Ougarit, un anniversaire: Bilans et recherches en cours: Volume 28 (Ras Shamra - Ougarit) [1 ed.] 9042946911, 9789042946910

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OUGARIT, UN ANNIVERSAI E BILANS ET RECHERCHES EN COURS edite par

PEETERS

OUGARIT, UN ANNIVERSAIRE BILANS ET RECHERCHES EN COURS

Publications de la Mission archeologique syro-franc;aise de Ras Shamra - Ougarit Sous la direction de Valerie Mato'ian (depuis 2009)

0uvrages parus dans la serie Ras Sharma - 0ugarit aux editions Recherche sur les Civilisations

RS0 I : 0. CALLOT, Une maison a Ougarit, Etudes d'architecture domestique, Paris, 1983. RS0 II : D. PARDEE, Les textes hippiatriques, Paris, 1986. RS0 III: M. YoN et al., Le Centre de la ville, 38e-44e campagnes (1978-1984), Paris, 1987. RSO IV : D. PARDEE, Les textes para-mythologiques de la 24e campagne (1961 ), Paris, 1988. RSO V : La Trouvaille epigraphique de l'Ougarit (= TEO), 2 vol., Paris, 1989-1990. RSO VI : M. YoN et al., Arts et industries de la pierre, Paris, 1991. RSO VII : P. BoRDREUIL et al., Une bibliotheque au sud de la ville, Les textes de la 34e campagne (1973 ), Paris, 1991. RSO VIII : H. de CoNTENSON, Prehistoire de Ras Shamra. Les sondages stratigraphiques de 1955 a 1976, 2 vol. (texte et illustrations), Paris, 1992. RSO IX : P. AMIET, Corpus des cylindres de Ras Shamra-Ougarit, II: Sceaux-cylindres en hematite et pierres diverses, Paris, 1992. RSO X : 0. CALLOT, La tranchee « Ville Sud», Paris, 1994. RSO XI : M. YoN, M. SzNYCER, P. BoRDREUIL (eds), Le pays d'Ougarit autour de 1200 av. J.-C. , Actes du Colloque (Paris 1993), Paris, 1995. RSO XII : D. PARDEE, Les textes rituels, 2 vol., Paris, 2000. RSO XIII: M. YoN, V. KARAGEORGHIS, N. HIRSCHFELD, Ceramiques myceniennes, coedition Fondation A.G. Leventis, Nicosie (Chypre), Paris, 2000. RSO XIV : M. YoN, D. ARNAUD (dir.), Etudes ougaritiques, I: Travaux 1985-1995, Paris, 2001. RSO XV : J.-Y. MoNCHAMBERT,La ceramique d'Ougarit. Campagnes defouilles 1975 et 1976, Paris, 2004. RSO XVI : J. GACHET-BrzoLLON, Les ivoires d'Ougarit, Paris, 2007. aux Publications de la Maison de !'Orient et de la Mediterranee, avec le concours du Ministere des Affaires etrangeres et europeennes RSO XVII : V. MATOi'AN (dir.), Le mobilier du Palais royal d'Ougarit, Lyon, 2008. RSO XVIII : P. BoRDREUIL, D. PARDEE et R. HAWLEY, Une bibliotheque au sud de la ville***: Textes 19942002 en cuneiforme alphabetique de la Maison d'Ourtenou, Lyon, 2012. RSO XIX : 0. CALLOT, Les sanctuaires de l'acropole d'Ougarit, !es temples de Baal et de Dagan, Lyon, 2011. aux Editions Peeters, avec le concours du Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres RSO XX : V. MATOi'AN, M. AL-MAQDISSI et Y. CALVET (eds), Etudes ougaritiques II, Leuven, 2012. RSO XXI : V. MATOIAN et M. AL-MAQmssr (eds), Etudes ougaritiques III, Leuven, 2013. RSO XXII : B. GEYER, V. MATOIAN et M. AL-MAQDISSI (eds), De !'fie d'Aphrodite au Paradis perdu, itineraire d'un gentilhomme lyonnais. En hommage a Yves Calvet, Leuven, 2015. RSO XXIII : S. LACKENBACHER et F. MALBRAN-LABAT, Lettres en akkadien de la « Maison d'Urtenu ». Fouillesde 1994, Leuven, 2016. RSO XXIV : V. MATOIAN et M. AL-MAQDISSI (eds), Etudes ougaritiques IV, Leuven, 2016. RSO XXV : V. MATOIAN (dir.), Archeologie, patrimoine et archives. Les fouilles anciennes a Ras Shamra et a Minet el-Beida I, Leuven, 2017. RSO XXVI : V. MATOIAN (dir.), Archeologie, patrimoine et archives. Les fouilles anciennes a Ras Shamra et a Minet el-Beida II, Leuven, 2019. RSO XXVII : F. ERNST-PRADAL, Scribes d'Ougarit et paleographie akkadienne. Les textes juridiques signes, Leuven, 2019. RSO XXVIII : V. MATOIAN (ed.), Ougarit, un anniversaire. Bi/ans et recherches en cours, Leuven, 2021.

RAS SHAMRA - OUGARIT XXVIII

OUGARIT, UN ANNIVERSAIRE BILANS ET RECHERCHES EN COURS

edite par Valerie Matoi"an

PEETERS LEUVEN - PARIS - BRISTOL, CT

2021

Ouvrage publie avec le soutien du Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres, de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, de la Fondation Hugot du College de France.

Illustration de couverture: Details des projets architecturaux de Roger Kuss pour unmusee de site a Ras Sharma (Mission de Ras Sharma, fonds Schaeffer du College de France, infographie E. Croidieu, V. Mato'ian). A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. ISBN 978-90-429-4691-0 eISBN 978-90-429-4692-7 D/2021/0602/122 © 2021, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium No part of this book may be reproduced in any form or by any electronic or mechanical means, including information storage or retrieval devices or systems, without the prior written permission from the publisher, except the quotation of brief passages for review purposes.

IN MEMORIAM

Trois eminents collegues orientalistes - Mm• Beatrice Andre-Salvini et MM Pierre Amiet et Hemi de Contenson - qui ont reuvre, avec creur et determination, pour la mission nous ont quittes recemment, laissant un grand vide. Un hommage est rendu ici aces collegues et amis. La mission leur est grandement reconnaissante pour le soutien qu'ils lui ont apporte tout au long de leur carriere.

VII

IN MEMORIAM

Beatrice Andri-Salvini, auditorium du musie du Louvre, 2011 (photographie Mirjo Salvini).

Epigraphiste et philologue specialiste du Proche-Orient ancien, Beatrice ANDRE-SALVINI (1949-2020) a consacre sa carriere au musee du Louvre ou elle entre, en 1978, en qualite de conservatrice au departement des Antiquites orientales (DAO), avant qu'elle n'en devienne la directrice de 2005 a 2014. L'exposition La naissance de l 'ecriture, cuneiformes et hieroglyphes (galeries national es du Grand Palais, 1982) dont elle est assura le commissariat, avec Christiane Ziegler pour l'egyptologie, eut un grand retentissement. Parmi Jes documents d'Ougarit presentes au grand public figuraient un abecedaire et l'une des celebres herminettes en bronze inscrites mises au jour dans la« maison du Grand-pretre >>. Avec son mari, Mirjo Salvini, ils formaient un duo d'epigraphistes complices charge, au sein de la miss ion d' Ougarit qu' ils integrerent dans Jes annees 1980, des textes lexicographiques et des textes hourrites, au nombre desquels l'exceptionnel vocabulaire trilingue sumerien-akkadien-hourrite RS 94.2939. Plus recemment, l 'interet de Beatrice Andre-S alvini pour l 'historiographie fut a I' origine d 'une etude (publiee dans le volume RSO XX.VI, 2019) portant sur des temoignages de la correspondance scientifique que Claude Schaeffer entretint avec Jes epigraphistes de la mission, au nombre desquels Charles Virolleaud, l'un des dechiffreurs de l'ougaritique. Dans la lignee de ses predecesseurs, Beatrice Andre-Salvini n'a cesse d'ceuvrer au developpement des collaborations avec Jes membres de la mission d'Ougarit, de meme qu'a la cooperation scientifique et patrimoniale et a la diffusion des savoirs. Son soutien a la mission d 'Ougarit fut constant, grace notamment a sa forte implication au sein de la Commission consultative des recherches archeologiques a I' etranger du Ministere de I'Europe et des Affaires etrangeres a partir de 2011, en particulier a partir de 2015 lorsque Jui fut confiee la presidence de la sous-commission Orient ancien.

IX

IN MEMORIAM

Pierre Amiet, 2004 (plwtographie ElisabethAmiet).

Eminent specialiste du Proche-Orient ancien, Pierre AMIET ( 1922-2021) a consacre une part importante de ses recherches a I' etude de la glyptique. Ses interpretations du repertoire des sceaux-cylindres syriens au II' millenaire sont des plus pertinentes. Pierre Ami et est I' auteur de l 'une des monographies de la serie Ras Shamra Ougarit. Consacre aux sceaux-cylindres en pierre de Ras Shamra, I' ouvrage livre I' analyse de cinq cent cinquante-cinq documents dates pour la plupart du II' millenaire. Comme nombre de travaux pub lies par Pierre Amiet, cette synthese, parue en 1992, est devenue une reference. II collabora tres tot avec la mission d'Ougarit, comme en t6moignent son etude sur Quelques ancetres du chasseur royal d'Ugarit parue en 1969 dans Ugaritica VI et, dix plus tard, sa participation au Colloque international d'Etudes Ougaritiques de Lattaquie (1979). Figure marquante du musee du Louvre, Pierre Amiet dirigea le departement des Antiquites orientales (DAO) de 1968 a 1988 et fit conna1tre Jes productions artistiques de la Syrie antique au grand public, notamment a !'occasion de !'exposition Au pays de Baal et d'Astarte (musee du Petit Palais, 1983) dont ii fut le commissaire. Le grand public y decouvrit cinquante-cinq reuvres provenant des sites de Minet el-Beida et de Ras Shamra. En s'inscrivant dans la politique de ses predecesseurs, ii offrit notamment un cadre propice aux fructueuses collaborations entre le DAO et la mission arch6ologique de Ras Shamra.

IN MEMORIAM

XI

Diner a la maison de fouille a Jbn Hani, campagne de 1972 : autour de Henri de Contenson (au centre), Pien·e Bordreuil (a droite), Jean Dufour (a gauche), Elisabeth Lagarce (au premier plan agauche), Monica Stucky (au premier plan, a droite). Jacques Lagarce (entre Jean Dufour et Elisabeth Lagarce). De dos, Marie-Jeanne de Contenson. A l'arriere plan, Sarni Kmnel, le gardien de la maison (photographie RolfStucky).

Specialiste de la prehistoire proche-orientale, Henri DE CoNTENSON (1926-2019) consacra l'essentiel de sa carriere a l'etude du Neolithique et du Chalcolithique du Levant. Son intense activite de terrain le conduisit, entre autres, sur de nombreux sites de Syrie, de l'Euphrate a la Mediterranee en passant par la region de Damas : Bouqras, Ramad, Aswad, Ghoraife, Khazzami, Ras Shamra. En 1955, ii integrel 'equipe de la mission de Ras Shamra alors qu'il vientd'obtenirun postede chercheur au CNRS. Claude Schaeffer, egalement prehistorien de formation, fuvorise alors le developpement des recherches stratigraphiques. Henri de Contenson sondera plusieurs secteurs du tell, au sud et a l'ouest de l'Acropole. Deux sondages, ouverts sur la pente al'ouest du Temple du dieu de l'Orage, portent son nom: le sondage SC et le grand sondage prehistorique SH (sondage Henri), commence en 1962. Ses recherches apporterent d 'inestimables informations sur Jes premieres occupations du tell, occupe depuis le milieu du VIII• millenaire avant notre ere. Le bilan (niveaux V a III) en est donne dans un volume double de la serie Ras Shamra Ougarit, publie en 1992 : Prehistoire de Ras Shamra. Les sondages stratigraphiques de 1955 a 1976, Ras Shamra Ougarit VIII (avec la collaboration de J. Blot, L. Courtois, A. Leroi-Gourhan et M. Dupeyron). Henri de Contenson fut aussi l'un des directeurs de la mission archeologique de Ras Shamra Ougarit, succedant, en 1970, a l'inventeur d'Ougarit, Claude Schaeffer. II dirigea les XXXII', XXXIII' et XXXIVcampagnes de fouille, puis participa aux missions jusqu'en 1976 pour achever son etude de la stratigraphie d'Ougarit. Son interet pour Ras Shamra resta constant comme en temoigne sa demiere contribution, parue en 2012, « Anthropologie et pathologie dans le Neolithique final de Ras Shamra » (Ras Shamra Ougarit XX).

PREFACE

L'Academie des Inscriptions & Belles-Lettres a manisfeste son interet depuis le debut pour !es fouilles de Syrie du Nord; c'est done toutnaturellement qu'elle s'est associee au College de France et aux diverses institutions qui se sont reunies autour de ce projet, depuis !es premiers temps, - Centre national de la recherche scientifique et ministere de I 'Europe et des Affaires etrangeres -, pour celebrer le 90• anniversaire de la fouille d'Ougarit. L'histoire, on !'a dit, commence en fait, ii ya un peu plus que quatre-vingt-dix ans, en 1928, et pas a Ougarit. La decouverte de la tombe d'El-Fidd, a Minet el-Beida en est le prologue. Leon Albanese 1 presente brievement le releve fait par le Service des Antiquites de Syrie, alors dirige par Char!es Virolleaud, malheureusement apres que !es paysans aient vide la tombe. Le peu de materiel ceramique encore sur le site, et surtout sur le tumulus voisin presente des caracteristiques que connaissent bien aujourd'hui !es archeologues familiers du materiel levantin de Mediterranee orientale. A l'epoque, la reference est le materiel chypriote, et, lorsque Rene Dussaud commente, a la suite de la note, ce materiel, ii est loin d'imaginer que ce « port blanc», anse bien abritee par !es falaises qui la protegent, est, en fait !'antique Mahadu, le port de la capitale du royaume d'Ougarit. Mais laissons-lui la parole:

« M. Virolleaud a visite le site de Ras Shamra a deux reprises et a recueilli dans !es deblais de la tombe du Nahr el-Fidd de la ceramique caracteristique qu'il a eu l'obligeance de nous communiquer. Toutes !es pieces ou fragments de ceramique peinte sont chypriotes et de la seconde moitie du deuxieme millenaire. M. Virolleaud a notamment recueilli un bol chypriote au decor en echelle et a anse horizontale ogivale (pl. V, 1), des fragments de plats (sorte de compotiers bas) decores dans le fond d'un large bandeau circulaire rouge lustre (technique mycenienne, mais d'un rouge plus vif) avec pointille (pl. V, 2), zigzags ou arcs de cercle (fig. 1) reserves en clair, dont on n'a trouve jusqu'ici des exemplaires qu'a Chypre, notamment a Enkomi, meles (ainsi tombe 48) a de la ceramique mycenienne d'epoque basse (xm•-xn• s.). On pourrait rapporter a la ceramique cananeenne la petite cruche a anse et a bout pointu (fig. 2) ; mais de tels vases se sont rencontres egalement a Chypre ou ils ont peut-etre ete importes de Phenicie et adoptes. M. Virolleaud a egalement releve d'interessants cylindres que nous etudierons ailleurs. Tout cela s'accorde avec le caractere chypriote de la tombe etudieepar M. Albanese. Des tombes de ce type ont ete signalees a Chypre. D'apres ces premieres constatations Ras Shamra se presente done comme une installation chypriote sur la cote syrienne, qui explique le developpement pris par Salamis, des le xv• s. avant notre ere, en ce que cette cite chypriote tenait ainsi la tete de la route qui permettait a ses produits ou a son transit d'atteindre rapidement en remontant le Nahr el-Kebir soitAlep, soit Hama et Homs.»

1.

Leon Albanese,« Note surRas Shmnra »,Syria 10, 1929. p. 16-21.

XIV

PREFACE

L' annee suivante, en 1929, Rene Dussaud, alors conservateur du departement des Antiquites orientales du Louvre, mais surtout vice-president de I'Academie des Inscriptions & Belles-Lettres, dont ii deviendra le Secretaire perpetuel en 1937, charge Claude Frederic Armand Schaeffer-Forrer d'entreprendre des fouilles sur Jes sites de Ras-Shamra et de Minet el-Beida. Jene resiste pas au plaisir de citer ici Jes premieres lignes du rapport de cette premiere campagne que Claude Schaeffer lit devant notre Compagnie le 9 aout 1929 2 :

« Ayant obtenu de M. le General de Bigault du Granrut, Commandant des troupes du Levant, un detachement de 20 soldats pour la garde du chantier et notre propre securite, nous nous rendions a Minetel-Beida, le 30 mars 1929, avec une caravane de 7 chameaux portant nos bagages, Jes routes et pistes etant ace moment impraticables a !'auto. Nous profitions des journees de Paques pour installer notre camp et pour prospecter le site, ou nous avions bient6t recueilli sur un rayon de plusieurs kilometres des traces d'occupation depuis !'age neolithique (en particulier plusieurs haches polies, meules et lames de silex) jusqu'a l'epoque romaine (tronyons de colonnes, poteries en terre sigillee provenant de plusieurs villae rusticae ou d'etablissements agricoles). Les premiers coups de pioche furent donnes le mardi 2 avril. Au bout de trois jours de fouilles et de sondages, la necropole presumee etait trouvee. » Ainsi commence une association avec I' Academie des Inscriptions & Belles-Lettres qui, depuis quatre-vingt-dix ans n'a jamais failli, meme depuis le debut de la guerre de Syrie qui, si elle a interrompu la presence de la pa11ie franyaise de la mission sur le terrain, n'a pas entame l'inlassable energie de nos collegues, archeologues, epigraphistes, geographes, geomorphologues, ceramologues, qui poursuivent etudes et publication de la tres riche documentation issue des fouilles. Les communications reunies dans Jes actes de ce colloque temoignent assez de la vigueur et de !'importance des etudes ougaritiques aujourd'hui, non seulement dans l'assyriologie mais, plus generalement, pour la connaissance du Proche-Orient et de la Mediterranee orientale antique.

Nicolas GRJMAL

2.

F.-A Schaeffer,« Les fouilles de Minet-El-Beida et de Ras Sharma (campagnes du printemps 1929) », Syria 10, 1929. p. 285-297.

INTRODUCTION Le volume Ras Shamra - Ougarit XXVIII, Ougarit, un anniversaire, bi/ans et recherches en cours, est le septieme ouvrage collectif edite par la Mission archeologique syro-franr;:aise de Ras Shamra - Ougarit au cours de la decennie qui vient de s 'ecouler, et le neuvieme ouvrage de cette serie publie aux Editions Paul Peeters, grace aux soutiens du Ministere de l'Europe et des Affaires etrangeres, de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres au travers du Prix Paule Dumesnil 2020, de la Fondation Hugot du College de France. Le livre, auquel trente-trois auteurs ont collabore, rassemble vingt-cinq contributions. Deux-tiers des articles correspondent a des communications donnees lors du colloque anniversaire Ougarit, 90 ans apres, qui s 'est tenu sous l' egide de l' Academie des Inscriptions et Belles-Lettres et du College de France ( College de France, Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, Institut national d 'histoire de l' art, 13-16 novembre 2019). Cette rencontre intemationale, organisee par la mission, l'UMR 7192 Proclac CNRS - College de France, Sorbonne Universite, Faculte des Lettres, a re,;:u Jes soutiens du Ministere de l'Europe et des Affaires etrangeres, de la Fondation Hugot du College de France, du Fonds d'intervention pour la recherche, de l'Institut national de recherches archeologiques preventives, de l'UMR 8167 Orient & Mediterranee I. Les auteurs sont des membres et collaborateurs ( etudiants, post-doctorants, chercheurs, enseignantschercheurs) de la mission ou des chercheurs exterieurs, specialistes de la Mediterranee orientale et du Proche-Orient. Les contributions sont organisees en trois volets. Le premier, consacre aux activites de la mission, livre la liste complete des membres et collaborateurs de la mission ayant effectue des recherches de terrain et des etudes de materiel, de 1929 a 2020 (Valerie Matoi'an et Khozama al-Bahloul), et synthetise Jes activites de la mission dans le domaine des publications et des actions de valorisation scientifique et patrimoniale au cours des douze demieres annees 2 • Deux contributions s'attachent a mettre en valeur des partenariats recents, d'une part avec le ministere de la Culture, au travers de la collection Grands sites archeologiques (Thomas Sagory), et d'autre part avec le musee du Louvre, au travers de !'exposition Ougarit, une cite mediterraneenne (V. Matoran, Marielle Pie). Un cinquieme article analyse un dossier d'archives qui eclaire un projet de musee de site dans Jes annees 1950 (M. Pie). Le second volet rassemble des syntheses consacrees aplusieurs champs disciplinaires, la publication d'inedits, Jes resultats d'etudes techniques et archeometriques, des points sur des recherches en cours. Plusieurs contributions s'attachent a dollller des bilans et aproposer des perspectives concemant Jes etudes environnementales, d'une part Jes enquetes geographiques (Marie-Laure Chambrade, Bernard Geyer, Nicolas Jacob-Rousseau, Jean-Philippe Goiran, Myriam Traboulsi), d'autre part l'analyse des relations

1.

Voir, dans cet ouvrage, pages 44-45, 639-640. Pour le document diffuse a !'occasion du colloque, voir: https://www. aib I. fr/seances-et-manifestations/colloques-et-j oumees-d-etudes-313/colloques-et-j oumees-d-etudes-7 4 7/article/ ougarit-90-ans-apres?lang=fr

2.

Le site web de la mission (www.mission-ougarit.fr) vient utilement completer ces presentations synthetiques.

XVl

INTRODUCTION

entre l 'homme et les animaux al 'echelle regionale (Moussab Albesso, Jwana Chahoud, Emmanuelle Vila), ainsi que sur l'industrie lithique a Ras Shamra - Ougarit (Eric Coqueugniot). Quatre articles valorisent les approches techniques et archeometriques, soulignant leur apport pour les etudes portant sur la geographie, le materiel lithique et les matieres vitreuses, tout autant que le developpement de nouvelles technologies par des jeunes chercheurs : la microscopie confocale par Fiona Pichon (etude des silex) et la geomatique par Gaetan Colin. Une nouvelle contribution au dossier des steles est donnee (Jean-Claude Bessac, V MatoYan), de meme qu'une synthese sur les materiaux vitreux bleus colores au cobalt mis aujour a Ougarit, valorisant le resultat de plusieurs programmes d'analyses menees au Centre de recherche et de restauration des musees de France et eclairant, entre autres, les relations entre Ougarit et l'Egypte (Anne Bouquillon, V MatoYan). Un dossier regroupe trois autres etudes portant sur le corpus des a:gyptiaca a Ougarit (Helene Bouillon, Berenice Lagarce-Othman), fondees sur !'exploitation en cours des archives inedites de la mission. Enfin, trois articles questionnent la documentation textuelle, sous I 'angle de l'histoire des religions (Herbert Niehr), de la linguistique (Andrew Burlingame) et de l'epigraphie au travers d'une confrontation de la documentation administrative ougaritique et mycenienne (Franc;:oise Rougemont, Juan Pablo Vita). La troisieme partie de l'ouvrage accueille des etudes consacrees a d'autres documentations, archeologiques ou epigraphiques, dont !'analyse apporte un eclairage sur Ougarit et sur le contexte dans lequel s'est developpee la civilisation ougaritique. De Chypre au Kurdistan, le cadre chronologique est celui de !'age du Bronze, avec pour le Bronze ancien, l'etude p011ant sur Sianu (Michel al-Maqdissi, Georges Mouamar), pour le Bronze moyen, les contributions sur Alalakh (Aslihan Yener) et sur la documentation mariote (Dominique Charpin, Nele Ziegler), et pour le Bronze recent, les documentations de Nuzi (Philippe Abrahami, Brigitte Lion) et de Pila-Kokkinokremos (Joachim Bretschneider, Jan Driessen, Athanasia Kanta). Plusieurs communications prendront place dans d'autres publications. Ma communication Once upon a time, donnee en seance publique a I' AIBL sous le patronage de Nicolas Grima!, est publiee dans les Comptes rendus de l'AIBL. Les communications d'Aurelie Carbillet et d'Etienne Bordreuil seront developpees dans un prochain volume Ras Shamra - Ougarit, consacre specifiquement au programme portant sur la« Ville Sud» de Ras Shamra, operation qui beneficie d'un projet PAS [Projets d'Activites Scientifiques intemationaux] intitule « Archeologie, archives et patrimoine de Syrie. Ougarit, une cite cosmopolite de Mediterranee orientale. Projet de publication et de valorisation de la Mission archeologique syro-frarn;:aise de Ras Shamra dans le cadre d'une collaboration avec l'hrrap ». L'eventail des thematiques traitees est large. L'ouvrage n'illustre toutefois qu'une partie des travaux menes dans la cadre de la mission de Ras Shamra - Ougarit. Depuis neuf decennies, la longue tradition d'etudes est loin d'avoir tari la recherche. L'ampleur des degagements et des trouvailles offre matiere a de nombreuses recherches fondees sur la pluridisciplinarite des etudes et des approches, avec actuellement un regard accru sur les archives de fouille (dont le fonds Schaeffer du College de France). Plusieurs centaines d'inedits sont en cours d'etude et plusieurs ouvrages de la serie Ras Shamra - Ougarit, dont le volume III de !'opus Archeologie, patrimoine, archives, sont en cours de preparation. Ils livreront a la communaute scientifique les resultats de recherches en cours dont le but est de publier !'ensemble de la matiere inedite, en etablissant notamment des corpus exhaustifs, tout en mettant en avant des thematiques qui repondent a plusieurs des enjeux actuels de la recherche dans le domaine des etudes ougaritiques (analyse de la geographie urbaine et sociale de la cite d'Ougarit au Bronze recent, etude du fait religieux a Ougarit, iconographie ougaritique, etude des interactions culturelles au Proche-Orient et en Mediterranee orientale ...) et des etudes patrimoniales. Archeologues, historiens, epigraphistes, geographes ... y croisent leurs regards, y confrontent leurs idees, pour faire revivre cette civilisation du Levant nord, tout en convoquant une reflexion historiographique et epistemologique. Si chaque culture doit avant tout etre examinee de l'interieur, tenter de cemer au plus pres l'identite des societes du Levant - ici la societe ougaritique - impose une contextualisation a I' echelle regionale et une perspective diachronique. L'Ougarit de la fin de !'age du Bronze apparait un foyer de creativite temoignant d'une ouverture cosmopolite. Zone de rencontres, ville frontiere sur la Mediterranee, ce qui fit la richesse, materielle et culturelle, du royaume, Ougarit etait le cadre d'une societe composite,

INTRODUCTION

XVII

nourrie d'echanges. La recherche de la materialite du « savoir vivre ensemble» fait echo aux reflexions de nos societes contemporaines et se nourrit d'un partage des Humanites dans le cadre de collaborations scientifiques et culturelles avec nos collegues syriens. Au debut de l'ouvrage, un hommage est rendu a trois collaborateurs scientifiques de la mission, Mm•Beatrice Andre-Salvini et MM Pierre Amiet et Hemi de Contenson. Je souhaite aussi rendre hommage a Paul Peeters (1965-2021), avec lequel j'ai travaille a partir de 2012, de maniere agreable et efficace, au dossier des publications. La mission beneficia de sa presence a presque toutes les manifestations organisees au cours de ces dernieres annees. Il nous a quitte subitement ce printemps, beaucoup trop 161. Nous gardons de beaux souvenirs de ces collegues et amis.

REMERCIEMENTS

Le volume Ras Shamra - Ougarit XXVIII est le neuvieme ouvrage publie par la Mission archeologique syro-frarn;:aise de Ras Shamra- Ougarit aux Editions Peeters, que je remercie a nouveau pour leur efficacite et pour la qualite de !'edition. J'adresse toute ma gratitude au Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres (MEAE) qui assure un soutien constant aux activites de la mission de Ras Shamra - Ougarit (recherches, publications, expositions, rencontres scientifiques ... ), examinees chaque annee par la Commission consultative des recherches archeologiques a l'etranger. Au cours des demieres annees, l'inten~t reaffirme par le MEAE aux publications et aux operations de numerisation des archives en vue de leur exploitation scientifique et de leur preservation a ete essentiel et contribue largement a la realisation des ouvrages de la serie Ras Shamra - Ougarit. Le present volume comporte notamment !es actes du colloque international Ougarit, 90 ans apres, qui s'est tenu du 13 au 16 novembre 2019 sous l'egide de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres (AIBL) et du College de France. J'exprime toute ma gratitude a ces deux institutions. J'adresse plus particulierement mes remerciements a Michel Zink, Secretaire perpetuel de I' AIBL, a Nicolas Grima!, Vice-President, a Herve Danesi, Secretaire general, ainsi qu'a Thomas Romer, Administrateur du College de France et directeur de !'Unite Mixte de Recherche 7192 - Proclac a laquelle je suis rattachee. La rencontre, organisee par la Mission archeologique syro-franr;:aise de Ras Shamra - Ougarit, l'UMR 7192 et Sorbonne Universite, a re.-,;u !es soutiens de la Fondation Hugot du College de France, du Fonds d'intervention pour la recherche, de l 'Institut national de la recherche archeologique preventive et de l'UMR 8167 - Orient & Mediterranee. Que ces institutions soient toutes ici remerciees. L'aide de la Fondation Hugot du College de France a de plus permis de prendre en charge une part importante du travail de mise en page du present ouvrage. Le colloque a beneficie des cadres prestigieux et de l'accueil de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, du College de France et de l'Institut national d'histoire de !'art. Que leurs services soient ici remercies. Je remercie aussi vivement !es presidentes et presidents de seance : Beatrice Andre-Salvini, Antigone Marengou, Pascal Butterlin, Nicolas Grima!, Jean-Claude Margueron, Jean-Yves Monchambert, Jean-Noel Robert, Thomas Romer, Vincent Rondot et Pierre Tallet. La recherche de financements et I'organisation du colloque ont ete assurees en collaboration avec Anne-Sophie Dalix, Maitre de conference a Sorbonne Universite, a laquelle j'exprime toute ma gratitude. Je remercie egalement ses deux etudiants de Sorbonne Universite, Sibylle Hiblot-Giudicelli et Thibaut Rabinovitz, qui ont aide a la logistique.

xx

REMERCIEMENTS

Toute ma reconnaissance va aussi aux principaux organismes et institutions fran,;:ais qui, en plus du MEAE, soutiennent les activites de la mission de Ras Shamra et les recherches menees par les membres de l'equipe : l'UMR 7192 - Proclac (CNRS - College de France), l'UMR 5133 -Archeorient (CNRS- Universite de Lyon), l'UMR 8167 -Orient & Mediterranee (CNRS - UniversiteParis Sorbonne), le Centre de Recherche et de Restauration des Musees de France, l'Institut national d'archeologique preventive dans le cadre du programme des Projets d'Activites Scientifiques (PAS) intemationaux. Ma reconnaissance va egalement aux equipes du departement des Antiquites orientales du musee du Louvre et du Service des archives du College de France pour l'accueil foumi aux membres de la mission venant travailler sur les collections dont elles ont la gestion et pour l'aide apportee aux recherches. La valorisation et la diffusion sur la Toile sont soutenues par le Ministere de la Culture dans le cadre du portail multimedia des« Grands sites archeologiques » et j 'adresse ici mes remerciements au responsable du volet « Patrimoine du Proche-Orient », Thomas Sagory. Je remercie aussi chaleureusement la societe Border Top qui gere, depuis l'automne 2018, le site web de la mission (www.mission-ougarit.fr). J'adresse mes chaleureux remerciements : a Emma Croidieu et Gauthier Devilder, pour les travaux d'infographie de belle qualite qu'ils ont realises pour la mission; aMohamed al-Dbiyat pour la traduction en arabe de la plupart des resumes ; a Nick Marriner et Wilfred Watson pour leur aide atraduire des textes en anglais ; a Bernard Geyer pour ses relectures et son aide precieuse pour la mise en forme des textes ; a Christiane Gallo, en charge de lamaquette de l'ouvrage, pour son efficacite et sa competence. Enfin, je remercie tout particulierement les proches, collegues et amis - Elisabeth Amiet, Nicole Chevallier, Marie-Laure de Contenson, Eric Coqueugniot, Mirjo Salvini et Rolf Stucky-, qui ont aide a l' elaboration du livret a la memoire de Beatrice Andre-Salvini, de Pierre Amiet et de Henri de Contenson.

Valerie MATOIAN

LES ACTIVITES DE LA MISSION

Ougarit, un anniversaire RSO XXVIII, 2021, p. 3-26

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL : LESMEMBRESETCOLLABORATEURS DE LA MISSION D'OUGARIT 1929-2020

Valerie MArolAN *, KhozamaAL-BAHLoUL **

RESUME Nous presentons ici un tableau, completant et actualisant Jes donnees publiees par Gabriel Saade (1979, 2011), qui rassemble Jes informations relatives aux operations (fouilles, sondages, prospections, topographie, etudes architecturales, etudes de materiel, valorisation patrimoniale, etc.) realisees en Syrie (sites de Minet el-Beida et de Ras Shamra principalement, musees syriens de Damas, Alep, Lattaquie, Tartous et maison de fouille) par Jes membres et collaborateurs de la mission archeologique de Ras Shamra Ougarit de 1929 a 2020.

ABs1RAcT We present here a table, completing and updating the data published by Gabriel Saade (1979, 2011), which gathers information relating to the operations (excavations, soundings, surveys, topography, architectural studies, material studies, heritage enhancement, etc.) carried out in Syria (mainly at Minet el-Beida and on the tell of Ras Shamra, Syrian museums in Damascus, Aleppo, Latakia, Tartus and the excavation house) by the members and collaborators of the archaeological mission of Ras Shamra Ougaritfrom 1929 to 2020.

UJ-i.Jk:l.J!., ~.Jlc) ~ .,.L.:.a.c.-1 :4::.iWI ,:A...),,.lJ!., 41~1 ,wJI ,~I)..::.,...::. _;JI d.,J.-ly ~ I

~ 4:__iyJI c..hl::..JI ~.J '(..)"::U.J JQ,i ~ 0"6 ~I½,- ~ y ~) 4:'.lJ-"' ~ ~~ _;l!., (.e:-JJ ,l) . Etudes archit ecturales : Ras Sharnra (tranchee « Ville Sud») . Etudes des installations hydrauliques . Topographie: releve general du tell

. Fouilles : Ras Shamra (« Centre de la ville» : « temple aux Rhytons ») . Etudes architecturales : Ras Sharnra (tranchee « Ville Sud» ; tomb es construites)

15

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

41'

42'

43'

44'

45'

1981 (2 sept-13 nov.)

