Petite histoire de l'érotisme dans la BD : Tome 2 : Les Italiennes

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Petite histoire de l'érotisme dans la BD : Tome 2 : Les Italiennes

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BD Adultes vous présente pour un prix modique, dans un texte intégral, les meilleures bandes dessinées réservées aux adultes. HENRI FILIPPINI POURSUIT SON EXPLORATION DE LA BANDE DESSINÉE ÉROTIQUE. IL NOUS EMMÈNE EN ITALIE DANS L'UNIVERS DES FUMÉTI PEUPLÉS DE FILLES AUX CORPS DE RÊVES DANS LES SITUATIONS LES PLUS CHAUDES. A DÉCOUVRIR SANS TARDER...

36 15 MEDIA 1000 | 2-STRIP POKER

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DES JEUX... ET DES ] FEMMES

4-TITRES A DÉVOILER | | 5-TEXTESLIBERTINS |

| 6-INDISCRET ]

35,00 F. T.T.C.

571099 1 Réservé aux adultes

HENRI FILIPPINI

Betite histoire de L'Erotisme

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Tome 2

MEDIA 1000

IBI

lADULTESI

A la liberté d’expression

Henri FILIPPINI

Tome 2

Les italiennes

©Media 1000,1994

Avant-propos

LES ITALIENNES : pourquoi consacrer un volume complet à ces filles de papier venues de l'autre côté des Alpes narguer les censeurs français alors fort vigilants ? La réponse est simple : elles sont uniques dans l'histoire de la bande dessinée mondiale. Nées dans un pays où l'on pouvait penser que l'emprise de la religion était assez puissante pour éviter une telle débauche d'érotisme dans les kiosques, elles ont dominé le marché de la presse éro­ tique pendant plus de vingt ans. Prudents au départ, les éditeurs ont très vite multiplié les audaces pour aboutir à une complète pornographie dans les dernières années. Précédées de quelques longueurs par des héros sanglants tels : Diabolik, Satanik, Kriminal etc. elles ont très vite remplacé dans le cœur des Italiens ces justiciers aux vête­ ments sombres. L'Italie a toujours fait figure de précurseur dans le domaine de la bande dessinée populaire. Dès l'aprèsguerre, Tex Willer, le Grand Blek, Akim, Gim Toro et bien d'autres héros y voient le jour avant d'envahir les publications de poche françaises et étrangères. Aujour-

d'hui encore ce sont les magazines populaires de l'éditeur Sergio Bonelli qui battent des records de vente (Dylan Dog dépasse le million d'exemplaires mensuels). Si les amateurs d'aventures et d'émotions fortes se délectent en lisant ces journaux de qualité, les anciens adeptes des : «fumetti per adulti» n 'ont plus grand-chose à se mettre sous la dent. Ces petits magazines proposés par dizaines au cours des années 1965/1985 ont, en effet, totalement disparus du marché italien. Censure, direz-vous ? Eh bien pas du tout : mévente tout simplement malgré plusieurs tentatives de toilettage au cours des dernières années. C'est l'histoire étonnante de ces créatures de papier que je vous invite à suivre dans ce volume.

Renzo Barbieri : un papa génial

Si en France la bande dessinée pour adulte doit beaucoup à Georges Bielec et aux éditions Elvifrance, en Italie c'est Renzo Barbiéri qui est à l'ori­ gine de sa création puis de son expansion sur un marché en folie. Cet autodidacte a, dès son adolescence, consacré son talent à l'écriture d'œuvres populaires. Né à Milan, le 3 octobre 1936, il débute à l'âge de quinze ans, comme scénariste de bandes dessinées, chez l'éditeur Torelli. Il œuvre sur des séries bien connues des lecteurs de l'après-guerre : Sciuscià, il Pic­ colo Sceriffo, etc. pour l'éditeur Dardo. Il écrit Tomado, dessiné Barbieri, auteur de romans coquins, par Montanari, Timber Jack un de ses best-sellers.

pour Gamba, Billy Rock pour Angiolini, James Dean pour Dell Acqua, Marilina pour Zuffi etc. La plupart de ces dessinateurs le suivront lors­ qu'il se lancera dans la bande dessinée pour adultes. Barbiéri écrit aussi pour les magazines : Awenture western et Detective chez l'éditeur De Leo. Il crée les aventures de Paninaro, série dont les héros sont des jeunes gens dans le vent. Vendu à plus de cent mille exemplaires, ce maga­ zine sera son premier grand succès personnel. Au milieu des années soixante, il découvre les pockets pour adultes édités par Andrea Como: Satanik, Kriminal. Ces publications, au succès énorme, lui donnent l'idée de lancer des journaux du même type dont les personnages seront des femmes créées pour le plaisir des yeux. Avec son ami, l'écrivain Giorgio Cavedon, il crée, en 1966, les éditions R.G. (R pour Renzo et G pour Giorgio) où paraissent les premières héroïnes pour adultes: Isabella, Angélica, Jolanda de Almaviva, Messalina, Walíala, Bonnie et bien d'autres que nous découvrirons dans les prochains chapitres. Aux thèmes accrocheurs s'ajoutent les superbes couvertures de Sandro Biffignordi, lui aussi vieux copain de l’éditeur.

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Afin de faire face à la concur­ rence, Renzo Barbiéri multi­ plie les sociétés spécialisées dans la bande dessinée éro­ tique. En 1972, il crée Edifumetto, en 1987 l'Edition du Squale aux magazines mar­ qués d'un requin, où les titres en format de poche sont rejoints par des journaux plus luxueux composés de récits complets sans héros et de pho­ tos de filles sexy. Enfin en 1990, il crée Renzo Barbiéri éditeur où il lance des jour­ naux proches de la production Bonelli à l'érotisme léger comme : Sphero, Jolly Club, Donna Blu ou Black Jack.

En 1992 le marché de la bande dessinée connaît une telle crise qu'Edifumetto aban­ donne celle-ci pour devenir une société immobilière. Renzo Barbiéri a aussi édité des magazines pour adoles­ cents, à partir de 1975, avec la fondation des Editions Geis qui publient de nombreux magazines comme : Mar, Sher­ lock, Jeans, Koko, Jésus ou Lupo Bianco.

Scénariste, éditeur, mais aussi écrivain, il est l'auteur de nombreux romans qui en font le Paul Loup Sulitzer italien. Parmi ses œuvres les plus connues notons : Una botta di sole, The Fashion Show, Il Vin-

Isabella : La duchesse du diable de Sandro Angiolini fait vibrer les lecteurs italiens... et étrangers.

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cente, le Vergine d'oro, il Manuale del Playboy, Pérfida­ mente moda, la Principessa, L'Ultima estáte, L'Uomo della Rolls, Ricca, Milliardi (dont est tiré le film de Carlo Vanzina) et Whisky a mezzogiomo égale­ ment adapté au cinéma par

Corrado Pani. Traduit dans de nombreux pays, auteur d'une série de douze téléfilms, Renzo Barbiéri est un auteur aussi talentueux que complet. Les filles de la bande dessinée érotique italienne peuvent être fières de leur papa.

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Les historiques

L'histoire, celle des alcôves mais aussi de l'exotisme, est un thème fort prisé par les lec­ teurs de bandes dessinées coquines. Renzo Barbiéri, mais aussi ses concurrents, mulitiplient les créations dans ce domaine où l'imagination des scénaristes est infinie. Héroïnes fameuses et créa­ tures fugitives se succèdent au fil des années. Notons pour­ tant qu'elles seront fort rares dans la dernière décade où les filles dénudées envahissaient encore les kiosques italiens.

1966) la blonde Isabella voit le jour en avril 1966 et marque l'arrivée de Editrice 66 sur le marché italien. Renzo Barbiéri, qui a inspiré le personnage à son ami le scénariste Giorgio Cavedon, raconte que l'idée de la belle duchesse Isabelle de Frissac lui a été soufflée par Angélique, notre marquise des Anges nationale alors immor­ talisée par Michelle Mercier, au cinéma.

Encore adolescente, Isabelle de Frissac assiste impuissante au viol de sa mère puis à la des­ truction du domaine familial ISABELLA, L’ANCÊTRE par le baron Von Nutter et sa MAGNIFIQUE troupe d’Alsaciens. Devenue adulte, la fougueuse jeune fille Bien qu’apparue après la créa­ décide de lutter contre le tion de Goldrake (né le 18 mars sadique baron afin de recon13

Avec Belzeba, figlia del Peccato, Angiolini ose toujours plus. quérir ses terres et son honneur. Sa rencontre avec Richelieu, alors tout puissant, lui permet d'offrir son épée (et son corps parfait) à son pays. Elle devient agent secret du cardinal, par­ cours le monde, offre sa vertu lorsqu'il s'agit de se tirer de

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situations dramatiques. Plu­ sieurs fois amoureuse, elle aime faire l’amour, subit avec un plaisir certain les violences de ses ennemis, ne dédaigne pas les jolies femmes... Bien sûr, elle parviendra à recon­ quérir son domaine sans pour autant abandonner l'aventure et les étreintes insolites. Sandro Angiolini crée cette fille aux longs cheveux blonds, au corps soigneusement dénudé, au visage adorable et sympa­ thique. Bien que les séquences érotiques soient nombreuses et audacieuses pour l'époque, Isabella demeure une série fort sage comparée à celles qui lui succéderont. Ses exploits sont également dessinés par Umberto Sommarini, Sergio Rossi et Gas­ pard de Fiore mais la version d'Angiolini demeure la plus attachante même si son dessin est parfois un peu plus «rapide». Né à Milan en 1920, mort en 1985, il est un des plus importants dessinateurs des fumetti pour adultes après avoir beaucoup travaillé pour les magazines populaires pour jeunes, animant, entre autres, Roico, le poulet, Billy Rock, I tre pappagalli Moschettieri, etc. Son héroïne fétiche dépasse les deux cents épi­ sodes alors qu elle disparaît en 1976, remplacée par des créa­ tures plus audacieuses mais

bien souvent moins sen­ suelles. En France, elle est l'hé­ roïne d'un magazine de poche proposé par Elvifrance de 1969 à 1978 qui se limite à une centaine d'épisodes.

BELZEBA, FIGLIA DEL PECCATO Avant de nous tourner vers d'autres héroïnes aux aven­ tures multiples, un petit mot à propos de la blonde Belzeba, née en 1982 dans un mensuel de la série Fumetti che scottano placée sous le label du squale. Un physique proche d'Isabella, Belzeba est une autre création de Sandro Angiolini. Fille de la prostituée Manuella Camacho elle devient la concu­ bine de Consalvo di Castiglia qui lui donne mission d'élimi­ ner Torquemada le grand inquisiteur. Au fil de cette série qui ne dépasse pas l'an­ née de parution, la jolie Belzeba subit bien des tourments, s'of­ frant à des hommes aux sexes monstrueux pour arriver à ses fins. Nous sommes bien loin des audaces timides de son aînée, au fil des planches sul­ fureuses de cette épopée inédite en France.

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ODINA Encore une fille aux longs cheveux blonds évoluant dans un monde où régne

Bianconi dont la participation aux fumetti pour adultes est minime. Série publiée en 1971/1972, Odina est inédite en France.

Amours nordiques avec la fille des fjords.

l'homme. Fille des fjords nor­ végiens, elle pratique l'amour sauvage auprès de rudes Vickings. Aidée par son fidèle Haakon, elle lutte contre les barbares mais aussi contre des êtres surnaturels, comme les hommes-loups. Humiliée, violée, torturée, Odina par­ vient toujours à se tirer des situations les plus drama­ tiques grâce à sa beauté et son courage. Ce personnage est l'œuvre d'auteurs anonymes travaillant pour l'éditeur 16

DE SADE Le fameux marquis François Donatien de Sade se devait de figurer parmi les héros des poches italiens. Tout au long de cette série publiée de 1971 à 1977 par Ediperiodici - soit près de cent cinquante fasci­ cules - le lecteur découvre une multitude de filles somp­ tueuses prêtes à tout pour atti­ rer l'attention du chaud mar­ quis. Carina, Justine, Rosita, Babette, Colette, Huguette, Rosa

et bien d'autres s'offrent au crainte de la censure mettra fin galant Français qui parcourt le à cette publication. Il est vrai monde de conquête en que le simple nom du divin marquis a toujours inspiré de conquête. l'effroi à nos chers censeurs. Étreintes brûlantes, perver­ sions sexuelles se succèdent à un rythme accéléré tout au MOSCHETTIERA long de ce récit où histoire et amour se mêlent agréable­ C'est encore notre histoire qui ment. L'érotisme est encore inspire les scénaristes italiens sage même si les filles sont pour cette courte série placée souvent offertes à notre regard sous le signe du Squale cher à dans le plus simple appareil. Renzo Barbieri. Rossana d'Ar­ Le dessin, dû à des auteurs magnac, jeune et jolie Gas­ anonymes, est agréable, et conne, quitte la province pour soutenu par des décors soi­ gagner Paris et la cour de gnés, ce qui n'est pas toujours Marie de Médicis. Elle devient le cas dans les séries adultes de l'amie d'Anne, la fille de la l'époque. Les lecteurs français reine, puis apprend qu'elle est ne connaissent que quelqugafoX épisodes proposés en 1972 paL*/ les éditions Elvifrance. La Sade, ou le Divin Marquis à la sauce italienne.

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la fille naturelle du défunt roi Henri IV. Son adresse à l'épée lui vaut le titre de mousquetaire. Elle lutte contre Concino

Concini qui, sans cesse, conspire contre le jeune roi Louis XIII, frère de son amie Anna.

Moschettiera, une jolie fille qui aime les expériences nouvelles et les épées vigoureuses.

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Avec Jolanda de Almavida les débuts déjà pervers d’un certain Milo Manara... voici vingt ans.

Bien entendu, ce récit fort passionnant est plein de filles superbes proposées dans des situations hautement érotiques. Le sang chaud de la belle Rossana lui vaut bien des aventures 19

dont certaines, particulière­ ment originales, ont pour cadre la fameuse Cour des Miracles. Notons la présence du nain Baugéant, confident de Rossana et bien plus encore. Série, hélas, inédite dans notre langue, Moschettiera est l'œuvre d'auteurs anonymes aussi talentueux qu'auda­ cieux.

JOLANDA DE ALMAVIVA Voici un classique du genre, signé Pisu pour le scénario, édité par R.G. ou encore Erregi.

Riche et belle héritière espa­ gnole, Jolanda de Almaviva refuse d'épouser le cruel et vieux gouverneur de Mara­ caibo, Pedro Rodriguez de Villa. Devenue femme pirate, accompagnée de son fidèle Cian, elle combat les vais­ seaux espagnols avec un cou­ rage digne d'un homme. Sur terre et sur mer, elle devient l'ennemi numéro un de l'Es­ pagne, d'autant plus qu'elle est aidée par le corsaire fran­ çais Jean Lafayette dont elle est amoureuse.

filles croisées par l'héroïne à la longue chevelure brune, au corps sans cesse dénudé. C'est l'Italien Armando Bonato qui signe les images pleines de chaleur des premiers épi­ sodes. Créée en 1970, la série est reprise en 1972 par un jeune dessinateur alors débu­ tant : Milo Manara qui, plus tard, retrouvera Pisu, son scé­ nariste, pour Le Singe. La femme pirate poursuit ses exploits jusqu’en 1975, soit une centaine d'épisodes, sous le crayon de dessinateurs ano­ nymes. Intrépide, chaude, audacieuse au combat comme en amour, la troublante Jolanda de Almaviva n'a pas été publiée en langue française.

CORSERA NERA

Face aux éditeurs, souvent Milanais, la société romaine Galax Editrice, propose de 1979 jusqu'au milieu des années quatre-vingt une série de magazines franchement pornographiques au format plus grand mais aux gra­ phismes souvent médiocres. La Corsera Nera est l'une des meilleures héroïnes de cet édi­ teur qui a publié jusqu'à une vingtaine de titres par mois. Le scénario est habile, utilisant Scénaristes et dessinateurs l'exotisme de la mer des sont anonymes tout au long de Caraïbes, la rudesse des la centaine de fascicules que Conquistadors, la beauté des compte cette saga maritime.

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Avec Corsera Nera l'érotisme et la pornographie s'unissent pour donner une des BD parmi les plus hards du genre.

La Corsera Nera (la corsaire noire) est une superbe blonde à la poitrine généreuse qui combat l'ennemi espagnol au large de Maracaibo. Le scéna­ rio, souvent répétitif, sert sur­ tout à montrer des séquences hards où se mêlent sado­ masochisme, tortures, flagel­ lations, orgies et autres explo­ sions de violence. Les séquences érotiques nom­ breuses et détaillées alternent avec les combats sanglants. La pulpeuse Corsera Nera est prête à tout pour reconquérir Maracaibo aux Espagnols et pouvoir enfin quitter son refuge de l'Ile de la Tortue.

Ce modèle du genre est inédit en France. Notons que le même éditeur propose les

aventures d'une autre femme pirate au destin plus bref, la Corsera Sadica, elle aussi incon­ nue des lecteurs de l'Hexagone eæ

FRA DIAVOLO Alors que les troupes de Napoléon occupent l'Italie, Fra Diavolo et ses brigands mènent la vie rude aux soldats fran­ çais. Le plus souvent accom­ pagné par son ami Musodoro, le séduisant bandit de grands chemins traque les soldats mais aussi les jolies femmes qui croisent sa route. Au cours des douze volumes que compte cette courte série pro­ posée par Edipériodici en 1974/1975 les héros troussent 21

une étonnante galerie de filles qui, bien entendu, se pâment dans leurs rudes bras de com­ battants. Les dessinateurs, anonymes, proposent des images agréables aux sé­ quences érotiques encore

sages, en ce début des années soixante-dix. Fra Diavolo et ses brigands n'ont pas réussi à franchir les Alpes, aussi leurs exploits demeurent inconnus des lec­ teurs français.

Amoureuse du blond et beau Orlando Furioso, la bouillante Angelica ne parvient pas à lui rester fidèle. Son appétit Fra Diavolo, ou les acrobaties érotiques des filles des fumetti.

sexuel est tel qu'elle cède aux hommes qu'elle rencontre au cours de ses multiples voyages, qu'ils soient bar­ bares ou nobles. Avec sa longue chevelure brune qui dissimule mal sa poitrine généreuse, son minuscule slip, Angelica appartient à la ANGELICA première génération des filles de papier, encore pudiques Cette fresque héroïque nous face à la censure. L’érotisme entraine au temps de Charle­ demeure pourtant présent magne, aux côtés d'une brune tout au long des quelques cent et ardente princesse. cinquante épisodes que 22

compte cette saga dessinée par Nicolino Dal Principe pour la SIE de 1969 à 1972.

une cape sombre sur les épaules, est un corsaire redoutable qui affronte l'em­ pire espagnol. En ce milieu

Les exploits de la princesse de Catay, adaptés de l'Orlando Furioso de Ludovico Ariosto Angelica, jolie brune aux prises avec des barbares bandants.

sont inédits en France. Scéna­ rios et dessins sont classiques, agréables et les filles de Dal Principe ne manquent pas de piquant. Notons que d'autres dessinateurs, anonymes, as­ surent la mise en image des derniers épisodes au trait moins séduisant que celui du créateur du personnage.

YOLANKA Yolanka Tabaro, blonde, le corps soigneusement dénudé,

du xvir siècle, la troublante Yolanka défie son roi devant le cadavre momifié de l'homme qu'elle aimait, Rona Rampino, conservé à bord de son navire corsaire. Autre ennemie, la comtesse Maya de Rosalès, sur­ nommée la «Mante de Panama». Cette lesbienne perfide et sanguinaire, af­ fronte Yolanka dans de nom­ breux épisodes de ses exploits qui ont pour cadre la mer des Caraïbes. Cette excellente création des éditions Furio Vanio voit le jour en 1971

sous le crayon de Francesco Gamba. Le dessin est rempli de jolies filles le plus souvent dénudées ou affrontant épée en main leurs ennemis espa­ gnols.

