Messages du sanctum céleste

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» pour en analyser les etapes et que, dans ce cas, la « vibration » du souvenir se dlveloppe alors en images plus nombreuses, plus nettes et plus precises. C’est une legon a retenir : lentement est, dans la visualisation et toutes ses phases, un mot clef. Les commentaires du maitre sur le principe de la visua­ lisation m’amenent a penser, au moment ou je les r&Hge, que

le fruit d’une experience peut etre utile a beaucoup et je n’hesiterai done pas a rapporter ici la mienne. Les enseignements de l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. rappellent que tout peut etre sollicite du Cosmique, a condition que ce qui est demande renferme, a part egale, interet person­ nel et altruisme. Or, cette exigence est une source de problemes pour un grand nombre. Ou s’arrete, en effet, l’inter&t personnel et ou commence l’altruisme ? Si quelqu’un a besoin d’argent pour faire face a une redoutbale echeance, comment saura-t-il definir, dans les reflexions qui precedent la visuali­ sation, ce qui, dans sa demande au Cosmique, est utile a autrui ? A cette question, il y a toujours une reponse possi­ ble. Dans le cas mentionne, si l’echeance ne peut etre respectee, quelqu’un en souffrira, soit celui a qui la somme est due et avec lui, peut-etre, ses collaborateurs et employes, soit meme, a travers le debiteur, la famille dont celui-ci a la charge. Mais comment en etre sur ? Comment avoir la certitude que cette demande particuliere ou une autre peut etre faite ? C’est la qu’une methode personnelle, batie alors que j’etais encore neophyte et que j’ai longtemps employee, que j’emploie encore quelquefois, m’a ete d’un considerable secours. Cette methode, la voici : Le Cosmique, par definition, est tout. II est Funivers entier et ce qu’il contient, c’est-a-dire, en particulier, notre terre et l’humanite entiere, telle qu’elle est dans l’ensemble de ses caracteristiques, les bonnes et celles que, par manque de sagesse et de comprehension, on « juge » moins bonnes. Le Cosmique, c’est done vous, moi et tous les autres. Par consequent, si j’adresse une demande au Cosmique, c’est sans doute k Funivers que cette demande est faite, mais c’est aussi a l’humanite, a vous et k tous les autres. Or, ma demande, pour etre comprise du Cosmique et etre accueillie par lui. doit etre transmise au moyen de la visualisation. Je l’ai expliqut dans le chapitre d’introduction et le maitre a apporte de nouvelles precisions a ce sujet. Si je devais me presenter a vous ou k quelque assem ble humaine pour effectuer ma demande, et si je devais la formuler a haute voix depuis une estrade. il

est evident que si, precedemment, je ne me rendais pas pleinement compte que mon desir est absurde, impossible a satisfaire ou nuisible a quelqu’un, j’en aurais alors la certitude au moment de vous le soumettre, voire apres les premiers mots de l’expose que j’entreprendrais devant vous. La lumiere se ferait en moi et je me retirerais en reconnaissant la vanite de ma demande. Ayant medite sur cet aspect des choses, je resolus d’agir, dans toutes mes visualisations, meme celles que mon raisonnement supposait fondees, comme si je devais presenter solennellement ma demande a une assemblee humaine et je constatai vite que le moyen employe m’aidait meme a oublier completement mon d6sir apres l’avoir visualise de cette maniere et tout rosicrucien n’ignore pas que c’est la une condition absolument necessaire pour que le Cosmique « entende » la solicitation qui lui est soumise. J ’operais done, j’opere encore, de la maniere suivante et cela quel que soit le desir que j’ai & exprimer ou l’objet de ma demande : Je visualise un vaste edifice qui, le temps de ma visua­ lisation, devient pour moi la « residence » du Cosmique. Je gravis le haut escalier conduisant a une porte immense que je franchis et, a travers un grand vestibule, je m’approche d’un huissier age, vetu de noir, pour lui dire que je viens « formuler » une demande au Cosmique. II me pr£sente un formulaire sur lequel j’indique mes nom, prenoms et adresse. II remet aussitot le formulaire a un huissier plus jeune qui se dirige vers une porte de bois a deux battants qu’il ouvre a demi pour tend re le document a une main qui le saisit et referme la porte. J ’ai eu le temps, cependant, d’entendre un orateur presenter une requete d’une voix forte a une assem­ blee que je n’ai pu voir. Je m’assieds sur un banc pour rassembler mes idees. L’attente n’est pas longue. La porte de bois s’ouvre et je suis appel6. Je me leve, j’entre dans une salle aux dimensions gigantesques et, precede d’un huissier, j’avance le long du couloir central, tandis que des milliers de tetes se tournent vers moi et me considerent avec attention tandis que je passe. Je reconnais quelques-uns de ceux qui vont

entendre ma requete : il y a la, notamment, ma famille, mes amis, mes relations, mes collaborateurs, mes disparus, et tous me regardent avec une particuliere bienveillance. Au fond, sur Pestrade, pres de laquelle je serai bientot, en demi-cercle tout autour, sont assis les maitres que je venere et au-dessus brille le nuage de la sainte presence. Me voici sur Pestrade, face a cette masse innombrable de « spectateurs » dont les yeux et l’attention sont fixes sur moi. Je sens autour de moi ceux qui sont la, plus proches. Je sens derriere moi la sainte presence... Alors, dans un silence absolu, ayant prononce mon nom j’expose distinctement ma requete devant l’assemblee et j’entends ma voix se repercuter a rinfini sous les hautes voutes. Des que j’ai termine sur les mots : « Avec confiance, sur de la reponse, je vous transmets ma requete (ou mon probleme). Qu’il en soit ain si! », je quitte Pestrade, je sors de la salle et, le vestibule traverse, je descends l’escalier et je redeviens objectivement conscient. Plusiurs points sont a souligner en relation avec cette visualisation : Tout d’abord, aussitot que ma demande a ete faite et que je quitte l’estrade, je cesse immediatement d’y penser et mon attention se porte uniquement sur l’assemblle au milieu de laquelle je passe, puis sur la porte, le vestibule et, enfin, le grand escalier. Une fois a nouveau sur le plan objectif, je vaque a d’autres occupations et j’attends avec confiance la reponse. Je sais qu’elle viendra d’une fagon ou de Pautre, par un signe, une intuition, une proposition par exemple. Ma requete, je n’en doute pas, est dans les meilleures mains qui soient, celles du Cosmique et le Cosmique ne laisse jamais une demande sans reponse. Si, sur Pestrade, je n’ai pas ete saisi de doute ni pergu que ma requete n’etait pas valable, et si j’ai ainsi poursuivi, sur de moi-meme, jusqu’au bout, j’aurai ma reponse. Face a l’assemblee, ma demande a Ete complete, precise, detaillee. Rien n’a ete laissl dans le vague. J ’ai expose mon

probleme dans toutes ses phases sans exception et sans dissimuler quoi que ce soit qui risquerait de rendre vaine ma requete. Je n’ai a aucun moment suggere une solution a l’assemblee. Je ne lui ai pas dit comment mon probleme devait etre resolu, ma requete satisfaite ou mon desir exauct. Si je connaissais la solution, ma visualisation aurait ete inutile. J ’ai transmis ma solicitation a la toute-puissance cosmique et ma sollicitation seulement. J ’ai confiance, car le Cosmique, lui, sait comment la realiser pour mon plus grand bien, compte tenu du bien de tous, et il la realisera. Enfin, pour etre efficace, cette visualisation doit etre vecue, vivante. II faut voir l’assemblee, la sentir, s’entendre parler sans perdre de vue ceux qui 6coutent la requete. II faut vivre chaque phase de la visualisation comme si elle etait reelle et elle Vest, car le Cosmique, je le repete, est tout et, par cette visualisation, c’est a lui que l’on s’adresse. Je souhaite que beaucoup adoptent cette methode qui, si longtemps, m’a ete personnelle. II n’y a aucune raison pour qu’elle ait ete sans cesse efficace pour moi et qu’elle ne le soit pour tous les autres. Elle contribue, en outre, au developpement de la concentration et si, au dtbut, la visualisation est longue, la pratique la rend facile et rapide sans que son efficacite en souffre. Puisse-t-elle vous apporter les intenses satisfactions qu’elle m’a prodigutes ! C’est le voeu ardent que je formule pour chacun de vous en presence du Cosmique, au moment de clore ces premieres considerations sur un mes­ sage regu dans le sanctum celeste...

