Principes Métaphysiques

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Table of contents :
Avant-propos
I/ Introduction
I-A/ Les catégories philosophiques
I-B/ Les erreurs ontologiques du matérialisme
I-C/ L'évolution spirituelle
I-C-1/ Le saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante
I-C-2/ La métamorphose de la conscience individuelle
I-D/ La distinction entre monisme et non-dualité
II/ Modèle Métaphysique
II-A/ La Manifestation
II-A-1/ Une première partition
II-A-2/ Une seconde partition
II-A-3/ Le méta-concept de reflet fractal transfini
II-B/ Notre système de mondes
II-B-1/ Les quatre Espaces infinis d’existence cosmique
II-B-2/ L’être humain
II-B-3/ Les chakras et les voies spirituelles
II-B-4/ Les chemins d’échecs
II-C/ Une définition de la spiritualité
II-D/ La Nescience, la matière et le Matériau
II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle
III/ Compléments
III-A/ L’humanisme cardinal contre le collectivisme totalitaire
III-A-1/ L’émergence de l’individu
III-A-2/ La résurgence du collectivisme
III-A-3/ La valeur spirituelle de l’humanisme cardinal
III-B/ Le principe féminin et le principe masculin
III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude
III-D/ Les trois Logos et leurs hypostases dans diverses religions
III-E/ Les deux voies spirituelles opposées du Jñana Yoga et du Bhakti Yoga
IV/ Quelques ouvrages d’intérêt

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Copyright © 2020 par Bruno Istvan

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Sommaire

Avant-propos I/ Introduction I-A/ Les catégories philosophiques I-B/ Les erreurs ontologiques du matérialisme I-C/ L'évolution spirituelle I-C-1/ Le saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante I-C-2/ La métamorphose de la conscience individuelle I-D/ La distinction entre monisme et non-dualité II/ Modèle Métaphysique II-A/ La Manifestation II-A-1/ Une première partition II-A-2/ Une seconde partition II-A-3/ Le méta-concept de reflet fractal transfini II-B/ Notre système de mondes II-B-1/ Les quatre Espaces infinis d’existence cosmique II-B-2/ L’être humain II-B-3/ Les chakras et les voies spirituelles II-B-4/ Les chemins d’échecs II-C/ Une définition de la spiritualité II-D/ La Nescience, la matière et le Matériau II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle III/ Compléments III-A/ L’humanisme cardinal contre le collectivisme totalitaire III-A-1/ L’émergence de l’individu III-A-2/ La résurgence du collectivisme III-A-3/ La valeur spirituelle de l’humanisme cardinal III-B/ Le principe féminin et le principe masculin III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude III-D/ Les trois Logos et leurs hypostases dans diverses religions III-E/ Les deux voies spirituelles opposées du Jñana Yoga et du Bhakti Yoga IV/ Quelques ouvrages d’intérêt

Avant-propos Cet ouvrage s'adresse aux personnes qui ressentent un besoin impérieux de comprendre les tenants et les aboutissants de l'expérience humaine et manifestent ainsi une attitude gnostique de préférence à une attitude de dévotion. Dans les matières d'importance, le point de vue gnostique privilégie l'expérience et l'intuition au fait de croire ou de ne pas croire. Le modèle métaphysique présenté s'inscrit dans le cadre de la philosophie indienne de l'Advaita Vedanta et utilise certains de ses termes tout en les redéfinissant. Ses aspects novateurs comprennent notamment l'emploi de six infinités pour partitionner la Manifestation, l’utilisation du méta-concept de reflet fractal transfini ainsi qu’une définition rationnelle du principe féminin et du principe masculin.

Octobre 2020.

Bruno Istvan Ingénieur de l’Ecole Centrale de Lyon, master management général de l’IAE Aix-Marseille, consultant en systèmes d’information, exerce ses capacités de réflexion et de synthèse à la modélisation des grands domaines de l’activité humaine.

I/ Introduction I-A/ Les catégories philosophiques Toute philosophie qui élude la question métaphysique et qui n'a pas d'application dans la vie quotidienne se réduit à un exercice intellectuel vidé de sens. Ainsi, dans la culture occidentale, la philosophie n’est plus qu’une démarche de réflexion sur les savoirs à disposition. Dans la culture indienne, une philosophie propose une vision holistique de l’être humain, transmet des savoirs et élabore des principes de vie que doit suivre un adepte au quotidien afin d’atteindre un but explicite. Pour un gnostique, la Philo-Sophia se comprend comme la plongée régulière de la conscience individuelle au sein de l'espace du monde de l'Émanation appelé Sophia; la Sagesse, ou connaissance des causes premières, s’acquiert par une pratique spirituelle. En partant du principe que les données immédiates de la conscience individuelle – un concept plus vaste que la conscience de l’état de veille – constituent la seule réalité d'un être humain, il est possible de considérer une catégorie philosophique comme un ensemble cohérent d’interprétations de ces données qui structure la relation au monde et donne un sens à l’existence individuelle. Une catégorie philosophique permet de regrouper des philosophies connexes de toutes cultures et de toutes traditions. Par exemple, l’Advaita Vedanta et le bouddhisme de la tradition Jonang appartiennent à une même catégorie philosophique. Ainsi, dans la culture indienne reconnaissant l’autorité des Vedas, sept systèmes philosophiques représentatifs de sept catégories sont distingués : Charvaka (matérialisme), Nyaya, Vaisheshika, Samkhya, Yoga, Mimansa et Vedanta. Advaita signifie non-dualité et qualifie une sous-catégorie du Vedanta. Remarque : L’alphabet sanscrit est simplifié. Une phénoménologie, selon le prisme d'une évolution spirituelle progressive, permet d’ordonner les catégories philosophiques. Au bas de l'échelle se situe le matérialisme.

