efficace d’ouvrages de référence. Justesse des liens entre l’anatomo-physiologie et les altérations.

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APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

VII

Aperçu du programme d’études

Les compétences

Nos

Durée (heures)

Compétences

1

Situation au regard de la profession et de la formation

30

2

Approche globale de la santé

30

3

Communication au sein d’une équipe de soins

45

4

Procédés de soins d’assistance

5

Relation aidante

30

6

Aspects légal et éthique

30

7

Procédés de soins et système musculosquelettique

45

8

Prévention de l’infection

60

9

Pharmacothérapie

60

10

Soins d’assistance

75

11

Nutrition

30

12

Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel

60

13

Procédés de soins et système endocrinien

30

14

Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

75

15

Procédés de soins et système digestif

60

16

Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur

60

17

Soins spécifiques

75

18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

45

19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

30

20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

45

21

Soins en géronto- gériatrie

22

Premiers secours

30

23

Soins aux personnes présentant des problèmes de santé mentale

75

24

Soins en médecine

120

25

Soins aux personnes en réadaptation physique

120

26

Soins en chirurgie

90

27

Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né

30

28

Soins aux mères et aux nouveau-nés

30

29

Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent

30

30

Soins aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents

30

31

Soins à une clientèle diversifiée

105

120

105 Durée totale : 1 800 heures

VIII

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

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Organisation du guide d’apprentissage

Organisation du guide d’apprentissage Le guide d’apprentissage est constitué de sept chapitres dont le contenu, conforme au programme d’études Santé, assistance et soins infirmiers, favorise le développement des compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire. En ouverture, un sommaire présente la structure globale du chapitre.

Chaque chapitre débute par une situation clinique qui reflète la réalité du milieu de travail de l’infirmière auxiliaire. La situation étudiée évolue tout au long du chapitre, favorisant ainsi l’intégration et l’application des savoirs liés à la compétence, de même que le développement du jugement professionnel. À la fin du chapitre, lorsque cela est pertinent, une seconde situation clinique expose un cas différent de celui qui est présenté dans la situation clinique principale.

Le contenu notionnel de chaque chapitre se subdivise en sections numérotées et clairement identifiées, afin de faciliter le repérage et la structuration des connaissances. Un déclencheur ouvre chacune des sections. Il s’agit d’une courte activité qui permet de réactiver certaines connaissances ou d’amorcer la réflexion sur les contenus notionnels à l’étude, tout en suscitant l’intérêt pour les savoirs abordés dans la section. Un encadré Mots-clés contient les termes que les élèves devraient connaître une fois l’étude de la section complétée. Ces termes apparaissent en gras dans le contenu notionnel, là où ils sont définis. Ces définitions sont reprises dans le Glossaire-index, à la fin du guide d’apprentissage. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

IX

Organisation du guide d’apprentissage

Les sous-sections sont clairement numérotées pour favoriser le repérage et la structuration des connaissances.

De nombreux tableaux et figures facilitent la compréhension et l’apprentissage des contenus notionnels à l’étude.

Certains termes complexes ou vus dans une autre compétence apparaissent en bleu dans le texte et sont définis en marge, pour simplifier la lecture de l’élève.

Des activités nombreuses et variées ponctuent les chapitres. Plusieurs de ces activités reflètent des situations courantes en milieu de travail. Elles permettent aux élèves de se familiariser avec la profession d’infirmière auxiliaire, et de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à exercer un jugement professionnel.

La synthèse résume, souvent à l’aide de schémas ou de tableaux, l’essentiel des connaissances abordées dans le chapitre.

X

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

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Organisation du guide d’apprentissage

La rubrique Quoi faire met en évidence certains aspects essentiels de la pratique qui relèvent directement des fonctions de l’infirmière auxiliaire.

Quoi faire

Le pictogramme ci-contre, qui apparaît dans certains tableaux ou figures, signale la présence d’un contenu notionnel essentiel et du même ordre que celui présenté dans la rubrique Quoi faire.

MS

2.1

MS Labo

2.1

Placé en marge du texte, le pictogramme MS renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté. Cette méthode se trouve dans le recueil Méthodes de soins. Le nombre inscrit dans le pictogramme correspond au numéro de la méthode. Le pictogramme MS Labo renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté, ainsi qu’au laboratoire relié à cette néthode. Ce laboratoire porte le même numéro que la méthode, et se trouve dans la section « Laboratoires » des documents reproductibles du Guide-corrigé destiné à l’enseignante. Chaque laboratoire est complété par une ou plusieurs grilles de coévaluation.

La rubrique Attention ! présente des éléments importants que l’infirmière auxiliaire doit connaître ou auxquels elle doit prêter attention lors de ses interventions auprès d’un client. Cette rubrique peut également traiter de règles de sécurité, ou rappeler des notions déjà abordées dans le guide d’apprentissage ou dans une autre compétence. La rubrique Monde du travail présente des situations où l’infirmière auxiliaire est appelée à collaborer avec d’autres professionnels de la santé. On y définit les responsabilités et les rôles de chacun. On y traite aussi des pratiques particulières qui existent en milieu de soins ou de la terminologie qui y est employée. La rubrique C’est la loi présente des lois et des règlements à respecter dans la pratique quotidienne de l’infirmière auxiliaire. Cette rubrique peut également fournir des précisions relatives aux activités réservées à l’infirmière auxiliaire et au respect de son champ de pratique. La rubrique D’une compétence à l’autre met en évidence les liens entre le contenu présenté et d’autres compétences du programme de formation.

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ATTENTION

Monde du travail

C’est la loi

D’une compétence à l’autre

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

XI

Entrée en matière À quoi servent les systèmes cardiovasculaire et respiratoire ?

Entrée en matière

Les systèmes cardiovasculaire et respiratoire sont indispensables à la vie. Le système cardiovasculaire, composé du cœur et des vaisseaux sanguins, a pour fonction de transporter le sang dans l’organisme. Les organes sont ainsi alimentés en oxygène et nutriments puis débarrassés de leurs déchets. Le système respiratoire, composé des poumons et des voies respiratoires, permet quant à lui les échanges gazeux entre l’air que nous respirons et le sang. Les interrelations entre ces deux systèmes sont l’essence même du premier besoin fondamental : respirer.

Pourquoi est-il important de bien comprendre le fonctionnement des systèmes cardiovasculaire et respiratoire ? Connaître le fonctionnement des systèmes cardiovasculaire et respiratoire ainsi que les principales interactions qui s’y opèrent permet de mieux comprendre les altérations qui y sont associées, telles que l’hypertension artérielle et l’asthme, de même que les interventions nécessaires au rétablissement d’un client atteint d’une de ces altérations.

Pourquoi l’étude des systèmes cardiovasculaire et respiratoire est-elle essentielle à la formation de l’infirmière auxiliaire ? Lorsqu’une personne souffre d’une altération du système cardiovasculaire ou du système respiratoire, plusieurs dimensions de sa personne peuvent être affectées et sa vie risque d’être mise en danger. Cette situation peut parfois avoir un impact majeur sur sa qualité de vie, par exemple dans le cas d’une insuffisance cardiaque. En plus des traitements, le soutien quotidien de la part des proches ainsi que des professionnels de la santé revêt une importance capitale dans le rétablissement du client et son adaptation à ses nouvelles conditions de vie. L’infirmière auxiliaire joue alors un rôle de premier plan, puisqu’elle apporte des soins qui permettront au client de recouvrer son équilibre au moment où ses besoins fondamentaux sont perturbés. La connaissance de l’anatomie et de la physiologie des systèmes cardiovasculaire et respiratoire qu’acquiert l’infirmière auxiliaire la guidera quant au choix des soins nécessaires au bien-être du client.

XII

ENTRÉE EN MATIÈRE

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Préalables Avant d’entamer l’étude de la compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire, l’élève aura vu plusieurs notions, qui devront être remises en contexte. Un rappel de certaines de ces notions lui permettra aussi d’établir des liens entre les compétences du programme d’études. C2

Préalables

Les besoins fondamentaux de la personne La conception des soins infirmiers retenue pour le programme d’études professionnelles Santé, assistance et soins infirmiers (SASI) est celle élaborée par Virginia Henderson. Dans les années 1940, cette infirmière américaine a élaboré son modèle selon une vision holistique (globale et multidimensionnelle) de l’être humain. Elle a défini 14 besoins fondamentaux, présentés dans le tableau 1. Une personne en santé dispose des ressources nécessaires pour satisfaire tous ses besoins. Les altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire, selon leur nature ou leur phase, perturbent en particulier les besoins de respirer et d’éviter les dangers. Le rôle de l’infirmière auxiliaire est de suppléer aux besoins non satisfaits de son client tout en maintenant son autonomie. TABLEAU 1

Les 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson

1. Respirer

8. Être propre, soigné et protéger ses téguments

2. Boire et manger

9. Éviter les dangers

3. Éliminer

10. Communiquer avec ses semblables

4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture

11. Agir selon ses croyances et ses valeurs

5. Dormir et se reposer

12 S’occuper en vue de se réaliser

6. Se vêtir et se dévêtir

13. Se récréer

7. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales

14. Apprendre

Le dossier médical du client et la communication au sein de l’équipe de soins

C3

L’information clinique qui est écrite dans le dossier du client témoigne de la qualité de la pratique professionnelle. Cette information doit : • démontrer que la surveillance clinique est adéquate ; • permettre d’assurer la continuité des soins ; • mettre en évidence les résultats qui ont été observés chez le client ; • refléter les normes actuelles de la pratique professionnelle. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

PRÉALABLES

XIII

Préalables

L’infirmière auxiliaire joue un rôleclé dans la transmission de l’information au sein de l’équipe de soins. Cette information doit être complète, précise et factuelle. Elle peut être transmise oralement ou rédigée par écrit, dans le dossier du client. En raison de la nature des altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire, l’infirmière auxiliaire se doit d’être attentive à tout changement pouvant indiquer des valeurs anormales des signes vitaux du client. C4

FIGURE 1

La communication au sein d’une équipe de soins

L’information échangée par les membres de l’équipe de soins assure la continuité des soins.

Les soins d’assistance Les interventions les plus fréquentes de l’infirmière auxiliaire auprès de ses clients sont la prise des signes vitaux (pression artérielle, pouls, température, respiration, saturation pulsatile en oxygène) et le positionnement du client dans le lit, en position assise ou semi-assise pour favoriser une bonne oxygénation. Certaines altérations liées aux systèmes cardiovasculaire et respiratoire nécessitent de la médication et des chirurgies qui peuvent altérer ces paramètres. L’infirmière auxiliaire doit alors assurer un suivi rigoureux des signes vitaux. La nutrition est également un aspect important que devra considérer l’infirmière auxiliaire, par exemple l’encouragement de ses clients à respecter la diète qui leur est prescrite afin d’éviter les dangers de récidive des altérations de la circulation artérielle et veineuse.

C5

Une relation privilégiée avec le client Toute personne malade est une personne fragile et vulnérable, chez qui la détresse physique peut s’accompagner de détresse psychologique. Une personne qui souffre d’un cancer du poumon ou qui est atteinte d’angine bénéficiera grandement d’une attitude chaleureuse et respectueuse de la part de l’infirmière auxiliaire. En tout temps, celle-ci doit être attentive au langage verbal et non verbal du client. Elle doit prendre en considération l’état émotif du client et se montrer empathique à l’égard des difficultés qu’il vit.

FIGURE 2

Une rencontre entre deux êtres humains égaux

Un regard franc et direct peut permettre d’établir une relation de confiance entre la personne et l’infirmière auxiliaire.

XIV

PRÉALABLES

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Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire

C6

FIGURE 3

Préalables

L’éthique désigne l’étude des notions morales de bien et de mal. La bioéthique réfère aux questions éthiques, plus spécifiquement dans le domaine de la santé. Pour bien prodiguer les soins nécessaires à ses clients, par exemple lors de la ponction veineuse, l’infirmière auxiliaire doit adopter une attitude qui respecte les quatre grands principes moraux suivants : • le respect de l’autonomie du client ; • la bienfaisance, principe selon lequel on doit faire le bien d’autrui ; • la non-malfaisance, principe selon lequel on ne doit pas nuire à autrui ; • la justice. Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire envers le client Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire ● ● ● ● ●

Dispenser des soins de qualité Respecter le secret professionnel Mettre à jour ses connaissances Établir une relation de confiance Être responsable des gestes accomplis







Déclarer tout incident ou accident résultant de son action ou de son omission Fournir au client l’information nécessaire pour lui permettre d’exercer son droit de consentement éclairé ou son droit de refus Agir de façon à maximiser la sécurité du client

Les mesures d’hygiène et d’asepsie Les virus ou les bactéries sont à l’origine de plusieurs maladies, dont certaines altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire. Pour éviter la propagation de ces virus et de ces bactéries, les notions apprises en prévention de l’infection seront très utiles à l’infirmière auxiliaire. Des mesures d’hygiène et d’asepsie rigoureuses sont essentielles lorsqu’elle apporte des soins au client, en particulier lors des ponctions veineuses, des soins de trachéostomie et des soins auprès des clients dont le système immunitaire est affaibli, comme lors des traitements de chimiothérapie.

FIGURE 4

C8

Le lavage des mains

Un lavage des mains adéquat est une mesure d’hygiène qui permet de prévenir la transmission des infections.

L’administration des médicaments

C9

La plupart des altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire se traitent à l’aide de médicaments. L’infirmière auxiliaire a la responsabilité de bien connaître chaque médicament administré au client, ainsi que ses effets thérapeutiques et effets secondaires indésirables. Pour ces derniers, elle doit savoir quel soin apporter afin de réduire l’inconfort du client. En tout temps, elle doit s’assurer de connaître les bonnes techniques d’administration des médicaments selon les différentes voies prescrites. La surveillance des signes vitaux est indispensable avant et après l’administration de certains médicaments pour les fonctions cardiaque et respiratoire. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

PRÉALABLES

XV

C11

La nutrition

Préalables

La connaissance des notions de base en matière de nutrition permet à l’infirmière auxiliaire d’aider les clients à adopter de saines habitudes alimentaires tout en prévenant divers problèmes de santé. Plusieurs altérations des systèmes cardiovasculaire et respiratoire exigent une diète particulière, qui consistera par exemple à privilégier les produits à base de grains entiers, faibles en sel et en gras pour les gens qui font de l’hypertension artérielle. L’infirmière auxiliaire doit pouvoir expliquer au client l’importance de respecter une diète prescrite par le médecin. C12

Le système nerveux Les systèmes nerveux, cardiovasculaire et respiratoire travaillent en étroite collaboration afin de maintenir l’homéostasie du corps. En effet, le fonctionnement du cœur dépend du système nerveux qui régule son activité, et la régulation de la respiration est sous le contrôle du bulbe rachidien, une structure du tronc cérébral.

ACTIVITÉS Monsieur Laplante, 73 ans, est hospitalisé dans l’unité de soins où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Il a été admis la veille à cause d’une importante dyspnée. Les résultats des analyses et des examens qu’il a subis révèlent une insuffisance cardiaque. Le médecin lui prescrit du repos et un traitement médicamenteux ; il lui recommande aussi fortement de perdre du poids. 1

Selon vous, quel besoin fondamental est le plus perturbé chez monsieur Laplante ?

2

Quelle surveillance particulière devez-vous exercer auprès de monsieur Laplante avant et après l’administration de ses médicaments pour éviter les dangers ?

3

Dans quelle position devez-vous installer monsieur Laplante dans son lit pour combler le besoin identifié à la question 1 ? Justifiez votre réponse.

XVI

PRÉALABLES

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Vous avez été chargée des prélèvements sanguins prescrits pour monsieur Laplante. Nommez deux mesures d’hygiène ou d’asepsie que vous devez respecter.

5

Vous avez été témoin de quelques épisodes d’apnée pendant le sommeil de monsieur Laplante. Au matin, votre quart de travail prend fin. Devez-vous en avertir l’équipe de soins avant de partir ?

Préalables

4

Notes personnelles

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PRÉALABLES

XVII

Interrelations entre les systèmes cardiovasculaire et respiratoire

Introduction

Les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, en constante interaction, sont à la base du fonctionnement du corps humain. Le cœur et les vaisseaux sanguins permettent la circulation de l’oxygène dans tout le corps. Ils permettent aussi la circulation des nutriments qui viennent combler les besoins métaboliques de l’organisme. La respiration s’effectue grâce aux poumons ; la circulation pulmonaire permet ensuite à l’oxygène contenu dans l’air d’être transféré dans le sang afin d’oxygéner toutes les cellules de l’organisme.

Les liens entre les principaux concepts des systèmes cardiovasculaire et respiratoire

Sang oxygéné au reste de l’organisme

Système nerveux autonome

Système de conduction cardiaque

régulée par

grâce au

distribuent

Retour sanguin au cœur

Pression artérielle

subissent

assurent

Nutriments cellulaires Déchets métaboliques permettent les échanges

Nutriments cellulaires Déchets métaboliques Gaz permet les échanges

Fréquence cardiaque

Veines

Capillaires

Circulation sanguine

Système lymphatique

Cavité nasale Pharynx Épiglotte Larynx

Bronchioles Alvéoles pulmonaires Bronches

Trachée

incluent

incluent est

Système vasculaire

Système nerveux autonome

situées dans les

Muscle

comprend

régulé par

Poumons

à l’aide de

assure Artères

Débit cardiaque

Cœur

Voies respiratoires supérieures

Voies respiratoires inférieures

comprend

comprend

Système cardiovasculaire

Système respiratoire

comprennent Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

XVIII

INTRODUCTION

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CHAPITRE

1

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire Sommaire Situation clinique ................................

2

Section 1 L’anatomie et la physiologie du système cardiaque ...............

3

Section 2 L’anatomie et la physiologie du système vasculaire............... 16 Section 3 Les éléments constitutifs du sang..................................... 39

Synthèse ................................................. 49 Situation clinique ................................ 53

1

Situation clinique Madame Simard, 65 ans Situation clinique

Madame Simard, 65 ans, est une femme très active : elle travaille toujours comme secrétaire médicale et sort une ou deux fois par semaine avec ses amies retraitées. Depuis quelque temps, elle éprouve de la difficulté à enfiler ses souliers à talons hauts, à cause d’un œdème aux chevilles. Elle a aussi pris quelques kilogrammes et se sent très fatiguée. Ses recherches sur Internet l’amènent à penser qu’elle souffre d’insuffisance cardiaque. Inquiète, elle décide de consulter son médecin. Dans la salle d’attente, vous surprenez madame Simard, anxieuse, en train d’examiner un schéma du cœur sur un dépliant.

1

Sur le schéma suivant, qui apparaît dans le dépliant, identifiez les composantes du cœur que vous connaissez.

2

Selon vous, est- il possible que l’œdème aux chevilles que présente madame Simard ait un lien avec l’insuffisance cardiaque ? Entourez la bonne réponse. a) Non, les chevilles sont trop éloignées du cœur pour interagir avec celui-ci. b) Non, son œdème aux chevilles est uniquement dû à son excès de poids. c) Oui, l’incapacité du cœur à recevoir le sang qui revient des membres inférieurs provoque une accumulation de liquide dans les tissus au niveau des chevilles.

2

CHAPITRE 1

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Section

1

L’anatomie et la physiologie du système cardiaque

Déclencheur

Section 1

Si le pneu avant de votre bicyclette est mou, vous utilisez une pompe à air pour le gonfler. S’il vous faut de l’essence pour vous rendre à l’école en voiture, vous faites le plein à l’aide d’une pompe à essence. Si une accumulation d’eau se produit dans votre sous-sol à la suite de pluies torrentielles, vous vous servez d’une pompe à eau pour nettoyer les dégâts. Le cœur est souvent considéré comme la pompe du corps humain. Serait-il possible de comparer le cœur aux divers types de pompes que vous utilisez dans la vie de tous les jours ? Justifiez votre réponse en énumérant quelques- unes de ses fonctions.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • • •

Débit cardiaque Diastole Endocarde Fréquence cardiaque Myocarde

• • • •

Oreillette Péricarde Révolution cardiaque Rythme cardiaque

• • • •

Système de conduction Systole Valve cardiaque Ventricule

Le système cardiaque est essentiel au bon fonctionnement du corps humain. Dans la section 1, vous découvrirez la structure particulière du muscle cardiaque, mais aussi les mécanismes complexes qui font qu’à chaque minute tout notre sang repasse par le cœur pour apporter au corps ce dont il a besoin pour vivre.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

3

1.1 Les structures anatomiques du cœur Le cœur est l’organe principal du corps humain qui permet au sang de circuler partout dans le corps. Le cœur a à peu près la dimension d’un poing fermé et pèse de 250 à 350 g. Il est situé dans la cage thoracique, plus précisément à l’intérieur du médiastin, la cavité centrale du thorax (voir la figure 1). L’apex du cœur pointe vers le bas en direction de la hanche gauche.

Section 1

Apex Partie en forme de pointe d’un organe. Cette partie du cœur est souvent utilisée pour la mesure du pouls à l’aide d’un stéthoscope (pouls apical).

FIGURE 1

Le cœur dans le médiastin

Crosse de l’aorte Veine cave

Cœur Apex Cage thoracique Diaphragme

Le cœur est formé de trois couches tissulaires superposées (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Le tissu cardiaque

Couches tissulaires

Description

Partie externe du cœur Péricarde

Enveloppe protectrice du cœur qui a une double fonction : ● le liquide contenu dans cette enveloppe facilite le glissement musculaire à chaque battement ; ● le tissu conjonctif qui la compose protège le cœur, le maintient en place et prévient sa distension.

Partie interne du cœur Myocarde

Muscle cardiaque proprement dit, composé principalement de cellules musculaires cardiaques qui lui permettent de se contracter.

Endocarde

Couche tissulaire accolée à la face interne du myocarde, qui tapisse les cavités du cœur ainsi que les valves.

Le cœur est un muscle creux qui comporte quatre cavités : deux oreillettes dans sa partie supérieure et deux ventricules dans sa partie inférieure. Le cœur est divisé en deux par une cloison, le septum, qui sépare les cavités de droite et de gauche. Ce septum est parfois appelé septum interauriculaire au niveau des oreillettes et septum interventriculaire au niveau des ventricules. Le côté gauche et le côté droit du cœur fonctionnent indépendamment l’un de l’autre. Le sang circule dans une seule direction grâce aux valves cardiaques, qui ont pour fonction d’empêcher tout reflux sanguin dans les différentes cavités (voir la figure 2, à la page suivante).

4

CHAPITRE 1

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FIGURE 2

La circulation sanguine dans le myocarde Veine cave supérieure

Crosse de l’aorte

Oreillette droite

Oreillette gauche Veines pulmonaires gauches

Veines pulmonaires droites

Valve mitrale Valve pulmonaire Valve aortique

Valve tricuspide

Section 1

Ventricule gauche

Ventricule droit

Péricarde

Veine cave inférieure

Myocarde Septum

Endocarde

Les différents vaisseaux du cœur (artères et veines coronaires) sont visibles à la surface externe du cœur et s’insèrent dans de petites nervures appelées sillons pour délimiter les quatre cavités internes du cœur (voir la figure 3). FIGURE 3 a

L’anatomie externe du cœur Crosse de l’aorte

Veine cave supérieure

Artère pulmonaire gauche

Artère pulmonaire droite

Oreillette gauche

Veines pulmonaires droites

Veines pulmonaires gauches

Tronc pulmonaire

Artère coronaire gauche (tronc commun)

Oreillette droite

Artère circonflexe

Artère coronaire droite

Artère interventriculaire antérieure (IVA)

Veine cave inférieure Ventricule droit

Ventricule gauche Aorte descendante

Apex

Vue antérieure du cœur

b

Crosse de l’aorte Artère pulmonaire gauche

Veine cave supérieure Artère pulmonaire droite Tronc pulmonaire

Veines pulmonaires gauches

Veines pulmonaires droites

Oreillette gauche

Veine cave inférieure

Grande veine coronaire (dans le sillon coronaire)

Oreillette droite Artère coronaire droite (dans le sillon coronaire)

Sinus coronaire

Petite veine coronaire

Veine postérieure du ventricule gauche

Artère interventriculaire postérieure (IVP) (dans le sillon interventriculaire)

Ventricule gauche Apex

Veine coronaire moyenne Ventricule droit

Vue postérieure du cœur

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

5

ACTIVITÉS 1

À partir des schémas suivants, identifiez les structures anatomiques du cœur. a) Inscrivez dans la colonne de droite le nom de la structure anatomique correspondant au numéro sur le schéma. N°

Structures anatomiques

Section 1

1 2 3

6

9

10

3

4

7

5

2

4

6

8

7

5

8

1

9 10

b) Inscrivez dans la colonne de droite le numéro du schéma qui correspond à la structure anatomique. Structures anatomiques 10



Crosse de l’aorte

8

Veine cave inférieure 2

7

1 9

Artères coronaires Apex Oreillette droite

5

Oreillette gauche Veines pulmonaires

3

6 4

Veine cave supérieure Ventricule gauche Tronc pulmonaire

2

Qui suis-je ? a) Je protège le cœur et je le maintiens en place. b) Nous empêchons le reflux sanguin dans les différentes cavités.

6

CHAPITRE 1

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c) Je suis le muscle du cœur. d) Je tapisse les cavités du cœur. e) Je suis un endroit spécifique du cœur utilisé pour mesurer le pouls.

1.2 Le fonctionnement du cœur Section 1

Le cœur est souvent désigné comme la pompe du corps humain. C’est lui qui permet au sang de circuler partout à l’intérieur du corps humain. Les oreillettes sont les points d’entrée du sang dans le cœur. L’oreillette droite reçoit le sang en provenance du corps (retour veineux systémique) tandis que l’oreillette gauche reçoit le sang en provenance des poumons (retour veineux pulmonaire) (voir la figure 2, à la page 5). La contraction des oreillettes n’est responsable que d’une petite partie du débit cardiaque : la plus grande partie du sang passe des oreillettes aux ventricules de façon passive, par la simple ouverture des valves, ce qui explique la petite taille des oreillettes et leurs parois minces. Les ventricules sont les points de départ du sang vers le corps et sont considérés comme les pompes proprement dites du cœur. En particulier, le ventricule gauche doit propulser le sang riche en oxygène vers les organes ; c’est pourquoi sa paroi est plus épaisse que celle des autres cavités. Afin d’assurer une circulation sanguine efficace dans tout le corps, chaque moitié du cœur travaille pour un type de circulation précis. Ainsi, la circulation sanguine du côté droit du cœur permet la circulation du sang pauvre en oxygène en le ramenant du corps vers les poumons. À l’inverse, la circulation sanguine du côté gauche du cœur permet au sang riche en oxygène d’être transporté des poumons vers le cœur, puis vers les organes et la périphérie du corps. Les deux types de circulation seront vus plus en détail dans la section 2, à la page 17.

1.2.1 Le système de conduction Le fonctionnement du cœur dépend du système nerveux qui régule son activité, le système de conduction cardiaque (voir le tableau 2). TABLEAU 2

La régulation de l’activité cardiaque

Mécanismes de régulation

Fonctions

Régulation par le système nerveux extrinsèque

Gestion de la fréquence cardiaque grâce au système nerveux autonome (SNA) : ● le système nerveux sympathique du SNA joue un rôle d’accélérateur en augmentant la force et la fréquence cardiaque ; ● le système nerveux parasympathique du SNA ralentit le cœur en diminuant la fréquence cardiaque (voir la section 1.2.5, à la page 10, pour plus de détails).

Régulation par le système nerveux intrinsèque

Le système de conduction permet au cœur d’exercer son rôle de pompe du système cardiovasculaire : le rythme cardiaque existe grâce à une impulsion électrique qui se propage dans les fibres musculaires des oreillettes et des ventricules.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

7

Le système de conduction cardiaque est le phénomène électrique du cœur. Ce système est autonome, c’est-à-dire automatique, et est situé dans la paroi même du myocarde. Ainsi, même en l’absence de stimulation du SNC, le cœur peut fonctionner et poursuivre ses contractions pour assurer un rythme de base. La figure 4 illustre les éléments du système de conduction et reproduit la séquence d’une impulsion électrique dans le cœur. Le système de conduction cardiaque

Section 1

FIGURE 4

1

2

3 4

5

1 Nœud sinusal (amorce la révolution cardiaque et génère une fréquence spontanée de 60 à 100 battements par minute) 2 Nœud auriculoventriculaire (conduit l’influx vers le faisceau de His et a la capacité de bloquer une conduction trop rapide, au besoin) 3 Faisceau de His (assure une fréquence minimale spontanée de 40 à 60 battements par minute) 4 Branches du faisceau de His (propagent l’influx nerveux dans les 2 ventricules) 5 Fibres de Purkinje (permettent la contraction des ventricules et assurent une fréquence minimale spontanée de 20 à 40 battements par minute)

1.2.2 La révolution cardiaque

Auriculaire Qui provient des oreillettes.

8

CHAPITRE 1

La révolution cardiaque est le phénomène mécanique du cœur, déclenché par le système électrique (conduction) du cœur. Une révolution cardiaque correspond à un battement du cœur, ce qui inclut la contraction et la dilatation des oreillettes et des ventricules. La révolution cardiaque est définie par la systole et la diastole auriculaires qui sont suivies par la systole et la diastole ventriculaires. Le terme « systole » est utilisé pour parler de la phase de contraction du cœur. Le terme « diastole » désigne la phase de relaxation du cœur qui correspond à sa phase de repos. La révolution cardiaque est divisée en deux phases principales (voir le tableau 3, à la page suivante). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les phases de la révolution cardiaque

Phases

Animation

Description

Diastole auriculaire

La diastole auriculaire (repos des oreillettes) permet le remplissage des oreillettes : ● l’oreillette droite reçoit le sang non oxygéné, en provenance du corps, via les veines caves ; ● l’oreillette gauche reçoit le sang oxygéné, en provenance des poumons, via les veines pulmonaires ; ● les valves tricuspide et mitrale sont fermées pour favoriser le remplissage des oreillettes.

Systole auriculaire et diastole ventriculaire

La systole auriculaire (contraction des oreillettes), simultanément à la diastole ventriculaire (repos des ventricules), permet le remplissage des ventricules : ● la contraction des oreillettes va fournir les 30 % de volume sanguin nécessaires pour compléter le remplissage des ventricules ; ● les valves tricuspide et mitrale sont ouvertes pour permettre le passage du sang des oreillettes vers les ventricules ; ● les valves aortique et pulmonaire sont fermées pour favoriser le remplissage des ventricules.

Systole ventriculaire

La systole ventriculaire (contraction des ventricules) permet l’éjection du sang des ventricules vers le corps et les poumons : ● les oreillettes sont au repos ; ● les valves tricuspide et mitrale sont fermées pour que le sang demeure dans les ventricules ; ● le ventricule gauche éjecte le sang oxygéné vers l’aorte, en direction du corps ; ● le ventricule droit éjecte le sang non oxygéné vers le tronc pulmonaire, en direction des poumons ; ● les valves aortique et pulmonaire sont ouvertes pour que le sang quitte les ventricules vers la circulation.

Section 1

TABLEAU 3

1.2.3 Le débit cardiaque Le débit cardiaque est la quantité de sang éjectée par chaque ventricule en une minute. Normalement, la totalité du sang présent dans le corps circule dans les ventricules à chaque minute. Comme un adulte moyen possède un volume sanguin d’environ 5,25 litres, le débit cardiaque normal de l’adulte au repos correspond donc à 5,25 L/minute. Le débit cardiaque a un lien direct avec le volume sanguin total et la fréquence cardiaque. Ainsi, le débit cardiaque sera influencé par une perte sanguine importante et pourra aussi varier lors d’une activité physique augmentant les besoins de l’organisme.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

9

1.2.4 La fréquence et le rythme cardiaques Animation

La fréquence cardiaque indique le nombre de battements cardiaques (révolutions) par minute, tandis que le rythme cardiaque décrit la régularité ou l’irrégularité de ces battements. La prise du pouls permet de mesurer la fréquence cardiaque, mais aussi d’analyser le rythme cardiaque pour constater s’il est régulier ou irrégulier.

D’une compétence à l’autre Section 1

• La prise du pouls et son utilité dans la mesure de la fréquence cardiaque sont expliquées à la compétence 4, Procédés de soins d’assistance. • Les hormones qui influent sur la fréquence cardiaque, comme la noradrénaline et l’acétylcholine, sont présentées à la compétence 13, Procédés de soins et système endocrinien.

1.2.5 Le système nerveux autonome et la fréquence cardiaque Comme on l’a vu à la section 1.2.1, le système nerveux autonome (SNA) est le principal mécanisme de régulation de la fréquence cardiaque. C’est un système nerveux qui agit à partir de l’extérieur du cœur : c’est le mécanisme de régulation extrinsèque du cœur. Le SNA influence directement la fréquence cardiaque en transmettant par ses fibres nerveuses divers types de stimuli, par exemple la peur, la douleur, une grande joie. Le SNA comporte deux systèmes nerveux distincts : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Lorsque l’activité du système nerveux sympathique s’accroît, la fréquence cardiaque s’accroît elle aussi. Une émotion forte, la peur par exemple, va stimuler le système nerveux sympathique et faire en sorte que la fréquence cardiaque augmente. Lorsqu’il y a stimulation du système nerveux sympathique, il y a sécrétion de la noradrénaline, qui va accélérer la fréquence cardiaque. Le système nerveux parasympathique, quant à lui, produit l’effet contraire. Il permet de réduire la fréquence cardiaque une fois l’émotion forte passée. Il libère de l’acétylcholine dans le sang, ce qui favorise la relaxation musculaire de tout le corps, y compris celle du myocarde. En se relaxant, le muscle cardiaque va diminuer sa fréquence.

10

CHAPITRE 1

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Le schéma de la figure 5 résume les liens et effets de chacun des systèmes nerveux sur la fréquence cardiaque. Les effets des systèmes nerveux sur la fréquence cardiaque fréquence cardiaque

fréquence cardiaque

dans le but de

dans le but de

Stimulation des cellules musculaires cardiaques

Libération de l’acétylcholine

responsable de Fibres de Purkinje Branche gauche et branche droite Faisceau de His Nœud auriculoventriculaire Nœud sinusal

Système nerveux sympathique

Section 1

FIGURE 5

responsable de

Système nerveux parasympathique

inclut

Rythme cardiaque

comprend

Système de conduction cardiaque

responsable du

Système nerveux autonome

constitué par

composé du

Mécanisme de régulation intrinsèque

Mécanisme de régulation extrinsèque

influencée par

Fréquence cardiaque

D’une compétence à l’autre La différence entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique est étudiée à la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

11

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

Section 1

a) La circulation sanguine du côté gauche du cœur permet d’acheminer aux organes l’oxygène dont ils ont besoin. b) La régulation nerveuse intrinsèque du cœur est possible grâce au système nerveux autonome. c) Le nœud sinusal est le point de départ de l’impulsion électrique du système de conduction cardiaque qui permet la régulation nerveuse intrinsèque du cœur. d) Au cours d’une révolution cardiaque, le terme « diastole » désigne la phase pendant laquelle le cœur est au repos. e) L’analyse de la fréquence cardiaque consiste à vérifier si le pouls est régulier ou irrégulier. f) Le débit cardiaque est la quantité de sang éjectée par chaque oreillette en une minute. g) Les branches du faisceau de His sont responsables de la contraction des ventricules. h) Lorsque l’activité du système nerveux sympathique s’accroît, la fréquence cardiaque ralentit. Justification :

2

Que se passe-t-il durant la révolution cardiaque ? Complétez le texte troué suivant. Au cours de la première phase de la révolution cardiaque, la dans les

, le sang pénètre

. C’est une phase de

du muscle cardiaque.

Au cours de la phase suivante, les oreillettes se contractent d’abord afin d’éjecter le sang pour remplir les . Ensuite, la pour éjecter le sang vers l’

et vers le

droit éjecte du sang riche en

12

. Le ventricule

en direction des

que le ventricule gauche éjecte du sang riche en du

se produit : les ventricules se contractent , tandis en direction

.

CHAPITRE 1

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3

Les valves cardiaques doivent s’ouvrir et se fermer à des moments précis lors de la révolution cardiaque afin d’assurer un fonctionnement efficace du cœur. a) Au cours de la diastole ventriculaire, que se passe- t-il pour les valves tricuspide et mitrale ?

Section 1

b) Lorsque la systole ventriculaire se produit, quelles valves cardiaques sont ouvertes ?

c) Lorsque la systole ventriculaire se produit, quelles valves cardiaques sont fermées ?

4

Pour chacune des situations suivantes, indiquez quel système nerveux est en cause (sympathique ou parasympathique) et expliquez l’effet sur la fréquence cardiaque. a) Stéphanie sursaute en apercevant son père qui s’était caché dans le placard pour lui jouer un tour.

b) Solange est très nerveuse ; elle attend son tour pour une entrevue pour un poste d’infirmière auxiliaire.

c) Éric somnole sur le divan après une grosse journée au travail.

d) André tond le gazon un jour de canicule.

e) Jean-François freine rapidement pour éviter un accident de la route.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

13

1.3 Les facteurs qui influent sur la fréquence cardiaque Certains facteurs internes ont une influence sur la fréquence cardiaque (F.C.). Ainsi, les bébés et les enfants ont une fréquence cardiaque plus élevée que les adultes ou les personnes âgées, tout comme les femmes ont une fréquence cardiaque plus élevée que les hommes. Cette disparité est liée à des différences anatomiques et aux particularités physiologiques de chaque personne. C’est pourquoi on les appelle facteurs internes.

Section 1

Par ailleurs, différents facteurs externes peuvent aussi avoir un effet sur la fréquence cardiaque. Une modification de la fréquence cardiaque résulte de l’effet des facteurs externes qui viennent s’ajouter aux facteurs internes chez une personne. Le tableau 4 présente différents exemples de facteurs externes pouvant avoir une influence sur la fréquence cardiaque. TABLEAU 4

L’effet des facteurs externes sur la fréquence cardiaque

Facteurs externes

14

CHAPITRE 1

F.C.

F.C.

Activité physique

Effort au cours de l’exercice physique

Entraînement physique régulier (favorise une F.C. plus basse au repos)

Température corporelle

Fièvre et chaleur (dépense accrue d’énergie par le corps)

Hypothermie sévère (La vasoconstriction, réduction du diamètre des vaisseaux sanguins qui en découle, fait que le corps privilégie l’apport de sang aux organes les plus importants : cœur, poumons et cerveau.)

Douleur

Douleur aiguë

Douleur chronique forte (augmentation de la stimulation parasympathique)

Médicaments

Médicaments avec effet adrénergique positif (qui accélère) : épinéphrine, bronchodilatateurs, etc.

Médicaments avec effet inhibiteur adrénergique (qui ralentit) : bêtabloquants, digitale, etc.

Hémorragie

Perte sanguine diminuant le volume sanguin

Électrolytes (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 329)

Hypercalcémie (taux de calcium sanguin plus élevé que la normale pouvant provoquer des arythmies [voir Les troubles du rythme cardiaque, à la page 133]) Hyperkaliémie (taux de potassium sanguin plus élevé que la normale pouvant provoquer des arythmies [voir Les troubles du rythme cardiaque, à la page 133])

Hypocalcémie (taux de calcium sanguin plus bas que la normale) Hypokaliémie (taux de potassium sanguin plus bas que la normale pouvant provoquer des arythmies [voir Les troubles du rythme cardiaque, à la page 133])

État émotif

Émotion forte (ex. : peur, joie)

Soulagement ressenti après une émotion forte

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ACTIVITÉS 1

Plusieurs facteurs influent sur la fréquence cardiaque. Dans le tableau suivant, indiquez si la fréquence cardiaque des personnes dans les situations suivantes sera augmentée ou diminuée. Faites un X dans la colonne appropriée. Situations

F.C.

F.C.

a) Monsieur Poudrier a des douleurs chroniques liées à son arthrite.

Section 1

b) À la suite d’une chirurgie digestive, monsieur Yakov subit une hémorragie. c) Monsieur Jones travaille sur un chantier de construction un jour où la température atteint 32 °C. d) À la suite d’une crise d’asthme, monsieur Graf a reçu un médicament qui doit dilater ses bronches. e) Madame Aubin ressent une forte douleur au moment où l’infirmière auxiliaire lui installe un cathéter intraveineux. f) Monsieur Lepage est retrouvé en état d’hypothermie sévère après s’être perdu en forêt durant une journée très froide de janvier. g) Les prises de sang de madame Desrosiers démontrent une hypocalcémie et une hypokaliémie. 2

Manon vient de commencer un entraînement afin d’améliorer sa santé cardiovasculaire. Son père est mort récemment à la suite d’un infarctus et elle veut mettre toutes les chances de son côté. a) À la fin de ses 15 minutes de marche rapide, Manon est surprise d’avoir une fréquence cardiaque à 146 battements par minute. Elle croyait que l’exercice faisait diminuer le pouls. Expliquez- lui pourquoi sa fréquence cardiaque est aussi élevée durant l’exercice.

b) Afin d’encourager Manon à poursuivre son entraînement, expliquez-lui l’effet à long terme de l’activité physique sur la fréquence cardiaque.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

15

Section

2

L’anatomie et la physiologie du système vasculaire

Déclencheur

Section 2

Si nous placions tous les vaisseaux sanguins du corps humain les uns à la suite des autres, ils pourraient faire le tour de la terre plus de deux fois ! En effet, ils couvriraient une distance de 100 000 km. 1

Selon vous, qu’est-ce qui explique la nécessité d’avoir autant de vaisseaux sanguins dans le corps humain ?

2

D’après vous, les vaisseaux sanguins du corps humain sont- ils tous identiques ? Justifiez votre réponse.

3

Selon vous, qu’est-ce qui permet au sang de circuler sur une distance de 100 000 km ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • • •

Aorte Artère Capillaire Circulation pulmonaire Circulation systémique

• • • •

Hypertension artérielle Pression artérielle Pression artérielle diastolique Pression artérielle systolique

• • • •

Régulation artérielle Résistance vasculaire périphérique Retour veineux Sinus coronaire

• • • •

Système lymphatique Valvule Veine Veine cave

Les cœur est un organe essentiel, mais, à lui seul, il ne pourrait pas remplir toutes les fonctions du système cardiovasculaire. Il a donc besoin du système vasculaire, responsable notamment de la circulation du sang dans tout le corps.

16

CHAPITRE 1

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Dans la section 1, on a vu que le cœur est divisé en deux côtés distincts, parfois appelés cœur droit et cœur gauche, qui peuvent apparaître comme deux pompes indépendantes l’une de l’autre. Ainsi, le côté droit du cœur reçoit le sang pauvre en oxygène (en bleu dans la figure 6), amené par les veines caves supérieure et inférieure jusqu’à l’oreillette droite. Au cours de la révolution cardiaque, le sang quitte l’oreillette droite pour poursuivre sa route par la valve tricuspide afin d’atteindre le ventricule droit. La contraction ou systole ventriculaire propulse ensuite le sang contenu dans le ventricule droit, qui franchit la valve pulmonaire pour atteindre le tronc pulmonaire d’où le sang sera dirigé vers les artères pulmonaires. Ce parcours s’achève dans les capillaires pulmonaires. C’est au niveau des capillaires pulmonaires que le sang pauvre en oxygène sera réoxygéné avant de revenir vers le cœur, mais cette fois en direction du côté gauche. Cette circulation du sang du côté droit du cœur s’appelle la circulation pulmonaire, mais on l’appelle aussi la petite circulation (voir la figure 6).

Section 2

2.1 La circulation du sang

Animation

Une fois réoxygéné, le sang (en rouge dans la figure 6) emprunte les veines pulmonaires qui le dirigent vers l’oreillette gauche. De l’oreillette gauche, le sang franchit la valve mitrale pour se déverser dans le ventricule gauche. Une contraction ventriculaire propulse ensuite le sang contenu dans le ventricule gauche, qui franchit la valve aortique pour atteindre l’aorte. À partir de l’aorte, le sang riche en oxygène poursuit sa route dans le réseau artériel du corps humain afin d’aller oxygéner tous les organes et tissus. Une fois arrivé aux cellules des différents organes, le sang s’appauvrit en oxygène et revient vers le cœur droit par le réseau veineux (voir la section 2.3.3). Cette circulation du sang dans le cœur gauche s’appelle la circulation systémique, aussi appelée la grande circulation (voir la figure 6). FIGURE 6

Les deux types de circulation du sang Animation Circulation pulmonaire

Circulation systémique Poumon droit

Poumon gauche

Capillaires pulmonaires

1 Veine cave supérieure Tronc pulmonaire 4

1 Veines pulmonaires 4 Aorte

Oreillette gauche 2 Ventricule gauche 3

2 Oreillette droite Foie

3 Ventricule droit

Intestins

1 Veine cave inférieure Système lymphatique Reins

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

17

2.2 La structure du système vasculaire Vasculaire Relatif aux vaisseaux.

FIGURE 7

Le système vasculaire comprend tous les vaisseaux sanguins du corps humain : les artères, les veines et les lits capillaires. Tous ces vaisseaux sont interreliés et parcourent le corps humain en entier. En effet, ils se ramifient ou se divisent en vaisseaux plus petits ou se rejoignent pour former des vaisseaux plus grands. Tout le réseau de vaisseaux sanguins mis bout à bout mesurerait environ 100 000 km. La figure 7 illustre l’interrelation qui existe entre les trois types de vaisseaux et décrit la structure de chacun.

Les trois types de vaisseaux du système vasculaire Veine

Section 2 1

Artère La tunique moyenne est constituée de fibres de muscles lisses et de fibres élastiques.

La valvule empêche le reflux sanguin et contribue au retour du sang vers le cœur.

Tunique interne Tunique moyenne Tunique externe Cellules endothéliales

Sang riche en oxygène

Membrane basale Capillaire Artériole

Veinule

Sang pauvre en oxygène

Le système vasculaire est le complément du cœur. En effet, le cœur pompe le sang, mais il a besoin du système vasculaire pour l’acheminer vers les différentes parties du corps humain, dans les organes et les tissus. Le système vasculaire remplit ses fonctions grâce aux deux types de circulation du sang : • la circulation systémique (grande circulation) assure le transport du sang riche en oxygène (O 2) par les artères : l’aorte et ses ramifications acheminent le sang riche en O 2 du ventricule gauche vers les organes et les tissus du corps humain. Elle assure aussi le transport du sang pauvre en O2 et contenant du CO 2 par le réseau veineux,; • la circulation pulmonaire (petite circulation) permet au sang pauvre en oxygène apporté par les veines au cœur droit d’être acheminé vers les poumons, afin d’être réoxygéné, avant de terminer sa course dans le cœur gauche. D’une manière générale, les artères transportent le sang oxygéné, et les veines, le sang chargé de CO2. Il faut cependant remarquer certaines particularités dans la circulation pulmonaire, où le sang utilise parfois des vaisseaux qui sont à l’opposé de ceux de la circulation systémique. Ainsi, dans la circulation pulmonaire, l’artère pulmonaire et ses ramifications assurent le transport du sang pauvre en oxygène du ventricule droit vers les poumons, tandis que les veines pulmonaires transportent le sang riche en oxygène des poumons vers l’oreillette gauche. 18

CHAPITRE 1

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ACTIVITÉS 1

Parmi les séquences proposées ci-dessous, quelle est celle qui illustre dans l’ordre une partie du chemin emprunté par le sang pendant la circulation pulmonaire ? Encerclez la lettre qui correspond à la bonne réponse et corrigez les deux séquences erronées. a) ventricule droit – oreillette droite – valve pulmonaire – artère pulmonaire

Section 2 1

b) valve mitrale – ventricule droit – artère pulmonaire – capillaires pulmonaires c) oreillette droite – ventricule droit – valve pulmonaire – artère pulmonaire – capillaires pulmonaires Correction des séquences erronées :

2

Qui suis-je ? a) Un vaisseau sanguin qui relie les artères aux veines. b) Un vaisseau sanguin dont l’ensemble des tuniques forme une paroi épaisse. c) Un vaisseau sanguin que l’on qualifie de musculaire. d) Un vaisseau sanguin qui assure le retour du sang vers le cœur. e) Un vaisseau sanguin composé uniquement d’une membrane basale et de cellules endothéliales. f) Un vaisseau sanguin muni de valvules.

3

Votre amie Julie est convaincue que toutes les veines du corps transportent du sang pauvre en oxygène. A- t-elle raison ? Justifiez votre réponse.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

19

4

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

a) La petite circulation permet d’acheminer le sang oxygéné aux divers tissus de l’organisme. b) L’artère pulmonaire transporte du sang riche en oxygène. c) Le sang riche en oxygène est acheminé vers le cœur par les veines caves inférieure et supérieure.

Section 2 1

Justification :

2.3 Le rôle des différents types de vaisseaux Comme dans tout système structuré et organisé, chacun des vaisseaux du corps humain a un rôle à jouer dans le système circulatoire. Dans les pages qui suivent, nous verrons ces rôles en détail et décrirons les composantes de chacun des réseaux ainsi que leurs fonctions respectives.

2.3.1 Le réseau artériel Le réseau artériel est responsable du transport du sang riche en oxygène, du cœur vers les organes et les tissus du corps. Les artères qui le constituent sont les vaisseaux les plus épais et les plus élastiques du corps humain. De plus, la paroi des artères contient des muscles lisses permettant une régulation de la pression dans ces vaisseaux. Ainsi, lorsque le ventricule gauche se contracte et éjecte le sang dans l’aorte, il le fait avec une grande force, mais l’élasticité des artères permet d’amortir l’impulsion de cette force et de régulariser la pression artérielle durant le transport du sang. L’aorte est la principale artère du corps humain ; c’est aussi la plus grosse. Son diamètre rétrécit et elle se ramifie au fur et à mesure qu’elle s’éloigne du cœur. À sa sortie du ventricule gauche, son calibre est d’environ 2,5 cm et son épaisseur de 2 mm ; c’est l’aorte ascendante. Elle se courbe ensuite pour former la crosse de l’aorte, puis descend, devenant l’aorte thoracique derrière le cœur. Elle prend le nom d’aorte abdominale en poursuivant sa descente en direction du bassin, où elle se divise en deux vaisseaux. Elle forme ainsi les artères iliaques gauche et droite grâce auxquelles le réseau artériel se prolonge vers les membres inférieurs. Tout le réseau artériel prend sa source dans l’une ou l’autre des sections de l’aorte, comme le montre la figure 8, à la page suivante.

20

CHAPITRE 1

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FIGURE 8

Le réseau artériel

A. carotide interne A. carotide externe A. carotides communes A. subclavière Crosse de l’aorte Aorte ascendante

Section 2 1

Tronc brachiocéphalique A. axillaire A. brachiale

A. coronaire Aorte thoracique A. abdominale A. rénale

A. cubitale (ulnaire) A. radiale

A. testiculaires (homme) ou ovariques (femme)

A. iliaque commune

Arcade palmaire superficielle

A. iliaque externe

A. digitales

A. fémorale

A. poplitée

A. tibiale postérieure A. tibiale antérieure A. dorsale du pied (pédieuse) A. arquée du pied A. métatarsiennes dorsales

Sur cette figure et sur les figures qui suivent, A. est l’abréviation de Artère. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

21

Dans les pages qui suivent, le corps humain sera divisé en différentes régions permettant d’observer le réseau artériel plus en détail : la tête et le cou, le tronc et les membres supérieurs, le cœur, l’abdomen et les membres inférieurs (voir la figure 9 ci-dessous et les autres détails du réseau artériel aux pages 23, 24, 25 et 26). FIGURE 9

La structure du réseau artériel dans les diverses régions du corps Tête et cou

Section 2 1

La tête et le cou sont irrigués par des artères qui prennent naissance dans la crosse de l’aorte et qui se subdivisent pour aller vers la tête et le cou, ou vers les membres supérieurs. L’artère subclavière irrigue le cou et les membres supérieurs tandis que les artères carotide et vertébrale irriguent la tête et le cou (voir l’illustration ci-dessous). La crosse de l’aorte donne naissance à trois artères principales : tronc brachiocéphalique qui se ramifie : – artère subclavière droite : vers le cou et le membre supérieur droit ; se ramifie pour donner l’artère vertébrale droite – artère carotide droite et vertébrale : vers la tête, le cou et l’encéphale droit carotide commune gauche : vers la tête, le cou et l’encéphale gauche artère subclavière gauche : vers la tête, le cou et le membre supérieur gauche

A. ophtalmique

A. occipitale A. carotide interne

A. temporale superficielle

A. carotide externe A. carotides communes

A. faciale

A. vertébrale A. subclavière

Tronc brachiocéphalique Crosse de l’aorte

A. axillaire

Le réseau artériel de la tête et du cou

22

CHAPITRE 1

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FIGURE 9

La structure du réseau artériel dans les diverses régions du corps (suite) Tronc et membres supérieurs

Section 2 1

Le tronc et les membres supérieurs sont eux aussi irrigués par des artères qui prennent naissance dans la crosse de l’aorte, de façon légèrement différente selon qu’elles se dirigent vers le côté droit ou vers le côté gauche du corps. À partir des artères subclavières, le réseau artériel est semblable dans les deux membres supérieurs (voir l’illustration ci-dessous). A Côté supérieur droit du corps La crosse de l’aorte se poursuit dans le tronc brachiocéphalique, qui se poursuit par l’artère subclavière, laquelle se ramifie à son tour : artère axillaire : se subdivise pour irriguer – la partie latérale du tronc (artères thoraciques latérale et interne) – le membre supérieur droit B Côté supérieur gauche du corps La crosse de l’aorte se poursuit dans l’artère subclavière gauche, qui se ramifie à son tour : artère axillaire : se subdivise pour irriguer – la partie latérale du tronc (artères thoraciques latérale et interne) – le membre supérieur gauche C Vers le bas du corps La crosse de l’aorte se poursuit dans l’aorte descendante, qui prend différents noms dans sa progression vers les membres inférieurs : aorte thoracique aorte abdominale – se divise en deux vers les membres inférieurs (artères iliaques) A. carotides communes A. axillaire

A. subclavières Tronc brachiocéphalique Crosse de l’aorte Aorte descendante

A. brachiale

Aorte thoracique A. thoracique interne

A. radiale

A. thoracique latérale

Aorte abdominale A. cubitale (ulnaire)

Arcade palmaire profonde Arcade palmaire superficielle A. digitales palmaires

Le réseau artériel du tronc et des membres supérieurs

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23

FIGURE 9

La structure du réseau artériel dans les diverses régions du corps (suite) Cœur

Coronarienne

Section 2 1

Se dit de la circulation dans les vaisseaux qui forment une couronne autour du cœur.

Le cœur possède son propre réseau artériel, qui prend naissance à la base de l’aorte ascendante. Ses vaisseaux forment une couronne autour du cœur (voir l’illustration ci-dessous). C’est la plus petite circulation du corps humain : on l’appelle la circulation coronarienne. L’artère coronaire gauche (aussi appelée tronc commun) et l’artère coronaire droite prennent naissance à la base de l’aorte ascendante. Ces deux artères se ramifient à leur tour pour irriguer chacune un côté du cœur. Le tronc commun se divise en deux artères principales : – artère coronaire interventriculaire antérieure : irrigue la partie antérieure du cœur jusqu’au septum – artère circonflexe : irrigue l’oreillette gauche et la paroi postérieure du ventricule gauche L’artère coronaire droite se subdivise en artères secondaires pour irriguer le côté droit du cœur : – artère interventriculaire postérieure : irrigue les parois postérieures du cœur et le septum interventriculaire jusqu’à l’apex Crosse de l’aorte

Veine cave supérieure Artère pulmonaire droite

Artère pulmonaire gauche

Veines pulmonaires droites

Oreillette gauche Veines pulmonaires gauches

Aorte ascendante

Tronc commun

Tronc pulmonaire

Artère circonflexe

Oreillette droite

Artère interventriculaire antérieure (IVA) gauche

Artère coronaire droite Veine cave inférieure

Ventricule gauche

Ventricule droit Septum

Apex

Aorte descendante Les artères coronaires

Abdomen L’abdomen est irrigué par des artères qui prennent naissance dans l’aorte abdominale et qui se ramifient pour parcourir les parties antérieure et postérieure de l’abdomen. A Partie antérieure de l’abdomen : réseau du système digestif L’aorte abdominale se ramifie en deux artères principales, qui se ramifient à leur tour (voir l’illustration à la page suivante) : tronc cœliaque – artère gastrique : vers l’estomac – artère hépatique : vers le foie et la vésicule biliaire – artère splénique : vers la rate et le pancréas artère mésentérique : se subdivise en plusieurs artères vers les intestins – artère gastroduodénale : vers l’estomac, le pancréas et le duodénum – artère gastroépiploïque : vers l’estomac et le péritoine

24

CHAPITRE 1

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FIGURE 9

La structure du réseau artériel dans les diverses régions du corps (suite) Abdomen (suite)

Diaphragme

Tronc cœliaque A. hépatique A. gastroduodénale Vésicule biliaire A. gastrique droite

A. gastrique gauche Estomac Rate A. splénique

Section 2 1

Veine cave inférieure Foie

A. gastroépiploïque

Duodénum Pancréas

A. mésentérique

Aorte abdominale Intestin grêle

Le réseau artériel du système digestif

B Partie postérieure de l’abdomen : réseau artériel situé à l’arrière du système digestif À l’arrière du système digestif, toujours à partir de l’aorte abdominale, le réseau artériel se ramifie vers les autres organes (voir l’illustration ci-dessous). L’aorte abdominale se ramifie pour atteindre les organes : artères phréniques inférieures : vers le diaphragme artères rénales : vers les reins artères surrénales : vers les glandes surrénales artères testiculaires (homme) ou ovariques (femme) : vers les organes génitaux artères lombaires : vers la colonne vertébrale L’aorte abdominale se subdivise en deux à la hauteur du bassin : artères iliaques, qui se subdivisent à leur tour – artères iliaques internes : vers la cavité pelvienne – artères iliaques externes : vers les membres inférieurs Diaphragme A. phrénique inférieure Glande surrénale Tronc cœliaque Rein

A. surrénale A. rénale

Aorte abdominale A. lombaires

A. testiculaires (homme) ou ovariques (femme)

A. iliaques communes A. mésentérique

D’une compétence à l’autre L’anatomie et la physiologie des organes de la cavité pelvienne de l’homme et de la femme sont étudiées à la compétence 16, Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur.

D’autres ramifications de l’aorte abdominale dans l’abdomen

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

25

FIGURE 9

La structure du réseau artériel dans les diverses régions du corps (suite) Membres inférieurs

Section 2 1

Les membres inférieurs sont irrigués par les artères iliaques externes qui se divisent afin d’irriguer la jambe jusqu’au pied (voir l’illustration ci-contre). L’aorte abdominale se subdivise en deux à la hauteur du bassin : artères iliaques internes : vers la cavité pelvienne artères iliaques externes : vers les membres inférieurs En progressant dans chaque membre inférieur, l’artère iliaque devient : artère fémorale : au niveau des muscles, tissus et os de la cuisse artère poplitée : au niveau du genou Après le genou, elle se subdivise en deux puis se ramifie pour former : les artères tibiales antérieure et postérieure dans la partie inférieure de la jambe les artères qui irriguent le pied et la plante du pied – artère dorsale du pied (pédieuse) – artère arquée du pied – artères métatarsiennes dorsales

Aorte abdominale A. iliaque commune A. iliaque interne A. iliaque externe

A. fémorale A. poplitée A. tibiale antérieure A. tibiale postérieure A. dorsale du pied (pédieuse) A. plantaire latérale A. plantaire médiale Fin de l’arcade dorsale du pied (provient du dessus du pied) Arcade plantaire

Vue de face

A. arquée du pied A. métatarsiennes dorsales

Vue de l’arrière

Le réseau artériel des membres inférieurs

2.3.2 Le réseau veineux Le réseau veineux est responsable du retour vers le cœur du sang pauvre en oxygène en provenance des organes et tissus du corps. Les veines qui le constituent ont une paroi plus mince que celle des artères, mais leur diamètre est plus grand afin d’assurer un retour efficace du sang vers le cœur. Par ailleurs, les parois internes des plus grosses veines sont munies de valvules, de fins replis membraneux qui empêchent le sang de revenir en arrière, assurant ainsi une circulation à sens unique, en direction du cœur. La circulation du sang dans le réseau veineux se fait à l’inverse de la circulation dans le réseau artériel : le sang s’y déplace des vaisseaux les plus fins vers les vaisseaux de taille plus importante. Les veines brachiocéphaliques déversent dans la veine cave supérieure le sang en provenance des régions situées au-dessus du diaphragme (membres supérieurs, tronc, tête et cou), et celle-ci le déverse à son tour dans l’oreillette droite. Il faut cependant remarquer que le cœur a son propre réseau veineux qui déverse le sang directement dans l’oreillette droite. La veine cave inférieure est la plus grosse veine : c’est donc le plus gros vaisseau sanguin de l’organisme. Cette veine reçoit le sang en provenance de toutes les régions du corps situées sous le diaphragme. Elle recueille le sang provenant de l’abdomen, des régions lombaire et pelvienne, des reins et des membres inférieurs pour le déverser dans l’oreillette droite. Tout le réseau veineux aboutit donc, à son terme, dans l’oreillette droite (voir la figure 10, à la page suivante). 26

CHAPITRE 1

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FIGURE 10

Le réseau veineux

V. jugulaire externe V. vertébrale

V. brachiocéphaliques

V. subclavière

V. axillaire

Section 2 1

V. jugulaire interne

V. cave supérieure V. céphalique V. hépatiques V. porte hépatique V. rénale V. cave inférieure V. iliaque commune V. iliaque interne

V. brachiale V. basilique

V. médiane du coude V. mésentérique V. cubitale (ulnaire) V. radiale

V. iliaque externe V. digitales palmaires

V. fémorale

Grande veine saphène V. poplitée V. tibiale postérieure V. tibiale antérieure Petite veine saphène

Arcade veineuse dorsale du pied

V. métatarsiennes dorsales Sur cette figure et sur les figures qui suivent, V. est l’abréviation de Veine.

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Afin d’observer le réseau veineux plus en détail, le corps humain sera divisé en différentes régions, comme il a été fait pour le réseau artériel : la tête et le cou, le tronc et les membres supérieurs, le cœur, l’abdomen et les membres inférieurs (voir la figure 11). FIGURE 11

La structure du réseau veineux dans les diverses régions du corps Tête et cou

Section 2 1

Le réseau veineux de la tête et du cou se déverse dans des vaisseaux qui se rejoignent dans la veine brachiocéphalique, de chaque côté du corps. Il se poursuit dans la veine cave supérieure, qui déverse le sang dans l’oreillette droite (voir l’illustration ci-contre). Le réseau veineux de la tête aboutit dans l’oreillette droite selon le parcours suivant : sang en provenance de la tête et du cou : – veines jugulaires interne et externe – veine vertébrale sang en provenance des membres supérieurs : – veines subclavières Les veines jugulaires, vertébrale et subclavières forment les veines brachiocéphaliques, qui se jettent dans la veine cave supérieure pour aller vers l’oreillette droite.

V. occipitale V. temporale superficielle V. faciale

V. auriculaire postérieure

V. subclavière

V. jugulaire externe V. vertébrale V. jugulaire interne

V. brachiocéphaliques V. cave supérieure

Le réseau veineux de la tête et du cou

Tronc et membres supérieurs Le tronc et les membres supérieurs sont aussi drainés par des veines qui se réunissent dans les veines brachiocéphaliques, puis dans la veine cave supérieure, pour atteindre le cœur (voir l’illustration ci-dessous). V. brachiocéphaliques V. subclavière droite V. axillaire

V. jugulaire interne V. jugulaire externe V. subclavière gauche

V. brachiale

V. cave supérieure

V. céphalique

V. azygos V. hémi-azygos accessoires

V. basilique V. médiane du coude

V. hémi-azygos V. intercostales postérieures

V. médiane de l’avant-bras

V. cave inférieure V. lombaire ascendante

V. basilique V. radiale

V. cubitale (ulnaire) Arcade veineuse palmaire profonde Arcade veineuse palmaire superficielle V. digitales palmaires

Le réseau veineux du tronc et des membres supérieurs

28

CHAPITRE 1

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FIGURE 11

La structure du réseau veineux dans les diverses régions du corps (suite) Cœur

Le cœur possède son propre réseau veineux qui assure le retour du sang pauvre en oxygène vers l’oreillette droite, d’où il rejoindra la circulation pulmonaire (voir la section 2.1, à la page 17, et l’illustration ci-dessous).

Crosse de l’aorte

Section 2 1

À partir des lits capillaires du cœur, un système veineux se forme et transporte le sang désoxygéné des tissus cardiaques : veine postérieure grande veine coronaire (aussi appelée grande veine du cœur) veine coronaire moyenne petite veine coronaire Ces veines se déversent dans le sinus coronaire, qui conduit le sang vers l’oreillette droite. Veine cave supérieure

Tronc pulmonaire

Veines pulmonaires gauches Oreillette gauche

Veines pulmonaires droites

Grande veine coronaire

Veine cave inférieure Oreillette droite

Sinus coronaire

Petite veine coronaire

Veine postérieure

Veine coronaire moyenne

Ventricule gauche

Ventricule droit

Apex Les veines coronaires

Abdomen L’abdomen est drainé par un réseau veineux complexe qui remonte jusqu’à la veine cave inférieure pour ensuite progresser vers l’oreillette droite. Les fonctions du réseau veineux varient dans les parties antérieure et postérieure de l’abdomen. A Partie antérieure de l’abdomen : le système porte La partie antérieure de l’abdomen contient le système digestif. Le drainage de ce système est particulier, car le réseau veineux doit d’abord transporter le sang contenant des déchets, en provenance des viscères, jusqu’au foie, par la veine porte. Le sang épuré par le foie remonte ensuite vers le cœur. C’est pourquoi on donne aussi à ce système veineux le nom de système porte hépatique (voir l’illustration à la page suivante). Dans le réseau veineux du système porte, les lits capillaires du système digestif donnent naissance à des veines : veines gastriques et veines gastroépiploïques : au niveau de l’estomac veine splénique : au niveau de la rate et du pancréas veines mésentériques inférieure et supérieure : au niveau de l’intestin Les veines du système digestif se réunissent pour former la veine porte hépatique. Au-dessus de la veine porte hépatique, le réseau veineux rejoint la veine cave inférieure et ne fait plus partie du système porte.

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FIGURE 11

La structure du réseau veineux dans les diverses régions du corps (suite) Abdomen (suite)

V. cave inférieure V. hépatiques Foie Vésicule biliaire

Section 2 1

V. porte hépatique

Estomac Rate V. gastriques V. splénique V. gastroépiploïque V. mésentérique inférieure

V. mésentérique supérieure

Intestin grêle

Côlon Rectum

Le réseau veineux digestif

B Partie postérieure de l’abdomen : réseau veineux situé à l’arrière du système digestif À l’arrière du système digestif, le réseau veineux est constitué de veines qui se rejoignent pour former la veine cave inférieure (voir l’illustration ci-dessous). Le réseau veineux comporte les veines suivantes, qui rejoignent la veine cave inférieure : veines phréniques inférieures : drainent le diaphragme veines surrénales et rénales : drainent le système rénal veines ovariques (femme) ou veines testiculaires (homme) : drainent les organes génitaux internes veines lombaires : drainent la colonne vertébrale Au bas de l’abdomen, les veines iliaques en provenance des membres inférieurs se réunissent pour former la veine cave inférieure. V. hépatiques V. phrénique inférieure V. cave inférieure V. surrénale droite V. rénales V. testiculaire (homme) ou ovarique (femme) droite V. iliaque commune V. iliaque externe V. iliaque interne

V. surrénale gauche V. lombaire ascendante gauche V. lombaires

V. testiculaire (homme) ou ovarique (femme) gauche

Le réseau veineux de la partie postérieure de l’abdomen

30

CHAPITRE 1

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FIGURE 11

La structure du réseau veineux dans les diverses régions du corps (suite) Membres inférieurs

Le réseau veineux des membres inférieurs part des fins vaisseaux qui drainent les orteils et qui se rejoignent pour former les veines des deux membres inférieurs. Au bas du tronc, ces veines s’unissent finalement pour former la veine cave inférieure, qui assure le retour veineux vers le cœur de tous les organes des cavités pelvienne et abdominale, ainsi que des membres inférieurs (voir l’illustration ci-contre). Le réseau veineux du pied comporte les veines suivantes : veine digitale dorsale du pied arcade veineuse dorsale du pied veines métatarsiennes dorsales Les vaisseaux du pied se jettent dans les veines de la jambe : veines tibiales (antérieure et postérieure) petite veine saphène veine poplitée : au niveau du genou grande veine saphène : en remontant vers la cuisse En remontant le genou, la veine poplitée devient la veine fémorale. La grande veine saphène et la veine fémorale s’unissent pour former la veine iliaque externe qui, jointe à la veine iliaque interne, devient ensuite la veine iliaque commune.

V. cave inférieure V. iliaques communes V. iliaque interne V. iliaque externe

Section 2 1

V. fémorale Grande veine saphène

V. poplitée V. tibiale antérieure Petite veine saphène V. fibulaire V. tibiale postérieure

V. plantaires V. digitale dorsale du pied Arcade veineuse V. arquée du pied plantaire profonde V. digitales plantaires V. métatarsiennes dorsales Vue de face

Vue de l’arrière

Le réseau veineux des membres inférieurs

2.3.3 Les lits capillaires Les capillaires sont les plus petits vaisseaux de la circulation sanguine. Ils permettent la connexion entre le réseau artériel et le réseau veineux (voir la figure 7, à la page 18). Les capillaires sont responsables des échanges de diverses substances (gaz, nutriments, hormones, etc.) entre le sang et le liquide interstitiel, un liquide qui remplit l’espace entre les cellules du corps et les capillaires sanguins qui les irriguent. Leur diamètre étant très réduit, les capillaires se regroupent pour former des lits capillaires qui rendent possibles les échanges.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

31

Deux mécanismes facilitent les échanges dans les lits capillaires : • la diffusion : le transfert de l’oxygène, du gaz carbonique, de la majorité des nutriments ainsi que des déchets métaboliques entre le sang et le liquide interstitiel s’effectue par simple passage au travers de la membrane des capillaires ; • l’osmose : un système de filtration des liquides entre le milieu sanguin et le milieu interstitiel permet au liquide le moins concentré de franchir la membrane afin de rétablir l’équilibre électrolytique.

Section 2 1

2.3.4 Le système lymphatique

D’une compétence à l’autre L’anatomie et la physiologie du système lymphatique sont étudiées à la compétence 8, Prévention de l’infection.

Le système lymphatique est un système parallèle aux réseaux artériel et veineux, qui a pour fonction, entre autres choses, de maintenir l’équilibre des pressions entre le liquide interstitiel et le sang. En entrant dans les vaisseaux lymphatiques qui forment le système lymphatique, le liquide interstitiel prend le nom de lymphe. Le système lymphatique est parallèle au réseau veineux et circule à sens unique. Il prend naissance dans les capillaires lymphatiques, puis forme les différents vaisseaux lymphatiques. Lorsque les vaisseaux lymphatiques atteignent le conduit lymphatique, ils s’y déversent afin de rejoindre le réseau veineux et se diriger vers le cœur (voir la figure 12). FIGURE 12

Les relations entre le système lymphatique et le réseau vasculaire Réseau veineux

Ganglion lymphatique

Réseau artériel

Réseau lymphatique

Capillaire lymphatique

Capillaires sanguins

Capillaires sanguins

Liquide interstitiel

Cellule des tissus

Capillaire lymphatique

32

CHAPITRE 1

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ACTIVITÉS 1

Sur le schéma ci-dessous, identifiez les principales artères du corps humain. Associez chaque numéro de la figure avec le nom du vaisseau sanguin qui lui correspond.

1 12 2 3 11



Artères

Artère brachiale

Aorte abdominale

Tronc brachiocéphalique

Artère tibiale

Artère arquée du pied

Artère subclavière

Artère radiale

Artère fémorale

Artère rénale

Artère carotide

Artère cubitale

Artère poplitée



Section 2 1

Artères

10 9 8 1 10 4 5 9 6

2 8

3 4

7

2

Sur le schéma ci-contre, identifiez les principales veines du corps humain. Associez chaque numéro de la figure avec le nom du vaisseau sanguin qui lui correspond. Veines



Veines

Veine cubitale

Veine tibiale

Veine iliaque

Grande veine saphène

Veine jugulaire

Veine radiale

Veine subclavière

Veine poplitée

Veine cave inférieure

Veine porte

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5 6

N° 7

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

33

3

Le système circulatoire du corps est composé du cœur, des réseaux artériel, capillaire et veineux et d’un système en parallèle, le système lymphatique. Associez les fonctions suivantes au réseau ou au système adéquat. Faites un X dans la colonne appropriée (un réseau peut être nommé plus d’une fois). Fonction du réseau

Type de réseau Veineux Artériel Capillaire

Lymphatique

a) Transporte le sang pauvre en oxygène et l’achemine vers le cœur.

Section 2 1

b) Assure la connexion entre le réseau artériel et le réseau veineux. c) Régule la pression artérielle grâce aux muscles lisses présents sur la paroi de ses vaisseaux. d) Assure le retour du sang riche en gaz carbonique vers le cœur. e) Assure une circulation à sens unique grâce à ses valvules. f) Transporte le sang riche en oxygène vers les organes et les tissus du corps. g) Permet les échanges de nutriments entre le sang et le liquide interstitiel. h) Maintient l’équilibre des pressions entre le liquide interstitiel et le sang. i) Débarrasse les tissus de leurs déchets. j) Permet de réguler la pression artérielle grâce à l’élasticité de ses vaisseaux. 4

Un accès veineux central vient d’être installé à monsieur Blouin pour son traitement de chimiothérapie. La veine subclavière a été utilisée à cet effet. À quel endroit se trouve ce dispositif sur votre client ? Encerclez la lettre qui correspond à votre réponse. a) Au pli du coude

5

34

c) À l’intérieur de la cuisse

Madame Rodriguez souffre d’athérosclérose. Au cours d’une angioplastie visant à débloquer une artère coronaire, un ballonnet est inséré par l’artère fémorale. À quel endroit sur votre cliente trouverez-vous un pansement ? Encerclez la lettre qui correspond à votre réponse. a) Au poignet

6

b) Dans le haut du thorax

b) Au cou

c) À l’aine

Madame Labelle souffre d’une inflammation à une veine, que l’on appelle aussi phlébite. L’inflammation touche sa veine saphène. Elle vous parle d’une douleur au bras droit. Est- ce que cette douleur est liée à son problème de santé ? Justifiez votre réponse.

CHAPITRE 1

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2.4 Les facteurs qui influent sur la pression artérielle La pression artérielle (P.A.) est la pression du sang exercée sur la paroi des artères. La P.A. a un lien direct avec l’élasticité des artères et le volume de sang qu’elles transportent. Ainsi, plus la paroi des artères est rigide ou plus le volume de sang est élevé, plus la pression artérielle tend à être élevée. L’unité de mesure de la pression artérielle est le millimètre de mercure (mm Hg).

P.A. systolique optimale

120 80

Section 2 1

Durant la systole, lorsque le ventricule gauche éjecte le sang dans l’aorte, la pression artérielle systolique est à sa valeur maximale d’environ 120 mm Hg. Pendant la diastole ventriculaire, la valve aortique est fermée ; le sang dans l’aorte exerce alors une pression artérielle diastolique minimale d’environ 80 mm Hg. La pression artérielle est notée de la façon suivante :

P.A. diastolique optimale

Dans les parties qui suivent, nous verrons divers facteurs pouvant nuire au maintien des valeurs normales de la pression artérielle.

D’une compétence à l’autre La mesure de la pression artérielle et son utilité sont expliquées à la compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

2.4.1 La résistance vasculaire périphérique La résistance vasculaire périphérique est la force qui s’oppose à l’écoulement du sang dans les vaisseaux. Elle est le résultat de la friction du sang contre leur paroi. La friction est principalement présente dans la circulation systémique qui permet la circulation du sang vers la périphérie du corps ; c’est pourquoi on parle de résistance vasculaire périphérique. Les facteurs qui ont un effet sur la résistance vasculaire périphérique ont aussi un effet sur la pression artérielle (voir la figure 13). FIGURE 13

Trois facteurs d’accroissement de la résistance vasculaire périphérique et de la pression artérielle Viscosité du sang

Longueur totale des vaisseaux sanguins

Elle constitue une force qui va à l’encontre de l’écoulement d’un liquide. Ainsi, plus le sang est visqueux, plus il crée une résistance élevée sur la paroi des vaisseaux, appelée résistance vasculaire périphérique. La déshydratation, par exemple, favorise une plus grande viscosité du sang (diminution de la quantité de plasma sanguin), tandis que l’anémie tend à réduire la viscosité du sang (diminution du nombre de globules rouges).

Plus les vaisseaux sont longs, plus ils créent de la résistance. Ainsi, un nouveau-né a une pression artérielle normale de 80/45 mm Hg alors que celle-ci est à 120/80 mm Hg chez l’adulte. Selon le même principe, une personne obèse, qui a plus de tissus adipeux à couvrir, a besoin d’une plus grande quantité de lits capillaires. La résistance vasculaire périphérique étant augmentée, la pression artérielle l’est également.

Diamètre des vaisseaux sanguins Plus un vaisseau est étroit, plus la résistance le long de ses parois y est élevée.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

35

2.4.2 La régulation artérielle La régulation artérielle dépend de facteurs qui agissent sur la pression artérielle en modifiant la résistance vasculaire périphérique et le volume sanguin : Fluctuation

Section 2 1

Variation spontanée d’une valeur, à la hausse ou à la baisse.

• Le système nerveux et certaines substances chimiques du sang limitent les fluctuations ponctuelles de la pression artérielle en modifiant la résistance vasculaire périphérique. Afin de réguler la pression artérielle, le système nerveux est capable de modifier le diamètre des vaisseaux sanguins ou encore de distribuer le sang dans le corps en fonction de besoins précis. • Différentes hormones peuvent aussi être libérées dans le sang à la suite de variations importantes de la pression artérielle afin de rétablir les valeurs normales.

2.4.3 Les effets de l’environnement La pression artérielle est directement influencée par différents facteurs liés à l’environnement du client. Plusieurs de ces facteurs ont tendance à l’augmenter, favorisant ainsi l’apparition de l’hypertension artérielle (voir le tableau 5). TABLEAU 5

Exemples de facteurs qui ont un effet sur la pression artérielle Facteurs qui

la P.A.

Facteurs qui

Alimentation riche en sel ou en graisse

Relaxation

Stress

Exercice physique régulier

Obésité

Hémorragie

Douleur

Chaleur

Tabagisme

Déshydratation

la P.A.

2.5 Le retour veineux Le retour veineux (retour du sang pauvre en oxygène vers le cœur) ne peut pas se faire par la pression veineuse, car celle-ci est trop basse pour permettre au sang de revenir vers le cœur. Trois mécanismes permettent le retour veineux :

Veines profondes Veines situées le long des gros muscles, par exemple la veine fémorale, située dans la jambe.

36

CHAPITRE 1

1

La pompe respiratoire activée par la respiration. En effet, au moment de l’inspiration, le diaphragme comprime les organes de l’abdomen qui repoussent alors le sang veineux en direction de la veine cave inférieure. En descendant vers l’abdomen, le diaphragme permet de diminuer la pression dans la cage thoracique et de dilater les veines thoraciques, ce qui favorise l’entrée du sang dans l’oreillette droite.

2

La pompe musculaire activée par la contraction et le relâchement des muscles squelettiques localisés autour des veines profondes. Cet effet de pompe permet au sang veineux d’avancer en direction du cœur (voir la figure 14, à la page suivante). Ce mécanisme serait responsable d’environ 50 % du retour veineux.

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La pression exercée par la couche de muscles lisses qui longent le réseau veineux. Ce mécanisme, relié au système nerveux sympathique, favorise la contraction de la couche de muscles lisses qui entoure le réseau veineux. En effet, les vaisseaux sanguins sont recouverts d’une mince couche de muscles lisses qui, en se contractant même légèrement, favorise un retour du sang vers le cœur.

FIGURE 14

La pompe musculaire du retour veineux

Muscle du mollet (pompe musculaire Valvules empêchant le pour les veines profondes de la jambe) sang de revenir en arrière

Reprise de la circulation sanguine causée par la contraction du muscle

Section 2 1

3

Valvule ouverte

Valvules fermées Muscle du mollet au repos

Muscle du mollet contracté

2.5.1 Les facteurs qui influent sur le retour veineux Différents facteurs influent sur le retour veineux (voir le tableau 6). TABLEAU 6

Les facteurs qui ont un effet sur le retour veineux

Facteurs qui

le retour veineux

Facteurs qui

le retour veineux

Respiration profonde et régulière (pompe respiratoire)

Action mécanique provoquant un blocage du réseau veineux (croiser les jambes, par exemple)

Activité physique (pompe musculaire)

Altérations (obésité abdominale, grossesse) provoquant une augmentation de la résistance veineuse ou de la pression au niveau de l’oreillette droite (rendant aussi plus difficile la circulation du sang dans le réseau veineux)

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

37

ACTIVITÉS 1

Pour chacune des situations suivantes, indiquez si la pression artérielle sera augmentée ou diminuée. Faites un X dans la colonne appropriée. Situations

P.A.

P.A.

a) Madame Boudreau a reçu de la nitroglycérine, ce qui a dilaté ses vaisseaux sanguins.

Section 2 1

b) Monsieur Augé ressent une douleur aiguë et intense à la suite d’une intervention chirurgicale. c) L’indice de masse corporelle de la nouvelle cliente est de 32, soit nettement au-dessus de la normale. d) Le taux de fer dans le sang de monsieur Lang est trop élevé, ce qui augmente la viscosité de son sang. e) L’hémorragie utérine considérable de la jeune cliente a provoqué une perte sanguine importante. f) Madame Dubé est anémique, ce qui explique la faible viscosité de son sang. g) Monsieur Longpré consomme de la nourriture provenant de la restauration rapide 4 ou 5 fois par semaine. 2

Sophie, étudiante infirmière auxiliaire, vient de passer une heure dans un bain chaud après une journée assez occupée à l’hôpital. Curieuse, elle prend sa pression artérielle. Elle obtient un résultat de 104/62, alors que sa normale se situe habituellement à 116/80. Expliquez la raison de cette diminution.

3

Monsieur Thérien souffre d’artériosclérose, c’est-à-dire un épaississement de la paroi des vaisseaux sanguins. Vous mesurez sa pression artérielle : 142/88. Qu’est-ce qui explique ces valeurs ?

4

Madame Gagnon est incommodée par des varices sur les mollets. Elle a consulté son médecin qui lui a expliqué que ce problème est lié à un mauvais retour veineux. a) Quelle structure anatomique des veines remplit mal sa fonction chez madame Gagnon ?

38

CHAPITRE 1

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b) Le médecin lui a conseillé de faire de l’exercice pour améliorer le retour veineux au niveau de ses jambes. Est- ce un bon conseil ? Expliquez votre réponse.

3 Les éléments constitutifs du sang

Section 3

Section

Déclencheur Selon la Société canadienne du sang, les besoins en sang sont considérables : une chirurgie cardiovasculaire peut requérir la transfusion de 2 à 25 unités de sang, le traitement d’un cancer, jusqu’à 8 unités par semaine, et un accident de la route, jusqu’à 50 unités de sang. Chaque unité de sang a un volume de 450 ml, ce qui correspond, en moyenne, à la quantité recueillie lors d’un don de sang. 1

Selon vous, quelle est la quantité approximative de sang contenue dans le corps d’une personne adulte ?

2

Comment pouvez-vous expliquer que le sang est un liquide essentiel au corps humain ?

3

Nommez les éléments constitutifs du sang que vous connaissez.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Coagulation Éléments figurés Érythrocyte ou hématie (globule rouge)

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• • •

Hémoglobine Hémostase Leucocyte (globule blanc)

• •

Plaquettes (thrombocytes) Plasma

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

39

Dans cette section, vous verrez : • les constituants du sang, leurs valeurs normales et leurs fonctions ; • les étapes de l’hémostase et les facteurs qui favorisent la coagulation sanguine.

3.1 Le sang

Section 3

Le sang est un tissu conjonctif. C’est le seul tissu liquide de l’organisme. Comme nous l’avons vu à la section 1 (voir la page 9), environ 5,25 L de sang se déplacent dans les artères et les veines grâce aux circulations systémique et pulmonaire du corps humain. Le parcours de la totalité du sang contenu dans le corps se fait en une minute. Le sang assure le transport de presque tout ce qui circule dans le corps (gaz, nutriments, déchets).

3.1.1 Les caractéristiques du sang

Alcalin Qui a les propriétés d’une base (par opposition à « acide »).

Le sang est un liquide dense, visqueux et opaque. Il représente environ 8 % du poids d’une personne. Il est aussi plus chaud que la température corporelle ; en effet, la température normale du sang est d’environ 38 °C. Si l’on se coupe un doigt et que l’on porte le doigt blessé à sa bouche, on constate que le sang a un goût salé et métallique. Le pH du sang est alcalin, car il varie de 7,35 à 7,45 (sur une échelle de 0 à 14).

3.1.2 Les constituants du sang, leurs valeurs normales et leurs fonctions Le sang semble entièrement liquide, mais, en fait, il contient des éléments solides qui sont visibles au microscope (voir la figure 15). Il est constitué : • d’une partie liquide : le plasma (voir le tableau 7, à la page suivante) ; • d’éléments solides, aussi appelés éléments figurés (voir le tableau 8, à la page 42) : – érythrocytes ou hématies (globules rouges) ; – leucocytes (globules blancs) ; – plaquettes (thrombocytes). Les constituants du sang peuvent être séparés les uns des autres à l’aide d’une centrifugeuse. FIGURE 15

Les constituants du sang

Plasma 55 % du sang total Constituant le moins dense

+

Leucocytes et plaquettes Moins de 1 % du sang total Centrifugeuse Érythrocytes 45 % du sang total Constituant le plus dense

40

CHAPITRE 1

Éléments figurés

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Le plasma, composé d’eau à 90 %, est un liquide légèrement visqueux. Sa viscosité provient des substances qui y sont dissoutes et qui représentent 10 % de la solution. La composition du plasma sanguin Composantes Eau (90 %)

Fonctions ● ●



Constitue le milieu de dissolution. Permet le transport des protéines plasmatiques et des autres constituants du sang. Absorbe la chaleur.

Section 3

TABLEAU 7

Protéines plasmatiques (8 %) ●

Albumine (produite par le foie)





● ●



Transporte certaines molécules (acides gras, bilirubine, médicaments, etc.). Participe au maintien de la pression osmotique. (pression qui tend à garder l’eau dans les vaisseaux, à l’inverse du phénomène d’osmose). Régularise la pression artérielle. Contribue à la stabilité du pH sanguin.

Globulines – immunoglobuline







– fibrinogène (produite par le foie)



Transporte des hormones (liposolubles, thyroïdiennes, etc.). Transporte certaines molécules (ex. : substances liposolubles, récepteurs de cytokine permettant la communication entre les cellules ou molécules de liaison pour les antigènes). Participe à la défense de l’organisme (anticorps).

Liposoluble Qui se dissout dans un corps gras.

Se transforme en fibrine, une protéine filamenteuse qui permet la coagulation du sang.

Autres composantes (2 %) ●







Substances azotées non protéiques (déchets produits par la métabolisation des protéines : urée, créatinine, acide urique) Nutriments organiques en provenance du tube digestif (glucose, acides aminés, acides gras, glycérol, triglycérides, cholestérol et vitamines) Électrolytes (sodium, potassium, calcium, fer, magnésium, chlorure, phosphate, sulfate et bicarbonate) Gaz respiratoire (gaz carbonique [dioxyde de carbone : CO2])

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Circulent dans le sang sous une forme qui favorise leur élimination. Leur dosage dans le sang est souvent utile dans l’évaluation diagnostique. Fournissent aux cellules du corps les éléments nutritifs dont elles ont besoin.

