L'habitat prédynastique de la Vallée du Nil: Vivre sur les rives du Nil aux Ve et IVe millénaires 9781841713793, 9781407327099

Vivre sur les rives du Nil aux Ve et IVe millénaires

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L'habitat prédynastique de la Vallée du Nil: Vivre sur les rives du Nil aux Ve et IVe millénaires
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Table of contents :
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Avant-propos
Introduction
Première partie Les sites de Basse-Egypte
Deuxième partie Les sites de Moyenne et Haute-Egypte
Troisième partie La question de l’habitat
CHRONOLOGIE
Conclusion
ABSTRACT
LISTE DES ABRÉVIATIONS
Bibliographie
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Table des cartes
Table des tableaux
INDEX

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BAR S1287 2004  TRISTANT  

L’habitat prédynastique de la Vallée du Nil Vivre sur les rives du Nil aux Ve et IVe millénaires

L’HABITAT PRÉDYNASTIQUE DE LA VALLÉE DU NIL

Yann Tristant

BAR International Series 1287 9 781841 713793

B A R

2004

L’habitat prédynastique de la Vallée du Nil

L’habitat prédynastique de la Vallée du Nil Vivre sur les rives du Nil aux Ve et IVe millénaires

Yann Tristant

BAR International Series 1287 2004

ISBN 9781841713793 paperback ISBN 9781407327099 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781841713793 A catalogue record for this book is available from the British Library

BAR

PUBLISHING

Avant-propos

Le présent ouvrage constitue la publication dʼun mémoire de DEA de lʼEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS, Paris), réalisé sous la direction de Béatrix Midant-Reynes, et soutenu en septembre 2002 au Centre dʼanthropologie de Toulouse devant un jury composé de Michel Barbaza, François Briois, Françoise Claustre, Jean Gasco, Jean Guilaine et Jean Vaquer. Je les remercie ici pour leurs remarques et leurs conseils. Le parti pris de cette étude est de proposer une documentation la plus exhaustive possible concernant la question de lʼhabitat prédynastique. Lʼaccent a donc été porté sur la mise à disposition dʼun corpus dʼinformations conséquent et des données graphiques nécessaires, avant de traiter les différentes pistes de recherches qui en découlent. Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux différentes personnes qui ont bien voulu me soutenir et mʼaider dans lʼélaboration de ce travail, et en particulier à Mme Béatrix Midant-Reynes, qui mʼa permis de donner libre cours à mon goût pour la préhistoire égyptienne. Jʼadresse mes plus chaleureux et sincères remerciements à Nathalie Buchez, Christiane Hochstrasser-Petit, Salem Gabr el-Baghdadi pour leurs précieux conseils, à Hélène Valance pour ses compétences linguistiques ainsi quʼà tous les membres de lʼéquipe dʼAdaïma et de Kôm el-Khilgan. Cet ouvrage nʼaurait pu voir le jour sans le concours précieux de Yann Béliez, qui sʼest chargé de la maquette et des inévitables difficultés de conception graphique. Quʼil trouve ici une toute spéciale gratitude.

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Introduction « Lʼimplantation dʼune hutte de branchages laisse des traces très discrètes, traces que, lors des fouilles dans des périodes historiques, on serait même peut-être tenté de considérer comme dʼimportance secondaire : lorsquʼil sʼagit des ancêtres de lʼhomme actuel, le moindre message est précieux et dʼautant plus précieux quʼil est plus ancien. » Leroi-Gourhan A., Leçon inaugurale de la chaire de préhistoire du Collège de France, 1970.

En 1822, Jean-François Champollion, jeune savant français, présente à lʼAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres ses travaux sur le déchiffrement des hiéroglyphes. Il devient le fondateur dʼune science nouvelle, lʼégyptologie. Au fil des explorations archéologiques, lʼEgypte livre peu à peu les secrets de ses temples et de ses tombeaux immémoriaux. Mais, alors que la civilisation pharaonique semblait surgir toute constituée à la fin du IVe millénaire, le géologue Arcelin puis le préhistorien Hamy identifient en 1869 des ateliers de taille de silex quʼils attribuent à un « préhistorique égyptien ». La science égyptologique se découvre un nouveau domaine de recherche, la préhistoire égyptienne. Les égyptologues reconnaissent aujourdʼhui que les composantes fondamentales de la culture pharaonique puisent leurs racines dans un lointain passé préhistorique. Cʼest de la lente maturation des communautés néolithiques, tant sur le plan de la pensée, de la technologie ou de lʼorganisation sociale, que naquirent les fondements de cette civilisation. Les premières études sur la préhistoire de lʼEgypte datent réellement de la fin du XIXe siècle, lorsque W.M.F. Petrie mit au jour dans la région de Nagada, en Haute-Egypte, plusieurs milliers de tombes présentant des coutumes funéraires inconnues dans la civilisation pharaonique. Les défunts étaient déposés sur le côté, dans une position recroquevillée, accompagnés de poteries polies rouges à bord noir. Convaincu quʼune telle originalité ne pouvait être que le fait de populations étrangères, lʼarchéologue anglais parla dʼune « nouvelle race » ayant envahi lʼEgypte à la fin de lʼAncien Empire. Cʼest le Français Jacques de Morgan qui vit le premier dans ces pratiques funéraires des gestes préhistoriques. La reconnaissance de la période dite prédynastique se fit progressivement au cours du XXe siècle, avec la découverte des grands sites que sont Hiérakonpolis, Mahasna, Badari, Merimdé Beni-Salâmé ou el-Omari. Beaucoup plus récemment, la mise au jour de nouveaux gisements, comme Tell el-Faraʼin (Bouto), Tell el-Farkha et Minshat Abou Omar, dans le Delta égyptien, ou Adaïma, en Haute-Egypte, ainsi que la reprise de sites anciennement connus, comme Abydos, ont permis dʼaffiner notre connaissance de cette époque.

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Introduction

Le mode de vie néolithique atteint la vallée du Nil vers la fin du VI millénaire. Adaptant leur existence quotidienne aux pluies saisonnières et au rythme particulier du fleuve, les populations sʼinstallent sur les terrasses surplombant les sols alluviaux. Lʼirrigation naturelle et le dépôt régulier de limons fertiles favorisent le développement de lʼagriculture et des pâturages. Depuis lʼOrient arrivent des espèces animales et végétales domestiquées (orge, blé, chèvre et mouton), tandis que le bœuf domestique, dont lʼorigine en Egypte reste encore très discutée, a peut-être été apporté par des populations pastorales fuyant la sécheresse du Sahara. Deux aires géographiques se distinguent dès lors : au nord, les sites de Merimdé Beni-Salâmé, dʼel-Omari et du Fayoum constituent les plus anciennes installations sédentaires connues dans la vallée du Nil ; au sud, les gisements de la localité de Badari donnent leur nom à la plus vieille culture néolithique de Haute-Egypte, le Badarien. Pendant la première moitié du IVe millénaire, deux ensembles culturels se développent simultanément le long du Nil : au nord, les cultures dites de Basse-Egypte, constituée dʼagriculteurs-pasteurs faiblement hiérarchisés vivant sur les sites du Delta ou de Maadi ; en Haute-Egypte, issue du complexe badarien, la culture de Nagada autour de la région du même nom et des sites dʼAbydos, Mahasna, Adaïma, et Hiérakonpolis. Cette civilisation, qui sʼest ensuite étendue à lʼEgypte entière, occupe la majeure partie du IVe millénaire. Elle est traditionnellement divisée en trois phases distinctes : Nagada I ou Amratien, Nagada II ou Gerzéen, et Nagada III. e

Après un siècle de recherche sur le terrain, notre perception de la période prédynastique reste tributaire de la nature des sites et du matériel mis au jour. Lʼarchéologie funéraire a toujours bénéficié dʼun intérêt privilégié, certainement lié à la certitude de découvrir un matériel conséquent et de bonne qualité. Beaucoup plus difficiles à reconnaître et ingrats à fouiller, les sites dʼhabitat se résument bien souvent à des sols archéologiques mêlant des milliers de tessons de céramique, dʼéclats de silex et dʼossements animaux. Rares sont les sites où des structures domestiques peuvent être dégagées, et leur structuration effectivement appréhendée. La Moyenne-Egypte, malgré les diverses missions qui y ont été menées, se caractérise par un vide archéologique. Aussi, cʼest bien plus souvent par son absence, presque insolente au vu de la quantité dʼinformations recueillie par ailleurs dans les sépultures, que lʼhabitat prédynastique a fait parler de lui. Les indices ténus qui lʼidentifient ici et là posent le problème de sa véritable existence. Dʼaucuns se sont même demandés sʼil nʼétait pas illusoire de rechercher des traces dʼinstallations qui, somme toute, nʼavaient peut-être jamais vu le jour. Lʼhabitat constitue « lʼensemble des vestiges qui témoignent en un lieu donné dʼune installation humaine suffisamment longue pour avoir réalisé une structuration dʼensemble du site » (Leclerc, Tarrête, 1994). Se pencher sur cette question, cʼest donc essayer de comprendre de quelle manière lʼhomme sʼest approprié lʼespace pour y développer ses activités quotidiennes. Que conservons-nous aujourdʼhui des habitats prédynastiques ? Comment intégrer ces données au schéma bipolaire et diachronique opposant Haute et BasseEgypte ? Quelles vocations accorder aux installations domestiques ? Peut-on appréhender une quelconque structuration de lʼespace ? Quelle est la cohérence des données issues de lʼhabitat pas rapport à celles des sépultures ? Comment apprécier lʼémergence et le développement de lʼurbanisme en Egypte ? Notre ambition, à long terme, est dʼessayer de définir les modalités dʼimplantation des sites dʼhabitat dans la vallée du Nil, leur organisation spatiale et leur fonctionnement à lʼéchelle régionale. La première étape de cette étude sʼest dʼabord attachée à constituer un catalogue aussi complet que possible des sites dʼhabitat prédynastiques repérés le long de la vallée du Nil. Le corpus proposé ici décrit chacun dʼentre eux ainsi que le matériel et les structures archéologiques qui leur sont associés. Les sites dʼhabitat répertoriés sʼéchelonnent sur une longue période qui couvre les Ve et IVe millénaires. Les étapes de la néolithisation entraînent, aux alentours du Ve millénaire, une importante mutation du mode dʼacquisition alimentaire. Les premiers indices de culture des céréales et de domestication des animaux apparaissent au moment où les groupes humains commencent tout juste à se sédentariser. Dans le domaine de lʼhabitat se manifestent alors des différences très sensibles au niveau du mode dʼimplantation spatiale et des aménagements domestiques, dont les répercussions se font sentir pendant tout le IVe millénaire. Le développement des premières villes égyptiennes et ses implications, après les bouleversements sociaux de la fin du IVe millénaire, font partie intégrante de la présente étude. Les tendances actuelles de la recherche sur le nord de lʼEgypte tendent à remplacer lʼexpression « culture de Maadi-Bouto » par « ensemble culturel de Basse-Egypte », qui induit une variabilité

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Introduction

qui nʼa pas encore été déterminée. Il faut donc entendre par « habitat de Basse-Egypte » tout habitat appartenant à lʼensemble des cultures de Basse-Egypte. Le choix des sites dʼhabitat évoqués dans ce corpus est dʼabord lié à la nature de la documentation disponible. Les rapports de fouille, témoins de recherches menées il y a plus dʼun siècle, sont souvent incomplets, ou du moins ne correspondent pas à ce que lʼarchéologue moderne peut attendre de telles publications. De nombreux gisements attendent encore dʼêtre publiés. Malgré tout, les critères de sélection retenus essaient de tendre vers lʼexhaustivité du recensement. Aussi, parce que lʼensemble des vestiges qui témoignent dʼune installation humaine doit être pris en compte, certains des sites mentionnés se réduisent-ils seulement à quelques éléments isolés ou disparates, tels que des jarres de stockage ou des foyers. Ils nʼen restent pas moins des indices précieux pour la compréhension et la cohérence du sujet. Du point de vue de la géographie, pour essayer de garder une certaine cohérence des données, seuls les gisements installés le long de la vallée du Nil, du Delta jusquʼà la première cataracte, ont été retenus. Les gisements sont classés selon leur emplacement géographique, du nord au sud. Pour chacun dʼentre eux, un bref exposé de leur situation géographique précède lʼhistorique des recherches menées sur le terrain. Une description du site permet de replacer les différents secteurs de la fouille dans les unités topographiques et géomorphologiques du paysage. Les structures dʼhabitat constituent une part importante du catalogue. Exclues de notre étude, les structures funéraires sont indiquées le cas échéant, en fonction de leur rapport à lʼhabitat ou du matériel qui y a été découvert. Céramique, matériel lithique, objets en matière dure animale ou en métal sont autant de témoignages des activités domestiques qui permettent dʼappréhender globalement les sites dʼhabitat. Les restes fauniques et les restes carpologiques forment une source documentaire tout aussi intéressante. Les datations absolues justifient enfin le cadre chronologique proposé pour lʼoccupation du site. Sauf indication contraire, les dates radiocarbones utilisées sont calibrées. De lʼensemble des données répertoriées, il est possible dʼesquisser un certain nombre de pistes de recherches. Les structures domestiques font, tout dʼabord, lʼobjet dʼune typologie décrivant leur morphologie, leurs dimensions et les différents arrangements ou associations qui peuvent être observés. Le matériel archéologique, au sein duquel la céramique et le lithique occupent une place prépondérante, constitue des témoignages précieux des gestes de lʼhomme sur son lieu de vie. Il renseigne sur les différents types dʼactivités pratiquées en contexte domestique et les savoir-faire des artisans prédynastiques, mais également sur les affinités culturelles qui se dégagent dʼun site à lʼautre. La combinaison de ces informations conduit, enfin, à envisager plusieurs perspectives. Lʼimplantation des sites dʼhabitat, tout comme le processus de sédentarisation ou celui de lʼurbanisation, est intimement subordonnée à des données dʼordre géomorphologique, climatique et pédologique qui nécessitent une étude spécifique des relations entre lʼhabitat et le milieu environnant. Les études géomorphologiques récentes commencent à répondre à ce type de questionnement. Les problèmes de stratigraphie et de chronologie compliquent toute approche diachronique de lʼhabitat prédynastique. Les données concernant lʼapparition et lʼutilisation de la brique crue en contexte domestique constituent un axe de recherche important pour remédier à cette difficulté. Lʼorganisation interne des habitats peut être appréhendée grâce à la nature des installations domestiques, en combinant les différents types de structures avec la répartition du matériel archéologique. Le croisement de ces informations conduit parfois à mettre en évidence des activités caractéristiques sur des aires aménagées à cet effet, suggérant une organisation de lʼespace et une vocation particulière des secteurs dʼhabitat. Les fours et les brasseries, tout comme la question de la « maison », représentent dans cette perspective des sujets particulièrement intéressants pour appréhender le lieu de vie des populations de lʼEgypte prédynastique.

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Première partie

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Carte 1 : sites dʼhabitat de Basse-Egypte

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Première par tie

Les sites de Basse-Egypte 1. TELL el-FARAʼIN (BOUTO)

2000 ; Faltings, 1998a ; 1998b ; 2000 ; Faltings, Köhler, 1996 ; Köhler, 1998 ; Faltings et al., 2000 ). Installée sur une gezira, la localité de Tell el-Faraʼin (Bouto) se présente sous la forme dʼun tertre dʼenviron 1 km² formé sur 24 m de hauteur dʼune succession de couches archéologiques (fig. 1). Les vestiges dʼun temple de la Basse Epoque y sont encore visibles, ainsi que deux zones dʼhabitat plus anciennes et une nécropole romaine. Les recherches géologiques ont mis en évidence plusieurs formations sableuses accumulées à la fin du Pléistocène et au début de lʼHolocène, trahissant le jeu de la mer et du fleuve sur la localité, située aujourdʼhui à plus de 30 km du littoral. Les niveaux les plus anciens du site sont apparus dans la partie occidentale du tell, près du village de Sekhmawy où 200 m² de terrain ont été excavés sur 2 m de profondeur (von der Way, 1997 : 33-45). Sept phases peuvent être distinguées, correspondant à une occupation continue du site depuis le Prédynastique jusquʼà lʼAncien Empire, puis à une reprise dʼactivité à la fin de la Basse Epoque. Selon les fouilleurs, la phase I est contemporaine de la culture

Habitat Basse-Egypte et Nagada IIIC-IIID

La ville antique de Bouto, siège de la déesseuraeus Ouadjet, aujourdʼhui appelée Tell Faraʼin (« Tertre des Pharaons »), est située dans le nord du Delta, 90 km à lʼest dʼAlexandrie et 12 km au nordest de Disûq. Des sondages ont été conduits sur le site dès 1904 par W.M.F. Petrie (1905). Dans les années 1960, lʼarchéologue anglais V. Seton-Williams entreprit des fouilles dans la zone gréco-romaine du temple. Depuis 1983, le site de Tell el-Faraʼin (Bouto) fait lʼobjet dʼun programme de recherche instauré par lʼInstitut allemand dʼarchéologie du Caire et le Département de géographie de lʼuniversité de Marburg, sous la direction de T. von der Way jusquʼen 1989, de celle de D. Faltings de 1993 à 1998, puis de U. Hartung. Une série de sondages sous le niveau de la nappe phréatique a permis dʼidentifier des phases dʼoccupations comparables à celles de Maadi, de Ouadi Digla et dʼHéliopolis (von der Way, 1988a ; 1988b ; 1992a ; 1992b ; 1997 ; Mekkawy, 1989 ;

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Première partie

de Nagada IIA-IIB dans la vallée du Nil, tandis que la phase II correspond plutôt au Nagada IIC-IID. Ces deux premières phases se caractérisent par la présence dʼune culture de Basse Egypte. Après une période transitoire, phase IIIa, contemporaine du Nagada IID final, cette culture de Basse-Egypte est remplacée à la fin du IVe millénaire par la celle de Nagada. Les phases IIIb-e sont identifiées comme Nagada IID-IIIA. Les phases IV et V marquent le développement de la période thinite et le début de lʼAncien Empire. La Basse Epoque est représentée par les niveaux VI et VII de Bouto. La comparaison entre les données de Maadi et celles de Bouto tend à identifier la phase Digla II de Maadi aux niveaux I et II de Bouto (von der Way, 1989 : 277 ; 1992b : 2-4 ; 1997 : 59-63 ; Faltings, 1998a : 365-366).

de Bouto auraient pu être utilisés dans lʼarchitecture du site (von der Way, 1988a : 249 ; 1997 : 64-73). De nombreux foyers y sont associés (von der Way, 1997 : 74). Trois étiquettes en os retrouvées dans les magasins de la tombe U-j à Abydos, datée de la phase Nagada IIIA1 par G. Dreyer, représentent un édifice rectangulaire orné dʼune façade à redans et surmonté dʼun oiseau identifié à un héron (Dreyer, 1993 : pl. 7). Des étiquettes similaires proviennent de la tombe de Aha (Petrie, 1901b : pl. III, 12) et de celle de Djer à Abydos (Amelineau, 1904 : pl. XV, 19 ; Emery, 1961 : 59), ainsi que du site de Saqqara (Quibell, 1923 : 6). Cette iconographie fait référence à la ville de Bouto, lʼancienne ·b¢wt puisque le signe du héron sert de déterminatif à cette localité lorsquʼelle est citée dans les Textes des Pyramides (Wilkinson, 1999 : 318-319). Ces étiquettes sont considérées comme des documents attestant la présence dʼune architecture en briques crues dès le début de la phase Nagada III (fig. 4). Des fosses ovales et rondes de 50 cm à 1,5 m de diamètre pour une profondeur de 35 cm à 1 m ont été reconnues dans les phases I et II de Tell el- Faraʼin (von der Way, 1997 : 64 ; Faltings et al., 2000 : 134). En 1995, les archéologues ont mis au jour dans la phase IIIa-IIb du site, correspondant à la période Nagada IID-IIIA, les vestiges dʼun four de potier et la production céramique quʼil contenait encore. Façonnés à partir dʼune argile locale, ces vases pourraient être des imitations des céramiques de la classe W produites en Haute-Egypte (Faltings, Köhler, 1996 : 96 ; Faltings, 1997 : 7). Une sépulture isolée a été découverte dans le secteur dʼhabitat en 1985. Un individu de sexe masculin, âgé de 40 à 60 ans, était déposé dans une fosse ovale, sur le côté gauche, en position contractée, la tête au nord et le visage vers lʼest (von der Way, 1986 : 196 ; 1997 : 74-75).

Figure 1 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : topographie du site (dʼaprès von der Way, 1999 : 181, fig. 19)

Habitat Selon T. von der Way, deux types de construction peuvent être différenciés dans les phases I et II de Tell el-Faraʼin : des trous de poteaux et des nattes en roseaux constituent dans le premier niveau les vestiges de petites structures de plan ovale ou rectangulaire (fig. 2), tandis que dans le niveau supérieur la brique crue, dʼun module de 30 cm de longueur pour 7 à 9 cm de largeur et 6 à 8 cm dʼépaisseur est bien attestée (fig. 3 et 126), dans des installations difficiles à reconnaître (von der Way, 1992b : 5-6 ; 1997 : 64-73 ; Faltings et al., 2000 : 134). Lʼarchéologue allemand suggère également que les papyrus et les roseaux qui abondaient dans la région

Matériel céramique Les spécimens céramiques découverts sur le site de Tell el-Faraʼin (Bouto) montrent une pâte façonnée à partir dʼun limon nilotique, mélangé à de la paille et présentant des inclusions de mica, de sable et de chaux. On peut distinguer la céramique selon deux types de couleur spécifiques, liés aux modalités de cuisson : certains spécimens présentent des teintes variant du rouge clair ou brun, dʼautres une gamme colorée allant du grisâtre au noir.

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Les sites de Basse-Egypte

Figure 2 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : structures délimitées par des trous de poteaux (dʼaprès von der Way, 1997 : 64, fig. 18 ; 68, fig. 28)

Figure 4 : Attestation dʼun édifice archaïque à Bouto. a) Etiquette en os provenant de la tombe U-j dʼAbydos b) Etiquette en os provenant de la tombe du roi Aha à Abydos c) détail de la tête de massue du roi Narmer provenant de Hiérakonpolis d) détail dʼune étiquette du roi Aha provenant dʼAbydos e) détail de la Pierre de Palerme (dʼaprès Wilkinson, 1999 : 319, fig. 8.10)

Figure 3 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : bâtiment en briques crues (phase V), (dʼaprès von der Way, 1992b : 6, fig. 5)

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Première partie

Les céramiques de la phase I (fig. 5) se caractérisent par des vases à parois épaisses, avec des formes ouvertes, à surface partiellement polie, issue des traditions néolithiques locales. A ce fond autochtone sʼajoute une poterie de tradition ghassoulienne, fabriquée dans une argile nilotique, caractérisée par des vases à parois fines, non polis, réalisés sur un tour lent, décorés de bandeaux peints dessinant parfois un motif en spirale. On trouve dans cette catégorie des jarres à large ouverture, des bols à profil en V, ainsi que des récipients dits « pie-crust-rim » à cause des ondulations ménagées sur le bord qui leur donnent un aspect de tarte. Ces formes dʼorigine palestiniennes décroissent à la fin de la phase I au profit de formes plus hybrides, et disparaissent complètement à la fin de la phase II. Aux phases II et III de Tell el-Faraʼin (fig. 5 et 6), correspondant à la fin de lʼoccupation de la culture de Basse-Egypte et au début de lʼimplantation nagadienne, sont principalement associés des bols à parois concaves ou convexes, à large ouverture, sans lèvre, réalisés dans une pâte alluviale à dégraissant végétal. Une décoration par impression (« rocker-stamp impression ») est également connue sur le site de Tell Ibrahim Awad. Un décor ponctué ou en écailles de poisson est attesté

sur dʼautres vases (Faltings, 1997 : 6). Plus dʼune centaine dʼexemplaires de pots miniatures et une quantité tout aussi importante de fragments sʼy rapportant illustrent une production spécialisée, connue uniquement sur ce site (fig. 7). Il sʼagit de petits pots globulaires à col et lèvre débordante, hauts de 6 cm environ, découverts dans les strates datées de Nagada III (von der Way, 1997 : 95). Sur lʼépaule de nombreux pots, un décor incisé montre une ou plusieurs rangées de points ou de petites entailles obliques séparées par des lignes horizontales. Des vases de petite dimension, lissés, possèdent un décor de triangles réalisés en pointillés, connus dans dʼautres contextes néolithiques autour de la Méditerranée et dans le Sahara. Parmi les découvertes réalisées sur le site de lʼantique Bouto, ont été identifiés des vases à anses ondulées caractéristiques de la culture nagadienne, des tessons de Decorated-ware et des imitations locales de formes caractéristiques de la phase fin Nagada II/début Nagada III (Köhler, 1992 ; von der Way, 1997 : 96-97). Comme sur le site de Maadi, des vases peints, de couleur beige à décor blanc, imitent les formes gerzéennes (fig. 8). Quelques tessons de céramique présentent des bandes blanches réservées en spirales, semblables aux décors connus pour la phase F dʼAmouq (fig. 129),

Figure 5 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel céramique (phases I et II) (dʼaprès von der Way, 1997: 77, fig. 40)

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Les sites de Basse-Egypte

sur la partie supérieure (Faltings, 1997 : 5). Des serekhs incisés ont été reconnus sur des tessons provenant des phases III, V et VII (van den Brink, 2001 : 66, 69-71). Trois découvertes exceptionnelles ont été réalisées à Tell el-Faraʼin (Bouto) dans la phase I du site. La première est formée par seize cônes en terre cuite (clous pleins ou « Tonstifte »), façonnés à la main, tous brisés dans leur partie la plus mince, conservés sur une longueur de 6 à 17 mm, 58 mm pour le plus grand spécimen, et présentant une gamme de couleurs allant du brun au rouge (fig. 9). Ils proviennent pour quatre dʼentre eux de la phase II, et pour les douze autres des niveaux III et IV plus récents. Ces cônes ont été interprétés comme des clous décoratifs (von der Way, Schmidt, 1987 : 248 ; von der Way, 1997 : 113-114 ; Faltings, 1998b : 40). La seconde découverte (fig. 10) est constituée par quatre objets (clous à tête creusée ou « Grübenkopfnägel »). La plus longue pièce, provenant du niveau I, mesure 90 mm. Elle est façonnée en limon nilotique et a une section circulaire de 21 mm. Brisé dans la partie la plus mince, ce clou se caractérise par une extrémité plus large, entre 44 et 50 mm de diamètre, creusée régulièrement sur une profondeur de 28 mm. La céramique est de couleur rouge et montre des traces de polissage. Lʼobjet a été interprété lui aussi comme un élément de décor architectural (von der Way, 1992b : 219). La troisième découverte est constituée dʼun lot de clous entiers (fig. 11), ainsi que des fragments, provenant du niveau I de Tell el-Faraʼin (Bouto). Evasés, plus longs que les précédents (70 à 110 mm), ces clous sont creux (« Tonflaschen ») et possèdent une base plane (von der Way, Schmidt, 1987 : 248). Ces objets ne sont pas tous contemporains, puisque le Grubenkopfnägel et les Tonflaschen proviennent de la couche I, quatre des Tonstifte de la

Figure 6 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel céramique (phase III), (dʼaprès Köhler, 1992 : 14, fig. 3 ; 15, fig. 4 ; 16 : fig. 5)

au nord dʼAntioche, et plus généralement aux sites de la culture de Ghassoul (von der Way, 1988a : 248 ; 1997 : 84-85). Un vase entier portant ce type de décor a été découvert en 1994 (Faltings, 1998a : 366-367). Les archéologues rapprochent ces productions du matériel céramique mis au jour à Maadi et des structures dʼhabitat creusées dans la roche et répertoriées sur le site, comparables aux habitations de Beersheba contemporaines de la culture de Ghassoul (Rizkana,Seeher, 1989 : 49-56). Des formes étrangères, associées à la phase I de Bouto, confirment les relations du Delta avec la Palestine (fig. 129), comme des jarres à large ouverture, des bols, et des vases à profil en V décorés de spirales

Figure 7 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : vases miniatures (phase III) (dʼaprès Köhler, 1992 : 18, fig. 7)

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Première partie

couche IIb, et les douze autres des couches protodynastiques III et IV. Similaires aux clous décoratifs peints en noir, en blanc ou en rouge, utilisés pour réaliser des mosaïques sur les murs en briques crues des temples sumériens, ces découvertes attestent selon T. von der Way de contacts étroits avec le Proche-Orient et de relations entre Bouto et Uruk en Mésopotamie, pendant la période dʼUruk VII/ VI (Margueron, 1991 ; Mirodschedji, 1991 ; von der Way, 1993 : 34-35, 67-75). Malheureusement les constructions en briques crues sont, dans lʼétat actuel des fouilles, inexistantes dans les niveaux inférieurs de Tell el-Faraʼin (Bouto), et aucun vestige dʼarchitecture nʼa été repéré en relation avec ces éléments décoratifs dans les couches supérieures (von der Way, 1992b : 219-220). Si D. Faltings ne remet pas en cause lʼidentification des exemplaires les plus récents à des clous décoratifs, elle préfère accorder à certains de ces objets une fonction domestique, principalement à cause de leur relation avec des moules à pain et des jarres à bière auprès desquels ils ont été découverts (Faltings, 1998a : 374-375 ; 1998b : 40 ; Wilde, Behnert, 2002).

Quelques fragments de vase en basalte ont été mis au jour, parmi lesquels un pied de jarre brisé, probablement réutilisé comme couvercle (von der Way, 1988a : 248 ; 1997 : 108-109). Matériel en métal De petites quantités de cuivre ont été découvertes à Tell el-Faraʼin (Bouto). T. von der Way y voit une importation dʼorigine palestinienne, probablement depuis le Ouadi Arabah, au Sinaï (von der Way, 1997 : 111). Restes fauniques Les phases I et II de Tell el-Faraʼin (Bouto) sont représentées du point de vue faunique principalement par des restes de porcs, ainsi que de bœufs. Les ossements de chèvres et de moutons sont très rares sur le site. On peut également mentionner la présence de chiens, dʼoiseaux, dʼhippopotames et de crocodiles (von den Driesch, 1997 ; von der Way, 1997 : 206-207). Tilapias, poissons-chats (Synodontis, Clarias et Bagrus) constituent la majorité des espèces de poissons représentées et montre lʼimportance de la pêche (von den Driesch, 1997 ; von der Way, 1997 : 213-214). Différents mollusques sont également attestés sur le site (von den Driesch, 1997 ; von der Way, 1997 : 214). Restes carpologiques Lʼanalyse des restes végétaux des phases I et II de Tell el-Faraʼin (Bouto) a permis de reconnaître différentes céréales, telles que lʼorge à deux rangs (Hordeum distichum), lʼorge à six rangs (Hordeum vulgare) et le blé (Triticum dicoccum). Les lentilles (Lens culinaris) sont également bien attestées. La vigne (Vitis vinifea), le figuier (Ficus carica), lʼivraie (Lolium), lʼoseille sauvage (Rumex), les herbes de milieux humides (carex, Cyperus) ou les plantes herbacées (ansérine, Chenopodium) constituent dʼautres espèces végétales présentes sur le site (von der Way, 1997 : 238-251).

Figure 8 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : imitations de vases gerzéens (dʼaprès von der Way, 1997 : pl. 47)

Matériel lithique Lʼoutillage lithique de Bouto découvert dans les phases I et II se caractérise par une industrie sur lames (fig. 12). La retouche bifaciale nʼest quasiment pas représentée. Les outils identifiés sont des grattoirs, des perçoirs, et des outils sur lame et lamelles torses. De grands grattoirs tabulaires en silex mettent en évidence des contacts avec la Palestine. Le reste du matériel est similaire à celui de Maadi. Des couteaux en silex de type ripple flaked caractérisent la phase II de Tell el-Faraʼin (Bouto) et la phase A de Tell elIswid. Les lames torses disparaissent dans la phase III au profit des éléments de faucilles (Schmidt, 1992a ; 1993).

Datations absolues Les quelques datations 14C connues pour le site de Tell el-Faraʼin (Bouto) donnent un résultat aberrant ou présentent des déviations trop importantes pour être prises en compte (von der Way, 1997 : 81-82).

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Les sites de Basse-Egypte

Figure 9 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : Tonstifte (dʼaprès Von der Way, 1992a : fig. 2)

Figure 10 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : Grubenkopfnagel (dʼaprès von der Way, 1992a : fig. 2 ; Faltings, Köhler, 1996 : fig. 4)

Figure 11 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : Tonflaschen (dʼaprès Wilde, Behnert, 2002 : fig.1)

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Première partie

Matériel céramique Le matériel céramique mis au jour dans la région dʼEzbet el-Qerdahi et de Konasiyet esSardushi se rapproche des découvertes faites dans les niveaux I et II de Tell el-Faraʼin (Bouto), mais également des productions contemporaines de Maadi. Les céramiques les mieux conservées, à surface lissée, de couleur rouge-brun, présentent des formes plutôt globulaires avec un fond plat (fig. 13). Elles possèdent un col étroit et une petite lèvre. Des tessons incisés rappellent certains vases du site de Tell el-Faraʼin (Wunderlich et al., 1989 : 313-316).

Figure 12 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel lithique (dʼaprès Schmidt, 1993 : 268-271, fig. 1-3)

2. EZBET el-QERDAHI Habitat Basse-Egypte

Le site dʼEzbet el-Qerdahi se trouve dans le nord du Delta, à environ 95 km à lʼest dʼAlexandrie, et 4 km au sud-ouest du site de Tell el-Faraʼin (Bouto), près du village moderne dʼel-Aseifar. Cʼest dans le cadre dʼun programme de recherche commun mis en place par lʼInstitut archéologique allemand du Caire et le Département de géographie de lʼuniversité de Marburg sur la préhistoire du Delta que des sondages ont été entrepris entre 1984 et 1988 dans la région dʼEzbet el-Qerdahi (Wunderlich, 1989 ; Wunderlich et al., 1989 ; von der Way, 1997 : 45-46). Les secteurs étudiés se situent de part et dʼautre dʼun canal dʼirrigation situé au sud dʼel-Aseifar. 10000 m² ont été prospectés dans la zone occidentale dʼEzbet el-Qerdahi, 30000 m² dans la partie orientale. Le matériel se situait à une profondeur comprise entre 0,8 et 1,9 m (Wunderlich et al., 1989 : 311-312). Habitat

Figure 13 : Ezbet el-Qerdahi : matériel céramique et lithique (dʼaprès Wunderlich, von der Way, Schmidt, 1989 : 315, fig. 2 ; 317, fig. 3)

Aucune structure domestique nʼa été reconnue sur ce gisement, mais la découverte dʼune couche cendreuse, de tessons de poterie et dʼoutils en silex témoigne vraisemblablement de la présence dʼun secteur dʼhabitat (Wunderlich et al., 1989 : 311).