Au récit historique s'ajoute le plaisir morbide de l'héroïne pour son amant réduit à l'état de momie dont elle revêt le masque lorsqu'elle va com­ battre ses ennemis. Sensuelle, avide de plaisir, Yolanka offre son corps à ceux qui, hommes ou femmes, lui plaisent. Bien que l'érotisme y soit encore timide cette série se veut audacieuse pour l'époque où elle est offerte aux lecteurs ita­ liens. Elle se poursuit jusqu'en 1975, totalisant une soixan­ taine d'épisodes de lecture plaisante. Yolanka figure en24

Yolanka, sous le masque de son défunt amant, corrige ses ennemies.

core aujourd'hui parmi les personnages les plus connus de la bande dessinée pour adultes, en Italie. Malgré son grand succès, la corsaire au masque d'homme demeure totalement inconnue des lec­ teurs français. 4¿MW. (Tfi f’*' t,

BELFAGOR Homme de confiance de Lau­ rent de Médicis, Belfagor évolue dans l'Italie de la Renaissance. Surnommé l'Archidiavolo, le séduisant Belfagor est un per­ sonnage étonnant, digne de Macchiavelle. A ses côtés nous découvrons les intrigues de palais, les conspirations, les histoires d’alcôves, dans des

Belfagor, ou les premiers fumetti pour adultes encore fort pudiques.

décors somptueux. Créée en 1967, cette bande dessinée est encore sage même si les séquences sensuelles sont nombreuses et fort bien mises en scène. Leone Cimpelin, Dauro puis Bonato signent les images encore fort classiques de ce pocket publié en France par les éditions poches en 1967/1968 alors que la série prend fin en Italie en 1969.

LUCREZIA De longs cheveux blonds tombant en cascade sur des épaules parfaites, la beauté du diable, Lucrezia, est fort proche de son illustre modèle, la Borgia. Aidée par son inséparable Kablas, elle lutte contre ses ennemis et surtout la baronne Catherine délia Scala, maîtresse de la «villa des rêves», somptueux lupa­ nar où évoluent des filles aussi belles que vicieuses. L'héroïne aux baisers de feu, toujours plus assoiffée de plaisirs, se sert de sa beauté mais aussi de ses pouvoirs de sorcière. Duchesse de l'enfer, Lucrezia, évolue de 1969 à 1980 dans une série de plus de trois cents fascicules édités par Edipress.

Lucrèce : l'amour avant la mort, une méthode brévetée chez les Borgia.

Cette bande dessinée de sang et de luxure est mise en images par des dessinateurs du studio Rosi qui font évo­ luer l’audace des situations au fil des années, l'univers des Borgia, déjà utilisé dans Belfagor, est ici proposé dans toute son horreur à travers le per­ sonnage sanglant de Lucrezia. Ses aventures sont traduites en France par Elvifrance dans une série de pockets publiés sous le nom de Lucrèce, à par­ tir de 1973.

LA SCHIAVA Cette très belle saga d'amour et de sang a pour cadre la guerre de Sécession qui, pen­

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dant de longues années, voit les Américains se déchirer. L'héroïne, Zeudia, est une su­ perbe créature au corps ambré, une mulâtre qui doit se battre pour survivre au cœur de cette tourmente. Amou­ reuse du beau Tom Mallory, officier Nordiste, elle combat les Sudistes avec une arme toute personnelle, son corps parfait. La nation américaine ayant retrouvé la paix, elle parcourt le monde où, parfois, elle retrouve les chaînes. En Afrique, en Extrême-Orient, en Asie et même en Australie, Zeudia lutte sans relâche La Schiava : une belle esclave en position délicate sous le crayon habile d'A. del Mestre.

contre l'esclavage. Son tempérament de feu lui permet de vivre des aventures insolites dans les bras de nombreux mâles prêts à tout pour posséder ce corps ardent et parfait. La Schiava, l’es­ clave, croise la route d'Abraham Lincoln, de Chcn Ming, le prince chinois, de Osman, le cheik, de Mustapha, le Berbère, de bien d'autres hommes violents et pervers avant de rencontrer le

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Major John Portland avec qui elle débute une vie nouvelle de femme libre. Cette très belle série, écrite par Pigi, est mise en images par Arturo del Mestre. Le trait est soigné, les décors exotiques à souhait, les femmes superbe­ ment dénudées. Arturo del Mestre, dessinateur souvent rencontré dans les séries éro­ tiques, utilise un style original et efficace qui convient parfai­ tement à ce type de bandes dessinées. Notons que les scé­ narios des derniers épisodes sont signés R. Borgono. En Ita­ lie, la Schiava est publiée de

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Casino : avec L. Frollo au crayon, le quotidien d'un bordel de luxe.

1983 à 1987 dans le fascicule portant son nom, édité par Ediperiodici. On trouve la ver­ sion française dans les fasci­ cules de la série jaune propo­ sée par Elvifrance entre 1983 et 1987. Cette longue histoire compte 46 épisodes d'une qualité rare dans un domaine où l'on peut parfois regretter le manque de renouvellement, ce qui n'est pas le cas ici.

CASINO Après l'histoire, la petite his­ toire, avec Casino dont le thème est la vie dans une mai­ son close à la fin du siècle der­ nier, à Paris. La «Maison Blanche», le bordel le plus recherché de la capitale, est tenue par la sévère mais sym­ pathique Madame Irma (Madame Con, dans la version originale de la série). Au fil des épisodes, les filles appa­ raissent avec leurs petits secrets, leurs particularités physiques et aussi leurs spé­ cialités les plus insolites offertes à leurs «clients». Wilma, Mimi, Dodo la jolie Noire, Annette le transsexuel, Franca l'Italienne et bien d'autres reçoivent, pour le plus grand plaisir des lecteurs, les hommes les plus divers. Hommes d'État mais aussi d'Eglise, jeunes puceaux et vieux cochons étalent leurs désirs les plus pervers tout au long de cette superbe série qui donne une idée fort juste de la vie quotidienne de nos grands-parents.

beauté fatale, des décors à la fois somptueux et désuets. Imaginée, au départ, par Renzo Barbieri, cette très belle série est publiée en Italie de 1985 à 1986 sous le label du Squale, d'Edifumetto. Casino est repris en France dans son format de poche original par les éditions Elvifrance. Quel­ ques épisodes sont ensuite remontés au format album par Magic Strip, à partir de 1991.

Notons que le thème de la maison close est également proposé par Edifumetto dans îe magazine il Bordello qui publie une histoire de la pros­ titution à travers les époques et les personnages historiques (César, le roi Artus, la Révolu­ tion, etc.). La plupart de ces récits, eux aussi très riches en somptueuses filles de papier, ont été également traduits par Elvifrance.

HESSA

La seconde guerre mondiale Casino, écrit par Rubino Ven­ se devait d'intéresser les tura, est mis en images par auteurs de séries érotiques. Leone Frollo qui, plus tard, Elle permet d'ajouter à la vie rejoindra les plus grands de la amoureuse des personnages bande dessinée érotique. D'un un sadisme fort apprécié par trait souple, il campe des certains lecteurs. La blonde et séquences audacieuses mais jolie Hessa von Thurm est la jamais vulgaires, des filles à la fille d'un célèbre général SS 29

qui se complaît dans la débauche. Engagée elle aussi dans le corps des SS, Hessa devient très vite la vierge noire du troisième Reich. Son frère, Walter von Thurm, qui combat le nazisme, finit par la faire changer de position et en faire une alliée contre ses anciens amis SS. Tout en conservant son uniforme, grâce à sa beauté et à son goût pour l'amour, Hessa trahit les siens à la fois par idéalisme et par amour.

bande dessinée éditée par Erregi de 1970 à 1972. Hessa n'a pas été publiée en France.

JADA

Brune, le plus souvent la poi­ trine dénudée, Jada est une jeune et belle Eurasienne qui combat les troupes japonaises auprès des GI,s américains, au cours de la guerre du Paci­ fique. Samouraï du soleil levant, Jada, accompagnée de son singe Muroroa, est prête à Cette fille saine et sensuelle tout pour faire triompher sa nous fait revivre les heures cause. Séquences de combats sombres de la seconde guerre et scènes érotiques alternent mondiale au cours d'aven­ tout au long de cette trop tures passionnantes où alter­ nent sadisme et érotisme. Nevio Zeccara signe les pre­ miers fascicules de cette Hessa, une SS plutôt bien balancée.

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courte série publiée 1973/1974par GEIS.

en

Jada est superbement dessinée par le grand créateur italien, Femandino Tacconi. Notons

HELGA Terminons ce chapitre avec notre histoire contemporaine évoquée par ce titre qui compte une cinquantaine de

Jada de Tacconi, une baroudeuse qui intimide ls japs.

que ce magazine était publié en alternance avec Barone Rosso dont le héros était le fameux «Baron Rouge», as de l'aviation au cours de la pre­ mière guerre mondiale. Là aussi, les filles, aussi nom­ breuses que dénudées, sont campées par Tacconi. Deux titres de qualité inédits en France.

numéros publiés de 1969 à 1972 par Furio Viano Editore. De longs cheveux blonds, un pistolet à la ceinture, un minislip pour seul vêtement, Helga est une femme merce­ naire redoutable. Elle aime la violence, le sexe, le mystère. Ange ou démon, Helga porte un médaillon en forme d'étoile dont elle ignore l'ori­ gine. A ses côtés, nous parcou­ rons les points chauds du 31

globe : Vietnam, Israël, Amé­ rique du Sud, Japon, Cam­ bodge, Argentine, Amazonie, Bengale, Moyen-Orient, etc.). Bien entendu Helga s'offre aux caresses de nombreux hommes et elle aime ça.

multipliant les séquences aux tortures aussi raffinées que sadiques. Helga n'a pas été publiée en France-ff Pfft

Ainsi évoluent les filles de l’histoire, offrant leurs corps aux caresses de personnages Cette série, au scénariste ano­ connus ou non, pour le plus nyme, est créée par le dessi­ grand plaisir des lecteurs nateur Enzo Magni qui avides de situations inso­ campe de bien jolies filles, lites...

Helga : une mercenaire qui ne manque pas d'arguments.

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Les peplums

Messalina ou le péplum dénudé.

Dès l'arrivée des fumetti pour adultes, les auteurs s'intéres­ sent au thème du péplum. Il faut dire qu'en Italie, le péplum est un genre fort apprécié, ne serait-ce qu'au cinéma. Et puis les person­ nages y sont déjà fort peu vêtus, ce qui peut permettre des images coquines sans vrai­ ment provoquer l'indignation des pudibonds. Ce thème, fort utilisé aux premiers temps des pockets érotiques, disparaît totalement au cours des

années soixante-dix pour faire place à des sujets plus contem­ porains. Les Italiennes créées pour ces péplums coquins ne manquaient pourtant pas de charme. Nous les regrettons encore.

MESSALINA Sous-titré «la déesse de l'amour», ce pocket a pour héroïne Messaline, femme de Claude, chassé de son trône 33

Teodora : une impératrice en bonne compagnie.

par le sadique Caligula. Aussi même si pour l'époque on cruelle et débauchée que l'em­ pouvait les considérer comme pereur romain, Messaline par­ audacieuses. Edité par Erregi court le monde Antique afin en Italie, ce titre est proposé en d'assouvir ses ambitions et ses France par les éditions de plaisirs troubles. Vêtue d'une Poche en 1967/1968, puis par tunique qui montre plus Elvifrance en 1972/1974 sous qu'elle ne cache ses formes le titre de Vénus de Rome, mais parfaites, Messaline régne sur une grande partie demeure les hommes, quelle plie à ses inédite. désirs les plus bas. Toujours prête à de nouveaux plaisirs, elle n'hésite pas à torturer, à TEODORA tuer, à trahir. Le corps nu, ou artistiquement Sexe et sang alternent tout au dévoilé, la rousse Téodora uti­ long de ce péplum créé par lise ses charmes pour parvenir Paolo Ghelardini, pour le scé­ à conquérir le pouvoir. Domi­ nario, et Edgardo Dell'Acqua natrice, experte en amour, pour le dessin. La série, qui tyranique, elle parvient à compte près de deux cents épouser Giustiliano, le maître numéros sera poursuivie par de Byzance. Doté d'un appétit divers dessinateurs comme : sexuel sans limites, elle humi­ Athos Cozzi, Eros Kara et les lie les hommes et les femmes studios Rosi. Costumes et dé­ qui partagent sa couche. Elle cors sont soignés tout au long torture pour le plaisir, se livre de cette B.D. aux séquences à des orgies sans fin, fait plier érotiques encore discrètes ceux qui lui résistent.

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Les aventures de cette femme belle et cruelle sont publiées de 1970 à 1973 dans un pocket édité par SIE par Terzio Edi­ trice. Nicolino Del Principe, connu pour ses nombreux tra­ vaux pour la jeunesse, illustre fort agréablement des scéna­ rios riches en séquences très chaudes. Notons que l'éditeur signale que le personnage de Teodora lui a été inspiré par le «Liber pontificalis» conservé dans la bibliothèque de Ravenne. Vraies ou inventées, le aventures de cette créature, au corps particulièrement appé­ tissant, ne manquent pas de charme. Elles sont inédites en langue française.

zine publié par Ediperiodici à partir de 1981. Belle et blonde déesse venue de l'Olympe, Odissea intervient lorsque les hommes se querellent. Bien entendu, tous succombent à son charme et la diablesse ne dédaigne pas de temps à autre partager la couche d'un misé­ rable humain. Une vision à la fois sensuelle et drôle de la mythologie interprétée par des auteurs anonymes dans un fumetti pour adultes resté inédit dans notre langue. Le dessin est fort agréable, tout particulièrement les person­ nages féminins, beaux et dénudés.

POMPEA

ODISSEA Produite par Edifumetto à C’est le monde étonnant et fas- partir de 1973, cette bande cinant des dieux de l'Olympe. dessinée fort chaude nous qui sert de thème à ce maga- entraine dans la Rome de Odissea : l'Olympe revue et corrigée par les fumetti pour adultes.

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dernier la poursuit de sa vin­ dicte à travers les territoires occupés par Rome. La Gaule, où elle croise la route du chef gaulois Sextorix, l'Egypte où elle gagne Tripoli en compa­ gnie du beau Abdel-Mekr, etc. Cette superbe brune à la Fort bien dessinée par des longue chevelure promène auteurs anonymes, Pompea son corps dénudé, s'offrant multiplie les orgies, les sup­ sans hésitation aux hommes plices et autres spécialités qui lui plaisent. dont Néron avait la réputa­ tion. La belle et chaude Pom­ Créée en 1966, Fulvia est l'une pea n'est pas la dernière à utili­ des premières héroïnes de la ser tortures et maléfices pour bande dessinée italienne pour

Néron. La belle Pompea, sous la surveillance de la mégère Degeneratus, recherche sans cesse la compagnie des hommes. Elle est aidée par son ami et complice Faviano qui l'aime sans oser le lui avouer.

Fulvia : le fouet au service d'une fille perverse et cruelle.

attirer les hommes les plus adultes. Sa courte carrière puissants dans sa couche. Ce explique peut-être le peu de péplum, riche en séquences souvenirs quelle évoque au­ coquines et sanglant, est inédit jourd'hui. Le scénario est pas­ sionnant, les images ano­ en France. nymes de qualité mais l'audace érotique y demeure FULVIA encore mince. En France les aventures de Fulvia sont re­ Jeune Romaine à la grande prises dans un pocket publié beauté, Fulvia refuse de se par les éditions de Poche en donner au consul Gracchus. Ce 1968/1969.

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Le western

L'Italie a toujours donné une place de choix à la bande des­ sinée western. Avec les séries érotiques nous sommes très loin du célébrissime Tex Willer mais nous retrouvons pour­ tant l'étonnante facilité des créateurs italiens a plonger le lecteur dans la mythologie américaine. Indiennes, «cowgirls» et autres justicières font leur entrée remarquée dans la presse adulte. Comme pour les autres genres classiques, elles seront chassées par les thèmes plus contemporains ou fantastiques. C'est d'autant plus regrettable que le wes­ tern est un genre qui se prête fort bien à l'érotisme.

VARTAN Cette blonde et pulpeuse héroïne est la fille d'une prin­ cesse sioux et d'un lord anglais. Son appartenance à deux peuples ennemis lui vaut la haine des uns et des autres. Savamment dévêtue d'un court vêtement de peau qui laisse admirer ses seins généreux et son corps parfait, elle chevauche une monture aussi sauvage qu'elle. Seule l'attirance pour son corps lui permet d'attirer le mépris des hommes qui tous rêvent de posséder cette créature fait pour le plaisir. Ardente, elle s'offre avec fougue aux mâles qui lui plaisent. Erotique en diable, mais aussi violent avec ses séquences de tortures, ses 37

Vartan : notre Sylvie nationale dans un rôle inédit et coquin.

flagellations, ses viols, Vartan demeure un classique du genre. Aidée par l'éclaireur Kid West de Fort Laramie, Var­ tan doit combattre bien des ennemis dont Milady, la belle et perverse aristocrate et Percyval, l'homme au cœur noir qui veut la posséder.

Produite par l’éditeur Furio Viano de 1969 à 1977, Vartan est l'héroïne de plus de deux cents fascicules pour la plu­ part signés par Sandro Angiolini. Aussi habile qu'avec Isabella, Angiolini campe une fort belle fille inspirée par notre Sylvie Vartan nationale. Mal­ gré cette ressemblance, Vartan demeure encore inconnue des lecteurs français. , _ cî

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WALALLA Blonde, la poitrine généreuse largement exposée sous un minuscule vêtement, Walalla est une Indienne malgré sa chevelure de feu. Elle vit aux côtés d'une tribu indienne, non loin de la frontière mexi­ caine. Elle doit subir l'humi­ liation des Blancs qui la sur­ nomment «L'Indiena Bianca» mais qui rêvent aussi de la posséder sauvagement. Mêlée à la guerre qui oppose le Mexique aux Etats-Unis, elle promène sa silhouette aux formes parfaites artistique­ ment dissimulées par des vêtements minuscules. Son combat pour sauver les Indiens de l'esclavage imposé par les Blancs, lui vaut l'admi-

Wallala, l'Indienne blonde croquée par l'Italien Sandro Angiolini.

La vergifte Ñera sur le point de perdre sa virginité.

d'autres titres. Produite par SIE, cette bande dessinée est illustrée par Edgardo Dell'AcÉrotisme, violence, sado­ qua au trait parfois un peu masochisme alternent tout au trop rapide. Ce western de­ long de ce western créé par le meure, inédit en France;;./» prolifique Sandro Angiolini pour les éditions R.G. Walalla, qui est aussi dessinée par Tito CALAMITY JANE Marchioro et les dessinateurs du studio Rosi, vit une cen­ La célébré femme cow-boy se taine d'aventures de 1969 à devait de figurer dans une 1972. Ce western, inspiré par bande dessinée érotique. C'est Renzo Barbiéri à ses scéna­ chose faite dès 1966 avec la série que lui consacrent les ristes, est inédit en France. éditions CEPIM. Ce sera l'un des premiers westerns éro­ tiques, ou tout au moins ayant LA VERGINE NERA pour personnage central une Cette jolie brune à la tenue héroïne sexy. Blonde, choisis­ plutôt sage, évolue dans sant librement ses partenaires, ¡’Ouest américain au temps de elle aime faire l'amour entre la conquête. Malgré les nom­ deux aventures où l'on peut breuses rencontres faites au aussi admirer ses talents de cours de ses voyages la belle et tireuse infaillible. Ce western courageuse «Vierge noire», en sage, mais néanmoins auda­ fait Helena Trucker, parvient à cieux pour l'époque, est des­ conserver sa virginité, ce qui siné par Enzo Magni (Ingam) lui vaut ce surnom dans tous puis par Dino Zuffi. l'Ouest. Elle cédera pourtant, après quarante et un épisodes Bien plus osée, la Kalamity Jane de résistance, au blond colon des éditions Cab promène sa silhouette sexy du Texas à la Peter Buck. Louisiane. De longues bottes, Publié de 1969 à 1972 sur une une veste de daim dévoilant soixantaine de numéros, la ses seins généreux, elle lutte Virgine Nera est un fumetti pour la justice sans pour pour adultes plutôt soft, ce qui autant négliger le plaisir des n'empêche pas quelques sens. Les séquences osées sont belles séquences érotiques, nombreuses, les orgies fré­ sans oublier une violence elle quentes et la violence latente, aussi plus discrète que dans surtout quand elle recherche ration des siens mais aussi de certains Blancs.