Contribuent à la stabilité de la pression osmotique et du pH sanguin ainsi qu’à la régulation des activités neuromusculaires. Se dissout dans le plasma où il est transporté sous forme d’ions bicarbonates pour faciliter son élimination (seule une faible partie du CO2 se lie à l’hémoglobine) (voir la figure 6, à la page 17, pour un rappel de la circulation pulmonaire).

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

41

Le tableau 8 présente les éléments solides (éléments figurés) contenus dans le sang. TABLEAU 8

Les éléments figurés du sang

Section 3

Composantes

Cellules du sang sans noyau, en forme de disque biconcave, dont la paroi est mince au centre et plus épaisse en bordure, composée d’hémoglobine.

De 4,5 à 5,5 millions

Transportent l’oxygène et le gaz carbonique.

Leucocytes (globules blancs)

Cellules pourvues d’un noyau, que l’on trouve dans le sang et dans la lymphe.

De 4 800 à 10 800

Combattent les infections en traversant, au besoin, les capillaires pour se rendre à l’endroit où une réaction inflammatoire ou immunitaire est nécessaire.

Plaquettes (thrombocytes)

Cellules sans noyau qui circulent librement dans le sang.

De 150 000 à 400 000

Permettent la coagulation et l’hémostase (voir la section 3.2, à la page 44).

Hémostase Processus spontané permettant l’arrêt du saignement d’une plaie grâce à la contraction des vaisseaux sanguins et à la formation d’un caillot.

Fonctions

Érythrocytes ou hématies (globules rouges)

Hémoglobine Pigment qui donne sa couleur au sang et molécule qui peut se lier aux gaz respiratoires afin d’assurer leur transport.

Description

Nombre approximatif de cellules par millimètre cube (mm3) de sang

3.1.3 Les fonctions du sang Le sang remplit des fonctions essentielles : transport des substances nécessaires à l’organisme, protection (hémorragie et infection) et régulation (température, pH, volume sanguin) (voir la figure 16). FIGURE 16

Les fonctions du sang Le transport de molécules, de nutriments et de gaz respiratoires

Les nutriments organiques ainsi que diverses substances nécessaires au bon fonctionnement du corps humain (électrolytes, hormones, etc.) sont transportés par le sang, grâce au plasma en particulier. La forme particulière des érythrocytes leur permet de se tordre ou de se plier afin de traverser, au besoin, les lits capillaires étroits (jusqu’à deux fois plus petits qu’eux) pour permettre les échanges gazeux. Comme ils sont produits par la moelle osseuse, les érythrocytes n’ont pas besoin d’énergie pour se reproduire. Par conséquent, ils n’utilisent pas l’oxygène qu’ils transportent et ne génèrent pas de gaz carbonique. Puisque l’hémoglobine, principale composante des érythrocytes, se lie facilement à l’oxygène et s’en sépare tout aussi aisément, elle demeure le moyen de transport privilégié de l’oxygène dans le sang. L’hémoglobine achemine 98,5 % de l’oxygène des poumons vers les cellules du corps et un peu plus de 20 % du gaz carbonique du corps vers les poumons. Le plasma transporte le reste du gaz carbonique sous forme d’ions bicarbonates.

42

CHAPITRE 1

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FIGURE 16

Les fonctions du sang (suite) La production de substances pour la protection de l’organisme

Section 3

Saignement : les érythrocytes sont la principale source de viscosité du sang. Ainsi, plus le nombre d’érythrocytes est élevé, plus le sang est visqueux, ce qui limite les risques hémorragiques. Généralement, les plaquettes circulent librement dans le sang, mais elles s’activent en cas de rupture d’un vaisseau sanguin ou d’une lésion de sa paroi. Elles vont alors se coller au site de la lésion pour former une sorte de bouchon afin d’arrêter le saignement. Ce processus s’appelle l’hémostase (voir la section 3.2, à la page 44). Infection : les leucocytes sont nettement moins nombreux que les érythrocytes (leur quantité est de 1 000 fois inférieure), mais leur nombre augmente lorsque l’organisme détecte une menace et la combat. Leur rôle est d’assurer une protection contre les virus, les bactéries, les parasites, les toxines et les cellules tumorales. Afin de lutter efficacement contre un envahisseur, les leucocytes utilisent deux mécanismes : – la diapédèse : mécanisme par lequel une cellule se déplace du sang vers la région affectée. La migration des leucocytes hors des capillaires leur permet d’atteindre l’endroit où se trouvent des corps étrangers perçus comme une menace par l’organisme. Les substances chimiques produites par les cellules endommagées provoquent des réactions inflammatoires et immunitaires. – la phagocytose : mécanisme par lequel une cellule englobe puis digère une substance étrangère. Les leucocytes détectent d’abord l’endroit où leur intervention est nécessaire. Dès leur arrivée au site de la lésion ou de l’infection, ils commencent la destruction des cellules mortes ou des particules étrangères. La régulation de la température du corps, du pH des tissus et du volume approprié dans la circulation sanguine Le sang permet de maintenir la température corporelle grâce à sa capacité à absorber la chaleur et à la répartir dans le corps, surtout à la surface de la peau afin de la dissiper. Le pH des tissus doit demeurer constant afin que les cellules puissent maintenir leurs activités normales. Le sang, avec sa réserve de bicarbonates, va servir de tampon afin d’équilibrer le pH tissulaire en cas de besoin. Finalement, les différents sels (ex. : chlorure de sodium) contenus dans le sang, combinés avec les protéines comme l’albumine, vont permettre de maintenir le volume de liquide dans la circulation constant afin d’assurer une irrigation adéquate du corps.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

La température du sang est la même que celle du corps. Le pH sanguin est acide ; en effet, il se situe entre 7,35 et 7,45. La portion liquide du sang se nomme « plasma ». La plasma est responsable du transport de différentes substances comme les protéines plasmatiques et les vitamines. e) L’eau présente dans le plasma joue un rôle essentiel dans le maintien de la pression osmotique. a) b) c) d)

Justification :

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

43

2

Madame Larochelle souffre d’une bronchite aiguë. L’examen physique effectué par son médecin et une formule sanguine complète (FSC) confirment cette infection des poumons. a) Dans le sang recueilli par ponction veineuse, quel élément figuré a une valeur qui ne correspond pas à la norme ?

Section 3

b) Est- ce que cet élément s’y trouve en quantité plus grande ou moins grande que la norme ?

c) Expliquez la raison de ce changement.

3.2 L’hémostase L’hémostase est un processus qui permet de réduire les pertes sanguines ; il aboutit, à son terme, à la coagulation du sang. Lorsqu’une rupture ou une lésion se produit dans un vaisseau sanguin, une série de réactions se déclenche afin d’arrêter le saignement. Ce mécanisme permet d’éviter que le corps perde tout son sang en cas de lésion dans le système vasculaire.

3.2.1 Les étapes de l’hémostase L’hémostase comporte trois étapes consécutives (voir la figure 17). FIGURE 17

Les étapes de l’hémostase Étape 1 La vasoconstriction

Vasoconstriction Réduction du calibre d’un vaisseau sanguin due à la contraction de ses muscles lisses.

La vasoconstriction est le résultat du spasme vasculaire qui se produit dans le vaisseau sanguin dès l’apparition de la lésion. L’importance du spasme vasculaire, et donc de la vasoconstriction, dépend de la gravité de la lésion. Ainsi, en cas de rupture d’une artère, une forte vasoconstriction pourrait contenir l’hémorragie de 20 à 30 minutes.

Rupture d’un vaisseau sanguin

44

CHAPITRE 1

Vasoconstriction

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FIGURE 17

Les étapes de l’hémostase (suite) Étape 2 La formation du clou plaquettaire Collagène Protéine présente dans le tissu conjonctif des vaisseaux sanguins.

Section 3

Une agglomération de plaquettes se produit : à l’endroit de la rupture du vaisseau sanguin, les fibres de collagène se dégagent du tissu lésé, permettant aux plaquettes d’y adhérer pour former un bouchon. Le gonflement des plaquettes devenues collantes permet de former un pont entre celles-ci et le collagène. La libération de différentes substances chimiques par les plaquettes attire d’autres plaquettes qui reproduisent à leur tour ce processus, en plus de favoriser le spasme vasculaire. Plaquettes activées

Fibres de collagène

Agglomération de plaquettes

Étape 3 La coagulation ou la formation du caillot La solidification du clou plaquettaire achève le processus de coagulation : une substance collante et filamenteuse, la fibrine, emprisonne des érythrocytes et les plaquettes pour former le caillot. La formation du caillot permet d’obstruer complètement la lésion du vaisseau sanguin.

Caillot formé par les plaquettes et les érythrocytes emprisonnés dans la fibrine

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

45

3.2.2 La coagulation La coagulation est le processus final de l’hémostase, durant lequel le sang quitte son état liquide et devient une masse plus consistante. Dans un but de protection de l’organisme, la coagulation est souvent souhaitable puisqu’elle réduit le risque hémorragique. Toutefois, une coagulation trop importante ou une coagulation insuffisante peuvent toutes deux représenter un risque pour l’organisme. Certaines affections favorisent la coagulation (les affections thromboemboliques, par exemple), alors que d’autres ralentissent ce processus (les affections hémorragiques), comme le montre le tableau 9.

Section 3

TABLEAU 9

Les facteurs qui ont un effet sur la coagulation

Les facteurs qui favorisent la coagulation : les affections thromboemboliques Formation d’un thrombus ●



Aval



Direction vers laquelle le flux de la circulation se dirige.

Certaines affections favorisent la formation d’un caillot à l’intérieur des vaisseaux sanguins, même en l’absence d’une lésion. Ce caillot, appelé thrombus, circule librement jusqu’à ce qu’il atteigne un vaisseau trop étroit où il reste coincé. La circulation est alors bloquée et, si le caillot n’est pas retiré ou dissous, les tissus en aval cessent d’être irrigués et ils meurent. C’est ce qui se produit lors d’un infarctus (voir le chapitre 2, section 1.1, à la page 57).

Formation d’un embole ●



Il arrive qu’un corps étranger (fragment graisseux, amas de cellules cancéreuses, etc.) se détache de la paroi d’un vaisseau. Cet amas, appelé embole, circule jusqu’à ce qu’il soit bloqué dans un vaisseau trop étroit. On appelle ce blocage une embolie. Selon l’emplacement du blocage, son nom peut varier. Ainsi, lorsque le blocage a lieu dans un poumon, on parle d’embolie pulmonaire (voir le chapitre 6, section 2.2, à la page 240).

Quelques altérations et facteurs qui favorisent la coagulation ●

Anomalie des plaquettes (dans certaines maladies auto-immunes, elles se regroupent en l’absence de lésion)





Trouble du rythme cardiaque (ex. : fibrillation auriculaire) Immobilité prolongée (ex. : repos au lit, plâtre)

Les facteurs qui ralentissent la coagulation : les facteurs hémorragiques Tout ce qui fait obstacle au processus de coagulation et favorise l’hémorragie. Par exemple : ●



Prise de certains médicaments (AspirinMD ou CoumadinMD) Quantité de plaquettes sous les valeurs normales (thrombopénie)





Insuffisance hépatique ou autre problème de la fonction hépatique Certaines maladies héréditaires

D’une compétence à l’autre Les effets recherchés de médicaments tels que l’AspirinMD et le CoumadinMD, ainsi que leurs effets secondaires indésirables, sont étudiés dans la compétence 9, Pharmacothérapie.

46

CHAPITRE 1

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ACTIVITÉS 1

Parmi les énoncés suivants, lequel définit adéquatement l’hémostase ? Entourez la bonne réponse.

b) L’hémostase est un phénomène qui se produit en trois étapes et qui a pour objectif de réduire les pertes sanguines à la suite d’une lésion au niveau du système vasculaire. c) L’hémostase est une série de réactions qui se produisent, en vue de cicatriser la peau, lorsqu’il y a eu coupure. 2

Parmi les facteurs suivants, quels sont ceux qui favorisent la coagulation sanguine ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. a) La prise quotidienne d’Aspirin MD. b) L’immobilité due à une paralysie. c) La fibrillation auriculaire. d) Un lever précoce après une chirurgie. e) La thrombopénie.

3

Monsieur Léveillé est hospitalisé à la suite d’une embolie pulmonaire. Pour éviter que cela ne se reproduise, le médecin lui a prescrit du CoumadinMD, un anticoagulant. a) Quel sera l’effet du CoumadinMD sur la coagulation sanguine de monsieur Léveillé ?

b) Sachant que la vitamine K favorise la coagulation du sang et que les légumes vert foncé comme le brocoli, les épinards et les asperges constituent une source significative de vitamine K, quels conseils donneriez- vous à monsieur Léveillé quant à sa consommation de légumes verts ? Justifiez votre réponse.

c) Au moment où vous donnez des soins d’hygiène à monsieur Léveillé, vous remarquez des ecchymoses sur sa peau. À quoi pourriez-vous attribuer ces ecchymoses ? Expliquez votre réponse.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

47

Situation3 Section 1 clinique

a) L’hémostase est une série de réactions qui se produisent quand une rupture ou une lésion touche un vaisseau sanguin, afin d’éviter que le corps ne perde une grande quantité de lymphe.

4

Qui suis-je ? Inscrivez vos réponses dans la grille de mots croisés. 12 10 8 1

6

7

Section 3

11 5

9 2

3

4

Horizontalement L’étape pendant laquelle le clou plaquettaire se solidifie grâce aux filaments de fibrine afin de fermer complètement la lésion du vaisseau sanguin. 2 La molécule qui compose les hématies et leur donne leur couleur rouge. 3 Un gaz respiratoire transporté par les érythrocytes vers les cellules du corps. 4 La contraction musculaire qui entraîne la réduction du calibre du vaisseau sanguin au cours de l’hémostase. 1

Verticalement 5 6 7 8 9 10 11 12

48

Je préviens les pertes sanguines en participant à l’hémostase. Je transporte l’oxygène et le gaz carbonique. Je transporte des protéines, des nutriments et des électrolytes. Un gaz respiratoire transporté par le sang (surtout par le plasma) afin d’être éliminé. Je suis la principale composante du plasma sanguin. Le mécanisme par lequel les leucocytes se déplacent du sang vers la région affectée pour provoquer une réaction immunitaire. J’assure la défense de l’organisme grâce à la phagocytose. Le bouchon formé au cours de la deuxième étape de l’hémostase.

CHAPITRE 1

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Synthèse L’anatomie et la physiologie du cœur Le cœur est l’organe central du système cardiovasculaire. Cœur

Section 3 Synthèse

Crosse de l’aorte

Veine cave supérieure

Tronc pulmonaire Artère pulmonaire droite

Artère pulmonaire gauche

Veines pulmonaires droites

Veines pulmonaires gauches

Oreillette droite

Oreillette gauche Valve mitrale

Valve pulmonaire

Valve aortique Valve tricuspide

Ventricule gauche

Péricarde Ventricule droit Myocarde Endocarde

Veine cave inférieure Septum

Fonctions Agit comme la pompe du corps humain. Assure la circulation du sang dans tout le corps. Le fonctionnement du cœur La révolution cardiaque correspond à un battement du cœur, soit la contraction des oreillettes et des ventricules pendant la systole ainsi que leur relaxation (dilatation) pendant la diastole. La fréquence cardiaque est le nombre de battements cardiaques par minute. Certains facteurs peuvent influer sur cette fréquence, par exemple l’activité physique, la température corporelle, la douleur, les médicaments, l’hémorragie. Elle est régulée par deux systèmes différents : – le système nerveux autonome, responsable de l’augmentation ou de la diminution de la fréquence cardiaque ; – le système de conduction cardiaque, responsable du rythme cardiaque (régulier ou irrégulier). Le débit cardiaque est la quantité de sang que le myocarde éjecte dans le corps à chaque minute. Il est en lien direct avec la fréquence cardiaque et le volume de sang contenu dans le système vasculaire.

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49

La circulation du sang Le cœur est divisé en deux côtés distincts. L’un est responsable de la circulation pulmonaire (côté droit), l’autre de la circulation systémique (côté gauche). Les circulations pulmonaire et systémique Circulation pulmonaire

Caractéristiques et fonctions

Circulation systémique

Synthèse

Poumon Poumon droit gauche

1 Veine cave supérieure

Capillaires pulmonaires Tronc pulmonaire 4

1 Veines pulmonaires 4 Aorte

Oreillette gauche 2 Ventricule gauche 3

2 Oreillette droite Foie

3 Ventricule droit

Intestins

1 Veine cave inférieure Système lymphatique

La circulation pulmonaire (petite circulation) permet au sang pauvre en oxygène apporté pas les veines au cœur droit d’être acheminé vers les poumons, afin d’être réoxygéné, avant de terminer sa course dans le cœur gauche. La circulation systémique (grande circulation) assure le transport du sang riche en oxygène (O2) par les artères : l’aorte et ses ramifications acheminent le sang riche en O2 du ventricule gauche vers les organes et les tissus du corps humain. Elle assure aussi le transport du sang pauvre en O2 et contenant du CO2 par le réseau veineux.

Reins

L’anatomie et la physiologie du système vasculaire Le système vasculaire est constitué des artères, des veines, des capillaires et du système lymphatique. Le réseau artériel

Caractéristiques et fonctions Les artères sont les vaisseaux les plus musclés du système vasculaire : – elles absorbent les variations de la pression artérielle grâce à l’élasticité de leur paroi ; – elles acheminent le sang riche en oxygène vers les organes et les tissus par la circulation systémique.

50

CHAPITRE 1

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Le réseau veineux

Caractéristiques et fonctions

Synthèse

Les veines sont les plus gros vaisseaux du système vasculaire. Les veines assurent le retour du sang pauvre en oxygène, en provenance des tissus et des organes, vers le cœur par la circulation pulmonaire.

Le réseau des capillaires et le système lymphatique

Réseau veineux

Réseau artériel Capillaires sanguins

Capillaires lymphatiques

Ganglion lymphatique Réseau lymphatique Liquide interstitiel Capillaire lymphatique Cellule des tissus

Caractéristiques et fonctions Les capillaires se réunissent pour former des lits capillaires où se produisent les échanges de gaz pulmonaires et de nutriments entre les tissus et le sang. Le système lymphatique est un réseau à sens unique qui prend naissance autour des lits capillaires et qui circule parallèlement aux veines, afin de réguler les différentes pressions entre le liquide interstitiel et le sang. Il prend fin lorsqu’il se déverse dans le réseau veineux.

• La pression artérielle est en lien avec la résistance vasculaire périphérique, le volume sanguin circulant et d’autres facteurs relatifs aux habitudes de vie ou à l’environnement d’une personne, comme la consommation de sel, le stress, etc. • Le retour veineux est grandement favorisé par la respiration et l’exercice physique. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

51

Les éléments constitutifs du sang Le sang est le seul tissu liquide de l’organisme. Il est responsable du transport de presque tout ce qui circule dans le corps humain.

Synthèse

Les éléments constitutifs du sang

Fonctions

Centrifugeuse Plasma (55 % du sang)

+

Leucocytes et plaquettes (moins de 1 % du sang)

Éléments figurés

Le plasma est la partie liquide du sang : il permet à l’ensemble de constituants du sang de circuler dans l’organisme. Les érythrocytes ou hématies (globules rouges) contiennent une molécule, l’hémoglobine, qui permet le transport des gaz pulmonaires (en particulier, l’oxygène) par le sang. Les leucocytes (globules blancs) ont une fonction importante dans la défense de l’organisme en raison de leur capacité à déclencher des réactions inflammatoires et immunitaires. Les plaquettes (thrombocytes) jouent un rôle dans l’hémostase en permettant d’amorcer la coagulation.

Érythrocytes (45 % du sang)

L’hémostase

Caractéristiques

Vasoconstriction Rupture d’un vaisseau sanguin

Fibres de collagène

L’hémostase comporte trois étapes consécutives : 1 Vasoconstriction : réduction du diamètre du vaisseau sanguin faisant suite au spasme qui se produit à l’endroit de la lésion ; 2 Formation du clou plaquettaire : agglomération d’amas de plaquettes sur les fibres de collagène, à l’endroit de la lésion, qui forme un bouchon ; 3 Coagulation : formation d’un caillot (solidification du clou plaquettaire) grâce à la fibrine qui emprisonne les érythrocytes et les plaquettes.

Plaquettes activées

Agglomération de plaquettes

Caillot formé par les plaquettes et les érythrocytes emprisonnés dans la fibrine

52

CHAPITRE 1

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Situation clinique Madame Simard, 65 ans (suite)

1

Situation clinique

Un mois après son premier rendez-vous, madame Simard est de retour chez son médecin, qui lui confirme le diagnostic qu’elle craignait : insuffisance cardiaque. Malgré ses recherches et les renseignements fournis par le médecin, elle souhaite en savoir davantage sur des sujets relatifs à son problème de santé, sur l’œdème de ses chevilles et les complications en lien avec l’insuffisance cardiaque. Après tout, si elle veut continuer à rester active, elle doit s’occuper de sa santé.

Le médecin a mentionné à madame Simard que le muscle de son cœur est affaibli. a) Quel est le nom spécifique de ce muscle ? Encerclez le chiffre correspondant à votre réponse. i) Péricarde

ii) Endocarde

ii) Myocarde

iv) Valve cardiaque

b) Quel est le rôle de ce muscle ?

c) Identifiez ce muscle sur le schéma ci- dessous.

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L’anatomie et la physiologie du système cardiovasculaire

53

Situation clinique

2

Madame Simard souffre d’un œdème des membres inférieurs, ce qui l’empêche de porter des chaussures à talons hauts. Expliquez-lui la raison de cet œdème en vous appuyant sur le phénomène du retour veineux.

3

Madame Simard a oublié de parler de cet œdème à son médecin, car elle était sous le choc de son diagnostic d’insuffisance cardiaque. Elle aimerait savoir comment améliorer le retour veineux de ses jambes. À l’aide de vos connaissances en physiologie du système cardiovasculaire, lesquels des conseils suivants donneriez- vous à madame Simard ? Encerclez les lettres correspondant à votre réponse. a) Éviter de se croiser les jambes lorsqu’elle est assise.

d) Surélever les jambes à la hauteur du cœur. e) Favoriser la coagulation en prenant de l’AspirinMD.

b) Éviter de faire de l’activité physique. c) Respirer de façon profonde et régulière. 4

Le médecin a demandé à madame Simard de revenir à la clinique si elle éprouvait des difficultés respiratoires. Complétez le texte à trous suivant, qui explique le lien entre un problème respiratoire et l’altération du système cardiovasculaire dont souffre madame Simard. La faiblesse du myocarde peut atteindre le

. Le sang qui atteint cette

cavité provient de la tion dans l’

. Cette dernière sera affaiblie et il y aura congeset dans les quatre

Cette congestion provoquera une

. de la pression dans les vaisseaux

sanguins des poumons. Pour régler ce problème, les

élimineront le

surplus d’eau dans le sang des tissus pulmonaires, qui se retrouvera dans les poumons, ce qui affectera l’activité des

54

CHAPITRE 1

et provoquera des difficultés respiratoires.

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CHAPITRE

2

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse Sommaire Situation clinique ................................ 56 Section 1 Les altérations du réseau artériel ...................................... 57 Section 2 Les altérations du système vasculaire artériel et veineux..... 71

Synthèse ................................................. 98 Situations cliniques ........................... 100

55

Situation clinique Monsieur St- Pierre, 57 ans Situation clinique

Par une froide journée de janvier, monsieur St-Pierre déneige le stationnement de sa résidence. Incommodé par une douleur au thorax, il doit s’arrêter quelques secondes. Lorsqu’il se remet au travail, la douleur revient de plus belle et s’accompagne d’une douleur au bras gauche. Étourdi et essoufflé, monsieur St-Pierre décide d’aller s’étendre à l’intérieur. Après quelques minutes de repos, il est soulagé de constater que la douleur thoracique a disparu.

56

1

Selon vous, quel organe est à l’origine des différentes manifestations cliniques de monsieur St-Pierre ?

2

Comment peut-on qualifier la douleur ressentie au bras gauche par monsieur St-Pierre ? Expliquez la provenance de cette douleur.

3

Selon vous, y a-t-il un lien entre la disparition de la douleur ressentie par monsieur St- Pierre et le repos ? Expliquez votre réponse.

4

Quelle recommandation feriez-vous à monsieur St- Pierre en lien avec cet épisode de douleur ? Expliquez votre réponse.

CHAPITRE 2

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Section

1 Les altérations du réseau artériel

Déclencheur

1

Déterminez au moins trois facteurs de risque qui, selon vous, exposent autant de Canadiens à cette altération du système cardiovasculaire.

2

En tant que future infirmière auxiliaire, quel est votre rôle par rapport à cette statistique ?

Section 1

Selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, environ 70 000 infarctus du myocarde surviennent chaque année au Canada. Cela signifie qu’un infarctus du myocarde se produit toutes les 7 minutes au pays.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Angine Artériosclérose Athérome Athérosclérose

• •

Circulation coronarienne Douleur rétrosternale (DRS)

• • •

Infarctus du myocarde Ischémie Pontage

• •

Traitement thrombolytique Vasodilatation

Dans cette section, vous verrez deux altérations du réseau artériel : l’angine et l’infarctus du myocarde.

1.1 L’angine et l’infarctus du myocarde L’angine et l’infarctus du myocarde sont des altérations intimement liées, car elles ont toutes deux pour origine la sténose d’artères coronaires. Comme nous l’avons vu au chapitre 1, à la page 24, la circulation coronarienne est responsable de l’irrigation du cœur (myocarde) grâce aux artères coronaires principales. Lorsque l’une de ces artères est bloquée, l’irrigation de la section correspondante du myocarde subit un déficit d’apport sanguin, qui crée un déséquilibre entre l’apport de sang et les besoins métaboliques du myocarde. Ce déséquilibre provoque une ischémie au niveau du muscle, c’est-à-dire une diminution de l’irrigation sanguine privant le muscle d’un apport suffisant en oxygène (O2) et en nutriments.

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Sténose Rétrécissement d’un conduit, d’un orifice ou d’un organe creux.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

57

Si l’ischémie provient d’un blocage partiel de l’artère, il y a angine. Par contre, si le blocage est complet et soutenu, il provoque la mort de cellules du muscle cardiaque (nécrose) ; il y a alors infarctus. Les manifestations cliniques de l’ischémie sont semblables, quelle que soit son origine.

1.1.1 La définition

Section 1

L’angine, aussi appelée angine de poitrine, se manifeste par une douleur rétrosternale (DRS), c’est-à-dire une douleur localisée derrière le sternum. Elle est le résultat d’une ischémie cardiaque réversible, ce qui signifie que le muscle cardiaque est en souffrance, mais que la mort des tissus musculaires (nécrose) est encore évitable. Ainsi, lorsque la demande en oxygène du cœur augmente à la suite d’un effort et que les artères coronaires sténosées ne peuvent pas apporter la quantité de sang riche en oxygène nécessaire pour combler les besoins du corps, le muscle souffre. La région du muscle cardiaque atteinte va déterminer l’intensité de la douleur rétrosternale ressentie. Ainsi, plus la superficie touchée est grande, plus la DRS sera forte, intense et soutenue. La douleur angineuse dure généralement moins de 30 minutes ; elle est soulagée par le repos et la prise de nitroglycérine. Comme le montre la figure 1, l’infarctus du myocarde résulte d’une ischémie prolongée et irréversible qui provoque la mort de cellules du muscle cardiaque (nécrose). La nécrose survient lorsque les cellules sont privées d’oxygène durant une période de plus de 30 minutes. Tout comme pour l’angine, la superficie de la région du muscle cardiaque atteinte va déterminer l’intensité de la DRS ressentie. Contrairement à ce qui se passe pour l’angine, le repos ou la nitroglycérine ne soulagent pas la DRS. Seul un traitement spécifique le pourra (voir le tableau 3, à la page 63). FIGURE 1

L’infarctus du myocarde Athérome (dépôt de lipides)

Artère coronaire droite

Artère coronaire gauche

Photo basse Formation résolution d’un Obstruction de l’artère

caillot qui bloque l’artère

Région touchée par l’ischémie (nécrose des tissus)

58

CHAPITRE 2

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1.1.2 Les causes Le tableau 1 présente les principales causes de l’angine et de l’infarctus du myocarde. Les principales causes de l’angine et de l’infarctus du myocarde Angine ● ● ●





Infarctus du myocarde

Athérosclérose (voir la figure 2) Artériosclérose (voir la figure 2) Demande accrue du myocarde en oxygène, par exemple à la suite d’un effort physique Augmentation de la pression artérielle, par exemple à la suite d’un stress

● ● ●

Athérosclérose (voir la figure 2) Artériosclérose (voir la figure 2) Blocage complet d’une artère coronaire faisant suite à la formation d’un caillot ou à la rupture d’une plaque d’athérome

Section 1

TABLEAU 1

Augmentation du débit sanguin dans une région du corps (diminuant du même coup le débit au niveau du myocarde), par exemple au niveau du tube digestif à la suite d’un repas copieux

FIGURE 2

L’artériosclérose et l’athérosclérose Qu’est-ce que c’est ?

L’artériosclérose se présente comme une rigidité naturelle des artères. En effet, avec le vieillissement normal de l’humain, les artères deviennent plus rigides et un épaississement se produit au niveau de la tunique moyenne de leur paroi (voir la figure 7 du chapitre 1, à la page 18). Cette rigidité, en plus de réduire l’élasticité des artères, favorise le dépôt des lipides sur leurs parois et accélère ainsi le développement de l’athérosclérose. Ainsi, plus le taux de lipides sanguin (lipidémie) est élevé, plus il sera facile pour les lipides d’adhérer à la paroi des artères. L’athérosclérose est l’altération qui résulte du dépôt de lipides sur la paroi des artères. Ce dépôt s’appelle athérome ou plaque lipidique. L’athérome commence à se former sur la paroi des artères dès l’enfance. Avec le temps, l’athérome va grossir pour bloquer davantage les artères. L’illustration suivante montre les caractéristiques particulières de l’artériosclérose et de l’athérosclérose. Artériosclérose Épaississement et rigidité de la tunique interne et moyenne de l’artère

Circulation sanguine

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Athérosclérose Athérome (plaque lipidique)

Circulation sanguine

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

59

FIGURE 2

L’artériosclérose et l’athérosclérose (suite)

Le vieillissement est la principale cause de l’artériosclérose, à laquelle s’ajoute la consommation de sodium (sel). Certains facteurs de risque favorisent l’apparition et la progression de l’athérosclérose. Ces facteurs de risque sont les mêmes que pour l’angine et pour l’infarctus (voir 1.1.3 ci-dessous), auxquels on peut ajouter ceux-ci : Alimentation riche en sel, en gras trans et en gras saturés

Antécédents familiaux

Être un homme

Section 1

Quel est le portrait clinique ? Les manifestations cliniques sont principalement reliées aux conséquences de l’athérosclérose. Par exemple, l’hypertension artérielle est causée par la diminution de l’élasticité des artères, alors que la DRS est liée au blocage partiel des artères coronaires par l’athérosclérose. Comment prévenir la progression de ces altérations ? Pour prévenir l’artériosclérose et l’athérosclérose, il faut agir sur les facteurs de risque : l’exercice physique demeure le meilleur traitement préventif. En effet, l’activité physique contribue à diminuer l’hypertension artérielle (HTA) et l’obésité, à augmenter le bon cholestérol sanguin (HDL), à diminuer le stress, en plus de permettre un meilleur contrôle de la glycémie chez les clients diabétiques ; modifier son régime alimentaire est un impératif pour le client atteint d’athérosclérose, qui doit, en particulier : – diminuer l’apport en gras saturés et en gras trans afin de réduire ses taux de mauvais cholestérol sanguin (LDL et triglycérides), – diminuer sa consommation de sodium pour contribuer au maintien d’une pression artérielle normale ; cesser de fumer est un changement dans les habitudes de vie difficile à faire, mais essentiel pour diminuer de façon significative la progression de ces altérations.

D’une compétence à l’autre • Pour en apprendre davantage sur les aliments faibles en gras et en sel, référez-vous à la compétence 11, Nutrition. • Le diabète et le contrôle de la glycémie sont vus dans la compétence 13, Procédés de soins et système endocrinien.

1.1.3 Les facteurs de risque

Hyperlipidémie Taux sanguin de cholestérol ou de triglycérides trop élevé.

Certains facteurs de risque prédisposent à l’angine et à l’infarctus du myocarde : • Tabagisme • Sédentarité • Hypertension artérielle • Diabète • Hyperlipidémie • Mauvaise gestion du stress • Obésité

1.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 2, à la page suivante, présente les principales manifestations cliniques de l’angine et de l’infarctus du myocarde et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client atteint par ces altérations. 60

CHAPITRE 2

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Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’angine et de l’infarctus du myocarde

Manifestations cliniques et explications DRS avec ou sans irradiation aux membres supérieurs, au cou, à la mâchoire (voir la figure 3), causée par une diminution de l’apport en O2 au niveau du myocarde FIGURE 3

Angine Présente

Infarctus du myocarde Présente

L’irradiation la plus fréquente de la DRS

Divers symptômes de malaise : dyspnée, pâleur du visage ou étourdissements causés par la DRS

Fréquents

Fréquents et souvent majeurs

Transpiration abondante, hypertension artérielle, tachycardie ou autres arythmies, causées par la douleur

Fréquentes pour l’HTA et la tachycardie, rares pour la transpiration et les autres arythmies

Fréquentes et importantes

Hypotension causée par une diminution de la capacité du cœur à pomper efficacement

Rare

Occasionnelle

Anxiété importante avec agitation ou sentiment de panique, liée à la douleur aiguë et au danger de mort

Occasionnelle

Fréquente

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Pendant la crise Respirer ● Mettre le client au repos (repos complet de 48 h pour l’infarctus) pour réduire le besoin en O2 du myocarde et pour diminuer l’effort, la pression artérielle et la fréquence cardiaque. ● Installer le client en position de MS 3.1 Fowler ou de semi-Fowler pour favoriser le repos et diminuer le travail du cœur et pour favoriser l’expansion pulmonaire. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 pour vérifier leur stabilité. (Pour une synthèse sur les signes vitaux, leur mesure et les valeurs normales, voir l’Annexe 1, à la page 351). ● Demander au client d’évaluer la DRS par la méthode du PQRSTU afin de suivre son évolution (augmentation ou diminution) et noter la réponse du client aux interventions réalisées afin de permettre un suivi approprié de l’évolution de la DRS. ● Rester auprès du client afin de réduire son anxiété et intervenir rapidement au besoin. Apprendre ● Rassurer le client et lui expliquer qu’il reçoit les soins nécessaires à son état afin de diminuer son anxiété face à la douleur et à la situation de crise. ● Rassurer le client sur la cause des vomissements pour diminuer son anxiété. Être propre et protéger ses téguments ● S’assurer que le client a un haricot à sa disposition pour qu’il puisse vomir. ● Changer la literie et la chemise d’hôpital en cas de diaphorèse MS 3.13 3.14 importante pour assurer le confort du client.

Dyspnée Difficulté à respirer.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

61

Section 1

TABLEAU 2

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’angine et de l’infarctus du myocarde (suite)

Section 1

Manifestations cliniques et explications

Angine

Nausées ou vomissements causés par la douleur aiguë

Occasionnels

Fièvre reliée au processus inflammatoire survenant dans les 24 heures suivant l’infarctus, causée par la mort des cellules du myocarde

Inexistante

Infarctus du myocarde Nausées fréquentes, vomissements rares Occasionnelle

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Après la crise Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux pour MS 4.1 à 4.5 vérifier leur stabilité. Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Encourager le client à reprendre ses activités progressivement, selon la prescription médicale, puis à opter pour un conditionnement physique adapté à son état, afin de renforcer le myocarde. Maintenir sa température corporelle dans la limite de la normale (pour l’infarctus) ● Prendre la température du client pour MS 4.1 déceler la fièvre dès son apparition. ●

Apaiser la fièvre (couvrir légèrement le client, lui appliquer des compresses froides sur le front, bien aérer la pièce), pour assurer le confort et prévenir les complications (convulsions, etc.).

D’une compétence à l’autre • La méthode du PQRSTU pour permettre au client d’évaluer sa douleur est vue à la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. • Les signes d’anxiété chez le client ainsi que divers moyens susceptibles de l’aider à la surmonter sont vus à la compétence 5, Relation aidante.

1.1.5 L’évaluation diagnostique En plus de s’appuyer sur les signes et symptômes physiques décrits par le client, le diagnostic de l’angine et de l’infarctus du myocarde nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Le bilan lipidique permet d’éliminer le facteur de risque de l’hyperlipidémie. Une glycémie peut également être demandée afin d’évaluer la présence de diabète. Cette analyse est abordée dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique de la compétence 13, Procédés de soins et système endocrinien. Analyses

3 Bilan lipidique (angine seulement) (page 326)

15 Troponines (page 334)

10 Enzymes cardiaques (CK-MB) (page 330)

Examens

20 Coronarographie (page 338) 23 Électrocardiographie au repos

28 Scintigraphie cardiaque (angine seulement) (page 345)

(angine et infarctus) ou à l’effort (angine seulement) (page 341)

62

CHAPITRE 2

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1.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 3 présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’angine ou d’infarctus du myocarde, ainsi que les soins spécifiques qui y sont associés. TABLEAU 3

Les traitements et les soins spécifiques de l’angine et de l’infarctus du myocarde Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Installation d’un moniteur cardiaque pour observer le rythme cardiaque et déceler les arythmies dès leur apparition (angine et infarctus)





Oxygénothérapie (angine et infarctus) pour soulager la DRS et la dyspnée du client, selon l’ordonnance Traitement médicamenteux (angine et infarctus) pour soulager la DRS, selon l’ordonnance





Pendant la crise, installer le moniteur afin de permettre à l’infirmière et au médecin d’analyser le rythme cardiaque du client. S’assurer de changer les électrodes chaque jour afin de diminuer les risques d’irritation de la peau. Pendant la crise, administrer de l’oxygène pour augmenter l’apport en O2 au myocarde durant la phase aiguë.

MS Labo

6.1

Pendant la crise, administrer de la nitroglycérine selon l’ordonnance pour créer une vasodilatation des artères coronaires, c’est-à-dire une augmentation de leur calibre, et assurer, pour l’angine, un plus grand apport de sang au myocarde (voir le tableau 4, à la page 66, pour les autres médicaments prescrits).

Angioplastie coronarienne transluminale percutanée (ACTP) (angine et infarctus) Procédure invasive au cours de laquelle un cathéter est inséré par l’artère fémorale ou radiale jusqu’à l’artère coronaire afin d’y fractionner le caillot et de l’aspirer (dans le cas d’un infarctus) (voir Coronarographie, à la page 338). L’ACTP sert aussi à écraser la plaque qui obstrue l’artère (dilatation de l’artère coronaire) à l’aide d’un ballonnet qui est gonflé à l’endroit du blocage (dans le cas de l’angine). La plupart du temps, une endoprothèse (stent) est implantée après la dilatation, afin de maintenir l’artère ouverte (voir la figure 4). FIGURE 4

L’angioplastie coronarienne transluminale percutanée a Insertion du cathéter Cathéter muni d’un ballonnet

b Gonflement du ballonnet

Insertion du cathéter par l’artère radiale

c Insertion d’un stent dans l’artère dilatée

Insertion du cathéter par l’artère fémorale

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

63

Section 1

Traitements non chirurgicaux

TABLEAU 3

Les traitements et les soins spécifiques de l’angine et de l’infarctus du myocarde (suite) Soins avant l’ACTP et explications





Section 1



















Vérifier si le client est allergique à l’iode ou aux fruits de mer car le produit de contraste est à base d’iode. Informer le client de la procédure afin qu’il comprenne ce qui se passe au cours de l’intervention. Si la procédure est planifiée (angine), s’assurer que le client est à jeun au cas où des complications rendraient l’intubation nécessaire. Demander au client de revêtir une chemise MS 3.14 d’hôpital ou aider le client à le faire. Si la procédure se fait par l’artère fémorale, raser la région de l’aine des deux côtés afin de permettre l’accès du cathéter et pour favoriser l’adhérence du diachylon apposé après l’intervention. Si le temps le permet avant le départ pour la salle d’hémodynamie, marquer d’un X l’emplacement des pouls tibiaux et pédieux afin de les retrouver rapidement après l’intervention. S’assurer que le client a une voie d’accès MS 9.5 intraveineuse afin d’injecter les produits de contraste pendant la procédure. Vérifier si le client est diabétique ou atteint d’insuffisance rénale et en aviser le médecin le cas échéant, car chacune de ces altérations nécessite une préparation spéciale avant la procédure. Vérifier que le client a bien retiré tout objet métallique, timbre médicamenteux, bijou ou maquillage. S’assurer que le client a signé le formulaire de consentement pour l’ACTP. Administrer les médicaments prescrits.

Soins après l’ACTP et explications ●



















Vérifier les signes de réaction allergique à l’iode (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire) car les réactions allergiques à l’iode se produisent généralement dans les 30 minutes suivant l’administration du produit de contraste. Observer la zone de l’intervention afin de déceler rapidement les signes de saignement ou d’hématome (l’hémorragie est une complication possible de l’ACTP). Vérifier la présence des pouls périphériques, la chaleur, la sensibilité, la coloration et le mouve- MS 4.10 ment du membre utilisé pendant la procédure, et comparer celui-ci à l’autre membre afin de s’assurer que le pansement compressif n’est pas trop serré. Prendre les signes vitaux selon la MS 4.1 à 4.5 prescription médicale pour assurer un dépistage rapide des complications. Si l’intervention a eu lieu par voie fémorale, garder le client au repos, immobile, en position de décubitus pendant la durée prescrite, soit de 8 à 12 heures afin d’éviter un hématome ou une hémorragie au point de ponction. Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Si l’état de santé du client le permet, l’inciter à boire beaucoup d’eau afin de favoriser l’excrétion du liquide de contraste par les reins. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager au besoin, selon l’ordonnance. Informer le client de la nécessité de vous appeler immédiatement s’il présente une DRS, car c’est un signe que l’artère dilatée s’est obstruée de nouveau. Administrer les médicaments prescrits.

Traitement thrombolytique (infarctus) Ce traitement consiste à administrer par voie intraveineuse, par l’infirmière, un agent thrombolytique, c’est-à-dire un produit qui provoque la dissolution du caillot (thrombus) qui bloque l’artère coronaire en cas d’infarctus. L’agent thrombolytique doit être administré le plus rapidement possible, dès la confirmation de l’infarctus. Soins avant le traitement thrombolytique et explications ●



Informer brièvement le client sur le traitement thrombolytique afin qu’il comprenne le résultat attendu. S’assurer que le client a une ou deux voies MS 9.1 9.5 d’accès intraveineuses afin d’injecter e l’agent thrombolytique et d’avoir une 2 voie pour les autres solutés.

Soins pendant et après le traitement thrombolytique et explications ●



Prendre les signes vitaux selon la MS 4.1 à 4.5 prescription médicale pour assurer un dépistage rapide des complications. Vérifier les signes de réactions allergiques à l’agent thrombolytique qui peuvent se produire pendant et après la fin de l’administration du produit.

Hémodynamie Intervention cardiovasculaire assistée par l’imagerie médicale et qui procède par cathétérisme. Diurèse Volume d’urine sécrétée par les reins.

64

CHAPITRE 2

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Les traitements et les soins spécifiques de l’angine et de l’infarctus du myocarde (suite)

Soins avant le traitement thrombolytique et explications (suite) ●





Vérifier avec le client s’il a déjà reçu un traitement thrombolytique dans le passé, car certains agents ne peuvent être administrés qu’une seule fois. Vérifier avec le client qu’il n’a pas d’hémorragie active ou des antécédents d’hémorragie ou d’anévrisme, car ce sont des contre-indications aux agents thrombolytiques. En informer l’infirmière ou le médecin, s’il y a lieu. Administrer les médicaments prescrits.

Soins pendant et après le traitement thrombolytique et explications (suite) ●





Vérifier les signes d’hémorragie ou les saignements aux points de ponction veineuse ou d’insertion de solutés, car l’agent thrombolytique peut avoir dissous, en plus de celui de l’artère bloquée, des caillots situés ailleurs. Informer le client de la nécessité de vous appeler immédiatement s’il présente une DRS, car c’est un signe que l’artère coronaire s’est obstruée de nouveau. Administrer les médicaments prescrits.

Traitement chirurgical Revascularisation coronarienne chirurgicale (pontages FIGURE 5 Le pontage aortocoronarien et le coronariens) (angine et, au besoin, après un infarctus) pontage mammocoronarien Pontage mammocoronarien La revascularisation, ou pontage, est une intervention qui vise Pontage aortocoronarien à rétablir la circulation sanguine et donc l’irrigation dans la Artère sous-clavière partie du cœur touchée. gauche ● Au cours du pontage aortocoronarien, le chirurgien prélève Artère mammaire gauche la veine saphène (voir la figure 11 du chapitre 1, à la page 31). Il en fixe une extrémité sur l’aorte et place l’autre en aval (direction vers laquelle le flux sanguin se dirige) de l’artère Greffe de la veine bloquée (voir la figure 5). saphène à l’artère ● Au cours du pontage mammocoronarien, le chirurgien dévie Occlusion coronaire droite la trajectoire de l’artère mammaire vers l’artère coronaire bloquée pour permettre la circulation du sang vers la ou les Occlusion artères coronaires obstruées. Ce traitement est utilisé lorsque l’ACTP a échoué, qu’une artère coronaire principale est bloquée en amont, ou encore lorsque plusieurs artères coronaires importantes sont bloquées (voir la figure 5). Soins postopératoires et explications (après le séjour aux soins intensifs)

Soins préopératoires et explications Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. ● Qualifier les pouls périphériques de gauche MS 4.10 et de droite en les comparant afin d’avoir des données de référence en phase postopératoire. ● Administrer les médicaments prescrits.

















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Prendre les signes vitaux selon la MS 4.1 à 4.5 prescription médicale pour assurer un dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention (sternum) par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. Observer la ou les plaies (thorax, jambes) afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection. Recommander au client de laver ses plaies avec un savon doux et de les rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. Mobiliser le client régulièrement dans le lit afin MS 3.1 de prévenir l’atélectasie (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. Inciter le client à effectuer les exercices MS Labo 10.1 respiratoires (spirométrie incitative) et physiques toutes les heures et à marcher dans le corridor régulièrement afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Administrer les médicaments prescrits.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

65

Section 1

TABLEAU 3

D’une compétence à l’autre

MS

5.1

• Les manifestations cliniques de l’insuffisance rénale et les soins à prodiguer pour soulager cette altération sont présentés dans la compétence 16, Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur. • Les différentes formes et voies d’administration de la nitroglycérine sont présentées en détail dans la compétence 9, Pharmacothérapie.

5.9

Section 1

1.1.7 Les médicaments prescrits MS

TABLEAU 4

Le tableau 4 présente les principales classes de médicaments utilisés pour traiter l’angine ou employés pour le client ayant subi un infarctus du myocarde.

5.1

Les principales classes de médicaments utilisés pour traiter l’angine et l’infarctus du myocarde

Médicaments prescrits Statines Ex. : atorvastatine (LipitorMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Blocage de la synthèse du cholestérol et augmentation du nombre de récepteurs des LDL dans le foie







Antiagrégants plaquettaires Ex. : acide acétylsalicylique (AspirineMD) Ex. : clopidogrel (Plavix MD) Nitrates* Ex. : nitroglycérine sublinguale (Nitrolingual MD)



LDL



triglycérides



légère du HDL



Inhibition de l’agrégation des plaquettes sanguines



● ●





Induction d’une vasodilatation périphérique et d’une vasodilatation des artères coronaires

● ● ●

Crampes abdominales ou diarrhée taux d’enzymes hépatiques Douleurs musculaires

Hématomes temps de saignement Épistaxis (saignement de nez)

Soins infirmiers ●







Saignement des gencives P.A. Étourdissements Céphalées









Administrer au coucher, car la synthèse du cholestérol se fait pendant le sommeil. Demander au client de signaler la présence de douleurs musculaires ; le cas échéant, en aviser le médecin, qui verra possiblement à diminuer le dosage des statines. Surveiller la présence d’hématomes ou de saignements et en aviser l’infirmière, le cas échéant. Recommander au client d’utiliser un rasoir électrique afin de prévenir le risque de coupures lié à l’emploi du rasoir à lames. Demander au client d’évaluer sa douleur avant et après l’administration. Si la douleur ne disparaît pas après 5 minutes, administrer une 2e dose. Une 3e et dernière dose peut être administrée si la douleur n’est pas soulagée 5 minutes après la 2e dose. Lorsque la DRS n’est pas soulagée par les 3 doses de nitroglycérine, en informer l’infirmière. Surveiller régulièrement les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’hypotension orthostatique (HTO) (voir la page 129). Recommander au client de signaler la présence de céphalées.

* Ces médicaments sont des antiangineux.

66

CHAPITRE 2

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Les principales classes de médicaments utilisés pour traiter l’angine et l’infarctus du myocarde (suite)

Médicaments prescrits Bêtabloquants* Ex. : métoprolol (LopresorMD)



● ●

Bloqueurs des canaux calciques* Ex. : diltiazem (CardizemMD)





● ●

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) Ex. : ramipril (Altace MD)







Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) Ex. : candesartan (AtacandMD) Ex. : valsartan (DiovanMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques







Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque au niveau des nœuds sinusal et auriculoventriculaire (AV) fréquence cardiaque pression artérielle Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque en bloquant la réentrée du calcium dans les cellules Induction d’une vasodilatation périphérique et d’une vasodilatation des artères coronaires fréquence cardiaque pression artérielle

Inhibition de la transformation de l’angiotensine I en angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique pression artérielle Inhibition de la fixation de l’angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique pression artérielle

● ● ●

Fatigue Étourdissements Impuissance chez l’homme

Soins infirmiers ●



● ● ●

Œdème périphérique Fatigue Étourdissements









● ● ● ●



● ● ●



Fatigue Étourdissements Toux sèche Hyperkaliémie et insuffisance rénale Augmentation de la créatinine Fatigue Étourdissements Hyperkaliémie et insuffisance rénale Augmentation de la créatinine









Surveiller la fréquence cardiaque MS 4.2 4.5 et la P.A. et ne pas administrer si la F.C. < 50 batt./min ou si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’hypotension orthostatique (HTO). Surveiller la fréquence cardiaque MS 4.2 4.5 et la P.A. et ne pas administrer si la F.C. < 50 batt./min ou si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client d’éviter de croiser les jambes pour ne pas nuire au retour veineux. Recommander au client de maintenir ses jambes surélevées en position assise pour favoriser le retour veineux et la de l’œdème des membres inférieurs. Surveiller la P.A. et ne pas MS 4.5 administrer si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

Surveiller la P.A. et ne pas MS 4.5 administrer si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

* Ces médicaments sont des antiangineux.

Monde du travail

Hyperkaliémie Taux de potassium sanguin plus élevé que la normale pouvant provoquer des arythmies.

1.1.8 L’aspect diététique L’adoption d’un régime alimentaire approprié est un aspect important du traitement des altérations du réseau artériel comme l’angine et l’infarctus du myocarde. Il est recommandé d’éviter les aliments contenant des gras saturés et des gras trans ainsi que les aliments salés et transformés. Il faut encourager le client à opter pour des aliments à base de grains entiers, faibles en gras et en sel, en plus des 5 à 10 portions quotidiennes de fruits et légumes recommandées. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Au cours des traitements liés aux altérations de la circulation artérielle et veineuse, l’infirmière auxiliaire travaillera en collaboration avec la nutritionniste ou la technicienne en diététique, qui prescrira une diète particulière en fonction des problèmes du client.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

67

Section 1

TABLEAU 4

ACTIVITÉS 1

Même si l’angine et l’infarctus du myocarde sont des altérations intimement liées, certains éléments les différencient. Dans le tableau suivant, indiquez si la description correspond davantage à l’angine, à l’infarctus du myocarde ou à ces deux altérations. Faites un X dans la ou les colonnes appropriées. Description

Angine

Infarctus du myocarde

Section 1

a) Je suis le résultat du blocage d’une artère coronaire qui a provoqué une ischémie du myocarde. b) Je suis le résultat d’un bloquage complet qui a provoqué la nécrose de certaines cellules du myocarde. c) La DRS qui me caractérise peut être soulagée par le repos et la nitroglycérine. d) Je suis le résultat d’une ischémie réversible du myocarde. e) Je me manifeste par une DRS, la dyspnée et une pâleur du visage. f) L’infirmière auxiliaire doit rassurer le client qui souffre fréquemment de nausées liées à cette altération. g) De façon occasionnelle, je peux me manifester par de la fièvre. h) On peut me diagnostiquer grâce au bilan lipidique et à l’électrocardiographie à l’effort. i) Mon traitement par l’administration d’oxygène soulage la DRS. j) Un traitement thrombolytique pour dissoudre le caillot qui bloque l’artère coronaire peut être envisagé pour me traiter. k) L’une des causes de cette altération est l’artériosclérose. 2

À partir de la banque de mots suivante, indiquez à quoi correspond chacune des illustrations ci- dessous. Expliquez vos réponses sous chacune des illustrations.

• Artère saine

68

CHAPITRE 2



Artériosclérose

• Athérosclérose

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3

Madame Séguin, 75 ans, vit dans un centre d’hébergement depuis quelques mois en raison de sa perte d’autonomie. Elle est diabétique et souffre d’angine. a) Parmi les énoncés suivants, lequel définit correctement l’angine dont elle souffre ? Encerclez l’énoncé qui correspond à votre réponse.

Section 1

i) L’angine est une altération du réseau artériel qui se caractérise par une douleur rétrosternale due à une ischémie prolongée et irréversible du myocarde. ii) L’angine est une altération du réseau veineux qui se caractérise par une douleur rétrosternale pouvant être causée par un stress important. iii) L’angine est caractérisée par une souffrance du myocarde causée par un manque de sang riche en oxygène et ressentie comme une douleur rétrosternale. b) Vous assistez madame Séguin dans ses soins d’hygiène, debout face au lavabo, lorsque celle-ci ressent une DRS. Parmi les interventions suivantes, encerclez l’énoncé correspondant au soin prioritaire à lui prodiguer. Justifiez votre réponse. i) Aider madame Séguin à terminer rapidement ses soins d’hygiène. ii) Faire asseoir madame Séguin immédiatement. iii) Terminer la toilette de madame Séguin au bain. Justification :

c) Vous administrez de la nitroglycérine sublinguale à madame Séguin pour soulager sa douleur rétrosternale. i) Quel est l’effet thérapeutique de ce médicament ?

ii) Nommez deux effets secondaires possibles de ce médicament.

iii) Formulez un soin infirmier que vous pourriez prodiguer à madame Séguin à la suite de l’administration de ce médicament.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

69

4

Monsieur Legros, 62 ans, souffre d’angine depuis trois ans. Malgré les conseils de son médecin, il fume toujours et fait peu d’activité physique. Il croyait souffrir d’une DRS habituelle, mais trois doses de nitroglycérine sublinguale n’ont pas soulagé sa douleur. À la suite de plusieurs analyses sanguines et examens, le médecin établit un diagnostic d’infarctus du myocarde. a) Outre la douleur rétrosternale, déterminez deux manifestations cliniques de l’infarctus du myocarde dont a pu souffrir monsieur Legros. Encerclez deux choix correspondant à votre réponse.

Section 1

i) Anxiété

ii) Nausées

iii) Hypothermie

iv) Apnée

b) Pour chacune des manifestations choisies en a), formulez un soin d’assistance pour aider le client. Manifestations cliniques

Soins d’assistance

c) Pour traiter le problème de monsieur Legros, le médecin pratique une angioplastie coronarienne transluminale percutanée (ACTP) afin de débloquer l’artère coronaire touchée. i) Au cours de l’intervention, le chirurgien observe que le blocage est causé par un athérome. D’après cette indication, de quelle autre altération monsieur Legros souffre-t-il ?

ii) L’une des complications possibles de cette intervention est l’hémorragie. Formulez deux soins spécifiques qui visent à déceler cette complication.

d) Pour prévenir une récidive de ses problèmes cardiovasculaires, le médecin suggère à monsieur Legros d’adopter un régime faible en sodium. i) Comment ce régime pourra-t-il aider monsieur Legros ?

ii) Nommez deux aliments à déconseiller à monsieur Legros pour respecter son régime faible en sodium.

iii) Formulez deux autres conseils à donner à monsieur Legros pour améliorer sa santé cardiovasculaire.

70

CHAPITRE 2

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Section

2

Les altérations du système vasculaire artériel et veineux

Déclencheur

Section 2

Quelques secondes d’inattention de la part de ses parents ont suffi au petit Alexis pour bloquer les toilettes. À des fins d’expérimentation, il y a laissé tomber les clés de la voiture, puis il s’est empressé de tirer la chasse d’eau. Résultat : un dégât d’eau, une facture de 100 $ du plombier et un petit garçon grondé. Les artères et les veines du corps humain sont souvent comparées à la plomberie ou à la tuyauterie. 1

Selon vous, les artères et les veines du corps humain peuvent-elles se bloquer comme les tuyaux de toilettes ?

2

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être à l’origine du blocage des artères et des veines du système vasculaire ?

3

Les parents d’Alexis auraient pu éviter cette situation fâcheuse en surveillant plus étroitement leur garçon. Dans le même ordre d’idées, croyez-vous qu’une infirmière auxiliaire puisse faire quelque chose pour prévenir les problèmes du système vasculaire ? Si oui, donnez un exemple.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Anévrisme Angioplastie Anticoagulant Artériopathie périphérique (AP)

• • •

Hyperlipidémie Insuffisance artérielle Insuffisance veineuse

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• • • •

Phlébite Thromboembolie Thrombophlébite Thrombose

• • •

Thrombus Varice Vasoconstriction

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

71

Dans cette section, vous verrez les principales altérations du système vasculaire artériel et veineux, la façon de les prévenir ainsi que les soins qui leur sont nécessaires : l’anévrisme, l’insuffisance artérielle et veineuse, les varices, la thrombose, la thrombophlébite et la thromboembolie.

2.1 L’anévrisme L’anévrisme est une altération de l’artère qui survient lorsque sa paroi est affaiblie.

Section 2

2.1.1 La définition L’anévrisme est une dilatation de la paroi d’une artère localisée à un endroit précis, formant une poche qui présente un risque d’hémorragie. La paroi fragilisée par l’anévrisme risque de se rompre à tout moment. Les principales artères où un anévrisme est susceptible de se former sont les suivantes (voir le réseau artériel au chapitre 1, à la page 21) : • l’aorte; • les artères iliaques; • les artères cérébrales; • les artères rénales.

FIGURE 6

L’aorte abdominale normale comparée à l’aorte abdominale avec anévrisme

Aorte abdominale normale

Anévrisme de l’aorte abdominale

La figure 6 montre une aorte abdominale normale et une aorte abdominale porteuse d’un anévrisme.

ATTENTION La rupture d’un anévrisme (aussi appelée dissection) constitue une urgence médicale. En effet, lorsqu’un vaisseau sanguin du diamètre de l’aorte se rompt, une hémorragie interne importante et instantanée se produit, causant le plus souvent la mort du client.

2.1.2 Les causes Les principales causes de l’anévrisme sont : • l’usure de la paroi d’une artère due à une HTA peu ou pas maîtrisée ; • l’athérosclérose (dépôt d’athérome), qui entraîne une perte d’élasticité de l’artère affaiblissant sa paroi (voir la figure 2, à la page 59) ; • une anomalie congénitale ; • une lésion de la paroi de l’artère, due à un impact violent, par exemple un accident de voiture.

72

CHAPITRE 2

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2.1.3 Les facteurs de risque Certains facteurs prédisposent au développement d’un anévrisme : • Hypertension artérielle (HTA) • Hyperlipidémie

• Diabète • Tabagisme

• Obésité • Être un homme

2.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance

TABLEAU 5

Section 2

La plupart du temps, l’anévrisme est asymptomatique, c’est-à-dire que le client ne présente aucun signe ni symptôme lui permettant de penser qu’il a un problème de santé. L’anévrisme de l’aorte abdominale est le seul anévrisme susceptible de se manifester, le cas échéant, par la douleur (voir le tableau 5). Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’anévrisme de l’aorte abdominale

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Douleur à l’abdomen ou au dos causée par une compression des organes environnants ou des nerfs autour de l’anévrisme

Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Installer le client au repos, dans une position confortable afin de diminuer la douleur ressentie. Éviter les dangers ● Prendre la pression artérielle afin de s’assurer MS 4.5 qu’elle se situe dans les valeurs normales. ● Recommander au client d’éviter les efforts ou les mouvements brusques afin d’éviter d’augmenter sa pression artérielle.

2.1.5 L’évaluation diagnostique Les examens qui permettent de confirmer la présence d’un anévrisme sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique aux pages indiquées ci-dessous. Examens

17 Artériographie (angiographie artérielle) (page 335) 22 Échographie doppler (page 340) 24 Imagerie par résonance magnétique (IRM) (page 342) 27 Radiographie pulmonaire (page 345) 32 Tomodensitométrie (TDM) (page 349) 2.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Les traitements et les soins spécifiques visent à intervenir avant qu’une rupture de l’artère au niveau de l’anévrisme se produise et entraîne la mort. Le tableau 6, à la page suivante, présente les principaux traitements liés à la prévention de la dissection de l’anévrisme.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

73

TABLEAU 6

Les traitements et les soins spécifiques de l’anévrisme

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Intervention chirurgicale

Section 2

Réparation chirurgicale de l’anévrisme Cette chirurgie est principalement utilisée dans les cas d’anévrisme de l’aorte ou des artères iliaques. Au cours de l’intervention, le chirurgien ouvre l’abdomen au niveau de l’emplacement de l’anévrisme pour effectuer la réparation de l’artère (voir la figure 7). FIGURE 7

La réparation chirurgicale de l’anévrisme a

Atélectasie Réduction du volume ou affaissement d’une ou de plusieurs alvéoles dans un lobe pulmonaire.

Incision du sac anévrismal

b

Insertion du greffon synthétique

c

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. ● Administrer les médicaments prescrits. Soins postopératoires (après le séjour aux soins intensifs) ● Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. ● Observer la plaie afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection et, au besoin, MS 11.2 mettre un pansement sec. ● Surveiller la perfusion des solutés. MS 9.2 à 9.6 ● Surveiller le drainage de la sonde MS 8.9 8.11 vésicale. ● Mobiliser le client régulièrement afin MS 3.1 3.6 de prévenir l’atélectasie (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. ● Inciter le client à marcher dans le corridor MS 3.5 régulièrement et l’assister au besoin afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. ● Inciter le client à effectuer les exercices MS Labo 10.1 respiratoires (spirométrie incitative) toutes les heures afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. ● Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. ● Administrer les médicaments prescrits. ● Recommander au client de laver sa plaie avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. ● Si des agrafes demeurent en place au niveau de la plaie, les retirer selon l’ordon- MS 11.5 nance, avant le congé du client.

Suture de la paroi naturelle de l’artère sur le greffon

74

CHAPITRE 2

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TABLEAU 6

Les traitements et les soins spécifiques de l’anévrisme (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Intervention non chirurgicale

FIGURE 8

La greffe endovasculaire

a

Anévrisme de l’aorte descendante

b

Insertion d’une prothèse à l’emplacement de la dilatation provoquée par l’anévrisme

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Soins avant la greffe endovasculaire Cette intervention n’est pas une chirurgie pratiquée en salle d’opération, mais se fait plutôt en radiologie par cathétérisme (voir Atériographie, à la page 335). Toutefois, la plupart des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale s’appliquent (voir l’Annexe 2, à la page 352, pour la liste complète des soins). ● Vérifier si le client est allergique à l’iode ou aux fruits de mer car le produit de contraste est à base d’iode. ● Informer le client de la procédure afin qu’il comprenne ce qui se passe pendant la procédure et réduire ainsi son anxiété. Raser la région de l’aine des deux côtés afin de permettre l’accès du cathéter et favoriser l’adhérence du diachylon apposé après l’intervention. Soins après la greffe endovasculaire ● Vérifier les signes de réaction allergique à l’iode (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire) car les réactions allergiques à l’iode se produisent généralement dans les 30 minutes suivant l’administration du produit de contraste. ● Observer la zone de l’intervention afin de déceler rapidement les signes de saignement ou d’hématome. ● Vérifier la présence des pouls pédieux et MS 4.10 tibiaux, la chaleur, la sensibilité et le mouvement du membre utilisé pendant la procédure, et comparer celui-ci à l’autre membre afin de s’assurer que le pansement compressif n’est pas trop serré. ● Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Maintenir le client au lit en position de MS 3.1 décubitus pour la durée prescrite afin de prévenir un saignement ou un hématome dans la zone de l’intervention. ● Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. ● Si l’état de santé du client le permet, l’inciter à boire beaucoup d’eau afin de favoriser l’excrétion du liquide de contraste par les reins. ● Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager au besoin, selon l’ordonnance. ● Administrer les médicaments prescrits.

Section 2

Greffe endovasculaire Ce traitement consiste à introduire une prothèse dans l’artère où est localisé l’anévrisme, afin d’empêcher l’anévrisme de grossir et pour permettre au sang de circuler à l’intérieur de la greffe. Il est pratiqué par un radiologiste d’intervention, qui implante une prothèse au niveau de l’anévrisme en passant par l’artère fémorale. La prothèse assure la continuité rectiligne des parois de l’artère (voir la figure 8). Il est possible d’utiliser ce traitement quel que soit l’endroit où se situe l’anévrisme.



Hématome Accumulation de sang circonscrite dans un tissu, laissant la peau bleutée et gonflée en raison d’une lésion vasculaire.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

75

TABLEAU 6

Les traitements et les soins spécifiques de l’anévrisme (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitement médicamenteux ●



Le traitement médicamenteux consiste à ajuster de manière optimale les médicaments pris par le client et à maîtriser les facteurs de risque : l’hypertension et l’hyperlipidémie. Lorsque le client ne peut recevoir l’un des deux traitements décrits plus haut dans ce tableau, parce qu’il souffre d’insuffisance cardiaque sévère (voir la section 1.1 du chapitre 3, à la page 105), par exemple, le traitement médicamenteux constitue la seule option possible.

Section 2

Médicaments qui réduisent l’hypertension afin de normaliser la pression artérielle. Médicaments qui réduisent l’hyperlipidémie (taux sanguin de cholestérol ou de triglycérides trop élevé) afin de normaliser le taux de cholestérol sanguin.





Administrer des médicaments qui normalisent la P.A. du client, selon l’ordonnance. Administrer des médicaments qui diminuent le taux de cholestérol ou de triglycérides du client, selon l’ordonnance.

2.1.7 Les médicaments prescrits MS

TABLEAU 7

5.1

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hyperlipidémie

Médicaments prescrits Statines Ex. : atorvastatine (LipitorMD)

Effets thérapeutiques ●

● ● ●

Fibrates Ex. : fénofibrate (Lipidil microMD)

Résines Ex. : cholestyramine (QuestranMD)

76

Les médicaments prescrits au client atteint d’un anévrisme permettent de maîtriser les facteurs qui accentuent les risques liés à l’anévrisme. Ainsi, le tableau 7 présente les médicaments qui aident à lutter contre l’hyperlipidémie. Les médicaments utilisés pour contrer l’hypertension artérielle seront vus au chapitre 3, qui aborde ce sujet (voir le tableau 15 du chapitre 3, à la page 127).





Blocage de la synthèse du cholestérol et augmentation du nombre de récepteurs des LDL dans le foie LDL triglycérides légère du HDL Stimulation de la lipoprotéine lipase, enzyme responsable de la synthèse des LDL, dont l’action : – triglycérides – HDL

Inhibition de l’absorption de la bile intestinale et des LDL, donc LDL

CHAPITRE 2

Effets secondaires indésirables ●









● ●

● ● ●

Crampes abdominales taux d’enzymes hépatiques Douleurs musculaires

taux d’enzymes hépatiques Douleurs musculaires Troubles digestifs Cholélithiases (calculs dans la vésicule biliaire) peu fréquentes Constipation Nausées Flatulences

Soins infirmiers ●











Administrer au coucher, car la synthèse du cholestérol se fait pendant le sommeil. S’informer des douleurs musculaires ressenties par le client ; aviser l’infirmière ou le médecin en cas de douleurs persistantes.

Informer le client que les fibrates doivent être pris à la fin du repas le plus important de la journée, car ils agissent sur les gras-sucrés absorbés, tandis que la nourriture absorbée réduit les effets secondaires des fibrates sur le système digestif. Demander au client de signaler les douleurs musculaires, car elles peuvent être un signe que la dose doit être ajustée.

Informer le client qu’il doit prendre le médicament à jeun, 1 heure avant un repas, ou 4 heures après la fin d’un repas, avec un verre d’eau. Inciter le client à consommer des aliments riches en fibres et à faire de l’exercice dès que possible. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

2.1.8 L’aspect diététique Le régime alimentaire doit contribuer à réduire les facteurs de risque et donc à diminuer l’hypertension artérielle et l’hyperlipidémie. En limitant l’apport en gras saturés et en gras trans, il est possible pour le client de diminuer son taux de mauvais cholestérol sanguin (LDL et triglycérides). De plus, une réduction de sa consommation de sodium (sel) contribue au maintien d’une pression artérielle normale.

2.2 L’insuffisance artérielle Section 2

Les troubles de la circulation artérielle sont liés à une altération des artères et ont pour conséquence une distribution insuffisante d’oxygène et de nutriments dans l’organisme.

2.2.1 La définition L’insuffisance artérielle est une déficience de la circulation sanguine dans les artères, qui prive les organes ou les tissus de l’apport en oxygène et en nutriments dont ils ont besoin. La forme la plus fréquente d’insuffisance artérielle est l’artériopathie périphérique (AP) des membres inférieurs, localisée principalement au niveau des artères iliaques, fémorales ou poplitées (voir la figure 9 du chapitre 1, à la page 26). L’AP des membres inférieurs est causée par la formation d’une plaque graisseuse, l’athérome, sur la paroi de l’artère (voir la figure 2, à la page 59). La thromboangéite oblitérante (maladie de Léo Buerger) est une forme plus rare d’insuffisance artérielle périphérique inflammatoire qui touche les petites et moyennes artères des membres inférieurs et supérieurs. Ce type d’insuffisance artérielle ne sera pas traité dans cet ouvrage.

2.2.2 Les causes La principale cause de l’insuffisance artérielle est l’athérosclérose au niveau des artères périphériques, en particulier dans les artères des membres inférieurs (voir la figure 2, à la page 59).

2.2.3 Les facteurs de risque Le principal facteur de risque pour l’apparition d’une insuffisance artérielle (AP des membres inférieurs) est le diabète. En effet, le diabète provoque une microangiopathie (une atteinte des très petits vaisseaux artériels). Les autres facteurs de risque sont les mêmes que pour l’athérosclérose (voir la figure 2, à la page 59).

2.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 8, à la page suivante, présente les principales manifestations cliniques de l’insuffisance artérielle et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

77

TABLEAU 8

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’insuffisance artérielle

Manifestations cliniques et explications

Section 2

Claudication intermittente Boiterie accompagnée d’une douleur dans les membres inférieurs liée à la marche et cessant au repos, mais récidivant à la reprise de la marche.

D’une compétence à l’autre Les soins de plaies comme les ulcères de jambes sont vus à la compétence 8, Prévention de l’infection.

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Mettre le client au repos pour diminuer le besoin en O2 des muscles des jambes. ● Favoriser la marche, si tolérée par le client, afin d’améliorer la circulation artérielle. Engourdissements ou crampes dans les orteils ou les pieds provoqués par un ● En position assise, recommander de laisser les manque d’oxygène ou de nutriments dans jambes allongées plus basses que la taille afin les tissus d’améliorer la circulation artérielle. Éviter les dangers Diminution ou absence de pouls périphériques (ou pouls imperceptible) ● Prendre les signes vitaux du causée par une diminution de la circulaclient pour vérifier leur stabilité. MS 4.1 à 4.5 tion artérielle ● Éviter la station debout prolongée afin de prévenir un ralentissement du retour veineux et Atteinte à l’intégrité de la peau des de la circulation artérielle. jambes (coloration, texture, etc.) pouvant aller jusqu’à un ulcère liée au ● Éviter de frictionner le membre atteint afin de manque d’oxygène et de nutriments dans prévenir le déplacement possible d’un caillot. les tissus (voir la figure 9) ● Noter la qualité de la perception des pouls périphériques et leur localisation afin de FIGURE 9 L’ulcère de la jambe est permettre un suivi approprié. une plaie chronique de la peau qui se forme à un ● Demander au client d’évaluer la douleur endroit mal vascularisé. ressentie par la méthode du PQRSTU pour suivre son évolution (augmentation ou diminution). Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Garder les jambes au chaud avec des couvertures ou des vêtements amples afin de prévenir une vasoconstriction (réduction du diamètre des vaisseaux sanguins) causée par le froid. ● Noter la présence de zones froides au toucher et leur emplacement afin de permettre un suivi Sensation de froid avec ou sans perte de approprié. sensibilité dans le membre atteint liée à Être propre, soigné et protéger ses téguments la diminution de la circulation artérielle ● Noter vos observations sur l’intégrité de la peau Perte de poils sur les jambes, les pieds et des membres inférieurs afin de permettre un les orteils liée à l’apport insuffisant de suivi approprié. nutriments dans les tissus ● Noter l’emplacement des zones de perte de pilosité afin de permettre un suivi approprié. Douleur aux jambes (claudication intermittente) causée par une diminution de l’apport en O2 et en nutriments au niveau des jambes

2.2.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’insuffisance artérielle aux membres inférieurs nécessite des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique aux pages indiquées ci-dessous. Examens

17 Artériographie (angiographie artérielle) (page 335)

24 Imagerie par résonance magnétique (page 342)

22 Échographie doppler (page 340) 78

CHAPITRE 2

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2.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Les traitements pour l’insuffisance artérielle sont nombreux et comprennent notamment ceux qui sont utilisés pour prévenir la progression de l’athérosclérose (voir la figure 2, à la page 59). Le tableau 9 présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’insuffisance artérielle. TABLEAU 9

Les traitements et les soins spécifiques de l’insuffisance artérielle

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Pontage Le pontage est un procédé d’implantation d’un greffon qui permet de revasculariser l’artère en contournant sa partie obstruée. Le greffon est implanté avant et après la zone obstruée, de façon à rétablir la circulation sanguine dans l’artère. Le pontage, ou plus d’un au besoin, peut être réalisé en utilisant l’une des veines saphènes du client ou un greffon synthétique. Après avoir prélevé la veine saphène (ou préparé le greffon synthétique), le chirurgien en fixe une extrémité sur l’artère fémorale, au-dessus du blocage, et place l’autre extrémité au-dessous du blocage. Le pontage peut être très long et couvrir la quasi-totalité de la jambe, par exemple lors d’un pontage fémorotibial. Ce traitement est donc privilégié lorsque le blocage couvre une longueur importante de l’artère. La figure 10 illustre cette intervention sur différentes parties de la jambe. FIGURE 10

Le pontage comme procédé de revascularisation de la jambe a

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. ● Administrer les médicaments prescrits. Soins postopératoires (après le séjour aux soins intensifs) ● Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 selon l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. ● Observer la plaie afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection MS 11.2 et, au besoin, mettre un pansement sec. ● Surveiller la perfusion des MS 9.2 à 9.6 solutés. ● Surveiller le drainage de la MS 8.9 8.11 sonde vésicale. ●



Artère fémorale superficielle

Pontage Artère obstruée



Artère poplitée Artère tibiale antérieure Artère péronière Artère tibiale postérieure



Greffon Matériau souvent constitué de fibres synthétiques, mais pouvant aussi provenir de tissus biologiques, utilisé pour remplacer une artère (ou parfois une veine).

Mobiliser le client régulièreMS 3.1 3.6 ment afin de prévenir l’atélectasie (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. Inciter le client à marcher dans le MS 3.5 corridor régulièrement et l’assister au besoin afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Inciter le client à effectuer les MS exercices respiratoires (spirométrie Labo 10.1 incitative) toutes les heures afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë.

Greffe fémoro-poplitée d’une artère fémorale superficielle obstruée Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

79

Section 2

Traitements chirurgicaux

TABLEAU 9

Les traitements et les soins spécifiques de l’insuffisance artérielle (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitements chirurgicaux (suite) FIGURE 10



Le pontage comme procédé de revascularisation de la jambe (suite)



b

Section 2



Artère fémorale superficielle Artère poplitée

Administrer les médicaments prescrits. Recommander au client de laver sa plaie avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et favoriser la guérison. Si des agrafes demeurent en place au niveau de la plaie, les retirer selon MS 11.5 l’ordonnance, avant le congé du client.

Pontage Artères obstruées Artère tibiale antérieure Artère péronière Artère tibiale postérieure

Greffe fémoro-tibiale postérieure des artères fémorale, poplitée et tibiale obtruées

Endartériectomie L’endartériectomie est un procédé au cours duquel le chirurgien ouvre l’artère sur toute la longueur du blocage afin d’avoir accès à la plaque d’athérome, qu’il retire à l’aide d’une pince avant de refermer l’artère. Cette intervention n’est possible que lorsque le blocage est court et bien localisé. La figure 11, à la page suivante, illustre ce procédé.

80

CHAPITRE 2

Soins préopératoires ● Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. ● Administrer les médicaments prescrits. Soins postopératoires (après le séjour aux soins intensifs) ● Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 selon l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. ● Observer la plaie afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection MS 11.2 et, au besoin, mettre un pansement sec. ● Surveiller la perfusion des MS 9.2 à 9.6 solutés. ● Surveiller le drainage de la MS 8.9 8.11 sonde vésicale. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

TABLEAU 9

Les traitements et les soins spécifiques de l’insuffisance artérielle (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitements chirurgicaux (suite)

L’endartériectomie

Plaque d’athérome

Soins postopératoires (après le séjour aux soins intensifs) Incision de la peau afin ● Mobiliser le client régulièred’atteindre l’artère MS 3.1 3.6 ment afin de prévenir l’atélectasie (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. ● Inciter le client à marcher dans le corridor régulièrement et l’assister au MS 3.5 besoin afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. ● Inciter le client à effectuer les MS exercices respiratoires (spirométrie Labo 10.1 incitative) toutes les heures afin de Incision de l’artère prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie pour retirer la générale. plaque d’athérome ● Surveiller la diurèse afin de dépister une Artère fémorale rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. ● Administrer les médicaments prescrits. ● Recommander au client de laver sa plaie avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et favoriser la guérison. ● Si des agrafes demeurent en place au niveau de la plaie, les retirer selon MS 11.5 l’ordonnance, avant le congé du client. Extraction de la

Section 2

FIGURE 11

plaque d’athérome

Traitement non chirurgical Angioplastie L’angioplastie par ballonnet avec implantation d’une endoprothèse vasculaire (stent) est un procédé qui a pour but de dilater l’artère bloquée. Ce traitement est pratiqué par un radiologiste d’intervention qui introduit un cathéter à partir de l’artère fémorale jusqu’au niveau du blocage. Un ballonnet est ensuite gonflé pour amincir la plaque d’athérome, ce qui permet enfin de déployer une endoprothèse afin de maintenir l’artère ouverte à la circulation sanguine. La figure 12, à la page suivante, illustre cette intervention.

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Soins avant la procédure ● Vérifier si le client est allergique à l’iode ou aux fruits de mer car le produit de contraste est à base d’iode. ● Informer le client sur la procédure afin qu’il comprenne ce qui se passe pendant la procédure et réduire ainsi son anxiété. ● S’assurer que le client est à jeun au cas où des complications rendraient l’intubation nécessaire. ● Raser la région de l’aine des deux côtés afin de permettre l’accès du cathéter et pour favoriser l’adhérence du diachylon apposé après l’intervention.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

81

Les traitements et les soins spécifiques de l’insuffisance artérielle (suite)

TABLEAU 9

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitement non chirurgical (suite) FIGURE 12

La dilatation d’une artère obstruée avec mise en place d’une endoprothèse

Section 2

Artère fémorale Cathéter-guide Plaque d’athérome

Endoprothèse (stent) fermée

Endoprothèse (stent) ouverte

Plaque d’athérome compressée

Ballonnet

Artère ouverte grâce à l’endoprothèse (stent)

Augmentation du flot sanguin

Soins après la procédure ● Vérifier les signes de réaction allergique à l’iode (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire) car les réactions allergiques à l’iode se produisent généralement dans les 30 minutes suivant l’administration du produit de contraste. ● Observer la zone de l’intervention afin de déceler rapidement les signes de saignement ou d’hématome. ● Vérifier la présence des pouls pédieux et tibiaux, la chaleur, la sensibilité et MS 4.10 le mouvement du membre utilisé pendant la procédure, et comparer celui-ci à l’autre membre afin de s’assurer que le pansement compressif n’est pas trop serré. ● Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 selon l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Maintenir le client au lit en position de décubitus pour la durée prescrite MS 3.1 afin de prévenir un saignement ou un hématome dans la zone de l’intervention. ● Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. ● Si l’état de santé du client le permet, l’inciter à boire beaucoup d’eau afin de favoriser l’excrétion du liquide de contraste par les reins. ● Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager au besoin. ● Administrer les médicaments prescrits.

Traitement médicamenteux ●



Le traitement médicamenteux consiste à ajuster de manière optimale les médicaments pris par le client (voir le tableau 10, à la page suivante) et à maîtriser les facteurs de risque : l’hypertension et l’hyperlipidémie. Lorsque le client ne peut pas recevoir l’un des traitements décrits plus haut dans ce tableau, le traitement médicamenteux constitue la seule option.

Suivi étroit du diabète, de la pression artérielle et du taux de cholestérol et prise des médicaments afin de contrôler le diabète et de normaliser la P.A. et le taux de cholestérol

82

CHAPITRE 2





Mesurer la glycémie capillaire avant MS 4.6 les repas et au coucher ou selon l’ordonnance afin de vérifier la normalisation de la glycémie. Administrer les médicaments hypoglycémiants MS 5.1 ou MS 5.13 ou l’insuline, les médicaments qui diminuent l’hypertension ou normalisent la P.A., et ceux qui diminuent le taux de cholestérol du client, selon l’ordonnance. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

2.2.7 Les médicaments prescrits

TABLEAU 10

Stagnation Absence de circulation.

MS

5.1

Les principales classes de médicaments utilisés pour l’anticoagulothérapie

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antagonistes de la vitamine K Ex. : warfarine (CoumadinMD)

Inhibition des différents facteurs de coagulation liés à la vitamine K afin d’augmenter le temps requis pour la coagulation du sang

Effets secondaires indésirables ●





Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives



Ecchymoses



Hémorragies

Soins infirmiers ●









Antithrombotiques Ex. : rivaroxaban (Xarelto MD)

Inhibition du facteur de coagulation Xa afin d’augmenter le temps requis pour la coagulation du sang







● ●

Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies







Informer le client que le médicament peut prendre de 48 à 72 heures avant de faire effet et plusieurs jours avant d’atteindre son effet maximal. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples et d’utiliser un rasoir électrique pour se raser. Aviser le client qu’en cas de blessure il doit exercer une pression constante pendant au moins 5 minutes afin de limiter le saignement. Insister auprès du client sur la nécessité de respecter rigoureusement la prescription du médicament et de se soumettre aux analyses prévues pour vérifier le RIN*. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples et d’utiliser un rasoir électrique pour se raser. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Aviser le client qu’en cas de blessure il doit exercer une pression constante pendant au moins 5 minutes afin de limiter le saignement.

* Le RIN (rapport international normalisé) est le résultat qui permet d’évaluer l’effet thérapeutique de l’anticoagulation. Le RIN visé se situe entre 2,0 et 3,0. On mesure le RIN à l’aide d’une prise de sang (voir Bilan de coagulation, à la page 325).

Ecchymose

2.2.8 L’aspect diététique Le régime alimentaire à adopter en cas d’insuffisance artérielle est en lien avec la nécessité de réduire les facteurs de risque : diabète, HTA et hyperlipidémie (voir l’aspect diététique pour prévenir la progression de l’athérosclérose, à la page 60). Les clients qui prennent des antagonistes de la vitamine K, comme le CoumadinMD, doivent savoir que les légumes verts contiennent de la vitamine K. Ils doivent cependant continuer à consommer quotidiennement des légumes verts, mais éviter de varier brusquement la quantité consommée afin de maintenir leur RIN dans les valeurs thérapeutiques.

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Épanchement de sang diffus sous la peau, y laissant un léger gonflement, dû entre autres à des troubles de l’hémostase, dans le cas de l’anticoagulothérapie par exemple.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

83

Section 2

Les clients atteints d’insuffisance artérielle sont à risque de formation de thrombus (caillots) aux endroits dans les artères où il y a stagnation du sang. Par conséquent, ces clients reçoivent fréquemment un traitement anticoagulant pour diminuer le risque de formation de thrombus. Le tableau 10 présente les principales classes de médicaments utilisés pour l’anticoagulothérapie. Les autres médicaments prescrits au client servent à limiter les facteurs de risque liés à certaines altérations : le diabète (voir la compétence 13), l’hyperlipidémie (voir le tableau 7, à la page 76) et l’hypertension artérielle (voir le tableau 15 du chapitre 3, à la page 127).

D’une compétence à l’autre Les médicaments prescrits ainsi que la diète à respecter pour contrôler le diabète sont vus dans la compétence 13, Procédés de soins et système endocrinien.

2.3 L’insuffisance veineuse

Section 2

Les troubles de la circulation veineuse sont liés à une altération des veines et ont pour conséquence un retour veineux insuffisant, qui entraîne à son tour diverses altérations.

2.3.1 La définition

Veine superficielle Veine visible à la surface de la peau.

L’insuffisance veineuse est une FIGURE 13 L’insuffisance veineuse déficience du retour veineux qui se produit lorsque les parois des veines se relâchent en raison d’une stagnation du sang ou d’une circulation trop lente dans une région, entraînant un reflux de sang dans les veines superficielles. Les veines ainsi dilatées deviennent Veine normale Veine variqueuse moins efficaces pour assurer le retour du sang vers le cœur (voir la figure 13). Par ailleurs, lorsque l’insuffisance veineuse touche les plus grosses veines, les valvules dont elles sont munies, qui assurent normalement une circulation à sens unique vers le cœur, perdent de leur efficacité, ce qui a pour conséquence une accumulation de sang au niveau des jambes. Les varices sont souvent une séquelle de l’insuffisance veineuse (voir la figure 14). FIGURE 14

Les varices Qu’est-ce que c’est ?

Les varices sont des dilatations permanentes des veines, qui deviennent tortueuses à a suite d’une insuffisance veineuse chronique (voir l’illustration ci-dessous). Les varices apparaissent principalement sur les veines superficielles des membres inférieurs. Veine normale

Veine variqueuse

Circulation du sang normale

Circulation du sang anormale

Valvule

Valvule déformée

Peau normale

Veine dilatée Ulcère Œdème à la cheville Varice visible à la surface de la peau

84

CHAPITRE 2

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FIGURE 14

Les varices (suite) Quel est le portrait clinique ?

Section 2

Les manifestations cliniques peuvent varier d’une personne à une autre selon la gravité de la situation clinique : la première manifestation des varices est leur apparence, car elles sont visibles et pas esthétiques ; lorsque les varices sont plus profondes et plus nombreuses, le client ressent une lourdeur ou de la douleur dans les jambes, principalement quand il est en station debout durant une période prolongée. Un œdème aux membres inférieurs peut aussi être présent. En cas de douleur ou de lourdeur dans les jambes, la marche ou l’élévation des jambes suffisent pour permettre un retour veineux efficace et la disparition des symptômes. Ainsi, la pression exercée par la stagnation du sang veineux disparaît au fur et à mesure que le retour veineux s’améliore. Comment les traiter ? Selon l’importance des varices, deux principaux traitements sont utilisés : la sclérothérapie est un traitement esthétique qui consiste à injecter dans chaque veine superficielle dilatée un produit qui sténose la veine en la forçant à se refermer, puis à se résorber. La varice va ainsi disparaître, mais le traitement n’empêche pas la formation d’autres varices par la suite. la saphénectomie est un traitement chirurgical qui consiste à retirer les veines saphènes (la grande et la petite) de la jambe, car ce sont les principales veines à partir desquelles se forment les varices. Ce traitement curatif est utilisé lorsque les varices provoquent des manifestations cliniques incommodantes pour le client.

