Manifeste de la N’sele

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LES FEMMES ...

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APR

M NO . DD6 5-03

1 8/2004

UNIVERSITY OF CALIFORNIA, BERKELEY Berkeley, California 94720-6000

93 REPUBLIQUE DU ZAIRE MOUVEMENT POPULAIRE DE LA REVOLUTION

MANIFESTE

DE

LA

N'SELE

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NOTE :

Cette édition dont la responsabilité incom be au Comité Central du M.P.R., tient compte de divers changements qu'il y a eu quant à la nomenclature. Il y est également précisé quelques concepts en vue de mieux se conformer à la pensée . du Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution . C'est donc une édition revue et corrigée : Il est à noter que le Manifeste de la N'sele est un document qui contient les options fondamentales du Mouvement Populaire de la Révolution . Il a été proclamé le 20 Mai 1967 , à la N'sele, banlieue de la ville de Kinshasa et il existe un texte original . De ce fait, il garde une valeur historique .

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p ol Citoyen MOBUTU SESE SEKO 330 Président-Fondateur du M.P.Ron

Président de la République Maréchal du Zaire 3

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$ I. AVANT - PROPOS

Le M.P.R. veut faire du Zaïre un pays réellement indépendant. Sa doctrine est le MOBUTIS ME ,

Le M.P.R. veut restaurer l'autorité de l'Etat et son prestige international. Le XXme siècle ayant marqué la prépondé rance de l'économie sur la politique, le M.P.R. , par l'efficacité de son action , lutte ra pour des finances saines, une monnaie stable et une économie contrôlée .

Les objectifs immédiats à réaliser sont : - augmentation de la production agricole et industrielle, - établissement de l'infrastructure

écono

mique et de nouvelles industries, - politique de grands travaux , - amélioration du bien -être individuel. Depuis le 24 novembre 1965 , date de l'avènement de la deuxième République, 5

une révolution digne de notre grande na tion , s'opère dans notre pays. Le M.P.R. entend qu'elle puisse s'effectuer : - dans le respect des libertés démocrati ques, - dans l'exaltation des valeurs du pays dans

le domaine intellectuel et culturel, - par la libération effective de la femme zaïroise et de la jeunesse zairoise, par l'union de tous les Zaïrois pour la force et la grandeur de la République. LE M.P.R. , ORGANISATION DEMOCRATIQUE, ASSURERA : - la participation active, directe ou indirecte, de chacun , hommes et femmes, à la discussion publique des problèmes de la vie commune . - la confrontation permanente des intérêts, des besoins, des nécessités économiques ou politi ques, par une adaptation constante à l'évolution sociale et économique,

POUR LES TRAVAILLEURS AGRICOLES ET RURAUX

Le M.P.R. est pour : l'amélioration des conditions de travail des travailleurs agricoles, l'augmentation du rende ment individuel par des apports techniques, 6

l'organisation de la production , de l'écoulement et de la commercialisation des produits à des prix raisonnablement rémunérateurs l'arrêt de l'exode des populations vers les gran des villes par l'amélioration des conditions de vie en milieu rural : création de routes , d'adduction d'eau , de micro -centrales électriques, création de maisons de la culture et organisation de centres pour jeunes agriculteurs. Exaltation du rôle de l'agriculteur dans la Nation : le M.P.R. affirme que les cultivateurs, agriculteurs et ruraux ne doivent plus se sentir séparés de la Nation. Ils doivent participer à la révolution nationale . L'importance de leur rôle économique doit leur assurer une honnête rétribution de leur travail.

POUR LES TRAVAILLEURS INDUSTRIELS Le M.P.R. demande : -que l'organisation syndicale groupant tous les travailleurs soit associée aux études de planifica tion afin d'assurer l'extension équilibrée de la production et la satisfaction des besoins collec tifs et individuels -que le plan constitue une politique générale de construction d'une société libre, ce qui implique des plans sociaux , éducatifs, culturels, artisti ques et scientifiques, conciliant les exigences du progrès matériel avec celles de l'épanouissement de la personnalité des hommes et des femmes de tout le pays.

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PREMIERS OBJECTIFS SOCIAUX répartition équitable du revenu national : in accroissement de la production et rationalisation 26. dans l'intérêt collectif - suppression des gaspillages et des efforts impro al ductifs conventions collectives et garantie des salaires : sécurité sociale . .315 " L'Ë M.P.R. PROCLAME QUE SON BUT EST DE LIBER ER LES ZAIROIS ET LES ZAIROISES DE TOUTES LES SERVITUDES ET D'ASSURER LEUR PROGRES EN EDIFIANT UNE REPUBLI QUE VRAIMENT SOCIALE ET VRAIMENT DE MOCRATIQUE.