Matériel lithique Le matériel lithique découvert dans la région dʼEzbet el-Qerdahi se caractérise par une industrie sur lame, avec la présence de quelques pièces bifaciales (fig. 13). Comme pour la céramique,

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Les sites de Basse-Egypte

il se rapproche du gisement voisin de Tell el-Faraʼin (Wunderlich et al., 1989 : 316-319).

de reconnaître des niveaux prédynastiques situés entre 2 et 7 m de profondeur, à lʼouest de la gezira. Le matériel qui sʼy trouve, tessons de poterie, matériel lithique et ossements animaux, a été charrié par un chenal qui bordait le secteur dʼhabitat. Les sondages réalisés dans la zone du « Grand Puits » ont mis en évidence une stratigraphie correspondant probablement à une succession de zones de rejets (Wilson et al., 2000 : 5 ; 2001 : 6-7 ; Wilson, 2001 : 4-5 ; 2003 : 570-571 ; Wilson, Gilbert, 2002 : 12). Les tessons de poterie recueillis lors des sondages ont permis de différencier deux phases dʼoccupation distinctes, séparées par un niveau de transition plus difficile à cerner. La première occupation est contemporaine du néolithique le plus ancien de Merimdé, vers 4800 BC ; la seconde correspond vraisemblablement à la fin du néolithique de Merimdé et aux cultures de Basse-Egypte, vers 3500 BC (Wilson, Gilbert, 2002 : 12 ; Wilson, 2003 : 571).

3. KONASIYET es-SARDUSHI Habitat Basse-Egypte

Le site de Konasiyet es-Sardushi se trouve dans le nord du Delta, à environ 97 km à lʼest dʼAlexandrie, et 6 km au sud-ouest du site de Tell el-Faraʼin (Bouto), près du village moderne du même nom. Le gisement a été repéré lors de sondages entrepris entre 1984 et 1988 autour du site dʼEzbet el-Qerdahi, dans le cadre dʼun programme de recherche commun sur la préhistoire du Delta, mis en place par lʼInstitut archéologique allemand du Caire et le Département de géographie de lʼuniversité de Marburg (Wunderlich, 1989 ; Wunderlich et al., 1989 ; von der Way, 1997 : 46). Habitat

Habitat

Un sondage réalisé près dʼun canal dʼirrigation, 500 m à lʼouest du village de Konasiyet es-Sardushi, a une profondeur comprise entre 1 et 2,4 m, a permis de reconnaître des tessons de poterie et du matériel lithique caractéristiques des cultures de Basse-Egypte, trahissant lʼexistence probable dʼun habitat (Wunderlich et al., 1989 : 312).

Dans un des sondages, le matériel archéologique était aligné le long de ce qui aurait pu être une paroi, comme le prouvent les trous de poteaux mis en évidence à proximité. La découverte de faune brûlée dans un sédiment rougeâtre à noir témoignant dʼune combustion intensive suggère la présence de foyers dans les niveaux inférieurs du site (Wilson, Gilbert, 2002 : 12-13). Une étiquette en bois, découverte à Abydos (Petrie, 1901b : pl. IIIA.5), figurant un étendard avec deux flèches croisées à travers une cible ou une peau animale, à lʼintérieur dʼune enceinte, est généralement considérée comme le plus ancien témoignage dʼun lieu de culte protodynastique à Saïs, même si son existence nʼa pu être encore prouvée (Wilkinson, 1999 : 320).

4. SAÏS

Habitat néolithique et Basse-Egypte

Le site de Saïs se trouve au nord du village moderne de Sa el-Hagar, toponyme composé du nom antique du site « Sa » et du nom arabe el-Hagar, « la pierre ». Centre politique du Ve nome de Basse Egypte, capitale de la XXVIe dynastie, dite « saïte », Saïs est citée par Hérodote (II, 170-171 ; 175) qui décrit le site, son temple dédié à la déesse Neith et au dieu Osiris, la nécropole des rois de la XXVIe dynastie, et les monuments encore visibles au Ve siècle ap. J.-C. En 1997, lʼEgypt Exploration Society a inauguré un nouveau projet de sondages sur le site de Saïs, menacé par lʼextension des cultures (Wilson, 1998 ; 2001 ; 2003 ; Wilson, Gilbert, 2002 ; Wilson et al., 2000 ; 2001). Une gezira a été localisée en 1999 à lʼouest du « Grand Puits », à lʼemplacement où est aujourdʼhui installé le village actuel de Sa el-Hagar. Des sondages et des prospections magnétométriques ont permis

Matériel céramique La poterie a été réalisée à partir dʼune argile alluviale. Dans le niveau supérieur, correspondant à la phase finale du Néolithique de Merimdé et aux cultures de Basse-Egypte, 88 % des tessons appartiennent à de la céramique à dégraissant végétal. Quelques uns présentent un décor imprimé avec lʼongle et un autre en forme de V. Certains tessons proviennent de vases de grande taille, destinés probablement au stockage, tandis que des tessons de céramique polie témoignent dʼune vaisselle plus fine. Un petit objet en céramique a été identifié comme un modèle miniature de corne de taureau. Dans

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Première partie

le niveau inférieur, le nombre peu important de tessons à dégraissant végétal, la présence de tessons polis rouge et gris, ainsi que dʼun fragment de décor incisé représentant un motif de plante ou un décor en arêtes de poisson, suggère une occupation contemporaine des niveaux néolithiques les plus anciens de Merimdé (Wilson, Gilbert, 2002 : 12).

Mendès est restée une ville importante pendant la Première Période Intermédiaire et le Moyen Empire, puis lʼune des cités les plus florissantes de lʼEgypte, notamment pendant la Basse Epoque. Un grand naos monolithe en granit rappelle encore aujourdʼhui cette époque. Les premières fouilles ont été conduites sur le site de Mendès par lʼAmerican Research Center in Egypt et lʼInstitute of Fines Arts de New York entre 1964 et 1966, près des vestiges du temple de la Basse Epoque (Hansen, 1965 ; 1967), puis reprises par une autre équipe américaine de 1976 à 1979 (Allen, Wilson, 1980 ; Wilson, 1982). Ces investigations ont permis de reconnaître des niveaux datés de lʼAncien Empire (Ve et VIe dynastie). De 1990 à 1992, les recherches menées par R.J. Wenke et D.J. Brewer pour les universités de Washington et de lʼIllinois se sont concentrées sur les strates les plus anciennes du site, correspondant à une occupation prédynastique (Friedman, 1991 ; 1992 ; Brewer, Wenke, 1992 ; Brewer, Isaacson, Haag, 1996 ; Wenke, Brewer, 1996). Le kôm de Tell el-Ruba, sur lequel se sont concentrées les recherches archéologiques, sʼétend sur une superficie de 9,5 ha. Il sʼélève à 14,5 m au-dessus des champs alentours. Lʼenceinte en briques crues du temple de la XXVIe dynastie est installée sur la partie nord-ouest de la localité. Les fouilles menées sur le site à partir de 1990 se sont concentrées sur deux secteurs situés à lʼintérieur de lʼenceinte, près du naos en granit de la Basse-Epoque et des mastabas de la Ve dynastie. Le secteur A se situe quelques mètres à lʼest du monolithe, le secteur B quelques 30 m au nord de celui-ci. Dans les deux cas les recherches ont abouti à la découverte de secteurs datés de lʼAncien Empire recouvrant des niveaux protodynastiques, rattachés à la phase Nagada IIIC-IIID. Le matériel archéologique suggère des zones de rejets domestiques liés à un habitat protodynastique (Brewer, Wenke, 1992 : 194-196).

Matériel lithique Le matériel lithique est très rare sur le site de Saïs. Seules quelques lames et lamelles ont été retrouvées dans les niveaux supérieurs, ainsi que des broyeurs en quartzite dans les niveaux inférieurs (Wilson, Gilbert, 2002 : 12). Restes fauniques Une grande quantité dʼossements animaux a été recueillie sur le site de Saïs. La majorité dʼentre eux sont des os de porcs (Sus scrofa). Les bovidés sont moins représentés. Quelques restes seulement de moutons ou de chèvres ont été identifiés. La présence dʼos de poissons chats (Synodontis) suggère une activité de pêche dans les canaux environnants (Wilson, Gilbert, 2002 : 13). Restes carpologiques Lʼanalyse des restes carpologiques issus des niveaux les plus anciens de Saïs indique la présence dʼun grand nombre de céréales, telles que le blé et lʼorge, ainsi que de graminées, des herbacées, et des fragments de tamaris, probablement utilisés comme charbons. Une graine de lin provient des niveaux les plus récents (Wilson, Gilbert, 2002 : 13).

5. MENDES

Habitat Basse-Egypte et Nagada IIIC-IIID Nécropole Nagada IIIC-IIID

Habitat

Le site antique de Mendès se trouve au nordest du Delta, 18 km au sud-est de Mansoura, 8 km au nord-est de . Il comprend aujourdʼhui les localités de Tell el-Ruba et de Tell Timai. Connu sous le nom de ¢npt dans des documents épigraphiques datés du règne de Djer (Ière dynastie), Mendès est mentionné sous le nom de ·dt dès la Ve dynastie dans les tombes des prêtres enterrés sur le site. Capitale du XVIe nome de Basse-Egypte tout au long de lʼépoque pharaonique,

Les recherches pratiquées en 1978 ont permis de mettre en évidence plusieurs niveaux stratigraphiques datés de la période protodynastique contenant des vestiges de murs en briques crues, ainsi quʼune structure circulaire composée dʼune assise de briques crues autour dʼun dépôt de jarres ovoïdes à base pointue. Des outils en silex, des ossements animaux, des pollens et des graines carbonisées ont été découverts dans ces niveaux (Allen, Wilson, 1980 : 142). Un

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Les sites de Basse-Egypte

sondage pratiqué en 1990 sur le secteur B de Mendès a abouti à la découverte, dans les strates Nagada IIICIIID, de plusieurs foyers associés à des murs en briques crues. Lʼun dʼentre eux, dʼun diamètre de 80 cm, était installé au fond dʼune dépression de plan carré, construite sur une plate-forme en briques crues. La cuvette du foyer était aménagée avec une argile nilotique mêlée à de la paille. Lʼintérieur du bassin était tapissé dʼune argile grise, et les parois extérieures présentaient les traces dʼun polissage vertical (Friedman, 1991 : 8 ; Brewer, Wenke, 1992 : 196 ; Wenke, Brewer, 1996 : 274).

marques incisées à lʼintérieur du récipient sous la lèvre (Friedman, 1991 : 11 ; 1992 : 200-201, 204). Des petits bols réalisés dans une pâte très fine, de couleur brunorangé, simplement lissée, sʼopposent aux bols à surface polie de Haute-Egypte par leur forme comme par leur technique de façonnage (Friedman, 1992 : 202 ; Wenke, Brewer, 1996 : 274).

Nécropole En 1964, les archéologues américains découvrirent sous une tombe de lʼAncien Empire plusieurs inhumations dans des nattes entourées par des murs en briques crues. Aucun mobilier nʼétait associé à ces tombes. Les tessons de céramique provenant de ce secteur sont rattachés à lʼAncien Empire, sans plus de précision. Seul un sceau-cylindre caractéristique de la Ière dynastie suggère une nécropole protodynastique (Hansen, 1965 : 35-36). Lors des campagnes suivantes, les archéologues découvrirent dʼautres corps enveloppés dans des nattes, déposés sur le côté en position contractée, la tête au nord et le visage vers lʼest, ainsi que des inhumations en pleine terre. Les quelques objets découverts dans les tombes confirment lʼappartenance de ce cimetière à la phase Nagda IIIC-IIID (Hansen, 1967 : 16 ; Allen, Wilson, 1980 : 141-142).

Figure 14 : Mendès : matériel céramique (pâte grossière à dégraissant végétal), (dʼaprès Friedman, 1992 : 201, fig. 2)

La poterie de Mendès se rapproche du matériel de la phase III de Tell el-Faraʼin (Bouto) et de la phase A de Tell el-Iswid (Friedman, 1991 : 12-13 ; 1992 : 200). Des fragments de vases à anse rappellent les trouvailles de Tell Ibrahim Awad (Friedman, 1992 : 204 ; Wenke, Brewer, 1996 : 276), tandis que de petits vases en céramique polie rouge évoquent les poteries de la région de Nagada (Friedman, 1992 : 200).

Matériel céramique Dans le secteur A, de la céramique de la phase Nagada IIIC-IIID a été découverte sous des vestiges de lʼAncien Empire, à une profondeur dʼenviron 2 m. Aucune structure ne leur était associée. Les tessons se rapportent à des formes caractéristiques de la période réalisées dans une argile nilotique, tels que des bols à moitié polis, des moules à pain, des jarres à col et à lèvre (Friedman, 1991 : 8 ; 1992 : 200). Associée aux installations domestiques du secteur B, la céramique de Mendès (fig. 14) se caractérise par une pâte grossière à dégraissant végétal, fabriquée elle aussi à partir dʼune argile nilotique. Des jarres à col, des jarres à large ouverture, des bols, des coupes et des moules à pain constituent lʼessentiel des formes identifiées (Friedman, 1991 : 8 ; 1992 : 200). La céramique de tradition locale est bien représentée par des jarres à large ouverture, dont le diamètre est compris entre 12 et 17 cm. Lʼun des exemplaires comporte des

Restes fauniques Les restes fauniques découverts lors des fouilles de Mendès étaient très médiocrement conservés. Les analyses ont toutefois conduit à lʼidentification de crânes de poissons-chats (Synodontis et Clarias), dʼos de perches (Lates), dʼune dent dʼhippopotame, de restes dʼovicaprinés, de plusieurs mandibules de porcs et de quelques fragments dʼos longs de bovidés (Brewer, Wenke, 1992 : 196 ; Wenke, Brewer, 1996 : 275).

6. TELL GEZIRA el-FARAS Habitat Nagada IIIC-IIID

La localité de Tell Gezira el-Faras se situe dans la région de Mansoura, 2 km à lʼouest de Tell Râk et 6,5 km au sud-ouest dʼel-Sufiya.

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Première partie

Le gisement de Tell Gezira el-Faras a fait lʼobjet dʼune mission de prospection de lʼAmsterdam University Survey Expedition dirigée par E. van den Brink en 1984-1985, puis dʼune visite de lʼItalian Mission of the Ligabue Study and Research Center de Venise, placée sous la direction de R. Fattovich, à lʼautomne 1987. Près dʼune quarantaine de sites archéologiques ont été repérés à cette occasion (Chlodnicki, 1988 ; Chlodnicki et al., 1992a ; 1992b). Situé sur une gezira de 275 m de long pour 280 m de large, qui domine les champs dʼune hauteur de 3 m, le site a été partiellement nivelé par lʼimplantation dʼun village (van den Brink, 1986 : 21 ; Chlodnicki et al., 1992b : 50-52).

habitat rattachés à la phase Nagada II-III. La localité est menacée de destruction par la pression agricole (Chlodnicki et al., 1992b : 52-53). Habitat Les structures dʼhabitat sont essentiellement des murs en argile, dessinant dans certains cas des structures rectangulaires. Les archéologues ont reconnu un grand bâtiment mesurant 20 m de long pour 4 m de large, divisé en plusieurs pièces. Des jarres de stockage et des zones de combustion étaient installées à lʼintérieur de ces structures (communication orale de Salem Gabr el-Baghdadi).

Matériel céramique

Matériel céramique

Les tessons de poterie ramassés sur le site suggèrent que celui-ci a été occupé durant la période protodynastique puis pendant lʼAncien Empire. Une grande quantité de tessons de céramique grossière (moules à pain, jarres, bols), comportant parfois des marques a été découverte lors des prospections. On note un fragment de jarre cylindrique ainsi que de la céramique polie rouge ou brune, représentée le plus souvent par des bols et des jarres. La surface interne des bols est lustrée verticalement, horizontalement uniquement dans la partie située près du bord (Chlodnicki, 1988 : 24).

Un échantillon important de tessons de poterie a été ramassé lors des premiers sondages effectués à Tell el-Dabaʼa el-Qanan. Parmi les tessons protohistoriques, il faut citer des fragments de moules à pain et un exemplaire complet réalisé dans une pâte rougeâtre/brune à dégraissant végétal très grossière. La partie supérieure est lissée, alors que la partie inférieure est irrégulière. Il mesure 28 cm à lʼouverture pour une hauteur de 18 cm. Les parois ont une épaisseur de 2,5 à 3,5 cm. Parmi les tessons de poterie grossière à dégraissant végétal, se trouvent également de gros vases globulaires, dʼun diamètre de plus de 50 cm, ainsi que de grands bols et des jarres. Le second groupe de poterie est formé par des bols polis de couleur brun/rouge (Chlodnicki, 1988 : 23-24).

7. TELL el-DABʼA el-QANAN Habitat et nécropole Nagada II-IIID

8. TELL el-SAMARA

Le site de Tell el-Dabaʼa el-Qanan est localisé à 48 km au sud-est de Mansoura, 30 km à lʼest de Simbelaouin et 2 km au nord-ouest de Kafr Segab. Découvert en 1987 lors de la campagne de prospection italienne du Centro Studi e Ricerche Ligabue de Venise dirigée par R. Fattovich (Chlodnicki, 1988 ; Chlodnicki et al., 1992a), le site a fait ensuite lʼobjet dʼune mission de reconnaissance menée en 1995 par lʼéquipe américaine de Mendès (Brewer et al., 1996). Il a été partiellement fouillé entre 1988 et 1997 par le Conseil Suprême des Antiquités, représenté par Salem Gabr el-Baghdadi. Le site de Tell el-Dabaʼa el-Qanan couvre une superficie de presque 5 hectares. Il se présente comme un tell dʼune hauteur de 2 à 7 m dominant les champs cultivés en contrebas. Occupé pendant la période prédynastique et la période romaine, il a livré plus de 300 tombes ainsi que les vestiges dʼun

Habitat et nécropole Nagada IIIC-IIID

Le site de Tell el-Samara est localisé à lʼouest du village moderne de Samara, 39 km au sud-est de Mansoura et 15 km au nord-est de Simbelaouin. Découvert en 1982 dans le cadre des travaux dʼune mission de la Munich East Delta Expedition (Leclant, 1983 ; Krzyzaniak, 1989), le site de Tell el-Samara a fait lʼobjet dʼune visite de lʼéquipe du Centro Studi e Ricerche Ligabue de Venise en 1987 (Chlodnicki, 1988 ; Chlodnicki et al., 1992b), puis dʼune reconnaissance menée en 1995 par lʼéquipe américaine de Mendès (Brewer et al., 1996). Il est fouillé depuis 1998 par le Conseil Suprême des Antiquités, représenté par Salem Gabr el-Baghdadi (Leclant, Minault-Gout, 2001b ; el-Baghdadi, elSaid Nur, 2002).

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Les sites de Basse-Egypte

9. MINSHAT EZZAT

Le site est installé sur une colline sableuse mesurant plusieurs centaines de mètres de diamètre, aujourdʼhui utilisée comme cimetière musulman. La zone fouillée sʼétend sur une superficie dʼenviron 8400 m2. Elle comporte dans sa partie orientale un cimetière et dans sa partie occidentale un habitat (Chlodnicki et al., 1992b : 50-53).

Habitat et nécropole Nagada IIIC1-IIIC2

Le site de Minshat Ezzat se trouve à environ 40 km au sud-est de Mansoura, 10 km au sud-est de Simbelaouin et 5 km au sud de Barqîn, près du village moderne du même nom. Découvert fortuitement par un paysan dans les années 1950, le site a été gravement endommagé entre 1982 et 1984 par des aménagements hydrauliques. Il est fouillé depuis 1998 par le Conseil Suprême des Antiquités, représenté par Salem Gabr el-Baghdadi, chef inspecteur des Antiquités de la province de Daqahliya (el-Baghdadi, 1999 ; Leclant, Minault-Gout, 1999, 2000, 2001a ; el-Baghdadi, el-Said Nur, 2002). Le site archéologique couvre une superficie dʼenviron 15 feddan de terre agricole. Sur les 4 feddan et 6 qirat de la concession, 1 feddan (4200 m²) a déjà été fouillé. La localisation du terrain sur une plaine agricole et argileuse, et la hauteur de la nappe phréatique, rendent les recherches sur le site extrêmement difficiles. Minshat Ezzat est une vaste nécropole de la fin de lʼépoque protodynastique, réoccupée à lʼépoque romaine. Plus dʼune centaine de sépultures datées de la phase Nagada IIIC1-IIIC2 ont été mises au jour, parmi lesquelles 12 grandes tombes constituées dʼune chambre funéraire et de compartiments pour les offrandes (el-Baghdadi, 1999 : 9 ; Leclant, Minault-Gout, 1999 : 332 ; el-Baghdadi, el-Said Nur, 2002 : 31).

Habitat Les structures dʼhabitat se présentent comme des murs en argile et parfois en briques crues, dessinant le plan de huit structures rectangulaires. La plus petite est une chambre de 4 m de long pour 3 m de large, avec une ouverture au nord-ouest. La plus grande mesure 8 m de long pour 3 m de large. Les murs de cette structure dessinent deux pièces distinctes avec une ouverture au nord-ouest. A lʼintérieur de ces installations, les archéologues ont identifié des fours, des jarres de stockage, des tessons de poterie, des outils en silex, du matériel de broyage et des ossements animaux. Plusieurs petites fosses de 20 à 25 cm de diamètre et des trous de poteaux ont été découverts à lʼextérieur des structures (communication orale de Salem Gabr el-Baghdadi). Nécropole 75 sépultures ont été fouillées dans le cimetière de Tell el-Samara, dans la partie sud-est du site. Plusieurs dʼentre elles étaient aménagées avec des dalles en argile. La plupart des tombes ont deux chambres, lʼune contenant le défunt, en position contractée, tête au nord, face à lʼest, lʼautre le mobilier funéraire (Leclant, Minault-Gout, 2001b : 366 ; elBaghdadi, el-Said Nur, 2002 : 31-32).

Habitat Un habitat contemporain de la nécropole se situe au sud de cette dernière. Des fours circulaires en briques crues ainsi que des jarres de stockage y ont été découverts. Le mobilier comprend principalement des tessons de céramique grossière (moules à pain, etc.) et des lames de silex (communication orale de S.G. elBaghdadi).

Matériel archéologique Les tessons de poterie ramassés lors des premiers sondages réalisés sur le site se caractérisent par une pâte à dégraissant végétal. Ils correspondent à des bols, des jarres et des moules à pain. Un autre type de bol est réalisé dans une pâte fine de couleur orange/rouge (Chlodnicki, 1988 : 24). Des vases en pierre, des lames en silex et des objets de parure ont été retrouvés dans les tombes de Tell el-Samara. Des empreintes de sceaux ont permis de reconnaître le nom ¢Itt (Leclant, 2001b : 366).

Nécropole Plus dʼune centaine de sépultures protohistoriques ont été découvertes à Minshat Ezzat. Les tombes les plus simples sont constituées par des fosses rectangulaires aménagées avec des mottes dʼargile compactes (gallous), longues dʼenviron 1,10 m pour 0,8 m de largeur, et une profondeur comprise entre 0,35 m et 0,45 m ; les murs sont épais de 0,15 à 0,25 m. De grands mastabas comportent deux à treize chambres construites en argile, avec un caveau entouré de

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Première partie

magasins où étaient entreposées les offrandes. Les dimensions des mastabas varient de 1,8 à 7,25 m de long, selon le nombre de compartiments. De manière générale, les sépultures sont généralement orientées selon un axe nord-sud. Les défunts étaient déposés en position contractée sur le côté gauche, tête au nord, visage tourné vers lʼest (Leclant, Minault-Gout, 1999 : 332).

La localité a été découverte en 1987 dans le cadre des travaux de lʼItalian Archaeological Expedition in the Eastern Nile Delta organisée par le Centro Studi e Ricerche Ligabue de Venise, placée sous la direction de R. Fattovich, qui dirigea deux campagnes archéologiques de 1988 à 1990. Elle est fouillée depuis 1998 par une mission de la Société Préhistorique de Poznan dirigée par M. Chlodnicki et K.M. Cialowicz, en collaboration avec lʼInstitut dʼArchéologie de lʼuniversité Jagellone de Cracovie et le Centre Polonais dʼArchéologie Méditerranéenne du Caire (Chlodnicki, 1988-2003 ; Chlodnicki, Fattovich, Salvatori, 1991 ; 1992a ; 1992b ; Chlodnicki, Cialowicz, 1999-2002 ; Cialowicz, 2002 ; 2003). Le site de Tell el-Farkha couvre une aire de 400 m de long sur 111 m de large et domine les champs alentours dʼune hauteur maximale de 4,46 m (fig. 15). La gezira sur laquelle il est installé a été considérablement nivelée pour les besoins de lʼagriculture. Elle est aujourdʼhui constituée par trois kôm situés sur sa bordure septentrionale. Un village est implanté sur la partie sud du gisement. Le site est partiellement détruit à lʼest. Le Kôm Oriental culmine à 4,36 m, le Kôm Central à 4,46 m et le Kôm Occidental à 3,13 m. Lʼépaisseur maximale des dépôts anthropiques sous la nappe phréatique est évaluée à environ 6 m (Chlodnicki et al., 1991 : 6).

Matériel archéologique Le mobilier funéraire comprend de la vaisselle et des objets en pierre (calcaire, albâtre, schiste vert et gris, brèche, silex), différents types de céramiques (jarres, bols, coupes et plats) dont certaines portant des marques, des outils en silex (poignards, racloirs et pointes de flèches), des palettes, des perles en cornaline, en schiste, en brèche, en ivoire et en améthyste et un sceau cylindre. Découverte dans la tombe n°71, une lame en silex longue de 48 cm porte un serekh incisé au nom du roi Den (Leclant, Minault-Gout, 1999 : 333 ; Hawass, 2002 : 6). Située à proximité de la précédente, la tombe n°82 a livré un mobilier tout aussi exceptionnel. Il sʼagit dʼune grande sépulture orientée nord-sud, longue de 7,25 m sur 4,75 m de large sur le côté sud et 4,25 m sur le côté nord. La fosse, située à une profondeur de 25 cm sous le niveau des cultures, a été creusée dans le substrat sableux. Elle est aménagée sur 80 cm de hauteur avec des mottes dʼargile. Au centre de la tombe, un caveau contenait un squelette en position contractée déposé sur le côté gauche, la tête au nord. Deux autres compartiments, situés de chaque côté de cette chambre, abritaient le mobilier funéraire comprenant 14 grandes jarres, 13 vases en pierre et deux palettes rectangulaires en grauwacke. Cʼest de la chambre funéraire que provient une palette décorée en grauwacke. Elle avait été déposée aux pieds du défunt, dans lʼangle sud-est de la pièce. Décorée sur le recto dʼun décor animalier, avec deux fauves dont les cous démesurément allongés bordent la cupule, et un animal bondissant, brisé, dans sa partie supérieure, cette palette est le seul exemplaire décoré a avoir été découvert en contexte funéraire (elBaghdadi, 1999 : 9 ; el-Baghdadi, el-Said Nur, 2002 : 31 ; Hawass, 2002 : 5).

10. TELL el-FARKHA

Habitat Basse-Egypte et Nagada IIC-IIID Nécropole Nagada IIIC-IIID

Le site de Tell el-Farkha se trouve 14 km à lʼest de Simbelaouin, au nord du village moderne de Ghazala, le long dʼun canal de drainage.

Figure 15 : Tell el-Farkha : plan et coupe géologique est-ouest du site (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 60, fig. 1 ; 75, fig. 10)

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Les sites de Basse-Egypte

Les études menées sur les lieux ont révélé une séquence stratigraphique correspondant à cinq phases dʼoccupation. La phase 1 se rapporte aux premières manifestations des cultures de Basse-Egypte. Après un hiatus, la phase 2 comporte encore des tessons se rapportant aux cultures de Basse-Egypte, mais avec également la présence dʼun matériel Nagada IIC-D. La phase 3 est contemporaine de lʼépoque Nagada IID2-IIIA1. La phase 4 se distingue par un assemblage céramique Nagada IIIA1-IIIB, tandis que la phase 5 est contemporaine du développement des premières dynasties égyptiennes, phase Nagada IIIC-IIID (Chlodnicki, Cialowicz, 2001 : 87).

découverts dans un niveau de cendres et de terre brûlée, à lʼintérieur de la structure, suggèrent que le toit était construit en végétaux et recouvert dʼargile. La fouille a finalement permis de mettre en évidence juste au-dessous une structure formée de trois cercles, de 0,4 à 0,6 m de diamètre, construits avec des briques à section en D, comportant en leur centre plusieurs briques disposées pour maintenir en place de grands vases. Les archéologues distinguent deux catégories de briques, lʼune regroupant des exemplaires à section semi-circulaire, trapézoïdale ou triangulaire, posés ou enfoncés dans le sol ; lʼautre des briques plates, dont lʼune des extrémités a été modelée pour avoir une forme concave, et qui servaient à supporter des cuves ou des pots en terre cuite. La structure domestique aménagées avec ces différents élément est ainsi interprétée comme une brasserie, la plus ancienne conservée dans le Delta, mais plus récente que celles de Haute-Egypte (Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 63 ; 2001 : 91-84 ; 2002 : 91-92). La phase 3 se caractérise sur le Kôm Occidental par une structure rectangulaire en briques crues (dim. 30 x 15 cm) longue de 6 m pour 2,75 m de large, orientée nord-est/sud-ouest, et un grand bâtiment rectangulaire, 0,4 cm au-dessus de la brasserie déjà mentionnée (fig. 16b). Un mur de 11,7 m de long, dʼune épaisseur de 0,8 m, suivait un axe nord-est/sudouest, et aboutissait à une pièce rectangulaire dʼau moins 5,5 m de long, flanquée à lʼest et à lʼouest de murs épais de 50 cm. Un matériel abondant a été mis en évidence à cet endroit, comprenant de nombreux tessons de poterie, deux grandes jarres de stockage à base pointues, encore en place dans leurs fosses aménagées avec une épaisse couche de limon, six petits vases posés sur le sol contenant, pour deux dʼentre eux, des arrêtes de poissons, un couteau en silex et un gros fragment de vase en pierre. Lʼextrémité sud de la pièce rejoignait une structure à angle arrondi (dim. 1,2 x 1,5 m) délimitée par un mur en briques de 0,3 m dʼépaisseur. Un aménagement du même type cernait une aire de 4,6 de long sur 4 m de large au sud-est du mur principal (Cialowicz, 2002 : 25-26 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 63 ; 2002 : 93). Un mur de 9 m de long et de 0,9 m dʼépaisseur, construit en briques crues, orienté selon un axe nord-est/sud-ouest, a été mis au jour dans le niveau correspondant à la phase 4. Une pièce de 3 x 4 m était située à lʼouest du mur, une autre de 3 x 2,5 m à lʼest. Les vestiges très mal conservés dʼune construction semi-circulaire et dʼune pièce plus grande, 3 m

Habitat - Kôm Occidental Associés à la phase 1 du Kôm Occidental, des fosses rondes ou ovales, dʼun diamètre compris entre 1,2 et 2,2 m présentaient des parois enduites dʼargile. Les fouilleurs ont également identifié des cuvettes aménagées, jusquʼà 30 cm de diamètre, revêtues de limon, dont la plupart contenaient des tessons de poterie. Des tranchées de 10 à 20 cm de large délimitant des espaces rectangulaires correspondent peut-être à lʼemplacement de structures construites en matériaux périssables. Des briques présentant une section en D rappellent les exemplaires découverts à Bouto (von der Way, 1997 : 73, 120), Abydos (Peet, 1914 : 7-8) et Hiérakonpolis (Hoffman, 1980 : 124-126 ; Hoffman dir., 1982 : 12, 23-24), identifiés comme des chenets (Chlodnicki et al., 1992b : 5557 ; Chlodnicki, Cialowicz, 1999 : 65 ; 2000 : 61 ; Cialowicz, 2001 : 68). Sur le Kôm Occidental, dans la phase 2, dont lʼassemblage céramique se rattache à une culture spécifique à la Basse-Egypte, les archéologues ont identifié une succession de niveaux dʼoccupation. Des murs en briques crues y ont été reconnus. Le mieux préservé dʼentre eux mesurait 0,5 m dʼépaisseur. Orienté nord-est/sud-ouest, il était conservé sur une longueur de 9,5 m, rejoignant au nord une structure semi-circulaire de 0,3 à 0,4 m de diamètre, aménagée avec de lʼargile. A proximité, une structure mesurant 4 m de côté combinait trois cercles constitués de briques à section en D, éparses, entassées les unes sur les autres. A lʼextérieur, trois trous de poteaux supportaient probablement un toit. De nombreux fragments de torchis avec des impressions de plantes et des empreintes digitales

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Première partie

de large pour au moins 5 m de long, ont été mis en évidence à proximité. Une fosse circulaire dʼenviron 1 m de diamètre entourée dʼun muret en briques se trouvait au sud de la seconde chambre. Deux foyers étaient installés dans la pièce nord et dans lʼangle nord-ouest de la pièce sud. Les archéologues ont identifié deux structures de combustion à lʼouest du mur principal. Le plus grand foyer était de forme carrée. Chacun dʼentre eux contenait 4 vases, sans fond, plantés dans une base dʼargile pure. La différence de hauteur observée entre les différents pots, de 0,2 à 0,4 m, suggère selon les fouilleurs une action répétée consistant à casser le vase pour le séparer de sa base afin de récupérer plus facilement le contenu, peut-être des graines desséchées. La présence de plusieurs couches superposées de charbons, de cendres, et dʼargile brûlée ou pure, pourrait confirmer cette hypothèse. Dʼautres murs ont été mis au jour sur le Kôm Occidental, mais leur mauvais état de conservation ne permet pas de définir précisément leur organisation (Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 65 ; 2002 : 93-94).