2.3.2 Les causes La principale cause de l’insuffisance veineuse est liée à la prédisposition génétique combinée avec une station debout prolongée.

2.3.3 Les facteurs de risque Les principaux facteurs de risque de l’insuffisance veineuse sont : • Les antécédents familiaux • Être une femme

• La sédentarité • L’âge • La grossesse

• L’obésité • Le tabagisme • Le port de souliers à talons hauts

2.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 11, à la page suivante, présente les principales manifestations cliniques de l’insuffisance veineuse et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client touché par cette altération.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

85

TABLEAU 11

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’insuffisance veineuse Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications Douleur aux jambes causée par une stagnation du sang dans les veines dilatées Œdème au niveau des chevilles lié à la stagnation du sang dans les veines dilatées

Section 2

Diminution ou absence de pouls périphériques (ou pouls imperceptible) causée par la présence d’œdème Atteinte possible à l’intégrité de la peau, principalement aux chevilles (coloration, texture, etc.) pouvant aller jusqu’à l’apparition d’un ulcère, liée à la présence d’œdème chronique (voir la figure 15) FIGURE 15

L’insuffisance veineuse chronique peut entraîner la formation d’un ulcère.

Altération de la peau

Insuffisance veineuse Œdème

Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Favoriser la marche, si tolérée par le client, afin d’améliorer le retour veineux. ● Éviter la station debout ou assise prolongée afin d’éviter de ralentir la circulation sanguine. ● Éviter de croiser les jambes pour ne pas nuire au retour veineux. Lorsque possible, maintenir les jambes plus élevées que la taille afin de favoriser le retour veineux par gravité. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client pour vérifier leur MS 4.1 à 4.5 stabilité. ● Noter la qualité de la perception des pouls périphériques et leur emplacement afin de permettre un suivi approprié. ● Demander au client d’évaluer la douleur ressentie par la méthode du PQRSTU pour suivre son évolution (augmentation ou diminution). ● Éviter les bains chauds afin de prévenir une trop grande dilatation veineuse. Être propre, soigné et protéger ses téguments ●



Formation d’un ulcère



Noter vos observations sur l’intégrité de la peau des membres inférieurs afin de permettre un suivi approprié. Noter la présence d’œdème aux membres inférieurs afin de permettre un suivi approprié.

D’une compétence à l’autre Les soins de plaies comme les ulcères de jambes sont vus à la compétence 8, Prévention de l’infection.

2.3.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’insuffisance veineuse aux membres inférieurs nécessite des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Examens

22 Échographie doppler (page 340) 24 Imagerie par résonance magnétique (IRM) (page 342)

86

CHAPITRE 2

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2.3.6 Les traitements et les soins spécifiques Le seul traitement offert pour l’insuffisance veineuse est le port de bas antiemboliques. En effet, ces derniers exercent une compression sur toute la jambe, ce qui favorise le retour veineux et diminue ainsi la stagnation du sang causée par les varices.

MS Labo

10.2

MS

5.1

Les clients atteints d’insuffisance veineuse sont à risque de formation de thrombus (caillots) aux endroits dans les veines où il y a stagnation du sang (voir la section 2.4, La phlébite, la thrombophlébite et la thromboembolie, à la page 90). Par conséquent, ces clients reçoivent fréquemment un traitement anticoagulant afin de réduire ce risque. Le tableau 10, à la page 83, présente les principales classes de médicaments utilisés pour l’anticoagulothérapie.

Section 2

2.3.7 Les médicaments prescrits

2.3.8 L’aspect diététique Il n’y a pas de régime alimentaire particulier associé à l’insuffisance veineuse. Les clients qui prennent des antagonistes de la vitamine K, comme le CoumadinMD, doivent être informés que les légumes verts contiennent de la vitamine K. La consommation quotidienne de légumes verts est toutefois recommandée, mais il faut éviter de varier brusquement la quantité consommée afin de maintenir le RIN dans les valeurs thérapeutiques.

ACTIVITÉS 1

Associez les altérations suivantes à la définition correspondante. Inscrivez les numéros appropriés à l’endroit prévu. Altérations

a) Anévrisme b) Insuffisance artérielle c) Insuffisance veineuse d) Varices

Définitions

1) Déficience de la circulation sanguine dans une artère due à un athérome 2) Perte d’élasticité de la paroi d’une artère 3) Rétrécissement des veines superficielles des membres inférieurs 4) Dilatation des veines superficielles des membres inférieurs 5) Dilatation de la paroi d’une artère 6) Relâchement des parois d’une veine entraînant un reflux de sang au niveau des veines superficielles

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

87

Section 2

2

Classez les manifestations cliniques dans le tableau ci- dessous en les associant à chacune des altérations. Désignez chaque manifestation clinique par la lettre correspondante. Une même manifestation clinique peut être associée à plusieurs altérations. a) Douleur aux jambes

f) Ulcère au niveau des membres inférieurs

b) Œdème au niveau des chevilles

g) Engourdissements dans les pieds

c) Douleur abdominale

h) Diminution ou absence du pouls pédieux

d) Sensation de froid dans le membre atteint

i) Perte de poils sur les jambes

e) Veines tortueuses apparentes sur les membres inférieurs

j) Douleur au dos

Anévrisme

3

Insuffisance artérielle

Insuffisance veineuse

Varices

Madame Sylvestre, 58 ans, est en attente d’une chirurgie visant à réparer un anévrisme à l’aorte abdominale. Durant votre tournée du matin, vous mesurez ses signes vitaux. Voici les résultats : pouls à 104 battements par minute, pression artérielle à 148/92, température à 37,1 °C et fréquence respiratoire à 20 respirations par minute. Elle profite de votre présence pour vous confier son anxiété concernant la chirurgie prévue. a) D’après la situation clinique, quelle serait la cause de l’anévrisme et qu’est-ce qui aurait pu favoriser son apparition ?

b) Formulez deux soins d’assistance à proposer à madame Sylvestre pour diminuer son anxiété.

c) La perspective de cette chirurgie inquiète beaucoup madame Sylvestre. Lorsque vous la questionnez, vous constatez qu’elle semble avoir mal compris en quoi consiste l’intervention qu’elle s’apprête à subir. Rassurez votre cliente en lui décrivant simplement l’opération qui l’attend.

d) Après la chirurgie, le médecin prescrit à madame Sylvestre du ramipril, un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA), afin de réduire le risque de récidive de l’anévrisme. i) Quel est l’effet thérapeutique recherché, considérant l’état de santé de votre cliente ?

88

CHAPITRE 2

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ii) Le médecin a expliqué à madame Sylvestre qu’elle devra se lever lentement avec l’ajout de ce médicament à ses traitements. Pourquoi ?

Madame Gagnon, 48 ans, travaille comme caissière dans un supermarché depuis maintenant 30 ans. Elle souffre d’insuffisance veineuse. En effet, elle a remarqué un œdème au niveau de ses chevilles et ressent des douleurs aux jambes.

Section 2

4

a) Dans le cas de madame Gagnon, quelle peut être la cause de son insuffisance veineuse ? Expliquez votre réponse.

b) Formulez deux soins d’assistance que vous pouvez prodiguer à madame Gagnon afin de l’aider à diminuer l’œdème de ses chevilles.

c) Quelle est la raison des douleurs ressenties par madame Gagnon ?

d) Quelle pourrait être votre intervention pour suivre l’évolution de la douleur chez votre cliente ?

e) Parmi les traitements suivants, lequel est le plus approprié pour la situation de madame Gagnon ? Entourez la bonne réponse. i) Une endartériectomie ii) Un pontage au niveau de l’artère bloquée iii) Le port de bas antiemboliques iv) Une angioplastie par ballonnet avec implantation d’une endoprothèse vasculaire

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

89

2.4 La phlébite, la thrombophlébite et la thromboembolie Les altérations de la paroi des veines créent des troubles de la circulation qui provoquent parfois une inflammation des vaisseaux sanguins. Ces troubles sont propices à l’apparition de nouvelles altérations.

2.4.1 Les définitions

Section 2

La phlébite est l’inflammation d’une veine superficielle. Cette inflammation peut se compliquer par l’apparition d’un thrombus, un caillot qui se forme dans la circulation sanguine. La formation de ce caillot est ce que l’on appelle la thrombose. La formation d’un thrombus entraîne des complications qui se présentent sous deux formes (voir la figure16) : • la thrombophlébite survient lorsqu’un thrombus se forme dans une veine superficielle enflammée par une phlébite, généralement dans les veines superficielles des bras et des jambes ; • la thromboembolie survient lorsqu’un thrombus ou un embole se loge dans une veine profonde des bras (ex. : veine sous-clavière) ou des jambes (ex. : veine cave inférieure). La principale complication de la thromboembolie est l’embolie pulmonaire, qui sera vue au chapitre 6, à la page 240. FIGURE 16

La phlébite et les altérations provoquées par un thrombus Phlébite (inflammation d’une veine)

Thrombus

Embole (fragments graisseux, amas de cellules...)

ou

Thrombus (caillot dans la circulation sanguine)

(caillot dans la circulation sanguine)

(Selon la matière qui se déplace ou se crée dans la circulation.)

Veines superficielles

Veines profondes

Thrombophlébite

Thromboembolie

2.4.2 Les causes Stase Ralentissement du sang à un endroit dans son parcours, favorisant la formation d’un thrombus.

90

CHAPITRE 2

Il y a trois causes possibles à la thrombophlébite et à la thromboembolie : • la stase veineuse : principale cause de formation de thrombus dans les veines, ce ralentissement de la circulation est généralement dû à un mauvais fonctionnement des valvules des veines, comme nous l’avons vu dans la section précédente traitant de l’insuffisance veineuse (voir la page 84) ; • une lésion dans une veine : lorsqu’une lésion se forme au niveau d’une veine, il y a activation du processus de l’hémostase (voir L’hémostase, à la page 44). Ainsi, l’insertion d’un cathéter veineux, par exemple, peut être à l’origine d’une thrombophlébite ; • un problème d’hypercoagulation du sang : lorsque la coagulation se fait de façon accélérée, le risque de formation de thrombus est plus grand.

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2.4.3 Les facteurs de risque Les principaux facteurs de risque de la thrombophlébite et de la thromboembolie sont en lien direct avec les causes (voir le tableau 12). Les causes de la thrombophlébite et de la thromboembolie

Stase veineuse ● ● ●

● ●

Lésion dans une veine

Âge Obésité Immobilisation prolongée (période postopératoire, fracture, long voyage, etc.) Grossesse Varices (voir la figure 14, à la page 84)

● ● ●

Cathéter intraveineux Trauma Toxicomanie intraveineuse

Hypercoagulation du sang ● ● ●

● ● ● ● ●

Tabagisme Grossesse Prise de contraceptifs oraux Hormonothérapie orale Haute altitude Déshydratation importante Cancer Anémie grave

Section 2

TABLEAU 12

2.4.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 13 présente les principales manifestations cliniques de la thrombophlébite et de la thromboembolie et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 13

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la thrombophlébite et de la thromboembolie

Manifestations cliniques et explications Douleur à la pression à l’endroit du blocage Rougeur, chaleur et induration le long de la veine atteinte Œdème à l’endroit du blocage Toutes ces manifestations sont causées par la congestion veineuse et le processus inflammatoire.

Thrombophlébite

Thromboembolie

Présente sous forme de sensibilité

Fréquente et importante

Fréquentes

Fréquentes

Fréquent

Fréquent

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Mettre le client au repos en surélevant le membre atteint pour favoriser le retour veineux. Éviter les dangers ● S’abstenir de masser le membre atteint afin d’éviter de déloger le thrombus et de créer une autre embolie ailleurs dans la circulation. ● Prendre les signes vitaux du MS 4.1 à 4.5 client pour vérifier leur stabilité. ●



Demander au client d’évaluer la douleur ressentie par la méthode du PQRSTU pour suivre son évolution (augmentation ou diminution). Vérifier et noter la réponse du client aux interventions réalisées afin de permettre un suivi approprié de l’évolution de la douleur. Induration

2.4.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de la thrombophlébite ou de la thromboembolie nécessite des analyses et des examens, entre autres pour évaluer les problèmes de coagulation et repérer les thrombus. Ces analyses et examens sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-après.

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Épaississement et durcissement des tissus qui leur donnent une certaine rigidité.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

91

Analyses

2 Bilan de coagulation

16 Vitesse de sédimentation

(page 325)

(page 334)

11 Formule sanguine complète (page 330) Examens

22 Échographie doppler

32 Tomodensitométrie (page 349)

Section 2

(page 340)

24 Imagerie par résonance magnétique (page 342)

2.4.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 14 présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’une thrombophlébite ou d’une thromboembolie. TABLEAU 14

Les traitements et les soins spécifiques de la thrombophlébite et de la thromboembolie

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitements médicamenteux

C’est la loi L’administration de médicaments par voie intraveineuse, par exemple des anticoagulants ou des agents thrombolytiques, est réservée à l’infirmière.

Anticoagulothérapie Ce traitement consiste à administrer des médicaments anticoagulants afin d’éviter le déplacement du thrombus, la formation de nouveaux thrombus et l’embolie pulmonaire. Lorsque le diagnostic de thrombophlébite ou de thromboembolie a été confirmé, la personne reçoit ce traitement durant une période très variable : parfois durant quelques mois, mais parfois pour le reste de sa vie. Selon le type d’anticoagu- MS 5.1 ou MS 5.13 lant prescrit, l’administration peut se faire par voie orale, sous- cutanée ou intraveineuse. Traitement thrombolytique Le traitement thrombolytique consiste à administrer un agent thrombolytique intraveineux qui a pour effet de désagréger le thrombus, en provoquant la dissolution du caillot qui bloque la veine.

92

CHAPITRE 2













Informer brièvement le client sur le médicament administré afin qu’il comprenne le résultat attendu. Si le traitement prévu est intraveiMS 9.1 9.2 neux, s’assurer que la voie d’accès intraveineuse a été installée afin d’administrer l’anticoagulant intraveineux. Vérifier avec le client qu’il n’a pas d’hémorragie active ou des antécédents d’hémorragie ou d’anévrisme, car ce sont des contre-indications possibles à la prise d’anticoagulants. Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. Vérifier les signes d’hémorragie ou les saignements aux points de ponction veineuse ou d’insertion des cathéters intraveineux, car l’anticoagulant peut avoir dissous des caillots situés ailleurs, en plus du thrombus. Administrer les médicaments prescrits.

Soins avant le traitement thrombolytique ● Vérifier avec le client s’il a déjà reçu un traitement thrombolytique dans le passé, car certains agents ne peuvent être administrés qu’une seule fois. ● Vérifier avec le client qu’il n’a pas d’hémorragie active ou des antécédents d’hémorragie ou d’anévrisme, car ce sont des contre-indications à l’administration d’agents thrombolytiques.

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TABLEAU 14

Les traitements et les soins spécifiques de la thrombophlébite et de la thromboembolie (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitements médicamenteux (suite) Soins avant le traitement thrombolytique (suite) ● Informer brièvement le client sur le traitement thrombolytique afin qu’il comprenne le résultat attendu. Installer une ou deux voies MS 9.1 9.2 9.5 d’accès intraveineuses en prévision de l’injection de l’agent thrombolytique, en conservant une 2e voie pour les autres solutés, car certains agents administrés sont incompatibles avec les autres solutés. ● Administrer les médicaments prescrits. Soins pendant et après le traitement thrombolytique ● Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Vérifier les signes de réactions allergiques à l’agent thrombolytique (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire) qui peuvent se produire pendant et après la fin de l’administration du produit. ● Vérifier les signes d’hémorragie ou les saignements aux points de ponctions veineuses ou de solutés, car l’agent thrombolytique peut avoir dissous des caillots situés ailleurs, en plus de celui de la veine bloquée. ● Administrer les médicaments prescrits. ●

Section 2

Traitement thrombolytique (suite) Contrairement au traitement anticoagulant qui empêche le grossissement d’un caillot et la formation de nouveaux caillots, et qui est un traitement à long terme, le traitement thrombolytique est un traitement à l’action rapide et immédiate qui vise à dissoudre le caillot. En raison des risques de complications qu’il comporte, le client est allongé et placé sous moniteur cardiaque.

Intervention non chirurgicale Interruption de la veine cave Ce traitement se fait à l’aide d’un dispositif d’interruption de la veine cave. Il consiste à insérer un filtre en acier inoxydable dans la veine cave inférieure afin de filtrer les thrombus de la circulation veineuse et prévenir ainsi l’embolie pulmonaire (voir la figure 17, à la page suivante). Le dispositif est installé à partir de la veine fémorale ou de la veine jugulaire par un radiologiste d’intervention.

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Soins avant le traitement ● Informer brièvement le client sur le traitement afin qu’il comprenne le résultat attendu. ● S’assurer que le client a une voie MS 9.1 9.2 d’accès intraveineuse afin d’y administrer les médicaments intraveineux nécessaires pendant l’intervention. ● S’assurer que le client a signé le formulaire de consentement pour l’implantation du dispositif. ● Administrer les médicaments prescrits.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

93

TABLEAU 14

Les traitements et les soins spécifiques de la thrombophlébite et de la thromboembolie (suite)

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Intervention non chirurgicale (suite)

Section 2

Interruption de la veine cave (suite) Ce traitement est principalement utilisé lorsque le client ne peut pas recevoir d’anticoagulothérapie ou qu’il présente une récidive de thrombose ou de thromboembolie. FIGURE 17

Un modèle de filtre en acier inoxydable (GreenfieldMD) utilisé pour l’interruption de la veine cave inférieure

Nez

Patte

Crochet

Soins après le traitement ● Vérifier les signes de réaction allergique à l’iode (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire), car les réactions allergiques à l’iode se produisent généralement dans les 30 minutes suivant l’administration du produit de contraste. ● Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. ● Observer le point d’insertion afin de déceler un saignement ou un hématome. ● Maintenir le client au lit en position de MS 3.1 décubitus pour la durée prescrite afin de prévenir un saignement ou un hématome dans la zone de l’intervention. ● Recommander au client de laver la zone d’insertion du dispositif avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. ● Si l’état de santé du client le permet, l’inciter à boire beaucoup d’eau afin de favoriser l’excrétion du liquide de contraste par les reins. ● Surveiller la diurèse afin de dépister une insuffisance rénale aiguë causée par le produit de contraste. ● Administrer les médicaments prescrits.

2.4.7 Les médicaments prescrits MS

5.1

TABLEAU 15

5.10 5.11

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la thrombophlébite et de la thromboembolie

Médicaments prescrits Inhibiteurs directs de la thrombine Ex. : héparine sodique (Heparin MD)

Le tableau 15 présente les principales classes de médicaments couramment utilisés pour le traitement des altérations provoquées par la formation de thrombus, la thrombophlébite et la thromboembolie.

Effets thérapeutiques Inhibition de la transformation du fibrinogène en fibrine (en plus d’agir sur certains facteurs de coagulation du sang [XIIa, XIa, vIXa, Xa, Iia])

Effets secondaires indésirables ●





● ●

94

CHAPITRE 2

Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies

Soins infirmiers ●







Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples. Recommander au client de maintenir une pression de 5-10 minutes en cas de coupure ou de blessure afin de limiter le saignement. Si administré par voie sous-cutanée, s’assurer de faire une rotation des points d’injection et éviter tout frottement local après l’injection.

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la thrombophlébite et de la thromboembolie (suite)

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Inhibiteurs du facteur de coagulation Xa Ex. : fondaparinux sodique (ArixtraMD)

Inhibition du facteur de coagulation Xa pour produire une anticoagulation rapide

Effets secondaires indésirables ●





● ●

Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies

Soins infirmiers ●









Antithrombotiques Ex. : rivaroxaban (Xarelto MD)

Inhibition du facteur de coagulation Xa afin d’augmenter le temps de coagulation du sang







● ●

Antagonistes de la vitamine K Ex. : warfarine (CoumadinMD)

Inhibition de l’activation de différents facteurs de coagulation reliés à la vitamine K afin d’augmenter le temps de coagulation du sang







● ●

Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies

















S’administre par voie sous-cutanée ; ne pas enlever la bulle d’air avant de l’administrer. S’assurer de faire une rotation des points d’injection et éviter tout frottement local après l’injection. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples. Recommander au client de maintenir une pression de 5-10 minutes en cas de coupure ou de blessure afin de limiter le saignement. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poil souples et d’utiliser un rasoir électrique pour se raser. Recommander au client de maintenir une pression de 5-10 minutes en cas de coupure ou de blessure afin de limiter le saignement. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Informer le client que le médicament peut prendre de 48 à 72 heures avant de faire effet et plusieurs jours avant d’atteindre son effet maximal. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5-10 minutes en cas de saignement de nez. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples et d’utiliser un rasoir électrique pour se raser. Recommander au client de maintenir une pression de 5-10 minutes en cas de coupure ou de blessure afin de limiter le saignement. Insister auprès du client sur la nécessité de respecter rigoureusement la prescription du médicament et de se soumettre aux analyses prévues pour vérifier le RIN*.

* Le RIN (rapport international normalisé) est le résultat qui permet d’évaluer l’effet thérapeutique de l’anticoagulation. Le RIN visé se situe entre 2,0 et 3,0. On mesure le RIN à l’aide d’une prise de sang (voir Bilan de coagulation, à la page 325).

2.4.8 L’aspect diététique Cette altération ne nécessite aucun régime alimentaire particulier à titre préventif. Lorsque le client prend un antagoniste de la vitamine K, comme le CoumadinMD, il doit être informé que les légumes verts contiennent de la vitamine K, mais que la consommation de ces aliments ne nuit pas à l’effet thérapeutique des anticoagulants. Le client doit donc continuer à consommer quotidiennement des légumes verts, en évitant toutefois de varier brusquement la quantité absorbée afin de maintenir son RIN dans les valeurs thérapeutiques. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

95

Section 2

TABLEAU 15

ACTIVITÉS 1

Qui suis-je ? À l’aide des indices suivants, complétez la grille de mots croisés. 8 11

7 1 10

Section 2

9 2

12

3

4

5

6

Horizontalement 1 2 3

4 5 6

96

Terme qui désigne l’inflammation d’une veine. Je suis un traitement qui provoque la dissolution du caillot. Je suis un facteur de risque de la thrombose et de la thromboembolie qui prédispose à la stase veineuse. Je suis l’inflammation d’une veine superficielle à laquelle s’est ajouté un thrombus. Je suis ralentie par l’administration d’un antagoniste de la vitamine K. C’est le nom que l’on donne au caillot qui se forme dans la circulation sanguine.

CHAPITRE 2

Verticalement 7 8 9

10 11

12

Prise en trop grande quantité, je peux nuire à l’effet du CoumadinMD. Je suis l’inflammation d’une veine profonde à laquelle vient s’ajouter un thrombus. Je suis un facteur de risque de la thrombose et de la thromboembolie lié à l’hypercoagulation du sang. Je suis la principale complication de la thrombose et de la thromboembolie. Je suis un effet secondaire des inhibiteurs directs de la thrombine, comme l’héparine sodique. Je suis la principale cause de la formation d’un thrombus dans une veine reliée au mauvais fonctionnement des valvules. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

2

Madame Perron, 37 ans, fume depuis son adolescence. Pour se sentir moins coupable, elle s’adonne à au moins 5 heures de course par semaine. Lors de son dernier rendez- vous annuel, son médecin lui a conseillé de changer de méthode de contraception. Elle prend des contraceptifs oraux depuis déjà 20 ans et il craint l’apparition d’une thrombophlébite.

Section 2

a) Quels facteurs de risque présents chez madame Perron justifient les craintes de son médecin ?

b) Madame Perron voudrait connaître les symptômes de la thrombophlébite. Parmi les manifestations cliniques suivantes, quelles sont celles qui s’appliquent à cette altération ? Encerclez les chiffres correspondant à votre réponse i) Douleur sous forme de sensibilité à l’endroit du blocage ii) Chaleur le long de l’artère atteinte iii) Pâleur de la peau le long de la veine atteinte iv) Rougeur le long de la veine atteinte c) Madame Perron fait une thrombophlébite quelques mois plus tard. Elle est admise à votre unité de soins. Formulez trois soins d’assistance à lui prodiguer et justifiez vos réponses. Soins d’assistance

Justification

d) Un antagoniste de la vitamine K (Coumadin MD) a été prescrit à madame Perron à la suite de son épisode de thrombophlébite. Vous devez l’informer des effets secondaires indésirables de ce médicament. Quels sont-ils ? Encerclez les bonnes réponses. i) Saignement du nez et des gencives

iii) Hémorragies

ii) Ecchymoses

iv) Crampes abdominales

e) Que devez- vous recommander à madame Perron s’il lui arrivait de se blesser ou de se couper ?

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

97

Synthèse Les altérations du réseau artériel L’angine et l’infarctus du myocarde Artère coronaire droite

Synthèse

Artère coronaire gauche

Obstruction de l’artère Région touchée par l’ischémie (nécrose des tissus) Athérome (dépôt de lipides) Formation d’un caillot qui bloque l’artère

Explications L’angine et l’infarctus du myocarde sont des altérations qui surviennent à la suite d’une sténose (rétrécissement) des artères coronaires causée par l’artériosclérose (rigidité et épaississement de la paroi des artères) et par l’athérosclérose (dépôt lipidique sur la paroi des artères). Selon la gravité du blocage, il y a angine ou infarctus : angine : blocage partiel d’une des artères coronaires et réduction de l’irrigation du myocarde, sans nécrose des tissus ; infarctus : blocage complet d’une des artères coronaires entraînant une ischémie prolongée (interruption de la circulation dans les tissus) qui cause la nécrose des tissus (mort de cellules du muscle cardiaque). Manifestations cliniques et explications Les manifestations cliniques et leur intensité peuvent varier, selon qu’elles sont attribuables à l’angine ou à l’infarctus du myocarde. Douleur rétrosternale (DRS) causée par le manque d’oxygène au cœur Dyspnée, pâleur du visage ou étourdissements causés par la DRS Transpiration abondante, hypertension artérielle, tachycardie ou autres arythmies causées par la douleur Anxiété importante avec agitation ou sentiment de panique, liée à la douleur aiguë et au danger de mort

Les altérations du système vasculaire artériel et veineux L’anévrisme

Explications L’anévrisme est une dilatation de la paroi d’une artère localisée à un endroit précis, formant une poche qui présente un risque d’hémorragie. Les principales artères sur lesquelles un anévrisme est susceptible de se former sont l’aorte, les artères iliaques, les artères cérébrales et les artères rénales. Manifestations cliniques et explications Douleur à l’abdomen ou au dos causée par une compression des organes environnants ou des nerfs autour de l’anévrisme

98

CHAPITRE 2

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L’insuffisance artérielle

Explications L’insuffisance artérielle est une déficience de la circulation sanguine dans les artères, qui prive les organes ou les tissus de l’apport en oxygène et en nutriments dont ils ont besoin. Manifestations cliniques et explications

Pontage Artère obstruée

Artère poplitée

Synthèse

Artère fémorale superficielle

Douleur aux jambes causée par une diminution de l’apport en O2 et en nutriments au niveau des jambes Engourdissements ou crampes dans les orteils ou les pieds provoqués par un manque d’oxygène ou de nutriments dans les tissus Diminution ou absence de pouls périphériques (ou pouls imperceptible) causée par une diminution de la circulation artérielle

Artère tibiale antérieure Artère péronière Artère tibiale postérieure Greffe fémoro-poplitée d’une artère fémorale superficielle obstruée

L’insuffisance veineuse

Explications L’insuffisance veineuse est une déficience du retour veineux qui se produit lorsque les parois des veines se relâchent en raison d’une stagnation du sang ou d’une circulation trop lente dans une région, entraînant un reflux de sang dans les veines superficielles. Manifestations cliniques et explications Douleur aux jambes causée par une stagnation du sang dans les veines dilatées Œdème au niveau des chevilles lié à la stagnation du sang dans les veines dilatées Diminution ou absence de pouls périphériques (ou pouls imperceptible) causée par la présence d’œdème

La phlébite, la thrombophlébite et la thromboembolie

Nez

Patte

Explications La phlébite est l’inflammation d’une veine superficielle. La thrombose est la formation d’un caillot (thrombus) dans la circulation sanguine. La thrombophlébite survient lorsqu’un thrombus se forme dans une veine superficielle enflammée par une phlébite, généralement dans les veines superficielles des bras et des jambes. La thromboembolie survient lorsqu’un thrombus ou un embole se loge dans une veine profonde des bras (ex. : veine sous-clavière) ou des jambes (ex. : veine cave inférieure). La principale complication est l’embolie pulmonaire. Manifestations cliniques et explications

Crochet

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Diverses manifestations cliniques causées par la congestion veineuse et le processus inflammatoire : Douleur à la pression à l’endroit du blocage Rougeur, chaleur et induration le long de la veine atteinte Œdème à l’endroit du blocage

Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

99

Situations cliniques

Situations cliniques

Monsieur St- Pierre, 57 ans (suite) Une nouvelle tempête s’abat sur la région où habite monsieur St-Pierre quelques jours après son premier épisode de douleur au thorax et au bras. Il retourne au froid déneiger son stationnement et ressent de nouveau les mêmes malaises. Inquiet, il en parle à sa femme, qui le conduit immédiatement à l’hôpital. Après avoir subi quelques analyses et examens, monsieur St-Pierre reçoit un diagnostic d’angine.

1

Y a- t-il un lien entre les deux épisodes d’angine de monsieur St-Pierre et les conditions dans lesquelles il se trouvait au moment où ils se sont produits ? Expliquez vos réponses. a) Le fait de déneiger son stationnement.

b) Le fait qu’il faisait froid.

2

100

Quelle principale complication de l’angine est à craindre pour monsieur St-Pierre ? Justifiez votre réponse.

CHAPITRE 2

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Monsieur St- Pierre souhaite éviter cette complication. Pour mettre toutes les chances de son côté, il décide d’adopter le régime faible en gras recommandé par son médecin. À partir de vos connaissances sur la physiologie du système vasculaire et ses altérations, expliquez à votre client le lien entre une alimentation riche en gras et les altérations du réseau artériel.

4

Une prescription de nitroglycérine sublinguale sous forme de pulvérisateur a aussi été remise à monsieur St-Pierre. Rappelez-lui comment ce médicament doit être pris.

Madame Poirier, 49 ans Madame Poirier, âgée de 49 ans, vient de subir une hystérectomie. Lorsque vous lui demandez de se lever pour l’installer dans le fauteuil, elle refuse. Elle dit ressentir une trop grande douleur. Deux journées passent et la cliente se mobilise très peu malgré l’administration d’analgésiques sur une base régulière. Vous vous inquiétez pour madame Poirier qui s’expose ainsi à une thrombophlébite.

1

Parmi les éléments suivants qui figurent au dossier de madame Poirier, lesquels viennent confirmer votre inquiétude quant au risque que présente votre cliente de souffrir d’une thrombophlébite ? Encerclez les lettres correspondant à vos réponses. a) Madame Poirier a un cathéter vésical en place depuis 48 heures.

c) Madame Poirier présente des varices au membre inférieur gauche.

b) Madame Poirier pèse 89 kg et mesure 1,60 m.

d) Madame Poirier marche trois fois par semaine pendant une trentaine de minutes pour se garder en forme.

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Les altérations et les soins de la circulation artérielle et veineuse

101

Situations cliniques

3

Situations cliniques

2

Quelles manifestations cliniques devez-vous surveiller chez madame Poirier qui pourraient vous faire croire qu’elle souffre de thrombophlébite ? Énumérez- en deux.

3

Compte tenu des faits présentés dans la mise en situation, quelle intervention prioritaire devriezvous mettre en place pour madame Poirier afin de prévenir une thrombophlébite ?

4

Le médecin est au courant de la situation. Pour éviter cette complication, il prescrit un anticoagulant par voie sous- cutanée à madame Poirier. Nommez trois précautions à prendre lorsque vous administrez un tel médicament.

5

Après quelques jours d’anticoagulothérapie, madame Poirier remarque quelques ecchymoses sur ses jambes et observe un léger saignement des gencives lorsqu’elle se brosse les dents. Expliquez- lui la raison de ces deux manifestations cliniques.

102

CHAPITRE 2

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CHAPITRE

3

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

Sommaire Situation clinique ................................ 104 Section 1 Les altérations du débit cardiaque.................................. 105 Section 2 Les altérations de la pression artérielle ................................... 123 Section 3 Les troubles du rythme cardiaque.................................. 133

Synthèse ................................................. 143 Situations cliniques ........................... 146

103

Situation clinique Madame Roy, 53 ans Situation clinique

Madame Roy, âgée de 53 ans, a rendez-vous avec son médecin de famille. Elle souffre de céphalées importantes et d’étourdissements depuis quelques jours. Elle a eu aussi quelques épisodes de saignements de nez. Le médecin procède à l’examen physique de sa cliente et remarque des ecchymoses sur ses jambes. Il mesure sa pression artérielle : elle est à 168/94. Madame Roy n’est pas surprise lorsque son médecin lui parle d’hypertension artérielle possible ; son père en souffre aussi.

1

Faites appel à vos connaissances antérieures. Quelles sont les valeurs normales de la pression artérielle d’un adulte?

2

Dans le texte ci-dessus, soulignez les manifestations cliniques de madame Roy liées à l’hypertension artérielle et encadrez les facteurs de risque.

3

Madame Roy est inquiète. Elle craint de souffrir à la fois d’angine de poitrine et d’hypertension artérielle, tout comme son père. Y a-t-il un lien entre ces deux problèmes du système cardiovasculaire ? Expliquez votre réponse.

4

Le médecin vous demande de mesurer la pression artérielle de madame Roy à différents moments pour confirmer le diagnostic d’hypertension. Pourquoi, selon vous ?

104

CHAPITRE 3

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Section

1 Les altérations du débit cardiaque

Déclencheur Chaque jour, le cœur bat environ 100 000 fois pour pomper en moyenne 8 000 L de sang dans le corps humain. C’est toute une cadence pour un organe à peine plus gros que le poing !

1

Selon vous, quelles sont les parties anatomiques du cœur sujettes à des altérations susceptibles de modifier le débit cardiaque ? Nommez- en deux.

2

Nommez deux manifestations cliniques possibles chez une personne atteinte d’une altération du débit cardiaque.

Section 1

Malheureusement, certaines altérations peuvent modifier cet impressionnant débit cardiaque.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Diurétiques Dyspnée Endocardite

• • •

Insuffisance cardiaque Insuffisance valvulaire (régurgitation) Myocardite

• • •

Péricardite Sténose Valvulopathie

Dans cette section, vous verrez les principales altérations qui affectent le débit cardiaque ainsi que les soins à prodiguer pour traiter l’insuffisance cardiaque, les infections aiguës et les valvulopathies.

1.1 L’insuffisance cardiaque L’insuffisance cardiaque désigne la diminution de la capacité du cœur à exercer ses fonctions. Les causes de cette altération sont multiples.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

105

1.1.1 La définition L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du cœur à pomper normalement le sang dans la circulation sanguine. Elle peut résulter d’une mauvaise contraction des ventricules qui limite la capacité de pompage du cœur, ou encore d’une difficulté de remplissage des ventricules qui diminue l’efficacité de chaque contraction.

Section 1

L’insuffisance cardiaque empêche les organes du corps de recevoir la quantité d’oxygène et de nutriments dont ils ont besoin. La complication la plus grave de l’insuffisance cardiaque est l’œdème pulmonaire ou œdème aigu du poumon (OAP) (voir la section 2.2 du chapitre 7, à la page 310).

Hypertension pulmonaire Pression artérielle élevée dans les vaisseaux sanguins des poumons.

L’insuffisance cardiaque commence généralement sur l’un des côtés du cœur, le côté droit ou le côté gauche. La forme la plus fréquente est l’insuffisance cardiaque gauche. L’insuffisance cardiaque droite découle principalement de l’insuffisance cardiaque gauche. En effet, l’insuffisance cardiaque gauche crée une hypertension pulmonaire en congestionnant le réseau vasculaire pulmonaire de manière chronique, entravant ainsi la circulation pulmonaire (pour rappel, voir la figure 6 du chapitre 1, à la page 17). Cette congestion chronique demande un travail supplémentaire au cœur droit. À la longue, l’insuffisance cardiaque droite se développe, car le cœur droit se fatigue et se contracte moins bien sous l’hypertension pulmonaire exercée. Le cœur pulmonaire est aussi une cause d’insuffisance cardiaque droite. On l’appelle « cœur pulmonaire », car il est causé par un problème respiratoire obstructif chronique, comme la maladie pulmonaire obstructive chronique (emphysème ou bronchite chronique), qui sera vue au chapitre 7 (voir la section 1.2, à la page 281).

1.1.2 Les causes Le tableau 1 présente les principales causes de l’insuffisance cardiaque, souvent liées à des altérations physiques, mais parfois aussi à des facteurs extérieurs. TABLEAU 1

Les principales causes de l’insuffisance cardiaque Causes

106

CHAPITRE 3

Explications

Hypertension artérielle non contrôlée

Fait augmenter, à long terme, la résistance vasculaire périphérique (voir la figure 13 du chapitre 1, à la page 35). Ainsi, lors des contractions ventriculaires, un effort plus grand est nécessaire pour éjecter le sang, ce qui entraîne une fatigue du muscle cardiaque.

Hypertension pulmonaire

Augmente le travail du cœur droit et accroît donc la fatigue du ventricule droit.

Infarctus du myocarde

Diminue la force du muscle cardiaque pour éjecter le sang.

Valvulopathies (voir la figure 4, à la page 118)

Peuvent affecter le remplissage ventriculaire ou avoir un effet sur la force nécessaire au ventricule pour éjecter le sang.

Myocardite

Diminue la force de contraction des ventricules.

Péricardite avec épanchement

Diminue la capacité de remplissage des ventricules en exerçant une compression sur le muscle cardiaque.

Alcool et cocaïne

Diminuent la force de contraction des ventricules. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

1.1.3 Les facteurs de risque Les principaux facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque sont en lien direct avec ses causes, comme le montre le tableau 2. Les principaux facteurs de risque de l’insuffisance cardiaque

Causes Hypertension artérielle

Facteurs de risque ● ● ● ● ● ●

Infarctus du myocarde

● ● ●

Valvulopathies (voir la figure 4, à la page 118)









Âge Obésité Alimentation riche en sel Tabagisme Alcool Sédentarité

● ● ● ● ●

Tabagisme Hypertension artérielle Hyperlipidémie

● ● ●

Diabète Hérédité Athérosclérose Hyperlipidémie

Section 1

TABLEAU 2

Stress Obésité Sédentarité Stress

Âge propice à la sténose aortique et à l’insuffisance mitrale (plus de 65 ans) Utilisation de drogues injectables (favorise l’introduction dans le sang de micro-organismes pouvant générer des altérations des valves tricuspide et pulmonaire) Hypertension pulmonaire (provoque une pression accrue sur la valve tricuspide) Endocardite (le processus inflammatoire s’étend de l’endocarde aux valves cardiaques et favorise le développement d’une valvulopathie)

1.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 3 présente les principales manifestations cliniques de l’insuffisance cardiaque et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 3

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’insuffisance cardiaque

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Fatigue liée au manque d’efficacité du cœur à pomper le sang, causant une diminution de l’apport en oxygène (O2) aux organes et aux tissus de l’organisme

Dormir et se reposer ● Mettre le client au repos pour diminuer le besoin en O2 de l’organisme. ● Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress et recommander au client d’éviter les efforts importants afin de prévenir la fatigue. Respirer ● Favoriser la position semi-assise ou assise pour diminuer le retour veineux vers le cœur et éviter une congestion de la circulation pulmonaire. ● Recommander au client de se déplacer lentement et de ne pas attendre d’être trop essoufflé pour prendre des périodes de repos afin de contrôler sa dyspnée.

Dyspnée (difficulté à respirer) à l’effort ou au repos, dyspnée paroxystique nocturne et orthopnée causées par une diminution de l’efficacité de la circulation pulmonaire et de la capacité du cœur à pomper le sang (voir la figure 6 du chapitre 1, à la page 17)

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Paroxystique Dont l’intensité est extrême.

Orthopnée Difficulté à respirer en position couchée.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

107

TABLEAU 3

Œdème à godet

Section 1

Œdème qui laisse une empreinte sur la peau lorsqu’une pression y est exercée avec les doigts.

Nycturie Besoin d’uriner particulièrement fréquent durant la nuit.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’insuffisance cardiaque (suite)

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Œdème à godet aux membres inférieurs (OMI), œdème à l’abdomen (ascite) ou aux poumons causés par la congestion du réseau vasculaire, favorisant le passage des liquides du sang dans les tissus ou dans les alvéoles

Respirer (suite) ● Encourager le client à alterner les périodes de repos et d’activités afin de prévenir l’essoufflement. ● Recommander au client de dormir avec deux oreillers afin de prévenir l’orthopnée. Se mouvoir et maintenir une bonne posture

Nycturie causée par une position couchée favorisant le retour du liquide des tissus vers le sang



Gain de poids causé par l’accumulation de liquide dans les tissus

Demander au client de faire des exercices MS Labo 10.1 actifs avec les pieds afin de réduire l’OMI. ● Recommander au client de ne pas laisser ses jambes pendantes en position assise afin d’éviter un OMI accéléré par la gravité. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client MS 4.1 à 4.5 pour vérifier leur stabilité. ● Observer l’OMI et palper les chevilles du client pour vérifier s’il y a présence d’œdème à godet. ● Noter la présence d’œdème ainsi que son MS 4.10 emplacement au dossier du client afin de permettre un suivi approprié de son évolution. ● Peser le client chaque jour, à la même heure et avec le même pèse-personne, et noter le résultat à son dossier afin de permettre un suivi approprié. Boire et manger ● Faire le bilan des ingesta/excreta afin de s’assurer que l’équilibre entre les deux est respecté (voir l’Annexe 3, à la page 353). ● Expliquer au client comment respecter la limite liquidienne prescrite et restreindre sa consommation de sel afin de prévenir l’accumulation de liquide dans les tissus ou dans les alvéoles pulmonaires.

1.1.5 L’évaluation diagnostique Les analyses et les examens qui permettent de diagnostiquer l’insuffisance cardiaque sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

4 Créatinine sanguine et urée (page 326)

11 Formule sanguine complète (page 330)

9 Électrolytes sanguins (page 329)

12 Gaz sanguins artériels (page 332)

10 Enzymes cardiaques (CK-MB)

15 Troponines (page 334)

(page 330)

108

CHAPITRE 3

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Examens

20 Coronarographie (page 338)

24 Imagerie par résonance magnétique (page 342)

21 Échocardiographie (échographie cardiaque) (page 339)

27 Radiographie pulmonaire (page 345)

23 Électrocardiographie au repos (page 341)

28 Scintigraphie cardiaque (page 345)

Section 1

1.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 4 présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’insuffisance cardiaque ainsi que les soins spécifiques qui y sont associés. TABLEAU 4

Les traitements et les soins spécifiques de l’insuffisance cardiaque

Traitements et explications Mesures favorisant une respiration efficace afin de diminuer la dyspnée.

Soins spécifiques et explications ●

Mesures favorisant l’élimination de liquide afin de diminuer l’œdème.





Administrer de l’oxygène pour augmenter l’apport en O2 dans la circulation sanguine.

MS Labo

6.1

Respecter la limite liquidienne prescrite afin de prévenir l’accumulation de liquide dans les tissus ou les alvéoles. Administrer les diurétiques prescrits, car ces médicaments stimulent la sécrétion d’urine et permettent d’éliminer le liquide présent dans les tissus (voir le tableau 5, à la page suivante).

1.1.7 Les médicaments prescrits

Hyperkaliémie

Pour traiter l’insuffisance cardiaque, il existe plusieurs classes de médicaments, comme le montre le tableau 5. TABLEAU 5

Taux de potassium sanguin plus élevé que la normale pouvant provoquer des arythmies.

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’insuffisance cardiaque

Médicaments prescrits Bêtabloquants Ex. : métoprolol (LopresorMD)



● ●

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) Ex. : ramipril (Altace MD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques







Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque au niveau des nœuds sinusal et auriculoventriculaire F.C. P.A. Inhibition de la transformation de l’angiotensine I en angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique P.A.

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● ● ●

Fatigue Étourdissements Impuissance chez l’homme

Soins infirmiers ●





● ● ● ●

Fatigue Étourdissements Toux sèche Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie

● ●



Surveiller la F.C. et la P.A. du client. MS 4.2 4.5 Ne pas administrer le médicament si la F.C. < 50 batt./min ou si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’hypotension orthostatique (HTO) (voir la figure 5, à la page 129). Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

109

TABLEAU 5

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’insuffisance cardiaque (suite)

Médicaments prescrits Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) Ex. : candésartan (Atacand MD)







Section 1

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques

Diurétiques de la classe des thiazides Ex. : hydrochlorothiazide (HydrodiurilMD)



Inhibition de la fixation de l’angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique P.A. Élimination d’eau, de sodium et de chlorure

● ● ●



● ●



Élimination d’une plus grande quantité d’eau et d’électrolytes (sodium, chlorure et potassium)





● ●

Diurétiques épargneurs de potassium et inhibiteurs des récepteurs de l’aldostérone Ex. : spironolactone (AldactoneMD) Cardiotoniques Ex. : digoxine (LanoxinMD)











Augmentation de la force des contractions du muscle cardiaque Ralentissement et régularisation de la fréquence cardiaque

● ●



Déséquilibres électrolytiques : – hypokaliémie – hyponatrémie – hypochlorémie – hypomagnésémie – hypercalcémie

● ●



Faiblesse Vertiges Étourdissements Déséquilibres électrolytiques : – hypokaliémie – hyponatrémie – hypochlorémie – hypomagnésémie Difficulté à entendre, surdité ou vertiges Faiblesse Étourdissements

● ●



Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie Nausées ou vomissements Maux de tête Étourdissements Effets secondaires liés à une intoxication digitalique par surdosage : – nausées ou vomissements – arythmies ventriculaires – troubles visuels – céphalées – vertiges – désorientation – confusion

● ●









Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Surveiller la P.A. du client.

CHAPITRE 3

Taux de chlorure sanguin plus bas que la normale.

Taux de magnésium sanguin plus bas que la normale pouvant provoquer des arythmies.

MS

4.5

Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client de manger des aliments riches en potassium, comme les bananes, les fruits séchés et les asperges.

Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client de manger des aliments riches en potassium, comme les bananes, les fruits séchés et les asperges.

Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client d’éviter les suppléments de potassium. Mesurer la F.C. du client avant l’administration du MS 4.2 médicament. Ne pas administrer le médicament si la F.C. < 60 batt./min. Mesurer la digoxinémie du client selon les ordonnances médicales (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 329).

Hyponatrémie Hypochlorémie Hypomagnésémie Hypercalcémie

Taux de potassium Taux de sodium sanguin plus bas sanguin plus bas que la normale que la normale. pouvant provoquer des arythmies. 110







Hypokaliémie

Élimination d’eau et de sodium Rétention de potassium

Fatigue Étourdissements Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie





Diurétiques de l’anse de Henlé Ex. : furosémide (Lasix MD)

Soins infirmiers

Taux de calcium sanguin plus élevé que la normale pouvant provoquer des arythmies cardiaques.

Digoxinémie Quantité de digoxine (agent actif d’un médicament) dans le sang.

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1.1.8 L’aspect diététique La diète du client atteint d’insuffisance cardiaque est centrée sur la limite liquidienne permise (habituellement 1,5 L par jour) et sur un régime hyposodé (pauvre en sel) afin de réduire les conséquences de la rétention d’eau.

1.2 Les infections aiguës : la péricardite, la myocardite et l’endocardite

Section 1

La péricardite et l’endocardite sont des altérations qui affectent les couches tissulaires externe ou interne qui bordent le myocarde, tandis que la myocardite touche le muscle cardiaque lui-même.

1.2.1 Les définitions La péricardite, la myocardite et l’endocardite sont des inflammations du cœur qui touchent respectivement le péricarde, le myocarde et l’endocarde (voir la figure 1). • La péricardite est une inflammation de la couche externe du cœur, le péricarde. La péricardite avec épanchement présente une augmentation du liquide péricardique entre les deux feuillets du péricarde, tandis que la péricardite sèche est une inflammation avec peu ou pas de liquide péricardique. • La myocardite est une inflammation du myocarde, la couche médiane du cœur (voir la figure 2). • L’endocardite est une inflammation de la couche interne du cœur, l’endocarde. Les couches tissulaires du cœur

FIGURE 1

Péricarde

Myocarde

Endocarde

Liquide péricardique

FIGURE 2

La myocardite Qu’est-ce que c’est ?

La myocardite est une inflammation d’une partie ou de la totalité du myocarde, généralement due à un micro-organisme (principalement viral) qui attaque le muscle et tente de le détruire. Par conséquent, le système immunitaire va réagir afin de combattre le micro-organisme. Cette réaction accroît le processus inflammatoire du muscle et accélère le processus de destruction des cellules myocardiques. Le myocarde étant le tissu musculaire du cœur, la principale complication de la myocardite est l’insuffisance cardiaque (voir la section 1.1, à la page 105). Quel est le portrait clinique ? En cas de myocardite bénigne, le client peut ne présenter aucun symptôme. Par contre, lorsque la myocardite est plus grave, les symptômes sont comparables à ceux de la grippe : fièvre, toux, céphalée, fatigue, pharyngite, douleurs articulaires, dyspnée. Comment la traiter ? L’atteinte du tissu cardiaque nécessite un traitement des symptômes qui doit être entrepris selon la situation clinique particulière du client (voir la section 1.1, à la page 105). Dans les cas où l’infection est d’origine virale, la myocardite devrait se résorber d’elle-même. Par contre, lorsqu’une bactérie est en cause, un traitement à l’aide d’antibiotiques sera prescrit.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

111

1.2.2 Les causes Comme toute infection, la péricardite et l’endocardite sont causées principalement par une bactérie, un virus ou un champignon. L’agent pathogène se fixe à la paroi du cœur, et le processus inflammatoire s’amorce. Si l’agent infectieux s’implante sur le péricarde, il génère une péricardite. S’il se loge au niveau de l’endocarde, c’est l’endocardite qui se développe.

1.2.3 Les facteurs de risque

Section 1

Le tableau 6 présente les facteurs de risque les plus fréquents de la péricardite et de l’endocardite. TABLEAU 6

Les principaux facteurs de risque de la péricardite et de l’endocardite Péricardite



Urémie



Taux d’urée élevé dans le sang.



Néoplasie



Formation anarchique de nouvelles cellules habituellement cancéreuses (néoplasmes).

Endocardite

Infection virale (ex. : grippe, varicelle) Infection bactérienne (ex. : pneumonie) Infarctus du myocarde (syndrome de Dressler) Chirurgie cardiaque

● ●

● ●



Urémie





Néoplasie



Antécédents d’endocardite Valvulopathies (voir la figure 4, à la page 118) Prothèse valvulaire Utilisation de drogues injectables Cardiopathie congénitale Port d’un stimulateur cardiaque

1.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les tableaux 7 et 8 décrivent les manifestations cliniques propres à l’inflammation du péricarde et à celle de l’endocarde. Le tableau 7 ci-dessous présente les principales manifestations cliniques de la péricardite et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 7

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la péricardite

Manifestations cliniques et explications Fièvre ou frissons causés par le processus inflammatoire Douleur vive au thorax, ressentie plus fortement lors d’une respiration profonde, de la toux et en position de décubitus dorsal, causée par l’inflammation du péricarde et la présence de liquide provoquant une compression à chaque battement du cœur Tachycardie provoquée par la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Dyspnée liée à une respiration rapide et superficielle visant à éviter la douleur thoracique

112

CHAPITRE 3

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Prendre la température du client pour vérifier s’il fait de la fièvre. MS 4.1 ● Mettre une débarbouillette d’eau froide sur la nuque ou le front du client pour le rafraîchir. Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Installer le client en position assise ou penchée vers l’avant afin de MS 3.1 réduire le travail du cœur, la douleur et la dyspnée. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client pour vérifier leur stabilité. MS 4.2 à 4.5 ● Demander au client d’évaluer la douleur ressentie par la méthode du PQRSTU pour suivre son évolution (augmentation ou diminution de la douleur). ● Vérifier et noter la réponse du client aux interventions réalisées afin de permettre un suivi approprié de son état clinique.

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Le tableau 8 expose les principales manifestations cliniques de l’endocardite et les soins d’assistance qui y sont associés. Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’endocardite

Manifestations cliniques et explications Fièvre ou frissons causés par le processus inflammatoire Fatigue, faiblesse ou malaise liés à la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Tachycardie provoquée par la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Dyspnée liée à une respiration superficielle causée par la douleur et la tachycardie Douleur aux articulations, aux muscles et au dos ainsi que présence de pétéchies liées au processus inflammatoire

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Prendre la température du client pour vérifier MS 4.1 s’il fait de la fièvre. ● Mettre une débarbouillette d’eau froide sur la nuque ou le front du client pour le rafraîchir. Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Installer le client en position assise ou MS 3.1 semi-assise afin de réduire le travail du cœur, la douleur et la dyspnée. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client pour MS 4.2 à 4.5 vérifier leur stabilité. ● Demander au client d’évaluer la douleur ressentie par la méthode du PQRSTU pour suivre son évolution (augmentation ou diminution de la douleur). ● Vérifier et noter la réponse du client aux interventions réalisées afin de permettre un suivi approprié de son état clinique.

Section 1

TABLEAU 8

Pétéchies Petites taches d’un rouge violacé de 1 à 3 mm, causées par le passage des globules rouges hors des capillaires sanguins.

1.2.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de la péricardite et de l’endocardite nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

11 Formule sanguine complète (page 330)

13 Hémoculture (page 333)

14 Protéine C réactive (page 333) 16 Vitesse de sédimentation (page 334)

Examens

21 Échocardiographie (échographie 27 Radiographie pulmonaire cardiaque) (page 339)

(page 345)

23 Électrocardiographie au repos (page 341)

1.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 9, à la page suivante, présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’une péricardite ou d’une endocardite.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

113

TABLEAU 9

Les traitements et les soins spécifiques de la péricardite et de l’endocardite

Section 1

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitement médicamenteux afin de réduire : – la fièvre – la douleur – l’inflammation – l’infection

Administrer des médicaments qui MS 5.1 diminuent la fièvre, réduisent la douleur, l’inflammation ainsi que l’infection du client, selon l’ordonnance (voir le tableau 10, à la page 115).

Oxygénothérapie afin d’augmenter l’apport en O2 dans la circulation sanguine

Administrer de l’oxygène pour favoriser une oxygénation sanguine optimale.

MS Labo

6.1

Traitement en cas de péricardite avec épanchement Péricardiocentèse : drainage péricardique effectué par le médecin, qui consiste à insérer une aiguille dans l’espace péricardique afin d’évacuer le liquide présent, de manière à diminuer la pression qu’il exerce sur le myocarde (voir la figure 3). FIGURE 3

La ponction péricardique Épanchement de liquide péricardique

Point de ponction

Soins avant le drainage péricardique ●

ATTENTION Il est important de recommander au client atteint d’endocardite d’observer une bonne hygiène buccale, de façon à limiter la présence de bactéries et à prévenir les infections lors de soins ou de chirurgies MS 2.2 dentaires.







Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Informer le client sur la procédure de l’intervention afin de diminuer son anxiété. S’assurer que le client a une voie d’accès intravei- MS 9.1 9.2 neuse afin d’y administrer les médicaments intraveineux nécessaires pendant l’intervention. Administrer les médicaments prescrits.

Soins après le drainage péricardique ●









114

CHAPITRE 3

Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 selon l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur au point de ponction par la méthode du PQRSTU et le soulager avec l’analgésique prescrit. Observer le point de ponction afin d’y déceler un écoulement ou des signes d’infection. Recommander au client de laver le point de ponction avec un savon doux et de le rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. Administrer les médicaments prescrits. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

1.2.7 Les médicaments prescrits Le tableau 10 présente les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la péricardite et de l’endocardite. Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la péricardite et de l’endocardite

Médicaments prescrits Antibiotiques Ex. : vancomycine IV (VancocinMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques Action bactéricide sur les bactéries en cause

● ● ● ●

Toxicité rénale Étourdissements Nausées ou vomissements Diarrhées

Soins infirmiers ●









Anti-inflammatoires stéroïdiens Ex. : prednisone (DeltasoneMD)

Inhibition de la perméabilité des vaisseaux afin de diminuer l’affluence des globules blancs au site de l’inflammation



● ● ●

Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Mécanisme d’action complet inconnu agissant au niveau du système nerveux central afin de diminuer la production de certaines molécules impliquées dans les processus de la douleur et de la fièvre





Augmentation de la glycémie Reflux gastro-œsophagien Excitation Effets dus à une prise prolongée : – gain de poids – réactivation de certains virus (ex. : varicelle, herpès) – dépression – fragilisation de la peau Peu ou pas d’effets secondaires lorsque la posologie est respectée En cas de surdosage ou de prise associée à une consommation d’alcool : – toxicité rénale – toxicité hépatique









S’assurer que la voie MS 9.1 9.2 d’accès intraveineuse a été installée, car ce traitement est administré par voie intraveineuse. Si l’état du client le permet, l’inciter à s’hydrater abondamment afin de diminuer la toxicité rénale. Recommander au client de se lever lentement pour prévenir les chutes. Procurer des soins MS 2.1 2.2 d’hygiène et de confort. Inciter le client à manger du yogourt afin de prévenir les diarrhées. Surveiller étroitement la glycémie capillaire chez les clients diabétiques. Recommander au client de prendre le médicament en mangeant. Recommander au client de prendre le médicament le matin.

Recommander au client un strict respect de la posologie et insister pour qu’il renonce à toute consommation d’alcool pendant le traitement.

Bactéricide

C’est la loi

Qui tue les bactéries.

Lorsque les médicaments doivent être administrés par voie intraveineuse (I.V.), comme c’est le cas pour les antibiotiques dans le tableau ci-dessus, leur administration est réservée à l’infirmière.

1.2.8 L’aspect diététique La péricardite et l’endocardite ne nécessitent aucun régime alimentaire particulier. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

115

Section 1

TABLEAU 10

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

Section 1

a) L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du cœur à pomper normalement le sang dans la circulation lymphatique. b) La complication la plus grave de l’insuffisance cardiaque est l’œdème aigu du poumon. c) L’hypotension artérielle, l’infarctus du myocarde et les valvulopathies sont les principales causes de l’insuffisance cardiaque. d) L’administration de diurétiques permet d’éliminer le liquide présent dans les tissus d’un client qui souffre d’insuffisance cardiaque. e) La diète d’un client atteint d’insuffisance cardiaque est centrée sur la limite liquidienne et sur un régime hypersodé afin de réduire les conséquences de la rétention d’eau. Justification :

2

L’insuffisance cardiaque peut se manifester par de la dyspnée. a) Quel besoin perturbé est directement associé à la dyspnée ? Justifiez votre réponse.

b) Nommez un soin d’assistance qui peut soulager cette manifestation clinique.

c) Quel soin spécifique peut diminuer cette manifestation clinique ?

3

Qui suis-je ? a) Je suis l’inflammation de la couche externe du cœur. b) Je me manifeste par des symptômes semblables à ceux de la grippe : fièvre, toux, céphalées, fatigue et dyspnée. c) Le port d’un stimulateur cardiaque est un facteur de risque de cette altération.

116

CHAPITRE 3

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d) Je peux me manifester par une douleur articulaire. e) Lorsque je suis aggravée par un épanchement de liquide, je me manifeste par une douleur vive au thorax ressentie plus fortement lors d’une respiration profonde. f) Je peux être traitée par le drainage du liquide accumulé dans l’enveloppe externe du cœur. Madame Jean Baptiste, 47 ans, est hospitalisée pour une péricardite causée par une bactérie.

Section 1

4

a) Sur le schéma ci-dessous, désignez et nommez la couche du cœur qui est enflammée chez madame Jean Baptiste.

b) Parmi les manifestations cliniques suivantes, quelles sont celles que vous pourriez observer chez madame Jean Baptiste ? Encerclez la ou les réponses qui vous semblent justes. i) Fièvre

iv) Dyspnée

ii) Douleur vive au dos

v) Douleur aux articulations ou aux muscles

iii) Bradycardie

vi) Présence de pétéchies

c) Le médecin a prescrit de la vancomycine IV à madame Jean Baptiste pour traiter son infection. À quelle classe de médicaments appartient la vancomycine ?

d) La vancomycine IV peut produire des effets secondaires indésirables. Parmi les effets suivants, encerclez ceux que madame Jean Baptiste pourrait présenter. i) Toxicité hépatique

iii) Étourdissements

ii) Reflux gastro-œsophagien

iv) Diarrhée

v) Nausées

e) Formulez deux soins infirmiers à prodiguer à madame Jean Baptiste en lien avec la prise de vancomycine IV.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

117

1.3 Les valvulopathies Le terme « valvulopathie » désigne toute maladie des valves cardiaques qui entraîne leur mauvais fonctionnement (voir la figure 4). FIGURE 4

Les valvulopathies Qu’est-ce que c’est ?

Section 1

Une valvulopathie est une atteinte fonctionnelle à l’une des quatre valves cardiaques : les valves mitrale, tricuspide, aortique ou pulmonaire. Il existe deux types d’atteintes des valves : La sténose (ou rétrécissement) d’une valve fait en sorte que les feuillets qui forment la valve ne s’ouvrent pas suffisamment (voir l’illustration a ci-dessous). Ainsi, le passage du sang se fait difficilement d’une cavité à l’autre, et le sang demeure prisonnier du lieu d’origine. L’insuffisance valvulaire (ou régurgitation) provient d’un défaut de fermeture de la valve qui laisse persister une ouverture permettant un reflux du sang. Autrement dit, la valve n’est plus hermétique lorsqu’elle est fermée (voir l’illustration b ci-dessous). Valves

Ouverture

Fermeture

Valve normale en position ouverte

a

En position ouverte, l’ouverture est insuffisante.

Valve normale en position fermée

b

En position fermée, l’ouverture est persistante.

Valve sténosée en position ouverte

Valve mitrale sténosée

Valve régurgitante en position fermée

Fermeture incomplète des valves mitrale et aortique

D’une compétence à l’autre Les anomalies cardiaques congénitales, telle l’insuffisance de la valvule aortique, sont étudiées dans la compétence 29, Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent.

118

CHAPITRE 3

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FIGURE 4

Les valvulopathies (suite) Quel est le portrait clinique ?

Le tableau 11 présente les principales causes des valvulopathies ainsi que les facteurs de risque et les manifestations cliniques correspondant à la valve atteinte.

Les causes, les facteurs de risque et les manifestations cliniques des valvulopathies selon la valve atteinte

Valvulopathies Valvulopathie aortique

Causes ●

Vieillissement

Facteurs de risque ●



Âge propice à la sténose aortique (plus de 65 ans) Endocardite (extension du processus inflammatoire aux valves cardiaques)

Manifestations cliniques ● ● ●

● ●

Valvulopathie mitrale





Valvulopathie pulmonaire*



Complication de maladies inflammatoires (ex. : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante) Complication d’un infarctus du myocarde ou d’une endocardite Atteinte congénitale





Hypertension pulmonaire provoquant une pression accrue sur la valve tricuspide

● ● ● ● ● ●





Valvulopathie tricuspide*

Endocardite (extension du processus inflammatoire aux valves cardiaques)





Utilisation de drogues injectables favorisant les altérations de la valve pulmonaire Endocardite (extension du processus inflammatoire aux valves cardiaques) Utilisation de drogues injectables favorisant les altérations de la valve tricuspide Endocardite (extension du processus inflammatoire aux valves cardiaques)







Dyspnée à l’effort Fatigue Douleur thoracique ou rétrosternale Syncope Orthopnée

Section 1

TABLEAU 11

Dyspnée à l’effort ou au repos Fatigue Faiblesse Palpitations Orthopnée Syncope

Fatigue

Œdème aux membres inférieurs (OMI) Ascites (accumulations de liquides dans la cavité abdominale)

* Ces valvulopathies du côté droit sont beaucoup plus rares que les valvulopathies du côté gauche. Comment les traiter ? Le tableau 12 présente les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’une des valvulopathies ainsi que les soins spécifiques qui y sont associés. TABLEAU 12

Les traitements et les soins spécifiques des valvulopathies

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Mesures favorisant une respiration efficace afin de diminuer la dyspnée.

Administrer de l’oxygène pour augmenter l’apport en O2 dans la circulation sanguine.

Mesures favorisant l’élimination de liquide afin de diminuer l’œdème.

Administrer les diurétiques prescrits afin d’éliminer la présence de liquide dans les tissus.

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MS Labo

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

6.1

119

FIGURE 4

Les valvulopathies (suite) Comment les traiter ?

TABLEAU 12

Les traitements et les soins spécifiques des valvulopathies (suite)

Traitement par valvuloplastie percutanée

Section 1

Cette procédure, effectuée dans une salle de cathétérisme cardiaque par un cardiologue- hémodynamicien, consiste à dilater les feuillets de la valve atteinte. Le médecin introduit un cathéter muni d’un ballonnet dans l’artère fémorale. Lorsque le cathéter parvient au niveau de la valve atteinte, il gonfle le ballonnet afin de séparer les feuillets sténosés. Soins avant la procédure ●







Vérifier si le client est allergique à l’iode ou aux fruits de mer, car le produit de contraste est à base d’iode. Informer le client de la procédure afin qu’il comprenne ce qui se passe pendant le traitement. S’assurer que le client est à jeun au cas où des complications rendraient l’intubation nécessaire. Raser la région de l’aine afin de permettre l’accès du cathéter et de favoriser l’adhérence du diachylon apposé après la procédure.

Soins après la procédure ●













Vérifier les signes de réaction allergique à l’iode (détresse respiratoire, hypotension, œdème, rougeur, tachycardie ou urticaire), car les réactions allergiques à l’iode se produisent généralement dans les 30 minutes suivant l’administration du produit de contraste. Observer la zone de l’intervention afin de déceler rapidement les signes de saignement ou d’hématome. Vérifier la présence des pouls pédieux et tibiaux, la chaleur, la sensibilité et le mouvement du membre utilisé pendant MS 4.10 la procédure, et comparer celui-ci à l’autre membre afin de s’assurer que le pansement compressif n’est pas trop serré. Prendre les signes vitaux selon l’ordonnance pour MS 4.1 à 4.5 assurer un dépistage rapide des complications. Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager au besoin. Administrer les médicaments prescrits.

Traitement chirurgical Valvuloplastie ou annuloplastie, ou remplacement de la valve Ces interventions visent à réparer la valve atteinte ou à la remplacer : ● Valvuloplastie : le chirurgien répare la valve en suturant les tissus (feuillets, cordage ou muscles) lésés ; son intervention peut aussi viser à éliminer des dépôts de calcium sur la valve. ● Annuloplastie : un dispositif en forme d’anneau est cousu autour de la base de la valve atteinte pour lui redonner sa forme. ●

120

Remplacement de la valve (remplacement valvulaire) : le chirurgien retire la valve atteinte et la remplace par une prothèse valvulaire. La prothèse peut être biologique (tissu bovin, porcin ou humain) ou mécanique (alliage de métaux, de carbone et de DacronMD). Lorsque la valve est mécanique, le client doit ensuite suivre un traitement anticoagulant (CoumadinMD) à vie afin de prévenir la formation de caillots sur la valve.

CHAPITRE 3

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FIGURE 4

Les valvulopathies (suite) Comment les traiter ?

Les traitements et les soins spécifiques des valvulopathies Soins postopératoires, après le séjour aux soins intensifs

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ●



Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. Administrer les médicaments prescrits.





● ●











Prendre les signes vitaux selon l’ordonnance pour MS 4.1 à 4.5 assurer un dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec l’analgésique prescrit.

Section 1

TABLEAU 12

Observer la plaie afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection. Recommander au client de laver sa plaie avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. Mobiliser le client régulièrement afin de prévenir l’atélectasie MS 3.1 (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. Encourager le client à marcher régulièrement dans le corridor et l’assister dans ses déplacements au besoin, afin MS 3.5 de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Inciter le client à effectuer les exercices respiratoires MS Labo 10.1 (spirométrie incitative) toutes les heures afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Administrer les médicaments prescrits.

ACTIVITÉS 1

De quel type de valvulopathie est-il question dans les énoncés suivants ? Faites un X dans la ou les colonnes appropriées. Description

Valvulopathie Valvulopathie Valvulopathie Valvulopathie aortique mitrale pulmonaire tricuspide

a) Je suis une altération congénitale, c’est-à-dire que je suis présente dès la naissance. b) Je me manifeste, entre autres, par l’œdème des membres inférieurs. c) Je peux me manifester par une douleur thoracique ou par une douleur rétrosternale. d) Je suis plus fréquente chez les gens qui ont déjà souffert d’une péricardite. e) Je suis traitée par l’administration d’oxygène pour soulager la dyspnée. f) Je me manifeste, entre autres, par une accumulation de liquide dans la cavité abdominale. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

121

2

Monsieur Vallée, 69 ans, souffre d’insuffisance mitrale. Vous l’avez connu au cours d’une hospitalisation antérieure pour une endocardite. Il est hospitalisé dans votre département en attendant une opération de remplacement de sa valve dysfonctionnelle par une valve mécanique.

Section 1

Lors de la collecte de données, vous remarquez que votre client est essoufflé et transpire abondamment (diaphorèse). Lorsque vous le questionnez sur ses habitudes de sommeil, monsieur Vallée vous dit qu’il est très fatigué bien qu’il dorme de 8 à 10 heures par nuit. Il vous mentionne aussi une aggravation de ses douleurs causées par la polyarthrite rhumatoïde dont il souffre depuis maintenant plus de 20 ans. Vous prenez les signes vitaux de monsieur Vallée : son pouls est à 84 battements par minute, sa pression artérielle, à 148/90, sa saturation en oxygène, à 96 % à l’air ambiant, sa respiration, à 22 respirations par minute et sa température buccale, à 37,3 °C. a) À l’aide des connaissances acquises antérieurement sur l’anatomie et la physiologie du système cardio vasculaire, expliquez à monsieur Vallée en quoi consiste l’insuffisance mitrale.

b) En vous basant sur les renseignements donnés dans la mise en situation, nommez une cause possible de la valvulopathie de monsieur Vallée ainsi qu’un facteur de risque de cette affection.

c) Parmi les manifestations cliniques suivantes que présente monsieur Vallée, encerclez celles qui sont associées à l’insuffisance mitrale. i) Dyspnée

ii) Diaphorèse

iii) Fatigue

iv) Hypertension artérielle

d) Monsieur Vallée est de retour des soins intensifs à la suite du remplacement de sa valve mitrale. Formulez deux soins spécifiques à lui prodiguer afin de prévenir des problèmes respiratoires.

e) Quelques jours après la chirurgie de monsieur Vallée, vous lui administrez du Coumadin MD. i) Expliquez- lui l’effet recherché de ce médicament, compte tenu de son état de santé.

ii) Pendant combien de temps monsieur Vallée devra-t-il prendre ce médicament ?

122

CHAPITRE 3

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Section

2 Les altérations de la pression artérielle

Déclencheur

Section 2

Lorsque vient le temps de gonfler les pneus d’une voiture, il est important de respecter les indications du constructeur automobile en ce qui a trait à la pression d’air à injecter. Les pneus s’useront prématurément si la pression est trop forte ou trop faible. Les mêmes considérations s’appliquent aux vaisseaux sanguins du corps humain. 1

Certains facteurs de risque prédisposent une personne à l’augmentation de sa pression artérielle. Nommez-en deux.

2

Donnez deux causes possibles d’une diminution de la pression artérielle.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Hypertension artérielle (HTA)

• •

Hypertension primaire Hypertension secondaire



Hypotension orthostatique (HTO)

Dans cette section, vous découvrirez ce qu’est l’hypertension artérielle (HTA) ainsi que l’hypotension orthostatique (HTO), qui peut se produire au cours du traitement médicamenteux de l’HTA.

2.1 L’hypertension artérielle Comme cela a été vu au chapitre 1, la pression artérielle (P.A.) est la pression exercée par le sang sur la paroi des artères (voir la section 2.4 du chapitre 1, à la page 35). La présente section va permettre de comprendre l’hypertension artérielle, qui survient lorsque la pression exercée sur la paroi des artères est plus grande que la normale.

2.1.1 La définition On parle d’hypertension artérielle (HTA) quand la pression artérielle systolique est continuellement supérieure ou égale à 140 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement supérieure ou égale à 90 mm Hg. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

123

La pression artérielle idéale devrait être inférieure à 140/90. Cependant, chez les clients diabétiques, les valeurs optimales de la pression artérielle devraient demeurer inférieures à 130/80.

Section 2

L’hypertension artérielle est appelée le « tueur silencieux », car une pression artérielle élevée provoque à long terme des complications importantes pouvant toucher le cœur, les artères, les reins et les yeux. En effet, comme on le voit à différents endroits dans cette compétence, à long terme, l’HTA peut provoquer de l’artériosclérose, de l’insuffisance cardiaque, des valvulopathies, en plus de créer des conditions favorables à l’angine et à l’infarctus. Idiopathique Dont la cause est inconnue.

Il existe deux types d’hypertension artérielle : • l’hypertension primaire (hypertension idiopathique) : P.A. élevée dont la cause n’est pas connue. C’est la forme d’hypertension artérielle la plus fréquente ; • l’hypertension secondaire : P.A. élevée dont la cause est connue, et qui peut donc être traitée et normalisée.

D’une compétence à l’autre • L’hypertension artérielle non traitée est un facteur de risque de plusieurs altérations étudiées dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel, dont l’accident vasculaire cérébral, l’hypertension intracrânienne et certaines maladies oculaires telles que la cataracte. • L’hypertension artérielle non traitée peut également provoquer l’insuffisance rénale, une altération étudiée à la compétence 16, Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur.

2.1.2 Les causes Même si l’hypertension artérielle primaire n’a pas de cause connue, elle est liée à certains facteurs de risque qui sont exposés ci-dessous. Maladie glomérulaire Maladie qui touche les amas capillaires (glomérules) qui constituent le filtre rénal du sang.

Pour sa part, l’hypertension artérielle secondaire peut être causée par : • des maladies rénales (ex. : sténose de l’artère rénale, maladies glomérulaires) ; • la consommation de drogues (ex. : cocaïne) ; • la grossesse ; • des troubles neurologiques dus, par exemple, à une tumeur au cerveau ou à un traumatisme crânien ; • l’apnée obstructive du sommeil (voir le chapitre 7, à la page 305).

D’une compétence à l’autre • Les altérations du système urinaire, telles les maladies glomérulaires qui affectent les reins, sont étudiées à la compétence 16, Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur. • L’hypertension artérielle gravidique, qui survient chez certaines femmes enceintes, est étudiée à la compétence 27, Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né.

2.1.3 Les facteurs de risque Certains facteurs de risque peuvent accélérer l’apparition d’une hypertension primaire : • Âge • Tabagisme • Hérédité 124

CHAPITRE 3

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• Obésité • Alimentation riche en sel

• Alcool • Sédentarité • Diabète

• Athérosclérose • Hyperlipidémie • Stress

2.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance L’hypertension artérielle est généralement asymptomatique, ce qui signifie que le client ne présente aucune manifestation clinique pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que les atteintes aux organes prennent de l’importance. C’est pour cette raison que l’HTA est appelée le « tueur silencieux ».

TABLEAU 13

Section 2

Le tableau 13 présente les principales manifestations cliniques de l’hypertension artérielle non contrôlée et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client atteint de cette altération. Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’hypertension artérielle non contrôlée

Manifestations cliniques et explications Tachypnée à l’effort due à l’augmentation de la charge de travail du cœur Diminution de la tolérance à l’effort due à l’augmentation de la charge de travail du cœur Étourdissements liés à l’augmentation de la charge de travail du cœur Céphalées ou épistaxis en cas de crise hypertensive grave liées à une augmentation importante de la pression intracrânienne

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Mettre le client au repos pour diminuer le travail du cœur et la pression artérielle. ● Encourager le client à adopter une position couchée pour diminuer le travail du cœur et les étourdissements. ● Mesurer la fréquence respiraMS toire et la saturation pulsatile en MS 4.3 Labo 4.4 oxygène du client pour vérifier leur stabilité. ● Recommander au client de se déplacer lentement et de ne pas attendre d’être trop essoufflé pour prendre des périodes de repos afin de prévenir la dyspnée. ● Recommander au client d’éviter les efforts importants afin de prévenir la dyspnée ou une fatigue excessive du cœur. Dormir et se reposer Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress afin de prévenir la fatigue. Éviter les dangers ● Mesurer la fréquence cardiaque et la MS 4.2 4.5 pression artérielle du client pour vérifier leur stabilité. ● Noter, dans le dossier du client, les résultats des signes vitaux ainsi que les signes d’hypertension et les symptômes ressentis par le client afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. ● Expliquer au client comment reconnaître les signes et les symptômes d’une crise hypertensive afin de les traiter rapidement et de prévenir les complications (accident vasculaire cérébral, infarctus, etc.). ● Expliquer au client comment prendre sa pression artérielle afin de lui permettre de dépister la crise hypertensive. ●

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

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2.1.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’hypertension artérielle nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

1 Analyse d’urine (page 324)

9 Électrolytes sanguins (page 329)

3 Bilan lipidique (page 326)

11 Formule sanguine complète

Section 2

4 Créatinine sanguine et urée

(page 330)

(page 326) Examens

21 Échocardiographie (échographie 23 Électrocardiographie au repos et cardiaque) (page 339)

MAPA (page 341)

2.1.6 Les traitements et les soins spécifiques L’hypertension artérielle est principalement traitée à l’aide de médicaments (voir le tableau 15, à la page 127). Le traitement non médicamenteux, destiné à contrôler l’hypertension artérielle, est lié aux changements dans les habitudes de vie des clients. Le tableau 14 expose les principales habitudes de vie que doit adopter le client atteint d’hypertension artérielle ainsi que les soins spécifiques qui sont associés à cette altération. TABLEAU 14

Les traitements et les soins spécifiques de l’hypertension artérielle

Traitements et explications Réduction de la consommation de sel afin de diminuer la rétention de liquide dans le réseau artériel

Soins spécifiques et explications ●



Réduction du poids afin de diminuer la résistance périphérique





Adoption d’un régime alimentaire sain afin de maintenir un indice de masse corporelle (IMC) entre 18,5 et 24,9 * Formule pour calculer l’IMC : IMC =

126

CHAPITRE 3





Expliquer au client en quoi consiste le régime alimentaire DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), qui encourage la consommation de fruits, de légumes, de produits laitiers faibles en gras, de grains entiers, de fèves, de haricots et de noix, ainsi qu’une réduction de la consommation de gras animal et de sel. Conseiller au client de lire les étiquettes des produits alimentaires afin de choisir ceux qui contiennent le moins de sel. Expliquer au client que la perte de poids est directement liée à une diminution de la P.A. (d’une manière générale, on peut prévoir que chaque kilogramme perdu équivaut à une diminution de la P.A. de 1 mm Hg). Encourager le client dans ses efforts pour perdre du poids afin de maintenir sa motivation. Recommander le Guide alimentaire canadien au client afin de l’aider à faire des choix santé pour ses repas. Expliquer le calcul de l’IMC* au client afin de l’aider à suivre l’évolution de son poids santé.

poids (kg) taille (m)2

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Les traitements et les soins spécifiques de l’hypertension artérielle (suite)

Traitements et explications Limitation de la quantité d’alcool absorbée afin de diminuer la vasoconstriction (réduction du diamètre des vaisseaux sanguins) du réseau artériel Pratique régulière d’une activité physique afin d’améliorer l’endurance physique et de maintenir une bonne santé

Cessation du tabagisme afin d’éliminer la vasoconstriction provoquée par le tabac

Soins spécifiques et explications ●









Inciter le client à limiter sa consommation d’alcool à un ou deux verres par jour afin d’éviter une augmentation de sa P.A.

Expliquer au client l’importance de la pratique régulière d’une activité physique afin d’améliorer sa santé. Insister auprès du client sur l’impact positif d’une activité physique d’intensité modérée (ex. : marcher d’un bon pas) durant 30 minutes, au moins 2 fois par semaine, pour diminuer la P.A.

Section 2

TABLEAU 14

Rappeler au client que cesser de fumer demeure un traitement de choix pour diminuer sa P.A. en plus de réduire ses risques de contracter plusieurs autres maladies (angine de poitrine, infarctus, cancer du poumon, etc.). Encourager le client dans ses efforts pour cesser de fumer afin de maintenir sa motivation.

Monde du travail Au cours des traitements liés à l’HTA, l’infirmière auxiliaire travaillera en collaboration avec la nutritionniste ou la technicienne en diététique, qui prescrira une diète en fonction des besoins particuliers du client.

2.1.7 Les médicaments prescrits Le tableau 15 présente les principales classes de médicaments utilisés pour traiter l’hypertension artérielle. TABLEAU 15

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hypertension artérielle

Médicaments prescrits Bêtabloquants Ex. : métoprolol (LopresorMD)



● ●

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) Ex. : ramipril (Altace MD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques







Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque au niveau des nœuds sinusal et auriculoventriculaire F.C. P.A. Inhibition de la transformation de l’angiotensine I en angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique P.A.

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● ● ●

Fatigue Étourdissements Impuissance chez l’homme

Soins infirmiers ●





● ● ● ●

Fatigue Étourdissements Toux sèche Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie

● ●



Surveiller la F.C. et la MS 4.2 4.5 P.A. du client. Ne pas administrer le médicament si la F.C. < 50 batt./min ou si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO (voir la figure 5, à la page 129). Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

127

TABLEAU 15

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hypertension artérielle (suite)

Médicaments prescrits

Section 2

Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) Ex. : candésartan (Atacand MD) Diurétiques de la classe des thiazides Ex. : hydrochlorothiazide (HydrodiurilMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●







Inhibition de la fixation de l’angiotensine II Induction d’une vasodilatation systémique P.A. Élimination d’eau, de sodium et de chlorure

● ● ●





Diurétiques de l’anse de Henlé Ex. : furosémide (Lasix MD)



Élimination d’une quantité accrue d’eau et d’électrolytes (ex. : sodium, chlorure et potassium)





● ●

Diurétiques épargneurs de potassium et inhibiteurs des récepteurs de l’aldostérone Ex. : spironolactone (AldactoneMD) Bloqueurs des canaux calciques Ex. : nifédipine (Adalat MD)





● ●



● ●

CHAPITRE 3







128

Élimination d’eau et de sodium Rétention de potassium

Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque en bloquant l’entrée du calcium dans les cellules Induction d’une vasodilatation périphérique et d’une vasodilatation des artères coronaires F.C. P.A.

● ● ●

Fatigue Étourdissements Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie Déséquilibres électrolytiques : – hypokaliémie – hyponatrémie – hypochlorémie – hypomagnésémie

Soins infirmiers ● ●



● ●



Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Surveiller la P.A. du client.

MS

4.5

Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client de manger des aliments riches en potassium, comme les bananes, les fruits séchés et les asperges.

– hypercalcémie Faiblesse, vertiges ou étourdissements Déséquilibres électrolytiques : – hypokaliémie – hyponatrémie – hypochlorémie – hypomagnésémie Difficulté à entendre, surdité ou vertiges Faiblesse Étourdissements Déséquilibre électrolytique : hyperkaliémie Nausées ou vomissements Maux de tête Étourdissements Œdème périphérique Fatigue Étourdissements

● ●



● ●



● ●







Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client de manger des aliments riches en potassium, comme les bananes, les fruits séchés et les asperges.

Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client d’éviter les suppléments de potassium.

Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client d’éviter de croiser les jambes pour ne pas nuire au retour veineux. Recommander au client de maintenir ses jambes surélevées lorsqu’il est en position assise pour favoriser le retour veineux et une diminution de l’œdème des membres inférieurs.

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hypertension artérielle (suite)

Médicaments prescrits Agoniste alphaadrénergique agissant sur le système nerveux central (SNC) Ex. : clonidine (CatapresMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●







Induction d’une vasodilatation influx nerveux sympathique en provenance du SNC résistance vasculaire systémique

● ● ● ● ●

Sécheresse buccale Effet sédatif Dysfonction érectile Nausées Étourdissements

Soins infirmiers ● ●





P.A. ●

Surveiller la P.A. du client. MS 4.5 Ne pas administrer le médicament si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Conseiller au client de boire fréquemment de petites quantités d’eau. Informer le client qu’il devra éviter les activités qui nécessitent une grande concentration.

L’hypotension orthostatique, qui survient entre autres lors du traitement médicamenteux de l’HTA, est en quelque sorte un phénomène inverse de l’hypertension (voir la figure 5). FIGURE 5

L’hypotension orthostatique Qu’est-ce que c’est ?

L’hypotension orthostatique (HTO) est un symptôme qui se manifeste par une baisse soudaine de la pression artérielle, qui survient lorsque la personne passe de la position assise ou couchée à la position debout, en appui sur la plante des pieds. L’HTO est provoquée par une modification des mécanismes de régulation de la pression artérielle du système nerveux autonome lors du changement de position. La prise de médicaments antihypertenseurs ou diurétiques est une cause importante d’HTO (voir le tableau 15 ci-dessus). Quel est le portrait clinique ? La personne qui fait de l’HTO peut avoir des étourdissements, se sentir faible, avoir la peau moite, froide, pâle, et même perdre connaissance. Plus le passage d’une position assise ou couchée à une position debout est rapide, plus le risque de ressentir une HTO est accru. Comment la prévenir ? Il n’existe aucun traitement ni médicament contre l’hypotension orthostatique induite par les antihypertenseurs, mais il est possible de prévenir cette instabilité de la pression artérielle. On peut la dépister en faisant différentes mesures de la P.A. et du pouls en position couchée et debout (ou assise, selon la tolérance du client) a. Pour l’éviter, il est essentiel que la personne sujette à l’HTO effectue les changements de position a Labo S-1 étape par étape, en évitant tout brusque passage d’une position à une autre.

Quoi faire Voici des conseils que l’infirmière auxiliaire peut donner au client pour éviter une chute brutale de pression : • dormir en ayant la tête surélevée ; • avant de se lever, s’asseoir quelques minutes au bord du lit ; attendre de ne plus avoir d’étourdissements ou de ne plus se sentir faible avant de se lever ; • se lever lentement ; • ne pas rester debout sans bouger pendant une trop longue période ; • s’asseoir en cas d’étourdissements ou de sensation de faiblesse ; • revoir, au besoin, l’horaire d’administration des médicaments antihypertenseurs avec le pharmacien.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

129

Section 2

TABLEAU 15

2.1.8 L’aspect diététique

Section 2

La diète est un aspect important du traitement de l’hypertension artérielle. Le client qui souffre d’hypertension doit éviter de manger des aliments salés et transformés ainsi que des aliments contenant des acides gras saturés et des acides gras trans. Il doit choisir de préférence les produits à base de grains entiers, faibles en sel et en gras et manger de 5 à 10 portions de fruits et de légumes par jour. Par ailleurs, lors de la cuisson des aliments, le client devrait utiliser de l’huile d’olive non extra-vierge ou de l’huile de canola plutôt que du beurre ou de la graisse d’origine animale.

ACTIVITÉS 1

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ? Encerclez la lettre qui correspond à votre réponse. a) On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique est continuellement supérieure ou égale à 130 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement supérieure ou égale à 80 mm Hg. b) On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique est continuellement supérieure ou égale à 140 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement supérieure ou égale à 90 mm Hg. c) On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique est continuellement égale à 120 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement égale à 80 mm Hg. d) On parle d’hypertension artérielle lorsque la pression artérielle systolique est continuellement inférieure à 140 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement inférieure à 90 mm Hg.