B ORDREUIL p ierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CAUBET Annie

Archeologue

DESFARGES Patrick

Architecte

DOUMET Claude

Archeologue

LANGE Jean-Pierre

Dessinateur

LOMBARD Pierre

Archeologue

MALLAR Wajih

Representant syrien

MALLET Joel

Archeologue

MONCHAMBERT Jean-Yves

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

YON Marguerite

Directrice

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CAUBET Annie

Conservateur

CHAVANE Marie-Jose

Archeologue

1982 COQUEUGNIOT Eric (30 avril-15 mai et GACHET Jacqueline 2-22 octobre)

1983 (20 septembre15 octobre)

1984 (20 septembre21 octobre)

1985 (25 mai-10 juin)

Prehistorien Archeologue

MALLET Joel

Archeologue

AL-MAQDISSI Michel

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

REY Catherine

Archeologue

YON Marguerite

Directrice

ARNAUD Daniel

Epigraphiste (visite)

B ORDREUIL p ierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CAUBET Annie

Conservateur

DESFARGES Patrick

Architecte

MALLET Joel

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

y ABR0UDI Myassar

Representante syrien

YON Marguerite

Directrice

BORDREUIL p ierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

GACHET Jacqueline

Archeologue

GATIER Pierre-Louis

Assistant archeologue

GEYER Bernard

Geographe

LANGE Jean-Pierre

Dessinateur

MALLAR Wajih

Representant syrien

MALLET Joel

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

RENISIO Margo

Architecte

YON Marguerite

Directrice

B ORDREUIL p ierre

Epigraphiste

CAUBET Annie

Conservateur

HElMER Dani el

Archeozoologue

. Fouilles : Ras Sharma(« Centre de la ville» : « temple aux Rhytons ») . Etudes architecturales : Ras Sharma (tranchee « Ville Sud») . Etudes epigraphiques: musee d'Alep . Elude ceramique (materiel de 1975-1976)

. Campagne d'etudes : Ras Shamra (« Centre de la ville») . Etudes architecturales : Ras Sharma (tranchee « Ville Sud») . Etude des amenagements hydrauliques . Eludes de materiel : musees d'Alep et de Damas et ala maison de fouille

. Fouilles : Ras Sharma(« Centre de la ville») . Etudes architecturales : Ras Sharma (tranchee « Ville Sud») . Eludes epigraphiques dans Jes musees d' Alep et de Damas

. Fouilles : Ras Sharma(« Centre de la ville») . Etudes architecturales : Ras Sharma (tranchee « Ville Sud» ; reiiion au nord du Palais royal) . Etude des amenagements hydrauliques

. Campagne d'etude: Ras Sharma («Centre de la Ville »)

16

46'

47'

48'

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

1986 (28 avril-13 juin)

1987 (20 mai-28 juin)

1988 (6 mai-9 juillet)

KluTIK.os Madeleine

Archeologue

LANGE Jean-Pierre

Dessinateur

MALLAH Wajih

Representant syrien

YON Marguerite

Directrice

BoRDREUJL Pierre

Epigraphiste

BOULANGER Jean-Paul

Architecte

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CAUBET Annie

Conservateur

FROST Honor

Specialiste des ports

GACHET Jacqueline

Archeologue

GEYER Bernard

Geographe

KluTIK.os Madeleine

Archeologue

L!MEUNIER Jean-Charles

Assistant archeologue

LOMBARD Pierre

Archeologue

MALLAH Wajih

Repr6sentant syrien

MALLET Joel

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

POPLJN Fran,ois

Specialiste des matieres dures animales

RENIS]O Margo

Architecte

SALLES Jean-Fran,ois

Archeologue

T ARAKJJ Ahmed

Representant syrien

YoN Marguerite

Directrice

ARNAUD Daniel

Epigraphiste

BORDREUJL Pierre

Epigraphiste

CAUBET Annie

Archeologue

CUNCHJLLOS Jesus-Luis

Epigraphiste

DESROCHES Emmanuel

Restaurateur

ELLlOTT Carolyn

Specialiste du materiel lithique

MALLAH Wajih

Representant syrien

ARBOGAST Marie Rose

Archeozoologue

MENIEL Patrice

Archeozoologue

MONLOUP Therese

Archiviste

POPLJN Fran,ois

Archeozoologue

XENOPHONTOS Costas

Geologue

AR2ENSBrigitte

Archiviste

BERNARD Vincent

Dessinateur

BORDREUJL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CAUBET Annie

Photographe

CHAVANEMarie-Jose

Archeologue

GACHET Jacqueline

Archeologue

LOMBARD Pierre

Archeologue

MALLAH Wajih

Representant syrien

MALLET Joel

Archeologue

MARTIN Franl'Oise

Assistante arch6ologue

. ~ ouilles : Ras Sharnra (« Centre de la ville», « Sud-Centre») . Erodes architecrurales: Ras Shamra(secteur de la« residence de lareine-mere )>; tranchee « Ville Sud»; tombes construites; tranchee « Sud-acropole »; Acropole) . Etude des arnenagements hydrauliques . Etudes epigraphiques dans [es musees d 'Alep et de Damas

. Campagne d'etude et de documentation . Operation de restauration de cerarniques . Etudes epigraphiques dans les musees d'Alep et de Damas . Etude archeoz.oologique

. Fouilles : Ras Sharnra (« Centre de la ville»,« Sud-Centre») . Sondages : Ras Sharnra (temple de Baal; temple de Dagan) . Rel eves architecturaux : Ras Sharnra (temple de Baal, region au nord du Palais royal) . Etude des tombes construites . Etude des arnenagements hydrauliques . Etudes epigraphiques et archeologiques dans les mu sees d 'Alep et de Damas . Operation topographique

17

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

49'

50'

51'

52'

1989 (11-23 mai)

1990 (7 mai-21 juin)

1992 (25 avril-27 juin)

MATOi'AN Valerie

Assistante archeologue, photographe

MONLOUP Therese

Archiviste

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

RENJSIO Margo

Architecte

SALLES Jean-Fran,ois

Archeologue

YON Marguerite

Directrice

CAILOT Olivier

Architecte

CAUBET Annie

Conservateur

C0QUEUGNIOT Eric

PTehistorien

KHAsKIYEH Najwa

Representant syrien

MARGUERON Jean-Claude

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

YON Marguerite

Directrice

BERNARD Vincent

Dessinateur

B0RDREUIL Pierre

Epigraphiste

CAILOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

GACHET Jacqueline

Archeologue

KHASKIYEH Najwa

Representant syrien

MALLET Joel

Archeologue

MATOi'AN Valerie

Assistante archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

YON Marguerite

Directrice

BERNARD Vincent

Dessinateur

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

BRIQUEL Fran,oise

Epigraphiste

CAILOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CAUBET Annie

Archeologue, photographe

GACHET Jacqueline

Archeologue

GEYER Bernard

Geographe

HAYDARJamal

Representant syrien

KHASKIYEH Najouah

Rep!'esentante syrienne

LOMBARD Pierre

Archeologue

MALLET Joel

Archeologue

MARGUERON Jean-Claude

Archeologue

MATOi'AN Valerie

Archeologue

MONLOUP Therese

Archiviste

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

SUIRE Joel

Topographe

YON Marguerite

Directrice

BERNARD Vincent

Dessinateur

CAILOT Olivier

Architecte

1993 GACHET Jacqueline 24 avril-3lmai, etudes en octobre) MALLET Joel

. Campagne d' etude : « Centre de la Ville » . Etudes architecturales : Ras Shamra (Palais royal, sanctuaires de l'Acropole)

. Fouilles : « Centre de la Ville» . Releves architecturaux : Ras Shamra (temple de Dagan ; region au nord du Palais royal) . Etudes epigraphiques

. Fouilles : Ras Shamra (« Centre de la ville» ; « Maison aux fours»,« Sud-Centre»;« Grand-rue»; pout-barrage) . Etudes archit ecturales : Ras Shamra (Palais royal,« biitiment au vase de pierre ») . Sondage : temple de Baal . Operation topographique . Etude des amenagements hydrauliques . Etudes epigraphiques

Archeologue Archeologue

MARCHEGAY Sophie

Archeologue

MARGUER0N Jean-Claude

Archeologue

. Campagne d'etude et de documentation(« Centre de la Ville», «Grand-rue») . Etudes architecturales : Ras Shamra (Palais royal ; tombes construites) . Etudes epigraphiques au musee de Damas

18

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

MAT0IAN Valerie

Archeologue

OZIOL Therese

Assistante archeologue, aide aux archives

YON Bernard

Photographe

YON Marguerite

Directrice

BERNARD Vincent

Dessinatem

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

BREUIL Jean-Yves

Archeologue

BRIQUEL Fran9oise

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVET Yves

Directeur adjoint

CASTEL Corinne

Archeologue

. Etudes archeologiques dans les musees de Damas, d'Alep, et de Lattaquie . Operation de recolement la maison de fouilles

a

. Fouilles : Ras Shamra (« Centre de la ville» ; « Sud-Centre» :

« maison d'Ourtenou »; « Grand-rue») 53'

54'

55'

56'

1994 (26 avril-15 juin)

1994 (9-30 sept)

1995 (fevrier pom la mission epigraphique, puis mai-juin)

1996 (13 avril-6 juin & mission i Damas en septembre)

GACHET Jacqueline

Archeologue

HAYDAR Jamal

Representant syrien

MALLET Joel

Archeologu e

MARCHEGAY Sophie

Archeologue

MAT0IAN Valerie

Archeologue

MONLOUP Therese

Archivist e

p ARD EE Dennis

Epigraphiste

TAWAKALNA Ibrahim

Assistant archeologue

VOLAY Laurent

Architecte

YON Marguerite

Directrice

CALVETYves

Directeur adjoint

MATOIAN Valerie

Archeologue

B0RDREUIL Pierre

Epigraphiste

BREUIL Jean-Yves

Archeologue

CALLOT Olivier

Architecte

CASTEL Corinne

Archeologue

GACHET Jacqueline

Archeologu e

MALERAN-LAEAT Florence

Epigraphiste

MARCHEGAY Sophie

Archeologue

MATOIAN Valerie

Archeologue

PARDEE Dennis

Epigraphiste

V0LAY Laurent

Architecte

YON Marguerite

Directrice

. Sondages : Ras Shamra (Palais Nord) . Etudes architecturales : R as Shamra (« Ville Basse»,« maison de Rapanou » ; Palais royal) . Etudes epigraphiques . Inventaire du materiel des campagnes de 1948 1963 conse,ve au musee de Damas

a

. Fouilles : Ras Shamra («Su d-Centre» : « maison d'Ourtenou »)

ANDRE-SALVINI Beatrice

Epigraphiste

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CASTEL-NOGRETTE Corinne

Archeologue

DARDAILL0N Ella

Assistante archeologue

GACHET Jacqueline

Archeologue

MALERAN-LAEAT Florence

Epigraphiste

MALLET Joel

Archeologue

MANTOUX Aude

Assistante archeologue

MARCHEGAY Sophie

Archeologue

MAT0IAN Valerie

Archeologue

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

YON Marguerite

Directrice

. Etudes architecturales : Ras Shamra (Palais Sud; « Quartier residentiel » ; « Ville Basse Est» ; tombes de la« Ville Basse Ouest) » . Etudes archeologiques dans les musees de Damas, d'Alep, et de Lattaquie . Etudes epigraphiques au musee de Damas . Participation !'Exposition d'archeologie syro-europee1111e,

a

miroir d'un partenariat, musee de Damas

. Fouilles : Ras Shamra («Sud-Centre» : « maison d'Ourtenou ») . Etudes architecturales : Ras Shamra (« Quartier residentiel »; « Ville Basse Est»; « Ville basse ouest » : tombes ; « SudCentre » : « maison d'Ourtenou ») . Etudes archeologiques dans les musees de Damas (ivoires, matieres vitreuses), Lattaquie ( ceramique) et alamaison de fouilles (« maison d'Ourtenou ») . E:tudes epigraphiques au rnusee de Damas, avec nouveau rangement des tablettes . Participation al'Exposition d'archeologie syro~europienne, miroir d'un partenariat, musee de Damas

19

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

B0RDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALL0T Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

CASTEL-N0GRETTE Corinne

Archeologue

MARGUER0N Jean-Claude

Archeologue

57' 1997 (6 mai-23 jmn)

1998 (21 mai-20 jmn) 58'

MATOIAN Valerie

Archeologue

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

YON Marguerite

Directrice

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT O Iivier

Architecte

CALVET Yves

Responsable de la mission (en !'absence de la directrice M. Yon)

DALIX Anne-Sophie

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiqmtes du dot de Latta□uie

MARGUER0N Jean-Claude

Archeologue

MAT0IAN Valerie

Archeologue

MUL1.ER-MARGUERON Beatrice

Archeologue

PARDEE Dennis

Epigraphiste

. Sondages : Ras Shamra (" Ville Basse Est» ; Pala.is royal) . Etudes architecturales : Ras Shamra (Pala.is royal ; « Ville Basse Est») . Etudes epigraphiques et archeologiques au musee de Damas

. Etudes architecturales : Ras Shamra (Pala.is royal, « Quartier residentiel ») . Etudes epigraphiques et archeologiques aux musees de Lattaqme et de Damas . Reclassement des archives de la maison de fouilles

MISSION CONJOINTE

CAMPAGNE

59'

DATES

1999 (JO mai-24 jmn)

MEMBRES DE LA.MISSION

Alm EL-GHAFOUR Samer

Etudiant syrien

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

BOUil.LANE (BOYER de) Charles

Architecte

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

DALIX Anne-Sophie

Archeologue

DARDAlLLON Ella

Archeologue

HASSAN Rihab

Architecte

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiqmtes du dot de Lattaome

HUSSAM EL-DIN Bana

Architecte

}AMOUS Bassarn

Co-directeur syrien

MAC0N0CHIE Charlotte

Etudiante

MARGUERON Jean-Claude

Archeologue

MATOIAN Valerie

Archeologue

M0NCHAMBERT Jean-Yves

Archeologue

M0NL0UP Therese

Archiviste

MOREL Helene

Dessinatrice

MUL1.ER-MARGUER0N Beatrice

Archeologue

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

PERRET Anne-Claire

Etudiante

ROCHE Carole

Epigraphiste

CHANTIERS

. Fouilles: Ras Shamra («Sud-centre»; « Residence Nord») . Etudes architecturales : Ras Shamra (Pala.is royal, « Quartier residentiel ») . Etudes epigraphiques et archeologiques au musee de Damas

20

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

ANTONIOS Maya

Etudiante syrienne

BERNEZ Sebastien

Etudiant

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

CASTEL-NOGRETTE Corinne

Archeologue

DALIX Anne-Sophie

Archeologue, Epigraphiste

DARDA!llON Ella

Archeologue

DELATTRE Ella

Archeologue

ERNST-PRADAL Fran,oise

Epigraphiste

HASSAN Rihab

Arch itecte

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiquites du dpt de LattaQuie

HUSSAM EL-DIN Bana

Architecte

. Fouilles: Ras Shamra (« Centre de la ville»;« Sud-centre» :

60'

61'

2000 (2 mai-30 juin)

2001 (15 mai-15juin)

)AMOUS Bassam

Co-directeur syrien

LAROZB Emmanuel

Architecte

MALLET Joel

Archeologue

MARCHEGAY Sophie

Archeologue

MATOi'AN Valerie

Archeologue

M0NCHAMBERT Jean-Yves

Archeologue

M0REL-RENEL Helene

Dessinatrice

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

RIEIB Pascal

Topographe

ROCHE Carole

Epigraphiste

VII.A Emmanuelle

Archeozoologue

VITA Juan Pablo

Epigraphiste

ZGHEIB hnan

Etudiante

BERNEZ Sebastien

Etudiant

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

DALIX Anne-Sophie

Epigraphiste

DARDA!llON Ella

Archeologue

ERNST-PRADAL Fran,oise

Epigraphiste

HASSAN Rihab

Architecte

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiquites du dot de Lattaouie

HussAM El-DIN Bana

Architecte

)AMOUS Bassam

Co-directeur syrien

LAROZB Emmanuel

Architecte

MAT0i'AN Valerie

Archeologue

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

RIEmPascal

Topographe

SERANDOUR Arnaud

Epigraphiste

SORIN Sabine

Dessinatrice

VII.A Emmanuelle

Archeozoologue

VITA Juan Pablo

Epigraphiste

« maison d'Ourtenou »; « Residence Nord») . Sondages : Ras Shamra (Palais Nord) . Etudes architectural es : Ras Sharnra (« Quartier residentiel » : maisons et tombes; tombe 119 de l'Acropole) . Releves topographiques : tell de Ras Shamra . Etudes de materiel : Minet el-Beida (tombe [I 008]); Ras Shamra (Sud-centre) . Etudes archezoologiques : Ras Shamra (« Sud-Centre >> ; « Centre de la Ville ») . Etudes epigraphiques (Musee de Damas : t ablettes de la « maison d'Ourtenou »)

. Etudes architectural es : Ras Shamra (« Quartier residentiel ») . Releves topographiques : tell de Ras Shamra, pont-barrage . Etudes epigraphiques : Musees d'Alep et de Damas (maison d'Ourtenou) . Etudes archeologiques : maison de fouilles ; Musee de Damas ; Musee d'Alep (ceramique; matieres vitreuses; m etallurgie) . Etudes archeozoologiques (faune de la« maison d' Ourtenou »)

21

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

62'

63'

2002 (14 mai-19 juin & eludes epigraphiques enautomne)

2003 (3 mai-24 juin)

ALI Sheikhmous

Eludiant

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur

CASTEL-N0GRETTE Corinne

Archeologue

CHAMBRADE Marie-Laure

Geographe

CHANUT Claude

Epigraphiste

CUNY Alexandra

Archeologue

DAW< Anne-Sophie

epigraphiste

ERNST-PRADAL Fran,;oise

Epigraphiste

GEYER Bernard

Geographe

HASSAN Rihab

Architecte

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiquites du dot de Lattaouie

)AMOUS Bassam

Co-directeur syrien

LAROZE Emmanuel

Architecte

LEBRUN Charlotte

Eludiante en epigraphie

MALHERBE Estelle

Eludiante en epigraphie

MALLET Joel

Archeologue

MATOIAN Valerie

Archeologue

MONCHAMBERT Jean-Yves

Archeologue

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

RIEm Pascal

Topographe

ROCHE Carole

Epigraphiste

SAOUD Ghays

Eludiant

SERANDOUR Arnaud

Epigraphiste

SHOUAF Shadi

Eludiant

SORIN Sabine

Dessinatrice

VITA Emmanuelle

Archeozoologue

ALI Sheikhmous

Eludiant

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

BRUGERE Claude

Dessinatrice

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

CAUBET Annie

Conservateur

CHAMBRADE Marie-Laure

Eludiante, geographe

CLUZAN Sophie

Conservateur

CUNY Alexandra

Assistante archeologue

DAW< Anne-Sophie

Epigraphiste

ERNST-PRADAL Fran,;oise

Epigraphiste

FATAHIRouba

Eludiante

GACHET Jacqueline

Archeologue

GALLlANO Genevieve

Conservateur

GEYER Bernard

Geographe

GONTIER p ierre

Assistant archeologue

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiquites du dpt de Lattaquie

. Fouilles : Ras Shamra (Palais Nord; « Residence Nord ►> ; « Centre de la Ville »; «Sud-centre» : « maison d'Ourtenou « ; pont-barrage) . Eludes architecturales : Ras Shamra (Palais royal) . Releves topographiques : tell de Ras Shamra . Eludes epigraphiques: Musee de Damas(« maison d'Ourtenou ») . Etudes archeozoologiques

. Fouilles : Ras Shamra (« Residence Nord ») . Etudes archit ecturales : Ras Shamra (Palais royal; pont-barrage) . Releves topographiques : tell de Ras Shamra . Eludes geo-environnementales : tell de Ras Shamra et ses abords . Operations de restauraiion : Ras Sh amra (« Quartier res identiel ») . Eludes archeologiques (maison de fouille ; musee de Damas) . Eludes epigraphiques (musee de Damas et d'Alep) . Preparation de 1~exposition du musee des Beaux-Arts de Lyon et projet de signaletique sur le site

22

64'

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

2004 (6 mai-26 juin)

]AMOUS Bassam

Co-clirecteur syrien

LAROZE Emmanuel

Architecte

MALLET Joel

Archeologue

MANI Clement

Etudiant

MARGUER0N Jean-Claude

Archeologue

MATOi"AN Valerie

Archeologue

MICHAUD Jean-Marc

Epigrapbiste

MONCHAMBBRT Jean-Yves

Archeologue

PARDEE Dennis

Epigrapbiste

ROCHE Carole

Epigrapbiste

RIETH Pascal

Topographe

SABSABI Rasha

Etudiante

VITA Juan Pablo

Epigrapbiste

BORDRE1.JIL Pierre

Epigrapbiste

BORDRE1.JIL Etienne

Epigrapbiste

CAI.LOT Olivier

Architecte

CALVET Yves

Co-clirecteur franp.is

DALIX Anne-Sophie

Epigrapbiste

ERNST-PRADAL Fran,oise

Epigrapbiste

GALLlANO Genevieve

Conservateur

HAWLEY Robert

Epigrapbiste

HAYDAR Jamal

Directeur des Antiquites du dot de Lattaau.ie

]AMOUS Bassam

Co-clirecteur syrien

LAROZE Emmanuel

Architecte

MARGUERON Jean-Claude

Archeologue

MATOi"AN Valerie

Archeologue

PARDEE Dennis

Epigrapbiste

PERRIN Magali

Architecte

PROSSER Miller

Etucliant en epigraphie

RAfAB Llllla

Cabinet d'architecture

RIETH Pascal

Topographe

ROCHE Carole

Epigraphiste

R01.JILLARD-BONRAISIN Hedwige

Epigrapbiste

SBRANDOUR Arnaud

Epigrapbiste

VILA Emmanuelle

Archeozoologue

VITA Juan Pablo

Epigrapbiste

AL-BAHLOUL Khozama

Responsable, archeologue

AL-MAQDISSI Michel AL-QAYYAM Ghassan

65'

2005 (7 mai-24 juin)

. Eludes architectural es : Ras Shamra (Pala.is royal ; « Residence Nord») . Operations de restauration : Ras Shamra (palais royal ; « Quartier residentiel ») . Eludes archeozoologiqu es (maison de fouille) . Eludes epigraphiques : Musees d' Alep et de Damas . Etudes archeologiques au musee de Damas . Preparation de !'exposition du musee des Beaux-Arts de Lyon . Projet de signaletique sur le site de Ras Shamra

Archeologue, directeur des fouilles de S vrie Responsable du site de Ras Sharura

BORDRE1.JIL Pierre

Epigrapbiste

BORDRE1.JIL Etienne

Epigrapbiste

CAI.LOT Olivier

Architecte

CALVET Yves

Co-clirecteur franyais

CHA.HINE N oumeir

Architecte

CUNY Alexandra

Dessinatrice

DALIX Anne-Sophie

Epigrapbiste

ERNST-PRADAL Fran,oise

Epigrapbiste

HAWLEY Robert

Epigrapbiste

. Fou.illes : Ras Shamra (chantier « du Rempart » ; «Grand-rue») . Eludes architectural es: Ras Shamra (Pala.is royal; region aunord du Palais royal; « Quartier residentiel ») . Operations de restauration : Ras Shamra (zone royale) . Sondages : Ras Shamra (t emple de Baal; temple de Dagan)

23

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

HAYDAR Jamal

Co-directeUI syrien

KARAZ Ghossoun

Architecte

MARGVERON Jean-Claude

Archeologue

MATOIAN Valerie

Archeologue

MONCHAMBERT Jean-Yves

Archeologue

PARDEE Dennis

Epigrnphiste

PROSSER Miller

Eludiant en epigrnphie

ROCHE Carole

Epigrnphiste

ROUILLARD·BONRAISIN Hedwige

Epigrnphiste

SAUVAGE Caroline

Assistante arch6ologue

SERANDOUR Arnaud

Epigrnphiste

TRENIBSAUX Cedric

Architecte

VITA Juan Pablo

Epigrnphiste

AL-BAHLOUL Khozama

Responsable, archeologue

AL-MAQDISSI Michel AL-QAYYAM Ghassan

66'

67'

2006 (22 avril-10 juin)

2007 (9 avril-29 mai)

. Rel eves architecturaux : Ras Shamra (" maison d'Ourtenou ») . Eludes archeologiques (maison de fouille) . Eludes epigrnph iques : Musees d' Alep et de Damas . Projet de signaletique SUI le site de Ras Shamra

Archeologie, directeUI des fouilles de Svrie Responsable du site de Ras Shamra

BENECH Christophe

Archeologue, geophysicien

BORDREUIL Etienne

Epigrnphiste

BORDREUIL Pierre

Epigraphiste

CALLOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeUI fran9ais

CAUBET Annie

Conservateur

CHAHINE N oumeir

Architecte

CLUZAN Sophie

Conservateur

ERNST·PRADAL Fran,oise

Epigraphiste

DARDAIILON Ella

Archeologue

DAVID Helene

Dessinatrice

DEVIDAL Elise

Dessinatrice

GALUANO Genevieve

ConservateUI

GEYER Bernard

Geographe

HAWLEY Robert

Epigrnphiste

HAYDAR Jamal

Co-directeUI syrien

MALLET Joel

Archeologue

MATOIAN Valerie

Archeologue

MICHAUD Jean-Marc

Epigraphiste

MUNIFHani

Architecte

PARDEE Dennis

Epigrnphiste

POPI.IN Fran9ois

Sp6cialiste des ivoires

ROCHE Carole

Epigraphiste

ROUILLARD·B ONRAISIN Hedw1ge

Epigraphiste

SAUVAGE Caroline

Archeologue

SERANDOUR Arnaud

Epigrnphiste

YON Marguerite

Archeologue

AL-BAHLOUL Khozama

Responsable, archeologue

AL-MAQDISSI Michel

Archeologue, directeUI des fouilles de Svne

AL-SAYED Malunoud

E1udiant

BERNEL Fran,ois

Restaurat eur

BORDREUIL Etienne

Epigrnphiste

. Fouilles : Ras Shamra (chantier « du Rempart » ; « Grand-rue») . Prospection geophysique : tell de Ras Shamra . Eludes architectural es : Ras Shamra (Palais royal, zone royale au N-0) . Operations de restauration : Ras Shrunra (Palais royal, zone royale au N-0) . Eludes archeologiques : maison de fouilles ; musee de Damas (materiel lithique; ivoires ; glyptique). . Eludes epigrnphiques (musee de Damas) . ProJet de signaletique SUI le site de Ras Shamra . Projet de rehabilitation des reserves du musee de Lattaquie . Exposition Ougarit Blues au musee de Damas (inaugUiee le 5 Juin2006).

24

68'

69'

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

2008 (5-14 fevrier & 8 avril-26 mai & 7 JUin-3 Juillet & 1~-9 aoilt & 16-30 sept. & 11 oct-5 nov.)

B0RDREUJL Pierre

Epigraphiste

CAILOT Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

CHANITT Claude

Geologue, epigrapbiste

DAYID Helene

Dessinatrice

DEVIDAL Elise

Dessinatrice

ERNST-PRADAL Fnlll9oise

Epigraphiste

GEYER Bernard

Geographe

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

!CART Jean-Claude

Geologue

MARGUER0N Jean-Claude

Archeologue

MATOIAN Valerie

Directrice adjointe (archeologie)

MULI.ER-MARGUERON Beatrice

Archeologue

ONNIS Franeesca

Etudiante

PARDEE Dennis

Epigraphiste

PROSSER Miller

Etudiant en epigraphie

ROCHE Carole

Directrice adjointe (eoi=mbie)

SERANDOUR Arnaud

Epigraphiste

ABou-ARRAJ Atef

Topographe

AL-BAHL0UL Khozama

Responsable, archeologue

BENECH Christophe

Archeologue, geophysicien

BERNEL Fnlll9ois

Restaurateur

BESSAC Jean-Claude

Specialiste de la taille de la p1erre

B0RDREUJL Pierre

Epigrapbiste

CAIL0T Olivier

Architecte

CALVETYves

Co-directeur fran,ais

C0QUEUGNI0T Eric

Prehistorien

DEVIDAL Elise

Dessinatrice

GEYER Bernard

Geographe

G0IRAN Jean-Philippe

Geographe

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

MARRINER Nick

Geographe

MATOi'AN Valerie

Directrice adjomte (archeolo2ie)

ONNIS Franeesca

Assistante archeologue

PARDEE Dennis

Epigraphiste

ROCHE Carole

Directrice adjointe (epi2raobie)

SAUVAGE Caroline

Archeologue

ABou-ARRAJ Atef

Topographe syrien

AL-MAQDISSI Michel

Archeologue, directeur des fouilles de Svrie

AWAD Nazir

Archeologue

BADAWI Massoud 2009 (7-14 fevrier & 14 BENECH Christophe avril-4 Juin) BERNEL Fnlll9ois

Archeologue Archeologue-geophysicien Restaurateur

BESSAC Jean-Claude

Specialiste de la taille de la oierre

B0RDREUJL Etienne

Archeologue, epigrapbiste

B0RDREUJL Pierre

Epigraphiste

. ~ouilles : R as Sharma (chantier « du Rempart » ; « Grand-rue ») . Etudes architectural es : Ras Shamra (Palais royal; « maison d 'Ourtenou ») . Bouchage du « Sondage Contenson » . Etude des carrieres anciennes : Ras lbn Rani, Minet el-Helou, el Qantara . Etudes archeologiques (maison de fouille ; musee de Damas) et restauration de cernmiques . Etudes epigraphiques : Musees d' Alep et de Damas.

. Fouilles : Ras Shamra (chantier « du Rempart » ; « Grand-rue»; secteur du temple de Dagan; pont-barrage) . I,'.rospection geophysique : tell de R as Shamra . Etudes architecturales : Ras Shamra (Palais royal ; « maison d 'Ourtenou ») . Etude des techniques de taille de la pierre : Ras Sharnra . Etudes archeologiques (maison de fouille ; musee de Damas) et restauration de ceramiques . Etudes epigraphiques . Operation sur la geoarcheologie des ports antiques . Exposition L e Palais royal d'Ougarit au musee de Damas dans le cadre de l'annee Damas capitale arabe de la culture 2008 . Demenagement de la maison de fouille

25

RECHERCHES DE TERRAIN ET ETUDES DE MATERIEL

CALL0T Olivier

Architecte

CALVETYves

Archeologue

C0QUEUGNI0T Eric

Prehistorien

DEVIDAL Elise

Dessinatrice

GEYER Bernard

Geographe

G0!RAN Jean-Philippe

Geographe

HAWLEY Robert

Epigraphiste

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

HUANG Xiaozong

Geographe

KANH0USH Yasmin

Archeologue

KA.RAZ Ghossoun

Architecte

LAGARCE Berenice

Archeologue

MARRINER Nick

Geographe

MAT0!AN Valerie

Co-directrice fran,aise

ONNIS Francesca

Etudiante, assistante archeolmme

p ARDEE Dennis

Epigraphiste

Pre Marielle

Archeologue, conservaleur

RE.IIBA Fay,al

Geophysicien

ROCHE Carole

Epigraphiste

R0U!l.1ARD-B0NRA1SIN Hedwige

Epigraphiste

SAUVAGE Caroline

Archeologue

VERNAY Natacha

Dessinatrice

ABou-ARRAJ Atef

Topographe

AL-BAHL0UL Khozama

Responsable, archeologue

BERNEL Ffalll'ois

Restaurateur

BESSAC Jean-Claude

2010 70'

71'

(25 avril-9 mai & 18 sept.-16nov.)

2012 (15 juin-24 sept.)

. Fouilles : Ras Shamra (chantier « du Rempart »; «Grand-rue»; maison de Yabninou) . Sondages : Ras Shamra (secteur du temple de Dagan;« maison de Yabninou ») . Prospection georadar : tell de Ras Shamra . Etudes architecturales : Ras Sharma (Palais royal ; « maison de Yabninou ») . Etude des techniques de taille de la pierre : Ras Shamra . Releves topographiques : tell de Ras Shamra . Etudes de materiel : maison de fouilles; musees d' Alep et de Lattaquie . Operation sur la geoarcheologie des ports antiques

Specialiste de la taille de la

oierre

B0ULLAND Camille

Assistante, archeologue

CALL0T Olivier

Architecte

CARBILLET Aurelie

Archeologue

CHAGNY Bernard-Noel

Photographe

CHEVAL Carole

Dessinatrice

GEYER Bernard

Geographe

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

HERVEUX Linda

Palynologue

LAGARCE Berenice

Archeologue

MATOlAN Valerie

Co-directrice fran,aise

ONNis Francesca

Archeologue

Pre Marielle

Archeologue, conservateur

ZALAF Sahar

Dessinatrice

AL-BAHL0UL Khozama

Responsable, archeologue

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

lSMAAEL Siham

Architecte

KHAD0UR Yasser

Topographe

. Fouilles : Ras Shamra (chantier « du Rempart »; « Grand-rue » : habitations et puits en eau; secteur du temple de Dagan) . Etudes architectural es : Ras Sharma(« Quartier residentiel ») . Etude des techniques de taille de la pierre : Ras Shamra . Eludes archeologiques : Ras Shamra (activites metallurgiques et textiles) . Eludes palynologiques . Mise en valeur patrimoniale (site de Ras Shamra; musee de Lattaquie)

. Fouilles : Ras Shamra (chantier « du Rempart » : secteur nord du grand biitiment) . Sondages : Ras Shamra (bordure ouest du tell)

26

72'

73'

74'

75'

76'

77'

78'

79'

V. MATOIAN, K. AL-BAHLOUL

2013 (16 juin-31 juillet)

2014 (20 sept.-28 oct.)

2015 (4 mai-4 juillet)

2016 (15 avril-16 juin)

AL-BAHLOUL Khozruna

Responsable, archeologue

HAYDAR Jamal

Co-directeur syrien

KHADOUR Y ass er

Topographe

KliALEL Razan

Architecte

JANDAL Jolnar

Dessinateur

NASIR Alaa

Architecte

ABBAsRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozruna

Co-directrice syrienne

JAMMOUS Ghais

Archeologue

KHADOUR Y ass er

Topographe

RADWAN Ielas

Architecte

YOUSSEF Nazmi

Archeologue

ABBASRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozama

Co-directrice syrienne

JAMMOUS Ghais

Archeologue

1ANDAL Jolnar

Dessinateur

KHADOUR Y ass er

Topographe

2018

2019 (I" mars-I" avril)

2020 16 -21 nov.

. Fouilles : Ras Sharnra (chantier « du Rempart » : secteur meridional; ouverture d'un chantier dans le secteur «Sud-centre» du t ell)

. Fouilles : Ras Sharnra (chantier « du Rempart » : secteur meridional; ouverture d'un chantier dans le secteur «Sud-centre» du t ell)

ORAB!Rahaf

Architecte

YOUSSEF N azmi

Archeologue

ABBASRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozarua

Co-directrice syrienne

DAEOUBFatn

Dessinateur

JAMMOUS Ghais

Archeologue

KHADOUR y ass er

Topographe

NOAMAAN Larua

Dessinateur

SHIEKH SOULIEMAN Dimah

Architecte

. Campagoe d'etude: Ras Shamra (chantier « du Rempart »)

YOUSSEF N azmi

Archeologue

ABBAsRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozruna

Co-directrice syrienne

ALBOUSH Ahmad

Topographe

2017 AL-KHATIB Zeid (24 mai-13 juillet)

(I 8 juin-6 aoiit)

. Fouilles: Ras Sharnra (chantier « duRempart » : secteur non! du graod batiment)

Photographe

HARFOUSH Roudienah

Arch itecte

KHADOUR Y ass er

Topographe

KsHKEHAmal

Archeologue

ABBAsRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozruna

Co-directrice syrienne

AL-KHATIB Zeid

Photographe

KHADOUR Y ass er

Topographe

ABBAsRaed

Restaurateur, dessinateur

AL-BAHLOUL Khozama

Co-directrice syrienne

KHADOUR Y ass er

Topographe

AL-BAHLOUL Khozama

Co-directrice syrienne

HARFOUSH Roudienah

Architecte

KHADOUR Y ass er

Topographe

. Fouilles : Ras Sharnra (chantier « du Rempart ►> : secteur meridional, au sud du graod batiment)

. Fouilles : Ras Sharnra (chantier « du Rempart » : secteur meridional, au sud du graod batiment)

. Campagoe d'etude: Ras Shamra(chantier « du Rempart ») . Operation de restauration de ceramiques (chantier « du Rempart »)

. Sondages : Ras Shamra (chantier « du Rerupart » : partie nord du graod batiment)

Ougarit, un anniversaire RSO XXVIII, 2021, p. 27-36

LES PUBLICATIONS 2008-2020 DE LA MISSION

Valerie MATOIAN *

RESUME Ce texte offre une courte synthese sur Jes publications editees par la Mission archeologique syro-franyaise de Ras Shamra Ougarit au cours de la periode 2008-2020. Douze volumes de la serie Ras Shamra Ougarit ont ete publies depuis 2008 (RSO XVII a XXVIII, ce dernier paru au printemps 2021) : quatre monographies et huit ouvrages collectifs. Ces ouvrages livrent a la communaute scientifique de nombreuses donnees inedites qui eclairent majoritairement la periode du Bronze recent. Un premier volet porte sur la documentation issue des operations de terrain (fouilles, sondages, etudes architecturales, etudes geo-archeologiques) recentes. Un second volet porte sur Jes resultats de I' exploration ancienne des sites de Ras Shamra et de Minet el-Beida, conduite pendant plusieurs decennies par le premier fouilleur, Claude Schaeffer. La recherche repose sur !'exploitation scientifique des archives de fouille, qui est l'une des etapes-cle en vue de I' editio princeps de la documentation archeologique restee inedite. A cette production, qui s'accompagne d'une riche illustration et livre a la communaute scientifique des centaines d'inedits, viennent s'ajouter d'autres publications collectives dont certaines ont ete initiees par la mission (rapports preliminaires, actes de colloque, catalogues d'expositions).