Kalamity Jane, une fille de l'Ouest qui n'a pas froid aux yeux.

sa sœur Kalamity Mary. Ce proches de ceux du grand western, aux auteurs ano­ Blek. nymes, publié en 1975/1976 Dessinée par Marchetti, cette est inédit en France. bande dessinée mêle aven­ ture, érotisme et fantastique. Toujours très dénudée, NANETTE Nanette doit souvent s'offrir Les éditions Spada, plus pour se tirer de situations dif­ connues pour leurs adapta­ ficiles. Si les images demeu­ tions des grandes séries amé­ rent sages, les perversions ricaines, ont elles aussi été ten­ sexuelles les plus diverses tées par le fumetti pour sont largement évoquées tout adultes. Publiée dès 1969, au long des épisodes de cette Nanette est une blonde et belle Nanette que n'ont pas la ambassadrice qui parcourt le chance de connaître les lec­ monde pour représenter son teurs français. pays, l’Italie. Certains épi­ sodes lui font affronter les pirates, d’autres la conduisent dans une Amérique encore sauvage, dans des décors 41

RAQUEL

culièrement violentes mais aussi de superbes passages à torride. Stelio Ce grand classique du wes­ l'érotisme tern érotique a pour héroïne la Fenzo, élève du grand Pratt, brune et pulpeuse Raquel, dessine les images somp­ devenue l'alliée des Indiens tueuses de cette trop courte pueblos après le meurtre de série publie en 1972. Le noir et son mari, Garry Blonder, par le blanc est sublime. Les person­ Nordiste Morgan. En compa­ nages féminins d'une beauté gnie de son amant, l'Indien envoûtante tranchent avec les Mauricio, Raquel traque les héros masculins souvent vulYankee, (dé)vêtue avec art gaires et brutaux. Raquel pour le plus grand plaisir des mérite de figurer parmi les lecteurs de ce magazine hors grands westerns italiens, tant série, de format plus grand sur le plan graphique que sur que les classiques pockets et celui du scénario, passionnant édité par R.G. d'un bout à l'autre. Une œuvre forte qui mériterait Avec pour cadre 1*Arizona de d'être exhumée. 1868, Raquel propose des séquences de combats parti­ do

MORTIMER

sont aussi troublantes que celles campées par les dessina­ Élégant, un cigarillo à la teurs de fumetti et méritent bouche, le colt encore chaud à bien de figurer dans ce la ceinture, Francis Mortimer volume. Voilà de l’érotisme de est un chasseur de primes la violence et de l'humour

redouté par tous les bandits qu'il traque dans les régions les plus inhospitalières. Bien entendu, les femmes appré­ cient cet homme qui tue pour de l'argent mais qui ne s'at­ taque qu'aux véritables crimi­ nels. Cette série compte douze épisodes publiés en 1973/1974 par Elvipresse en Italie et Elvifrance en France. C'est l'Espa­ gnol Victor de la Fuente qui signe les dessins, d'une qualité inhabituelle pour ce type de magazine. Ses «Italiennes»

comme nous les apprécions dans la presse adulte.

ZORDON Blond, séduisant, Zordon est un pionnier courageux qui évolue dans un décor proche de celui de Zagor (héros bien connu des lecteurs de pockets classiques). Accompagné de la blonde Jane, et de bien d’autres créatures superbes, il s'attaque au perfide Kander

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Mortimer : Victor de la Fuente sait aussi être coquin.

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qui veut faire régner sa propre loi.

Au western classique s'ajoute le fantastique avec présence d'extra-terrestres et de maléfismes. Une série particulière-

TEXANA Ultime création western dans le monde des fumetti pour adultes, Texana est publié de 1986 à 1988 sous le label du requin d'Edifumetto. A la fin

Zordon : l'Ouest américain, avec le fantastique en prime... et l'amour !

ment hard proposée par Ediperiodici de 1974 à 1976. Les scénarios signés Gozzo, sont mis en images par Marraffa qui propose des scènes fort audacieuses, souvent rehaus­ sées par une note macabre. Zordon annonce la nouvelle tendance de la bande dessinée érotique italienne qui dès le milieu des années soixantedix abandonne les thèmes classiques pour flirter avec l'horreur et le fantastique, le crime et le quotidien./f K1 1MckUJiL. ev

du siècle dernier, la blonde et belle Texana parcourt le Texas en solitaire avec le désir d'ai­ der ses semblables. Elle s'at­ taque aux bandits de tout poil, protège les Noirs contre la haine des Blancs, partage la vie rude des pionniers dans des régions encore sauvages. Texana, qui apprécie aussi bien les hommes que les femmes, se livre à des ami(es) de rencontre au cours de séquences crues et auda­ cieuses. Nous sommes loin 45

Texana : nous sommes bien loin de Blueberry avec la blonde Texana.

des timides images des années soixante, ici tout est montré avec une liberté qui peu à peu conduit la bande dessinée érotique vers une pornographie qui finira par

lasser le lecteur. Ce person­ nage, rude et sensuel, est l'œuvre d'auteurs anonymes au graphisme agréable. Ses aventures n'ont pas été publiées en France.

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Lesféériques

Western, péplum, Histoire, commençant à se tarir les édi­ teurs de fumetti pour adultes ont l’heureuse initiative de se tourner vers un domaine où tous les fantasmes, tous les débordements sont possibles : les contes pour enfants. Dès 1971, Generantola ouvre timi­ dement la route mais il faut attendre l'année suivante pour voir arriver les premières grandes revues féeriques de la bande dessinée pour adultes. Bien entendu, les histoires qui font encore rêver nos chères têtes blondes y sont joyeuse­ ment détournées par des créa­ teurs qui ne rêve que de sexes, de perversités et d'orgies en tous genres. Contrairement aux très sérieuses séries qui les ont précédées, les histoires

féeriques sont toutes placées sous le signe de l'humour et de la joie de vivre.

BIANCANEVE Biancaneve c'est Blanche Neige, une adolescente à la poitrine généreuse, au corps rond et alléchant, au sexe déjà prêt à servir. Fille du roi Kurt la jolie brune doit subir les colères et les injustices de sa cruelle belle-mère jalouse de sa beauté. Heureusement, notre héroïne découvre bien d'au­ tres plaisirs en compagnie de ses amis, les sept nains : Anulo, Brutelo, Chiappolo, Mascoccolo, Montolo, Occhiolo et Segolo. Faussement naïve, notre ingénue se plie aux jeux 47

Biancaneve : de quoi se faire retourner Wlat Disney dans sa tombe.

troubles que lui proposent ses amis mais aussi bien d'autres hommes (et femmes) qui rêvent de s'offrir son corps juvénile. Avec ses amis espiègles et vicieux, ou se promenant dans un Moyen Age féerique, Blanche Neige aime les jeux osés pour son 48

jeune âge, les rencontres inso­ Capuccetto Rosso. Vous aurez lites ou encore les punitions traduit que cette jeune fille parfois cruelles de sa marâtre. blonde et sensuelle n'est autre Une version vraiment coquine que notre Petit Chaperon du fameux conte des frères Rouge. Si le loup recherche Grimm adaptée pour La B.D. autre chose que de la dévorer toute crue, notre héroïne, par Rubino Ventura. accompagnée par le fidèle Les trente premiers numéros Benfornito, rencontre bien de cette réjouissante série sont d'autres ennemis : Rompin del mis en images par l'excellent Bosco, les Quarante Voleurs et Leone Frollo qui campe une surtout le terrible Draculone, Biancaneve plantureuse à sou­ pastiche fort réussi du fameux hait. D'autres auteurs lui suc­ Dracula. Bref, comme pour cèdent, moins brillants, mais Biancaneve, nous sommes conservant tout son charme à bien loin du modèle pour une série qui figure parmi les bambins. Notre Chaperon, meilleures des fumetti ita­ portant pour seul vêtement liens. Biancaneve est publiée à son couvre-chef, doit subir partir de 1972 par l'éditeur bien des tortures, offrir son Edifumetto puis se poursuit corps à des caresses pas vrai­ jusqu'en 1980 dans la collec­ ment innocentes et aimer ça. tion I Nobel del Fumetto. En France, les aventures de la Cappuccetto Rosso est édité par pauvre petite princesse sont Emmevi Editrice dès 1973. La proposées dans le magazine série prend fin deux ans plus Contes Malicieux édité par tard après une vingtaine de Elvifrance de 1974 à 1976JUne fascicules inédits en France. grande partie de l'œuvrejori- Scénariste et dessinateurs sont ginale demeure hélas (inédite anonymes mais leur travail est honnête, sans pourtant pou­ dans notre langue. voir rivaliser avec le génie gra­ phique d'un Frollo. Notons que cette série sera brièvement suivie en 1975 par Cappucetto Rotto, autre détour­ CAPUCCETTO ROSSO nement du personnage du Devant le succès énorme ren­ Peh’t Chaperon Rouge dans une contré par Biancaneve, les édi­ teurs concurents lancent à leur tour des séries féeriques. Dès 1973 paraît l'aventure di 49

adulte et contemporaine des contes de fées. Les dessins, La blonde et craquante du- signés par le grand Leone chesse Naga Romanoffn'est pas Frollo sont sensuels et beaux, une femme ordinaire, c'est riches en décors et en cos-

NAGA

Cappuccetto Rosso : un Petit Chaperon Rouge qui n'a pas peur du loup.

une sorcière. Elle évolue dans la France des années trente accompagnée par son servi­ teur et amant, Yul. L'élégante femme du monde trouve un plaisir trouble à faire l'amour en public, ce qui provoque de curieuses réactions dans les salons parisiens. Cette fée moderne possède un avion qu'elle pilote avec l'adresse d'un Baron Rouge dont elle se dit l'émule. Considérée à la fois comme une sorcière et comme une putain, la chaude Naga nous donne une version

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tûmes d'époque. Naga est publiée par les éditions del' Vascello en 1975 et 1976. .

PINOCCHIO Le célèbre petit garçon créé par le brave Geppetto est lui aussi détourné par les fumetti pour adultes dans un pocket édité par Edimarket en 1974/1975. Le petit jouet de bois peut non seulement s'hu­ maniser mais aussi prendre l'aspect d'un blond et sédui­

sant jeune homme. Ajoutons que son nez n'est pas le seul appendice capable de prendre du volume. Si l'idée est bonne, le dessinateur anonyme de la

ses charmes à bien des per­ sonnages, hommes, femmes, animaux et autres créatures fantastiques. Une fantaisie drôle et coquine publiée en

Pinocchio : des jolies filles qui apprécient le pantin de Gepetto.

série est médiocre et les séquences érotiques aussi rares que décevantes.

ALICE Les mêmes éditions Edimarket proposent une parodie du personnage d'Alice. Grâce à la marquise Caracosa, la brune et pulpeuse Alice entre à la cour de la reine de Cœur où elle va de surprise en surprise. L'adorable enfant devra offrir

1974/1975 par des auteurs anonymes, imaginatifs et ta­ lentueux. Alice comme Pinocchio n'ont pas été traduits en langue française. Leur éditeur italien a d'ailleurs rapidement dis­ paru du marché de la B.D.

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Alice : une merveille au pays des merveilles.

SEXY FAVOLE Sexy Favole, Fables érotiques en version française, est une série de pockets proposant des ver­ sions adultes et drôles des contes et des œuvres célèbres de notre littérature. Le petit sol­ dat de plomb, la Belle au bois dor­ mant, Blanche neige, Gulliver, Peter Pan, la Petite Sirène, la flûte magique, le Chat botté et bien d'autres œuvres sont ainsi proposées aux lecteurs italiens. Scénaristes et dessina­ teurs s'amusent à nous diver­ tir en osant le pire avec des légendes le plus souvent des­ tinées aux jeunes lecteurs. Tout au long de ces récits complets en un fascicule, fées,

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sorcières, princesses, rois et reines, chevaliers et félons se livrent à des jeux audacieux sans jamais perdre le sens de l'humour.

Parmi les nombreux dessina­ teurs ayant œuvrés sur ces his­ toires délirantes notons Sandro Angiolini, Stelio Fenzo ou Leone Frollo. Le travail est par­ ticulièrement soigné. Décors et personnages soigneusement campés en cherchant à conser­ ver l'esprit des œuvres ayant inspirées le récit. Une cinquan­ taine de titres sont publiés par la GEIS de Renzo Barbiéri, ins­ pirateur de la série, de 1973 à 1975. Des numéros hors série de plus de deux cent cinquante

Sexy Favole : Il Soldatino di piombo revu par le génial Fenzo.

Sexy Favole : la Belle au bois donnant réveillée par Angiolini.

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planches complètent cette col­ dessin demeure sage mêmes lection considérée aujourd'hui si les dames n'hésitent à nous comme un classique du genre montrer leurs seins, le plus et souvent imitée. En France, souvent généreux. les éditions Elvifrance en pré­ x 1 s Publiée en 1975/1976, cette sentent plusieurs épisodes dans les magazines Contes Fée*? série ne parvient pas à tiques et Contes Satiriques eni connaître un véritable succès, les lecteurs préférant sans 1975 et 1976. Le succès de la série incite doute les histoires plus osées l'éditeur à faire paraître des des autres titres. Scénaristes et magazines utilisant le même dessinateurs sont anonymes. principe de l'œuvre détour­ née. Favolette Sexy sera l'un des plus réussis avec, entre MAGHELLA autres récits, la Poudre de PerClôturons le chapitre des his­ linpinpin, le Géant égoïste etc. toires féeriques avec Maghella Tout au long de ces fumetti née en 1974 sous le label pour rêver, les filles sont nom­ Publistrip. Toute en rondeur breuses, gentiment bouscu­ fort sympathiques, la cheve­ lées par des mâles aux sexes lure brune coiffée en couettes, de belle taille. Plus que jamais, Maghella est une jeune vierge les filles de papier sont reines curieuse qui ne demande qu'à au royaume des pockets pour en savoir plus sur le sexe et les hommes. Évoluant dans un cadre moyenâgeux évoquant celui des contes de fées, Maghela croise de nombreux FIABE COLORATE personnages toujours prêts à Avec ce titre, Edifumetto la faire jouir : le nain Minaccio, ajoute la couleur, sans doute le beau Fustone, le roi des Cons, pour conquérir un plus large la blonde Chaloupe, les sœurs lectorat. Fable colorée propose Kes Sler ou encore le magicien chaque mois des récits drôles Fépalezouave. et coquins peuplés de jolies filles gentiment dénudées aux Humour mais aussi érotisme prises avec de gentils cheva­ brûlant, caractérisent cette liers, des seigneurs pervers ou série fort leste, aux jeux de encore des sorciers démo­ mots pas toujours de bon niaques. Si les scénarios sont goût. Une fois sa virginité per­ truffés d'allusions grivoises, le due, la pulpeuse héroïne use

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en noir et blanc.

et abuse des hommes, femmes et bêtes qu'elle rencontre au cours de ses nombreux voyages. Pedrazzi écrit les scé­ narios de cette fable pour grands enfants dessinée avec talent par Dino Léonetti puis par divers dessinateurs ano­

nymes. Son succès lui vaut de poursuivre ses aventures jus­ qu'en 1981, totalisant plus de cent cinquante épisodes dont une grande partie sont publiés en France par Elvifrance de 1974 à 1978 puis de 1988 à 1989.

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Les diaboliques

I - LES FILLES DE SATAN

Jacula : une dent de vampire et un corps à damner un saint.

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Avec le diaboliques nous abordons le genre le plus prisé par les lecteurs de fumetti pour adultes. Ce chapitre va nous permettre de découvrir une armée de créatures infer-

mère, elle est attaquée par un vampire à la recherche du sang d'une vierge. Désormais, Jacula, devenue à son tour créa­ ture du diable, erre à travers le monde à la recherche de sang

Lucifera : attention le vampire va frapper...

nales à la beauté trompeuse. Dans le présent comme dans le passé, elles se servent de leur corps somptueux pour torturer, tuer, aimer... au nom de Satan, leur maître.

JACULA Sous-titrée la Regina dei vampiri, cette série a pour héroïne la jeune et noble Jacula Velenska. Alors quelle vient d'as­ sister à l'enterrement de sa

frais. Accompagnée par son amant, le français Verdier, lui aussi vampire et de son servi­ teur, Wolf, elle tue, torture, poursuivie par la malédiction qui pèse sur son nom. Blonde, la beauté du diable, sensuelle, la jeune vierge devient une femme à la recherche de plai­ sirs sanglants.

C'est en 1969 quelle fait son apparition dans un pocket produit par Ediperiodici. Sa carrière sera fort longue puis-

quelle est proposée aux ama­ teurs de fantastique démo­ niaque jusqu'en 1981, avec plus de cinq cents épisodes, un record ! Inspiré par Renzo Bar­ bieri, ce personnage est animé

mais une grande partie reste inédite dans notre langue. Notons, enfin, que l'éditeur italien précisait sur la page titre : «Aventure de terreur librement inspirée du manus-

.. .au cou !

par Giuseppe Pederiali pour les scénarios et Gioletti pour les dessins. De nombreux épi­ sodes sont également illustrés par les artistes du studio Rosi de Rome. Les séquences éro­ tiques sont à la fois crues et sanglantes, les personnages agréables. Malgré les décors parfois un peu trop rares, l'en­ semble ne manque pas de tenue.

En France, Jacula est publiée par Elvifrance à partir de 1972

crit la Bevitrice di sangue» trouvé à la bibliothèque de Stato de la ville de Pragues.

LUCIFERA Sous-titrée l'Amante del Demo­ nio (l'amante du démon), cette série a pour héroïne la belle Lucífera. Brune, de longs che­ veux tombant sur ses épaules couvertes d'une cape sombre, elle est envoyée sur terre pour pervertir le beau et noble 59

Faust. Malheureusement la servante de Satan tombe amoureuse de celui qu'elle doit anéantir et, comble de malheur, le beau seigneur blond est, lui, amoureux de la très pieuse Marguerite. Afin de conduire le noble Faust à elle, Lucifera utilise sa beauté afin de semer le trouble parmi une population encore sous l'em­ prise de maîtres sadiques, de sorciers cupides et de sei­ gneurs pervers.

nés par Leone Frollo qui crée un univers moyenâgeux et glauque souvent copié par les auteurs de séries d'horreur. Plusieurs dessinateurs lui suc­ céderont, dont Tito Marchioro. Une édition française est proposée par Elvifrance de 1971 à 1980. Lucifera demeure un modèle du genre, trouvant le ton juste entre l'horreur et l'érotisme.

I DEMONI

Cette histoire de sang et d'amour est publiée à partir de 1971 par Ediperiodici qui en poursuit la publication jus­ qu'en 1980 sur près de deux cents numéros. Les scénarios de Remo Pizzardi sont dessi­

Créé en 1972, ce pocket pro­ posé par La Terza Editrice entraîne le lecteur dans l'uni­ vers satanique du comte Xanus. Michèle, Mercedes, Rosita sont des jeunes femmes

aux prises avec les forces du mal au cœur de l'Espagne de l'inquisition. Sadisme, viols, tortures se succè­ dent à un rythme soutenu tout au long des fascicules de ce titre publié en 1972/73. Mal­ gré un dessin par­ fois rapide, les filles y sont plutôt jolies, le plus sou­ vent dénudées, en butte à de pervers aventuriers utili­ sant les supplices plus raffinés pour les débaucher. Ces Demoni, vraiment très hards, sont inédits en France.