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il . PREAMBULE HISTORIQUE

Avant 1960 , le pays vivait sous le joug colonial. Le Zaïrois était essentiellement considéré comme une main d'oeuvre bon marché, susceptible de faire fonctionner un système dans lequel tous les profits appartenaient à une poignée d'étrangers et toutes les peines étaient l'apanagee des nationaux. Ce système, condamné par le monde entier , fut attaqué par les forces vives de la Nation elle -même. Des soulèvements populaires, nés dans toutes les parties du pays, attirèrent aux patriotes des répres sions sanglantes et impitoyables, mais l'énergie du peuple ne désarma pas. e Le maintien de la revendication d'indépendance au travers de toutes les difficultés et de toutes les diversions aboutit à forcer le succès. En juin 1960 , beaucoup plus tôt qu'il n'avait été prévu , notre pays obtenait son indépendance. 2- D'immenses espérances naissaient alors , que des événements cruels devaient démentir en peu de temps. La mutinerie de l'armée permettait à certains, aidés par l'étranger, d'instaurer des sécessions à l'est, au sud , au nord . Chacun se proclamait souverain chez lui . Le gouvernement était divisé, sans autorité et sans force. Le parlement révéla it son impuissance. L'insuffisance de nombreux poli ticiens éclatait . A soft 1 :orna 2013 7. Dans ce moment critique, il apparaissait que les partis politiques n'étaient en réalité que des groupes sans ordre ni programme, sans vues généra: les, sans conscience nationale, sans préoccupation

du bien de l'Etat, uniquement rassemblés sur une base tribale et mus par des ambitions personnelles souvent sordides. Néanmoins, grâce à la volonté continue d'une poignée de patriotes éclairés, l'armée put opérer la réduction des sécessions. Mais le pays allait de crise en crise , Les masses voyaient leur niveau de vie tomber et l'avidité des politiciens augmenter sans cesse . La rébellion s'éleva alors, soutenue par l'étranger et coiffée par des politiciens prêts à tous les crimes pour s'emparer du pouvoir . Une très grande partie du pays fut ravagée durant ce sanglant épisode. Des milliers de vies humaines, des pertes matérielles immenses, une reconstruction difficile, tel fut le bilan dela grande rebellion de 1964 à 1965 . La fin de la rébellion permit au général Mobutu Sese Seko , commandant en chef des forces armées nationales, de faire preuve de son sens politique profond . Il proclama le pardon pour les rebelles égarés qui opéraient leur reddition . C'est alors qu'à peine le calme revenu , le politicien sécessionniste non repenti, qui occupait la tête du gouvernement, après avoir dupé le pays par des élections truquées, voulut prendre pour lui le pouvoir suprême. L'armée nationale , qui avait été le seulrempart de l'Etat dans les moments difficiles, ne put accepter qu'aussitôt après la bataille, des politi. ciens s'engagent dans de nouvelles luttes qui, elles aussi, ne pouvaient qu'être fratricides. Le haut commandement de l'armée décida alors, le 24 novembre 1965 , d'intervenir. La seule organisation qui depuis 1960 , sous l'autorité de ses chefs, était

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demeurée fidèle à elle -même et à l'idéal de la patrie , arrêtait la liquéfaction de l'Etat et permet tait à une deuxième République de naſtre. Tous ces malheureux événements, cette terrible suite de catastrophes, avaient révélé l'homme zai. rois. Industrieux, courageux à l'effort , maîtrisant toutes les techniques nouvelles, réussissant dans tous les domaines de l'activité humaine, il ne demandait qu'à retrouver un ordre, un chef et une vision claire de l'avenir . Le Président de la République, le général Mobutu Sese Seko , reprenait alors le pays en main . Il demandait à tous de retourner au travail . If exaltait la nécessité d'utiliser toutes les forces de la . Nation pour atteindre un avenir meilleur. Il restau rait le prestige national et l'autorité de l'Etat . Il démontrait par des actes sa volonté de se libérer de toute sujétion de l'étranger. Et pour ce faire , il apprenait aux Zaïrois à compter sur eux-mêmes en appliquant la politique révolutionnaire et dynami que du " retroussez les manches" . Des réformes décisives, telle que la réduction du nombre, des provinces et la dépolitisation des administrations provinciales, l'instauration du système présidentiel, l'affirmation de la volonté d'indépendance économique et sa réalisation par la nationalisation de l'union minière du Haut-Kata nga et l'étatisation des assurances , la mise au point d'une nouvelle Constitution fondée sur les réalités zaïroises et résolument progressiste , ' toutes ces étapes aboutissaient à un Etat nouveau profondé ment différent de ce qui était avant, dessinant sur l'avenir des perspectives exaltantes.