I-B/ Les erreurs ontologiques du matérialisme Le matérialisme naïf est la première catégorie philosophique d’un point de vue phénoménologique. Ainsi, les peuples primitifs se considèrent comme des enfants de la Nature. Le matérialisme, en tant que négation de la dimension spirituelle de l’existence, est une position philosophique réfléchie qui permet de comprendre le statut actuel de la philosophie dans la culture occidentale.

Les affirmations et la pseudo-interrogation suivantes sont représentatives du matérialisme et des commentaires qu'elles suscitent : "Il n'y a rien après la mort." Le premier principe de la science se résume dans la formule : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme." Si tout est conscience comme l’affirme l’Advaita Vedanta, le principe de conservation de l'énergie se généralise à l'énergie spirituelle, et affirmer qu'il n'y a rien avant la naissance et qu'il n'y a rien après la mort est une erreur ontologique comparable à la croyance en la génération spontanée. "L'être humain est ce qu'il mange." Seule une partie des atomes des molécules que l'être humain ingère est utilisée pour son développement, pour maintenir son métabolisme et pour assurer une activité externe. L'ingestion la plus pressante se fait par la respiration qui assure des échanges gazeux; et outre l'ingestion des aliments, une ingestion de molécules par la peau est aussi effectuée. Pour le moment, il n'y a pas de modèle scientifique qui rende compte de l’extrême complexité de la génération et de la maintenance du corps humain. Il n’y a pas de théorie qui explique comment 3x1013 cellules – possédant un patrimoine génétique identique sous forme de bobines d'ADN, à l’exception des globules rouges – se développent à partir d'une seule cellule initiale pour former des organes hautement différenciés; et comment ces cellules se maintiennent ensemble pendant plusieurs dizaines d'années, au travers des vicissitudes de l'existence, en compagnie du microbiote composé notamment d’un nombre équivalent de bactéries. Le rôle des virus est aussi inconnu. Autrement dit : "L'être humain ne se résume pas à ce qu'il mange." "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" A partir du constat qu'il y a quelque chose : ‘les données immédiates de la conscience individuelle’, il est impossible de penser le rien autrement que par l'absence de quelque chose quelque part; i.e. il est impossible de penser le rien. Dans certains cas, cette philosophie basique découle d'une infirmité spirituelle. Toute personne qui en plongeant son regard dans le ciel dégagé d'une belle nuit d'été et qui, en contemplant l'image la plus concrète de l'infini, n’éprouve ni un sentiment d'immanence, ni un sentiment de transcendance, est un infirme spirituel.

I-C/ L'évolution spirituelle I-C-1/ Le saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante La douleur morale, à l'instar de la douleur physique, constitue une alerte issue de garde-fous engrammés. Leurs défauts amènent une destruction rapide du siège normal de cette douleur : - l'enveloppe de conscience, pour la douleur morale, conduisant à une infirmité spirituelle; - le corps, pour la douleur physique, conduisant à une infirmité physique.

La douleur morale indique qu'un saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante, dans le sens d'une évolution spirituelle, s'avère nécessaire.

I-C-2/ La métamorphose de la conscience individuelle A partir de l'être humain, l'évolution devient une évolution spirituelle volontaire. Une fois admise la nécessité de cette évolution, il ne s’agit plus d’un saut qualitatif philosophique à effectuer, mais d'une métamorphose de la conscience individuelle à opérer par une pratique spirituelle. Les yogis démarrent cette métamorphose à partir d'une philosophie duelle opposant Purusha à Prakriti, et s'exposent ainsi à des risques spécifiques lors de leurs exercices tantriques. Le plus sûr est de démarrer cette métamorphose à partir de la philosophie de l'Advaita Vedanta. Un modèle métaphysique constitue un support rationnel pour cette métamorphose.

I-D/ La distinction entre monisme et non-dualité Par commodité, nous appellerons CONSCIENCE TOTALE la non-dualité ineffable et incompréhensible, à la fois Vérité Absolue et Vérité Relative dans sa manifestation à elle-même. L'appellation monisme laisse entendre qu'un discours serait possible sur le TOUT, ceci est une erreur ontologique. Toute dualité est une vue partielle, partiale et infiniment restreinte de la CONSCIENCE TOTALE. Cette remarque s’applique aussi au modèle métaphysique présenté.