Chapitre V LA LOI DU SILENCE V

Avant mon depart pour le sanctum celeste, j’ai relu ce matin le liber 111. Des questions nous sont souvent posees qui montrent combien cette brochure est incomprise, lue trop rapidement et, parfois, mal. Elle condense cependant tout ce qui doit etre retenu au sujet du sanctum celeste. C’est ainsi que des membres de l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. demandent s’ils peuvent effectuer des contacts a d’autres moments que les periodes journalieres de service ou de la periode quotidienne de contact special. Quelques-uns sollicitent plus de precisions quant a la purification exigee en vue de ces con­ tacts. Bien que ces sujets aient d£ja ete implicitement et explicitement tra ils dans le present ouvrage, il n’est pas inutile d’y revenir, et le mieux est de citer un passage du liber 111 s’y rapportant nettement : « Nous pouvons rester ainsi en contact pour des perio­ des plus courtes ou plus longues que celles indiquees... Nos membres peuvent entrer en contact avec le sanctum celeste k des periodes du jour ou de la nuit autres que celles indiquees... car nous savons, par experience, apr&s des annees de prepa­ ration, qu’en reality, des centaines et peut-etre des milliers de membres s’£leveront jusqu’au sanctum celeste et y demeureront a chaque heure du jour et de la nuit, compte tenu des variations de l’heure entre les divers pays. Cependant, chaque fois que vous d£sirerez entrer en contact, dans le silence, avec le sanctum celeste, vous devrez proc£der comme nous Pavons dit. Vous vous trouverez alors en contact spirituel avec d'autres.» On ne saurait etre plus clair. La r&gle donn£e est com­ plete : purification par 1’eau et prtere indi'qu^e dans le liber

111. La methode est personnelle et, en effet, les details de la visualisation sont laisses au choix de chacun, mais une fois ces details etablis et eprouves avec succls, la voie est decouverte et, dans tous les cas, on constate qu’elle est en resonance absolue avec le moi interieur et nos aspirations profondes. Enfin, chacun sait que la visualisation est plus facile a certains moments qu’a d’autres. Elle est particulierement aisee et le resultat obtenu est particulierement rapide si le d£sir du con­ tact est sincere et intense. Sachant maintenant que vous pouvez vous representer le sanctum celeste sous l’aspect de votre choix et vous souvenant que j’ai choisi, en ce qui me concerne, une cathedrale a laquelle j’ai donne l’apparence ext£rieure et interieure que j’ai decrite, votre visualisation personnelle sera encore facilitee. Vous pouvez decider ce que sera pour vous le sanctum celeste, vous pouvez vous int^resser davantage a tel ou tel de ses aspects, et c’est en cela que votre visualisation reste personnelle et que vous apprendrez a definir votre propre voie. Le sanctum celeste vous attend d tout instant et, comme moi, vous en ferez le fondement de votre vie mystique. Si, comme moi, vous lui donnez la forme d’une cathedrale, vous y avez votre sanctuaire comme j’y ai le mien, celui ou je me trouve en ce moment, aprls avoir suivi la regie definie par le liber 111 et emprunte ma voie... II est presque quinze heures sur la terre et, ici, le soleil resplendit de toute part autour de la cathedrale que je visua­ lise. Mon sanctuaire prive est inonde de ses rayons et ceux-ci, par le miracle du grand vitrail, revetent une multitude de couleurs ou le violet domine. J ’ai eu la surprise, en arrivant, de constater qu’un maitre m’attendait et sans doute est-il a l’origine de l’intense desir qui m’incitait, en ce samedi apresmidi, a venir me recueillir dans le sanctum celeste. Le maitre, si different de l’image qu’on s’en fait dans le monde, est l’un des plus connus parmi tous ceux dont les

mystiques ont fait etat, mais je ne revelerai pas son nom, pas plus que je ne mentionnerai celui des autres qu’il me sera donne de rencontrer ici. Une description ? A quoi servirait* elle, sinon a enfreindre la loi rigide de l’impersonnalite a laquelle les maitres authentiques sont si attaches qu’ils Ecartent d’eux quiconque voudrait leur vouer un culte person­ nel ? Seul, le message compte et, en ce qui le concerne, aucune reserve n’est faite, aucune limite fixee a ce qu’il est permis de transmettre... J ’ecoute le maitre sans l’interrompre jamais : « J ’ai desire te voir pour t’entretenir de la loi du silence afin que tu insistes davantage toi-meme sur ce sujet si impor­ tant pour tous ceux qui recherchent une plus grande lumiere, Tu es parfaitement conscient que la mission des maitres — de tous les maitres — est d’aider l’homme a decouvrir son moi interieur, la divinite de son ame, le seul maitre veritable : celui qui est en lui. En realite, il n’y a pas d’autre raison a la presence humaine sur terre. L’homme doit prendre conscience de ce qu’il est. L’ame-personnalite doit prendre conscience d’elle-meme. Toutes les circonstances, toutes les Emotions, toutes les experiences visent a cette fin unique et les maitres ont pour responsabilite de guider l’homme vers cette decouverte, vers cette approche du Soi, particulierement lorsque sa demarche errante dans le desert des Epreuves et d’insolubles questions l’ont amenE sur un sentier ou, enfin, il a entrepris une progression mEthodique. Or, meme sur le sentier, les habitudes nEfastes du passE gardent leur emprise et le disciple avance par crises, allant alternativement du matErialisme le plus dEroutant aux phases les moins raisonnables d’un mysti­ cisme fanatique, exacerbE. II en rEsulte des progrEs, sans doute, mais combien lents et imparfaits ! « Le premier objectif du disciple doit etre la recherche de l’Equilibre. II faut que soit dEfinitivement Etabli chez lui un point de rencontre entre le matEriel et le mysticisme, entre le physique et le spirituel, de telle sorte que le mysticisme soit controlE par le matEriel, le spirituel par le physique et vice versa. II n’y a pas d’autre solution pour une dEmarche vEritab’e et efficace sur le sentier que ce point d’appui, ce point

de jonction ou doit se situer sans cesse le disciple, car c’est seulement ainsi qu’il parviendra au but. Le materiel est un point du triangle, le spirituel en est un autre, et le troisieme point est le disciple lui-meme qui, par consequent, evolue, efficacement et reellement, uniquement s’il prend appui sur 1’equilibre des deux autres points. « Dans le triangle forme par le materiel, le spirituel et le disciple, le quatrieme point est donn£ par la rencontre des trois perpendiculaires abaissees de chaque pointe sur le cote oppose et, ce quatrieme point qui confere k la demarche mys­ tique ses assises parfaites ou se retrouvent, se conjuguent les trois autres, c’est la loi du silence. C’est la que se concentrent la force et la lumiere, c’est 14 que se produit la communion interieure, le contact avec Soi. Ce point central est un noyau de puissance infinie, d’equilibre absolu, de connaissance parfaite. La bible rappelle le pouvoir du silence en une formule courte, mais significative : « Entre dans le silence et sache que je suis Dieu. » Car c’est « dans le silence » qu’on reconnait « celui qui e st» : la presence divine, le moi int£rieur, le Soi. « La pratique du silence est une obligation frequente pour le mystique. S’ecartant des agitations du mental, repoussant tout ce qui est « exterieur », il entre quelques instants en lui-meme pour faire le point, c’est-a-dire recueillir la direc­ tion et la lumiere du centre ou convergent, en une harmonieuse combinaison, l’essence de toutes les donn^es spirituelles, mentales et materielles qui constituent son existence. II est Evident que la pratique du silence est essentiellement passive. Pour recevoir, il faut se taire et le mental doit etre muet, ce qui ne signifie pas qu’aucune idee intuitive ne se manifestera et que le cours des pens^es ne prendra pas une direction determinee. C’est au contraire ce qui se produira. II n’y a pas de vide absolu. II suffit done d’adopter 1’attitude d’un spectateur et de « voir » sans participer. Le mental n’interrompt jamais son cours, pas plus que les sens ne cessent de fonctionner, mais on peut ne pas avoir conscience du tra­ vail mental ni percevoir les impressions sensorielles. Certains disent qu’ils ne peuvent pas se concentrer, qu’ils s’apergoivent

soudain que leur pensee n’a pas cesse d’errer. Cest la une erreur de comprehension. En effet, soudain ils remarquent que leur mental poursuit son oeuvre et ils en concluent qu’ils ne sont pas concentres. Mais ils oublient qu’avant ce « sou­ dain », ils etaient « ailleurs », precisement « dans le silence de l’ame ». Ce silence est rompu au moment du « soudain », c’est-a-dire quand ils se rendent compte objectivement que le mental travaille. Or, je le repute, le mental n’a jamais cesse de fonctionner meme au cours de la periode de silence, mais il le faisait sans qu’il y ait participation ni conscience. « Entrer dans le silence, c’est done ne plus participer, ne plus avoir objectivement conscience des processus mentaux et physiques dont l’activitE est ininterrompue tout au long de 1’existence humaine, et il est important de se souvenir que si, a un moment, on reprend conscience de ces processus, la periode de silence est achevee, mais que, prec^demment, on etait bien « dans le silence ». « La periode de silence peut ne durer que quelques secondes du point de vue humain. La duree est sans importance. Une seule seconde de vrai silence au niveau de Soi suffit a la manifestation d’une force et d’une connaissance infinies qui, sans etre pergues imm^diatement, se dlvelopperont ensuite de mille manieres dans la vie consciente sans qu’il soit possible ni necessaire d’attribuer de tels resultats aux periodes de silence. Ce sont ces periodes que les maitres utilisent pour leur action, pour inciter, quider, 6tablir les conditions d’une meilleure comprehension. C’est dans le silence de l’ame que nous oeuvrons au service du disciple, pour qu’ensuite ses efforts resultent en une progression plus rapide et plus effi­ cace. « Tout est utile dans la voie initiatique : la theorie et la pratique, la lecture et l’exp^rience, la discussion et le recueillement, mais s’il y a desequilibre, trop de theorie explicative et pas assez de pratique, trop de lecture et pas assez d’experience, trop de discussion et pas assez de recueillement, alors l’effort est vain. Equilibre et silence vont de pair. L’un com­