ABs1RAcT This text offers a short synthesis on the subject of the publications edited by the Syro-French Archaeological Mission ofRas Shamra Ugarit during the period 2008-2020. Twelve volumes of the Ras Shamra Ugarit series have been published since 2008 (RSO XVII to XXVIII, the latter published in spring 2021): four monographs and eight collective works. These works provide the scientific community with numerous unpublished data which mainly sheds light on the Late Bronze Age. A first section concerns the documentation resulting from recent field operations (excavations, surveys, architectural studies, geo-archaeological studies). A second section focuses on the results ofthe ancient exploration of the Ras Shamra and Minet el-Beida sites, carried out for several decades by the first excavator, Claude Schaeffer. The research is based on the scientific exploitation of the excavation archives, which is one of the key stages for the editio princeps of the archaeological documentation that has remained unpublished. To this production, which is accompanied by a rich illustration and provides the scientific community with hundreds ofunpublished artefacts or texts, other collective publications have been added, some ofwhich were initiated by the mission (preliminary reports, conference proceedings, exhibition catalogs).

UMR 7192 Proclac, CNRS - College de France.

28

V. MA1DIAN

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2013

2012

2015

RAS IIIAM Ill\ - 0\ ;c; \!UT XX\'

RAS SIIA,\llv\-OU1;,\RI I XXJII UTI RP~ t 'I ~KK1\l:)l[ N UL J ~ .. '4f\l'Jl."I llTRlt.'-1 • l(lll!lllJ;Jll4

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HAMl!' ~IIAMRA -OUCARIT XX\1 AIU'Hlnl or.IF, rAiRIMOtNF l T ~RCHfVf.S J ['111Ullt f'i "sotNN-~iliA W!!K'l\1a

RAS SII.\MR.\ - OUGARITXX\'11 ()l'CMllf, UN i\NNIVl'll~. sondages> etudes architecturales> etudes geo-archeologiques) recentes. Ces etudes ont permis : 1/ de publier des operations de terrain te1minees - comme l'etude architectill·ale des temples de l'Acropole de Ras Shamra et celle du>> la fouille du pont-baJrage sur le Nahr ed-Delbe -> ou en cours> comme la fouille du chantier > ; 2/ de finaliser et de valoriser au mieux les premiers resultats obtenus pour les recherches de terrain qui ont ete arretees> comme l 'etude geoarcheologique des ports du royaume> la fouille du puits 3150 du chantier >> l 'operation recente sur la Residence Nord ou encore l'etude des constructions en pie1Te de taille d'Ougarit ; 3/ d'editer le materiel inedit> par exemple le mobilier du Palais royal> la ceramique issue des recherches recentes menees dans le Palais Nord ou encore les textes ( en ougaritique> en accadien> en chypro-minoen) de la les matieres vitreuses> les bitumes> les bois> les silex... ) menees pour certaines dans le cadre de collaborations avec plusieurs laboratoires : le Centre de Recherche et de Restauration des lviusees de France ; le Centre de Datation par le Radiocarbone> Lyon; le Laboratoire de geoarcheologie de l 'Universite Lyon 2 ; l'UMR 7177 Laboratoire de Biogeochimie l\lloleculaire (CNRS - Universite de Strasbourg) ; l 'Universite Pierre et l\tlarie Curie. Un second volet porte Sill' les resultats de l 'exploration ancienne des sites de Ras Shamra et de l\llinet el-Beida> conduite pendant plusieill·s decennies par le premier fouilleill\ Claude Schaeffer. La recherche repose Sill' l 'exploitation scientifique des archives de fouille> qui est l 'une des etapes-cle en vue

13.

22 contributions, 278 figures, 5 planches noir et blanc, 5 planches en couleur. Auteurs membres de la mission (par ordre alphabetique): Michel al-Maqdissi, Guillaume Blanc, Olivier Callot, Aurelie Carbillet, ::tvfarie-Laure Chambrade, Sophie Cluzan, Franyoise Ernst-Pradal, Bernard Geyer, Nicolas Jacob-Rousseau, Berenice Lagarce-Othman, Valerie MatoYan, Francesca Onnis, Marielle Pie, Emmanuelle Vila, Juan-Pablo ''ita. Auteurs exterieurs a la mission: Jvvana Chahoud, Daniel Helmer.

14.

15 contributions, 165 figures dont 30 en couleur, 1 planche en couleur. Les auteurs membres de la mission (par ordre alphabetique) : ::tvfichel al-Maqdissi, Beatrice Andre-Salvini, Jean-Claude Bessac, ::tvfarie-Laure Chambrade, Anne-Sophie Dalix, Bernard Geyer, Nicolas Jacob-Rousseau, Berenice Lagarce-Othman, Sophie Marchegay, Valerie ::tvfatoi:an, Mirjo Salvini, Juan-Pablo Vita. Auteur exterieur a la mission: Myriam Traboulsi.

15.

25 contributions, 273 illustrations dont 147 en couleur, 26 planches en couleur. Les auteurs membres de la mission (par ordre alphabetique) : Khozama Al-Bahloul, ::tvfoussab Al-Besso, Michel Al-Maqdissi, Jean-Claude Bessac, , Helene Bouillon, Marie-Laure Chambrade, Eric Coqueugniot, Bernard Geyer, Jean-Philippe Goiran, Nicolas Jacob-Rousseau, Berenice Lagarce-Othman, Valerie ::tvfatoi:an, Georges 1vfouamar, ::tvfarielle Pie, Fiona Pichon, Emmanuelle Vila, Juan-Pablo Vita. Auteurs exterieurs a la mission : Philippe Abrahami, Joachim Bretschneider, Anne Bouquillon, Andrew Burlingame, Jwana Chahoud, Dominique Charpin, Gaetan Colin, Jan Driessen, Athanasia Kanta, Brigitte Lion, Herbert Niehr, Franyoise Rougemont, Thomas Sagory, ::tvfyriam Traboulsi, Aslilian Yener, Nele Ziegler.

LES PUBLICATIONS 2008-2020 DE LA MISSION

33

de I' editio princeps de la documentation archeologique restee inedite 16. Les etudes repondent a plusieurs objectifs complementaires: 1/ publier !'ensemble de la matiere inedite (avec notamment l'etablissement de corpus exhaustifs : Jes scarabees et scaraboYdes, Jes rhytons, Jes « appliques murales », la vaisselle en albatre, la vaisselle metallique, la vaisselle zoomorphe, Jes « supports cultuels », Jes baignoires, Jes harpes, Jes tetes de masse ... ) ; 2/ contextualiser Jes decouvertes ; 3/ mettre en avant des thematiques qui repondent aux enjeux actuels de la recherche dans le domaine des etudes ougaritiques. Plusieurs programmes stmcturants et ambitieux sont en cours : !'analyse de la geographie urbaine et sociale de la cite d'Ougarit au Bronze recent (qui comprend l'etude du Palais royal et des grandes demeures), l'etude du fait religieux a Ougarit (lieux, objets, images, textes), le corpus des aegyptiaca, une nouvelle traduction des textes litteraires, le developpement des etudes iconologiques... Par ailleurs, de nouvelles approches ou thematiques sont mises en place: reflexion en vue de !'elaboration d'un atlas archeologique et epigraphique, developpement d'une cartographie numerique thematique, programme d'analyse diachronique des paysages (xix•-XXI• s.), approche fondee notamment sur la documentation photographique ancienne, novatrice pour cette region du Levant ... ; 4/ approfondir nos connaissances sur l 'histoire de la mission ; 5/ developper Jes approches epistemologiques. L'un des volumes recents valorise le travail de l'une des theses de doctorat associees aux activites de la mission. Enfin, on notera quelques etudes qui portent sur d'autres sites de la cote syrienne : Tell Shamiyeh, Ras Ibn Rani, Tell Sianu et Amrith. La diversification des operations permet de maintenir une dynamique et une synergie au sein de I'equipe de la mission. L'exploitation de la documentation inedite, par I' envergure du programme, a permis d'associer au cours des dernieres annees de nouveaux chercheurs, des post-doctorants et des etudiants (Guillaume Blanc, Helene Bouillon, Aurelie Carbillet, Marie-Laure Chambrade, Nicolas Jacob-Rousseau, Fiona Pichon), terreau pour lareleve actuelle et future. Par ailleurs, depuis le volume RSO XX, la serie s'est ouverte a des chercheurs exterieurs a la mission. Sans chercher a alourdir le texte de donnees comptables, ii semble important de souligner que ces volumes livrent ala communaute scientifique des centaines d'inedits et qu'une riche illustration accompagne ces etudes. Ce sont environ 3000 illustrations, en noir et blanc ou en couleur. La publication de nombre d'entre elles a necessite le travail d'infographistes, le chef de mission assurant le suivi des operations qui ont ete realisees par : Carole Cheval, Emma Croidieu, Gauthier Devilder, Virginie Huyard, Severine Sanz, Martin Sauvage, Natacha Vernay. En amont prennent place d'importantes operations de numerisation auxquelles ont participe : Guillaume Blanc, Camille Boulland, Aurelie Carbillet, Jody Clair, Bernard Geyer, Yasmin Kanhoush, Shadi Shabo, Valerie MatoYan, Francesca Onnis, Haytan Othman, Thaer Yartah. A la dimension patrimoniale de ces operations s'est ajoute un volet formation. Ce travail a en effet permis de familiariser des etudiants franc;:ais et syriens (Universite Lumiere Lyon 2), ainsi que des post-doctorants, avec Jes archives d'une grande mission de fouille extra-metropolitaine et de Jes former aux pratiques de la numerisation 17 • Ces operations ont pu etre realisees grace au soutien du Service informatique de la Maison de !'Orient et de la Mediterranee, en collaboration avec Ange Hernandez t et Patrick Desfarges t. La plupart des traductions en arabe ont ete assurees par Mohamed Al-Dbiyat et Michel Al-Maqdissi. La mission a beneficie des competences d'Elizabeth Willcox et de Nick Marriner pour certaines traductions en anglais. Enfin, le chef de mission assure le suivi de la maquette, realisee par Christiane Gallo, en amont du depot des manuscrits aux Editions Peeters.

16.

La documentation archeologique inedite correspond a environ 50 % des objets conserves, ceci en raison de ['absence d'une publication systematique detaillee du materiel mis au jour de 1929 a 1970, voir V Matoi:an, De la matiere transformee ... aux realia de la pensee. Cultures materiel/es et identites aux ages du Bronze et du Fer; du Levant Nord a l'espace mediterraneen, Habilitation a Diriger des Recherches, rapport de synthese, Universite de Paris I Pantheon - Sorbonne, 2014.

17.

La gestion et I'exploitation des archives ont aussi constitue le sujet de plusieurs stages professionnels de Master.

34

V.MATOiAN

LES AUTRES PUBLICATIONS COLLECTIVES

Pour la periode 2008-2020, ii conviendra de rappeler tout d 'abord plusieurs initiatives de la mission avec la parution : de deux rapports conjoints dans la revue Syrin (87, 2010 ; 90, 2013) 18 ; des actes du collogue international Ougarit au 11' millenaire av. J.-C. (Lyon 2001) dans la collection Travaux de la Maison de !'Orient (n° 47, 2008) 19 et de ceux du collogue international Societe et religion a Ougarit (Paris, College de France, 2016) dans la revue Ugarit-Forschungen (48, 2017) 20 ; de deux catalogues d'exposition, celui de !'exposition au musee national de Damas sur le Palais royal d'Ougarit (ouvrage bilingue) et celui de I'exposition Ougarit, entre Orient et Occident au College de France 21 (fig. 2). Les actes du collogue Administrations et pratiques comptables au Proche-Orient ancien (Louvain-la-Neuve 2019) sont en cours d'edition 22•

Fig. 2 - Couve11ure du catalogue de l 'exposition Ougarit, entre Orient et Occident (College de France, P Llegou).

18.

Al-Maqdiss1 M., Calvet Y., MatoYan V., Al-Bahloul K., Benech C., Bessac J.-C., Coqueugniot E., Geyer B., Goiran J.-P., Marriner N., Onnis F. et Sauvage C. 2010, « Rapport preliminaire sur les activites de la mission syro-franyaise de Ras Sharnra-Ougarit en 2007 et 2008 (67° et 68° campagnes) >>, Syria 87, p. 21-51 ; MatoYaN V., Al-Maqdissi M., Haydar J., Al-BahlOUL K., Benech C., Bessac J.-C., Bordreuil E., Callot 0., Caroillet A., Dardaillon E., Geyer B., Goiran J.-P., Hawley R, Herveux L., Marriner N., Onnis F., Pardee P., Rej1ba F., Roche-Hawley C. et Sauvage C., avec la collab. de V. Asensi-Amoros, P. Carbone~ X Huang etM. Lecomte 2013, « Rapport preliminaire sur les activites de la mission archeologique syro-franyaise de Ras Shamra - Ougarit en 2009 et 2010 (69° et 70° campagnes) >), Syria 90, p. 439-478. La traduction en arabe, par M. Al-Dbiyat, a ete mise en ligne sur le site web de la mission en mars 2015.

19.

Calvet Y. et Yon M. (dir.) 2008, Ougarit au Bronze Moyen et au Bronze Recent, TMO 47, Maison de !'Orient et de la Mediterranee, Lyon (avec 18 contributions, 20 auteurs).

20.

MatoYan V. et Romer T. (coordinateurs scientifiques), 2017, actes du colloque international Societe et religion

a Ougarit (Paris, College de France, 15-16 septembre 2016), Ugarit-Forschungen 48, p. 609-845. 21.

Al-Maqdissi M. et MatoYan V. (eds), 2008, « L'Orient des palais >). Le Palais royal d'Ougarit au Bronze recent, Documents d'archeologie syrienne XV, Direction Generate des Antiquites et des Musees, 284 p. (ouvrage en franyais et en arabe), avec la collaboration de 2 7 membres de la mission. MatoYan V. et Romer T. ( dir.), 2016, catalogue d'exposition : Ougarit, entre Orient et Occident, College de France - Mission archeologique syro-franyaise de Ras Sharnra- Ougarit (Paris, 15-23 septembre 2016), 120 p., avec la collaboration de 21 membres de la mission.

22.

Par Jan Tavernier, Valerie MatoYan et Etienne Bordreuil, aux PIOL.

35

LES PUBLICATIONS 2008-2020 DE LA MISSION

Des operations hors mission sont egalement a signaler: l'article conjoint des deux chefs de mission, Khozama Al-Bahloul et Valerie MatoYan, dans l'ouvrage collectif One hundred sites tell us the history of Syria (2016), edite par Youssef Kanj ou etAkira Tsuneki ; la coordination scientifique par le chef de mission d'un numero special de la revue ArcheoThema consacre aux Cites de Syrie occidentale et du Liban (n° 15, juillet-aout 2011), comportant deux textes sur Ougarit (participation: Olivier Callot et Valerie MatoYan) 2' ; en 2012, un article dans la revue Geologues, a l'initiative de Claude Chanut (avec la collaboration de Jean-Claude Bessac, Bernard Geyer et Valerie MatoYan) 24 ; en 2015, la participation a l'ISCACH-Beirut 2015 25 ; en 2019, a l'initiative de Marielle Pie, un article dans la revue Grande Galerie, Le Journal du Louvre 26, et, a celle du chef de mission, un dossier sur Ougarit dans la revue Semitica (n° 61, p. 159-291 ), auquel ont collabore notamment quatre autres membres de la mission (Michel al-Maqdissi,Aurelie Carbillet, Bernard Geyer et Nicolas Jacob-Rousseau) ; en 2020, la parution du cinquantieme volume de la revue Ugarit-Forschungen en hommage aManfried Dietrich et Oswald Loretz 27 auquel sept membres de la mission ont contribue (Michel Al-Maqdissi, Annie Caubet, Anne-Sophie Dalix, Valerie MatoYan, Dennis Pardee, Juan-Pablo Vita, Marguerite Yon). Enfin, on signalera deux rencontres qui ont rassemble de nombreux membres de la mission mais dans l'organisation desquelles la mission n'etait pas impliquee : les actes du colloque anniversaire portant sur Les ecritures mises aujour sur le site antique d'Ougarit (Syrie) et leur dechijfrement (College de France et Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2-3 decembre 2010) sont parus en 2013 28 et ceux de laJournee d'etudes a la me.moire de Pierre Bordreuil (Institut Protestant de Paris, 8 novembre 2014), parus en 2015, dans le volume 8 de la revue Semitica & Classica 29 • La production diffusee en ligne et la realisation de videos sont presentees dans l'article consacre aux actions de valorisations de la mission (dans cet ouvrage, p. 37).

PERSPECTIVES

Les projets de la mission sont tres nombreux et il n'est pas dans notre objectif d'en dormer ici la liste exhaustive. Plusieurs centaines d'inedits sont en cours d'etude. Nous citerons les publications actuellement en preparation et qui, nous l'esperons, paraitront dans les cinq ou quatre annees a venir. Deux volumes collectifs de la serie Archeologie, patrimoine et archives, Les fouilles anciennes a Ras Shamra et a Minet el-Beida presenteront notamment des dossiers portant sur les productions metalliques et sur le fait religieux a Ougarit. Par ailleurs, des monographies seront consacrees aux matieres vitreuses d'Ougarit

23.

Ce numero comprend 22 articles rediges par des chercheurs, franyais et etrangers (Europe, Syrie et Liban), responsables de missions archeologiques en Syrie et au Liban.

24.

Mato,an V., Geyer B., Bessac J.-C. et Chanut C. 2012, « Les sciences de la Terre aRas Shamra - Ougarit : la geologie a!'aide de l'archeologie », Geologues 173, p. 70-76.

25.

Mato1an V. 2018, « The Syrian-French Archaeological Mission of Ras Shamra-Ugarit », in J. Abdul Massih et S. Nishiyama (eds), Archaeological Explorations in Syria 2000-2011, Proceedings of ISCACH-Beirut 2015, Archaeopress, Oxford, p. 355-363.

26.

Mato1an V. et Pie M. 2019, «Ala decouverte du royaume d'Ougarit ►>, Grande Galerie, Le Journal du Louvre 48, p. 78-79.

27.

Mato,an V., Mazzini G., Watson W., Wyatt N. (Hrgs) 2019, Ugarit-Forscungen 50, Festchriftfar Manfried Dietrich und Oswald Loretz f , Ugarit Verlag, Munster.

28.

Bordreuil P., Emst-Pradal F., Masetti-Rouault M.G., Rouillard-Bomaisin H. et Zink M. (eds) 2013, Les ecritures mises au jour sur le site antique d'Ougarit (Syrie) et leur dechiffrement 1930-2010, Commemoration du quatre-vingtieme anniversaire du dechijfrement de !'alphabet cuneiforme de Ras Shamra-Ougarit, Colloque international tenu au College de France le jeudi 2 decembre 2010 et a l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres le vendredi 3 decembre 2010, AIBL, Paris. Quatorze membres de la mission y ont collabore.

29.

Quatre membres de la mission ont redige un article.

36

V. MA1DIAN

( catalogues raisonnes et analyses en laboratoire), a la publication des resultats du programme portant sur la Ville Sud et d' operations sur le terrain panni lesquelles I' etude architecturale de la region au nord du Palais royal, ou encore aune reflexion sur l'imagerie royale aOugarit. D'autres projets, moins avances, portent notamment sur la « maison d'Urtenu » (fouilles, etude de !'architecture et du materiel, edition des textes encore inedits), Jes secteurs de la tranchee Sud-acropole, du quartier dit « residentiel » et du Palais royal, Jes poids d'Ougarit ou encore !'edition des textes accadiens inedits et la reedition des textes ougaritiques.

Ougarit, un anniversaire RSO XXVIII, 2021, p. 37-90

LA MISSION D'OUGARIT : LES OPERATIONS DE VALORISATION 2008-2019

Valerie MATOIAN *

REsUME Les principales operations de valorisation developpees depuis 2008 dans le cadre des activites de la Mission archeologique syro-frani;:aise de Ras Sharnra Ougarit ont concerne !'organisation de rencontres scientifiques et d'expositions, la presence de la mission sur La Toile (site web de la mission, volet consacre a Ougarit de la serie Patrimoine du Proche-Orient du ministere de la Culture), la realisation de videos et des interventions dans le secondaire. Ces actions se sont appuyees sur des collaborations en France et a I' etranger et la mission a beneficie de cadres prestigieux : Academie des Inscriptions et Belles-Lettres, musee du Louvre, Bibliotheque nationale de France, Institut national d'histoire de !'art, College de France, Centre de conference ministeriel du ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres, universite Lyon 2 Maison de !'Orient et de la Mediterranee, universite de Lille, musee universitaire de Louvain-la-Neuve, universite catholique de Louvain et musee national de Damas. Les differentes operations ont pennis de federer Jes membres de la mission. Le role de chacun est precise dans cette contribution.

ABs1RACT

The main valuation operations developed since 2008 within the framework of the activities of the Syro-French Archaeological Mission of Ras Shamra Ugarit concerned the organization of scientific meetings and exhibitions, the presence of the mission online (website of the mission, section devoted to Ugarit of the reries "Patrimoine du Proche-Orient" of the Ministry of Culture), the production of videos and interventions in secondary education. These actions were based on collaborations in France and abroad and the mission benefited from prestigious places: Academie des Inscriptions et B elles-Lettres, Louvre museum, National Library of France, National Institute of history of art, College de France, Ministerial Conference Center ofthe Ministry ofEurope and Foreign Affairs, University ofLyon 2 Maison de l 'Orient et de la Mediterranee, the University ofLille, University Museum ofLouvain-la-Neuve, Catholic University of Louvain and National Museum of Damascus. The various operations made it possible to unite the members ofthe mission. The role ofeach is specified in this contribution.

UMR 7192 Proclac CNRS- College de France.

38

V. MA1DIAN

.2019-2008 ~I 4-._...,.•:-;1 ~.I

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Les principales operations de valorisation developpees depuis 2008 dans le cadre des activites de la Mission archeologique syro-frarn;aise de Ras Shamra - Ougarit ont conceme l'organisation de rencontres scientifiques et d'expositions, la presence de la mission sur La Toile, la realisation de videos et des interventions dans le secondaire. Recemment, ce sujet a fait l'objet d'une intervention dans le cadre du seminaire de master Valorisation scientifique de l'archeologie organise par Sorbonne Universite, Faculte des Lettres (2018) 1 • Ces actions se sont appuyees sur des collaborations en France et a l'etranger et la mission a beneficie de cadres prestigieux : l 'Institut, le musee du Louvre, la Bibliotheque nationale de France (site Richelieu), l 'Institut national d'histoire de l 'art, le College de France (site Marcelin Berthelot), le Centre de conference ministeriel du Ministere de l 'Europe et des Affaires etrangeres (MEAE), l 'universite Lyon 2 - Maison de l'Orient et de la Mediterranee, l'universite de Lille, le musee L de Louvain-la-Neuve, l'universite catholique de Louvain et le musee national de Damas. Les differentes operations ont permis de federer les membres de la mission. Le role de chacun est precise dans les pages qui suivent. L'article s'attache aux operations qui ont eu lieu, sans aborder les divers projets qui n'ont pas pu aboutir pour diverses raisons. L'ensemble des activites n'est toutefois pas detaille, comme les conferences grand public donnees par les membres de la mission dans le cadre d'associations ou d'evenements culturels. Ces interventions sont nombreuses et ne peuvent toutes etre citees. Deux exemples suffiront a illustrer leur diversite : la premiere est la conference Ougarit, une cite de l'dge du Bronze entre Orient et Mediterranee, JO ans de recherches 2006-2016 presentee par les deux chefs de mission, Khozama al-Bahloul et Valerie MatoYan, dans le cadre du Cycle sur l'actualite archeologique du musee du Louvre (2015-2016) ; la seconde est la presentation Ougarit en Syrie, ville des ecritures, reunissant quatre membres de la mission (Michel al-Maqdissi, Frani;;oise Emst-Pradal, Bernard Geyer, Valerie MatoYan), donnee a l'occasion du 12• Festival du Mot a. La Charite-sur-Loire (2016).

LES RENCONTRES SCIENTIFIQUES Les membres de la mission communiquent regulierement dans des rencontres scientifiques. Pour la demiere decennie, en nous fondant sur les informations transmises par les membres de l'equipe 2 lors de

1.

Intervention du chef de mission sur « Les operations de valorisation de la Mission archeologique de Ras Shamra - Ougarit » dans le cadre du seminaire organise par Anne-Sophie Dal ix (27 novembre 2018, Institut national du patrimoine, Paris). Voir aussi Matoran 2016.

2.

Informations transmises au chef de mission par Jes membres de la mission, sollicites chaque annee a la rentree de septembre, pour le rapport d'activites examine par la Commission consultative des recherches archeologiques a I' etranger.

LA MISSION D'OUGARIT : LES OPERATIONS DE VALORJSATION 2008-2019

39

l 'etablissement des rapports d' activites annuels remis au MEAE, ce sont environ 200 communications dont un tiers ont pris place a !'occasion de manifestations organisees par la mission 3 . Les operations organisees ou co-organisees par la mission se repartissent selon trois types de manifestations 4 : - les « journees Ougarit » ; - des ateliers consacres a Ougarit dans le cadre de la Rencontre assyriologique internationale ; - une table ronde et trois colloques intemationaux.

Les« journees Ougarit » (Paris) Trois « journees Ougarit » se sont tenues a Paris (2013, 2014, 2017) (fig. 1-3) 5• Inities par le chef de mission et elaborees dans le cadre de collaborations, ces journees d'etude ont eu pour objectif de faire connaitre !es recherches menees dans le cadre de la mission d'Ougarit, en particulier par les jeunes chercheurs associes a la mission ou, plus generalement, menant des recherches sur Ougarit 6 • La I" Journee Ougarit : Ougarit, une cite mediterraneenne du Levant (Paris, Bibliotheque nationale de France, 3 octobre 2013) fut organisee en collaboration avec le Departement des monnaies, medailles et antiques de la Bibliotheque nationale de France (Marielle Pie) 7, la 2' Journee Ougarit : De Ras Shamra a Soukas (Paris, Institut national d'histoire de l'art, 2 juillet 2014) avec l'Universite de Paris fV Sorbonne (Jean-Yves Monchambert et Anne-Sophie Dalix) 8, et la 3• Journee Ougarit (Paris, College de France, l,,, decembre 2017) a ete accueillie par le College de France 9• Treize membres de la mission ont participe a ces reunions : Jean-Claude Bessac, Helene Bouillon, Yves Calvet, Aurelie Carbillet, Marie-Laure Chambrade, Anne-Sophie Dalix, Bernard Geyer, Nicolas Jacob, Valerie Matofan, Frani;:oise Ernst-Pradal, Robert Hawley, Berenice Lagarce-Othman et Carole Roche-Hawley. Des chercheurs exterieurs ala mission -Anne Bouquillon, Sandrine Pages-Camagna et Isabelle Biron (C2RMF) - sont egalement intervenus et plusieurs communications ont ete presentees par des etudiants en Master et des doctorants : Obab al-Dbiyat et Guillaume Blanc (universite Lyon 2), Marie Mathis (universite Lyon 1), Vanessa Juloux (Ecole Pratique des Hautes Etudes).

3.

Plusieurs rencontres intemationales ont ete organisees par la mission avant 2008 : en 1993, Le pays d'Ougarit autour de 1200 av.JC., colloque qui s'est tenu au College de France (28 juin-1 "juillet 1993) (Yon, Sznycer et Bordreuil 1995) ; en 2001, Ougarit au 11' millenaire av. J-C. Etat des recherches, colloque qui s'est tenu a la Maison de !'Orient et de la Mediterranee, Lyon (Calvet et Yon 2008) ; en 2004, Recherches a Ougarit, royaume syrien du 11' millenaire, colloque qui s'est tenu au musee des Beaux-Arts de Lyon (25-26 novembre 2004) et au musee du Louvre (27 novembre 2007) (dir. scientifique: Yves Calvet, Bassam Jammous, Annie Caubet, Pierre Bordreuil, Genevieve Galliano) ; en 2005, Le mobilier du Palais royal d'Ougarit. Recherches en cours, etat des questions et perspectives, table ronde qui s 'est tenue a la Maison de !'Orient et de la Mediterranee, Lyon (13-14 decembre 2005) (Matoi:an 2008). On signalera aussi le colloque anniversaire Les ecritures mises au jour sur le site antique d'Ougarit (Syrie) et leur dechiffrement (College de France etAcademie des Inscriptions et Belles-Lettres 2-3 decembre 2010) (Bordreuil et al. 2013).

4.

Pour le detail des programmes : https://www.mission-ougarit.fr/sujet/colloques-conferences/ et https://www.missionougarit.fr/la-mission/les-activites-de-la-mission/

5.

Ces joumees d'etude ont pu se derouler grace au soutien du Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres.

6.

A !'occasion du colloque sur L'archeologie en France et a l'etranger: acteurs et enjeux organise par le ministere des Affaires etrangeres et le ministere de la Culture et de la Communication, !es 14 et 15 octobre 2013 (INHA, Paris), la place importante des grandes missions patrimoniales a ete soulignee et l'interet de la Joumee « Ougarit » 2013 (Bibliotheque nationale de France) a ete note.

7.

La mission a beneficie de l 'accueil et du support logistique du Departement des monnaies, medailles et antiques de la Bibliotheque nationale de France. Le chef de mission remercie chaleureusement sa directrice, Frederique Duyrat.

8.

L'universite de Paris IV a mis a disposition la salle Vasa.ti de l 'Inha. La logistique a ete assuree par Anne-Sophie Dalix, secondee par trois etudiants de Master : H. Aktouf, S. Bernardin, H. Timon (Universite Paris Sorbonne Paris IV). L'operation a aussi beneficie du soutien de I' ANR PaleoSyr (resp. Frank Braemer et Bernard Geyer) pour la prise en charge des frais de deplacement d'un participant. Que tous soient remercies.

9.

La mission a reyu le soutien logistique de l'UMR 7192 Proclac. Le chef de mission remercie ici chaleureusement Thomas Romer, directeur de l 'UMR et professeur du College de France.

40

V. MA1DIAN

Journee d'etude organisee par la Mission archeologique syro-franc;a1se de Ras Shamra - Ougarit en collaboration avec le Departement des monnaies, medailles et antiques de la Bibliotheque nationale de France.

Vendredi 4 octobre 2013 BnF, 5 rue Vivienne, salle des commissions de 15 a 18 heures

Fig. 1 Affiche de la 1" Journee Ougarit : Ougarit, une cite mediterraneenne du Levant, Paris 2013 (conception E. Croidieu, V Matoian et M Pie, infographie E. Croidieu).

41

LA MISSION D'OUGARJT: LES OPERATIONS DE VALORJSATION 2008-2019

•

I

De

Ras Shamra aSoukas

Joumee d'etude organlsee par la Mission archeologique syro-fran~aise de Ras Shamra - Ougarit en collaboration avec l'Universite Paris-Sorbonne (Paris IV)

2 juillet 2014 de 14h a 18h30

INHA Salle Vasari 2, rue Vivienne - 75002 Paris Ian 200&.

26.

Cette manifemti.na J~'llleSS'll.tiens de la Direpem.mt {MAEE), d'II. Or"-pe d"amitie Fr.ot¢e-Syrie 3,l' MfohelAl-Maqddissi.

48

V.MATOiAN

La civilisation urbaine et palatiale de l'age du Bronze recent en Syrie

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L'origine du fall urbain s'enracine au Proche-Orienl dans la seconde moilie du Ivo millenaire avant noire ere. C'est alors que s'effectue le passage des

sociCta-5 vlllageoises aux communautes urbaines. Au cours des deux millCnaires suiv11nts, periode que les archt?ologucs dCnomment • l'age du Bronze », sc

a

developpent des civilisations urbaines et palatlales. La societe devient complexe, hierarchlsee,dominee par la figure du monarque la l~te d 'un royaume ou

d'un empire. L'archeolc;,gie monlre que la hierarchie sociale s'esl exprimee au travers du batl avec le developpement de !'architecture monumentale el de !'acquisition d'ob)ets rares et precleux, qui sont autant de slgnes extMeurs de richesse et de pouvolr.

Cart• du roy•um• d'Ougarft

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La phase finale de l'~ge du Bronze - le Bronze recent (XVl"-debut du XII• siedes av. J.•C.) - represente l'apc;,gee de cette civilisation urbaine et palatiale. Selon J.-L Huot 11 est alors possible de parler d ' « un Orient des palais, au sens economique du terme ,,

Le site de Ras Shamra · Ougarit.. localise sur la cote de Syrle du Nord a dix kilometres au nord de 1·acwclle ville de lattaquiC, est une reference obllgee pour l'@tude de cette periode et celle du syst~me palatial en Syr'ie occidentale. GrAce ~ l'abondante doc.umentatlon archeologique et textuelle mise au jour sur ce site et celul, volsln, de Ras lbn Hanl, Ougarlt occupe une p lace partlcullere dans l'hlstolre de l'archc!ologle proche-orlentale. Elle offre I1mage urbanistique d'une cite mediterraneenne du Levant A la periode du Bronze recent, e xpression • parfaile • de la ville: lieu de renconlres, d'echanges, de decisions.

Fig. 7 - Unpanneau de !'exposition« L'Orient des palais ,>, Le Palais royal d'Ougarit au Bronze recent, (© Mission de Ras Shamra, conception: Valerie Matotan - graphisme: Gauthier Devilder).

0

LA MISSION D OUGARIT: LES OPERATIONS DE VALORISATION 2008-2019

49

par vingt-sept membres de la mission 28 auxquels s'associerent quelques collaborateurs exterieurs 29 (jig. 8). Cet ouvrage, agremente de 150 illustrations, fut aussi publie dans la serie des Documents d'Archeologie Syrienne de la DGAM 30•

Fig. 8 - Couverture du catalogue de! 'exposition« L'Orient des palais », Le Palais royal d'Ougarit au Bronze recent (infographie L. Kharune').

Depuis 2016, plusieurs operations ont pris place a Paris et en regions, ainsi qu' en Belgique. Ces expositions, pour la plupartinitiees par la mission, se sont inscrites dans le cadre de collaborations multiples avec le Ministere de I'Europe et des Affaires etrangeres, le College de France, le musee du Louvre, le Musee L de Louvain-la-Neuve, des universites (Universite de Lille, Universite catholique de Louvain) et I' Institut national de recherches archeologiques preventives.

28.

