L’histoire des Actes apocryphes des apôtres du IIIe au IXe siècle: le cas des Actes de Jean

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L’histoire des Actes apocryphes des apôtres du IIIe au IXe siècle: le cas des Actes de Jean

Table of contents :
Titre......Page 1
Avant-propos......Page 3
Introduction......Page 4
Chapitre 1......Page 9
Chapitre 2......Page 13
Chapitre 3......Page 22
Chapitre 4......Page 34
Chapitre 5......Page 47
Chapitre 6......Page 85
Chapitre 7......Page 106
Chapitre 8......Page 129
Sigles et abrévations......Page 142
Bibliographie......Page 143
Index......Page 145
Table des matières......Page 149

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AVANT-PROPOS Depuis plusieurs années, une équipe de chercheurs français et suisses étudie des textes appartenant à la littérature apocryphe chrétienne. Le but de ce travail est d'offrir une édition critique de ces textes, accompagnée d'une traduction et d'études. La collection Corpus Christianorum accueillera ces travaux dans le cadre d'une Series Apocryphorum qu'elle a bien voulu créer à cette intention. Les Actes apocryphes des apôtres figurent évidemment parmi les textes qui seront édités dans cette série. Ces Actes soulèvent toutes sortes de problèmes touchant à leur transmission aussi bien qu'à leur interprétation; ces problèmes ne peuvent être commodément abordés qu'en relation directe avec l'édition et la traduction des textes. En revanche, l'histoire des Actes apocryphes à l'époque patristique constitue à bien des égards une sorte de chapitre indépendant C'est pourquoi nous le livrons séparément, avant que ne paraisse dans la Series Apocryphorum notre ouvrage sur les Actes de Jean où seront traités les autres problèmes relatifs à ce texte. Nous remercions vivement le Comité de rédaction de la Revue de Théologie et de Philosophie et le Fonds national suisse de la recherche scientifique qui nous ont offert un lieu et une subvention pour la publication de cette étude. François Bovon, professeur à l'Université de Genève, a pris une part prépondérante dans la genèse et l'aboutissement de notre travail; nous lui exprimons notre amicale gratitude.

L'histoire des Actes apocryphes des apôtres du /Ile au lXe siècle: le cas des Actes de Jean

INTRODUCTION Objet de cette étude Quels furent, à l'époque patristique, les lecteurs des Actes de lean (= AJ)? Quelles appréciations ont-ils portées sur ce texte et quels usages en

ont-ils faits? L'histoire de la lecture ancienne des Al explique-t-elle de quelque façon pourquoi ce texte a été mal et incomplètement transmis? C'est principalement à ces questions que cette étude tente de répondre en rassemblant et commentant les indications fournies par la littérature chrétienne de l'époque patristique (entendue au sens large). L'histoire de la lecture des Al à cette époque ne se confond pas avec celle des autres Actes apocryphes. Toutefois nombre de témoignages relatifs aux Al concernent aussi tel ou tel, tel et tel des autres Actes apocryphes, particulièrement les Actes d'André, les Actes de Pierre, les Actes de Pau~ les Actes de Thomas 1. Apparemment les lecteurs des Al ont souvent aussi été lecteurs d'autres Actes apocryphes et ils ont pratiqué une même lecture de ces différents textes. Ainsi, puisque l'histoire des Al se recoupe çà et là avec celle d'autres Actes apocryphes, elle représente à la fois un cas particulier et un exemple représentatif de l'utilisation et de la destinée de ces textes tout au long de l'époque envisagée 2• 1 Sur ces différents Actes apocryphes (description du contenu, datation, éditions, indications bibliographiques, etc.), voir les « fiches signalétiques» dans F. BoVON et alH, Les Actes apocryphes des apôtres, p. 289-305. 2 Le livre constamment cité sur l'histoire des Actes apocryphes (Jean, André, Thomas, Pierre) à l'époque patristique est celui de F. PlONTEK (1908); s'il a le mérite de réunir un vaste dossier de témoignages patristiques, l'interprétation qu'il en donne est cependant insatisfaisante: elle est davantage dictée par des présupposés traditionnels que par des principes de critique historique. En fait, c'est dans la remarquable étude de J. FuMION, « Les Actes apocryphes de Pierre», RHE 9-12 (1908-1911) qu'on trouvera l'enquête historique la mieux conduite; celle-ci, malgré son titre, prend largement en compte les autres Actes apocryphes. Toujours sur l'histoire des Actes apocryphes, on signalera le paragraphe de K. ScHAFERDIEK (H-S Il, p. 117-125) consacré au corpus manichéen des Actes et à Leucius. Les dossiers patristiques propres à chacun des différents Actes apocryphes sont évidemment évoqués dans les introduction du HENNECKE-ScHNEEMELCHER Il aux Actes de Jean, Pierre, Paul, André, Thomas. Sur l'histoire particulière des Actes d'André et des textes qui en sont dérivés, voir encore J. Fl.AMION, Les Actes d'André et les textes apparentés ainsi que F. DVORNlK, The ldea of Apostolicity in Byzantium and the Legend of the Apostle Andrew (Dumbarton Oaks Studies, 4), Cambridge (Mass.) 1958; en revanche, l'étude récente de P. M. PtrrERSON (Andrew, Brother of Simon Peter, His History and His Legends (Supplementum to Novum Testamentum, 1), Leiden 1958) est de moindre qualité.