plete l’autre et lui confere sa pleine valeur. Note attentivement ces remarques et insiste sur leur importance. Rappelle chacun a ses devoirs... « Je t’ai parle de l’aspect interieur du silence, mais le silence, comme toute loi ou notion initiatique, a un aspect exterieur qui l’equilibre. « Ne disperse pas tes pensees en paroles inutiles », proclame la sagesse egyptienne. Savoir se taire est une force dans tous les domaines, y compris et d’abord dans le domaine de la spiritualite. La qualite de mystique ne peut etre attribute a ces bavards incapables de maitriser le flux de leurs paroles, voire leur causticite et qui vont leur chemin desordonne, remplis d’aise devant la contemplation d’eux-memes, volant de Tun a l’autre et puis d’autres encore pour parler de tout, de rien et surtout d’eux-memes, de leurs opinions et de leurs jugements parfois sans appel, satisfaits de se supposer au courant de tout et de le montrer. Que dire aussi de ces etres etranges, toujours a l’affut de ce qu’ils croient naivement scandale et des imperfections de leur pro­ chain, qui se perdent en vaines paroles sur les uns et les autres dans une fausse attitude offusquee, alors que la joie de medire ou de calomnier les inonde, et qu’ils oublient la poutre qui les aveugle! Ceux-la ne sont pas des mystiques et ils ont a apprendre — et durement — qu’on ne viole pas, sans grave consequence pour soi-meme la divine loi d’amour. « Le silence ! En toutes circonstances, il doit etre la loi de 1’homme et naturellement, au premier chef, la loi de l’initie. II implique que l’initit doit dissimuler son etat et sa qualite devant qui n’est pas a meme de les comprendre ou chez qui une telle revtlation n’aurait d’autre effet que susciter la curiosite ou une forme de culte personnel. L’initie veritable ne cherche pas a paraitre tel, sauf devant qui peut le reconnaitre et se mettre en rtsonance complete avec lui. A tous les autres, y compris aux disciples incapables d’tvoluer au-dela des apparences, il s’efforcera d’apparaitre sous un aspect purement profane, il exagtrera meme celui-ci pour dtcourager qui n’est pas prtpare et il agira ainsi jusqu’a ce que, oercevant a travers 1’tcran dresst devant lui, la vraie nature de 1’initit et

etablissant ainsi le lien mystique avec celui-ci, il soit pret pour une communion que l’initie sait reconnaitre et dont il accroitra alors, a l’extreme, 1’intensite. Telle est la forme que prend, pour I’initie, la loi du silence et, k un degre moindre, cette meme loi s’applique a l’etat de disciple. Le disciple plus avance, s’il 1’est vraiment, ne cherche jamais a apparaitre tel a celui qui Test moins. II se porte, au contraire, au-devant de son frere et il se met a sa portee. II ne cherche pas a etre compris, il s’efforce de comprendre. II ne veut pas etre admire, il ne veut pas, dans un orgueilleux « paraitre », sembler dissimuler ce qu’il ne peut reveler sans dommage a qui est moins avance sur le sender. II aide les autres a mieux comprendre le degre qu’ils ont atteint eux*memes et non le niveau auquel, lui, est parvenu. C’est la la forme que revet, pour le disciple, la loi du silence. « Du point de vue pratique, le silence interieur s’atteint plus facilement par le son vocal OM. Ecoute, sur les mysteres de OM, une grande legon. Elle t’est donnee par un maitre oriental dans les termes memes employes par lui et il est pos­ sible que tu aies deja eu acc&s a sa haute sagesse : « Notre journee consacr£e commence avec OM. Nous la cloturons egalement par l’intonation prolongee du mot mys­ tique OM, suivi d’une meditation. OM est d^crit comme le commencement, le milieu et la fin, non seulement des Ecritures, mais de toutes choses dans la creation. Des ecritures sacrees, comme les Vedas, commencent par OM et finissent toutes par OM. II n’y a pas un Mantra, un rituel ou un culte qui ne soit lie d’une maniere ou de l’autre a la Syllabe Sacree OM. Elle est la vie et l’ame de toutes les formes et de tous les noms. On a done pu dire : « En repetant la Syllabe Sacr£e OM, on repete toutes les Ecritures du monde entier. » Et c’est d’ailleurs ce qu’assurent les Mandukya Upanisbad : « OM est en toute verite le commencement, le milieu et la fin de tout. » En connaissant OM comme tel, on atteint, sans aucun doute possible, cette Unite avec Dieu. Au commencmeent etait le Verbe et le Verbe etait avec Dieu et le Verbe etait Dieu, dit aussi la Sainte Bible. Combien ces paroles concernant le Verbe

sont frappantes et creatrices de joie ! Et OM, la Syllabe Mys­ tique, n’est autre chose que le symbole du Verbe. « On peut dire : « Pourquoi ne serait-ce pas Christ ou Krishna, Rama ou Zoroastre, Bouddha ou Mahomet, X ou Y ? Pourquoi est-ce la Syllabe Sacree OM seule ? » La reponse, la voici : c’est que OM est le son le plus simple, le plus naturel, celui qui embrasse tout, au point que meme le muet et le sourd peuvent le prononcer. C’est le mot employ^ dans toutes les religions, sous une forme ou sous une autre et c’est un mot exprime dans toutes les langues. OM, Amen, Ahmin : tous se referent au plus Haut Etat de Conscience de la v£rite. Quand vous repetez Rama, Krishna, Bouddha, Christ, Mahomet ou Zoroastre, ce sont de saints noms, c’est-^-dire qu’ils representent Dieu sous diverses formes personnifiees. L’aspect Universel, Cosmique, de Dieu, de Dieu qui est sans forme, qui ne change pas et qui est sans cause, est indiqu6 par OM seulement. « Pour reciter OM, aucun effort n’est necessaire. On peut le reciter sans le moindre exercice. Souvent, il s’exprime de lui-meme. Nous voyons l’enfant le rep£ter quand il est heureux. Toute personne malade et tous ceux qui souffrent le r^petent inconsciemment, comme s’il leur procurait quelque soulagement. La repetition peut ne pas etre exactement OM, mais, avec une llgere variation, elle ressemble a OM. « Dans le Chant Celeste de la Bhagavad Gita, le Sei­ gneur Krishna dit : « Ceux qui meditent sur la Syllabe Mysti­ que OM, oubliant tout le reste, auront en peu de temps la per­ ception de Dieu. » II dit encore : « En rlpEtant OM, la Seule Svllabe Eternelle et en mlditant sur Moi, celui qui fait cela, abandonnant son corps, atteint les Hauteurs BEnies d’ou il n’y a pas de retour.» « OM n’est pas un simple mot commun. C’est un mot mystique, un mot puissant, avec une force cach£e et une energie latente. C’est un mot qui donne la vie et qui Iveille l’ame. En r6p£tant OM, on constatera qu’il vient des profondeurs

memes de l’etre et s’ecoule de toutes les cellules. C’est un mot qui ne peut jamais etre separe de la vie. Le fait le plus etonnant, qu’on y croie ou non, qu’on le sache ou non, c'est que le mot mystique OM s’exprime, se manifeste toujours a travers nous, mieux, a travers toutes les creatures et les sons de la terre. « Dans la respiration elle-meme, il y a Soham operant jour et nuit. « SO », quand on inspire et « HAM » quand on exhale. Dans SOHAM, les consonnes S et H (H avec A, c’esta-dire HA pour faire le son complet) representent le monde grossier, materiel, et la voyelle O et le son nasal M represen­ tent l’Esprit ou VeritO. Dans ce mot, il y a OM coulant dans le souffle, proclamant inconsciemment et d’une maniere incessante, a chaque respiration : « Je suis la Verite, je suis la Divinite, je suis le Souffle Universel, le UN sans second. Je suis le tout en tout, la Presence immanente en chaque coeur, aussi bien que la creation tout entiere. » Ecoute, reconnais et sois silencieux ! OM ! O M ! OM ! « L’essence du message, c’est que OM est le Symbole de l’Energie Divine, de la Presence Interpenetrante. Comme tel, il ne peut etre confine a un individu ou a une religion. II est l’heritage de tous les enfants de Dieu, de l’humanite tout entiere. Consciemment ou inconsciemment, il s’exprime, se manifeste dans nos pensees, nos paroles et nos actes. La Paix infinie (1’Equilibre Eternel) et le pouvoir sans limite seront notres quand nous pourrons reconnaitre toute sa significa­ tion et sa valeur consciemment et nous accorder, nous mettre en harmonie avec le Mot Sacrt a chaque instant de notre vie, a la fois pour notre bien et pour le bien gtntral du monde. « Pour conclure sur ce sujet, je mentionnerai l’histoire de Kalinga Mardana, dans laquelle Krishna tua le serpent aux mille capuchons, telle qu’elle est rapportee par le Swami Rama Tistha. Krishna sauta dans le lac et se mit sur la tete du serpent en dansant et en jouant la Syllabe Sacrte sur sa divine fluite. II ne s’arreta de la jouer qu’apr&s avoir ecrase tous les capuchons du serpent. Le serpent vicieux n’est pas

autre chose, en realite, que le mental. Les mille capuchons sont ses desirs, ses passions et ses tentations sans nombre, tels que la jalousie, la rancune, l’envie, la colere, le chagrin, la vanite, l’arrogance, Pegoisme et autres defauts. C’est le mo­ ment pour nous d’agir comme le fit Krishna, de nous plonger dans le lac de nos etres et de commencer a entonner le Mot Mystique OM, ecrasant une passion apres l’autre, en faisant danser nos pieds et chanter la flute au rythme de la vie. Plus nous les ecrasons, plus les passions s’elevent; cependant, avec une pratique persistante, nous sortirons surement vainqueurs, comme Krishna. « Cela n’est pas une simple histoire a lire avec 16gerete, mais un exercice pratique pour surmonter le mal, avec Paide du bien et avec les vibrations sacrees de OM. C’est aussi une formule inspirante de penser que nos corps sont les flutes et que si nous les vidons de toutes passions et de toutes idees de « mien » et « tien », le Seigneur Lui-meme chantera a travers nous les chants celestes de Paix, d’Harmonie et de Bene­ diction. « Nombreux sont ceux qui se demandent si ce mot doit s’ecrire OM ou AUM. En fait, ces deux formes sont identiques. OM est la fusion de trois sons eiementaires. A (comme dans « vocal »), U (comme dans « joue ») et M (comme dans « aime »), A et U etant melanges quand ils sont prononces ensemble, selon la grammaire sanscrite. « En repetant A, U (ou) et M separement, on constatera que ces trois sons couvrent le cours tout entier de l’emission ou de la production sonore. A commence a la racine de la langue, a la plus basse limite de Porigine du son ; U (ou) commence au milieu, dans la region proche du palais, et M vient de l’extremite, du bout de la langue. En pronongant la syllabe entiere, tous les organes vocaux viennent en etroite juxtaposition. OM est le son fondamental et original d’ou sont sortis tous les autres sons du langage. OM est done la matrice de toute parole.