Ying-sept membres Michel al-Maqdissi, Beatrice Andre-Salvini, Etienne Bordreuil, Pierre Bordreuil, Olivier Callot, Yves Calvet, Claude Chanut, Sophie Cluzan,Anne-Sophie Dalix, Ella Dardaillon, Fran9oise Emst-Pradal, Jacqueline Gachet-Bizollon, Robert Hawley, Jean-Claude Icart, Sylvie Lackenbacher, Berenice Lagarce, Florence Malbran-Labat, Sophie Marchegay, Jean Margueron, Valerie MatoYan, Dennis Pardee, Carole Roche, Hedwige Rouillard-Bonraisin, Fmmanuelle Vila, Juan-Pablo Vita, Myassar Yabroudi-Fattal, Marguerite Yon.

29.

VictoriaAsensi Amoros, Anne Bouquillon, Mohamed al-Dbiyat (traduction en arabe de !'ensemble des textes).

30.

Al-Maqdissi et MatoYan 2008.

50

V. MA1DIAN

Un volet important des recherches developpees dans le cadre de la mission porte sur les resultats de l'exploration ancienne des sites de Ras Shamra et de Minet el-Beida. Cette recherche, qui repose sur l 'analyse des decouvertes et sur l 'exploitation scienti:fique des archives de fouille, constitue l'une des etapes cles en vue de l'editio princeps de la documentation encore inedite. Entrepris des les annees 1980, ce vaste « chantier » connait des developpements d'envergure, avec la reprise de l'exploitation du fonds C. Schaeffer du College de France a partir de 2011. Nous sommes reconnaissante a Jean-Marie Durand, professeur au College de France, de nous avoir alors autorise l'acces aux archives anciennes de la mission. Les etudes repondent a deux objectifs complementaires : publier l'ensemble de la matiere inedite (avec notamment l'etablissement de corpus exhaustifs), mettre en avant des thematiques qui repondent aux enjeux actuels de la recherche dans le domaine des etudes ougaritiques, parmi lesquelles l'etude du fait religieux a Ougarit, developper de nouvelles approches avec !'elaboration d'un atlas archeologique et epigraphique ou encore elaborer une cartographie numerique thematique ... Au-dela des publications scientifiques, la valorisation de ces fonds d'archives a pour but la diffusion aupres du grand public de nos connaissances sur Ougarit, des perspectives de la recherche, et aussi, au travers des archives d'une mission dont l'histoire se compte en decennies, d'une memoire de la recherche archeologique au Proche-Orient. C'est dans cette perspective que la Mission de Ras Shamra a initie ce projet d'exposition, en collaboration avec le College de France. Fin 2013, le chef de mission a propose un projet associant trois evenements 31 : la parution d'une publication, une exposition et un colloque scientifique au College de France, dans le cadre d'une collaboration avec le professeur Thomas Romer et avec Anne Chatellier (direction des reseaux et partenariats, College de France). La mission a pris en charge l 'un des trois volets de l' exposition Ougarit, entre Orient et Occident (College de France, 2016), celui intitule La mission d'Ougarit et son heritage, consacre a valoriser, au travers de dix vitrines (fig. 9) et de dix-huit panneaux didactiques, le fonds Schaeffer et les recherches en cours dans le cadre de la mission. L'exposition fut l'occasion de presenter des carnets d'inventaire et de fouille, des albums de photographies, des carnets de dessins, des moulages de tablettes, des empreintes de sceaux-cylindres et de scarabees, des publications ... qui permirent d'evoquer les themes suivants : les fouilles a Ras Shamra et a Minet el-Beida, les antiquites d'Ougarit en France et au musee de Damas, la civilisation ougaritique au travers de ses traditions (traditions scribales, litterature religieuse, fait religieux, enterrer ses morts) et de certaines de ses productions (la glyptique), ou encore les relations en Ougarit et l'Egypte (scarabees). Les deux autres volets, inities par les equipes du College de France sous la direction du Thomas Romer, porterent sur Claude Schaeffer, professeur au College de France et L 'archeologie au College de France. Les principaux intervenants du College de France furent, aux cotes de Thomas Romer et d' Anne Chatellier, Lorraine Marcheix (Bibliotheque), Lionel Marti (CNRS, UMR 7192), Christophe Labaune (archives), Claire Guttinger (archives) et Patricia Llegou (catalogue). Le projet donna egalement naissance a un catalogue 32, dont la realisation fut engagee seulement quelques mois avant l'inauguration de l'exposition. La tenue de l'evenement (15-23 septembre 2016) pendant les Journees europeennes du patrimoine offrit une large audience a !'exposition visitee par plus de 4000 personnes. Vingt-deux membres de la mission ont collabore au projet (pl. 1-18) : Khozama al-Bahloul (catalogue, kakemono, mise en place de l'exposition), Michel al-Maqdissi (catalogue, kakemono), Beatrice Andre-Salvini (catalogue), Guillaume Blanc (numerisation, catalogue, mise en place et visite de l'exposition), Yves Calvet (catalogue, kakemono), Aurelie Carbillet (numerisation, catalogue), Marie-Laure Chambrade (catalogue, kakemono), Claude Chanut (catalogue), Emma Croidieu (infographie des kakemonos), Sophie Cluzan (catalogue, kakemono, cartels, choix d'reuvres, mise en place de l'exposition), Anne-Sophie Dalix (catalogue, kakemono, cartels, choix d'reuvres, mise en place de !'exposition), Franr;:oise Ernst-Pradal (catalogue, visite de !'exposition), Bernard Geyer (numerisation, catalogue, kakemono, mise en place de l 'exposition), Robert Hawley ( catalogue, choix d' reuvres), Nicolas

31.

Pour ces evenements, la mission a reyu le soutien du Senat, du MAEDI et du laboratoire Archeorient.

32.

Matoi:an et Romer 2016 (cinquante pages sont consacrees aux travaux de la mission).

0

LA MISSION D OUGARIT: LES OPERATIONS DE VALORISATION 2008-2019

51

Jacob-Rousseau (catalogue, kakemono), Berenice Lagarce-Othman (catalogue, kakemono, cartels, choix d'reuvres), Sophie Marchegay (catalogue), Valerie Matoi:an (numerisation, synopsis, catalogue, kakemono, cartels, choix d' reuvres, mise en place et vi site de I' exposition), Marielle Pie (catalogue, kakemono), Carole Roche-Hawley (catalogue, kakemono, cartels, choix d' reuvres), Arnaud Serandour (catalogue, kakemono), Juan-Pablo Vita (catalogue).

Fig. 9 - Vue de! 'exposition Ougarit, entre Orient et Occident, College de France, 2016 (© Mission de Ras Shamra, photographie V Matotan).

Quelques mois plus tard, la mission eut le privilege de presenter Jes panneaux de !'exposition La Mission d'Ougarit et so11 heritage !ors de la journee L'archeologue du futrir qui s'est deroulee le 30 novembre 2016 au Centre de conference ministeriel, a !'occasion des 70 ans de la commission des fouilles 33 (fig. 10). Les dix-huit kakemonos furent completes par trois nouvelles realisations qui avaient pour objectif de mettre en avant les publications de la mission et Jes operations portant sur Jes archives qui se trouvent a Lyon, deux activites largement soutenues par le MAEDI (pl. 1-20). Cet evenement fut une belle operation de valorisation des actions developpees dans le cadre de la Mission archeologique de Ras Shamra a !'occasion d'un evenement officiel ou etaient convies les principaux acteurs de l'archeologie fran,;:aise a I' etranger. Dans un second temps, un projet d'itinerance a permis de presenter, en region et en Belgique, Jes travaux de la Mission de Ras Shamra portant sur !'exploitation scientifique des archives des fouilles anciennes. Ce projet avait pour objectif de sensibiliser Jes etudiants a la question de la valeur scientifique et patrimoniale des archives liees al 'archeologie syrienne.

33.

Cet evenement fut initie par Maelle Sergheraert, responsable du Pole SHS, de l'archeologie et du patrimoine du Ministere des Affu.ires etrangeres, a laquelle nous exprimons notre profonde gratitude. Nous remercions egalement Catherine Delobel pour son soutien. L'exposition fut mise en place avec les equipes du MAEDI et !'aide de Guillaume Blanc.

52

V.MATOiAN

Fig. JO - Vue de l 'exposition La Mission d' Ougarit et son heritage, Centre de conference ministeriel du Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres, 30 novembre 2019 (© Mission de Ras Shamra, photographie V Matoian).

Au printemps 2018, dans le cadre d'un partenariat avec l 'Universite de Lille, la mission de Ras Shamra a co-organise !'exposition Ougarit, un site du Proche-Orient ancien, qui s'est tenue dans !es locaux de la Bibliotheque universitaire (20 mars-18 avril 2018) 34 (fig. 11). Dix-huit panneaux didactiques, ainsi qu'une selection de 12 moulages modemes de tablettes et des empreintes modemes de sceaux-cylindres et d 'une matrice d'un moule a bijou, ont ete presentes, documentant differents aspects de l'histoire sociale, economique, politique et artistique d 'Ougarit. L' equipe de la Mission de Ras Shamra fut composee d 'Anne-Sophie Dalix, Bernard Geyer, Valerie Mato'ian 35, Juan-Pablo Vita, et beneficia de la collaboration de N olwen Chatiron (etudiante en master, Sorbonne Universite) et I' equipe lilloise de Denis Lacambre (MCF, Universite de Lille et HALMA UMR 8164), Camille De Visscher (Universite de Lille, Direction Valorisation de larecherche; mediation scientifique SHS), avec la collaboration de Camille Marin (Universite de Lille, Direction Communication) et de Pauline Leroy (doctorante en histoire du Proche-Orient ancien, Universite de Lille et HALMA l.Th1R 8164). Debut 2019, dans le cadre d'une collaboration avec l'Universite catholique de Louvain (UCL) et le Musee L, la mission de Ras Shamra a presente aLouvain-la-Neuve, a!'occasion du collogue international Administrations et pratiques comptables au Proche-Orient ancien (21-22 fevrier 2019), une selection de quinze moulages de tablettes d'Ougarit exposes dans deux vitrines et de panneaux didactiques 36 (espace de !'Auditorium du Monceau du Musee L). La selection des moulages et la redaction des cartels

34.

Operation co-financee et soutenue par le Leaming Center Archeologie/Egyptologie/SHS de l'Universite de Lille, la Direction Valorisation de la recherche de l'Univers1te de Lille, l'UMR 8164 Halma (Universite de Lille - CNRS), la region Hauts-de-France, le Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres, l'UMR 7192 Proclac (College de France - CNRS), Lettres Sorbonne Universite, l'UMR 5133 Archeorient (CNRS - Universite de Lyon).

3 5.

Une conference sur Les archives de la mission d'Ougarit sous la loupe des chercheurs fut donnee par le chef de mission le 2 7 mars 2018 aLille.

36.

L'exposition, initiee par V. Mato'ian, a ete soutenue par : le Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres; l'UMR 7192 Proclac ; l'UMR 5133 Archeorient (CNRS - Universite de Lyon) ; l'Universite catholique de Louvain ; Le Musee L (mise a disposition de l'espace de !'auditorium; pret a titre gracieux de deux vitrines). Jan Tavernier (UCL), Johane Gamy (UCL), Emmanuelle Druart (Musee L), Quentin Moors (Musee L) sont ici grandement remercies.

53

LA MISSION D'OUGARIT: LES OPERATIONS DE VAl.ORlSATION 2008-2019

a pennis d'associer deux doctorants du professeur Jan Tavernier (UCL) : Johanne Gamy et Etienne Bordreuil, membre de la mission de Ras Shamra. Cette exposition fut par ailleurs !'occasion de realiser quatre nouveaux kakemonos (pl. 20-23). Leur contenu fut elabore par deux membres de la mission, Marie-Laure Chambrade et Etienne Bordreuil, la mise en page etant assuree par Emma Croidieu. Lors de la Fete de la Science 2019, la mission fut egalement presente grace la presentation de plusieurs kakemonos sur le stand de l'Institut national de recherches archeologiques preventives a Strasbourg 37 : trois panneaux, elabores par Aurelie Carbillet et Valerie Matoi:an, permettaient d 'evoquer le projet PAS de collaboration entre la mission d'Ougarit et l'Imap portant sur l'etude du secteur de la « Ville Sud» de Ras Shamra 38, tan dis que le quatrieme, elab ore par Eric Boes (Inrap, Strasbourg), abordait les recherches prehistoriques de Claude Schaeffer en Alsace, avant son depart pour la Syrie. Cette operation de valorisation permit de concevoir trois nouveaux kakemonos, toujours avec la collaboration de la graphiste Emma Croidieu (pl. 24-26).

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Fig. 11 -A/fiche de !'exposition Ougarit, un site du Proche-Orient ancien,Lille 2018 (© Universite de Lille, Direction Communication).

37.

Financement: Mission de Ras Shamra.

38.

Le ProJ et PAS mtitule ).

54

V. MA1DIAN

L'annee 2019 fut surtout consacree a la preparation et a la mise en place de l'exposition-dossier Ougarit, une citemediterraneenne au Musee du Louvre (6 juillet 2019-2 mars 2020) 39, dont la presentation fait l'objet d'un article specifique a la suite de celui-ci. La mission s'est aussi impliquee dans des actions exterieures qui ont pris place en 2015. Elle a collabore a la realisation de deux panneaux destines a presenter l'equipe et ses activites dans le cadre de !'exposition La preservation du patrimoine syrien. Debats et exposition organisee par !'Ecole Normale Superieure (Pierre Leriche, Stephane Verger, Segolene de Pontbriand) a Paris en mars-avril 2015 40 . Au printemps 2015, la mission a prete trois moulages de tablettes de Ras Shamra 41 pour !'exposition Les ecritures cuneiformes au Proche-Orient ancien, organisee par Brigitte Lion et Denis Lacambe a l'Universite Lille 3 (Bibliotheque universitaire centrale, 7 avril-7 mai 2015) avec la participation des etudiants en doctorat de l 'universite 42 .

LA DIFFUSION EN LIGNE Depuis une decennie, la mission repond favorablement aux demandes de participation aux publications numeriques du Ministere de !'Europe et des Affaires etrangeres ou en lien avec la politique de diffusion du ministere. En 2010, ce furent la Carte interactive de l'lnstitut fran~ais du Proche-Orient 43 et le site Latitude France, puis, a partir de 2016, la serie Patrimoine du Proche-Orient de la collection du ministere de la Culture Grands sites archealogiques 44, que Thomas Sagory (responsable de la collection) presente dans cet ouvrage. A partir de cette date, le chef de mission a travaille en etroite collaboration avec Thomas Sagory et son equipe en vue d'etablir, dans un premier temps, une fiche-site« En resume» sur le site d'Ougarit (mise en ligne a l'ete 2017), puis d'elaborer la structure d'un titre de la collection, de suivre !'edition des textes commandes aux membres de la mission et la collection et/ou la realisation des illustrations 45• La premiere version du titre consacre a Ougarit site a ete mise en ligne a l'automne 2020. A ce jour, trente membres de la mission ont deja collabore au projet - Khozama al-Bahloul, Michel al-Maqdissi, Beatrice Andre-Salvini, Jean-Claude Bessac, Guillaume Blanc, Aurelie Carbillet, Annie Caubet, Marie-Laure Chambrade, Claude Chanut, Emma Croidieu, Sophie Cluzan, Eric Coqueugniot, Anne-Sophie Dalix, Gauthier Devilder, Franr;:oise Ernst-Prada!, Bernard Geyer, Jean-Philippe Goiran, Robert Hawley, Nicolas Jacob-Rousseau, Berenice Lagarce-Othman, Sophie Marchegay, Nick Marriner, Valerie MatoYan, Jean-Yves Monchambert, Georges Mouamar, Marielle Pie, Carole Roche-Hawley, Arnaud Serandour, Emmanuelle Vila, Juan-Pablo Vita- ainsi que trois collaboratrices exterieures rattachees au Centre de recherche et de restauration des musees de France : Anne Bouquillon, Isabelle Biron et Sandrine Pages-Camagna t.

39.

Matoi:an et Pie 2019.

40.

Le chef de mission a presente la Mission archeologique syro-fran9aise de Ras Sharma- Ougarit et participe aI'ensemble de la journee de conferences et de discussions !ors de la journee de debats du 28 mars 2015. Le chef de mission avait transmis a !'ensemble des membres de la mission !'invitation des organisateurs. Etaient presents: B. Geyer, S. Cluzan, J.-C. Margueron, A.-S. Dalix, E. Coqueugniot.

41.

Le choix des ceuvres (RS 12.063, un abecedaire, RS 16.265, un exercice scolaire, RS 92.2010, une lettre en ecriture alphabetique) a ete fait par B. Lion avec !'aide d'A.-S. Dalix de la mission.

42.

La mission etait representee par le chef de mission !ors de I'inauguration.

43.

Nous adressons nos remerciements a Marc Griesheimer, alors directeur de l'IFPO.

44.

Nous adressons nos remerciements a Bruno Favel, chef du departement des affaires europeennes et intemationales, Thomas Sagory (musee d'archeologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye, MAN) et son equipe, en particulier Daphne Mavrocordatos (MAN) et Margaux Lavernhe (ministere de la Culture).

45.

En 2018, une vacation de deux mois a ete prise en charge par le Ministere de la culture pour aider a la normalisation et a !'integration d'une partie de la documentation sur le site. Nolwen Chatiron, etudiante en Master de Sorbonne Universite, en a beneficie.

LA MISSION D'OUGARIT : LES OPERATIONS DE VALORJSATION 2008-2019

55

Six parties - Histoire et geographie, Une ville mediterraneenne, L 'ecriture, Artisanats locau:x et importations, Patrimoine, La recherche - rassemblent cinquante-six textes accompagnes d'illustrations (photographies, dessins, plans, schemas ...). Certains documents graphiques ont ere crees specifiquement en vue de leur mise en ligne, comme les restitutions architecturales documentant !'architecture domestique a Ougarit (fig. 12), de meme que huit des neuf videos actuellement diffusees 4 6 (voir infra). Le developpement prochain de ce site prevoit, entre autres, !'elaboration d'un plan interactif du site de Ras Shamra - Ougarit.

Le site web ofliciel de la mission La mission de Ras Shamra a ete parmi Jes premieres missions archeologiques franc;;aises travaillant au Proche-Orient a mettre en place un tel media 47 , la direction de la publication etant assuree par le chef de mission a partir de 2009. Sa creation fut possible grace au soutien de la Maison de l'Orient et de la Mediterranee (MOM) 48 . Jusqu'afin 2018, le site web de lamissionaete heberge sur le serveur de la Maison de !'Orient 49 . Les webmasters ont ete successivement deux ingenieurs du Service de communication de la MOM, Annie Thomas (2009-2010) et Caroline Develay (2011-2018). La premiere version fut mise en ligne en 2010. Le site comprenait alors les rubriques suivantes : Presentation de la mission ; Les membres 50 ; Le site de Ras Shamra-Ougarit 51 ; Recherches en cours ; Publications (avec notamment la liste des publications des membres de la mission depuis 1989) ; Enseignement 52 ; Actualites 53 . Une premiere refonte eut lieu des 2011 avec, enjuillet, la mise en place d'une nouvelle maquette plus attractive. Le chef de mission fut seconde par Aurelie Carbillet et !'ensemble des membres de la mission a ere sollicite pour completer Jes differentes pages : Actualites, Publications, Enseignement et Recherches en cours. La liste des publications des membres de la mission a alors ete completee et mise a jour pour la periode 1979-2012 et la traduction en arabe du demier rapport conjoint de la mission paru dans la revue Syria a ere mise en ligne (mars 2015) 54 . Le systeme d'exploitation du site, ancien, alourdissant considerablement Jes operations d'actualisation et de mise en ligne, la decision d'une refonte du site fut engagee fin 2017 (www.mission-ougarit.fr) par le chef de mission accompagne d'une equipe de cinq collaborateurs - Guillaume Blanc, Helene Bouillon, Aurelie Carbillet, Franc;;oise Ernst-Prada! et Bernard Geyer - et avec le concours de la societe Border Top. L'ensemble des membres de la mission fut a nouveau sollicite. Une version plus esthetique, mieux illustree, interactive, completee et actualisee du site web de la mission est en ligne depuis la fin de I' annee 2018.

46.

Deux videos ont ete produites dans le cadre du programme Patrimoine du Proche-Orient ; elles presentent des modelisations 3D des ivoires d' Ougarit (Marjorie Fremaux) et de !'architecture domestique (Julie Lepele). Les six autres ont ete realisees par la mission grace au soutien du ministere de I'Europe et des Affaires etrangeres et de l'UMR 7192 Proclac (CNRS - College de France) que nous remercions vivement.

47.

Un premier site (www.ougarit.ras-shamra.com) fut mis en place de 2003 a 2006, sous la responsabilite scientifique d'Yves Calvet, la coordination et la gestion du site etant assurees par Philippe Mora, chercheur independant.

48.

Nous remercions Remi Boucharlat, alors directeur de la MOM.

49.

A l'adresse: www.ras-shamra.ougarit.mom.fr

50.

Liste des membres de la mission etablie par V. Matoran.

51.

Textes rediges par : Yves Calvet, Pierre Bordreuil, Florence Malbran-Labat, Valerie Matoi:an, Dennis Pardee, Caroline Sauvage.

52.

Rubrique alimentee grace a la collaboration de F. Malbran-Labat.

53.

Rubrique alimentee grace a la collaboration de F. Ernst-Prada! et E. Bordreuil.

54.

Traduction realisee par Mohamed al-Dbiyat, grace au soutien du MEAE.

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Fig. 12a-b -Restitutions de coupes architecturales de la(< tranchee Ville Sud>> de Ras Shamra - Ougarit (Mission de Ras Shamra, Callot 2011 - mise en couleur: conception V Matoi'an, infographie E. Croidieu).

:
> de Ras Shamra - Ougarit. c/Plans des parcel/es et supe,jicies. d/Essai de restitution de la porte d'entree de la maisonA de l'flot VI. e/Essais de restitution pour deux. puits. (Mission de Ras Shamra, Callot 2011,fig. 262, 269, 272, 275 -infographie G. Devilder).

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58

V. MA1DIAN

La preparation des pages consacrees aux publications fut l' operation la plus chronophage etant donne l'ampleur du travail. La liste des publications des membres de la mission, de 1929 a aujourd'hui, est maintenant riche de plus de 1950 references 55. Les entrees ont ainsi doublees par rapport au site precedent. De plus, la liste de ces travaux est maintenant interrogeable, ce qui rend l'outil encore plus efficace. Des pages specifi.ques sont consacrees aux etudes parues dans des revues - Syria ; Comptes rendus de l 'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres ; Anna/es archeologiques arabes syriennes ; Annuaire du College de France 56 - et dans les publications de la mission - Ugaritica; Palais royal d'Ugarit; Ras Shamra - Ougarit. Autre nouveaute : l'internaute peut telecharger l'integralite des volumes de la serie Ras Shanna - Ougarit publies jusqu 'en 2007 aux editions Recherche sur les Civilisations, grace a l' autorisation du MEAE 57 et au soutien de ce ministere 58 et du service informatique de la Maison de l'Orient et de la Mediterranee 59 • La rubrique des Recherches en cours offre un support aux membres de la mission souhaitant faire conna1tre les travaux qu'ils developpent sur Ougarit 60 (fig. 13). Les textes, courts, sont accompagnes d'une bibliographie et de quelques illustrations. Les thematiques actuellement en ligne sont les suivantes : .tEgyptiaca; Archeologie et textes; Archives ; Culture materielle; Environnement; Epigraphie; Le bestiaire d 'Ougarit; Lefait religieux; Metrologie; Palais royal. Enfi.n, le volet Medias comporte deux rubriques principales, l'une consacree aux expositions co-organisees par la mission [a Paris, en province (Lyon, Lille), en Europe (Louvain-la-Neuve), et en Syrie (a Damas et a Lattaquie)], et l'autre (mise en ligne en novembre 2020) a des videos destinees au grand public (fig. 14).

55.

L' ensemble des membres de la mission a ete sollicite au printemps 2018 (et regulierement depuis) pour fournir la liste exhaustive de ses references bibliographiques sur Ougarit dans le cadre de I' operation de verification et d'actualisation de la liste des publications des membres de la mission. Ont repondu: Michel al-Maqdissi ; Beatrice Andre-Salvini ; Jean-Claude Bessac ; Guillaume Blanc ; Etienne Bordreuil ; Helene Bouillon ; Olivier Callot ; Yves Calvet ; Aurelie Carbillet ; Corinne Castel-Nogrette ; Annie Caubet ; Marie-Laure Chambrade ; Claude Chanut ; Anne-Sophie Dalix ; Fran9oise Ernst-Prada! ; Bernard Geyer ; Jean-Philippe Goiran ; Robert Hawley ; Nicolas Jacob-Rousseau ; Berenice Lagarce-Othman ; Pierre Lombard ; Sophie Marchegay ; Jean Margueron ; Valerie Matoran; Jean-Yves Monchambert; Beatrice Muller - Margueron; Francesca Onnis ; Carole Roche-Hawley; Mirjo Salvini ; Caroline Sauvage; Emmanuelle Vila; Juan-Pablo Vita; Marguerite Yon.

56.

Les deux premieres sont accessibles en ligne sur Persee.

57.

Accord du MEAE obtenu en2011 et demandes aux auteurs faites en 2013.

58.

Dans le cadre de l ' appui a la numerisation des archives des missions archeologiques fran9aises en Syrie obtenu par la mission d'Ougarit en 2015.

59.

Operation menee en 2016 et 2017, grace au soutien de Patrick Desforges, responsable du Service information de la MOM et a la participation de Francesca Onnis et de Thaer Yartah.

60.

Depuis 2009, !'ensemble des membres de la mission a ete sollicite pour contribuer au volet sur Jes Recherches en cours, destine a illustrer le dynamisme de la mission, la variete des programmes en cours et a valoriser Les travaux des membres de l'equipe. La liste des membres de la mission ayant fourni un ou des textes au cours de la periode 2009-2020 est la suivante : Michel Al-Maqdissi, Christophe Benech, Jean-Claude Bessac, Guillaume Blanc, Etienne Bordreuil, Helene Bouillon, Olivier Callot, Yves Calvet, Aurelie Carbillet, Marie-Laure Chambrade, Anne-Sophie Dalix, Fran9oise Ernst-Prada!, Bernard Geyer, Jean-Philippe Goiran, Xiao Huang, Nicolas Jacob-Rousseau, Yasmin Kanhoush, Berenice Lagarce-Othman, Florence Malbran-Labat, Nick Marriner, Valerie Matoran, Francesca Onnis, Marielle Pie, Caroline Sauvage, Juan-Pablo Vita.

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LA MISSION D OUGARIT: LES OPERATIONS DE VALORISATION 2008-2019

Recherches en cours 1.a~moMCSpiir~nwnb-esdt'lol ~ ~ W ! O • f r ~ O O ~ S h ¥ m l • 0ug;Jri1.1Qf"l~Dltcud'lllf)C40RS~~ lt~'\131il0$ ~~1tepg,"aiph,o.~00$roliglcn.,«cnomct.~.ieorc9apnll:c»"~.~,ogt,,ov-Jphi(:i.~~ .vdltiEO'.L.OQillt~ ~ ~ o o IO mi$Slor'I~ fa.11~~kvt'1"""1Ull l ) I V ~ o l t u r l . ~ o n ~ E"ndiownt ~ ~ ~r~ dr'"~dunbrol ecpose~ la teChc'fcho e t . d u n e ~ ~

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Archeologie et textes

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Le debut des fouilles a Ougarit

Les collaborateurs de C. Schaeffer

La stele du Ba'al au foudre

La patere de la chasse

Les tombes construites

Les temples de l'Acropole

Fig. 14 -Le site web de la mission www.mission-ougaritfr: extrait de la page Videos (© Mission de Ras Shamra, Border Top).

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LA MISSION D'OUGARIT : LES OPERATIONS DE VALORJSATION 2008-2019

61

Les videos

Le site web de la mission et le volet consacre a Ougarit sur le site Patrimoine du Proche-Orient offre aux intemautes une serie de videos, de courtes durees, realisees par la mission ou avec sa participation. La premiere fut produite en 2012 dans le cadre d'une collaboration avec Bellecour Ecoles d'Art (Lyon) 61 ; cette video 3D, consacree au Pont-barrage sur le Nahr ed-Delbe (au sud de Ras Shamra), a beneficie de !'expertise de plusieurs membres de la mission : Bernard Geyer, Valerie MatoYan, Yves Calvet et Olivier Callot. La realisation a ete assuree par six etudiants de l'ecole d'art : Aurel, Fromy, Laurent, Fraw;:ois, Cedric et Allan. Deux films avec des images 3D ont ete produits en 2019 dans le cadre de la Collection Grands sites archeologiques, Serie Patrimoine du Proche-Orient a !'occasion de !'exposition Ougarit, une cite mediterraneenne 62. Ils portent sur !es ivoires d'Ougarit et sur !'architecture d'une maison a Ougarit et ont ete realises sous la direction scientifique du chef de mission, avec la collaboration d'Helene Bouillon pour le premier. Ces deux videos ont beneficie des competences en infographie 3D de Marjorie Fremaux et de Julie Lepele. Enfin, six films realises en 2020, ecrits par le chef de mission et realises par la mission, sont destines a valoriser !es archives de fouille de la mission d'Ougarit et ses recherches. Les themes abordes sont : Le debut des fouilles a Ougarit, Claude Schaeffer et ses collaborateurs, Les sanctuaires de l'Acropole d'Ougarit,La stele du« Ba 'al aufoudre » du musee du Louvre, La patere de la chasse du musee du Louvre, Les tombes construites d'Ougarit. Ces videos ont beneficie des competences d'Emma Croidieu pour la realisation et le montage. Une version accompagnee d'une bande son a ete egalement ete elaboree avec le concours de la societe Border Top (fig. 15-16). Les deux sites sont destines a evoluer. Les principales perspectives, outre !'actualisation reguliere des pages, sont: lamise en ligne d'une version en arabe et d'une version en anglais, le developpement de bases de donnees, la creation d'un plan interactif du site de Ras Shamra - Ougarit ou encore la mise en ligne de la version en arabe de la video Claude Frederic Armand Schaeffer et les fouilles a Ougarit, realisee au printemps 2019.

LES ACTIONS DANS LE SECONDAIRE

Depuis 2015, des actions sont egalement menees dans le secondaire en accord avec !es chefs d'etablissement. Ainsi, la mission met regulierement a disposition des moulages de tablette appartenant a son fonds d'archives pour des animations en milieu scolaire dans des etablissements de quartiers defavorises, en region lyonnaise et en region parisienne. Six etablissements ont ete concemes : !es ecoles Makarenko A et Makarenko B 63 ainsi que !es colleges Jacques Duclos 64 et Pierre Valdo 65 a Vaulx-en-Velin (Rhone) ; le college Eugene Chevreul de l'Hay-les-Roses (Val-de-Mame) 66 ; le college Dorval d'Orly (Val-de-Marne) 67 •

61.

La collaboration avec Bellecour Ecoles d'art a ete initiee par Yves Calvet. Un protocole d'accord a ete signe le 14 mai 2012 entre Valerie Matoran et Thierry Melac, le directeur de Bellecour Ecoles d'art (Lyon).

62.

Voir dans cet ouvrage, I'article de V Matoran et M. Pie ainsi que celui de T. Sagory.

63.

Les Lundi 7, mardi 8 etjeudi 10 novembre 2016.

64.

Les 21 et 22 septembre 2015.

65.

Le mercredi 16 novembre 2016.

66.

Le Lundi 10 juillet 2017.

67.

Du Lundi 11 decembre 2017 au vendredi 15 decembre 2017 ; du Lundi 28 janvier au vendredi 8 fevrier 2019 ; du 20 janvier au 31 janvier 2020.

62

V.MATOiAN

Fig. 15 - Extra it de la sequence video Le debut des fouilles a Ougarit (Mission archeologique syro-fram;aise de R.as Shamra 2020, V Matoian, E. Croidieu, Border Top).

Fig. 16 - Extrait de la sequence video La patere de la chasse du musee du Louvre (Mission archeologique syro-franr;aise de Ras Shamra 2020, V Matoian, E. Croidieu, Border Top).

LA MISSION D'OUGARIT : LES OPERATIONS DE VALORJSATION 2008-2019

63

Nous souhaitons saluer ici l'initiative et l'engagement de deux jeunes membres de la mission - en 2015 et 2016, Jody Clair 68, alors etudiante en Master a l'universite Lyon 2, et, depuis 2017, Guillaume Blanc, professeur certifie d'histoire geographie - dont les interventions ont permis de sensibiliser plusieurs centaines d'eleves et de collegiens aux ecritures du Proche-Orient ancien, en leur faisant notamment decouvrir des moulages de tablettes decouvertes a Ougarit 69• Le cadre des interventions est varie : projet d'art visuel portant sur les differentes formes d'ecritures ( ecoles MakarenkoA et Ba Vaulx-en-Velin); operation« Ecole ouverte » 70, qui vise a favoriserl 'integration sociale et scolaire et contribue ainsi a l'egalite des chances (college Eugene Chevreul de l'Hay-les-Roses); ateliers destines aux classes de 6• dans le cadre du programme d'Histoire sur le Proche-Orient ancien 71 , afin de leur presenter I' ecriture au Proche-Orient ancien ( colleges Jacques Duclos et Pierre Valdo a Vaulx-en-Velin; college Dorval d'Orly) ; Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) sur le theme « Langues et Cultures de l'Antiquite » destines aux classes de se (college Pierre Valdo). Le programme de 6• est consacre a la Prehistoire et a I'Antiquite et nombre des interventions se sont s'inscrites dans le cadre du chapitre sur l'histoire du Proche-Orient ancien avec l'objectifnon seulement d'eveiller la curiosite et l'interet des collegiens pour l'histoire et la recherche archeologique, mais aussi d'enrichir leurs connaissances sur le Proche-Orient ancien. Les professeurs et les eleves doivent etudier un site archeologique pour conduire l'etude des premiers Etats et des premieres ecritures et sont invites a choisir un site de Mesopotamie ou d'Egypte. Parses multiples influences, !'antique cite d'Ougarit permet d'evoquer plusieurs aspects communs aux deux civilisations. Si quelques manuels indiquent Ougarit sur les cartes, aucun ne lui consacre d'etude specifique. Suffisamment exceptionnelles pour etre soulignees, ces presentations portant sur le site d'Ougarit permettent aux eleves de se representer l'aspect concret d'un document antique. Les moulages de tablettes constituent des instruments pedagogiques de premiere importance, non seulement pour envisager le support, mais aussi pour comprendre les differents roles de l 'ecriture ( abecedaires, listes, lettres ... ), pour aborder les differents systemes d' ecritures, syllabique et alphabetique ... Les eleves ont ensuite realise, avec quelques documents, la translitteration des premieres lignes d'une tablette (RS 92.2010). Cet exercice a ainsi permis d'initier les eleves aux rudiments de l'epigraphie. De plus, avec les traductions des tablettes, ils ont pu envisager ces objets comme de veritables lettres dans lesquelles les habitants de l'antique cite d'Ougarit revelent une partie de leur quotidien (envoi d'huile, preoccupation pour une maison ...) Les eleves ont temoigne beaucoup d'interet et de curiosite que ce soit pour l'ecriture, son support, ou encore l'archeologie. Ces seances ont pris un sens encore plus enrichissant quand des eleves d'origine syrienne y participent, quand une eleve souligne un rapprochement entre le terme ougaritique bt pour designer« la maison », dans le texte de la tablette RS 92.2010, et le terme arabe en usage aujourd'hui. Debut 2020, Guillaume Blanc a de plus mis en place un projet de sortie pedagogique au departement des Antiquites orientales du musee du Louvre, destine a des eleves de 6• du college. La decouverte d'a:uvres liees au pouvoir royal et !'identification des differents systemes d'ecritures du Proche-Orient ancien constituaient les fils conducteurs de la visite. De plus, les eleves ont pu decouvrir les artefacts du site de Ras Shamra-Ougarit, les mettre en parallele avec le travail deja fait en cours et, par la meme occasion, visiter !'exposition temporaire Ougarit, une cite mediterraneenne a laquelle est consacree la contribution suivante de ce volume.