ZORA

Le feu de l'enfer va-t-il engloutir...

Zora la vampire est l'une des plus fameuses séries proposées par les éditeurs italiens utilisant ce thème. Blonde, la poitrine ferme et géné­ reuse. Zora est la fille d'un homme de science du milieu du siècle dernier. A la suite d'un séjour en

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Transylvanie, le savant rap­ porte le corps de Dracula, le prince des ténèbres. Encore vierge, la jeune fille est possé­ dée par le vampire qui en fait sa servante. Désormais Zora Pabst est à son tour un vam­ pire condamné à parcourir le monde à la recherche de sang frais. Elle apprend à aimer les plaisirs interdits, fréquente les cimetières, tue, torture, aime, incapable de résister aux pul­ sions mortelles qui sont en elle. Zora ne se contente pas de hanter l'Europe du siècle der­ nier, elle peut aussi se dépla­ cer dans le temps, rencontrant Napoléon, luttant contre la Mafia etc.

Cette série particulièrement sanglante débute en 1972 dans un pocket produit par Edifumetto et prend fin en 1987. Plutôt sage à ses débuts, la saga de Zora devient franche­ ment pornographique dans les dernières années de parution. Scénaristes et dessinateurs anonymes se succèdent cam­ pant une créature de rêve han­ tée par le démon. En France Zora prend le nom de Zara dans un pocket publié de 1975 à 1987 par Elvifrance. La lon­ gévité de Zora s’explique par les scénarios variés, les dessins soignés et le personnage plu­ tôt sympathique dans son rôle de victime même si elle appré­ cie les tourments quelle fait 62

.. .la belle héroïne ?

subir à ses victimes. Plus de trois cents épisodes sont publiés, la plupart traduits dans notre langue.

WALLESTEIN Avec les aventures de Wallestein, le lecteur découvre un personnage à la fois attachant et sanguinaire, non sans clin d'œil avec un certain Frankestein. Le jeune comte Jimmy Wallestein souffrant d'un mal héréditaire est tué par sa sœur Elen et son mari. Peu après, la jeune Susy, aidée par la vieille

servante Olimpia Moor, met au monde un enfant, fils de son amant Jymmy Wallestein. Le visage du bébé est mons­ trueux. Elevé par Olimpia, l'en­ fant prend l'identité et le visage de son père grâce à la scientifique Alice Wolf qui lui conçoit un masque identique au visage du défunt Jymmy Wallestein. Sara Orlojf sa maî­ tresse, est la seule à connaître le véritable visage du monstre. Le séduisant jeune homme peut, en effet, se transformer en bête immonde à la force hors du commun, avide de sang et de sexe.

Wallestein : belle, blonde et dangereuse.

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Cette très belle série au scéna­ riste anonyme est dessinée à ses débuts par l'excellent Mario Cubbino qui campe des planches noires à souhait, peuplées de somptueuses créatures aux corps dénudés et offerts. Wallestein est publié par Edifumetto de 1972 à 1982 avec une seconde édition tant le succès est grand en Italie. Plusieurs dessinateurs succè­ dent à Cubbino, dont Magnus pour quelques épisodes. Aux cours des deux cents que compte la série le ton a lente­ ment évolué vers un érotisme torride doublé de séquences monstrueuses. Notons que les premiers épisodes ont pour cadre l'Europe de la fin du siècle dernier alors que les ultimes aventures se dérou­

lent à notre époque. Wailestein n'a pas été publié en France.

SUKÉA Brune, de longs cheveux, un visage de madone, Sukia cache sous ses airs gentils un tempérament de vampire. Elle évolue dans l'Amérique contemporaine, mais voyage parfois dans le temps. Elle vit dans un appartement luxueux en compagnie de Gary, blond, séduisant et homosexuel. Ser­ viteur, secrétaire, enfin, amant grâce à un traitement que lui fait subir sa maîtresse, Gary hérite de la fortune de ses parents ce qui leur permet de multiplier les voyages. Bien que les deux héros soient des

Sukia

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vampires, la série est moins ULALA sanglante que beaucoup d'au­ tres, s'attachant surtout aux Étonnant personnage à la coif­ aventures sentimentales des fure en forme d'oreille d'ani­ personnages. mal, Ulala est femme le jour,

Sanglante et perverse Sukia, brune et puissante servante de Satan.

Créée en 1977, Sukia fait partie des fumetti érotiques particu­ lièrement hards. Le séquences d’homosexualité sont d'un grand réalisme. Proposée par Edifumetto, cette bande dessi­ née compte plus de cent cin­ quante épisodes publiés entre 1977 et 1984. Elle est inédite en France, probablement à cause d'un thème trop provo­ cant pour la censure hexago-

louve la nuit. Brune, la beauté du diable, cette créature avide de sang et de sexe vit ses aventures en France puis aux Etats-Unis où elle devient star à Hollywood. Mangeuse d'homme, elle traque le mâle pour mieux en profiter avant de le dévorer. Ce pocket hard et violent est publié par Edifu­ metto de 1981 à 1983, à une époque où les fumetti prati­ quent une surenchère sans issue dans le sexe et l'horreur. Fort bien dessinée par un auteur anonyme, Ulala est 65

Attention ! après l'amour la louve va se réveiller... Ulala !

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l'héroïne solitaire d'une trentaine djaventures inédites en France, f*

YRA

un vampire. Désormais avide de sang comme de sperme, la brune jeune femme s'abreuve auprès de ses ennemis. Yra évo­ lue au temps du sanguinaire Gengis Khan dont elle devient l'amie. Malgré son aspect charmant et fragile, c’est une créa­ ture féroce, prête à tout pour vaincre.

Cette bande dessinée est fort bien mise en images par un auteur anonyme mais talentueux, surtout dans les nombreuses séquences érotiques d'une rare crudité. Ces aventures sont publiées par Edifumetto de 1981 à 1982 sur une vingtaine de numéros. Cette agréable et néanmoins sanglante histoire est inédite en France.

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NECRON Avec Necron nous abordons une œuvre à part où se mêlent l'horreur et le fantastique. La docteresse Freida Boher, femme au visage disgracieux mais au corps parfait, adorant porter des

Nécron : Freida découvre le plaisir dans les bras de Nécrott.

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MLLL

ÎAP.

Pig: un cochon ...

vêtements coquins, rêve de dominer le monde. A l'ins­ tar de Frankestein, elle crée un monstre à tête de mort, au corps dif­ forme et au sexe énorme. Primitif, d'une force inouïe, Necron ne pense qu'à s'alimenter de chair humaine et à jouir de son membre sans cesse dressé. Grâce à lui, Freida peut calmer son appétit sexuel, mais aussi combattre ceux qui se dressent devant elle. Anthropophagie, sadisme, tortures, nécro­ philie, sévices en tous genres, alternent dans cette bande dessinée écrite par Ilaria Volpe pour le grand dessinateur Magnus qui crée avec Necron son dernier héros pour le format de poche. Publié à partir de 1981 par Edifumetto, ce personnage parait en France en grand format dans FEcho des Savanes puis en album chez Albin Michel.

Etrange série que Pig dont le héros, Mark Raymond, est un jeune homme séduisant qui par magie se retrouve

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flanqué d’une tête de cochon. Même sympathique, il n’est pas facile de vivre ainsi et pourtant les filles se bouscu­ lent pour copuler avec cet étrange amant. Cette trans­ formation lui a, en effet, donné une puissance sexuelle fantastique qui fait bien des jaloux. Avec pour cadre l’Amérique moderne, Pig joue sur plusieurs registres : fan­ tastique, horreur, poli, cier et, bien entendu, j érotisme avec une multitude de créatures de rêve le plus sou­ vent fort dénudées. De quoi contenter tous les amateurs de filles de papier, chaudes et gour­ mandes. Pig est édité par Edifumetto de 1983 à 1987 sur une cin­ quantaine de fascicules inédits en France. Le des­ sinateur, ano­ nyme, signe des images agréables et surtout des filles aux i corps / superbes. / ... qui ne manque pas d’arguments.

LA PAROLÀ'

Nous arrêtons là notre galerie de vampires et autres créatures diaboliques des fumetti italiens. Bien d'autres, souvent éphé­ mères, sont nées de l'imagination fertile des créateurs italiens. Ainsi, Alcina, la maga aux pouvoirs aussi étonnants que san­ glants. Demona, la servante du diable, Satania, Mefisto, Draculino ou encore Laidila. Fugitives ou stars, les filles de Satan ont marqué une génération de lecteurs italiens (et français) qui cer­ taines nuits doivent encore rêver à leurs corps diaboliques conçus pour séduire afin de mieux dévorer. Disparues totale­ ment du monde de la bande dessinée, elles attendent des jours plus sereins pour réapparaître... Nous savons tous que ces créatures sont immortelles.

Ollretomba : morbide, sanglant et étrange, les morts vivants

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II : LES ONE SHOT Alors que de nombreux titres ouvrent leurs pages à des héroïnes que le lecteur aime retrouver, d'autres se spécialisent dans les histoires indépendantes au moins aussi sanglantes et riches en filles vicieuses et dénudées pour leur plus grand plai­ sir. C'est à ces magazines, à la carrière souvent fort longue, que ce sous-chapitre est consacré.

Publié de 1971 à 1987, ce pocket à la longévité remarquable est un véritable catalogue pour amateurs de monstres en tous genres. Spectres, morts vivants, génies du mal, démons et autres créatures infernales se pressent au cours de récits pro­ posés par Oltretomba. La plupart des scénaristes et dessinateurs d'Ediperiodici travaillent dans ce titre, qui compte plus de trois cents numéros, mais aussi pour son complément : Oltretomba 72

Terror le plaisir dans la peur. Tout est bon pour bien jouir.

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Gigante qui, de son côté, dépasse les cent parutions. Les meilleurs récits sont repris dans Oltretomba Collezione, une véritable institution té­ moignant de la passion des

parution, Outretombe et son complément géant a produit près de cinq cents histoires d'excellente qualité.

Incube : De la Fuente au royaume des morts vivants.

lecteurs pour le macabre. Bien entendu les filles y sont au moins aussi nombreuses que les histoires publiées au cours de la longue vie de ce titre. Au fil des années les séquences érotiques deviennent plus hards, l'horreur plus inventive et plus dure. En France, le magazine Outre­ tombe publié par Elvifrance reprend un grand nombre d'épisodes italiens, sans pour autant les publier tous. En plus de quinze années de

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TERROR Né en 1969, Terror est l'un des premiers grands titres de la bande dessinée d'horreur, en Italie. Avec son complément, Terror Blue, né en 1977. Il pré­ sente un grand nombre de récits complets dominés par la terreur. Que de filles superbes aux prises avec des sadiques sanguinaires, de monstres de l'espace, d'insectes géants ou encore de vampires avides de sexe et de sang. Comme pour

tous les autres magazines de ce type, Terror fait appel à une importante équipe de scéna­ ristes et de dessinateurs à l'imagination fertile. Les his­ toires proposées comptent toujours deux thèmes incon­ tournables : l'horreur et l'éro­ tisme. Le lecteur est fort bien servi avec une galerie de créa­ tures de rêve, blondes, brunes ou rousses, toujours aux corps parfaits. Terror est publié jus­ qu'en 1987, totalisant plus de deux cents numéros placés sous la marque d'Ediperiodici, et Terror Blue jusqu'en 1985 avec plus de cent cinquante parutions. Terror parait en version française chez Elvifrance mais toutes les histoires n'y sont pas proposées.

INCUBE Né en 1982, ce titre nous invite à découvrir l'univers des morts vivants dont les esprits reviennent visiter les vivants. Produit par Ediperiodici, ce pocket de la nouvelle généra­ tion est à la fois hard et macabre. D'excellents dessina­ teurs signent des récits com­ plets, indépendants, aux scé­ narios aussi étranges que sensuels. Les filles y sont belles dans leur nudité, prêtes à subir les assauts de créatures souvent diaboliques. Incube, publié en France jusqu'au début des années quatrevingt-dix par Elvifrance, re­ prend la plupart des récits du magazine italien.

Cimeteria : toujours plus fort, les monstres sont parfois de bons amants.

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plus de cent numéros. En 1982, un Super Cimiteria pré­ Agata, belle et riche héritière sente des aventures inédites trouve une mort tragique. Elle de la belle héroïne et de son revient sur terre afin de ven­ étrange serviteur. Les dessins, ger les siens, accompagnée du dûs à des auteurs anonymes,

CIMITERIA

Il Vampiro : une frêle jeune fille aux prises avec le monstre...

nain Quasimodo, à la fois son serviteur et son amant. Deve­ nue Cimiteria, blonde et belle créature du diable, elle règne sur les humains grâce à des pouvoirs qui les dépassent. Plusieurs dessinateurs ano­ nymes si-gnent d'un trait agréable les aventures de ce personnage venu du royaume des morts. Cimiteria est publié par Edifumetto dans un poc­ ket proposé de 1977 à 1983 sur

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sont excellents, tout particu­ lièrement au cours des séquences macabres fort nom­ breuses. Et puis, les filles sont jolies et impudiques comme il est de règle dans tout bon fumetti pour adultes qui se respecte. Cimiteria est inédit en France. . K

VAMPIRA C'est la très hard collection des «Giganti del Fumetto» qui présente les aventures de la pulpeuse Vampira. Karin, belle

format plus grand que celui des poches classiques, ces fas­ cicules sont publiés par Galax

Vampira : la jouissance avant le retour au macabre.

et séduisante jeune femme se transforme en vampire lorsque le désir de sang frais s'empare de son corps. Amoureuse du beau commis­ saire Mike Lavel, elle parvient à lui cacher son goût étrange pour le sang humain. Cette bande dessinée, aux dessina­ teurs anonymes, publiée de 1979 à 1982 est une suite de séquences érotiques au réa­ lisme tel que sa publication en France est impossible. D'un

IL VAMPIRO Publié des 1972, ce pocket ouvre ses pages à des récits complets et indépendants dont les héros sont des vam­ pires. Produit par la firme Edifumetto, il propose une impressionnante galerie d'hommes mais aussi de femmes assoiffés de sang humain. Ce titre est complété par Vampirissimo, né lui aussi en 1972, également dédié aux

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monstres venus du royaume des morts. Comme dans les autres magazines de ce type, les femmes y sont nom­ breuses et offertes aux pires sévices. Les auteurs, ano­ nymes, prennent de l'assu­ rance au fil des années pour parvenir à des récits très hards lors de la disparition des deux titres, au début de 1981. Certains de ces récits sont publiés en France dans divers magazines de l'éditeur Elvifrance.

Outre ces journaux à la longue carrière, de nombreux autres magazines ont également pro­ posé des récits où le morbide et le sexe cohabitent. Ainsi Macabro produit par Edifu-

metto en 1980/1981 réservé aux amateurs de cimetières, cadavres et autres thèmes morbides. I Demoni, dès 1971, livre son cortège de diables et de démons, suivi en 1972 par I Diavoli, également consacré aux sacrifices humains et autres histoires remplies de personnages démoniaques. Idem pour I sartguinari qui ouvre ses pages aux amateurs de rituels sanglants et de crimes sordides. Il est éton­ nant que les très nombreux lecteurs de ce type de bandes dessinées aient aussi facile­ ment accepté la disparition de leur lecture favorite. Aujour­ d'hui, vampires et autres démons sont totalement absents de la presse B.D.

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Série noire

Les séries ayant pour héros des policiers séduisants figu­ rent parmi les premières créées dans le monde des fumetti per adulti. Il faut dire que les Diabolik, Kriminal et autres fantaisies du genre font déjà appel à de bien agréables créatures. Avec les polars éro­ tiques, les scènes sexy se mul­ tiplient, y ajoutant très vite une tendance vers le sadisme. Les couvertures énigmatiques des séries à personnages mas­ qués sont remplacées par des illustrations sensuelles peu­ plées de superbes filles. Au fil des années, la trame policière ne sert plus que d'argument à de chaudes batailles à l'hori­ zontale. C'est d'ailleurs cette invasion qui entraine la créa­ tion de titres sans héros per­

manents, basés sur des faits divers permettant de multi­ plier les personnages sca­ breux, voire pornographiques.

GOLDRAKE Le séduisant Willy Holden de Valmarin est un play-boy, fils d'un milliardaire de Boston et d'une comtesse italienne. Etu­ diant brillant, il devient agent de la CIA dans la section sabotages. Il parcourt le monde afin d'accomplir des missions dangereuses, com­ battant les criminels, dont la sadique Madame Brutale (bap­ tisée en France : Sada) vêtue d'une guêpière sombre et por­ tant un masque noir. Au fil des épisodes, le héros ren79

contre un nombre impres­ sionnant de jolies femmes qui, criminelles ou non, passeront par son lit. Goldrake est une véritable galerie de filles chaudes et belles créées pour

compte une centaine. Notons que Goldrake a pour com­ pagne la blonde Ursula (copie conforme de l'actrice Ursula Andress), colonel du KGB. Cette somptueuse créature

Goldrake aux prises avec la cruelle madame Brutale.

faire vibrer le lecteur. Renzo Barbiéri est à l'origine de ce personnage au succès énorme en Italie, lancé par les éditions RG. C'est l'un des premiers héros de la presse de poche pour adultes. Créé graphique­ ment par le dessinateur Gisuseppe Montanari, qui anime la plupart des épisodes, Gol­ drake poursuit sa carrière jus­ qu'en 1982 totalisant plus de deux cents épisodes auxquels il faut ajouter les titres de la série Maxi Goldrake qui en

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sera l'héroïne d'une courte série indépendante, Ursula, dessinée par l'excellent Fer­ nando Tacconi. En France, Goldrake paraît brièvement aux éditions de poche puis, à partir de 1972, chez Elvifrance sous le nom de Goldboy, l'agent le plus secret, numéro un.

BONNIE

les aventures du Petit Shérif. Les scénarios de Cozzi sont Sous-titrée Gangster Story, agréables, alternant les sé­ cette série a pour héroïne une quences d'action et d'éro­ certaine Bonnie Parker. L'an­ tisme. Bonnie débute sa car­ cienne compagne de Clyde, rière en 1968 aux éditions RG

Bonnie : des arguments qui séduiraient le policier le plus coriace.

ayant survécu à la mort de son compagnon, vit désormais en solitaire. A travers ce person­ nage nous revivons, l'histoire des gangsters américains des années Trente. Blonde, le corps parfait, un goût immo­ déré pour l'amour, Bonnie multiplie les amants qu'ils soient hommes ou femmes tout au long d'aventures qui sentent la poudre. Violence, sexe humiliation, alternent au fil des planches dessinées par Dino Zuffi qui,jadis, dessinait

pour la terminer en 1982 dans une série de réédition des quelques deux cents épisodes que comptent ses exploits. Certains sont repris en France dans le pocketBonnie édité par Elvifrance. Noton^que la col­ lection~Cangstey^Story avait proposé avant xBonnie huit numéros signés? Cozzi et Fenzo consacrés^à.A/ Capone.

fFR ^4/5"

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PLAYCOLT Play-boy brun, au visage ins­ piré par celui d'Alain Delon, Alan Velón vit sur lile de Bar­ racuda en compagnie de l'asiatique Taia, à la fois sa secrétaire particulière et sa maîtresse. Le séduisant mil­ liardaire n'hésite par à quitter son île enchanteresse pour mener des enquêtes sulfu­ reuses qui lui permettent de croiser d'autres filles bien sou­ vent dénudées. Un polar fort bien écrit avec une pointe d'humour et, bien entendu, des scènes très chaudes. Scé­ naristes et dessinateurs ano­ nymes publient cette série de 1972 à 1976 chez Edifumetto. Certains épisodes sont repris

parElvifrance sous le même

VIPERA BIONDA Avec ce récit nous plongeons dans l'Amérique des années d'avant-guerre. La superbe Miss Sparrow, surnommée Vipera Bionda par ses amis comme par ses ennemis, est une blonde au visage d'ange et au corps somptueux. Détec­ tive à ses heures, elle traque les criminels à travers l'Amérique, n'hésitant pas à se servir de ses charmes lorsqu’il le faut, et elle n'en manque pas, la diablesse ! Son tempérament particulière­ ment chaud est d'ailleurs tou­ jours prêt à subir les assauts

Playcolt : une bien belle ennemie pour Alain Velon.