II/ Modèle Métaphysique II-A/ La Manifestation La CONSCIENCE TOTALE non-duelle, immuable et atemporelle se manifeste à elle-même d’une infinité de façons au travers d’un jeu divin appelé la Manifestation ou la Lila.

II-A-1/ Une première partition de la Manifestation Une première partition de la Manifestation est constituée de trois Multi-mondes : - La Manifestation du Multi-mondes de l’Émanation est l’Esprit ou Existence cause de Soi. - La Manifestation du Multi-mondes de la Création est la Manifestation Consciente ou Existence pour Soi. - La Manifestation du Multi-mondes de la Formation est le Multivers ou Existence en Soi. L’Esprit exprime la Transcendance ou l’extrême de la totalisation à l’infini de la Manifestation dans la CONSCIENCE TOTALE. Le Multivers exprime l’Immanence ou l’extrême de la division à l’infini de la Manifestation dans la CONSCIENCE TOTALE. La Manifestation Consciente est le principe dynamique et réflexif à l’infini de la Manifestation tendant vers la CONSCIENCE TOTALE, composant un quadruple mouvement d’involution/évolution de l’Esprit et de transformation/métamorphose du Multivers.

II-A-2/ Une seconde partition de la Manifestation Une seconde partition de la Manifestation est constituée de l’Intelligence, de la Maya et du Karma. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités d’Unités de Conscience – chaque Unité de Conscience étant de même nature que la CONSCIENCE TOTALE, reflétant la totalité de la Manifestation, s’associant librement avec les autres Unités de Conscience et s’en dissociant aussi librement – est l’Intelligence. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités de Relations est la Maya. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités de Règles est le Karma. Sans la Maya, il n’y a pas l’Intelligence. Sans l’Intelligence, il n’y a pas le Karma. Sans le Karma, il n’y a pas la Maya. L’Intelligence, la Maya et le Karma traversent les trois Multi-mondes de l’Émanation, de la Création et de la Formation.

II-A-3/ Le méta-concept de reflet fractal transfini Le reflet fractal transfini est la fonction similaire récursive de l’instanciation d’un concept – composé d’une infinité d’éléments actifs, d’une infinité de règles et d’une infinité de relations – par rapport à une seconde instanciation de ce concept à une échelle infiniment plus petite ou potentiellement infiniment plus petite. L’aspect fractal implique que la seconde instanciation possède aussi la même relation par rapport à une troisième instanciation. Dans son application métaphysique, la récursivité du méta-concept sera limitée à trois instanciations se situant, de façon ordonnée, au niveau des mondes de L’Émanation, de la Création et de la Formation. Le qualificatif transfini caractérise la borne supérieure de la distance entre deux instanciations adjacentes qui égale un nombre transfini, i.e. la cardinalité d’un ensemble infini. L’aspect reflet recouvre les notions suivantes pour deux instanciations adjacentes: - il peut y avoir une variation de la cardinalité des parties infinies du concept, - les combinaisons des parties peuvent y parcourir des états différents et cependant les fonctionnalités générales sont similaires et réflexives. Dans sa version géométrique la plus simple, un cube est un reflet fractal infiniment petit de l’espace euclidien, dans le sens où il joue un rôle similaire récursif, par rapport à un cube contenu infiniment petit, au rôle que l’espace euclidien joue par rapport au cube. Autrement dit, l’espace euclidien est vu comme un assemblage infiniment récursif de cubes (e.g. huit cubes formant un nouveau cube à chaque itération), et chacun des cubes est vu comme un assemblage récursif potentiellement infini de cubes pouvant être rendus aussi petits que voulu. En physique, chaque point d’un hologramme contient la presque totalité des informations de l’hologramme, et constitue donc un reflet transfini de ce dernier. En biologie, chaque cellule à noyau d’un organisme contient la totalité des informations de sa génération par division cellulaire à partir d’une cellule initiale – récursivité par auto réplication –, et constitue donc un reflet fractal de l’organisme. Le concept au niveau des mondes de l'Émanation est écrit en caractères gras soulignés avec la première lettre en majuscule (e.g. Esprit). Le concept au niveau de la Manifestation Consciente, ou mondes de la Création, est écrit en caractères gras avec la première lettre en majuscule (e.g. Esprit). Le concept au niveau des mondes de la Formation, ou Multivers, est écrit en caractères gras et en minuscules (e.g. esprit).