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Parcours suivi et limites chronologiques Notre enquête ne porte pas sur le milieu d'origine des Actes de Jean. La détermination de ce milieu passe surtout par l'examen du texte lui-même, puisqu'aucun élément externe ne fournit d'indication précise; elle trouve donc sa place appropriée au terme d'un commentaire des Al. Dans notre ouvrage (à paraître) sur Les Actes de Jean l (édition, traduction, commentaire), nous traitons longuement ce problème. Voici, brièvement résumée, les hypothèses que nous retenons: les AJ(sans les ch. 94-102 et 109) ont été composés en Egypte (Alexandrie?) entre 150 et 200 par un auteur chrétien issu d'un milieu cultivé et fortement marqué par une religion païenne spiritualisée. Quant aux textes des ch. 94-102 et 109, ils sont contemporains des Al, mais auraient une autre origine; ils proviendraient d'un cercle valentinien établi en Syrie. L'intégration de ces deux textes à l'intérieur des AJ a pu se produire dès la fin du Ile siècle et elle est sans doute imputable à un cercle gnostique, à moins qu'elle n'ait été faite au Ille siècle par les Manichéens. Les responsables de cette intégration, qui ne peuvent donc être identifiés avec certitude, comptent en tout cas parmi les lecteurs les plus anciens des Al. Il est normal que cette étude s'ouvre par un chapitre consacré à Eusèbe de Césarée. D'une part, cet historien est le premier auteur à signaler explicitement l'existence des Al. D'autre part, sa notice sur les apocryphes apparaît comme le prototype du discours que tiendront ultérieurement les écrivains catholiques; elle postule l'existence d'un lien entre l'hérésie et la littérature dite apocryphe. Après un retour en arrière où nous nous interrogerons sur les raisons du silence qui entoure les AJ dans la littérature chrétienne grecque et latine de la fin du Ile et de tout le Ille siècle, nous suivrons les traces laissées par notre texte dans certains milieux et courants qui l'ont assurément lu et utilisé: communautés encratites d'Asie Mineure au IV· siècle, communautés syriaques, Bardesanites, Manichéens, Priscillianistes, Iconoclastes. Dans le monde byzantin, nous pousserons l'enquête jusqu'à l'époque de la translittération des textes et plus précisément jusqu'à Photius (IX· siècle). Cet érudit est le dernier auteur connu à avoir pu lire le texte intégral des AJ; et surtout il a laissé des notes de lecture qui sont comme la synthèse du jugement que les théologiens ecclésiastiques avaient précédemment porté sur les Actes apocryphes. Dans le monde occidental, nous nous arrêterons plus tôt La collection des V/nutes apostolorum, vraisemblablement composée dans l'entourage de Grégoire de Tours (VIe siècle) et rattachée à tort au nom du Ps-Abdias, marque en effet un accomplissement dans le travail de remaniement et de compilation des textes sur les apôtres. Ces limites, si elles ne coincident pas exactement avec celles de l'époque patristique, s'imposent pour des raisons inhérentes à l'objet de notre étude. 3 Cet ouvrage paraîtra dans le Corpus Christianorum, Series apocryphorum. Nous y renverrons désormais par la simple mention Les Actes de Jean.

L'HISTOIRE DES ACTES APOCRYPHES DES APÔTRES

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Si l'on voulait prolonger l'histoire de la lecture des AJ au-delà de ces bornes, il faudrait alors entreprendre l'histoire de la tradition manuscrite, l'histoire des éditions et l'histoire de la recherche jusqu'à notre époque 4 ; en outre, il faudrait prendre en compte tous les textes hagiographiques (homélies, légendes, poèmes, etc.) qui, en grec, en latin ou en d'autres langues, ont entrepris de célébrer la figure de l'apôtre Jean en recourant indirectement à des éléments empruntés aux Al. Certitudes et vraisemblances à propos de la lecture des Actes apocryphes à l'époque patristique

Il Y a quelque témérité à écrire une histoire de la lecture des AJ dans les neuf premiers siècles, vu la rareté des informations livrées par la littérature patristique. Ces informations permettent de fixer quelques repères sûrs, mais ces repères restent isolés dans le temps et l'espace. L'historien, qui entend faire davantage que présenter un dossier de témoignages ponctuels, sera amené à combler les vastes trous en traçant d'hypothétiques lignes entre ces repères. Il associera ainsi dans son travail certitudes et vraisemblances en indiquant aussi clairement que possible la solidité ou la fragilité des fondations de son édifice! On considérera comme une certitude que les Actes apocryphes ont été accueillis à plusieurs reprises par des cercles hétérodoxes; des témoignages issus de ces cercles confirment sur ce point les accusations d'écrivains ecclésiastiques. Cette utilisation, davantage que le contenu même des textes, portera aux Actes apocryphes un coup meurtrier. En Occident comme en Orient, l'Eglise s'efforcera d'en interdire la lecture et la copie. Ce but sera atteint dans une large mesure comme l'atteste malheureusement la transmission généralement incomplète et défectueuse des Actes apocryphes. Mais cette certitude a parfois ébloui le regard des historiens au point de leur faire négliger ou sous-estimer des informations établissant que les Actes apocryphes ont eu, dans la pratique, droit de cité à l'intérieur de communautés chrétiennes et qu'ils ont été lus par des théologiens estimés. Didyme, Augustin ou les Pères du concile de Hiéra (754) s'appuient par exemple sur le témoignage des Al. Philastre de Brescia et d'autres après lui reconnaissent que la lecture des Actes apocryphes est profitable à qui est devenu suffisamment avisé pour les utiliser avec discernement 4 Dans F. BoVON et alü, Les Actes apocryphes des apôtres, on trouvera deux articles qui prolongent la présente étude. Le premier (O. PoUPON, « Les Actes apocryphes des apôtres de Lefèvre à Fabricius», p. 25-47) envisage l'histoire des Actes apocryphes de la Renaissance au XVIIIe siècle en soulignant notamment la place qu'ils ont occupée dans les controverses entre catholiques et protestants. Le second (J.-D. KAEsTU, (( Les principales orientations de la recherche sur les Actes apocryphes des apôtres», p. 49-67) dégage les grandes étapes de l'histoire de la recherche depuis Upsius (fin du XIxe siècle) jusqu'aux travaux les plus récents.