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Un programme simple et précis devait permet tre un véritable bond en avant de la Nation tout entière, une véritable révolution par rapport à l'ancien régime. Cette révolution est faite dans une optique zaïroise, sans référence à des penseurs étrangers. La révolution zajroise n'a rien à voir avec celle de Pékin , de Moscou ou de Cuba. Elle n'est pas fondée sur des théories toutes faites, ni sur des doctrines empruntées. Elle est révolutionnaire par sa volonté de s'appuyer sur la population et par son but , qui est de changer l'état ancien des choses. Mais il s'agit d'une révolution vraiment nationale , essentiellement pragmatique, nourrie par l'expérience et cernant au plus juste tous les aspects de la situation du pays. Elle répudie aussi bien le capitalisme que le communisme, car l'un et l'autre systèmes qui se disputent l'hégémonie mondiale, ont divisé les pays et les peuples en camps opposés.

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W. OPTIONS FONDAMENTALES

INDEPENDANCE ECONOMIQUE L'indépendance économique est le but essentiel vers lequel tous les efforts de la Nation doivent être orientés. En effet, la conquête de cette indépendance est le seul moyen de parvenir à une amélioration réelle du niveau de vie des populations. Aussi le M.P.R. s'engage résolument dans une lutte sans merci pour que notre pays ne soit plus une colonie économi que de la haute finance internationale . Par ailleurs, dans un pays qui , comme le Zaïre, a un revenu individuel peu élevé , des couches entières de la population sont réduites à un niveau de vie voisin de la misère . Elles sont retranchées du courant économique national. Cette situation né cessite une révolution par le progrès.

REVOLUTION PAR LE PROGRES

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1 Le "M.P.R. affirme que tous les Zaïrois doivent pouvoir jouir des bienfaits de la civilisation moder ne . Cette civilisation technique étend sans cesse le pouvoir de l'homme sur la nature et sa puissance créatrice, mais pour améliorer les conditions de chacun, elle doit être au service de tous par l'action de tous . Seule le permet une économie organisée fonctionnant sous le contrôle et au bénéfice de la collectivité.

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Le cercle vicieux du sous-développement sera brisé par la mobilisation des énergies productrices sur l'ensemble du territoire. L'effort supplémentai re consenti par les populations entraîne l'augmen tation de la production, qui elle-même provoquera le mieux - être. Celui-ci à son tour permettra de nouvelles augmentations de production . Dès lors , la population sera intégrée dans une communauté de production moderne. Il est évident que dans une tâche semblable, les sacrifices exigés de tous les producteurs, agricul teurs et ouvriers ne peuvent aboutir à l'enrichisse ment soit des patrons capitalistes, so it d'intermé diaires inutiles ou exagérément âpres au gain . L'effort supplémentaire réclamé à tous ceux qui sont à la tâche doit être exigé de tous au bénéfice de la collectivité et de l'Etat, non pour le profit de quelques privilégiés. Le M.P.R. ne permettra pas l'injustice consis tant à exiger plus des uns pour enrichir plus rapidement les autres. La mobilisation des énergies doit être durable et effective . Retroussons les manches ", telle est , l'idée -force qui doit animer toutes les couches vives de la population . | Or , seule l'amélioration du mieux - être indivi duel constituera à la fois la récompense du travail consenti et l'incitation à la poursuite et à l'aug . mentation des efforts nécessaires. 21.1

Donc, il est essentiel que rien ne se perde dans le circuit économique. Ce qui est produit doit revenir à chacun et non pas disparaître sans laisser de trace .

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Le M.P.R. affirme aussi que la mobilisation de la nation doit permettre d'effectuer les grands traavaux nécessaires à une infrastructure de pays moderne. Les routes, essentielles à la circulation des produits, les ports, les aéroports doivent connaître de nouvelles extensions. De nouvelles industries doivent naître dans le pays, qui ne peut continuer à dépendre des expéditions de l'étranger. Des activités nouvelles s'ouvriront aux Zaïrois dans tous les domaines industriels. Le M.P.R. affirme que personne ne peut, de bonne foi, contredire à la nécessité primordiale de l'indépendance économique .