II-B/ Notre système de mondes Notre système de mondes est une combinaison particulière de mondes de l’Émanation, de la Création et de la Formation – parmi une infinité de systèmes de mondes – exprimant une CONSCIENCE PARTICULIERE. II-B-1/ Les quatre Espaces infinis d’existence cosmique Notre système de mondes s’hypostasie en quatre Espaces infinis d’existence cosmique qui sont le lieu de l’évolution spirituelle de la conscience individuelle dans le temps; en ordre ascendant : le Physique, le Vital, le Mental et le Supra-Mental. Cette évolution est en permanence soutenue par l’Être Psychique, monade supra-mentale, incarnation du Jivatman : un infiniment petit de la Manifestation – regroupant une infinité d’Unités de Conscience, une infinité de Relations et une infinité de Règles – dont la conscience préférentielle se situe au niveau des mondes de l'Émanation. L‘Esprit est un focus réflexif de l’Esprit au travers du Jivatman, i.e. l’Esprit est un reflet fractal infiniment petit de l’Esprit animant l’Être Psychique. La conscience individuelle – ou esprit – est un focus réflexif, potentiellement infiniment petit, de l’Esprit animant l’être individuel : une incarnation de l’Être Psychique dans le Multivers. La conscience individuelle est soutenue par l’Intelligence, enveloppée par la Maya et suit le Karma. La vie est la formation de l’existence en soi, la création de l’existence pour soi et l’émanation de l’existence cause de soi au travers de la conscience individuelle (ou esprit); i.e. la vie est le résultat de la rencontre de l’intentionnalité d’évolution spirituelle de la conscience individuelle (ou esprit) et de l’intentionnalité de notre système de mondes dans un reflet fractal infiniment petit de sa manifestation. Le temps est la chronique ou mémoire de cette rencontre par la conscience individuelle (ou esprit). Deux définitions similaires de la Vie et du Temps s’appliquent à la magnitude fractale supérieure de l’Esprit. La Vie peut être identifiée à la CONSCIENCE PARTICULIERE et le Temps à l’éternel moment présent d’une conscience omnisciente et omnipotente dans son système de mondes. Considérées du Mental, la Transcendance est le principe masculin, l’Immanence est le principe féminin, et la Manifestation Consciente est le principe d’individuation ou principe d’existence pour soi vers la cause de soi. La conscience préférentielle de l’être humain se situe au niveau du Mental et le Supra-Mental est la voie de son évolution.

II-B-2/ L’être humain L’être humain est un être composite dont l’une des parties est le corps subtil comprenant trois canaux principaux : Ida, Sushumna et Pingala; et sept chakras (centres principaux d’énergétique psychique au sens large) : Muladhara, Svadhishthana, Manipura, Anahata, Vishuddha, Ajña et Sahasrara. Ida est le canal gauche de l’énergie rajasique d’introversion : l’énergie mentale. Pingala est le canal droit de l’énergie rajasique d’extraversion : l’énergie vitale. Sushumna est le canal central de l’énergie sattwique : l’énergie spirituelle. (L’énergie tamasique correspond à l’énergie physique.) Les consciences de l’état de veille, de l’état de sommeil (rêve) et de l’état de sommeil profond (pseudo-inconscience) sont des modalités de la conscience individuelle nécessaires à la vie de l’être humain. L’état de rêve lucide est la capacité d’amener immédiatement à la conscience de l’état de veille des données de la conscience individuelle acquises dans l’état de rêve et la capacité de diriger ses rêves. Le déroulement de contenus spirituels dans l’état de rêve lucide caractérise un grand rêve. Dans l’état de veille, l’être humain alterne entre phase d’introversion et phase d’extraversion qui sont identifiables par la narine principale d’inspiration. Lorsque l’inspiration se fait également sur les deux narines, il y a équilibre des énergies d’introversion et d’extraversion, rendant possible l’ouverture du canal central Sushumna avec mise en œuvre de l’énergie spirituelle. Remarque : La réification du concept de flux d’énergie spirituelle forme la Kundalini, souvent en confondant le corps subtil et le corps physique. La contrepartie de la mise œuvre de l’énergie spirituelle est l’in-formation des quatre Espaces d’existence cosmique. Plus généralement, la spiritualisation ou mouvement d’involution/évolution de l’Esprit – au travers de la conscience individuelle (ou esprit) et de l’Esprit – est le principe de la transformation/métamorphose du Multivers caractérisées par la néguentropie au sens large. ‘L’évolution des espèces’ est une conséquence de la spiritualisation.

II-B-3/ Les chakras et les voies spirituelles Le chakra Anahata met en relation avec la formation de l’Existence en soi de la Vie de l’Être Psychique. Le chakra Vishuddha met en relation avec la création de l’Existence pour soi de la Vie de l’Être Psychique. Le chakra Ajña met en relation avec l’émanation de l’Existence cause de soi de la Vie de l’Être Psychique, i.e. l’Esprit.

Le chakra Sahasrara met en relation avec l’Esprit dans lequel la conscience individuelle (ou esprit) se fond dans un état de conscience appelé Turiya. Dans un retour à l’Origine, via la mise en œuvre de l’énergie spirituelle selon différentes techniques (e.g. le Kriya Yoga ou Kundalini Yoga, l’Ati Yoga ou Dzogchen), Anahata est la voie mystique, Vishuddha est la voie de l’action pure et occulte, Ajña est la voie gnostique et Sahasrara est la voie de la Transcendance. Chacune de ces voies représente une étape de l’évolution spirituelle en ordre ascendant. II-B-4/ Les chemins d’échecs Chacune des voies expose des chemins d’échecs dont le plus commun est la confusion du mysticisme avec l’expansion de conscience cosmique. Le mysticisme met en relation avec des éléments supra-mentaux de l’Être Psychique et non avec des éléments infra-mentaux de diverses égrégores. Cette confusion explique les échecs du spiritisme et de la psychanalyse avec leurs approches naïves et régressives de la Psyché. L'expansion de conscience cosmique sans l'expansion de conscience interne (relation avec l’Être Psychique) et/ou transcendantale (relation avec le Jivatman) a pour risque d’aliéner l’individu au profit d’un égrégore poursuivant une logique de puissance.