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Le combat autour des Actes apocryphes

Les Actes apocryphes ont été lus dans des communautés catholiques aussi bien que dans des cercles marginaux ou nettement hérétiques. C'est du reste pourquoi ils ont été en même temps transmis et mal transmis. L'état de conservation des textes, les pertes et les remaniements sont des traces matérielles, des cicatrices du long combat dont ils furent l'enjeu. La défiance de l'orthodoxie pour une littérature qui n'a jamais reçu officiellement le label ecclésiastique et qui s'est souvent retrouvée dans des mains suspectes s'est heurtée au goût des chrétiens pour des écrits romanesques exaltant un héros apostolique et offrant une vision idéalisée de l'existence chrétienne. L'histoire de la lecture des Actes apocryphes, et notamment des Al, se présente d'une certaine manière comme l'histoire d'une laborieuse et fragile autocensure à l'intérieur de l'Eglise. Pour des raisons qui ont varié selon les époques et les milieux, avec une vigilance plus ou moins étroite, l'Eglise s'est efforcée de ne plus autoriser la lecture de textes qu'on ne pouvait s'empêcher cependant de lire. Il est tentant de voir dans cette mise en garde souvent peu efficace la marque d'une opposition entre les clercs (hostiles aux Actes apocryphes) et le peuple chrétien (friand de cette littérature). Mais les sources patristiques montrent que cette opposition revêt aussi d'autres visages; les lecteurs d'Actes apocryphes sont fréquemment des chrétiens épris d'une pureté morale pour laquelle l'Eglise manifeste un zèle plus timide. Il y eut assurément plusieurs lectures des Actes apocryphes et aussi plusieurs types de lecteurs. De fait, ces textes se trouvent au cœur de plusieurs combats: l'orthodoxie contre l'hérésie, la théologie savante contre la foi populaire, une morale sécularisée contre l'idéal de perfection, la vérité historique contre la fiction mensongère.

Les avatars des Actes apocryphes

Dans ces combats autour des Actes apocryphes à l'époque patristique, l'alternative ne s'est pas réduite à l'acceptation ou au rejet des textes. Certains Pères, doués d'un sens pragmatique ou théologique, ont défendu la possibilité d'une lecture sélective, distinguant le bon grain de l'ivraie. Mais une autre voie s'est offerte à ceux qui désiraient sauvegarder ces textes à cause de leur caractère romanesque, édifiant et divertissant, tout en supprimant les traits suspects qu'ils pouvaient contenir. Cette voie, c'est la réécriture des Actes apocryphes. Elle peut consister à remanier le texte original, à l'amputer de certaines parties, à réduire la part des discours pour ne plus conserver que des « faits» 5 ou encore à forger un autre texte.

5 Sur «m0t~».

p.274ss.

le discours hagiographique qui prétend s'en tenir aux « faits» et éliminer les voir les observations de M. de CERTEAU, L'écriture de l'histoire, Paris 1975,

L'HISTOIRE DES ACTES APOCRYPHES DES APÔTRES

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Les Actes de Jean ont ainsi connu des avatars de différentes natures à l'époque patristique, avatars qui entretiennent des rapports plus ou moins étroits avec leur modèle. Nous les mentionnerons dans cette étude, mais sans pouvoir les examiner en détail car ils soulèvent en eux-mêmes des problèmes de sources, de datation et d'origine qui dépassent le cadre de cette étude; nous renverrons alors à notre ouvrage sur les Actes de Jean.