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LIBERTES FONDAMENTALES Toutefois, cette révolution dans le progrès ne se fera pas par l'écrasement de l'individu. La liberté humaine est au centre des préoccupations du M.P.R. L'homme zaïrois doit être délivré non seulement des oppressions matérielles, mais aussi des oppressions politiques et spirituelles, tradition nelles ou récentes. Le Zaïre a connu l'oppression colonialiste qui assujettit des populations à un état qui leur interdit de se gouverner librement et exploité au profit de ses capitalistes les ressources naturelles. Mais aussi, l'oppression économique qui crée, pour une minorité, la faculté de jouir de la prospérité sans travailler et , pour la majorité, l'obligation de vendre son travail à des conditions peu rémunératrices.

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L'oppression politique qui apparaît lorsque le citoyen est persécuté pour ses opinions et lorsque l'Etat n'assure plus sa protection . L'oppression spirituelle qui existe lorsque sont imposées des conceptions religieuses ou philoso phiques. Le M.P.R. repousse toutes les oppressions. Les grandes libertés traditionnelles, liberté d'opinion, liberté de presse , liberté de conscience, sont affirmées aussi bien par la déclaration des droits de l'homme que par la Constitution de la République. - Un citoyen qui se voue à la construction de son pays est un être libre. C'est sa liberté qui lui donne la force de son dévouement à la collectivité. Il doit être respecté dans sa liberté. Magistrature, armée, gendarmerie et administration doivent protéger la liberté des bons citoyens et réserver leur sévérité aux actions coupables. 92 Le M.P.R. veut que le citoyen , dans un pays rénové, se sente libre et heureux . Il respectera les libertés fondamentales et facilitera leur exercice.

JU REVOLUTION DANS L'ETAT VO24mus 1. Mais la liberté de l'individu ne doit pas conduire à l'anarchie dans l'Etat . Le développe ment économique de la Nation , l'affranchissement personnel des citoyens n'est possible que dans un Etat structuré politiquement. L'autorité de l'Etat ne peut être contestée ; le pouvoir ne recule pas devant les groupes , qu'ils soient d'intérêts ou d'opinions. IN 16

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Le système présidentiel, appuyé sur une nou velle constitution , qui définit clairement les pou voirs et les responsabilités; affirmera son autorité sur TOUS et dans TOUT le pays. L'administration zaïroise ,' actuellement encore, vit avec l'héritage des structures du temps colonial. Le M.P.R. affirme que cette organisation ne correspond plus aux nécessités de la reconstruction de l'Etat. Une réorganisation très profonde, entrar nant aussi bien des modifications de cadre que des changements de personnes , doit intervenir rapide. ment, pour que l'administration soit l'instrument efficace de l'autorité de l'Etat. La fonction publi que doit être détribalisée et dépolitisée.

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REVOLUTION DANS L'ECONOMIE ET LES FINANCES

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Le M.P.R. affirme qu'un Etat progressiste, fortement organisé et heureusement dirigé, doit s'appuyer sur une monnaie saine et des finances remises en ordre . Il réclame le retour à des pratiques financières et budgétaires saines, une meilleure répartition des impôts pour assurer la justice sociale, l'augmentation des ressources bud gétaires par la taxation spéciale des sources de revenus excessifs, la stabilisation de la monnaie, l'encouragement à l'épargne, la restauration du crédit financier de l'Etat. La perte de valeur de la monnaie a surtout atteint les classes laborieuses. Le possédant a pu mettre sa fortune à l'abri de la dégradation du pouvoir d'achat. Celui qui n'avait que quelques

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économies, celui qui n'avait que son salaire a supporté tout le fardeau de la détérioration de la monnaie zaïroise , Les finances zaïroises n'ont fait que traduire en pertes les avatars politiques et économiques de la République Sécessions, mutineries, spéculations, excès du capital étranger, ont conduit la monnaie et les finances zaïroises au plus bas . Un redresse ment énergique doit être opéré, sans égards pour les intérêts particuliers. Après, la collectivité appréciera les bienfaits d'une monnaie forte , convertible, basée sur des finances saines et rigoureusement contrôlées. Le M.P.R. affirme que l'anarchie monétaire, qui ne profita it qu'aux plus riches , est aussi dangereuse que l'anarchie politique. Il appuiera toute politi que qui remettra la monnaie zaïroise dans une situation digne du pays. Mais les spéculations et le marché noir sont ennemis de toute rigueur financière et aboutissent inévitablement à l'avilissement de la monnaie . Ils doivent être réprimés jusqu'à leur suppression totale et définitive. On ne peut abandonner la monnaie de tous aux manipulations d'un très petit nombre . Une législation renforcée permettra à tous de bénéficier des avantages d'une monnaie restaurée, elle punira tous ceux qui tentent de hausser indúment les prix , d'empêcher les marchandises de parvenir aux consommateurs, de, trafiquer des produits de l'économie ou de la monnaie zaſroise .