2

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

a) L’hypertension artérielle primaire correspond à une pression artérielle basse dont la cause n’est pas identifiable. b) La grossesse peut être une cause de l’hypertension idiopathique. c) Le tabagisme, la sédentarité et l’âge peuvent accélérer l’apparition de l’hypertension primaire. d) Mesurer la fréquence cardiaque et la pression artérielle du client et noter, dans son dossier, les signes d’hypertension et les symptômes qu’il ressent sont deux soins d’assistance en lien avec le besoin perturbé d’éviter les dangers des personnes hypertendues. e) La perte de poids est un traitement efficace pour diminuer la pression artérielle. f) Le client qui souffre d’hypertension artérielle doit éviter de manger des aliments qui contiennent des acides gras saturés ou qui sont à base de grains entiers.

130

CHAPITRE 3

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Vrai

Faux

g) L’hypotension orthostatique est un symptôme qui se manifeste par une hausse soudaine de la pression artérielle, et qui survient lorsque la personne passe de la position assise ou couchée à la position debout.

Section 2 1

Justification :

3

Madame Caron, 52 ans, souffre d’hypertension artérielle primaire depuis maintenant trois ans. Pour éviter de succomber comme son père aux complications de ce problème de santé, elle essaie tant bien que mal de contrôler son hypertension. a) Parmi les manifestations cliniques suivantes, encerclez celles qui peuvent signaler à madame Caron que son hypertension artérielle n’est pas bien contrôlée. i)

Céphalées

ii) Bradycardie iii) Étourdissements iv) Dysphagie v) Épistaxis b) Sachant que madame Caron souffre d’hypertension artérielle, quelle mesure de pression artérielle pourrait apparaître à son dossier, démontrant cette altération ? Encerclez la ou les réponses qui vous semblent justes. i) 136/88

iv) 152/86

ii) 142/84

v) 146/98

iii) 134/80

vi) 118/82

c) En vous basant sur les renseignements donnés dans la mise en situation, quels sont les facteurs de risque qui peuvent avoir accéléré l’apparition de l’hypertension artérielle primaire chez madame Caron ?

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

131

d) Le médecin a prescrit un médicament de la classe des bêtabloquants (Lopresor MD) à madame Caron pour l’aider à contrôler sa pression artérielle.

Section 2 1

i) Quels soins infirmiers doivent être prodigués à madame Caron en lien avec l’administration de ce médicament ? Formulez-en deux.

ii) Quelques jours après le début de ce traitement pharmacologique, madame Caron éprouve des étourdissements et une sensation de faiblesse. Son médecin lui dit qu’elle souffre d’hypotension orthostatique, un effet secondaire indésirable de son nouveau médicament. Dans le tableau ci-dessous, nommez le besoin perturbé chez madame Caron en lien avec cet effet secondaire et formulez trois soins qui peuvent l’aider à prévenir cet effet indésirable. Besoin perturbé

Soins

e) Expliquez la méthode de soins que vous pouvez appliquer en présence d’un client chez qui vous soupçonnez une hypotension orthostatique.

132

CHAPITRE 3

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Section

3 Les troubles du rythme cardiaque

Déclencheur

Section 3

Le rythme est très important en musique. Qu’il soit donné par le chef d’orchestre ou par les notes qui figurent sur la partition, le rythme doit être respecté si l’on veut obtenir une belle mélodie et créer une harmonie avec l’ensemble des instruments. Le cœur possède un système électrique autonome qui accomplit un travail similaire à celui du chef d’orchestre. En effet, les oreillettes et les ventricules doivent répondre à ses impulsions au moment approprié pour maintenir le rythme cardiaque, sinon les battements du cœur seront irréguliers. 1

Quelle structure du système de conduction du cœur, étudiée au chapitre 1, assure le maintien du rythme cardiaque ?

2

Comment est- il possible de dépister des troubles du rythme cardiaque ? Donnez deux moyens.

3

Certaines personnes en bonne santé affirment qu’elles ressentent parfois des palpitations. Qu’est- ce qui peut être à l’origine de ces troubles du rythme cardiaque ? Nommez deux facteurs possibles.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Arythmie Bloc auriculoven­ triculaire (BAV) Bradycardie

• • • •

Fibrillation auriculaire Fibrillation ventriculaire Flutter auriculaire Fréquence cardiaque

• • •

Palpitations Rythme cardiaque Tachycardie

Il existe des dizaines de types d’arythmie. Dans la présente section, vous étudierez les principales arythmies, c’est-à-dire celles que vous aurez l’occasion de rencontrer le plus souvent.

3.1 Les arythmies auriculaires et ventriculaires L’arythmie est un trouble du rythme qui a un lien étroit avec le phénomène électrique du cœur (pour rappel, voir Le système de conduction, à la page 7). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

133

3.1.1 La définition L’arythmie est une anomalie du rythme cardiaque. Il faut se rappeler que le rythme cardiaque existe grâce à une impulsion électrique qui se propage dans les fibres musculaires à partir des oreillettes vers les ventricules (voir la figure 4 du chapitre 1, à la page 8) : • l’impulsion s’amorce au niveau des oreillettes, dans le nœud sinusal ; • l’impulsion se termine au niveau des ventricules, dans les fibres de Purkinje.

Section 3

L’arythmie peut être d’origine auriculaire (en provenance des oreillettes) ou ventriculaire (en provenance des ventricules). Le rythme cardiaque (régularité ou irrégularité des battements) est parfois perturbé, ce qui provoque une augmentation ou une diminution de la fréquence cardiaque (nombre de battements ou révolutions par minute). Lorsque les battements du cœur sont accélérés ou irréguliers, ils peuvent être ressentis de façon désagréable : c’est ce que l’on appelle des palpitations. Ces perturbations sont considérées comme des arythmies, car la réponse ventriculaire (F.C. des ventricules) ne correspond pas aux valeurs normales de la fréquence cardiaque : • tachycardie : arythmie provoquant une accélération de la fréquence cardiaque (F.C. > 100 batt./min) ; • bradycardie : arythmie provoquant un ralentissement de la fréquence cardiaque (F.C. < 60 batt./min).

C’est la loi Il n’est pas du ressort de l’infirmière auxiliaire de lire et d’interpréter les tracés d’un électrocardiogramme (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 341), car cette tâche revient à l’infirmière ou au médecin. Cependant, savoir associer le tracé des bandes de rythme à différents rythmes cardiaques peut être utile à l’infirmière auxiliaire pour bien comprendre l’état du client (voir les bandes de rythme ci-dessous). a

Exemple de tracé d’un rythme cardiaque normal

b

Exemple de tracé de tachycardie (rythme cardiaque accéléré)

c

Exemple de tracé de bradycardie (rythme cardiaque ralenti)

Il existe différentes formes d’arythmie, comme le montre la figure 6, à la page suivante. Certaines sont plus graves que d’autres. Dans cette figure, les arythmies sont présentées selon leur origine. Leur degré de gravité est variable et est une conséquence du trouble de la conduction.

134

CHAPITRE 3

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FIGURE 6

Les principaux types d’arythmie La fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire est une activité électrique auriculaire anarchique durant laquelle des impulsions électriques sont envoyées en direction du nœud auriculoventriculaire (AV) à partir de foyers ectopiques multiples situés dans l’oreillette gauche. Lorsque la fibrillation auriculaire survient, la fréquence cardiaque au niveau des oreillettes est irrégulière et habituellement assez rapide, pouvant aller jusqu’à 700 battements par minute. La réponse ventriculaire est, elle aussi, irrégulière, mais plus lente que celle des oreillettes, soit de 180 battements par minute, au maximum. C’est le nœud AV qui permet de ralentir la fréquence entre les oreillettes et les ventricules. Le flutter auriculaire

Section 3

Le flutter auriculaire est une anomalie auriculaire qui produit un tracé tremblotant en dents de scie, à l’origine de son nom anglais (flutter). Le flutter est caractérisé par une fréquence auriculaire rapide, d’environ 300 battements par minute, accompagnée d’une fréquence ventriculaire rapide, mais beaucoup plus lente que celle des oreillettes (150 battements par minute environ). La principale différence entre le flutter auriculaire et la fibrillation auriculaire est que le rythme cardiaque d’un flutter auriculaire est régulier, alors que celui de la fibrillation auriculaire est irrégulier. Les blocs auriculoventriculaires Les blocs auriculoventriculaires (BAV) sont des ralentissements ou des arrêts de la conduction électrique au niveau du nœud AV (voir la figure 4 du chapitre 1, à la page 8). Les BAV sont classés selon leur degré de gravité : BAV du 1er degré : ralentissement de la conduction du nœud AV, habituellement précurseur de blocs de degrés subséquents ; BAV du 2e degré : bloc caractérisé par une conduction électrique intermittente au niveau du nœud AV, qui comporte deux altérations différentes, soit les types Mobitz I et II ; BAV du 3e degré ou BAV complet : bloc très grave caractérisé par l’absence de conduction électrique entre les oreillettes et les ventricules, le nœud AV bloquant systématiquement le passage de l’influx nerveux. Les ventricules doivent alors utiliser leur système de conduction autonome, qui passe par les fibres de Purkinje, pour battre à une fréquence de 20 à 40 battements par minute. La tachycardie ventriculaire Sur un électrocardiogramme montrant un battement de cœur normal, le complexe QRS a une représentation typique, qui est modifiée en présence d’une extrasystole ventriculaire (ESV). L’ECG fait alors apparaître un complexe QRS élargi, qui montre la contraction prématurée du ventricule due à une impulsion électrique transmise par un foyer ectopique plutôt que par le système de conduction normal (voir la bande de rythme suivante).

La tachycardie ventriculaire survient lorsque plus de quatre extrasystoles ventriculaires se produisent de façon consécutive, provoquant une fréquence cardiaque supérieure à 100 battements par minute (voir la bande de rythme suivante). Ce type d’arythmie entraîne une contraction rapide et inefficace des ventricules. Cette arythmie est potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée rapidement.

La fibrillation ventriculaire La fibrillation ventriculaire est une désorganisation complète de l’activité mécanique et électrique des ventricules. Elle doit être traitée rapidement (dans les 5 minutes) par une défibrillation électrique, sinon elle est mortelle. Foyer ectopique

Complexe QRS

Extrasystole

Lieu d’émission d’une impulsion électrique dont l’origine se trouve ailleurs que dans le système de conduction normal.

Complexe d’ondes qui représente la dépolarisation, ou activation complète des ventricules.

Contraction cardiaque prématurée, pouvant se manifester au niveau auriculaire ou ventriculaire, qui s’insère entre les contractions cardiaques normales.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

135

3.1.2 Les causes

Septicémie

Section 3

Infection générale et grave du sang par un organisme pathogène qui se propage dans tout l’organisme.

Les causes des principaux types d’arythmie sont les suivantes : • l’infarctus du myocarde (voir la • les déséquilibres électrolytiques page 58) ; (hypokaliémie, hyperkaliémie, etc.) ; • l’insuffisance cardiaque (voir la page 106) ; • les effets secondaires de certains médicaments (ex. : effets indési• les valvulopathies (voir la rables des antibiotiques). page 118) ; • la septicémie ;

3.1.3 Les facteurs de risque Les principaux facteurs de risque liés aux types d’arythmie les plus courants sont les suivants : • l’âge ; • une décharge électrique accidentelle ; • l’alcool ; • un empoisonnement. • la caféine ; • une dysfonction de la thyroïde ;

3.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 16 compare les principales manifestations cliniques de l’arythmie auriculaire avec celles de l’arythmie ventriculaire, et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client atteint de ces altérations. TABLEAU 16

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’arythmie Arythmie d’origine ventriculaire

Manifestations cliniques et explications

Arythmie d’origine auriculaire

Dyspnée liée à une fréquence cardiaque plus basse ou plus élevée que la normale

Présente en cas de fibrillation auriculaire lente ou rapide, de flutter auriculaire lent ou rapide, de BAV du 2 e ou 3e degré, de bradycardie ou de tachycardie

Absente

Palpitations liées à une fréquence cardiaque plus élevée que la normale

Présentes en cas de fibrillation auriculaire rapide, de flutter auriculaire rapide ou de tachycardie

Absentes

Fatigue liée à une fréquence cardiaque inappropriée

Présente en cas de bradycardie, de fibrillation auriculaire non contrôlée, de BAV du 2e ou 3e degré, de bradycardie ou de tachycardie

Absente

136

CHAPITRE 3

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer ● Mettre le client au repos pour diminuer le travail du cœur et la fréquence cardiaque. Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Favoriser la position semi-assise du client pour diminuer le travail du cœur. Apprendre ● Expliquer au client le type d’arythmie dont il est atteint afin qu’il puisse comprendre sa maladie. Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client pour vérifier leur stabilité. MS 4.2 à 4.5 ● Noter, dans le dossier du client, le résultat des signes vitaux ainsi que les signes de l’altération et les symptômes ressentis par celui-ci afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. ● Expliquer au client qu’il doit être à l’affût des signes et des symptômes de son arythmie afin de consulter rapidement le personnel médical et de prévenir les complications (perte de connaissance, arrêt cardiorespiratoire, etc.).

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Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’arythmie (suite)

Manifestations cliniques et explications

Arythmie d’origine auriculaire

Arythmie d’origine ventriculaire

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Étourdissements ou perte de conscience liés à une mauvaise circulation du sang oxygéné dans le cerveau en raison d’une contraction cardiaque inefficace

Présents en cas de bradycardie importante, de fibrillation auriculaire très lente, de BAV du 3e degré ou d’asystolie

Présents en cas de tachycardie ventriculaire ou de fibrillation ventriculaire

Éviter les dangers ● Se préparer aux manœuvres de réanimation cardiorespiratoire ou les commencer en cas d’arythmie ventriculaire ou d’absence de pouls afin de réanimer le client.

Asystolie Absence totale de rythme cardiaque.

3.1.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic des divers types d’arythmie nécessite une analyse et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyse

9 Électrolytes sanguins (page 329) Examens

21 Échocardiographie (échographie 23 Électrocardiographie au repos cardiaque) (page 329)

(ECG) ou en mode ambulatoire (Holter) (page 341)

3.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 17 expose les principaux traitements que peut recevoir le client atteint d’arythmie ainsi que les soins spécifiques qui y sont associés. TABLEAU 17

Les traitements et les soins spécifiques de l’arythmie Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Observation et monitorage de l’arythmie afin de suivre l’évolution de l’altération et de prévoir les soins nécessaires

Installer un moniteur cardiaque afin de pouvoir observer le type d’arythmie qui est en cause.

Mesures favorisant une respiration efficace afin de diminuer la dyspnée

Administrer de l’oxygène pour augmenter l’apport en O2 dans la circulation sanguine.

Traitement médicamenteux visant le retour à un rythme cardiaque normal ou à une fréquence cardiaque contrôlée (voir le tableau 18, à la page 139).

Administrer des médicaments qui régularisent le rythme cardiaque du client, selon l’ordonnance.

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MS Labo

6.1

MS

5.1

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

137

Section 3

TABLEAU 16

TABLEAU 17

Les traitements et les soins spécifiques de l’arythmie (suite)

Section 3

Traitement non chirurgical Défibrillation électrique ou cardioversion synchronisée Ces traitements effectués à l’aide d’un défibrillateur varient légèrement selon le type d’arythmie à traiter et se font par chocs électriques externes (défibrillation). Une fois le client endormi par anesthésie, le médecin place les palettes du défibrillateur sur son thorax, une vers le haut du cœur et l’autre à l’apex. Il active ensuite le défibrillateur et administre une décharge électrique au cœur afin de rétablir un rythme cardiaque normal (voir la figure 7). La cardioversion synchronisée est planifiée et traite généralement une arythmie non létale (ex. : la fibrillation auriculaire lente), tandis que la défibrillation électrique a lieu en cas d’urgence cardiaque majeure (ex. : fibrillation ventriculaire, tachycardie ventriculaire). Il n’y a, par conséquent, aucun soin à donner avant la défibrillation, mais seulement avant la cardioversion.

FIGURE 7

L’emplacement des palettes pour la défibrillation Positionnement des deux palettes pour la défibrillation électrique

Apex

Soins avant la cardioversion ●





Informer le client de ce qui l’attend pendant l’intervention afin de diminuer son anxiété. S’assurer que le client a une voie d’accès MS 9.1 9.2 intraveineuse afin d’y administrer les médicaments intraveineux nécessaires pendant l’intervention. Administrer les médicaments prescrits.

Soins après la cardioversion ●





Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un suivi approprié. S’assurer que le client est placé sous moniteur cardiaque ou installer ce moniteur afin de vérifier le rythme cardiaque du client. Administrer les médicaments prescrits.

Traitement chirurgical Implantation d’un stimulateur ou d’un défibrillateur cardiaque Deux types d’appareils peuvent être implantés en cas d’arythmie grave : ● Stimulateur cardiaque (pacemaker) : stimulateur intracorporel implanté pour stimuler le cœur lorsque le système de conduction ne permet pas une fréquence cardiaque minimale de 60 battements par minute (ex. : en cas de BAV). ● Défibrillateur cardiaque implantable : appareil intracorporel implanté pour permettre une défibrillation cardiaque dans des cas où l’arythmie peut être létale, par exemple lorsqu’elle est causée par une tachycardie ventriculaire. Certains modèles de défibrillateurs peuvent aussi permettre une stimulation du cœur dans le but d’éviter une défibrillation ou d’accélérer la fréquence cardiaque. Le modèle est choisi en fonction des besoins précis du client. L’électrophysiologiste (cardiologue spécialisé dans les troubles électriques du cœur) introduit des électrodes internes par le système veineux (veine sous-clavière) jusqu’à l’oreillette droite et le ventricule droit afin de les relier au système implantable choisi (stimulateur ou défibrillateur). Le stimulateur ou le défibrillateur est placé sous la peau, au niveau du muscle pectoral du thorax, et les électrodes y seront connectées (voir la figure 8).

FIGURE 8

L’appareil de stimulation ou de défibrillation cardiaque est inséré dans une cavité souscutanée, au-dessus du muscle pectoral. Le système implantable est relié au cœur pour corriger l’arythmie.

Létal Qui entraîne la mort.

138

CHAPITRE 3

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TABLEAU 17

Les traitements et les soins spécifiques de l’arythmie (suite)

Traitement chirurgical (suite)











Soins après l’implantation

Informer le client de la procédure afin qu’il comprenne ce qui se passe pendant l’implantation. S’assurer que le client est à jeun au cas où des complications rendraient l’intubation nécessaire. S’assurer que le client a une voie d’accès MS 9.1 9.2 intraveineuse afin d’y administrer les médicaments intraveineux nécessaires pendant l’intervention. S’assurer que le client a signé le formulaire de consentement pour l’implantation. Administrer les médicaments prescrits.













Prendre les signes vitaux selon MS 4.1 à 4.5 l’ordonnance pour assurer un suivi approprié. S’assurer que le client est placé sous moniteur cardiaque ou installer ce moniteur afin de vérifier le rythme cardiaque du client. Vérifier le pansement apposé au point d’insertion du système afin de s’assurer qu’il reste intact et qu’il n’y a pas de saignement. Recommander au client d’éviter de lever le bras plus haut que l’épaule, du côté où l’insertion a été faite, pendant une période de deux semaines afin d’éviter le déplacement des électrodes. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager au besoin, selon l’ordonnance. Administrer les médicaments prescrits.

3.1.7 Les médicaments prescrits Les médicaments prescrits pour traiter les types d’arythmie les plus courants appartiennent à la classe des antiarythmiques. Le tableau 18 présente les quatre principales classes d’antiaryhmiques. TABLEAU 18

Les principales classes d’antiarythmiques utilisés pour le traitement de l’arythmie

Médicaments prescrits Classe I : inhibiteurs des canaux sodiques Ex. : propafénone (RythmolMD)

Effets thérapeutiques ●

● ●

Classe II : bêtabloquants Ex. : métoprolol (LopresorMD)



● ●

vitesse de conduction électrique du système de conduction cardiaque F.C. P.A. Inhibition de la stimulation du système de conduction cardiaque au niveau des nœuds sinusal et auriculoventriculaire F.C. P.A.

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Effets secondaires indésirables ● ● ●

Soins infirmiers

Fatigue Étourdissements Nausées ou vomissements

● ●



● ● ●

Fatigue Étourdissements Impuissance chez l’homme

● ●



Surveiller la F.C. du client. Ne pas administrer le médicaMS 4.2 ment si la F.C. < 50 batt./min. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO (voir la figure 5, à la page 129).

Surveiller la F.C. et la P.A. du client. Ne pas administrer le MS 4.1 à 4.5 médicament si la F.C. < 50 batt./min ou si la P.A. systolique < 90 mm Hg. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

139

Section 3

Soins avant l’implantation

TABLEAU 18

Les principales classes d’antiarythmiques utilisés pour le traitement de l’arythmie (suite)

Médicaments prescrits Classe III : inhibiteurs des canaux potassiques Ex. : amiodarone (CordaroneMD)

Effets thérapeutiques ●



F.C. P.A.

Section 3



Retardement de la repolarisation (recharge électrique) du muscle cardiaque

Effets secondaires indésirables ● ●



● ●

Fibrose pulmonaire Photosensibilisation de la peau Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie Étourdissements Atteinte hépatique et oculaire

Soins infirmiers ● ●







Classe IV : bloqueurs des canaux calciques Ex. : vérapamil (IsoptinMD)





● ●

automatisme du nœud sinusal Retardement de la conduction du nœud AV F.C. P.A.

● ● ●

Œdème périphérique Fatigue Étourdissements

● ●



Surveiller la F.C. du client. Ne pas administrer le médicaMS 4.2 ment si la F.C. < 50 batt./min. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO. Recommander au client d’éviter de s’exposer au soleil et lui conseiller d’appliquer un écran solaire avant de sortir. Mesurer les taux sanguins d’hormones thyroïdiennes T3, T4 et TSH selon les prescriptions médicales. Surveiller la F.C. du client. Ne pas administrer le médicaMS 4.2 ment si la F.C. < 50 batt./min. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’HTO.

3.1.8 L’aspect diététique Il n’y a pas de diète particulière liée aux troubles du rythme cardiaque. Cependant, quand une personne est atteinte de troubles causant une fréquence cardiaque élevée, par exemple la fibrillation auriculaire, il est indiqué de lui recommander d’éviter les aliments stimulants, comme le café et l’alcool.

ACTIVITÉS 1

Associez chacune des définitions suivantes au terme approprié. Termes

140

Définitions

a) Arythmie

1) Activité électrique auriculaire anarchique

b) Tachycardie

2) Désorganisation de l’activité mécanique et électrique des ventricules

c) Bradycardie

3) Anomalie du rythme cardiaque

d) Fibrillation auriculaire

4) Fréquence cardiaque plus lente que 60 battements par minute

e) Fibrillation ventriculaire

5) Fréquence cardiaque plus rapide que 100 battements par minute

CHAPITRE 3

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2

Dans quels types d’arythmie les manifestations cliniques suivantes se présentent-elles ? Faites un X dans la ou les colonnes appropriées. Manifestations cliniques

Arythmie d’origine auriculaire

Arythmie d’origine ventriculaire

a) Étourdissements b) Dyspnée c) Fatigue d) Palpitations

3

Section 3

e) Perte de conscience Certains types d’arythmie peuvent être mortels. a) Dans une situation de ce genre, quel est le besoin perturbé ?

b) Formulez deux soins d’assistance à prodiguer en lien avec le besoin perturbé énoncé précédemment.

4

Monsieur Sabourin, 54 ans, est hospitalisé pour subir des examens médicaux. Les signes et les symptômes qu’il présente amènent le médecin à croire qu’il souffre d’arythmie. a) Le médecin demande une analyse sanguine afin de quantifier le taux de potassium. Pourquoi, selon vous ?

b) Parmi les facteurs de risque suivants, lequel ou lesquels pourraient vous indiquer que monsieur Sabourin est prédisposé à souffrir d’arythmie ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. i) Consommation de caféine

iii) Dysfonction des surrénales

ii) Consommation de tabac

iv) Dysfonction de la thyroïde

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

141

c) Le diagnostic d’arythmie est confirmé. Le médecin prescrit à monsieur Sabourin de l’amiodarone (Cordarone MD), un inhibiteur des canaux potassiques. Parmi les effets secondaires indésirables suivants, encerclez celui ou ceux qui risquent de se manifester avec l’administration de ce médicament. i) Photosensibilisation de la peau

iv) Étourdissements

ii) Impuissance

v) Confusion

iii) Œdème périphérique

Section 3

d) Avant d’administrer ce médicament à monsieur Sabourin, vous mesurez sa fréquence cardiaque. Elle est à 48 battements par minute. Que devez-vous faire ?

e) Le traitement pharmaceutique n’a pas donné les résultats escomptés et le médecin décide d’implanter un stimulateur cardiaque à monsieur Sabourin. i) Expliquez dans vos mots à monsieur Sabourin, dans vos mots, en quoi consiste ce traitement.

ii) Formulez trois soins à prodiguer à monsieur Sabourin avant l’implantation du stimulateur cardiaque et deux soins à prodiguer après son implantation. Soins avant l’implantation

142

CHAPITRE 3

Soins après l’implantation

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Synthèse Les altérations du débit cardiaque L’insuffisance cardiaque

Explications

Synthèse

L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du cœur à pomper normalement le sang dans la circulation sanguine pour répondre aux besoins métaboliques du corps. Cette incapacité peut être liée à une mauvaise contraction des ventricules ou à une difficulté de remplissage de ces derniers. Manifestations cliniques et explications Fatigue liée au manque d’efficacité du cœur à pomper le sang, causant une diminution de l’apport en oxygène (O2) aux organes et aux tissus de l’organisme Dyspnée à l’effort ou au repos et orthopnée causées par une diminution de l’efficacité de la circulation pulmonaire et de la capacité du cœur à pomper le sang Œdème à godet aux membres inférieurs (OMI), œdème à l’abdomen (ascite) ou aux poumons causés par la congestion du réseau vasculaire, favorisant le passage des liquides du sang dans les tissus ou dans les alvéoles Les infections aiguës : la péricardite, l’endocardite et la myocardite Péricarde

Myocarde Endocarde

Liquide péricardique

Explications La péricardite est une inflammation de la couche externe du cœur (péricarde). Dans la péricardite avec épanchement, il y a augmentation du liquide péricardique ; dans la péricardite sèche, il y a peu ou pas de liquide péricardique. L’endocardite est une inflammation de la couche interne du cœur (endocarde). La myocardite est une inflammation d’une partie ou de la totalité du muscle cardiaque (myocarde) causée par un micro-organisme (principalement viral) qui attaque le muscle et tente de le détruire. Manifestations cliniques de la péricardite et explications Fièvre ou frissons causés par le processus inflammatoire Douleur vive au thorax, ressentie plus fortement lors d’une respiration profonde, de la toux et en position de décubitus dorsal, causée par l’inflammation du péricarde et la présence de liquide provoquant une compression à chaque battement du cœur Tachycardie provoquée par la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Dyspnée liée à une respiration rapide et superficielle visant à éviter la douleur thoracique Manifestations cliniques de l’endocardite et explications Fièvre ou frissons causés par le processus inflammatoire Fatigue, faiblesse ou malaise liés à la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Tachycardie provoquée par la difficulté du cœur à pomper efficacement le sang à chaque battement Dyspnée liée à une respiration superficielle causée par la douleur et la tachycardie Douleur aux articulations, aux muscles et au dos ainsi que présence de pétéchies liées au processus inflammatoire

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

143

Les valvulopathies

Valve régurgitante en position fermée

Synthèse

Valve sténosée en position ouverte

Explications Une valvulopathie est une atteinte fonctionnelle à l’une des quatre valves cardiaques : les valves mitrale, tricuspide, aortique ou pulmonaire. Il existe deux types d’atteintes des valves : La sténose (ou rétrécissement) d’une valve fait en sorte que les feuillets qui forment la valve ne s’ouvrent pas suffisamment. Ainsi, le passage du sang se fait difficilement d’une cavité à l’autre, et le sang demeure prisonnier du lieu d’origine. L’insuffisance valvulaire (ou régurgitation) provient d’un défaut de fermeture de la valve qui laisse persister une ouverture permettant un reflux du sang. Autrement dit, la valve n’est plus hermétique lorsqu’elle est fermée. Manifestations cliniques d’une valvulopathie aortique Dyspnée à l’effort Fatigue Douleur thoracique ou rétrosternale

Syncope Orthopnée

Manifestations cliniques d’une valvulopathie mitrale Dyspnée à l’effort Fatigue Faiblesse

Palpitations Orthopnée Syncope

Manifestation clinique d’une valvulopathie pulmonaire Fatigue Manifestations cliniques d’une valvulopathie tricuspide Œdème aux membres inférieurs (OMI)

Ascites (accumulations de liquides dans la cavité abdominale)

Les altérations de la pression artérielle L’hypertension artérielle

Explications On parle d’hypertension artérielle quand la pression artérielle systolique est continuellement supérieure ou égale à 140 mm Hg et que la pression artérielle diastolique est continuellement supérieure ou égale à 90 mm Hg. Manifestations cliniques et explications Tachypnée à l’effort due à l’augmentation de la charge de travail du cœur Diminution de la tolérance à l’effort due à l’augmentation de la charge de travail du cœur Étourdissements liés à l’augmentation de la charge de travail du cœur Céphalées ou épistaxis en cas de crise hypertensive grave liées à une augmentation importante de la pression intracrânienne

144

CHAPITRE 3

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Hypotension orthostatique

Explications L’hypotension orthostatique (HTO) est un symptôme qui se manifeste par une baisse soudaine de la pression artérielle qui survient lorsque la personne passe de la position assise ou couchée à la position debout, en appui sur la plante des pieds. La prise de médicaments antihypertenseurs ou diurétiques est une cause importante d’HTO. Manifestations cliniques et explications

Synthèse

Étourdissements, sensation de faiblesse et perte de conscience dus à une modification des mécanismes de régulation de la pression artérielle du système nerveux autonome lors du changement de position.

Les troubles du rythme Les arythmies auriculaires et ventriculaires

Explications L’arythmie est une anomalie du rythme cardiaque qui a un lien étroit avec le phénomène électrique du cœur (système de conduction). Ce trouble du rythme peut être d’origine auriculaire (en provenance des oreillettes) ou ventriculaire (en provenance des ventricules). Les principaux types d’arythmie sont les suivants : fibrillation auriculaire : activité électrique auriculaire anarchique, fréquence cardiaque des oreillettes irrégulière et habituellement assez rapide, et réponse ventriculaire aussi irrégulière, mais plus lente que celle des oreillettes ; flutter auriculaire : fréquence auriculaire rapide, environ 300 battements par minute, avec une fréquence ventriculaire autour de 150 battements par minute ; blocs auriculoventriculaires : problème de conduction électrique au niveau du nœud AV pouvant avoir divers degrés de gravité (1er, 2e ou 3e degré) ; tachycardie ventriculaire : arythmie cardiaque qui survient lorsque plus de quatre extrasystoles ventriculaires consécutives se produisent, provoquant une fréquence supérieure à 100 battements par minute ; fibrillation ventriculaire : désorganisation complète, potentiellement mortelle, de l’activité mécanique et électrique des ventricules. Manifestations cliniques et explications Dyspnée liée à une fréquence cardiaque plus basse ou plus élevée que la normale Palpitations liées à une fréquence cardiaque plus élevée que la normale Fatigue liée à une fréquence cardiaque inappropriée Étourdissements ou perte de conscience liés à une mauvaise circulation du sang oxygéné dans le cerveau en raison d’une contraction cardiaque inefficace

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

145

Situations cliniques

Situations cliniques

Madame Roy, 53 ans (suite) Plusieurs analyses et examens ont été réalisés pour évaluer l’état de santé de madame Roy. À la demande du médecin, vous avez également mesuré sa pression artérielle à quatre moments différents, ce qui a permis de confirmer le diagnostic d’hypertension artérielle. Le médecin prescrit à madame Roy un antihypertenseur et un diurétique. Il lui conseille aussi de rencontrer une diététiste avec qui elle pourra discuter de ses habitudes alimentaires. Madame Roy désire s’impliquer activement dans le traitement de son hypertension artérielle parce qu’elle souhaite éviter l’angine de poitrine, complication dont son père est luimême atteint.

1

Madame Roy est surprise d’avoir à faire une analyse d’urine. Quel est le lien entre ce type d’analyse et l’hypertension artérielle ? Encerclez la bonne réponse. a) Dans les cas d’hypertension artérielle, on observe la présence d’urée dans l’urine, ce qui indique une atteinte des reins. b) Dans les cas d’hypertension artérielle, on observe la présence de glucose dans l’urine, ce qui indique une atteinte des reins.

2

c) Dans les cas d’hypertension artérielle, on observe la présence de protéines dans l’urine, ce qui indique une atteinte des reins.

La diététiste donne quelques conseils à madame Roy pour l’aider à contrôler son hypertension artérielle. Quels pourraient être ces conseils ? Encerclez la ou les réponses qui vous semblent justes et justifiez-les. a) Réduire sa consommation de sel.

c) Limiter sa consommation d’alcool.

b) Éviter de manger une trop grande quantité de légumes verts.

d) Augmenter sa consommation de protéines.

Justification :

3

Le médecin a prescrit des médicaments à madame Roy pour stabiliser sa pression artérielle. a) Pendant la période d’ajustement du traitement, quelle précaution devez-vous prendre avant d’administrer l’antihypertenseur prescrit à madame Roy ?

146

CHAPITRE 3

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4

Madame Roy craint d’être atteinte d’angine de poitrine, une complication de l’hypertension artérielle, tout comme son père. a) Quelles autres complications de l’hypertension artérielle pourraient toucher madame Roy ? Parmi les complications suivantes, encerclez celle ou celles qui correspondent à votre réponse. i) Artériosclérose

iii) Insuffisance cardiaque

ii) Diabète

iv) Arythmie

b) Expliquez à madame Roy en quoi consiste cette ou ces complications.

Madame Jolicœur, 79 ans Madame Jolicœur est hospitalisée pour insuffisance cardiaque. Malgré les traitements prescrits par son médecin, elle présente toujours une dyspnée et une orthopnée. Sa saturation en oxygène n’est guère mieux. À l’air ambiant, l’oxymètre indique un résultat à 88 %. De plus, madame Jolicœur souffre de céphalées et de nausées depuis quelques jours. Vous surprenez le préposé aux bénéficiaires en train de lui apporter un grand pichet d’eau qu’elle lui a demandé. En s’hydratant davantage, madame Jolicœur souhaite soulager ses différents malaises.

1

Quelles sont les manifestations cliniques présentées par madame Jolicœur qui sont associées à l’insuffisance cardiaque ?

2

Formulez deux soins d’assistance que vous pourriez prodiguer à madame Jolicœur pour diminuer son inconfort respiratoire. Justifiez chacun des soins.

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Les altérations et les soins de la fonction cardiaque

147

Situations cliniques

b) En quoi la prise d’un diurétique est-elle utile dans le traitement de l’hypertension ?

3

Parmi les médicaments prescrits à madame Jolicœur, il y a du ramipril, un IECA.

Situations cliniques

a) Quel est l’effet recherché du ramipril ?

b) Quels sont, parmi les effets secondaires indésirables suivants, ceux qui sont souvent associés à la prise du ramipril ? Encerclez les bonnes réponses. i) Hyperkaliémie

iii) Céphalées

v) Surdité

ii) Arythmie

iv) Étourdissements

vi) Toux sèche

c) Quelle précaution devez- vous prendre avant d’administrer ce médicament à madame Jolicœur ?

4

Vous arrêtez le préposé aux bénéficiaires juste avant qu’il n’entre dans la chambre de madame Jolicœur avec le pichet d’eau. Vous lui expliquez que la cliente ne peut malheureusement pas consommer toute cette eau et que le médecin a prescrit une limite liquidienne de 1,5 L par jour. a) Pourquoi l’apport en liquide de madame Jolicœur doit-il être restreint ?

b) Quelle autre recommandation diététique devrait figurer dans le plan de soins et de traitements de madame Jolicœur ?

c) Alors que vous expliquez à madame Jolicœur la raison pour laquelle elle doit éviter de boire autant d’eau, celle-ci sollicite vos conseils pour l’aider à soulager ses céphalées et ses nausées. Formulez-en deux pour chacun de ces malaises. Malaises

Conseils

Céphalées

Nausées

148

CHAPITRE 3

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CHAPITRE

4

Les altérations hématologiques et les soins associés Sommaire Situation clinique ................................ 150 Section 1 Les altérations des globules rouges et les saignements......... 151 Section 2 Les altérations du sang ............. 160

Synthèse ................................................. 177 Situation clinique ................................ 180

149

Situation clinique Madame Gagnon, 32 ans Situation clinique

Madame Gagnon est à l’urgence en observation à la suite d’un accident de voiture. Elle présente des déchirures de la peau (lacérations) à la tête et aux membres inférieurs. Au moment de votre tournée, elle vous dit qu’elle se sent faible. Vous remarquez que sa peau est très pâle, froide et moite. Vous prenez ses signes vitaux : pression artérielle à 86/50 et pouls à 120 battements par minute. Vous craignez une hémorragie.

1

Dans le texte ci-dessus, soulignez les manifestations cliniques qui vous permettent de suspecter une hémorragie.

2

Lorsque vous soulevez les draps pour observer le pansement à la jambe droite de madame Gagnon, vous remarquez qu’il est complètement imbibé de sang rouge clair. Cette observation confirme votre inquiétude ; madame Gagnon fait effectivement une hémorragie. En tant qu’infirmière auxiliaire, que devriez- vous faire dans une telle situation ? Encerclez la ou les bonnes réponses. a) Administrer la transfusion sanguine prescrite par le médecin. b) Administrer un anticoagulant prescrit par le médecin. c) Surveiller les signes vitaux de la cliente. d) Aviser l’infirmière de l’état de la cliente.

3

Une fois l’hémorragie maîtrisée, le médecin demandera une formule sanguine complète (FSC) ou une évaluation de l’hémoglobine et de l’hématocrite (HbHt) pour évaluer l’état de madame Gagnon. Sachant que madame Gagnon a fait une hémorragie, que pourraient indiquer les résultats des analyses ? Encerclez la ou les bonnes réponses. a) Une diminution des globules blancs b) Une diminution du taux d’hémoglobine c) Une diminution du nombre d’érythrocytes (globules rouges) d) Une augmentation du taux d’hémoglobine e) Une augmentation du nombre d’érythrocytes (globules rouges)

150

CHAPITRE 4

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Section

1

Les altérations des globules rouges et les saignements

Section 1

Déclencheur

Voici trois aliments : des légumineuses, de la viande rouge et des palourdes. Ces aliments ont un point en commun en ce qui concerne leur valeur nutritionnelle. 1

Quel est le point commun à ces trois aliments ?

2

Selon vous, en quoi cet oligoélément est-il important pour le sang ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Anémie falciforme Anémie ferriprive Anémie hémolytique

• •

Anémie pernicieuse Érythrocyte (hématie, globule rouge)

• •

État de choc hypovolémique Hémoglobine

• • •

Hémorragie externe Hémorragie interne Hémorragie interne extériorisée

Dans cette section, vous verrez les principales altérations des globules rouges et les saignements : les anémies, l’hémorragie et l’état de choc hypovolémique, ainsi que les soins et traitements à prodiguer pour soulager les symptômes de ces altérations.

1.1 Les anémies Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 25 % de la population mondiale souffre d’anémie. Près de 50 % de ces cas seraient attribuables à une carence nutritionnelle en fer. La figure 1, à la page suivante, vous permettra d’en apprendre davantage au sujet des anémies.

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Les altérations hématologiques et les soins associés

151

FIGURE 1

Hématologique Qui concerne le sang.

Médullaire Qui se rapporte à la moelle osseuse.

Section 1

D’une compétence à l’autre • L’organisme a besoin de fer sérique pour produire l’hémoglobine, une protéine qui se fixe aux globules rouges pour permettre le transport de l’oxygène aux cellules du corps humain et le transport du gaz carbonique des cellules aux poumons. L’analyse du fer sérique présent dans le sang est vue dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique de la compétence 8, Prévention de l’infection. • La diète proposée aux personnes atteintes d’anémie ferriprive est vue plus en détail à la compétence 11, Nutrition.

Les différentes formes d’anémie Qu’est-ce que c’est ?

L’anémie est un trouble hématologique qui résulte soit d’une diminution de la production des érythrocytes (hématies ou globules rouges), soit d’une augmentation de la destruction ou de la perte des globules rouges. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) établit que l’on peut parler d’anémie lorsque la valeur de l’hémoglobine est inférieure à 120 g/L chez une femme et inférieure à 130 g/L chez un homme (voir la définition et le rôle de l’hémoglobine au chapitre 1, à la page 42). L’anémie peut avoir de nombreuses causes, entre autres les suivantes : des carences nutritionnelles (en fer sérique, en acide folique, en vitamine B12 et en vitamine A) ; des inflammations aiguës ou chroniques du système digestif ; des troubles héréditaires ou acquis ; une insuffisance médullaire ; des hémorragies. Parmi les très nombreuses formes d’anémie possibles, on remarque l’anémie : ferriprive : causée par un manque de fer, une substance minérale dont l’organisme a besoin pour produire l’hémoglobine. Il s’agit de la forme d’anémie la plus fréquente ; pernicieuse : causée par une absorption insuffisante de la vitamine B12, une substance indispensable à la maturation des globules rouges ; hémolytique : causée par une destruction accrue de globules rouges ; falciforme : causée par la transmission héréditaire d’une mutation génétique affectant l’hémoglobine et altérant la forme des globules rouges. Lorsqu’un médecin suspecte une anémie, il demande une formule sanguine complète (FSC) (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 330). Pour connaître les causes sous-jacentes, certaines analyses de sang complémentaires peuvent être demandées, telles que l’acide folique et le fer sérique. Les femmes qui ont des menstruations abondantes, les enfants d’âge préscolaire, les Noirs de souche africaine, américaine ou originaires des Caraïbes, et les femmes enceintes sont les plus à risque d’anémie. Si l’anémie est très grave ou si le client est également atteint d’une maladie du cœur (cardiopathie), un apport insuffisant d’oxygène au cœur risque de provoquer des douleurs rétrosternales ou un infarctus du myocarde. Une surcharge cardiaque pendant une période prolongée, en raison de l’effort additionnel que doivent fournir le cœur et les poumons, risque de provoquer également d’autres complications, entre autres une insuffisance cardiaque ou un œdème périphérique. Quel est le portrait clinique ?

Tachypnée Respiration rapide, au-delà de 40 respirations par minute.

Glossite Inflammation de la langue.

152

CHAPITRE 4

Les manifestations cliniques de l’anémie sont des réactions à la diminution de la quantité d’oxygène transporté dans l’organisme par l’hémoglobine. L’importance des manifestations varie en fonction de trois principaux facteurs : la gravité de l’anémie, son origine et sa vitesse d’apparition. Une anémie légère pourra passer inaperçue, car elle n’entraîne que peu de symptômes, alors qu’une anémie plus grave aura de nombreuses manifestations cliniques. Certaines manifestations cliniques sont communes aux Une glossite différentes formes d’anémie, indépendamment de leur cause : la pâleur de la peau et des muqueuses, une grande fatigue, une diminution de la tolérance à l’effort, une perte d’énergie et des étourdissements, provoqués par une diminution du taux d’hémoglobine dans le sang ; la tachycardie, la dyspnée à l’effort puis au repos et la tachypnée, dues aux efforts du cœur et des poumons pour tenter de compenser le manque d’O2 en faisant circuler le sang plus rapidement ; l’apparition d’une glossite (voir la photo ci-dessus), due principalement à une carence en vitamine B12.

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FIGURE 1

Les différentes formes d’anémie (suite)

Devant ces manifestations cliniques, l’infirmière auxiliaire peut : • favoriser le repos entre les périodes d’activités pour préserver l’énergie du client ; • recommander au client de se lever lentement pour éviter les étourdissements et les risques de chute ; • encourager une alimentation exempte d’aliments acides, épicés ou très chauds, pour diminuer la douleur et éviter d’augmenter l’inflammation en présence de glossite ; • offrir des suppléments alimentaires et administrer les médicaments prescrits pour traiter la glossite ; • s’assurer que le client fait ses exercices respiratoires et de relaxation pour favoriser une meilleure oxygénation.

MS

MS Labo

5.1

Section 1

Quoi faire

5.11

10.1

Comment les traiter ? Il faut se rappeler que l’anémie est la manifestation d’un autre problème sous-jacent. Le traitement sera donc déterminé lorsque la cause aura été établie. Différents traitements sont possibles, par exemple : lorsque l’anémie résulte d’un déficit nutritionnel dû à un apport alimentaire insuffisant, un régime alimentaire répondant aux besoins évalués sera proposé par une nutritionniste ; l’infirmière auxiliaire devrait alors souligner l’importance de bien suivre ce régime alimentaire qui pourrait être, par exemple : – un régime alimentaire équilibré et nutritif, incluant du fer, des vitamines C et B 12 ainsi que de l’acide folique favorisant la production d’hémoglobine, nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme ; – une diète riche en fibres contribuant à éviter la constipation, un effet secondaire des suppléments de fer ; lorsque l’anémie est causée par un problème de malabsorption, des suppléments par voie orale ou parentérale sont prescrits quand il n’y a pas de contre-indication. Il est alors important que l’infirmière auxiliaire respecte strictement la prescription et amène son client à faire de même ; lorsque l’anémie est d’origine hémorragique, des examens sont faits pour déterminer la source des saignements, et la perte des globules rouges est compensée par la transfusion de concentrés de globules rouges (CGR), aussi appelés culots globulaires.

Culot globulaire Globules rouges mis en suspension dans une solution de conservation, à des fins de transfusion, après leur séparation des autres constituants du sang par centrifugation.

Monde du travail Au cours des traitements liés aux altérations du sang, l’infirmière auxiliaire travaillera en collaboration avec la nutritionniste ou la technicienne en diététique. L’établissement du plan nutritionnel et la surveillance de l’état nutritionnel sont toutefois des activités réservées aux nutritionnistes, qui prescrivent une diète particulière en fonction des problèmes du client.

C’est la loi L’administration d’une transfusion sanguine ou de tout autre produit sanguin est une activité réservée à l’infirmière, qui est aussi responsable de l’ensemble des activités requises pour la surveillance clinique. L’infirmière auxiliaire peut recueillir, à la demande de l’infirmière, de l’information sur différents paramètres cliniques déterminés par cette dernière. Dans la mesure où le client fait l’objet d’un plan thérapeutique infirmier (PTI), l’infirmière auxiliaire peut contribuer à l’administration d’une transfusion sanguine en installant un cathéter intraveineux périphérique court de moins de 7,5 cm lorsque requis. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations hématologiques et les soins associés

153

Rectorragie Émission par l’anus de sang rouge qui indique habituellement une origine digestive basse (côlon, rectum, anus) du saignement.

Épistaxis Saignement du nez.

Hémoptysie

Section 1

Saignement en provenance du système respiratoire.

FIGURE 2

1.2 L’hémorragie En 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considérait toujours l’hémorragie post-partum comme l’une des plus importantes causes actuelles de la mortalité maternelle. L’hémorragie associée aux maladies cardiaques ou aux accidents provoque aussi de nombreux décès. En effet, lorsqu’un vaisseau sanguin est rompu, non seulement la perte de sang peut être importante, mais la circulation du sang est aussi perturbée, ce qui peut conduire à de graves complications nécessitant une prise en charge immédiate du client. La figure 2 résume l’essentiel à retenir sur l’hémorragie.

L’hémorragie Qu’est-ce que c’est ?

L’hémorragie est un écoulement de sang à l’extérieur de la circulation sanguine (veine, artère) qui a pour résultat une diminution du volume sanguin. Ces saignements sont provoqués par la rupture totale ou partielle de la paroi des vaisseaux. Il existe deux principaux types d’hémorragies : l’hémorragie externe : un écoulement de sang visible, plus ou moins important selon les vaisseaux sanguins atteints, causé par une plaie ouverte, un membre sectionné ou une fracture ouverte (voir la figure ci-contre) ; l’hémorragie interne : l’écoulement qui survient lorsque la blessure se trouve à l’intérieur du corps (ni plaie ni sang ne sont visibles), par exemple en cas d’hémorragie cérébrale ou de lésion d’un organe situé dans la cavité abdominale. L’hémorragie interne peut être extériorisée par un orifice naturel, comme l’anus (rectorragie), les fosses nasales (épistaxis), la bouche (hémoptysie) ou l’œil (rupture de vaisseaux de la conjonctive). Le sang est alors visible, mais pas la plaie qui en est à l’origine.

Une hémorragie externe due à un trauma à la tête

Quel est le portrait clinique ? Les manifestations cliniques varient selon l’endroit du traumatisme et le type d’hémorragie (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les manifestations cliniques des divers types d’hémorragies

Manifestations communes à la plupart des hémorragies ●



154

Manifestations causées par la diminution d’O2 dans la circulation : – pâleur de la peau et des muqueuses – faiblesse Manifestations dues à une diminution du volume sanguin dans les vaisseaux : – hypotension orthostatique – pouls rapide, faible et filant – respiration rapide et superficielle

CHAPITRE 4

Manifestations propres aux saignements et à l’hémorragie interne ●



Manifestations causées par la diminution d’O2 dans la circulation : – peau moite et froide – cyanose des extrémités Manifestations pouvant être causées par la rupture d’un ou de a plusieurs vaisseaux sanguins : – ecchymoses (voir l’illustration a) – pétéchies



– hématomes (voir l’illustration b) Douleur localisée à la zone de l’hémorragie due au durcissement du tissu mou

b

Manifestations propres à l’hémorragie interne extériorisée ●

Manifestations de saignement digestif aigu pouvant être causées par de nombreuses altérations, par exemple les ulcères, les varices œsophagiennes, les MICI et les cancers : – hématémèse – rectorragies – méléna – hémoptysie causée par une bronchite, un cancer bronchopulmonaire ou des métastases, la tuberculose ou des contusions pulmonaires

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FIGURE 2

L’hémorragie (suite) Comment la traiter ?

Les soins visent à enrayer l’hémorragie afin d’éviter les complications possibles. L’observation des manifestations cliniques du client est importante pour une intervention adéquate.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire en présence d’une hémorragie.

● ●







a

Aviser l’infirmière sans délai. Recourir à l’oxygénothérapie par lunette nasale ou masque, selon l’ordonnance, pour combler les besoins en oxygène s’il y a lieua. Administrer une solution intraveineuse sans additif à partir d’un cathéter intraveineux périphérique court de moins de 7,5 cm et en ajuster le débit selon l’ordonnance pour compenser les pertes liquidiennes et maintenir ou rétablir la tension artérielleb. Vérifier l’état de conscience du clientc. Surveiller les signes vitaux, la pression artérielle en particulierd.

MS Labo

6.1

b

MS

9.1

9.2

Soins en cas d’hémorragie interne ou interne extériorisée

Soins en cas d’hémorragie externe

c

● ●





Asseoir ou coucher le client. Élever le membre blessé pour diminuer la pression et le saignement. Administrer un analgésique (ex. : acétaminophène), selon l’ordonnance, pour diminuer la douleur. Faire une compression manuelle directe avec la paume de la main en appliquant un pansement compressif et maintenir environ 10 minutes (voir la photo ci-dessous).











Section 1

Soins communs à tout type d’hémorragie

Coucher le client sur le dos et surélever ses jambes pour favoriser un bon retour sanguin au cœur. Observer les vomissements ou les expectorations et noter la quantité et la qualité des excretas. Installer le client en décubitus latéral lors des vomissements afin d’éviter les étouffements. Appliquer rapidement de la glace sur un hématome ou sur une ecchymose pour limiter l’épanchement sanguin et l’enflure. Lorsqu’il y a un hématome ou une ecchymose, administrer des analgésiques opioïdes selon l’ordonnance pour soulager la douleur.

Un pansement compressif

MS

4.9

d

MS

4.1 à 4.5

Après une hémorragie, une analyse sanguine peut être prescrite pour surveiller le taux d’hémoglobine et la numération des plaquettes (voir les analyses suivantes dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique : Bilan de coagulation, à la page 325, Formule sanguine complète, à la page 330, et la recherche de sang occulte dans les selles [voir le renvoi dans la rubrique D’une compétence à l’autre, à la page suivante]). Selon les résultats de la formule sanguine, des transfusions de sang peuvent être prescrites pour remplacer la perte de globules rouges, de même qu’une diète riche en fer, afin d’augmenter le taux d’hémoglobine. Lorsque l’hémorragie est due à un taux de plaquettes trop bas, des unités plaquettaires peuvent également être prescrites. Cyanose

Pétéchies

Hématémèse

Coloration bleutée de la peau causée par un manque d’oxygène dans les tissus.

Petites taches rouge violacé de 1 à 3 mm causées par le passage des globules rouges hors des capillaires sanguins.

Rejet de sang d’origine digestive dans les vomissures.

Hématome

Selles noires goudronneuses et très malodorantes, qui sont un signe de saignement lent en provenance du système digestif haut (œsophage, estomac).

Ecchymose Épanchement de sang diffus sous la peau, y laissant un léger gonflement dû à la rupture d’un vaisseau sanguin (ce qui ne signifie pas que la personne a pour autant des troubles de l’hémostase).

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Amas de sang dans un tissu, laissant la peau bleutée et gonflée.

Méléna

Les altérations hématologiques et les soins associés

155

MS

1.1

ATTENTION • Tout saignement nécessite une intervention immédiate, rapide et efficace. Il faut se rappeler qu’une hémorragie importante peut conduire à un état de choc hypovolémique (voir la section 1.3 du chapitre 4 ci-dessous). • Il est nécessaire de porter des gants non stériles durant les soins à un client présentant une hémorragie. Les gants doivent ensuite être jetés à l’endroit approprié, selon les procédures de l’établissement, afin d’éviter la transmission de maladies infectieuses. Le lavage des mains est essentiel après le retrait des gants.

Section 1

D’une compétence à l’autre • Les différentes sortes de plaies, dont celles pouvant causer des hémorragies, sont vues à la compétence 8, Prévention de l’infection. • La recherche de sang occulte dans les selles (test au gaïac) est décrite dans les analyses du Dossier sur l’évaluation diagnostique de la compétence 15, Procédés de soins et système digestif. Les saignements digestifs aigus (hématémèse, rectorragies, méléna) sont également vus plus en détail dans cette compétence.

1.3 L’état de choc hypovolémique Chez l’adulte, le volume sanguin varie en fonction du sexe et du poids. On estime que ce volume est de 4 à 6 litres de sang pour une personne adulte, soit d’environ 5,25 litres chez un adulte moyen. Le maintien d’un volume de sang adéquat permet un bon retour veineux, un débit cardiaque normal et une bonne oxygénation des tissus. Une perte de sang supérieure à 30 % du volume total entraîne un état de choc appelé choc hypovolémique (voir la figure 3). Cette situation grave peut être fatale. FIGURE 3

Le choc hypovolémique Qu’est-ce que c’est ?

Lacération Déchirure de la peau ou d’un tissu interne.

156

CHAPITRE 4

L’état de choc hypovolémique est une détresse circulatoire due à une diminution brutale du volume sanguin. Cette diminution entraîne une baisse du retour veineux qui provoque à son tour une réduction du débit cardiaque. La diminution importante du volume sanguin induit également une anémie aiguë (voir la figure 1, à la page 152). L’état de choc hypovolémique peut survenir à la suite des altérations suivantes : Une blessure entraînant d’importantes pertes de une hémorragie externe (amputation sang peut provoquer un choc hypovolémique. accidentelle, rupture d’une artère) ; une hémorragie aiguë interne (lacérations du foie, rupture de la rate, rupture de grossesse extra-utérine) ; une hémorragie interne extériorisée (ulcère gastrique, rupture de varices œsophagiennes) ; une déshydratation grave (coup de chaleur, insuffisance surrénale aiguë, brûlure grave, épisodes de vomissements ou de diarrhées intenses). Certaines complications peuvent survenir, par exemple : une baisse de la production d’urine ou son absence ; la compression de certains organes, comme le poumon, due à l’accumulation de sang à l’extérieur des vaisseaux dans la cavité pleurale (hémothorax) (voir la section 2.4 du chapitre 6, à la page 255). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

FIGURE 3

Le choc hypovolémique (suite) Quel est le portrait clinique ? Hypoxie Diminution de la quantité d’oxygène apportée aux organes par le sang.

Collapsus cardiovasculaire Chute brutale de la pression artérielle systolique (inférieure à 80 mm Hg) due à une perte de liquide corporel.

Comment le traiter ? L’état de choc hypovolémique nécessite des soins d’urgence. Une observation vigilante du client est essentielle pour une intervention adéquate.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire en présence d’un client en état de choc hypovolémique. • Installer le client en décubitus dorsal avec les jambes surélevées pour favoriser un bon retour sanguin vers le cœur et les organes vitaux, comme le cerveau (voir l’illustration ci-dessous)a.

L’élévation des jambes au-dessus du niveau du cœur facilite le retour veineux.

• Installer le client en décubitus latéral s’il a des vomissements ou des expectorations abondantes afin d’éviter qu’il s’étouffea. • Administrer l’oxygénothérapie par masque selon l’ordonnance pour combler les besoins en oxygène et obtenir une bonne coloration des extrémitésb. • Vérifier l’état de conscience du client et prendre ses signes vitauxc. • Si l’état de choc est dû à une hémorragie, apporter les soins nécessaires (voir la rubrique Quoi faire, à la page 155). • Installer une perfusion intraveineuse sans additif avec un cathéter intraveineux périphérique de gros calibre et court de moins de 7,5 cm et en ajuster le débit selon l’ordonnance pour compenser les pertes liquidiennes et maintenir ou rétablir la tension artérielled.

a

MS

3.1

b

MS Labo

6.1

c

MS

4.9

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MS

4.1 à 4.5

d

MS

9.1

9.2

Les altérations hématologiques et les soins associés

157

Section 1

Les manifestations cliniques du choc hypovolémique ressemblent aux manifestations communes à la plupart des hémorragies (voir le tableau 1, à la page 154). À ces manifestations générales s’ajoutent d’autres manifestations plus spécifiques : une hypoxie pouvant être à l’origine d’une sensation de faiblesse ; une diminution de l’état de conscience ; une anxiété et de l’agitation dues à l’hypoxie ; un abaissement de la température corporelle ; un collapsus cardiovasculaire ; une concentration de l’urine ; une sensation de soif due à la réduction du liquide dans le système circulatoire.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

Section 1

a) L’état de choc hypovolémique peut être la conséquence d’une hémorragie. b) En cas d’hémorragie externe, on ne voit ni plaie, ni sang. c) On parle d’anémie quand il y a augmentation du nombre de globules rouges. d) Le choc hypovolémique peut provoquer une perte de conscience. e) Une anémie grave peut causer une douleur rétrosternale. f) Le choc hypovolémique est dû à une diminution brutale du volume sanguin. Justification :

2

Voici une liste de soins que l’infirmière auxiliaire aura à prodiguer à un client présentant une anémie ou une hémorragie, ou en état de choc hypovolémique. Associez chacun de ces soins aux altérations qui le nécessitent, en faisant un X dans les colonnes appropriées. Soins

Anémie Hémorragie

Choc hypovolémique

a) Suggérer l’adoption d’un régime riche en fer. b) Installer le client en décubitus dorsal avec les jambes surélevées pour favoriser un bon retour sanguin. c) Faire une compression manuelle directe en appliquant un pansement compressif. d) Appliquer rapidement de la glace sur un hématome. e) Conseiller au client de se lever lentement afin d’éviter les étourdissements. f) Recourir à l’oxygénothérapie, selon l’ordonnance, pour combler les besoins en oxygène. g) Contribuer à l’administration d’une transfusion de produits sanguins en installant un cathéter intraveineux périphérique court de moins de 7,5 cm lorsque requis.

158

CHAPITRE 4

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3

Madame Dubois, 43 ans, est hospitalisée dans votre unité à la suite d’une chute à la maison. Vous remarquez son teint pâle. Son pouls est rapide à 110 battements par minute et sa respiration est à 28 par minute. Elle présente deux ecchymoses, sur la hanche et le coude droit, causées par sa chute. Elle vous demande de l’aider à se rendre à la salle de bain, car elle se dit très fatiguée et étourdie. Le médecin établit un diagnostic d’anémie. a) Parmi les énoncés suivants, quels sont ceux qui décrivent le mieux l’anémie ? Encerclez la ou les bonnes réponses.

Section 1

i) L’anémie est un problème de coagulation sanguine. ii) L’anémie est un trouble hématologique qui touche soit la quantité, soit la qualité des globules rouges. iii) La diminution du taux d’hémoglobine (Hb) est une caractéristique de l’anémie. iv) L’anémie peut faire diminuer le nombre de globules blancs. b) Quelles manifestations cliniques en lien avec l’anémie madame Dubois présente- t-elle ?

c) Sur quelle analyse sanguine le médecin a-t-il pu s’appuyer pour émettre un diagnostic d’anémie ?

d) Le dossier de madame Dubois indique qu’il s’agit d’une anémie ferriprive. Proposez trois soins à prodiguer pour aider cette cliente.

e) Formulez un soin infirmier à offrir pour soulager les ecchymoses de madame Dubois, bien que celles-ci ne soient pas liées à son anémie. Justifiez votre réponse.

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Les altérations hématologiques et les soins associés

159

Section

2 Les altérations du sang

Déclencheur 1

Nommez les trois constituants du sang.

FIGURE 4

Une comparaison du sang chez la personne en santé et chez la personne leucémique

Section 2

Sang d’une personne en santé

2

Sang d’une personne atteinte de leucémie

À partir de la figure 4, indiquez les particularités du sang d’une personne atteinte de leucémie.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Cancer Chimiothérapie Coagulation Ecchymose





Greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) Hémarthrose

• • •

Hématome Hémophilie Hémostase

• • •

Leucémie Leucocyte Radiothérapie

Dans cette section, vous verrez deux altérations du sang : la leucémie et l’hémophilie. Vous découvrirez les soins à prodiguer pour soulager les symptômes de ces altérations au cours des traitements.

2.1 La leucémie Dans les Statistiques canadiennes sur le cancer diffusées par la Société canadienne du cancer, on estimait que, en 2013, 5 800 Canadiens et Canadiennes recevraient un diagnostic de leucémie et que 2 600 en mourraient.

2.1.1 La définition La leucémie est un cancer (multiplication anormale de cellules) qui prend naissance dans les cellules de la moelle osseuse, où se fabriquent les constituants du sang. Elle se caractérise par une surproduction de leucocytes (globules blancs) immatures et non fonctionnels (voir la figure 4 ci-dessus). 160

CHAPITRE 4

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Ces leucocytes proviennent soit de la lignée myéloïde, soit de la lignée lymphoïde (voir la figure 5). FIGURE 5

Les lignées myéloïde et lymphoïde des leucocytes

Cellules de la lignée myéloïde

Cellules de la lignée lymphoïde

Leucocytes dont le rôle est la défense immédiate de l’organisme (bactéries, parasites), mais aussi immunitaire

Érythrocytes Plaquettes

Section 2

Cellule souche du sang

Granulocytes

Petits leucocytes qui produisent des lymphocytes dont le rôle est important dans le processus d’immunité

Monocytes Lymphocytes T Lymphocytes B Leucocytes (globules blancs)

La leucémie peut apparaître de manière soudaine, se développer en quelques jours ou quelques semaines et évoluer très rapidement. On parle alors de leucémie aiguë. Elle peut aussi se développer lentement au fil des mois ou même des années. On parle alors de leucémie chronique. Les leucémies aiguës et chroniques sont également classées selon le type de leucocytes touchés. Lorsque les leucocytes atteints proviennent de la lignée myéloïde, il s’agit d’une leucémie myéloïde ; lorsqu’ils proviennent de la lignée lymphoïde, il s’agit d’une leucémie lymphoïde. Il y a quatre grandes catégories de leucémie : • la leucémie aiguë lymphoïde (LAL) atteint surtout les enfants et les adolescents ; • la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la plus fréquente des leucémies en Occident. L’âge moyen des personnes qui en sont atteintes est de 65 ans et son incidence augmente avec l’âge ; • la leucémie aiguë myéloïde (LAM) représente environ 85 % des leucémies aiguës chez l’adulte ; • la leucémie myéloïde chronique (LMC) a une fréquence qui augmente avec l’âge.

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Les altérations hématologiques et les soins associés

161

D’une compétence à l’autre Les lymphomes, des proliférations cancéreuses de type particulier, associés au sang mais aussi au système lymphatique, sont étudiés à la compétence 8, Prévention de l’infection.

2.1.2 Les causes

Section 2

Il est impossible de déterminer une cause unique de la leucémie chez la majorité des gens atteints. Cependant, dans certains cas, des facteurs de risque particuliers peuvent être en cause.

2.1.3 Les facteurs de risque

Syndrome de Down Altération génétique causée par la présence d’un chromosome surnuméraire (un chromosome en plus) sur la 21e paire de chromosomes, d’où l’autre appellation de ce syndrome, trisomie 21.

Thrombopénie Diminution anormale du nombre de plaquettes sanguines.

Leucopénie Diminution anormale du nombre de leucocytes (globules blancs) dans le sang.

Hématurie Présence de sang dans l’urine.

TABLEAU 2

Certaines personnes atteintes de leucémie ne présentent aucun facteur de risque identifiable. Nous savons que les hommes risquent davantage que les femmes d’en être atteints et que ce risque augmente en fonction de l’âge. Cependant, certains facteurs de risque diffèrent selon le type de leucémie, dont les principaux sont : • des anomalies ou des troubles génétiques, par exemple le syndrome de Down ; • l’administration antérieure d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie ; • l’exposition prolongée à des produits chimiques ; • une exposition à des doses élevées de radiations, par exemple en cas d’accident nucléaire ou d’explosion d’une bombe atomique.

2.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les manifestations cliniques apparaissent au fur et à mesure que les cellules leucémiques infiltrent la moelle osseuse, le sang et les autres tissus, et qu’elles remplacent les cellules sanguines normales (globules rouges, globules blancs, plaquettes). Elles provoquent alors l’apparition d’anémie, de thrombopénie et de leucopénie à des degrés variables. Le tableau 2 présente les manifestations cliniques et des soins d’assistance que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer à une personne atteinte de leucémie.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la leucémie

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques de l’anémie, qui peuvent aussi être toutes présentes en cas de leucémie (voir la figure 1, à la page 152)

Éviter les dangers ● Adopter les mesures de protection nécessaires contre les infections : lavage des mains strict, restriction des visites, port de l’équipement de protection personMS 1.1 1.5 nel afin de minimiser le risque d’infection. ● Surveiller les urines et les selles pour y déceler la présence de sang (signes d’une diminution des plaquettes). ● Effectuer une pression prolongée aux points de ponction veineuse afin de prévenir tout saignement. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Surveiller la température corporelle pour déceler la présence possible d’une MS 4.1 infection et éviter des complications. Respirer ● Surveiller la saturation pulsatile en oxygène pour maintenir un taux d’oxyMS Labo 4.4 gène adéquat et aviser l’infirmière, au besoin.

Augmentation du risque d’infection causée par le remplacement des leucocytes sains par des leucocytes leucémiques Pétéchies, ecchymoses, hématomes, hématurie, épistaxis, saignement de la muqueuse de la bouche causés par la thrombopénie

162

CHAPITRE 4

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Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la leucémie (suite)

Manifestations cliniques et explications Augmentation du volume du foie, de la rate et des ganglions causée par l’infiltration de ces organes par les cellules leucémiques Malaises abdominaux causés par l’hypertrophie des ganglions Douleurs osseuses ou articulaires dues à une trop grande quantité de cellules cancéreuses dans la moelle osseuse

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Boire et manger ●

Encourager une alimentation équilibrée et nutritive incluant des protéines, des glucides et des matières grasses afin de prévenir la perte de poids et d’augmenter l’apport énergétique.

Pendant la période où l’on observe une neutropénie, encourager le client à consommer des aliments cuits, des fruits et des légumes très bien lavés et, de préférence, pelés. Par exemple, la viande crue, les œufs non cuits, les fruits de mer, la laitue, les petits fruits sont à éviter, car ils peuvent contenir des bactéries. ● Suggérer d’opter pour de petits repas, mais fréquents, pour favoriser la prise alimentaire et prévenir la perte pondérale. Dormir et se reposer ●

Favoriser des périodes de repos pour préserver l’énergie du client. Se mouvoir et maintenir une bonne posture ● Assister le client dans sa mobilisation et dans ses déplacements pour diminuer la douleur. ●

MS

3.5

Neutropénie Baisse du nombre de granulocytes neutrophiles.

2.1.5 L’évaluation diagnostique En plus de l’examen physique pratiqué par le médecin, le diagnostic de la leucémie nécessite une analyse et un examen décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyse

11 Formule sanguine complète (page 330) Examen

25 Myélogramme (page 343) 2.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le médecin hématologue discute avec le client du plan thérapeutique envisagé. La décision quant au traitement se base sur différents critères dont : • le type de leucémie ; • la présence de maladies associées ; • l’âge du client ; • l’état de santé général du client. • la présence d’anomalies chromosomiques (génétiques) ; La chimiothérapie est le traitement de premier choix pour de nombreux types de leucémie. Le tableau 3, à la page suivante, présente aussi les principaux autres traitements possibles et les soins qui leur sont associés.

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Les altérations hématologiques et les soins associés

163

Section 2

TABLEAU 2

TABLEAU 3

Les traitements et les soins spécifiques de la leucémie ●

Chimiothérapie

Élimination des cellules cancéreuses et empêchement de la fabrication de nouvelles cellules cancéreuses à l’aide de produits cytotoxiques administrés : – sous forme de comprimés ;

Soins avant la chimiothérapie ●

Section 2



Soins après la chimiothérapie

Installer le client confortablement. Disposer les objets utiles à portée de la main (haricot, mouchoirs, cloche d’appel, jouets, livres).

● ●







● ●

● ●







Radiothérapie

Prendre les signes vitaux du client. MS 4.1 à 4.5 Observer le client et informer l’infirmière de la présence d’effets secondaires possibles (nausées, vomissements, fatigue, perte des cheveux, etc.). Procurer des soins d’hygiène et de confort (laver le haricot, changer la literie et la chemise d’hôpital après MS 2.1 2.2 3.13 3.14 les vomissements, s’il y a lieu). Appliquer les dispositions de l’établissement relatives aux déchets biomédicaux pour les vomissures et les vêtements souillés. Porter un équipement de protection personnelle lors de la manipulation des excreta, qui peuvent contenir des antinéoplasiques (substances MS 1.5 anticancéreuses). Surveiller la perfusion des solutés (voir la rubrique C’est la loi, à la page 167). Administrer les médicaments en comprimés ou en solutions prescrits MS 5.1 (voir le tableau 4, à la page 166). Demander au client d’évaluer sa douleur. Administrer les analgésiques prescrits, au besoin (et valider auprès de MS 5.1 l’infirmière). Appliquer les précautions de base (masque, blouse, gants) pour MS 1.5 prévenir les infections et protéger le client immunosupprimé. Offrir un soutien psychologique pour permettre l’expression des sentiments et des peurs liés au cancer et à la modification de l’image corporelle.

Utilisation de radiations en vue de : – traiter ou prévenir la propagation des cellules leucémiques au système nerveux central ; – soulager la douleur associée à l’infiltration des cellules leucémiques ; – préparer un client à une allogreffe par une irradiation.

Soins avant la radiothérapie ●

– sous forme d’injection par voie intraveineuse.

Lorsqu’elles sont présentes, ne pas effacer les marques dessinées au feutre sur les régions à cibler, car elles sont nécessaires au radiooncologue pour bien diriger le faisceau de rayons.

Soins après la radiothérapie ● ●



● ● ● ●

● ●

Prendre les signes vitaux du client. MS 4.1 à 4.5 Examiner la peau et aviser l’infirmière de toute lésion cutanée (rougeur, écoulement, sensibilité accrue). Appliquer une crème hydratante non parfumée sur la rougeur, au besoin, selon les directives de l’équipe de radio-oncologie ou des infirmières. Encourager le client à maintenir une bonne hydratation. Administrer les médicaments prescrits (voir le tableau 4, à la page 166). Demander au client d’évaluer sa douleur. Administrer les analgésiques, les sédatifs et les hypnotiques selon la prescription ou au besoin, selon la directive de l’infirmière. Prévoir des périodes de repos et respecter autant que possible le sommeil. Offrir un soutien psychologique pour permettre l’expression des sentiments et des peurs liés au cancer et à la modification de l’image corporelle.

Cytotoxique Qui peut détruire certaines cellules (dont les cellules cancéreuses) en empêchant leur croissance rapide et leur division (mitose). 164

CHAPITRE 4

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Les traitements et les soins spécifiques de la leucémie (suite) ●

Greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH)



● ●

Perfusion intraveineuse de cellules souches hématopoïétiques, ressemblant au processus de transfusion sanguine. Greffe autrefois appelée greffe de la moelle osseuse (GMO). Deux types de greffes peuvent être effectuées : – allogreffe – autogreffe

Procédé





● ●



Allogreffe





Autogreffe



Soins avant la greffe

La greffe de cellules souches est précédée de l’administration d’un traitement de chimiothérapie de forte intensité avec ou sans radiothérapie afin de détruire les cellules tumorales. La moelle osseuse est par la suite « réensemencée » par perfusion intraveineuse de cellules souches hématopoïétiques saines, afin de permettre la reprise de la production des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Il faut attendre de deux à quatre semaines pour constater la viabilité du greffon. La durée de l’hospitalisation varie selon le type de greffe, la présence de complications et leur gravité. Greffon en provenance d’une autre personne : – le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques provient de la moelle osseuse ou du sang périphérique d’un donneur ; – il est essentiel que les tissus prélevés chez le donneur soient compatibles avec ceux du receveur (voir la figure 6).

FIGURE 6

Un prélèvement sur un donneur en vue d’une greffe de moelle osseuse

Greffon constitué des propres cellules souches du receveur : – le prélèvement des cellules souches hématopoïétiques est fait à partir du sang périphérique du receveur. Il est à noter que l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques est une option thérapeutique possible, mais peu courante dans le traitement des leucémies. Soins après la greffe



Installer le client confortablement.





Rassurer le client.









Isoler le client pour le protéger du risque d’infection. Porter un équipement de protection personnelle durant la manipulaMS 1.5 tion des excreta, qui peuvent contenir des antinéoplasiques. Respecter les règles d’hygiène très strictes pour protéger le receveur MS 1.1 des risques d’infections. Surveiller les signes vitaux, car il s’agit d’un traitement d’une très MS 4.1 à 4.5 grande complexité. Administrer les médicaments prescrits (voir le tableau 4, à la page suivante).

Hématopoïétique

Greffon

Qui est relatif aux lieux ou organes où se produit l’hématopoïèse, c’est-à-dire le processus physiologique de création et de renouvellement des cellules sanguines.

Tissu ou organe destiné à la greffe.

Les chances de succès des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie varient selon l’âge du client et le type de leucémie. Chez l’enfant, les nouveaux protocoles de traitement permettent des taux de guérison très élevés.

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Les altérations hématologiques et les soins associés

165

Section 2

TABLEAU 3

Toutefois, même s’il s’agit de traitements reconnus, ces derniers ne sont pas sans risque de complications majeures.

ATTENTION

Section 2

• Le traitement intraveineux de chimiothérapie est administré par voie veineuse. On utilise un cathéter central introduit par veine périphérique (CCIVP, souvent connu sous le nom de picc line), ou encore un cathéter d’accès central, par exemple un cathéter tunnellisé. • Selon le dispositif d’accès veineux choisi, l’installation pourra être faite par une infirmière ayant reçu une formation ou par un médecin. L’administration des médicaments antinéoplasiques sous forme I.V. et la surveillance d’une perfusion intraveineuse de chimiothérapie relèvent de la responsabilité de l’infirmière. L’infirmière auxiliaire peut cependant surveiller le point d’injection intraveineux ou cutané et informer l’infirmière de tout problème. • Lorsque la chimiothérapie est administrée par voie orale, présentée sous forme de comprimés ou en solution, l’infirmière auxiliaire peut administrer ces comprimés. Le port de gants prévus pour cet usage est requis afin d’éviter tout contact cutané avec le médicament et ainsi prévenir le risque de pénétration du médicament dans l’organisme par absorption cutanée. • L’infirmière auxiliaire doit appliquer les dispositions de l’établissement relatives aux déchets cytotoxiques. Par exemple, les gants utilisés lors de l’administration de la chimiothérapie par voie orale doivent être déposés dans un contenant réservé à cette fin afin de protéger le personnel et l’environnement.

2.1.7 Les médicaments prescrits Le tableau 4 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager le client atteint de leucémie et pour atténuer les malaises provoqués par les divers traitements. TABLEAU 4

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la leucémie

Médicaments prescrits Corticostéroïdes Ex. : dexaméthasone (DecadronMD)





Analgésiques non opioïdes sans acide acétylsalicylique Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques



Diminution de l’inflammation d’une tumeur ou ralentissement de la croissance anormale d’un nouveau tissu (néoplasie) Prévention des nausées et des vomissements Soulagement de la fièvre et de la douleur sans risque de saignement

● ● ● ●



Hypertension Hypokaliémie Rétention sodique Œdème périphérique

Peu ou pas d’effets secondaires lorsque la posologie est respectée

Soins infirmiers ● ●







166

CHAPITRE 4

Peser le client régulièrement. Surveiller la pression MS 4.5 artérielle.

Vérifier la température MS 4.1 corporelle. Demander au client d’évaluer sa douleur par la méthode du PQRSTU. S’assurer du respect de la posologie.

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la leucémie (suite)

Médicaments prescrits Antiémétiques Ex : ondansétron (Zofran MD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Soulagement des nausées et des vomissements

● ● ●

Chimiothérapie (association variable de diverses classes de médicaments) Antinéoplasiques Ex. : vincristine (OncovinMD) Ex. : busulfan (Myleran MD)



Destruction des cellules cancéreuses

● ● ●





Céphalées

Soins infirmiers ●

Constipation Rares : – dyspnée – palpitations – éruptions cutanées – hypersensibilité Nausées et vomissements Alopécie (voir la figure 7) globules blancs : risque accru d’infection globules rouges : anémie dont la gravité peut être variable plaquettes : risque de pétéchies et de saignements









Encourager l’hydratation fréquente et la consommation d’aliments riches en fibres. Encourager la prise de petits repas, mais fréquents.

Prendre les signes vitaux. MS 4.1 à 4.5 Mettre des gants pour manipuler et administrer la médication per os. Procurer des soins d’hygiène et de confort (laver le haricot, changer la literie et la chemise d’hôpital après les vomissements, s’il y a lieu). MS

FIGURE 7

L’alopécie est un des effets secondaires de la chimiothérapie.





2.1

2.2 3.12 3.13

Administrer un antiémétique pour soulager les vomissements. Offrir des conseils concernant la chute des cheveux (port de casquette, foulard, bandeau ou perruque, rasage préventif).

Alopécie

C’est la loi En oncologie, en raison de la numération plaquettaire souvent très basse, plusieurs des médicaments utilisés pour les traitements de chimiothérapie ou autres (les corticostéroïdes, par exemple) sont administrés par voie intraveineuse (ou par la bouche) plutôt que par voie intramusculaire. L’infirmière auxiliaire ne peut pas administrer les médicaments par voie intraveineuse ; c’est une intervention qui revient à l’infirmière.

Perte de cheveux laissant la peau partiellement ou totalement nue.

2.1.8 L’aspect diététique Voici quelques points à considérer en matière d’alimentation au cours du traitement d’un client atteint de leucémie : • afin de prévenir la perte de poids et pour maintenir un niveau d’énergie satisfaisant, le corps a besoin de nutriments-clés : des protéines, des glucides et des matières grasses. Il est donc essentiel d’encourager une alimentation équilibrée et nutritive ; • manger de petites quantités plusieurs fois par jour peut s’avérer une bonne stratégie alimentaire ; • encourager l’hydratation fréquente du client. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations hématologiques et les soins associés

167

Section 2

TABLEAU 4

Monde du travail Les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie peuvent avoir des répercussions importantes sur l’apport alimentaire en raison des malaises ressentis par le client : modification du goût, sécheresse de la bouche, nausées et vomissements, lésions buccales, diarrhée. Selon la gravité des effets secondaires, il peut en résulter une perte de poids parfois très importante. L’infirmière auxiliaire aura donc souvent l’occasion de travailler en collaboration avec une nutritionniste qui proposera une alimentation adaptée aux besoins nutritionnels du client.

Section 2

2.2 L’hémophilie La Société canadienne de l’hémophilie travaille depuis plusieurs années à améliorer l’état de santé et la qualité de vie des enfants hémophiles. Au début du 19e siècle, un hémophile vivait en moyenne 12 ans. Selon les statistiques de 2013, l’espérance de vie des enfants hémophiles à la naissance est de 60 ans et plus.

2.2.1 La définition L’hémophilie est un trouble héréditaire lié au chromosome X. Dans la majorité des cas, la maladie est donc présente à la naissance, mais il arrive dans de très rares cas que cette maladie hémorragique soit acquise. Il ne sera question ici que de la forme héréditaire.

Mutation génétique Changement dans la séquence d’ADN.

L’hémophilie se caractérise par un déficit en facteur de coagulation. Dans le cas de l’hémophilie A, c’est un déficit en facteur VIII et, dans le cas de l’hémophilie B, un déficit en facteur IX. Le déficit provient de mutations génétiques sur le chromosome X, qui porte les gènes de ces facteurs de coagulation. Il y a trois degrés de sévérité de l’hémophilie : grave, modéré et léger. Le degré de gravité dépend du taux d’activité du facteur de coagulation déficitaire (VIII ou IX). L’activité normale d’un facteur de coagulation équivaut à 100 %. Chez les personnes atteintes d’hémophilie, le taux d’activité du facteur de coagulation est de beaucoup inférieur à la normale, ce qui fait que le processus de l’hémostase est affecté et que le sang ne coagule pas normalement (voir L’hémostase au chapitre 1, à la page 44). La personne qui souffre d’hémophilie légère présente rarement des épisodes de saignements spontanés. Mais en cas de trauma ou à l’occasion d’une intervention chirurgicale, cette personne peut subir une perte sanguine aussi importante que les pertes observées chez des clients atteints d’une forme modérée ou grave d’hémophilie. L’hémorragie est la principale complication de l’hémophilie. Il existe trois types d’hémophilie en rapport avec le facteur de coagulation déficitaire : • l’hémophilie A (déficit en facteur VIII) est le type le plus fréquent et touche un homme sur 5 000 ; • l’hémophilie B (déficit en facteur IX) touche 1 homme sur 25 000 ; • l’hémophilie C (déficit en facteur XI) est considérée comme une forme légère n’ayant aucun lien avec le sexe et ne nécessitant aucun traitement. Ce type d’hémophilie est toutefois très rare et peu connu.

168

CHAPITRE 4

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2.2.2 Les causes Les deux principaux modes de transmission de l’hémophilie sont liés à la présence du gène h ou H sur le chromosome X (voir la figure 8). Le mode le plus fréquent est la transmission du gène Xh par la mère saine mais porteuse de l’hémophilie. L’autre mode est la transmission du gène XH par le père, lui-même hémophile.

FIGURE 8

Section 2

La femme possède des chromosomes XX qui se croisent avec les chromosomes XY de l’homme au moment de la reproduction, pour former le code génétique de leurs enfants. La mère porteuse du gène de l’hémophilie a des chromosomes X et Xh et peut donc transmettre la maladie à son fils ou transmettre le gène à sa fille, qui pourra à son tour en être porteuse. Le père hémophile a des chromosomes XH et Y : s’il a une fille, elle sera automatiquement porteuse du gène, mais aucun garçon ne sera atteint par la maladie (voir la figure 8). Les cas possibles de transmission du gène de l’hémophilie Transmission par le père, lui-même atteint d’hémophilie (gène XH)

Mère non porteuse X X

XH X Fille porteuse

XH X Fille porteuse

Père hémophile XH Y

X Y Fils non hémophile

X Y Fils non hémophile

Transmission par la mère porteuse du gène de l’hémophilie (gène Xh)

Mère porteuse du gène Père non hémophile Xh X X Y

Xh Y Fils hémophile

X Y Fils non hémophile

Xh X Fille porteuse

X X Fille non porteuse

2.2.3 Les facteurs de risque La cause étant d’ordre génétique, il n’y a pas de facteurs de risque qui prédisposent à cette maladie. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations hématologiques et les soins associés

169

Hémarthrose Épanchement de sang dans une articulation, ou plus précisément dans une cavité articulaire.

Contusion Blessure produite par un choc sans déchirure de la peau.

Section 2

Articulation cible Articulation sujette à des épanchements spontanés à répétition pouvant entraîner une altération chronique de cette articulation.

TABLEAU 5

2.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance L’hémophilie est un trouble qui affecte le processus de coagulation et qui provoque donc une tendance accrue aux hémorragies. Les hémorragies surviennent pendant toute la vie de l’hémophile. Les premières manifestations hémorragiques peuvent apparaître lorsque l’enfant commence à marcher ou à courir, car il lui arrive alors fréquemment de se frapper ou de tomber, ce qui entraîne l’apparition d’ecchymoses ou d’hématomes, signes révélateurs de saignements prolongés. Les types de saignements ainsi que leur fréquence dépendent du degré de sévérité de l’hémophilie (grave, modéré ou léger) et déterminent l’importance des mesures à prendre pour les prévenir ou le degré d’urgence des soins à apporter. Le tableau 5 présente les manifestations cliniques et les soins d’assistance qui découlent de la principale conséquence de l’hémophilie : les hémorragies.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance en cas d’hémorragie chez l’hémophile

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations qui sont toutes dues au déficit d’un facteur de coagulation (Vlll ou lX) responsable des saignements : ● Premiers signes ressentis lors d’un épanchement de sang : douleur aiguë, sensation de picotement, de raideur et chaleur accrue dans la zone affectée, et gêne des mouvements articulaires ● Ecchymoses ● Hématomes dus à des saignements internes au niveau des muscles et des tissus mous ● Hémorragie cérébrale ou intracrânienne

Éviter les dangers ● Surveiller les signes de saignement pour les traiter rapidement. ● En cas d’hémorragie, prodiguer les soins d’assistance requis (voir la rubrique Quoi faire, à la page 155). ● Appliquer rapidement de la glace sur l’ecchymose ou sur l’articulation atteinte pour limiter l’épanchement sanguin et l’œdème et diminuer la douleur.

Hémarthrose, type de saignement le plus fréquent, particulièrement au niveau des genoux, des chevilles et des coudes Gonflement de l’articulation causant une douleur articulaire (voir la figure 9)





FIGURE 9

170

Gonflement de l’articulation d’un hémophile au niveau du genou

CHAPITRE 4

● ●

Installer le membre affecté sur un oreiller pour aider à soulager la douleur. Éviter les injections intramusculaires, car elles peuvent causer un hématome dans les tissus profonds.

Assurer un environnement sécuritaire pour éviter les contusions, les traumas et prévenir les saignements ainsi que les lésions articulaires et musculaires. Apprendre ● Inciter le client à consulter un physiothérapeute avant d’opter pour une activité physique afin de discuter de la pertinence de l’activité, des compétences physiques requises, des mesures de prévention et des équipements de protection recommandés (casque, attelle). Cela est particulièrement important si le client souffre au niveau des articulations cibles. ● Rappeler au client qu’il est déconseillé de pratiquer des sports de contact (par ex. : hockey, football) ainsi que les sports à grande vitesse (courses de moto-cross, ski sur fortes pentes) en raison du risque de blessures mortelles que ces activités peuvent générer. Être propre, soigné et protéger ses téguments ● Encourager une bonne hygiène buccodentaire pour prévenir les maladies parodontales et les caries, qui prédisposent au saignement des gencives. ● Recommander au client d’utiliser une brosse à dents avec des poils souples et de faire usage de la soie dentaire avec délicatesse afin d’éviter les saignements. Communiquer ● Offrir un soutien psychologique aux parents des jeunes hémophiles et aux hémophiles eux-mêmes pour leur permettre d’exprimer les émotions et les peurs liées à la maladie. ●

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Les saignements provoqués par l’hémophilie se situent fréquemment dans les articulations des extrémités, en particulier celles des genoux, des coudes et des chevilles. Des saignements à répétition peuvent entraîner une altération de l’articulation cible (arthropathie hémophilique). Les muscles en périphérie de l’articulation atteinte peuvent aussi subir des altérations.