Chapitre 1 EUSÈBE DE CÉSARÉE OU LA CONDAMNATION ECCLÉSIASTIQUE DES ACTES APOCRYPHES 1. La notice de l'Histoire ecclésiastique Eusèbe est le premier écrivain chrétien à mentionner l'existence des Actes de Jean. Son témoignage figure dans la célèbre notice de l' Histoire ecclésiastique (composée entre 300 et 312) 1 sur les homologoumènes et les antilégomènes (III, 25, 1-7). A côté des livres reçus par tous, l'historien relève l'existence d'ouvrages contestés (antilégomènes). Il répartit ceux-ci en deux groupes. Le premier, qui comprend les Epitres de Jacques, Jude, Il Pierre, Il et III Jean, est lu par la grande majorité des chrétiens. Le second contient des textes qualifiés de v6lkn 2 (inauthentiques) que certains acceptent, que d'autres rejettent; Eusèbe mentionne les Actes de Pau~ le Pasteur, l'Apocalypse de Pierre, l'Epitre de Barnabé, la Didachè, l'Apocalypse de Jean et aussi, selon certains, l'Evangile selon les Hébreux. Eusèbe précise que, s'il cite ce second groupe d'antilégomènes, c'est afin qu'on puisse reconnaître et démasquer d'autres livres qui circulent sous le nom d'apôtres, mais qui, eux, ne méritent même pas le qualificatif de vOSoL « ••• Ainsi nous serons en mesure de distinguer ces livres (- le second groupe d'antiJégomènes) de ceux qui sont présentés sous le nom d'apôtres chez les hérétiques, que ce soient des livres contenant des Evangiles de Pierre, de Thomas, de Matthias ou d'autres encore, ou des Actes d'André, de Jean et des autres apôtres. Personne parmi les écrivains qui se sont succédé dans l'Eglise n'a jugé bon de rappeler dans l'un de ses ouvrages le moindre souvenir de ces livres. Du reste, le caractère du discours s'écarte de la manière apostolique; et la pensée comme la doctrine qu'ils renferment sont en désaccord complet avec la véritable orthodoxie; ce qui prouve clairement que ces livres sont des fabrications d'hérétiques. Par conséquent, il ne faut même pas les placer parmi les v68LXOV'tO 1tpQÇElÇ nÉ'tpoo, '}(oowoo, 'AvôpÉoo, eroJ.l.a, nauÀ.Oo. rpéupEl ÔÈ aÙ'taç, côç ÔT]À.Oi: 'to aÙ'to P$À.{ov, AEUKlOÇ Xapi:voç). Pour présenter l'ouvrage et son auteur, Photius use ici d'une expression qui, à notre connaissance, est sans correspondant dans l'ensemble de sa Bibliothèque. 14 Cette remarque vaut plus encore pour les deux lettres-préfaces placées en tête de la Passio lohannis et du Transilus Mariae du Ps-MtUTON. Dans la première de ces lettres-préfaces, Leucius est présenté comme l'auteur des ACles de Jean, André el Thomas (cf. plus haut p. 105); dans la seconde, on lui impute encore la rédaction d'un Transitus Mariae (cf. plus haut p. 118 n. 27)!

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Photius a pour habitude d'indiquer systématiquement le titre et l'auteur des livres recensés_ Il recourt pour cela à des formulations diverses. Celle qui est utilisée ici pour le titre est reprise dans d'autres notices, elle n'appelle donc pas de remarques. En revanche, celle qui donne le nom de l'auteur est singulière. D'ordinaire, Photius met le nom de l'auteur au génitif en tête de la notice lu de X»). Quand le livre est anonyme, il signale le fait, ajoutant parfois que la suscription de l'ouvrage ne mentionne pas le nom de l'auteur. A notre avis, il ne fait guère de doute que si le nom de Leucius Charinus se trouvait dans le titre du livre, Photius l'aurait reproduit au début de la notice lu un livre de Leucius Charinus... ») ou qu'il aurait utilisé, selon une autre habitude, le terme technique È1nypacpfJ comme le titre l'indique, c'est Leucius Charinus... »). Nous tenons donc pour acquis que Photius a trouvé le nom de l'auteur ailleurs que dans le titre. Il l'a trouvé en ouvrant le livre: « comme le livre lui-même l'indique, c'est Leucius Charinus... ». Cette observation semble apporter de l'eau au moulin de ceux qui soutiennent que le nom de Leucius était associé à la rédaction de tel ou tel Acte apocryphe. Photius aurait découvert ce nom dans l'un des Actes et il l'aurait de lui-même utilisé pour désigner le rédacteur de l'ensemble du recueil. Cette hypothèse n'est pas exclue. Mais quel pourrait être l'Acte qui portait le nom de son auteur? Pour Schmidt 15, seuls les AJ entrent en considération. Mais, encore une fois, pourquoi donc les AJ? Ils sont certainement hors de cause. Imaginons un instant qu'ils portaient la mention du nom de leur rédacteur: comment les Pères de Nicée II auraient-ils résisté au plaisir de citer ce nom pour le salir et l'anathématiser? De toute évidence, les Pères conciliaires tiennent l'ouvrage pour anonyme. S'agit-il de l'un des quatre autres Actes? On peut éliminer les Actes de Thomas, dont on possède le texte complet, ainsi que les Actes de Pau~ souvent cités par des Pères sans qu'il soit fait allusion au nom de leur auteur. Il ne reste en lice que les Actes de Pierre et les Actes d'André. Ces derniers, à cause de leur épilogue, pourraient faire l'affaire. Mais il faut noter que Photius est un écrivain précis pour ce qui a trait aux questions de titres et d'auteurs. On le voit bien lorsqu'il signale que ce sont les Actes de Jean, et non l'ensemble du ~$Âiov, qui retinrent l'attention des iconoclastes. S'il distingue ainsi telle partie du tout, il faut prendre au sérieux son témoignage selon lequel c'est le ~$Âiov lui-même qui indique que Leucius Charinus a écrit les Voyages des apôtres. L'indication concerne ainsi l'ensemble du ~$Âiov. Comme elle ne figurait pas dans le titre, elle devait se trouver ou bien dans une préface ou un épilogue, ou bien dans une glose marginale et secondaire se rapportant au titre. Que Leucius soit le nom de cet auteur, on n'en sera pas totalement surpris après ce que nous avons dit des témoignages d'Augustin et d'Evode. Toutefois, nous avons remarqué que la tradition relative à Leucius auteur d'Actes apocryphes s'est transmise exclusivement chez des écrivains latins.