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REVOLUTION DANS LE MONDE DU TRAVAIL LE M.P.R. ET LES TRAVAILLEURS Ouvriers , employés ou agriculteurs, intellectuels ou manuels , tous ceux qui produisent sont égale ment nécessaires à la Nation , Aucune activité, quand elle est poursuivie dans le respect des lois et l'honneur de la Nation , n'est inférieure à d'autres.

SYNDICATS Le M.P.R. invite tous les travailleurs des sec teurs agricole , industriel et commercial , intellec tuel et manuel à l'intégration syndicale dans l'unité . Le syndicat doit résolument sortir de l'or nière où le maintenait jusqu'à présent son rôle unique ment revendicatif. Le M.P.R. exige qu'on donne au syndicat les moyens d'action qui lui permettront d'exercer une influence décisive sur tous les problèmes du monde du travail. Un syndicat doté de ressources suffisantes devra par ses propres forces ouvrir de nouvelles voies au développement par l'instauration d'un puissant secteur coopératif, qui régira un ample domaine commercial et indus triel . L'union des travailleurs doit être le moteur des nouvelles transformations sociales, les moyens doivent lui en être donnés .

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Ainsi, les coopératives ouvrières créeront de nouvelles industries et par la combattront le chômage et assureront de nouvelles et meilleures conditions d'emploi . Dans le domaine de la distri bution, les coopératives amélioreront le système de distribution , en faisant bénéficier les travailleurs de prix sociaux . Dans le domaine des mutualités de travailleurs, un nouveau départ doit être pris, tout ce qui concerne les soins de santé, l'aide aux familles, aux veuves et orphelins, aux handicapés physiques, aux vieillards, bref à cet immense secteur social, doit être pris en main par des mutualités organisées et gérées par les travailleurs eux -mêmes. Ces mutuali tés géreront des cliniques modernes, des dispensai res, des consultations pour futures mères, des maisons de retraite et de repos, etc. Le syndicat ne doit plus être uniquement une force de contestation , mais un organe de soutien de la politique gouvernementale. Il doit constituer l'organe de communication entre les masses ouvriè res et l'Etat. Il exprime les désirs et les voeux des travailleurs et en retour informe des décisions prises pour le mieux -être et l'amélioration des niveaux de vie , en assure aussi l'exécution . Ainsi le dialogue permanent de l'Etat et de la classe ouvrière se réalise . Evidemment, le syndicat national doit être exclusivement zaïrois et répudier toute interven tion étrangère, idéologique ou financière. ARMEE ET NATION Les forces armées zaïroises, qui ont déjà rendu tant de services au pays , qui ont été le rempart de 20

son unité et l'origine de son redressement, coopé reront en dehors de leurs tâches propres à la mobilisation des énergies nationales et à la conquê te de l'indépendance économique. Les forces armées zaïroises ne sont pas une armée d'agression. Quelles que soient leur force et leur puissance , les pacifiques voisins du Zaire n'ont rien à redouter d'elles . Les buts de l'armée sont d'abord d'assurer la paix extérieure et la paix intérieure à la Nation , de rassurer les bons citoyens et de poursuivre les coupables. Mais d'autre part, un rôle nouveau s'offre à l'armée . La formation civique des officiers, sous-officiers et soldats leur permet de se dévouer au pays par la coopération aux grands travaux publics, l'encadrement des masses rurales, la coopération aux oeuvres sociales et culturelles, aux soins de santé, à la formation des mouvements de jeunesse . GENDARMERIE NATIONALE Convaincu fermement que la gendarmerie natio nale est un élément indispensable d'un climat de paix et de tranquillité, le Mouvement Populaire de la Révolution exige des pouvoirs publics que les efforts entrepris pour la réorganisation et la modernisation de la gendarmerie nationale soient poursuivis, afin de lui permettre de remplir pleine ment sa mission . TRAVAUX PUBLICS Le M.P.R. affirme que dans le but de supprimer le chômage , ouvrir de nouvelles activités à de