« La chose la plus importante, c’est de comprendre la signification du mot OM. Les lettres, c’est-a-dire les sons A, U (ou) et M representent les trois stades ou aspects du monde, tels que : A Brahma Pere Etat de veille Corps Matiere grossiere Pass£

U Vishnu Fils Reve Mental Subtil Present

M Shiva Saint-Esprit Sommeil Esprit Existence Causale Avenir

« Dans tous ces triples aspects, nous voyons comment A, U et M couvrent toute notre vie sur tous les plans. Si l’on connait le Mot Mystique OM, on sera a meme de connaitre, de la maniere la plus naturelle, le mystere de Dieu, car le Mot Mystique conduit directement en la presence du Dieu Universel. « II a ete dit ci-dessus que la lettre A represen te l’etat de veille, c’est-a-dire le monde grossier des phenomenes ; que la letrre U represente le monde du rive, le monde de I’imagination et de la chimere, et que M represente l’etat profond et inconscient du sommeil, le monde inconnu. Mais il y a un Quatrieme Etat au-dela de ceux-ci. Comment est cet Etat de Superconscience represente par OM ? Alors, qu’on r£pete OM, le son resultant de la repetition du Mot Mystique conduit au Quatrieme Etat, a celui de la Conscience Cosmique. Done, en repetant OM, en passant par A, U (ou), M, l’etat de veille, l’etat de reve et l’etat de sommeil, a la fin de chaque repeti­ tion, on en eprouve et on en connait en silence les effets merveilleux en atteignant, comme le resultat le plus remarquable, le Quatrieme Stade. Le son resultant de la rlpltition OM conduit done au plus haut etat de Paix. C’est un Etat qui doit faire l’objet de la meditation et etre compris dans le silence, par intuition.

« A titre simplement indicatif, signalons que la repeti­ tion d’une Syllabe, d’un Mot Sacr6 ou d’un Mantra se dit, en sanscrit, Japa. « Pour le debutant, il est utile meme de repeter simple­ ment OM, OM, OM... pendant quelques minutes, deux fois par jour ou, plus specialement, a l’aube et au crepuscule, ou selon sa convenance. On doit s’asseoir, seul, dans une posture commode, en gardant la partie superieure du corps bien droite. On peut choisir une piece ou bien aller en un lieu d’une beaute naturelle, une colline ou un bord de riviere, par exem­ ple, ou encore une plage. A mesure qu’il Ovolue, le mystique doit comprendre qu’il y a deux autres manieres de reciter le Mot. Tout d’abord, quand on prononce le nom de Dieu, OM, avec la bouche, on commence a sentir un etat exatique et, au lieu de le prononcer a haute voix, on aime a le dire avec les levres d’une maniere silencieuse. Ensuite, en continuant, on entre dans un tel 6tat de joie qu’on ne souhaite meme plus faire remuer les levres. Le moindre mouvement est une contrainte, un effort penible. Alors, automatiquement, la repeti­ tion avec les levres cesse aussi. Puis vient le dernier Otat de repetition avec le souffle. On inhale OM et on exhale OM, la Lumitre des lumieres, avec chaque haleine. Ensuite, on ne le rtpete plus meme en penste. On a seulement conscience de OM, de la Presence, qui se repete dtja dans chaque respira­ tion. Alors qu’on suit OM dans chaque respiration, avec aucune autre pensee ou vague dans l’ocean de l’Existence, de la Connaissance et de la Joie absolue, on atteint ces hauteurs benies ou il n’y a plus ni inspiration ni exhalaison, mais seu­ lement l’irradiation de la Splendeur de Millions de Soleils. Naturellement, pour les debutants, il est difficile de sentir la Presence dans le souffle, mais pour ceux qui sont avances, pour ceux qui se sont donnts a Dieu, rien n’existe que Dieu. Meme dans leur sommeil, ils connaissent la Presence, le Soham, le OM a jamais present. II est encore necessaire, avant de commencer la repetition de OM, de comprendre la signi­ fication de OM et de s’identifier avec son essence. L’essence est : « Cela tu es. » Dieu ou OM n’est pas separe ni Oloigne de vous. Vous etes une partie, une parcelle de Cela, Cela qui

existe est UN et Cela tu es. Ce qui est le plus important avec la Lumiere des Lumieres, la Presence Interp6netrante, qui impregne l’Univers aussi bien que soi-meme. « La seconde methode est celle indiquee dans l’analyse du Mot OM. En entonnant OM, on commence avec le A, en prolongeant le son aussi longtemps qu’on le peut, puis on passe a U (ou) et finalement a M. En fait, les sons A et U (ou) forment comme un seul son continu de O, comme le bour­ don d’un instrument musical. Le chant doit etre aussi long que possible, sans effort pour celui qui le fait. Le son M final doit se prolonger dans le silence. Couvrant ainsi l’etat de veille, l’etat de reve et l’etat de sommeil, le son conduit fina­ lement a l’Etat Transcendental, grace au silence produit par 1’intonation de A, U et M. II faut alors demeurer dans ce silence sans vagues apres le son M aussi longtemps qu’on le peut et puis recommencer avec A, U, M, qui conduit au silence chaque fois qu’on le chante et est finalement suivi par une profonde mediation. En chantant A, U, M, on s’eleve au-dessus du passe, du present et de l’avenir, et le facteur qui en resulte conduit a l’6tat de la quatrieme dimension, celui de la Conscience Cosmique, le but de la naissance humaine. Dans cette repetition de la syllabe entiere AUM, tous les organes vocaux sont touches et elle couvre le cours entier de remis­ sion en production sonore. C’est pourquoi on a dit qu’en repetant OM. on recite toutes les Ecritures du monde. « Deux methodes importantes et utiles ont ainsi ete expliquees jusqu’a present, le OM pour la meditation profonde. grace a la bouche, les livres et la respiration, et le AUM pour le chant a voix haute, en prolongeant les sons A et U (ou) avec le M final chante aussi longtemps qu’on le peut. II y a une autre methode qui est utile pour maintenir le flux inces­ sant de conscience divine au milieu du travail, du jeu ou du repos. Tout le monde aime la musique, d’une forme ou d’une autre. Quand on est heureux, on commence a chanter un morceau, consciemment ou inconsciemment. II y a dans toutes les langues nombre de chants populaires qui attirent 1’esprit et inspirent l’ame elle-meme. On peut substituer a certains mots

les mots « OM, OM » ou les ajouter sur le ton que nous voulons et nous pouvons le faire avec n’importe quel chant. La chose importante, en chantant rythmiquement OM sur quelque ton que ce soit, c’est de permettre aux sens, au mental, a Pintellect et au Moi de se fondre dans la Vibration Universelle, dans l’unite de l’Unique et Indivisible Vie. II faut sentir, sentir d’une maniere extatique qu’on se fond dans le Dieu Unique, dans la Paix Eternelle, dans Sa Lumiere et dans Son Amour. « Toutes les methodes de repetition de OM conduisent a la meditation et au silence, avec pour point final l’Etat de Conscience. Mais dans la meditation eievee, meditation signifie concentration de pensee sur OM, d’une maniere spedfique, au-dedans et au-dehors. On doit observer la Splendeur Lumineuse qui emane de OM et fermer les yeux, penser que OM n’est plus a l’exterieur de nous. II est en nous. On est cet OM. Le corps lui-meme est l’aspect physique de OM. Des cheveux aux orteils, on est la figure OM, la manifestation de OM. Ecoute : il y a le croissant sur le sommet de la tete. Dans ce croissant, il y a le Soleil des Soleils, brillant dans toute sa splendeur. En s’identifiant ainsi avec le Mot Mystique OM, on medite sur la grande signification qui est Vie, Lumiere et Amour. II faut chanter a haute voix le mot OM et, & mesure qu’on s’absorbe en lui, le chanter seulement avec les llvres et, finalement, d’une maniere inaudible, en sentant l’essence audedans de soi. II faut sentir, en inhalant, qu’on absorbe en soi tous les rayons de lumiere, les repandant et les irradiant, pres et loin, sur le monde entier avec chaque respiration. Quelle merveilleuse pensee ! On doit pratiquer cette meditation sur­ tout aux premieres heures de l’aube, face au soleil levant, et a Pheure du crepuscule, face au soleil couchant. Tout comme les rayons se fondent dans le soleil au moment du crepus­ cule, on laisse aussi le monde se fondre en soi, alors qu’on s’absorbe dans la meditation profonde. « Pour une meditation encore plus haute, il faut mediter sur le sommet de la tete ou est la Lumiere Infinie en soi, audehors de soi et tout autour. La, il n’y a ni repetition ni chant