La dernière période dʼoccupation du site, phase 5, est marquée par une architecture toute aussi mal préservée. On distingue toutefois une habitation comprenant au moins deux pièces mesurant chacune 2,5 m de large pour environ 5 m de long. Des traces dʼincendie ont été repérées à ce niveau. En 2001, les archéologues polonais ont découvert sur le Kôm Occidental un dépôt composé de figurines et de vaisselle en faïence, en argile et en pierre, parmi lesquels une représentation de babouin, celle dʼun homme nu agenouillé, et une statuette dʼhomme nu, barbu, portant les cheveux longs. Il faut également mentionner la découverte dʼun groupe de 5 crécelles réalisées avec de lʼargile. Ce dépôt était situé à une faible profondeur sous la surface du tell, à lʼintérieur dʼun pièce appartenant à un bâtiment de très grandes dimensions, mesurant au moins 25 m de long pour 15 m de large. La construction se compose de pièces juxtaposées les unes à côté des autres, conservées parfois sur 2 m de hauteur. Selon les archéologues, le bâtiment se serait effondré lors dʼun tremblement de terre, emprisonnant sous les débris dʼune pièces de grands récipients de stockage, des bols en terre cuite et des palettes à fard en grauwacke (Cialowicz, 2002 : 25 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 68 ; 2002 : 94). - Kôm Central La phase 1 de Tell el-Farkha est représentée à lʼouest du Kôm Central par deux dépressions irrégulières (diam. 20 cm ; prof. 10 cm) associées à un vase complet, et une fosse mesurant 1,2 m de diamètre et 0,3 m de profondeur, découverte au nord du tell. Elle contenait une grande quantité de tessons de poterie, parmi lesquels quelques exemplaires décorés dʼun motif en zigzags et des grands bols à parois à la fois évasées et droites, réalisés dans une pâte à dégraissant végétal. Dans la partie sud du Kôm Central, des trous de poteaux, des fosses mesurant entre 1,2 et 1,9 m pour 0,7 à 0,8 m de profondeur, parfois aménagées avec de lʼargile ont été mis au jour. Deux tranchées parallèles (20 et 50 cm de large) représentent probablement les vestiges dʼune construction en matériaux végétaux (Chlodnicki, 2002 : 23; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 98-99). Une fosse dʼenviron 3,5 m de diamètre pour 40-50 cm de profondeur, contenant un foyer, et une fosse de stockage de 1 m de diamètre pour une profondeur de 40-50 cm constituent les seules structures domestiques identifiées pour la phase 2 du Kôm Central. Des foyers et des murs en briques sont rattachés à

Figure 16 : Tell el-Farkha : murs en briques crues a) répartition des murs en briques sur le site b) bâtiment en briques crues sur le kôm occidental (phase 3) c) structures en briques crues sur le kôm central (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 74, fig. 9 ; 62, fig. 2 ; 96, fig. 11)

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Les sites de Basse-Egypte

la toute fin de cette période (Chlodnicki, 2002 : 23 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 99). A la phase 3 correspondent des niveaux détritiques dʼune épaisseur de 2 m contenant une grande quantité de tessons (Chlodnicki, 2002 : 23 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 99). La phase 4 est marquée par un bâtiment construit en briques crues (fig. 16c). Ses murs de 50 cm dʼépaisseur délimitent une pièce où un foyer, 4 petits vases complets et plusieurs percuteurs en pierre ont été découverts. Les restes dʼune autre construction étaient visibles dans lʼangle nord-ouest. Un ensemble de petites pièces entourant deux cours a été mis en évidence près de là. Plus de 50 structures de combustion y ont été reconnues (Chlodnicki, 2002 : 24 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 99-100). A la phase 5 appartient une cour où étaient installés un four et une grande fosse de stockage (Chlodnicki, 2002 : 24 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 100).

téristique est un décor de lignes incisées, de zigzags, et de lignes pointillées. On le retrouve sur les petites jarres ovales ou ovoïdes à lèvre arrondie, sans col bien défini. Un autre motif consiste en des petits demi-cercles imprimés sur la partie supérieure de certains bols, juste sous le bord. Le matériel céramique de la phase I de Tell el-Farkha est comparable à celui de la phase II de Tell el-Faraʼin (Bouto), de la phase A, niveaux I-IV de Tell el-Iswid (Sud), et de la phase 7 de Tell Ibrahim Awad (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 100-103 ; Jucha, 2003 : 262-264).

Figure 17 : Tell el-Farkha : matériel céramique (phase 1) (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 105, fig. 12)

Nécropole

Parmi les différents types de poteries de la phase 2 (fig. 18) se distinguent des jarres à lèvre arrondie, à épaule haute et bases plates ou pointues, ainsi que des formes plus étroites à lèvre externe épaisse. Elles se rapprochent de formes similaires connues en Haute-Egypte pour la phase de transition Nagada II/Nagada III. La tradition nagadienne est visible à Tell el-Farkha dans la présence de récipients réalisés dans un pâte plus fine, et comportant un décor caractéristique de la seconde moitié de la phase Nagada II. Des bols réalisés en pâte grossière et quelques exemples de jarres à large ouverture se rattachent encore aux cultures de Basse-Egypte (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 104-106). Dans la phase 3 de Tell el-Farkha les jarres à lèvre arrondie sont plus nombreuses. Les formes des récipients témoignent de lʼinfluence de la tradition de Haute-Egypte : grandes jarres de stockage ovales, petites jarres à base pointue, vaisselle miniature et vases globulaires (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 106 ; Jucha, 2003 : 264). Aux phases 4 et 5 correspondent de grands récipients effilés brisés, qui possédaient probablement une base plate, des fragments de jarres à large ouverture, des bols et des moules à pain (fig. 127). On distingue également des bols et plus rarement des jarres réalisés dans une céramique polie de couleur brun-rouge. Les marques dʼun polissage horizontal sont parfois visibles près de lʼouverture des récipients

Commencée en 2001, la fouille de la nécropole de Tell el-Farkha, proche de lʼhabitat, a permis de mettre en évidence la diversité des inhumations, depuis de simples fosses creusées dans le sable jusquʼà des constructions plus complexes en briques crues comprenant deux compartiments. Six tombes ont été fouillées. Elles ont toutes livré du matériel céramique (Jucha, 2002 : 45 ; Debowska, 2002 : 28). Matériel céramique La poterie de Tell el-Farkha est réalisée à partir dʼune argile nilotique. La majorité des tessons de poterie récoltés sur le site sont réalisés dans une pâte alluviale à dégraissant végétal. La céramique de la phase I (fig. 17), associée aux cultures de BasseEgypte, est représentée à 92 % par ce type de pâte. Des petites jarres ovales ou ovoïdes à lèvre arrondie, sans col bien défini, à surface rugueuse, caractérisent cette période (36 %), ainsi que des petits bols tronconiques irréguliers à lèvre arrondie (40 %). On trouve également, en quantité moins importante, des jarres ovoïdes à col, comportant parfois un bord arrondi, des petites jarres à col retourné (19 %), ainsi que des bols peu profonds à bord simple ou arrondi (5 %). Ces vases mesurent de 10 à 13 cm de hauteur et de 4 à 7 cm de diamètre à lʼouverture. Une très faible proportion de cette céramique est décorée. Le motif le plus carac-

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Première partie

de cette catégorie, tandis que la partie inférieure comporte des marques verticales ou radiales. Les tessons décorés se caractérisent par un décor pointillé. On remarque également des tessons peints avec un décor de lignes ondulées (Jucha, 2003 : 265-268). Les auteurs signalent également des exemplaires de vases cylindriques caractéristiques dʼune forme dégénérée de Wavy-handled, parfois décorés dʼun motif peint de filet (Jucha, 2000). Un clou en terre cuite ressemblant aux exemplaires de Tell el-Faraʼin (Bouto) provient de ce secteur (Chlodnicki, 1988 : 23 ; Chlodnicki et al., 1992b : 52 ; Chlodnicki, Cialowicz, 1999 : 64 ; 2001 : 95-97 ; 2002 : 106). Deux vases comportent des serekhs incisés (van den Brink, 2001 : 71, 74, 78-79).

fabriqué avec de lʼargile, cuite puis peinte en rouge. Un sceptre Ìk“ est clairement visible sur la poitrine et fait de cet objet lʼune des plus anciennes représentations de roi connues à ce jour en Egypte (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 94). Matériel lithique Le silex semble être la matière première principale utilisée dans la fabrication du matériel lithique. Il sʼagit principalement dʼun silex blond, mais on trouve aussi des variétés de couleur beige, brune, grise et noire. Quelques éclats de grès sont également signalés. 75 % du matériel correspond à des outils, majoritairement transportés à Tell el-Farkha depuis leur lieu de production. Les quelques éclats de débitage découverts sur le site ne correspondent quʼà une production locale très limitée. Le matériel de Tell elFarkha se caractérise principalement par une industrie sur lames (fig. 19), une très faible quantité dʼoutils sur éclats ayant été retrouvée. Deux types dʼoutils prédominent : des lames à retouches denticulées, sur un seul ou bien sur les deux tranchants, et des lames à retouche abrupte ou semi-abrupte sur lʼun ou les deux côtés. Lʼindustrie lithique de la phase I de Tell el-Farkha est similaire à la production du Bronze Ancien I de Palestine, et plus particulièrement celle du site dʼEn Shadud. Des fragments de couteaux et de lames dites « cananéennes » sont signalés par les archéologues. Le matériel lithique laisse transparaître une importante mutation survenue sur le site vers la fin de la phase 5 de Tell el-Farkha, quand la production lithique ne se fait plus sur le site lui-même, mais dans un atelier spécialisé, et que les artisans produisent à grande échelle des lames de faucille en silex (Salvatori, Usai, 1991 : 35-43 ; Usai, 1992 : 620-622 ; Chlodnicki, Cialowicz, 1999 : 64-67 ; Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 110 ; Kabacinski, 2002 : 46). Le matériel de mouture comprend des fragments de meules, des petits broyeurs ovales ou hexagonaux en grès, en quartz ou en silex, ayant également servi de percuteurs. Ils mesurent environ 6 cm de diamètre. Des petits galets aménagés sont identifiés comme des instruments ayant servi à la retouche des outils en silex. Des forets en quartz étaient probablement utilisés pour creuser des trous dans des matériaux très durs, comme la pierre. Une douzaine de palettes a été mise au jour sur le site de Tell el-Farkha. Elles sont toutes réalisées dans de la grauwacke. Elles ont des formes rectangulaires ou géométriques caractéristiques de la période Nagada III, ou sont plus excep-

Figure 18 : Tell el-Farkha : matériel céramique (phase 2-5) (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 108-109, fig. 13-14)

De nombreuses empreintes de sceaux ont été recueillies lors des fouilles, certaines comportant des inscriptions. Le titre smsj b” représente peut-être la plus ancienne attestation du dieu Ba de Mendès (Cwiek, 2002 : 27). A la phase 5 de Tell el-Farkha correspond également la découverte du torse dʼune figurine masculine

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Les sites de Basse-Egypte

tionnellement zoomorphes. De nombreux fragments et un seul exemplaire complet de vases en pierre ont été découverts. Un type dʼoutil particulier est représenté par des pierres en forme de « bateau » dont la fonction reste encore énigmatique (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 110 ; Jordeczka, 2002 : 44).

se trouvaient des squelettes de chiens, et à proximité de laquelle avaient été déposés les ossements dʼune antilope. Sur le secteur dʼhabitat du Kôm Occidenal, les ossements dʼun aurochs étaient disposés de manière singulière (Ablamowic, 2002 : 9). Restes carpologiques Les principales plantes représentées à Tell el-Farkha sont les céréales, et plus particulièrement lʼorge (Hordeum vulgare) et le blé amidonnier (Triticum dicoccum). On remarque également la présence de graines dʼorge à deux rangs (Hordeum vulgare subsp. distichum) et à six rangs (Hordeum vulgare subsp. vulgare). Très peu de végétaux cultivés ont été identifiées. Ils sont représentés par la lentille (Lens culinaris et Lathyrus sativus), le pois (Pisum sativum) et lʼers (Vicia ervilia). Les plantes sauvages incluent lʼivraie (Lolium temulentum), la vesce (Vicia sp.), lʼoseille sauvage (Rumex sp.), lʼEleocharis et lʼacacia (Acacia). Des fragments carbonisés de tissus parenchymateux ont été examinés au microscope électronique. Trois espèces ont été déterminées : laîche (Cyperus sp.), roseau (Typha sp.) et jonc (Scirpus sp.) (Kubiak-Martens, 2002 : 52).

Figure 19 : Tell el-Farkha : matériel lithique (dʼaprès Salvatori, Usai, 1991 : fig. 1, 3, 6 et 7)

11. MINSHAT ABOU OMAR

Restes fauniques

Habitat néolithique (?) Habitat et nécropole Nagada IIC-IIID

A la fin de la campagne 2000, un total de 5541 fragments dʼossements de faune était découvert sur le site de Tell el-Farkha. Les animaux domestiques représentent lʼessentiel de cet ensemble (93,2 %), avec des os de porc (Sus domesticus, 76,2 %), de bœuf (Bos primigenius domestica, 10,3 %), de chèvre ou de mouton (Ovis aries/Capra hircus, 6,25 %), de chien (Canis familiaris, 0,3 %) et un spécimen de chat (Felis, 0,1 %). Les seuls témoignages de chasse sont des restes dʼaurochs (Bos primigenius), de sanglier (Sus scrofa), de hyène (Hyaena hyaena) et de rhinocéros blanc (Ceratotherium simum). Les ossements dʼâne (Equus africanus ou Equus hemionus, 4,9 %) ne peuvent pas être attribués avec certitude à une espèce sauvage ou domestiquée. Outre les mammifères, des ossements dʼoiseaux et de poissons ont également été retrouvés, ainsi que des fragments de coquilles de moules dʼeau douce et dʼescargots (Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 110-114). Des restes animaux ont été retrouvés dans des tombes humaines situées sur le Kôm Oriental. Sur le Kôm Central a été découverte une fosse dans laquelle

Le site de Minshat Abou Omar se trouve à 150 km au nord-est du Caire, 35 km au nord-est de Faqus et 15 km au sud-est de Tanis, dans une région où coulait jadis la branche pélusiaque du Nil. Le site a été identifié en 1966 lors dʼune mission visant à reconnaître lʼorigine des objets vendus par un marchant dʼart égyptien en Europe et aux Etats-Unis (Leclant, 1952 ; Fischer, 1963 ; Müller, 1966 ; 1975). Il correspond vraisemblablement au site de Munagat où des découvertes de lʼépoque thinite ont été faites (Fischer, 1958 ; Müller, 1966 : 7-8 ; 1979 : 486 ; Kroeper, Wildung, 1985 : 4). Entre 1978 et 1991, plusieurs campagnes de fouille ont été dirigées par K. Kroeper et D. Wildung dans le cadre de la Müncher Ostdelta Expedition (Myskiwiec, 1979 ; Wildung, 1984 ; Kroeper, 19842002; Kroeper, Wildung, 1985-2000 ; Ziegelmayer, Parsche, 1985 ; Kaiser, 1987 ; Krzyzaniak, 1988a ; 1988c ; 1989 ; 1992b ; 1993 ; Pahl et al., 1988 ; Kroeper, Krzyzaniak, 1992 ; Andres, Wunderlich, 1992 ; Riederer, 1992).

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Première partie

Installé sur une gezira dominant les champs alentours depuis une hauteur de 2,5 m, le site de Minshat Abou Omar sʼétend depuis le village moderne du même nom, vers le nord-est, sur une distance de 550 m (fig. 20 et 22). Il a livré dans sa partie sud un cimetière rassemblant 420 tombes pré- et protodynastiques, ainsi que 2630 sépultures du premier millénaire. Le mobilier des tombes les plus anciennes (phases I et II) se rapporte à la période Nagada IIC-D. Les sépultures les plus récentes (phases III et IV) correspondent au début à la période Nagada IIIB-IIID. Les sondages effectués sur le Tell el-Sabaa Banat, secteur nord du site, ont permis dʼidentifier un habitat pré- et protodynastique ainsi quʼune occupation gréco-romaine. Ils ont également montré que la gezira est recouverte par une épaisse couche de sédiments dʼorigine fluviatile (Krzyzaniak, 1993 : 323325 ; Kroeper, Wildung, 1994 : XI-XIV).

logues ont décrit ces strates comme des ensembles riches en tessons, en matériel lithique, en restes végétaux et animaux. Aucune structure domestique nʼa été identifiée (Krzyzaniak, 1993 : 323-324). A une distance dʼenviron 1 km du cimetière protodynastique, les sondages ont mis en évidence une situation géomorphologique différente. La gezira est recouverte par une couche épaisse dʼargile, riche en matériaux organique, puis par une couche dʼalluvions plus récente (postérieure à lʼépoque romaine). A 6 m de profondeur, des tessons de céramique appartiennent peut-être à une occupation néolithique. Les dates radiocarbones obtenues pour la couche dʼargile la plus profonde la situe entre 4030 ± 70 BP et 5720 ± 80 BP. Il semble donc que la poterie soit

Figure 21 : Minshat Abou Omar : coupe géologique (dʼaprès Andres, Wunderlich, 1992 : 160, fig. 3)

Figure 20 : Minshat Abou Omar : plan du site (dʼaprès Kroeper, Wildung, 1994 : plan 1)

Habitat Dʼaprès les sondages réalisés entre 1987 et 1989, lʼhabitat protodynastique de Minshat Abou Omar est situé à environ 500-700 m au sud-est du cimetière de la même époque, à une profondeur de 4 à 6 m sous le niveau du sol actuel, 3 à 4 m sous la nappe phréatique (fig. 21, 22 et 135). Les archéo-

Figure 22 : Minshat Abou Omar : reconstitution de lʼenvironnement autour du site (dʼaprès Andres, Wunderlich, 1992 : 162, fig. 5)

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Les sites de Basse-Egypte

antérieure à 5700 BP. Ce niveau nʼa pas encore fait lʼobjet dʼune fouille (Krzyzaniak, 1993 : 323-325 ; Kroeper, Wildung, 1994 : XIII).

dʼidentifier sur le site de Tell Ibrahim Awad des secteurs dʼhabitat, ainsi que des vestiges sépulcraux datés de la Ière dynastie (van den Brink, 1988a ; 1992). W.M. Van Haarlem dirige depuis 1991 la mission archéologique de la Fondation Néerlandaise pour les Recherches Archéologiques en Egypte (Eigner, 1992-2003 ; Van Haarlem, 1993-2003 ; Hellier, 2000 ; Belova, 2000 ; Sherkova, 2003). Situé aujourdʼhui sur la partie la plus basse de Geziret Umm Agram, au milieu des zones cultivées, le tell qui devait originellement couvrir une aire de 450 x 360 m, est maintenant réduit à une zone de 250 x 125 m, dominant la plaine dʼune hauteur maximale de 2,5 m. Il a beaucoup souffert des activités agricoles, et notamment de la plantation dʼun verger. La zone A se situe dans la partie orientale du site. Les archéologues y ont découvert les vestiges dʼun temple du Moyen Empire ainsi quʼun cimetière occupé pendant la Première Période Intermédiaire et le Moyen Empire. La zone B occupe la partie occidentale du site. Elle comprend un secteur dʼhabitat et une nécropole de lʼépoque protodynastique. Dans lʼAntiquité, un chenal devait être actif au sud du site. Il se divisait en deux branches distinctes. Lʼhabitat était situé à proximité de ce cours dʼeau (van den Brink, 1988a : 76-77 ; 1992 : 44 ; Van Haarlem, 1998b : 14-15 ; 2000a : 13-15). La stratigraphie du gisement archéologique présente une séquence ininterrompue depuis les dépôts prédynastiques jusquʼaux strates du Nouvel Empire. Les tranchées creusées sur le site, à une profondeur maximale de 4 m, ont permis de reconnaître sept phases dʼoccupation continue, depuis le Prédynastique jusquʼà la XIIe dynastie. La phase 5 correspond au Nagada IIIC-IIID, la phase 6 au Nagada IIIA- IIIB et la phase 7 au Nagada IIC-IID (van den Brink, 1988a : 77 ; Eigner, 2000b : 17 ; 2002 : 112-113).

Nécropole Les sépultures les plus anciennes se présentent comme des fosses ovales de 1 à 1,5 m de long pour une profondeur de 1,5 à 2 m, dans lesquelles les défunts étaient déposés en position contractée sur le côté droit, la tête au nord et le visage vers lʼest. Le mobilier funéraire est rare, se résumant dans la plupart des cas à quelques petits vases de forme globulaire ou conique. Des spécimens de pots à anses ondulées et de céramiques décorées sont également attestés. Vaisselle en pierre, palettes, cuillères en ivoire et, plus rarement, bracelets ou harpons en cuivre, complètent la liste des offrandes funéraires (Kroeper, Wildung, 1992 ; 1994 ; 2000). Les tombes de la fin de la période prédynastique sont généralement de forme rectangulaire, plus grandes et plus profondes quʼaux périodes précédentes (fig. 136). Les parois des cavités étaient tapissées avec de lʼargile. Lʼorientation des défunts, enveloppés dans des nattes, se modifie, la tête tournée au nord-est, le visage regardant vers le sud ou lʼest. Des vestiges de cercueils réalisés en bois, en roseaux ou en argile, sont bien conservés. Le mobilier funéraire entassé dans ces tombes est beaucoup plus conséquent. Il est constitué de différents types de vases en pierre, dʼoutils en cuivre (harpons, haches et scies) ou de bijoux (Kroeper, Wildung, 1992 ; 1994 ; 2000). Datations absolues Les seules dates 14C connues pour le site de Minshat Abou Omar proviennent de la nécropole. Elle se situent entre 4120 ± 100 et 3930 ± 70 BP et correspondent à la période Nagada IIIC-D (Pazdur et al., 1994).

Habitat

12. TELL IBRAHIM AWAD

La phase ancienne de Tell Ibrahim Awad se caractérise par la présence de foyers, bien datés par les tessons de céramique qui leur sont associés. Les fouilleurs ont également observé des fosses de stockage, parfois aménagées avec de lʼargile (van den Brink, 1988a : 77 ; 1992b : 53 ; Van Haarlem, 1996 : 14 ; Eigner, 2000b : 35 ; 2003 : 168). Les vestiges dʼune architecture en briques crues nʼapparaissent que dans les strates de la phase 6,

Habitat Nagada IIC-IIID Nécropole Nagada IIIC-IIID

Le site de Tell Ibrahim Awad est situé dans le Delta oriental, à 14 km au nord de Faqus et 2 km au sud du village de Geziret Umm Agram. Des sondages organisés en 1984 lors dʼune expédition de lʼuniversité dʼAmsterdam placée sous la direction de E.C.M. van den Brink, ont permis

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Première partie

correspondant à la période Nagada IIIA-IIIB. Les archéologues ont reconnu le plan dʼun bâtiment orienté nord-est/sud-ouest associé à plusieurs foyers, dont lʼun présente encore in situ un pot à cuire. Ils ont également rencontré des petites fosses de 35 cm de diamètre pour une profondeur équivalente dont les parois étaient tapissées dʼargile, voire même construites en briques crues. Les sites de Tell el-Faraʼin (Bouto) et Tell el-Iswid (Sud) ont livré des installations comparables (van den Brink, 1988a : 77 ; 1992 : 52-54 ; Van Haarlem, 1998a : 509 ; 1998b : 16 ; 2000a : 15). Une plate-forme en briques crues, près de laquelle des dépôts votifs regroupant des objets datés de lʼépoque protodynastique et de lʼAncien Empire ont été découverts, constitue peut-être les vestiges dʼun sanctuaire protodynastique installé à Tell Ibrahim Awad (Van Haarlem, 1998a : 513 ; Hellier, 2000 : 28). Les archéologues pensent avoir repéré sur le site les vestiges dʼune chapelle de la phase Nagada IIIC-IIID, composée de deux bâtiments construits en briques crues lʼun à côté de lʼautre, sur les vestiges dʼun bâtiment plus ancien, de forme oblongue, lui aussi construit en briques, et daté de la phase Nagada IIIB-IIIC (Eigner, 2000a : 29-35 ; 2002 : 126-127 ; 2003 : 167).

appartiennent peut-être au dépôt de fondation du temple de Tell Ibrahim Awad dans son état Ancien Empire / Première Période Intermédiaire (Eigner, 2000b : 24). Parmi ces objets, six modèles en faïence, mesurant entre 14,7 et 7,5 cm de long, 8,7 et 4,4 cm de large, 8,7 et 2,2 cm de hauteur, représentent la chapelle caractéristique de Basse-Egypte, pr-nw/pr-ns (Van Haarlem, 1998c : 183-185. Plus de 200 figurines en faïence représentent des babouins. Un autre modèle en faïence reproduit une barque sur laquelle étaient disposées six statuettes de babouins, dont seulement quatre sont aujourdʼhui conservées (Sherkova, 2002 ; 2003). En 1999 un objet exceptionnel a été découvert sur le site de Tell Ibrahim Awad. De forme oblongue, ce vase en terre cuite (inventorié sous le numéro A140/190/314) est constitué de trois récipients placés les uns à coté des autre, de telle sorte quʼils donnent lʼimage dʼun « bateau à trois cheminées ». Il mesure 16,6 cm de long, 6,6 cm de hauteur, et 5,7 cm de largeur. Le diamètre des trois ouvertures mesure 3,7 cm. Réalisé dans une pâte alluviale, le vase est poli sur sa surface extérieure, de couleur rouge, et décoré de trois rangées de petits cercles imprimés. Des trous de suspension sont aménagés à deux endroits différents. Cette découverte a été réalisée dans un petit corridor entre deux murs du temple orientés nord-est/sud-ouest. A proximité se trouvaient un vase globulaire, la partie inférieure dʼun vase cylindrique décoré de deux rangées de petites impressions triangulaires ainsi quʼun bol, des types de récipients connus à Bouto pour la phase Nagada II-III, à laquelle peut être rattaché cet objet singulier (Van Haarlem, 1999 : 193).

Nécropole La nécropole mise au jour à Tell Ibrahim Awad a livré des tombes rectangulaires aménagées avec des briques crues, composées dʼune chambre funéraire et de deux compartiments annexes pour le mobilier. Elles mesurent environ 3,5 m de long, 1,5 m de large et 1,3 m de profondeur. Elles ont livré du matériel céramique et des vases en pierre (van den Brink, 1992b : 50). Matériel céramique La céramique présente un répertoire de formes bien connues des sites contemporains du Delta et de la vallée du Nil (fig. 23). Moules à pain, jarres cylindriques et fragments de céramique de type Wavy-handled constituent les principaux types de récipients associés à la phase 6 du site (van den Brink, 1988a : 77 ; 1992 : 52-53). Des cachettes situées sous les vestiges du temple du Moyen Empire ont permis la découverte de plus de 600 objets votifs, dont la majorité peut être rattachée à la Ière et la IIe dynasties (Van Haarlem, 1996 : 31 ; Sherkova, 2003 : 504). Ils

Figure 23 : Tell Ibrahim Awad : matériel céramique et lithique (dʼaprès van den Brink, 1992 : 53-54, fig. 9-10 ; Schmidt, 1992b : 91, fig. 2-3)

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Les sites de Basse-Egypte

Matériel lithique

entre 1984 et 1987, quʼa été reconnu le site de Tell elIswid (Sud). Des sondages plus importants y ont été entrepris à lʼautomne 1987 par les membres de lʼéquipe néerlandaise (van den Brink, 1986 ; 1988a ; 1988b ; 1989 ; 1991 ; Van Haarlem, 1996). A 400 m au sud-est du village dʼEzbet Mohammed Abou Shanab, les vestiges de lʼoccupation prédynastique sont dispersés sur un secteur de 250 x 400 m, dominant de 3 à 4 m les champs cultivés et les canaux dʼirrigation qui lʼentourent. La surface du tell est recouverte dʼune couche de 20 cm de sédiment éolien très fin, piégé par la végétation herbeuse. Malgré une tentative de nivellement dans les années soixante, et lʼactivité incessante des sebakhin, notamment au sud et à lʼouest, le site est relativement bien conservé. Deux sondages de 4 x 5 m (carrés A et B) ont été effectués au sud-ouest de Tell el-Iswid (Sud), à 16 m lʼun de lʼautre, à une profondeur maximale de 4,5 m (van den Brink, 1989 : 57-58). Deux phases, dénommées A et B, se distinguent clairement, correspondant pour les fouilleurs à un changement culturel brutal, qui illustrerait le passage dʼune culture matérielle ancienne de la BasseEgypte à une culture fortement influencée par la HauteEgypte. La phase A se rattache aux cultures de BasseEgypte et à la période Nagada IIC au plus tard, tandis que la phase B est contemporaine de la période Nagada IIIC-IIID (van den Brink, 1989 : 59 ; 1991 : 50 ; Van Haarlem, 1996 : 13). La phase A a été définie à partir des 6 couches stratigraphiques les plus profondes (I à VI), se superposant sur 1,7 m dʼépaisseur au-dessus du sable vierge de la gezira. Elles sont constituées dʼun sédiment argilo-sableux sombre mélangé à des cendres. Les strates VII à XI, directement superposées à la strate VI sur 1,8 m dʼépaisseur, forment les niveaux les plus récents, correspondant à la phase B. Tessons de poterie, matériel lithique et structures fossoyées témoignent de différentes périodes dʼoccupation du site (van den Brink, 1989 : 59-65).

Lʼanalyse du matériel lithique de Tell Ibrahim Awad a permis de reconnaître différentes variétés de silex, et quelques spécimens en quartzite. Une industrie sur lames et lamelles prédomine (fig. 23). Les outils sur éclats sont rares. Quelques pièces présentent une retouche de type bifacial (Schmidt, 1992b : 79-87). Restes fauniques Parmi les ossements animaux découverts sur le site de Tell Ibrahim Awad, le porc tient une place prédominante, devant le bœuf (Bos primigenius), le mouton, la chèvre et lʼhippopotame. Des ossements dʼantilope, dʼâne, de chien et dʼoiseau ont également été reconnus. Poissons-chats (Clarias, Bagrus, Synodontis) et perches du Nil (Lates niloticus) constituent lʼessentiel des poissons pêchés dans le Nil. Seuls quelques fragments de moules (Aspatharia) trahissent la présence de mollusques (Boessneck, von den Driesch, 1988 : 118 ; 1992 : 98-103 ; Van Haarlem, 2003 : 537. Restes carpologiques Les restes carpologiques recueillis dans les vases de la sépulture fouillée en 1986 sur le site de Tell Ibrahim Awad ont permis dʼidentifier des restes de blé (Triticum), dʼorge (Hordeum), de lentille (Lens culinaris), ainsi que dʼivraie (Lolium), dʼoseille sauvage (Rumex), de Phalaris, dʼacacia (Acacia), de Malva et de fabacées, telles que la vesce (Vicia), le trèfle (Trifolium), la luzerne (Medicago) ou le Scorpiurus (van Zeist, 1988 : 111-113). Les analyses carpologiques et palynologiques effectuées sur le secteur dʼhabitat ont révélé la présence des mêmes espèces, cultivées ou cueillies dans les environs du site (Bottema, 1992 : 124-125 ; De Roller, 1992 : 112-114 ; Thanheiser, 1992a : 118-119).

Habitat

13. TELL el-ISWID (SUD)

Pour la phase A, des foyers, des fosses et des zones de rejet caractérisaient les strates I à VI (fig. 24). De forme circulaire, les 25 petites fosses identifiées mesuraient entre 30 et 35 cm de diamètre, pour une profondeur de 25 à 30 cm. Leurs parois étaient tapissées dʼune couche dʼargile. Des traces de combustion sont parfois visibles, ainsi que les preuves de réaménagements du revêtement en argile. Ces fosses contenaient des ossements animaux et des

Habitat Basse-Egypte et Nagada IIC-IIID Nécropole Nagada IIIC-IIID

Le site de Tell el-Iswid (Sud) est localisé dans le Delta oriental, 14 km au nord-ouest de la ville moderne de Faqus, et 6 km à lʼouest du site de Tell Ibrahim Awad. Cʼest à lʼoccasion dʼune campagne de prospection de lʼAmsterdam University Survey Expedition,

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Première partie

tessons de poterie (van den Brink, 1989 : 59). Elles étaient associées dans la strate II avec les restes dʼune zone dʼhabitation (carré A) et dʼune aire de stockage (carré B). Une épaisse couche de limon, témoignant vraisemblablement dʼun apport anthropique, reposait sur la strate I. Dans le carré A, au moins quatre fosses circulaires de 1,5 m de diamètre y ont été creusées. Deux dʼentre elles étaient clairement associées avec les petites fosses aménagées déjà décrites. Deux rangées de petits trous de poteaux, dʼun diamètre de 5 à 7 cm, espacés de 15 cm environ, formaient un angle droit et englobaient lʼune des grandes fosses ainsi quʼun foyer. Les archéologues ont reconnu dans ce dispositif une hutte construite en matériaux végétaux. Les nombreux restes dʼargile découverts dans le même secteur et comportant des empreintes de roseaux confirment cette hypothèse. Dans le carré B, la découverte de grands paniers en osier, larges dʼenviron 1,2 m, tapissés dʼargile, et disposés en cercle, pourrait témoigner de la présence dʼune zone de stockage. La strate IV a livré une grande zone de combustion, utilisée pendant une très longue période, tandis que les strates supérieures, V et VI, ont permis de reconnaître des les vestiges de clôtures en roseaux. Dans le carré A, lʼune dʼentre elle était longue de 4 m. A lʼest de celle-ci étaient disposées deux fosses aménagées et une jarre de stockage (van den Brink, 1989 : 61). A lʼarchitecture très frustre de la phase A sʼopposent les plans de bâtiments en briques crues (fig. 24), identifiées dans les strates de la phases B. Deux phases dʼhabitat distinctes sont visibles dans les strates VII et VIII, caractérisées par la présence de murs en briques crues, et les vestiges dʼune structure de stockage associée à du matériel de broyage (van den Brink, 1989 : 64). Les strates supérieures IX, X et XI nʼont livré que des structures funéraires, marquant le passage dʼun secteur dʼhabitat à une zone sépulcrale (van den Brink, 1989 : 64-65).

sur le côté gauche, orienté selon un axe nord-sud, la tête au nord et le visage vers lʼest. Une jarre était déposée à lʼextérieur de la sépulture, contre le mur. Un bol à fond plat était situé dans la fosse devant le visage du mort (van den Brink, 1989 : 64).

Figure 24 : Tell el-Iswid (Sud) : structures dʼhabitat (carrés A et B), (dʼaprès van den Brink, 1989 : 62, fig. 4)

La strate IX correspond à un stade dʼabandon du secteur. Elle ne comporte que des fosses remplies de cendres et une sépulture (A/87/1), creusée aux dépens du mur D. Comme dans le cas précédent, le défunt a été déposé sur le côté gauche, en position contractée, la tête vers le nord. Aucun mobilier funéraire ne lui était associé (van den Brink, 1989 : 64). Une troisième sépulture a été repérée dans la strate X (A/87/3). Une grande fosse, de 1,2 m de diamètre et 1,3 m de profondeur, a livré un squelette en position contractée sur le côté gauche, déposé sur une natte, la tête au nord. Il était protégé par une seconde natte, elle-même recouverte dʼune couche dʼargile épaisse de 10 cm. La tête du défunt était calée par une meule, appartenant à un petit cairn de pierres installé près de lui. Plusieurs jarres et un bol en terre cuite, ainsi que des vases en calcite et une autre meule dormante avaient été regroupés autour de lui. Les quel-

Nécropole Dans la strate VIII, une sépulture (A/87/2) a été découverte à proximité de lʼangle formé par deux murs en briques crues (fig. 24). Il sʼagit dʼune fosse creusée au pied du mur. Le fond et les parois de la fosse étaient aménagés avec une natte en roseaux, dépassant de la cavité et partiellement posée contre le mur. La fosse était bordée par une rangée de briques crues. Le défunt a été déposé en position contractée,

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Les sites de Basse-Egypte

ques débris de structures domestiques, parmi lesquels deux foyers et des fosses superficielles, témoignent de lʼabandon du secteur et de sa vocation uniquement sépulcrale (van den Brink, 1989 : 65).