Un détective en jupons qui ne manque pas d'armes secrètes : Vipera Bionda.

Lo Sciacallo : (Bas-Rouge). Attention ! le héros est méchant.

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des hommes (ou des femmes) qu'ils soient coupables ou innocents. Vipera Bionda est publiée par un magazine portant son nom à partir de 1978 par Edifumetto puis par la collection / sanguinari (les sanguinaires) de 1980 à 1982. Scénaristes et dessinateurs de la centaine d'épisodes publiés demeurent anonymes. Vipera Bionda n'a pas été traduite en France.

LO SCIACALLO Un tueur impitoyable sévit à travers l’Europe : lo sciacallo (le Bas-Rouge). Le commissaire Bourrier de la P.J. la journaliste Barbara Moore et l’écrivain Joseph Conally traquent le dan­ gereux criminel. Ce que ne savent pas les deux premiers héros, c'est que lo sciacallo n'est autre que leur ami écrivain. Comble de dérision, la blonde Barbara Moore est la maîtresse du tueur. Ce polar au sus­ pense garanti mêle avec bon­ heur violence et érotisme au fil de planches fort bien dessi­ nées par des auteurs ano­ nymes. Lo sciacallo, produit par GEIS, est publié à la fin des années soixante-dix. Ses exploits sont repris en France dans les titres de la Série Verte des éditions Elvifrance.

SUPER BLACK Ce «négro» n'aime pas que l'on se moque de lui, surtout lorsqu'il s'agit de femmes. Les cheveux en queue de cheval, un visage de baroudeur, Super Black est un champion de karaté qui pour un gros chèque accepte de mettre ses poings au service des autori­ tés. Il chasse les criminels, combat les trafiquants de drogue, et surtout drague les filles avec une brutalité qui donne d'étonnants résultats. Cet amateur de boissons fortes et de filles bandantes est fort bien campé par une équipe de dessinateurs ano­ nymes italiens. Ses aventures aux chaudes séquences sont publiées par Edifumetto à la fin des années soixante-dix. Cet excellent polar doublé d'une bonne série érotique est publié en France par les édi­ tions Elvifrance dans le maga­ zine Série Verte. C'est l'un des très rares héros de couleur proposés par les fumetti adultes venus d'Italie.

ILONA Eva Neri, blonde superbe, est devenu veuve le jour de ses noces après une orgie qui a mal tourné. La belle Eva, dans sa douleur, se lance sur la piste des responsables de son mal-

Super Black : un «Negro» qui sait parler aux femmes.

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heur, les six hommes et les six femmes qui ont participé à la dramatique partouze. Ce thème original sert de trame au magazine Ilona publié de 1981 à 1983 par la collection I Giganti del Fumetto des édi-

FANTHOMAN Séduisant avec sa moustache d'aristocrate, le baron Von Megendorf évolue dans la France de l'entre-deuxguerres. Lorsqu'il doit com-

llona : une veuve se venge.

tions Galax. Bien entendu la jeune veuve utilise ses charmes pour faire tomber dans ses filets les proies quelle recherche à travers l'Italie. Le dessin est simple mais effi­ cace, surtout dans les nom­ breuses séquences érotiques au réalisme frisant la porno­ graphie. Les orgies sanglantes, le sadisme et la perversité sadomasochiste complètent les thèmes de cette bande des­ sinée qui mérite son nom : Gigante del porno fumetto. Elle est inédite dans notre langue.

battre un ennemi, il se déguise en justicier masqué qui n'hé­ site pas à tuer et torturer pour obtenir ce qu'il veut. Le baron, et sa compagne, Laura, multi­ plie les conquêtes, participe à des orgies où il fait preuve de ses étonnantes performances sexuelles. Une série violente et sadique à l'érotisme parfois douloureux. Fanthoman est publié par Galax Editrice de 1979 à 1983 dans la série «I Giganti del Fumetto». Bien que le graphisme soit médiocre, le thème ne

Fanthoman : le repos du combattant.

manque pas d'atouts pour plaire à un lectorat qui en veut

multiples amants de rencontre aux cours de séquences plus proches de la pornographie que de l'érotisme.

PUSSYCAT

Cette bande dessinée très hard est assez médiocrement dessi­ née par des auteurs anonymes qui mêlent violence, sadoma­ sochisme et horreur au cours d'une centaine d'épisodes. Pussycat est publié de 1979 à 1985 dans la collection : «I Giganti del Fumetto» de Galax Editrice. Il est inédit en

Le crâne rasé, un corps aux formes généreuses, Pussycat est recherchée par toutes les polices des Etats-Unis. Justicière vêtue d'un collant qui épouse étroitement son corps, elle chasse les malfaiteurs mais conserve pour elle leur butin. Accompagnée par Malthus, son chauffeur et amant attitré, elle vit dans une grotte luxueusement équipée. Elle LA GATTA doit son surnom de Pussycat au masque en forme de chat Gioia Belli, alias Gioia Landi, qui recouvre son visage. Sou­ alias la Gatta (la chatte) est une vent dénudée, elle s'offre à ses provocante et diabolique

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Pussycat : une monte-en-l’air perverse et sadique.

La Gatta : encore une belle voleuse au corps canon,

monte-en-l'air. Vêtue d'une combinaison épousant étroitement ses formes parfaites, elle se promène sur les toits des palaces. Pour son fiancé, le prince Cesare Claudio Massimo Travertino 88

délia Stura, Fifi pour les intimes, Gioia est une riche féministe. Ses escapades noc­ turnes permettent à la Gatta de s'offrir quelques extras sexuels largement exposés au cours des épisodes de ce polar érotique publié de 1980 à 1982. Le dessinateur, anonyme, signe des pages fort belles, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de mettre en scènes des filles dénudées. Produite par Edifumetto, cette série parait en France dans la Série Verte

LA POLIZIOTTA

ses seins volumineux, Star Winder est une poliziotta policière - vraiment pas comme les autres. La brigade de Marysville, aux Etats-Unis, dirigée par le capitaine Quell, est hère de cette fliquette tou­ jours prête à offrir ses appas afin de mener une enquête à son terme. Personne n'est gênée, d'autant plus que la pétillante Star aime faire l'amour plus que tout autre chose. Et puis son petit copain, Silver Bird, aux performances sexuelles dignes du livre des records, n'est pas jaloux.

La Poliziotta : une belle fliquette signée Angiolini.

Blonde, de formes plantu- Ce pocket, plus drôle que vioreuses, un uniforme des plus lent,aux images d’une harfantaisiste mettant en valeur diesse totale, est publié de

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1980 à 1986 par Edifumetto. Inspiré par Renzo Barbieri, le scénariste est anonyme alors que la plupart des cent épi­ sodes que compte la Poliziotta sont dessinés par le grand Sandro Angiolini. Cette bande dessinée décapante est inédite

sations criminelles qui fleuris­ sent dans le pays.

Cette bande dessinée auda­ cieuse, agréablement mise en images par des auteurs ano­ nymes, est publiée par Edifu­ metto de 1984 à 1986. La sexualité y est présentée avec réalisme, la violence domine avec une pointe de sadomaso­ BIONIKA chisme. Il n'existe pas d'édi­ tion française de ces pages sul­ A bord de sa voiture ultra- fureuses qui annoncent la fin moderne équipée d'un éton­ des héroïnes de fumetti pour nant pilote automatique, la blonde et chaude Bionika par­ court les routes des Etats-Unis dans un futur proche. Grâce à son corps bionique, la jeune femme lutte contre les organi­

Bionika : la femme bionique aux prises avec une ennemie perverse.

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MAFFIA combat sans merci où poli­ ciers et Fédéraux se perdent Le parrain de la Cosa Nostra dans les méandres de l’Emn'est plus. Une terrible guerre pire du crime. Cette excellente de succession commence, bande dessinée est publiée

John, «Baby» Lupano, boss de la branche française, devient le maître de l'organisation cri­ minelle. C'est la vie quoti­ dienne de ce truand, à la fois attachant et démoniaque, qui est contée dans cette série débutée en 1979 chez Edifumetto. Crimes, violence, éro­ tisme torride, se succède tout au long des pages dessinées avec talent par Frank Verrolla. Les filles sont nom­ breuses et dénudées comme Lorena, la blonde et belle maî­ tresse de Lupano, ou encore Luana, la Négresse offerte aux caprices des hommes. Un

Mafia : le mafioso et la belle mulâtre...

jusqu'en 1985, totalisant une soixantaine de fascicules inédjts en France.^

QUEI DUE DELLA LUCE ROSSA Dans Savage Street, le crime sévit nuit et jour. Prostitution, cambriolages, drogue, meur­ tres gratuits alertent sans relâche les policiers d'Holly­ wood. Deux d'entre eux, pas vraiment en accord avec les 91

méthodes classiques, régnent sur l’alsphate brûlant. Ils doi­ vent affronter maniaques sexuels, tueurs sanguinaires, mafiosos de tout poil. Bien entendu les femmes y sont nombreuses, vicieuses et belles. Nos deux héros profi­ tent de leurs corps somptueux offerts à toutes les turpitudes.

Cette série de courte durée est publiée par Edifumetto de 1981 à 1983 en Italie. Scéna­ riste et dessinateur demeurent anonymes mais leur travail est attrayant, surtout dans les séquences chaudes qui bénificient d'un réalisme fort sédui­ sant. Ce duo de choc et de charme est inédit en France.

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L'actualité noire

Thrilling : la belle et le gangster.

Nous venons de le voir, les héros et héroïnes de séries noires sont fort nombreux dans les fumetti pour adultes, et nous n'avons parlé que des principaux. Afin de pouvoir véritablement plonger dans le fait divers riche en histoires

érotiques, les éditeurs lancent des magazines à thème, sans véritable héros. Sinon les nombreux criminels qui défi­ lent dans les pages sombres et sensuelles de ces titres, nom­ breux à partir des années quatre-vingt. Véritable cata-

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logue de délits en tous genres, ils placent au premier plan le sexe et la violence. Ce sont des milliers de faits divers, vrais, faux ou largement détournés, que nous offrent ces pockets peu avares en filles superbes, offertes, violées, suppliciées ou même mutilées. Sous le couvert d'histoires vraies tout est possible.

THRILLING C'est encore Renzo Barbiéri et des éditions RG qui, les pre­ miers, lancent sur le marché un titre entièrement consacré au crime. Avec Thrilling, le lec­ teur découvre des suspenses à lui couper le souffle, avec en prime de bien belles femmes criminelles ou victimes mais toujours nues et offertes. Divers dessinateurs tra­ vaillent sur cette série poli­ cière proposée par les éditions Erregi à partir de 1972. Elle se poursuit jusqu'en 1977, peu avant l'arrivée de magazines plus audacieux. Thrilling de­ meure fort sage, même si les passages sensuels y sont nom­ breux et pleins de charme. En France cette publication est éditée sous le même titre par Elvifrance. Attualita nera : le fait divers est parfois...

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SERIE ATTUALITA Avec cette série Edifumetto se lance à fond dans le traitement du fait divers en BD. Le succès du premier titre, Attualita Nera incitera l'éditeur à créer d'au­ tres magazines à thèmes eux aussi basés sur l'actualité.

ATTUALITA NERA C'est en 1978 que parait le pre­ mier numéro de ce pocket qui s'ouvre aux grands criminels contemporains. Chaque nu­ méro nous invite à suivre une affaire criminelle indépen­ dante, ce qui permet à plu­ sieurs équipes d'auteurs de travailler en alternance. Les premiers numéros cernent avec une certaine vérité les diverses affaires exposées, ensuite, violence et sexe domi­ nent les pages de plus en plus chaudes. Toutes les perver­ sions sont exposées au fil des ! récits fort bien mis en images par Bemasconi, Montanari, Gutteriez, Cubbino et bien d'autres auteurs spécialisés dans le fumetti pour adultes. C'est, pour l'amateur de jolies filles, la possibilité de décou­ vrir une étonnante galerie de créatures de rêve sans cesse renouvelée d'un numéro à l'autre. Et puis le réalisme des situations nous permet de les admirer dans les bras de

.. .bien raide dans les fumetti.

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Attualita Gialla : toujours le sexe star des polars en BD.

qui doit son nom à la tranche jaune du fascicule. Les récits proposés sont tous tournés vers la femme victime de l'homme. C'est l'occasion pour le lecteur de fantasmer sur de bien jolies poupées cocufiées, torturées, prostituées, ou encore tuées, par des mâles ardents et toujours prêts à dégainer. Bref des situations qui permettent de multiplier les scènes intimes au fil de récits d'une totale audace. Tout est montré avec un mépris total de la censure. Malgré cette débauche de luxure, certains épisodes sont publiés dans notre bon pays par Elvifrance à qui il faudra bien, un jour, élever une sta­ ATTUALITA GIALLA tue pour bons et loyaux ser­ Le succès énorme rencontré vices envers ses lecteurs. par Attualita Nera conduit Edifumetto à lancer de nouveaux titres basés sur le fait divers. En 1981 paraît Attualita Gialla

mâles ardents mais aussi entre les mains de sadiques, pervers et autres criminels. Attualita Nera est publié sur plus de cent numéros jusqu'en 1987. En France, Elvifrance propose une sélection de ces séries dans ses divers magazines à thèmes policiers. Notons que de 1979 à 1986, ce titre a été doublé par Attualita Nera Extra sur une trentaine de numéros. De plus chaque exemplaire d'Attualita Nera est complété par une courte his­ toire, souvent encore plus hard, servant parfois à roder de jeunes dessinateurs.

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ATTUALITA PROIBITA

présentés : maris cocus, petits voleurs, querelles entre ado­ Troisième déclinaison avec ce lescents, etc. Un thème titre né en 1982, consacré lui domine : les scènes érotiques aussi au fait divers, avec une servies par l'audace des préférence pour les affaires se auteurs. Attualita Flash cesse rapportant aux plaisirs inter­ de paraître en 1987. dits, comme les orgies ou le sadomasochisme. Une équipe Notons dans la même série de dessinateurs anonymes, deux titres à la carrière assez souvent ceux des autres séries, brève : Attualita Violenta et se succèdent pour mettre en Supemera tous deux spécialiAttualita proibita : les plaisirs interdits pas toujours méchants.

images ces histoires crues et sés dans les histoires violentes audacieuses. Le magazine dis­ et sadiques. Publication en parait en 1985. 1986.

ATTUALITA FLASH

STORIE NERE

Dernier né, en 1984, Attualita Flash, ouvre ses pages à des histoires du quotidien dont les héros sont les inconnus que l'on croise dans la rue. Plus que le crime, ce sont les faits de tous les jours qui sont ici

Sous-titré «Attualita a fumetti» (l'actualité en bandes dessinées) ce pocket est la réponse de la société PubliStrip aux «Attualita» d'Edifumetto. Les faits divers les plus sordides y sont contés, avec,

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bien entendu, une grande complaisance pour les sé­ quences érotiques. De nom­ breux dessinateurs anonymes se succèdent tout au long de cette série qui compte plus de cent cinquante numéros pu­ bliés de 1977 à 1984. Le succès est tel qu'un Storie Nere Gigante (géant) est proposé de 1978 à 1983. Violence, sexe, crimes crapuleux, viols, se succèdent au cours de récits complets que l'éditeur précise comme librement inspirés par des faits divers réels. Notons que les couvertures proposent des images chocs sur l'acte criminel, négligeant les créa­ tures de rêve offertes sur celles des titres concurrents. Elles sont pourtant nom­ breuses et dénudées tout au

long des récits mis en scène dans ce pocket dont de nom­ breux épisodes sont traduits en France par Elvifrance dans ses divers magazines repé­ rables par la couleur de leur dos de couverture.

CRIMEN Crimen del Mondo est une série de courte durée publiée de 1980 à 1982 par Edifumetto. Magazine de l'actualité noire mondiale, Crimen invite ses lecteurs à revivre les célèbres affaires criminelles qui ont fait la une des grands magazines. Les séquences hards y sont nombreuses, peuplées de filles superbes campées par des auteurs anonymes qui

Storie Nere : un fait divers qui débute au lit.

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savent mêler avec talent le crime et le sexe. Crimen, qui comptent une centaine de numéros a été repris dans notre langue par Elvifrance.

choqué par les images choc de dessinateurs auxquels l'édi­ teur de-mande toujours plus d'audace. Quelques épisodes, parmi les moins horribles, sont

Crimen : Stellio Fenzo ne dédaigne pas de dessiner les faits divers.

REALTA MISTERIOSA Né en 1984, ce titre à la carrière fort brève était réservé aux faits divers paranormaux et macabres. Tout comme dans les autres, les passages éro­ tiques sont nombreux et auda­ cieux. Souvent plus proche du fantastique que du policier, Realta Misteriosa est l'œuvre de dessinateurs anonymes qui multiplient les scènes san­ glantes jusque sur les couver­ tures, particulièrement mor­ bides. Publié jusqu'en 1985, ce titre tente de surenchérir sur les autres pockets d'Edifumetto mais ne parvient pas à intéresser un lectorat peut être

repris en France par Elvi­ france.

SBARRE Encore une déclinaison des magazines policiers édités par Edifumetto, décidément de­ venu le spécialiste du genre. Sbarre nous entraîne dans l'univers carcéral. C'est une fois le crime perpétré que nous découvrons les protagonistes de ces histoires où se mêlent le crime, l'homosexualité, le sexe et l'horreur. Ici aussi l'éditeur se justifie en signalant qu'il s'agit de faits divers réels. Soyons franc en disant qu'ils

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sont très largement enrichis par des scénaristes à l'imagina­ tion débordante, surtout lors­ qu'il s'agit d'y introduire de nombreuses scènes érotiques avec de bien belles créatures.

Comme pour Crimen, ce poc­ ket traite des grandes affaires criminelles internationales. Si les Etats-Unis dominent, les auteurs, anonymes, condui­ sent leurs lecteurs aux quatre

Les dessinateurs, anonymes, coins du globe pour leur faire brossent avec réalisme l'uni­ découvrir des criminels mons­ vers de la prison tout au long trueux mais aussi de bien de cette série publiée de 1984 à jolies filles aux prises avec des 1987 sur une cinquantaine de hommes pas toujours tendres. nu-méros, pour la plupart Viols, attaques en tous genres, inédits en France. meurtres servent de thèmes aux histoires vraiment noires mises en images dans Malavita MALAVITA internazionale sur une quaran­ taine de numéros aux couver­ Malavita internazionale paraît tures sanglantes à souhait. sous le label du requin d'Edi- Dans ses titres, Elvifrance pré­ fumetto, de 1983 à 1985. sentera une grande partie de

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Sbarre : une vidéo pas vraiment courante en prison... et pourtant.

Luce Rosa : Bemasconi pris en flagrant délit de copulation.

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IVIOLENTI

des situations chaudes. I Vio­ lenti est publié en France par le pocket Astrosex et les autres titres de cettefmaison d'édition à la carrière fort brève.