Section 2

Diverses complications touchant le système musculosquelettique sont donc possibles lorsque les saignements ne sont pas traités de façon préventive (transfusion de concentrés de facteur) ou par des soins appropriés : • perte d’amplitude des mouvements affectant les activités quotidiennes (difficulté à gravir les escaliers, à monter dans une voiture, etc.) ; • atrophie musculaire (difficulté à porter des charges, par exemple) ; • douleur à la mobilisation, et même au repos ; • déformation articulaire.

2.2.5 L’évaluation diagnostique En plus de l’examen physique pratiqué par le médecin, le diagnostic de l’hémophilie nécessite des analyses qui sont décrites en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

2 Bilan de coagulation (page 325)

11 Formule sanguine complète (page 330)

2.2.6 Les traitements et les soins spécifiques L’hémophilie ne se guérit pas. Les traitements et les soins spécifiques présentés dans le tableau 6 visent surtout à prévenir ou à traiter les hémorragies. À ces traitements, il faudrait donc ajouter les mesures de précaution à recommander au client afin de prévenir les risques hémorragiques. TABLEAU 6

Les traitements et les soins spécifiques de l’hémophilie

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Traitement privilégié : administration intraveineuse d’une protéine sanguine sous forme de concentrés du facteur de coagulation VIII pour l’hémophilie A et du facteur de coagulation IX pour l’hémophilie B (voir le tableau 7, à la page 172). Ce traitement vise à obtenir une coagulation suffisante pour arrêter un saignement ou une hémorragie ou peut être employé comme mesure de prévention avant une intervention chirurgicale ou dentaire.

Demeurer à l’écoute des préoccupations exprimées par les parents ou par l’hémophile lui-même et les encourager à se faire confiance au moment du traitement.

Prélèvements sanguins afin de vérifier le nombre de globules rouges et de globules blancs ainsi que les facteurs de coagulation

Utiliser une aiguille de petit calibre, puis exercer une pression durant 3 à 5 minutes au point de ponction pour limiter les saignements.

Soulagement de la douleur pour améliorer le confort du client (voir le tableau 7, à la page 172)

Administrer les analgésiques selon MS 5.1 l’ordonnance pour soulager les douleurs articulaires ou musculaires dues aux saignements ou aux contusions.

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MS Labo

4.7

Vidéo

Les altérations hématologiques et les soins associés

171

ATTENTION • Il faut éviter d’administrer des médicaments à base d’acide acétylsalicylique et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène (MotrinMD et AdvilMD) et le naproxène (NaprosynMD, AleveMD) en raison de leur effet antiplaquettaire, qui peut provoquer une hémorragie en cas de blessure. • Il est nécessaire d’insister auprès de la personne hémophile sur l’importance de porter un bracelet faisant état de cette maladie. En cas d’accident ou d’urgence, le personnel médical sera ainsi informé que la personne est atteinte d’hémophilie, ce qui lui permettra d’adopter rapidement les mesures requises pour assurer sa sécurité.

Section 2

Cette altération nécessite souvent des traitements continus et parfois urgents, en particulier dans les cas graves. C’est pourquoi un traitement à domicile, après une formation appropriée et avec le soutien d’une équipe de soins, comporte d’importants avantages : • il met à la disposition de l’hémophile ou de sa famille des facteurs de coagulation qui permettent d’amorcer un traitement précoce optimal qui réduit notamment la douleur ; • il réduit le nombre d’hospitalisations dues aux complications ; • il permet une vie familiale plus normale, à la maison, à l’école ou au travail, et rend la maladie et le traitement plus facilement acceptables aux jeunes enfants ; • il accroît la responsabilisation des clients à l’égard de leur santé et crée un contexte favorable pour les jeunes hémophiles qui apprennent à s’autotransfuser un concentré de facteurs dès l’âge de 6 ans, avec le soutien de leur famille, et vers 13 ou 14 ans, seuls.

2.2.7 Les médicaments prescrits Le tableau 7 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques du client hémophile et pour prévenir les complications. TABLEAU 7

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hémophilie

Médicaments prescrits Analgésiques non opioïdes sans acide acétylsalicylique Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Effets thérapeutiques ●

Soulagement de la douleur articulaire ou musculaire sans risque de saignement

Effets secondaires indésirables ●

Peu ou pas d’effets secondaires lorsque la posologie est respectée.

Soins infirmiers ●



172

CHAPITRE 4

Demander au client d’évaluer le niveau de soulagement de la douleur articulaire ou musculaire au pic d’action de la médication. Discuter avec l’infirmière d’un ajustement de la médication. Rappeler au client l’importance du respect de la posologie.

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’hémophilie (suite)

Médicaments prescrits Facteurs antihémophiliques (FAH) Ex. : facteur VIII recombinant (Advate MD) Ex. : facteur IX recombinant (BeneFIX MD)

Effets thérapeutiques ●





Substitution au manque ou à l’absence de la protéine contenue dans le plasma Prévention des hémorragies Amélioration de l’hémostase chez l’hémophile A

Soins infirmiers

Effets secondaires indésirables ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Céphalées Fatigue Nausées Vomissements





Diarrhée Fièvre et bouffées de chaleur Altération du goût Toux et écoulement nasal Réactions plus rares : signes d’une réaction anaphylactique (ex. : dyspnée, respiration sifflante, oppression thoracique, rythme cardiaque rapide, œdème au visage, évanouissements, prurit, éruption cutanée ou urticaire)







Installer le client en MS 3.1 position de semiFowler ou de Fowler. Informer rapidement l’infirmière en présence de réactions à la perfusion. Prendre les signes vitaux. MS 4.1 à 4.5 Surveiller les excreta (voir le bilan liquidien dans l’Annexe 3, à la page 353). Recommander au client de se déplacer MS 3.5 lentement et l’assister dans la marche au besoin.

C’est la loi • Les facteurs antihémophiliques (FAH) sont administrés par voie intraveineuse ; leur administration relève donc de la responsabilité de l’infirmière. • L’enseignement de l’administration d’un concentré de facteur par voie intraveineuse, aux parents ou à l’hémophile lui-même, est également réservé à l’infirmière. L’infirmière auxiliaire peut cependant offrir un soutien moral.

2.2.8 L’aspect diététique Il n’y a pas de contre-indication alimentaire pour les personnes hémophiles. Il est souhaitable néanmoins que le client adopte une alimentation riche en fer comportant, par exemple, une consommation régulière de légumes verts.

ACTIVITÉS 1

Voici une liste de traitements et soins pratiqués en cas de leucémie et d’hémophilie. Associez chacun d’entre eux aux altérations qui le nécessitent, en faisant un X dans les colonnes appropriées. Traitements et soins

Leucémie

Hémophilie

a) Éviter les extractions dentaires le plus possible. b) Porter l’équipement de protection personnelle et éviter les contacts avec les gens pour minimiser les possibilités d’infection. c) Éviter tout médicament à base d’acide acétylsalicylique. d) Administrer un traitement de chimiothérapie. e) Surveiller les signes d’hémorragie. f) Suggérer de se nourrir en faisant plusieurs petits repas pour favoriser la prise alimentaire et prévenir la perte pondérale. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations hématologiques et les soins associés

173

Section 2

TABLEAU 7

2

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

Section 2 1

a) La leucémie est une surproduction de globules blancs immatures et fonctionnels. b) Les cellules cancéreuses sont produites au niveau de la moelle épinière. c) Chez l’hémophile, l’épanchement de sang dans les articulations représente le site de saignement le plus fréquent. d) L’hémophilie est une forme de cancer. e) La greffe de cellules souches hématopoïétiques est un traitement contre la leucémie aiguë effectué après une chimiothérapie associée ou non à une radiothérapie. f) L’hémophilie peut être transmise par la mère à son fils. g) L’hémarthrose est un saignement au niveau des muscles. Justification :

3

Étienne, 2 ans, est amené à l’hôpital par ses parents. Ces derniers ont décidé de consulter après avoir remarqué des ecchymoses un peu partout sur le corps de leur garçon, qui montre peu d’appétit depuis deux ou trois jours. Au cours de l’examen physique, le médecin observe des hématomes et des hémarthroses sur le corps d’Étienne. Après quelques analyses sanguines, le diagnostic est annoncé à ses parents : Étienne est hémophile. a) Dans le texte ci-dessus, soulignez les manifestations cliniques d’Étienne en lien avec l’hémophilie. b) Le médecin recommande aux parents d’Étienne d’éviter de lui donner de l’Advil MD et de l’AspirinMD. Expliquez aux parents la raison de ce conseil.

c) Le médecin vous demande de faire une ponction veineuse à Étienne. Quelles précautions devez- vous prendre au cours de cette procédure, considérant que le client est hémophile ?

174

CHAPITRE 4

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d) Quels conseils pourriez- vous donner aux parents pour éviter les complications en lien avec cette maladie ? Nommez-en deux.

Rosalie, 5 ans, n’est pas allée à la garderie aujourd’hui. Depuis trois jours, elle a de la fièvre et se plaint de céphalées et de douleurs aux jambes. Elle éprouve même de la difficulté à marcher. Ses parents sont inquiets et se rendent à l’urgence un soir où vous y travaillez. Vous remarquez que la petite a le visage pâle et qu’elle présente une ecchymose au niveau du genou gauche. Le médecin prescrit plusieurs analyses et examens.

Section 2 1

4

a) Le médecin suspecte une leucémie. Nommez une analyse sanguine et un examen que le médecin prescrira possiblement pour établir son diagnostic.

b) Après quelques analyses sanguines et examens, le diagnostic est annoncé à l’enfant et à ses parents. Rosalie est atteinte d’une leucémie aiguë lymphoïde (LAL) et doit commencer un traitement de chimiothérapie. Expliquez brièvement, dans un langage simple, le traitement de chimiothérapie aux parents et à Rosalie.

c) Les traitements de chimiothérapie occasionnent de fortes nausées et des vomissements à la petite Rosalie. Quels soins d’assistance pouvez-vous prodiguer dans une telle situation ?

d) Quel médicament prescrit par le médecin pouvez-vous administrer à Rosalie pour soulager ses nausées et ses vomissements ?

e) Quels sont les principaux effets secondaires de ce médicament ?

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Les altérations hématologiques et les soins associés

175

5

Qui suis-je ? Inscrivez vos réponses dans la grille de mots croisés. 9

7

10

8 1

Section 2 1

2

3 4

5

6

Horizontalement 1 2 3 4 5 6

Amas de sang dans les tissus indiquant une hémorragie interne. Cellule sanguine immature et non fonctionnelle chez la personne atteinte de leucémie. Trouble hématologique héréditaire caractérisé par un défaut de coagulation. Parent pouvant être porteur du chromosome Xh. Protéine sanguine administrée par voie intraveineuse aux personnes atteintes d’hémophilie A afin d’assurer une coagulation suffisante. Maladie du sang caractérisée par une multiplication de globules blancs non fonctionnels.

Verticalement Traitement qui permet de détruire les cellules cancéreuses à l’aide de produits cytotoxiques. 8 Classe de médicaments à manipuler et à administrer avec des gants. 9 Un des effets secondaires de la chimiothérapie qui change l’apparence physique. 10 Manifestation clinique commune à la leucémie et à l’hémophilie. 7

176

CHAPITRE 4

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Synthèse Les altérations des globules rouges et les saignements Anémie

Explications

Synthèse

Trouble hématologique, dont il existe différentes formes, qui touche la quantité ou la qualité des globules rouges. Les causes varient en fonction de la forme d’anémie. Manifestations cliniques communes à toutes les formes d’anémie et explications Grande fatigue, étourdissements, diminution de la tolérance à l’effort, perte d’énergie, pâleur de la peau et des muqueuses causés par une diminution du taux d’hémoglobine dans le sang Tachycardie, dyspnée à l’effort puis au repos et tachypnée dues aux efforts du cœur et des poumons pour tenter de compenser le manque d’O2 en faisant circuler le sang plus rapidement Apparition d’une glossite due principalement à une carence en vitamine B12

Hémorragie

Explications Écoulement de sang à l’extérieur de la circulation sanguine qui a pour résultat une diminution du volume sanguin. Ces saignements sont provoqués par la rupture totale ou partielle de la paroi des vaisseaux. Il y a deux principaux types d’hémorragies : l’hémorragie externe est un écoulement de sang visible causé par une plaie ouverte ; l’hémorragie interne est un écoulement souvent non visible provenant d’une blessure à l’intérieur du corps ; l’hémorragie interne extériorisée est une hémorragie interne, mais dont le sang devient visible en s’écoulant à l’extérieur par un orifice naturel. La complication de l’hémorragie est l’état de choc hypovolémique.

Manifestations cliniques et explications Manifestations communes à toutes les hémorragies, et causées par la diminution d’O2 dans la circulation : – Pâleur de la peau et des muqueuses – Cyanose des extrémités – Peau moite et froide – Faiblesse Manifestations communes à toutes les hémorragies, et causées par une diminution du volume sanguin dans les vaisseaux : – Hypotension orthostatique – Pouls rapide, faible et filant – Respiration rapide et superficielle Manifestations présentes lors d’hémorragies internes : – Ecchymoses, pétéchies et hématomes causés par la rupture d’un vaisseau sanguin – Douleur localisée à la zone de l’hémorragie due au durcissement du tissu mou Manifestations propres à l’hémorragie interne extériorisée, et causées par la lésion d’un organe, la rupture d’un vaisseau, ou par de nombreuses altérations, par exemple les ulcères, les varices œsophagiennes, les MICI et les cancers: – Hématémèse – Méléna – Rectorragies – Hémoptysie

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Les altérations hématologiques et les soins associés

177

État de choc hypovolémique

Explications Détresse circulatoire due à une diminution brutale du volume sanguin. Cette diminution entraîne une baisse du retour veineux qui provoque à son tour une réduction du débit cardiaque. La diminution importante du volume sanguin induit également une anémie aiguë. L’état de choc hypovolémique peut survenir à la suite d’une hémorragie externe, d’une hémorragie aiguë interne, d’une hémorragie interne extériorisée ou d’une déshydratation grave. Manifestations cliniques et explications

Synthèse

Les manifestations sont les mêmes que pour l’hémorragie (voir à la page précédente), avec en plus : Hypoxie pouvant être à l’origine d’une sensation de faiblesse et pouvant occasionner une diminution ou une perte de conscience dues à un manque d’O2 au cerveau Collapsus cardiovasculaire dû à la diminution du volume intravasculaire Concentration de l’urine due à la diminution du volume intravasculaire Sensation de soif due à une réduction du liquide dans le système circulatoire Abaissement de la température corporelle due à la diminution du volume sanguin Anxiété et agitation dues à l’hypoxie

Les altérations du sang Leucémie

Explications Cancer qui prend naissance dans les cellules de la moelle osseuse, où se fabriquent les constituants du sang. La leucémie se caractérise par une surproduction de leucocytes (globules blancs) immatures et non fonctionnels. Ces leucocytes proviennent soit de la lignée myéloïde, soit de la lignée lymphoïde. Les causes sont encore inconnues. Manifestations cliniques communes à toutes les formes d’anémie et explications Plusieurs manifestations sont les mêmes que pour l’anémie (voir à la page précédente). Certaines manifestations cliniques sont spécifiques de la leucémie : Augmentation du risque d’infection causée par le remplacement des leucocytes sains par des leucocytes leucémiques Pétéchies, ecchymoses, hématomes, hématurie, épistaxis, saignements de la muqueuse de la bouche causés par la diminution des plaquettes (thrombopénie) Augmentation du volume du foie, de la rate et des ganglions causée par l’infiltration de ces organes par les cellules leucémiques Douleurs osseuses et articulaires dues à une trop grande quantité de cellules cancéreuses dans la moelle osseuse

178

CHAPITRE 4

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Hémophilie

Explications

Synthèse

Trouble héréditaire lié au chromosome X, caractérisé par un déficit du facteur de coagulation VIII dans le cas de l’hémophilie A, ou un déficit du facteur IX dans le cas de l’hémophilie B. Le déficit provient de mutations génétiques sur le chromosome X, qui porte les gènes de ces facteurs de coagulation. L’hémorragie est par conséquent la principale complication de l’hémophilie. Il y a trois degrés de sévérité de l’hémophilie (grave, modéré et léger). Le degré de gravité dépend du taux d’activité du facteur de coagulation déficitaire (VIII ou IX). La mère porteuse du gène de l’hémophilie (Xh) peut transmettre la maladie à son fils ou transmettre le gène à sa fille, qui pourra à son tour en être porteuse. Le père hémophile transmettra le chromosome XH à sa fille, qui sera automatiquement porteuse du gène, mais il ne pourra pas transmettre la maladie à un garçon. Manifestations cliniques et explications Premiers signes ressentis lors d’un épanchement de sang, tous dus au déficit d’un facteur de coagulation (VIII ou IX) responsable des saignements : douleur aiguë, sensation de picotement, de raideur, de chaleur accrue dans la zone affectée, et gêne des mouvements au niveau de l’articulation Ecchymoses, hématomes, hémorragie cérébrale ou intracrânienne, hémarthrose et gonflement de l’articulation dus au déficit des facteurs de coagulation (Vlll ou lX) responsable des saignements

Notes personnelles

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Les altérations hématologiques et les soins associés

179

Situation clinique

Situation clinique

Madame Gagnon, 32 ans (suite) Le saignement à la jambe droite de madame Gagnon s’est beaucoup atténué et la situation semble maîtrisée. Elle a cependant perdu une quantité importante de sang pendant cet épisode hémorragique. Le médecin demande donc une surveillance étroite de la cliente et prescrit, pour l’instant, un supplément de fer en prévision de l’anémie dont elle souffrira sans doute.

1

Quelle complication grave de l’hémorragie aurait pu se produire si les saignements avaient persisté ?

2

En plus des manifestations cliniques déjà observées chez madame Gagnon (voir la page 150), énumérez deux autres manifestations à surveiller en lien avec cette complication.

3

Nommez deux soins infirmiers que vous auriez pu prodiguer en présence de cette complication.

4

Vous administrez le supplément de fer prescrit à madame Gagnon. a) Vous devez informer madame Gagnon d’un des principaux effets secondaires de ce médicament en lien avec le système digestif. Encerclez la bonne réponse. i) Constipation

ii) Vomissements

iii) HTA

iv) Diarrhées

b) Formulez deux soins infirmiers à prodiguer à votre cliente en lien avec l’effet secondaire retenu en a).

180

CHAPITRE 4

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CHAPITRE

5

L’anatomie et la physiologie du système respiratoire Sommaire Situation clinique ................................ 182 Section 1 Le système respiratoire............. 183 Section 2 Les différentes fonctions du système respiratoire............. 192

Synthèse ................................................. 206 Situations cliniques ........................... 211

181

Situation clinique

Situation clinique

Éliane, 7 ans Éliane est une fillette de 7 ans. Pour lui faire plaisir, ses parents adoptent un chaton de quelques mois. Quelques minutes suffisent pour que Minette et Éliane deviennent inséparables ! Moins de 24 heures plus tard, les parents d’Éliane doivent la conduire au service des urgences où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Le rhume d’Éliane semble s’être aggravé. En effet, Éliane tousse toujours, mais elle a maintenant une respiration sifflante, souffre de dyspnée et présente une cyanose péribuccale (lèvres bleutées). Au cours de l’examen physique, le médecin devra ausculter Éliane afin d’évaluer son système respiratoire.

1

Selon vous, pourquoi Éliane a- t-elle soudainement de la difficulté à respirer ? Expliquez votre réponse dans vos mots.

2

Quel repère anatomique pouvez- vous utiliser pour montrer à Éliane l’endroit où le médecin placera son stéthoscope pour l’ausculter ?

3

Le médecin demandera à Éliane d’inspirer et d’expirer lors de l’auscultation. À l’aide de vos connaissances, expliquez brièvement en quoi consistent l’inspiration et l’expiration.

4

Expliquez à Éliane le rôle du système respiratoire, en employant des mots simples.

182

CHAPITRE 5

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Section

1 Le système respiratoire

Déclencheur

1

Selon vous, quelles structures du système respiratoire l’air doit-il traverser avant d’arriver aux alvéoles ? Énumérez-en au moins trois.

2

D’autres structures anatomiques participent à l’activité du système respiratoire, mais elles n’ont pas de rôle direct dans la conduction de l’air vers les alvéoles. Encerclez les lettres qui correspondent à ces structures. a) Diaphragme

c) Amygdales

b) Épiglotte

d) Œsophage

Section 1

Les poumons d’un adulte comptent 300 millions d’alvéoles qui, si elles étaient mises côte à côte, couvriraient une super­ ficie similaire à celle d’un terrain de tennis. Mais avant d’arri­ ver aux alvéoles, l’air doit parcourir un long chemin.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • • • • •

Alvéoles pulmonaires Bronches Bronchiole Cage thoracique Cavité nasale Diaphragme Épiglotte

• • • • • • •

Larynx Lobes pulmonaires Lobules Pharynx Plèvre Poumons Système respiratoire

• • • •

Trachée Voies respiratoires Voies respiratoires inférieures Voies respiratoires supérieures

L’air que vous respirez suit un parcours bien précis dans le système respira­ toire. Dans la présente section, vous découvrirez les structures anatomiques qui définissent ce parcours.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

183

1.1 La structure du système respiratoire Le système respiratoire est la structure anatomique qui permet l’apport d’oxygène (O2) à l’organisme ainsi que le rejet du gaz carbonique (dioxyde de carbone : CO2). L’air parcourt la totalité du système respiratoire. Ainsi : • à l’inspiration : l’air part du nez et se dirige vers les alvéoles pulmonaires afin d’apporter l’oxygène aux poumons ; • à l’expiration : l’air part des alvéoles pulmonaires et se dirige vers le nez afin de rejeter l’air chargé de gaz carbonique.

Section 1

La figure 1 illustre les différentes structures du système respiratoire. FIGURE 1

Le système respiratoire

Sinus frontal Sinus sphénoïdal Cavité nasale

Pharynx

Larynx

Œsophage

Trachée Bronche droite

Poumon droit

Lobe supérieur droit Lobe médian droit Lobe inférieur droit

Lobe supérieur gauche Lobe inférieur gauche

Diaphragme

Poumon gauche

Médiastin

Les poumons sont les organes principaux du système respiratoire. Ils sont situés dans la cage thoracique formée par le sternum, les côtes et les vertèbres dorsales, et délimitée par le diaphragme, le muscle qui sépare le thorax de l’abdomen. Comme le cœur, les poumons sont protégés par les côtes et les muscles intercostaux. Les poumons sont formés des lobes pulmonaires, qui se divisent en lobes beaucoup plus petits, les lobules. Chaque lobule est constitué d’une bronchiole qui se divise en petites branches (bronchioles terminales) au bout desquelles on trouve une grappe d’alvéoles pulmonaires, où les échanges gazeux se produisent. De plus, un système circulatoire, composé d’une artériole, d’une veinule et d’un vaste réseau capillaire, entoure chacune des alvéoles pulmonaires. La figure 2, à la page suivante, illustre la structure anatomique des poumons.

184

CHAPITRE 5

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FIGURE 2

La structure anatomique des poumons Lobule

Circulation sanguine

Bronchiole

Sac alvéolaire (grappe d’alvéoles)

Alvéole pulmonaire Artériole pulmonaire

Section 1

Veinule pulmonaire

Poumon

Réseau de capillaires

1.2 L’anatomie fonctionnelle des voies respiratoires Les voies respiratoires sont les conduits qui permettent le passage de l’air, au cours de la respiration, du nez et de la bouche vers les poumons, jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Elles sont composées de la cavité nasale, des sinus, du pharynx, du larynx, de la trachée, des bronches et de leurs ramifications ainsi que des poumons, où se trouvent les alvéoles pulmonaires.

1.2.1 Les voies respiratoires supérieures Les voies respiratoires supérieures (VRS) comprennent la cavité nasale, les sinus, le pharynx et le larynx. La figure 3 illustre les voies respiratoires supérieures ; le tableau 1, à la page suivante, décrit chacune des structures qui en font partie et explique leurs fonctions respectives. FIGURE 3

Les voies respiratoires supérieures Sinus frontal

Os ethmoïde Os sphénoïde

Os frontal

Sinus sphénoïdal

Os nasal Cornets Cavité nasale

Cartilage du septum nasal

Choanes

Vestibule

Amygdales pharyngiennes

Palais osseux

Nasopharynx

Vomer

Maxillaire supérieur

Palais mou

Oropharynx

Pharynx

Luette Épiglotte Larynx

Œsophage

Laryngopharynx

Trachée Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

185

Le tableau 1 décrit en détail les principales structures des voies respiratoires supérieures illustrées à la figure 3, à la page précédente, et présente leurs différentes fonctions dans la respiration. TABLEAU 1

Les voies respiratoires supérieures et leurs fonctions

Structures ●

Section 1

Cavité nasale

Descriptions



Sinus



La structure anatomique comprend : – la structure externe du nez, composée principalement de cartilage, qui se fixe au crâne en s’appuyant sur l’os nasal et l’os frontal ; – la structure interne du nez, séparée par le septum nasal à l’avant, et par le vomer et la lame perpendiculaire de l’ethmoïde à l’arrière ; – le palais osseux, qui forme l’assise de la cavité nasale ; – les cornets, situés sur les parois latérales et recouverts d’une muqueuse qui contient les récepteurs olfactifs. La cavité nasale permet de communiquer : – à l’arrière, vers le nasopharynx, par les choanes (orifices postérieurs des fosses nasales) ; – à l’avant, vers l’extérieur, par le vestibule recouvert de poils qui filtrent l’air (vibrisses) ; – avec les sinus, cavités creuses présentes dans les os frontal, sphénoïde, ethmoïde et maxillaire. Cavités attenantes au nez : – creusées dans les os frontal, sphénoïde, ethmoïde et maxillaire ; – recouvertes d’une muqueuse similaire à celle de la cavité nasale.

Fonctions ●













Pharynx

Larynx (voir la figure 4, à la page suivante)





Aussi appelée « gorge », cette structure à la forme d’un entonnoir comporte trois parties : – le nasopharynx : portion supérieure, qui communique avec la cavité nasale et qui comprend les amygdales pharyngiennes ; – l’oropharynx : portion médiane, qui comprend les amygdales et qui communique avec la cavité buccale ; – le laryngopharynx : portion inférieure, qui communique avec le larynx et l’œsophage. Tube d’environ 5 cm situé entre le laryngopharynx et la trachée (voir la figure 3, à la page 185) : – composé principalement de cartilages hyalins attachés à l’os hyoïde par la membrane thyrohyoïdienne ; – fermé par l’épiglotte (cette languette de tissu cartilagineux ferme la glotte pour protéger les voies respiratoires au moment de la déglutition).















186

CHAPITRE 5

Protège les voies respiratoires inférieures : – réchauffe l’air ; – humidifie l’air ; – filtre les particules de l’air avant qu’il n’atteigne les poumons. Permet la reconnaissance des odeurs grâce à ses récepteurs olfactifs. Permet la production des sons lorsque la personne parle, en agissant comme caisse de résonance.

Permettent d’alléger la tête en réduisant la masse osseuse. Servent de caisse de résonance pour la production de la voix. Produisent du mucus qui aboutit dans la cavité nasale. Réchauffent et humidifient l’air. Permet le passage de l’air, des voies respiratoires supérieures vers les poumons. Permet le passage de la nourriture, de la bouche vers l’œsophage.

Soulève l’épiglotte, au cours de l’inspiration, pour laisser passer l’air. Referme l’épiglotte, pendant la déglutition, pour que les aliments se dirigent vers l’œsophage. Permet la production de la voix grâce aux cordes vocales aussi appelées « plis vocaux » (voir la figure 4, à la page suivante). Retient, au cours de l’inspiration, les poussières contenues dans l’air. Pousse le mucus loin des poumons grâce aux cils dont il est pourvu. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

La figure 4 illustre les structures du larynx et montre la position des cordes vocales pendant la déglutition et la respiration. FIGURE 4

La structure du larynx Épiglotte Os hyoïde Membrane thyrohyoïdienne

Larynx

Cartilage corniculé

Section 1

Ligament cricothyroïdien Cartilage cricoïde

Trachée

Vue antérieure

Vue postérieure Vue supérieure (en plongée) sur le larynx Cordes vocales

Déglutition (glotte en position fermée)

Respiration (glotte en position ouverte)

1.2.2 Les voies respiratoires inférieures Les voies respiratoires inférieures (VRI) comprennent la trachée, les bronches et les poumons. La figure 5 montre leur positionnement dans le médiastin. Ces structures et leurs fonctions sont décrites dans le tableau 2, à la page suivante. FIGURE 5

Les voies respiratoires inférieures

Bronche souche droite

Trachée

Éperon trachéal Bronche souche gauche Muscles intercostaux Côte

Bronches lobaires

Lobe supérieur droit

Poumon

Lobe médian droit

Plèvre Cavité viscérale pleurale

Lobe inférieur droit

Plèvre pariétale

Plèvre Lobe supérieur gauche Diaphragme

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Lobe inférieur gauche

L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

187

TABLEAU 2

Les voies respiratoires inférieures et leurs fonctions

Structures Trachée

Section 1

Bronches

Descriptions ●





Poumons











188

Située au niveau du cou, la trachée prolonge le larynx et descend le long du thorax jusqu’aux bronches souches (bronches droite et gauche). La jonction entre la trachée et les bronches s’appelle l’éperon trachéal ; c’est à cette région qu’est associé le réflexe de la toux. Les bronches souches (bronches principales) sont les conduits de droite et de gauche qui prennent naissance à l’extrémité de la trachée, à l’éperon trachéal, pour transporter l’air vers les poumons (voir la figure 5, à la page 187). On appelle « arbre bronchique » le réseau de bronches qui est constitué à partir des bronches souches : – la bronche droite pénètre dans le poumon droit et se divise en trois bronches lobaires : une bronche lobaire pour chaque lobe du poumon droit ; – la bronche gauche pénètre dans le poumon gauche et se divise en deux bronches lobaires, le poumon gauche ayant seulement deux lobes ; – les bronches lobaires se subdivisent pour créer des bronches de plus en plus petites, les plus fines étant les bronchioles. Les poumons sont les deux principaux organes de la respiration ; ils occupent tout l’espace thoracique disponible autour du médiastin jusqu’au diaphragme (voir la figure 1, à la page 184). Le cœur et les gros vaisseaux sanguins occupent principalement la gauche du thorax ; c’est pourquoi le poumon droit est plus volumineux que le gauche : – le poumon droit comporte trois lobes (supérieur, médian et inférieur) ; – le poumon gauche ne possède que deux lobes (supérieur et inférieur), l’espace médian, du côté gauche, étant occupé par la portion du médiastin qui contient, entre autres, le cœur. Les lobes pulmonaires sont constitués de lobules, des lobes minuscules entourés de tissu conjonctif. Chaque lobule comporte : – une bronchiole (ramification terminale des bronches) qui achemine les gaz respiratoires ; – plusieurs alvéoles pulmonaires (cavités enveloppées d’un système circulatoire et composées d’une artériole, d’une veinule et d’un vaste réseau de capillaires) contenues dans un sac alvéolaire (voir la figure 2, à la page 185), où se produisent les échanges gazeux. Chaque poumon est enveloppé dans une membrane séreuse appelée plèvre. Cette membrane comporte deux feuillets qui produisent du liquide pleural : – la plèvre pariétale ; – la plèvre viscérale. (L’espace entre ces deux feuillets, la cavité pleurale, contient de 5 à 15 ml de liquide pleural.) À l’intérieur de chacun des poumons, dans la partie postérieure, se situe le hile pulmonaire : c’est l’endroit où entrent et d’où sortent les vaisseaux sanguins des circulations pulmonaire et systémique (voir le chapitre 1, à la page 17), de même que les bronches, les vaisseaux lymphatiques et les nerfs.

CHAPITRE 5

Fonctions ●













Permet le passage de l’air entre les voies respiratoires supérieures et les poumons. Sécrète du mucus afin d’humidifier l’air et d’emprisonner les poussières qu’il contient. Permettent le passage de l’air pendant l’inspiration et l’expiration. Réchauffent, humidifient et purifient l’air inspiré.

Enveloppent les structures nécessaires à la respiration.

Les alvéoles pulmonaires contenues dans les lobules permettent les échanges gazeux entre les poumons et la circulation sanguine.

La plèvre empêche la friction entre les poumons et la cage thoracique au cours de la respiration.

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ACTIVITÉS 1

Sur les illustrations suivantes, nommez les structures anatomiques du système respiratoire. Écrivez vos réponses dans les rectangles.

Section 1

a)

b)

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

189

2

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

a) Le système respiratoire permet l’apport d’oxygène à l’organisme et le rejet de l’azote. b) Les poumons sont situés dans la cage thoracique et sont protégés par les côtes et les muscles abdominaux.

Section 1

c) Les voies respiratoires supérieures comprennent la cavité nasale, les sinus, le pharynx, le larynx et la trachée. d) Les voies respiratoires inférieures comprennent la trachée, les bronches et les poumons. e) Le poumon droit est formé de deux lobes et le poumon gauche, de trois lobes. f) L’air présent dans la cavité pleurale empêche la friction entre les poumons et la cage thoracique lors de la respiration. g) Les vaisseaux sanguins qui permettent les échanges gazeux entre les poumons et la circulation sanguine sont les capillaires sanguins. Justification :

3

Qui suis-je ? a) Nous sommes les principaux organes du système respiratoire. b) Je suis la structure du système respiratoire qui permet les échanges gazeux entre les poumons et la circulation sanguine. c) Nous permettons la perception des odeurs. d) Je suis la membrane qui enveloppe les poumons. e) Je suis l’endroit des poumons où entrent et d’où sortent les vaisseaux sanguins des circulations pulmonaire et systémique. f) Je suis la cavité centrale du thorax qui contient, entre autres, le cœur, les gros vaisseaux sanguins et les bronches.

190

CHAPITRE 5

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g) Je suis la région associée au réflexe de la toux. h) Nous sommes composés d’une bronchiole et de plusieurs alvéoles pulmonaires. et nous sommes l’endroit où se produisent l gazeux. Associez chaque structure anatomique du système respiratoire à sa fonction. Inscrivez les numéros appropriés à l’endroit prévu. Structures

a) Bronche

Fonctions

1) Réchauffe, humidifie et filtre les particules de l’air afin de protéger les voies respiratoires inférieures.

b) Trachée 2) Permet d’alléger la tête en réduisant la masse osseuse. c) Sinus d) Pharynx e) Larynx f) Cavité nasale

3) Permet le passage de l’air vers les voies respiratoires inférieures et de la nourriture vers l’œsophage. 4) Permet le passage de l’air des voies respiratoires supérieures vers les voies respiratoires inférieures. 5) Permet la production de la voix grâce aux cordes vocales abritées dans cette structure. 6) Réchauffe, humidifie et purifie l’air inspiré.

5

Vous venez de remettre le plateau- repas à madame Poirier. Quelques instants plus tard, vous l’entendez s’étouffer avec une bouchée de son repas. Après quelques accès de toux, madame Poirier retrouve son souffle. a) Quelle structure anatomique, reliée au système respiratoire, n’a pas bien fonctionné chez madame Poirier ?

b) Expliquez le rôle de cette structure anatomique.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

191

Section 1

4

Section

2

Les différentes fonctions du système respiratoire

Section 2

Déclencheur La veille d’un examen, afin de vous aider à diminuer votre stress, quelqu’un vous a probablement déjà conseillé de respirer par le nez. Lorsque vous éprouviez de la douleur, on vous a sûrement aussi proposé d’inspirer lentement par le nez et d’expirer par la bouche pour vous soulager. Pendant les sessions de yoga, on encourage les gens à pratiquer une respiration abdominale profonde pour assurer une détente optimale. 1

Selon vous, est- ce important d’inspirer par le nez ? Pourquoi ?

2

En plus du stress et de la douleur, qu’est-ce qui peut affecter la respiration ?

3

La respiration peut aider une personne à se détendre ou à soulager sa douleur. Mais quel est son véritable rôle ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Amplitude respiratoire Bulbe rachidien Échanges gazeux Expiration

• • •

Fréquence respiratoire (F.R.) Inspiration Pression intrapleurale

• • • •

Pression intrapulmonaire Respiration Rythme respiratoire Volume intrapulmonaire

Dans la présente section, vous verrez comment le système respiratoire met à profit ses différentes structures pour fournir de l’oxygène au sang et expulser du corps des déchets gazeux.

192

CHAPITRE 5

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2.1 Les différentes zones du système respiratoire, leurs composantes et leurs fonctions respectives Le système respiratoire se sépare en deux zones distinctes : la zone de conduction, où l’air circule, et la zone respiratoire, où ont lieu les échanges gazeux. La figure 6 illustre les composantes des deux zones. FIGURE 6

Les composantes des zones du système respiratoire Zone de conduction

Trachée

Bronches

Zone respiratoire Bronchioles

Alvéoles

Section 2

Trachée Éperon trachéal Bronche lobaire (ramification vers un lobe)

Bronches souches Bronchiole non respiratoire

Bronches segmentaires (ramifications dont le diamètre est de plus en plus petit)

Mucus

Bronchiole respiratoire Alvéoles pulmonaires

Fines particules contenues dans l’air

Cils vibratiles

La zone de conduction, aussi appelée « zone conductrice d’air », comporte la trachée, les bronches souches, les bronches lobaires et leurs ramifications jusqu’aux bronchioles non respiratoires. Comme son nom l’indique, cette zone permet la circulation de l’air au cours de l’inspiration et de l’expiration. L’air inspiré est réchauffé et humidifié, tandis que l’air expiré est refroidi. La zone de conduction est recouverte de minuscules cils vibratiles ; elle produit du mucus afin de retenir les particules et les poussières présentes dans l’air inspiré. Le mucus emprisonne les débris que les cils vibratiles dirigent vers la trachée pour ensuite les expulser par la toux.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

193

Section 2

Macrophage Type de globules blancs qui utilisent un mécanisme appelé phagocytose pour absorber et détruire de grosses particules, comme des cellules mortes, des bactéries, des virus ou des champignons.

La zone respiratoire débute avec les bronchioles respiratoires ; elle se poursuit avec leurs ramifications et se termine au niveau des alvéoles. Les poumons comportent environ 300 millions d’alvéoles. Chaque alvéole est recouverte d’un réseau de capillaires qui lui est propre afin de permettre les échanges gazeux entre l’oxygène et le gaz carbonique lors de l’inspiration et de l’expiration (voir Les échanges gazeux, à la page 198). Les conduits de la zone respiratoire étant sensiblement plus étroits que ceux de la zone de conduction, leurs fonctions sont aussi différentes. Ainsi, dans la zone respiratoire, des macrophages remplacent les cils vibratiles qui se trouvent le long des bronches dans la zone de conduction. Ces macrophages ont pour fonction la destruction de tous les débris qui n’auraient pas été arrêtés dans la zone de conduction.

2.2 La physiologie de la respiration La respiration permet l’oxygénation des cellules du corps ainsi que le rejet du gaz carbonique. L’inspiration et l’expiration sont à la base du processus mécanique de la respiration.

2.2.1 L’inspiration et l’expiration L’inspiration est un processus actif qui se fait lorsque l’air pénètre dans les poumons, alors que l’expiration est un processus passif qui se produit lorsque les gaz quittent les poumons. Les différentes pressions qui s’exercent sur la cage thoracique ont un rôle primordial à jouer pour rendre possible ce processus mécanique. En effet, les pressions à l’intérieur des poumons sont en relation directe avec la pression atmosphérique (voir la figure 7). FIGURE 7

La pression atmosphérique Qu’est-ce que c’est ?

La pression atmosphérique est la pression exercée par l’air qui entoure le corps. La pression atmosphérique de référence est la pression atmosphérique mesurée au niveau de la mer, soit 760 mm Hg. Des exemples Une pression respiratoire négative est une pression dont la valeur est inférieure à celle de la pression atmosphérique. Ainsi, une pression respiratoire de 4 mm Hg signifie que cette pression est inférieure de 4 à la pression atmosphérique. Cette pression respiratoire serait donc de 756 mm Hg (760  4  756 mm Hg). Une pression respiratoire positive est une pression dont la valeur est supérieure à celle de la pression atmosphérique. Une pression respiratoire de 0 est une pression dont la valeur est égale à celle de la pression atmosphérique.

Dans les poumons, il existe deux types de pression respiratoire : • La pression intrapulmonaire est la pression qui s’exerce dans les alvéoles pulmonaires ; elle augmente ou diminue selon les phases de la respiration, mais elle demeure toujours égale à la pression atmosphérique. • La pression intrapleurale est la pression qui s’exerce dans la cavité pleurale (voir la figure 5, à la page 187) ; elle varie aussi en fonction de la respiration. Comme elle est toujours inférieure d’environ 4 mm Hg à la pression intrapulmonaire, on dit qu’elle est toujours négative. 194

CHAPITRE 5

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Il est important de comprendre que, au cours de la respiration, les volumes d’air contenus dans les poumons augmentent et diminuent selon que la phase en cours est l’inspiration ou l’expiration. Ces variations de volume engendrent systématiquement des variations de pression. C’est dans le but d’égaliser ces pressions que les échanges gazeux se produisent (voir la figure 8). FIGURE 8

Les variations de la pression au cours de la respiration La phase d’inspiration

Section 2

Le diaphragme et les muscles intercostaux se contractent afin d’ouvrir la cage thoracique. 1 La pression intrapulmonaire diminue (1 mm Hg), car le volume disponible dans les poumons est plus grand. Une augmentation des dimensions du thorax de quelques millimètres suffit à augmenter le volume de la cage thoracique d’environ 500 ml, ce qui est appelé le « volume courant », c’est-à-dire le volume d’air normal à l’inspiration. 2 La pression intrapulmonaire étant diminuée, les gaz se déplacent des alvéoles vers

la circulation sanguine, et de la circulation sanguine vers les alvéoles. La phase d’expiration Le diaphragme et les muscles intercostaux se relâchent, réduisant ainsi l’espace disponible dans la cage thoracique. 1 La pression intrapulmonaire augmente (1 mm Hg), car le volume disponible dans

les poumons est réduit. 2 Les gaz quittent les poumons pour être expulsés du corps afin de ramener la

pression intrapulmonaire à 0. Quel est l’équilibre à atteindre ? Les variations de pression qui s’exercent dans les allers-retours entre l’inspiration et l’expiration entraînent des déplacements gazeux qui visent à ramener la pression intrapulmonaire à 0 et à l’y maintenir.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

195

La figure 9 explique les étapes de l’inspiration et de l’expiration au cours desquelles les variations de pression et les échanges gazeux se produisent.

Section 2

FIGURE 9

Le mécanisme de l’inspiration et de l’expiration Inspiration (processus actif)

Expiration (processus passif)

Contraction du diaphragme, qui s’abaisse. Contraction des muscles intercostaux, qui élèvent la cage thoracique.

Relâchement du diaphragme, qui s’élève. Relâchement des muscles intercostaux, qui rabaissent la cage thoracique.

a

Inspiration

Expansion de la cage thoracique

b

Expiration

Contraction de la cage thoracique

Côtes

Côtes

Poumon

Poumon

Diaphragme

Diaphragme

Contraction du diaphragme

Relâchement du diaphragme

Augmentation de l’espace dans la cage thoracique (car le sternum et les côtes se soulèvent) Augmentation du volume intrapulmonaire (volume d’air contenu dans les poumons) par la dilatation des alvéoles, entre autres Diminution de la pression intrapulmonaire (1 mm Hg)

Diminution de l’espace dans la cage thoracique (car le sternum reprend sa place) Diminution du volume intrapulmonaire par la rétraction des alvéoles, entre autres Augmentation de la pression intrapulmonaire (1 mm Hg)

Entrée d’air en provenance de l’extérieur vers les poumons

Sortie de l’air des poumons vers l’extérieur du corps

Échanges gazeux entre les alvéoles et la circulation sanguine

Expulsion des gaz des poumons vers l’extérieur du corps

Lors d’une inspiration forcée, par exemple chez les clients atteints d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) (voir la section 1.2 du chapitre 7, à la page 281), le processus de l’inspiration est différent. En effet, en plus du diaphragme et des muscles intercostaux, les muscles accessoires se contractent afin d’augmenter l’espace disponible dans la cage thoracique.

196

CHAPITRE 5

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Les muscles accessoires de l’inspiration forcée, les muscles scalènes, sternocléidomastoïdiens et le petit pectoral, viennent en renfort afin d’élever la cage thoracique et de réduire sa courbure. Lorsque l’inspiration forcée est effectuée pendant une longue période, comme c’est le cas chez les personnes atteintes de MPOC, la morphologie du thorax se modifie pour s’apparenter à celle d’un tonneau.

Section 2

L’expiration aussi peut être forcée. Par exemple, un chanteur d’opéra parvient à prolonger la tenue d’une note s’il s’est exercé à maîtriser les muscles accessoires de l’expiration forcée, c’est-à-dire les muscles abdominaux, les muscles obliques (interne et externe) ainsi que le muscle transverse de l’abdomen. En se contractant, ces muscles compriment les organes abdominaux contre le diaphragme pour favoriser l’expulsion de l’air, en plus de forcer l’abaissement de la cage thoracique. Ils provoquent ainsi une diminution du volume intrapulmonaire. Selon que la respiration est normale ou forcée, le volume d’air qui entre dans les poumons ou qui en sort est variable. La quantité d’air qui circule dans les poumons détermine la capacité pulmonaire. Le tableau 3 expose la relation entre les différents volumes respiratoires et la capacité respiratoire. TABLEAU 3

Le rapport entre les différents volumes respiratoires et la capacité respiratoire chez un homme adulte en bonne santé

Mesures

Quantités moyennes

Descriptions

Volumes respiratoires Volume courant (VC)

500 ml

Quantité d’air qui entre dans les poumons ou qui en sort à chaque respiration, au repos

Volume de réserve inspiratoire (VRI)

3 100 ml

Quantité d’air qu’on peut ajouter dans les poumons lors de l’inspiration forcée

Volume de réserve expiratoire (VRE)

1 200 ml

Quantité d’air qui peut sortir des poumons lors de l’expiration forcée

Volume résiduel (VR)

1 200 ml

Quantité d’air qui demeure dans les poumons même après une expiration forcée

6 000 ml

Quantité maximale d’air qui se trouve dans les poumons après une inspiration forcée :

Capacités respiratoires Capacité pulmonaire totale (CPT)

CPT = VC + VRI + VRE + VR Capacité vitale (CV)

4 800 ml

Quantité maximale d’air qui peut sortir des poumons après une inspiration forcée : CV = VC + VRI + VRE

Capacité inspiratoire (CI)

3 600 ml

Quantité maximale d’air qui peut être inspirée après une expiration normale : CI = VC + VRI

Capacité résiduelle fonctionnelle (CRF)

2 400 ml

Volume d’air qui reste dans les poumons après une expiration normale : CRF = VRE + VR

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197

Lors de la respiration, une partie de l’air inspiré ne parvient pas jusqu’aux alvéoles. Cet air, appelé « volume de l’espace mort », reste dans la zone de conduction. Le volume d’air qui correspond à l’espace mort est d’environ 150 ml. Ce qui signifie que, au cours d’une inspiration normale, des 500 ml du volume courant d’air qui pénètrent dans le système respiratoire, seulement 350 ml se rendent jusqu’aux alvéoles.

2.2.2 Les échanges gazeux

Section 2

Différents échanges gazeux se produisent entre le sang, les poumons et les tissus pendant la respiration. Ces échanges comprennent le passage de l’oxygène de la circulation sanguine vers la cellule, ou des alvéoles vers la circulation, ainsi que le passage du gaz carbonique de la circulation sanguine vers les alvéoles, ou de la cellule vers la circulation. On distingue les types d’échanges selon l’endroit où ils se produisent. La respiration externe Le premier type d’échanges, la respiration externe, désigne les échanges gazeux qui se produisent au niveau des poumons. Ces échanges d’oxygène et de gaz carbonique entre le sang des capillaires et les alvéoles permettent à l’oxygène contenu dans les alvéoles de remplacer le gaz carbonique présent dans la circulation sanguine (voir la figure 9 a, à la page 196). Au cours de la respiration externe, les échanges s’effectuent de la façon suivante.

Diffusion Passage d’un gaz à travers une paroi cellulaire.

• Lors de l’inspiration : – le gaz carbonique contenu dans le sang des capillaires alvéolaires passe par diffusion du sang aux alvéoles ; – l’oxygène contenu dans les alvéoles passe, de la même manière, des alvéoles vers le sang pour se lier aux érythrocytes. • Lors de l’expiration : – le gaz carbonique présent dans les alvéoles est expulsé à l’extérieur des poumons ; – le sang oxygéné poursuit sa route vers le cœur gauche. La respiration interne Le second type d’échanges, la respiration interne, désigne les échanges gazeux qui s’effectuent au niveau des tissus de l’organisme. C’est une respiration qui se produit entre les cellules et le sang. Pendant leur activité métabolique, les cellules produisent du gaz carbonique et consomment de l’oxygène (voir la figure 9 b, à la page 196). Le transfert des gaz par diffusion se déroule ainsi, au niveau des capillaires des tissus, afin de permettre : • au gaz carbonique de revenir vers les poumons ; • à l’oxygène de parvenir aux cellules. La figure 10, à la page suivante, illustre les échanges gazeux selon qu’ils se produisent au cours de la respiration externe ou de la respiration interne.

198

CHAPITRE 5

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Les échanges gazeux selon le type de respiration Respiration externe

Respiration interne

Sang chargé de CO2 en provenance du côté droit du cœur Air inspiré Air expiré

Tissus

Capillaire veineux

Alvéole pulmonaire O2

Retour du sang oxygéné vers les veines pulmonaires (côté gauche du cœur)

Sang en provenance du cœur

O2 O2

CO2 CO2 O2

CO2 CO2

O2

Retour du sang vers le cœur CO2 CO2

Capillaire artériel

Capillaire artériel

CO2

Section 2

FIGURE 10

Capillaire veineux

Diaphragme

2.2.3 La régulation de la respiration Le nombre de respirations (inspirations et expirations) par minute correspond à ce qui est appelé la fréquence respiratoire (F.R.). Chez l’adulte en bonne santé, la fréquence respiratoire normale, aussi nommée eupnée, est de 12 à 20 respirations par minute. Le rythme respiratoire fait référence au degré de régularité des inspirations et des expirations : on peut donc parler de régularité ou d’irrégularité du rythme respiratoire. L’amplitude respiratoire est la quantité d’air nécessaire pour gonfler les poumons à leur capacité maximale. Elle est établie par l’observation des mouvements thoraciques qui permettent d’évaluer la profondeur de la respiration ; celle-ci peut être normale, profonde ou superficielle. Le système nerveux autonome assure l’autorégulation du système nerveux de tout l’organisme, alors que la régulation de la respiration est sous le contrôle du bulbe rachidien (segment inférieur de l’encéphale, venant à la suite de la moelle épinière). Ainsi, le bulbe rachidien assure le rythme respiratoire de base, alors que le groupe respiratoire pontin, les chimiorécepteurs et d’autres réflexes vont le modifier afin de répondre aux besoins variables en oxygène de l’organisme (voir la figure 11, à la page suivante).

D’une compétence à l’autre Les fonctions du système nerveux autonome et celles du pont et du bulbe rachidien, qui sont des structures du tronc cérébral, sont étudiées en détail dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

199

Le bulbe rachidien abrite les centres respiratoires qui envoient les influx nerveux vers les muscles intercostaux et le diaphragme afin de réguler la respiration. La figure 11 présente les différents centres respiratoires et illustre les liens entre le bulbe rachidien, les centres respiratoires et les muscles respiratoires. FIGURE 11

Les centres respiratoires du bulbe rachidien

Section 2

1 Groupe respiratoire dorsal

Ce groupe reçoit les influx qui proviennent de la périphérie et des chimiorécepteurs afin de transmettre les informations au groupe respiratoire ventral. 2 Groupe respiratoire ventral

Ce groupe est un centre générateur de la respiration et un centre d’intégration. Les neurones qu’il contient émettent des influx lors de l’inspiration et de l’expiration afin de stimuler la contraction du diaphragme et des muscles intercostaux. 3 Groupe respiratoire pontin (anciennement appelé « centre pneumotaxique ») Ce groupe travaille de concert avec le bulbe rachidien afin de régulariser la respiration. Il envoie des influx aux groupes respiratoires ventral et dorsal afin de modifier la respiration pendant certaines activités, comme parler, dormir ou faire de l’exercice. Il est aussi sensible aux variations d’O2 et de CO2 dans le sang et modifie la respiration en conséquence.

1 Pont Mésencéphale Tronc cérébral

2

Pont Bulbe rachidien

Bulbe rachidien

3

Muscles intercostaux

Vers les muscles respiratoires

Diaphragme

2.2.4 Les liens du système respiratoire avec le système cardiovasculaire La circulation sanguine établit un lien entre les poumons, le cœur et tous les autres organes et tissus du corps humain (voir le chapitre 1, section 2.1, à la page 17). Dans la circulation pulmonaire, aussi appelée « petite circulation », le sang est pompé par le cœur droit pour être acheminé en direction des poumons (voir la figure 6 du chapitre 1, à la page 17). Ainsi, le côté droit du cœur reçoit le sang pauvre en oxygène, transporté par les veines caves supérieure et inférieure jusqu’à l’oreillette droite. À chaque battement cardiaque, le sang quitte l’oreillette droite pour poursuivre sa route par la valve tricuspide afin d’atteindre le ventricule droit.

200

CHAPITRE 5

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La contraction (systole ventriculaire) propulse le sang contenu dans le ventricule droit ; le sang franchit ensuite la valve pulmonaire pour atteindre le tronc pulmonaire d’où il sera dirigé vers les artères pulmonaires. Ce parcours s’achève dans les capillaires pulmonaires.

Section 2

Comme cela a été vu à la section 2.2 du chapitre 1 (voir la page 18), c’est au niveau des capillaires pulmonaires que le sang pauvre en oxygène sera réoxygéné avant de revenir vers le cœur, mais, cette fois, du côté gauche. Ainsi, grâce à la circulation sanguine, le cœur transporte le gaz carbonique des cellules du corps vers les poumons, en plus d’acheminer l’oxygène vers les organes et les tissus. Par ailleurs, les poumons fournissent de l’oxygène au sang en plus de le débarrasser du gaz carbonique, et ce, grâce à la respiration.

2.3 Les facteurs qui influent sur la respiration Plusieurs facteurs peuvent avoir un effet sur la respiration, que ce soit sur la fréquence respiratoire (F.R.), le rythme ou l’amplitude respiratoire. Ces facteurs sont divisés en deux catégories : • les facteurs internes, liés au métabolisme, qui proviennent de l’organisme lui-même ; • les facteurs externes, d’origine extérieure à l’organisme, qui sont, par conséquent, subis par le corps. Le tableau 4 présente différents exemples de facteurs susceptibles d’avoir un effet sur la respiration. TABLEAU 4

Les facteurs internes et externes qui ont un effet sur la respiration Facteurs

Effets sur la respiration

Animation

Facteurs internes Fièvre

F.R.

Grossesse

F.R.

Sommeil

F.R.

Douleur chronique

F.R.

Facteurs externes Inhalation de produits toxiques

Interruption de la respiration, accompagnée de toux

Haute altitude

F.R.

Exposition prolongée au grand froid

F.R.

Douleur subite et importante

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Apnée possible (arrêt de durée variable de la respiration)

L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

201

ACTIVITÉS 1

Qui suis-je ? À l’aide des indices suivants, remplissez la grille de mots croisés. 10 1

12

11

Section 2 1

8 2

3

4 9

5

6

7

Horizontalement 1 2 3 4 5 6 7

Je suis une structure présente dans la zone de conduction qui permet aux débris emprisonnés par le mucus de remonter vers la trachée. Je possède trois lobes. Je suis le gaz éliminé de l’organisme par la respiration. Je suis responsable de la production du mucus dans la cavité nasale. Je suis l’endroit où l’air circule. Je suis l’endroit où se produisent les échanges gazeux. Je préviens la friction entre les feuillets de la plèvre lors de la respiration. Verticalement

8 9 10 11 12

202

Je suis le gaz qui circule dans le corps pour répondre aux besoins de l’organisme. Je protège les voies respiratoires inférieures en réchauffant, en humidifiant et en filtrant l’air. Je suis la structure anatomique du système respiratoire qui permet les échanges gazeux. Je suis un tube cartilagineux fermé par l’épiglotte. Je permets le passage de l’air vers les poumons et le passage de la nourriture vers l’œsophage.

CHAPITRE 5

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La respiration comprend deux phases : l’inspiration et l’expiration. Complétez les phrases suivantes, qui décrivent ces deux phases de la respiration, à l’aide de la banque de mots. Le même mot peut être employé plus d’une fois.

• Alvéoles • Augmentation • Cage thoracique

• Circulation sanguine • Contracter • Diminution

• Extérieur • Grand • Intercostaux

• Intrapulmonaire • Réduit • Relâcher

Lors de l’inspiration, le diaphragme et les muscles intercostaux vont se afin d’ouvrir la

. L’ouverture de cet espace fait qu’il y aura une de la pression

, car le volume

disponible dans les poumons est plus

, ce qui provoque des échanges

gazeux entre les

et la

.

Lors de l’expiration, le diaphragme et les muscles

vont se

, ce qui entraînera une

de l’espace

disponible dans la cage thoracique. Ce changement aura comme conséquence une de la pression intrapulmonaire, car le volume disponible dans les poumons sera l’ 3

. Les gaz vont alors quitter les poumons et se diriger vers du corps.

Dans le tableau suivant, indiquez dans chaque cas si l’énoncé concerne l’inspiration ou l’expiration. Faites un X dans la case appropriée. Énoncés

Inspiration

Expiration

a) Phase de la respiration caractérisée par la remontée du diaphragme b) Processus passif au cours de la respiration c) Phase de la respiration caractérisée par une diminution du volume intrapulmonaire d) Phase de la respiration caractérisée par une diminution de la pression intrapulmonaire e) Phase de la respiration pouvant nécessiter l’utilisation des muscles abdominaux f) Phase de la respiration caractérisée par la descente du diaphragme g) Processus actif au cours de la respiration h) Phase de la respiration caractérisée par une élévation des côtes i) Phase de la respiration pouvant nécessiter l’utilisation des muscles scalènes, sternocléidomastoïdiens et du petit pectoral j) Phase de la respiration caractérisée par une augmentation de la pression intrapulmonaire

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203

Section 2 1

2

4

Associez chacun des termes suivants à la description qui lui correspond. Inscrivez les numéros appropriés à l’endroit prévu. Termes

Descriptions

a) Volume courant

1) Quantité maximale d’air qui se trouve dans les poumons après une inspiration forcée

b) Volume résiduel 2) Volume d’air qui reste dans les poumons après une expiration normale

Section 2 1

c) Capacité pulmonaire totale d) Capacité vitale

3) Quantité d’air qui demeure dans les poumons même après une expiration forcée

e) Capacité résiduelle fonctionnelle

4) Quantité d’air qui entre dans les poumons ou qui en sort à chaque respiration, au repos 5) Quantité maximale d’air qui peut sortir des poumons après une inspiration forcée

5

Quelle structure anatomique assure le rythme respiratoire de base ?

6

Différents facteurs peuvent avoir un effet sur la respiration. Parmi les facteurs suivants, lequel ou lesquels proviennent de l’organisme ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. a) La haute altitude b) L’inhalation de produits toxiques c) L’exposition prolongée au grand froid d) Le sommeil

7

Dans le tableau suivant, indiquez si la fréquence respiratoire (F.R.) sera augmentée ou diminuée dans chacune des situations données. Faites un X dans la case appropriée. Situations

F.R.

F.R.

a) Madame Robillard est enceinte de 34 semaines. b) Monsieur Lajoie a été exposé de façon prolongée au grand froid, après s’être perdu en forêt. c) Madame Fiori fait une sieste. d) La température de monsieur Francœur est à 39,3 °C. e) Monsieur Beaubien se trouve au sommet du mont Everest.

204

CHAPITRE 5

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Madame Joanis tousse depuis près d’une semaine. Son médecin diagnostique une inflammation des bronches. Cette bronchite étant d’origine bactérienne, il lui prescrit des antibiotiques. Après quelques jours de traitement, madame Joanis se sent mieux, mais elle se plaint toujours d’une douleur importante dans la région abdominale. Expliquez la cause de cette douleur en vous référant au concept d’expiration forcée.

9

Madame Jones est hospitalisée pour une pneumonie. Vous devez mesurer sa fréquence respiratoire et lui administrer 2 L d’oxygène par lunette nasale si sa saturation à l’air ambiant est inférieure à 92 %. Avant que vous preniez votre service, votre collègue vous informe dans son rapport interservices que madame Jones est eupnéique et que son taux de saturation en oxygène est à 93 % à l’air ambiant.

Section 2 1

8

a) Quel autre terme que « eupnéique » pourriez- vous utiliser dans votre note d’évolution pour décrire la fréquence respiratoire de madame Jones ? Encerclez la formulation équivalente. i) Respiration trop lente

iii) Respiration normale

ii) Respiration trop rapide

iv) Respiration sifflante

b) D’après ce que vous savez sur la situation clinique de madame Jones, quelle pourrait être la fréquence respiratoire notée dans son dossier, sur la feuille des paramètres vitaux ?

c) À 17:30, vous mesurez la fréquence respiratoire et le taux de saturation de madame Jones. Voici ses résultats : 22 respirations par minute et saturation en oxygène à 90 % à l’air ambiant. Comme cela est indiqué sur son ordonnance, vous lui administrez 2 L d’oxygène par lunette nasale. Avant d’aller souper, vous ajoutez une note d’évolution à son dossier concernant votre intervention. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

205

Synthèse La structure du système respiratoire Le système respiratoire permet l’apport d’oxygène à l’organisme et le rejet du gaz carbonique, grâce aux voies respiratoires supérieures et inférieures. Le système respiratoire

Description Voies respiratoires supérieures : – cavité nasale – sinus – pharynx – larynx Voies respiratoires inférieures : – trachée – bronches – poumons

Synthèse

Sinus frontal Sinus sphénoïdal Cavité nasale

Pharynx Œsophage

Larynx Trachée

Poumon gauche

Bronche droite Poumon droit

Diaphragme

Médiastin

Les voies respiratoires supérieures La cavité nasale

Caractéristiques et fonctions

Sinus frontal Os frontal Os nasal

Cavité nasale

Os ethmoïde Os sphénoïde Sinus sphénoïdal

Cornets Cartilage du septum nasal Vestibule Palais osseux

Choanes Amygdales pharyngiennes Vomer

Maxillaire supérieur

Les sinus Cavités creusées dans les os frontal, sphénoïde, ethmoïde et maxillaire (voir la figure ci-dessus)

206

CHAPITRE 5

Cavité qui englobe les structures interne et externe du nez, le palais osseux et les cornets. Protège les voies respiratoires inférieures : – réchauffe et humidifie l’air ; – filtre les particules de l’air avant qu’il n’atteigne les poumons. Permet la reconnaissance des odeurs grâce à ses récepteurs olfactifs. Permet la production des sons lorsque la personne parle, en agissant comme caisse de résonance.

Caractéristiques et fonctions Cavités recouvertes d’une muqueuse similaire à celle de la cavité nasale. Permettent d’alléger la tête en réduisant la masse osseuse. Servent de caisse de résonance à la production de la voix. Produisent du mucus qui aboutit dans la cavité nasale. Réchauffent et humidifient l’air.

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Le pharynx Amygdales pharyngiennes

Caractéristiques et fonctions

Nasopharynx

Vomer Palais mou

Pharynx

Oropharynx

Luette

Structure qui comporte trois parties : le nasopharynx, l’oropharynx et le laryngopharynx. Permet le passage de l’air, des voies respiratoires supérieures vers les poumons. Permet le passage de la nourriture, de la bouche vers l’œsophage.

Œsophage

Larynx

Synthèse

Épiglotte Laryngopharynx

Trachée

Le larynx

Caractéristiques et fonctions Épiglotte Os hyoïde

Membrane thyrohyoïdienne

Larynx

Cartilage corniculé Ligament cricothyroïdien Cartilage cricoïde

Trachée

La trachée

Tube cartilagineux attaché à l’os hyoïde par la membrane thyrohyoïdienne et fermé par l’épiglotte. Soulève l’épiglotte, au cours de l’inspiration, pour laisser passer l’air. Referme l’épiglotte, pendant la déglutition, pour que les aliments se dirigent vers l’œsophage. Permet la production de la voix grâce aux cordes vocales. Retient, au cours de l’inspiration, les poussières contenues dans l’air. Pousse le mucus loin des poumons grâce aux cils dont il est pourvu.

Caractéristiques et fonctions

Trachée

Structure située au niveau du cou, qui prolonge le larynx et descend le long du thorax jusqu’aux bronches souches. Permet le passage de l’air entre les voies respiratoires supérieures et les poumons. Sécrète du mucus afin d’humidifier l’air et d’emprisonner les poussières qu’il contient.

Éperon trachéal

Bronches souches

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207

Les voies respiratoires inférieures Les bronches

Caractéristiques et fonctions Conduits de droite et de gauche qui prennent naissance à l’extrémité de la trachée, à l’éperon trachéal. Permettent le passage de l’air au cours de l’inspiration et de l’expiration. Réchauffent, humidifient et purifient l’air inspiré.

(Voir la figure ci-dessous.)

Les poumons

Caractéristiques et fonctions

Synthèse

Bronche souche droite Éperon trachéal Bronche souche Muscles intercostaux gauche Bronches Côte lobaires

Poumon droit

Poumon Plèvre

Les deux poumons occupent tout l’espace thoracique disponible autour du médiastin, jusqu’au diaphragme ; chaque poumon est enveloppé dans une membrane appelée plèvre. Les poumons sont composés de lobes pulmonaires divisés en lobules, chaque lobule comportant une bronchiole et plusieurs alvéoles. Assurent les échanges gazeux entre l’air et le sang. Distribuent l’oxygène à l’organisme.

(composés de lobes pulmonaires divisés enPoumon lobules, chaque gauche lobule comportant une bronchiole et plusieurs alvéoles) Diaphragme

Les différentes fonctions du système respiratoire Les zones du système respiratoire Zone de conduction Trachée

Bronches

Zone respiratoire Bronchioles

Alvéoles

Trachée Éperon trachéal Bronche lobaire (ramification vers un lobe)

Bronches souches

Bronchiole non respiratoire

Bronchiole respiratoire Bronches segmentaires (ramifications dont le diamètre est de plus en plus petit)

Mucus

Alvéoles pulmonaires

Fines particules contenues dans l’air

Cils vibratiles 208

CHAPITRE 5

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Les structures de chacune des zones du système respiratoire ont un rôle précis. La zone de conduction : – assure la circulation de l’air au cours de l’inspiration et de l’expiration : l’air inspiré y est réchauffé et humidifié, tandis que l’air expiré y est refroidi ; – est recouverte de minuscules cils vibratiles ; – produit du mucus afin de retenir les particules et les poussières présentes dans l’air inspiré et d’emprisonner les débris que les cils vibratiles dirigent vers la trachée pour ensuite les expulser par la toux. La zone respiratoire : – contient des macrophages qui ont pour fonction la destruction de tous les débris qui n’auraient pas été arrêtés dans la zone de conduction. – À l’extrémité de cette zone, chacune des alvéoles est recouverte d’un réseau de capillaires qui lui est propre afin de permettre les échanges gazeux entre l’oxygène et le gaz carbonique lors de l’inspiration et de l’expiration. La physiologie de la respiration L’inspiration et l’expiration sont les deux phases qui constituent le processus mécanique à la base de la respiration. Inspiration (processus actif) Contraction du diaphragme, qui s’abaisse. Contraction des muscles intercostaux, qui élèvent la cage thoracique. a

Inspiration

Expansion de la cage thoracique

Côtes

Poumon

Diaphragme

Contraction du diaphragme

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Expiration (processus passif) Relâchement du diaphragme, qui s’élève. Relâchement des muscles intercostaux, qui rabaissent la cage thoracique. b

Expiration

Contraction de la cage thoracique

Côtes

Poumon

Diaphragme

Relâchement du diaphragme

L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

209

Synthèse

Caractéristiques et fonctions

Les échanges gazeux Les échanges gazeux permettent l’apport d’oxygène à l’organisme et l’élimination du gaz carbonique. Respiration externe

Respiration interne

Sang chargé de CO2 en provenance du côté droit du cœur Air inspiré Air expiré

Synthèse

Alvéole pulmonaire Retour du sang oxygéné vers les veines pulmonaires (côté gauche du cœur)

Sang en provenance du cœur

Tissus

Capillaire veineux O2

O2 O2

CO2 CO2 O2

O2

CO2 CO2

Retour du sang vers le cœur CO2 CO2 CO2

Capillaire artériel

Capillaire artériel

Capillaire veineux

Diaphragme

Caractéristiques et fonctions Différents échanges gazeux se produisent entre le sang, les poumons et les tissus pendant la respiration. On les distingue selon l’endroit où ils ont lieu. La respiration externe désigne les échanges gazeux qui se produisent au niveau des poumons. La respiration interne désigne les échanges gazeux qui s’effectuent au niveau des tissus de l’organisme. La régulation de la respiration

Pont

Bulbe rachidien Muscles intercostaux

Vers les muscles respiratoires

Caractéristiques et fonctions Le système nerveux autonome (SNA) assure l’auto­ régulation du système nerveux de tout l’organisme. Le bulbe rachidien est le seul élément du SNA responsable de la régulation de la respiration ; son action permet une régulation : – de la fréquence respiratoire (nombre de respira­ tions par minute) ; – du rythme respiratoire (régularité des respirations) ; – de l’amplitude respiratoire (mouvements thora­ ciques liés à la profondeur de la respiration). Chez l’adulte en bonne santé, la fréquence respira­ toire normale est de 12 à 20 respirations par minute. Les facteurs qui peuvent avoir un effet sur la respira­ tion sont divisés en deux catégories : – les facteurs internes, qui proviennent de l’orga­ nisme lui­même, par exemple le sommeil ; – les facteurs externes, d’origine extérieure à l’orga­ nisme, par exemple la haute altitude.

Diaphragme

210

CHAPITRE 5

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Situations cliniques Éliane, 7 ans (suite)

1

Situations cliniques

L’état de la petite Éliane s’est stabilisé sur le plan respiratoire. En effet, sa respiration n’est plus sifflante, sa fréquence respiratoire est de retour à la normale, et Éliane ne présente plus de cyanose péribuccale. Malgré cette amélioration, les manifestations cliniques de la fillette et les examens diagnostiques amènent les professionnels de la santé à penser qu’elle souffre d’asthme. En attendant d’autres évaluations pour confirmer le diagnostic, le médecin annonce à Éliane et à ses parents qu’elle pourra quitter l’hôpital sous peu. Il prescrit certains médicaments et remet l’ordonnance aux parents d’Éliane. Il leur conseille aussi de trouver une nouvelle famille pour Minette.

L’asthme est un problème des voies respiratoires inférieures. a) Nommez les structures anatomiques de cette portion du système respiratoire.

b) Quels sont les rôles de chacune de ces structures ? • • •

2

Expliquez la cause de la cyanose péribuccale d’Éliane, lorsqu’elle était en situation de crise, en vous référant à la physiologie du système respiratoire.

3

Éliane a été avisée, à sa grande déception, qu’elle devra probablement se départir de son chat. En effet, on craint que l’animal puisse être à l’origine de son asthme. Quels autres facteurs pourraient affecter le rythme respiratoire d’Éliane et provoquer une crise d’asthme ? Nommez-en deux.

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L’anatomie et la physiologie du système respiratoire

211

Situations cliniques

Monsieur Richard, 48 ans Monsieur Richard vient d’apprendre qu’il souffre d’apnée obstructive du sommeil. Cela fait des années que sa conjointe se plaint de ses ronflements et que lui-même ressent une fatigue continuelle. Il est soulagé qu’on ait trouvé l’origine de son problème. Cependant, il souhaite en savoir davantage sur ce problème de santé et sur les traitements possibles.

1

Que signifie le terme « apnée » ?

2

La conjointe de monsieur Richard est inquiète depuis que ce dernier a reçu le diagnostic d’apnée obstructive du sommeil. La nuit dernière, elle a calculé le nombre de ses respirations. Elle a compté 12 respirations par minute, ce qui est moins que durant le jour. Est-ce normal ?

3

Le médecin a prescrit un appareil à ventilation spontanée en pression positive continue (appelé couramment CPAP) à monsieur Richard pour régler son problème. Sachant que cet appareil envoie de l’air dans les voies respiratoires à des pressions différentes lors de l’inspiration et de l’expiration, comment peut-il empêcher l’apnée du sommeil ? Encerclez la lettre correspondant à votre réponse. a) L’appareil provoque une augmentation du volume intrapleural pour obliger le client à inspirer. b) L’appareil provoque une augmentation du volume intrapulmonaire pour obliger le client à inspirer. c) L’appareil provoque une augmentation de la pression atmosphérique pour obliger le client à inspirer. d) L’appareil provoque une augmentation de la pression intrapleurale pour obliger le client à inspirer.

212

CHAPITRE 5

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CHAPITRE

6

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures Sommaire Situation clinique ................................ 214 Section 1 Les infections des voies respiratoires supérieures .......... 215 Section 2 Les infections des voies respiratoires inférieures ............ 235

Synthèse ................................................. 262 Situations cliniques ........................... 267

213

Situation clinique

Situation clinique

Madame Graveline, 72 ans Madame Graveline est hospitalisée après une chirurgie du système digestif. Depuis quelques jours, vous avez remarqué qu’elle présentait de la fièvre, une tachypnée et une toux grasse non productive. Elle se plaint aussi de douleurs abdominales et de constipation. Malgré vos conseils, elle reste au lit, sauf pour aller fumer une cigarette toutes les heures. Après un examen physique complété par des analyses et des examens, le médecin annonce à madame Graveline qu’elle souffre d’une pneumonie.

1

Selon vous, quels symptômes de madame Graveline ont un lien avec sa pneumonie ?

2

Chez madame Graveline, quels facteurs de risque ont contribué à l’apparition de son infection des voies respiratoires ? Relevez-en trois.

3

En attendant que les médicaments prescrits fassent effet, que pourriez-vous conseiller à madame Graveline, en lien avec sa pneumonie, pour l’aider à améliorer son état de santé ? Nommez deux besoins perturbés de madame Graveline et formulez deux soins d’assistance associés à chacun de ces besoins. Besoins perturbés

214

CHAPITRE 6

Soins d’assistance

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Section

1

Les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS)

Déclencheur Qui suis-je ? Chaque année au Québec, je suis à l’origine de 10 000 à 50 000 hospitalisations. De plus, je cause près de 1 000 décès annuellement parmi la population à risque, comme les personnes âgées.

1

Selon vous, quelles sont les ressemblances entre le rhume et la grippe ? Nommez-en deux.

2

Selon vous, quelles sont les différences entre le rhume et la grippe ? Nommez-en deux.

3

Quel est le meilleur moyen d’éviter de contracter ou de propager le rhume et la grippe ?

Section 1

Si cette description vous fait penser à la grippe, aussi appelée influenza, vous avez raison.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Adénoïdite Amygdalite Cancer du larynx Grippe

• • • •

Infections des voies respiratoires Laryngite Pharyngite Polypes du larynx

• • • •

Rhinite allergique Rhinite infectieuse Rhume Sinusite

Les infections des voies respiratoires comprennent les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS), que nous verrons à la section 1 du présent chapitre, et celles des voies respiratoires inférieures (IVRI), que nous verrons à la section 2.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

215

1.1 Le rhume et la grippe Parmi les IVRS les plus fréquentes, la grippe et le rhume sont deux maladies qui ont certains points en commun, mais aussi des différences. Toutefois, le rhume est une maladie plus banale que la grippe.

1.1.1 Les définitions

Section 1

Le rhume et la grippe sont des infections virales très contagieuses et non immunisantes des voies respiratoires supérieures. Ainsi, une même personne peut avoir le rhume à plusieurs reprises au cours d’une saison et contracter la grippe plus d’une fois durant sa vie. Il arrive qu’un rhume se complique et se transforme en sinusite (voir la section 1.3 à la page 224), en bronchite aiguë (voir la section 2.1, à la page 236) ou en pneumonie (voir la section 2.3, à la page 247) et qu’une grippe se complique et se transforme en bronchite aiguë ou en pneumonie. En général, c’est surtout chez les personnes les plus vulnérables que le rhume et la grippe évoluent pour devenir une pneumonie.

ATTENTION Au début du 20e siècle, la grippe espagnole a touché un milliard de personnes dans le monde ; environ 50 millions d’entre elles en sont mortes. L’agent infectieux responsable de cette pandémie était un sous-type H1N1 de l’influenzavirus. De nos jours, quelques milliers de personnes meurent encore de la grippe chaque année.

1.1.2 Les causes Le rhume et la grippe sont causés par des virus différents (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les virus du rhume et de la grippe Rhume

Nombreux virus, parmi lesquels : ● le rhinovirus ; ● le coronavirus (voir la figure 1).

Grippe Influenzavirus de souches variables, parmi lesquels : ● le virus H1N1 (voir la figure 2) ; ●

FIGURE 1

Une représentation du coronavirus



le virus H1N5 ; le virus H3N2. FIGURE 2

216

CHAPITRE 6

Une représentation du virus H1N1

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1.1.3 Les facteurs de risque Tout le monde est sujet au rhume. En ce qui concerne la grippe, certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres : • les personnes âgées et les très jeunes enfants ; • les personnes dont le système immunitaire est affaibli (VIH, sida, cancer) ; • les personnes atteintes d’une maladie chronique (MPOC, asthme, etc.). Exacerbation Augmentation des symptômes d’une maladie.

Monde du travail Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) recommande aux professionnels de la santé de se faire vacciner chaque année contre la grippe pour éviter de la transmettre aux personnes vulnérables.

FIGURE 3

La vaccination est un moyen préventif recommandé au personnel soignant.

1.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les tableaux qui suivent présentent les principales manifestations cliniques du rhume et de la grippe et expliquent les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client, selon que celui-ci est atteint du rhume (voir le tableau 2) ou de la grippe (voir le tableau 3, à la page suivante). Les symptômes du rhume apparaissent graduellement et durent, en Voix nasillarde moyenne, de 5 à 7 jours, 2 semaines tout au plus. Les symptômes de la Voix altérée qui provient du grippe persistent, quant à eux, de 1 à 2 semaines. nez (bouché). TABLEAU 2

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance du rhume

Manifestations cliniques et explications Fatigue Fièvre légère (rare) Ces manifestations sont dues au virus en cause. ● ●



● ● ● ●

Mal de gorge causé par la réaction de défense du système immunitaire Écoulement nasal Inflammation et congestion nasales Éternuements Toux

Voix nasillarde Ces manifestations sont dues à l’hypersécrétion des muqueuses nasales. ●

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer ● Encourager le client à se reposer pour permettre à son organisme de bien récupérer. Respirer ● Conseiller au client de se moucher et de tousser dans le creux du coude pour dégager les voies respiratoires. ● Recommander au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions. Éviter les dangers ● Rappeler au client de se laver régulièrement les mains. ● Expliquer comment tousser et éternuer dans le creux du coude. ● Recommander au client de jeter les mouchoirs de papier immédiatement après leur utilisation pour diminuer le risque de contamination. Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

217

Section 1

Pour éviter des complications de la grippe telles que la pneumonie (voir la page 247) ou l’exacerbation de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) (voir la section 1.2 du chapitre 7, à la page 281), les autorités sanitaires recommandent aux personnes à risque de se faire vacciner annuellement (voir la section 1.1.6, à la page suivante).

TABLEAU 3

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la grippe

Manifestations cliniques et explications ● ●

Fièvre soudaine et élevée Frissons généralisés

Courbatures importantes Fatigue intense ● Maux de tête graves Ces manifestations sont dues au virus en cause. ●

Section 1



Écoulement nasal, puis congestion nasale Toux (qui augmente au fur et à mesure que la grippe évolue) ● Voix enrouée Ces manifestations sont dues à l’hyper­ sécrétion des muqueuses et à l’inflammation des voies respiratoires supérieures. ● ●

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer ● Encourager le client à se reposer pour permettre à son organisme de bien récupérer. Respirer ● Conseiller au client de se moucher et de tousser pour dégager les voies respiratoires. ● Recommander au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions. Éviter les dangers ● Surveiller la température du client pour prévenir MS 4.1 les complications. ● ● ●



Rappeler au client de se laver régulièrement les mains. Expliquer comment tousser et éternuer dans le creux du coude. Recommander au client de jeter les mouchoirs de papier immédiatement après leur utilisation pour diminuer le risque de contamination. S’assurer que le client prend les médicaments prescrits pour diminuer l’intensité des symptômes.

1.1.5 L’évaluation diagnostique

MS

1.6

Il n’y a pas d’examens ou d’analyses diagnostiques spécifiques pour le rhume, mais une analyse peut être faite afin d’identifier le virus responsable de la grippe. Un prélèvement effectué au niveau du nasopharynx, qui peut être réalisé par l’infirmière auxiliaire, permet de détecter les pathogènes viraux des voies respiratoires. Mais, en général, le médecin établit son diagnostic simplement d’après les manifestations cliniques, les réponses du client à ses questions et l’examen physique.

1.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement du rhume et de la grippe consiste à soulager les symptômes de ces altérations. Le traitement non médicamenteux comporte surtout du repos et une bonne hydratation (voir la figure 4) ; il est destiné à atténuer les manifestations du rhume et de la grippe. Ce type de traitement peut être associé aux soins d’assistance à offrir pour pallier les besoins perturbés ; il apparaît donc dans les tableaux 2 et 3, aux pages 217 et 218.

FIGURE 4

Pour traiter le rhume et la grippe, le repos et une bonne hydratation sont toujours nécessaires.

Il faut savoir qu’il existe un vaccin destiné à prévenir la contamination par le virus de la grippe et ses complications chez les personnes les plus vulnérables (voir la section 1.1.3, à la page 217).

218

CHAPITRE 6

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Chaque année, les souches de la grippe changent ; à chaque mutation des virus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) détermine plusieurs souches qui seront intégrées dans le vaccin des différents pays du monde (voir la figure 5). Par exemple, pour la saison 2013-2014, au Québec, le vaccin contenait :

FIGURE 5

Le vaccin de la grippe est adapté aux mutations des virus.

Section 1

• A/California/7/2009 (H1N1) • A/Victoria/361/2011 (H3N2) • B/Massachusetts/2/2012

1.1.7 Les médicaments prescrits Le tableau 4 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations de la grippe. Le rhume guérit spontanément en sept jours environ, sans médicament. TABLEAU 4

Les principales classes de médicaments utilisés dans le traitement pour soulager les symptômes de la grippe

Médicaments prescrits Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD) Décongestionnants Ex. : pseudoéphédrine (SudafedMD)

Expectorants Ex. : guaifénésine (RobitussinMD) Antitussifs Ex. : dextrométhorphane (Benylin DMMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●





Soulagement des maux de tête et de la fièvre Soulagement de la douleur légère à modérée (musculaire) ou des courbatures Dégagement des voies nasales et réduction de l’œdème nasal









Fluidification du mucus





Diminution de la toux

● ● ●

Peu ou pas d’effets secondaires lorsque la posologie est respectée

Possible augmentation de la pression artérielle Tachycardie

Dérangements gastrointestinaux (rares) Nausées Constipation Somnolence

Soins infirmiers ●









Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie. Prendre MS 4.5 la pression artérielle. Recommander au client de bien s’hydrater. Recommander au client de respecter la posologie.

1.1.8 L’aspect diététique Les affections du rhume et de la grippe ne nécessitent aucun régime alimentaire particulier. Il est toutefois recommandé d’augmenter l’hydratation si aucune restriction liquidienne n’est prescrite.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

219

ACTIVITÉS 1

Déterminez si les énoncés suivants s’appliquent au rhume, à la grippe ou aux deux. Faites un X dans la ou les colonnes appropriées. Énoncés

Rhume

Grippe

a) Je peux être causé par le rhinovirus.

Section 1

b) Je suis une infection virale non immunisante des voies respiratoires supérieures. c) Je me manifeste par une fièvre soudaine et élevée. d) On me traite avec beaucoup de repos et une bonne hydratation. e) Je peux me compliquer et me transformer en pneumonie chez les personnes les plus vulnérables. 2

Votre collègue infirmière auxiliaire qui travaille en oncologie hésite à se faire vacciner contre la grippe. Elle ne croit pas que ce soit nécessaire parce qu’elle est en bonne santé. Ce point de vue est-il justifiable ? Expliquez votre réponse.

3

Madame Simard vient visiter son mari au centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Elle vous confie être un peu inquiète parce qu’elle s’est réveillée avec un rhume. Elle ne voudrait surtout pas contaminer son mari qui souffre de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). a) Considérant l’état de santé actuel de madame Simard, quel pourrait être le besoin perturbé de son mari ?

b) Formulez trois conseils à donner à madame Simard pour réduire le risque de transmettre son rhume à son mari.

220

CHAPITRE 6

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4

Monsieur Leroux, 67 ans, est diabétique. Il est hospitalisé pour un déséquilibre glycémique. En fin de journée, il se plaint de courbatures, de nausées et de congestion nasale. Vous prenez sa température buccale : elle est à 39,3 °C. L’évaluation médicale permet de diagnostiquer une grippe chez votre client.

i) Courbatures

iii) Congestion nasale

ii) Nausées

iv) Température à 39,3 °C

Section 1

a) Parmi les manifestations cliniques que présente monsieur Leroux, quelles sont celles qui pourraient appuyer un diagnostic de grippe ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse.

b) Formulez un soin d’assistance à prodiguer à monsieur Leroux en lien avec sa congestion nasale, afin de l’aider à mieux respirer. Expliquez votre réponse.

c) Vous devez soulager la fièvre de monsieur Leroux. Quelle classe de médicaments devrez- vous administrer à votre client ?

d) Parmi les soins suivants, lequel ou lesquels devez-vous prodiguer à monsieur Leroux en lien avec le médicament administré à la question c ? Entourez le ou les soins qui correspondent à votre réponse. i) S’assurer que le client respecte la posologie. ii) Contrôler la température du client, de 30 à 60 minutes après l’administration du médicament. iii) Aviser l’infirmière si la fièvre persiste.

1.2 La rhinite infectieuse et la rhinite allergique Qu’elles soient d’origine infectieuse (bactérienne ou virale) ou allergique, les rhinites sont des IVRS qui affectent la cavité nasale. Parmi les rhinites infectieuses, la rhinite virale est plus courante que la rhinite bactérienne.

1.2.1 La définition La rhinite bactérienne et la rhinite virale sont des rhinites infectieuses : elles sont dues à des agents infectieux qui provoquent une infection. Pour sa part, la rhinite allergique est déclenchée par un allergène. Les rhinites infectieuses se distinguent donc principalement des rhinites allergiques par leurs causes. La rhinite infectieuse non traitée peut se compliquer et se transformer en sinusite (voir la section 1.3, à la page 224).

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

221

1.2.2 Les causes

FIGURE 6

La rhinite infectieuse est provoquée par des virus et des bactéries.

Section 1

Acariens Arachnides de très petite taille que l’on trouve dans la poussière et dans la literie.

Les acariens sont responsables d’allergies à l’origine de rhinites.

L’apparition de la rhinite allergique est liée à la présence de différents allergènes dans l’environnement du client : • les acariens (voir la figure 6) ; • les animaux ; • le pollen ; • les moisissures.

1.2.3 Les facteurs de risque La présence d’allergènes ou d’irritants dans un environnement peut aggraver les symptômes de la rhinite allergique. La rhinite peut alors accentuer les symptômes de l’asthme, un trouble respiratoire dont l’origine allergique est fréquente (voir la section 1.1 du chapitre 7, à la page 272). Il est donc important de bien traiter la rhinite allergique chez les personnes asthmatiques.