Tell el- Faraʼin (Bouto) et Tell Ibrahim Awad (van den Brink, 1988a : 7 ; van den Brink, 1989 : 70). La céramique de la phase B diffère complètement de la précédente. La poterie grossière à dégraissant végétal a complètement disparu. A côté dʼun grand nombre de vases plats ouverts à parois épaisses, dénommés « moules à pain », une gamme diverse de formes caractéristiques de la période Nagada III et du début de lʼépoque thinite marque cette seconde phase, comme des bols et des plats, à surface polie horizontalement à lʼextérieur, verticalement à lʼintérieur. Quelques tessons réalisés dans une pâte marneuse sont présents, ainsi que des fragments de vases dʼorigine cananéenne et de jarres à vin portant un décor cordé caractéristique de la Ière dynastie (van den Brink, 1989 : 71-77).

Matériel céramique La céramique de la phase A de Tell el-Iswid (Sud) est fabriquée à partir dʼune argile nilotique (fig. 25). Façonnée à la main, elle présente une surface dʼaspect grossier et des parois épaisses montrant une grande quantité dʼinclusions organiques. Le spectre de couleurs varie du brun-rouge à lʼorangé. De petites jarres ovoïdes (diam. ouv. 8 à 10 cm) au fond arrondi, pointu ou plat, dotées parfois dʼun col, rappellent les productions contemporaines de Maadi. Quelques-unes possèdent un petit col. Un autre type de vaisselle est représenté par de petites assiettes ou des bols évasés à fond plat (diam. env. 20 cm). On trouve également un dernier type de céramiques aux parois très épaisses (plus de 1,2 cm). Quelques tessons témoignent de céramiques importées de Palestine et de Haute-Egypte (van den Brink, 1989 : 67, n. 14).

Matériel lithique 338 outils en pierre ont été récoltés sur le site de Tell el-Iswid (Sud). Le silex est le seul matériau utilisé, à lʼexception dʼun fragment de lame taillée dans de lʼobsidienne et un éclat de quartz (Schmidt, 1989 : 82). Une industrie sur lames et lamelles caractérise ce gisement (fig. 26). Elle montre une grande analogie avec les industries contemporaines de Tell el-Faraʼin (Bouto), niveaux I/II pour la phase A de Tell el-Iswid (Sud), niveaux III/IV pour la phase B. Les lamelles torses, parfois retouchées latéralement, prédominent, a côté de couteaux à dos. La retouche bifaciale nʼa été observée que sur deux spécimens de couteaux ripple flaked de type « Hemamieh » associés à la phase A. Elle permet de dater cette phase de la période Nagada IIC-D et de soupçonner un contact culturel avec la Haute-Egypte.

Figure 25 : Tell el-Iswid (Sud) : matériel céramique (dʼaprès van den Brink, 1989 : 69, fig. 9 ; 72, fig. 10; 73, fig. 11 : 75, fig. 13 )

De rares céramiques à fond plat ou arrondi sont décorées de zigzags incisés ou de lignes verticales pointillées (fig. 25). Ils peuvent être comparés à des spécimens découverts sur dʼautres sites du Delta, comme

Figure 26 : Tell el-Iswid (Sud) : matériel lithique (dʼaprès van den Brink, 1989 : 84-89, fig. 15-18)

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Première partie

Des spécimens de couteaux comparables ont été découverts dans la phase II de Tell el-Faraʼin (Schmidt, 1989 : 85-91 ; 1992a : 34). Lʼanalyse du couteau bifacial en obsidienne suggère que la roche dont il est composé provient de Nemrut Dag en Anatolie (Schmidt, 1992a : 34 ; Pernicka, 1996 : 286-287). La phase B se caractérise par un nombre plus important de troncatures rectangulaires et lʼabsence dʼoutils à retouche bifaciale (Schmidt, 1989 : 91-94 ; 1996 : 289).

Merimdé a fait lʼobjet de sept campagnes de fouille, de 1929 à 1939, conduites par lʼAcadémie autrichienne, dont quatre en collaboration avec le Musée égyptien de Stockholm. Le matériel découvert sur les 6400 m² excavés à cette période est aujourdʼhui dispersé dans plusieurs musées, et plus particulièrement au Caire, à Stockholm et à Heidelberg. La Seconde Guerre mondiale entraîna la perte dʼune grande partie de la documentation du fouilleur et du matériel récolté. Les résultats de ces campagnes ne sont malheureusement connus que par les rapports préliminaires de H. Junker (Junker, 1929-1940 ; Baumgartel, 1965). En 1976, une campagne du Service des Antiquités de lʼEgypte, dirigée par Z. Hawass et F.A. Hassan, a étudié la stratigraphie très complexe du site (Hawass et al., 1988). Les fouilles ont ensuite été reprises de 1977 à 1983 par J. Eiwanger pour lʼInstitut allemand du Caire (Badawi, 1978 ; Eiwanger, 1978-1992). Couvrant une superficie de 25 ha, le site est installé sur une terrasse sédimentaire, formée par un ouadi qui décharge dans la vallée, au nord. Au cours de leur développement, les zones dʼhabitat de Merimdé ont été à plusieurs reprises déplacées, probablement à cause de modifications de la hauteur de lʼinondation annuelle du Nil, liées à des changements climatiques. Une succession de couches de sables éoliens sʼest déposée sur les galets alluviaux pléistocènes de la terrasse. Les fouilles de lʼInstitut allemand ont mis en évidence dans ces dépôts alluvionnaires, qui peuvent atteindre trois mètres à certains endroits, cinq niveaux correspondant à trois périodes dʼoccupation. Le niveau inférieur a été baptisé Urschicht par les fouilleurs. Il correspond, selon ces derniers, à une culture particulière, différente des strates supérieures, en rapport avec le Levant. Une couche de sable éolien stérile recouvre cette strate à certains endroits. Le matériel découvert dans le niveau II (Mittleren Merimdekultur) laisse penser que la culture intermédiaire de Merimdé appartenait à un complexe culturel saharo-soudanais. Les niveaux III, IV et V (Jüngeren Merimdekultur) sont, quant à eux, représentatifs dʼune culture proche de celle du Fayoum A. Aucune publication détaillée nʼexiste pour les trois niveaux supérieurs, seuls les niveaux les plus anciens ayant fait lʼobjet dʼune monographie. Les difficultés de la fouille et lʼenchevêtrement des niveaux nʼont pas permis de résoudre les problèmes stratigraphiques liés à lʼorganisation spatiale des structures dʼhabitat et des sépultures (Kemp, 1968 ; Hawass et al., 1988).

Restes fauniques Parmi les espèces identifiées sur le site de Tell el-Iswid (Sud), le bœuf prédomine, suivi par le porc, la chèvre et le mouton. Lʼâne, lʼhippopotame, le chacal, le renard et le chien sont également attestés. La proportion dʼespèces domestiquées par rapport aux espèces chassées incite à accorder à la chasse un rôle important dans lʼéconomie de subsistance de Tell el-Iswid (Sud). Les poissons sont principalement représentés par les poissons-chats (Clarias, Bagrus, Synodontis), mais également par les perches du Nil (Lates niloticus) et les tilapias. Les moules du Nil (Aspatharia rubens) constituent lʼessentiel des mollusques reconnus à côté de deux spécimens dʼEtheria elliptica et un seul coquillage conique de type Cleopatra bulimoides (Boessneck, von den Driesch, 1989 : 94-98). Restes carpologiques Lʼanalyse des restes végétaux découverts sur le site de Tell el-Iswid (Sud) a permis de reconnaître des grains de blé (Triticum dicoccum), dʼorge à six rangs (Hordeum vulgare), de graminées et de différentes autres familles telles que les fabacées, ainsi que de lʼivraie (Lolium) et du Phalaris (De Roller, 1989 : 102-103).

14. MERIMDE BENI-SALAME Habitat et nécropole néolithiques

Le site de Merimdé Beni-Salâmé (Merimdé signifie « le lieu des cendres », allusion aux dépôts grisâtres des couches archéologiques) se trouve dans le Delta occidental, en bordure du Désert libyque, à 45 km au nord-ouest du Caire et 2 km au sud du village actuel de Beni-Salâmé, entre Rashîd-Arm et le canal dʼel-Beheri. Découvert en 1928 par H. Junker dans le cadre de la Wiener Westdelta-Expedition, la localité de

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Les sites de Basse-Egypte

de bois (fig. 29) a été interprétée comme un marche-pied pouvant faciliter lʼaccès à la structure (Junker, 1932 : 46, fig. 1, pl. II). Un récipient en terre cuite enfoncé dans le sol devait servir de réserve dʼeau (fig. 28c). Des foyers ont été reconnus à lʼintérieur des structures. Ces petites habitations étaient vraisemblablement groupées le long de ce qui pourrait être des rues (fig. 28b). Les activités domestiques étaient réalisées à lʼextérieur comme le montrent les vestiges abondants de foyers, le matériel lithique et les meules. Une enceinte de tiges de roseaux serrées les unes contre les autres, réunies par un double lien transversal, a été interprétée comme un enclos à bétail. Les différents foyers reconnus sur le site offrent une grande variété de formes. Junker signale dans lʼun dʼentre eux deux cônes en terre cuite de 20 cm de haut

Habitat Le Urschicht a livré quelques trous de poteaux, des fosses rondes ou ovales, peu profondes, de 2 à 3 m de diamètre, ainsi que des foyers. Une occupation plus dense du sol marque le deuxième niveau de Merimdé. Les trous de poteaux sont plus nombreux (fig. 27), les fosses et les foyers plus abondants. Un bol conique à fond plat, fiché en terre, à proximité dʼun foyer, contenait plusieurs objets recouverts dʼune natte : cinq petites haches polies en schiste, un fragment de bracelet et deux objets coniques en ivoire, ainsi quʼune petite sculpture zoomorphe en os (Eiwanger, 1988 : 46).

Figure 28 : Merimdé Beni-Salâmé : structures ovales en argile. a) profil b) plan du secteur dʼhabitat fouillé en 1934 c) profil et plan dʼune structure ovale avec une fosse-récipient d) reconstitution (dʼaprès Junker, 1930 : fig. 4 ; 1934 : fig. 1, fig. 3 ; 1932 : pl. II)

Figure 27 : Merimdé Beni-Salâmé : plan de structures ovales

Les seuls vestiges dʼune réelle implantation apparaissent dans les niveaux récents de Merimdé. Ce sont des petites huttes creusées en partie dans le sol, de plan circulaire ou elliptique, larges de 1,5 à 3 m (fig. 28 et 29). Construits en torchis et en roseaux, leurs murs sont conservés sur une hauteur de 1 m. Un poteau central pouvait éventuellement supporter la toiture (Junker, 1930 : 37-42 ; 1932 : 52-54 ; 1933 : 67-69). Dans certains cas, la découverte dʼun tibia dʼhippopotame ou dʼun morceau

Figure 29 : Merimdé Beni-Salâmé : structure ovale. a) profil et reconstitution dʼune structure ovale en argile ; b) aménagement avec un os dʼhippopotame et un bâton en bois, (dʼaprès Junker, 1932, fig. 1 ; pl. II ; 1934, fig. 3)

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ayant pu servir de support pour une marmite (fig. 110), comme nous le montrent les représentations des mastabas de lʼAncien Empire (Junker, 1930 : 42-43 ; 1932 : 56, fig. 2 et 4). Dans des fosses tapissées de limon, de grandes corbeilles et des jarres constituent des structures de stockage dispersées à lʼintérieur des zones dʼhabitat. Des aires circulaires aménagées, larges de 4 m, tapissées dʼune natte de roseaux ont été interprétées comme des aires de battage des céréales (Vandier, 1952 : 122).

Dégraissée au moyen de paille séchée, la céramique du niveau II (fig. 31) diffère complètement de la strate inférieure par sa technique et la variété de ses formes : coupes aux parois presque verticales, bols coniques et hémisphériques à fonds arrondis ou plats. Le vase de forme ovale est caractéristique de ce niveau. Présent à Merimdé dès la strate précédente dans des exemplaires miniatures, ce type de vase se développe avec des dimensions beaucoup plus importantes dans ce deuxième niveau. Céramiques polies et poteries lissées apparaissent en quantité à peu près égale. On constate comme dans la phase précédente que les formes ouvertes dominent le corpus des céramiques lissées de cette strate. La couleur des récipients varie du rouge au gris. Aucun décor nʼest attesté (Eiwanger, 1988 : 18-27).

Nécropole Toutes les couches de Merimdé ont livré des sépultures. Il nʼy avait pas de zone séparée pour le cimetière. Dans les niveaux supérieurs, plus de 185 tombes ont été fouillées par les archéologues autrichiens. Couchés sur le côté droit dans des fosses ovales peu profondes, les corps en position contractée, tête au sud, étaient enveloppés dans des nattes ou des peaux. Les tombes ne contenaient pas de mobilier, sinon quelques coquilles de moules perforées (Aspatharia rubens) dans les structures les plus anciennes. La reprise des fouilles par lʼInstitut allemand a confirmé que lʼhypothèse dʼindividus enterrés dans les secteurs dʼhabitat était le fait dʼune mauvaise lecture de la stratigraphie complexe du site. Les sépultures ont été installées dans des zones dʼhabitat laissées à lʼabandon. Seuls les jeunes enfants ont été inhumés dans lʼhabitat (Kemp, 1968). Matériel céramique La céramique qui provient du niveau le plus ancien de Merimdé (fig. 30) se caractérise par une pâte sans dégraissant, ce qui lui confère un aspect rugueux. Les parois des tessons sont épaisses. Les formes, peu variées, sont limitées aux coupes, plats et bols hémisphériques. Les fonds sont essentiellement arrondis, plus rarement plats. On peut toutefois distinguer une céramique polie, bien cuite, de couleur rouge brun à pourpre violet, et une céramique lissée à la main, de couleur claire, orangée à rouge (Eiwanger, 1984 : 18). Les céramiques polies sont plus nombreuses que les exemplaires lissés. Les formes ouvertes constituent plus de la moitié des spécimens lissés de cette phase. Sur la pâte de certaines céramiques polies, un décor en arêtes de poisson a été incisé avant cuisson. On le retrouve également sur quelques exemplaires de poteries lissées, mais seulement dans le cas de pots miniatures. Des louches en terre cuite ont été identifiées parmi ces céramiques lissées (Vandier, 1952 : 141-144 ; Larsen, 1962).

Figure 30 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau I), (dʼaprès Eiwanger, 1984 : pl. 1, 2, 19, 23, 26, 47, 53, 54, 57)

La céramique de la phase III (fig. 32) se place dans la continuité du niveau précédent avec des formes de plus en plus fermées. Les bouteilles qui caractérisent les phases IV et V apparaissent dans cette strate. De grands récipients en terre cuite grossière constituent la moitié du corpus céramique de cette phase (Eiwanger, 1992 : 19). Les poteries polies des phase IV et V (fig. 32) présentent des couleurs rouges et noires beaucoup plus soutenues, marques dʼun processus de cuisson mieux maîtrisé. Les formes évoluent

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vers des récipients ovales, fermés, globulaires, cylindriques ou de grands plats. Lèvres, cols et pieds se distinguent bien. Des tétons en relief et des incisions ornent les céramiques grossières et les céramiques lissées (Eiwanger, 1992 : 19).

pourvus de cortex (Eiwanger, 1984 : 42-43). Les retouches visibles sont surtout latérales directes, parfois inverses. De gros éclats ont été utilisés comme supports de grattoirs à retouches grossières ou fines, unifaciales ou bifaciales, ou pour la confection de perçoirs (Eiwanger, 1984 : 49). La retouche bifaciale a essentiellement servi à aménager le tranchant des galets (Eiwanger, 1984 : 51-52). Découverte dans le Urschicht, une petit pointe de flèche sur éclat, à pédoncule et ailerons, entièrement retouchée sur sa face supérieure, présente deux encoches qui la rapprochent pour ses inventeurs de la série des armatures à encoche du Proche-Orient du type « pointe dʼHélouan » (Eiwanger, 1984 : 51).

Figure 31 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau II), (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 1, 3, 6, 13, 25, 29, 33, 38)

Des figurines modelées en terre ont été identifiées sur le site, parmi lesquelles une figure anthropomorphe et des fragments de figurines de bovidés (fig. 34) découverts dans le niveau inférieur du site (Eiwanger, 1984 : 53). Cette production perdure, comme le montrent les bovidés modelés, les perles et les sphéroïdes en terre du niveau II (Eiwanger, 1988 : 40). Les couches supérieures ont livré plusieurs exemples de figurines anthropomorphes en terre cuite, parmi lesquelles un petit visage humain (fig. 33), conservé au musée du Caire (Inv. JE 97472), mesurant de 12 cm de haut (Eiwanger, 1992 : 39-40).

Figure 32 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau III), (dʼaprès Eiwanger, 1992 : pl. 1, 2, 12, 18, 45, 49, 50, 69)

Pendant la deuxième phase dʼoccupation du site, les galets de la terrasse sont délaissés au profit des nodules de silex provenant des formations calcaires proches (Eiwanger, 1988 : 35). La rupture avec le niveau précédent se caractérise par une industrie lithique essentiellement bifaciale (fig. 31), alors que le matériel récolté est quantitativement plus pauvre (Eiwanger, 1988 : 34-35). Des haches taillées présentent un tranchant poli, pouvant également affecter une plus grande partie de lʼoutil. Une forme particu-

Matériel lithique Lʼindustrie lithique du niveau inférieur de Merimdé (fig. 30) se caractérise par lʼutilisation des galets de la terrasse dans un débitage laminaire (Eiwanger, 1984 : 41). Les nucléus recueillis dans cette strate attestent dʼune production de lames courtes et larges, ainsi que dʼéclats lamellaires souvent

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lière est représentée par la hache à tranchant transversal, opposant une face aplatie, naturelle ou par larges retouches, et une face bombée, une série de retouches transversales délimitant un tranchant droit. On trouve des objets similaires dans les cultures du Fayoum ou de Khartoum. Les pointes de flèches à ailerons montrent dans certains cas les traces dʼun polissage préalable destiné à permettre la mise en place de longues retouches plates obtenues par pression (Eiwanger, 1988 : 35-36). Des lames allongées triangulaires ou losangiques présentent la même technique. Des éléments de faucilles montrent eux-aussi des traces de pré-polissage. Les perçoirs bifaciaux sont fréquents, mais les spécimens sur lames ainsi que les galets et éclats retouchés du niveau précédent persistent (Eiwanger, 1988 : 38). Les lames sont beaucoup moins nombreuses que dans le niveau inférieur et tendent à sʼallonger tout en demeurant encore très larges (Eiwanger, 1988 : 39). Certaines présentent des retouches latérales. Des haches polies en schiste ont également été découvertes dans ce niveau, ainsi que deux têtes de massues piriformes, lʼune en albâtre, lʼautre en roche éruptive, comparables au matériel découvert en Palestine et en Anatolie (Eiwanger, 1988 : 47). Quelques fragments dʼalbâtre évoquent la fabrication de vases en pierre dure.

rieurs, des pesons en calcaire à rainure longitudinale ont été interprétés comme des lests de filet de pêche (Eiwanger, 1992 : 64). H. Junker signale un fragment de tamis ou de passoire, exemple le plus ancien de ce type dʼobjet connu sur un site égyptien. Des perles en turquoise, cornaline et agate, sont présentes sur le site, plus particulièrement dans les tombes.

Figure 34 : Merimdé Beni-Salâmé : figurines de bovidés modelées dans lʼargile (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 63 ; 1992 : pl. 89)

Des meules et des molettes ont été découvertes en grand nombre dans toutes les couches de Merimdé. En grès dʼorigine locale, elles présentent des formes ovales ou sub-rectangulaires (Eiwanger, 1988 : 46-47). Des tessons ont servi de broyeurs, voire de polissoirs. Les pierres utilisées (bois silicifié, quartz, grès, calcaire et basalte) étaient ramassées à proximité. Seul le schiste doit être recherché plus au sud. La sanguine est attestée dans les deux niveaux inférieurs de Merimdé. Matériel en matière dure animale Les os dʼhippopotame ont servi à la confection de harpons, de poinçons et dʼhameçons (fig. 35) dès la phase ancienne de Merimdé. Au niveau II, poinçons et aiguilles apparaissent en plus grand nombre. Des harpons en os, à trois barbes sur un rang, sans incision, et des hachettes à tranchant transversal façonnées dans des côtes dʼhippopotame sont plus caractéristiques de cette strate (Eiwanger, 1988 : 42-46). Les dernières phases dʼoccupation du site voient perdurer la production de poinçons et dʼhameçons en os (Eiwanger, 1992 : 61-63). Le niveau II a livré plusieurs exemples de pendentifs en dents de canidés et de bracelets en ivoire (Eiwanger, 1988 : 46). Les moules du Nil (Aspatharia Rubens) ont été utilisées tout au long de lʼoccupation du site pour la confection de hameçons (Eiwanger, 1988 : 41, fig. 15).

Figure 33 : Merimdé Beni-Salâmé : visage humain modelé dans lʼargile, (dʼaprès Eiwanger, 1992 : pl. 88)

Lʼoutillage lithique des phases récentes de Merimdé montre la persistance de la technique bifaciale (fig. 32) développée aux niveaux inférieurs, avec une diversification des outils : perçoirs sur galets, racloirs sur éclats, grattoirs (Eiwanger, 1992 : 43). La retouche bifaciale affecte des pièces de très grande taille. Une pointe de lance conservée au musée du Caire (JE 57920) combine un polissage préalable et des retouches par pression. Dans les niveaux supé-

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Datations absolues Les dates 14C situent le niveau I entre 5890 ± 60 et 5790 ± 60 BP, ce qui implique une position chronologique entre 4900 et 4500 cal BC (Hassan, 1985). J. Eiwanger considère cette séquence radiocarbone trop courte. Il voudrait plutôt situer le Urschicht au VIe millénaire (Eiwanger, 1988 : 54). La non concordance entre le matériel découvert dans les niveaux inférieurs de Merimdé, comparable à celui du Fayoum A et les datations 14C est en effet évidente. Ce sont les niveaux supérieurs de Merimdé qui livrent un matériel comparable à celui du Fayoum. Le matériel céramique et lithique du niveau II (Mittleren Merimdekultur) montre de très nettes différences avec la strate précèdente. J. Eiwanger situe cette phase entre 5500 et 4500 BC et voit dans les zones de sable stérile présentes à ce niveau le reflet de la phase aride décelée en Palestine à la même époque, ce qui repousserait effectivement le Urschicht au VIe millénaire. Aucune datation radiocarbone nʼest encore disponible. Les niveaux III, IV et V (Jungeren Merimdekultur) seraient dʼaprès lʼarchéologue allemand analogues au Fayoum A. Les datations 14C ne confirment que partiellement cette hypothèse en resituant le niveau V de Merimdé entre 5760 ± 60 et 5260 ± 90 BP, cʼest-à-dire entre 4600 et 4000 cal BC, dates correspondant aux phases les plus récentes définies pour le Fayoum A. S. Hendrickx souligne en revanche que les niveaux supérieurs de Merimdé sont contemporains de la culture dʼel-Omari (Hendrickx, 1999 : 19) et rappelle que dʼautres auteurs ont suggéré lʼexistence dʼune culture néolithique dans lʼensemble du Delta (Schmidt, 1987 ; Krzyzaniak, 1992a).

Figure 35 : Merimdé Beni-Salâmé : harpons et hameçons en os (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 53 ; 1992 : pl. 101)

Restes fauniques Les restes de faune découverts dans le Urschicht montrent dès le niveau le plus ancien de Merimdé la présence dʼanimaux domestiques (von den Driesch, Boessneck, 1985) : mouton en majorité, bœuf, porc et chèvre en plus faible proportion. Le chien est également attesté. Parmi les espèces sauvages représentées, lʼhippopotame tient une place importante. Des hameçons en coquilles de moules et des perles en œufs dʼautruche ont été recueillis dans les deux premiers niveaux. Le bœuf domestique sʼaccroît au niveau II et continue sa progression jusquʼà la dernière phase dʼoccupation du site. Les vestiges de poissons et de porcs suivent la même voie, tandis que les quantités de mollusques diminuent parallèlement. La chasse est toujours attestée par la présence dʼossements de ruminants, dʼhippopotames, de gazelles, dʼautruches, et de crocodiles. Parmi les différentes espèces de poissons reconnues, les poissons-chats (Synodontis et Clarias), les tilapias et les perches (Lates niloticus) sont les plus fréquentes, suivies ensuite par les bagres (Bagrus) et les barbeaux (Barbus bynni) moins bien représentés (von den Driesch, Boessneck, 1985).

15. GIZA

Habitat Basse-Egypte et Nagada II-III

Restes carpologiques

Le plateau de Giza est aujourdʼhui situé dans la banlieue sud-est du Caire, sur la rive occidentale du Nil. Le site de Giza se présentait dans lʼAntiquité come un plateau calcaire délimité par deux ouadis, au nord et au sud. Lʼoccupation du site remonte à lʼépoque prédynasique, comme le prouve la découverte en avril 1992, dʼun ensemble dʼobjets appartenant aux cultures de Basse-Egypte, durant des opérations dʼaménagements hydrauliques près du canal de Mansoura, à lʼintersection de la route qui relie Le Caire au Fayoum, et de celle qui relie la capitale à Alexandrie, au nord des

Le blé amidonnier (Triticum dicoccum) est le type de céréale le plus fréquemment rencontré parmi les témoins végétaux de Merimdé, suivi de lʼorge à six rangs (Hordeum hexastichum). Dʼautres plantes, telles que le blé à grain nu, la lentille, le pois, lʼivraie et plusieurs espèces sauvages, ont également été identifiées (Wetterstrom, 1996b : 61).

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Première partie

pyramides de Giza. Les fouilles ont été menées sous la direction de Z. Hawass et de K. Wahid (el-Sanussi, Jones, 1997). Tout au long du XXe siècle, des tombes protodynastiques ont été mises au jour sur le site. A proximité de ces tombes, W.M.F. Petrie découvrit également des monuments datant des IIe et IIIe dynasties, mais lʼimportance réelle du site de Giza ne se fit quʼa partir de la IVe dynastie. La découverte se résume à neuf poteries et un fragment de vaisselle en basalte, retrouvés dans une couche sableuse. Aucun reste osseux ni perturbation stratigraphique ne permet dʼidentifier ce dépôt comme une sépulture. La position des vases, déposés verticalement sur le sol, et les fragments de céramique découverts à proximité témoignent plutôt, selon A. el-Sanussi et M. Jones, de lʼexistence dʼun secteur dʼhabitat prédynastique au sud et à lʼest du dépôt (elSanussi, Jones, 1997 : 242).

Cette découverte peut être rapprochée de la mise au jour en 1907 par Ahmed Bey Kamal de quatre jarres complètes près de la pyramide de Chéops. Leur forme les rattache elles-aussi aux cultures de Basse-Egypte, et trahissent peut-être lʼexistence dʼun cimetière de cette époque sur le plateau de Giza (Mortensen, 1985 : 145-147). En 1898, deux vases avaient déjà été trouvés sur le site lors de la construction dʼune route (von Bissing, 1913 : 45, pl. IV). Comparés par A. Scharff au matériel de Tourah, ils appartiennent également aux cultures de Basse-Egypte (Scharff, 1928 : 272). K. Kromer a fouillé une zone dʼhabitat du début de lʼAncien Empire au sud de la chaussée de Mykérinos. Il y a également découvert des tessons de céramique décorée, quʼil attribue à la phase Nagada II, ainsi que des outils en silex, des fragments de vases en pierre et des empreintes de sceaux (Kromer, 1972 ; 1973, 31-34 ; 1974 : 53).

Matériel céramique

Matériel lithique

Les neuf jarres découvertes à Giza (fig. 36) sont dʼun type bien connu sur le site de Maadi (Rizkana, Seeher, 1987 : 86-89), dans le cimetière dʼHéliopolis (Debono, Mortensen, 1988) ou celui dʼes-Saff (Habachi, Kaiser, 1985 : 45). De forme plutôt globulaire, à fond plat, elles possèdent un col étroit et une petite lèvre. La surface des poteries est lissée et présente une couleur rouge-brun (el-Sanussi, Jones, 1997 : 245-248).

Un fragment de vaisselle en basalte, poli sur sa surface extérieure, était associé aux céramiques de Giza (el-Sanussi, Jones, 1997 : 245).

16. MAADI

Habitat et nécropole Basse-Egypte Nécropole Nagada IIIC1-IIIC2

La localité de Maadi se trouve sur la rive orientale du Nil, dans un faubourg à 10 km au sud du centre du Caire, dans le quartier du même nom. Découverte au début des années 1920 par P. Bovier-Lapierre, la « station 10 » a été explorée en 1928 par J. Lukas qui y reconnut du matériel épars et des vestiges dʼhabitat (Lukas, 1931). Menacé de destruction par les cultures, le site de Maadi a été fouillé de 1930 à 1953 par une équipe de lʼuniversité du Caire, placée dʼabord sous la direction de M. Amer et O. Menghin jusquʼen 1933, puis sous celle de M. Amer et I. Rizkana (Amer, Menghin, 1932 ; 1936 ; Menghin, 1931 ; 1932 ; 1934). Cʼest une mission de lʼuniversité de Rome, conduite par I. Caneva, qui reprit les recherches sur le terrain de 1977 à 1987 (Caneva, 1986 ; Caneva et al., 1987 ; 1989 ; 1995 ; Klug, Beck, 1985), tandis que I. Rizkana et J. Seeher commençaient lʼétude documentaire du site (Rizkana, Seeher, 1985-1990 ; Seeher, 1990). Depuis 1999, lʼInstitut allemand dʼarchéologie du Caire à repris les fouilles du site de Maadi, dirigées par U. Hartung (Badawi, 2000 ; Hartung, 2002).

Figure 36 : Giza : matériel céramique (dʼaprès el-Sanussi, Jones, 1997: 246-247, fig. 4-5)

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Les sites de Basse-Egypte

La station de Maadi est située sur le bord dʼune terrasse alluviale qui domine lʼextrémité sud du bassin sédimentaire de Basatin, à lʼembouchure du Ouadi el-Tih et du Ouadi Digla, près des terres fertiles, mais à lʼabri des inondations. La zone archéologique sʼétend sur une surface large de 100 à 130 m, et longue de plus de 1300 m dʼest en ouest, soit près de 40 000 m². Lʼinstallation dʼune station de relais téléphonique sur la marge occidentale du site, puis celle dʼun camp militaire dans la partie orientale pendant la Seconde Guerre mondiale, ont malheureusement amputé le gisement dʼune grande part de ses vestiges (Rizkana, Seeher, 1987 : 14). Le site comprend une zone dʼhabitat ainsi que deux cimetières situés en contrebas du plateau, à 180 m du village préhistorique pour le premier (« Maadi North ») et 1 km au sud pour le second, près du Ouadi Digla (« Maadi South »). Les débris de lʼhabitat de Maadi, qui atteignent 2 m dʼépaisseur à certains endroits, sont dispersés sur un sol sédimentaire composé de plusieurs couches de sable et de gravier fin. Lʼensemble était recouvert de sable éolien. Les relations complexes qui unissent les différentes couches du dépôt ne permettent pas dʼappréhender convenablement les séquences dʼoccupation et la stratigraphie du site (Rizkana, Seeher, 1987 : 14-15).

Certains trous de poteaux étaient aménagés avec du limon (Rizkana, Seeher : 40). Ces huttes étaient accompagnées, à lʼextérieur, de foyers délimités par des pierres et de fosses-récipients (Rizkana, Seeher, 1989 : 39-43 ; Caneva et al., 1989 : 287-288). Des tranchées rectilignes suggèrent des espaces rectangulaires clos (fig. 42, 43 et 125), longs de 3 à 6 m, larges de 1 à 4 m, interprétés comme des enclos délimités par des parois en tiges végétales, réservés aux animaux (Rizkana, Seeher, 1989 : 43-49). Plus exceptionnelle est la découverte à Maadi de quatre structures creusées dans la roche (fig. 44-47 et 115). De forme ovale, mesurant entre 3 et 10 m de long pour une largeur de 1,5 à 3,5 m et une profondeur de 1,5 à 3 m, ces installations sont accessibles par des escaliers eux-mêmes creusés dans la roche. Lʼune des structures présente une paroi renforcée de pierres et de briques dʼargile dʼun module de 10 sur 60 cm (fig. 45). Cʼest ici la seule attestation de brique crue sur le site de Maadi, et lʼune de ses premières occurrences en Egypte. Des trous de poteaux le long des parois suggèrent une superstructure disparue. La présence de foyers, de fosses-récipients et de débris domestiques au fond des constructions confirme leur rôle dʼhabitat. Le seul parallèle connu est fourni par les habitats de la région de Beersheba, en Palestine (Perrot, 1984), comme sur le site de Shiqmim (fig. 48), dans le désert du Néguev (Levy, 1992 ; Levy et al., 1991) ou sur celui de Sidon-Dakerman, au sud du Liban, tous deux datés du Bronze Ancien I et contemporains de la phase Nagada IA-IIA (Watrin, Blin, 2000 : 194 ; 2003 : 561-562). Les fouilleurs de Maadi voient une influence orientale dans la tradition architecturale du site (Rizkana, Seeher, 1989 : 49-56 ; Tutundžić, 1997 ; Watrin, Blin, 2000 : 194). Des fosses de stockage complètent les installations domestiques du site de Maadi (fig. 49). De forme ronde, dʼun diamètre de 20cm à 1m pour une profondeur maximale de 1,5m, ces fosses peuvent être tapissées dʼargile. Des fosses de stockage complètent les installations domestiques du site de Maadi (fig. 49). De forme ronde, de tapissées dʼargile sur leurs parois et présenter des vestiges de nattes en roseaux. Dans certaines fosses la paroi était creusée horizontalement sur 1 m, ménageant ainsi un espace adjacent (Rizkana, Seeher, 1989 : 58-61). Lʼouverture des fosses était parfois associée à une dépression semi-circulaire constituant une sorte de marche. Des puits verticaux, dʼun diamètre compris entre 1 et 1,5 m, sʼenfoncent respectivement à 4 et 6,5 m dans le sol (fig. 50). Ils sont aménagés de petites cavités profondes de 10 cm sur toute la hauteur de

Habitat Le site de Maadi a livré un très grand nombre de structures dʼhabitat (fig. 37). Plusieurs dizaines de foyers y ont été recensés. Une vingtaine dʼentre eux présente une morphologie particulière. Larges de 1 à 3 m, ces foyers sont délimités par des pierres disposées en demi-cercle (fig. 38 et 39), donnant ainsi aux structures un air de « fer à cheval » (Rizkana, Seeher, 1989 : 61). Dʼautres foyers sont aménagés dans la partie inférieure de pots en terre cuite enterrés dans le sol (fig. 40). Des pierres en nombre important étaient mêlées à la couche cendreuse de certains foyers (Rizkana, Seeher, 1989 : 64). Trois types dʼoccupation du sol sont associés à ces structures de combustion. La lecture des trous de poteaux découverts à Maadi autorise la restitution dʼune dizaine de superstructures en matériaux périssables (fig. 41), de forme ovale, orientées selon un axe est-ouest, avec une entrée au sud. Ces installations mesuraient entre 4 et 7,5 m de long pour une largeur de 2,5 à 3,5 m. Un poteau central devait supporter la toiture. Des restes de piquets en bois de tamaris y ont été recueillis. Leur diamètre est compris entre 5 et 15 cm, et nʼexcède que très rarement 20 cm.