Remarques : Un égrégore est défini comme un ensemble – fini ou infini – d’êtres d’un monde de la Formation devenant une entité collective avec un esprit propre. Par exemple, les processus immanents des mondes de la Formation, couramment appelés Élémentaux, constituent des égrégores. Le chemin d’échec le plus commun de la voie de l’action pure et occulte s’hypostasie dans la figure du sorcier qui cherche avant tout à nuire dans une attitude inverse de la spiritualité, et qui se situe en opposition des figures du magicien, du guérisseur et du shaman. Les échecs opératifs de ces figures s’expliquent, ici encore, par la confusion entre éléments supramentaux et éléments infra-mentaux. La science – construction du Mental supérieur – atteint son succès opératif sur la nature en évitant notamment cette confusion, et désormais tout type de pensée magique doit être considéré comme une régression. La création, où la vie est au service de l’esprit, débute à l’étape de l’action pure et occulte; de préférence après une involution en provenance de l’étape gnostique. S’arrêter au mysticisme, à l’étape de l’action pure et occulte sans gnose, au gnosticisme sans création, ou se fondre dans la CONSCIENCE TOTALE sans émuler l’involution de l’Esprit, sont des pratiques partiales et partielles de la spiritualité.

II-C/ Une définition de la spiritualité La spiritualité peut être définie comme la science de la Manifestation Consciente, ou plus exactement comme la méta-science. La réflexivité de la Manifestation Consciente – fondement de la réflexivité de l’Intelligence – est intrinsèque de cette définition.

II-D/ La Nescience, la matière et le Matériau La définition de l’Immanence implique que la matière est divisible à l’infini. Le concept de Nescience – définie comme le principe d’auto-encapsulation dans une quasi-inconscience d’une infinité d’Unités de Conscience, d’une infinité de Relations et d’une infinité de Règles – permet de former une particule de matière, aussi petite soit-elle. Le concept de matière s’insère dans le concept de Matériau qui est défini comme le support de la formation de l’existence en soi de la vie d’un être donné. La matière est le support de la formation de l’existence en soi de la vie de l’être humain, i.e. la matière est le Matériau de l’être humain. Les corps subtils de ses incarnations dans le Multivers – plus précisément dans les mondes de la Formation de notre système de mondes – constituent le Matériau de l’Être Psychique. La réalité de la matière – sa transformation et son augmentation – est le résultat de l’investigation scientifique qui avance dans un mouvement dialectique entre sophistication des modèles et précision des instruments de mesure. Cette investigation forme une ascèse mentale qui développe le Mental supérieur de l’être humain. Dans le modèle métaphysique présenté, les données immédiates de la conscience individuelle (ou esprit) constituent la seule réalité d'un être humain. La réalité de la matière est par conséquent une construction effectuée à partir du Mental supérieur et des organes de perception. Le progrès des instruments de mesure constitue une extension de la perception humaine et les modèles scientifiques éprouvés font partie de la réalité de la matière. Ainsi, il est possible de dire que la modélisation mathématique d’une onde électromagnétique a autant de réalité que la perception directe des effets d’une de ses instanciations via le corps humain. Celle-ci est par exemple incluse dans la conception et l’utilisation d’un spectromètre électromagnétique. II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle Grâce au chakra Ajña, l’être humain peut atteindre la Vérité, qui n’est pas une croyance, mais un état d’être au-delà du Supra-Mental, i.e. une réalisation de l'interface entre la conscience individuelle (ou esprit) et la CONSCIENCE TOTALE via l’Esprit, leur nature étant identique.

La réalisation de cette interface appelée Union Parfaite, ou Ati Yoga, actualise trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle; en ordre ascendant : Nirmanakaya, Sambhogakaya et Dharmakaya. Ainsi, le retour à l’Origine via le chakra Ajña permet la perception directe de ces trois Espaces ou Kayas. Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, n’a pas d’aspect et reflète la Manifestation Consciente à elle-même. Toutes les pensées de la conscience individuelle (ou esprit) émanent de la Nature de l’Esprit et y disparaissent dans ce qui constitue le grand mystère de l’existence. Sambhogakaya est l’Espace de l’émanation de la Félicité (ou Ananda), ainsi que des cinq Sagesses qui apparaissent comme un champ infini de sphères de cinq couleurs. Sambhogakaya est la source de la Manifestation Consciente. Nirmanakaya est l’Espace de l’émanation de l’arc-en-ciel infini entrelacé de cinq couleurs que constitue le déploiement des cinq Sagesses. Nirmanakaya est la source des processus immanents des mondes de la Formation (ou Multivers). L’expression impersonnelle Sat-Chit-Ananda, est un ensemble de métonymies dans le désordre, prenant la partie pour le tout, où : Sat désigne Dharmakaya, Ananda désigne Sambhogakaya et Chit désigne Nirmanakaya. L’imagerie traditionnelle personnalise en divinités les aspects et émanations des Espaces d’existence acosmique. Notamment, le sentiment de transcendance donne lieu au théisme et le sentiment d’immanence donne lieu au panthéisme. Par exemple, en identifiant Hermès Trismégiste à ces trois Espaces, l’interprétation de la Table d’Émeraude est directe. Cf. ‘III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude’.