68.

Etudiante en Master a l'Universite Lyon 2 ayant effectue en 2014 un stage professionnel de Master - portant sur Les archives de la mission a Lyon - sous la direction du chef de mission.

69.

Les prets accordes par la mission, de 2015 a aujourd'hui, out conceme Les moulages des tablettes suivantes: RS 12.63; RS 15.004; RS 16.265 ; RS 92.2010; RS 94.2485.

70.

Cette operation permet aux etablissements volontaires des quartiers defavorises d' ouvrir pendant Les vacances scolaires, ainsi que Les mercredis et samedis, afin d'offrir a des jeunes un programme d'activites organisees par des professionnels de !'education.

71.

Bulletin officiel de I'Education Nationale n° 11 du 26 novembre 2015.

64

V. MA1DIAN

BIBLIOGRAPHIE

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0

65

LA MISSION D OUGARIT: LES OPERATIONS DE VALORISATION 2008-2019

La mission d'Ougadt ( l').l9-zo19) --

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Un des chantiers historiques de l'archeologie levantine

Si, p:,ssc le c•p de Ra, lbn Hani, ks falaiSCriod a nfulirhiqurs er chalcolithil]UCS bi.ssmn l:t pbcc. :l p:1nir Ju milieu du 111' mil!Cn:iirc 3V. J...c., aUn(' insulbtion de rypC' urh1in. Apres b JcstrucliOn de b c-irt , \,:rs 118o :i,~J.;C.• le sire nc connu.t plus que des 1't~--cup:1cions plu.s modcsccs. VUfr millCn:iirc :1v. J...ar\11.mc est I~ m5rux conou PoUr ~ fuonz:~ r&.ent t'l un sltr de t~fbt!OCe pe,c,a Mludcdt!! b ctvRts.ltkw'lutt»lnl!etp,.,l4t'-lledcl'.tpduBrontt.

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E ,c 1>tll!\1loyer. Si leu pl&n:l en question sont prits ,our l 'execution, notre mission sera grandement r~oili tee. Je tiem, a vous coilll!luniquer que nous com:nanc;ons , ls ,nois trocha;.n, la ::::> oonstru~tion du .:uses 1e Pala,..vre, et en juillet pro~h~in, cell du ~see d ' Ale;; . Vous trouverez ci- Jointea des tellictles en couleur pour les ar.tiquites ds Ras- Shsm:ra qJi ont ete pre9ar es~~ ~iale ent pour voua,par Ahmad Kornily de notre Service Photoera,phique . Il til3nt a vous aviser 11u ' il ne ;ieut pas pr,h1enter lee objets en plus gr,.,d, Si l ' echelle ave; laquelle cee oojots sont :,resentes, vous convi 11t , ..1 .,.,ourra continuer le travail co...mence. Avec tous mes remercie ants 90u. tou ca c.ue voue faites pour nous, je vous _rie, mon cher ami, de u1en vo, loir agreer, l'expression de mes mdilleurs eentimente.

~rectsur Ganiral d!! us dewc volontairement itablis en deho,,; de la ville antique et tous deux respectant les matiriaux de la vallie de l'Euphrate, les briques et lepisi. Pour Mari, le choix conjoint de Pascal Butterlin, directeur de la mission fran~aise de Mari, et des autoritis de la DGAM a iti d'opter pour tme an:hitecture conforme aux priconisations du programme « Earthen Architecture programme», initii par CRATerre. Le projet du cabinet des an:hitectes NAMA (LeTiecet Misse architecres) a ainsi iti con~u dan.s cette optique et construit en 20 IO (fig. I I).

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150

M. PIC

Le programme visait a developper une alternative aux constructions conventionnelles en Syrie, en utilisant !es materiaux locaux briques, pise ;-tout en modemisant !es techniques de construction traditionnelles. Pour un bon fonctionnement et un respect de l'environnement, le choix s'est porte sur des techniques contemporaines : capter I' energie solaire et realiser des fondations en beton cyclopeen. La surface au sol du musee etait de 330m2 • Lameme option de l'emploi des materiaux de la vallee a ete retenue pour le musee d 'Europos-Doura, magnifique rappel des constructions traditionnelles de la Mesopotamie.

QU'EST-CE QU'UN CENTRE D'INTERPRETATION? POURQUOI CETTE QUESTION? Actuellement, le terme de « musee de site », n'est pas le seul a etre employe pour des structures museales proches d'un site archeologique qu'elles mettent en valeur; on utilise plus volontiers, depuis !es annees 2000, le terme de« centre d'interpretation » ou « visitor's center» (jig. 12).

Fig. 12-Centre d'interpretation du site de Jerash, 2016 (© M Pie).

La definition du centre d 'interpretation se decline ainsi : « un type de musee qui ne depend pas d 'une collection constituee et dont I' obj ectif est de mettre en valeur et de faciliter la comprehension aupres d 'un large public d 'un patrimoine singulier et impossible areunir dans un musee classique ( ... ) ». En France, !es centres d'interpretation ont commence a se developper dans !es annees 2000. Le terme a ete officialise par le ministere de la Culture dans le cadre du label « Vi lies et Pays d'art et d 'histoire » qui preconise la creation d'un centre d'interpretation de !'architecture et du patrimoine.

CONCLUSION Le musee d 'Ougarit, « musee de site » ou «centred 'interpretation» ? Que ferions-nous aujourd'hui? Grace a une aide du Grouped 'amitie France Syrie du Senat obtenue en 2010, un projet demise en valeur patrimoniale du site de Ras Shamra avait commence al'automne2010. Dans la suite de ces premiers pas de mise en valeur du site, souhaitee par la DGAMS et !es directrices de la mission syro-frarn;:aise de Ras-Shamra-Ougarit, nous avions envisage la creation d'un centre d'interpretation, aide a la visite du site antique.

DANS LES ANNEES

1950, UN PROJET D' ARCHITECTIJRE NOVATEUR POUR VALORJSER OUGARJT

151

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OUGARIT : BILANS ET RECHERCHES EN COURS

Ougarit, un anniversaire RSO XXVIII, 2021, p. 155-183

ENQUETES GEOGRAPHIQUES

A RAS SHAMRA - OUGARIT

LES ACQUIS

Bernard GEYER*, Nicolas JAcoB-RoussEAU •, Marie-Laure CHAMBRADE *, Myriam TRABoULSr **, Jean-Philippe GorRAN *

RESUME Les enquetes geographiques realisees a Ras Shamra et dans sa region, soit dans le perimetre de !'antique royaume d'Ougarit, visent a mieux comprendre la realite des paysages, tant actuels que passes, afin de cemer Jes contraintes et Jes opportunites liees a l'environnement, qui entravaient ou au contraire aidaient au developpement du peuplement et de la mise en valeur. Elles cherchent aussi a preciser Jes realites composites qui font la particularite d'une region. Pour cela elles se fondent sur !'analyse des differentes composantes du milieu, statiques (situation, relief, lithologie, zone climatique, hydrographie ... ) et dynamiques (regime thermo-pluviometrique, ressources hydriques, support edaphique, couvert vegetal, trait de cote, anthropisme ... ), pour mieux cemer Jes evolutions des conditions d'occupation du sol et discerner le plausible du possible. La region se revele etre particulierement favorable a !'implantation hurnaine, tant du fait de sa localisation que des ressources disponibles et du potentiel agricole. Si, evidemment, ce constat ne peut pas alui seul expliquer l' extraordinaire developpement et le rayonnement de la cite d'Ougarit a !'age du Bronze, ii apparait clairement que les composantes du milieu fondent, du fait de leur combinaison originate, la« personnalite geographique » de ce territoire et qu 'elles n 'ont pu que favoriser !'emergence, en ce lieu particulier, d'une capitale et d'un royaume prosperes. ABS1RACT

The geographical surveys undertaken at Ras Shamra and its wider region, i.e. the borders of the ancient kingdom of Ugarit, aim to better understand its past andpresent landscapes in order to identify the constraints and opportunities provided by the environment, which hindered or, by contrast, facilitated the development ofhuman settlement. The surveys also seek to elucidate the composite environmental strands that make up the particularity ofa region. To better understand the changes in land-use conditions, and to differentiate theplausiblefrom the possible, we analysed different components ofthe environment, including static (situation, relief, lithology, climate, hydrography) and dynamic (thermo-pluviometric regimes, water resources, edaphic support, plant cover, coastline, human impacts) factors. The ancient kingdom of Ugarit was particularly favorable to human settlement, both because of its location, its available resources and

Universite de Lyon, UMR 5133 -Archeorient, Maison de I 'Orient et de la Mediterranee. Universite libanaise (Beyrouth) et Universite de Lyon, UMR 5133 -Archeorient, Maison de I' Orient et de la Mediterranee.

156

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.-L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

its agricultural potential. Although, the environment cannot solely explain the extraordinary development and influence of the city of Ugarit during the Bronze Age, it is clear that the environment has shaped the "geographical personality" of the region, and that it has favored the emergence of a prosperous capital and its kingdom.

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INTRODUCTION

De nombreuses enquetes geographiques ont ete realisees dans le cadre de la mission syro-frans:aise de Ras Shamra ', qui a vu un developpement inedit des etudes relatives a l'environnement durant les 15 dernieres annees. Pour autant, l'interet pour les questions geographiques n'est pas nouveau au sein de la mission, puisque Claude Schaeffer publia un article sur Ras Shamra dans The National Geographical Magazine des 1930 et Georges Chenet un article sur « Le tourisme en pays Alaouite. La nouvelle route Lattaquie-Antioche » dans la revue La geographie. Terre Air Mer en 1932. Tous deux y fournissaient les premieres donnees relatives aux paysages, a !'occupation du sol de la region a l'epoque contemporaine et ce peu avant que le geographe Jacques Weulersse ne publie, en 1940, sa monographie sur Le pays des Alaouites. Prealablement, seuls des voyageurs nous avaient fourni des renseignements, au gre de leurs deplacements 2 • Les etudes que nous avons realisees visent a mieux comprendre la realite des paysages, tant actuels que passes, afin de cemer les contraintes et les opportunites liees a l'environnement, qui entravaient ou au contraire aidaient au developpement du peuplement et de la mise en valeur de la region. Elles cherchent aussi apreciser les realites composites qui font la particularite d'une region. Pour ce faire, plusieurs methodes peuvent etre utilisees : dissociation des composantes du milieu, analyse paysagere regressive, etude des sediments, archeobotanique et archeozoologie, etc. Aucune n'est parfaite ni suffisante en soi, mais associees elles peuvent se reveler efficaces.

1.

Cetarticle fait etat des recherches a caractere geographique menees dans le cadre de la mission de Ras Shamra, lesquelles ont deja fait I' obj et de publications. On trouvera a la fm de cet article une liste des references bibliographiques relatives aux enquetes. Des passages de certaines de ces publications sont ici repris et completes, notamment a partir des dossiers cartographiques publies dans Les volumes XXV et XXVI de la serie Ras Shamra - Ougarit.

2.

Jacob-Rousseau et Geyer 2019. Les documents que nous avons pris en compte vont du xvn' s. au XXJ'.

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

157

LAMETHODE Vue la complexite de telles enquetes - directement liee a la complexite intrinseque des milieux naturels, tout particulierement lorsque l'on se penche sur leur passe -, l'approche privilegiee a consiste a prendre en compte, en se fondant notamment sur une cartographie thematique 3, !es differentes composantes du milieu pour mieux discerner le plausible du possible. Ces composantes peuvent etre dynamiques et statiques : - Sont considerees comme « statiques », les composantes qui n'ont guere subi que des changements mineurs durant !'Holocene. Situation, relief, lithologie, zone climatique, hydrographie, heritages paleoclimatiques pleistocenes en font partie. N'ayant pas ou peu evolue, elles correspondent aujourd'hui encore, a peu de choses pres, a ce qu'elles etaient dans le passe, du moins a t'echelle de temps dans laquelle nous nous playons. Elles peuvent done servir a fonder notre raisonnement, a lui dormer des bases raisonnables : encore faut-il s'etre assure que ce caractere statique est une realite : ainsi, le postulat d'un ctimat mediterraneen est-ii, pour l'epoque d'Ougarit, verifie ou non? Nous y reviendrons. - A !'oppose, les composantes dynamiques (regime thermo-pluviometrique, ressources hydriques, support edaphique, couvert vegetal, heritages paleoctimatiques holocenes, trait de cote, anthropisme, etc.) peuvent connaitre, sur le long ou le moyen terme mais parfois egalement sur le court terme, des modifications notables, eventuellement cyctiques, dont les reatites passees sont done plus difficiles acemer. - Cette enumeration permet de souligner le fait que certaines composantes peuvent etre considerees a la fois comme statiques et dynamiques car pouvant etre analysees a differentes echelles. Ainsi en va-til du climat qui, eumediterraneen sur le littoral levantin, est majoritairement considere comme n'ayant pas subi de changement majeur depuis le debut de !'Holocene alors qu'il a incontestablement connu des fluctuations, caracteristique dynamique. Le reseau hydrographique fait tui aussi partie des composantes a la fois statiques, dans la mesure ou ses grandes lignes n'ont guere change, et dynamiques car susceptible de changements dans les traces 4 • Ces enquetes sont en cours et les analyses de certaines composantes, notamment dynamiques, devront etre developpees. Ainsi en va-t-il par exemple du couvert vegetal dont l'etude n'a conceme a ce jour que la region de Tell Sukas et qui fera prochainement l'objet d'investigations, fondees sur des documents d'archives, des photographies et des images satellitaires, portant sur les principales cultures mediterraneennes - l'olivier, la vigne et les cereales - afin d'en determiner !'importance et !'extension. L'analyse regressive a egalement ete utilisee, notamment pour caracteriser les evolutions de !'occupation du sol et des paysages sur un pas de temps historique (xvrr• s. au xxi•). Ce travail s'est appuye sur la collecte de sources d'archives variees, cartes anciennes, photographies au sol et aeriennes, images satellitales, rapports scientifiques ou recits de voyageurs 5• L'objectif etait double. D'une part ii s'agissait de retrouver certaines caracteristiques de I' environnement grace a des documents montrant des realites aujourd'hui disparues ou devenues indechiffrables, en particutier du fait des changements d'occupation du sol et de !'expansion urbaine contemporaine dans la peripherie de Lattaquie. Les photographies anciennes, datant des annees 1930 aux annees 1970 ont ete a cet egard une source d'information tres riche, qui se pretera encore a d'autres analyses. D'autre part, restituer les etats anciens des paysages permet d'obtenir des analogues possibles pour se figurer !es paysages du passe plus lointain et, aussi, une mesure de la vitesse possible de leur evolution, que celle-ci conceme la diffusion de certaines cultures 6 ou les phenomenes de reconquete vegetate. Une prospection littorale a ete realisee pour comprendre la mobilite verticale du niveau marin et le deplacement lateral du trait de cote. S 'en est suivie une campagne de carottage sur le site cotier de Ras lbn Hani. L'idee etait d'extraire des archives sedimentaires, puis de les etudier en laboratoire afin de vatider,

3.

Matoi:an, Geyer, Chambrade 2017; Geyer, Matoi:an, Chambrade 2019.

4.

Voir, dans ce meme volume, la contribution de Jacob-Rousseau et al.

5.

Jacob-Rousseau et Geyer 2017 et 2019.

6.

Voir, dans ce meme volume, la contribution de Colin et al.

158

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

ou pas, Jes hypotheses emises sur !'evolution des paysages cotiers au cours de !'Holocene et la localisation des ports. L'hypothese principale reposait sur le fait que la peninsule de Ras Ibn Hani avait pu etre une Ile rocheuse progressivement reliee au littoral levantin par un bane sableux : un tombolo.

DES crnvJPOSANTES STATIQUES La localisation d'Ougarit dans !'ensemble« Mediterranee orientale - Proche Orient»

II convient de rappeler un fait deja souligne maintes fois, a savoir la position particuliere d'Ougarit dans le contexte regional. Idealement placee au carrefour des grandes routes commerciales de l'epoque, la cite beneficiait de deux avantages determinants (fig. 1). 34°0'0"E

Diyarbakir

•

Antioche

■

VI

DJebelAkra~ ;:

Ougarit• Nicosie

•

Chypre Limassol

•

Lattaquie

~~----■ Raqqa ■

• Hama

Tartous •

•

Homs

• Tripoli■ ~.

Mer

Palmyre

•

Beyrouth■

Sidon

Mediterranee

Hasakeh

•

• ~

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~

200 km

8 bz I-

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0 34'0-0"E

oo-c·o·e

00' 0-0-E

40-0"0"'E

42"'0'0"E

Fig. 1 -Localisation d'Ougarit dans !'ensemble regional(© Mission de R.as Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geyer).

Cote terre, la plaine littorale, bien qu'interrompue a plusieurs reprises (Djebel Akra, massif de Baer-Bass it et Banyas en Syrie, Ras Chekka et Nahr el-Keib au Liban... ), favorisait Jes deplacements tant vers le sud (Levant Sud et, au-dela, l'Egypte) que vers le nord (Cilicie et, au-dela, l'Anatolie). De plus, la longue vallee du Nahr el-Kebir septentrional (fig. 2), qui debouche peu au sud de Lattaquie, permettait

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

159

de rej oindre sans grande difficulte l' interieur des terres 7 , le Croissant fertile 8, !es axes de communication qui empruntent !es plaines et !es plateaux menant vers la Mesopotamie, l 'Egypte et l 'Anatolie. Son utilisation comme axe de communication serait attestee, des l'epoque du Bronze, dans !es textes ougaritiques qui mentionnent, d'une part, une « route de Pitbana », passant d'apres J. Nougayrol 9 par le col de Bdama, et, d'autre part, !'agglomeration de Magdaia, que W. van Soldt 10 propose d'identifier au village modeme de Mejdel, situe a l'ouest du col, quand d'autres 11 la situent a proximite du seuil de Bdama (fig. 2). II s'agit bien dans ces differents cas du bassin amont du Nahr el-Kebir, qui ouvre sur la vallee de l'Oronte. Cette route fut d'ailleurs tres probablement empruntee bien avant mais nous manquons de donnees archeologiques pour pousser plus avant nos raisonnements. Cote mer, le cabotage permettait lui-aussi !es echanges nord-sud, mais c'est la proximite de Chypre qui fut probablement un des atouts dete1minants. L'tle n'est en effet qu'a un peu plus de 100 km de Ras lbn Hani (fig. I), au plus proche done des cotes levantines 12, favorisant grandement la navigation en haute mer. Celle-ci etait par ailleurs facilitee, cote continent, par la presence du cone montagneux du Djebel Akra, point d'amer remarquable pour !es marins puisque visible de loin 13 du fait de sa hauteur (1725 m) et de sa massivite. En approchant de la cote, ils avaient de plus, pour !es guider vers Minet el-Beida (« le port blanc »), la blancheur des falaises qui encadrent la baie, l 'une des plus vastes du Levant nord, ou etait implante le port principal de la metropole.

Le relief et Jes unites morphologiques

Le relief 14 est une autre composante statique, dont la representation cartographique (fig. 2) a ere generee grace a un Systeme d'lnformation Geographique (SIG), mis en ceuvre par M.-L. Chambrade et alimente par !es membres de la mission en fonction des besoins. Ce document georeference permet de spatialiser precisement !es donnees, de proceder a des calculs de surfaces et, dans ce cas precis, de mieux evaluer !'importance, d'une part, du sahel de Lattaquie - c'est-a-dire !es terres fertiles du littoral et de la plaine de piemont-, qui englobe la region de Ras Shamra et, d'autre part, la plaine de fable, qui correspondent taus deux au cceur du royaume d'Ougarit. La cite et le royaume beneficiaient ainsi de deux des plus vastes et des plus belles plaines littorales du Levant nord, tout en profitant des basses pentes du plateau de Bahlouliye et du Djebe!Ansariye, favorables a la viticulture et a l'arboriculture, ainsi que des ressources en bois et en materiaux divers de l'arriere-pays montagneux. La carte permet egalement de bien percevoir !'importance de la topographie dans !es limites du royaume puisque des frontieres naturelles l'encadreraient sur trois cotes 15 • Au nord, le massif du Djebel Akra et !es hauts sommets du Baer-Bassit ferment le territoire. A !'est c'est le Djebel Ansariye qui joue ce role, sans que !'on puisse pour autant determiner si la frontiere correspondait a la ligne de crete ou a la retombee est du massif qui donne sur le Ghab et la vallee de l'Oronte (Nahr el-Assi). A l'ouest, le littoral mediterraneen dessine une limite evidente. Au sud par contre, la frontiere n'est guere definie par la topographie. On s'attendrait ace que l'espace «nature!» du royaume aille jusqu'au resserrement

7.

Rappelons qu'il n'existe, au Levantnord, que trois passages vers l'interieur des terres: la trouee de Homs, le couloir du Nahrel-Kebir septentrional et le fosse de l'Oronte inferieur ouvrant vers la vallee de l'Afrin.

8.

Sur la distinction a operer entre l 'espace littoral et le Croissant fertile, voir Geyer 201 To.

9.

Nougayrol 1956, p. I 0-18, et plus particulierement p. 15.

10.

Van Soldt 2005, p. 58.

I I.

Voir notamment Bordreuil 1997, p. 61 et la carte publiee p. 6 dans le RSO XI (Yon et al. 1995).

12.

A titre de comparaison, la distance separant Byblos de Chypre est d'un peu plus de 170 km.

13.

L'ensemble imposantforme par le DjebelAkra(l 725 m) et le montChalma (1120 m) qui le ceinture au sud etait visible, par beau temps sans brume, depuis la cote nord-orientale de Chypre.

14.

Geyer et Jacob-Rousseau 2017.

15.

Nous nous sommes fondes sur les frontieres proposees par W. Van Soldt (2005, p. 71 ).

160

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

Mer Mediterranee z

Djebel

Minet el-Beid

Ras Sha Lattaquie

z

0

limit es du royaume d'Ougarit • • ■

&

Site archeologique Ville/village moderne Point cote

Tell Souk

Hypsometrie (m) 200

400 600 800

1000 1200 1400 1600

"' ~

1800 0

10

20 km

Fig. 2 -Le contexte physique(© Mission de Ras Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geyer).

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

161

de Banyas, mais il semblerait que cette extension n'ait jamais ete atteinte, le royaume s'etant etendu au maximum jusqu'au Nahr el-Sinn avant d'etre reduit, en demier lieu, aux limites proposees par W. Van Soldt (fig. 2) 16 . Au sein de !'antique royaume, le sahel de Lattaquie, plaine situee au nord de la ville, constitue une petite enclave, entouree de bas reliefs, qu' il etait peut-etre plus facile de surveiller et de proteger d' incursions exterieures. Ces reliefs etant peu eleves, ils ne constituent pas un facteur tres limitant aux deplacements, n'isolent pas Ras Shamra, mais delimitent ce qui a pu constituer le territoire originel de !'agglomeration (jig. 3).

La lithologie La region de Ras Shamra presente la particularite de proposer une variete de roches a l'affleurement (jig. 4 et 5) peu frequente au Levant nord 17 • La aussi, le caractere statique de cette composante permet de se fonder sur l'existant pour expliquer la situation passee. Certes, ici comme generalement au Levant, !es calcaires cretaces et jurassiques dominent largement ; !es mames, !es calcaires marneux, !es gres tertiaires n'affleurent guere que dans la moitie septentrionale de la region, au nord duNahr er-Rous. C'estdans ces demieres series que !'on trouve le calcaire crayeux (celui qui apparait dans !es falaises blanches de la baie de Minet el-Beida) qui a ete utilise dans !'architecture ougaritique pour !es fondations et le doublage interne des constructions en pierre de taille 18 • Creusee, cette roche permettait grace ason impermeabilite de constituer, sous !es puits, des reservoirs ou s 'accumulaient !es eaux de la nappe phreatique superficielle 19 • Des roches ophiolitiques, rares en Syrie, constituent l 'essentiel du massif du Baer-Bassit, mais se retrouvent egalement en pointements de surfaces limitees jusque dans l'arriere-pays de Ras Shamra. Elles ont ere frequemment utilisees, a Ougarit, pour la confection d'objets, fayonnes a partir d'anorthosite, de chloritite, de serpentinite, de steatite, surtout de chloritite-steatite... 20• Le basalte est quant a lui present surtout au sud de Banyas, sous forme de coulees. On le retrouve cependant au nord-est de Lattaquie dans la depression du Nahr el-Kebir (ou il n'a cependant pas pu etre localise precisement), et dans le massif du Baer-Bassit, au sommet de la serie ophiolitique 21 . Recherche pour sa resistance, sa densite et sa durete, il fut largement utilise en Ougarit, notamment pour le materiel demouture. Des gisements de bitume, plus rares, ont ere signales des 1921 par I.M. Toll, a !'est et au nord-est de Ras Shamra, notamment a Kfarie (fig. 4). Des analyses effectuees sur des echantillons de ce site confirment que !es bitumes archeologiques de Ras Shamra, au demeurant peu nombreux, proviennent bien de cette region 22 • Viennent enfin !es depots quaternaires, qui forment l 'essentiel des basses vallees et, surtout, des plaines littorales. Ce sont ces demieres qui recelent !es calcarenites - des roches calcaires a texture sableuse, appelees localement « ramleh », largement utilisees dans la construction, notamment a Ougarit, du fait de leur abondance et de la facilite de taille qui !es caracterise. II ressort de ce rapide « tour d'horizon » que ce n'est guere qu'autour de Ras Shamra et de Lattaquie que l'on trouve peu ou prou, d'une part, une grande variete de roches a l'affleurement et, d'autre part, des contextes geomorphologiques diversifies. C'est a cette double particularite que l'on doit la diversite des sols propre a la richesse agricole, mais aussi la variete des materiaux lithiques qui ont ete utilises dans la construction ou pour le mobilier.

16.

Van Soldt 2005, p. 58.

17.

Geyer et Chambrade 2019a.

18.

Bessac2013,p.118 ;BessacetMatoi:an2020,p.279.

19.

Geyer et MatoYan2013.

20.

Elliott 1991 ; !cart et al. 2008; MatoYan et Geyer 2019.

21.

!cart et al. 2008.

22.

Deschesne 1990; Cannan et al. 1991 ; Adam et al. 2013.

162

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M. •L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

35' 4S'E

Mer Mediterranee

•

Site archeologique

■

Ville moderne

:::

Limite microregionale

:::)

Zone impaludee

Hypsometrie (m) N

25 50 100 200 300 0

~ 5km 35' 45'E

Fig. 3 - Le reliefau.tour de R.as Shamra (© Mission de R.as Shamra, conception et infographie M-L Chambrade et B. Geyer).

ENQUE.TES GEOGRAFHIQUES

163

A RAS SHAMRA - OUGARIT : LES ACQUIS

Mer Mediterranee

z

0

Limites du royaume d'Ougarit • ■

Site archeologique Ville moderne

•

Point cote

*

Gisement de bitume Couches geologiques O'apres Ponikarov 1964

c=J

Depots quat ernaires

~ quaternaires

Depots palu-lacust res

I:::::::: j

D r--7

luffs et breches t uffeuses Marnes, calcaires, gres et conglomerats neogenes Marnes, calcaires marneux

L___J et calcaires paleogenes

1 1 Calca ires, dolomies, gres, L___J calca ires marneux cretaces

1 1 Calcaires et dolomies L___J Jurass1ques

1111 1111

0

N~

Basalte Complexe ophiolitique du Baer-Bassit 10

20 km 36"00'E

Fig. 4 - Carte lithologique de la region de R.as Shamra - Ougarit, d'apres Ponikarov 1963, Kazmin et Kulakov 1968, Ruske et al. 1978a et b, Elliott 1991 (© Mission de Ras Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geye1/

164

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

35"4S'E

Couches geologiques D'apres Ponikarov 1968

f;;;;;;J Depots mari ns quaternaires

LJ

Depots holocenes

r""""."7

Depots ple istocenes

~ moyens et recents

-

Depots pleistocenes anciens

D D f-i

Marnes, ca lcaires, gres et cong lomerats neogenes Marnes, ca lcaires marneux et ca lea ires paleogenes Calcaires, dolomies, gres, 1..........,_J calca ires marneux cre taces

1 - i Argilites, ca lca.ires et tufts L___J tnass1ques et 1urass1ques i - ] Complexe ophiolitique ~ du Baer-Bassit

0

N

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Zone non renseignee

Mer Mediterranee

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z

0

0

35' 45'E

Fig. 5 -Les roches al 'affieurement autour de R.as Shamra, d'apres Ponikarov 1968 (© Mission de R.as Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geyer).

5 km

'O C 0

z

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"'

-~

~

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

165

DES COMPOSANTES A LA POIS STATIQUES ET DYNAMIQUES Le climat

Une des bases de l'enquete geographique est la connaissance du climat actuel qui nous permet de nous faire une idee du climat du passe. La, ce sont les travaux de Myriam Traboulsi 23 qui ont servi de base a notre reflexion 24 . Un climat typiquement mediterraneen

La region de Ras Shamra - Ougarit beneficie de conditions bioclimatiques exceptionnelles, avec un climat typiquement mediterraneen, certes marque par une longue saison seche estivale, mais aussi par la douceur des temperatures et par des precipitations importantes (jig. 6, plus de 800 mm en moyenne par an sur le littoral). Mais c'est sans conteste la proximite de la mer qui joue le role essentiel, en entretenant en 616 une humidite atmospherique elevee qui limite les effets de la saison seche sur la vegetation, et en adoucissant les temperatures hivernales comme estivales. La region beneficie surtout d'une variabilite interannuelle des precipitations peu elevee pour le Proche-Orient, avec des coefficients de variation 25 de moins de 25 %, pour 25 a 30 % sur le littoral de maniere generale, et de 35 a 45 % a l'interieur des terres. Lors d'annees seches, comme par exemple en 1972-73, la dotation annuelle des precipitations sur le littoral est de l'ordre de la moitie seulement d'une annee moyenne: mais avec environ 400 mm, les pluies restent largement suffisantes pour permettre les cultures sans devoir recourir a l'irrigation. Dans tous les cas, la bisaisonnalite du climat mediterraneen reste la regle et la saison seche estivale est une realite indiscutable, plus ou moins longue, mais toujours contraignante, tant pour la vegetation que pour les hommes. L'aleatoire climatique, meme relativement modere, yest une regle que les hommes ont du, de tout temps, prendre en compte. Le developpement, tant de la cite que du royaume, et une partie de leur puissance reposaient done sur la capacite des habitants a assurer un approvisionnement en eau, sinon regulier, au moins minimal, meme et surtout durant les ineluctables periodes seches (cf. ci-dessous). L 'evolution actuelle

Apres analyse des caracteristiques du climat de la region et de ses tendances evolutives, Myriam Traboulsi conclut que les consequences du rechauffement climatique actuel se manifestent par une tendance a la hausse des temperatures et a la baisse des precipitations. Ce sont surtout les conditions inhibitrices des precipitations qui pourraient persister, provoquant un allongement de la saison seche. Sur le long terme, et bien qu 'il convienne de rester prudent parce que la periode etudiee est courte, les caracteres mediterraneens du climat pourraient etre remis en cause 26 . L' evolution actuelle est reputee plus rapide que celles qui ont pu intervenir durant l 'Holocene 27. Et si ce scenario d'une remise en cause des caracteres mediterraneens du climat est envisageable actuellement, il a tres peu de chances de s'etre produit durant l'Holocene.

Des incertitudes persistantes pour le passe

En effet, les etudes concemant la periode clef de la transition age du Bronze - age du Fer 28, si elles avancent l'hypothese d'une phase alors climatiquement plus seche que la moyenne, ne permettent pas d' en

23.

Traboulsi 2019.

24.

Geyer 2017a.

25.

Rapport de l'ecart-type d'une serie a samoyenne.

26.

Traboulsi 2019.

27.

Jansen et al. 2007.

28.

Par ex. Migowski et al. 2006 sur la mer Morte.

166

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

Moyenne annuelle

(1960-61/1989-90)

Mer Mediterranee

z b

"' M

Li mites du royaume d'Ougarit •

Site archeologique

■

Ville moderne

~

Point cote

Jable

Precipitations (mm} D'apres Traboulsi -Makke 2004

400 · 600 600 • 800 800 · 1000 1000- 1200

.,"'

o:;

> 1200

-0 C:

0

Z

0

10

20km

"B::

z

i ~ 9

"'M

Fig. 6 -Les precipitations moyennes annuelles dans la region de R.as Sh.amra - Ougarit (© Mission de Ras Shamra, sources M Traboulsi, infographie M-L. Chambrade).

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

167

inferer un bouleversement climatique tel qu'il aurait, comme cela a ete propose, transforme, sur la cote syrienne, les conditions bioclimatiques mediterraneennes pour generer un « hot desert biome » 29 . Bien au contraire, des donnees palynologiques 30 et archeobotaniques 31 montrent que !'ambiance mediterraneenne a ete une realite tant durant !'age du Bronze que durant !'age du Fer. Une analyse pollinique, menee sur une carotte sedimentaire littorale prelevee a Tell Soukas dans le cadre d'une collaboration entre la mission de Ras Shamra et l'ANR PaleoSyr/PaleoLib 32, a revele, pour la periode autour de 1400-1200 av. notre ere, des conditions bioclimatiques semi-arides impliquant un climat certes mediterraneen mais plus sec que l'actuel 33 • Les etudes archeozoologiques temoignent par ailleurs de la permanence de taxons - mammiferes et oiseaux - infeodes a des biotopes arbores 34• Tout recemment, une nouvelle etude 35 est d'ailleurs venue nuancer la premiere hypothese quelque peu apocalyptique d'un « desert chaud » sur le littoral pour retenir - ce qui aurait eu aussi des consequences tres contraignantes mais evidemment moindres que dans la premiere proposition - un episode de secheresse de 300 ans, interrompu par une courte periode humide (~ 2950-3000 cal BP). Les deux periodes seches, dont l'intensite reste a definir precisement, auraient ete, au Levant nord, centrees sur ~ 3150 cal BP et sur ~ 2900/2850 cal BP. La premiere, qui correspond a la periode qui a vu l'effondrement de la civilisation ougaritique, n'aurait en tout cas pas eu d'influence majeure a Tell Tweini ou les fouilleurs, s 'ils ont pu mettre en evidence une phase de destruction partielle, n'ont pas observe de hiatus d'occupation !ors de la transition age du Bronze recent- age du Fer 36, pas plus qu'aRas Ibn Rani qui fut reoccupe immediatement apres sa destruction vers 1180 av. J.-C. 37 La question n'est certes pas definitivement tranchee, mais il semble bien que le climat mediterraneen soit reste une realite meme durant cette phase cruciale de la transition age du Bronze - age du Fer : on peut done considerer, jusqu 'a preuve du contraire, qu'il s 'agit bien la d 'une composante statique. Pour autant, ce climat a effectivement connu des fluctuations et !'episode« sec» mis en evidence a probablement contribue au declin du royaume d'Ougarit: le regime thermo-pluviometrique, tout en restant mediterraneen, est lui clairement de nature dynamique.

Le reseau hydrographique Le reseau hydrographique est fixe, dans ses grandes lignes, par le relief et n'a done que peu evolue depuis l'epoque d'Ougarit. Ce n'est guere qu'en plaine ou dans le fond des vallees majeures qu'il a pu conna'itre des variations notables susceptibles d'etre pen;:ues par nos analyses 38 • A l'echelle de !'ensemble de la region, ce reseau 39 presente une densite importante (jig. 7), fait qui s'explique par de forts deniveles, par la vigueur des pentes en montagne et par !'importance des precipitations. L'impression qui en decoule est celle d'un pays riche en eau, mais la representation de l'hydrographie est trompeuse. En fait, les eaux courantes sont rares dans la montagne, du fait des pentes fortes et de la predominance des roches carbonatees, karstifiees, qui permettent aux eaux de s'infiltrer. La montagne se revele etre un milieu relativement sec alors que les precipitations y sont abondantes.