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Première partie

Figure 38 : Maadi : plan et profil dʼun foyer en «fer à cheval» (dʼaprès Amer, Menghin, 1932 : pl. XIII) Figure 37 : Maadi : plan des secteurs fouillés en 1932 (dʼaprès Amer, Menghin, 1936 : pl. II)

Figure 39 : Maadi : foyers (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 22-23)

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Les sites de Basse-Egypte

Figure 40 : Maadi : foyer installé dans une céramique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 22)

Figure 41 : Maadi : structures ovales a) carré L A b) carré XII A (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 8, 10)

Figure 42 : Maadi : structures rectangulaires a) carré LXX A b) carré CXXXVII A (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 11, 13)

Figure 43 : Maadi : structure rectangulaire (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. XII, 3)

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Première partie

Figure 44 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 17)

Figure 45 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 18)

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Première partie

Figure 49 : Maadi : fosses a) carré LXX b) profils de fosses (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 19-20)

leurs parois. Le contenu des fosses a livré des paniers et des récipients de stockage ainsi que du matériel domestique. Les fosses ne se concentrent pas dans un secteur particulier de lʼhabitat, mais se répartissent de manière irrégulière dans tous les secteurs de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 58-59). Des sols recouverts dʼargile rapportée ont également été identifiés. Des traces de chauffe sont visibles sur ces couches formées par lʼapplication de limons nilotiques. Des os longs dʼhippopotame calés par des pierres (fig. 51) jouxtent certaines de ces structures. La présence de ces ossements nʼest pas expliquée. Pour les fouilleurs, ce type dʼaménagement nʼest pourtant pas le fruit dʼun hasard, tant le nombre dʼossements dʼhippopotame dispersés sur le site est faible (Rizkana, Seeher, 1989 : 68-70). Cinquante-six sépultures ont été découvertes dans les zones dʼhabitat. Des fœtus, des nouveau-nés et des bébés ont été placés dans des fosses couvertes dʼune dalle ou de gros tessons, et dans des grandes jarres. Bien daté par le mobilier funéraire, le squelette dʼune femme âgée de vingt à quarante ans au moment du décès était déposé sur le côté gauche, les jambes fléchies, les mains ramenées au niveau du menton, la tête au sud et le visage dirigé vers le sud-est (fig. 52). Autour dʼelle ont été retrouvés des tessons de poterie, deux récipients en céramique rouge, deux autres en céramique noire et une meule dormante. Les fouilleurs restent toutefois méfiants à lʼégard des dépouilles dʼadultes quʼils datent volontiers de lʼépoque moderne (Rizkana, Seeher, 1989 : 65-66). Des os humains mê-

lés à de la faune sont signalés à Maadi et interprétés comme des tombes perturbées (Rizkana, Seeher, 1989 : 43 et 66-67). Le site de Maadi présente également le cas unique en Egypte dʼun crâne humain (fig. 39) appartenant à un individu adulte de sexe indéterminé, non brûlé, découvert sur la couche cendreuse dʼun foyer (Rizkana, Seeher, 1989 : 61-62). Cet exemple de manipulation dʼos humains peut être rapproché de la découverte de la partie supérieur dʼun crâne sur un secteur dʼhabitat dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1993 : 354). Les analyses anthropologiques ont dʼailleurs montré que le recrutement du cimetière ne correspond pas à une popultaion naturelle, puisque les jeunes enfants sont sous-représentés dans le cimetière (Klug, Beck, 1985). Nécropole Situé au pied de la terrasse, au sud de la zone dʼhabitat, le cimetière de Maadi a livré 76 sépultures, tandis que dans la nécropole de Ouadi Digla, encore plus au sud, sur un petit éperon peu élevé, 471 tombes ont été fouillées. Dans les deux cas, les défunts étaient enterrés en position contractée dans des fosses ovales de 90 cm de long sur 70 cm de large, enveloppés dans

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Les sites de Basse-Egypte

Figure 52 : Maadi : sépulture dʼadulte en contexte dʼhabitat, (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 24)

une natte ou un tissu (Rizkana, Seeher, 1990 : 15-16). Deux phases dʼoccupation ont été distinguées. La plus ancienne, nommée Digla I, correspond aux sépultures de Maadi et à une partie des tombes de Ouadi Digla. Les corps étaient déposés indistinctement sur le côté gauche ou droit, la tête plutôt dirigée vers le sud. La seconde période, Digla II, se caractérise par lʼorientation de la tête des défunts du cimetière de Ouadi Digla vers le sud, le visage tourné vers lʼest, à lʼinverse de la tradition de Haute-Egypte où la direction occidentale est privilégiée. Mais cʼest surtout le mobilier funéraire qui différencie les deux périodes. Les sépultures de la phase Digla II se distinguent de la période précédente par un mobilier funéraire plus abondant. Un à deux vases accompagnent le défunt. Huit poteries ont été retrouvées dans la tombe de Ouadi Digla la plus riche en mobilier. Un vase en pierre, un peigne en ivoire et un collier en coquilles dʼescargots constituent des objets exceptionnels par rapport à lʼensemble du mobilier. Les palettes et les objets en silex sont rares. Plus nombreuses sont en revanche les coquilles de moules du Nil (Aspatharia rubens) utilisées comme cuillères ou les restes dʼanimaux offerts en offrandes alimentaires. Aucun objet en cuivre nʼest attesté (Rizkana, Seeher, 1990 : 97-105). Une sépulture de chien a été fouillée dans le cimetière de Maadi. Lʼinhumation dʼun chien et dʼune dizaine de chèvres et dʼagneaux est attestée dans le secteur le plus ancien de Ouadi Digla. Chaque animal est enterré séparément. Certains dʼentre eux sont accompagnés dʼune poterie (Rizkana, Seeher, 1990 : 27-28 ; Flores, 1999 : 49-57).

Figure 50 : Maadi : puits (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 21)

Figure 51 : Maadi : os dʼhippopotame enfoncés verticalement dans le sol (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 26)

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Première partie

Matériel céramique

des céramiques de Maadi a, en fait, été superficiellement noirci au noir de fumée. Les archéologues ont également reconnu une imitation de vase gerzéen (Rizkana, Seeher, 1987 : 27-28). Lʼinfluence de la Palestine est évidente dans des céramiques fabriquées à partir dʼune pâte calcaire de couleur beige (fig. 55), présentant des formes à pied, à col, à bec, à anse, ou un décor en mamelons (Rizkana, Seeher, 1989 : 52-55). Trouvé dans lʼhabitat, un petit visage humain (fig. 56) a été modelé dans lʼargile (Rizkana, Seeher, 1989 : 11).

Façonnée à la main à partir du limon du Nil, la céramique de Maadi présente une gamme de couleurs variant du rouge-brun au noir. Le bord de certains pots pourrait avoir été terminé au tour lent. Des zones plus sombres attestent lʼutilisation dʼun four ouvert et une mauvaise maîtrise des procédés de cuisson. Les formes fermées dominent (fig. 53). La poterie découverte à Maadi est généralement globulaire, à fond plat, munie dʼun col plus ou moins étroit et dʼune petite lèvre. On trouve également des formes en bouteilles et des gobelets étroits, ainsi que des bols et coupes à fond plat ou arrondi, pour les formes ouvertes. Quelques rares tessons présentent un décor (fig. 54) évoquant des formes végétales et, dans un cas seulement, une silhouette masculine (Rizkana, Seeher, 1987 : 44).

Matériel lithique Lʼoutillage lithique de Maadi se caractérise par une industrie sur lames (fig. 57) utilisant des blocs de silex importés pour réaliser des supports de grattoirs, de burins et de perçoirs. Pointes de flèches, couteaux et éléments de faucilles constituent les quelques pièces bifaciales retrouvées sur le site. Quelques belles lames à bords parallèles, munies de deux nervures rectilignes, dites « lames cananéennes » (fig. 130) révèlent, comme dans la céramique, des contacts avec le Proche-Orient (Rizkana, Seeher, 1985 ; 1988 : 14-16). Les fouilles de Maadi ont livré une vingtaine dʼexemplaires de meules dormantes, confectionnées dans un calcaire poreux riche en fossiles, dans du grès, du basalte ou de la quartzite. De 20 à 70 cm de long, pour une largeur de 10 à 30 cm, ces meules présentent une face de travail de forme concave, voire presque plate (Rizkana, Seeher, 1988 : 89-90). De grosses molettes à facettes bien polies, parfois piquetées, étaient réalisées dans du grès (Rizkana, Seeher, 1988 : 105-106). Les rares palettes rhomboïdales en schiste découvertes à Maadi, probablement importées de Haute-Egypte, contrastent avec des palettes plus frustres en calcaire, beaucoup plus nombreuses (Rizkana, Seeher, 1988 : 46-48). Des pierres à gouges ont été interprétées comme des « redresseurs de bâton » par comparaison ethnographique, des disques en calcaire comme des fuseaux. Les vases en pierre dure (fig. 133) sont façonnés dans les roches locales (calcaire et albâtre) ou importées (diorite, basalte et marbre). Leurs formes rappellent celle de la vaisselle fabriquée en Haute-Egypte dans les mêmes matériaux. Le type de vase le plus caractéristique est réalisé en basalte et présente la forme dʼun baril à fond plat ou arrondi, muni de petites anses tubulaires sur le col. Des bols et des sortes de « brûleurs à encens » sont réalisés en calcaire. Récipients ouverts, munis

Figure 53 : Maadi : matériel céramique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 7, 17, 26, 49)

La céramique révèle des liens étroits entre Maadi et la Haute-Egypte. Des vases rouges à bord noir ont manifestement été copiés dʼaprès des exemplaires fabriqués dans le sud de lʼEgypte, sans toutefois que les potiers maîtrisent la technique du black-topped. Les poteries de Maadi se caractérisent par un bord gris-brun irrégulier sur un fond rougeâtre, présentant une cassure claire, alors que la technique du black-topped présente une cassure noire correspondant à la pénétration en profondeur du carbone dans la pâte lors de la cuisson. Le bord

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Les sites de Basse-Egypte

Figure 54 : Maadi : matériel céramique. Tessons décorés(dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 44, 46)

Figure 55 : Maadi : importations palestiniennes (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 74, 76)

Figure 56 : Maadi : statuette modelée en argile (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. 1,1)

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Première partie

de parois épaisses, ces encensoirs contenaient une matière végétale mélangée à un produit résineux. Leur présence manifeste ici encore des contacts avec le Levant, région dʼoù la résine est originaire (Rizkana, Seeher, 1988 : 56-67).

quantités de minerai de cuivre sous forme de lingots, provenant probablement de la région de Timna ou Fenan dans le Ouadi Arabah, au Sinaï, ont été identifiées sur le site (Rizkana, Seeher, 1989 : 13-18).

Figure 58 : Maadi : matériel en cuivre (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. 3-4)

Restes fauniques

Figure 57 : Maadi : matériel lithique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988, pl. 19, 25, 43, 68, 72, 73, 75, 76)

Lʼanalyse des ossements animaux découverts à Maadi montre que les habitants du site pratiquaient lʼélevage de bœufs, de moutons, de chèvres, de porcs et de chiens (Bököny, 1985 ; Boessneck et al., 1989 : 88-90). Le plus ancien exemple de domestication de lʼâne provient des fouilles de Maadi (Boessneck et al., 1989 : 90-91). La chasse et la pêche sont des activités peu représentées. Des os de gazelles, antilopes, hippopotames et ibex ont toutefois été reconnus (Boessneck et al., 1989 : 106-112). Les poissons-chats (Synodontis), dont les arêtes étaient utilisées comme pointes de flèches, les perches du Nil (Lates Niloticus) et autres espèces de poissons ne représentent que 10 % de la faune consommée à Maadi (Boessneck et al., 1989). Des hameçons en cuivre sont parfois associés à la présence de vestiges de poissons (Amer, Menghin, 1932 : 52 ; Boessneck et al., 1989 : 112-115). Les moules du Nil (Aspatharia) constituent lʼessentiel des mollusques présents sur le site (Boessneck et al., 1989 : 115). Des excréments animaux sont attestés dans les matériaux utilisés comme combustible pour les foyers (Rizkana, Seeher, 1989 : 65).

Les exemplaires de tête de massues recueillis sur le site sont réalisés en granite, en diorite et en albâtre. Leur forme conique rappelle les formes de lʼAmratien et du début du Gerzéen (Rizkana, Seeher, 1988 : 51-52). Matériel en matière dure animale De très nombreux poinçons, alènes et aiguisoirs, en os et en ivoire, ont été identifiés à Maadi. Quelques peignes en ivoire pourraient être des productions de Haute-Egypte. Des arêtes de nageoires de poissons-chats ont peut-être été utilisées comme des pointes de flèches, exportées jusquʼen Palestine comme le prouve leur présence à Ouadi Gazzeh (Rizkana, Seeher, 1988 : 33). Matériel en métal Les objets en cuivre (haches, spatules, aiguilles, hameçons, anneaux) abondent sur le site de Maadi (fig. 58), alors quʼils sont extrêmement rares dans les autres sites de la vallée du Nil. Dʼimportantes

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Les sites de Basse-Egypte

Restes carpologiques

ses recherches. Cʼest en 1924 que celui-ci découvrit le site qui porte aujourdʼhui son nom. Après une étude rapide du site en 1925, les fouilles reprirent en 19431944, 1948 et 1951 sous la direction de F. Debono (Debono, 1946 ; 1948 ; 1956), qui publia les résultats de ces travaux en 1990 (Debono, Mortensen, 1990 ; Debono, 1992). Lʼautoroute Hélouan-Héliopolis est construite sur lʼemplacement du site. Les localités du site dʼel-Omari se concentrent sur la bordure dʼune terrasse formée de gravier et de sable, au pied du massif calcaire de Ras elHoff : les localités A et B, au sud du Ouadi Karafich près de lʼextrémité dʼune voie ferrée désaffectée, et la zone du Gebel Hof, plus au nord. Les vestiges archéologiques recouvrent une zone de 750 m de long sur 500 m de large au maximum. Seules les aires A et B ont été fouillées ; les cinq autres, D, E, F, G, H ont été seulement prospectées. Le mode dʼutilisation des structures domestiques prouve que les zones dʼhabitat se sont déplacées horizontalement au cours de leur histoire, des installations étant progressivement abandonnées au profit de nouvelles structures. F. Debono et B. Mortensen ont proposé neuf phases successives dʼoccupation du site. Le remplissage des fosses représente pour cela un important témoin de cette évolution. Le secteur BIII, qui présente des fosses de petites dimensions, aurait initialement servi pour le stockage. Lʼactivité du site se serait ensuite déplacée vers les zones A et BI. Lʼhabitat aurait finalement concerné toute lʼaire A et B comme le suggèrent les trous de poteaux, les fosses-récipients et les foyers installés à lʼintérieur de fosses de très grande taille (Debono, Mortensen, 1990 : 16-17).

Les restes végétaux retrouvés sur le site donnent des Maadiens lʼimage dʼune population pratiquant pleinement lʼagriculture. Le blé engrain (Triticum monococcum), le blé amidonnier (Triticum dicoccum), le blé nu (Triticum aestivum), lʼépeautre (Triticum spelta) et lʼorge (Hordeum vulgare) représentent les différentes espèces de céréales cultivées. Fabacées, lentilles et pois ont également été identifiés à Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 129-140). Datations absolues Deux phases chronologiques successives peuvent être distinguées sur le site de Maadi : Digla I et Digla II. La première phase, Digla I, est contemporaine de la seconde moitié de Nagada I ; la phase Digla II correspond à la période Nagada IIA-D. Les datations 14C obtenues pour lʼhabitat de Maadi le situent entre 5050 ± 55 et 4680 ± 70 BP, cʼest-à-dire entre 3900 et 3400 cal BC (Caneva et al., 1989 ; Rizkana, Seeher, 1990), ce qui correspond à la phase Digla II. La phase Digla I nʼa été identifiée que dans les zones de cimetières de Maadi (Hendrickx, 1999 : 20). La reprise des données relatives à Maadi et les fouilles récentes de Bouto (von der Way, 1992b ; 1997 ; Faltings, Köhler, 1996) ont permis de reconnaître lʼexistence dʼun complexe culturel englobant lʼensemble de la Basse-Egypte durant la première moitié du IVe millénaire, et non plus seulement une culture régionale (el-Sanussi, Jones, 1997).

17. el-OMARI

Habitat

Habitat et nécropole néolithiques

Le gisement dʼel-Omari est situé dans la région du Caire, sur la rive orientale du Nil à 3 km au nord-est de la ville dʼHélouan et 4 km au sud de lʼembouchure du Ouadi Hof. Dès la fin du XIXe siècle, la région dʼHélouan eut un rôle important dans les discussions relatives à lʼexistence dʼune préhistoire égyptienne. A cette époque, plusieurs sites de la localité avaient fourni un nombre considérable dʼoutils lithiques qui confirmaient lʼexistence dʼun « Âge de Pierre ». Ils furent reconnus plus tard comme les témoins de cultures épipaléolithiques. En 1918, P. Bovier-Lapierre avait identifié des sites préhistoriques autour dʼHélouan (Bovier-Lapierre, 1926 : 268-282). Il chargea un jeune minéralogiste égyptien, A. el-Omari, de continuer

Très peu de foyers ont été découverts sur le site dʼel-Omari. Ils sont tous situés à lʼintérieur des structures fossoyées. Plus de 200 fosses ont été identifiées (fig. 59). Creusées dans les dépôts des ouadis, parfois dans le calcaire de la roche mère, ces structures fossoyées présentent des formes rondes, ovales ou irrégulières (fig. 113). Elles mesurent entre 40 cm et 3 m de diamètre, pour une profondeur de 10 cm à 1,10 m. Elles peuvent se recouper les unes les autres, formant ainsi des structures linéaires difficiles à appréhender. La transition des murs au sol des cavités est le plus souvent arrondie. Leurs parois sont tapissées dʼargile dans plusieurs cas ou aménagées avec des nattes dont lʼune est maintenue en place par un tenon en bois (Debono,

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Première partie

Carte 2 : Région du Caire (dʼaprès el-Sanussi, Jones, 1997 : 243, fig.1)

Mortensen, 1990 : 16-20, 62-63). Lʼouverture des puits peut être associée à une dépression circulaire de 20 à 70 cm de large, profonde de 20 à 45 cm, constituant un niveau intermédiaire (Debono, Mortensen, 1990 : 16-19, 59, 62). Deux petites cavités de 20 et 40 cm ont été aménagées au fond dʼune fosse. Des fragments de piquets en bois de 5 à 60 cm de long, dʼune épaisseur de 2 à 4,5 cm, ont été retrouvés au fond des cavités. Certains étaient liés par des cordes ou maintenus en place par des pierres. Paniers et couvercles en vannerie, fragments de textile, récipients de stockage étaient posés sur le sol des structures. Une brique dʼargile

jaune constitue une trouvaille unique dans ce contexte (Debono, Mortensen, 1990 : 62-63). Disposés autour des fosses dʼel-Omari, des alignements de poteaux de 2 à 4,5 cm dʼépaisseur trahissent lʼexistence de clôtures végétales. Des petits murets en pierres y ont également été construits (Debono, Mortensen, 1990 : 19-20). Nécropole Les tombes dʼel-Omari ont probablement été creusées dans des secteurs abandonnés de lʼhabitat.

50

Les sites de Basse-Egypte

placé devant la face, les bras ou les jambes des défunts. Ces poteries contenaient toujours du sable jaune, mélangé avec du charbon et des graviers. Des fleurs ont été déposées sur la poitrine dʼun individu. La sépulture A35 a livré un bâton en bois de 35 cm de long évoquant un phallus, posé devant la main dʼun homme. Le reste du mobilier est représenté par des coquillages percés provenant de la Mer Rouge, des perles en coquille dʼœufs dʼautruches, en os ou en pierre, ainsi que des cornes dʼibex dans une tombe dʼenfant. Les hommes ont semble-t-il été inhumés préférentiellement dans la partie ouest de lʼaire A, les femmes et les enfants à lʼest. Aucun périnatal nʼa été exhumé, sinon un fœtus enterré avec une femme (Debono, Mortensen, 1990 : 67-77).

Figure 59 : el-Omari : plan du secteur B I (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : fig. 1)

Matériel céramique

Quarante-trois sépultures ont été fouillées dans les secteurs A et B, regroupant vingt-huit adultes, un adolescent, douze enfants et deux individus indéterminés. Les corps étaient déposés dans des fosses ovales, creusées à cet effet ou réutilisées, de 90 cm à 1,2 m de long pour 0,7 à 1,1 m de large et une profondeur de 40 cm. Les trous de poteaux qui entourent deux dʼentre elles suggèrent des superstructures disparues (fig. 60). Les défunts étaient généralement placés sur le côté gauche en position fœtale, la tête au sud et le visage à lʼouest, sur des nattes ou des peaux animales dans trente-trois cas. Des blocs de calcaire ou des aménagements de matières végétales calaient la tête de certains défunts. Le mobilier funéraire est rare. Un petit pot en céramique pouvait être

Les habitants dʼel-Omari utilisaient très peu les limons du Nil pour la confection de leur poterie. Deux argiles différentes, une argile calcaire et une argile grise, étaient extraites du ouadi voisin. Elles étaient utilisées séparément ou conjointement, avec un dégraissant végétal (paille ou papyrus) présentant des inclusions minérales (Debono, Mortensen, 1990 : 117). Lʼadjonction de poudre ocreuse dans la pâte est un cas unique dans les productions prédynastiques (Debono, Mortensen, 1990 : 129). La céramique dʼel-Omari est de manière générale résistante, non poreuse, de couleur brune à rouge, quand la cuisson dépasse 800° C. Des tâches brunâtres sur la surface des vases témoignent dʼune cuisson mal maîtrisée. Les poteries sont polies dans la majorité des cas, ou lissées. Des traces dʼengobe rouge sont visibles sur certains exemplaires. Les formes ouvertes et semi-ouvertes dominent avec des plats ovales, des bols, des gobelets et des jarres hémisphériques, à fonds plats ou légèrement concaves (Debono, Mortensen, 1990 : 24-37). Matériel lithique Les galets des terrasses voisines, des nodules de plus grande dimension dʼune origine plus lointaine et un silex gris importé sous forme de lames, peut-être depuis le sud de la Palestine, constituent les matières premières utilisées dans lʼindustrie lithique du site dʼel-Omari. Celle-ci est principalement représentée par des pièces bifaciales : haches de forme ogivale et de petite dimension au tranchant soigneusement poli, pointes de flèches à base concave, éléments de faucilles sur lames de forme triangulaire (fig. 61). Racloirs sur éclats, grattoirs, burins et denticulés abondent. Des

Figure 60 : el-Omari : sépulture (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : plan 1)

51

Première partie

Matériel en matière dure animale

microlithes de type épipaléolithique apparaissent dans tous les puits. Les objets les plus caractéristiques de lʼindustrie lithique dʼel-Omari sont de grandes lames pédonculées réalisées à partir dʼun silex gris importé. Le bord coupant est laissé brut de débitage, alors que le dos comporte une série de retouches. Ces objets ont été copiés dans les matériaux dʼorigine locale, avec des dimensions beaucoup plus modestes. Lʼévolution de lʼindustrie lithique dʼel-Omari suit celle de Merimdé, avec une prédominance progressive des pièces bifaciales sur lʼoutillage sur éclats et sur lames (Debono, Mortensen, 1990 : 40-51).

Quelques épingles, des poinçons et un hameçon (fig. 62) constituent les témoignages du travail de lʼos poli. Aucun objet en ivoire nʼa été découvert sur le site dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 57).

Figure 62 : el-Omari : poinçons en os (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : pl. 27)

Matériel en métal Des fragments de galène, peut-être importée du Sinaï ou du Désert occidental, étaient enveloppés dans un sac en peau animale. Le minerai de plomb avait été déposé dans un plat scellé avec de lʼargile jaune et retourné dans une fosse (Debono, Mortensen, 1990 : 60). Restes fauniques

Figure 61 : el-Omari : matériel lithique (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : pl. 16, 18, 21)

Les restes fauniques signalent la présence de chèvres, de bovins, dʼânes, de porcs, de poissons, dʼoiseaux dʼeau, dʼhippopotames, dʼautruches, dʼantilopes, de crocodiles et de tortues (Debono, Mortensen, 1990 : 62, 100-102). La pêche est une activité bien représentée sur le site dʼel-Omari comme lʼattestent les restes de perches (Lates niloticus), de poissons-chats (Synodontis et Clarias), de bagres (Bagrus), de barbeaux (Barbus bynni) et de tilapias (Debono, Mortensen, 1990 : 103-105). Aspatharia et Eremina sont les principales espèces de mollusques identifiées (Debono, Mortensen, 1990 : 105-106).

Des percuteurs et des broyeurs en bois fossilisé, en grès, en quartz, en silex et en calcaire constituent avec des palettes en calcite et des meule en grès, le matériel de broyage découvert sur le site (Debono, Mortensen, 1990 : 57-60). Des disques percés en calcaire ont été identifiés comme des fuseaux ou des poids de filets. Quelques pierres à gouge en calcaire silicifié pourraient avoir servi dʼaiguisoirs. Des fragments de calcite et de basalte évoquent la fabrication de vases en pierre (Debono, Mortensen, 1990 : 58).

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Les sites de Basse-Egypte

Restes carpologiques

La stratigraphie des sites a révélé une succession de couches alluviales déposées par le lac Qaroun. Ces gisements se présentent comme des étendues de matériel de surface (tessons, matériel lithique…) parfois associés à des foyers (Ginter et al., 1984). Les recherches menées dans la région de Qasr el-Sagha ont montré lʼexistence de deux cultures néolithiques distinctes : le Fayoumien, qui correspond au Fayoum A défini par G. CatonThompson en 1934, et le Moérien, plus tardif, issu des cultures néolithiques du désert occidental.

Les vestiges végétaux comprennent des plantes cultivées, parmi lesquelles lʼorge à six rangs (Hordeum vulgare), différentes espèces de blé (Triticum dicoccum, Triticum monococcum, Triticum compactum), lʼivraie (Lolium temulentum), des vesces, des figues de sycomore, des fabacées comme les fèves et les pois, et plusieurs espèces de plantes sauvages (Debono, Mortensen, 1990 : 62). Lʼutilisation du bois de tamaris et dʼacacia est attestée. Des arbustes sauvages étaient utilisés comme combustible (Debono, Mortensen, 1990 : 109-116).

Habitat

Datations absolues

Les seules structures domestiques repérées dans la région de Qasr el-Sagha sont des foyers (fig. 63). Les structures rattachées au Fayoumien mesurent environ 1 m de diamètre sur les sites QS I/79 et QS V/79 (Ginter et al., 1980 : 158), entre 15 cm et 1,35 m sur les sites QS IX/81, QS X/80, QS XI/81 où plusieurs couches de cendres mêlées à des charbons dessinaient des structures de combustion de forme circulaire (Ginter et al., 1984 : 35, 48, 5556). Des tessons et du matériel lithique y étaient disséminés. Quatre autres foyers présentaient un profil en cuvette peu profonde, de 5 à 20 cm, pour un dia-

Les datations 14C situent el-Omari entre 5740 ± 80 et 5500 ± 65 BP, cʼest-à-dire entre 4600 et 4300 cal BC (Mortensen, 1992). Une date ancienne, présentant une très forte déviation, nʼest pas prise en compte ici (Arnold, Libby, 1951). F. Debono et B. Mortensen proposent deux possibilités pour situer el-Omari dans un contexte culturel plus large : situées chronologiquement entre la culture de Merimdé et celles de Basse-Egypte, les phases dʼoccupation dʼel-Omari pourraient constituer une variante locale de la culture de Merimdé; si la culture dʼel-Omari est contemporaine des phases II à IV de Merimdé, il faudrait envisager une origine différente de celle de Merimdé. Pour S. Hendrickx, les datations 14C confirment plutôt la seconde hypothèse et suggèrent une évolution locale dʼel-Omari à partir des cultures épipaléolithiques de la région, comme le suggérerait lʼexistence dʼune industrie résiduelle à caractère microlithique (Midant-Reynes, 1992 : 122 ; Hendrickx, 1999 : 19).

18. QASR el-SAGHA Habitats néolithiques

La région de Qasr el-Sagha se trouve dans le secteur nord du Fayoum. Les recherches menées dans cette zone de 1979 à 1981 par lʼuniversité polonaise de Cracovie en collaboration avec lʼInstitut allemand du Caire, sous la direction de B. Ginter, avaient pour but dʼétudier la stratigraphie et la paléogéographie de différents sites néolithiques découverts dans les environs du temple du Moyen Empire (Ginter et al., 1980 ; 1984 ; 1988 ; Kozlowski dir., 1983).

Figure 63 : Qasr el-Sagha : foyer (dʼaprès Ginter et al., 1984 : fig. 44)

53

Première partie

Matériel lithique

mètre compris entre 1 et 1,25 m. Ces dépressions étaient remplies de cendres et de grosses pierres (Ginter et al., 1984 : 60-61 et 64). Deux de ces structures de combustion présentaient des parois recouvertes dʼune couche dʼargile et étaient délimité par de gros tessons de poteries disposés autour de la cuvette (Ginter et al., 1984 : 35). Les foyers repérés sur les sites QS VI E/80, QS VII A/80 et QS XII/81 sont plus récents (Ginter et al., 1984 : 60-65).

Une industrie sur éclats débités à partir de nucléus à plans de frappe non préparés caractérise à 90 % le matériel lithique se rapportant au Fayoumien. Les pièces bifaciales sont minoritaires par rapport aux denticulés, racloirs et éclats retouchés (fig. 64). Les chercheurs polonais ont pu ainsi redéfinir lʼindustrie lithique du Fayoum comme étant une industrie sur éclats à composante bifaciale mineure, alors quʼelle était initialement définie par G. Caton-Thompson comme exclusivement bifaciale (Ginter et al., 1980 : 160-162). Le Moérien se caractérise par une industrie lithique sur lames débitées à partir de petits galets de silex. Lames à dos, lames et lamelles à micro-retouches, lames retouchées et perçoirs constituent 70 % de lʼoutillage. Les grattoirs, burins, troncatures et éclats retouchés sont faiblement représentés. Les indices dʼune technologie bifaciale résiduelle se résument à une pointe de flèche à base concave et un fragment de faucille ou de lame (Ginter et al., 1984).

Matériel céramique La céramique de la région de Qasr elSagha (fig. 64) était préparée à partir dʼune argile locale. Malgré le mauvais état de conservation des tessons, on peut distinguer une poterie à surface polie de couleur brune, dont la pâte présente des inclusions minérales, dʼune poterie polie plus sombre. Les formes ouvertes prédominent dans des vases hémisphériques ou coniques, ainsi que des bols sphériques (Ginter et al., 1980 : 162 ; 1984 : 96-99).

Matériel en matière dure animale La poterie de la phase moérienne utilise lʼargile locale. Bols hémisphériques, pots cylindriques à col constituent les seules formes reconnaissables. Les grandes formes ouvertes et les vases à pied du Fayoumien ne se retrouvent plus dans cette phase (Ginter et al., 1984). Restes fauniques Des ossements de poissons et de mammifères sont mentionnés à proximité des foyers, mêlés aux tessons de céramique et aux éclats de silex (Ginter et al., 1980 : 160). Lʼhippopotame est bien représenté sur le site QS XI/81. La chèvre et le mouton constituent la majorité des mammifères représentés dans la région. Les restes de poissons ont permis de reconnaître des poissons-chats (Clarias), des tilapias (Tilapia) et des perches du Nil (Lates niloticus) (von den Driesch, 1986). Datations absolues Les dates obtenues ici pour le Fayoumien, se situent entre 6480 ± 170 et 5540 ± 70 BP, cʼest-à-dire entre 5400 et 4400 cal BC, soit une occupation dʼun millénaire environ (Ginter et al., 1984). Aucune phase culturelle plus précise ne peut être distinguée. Selon J. Kozlowski et B. Ginter, le Fayoumien nʼest pas un développement de lʼépipaléolithique local, mais plutôt le fait

Figure 64 : Qasr el-Sagha : matériel céramique et lithique (dʼaprès Ginter et al., 1980 : fig. 18, 19, 30, 31)

54

Les sites de Basse-Egypte

de lʼimportation depuis le Proche-Orient de plantes et dʼanimaux domestiqués dans un contexte culturel hérité des traditions sahariennes (Kozlowski, Ginter, 1986). Le Moérien est une culture plus tardive. Les datations 14C le situent entre 5650 ± 70 et 5070 ± 110 BP, cʼest-à-dire entre 4500 et 3800 cal BC (Ginter et al.,1984).

pour « Fayum Survey, Area 3 », le gisement sʼest révélé être lʼune des plus grosses concentrations de matériel lithique et céramique découvertes dans la région. Installé sur une couche de sable stérile, FS-3 nʼa livré aucune structure domestique, mais un abondant matériel archéologique qui, typologiquement et chronologiquement, sʼinscrit dans le Fayoum A (Wenke, Brewer, 1992 : 176-177)

19. FAYOUM

Habitat

Habitats néolithiques

Le bassin du Fayoum se trouve à 100 km au sud-ouest du Caire. Il est occupé au nord par le lac Qaroun, alimenté par un des bras du Nil, le Bahr Youssef. Cʼest dans cette région quʼest attestée en Egypte la plus ancienne économie basée sur lʼélevage et lʼagriculture. De 1924 à 1928, les investigations de G. Caton-Thompson et E.W. Gardner mirent en évidence plusieurs sites néolithique, au nord du lac Qaroun (Caton-Thompson, Gardner, 1934). Une équipe américaine dirigée par R.J. Wenke a repris les recherches dans le même secteur au début des années 1980 (Wenke et al., 1983 ; 1988 ; Ginter, Kozlowski, 1986 ; Kozlowski, Ginter, 1986 ; Wenke, Brewer, 1992). Les Kôms W et K (fig. 65 et 66) ont été identifiés comme deux secteurs dʼhabitat, sur des plateaux, lʼun à lʼEst, lʼautre à lʼOuest, séparés par un sol bas et sableux. De forme vaguement ovoïde, ces tertres mesurent 5 m de haut. Contemporains sur le plan géologique, ils sont constitués de couches sédimentaires pléistocènes déposées par le lac. Ils présentaient du matériel de surface (tessons, matériel lithique, bois fossile, coquillages…) associé à des foyers et des récipients de stockage, définissant ainsi la culture du Fayoum A, par opposition à un Fayoum B correspondant à des industries épipaléolithiques considérées par erreur comme postérieures. Une zone de silos, constituée par deux groupes topographiquement distincts (« Upper Granaries » et « Lower Granaries ») a été fouillée entre les deux kôm, à moins dʼun kilomètre. Le site M, au sud du bassin de Dimê, a révélé du matériel et des structures domestiques semblables (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 22-33, 37-38, 41-42, 52-53). G. Caton-Thompson et E. Gardner rapportent quʼelles ont identifié un secteur dʼhabitat au sud-ouest du Kôm W (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 6971). Cʼest sur ce site que lʼéquipe américaine de de R.J. Wenke a porté ses efforts en 1981. Nommé FS- 3,

Les kôm se caractérisent par de très grands ensembles de fosses (fig. 65 et 66). 248 structures fossoyées ont été identifiées sur le Kôm W et 60 sur le Kôm K. Dʼune manière générale, les cavités du second kôm étaient très mal conservées (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 24 et 38). Les fosses sont creusées dans les dépôts lacustres sur une profondeur de 20 cm à 1,2 m. De forme circulaire, elles présentent une ouverture large de 30 cm à 2,15 m. Dans 80 de ces structures, les parois avaient été tapissées dʼune couche de limon puis recouvertes de nattes (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 41-46 et 50-54). 161 spécimens des 248 fosses du Kôm W étaient vides (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 25). Parmi le matériel archéologique retrouvé dans le remplissage des installations ou à côté des structures, des couvercles en paille sont interprétés comme des indices de fermeture des fosses (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 43). A mi-distance entre les deux kôm, les zones de greniers regroupent 168 fosses, ainsi que 18 fossesrécipients. Le diamètre de ces structures fossoyées varie de 30 cm à 1,5 m de diamètre pour une profondeur de 30 à 90 cm. Cinquante-sept des soixante-sept fosses du secteur « Upper Granaries » étaient tapissées de nattes et de paille, maintenues en place par une couche dʼargile. Au fond de ces cavités, un panier en forme de bateau, rempli de coquillages, un autre en forme de barillet, et trois plateaux de paille ont été mis au jour. Deux faucilles (fig. 67) longues de 50 cm présentaient encore un manche en tamaris dans lequel étaient incrustés des éléments de silex bifaciaux. Plusieurs exemples de fléaux en bois de tamaris ont également été mis au jour. Le secteur inférieur, « Lower Granaries », rassemblent 109 fosses et 9 fosses-récipients dans un état de conservation déplorable. Un revêtement de nattes et de limon était encore visible dans certaines fosses, les rapprochant ainsi morphologiquement des structures du niveau supérieur (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 41-43). Quatre-vingt dix fosses similaires aux installations des deux kôm et du secteur de greniers ont été fouillées sur le site M (Caton-Thompson, Gardner,

55

Première partie

Figure 65 : Fayoum : plan du Kôm W (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. III, V)

Figure 66 : Fayoum : plan du Kôm K (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XXIV)

56

Les sites de Basse-Egypte

1934 : 54-55). Certaines fosses contenaient du charbon de bois et avaient manifestement servi de foyers (CatonThompson, Gardner, 1934 : 24-25).