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nouvelles catégories de travailleurs, de manière aussi à fonder l'infrastructure économique, de grands travaux publics doivent être entrepris. Ils devront aboutir à favoriser la production locale ainsi que son transport entre régions éloignées, augmenter la rapidité des transports et communi cations, supprimer l'existence de contrées isolées ou repliées sur elles-mêmes, assurer la participation de tous au courant économique national. REVOLUTION DANS LA FAMILLE La famille doit être considérée comme la cellule mère de la Nation , L'ordre familial doit être encouragé par une politique concertée comprenant notamment des avantages sociaux , ( allocations familiales, allocations de logements), des avantages fiscaux et une politique de l'habitat. Chaque famille doit pouvoir trouver à se loger convenable ment. La construction de nouveaux logements pour héberger les jeunes ménages est une condition absolue de la solidité des liens familiaux aussi bien que de la valeur de l'éducation des enfants, Les liens traditionnels de solidarité familiale doivent être maintenus et développés. Une assistance spéciale doit être donnée aux jeunes ménages et aux jeunes mères de famille (création de consultations de nourrissons, de crè ches, de cliniques de soins après naissance, etc). Les personnes âgées doivent pouvoir terminer leur existence sans souci matériel et sans que la prolongation de leur âge entrarne avec elle la misère matérielle .

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LES FEMMES

Cependant, le M.P.R. constate que la femme zaïroise, première victime du colonialisme, n'a pas dans la société actuelle la place qui lui revient. Elle porte cependant en elle tous les espoirs de la nation , puisque son rôle dans la première éduca tion des enfants est à la fois prédominant et irremplaçable. Le M.P.R. souhaite, dans le respect des liens familiaux , une politique d'émancipation qui puisse permettre à des millions de femmes zaïroises de connaître l'épanouissement de leur personnalité par l'accès aux responsabilités professionnelles, sociales et politiques, dans une société ouverte à tous et à toutes. Déjà, par l'action du fondateur du M.P.R. , des résultats spectaculaires ont été acquis en ce qui concerne l'émancipation de la femme. Le fait que cette émancipation s'étendra prochainement au domaine politique représentera une étape décisive puisque dorénavant, par l'exercice de tous leurs droits, les femmes zaïroises seront à la fois électrices et éligibles. L'exercice des droits politiques ne pourrait se concevoir sans informations et sans organisation, c'est donc dans l'ensemble du domaine de l'éduca . tion , de la propagation de la culture , de l'exercice des libertés démocratiques que l'émancipation de millions de femmes doit apporter des forces et des énergies nouvelles.

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LA JEUNESSE

Le M.P.R. se préoccupe des jeunes, lesquels doivent être préparés à leurs responsabilités futures de citoyens d'un Etat marchant vers le progrès. Le M.P.R. s'attachera particulièrement à per mettre aux jeunes la participation à la vie civique et l'accession à la culture . L'organisation des loisirs de la jeunesse doit porter sur celui de l'esprit. Des oeuvres post et para -sociales doivent diffuser dans tout le pays une culture populaire et lutter contre l'analphabétisme. EDUCATION NATIONALE Le M.P.R. exigè une diffusion aussi large que possible et une Festructuration de l'éducation nationale. Aucun jeune Zaïrois ne doit pâtir de l'insuffi sance des moyens d'enseignement. Un effort essen tiet doit être fait pour que tous les jeunes du pays obtiennent les mêmes chances et puissent nourrir les mêmes espérances devant la vie , Ceci suppose que des écoles soient ouvertes selon un plan rationnel dans tout le pays. L'enseignement prio maire doit être adapté aux nécessités de la vie agricole et de la vie industrielle . 18? La rationalisation de l'enseignement moyen doit permettre, par des plans concertées, de fournir au pays les éléments qui lui sont nécessai res pour son développement dans tous les domai nes, compte tenu de l'ouverture de nouveaux emplois . VO: 05019019

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L'enseignement technique doit également être rationalisé de manière à fournir les techniciens nécessaires et à ne plus dépendre de l'aide étran gère. Ces réformes doivent entraîner une redistribu tion ' géographique des écoles aussi bien que des changements dans le programme et l'établissement de nouvelles méthodes de recrutement . Les voca tions doivent être recherchées et encouragées. La Nation , disposant de larges concours natio naux, tant dans le domaine technique que dans le domaine scientifique et universitaire, pourra libre ment bâtir son avenir sans rencontrer les contrain tes de l'assistance technique étrangère. La valeur d'un pays se mesure au coefficient intellectuel de l'ensemble de sa population. Dans ce domaine, il existe déjà au Zaire une base de départ favorable . Le M.P.R. demande que les efforts nécessaires soient consentis pour sortir définitivement la Nation des incertitudes du sous développement intellectuel.