FIGURE 7

Les manifestations courantes de la rhinite

1.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 5 présente les principales manifestations cliniques de la rhinite et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint, que la cause de cette rhinite soit infectieuse ou allergique (voir la figure 7). TABLEAU 5

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la rhinite infectieuse ou allergique

Manifestations cliniques et explications Écoulement nasal Congestion nasale ● Éternuements ● Prurit nasal ● Yeux rouges et larmoyants ● Sensation de pression sur les sinus ● Œdème nasal (des cornets du nez) Ces manifestations sont dues à la réaction inflammatoire. ● ●





222

CHAPITRE 6

Altération ou perte de l’odorat (anosmie) causée par l’œdème Maux de tête causés par la congestion nasale

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Recommander au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions. ● Conseiller au client d’éviter de se moucher trop fort et trop souvent pour prévenir l’irritation et l’inflammation. Éviter les dangers ● Rappeler au client de se laver régulièrement les mains. ● Expliquer comment tousser et éternuer dans le creux du coude. ● Recommander au client de prendre les médicaments prescrits en respectant la posologie pour éviter les complications infectieuses. Dormir et se reposer ● Inciter le client à se reposer pour réduire les maux de tête. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Afin de prévenir la rhinite allergique, il faut éviter les contacts avec les agents allergènes ou les irritants en prenant notamment les précautions suivantes : • opter pour une literie spéciale anti-acariens ; • éviter de fumer et de s’exposer à la fumée secondaire.

1.2.5 L’évaluation diagnostique

Section 1

L’évaluation diagnostique de la rhinite infectieuse ou allergique ne nécessite habituellement pas d’analyse ou d’examen particuliers. Le médecin établit son diagnostic d’après les manifestations cliniques, les réponses du client à ses questions et l’examen physique. Pour déterminer la cause de la rhinite allergique, un allergologue peut pratiquer des tests d’allergie.

1.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement non médicamenteux comporte surtout du repos et une bonne hydratation ; il est destiné à atténuer les manifestations de la rhinite infectieuse ou allergique. Ce type de traitement peut être associé aux soins d’assistance à offrir pour pallier les besoins perturbés ; c’est pourquoi il apparaît dans le tableau 5, à la page 222, qui présente les manifestations cliniques de la rhinite.

1.2.7 Les médicaments prescrits Le tableau 6 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations de la rhinite infectieuse et allergique. TABLEAU 6

Les principales classes de médicaments utilisés dans le traitement de la rhinite infectieuse ou allergique Effets secondaires indésirables

Médicaments prescrits Effets thérapeutiques Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Soulagement des maux de tête et de la fièvre

Antibiotiques (plusieurs classes possibles, selon l’agent pathogène en cause, dont les pénicillines) Ex. : amoxicilline + clavulanate (Clavulin MD)

Traitement de l’infection

Décongestionnants Ex. : pseudoéphédrine (SudafedMD)

Dégagement des voies nasales et réduction de l’œdème nasal



● ● ● ●





Corticostéroïdes intranasaux Ex. : mométasone (NasonexMD)

Diminution de l’inflammation nasale

Antihistaminiques Ex. : cétirizine (RéactineMD)

Réduction du prurit nasal, des éternuements et de l’écoulement nasal





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● ●

Peu ou pas d’effets secondaires si la posologie est respectée Nausées Vomissements Diarrhées Réactions allergiques

Effet sympathomimétique, comme l’augmentation de la pression artérielle Tachycardie Sensation de brûlure nasale Saignements de nez Sécheresse de la bouche Somnolence Céphalées

Soins infirmiers ●









● ●

● ●

Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie et de signaler une éventuelle allergie. Recommander une portion quotidienne de yogourt, à moins d’indication contraire, afin de diminuer le risque de diarrhée. Recommander au client de respecter la posologie. Prendre la pression artérielle. MS 4.5

Administrer après le décongestionnant. Suggérer l’emploi d’un lubrifiant nasal (RhinarisMD, SecarisMD), s’il a été prescrit. Recommander au client de bien s’hydrater. Informer le client que le principe actif fait effet rapidement.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

223

1.2.8 L’aspect diététique La rhinite infectieuse ou allergique ne nécessite aucun régime alimentaire particulier. Il est toutefois recommandé d’augmenter l’hydratation si aucune restriction liquidienne n’est prescrite.

1.3 La sinusite La sinusite est une IVRS qui touche 1 Canadien sur 10 chaque année.

Section 1

1.3.1 La définition La sinusite est une inflammation d’un ou de plusieurs sinus. Lorsqu’une inflammation touche la muqueuse qui recouvre la cavité nasale et les sinus, la circulation des sécrétions est entravée. Cet environnement devient alors propice à une infection des sinus (voir la figure 8). La sinusite peut être une complication du rhume ; elle peut être aiguë ou chronique. FIGURE 8

Les sinus nasaux

Sinus frontaux Sinus ethmoïdaux Sinus sphénoïdaux Sinus maxillaires

1.3.2 Les causes La sinusite aiguë peut être causée par un rhume (voir la section 1.1, à la page 216), par une rhinite allergique (voir la section 1.2, à la page 221) ou par une autre IVRS (voir la section 1.4, à la page 228).

Polypes nasaux Tumeurs bénignes, molles, qui se forment dans les cornets du nez.

La sinusite chronique, c’est-à-dire la sinusite dont la durée dépasse trois semaines, est une infection persistante souvent associée à des allergies ou à des polypes nasaux. En général, la sinusite chronique résulte d’épisodes répétés de sinusite aiguë.

1.3.3 Les facteurs de risque Certains facteurs favorisent l’apparition de la sinusite ; ils varient selon que celle-ci est aiguë ou chronique. La sinusite aiguë peut avoir une origine traumatique, par exemple : • une baignade (eau froide ou chlorée) ; • une intervention dentaire.

224

CHAPITRE 6

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La sinusite chronique peut être provoquée par plusieurs facteurs, généralement liés à la sensibilité du client à son environnement, par exemple : • des allergies (pollen, moisissures, etc.) ; • des polypes nasaux ; • l’asthme (voir la section 1.1 du chapitre 7, à la page 272).

1.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance

TABLEAU 7

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la sinusite aiguë

Manifestations cliniques et explications ●

Douleurs dans la région des sinus

Douleurs périorbitales (voir la figure 8, à la page 224) ● Congestion nasale ● Écoulement nasal Ces manifestations sont causées par l’hypersécrétion des muqueuses. ●

Fièvre légère ● Céphalées localisées ● Mauvais état général de santé Ces manifestations sont dues à l’inflammation des muqueuses et à l’agent pathogène en cause. ●

Section 1

Le tableau 7 présente les principales manifestations cliniques de la sinusite aiguë et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. Quand les manifestations persistent au-delà de trois semaines, on dit que la sinusite devient chronique. Elle est rarement accompagnée de fièvre.

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer ● Encourager le client à se reposer pour permettre à son organisme de bien récupérer. Respirer ● Conseiller au client de se moucher en ouvrant la bouche. ● Suggérer au client de faire des irrigations nasales à l’eau saline au moins deux fois par jour pour favoriser le drainage des sécrétions et dégager les voies respiratoires. ● Recommander au client de boire beaucoup (de 6 à 8 verres d’eau par jour) et régulièrement pour fluidifier les sécrétions. ● Recommander au client d’éviter de fumer ou de s’exposer à la fumée secondaire, car les substances irritantes pourraient aggraver les symptômes. Éviter les dangers ● Rappeler au client de se laver régulièrement les mains pour diminuer le risque de contamination. MS 1.1

Périorbital Autour de l’œil.

1.3.5 L’évaluation diagnostique L’évaluation diagnostique de la sinusite aiguë repose sur l’observation des manifestations cliniques. La sinusite chronique est souvent difficile à diagnostiquer, car les signes de cette altération ne sont pas très spécifiques. Au cours de l’examen de tomodensitométrie direct des voies nasales pratiqué par le médecin, celui-ci pourra détecter d’éventuels polypes. Une radiographie des sinus ou un examen de tomodensitométrie, décrit dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page indiquée ci-dessous, pourront être demandés. Examen

32 Tomodensitométrie (TDM) (page 349)

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

225

1.3.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement non médicamenteux comporte surtout du repos et une bonne hydratation ; il est destiné à atténuer les manifestations cliniques de la sinusite (voir le tableau 7, à la page 225). Le traitement médicamenteux est présenté dans le tableau 8.

Section 1

Dans certains cas d’infections répétées et résistantes aux traitements antibiotiques, en particulier en cas d’abcès, un drainage des sinus ou une chirurgie (ablation des polypes nasaux) pourra être pratiquée par un otorhinolaryngologiste (ORL).

1.3.7 Les médicaments prescrits Le tableau 8 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations de la sinusite. TABLEAU 8

Les principales classes de médicaments utilisés dans le traitement de la sinusite

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Soulagement des maux de tête et de la fièvre

Antibiotiques (plusieurs classes possibles, selon l’agent pathogène en cause, dont les pénicillines) Ex. : amoxicilline + clavulanate (ClavulinMD)

Traitement de l’infection

Décongestionnants Ex. : pseudoéphédrine (SudafedMD)

Dégagement des voies nasales et réduction de l’œdème nasal

Effets secondaires indésirables ●

● ● ● ●





Corticostéroïdes intranasaux Ex. : mométasone (NasonexMD)

Diminution de l’inflammation nasale

Antihistaminiques Ex. : cétirizine (RéactineMD)

Réduction du prurit nasal, des éternuements et de l’écoulement nasal





● ● ●

Peu ou pas d’effets secondaires si la posologie est respectée Nausées Vomissements Diarrhées Réactions allergiques

Effet sympathomimétique, comme l’augmentation de la pression artérielle

Soins infirmiers ●









Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie et de signaler une éventuelle allergie. Recommander une portion quotidienne de yogourt, à moins d’indication contraire, afin de diminuer le risque de diarrhée. Recommander au client de respecter la posologie. Prendre la pression artérielle. MS 4.5

Tachycardie Sensation de brûlure nasale Saignements de nez Sécheresse de la bouche Somnolence Céphalées

● ●





Administrer après le décongestionnant. Suggérer l’emploi d’un lubrifiant nasal (RhinarisMD, SecarisMD), s’il a été prescrit. Recommander au client de bien s’hydrater. Informer le client que le principe actif fait effet rapidement.

1.3.8 L’aspect diététique La sinusite ne nécessite aucun régime alimentaire particulier. Il est toutefois recommandé d’augmenter l’hydratation si aucune restriction liquidienne n’est prescrite.

226

CHAPITRE 6

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ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

Section 1

a) La rhinite bactérienne peut être causée par les acariens, les moisissures ou le pollen. b) La rhinite allergique peut faire disparaître les symptômes d’asthme. c) Les antihistaminiques peuvent avoir comme effet secondaire la sécheresse de la bouche. d) La sinusite peut être une complication du rhume. e) La sinusite peut se manifester par de la douleur dans la région péribuccale. f) La sinusite d’origine virale est traitée par des antibiotiques. Justification :

2

L’arrivée du printemps est source de problèmes pour madame Fillion. En effet, elle présente toujours des symptômes liés à une rhinite allergique. Cette année ne fait pas exception. Dès le mois de mai, elle présente une toux grasse, une congestion nasale, des yeux rouges et œdématiés, des éternuements et un œdème des amygdales. a) Soulignez, dans le texte ci- dessus, les manifestations cliniques présentes chez madame Fillion qui ont un lien avec la rhinite allergique. b) D’après ce que révèle la mise en situation, quelle pourrait être la cause de la rhinite allergique de madame Fillion ?

c) Madame Fillion a de la difficulté à respirer à cause de son problème de santé. Formulez deux soins à lui prodiguer qui pourraient l’aider. Expliquez vos réponses.

d) Un décongestionnant et un corticostéroïde intranasal sont prescrits à madame Fillion. i) Quel est l’effet thérapeutique de chacun de ces médicaments ?

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

227

Section 1

ii) Quelle précaution devez- vous prendre lors de l’administration de ces deux médicaments ? Expliquez votre réponse.

1.4 Les autres infections des voies respiratoires supérieures (IVRS) D’autres infections courantes peuvent affecter certaines zones particulières des voies respiratoires supérieures.

1.4.1 Les définitions Les infections des voies respiratoires supérieures, souvent désignées comme étant les autres IVRS, comportent généralement l’infection et l’inflammation du pharynx et du larynx ; ces IVRS sont présentées dans le tableau 9. Il s’agit d’infections qui touchent les tissus mous et les glandes situés dans les voies aériennes supérieures (voir la figure 3 du chapitre 5, à la page 185). TABLEAU 9

Autres IVRS courantes

Structures Pharynx : ●



Hypertrophie Développement excessif d’un organe ou d’un tissu.

amygdales végétations adénoïdes (amygdales pharyngiennes)

Larynx

MS Labo

228

6.3

Altérations

Définitions

Pharyngite (aiguë ou chronique) : ● amygdalite (aussi nommée angine) ● adénoïdite ou hypertrophie des végétations adénoïdes Laryngite (aiguë ou chronique)









Infection et inflammation du pharynx Infection et inflammation des amygdales Infection et inflammation des végétations adénoïdes Infection et inflammation du larynx

Certaines complications sont associées aux altérations du larynx : • les polypes du larynx sont des tumeurs bénignes qui se manifestent principalement par une modification de la voix et une gêne respiratoire ; ils peuvent être retirés chirurgicalement pour libérer la zone affectée du larynx ; • le cancer du larynx est une tumeur maligne causée par l’abus de tabac ou d’alcool, ou par une exposition à des irritants ; ce cancer peut aussi apparaître à la suite d’infections répétées. La douleur et l’augmentation du volume du cou en sont les manifestations les plus évidentes. Une laryngectomie, partielle ou totale, permet d’enlever les cellules cancéreuses ; lorsqu’une ablation totale du larynx est nécessaire, une trachéo6.4 stomie est pratiquée afin de permettre le passage de l’air vers les poumons. L’infirmière auxiliaire doit alors effectuer les soins de traVidéo chéostomie ainsi que l’aspiration des sécrétions par la canule trachéale.

CHAPITRE 6

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D’une compétence à l’autre • Les premiers secours en cas d’obstruction respiratoire (œdème du larynx) sont présentés dans la compétence 22, Premiers secours. • Les IVRS spécifiques des enfants (pharyngite, amygdalite, adénoïdite et laryngite) sont abordées dans la compétence 29, Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent.

La pharyngite et la laryngite peuvent être causées par un virus, une bactérie (ex. : le streptocoque, dans le cas de l’amygdalite) ou un champignon. Elles peuvent aussi résulter d’une cause non infectieuse, comme l’usage abusif de la voix, la toux chronique et l’inhalation de gaz ou de tabac. Dans ces derniers cas, les IVRS sont considérées comme des altérations chroniques.

1.4.3 Les facteurs de risque

Streptocoque Bactérie de forme sphérique, qui présente un groupement caractéristique de chaînettes, et qui est responsable d’infections graves.

Voici les facteurs de risque connus des IVRS : • les allergies ; • les polypes nasaux ; • l’asthme (voir la section 1.1 du chapitre 7, à la page 272).

1.4.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 10 présente les principales manifestations cliniques des autres IVRS les plus courantes, soit les infections du pharynx et du larynx, et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. Comme les amygdales (amygdales palatines) et les végétations adénoïdes (amygdales pharyngiennes) sont situées dans le pharynx, les manifestations de ces altérations sont présentées avec celles de la pharyngite. L’intensité des manifestations cliniques dépend de l’agent pathogène en cause. TABLEAU 10

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance des autres IVRS

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Pharyngite ● ● ● ● ● ● ●

Troubles de la déglutition Maux de gorge Rougeurs et œdème localisés Irritation de la gorge Altération de la voix Toux Fièvre

Respiration buccale Mauvaise haleine Ces manifestations sont dues à l’inflammation du pharynx ou à l’infection par un agent pathogène. ● ●

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Boire et manger ● Suggérer au client de faire des gargarismes à l’eau salée pour diminuer les maux de gorge. ● Conseiller au client de consommer des aliments mous et froids pour diminuer la douleur. Respirer ● Conseiller au client de se moucher pour dégager les voies respiratoires. ● Recommander au client de reposer sa voix et de s’abstenir de fumer pour diminuer les maux de gorge et l’irritation. ● Recommander au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

229

Section 1

1.4.2 Les causes

TABLEAU 10

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance des autres IVRS (suite)

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Pharyngite (suite) Inflammation des amygdales*, avec parfois des taches blanchâtres (dans le cas de l’amygdalite) (voir la figure 9) ● Hypertrophie des végétations adénoïdes* (dans le cas de l’adénoïdite) (voir la figure 9) Les manifestations de l’amygdalite peuvent être observées visuellement, mais pas celles de l’adénoïdite, en raison de l’emplacement des végétations adénoïdes.

Section 1



FIGURE 9

Éviter les dangers ● Rappeler au client de se laver régulièrement les mains. ● Encourager une bonne hygiène buccale pour diminuer le risque de contamination.

L’inflammation des amygdales et l’hypertrophie des végétations adénoïdes

Amygdales Végétations adénoïdes

Amygdale Amygdale normale enflammée

Laryngite Toux sèche en quintes et persistante Dyspnée ● Douleur à la gorge Ces manifestations sont dues à l’inflammation du larynx. Il est à noter que la laryngite est aussi appelée « faux croup » chez les enfants de moins de 5 ans. ● ●



Aphonie Perte plus ou moins complète de la voix.

Voix enrouée

Aphonie Ces manifestations sont dues à l’inflammation des cordes vocales. ●

Respirer ● Recommander au client de boire régulièrement pour soulager la toux sèche. Éviter les dangers ● Recommander au client de reposer sa voix pour diminuer l’irritation des cordes vocales. ● Recommander un environnement sans fumée pour diminuer l’inflammation du larynx et des cordes vocales.

* Dans ce tableau et dans ce chapitre, les amygdales palatines sont désignées sous leur nom le plus fréquemment employé, « amygdales », et les amygdales pharyngiennes sont désignées sous leur nom courant, « végétations adénoïdes ».

1.4.5 L’évaluation diagnostique L’évaluation diagnostique des IVRS localisées dans le pharynx ou le larynx est souvent difficile, car les signes de ces altérations sont atypiques. Au cours de l’examen du client, le médecin pourra détecter d’éventuels foyers infectieux (ex. : membranes blanches, abcès). Une analyse complémentaire pourra être pratiquée pour identifier l’agent pathogène en cause (le streptocoque, par exemple). L’analyse utilisée est décrite dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page indiquée ci-après. 230

CHAPITRE 6

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Analyse

5 Culture de la gorge (page 327) 1.4.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement non médicamenteux comporte surtout du repos et une bonne hydratation ; il est destiné à atténuer les manifestations cliniques des IVRS touchant le pharynx ou le larynx.

TABLEAU 11

Section 1

Dans certains cas d’infections répétées et résistantes aux traitements antibiotiques, une intervention chirurgicale, plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte, devra être pratiquée pour traiter les infections pharyngiennes localisées (voir le tableau 11). Les traitements et les soins spécifiques des infections pharyngiennes Soins spécifiques et explications

Traitements et explications Interventions chirurgicales Ces interventions se déroulent sous anesthésie générale. Les deux opérations illustrées ci-dessous sont souvent pratiquées au cours de la même intervention. ● Amygdalectomie : ablation des amygdales (voir la figure 10) FIGURE 10

L’amygdalectomie Amygdales enflammées

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Installer le soluté selon MS 9.1 9.2 l’ordonnance. ● Administrer les médicaments prescrits. Soins postopératoires ● Demander au client d’évaluer sa douleur par la méthode du PQRSTU. ●



Amygdales retirées Avant l’ablation ●

Après l’ablation

Adénoïdectomie : ablation des végétations adénoïdes (voir la figure 11) FIGURE 11

● ●

L’adénoïdectomie ●



● ●





Végétations adénoïdes enflammées

Adénotome

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Administrer les médicaments analgésiques prescrits, au besoin. Installer le client en position couchée latérale, avec la tête penchée de côté et vers le bas. Surveiller la respiration du client. Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client. Prendre les précautions nécessaires pour prévenir MS 1.1 1.3 l’infection. Surveiller la perfusion MS 9.2 à 9.6 des solutés. Installer un collier de glace. Conseiller au client d’éviter les efforts physiques, de trop parler ou de tousser. Recommencer à alimenter le client selon la prescription médicale : diète liquide froide, puis molle. Avertir le médecin ou l’infirmière en cas de vomissements de sang.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

231

ATTENTION Le lavage des mains avec de l’eau et du savon demeure le principal moyen de prévention des IVRS.

MS

1.1

1.4.7 Les médicaments prescrits Le tableau 12 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations des IVRS touchant le pharynx et le larynx.

Section 1

TABLEAU 12

Les principales classes de médicaments utilisés dans le traitement des IVRS du pharynx et du larynx

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Soulagement des maux de tête et de la fièvre

Antibiotiques (plusieurs classes possibles selon l’agent pathogène en cause, dont les macrolides) Ex. : azithromycine (ZithromaxMD)

Traitement de l’infection

Décongestionnants Ex. : pseudoéphédrine (SudafedMD)

Dégagement des voies nasales et réduction de l’œdème nasal

Effets secondaires indésirables ●

● ● ● ●





Corticostéroïdes intranasaux Ex. : mométasone (NasonexMD)

Diminution de l’inflammation nasale

Antitussifs Ex. : dextrométhorphane (Benylin DMMD)

Diminution de la toux





● ● ●

Peu ou pas d’effets secondaires si la posologie est respectée Nausées Vomissements

Soins infirmiers ●



Diarrhées Réactions allergiques

Effet sympathomimétique, comme l’augmentation de la pression artérielle Tachycardie Sensation de brûlure nasale Saignements de nez

Nausées Constipation Somnolence











Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie et de signaler une éventuelle allergie.

Recommander au client de respecter la posologie. Prendre MS 4.5 la pression artérielle. Administrer après le décongestionnant. Conseiller l’emploi d’un lubrifiant nasal (RhinarisMD, SecarisMD), s’il a été prescrit. Recommander au client de respecter la posologie.

1.4.8 L’aspect diététique Les IVRS ne nécessitent aucun régime alimentaire particulier. Il est toutefois recommandé d’augmenter l’hydratation si aucune restriction liquidienne n’est prescrite.

232

CHAPITRE 6

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ACTIVITÉS 1

Qui suis-je ? a) Je suis une habitude de vie qui peut être à l’origine de la pharyngite chronique.

Section 1

b) Je suis une tumeur bénigne qui se forme dans les cornets du nez et qui constitue un facteur de risque de l’apparition d’une IVRS. c) Je suis une perte plus ou moins complète de la voix, qui survient dans les cas de laryngite. d) Nous sommes les deux traitements non médicamenteux de choix pour les IVRS. e) Je suis une classe de médicaments utilisée pour dégager les voies nasales dans les cas d’IVRS. f) Je suis le principal moyen de prévention des IVRS. 2

Monsieur Francœur est hospitalisé pour perte d’autonomie. Depuis quelques jours, il souffre de pharyngite. Il se plaint de maux de gorge importants, de céphalées et d’une altération de son odorat. Au moment d’enlever son plateaurepas, vous remarquez qu’il n’a rien mangé. En réponse à vos questions, il vous explique, entre deux toux, que sa douleur est trop importante pour lui permettre de manger. a) Parmi les manifestations cliniques présentes chez monsieur Francœur, quelles sont celles qui ont un lien avec la pharyngite ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse. i) Maux de gorge

iii) Altération de l’odorat

ii) Céphalées

iv) Toux

b) D’après la mise en situation, quel est le besoin perturbé chez monsieur Francœur ?

c) Formulez deux soins d’assistance à prodiguer à monsieur Francœur en lien avec le besoin perturbé identifié précédemment.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

233

3

À l’aide des indices suivants, remplissez la grille de mots croisés. 10

1

11

8

Section 1

6

7

2

12 3

9

4

5

Horizontalement 1 2 3 4 5

Je suis une infection virale et contagieuse des voies respiratoires supérieures. Je suis une maladie chronique du système respiratoire et un facteur de risque pouvant entraîner des IVRS. Je suis une IVRS qui peut se manifester par une toux sèche et une voix enrouée. Je suis une complication de la grippe. Je suis une inflammation de la muqueuse du nez causée par une bactérie. Verticalement

6 7 8 9 10 11 12

234

Je suis l’ablation des végétations adénoïdes. Je suis un effet secondaire des antibiotiques utilisés pour traiter la sinusite. Je suis une mesure préventive de la grippe. Je suis une IVRS pour laquelle il est suggéré de se moucher en ouvrant la bouche et de faire des irrigations nasales à l’eau saline. Je suis une inflammation des amygdales. Je peux être la cause de la pharyngite et de la laryngite. Je suis une IVRS caractérisée par une rougeur et une irritation de la gorge.

CHAPITRE 6

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4

Rhume

Grippe

Rhinite*

Sinusite

Pharyngite

Laryngite

* Rhinite allergique ou bactérienne

Section

2

Les infections des voies respiratoires inférieures

Déclencheur La radiographie pulmonaire est un examen diagnostique fréquemment utilisé par le médecin pour confirmer une altération des voies respiratoires inférieures. Observez bien les deux radiographies pulmonaires ci-contre.

1

2

La radiographie 1 montre des poumons normaux. Les taches blanches présentes sur les poumons de la radiographie 2 ont aidé le médecin à diagnostiquer un problème respiratoire. 1

Quelles structures anatomiques du système respiratoire étudiées au chapitre 5 peuvent être observées grâce à la radiographie pulmonaire ? Nommez- en trois.

2

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait causer un problème pulmonaire dont l’image radiographique ressemblerait à celle observée par le médecin sur la radiographie 2 ?

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

235

Section 2

Classez les manifestations cliniques suivantes dans le tableau ci- dessous en les associant à chacune des altérations données. Désignez chaque manifestation par la lettre correspondante. Une même manifestation clinique peut être associée à plusieurs altérations. a) Aphonie g) Prurit nasal m) Fatigue b) Yeux larmoyants h) Dyspnée n) Maux de gorge c) Éternuements i) Congestion nasale o) Toux d) Mauvaise haleine j) Douleur périorbitale p) Vomissements e) Sécheresse de la bouche k) Céphalées q) Anosmie f) Fièvre soudaine et élevée l) Trouble de la déglutition

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Section 2



Atélectasie Bronchectasie Bronchite aiguë Cyanose péribuccale Drainage postural

• • • • •

Dyspnée Embolie pulmonaire Expectorations Hémothorax Kinésithérapie

• • • • •

Oxygénothérapie Pleurésie Pneumonie Pneumothorax Tachypnée

• • •

Toux grasse Toux sèche Tuberculose pulmonaire (TB)

Dans cette section, vous étudierez les cinq principales affections des voies respiratoires inférieures : la bronchite aiguë, l’embolie pulmonaire, la pneumonie, le pneumothorax et l’hémothorax.

2.1 La bronchite aiguë La bronchite est une maladie courante, bénigne dans la plupart des cas. Elle est saisonnière et apparaît au printemps et à l’automne.

2.1.1 La définition La bronchite aiguë est une inflammation des bronches qui se manifeste de façon soudaine et qui évolue rapidement. Le mucus accumulé dans les bronches cause une obstruction qui génère cette inflammation (voir la figure 12). FIGURE 12

Le mucus cause une obstruction des bronches. Bronche normale

Bronche enflammée

Enflure de la paroi de la bronche Mucus provoquant une obstruction de la bronche

La bronchite aiguë peut devenir chronique (voir La bronchite chronique, à la section 1.2 du chapitre 7, à la page 281), se compliquer et se transformer en pneumonie (voir La pneumonie, à la page 247).

2.1.2 Les causes La bronchite aiguë peut être causée par : • un virus ; • une bactérie (ex. : coqueluche, scarlatine) ; • un champignon ; • des particules irritantes (tabac, pollution, allergènes).

236

CHAPITRE 6

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2.1.3 Les facteurs de risque La bronchite aiguë peut être la conséquence d’une IVRS, par exemple la grippe. D’autres facteurs peuvent contribuer à fragiliser certaines personnes et à les rendre plus vulnérables : • un âge avancé ; • un système immunitaire affaibli (VIH, sida, cancer) ; • des maladies pulmonaires chroniques (asthme, MPOC) ; • le tabagisme.

Section 2

2.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 13 présente les principales manifestations cliniques de la bronchite aiguë et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 13

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la bronchite aiguë

Manifestations cliniques et explications ●









Toux (expiration bruyante provoquée par une irritation) : toux sèche (sans mucosités), puis grasse* (avec mucosités), causée par l’augmentation des sécrétions qui s’infectent Sensation de brûlure au sternum causée par la toux Expectorations (rejet de sécrétions provenant des voies respiratoires) translucides et parfois purulentes résultant de la toux Essoufflement à l’effort causé par l’inflammation aiguë des bronches Légère fièvre causée par la réaction inflammatoire et souvent par une infection

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Observer les caractéristiques de la toux et des expectorations et les noter dans le dossier du client, afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. ● Suggérer au client de se moucher et de tousser pour dégager les voies respiratoires. ● Suggérer au client la technique de toux contrôlée afin d’améliorer le dégagement des voies respiratoires (voir la figure 2 du chapitre 7, à la page 274). ● Recommander au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions et favoriser l’expectoration. ● Suggérer au client de prendre une douche chaude, si possible, ou de respirer de la vapeur d’eau bouillie pour fluidifier les sécrétions. Dormir et se reposer ● Inciter le client à se reposer en position de semi-Fowler ou de Fowler pour faciliter la respiration et permettre à l’organisme de récupérer.

Purulent Qui contient du pus.

* Contrairement à la toux sèche, qui est une toux d’irritation, la toux grasse produit un bruit qui indique la présence de mucosités dans les voies respiratoires. Les sécrétions suffisamment fluides sont expulsées par la toux sous forme d’expectorations (toux productive), tandis que les sécrétions plus épaisses peuvent être difficiles à expulser (toux non productive). La toux grasse peut donc être productive ou non productive.

2.1.5 L’évaluation diagnostique Un examen radiologique pourra être pratiqué, essentiellement pour différencier la bronchite aiguë de la pneumonie. Cet examen est décrit dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page indiquée ci-dessous. Examen

27 Radiographie pulmonaire (page 345)

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

237

2.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement non médicamenteux comporte surtout du repos et une bonne hydratation ; il est destiné à atténuer les principales manifestations cliniques de la bronchite aiguë. Ce type de traitement peut être associé aux soins d’assistance à offrir pour pallier les besoins perturbés ; il apparaît donc dans tableau 13, à la page 237. Le tableau 14 présente les principaux traitements spécifiques de la bronchite aiguë ; ces traitements incluent certains changements dans les habitudes de vie à encourager chez le client qui en est atteint. Les traitements et les soins spécifiques de la bronchite aiguë

Section 2

TABLEAU 14

Traitements et explications

Soins spécifiques et explications

Administration de médicaments pour contrer l’infection et l’inflammation



Cessation tabagique afin d’éliminer l’irritation des bronches provoquée par le tabac





Administrer les médicaments selon l’ordonnance pour éviter les complications (voir le tableau 15). Rappeler au client que la cessation tabagique permet de diminuer les risques de bronchite. Encourager le client dans ses efforts pour cesser de fumer afin de maintenir sa motivation.

2.1.7 Les médicaments prescrits MS

TABLEAU 15

5.8

Le tableau 15 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques de la bronchite aiguë.

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la bronchite aiguë

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Soulagement de la fièvre

Antibiotiques (plusieurs classes ; utilisés lorsque l’agent pathogène en cause est bactérien)

Traitement de l’infection

Bêta-agonistes à courte durée d’action (en cas de râles bronchiques) Ex. : salbutamol (VentolinMD)

Ouverture des voies respiratoires pour faciliter la respiration

Effets secondaires indésirables ●

● ● ● ●





● ● ● ●

238

CHAPITRE 6

Peu ou pas d’effets secondaires lorsque la posologie est respectée Nausées Vomissements Diarrhées Réactions allergiques Tachycardie ou palpitations Nervosité ou tremblements Étourdissements Insomnie Sécheresse buccale Céphalées

Soins infirmiers ●













Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie et de signaler une éventuelle allergie. Recommander au client de manger du yogourt afin de prévenir les diarrhées.

Chez le client atteint de problèmes MS 4.2 cardiaques, prendre le pouls avant l’administration du médicament. Recommander au client de se lever et de se déplacer lentement en cas d’étourdissements. Rappeler au client de prendre la dose du soir 1 ou 2 heures avant d’aller au lit. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin.

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2.1.8 L’aspect diététique La bronchite aiguë ne nécessite aucun régime alimentaire particulier. Il est toutefois recommandé d’augmenter l’hydratation si aucune restriction liquidienne n’est prescrite.

ACTIVITÉS Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Section 2

1

Faux

a) La bronchite aiguë est une inflammation des bronches accompagnée d’une accumulation de mucus qui finit par obstruer les voies respiratoires supérieures. b) La bronchite aiguë peut être causée par des particules irritantes comme le tabac, la pollution et les allergènes. c) La bronchite aiguë se manifeste parfois par des expectorations sanguinolentes. d) La bronchite aiguë est une complication de la pneumonie. e) L’échographie pulmonaire est le principal examen utilisé pour différencier la bronchite aiguë de la pneumonie. Justification :

2

Monsieur Lemieux, 61 ans, est hospitalisé pour une bronchite aiguë, à l’unité de médecine où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Lorsque vous vous présentez à sa chambre pour mesurer ses signes vitaux, son voisin de lit vous annonce qu’il est parti fumer à l’extérieur. Vous décidez de revenir plus tard, car vous devez administrer à monsieur Lemieux son bêta-agoniste à courte durée d’action et son antibiotique dans une heure, pour respecter ce qui est prévu sur la feuille d’administration des médicaments (FADM). a) Parmi les manifestations cliniques suivantes, lesquelles pourraient être présentes chez monsieur Lemieux et avoir un lien avec sa bronchite aiguë ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse. i) Expectorations purulentes

ii) Toux grasse

iii) Fièvre élevée

iv) Étourdissements

b) Quel pourrait être le lien entre le tabagisme de monsieur Lemieux et l’altération dont il est atteint ?

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

239

c) Une heure plus tard, vous retournez dans la chambre de monsieur Lemieux pour mesurer ses signes vitaux et lui administrer son bêta-agoniste à courte durée d’action et son antibiotique. La mesure de sa fréquence cardiaque vous surprend : 112 battements par minute. Quelle devrait être la fréquence cardiaque normale chez un adulte comme monsieur Lemieux ?

d) Quel terme pourriez- vous utiliser pour parler de la fréquence cardiaque de monsieur Lemieux ? Encerclez le terme correspondant à votre réponse.

Section 2

i) Tachypnée

ii) Bradycardie

iii) Bradypnée

iv) Tachycardie

e) D’après les renseignements contenus dans la mise en situation, quelle pourrait être la cause de la fréquence cardiaque anormale de monsieur Lemieux ?

2.2 L’embolie pulmonaire L’embolie pulmonaire est une urgence clinique, car elle met en péril la vie du client. Elle fait partie des altérations que l’on doit détecter rapidement, particulièrement en période postopératoire.

2.2.1 La définition L’embolie pulmonaire est une obstruction d’une artère pulmonaire par un embole (voir la figure 13 et la section 3.2.2 du chapitre 1, à la page 46). FIGURE 13

L’obstruction de l’artère pulmonaire gauche par un embole Aorte Artère pulmonaire gauche

Veine cave inférieure

240

CHAPITRE 6

Embole obstruant l’artère pulmonaire gauche

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L’embole peut être constitué d’un simple caillot de sang, aussi désigné sous le nom de thrombus (95 % des cas) ; il peut également être une bulle d’air ou un fragment graisseux. Le caillot de sang se forme le plus souvent dans les membres inférieurs (voir la thrombophlébite dans la section 2.4 du chapitre 2, à partir de la page 90) et remonte par la veine cave vers le cœur, puis s’engage dans la circulation pulmonaire et la bloque. Les tissus situés dans la zone qui n’est plus irriguée par le sang se nécrosent et la fonction respiratoire est alors compromise.

2.2.2 Les causes

Section 2

L’embolie pulmonaire peut être causée par la formation d’un embole ou d’un thrombus (caillot de sang) dans certaines veines ou cavités : • la veine profonde de la jambe (iliaque ou fémorale) ; • les cavités droites du cœur (oreillette et ventricule) ; • la veine pelvienne (après un accouchement) ; • les veines des extrémités supérieures (plus rare, en lien avec la présence d’un cathéter veineux central, par exemple). D’autres causes comme un ralentissement de la circulation sanguine, la viscosité sanguine ou une maladie cardiovasculaire ont été rapportées.

2.2.3 Les facteurs de risque Chez certains clients, le risque d’être atteint d’une embolie pulmonaire est accru lorsque les traitements nécessitent l’insertion d’un cathéter veineux central, en raison du risque de formation de bulles d’air dans la circulation sanguine. Certaines altérations, ou la situation qui en découle, favorisent l’apparition d’une embolie pulmonaire : • l’immobilité prolongée ; • une intervention chirurgicale récente, surtout au bassin ou aux membres inférieurs ; • un AVC, une parésie ou une paralysie ; • la présence de tumeurs malignes ; • l’obésité chez les femmes ; • le tabagisme ; • l’hypertension ; • le port d’un stimulateur ou d’un défibrillateur cardiaque ; • une brûlure du troisième degré.

2.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 16, à la page suivante, présente les principales manifestations cliniques de l’embolie pulmonaire et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. L’intensité des manifestations cliniques dépend de la taille du thrombus ou de l’embole.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

241

TABLEAU 16

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’embolie pulmonaire Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications ●

Section 2







Dyspnée (difficulté à respirer provoquant une angoisse) et orthopnée causées par le blocage de l’artère pulmonaire et la diminution de l’oxygénation Douleur thoracique intense, angoisse et anxiété causées par la diminution de l’oxygénation Toux sèche causée par l’augmentation de la pression dans l’artère pulmonaire Légère hyperthermie causée par l’inflammation de la zone nécrosée

Respirer ●

Placer le client en position de Fowler pour faciliter la respiration et la circulation sanguine.

MS

3.1

Éviter les dangers ● Rassurer le client et veiller à son confort pour diminuer le stress inhérent à la situation. ● Mesurer les signes vitaux régulièrement pour détecter MS 4.1 à 4.5 tout signe de complication.

ATTENTION Cardiogénique Dont l’origine se situe au niveau de la pompe cardiaque.

Hémoptysie Saignement en provenance du système respiratoire.

Dans certains cas d’embolie pulmonaire, des signes d’état de choc cardiogénique ainsi qu’une hémoptysie apparaissent (voir la rubrique D’une compétence à l’autre ci-dessous). L’embolie pulmonaire peut également être accompagnée d’une atélectasie (voir la figure 14). Enfin, en cas d’embolie pulmonaire massive, la dimension importante du thrombus provoque une surcharge sur le ventricule droit, induisant un dysfonctionnement et une défaillance cardiaques. Si le thrombus se forme dans l’oreillette gauche, un accident vasculaire cérébral (AVC) peut se produire. Dans les cas extrêmes, l’embolie pulmonaire peut entraîner le décès du client.

D’une compétence à l’autre Les signes et les symptômes de l’état de choc cardiogénique sont abordés en détail dans la compétence 22, Premiers secours. FIGURE 14

L’atélectasie Qu’est-ce que c’est ?

L’atélectasie est la réduction du volume ou l’affaissement d’une ou de plusieurs alvéoles dans un lobe pulmonaire (voir l’illustration ci-contre). Elle est causée par une interruption de la ventilation pulmonaire due à une tumeur, à un caillot de sang ou à des sécrétions trop épaisses qui enflamment et obstruent les bronches et les bronchioles.

242

CHAPITRE 6

Dépression dans un lobe pulmonaire due à l’affaissement d’alvéoles dont la ventilation a été interrompue

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FIGURE 14

L’atélectasie (suite) Quel est le portrait clinique ?

Les principaux symptômes sont la dyspnée, la cyanose péribuccale (coloration bleutée du contour des lèvres), l’anxiété et la toux, causées par le manque d’oxygénation. L’inflammation entraîne de la fièvre et une tachycardie. On note également une asymétrie de la respiration causée par l’effort de compensation du côté sain pour pallier le dysfonctionnement du côté atteint.

Les principales mesures à privilégier pour prévenir l’atélectasie sont d’encourager un lever précoce et de faciliter l’expectoration en demandant au client de faire certains exercices respiratoires (spirométrie incitative) et des exercices physiques des membres supérieurs (voir l’Annexe 4, à la page 354) et des membres inférieurs toutes les heures, et de marcher dans le corridor, surtout en période postopératoire. L’humidification de l’air et une bonne hydratation contribuent à fluidifier les sécrétions. Enfin, un traitement antibiotique peut être prescrit en présence d’une infection.

MS Labo

Section 2

Comment la traiter et la prévenir ?

10.1

2.2.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’embolie pulmonaire nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

11 Formule sanguine complète

15 Troponines (page 334)

(page 330)

12 Gaz sanguins artériels (page 332) Examens

17 Artériographie (angiographie artérielle) (page 335)

22 Échographie doppler

27 Radiographie pulmonaire (page 345)

32 Tomodensitométrie (page 349)

(page 340)

23 Électrocardiographie (page 341)

2.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Les traitements et les soins spécifiques de l’embolie pulmonaire présentés dans le tableau 17, à la page suivante, consistent principalement à soulager l’obstruction des artères pulmonaires et à surveiller les traitements administrés. Bien souvent, il s’agit d’un traitement d’urgence. Plus rarement, un traitement chirurgical (embolectomie) peut être pratiqué, mais il comporte un risque de mortalité de 50 %.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

243

TABLEAU 17

Les traitements et les soins spécifiques de l’embolie pulmonaire

Traitements et explications ●



Section 2





Oxygénothérapie (traitement par administration d’oxygène) favorisant l’oxygénation des cellules Exercices respiratoires pour favoriser l’expansion pulmonaire et prévenir l’atélectasie Administration de médicaments selon l’ordonnance pour dissoudre le caillot, soulager la douleur et prévenir les complications Mesures de prévention pour éviter des complications

Soins spécifiques et explications ●



● ● ●







Administrer immédiatement l’oxygénothérapie selon l’ordonnance pour augmenter l’apport d’oxygène.

MS Labo

6.1

Administrer les médicaments prescrits (voir le tableau 18) pour dissoudre le caillot et diminuer la douleur.

Faire les ponctions veineuses prescrites (TCA, RIN)*. Surveiller les signes vitaux. MS 4.1 à 4.5 Encourager un lever précoce en période postopératoire. Mettre en place les bas antiemboliques, au MS Labo 10.2 besoin. Surveiller les signes éventuels d’hémorragie : hématomes, ecchymoses, etc. Veiller à ce que le client pratique des exercices MS Labo 10.1 respiratoires (spirométrie incitative) et des exercices physiques des membres supérieurs (voir l’Annexe 4, à la page 354) et des membres inférieurs toutes les heures, et l’inciter à marcher dans le corridor.

* Voir Bilan de coagulation, dans le Dossier sur l’évaluation clinique, à la page 325.

2.2.7 Les médicaments prescrits Le tableau 18 présente les principales classes de médicaments utilisés pour traiter les manifestations cliniques de l’embolie pulmonaire. TABLEAU 18

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’embolie pulmonaire

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Agents thrombolytiques par voie intraveineuse Ex. : altepase (ActivaseMD)

Dissolution du caillot

Inhibiteurs directs de la thrombine Ex. : héparine sodique (Heparin MD)

Prévention de la formation d’autres caillots

Effets secondaires indésirables ● ●

Hémorragie Réaction allergique

Soins infirmiers ●

● ● ●





● ●

244

CHAPITRE 6

Durée du saignement prolongée Épistaxis (saignement de nez) Saignement des gencives Ecchymoses Hémorragies



Prendre les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client, en particulier la pression artérielle et le pouls. Surveiller les signes d’allergie et d’hémorragie. Faire les ponctions veineuses prescrites pour surveiller l’efficacité du traitement. Respecter la procédure d’administraMS 5.11 tion, par voie intraveineuse par l’infirmière, puis par voie souscutanée par l’infirmière auxiliaire.

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’embolie pulmonaire (suite)

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antagonistes de la vitamine K Ex. : warfarine (CoumadinMD)

Inhibition de l’activation de différents facteurs de coagulation liés à la vitamine K afin d’augmenter le temps de coagulation du sang

Effets secondaires indésirables ●

● ●

● ●

Durée du saignement prolongée Épistaxis Saignement des gencives

Soins infirmiers ●



Ecchymoses Hémorragies





Analgésiques opioïdes Ex. : morphine (Statex MD)

Soulagement de la douleur modérée à intense

● ● ●

● ● ●

Confusion Constipation Dépression respiratoire Hypotension



Informer le client que le médicament peut prendre de 48 à 72 heures avant de faire effet et plusieurs jours avant d’atteindre son effet maximal. Conseiller au client de maintenir une pression sur la narine pendant 5 à 10 minutes en cas de saignement de nez. Recommander au client de se brosser les dents en douceur avec une brosse à poils souples et d’utiliser un rasoir électrique pour se raser. Recommander au client de maintenir une pression de 5 à 10 minutes en cas de coupure ou de blessure. Insister auprès du client sur la nécessité de respecter rigoureusement l’ordonnance et de se soumettre aux analyses prévues pour vérifier le RIN*. Surveiller les signes vitaux, en particulier l’état de conscience, la fréquence respiratoire et les valeurs de la saturométrie pour ajuster l’oxygène selon l’ordonnance. MS

4.1 à 4.5

MS Labo

6.1

Nausées Vomissements

* Le RIN (rapport international normalisé) est le résultat qui permet d’évaluer l’effet thérapeutique de l’anticoagulation. Le RIN visé se situe entre 2,0 et 3,0. On mesure le RIN à l’aide d’une ponction veineuse (voir Bilan de coagulation, à la page 325).

ATTENTION La surveillance du client à qui l’on administre des analgésiques opioïdes doit être accrue. Il faut prévenir immédiatement l’infirmière si le client est inconscient, confus ou s’il présente des troubles respiratoires.

C’est la loi L’agent thrombolytique et l’inhibiteur de la thrombine sont administrés par voie intraveineuse. L’infirmière auxiliaire ne peut donc pas les administrer. C’est l’infirmière qui s’en charge. L’infirmière auxiliaire peut cependant assurer la surveillance clinique du client lors de la perfusion de ces médicaments et administrer l’inhibiteur de la thrombine par voie sous-cutanée.

2.2.8 L’aspect diététique L’embolie pulmonaire ne nécessite aucun régime alimentaire particulier.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

245

Section 2

TABLEAU 18

ACTIVITÉS 1

Qui suis-je ? Pour répondre aux questions, utilisez les termes qui se trouvent dans la banque de mots ci-dessous.

• Abcès du poumon • Antagonistes de la Section 2 1

vitamine K

• Atélectasie • Brûlure du troisième degré

• Décès • Embolie

pulmonaire

• Obésité • Agent

thrombolytique

a) Je suis l’obstruction d’une artère pulmonaire par un embole. b) Je suis un facteur de risque de l’embolie pulmonaire qui est lié au système sensoriel. c) Je suis une complication de l’embolie pulmonaire. d) Je suis une classe de médicaments utilisés pour traiter l’embolie pulmonaire pouvant être administrés par une infirmière auxiliaire. e) Je suis une complication possible de l’atélectasie. 2

Indiquez si les manifestations cliniques suivantes sont présentes chez les clients atteints d’embolie pulmonaire, d’atélectasie ou de ces deux altérations. Faites un X dans la ou dans les cases appropriées. Manifestations cliniques

Embolie pulmonaire

Atélectasie

Asymétrie de la respiration Anxiété Cyanose péribuccale Toux Douleur thoracique intense 3

Madame Bilodeau, 78 ans, a été opérée il y a deux jours pour une fracture du bras. Lors du rapport interservices, on vous avise qu’elle est très souffrante et qu’elle se déplace très peu. Au moment de votre tournée, madame Bilodeau se plaint d’une douleur thoracique, et vous remarquez qu’elle est très dyspnéique. Vous avisez immédiatement l’infirmière. a) Quel est le besoin perturbé prioritaire de madame Bilodeau ?

246

CHAPITRE 6

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b) Formulez un soin d’assistance à prodiguer à madame Bilodeau en lien avec ce besoin. Justifiez votre réponse.

Section 2

c) Le médecin a confirmé un diagnostic d’embolie pulmonaire. Une fois que l’état de madame Bilodeau a été stabilisé, votre collègue infirmière vous demande de mettre en place des mesures afin de prévenir des complications. Formulez trois soins à prodiguer à votre cliente en lien avec le traitement de l’embolie pulmonaire.

d) Madame Bilodeau se remet peu à peu de son embolie pulmonaire et de son opération. Au moment de préparer ses médicaments, vous remarquez que l’ordonnance comporte deux médicaments qui ont pour but de prévenir la formation d’autres caillots sanguins : un inhibiteur direct de la thrombine (Heparin MD) et un antagoniste de la vitamine K (Coumadin MD). Pourquoi ?

2.3 La pneumonie La pneumonie est une maladie pulmonaire courante qui se traite habituellement bien. Cependant, elle peut mettre la vie du client en danger lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée suffisamment tôt ou qu’elle touche des personnes vulnérables. FIGURE 15 L’atteinte des alvéoles dans la pneumonie Alvéoles dans la pneumonie

2.3.1 La définition La pneumonie est une infection aiguë des poumons (voir la figure 15). Elle est habituellement localisée dans un lobe pulmonaire. On parle de pneumonie extrahospitalière (PEH) lorsque l’infection est acquise dans un milieu communautaire, et de pneumonie nosocomiale lorsque la contamination survient au cours des soins reçus dans un établissement de santé (nutrition parentérale, intubation trachéale, etc.). Quand elle est causée par un agent pathogène, la pneumonie est une maladie contagieuse. D’autres infections peuvent aussi toucher le poumon. La tuberculose pulmonaire en est un exemple (voir la figure 16, à la page suivante).

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Alvéoles normales

Alvéoles contenant du pus, du liquide ou du sang

Parois alvéolaires œdématiées

Alvéoles saines

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

247

FIGURE 16

La tuberculose pulmonaire Qu’est-ce que c’est ?

Section 2

La tuberculose pulmonaire (TB) est une maladie infectieuse causée par la bactérie mycobacterium tuberculosis (voir la représentation ci-contre) ; elle affecte surtout les poumons, mais d’autres parties du corps peuvent aussi être touchées. Il ne sera question ici que de la tuberculose pulmonaire. La tuberculose pulmonaire peut être latente (aucun symptôme) ou active (symptomatique). Elle se transmet de personne à personne par de fines gouttelettes en suspension dans l’air projetées par la personne infectée lorsqu’elle parle ou qu’elle tousse. Une radiographie pulmonaire ainsi qu’une culture des expectorations aident au diagnostic (voir Culture des expectorations et Radiographie pulmonaire, dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages 328 et 345). Il existe encore plusieurs foyers infectieux au Québec, notamment chez les Amérindiens du Grand Nord. La bactérie mycobacterium tuberculosis, aussi nommée bacille de Koch, présente la forme que l’on voit ci-dessus, lorsqu’elle est observée au microscope. Quel est le portrait clinique ? La tuberculose pulmonaire se manifeste principalement par une toux persistante et des expectorations purulentes et parfois sanguinolentes causées par l’infection. Le manque d’oxygénation qui en résulte entraîne de la fatigue, une perte de poids et une anorexie. La fièvre et les sueurs nocturnes sont dues à la réaction du système immunitaire. Comment la traiter et la prévenir ? Le traitement est essentiellement basé sur des médicaments antituberculeux et des antibiotiques visant à neutraliser le bacille de Koch. Le repos et une alimentation équilibrée aident le client à se rétablir. Il existe un vaccin antituberculeux appelé BCG (bacille de Calmette-Guérin) qui est utilisé de façon exceptionnelle et dans des cas particuliers, après avoir vérifié la réponse au test de réaction à la tuberculine (voir Test à la tuberculine, dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 347). La tuberculose pulmonaire peut être guérie complètement, mais, lorsqu’elle n’est pas traitée, elle peut se compliquer et se transformer en pleurésie (voir la figure 22, à la page 256).

Une pneumonie non traitée et une tuberculose pulmonaire peuvent se compliquer et se transformer en bronchectasie (voir la figure 17). FIGURE 17

La bronchectasie Qu’est-ce que c’est ?

La bronchectasie est une dilatation anormale et permanente du diamètre des bronches et des bronchioles (voir la figure ci-contre). Elle peut être due à une infection des bronches ou des poumons (pneumonie) ou à une altération qui affecte le fonctionnement des bronches (tumeur, coqueluche) ; elle peut aussi avoir une cause non infectieuse (ex. : intoxication aux métaux lourds). 248

CHAPITRE 6

Bronche normale

Bronche dont la paroi dilatée entraîne une stagnation du mucus propice aux infections pulmonaires

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FIGURE 17

La bronchectasie (suite) Quel est le portrait clinique ?

Les principaux symptômes sont une toux grasse persistante ou récurrente et une expectoration abondante et purulente. La bronchectasie entraîne la dyspnée (difficulté à respirer), une perte de poids, la myalgie, la fatigue et la fièvre.

Myalgie Douleur musculaire.

Comment la traiter et la prévenir ?

Section 2

La bronchectasie est difficile à traiter. Les principaux traitements visent à soulager les symptômes aigus et consistent à traiter rapidement les infections respiratoires, ce qui aide à prévenir la dégradation de la fonction pulmonaire. Plusieurs classes de médicaments sont utilisés, tels les antibiotiques, les bêta-agonistes à courte durée d’action et les mucolytiques. Des thérapies respiratoires telles que la kinésithérapie (traitement par gestes passifs ou actifs privilégiant, dans ce cas, certains mouvements respiratoires) et le drainage postural (manœuvres permettant de drainer les sécrétions) permettent une meilleure expectoration. La résection chirurgicale des parties touchées par la bronchectasie est pratiquée en dernier recours. La vaccination contre la grippe et la pneumonie peut prévenir les complications.

ATTENTION Dans les cas graves de bronchectasie, l’hémoptysie peut survenir. Une perte sanguine importante peut alors entraîner un état de choc qui requiert un traitement d’urgence.

2.3.2 Les causes

FIGURE 18

La pneumonie peut être causée par : • des agents pathogènes présents dans l’air : – des virus (virus respiratoire syncitial [VRS]), – des bactéries (pneumocoque, streptocoque [voir la figure 18], staphylocoque doré), – des champignons ; • des gaz ; • des produits chimiques irritants.

Le pneumocoque peut avoir une forme de diplocoque ou de streptocoque.

2.3.3 Les facteurs de risque Certains facteurs accroissent le risque de pneumonie, notamment : • les maladies chroniques (insuffisance rénale, MPOC [voir la section 1.2 du chapitre 7, à la page 281], diabète, maladie cardiaque, cancer) ; • l’âge (très jeune ou âge avancé) ; • l’immobilité prolongée ; • le tabagisme ; • un système immunitaire affaibli (VIH, sida, traitement immunosuppresseur, etc.) ; • une infection nosocomiale (intubation trachéale, alimentation par sonde nasogastrique ou nasoduodénale). Il est à noter qu’une pneumonie par aspiration, c’est-à-dire due à l’entrée de sécrétions ou du contenu gastrique dans les voies respiratoires inférieures, peut se produire lorsqu’il y a une détérioration de l’état de conscience, avec ou sans intubation endotrachéale, ou lorsque l’alimentation se fait par sonde nasogastrique. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

249

2.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 19 présente les principales manifestations cliniques de la pneumonie et explique les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 19

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la pneumonie

Manifestations cliniques et explications Fièvre élevée Frissons généralisés ● Fatigue intense Ces manifestations sont dues à l’agent pathogène en cause. ●

Section 2









Cyanose due à la mauvaise oxygénation Douleur thoracique intense, en coup de poignard, latéralisée (du côté atteint), pouls bondissant et rapide Toux douloureuse

Expectorations purulentes Ces manifestations sont dues à l’infection des poumons. ●



Tachypnée (respiration rapide, au-delà de 20 respirations par minute), respiration superficielle et battements des ailes du nez dus à la douleur thoracique

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Surveiller la température du client afin de MS 4.1 prévenir les complications. ● Apaiser la fièvre (couvrir légèrement le client, lui appliquer des compresses froides sur le front, bien aérer la pièce). Assurer une bonne hydratation pour améliorer le confort du client et prévenir les complications (convulsions, déshydratation, etc.). Dormir et se reposer ● Encourager le client à se reposer pour permettre à son organisme de bien récupérer. ●

Respirer ● Observer les caractéristiques des expectorations et noter leur quantité dans le dossier du client, afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. ● Surveiller la fréquence respiratoire MS MS 4.1 Labo 4.4 et mesurer la saturométrie pour prévenir les complications. ● Conseiller au client de boire régulièrement pour fluidifier les sécrétions. ● Expliquer au client comment tousser pour dégager les voies respiratoires (voir la figure 2 du chapitre 7, à la page 274).

2.3.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de la pneumonie repose principalement sur la radiographie pulmonaire. D’autres analyses et examens peuvent être pratiqués pour identifier l’agent pathogène en cause ou pour évaluer avec plus de précision les foyers infectieux. Ces analyses et ces examens sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

6 Culture des expectorations

13 Hémoculture (page 333)

(page 328)

11 Formule sanguine complète (page 330) Examens

27 Radiographie pulmonaire

32 Tomodensitométrie (page 349)

(page 345) 250

CHAPITRE 6

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2.3.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 20 présente les principaux traitements et les soins spécifiques qui visent à soulager de client et à prévenir les complications de la pneumonie (bronchectasie, atélectasie, pleurésie, épanchement pleural). Les traitements et les soins spécifiques de la pneumonie

Traitements et explications Administration de médicaments pour traiter la pneumonie et ses symptômes Au besoin, dans les cas graves, traitement respiratoire visant à expulser les sécrétions : drainage postural et percussions dans le dos ou sur la poitrine du client exécutés par un inhalothérapeute ou un physiothérapeute pour provoquer la toux (voir la figure 19)

Soins spécifiques et explications ●





FIGURE 19

Une position pouvant être adoptée au cours d’un drainage postural

Mesures pour faciliter la respiration afin de prévenir les complications (surinfection, détresse respiratoire aiguë, etc.)













Cessation tabagique afin d’éliminer l’irritation causée par le tabac





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Administrer les médicaments prescrits, selon l’ordonnance, pour soulager les symptômes (voir le tableau 21, à la page suivante).

Section 2

TABLEAU 20

Veiller à ce que le client pratique des MS Labo 10.1 exercices respiratoires (spirométrie incitative) et des exercices physiques des membres supérieurs (voir l’Annexe 4, à la page 354) et des membres inférieurs toutes les heures, et l’inciter à marcher dans le corridor. Encourager le client à prendre des respirations profondes (voir la figure 7 du chapitre 7, à la page 286) et à produire une toux efficace pour favoriser l’expectoration des sécrétions bronchiques (voir la figure 2 du chapitre 7, à la page 274). Observer les caractéristiques des expectorations et noter leur quantité dans le dossier du client, afin de permettre un suivi approprié de leur évolution.

Garder la tête du client surélevée pour faciliter l’inspiration et pour éviter l’étouffement si l’état de conscience est altéré. Encourager le client à utiliser la respiration diaphragmatique (voir la figure 7 du chapitre 7, à la page 286) pour réduire l’essoufflement. Encourager le client à se déplacer en l’assistant, au besoin, pour favoriser la respiration et prévenir les effets de l’immobilité. Administrer de l’oxygène selon la MS Labo 6.1 prescription pour augmenter l’oxygénation. Surveiller la saturation en oxygène MS pour vérifier l’efficacité du traitement. Labo 4.4 Rappeler au client que la cessation tabagique permet de diminuer les risques de pneumonie. Encourager le client dans ses efforts pour cesser de fumer afin de maintenir sa motivation.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

251

Section 2

Il existe un vaccin antipneumococcique destiné à prévenir la pneumonie et ses complications chez les personnes les plus vulnérables (personnes âgées de plus de 65 ans ou enfants âgés de plus de 2 ans ayant une maladie chronique ou un système immunitaire affaibli). Une seule injection à vie suffit généralement, mais certaines personnes vulnérables devront toutefois recevoir une dose supplémentaire 5 ans après la première dose. Le vaccin utilisé au Québec protège contre les 23 types de pneumocoques. Puisque la pneumonie est souvent associée à une complication de la grippe, il est également recommandé de recevoir la vaccination antigrippale chaque automne.

2.3.7 Les médicaments prescrits Le tableau 21 présente les principales classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques de la pneumonie. TABLEAU 21

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de la pneumonie

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Antipyrétiques / analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Soulagement de la douleur et de la fièvre

Antibiotiques Ex. : moxifloxacine (Avelox MD)

Traitement de l’infection

Effets secondaires indésirables ●

● ● ● ●

Bêta-agonistes à courte durée d’action Ex. : salbutamol (VentolinMD)

Ouverture des voies respiratoires pour faciliter la respiration





● ● ● ●

Peu ou pas d’effets secondaires si la posologie est respectée Nausées Vomissements Diarrhées Réactions allergiques Tachycardie ou palpitations Nervosité ou tremblements Étourdissements Insomnie Sécheresse buccale Céphalées

Soins infirmiers ●













Recommander au client un strict respect de la posologie.

Recommander au client de respecter la posologie et de signaler une éventuelle allergie. Recommander au client de manger du yogourt afin de prévenir les diarrhées. Chez le client atteint de problèmes MS 4.2 cardiaques, prendre le pouls avant l’administration du médicament. Recommander au client de se lever et de se déplacer lentement en cas d’étourdissements. Rappeler au client de prendre la dose du soir 1 ou 2 heures avant d’aller au lit. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin.

2.3.8 L’aspect diététique La pneumonie ne nécessite aucun régime alimentaire particulier. Lorsqu’il n’y a pas de contre-indication, le client peut augmenter son hydratation afin de fluidifier les sécrétions et faciliter les expectorations.

252

CHAPITRE 6

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ACTIVITÉS Complétez les phrases suivantes à l’aide de la banque de mots.

• Antibiotiques • Antifongiques • Bronchectasie • Bronches a) La

• Contagieuse • Extrahospitalière • Nosocomiale

• Pneumonie • Poumons • Tuberculose pulmonaire Section 2 1

1

est une infection aiguë des poumons.

b) Lorsque la pneumonie est liée aux soins reçus dans un établissement de santé, on parle de pneumonie

.

c) Quand elle est causée par un agent pathogène, la pneumonie est une maladie

.

d) La

est une maladie infectieuse causée par la bactérie mycobacterium

tuberculosis qui affecte surtout les

.

e) Le traitement de la tuberculose pulmonaire est essentiellement basé sur des médicaments antituberculeux et des 2

Classez les manifestations cliniques suivantes dans le tableau ci- dessous en les associant à chacune des altérations données. Désignez chaque manifestation par la lettre correspondante. Une même manifestation clinique peut être associée à plusieurs altérations. a) Toux e) Tachypnée h) Gain de poids b) Expectorations purulentes f) Sueurs nocturnes i) Fatigue c) Pouls bondissant et rapide g) Battements des ailes j) Hémoptysie du nez d) Fièvre Pneumonie

3

.

Tuberculose pulmonaire

Bronchectasie

Parmi les énoncés suivants sur la bronchectasie, lequel ou lesquels sont vrais ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. a) La bronchectasie est un rétrécissement anormal du diamètre des bronches et des bronchioles causé par une intoxication aux métaux lourds. b) La bronchectasie est une dilatation anormale et permanente du diamètre des bronches et des bronchioles causée par des infections des bronches ou des poumons.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

253

c) La bronchectasie se manifeste entre autres par la dyspnée, la myalgie et la fièvre. d) La bronchectasie se manifeste entre autres par une toux sèche, une perte de poids et la fatigue. e) La vaccination contre la grippe et la pneumonie contribue à prévenir la bronchectasie. f) Des antibiotiques, des bêta-agonistes à courte durée d’action et des mucolytiques peuvent être utilisés pour traiter les symptômes de la bronchectasie.

Section 2 1

4

Madame Lavoie, 67 ans, est atteinte de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Depuis quelques jours, elle se sent très fatiguée et ressent une douleur thoracique intense du côté gauche. Consciente de la détérioration de son état respiratoire, elle décide de se rendre au service des urgences où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Le médecin qui procède à l’évaluation médicale établit un diagnostic de pneumonie. Il vous demande de prendre la température de madame Lavoie ; elle est à 39,1 °C. a) Quel est le besoin perturbé de madame Lavoie en lien avec votre intervention ?

b) Formulez deux soins d’assistance à prodiguer à madame Lavoie en lien avec ce besoin perturbé.

c) À 17:30, vous administrez deux comprimés de 325 mg d’acétaminophène, un antipyrétique, à madame Lavoie, pour soulager sa fièvre. Faites les inscriptions appropriées sur la feuille d’administration des médicaments. 302-1 Département

FEUILLE D’ADMINISTRATION DES MÉDICAMENTS SOINS INFIRMIERS

CENTRE HOSPITALIER DE LA COLLINE No dossier : 97544 Sexe : F Nom : GINETTE LAVOIE Taille : 162 cm Naissance : 1947-03-28 (67 ans) Poids : 61 kg Admission : 2014-05-29 Cl. créatinine : Médecin traitant : S. Vaillant ALLERGIES : Aucune Diagnostic : Pneumonie INTOLÉRANCES : Remarques : Valide du à 2014-05-29 à 14:00 au 2014-05-30 à13:59 R : Refus A : Absence * : Particularités cliniques Médicaments

ACÉTAMINOPHÈNE 325 mg/co. #002 Tylenol MD analgésiques non opioïdes et antipyrétiques 2 co. P.O. = 650 mg Toutes les 4 heures si douleur ou fièvre > 38 °C Maximum : 4 000 mg/jour 2014-05-29 S. Vaillant FADM vérifiée et conforme Signature

CHAPITRE 6

Jour (08:00 – 15:59)

Soir (16:00 – 23:59)

Heure(s) • Initiales

Heure(s) • Initiales

Heure(s) • Initiales

p.r.n.

p.r.n.

p.r.n.

Signature : Init.

Signature

Copyright ® 1984-2013 CGSI@SOLUTIONS TI INC. (2-PA-24-1472)

254

Nuit (00:00 – 07:59)

Date : Init.

Signature

2013-10-17 16:39

Init.

Page : 1

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d) L’ordonnance précise qu’il faut procéder à une hémoculture si la fièvre de madame Lavoie dépasse 38,5 °C. À 17:40, vous faites une ponction veineuse au pli du coude droit. Madame Lavoie collabore bien. Rédigez la note à ajouter à son dossier en lien avec cette intervention. DATE

HEURE

NOTES

Section 2

Année Mois Jour

2.4 Le pneumothorax et l’hémothorax Le pneumothorax et l’hémothorax sont des altérations qui affectent la plèvre, la membrane qui entoure les poumons. Elles touchent en particulier la cavité pleurale, l’espace situé entre les deux feuillets qui forment la plèvre (voir la figure 5 du chapitre 5, à la page 187).

2.4.1 Les définitions Le pneumothorax est un épanchement d’air dans la cavité pleurale (voir la figure 20). Il peut être mineur ou majeur et provoque parfois une atélectasie partielle (voir la figure 14, à la page 242). Pour sa part, l’hémothorax est un épanchement de sang dans la cavité pleurale (voir la figure 21). FIGURE 20

Le pneumothorax Épanchement d’air dans la cavité pleurale entraînant la rétractation du poumon

FIGURE 21

L’hémothorax Épanchement de sang dans la cavité pleurale qui s’accumule à la base du poumon

D’autres altérations peuvent toucher la plèvre. Lorsque le liquide pleural normalement contenu dans la cavité pleurale s’assèche ou qu’il augmente, on parle de pleurésie (voir la figure 22, à la page suivante).

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

255

FIGURE 22

La pleurésie Qu’est-ce que c’est ?

La pleurésie est une inflammation de la plèvre, causée par une pneumonie, la tuberculose pulmonaire, une infection pulmonaire ou encore un cancer. La pleurésie peut être sèche (voir l’illustration a) ou avec épanchement (voir l’illustration b). La pleurésie sèche entraîne une diminution du liquide pleural habituellement présent entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale, tandis que la pleurésie avec épanchement provoque une augmentation du liquide dans la cavité pleurale. a b Épanchement de liquide pleural dans la cavité pleurale

Section 2

Inflammation de la plèvre

Pleurésie sèche

Pleurésie avec épanchement

Quel est le portrait clinique ? La pleurésie sèche se manifeste par une douleur soudaine, en coup de poignard, irradiant dans l’épaule et l’abdomen lors de l’inspiration, causée par le frottement des plèvres. La respiration superficielle adoptée par le client est due à la douleur et témoigne de la difficulté qu’éprouve celui-ci à maintenir une bonne capacité pulmonaire. La pleurésie par épanchement est caractérisée par une dyspnée graduelle et une diminution du volume thoracique due à l’excès de liquide pleural. La respiration superficielle que présente le client est causée par une faible expansion pulmonaire. Comment la traiter et la prévenir ? Le traitement vise essentiellement à diminuer la douleur par l’administration d’analgésiques. Le client pourra aussi immobiliser la région touchée et se coucher sur le côté atteint pour diminuer les symptômes. Dans certains cas de pleurésie avec épanchement, une thoracentèse permettra d’évacuer le liquide formé dans la cavité pleurale (voir Thoracenthèse, dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 347).

2.4.2 Les causes

Idiopathique Dont la cause n’est pas connue.

256

CHAPITRE 6

Le pneumothorax est une altération dont l’apparition peut avoir des origines multiples : • une cause inconnue : le pneumothorax peut apparaître de façon spontanée sans que la cause en soit clairement établie ; dans ces cas, il est considéré comme une maladie idiopathique ; • des antécédents de santé : bien que spontanée, son apparition peut être secondaire à une maladie sous-jacente (MPOC, asthme, fibrose kystique, etc.) ;

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• un traumatisme thoracique peut en être le point de départ (accident de voiture, chute, blessure par balle ou arme blanche, etc.) ; • une cause iatrogénique : cela signifie qu’il peut avoir été provoqué accidentellement par des gestes diagnostiques (ponction pleurale, biopsie bronchique) ou par des gestes thérapeutiques (pose d’un cathéter veineux central, ventilation mécanique).

Iatrogénique Provoqué par un médicament ou par un traitement médical.

2.4.3 Les facteurs de risque

TABLEAU 22

D’autres facteurs de risque du pneumothorax et de l’hémothorax Pneumothorax ou hémothorax d’origine traumatique

Pneumothorax spontané ● ● ●

Section 2

Certaines personnes dont le système immunitaire est affaibli (VIH, sida, pneumonie, tuberculose pulmonaire, etc.) ou qui souffrent d’une maladie chronique (MPOC, asthme, etc.), ont un risque accru d’être atteintes de pneumothorax et d’hémothorax. Le tableau 22 présente d’autres facteurs de risque de ces altérations selon que leur apparition est spontanée ou traumatique.

Être un homme jeune Silhouette filiforme Tabagisme

● ●

Blessure perforante du thorax Éclatement alvéolaire provoqué par une hyperpression pleurale

2.4.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les tableaux qui suivent présentent les principales manifestations cliniques du pneumothorax et de l’hémothorax et expliquent les soins que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer au client, selon que celui-ci est atteint de pneumothorax (voir le tableau 23) ou d’hémothorax (voir le tableau 24, à la page suivante). TABLEAU 23

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance du pneumothorax Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications ●

Douleur thoracique intense, en coup de poignard, latéralisée

Toux sèche douloureuse ● Diminution des mouvements de la paroi thoracique du côté atteint Ces manifestations sont dues à l’atteinte pleurale. ●

Angoisse et agitation ● Hypotension, diaphorèse et tachycardie ● Tachypnée, respiration superficielle et battements des ailes du nez Ces manifestations sont dues à la douleur thoracique. ●



Respirer Suggérer au client de se coucher sur le côté atteint, en décubitus latéral, pour soulager la douleur. ● Expliquer au client comment tousser pour atténuer la douleur. Éviter les dangers ● Rassurer le client et améliorer son confort pour diminuer le stress inhérent à la situation. ● Mesurer les signes vitaux régulièrement pour détecter MS 4.1 à 4.5 tout signe de complication. ●

Cyanose due à la mauvaise oxygénation

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

257

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’hémothorax

TABLEAU 24

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications ●

Fatigue intense due à l’atteinte pulmonaire

Douleur thoracique latéralisée Toux douloureuse ● Dyspnée Ces manifestations sont dues à l’atteinte pleurale. ●

Section 2





Cyanose péribuccale due à la mauvaise oxygénation

Respirer ● Conseiller au client de garder la tête de lit surélevée pour soulager la douleur. Expliquer au client comment tousser pour atténuer la douleur (voir la figure 2 du chapitre 7, à la page 274). Éviter les dangers ● Rassurer le client et améliorer son confort pour diminuer le stress inhérent à la situation. ● Mesurer les signes vitaux régulièrement pour détecter MS 4.1 à 4.5 tout signe de complication. ● Encourager un client fumeur à cesser de fumer. ●

2.4.5 L’évaluation diagnostique L’évaluation diagnostique du pneumothorax et de l’hémothorax est faite à l’aide de la radiographie pulmonaire et, au besoin, par l’analyse et l’examen complémentaires suivants, décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyse

11 Formule sanguine complète (FSC) (page 330) Examens

27 Radiographie pulmonaire

31 Thoracentèse (page 347)

(page 345)

2.4.6 Les traitements et les soins spécifiques Les traitements et les soins spécifiques consistent principalement à faciliter la respiration et à soulager la douleur. Le tableau 25 présente les principaux traitements et soins spécifiques du pneumothorax et de l’hémothorax. TABLEAU 25

Les traitements et les soins spécifiques du pneumothorax et de l’hémothorax

Traitements et explications Traitement médicamenteux prescrit pour contrôler la douleur Repos pour permettre la guérison spontanée du pneumothorax mineur Oxygénothérapie afin d’améliorer l’apport en oxygène du client, selon l’ordonnance

258

CHAPITRE 6

Soins spécifiques et explications ●







Administrer les médicaments selon l’ordonnance (voir le tableau 26, à la page suivante). Permettre au client de demeurer alité pour favoriser la résorption de l’air entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale. Administrer l’oxygène selon la prescription pour rétablir une oxygénation adéquate. Mesurer la saturation en oxygène pour vérifier l’efficacité de l’oxygénothérapie.

MS Labo

6.1

MS Labo

4.4

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TABLEAU 25

Les traitements et les soins spécifiques du pneumothorax et de l’hémothorax (suite)

Traitement non chirurgical Drainage de l’air ou du sang contenu dans la cavité pleurale ● Procédure effectuée sous anesthésie locale. ● Le médecin fait une incision de la peau afin d’installer un drain thoracique dans la cavité pleurale (voir la figure 23). FIGURE 23

La mise en place des drains thoraciques

Avant l’installation du drain ● Au besoin, rappeler au client en quoi consiste le drainage thoracique. ● Rassurer le client. ● Administrer les médicaments prescrits. Installer le client pour la pose du drain. Après l’installation du drain ● Installer le client en position assise ou semiMS 3.1 assise. ● Surveiller le drain thoracique toutes les heures pour s’assurer qu’il fonctionne correctement. ● Noter la quantité et les caractéristiques du liquide drainé (hémothorax) pour s’assurer de l’efficacité du drainage (voir la figure 24).

Insertion d’un drain pour l’évacuation de l’air hors de la cavité pleurale ou Insertion d’un drain pour l’évacuation du sang ou des liquides hors de la cavité pleurale

FIGURE 24

Un dispositif de drainage

Poumon

Drain

Feuillet viscéral

Feuillet pariétal



● ●

Cavité pleurale ●

Surveiller les signes vitaux, en particulier MS 4.1 à 4.5 la saturation en oxygène, pour dépister les signes de détresse respiratoire. Surveiller l’état de la peau autour du drain thoracique. Demander au client d’évaluer sa douleur par la méthode du PQRSTU. Prévenir l’infirmière de toute anomalie.

2.4.7 Les médicaments prescrits Le tableau 26 présente la principale classe de médicaments utilisés pour traiter les manifestations cliniques du pneumothorax et de l’hémothorax. TABLEAU 26

La principale classe de médicaments utilisés pour le traitement du pneumothorax et de l’hémothorax

Médicaments prescrits Analgésiques Ex. : acétaminophène (TylenolMD)

Effets thérapeutiques Soulagement de la douleur modérée à intense

Effets secondaires indésirables Peu ou pas d’effets secondaires si la posologie est respectée

Soins infirmiers Recommander au client le strict respect de la posologie.

2.4.8 L’aspect diététique Le pneumothorax et l’hémothorax ne nécessitent aucun régime alimentaire particulier. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

259

Section 2



ACTIVITÉS 1

Associez chacune des altérations à sa définition. Inscrivez les numéros appropriés à l’endroit prévu. Altérations

a) Pneumothorax

1) Épanchement d’air dans la cavité péricardique

b) Hémothorax

2) Inflammation de la plèvre

c) Pleurésie

Section 2 1

Définitions

3) Épanchement d’air dans la cavité pleurale 4) Épanchement de sang dans la cavité abdominale 5) Inflammation du péricarde 6) Épanchement de sang dans la cavité de la plèvre

2

Monsieur Chabot, 34 ans, se retrouve à l’urgence où vous travaillez, après s’être battu avec un homme qui courtisait sa femme. Ses facultés étant affaiblies à cause de l’alcool consommé, il n’a pas hésité à affronter l’homme, qui l’a alors attaqué au thorax avec un couteau. Il est hospitalisé pour un hémothorax. a) D’après la mise en situation, quelle est la cause de l’hémothorax de monsieur Chabot ?

b) Parmi les manifestations cliniques suivantes, quelles sont celles qui pourraient être observées chez monsieur Chabot ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse. i) Dyspnée

iii) Bradypnée

ii) Blocage des mouvements respiratoires

iv) Toux douloureuse

c) Monsieur Chabot subira un drainage du sang contenu dans la cavité pleurale. Inscrivez dans le tableau suivant deux soins que vous pouvez lui prodiguer avant et après l’installation du drain, en lien avec cette intervention. Soins spécifiques avant l’installation du drain

260

CHAPITRE 6

Soins spécifiques après l’installation du drain

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3

À l’aide des indices suivants, remplissez la grille de mots croisés. 11

9 1

8 2

Section 2 1

10

3

4

5

6

7

Horizontalement 1 2 3 4 5 6 7

Je suis traitée, entre autres, par l’oxygénothérapie et par l’administration d’un agent thrombolytique. Je suis une manifestation clinique de la pneumonie liée à la fréquence respiratoire. Je me manifeste par des expectorations purulentes, la tachypnée et un pouls bondissant et rapide. Je me manifeste par une douleur thoracique intense latéralisée, et par un blocage des mouvements respiratoires. Je suis un moyen de prévention de la pneumonie. Je nécessite un traitement d’urgence lorsque je me manifeste dans les cas de bronchectasie, parce que je peux provoquer un état de choc. Je suis une inflammation de la plèvre avec diminution du liquide pleural. Verticalement

Je suis une réduction du volume ou un affaissement d’un ou plusieurs alvéoles dans un lobe pulmonaire. 9 Je suis une altération dont les symptômes se traitent à l’aide d’antibiotiques et de bêta-agonistes à courte durée d’action. 10 Je suis une infection pulmonaire causée par le bacille de Koch. 11 Je suis une maladie chronique qui augmente le risque de bronchite aiguë et de pneumonie. 8

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

261

Synthèse Les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS) Le rhume et la grippe

Explications

Synthèse

Le rhume et la grippe sont des infections virales très contagieuses et non immunisantes des voies respiratoires supérieures. Ainsi, une même personne peut avoir le rhume à plusieurs reprises au cours d’une saison et contracter la grippe plus d’une fois dans sa vie. Il arrive qu’un rhume se complique et se transforme en sinusite, en bronchite aiguë ou en pneumonie, et qu’une grippe se complique et se transforme en bronchite aiguë ou en pneumonie.

Manifestations cliniques et explications Rhume ●





Grippe

Manifestations dues au virus en cause : fatigue et fièvre légère (rare) Mal de gorge causé par la réaction de défense du système immunitaire Manifestations dues à l’hypersécrétion des muqueuses nasales : écoulement nasal, inflammation et congestion nasales, éternuements, toux, voix nasillarde

La rhinite infectieuse et la rhinite allergique





Manifestations dues au virus en cause : fièvre soudaine et élevée, frissons généralisés, courbatures importantes, fatigue intense, maux de tête graves Manifestations dues à l’hypersécrétion des muqueuses nasales : écoulement nasal, puis congestion nasale, toux (qui augmente au fur et à mesure que la grippe évolue), voix enrouée

Explications La rhinite est une inflammation des muqueuses du nez. Les rhinites infectieuses, soit la rhinite bactérienne et la rhinite virale, sont dues à des agents infectieux qui provoquent une infection, tandis que la rhinite allergique est déclenchée par un allergène. Les rhinites infectieuses se distinguent donc principalement des rhinites allergiques par leurs causes. La rhinite infectieuse non traitée peut se compliquer et se transformer en sinusite. Manifestations cliniques et explications Manifestations dues à la réaction inflammatoire : écoulement nasal, congestion nasale, éternuements, prurit nasal, yeux rouges et larmoyants, sensation de pression sur les sinus, œdème nasal (des cornets du nez) Altération ou perte de l’odorat (anosmie) causée par l’œdème Maux de tête causés par la congestion nasale

262

CHAPITRE 6

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Explications

Sinus ethmoïdaux

La sinusite est une inflammation d’un ou de plusieurs sinus. Lorsqu’une inflammation touche la muqueuse qui recouvre la cavité nasale et les sinus, la circulation des sécrétions est entravée. Cet environnement devient alors propice à une infection des sinus. La sinusite peut être une complication du rhume ; elle peut être aiguë ou chronique.

Sinus sphénoïdaux

Manifestations cliniques et explications

Sinus maxillaires

Manifestations causées par l’hypersécrétion des muqueuses : douleurs dans la région des sinus, douleurs périorbitales, congestion nasale, écoulement nasal Manifestations dues à l’inflammation des muqueuses et à l’agent pathogène en cause : fièvre légère, céphalées localisées, mauvais état général de santé

Sinus frontaux

Les autres infections des voies respiratoires supérieures (IVRS)

Végétations adénoïdes

Synthèse

La sinusite

Explications Les infections des voies respiratoires supérieures, souvent désignées comme étant les autres IVRS, comportent généralement l’infection et l’inflammation des structures du pharynx (amygdales, végétations adénoïdes) et du larynx. Ces infections touchent les tissus mous et les glandes situées dans les voies aériennes supérieures : on parle alors de pharyngite (inflammation du pharynx), de laryngite (inflammation du larynx), d’amygdalite ou d’angine (inflammation des amygdales), et d’hypertrophie des végétations adénoïdes ou d’adénoïdite (inflammation de ces végétations). Certaines complications sont associées aux altérations du larynx : les polypes du larynx (tumeurs bénignes) et le cancer du larynx (tumeur maligne).

Amygdales

Manifestations cliniques et explications Pharyngite

Laryngite

Manifestations dues à l’inflammation du pharynx ou à l’infection par un agent pathogène : troubles de la déglutition, maux de gorge, rougeurs et œdème localisés, irritation de la gorge, altération de la voix, toux, fièvre, respiration buccale, mauvaise haleine ● Inflammation des amygdales, avec parfois des taches blanchâtres (dans le cas de l’amygdalite bactérienne) ● Hypertrophie des végétations adénoïdes (dans le cas de l’adénoïdite) Les manifestations de l’amygdalite peuvent être observées visuellement, mais pas celles de l’adénoïdite, en raison de l’emplacement des végétations adénoïdes. ●

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Manifestations dues à l’inflammation du larynx : toux sèche en quintes et persistante, dyspnée, douleur à la gorge ● Manifestations dues à l’inflammation des cordes vocales : voix enrouée, aphonie La laryngite est aussi appelée « faux croup » chez les enfants de moins de 5 ans. ●

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

263

Les infections des voies respiratoires inférieures La bronchite aiguë

Explications

Synthèse

Bronche enflammée

Enflure de la paroi de la bronche

Manifestations cliniques et explications Toux (expiration bruyante provoquée par une irritation) : toux sèche (sans mucosités), puis grasse (avec mucosités), causée par l’augmentation des sécrétions qui s’infectent Sensation de brûlure au sternum causée par la toux Expectorations (rejet de sécrétions provenant des voies respiratoires) translucides et parfois purulentes résultant de la toux Essoufflement à l’effort causé par l’inflammation aiguë des bronches Légère fièvre causée par la réaction inflammatoire et souvent par une infection

Mucus provoquant une obstruction de la bronche

L’embolie pulmonaire Aorte

Veine cave inférieure

La bronchite aiguë est une inflammation des bronches qui se manifeste de façon soudaine et qui évolue rapidement. Le mucus accumulé dans les bronches cause une obstruction qui génère cette inflammation. La bronchite aiguë peut être causée par un virus, une bactérie (ex. : coqueluche, scarlatine), un champignon ou des particules irritantes (tabac, pollution, allergènes). La bronchite aiguë peut devenir chronique, se compliquer et se transformer en pneumonie.

Explications

Artère pulmonaire gauche

Embole obstruant l’artère pulmonaire gauche

L’embolie pulmonaire est une obstruction d’une artère pulmonaire par un embole, qui peut être constitué d’un caillot de sang (thrombus) dans 95 % des cas, mais qui peut aussi être une bulle d’air ou un fragment graisseux. L’embolie pulmonaire peut être causée par la formation d’un embole ou d’un thrombus (caillot de sang) dans certaines veines ou cavités : – la veine profonde de la jambe (iliaque ou fémorale) ; – les cavités droites du cœur (oreillette et ventricule) ; – la veine pelvienne (après un accouchement) ; – les veines des extrémités supérieures (plus rare, en lien avec la présence d’un cathéter veineux central, par exemple). Elle serait parfois causée par un ralentissement de la circulation sanguine, la viscosité sanguine ou une maladie cardiovasculaire. L’embolie pulmonaire peut également être accompagnée d’une atélectasie (réduction du volume ou affaissement d’une ou de plusieurs alvéoles dans un lobe pulmonaire).

Manifestations cliniques et explications Dyspnée et orthopnée causées par le blocage de l’artère pulmonaire et la diminution de l’oxygénation Douleur thoracique intense, angoisse et anxiété causées par la diminution de l’oxygénation Toux sèche causée par l’augmentation de la pression dans l’artère pulmonaire Légère hyperthermie causée par l’inflammation de la zone nécrosée

264

CHAPITRE 6

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Explications

Alvéoles dans la pneumonie Alvéoles normales Alvéoles contenant du pus, du liquide ou du sang

La pneumonie est une infection aiguë des poumons. Elle est habituellement localisée dans un lobe pulmonaire. On parle de pneumonie extrahospitalière (PEH) lorsque l’infection est acquise dans un milieu communautaire, et de pneumonie nosocomiale lorsque la contamination survient au cours des soins reçus dans un établissement de santé (nutrition parentérale, intubation trachéale, etc.). Quand elle est causée par un agent pathogène, la pneumonie est une maladie contagieuse. La pneumonie est causée par : – des agents pathogènes présents dans l’air : virus, bactéries ou champignons ; – des gaz ou des produits chimiques irritants. Une pneumonie non traitée peut, tout comme la tuberculose pulmonaire (maladie infectieuse causée par la bactérie bacille de Koch), se compliquer et se transformer en bronchectasie (une dilatation anormale et permanente du diamètre des bronches et des bronchioles).