Figure 67 : Fayoum : faucille (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XXX)

Aucune structure dʼhabitation nʼa été observée. On pense que les habitants du Fayoum utilisaient de simples abris, dont la structure en branchage était recouverte de peaux ou de nattes tressées (CatonThompson, Gardner, 1934 : 25). Le nombre important des fosses, creusées en profondeur pour la plupart, et la grande quantité de foyers font dire à W. Wetterstrom que ces sites ont été longuement occupés et fréquemment réutilisés (Wetterstrom, 1996a : 59). Matériel céramique

Figure 68 : Fayoum : matériel céramique (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XVIII-XX)

La céramique produite au Fayoum (fig. 68) présente une pâte grossière constituée de limon mélangé à de la paille hachée. De couleur rouge, plus rarement noire, la surface de cette céramique peut être polie, ou simplement lissée. Aucun décor nʼest attesté. Les formes des poteries ont permis aux archéologues anglais de distinguer cinq groupes. Des coupes et bols aux formes hémisphériques ou globulaires, à fond plat ou arrondi, constituent la première catégorie. En place dans les foyers des kôms, les spécimens du deuxième groupe sont des pots ou des bols dits « à cuire ». Ils se caractérisent par lʼépaisseur de leurs parois. Le troisième groupe rassemble des coupes à pied annulaire. Une petite coupe à pied trilobé constitue à elle seule le quatrième groupe. Enfin, de grands plats rectangulaires « à oreillettes » définissent le dernier ensemble (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 35-37, 41). Matériel lithique La technique bifaciale concerne la plus grande partie des outils retrouvés dans le Fayoum (fig. 69). Elle démarque ainsi complètement le Fayoum A du microlithisme des cultures épipaléolithiques de la région. De dimensions rédui-

Figure 69 : Fayoum : matériel lithique (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XI, XXXIV)

57

Première partie

Restes fauniques

tes, triangulaires ou rectangulaires, les haches polies au tranchant bien affûté représentent 40 % de lʼoutillage. Elles sont taillées dans du calcaire, du silex, de la dolérite et de la pierre volcanique. Soixante exemplaires combinent la taille et le polissage, limité au tranchant. Trois exemplaires ramassés en surface sont complètement polis (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 25-26). Des pointes de flèches à base concave ou à pédoncule et des éléments de faucilles à denticulations lustrées complètent lʼoutillage lithique (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 26). Il faut également ajouter à ce matériel la découverte de pointes en forme de feuille ainsi quʼune sorte de hallebarde, qui préfigure les lances fourchues du Prédynastique. La prépondérance dʼune tradition bifaciale dans le Fayoum A, telle que lʼa définie G. CatonThompson, a été récemment remise en cause par les découvertes effectuées dans la région de Qasr el-Sagha où le Fayoumien, correspondant au Fayoum A, se caractérise par une industrie sur éclats à composante bifaciale mineure (Ginter et al., 1984). Les sondages effectués près du Kôm W par lʼéquipe polonaise ont confirmé lʼidée que G. Caton-Thompson avait en fait privilégié les pièces taillées remarquables dans un ensemble beaucoup plus diversifié (Ginter et al., 1984). Des pierres à gouges combinent, comme les haches, le polissage et la taille. Le matériel de broyage est représenté par de grandes meules en grès accompagnées de leurs molettes et des palettes en calcaire et en diorite. Parmi ces dernières, plusieurs spécimens présentent des traces de couleur (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 31-32 et 39). Les objets de parure en pierre se résument à plusieurs disques polis et des perles en amazonite, pierre semi-précieuse de couleur vertbleu connue dans la vallée du Nil (Lucas, Harris, 1962).

Des restes de bœufs, de chèvres, de moutons, dʼéléphants, dʼhippopotames, de crocodiles, de tortues et de poissons ont été signalés dans les fouilles du Fayoum (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 34). Des os de chiens, de chèvres, de moutons et de bœufs sont également attestés par les chercheurs anglais. Les recherches menées plus récemment sur le site voisin de Qasr el-Sagha par des archéologues polonais et sur le site FS-3 par des chercheurs américains confirment la présence de ces animaux dans le Fayoum, avec une place secondaire accordée aux ovicapridés et bovidés (Wenke, Brewer, 1992 : 181). Des carapaces de tortues sont également attestées dans le secteur de FS-3 (Wenke, Brewer, 1992 : 181). Les poissons sont les animaux les mieux représentés sur les sites du Fayoum. Ils représentent 71 % de la faune (Brewer, 1987 : 460-461 ; Brewer, Friedman, 1989 : 6). Le poisson-chat (Clarias) et la perche du Nil (Lates niloticus) occupent une place prépondérante. Les données concernant la pêche indiquent une présence sur les bords du lac durant la fin du printemps et le début de lʼété, ainsi quʼau début des crues (Wenke, Brewer, 1992 : 181). Les occupants du Fayoum seraient ainsi restés sur place après la décrue pour semer les céréales et le lin, quʼils auraient ensuite récoltés en février ou en mars (Wetterstrom, 1996a : 59). Restes carpologiques Les restes végétaux du Fayoum témoignent de la plus ancienne présence de céréales cultivées en Egypte : blé amidonnier (Triticum dicoccum), orge à six rangs (Hordeum hexastichum) et orge à deux rangs (Hordeum distichum) (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 46-49, 71). Le lin (Linum) est également bien attesté, ainsi que des restes de Cyperus conglomeratus au fond dʼun panier et des graines dʼune espèce non identifiée appartenant au genre Polygonum. W. Wetterstrom complète ces données en soulignant lʼutilisation conjointe de plantes sauvages (Wetterstrom, 1996a : 59). Les traces de dessiccation des céréales et lʼutilisation des fosses comme dépotoirs montrent la présence de techniques de préparation des grains à proximité immédiate des lieux de conservation (Watterstrom, 1996a : 58).

Matériel en matière dure animale Aiguilles, épingles, poinçons et petits harpons en os poli abondent dans le matériel découvert au Fayoum. Des cuillères ont été façonnées dans des coquillages marins, tandis que les coquilles dʼœufs dʼautruches servaient à la réalisation de petits objets percés (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 33, 40).

58

Les sites de Basse-Egypte

Datations absolues

BC), sʼest développé entre 6391 ± 180 et 5160 ± 70 BP, cʼest-à-dire 5300 et 4300 cal BC (Libby, 1955 ; Wendorf, Schild, Close, 1970 ; Wenke, Lane, 1981).

Selon les datations 14C connues pour la région du Fayoum, la culture du Fayoum A défini par G. Caton-Thompson, contemporaine du Fayoumien de Qasr el-Sagha (5400 et 4400 cal

Carte 3 : Région du Fayoum (dʼaprès Hoffman, 1979 : 183)

59

Deuxième partie

Naga ed-Deir

Mahasna el-Salamuni Abydos

Nag el-Busa

el-Amrah

Makhadma 4

DISHNA

QENA

Maghar-Dendera 2 Deir el-Ballas

Qift (Coptos)

Hou-Semaineh Nagada

Lakeita

Abadieh

el-Tarif LOUXOR

Ermant

Gebelein

ESNA

Adaïma

Hiérakonpolis

Elkab di Oua

EDFOU

N 0

50 km Koubanieh

Nécropole prédynastique

Eléphantine

Carte 4 : Sites dʼhabitat de Haute-Egypte

60

at mam

i Ham

Ouad

ASSOUAN

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m arra

el-B

Deuxième par tie

Les sites de Moyenne et Haute-Egypte 20. BADARI

sud de Deir Tasa (Gabra, 1930). En 1989 et 1992, une équipe anglo-américaine dirigée par D.L. Holmes reprit les investigations dans la région pour localiser les secteurs fouillés au début du siècle (Friedman, 1990 ; Holmes, 1992a ; Holmes, Friedman, 1989 ; 1994). Cette bande de désert parfois très étroite, disséquée par de nombreux ouadis, est dominée à lʼest par des massifs calcaires (Holmes, 1992a : 70). Les sites dʼhabitat, disséminés dans la région, se présentent comme des couches de dépôts organiques de 50 cm à 1 m dʼépaisseur, qui contiennent des tessons, du matériel lithique et des ossements animaux. Ils sont répartis en trois grandes zones (Hemamieh, Mostagedda et Matmar) comprenant chacune plusieurs villages. Très peu de sites conservent des structures en place (Holmes, 1992a : 70). Cʼest lʼarchéologue anglaise G. CatonThompson qui a fourni la description la mieux documentée dʼun secteur dʼhabitat (Caton-Thompson, 1928). Elle dirigea dans la région de Hemamieh,

Habitats badariens et Nagada I-IIC Nécropoles badariennes et Nagada I-II

La région de Badari, sur la rive orientale du Nil, qui de Matmar traverse le Nil dʼAssiout jusquʼau sud de Badari et Hemamieh, est située à 100 km au nord-ouest dʼAbydos. Les fouilles dʼabord menées près de la localité de Badari par G. Brunton et G. Caton-Thompson entre 1922 et 1929 ont mis en évidence la culture du même nom (Brunton, Caton-Thompson, 1928 ; Brunton, 1937). Dans une zone qui longe le Nil sur près de 30 km, une centaine de sites prédynastiques ont été reconnus, de Matmar et Mostagedda au nord, à Hemamieh au sud. G. Brunton fouilla ainsi une quarantaine dʼhabitats, mais sʼintéressa surtout aux cimetières et au matériel funéraire (Brunton, 1930 ; 1937 ; 1948). Peu dʼexpéditions succédèrent à ces investigations, sinon les recherches de S. Gabra au

61

Deuxième partie

sur la localité de North Spur Hemmieh (fig. 70), la première fouille dʼune stratigraphie verticale. Sur 2 m dʼépaisseur, elle mit en évidence une séquence dʼoccupation continue depuis le Badarien jusquʼà la période prédynastique (Nagada I et II).

avec des mottes dʼargile dans une fosse profonde de 20 cm rougie par le feu (Brunton, 1937 : 12). A Hemamieh, G. Caton-Thompson a trouvé dans les niveaux de la phase amratienne (Nagada I) une dizaine de structures circulaires, creusées en partie dans le sol, dʼun diamètre de 90 cm à 2,75 m. Leurs murs, conservés sur 1 m de hauteur, dʼune épaisseur moyenne de 30 cm, sont construits en moellons dʼargile mêlée à des morceaux de calcaire, puis recouverts dʼargile et de roseaux. Des fragments de piquets en bois de tamaris y sont associés. Plusieurs foyers ont été identifiés à proximité (Caton-Thompson, 1928 : 82-87 ; Holmes, Friedman, 1989 : 17). Des réseaux de racines dʼarbres et de troncs fossilisés ont été découverts en grand nombre dans la région de Deir Tasa. Mis au jour à une distance considérable des zones cultivées modernes, ils témoignent des modifications climatiques et hydrologiques de la région. Les éclats de silex et les tessons qui y sont associés confirment la fréquentation de ces zones par les populations prédynastiques (Brunton, 1937 : 67-68). Nécropole Groupées par secteurs, les sépultures badariennes se présentent en règle générale comme des fosses ovales dans lesquelles les défunts étaient déposés, individuellement, en position contractée sur le côté gauche, tête au sud et regard vers lʼouest. Les dépouilles étaient enveloppées dans des nattes, leur tête posée sur un oreiller de paille ou de cuir. Aucun cercueil en bois nʼa été identifié, mais des tiges fichées sur le fond des tombes trahissent une armature en matériaux périssables, qui devait protéger le corps. Le mobilier funéraire badarien comprend un très grand nombre de poteries, dʼobjets en os (aiguilles, épingles, poinçons) ou en ivoire (bracelets, perles, bâtonnets sculptés, peignes), palettes à fard en schiste, ainsi que des figurines zoomorphes ou anthropomorphes en terre et en ivoire. Quelques perles en cuivre attestent de lʼutilisation du métal (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 6-20).

Figure 70 : Badari : plan du secteur dʼhabitat dʼHemamieh (dʼaprès Brunton, Caton-Thompson, 1928 : pl. LXIII)

Habitat De 50 cm à 2,7 m de diamètre, pour une profondeur moyenne de 50 cm à 4,5 m, les fosses découvertes sur tous les sites dʼhabitat de la région de Badari se présentent comme des cavités de forme circulaire (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 5 ; Brunton, 1937 : 9, 15, 24, 68 et 76 ; 1948 : 4-5). Certaines dʼentres-elles, plutôt irrégulières, dʼenviron 1,3 m de diamètre pour 1 m de profondeur, étaient aménagées avec de lʼargile ou des nattes sur leurs parois. Interprétées par les archéologues comme des fosses de stockage, elles ont fourni de nombreux récipients en céramique, enterrés dans le sol des structures sur 25 à 40 cm (Brunton, 1948 : 5-7). Des taches cendreuses sans structuration peuvent faire penser à des foyers détruits ou des restes de vidange de foyers (Brunton, 1948 : 5-7). G. Brunton dit avoir fouillé un four à dôme de 40 cm, construit

Matériel céramique La céramique de Badari (fig. 71) est confectionnée dans une argile à grains plus ou moins fins et à dégraissant végétal. Les formes ouvertes dominent, se résumant presque aux bols à bord droit et à fond arrondi. G. Brunton a différencié, selon la qualité dʼexé-

62

Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

cution des spécimens, une céramique polie dʼune céramique lissée ou rugueuse. Les poteries polies rouges à bord noir, préfigurations des black-topped de la phase nagadienne, présentent parfois un décor dʼinspiration végétale. Une faible proportion de la céramique polie badarienne est constituée de spécimens entièrement rouges ou noirs (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 20-26). Lʼeffet dit « rippling » est un signe distinctif des poteries lissées du Badarien, quʼon ne retrouve plus aux phase récentes du Prédynastique. Définie par lʼarchéologue anglais, cette technique consiste en fait à lisser la poterie au peigne avant de la polir pour obtenir une sorte dʼondulation (Brunton, CatonThompson, 1928 : 20-21). Les recherches menées plus récemment par D.L. Holmes et R. Friedman ont confirmé cette répartition (Holmes, Friedman, 1989 : 15). Des tessons incisés de motifs géométriques ainsi quʼun vase globulaire en forme de bouteille, comparé aux productions du Ghassoulien de Palestine (Albright, 1935 ; Wright, 1937), complètent le matériel céramique de la région de Badari. De grands récipients, de confection plus grossière, probablement utilisés pour la cuisson comme lʼindiquent les traces de combustion, ont été repérés en grand nombre dans les secteurs dʼhabitat.

Brunton mentionne la découverte de statuettes anthropomorphes en argile (fig. 72) dans les débris dʼhabitat, quʼil attribue à la période badarienne (Brunton, Caton-Thompson, 1928, pl. 58,5 ; Brunton, 1937 : pl. 24, 32 ; pl. 26, 1-2 ; pl. 42, 30 ; Ucko, 1968 : 76, n°26 ; 86, n°78 ; 88, n° 85 ; 92, n°107, n°108).

Figure 72 : Badari : statuettes modelées en argile (dʼaprès Brunton, 1937 : pl. 24,32 ; pl. 26,2 ; pl. 42,33 ; Brunton, CatonThompson, 1928 : pl. 55,5)

Matériel lithique G. Caton-Thompson avait défini à partir du matériel lithique provenant du niveau inférieur dʼHemamieh, une industrie majoritairement bifaciale (fig. 71), utilisant des galets ramassés en surface, caractérisés par une patine orangée (Caton-Thompson, 1928 : 75-76). Grâce à lʼexamen de plusieurs centaines de pièces provenant des tombes et des secteurs dʼhabitat de la région de Badari, conservées au Petrie Museum à Londres, D. Holmes a récemment remis en cause cette analyse, identifiant une industrie essentiellement sur éclats et sur lames. Les outils sont représentés par des grattoirs, des racloirs, des burins, des perçoirs, des coches et des denticulés. On trouve y trouve également des pointes de flèches bifaciales et des éléments de faucille (Holmes, 1989 ; Holmes, Friedman, 1989). Des fragments de basalte récoltés dans les secteurs dʼhabitat trahissent lʼexistence dʼéléments de vaisselle en pierre (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 5). Matériel en matière dure animale Les zones dʼhabitat ont permis la mise au jour de nombreux objets confectionnés en os et en ivoire, retrouvés principalement dans les cimetières voisins. Aiguilles, épingles, poinçons et figurines sont fabriqués en os (Brunton, 1937, pl. XIV) ou

Figure 71 : Badari : matériel céramique et lithique (dʼaprès Brunton, Caton-Thompson, 1928 : pl. XII, XV, XVII, XVIII, LVI, LXXVIII)

63

Deuxième partie

Datations absolues

à partir dʼarêtes de poissons (Brunton, CatonThompson, 1928 : 33 ; Brunton, 1937 : 58, 90). Six défenses dʼhippopotame empilées près dʼun bloc de calcaire constituait une réserve de matière première pour la fabrication du matériel en ivoire recensé dans la région.

Les datations 14C connues pour la région de Badari situent le Badarien entre 5580 ± 80 et 5110 ± 160 BP, cʼest-à-dire entre 4500 et 4000 cal BC (Hedges et al., 1994 ; Holmes, Friedman, 1994 ; De Vries, Barendsen, 1954). Il est peu probable que cette culture soit antérieure à 4000 cal BC, malgré les dates obtenues par thermoluminescence sur des échantillons de Hemamieh, qui présentent une très grande déviation (Hendrickx, 1999 : 19). Des datations 14C plus récentes attestent une occupation de la région rattachée à la phase de Nagada I-IIBC, entre 4940 ± 80 et 4790 ± 60 BP, cʼest-à-dire entre 3800 et 3600 cal BC (Holmes, Friedman, 1994).

Restes fauniques Les archéologues anglais ont signalé des crânes dʼanimaux près des défunts, et indiqué la présence de bœufs, de moutons, dʼantilopes, de porc, de chats et de chiens dans les zones sépulcrales comme dans les secteurs dʼhabitat (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 38). Des œufs dʼautruches utilisés comme récipients, ainsi que des plumes ont été déposés dans plusieurs tombes (Brunton, Caton-Thompson : 28 et 86). G. CatonThompson a observé à lʼintérieur dʼune structure dʼHemamieh un amas dʼossements de bovidés posés contre un mur, des restes de perches du Nil (Lates niloticus), ainsi quʼun coquillage percé (Conus) sur le sol dʼune autre installation (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 33, 84-86, 94, 104 ; Brunton, 1937 : 31, 58). Aucune étude systématique des restes fauniques de Badari nʼa encore été entreprise (Wetterstrom, 1996a : 63). Restes carpologiques Des céréales desséchées et carbonisées, épis et grains de blé amidonnier (Triticum dicoccum) et dʼorge à six rangs (Hordeum hexastichum), ont été trouvés dans les fosses des secteurs dʼhabitat badariens (Brunton, 1937 : 33). G. Brunton mentionne également des capsules de lin et des épillets de graminées sauvages, ainsi que des vesces sauvages (Brunton, 1937 : 59). Les sites dʼhabitat plus récents, occupés pendant la phase Nagada I-II, ont fourni une plus grande variété de restes végétaux. Lʼorge à six rangs et le blé amidonnier sont toujours présents (Brunton, 1928 : 63 ; Caton-Thompson, 1928 : 77 et 85 ; Percival, 1936 : 272 ; Brunton, 1948 : 22-23). On trouve également du bois de tamaris (Tamarix), des capsules de lin, des lentilles (Lathyrus sativus), des figues de sycomore (Ficus sycomorus), des fruits de palmier doums, ainsi que des graines dʼAsphodelus fistulosus (Brunton, 1928 : 62-63 ; 1937 : 90-91 ; 1948 : 23). Parmi les plantes sauvages, les rhizomes de Cyperus dominent (Brunton, 1928 : 63 ; 1937 : 59).

Carte 5: Région de Badari (dʼaprès Holmes, 1992 a: fig. 1)

21. MAHASNA

Habitat Nagada I-II Nécropole Nagada I-III

Le site de Mahasna se trouve sur la rive occidentale du Nil, à 15 km au nord dʼAbydos. Le secteur archéologique de Mahasna a été fouillé en 1902 par J. Garstang qui y a étudié un grand nombre de sépultures prédynastiques et un secteur

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

dʼhabitat (Garstang, 1902 ; 1903). Les recherches ont ensuite été reprises par E.R. Ayrton et W.L. Loat et publiées en 1911. Le secteur dʼhabitat, au sud du site, se distingue du désert qui lʼentoure par un sol de couleur très foncée, composé de matières organiques mêlées au sable, où les fouilleurs ont repéré du matériel archéologique épars. Il était installé sur un petit tertre qui domine le désert environnant (Garstang, 1903 : 6). Les objets découverts en contexte dʼhabitat peuvent être rapprochés du cimetière adjacent dont le matériel céramique a été situé entre les phases I et II de la culture de Nagada (Kaiser, 1957 : 74).

Matériel céramique La majeure partie des tessons récoltés par les archéologues anglais se rattache aux productions de la phase Nagada I-II, incluant parfois des fragments de black-topped et quelques tessons présentant un décor linéaire (Garstang, 1903 : 5-7). Matériel lithique Une très grande quantité dʼéclats et dʼoutils en silex a été récoltée dans le secteur dʼhabitat de Mahasna. Selon les fouilleurs, les lames, retouchées ou brutes de taille, y étaient prédominantes (Garstang, 1903 : 7). Parmi les fragments de vases en pierre découverts à Mahasna, un petit récipient en forme de grenouille assise est une découverte rare. Plusieurs fragments et exemplaires complets de tête de massue, en pierre, ont également été identifiés (Garstang, 1903 : 6). Des bracelets en pierre polie sont les seules témoignages de parure retrouvés sur le site (Garstang, 1903 : 7)

Habitat Une quinzaine de poteaux en bois associés à des vestiges de branchages et dʼargile pulvérisée ont été repérés à Mahasna, dans le secteur S2 (fig. 124). Les archéologues y ont aussi signalé des poteries de grande dimension, semi-enterrées dans le sol dʼhabitat, utilisées comme récipients de stockage. Certaines présentent des traces de combustion (Garstang, 1903 : 5-7). Une zone de fours a été reconnue sur le site de Mahasna. Composés de briques cuites de section semicirculaire, hautes de 25 à 60 cm, supportant des pots en terre (fig. 73), les fours étaient entourés dʼun mur en briques. Des fragments de vases constituent lʼensemble du mobilier découvert dans ces structures. Dans lʼun des fours, un pot en terre crue était posé sur un lit de limon bordé par une couche dʼherbe carbonisée et maintenu en place par des briques (Garstang, 1903 : 6). La structure avait été identifiée par J. Garstang comme un four de potier, mais J.R. Geller a récemment proposé dʼy voir plutôt une brasserie, comme les installations dʼAbydos et de Hiérakonpolis (Geller, 1989 : 46).

Restes fauniques Des restes de poissons et de petits animaux ont été identifiés par les archéologues (Garstang, 1903 : 6).

22. el-SALAMUNI Habitat Nagada I-II (?)

Le site dʼel-Salamuni se trouve au débouché dʼun ouadi, à 10 km au nord-est de Sohag. Fouillé en 1981 lors dʼune expédition en HauteEgypte dirigée par P.M. Vermeersch pour le compte de la Belgian Middle Egypt Prehistoric Project (B.M.E.P.P.), ce site nʼa fait lʼobjet dʼaucune autre investigation (Vermeersch et al., 1992). Habitat Les quatre foyers étudiés à el-Salamuni (fig. 74) ont été découverts dans une couche alluviale recouverte dʼun dépôt de couleur rougeâtre. Ils se présentaient comme des cuvettes dʼun diamètre de 80 cm à 1 m, profondes de 15 à 20 cm, remplies de cendres et de charbons. La zone de transition entre les charbons et le sol était rubéfiée. Plusieurs galets brûlés étaient entassés sur la couche supérieur des foyers (Vermeersch et al., 1992 : 163-164).

Figure 73 : Mahasna : four (dʼaprès Garstang, 1902 : 38)

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Deuxième partie

Figure 74 : el-Salamuni : foyers (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 164, fig. 4)

Matériel lithique

Carte 6 : Région de Sohag à Qena (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 163, fig. 1)

Les foyers dʼel-Salamuni ont fourni plusieurs lames et éclats en silex ainsi quʼun nucléus (Vermeersch et al., 1992 : 163-165).

Peet et W.L.S. Loat en 1911 et 1912 (Peet, 1914 ; 1915 ; Naville, 1914). Cʼest à cette époque que les archéologues identifièrent une zone dʼhabitat près du temple de Sethi Ier. Depuis 1981, les fouilles ont été reprises dans la nécropole dʼUmm el-Qaab par lʼéquipe de W. Kaiser et G. Dreyer pour lʼInstitut allemand du Caire (Kaiser, Dreyer, 1982 ; Dreyer, 1993, 1996 ; el-Sayed, 1979). Lors dʼune mission dans la région dʼAbydos, en 1982 et 1983, D. Patch a reconnu différents secteurs dʼhabitat (Patch, 1991). La zone dʼhabitat découverte au début du XXe siècle par T.E. Peet, alors quʼil fouillait les sépultures proches, est située près de lʼenceinte du temple de Sethi Ier. Sur une surface circulaire de 30 m de diamètre, les fouilleurs ont récolté du matériel archéologique (tessons, matériel lithique, fragments dʼivoir, etc) mêlé au sable (Peet, 1914 : 1). Au nord-est de ce secteur, un four représente la seule installation encore en place (Peet, 1914 : 710). Huit autres structures de ce type ont également été reconnues près de lʼOsireion dʼAbydos (Peet, 1915 : 1-7). Les recherches menées par D. Patch ont permis de reconstituer la disposition des habitats prédynastiques dans les environs dʼAbydos. Séparés les uns des autres par une distance de 1 à 2 km le long de la marge désertique qui borde le Nil, ils sʼétendent en général sur une superficie équivalente, entre 1,5 et 2 hectares. Selon lʼarchéologue américaine, lʼabandon des sites se situe dans le courant du IVe millénaire, à la fin de la phase Nagada II, lorsque lʼoccupation de la région semble se concentrer sur les localités dʼAbydos, de Mahasna et de Thinis. Elle rattache ce phénomène aux fluctuations des inondations du Nil, dont les

Restes fauniques Une molaire de bovidé domestique a été identifiée dans les cendres du foyer n°3 (Vermeersch et al., 1992 : 165). Restes carpologiques Les analyses effectuées sur des charbons de bois provenant du foyer n°2 dʼel-Salamuni suggèrent la présence de Tamarix (Vermeersch et al., 1992 : 170). Datations absolues La datation effectuée sur un prélèvement de charbon du foyer n°3 dʼel-Salamuni atteste dʼune activité du site vers 5730 ± 100 BP, cʼest-à-dire vers le milieu du Ve millénaire cal BC (Vermeersch et al., 1992).

23. ABYDOS

Habitats et N Nagada I-IIID

Le site dʼAbydos se trouve sur la rive ouest du Nil, à 460 km au sud du Caire. Ce centre important de la culture prédynastique en Haute-Egypte est connu depuis les recherches menées par E. Amelineau et W.M.F. Petrie au début du siècle (Amelineau, 1899-1904 ; Petrie, 1902). En 1901, D.R. MacIver et A.C. Mace ont repéré plusieurs cimetières dans la région (McIver, Mace, 1902). Les fouilles les plus importantes ont été dirigées par T.E.

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

dépôts limoneux auraient aujourdʼhui recouvert les habitats prédynastiques (Patch, 1991).

dʼun diamètre et dʼune hauteur de 50 cm, étaient enfoncés de 15 cm dans le sable et maintenus en place par des briques de section triangulaire disposées verticalement tout autour des récipients. Une couche dʼargile, épaisse de 7 à 10 mm, recouvrait la surface externe des pots. Lʼinstallation la plus complète était constituée par deux rangées de vases arrangés en quinconce, avec 18 spécimens pour la première, et 17 pour la seconde. Un mur de briques délimitait chacune des structures. Ici encore, les archéologues ont retrouvé un petit vase conique, dʼun diamètre et dʼune hauteur de 23 cm, emboîté dans chacune des cuves. Une voûte en briques devait constituer la couverture des fours, comme lʼindiquent deux briques scellées avec de lʼargile, découvertes à lʼextrémité dʼune des installations. Une couche de cendres et de charbons de bois, épaisse de 1 à 4 cm, était encore présente entre les vases. Des restes de blé (Triticum vulgare) ont été identifiés au fond des cuves (Peet, 1915 : 1-7). Ces installations ont été identifiées par J.R. Geller comme des brasseries (Geller, 1989 : 46).

Habitat Les vestiges de deux grands foyers, dʼun diamètre de 5 à 6 m, composés dʼune couche cendreuse peu épaisse, ont été dégagés à Abydos, au sud du secteur dʼhabitat (fig. 144) situé près du temple de Sethi Ier (Peet, 1914 : 2). Au nord-est de cette zone se trouvait un four (fig. 75), endommagé par le mur dʼenceinte du temple. De forme rectangulaire, il est composé de vingttrois vases coniques (11 dʼun côté et 12 de lʼautre), dʼun diamètre et dʼune profondeur de 90 cm, disposés sur deux rangées et supportés par des briques cuites de section triangulaire posées verticalement. Dʼune longueur de 15 m, pour une largeur de 3 m et une hauteur conservée de 50 cm, la structure est délimitée par un mur en briques. Dans plusieurs cas, un second vase conique était emboîté dans le premier récipient. Celui-ci présentait parfois un décor dʼoiseau incisé (fig. 76). Des boules dʼargile étaient déposées au fond des cuves. Des graines de blé carbonisées ont été identifiées dans les récipients (Peet, 1914 : 7-8). Un autre secteur comportant huit fours construits sur un modèle analogue à la structure précédemment décrite (fig. 75), a été fouillé par T.E. Peet près de du temple dʼOsiris à Abydos. Les vases coniques,

Figure 76 : Abydos : tessons présentant un décor dʼoiseau incisé (dʼaprès Peet, 1914 : fig. 6)

Nécropole Les cimetières dʼAbydos semblent avoir été utilisés depuis les premières dynasties jusquʼà la Basse Epoque. Près de Kôm el-Sultan, dans la partie nord du site, lʼenceinte de briques de Shunet el-Zebib abritait un tombeau royal dʼépoque thinite. La zone dʼUmm el-Qaab, « la mère aux pots cassés », à plus dʼun kilomètre des terres cultivées, tire son nom des tessons qui marquent lʼemplacement des tombes ou cénotaphes des rois de la Ière et de la IIe dynastie. Les superstructures des tombes ont été détruites. Seules subsistent des fosses bordées de briques avec des rangées de sépultures secondaires. Les vestiges comprennent des céramiques, des stèles avec des noms de rois, des étiquettes en ivoire et en ébène, des sceaux dʼargile et des fragments de vases en pierre (Amelineau, 1899-1904 ; Petrie, 1902 ; Peet, 1914 ; 1915).

Figure 75 : Abydos : fours (dʼaprès Peet, 1914, fig. 4-5 ; 1915, fig. 1-2

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Deuxième partie

Matériel céramique

Datations absolues

T.E. Peet remarque que tous les types de poteries connues dans les tombes voisines se retrouvent en contexte dʼhabitat. Il insiste toutefois sur la forte proportion de céramique commune (Peet, 1914 : 2). 90 % des tessons récoltés sur lʼhabitat dʼAbydos présentent une pâte calcaire grossière à inclusions végétales et minérales de couleur rougeâtre, reconnue comme la classe D de Petrie (Peet, 1914 : 4-5, 12-13). Une céramique fine et polie (« Late Ware ») est représentée par des bols. Quelques fragments de céramique black-topped ainsi que des tessons décorés complètent cet ensemble (Peet, 1914 : 4-5). Une empreinte de sceau dans de lʼargile crue est mentionnée sur le secteur dʼhabitat (Peet, 1914 : 5). Une petite tête de chien ou de chacal modelée dans de lʼargile, mesurant 3,6 cm de long pour 1,5 cm de large, et quatre fragments de figurines anthropomorphes en argile ont été identifiés sur les secteurs domestiques dʼAbydos (Petrie, 1903 : pl. 11, 256 ; pl. 12, 262, 264, 265 ; Peet, 1914 : 5).