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15

Cf.

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ScHMIDT,

p. 73.

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Il convient donc de supposer que le responsable de la préface, de l'épilogue ou de la glose donnant le nom de Leucius dans le P$Â.toV lu par Photius connaissait et reprenait cette tradition occidentale. Nous disposons d'un autre indice montrant que ce responsable connaissait les traditions latines sur les apocryphes ainsi que les textes apocryphes latins. Cet indice est la mention de Charinus. C'est la première fois qu'on entend parler de Leucius Charinus. Or n'est-il pas troublant de constater que Leucius et Karinus constituent un couple de héros dans un Descensus latin, adjoint aux Actes de Pilate? Ce Descensus existe en grec, mais sans donner le nom des héros. En revanche, ils sont nommés dans les deux recensions latines du texte, et ce sont des héros qui écrivent 16. Peut-être le responsable de l'introduction du nom de Leucius combinet-il deux traditions latines, l'une relative à Leucius auteur d'Actes apocryphes, l'autre à Leucius et Karinus. Sait-il que Leucius est devenu un nom maudit dans la tradition occidentale et veut-il le blanchir en l'identifiant avec l'un des personnages du Descensus? A-t-il lui-même fondu les deux noms pour créer ce Leucius Charinus ou est-ce Photius qui ne s'est pas aperçu que son ouvrage faisait référence à deux personnages distincts: Leucius et Charinus? En tout cas, l'introduction du nom de Leucius Charinus (ou des noms de Leucius et de Charinus) ne paraît pas obéir à un motif polémique; elle procède plutôt du souci de mettre ce P$Â.toV au bénéfice d'une paternité respectable. Ce ne sont là que des hypothèses visant à exploiter les rares informations dont nous disposons. Nous reconnaissons leur fragilité. Néanmoins il est un point sur lequel nous insistons parce qu'il nous parait solidement établi: le témoignage de Photius est trop tardif, trop isolé et trop énigmatique pour servir d'assise à une théorie selon laquelle les AJ ou d'autres Actes se donnaient primitivement Leucius Charinus pour auteur. Il indique seulement que le P$Â.toV contenant les cinq Actes se présentait comme l'œuvre de cet auteur dans l'exemplaire lu par Photius au IX· siècle. En définitive, aucun des témoignages sur Leucius ne rapporte une information fiable sur l'auteur que l'un ou l'autre des Actes se serait primitivement donné. Tout porte à croire que ces Actes étaient anonymes et que le nom de Leucius est une légende secondaire, née dans des cercles manichéens et destinée à couvrir honorablement le recueil de ces Actes. Que la naissance de cette légende ait été favorisée par l'épilogue des Actes d'André où l'auteur parlait à la première personne sans dire son nom, c'est possible. Cela ne change rien au fait que la mention de ce nom est un fait secondaire, signalé pour la première fois au début, du V· siècle. Le texte des deux recensions latines de ce Descensus a été édité par C. nSCHENdans Evangelill Apocrypha, p. 389-432. Traduction dans JAMES, p. 117-146 et dans H-S l, p. 353-358. Leucius et Charinus sont des jumeaux, ms de Siméon. Après leur mort, ils furent témoins de la Descente du Christ et ressuscitèrent Ils témoignent, chacun par écrit, de ce Descensus. 16

[)()Rf

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IV. Remarque conclusive sur le recueil lu par Photius et sur la transmission du texte des AJ dans les neuf premiers siècles