de OM, meme mentalement. II n’y a ni inspiration ni expira­ tion. Dans la Lumiere des lumieres, dans le plus haut centre, au commencement on sent simplement une petite pression. Alors qu’on se fond davantage, meme cette sensation disparait. On ne sent rien que cela. C’est 1& l’ultime signification, l’ultime valeur du Mot Mystique OM, I’lnfini, l’Eternel, 1’Incomprthensible Splendeur de Millions de Soleils. « En conclusion, je citerai mon experience personnelle et donnerai ma propre methode de repetition de OM. Avec seulement trois repetitions de OM, je me sens 61eve aux Hau­ teurs Benies de la Conscience Spirituelle. Avec le premier OM, je m’efforce de m’harmoniser, de m’accorder au passe, au pre­ sent et a l’avenir, a l’unique vibration incessante ; avec le second OM, je m’efforce de m’elever au-dessus du temps, de 1’Espace et de la Causation. Chacun, cependant, saura utiliser, apres experience, sa propre voie. Toutes ces methodes de repe­ titions et de chants de OM conduisent a cet Etat Transcendantal ou la respiration conduit au Non-Respir, le son ou vibra­ tion OM menant au grand Vide du Silence sans vagues, a la Paix Profonde qui depasse toute comprehension, qui n’est pas comprehensible a 1’esprit mortel et fini et ne peut l’etre qu’a la Verite Infinie, Eternelle et Immortelle au-dedans de nous, car elle est 1’Un sans second, Otant Toute Connaissance et Toute Sagesse Elle-meme. « Puisse OM, le souffle de vie dans 1'individu et le souf­ fle Universel dans la creation, benir tous les disciples de la Vision Universelle dans laauelle le monde entier est simple­ ment Souffle de Dieu. » I e maitre entonne maintenant le AUM et il m’entraine dans la beatitude de la communion supreme ou oubli signifie connaissance, et abandon, lumiere. Lorsque je reviens a moi, il n’est plus la et je retourne a la terre. Au fur et a mesure que je me rapproche de l’etat de conscience objective, le mes­ sage du maitre revet la forme comprehensible de pensees et

de mots que je transcrirai aussitot « arrive » pour n’omettre rien de ce qui m’est enseigne, mais, juste avant, le coeur gonfle de reconnaissance, je dirai : « Que le Cosmique sanctifie mon contact avec le sanctum celeste. »

Chapitre VI CYCLES, JOUR SOLAIRE ET EXPERIENCES PSYCHIQUES V

Ce soir, mon sanctuaire prive, tel que je l’ai congu dans le sanctum celeste, est dans une demi-obscurite, 6clair£ seulement par les bougies de mon autel, et je distingue a peine le maitre venu m’instruire. II est apparu precede du AUM sacre qui semble, dans ma cathedrale, le our une

meme magie. Ce n’est done pas la magie en elle-meme qui est a considerer. Ce sont ses resultats. On pourrait aller jusqu’a dire que les savants de tous les temps — et du notre en particulier — sont des magiciens. Leurs reherches portent, a travers les lois secondaires, sur la loi universelle unique, e’est-a-dire que leur objectif et leur domaine ne sont autres que la science des mages, meme s’ils l’abordent a partir de bases apparemment differentes. Selon les resultats qu’ils obtiennent — constructifs ou destructeurs — ils sont done ou bien des magiciens blancs, ou bien des magiciens noirs, et ils ne peuvent echapper a cette distinction. Tout est magie dans l’univers lui-meme et a tous les niveaux. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la pensee qui fait appel a l’energie nerveuse, phase secondaire de la loi unique, peut etre positive et constructive et le fait, par consequent, d’un magicien blanc qui s’ignore, ou negative et destructrice, ne serait-ce que pour son auteur qui est alors, sans le savoir, un magicien noir. J ’ai passe en revue, ce soir, ces diverses considerations avant de me preparer a mon contact avec le sanctum celeste. II etait important, en effet, de poser le plus clairement possible les bases de ma visualisation, et ma question se limite ainsi a la magie noire telle qu’on l’entend g£n£ralement, e’est-a-dire aux pratiques individuelles ou collectives ayant pour objet de nuire a autrui de quelque mani&re. Mon examen m’a amene a definir moi-meme la sorcellerie comme l’ensemble de ces pratiques. Mon point de vue est done que la magie noire est la theorie, la sorcellerie 6tant la pratique de cette th^orie, mais le maitre, tout a l’heure, precisera sans doute implicitement ce point... D’ailleurs, me voici depuis quelques instants dans mon sanctuaire prive. Dans la cathedrale que je visualise et qui est ma vote de contact avec le sanctum celeste, j’entends au loin le choeur cosmique, soutenu par les grandes orgues, vibrer au rythme de la musique des spheres dans un chant apaisant d’indescriptible douceur et j’en deduis qu’une p£riode speciale se deroule, mais je suis venu ici dans un but precis et le mai­ tre approuve ma solitude et mon desir de connaissance puis-

que « son » OM a retenti et qu’il est entre, baignant dans « sa » lumiere, et ayant pris place pres de mon autel, s'adresse aussitot a moi : « Je comprends que tu aies souhaite aussi rapidement les eclaircissements promis sur la magie noire et la sorcellerie. Ils completent les explications concernant les pouvoirs psychiques dont je t’ai entretenu a notre toute recente rencontre et il est mieux, en effet, que ce sujet soit tpuise avant les indications que te donnera prochainement un autre guide sur les contacts avec les disparus, question qui presentera pour toi et pour beaucoup d’autres, je le sais, un interet prodigieux. Mais n’anticipons pas sur ce qui n'est pas ma mission aupres de toi, et venons-en au probleme qui doit nous preoccuper maintenant. « I a magie noire est une deviation de la magie sainte et veritable, tu l’as compris. Elle est meme radicalement son oppose. Elle est l’obscurite, la nuit et le mal par comparaison avec la magie blanche qui est la clart6, le jour et le bien. La magie noire, c’est la mort tout comme la magie blanche est la vie, et pourtant, il ne manque aux magiciens noirs qu’un peu de lumiere pour transmuer leurs operations reprehensibles et sordides en resultats constructifs et bOntfiques, mais il est bien Evident qu’ils n’en veulent pas puisque les buts poursuivis par eux sont egoi’stes et que leur intention est impure... « Ces preliminaires te surprendront peut-etre puisqu’ils impliquent que la magie noire existe, alors que tu pouvais supposer le contraire. Rassure-toi cependant, car je t’entretien* drai aussi des resultats et tu constateras que tes conceptions anterieures sont parfaitement fondees. En tout cas, on ne peut nier la magie noire puisque certains la pratiquent et elle n’est pas seulement pratiquee en Afrique ou sur un continent particulier. Elle 1’est partout, et la pratique de la magie noire, tu as raison, c’est bien la sorcellerie sous ses differentes formes et procedes.

« En fait, le magicien noir ou sorcier fait appel aux metnes lois secondaires que le magicien blanc ou adepte, mais en les transmuant, en les utilisant pour un but destructeur et mauvais. Certes, le sorcier n’a aucune connaissance veritable des lois secondaires qu’il emploie. II est dans la situation d’un enfant qui a appris qu’en connectant le fil d’une lampe de chevet a une prise de courant, la lumiere surgira et qui ignore qu’en branchant le fil sur une prise d’un voltage plus puis­ sant, il risque 1’accident pour lui-meme. La « prise de cou­ rant » est la meme pour le magicien blanc et le magicien noir, mais le magicien blanc connait toutes les lois secondaires, car il connait la loi unique et il s’y rattache pour le bien dans une perspective purement altruiste, tandis que le sorcier n’a en vue que le resultat egoi'ste et mauvais qu’il poursuit et la connaissance ne l’interesse pas puisque, fondamentalement, elle incite a l’altruisme et au bien. La difference essentielle entre le magicien blanc et le sorcier est done aussi dans l’intention et, a cet egard, l’un et l’autre sont aux antipodes. L’intention mauvaise, egoi'ste, destructrice, jalouse, mechante, etc., est le point commun entre tous les sorciers du monde, quelle que soit la forme que prennent leurs pratiques. D ’ailleurs, toutes ces pratiques se ressemblent. Le « support» utilise, le langage employe, les gestes effectues varient, mais partout il s’agit de creer chez le sorcier les conditions vibratoires interieures permettant de transmuer une energie bonne en soi, vers des resultats destructeurs. II s’agit aussi, si celui pour qui l’operation est effectuee est present, de le mettre « en condi­ tion » de receptivity, d’acceptation, pour que la pratique agisse, et nous en venons a l’importante question des resultats. « II est absolument vrai d’affirmer que la magie noire, la sorcellerie, est sans aucun effet sur quiconque ne croit pas en ses resultats et n’admet pas un seul instant la possibilite d’etre atteint par elle. II est clair, pourtant, qu’il ne suffit pas de declarer du bout des l£vres ne pas croire en la sorcel­ lerie. Un refus intellectuel est insuffisant. II faut que la con­ viction soit profonde, inscrite d’une mantere indeiebile dans le subconscient, invincible quels que soient les arguments presentes. Naturellement, en ce domaine, Teducation et le

milieu jouent un role fondamental. Considerons le cas de PAfrique aoire, par exemple. Des la tendre enfance, l’africain, generalement, est habitue a croire aux sorciers et a les craindre. II nait et grandit dans un milieu ou, jour apres jour, il est conditionne par cette croyance et celle-ci est gravee dans son subconscient depuis son plus jeune age, sans cesse alimentee par ce qu’il voit et entend. II admet ainsi que la sorcellerie puisse agir sur lui et meme si une education plus poussee lui fait reconnaitre mentalement, intellectuellement que la sor­ cellerie n’a aucune efficacite, aucun resultat possible, il lui faudra longtemps pour que son subconscient soit deiivre de sa croyance pass^e et puisse s’impr^gner de la verit£ qui le rendra invulnerable. Dans ces conditions, £videmment, la sorcellerie agit tout comme elle agit en d’autres pays, y com* pris l’Europe et les villes dites les plus civilisees, chez ceux dont le subconscient admet la possibility de Penvoutement, du mauvais sort, etc. Jamais, cependant, la sorcellerie n’agira sur celui chez qui le subconscient a 6t6 habitue k nier, k refuser tout pouvoir a la sorcellerie et a la magie noire. La meilleure preuve reside dans le fait que des pratiques de sorcellerie effectuees sur des personnes n’ayant jamais cru en leurs pouvoirs sont sans aucun effet, alors qu’elles sont efficaces sur quiconque admet la possiblite d’etre atteint par elles. II y a, en Europe et dans les pays les plus developpes du monde, autant de sorciers et magiciens noirs qu’en Afrique et dans les pays ou la sorcellerie est reput^e courante, mais en Europe et dans les pays developpes, la sorcellerie est inefficace, sans resultat, parce que Peducation et le milieu ne lui accordent aucun credit et que la croyance et ^acceptation de ces prati­ ques ne sont pas gravees dans le subonscient du plus grand nombre. « Telle est la verite et assurement, parmi les grandes et nobles actions de Fordre rosicrucien A.M.O.R.C., il y a, au premier chef, celle qui consiste a reeduquer le subconscient de ceux qui ont 6t€ habitues a reconnaitre quelque pouvoir a la magie noire et a la sorcellerie, en particulier les africains, mais ce ne sont pas les seuls. La technique de Pordre rosicru­ cien A.M.O.R.C. est remarquable sur de nombreux points, en