Les datations 14C connues pour la région dʼAbydos proviennent toutes des sépultures. Elles se situent entre 4837 ± 87 et 4244 ± 41 BP, cʼest-à-dire entre 3700 et 3200 cal BC, et correspondent à la phase Nagada IB-IIID

24. HOU-SEMAINEH

Habitat et nécropole Nagada I-II

Hou, connu sous le nom de Diospolis Parva à lʼépoque gréco-romaine, est un village situé à 10 km au sud-est de Nag Hammadi et 45 km au nord-ouest de Nagada. La région de Hou-Semaineh, bande de terre qui court dʼEst en ouest sur 16 km le long du Nil, se situe entre les deux localités du même nom. Les recherches entreprises par W.M.F. Petrie en 1898 et 1899 dans la région de Hou-Semaineh ont permis de mettre au jour cinq cimetières prédynastiques, neuf cimetières dʼépoque pharaonique et deux dʼépoque romaine. Lʼarchéologue anglais a également identifié les vestiges de plusieurs zones dʼhabitat prédynastiques près des localités dʼAbadieh et de Semaineh, sans toutefois les fouiller (Petrie, 1901a : 31-32). De 1989 à 1991, les travaux dʼune mission américaine dirigée par K.A. Bard ont permis dʼétudier plus précisément deux sites dʼhabitat, avant leur disparition avec la mise en place dʼun projet dʼirrigation de la zone désertique (Bard, 1989 ; 1991 ; 1992 ; 1994 ; Swain, 1992). Près dʼAbadieh, le site HG, dénommé ainsi dʼaprès le village voisin de Halfiah Gibli, était installé sur une petite butte au-dessus de la plaine alluviale. Déjà pillé avant les prospections de Petrie, une grande partie du site HG a été détruite par les cultures entre 1955 et 1965 (Petrie, 1901a : 32 ; Bard, 1989 : 476). Les villages prédynastiques repérés par W.M.F. Petrie sur près dʼun kilomètre à lʼest dʼAbadieh ont aujourdʼhui tous disparu sous les habitations modernes (Petrie, 1901a, pl. I ; Bard, 1989 : 477). Le site SH, bien conservé, à proximité du village moderne de Semaineh, était associé à une nécropole datée de Nagada II et une autre zone sépulcrale rattachée à Nagada III (cimetière H de Petrie). Il sʼétend au sommet dʼune butte sur 60 m de long du nord au sud (Bard, 1989 : 477). Aucune structure domestique nʼétait visible sur les sites de la région de Hou-Semaineh (Bard, 1989 : 476 ; 1994 : 274). Le matériel archéologique recueilli sur les sites dʼhabitat de Hou-Semaineh se rattache à la phase

Matériel lithique Lʼarchéologue anglais a décrit un débitage laminaire réalisé sur place, représenté principalement par des lames retouchées, des grattoirs et une grande quantité de perçoirs. Une seule pointe de flèche, façonnée avec un silex sombre, a été identifiée (Peet, 1914 : 3). Le matériel de broyage se réduit à trois grandes meules en grès (Peet, 1914 : 3). T.E Peet mentionne également la présence de malachite (Peet, 1914 : 4). Matériel en métal Deux petits ciseaux de 8 et 3,7 cm de long, deux hameçons, un anneau et quelques fragments épars attestent de lʼutilisation du cuivre sur lʼhabitat dʼAbydos (Peet, 1914 : 6). Restes fauniques Les ossements animaux retrouvés à Abydos trahissent la présence dans lʼhabitat des restes de bœufs (Bos Africanus), de chèvres, de moutons, dʼun âne, dʼun chat (Felis maniculata), de chiens, de gazelles, de poissons-chats (Synodontis) et de perches du Nil (Lates Niloticus) (Peet, 1914 : 6-7).

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Nagada II. Le site SH est daté de Nagada I-II par sa proximité avec le cimetière prédynastique voisin (Bard, 1994 : 274).

cʼest-à-dire entre 3900 et 3350 cal BC correspondant à la phase Nagada I-II. Cette position chronologique est confirmée par les dates 14C obtenues pour le site voisin HG, 4810 ± 80 et 4590 ± 80 BP, correspondant à la fourchette 3600 et 3400 cal BC, le rattachant à la phase Nagada II (Hedges et al., 1991).

Matériel céramique Les quantités de tessons de poterie ramassés sur les sites de Hou-Semaineh ont permis de distinguer dʼune part une céramique de type et dʼautre part une céramique à pâte grossière (classe R de Petrie). Ce second type prédomine sur le site SH. Les tessons correspondant, dʼune épaisseur de 1,5 cm ou plus, proviennent de grands récipients de stockage, de pots à cuire et de bols. Des récipients de type « moule à pain » ont aussi été reconnus. Le spectre céramique rattache lʼactivité du site SH à Nagada IIB-C, mais quelques tessons comme un fragment de bol réalisé en poterie rouge polie et décorée de motifs peints en blanc (« White Cross-lined », classe C de Petrie) trahissent également une production caractéristique de Nagada IC (Bard, 1989 : 476-477 ; 1994 : 274 ; Swain, 1992).

25. NAG el-BUSA Habitat néolithique

Le site de Nag el-Busa se trouve dans la plaine de Dishna, à 40 km au sud-ouest de Qena. Découvert en 1981 lors dʼune expédition en Haute-Egypte dirigée par P.M. Vermeersch pour le compte de la Belgian Middle Egypt Prehistoric Project (B.M.E.P.P.), le site de Nag el-Busa nʼa pas fait lʼobjet dʼune campagne de fouille ultérieure (Vermeersch et al., 1992). Habitat

Matériel lithique

La seule structure observée sur le site est un foyer, de 2 m de diamètre pour 15 cm de profondeur, découvert sous une couche de gravier alluvial drainé par un ouadi, épaisse de 2,5 m. Aucun matériel nʼest associé à cette découverte (Vermeersch et al., 1992 : 163).

Lʼindustrie lithique des sites HG et SH rassemble des éclats et des lames retouchés ainsi que quelques pièces bifaciales. Les outils identifiés sont principalement des grattoirs et des éléments de faucille (Bard, 1989 : 476). De grands percuteurs, des polissoirs, des mortiers et des pierres polies témoignent selon les archéologues dʼune production de vaisselle en pierre sur les deux sites. Ils mentionnent également une palette en grès et les fragments dʼune grande palette rhomboïdale (Bard, 1989 : 476 ; 1994 : 274).

Datations absolues Les analyses 14C effectuées à partir des charbons contenus dans la couche cendreuse donnent la date de 9470 ± 50, correspondant à une occupation du site entre 8900 et 8400 cal BC (Vermeersch et al., 1992).

Restes carpologiques

26. MAHGAR DENDERA 2

Des graines de blé (Triticum durum, Triticum aestivum) et dʼorge (Hordeum vulgare) représentent les différents types de céréales cultivées sur les sites SH et HG. K.A. Bard soupçonne toutefois que le blé de type durum pourrait constituer un échantillon intrusif, puisque sa culture nʼest pas attestée en Egypte avant la période gréco-romaine (Bard, 1992 : 13 ; 1994 : 274).

Habitat badarien

Sur la rive ouest du Nil, le site de Mahgar Dendera 2 se trouve à 12 km au sud de Qena et 5 km du temple de Dendera. Découvert en janvier 1980 lors dʼune mission de la Belgian Middle Egypt Prehistoric Project (B.M.E.P.P.), sous la conduite de P.M. Vermeersch, le gisement de Mahgar Dendera 2 était menacé de destruction par le programme agricole de la région. La fouille dʼun site dʼhabitat, dirigée par S. Hendrickx et B. Midant-Reynes, fut effectuée dans le cadre dʼun protocole dʼaccord entre la B.M.E.P.P. (responsable :

Datations absolues Les analyses 14C réalisées à partir dʼéchantillons de charbon dans la région de Hou-Semaineh situent lʼoccupation du site SH vers 4860 ± 80 BP,

69

Deuxième partie

Habitat

P.M. Vermeersch), lʼURA 28 du CNRS (J. Tixier) et lʼInstitut des Déserts (H. Giscard, Paris) au printemps 1987 (Midant-Reynes, 1987 ; Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 ; Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001). La partie conservée de Mahgar-Dendera 2, surface de 30 m de long pour 20 de large, se situe sur un plateau peu élevé en bordure du Nil, 14 m au-dessus de la plaine alluviale, à 500 m du Nil. Sa position ne semble pas avoir changé significativement depuis la Préhistoire. Son extension est limitée au nord, à lʼouest et à lʼest par des perturbations récentes, au sud par un petit ouadi, actif à lʼépoque préhistorique. Lʼétat actuel du terrain ne permet pas de définir les limites de cette extension, et la destruction partielle du site complique lʼinterprétation des structures.

Vingt foyers dʼun diamètre de 25 cm à 1 m ont été identifiés sur le site de Mahgar-Dendera (fig. 78 et 79). Ils se présentent comme des cuvettes peu profondes remplies de couches cendreuses et charbonneuses couronnées de pierres. Les archéologues mentionnent également la présence de taches plus ou moins cendreuses pouvant faire songer à des foyers détruits ou des restes de vidanges (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 16). Des ossements animaux, parmi lesquels de très nombreuses vertèbres de poissons, constituent les seules découvertes réalisées dans les foyers, avec parfois de rares tessons et éclats de silex brûlés (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 17).

Figure 78 : Mahgar-Dendera 2 : foyers (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 11-13) Figure 77 : Mahgar-Dendera 2 : profils (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer : 2001 : pl. 10)

La stratigraphie se compose dʼune couche de sable éolien dʼune épaisseur de 10 à 30 cm recouverte par les cailloutis du ouadi (fig. 77). Comme plusieurs foyers ont été clairement retrouvés à lʼintérieur de cette couche, il apparaît quʼelle sʼest constituée durant lʼoccupation du site (Hendrickx, MidantReynes, 1988 : 6). Les archéologues ont reconnu deux zones distinctes sur le site : une concentration de fosses à lʼest, une association de structures de stockage et de foyers dans la partie occidentale du site. Cette différenciation spatiale pourrait refléter des activités économiques différentes (Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 : 7 ; Hendrickx, MidantReynes, Van Neer, 2001 : 27).

Figure 79 : Mahgar-Dendera 2 : foyer E (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 5)

70

Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Les structures de combustion sont associées à des fosses de stockage de 40 cm à 1 m de diamètre pour une profondeur comprise entre 10 et 40 cm (Vermeersch et al., 1992 : 168 ; Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 6). Cinq récipients (fig. 117), de 10 à 30 cm de diamètre, étaient fichés dans le sol (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 23). Des trous de poteaux (fig. 118) et des trous de calage sont également mentionnés sur le site. Ils ne dessinent aucune structure visible (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 18-23).

représentent plus de la moitié des outils. Les pièces retouchées, les grattoirs, les encoches, les haches bifaciales et les pics sont bien représentés sur le site. Seuls une pointe de flèche et un élément de faucille évoquent lʼagriculture ou la chasse. Taillés dans un silex blond inconnu dans le voisinage du site, ces objets ne sont dʼailleurs probablement pas de manufacture locale (Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 : 6). Une meule en calcaire de 55 cm de long pour 33 cm de large est la seule structure de broyage découverte sur le site. Elle était associée aux fosses (Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 : 7).

Matériel céramique La céramique de Mahgar Dendera 2 (fig. 80) se caractérise par lʼabondance des fragments de poteries à bord noir (black-topped). Les tessons récoltés sur le site sont de type « Rough Ware » (céramique grossière). Quelques rares tessons sont décorés dʼincisions géométriques blanches. Les formes ouvertes dominent, avec des coupes et des bols. On rencontre également des jarres, de 40 à 60 cm de haut. Les traces de réparation observées sur les récipients pourraient évoquer une confection non locale (Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 : 8).

Figure 81 : Mahgar-Dendera 2 : matériel lithique (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 15, 22, 37)

Matériel en matière dure animale

Figure 80 : Mahgar-Dendera 2 : matériel céramique (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 49, 50, 56)

Quelques poinçons en os évoquent le travail de la matière dure animale (Hendrickx, MidantReynes, 1987 : 8).

Matériel lithique Près de 35000 pièces lithiques (fig. 81) ont été recueillies sur le site de Mahgar-Dendera 2, parmi lesquelles 1200 éclats et 1600 outils. Le débitage sur éclats est prédominant. Les grandes lames sont rares, et lʼimportance quantitative des déchets de taille atteste une industrie locale. Perçoirs et denticulés

Restes fauniques Petits bovidés, moutons et chèvres sont présents dans une faune principalement dominée par différentes espèces de poissons, essentiellement des poissons-chats (Synodontis et Clarias), des perches du

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Deuxième partie

Nil (Lates Niloticus) et des bagres (Bagrus), mais aussi quelques barbeaux (Barbus bynni) et tilapias (Hendrickx, Midant-Reynes, 1988 : 7 ; Van Neer, 1994 : 20-21). Des mollusques bivalves ont été ramassés par lʼhomme (Caelatura aegyptiaca, Mutela nilotica, Spathopsis rubens et Etheria elliptica). Les mammifères ne sont représentés que par un faible nombre de pièces, parmi lesquelles des ossements de lièvres, de gazelles, de moutons, de chèvres et de bœufs (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 91-96).

sol sableux très meuble qui empêche toute tentative dʼassociation avec le matériel découvert à proximité (Vermeersch et al., 1992 : 165). Habitat Parmi les dépôts sédimentaires de sable du ouadi, dix foyers (fig. 82) ont été étudiés dans le secteur sud-ouest du site. Dʼun diamètre de 50 cm à 80 cm environ, ils étaient constitués dʼune couche de cendres et de charbons mêlés à des galets, épaisse de 15 cm. La zone de transition entre la couche cendreuse et le sol était rubéfiée. Plusieurs galets brûlés étaient entassés sur la couche supérieure des foyers (Vermeersch et al., 1992 : 165-167).

Restes carpologiques Les analyses effectuées sur des charbons de bois provenant dʼun foyer repéré au début des années 1980 par P.M. Vermeersch à 400 m au nord-est du secteur fouillé par S. Hendrickx et B. Midant-Reynes ont permis dʼidentifier différentes espèces végétales : Tamarix, Acacia, Maerua crassifolia, Capparis decidua, Chenopodiaceae, Acacia albida, Acacia nilotica. Les deux dernières espèces dʼarbres indiquent, selon les paléobotanistes, que le site était installé à très courte distance du Nil (Vermeersch et al., 1992 : 170). Datations absolues

Figure 82 : Makhadma 4 : foyers (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 167, fig. 7)

Les installations du site de Mahgar Dendera 2 sont situées chronologiquement entre 5480 ± 50 et 5110 ± 90 BP, cʼest-à-dire entre 4400 et 4000 cal BC, rattachant ainsi le site à la phase badarienne (Vermeersch et al., 1992 ; Hendrickx, 1999).

Matériel lithique Des lames en silex ont été récoltées près des foyers de Makhadma 4. Dʼautres spécimens ainsi que de nombreux éclats étaient présents dans les sédiments du site, mais aucune relation directe avec les foyers nʼa été mise en évidence (Vermeersch et al., 1992 : 165-167). La présence dʼun spécimen rare dʼéclat en silex (« side blow flake »), pour lequel des parallèles sont connus dans le Fayoum, lʼoasis de Kharga et sur le site de Nabta Playa, pourrait, selon les archéologues belges, refléter des contacts entre la vallée du Nil et le Sahara oriental (Vermeersch et al., 1992 : 171).

27. MAKHADMA 4 Habitat néolithique

Le gisement de Makhadma 4 est situé au débouché du Ouadi Qena, à 25 km au nord-ouest de Qena. Découvert en 1983 lors dʼune expédition en Haute-Egypte dirigée par P.M. Vermeersch pour le compte de la « Belgian Middle Egypt Prehistoric Project » (B.M.E.P.P.), le site de Makhadma 4 a été fouillé en 1984 (Vermeersch et al., 1992). Le matériel archéologique récolté se limite à du matériel lithique et des ossements animaux. Les structures de combustion étaient enfouies dans un

Restes fauniques Un fragment de moule (Aspatharia) a été ramassé tout près du foyer n°7 (Vermeersch et al., 1992 : 167). Deux valves presque complètes ont également été identifiées dans le même secteur. Quelques

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

fragments dʼémail dentaire suggèrent la présence de bovidés, de grande taille (bœuf domestique ou sauvage) ainsi que dʼanimaux plus petits, comme des gazelles, des chèvres ou des moutons (Vermeersch et al., 1992 : 168).

Le dernier niveau stratigraphique atteint par W.M.F Petrie se situe au-dessus du sol vierge, sous les strates pharaoniques et gréco-romaines. Il est constitué dʼune argile jaune dʼorigine alluviale. Lʼarchéologue anglais nʼy a décelé aucune structure. Il signale toutefois des éclats de silex et des trous de poteaux quʼil rattache à la IIIe et IVe dynastie, mais qui sont plutôt les attestations dʼune activité prédynastique (Petrie, 1896 : 3).

Restes carpologiques Les analyses effectuées sur des charbons de bois provenant des foyers de Makhadma 4 suggèrent la présence de Zygophyllum, dʼAcacia, de Salvadora persica et de Tamarix (Vermeersch et al., 1992 : 170).

Matériel céramique W.M.F. Petrie mentionne des tessons de céramique polie rouge à bord noir et de poterie polie rouge décorée de lignes blanches (Petrie, 1896 : 5). Lʼarchéologue avait attribué ce matériel à une population étrangère arrivée en Egypte pendant la Première Période Intermédiaire (« New Race »). Aujourdʼhui conservé à Oxford, au Petrie Museum, ce matériel se rattache plutôt selon B. Adams à lʼépoque prédynastique (Adams, 1986 ; Bard, 1994 : 273).

Datations absolues Les datations radiocarbones obtenues dʼaprès des échantillons de charbon des foyers de Makhadma 4 placent lʼoccupation du site entre 6320 ± 75 et 5120 ± 80 BP, cʼest-à-dire entre 5300 et 4000 cal BC (Vermeersch et al., 1992).

28. QIFT (COPTOS)

Matériel lithique

Habitat Nagada II-IIID

La ville antique de Coptos, aujourdʼhui appelée Qift, se situe sur la rive orientale du Nil, à lʼendroit où celui-ci décrit une courbe vers lʼest, 38 km au nord-est de Louxor. De 1893 à 1894, des fouilles ont été menées par W.M.F. Petrie sur les vestiges du temple de Min, Isis et Horus, au sud de la ville moderne de Qift (Petrie, 1896), puis par A. Reinach et R. Weill en 1910 et 1911. Lʼoccupation humaine est attestée à Coptos depuis le Prédynastique jusquʼà lʼépoque contemporaine. Le temple a été construit par Thoutmosis III, souverain de la XVIIIe dynastie, et probablement agrandi à lʼépoque ptolémaïque. Trois statues colossales ithyphalliques du dieu Min (Le Caire, JE 30770 ; Oxford, Ashmolean Museum, 1894.105d et e), datées du règne de Narmer grâce aux gravures qui les couvrent, des statues monumentales de lions et dʼoiseaux, probablement déposées dans des fosses à la période ptolémaïque, prouvent toutefois lʼexistence dʼun culte au dieu Min dès lʼépoque de Nagada III (Williams, 1988 ; Dreyer, 1995). Aucune trace dʼhabitation ou de sanctuaire nʼa été reconnue, mais la présence de ces œuvres monumentales témoigne dʼinstallations prédynastiques importantes, aujourdʼhui disparues.

Des outils en pierre taillée et des têtes de massues se rapportant à lʼépoque prédynastique ont été découverts dans les strates les plus anciennes du temple de Coptos. Le mobilier lithique mis au jour par W.M.F. Petrie rassemble une industrie sur lames et quelques pièces bifaciales quʼon peut rapprocher des productions du Prédynastique. Des haches polies, des lames retouchées et des couteaux complètent cet inventaire (Petrie, 1896, pl. II).

29. NAGADA

Habitat et nécropole Nagada I-IID

La localité de Nagada est située sur la rive occidentale du Nil, à mi-distance entre Louxor et Dendera. A la fin du XIXe siècle, J. de Morgan fut le premier à travailler sur le site de Nagada, où il étudia les grands tombeaux de la fin de la période prédynastique (Morgan, 1896 ; 1897). Fouillées par W.M.F. Petrie et J.E. Quibell en 1894 et 1895, les milliers de sépultures de Nagada et de ses environs posèrent pour la première fois les bases dʼune préhistoire égyptienne. Les archéologues anglais identifièrent également deux secteurs dʼhabitat, dénommés « North Town » et « South Town » (Petrie, Quibell, 1896). Entrepris par F. Hassan et T.R. Hays en 1975,

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Deuxième partie

1976 et 1978, des sondages permirent de repérer plusieurs villages néolithiques dans le secteur dʼelKhattara, sur une bande de 22 km de long et 400 m de large, entre Danfiq et Ballas (Hays, 1976 ; Hassan, 1981 ; 1988). Les études plus récentes de la mission de lʼuniversité de Naples, dirigée par C. Barocas, ont mis en évidence plusieurs niveaux dʼoccupation, du Prédynastique à lʼépoque dynastique, dans le secteur « South Town » (Barocas, 1986 ; 1989 ; Barocas et al., 1989). Au bord de la terrasse désertique, près de la plaine alluviale, lʼéquipe de C. Barocas a fouillé le site dʼhabitat de Zawaydah (« South Town » de W.M.F. Petrie) installé sur une terrasse qui domine de 3 m le niveau de la plaine alluviale (fig. 83). Il sʼétend sur une longueur de 150 m du nord au sud, et une largeur de 100 m dʼest en ouest. Sept niveaux dʼoccupation ont été reconnus (Barocas et al., 1989 : 298). Outre le matériel archéologique récolté en surface, les fouilleurs ont étudié de nombreuses structures dʼhabitat (Barocas et al., 1989). Les recherches entreprises par F.A. Hassan et T.R. Hays ont permis quant à elles de reconnaître une dizaine dʼhabitats, dʼune superficie de quelques milliers de mètres carrés jusquʼà trois hectares, distants les uns des autres de 2 km environ. Ils se présentent comme de grandes étendues de maté-

riel lithique et céramique, mais nʼont pas permis lʼobservation de structures en place. La présence de moellons en argile associés à quelques trous de poteaux et des foyers suggère toutefois des constructions en briques crues (Hays, 1976). Le matériel céramique et lithique découverts tout au long du XXe siècle sur ces secteurs suggère une occupation de la région pendant la phase Nagada I-IID, entre 3900 et 3300 cal BC, voire Nagada III pour le secteur de Zawaydah (Fays, 1976 ; Barocas et al., 1989). F.A. Hassan identifie, dʼaprès lʼanalyse microstratigraphique de couches de coprolithes animaux, laissées par des chèvres ou des moutons, cinq phases dʼoccupation qui se recouvrent et se déplacent, correspondant à des phases successives dʼabandon puis de réoccupation des sites (Hassan, 1981 ; 1988 : 155 ; Hassan, Matson, 1989). Habitat Près de 200 trous de poteaux ont été dégagés sur le secteur de Zawaydah par lʼéquipe de C. Barocas. Dʼun diamètre de 3 à 46 cm, pour une profondeur comprise entre 2 et 27 cm, ils ne composent aucune structure clairement lisible, même si certains sont alignés selon des axes est-ouest et nord-sud. Des vestiges de briques crues, dʼun module de 8 X 7 X 6 cm à 19,5 X 12 X 12 cm, suggèrent des superstructures aujourdʼhui disparues. (Barocas et al., 1989 : 300-301). W.M.F. Petrie et J.E. Quibell rapportent la découverte dʼun système de tranchées dans le secteur de « North Town », dʼune largeur et dʼune profondeur de 8 cm, la plus grand mesurant 3,65 m de long (Petrie, Quibell, 1896 : 2). C. Barocas a lui aussi découvert des tranchées à lʼest du secteur de Zawaydah (Barocas et al., 1989 : 300). Seules les investigations menées par F.A. Hassan et T.R. Hays ont permis de mettre en évidence les traces de petites habitations construites en clayonnage et en argile, associées à des foyers et des fosses de stockage (Hays, 1976 ; Hassan, 1981 : 43 ; Hassan, Matson, 1989). La zone dite « South Town », probablement identifiée par J. de Morgan sous le nom de Toukh (Morgan, 1896 : 87-88 ; 1897 : 39), puis fouillée par W.M.F. Petrie et J.E. Quibell, a révélé une large structure rectangulaire en briques crues, de 50 m de long pour 30 m de large, associée à des maisons rectangulaires et un mur dʼenceinte de 2 m dʼépaisseur (Petrie, Quibell, 1896). Ces structu-

Figure 83 : Nagada : plan de la région et détail du secteur South Town (dʼaprès Petrie, Quibell, 1896 : pl. I, LXXXV ; Kemp, 1989 : 9, fig. 36)

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

res nʼont pas été retrouvées lors des investigations américaines postérieures. Des vestiges de récipients en terre cuite et de briques en argile de section semi-circulaire, dʼun module de 10 sur 38 cm, mêlés à des cendres et des charbons, ont été identifiés par W.M.F. Petrie et J.E. Quibell dans le secteur « North Town » de Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 2). Ils trahissent probablement la présence dʼun four (Geller, 1992 : 22). Plusieurs fosses ont été découvertes sur le site de Zawaydah (Barocas, 1986 : 25 ; 1989 : 302303 ; Barocas et al., 1989 :300). C. Barocas mentionne également une fosse dʼenviron 1,10 m de diamètre pour 20 cm de profondeur, de forme ronde, pavée de petits blocs dʼargile de 8 à 20 cm (Barocas et al., 1989 : 301). Des cuvettes aménagées avec de lʼargile sont attestées dans le secteur KH 3 de la région dʼel-Khattara (Hassan, 1981 ; Leclant, 1979 : 370). Les fouilles réalisées sur le secteur KH 3 de la région dʼel-Khattara ont révélé quant à elles une forte densité de détritus organiques (coprolithes de chèvres ou de moutons) qui suggèrent un secteur réservé au parcage des animaux (Leclant, 1979 : 370 ; Hassan, 1981 : 43 ; 1988 : 155). Les habitations étaient réalisées, selon F.A. Hassan, avec de lʼargile et des pierres, comme en témoigne lʼabondance de ces matériaux sur le site (Hassan, 1988 : 155).

entourées par seize alvéoles remplies de gravier et de sable. Le mobilier comprenait des tablettes en ivoire, des fragments de vases et des sceaux dʼargile au nom du roi Aha et de Neithotep. Le mastaba est daté du début de la Ière dynastie (Morgan, 1897). Son étude a été récemment reprise par une équipe allemande (Kahl, 2001 ; Kahl et al., 2001). Matériel lithique D.L. Holmes a récemment repris lʼétude du matériel découvert lors de fouilles anciennes ou modernes sur les sites dʼhabitat de la région nagadienne. Elle a pu ainsi reconnaître une industrie sur éclats, utilisant un silex beige dʼorigine locale, dans laquelle burins, grattoirs, denticulés et perçoirs constituent les principales classes dʼoutils. Quelques rares pointes de flèches, bifaciales à base concave et de nombreux éléments de faucilles complètent le matériel lithique (Holmes, 1989). Matériel en métal Le travail du cuivre a permis aux habitants de Nagada de produire de nombreux objets, fréquemment déposés dans les sépultures tels que des épingles, des aiguilles, des perles, des bracelets ou des anneaux (Petrie, Quibell, 1896). Restes fauniques

Nécropole

Les ossements dʼanimaux retrouvés dans les habitats de Nagada sont principalement ceux de moutons, de chèvres et, en quantité moindre, de porcs et de bovidés. Des coquillages du Nil, des arêtes de poissons et des coquilles dʼœufs dʼautruches ont également été recueillis (Leclant, 1979 : 370 ; Hassan et al., 1980 : 29).

Les trois nécropoles prédynastiques de la région de Nagada, rassemblant plusieurs milliers de tombes, constituent la plus grande région sépulcrale connue pour le Prédynastique. Dans ces cimetières, les morts sont inhumés sur le côté gauche, en position contractée, la tête dirigée vers le sud, le visage tourné vers lʼouest. Le matériel funéraire est abondant : vases polis rouges à décor blanc, vaisselle en pierre, longues lames en silex, figurines anthropomorphes en argile ou en ivoire, têtes de massues en pierre ou en terre cuite, palettes en schiste, petits objet en os ou en ivoire (Petrie, Quibell, 1896). Le mastaba découvert par H. de Morgan en 1897 est un édifice en briques crues de 54 m de long pour 27 m de large, dont les parois extérieures étaient décorées de saillants et de rentrants (« façade de palais »). Cinq chambres funéraires étaient

Restes carpologiques Les restes végétaux carbonisés recueillis dans les foyers du site KH 3 ont permis dʼidentifier du blé amidonnier (Triticum dicoccum), de lʼorge à six rangs (Hordeum hexastichum), du lin, ainsi que vingt-six taxons différents dʼespèce sauvages, telles que le Lolium, herbe florissant dans les champs de céréales, lʼAnthemis, de la famille de la camomille, des graines de trèfle (Trifolium) ou des akènes desséchées de Cyperus (Wetterstrom, 1986 ; 1996b : 67-68).

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Deuxième partie

Datations absolues

Matériel céramique

Les dates 14C obtenues à partir dʼéchantillons de charbons prélevés sur les sites de la région dʼel-Khattara se situent entre 5214 ± 54 et 4810 ± 80 BP, cʼest-à-dire entre 4300 et 3600 cal BC, correspondant à la phase Nagada I-II. Dʼautres datations placent lʼoccupation de lʼhabitat fouillé par W.M.F. Petrie et J.E. Quibell à une période plus récente, entre 4990 ± 80 et 4600 ± 80 BP, cʼest-àdire entre 3800 et 3400 cal BC, phase de Nagada IIC-D (Libby, 1955 ; Hassan, 1984, 1985).

Outre des tessons de poterie à bord noir, la céramique découverte dans lʼoasis de Lakeita montre un décor caractéristique de la culture badarienne : elle était peignée avant cuisson pour produire un effet dʼondulations (Debono, 1951 : 67). Matériel lithique F. Debono signale un matériel lithique très abondant. Les techniques bifaciale et lamellaire ont été reconnues sur plusieurs couteaux en silex et de nombreux grattoirs. Des haches polies ont été confectionnées dans une roche dure et dans du silex. Un fragment de pointe de lance fourchue est caractéristique de la culture amratienne (Debono, 1951 : 67). Le matériel de broyage rassemble des meules dormantes et des broyeurs en pierre dure (Debono, 1951 : 67). La parure en pierre est représentée par plusieurs petits pendentifs.

30. LAKEITA

Habitats badariens et Nagada II

Lʼoasis de Lakeita est située dans le Désert oriental à 50 km de la vallée du Nil, au sud-est de Qift. Lʼexpédition dirigée par F. Debono en 1949 dans le Désert oriental, entre Qift et la Mer Rouge, a permis de reconnaître des vestiges préhistoriques sur près de 200 km (Debono, 1951). Un ramassage de surface effectué par une équipe américaine en 1987 a permis dʼidentifier des tessons prédynastiques sur un site localisé à quelques kilomètres de lʼoasis (Herbert, Wright, 1988-1989 : 3). Un secteur dʼhabitat était installé sur un petit tertre, au confluent de plusieurs ouadis. Lʼétude du matériel céramique et lithique de Lakeita, peu abondant et en mauvais état de conservation, situe lʼoccupation de lʼoasis depuis la fin du Badarien jusquʼà lʼépoque de Nagada II, cʼest-à-dire entre 4000 et 3700 cal BC (Debono, 1951 : 68).

Matériel en matière dure animale Coquillages de la Mer Rouge et perles en coquilles dʼœufs dʼautruches ont servi à la confection de pendentifs et de perles. F. Debono signale également la présence dʼun outillage en os, sans plus de précision (Debono, 1951 : 67 et 71). Matériel en métal Des fragments informes de cuivre suggèrent une exploitation du métal dans la région (Debono, 1951 : 68).

Habitat

Restes fauniques

Les structures dʼhabitat encore en place étaient représentées par des foyers et des fosses de 50 cm à 1 m de large. Un pot en terre cuite de dimension réduite était déposé au fond dʼune de ces cavités (Debono, 1951 : 66-70).

Plusieurs foyers ont livré des restes de faune, parmi lesquels de très nombreuses vertèbres de poissons (Debono, 1951 : 68).

31. OUADI HAMMAMAT

Nécropole

Habitats Nagada IIIC-IIID

F. Debono signale la présence à proximité de lʼhabitat de sépultures prédynastiques, quʼil rapproche de la culture badarienne (Debono, 1951 : 68-69).

Le Ouadi Hammamat, dans le Désert oriental, relie la vallée du Nil à la Mer Rouge, de Qift (Coptos) à Qoseyr. Cʼest à lʼoccasion de la construction dʼune route dans le Désert oriental que F. Debono dirigea

76

Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Matériel en matière dure animale

en 1949, pour le compte du Service des Antiquités de lʼEgypte, une expédition dans le Ouadi Hammamat (Debono, 1951). Lʼexpédition a repéré plusieurs villages préhistoriques dans la région du Ouadi Hammamat. Ils se présentaient comme des étendues de matériel de surface (tessons, matériel lithique, parures en schiste, etc.). Plusieurs structures dʼhabitat y ont également été reconnues. Lʼétude du matériel céramique et lithique récolté dans les sites du Ouadi Hammamat, bien que peu abondant, a permis de dater ces derniers de la fin de la culture de Nagada III, entre 3100 et 2900 cal BC (Debono, 1951 : 78).

Sur le site repéré dans le Ouadi Hammamat des coquilles de gros coquillages marins (Ptéroceras), récoltés sur les rivages de la Mer Rouge éloignés de plus de 120 km, ont servi à la fabrication de bracelets en nacre (Debono, 1951 : 77). Matériel en métal Les scories de cuivre retrouvées sur le site exploré par F. Debono suggèrent une exploitation du métal extrait des gisements voisins. Un petit ciseau et une longue aiguille en cuivre ont été recueillis (Debono, 1951 : 71).

Habitat

32. ERMANT

Une seule habitation a été fouillée parmi les installations répertoriées dans la région du Ouadi Hammamat. Il sʼagit dʼune dépression rectangulaire peu profonde comportant des parois protégées par des dalles de schiste posées obliquement (Debono, 1951 : 75-76).

Habitats et nécropoles Nagada I-IIB

La localité dʼErmant est située sur la rive occidentale du Nil, à 9 km au sud-ouest de Louxor. Fouillé dans les années 1930 par R. Mond et O.H. Myers, le site dʼErmant a livré un cimetière et, deux kilomètres plus loin, un secteur dʼhabitat (Mond, Myers, 1937). De 1983 à 1986, plusieurs nouveaux sites dʼhabitat ont été fouillés dans la région dʼErmant par une équipe de lʼInstitut allemand du Caire et de lʼInstitut archéologique de Cracovie, dirigée par B. Ginter et J.K. Kozlowski (Ginter et al., 1985 ; 1987 ; 1988 ; Ginter, Kozlowski, 1994).