Proposé en 1974/1976 par Edimarket, un petit éditeur, I Violenti est lui aussi consacré aux crimes en tous genres. Ces affaires policières servent de fil rouge à de nombreuses séquences érotiques fort auda­ cieuses pour l'époque. Les images sont classiques mais agréables pour les yeux,sur­ tout lorsqu'elles nous propo­ sent de bien jolies filles dans

Bien d'autres fumetti pour adultes s'ouvrent aux histoires policières, souvent pour des carrières fort courtes comme : I Delitti, Il tenente Piccione, Supemera, Atroci Delitti, Follia sanguinaria et bien d'autres. Si, au détour d'un voyage en Ita­ lie, vous tombez dessus, n'hé­ sitez pas à les acheter. Ils sont tous riches en créature de rêves...

ces récits au cours des années quatre-vingt.

H

/ Violenti : l'amour avant la violence.

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Les exotiques

Voici un chapitre fort court, les créatures de la jungle étant peu nombreuses au royaume des filles impudiques. Quel­ ques personnages tenteront leur chance comme Zan délia Jungla en 1975 ou encore Karzan, la même année. Aucune ne parviendra à survivre à la belle Jungla qui demeure, aujourd'hui encore, l'unique héroïne exotique de la bande dessinée adulte italienne. Nous lui demandons pourtant de patienter un moment, le temps de vous parler de l'an­ cêtre des filles de papier made in Italy...

PANTERA BIONDA C'est en 1948 qu'apparaît, dans la jungle sauvage de Bor­ néo, le personnage de Pantera Bionda (Panthère Blonde). Cette frêle et blonde jeune fille lutte contre les troupes japonaises. Inspirée par d'autres filles de la jungle nées aux Etats-Unis, comme la Sheena de William Thomas et Mort Meskin (1939), la séduisante Panthère Blonde est élevée par un vieux Chinois et vit ses exploits en compagnie dun chimpanzé facétieux : Tao. Ses créateurs, Dalmasso pour le texte et Enzo Magni (Ingam) pour le dessin, n'hésitent pas à nous présenter leur héroïne dans des tenues fort légères, tout en lui infligeant des tourments

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voisins du sadomasochisme. formes parfaites, ¡ungla de­ Nous sommes encore loin des meure l'une des plus belles histoires modernes mais pour héroïnes des séries érotiques l'époque la série ne manque italiennes. Elle voit le jour en pas d'audace. Publiée jusqu'en 1968 dans un titre édité par 1950 Pantera Bionda est propo­ RG. Cette «Tarzane» évolue dans la jungle africaine du sée dans Youmbo, en France.

Jungla : le repos de la guerrière.

Haut Congo, sur le territoire des Watussis. C’est là que se trouve la grotte secrète où elle habite. Cette jeune Blanche, amie des Noirs et des ani­ maux, qu’elle défend, lutte contre les trafiquants, les voyageurs, les tribus hostiles qui hantent son domaine. Pen­ dant plusieurs années Jungla mérite le sous-titre de la JUNGLA revue : «la Vergine Africana». De longs cheveux bruns flot­ Elle perdra cette virginité en tant au vent, un mini deux s'offrant au mercenaire qui lui pièces qui ne cache rien de ses sauve la vie. Hélas, l'ingrat la

En Italie elle est devenue un personnage mythique et ses exploits sont repris dans de nombreuses rééditions qui font les délices de lecteurs nostalgiques de la jolie sauva­ geonne au mini deux pièces en peau de léopard.

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^l/WÎA , A/MTO/BA iWA VOirA V/77D/e/OSA, e/ro/m/A co/ ioe>/ am/c/ a/ca va/af ofco/wwim/. ¿a AfAicArcA oaoaa a/ rsc///A//ea £• XD/VAAA^A OAAAA

Jungla : la plus belle des filles de papier made in Italy.

livrera à ses hommes mais la eide. Ceci dit, les séquences vengeance de Jungla sera ter- érotiques sont nombreuses rible puisqu'elle lui tranchera tout au long des premiers épisa virilité avant qu'il ne se sui- sodés où l'on voit Jungla s'of105

sinée qui prend fin en 1972 après une soixantaine de numéros. Remarquons en pas­ sant Florenzo Bozzi et surtout Mario Cubbino qui nous pro­ Jungla est écrit par Trivellato pose une Jungla fort sédui­ d'après une idée de Renzo sante. En France ce person­ Barbiéri et dessinée par l'excel­ nage sera édité par Elvifrance lent Stellio Fenzo qui campe dans un pocket très recherché une fille somptueuse et provo­ par les collectionneurs. Sa car­ cante. D'autres dessinateurs rière, trop brève, ne laisse que participent à cette bande des­ des regrets. frir de superbes jouissances sans hommes, et sans oublier les délires sexuels des autres personnages de ce récit.

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Les fantastiques

Jezabel : SF pour un érotisme encore très soft signé Magnus.

Comme pour les Exotiques, les fantastiques sont fort rares dans le monde des filles impu­ diques. Il est curieux que ce genre, par ailleurs fort prisé, soit aussi peu utilisé par les auteurs. Peut-être est-il diffi­ cile de multiplier les sé­ quences érotiques dans un univers né de l'imagination. Quelques créateurs osent et présentent des filles fort

agréables vivant des aven­ tures à la fois étranges et sen­ suelles où l'imagination est reine.

JEZABEL Cette rousse à la beauté capi­ teuse nous entraîne sur Virgin où les hommes ne sont plus que des esclaves tout juste 107

bons pour le plaisir des femmes qui dominent sans partage un monde sans charme. Jezabel, corsaire de l'espace, règne sur la planète, quelle a sauvée d'une guerre sanguinaire. Elle passe des moments de détente dans son harem où elle épuise les mâles qui ont l'honneur de partager sa couche. Elle est accompa­ gnée dans ses voyages par la brune Debek et par le nain Mabus venu d'une lointaine planète. Créée en 1965, cette série comporte des séquences érotiques encore très softs mais fort bien imagées par l'excellent Magnus sur des scénarios de Bunker. Publié en Italie par les éditions Como,

de 1965 à 1966, Jezabel (Gesebel dans l'édition originale) est éditée en France par Sagédition en 1967/1968. Nous sommes encore loin des fumetti pour adultes mais Jezabel a le mérite d'entrouvrir une porte à des personnages plus audacieux.

AURANELLA Cette jolie blonde portant un curieux maillot deux pièces pour seul vêtement sur son corps musclé est la sœur jumelle de la fameuse Barbarella de Jean-Claude Forest. Condamnée à parcourir les galaxies, elle conduit son

Auranella et Antares, un couple en fuite.

astronef de planète en planète à la recherche de son fiancé : Antares. Après l'avoir rejoint, elle lutte contre le mage Tanatos qui règne en tyran sur son monde natal. Au cours de leurs voyages, les deux héros rencontrent des peuples étranges, amis ou ennemis, combattent des monstres hideux ou luttent contre des princes et des princesses san­ guinaires. Bien entendu les occasions de s'accoupler sont aussi nombreuses qu'insolites.

Encore sage cette série est publiée de 1966 à 1968, sous le titre Uranella dans sa version originale, par les éditions Gemini. En France, Auranella est éditée par la Société Fran­ çaise de Presse Illustrée, de 1966 à 1968. Le dessinateur Floriano Bozzi au trait étrange, inspiré par Forest, anime cette saga fantastique au scénario parfois un peu léger et à l'érotisme encore discret.

SELENE Selene, autre copie de la Barbarella de Forest, a pour traits ceux de Brigitte Bardot. Sa courte carrière (sept numéros) lui permet de franchir l'espace aux cours de scénarios écrits par Victor Newman (C. Farina) mis en images par

Paul Savant (Marco Rostagno). C'est une bande dessi­ née à l'érotisme encore sage dont on retiendra les re­ cherches graphiques du dessi­ nateurs. Selene, éditée par Lif­ tera en 1965/1966, est inédite dans notre langue.

BERNADA Curieusement Bernada n'est pas l'héroïne d'un pocket éro­ tique mais d'un magazine coquin de grand format, Menelik. Dans ce journal heb­ domadaire, le lecteur dé­ couvre dessins d'humour, photos et BD sexy avec, entre autre, quelques belles images signées Guido Buzzelli. C'est dans ces pages que naît la belle Bernada sous le crayon de Sam Gospel, pseudonyme de Floriano Bozzi, alors que le scénario est signé Larry Stoddard. Grâce à un étrange breu­ vage mis au point par le pro­ fesseur Huber, Bernada part pour la planète Fikon où elle doit faire face à des sexes monstrueux. Plus tard elle évoluera dans un Far-West satirique mais ses plus belles aventures auront pour cadre l'univers étrange de Fikon. Cette belle série en couleur est publiée par Menelik de 1971 à 1973. Elle est, hélas, inédite en France.

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Bernarda : une fille pulpeuse hors des fumetti pour adultes.

COSMINE

riodici. Cosmine ne dure que quelques numéros publiés en 1973/1974. Ses aventures sont proposées par Elvifrance, en France.

Lancée avec fracas lors d'un salon de BD à Luca, Cosmine est une fille de l'après bombe comme l'indique le sous-titre du pocket en couleur qui publie ses aventures. Cosmine, UFO et son amant Jésus, errent dans l'espace avant de retrouver la UFO nous fait découvrir le Terre détruite par une guerre monde étonnant des OVNI à atomique. Ils combattent les travers le personnage du capi­ barbares qui désormais ré­ taine Tuis et de son adjointe la gnent sur la planète. Dans ce blonde et séduisante Alma monde en décomposition, la Rogers. Dès qu'un phénomène belle Cosmine promène son étrange se déroule sur la pla­ superbe corps dénudé qu'elle nète, les deux héros tentent offre à Jésus mais aussi à des d'en percer le mystère. Aven­ amants de rencontre qui ne lui tures fantastiques et sentimen­ demandent pas toujours son tales se mêlent tout au long avis. Une série fort agréable des épisodes de cette bande qui ne connaît pas le succès dessinée fort sage malgré espéré par son éditeur, Edipe- quelques passages coquins.

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Cosmine : blonde et belle mais hélas trop fugitive.

Nous sommes encore bien loin des audaces de la presse adulte italienne. UFO, dessiné par Miro Missaglia est édité par Edifumetto, sous la direction de Giuseppe Pederiali, en 1973/1974. La série est médite en France. 111

LE FANTASTICHETRE Voilà un magazine fort hard publié par Galax Editrice dans la collcetion des «Giganti del Fumetto». Suzy, Jonna et Alina sont trois superbes filles qui voyagent dans l’espace et le temps à bord d'un étonnant vaisseau spatial. Les trois héroïnes doivent faire face à bien des dangers qu elles par­ viennent à surmonter grâce à leur beauté mais aussi à leur goût pour le sexe, surtout s'il est insolite. Tout est prétexte à de chaudes turpitudes en compagnie d’êtres aux sexes monstrueux qui pourtant ne font pas fuir le trio vedette de cette série très chaude. I Tre Fantastiche est l'une des

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meilleurs BD proposées par cet éditeur dont les magazines se présentent sous un format plus grand que celui des clas­ siques pockets.

STORIE BLUE... STORIE VIOLA... Cette collection de pockets fort copieux avec leurs quel­ que deux cents pages entraî­ nent le lecteur dans un fantas­ tique souvent morbide. Sans personnages fixes, les récits proposent des histoires peu­ plées de savants fous, d'extra­ terrestres en voyage sur Terre afin de détruire la race humaine, de filles superbes envoyées dans l'espace afin de

Le Fantastiche Tre: un trio de choc pour des aventures choquantes.

servir de cobayes dans des expériences révoltantes. Membres coupés, têtes tranchées, ventres ouverts, visages écrasés peu­ plent les planches dégoulinantes d'hémoglobine. Avec Storie Blue et Storie Viola (Histoires bleues et Histoires violettes) nous découvrons l'horreur au quotidien, le crime sordide, les êtres venus d'ailleurs grouillant au cœur de nos villes. Scénaristes et

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dessinateurs vont crescendo dans le morbide pour le plus grand plaisir de lecteurs avides de sensations nou­ velles. Bien sûr les filles y sont nombreuses et belles, dénu­ dées et torturées, violées et assassinées. Ces deux titres, et leurs numéros hors série, sont publiés par Ediperiodici dès 1979 pour le premier, 1985 pour le second. Ils poursui­ vent leur parution jusqu'en

1988, totalisant plusieurs cen­ taines de numéros. Sexe et horreur en tous genres tentent de récupérer un lectorat qui commence à se lasser des séries érotiques classiques mais les thèmes finissent par se répéter au fil de récits tou­ jours anonymes. Elvifrance propose un grand nombre de ces BD dans ces diverses col­ lections, au cours des années quatre-vingt.

Storie blue : l'amour avec extra-terrestres en prime.

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Les quotidiennes

Avec les quotidiennes nous abordons un chapitre à la fois important et varié. Au fil des titres nous allons découvrir des filles d'aujourd'hui utili-

sant le sexe comme profes­ sion, ou leur beauté comme un moyen pour réussir dans Belli di note : des füles qui ne pensent qu'à s'amuser.

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leurs diverses aventures. C'est dans ces titres que les créa­ teurs sont les plus audacieux. Ce sont aussi les pockets les plus récents, souvent les der­ nières tentatives des éditeurs

jolies femmes aimant sortir le soir et faire la fête. Humour et érotisme caractérisent ces his­ toires complètes, sans person­ nages fixes, réalisées par une équipe de dessinateurs ano-

Dottoressa : un toubib qui ne manque pas de classe.

pour conserver un lectorat qui s'effrite depuis le milieu des années quatre-vingt.

nymes. Belli di note est publié par Edifumetto dans sa série Fumetti Folk de 1981 à 1983.

BELLI DI NOTE

DOTTORESSA

Voilà un titre qui conduit le lecteur dans l'univers branché des filles dans le coup. Il ne s'agit pas de récits ayant pour héroïnes des prostituées pour noctambules mais d'histoires mettant en scène de jeunes et

Blonde, une jolie petite bouille, la Dottoressa est une femme médecin qui évolue dans l'Amérique moderne. Sa curio­ sité l'entraîne dans d'étonnantes aventures où elle doit combattre des bandits, sauver

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breux hommes, consentante ou non. Les histoires où appa­ raît cette fille au corps artisti­ quement dénudé sont pu­ bliées par Edifumetto de 1983 à 1988, en tout une cinquan­ taine d'épisodes. Une très bonne série au dessinateur anonyme fort honorable. La Dottoressa est médite en France. .

I DALLAS Tim et Pat Dallas forment un couple américain tumultueux. La brune Pat collectionne les amants. Tim, de son côté, apprécie les hommes jeunes et vigoureux. La vie quotidienne de ce couple riche et pervers

est étalée dans ce pocket fort bien mis en images par un dessinateur anonyme qui multiplie les séquences hards. Avec I Dallas, le lecteur ama­ teur de copulations en tous genres est comblé, d'autant plus que les filles sont belles et les mâles particulièrement servis par dame Nature en ce qui concerne leur virilité. I Dallas est publié de 1983 à 1985 par Edifumetto sur une trentaine de fascicules. Le ton trouble et hard de la série lui interdit la publication dans un magazine français.

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souvent identifiables, se suc­ cèdent pour illustrer ces his­ Les récits indépendants de toires riches en copulations en cette série nous proposent des tous genres. aventures vécues par des per­ sonnages hors du commun. SPORT NERO Hier, aujourd'hui des hommes et Le monde du des femmes se sport, fort peu rencontrent, s'ai­ utilisé par les ment, nous dé­ auteurs de ban­ voilant leurs vies des dessinées intimes dans pour adultes, leurs moindres trouve enfin son détails. journal avec Sport Nero. Scan­ Deux histoires dales, intrigues, complètes sont rivalités, amours publiées dans homosexuelles, chaque numéro délits, sont pro­ de ce titre édité posés au cours par Edifumetto d'histoires riches de 1989 à 1991. en jolies filles qui D'autres maga­ ne rêvent que de zines à la car­ se faire bouscu­ rière éphémère ler par de beaux présentent des champions. Une thèmes voisins, idée originale comme Voglia qui permet au Matta spécialisé lecteur de décou­ dans les amours vrir ce qui se interdites, l'Affapasse dans les mata aux filles à coulisses des la recherche de grands événe­ toujours plus de ments sportifs. sexe ou encore : Tous les sports Féminine Marciasont traités au fil pede qui entraîne le lecteur au Sport nero : le repos du sportif des numéros de après l'effort. ce pocket édité comble de la per­ par Edifumetto versité féminine. De nombreux dessinateurs, de 1984 à 1986.

VIZI PRIVATI

II est bon de signaler le très doit affronter de dangereux bref Golscandalo qui lui aussi bandits. Grâce à son courage, traite de sport et de drogue, mais aussi à ses charmes, elle sans oublier de bien beaux parvient toujours à se tirer des passages d'une audace folle. situations les plus difficiles. Les récits proposés par ces titres sont en partie repris en Ce pocket édité par EdifuFrance par les éditions Elvi- metto de 1985 à 1987 est fort france. bien dessiné par des auteurs anonymes qui n'hésitent pas à camper des séquences d'une LA REPORTER grande hardiesse. En France, on le retrouve chez Elvifrance Avec ses longs cheveux bruns, dans divers magazines de son corps fait au moule, Mona récits complets. est une femme reporter de 1 choc. A bord de son voilier, elle parcourt l'océan à la recherche LA PROFESSIONISTA de scoops qui lui font rencon­ trer des hommes et des Brune, de longs cheveux tom­ femmes toujours prêts à s'offrir bant sur sa poitrine généreuse,

La reporter : à la recherche d'un scoop,

a ses caresses. L'amour n'est pas toujours seul au rendez- Alice est une belle prostituée vous. Parfois la brune Mona qui ne travaille qu'avec des

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clients triés sur le volet. En partie dans ses magazines, à la chambre ou en week-end, la fin des année quatre-vingt. belle professionnelle ren­ contre des hommes et des femmes qui bien souvent HOSTESS recherchent des caresses spé­ ciales. Sa route croise aussi de La blonde Typpy est une dangereux pervers qu'elle hôtesse de l'air vraiment prête parvient à maîtriser après à tout pour ses passagers. Elle avoir connu la peur et la tor- combat les malfaiteurs, s'offre

La professionista : un client qui manque de punch.

ture. Encore une série de la nouvelle génération, à la fois hard et violente. Le dessin, quoique volontairement sim­ plifié, est agréable et fort réa­ liste dans les séquences les plus intimes. Les aventures de cette prostituée de luxe sont publiées en Italie par Edifumetto, de 1983 à 1985, sur une trentaine de numéros. Elvifrance en propose une grande

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aux passagers séduisants comme aux pilotes, une perle. Le plus souvent dénudée, elle exhibe ses seins généreux, son sexe qui ne demande qu'à goûter à de nouveaux plaisirs. Cette hôtesse de l'air pas comme les autres est l'héroïne d'un pocket publié par Edifumetto de 1983 à 1985. Les des­ sinateurs, anonymes, cam­ pent un personnage fort

Hostess : lorsqu’une hôtesse s'envoie en l’air.

agréable qui évolue avec surtout au lit où elles se livrent aisance daans l'univers de à des caresses perverses. l'aviation. Et la bougresse sait ce qu'il faut faire pour C'est ce monde grouillant et envoyer ses amants au sep­ pas bien propre que le lecteur tième ciel. Hostess (Hôtesse) découvre au fil des épisodes est une série, inédite ,en de cette série où les chapitres France. Â sont nombreux et hards. Comme dans bien des pockets de la fin des années quatreMONDO CORROTTO vingt, l'homosexualité est sou­ vent traitée au fil des épisodes Mondo Corrotto, Monde cor­ de Mondo Corrotto, ce qui rompu, nous présente une explique que cette BD soit brochette de personnages inédite en France. Mondo Cor­ douteux évoluant dans le rotto au dessinateur anonyme monde des affaires. Ces riches et audacieux est publié par industriels sont entourés de Edifumetto de 1984 à 1988 filles fort belles, bien souvent totalisant une cinquantaine vénales. Pour conserver leurs d'épisodes. riches protecteurs, elles sont entièrement à leur disposition, 121

Batty et Gay : le homos à la conquête des fumetti pour adultes.