particulier sur celui-la. Chez le membre sincere, studieux et perseverant, la verite, progressivement, efface le mensonge et la superstituion. Le subconscient enregistre lentement, chez qui l’acceptait comme efficace, que la sorcellerie est sans pouvoir veritable, et ainsi, le subconscient etant forme d refuser, les pratiques deviennent peu a peu inoperantes pour finalement, ne plus agir du tout. Le fait d’appartenir a l’ordre rosi­ crucien A.M.O.R.C., d’en Htidier les enseignements et, naturelment, de les accepter et de les appliquer, ce seul fait assure d£j& en lui-meme, je Vai dit k propos des pouvoirs psychiques, la protection la plus efficace qui soit, en particulier contre les sordides pratiques de la sorcellerie et de la magie noire. Cela, c’est Taction de l’egregore qui l’accomplit, et, dans certains cas, le comite d’entraide spirituelle et toi-meme, tu le sais, contribuez k soutenir particu lierement qui peut en avoir besoin, en suppleant a la carence d’un subconsciejnt, disons... « defi­ cient ». Mais la delivrance totale chez qui est encore en proie, au niveau du subconscient, de la croyance aveugle en la sor­ cellerie, c’est, je le repete, la pratique attentive et persevtrante des enseignements rosicruciens. Cependant, tout rosicru­ cien doit sans cesse se souvenir que sa seule affiliation et sa sincerite dans son travail mystique suffisent a le proteger contre toutes les entreprises malveillantes de la sorcellerie ou de la magie noire et que de telles entreprises conduites par qui que ce soit, sont inoperantes et sans aucun effet sur lui. Si je voulais, pour conclure sur ce point, user d’un langage image, je dirais que si, d’aventure, un sorcier ou adepte de la magie noire voulait agir sur un rosi­ crucien sincere, il en serait... pour ses frais. « Je n’insisterai pas sur les « malheurs » du sorcier et du magicien noir. Chacun peut les comprendre. II re^oit dans la meme mesure ou il voulait donner. Ce qu’il dirigeait vers d’autres, lui-meme le recueille tot ou tard et d’autant plus rapidement que le destinataire refusait, dans son subconscient, ce qui lui etait envoye. II va sans dire que la compensation, le karma du sorcier sera redoutable. A tous Sgards, son sort n’est pas enviable, mais il en est l’auteur...

« Puisque j'ai mentionne l'Afrique noire, une breve remarque est a faire. II y a, la-bas, des societes secretes authentiques et hautement respectables. Elies n’ont rien a voir avec la sorcellerie, mais elles sont en tres petit nombre et la plus grande prudence s’impose pour ne pas commettre de graves erreurs. L’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. est solidement implante en Afrique et il est une organisation universelle et puissante. Sur ce continent, comme ailleurs, il offre la garantie de sa tradition, de sa lumiere et de sa verite. II constitue un refuge supreme pour quiconque est pret a recevoir la sagesse et la formation qu’il dispense. II considere avec respect toutes les traditions authentiques et valables ou qu’elles se manifestent et en Afrique particulierement. II les recueille aver veneration partout ou cela est possible, mais ie ne saurait trop rappeler chacun a la prudence et a la circonspection. II est infiniment preferable que ceux qui ont choisi l’ordre rosi­ crucien A.M.O.R.C. le gardent pour refuge unique plutot que de se perdre dans l’erreur et le danger d’une voie complementaire peu sure, aussi attractive qu'elle puisse paraitre localement. Chacun, en cette matiere, doit etre son propre guide et decider pour lui-meme. Par excellence, l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. represente, en ces temps troubles, la magie blan­ che au sens le plus sacre du terme et il perpetue, adaptee au cycle nouveau de Phumanite, la noble science des mages... » Je me retrouve si brusquement « sur terre » dans mon sanctum de la grande loge, et si rapidement conscient objectivement que j ’hesite quelques instants a considerer ces derniers commentaires comme emanant du maitre lui-meme. Dans tout contact cosmique, une part de l’acquis personnel n’est jamais absente et le « regu » s’impregne de l’experience pro­ pre. Quoi qu’il en soit, ces commentaires, meme s’ils ont d’une certaine fagon recueilli mon empreinte, je sais que le maitre aurait pu les exprimer lui-meme et je n’ignore certes pas qu’au moment meme ou je redige ce « rapport», il est pres de moi, veillant a ce qu’il soit conforme a sa pensee et a son intention. Puisse ce livre tout entier etre un hommage a sa bienveillante sollicitude...

Les contacts avec les disparus ! Le sujet, c’est vrai, est d’importance. Je me preparerai ces jours prochains a recueillir le message du sanctum celeste sur cette emouvante question...

Chapitre X CONTACTS AVEC LES DISPARUS V

Ces jours demiers, plusieurs ouvrages venus sur mon bureau, en service de presse de divers pays, traitaient de com­ munications avec 1’au-dela. Dans l’un d’eux, « Petain, b^ros de la Somme » (sic), adressait un bref message a l’humanite ; dans l’autre, toute une famille disparue dans des circonstances tragiques demandait par la voix du medium a etre dirig^e et aidee sur le plan dont elle faisait la brutale experience, et ainsi a 1’avenant, des ames errantes s’incorporant, le temps d’un appel, dans un etre receptif, communiquaient par son intermediate avec une assistance plus ou moins r6duite, mais toujours impressionnee. J ’ai lu ces livres d’un bout a 1’autre, parfois par devoir, et plus souvent pour m’informer. Ceux-1&, et d’autres parcourus depuis tant d’ann6es, n’offrent gu£re d’aspect particulier. Tous se ressemblent, les circonstances seules — lieu, personnalite du medium, par exemple — variant selon les auteurs et tous, naturellement, commettent une erreur semblable en supposant qu’une &me peut s’incorporer dans un etre vivant et se substituer k sa personnalite pour delivrer quelque message, prodiguer quelque conseil ou demander assistance. Lorsque de tels ouvrages emanent de personnes n’ayant qu’une connaissance rudimentaire des hauts principes mystiques, on peut, certes, les juger avec ciemence et admettre qu’apr£s tout, ils seront peut-dtre utiles, ne seraitce que pour diriger, en fin de compte, certains chercheurs vers une lumiere plus athentique. Mais quelques auteurs des livres que j’ai lus recemment ont, je le sais, parcouru longtemps une voie traditionnelle valable, et qu’ils puissent encore s’en tenir aux theories qu’ils defendent ainsi implicitement me surprend et me fait mal. Leur unique excuse, et je la leur concede bien volontiers, c’est que leur demarche mystique n’ait pas it6

aussi complete, sure et serieuse qu’on serait en droit de l’esperer, et qu’ils n’ont pas accorde a leurs guides et maitres l’adhesion sans reserve exigee de tout postulant a la veritable lumiere. Le « vieil homme» n’etant pas completement depouille, d’anciennes croyances ont subsiste en eux et rejailli a l’occasion de quelque experience, moulant celle-ci de leurs faux oripeaux et produisant, en fin de compte, un recit enthousiaste et decevant de la part d’un disciple peut-etre tres digne a tous autres egards. Les enseignements de l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. sont cependant categoriques sur le sujet des communications avec l’au-dela : les ames-personnalites qui ont quitte le plan physique n’y reviennent pas avant le moment de leur reincar­ nation. Elles ne s’incorporent pas dans un medium pour communiquer avec les vivants, et je voudrais ici citer la defini­ tion donnee sur le spiritisme par le Manuel rosicrucien : « Spiritisme : Doctrine qui s’efforce d’utiliser certaines manifestations psychiques de l’ame et de la personnalite pour appuyer un expose theorique des activites de l’ame, ici-bas ou dans le cosmique, apres le changement appele mort. Les rosicruciens savent que l'explication spirite des divers ph^nomenes est erronee, que la plupart des mediums ne savent que peu de choses des lois et des principes qu’ils tentent de demontrer et que certains, sans s’en rendre compte, creent souvent des situations graves et de la douleur dans la vie de ceux qui sont guides par eux. De plus, les rosicruciens savent que « l’ame » des defunts ne revient pas sur terre sous une forme materielle, que les « esprits » ne se materialisent pas comme entites et que les communications revues du Cosmique ou a travers le corps psychique des vivants ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent aux spirites. » Et je reproduirai aussi, pour une meilleure comprehen­ sion de ce qui suivra, la definition du mot « subconscient » donnee par le lexique du meme Manuel : « Subconscient : Flux complet de la conscience avec ses divers niveaux qui sont subliminaux, c’est-a-dire k l’arriere

de nos perceptions du moi et du monde exterieur. La cons­ cience objective et la conscience subjective ne sont que deux des niveaux du flux de la conscience. Le subconscient est directement relie au Cosmique, a la conscience universelle. » La definition rosicrucienne implique-t-elle que les com­ munications avec les disparus sont impossibles ? Absolument pas. De telles communications sont possibles, mais elles s’operent d’une maniere radicalement differente des pratiques generalement employees et elles ne necessitent pas l’aide de mediums et encore moins de tables tournantes ou d’autres procedes du meme genre. C’est dans mon sanctuaire prive du sanctum celeste que le maitre, tout a l’heure, rappellera les principes veritables a appliquer a cet egard, mais une precision complementaire me semble utile. Dans la definition donnee par le Manuel rosicrucien, il est declare a plusieurs reprises : « Les rosicruciens savent » et la question qui viendra tout naturellement a la pensee de quelques-uns sera : « Comment savent-ils ? Comment peuvent-ils savoir ? » Et ce point doit etre eclairci. Les rosicruciens savent, d’abord par les enseignements qui leur sont dispenses et ces enseignements sont la formula­ tion de la sagesse primordiale, la connaissance sacree recueillie sur toute la surface de la terre aux sources traditionnelles les plus authentiques, la synthese adaptee au monde moderne de la totalite du savoir initiatique tel qu’il a et£ reconnu et eprouve par les maitres de la connaissance dans le passe et le present. Ensuite, les rosicruciens savent par experience. La technique de l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C., en effet, dans sa progression lente mais efficace au plus haut point, amene chaque membre sincere, loyal, travailleur et zel6 a verifier par lui-meme les principes qu’il apprend, et cela au moment de sa progression, de son epanouissement interieur ou le succes est assure s’il a fait preuve d’une perseverance suffisante.