On sait que le succès qu'a rencontré l'hypothèse d'un corpus manichéen groupant les Actes de Pierre, Jean, André, Thomas et Paul et suppléant les Actes canoniques de Luc. Nous avons dit pourquoi cette hypothèse nous paraissait être une construction de l'esprit et pourquoi il fallait simplement parler d'une collection, d'un recueil d'Actes apocryphes rassemblant les plus anciens d'entre eux 17. Il se peut que ce soient les Manichéens qui aient pris l'initiative de grouper ces cinq textes. Il se peut que les Encratites asiates du Ive siècle aient reçu ce recueil et que les cinq Actes aient continué à circuler sous cette forme à l'intérieur du monde byzantin jusqu'à l'époque de Photius. Il se peut notamment que les Pères du concile de Nicée II aient extrait leurs citations des AJ d'un exemplaire de ce recueil; en effet, le livre dont ils tirent leurs citations porte un titre analogue à l'ouvrage consulté par Photius. La constitution de ce recueil est somme toute assez naturelle, vu la parenté existant entre ces textes. Comment éviter de rapprocher des documents qui présentent tant de points communs? Pourtant, on veillera à ne pas faire trop grand cas de ce « recueil». A part les Manichéens, Photius et sans doute les Actes de Nicée II, personne n'en signale l'existence. Qu'on passe en revue tous les témoignages précédemment cités, depuis Eusèbe jusqu'à la Stichométrie de Nicéphore en passant par Epiphane, Jean de Thessalonique, Innocent 1er, Turibius, Léon le Grand, le Décret gélasien, le Ps-Méliton: on verra que les cinq Actes ne sont jamais cités ensemble. Il en manque toujours au moins un... et ce n'est jamais le même. Le recueil des cinq Actes n'apparaît que comme l'une des formes de transmission et de conservation des textes. Le plus souvent, ils apparaissent isolément (c'est surtout le cas des Actes de Paul) ou en relation avec un ou plusieurs autres. Enfin, quel que soit leur mode de transmission et de conservation, les Actes apocryphes ne paraissent pas avoir été utilisés contre les Actes canoniques ou à leur place. Ils ont satisfait un goût pour l'audition de faits merveilleux et d'aventures romanesques. Ils ont offert une vision idéalisée de la vie et de la mort des apôtres. Ils ont fortifié l'aspiration à une existence qui ferait fi des contraintes de la chair et du monde matériel. Lus dans de telles perspectives, ils ont occupé dans la piété et la spiritualité une place qui n'empiétait pas sur celle des écrits canoniques. Ils ont même connu une sorte de reconnaissance ecclésiastique en apportant des matériaux pour la célébration de la tète des apôtres (voir AJ 106-115: la Metastasis). Certes, les Actes apocryphes ont aussi pu favoriser des croyances hétérodoxes, spécialement en matière christologique, et ils ont fourni à certains mouvements des morceaux liturgiques plutôt suspects; on songera en particulier à l'hymne d'AJ 94 ss et à son accueil dans les cercles manichéens et 17

Voir le ch. 5 de cette étude p. 73-77.

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priscillianistes. Mais, même dans ces cas, on ne voit pas clairement qu'ils aient été invoqués pour se substituer au témoignage de l'Ecriture ou pour l'invalider.

SIGLES ET ABRÉVIATIONS AA

Actes d'André. Texte édité par M. BoNNET dans.AAA lU. p. 38-45.

AAA

Acta apostolorum apocrypha, éd. R. A. LIPSIUS et M. BoNNET, t. l, t. II,1 et

AJ

Actes de Jean. Texte édité par M. BONNET dans AAA II,I, p. 160-216.

AP

Actes de Paul

II,2, Leipzig 1891-1903 (Darmstadt 1959).

Pau~ papyrus grec de Hambourg édité par C. ScHMIDT et W. ScHUBART, Praxeis Paulou. Acta Pauli nach dem Papyrus der Hamburger Staats- und Universitiitsbibliothek, Hamburg 1936. AP Heid. Actes de Pau~ papyrus copte de Heidelberg édité par C. ScHMIDT, Acta Pauli aus der Heidelberger koptischen Papyrushandschrift Nr. 1, Leipzig 1905 2• AP Thècle Actes de Paul et Thècle. Texte édité par R.A. LIPSIUS dans AAA l, p.235-269. APe Actes de Pierre. Texte édité par R. A. LIPSIUS dans AAA l, p. 45-103. A Th Actes de Thomas. Texte grec édité par M. BoNNET dans AAA II,2, p. 99-291; traduction anglaise du texte syriaque par A. F. KwN, The Acts of Thomas, Leiden 1962. CCG Corpus Christianorum. Series graeca. CCL Corpus Christianorum. Series latina. H-S HENNECKE-ScHNEEMELCHER, Neutestamentliche Apokryphen. NHC Nag Hammadi Codices.

AP Hamb. Actes de

Tous les autres sigles correspondent à ceux de l' lA TG (S. ScHWERTNER, lA TG. Internationales Abkürzungsverzeichnis fiir Theologie und Grenzgebiete ...,

N. B. -

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INDEX Abdias (Ps-), voir Virtutes apostolorum et Virtutes lohannis Achille Tatius, 20 Actes d'André, 3, 9-11, 18, 19,24,30,33, 40,43,51,53,57-62,64-66,68,72-73, 74-77, 94-95, 96-97, 100, 103, lOS, 117-118, 128, 130, 133, 135, 137-143, 144-145 Actes de Jean à Rome, 53, 116, 118 Actes de Jean par Prochore, 42, 110, III, 112, IlS, 118, 137 Actes de Pau~ 3, 9-\0, 15, 17, 20, 30, 33-34, 36, 51, 57-58, 60, 70, 74-77, 100, 103, 117-118, 126-128, 133, 135, 137-142, 144-145 Actes de Philippe, 23, 30, 33, 34, 75, \03, 141 Actes de Pierre, 3, 10, 15, 18-19, 28, 30, 33, 36, 43, 51, 57-59, 60, 62, 64, 70, 74-77, 94-95, 100, \03, 117-118, 126-129, 133-137, 138-142, 144-145 Actes de Pilate, 143 Actes de Thomas, 3, \0, 19, 24, 30, 33, 34, 36-40, 47, 51, 57-58, 61, 63-64, 70-71, 74-77, 89, 94-95, 96-97, 103, 105, 117-118, 126-129, 133, 135, 137-142, 144-145 Actes de Xanthippe et Polyxène, 131 Actes des apôtres (canoniques), 46, 49, 53,66,74,77, 117-118, 144 Alexander, P. J., 126 Agapius (arabe), 41 Agapius (manichéen), 61, 72-73, 77 A11berry, C. R. c., 81 Alexandre de Lycopo1is, 81 A10ges, 138-139 A1taner, B., 62, 93 Amann, E., 119 Amphi1oque, 23, 25-28, 29, 30, 31, 32, 119, 122, 125, 137, 138 Anastos, M. V., 120 Antilégomènes, 9, 128-129 Apocalypse de Jacques (Ile), 75