III/ Compléments III-A/ L’humanisme cardinal contre le collectivisme totalitaire La dynamique des sociétés humaines s’appuie sur le clivage fondamental entre l'humanisme cardinal centré sur le Jivatman, tendu vers l’évolution spirituelle, et le collectivisme totalitaire, niant l'essence divine de l'être humain, qui a pour but d’assujettir le maximum d’individus dans une logique de puissance. Ce clivage s’hypostasie dans les combats de la société contre l’État. III-A-1/ L’émergence de l’individu Le thème récurrent de l’évolution humaine est l’émergence de l’individu qui suit l’évolution spirituelle de la conscience individuelle selon le modèle métaphysique exposé. Une civilisation a pour but de faire évoluer spirituellement un maximum de personnes. Chaque civilisation exprime un sentiment religieux spécifique qui apparaît dans tous les aspects culturels de l’existence sociale. Cf. Oswald Spengler : ‘Le Déclin de l’Occident’, (1918).

III-A-2/ La résurgence du collectivisme III-A-2-a/ La fonction du collectivisme Dans l’enchaînement des phases d’une civilisation, la fonction du collectivisme consiste à précipiter la destruction d’un système culturel arrivé dans une impasse; par exemple lorsque les inégalités économiques et sociales sont très grandes et ne cessent de croître. La destruction peut être consécutive à une implosion dans des guerres civiles et/ou à une chute démographique, ou bien consécutive à une explosion quand un groupe humain, dans un hubris collectif, déclare la guerre à une culture plus puissante. Les guerres sont des phénomènes collectifs et des moments souvent inévitables dans la compétition culturelle entre groupes humains. « La guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens. » – Carl Von Clausewitz

III-A-2-b/ Les bases du collectivisme Le matérialisme et le nihilisme. L’absence des sentiments de transcendance et d’immanence – forme d’infirmité spirituelle qui touche une partie de l’humanité – conduit au matérialisme et/ou au nihilisme dans une exacerbation stérile de l’existence pour soi coupée du principe d’individuation ou centre spirituel.

Le totalitarisme. Cette exacerbation se masque derrière une projection des vertus publiques du moment, avant d’y succomber dans les périodes difficiles de perversion des valeurs, favorisant ainsi la formation d’égrégores massifs et destructeurs. L’oligarchie. Lorsqu’une civilisation décline, l’élite devient une minorité dominante matérialiste privilégiant le contrôle des idées et la manipulation de la psychologie de masse afin de se maintenir au pouvoir. Pour elle, la constitution d’une masse informe, pauvre, résignée et incapable de penser est l’idéal. Ainsi s’explique l’alignement opératoire de l’oligarchie avec des mouvements contestataires nihilistes et des insurrections armées afin de diviser pour régner. La destruction des États-nations s’avère aussi nécessaire pour asseoir une oligarchie d’empire ou mondialisée. La montée des superstitions. La réification constante et régulière des concepts et pratiques spirituels – conséquence du matérialisme et de la pensée magique – explique la dégénération inévitable de toute religion en superstitions et la prolifération de charlatans jusqu’au prochain cycle de régénération lors d’une nouvelle civilisation. Les superstitions organisées expriment les croyances (ou dogmes) d’égrégores d’êtres humains. III-A-3/ La valeur spirituelle de l’humanisme cardinal Cependant, chaque être humain qui a une volonté de se spiritualiser, et qui a effectué une ascèse mentale poussée, est en capacité de valider les affirmations du modèle métaphysique exposé et de métamorphoser sa conscience individuelle en conscience d’un Être Psychique ou d’un Jivatman. « Dès le moment où vous suivez quelqu’un, vous cessez de suivre la vérité. » – Jiddu Krishnamurti.