C’est ainsi qu’au cours de ses voyages successifs « autour du triangle », il pourra, a partir du septieme degre du temple, non seulement avoir du plan cosmique une explication raisonnable et vraie, mais aussi, pour employer le langage courant, « y aller voir » et il constatera de la sorte l’exactitude des notions th^oriques qui lui sont au meme moment inculquees. En affirmant que « les rosicruciens savent», on se refere par consequent a l’enseignement en tant que tel et aux preuves que chaque membre, individuellement, est a meme de recueillir de cet enseignement dans sa phase experimentale et pra­ tique. On ne saurait done faire une declaration plus fondle, aussi peremptoire qu’elle paraisse a premiere vue... Mais le moment est venu de recueillir « la parole » du sanctum celeste, et le rituel effectue, la visualisation achevee, je me retrouve, une fois encore, dans cette ambiance de haute spiritualite, de sublimes vibrations, assis a mon bureau cosmi­ que, dans l’attente du maitre qui, bientot, apparait et prend place pres de l’immense vitrail, a quelques pas de moi. II connait la question visualis£e, et je n’ai pas a la repeter. Les mains jointes posees sur mon bureau, les yeux clos, je laisse ma conscience enregistrer le message vibratoire du maitre que, plus tard, sur le plan physique, traduira le langage : « La vie est une ; elle ne se limite pas au seul domaine materiel. « La vie est vibratoire et on pourrait dire que toute vibra­ tion est vie. « La force universelle unique elle-meme est vie, comme sont vie les lois secondaires, les manifestations secondes de I’energie fondamentale. « La creation est un respir, une contraction et une decontraction permanentes que l’homme distingue en cycles qu’il connait encore mal. Ce respir est vie lui-meme. Ainsi la vie, je le repete, est une et tout est vie. La vie renferme la cons­ cience et celle-ci est un flux qui, sans cesse, part de sa source

cosmique — du « noyau » de la cellule universelle — tra­ verse tout et revient a cette source. Dans le flux de conscience et, par consequent, de vie, l’homme occupe la place que lui a attribute le plan cosmique. II est le « relais » de T£nergie uni­ que vers un but qu’il ne comprendra qu’une fois « realise », mais il est aussi le « support» que l’ame universelle emploie pour « se personnaliser » et devenir, en quelque sorte, cons­ cience d’elle-meme par les experiences que l’incarnation lui propose. L’homme est ainsi, pour la vie, k la fois un ecran et un « transmetteur». La conscience en lui revet plusieurs degres, participant aux expressions les plus materielles jusqu’aux phases les plus subtiles, les plus int£rieures de son etre. Dans la perception humaine, cependant, l’expression ou phase qui est particu li&rement connue, et pour beaucoup, la seule, c’est l’expression ou phase mat£rielle, celle qui est accessible aux cinq sens aussi limitatifs qu’ils soient. Cest pourquoi l’homme souffre de la disparition physique d’un etre cher. Quelles que soient ses croyances, il s’en tient a I’immediat et il lui est difficile de comprendre que la vie est eternelle et une, et qu’elle se poursuit autant apres la mort qu’avant. II charge cet « inconnu» de ses terreurs, de ses conceptions humaines, de ses superstitions et il lui conf&re une forme ou un etat qu’il n’a a aucun £gard. Tu as explique l’essentiel de ce qui devait £tre su sur le veritable au-del& dans ton expose sur la mort et aucune crainte ne devrait d£sormais agiter ceux qui l’ont lu, m£me si une peine noble et compre­ hensible remplit 1’homme devant la perte d’un etre cher. Mais sans doute aurais-tu du insister davantage sur la possibility, pour ceux qui restent, d’entrer en contact avec les disparus et tu aurais pu aussi leur expliquer plus en detail le moyen de le faire. « C’est l’homme, en effet, qui peut « s’elever » jusqu’sk. ceux qui l’ont quitte. Plus exactement, il peut etre avec eux quand il le veut, « du dedans », k partir de son moi int^rieur quoique le mot « s’yiever» soit plus expressif pour notre explication. Et nous devons a nouveau en revenir au grand principe de la visualisation qui est la clef unique de toute prise de conscience sur un autre plan. Tout comme on doit

visualiser pour entrer en contact avec une personne encore incarnee, de meme la visualisation est le seul moyen de communiquer avec les disparus. Elle est le point de depart de tout contact avec eux, et il y a loin entre ce processus authentique ou la communication est dirigee, maitrisee et la receptivite utilisee par nombre de mediums qui tres certainement « s’elevent» a ce moment-la au niveau cosmique, mais sans but et dont le mental, a leur insu, revet ce qu’ils peuvent percevoir d’une forme personnelle, de leurs propres Emotions, de leur comprehension particuliere, voire de leurs inhibitions, entachant leur contact possible des erreurs les plus redoutables. En outre, la communication avec les disparus n’est pas le pri­ vilege de quelques-uns ni de mediums professionnels ou non. Elle est d la portie de chacun et il suffit pour cela d’utiliser correctement le principe de la visualisation en I’appliquant au hut recherchi, et je vais te rappeler ce principe dans toute son extreme simplicite pour que tu le partages avec ceux dont tu as la charge : « II s’agit d’entrer en relation psychique avec un disparu bien defini. Dans son etat cosmique, celui-ci, naturellement, n’a plus les caracteristiques physiques qui etaient les siennes de son vivant, mais ces caracteristiques demeurent le lien unissant a lui celui qui s’apprete au contact. Autrement dit, c’est en visualisant le disparu tel qu’il etait physiquement que l’on s’elevera jusqu’a lui, et un point doit etre precise. II n’est pas necessaire de visualiser le disparu sous l’aspect physique total qu’il avait ici-bas. II suffit de visualiser son visage et de visua­ liser celui-ci souriant, accueillant et vivant. II faut insister sur les yeux et regarder ceux-ci comme on le ferait avec un interlocuteur terrestre. II est important de n’£prouver aucune tristesse au moment de la visualisation et du contact. On doit se sentir, au contraire, dans une joie profonde et calme. Des que la visualisation a et£ effectuee d’une maniere aussi pre­ cise que possible et des que l’on sent — et on le sent toujours — que le contact est £tabli, il faut cesser la visualisation et s’abandonner a la communion. La visualisation conduit de fagon sure au contact. Quiconque applique ce principe est done assurS du resultat. Pendant la communion, qui peut [ no 1

durer quelques secondes, quelques minutes et parfois — rarement — davantage, on est uni au disparu vers lequel on s’est ainsi eleve. L’impression aussitot ressentie est une grande paix, une immense consolation et un sublime elan d’amour. Certains s’apercevront qu’ils parlent psychiquement au dis­ paru. En realite, celui-ci comprendra les pensees de son « visiteur » et c’est ce qui pourra donner a ce dernier l’impression de parler. D ’autres sembleront entendre le disparu, mais 1’explication de ce fait est la meme que dans le cas des pre­ miers. II y a communion, fusion temporaire, unite entre deux etres et c’est cela qui importe surtout, Lorsque cessera le contact, celui qui l’a provoque, une fois revenu d la conscience physique, pourra conserver une impression dominante et la « rencontre » pourra etre comprise sous forme d’un mot, d’un message, d’une directive. II n’y a pas de « paroles » sur le plan cosmique, il y a echange vibratoire et c’est seulement ensuite que le mental, impressionne par cet echange, vetira de mots et de comprehension objective ce qui a eu lieu. On constatera alors que quelques secondes de communion ont besoin parfois de longs d£veloppements pour etre assimilees sur le plan phy­ sique ou, contrairement a l’autre, chacun est soumis aux limites de temps et d’espace. II est possible, enfin, qu’il n’y ait, au retour, aucune impression marquante, mais ce dont on peut etre sur, c’est que le contact a eu lieu et la preuve est ainsi administree — si besoin etait — que la mort n’existe pas. « Pour proceder a cette experience, il est certes necessaire de se placer dans une ambiance appropriee. Le sanctum du rosicrucien convient parfaitement, mais certains prefereront etre couches et d’autres, une condition differente propice au contact recherche. Cependant, dans tous les cas, on notera que l’efficacite la plus grande s’obtient par l’intermediaire du sanctum celeste. C’est done en se conformant aux principes concernant celui-ci, puis en operant la visualisation du dispa­ ru que le resultat le plus sensible sera obtenu. Voila le veri­ table processus, le processus unique a suivre pour tout contact avec les disparus. J ’ajouterai que si ce processus peut etre applique a volonte, il faut 1’employer avec discretion. L’hom­ me n’est pas, ici-bas, pour passer toute sa journ^e en constante