Apocalypse de Pierre, 9 Apocryphon de Jacques, 95 Apocryphon de Jean, 55 Apostoliques, 24, 31, 32 Apotactites, 24-25, 27, 30-31 Ascension d'Esaie, 89 Athanase, 29 Audi, 40-42, 46 Audiens, 35, 41-42, 46 Augustin, 5,49,57-59,61,62-67,68,77, 79,81-86,90-94,95,99, 100, \01, 102, 116, 139-140, 142 Augustin (Ps-), 100

Babut, Ch., 88, 89,91,97,99 Bardesane, 44-46 Bardesanites, 4, 35, 42, 43-47 Bardy, G., 72, \03 Bar-Hebraeus (Grégoire), 40-42, 46 Barnabé (EpÎtre de), 9 Basile de Césarée, 23, 27, 30, 31 Baumstark, A., 42 Blond, G., 24, 25, 31, 32 B1umentha1, M., 36 8ôh1ig, A, 50 Bonis, C. G., 27, 115 Bonnet, M., 30, 37 Bomkamm, G., 36, 47 Bousset, W., 61, 71, 74, 77 Bouvier, B., 30 Bovon, F., 3, 30 Bréhier, L, 119 Bruns, J. E., 17 Bruyne, D. de,. 100 Cassiodore, 13-15 Cavallera, F., 27 Cérétius, 91 Certeau, M. de, 6 Césaire (Ps-), 115 Chadwick, H. J., 88, 96, 99, 101 Chapman, H. J., 99

150

INDEX

Charinus, 143 Chariton, 20 Chrysostome (Ps-), 85, III, 116- 117

Claromontanus (codex), 127 Clément d'Alexandrie, \3-16,32 Clément de Rome (Ps-), 79, 126, 128-129; voir aussi Voyages de Pierre Conciles: Bordeaux (384), 87; Braga 1 (561), 98; Braga II (572), 99; Carthage (397), 86; Ephèse (431) 114; Gangres (341 ?), 31; Hiéra (754), 5, 109, 119-126, \36; Hippone (393), 86; Laodicée (env. 360), 29; Nicée II (787), 25, 28, 109, 110, 119-126, 130, 133, 136, 137, 138, 142, 144; Orange (441), 91; Quinisexte (692), 127; Rome (382),95; Saragosse (380),94; Tolède (400),90,94; Vaison (442), 91 Corinthiens (lIle Epître aux -), 43-47, 62 Corssen, P., 99, 100 Cyprien (Ps-), 16-18 d'Alès, A., 88 Daniélou, J., 16 Darrouzès, J., \30 Datema, C., 25 Davids, J. A., 88, 91, 92 Decret, F., 67 Décret de Gélase, 95, 102-103, 141, 144 Dekkers, E., 61 Descensus, voir Actes de Pilate Desprez, V., 33, 34 Dictinius, 90-91, 98 Didachè, 9, 126-129

Didascalie syriaque, 28 Didyme, 5, 82, 112-113, \38 Dvornik., F., 3 Dôrries, H., 33, 34 Doutreleau, L, 112, 1\3 Drijvers, H. J. W., 45 Dumeige, G., 119, 120, 123 Duval, R., 46 Ebionites, 79 Elchasaites, 40, 78 Elenchos, 78, 79

Elévations de Jacques, 79 Ellinger, W., 119, 120 Emereau, c., 120 Encratites, 4, 21, 23-34, 109, 144

Ephrem (syrien), 42, 43-47 Ephrem d'Antioche, 85, 115-116 Epiphane de Salamine, 23, 24-25, 26, 30,31,32,78,79, 110, \38-139, 144 Epiphane le Moine, \30

Esdras (IVe), 89 Eusèbe de Césarée, 4, 9-12, 20, 47, 58, 119,144 Eustathe de Sébaste, 27, 31, 33 Evangile de Matthias, 9, 94-95

Evangile de Philippe, 36 Evangile de Pierre, 9 Evangile de Thomas, 9, 126, 128-129 Evangile des Egyptiens, 32 Evangile selon les Hébreux, 9 Evode d'Uzala, 59, 61, 67-70, 112, 139-140, 142 Exupérius de Toulouse, 94-95, 102 Fauste de Milève, 49, 57-59,67, 74, 80 Feine-Behm-Kümmel, 127 Acker, G., 26, 27, 32 Aamion, J., 3,62,65,88, 118, 129, \30 Aoëri, E., 114 Fontaine J., 102 Gémellites, 27-28 Gnostiques, 59 Grégoire de Tours, 4, 40, 72, 106, 116 Gribomont, J., 31, 33 Grillmeier, A., 13, 115 Hligg, T., 134 Halkin, F., 133 Hari, M., 20 Harnack, A., 17, 100 Hefele-Leclercq, 120, 121 Hégésippe,75 Hemmerdinger, B., \33 Hennecke-Schneemelcher, 3 Hénoch. 89 Henrichs, A. et Koenen, L., 78 Henry, R., 133 Hermas, voir Pasteur Heylen, F., 59 Hippolyte, 20, 58; voir aussi Elenchos Histoire syriaque de Jean, 33, 42, III HolI, K., 25 Hornschuh, M., 15 Hydace de Mérida, 94 Hydroparastates, 31