SCIENCE ET RECHERCHES Le M.P.R. soutiendra l'élite intellectuelle du 7 pays, quidoit devenir sans cesse plus nombreuse et plus diversifiée. 12.12 Les réussites scientifiques et culturelles zaïroi ses seront exaltées et encouragées. ? Le MP.R. exige la création d'un organisme national de , recherches scientifiques qui devra permettre aux valeurs intellectuelles de travailler avec les moyens les plusmodernes, sans contrainte

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matérielle d'aucune sorte, dans le but de créer les bases des activités scientifiques de l'Etat . ' L'Etat doit encourager les savants et les cher cheurs et promouvoir le développement de la science et de la recherche scientifique dans tous les domaines. ARTS - CULTURE Les monuments du passé du Zaïre, le folklore national seront protégés ou restaurés. L'impor tance des arts africains sera mise en évidence et particulièrement explicitée dans la vie culturelle mondiale. Le M.P.R. demande que l'Etat encourage effec tivement tous les arts, peinture, sculpture, musi que , danse , théâtre, littérature. Les artistes, écri vains, philosophes doivent être encouragés par l'Etat qui assurera la diffusion internationale des oeuvres et des personnalités les plus marquantes. Les écoles et les organisations artistiques seront subventionnées.

LOISIRS La libération de l'homme suppose l'utilisation rationnelle de ses loisirs . L'amélioration des conditions matérielles d'existence, aussi bien que l'augmentation de l'éducation générale, permettra l'utilisation des loisirs dans des buts culturels . Le M.P.R. préconise la création du tourisme populaire et social, la diffusion des sports et de

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l'éducation physique, la création de maisons de culture populaires groupant musées et expositions, bibliothèques, salles de conférences et de concerts. Ces organisations utiliseront la libération des servi tudes matérielles pour l'augmentation de la vie intérieure de chaque citoyen . SANTE Dans le cadre de la mobilisation de toutes les énergies nationales, grâce aussi à la diffusion d'une éducation populaire, les circonstances sont mainte nant favorables à ce qu'un grand effort soit entrepris dans le domaine de l'hygiène et de la Santé . Le M.P.R. s'associera aux organisations médi cales, aux médecins nationaux et à l'armée pour combattre les grandes endémies et améliorer les conditions générales d'hygiène dans tout le pays. Un effort particulier sera fait pour assurer à la population aussi bien dans les villes que dans les campagnes un nombre suffisant d'hôpitaux et de dispensaires convenablement équipés, pourvus des médicaments nécessaires et desservis par des méde cins qualifiés . CEUVRES SOCIALES L'importance conférée à ces oeuvres dans l'ac tion du M.P.R. est déjà affirmée par ce qui a été dit en ce qui concerne l'émancipation de la femme, l'éducation des jeunes, la lutte contre l'analphabé tisme, la culture généralisée, la politique des loisirs. Dans tous ces domaines, un encadrement 27

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des citoyens est nécessaire. Il sera réalisé par les oeuvres sociales existantes ou à créer . Ces oeuvres respecteront la liberté de chacun en permettant à l'ensemble de la population de choisir par elle -mê me ses centres d'intérêt . Le M.P.R. s'affirme donc le soutien et le défenseur de toutes les oeuvres sociales, qu'elles poursuivent un but d'assistance éducatif ou de diffusion de culture populaire.

POLITIQUE INTERNATIONALE

Soutien d'une politique de regroupement afri. cain , L'Afrique doit se présenter comme un bloc de manière à peser de tout son poids dans les dialogues internationaux. Le M.P.R. soutiendra de toutes ses forces une politique de solidarité afri caine par un apport effectif à l'O.UA . Beaucoup de problèmes zaïrois sont, en réalité, des problè mes africains. Ils se posent dans les mêmes termes chez nos frères de l'est, du nord ou du sud . Notre solidarité avec ces peuples, proches de nous par la culture, les traditions et les moeurs, est naturelle. Elle se révèlera fructueuse. LIBERATION DE L'AFRIQUE La solidarité des nations africaines permettra d'atteindre des objectifs plus lointains. Au premier plan de ceux -ci se situe le très important problème de la libération des territoires encore sous domina tion coloniale ,