communication avec les disparus. S’il le faisait, il risquerait de se detacher peu a peu, non seulement de ses desseins mysti­ ques et de sa propre evolution, mais aussi de l’existence courante, elle-meme si importante pour ses progres spirituels et son experience. Cette reserve faite, rien ne s’oppose a ce qu’une fois par jour et meme deux ou trois, le contact avec le disparu soit op£r6. « Une question pourrait etre posee a propos des amespersonnalites reincarnees que l’on suppose encore sur le plan cosmique. Que deviendrait, dans ce cas, une tentative de com­ munication ? La reponse est simple. Je Pai dit au debut de ce message : la vie est une. L’homme, meme s’il ne s’en rend pas compte, est un etre cosmique. Par son corps, il se manifeste sur le plan physique, mais par la partie invisible de son etre, il est sur tous les autres plans. Dans le cas qui nous prtoccupe, il y aurait en quelque sorte « transfert» de la visualisation. A son insu, celui’ qui tente la communication serait dans la situation de quelqu’un voulant « communier » avec un vivant et ainsi le contact serait realise, meme si l’aspect physique recouvrant l’ame-personnalit6 recherch6e n’est plus, naturellement, le meme qu’autrefois car tous les aspects anterieurs dont une personnalite animique a 6t£ revetue au cours des ages « la suivent» a jamais. Ils sont chacun comme 1’une des « notes » que ' l’ame-personnalit6 reconnaitra et auxquelles elle reagira. La question de savoir si une ame-personnalite est reincarnee ou non pour un contact psychique avec elle ne se pose done pas. La communication aura toujours lieu. Temps et espace sont bien des illusions physiques. J ’ai d i t ! » Curieusement, k peine ai-je « reint6gre mon corps physi­ que » que je pense a la remarque de l’un de nos membres ayant a diverses reprises effectut, selon les principes rappeles par le maitre, une communication avec sa fille d&redee depuis tres longtemps, alors qu’elle £tait encore b£b£. Chaque fois, il avait l’impression d’etre en contact avec une femme d’une quarantaine d’anntes, et il est Evident que cette ame-personnalit6 s’^tait ainsi r6incarn6e presque aussitot, le cycle de 144 ans explique par les enseignements rosicruciens £tant une

moyenne calculee sur une tres longue periode de temps, de sorte que, dans certains cas, la reincarnation peut etre plus rapide et parfois immediate. Deja, je reflechis au sujet que je soumettrai au sanctum celeste a mon prochain rendez-vous avec lui. Plusieurs me viennent a la pensee. Je ferai mon choix un peu plus tard car les taches de notre ordre m’appellent et je dois bien vite rejoindre mon bureau...

Chapitre X I SECTES ET FAMILLES RELIGIEUSES V

Le nouvelle question que je me propose de soumettre aujourd’hui au sanctum celeste est suscitee par un article dont 1’auteur voile sous un pseudonyme les sottises que sa fausse science le conduit a eriger en affirmations sentencieuses. Son desir de nuire a des organisations serieuses le conduit a habilement suggerer le danger d’organisation dont il stigmatise le but pretendu par lui « astral », mais ce genre d’insinuations ne pourrait avoir prise que sur des lecteurs non avertis de la qualite plus que douteuse d'auteurs de ce genre. Ils sont mus en general par des sentiments dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont loin d’etre respectables, puisque fondes souvent sur la deception, et peut-etre la vengeance contre une sanction pourtant hautement meritee. L’orgueil est une cala­ mity pour celui qui en souffre. II le conduit aux actes les moins raisonnables, a une crainte in ju stice creatrice de redoutables erreurs pour lui-meme, au mensonge, a 1*insatis­ faction et a de mauvaises actions qui, tot ou tard, rejaillissent sur leur auteur. II est a souhaiter que des articles de l’espece de celui dont je parle n’influencent jamais Pauthentique chercheur. Si l’astral, au sens que lui donne cet ignorant ecrivain d’occasion, existait, ses theories trompeuses demontreraient a I’evidence que lui-meme en est la proie abusee comme il pour­ rait avoir ete lui-meme, en d’autres occasions, abus£ par d’autres mirages qui ebranlerent en lui la plus elementaire reflexion. Mais nous saluerons simplement en passant cette personnalite en peine dont l’audience, au demeurant, est pratiquement nulle, et dont les velleit£s de se mettre en valeur echouent lamentablement, puisqu’elles n’ont pas l’appui des spheres les plus elev^es qui soient, de celles qui accordent a l’ordre rosicrucien A.M.O.R.C. leur soutien ^claire, vivifiant,

d’initiation authentique, sainte et pure, basee sur la vie, la lumiere et 1’amour veritable. Apr£s tout, chacun traverse, dans le cycle de ses incarnations, la nuit obscure que connait un chercheur, jouet de sa propre illusion. Si le disciple sur le sentier doit se garder de la contamination que represente temporairement le chercheur £gare, il faut aussi ressentir a son egard la plus intense compassion et demander sans cesse qu’il soit enfin eclaire et cosmiquement aid£. A la suite du triste article auquel je me refere, j ’en viens a penser, je ne sais par quelle association d’idees, aux sectes et families religieuses qui proliferent sur notre terre. Sans doute est-ce en raison de l’intolerance dont certaines font preuve, ou encore parce que la plupart n’hesitent pas devant de mensongeres insinuations du genre de celles dont l’article que j’ai lu est truff6. Quoi qu’il en soit, c’est le sujet que je choisis pour mon contact de ce soir avec le sanctum celeste, en esperant qu’un maitre, la-haut, voudra bien eclairer davantage ce sujet. II n’est pas necessaire, je pense, que j’explique a nouveau le « rituel » suivi pour r^aliser le contact et m’£lever jusqu’au sanctum celeste. Tout a £te dit, je crois, a ce propos dans les premieres pages de ce livre et k differentes reprises, a l’occasion de precedents contacts. Pourtant, dans l’un des derniers chapitres, j’aurais a y revenir car j’ai l’intention de relater avec precision une initiation cosmique conduite au niveau du sanctum celeste. Aujourd’hui, je negligerai done de rapporter ici le detail du « voyage ». Je suis arriv£ a bon port et c’est dans la miobscurite de mon sanctuaire que j’£coute le maitre : « Ta question, commence-t-il, est mal posee, bien qu’elle ait ete assez comprehensible pour parvenir jusqu’a notre conclave et pour que j’aie ete charge d’y repondre. Tu sembles etablir une difference entre les sectes et ce que tu appetles les families religieuses. Or, ces dernieres elles-mimes sont des sectes. Curieusement, ce sont elles qui ont, intentionnelle-

ment, charge le mot secte d’un sens pejoratif, oubliant que, ce faisant, elles s’attribuaient aussi cette qualification restrictive. « Reflechis quelques instants : le monde compte plus de trois milliards d’habitants. La plus importante expression de la pensee religieuse — le bouddhisme sous ses diverses for­ mes — rassemble pres d’un milliard d’adeptes. Vient ensuite 1’islam, avec huit cents millions de musulmans. En troisieme position se situe le catholicisme, avec ses six cents millions de baptists, dont moins du vingtieme sont regulierement pratiquants. Puis c’est le protestantisme et ses multiples branches, avec un nombre de fideles approchant celui des catholiques. Toi-meme, qui es de religion catholique et vis dans un pays a majorite theoriquement catholique, n’echappe pas a une certaine tendance a croire que ta religion est la plus impor­ tante du monde et que ses injonctions plus ou moins fondees, variant avec les epoques et les latitudes, sont determinantes pour toute l’humanitt. En cela, comme beaucoup d’autres, tu as ete longtemps dans l’erreur. Dans tout l’Orient, dans tous les pays islamiques, dans les religions ou le catholicisme est faiblement implante, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis et dans bien d’autres contrees, les activites catholiques et, a plus forte raison, ses avis, son influence et ses directives sont, ou bien totalement ignores, ou bien mentionnts comme des nouvelles d’inttret & peine secondaire. Jamais les informations les concernant n’occupent la premiere page des journaux, rarement elles sont mentionnees dans les emissions radiophoniques et plus rarement encore a la television, contrairement a ce qui se passe dans les pays latins a majorite catholique. Mais on pourrait en dire autant de l’islam et du bouddhisme. Les journaux ne parlent gutre, dans les pays latins, de leurs activites ! « Considere’ainsi les chiffres. Un milliard de bouddhistes, huit cents millions de musulmans, six cents millions de « bap­ tists » catholiques, etc., aucun de ces chiffres ne reprtsente la totality de la population terrestre. Chacun est une portion, une section et chaque religion, par consequent, au demeurant largement minoritaire, est une secte. En outre, des centaines

de millions de personnes sont dites athees par les differentes « sectes » religieuses que je viens de citer. En realite, elles sont ainsi nommees parce qu’elles ne se rattachent pas aux dogmes et a la foi particuliere de ces sectes qui, de la sorte, veulent utiliser le mot « athee » d’une maniere aussi pejorative qu’elles emploient, pour d’autres, le mot « secte » qui leur revient egalement. Or, il y a fort peu d’athees au sens absolu du terme. Parmi le nombre considerable de ceux qui ne sont fideles d’aucune foi determinee, d’aucune des « sectes » dont j’ai parle, beaucoup sont croyants et pratiquent une forme de religion personnelle se manifestant par des regies de vie et des principes moraux hautement valables et denu£s de l’hypocrisie que malheureusement suscitent, chez leurs fideles tourmentes par l’opinion de leur eglise ou de leurs voisins, les sectes religieuses grandes ou petites.