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BATTY & GAY Avec ce titre l’homosexualité est le thème unique du récit bien que les séquences hétéro­ sexuelles soient souvent pré­ sentes au fil des épisodes. Batty, une jolie blonde un peu nunuche, vit avec Gay, un gar­ çon sympathique mais à l'as­ pect féminisé. Ce «gay» n'est pourtant pas insensible aux charmes nombreux et géné­ reux de la jolie Batty serveuse dans un restaurant. L'humour parvient à faire passer les nombreuses étreintes mascu­ lines qui sont montrées au lec­ teur avec un réalisme suprenant pour l'époque. Batty et Gay, publié par Edifumetto de 1981 à 1984, est inédit en France. Le dessin est simple

mais efficace et drôle, l'hu­ mour permettant de faire mieux accepter les ébats entre hommes. J ffA-

f“« LOLITA STORY La blonde Lella et la brune Ely sont deux jeunes femmes éprises d'aventure. Elles par­ courent le monde avec pour seul capital leur beauté et leur goût pour le sexe. Ces deux «lolitas» font de nombreuses rencontres qui les conduisent toujours dans de folles partouzes où les corps dénudés se mêlent. Les deux ravissantes amies ne dédaignent ni les pervers ni les sadiques qui leur permettent de varier leur

Giovani d'Oggi : une BD dans le coup !

quotidien. Lolita Story est une série où les séquences hards se succèdent à un rythme fou laissant fort peu de place à l'histoire, comme c'est souvent le cas dans les titres proposés par la collection des Giganti del Fumetto des éditions Galax. Plusieurs dessinateurs tra­ vaillent sur les exploits éro­ tiques des deux jeunes héroïnes. Le trait est le plus souvent rapide, les décors rares, les filles pas toujous belles, mais l'ambiance tou­ jours très chaude. Lolita Story, inédit en France est publié en Italie de 1982 à 1985.

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GIOVANI D’OGGI Giovani d'oggi, jeunes d'au­ jourd'hui, présente une galerie de jeunes gens des années quatre-vingt surtout préoccu­ pés par le sexe. Certains épi­ sodes nous permettent de retrouver Lella et Ely, les deux lolitas de la série précédente, la drogue et le proxénétisme y sont évoqués, surtout pour permettre aux auteurs de pla­ cer leurs personnages dans des situations insolites. En­ core un titre au graphisme médiocre mais aux planches sulfureuses, proposé par les éditions Galax peu avant leur disparition en 1985.

LES DERNIERES FILLES DES EDITIONS GALAX

plets proposés par ce titre. Lory, aux longs cheveux noirs, est une star de spectacles sexy. Au fil des chapitres précé­ Laura, blonde pulpeuse est dents, nous avons vu que les une actrice de films pornogra­ éditions Galax se caractérisent phiques. Enfin Isabella, la par des magazines de plus mulâtre, est une chanteuse grand format et surtout par prête à tout pour réussir. Ce des histoires franchement por­ trio très chaud vit des aven­ nographiques. En 1985, alors tures à ne pas mettre entre que l'éditeur est le sur le point toutes les mains. de disparaître, les grandes séries qui ont fait son succès prennent fin cédant leur place à des héroïnes modernes plus proche de la vie quotidienne des lecteurs. Cette transforma­ tion ne permettra pas aux journaux portant le label Galax de survivre au cœur d'un marché qui déjà s'es­ souffle.

DIVA Trois superbes créatures sont les héroïnes des récits com­

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DALLAS ANGELS

CALZE NERE

Encore un titre très hard dont Entre la BD policière et l'aven­ les héros sont de jeunes ture au quotidien, Calze Nere voyous qui font régner la ter­ se propose d'offrir à ses lec­ reur dans la région de Dallas. teurs un échantillonnage de Sexe et violence assurés d'un pervers, hommes ou femmes, bout à l'autre de ce magazine pour qui seul compte le sexe. plutôt agérablement mis en Ces magazines au contenu images. scabreux des éditions Galax, devenues Edizione SudRoma, disparaissent dans la L'ATTENDENTE seconde partie des années C'est le monde fermé de la quatre-vingt. Toute leur pro­ caserne qui sert de toile de duction, qui représente un fond aux aventures de trou­ bon millier de fascicules, est fions sans cesse à la recherche inédite en France, et pour de filles faciles qui ne deman­ cause ! dent qu'à se laisser faire. Femmes soldats et filles à soldats se dénudent sans complexe d'un épisode à l'autre de cette BD assez médiocrement réalisée

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Les comiques

L'humour n'est pas un thème majeur dans la production érotique italienne. Il en est de même en France où seules les parodies rencontrent un lectorat intéressé. L'Italie présente pourtant quelques séries, sou­ vent très longues, dont le seul but est de divertir le lecteur. La caserne, les cocus, figurent parmi les thèmes de prédilec­ tion des créateurs transalpins. A quelques exceptions près, les dessinateurs utilisent un style plus proche du réalisme que de l'humour, sans doute pour ne pas troubler le lecteur au cours des nombreuses sé­ quences érotiques que comp­ tent ces journaux. Il est telle­ ment vrai que l'amateur d'érotisme n'aime pas que l'on se moque de son penchant

favori. Rire, oui, mais pas lors­ qu'il s'agit de copuler. C'est ce qu'ont bien compris les au­ teurs italiens, pour la plus grande joie de leur public.

SAM BOT Le plus célèbre héros comique du fumetti italien parait en France sous le nom de Sam Bot, aux éditions Elvifrance. ce jeune homme timide et famé­ lique, propriétaire d'un sexe monstrueux, s'appelle Peter Paper dans l'édition originale. Il vit avec la belle Orchidée, passe son temps à chercher de quoi se nourrir. Un comble pour un brave type sans cesse poursuivi par une meute de filles qui veulent profiter de 127

Sam Bot : humour et sexe signés Raoul Buzzelli.

ses performances sexuelles. Peter Paper voit le jour en 1972 aux éditions RG sous le crayon de Raoul Buzzelli. Un travail superbe dont l'humour ne semble pas convenir aux amateurs d'érotisme puisque le titre cesse de paraître en 1975. Notons que son créateur donne ensuite vie à Identikit, mystérieux personnage mas­ qué qui intervient dans la vie de Peter Paper.

IL MONTATORE Il Montatore, c’est Spidy, ou­ vrier qualifié de l'entreprise Pisselli où il est une véritable vedette. Plus qu'un simple monteur sur chaîne Spidy est 128

écouté par ses patrons, res­ pecté par ses collègues et adulé par les femmes. Il faut dire que c'est un beau gosse qui sait y faire avec les filles, surtout si elles sont jeunes et jolies. Les séquences érotiques alter­ nent avec les aventures cocasses qui ne manquent pas d'arriver à ce personnage un peu lourdaud mais très sym­ pathique. Il Montatore est publié e 1975 à 1982 par Publistrip, totalisant plus de cent numéros inédits en France. Les dessins, ano­ nymes, sont classiques et réa­ listes alors que le ton du scé­ nario est franchement drôle.

Il Montatore : un prolo qui sait faire parler ses mains.

Primo : deux copains qui ne manquent pas de talents cachés.

PRIMO

agréablement mis en images par des dessinateurs qui connaissent un beau succès auprès des lecteurs italiens. Primo compte quelque cent cinquante numéros édités par Publistrip de 1974 à 1982. Encore un joyeux luron qui n'a pas franchi nos frontières.

Primo, Bepi et Turi Raffa, for­ ment un trio de copains insé­ parables qui passent leur temps à courir les filles lors­ qu'ils ne sont pas au bar de la station ferroviaire où ils pas­ sent le plus clair de leur temps. Bepi est blond et lour­ daud, Primo brun et séduisant, Turi Raffa avec son crâne rasé est le portrait vivant d'Eric von Stroheim. Employés à la base navale les trois copains y font régner une pagaille qui n'est pas toujours du goût de leurs supérieurs. Et puis il y a les filles, toujours prêtes à se laisser bousculer par Primo et Bepi alors que que le pauvre

Rondouillard, la chevelure fri­ sée, Pierino est un étudiant far­ felu qui sème la pagaille dans un lycée particulièrement hilarant. Tout est bon pour ridiculiser les professeurs, le directeur et certains élèves qui n'acceptent pas la folie ré-

Turi Raffa est sans cesse le din­ don de la farce. Un pocket cent pour cent comique fort

gnant dans l'établissement. Les filles y sont belles et légères, toujours prêtes à

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PIERINO

Il Tromba : la vie quotidienne à la caserne sous un angle sympathique.

supérieur ou une bande de bleus, est un soldat qui ne fait pas honneur à son régiment. Flanqué de l'amusant Burbetta et de quelques autres joyeux drilles, il sème le désordre lorsqu'il n'est pas occupé avec une jolie fille lors d'une sortie ou dans l'appartement d'un officier. Si l'humour est tou­ jours présent, les scènes chaudes et coquines sont éga­ lement nombreuses tout au long de ces fascicules fort bien mis en images. En Italie, Il Tromba paraît sous le label Edifumetto, de 1975 à 1984, IL TROMBA sur plus de cent cinquante numéros. En France, la série Avec ce personnage sympa­ est publiée par Elvifrance, thique et séduisant, c'est la vie sous le titre : Salut les bidasses, au quotidien dans une pendant de nombreuses caserne qui nous est propo­ années. sée. Tromba, toujours à la recherche d'une nouvelle idée géniale pour ridiculiser un savourer les gâteries que leur réservent Pierino et ses amis. Cette série, publiée de 1982 à 1985 par Edifumetto, est signée Esteban Gutierriez, probable pseudonyme de l'ex­ cellent Stellio Fenzo, qui se révèle aussi bon en humour qu'en réalisme. Il faut dire que ses filles sont aussi craquantes dans les deux genres. Une excellente bande dessinée humoristique hélas inédite en France.

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LANDO

fabuleux, est agréable et les filles sont belles et dénudées. Ce joyeux compagnon est un De gag en séquence hard, cette dragueur impénitent sans série connaît un grand succès cesse à la chasse aux nouvelles auprès des amateurs de conquêtes féminines. La fumetti adultes. Créé par mèche en bataille, le sourire Gagliono, repris par d'autres ravageur, Lando passe une dessinateurs, dont Mario Cubgrande partie de son temps au bino, Lando, édité par Edifu«Bar de Mario» où en compa- metto, est publié de 1973 à 1983

Lando : lorsque l'humour permet de séduire les femmes.

gnie de ses copains, il refait le totalisant plus de deux cents monde. Son plus proche com­ aventures auxquelles il faut plice est un petit gros imbu de adjoindre celles réalisées pour sa personne qui ne parvient Lando Super. Malgré son attrait pas à s'offrir de filles mais sans auprès des lecteurs italiens, cesse se remet à l'ouvrage, bien Lando est inconnu en France. décidé à y parvenir un jour.

Avec Lando le lecteur italien découvre une bande dessinée à la fois populaire, comique et érotique. Le dessin, sans être

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PIPPO La moustache pendante, un béret sur la tête, séducteur en

diable, Pippo est un sacré gaillard. Champion de l'em­ brouille, roi du ballon rond, il est aussi un redoutable cou­ reur de jupons. A sa vue les filles tombent à ses pieds, se dénudent, offrent leurs corps plantureux. Pippo adore les femmes mûres, sans pour autant dédaigner les jeu-

IL CAMIONISTA Voici encore un thème royal pour une bande dessinée des­ tinée à un lectorat populaire : les camionneurs. Le héros, Mario Vergone est un grand brun au sourire ravageur. Il a pour compagnon un géant aux muscles impressionnants,

Pippo : un type qui adore les femmes mûres... et les autres.

nesses lorsqu'elles sont bien Il Bisonte. Inséparables, ils par­ roulées. Du comic populaire courent le pays à bord de leur bon enfant avec, en prime, camion. Chaque nouvelle mis­ quelques belles parties de sion les entraîne dans de jambes en l'air. Pippo, édité curieuses aventures qui leur par Publistrip, parait de 1975 permettent de rencontrer des à 1977. Les lecteurs français filles qui, bien entendu, se jet­ ne connaissent pas ce Don tent dans leurs bras. Ces deux Juan des quartiers popu­ tombeurs sont dotés d'un laires. humour à toute épreuve, même dans les situations les plus dramatiques.

Il Camionista : figure acrobatique pour routier sympa.

Yuppie : encore une belle plante, toujours Fenzo au crayon.

Il Camionista est le héros d'une centaine d'épisodes publiés de 1981 à 1987 par Edifumetto. Plusieurs dessinateurs se pen­ chent sur ses exploits, lui four­ nissant une armée de jolies filles toujours prêtes à se don­ ner. Encore une série où l'hu­ mour cède une place impor­ tante à l'érotisme tout en conservant une unité au récit. Il Camionista n'a pas été traduit en France. 134

YUPPIE Le brave Agnelo est un employé modèle qui veut, par tous les moyens, devenir un Yuppie, Un Very Important Personnage. Hélas il est diffi­ cile d'y arriver, même si vous êtes courtisé par de nom­ breuses filles qui apprécient vos performances au lit. Tel est le thème de ce pocket fort bien dessiné par Esteban

Gutierriez, probable pseudo­ nyme de Stellio Fenzo. Né en 1985, Yuppie est l'un des der­ niers titres comiques créés par Edifumetto. Notons égale­ ment la Scopona dont l'héroïne est une belle et brave fille qui rêve de devenir une star. Ces deux magazines cessent de paraître dès l'année suivante.

drak traque les malfaiteurs, déjoue les pièges grâce à ses pouvoirs et, surtout, copule à tour de bras au hasard de ses rencontres. Ce héros qui ferait rougir son modèle est publié par Galax Editrice de 1981 à 1983. Les dessinateurs propo­ sent des images simples mais efficaces pleines de séquences impudiques à souhait. Maldrak est inédit en France.

MALDRAK Maldrak est le seul magazine parodique proposé par la série des «Gigante del Fumetto» où le réalisme règne. Il s'agit ici d'un pastiche très hard des aventures de Mandrake, le fameux héros de Lee Falk. Accompagné par l’inspecteur Sheldon et sa fille, Barbara, Mal-

TROGLOBITE Clôturons ce chapitre avec le véritable petit bijou qu'est Troglobite produit par Edifumetto et Nova Presse (société fran­ çaise issue d'Elvifrance). Ce pocket nous entraîne dans le désert du Nevada où l'US

Army réalise des essais. Non loin, vivent de curieux person­ nages, les Troglobites, qui jugent avec flegme le compor­ tement des hommes que l'on dit civilisés. Une curieuse sor­ cière, Maggy Bhol, complète cette étrange population. Troglobite est dessiné par l'excel­ lent Arturo Del Mestre, artiste talentueux au style parfaite­

ment identifiable et à qui l'on doit un nombre impression­ nant de récits proposés par Elvifrance et Edifumetto. Humour, sexe et fantastique caractérisent ce petit chef d'œuvre hélas ignoré des amateurs de la BD. Il est peutêtre encore temps de décou­ vrir les quelques numéros parus en 1988 et 1989.

Troglobite : humour et fantastique signés A. del Mestre.

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La fin des italiennes

A porte chiuse : une fille en position difficile.

Avec l'arrivée des années quatre-vingt, nous l'avons vu, les héroïnes cèdent peu à peu la place à des magazines à thèmes, ce qui permet de pla­ cer des histoires différentes dans un même fascicule. Cette formule connaît un grand suc­ cès, tout particulièrement lors­ qu'il s'agit de faits divers cri­ minels. Les auteurs vont de plus en plus loin, oubliant que

le lecteur doit avoir lui aussi sa part de fantasme. Les der­ nières héroïnes vivent de moins en moins longtemps, sacrifiées afin de faire place à des thèmes de plus en plus scabreux. Edifumetto, devenu Ediperiodici, et son représen­ tant français, Elvifrance (et sa filiale, Nova-Presse) lancent de nombreux pockets au début des années quatre137

Coma Vistute : l'audace des derniers fumetti pour adultes.

vingt-dix : Voglia Matta, L'Af- sont toujours très belles, plus famata, A porte Chiuse, Follia salopes que jamais, mais ce en sanguinaria, Raptus, Hard inter­ sont plus que des filles qui for­ national, Coppie Voglios, Atroci niquent et non plus des Delitti, I Casa della Vita, Coma héroïnes que l'on retrouve Vistute. Bien sûr les filles y avec plaisir. 138

Alors que ces dernières tenta­ tives se soldent par des échecs, les lecteurs se tournent vers un nouveau genre de maga­ zines où les éditeurs ajoutent aux classiques BD des photos couleurs de filles et de couples dans des situations très intimes. Le format est plus grand, la présentation plus luxueuse.

C'est en 1985 qu'Edifumetto tente l'expérience avec le pre­ mier titre du genre, Flash. On peut y découvrir les auteurs des pockets dans de courtes histoires avec parfois des per­ sonnages que l'on retrouve d'un numéro à l'autre. Ainsi II Play-boy dont certains épi­ sodes sont signés par l'excel­ lent Tacconi, Cita Violente de Bemasconi et quelques autres personnages fugitifs. La plus grande partie de ces récits sont pourtant sans héros fixes. Les dessinateurs font de louables efforts afin de pro­ duire des œuvres bien dessi­ nées. De nombreux titres vien­ nent rapidement rejoindre Flash et, peu à peu, remplacer les pockets classiques. Notons : Risatissime, surtout tourné vers l'humour, Fumetti Shock, Amiche Mie, Super Drive, Drining, etc. Malgré leur excel­ lente présentation, la qualité des bandes dessinées et des photos, ces fascicules ne par­ viennent pas à trouver un lec-

Lorsque la photo cherche à ravir la place au dessin.

torat fidèle. Notons que les superbes couvertures illus­ trées des pockets sont rempla­ cées par des photos de filles fort dévêtues. Hélas, même un beau cul ne suffit plus pour

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Lucilla : ultime tentative des editions Galax.

reconquérir un lectorat qui s'est tourné vers d'autres médias (télévision porno très vivante en Italie, Vidéo, etc.). En France comme en Italie ce type de journal ne fait pas recette. Élvifrance tente le coup avec Rigoï Hard et Zip, deux titres à la présentation identique à celle de leurs confrères italiens. Après quelques numéros, ils cessent de paraître, laissant la place aux derniers modèles de pockets, eux aussi à la recherche d'un nouveau souffle.

retrouve d'un numéro à l'autre. Quatre titres sont ainsi publiés au milieu des années quatre-vingt : SpZiz avec la Gei­ sha, somptueuse créature connaissant l'art de donner le plaisir à l'homme et Violenta ou les aventures de Macho Girl, dans un New York où règne la violence. Baby dolly propose les exploits de l'hé­ roïne titre, jeune femme tou­ jours disponible pour donner du plaisir. Anni Sessenta per­ met au lecteur de se tourner vers le passé. Lucilla, à la fois femme et homme donne son nom à ce magazine qui publie aussi Zingara, la belle aventu­ rière du temps des mousque­ taires. Enfin, Divina, star d'une série entre «Dallas» et «Dinasty» complétée par le Incantatroci qui invite le lec­ teur à découvrir chaque mois

Signalons aussi l'ultime tenta­ tive des éditions Galax qui après la disparitions de leurs nombreuses héroïnes tentent, elles aussi, la formule des fas­ cicules mariant bandes dessi­ nées et photos. L'expérience est des plus intéressante puis­ o qu'elle conserve le principe Ramba : une héroïne de choc pour des des héros et héroïnes que l'on albums hards.