29.

Kaniewski et al. 2008.

30.

Neumann et al. 2007.

31.

Riehl 2009.

32.

PaleoSyr/Paleolib : Paleoenvironnements et occupation du sol en Syrie occidentale et au Liban durant !'Holocene, dirige parF. Braemer et B. Geyer (2010-2014), avec J. Argant etP. Sorrel. ProjetANR-10-BLAN-2003.

33.

Sorrel et Mathis 2016.

34.

Par ex. Vila et Gourichon 2007 ; Albesso 2019.

35.

Kaniewski et al. 2019.

36.

Bretschneider et al. 2019, p. 6-8.

37.

Lagarce 2005, p. 467.

38.

Jacob-Rousseau et Geyer 2019. Voir aussi, dans ce volume, la contribution de Jacob-Rousseau et al.

39.

Geyer et Chambrade 2019b.

168

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.-L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

De ce fait, les cours d'eau montagnards se resument souvent a des oueds aux ecoulements temporaires mais violents. Ce n'est qu'a leur debouche dans les plaines littorales qu' ils peuvent beneficier, du fait des confluences et des apports des sources ( cf. ci-dessous), d'un ecoulement plus perenne qui leur vaut d'etre qualifies de nahrs. Mais, hormis le Nahr el-Kebir et le Nahr el-Sinn (ce dernier alimente par une source karstique importante), meme les nahrs ne sont pas assures de leur perennite et leurs ecoulements sont souvent indigents en fin de saison seche, malgre les apports de sources perennes. Durant la saison seche ne sont done disponibles en quantites appreciables que les ressources des inferoflux. Pour autant, les plaines c6tieres sont tres riches en eau et ce meme si les ecoulements de surface sont limites dans le temps. Elles sont en effet pourvues de nappes phreatiques superficielles si proches de la surface qu' elles generent souvent des marais. J. Weulersse 40 oppose d 'ailleurs « la montagne aux eaux rares et les plaines aux eaux: surabondantes ». Dans les annees 1930, ii note que la region c6tiere, de Banyas a Lattaquie, ainsi que plus au nord, aux environs du debouche du Nahr el-Kandil, est impaludee (fig. 7). Le probleme est, pour nous, de savoir si cette situation prevalait deja a l'age du Bronze. Des carottages realises aux alentours immediats de Tell Tweini ont revele la presence de marais (reed marsh) au sud du tell vers 4000 cal. BP. Vers 3000-2800 av. J.-C. ils auraient disparu pour faire place a des terrasses alluviales 41. Les donnees de terrain dont nous disposons ace jour ne nous permettent cependant pas de repondre a cette question pour les alentours de Ras Shamra et il faudra realiser dans le futur des carottages specifiques pour determiner la localisation et !'extension d'eventuels marecages et savoir ainsi si les habitants du royaume ont pu etre confrontes aux fievres des marais. Seuls les textes nous apportent quelques rares elements de reponse. Ainsi, des« marais » sont attestes 42 , mais les occurrences sont peu nombreuses et ne nous permettent pas de nous faire une idee de leur importance. Et les mentions relatives aux maladies (malaria?) liees aux eaux stagnantes sont encore plus rares et de traduction d'ailleurs incertaine 41. Nous pouvons cependant souligner que, la aussi, la region de Ras Shamra - Ras Ibn Rani se singularise puisqu'il semblerait qu'elle seule echappait, dans la premiere moitie du xx• s., peu ou prou a cette malediction 44• La carte des bassins-versants (fig. 8) nous apporte un element de comprehension. Ce demier secteur est en effet le seul ou se succede une serie de petits bassins-versants, adosses au plateau de Bahlouliye. Ailleurs, ils se developpent jusqu' aux cretes de la montagne et sont alimentes par !es fortes precipitations qui tombent sur le Djebel Ansariye d'une part, sur le Baer-Bassit d'autre part. C'est tres probablement aces bassins-versants plus exigus, deconnectes de la haute montagne, qui apportent moins d'eau sur les basses terres et generent ainsi moins de risques d'eaux stagnantes, que Ras Shamra doit de connaitre une situation sanitaire relativement plus favorable. Cette configuration particuliere est une realite de nos j ours comme par le passe.

40.

Weulersse 1940.

41.

Baeteman et Bogemans 2019, p. 630.

42.

Del Olmo Lete et Sanmartin 2015, p. 235 : brkt/y =«pool, swamp» ; p. 385 : msms =«marsh(?) » ; p. 513 : miyt = « swamp ». Tropper 2008, p. 4 : ag = « Sumpfgebiet, Sumpfland; Sumpfgras, Ried», traduit par « shore (?), papyrus thicket, plant», «meadow» in Del Olmo Lete et Sanmartin 2015, p. 35. Nous remercions W. Watson, J.P. Vita et J. Tropper pour les renseignements relatifs aux sources textuelles, qui nous ont permis de rediger les notes 42 et 43.

43.

Del Olmo Lete et Sanmartin 2015, p. 312: gb =«?»,«sick with (tertiary) fever»,« malaria».

44.

Weulersse 1940, p. 77, fig. 29.

ENQUE.TES GEOGRAFHIQUES

169

A RAS SHAMRA - OUGARIT : LES ACQUIS

36" O'E

1759

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Fig. 7 - Reseau hydmgraphique et zones impaludees dans la region de Ras Shamra - Ougarit (© Mission de Ras Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geyer).

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B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

Mer Mediterranee

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Site archeologique Ville moderne Cours d'eau Bassin versant Point cote

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1800

Fig. 8 - Bassins-versants et zones impaludees dans la region de Ras Shamra - Ougarit (© Mission de Ras Shamra, conception et infographie M-L. Chambrade et B. Geyer).

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

171

DES COlMPOSANTES DYNAMIQUES

Les ressources en eau

Les eaux courantes de surface directement exploitables pour la consommation ou !'irrigation se revelent done relativement rares et surtout mal reparties dans l'annee. Si cette situation peut paraitre a meme d'avoir contrecarre !'implantation humaine, elle est de fait amelioree par la presence d'un grand nombre de sources, pour la plupart perennes 4 5 • Seraient-elles absentes que seules les plaines littorales et les fonds de vallees des principaux cours d'eau, d'ou l'on a acces aux ressources des nappes phreatiques superficielles, auraient pu accueillir durablement des installations humaines permanentes. Les sources a Ras Shamra

Le site de Ras Shamra est implante dans la plaine littorale ou dominent largement !es formations meubles quatemaires (fig. 5), mais les peripeties geologiques y ont amene localement a l'affleurement les craies blanches. En consequence, au pied de la colline qui accueillit Ougarit, trois sources jaillissent, qui etaient abondantes avant le developpement de !'irrigation (fig. 9). Elles etaient sans aucun doute perennes dans l' antiquite 46 ; elles I' etaient en tout cas encore dans !es annees 1930 47 . A la fin du siecle demier, seules deux, 'Ayn el-Borj et celle de Mqate, etaient encore reperables. Mais au moins savons-nous, grace aux informations recoltees sur place, qu'elles coulaient encore tout au long de l'annee ii ya quelques 40 ans. Ceci etait d'ailleurs encore le cas, !ors d'annees humides, au debut de ce siecle et ce malgre !'importance croissante des prelevements effectues au moyen de pompages pour !'irrigation.

La nappe phreatique sous Ras Shamra

Mais ces sources n'etaient de loin pas suffisantes, a elles seules, pour assurer l'alimentation en eau quotidienne de la population d'Ougarit 48 • L'essentiel des besoins y etait foumi par les nombreux puits qui permettaient d' exploiter les eaux de la nappe phreatique, accessible a faible profondeur 49 sous l 'ensemble du site (fig. I Oa et b). La aussi !es craies blanches ont joue un role car, creusees, elles permettaient, du fait de leur impermeabilite, de constituer, sous !es puits, des reservoirs ou s' accumulaient les eaux de la nappe phreatique 50 • Cette nappe est egalement presente dans les campagnes qui entourent le site et facilitait done les implantations partout ou elle est presente (fig. 9). La aussi, sa faible profondeur 51 permettait une exploitation aisee tant pour l'alimentation quotidienne que pour une eventuelle irrigation.

45.

Geyer et al. 2019.

46.

Calvet et Geyer 1995.

47.

Weulersse 1940, p. 83.

48.

M. Liverani (1979, p. 1319-1320, cite dans Yon 1992), en se fondant sur les textes, a estime cette population entre 6000 et 8000 personnes. Nous remercions V. Matoran et J.-P. Vita pour Les renseignements qui nous ant permis de rediger cette note.

49.

Six puits du site ont permis d'effectuer des mesures de profondeur du niveau d'eau, comprises entre 5,5 met 11 m, en fonction de leur position, mais aussi des annees et des saisons. Voir aussi Geyer et Matoran2013, p. 67.

50.

GeyeretMatoYan2013.

51.

Des mesures ont pu etre effectuees sur 9 puits autour de Ras Shamra: Les profondeurs de niveaux d'eau variaient de pres d'l m a5,5mauprintemps (3 mesures: fmmai 1986, fmmai 1992 etdebutjuin2003),etde4 a9m al'automne (I seule mesure: debut octobre 1984).

172

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.•L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

Limites du royaume d'Ougarit •

Site archeologique

■

Ville moderne

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Mer Mediterranee

Zone impaludee (Weulersse 1940) Cours d'eau

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Accretion du tombola - de !'age du Fer aux epoques hellenistique et romaine

Paleogeographie holocene de la peninsule de Ras Jbn H ani, modifiee d'apres Marriner et al. 2012 et Goiran et al. 2015 (© Mission de Ras Shamra, infographie M Le Doare 2020).

178

B. GEYER, N. JACOB-ROUSSEAU, M.-L. CHAMBRADE, M. TRABOULSI, J.-P. GOIRAN

Le couvert vegetal Dans le cadre de l'etude menee en collaboration entre la mission de Ras Shamra et l' ANR PaleoSyr/ PaleoLib 59, l 'analyse pollinique menee sur la carotte prelevee a Tell Soukas, dans le but de reconstrnire la dynamique de la vegetation entre 4000 et 500 av. notre ere sur la cote syrienne, a pu montrer, entre autres resultats 60, une augmentation importante des grains de pollen d'Olea associee a une diminution des grains de pollen des autres arbres. Celles-ci ont ere documentees autour de 2900 av. notre ere, suggerant l'avenement de la culture de l'olivier dans le nord du Levant, ainsi qu'une augmentation de l'influence des activites humaines sur la dynamique de la vegetation sur la cote syrienne. Par ailleurs, les abondances relatives maximales en Olea (jusqu'a 60 %) ont ete enregistrees entre environ 2300 et 1800 av. notre ere a Tell Soukas. Ces resultats, qui sont en accord avec d' autres enregistrements al' echelle regionale, suggerent que le nord du Levant a alors acquis un role decisif dans la production d'olives, et est probablement devenu un centre commercial majeur du Proche-Orient a cette periode. Les variations climatiques rapides survenues aux alentours de 2200-1800 av. notre ere, largement enregistrees en Mediterranee orientale, n'auraient done pas impacte fortement Jes activites humaines au Levant nord. A !'inverse, la diminution abrupte des abondances d'Olea autour de 1400-1200 av. notre ere, de maniere concomitante a !'augmentation des taxons indicateurs de conditions semi-arides (avec la presence notamment de Chenopodiaceae, de Peganum harmala), implique un climat plus sec, comme nous l'avons souligne lorsque nous avons evoque Jes paleoclimats. Encore faut-il souligner que ce phenomene pourrait temoigner aussi de la regression des vergers et de changements environnementaux, comme par exemple une erosion des sols, entrainant des conditions favorables aux plantes plus xerophiles ou adaptees au stress hydrique saisonnier sur sols minces.

CONCLUSION

Ras Shamra et sa proche region se revelent done etre particulierement favorables a l'implantation humaine, tant du fait de leur localisation que des conditions climatiques, des ressources disponibles et du potentiel agricole. Si ce constat ne peut, evidemment, pas a lui seul expliquer l'extraordinaire developpement et le rayonnement de la cite d'Ougarit a !'age du Bronze, il apparait clairement que les composantes du milieu fondent, du fait de leur combinaison originale, la personnalite geographique de son territoire et qu'elles n'ont pu que favoriser !'emergence, a cet endroit particulier, d'une capitale et d'un royaume prosperes. Mais ce serait aussi une de ces composantes - le climat par le biais de ses fluctuations qui aurait pu jouer, parmi d'autres, un role, dont !'importance reste a definir, dans l'effondrement de la civilisation ougaritique. Les fluctuations climatiques, Jes episodes secs notamment, ont pu avoir d'autant plus d'impact que leurs effets se produisaient sur des milieux alors deja transformes par des millenaires d'exploitation et, de ce fait, potentiellement sensibles, notamment a l'erosion des sols. L'evolution des conditions edaphiques, mais aussi le colmatage precoce des baies en sont manifestement des consequences qu'il sera interessant d'analyser dans l'avenir pour mieux cemer les contraintes et Jes opportunites liees a l 'environnement, qui entravaient ou au contraire aidaient au developpement du peuplement et de la mise en valeur dans le royaume d'Ougarit.

59.

Cf. ci-dessus p. $13$.

60.

Sorrel et Mathis 2016.

ENQUETES GEOGRAPHlQUES

A RAS

179

SHAMRA - OUGARJT : LES ACQUJS

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ENQUETES GEOGRAPHlQUES

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A RAS

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Ougarit, un anniversaire RSO XXVIII, 2021, p. 185-214

ENQUETES GEOGRAPHIQUES

A RAS SHAMRA - OUGARIT

LES PERSPECTIVES DE PROSPECTIONS HORS-SITE VUES PAR LA PHOTOGRAPHIE AERIENNE

Nicolas JAcoB-RoussEAU •, Bernard GEYER*, Marie-Laure CHAMBRADE •

« Des photographies par avian de nos divers chantiers de fouilles (. ..) ant ete Ires precieuses pour nos travaux de releve et de reconnaissance du terrain. » C. Schaeffer, Syria 1937, p. 125.

RESUME La poursuite des enquetes geographiques autour de Ras Sharma s'appuie desormais sur un corpus de nombreux documents photographiques et cartographiques, qui permettent d'etudier Jes paysages sur le territoire de l'ancien royaume d'Ougarit. L'approche spatiale et diachronique, recemment appliquee a !'evolution de !'occupation du sol autour du tell depuis le debut du xx• s., peut egalement etre orientee vers l'archeologie du paysage et la detection d'etat anciens des milieux locaux. L'analyse a ete menee ici sur Jes reseaux hydrographiques et Jes plaines alluviales qui sont de hons enregistreurs des changements environnementaux. Elle visait a mieux comprendre le fonctionnement de cet espace pendant !'Holocene, a identifier des sites potentiellement pourvoyeurs d'informations paleoenvironnementales et a esquisser Jes pistes de futures investigations hors-site. La mise en evidence de la dynamique active des oueds du sahel de Lattaquie suggere qu'ils ontjoue un role important dans !'evolution de la plaine de Ras Shamra et conduit aproposer quelques hypotheses pour le cadre paleogeographique local. L'etude de la dynamique et des formes fluviales du Nahr el-Kebir ouvre la voie aune reconnaissance plus precise de l'alluvionnement holocene et permet de mieux evaluer le potentiel d'archivage sedimentaire dans cette vallee. ABs1RAcT

Geographical surveys around Ras Shamra can now build on a corpus of photographic and cartographic documents, which help to study the landscapes ofthe ancient kingdom ofUgarit. Our spatial and diachronic approach, recently applied to the evolution ofland use around the tell since the beginning of the twentieth century, can also be used in landscape archaeology and to probe the evolution of local environments. Here, the analysis was carried out on hydrographic networks and alluvial plains, which are good recorders of environmental changes. The study aimed to better understand the Holocene evolution ofthis area, to identify sites that couldpotentially provide palaeo-environmental information and to probe

Universite de Lyon, UMR 5133 -Archeorient, Maison de !'Orient et de la Mediterranee.

186

N. JACOB-ROUSSEAU, B. GEYER, M.-L. CHAMBRADE

future research avenues. The active dynamics of the wadis of the Lattakia coastal area suggests that they played an important role in the evolution of the Ras Shamra plain and allows us to propose some hypotheses regarding the local palaeogeography. Studying the fl-uvial geomorphology of Nahr el-Kebir helps to understand the valleys Holocene alluviation history and the spatial distribution of sediment archives.

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Fig. 5 -Lit du Nahr Chbayyeb incise dans !es alluvions de la plaine entre le tell et le hameau de Mqate; extraitd'une photographie aerienne oblique, vue vers le nord-nord-est le 6 juin 1935; a: plaine altuviale, b: a.ffieurement de gres dunaire (ramleh), c: berges du nahr (© fonds C. Schaeffer, infographie G. Devilder et N Jacob-Rousseau).

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N. JACOB-ROUSSEAU, B. GEYER, M.·L CHMfBRAIJE

Modeles et nature du terrain entre Ras Shamra et Minet el-Beida Les enseignements de l'etude du reseau hydrographique suggerent ainsi que l'activite detritique holocene a pu jouer un role dans !'evolution des modeles de la plaine littorale depuis l'Antiquite. La recherche des indices de paleo-topographies ou de caracteristiques paysageres anciennes a ete menee essentiellement partir des photographies aeriennes obliques du fonds C. Schaeffer, qui sont Jes documents Jes plus precis de notre corpus, bien que leur emprise spatiale soit limitee aux alentours des sites de Ras Shamra et Minet el-Beida (jig. 6). Leur analyse foumit des informations topographiques et hydrographiques auxquelles on peut adjoindre une approche de la nature du sol dans Jes champs.

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Fig. 6 -Localisation des cliches aeriens du.fonds C. Schaeffer presentes dans cette etude, avec le numero des figures correspondantes (© infographie N. Jacob-Rousseau).

Sur plusieurs cliches du secteur compris entre le tell de Ras Shamra et Jes caps de Minet el-Beida, on peut distinguer Jes lignes directrices du paysage et ce qui semble correspondre de petites differences topographiques. Au nord de !'embouchure du Nahr el-Faydh, elles dessinent Jes contours en forme d'ellipse d 'une petite p Jaine littorale qui s 'encaisse legerement entre Jes pointements crayeux des caps, d 'une part, et Jes echines de gres dunaire d'autrepart (jig. 7). Sur deux autres photographies, on distingue assez nettement quelques bourrelets de terrain incultes qui bordent Jes champs a proximite du littoral. La vegetation qui Jes couvre et leur aspect tres semblable aux dunes proches de la fouille de Minet el-Beida incitent y voir des vestiges de cordon sableux ou quelques dunes restees inexploitees parce qu 'un peu plus hautes. Un autre cliche montre aussi un lineament plus sombre dans ce secteur, en arriere du cordon sableux (jig. 8a). II est toutefois impossible de savoir s'il s'agit d'une ancienne orientation de !'embouchure du Nahr el-Faydh ou d 'un vestige de petite zone humide au pied de la dune. L' ensemble de cette configuration evoque un site de colmatage alluvial par I' oued dont I' embouchure est toute proche.

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INTRODUCTION

La photographie aerienne est depuis plusieurs decennies un outil incontoumable de l 'etude des paysages I mais, pour les series de prises de vues anciennes, elle est longtemps restee exploitee surtout par la photo-inte1pretation et par la comparaison de reconductions photographiques 2 • Toutefois, depuis une quinzaine d'annees, les progres des logiciels de traitement de !'information numerique permettent une analyse semi-automatisee de plus en plus poussee des cliches ou des images ; ces protocoles ont ete regulierement conduits clans les etudes naturalistes 3, par exemple pour differencier la nature du couvert vegetal sur de vastes surfaces terrestres, ce que n'autoriserait pas, clans des temps de traitement raisonnables, la photo-interpretation visuelle et la cartographie par digitalisation manuelle. D'autre part, la puissance de calcul numerique permet desormais, en appliquant les principes de la photogrammetrie a des series de cliches, de produire des images tridimensionnelles a haute resolution, qui se pretent ensuite a des mesures ou a des analyses depuis des points de vue ordinairement temporaires (survol aerien), voire inedits (vue panoramique oblique a basse altitude) 4 . Les echelles d'applications sont variees, allant d'objets ou de structures archeologiques a des modeles, des formations vegetates ou des portions de surfaces terrestres. Ces techniques photogrammetriques ont en pai1iculier connu une grande diffusion sur les chantiers archeologiques, clans la mesure ou elles permettent d'emegistrer fidelement les etapes successives du degagement des structures, avant leur disparition ineluctable clans !es progres de la fouille. Ces techniques n'ont pour l'instant ete que peu appliquees a des series de cliches anciens, alors que rien ne s'oppose a priori ace que ces demiers, pourvu qu'ils soient de qualite satisfaisante, se pretent a des traitements numeriques et foumissent ainsi de nouvelles informations. Le corpus des nombreux cliches disponibles pour le secteur de Ras Shamra a incite a tenter l'experience 5• C'est ce que cette contribution exposera, en presentant successivement !es aspects methodologiques, les types de resultats qu' ii est possible d'obtenir, puis une discussion critique de leur portee et de leur pertinence.

I.

Tricart et al. 1970.

2.

Bazzana et Humbert 1983 ; Metailie 1986 et 1995.

3.

Houet et al. 2012.

4.

Barge et Regagnon 2017; Charbonnier 2018.

5.

Le travail presente ici a ete realise au cours de l'annee universitaire 2018-2019, a l'universite Lumiere-Lyon 2, durant un stage de deuxieme annee de master, finance par le LabEx !MU (universite de Lyon) et en lien avec la mission de Ras Shamra et ses membres.

217

LES STEREOPHOTOGRAPHIES ANCIENNES AUTOUR DE RAS SHAMRA, UNE APPROCHE GEOMATIQUE

II y avait ainsi dans ce travail deux enjeux principaux. Le premier etait de discuter de la capacite d'affiliation des cliches anciens et des outils recents de la geomatique; le second etait d'analyser de fa,;:on fine Jes interactions entre Jes differents phenomenes de surface a I'reuvre depuis Jes annees 1930 dans Ia plaine de Lattaquie. Au sein des recherches geographiques de la mission archeologique syro-fran,;:aise de Ras Shamra Ougarit, ce travail s 'inscrit en effet dans Ia continuite des recentes publications 6 consacrees a I'evolution des paysages aux environs du tell et dans la plaine cotiere au nord de Lattaquie (fig. 1). Ces premiers travaux ont pennis de reconstituer Ia trajectoire paysagere de Ia fin du xvn" s. au debut du xxr" a partir de sources ecrites (recits de voyageurs, rapports scientifiques) ou figurees (cartes, photographies, images satellitales). L'analyse regressive des mutations du paysage (modes de peuplement et occupations du sol) a pennis de distinguer trois periodes dans I' evolution de la plaine littorale depuis la fin du xvlI" s. 36'00'E

Legende

...898

Semmel et altitude (en m)

> (Mission de Ras Shamra, infographie V Matoian).

La documentation anotre disposition ne permet cependant pas d'expliquer pourquoi cette sculpture, decouverte en 1966, a ete inscrite sous le numero d 'inventaire 51 du musee de Lattaquie dix ans plus tard, avec !'indication qu'il s'agirait d'une « decouverte fortuite >>. On pourrait suggerer, d'une part, qu'une erreur d'ecriture serait al'origine du decalage de dix ans et, d'autre part, que l'objet n'ayant pas ete inscrit sur l'inventaire des trouvailles de la campagne de 1966, Jes informations relatives al'origine de l'objet aient ete, aun moment donne, egarees. Tout ceci n' est toutefois que pure conjecture. Sur le dessin au crayon date de 1966, on trouve !'annotation suivante : « calcaire blanc grossier ». M. Yon indique dans sa description : « calcaire blanc, assez fin>> 26 • II est tentant de proposer un parallele entre la stele inscrite RS 6.021 et la stele RS 29.[300] mais ce rapprochement se limite a la forme. En effet, I' examen des photographies a notre disposition revele que cet exemplaire est produit dans de la calcarenite marine, certes homogene et a grain relativement fin mais beaucoup plus facile et rapide a tailler avec des outils a large tranchant, comme l'attestent Jes impacts visibles au dos de la stele presente brut d'ebauche. II s'agit d'un outil apercussion lancee du type herminette, forge d'un tranchant legerement concave et large d'environ 4 cm. Notons aussi que la finition de sa face avant et laterale, y compris son arrondi, a ete realisee a!'aide d'un abrasif. II reste cependant dans le bas de sa face principale des traces d'impacts d'un ciseau atranchant droit large d'environ 3 cm. Mis a part la face arriere de cette stele probablement adossee aun mur, toutes ses autres faces sont soigneusement terminees. L'hypothese d'un inachevement est done aecarter. La recherche dans Jes notes de fouille nous a pennis d'identifier le contexte de decouverte de la stele, a savoir le secteur du« Quartier egeen ». La stele documentee par Jes archives de J.-C. Courtois est signalee dans des notes de fouilles de 1966 sa decouverte a eu lieu le 23 novembre 1966 (fig. 13 et J 4'J avec une description succincte : « ebauche de stele en pierre ». La hauteur indiquee est 26,3 cm et la largeur 12 cm. J.-C. Courtois precise : « Aucune scene gravee >>.

26.

Yon 1991,p. 313.

335

LE PROGRAMME D'trUDE DES STELES D'OUGARIT

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). G. Saade suppose qu'elle est {{ inachevee ? >) (Saade 2011, p. 258). En revanche, M. Yon donne le commentaire suivant : > (Yon 1991, p. 283).

36.

Cette hypothese est rappelee par T. Mettinger dans son ouvrage traitant de l'aniconisme (Mettinger 1995, p. 127).

340

J.-C. BESSAC, V. MA1DIAN

destines a recevoir un decor 37 • La rarete des donnees relatives a leur contexte chrono-stratigraphique limite par ailleurs considerablement notre interpretation. Faut-il voir dans la similitude de leur contexte de decouverte - dans une me, a proximite de la fa-9ade d'un edifice - un element signifiant ? Ces steles etaient-elles destinees a etre placees dans des lieux de passage, vues par tous ? Ou bien proviennent-elles de l 'un des edifices a proximite de leur lieu de trouvaille 38 ? On notera que la stele RS 29.[300] provient du secteur meridional du« Quartier egeen », dont l'une des habitations (la « maison H ») a livre une stele de petite dimension (RS 17.138) decoree d'une representation masculine interpretee comme une figure divine dans une attitude combattante 39 . Quant a la stele RS 23.219, elle futretrouvee a cote d'un batiment dans lequel fut mise aujour une petite stele a decor figure representant aussi une figure divine masculine dans une attitude combattante 40 . Toutefois, aucune autre donnee ne nous permet actuellement d'attribuer une signification quelconque ace fait. Nous nous proposons de revenir sur ces questions dans le cadre d'une reflexion 4 1 plus large sur les « pierres dressees » et l '« aniconisme » au Levant 42 qui fera l 'objet d 'un autre article.

37.

Aucun reste d' enduit ou de couleur n'a ete signale par Les fouilleurs, ni par M. Yon.

38.

Pour la stele RS 23.219, M. Yon suggere que l'objet ait pu provenir de l'effondrement d'un etage.

39.

Yon 1991, cat. n° 12.

40.

Yon 1991, cat. n° 16.

41.

Matoi:an 2013.

42.

Sur ce sujet, voir entre autres: Mettinger 1995; De Moor 1995 ; Durand 2005 ; Nunn 2008 ; Doak 2015.

341

LE PROGRAMME D'ETIJDE DES STELES D'OUGARJT

BIBLIOGRAPHIE

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410

B. LAGARCE-OTI™AN

L'etude des scarabees egyptiens et egyptisants de Ras Shamra-Ugarit, dont je suis chargee, est en cours. Plus de 150 scarabees et scaraboYdes, en pierre ou matiere vitreuse (faYence, « bleu egyptien », verre), ont ete exhumes sur ce site et beaucoup sont encore inedits. L'etude archeologique, iconographique, epigraphique s'appuie sur une indispensable etude complementaire des archives, la documentation des fouilles anciennes permettant d'apporter le maximum de details sur le contexte archeologique d'une trouvaille et son etat au moment de sa decouverte. Le fonds Schaeffer conserve au College de France, qui comprend une exceptionnelle collection de moulages, dont Jes copies d 'environ 80 scarabees et scaraboYdes, supplee ainsi en partie a l'inaccessibilite actuelle des objets presents en Syrie. Le present article met en lumiere l'un des objets decouverts dans le chantier « Ville Sud» d'Ugarit, secteur dont le corpus des scarabees et scaraboYdes est actuellement l'objet d'une etude globale en vue d'une publication prochaine de ce dossier. Ce document, inedit, est neanmoins mentionne par Jes auteurs de la Trouvaille Epigraphique de l'Ougarit (TEO), qui indiquent qu'il s'agit d'un scarabee «non-vu» et precisent simplement qu'il porte des« hieroglyphes egyptiens » 1 .

SCARABEE RS 23.018

Conserve au Musee national de Damas sous le n° DO 2825. Provenance: deblais a l'extremite nord de la Tranchee Ville Sud(« pres du pont de terreprovenant des fouilles de 1929 », precise le carnet d'inventaire). Materiau: steatite (« pierre blanchatre » selon le carnet d'inventaire). Dimensions: 18 mm x 13 mm, epaisseur 8 mm. Description : Dos (jig. 1): tete de type Fl 2, en haut relief, flanquee d'yeux globuleux de part et d'autre et reliee aun clypeus simple, qui s'evase pour finir en arc de cercle. Le tout surplombe deux plaques laterales nettement plus basses. Dos de type IVvlv ', avec ligne double delimitant le prothorax et ligne double separant Jes elytres, et avec Jes callosites humerales marquees par deux indentations triangulaires en haut de chaque elytre. Plat (fig. 2 a. 4) : le cartouche contenant le nom de trone d' Amenhotep II, 3-!Jprw-R ', est dispose verticalement, au milieu de l'ovale du champ decore. II est entoure par une serie de douze cercles pointes. L'ensemble est cerne par un trait de contour. Profil : Jes pattes sont figurees schematiquement, par un bourrelet horizontal, donnant un profil de type el. La base est delimitee par une incision horizontale, qui s'interrompt a !'avant et a l'arriere de l'objet; une autre ligne incisee, continue celle-la, separe du corps de l'insecte la zone des pattes.

I.

Bordreuil et Pardee 1989, p. 293.

2.

Suivant la classification mise ajour dans Keel 2013, p. xv.

3.

Seton la classification de Tufnell 1984, p. 35, reprise par Keel 1995, p. 47.

411

UN SCARABEE D'AMENHOTEP II A UGARIT

1 cm

0

Fig. 1 -Scarabee RS 23.018 (Musee de Damas, DO 282 5), dos ( cliche Leila A lsammak, Direction Generate des Antiquites et des Musees de Syrie, infographie G. Devilder).

1 cm

0

Fig. 2-Scarabee RS 23.018 (Musee de Damas, DO 2825), plat ( cliche Leila Alsammak, DGAMS, infographie G. Devilder).

1cm

0

Fig. 3 - Moulage du plat du scarabee RS 23. 018 (fonds C. Schaeffer, Archives du College de France, cliche B. Lagarce-Othman, mission Ras Shamra, infographie G. Devilder).

Fig. 4 - Empreinte modeme du plat du scarabee RS 23.018 (clichefonds C. Schaeffer, Archives du College de France, mission Ras Shamra).

412

B. LAGARCE-OTI™AN

Comparaisons La disposition du decor de part et d'autre d'un cartouche au nom d'Aakheperoure qui en occupe le milieu est typique de la glyptique du temps d' Amenhotep II. Quoique nous n'ayons pas trouve de parallele exact du plat de RS 23.018, ii existe de nombreux specimens qui montrent un decor tres proche. Pour l'Egypte, on citera les n° 1682-1685 de la publication de R.R. Hall (1913), qui montrent, au centre, le cartouche Aakheperoure, entoure d 'une bordure de spirales ou de 7 a 11 cercles pointes, et accompagne, sur trois de ces quatre scarabees, du nom Neferkheperka (Sesostris I"'), dispose au-dessus 4 ; ou encore, dans Petrie 1917, les n° 30 ( cartouche d' Aakheperoure entoure de spirales) et 31 (cartouches d' Aakheperoure et de Neferkheperka entoures de 7 doubles cercles pointes) 5. Un autre modele egalement repandu fait figurer, de part et d'autre du cartouche royal, des urcei qui en sortent et l'encadrent 6 • C'est cette demiere composition qu'illustre le plat d'un scarabee trouve en Jordanie, dans la tombe 117 de Tell es-Saidiyeh 7 - du reste le seul obj et au nom d' Amenhotep II trouve dans le pays a notre connaissance. Hors d'Egypte, ce roi est surtout represente en Palestine, majoritairement par des plaquettes bifaces ovales ou rectangulaires 8, mais aussi par des scarabees et scaraboYdes. En 2013, Othmar Keel comptait, en Palestine, une trentaine de sceaux comportant le nom d' Amenhotep II 9• Dans le monde egeen, !es attestations connues ace j our sont tres rares : il s' agit en tout et pour tout de deux petites figurines de singes en fritte bleue portant le cartouche d'Amenhotep II, probablement appariees a l'origine, mais retrouvees chacune dans une cite differente, Mycenes et Tirynthe 10• Rappelons que les campagnes de l'an 3 11 et de l'an 7 12 d'Amenhotep II ont mene le roi egyptien jusqu'a la region de Qadesh sur l'Oronte, que la seconde l'ameme conduit aux alentours d'Alep et que, sur le chemin du retour, ii aurait pousse jusqu'a Ugarit 13• Mais si cette derniere excursion a bien eu lieu, elle est tres peu documentee, seulement par des sources egyptiennes (steles de Memphis et de Karnak: Urk. rv, 1299-1309), et parait avoir ete expeditive, voire improvisee. On ne peut parler d'une presence egyptienne contemporaine perceptible dans la culture materielle du royaume d'Ugarit ou du reste du Levant nord, ni meme d'indices d'echanges avec l'Egypte d'Amenhotep II; compare a d'autres moments du Nouvel Empire egyptien, ce regne est singulierement peu represente a Ugarit 14 • Cependant, etant donne la relative importance du corpus glyptique d 'Amenhotep II en Palestine, il n'est guere surprenant de trouver un scarabee au nom de ce souverain en Syrie cotiere, alors meme qu'aucun autre document de ce roi n'est connu dans la region. II a en effet pu etre achemine la (a une epoque impossible a determiner precisement, etant donne le contexte archeologique perturbe dans lequel ii a ete decouvert) depuis Canaan, au gre du deplacement de son proprietaire ou d'echanges commerciaux.

4.

Hall 1913, p. 166. Notons que Les cercles pointes en question sont des cercles doubles, et non simples comme sur l'exemplaire d'Ugarit.

5.

Petrie 1917,pl. XXX (voirp. 26-27 etp. xxx).

6.

Par ex. Hall 1913, p. 161, n° 1635 (plaquette ovale biface); p. 164-165, n° 1664-1667; Petrie 1917, pl. XXX, n° 18, 21 (plaquettes ovates bifaces).

7.

Eggler et Keel 2006, p. 368-369, n° 4.

8.

Keel 1995, p. 91 et passim.

9.

Keel 2013, p. 66.

10.

Cline 1991 ; 2013, p. 28 ; 2015, p. 212.

11.

Pacification du Takhsy en 1423 av. J.-C. (cf. Grandet2016).

12.

1419 av. J.-C.

13.

Grandet2016, p. 103; 2008, p. 118-119 et 307; contra Der Manuelian 1987, p. 63-64.

14.

Soulignons en particulier, parmi Les regnes Les plus proches dans le temps, !'important corpus aunom d'Amenhotep III, ainsi que celui, plus restreint, d' Amenhotep IV (cf. Lagarce 2008, p. 263-267, 272-274 ; 2013 ; Lagarce-Othman 2013, p. 361-362).