III-B/ Le principe féminin et le principe masculin Le modèle métaphysique présenté définit rationnellement le principe féminin et le principe masculin à partir du Mental : « Considérées du Mental, la Transcendance est le principe masculin, l’Immanence est le principe féminin. » La progression spirituelle vers l'Immanence est destructrice à partir de l'ancrage d'une incarnation mâle. L'homme dionysiaque – par opposition à l'homme apollinien tendu vers la Transcendance – s’anéantit par son attachement à l'Immanence. Cf. le mythe de Don Juan. La progression spirituelle vers la Transcendance est limitée et contingente à partir de l'ancrage d'une incarnation femelle. Longchen Rabjam illustre une métamorphose de la conscience individuelle via la Transcendance. « If you are free from efforts and transcend mind, it is the (attainment of) Dharmakaya. If you are in contemplation without thoughts, it is the (attainment of) transcending the thoughts and expressions. …

The primordial wisdom of Dharmakaya is the great transcendence of speech, concepts, and expressions. The primordial wisdom of Sambhogakaya is possessed of five characteristics. The primordial wisdom of Nirmanakaya is the knowledge of absolute truth and relative truth. Whether or not the defilements have been purified, those (primordial wisdoms are) naturally present completely in the ultimate sphere. So they are present in the awareness at this moment. » – Longchen Rabjam Marguerite Porete et Thérèse de Lisieux illustrent une métamorphose de la conscience individuelle via l'Immanence. Cette métamorphose difficile correspond à une involution spirituelle infinie, amenant une sublimation de la conscience individuelle via sa néantisation, et conduit directement à la conscience d’un Jivatman. « Cette âme est écorchée vive en étant mise à mort, elle est embrasée par l’ardeur du feu de la charité, et sa cendre est jetée en haute mer par le néant de sa volonté » – Marguerite Porete « Oui, pour que l’amour soit pleinement satisfait, il faut qu’Il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant... » – Thérèse de Lisieux III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude En identifiant Hermès Trismégiste aux trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle : Nirmanakaya, Sambhogakaya et Dharmakaya, l’interprétation de la Table d’Émeraude, au sens du modèle métaphysique présenté, est directe. « Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable : Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. » La vie, la Vie et la Vie sont les instanciations du même concept dans le cadre du méta-concept de reflet fractal transfini. Le microcosme : l’être humain, est un reflet fractal potentiellement infiniment petit de l’Etre Psychique : le mésocosme, qui est un reflet fractal infiniment petit du macrocosme : notre système de mondes exprimant une CONSCIENCE PARTICULIERE. « Et comme toutes les choses ont été, & sont venues d’un, par la médiation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. » La CONSCIENCE TOTALE non-duelle, immuable et atemporelle se manifeste à elle-même d’une infinité de façons au travers d’un jeu divin appelé la Manifestation ou la Lila. « Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. » L’être humain est un être composite dont l’une des parties est le corps subtil comprenant trois canaux principaux : Ida, Sushumna et Pingala… Ida est le canal gauche de l’énergie rajasique d’introversion : l’énergie mentale. Pingala est le canal droit de l’énergie rajasique d’extraversion : l’énergie vitale.

Sushumna est le canal central de l’énergie sattwique : l’énergie spirituelle. Dans l’état de veille, l’être humain alterne entre phase d’introversion et phase d’extraversion qui sont identifiables par la narine principale d’inspiration. Lorsque l’inspiration se fait également sur les deux narines, il y a équilibre des énergies d’introversion et d’extraversion, rendant possible l’ouverture du canal central Sushumna avec mise en œuvre de l’énergie spirituelle. La contrepartie de la mise œuvre de l’énergie spirituelle est l’in-formation des quatre Espaces d’existence cosmique. « Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. « Plus généralement, la spiritualisation ou mouvement d’involution/évolution de l’Esprit – au travers de la conscience individuelle (ou esprit) et de l’Esprit – est le principe de la transformation/métamorphose du Multivers caractérisées par la néguentropie au sens large. « Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. » …chaque être humain qui a une volonté de se spiritualiser, et qui a effectué une ascèse mentale poussée, est en capacité …de métamorphoser sa conscience individuelle en conscience d’un Être Psychique ou d’un Jivatman. « C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé. De ceci seront & sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici. » La création, où la vie est au service de l’esprit, débute à l’étape de l’action pure et occulte; de préférence après une involution en provenance de l’étape gnostique. « C’est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. » Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, n’a pas d’aspect et reflète la Manifestation Consciente à elle-même. Toutes les pensées de la conscience individuelle (ou esprit) émanent de la Nature de l’Esprit et y disparaissent dans ce qui constitue le grand mystère de l’existence. Sambhogakaya est la source de la Manifestation Consciente. Nirmanakaya est la source des processus immanents des mondes de la Formation (ou Multivers). « Ce que j’ai dit de l'opération du Soleil est accompli, et parachevé. » Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, est la source et la destination de toute manifestation.