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une fille riche et gourmande, Notons que ces titres sont bien plus hards que ceux de l'édi-

érotique Blue, surtout spécialise dans la publication de matériel étranger ou d'auteurs

teur concurrent. Bandes dessi­ italiens prestigieux, lance des nées comme photos font albums brochés, en noir et preuve d'une audace in­ blanc, à partir de 1990. Cer­ croyable pour l'époque. Hélas tains présentent des person­ ces arguments ne suffisent nages réguliers, d'autres sont pas, et les éditions Galax dis­ réunis dans la série Hardparaissent du monde de la BD comic-Album. avant la fin des années quatre- Née en 1990, cette série publie vingt. des histoires, parfois remon­ tées du pocket, sous forme Dernière expérience à ce jour, d'album de 44 pages en noir et hélas également abandonnée, blanc. Curieusement, les la publication sous forme d'al­ auteurs, jusqu'alors ano­ bums de séries érotiques nymes, sont non seulement populaires. La société Blue cités mais une biographie en Press qui édite le magazine fin de volume nous dit tout 142

sur leur carrière. Parmi la trentaine d'albums publiés notons : Storie spudorate de Mauro Laurenti, King size love de Bruno Bizzarro, Provincia segreta de Dark, Sorelle de Vic­ tor Sting et Saint-Germain pseudonyme de Bemasconi qui illustre les aventures très osées de deux sœurs en cha­ leur, Chiappitol de Sting et Gramaccioni, Tango Maiale d'Eduardo Testa et Victor Abo, Fregole de Mauro Salva-

tori, Sessuario de De la Niège et de Angelis, etc. A cette col­ lection très hard s'ajoutent des reprises de séries indépen­ dantes comme le fameux Casino de Frollo, Nécron de Magnus, Sexyphone de Fiorani et Bonazzi et Ramba de Marco Delizia et Fabio Valdambrini. Cette dernière est particulière­ ment intéressante grâce à son héroïne aussi impudique que violente. Ramba, une longue chevelure brune, un corps

Maiale : un album à la recherche d'un nouveau souffle.

moulé pour damner un saint, est une fille de choc chevau­ chant son énorme moto. Ses clients font appel à elle pour faire disparaître des relations encombrantes. Ramba se sert de son corps sublime pour attirer ses proies, les utilise pour en jouir puis les tue avec un sang froid et une cruauté des plus surprenants. Telle est Ramba, l'une des dernières filles de papier digne de ce titre. Notons que Mauro Laurenti et M. Rossi ont égale­ ment animé les aventures san­ glantes de cette créature de choc. La série Sexyphone nous permet de voir évoluer deux adorables copines, une blonde et une brune, qui utilisent sans cesse le téléphone pour régler leurs affaires intimes, et, pour notre plus grand plaisir, elles sont nombreuses et coquines. Hélas, cette production qui souhaitait remplacer les pockets à l'agonie disparaît en

1992 faute de lecteurs, seul le magazine Blue survit en visant une clientèle d'esthètes qui n'a plus rien de commun avec l'immense lectorat des fumetti per adulti. Avec les années quatre-vingt-dix, les filles de papier, celles pleines de santé qui par dizaines paraient les kiosques italiens de leurs charmes, sont bien mortes. Désormais, en Italie comme ailleurs, le sexe est triste. Il a perdu ses plus belles ambassadrices, celles qui, au détour d'une page en noir et blanc, répétaient les gestes étemels de l'amour pour le plaisir d'un soldat loin de sa belle, d'un routier ou encore d'un prolo qui cherchait un peu de rêve. Aujourd'hui l'écran TV s'est substitué au papier qui pourtant allait si bien aux héroïnes des fumetti. Espérons quelles reviendront un jour prochain enchanter et ravir de nouvelles générations de lecteurs.

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Des filles... et des hommes

J. Duran : l'horreur et le sexe.

Au fil des chapitres nous avons évoqué de nombreuses héroïnes, quelques dessina­ teurs et surtout beaucoup d'anonymes. C'est l'une des caractéristiques de la bande dessinée pour adultes ita­ lienne qui propose des filles de papier le plus souvent nées de pères inconnus. A de très rares exceptions près, le nom de l’auteur, comme celui du dessinateur, ne sont jamais indiqués dans les magazines. On peut expliquer cet anony­ mat par une tradition italienne qui très longtemps a négligé ses auteurs. Notons qu'il en était de même dans la presse de poche en France où rares étaient les créateurs connus des lecteurs. Et cela même quand il s’agissait de bandes dessinées destinées aux en­

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fants. Deux raisons expliquent ce manquement souvent regretté par le lecteur : un souci de concurrence de la part des éditeurs qui ne sou­ haitaient pas voir leurs dessi­ nateurs vedettes partir chez un confrère, le désir des auteurs de séries érotiques de ne pas voir leurs noms men­ tionnés sur des travaux hards qui risquaient de leur faire

naissent avoir travaillé sur tel personnage dénudé. Les mœurs ont évolué et certains, tels Frollo, Magnus, Angiolini ou quel-ques autres, sont très fiers d'avoir vécu l'aventure des fumetti pour adultes. Pour ceux qui cherchent à mettre un nom sur telle œuvre érotique, je vais tenter de vous livrer les patronymes de ceux qui pendant près de trente ans

perdre leurs collaborations à ont mis en scène des milliers des magazines plus sages. On de filles toujours plus salopes peut aussi y ajouter un mépris les unes que les autres. Bien pour le dessinateur de la part entendu vous connaissez les de certains éditeurs qui font ce classiques, ceux qui par leur métier avant tout pour faire de talent se sont fait un nom dans l'argent. Aujourd'hui les les bandes dessinées haut de choses ont changé et nom­ gamme, érotiques ou non. breux sont les auteurs qui Manara, Magnus, de la voient leurs noms révélés à Fuente, Buzzelli, l'Espagnol l'occasion d'ouvrages sur la Xavier Musquera, le Belge BD ou qui eux-mêmes recon- Jacques Géron ont travaillé

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A. Del Mestre : un habitué au graphisme vivant et sympathique.

pour les éditeurs de pockets italiens avant de se lancer dans des œuvres plus ambitieuses. Leur part à l'aventure érotique italienne n'est pas mineure. Frollo a dessiné des centaines de fascicules comme son compère Magnus qui pourtant s'est plus volontiers penché sur les séries policières. De vieux routiers de la bande dessinée italienne ont eux aussi beaucoup donné. Ainsi G. Montanari, né en 1936, qui de son trait au réalisme dur s'est spécialisé dans les séries policières ou contemporaines, A. Giolitti, né en 1923, qui a tout fait, avec cependant une prédilection pour l'aventure exotique, Mario

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Cubbino, né en 1930, également connu pour la création de Shirley en France, Fernando Tacconi, star de la BD italienne né en 1922, auteur des Gentlemen dans un autre registre, Jésus Duran, superbe dessinateur espagnol, grand spécialiste des séries de terreur si nombreuses dans l'empire des filles de papier etc. Face à ces créateurs connus pour d'autres travaux, a œuvré toute une équipe d'auteurs anonymes ou jeunes qui y ont appris leur

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métier, en gagnant, souvent fort mal, leur vie. Avec la dis­ parition de la presse adulte nombreux sont ceux qui ont été totalement effacés du monde de la bande dessinée. D'autres, plus chanceux, se sont recyclés dans des séries plus sages, pour la plupart chez l'éditeur Sergio Bonelli ou dans les nouveaux magazines édités par Renzo Barbiéri.

Voici en forme de dédicace, ne serait-ce que pour les remer­ cier de leur apport à ce monu­ ment qu'est la BD érotique ita­ lienne, les noms des artistes qui, avec plus ou moins de talent, ont multiplié les planches où évoluaient de bien jolies dames.

A Del Mestre l'animateur, au trait souple et parfaitement identifiable, de centaines d'histoires, dont les aventures de la belle Zeudia. Il est aussi habile dans les séries à cos­ tumes que dans les plus récentes créations contempo­ raines ou encore dans l'hu­ mour avec Troglobite ou la série Orient Sexpress.

A Todaro, dessinateur au trait réaliste et dur, souvent utilisé pour les histoires criminelles ou contemporaines. Depuis la disparition des magazines pour adultes on le rencontre dans Intrépido.

A T. Brunone, un style origi­ nal caractérisé par un dessin très sombre, des personnages carrés, des ambiances lourdes. Il a surtout travaillé dans les séries morbides ou les polars hards. A G.Della Santa, grand spécia­ liste des histoires d'horreur ; aime aussi la nature et l’exo­ tisme. Possède un dessin vivant et séduisant peuplé de charmantes créatures. A ces dessinateurs aux œuvres importantes, s'ajou­ tent toute une bande de jeunes auteurs travaillant surtout dans les séries contempo­ raines ou fantastiques très hards des dernières années. Au fil des magazines., le lec­ teur attentif saura identifier las travaux de chacun d'entre eux : D. Siméoni, G. Giogi, M. Janni, S. Pascolini, M. Cimaroli, S. Firorenzo, M. Santoro, N. del Boccio, F. Aparici, L. Lepori, les collaborateurs du Studio di If, G. Rapetti, S. Ramagnoli, I. Peratello, F. Blanc, R. Santilli, L. Vannini, P. Maccho, E. Missaglia, A. Gabaglio, Pascolini, R. Délia Monica, S. Micheloni, Chizzoli, D. Canterini, F. Verola, E. Grossi, Merati et bien d'autres. Côté scénario, ils sont moins nombreux mais forment des équipes soudées avec leurs amis dessinateurs. Parmi les

plus souvent présents notons C. Gozzo, le Studio Pigi, M. Vincenti, N. Borbogno, A. Dama, le Studio di If, P. Tra­ versa, D. Léonetti, J.F. Aparici, P. Spila, Viemme, Pierre qui semble être la signature unique de plusieurs auteurs, M. Delizia, G. Fiorani, de la Niège, Victor Sting, etc. Pen­ dant de longues années ces créateurs ont écrit et dessiné des dizaines de milliers de planches peuplées de filles superbes qui ont fait fantas­ mer, je n'ose dire plus, des millions de lecteurs italiens et étrangers.

Avec la disparition de ce genre pourtant toujours fort de­ mandé, la plupart d'entre eux se sont perdus dans la nature faute de pouvoir trouver du travail dans d'autres maga­ zines. Il faut reconnaître que la chute de la BD érotique, par sa brutalité, ne pouvait que mettre un terme à la carrière des artistes les plus vulné­ rables. Dernier repaire d'au­ teurs parfois moyens, l'éro­ tisme, après les pockets pour jeunes, voit disparaître un métier pourtant longtemps prestigieux : celui de créateur de BD populaires.

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Les intellectuelles

Tout au long des chapitres précédents, nous avons vécu en compagnie des italiennes destinées à la presse popu­ laire. Le phénomène, bien que moindre, connaît aussi un cer­ tain succès chez les créateurs au lectorat plus intellectuel. Pas question de paraître dans des magazines imprimés sur papier bon marché, ou de paraître dans un format de poche, pour ces auteurs qui place leur talent et leurs pré­ tentions pécuniaires ailleurs. C'est donc la presse classique qui s'ouvre à une bande dessi­ née érotique qui y trouve sa place sous couvert d'intellec­ tualisme. Alors que les héroïnes des fumetti pour adultes sont bannies des salons de BD, celles des

«Auteurs» (avec un grand «A») y sont reconnues et acceptées. Pour ma part je trouve cela fort injuste mais la même chose se produit par­ tout tant le succès populaire fait peur à l'élite intellectuelle qui domine les milieux artis­ tiques, quels qu'ils soient.

VALENTINA Dès 1965, l'Italien Guido Crépax crée le personnage de Valentina Rosseli. Il lui donne une identité (née en 1942), une profession (photographe), un corps parfait et un visage res­ semblant à l'actrice américaine Louise Brook dont il est un inconditionnel. Célibataire à ses débuts, la brune Valentina 151

Valentina : une intellectuelle bourgeoise qui aime le sexe.

est amoureuse de Neu­ tron avant de rencon­ trer le critique d'art Phi­ lippe Rembrandt qu'elle épouse et à qui elle donne un fils. Moderne et bourgeoise à la fois, Valentina est une femme libre qui prend des amants, travaille, se révolte. Fait rare dans le monde des filles de papier, la belle Valentina vieillit au fil des histoires. Maso­ chiste, exhibitionniste, volupteuse, fidèle à son époux à sa ma­ nière, elle évolue dans un univers à la fois bourgeois et intellec­ tuel, bien loin de ses consœurs de la presse érotique. Le dessin de

Crépax : version sublime d'Histoire d'O.

Guido Crepax est cinématographique, parfois de construction difficile pour le lecteur moyen de bandes dessinées. Née dans le magazine Linus, Valentina poursuit ses aventures dans Corto Maltese, avant de retrouver Linus en 1993. En France son succès est loin de celui qu'elle a eu en Italie. Elle apparaît dans Hara152

Kiri dès 1968 puis passe dans Charlie mensuel. Futuropolis tente de faire passer une édi­ tion intégrale qu'il abandonne faute de lecteur. Très Italienne dans sa façon de vivre, Valentina est le personnage fétiche de l'intelligenzia transalpine. Outre Valentina, Guido Crépax a lancé d'autres filles dénudées, aux destins plus ou moins brefs, comme Anita mais aussi l'adaptation d'œu­ vres fameuses comme Juliette, de Sade, Emmanuelle ou la célébré O.

DRUUNA Alors que la Terre est détruite par une mystérieuse catas­ trophe, les survivants se sont réfugiés dans un gigantesque astronef. Au fil des siècles, l'engin se dérègle, engendre des mutants. Alors que les passagers sont victimes d'un mal étrange qui les transforme en poulpes avides de sang humain, Druuna, dont l'amant, Shastar, est victime du mal, doit se prostituer afin de lui fournir du sang frais. Belle et impudique, un corps plantu­ reux, Druuna évolue avec aisance dans ce monde en putréfaction. C'est alors qu'ar­ rive l'équipage d'un astronef en provenance d'une lointaine galaxie. Créée en 1985 par l'Ita­

Druuna : deux fesses gourmandes signées Serpieri.

lien Paolo Eleuteri Serpieri, la pulpeuse Druuna devient très vite un des grands succès de la BD mondiale. Contrairement à d'autres héroïnes, elle parvient à conquérir aussi bien le lec­ teur érudit que l'amateur de bandes dessinées de détente. Sa plastique parfaite, mais aussi un récit simple, expli­ quent peut-être cette unani­ mité. En France, les aventures de la belle Italienne sont publiées par Charlie mensuel puis par les éditions Bagheera à partir de 1990. Elle est aussi l'invitée d'ouvrages classés X où son créateur la présente sous tous les angles, dans des tenues fort dénudées et impu­ diques. Sans aucun doute la dernière grande italienne de la BD érotique. 153

EX LIBRIS EROTICIS

LA BIONDA

Ici pas de filles vedettes de la série mais de courtes histoires ayant pour protagonistes de superbes hommes et femmes. Cet hommage aux artistes du siècle dernier qui œuvraient pour de riches amateurs est signé Massimo Rotundo. Chaque récit est l'histoire d'une folle passion vécue entre des hommes et des femmes. De palais somp­ tueux en bordels sor-dides, l'auteur campe des images torrides où les jeux de l'amour sont dessinés avec une crudité rarement osée dans ce type de récits. Ex libris éroticis est publié à partir de 1987 par l'Echo des savanes puis des albums sont édités par Albin Michel. Le dessin de Rotundo est lumineux, son noir et blanc fait exploser 1 e s images tout au long d'une œuvre érotique forte, pas si éloignée que nous pouvons le penser des fumetti pour adultes. Récits sulfureux et beaux destinés à un lectorat averti, les histoires courtes de cette série font écla­ ter le talent d'un grand créa­ teur encore trop peu connu.

A la recherchée de la formule qui donne l'étemelle jeunesse, la Blonde (Bionda) évolue dans la cité futuriste de Lonely Babilonia. Criminelle à la manière d'un Fantomas des temps modernes, elle est adepte du sadomaso-chisme, offrant son beau corps aux caresses et caprices d'amies de rencontre comme : Gary et S uen deux jolies petites frappes, Sonia la baby-sitter ou encore Milly, la doctoresse. Franco Saudelli renoue avec la tradition du bondage tel que Stanton et Willie l'ont fait triompher outre-Atlantique. Une BD au trait alerte et séduisant où l'on fouette, ligote, torture, flagelle avec un sadisme à l'eau de rose sans jamais tomber dans le sordide. Un seul épisode est publié en France, en 1988, par les éditions ____ Dargaud. Nous attendons toujours la suite des aven­ tures de cette fille monte-enl'air pour le plaisir de jouir qui connaît le succès en Italie mais aussi aux Etats-Unis.

SR

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MONA STREET

LITTE EGO

Leone Frollo, dessinateur bien Sensuelle et amusante, Little connu des amateurs de poc­ Ego est une jolie brune qui, kets populaires pour adultes, comme son illustre modèle,

1 mhuhthh!

auutPHH!!

la Bionda : clin d'œil aux maîtres du bondage US

accède à la notoriété avec la création de Mono Street publié aux éditions Dominique Le­ roy en 1988. Fille d'une riche famille de Boston, la jolie Mono, après avoir suivi des études rigides, est une fausse naïve qui s'intéresse de très près à tout ce qui touche au sexe. Elle promène son corps gracile de fille en fleur dans un univers feutré. Véritable Betty Boop réaliste, Mono Street confirme le talent de Leone Frollo, artiste sensible et sen­ suel digne de figurer parmi les plus grands de la bande dessi­ née érotique italienne.

s'endort pour le pays des rêves. C’est au moment crucial qu'elle se réveille, pestant contre son psychanaliste qui la trouble au coeur de ses fan­ tasmes les plus intimes. Car si les rêves de Little Neino sont sages, ceux de Little Ego sont coquins. Elle croise des hommes virils et séduisants, des filles belles et gourmandes avec qui elle est prête à vivre de folles aventures érotiques. Avec Little Ego, le dessinateur Vittorio Giardino rend un vibrant hommage à Windsor Mc Cay et à son Little Nemo. Présentée sous forme de courtes histoires, cette série parait dans les grands jour­ naux de bandes dessinées ita155

liens et européens. En France elle est publiée par Circus a partir de 1983.

CLAUDIA CRISTIANI

Lutle E

. le

de Giardino

dia Cristiani en 1983 dans l'Echo des savanes. Son dessin, à la fois sensuel et trouble, lui permet de faire passer un éro­ tisme torride rehaussé par un scénario impudique. Claudia s'offre sans réserve aux regards pervers de ses lec­ teurs. Le succès du Déclic lui vaut une adaptation cinéma­ tographique plutôt médiocre. La série se poursuit, toujours animée par Milo Manara qui multiplie les audaces.

Cette jeune et pulpeuse créa­ ture est l'héroïne de l'un des plus grands succès de la bande dessinée érotique de ces dix dernières années. C'est, en effet, avec Le Déclic que Claudia, jolie et sage bour­ geoise fait son entrée dans le petit monde de la BD. Elle découvre le plaisir grâce à une petite boîte à fantasmes mani­ pulée par le sinistre docteur C'est avec ce personnage qui Fez. Milo Manara campe Clau- fait l'unanimité que nous ter-

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minons ce voyage au royaume des fumetti. Claudia, héroïne créée par Milo Manara est en effet le personnage idéal pour faire la liaison entre BD popu­ laire et BD élitiste. Son créa­ teur a travaillé à ses débuts pour les pockets érotiques ita­ liens (Génius, Jolanda) avant de

devenir l'une des stars de la bande dessinée considérée comme «sérieuse».

Espérons à travers elle que les «Italiennes» se réveilleront bientôt pour nous entraîner dans de nouvelles et folles aventures.

Le déclic : coucou, revoici Manara, vingt ans après.

IMPRIMÉ EN FRANCE PAR BRODARD ET TAUPIN Usine de La Flèche (Sarthe), le 01-09-1994. 4571 B-5 - Dépôt édit : 3080 - 09/1994. ISBN : 2 - 86564 - 730 - 7