UN SCARABEE D'AMENHOTEP II

A UGARIT

413

Neamnoins, l'absence d'autres monuments du regne d'Amenhotep II a Ugarit doit etre relativisee: l'iconographie de plusieurs objets suggere en effet de les rattacher al'art egyptien de cette periode, qui a vu fleurir certains motifs caracteristiques.

Documents egyptisants contemporains d'Amenhotep II a Ugarit? Ainsi de l'image d'un archer debout sur un char lance au galop, ayant libere ses mains en passant ses renes autour de sa taille, qui orne divers documents figures provenant de la capitale du royaume levantin 15 • Elabore dans la Vallee du Nil, le motif du haut personnage sur son char en train de bander son arc pour tirer sur du gibier ou des ennemis, les renes passees autour des reins, est particulierement en faveur sous Amenhotep II. C'est a cette epoque que remontent les premieres attestations de cette image sur des documents royaux egyptiens 16, dans le contexte d'une propagande qui fait la promotion d'un souverain athlete, se distinguant parses prouesses sportives 17 • Signalons cependant une exception: un temoignage de cette iconographie royale est peut-etre encore anterieur, puisqu'un scarabee en jaspe inscrit au nom de Thoutmosis I"' et conserve au British Museum 18 porte l'image du pharaon tirant a l'arc depuis son char sur un Nubien tout en conduisant avec les renes passees a la taille son attelage lance au galop. Mais il n'est pas absolument certain que cet objet, qui a ete acquis sur le marche des antiquites, remonte au regne du souverain dont le nom est grave sur le plat. En tout etat de cause, Amenhotep II apparait, d'apres la documentation dont on dispose a l 'heure actuelle, comme celui qui a reellement developpe, de fa9on concertee et sur des supports aussi bien monumentaux que divers, le motif qui nous occupe. Les sceaux-cylindres n° 301-302 du catalogue de P. Amiet publie en 1992 (= RS 19.190 et RS 4.021) 19 sont, precisement, ornes d'une scene de chasse en char dans laquelle, lan9ant ses chevaux au galop, le conducteur a passe les renes autour de sa taille afin de liberer ses mains qui tendent l'arc. Sur d'autres, la position de l'archer sur son char est la meme, mais ce sont des ennemis humains qui sont ses cibles (RS 29.113 20, RS 23.407 21 , peut-etre RS 92.2019 22). Sur le sceau RS 8.325, enfin, l'attelage est compose de caprines 23 . Le motif illustre par les deux premiers documents glyptiques mentionnes, combine a leur style particulierement egyptisant, incline a attribuer l'execution de ces sceaux a l'epoque d'Amenhotep II, meme s'il est possible qu'ils soient plus tardifs 24. Pour le premier de ces objets, RS 19.190 (Damas 2626) (jig. 5), une presomption supplementaire vient de la coiffe du conducteur, dont la forme rappelle assez nettement la perruque mi-longue a degrade en vogue dans les representations officielles d 'Amenhotep II sur ses monuments de la vallee du Nil, dans les scenes montrant le roi sur son char ou procedant a l'execution

15.

Voir Matotan 2019 pour une mise au point exhaustive sur la representation du conducteur de char engage dans une chasse ou un combat dans le materiel ougaritique.

16.

Cf. par exemple Sabbahy 2013, p. 191-195, qui indique Les differentes occurrences de cette composition.

17.

L'image du conducteur de char chassant a l'arc apres avoir passe a sa taille Les renes de l'attelage semble apparaitre d'abord dans des tombes de particuliers haut places du debut de la XVIII' dyuastie, avant d'etre anuexee par la sphere de l 'iconographie royale (cf. Les references indiquees par Marian Feldman dans Feldman et Sauvage 2010, p. 125). Lisa Sabbahy estime toutefois que c'est, au moins dans un cas, l'iconographie privee qui a emprunte au repertoire royal (Sabbahy 2013, p. 191 ; 2018, p. 130).

18.

N° de musee EA17774. Hall 1913, n° 475, p. 50; demierement, Sabbahy 2018, fig. V.l, p. 121.

19.

Amiet 1992, p. 131, 134.

20.

Amiet 1992, n° 305. Voir l'etude recente de ce sceau-cylindre dans Matotan 2019.

21.

Amiet 1992, n° 308.

22.

Matotan 2019, fig. 4 p. 207.

23.

Amiet 1992, n° 309.

24.

Bien que Les sceaux-cylindres RS 29.113, RS 23.407, RS 8.325, RS 24.356, peut-etre aussi RS 6.355 (Amiet 1992, n° 305, 308-309, 311,314, p. 132-136) et RS 92.2019 (Matotan2019, fig. 4 p. 207)montrent tous unconducteur de char tirant a l'arc avec Les renes passees autour de la taille, leur style, nettement moins egyptisant, ne permet pas d'identifier aisement des points de repere pour Les situer dans le temps.

414

B. LAGARCE•OTfl'.MAN

ceremonielle des ennemis. Des exemples se trouvent sur la face sud du VIII' pylone du grand temple d'Amon-Re a Karnak (fig. 6'), ou encore sur Jes blocs sculptes decouverts a l'interieur du IV pylone de ce temple (fig. 7). Le type de char figure sur ce dernier relief est egalement le meme que sur le sceau de Ras Shamra 25 • On remarquera que, sur la petite plaquette en j aspe du Louvre E 6256 26 (fig. 8), Amenhotep II arbore aussi cette coiffure tandis qu'il empoigne par la queue et souleve de terre un lion qu 'ii s'apprete a abattre, selon une mise en scene hautement symbolique qui Jui donne la meme posture que pour le massacre rituel d'une « grappe » de prisonniers. Sur le sceau-cylindre RS 4.021 (AO 15772) (fig. 9), le roi sur son char se confronte de maniere aussi peu realiste, arme de son seul arc, a un lion cabre de toute sa hauteur devant son attelage, tandis que ce dernier pietine un ennemi deja abattu.

Fig. 5 - Empreinte moderne du sceau-cylindre RS 19. 190 (Mission de Ras Shamra).

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Fig. 6 - Face sud du Vfil• pylone du grand temple d 'Amon-Re a Karnak, mole ouest (Lepsius 1849-1859, pl. 61).

25.

Voir Feldman et Sauvage 2010 pour une etude tres complete sur ce que l'on peut savoir des chars du Proche-Orient ancien (y compris l'Egypte) d'apres l'archeologie et dans l'iconographie.

26.

Desroches-Noblecourt 1950; Hall 1986, fig. 2; Keel 1990, fig. 7 et p. 33.

415

UN SCARABEE D'AMENHOTEP II A UGARIT

Fig. 7 - Blocs sculptes d'Amenhotep II decouverts a l'interieur du IV pylone du grand temple d'Amon-Re a Karnak (Zayed 1985, pl. II).

Fig. 8 - Plaquette de jaspe gravee au nom d'Amenhotep 11, Louvre E 6256 (Keel1990,.fig. 7 p 31).

Fig. 9 - Empreinte moderne du sceau-cylindre RS 4. 021 (Mission de Ras Shamra).

416

B. LAGARCE•OTfl'.MAN

Ce motif du conducteur archer a la posture caracteristique ne se cantonne d'ailleurs pas a la glyptique : on le retrouve en particulier sur la« Patere de la chasse » (RS 5.031, Louvre AO l 7208) (jig. 10), bien que la composition ait la une coloration egyptienne moins appuyee. II se peut que cet obj et de luxe, provenant de la zone du Temple de Baal, sur l'Acropole, soit d'epoque posterieure a celle des deux sceaux-cylindres precedemment commentes, et presente done une interpretation plus tardive du motif egyptien, une fois celui-ci assimile au repertoire ougaritain.

Fig. 10- (< Patere de la chasse » d'Ugarit RS 5.031 (L=re AO 17208),face interne (Mission de Ras Shamra).

Un autre stereotype qui a probablement, lui aussi, ete elabore aux alentours du regne d'Amenhotep II montre le monarque pratiquant la chasse a I'arc assis sur un siege 27• Un sceau-cylindre de grande qualite provenant de Minet el-Beida (RS 3.041 ; AO 14811) 28 (fig. 11) illustre une telle composition: le personnage principal, coiffe a l'egyptienne d'une couronne khepresh avec urreus frontale et vetu apparemment d'une longue robe, s'apprete a decocher safleche en direction d'un lion et d'un caprine figures devant lui, un rapace aux ail es eployees dominant la scene. Outre le caractere egyptisant de I' ensemble, on soulignera le choix du khepresh ou couronne bleue, qui est I' autre coiffe que I' on trouve le p !us vo lontiers arboree par Amenhotep II dans !es reliefs egyptiens. Toutefois, ii n'est pas certain que la realisation de ce sceau-cylindre soit contemporaine de ce pharaon : le motif de la « chasse assise » est surtout connu par des reuvres du temps de Toutankhamon 29, et on peut dire qu 'ii caracterise plutot I' epoque amamienne en Egypte. La raison pour laquelle une datation de RS 3.041 anterieure a Akhenaton peut cependant Fig. 11 - Empreinte moderne du sceau-cylindre RS 3. 041 etre soutenue, a nos yeux outre la (Mission de Ras Shamra).

27.

Sur ce theme iconographique, voir en particulier la synthese d'Othmar Keel (Keel 1990). Une plaquette au nom de Thoutmosis (DI ou IV?) montre deja un pharaon assis tenant un arc, cf. p. 60 et fig. 35.

28.

Amiet 1992, n° 92, p. 53.

29.

Keel 1990, p. 41-48.

417

UN SCARABEE D'AMENHOTEP II A UGARIT

profondeur a laquelle a ete decouvert l'objet 30 , reside dans la presence du personnage en longue jupe omee d'un motif de chevrons, coiffe d'une couronne egyptienne ate/, tenant a la verticale une longue hampe qui evoque une lance pointe en haut ou un sceptre divin egyptien, et faisant de son autre bras le geste de brandir en l'airunemassue, quoique l'arme que I'on attend lane paraisse pas avoir eterepresentee. Cette figure dans !'attitude du smiting god, debout derriere le siege du souverain archer, comme pour epauler et proteger ce demier, n'est generalement pas comprise comme representant Baal, mais plutot, en raison de la longue jupe dont elle est vetue, comme une deesse. On peut la rapprocher de celle qui figure sur la stele RS 2.[038] (Alep 4625) 31 (fig. 12), provenant des abords du Temple de Baal sur I' Acropole, et qui, vetue d'une jupe analogue, tient aussi devant elle une longue lance verticale. Quant a l'identite de cette divinite coiffee de l'ate/etmena9ant d'abattre son arme soulevee en !'air, son iconographie indique qu'il s'agit d' Anat ou d 'Astarte 32, car elle presente precisement Jes caracteristiques qui definissent I'image de ces deesses en contexte egyptien 33• Cette identification semble corroboree par la presence dans le champ d 'une sorte d 'etoile a quatre branches et de deux rosettes, symboles qui sont tres systematiquement associes aux images dans lesquelles on pense pouvoir reconnaitre ces deesses Uamais nommees) dans le repertoire ougaritain.

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Fig. 12-Stele d'Ugarit RS 2.[038} (Musee d'Alep 4625) (Yon et Gasse 1991,fig. 9c).

30.

La profondeur indiquee est 1,75 m.

3L

Yon et Gasse 1991, sti:le n° 3.

32.

Entre autres: Schroer 2011, cat. 594; Cornelius 2004, cat. 1J ; Keel 1990, fig. 27, p. 53-54; Winter 1987, p. 229-230, fig. 213 ; contribution de P. Amiet in Schaeffer-Forrer 1983, p. 13. Pour une image d'Astarte sur une stele trouvee recemment et attribuee a la XV]IJe dynastie, voir Hoffineier et Kitchen 2007.

33.

A des figures de deesses d'iconographie analogue, les monuments egyptiens du Nouvel Empire adjoignent tant6t le nom d'Anat, tant6t celui d'Astarte, si bien qu'il est difficile de savoir si quelque chose dans leur apparence pouvait servir a distinguer ces deux personnalites divines.

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B. LAGARCE-OTI™AN

Or il apparait que c'est precisement sous le regne d'Amenhotep II (et par une volonte politique de ce roi) que la deesse cananeenne Astarte, en meme temps que d'autres entites divines d'origine ouest-asiatique, est integree au pantheon egyptien officiel 34• Il semble done que le sceau-cylindre de Minet el-Beida, dans la mesure ou il fait figurer derriere un pharaon, a l'interieur d'une composition globalement egyptienne, une « smiting goddess » coiffee de la couronne atef et pourvue des traits que presente Astarte OU Anat dans l'imagerie egyptienne du Nouvel Empire, doive etre attribue a l'epoque d'Amenhotep II ou acelle d'un de ses deux successeurs: en effet,Amenhotep IV/Akhenaton est bien connu pour avoir elimine, tot et radicalement, l'ensemble des representations de divinites anthropomorphes, et la deesse asiatique n'est pas attestee dans l'art du regne suivant, celui de Toutankhamon. Si l'on tient compte de la fourchette chronologique (entre 1450 et 1350 avant notre ere) envisagee par le fouilleur, qui, d'apres la stratigraphie, attribue l' objet a un « niveau anterieur a la destruction du port au temps d' Amenophis IV» 35, on en revient done, si l'on admet les observations sur l'iconographie presentees ci-dessus, a un terminus post quem correspondant au debut du regne d' Amenhotep II, le terminus ante quem etant la fin de celui d'Amenhotep III.

CONCLUSION

Pour conclure, quoique l 'epoque d 'Amenhotep II ne soitrepresentee a Ugaritque parun seul temoignage clairement identifie (le scarabee RS 23.018 au nom d 'Aakheperoure), ce qui indique certainement l 'absence de contacts directs entre les deux royaumes, la documentation archeologique trahit cependant, a notre sens, certaines repercussions de l'influence de ce grand regne, dont la culture materielle se caracterise par plusieurs innovations marquantes. Il nous semble en deceler des signes, en paiiiculier, dans la glyptique, meme s'il est bien entendu qu'aucun des sceaux-cylindres commentes dans ce sens n'est egyptien, mais, tout au plus, egyptisant: RS 3.041, le plus propre a recevoir ce qualificatif, montre par exemple, en depit de bien des elements de la composition realises a l'egyptienne, un monarque vetu d'un vetement long, a la maniere d'un souverain levantin plut6t qu'a celle d'un pharaon, et un rapace protecteur qui deploie ses ailes et ses pattes au-dessus de la scene d'une fa.yon bien peu egyptienne. Il s'agit done, dans tousles cas, d'in:fluences perceptibles a travers leur assimilation au repertoire local, et que nous avons essaye de recapituler brievement a l'occasion de l'etude du scarabee d'Amenhotep II.

34.

Sur ce phenomene de !'adoption en Egypte de divinites proche-orientales, voir notamment Stadelmann 1967 ; Tazawa 2009.

35.

Amiet 1992, p. 53 ; Schaeffer-Forrer 1983, p. 12-13. Cependant, cette hypothese d'une destruction du port a l'epoque d'Amenhotep IV est aujourd'hui elle-meme sujette a caution, car on ne sait pas bien sur quels arguments Cl. Schaeffer I' etayait, sinon sur la mention, dans la correspondance d'El-Amarna, d'un incendie du palais d'Ugarit (lettre EA 151 : Moran 2004, p. 385-386) (communication personnelle de V. Matoian, que je remercie).

UN SCARABEE D'AMENH0TEP II A UGARIT

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LA CUILLERE D'OFFRANDE A LA NAGEUSE RS 25.109 UNE DECOUVERTE INEDITE DE LA TRANCHEE « SUD-ACROPOLE »

Helene BOUILLON *

REsUME La cuillere d'albatre RS 25.109 dont ii est question dans le present article fut decouverte dans le secteur de la tombe 3953 de la tranchee Sud-acropole. La publication de cet objet inedit est !'occasion de revenir sur Jes differentes categories d' objets reunies sous le terme de « cuillere » et leurs differents lieux de production 1 . Les« cuilleres », autrefois elites« a fard » et plus recemment « d'offrande », sont de petits recipients composes d'une coupelle peu profonde et d'un manche. En Egypte, la coupelle represente a l'origine une main: le concept est celui du don. Au Nouvel Empire, !'attitude des« nageuses » tenant ces coupelles peut etre rapprochee de celle de la prosternation. RS 25.109 semble done faire partie du corpus des vases du type « egyptisant » qui constituerait la majorite des recipients de pierre decouverts a Ougarit. Cependant, le mecanisme de fermeture de certains de ces objets pourvus de couvercles ainsi que le motif du canard qui accompagne si souvent Jes« nageuses » rejoignent une tradition orientale. Les recipients en forme de canard a couvercle pivotant sont en effet attestes au Levant nord des le Bronze recent I. ABs1RACT

The publication of the alabaster spoon RS 25.109 discovered in the sector oftomb 3953 ofthe South Acropolis trench is an opportunity to return to the different categories ofobjects gathered under the term "spoon" and their different places ofproduction. The "spoons ",formerly known as "cosmetic spoons" and more recently "offering spoons", are small containers comprising a shallow dish. In Egypt, the cup originally represents a hand: the concept of the gift. During the New Kingdom, the attitude of the "swimmers" holding these cups can be compared to the gesture ofprostration. RS 25.109 therefore seems to be part ofthe corpus ofvases ofthe "Egyptianizing" type, which would constitute the majority of the stone containers discovered at Ugarit. However, the closing mechanism ofsome ofthese objects when they have a lid,, as well as the duck motifwhich so often accompanies "swimmers", join an oriental tradition. In fact, containers in the shape of a duck with a swiveling cover were attested in the northern Levant as early as the Late Bronze I.

Louvre-Lens, chercheuse associee a l'UMR 8167 (equipe Mondes pharaoniques). 1.

Nous tenons aremercier Valerie Matoi:an qui nous a confie la publication de cet obj et, nous permettant ainsi de reprendre un dossier que nous n'avions pu developper dans notre travail doctoral.

422

H. BOillLLON

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TELL SIANU DANS LA PLAINE DE JABLE

Michel AL-MAQDISSI •, Georges MouAMAR **

A la memoire de Gabriel Saade et d'Adnan Bounni, pionniers de l'archeologie ougaritique

RESUME Presentation des niveaux des troisieme et deuxieme millenaires av. J.-C. fouilles dans Jes deux chantiers A et B de Tell Sianu par la mission syrienne, sous la direction successive d'Adnan Bounni et de Michel Al-Maqdissi. L'analyse montre la presence d'une sequence importante pour le Bronze ancien IV A, caracterisee par un batiment, puis par un quartier d'habitation. En revanche, pour le Bronze moyen II, Jes terrassements du premier millenaire av. J.-C. ont cause la disparition de !'ensemble des structures, a !'exception de quelques rares temoignages qui pourraient indiquer une periode prospere au vu d'objets temoignant d'une classe elevee de la societe levantine du Bronze moyen.

ABS1RACT

Presentation of the levels of the third and second millennia BC excavated in the two areas A and B in Tell Sianu by the Syrian mission under the successive direction of Adnan Bounni and Michel Al-Maqdissi. The analysis shows the presence ofan important sequence for Early Bronze JV A, characterised by a building and then by a residential area. On the other hand, for Middle Bronze JI, the earthworks of the first millennium BC caused the disappearance of all the structures, with the exception of a few rare testimonies that could indicate a prosperous period in view ofobjects testifying to a high class ofthe Middle Bronze Levantine society.

Musee du Louvre, Departement des Antiquites Orientates, responsable de la redaction de la partie consacree au deuxieme millenaire av. J.-C. Universite Lyon 2, CNRS -Archeorient (UMR 5133), Maison de !'Orient et de la Mediterranee, responsable de la redaction de la partie consacree au troisieme millenaire av. J.-C.

492

M. AL-MAQDISSI, G. MOUAMAR

INTRODUCTION

Les travaux archeologiques effectues depuis 1990 sur le site de Tell Sianu, localise dans la plaine de fable a 35 km environ au sud de la ville d'Ougarit (fig. 1), par une mission archeologique syrienne sous la direction successive d'Adnan Bounni et de Michel Al-Maqdissi, ont permis de retracer l'histoire de I'occupation de cette plaine cotiere du Levant nord aux ages du Bronze et du Fer. Ces resultats apportent parfois des nuances a ceux deja obtenus par Jes missions syrienne de Tell fris, danoise de Tell Sukas et syro-belge de Tell Toueini. Le site, qui se trouve dans une position centrale par rapport a la plaine de fable, est localise a environ 8 km a !'est de la ligne de rivage. II est installe sur un promontoire nature! qui dessine une forme ovoide et dont la base est de 600 m dans !'axe est-ouest et de 450 m dans !'axe nord-sud (fig. 2-3). Nous constatons sur un plan cadastral etabli durant le Mandat Francais par Jes equipes de M. Camille Duraffourd, alors directeur de la Regie des travaux du cadastre et d'am~lior::ition fonciere en Syrie, que le site est bien implante, irnmediatement au nord de la riviere al-l;laddad e l.i.,,JI * ) 1, et que toute la region qui l'entoure etait depourvue d'habitat, a !'exception d'un petit regroupement de maisons qui se trouve a 50 metres a l'ouest du tell (fig. 2) 2 • Les couches archeologiques qui se trouvent au sommet de ce promontoire couvrent une superfi.cie d'une dizaine d'hectares environ (400 m dans !'axe est-ouest et 300 m dans !'axe nord-sud) 3• Plusieurs sondages ont ete realises dans la moitie occidentale du sommet du site (sondages A, A bis, B, C et D) associes a des travaux limites au pied du tell, particulierement sur Jes versants est et ouest (fig. 3). La stratigraphie revelee par ces travaux comporte douze niveaux numerotes a partir du plus recent (Sianu I a XII). Nous proposons dans cette contribution d'exposer une premiere presentation des donnees de I' age du Bronze dans I' espoir de pouvoir dans un futur proche realiser une synthese plus complete, surtout pour le troisieme millenaire av. J.-C.

1.

Pour !'appellation locale, nous signalons deux noms : la riviere al-Haddar ( Jl-4,ll ,,;i.;) et la riviere Sianu. Cette riviere est d'un cours d'eau au debit irregulier et !ors des pluies violentes,il peut connaitre des crues importantes d'ou le nom al-Haddar. Sa source principale se trouve dans la region de Qal 'at Bani Qal).tan (Wadi al-Mudrassiyeh), son cours a une orientation generale de !'est vers I' ouest ; la riviere se jette dans la Mediterranee au sud de la ville de Jab le et a 11 km au nord-est de Tell Sukas.

2.

II s'agit probablement des unites d'habitations appartenant a la famille Kanj, !es seigneurs feodaux de la region. Notons que la residence principale de cette famille se trouve a Doueir el-Khatib au sud-ouest du tell et qu'une deuxieme residence se trouve a Deir Mama au nord du site au sommet d'un promontoire rocheux.

3.

Pour l'historique des recherches avant la mission syrienne, cf Saade 2011, p. 449-450.

493

TEll S!ANU DANS LA PLAlNE DE JABLE

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Fig 1 - Carte de localisation de Tell Sianu par rapport aux sites c6tiers du Levant Nord (carte: MOM; G. Mouamar).

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t' Fig. 2 - Tell Sianu, plan cadastral dresse par le Service du cadastre et d'ameliorationfonciere de l'Etat de Syrie durant le mandat fram;:ais, sous la direction de M Durqffourd (Municipalite de Jable et Service agricole).

494

M. AL·MAQDISSI, G. MOUAMAR

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Fig. 3 - Tell Sianu, plan topographique avec la localisation des deux chantiers A et B (Nouha Darrous et G. Mouamco).

REMARQUES PRELIMINAIRES En 2010, la mission syrienne a tennine sa vingtieme campagne. Le but scientifique de ces travaux etait de connaitre la nature de la ville datant de !'age du Bronze recent et ses relations avec les deux royaumes d 'Ougarit au nord et d 'Amurru au sud dans la plained' Akk:ar 4 • Mais le principal facteur qui a pousse A Bounni a creer cette mission a ete le degagement par le service d'irrigation de Jable, au cours du creusement d'un canal au pied ouest du tell, des elements d'une presse ahuile liee a un sol en mosai'que 5• En plus, A. Bounni a voulu creer cette mission afin de pennettre aux membres de la partie syrienne de la mission de Ras Ibn Hani de prendre des initiatives scientifiques et des decisions concretes sur le chanti er, de meme que pour le travail documentaire.

4.

Pour les resultats preliminaires, cf. Bounni 1993, 1995b; Bounni etAl-Maqdissi 1992, 1994, 1998 ;Al-Maqdissi 1993, 2003,2004,2006,2008a,2012.

5.

L'etablissement de cette miss10n faisait partie des travaux proposes par G. Saade depuis la premiere visite du site le 19 aout 1984, Cf. Saade 2011, p. 56,389,396, 448-454. En effet, G. Saade precise que « adifferentes reprises, nous avons lance des appels en vue d 'inciter les archeologues a l' explorer. En 1964, nous ecriv10ns (Saade 1964, p. 97) : "On ne saurait trop re commander des fouilles systematiques sur ce tell, fouilles qui j etteraient une grande lumiere sur la capitale du royaume dont Les textes de Ras Shamra laissent deviner toute ['importance", pms en 1979 (Saade 1979-80, p. 124): ''Un site comme Tell Siano ne decevra pas ceux qui entreprendront de lui arracher ses secrets." Nous sommes revenus a la charge en 1990 (Saade 1990, p. 199): "Parmi les tells qui ne decevront pas d'eventuels fouilleurs [... } signalons Tell Siano qui doit correspondre a la ville de Siyannou qui joua un si grand role a l'epoque d'Ougarit. Est-il possible qu' il n' ait encore tente personne ?" >>, Saade 2011, p. 449-450.

495

TELL SWID DANS LA Pl.AlNE DE JABLE

Des la premiere campagne, A. Bounni facilita la repartition des roles entre Jes membres de la mission par la creation d 'un systeme de coordination et de repartition des tiiches entre le Service des fouilles et etudes archeologiques aDamas et le departement des antiquites aLattaquie. Cette premiere campagne fut realisee durant presque neuf semaines (7 juillet-15 septembre) avec une importante equipe (fig. 4') et Jes resultats sont publies dans deux articles rediges en arabe 6• Suite a la vingtieme campagne, un petit article de synthese a ete publie dans la collection Ras Shamra Ougarit pour celebrer cet evenement heureux pour une mission syrienne 7 •

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(Y~(o.;,i __ Fig. 4 - Tell Siam., liste de l' equipe de la premiere campagne defouilles en 1990 (archives A. Bounni).

6.

Bounni 1995a-b.

7.

Al-Maqdissi 2012.

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496

M. AL-MAQDISSI, G. MOUAMAR

Mais ce bonheur ne dura pas longtemps, car la guerre civile nous empecha de revenir sur le site, et notamment elle nous priva de l'acces aux archives de la mission, et done nous mit dans l'impossibilite de realiser la publication finale 8•

TELL SIANU AU BRONZEANCIEN Jusqu'a recemment, les donnees concernant les niveaux du Bronze ancien (III< millenaire av. J.-C.) sur la cote syrienne etaient rares. En effet, cette periode est l'une des plus mal representees et mal connues, en particulier dans la plaine de Jableh 9• En revanche, les resultats des fouilles menees sur quelques sites, notamment Tell Suk.as, Ras Shamra et Qal'at er-Russ, restent une reference fondamentale pour la region a !'age du Bronze ancien. En outre, malgre les fouilles et les sondages, nous constatons le manque de series stratigraphiques precises et completes couvrant le Ill" millenaire, ainsi que !'absence d'un corpus de materiel regional de reference suffi.samment abondant et bien date.

Le chantier B

A la suite de ce constat, la mission syrienne de Tell Sianu a mis en place, a partir de 2001, unenouvelle strategie de fouilles et de sondages stratigraphiques ponctuels destines a combler ces multiples lacunes. Nous avons decide de continuer a concentrer les fouilles dans le chantier « B » qui est localise dans la partie ouest du sommet du tell (jig. 4), et ou les vestiges du niveau du Bronze ancien affleurent. En effet, la plus grande partie des niveaux posterieurs au Bronze ancien a ete en majorite detruite par un enorme terrassement date du premier millenaire av. J.-C. Ce phenomene a permis de proceder au degagement des vestiges du III• millenaire sur de grandes surfaces et sans perturbation posterieure, ainsi que de retracer l'histoire de la premiere fondation du site de Tell Sianu et d'obtenir une sequence stratigraphique longue. Les notes preliminaires que nous presentons ici resument !'ensemble des resultats obtenus durant les campagnes de fouilles effectuees de 2001 a 2007. En effet, les fouilles menees dans le chantier B ont fourni une sequence chrono-stratigraphique assez precise tant pour la periodisation et la typologie du materiel que pour determiner les phases chrono-culturelles de la plaine de fable et de la cote syrienne au rn• millenaire avant J.-C. Le tableau 1 resume !'ensemble de la stratigraphie des III• et IV-Yo millenaires, etablie a la fin de la fouille du chantier B grace a l'etude du materiel (surtout ceramique) 10• Tab!. I

Sequence du troisieme millenaire av. J-C. de Tell Sianu, chantier B.

Phases

Periodisation

Type d'occupation

SianuX (_D)

Bronze ancien IV B

Tessons

SianuX (A, Bet C)

Bronze ancien IV A

Quartier d' habitation

SianuXI (Aet B)

Bronze ancien III

Habitat domestique

8.

De meme, nous ignorons le lieu de stockage actuel de ces archives qui ont ete jusqu' en 2011 conservees a Damas (Service des fouilles a la DGAM) et a Mishirfeh au Centre syrien de la recherche archeologique, vallee de l'Oronte (Palais Tabet). Notons que nous avons appris recemment que la DGAM a transfere la documentation scientifique conservee au Palais Tabet a Damas !

9.

Cf. d'une maniere generate, Saade 1990; Bounni 1995a-b; Al-Maqdissi 2003, p. 90-93 ; Saade 2011, p. 412-457.

10.

Les resultats preliminaires du sondage stratigraphique du chantier B de Tell Sianu ont ete publies par Michel Al-Maqdissi, cf. Al-Maqdissi 2006 et 2008a.

497

TELL SIANU DANS LA PLAJNE DE JABLE

SianuXII

Bronze ancien II-III

Batiment important ( administratif ?) et habitats domestiques

SianuXIII (A, Bet C)

Bronze ancien II

Habitat domestique

SianuXN-XV

N'·V'millenaire

Habitat domestique ?

Tell Sianu est le seul site de la cote syrienne sur lequel les phases du Bronze ancien ont ere degagees sur de vastes surfaces. La stratigraphie du Bronze ancien nous a ainsi pennis de mettre au jour des structures successives appartenant a quatre phases principales (Sianu X a XIII). Chacune de ces phases representant un ou plusieurs niveaux de developpement architectural qui couvrent au moins huit siecles d'occupation. La distinction entre ces niveaux et phases est fondee sur des criteres qui prennent en consideration le plan et I' orientation des structures principales ainsi que la nature des sediments. La phase Sianu X (A, B et C) a ere reconnue sur !'ensemble du chantier B, le niveau X C, qui date du Bronze ancien rv A, a ete atteint sur une surface d'environ 750 m 2 (fig. 5). Les pieces et les murs de ce niveau ont ete degages pratiquement sur toute la surface et correspondent a un quartier d'habitations. Bien que le plan complet d'aucune maison n'ai pu etre obtenu, on observe toutefois la presence de cinq installations domestiques liees a des silos, separees et bordees par deux rues : rue (I) orientee nord-sud et rue (11) orientee est-ouest. 11 s'agit de constructions de petit module a usage domestique, a !'exception peut-etre du batiment V, plus grand et construit avec plus de soin. Globalement, les murs etaient bien conserves, avec des soubassements de pierres de hauteur variable, ou parfois de gros blocs sont utilises sur trois ou quatre assises 11 . Ils etaient probablement surmontes par des assises de briques crues qui ont disparu. Les fouilles realisees dans les carrees F/Q-R: 80-83, ont permis de degager des niveaux plus anciens (Sianu XI et XII), sur une superficie d'environ 200 m 2 (fig. 5 et 6), et ont mis en evidence !'importance du batiment date du niveau Sianu XII. Les pieces et les murs de ces niveaux sont remarquablement conserves (parfois jusqu' a 2,5 m de hauteur), et sont construits en briques crues sur des socles de pierre hauts de 1 a 1,50 m. Concemant la technique de construction, notons la presence de plusieurs pilastres et des bases de pilier central en bois. D'une maniere generate, les niveaux de !'age du Bronze ancien III et IV ont livre un ensemble d'infonnations de grand interet sur !'architecture de cette periode. On observe notamment la presence d'elements caracteristiques : des socles demurs en pierres, des supports medians, des bases parietales en pierre, des bases de pierre dans !es angles et des bases de pilier central. Le bois etait un element essentiel de la structure, comme en temoignent plusieurs fragments de bois carbonises trouves sur les sols de plusieurs niveaux du III" millenaire et appartenant sans doute a des morceaux de charpente effondres. Ces elements presentent des caracteres comparables, et ils appartiennent a une tradition technique qui caracterise toute !'architecture du III' millenaire sur la fayade mediterraneenne du Levant nord. Des exemples comparables proviennent notamment du site de Tell Arqa 12, dont !es donnees et l'etat de conservation des maisons ont pennis de restituer exactement le mode et les techniques de construction des structures de charpente du bati du Bronze ancien. D'autres paralleles se trouvent a Jbeil-Byblos, notamment les maisons dites

11.

Pour plus d'informations sur ce quartier d'habitations, cf. Bounni et Al-Maqdissi 1998, p. 260-261 et fig. 2 ; Al-Maqdissi 2006, p. 234, 237-238 ; 2008a, p. 224-226 et 2012.

12.

Cette tradition technique est attestee a Arqa des le debut du niveau 18 et reste utilisee jusqu'a la fm du niveau 15 (Bronze ancien II-III jusqu'a fin Bronze ancien IV B). Cf. Thalmann 2006a, p. 19-32 ; 2006b, p. 841-873 et 2016, p. 20-31.

498

M. AL-MAQDISSI, G. MOUAMAR

par M. Dlllland « ii sept piliers » 13. Les fouilles menees ii Tell Fad'ous/Kfarabida (phases 3 et 4) 14 et ii Sidon« College Site» 15 ont livre egalement des techniques de construction tres comparables et datables de la premiere moitie du III" millenaire. SecteurF

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Batiment III

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TELL SIANU

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Degagement du niveau Sianu XI et XII

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Chantier B Secteur F & G Re/eve: G. Mouamar & M. AI-M~clissi

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Hypothese de limites de murs

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Supports verticaux et bases

Fondations du Bronze moyen

j-·-·: Degagement du niveau

80

Sondage profond (2003-2007)

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Sianu XI et XII

1/7¾

Sandage en profondeur

UL(J'.J

(2003-2007)

Fig 5 Tell Sianu : chantier B, plan schematique des structures du Bronze moyen, du Bronze ancien IVA Sianu X et localisation des sondages stratigraphiques (G. Mouamar).

13.

Cf. Dunand 1954; Lauffray 2008, fig. 30-31, p. 70.

14.

Genz et al. 2011, p. 152-155 et fig. 2, p. 154; Genz 2011, p. 841-843 et fig. 3 et 4.

15.