III-D/ Les trois Logos et leurs hypostases dans diverses religions En identifiant les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle : Dharmakaya, Sambhogakaya et Nirmanakaya, à respectivement, le Premier Logos, le Second Logos et le Troisième Logos de la culture ésotérique occidentale, il est possible de mettre en évidence que leurs hypostases jouent un rôle central dans diverses religions. La Bhagavad-Gîtâ nomme Bhakti Yoga la voie spirituelle de dévotion envers une divinité, le plus souvent une divinité personnelle, hypostase du Second ou du Troisième Logos. La divinité personnelle constitue un point de passage vers la divinité impersonnelle. Les adorateurs de Vishnu, identifié à l’hypostase du Second Logos, croient en l’existence de multiple Avatara, ou incarnations, de Vishnu sur Terre – 10 selon la tradition principale dont Rama et Krishna. Les adorateurs de Shiva, identifié à l’hypostase du Troisième Logos, croient en l’existence de multiple Avatara, ou incarnations, de Shiva sur Terre – 19 ou 35 selon les traditions. La théologie chrétienne place les trois Logos sur un même plan hiérarchique et l’hypostasie dans la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Une interprétation, selon le modèle métaphysique exposé, est d’identifier le Père à l’hypostase du Premier Logos, le Saint-Esprit à l’hypostase du Second Logos et le Fils à l’hypostase du Troisième Logos. L’impossibilité de reconnaître théologiquement un ascendant hiérarchique du Saint-Esprit sur le Fils impose une vision globale de la Sainte Trinité. Selon cette interprétation, le christianisme est un Bhakti Yoga dont les fidèles adorent le Christ, identifié à l’hypostase du Troisième Logos, et Jésus de Nazareth un Avatara du Christ. Les hypostases des trois Logos recouvrent le principe masculin et le principe féminin. Ainsi, certains enseignements spirituels indiens ont la forme d’un dialogue entre Shiva et sa parèdre Parvati. Le néo-platonicien Proclus dénommait le Premier, le Second et le Troisième Logos, respectivement, l’Un, l’Intellect (ou Esprit) et l’Âme du Monde. Le mouvement Brahmo Samaj, né au XIXe siècle en Inde, adore Brahma en tant que Premier Logos, i.e. en tant que la divinité impersonnelle unique. Le terme CONSCIENCE ABSOLUE est parfois utilisé pour faire référence au Premier Logos.

III-E/ Les deux voies spirituelles opposées du Jñana Yoga et du Bhakti Yoga La voie gnostique – Jñana Yoga – et la voie de la dévotion – Bhakti Yoga – s’adressent à deux catégories différentes d'êtres humains telles que décrites dans la Bhagavad-Gîtâ. La seconde de type Sentiment (au sens de C.G. Jung) est incapable de comprendre la première de type Pensée.

Ainsi, les affirmations suivantes de Maître Eckhart (Maître de théologie de l'Université de Paris) sont incompréhensibles pour la quasi-totalité des chrétiens qui suivent la voie spirituelle de la dévotion. "Les docteurs louent grandement l’amour, ainsi que le fait Saint Paul qui dit : « Quelle que soit la tâche qui me retienne, si je n’ai point l’amour je ne suis rien. » Pour ma part je loue le détachement avant tout amour." ... "Les maîtres louent aussi l’humilité avant bien d’autres vertus. Quant à moi, je loue le détachement avant toute humilité," ... "Je loue aussi le détachement avant toute miséricorde,"

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IV/ Quelques ouvrages d’intérêt Raymond Abellio ‘La Structure absolue: Essai de phénoménologie génétique’, 1965, ISBN-13 : 978-2070200061 Approche phénoménologique : existence en soi, existence pour soi, existence cause de soi au travers du concept de la structure absolue avec des phases marquées par des étapes définies par les sacrements chrétiens. Concept de la seconde mémoire. Présentation métaphysique des mondes de l'Émanation, de la Création (ou Genèse) et de la Génération. Aurobindo Ghose ‘Métaphysique et Psychologie’, 1988, ISBN-13 : 978-2226033000 ‘La Bhagavad-Gîtâ’, 1970, ISBN-13 : 978-2205062298 Ces deux ouvrages constituent un bon résumé du modèle métaphysique d’Aurobindo Ghose. Petr Demianovich Ouspensky ‘Tertium Organum: a key to the enigmas of the world’, 2016, ISBN-13 : 978-1909735989 ‘The Symbolism of The TAROT: Philosophy of Occultism in Pictures and Numbers’, 2020, ISBN-13 : 978-2357284821

Un érudit de formation scientifique qui a lu tous les mystiques chrétiens. Une présentation intéressante de ses expériences de rêve lucide dans ‘Tertium Organum’. (Les idées exposées en fin d’ouvrage et soufflées par George Gurdjieff sont à ignorer.) Marguerite Porete ‘Miroir des âmes simples anéanties’, 2011, ISBN-13 : 978-2226221575 http://lumiere-et-vie.fr/numeros/LV_297_pages_77-89.pdf Une mystique française brûlée vive en place de Grève à Paris le 1er juin 1310. Dzogchen Tulku Urgyen Rinpoche : ‘As It Is, Volume 1’, 2004, ISBN-13 : 978-9627341352 Tulku Urgyen Rinpoche : ‘As It Is, Volume 2’, 2004, ISBN-13 : 978-9627341390 Longchen Rabjam : ‘The Practice of Dzogchen’, 2002, ISBN-13 : 978-1559391795

Philosophie indienne Initiation théorique aux Yogas. Vivekânanda : ‘Les Yogas pratiques’, 2005, ISBN-13 : 978-2226159052

Tantra Satyananda Saraswati : ‘Kundalini Tantra’, 2007, ISBN-13 : 978-2950338976 Thubten Yeshe : ‘The Bliss of Inner Fire: Heart Practice of the Six Yogas of Naropa’, 1998, ISBN-13 : 978-0861711369