INDEX Iconoclastes, 4, 109, 1\0, 119-123, 135-136 Ignace d'Antioche, 126-127 Innocent 1er, 94-95, 97, 102, \03, 141, 144 Instance, 87 Jacques de Voragine, 107 James, M. R., 17,37 Jean de Thessalonique, 61, 117-119, 128, 144 Jérôme, 100, 113 Jugie, M., 117, 130 Junod, E., 20, 113, 133, 135 Juret, P. c., 60 Kaestli, J.-D., 5, 49 Kerygma Petrou, 9 K1ijn, A. F. J., 36, 37, 44, 47 Kmosko, M., 33 Koch, H., 59 Krivochéine, B., 130-131 Künstle, K., 91 Labriolle, P. de, 99, 139 Lambert, A., 24, 27, 30, 32 Laodicéens (Epître de Paul aux), 89 Lazius, W., \05 Léon le Grand, 71, 97-98,102, 122, 144 Lettre du Pseudo-TIte, 100-10 l, 106, 136 Leucius, 61, 64-66, 67-68, 94-95, 96, 103, \05, 118, 122, 134-135, 137-143 Liber F7avus Fergusiorum, 69-70, 106, 112 Liber Graduum, 33 Linus (Ps-), voir Passio Petri et Passio Pauli Lipsius, R. A., 37, 60,84, 130 Lopez Caneda, R., 92 Lucrèce de Braga, 98 Macaire (Ps-), 33 Mac Craith, M., 69 Mac Namara, M., 69,106 Mani, 40, 45, 50-51, 61, 67, 70-71, 72, 77-81,96, 103 Manichéens, 4, 18, 19,21,29,30,32,40, 43, 49-81, 87, 90, 91, 96-98, 122-125, 138, 139-140, 144 Marcion, 45 Marcionites, 24, 29, 32 Marius Victorinus (Ps-), 61

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Méhat, A., 13 Mélétiens, 29 Méliton (Ps-) voir Passio Iohannis et Transitus Mariae Memoria apostolorum, 90, 96-97 Ménologe de Basile II, III, 117 Messaliens, 30, 32-34 Méthode d'Olympe, 20 Michaelis, W., 53 Michel le Syrien, 41-42, 46 Monarchianisme, 16, 18,99 Monceaux, P., 61 Montanistes, 139 Moreau, J., 9 Morin, G., 100 Müller, L. G., 91 Naasséniens,79 Nagel, P., 49,50-55,60,74-76 Nautin, P., 13,24, 113, 114 Nicéphore, voir Stichométrie Nicéphore Calliste, III Nicétas le Paphlagonien, III Nicolaïtes, 59 Novatiens, 24, 32, 114 Origène,9, Il,20, 78, 113 Origéniens, 24 Orose, 90-91, 97 Ostrogorsky, G., 119 Overbeck, F., 84 Pacien de Barcelone, 138-139 Passio Iohannis, 53, 69, 72, 86, 104-107, 112, 117, 118, 141, 144 Passio Pau/~ 119 Passio Petri, 119 Pasteur (d'Hermas), 9, \03, 126 Periodo~ 117-119, 122-125, 126-128, 130, 135, 141 Peterson, E., 30 Peterson, P. M., 3 Philastre de Brescia, 5, 59-62, 71, 76-77, 89,91, 102, 119 Photius, 4, 58, 61, 72-73, 74, IlS, 122, 133-137, 141-143, 144 Pierre de Sicile, 72 Pietri, Ch., 95, 102-103 Piontek, F., 3, 19 Pistis Sophia, 55 Plümacher, E., 47, 137

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INDEX

Polycarpe de Smyrne, 126-127 Poupon, G., 5 Polotsky, H. J., 50 Praxeis, 44, 46, 79, 115-116, 117, 128 Prieur, J.-M., 68, 130, 140 Priscillianistes, 4, 19, 43, 70, 87-102, 109, 145 Priscillien, 61, 87-90, 92, 93, 98, 99 Prologue monarchianiste (à l'évangile de

Jean), 99-101 Protévangile de Jacques, 95, 130 Psautier manichéen, 40, 42, 49-56, 58, 59 74-77,79-81 Puech, H.-C., 41-42, 71, 87, 90, 95, 97 Quartodécimans, 113-114 Quasten, J., 29, 113 Quispel, G., 43 Reardon, B. P., 20 Riché, P., 106 Riedinger, R., 115 Roswitha von Gandersheim, 107 Rougé, J., 32 Rüther, T., 15 Ruwet, J., 15 Saccophores, 27, 30, 31 Santos Otero, A. de, 100 Schaeder, H. H., 45 Schâferdiek, 1