Doumet-Serhal 2004, fig. 4 et 7 ; 2006, fig. 1 et 3 ; 2009, fig. 2a

499

TELL SWID DANS LA Pl.AlNE DE JABLE

Le sondage profond du chantier B

Ce sondage a ete realise dans Jes carrees Q/80-81, a partir des fondations du batiment du niveau Sianu XII (fig. 5 et 6). II a perrnis de fixer Jes principales articulations de la stratigraphie des niveaux Jes plus anciens du III' millenaire (Sianu XIII). II a perrnis egalement d'atteindre pour la premiere fois (apres vingt ans de fouille) le sol vierge, qui se trouve a 8,78 m au-dessous de la surface du chantier B (le sol vierge se trouve a !'altitude de 137,93 m). II s'agit d'un promontoire nature! d'argile brun jaunatre sur lequel on trouve la premiere trace d'occupation de Sianu, qui date probablement du IV-V millenaire et qui est marquee par la plus ancienne phase architecturale, representee peut-etre par de simples structures domestiques. L'epaisseur des structures du Bronze ancien a Sianu depasse Jes six metres d'accurnulation, ce qui constitue une situation archeologique exceptionnelle. Les deux niveaux « Sianu XII et XI » comportent notarnrnent Jes restes de deux batiments successifs en brique crue qui apportent une documentation presque unique pour la plaine de Jable, voire meme pour Jes sites cotiers syriens. Par ailleurs, ces phases d'occupations sont attestees sur plusieurs autres sites de la plaine de Jable, notarnment a Tell Sukas 16, aTell Toueini 17 et aQal'at er-Russ 18•

Fig. 6 - Tell Sianu, vue du secteur F, chantier B, carres FIQ-R 80-83: degagement des niveaux Sianu XI-XJI et sondage profond, niveaux Sianu XIII-XIV (G. Mouamar).

16.

Tell Sukas, phases L4-LL Cf. Oldenburg 1991, p. 24-43 et fig. 3, p. 69.

17.

Tell Toueini, phases XI-XA!B. Cf. Bretschneider et Lerberghe 2008, p. 17-19.

18.

Ehrich 1939, p. 51.

500

M. AL-MAQDISSI, G. MOUAMAR

La ceramique de l'age du Bronze ancien a Tell Sianu

Les fouilles et les sondages ont livre des depots et des unites stratigraphiques fermes, et presque tous les niveaux ont foumi du materiel en place sur les sols des batiments et des pieces. Le materiel ceramique disponible 19, issu notamment du chantier B et du chantier A bis (situe immediatement a !'est du chantier B), permet de definir de favon satisfaisante au moins quatre phases culturelles couvrant les phases du Bronze ancien II, II-III, III et IVA (fig. 7). Les traditions ceramiques de chaque phase sont remarquablement homogenes, tant du point de vue des techniques de fabrication que du repertoire des formes. La phase la plus recente du III< millenaire, « Sianu X », a livre une quantite considerable de ceramiques peignees. II s' agit de grandes jarres favonnees avec une pate tres cuite, resistante et etanche, Ugarit », L'homme et l'eau en Mediterranee

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LA SYRIE OCCIDENTALE AVANT ZIMRI-LIM

Nele ZIEGLER•

REsUME Leroi de Mari, Zimri-Lim, entreprit en 1765 av. J.-C., un voyage qui le conduisitjusqu'a Ugarit. Ce deplacement est bien documente par un grand nombre de textes issus des archives palatiales de Mari et on se referera pour cela a la contribution de D. Charpin dans ce volume. Par contre nous disposons de relativement peu de sources sur Jes regions occidentales pour Jes deux decennies precedentes. U garit elle-meme n' est jamais mentionnee dans la documentation anterieure a Zimri-Lim, mais la distribution des forces de l'epoque de Yahdun-Lim et de Samsi-Addu peut etre examinee. La Syrie occidentale etait alors dominee par deux royaumes concurrents, le Yamhad et le royaume de Qatna. Cette communication dresse I' etat des lieux de nos connaissances actuelles.

ABS1RACT

The king of Mari, Zimri-Lim, undertook a journey in 1765 BC that took him to Ugarit. This is documented by a large number of texts from the palace archives of Mari and the reader can refer to the contribution of D. Charpin in this volume. On the other hand we have relatively few sources on the western regions for the two previous decades. Ugarit itself is never mentioned in the documentation prior to Zimri-Lim, but the distribution offorces in the time of Yahdun-Lim and Samsi-Addu can be examined Western Syria was then dominated by two competing kingdoms, Yamhad and the kingdom of Qatna. The communication aims to draw up an inventory of our current knowledge.

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520

N. ZIEGLER

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"ANNEE OU ZIMRI-LIM EST ALLEEN RENFORT DU YAMHAD"

537

Le lecteur des actes de ce colloque pourrait se demander pourquoi un historien epigraphiste, specialiste de Mari, a ete invite a celebrer les 90 ans de la decouverte d'Ougarit, autrement que par amitie. J'observerai d'abord qu'Andre Parrot fixait l'anniversaire de la decouverte de Mari au 23 janvier 1934, date de !'invention de la statue dite de« Lamgi-Mari », qui permit !'identification du site de Tell Hariri 1 • Mari a done en quelque sorte 85 ans et peut par consequent etre consideree comme la « petite sceur d'Ougarit » ~ mais la difference d'age entre les deux vieilles dames ne compte sans doute plus guere ... II y eut pendant des decennies une sorte d'emulation entre les deux missions archeologiques, l'une dirigee par Claude Schaeffer et l 'autre par Andre Parrot, qui rendaient compte regulierement a l 'Academie des progres de leurs travaux sur le terrain en Syrie, de meme que leurs epigraphistes respectifs, Charles Virolleaud et Jean Nougayrol d'un cote, Frarn;:ois Thureau-Dangin et Georges Dossin de l' autre. Ce demier tenta de montrer la primaute de la capitale du Mayen-Euphrate au Bronze Mayen. Dans une communication a l 'Academie le 15 janvier 1937, il lut et commenta une lettre qu'il interpretait comme manifestant le desir du roi d'Ougarit du xvrrr' s. av. J.-C. de visiter le palais de Mari alors habite par le roi Zimri-Lim 2 : « Ce court billet n'est pas seulement interessant par le nom des correspondants royaux, IJammurapi et Zimrilim. II nous livre en meme temps la plus ancienne mention de la ville d'Ugarit, devenue aujourd'hui celebre par Jes decouvertes de M. Cl.-A. Schaeffer. II nous montre en meme temps que sur Jes bords de la Mediterranee on parlait avec admiration du vaste palais de Zimrilim que M. Parrot est occupe aremettre aujour. » La meme annee, de fa9on plus discrete, Charles-Fran9ois Jean, autre epigraphiste de Mari, annon9ait que Zimri-Lim s'etait rendu en personne a Ougarit 3• La suite de larecherche a confirme cette information, mais il fallut attendre quarante-cinq ans pour que cette expedition jusqu 'a la cote mediterraneenne soit mieux documentee. Pierre Villard synthetisa en 1984 les informations offertes par les nouveaux textes publies dans le tome 23 des Archives royales de Mari 4, apartir desquels Jack Sasson donna une vue d'ensemble de ce qu'il appela un « grand tour 5 ». La publication des tomes 24 6 et surtout 25 7 des Archives royales de Mari permit a Pierre Villard en 1986 de completer le dossier 8, qui a ete resume dans Florilegium marianum 5 en 2003 9• En 2009, Jean-Marie Durand publia quelques textes supplementaires dans le volume 30

1.

A. Parrot,« Trentieme anniversaire de la decouverte de Mari: 1934-1964 », Syria 41, 1964, p. 1.

2.

G. Dossin, « La correspondance de Zimrilim, demier roi de Mari (vers 2000 av. J.-C.) », CRAIBL, 1937, p. 12-20 (p. 19). A !'occasion du colloque organise en septembre 2016 par Th. Romer et V. Matoran sur « Societe et religion a Ougarit »,j'ai remis en question cette interpretation de la lettre A.186 : voir D. Charpin, «Leroi d'Ugarit et la demeure de Zirmi-Lim », UF 48, 2017, p. 637-652 (pour !'identification de Hammu-rabi, expediteur de cette lettre, comme etant le roi d' Alep et pas celui de Babylone ou de Kurda, ajouter p. 641 et n. 26 la reference a G. Dossin, « IamlJad et Qatanum »,RA 36, 1939, p. 46-54, spec. p. 49 n. 2). Tous Jes textes des archives de Mari cites dans la presente contribution peuvent etre retrouves sur http://www.archibab.fr (de meme que Jes sigles ici utilises); pour A.186, voirhttp://www.archibab.fr/T898.

3.

C.-F. Jean,« Excerpta de la correspondance de Mari», RES, 1939, p. 62-69, specialement p. 67 « 8. Visite a Ugarit »; citation plus complete dans sa note sur « Bibrum, dans Jes Lettres de Mari », RA 36, 1939, p. 112. II s'agit de l 'inedit A.2966+, pour lequel voir ci-dessous note 59.

4.

P. Villard, « Un voyage de la cour de Mari vers l'Ouest? », in G. Bartlet, F. Joannes, B. Lafont, D. Soubeyran et P. Villard, Archives administratives de Mari 1, publiees pour le cinquantenaire de Mari, ARM 23, Paris, 1984, p. 457-475 (ouvrage cite ci-dessous commeARM23).

5.

J.M. Sasson,« Zirnri-Lim Takes the Grand Tour», BiAr, 1984, p. 245-251.

6.

P. Talon, Textes administratifs des salles Yet Z du palais de Mari, ARM 24, Paris, 1985.

7.

H. Lirnet, Textes administratifs relatife aux metaux, ARM 25, Paris, 1986.

8.

P. Villard,« Un roi de Mari a Ugarit », UF 18, 1986, p. 387-412. Noter encore Jes observations de P. Villard dans son etude sur « Le deplacement des tresors royaux d'apres Jes archives royales de Mari», in D. Charpin et F. Joannes (eds), La circulation des biens, des personnes et des idees dans le Proche-Orient ancien, Actes de la XXXVIII' Rencontre Assyriologique Internationale (Paris, 8-10 juillet 1991), Paris, 1992, p. 195-205.

9.

FM 5, p. 214-216; version« grand public» dans D. Charpin, « Le voyage d'un roi de Mari», Le Mondede la Bible 146, 2002, p. 25-29.

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D. CHARPIN

des ARM sur !es textiles 10 et en 2012 Ilya Arkhipov reedita dans ARM 32 avec bien des ameliorations une bonne partie des textes de ARM 25 11 • Enfin, dans la correspondance deja publiee ou encore inedite, se trouvent des informations nouvelles relatives a cette expedition qui s'acheva a Ougarit 12 . Je voudrais done faire le point de ce que nous savons sur ce deplacement spectaculaire qui dura un peu plus de cinq mois, de la fin de la neuvieme annee du regne de Zimri-Lim au milieu de l'annee suivante, soit au printemps de l'annee 1765 av. J.-C. 13 • Nous commencerons par tenter de definir le but et la nature du deplacement qui conduisit le roi de Mari jusqu'a la Mediterranee. Nous etudierons ensuite quelques aspects de ce qui se revele avoir ete une campagne militaire, avant de definir !es activites qui furent celles du roi de Mari pendant le mois qu'il passa a Ougarit.

BUT ET NATURE DE L'EXPEDITION DE ZIMRI-LIM

II est certain qu'Ougarit constitua le point le plus eloigne du deplacement entrepris par Zimri-Lim. II nous faut repondre a deux questions : cette ville a-t-elle constitue le veritable but du voyage du roi de Mari? Et quelle fut la nature exacte de cette expedition ?

Ougarit, but du voyage ? La question se pose d'abord de savoir si !'on a affaire a un voyage de Zimri-Lim qui avait Ougarit comme but. C'est ce qu'a estime Pierre Villard 14 : « Le port mediterraneen d'Ugarit constituait le but de ce voyage. En effet, alors que le sejour dans Jes autres cites est relativement bref (avec un maximum d'une dizaine de jours a Zilhan), on note que des operations diverses furent enregistrees a Ugarit, durant une periode d'un mois au minimum, avant que Jes voyageurs ne prissent le chemin du retour. »

De fait, on possede deux lettres qui font allusion a Ougarit comme but de ce voyage. II s'agit d'abord d'une lettre d'Itur-Asdu 15 : « Auparavant, lorsque mon seigneur etait alle a Ougarit ».

10.

J.-M. Durand, La Nomenclature des habits et des textiles dans les textes de Mari. Materiaux pour le Dictionnaire de Babylonien de Paris Tome I, ARM 30, Paris, 2009.

11.

I. Arkhipov, Le Vocabulaire de la metallurgie et la nomenclature des objets en metal dans les textes de Mari. Materiaux pour le Dictionnaire de Babylonien de Paris III, ARM 32, Louvain-Paris-Walpole, 2012 (!'auteur indique dans son avant-propos tout ce que son travail doit a J.-M. Durand).

12.

Certaines ont ete signalees par J.-M. Durand a plusieurs endroits de son monumental recueil des Documents epistolaires du palais de Mari, t. I a III, LAPO 16-18, Paris, 1997-2000.

13.

Soit, selon la maniere de noter des specialistes de Mari, du xii/ZL 9 au iv/ZL 10, ce qui est note dans les publications anterieures a2003 comme du xii/ZL 8' au iv/ZL 9'.

14.

UF 18, p. 392.

15.

A.2966+, extrait cite par P. Villard, UF 18, p. 411. Une citation plus longue a ete donnee par J.-M. Durand dans ARM 26/1, 1988, p. 133 ; cf. ci-dessous note 59.

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II s'agit aussi d'une lettre du gouverneur de Saggaratum, Yaqqim-Addu 16 : « Auparavant, lorsque monseigneur etait alle a Ougarit, j'avais expose en sa presence que je n'avais plus de troupes et, mon seigneur m'ayant rendu une centaine de Bedouins, j'ai pu conserver en bon etat le district. »

Mais ii est possible de montrer que ces deux lettres ont ete ecrites apres que Zimri-Lim ait quitte Ougarit: ii s'agit done d'allusions posterieures, qui ne prouvent rien 17 . En revanche, d'autres missives font allusion a la« montee » du roi au Yamhad, nom que portait alors le royaume d' Alep 18 • De fait, dans !es documents contemporains des evenements, ii n 'est question que d'un deplacement au Yamhad. On dispose d'abord de trois textes administratifs dont l'un remonte au 277/xi et deux datent de l'etape du roi a Saggaratum (le 8/xii/ZL 9), qui indiquent: « Lorsque le roi est alle au Yamhad » 19 . Par ailleurs, le nom de la dixieme annee de Zimri-Lim (ZL 10 = 9'), qui commemore l'offrande d'un grand trone au dieu Addu de Mahanum, a comme variante : « Annee ou Zimri-Lim est monte au Yamhad ». Cette formule est attestee par 19 textes, publies ou inedits, allant du 5 du mois ii au 10 du mois ix 20• Or Zimri-Lim n' a ete present a Ougarit qu' apartir du 26 du mois ii, done le nom a ete donne a I' annee avant meme la fin du voyage. De fai;:on significative, au moment ou cette formule fut choisie, le deplacement etait pense comme ayant le Yamhad en general comme destination, pas specifiquement la ville d'Ougarit. On doit ajouter le texte ARM 31 157, qui emegistre 48 vases d'or et 173 vases d'argent, « ustensiles [des echansons] (transportes) avec [le roi] a Alep » 21 • Si !es restitutions sont justes 22, cela signifie qu'au moment ou Zimri-Lim se trouvait a Saggaratum, preparant son expedition vers l'Ouest, ce n'etait pas le Yamhad de fa,;:on vague, mais de maniere plus precise la capitale de ce pays, Alep, qui etait l'objectif du souverain mariote. La conclusion est done nette : taus !es textes anterieurs au sejour a Ougarit font allusion a un depart du roi de Mari pour le Yamhad, voire meme pour Alep ; !es deux seules lettres qui font allusion aun voyage

16.

ARM 14 121 (= LAPO 17 660) : (5) i-na pa-ni-tim i-nu-ma be-li a-na u-ga-r[i-timki] (6) il-li-ku ma(!)-ha-ar be-li-ia as-ku-un-[ma] (7) 1 ME LU HA.NA.MES be-li u-te-er-ra-am-m[a] (8) ha-al-$a-am u-sa-al-lim. M. Birot avait Lu I. 5 sa-ga-r[a-timki] ; Les collations du sa- en u- et du -r[a- en r[i- sont de J.-M. Durand, qui a restaure u•-ga-r[i*-itki] (LAPO 17, p. 383 n. 74). Cependant, la seule occurrence de la graphie u-ga-ri-irki est A.186, une Lettre ecrite a Alep par le secretaire du roi Hanunu-rabi. Je prefere done restaurer la graphie u-ga-ri-timki, qui est celle de tous Les autres exemples des textes de Mari (12 actuellement): A.1259: 64; A.2094: 9; A.4668: 13; ARM 23 535 : vi 3; ARM 25 806: 6'; FM II 75: 4; FM 11 76: 5; FM 11 77: 4; M.5291+: 47; M.6117+ : 17, 23; M.11674: 6 ; M.11996: 22.

17.

CommentantARM 14 121, J.-M. Durand ajustement indique: « A considerer cette fayon de s'exprimer, Ugarit aurait forme d'emblee le but meme du voyage en Occident, ce qui n'est sans doute pas vrai, vu Les enjeux militaires de la montee de Ziruri-Lim au Yamhad (expedition contreAzara; cf. t. I, p. 568, (371) n. b). Apres coup cependant, l'arrivee du roi de Mari au bord de lamer a du etre sentie comme !'acme de son deplacement » (LAPO 17, p. 384).

18.

II s'agit d'une Lettre de Yaqqiru-Addu citant les propos de Lanasum a Bunuma-Addu : « Lorsque monseigneur est monte au Yamhad » (ARM 14 55 [= LAPO 18 1055] : (19) ... i-nu-ma be-li a-na ia-am-ha-a~ (20) i-lu-u). Voir egalement dans une Lettre de Yariru-Addu relative au siege de Razama !'allusion a« [la montee] demon seigneur au pays de Yamhad [ ... ] » (ARM 26/2 365-bis : (3) [e-le-e §]a be-li-ia 'a(?)'-[n ]a ma-a-at ia-am-ha-ad [ ... ]). Cette Lettre est contemporaine de ARM 14 121. La restitution du debut de la I. 3 n'est pas sure, mais !'expression e-le-e be-li-ia est attestee (A.1212 : 16 ; ARM 13 144 : 48-49) ; voir encore e-le-e LUGAL (ARM 28 66 : 14).

19.

La formule est lameme dans Les trois textes: i-nu-ma LUGAL a-na ia-am-ha-~ il-li-ku. II s'agit de: - M. l 0515 (ARM 30, p. 380) (2?1/xi/ZL 9) : 8-10 ; - ARM 24 197 (8/xii/ZL 9) : 16-17 ; ce texte mentionne la remise a Daris-libur par Mukannisum d'etoffes, de pieces d'habillement et d'outres, ainsi que de 30 etoffes destinees a une tente-hwpatum (cf. ARM 30, p. 46-47); -ARM 25 450 (ARM 32, p. 358-359 (8/xii/ZL 9) : 32-33.

20.

Voir FM 5, p. 259 : mu zi-im-ri-li-im a-na ia-am-ha-a~ i-lu-u.

21.

ARM 31 157 : (6) e-nu-ut [DUMU.MES sa-qi-i] (7) sa fit-til [LUGAL] (8) a-na ha-la-a[bki] (9) i*-na* sa*-ga* -[ra-timki]. On oubliera le us-tab-bi-[lu-nim] de ARM 31 157: 9 (cf. dejaP. Villard, UF 18, p. 402 n. 107) ; le texte date du 8/xii/ZL 9 et de nombreux autres textes datant du meme jour ont ete ecrits a Saggaratum.

22.

La restitution [LUGAL] en ARM 31 157 : 7 est d' autant plus vraisemblable que la tablette comporte des empreintes du sceau de Zimri-Lim.

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D. CHARPIN

de Zimri-Lim a Ougarit ont ere ecrites pendant OU apres le sejour du roi dans cette ville. Autrement, dit, Ougarit n'etait pas forcement a l'origine le but precis du deplacement de Zimri-Lim: ii s'agissait avant tout d'une « montee au Yamhad », d'un deplacement vers le royaume d' Alep. Nature de l'expedition de Zimri-Lim

Les raisons de ce qui a ete appele « le voyage de Zimri-Lim a Ougarit » sont jusqu'a present restees assez obscures. Les textes administratifs a partir desquels Pierre Villard a reconstitue ce deplacement de cinq mois du roi de Mari jusqu'au bord de la Mediterranee l'ont conduit a mettre l'accent sur ses aspects diplomatiques et religieux, excluant explicitement qu'on ait affaire a une expedition militaire. Il ecrivit en 1986 : « Tout porte a croire en effet que le voyage vers la Mediterranee fut un voyage pacifique » ou encore : « Il est tout a fait exceptionnel de voir un roi mesopotamien sortir de son propre royaume, et aller visiter une capitale etrangere, au cours d 'une expedition qui n 'a pas de caractere militaire 23 • » Il est vrai que la presence de la reine d' Alep aux cotes de son epoux Yarim-Lim, ainsi que de favorites de celui-ci, qui re>. Les alliances dans le Proche-Orient ancien, Docet omnia4, Paris, 2019, p. 65.

30.

ARM 25 597 (= ARM 32, p. 360): (14) [1 hu]-ul-lu KU.BABBAR .fo 10 SU (15) [1k]u-uk-ka-an mu-ba-si-rum (16) [LU ia-a]m-ha-du-u i-nu-ma da-amrda-am (17) [sa ha]-mi-ti-ba-al (18) [ia]-ri-im-li-im i-du-ku. H. Limet n'avait pratiquementrien Lu de ce document, dont !'edition collationnee par J.-M. Durand a ete donnee dans ARM 32 (reproduite dans http://www.archibab.fr/ Tl 1860, avec photos).

31.

R.W. Fisher,« The Mubassirii Messengers at Mari», in G.D. Young (ed.), Mari in Retrospect Fifty Years of Mari and Mari Studies, Winona Lake, 1992, p. 113-120. Un autre texte pourrait faire allusion a la prise d'Azara. Le document ARM 24 172 (http://www.archibab.fr/ T11861) commence par enumerer Les dons de 5 lances a5 Elamites: ii s'agitmanifestement du meme present que celui emegistre en ARM 25 597, mais avec la precision « dans le temple de Nin-hursag, a Mari ». On voit ensuite enumeres Les dons d'« 1 anneau-hullum de 10 sicles » a trois individus, Ahusina, Y~ib-[Dagan] et [Zimri]-Addu, « [3 messagers-mu] bassirum, lorsqu'on a pris [la ville d'Azara(?)], le 14 » (18') [3 LUJvlES mu]-ba-si-ru (19') [i-nu-ma a-za-ra-a]r1o1 i$-ba-tu U 4 14.[KAM] (la suite a disparu).

32.

Son nom est ecrit [ha]-mi-ti-ba-al dans le document comptable ARM 25 597 : 17 et ha-me-ti-bi-il en A.262 : 14 et 17 (Lettre de Lama-El editee ci-dessous en annexe n° 2). II faut l'ajouter au livre de M.P. Streck, Das Amurritische Onomastikon der altbabylonischen Zeit. Band 1: Die Amurriter. Die onomastische Forschung. Orthographie und Phonologie. Nominalmorphologie, AOAT 271/1, Miinster, 2000.

33.

A.262: 4-20. Voir ['edition complete de ce document ci-dessous en annexe n° 2.

34.

Pour une flatterie du meme geme, voir la declaration de !'auteur de la Lettre A.3669+ : 17'-20': « Conune monseigneur avait organise tout ce qui precede et avait sauve l 'homme de Babylone et son pays, [mainte]nant, Hammu-rabi et son pays proclament la preeminence demon seigneur [depuis la t]erre jusqu'au ciel » (D. Lacambre, « La bataille de Hiritum », MARJ 8, 1997, p. 431-454, ici p. 446-451 = http://www.archibab.fr/r20337).

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D. CHARPIN

Zimri-Lim la victoire sur Azara (I. 4-9) 35 . II explique ensuite que la soumission du roi et de ses habitants n'est pas tant due a la prochaine arrivee de troupes mariotes qu'a la rampe que Lama-El avait deja reussi a edifier, et qui priva les Azareens de tout espoir : d'ou la soumission de Hammitibal et des habitants (I. 10-20). Le general peut alors passer au deuxieme versant de sa lettre, une requete double : ii souhaite que l'on cesse de causer du trouble a son domaine dans le Subartum (I. 21-35). II demande par ailleurs a beneficier d'une exemption de taxes (I. 36-39). Et ii se livre pour finir a une sorte de chantage, car Yarim-Lim pourrait bien desirer garder Lama-El a son service 36. II ne faut done pas prendre le debut de cette lettre pour argent comptant et le document comptable ARM 25 597 nous aide a en faire une lecture critique: c'est bien Yarim-Lim qui a ete victorieux du roi d'Azara Hammitibal, meme s'il a rer;:u de !'aide exterieure, en particulier du roi de Mari. La lettre de Lama-El (A.262) pourrait dormer !'impression qu'il etait le seul Mariote envoye aupres de Yarim-Lim, puisqu'il indique que la reddition de la ville eut lieu« avant que la troupe demon seigneur ne me rejoigne » ; ii faut plutot comprendre qu'il fait ici allusion a l'envoi d'une troupe supplementaire. Nous savons en effet que Zimri-Lim depecha aussi une armee commandee par Yan$ibum. Cette information figure dans une lettre de Yaqqim-Addu, le gouvemeur de Saggaratum 37 : « HLe jour ouj'ai fait porter ma presente tablette de moi chez monseigneur, Iddinum, appartenant a la garde personnelle, un Bedomn, ainsi qu'un individu du corps des Suheens 7 sont arrives ici depuis le Yamhad. 89 Je leur ai demande des nouvelles et voici ce qu'ils m'ont dit: Yarim-Lim assiegeaitA[zara]. 11 .•. au Yamhad... (lacune de 3 lignes). 15· 16 On leur a fait preter serment et ils sont sortis sains et saufs. 11· 18 Toutes Jes troupes alliees ($6bum tillatum) sont reparties chez elles. 19· 20 Quant aux Bedouins, ils ont quitte Ahuna pour la steppe elle-meme ; 21 22 · ils ont laisse Yan~ibum avec la troupe a Ahuna." "

10

23 · 24

21 -28

Voila Jes nouvelles qu'ils m'ont donnees et que je viens d'ecrire a monseigneur. Posterieurement a ma presente tabJette, [ils feront par]venir a mon seigneur [la tab Jette] de

Yan$ibum relative a l'etat de la troupe 38 . »

II est tres filcheux que le passage crucial sur !es evenements (I. 11-14) n 'ait pas ete conserve. Du moins voit-on que la population d'Azara s'est rendue : ayant accepte de preter serment a Yarim-Lim, elle a pu sortir de la ville sans dommage. Cette inf01mation confirme celles de la lettre de Lama-El (A.262: 15-16). La lettre de Yan$ibum dont Yaqqim-Addu annonce l'envoi au roi est bel et bien arrivee dans le palais de Mari, ou elle a ete retrouvee par A. Parrot. Yan$ibum y indique qu'Azara s'est rendue alors meme qu'il arrivait sur les lieux 39 : « Des que je me suis approche, la ville d'Azara a promis de faire la paix. A present, je me suis retire. Ma troupe va bien. Je vais bien. J'ai fait porter la presente tablette a mon seigneur depms Ahuna. »

35.

J.-M. Durand, commentant ce passage, avait ecrit: « Le peuple du Yamhad trouve dans son enthousiasme Les accents du pean pour entonner la louange du roi de Mari» (ARM26/l, p. 407 n. 146). Je nuancerai cette appreciation en disant que c'est du moins ce que Lama-El voulut faire croire a Zimri-Lim ...

36.

Pour une thematique analogue, ou ce n'est pas un general, mais un devin qui craint d'etre retenu par la personne chez qui ii a ete envoye en mission, cf. ARM 26/1 93 : ii s'agit d'Apil-ilisu, missionne aupres d'lbal-pi-El. J.-M. Durand a estime peu probable qu'il s'agisse du roi d'Esnunna de ce nom (ARM 26/1, p. 233 et n. 10 [ou on corrigera n° 91 [A.323] en n° 93 [A.323]]).

37.

ARM 14 92 (http://www.archibab.fr/T8228).

38.

En lisant (26) [!up-pil ia-$i-bi-im sa su-lum $a-bi-im (T. 27) [a-na $e]-er be-li-ia (28) [u-sa-ak-sa-d]u-nim. Par rapport a LAPO 16 371, je change la restitution de la I. 28 en [u-sa-ak-sa-d]u-nim : ii faut comprendre que Yaqqim-Addu envoie en urgence Les informations qu'il a directement recueillies, et que ses informateurs feront parvenir au roi le courrier que Yan~ibum Lui destine. La copie de la I. 26 par M. Birot ne montre rien devant ia-$i-bi-im, et J.-M. Durand a Lu [fup-pa-a] t parce qu'il en faisait le sujet du verbe de la I. 28, Lu par Lui [i-ka-sa]-da*-nim, ; la copie de M. Birot ne permet pas de trancher entre d]u et d]a.

39.

A.2925: 4-14; ce document est publie ci-dessous en annexe n° 1.

"ANNEE OU ZIMRI-LIM EST ALLEEN RENFORT DU YAMHAD"

543

Malheureusement pour nous, Yan~ibum est mains prolixe que les informateurs de Yaqqim-Addu ... Ou se trouvait cette ville d' Azara? J.-M. Durand, dans son commentaire de ARM 14 92, a note 40 : « Ahuna a ete tres impliquee dans cette offensive. Cela indique done qu' Azarii devait se trouver sur la rive gauche de l'Eupluate, au sud du Zalmaqum mais a l'ouest du Balikh nord, ou se trouvaitAhunii ». En fait, Ahuna n'est mentionnee que deux fois, et pour la meme information: c'est le lieu depuis lequel, revenant d'Azara, Yan~ibum fit porter sa lettre a Zimri-Lim 41 • En outre, si Azara se trouvait sur la rive gauche de l 'Euphrate, les archives de Mari devraient en fournir de plus nombreuses attestations : or les seules mentions d 'Azara et de son roi Hammitibal se referent a la revolte de la ville et au chiitiment qui suivit. En revanche, la region situee a l'ouest de la boucle de l'Euphrate, sur la rive droite, est tres rarement mentionnee dans les archives de Mari 42 • On doit par ailleurs prendre en compte un episode posterieur. La lettre du jeune roi de Karkemis Yatar-Ami ARM 28 18, combinee avec l'inedit M.6222, permet de voir qu'une tour de siege prise a Azara avait ete donnee par Yarim-Lim a Aplahanda. Or Zimri-Lim la reclama un peu plus tard au nouveau roi d' Alep, Hammu-rabi, qui la lui promit; finalement, Yatar-Ami ceda. Cela ne permet pas d'etre sfu qu' Azara se trouvait sur le cours meme de l 'Euphrate, mais ce fl.euve devait servir a l 'acheminement de cette tour de siege, soit a Karkemis, soit a Mari. Selan une suggestion de Nele Ziegler, Azara pourrait etre a identifier a Qala'at Halwanji. Ce site de 5 hectares, fouille de 2008 a 2010 par une mission dirigee par Jesper Eidem, est situe sur la rive droite du Sajour, a 15 km en amontde son confluent avec l'Euphrate 43 . La couche du Bronze Mayen II a ete detruite par le feu, ce qui correspond bien ace qu' on sait de la find' Azara, mais ne suffit evidemment pas pour une identification assuree. A partir du moment ou, des le debut du mois xii de l'annee 9, Yarim-Lim avait remporte la victoire sur Azara, la question se pose: pourquoi Zimri-Lim dut-il quand meme partir « en renfort du Yamhad »? II faut croire que tout n'etait pas regle 44• On peut done comprendre qu'au debut du mois xii, Yarim-Lim remporta une victoire sur Hammitibal, qui se retrancha dans la ville d 'Azara. Le general mariote Lama-El y mit le siege etHammitibal se rendit en apprenant que d'autres troupes mariotes, conduites parYan~ibum, approchaient. Mais cela n'aurait constitue qu'un episode d'une revolte plus etendue que dut affronter le roi d' Alep.

QUELQUES ASPECTS D'UNE CAMPAGNE MILITAIRE

II est desormais possible de relire le debut du soit-disant « voyage » de Zimri-Lim comme les preparatifs d'une campagne militaire. Certaines lettres deja publiees sont a verser au dossier, de meme que quelques documents restes jusqu'a present inedits.

40.

LAPO 16, p. 568 note b); la bibliographie se trouve clans MTT I/1, p. 40.

41.

ARM 14 92: 22 etA.2925 : 12.

42.

C'est aussi le cas de Tuba: voir FM 5, p. 183 et n. 97.

43.

J. Eidem,« Qala'atHalwanji. Une forteresse duBronzeMoyen sur le Sajour », Studia Orontica 2, 2008, p. 99-107 ;Id.,

« Qala'atHalwanji: A4000 year old fortress in Syria »,Annual Report NINO and NIT 2009, Leyde, 2010, p. 2-10. Cet auteur penchait pour une identification avec Dur-Samsi-Addu ; pour une autre proposition concemant cette derniere, cf. N. Ziegler,« Die Westgrenze des Reichs SamsI-Addus », in E. Cancik-Kirschbaum et N. Ziegler (eds), Entre !es fleuves I. Untersuchungen zur historischen Geographie Obermesopotamiens im 2. Jt. v. Chr., BBVO 20, Gladbeck, 2009, p. 181-209 (p. 192-196). 44.

Malgre M. Guichard, ii n'est pas vraisemblable que ARM 31 146, qui mentionne « l'or et !'argent de vases (destines) au Yamhad », ait un lien direct avec !'expedition de Zimri-Lim : ce texte date en effet du mois vii, ce qui est beaucoup trop tot pour envisager « qu'on commenyait a se preparer pour le voyage» (ARM 31, p. 443). II temoigne simplement du fait que des vases precieux devaient etre envoyes aAlep.

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D. CHARPIN

Les consultations oraculaires

On voit tout d'abord l'importance de la consultation oraculaire prealable. C'est ce que montrent deux lettres qui furent envoyees a Zimri-Lim alors que l'armee commenyait son rassemblement mais que le roi n'avait pas encore rejoint ses troupes. Une lettre a ete ecrite par Bahdi-Lim a Zimri-Lim alors que le gouvemeur de Mari se trouvait avec trois de ses collegues a Saggaratum 45 : «

3

[Relativement a ce que] m'a ecrit [mon seigneur,] 4 ·6 [moi-meme], Yasim-Sumu, [Kibri-Dagan] et Yaqqim-Addu, [nous avons reflechi]. Notre reflexion (etait la suivante) : 7 3 " - [Simon seigneur] part, c'est avec l'armee lourdement equipee, Jes chariots et Jes bagages que mon seigneur se deplacera ; 9-11 et si mon seigneur se deplace, ce (sera) bien quand mon seigneur aura atteint l'armee, aura beni la troupe 12 et aura envoye un prudhomme-ebbum apres Jui avoir donne des instructions 46 _13Pour l'heure, l'armee, une journee, fait etape a Saggaratum; 15 17 18 20 - le lendemain, quittant Saggaratum, l'armee se mettra en route et fera etape au pont. · Mon seigneur doit sacrifier sans cesse devant Dagan afin que le clieu donne a monseigneur des presages favorables. 21 Si le dieurepond "oui" amon seigneur pour qu' ii aille en expedition, 23 ·mon seigneur, lorsqu'il arrivera ici, ira avec I' armee lourdement equipee, Jes chariots et Jes bagages. 25-27 Et si mon seigneur va en expedition, mon seigneur rejoindra la troupe et fera la benecliction pour la troupe. 28 Et monseigneur enverra un prudhomme-ebbum apres Jui avoir donne des instructions." 29 31 · Voila la reflexion que [moi-meme], Kibri-Dagan, [Yaqqim-Addu et Yasim-Sumu] nous nous sommes faite 47. »

Apparemment, Zirnri-Lim etait encore a Terqa et attendait le feu vert du ~ W:)·.::..Jb

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