Parois alvéolaires œdématiées Alvéoles saines

Manifestations cliniques et explications Manifestations dues à l’agent pathogène en cause : fièvre élevée, frissons généralisés, fatigue intense Cyanose due à la mauvaise oxygénation Manifestations dues à l’infection des poumons : douleur thoracique intense, en coup de poignard, latéralisée ; pouls bondissant et rapide ; toux douloureuse ; expectorations purulentes Manifestations dues à la douleur thoracique : tachypnée (respiration rapide, au-delà de 20 respirations par minute), respiration superficielle et battements des ailes du nez Le pneumothorax

Explications

Épanchement d’air dans la cavité pleurale entraînant la rétractation du poumon

Le pneumothorax est un épanchement d’air dans la cavité pleurale. Il peut être mineur ou majeur et provoque parfois une atélectasie partielle. Le pneumothorax est une altération dont l’apparition peut avoir des origines multiples : – une cause inconnue : le pneumothorax peut apparaître de façon spontanée sans que la cause en soit clairement établie ; dans ces cas, il est considéré comme une maladie idiopathique ; – des antécédents de santé : bien que spontanée, son apparition peut être secondaire à une maladie sous-jacente (MPOC, asthme, fibrose kystique, etc.) ; – un traumatisme thoracique peut en être le point de départ (accident de voiture, chute, blessure par balle ou arme blanche, etc.) ; – une cause iatrogénique : cela signifie qu’il peut avoir été provoqué accidentellement par des gestes diagnostiques (ponction pleurale, biopsie bronchique) ou par des gestes thérapeutiques (pose d’un cathéter veineux central, ventilation mécanique). La pleurésie (inflammation de la plèvre) survient quand le liquide normalement contenu dans la cavité pleurale augmente ou s’assèche.

Manifestations cliniques et explications Manifestations dues à l’atteinte pleurale : douleur thoracique intense, en coup de poignard, latéralisée ; toux sèche douloureuse ; diminution des mouvements de la paroi thoracique du côté atteint Manifestations dues à la douleur thoracique : angoisse et agitation ; hypotension, diaphorèse et tachycardie ; tachypnée, respiration superficielle et battements des ailes du nez Cyanose due à la mauvaise oxygénation Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

265

Synthèse

La pneumonie

L’hémothorax Épanchement de sang dans la cavité pleurale qui s’accumule à la base du poumon

Explications L’hémothorax est un épanchement de sang dans la cavité pleurale. L’hémothorax est causé le plus souvent par un traumatisme thoracique. Manifestations cliniques et explications

Synthèse

Fatigue intense due à l’atteinte pulmonaire Manifestations dues à l’atteinte pleurale : douleur thoracique latéralisée, toux douloureuse, dyspnée Cyanose péribuccale due à la mauvaise oxygénation

Notes personnelles

266

CHAPITRE 6

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Situations cliniques Madame Graveline, 72 ans (suite) Situations cliniques

Le séjour de madame Graveline à l’hôpital est prolongé à cause de sa pneumonie. Le traitement aux antibiotiques a débuté il y a quelques jours, mais votre cliente présente toujours une tachypnée et une toux grasse non productive.

1

Expliquez en quoi consistent ces deux manifestations cliniques, toujours présentes chez madame Graveline, qui ont un lien avec sa pneumonie.

2

Madame Graveline suit vos conseils et tente d’expectorer lorsqu’elle tousse. Que pourriez- vous observer dans les expectorations de votre cliente ? Expliquez votre réponse.

3

Madame Graveline se sent mieux et se dit prête à faire ses exercices de spirométrie incitative. Elle vous demande de lui expliquer de nouveau comment il faut procéder.

4

Vous profitez de votre présence dans la chambre pour observer le pansement abdominal de madame Graveline. Vous remarquez qu’il est imbibé à 75 % de sang séché. Compte tenu du problème respiratoire actuel de votre cliente, qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce saignement ? Expliquez votre réponse.

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Les altérations et les soins des voies respiratoires supérieures et inférieures

267

Situations cliniques

Madame Proulx, 32 ans Madame Proulx est absente du travail depuis deux jours déjà. Elle ressent une pression et une douleur de chaque côté du nez qui l’empêchent de se concentrer. De plus, elle souffre de céphalées importantes et elle a remarqué que ses sécrétions nasales étaient purulentes. Comme elle ne constate aucune amélioration, elle décide de consulter son médecin. À la fin de l’examen physique, celui-ci diagnostique une sinusite aiguë.

1

Madame Proulx est surprise que son médecin ne lui ait pas prescrit d’antibiotiques. Selon vous, qu’est-ce qui pourrait l’expliquer ?

2

Que pourriez-vous conseiller à madame Proulx pour traiter les manifestations cliniques liées à sa sinusite ? Formulez deux conseils.

3

Malgré les traitements proposés à madame Proulx, ses manifestations cliniques de sinusite sont toujours présentes une semaine après sa première consultation médicale. Le médecin lui prescrit donc un antibiotique. a) Nommez deux effets secondaires indésirables fréquents de cette classe de médicaments.

b) Formulez deux recommandations importantes à faire à madame Proulx en lien avec la prise d’antibiotiques.

268

CHAPITRE 6

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CHAPITRE

7

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques Sommaire Situation clinique ................................ 270 Section 1 Les altérations chroniques de la respiration ........................ 271 Section 2 Les facteurs qui influent sur le rythme respiratoire................ 305

Synthèse ................................................. 317 Situations cliniques ........................... 320

269

Situation clinique

Situation clinique

Monsieur Sicotte, 78 ans Monsieur Sicotte est atteint de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) depuis quelques années. Récemment, il a dû être hospitalisé dans votre unité de soins, parce que ses symptômes se sont aggravés. En effet, il présente une dyspnée importante et une toux constante accompagnée d’expectorations. Une nouvelle manifestation clinique l’inquiète : il a perdu du poids au cours des dernières semaines. Lorsque vous entrez dans sa chambre, monsieur Sicotte est assis sur le bord de son lit et semble songeur.

1

Monsieur Sicotte est convaincu qu’il existe un remède miracle pour guérir sa MPOC. Selon vous, a-t-il raison ? Expliquez votre réponse.

2

Maintenant qu’il saisit mieux la nature de son problème de santé, monsieur Sicotte s’interroge sur les raisons de sa MPOC. Selon vous, quelles pourraient être les causes de cette altération du système respiratoire ?

3

Avant votre départ de sa chambre, monsieur Sicotte vous pose une dernière question. Il se demande en quoi sa perte de poids peut être liée à sa MPOC. Selon vous, quel pourrait être le lien entre cette manifestation clinique et l’altération dont il est atteint ?

270

CHAPITRE 7

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Section

1 Les altérations chroniques de la respiration

Déclencheur

1

À votre avis, comment le tabac endommage-t-il les poumons ?

2

Quelles manifestations cliniques présentes chez les fumeurs pourraient démontrer ces dommages causés par le tabagisme ? Nommez- en deux.

3

Selon vous, peut-il être trop tard pour arrêter de fumer ? Expliquez votre réponse.

Section 1

Selon Statistique Canada, un Québécois sur cinq fumait en 2012. Le tabagisme et la fumée secondaire sont reconnus comme les principales causes de plusieurs maladies respiratoires chroniques. Il est donc normal que les professionnels de la santé s’inquiètent de l’état des poumons de la population.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Allergène Asthme Bronchite chronique Cancer du poumon

• •



Emphysème Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) Respiration à lèvres pincées

• • •

Respiration diaphragmatique Spirométrie Technique de la toux contrôlée

Trop souvent, les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques, comme la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), doivent se concentrer sur leur respiration lorsque celle-ci devient laborieuse ; chaque inspiration et expiration doit alors être réfléchie et planifiée. L’infirmière auxiliaire peut aider ces personnes à mieux gérer ces épisodes de dyspnée et à prévenir ces difficultés respiratoires. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

271

1.1 L’asthme L’asthme est une maladie chronique qui se maîtrise. Cette altération réversible de la respiration est liée au processus inflammatoire des bronches. L’asthme touche autant les enfants que les adultes et les personnes âgées.

1.1.1 La définition

Section 1

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. L’inflammation bronchique est toujours présente, mais elle ne gêne véritablement la respiration qu’en situation de crise. Cette inflammation est souvent déclenchée par une réaction allergique au niveau des bronches. Ainsi, en l’absence de facteur déclencheur, les bronches permettent une circulation normale de l’air.

Bronchospasme Contraction de la paroi des bronches qui entraîne leur rétrécissement temporaire.

Sporadique Qui se produit à intervalles irréguliers.

Bronchodilatateur Médicament qui ouvre les voies respiratoires ou combat la constriction de celles-ci.

En général, un facteur déclencheur est à l’origine de la crise d’asthme (voir les causes, à la section 1.1.2 ci-dessous). Lors de la crise, le calibre des bronches diminue par l’effet d’un mécanisme appelé bronchospasme. Le processus inflammatoire provoque alors un épaississement de la paroi des bronches, souvent accompagné d’une contraction sporadique de ces dernières. Comme l’espace bronchique est rétréci, le mucus présent dans les voies respiratoires devient obstructif et, si la crise n’est pas gérée rapidement, le mucus peut bloquer complètement certaines bronchioles. Ces obstructions sont généralement réversibles, soit de manière spontanée, c’est-à-dire par le retrait du facteur déclencheur (ex. : exposition à l’air froid), soit à l’aide d’un traitement, par exemple, l’administration d’un médicament bronchodilatateur. La figure 1 illustre les différences qui peuvent être observées entre une bronche normale, une bronche asthmatique et une bronche au cours d’une crise d’asthme. FIGURE 1

Une comparaison entre la bronche normale, la bronche asthmatique et la bronche au cours d’une crise d’asthme Air emprisonné dans les alvéoles

Muscles lisses détendus

Bronchospasmes

Paroi épaissie par l’inflammation Bronche normale

272

CHAPITRE 7

Bronche d’une personne asthmatique

Mucus

Bronche pendant une crise d’asthme

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1.1.2 Les causes L’asthme est un trouble respiratoire qui est souvent héréditaire, tout comme les allergies. De plus, l’asthme est la conséquence d’une interaction entre une prédisposition génétique et l’environnement, où l’on retrouve des facteurs comme les allergènes mais aussi la fumée secondaire de tabac et certains microbes. En effet, l’asthme est le plus souvent causé par une réponse allergique à un agent irritant des voies respiratoires (allergène) qui peut être aggravée par une infection des voies respiratoires.

Allergène Substance qui provoque une réaction allergique chez la personne qui y est sensible.

Section 1

1.1.3 Les facteurs de risque Divers facteurs favorisent l’apparition de l’asthme ou le déclenchement d’une crise d’asthme (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les principaux facteurs déclenchants ou précipitants de l’asthme

Asthme ●

Être un garçon (car l’incidence d’allergie est plus grande chez les garçons que chez les filles)

Crise d’asthme ●



● ●





Une prédisposition génétique L’absence de contact avec des allergènes (animaux, poussières, etc.) en bas âge L’obésité

● ● ● ●



Une infection virale des voies respiratoires supérieures (principal facteur déclenchant) Un allergène affectant les voies respiratoires (poussière, poils ou plumes d’animaux, acariens, pollen, moisissures, etc.) Les polluants atmosphériques (gaz d’échappement, fumée de cigarette, parfums, produits aérosols, farine, peinture, solvants, etc.) Une sinusite L’air froid et sec ou l’air très chaud et humide Le stress Certains médicaments (AspirineMD, anti-inflammatoires nonstéroïdiens ou bêtabloquants) L’ingestion d’aliments contenant certains additifs alimentaires (sulfites, glutamate monosodique [GMS] ou tartrazine) : bière, vin, fruits séchés, crevettes ou pommes de terre transformées

D’une compétence à l’autre La compétence 29, Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent présente l’asthme chez la clientèle pédiatrique.

1.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance L’obstruction des voies respiratoires liée à l’asthme est réversible. Ainsi, lorsque la personne n’est pas exposée à des facteurs déclenchants ou précipitants et que son asthme est maîtrisé, elle ne présente aucun symptôme. Il est important de comprendre que les déclencheurs d’asthme ne sont pas les mêmes pour toutes les personnes atteintes d’asthme. Par conséquent, les manifestations cliniques peuvent aussi varier d’un client à un autre. Il faut se rappeler que, lorsque l’asthme est bien maîtrisé, les chances que les manifestations liées à une exposition à un allergène soient de courte durée et de moindre intensité sont accrues. Le tableau 2, à la page suivante, présente les principales manifestations cliniques de la crise d’asthme ainsi que les soins d’assistance à prodiguer au client qui en est atteint.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

273

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la crise d’asthme

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Dyspnée et essoufflement causés par la présence d’une inflammation et de mucus dans les bronches

Respirer ● Mesurer la fréquence respiratoire et la MS MS 4.3 Labo 4.4 saturation pulsatile en oxygène du client pour vérifier leur stabilité. ● Installer le client en position assise, légèrement penché vers l’avant pour faciliter la respiration. Apprendre ● Expliquer et démontrer au client la technique de la toux contrôlée afin de lui permettre d’expectorer plus efficacement (voir la figure 2 ci-dessous). ● Recommander au client de prendre une dose de son bronchodilatateur d’urgence à titre préventif lorsqu’il sait qu’il sera exposé à un facteur déclenchant ou précipitant afin de prévenir la dyspnée, la respiration sifflante et la toux. ● Recommander au client d’éviter l’exposition aux facteurs déclenchants ou précipitants afin de prévenir la dyspnée. Dormir et se reposer ● Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress afin de diminuer l’anxiété liée à la dyspnée. Éviter les dangers ● Recommander au client de toujours avoir avec lui son bronchodilatateur d’urgence afin de pouvoir prendre une dose rapidement en cas d’exposition à un facteur déclenchant ou précipitant. ● Recommander au client de se faire vacciner contre la grippe chaque automne afin de prévenir les surinfections bronchiques. ● Noter dans le dossier du client ses signes vitaux ainsi que les symptômes ressentis afin de permettre un suivi approprié de leur évolution.

Section 1

Respiration sifflante liée à la difficulté d’évacuer l’air des bronchioles Toux (surtout nocturne ou très matinale) liée à la contraction des muscles bronchiques qui stimulent le réflexe de la toux Oppression thoracique et agitation liées à l’anxiété causée par la dyspnée

Débitmètre de pointe



Appareil servant à mesurer le débit expiratoire de pointe (DEP).

Expliquer au client comment utiliser le débitmètre de pointe afin qu’il puisse mesurer régulièrement sa capacité à expulser l’air et consulter son médecin en cas de diminution de sa capacité pulmonaire (diminution de son DEP).

ATTENTION Si la respiration du client est d’abord sifflante, puis suivie d’une absence de sifflement accompagnée d’une difficulté respiratoire observable (utilisation des muscles accessoires, battements des ailes du nez, etc.), la situation est critique pour la vie du client et une intubation avec ventilation mécanique assistée est à prévoir. FIGURE 2

La technique de la toux contrôlée Qu’est-ce que c’est ?

La technique de la toux contrôlée est une méthode grâce à laquelle le client peut améliorer sa façon de tousser pour la rendre plus efficace. L’objectif est l’augmentation de l’expulsion des expectorations afin de réduire l’obstruction bronchique par des sécrétions et pour faciliter le passage de l’air.

274

CHAPITRE 7

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FIGURE 2

La technique de la toux contrôlée (suite) Comment la mettre en pratique ?

Section 1

Le client doit adopter une position assise, être légèrement penché vers l’avant, et procéder en suivant les étapes suivantes. 1. Respirer profondément par le nez. 2. Retenir son inspiration. 3. Tousser deux fois. 4. Cracher les sécrétions. 5. Faire une pause de quelques minutes. 6. Recommencer les étapes de 1 à 5 à deux reprises, mais pas plus. Au total, les étapes de 1 à 5 doivent donc être accomplies à trois reprises. La technique de la toux contrôlée est habituellement utilisée au lever, afin de dégager les expectorations accumulées pendant le sommeil. En cas d’infection respiratoire, le client peut répéter l’exercice deux ou trois fois au cours de la journée, mais pas plus.

1.1.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’asthme nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. La spirométrie demeure l’outil diagnostique principal de l’asthme. Analyses

11 Formule sanguine complète

12 Gaz sanguins artériels (page 332)

(page 330) Examens

27 Radiographie pulmonaire

29 Spirométrie (page 346)

(page 345)

D’une compétence à l’autre Les divers types d’allergies, en particulier les allergies respiratoires, leurs manifestations cliniques et les précautions à prendre en leur présence, sont présentés en détail dans la compétence 8, Prévention de l’infection.

1.1.6 Les traitements et les soins spécifiques L’asthme est une maladie respiratoire chronique réversible. Ainsi, les traitements et les soins sont centrés sur la maîtrise de l’asthme afin de prévenir les crises. Le tableau 3, à la page suivante, présente les principaux traitements de l’asthme, les soins spécifiques qui y sont associés ainsi que les changements dans les habitudes de vie que doit adopter le client atteint d’asthme.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

275

TABLEAU 3

Les traitements et les soins spécifiques de l’asthme Traitements et explications



Soins spécifiques et explications

Traitement médicamenteux visant à maîtriser l’asthme (prévention des crises) ou à traiter les symptômes aigus (voir le tableau 3, à la page 277) :

Section 1

– traitement préventif : médicaments réducteurs de l’inflammation et bronchodilatateurs à longue durée d’action afin de diminuer le processus inflammatoire et maintenir l’ouverture des bronches – traitement de la crise d’asthme : médicaments dilatateurs des bronches procurant un soulagement rapide à courte durée d’action afin d’augmenter rapidement l’espace bronchique pour faciliter le passage de l’air











Oxygénothérapie afin d’améliorer l’apport d’oxygène du client, selon l’ordonnance Modification de certaines habitudes de vie ou de facteurs environnementaux afin de prévenir les crises d’asthme: – cessation tabagique afin d’éliminer les effets nocifs du tabac sur le système respiratoire (rappeler au client que le tabac favorise les bronchospasmes et l’accumulation de sécrétions dans les bronches, paralyse les cils vibratiles, etc.)

– assainissement de l’environnement en éliminant certains agents allergènes ou en limitant l’exposition aux allergènes présents dans son environnement (animaux, poussière, pollen, acariens, etc.) afin de prévenir l’irritation des bronches et les crises d’asthme

















Désensibilisation (immunothérapie), chez les personnes asthmatiques présentant une sensibilité importante à certains allergènes : – le traitement de désensibilisation consiste à administrer au client allergique un faible volume d’un allergène particulier afin que son corps apprenne à y être moins sensible; – l’agent allergène peut être administré par voie souscutanée (par un médecin), par voie sublinguale ou per os (auto-administration par le client) ; – le traitement de désensibilisation s’échelonne habituellement sur une période de 3 à 5 ans.

276

CHAPITRE 7



Administrer, selon l’ordonnance, des MS 5.8 médicaments qui permettent une maîtrise de l’asthme en diminuant l’inflammation des bronches. En présence d’une crise d’asthme, administrer, selon l’ordonnance, des médicaments qui dilatent rapidement les bronches afin de soulager les symptômes aigus.

MS

5.8

Une fois la crise maîtrisée, expliquer et MS 5.8 démontrer au client l’emploi correct des bronchodilatateurs afin de lui permettre d’optimiser son traitement (voir la figure 3, à la page 279). Administrer de l’oxygène pour améliorer l’oxygénation pendant la crise.

MS Labo

6.1

Rappeler au client que la cessation tabagique est essentielle et lui recommander clairement de cesser de fumer pour mieux maîtriser son asthme. Offrir votre aide et encourager le client dans ses efforts pour cesser de fumer afin de renforcer sa motivation. Au besoin, orienter le client vers les ressources communautaires spécialisées en cessation tabagique afin de le soutenir dans son processus d’abandon du tabac. Expliquer au client que les facteurs déclenchants ou précipitants doivent être retirés de son environnement afin de prévenir les crises d’asthme. Renseigner le client sur les avantages d’utiliser de la literie anti-acariens pour prévenir ce facteur déclenchant la nuit. Au besoin, encourager le client à se départir de son animal de compagnie à poils ou à plumes afin de diminuer les facteurs provoquant une crise d’asthme. Rappeler au client l’importance de vivre dans un environnement propre, sans poussière et bien aéré afin de diminuer les facteurs provoquant une crise d’asthme. Expliquer au client l’importance de prendre l’agent de désensibilisation avec assiduité, selon l’ordonnance, afin d’optimiser l’efficacité du traitement.

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1.1.7 Les médicaments prescrits Le tableau 4 présente les principales classes de médicaments utilisés pour améliorer la maîtrise de l’asthme ou en traiter les crises aiguës. Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’asthme

Médicaments prescrits Bêta-agonistes à courte durée d’action* Ex. : salbutamol (VentolinMD) Bêta-agonistes à longue durée d’action* Ex. : salmétérol (SereventMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Stimulation des récepteurs bêta-adrénergiques des bronchioles afin de créer une bronchodilatation





● ●



Stimulation des cils vibratiles pour l’élimination des particules des bronchioles

● ●

Tachycardie ou palpitations Nervosité ou tremblements Étourdissements Insomnie Sécheresse buccale Céphalées

Soins infirmiers ●





Antagonistes des récepteurs des leucotriènes Ex. : montélukast (SingulairMD)



Blocage des récepteurs des leucotriènes afin de diminuer l’inflammation au niveau des bronches

● ● ● ● ● ●

Céphalées Étourdissements Nausées Vomissements Diarrhée Douleur abdominale







Anticholinergiques* Ex. : ipratropim (AtroventMD)



Inhibition de la bronchoconstriction induite par le système nerveux parasympathique

● ● ●

Sécheresse buccale Goût désagréable Toux





Chez le client atteint de MS 4.2 problèmes cardiaques, prendre le pouls avant l’administration du médicament. Faire les recommandations suivantes au client concernant la prise de ce médicament : – utiliser un tube d’espaceMS 5.8 ment pour la prise du médicament en aérosoldoseur (voir la figure 3, à la page 279) ; – se lever et de se déplacer lentement en cas d’étourdissements ; – prendre la dose du soir 1 ou 2 heures avant d’aller au lit ; – toujours avoir le bêta-agoniste à courte durée d’action avec soi, en cas de crise d’asthme. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin. Recommander au client de se lever et de se déplacer lentement en cas d’étourdissements. Administrer de 1 à 2 heures après le repas afin de réduire les effets secondaires gastro-intestinaux. Recommander au client MS 5.8 d’utiliser un tube d’espacement pour la prise de médicaments en aérosol-doseur (voir la figure 3, à la page 279). Recommander au client de bien se rincer la bouche et de se gargariser après la prise du médicament.

* Ces médicaments sont des bronchodilatateurs en aérosol-doseur.

Récepteurs bêta-adrénergiques

Leucotriènes

Récepteurs d’adrénaline situés à la surface des cellules.

Lipides qui se forment à la surface de la membrane des bronches afin de créer une bronchoconstriction.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

277

Section 1

TABLEAU 4

TABLEAU 4

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’asthme (suite)

Médicaments prescrits

Section 1

Corticostéroïdes par voie orale Ex. : prednisone (DeltasoneMD) Corticostéroïdes en aérosol-doseur Ex. : flucticasone (FloventMD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Réduction de l’hyperactivité des bronches par blocage de la réponse inflammatoire du système immunitaire







Cortisone prise durant une courte période (< 2 semaines) : – troubles du sommeil – appétit Cortisone prise durant une longue période (die) : – ostéoporose – ecchymoses – appétit – irrégularité du cycle menstruel – faiblesse musculaire – ulcère gastroduodénal – hyperglycémie Prise de flucticasone : – apparition de muguet dans la bouche – enrouement – irritation de la gorge

Soins infirmiers ●



















Recommander au client MS 5.8 d’utiliser un tube d’espacement pour la prise de médicaments en aérosol-doseur (voir la figure 3, à la page 279). Suggérer au client de s’adonner à une activité relaxante (ex. : lecture, bain) avant d’aller au lit. Informer le client que les comprimés doivent être pris avec de la nourriture et tôt le matin afin de diminuer l’irritation gastrique et les troubles du sommeil. Suggérer au client de manger des aliments qui favorisent la satiété (ex. : noix) lorsqu’il éprouve des fringales. Encourager le client à augmenter son apport en produits laitiers (ex. : fromage, yogourt). Expliquer au client que sa peau est fragilisée par les corticostéroïdes et qu’il doit éviter les chocs. Informer le client diabétique de l’importance de surveiller MS 4.6 sa glycémie capillaire et lui recommander d’aviser son médecin si son traitement ne suffit plus à maintenir sa glycémie dans les valeurs normales. Recommander au client non diabétique de faire un suivi glycémique régulier. Recommander au client de bien se rincer la bouche et de se gargariser après la prise de flucticasone. Recommander au client de brosser sa langue lorsqu’il se MS 2.2 brosse les dents.

ATTENTION Il est important de ne pas confondre les médicaments destinés à la maîtrise de l’asthme avec ceux utilisés pour les crises d’asthme. • Au quotidien, afin de maîtriser l’asthme, le client peut prendre un seul ou une combinaison des médicaments suivants : – un anticholinergique ; – un antagoniste des récepteurs des leucotriènes ; – un bêta-agoniste à longue durée d’action ; – un corticostéroïde par voie orale ou en aérosol-doseur. • En cas de crise d’asthme, le client doit prendre rapidement un bêta-agoniste à courte durée d’action (ex. : VentolinMD).

278

CHAPITRE 7

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ATTENTION Contrairement à l’idée largement répandue voulant que l’on commence l’administration des médicaments par le bronchodilatateur dans le but d’ouvrir les bronches, il n’y a pas d’ordre particulier à respecter pour l’administration des médicaments en inhalation. Toutes les études cliniques effectuées ont démontré que, pour faire une différence, le corticostéroïde en inhalation devrait être administré au pic d’action du bronchodilatateur, ce qui représente une attente de 10 à 20 minutes entre l’administration des deux médicaments. Par ailleurs, aucune différence notable sur la dyspnée n’a pu être mise en évidence en relation avec l’ordre d’administration des médicaments utilisés. Le tube d’espacement pour aérosol-doseur

Section 1

FIGURE 3

Qu’est-ce que c’est ? Le tube d’espacement pour aérosol-doseur est un tube (par exemple, AerochamberMD) sur lequel on fixe l’aérosol-doseur (voir la figure ci-contre). Ce dispositif évite au client d’avoir à coordonner son inhalation avec le déclenchement de l’aérosoldoseur, car le client inhale le médicament en respirant dans le tube d’espacement. De plus, l’utilisation du tube d’espacement augmente la quantité de médicament qui atteint les poumons et réduit les risques d’effets secondaires. Comment l’utiliser ? 1. Retirer le capuchon et agiter l’aérosol-doseur, puis l’insérer dans le tube d’espacement. 2. Placer l’embout du tube d’espacement dans la bouche. 3. Commencer à inspirer et expirer doucement : on doit entendre un léger cliquetis émis par les valves qui s’ouvrent et se referment. Attention : Si on entend un sifflement, c’est que l’inspiration est trop rapide ; il faut alors inspirer plus lentement. 4. Une fois le rythme respiratoire établi, appuyer sur l’aérosol-doseur une seule fois, tout en continuant de respirer de la même manière et en maintenant le tube d’espacement en position. 5. Après plusieurs respirations, retirer le tube d’espacement de la bouche. 6. Attendre environ une minute et répéter les étapes 1 à 5, selon l’ordonnance. Il est recommandé de toujours faire une démonstration au client avant la première utilisation et de lui demander de faire un essai afin que l’infirmière auxiliaire puisse observer la technique du client et suggérer des correctifs au besoin. Il est à noter que le même tube d’espacement peut être utilisé pour tous les aérosolsdoseurs du client. Comment procéder à l’entretien de ce tube ? L’embout doit être nettoyé avec un linge humide une fois que toutes les inhalations prévues ont été effectuées. En présence de dépôts blanchâtres sur les parois du tube d’espacement, retirer les parties colorées du tube transparent et laver toutes les pièces à l’eau tiède savonneuse. Bien rincer à l’eau claire et laisser sécher à l’air, en position verticale avant de remonter les pièces du tube. Remplacer le tube d’espacement dès qu’une de ses parties présente un défaut (tube craqué, valves brisées, embout cassé, etc.).

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

279

1.1.8 L’aspect diététique

Section 1

Les liens entre l’alimentation et l’asthme sont encore peu documentés. Cependant, les personnes asthmatiques présentant des allergies à certains additifs alimentaires comme les sulfites, le glutamate monosodique (GMS) ou la tartrazine devraient éviter de consommer des aliments qui en contiennent (bière, vin, fruits séchés, pommes de terre transformées, etc.).

ACTIVITÉS 1

Qu’est-ce que l’asthme ? Complétez les phrases suivantes à l’aide de la banque de mots.

• Aiguë • Allergies • Alvéoles

• Bronchospasme • Bronches • Chronique

L’asthme est une altération

• Irréversible • Journée • Lente

• Nuit • Réversible • Sifflante

de la respiration. C’est une maladie inflammatoire

des voies respiratoires, souvent associée à des

, qui touche autant

les enfants que les adultes et les personnes âgées. Elle se manifeste par des épisodes de respiration

, d’essoufflement et de toux, surtout la

ou tôt le matin. Ces

manifestations cliniques surviennent à la suite d’un rétrécissement des par un 2

, provoqué

.

Simon, 8 ans, est amené à l’urgence où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. En effet, le rhume qu’il a contracté il y a deux semaines semble s’être compliqué. Après quelques analyses et examens, le médecin établit un diagnostic d’asthme, une altération dont le père de Simon est lui-même atteint depuis plusieurs années. a) Parmi les facteurs de risque suivants, lequel ou lesquels peuvent avoir contribué à l’apparition de l’asthme chez Simon ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse. i) L’âge

iii) L’hérédité

ii) Le sexe

iv) Une infection virale des voies respiratoires supérieures comme le rhume

b) Vous remarquez que Simon est dyspnéique et qu’il présente une respiration sifflante. i) Quel est le besoin perturbé chez Simon ?

280

CHAPITRE 7

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ii) En attendant les traitements médicamenteux, que pouvez-vous faire en lien avec ce besoin perturbé ? Formulez deux soins d’assistance à prodiguer à Simon.

i) Augmentation de l’appétit

iii) Tachycardie

ii) Ecchymoses

iv) Apparition de muguet dans la bouche

Section 1

c) Le médecin prescrit à Simon un corticostéroïde et un bêta-agoniste à courte durée d’action, tous deux en aérosol- doseur. Parmi les effets secondaires suivants, lequel pourrait se manifester avec la prise du corticostéroïde en aérosol- doseur ? Encerclez le choix correspondant à votre réponse.

d) Formulez un soin infirmier à prodiguer à Simon en lien avec l’effet secondaire identifié à la question c).

e) Un tube d’espacement est remis à Simon pour l’inhalation de ses médicaments en aérosol-doseur. Formulez deux conseils à donner au client et à ses parents concernant l’entretien de ce dispositif.

f) Après avoir assisté à la démonstration de l’infirmière, Simon fait un essai pour inhaler le médicament à l’aide du tube d’espacement. Vous entendez un sifflement. Est- ce normal ? Justifiez votre réponse.

1.2 La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une altération incurable du système respiratoire dont le client peut toutefois maîtriser les symptômes. La MPOC comprend deux maladies obstructives des voies respiratoires : la bronchite chronique et l’emphysème : • la bronchite chronique est une inflammation chronique des bronches accompagnée de sécrétions abondantes qui réduit significativement le calibre des bronches en plus de provoquer une obstruction bronchique chronique. Cette altération se caractérise aussi par une toux productive chronique persistante. • l’emphysème est un élargissement permanent des bronchioles combiné avec une destruction des parois alvéolaires, mais sans inflammation. Cette altération se caractérise aussi par une dyspnée à l’effort. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

281

Comme 90 % des clients sont atteints par ces deux altérations, le terme MPOC est généralement utilisé pour désigner la maladie qui englobe les deux altérations, mais il sert aussi à désigner l’une ou l’autre de ces altérations chroniques.

1.2.1 La définition

Section 1

La MPOC est une altération qui se caractérise par une obstruction chronique du passage de l’air dans les voies respiratoires inférieures. Cette obstruction s’installe lentement et progressivement. Elle peut être accompagnée d’une réponse inflammatoire des bronches à différents irritants (voir les facteurs de risque à la section 1.2.3, à la page suivante). L’obstruction des voies respiratoires par l’inflammation et par le mucus se fait de façon graduelle et devient un état permanent. La capacité respiratoire du client étant liée aux volumes respiratoires, elle sera affectée par cette obstruction (voir le tableau 2 du chapitre 5, à la page 197). De plus, il se produit une destruction des parois alvéolaires qui est irréversible. L’air demeure alors emprisonné dans les alvéoles, ce qui limite les échanges gazeux et entraîne une diminution de l’apport d’oxygène à l’organisme (voir la figure 4 ci-dessous). La respiration devient de plus en plus laborieuse, une dyspnée progressive s’installe et affecte la performance du client dans ses activités de la vie quotidienne ainsi que sa qualité de vie en général. FIGURE 4

Les phénomènes physiologiques de la MPOC

Bronche normale

Bronche atteinte par la bronchite chronique

Relâchement des tissus internes

Mucus Destruction de membranes qui séparent les alvéoles

Alvéoles normales

Alvéoles atteintes par l’emphysème

1.2.2 Les causes La principale cause de la MPOC est le tabagisme. En effet, la MPOC est quatre fois plus répandue chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. La fumée de cigarette est irritante pour les parois des voies respiratoires. Elle provoque une augmentation de la taille des cellules qui recouvrent ses parois, réduisant du même coup l’espace disponible pour la circulation de l’air. De plus, les cellules élargies stimulent la production de mucus, ce qui contribue à l’obstruction chronique des bronches et des bronchioles.

282

CHAPITRE 7

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1.2.3 Les facteurs de risque

Section 1

D’autres facteurs favorisent le développement de la MPOC ou son aggravation, mais à un faible degré comparativement au tabagisme. Ces facteurs de risque sont les suivants : • l’exposition à des irritants (fumée secondaire, produits chimiques, poussières ou diverses particules en milieu de travail) ; • la pollution atmosphérique ; • les infections respiratoires à répétition ; • l’hérédité ; • le vieillissement ; • l’asthme ; • un déficit en alpha1-antitrypsine (facteur génétique rare entraînant l’apparition d’un emphysème important chez des personnes âgées de 30 à 50 ans).

1.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance L’obstruction des voies respiratoires liée à la MPOC est partiellement réversible. En effet, la portion inflammatoire de la MPOC est réversible, mais pas l’obstruction associée aux cellules hypertrophiées des voies respiratoires. Le tableau 5 présente les principales manifestations cliniques de la MPOC ainsi que les soins à prodiguer au client qui en est atteint. TABLEAU 5

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la MPOC

Manifestations cliniques et explications ●











Dyspnée progressive survenant à l’effort au début de la maladie, puis au repos en phase avancée de la maladie, causée par la diminution du diamètre des voies respiratoires, la présence de mucus dans les bronches et l’emprisonnement de l’air dans les alvéoles Fatigue liée à la quantité importante d’énergie consacrée à la respiration Toux accompagnée ou non de sécrétions épaisses liée à la présence abondante de mucus dans les bronches Oppression thoracique et agitation liées à l’anxiété causée par la dyspnée Réveils fréquents la nuit causés par la dyspnée Dénutrition liée à la dépense d’énergie importante pour respirer et à la dyspnée qui entrave la nutrition

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Mesurer la fréquence respiratoire et la saturation pulsatile MS MS 4.3 Labo 4.4 en oxygène du client pour vérifier leur stabilité. ● Installer le client en position assise, légèrement penché vers l’avant pour faciliter la respiration. ● Aider le client et un proche aidant à prendre conscience du cycle anxiétéessoufflement dès son apparition afin de prévenir les crises d’essoufflement (voir la figure 4, à la page 282). Apprendre ● Expliquer et démontrer au client la technique de la respiration à lèvres pincées afin de l’aider à maîtriser sa fréquence respiratoire (voir la figure 6, à la page 286). ● Expliquer et démontrer au client la technique de la respiration diaphragmatique afin d’améliorer l’efficacité de sa respiration (voir la figure 7, à la page 286). ● Expliquer et démontrer au client la technique de la toux contrôlée afin de lui permettre d’expectorer plus efficacement (voir la figure 2, à la page 274). ● Recommander au client de prendre une dose de son bronchodilataMS 5.8 teur de soulagement rapide à titre préventif lorsqu’il sait qu’il sera exposé à un facteur aggravant, afin de prévenir une augmentation de la dyspnée. ● Recommander au client d’éviter une exposition aux facteurs aggravants afin de prévenir une augmentation de la dyspnée. ● Recommander au client d’utiliser les principes de conservation de l’énergie afin de prévenir la fatigue et l’augmentation de la dyspnée (voir la figure 8, à la page 287).

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

283

TABLEAU 5

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de la MPOC (suite)

Manifestations cliniques et explications ●

Peur de mourir liée à la crise de dyspnée qui augmente elle-même l’anxiété, favorisant l’accroissement de cette dyspnée

Surinfections bronchiques fréquentes entraînant une exacerbation de la MPOC liées à la présence d’une quantité importante de mucus dans les bronches et à la difficulté qu’éprouve le client à les expectorer (Les surinfections bronchiques se manifestent notamment par une augmentation de la quantité des expectorations et une modification de leur aspect, celles-ci passant du jaune au brun ou au vert.)

Section 1





Thorax en tonneau causé par la perte d’élasticité des poumons et l’utilisation excessive des muscles respiratoires accessoires

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress afin de diminuer l’anxiété liée à la dyspnée. ● Recommander au client de dormir en position semi-assise afin de faciliter la respiration pendant le sommeil. Boire et manger ● Encourager le client à respecter la diète prescrite et à prendre des collations afin de prévenir la dénutrition (voir la rubrique Monde du travail ci-dessous). ● Rappeler au client de manger lentement et d’éviter de parler en mangeant afin de prévenir la fatigue et l’augmentation de la dyspnée. ● Rappeler au client de se reposer avant et après les repas afin de favoriser l’apport énergétique. ● Si aucune limite liquidienne n’est prescrite, encourager le client à bien s’hydrater afin de fluidifier les sécrétions. Éviter les dangers ● Recommander au client de toujours avoir avec lui son bronchodilatateur d’urgence afin de pouvoir prendre une dose rapidement en cas d’exposition à un facteur aggravant. ● Recommander au client de se faire vacciner contre la grippe chaque automne afin de prévenir les surinfections bronchiques. ● Noter dans le dossier du client ses signes vitaux ainsi que les symptômes ressentis afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. ● Expliquer au client l’importance de pratiquer la technique de la toux contrôlée chaque jour et d’observer la quantité et la couleur des sécrétions afin de reconnaître rapidement les signes de surinfection bronchique. ●

Monde du travail L’infirmière auxiliaire pourrait être amenée à collaborer avec la diététiste ; celle-ci précisera les recommandations à faire en matière de nutrition à la clientèle atteinte d’une MPOC.

La dyspnée génère de l’anxiété, et l’anxiété génère à son tour la dyspnée, c’est pourquoi il est essentiel pour le client atteint d’une MPOC de bien comprendre ce qui cause son anxiété afin de mettre un terme à ce cycle vicieux. La figure 5, à la page suivante, est utile pour guider le client et l’aider à déterminer la nature de ses peurs.

284

CHAPITRE 7

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FIGURE 5

Le cycle anxiété-essoufflement Qu’est-ce que c’est ?

Section 1

Le cycle anxiété-essoufflement apparaît chez le client qui perd la maîtrise de sa respiration (voir la figure ci-dessous). En effet, le client dyspnéique a tendance à respirer plus rapidement et à solliciter les muscles accessoires de la respiration ; il augmente ainsi la dépense énergétique liée à sa respiration. Les besoins en oxygène de son organisme s’en trouvent accrus, tandis que le volume respiratoire est diminué en raison de la respiration inefficace du client (voir le tableau 2 du chapitre 5, à la page 197). Le manque de maîtrise sur sa respiration augmente l’anxiété du client, ce qui l’incite à respirer encore plus rapidement, mais beaucoup moins efficacement. Les réponses physiologiques successives du cycle anxiété-essoufflement

Réduction du volume respiratoire générée par la MPOC Augmentation des besoins en O2 et accroissement de la quantité de CO2 à éliminer

Accélération du mécanisme basal de la respiration

Utilisation des muscles accessoires pour tenter d’augmenter le volume d’air

Augmentation de la dépense énergétique nécessaire à la respiration

Comment prévenir le cycle anxiété-essoufflement ? La peur d’éprouver de l’essoufflement est souvent le principal déclencheur du cycle anxiété-essoufflement. Le client doit apprendre à reconnaître ses peurs pour mettre un frein à l’escalade de ce cycle.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire peut intervenir pour aider le client atteint de MPOC à reconnaître les situations qui génèrent un essoufflement afin de prévenir ou même de briser le cycle anxiété-essoufflement. Elle peut prodiguer les conseils suivants au client : • Planifier ses activités quotidiennes en tenant compte des limites imposées par la MPOC. • Vivre une journée à la fois sans appréhender l’avenir : une situation décevante aujourd’hui pourrait être tout autre demain. • Prendre part à des activités agréables : s’accorder des périodes de loisirs chaque jour. • Ne chercher à résoudre qu’un problème à la fois permet de maîtriser plus facilement l’anxiété qui lui est associée. • S’accorder le droit à l’erreur : si une démarche ne fonctionne pas du premier coup, essayer de nouveau. • Planifier et exercer des activités adaptées à son rythme de façon à pouvoir demeurer actif. • Prévoir des périodes quotidiennes de détente pour pratiquer la respiration diaphragmatique (voir la figure 7, à la page 286) et la relaxation.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

285

Les figures suivantes expliquent deux techniques de respiration déjà présentées dans le tableau 5 traitant des soins d’assistance de la MPOC (voir la page 283) : la respiration à lèvres pincées (voir la figure 6) et la respiration diaphragmatique (voir la figure 7 ci-dessous). Ce sont les deux techniques les plus utiles au client atteint de MPOC. FIGURE 6

La respiration à lèvres pincées Qu’est-ce que c’est ?

Section 1

La respiration à lèvres pincées est une technique qui aide le client à diminuer sa fréquence respiratoire et à maîtriser la durée de sa respiration. En effet, le pincement des lèvres lors de l’expiration permet de conserver une pression adéquate dans les bronchioles et les alvéoles qui favorise les échanges gazeux. Ainsi, le volume d’air inspiré et expiré est augmenté. La respiration devient donc plus efficace. Comment la mettre en pratique ? Le client atteint de MPOC devrait toujours utiliser la respiration à lèvres pincées, au repos ou à l’effort.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire peut intervenir pour aider le client atteint de MPOC à pratiquer la respiration à lèvres pincées, ou pour s’assurer qu’il s’exerce correctement, en lui rappelant la façon de procéder : 1. Relâcher les épaules. 2. Inspirer normalement par le nez en maintenant la bouche fermée. 3. Compter 1 et 2. 4. Expirer par la bouche en pinçant les lèvres et en maintenant la bouche vers l’avant en forme de O (voir la photo ci-contre). 5. Compter 1, 2, 3 et 4 en expirant, car la durée de l’expiration doit être deux fois plus longue que celle de l’inspiration.

FIGURE 7

La respiration diaphragmatique Qu’est-ce que c’est ?

La respiration diaphragmatique est une respiration profonde qui contribue à corriger l’habitude que prennent les clients atteints d’une MPOC de solliciter les muscles respiratoires accessoires. Cette technique améliore le travail effectué par le diaphragme et favorise le mouvement de l’air dans les poumons sans causer de fatigue aux muscles thoraciques. Par ailleurs, en plus d’améliorer la ventilation, la respiration diaphragmatique aide le client à se détendre et contribue à diminuer son anxiété.

286

CHAPITRE 7

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FIGURE 7

La respiration diaphragmatique (suite) Comment la mettre en pratique ?

Le client atteint de MPOC devrait utiliser la respiration diaphragmatique afin d’améliorer l’efficacité de sa respiration tout en étant plus détendu.

Quoi faire Section 1

L’infirmière auxiliaire peut intervenir pour aider le client atteint de MPOC à pratiquer la respiration diaphragmatique, ou pour s’assurer qu’il s’exerce correctement, en lui rappelant la façon de procéder : En position assise, genoux pliés et dos appuyé contre un dossier : 1. Relâcher les épaules. 2. Mettre les mains sur l’abdomen. 3. Inspirer par le nez en gonflant le plus possible l’abdomen. 4. Garder le thorax détendu. 5. Appuyer doucement sur l’abdomen en expirant lentement (voir la photo ci-contre). 6. Répéter les étapes 1 à 5 à quelques reprises. 7. Pratiquer la respiration diaphragmatique au moins deux fois par jour.

Respirer est un effort de tous les instants pour le client atteint d’une MPOC. Il est donc essentiel pour lui d’agir de façon à préserver son énergie afin de prévenir la dyspnée. La figure 8 explique les principes de conservation de l’énergie. FIGURE 8

Les principes de conservation de l’énergie Qu’est-ce que c’est ?

Les principes de conservation de l’énergie visent à permettre au client atteint de MPOC de demeurer actif et de continuer à exercer ses activités de la vie quotidienne (AVQ). En appliquant ces principes, le client atteint de MPOC apprend à maîtriser sa respiration, à optimiser son énergie et à prévenir la fatigue.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

287

FIGURE 8

Les principes de conservation de l’énergie (suite) Comment les mettre en pratique ?

Le client atteint de MPOC devrait se familiariser avec les principes de conservation de l’énergie afin d’envisager des solutions pour faciliter sa vie quotidienne.

Quoi faire Section 1

L’infirmière auxiliaire peut intervenir pour aider le client atteint de MPOC à mettre en pratique les principes de conservation de l’énergie. Les conseils à prodiguer au client doivent l’aider à optimiser ses AVQ en fonction de l’énergie dont il dispose : • Inciter le client à déceler les moments de la journée où son besoin d’énergie est le plus grand ou le moins important. • Rappeler au client qu’il est préférable de n’entreprendre qu’une seule chose à la fois et lui suggérer d’alterner les activités qui exigent beaucoup d’énergie avec celles qui lui permettent de récupérer. • Classer les AVQ par ordre d’importance : les activités essentielles et celles qu’on a envie de faire. • Planifier un horaire quotidien réaliste selon ses capacités : les activités qui nécessitent davantage d’énergie doivent être placées au moment de la journée où le niveau d’énergie est à son meilleur. • Adapter son rythme selon les AVQ : savoir reconnaître ses limites et ralentir son rythme pour les activités sollicitant la respiration (ex. : parler ou manger). Ne pas oublier de prévoir des périodes de repos. • Maintenir une posture adéquate : organiser l’espace de manière à réduire les mouvements qui provoquent un essoufflement (ex. : s’étirer, se pencher), notamment pour atteindre les objets. Travailler en position assise lorsque c’est possible, en maintenant une posture adéquate.

1.2.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de la MPOC s’appuie sur une analyse (gaz artériels sanguins) et sur quelques examens ; d’autres analyses peuvent révéler des exacerbations de la MPOC. Ces analyses et examens sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. La spirométrie demeure l’outil diagnostique principal de la MPOC. Analyses

6 Culture des expectorations

12 Gaz sanguins artériels (page 332)

(page 328)

11 Formule sanguine complète (page 330) Examens

19 Bronchoscopie (page 337)

29 Spirométrie (page 346)

27 Radiographie pulmonaire (page 345)

288

CHAPITRE 7

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1.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Le traitement de la MPOC comporte plusieurs aspects, dont certains changements dans les habitudes de vie du client. Le tableau 6 présente les principaux traitements et certaines habitudes de vie que devrait adopter le client atteint de MPOC, ainsi que les soins spécifiques qui y sont associés. Les traitements et les soins spécifiques de la MPOC Traitements et explications Traitement médicamenteux visant à maîtriser les symptômes de la MPOC : – administration de médicaments qui dilatent les bronches afin d’augmenter au maximum l’espace bronchique pour faciliter le passage de l’air (voir le tableau 7, à la page 291) Il est à remarquer que, contrairement à l’asthme, la MPOC n’est pas une maladie dont la progression peut être arrêtée : c’est une maladie dégénérative. Le traitement médicamenteux ne permet pas de maîtriser la maladie elle-même, mais plutôt de modérer ses symptômes. ●



Oxygénothérapie visant une SpO2 > 90 % afin d’assurer un apport en oxygène aux organes du corps, selon l’ordonnance (voir la rubrique Attention, à la page 291)

Soins spécifiques et explications ●









Administrer des médicaments qui dilatent les MS 5.8 bronches, selon l’ordonnance. Expliquer et démontrer au client l’emploi correct MS 5.8 des bronchodilatateurs afin de lui permettre d’optimiser son traitement. Encourager le client à utiliser un tube d’espacement pour ses inhalations à l’aide des aérosols-doseurs afin d’augmenter la quantité de médicament qui atteint les bronches (voir la figure 3, à la page 279).

Administrer de l’oxygène pour améliorer l’oxygénation, selon l’ordonnance Mesurer la saturation en oxygène.

MS Labo

6.1

MS Labo

4.4

Modification de certaines habitudes de vie ou de facteurs environnementaux Modifications à encourager afin de contrôler les symptômes de la MPOC et de prévenir les exacerbations : – cessation tabagique afin d’éliminer les effets nocifs du tabac sur le système respiratoire (rappeler au client que le tabac favorise les spasmes musculaires et l’accumulation de sécrétions dans les bronches, paralyse les cils vibratiles, etc.) Il est à remarquer que la cessation tabagique est la seule intervention susceptible de ralentir et parfois même de stopper la progression de la MPOC. Il est donc essentiel de souligner ce fait au client. – élimination de certains irritants respiratoires de son environnement (fumée de tabac ambiante, fortes odeurs, air très froid ou très chaud et humide, etc.) afin de prévenir l’irritation des bronches et l’augmentation de la dyspnée ●















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Rappeler au client que la cessation tabagique est essentielle pour ralentir la progression de la MPOC et réduire ses symptômes. Encourager le client dans ses efforts pour cesser de fumer afin de renforcer sa motivation.

Expliquer au client que les facteurs déclenchants ou précipitants doivent être retirés de son environnement afin de prévenir l’augmentation de la dyspnée. Expliquer au client l’intérêt de rechercher des lieux frais (ex. : domicile climatisé, bibliothèque, centre commercial) en période de chaleur accablante afin de prévenir l’augmentation de la dyspnée. Recommander au client de limiter ses sorties à l’extérieur en période de grand froid afin de prévenir l’augmentation de la dyspnée. Recommander au client d’éviter les lieux où il serait exposé à la fumée secondaire et insister pour qu’il demande à ses visiteurs de renoncer au tabac durant leurs visites à son domicile, afin de prévenir l’augmentation de la dyspnée. En cas d’allergie, encourager le client à se départir de son animal de compagnie à poils ou à plumes afin de diminuer les irritants respiratoires de son environnement.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

289

Section 1

TABLEAU 6

TABLEAU 6

Les traitements et les soins spécifiques de la MPOC (suite)

Section 1

Programme de réadaptation pulmonaire Ce traitement de choix permet au client atteint de MPOC de gérer sa vie au quotidien malgré les désagréments de la maladie. ● Le programme de réadaptation s’adapte au client pour lui permettre d’améliorer son niveau d’autonomie et d’endurance, quel que soit son état de santé au moment de l’entrée dans le programme. ● Le programme comporte deux volets complémentaires : – de l’enseignement sur l’autogestion de la maladie : ce volet permet au client d’acquérir des connaissances et de développer certaines habiletés afin de mieux identifier et de mieux gérer les symptômes de la MPOC, principalement en périodes d’exacerbation ; – un programme adapté d’activité physique : ce volet permet au client d’améliorer sa tolérance à l’effort et ainsi augmenter le nombre d’activités qu’il peut réaliser dans une journée.

C’est la loi L’enseignement et la réadaptation sont des activités réservées à l’infirmière. L’infirmière auxiliaire peut cependant encourager le client à poursuivre ses efforts en soulignant les progrès accomplis. Traitements chirurgicaux Le traitement chirurgical est peu fréquent, mais il peut être envisagé dans certains cas graves de MPOC. Pour être admissible aux interventions suivantes, le client doit répondre à des critères de sélection très précis évalués par le pneumologue et le chirurgien. Trois types de chirurgie sont possibles : ● La chirurgie de réduction du volume pulmonaire : cette intervention consiste à réduire la taille des poumons en enlevant les parties les plus atteintes par la maladie. L’objectif de l’opération est d’accroître l’espace occupé par les parties saines des poumons afin d’améliorer l’efficacité de la respiration. ●



La bullectomie : cette intervention est destinée aux clients atteints d’une MPOC qui présentent de grosses bulles créées par l’emphysème, et vise à retirer ces bulles non fonctionnelles afin d’accroître l’efficacité des autres parties des poumons. La greffe de poumon : cette intervention vise à remplacer un ou les deux poumons malades par le ou les poumons d’un donneur qui se trouve en état de mort cérébrale. Un traitement antirejet combiné avec des immunosuppresseurs est ensuite nécessaire à vie. Soins postopératoires après le séjour aux soins intensifs

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ● Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. ● Installer le soluté selon MS 9.1 9.2 l’ordonnance.







● ●







290

CHAPITRE 7

Prendre les signes vitaux, selon l’ordonnance, pour assurer MS 4.1 à 4.5 un dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. Observer la plaie au thorax afin de déceler un écoulement ou des signes d’infection. MS 9.2 à 9.6 Surveiller la perfusion des solutés. Lorsque l’ordonnance le permet, recommander au client de laver sa plaie avec un savon doux et de la rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison. Mobiliser le client régulièrement dans le lit afin de prévenir l’atélecMS 3.1 tasie (voir la page 242) provoquée par l’anesthésie générale. Inciter le client à effectuer les exercices respiratoires (spirométrie MS incitative) et physiques des membres supérieurs (voir l’Annexe 4 Labo 10.1 à la page 354) et des membres inférieurs toutes les heures et à marcher régulièrement dans le corridor afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Installer les jambières à compression séquentielle afin de prévenir MS Labo 10.3 les thrombophlébites.

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Les traitements et les soins spécifiques de la MPOC (suite)

Soins préopératoires ●

Soins postopératoires après le séjour aux soins intensifs

Administrer les médicaments prescrits.







Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Faire le bilan liquidien pour vérifier les écarts et corriger le déséquilibre hydrique s’il y a lieu (voir l’Annexe 3, à la page 353). En cas de complications postopératoires nécessitant une MS 6.4 Labo 6.3 trachéostomie, effectuer l’aspiration des sécrétions par canule trachéale ainsi que les soins de trachéostomie au besoin. Vidéo

ATTENTION

Vidéo

L’oxygénothérapie est un traitement dont les effets bénéfiques pour les clients atteints de MPOC sont loin d’être négligeables. En effet, différentes études cliniques démontrent qu’une oxygénothérapie de plus de 15 heures par jour, qui permet de maintenir une SpO2 > 90 %, assure un apport en oxygène suffisant au bon fonctionnement des organes et prévient l’apparition de l’hypertension artérielle pulmonaire.

1.2.7 Les médicaments prescrits Le tableau 7 présente les principales classes de médicaments utilisés pour ralentir la progression de la MPOC et maîtriser ses symptômes. Le traitement médicamenteux de la MPOC comporte au départ des bronchodilatateurs à courte durée d’action, auxquels s’ajoutent deux bronchodilatateurs à longue durée d’action (voir la rubrique Attention ! au point 1.1.7, à la page 279, concernant l’ordre de leur administration). Les corticostéroïdes en inhalation sont prescrits en phase avancée de la maladie. TABLEAU 7

Les principales classes de médicaments utilisés pour traiter et contrôler la MPOC

Médicaments prescrits Bêtaagonistes à courte durée d’action* Ex. : salbutamol (VentolinMD) Bêtaagonistes à longue durée d’action* Ex. : salmétérol (SereventMD)

Effets thérapeutiques ●

Stimulation des récepteurs bêta­ adrénergiques des bronchioles afin de créer une broncho­ dilatation

Effets secondaires indésirables ●



● ●



Stimulation des cils vibratiles pour l’élimination des particules des bronchioles





Tachycardie ou palpitations Nervosité ou tremblements

Soins infirmiers ●



Étourdissements Insomnie Sécheresse buccale Céphalées



Chez un client avec des MS 4.2 problèmes cardiaques, prendre le pouls avant l’administration. Faire les recommandations suivantes au client concernant la prise de ce médica­ ment : – utiliser un tube d’espacement MS 5.8 pour la prise de médicaments en aérosol­doseur (voir la figure 3, à la page 279) ; – se lever et de se déplacer lentement en cas d’étourdissements ; – prendre la dose du soir une ou deux heures avant d’aller au lit ; – toujours avoir le bêta­agoniste à courte durée d’action avec soi, en cas de crise d’asthme. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin.

* Ces médicaments sont des bronchodilatateurs en aérosol-doseur. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

291

Section 1

TABLEAU 6

TABLEAU 7

Les principales classes de médicaments utilisés pour traiter et contrôler la MPOC (suite)

Médicaments prescrits Anticholinergiques* Ex. : ipratropim (AtroventMD)

Effets thérapeutiques ●

Inhibition de la bronchoconstriction induite par le système nerveux parasympathique

Effets secondaires indésirables ●



Section 1



Méthylxanthines Ex. : théophylline (UniphylMD)







Relâchement des muscles lisses des bronches Stimulation des cils vibratiles pour l’élimination des particules des bronchioles Amélioration de la contractilité du diaphragme





● ●



Sécheresse buccale Goût désagréable Toux

Tachycardie ou palpitations Nervosité ou irritabilité Céphalées Douleur épigastrique Nausées ou vomissements

Soins infirmiers ●











Corticostéroïdes par voie orale Ex. : prednisone (DeltasoneMD) Corticostéroïdes en aérosol- doseur Ex. : flucticasone (FloventMD)



Réduction de l’hyperactivité des bronches par blocage de la réponse inflammatoire du système immunitaire





Cortisone prise durant une courte période (< 2 semaines) : – troubles du sommeil – appétit Cortisone prise durant une longue période (die) : – ostéoporose – ecchymoses – appétit – cycle menstruel irrégulier – faiblesse musculaire – ulcère gastroduodénal – hyperglycémie















Recommander au client d’utiliser MS 5.8 un tube d’espacement pour la prise de médicaments en aérosol-doseur (voir la figure 3, à la page 279). Recommander au client de bien se rincer la bouche et de se gargariser après la prise du médicament. Chez un client atteint de MS 4.2 problèmes cardiaques, prendre le pouls avant l’administration du médicament. Informer le client que le médicament peut causer de la nervosité ou de l’irritabilité, et lui conseiller de se détendre au besoin. Informer le client que le médicament peut lui causer de légers maux de tête ; lui apporter une débarbouillette d’eau froide à poser sur son front, au besoin. Recommander au client de prendre le médicament en mangeant afin de diminuer l’irritation gastrique ainsi que les nausées et vomissements. Recommander au client d’utiliser MS 5.8 un tube d’espacement pour la prise de médicaments en aérosol-doseur (voir la figure 3, à la page 279). Suggérer au client de s’adonner à une activité relaxante (ex. : lecture, bain) avant d’aller au lit. Informer le client que les comprimés doivent être pris avec de la nourriture et tôt le matin afin de diminuer l’irritation gastrique et les troubles du sommeil. Suggérer au client de manger des aliments qui favorisent la satiété (ex. : noix) lorsqu’il éprouve des fringales. Encourager le client à augmenter son apport en produits laitiers (ex. : fromage, yogourt). Expliquer au client que sa peau est fragilisée par les corticostéroïdes et qu’il doit éviter les chocs. Informer le client diabétique de MS 4.6 l’importance de surveiller sa glycémie capillaire et lui recommander d’aviser son médecin si son traitement ne suffit plus à maintenir sa glycémie dans les valeurs normales.

* Ce médicament est un bronchodilatateur en aérosol-doseur.

292

CHAPITRE 7

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Les principales classes de médicaments utilisés pour traiter et contrôler la MPOC (suite)

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Effets secondaires indésirables ●

Prise de flucticasone : – apparition de muguet dans la bouche – enrouement – irritation de la gorge

Soins infirmiers ●





Recommander au client non diabétique de faire un suivi glycémique régulier. Recommander au client de bien se rincer la bouche et de se gargariser après la prise de flucticasone. Recommander au client de MS 2.2 brosser sa langue lorsqu’il se brosse les dents.

1.2.8 L’aspect diététique Les clients atteints de MPOC présentent souvent des déficits nutritionnels importants. Ils ont besoin d’un apport énergétique substantiel pour répondre aux exigences de leurs muscles respiratoires et pour combattre l’inflammation chronique. Leurs besoins nutritionnels sont donc importants et doivent être comblés. Cependant, l’action même de manger est parfois difficile, car elle peut augmenter la dyspnée. C’est pourquoi il faut recommander au client atteint de MPOC de faire de petits repas riches en calories et plus fréquents (voir la rubrique Monde du travail au point 1.2.4, à la page 284).

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. Vrai

Faux

a) La maladie pulmonaire obstructive chronique est une altération incurable, mais le client peut toutefois en maîtriser les symptômes. b) La MPOC comprend deux maladies obstructives des voies respiratoires : la bronchite aiguë et l’emphysème. c) L’emphysème est une altération qui se caractérise par un rétrécissement permanent des bronchioles, combiné avec une destruction des parois alvéolaires. d) La MPOC se caractérise par une obstruction chronique du passage de l’air dans les voies respiratoires supérieures. e) La principale cause de la MPOC est le vieillissement. Justification :

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

293

Section 1

TABLEAU 7

2

L’asthme et la MPOC sont deux altérations chroniques du système respiratoire qui ont des ressemblances et des différences. À l’aide d’un X, indiquez si les manifestations cliniques suivantes sont propres à l’asthme, à la MPOC ou à ces deux altérations. Manifestations cliniques

Asthme

MPOC

Dénutrition Surinfection bronchique Dyspnée

Section 1

Respiration sifflante Oppression thoracique Toux surtout la nuit Toux productive chronique persistante Anémie Fatigue Agitation Hémoptsysie

3

Madame Giguère, 67 ans, souffre de MPOC depuis quelques années. Son état respiratoire s’étant détérioré, elle vient d’être hospitalisée dans le département de médecine où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. a) Parmi les manifestations cliniques suivantes, laquelle ou lesquelles ont un lien avec la MPOC de madame Giguère ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse et justifiez chacun de ces choix. i) Dyspnée progressive

iii) Étourdissements

v) Oppression thoracique

ii) Réveils fréquents la nuit

iv) Augmentation de l’appétit

vi) Thorax en tonneau

Justification :

b) Afin d’aider madame Giguère à demeurer active et à continuer à exercer ses activités de la vie quotidienne (AVQ), vous lui expliquez les principes de conservation de l’énergie. À quel besoin fondamental de la personne pouvez- vous associer cette intervention ?

294

CHAPITRE 7

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c) Quels sont les buts des principes de conservation de l’énergie ? Encerclez les bonnes réponses. i) Éviter la toux

iii) Optimiser l’énergie

ii) Maîtriser la respiration

iv) Prévenir la fatigue

d) Parmi les conseils suivants, quels sont ceux qui pourraient être donnés à madame Giguère afin de mettre en pratique les principes de conservation de l’énergie pour optimiser ses AVQ ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse.

Section 1

i) Rappeler à la cliente qu’il est préférable d’entreprendre plusieurs choses à la fois. ii) Rappeler à la cliente d’adapter son rythme selon les AVQ. iii) Rappeler à la cliente de prévoir des périodes de repos. iv) Rappeler à la cliente qu’il est préférable de planifier ses AVQ le matin, peu importe son degré d’énergie. v) Rappeler à la cliente qu’il est préférable de travailler en position assise. e) Pour traiter les problèmes respiratoires de madame Giguère, le médecin a prescrit, entre autres, un corticostéroïde par voie orale à prendre sur une longue période. Un des effets secondaires de ce médicament est l’hyperglycémie. Parmi les définitions suivantes, encerclez celle qui décrit correctement cet effet secondaire. i) Taux de gras trop élevé dans l’organisme ii) Taux de sucre trop élevé dans l’organisme iii) Taux de gras trop bas dans l’organisme iv) Taux de sucre trop bas dans l’organisme f) L’ostéoporose est un autre effet secondaire qui résulte de la prise de corticostéroïdes par voie orale sur une longue période. Nommez les deux éléments nutritionnels qui seront nécessaires à madame Giguère pour éviter cette complication. Donnez deux sources possibles pour chacun de ces éléments. Utilisez les connaissances acquises dans d’autres compétences. Éléments nutritionnels

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Sources

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

295

1.3 Le cancer du poumon

Section 1

Selon les statistiques répertoriées par la Société canadienne du cancer pour l’année 2013, le cancer du poumon est la première cause de décès tant chez l’homme que chez la femme, parmi tous les types de cancers au Canada. Chez les femmes, la mortalité liée au cancer du poumon dépasse maintenant celle liée au cancer du sein. Ainsi, au Québec seulement, même si le cancer du sein est plus souvent diagnostiqué que le cancer du poumon, en 2013, on s’attendait à 2 900 décès dus au cancer du poumon contre 1 350 dus au cancer du sein.

1.3.1 La définition Cellules épithéliales Cellules qui, en se superposant, tapissent l’intérieur des organes. Les cellules épithéliales des bronches sont celles qui recouvrent la surface interne des bronches.

Métastase Formation d’une tumeur à distance plus ou moins importante du foyer cancéreux d’origine, due à la migration d’un groupe de cellules cancéreuses.

Dans la majorité des cancers du poumon, une tumeur se forme au niveau des cellules épithéliales des bronches. Les cellules cancéreuses se développent lentement. Ainsi, il peut s’écouler de 8 à 10 ans avant que la tumeur n’atteigne 1 cm, ce qui correspond à la plus petite lésion détectable à la radiographie pulmonaire. Les cancers du poumon se divisent en deux catégories : • les cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC) (voir la figure 9) : représentent le type de cancer le plus fréquent (80 % des cas) ; • les cancers du poumon à petites cellules (CPPC) : représentent un type moins fréquent (20 % des cas), mais dont la croissance est plus rapide que celle du CPNPC et qui a une forte tendance au développement de métastases. Une fois bien installé, le cancer du poumon, comme tous les autres types de cancers, tend à se propager par métastases dans les organes avoisinants ou encore dans la circulation sanguine ou lymphatique. FIGURE 9

Un cancer du poumon non à petites cellules, localisé au poumon gauche

Les CPNPC constituent la majorité des cancers du poumon ; ils sont classifiés en quatre stades, en fonction de leur gravité (voir le tableau 8, à la page suivante).

296

CHAPITRE 7

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Les stades des cancers du poumon non à petites cellules

Stades I

Description

A



Tumeur de taille inférieure à 3 cm

B



Tumeur de taille supérieure à 3 cm



II

A B



Tumeur de taille inférieure à 3 cm



Atteinte des ganglions lymphatiques situés du même côté que la tumeur

● ●



III

A





B

● ● ●

IV

Propagation des cellules cancéreuses uniquement dans les régions avoisinantes à l’intérieur du poumon



Section 1

TABLEAU 8

Tumeur de taille supérieure à 3 cm Atteinte des bronches, des ganglions lymphatiques situés du même côté que la tumeur Atteinte d’autres organes situés à proximité du poumon Atteinte des structures avoisinantes, comme la paroi thoracique, la plèvre ou le péricarde Atteinte des ganglions lymphatiques régionaux Tumeur étendue, atteignant le cœur, la trachée, l’œsophage, le médiastin Épanchement pleural malin Envahissement des ganglions lymphatiques thoraciques et cervicaux Présence de métastases dans les tissus ou organes éloignés du poumon atteint

1.3.2 Les causes La principale cause du cancer du poumon est l’usage du tabac ainsi que l’exposition à la fumée de cigarette ou de cigare (voir la figure 10). En effet, la cigarette contient 60 agents carcinogènes en plus d’autres substances, comme le monoxyde de carbone et la nicotine, qui affectent la croissance normale des cellules de l’épithélium.

FIGURE 10

Le tabagisme est la principale cause du cancer du poumon. Agent carcinogène Facteur pouvant favoriser l’apparition d’un cancer, provoquer un cancer ou en aggraver l’évolution.

1.3.3 Les facteurs de risque La fumée de cigarette est un irritant majeur de l’épithélium des bronches, ce qui explique que le tabagisme est le facteur de risque le plus important du cancer du poumon. En effet, le risque de développer un cancer du poumon est directement lié à l’exposition totale d’une personne à la fumée de cigarette. Les agents carcinogènes étant aussi présents dans la fumée secondaire (fumée produite par une cigarette ou un cigare) que dans la fumée directe (fumée inhalée ou expirée par le fumeur), l’exposition totale d’une personne comporte à la fois son exposition à la fumée directe par un tabagisme actif et son exposition à la fumée secondaire.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

297

L’exposition à certaines autres substances carcinogènes peut aussi prédisposer une personne au cancer du poumon. Ces substances sont les suivantes : • l’amiante ; • les hydrocarbures • les chromates (types aromatiques polycyd’acides toxiques) ; • le radon ; cliques (particules • l’arsenic ; • le nickel ; produites par la • l’air pollué. • le fer ; combustion du char• les oxydes de fer ; bon, du pétrole ou du • l’uranium ; gaz naturel) ;

Section 1

1.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le cancer du poumon ne génère aucune manifestation clinique pendant la majeure partie de son évolution. Le tableau 9 présente les principales manifestations cliniques qui apparaissent chez le client atteint d’un cancer du poumon depuis déjà plusieurs années, donc à un stade avancé de la maladie, sans que ce soit en phase terminale. Il est important de souligner que les premières manifestations cliniques ne sont pas spécifiques au cancer du poumon, mais qu’elles sont souvent présentes chez les fumeurs (toux chronique) ou chez les personnes atteintes d’une MPOC (dyspnée) (voir le tableau 5, à la page 283). TABLEAU 9

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance du cancer du poumon

Manifestations cliniques et explications Toux persistante pouvant produire des expectorations, accompagnée parfois d’hémoptysie, causée par la présence abondante de mucus dans les bronches Symptômes persistants de pneumonie (voir le tableau 19 du chapitre 6, à la page 250) dus à l’obstruction des bronches par le mucus Fièvre liée à une pneumonie persistante Douleur thoracique causée par la présence de la tumeur cancéreuse au niveau de la paroi thoracique Fatigue due à la consommation importante d’énergie par la tumeur cancéreuse et anémie causée par l’alimentation insuffisante du client Perte d’appétit et de poids causée par un cancer de stade avancé

298

CHAPITRE 7

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Mesurer la fréquence respiratoire MS MS 4.3 Labo 4.4 et la saturation pulsatile en oxygène du client pour vérifier leur stabilité. ● Installer le client en position assise ou semi-assise, pour faciliter l’expectoration et diminuer la douleur. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales ● Prendre la température du client pour vérifier MS 4.1 s’il fait de la fièvre. ● Poser une débarbouillette d’eau froide sur la nuque ou le front du client pour le rafraîchir. Dormir et se reposer ● Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress afin de permettre le repos et de faciliter le sommeil. Boire et manger ● Encourager le client à manger fréquemment des petits repas riches en calories afin d’augmenter l’apport énergétique et prévenir la perte de poids. Éviter les dangers ● Noter dans le dossier du client ses signes vitaux ainsi que les symptômes ressentis afin de permettre un suivi approprié de leur évolution.

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1.3.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic du cancer du poumon nécessite des analyses et des examens qui sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous. Analyses

7 Cytologie des expectorations (page 328)

11 Formule sanguine complète (page 330)

18 Biopsie pulmonaire (page 336)

Section 1

Examens

28 Scintigraphie pulmonaire (page 345)

19 Bronchoscopie (page 337) 24 Imagerie par résonance magnétique (page 342)

29 Spirométrie (page 346) 31 Thoracentèse (page 347)

27 Radiographie pulmonaire

32 Tomodensitométrie (page 349)

(page 345)

33 Tomographie par émission de positons (page 350)

1.3.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 10 présente les trois traitements utilisés pour le client atteint d’un cancer du poumon ainsi que les soins spécifiques qui leur sont associés. Il est à noter qu’une combinaison de ces traitements peut être proposée au client. TABLEAU 10

Les traitements et les soins spécifiques du cancer du poumon

Chirurgie Le traitement chirurgical est le traitement privilégié du CPNPC de stades I et II, car cette méthode rend possible l’élimination complète du cancer à ces stades. Trois types d’interventions chirurgicales sont possibles : ● la pneumonectomie : ablation du poumon atteint en entier ; ● la lobectomie : ablation du ou des lobes atteints ; ● la résection segmentaire : ablation d’une petite partie du segment pulmonaire atteint (tumeur et tissus environnants). Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352.

Soins postopératoires après le séjour aux soins intensifs ●



● ●





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Prendre les signes vitaux, selon l’ordonnance, pour assurer MS 4.1 à 4.5 un dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. Observer l’état du pansement mis en salle d’opération afin de le renforcer au besoin. Refaire le pansement s’il y a lieu et observer la plaie au thorax afin de MS 11.2 déceler un écoulement ou des signes d’infection. Retirer les agrafes et installer des diachylons de rapprochement selon MS 11.5 l’ordonnance. Lorsque l’ordonnance le permet, recommander au client de laver ses MS 1.1 plaies avec un savon doux et de les rincer à l’eau claire chaque jour afin de prévenir les infections et de favoriser la guérison.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

299

TABLEAU 10

Les traitements et les soins spécifiques du cancer du poumon (suite)

Soins préopératoires (suite)

Soins postopératoires après le séjour aux soins intensifs (suite) ●

Section 1





● ●









Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. Installer une sonde MS 8.8 vésicale, au besoin. Installer le MS 9.1 9.2 soluté selon l’ordonnance. Administrer les médicaments prescrits.

● ● ●







Mobiliser le client régulièrement dans le lit, selon l’ordonnance, afin de prévenir l’atélectasie (voir la page 242 du chapitre 6) provoquée par l’anesthésie générale. Selon le type de chirurgie, la mobilisation du client éprouvant de la difficulté à respirer peut être faite du côté sain ou du côté opéré : – pneumonectomie : tourner le client du côté opéré pour permettre au poumon fonctionnel d’avoir un maximum d’expansion ; – lobectomie et résection segmentaire : tourner le client du côté opposé à MS 3.1 la résection pour favoriser l’expansion du poumon touché. Inciter le client à effectuer les exercices respiratoires (spirométrie MS Labo 10.1 incitative) et physiques des membres supérieurs (voir l’Annexe 4, à la page 354) et des membres inférieurs toutes les heures et à marcher dans le corridor régulièrement afin de prévenir l’atélectasie provoquée par l’anesthésie générale. Surveiller le drainage de la sonde vésicale, s’il y a lieu. MS 8.8 Surveiller la diurèse afin de dépister une rétention urinaire ou une insuffisance rénale aiguë. Au besoin, faire le bilan des ingesta et excreta (voir l’Annexe 3, à la page 353). MS 9.2 à 9.6 Surveiller la perfusion des solutés. MS Mettre en place les bas antiemboliques, au besoin. Labo 10.2 Mettre en place les jambières à compression séquentielle, MS au besoin. Labo 10.3 Surveiller le drain thoracique toutes les heures pour s’assurer de son bon fonctionnement. Noter la quantité et les caractéristiques du liquide drainé pour vérifier l’efficacité du drainage (voir la figure 23, à la page 259). Administrer les médicaments prescrits.

Radiothérapie Application de rayons X sur la tumeur dans les buts thérapeutiques suivants : ● le traitement du cancer ou la prévention de la propagation des cellules cancéreuses du poumon vers la circulation sanguine ou vers d’autres organes (dans les cas de CPNPC) ; ● le soulagement de la douleur causée par l’infiltration des cellules cancéreuses dans les os ou dans d’autres organes (dans les cas de CPPC) ; ● la réduction de la taille de la tumeur (avant la chirurgie) ou la réduction du risque de récidives (après la chirurgie). Soins avant la radiothérapie ●





Informer le client de MS 3.1 ce qui l’attend pendant et après le traitement de radiothérapie afin de diminuer son anxiété. Installer le client confortablement. Informer le client qu’aucune radiation ne sera émise dans l’organisme une fois le traitement terminé, mais que la zone traitée pourrait demeurer sensible quelque temps après le traitement.

300

CHAPITRE 7

Soins après la radiothérapie ●



● ● ● ●



Prendre les signes vitaux selon l’ordonnance pour assurer un MS 4.1 à 4.5 dépistage rapide des complications. Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. Surveiller les effets secondaires (fatigue, diarrhée). Appliquer une crème hydratante non parfumée sur la rougeur, au besoin. Prévoir des périodes de repos et respecter autant que possible le sommeil du client. Examiner la peau et aviser l’infirmière de toute lésion cutanée (rougeur, écoulement, sensibilité accrue). Administrer les médicaments prescrits.

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Les traitements et les soins spécifiques du cancer du poumon (suite)

Soins avant la radiothérapie (suite) ●



Lorsqu’elles sont présentes, ne pas effacer les marques dessinées au feutre sur les régions à cibler, car elles sont nécessaires au radio-oncologue pour bien diriger le faisceau de rayons. Administrer les médicaments prescrits.

Soins après la radiothérapie (suite) ●

Offrir un soutien psychologique pour permettre l’expression des peurs et des sentiments liés au cancer et à la modification de l’image corporelle.

Chimiothérapie Traitement privilégié pour les CPPC, effectué à l’aide de produits cytotoxiques administrés sous forme d’injection par voie intraveineuse, dans les buts thérapeutiques suivants : ● l’élimination des cellules cancéreuses ; ● l’inhibition du processus de fabrication de nouvelles cellules cancéreuses. L’oncologue prescrit habituellement une association de différents médicaments intraveineux afin d’améliorer les chances de détruire toutes les cellules cancéreuses. Les médicaments sont choisis en fonction de différents facteurs, dont le type de cellules cancéreuses à détruire. Soins pré-chimiothérapie ●







Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la dose de chimiothérapie afin de diminuer son anxiété. Installer le client MS 3.1 confortablement. Disposer les objets utiles à portée de main (cloche d’appel, haricot, mouchoirs, serviettes, livres, magazines, etc.). Administrer les médicaments prescrits.

Soins post-chimiothérapie ●









● ●

Porter un masque et des gants pour protéger le client qui peut être immunodéprimé à cause de la chimiothérapie dans le but de prévenir les MS 1.5 infections. Prendre les signes vitaux selon l’ordonnance pour assurer un MS 4.1 à 4.5 dépistage rapide des complications. Observer la présence d’effets secondaires comme les MS 2.1 2.3 3.13 3.14 nausées et les vomissements afin d’en informer l’infirmière ; procurer des soins d’hygiène s’il y a lieu. Appliquer les dispositions de l’établissement relatives aux déchets biomédicaux pour les vomissures et les vêtements souillés. Surveiller la perfusion des solutés (voir la rubrique C’est la loi, MS 9.2 à 9.6 ci-dessous). Administrer les médicaments prescrits. Offrir un soutien psychologique pour permettre l’expression des peurs et des sentiments liés au cancer et à la modification de l’image corporelle.

C’est la loi Dans la chimiothérapie, le traitement intraveineux est administré par voie périphérique ou centrale, c’est-à-dire à l’aide d’un dispositif d’accès veineux central (CCIVP [cathéter central introduit par voie périphérique] ou chambre implantable). L’installation de ce dispositif est réservée aux médecins. L’infirmière auxiliaire doit cependant surveiller le point d’injection intraveineux et rapporter tout problème à l’infirmière.

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301

Section 1

TABLEAU 10

ATTENTION

Section 1

• Le traitement intraveineux de chimiothérapie est administré par voie veineuse. On utilise un cathéter central introduit par voie périphérique (CCIVP, souvent connu sous le nom de PICC-Line), ou encore un cathéter d’accès central, par exemple un cathéter tunnellisé. • Selon le dispositif d’accès veineux choisi, l’installation pourra être faite par une infirmière ayant reçu une formation ou par un médecin. L’administration des médicaments antinéoplasiques sous forme I.V. et la surveillance d’une perfusion intraveineuse de chimiothérapie relèvent de la responsabilité infirmière. L’infirmière auxiliaire peut cependant surveiller le point d’injection intraveineux ou cutané et informer l’infirmière de tout problème. • Lorsque la chimiothérapie est administrée par voie orale, présentée sous forme de comprimés ou en solution, l’infirmière auxiliaire peut administrer ces comprimés. Le port de gants prévus pour cet usage est requis afin d’éviter tout contact cutané avec le médicament et ainsi prévenir le risque de pénétration du médicament dans l’organisme par absorption cutanée. • L’infirmière auxiliaire doit appliquer les dispositions de l’établissement relatives aux déchets cytotoxiques. Par exemple, les gants utilisés lors de l’administration de la chimiothérapie par voie orale doivent être déposés dans un contenant réservé à cette fin afin de protéger le personnel et l’environnement.

1.3.7 Les médicaments prescrits Le tableau 11 présente les classes de médicaments souvent utilisés pour le traitement du cancer. Mais il n’y a pas de médicaments spécifiquement liés au cancer du poumon. Ainsi, dans certaines situations, des bronchodilatateurs en inhalation peuvent être prescrits, principalement pour maîtriser des symptômes comme la dyspnée. Ces médicaments sont les mêmes que ceux présentés pour le traitement de la MPOC dans le tableau 7, à la page 291. TABLEAU 11

Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement du cancer du poumon

Médicaments prescrits Corticostéroïdes Ex. : dexaméthasone (DecadronMD)





Analgésiques opioïdes Ex. : morphine (Statex MD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques



Diminution de l’inflammation provoquée par la tumeur ou ralentissement de la croissance d’un nouveau tissu anormal (néoplasie) Prévention des nausées et des vomissements Soulagement de la douleur modérée à intense

● ● ● ●

● ● ●

● ● ●

302

CHAPITRE 7

Hypertension Hypokaliémie Rétention sodique Œdème périphérique

Confusion Constipation Dépression respiratoire Hypotension Nausées Vomissements

Soins infirmiers ● ●



Peser le client régulièrement. Surveiller la pression artérielle du client.

Surveiller les signes vitaux, en particulier les valeurs de la saturométrie pour ajuster l’oxygène au besoin.

MS MS Labo

MS

4.5

4.1 à 4.5 6.1

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Les principales classes de médicaments utilisés pour le traitement du cancer du poumon (suite)

Médicaments prescrits Antiémétiques Ex. : ondansétron (Zofran MD)

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Soulagement des nausées et des vomissements

● ● ●

Chimiothérapie (association variable de divers médicaments antinéoplasiques) Ex. : – cisplatine (PlatinolMD) – étoposide (VepesidMD) – irinotécan (CamptosarMD)



Destruction des cellules cancéreuses

● ● ● ●





Céphalées Constipation Rares : dyspnée, palpitations, éruptions cutanées, hypersensibilité Nausées Vomissements Alopécie globules blancs : risque accru d’infection globules rouges : anémie dont la gravité peut être variable plaquettes : risque de pétéchies et de saignements

Soins infirmiers ●









Encourager l’hydratation fréquente et la consommation d’aliments riches en fibres. Encourager la prise de petits repas, mais fréquents. Prendre les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux. Mettre des gants pour manipuler et administrer la médication per os. Procurer des soins d’hygiène et de confort (laver le haricot, changer la literie et la chemise d’hôpital après les vomissements, s’il y a lieu). MS





2.1

2.3 3.11 3.12

Administrer un antiémétique pour soulager les vomissements. Offrir des conseils concernant la chute des cheveux (port de casquette, foulard, bandeau ou perruque, rasage préventif).

1.3.8 L’aspect diététique Le cancer du poumon ne nécessite pas de régime alimentaire particulier. Cependant, certaines stratégies peuvent être suggérées pour augmenter l’apport énergétique tout en diminuant la fatigue associée à l’effort nécessaire pour manger. Ainsi, l’absorption fréquente de petits repas riches en calories est à recommander. De plus, il est important d’encourager le client à s’hydrater souvent. Notes personnelles

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303

Section 1

TABLEAU 11

ACTIVITÉS 1

À l’aide des indices suivants, remplissez la grille de mots croisés.

10

7 9

Section 1

1

8

2

3

4 5

6

Horizontalement 1 2 3 4 5 6

Je suis une manifestation clinique du cancer du poumon avancé qui peut être soulagée en installant le client en position assise ou semi-assise. Je suis un traitement du cancer du poumon qui consiste à enlever le ou les lobes atteints. Je suis un traitement du cancer du poumon qui consiste à administrer des médicaments antinéoplasiques par voie intraveineuse. Je suis la structure anatomique où se développent la majorité des cancers du poumon. Je suis le moyen de propagation du cancer du poumon vers d’autres organes. Je suis un examen endoscopique effectué à l’aide d’un tube flexible muni d’une caméra inséré par la bouche ou le nez du client, et qui permet de diagnostiquer le cancer du poumon. Verticalement

Nous sommes des médicaments utilisés pour maîtriser la dyspnée, tant pour l’asthme que pour la MPOC et le cancer du poumon. 8 Je suis une substance qui peut prédisposer une personne au cancer du poumon. 9 Je suis une manifestation clinique présente dans les cas avancés de cancer du poumon, liée à une pneumonie persistante, et qui peut être soulagée par un antipyrétique. 10 Je suis un traitement du cancer du poumon qui consiste à enlever le poumon atteint en entier. 7

304

CHAPITRE 7

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Section

2

Les facteurs qui influent sur le rythme respiratoire

Déclencheur

1

Selon vous, qu’est-ce qui peut modifier le rythme respiratoire d’un adulte ? Nommez deux facteurs possibles.

2

D’après vous, quel est l’effet de cette irrégularité du rythme respiratoire sur l’organisme ?

3

En tant qu’infirmière auxiliaire, quels gestes pourriez- vous faire pour un client qui présente un rythme respiratoire irrégulier ? Formulez deux interventions.

Section 2

Le rythme respiratoire du nouveau-né est particulier. Ainsi, il n’est pas rare que l’on observe des pauses d’une durée allant jusqu’à cinq secondes entre deux respirations. Cette particularité est attribuable à l’immaturité du système respiratoire du nouveau-né. Quelques mois suffisent cependant pour que s’établisse un rythme respiratoire régulier qui persistera le reste de sa vie.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Apnée obstructive du sommeil (AOS)



Appareil compresseur (CPAP ou BiPAP)



Œdème pulmonaire (œdème aigu du poumon : OAP)

2.1 L’apnée obstructive du sommeil La qualité du sommeil est importante, car le sommeil est essentiel pour conserver une bonne santé. Or, l’apnée obstructive du sommeil perturbe le sommeil en plus de modifier son cycle normal. La personne atteinte d’apnée obstructive du sommeil est donc privée d’un sommeil récupérateur.

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305

2.1.1 La définition

Section 2

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. L’apnée est un arrêt spontané de la respiration pendant plus de 10 secondes. L’obstruction de la respiration est produite par le relâchement des muscles du pharynx, entre autres les muscles de la langue, pendant le sommeil (voir la figure 11 b). La durée d’une obstruction varie de 10 à 90 secondes.

Hypercapnie Quantité de CO2 dans le sang artériel supérieure à la normale.

Pendant la période d’obstruction, il est possible que la saturation en oxygène du client diminue à cause du manque d’apport en oxygène. L’AOS réduit aussi les échanges gazeux et favorise l’hypercapnie. Le déséquilibre qui se produit entre les quantités d’O2 et de CO2 présents dans le sang stimule le mécanisme de la ventilation situé au niveau du bulbe rachidien (voir la section 2.2.3 du chapitre 5, à la page 199) et incite le client à respirer. La personne s’éveille donc brièvement, souvent en sursaut ; elle renifle et cherche son souffle, ce qui entraîne un déplacement de sa langue vers l’avant de la bouche et un dégagement des voies respiratoires. Ces cycles d’apnée et d’éveil se succèdent pendant toute la durée du sommeil, pouvant totaliser de 200 à 400 épisodes par nuit de 6 à 8 heures. FIGURE 11

Les conditions propices à l’apnée obstructive du sommeil

a

b

Des voies respiratoires étroites au niveau du pharynx prédisposent à l’apnée obstructive du sommeil.