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Les événements de Rhodésie ont démontré qu'il existait une complicité colonialiste entre l'Afrique du Sud , le Portugal et le gouvernement de lan Smith , C'est l'ensemble de cette coalition qu'il faut attaquer , puis briser, pour aboutir à la libération du continent tout entier . Une pareille action ne peut rencontrer le succès que si elle s'appuie sur une solidarité sans défaut de tous les peuples africains concernés directement par le maintien de la domination colonialiste sur le continent. Le M.P.R. s'attachera à créer une prise de conscience des masses zaïroises pour une prompte libération du continent africain . Le M.P.R. soutiendra la politique du Chef de l'Etat, qui oeuvre sans relâche pour resserrer les liens des Etats africains par des traités d'alliance, des rencontres des chefs d'Etat, des résolutions politiques communes, des actions concertées aux Nations Unies.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Le M.P.R. soutiendra la politique de développe ment des échanges commerciaux , ouverture de nouveaux débouchés, amélioration de transports aériens, ferroviaires et maritimes entre Etats afri cains.

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POLITIQUE CULTURELLE AFRICAINE

Le M.P.R. soutiendra la politiquue de dévelop pement des échanges culturels entre pays africains, études du patrimoine culturel commun , unifica tion des enseignements, facilités de déplacement pour les savants, les étudiants, les enseignements, les membres des mouvements de jeunesse , etc.

SOUTIEN DES ORGANISMES INTERNATIONAUX

Les organismes internationaux, en premier lieu l'Organisation des Nations Unies avec ses organis mes spécialisés tels l'Unesco , le Bureau Internatio nal du Travail, L'Organisation Mondiale de la Santé, la F.A.O., etc... sont en majorité composés d'Etats qui peuvent comprendre les problèmes du Zaïre et agir en complète solidarité avec lui . C'est la raison de l'importance qui doit être attachée à la représentation du pays dans ces organismes inter nationaux . En s'appuyant sur la solidarité effective qui unit + les pays en voie de développement , lesquels ont connu la domination coloniale et ont da lutter contre les séquelles du régime, des ententes effecti ves peuvent se nouer . Dans ces organisations internationales mondia les, les thèses de notre pays sont souvent accueil lies avec faveur et soutenues par des majorités de pays amis.

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Il est nécessaire que le Zaïre apporte une col laboration importante et assidue aux travaux des organismes internationaux . Dans ces organismes, la situation du Zaïre, eu égard à sa situation géo graphique au centre de l'Afrique, à ses énormes richesses potentielles, à l'étendue de son territoire, à l'importance actuelle de son potentiel économi que apparait comme particulièrement importante et privilégiée. Le M.P.R. doit oeuvrer pour conserver cette audience internationale qui fait de notre pays un pôle d'attraction non seulement africain mais encore mondial.

RAPPORT AVEC LES AUTRES ETATS RAPPORT AVEC LES BLOCS

Le M.P.R. opte pour une politique de neutralis me positif. Le pays ne doit pas être entraîné par le jeu d'alliances ou de pactes dans l'un ou l'autre des camps qui divisent le monde. Ces divisions mondiales, qui ont abouti à des conflits armés, sont sans nature commune avec les problèmes politiques et économiques des pays africains, dès lors, pourquoi compromettre sans intérêt réel l'indépendance du pays en acceptant de prendre parti pour les uns ou pour les autres ? Le pays n'a rien à gagner et tout à perdre à se ranger sous la bannière de l'un ou de l'autre grou pe. Le M.P.R. reconnaîtra les véritables amis du Zaïre à leurs actes et non à leur idéologie déclarée. 31

REPRESENTATION

L'importance des intérêts du Zaire dans les problèmes internationaux entraîne l'obligation de consacrer un effort considérable aux problèmes extérieurs. Le Zaire se doit d'être représenté partout où une activité politique peut servir ses intérêts. Le M.P.R. suivra cette présence effective du Zaïre à travers le monde et diffusera les résultats obtenus .

Domaine de la N'SELE, le vingt mai, mil neuf cent soixante -sept. LE FONDATEUR ET PRESIDENT NATIO - NAL DU MOUVEMENT POPULAIRE DE LA REVOLUTION . MOBUTU SESE SEKO .

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Achové d'imprimer sur les presses Offset de l'MPRILIMETE 40 rue Limete