Le relâchement des muscles du pharynx pendant le sommeil crée une obstruction au passage de l’air.

2.1.2 Les causes La principale cause de l’AOS est d’ordre physiologique. En effet, le client dont le passage pharyngé est naturellement étroit a une prédisposition à l’apnée obstructive du sommeil (voir la figure 11 a). La possibilité de voir apparaître cette altération augmente lorsque la prédisposition est accompagnée d’un ou de plusieurs facteurs de risque.

2.1.3 Les facteurs de risque

* Formule pour calculer l’IMC : poids (kg) IMC = taille (m)2

306

CHAPITRE 7

Les principaux facteurs de risque pouvant amener une personne à développer de l’apnée obstructive du sommeil sont les suivants : • être un homme ; • la consommation d’alcool ; • avoir un surplus de poids • le tabagisme ; (IMC > 28)* ; • des végétations adénoïdes • être âgé de plus de 65 ans ; volumineuses. • avoir une circonférence de cou de plus de 43 cm (17 pouces) ;

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2.1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 12 présente les manifestations cliniques chez le client atteint d’une apnée obstructive du sommeil et les soins qui leur sont associés. Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’apnée obstructive du sommeil

Manifestations cliniques et explications Ronflements forts causés par l’obstruction partielle des voies respiratoires supérieures Réveils fréquents souvent accompagnés de mouvements brusques causés par la diminution de la saturation en O2 dans le sang Somnolence et irritabilité pendant la journée causées par la mauvaise qualité du sommeil Insomnie liée à la mauvaise qualité du sommeil Maux de tête au réveil, difficulté de concentration et troubles de la mémoire causés par l’hypercapnie

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Respirer ● Mesurer la fréquence respiratoire et la saturation MS 4.3 MS Labo 4.4 pulsatile en oxygène du client pendant son sommeil pour vérifier leur stabilité. ● Si le client dort avec quelqu’un, demander à cette personne de vous faire part de ses observations sur la qualité de la respiration du client pendant son sommeil pour déterminer la présence des manifestations de l’apnée du sommeil. Apprendre ● Recommander au client obèse de perdre du poids afin de prévenir l’apnée du sommeil. ● Expliquer au client que les ronflements, les réveils fréquents, les maux de tête matinaux et l’irritabilité sont des symptômes d’apnée du sommeil et qu’il doit y être attentif afin d’en informer son médecin. ● Recommander au client d’éviter la prise de sédatifs ou d’alcool avant le coucher afin de prévenir les périodes d’apnée. Dormir et se reposer ● Recommander au client de dormir en position de décubitus latéral MS 3.1 afin de favoriser l’ouverture des voies respiratoires supérieures et de prévenir les périodes d’apnée. ● Conseiller au client de surélever la tête de son lit afin de favoriser l’ouverture des voies respiratoires supérieures et de prévenir les périodes d’apnée. Éviter les dangers ● Recommander au client qui traverse des périodes de somnolence pendant la journée d’éviter la conduite automobile ou l’utilisation de machinerie lourde afin de prévenir les accidents.

2.1.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic de l’apnée obstructive du sommeil se fait à l’aide d’un examen qui est décrit en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page indiquée ci-dessous. Examen

26 Polysomnographie (page 344) 2.1.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 13, à la page suivante, présente les principaux traitements offerts au client atteint d’apnée obstructive du sommeil ainsi que les soins spécifiques qui leur sont associés.

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307

Section 2

TABLEAU 12

TABLEAU 13

Les traitements et les soins spécifiques de l’apnée obstructive du sommeil Traitements et explications

Technique principale de traitement de l’AOS à l’aide d’un appareil compresseur nécessitant le port d’un masque facial ou nasal durant le sommeil ; deux types d’appareils compresseurs sont utilisés : – le CPAP (Continuous Positive Airway Pressure) : appareil à ventilation spontanée en pression positive continue ;

Section 2



– le BiPAP* (Bilevel Positive Airway Pressure) : appareil à deux niveaux de pression. Le masque (facial ou nasal) est branché à l’appareil compresseur qui pousse l’air vers l’oropharynx et le nasopharynx (voir la figure 12 a et b). Le médecin choisit l’appareil à utiliser en fonction, entre autres, du nombre d’épisodes d’apnée par nuit et de la capacité du client à expirer contre la pression qui s’exerce. L’appareil est ajusté selon les besoins du client afin de maintenir une pression positive adéquate dans les voies respiratoires durant l’inspiration et l’expiration de façon à obtenir une oxygénation appropriée. Le client expire donc contre une résistance qui oblige ses voies respiratoires à demeurer ouvertes (voir la figure 13). FIGURE 12

Deux exemples de dispositifs de CPAP

a

b

Masque facial branché à un compresseur et porté pendant le sommeil

Masque nasal branché à un compresseur et porté pendant le sommeil



Orthèse d’avancée mandibulaire : dispositif buccal réalisé sur mesure d’après les empreintes dentaires du client et qui sert à pousser la mâchoire inférieure et la langue vers l’avant pour permettre aux voies respiratoires de demeurer ouvertes durant le sommeil (voir la figure 14). FIGURE 14

Soins d’assistance et explications ●











Avec l’aide de l’inhalothérapeute, expliquer au client le fonctionnement de l’appareil afin qu’il puisse l’utiliser lui-même. Encourager le client à utiliser l’appareil chaque nuit afin de favoriser un sommeil récupérateur. Expliquer au client qu’il trouvera probablement l’appareil incommodant au début, mais qu’il s’y habituera progressivement, afin de favoriser une bonne observance du traitement. Rappeler au client de rincer le masque et le tuyau chaque matin avec de l’eau tiède et un savon doux afin de maintenir une hygiène adéquate. Rappeler au client d’utiliser de l’eau distillée dans l’appareil afin de ne pas l’endommager. Offrir un soutien psychologique et de l’aide technique au client, selon ses besoins, afin de favoriser une bonne observance du traitement.

FIGURE 13

Le mécanisme de ventilation par pression positive continue

Le dispositif de ventilation par pression positive permet de maintenir l’ouverture de l’oropharynx et du nasopharynx pendant le sommeil. ●



Exemples d’orthèses utilisées pour le traitement de l’AOS ●

Encourager le client à utiliser chaque nuit son orthèse d’avancée mandibulaire en lui faisant valoir les avantages du dispositif, afin de favoriser une bonne observance du traitement. Rappeler au client de brosser son MS 2.2 orthèse buccale chaque matin avec une brosse à dents et du dentifrice afin de maintenir une hygiène adéquate. Expliquer au client qu’il trouvera probablement l’orthèse buccale incommodante au début, mais qu’il s’y habituera progressivement, afin de favoriser une bonne observance du traitement.

* Ce traitement est en général réservé aux clients atteints du syndrôme d’hypoventilation du sommeil ou à ceux qui ne tolèrent pas le traitement par pression positive classique.

Observance Respect d’un comportement ou d’une prescription selon les directives médicales. 308

CHAPITRE 7

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TABLEAU 13

Les traitements et les soins spécifiques de l’apnée obstructive du sommeil (suite)

Chirurgie En cas d’échec des traitements précédents, le traitement de dernier recours est la chirurgie. Deux interventions sont possibles : ● l’uvulopalatopharyngoplastie : intervention qui consiste à retirer les piliers amygdaliens, la luette ainsi que le voile du palais afin d’éliminer les tissus qui causent l’obstruction ; l’avancement du génioglosse conjugué à la myotomie hyoïdienne (GAHM : Genioglossal Advancement and Hyoid Myotomy) : intervention qui vise à déplacer l’attache de la langue vers l’avant, au niveau de la mâchoire inférieure, afin de prévenir l’obstruction des voies respiratoires supérieures par le relâchement de la langue pendant le sommeil. Soins postopératoires après le séjour aux soins intensifs

Soins préopératoires Pour la liste complète des soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale, voir l’Annexe 2, à la page 352. ●

● ● ●

Informer le client de ce qui l’attend pendant et après la chirurgie afin de diminuer son anxiété. MS 8.8 Installer une sonde vésicale, au besoin. Installer le soluté selon l’ordonnance. MS 9.1 9.2 Administrer les médicaments prescrits.





● ● ●



Prendre les signes vitaux selon l’ordonnance pour assurer un dépistage rapide des complications.

MS

4.1 à 4.5

Vérifier si le client ressent de la douleur dans la zone de l’intervention par la méthode du PQRSTU et le soulager avec les analgésiques prescrits. MS 9.2 à 9.6 Surveiller la perfusion des solutés. Pratiquer les soins de bouche au besoin. MS 2.2 Offrir au client des aliments liquides, puis en purée, MS 3.15 selon l’ordonnance. Administrer les médicaments prescrits. Génioglosse

2.1.7 Les médicaments prescrits Aucun médicament n’est indiqué pour le traitement de l’apnée obstructive du sommeil.

Muscle le plus volumineux des quinze muscles de la langue.

2.1.8 L’aspect diététique Le traitement de l’apnée obstructive du sommeil ne nécessite aucun régime alimentaire particulier. Cependant, lorsqu’on observe un surplus de poids (IMC > 28) chez un client, il est indiqué de l’inciter à adopter de bonnes habitudes alimentaires et de lui proposer des ressources pour l’aider à établir un régime favorisant la perte de poids.

Monde du travail • Dans le cadre du traitement de diverses altérations du système respiratoire, par exemple l’apnée obstructive du sommeil, l’infirmière auxiliaire peut être appelée à travailler en collaboration avec un inhalothérapeute, un professionnel de la santé dont l’expertise est en soins cardiorespiratoires. • Au cours des traitements liés à l’apnée obstructive du sommeil chez un client obèse, il est possible que l’infirmière auxiliaire travaille également en collaboration avec la diététiste ou la technicienne en diététique, qui prescrira au client une diète particulière afin de réduire son IMC.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

309

Section 2



2.2 L’œdème pulmonaire L’œdème pulmonaire est la principale complication de l’insuffisance cardiaque gauche vue au chapitre 3. C’est une situation d’urgence qui met la vie du client en danger.

2.2.1 La définition

Section 2

L’œdème pulmonaire est mieux connu sous l’appellation œdème aigu du poumon (OAP). Cette altération consiste en une accumulation anormale de liquide dans les alvéoles pulmonaires et dans les espaces interstitiels situés autour de ces alvéoles. Normalement, les pressions qui s’exercent au niveau intraalvéolaire et intrapleural s’équilibrent pendant la respiration (voir la figure 10 du chapitre 5, à la page 199). Lorsqu’une surcharge de liquide se produit au niveau de la circulation pulmonaire, il en résulte un déséquilibre des pressions qui provoque une sortie du liquide des capillaires pulmonaires vers les espaces interstitiels. À ce stade, on parle d’œdème interstitiel : le liquide peut encore être drainé par le système lymphatique. Cependant, lorsque le passage du liquide des capillaires pulmonaires vers les espaces interstitiels se poursuit, la pression exercée dans ces espaces étroits fait que le liquide franchit la membrane alvéolaire et s’accumule alors dans les alvéoles. À ce stade, on parle d’œdème pulmonaire : les alvéoles, inondées, permettent difficilement les échanges gazeux. La figure 15 illustre cette accumulation de liquide et montre la difficulté des échanges gazeux due à cette accumulation. FIGURE 15

Le développement de l’œdème pulmonaire

L’échange gazeux au niveau de l’alvéole pulmonaire Sang chargé de CO2 en provenance du côté droit du cœur Air inspiré Air expiré

Retour du sang oxygéné vers les veines pulmonaires (côté gauche du cœur)

Capillaire veineux CO2 O2 CO2 O2

Le processus de formation de l’œdème pulmonaire qui vient perturber l’échange gazeux 1 Les changements de

pression provoquent un déplacement du liquide de la circulation vers l’espace interstitiel. Liquide dans l’espace interstitiel 2 Le système lympha-

Alvéole pulmonaire

Capillaire artériel Espace interstitiel

tique se dynamise afin d’attirer le liquide vers la circulation sanguine ou le maintenir dans la circulation lymphatique. Élargissement de l’espace sous la pression du liquide 3 Le système lympha-

tique n’arrive plus à compenser la surcharge liquidienne : celle-ci se déplace de l’espace interstitiel vers les alvéoles. Déformation de l’alvéole imprégnée de liquide 310

CHAPITRE 7

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2.2.2 Les causes

2.2.3 Les facteurs de risque Il n’y a pas de facteurs de risque associés à l’OAP. Maîtriser les causes à l’origine de cette altération est le seul moyen de prévenir les OAP.

2.2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le tableau 14 présente les manifestations cliniques du client atteint d’un œdème aigu du poumon. TABLEAU 14

ATTENTION L’OAP met la vie du client en danger, car il perturbe les échanges gazeux au niveau des poumons. Le client doit être pris en charge rapidement car, si la situation se détériore, un arrêt cardiorespiratoire est à prévoir. Lorsque l’infirmière auxiliaire reconnaît les manifestations de l’OAP, elle doit en aviser aussitôt l’infirmière. Elle peut aussi effectuer les soins d’assistance mentionnés dans le tableau 14 ci-dessous.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance de l’œdème pulmonaire

Manifestations cliniques et explications Dyspnée croissante pouvant aller jusqu’à une sensation de suffocation, causée par la présence de liquide dans les alvéoles et la congestion de la circulation pulmonaire Respiration avec râles humides causée par la présence de mucus dans les bronches et de liquide dans les alvéoles Diaphorèse, agitation et anxiété pouvant aller jusqu’à la confusion, causées par la sensation de mort imminente, par un manque d’oxygène au cerveau et par une hypercapnie Ongles cyanosés et teint gris pâle causés par le manque d’oxygène sanguin dû à la présence de liquide dans les alvéoles Distension des veines jugulaires (gonflement des veines du cou) causée par la congestion de la circulation pulmonaire Toux avec expectorations spumeuses et rosées causée par l’abondance de liquide dans les alvéoles Pouls faible et filant causé par la fatigue du cœur

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Éviter les dangers ● Prendre les signes vitaux du client (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, saturation pulsatile en oxygène, pression artérielle) pour vérifier leur stabilité.

MS

4.2 à 4.5

Installer un moniteur cardiaque afin de pouvoir observer le rythme cardiaque. ● Noter dans le dossier du client ses signes vitaux et les symptômes ressentis afin de permettre un suivi approprié de leur évolution. Respirer ● Installer le client en position assise, jambes pendantes pour faciliter la respiration, pour réduire la toux et pour diminuer le retour veineux au cœur. Dormir et se reposer ● Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress afin de diminuer l’anxiété liée à l’OAP. ● Poser une débarbouillette d’eau froide sur la nuque ou le front du client pour le rafraîchir. Boire et manger ● S’assurer que le client respecte la limite liquidienne ainsi que la diète hyposodée qui lui sont prescrites afin de prévenir une surcharge liquidienne. ● Calculer les ingesta et les excreta afin de déceler une surcharge liquidienne (voir l’Annexe 3, à la page 353). Communiquer avec ses semblables ● Offrir un soutien psychologique au client afin de diminuer son anxiété. ●

Spumeux Qui a l’aspect de l’écume. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

311

Section 2

La principale cause de l’OAP est l’insuffisance cardiaque gauche (voir la section 1.1 du chapitre 3, à la page 105, ainsi que la rubrique Attention ! ci-contre). D’autres causes sont aussi possibles, entre autres : • une surcharge de liquides intraveineux (ex. : soluté intraveineux à un débit trop élevé) ; • une quantité insuffisante d’albumine sanguin (ex. : maladie hépatique) ; • une altération de la perméabilité des alvéoles pulmonaires (ex. : pneumonie, noyade) ; • la présence de tumeurs malignes au niveau du système lymphatique ; • une acclimatation difficile à la haute altitude (ex. : alpinistes).

2.2.5 L’évaluation diagnostique Il faut se rappeler que l’OAP est une situation d’urgence et que les interventions doivent être effectuées rapidement. Dans ce contexte, le processus de l’évaluation diagnostique concerne les clients qui présentent des signes et symptômes précurseurs d’un OAP comme une augmentation de la dyspnée, la présence de crépitants à l’auscultation, etc.

Crépitants Petits bruits secs entendus à l’auscultation qui indiquent la présence de liquide dans les poumons.

L’analyse et l’examen utilisés pour le diagnostic de l’œdème pulmonaire sont décrits en détail dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages indiquées ci-dessous.

Section 2

Analyse

12 Gaz sanguins artériels (page 332) Examen

27 Radiographie pulmonaire (page 345) 2.2.6 Les traitements et les soins spécifiques Le tableau 15 présente les principaux traitements de l’œdème pulmonaire ainsi que les soins spécifiques qui leur sont associés. TABLEAU 15

Les traitements et les soins spécifiques de l’œdème pulmonaire Traitements et explications



Administration des médicaments prescrits (voir le tableau 16, à la page 313) afin d’éliminer la surcharge liquidienne et favoriser les échanges gazeux, et pour diminuer le travail du cœur

Soins spécifiques et explications ●







Oxygénothérapie selon l’ordonnance afin d’améliorer l’apport en oxygène du client, selon l’ordonnance

Traitement à l’aide de l’appareil compresseur BiPAP (Bilevel Positive Airway Pressure), qui peut s’ajouter au traitement médicamenteux L’appareil est mis en place afin de maintenir une pression positive adéquate dans les voies respiratoires durant l’inspiration et l’expiration. Le client expire donc contre une résistance qui force l’ouverture des alvéoles afin de favoriser les échanges gazeux (voir la figure 13, à la page 308). ●





Administrer des médicaments diurétiques afin de favoriser l’élimination de liquide. Administrer des médicaments vasodilatateurs des veines selon l’ordonnance afin de créer plus d’espace au niveau du système veineux pour contenir du liquide. Administrer de la morphine selon l’ordonnance afin de dilater les vaisseaux et réduire la pression artérielle pulmonaire, l’anxiété et la fréquence respiratoire. Administrer de l’oxygène selon l’ordonnance pour améliorer l’oxygénation.

MS Labo

6.1

Offrir au client un soutien psychologique et les explications nécessaires afin de l’inciter à maintenir le BiPAP en place pendant toute la durée de la crise d’OAP.

ATTENTION Chaque goutte de liquide administrée par voie intraveineuse peut être considérée comme une goutte de trop pour les clients en OAP. Il est donc toujours préférable d’installer et d’irriguer un bouchon à injections intermittentes comme voie MS 9.5 d’accès intraveineuse (sans y ajouter les médicaments) plutôt qu’un soluté.

312

CHAPITRE 7

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2.2.7 Les médicaments prescrits Le traitement de l’OAP se fait principalement à l’aide de trois classes de médicaments, comme le montre le tableau 16. Les soins infirmiers consistent à exercer une grande vigilance pour bien déceler les manifestations cliniques de l’OAP et ne sont pas liés de façon particulière à la prise de l’un ou l’autre de ces médicaments. Les classes de médicaments utilisés pour le traitement de l’œdème pulmonaire

Médicaments prescrits Diurétiques de l’anse de Henlé Ex. : furosémide (Lasix MD) par voie intraveineuse en situation d’urgence

Effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Élimination d’une plus grande quantité d’eau et d’électrolytes (sodium, chlorure et potassium)





● ●

Nitrates Ex. : nitroglycérine (NitroglycerinMD) par voie intraveineuse



Induction d’une vasodilatation périphérique et d’une vasodilatation des artères coronaires

● ● ●

Déséquilibres électrolytiques : – hypokaliémie – hyponatrémie – hypochlorémie – hypomagnésémie

Soins infirmiers en lien avec l’OAP ●



Difficulté à entendre, surdité ou vertiges Faiblesse Étourdissements



P.A. Étourdissements Céphalées









Analgésiques opioïdes Ex. : sulfate de morphine (MorphineMD) par voie intraveineuse



● ●

Induction d’une vasodilatation au niveau des circulations pulmonaire et systémique P.A. pulmonaire Effet analgésique, anxiolytique et sédatif



● ●

fréquence respiratoire P.A. Étourdissements





Surveiller étroitement MS 4.3 à 4.5 la fréquence respiratoire, la saturation pulsatile en oxygène et la pression artérielle du client. Installer une sonde vésicale, MS 8.8 selon l’ordonnance. Calculer les ingesta et les excreta afin de déceler une surcharge liquidienne (voir l’Annexe 3, à la page 353).

Surveiller étroitement la fréquence cardiaque, MS 4.2 à 4.5 la fréquence respiratoire, la saturation pulsatile en oxygène et la pression artérielle du client. Si le client présente une DRS, lui demander d’évaluer sa douleur par la méthode du PQRSTU avant et après l’administration. Recommander au client de se lever lentement pour éviter l’hypotension orthostatique (HTO) (voir la figure 5 du chapitre 3, à la page 129). Recommander au client de signaler la présence de céphalées. Surveiller étroitement MS 4.3 à 4.5 la fréquence respiratoire, la saturation pulsatile en oxygène et la pression artérielle du client. Si le client présente une DRS, lui demander d’évaluer sa douleur par la méthode du PQRSTU avant et après l’administration.

C’est la loi 2.2.8 L’aspect diététique La cause principale d’OAP étant l’insuffisance cardiaque, la diète recommandée pour prévenir les OAP est celle qui s’applique pour les clients atteints d’insuffisance cardiaque. Cette diète est centrée sur le respect d’une limite liquidienne (habituellement 1,5 L par jour) et sur un régime hyposodé (pauvre en sel) afin de limiter les conséquences de la rétention d’eau.

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L’administration de médicaments par voie intraveineuse tels que ceux utilisés pour l’OAP (voir le tableau 16, ci-dessus), est réservée à l’infirmière.

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

313

Section 2

TABLEAU 16

ACTIVITÉS 1

Parmi les énoncés suivants, lequel ou lesquels définissent correctement l’apnée du sommeil ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. Corrigez l’énoncé lorsqu’il est faux. a) L’apnée du sommeil consiste en une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires inférieures pendant le sommeil.

Section 2 1

b) Au cours des épisodes d’apnée du sommeil, l’obstruction de la respiration est produite par le relâchement des muscles du larynx pendant le sommeil. c) Au cours des épisodes d’apnée du sommeil, la durée d’une obstruction varie de 10 à 90 secondes. d) L’apnée du sommeil diminue les échanges gazeux et favorise l’hypocapnie. Justification :

2

En quoi consiste l’œdème pulmonaire, mieux connu sous l’appellation œdème aigu du poumon (OAP) ? Complétez la phrase suivante. L’œdème pulmonaire est une accumulation de

dans les

pulmonaires et dans les espaces interstitiels environnants, ce qui rend les très difficiles. 3

Plusieurs besoins sont perturbés chez le client atteint d’un œdème pulmonaire. Pour chacun des besoins perturbés suivants, formulez un soin d’assistance à prodiguer au client et expliquez son utilité. Besoins perturbés

Soins d’assistance

Explications

Respirer

Boire et manger

Éviter les dangers

314

CHAPITRE 7

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4

Monsieur Cormier, 68 ans, croit souffrir d’apnée obstructive du sommeil. Au réveil, il éprouve des nausées et des céphalées ; de plus, il est très irritable et dyspnéique à l’effort. Il décide de consulter pour savoir si ses symptômes correspondent à ceux de l’AOS. L’examen physique révèle un IMC de 29 et une circonférence du cou de 40 cm.

i) Nausées au réveil

iii) Irritabilité

ii) Céphalées au réveil

iv) Dyspnée à l’effort

Section 2 1

a) Parmi les manifestations cliniques suivantes, laquelle ou lesquelles sont en lien avec l’apnée obstructive du sommeil ? Encerclez le ou les chiffres correspondant à votre réponse.

b) Quelle est la cause de l’AOS ?

c) Parmi les facteurs de risque suivants, lesquels prédisposent monsieur Cormier à souffrir de cette altération ? Encerclez les chiffres correspondant à votre réponse. i) Être un homme

iii) IMC de 29

ii) Âge : 68 ans

iv) Circonférence du cou de 40 cm

d ) Une fois le diagnostic confirmé par un médecin, celui- ci suggère à monsieur Cormier de dormir avec une orthèse d’avancée mandibulaire et de rencontrer une diététiste. i) Comment ce dispositif traite-t-il l’apnée du sommeil ?

ii) Formulez deux soins spécifiques en lien avec ce traitement.

iii) Selon vous quelles seront les recommandations de la diététiste à monsieur Cormier en lien avec son AOS ?

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

315

5

Madame Laliberté, 72 ans, est hospitalisée pour insuffisance cardiaque gauche dans le département de médecine où vous travaillez comme infirmière auxiliaire. Lors de votre tournée du matin, vous observez qu’elle est en diaphorèse, très agitée, et qu’elle a un teint gris pâle. Le simple fait de répondre à vos questions nécessite un effort qui rend votre cliente dyspnéique. Elle vous avoue même qu’elle a l’impression d’étouffer. Inquiète, vous vous empressez d’informer l’infirmière de l’état de madame Laliberté. Le médecin pose rapidement un diagnostic d’œdème pulmonaire.

Section 2 1

a) Madame Laliberté présente plusieurs manifestations cliniques de l’œdème pulmonaire. Énumérez-les dans le tableau ci-dessous et expliquez- en la cause. Manifestations cliniques

Explications

b) Devant la situation d’urgence dans laquelle se trouve madame Laliberté, le médecin vous demande d’installer une sonde vésicale et d’administrer du Lasix MD, un diurétique de l’anse de Henlé. Pouvez-vous administrer ce médicament à madame Laliberté, considérant que la situation est urgente ? Expliquez votre réponse.

c) En prenant en compte l’effet thérapeutique du LasixMD ainsi que l’état de madame Laliberté, qu’est-ce qui explique la demande du médecin d’installer une sonde vésicale ? Encerclez le ou les choix correspondant à votre réponse. i) La sonde vésicale permettra d’évaluer le débit urinaire, qui sera réduit par l’administration de ce médicament. ii) La sonde vésicale permettra de noter précisément la quantité d’urine afin de faire le bilan des ingesta et des excreta.

316

CHAPITRE 7

iii) La sonde vésicale recueillera l’urine, qui sera produite en plus grande quantité, ce qui permettra à madame Laliberté de se reposer. iv) La sonde vésicale contribuera à réduire la quantité de liquide accumulé dans les alvéoles.

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Synthèse Les altérations chroniques de la respiration

Air emprisonné dans les alvéoles

Explications

Bronchospasmes

Inflammation de la bronche Asthme

Mucus Crise d’asthme

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. L’inflammation bronchique est toujours présente, mais elle ne gêne véritablement la respiration qu’en situation de crise. Cette inflammation est souvent déclenchée par une réaction allergique au niveau des bronches. Ainsi, en l’absence d’un facteur déclencheur, les bronches permettent une circulation normale de l’air. En général, un facteur déclencheur est à l’origine de la crise d’asthme. Lorsque la crise se produit, les bronches diminuent de calibre, par l’effet d’un mécanisme appelé bronchospasme. Le processus inflammatoire provoque alors un épaississement de la paroi des bronches, souvent accompagné d’une contraction sporadique de ces dernières. Comme l’espace bronchique est rétréci, le mucus présent dans les voies respiratoires devient obstructif et, si la crise n’est pas gérée rapidement, le mucus peut bloquer complètement certaines bronchioles. Ces obstructions sont généralement réversibles ; ainsi, l’asthme est une altération que le client peut maîtriser.

Manifestations cliniques et explications Dyspnée et essoufflement causés par la présence d’une inflammation et de mucus dans les bronches Respiration sifflante liée à la difficulté d’évacuer l’air des bronchioles

La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) Bronche atteinte de bronchite chronique Relâchement des tissus internes

Mucus Alvéoles

Destruction de membranes alvéolaires

Toux (surtout nocturne ou très matinale) liée à la contraction des muscles bronchiques qui stimulent le réflexe de la toux Oppression thoracique et agitation liées à l’anxiété causée par la dyspnée

Explications La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une altération incurable causée principalement par le tabagisme. La MPOC comprend deux maladies obstructives des voies respiratoires : la bronchite chronique et l’emphysème. La MPOC est une altération qui se caractérise par une obstruction chronique du passage de l’air dans les voies respiratoires inférieures. L’obstruction des voies respiratoires par l’inflammation et par le mucus se fait de façon graduelle et devient un état permanent. La capacité respiratoire du client est affectée par cette obstruction. La MPOC provoque une destruction irréversible des parois alvéolaires. L’air demeure alors emprisonné dans les alvéoles, ce qui limite les échanges gazeux et entraîne une diminution de l’apport d’oxygène à l’organisme. La respiration devient alors de plus en plus laborieuse et affecte grandement la qualité de vie du client.

Emphysème

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

317

Synthèse

L’asthme

Manifestations cliniques et explications

Synthèse

Dyspnée progressive survenant à l’effort au début de la maladie, puis au repos en phase avancée de la maladie, causée par la diminution du diamètre des voies respiratoires, la présence de mucus dans les bronches et l’emprisonnement de l’air dans les alvéoles Fatigue liée à la quantité importante d’énergie consacrée à la respiration Toux accompagnée ou non de sécrétions épaisses liée à la présence abondante de mucus dans les bronches Oppression thoracique et agitation liées à l’anxiété causée par la dyspnée Réveils fréquents la nuit causés par la dyspnée

Le cancer du poumon

Dénutrition liée à la dépense d’énergie importante pour respirer et à la dyspnée qui entrave la nutrition Peur de mourir liée à la crise de dyspnée qui augmente elle-même l’anxiété, favorisant l’accroissement de cette dyspnée Surinfections bronchiques fréquentes entraînant une exacerbation de la MPOC liées à la présence d’une quantité importante de mucus dans les bronches et à la difficulté qu’éprouve le client à les expectorer Thorax en tonneau causé par la perte d’élasticité des poumons et l’utilisation excessive des muscles respiratoires accessoires.

Explications La fumée de cigarette est un irritant majeur de l’épithélium des bronches, ce qui explique que le tabagisme est le facteur de risque le plus important du cancer du poumon. Dans la majorité des cancers du poumon, une tumeur se forme au niveau des cellules épithéliales des bronches ; ces cellules cancéreuses se développent lentement. Les cancers du poumon se divisent en deux catégories : – les cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC) représentent le type de cancer le plus fréquent (80 % des cas) ; – les cancers du poumon à petites cellules (CPPC) représentent un type moins fréquent (20 % des cas), mais dont la croissance est plus rapide que celle du CPNPC et qui a une forte tendance au développement de métastases. Une fois bien installé, le cancer du poumon, comme tous les autres types de cancers, tend à se propager par métastases dans les organes avoisinants ou encore dans la circulation sanguine ou lymphatique. Manifestations cliniques et explications

Toux persistante pouvant produire des expectorations, accompagnée parfois d’hémoptysie, causée par la présence abondante de mucus dans les bronches Symptômes persistants de pneumonie dus à l’obstruction des bronches par le mucus Fièvre liée à une pneumonie persistante Douleur thoracique causée par la présence de la tumeur cancéreuse au niveau de la paroi thoracique Fatigue due à la consommation importante d’énergie par la tumeur cancéreuse et anémie causée par l’alimentation insuffisante du client Perte d’appétit et de poids causée par un cancer de stade avancé

318

CHAPITRE 7

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Les facteurs qui influent sur le rythme respiratoire Explications L’apnée obstructive du sommeil est une obstruction partielle ou totale des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Le client dont le passage pharyngé est naturellement étroit a une prédisposition à l’apnée obstructive du sommeil. L’apnée est un arrêt spontané de la respiration pendant plus de 10 secondes. L’obstruction de la respiration est produite par le relâchement des muscles du pharynx, entre autres la langue, pendant le sommeil. La durée d’une obstruction varie de 10 à 90 secondes. Pendant la période de l’obstruction, il est possible que la saturation en oxygène du client diminue à cause du manque d’apport en oxygène. L’AOS réduit aussi les échanges gazeux et favorise l’hypercapnie. Manifestations cliniques et explications Ronflements forts causés par l’obstruction partielle des voies respiratoires supérieures Réveils fréquents souvent accompagnés de mouvements brusques causés par la diminution de la saturation en O2 dans le sang Somnolence et irritabilité pendant la journée et insomnie causées par la mauvaise qualité du sommeil Maux de tête au réveil, difficulté de concentration et troubles de la mémoire causés par l’hypercapnie

Explications

L’œdème pulmonaire (OAP) Élargissement de l’espace sous la pression du liquide

Déformation de l’alvéole imprégnée de liquide

Espace interstitiel

Alvéole pulmonaire

L’œdème pulmonaire est mieux connu sous l’appellation œdème aigu du poumon (OAP). Cette altération consiste en une accumulation anormale de liquide dans les alvéoles pulmonaires et dans les espaces interstitiels situés autour de ces alvéoles. Normalement, les pressions qui s’exercent au niveau intraalvéolaire et intrapleural s’équilibrent pendant la respiration. Lorsqu’une surcharge de liquide se produit au niveau de la circulation pulmonaire, il en résulte un déséquilibre des pressions qui provoque une sortie du liquide des capillaires pulmonaires vers les espaces interstitiels. À ce stade, on parle d’œdème interstitiel : le liquide peut encore être drainé par le système lymphatique. Cependant, lorsque le passage du liquide des capillaires pulmonaires vers les espaces interstitiels se poursuit, la pression exercée dans ces espaces étroits fait que le liquide franchit la membrane alvéolaire et s’accumule alors dans les alvéoles. À ce stade, on parle d’œdème pulmonaire : les alvéoles, inondées, permettent difficilement les échanges gazeux. L’insuffisance cardiaque gauche est la principale cause d’OAP. C’est une situation grave pouvant mettre la vie du client en danger.

Manifestations cliniques et explications Dyspnée croissante pouvant aller jusqu’à une sensation de suffocation, causée par la présence de liquide dans les alvéoles et la congestion de la circulation pulmonaire Respiration avec râles humides causée par la présence de mucus dans les bronches et de liquide dans les alvéoles Diaphorèse, agitation et anxiété pouvant aller jusqu’à la confusion, causées par la sensation de mort imminente, par un manque d’oxygène au cerveau et par une hypercapnie

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Ongles cyanosés et teint gris pâle causés par le manque d’oxygène sanguin dû à la présence de liquide dans les alvéoles Distension des veines jugulaires (gonflement des veines du cou) causée par la congestion de la circulation pulmonaire Toux avec expectorations spumeuses et rosées causée par l’abondance de liquide dans les alvéoles Pouls faible et filant causé par la fatigue du cœur

Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

319

Synthèse

L’apnée obstructive du sommeil (AOS)

Situations cliniques

Situations cliniques

Monsieur Sicotte, 78 ans (suite) L’état de monsieur Sicotte ne s’améliore pas. Malgré plusieurs tentatives, il n’a pas été possible de cesser l’administration d’oxygène par lunette nasale, car le taux de saturation en O2 du client diminue dès qu’il n’en reçoit plus. En outre, il devient de plus en plus difficile pour lui d’exercer ses activités de la vie quotidienne à cause de sa dyspnée, qui s’accentue à l’effort. Il souffre aussi de troubles du sommeil, car sa respiration est très laborieuse la nuit.

1

La saturométrie est un élément important à mesurer dans les cas de problèmes respiratoires. a) En quoi consiste la saturométrie ?

b) Quel est le résultat normal pour un adulte en santé ?

c) Quelle valeur vise-t-on chez une personne atteinte de MPOC ? Expliquez votre réponse.

2

L’administration d’oxygène chez monsieur Sicotte exige une surveillance particulière. Parmi les énoncés suivants, quels sont ceux qui décrivent des composantes pertinentes de la surveillance à exercer durant l’administration de ce gaz ? Encerclez la ou les lettres correspondant à votre réponse. a) S’assurer que le client est à jeun, car l’oxygène peut provoquer des vomissements. b) Observer la muqueuse du nez parce que l’oxygène peut irriter les voies respiratoires. c) S’assurer que le client demeure éveillé au cours de l’administration d’oxygène afin d’optimiser l’efficacité de ce traitement.

320

CHAPITRE 7

d) S’assurer que la dose administrée correspond à celle prévue sur l’ordonnance, car l’oxygène doit être considéré comme un médicament. e) Mesurer la saturométrie une fois par quart de travail, et au besoin, afin de s’assurer que le débit d’oxygène administré correspond aux besoins du client.

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3

Plusieurs besoins sont perturbés chez monsieur Sicotte. Pour chacun des deux besoins perturbés nommés ci-dessous, choisissez les deux soins d’assistance appropriés pour votre client. Encerclez les choix correspondant à votre réponse et justifiez chacun d’eux.

i) Aider le client à prendre conscience du cycle anxiété- essoufflement.

iii) S’assurer que le taux d’humidité dans la pièce demeure faible.

ii) Maintenir dans la pièce une température plus chaude qu’à l’habitude.

iv) Installer le client en position assise ou semi-assise.

Justification :

b) Le besoin de dormir et de se reposer : i) Installer le client en position de décubitus ventral durant ses périodes de repos.

iii) Couvrir le client avec de grosses couvertures pendant ses périodes de repos.

ii) Utiliser plusieurs oreillers pour surélever la tête du client pendant ses périodes de repos.

iv) Favoriser un environnement calme et dépourvu de stress.

Justification :

Madame Larose, 62 ans Madame Larose, vient de recevoir un diagnostic de cancer du poumon gauche. Elle se doutait bien que quelque chose n’allait pas. En effet, depuis quelques semaines, sa voix est devenue plus rauque et elle présente une toux persistante et de la fièvre. Elle éprouve aussi une douleur thoracique et de la dysphagie.

1

Madame Larose présente plusieurs manifestations cliniques en lien avec le cancer du poumon. Nommez-en deux.

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Les altérations et les soins des maladies respiratoires chroniques

321

Situations cliniques

a) Le besoin de respirer :

2

Le médecin propose d’abord à madame Larose une lobectomie du côté atteint.

Situations cliniques

a) Expliquez à la cliente en quoi consiste cette intervention.

b) Le suivi postopératoire de cette chirurgie présente quelques particularités. i) La mobilisation du client est importante après une lobectomie. Quelle intervention devez-vous faire en lien avec la mobilisation ? Justifiez votre réponse.

Situation clinique/Nom petit Situation clinique/Texte ii) Madame Larose portera un drain thoracique à son retour du bloc opératoire. Que devrez- vous surveiller en lien avec ce drain ?

3

Après la lobectomie, le médecin propose des traitements de chimiothérapie à madame Larose. Cette dernière hésite. a) Quel est votre rôle par rapport à l’hésitation de madame Larose à accepter ou non les traitements de chimiothérapie ?

b) Madame Larose s’inquiète de la perte de ses cheveux et des nausées causées par ce traitement. Formulez deux soins infirmiers pour chacun de ces effets secondaires. Effets secondaires de la chimiothérapie

Soins infirmiers

Perte de cheveux

Nausées

322

CHAPITRE 7

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Dossier sur l’évaluation diagnostique Sommaire

11 Formule sanguine complète (FSC) ............... 330

Analyses

12 Gaz sanguins artériels................................... 332

1 Analyse d’urine........................................... 324

13 Hémoculture................................................. 333

2 Bilan de coagulation ...................................... 325

14 Protéine C réactive ....................................... 333

3 Bilan lipidique ................................................ 326

15 Troponines....................................................... 334

4 Créatinine sanguine et urée ......................... 326

16 Vitesse de sédimentation ............................. 334

5 Culture de la gorge....................................... 327

Examens

6 Culture des expectorations .......................... 328

17 Artériographie (angiographie artérielle) ....... 335

7 Cytologie des expectorations ....................... 328

18 Biopsie pulmonaire........................................ 336

8 Digoxinémie ................................................... 329

19 Bronchoscopie ............................................... 337

9 Électrolytes sanguins ................................... 329

20 Coronarographie ............................................ 338

10 Enzymes cardiaques (CK-MB) ...................... 330

21 Échocardiographie (échographie cardiaque).. 339 22 Échographie doppler .................................... 340 23 Électrocardiographie (ECG) ........................... 341 24 Imagerie par résonance magnétique (IRM).. 342 25 Myélogramme .............................................. 343 26 Polysomnographie ......................................... 344 27 Radiographie pulmonaire ............................. 345 28 Scintigraphie cardiaque et pulmonaire ........ 345 29 Spirométrie..................................................... 346 30 Test à la tuberculine (Test de Mantoux)....... 347 31 Thoracentèse ................................................. 347 32 Tomodensitométrie (TDM)............................ 349 33 Tomographie par émission de positons (TEP). 350

323

Analyses Ordonnance collective

Analyses

Prescription donnée par un médecin ou un groupe de médecins à une personne habilitée, ayant notamment pour objet les médicaments, les traitements, les examens ou les soins à donner à un groupe de personnes, et pour des situations cliniques précises. MS

1.3

Il est important de vérifier et de respecter les exigences de l’établissement de santé où les analyses de biologie médicale seront effectuées. Toutes les analyses doivent être prescrites par le médecin ou faire l’objet d’une ordonnance collective. Les résultats seront envoyés au médecin par écrit ou selon les modalités décrites dans l’ordonnance collective. Dans le présent dossier, les analyses s’appliquent à diverses matières biologiques prélevées : l’urine, le sang et autres liquides biologiques. Le port des gants est obligatoire pour toute manipulation des matières biologiques. Les descriptions des analyses, non exhaustives, portent uniquement sur les altérations associées à la compétence 14.

Analyses 1 Analyse d’urine

Corps cétoniques Produits provenant de la dégradation incomplète des acides gras dans les cellules hépatiques et qui sont normalement excrétés dans l’urine ; une trop grande quantité peut causer des troubles métaboliques.

Description L’analyse d’urine comprend l’évaluation et l’analyse de plusieurs composantes, dont l’apparence, la couleur, la densité relative et le pH. Elle sert aussi à détecter la présence de certaines protéines, de glucose, de corps cétoniques, de bilirubine, de nitrites, de leucocytes et de sang : l’analyse peut se faire sur place ou en laboratoire (voir la figure 1). Dans une analyse pour l’hypertension artérielle, on recherchera en particulier la présence de protéines. Intervenants Prélèvement pratiqué par le client, l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie. FIGURE 1

L’analyse d’urine

a

b

L’analyse par bandelettes réactives Un échantillon d’urine pour l’analyse en laboratoire

324

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Quoi faire MS

8.5

Analyses

Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire pour cette analyse. Prélever un échantillon d’urine selon la prescription. • Pour l’analyse par bandelettes réactives (voir la figure 1 a, à la page précédente) : – tremper rapidement la bandelette réactive dans l’échantillon obtenu ; – lire les résultats ; – s’assurer de bien les consigner dans le document prévu. • Pour l’analyse en laboratoire (voir la figure 1 b, à la page précédente) : – s’assurer d’utiliser l’urine du matin, plus concentrée ; – ne pas toucher l’intérieur du contenant ; – identifier le contenant avec une étiquette ; – envoyer l’échantillon au laboratoire le plus rapidement possible. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour l’analyse d’urine.

2 Bilan de coagulation Description La coagulation du sang se fait en plusieurs étapes, grâce à différents facteurs de coagulation. Le bilan de coagulation permet de détecter d’éventuels troubles de coagulation présents dans les maladies cardiaques. Le bilan de coagulation (hémostase) comprend, entre autres : • le temps de prothrombine (TP) ou temps de Quick (TQ) ; • le temps de céphaline activée (TCA) ; • le rapport international normalisé (RIN) : le RIN est un calcul effectué à partir du résultat du temps de prothrombine. Son résultat est automatiquement émis avec le résultat du temps de prothrombine. Le TP et le TCA aident à déterminer quels facteurs de coagulation sont déficients. Le TCA est aussi utilisé pour le suivi thérapeutique des clients recevant de l’héparine. Le temps de Quick, le TP et le RIN sont utilisés pour le suivi thérapeutique des clients sous traitement anticoagulant (ex. : CoumadinMD, HéparineMD, etc.). Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire d’hématologie.

ATTENTION Un RIN très élevé constitue une urgence médicale (risque d’hémorragie) qui nécessite l’injection de vitamine K par le médecin ou l’infirmière. Un RIN très bas requiert un ajustement du traitement anticoagulant (risque de thrombose).

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. L’infirmière auxiliaire doit aussi : • s’informer de la prise d’anticoagulants par le client et l’indiquer, le cas échéant, sur le formulaire de laboratoire ; • appliquer une pression plus importante et plus longue sur le point de ponction veineuse, après le prélèvement, pour éviter qu’un hématome se forme, si le client prend des anticoagulants. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

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MS Labo

4.7

Vidéo

Analyses

325

3 Bilan lipidique Description

Le bilan lipidique comprend deux analyses principales :

Le cholestérol : • il est mesuré sous trois formes : – HDL : lipoprotéines de haute densité – LDL : lipoprotéines de basse densité – cholestérol total : HDL + LDL • il est synthétisé par le foie à partir des matières grasses de l’alimentation et transporté par les HDL et les LDL dans le sang ; • il peut être élevé chez les clients atteints d’athérosclérose ou de maladies cardiaques en général.

Analyses

Les triglycérides : • ils sont synthétisés dans le foie à partir des acides gras, du glucose et des protéines ; • leur taux peut être élevé chez les clients atteints entre autres d’athérosclérose, d’hypertension artérielle, ou d’autres problèmes métaboliques ; • ils sont utilisés pour déterminer le taux de LDL à l’aide de la formule suivante : LDL = cholestérol total – HDL – triglycérides

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire MS Labo

4.7

Vidéo

Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Avant d’effectuer le prélèvement, elle doit vérifier que : • le client est à jeun depuis 12 à 14 heures ; • le client n’a pas consommé d’alcool depuis 24 heures.

4 Créatinine sanguine et urée Description La créatinine et l’urée sont des déchets produits par l’organisme. La créatinine est un produit de la dégradation de la créatine dans le muscle. L’urée, elle, est produite par le foie, à la suite du métabolisme des protéines. Les deux analyses distinctes sont souvent prescrites et faites en même temps. Le dosage de la créatinine sanguine et de l’urée sert à évaluer la fonction rénale, qui peut être affectée dans les cas d’hypertension artérielle, d’endocardite ou d’insuffisance cardiaque.

326

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

MS Labo

4.7

Vidéo

5 Culture de la gorge FIGURE 2

Un écouvillon pour la culture de la gorge

Analyses

Description La culture de la gorge nécessite un échantillon de sécrétions prélevées dans la région du pharynx afin de détecter des agents pathogènes (virus ou bactéries) responsables d’infections des voies respiratoires supérieures (IVRS). Le prélèvement des sécrétions se fait à l’aide d’un écouvillon qui est ensuite placé dans un tube de transport. Ce tube est envoyé au laboratoire en vue de l’analyse (voir la figure 2).

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de microbiologie. Durée Quelques secondes

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après la culture de la gorge, pour bien préparer le client au prélèvement et assurer le suivi de cette analyse. Avant le prélèvement ●



Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Prévenir le client que le prélèvement peut causer un haut-le-cœur.

Pendant le prélèvement ●





Utiliser l’abaisse-langue pour dégager la langue. Passer rapidement l’écouvillon dans le fond de la gorge. Replacer l’écouvillon dans son tube de transport.

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Après le prélèvement ●





Identifier le contenant avec une étiquette. Acheminer l’échantillon au laboratoire. Aviser le client qu’il faut de 24 à 48 heures pour connaître les résultats de l’analyse.

MS

1.6

Analyses

327

6 Culture des expectorations Description La culture des expectorations est pratiquée lorsqu’on veut déterminer la cause d’infections bactériennes ou virales des voies respiratoires inférieures. Les expectorations sont souvent recueillies de façon directe, par crachat, mais les fluides doivent provenir de l’arbre bronchique et ne doivent pas être simplement de la salive. Les sécrétions peuvent aussi être recueillies par aspiration trachéale ou bronchique, ou encore au cours d’une bronchoscopie. Idéalement, les sécrétions devraient être recueillies tôt le matin lorsque le client est encore à jeun. Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de microbiologie.

Analyses

Durée Quelques secondes

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après le prélèvement des expectorations, pour bien préparer le client et assurer le suivi de cette analyse. Avant le prélèvement MS Labo

Vidéo

6.2

6.3



Vidéo ●

Vidéo ●



Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le client n’a pas bu, mangé ou fumé dans les 20 minutes qui précèdent le prélèvement. Prévenir le client que le prélèvement peut causer un haut-le-cœur. Expliquer au client comment prendre trois grandes respirations.

Pendant le prélèvement ●





Expliquer au client qu’il doit tousser pour expectorer. Recueillir les expectorations en demandant au client de cracher dans un contenant stérile. Refermer le contenant.

Après le prélèvement ●





Identifier le contenant avec une étiquette. Acheminer rapidement l’échantillon au laboratoire, selon les procédures de l’établissement. Aviser le client qu’il faut de 24 à 48 heures pour connaître les résultats de l’analyse.

7 Cytologie des expectorations Description La cytologie est l’étude microscopique des cellules ; elle permet l’analyse des expectorations pour y rechercher les cellules responsables de la tuberculose ou d’autres infections pulmonaires (voir Culture des expectorations, ci-dessus). Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de cytologie. Durée Quelques secondes

328

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après le prélèvement nécessaire à la cytologie des expectorations, pour bien préparer le client et assurer le suivi de cette analyse.







Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Prévenir le client que le prélèvement peut causer un haut-le-cœur. Expliquer au client comment prendre trois grandes respirations.

Pendant le prélèvement ●





Expliquer au client qu’il doit tousser pour expectorer. Recueillir les expectorations en demandant au client de cracher dans un contenant stérile. Refermer le contenant.

Après le prélèvement ●



Identifier le contenant avec une étiquette. Acheminer l’échantillon au laboratoire.

MS Labo

6.2

6.3

Vidéo

Vidéo

Analyses

Avant le prélèvement

8 Digoxinémie Description La digoxinémie est le taux de digoxine dans le sang. L’analyse sanguine visant à mesurer ce taux peut être demandée à plusieurs reprises lorsque : • le médecin cherche à ajuster la dose de digoxine ; • le médecin soupçonne une intoxication ou un surdosage de digoxine. Intervenants Prélèvement sanguin pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Digoxine Médicament de la classe des cardiotoniques utilisé pour traiter certaines pathologies cardiaques, par exemple les troubles du rythme.

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

MS Labo

4.7

Vidéo

9 Électrolytes sanguins Description Le dosage des électrolytes permet de mesurer la concentration des ions sodium (Na+), potassium (K+) et chlore (Cl–), afin de contrôler l’équilibre hydroélectrolytique du corps et vérifier les apports en électrolytes à la suite d’une perfusion intraveineuse. Une diminution ou une augmentation de la concentration des électrolytes peut être observée dans de nombreuses altérations, par exemple en cas de déshydratation ou d’hyperkaliémie. Les déséquilibres électrolytiques vont causer des arythmies. Le dosage du calcium (Ca2+) et du magnésium (Mg2+) sanguins est souvent réalisé en même temps que celui des électrolytes, car la prise de certains médicaments (théophylline, aspirine, héparine, digoxine, etc.) affecte aussi leur concentration dans le sang. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Analyses

329

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire MS Labo

4.7

Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

Vidéo

10 Enzymes cardiaques (CK-MB) Analyses

Description L’analyse des enzymes cardiaques aide à évaluer l’étendue de la lésion du myocarde qui se produit dans l’infarctus du myocarde, par exemple. L’augmentation de ces enzymes débute quelques heures après l’atteinte ; leur taux demeure élevé durant deux ou trois jours. Les enzymes cardiaques sont analysées en plus des troponines (voir Troponines, à la page 334). Les enzymes cardiaques comprennent notamment : • la créatine kinase MM (M : muscle) (CK-MM) : produite par les muscles squelettiques ; • la créatine kinase MB (M : muscle ; B : brain [cerveau]) (CK-MB) : produite par le muscle cardiaque, cette enzyme est particulièrement utile, car elle indique une altération du muscle cardiaque lui-même. Intervenants Prélèvement sanguin pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire MS Labo

4.7

Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

Vidéo FIGURE 3

Un tube de prélèvement pour la FSC

11 Formule sanguine complète (FSC) Description La formule sanguine complète (FSC) est un ensemble d’analyses qui peuvent être effectuées sur un prélèvement sanguin (voir la figure 3). Elle renseigne sur le nombre et la forme des différents éléments figurés du sang : globules rouges (érythrocytes), globules blancs (leucocytes) et plaquettes sanguines (voir la figure 4, à la page suivante).

Le tube de prélèvement sanguin pour la FSC est habituellement de couleur lavande.

330

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Les principales analyses de la FSC

Numération de chacun des types d’éléments figurés du sang

Le nombre de globules rouges par litre de sang permet de dépister entre autres une anémie (manque de globules rouges) ou une hémorragie. L’hémoglobine des globules rouges assure le transport de l’oxygène dans l’organisme (voir Les fonctions du sang, au chapitre 1, à la page 42). Le nombre de globules blancs par litre de sang permet de déceler une inflammation ou une infection, par exemple. Le nombre de plaquettes sanguines par litre de sang peut révéler un risque d’hémorragie (nombre trop bas) ou permettre de vérifier l’efficacité d’un traitement contre le cancer, par exemple. Les plaquettes assurent la coagulation du sang et permettent de limiter les saignements.

Formule leucocytaire

La formule leucocytaire révèle le pourcentage de chacun des cinq types de globules blancs (basophiles, éosinophiles, lymphocytes, monocytes, neutrophiles matures) pour un échantillon de 100 globules blancs. Elle indique aussi leur nombre absolu par litre de sang.

Frottis sanguin

Le frottis sanguin se fait par étalement d’une mince couche de sang sur une lame de verre ; l’échantillon est ensuite coloré puis examiné au microscope. Cette analyse permet de dépister les anomalies dans la forme des éléments constitutifs du sang et de détecter des parasites qui pourraient être présents dans le sang.

Hémoglobine

La mesure de la concentration d’hémoglobine permet de dépister une anémie. Cette protéine se fixe aux globules rouges pour transporter l’oxygène vers les organes.

Hématocrite

L’hématocrite est le rapport entre le volume des globules rouges et le volume total du sang. Cette analyse permet de déterminer la quantité de sang perdue par un client au cours d’une intervention chirurgicale ou d’une hémorragie, ou de dépister une anémie.

Analyses

FIGURE 4

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire d’hématologie.

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

MS Labo

4.7

Vidéo

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Analyses

331

12 Gaz sanguins artériels Description Les gaz sanguins artériels servent à déterminer l’équilibre acidobasique du client. Ils permettent d’évaluer l’efficacité du système respiratoire et l’état métabolique général. Ils sont mesurés dans un but diagnostique pour des maladies cardiaques et pulmonaires comme l’insuffisance cardiaque, l’asthme ou la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Ils peuvent aussi permettre le suivi thérapeutique, notamment en cas d’administration d’oxygène. Le prélèvement se fait le plus souvent au niveau de l’artère radiale du poignet. Les gaz du sang peuvent également être prélevés à l’aide de canules artérielles. Chez les bébés et les enfants, on prélève un échantillon de sang capillaire.

Analyses

L’analyse des gaz sanguins comprend : • pH : potentiel hydrogène (sa concentration permet de déterminer l’acidité ou la basicité du sang) • HCO3- : taux de bicarbonate • PCO2 : pression artérielle partielle en dioxyde de carbone • PO2 : pression artérielle partielle en oxygène Intervenants Prélèvement pratiqué par un médecin ou une infirmière. Les prélèvements effectués par ponction capillaire peuvent être faits par un technologiste médical ou une infirmière auxiliaire. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

C’est la loi Le prélèvement des gaz artériels incombe au médecin. L’infirmière auxiliaire doit cependant effectuer la surveillance après le prélèvement et avertir le médecin ou l’infirmière de toute anomalie, tel que décrit dans la rubrique Quoi faire ci-dessous.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après un prélèvement artériel. • Inscrire sur une étiquette apposée sur l’échantillon si le client est sous oxygène et indiquer le débit. • S’assurer au préalable que le laboratoire pourra effectuer l’analyse au cours de l’heure suivant le prélèvement. • Transmettre immédiatement l’échantillon, mis sur de la glace, selon les consignes reçues. • Surveiller le point de ponction sur lequel une pression continue a été appliquée durant 5 minutes (radial) ou 10 minutes (fémoral). • S’assurer que le pansement compressif est en place et que la coloration, la température et la sensibilité du membre ponctionné sont normales. • Demander au client s’il éprouve de la douleur. • Vérifier la présence du pouls.

ATTENTION Lorsque le client prend des anticoagulants, l’infirmière et l’infirmière auxiliaire doivent surveiller le point de ponction et les signes vitaux plus régulièrement en raison du risque hémorragique accru. 332

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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13 Hémoculture Description L’hémoculture est effectuée pour détecter des infections de source bactérienne ou fongique qui pourraient être présentes dans le sang. Ces infections peuvent être à l’origine d’altérations cardiaques (ex. : péricardite) ou pulmonaires (ex. : pneumonie).

FIGURE 5

Exemples de flacons servant à l’hémoculture

Les prélèvements sanguins sont recueillis dans deux bouteilles, l’une utilisée pour la culture aérobique et l’autre pour la culture anaérobique (voir la figure 5). Une fois l’agent pathogène identifié, celui-ci est soumis à l’action de divers antibiotiques afin de déterminer ceux auxquels il est sensible ou résistant. Le médecin prescrit ensuite l’antibiotique en fonction de ce qui a été révélé par l’antibiogramme.

Analyses

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de microbiologie.

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer des ponctions veineuses selon le protocole prévu pour une hémoculture. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

MS Labo

4.8

Antibiogramme Résultat de l’étude de la sensibilité d’une bactérie aux divers antibiotiques.

14 Protéine C réactive Description La protéine C réactive est produite par le foie et libérée dans la circulation sanguine en présence d’une inflammation ou d’une infection. Une augmentation de la protéine C réactive se produit environ six heures après le début de l’inflammation. Elle se prolonge tout au long du processus et diminue rapidement dès que l’inflammation est résolue. Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Certains établissements n’exigent aucune préparation alors que d’autres demandent au client d’être à jeun de 4 à 12 heures avant le prélèvement.

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MS Labo

4.7

Vidéo

Analyses

333

15 Troponines Description Les troponines sont les protéines du muscle cardiaque. Lorsque le myocarde est blessé, ces protéines sont libérées dans le sang. Le dosage des troponines cardiaques est devenu l’analyse par excellence pour diagnostiquer et suivre l’évolution de l’infarctus du myocarde. À cet effet, l’analyse peut être pratiquée à plusieurs reprises. Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire Analyses

MS Labo

4.7

Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

Vidéo

16 Vitesse de sédimentation Description La vitesse de sédimentation des globules rouges est une analyse non spécifique qui mesure le temps nécessaire aux globules rouges pour sédimenter, c’est-à-dire se déposer au fond d’un tube rempli de sang (voir la figure 6). Cette analyse permet de détecter une infection aiguë ou chronique, une anémie ou une inflammation du système pulmonaire, par exemple.

FIGURE 6

La sédimentation du sang

Intervenants Prélèvement pratiqué par l’infirmière auxiliaire, mais aussi par l’infirmière ou le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire d’hématologie sur un prélèvement contenu dans une éprouvette à bouchon noir ou dans le tube utilisé pour la FSC.

Quoi faire MS Labo

4.7

Pour cette analyse, l’infirmière auxiliaire doit effectuer une ponction veineuse. Il n’est pas nécessaire que le client soit à jeun pour ce prélèvement.

Vidéo

Notes personnelles

334

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Examens 17 Artériographie (angiographie artérielle) FIGURE 7

Une artériographie montrant l’aorte Produit de contraste Produit à base d’iode utilisé en imagerie médicale pour faire apparaître des structures anatomiques peu visibles à la radiographie.

Intervenants Cardiologue spécialisé en hémodynamie ou radiologiste d’intervention

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après l’artériographie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●















a

MS

Pendant l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le consentement signé figure au dossier du client. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. S’assurer que le client est à jeun au moins six heures avant la procédure. Vérifier les allergies aux fruits de mer et au produit de contraste utilisé pour l’examen. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Vérifier que le client a bien retiré tout objet métallique, timbre médicamenteux, bijou ou maquillage. Administrer les médicaments prescrits (sédatifs), s’il y a lieu.

3.14

b

MS

4.1 à 4.5







Prendre les signes vitaux du clientb. Observer les réactions du client durant la procédure (peur, anxiété, etc.). Surveiller l’état de consciencec.

Après l’examen ●

● ● ● ●













c

MS

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4.9

d

MS

Prendre les signes vitaux du client, en particulier le pouls radial/pédieuxb. Surveiller l’état de consciencec. Vérifier les signes neurovasculairesd. Comparer les deux membres. Surveiller les signes de complications possibles : hémorragie ou écoulement au point de ponction, douleur, réaction allergique, etc. Encourager le client à boire beaucoup pour éliminer le liquide de contraste. Garder le client allongé, à plat sur son lit, pendant 8 à 12 heures si le point de ponction est l’artère fémorale. FIGURE 8 Se rappeler que l’infirmière est respon- Un exemple de bracelet sable de la surveillance stérile avec ballonnet de du pansement comcompression pressif (voir la figure 8). Informer le client qu’il pourra prendre une douche après 24 heures (pas de bain). Prévenir le client de ne pas faire d’efforts pendant une à deux semaines suivant l’artériographie. Rappeler au client qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné parce qu’il a reçu un sédatif.

4.10

Examens

335

Examens

Description L’artériographie est un examen radiologique qui sert à visualiser les artères. Le cardiologue spécialisé en hémodynamie insère un cathéter par une artère périphérique, l’artère radiale, brachiale ou fémorale, et y injecte un produit de contraste qui se propage dans les artères (voir la figure 12 a, à la page 339). Des radiographies sont ensuite réalisées afin d’observer les lésions ou les obstructions à la circulation (voir la figure 7).

18 Biopsie pulmonaire Description La biopsie est un prélèvement de cellules ou de tissus dans diverses parties du système respiratoire (lobes pulmonaires, bronches), en vue de leur analyse (recherche de maladies, d’une infection ou de cellules cancéreuses). Ce prélèvement, d’une durée variable, se fait à l’aide d’aiguilles creuses insérées à travers la peau (voir la figure 9 a). La biopsie peut être pratiquée directement sur le poumon au cours d’une intervention chirurgicale ou se faire au cours d’un examen endoscopique (voir Bronchoscopie, à la page 337), après l’administration d’un anesthésique local. L’échantillon est placé dans un contenant avant d’être envoyé au laboratoire (voir la figure 9 b). Intervenants Pneumologue ou chirurgien thoracique

Examens

FIGURE 9

Les instruments utilisés pour la biopsie

a

b

Une aiguille creuse à biopsie

Un exemple de contenant utilisé pour une biopsie

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après une biopsie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●



● ●

● ●





a

MS

336

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. S’assurer que la personne est bien à jeun. Rappeler au client qu’il ne doit pas bouger pendant l’examen. Prendre les signes vitaux du clienta. Préparer le matériel nécessaire à la biopsie selon les procédures du milieu de soins. Préparer les contenants appropriés pour le type de cellules ou de tissus prélevés (voir la figure 9 b). Inscrire les renseignements pertinents sur une étiquette, selon les directives du milieu de soins : date, heure, nom du client, emplacement du tissu prélevé, nombre de contenants, etc. 4.1 à 4.5

b

MS

Pendant l’examen ●



Présenter au médecin le ou les contenants stériles destinés à recevoir les prélèvements (voir la figure 9 b). Prendre les signes vitaux du clienta.

Après l’examen ●



● ●









Acheminer le ou les prélèvements au laboratoire selon les procédures du milieu de soins. Installer le client en position de semi-Fowler. Prendre les signes vitaux du clienta. Surveiller les signes de complications : hémothorax, pneumothorax, infection, douleur. Observer l’état du pansement et le changer, au besoinb. Jeter le matériel contaminé selon les procédures du milieu de soins. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné. Surveiller les signes d’hémorragie, la complication la plus fréquente.

11.2

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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19 Bronchoscopie Description La bronchoscopie est un examen endoscopique effectué à l’aide d’un tube flexible muni d’une caméra (endoscope) inséré par la bouche ou le nez du client. Le tube est dirigé vers le larynx, la trachée et les bronches (voir la figure 10, à la page suivante). Cet examen permet d’observer les structures anatomiques de l’arbre bronchique à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. Il permet donc au pneumologue d’effectuer des prélèvements (culture et cytologie) ou de pratiquer les traitements nécessaires (radiothérapie, laser, retrait de corps étrangers ou placement d’une endoprothèse). La bronchoscopie est utilisée pour le diagnostic des cancers pulmonaires, notamment. Une anesthésie locale (gorge) ou générale peut être pratiquée pour faciliter l’examen.

Examens

Intervenants Pneumologue ou chirurgien thoracique Durée Variable

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après une bronchoscopie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●







● ● ●

● ●

a

MS

Après l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. S’assurer que le client est à jeun au moins six heures avant l’examen. Retirer les prothèses dentaires. Au besoin, faire uriner le client avant le test. Administrer les médicaments prescrits (sédatifs), s’il y a lieu. Installer un accès veineuxb. S’assurer que le matériel de réanimation et d’aspiration est placé à proximité, en cas de complications. 3.14

b

MS

9.5

c

MS

4.1 à 4.5

d

MS











● ●

Rappeler au client qu’il ne doit ni boire ni manger pendant l’heure qui suit l’examen ou jusqu’au retour du réflexe pharyngé, à cause du risque d’étouffement et d’aspiration pulmonaire. Informer le client qu’il est normal d’avoir un peu mal à la gorge après l’examen. S’il y a lieu, acheminer les prélèvements au laboratoire selon les procédures du milieu de soins. Prendre les signes vitaux du clientc. Surveiller l’état de conscience. Surveiller les signes de complications possibles : hémorragie, stridor, dyspnée, cyanose, douleur, etc. S’il y a lieu, retirer le cathéterd. Rappeler au client qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné parce qu’il a reçu un sédatif.

9.6

Stridor Bruit aigu anormal à l’inspiration et à l’expiration.

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Examens

337

FIGURE 10

La bronchoscopie

Bronchoscope Trachée

Bronches

Examens

Poumon

20 Coronarographie Description La coronarographie est un examen au cours duquel un cathéter est introduit par des vaisseaux sanguins en direction du cœur. Elle permet d’insérer un cathéter spécifiquement dans les artères coronaires dans un but diagnostique ou thérapeutique. Au cours de cet examen invasif, un cathéter est inséré par une voie périphérique radiale, brachiale ou fémorale (voir la figure 12 a, à la page suivante). Lorsque le cathéter pénètre dans les artères coronaires, le produit de contraste injecté se propage dans celles-ci (voir les figures 12 b et c, à la page suivante). Une radiographie est alors prise, permettant une visualisation sur un écran dans la salle de cathétérisme cardiaque (voir la figure 11). Une légère sédation peut aider le client à rester calme et détendu durant la procédure. Au cours de cet examen, certains traitements peuvent aussi être réalisés tels que la dilatation des artères ou la mise en place d’une endoprothèse (stent) à l’intérieur des vaisseaux. Intervenant

Cardiologue spécialisé en hémodynamie

Durée De 30 à 60 minutes environ FIGURE 11

338

Une salle de cathétérisme cardiaque

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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FIGURE 12

Une description de la coronarographie

a

b

c

Le cathéter est inséré jusqu’à l’ouverture des artères coronaires.

Accès brachial Sténose Accès radial

Examens

La visualisation des artères coronaires

Accès fémoral droit Aorte Insertion du cathéter par l’artère fémorale Les voies d’accès

Parcours du cathéter vers le cœur

Le parcours du cathéter

Quoi faire Pour la coronarographie, l’infirmière auxiliaire doit offrir les mêmes soins que pour l’artériographie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi (voir la rubrique Quoi faire, à la page 335).

21 Échocardiographie (échographie

cardiaque) Description L’échocardiographie est un examen indolore qui permet d’évaluer le volume du cœur et de diagnostiquer certaines maladies cardiaques telles que les valvulopathies. Elle est effectuée à l’aide d’un appareil (sonde) qui émet des ultrasons à travers la peau. Un gel est appliqué sur la poitrine pour établir un contact avec la peau (voir la figure 13). Les ondes rebondissent sur le cœur et renvoient des signaux électriques qui se transforment en images (voir la figure 14, à la page suivante).

FIGURE 13

La technicienne en imagerie médicale pratique une échocardiographie.

Intervenants Cardiologue ou technicien en imagerie médicale Durée Environ une heure ; variable, selon le motif de l’examen

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Examens

339

FIGURE 14

Quoi faire

Une image du cœur obtenue par échocardiographie

Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après l’échocardiographie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●



Examens

a

MS

Après l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea.



Nettoyer la peau pour retirer toute trace de gel.

3.14

22 Échographie doppler Description L’échographie doppler FIGURE 15 Un doppler est un examen médical échographique en deux dimensions. Cet examen permet d’explorer le débit du sang dans les artères et les veines, donnant ainsi des renseignements sur ses conditions d’écoulement et sur l’irrigation des organes. Quand on associe le doppler à l’échographie, on obtient aussi des renseignements sur la forme des vaisseaux. L’appareil pour l’échographie doppler utilise des ultrasons et des rayons X (voir la figure 15). Lorsqu’un faisceau d’ultrasons traverse les vaisseaux, l’écho est renvoyé par les éléments figurés du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes). L’échographie doppler sert à faire le diagnostic de maladies comme l’artériosclérose, la thrombose, la thrombophlébite ou encore l’embolie pulmonaire. Intervenants Radiologiste ou technicien en radiologie Durée De 15 à 30 minutes

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après le doppler, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●

MS

340

3.14



Après l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le faire.

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE



Nettoyer la peau pour retirer toute trace de gel.

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23 Électrocardiographie (ECG) Description L’électrocardiographie est un examen indolore qui consiste à enregistrer le courant électrique généré par les contractions du cœur. Des électrodes autocollantes sont appliquées sur le thorax et sur les quatre membres du client, afin d’enregistrer l’activité électrique et la faire apparaître graphiquement sur un électrocardiogramme (tracé) (voir la figure 16). Cet examen permet entre autres de détecter des troubles du rythme.

FIGURE 16

Un exemple d’électrocardiogramme

Examens

L’électrocardiographie peut se faire au repos (voir la figure 17 a) ou à l’effort (voir la figure 17 c). L’enregistrement peut également se faire en mode ambulatoire sur une période 24 heures. Lorsque l’examen enregistre l’activité électrique du cœur en ambulatoire, on l’appelle Holter (voir la figure 17 b). De plus, le médecin peut demander la mesure ambulatoire de la pression artérielle, aussi appelée MAPA (voir la figure 18). Intervenants Technicien ou infirmière ; la présence d’un cardiologue est requise pendant l’ECG à l’effort. L’infirmière auxiliaire peut faire un ECG de routine au repos. Durée Quelques minutes pour l’ECG au repos ; de 15 à 30 minutes pour l’ECG à l’effort FIGURE 17

Divers procédés utilisés pour l’électrocardiographie

a

FIGURE 18

La MAPA

c

L’électrocardiographie au repos (le client est couché)

b

L’électrocardiographie en mode ambulatoire (Holter)

L’électrocardiographie à l’effort

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Examens

341

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après l’ECG au repos, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●





Examens



a

MS

Pendant l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea.





S’assurer que le client reste immobile. S’assurer que le client ne parle pas.

Après l’examen ●

S’assurer de la bonne position du client en décubitus dorsal. S’assurer que les électrodes adhèrent à la peau.

Retirer les électrodes et les résidus de gel ou d’adhésifs du thorax et des membres.

3.14

24 Imagerie par résonance magnétique (IRM) Champ magnétique Espace invisible qui entoure un aimant (en l’occurrence le tube dans lequel le client est couché) et à l’intérieur duquel les forces magnétiques s’exercent sur d’autres substances magnétiques (en l’occurrence les atomes d’hydrogène [H] contenus dans l’eau, qui constituent les tissus du corps humain).

Description L’imagerie par résonance magnétique est l’ensemble des images obtenues à l’aide d’un appareil utilisant des champs magnétiques (voir la figure 19) pour faire apparaître les organes en images 2D ou 3D (voir la figure 20). Cet examen ne nécessite ni produit de contraste ni radiation, et il n’engendre pas de risque d’allergie. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun. En cardiologie, l’IRM sert à détecter des problèmes coronariens, notamment, et à évaluer les capacités des ventricules. En pneumologie, l’IRM est utile pour localiser les embolies pulmonaires ou mesurer l’étendue d’un cancer, par exemple. Intervenants Radiologiste ou technicien en radiologie Durée Environ 45 minutes, mais peut varier FIGURE 20

Un technicien, devant un écran, dans la salle de contrôle de l’IRM FIGURE 19

342

Le client est introduit en position allongée dans un appareil IRM.

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après l’IRM, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi.





● ● ●

● ● ●

a

MS

Après l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Au besoin, rappeler au client en quoi consiste l’examen. L’informer qu’il entrera dans un grand cylindre qui émet du bruit, qu’il ne devra pas bouger durant l’examen et qu’il pourrait éprouver un sentiment de claustrophobie. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. S’assurer que la personne est bien à jeun (de 6 à 8 heures avant l’examen). S’assurer que le client a répondu au questionnaire prévu avant l’IRM et vérifier qu’il a bien retiré tout objet métallique, timbre médicamenteux, bijou ou maquillage. Au besoin, faire uriner le client avant l’IRM.





S’assurer que le client est bien réveillé s’il a reçu un médicament sédatif. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné.

Examens

Avant l’examen

Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. Administrer les médicaments prescrits (sédatifs), s’il y a lieu. 3.14

25 Myélogramme Description Le myélogramme vise à prélever une petite quantité (quelques millilitres) de moelle osseuse pour obtenir un échantillon qui sera ensuite observé au microscope. Pour ce faire, le médecin pratique, sous anesthésie locale, une ponction à l’aide d’une seringue dans un os plat, soit le sternum ou la crête iliaque (voir la figure 21). Un léger bruit se fait entendre lors de l’insertion de l’aiguille dans l’os. Cet examen peut être un peu douloureux au moment de l’examen et également après. Le myélogramme est utilisé à des fins diagnostiques, notamment pour la leucémie. Le myélogramme n’est pas une biopsie (prélèvement d’os). Intervenant

FIGURE 21

La technique du myélogramme

Médecin hématologiste

Durée Environ 15 minutes

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Examens

343

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après le myélogramme, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●



Examens







a

MS

Pendant l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le consentement signé figure au dossier du client. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Administrer les médicaments prescrits (sédatifs), s’il y a lieu. 3.14

b

MS

4.1 à 4.5

c

MS









Installer le client selon le site de prélèvement (sur le dos ou sur le côté). Prendre les signes vitaux du clientb. Observer les réactions du client durant la procédure (peur, anxiété, etc.). Surveiller l’état de consciencec.

Après l’examen ● ●

● ●





Prendre les signes vitaux du clientb. Surveiller les signes de complications possibles : hémorragie ou écoulement au point de ponction, douleur, etc. Surveiller le pansement compressif. Rappeler au client qu’il pourra se lever environ 1 heure après l’examen. Le client pourra prendre une douche après 24 heures (pas de bain). Rappeler au client qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné parce qu’il a reçu un sédatif.

4.9

26 Polysomnographie

MS Labo

4.4

Description La polysomnoFIGURE 22 Un client au cours d’une graphie est une évaluation du polysomnographie sommeil. On utilise cet examen pour évaluer divers troubles du sommeil, parmi lesquels l’apnée obstructive du sommeil (AOS). L’examen se déroule généralement dans une clinique du sommeil ou de pneumologie (voir la figure 22). Pour diagnostiquer l’AOS, on mesure à l’aide d’appareils plusieurs caractéristiques du sommeil du client : les phases de sommeil, la respiration, le flux d’air, le pouls, les mouvements de la poitrine et de l’abdomen, la présence de ronflements ainsi que le taux d’oxygène sanguin (oxymétrie). Intervenants Technicien de laboratoire du sommeil ou inhalothérapeute Durée Enregistrement effectué au cours d’une nuit de sommeil (ou plus d’une nuit)

ATTENTION L’interprétation des résultats est faite par un médecin spécialisé dans les troubles du sommeil.

344

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Quoi faire L’infirmière auxiliaire n’intervient pas au cours de la polysomnographie.

27 Radiographie pulmonaire FIGURE 23

Un appareil de radiographie

Examens

Description La radiographie se fait grâce à une technique d’imagerie utilisant des rayons X afin de visualiser l’intérieur du corps (voir la figure 23). Ce cliché est effectué sans préparation, c’est-à-dire sans injection ou administration de produits de contraste. La radiographie est utilisée pour détecter les anomalies du poumon ou du cœur. Intervenants Technicien en imagerie médicale ou radiologiste Durée Quelques minutes

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant une radiographie pour bien préparer un client à cet examen. • Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. • Informer le client qu’il n’est pas nécessaire d’être à jeun. • Au besoin, lui rappeler en quoi consiste l’examen. • Au besoin, faire uriner le client avant la radiographie. • Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le faire.

MS

3.14

28 Scintigraphie cardiaque et pulmonaire Description La scintigraphie est un examen qui permet de visualiser le cœur ou les poumons en observant la distribution d’une substance radioactive dans cet organe. Cet examen de médecine nucléaire utilise une caméra qui met en évidence un anévrisme du myocarde ou une embolie pulmonaire, par exemple. Un produit de contraste faiblement radioactif est administré par voie intraveineuse, deux ou trois jours avant l’examen. Plusieurs clichés sont ensuite pris à l’aide d’un scintigraphe (voir la figure 24). Les images observées sur un écran placé en salle de contrôle permettent ensuite de mesurer l’absorption des rayons X par les tissus.

FIGURE 24

Un appareil de scintigraphie

Intervenants Spécialiste en médecine nucléaire (nucléiste) ou technologue en médecine nucléaire Durée Variable, selon le motif de l’examen

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Examens

345

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après la scintigraphie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●





Examens

● ● ●

a

MS

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Au besoin, rappeler au client en quoi consiste l’examen et lui dire qu’il pourrait éprouver un sentiment de claustrophobie. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. Informer le client qu’il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea.

Après l’examen ●



S’il n’y a pas de contre-indications, rappeler au client qu’il est nécessaire de boire beaucoup pour éliminer le produit radioactif. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné.

3.14

29 Spirométrie Description La spirométrie est un exaFIGURE 25 men simple et indolore qui consiste à La spirométrie à l’aide d’un mesurer la quantité maximale d’air expi- embout buccal rée et la vitesse à laquelle l’air est expiré. On l’utilise chez des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques comme l’asthme ou la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), et chez les clients qui présentent de nombreuses infections des voies respiratoires. Cet examen se fait à l’aide d’un embout buccal. La personne prend quelques respirations normales, puis inspire profondément dans l’embout buccal et souffle ensuite dans cet embout le plus vite et le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air dans ses poumons (voir la figure 25). La spirométrie sert à évaluer la fonction pulmonaire d’une personne. Cet examen est aussi employé pour évaluer l’évolution d’une maladie ou l’efficacité de certains traitements. Intervenants Pneumologue ou inhalothérapeute Durée Quelques minutes

346

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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30 Test à la tuberculine (Test de Mantoux) Description Le test à la tuberculine est un test de sensibilité cutané utilisé pour vérifier si une personne a été en contact avec le bacille de la tuberculose. Le test consiste à injecter des extraits de tuberculine dans le derme (habituellement la région interne de l’avant-bras) dans le but de provoquer une légère réaction (intradermoréaction ou IDR). La lecture du résultat se fait de 48 à 72 heures après l’injection. On mesure alors le diamètre de la zone d’induration pour déterminer si le résultat est négatif ou positif. Intervenants Infirmière ou infirmière auxiliaire

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire pour le test à la tuberculine. • Désinfecter la zone choisie pour l’injection. • Pratiquer une injection intradermique de tuberculine (5 unités) jusqu’à ce qu’une papule se forme (voir la figure 26). • Dessiner un repère sur la zone d’injection (encercler la zone au stylo bille). • Recommander au client d’éviter de toucher, de gratter ou de laver la peau dans la zone de l’injection pour ne pas altérer les résultats du test. FIGURE 26

ATTENTION L’interprétation du résultat est faite par une infirmière ou par un médecin.

L’injection intradermique de la tuberculine

31 Thoracentèse Description La thoracentèse est une technique de ponction thoracique au cours de laquelle une aiguille creuse est introduite entre les deux feuillets de la plèvre (feuillet viscéral et feuillet pariétal) afin de vérifier la présence de liquide dans le poumon ou pour l’évacuer. Cette intervention est pratiquée à des fins diagnostiques pour faire l’analyse du liquide épanché (ex. : cancers, maladies inflammatoires) et pratiquer une biopsie pleurale ou pulmonaire, ou à des fins thérapeutiques, pour drainer l’excès de liquide hors de la cavité pleurale (voir la figure 27, à la page suivante). Intervenant

Pneumologue

Durée Variable Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Examens

347

Examens

Durée Quelques secondes

FIGURE 27

La thoracentèse

Poumon gauche

Effusion pleurale

Aiguille

Examens

Seringue contenant du liquide pleural

Sac collecteur de liquide pleural

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant, pendant et après la thoracentèse, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●



● ●







a

MS

348

Pendant l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Informer le client qu’il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. Rappeler au client qu’il ne doit pas bouger durant l’examen. Prendre les signes vitaux du clientb.

3.14

b

MS

4.1 à 4.5

c

MS







Aider le client à s’installer en position assise, incliné vers l’avant, les bras appuyés sur un support. S’assurer que le client reste immobile. Prendre les signes vitaux du clientb.

Après l’examen ●











Acheminer le ou les prélèvements au laboratoire selon les procédures du milieu de soins. Installer le client allongé sur le côté non atteint pendant l’heure qui suit l’examen. Prendre les signes vitaux du clientb. Surveiller les signes de complications : hémothorax, pneumothorax, infection, douleur. Observer l’état du pansement, s’il y a lieuc. Jeter le matériel contaminé selon les procédures du milieu de soins.

11.2

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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32 Tomodensitométrie (TDM) FIGURE 28

Le client allongé est introduit dans un tomodensitomètre.

Examens

Description La tomodensitométrie est un examen au cours duquel le radiologiste ou le technologue en radiodiagnostic injecte, si nécessaire, un produit de contraste par voie intraveineuse, pour ensuite mesurer l’absorption des rayons X par les tissus à l’aide d’un tomodensitomètre (voir la figure 28). On peut ainsi obtenir des images détaillées de la structure des organes. La tomodensitométrie thoracique permet de visualiser des anomalies telles qu’une inflammation, des kystes ou des tumeurs pulmonaires.

Intervenants Radiologiste ou technologue en radiodiagnostic Durée De 30 à 60 minutes, mais peut varier

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après une tomodensitométrie, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●





● ● ●



● ●

● ●

a

MS

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Au besoin, rappeler le déroulement de l’examen au client et lui dire qu’il pourrait éprouver un sentiment de claustrophobie. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. S’assurer que le client est à jeun depuis 6 à 8 heures avant l’examen. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Vérifier d’éventuelles allergies à l’iode, aux fruits de mer et au produit de contraste utilisé pour l’examen. Aviser le client que l’injection du produit de contraste peut causer une sensation de chaleur ou une rougeur au visage. Administrer les médicaments prescrits, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. Installer le soluté au clientb. S’assurer que le client ne porte aucun objet métallique sur lui.

3.14

b

MS

9.1

9.2

c

MS

Après l’examen ●



● ●

S’il n’y a pas de contre-indications, rappeler au client de boire beaucoup pour éliminer le produit de contraste. Surveiller les signes de réaction allergique pendant 24 heures. Retirer le cathéterc. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné.

9.6

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Examens

349

33 Tomographie par émission de positons

(TEP) Isotope Élément qui permet de « marquer » les molécules et de les suivre dans leurs transformations.

Rayons gamma Rayonnements électromagnétiques très pénétrants.

Description Pour effectuer une tomographie par émission de positons, le nucléiste ou le technologue en médecine nucléaire injecte un produit isotope par voie intraveineuse au client avant que celui-ci ne soit installé dans un appareil à TEP (voir la figure 29). La durée de la TEP varie selon l’exploration. L’appareil à TEP émet des rayons gamma qui font ressortir le fonctionnement des organes en les transformant en images qui apparaissent selon un code de couleurs particulier. L’analyse de ces images permet de détecter, entre autres, les maladies coronariennes, l’œdème pulmonaire, la pneumonie, les tumeurs ou métastases pulmonaires (voir la figure 30). S’il y a lieu, les clichés obtenus au cours d’une tomodensitométrie (TDM) antérieure (voir Tomodensitométrie, à la page 349) sont comparés avec ceux de la TEP.

Examens

Intervenants Spécialiste en médecine nucléaire (nucléiste) ou technologue en médecine nucléaire FIGURE 29

FIGURE 30

L’interprétation des images

Le technologue prépare le client pour une TEP.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant et après une TEP, pour bien préparer un client à cet examen et en assurer le suivi. Avant l’examen ●

● ●



● ● ● ●

● ●

a

MS

350

Après l’examen

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Informer le client qu’il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour l’examen. Prévenir le client qu’il doit éviter de mâcher de la gomme et qu’il ne doit pas consommer de sucre, de caféine, d’alcool et de tabac durant les 24 heures précédant l’examen. Rappeler au client qu’il ne doit pas bouger durant l’examen et qu’il pourrait éprouver un sentiment de claustrophobie. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Administrer les médicaments prescrits, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou aider le client à le fairea. Installer le soluté au clientb. S’assurer que le client ne porte aucun objet métallique sur lui.

3.14

b

MS

9.1

9.2

c

MS

4.1 à 4.5

d

MS





● ● ●

S’il n’y a pas de contre-indications, rappeler au client qu’il est nécessaire de boire beaucoup pour éliminer le produit isotope. Prendre les signes vitaux pour déceler l’hypotension et la détresse respiratoire (dyspnée)c. Observer le débit urinaire. Retirer le cathéterd. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être raccompagné.

9.6

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Annexe 1 Les signes vitaux : leur mesure et les valeurs normales

Température corporelle (°C)

Facteurs d’influence ● ●

● ●

● ●



Pression artérielle (mm Hg) : ● pression systolique ● pression diastolique

● ● ● ● ● ● ●

Pouls (battements/ min) : ● fréquence cardiaque ● rythme cardiaque ● amplitude du pouls ● symétrie du pouls

● ●

● ●





Âge Moment de la journée Activité physique Taux hormonaux (chez la femme) État de santé Température ambiante Stress Âge Effort physique Stress Sexe Médication Habitudes de vie Autres : obésité, athérosclérose Fièvre Réduction du volume sanguin (hémorragie) Stress Position assise ou debout Certaines maladies ou certains médicaments Position couchée









● ●

● ● ●



● ●

Effort physique Stress Hausse ou baisse de la température ambiante Certains médicaments (opiacés) Douleur aiguë Tabagisme

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Bouche (température buccale) Rectum (température rectale) Aisselles (température axillaire) Tympans (température tympanique)

Bras (artère brachiale) Cuisse (artère poplitée)













● ● ●

● ●





Carotide (pouls carotidien) Bras (pouls brachial) Poignet (pouls radial) Apex du cœur (pouls apical ou apexien) Aine (pouls fémoral) Arrière du genou (pouls poplité) Intérieur de la cheville (pouls tibial postérieur) Dessus du pied (pouls pédieux) Mouvements thoraciques et abdominaux

Thermomètre électronique (buccal ou rectal) Thermomètre électronique (tympanique) Thermomètre jetable (buccal, axillaire, rectal)

Valeurs normales (adulte de 18 ans et plus) ●











Respiration (respirations/min) : ● fréquence respiratoire ● amplitude respiratoire ● rythme respiratoire ● efficacité respiratoire (saturation pulsatile en oxygène)

Types d’appareils de mesure

Sites de mesure



Sphygmomanomètre (ou tensiomètre) anéroïde, à colonne de mercure ou électronique Brassard à tensiomètre Stéthoscope (sauf avec le sphygmomanomètre électronique) Pouls apexien : stéthoscope