Nécropole Plusieurs tombes prédynastiques ont été repérées à proximité du secteur dʼhabitat, parmi lesquelles une sépulture badarienne, contenant de la céramique, des palettes, des objets de parure et une grande quantité de malachite. Matériel céramique

Lors de recherches menées en 1983 sur un secteur long de 8 km, entre le village de Haggar el-Dabia et celui de Ezbet Abu Glea, onze sites dʼhabitat ont été repérés. Ils sont dénommés 6, 14, 14a, 15, 16, 17, 18, 18a, 19, 20, 21, 21a/83 (Ginter et al., 1985 : 30).

F. Debono rapproche la céramique découverte dans le Ouadi Hammamat des productions prédynastiques, sans donner plus de détails (Debono, 1951 : 76). Matériel lithique

Dans le secteur 1000 dʼErmant, la zone dʼhabitat fouillée par lʼéquipe de O.H. Myers se présente sous la forme dʼune étendue de matériel archéologique épars. Aucune structure nʼy a été reconnue (Mond, Myers, 1937 : 163-165). Ce gisement, aujourdʼhui dénommé MA 21/83, a été réexaminé en 1984 par les archéologues polonais. Plusieurs installations y ont été mises au jour, ainsi que dans les localités voisines. Le site MA 6/83 couvre une superficie de 400 m², tandis que le site MA 21/83 sʼétend sur près de 2500 m² (Ginter et al., 1987 : 45 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 1)

Le matériel lithique était abondant sur la surface dʼhabitat explorée. Lʼoutillage se compose principalement de perçoirs, de grattoirs sur lames et de couteaux en silex (Debono, 1951 : 76). De très nombreux bracelets en schiste ont été découverts sur le site, à lʼétat dʼébauches ou brisés au cours du façonnage. Ils ont manifestement été découverts à lʼendroit même où ils ont été fabriqués, ce qui a permis à F. Debono de voir dans ce site du Ouadi Hammamat un village-atelier pour la confection de bracelets en pierre (Debono, 1951 : 77).

77

Deuxième partie

Habitat

sur le côté gauche. Ils étaient enveloppés dans des nattes ou, plus rarement, déposés dans un coffre en bois. Les vases en terre cuite représentent les objets les plus courants de lʼéquipement funéraire, même pour les tombes les plus simples. Viennent ensuite les palettes, les outils en silex, les vases en pierre, les peignes, aiguilles et vases en ivoire, les perles en terre cuite, stéatite ou lapis-lazuli, et quelques bracelets façonnés à partir de coquillages. Il faut également mentionner la découverte exceptionnelle dʼun plateau de jeu en ivoire (Mond, Myers, 1937 : 6-25). Les tombes les plus anciennes, fosses de forme ovoïde, sont datées par leur matériel de la phase Nagada IC-IIA. Les sépultures de la phase Nagada IIB-IIIA sont installées au nord des précédentes. A lʼest de la zone 1300, deux grandes tombes aménagées avec des briques crues sont datées de la phase Nagada IIIB (Mond, Myers, 1937 : 6-25).

Des foyers et des fosses ont été identifiés sur les sites 17/83, 18/83 et 21/83. Sur le site 17/83, la seule structure fossoyée repérée mesurait 50 cm de diamètre pour 40 cm de profondeur (Ginter et al., 1985 : 31). Le site MA 21/83 a livré trente structures domestiques différentes. Des foyers à plat, de 1 à 3 m de diamètre présentaient une couche cendreuse de 5 cm dʼépaisseur. Dʼautres foyers étaient installés dans des cuvettes de 40 à 80 cm de diamètre, profondes de 10 à 25 cm. Des tessons et des éclats de silex brûlés y ont été recueillis. Les parois dʼune cuvette de 70 cm de large pour 20 cm de profondeur ont été aménagées avec des pierres, qui présentaient des traces de combustion. Dʼautres structures fossoyées, mesurant entre 50 et 80 cm de diamètre et 10 à 20 cm de profondeur, ne montraient aucune trace de feu mais ont livré une très grande quantité de restes végétaux. Elles ont été identifiées comme des fosses de stockage. Quatre installations étaient construites en pierres. Lʼune dʼentre elles, de forme circulaire, était délimitée par des éclats calcaires taillés ; une autre, rectangulaire, avec des éclats similaires et des piquets. Disposés en demi-cercle ou dʼaprès un plan rectangulaire, les poteaux reconnus sur le site étaient parfois calés avec des pierres ou de lʼargile. De forme ovale ou rectangulaire, des aménagements de sols en argile, dʼenviron 1 m de large, étaient encore visibles, associés parfois avec des vestiges de briques crues. La découverte dʼun tronc dʼarbre et de son système de racines délimité par des pierres reste unique (Ginter et al., 1987 : 60-61 ; 1988 : 100 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 25-34). Les installations domestiques repérées sur le site voisin MA 21a/83 sont en tout point similaires à celles de MA 21/83 (Ginter et al., 1988 : 100-101 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 35-45).

Matériel céramique Plusieurs types de productions céramiques ont pu être mis en évidence dans la région dʼErmant (fig. 84). La céramique grossière de type « chaffware », dont la pâte présente un dégraissant végétal, se caractérise par lʼépaisseur de ses parois. Elle constitue la grande majorité des spécimens reconnus. Un deuxième groupe réunit des tessons à surface lissée, de couleur brune, parfois décorés de bandes réalisées avec les doigts dans lʼargile humide. La céramique polie de couleur rouge ou noire et les vases peints sont extrêmement rares. La taille des tessons permet difficilement de reconstituer les formes des vases. On distingue toutefois dans le cas de la céramique grossière et de la céramique lissée un grand nombre de bols coniques ou hémisphériques. Les vases globulaires constituent la majorité des vases de type « chaff-ware ». Ils sont également représentés dans la céramique polie de couleur noire, à côté de grands bols coniques et de pots à col cylindrique (Ginter et al., 1985 : 38-40 ; 1986 : 65-66 ; 1988 : 101-102).

Nécropole Le principal cimetière dʼErmant est situé dans le secteur 1400-1500. Dʼautres sépultures ont été découvertes dans le secteur 1300 et à proximité de deux tombes du Moyen Empire, secteurs 1213 et 1214. Le cimetière 1400-1500 est le mieux documenté de tous les secteurs sépulcraux fouillés au cours de la première moitié du XXe siècle. La distribution horizontale des différents objets de cette nécropole a été utilisée par W. Kaiser pour redéfinir la typologie de Petrie (Kaiser, 1957). Les défunts étaient inhumés dans des fosses dʼenviron 1 m de profondeur, en position contractée,

Matériel lithique Lʼindustrie lithique de la région dʼErmant (fig. 84) se caractérise par un débitage sur éclat sans préparation initiale. Le silex gris local a été majoritairement utilisé. Lʼoutillage est représenté par des grattoirs, des denticulés et des burins, mais surtout par une grande quantité dʼéclats corticaux et de lames utilisés comme outils. Moins fréquents sont les

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

outils bifaciaux, tels que les grattoirs ou les couteaux (Huzzayin, 1937 ; 1940 ; Ginter et al., 1985 : 31-36 ; 1986 : 50, 61-63 ; 1988 : 102 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 72-73).

21a/83 ont permis de reconnaître la présence de céréales. Le blé amidonnier (Triticum diccoccum) est le mieux représenté, suivi de lʼorge (Hordeum vulgare et Hordeum distichum). Des lentilles (Lens culinaris), des graines dʼune cucurbitacée comestible du type citrullus colocynthis, des graminées et autres plantes sauvages ont également été identifiées (Ginter et al., 1988 : 103-104 ; Litynska, 1993 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 103). Datations absolues Les dates 14C obtenues pour le site MA 21/83 situent lʼoccupation de la région dʼErmant pendant la phase Nagada I-IIB, entre 5560 ± 80 et 4790 ± 35 BP, cʼest-à-dire entre 4400 et 3600 cal BC (Ginter, Kozlowski, 1994).

33. el-TARIF Habitat tarifien

Le site dʼel-Tarif désigne une nécropole pharaonique de la région thébaine installée sur la rive occidentale du Nil. Les fouilles de lʼInstitut allemand du Caire menées entre 1973 et 1974 dans la région dʼel-Tarif (Arnold, 1975), puis les recherches conjointes de lʼuniversité de Cracovie et de lʼInstitut allemand du Caire en 1978 et 1979, dirigées par B. Ginter et J.K. Kozlowski, ont révélé lʼexistence dʼun niveau dʼoccupation préhistorique près des mastabas du Moyen Empire (Ginter et al., 1979 ; 1982). La stratigraphie du secteur dʼhabitat fouillé dans la localité dʼel-Tarif témoigne dʼune occupation depuis le Paléolithique moyen jusquʼà lʼAncien Empire. La couche prédynastique, épaisse dʼenviron 50 cm, colorée par des cendres et des matières organiques, recouvre une couche argileuse stérile de 20 cm dʼépaisseur, elle-même déposée sur les pédiments formés par la dégradation des calcaires et des schistes locaux. Elle a livré du matériel lithique et céramique, ainsi que des structures dʼhabitat (Ginter et al., 1979 : 89). Les pièces lithiques découvertes dans la couche intermédiaire, ont permis aux inventeurs du site de définir un ensemble culturel particulier, le Tarifien (Ginter, Kozlowski, 1984), seul attesté en Haute-Egypte dans la première moitié du Ve millénaire. Phase céramique de lʼEpipaléolithique local, cette culture ne présente aucune affinité avec le Badarien ou le Nagadien. Aucune installation domestique nʼest associée à cette phase tarifienne (Ginter et al., 1979 : 92-96).

Figure 84 : Ermant : matériel céramique et lithique (dʼaprès Ginter et al., 1985 : fig. 11, 12, 14, 15)

Restes fauniques Parmi les restes fauniques trouvés à Ermant, les ossements de bœuf et de mouton constituent la plus grande part des spécimens. Viennent ensuite la gazelle, le porc et le chien. Des ossements de renard, de lièvre, de rat, de souris et de gerbille ont également été identifiés dans le secteur dʼhabitat. Les os de poissons sont très abondants. Les principales espèces représentées sont les poissons-chats (Synodontis, Clarias, Bagrus), les tilapias (Tilapia), les barbeaux (Barbus) et les perches du Nil (Lates Niloticus). Des coquilles de moules (Aspatharia) ainsi que dʼautres mollusques étaient également présents (Boessneck, von den Driesch, 1994). Restes carpologiques Les graines carbonisées et les macrorestes végétaux prélevés sur les sites MA 21/83 et MA

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Deuxième partie

Habitat

semblablement utilitaire, dont les formes se résument à des pots ouverts et des bols à fond plat (Ginter et al., 1979 : 99). Ce type de vaisselle est connu sur le site dʼErmant (Mond, Myers, 1937 : 50). Le reste du corpus céramique est constitué par des fragments de poterie polie rouge ou noir (Ginter et al., 1979 : 99).

Parmi les installations dʼhabitat prédynastiques du site dʼel-Tarif, plusieurs foyers ont été reconnus. Les plus grands dʼentre eux, de forme ovale et dʼun diamètre dʼenviron 5 m, se présentent comme des lentilles de cendres et de sable rubéfié. Ils sont clairement délimités par des pierres disposées autour de la zone de combustion (Arnold, 1975 : 5). Plus petits, de forme circulaire et dʼun diamètre de 2 m environ, les autres foyers sont des dépressions peu profondes dont les parois et le fond sont recouverts dʼargile (Ginter et al., 1979 : 98). D. Arnold signale également des dépôts cendreux de faible épaisseur, de 10 à 40 cm de diamètre (Arnold, 1975 : 5). Des trous de poteaux, associés à des tranchées, larges de 10 à 30 cm et profondes de 10 à 15 cm, témoignent de superstructures disparues (Arnold, 1975 : 5). Les archéologues ont également mis au jour deux structures de forme rectangulaire, aux coins arrondis. La première mesure 3,5 m de long pour 2,5 m de large. Elle est formée de deux rangées de pierres séparées par un comblement de graviers et de petites pierres. La seconde nʼest formée que dʼune seule rangée de pierres. Elle mesure 2,5 m sur 1,5 m (Ginter et al., 1979 : 98).

Matériel lithique Le Tarifien se caractérise par une industrie sur éclats (fig. 86), sans préparation préalable du nucléus. Le silex gris qui abonde sur le site a été largement utilisé. Les éclats retouchés et les racloirs constituent la moitié des outils tarifiens. Denticulés, perçoirs sur éclats, burins et troncatures complètent les catégories dʼoutils (Ginter et al., 1979 : 93-94). La strate nagadienne a livré une industrie sur éclats et sur lames, représentée par une grande variété dʼoutils, parmi lesquels des burins, des grattoirs, des denticulés et des lames retouchées. Quelques éléments de faucille ont été obtenus par un façonnage bifacial. Il faut également noter la présence de formes microlithiques (Ginter et al., 1979 : 99).

Matériel céramique Les petits fragments découverts dans la strate tarifienne permettent difficilement de distinguer les formes des céramiques (fig. 85). La pâte se caractérise par un dégraissant végétal, contenant parfois des ajouts minéraux. Un bol hémisphérique, un vase sphérique à bord épais, un bol similaire à col conique et un fragment de plat constituent les seules formes reconnaissables (Ginter et al., 1979 : 96). Plusieurs milliers de tessons ont été recueillis dans la couche nagadienne. 90 % dʼentre eux caractérisent une céramique dont la pâte contient une grande quantité dʼajouts organiques mêlés à du sable (« chaff-ware »). Des fragments de matériaux organiques sont encore visibles sur cette poterie vrai-

Figure 86 : el-Tarif : matériel lithique (dʼaprès Ginter et al., 1979 : fig. 4)

Datations absolues La datation de la couche tarifienne a été établie à partir de données stratigraphiques. Celle-ci se situe sur un cailloutis appartenant à la récession de Dishna (avant la première moitié du VIIIe millénaire BP) et sous la couche Nagada II située entre 5055 ± 60 et 4620 ± 60 BP, cʼest-à-dire entre 3900 et 3400 cal BC. Les sédiments éoliens qui la composent se sont formés entre le VIe et la fin du Ve millénaire cal BC, comme le confirme une date obtenue sur un charbon de la localité tarifienne MA 2/83, avec 6310 ± 80 BP, soit une fourchette chronologique comprise entre 5450 et 5100 cal BC (Ginter et al., 1979 ; Ginter, Kozlowski, 1984 ; Hendrickx, 1999 : 17).

Figure 85 : el-Tarif : matériel céramique (couche tarifienne) (dʼaprès Ginter et al., 1979 : fig. 5)

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

La plaine dʼAdaïma (fig. 134), formée par le reste dʼun bras du Nil datant du Pléistocène récent, se trouve à une élévation de 86 m et domine la plaine dʼinondation du Nil actuel dʼenviron 6 m. Elle se développe entre une terrasse de sédiments limoneux et graveleux datant du Pléistocène moyen, sʼattachant au Plateau Occidental, et un bourrelet de mêmes sédiments à lʼest, lui même recouvert par une argile noire déposée par les crues du « Nil sauvage » à la fin du Pléistocène récent. Le Ouadi Ezbet Hababda qui traverse cette plaine lʼa modelé en créant un réseau hydrographique local (MidantReynes et al., 2002 : 35-36). La zone dʼhabitation se situe sur le bourrelet à 88 m dʼaltitude. Elle est bordée par un petit ravin tributaire du Ouadi Ezbet Hababda, creusé au début du Pléistocène récent (De Dapper, De Jaeger, in Mathieu, 2002 : 465), et interprété initialement à tort comme une « carrière de prélèvement de terre » (Poupet, 1994 : 362). Le cimetière de lʼOuest se développe à quelques centaines de mètres de lʼhabitat, sur le plateau. Le cimetière de lʼEst est situé dans le lit du Ouadi Ezbet Habadbda, à une altitude de 84,5 m (De Dapper, De Jaeger, in Mathieu, 2002 : 466).

N 0

10 km

Carte 7 : Région dʼEsna à Edfou (dʼaprès Needler, 1984 : carte 3)

34. ADAÏMA

Habitats et nécropoles Nagada IC-IIID

A 8 km au sud dʼEsna et à 2 km à lʼouest du village moderne du même nom, le site dʼAdaïma se trouve sur la rive ouest du Nil. Le gisement dʼAdaïma a été découvert en 1908 par H. de Morgan qui pratiqua des fouilles dans la nécropole, pillée dès lʼAntiquité, et dans la zone dʼhabitat (Morgan, 1908 ; 1912). La majorité du matériel excavé se trouve aujourdʼhui au Brooklyn Museum à New York. H. de Morgan a découvert dʼautres sites dʼhabitat dans le voisinage dʼAdaïma. Il a recensé plus de quatorze localités sur 55 kilomètres entre Esna et Edfou, comprenant des cimetières et des habitats, comme Adaïma, elQara, Kôm el-Ahmar (Hiérakonpolis) ou el-Hassaya (Needler, 1984 : 50-66). Lors dʼune mission dans le désert dʼEsna, en 1968, S. Sauneron et F. Debono entreprirent la fouille dʼune trentaine de tombes (Debono, 1971 ; Sauneron, 1974). Vingt ans plus tard, lʼextension des cultures avait détruit une grande partie du cimetière correspondant, et menaçait de faire disparaître lʼensemble du gisement (fig. 87). LʼInstitut français dʼarchéologie orientale inscrivit dès lors ce site sur la liste de ses chantiers de fouilles : quatorze campagnes se sont succédées de 1989 à 2002, sous la direction de B. Midant-Reynes, pour fouiller une vaste zone dʼhabitat de 35 hectares et un secteur de sépultures couvrant environ 5 hectares (Midant-Reynes, 1990 ; Midant-Reynes et al., 19902002 ; Crubézy, 1998 ; Mathieu, 2000 ; 2001 ; 2002 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 ; Crubézy, Janin, Midant-Reynes, 2002).

Figure 87 : Adaïma : plan du site (dʼaprès Coqueugniot et al., 1998 : 134, fig. 2.)

La zone dʼhabitat se présente comme une étendue de matériel archéologique, au nord-ouest, entre le tombeau du Sheikh Wahban et le hameau de Ezbet Hababda ; elle longe les cultures, au nord, et se développe sur 500 m au sud, dans le désert (Midant-Reynes et al., 1990 : 247). Lʼhabitat dʼAdaïma comprend deux secteurs distincts. Le premier, situé au sud, sʼétend sur près de 900 m² (ensemble 1001 et extensions). Fouillé

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Deuxième partie

de 1989 à 1995, il a permis de mettre en évidence de nombreuses preuves dʼoccupation dans un sol sablonneux : foyers, trous de poteaux, restes de piquets en bois, zones de déjection, sépultures de nouveau-nés et dʼanimaux (Midant-Reynes, Buchez, 2002). Au nord du site, des installations domestiques ont été mises au jour sur une terrasse de cailloutis et de limons perturbée par les sebakhins (ensemble 1002-1003). Des tranchées étroites et peu profondes, tapissées dʼun mortier très dur, dessinent des structures rectangulaires (MidantReynes et al., 1997 : 204). Les ensembles 7000 et 8000 concernent des secteurs dʼhabitat ouverts en 2000 et 2001 dans la dépression est-ouest qui traverse le site (Midant-Reynes, Baduel, in Mathieu, 2001 : 465-467 ; Midant-Reynes et al., 2001 : 1-8). Les éléments de chronologie fournis par lʼensemble 1001 de lʼhabitat renvoient aux phases Nagada IC pour les strates les plus anciennes, à Nagada IIC pour le niveau intermédiaire, à la fin Nagada II voire au début de Nagada III pour les plus récentes (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 20-21).

très cendreux et fluide, qui évoque un second rejet (Midant-Reynes et al., 1997 : 209-211). Les zones cendreuses, dʼun diamètre compris entre 1 et 2 m, se caractérisent par leur faible épaisseur et lʼabsence de traces de rubéfaction. Elles se différencient bien des poches charbonneuses aménagées dans le sable. Cavités de 10 cm de diamètre pour 5 à 10 cm de profondeur, elles contiennent de gros morceaux de charbons. Un amas cendreux, ovale de 60 cm sur 30 cm, épais de 5 cm, évoque une vidange de foyer repoussée (Midant-Reynes et al., 1994 : 342).

Habitat 73 structures de combustion ont été mises au jour à Adaïma entre 1989 et 1995, comprenant des foyers, des couches cendreuses, des poches charbonneuses et des amas cendreux. Les foyers (fig. 88) se présentent comme de simples dépressions à fond plus ou moins plat, creusées dans le sable, dʼun diamètre compris entre 20 cm et 1 m pour une profondeur de 5 à 40 cm. Quatre structures se distinguent par leurs dimensions importantes. Ces foyers mesurent entre 1 et 2 m de diamètre pour 15 à 40 cm de profondeur. Leur contenu constitue une masse compacte bien distincte des parois rubéfiées de la cuvette qui les contient. Il comprend de fines cendres grises, des charbons de bois, des restes de faune, des tessons et quelques éclats de silex. A proximité, les archéologues ont observé des pierres brûlées mêlées à du matériel archéologique épars, quʼils interprètent comme des vidanges de foyers (Midant-Reynes et al., 1994 : 341 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 51-52). Au nord-ouest du secteur 1001, le foyer 1020 (fig. 108 et 109) est composé dʼune accumulation de tessons plus ou moins brûlés dans un sédiment cendreux. Un décapage soigneux de la structure a permis de comprendre son histoire. Lʼinstallation initiale (couche d) a ainsi été réaménagée à deux reprises : la couche b, sédiment gris cendreux et induré, représente un premier rejet, recoupé par la couche a, sédiment noir

Figure 88 : Adaïma : exemples de foyers : (4001/ 21.54, 4001/ 17.32, 4001/16.36, 3001/25.129), (dʼaprès Midant- Reynes, Buchez, 2002 : 92, ill. 29)

Les structures de maintien dégagées sur lʼensemble 1001 appartiennent à des éléments légers de clôture (fig. 89 et 123). Des trous de poteaux et plusieurs centaines de piquets en bois de figuier et de mûrier, de section circulaire, rectangulaire dans un seul cas, ovale dans un autre, ont été comptabilisés (fig. 119). Leur diamètre est compris entre 0,5 et 18 cm. La taille de trois poteaux, larges de 12 à 18 cm, les identifie comme des poteaux porteurs (Midant-Reynes et al., 1994 : 343 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 23-33). Des trous de poteaux dans un calage de limon rapporté (fig. 120), de pierres (fig. 122) ou dans une poterie, avec apport de limon autour et à lʼintérieur du pot (fig. 121), constituent des aménagements domestiques particuliers (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 41-47). La répartition de 39 piquets a permis en 1994 de restituer une structure ovale fermée, « structure C1 » (fig. 90),

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

longue de 4,3 m pour 1,2 m de largeur, orientée nord-sud. Des piquets de 14 et 12 cm se trouvaient aux deux extrémités de lʼensemble. Ils étaient conservés sur 20 et 15 cm de profondeur (MidantReynes, Buchez, 2002 : 37-41). Sur lʼensemble 1002-1003, des tranchées peu larges et peu profondes souvent tapissées dʼune couche de limon forment des lignes parallèles et perpendiculaires. Elles constituent des structures rectangulaires de 5 à 10 m de long pour 2 à 5 m de large, associées à des dépressions en cuvette, des trous de poteaux et des foyers (Midant-Reynes et al., 1991 : 238 ; 1998 : 269-271 ; Midant-Reynes, 1998 : 71). Les cuvettes aménagées (fig. 116), de 15 à 45 cm de diamètre en moyenne, 1,45 m pour la plus grande, la profondeur variant de 10 à 30 cm, aux parois évasées ou sub-verticales présentent un aménagement de limon très dur, lissé, où se mêlent des tessons et des fragments de silex. Elles se concentrent dans lʼensemble 1002-1003 dʼAdaïma, près des structures rectangulaires (Midant-Reynes et al., 1991 : 238 ; 1998 : 266 ; Midant-Reynes, 1998 : 74) Des fosses irrégulières creusées dans le sable du secteur 1001 se caractérisent par un sédiment rougeâtre riche en matières organiques décomposées (MidantReynes et al., 1994 : 344). La fouille des structures fossoyées dʼAdaïma permet de distinguer des fosses de prélèvement de limon et une possible aire de battage (Midant-Reynes et al., 1998 : 267-272 ; MidantReynes, 1998 : 72). Vingt-cinq fosses non aménagées

Figure 90 : Adaïma : structure C1. Plan et hypothèse de restitution (4001/16 et 4001/21), (dʼaprès P. Perez, in MidantReynes, Buchez, 2002 : 37, fig. 1.11A, 39, fig. 1.11B)

Figure 89 : Adaïma : plan de répartition des piquets et hypothèses de relations (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 130, plan 7)

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Deuxième partie

Dʼautres restes humains (fig. 140) ont été reconnus dans ce même secteur de lʼhabitat : le dépôt dʼune face humaine (4001/21.1) dans une natte (fig. 139), accompagnée dʼune queue de bovidé, et plus au nord, des fragments de calottes crâniennes mises au jour avec quelques tessons brûlés, ainsi que des cheveux et des esquilles dans ce qui apparaît comme une fosse de rejet. Ils présentent des traces de découpes sur os frais qui laissent présumer lʼexistence de manipulations de cadavres (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 71-82). Cinq sépultures de chiens, dont lʼun a été inhumé dans un sac en cuir, et une sépulture de jeune cochon, lui aussi dans un sac en cuir, complètent sur le secteur 1001 cet inventaire des structures funéraires en contexte dʼhabitat (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 82).

de forme ovale, longues de 4 m pour 2,5 à 3 m de large, creusées aux dépens de la terrasse de limon brun sur 40 à 50 cm parfois, ont été récemment identifiées (Midant-Reynes, Baduel, in Mathieu, 2001 : 464). Lors de la campagne de fouille 1997, lʼexistence de structures construites en pisé et fondues, creusées dans la terrasse de limon du secteur nord de lʼhabitat, a pour la première fois été constatée. Les parois de ces cuvettes étaient enduites dʼun mélange de terre crue, dʼeau et de paille hachée. De nombreuses traces de graines témoignent de lʼutilisation probable de ces structures pour le stockage (Midant-Reynes et al., 1998 : 271 ; Midant-Reynes, Baduel, in Mathieu, 2000 : 453-455 ; 2001 : 463). Plusieurs poteries ont été découvertes in situ dans le secteur 1001 de lʼhabitat, parmi lesquelles un pot black-topped à collerette végétale. Lʼassociation de ces récipients et des foyers pourrait constituer une piste intéressante pour mieux comprendre le fonctionnement domestique du site (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 63-64). Une grosse meule à table de travail concave en granite, fortement altérée par lʼaction du feu, constitue la seule structure de broyage in situ retrouvée dans lʼhabitat. Elle mesure 35 cm de long, 25 cm de large et 20 cm de haut. Elle était installée près dʼune zone cendreuse du secteur 1001. Des gros fragments sub-in situ, des meules entières rejetées et des molettes en pierre polie sont attestées sur les secteurs 1001 et 1002-1003 dʼAdaïma (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 64-66). Quatre sépultures dʼenfants ont été découvertes en contexte dʼhabitat sur le secteur 1001 (MidantReynes, Buchez, 2002 : 71-75) : - 1001/2-13 : sépulture dʼenfant, âgé de 6 à 9 mois, couché sur le côté gauche en position fœtale, tête au sud, visage vers le nord-ouest, déposé près dʼune coupe retournée sur un coquillage bivalve (Etheria elliptica). - 1001/5.1 : sépulture dʼenfant, âgé de 6 à 9 mois, couché sur le côté gauche, la tête au sud, les pieds qui devaient initialement être au nord. Peut-être associée à une céramique retournée sur une valve dʼhuître située à quelques mètres au sud. - 3001/15-16 : sépulture dʼenfant âgé de 9 mois à un an, couché sur le côté gauche, la tête au sud et les pieds au nord-ouest, accompagné dʼun petit pot black-topped et dʼun collier de perles en cornaline (fig. 138). - 4001/16.47 : sépulture dʼenfant âgé de 6 à 9 mois, déposé sur le côté droit dans un contenant en cuir.

Nécropole Le cimetière de lʼOuest et le cimetière de lʼest constituent les deux grands ensembles géographiques et chronologiques de la nécropole dʼAdaïma. Situé sur un petit plateau qui domine le site dʼune dizaine de mètres, le cimetière de lʼOuest (Crubézy, Janin, Midant-Reynes, 2002) est le plus ancien. Il se rattache à la phase Nagada IC-IIIA, entre 3600 et 3200 cal BC. La plupart des tombes sont pillées et les inhumations dʼenfants y sont très rares. Beaucoup plus récent, situé en contrebas de ce plateau, une centaine de mètres à lʼest, séparé du précédent par une partie de nécropole détruite par les cultures et un ouadi fossile, le cimetière de lʼEst sʼest développé pendant la phase de Nagada III. Il se caractérise par une majorité de tombes dʼenfants. La nécropole dʼAdaïma sʼest développée à quelques centaines de mètres de lʼhabitat, et dans le même laps de temps (Crubézy, 1998 : 38-44). Le cimetière de lʼOuest se caractérise majoritairement par des tombes individuelles, mais plusieurs tombes comportent deux, voire trois sujets, sans que la simultanéité des inhumations puisse cependant être prouvée, mais avec la certitude que les pillages du site brouillent notre compréhension de la position initiale des cadavres. Seules les sépultures S 11, comportant deux corps, et S 55, qui a livré six squelettes, se prêtent à la mise en évidence dʼinhumations simultanées (Crubézy, 1998 : 52). Les corps étaient déposés sur des nattes au fond de simples fosses creusées dans le sable. Quelques cas dʼaménagements des parois avec de lʼargile diluée et

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

des coffres en bois accompagnent toujours un mobilier funéraire exceptionnel (Crubézy, 1998 : 51). Le décubitus latéral gauche prédomine. Les mains des défunts étaient ramenées devant le visage (Crubézy, 1998 : 55-56). Le cimetière de lʼest (Crubézy, Janin, Midant-Reynes, 2002 : 418) regroupe des tombes individuelles, sauf une exception. 20 % des tombes sont des fosses simples creusées dans le sable, 40 % contiennent un coffre en terre crue et 40 % une poterie (Crubézy, 1998 : 52). Les corps sont aussi bien déposés sur le côté droit que sur le côté gauche, les mains ramenées devant le visage. La position hypercontractée de certains individus trahit leur ensevelissement, ligotés ou dans un sac (Crubézy, 1998 : 56). Le mobilier funéraire comprend des vases en terre cuite, parmi lesquels des coupes contenant des graines, des parures autour du cou ou des chevilles, des harpons, du matériel de pêche, des faucilles, des simulacres en stuc peint dʼarmement et de sandales, des palettes et des coquillages (Crubézy, 1998 : 58-59 ; Crubézy, Janin, Midant-Reynes, 2002 : 460-476). De nombreux types dʼinterventions sur les sépultures et de manipulations dʼossements ont été observés et complètent la diversité des pratiques funéraires mise en évidence à Adaïma (Crubézy, 1998 : 60-64 ; Crubézy, Janin, Midant-Reynes, 2002 : 479-488).

lèvre individualisée (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 199-200). Elle se différencie dʼune céramique fine et polie, de couleur rouge, AM1.2, classe P de Petrie (« Red polish »), en rapport avec des bols de forme simple (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 197-200). Une dernière catégorie rassemble les céramiques à pâte calcaire, C1 correspondant aux classes D, W et L de Petrie (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 225-233). Un seul fragment de céramique à pâte calcaire décorée (« Decorated Ware ») comportant la représentation dʼun personnage humain (fig. 92) a été mis au jour à Adaïma sur lʼhabitat (secteur « des limons »). Il sʼagit dʼun fragment de jarre sur lequel est peint en brun foncé une silhouette féminine aux bras levés au-dessus de la tête, à gauche de laquelle subsistent la tête et les épaules dʼun autre personnage (MidantReynes et al., 1998 : 275). Il rappelle un vase com-

Matériel céramique La céramique dʼAdaïma (fig. 91) peut être répartie selon différents types. La céramique grossière, dénommée AV1 dans la typologie dʼAdaïma, correspond à la classe R (« Rough faced ») de Petrie. Elle est fabriquée à partir des limons du Nil et se caractérise par dʼabondantes inclusions végétales. Les formes représentées sont des pots à embouchure étroite sans lèvre marquée, des pots avec lèvre arrondie peu proéminente, des petits pots à col et des bols largement ouverts avec lèvre externe peu développée (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 207219). Une poterie grossière à inclusions minérales (plaquettes) rassemble des formes globulaires à embouchure étroite, sans lèvre, et des grands bols (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 233-235). La poterie fine, engobée et polie, rouge et noire, AM1.2c correspondant à la classe B de Petrie (« Blacktopped ») est liée à des bols et des gobelets à parois droites ou sinueuses ainsi quʼà des formes fermées à

Figure 91 : Adaïma : matériel céramique (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : fig. 2.2-2.9)

Figure 92 : Adaïma : tesson décoré dʼune représentation anthropomorphe (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : 288, fig. 12)

plet découvert par H. de Morgan à Adaïma, daté de Nagada IIC, aujourdʼhui conservé au Brooklyn Museum à New York (Needler, 1984 : 76, fig. 121).

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Deuxième partie

Quatorze empreintes de sceaux sur terre crue (fig. 94) ont été identifiées dans lʼhabitat, sur la terrasse dite « des limons » (Midant-Reynes et al., 1998 : 275-280). Elles sʼinscrivent dans la problématique ouverte par la découverte au début du XXe siècle dʼun sceau-cylindre en stéatite à Adaïma (Morgan, 1908 : 148 ; Needler, 1984 : 383-384, n°4 ; Kaplony, 1963, n°682). Dans certains cas, la trace des liens que lʼempreinte recouvrait est conservée. Les empreintes mesurent 25 à 45 mm et présentent un décor en relief (Midant-Reynes et al., 1998 : 276).

Figure 93 : Adaïma : chronologie de lʼhabitat dʼaprès les principales catégories céramiques (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 16, fig. 1.3)

Une périodisation de la céramique (fig. 93) a été établie pour le secteur 1001 de lʼhabitat (MidantReynes et al., 1998 : 273-275, tabl. 1 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 12-21). Les pâtes calcaires (C.1) représentent la proportion la plus élevée des types céramiques du spectre. A partir de Nagada IIC, elles remplacent progressivement les pâtes alluviales fines (AM1.2 et AM1.2c), tandis que les pâtes à plaquettes suivent une évolution inverse. Les pâtes alluviales à inclusions grossières prédominent de Nagada IIC à Nagada IIIA (Midant-Reynes et al., 1998 : 274). Des concentrations de matériel céramique observées en 1997 pourraient révéler des zones dʼactivités spécifiques pour la dernière phase dʼoccupation du site, Nagada IIIB-C1, comme cʼest par exemple le cas pour les moules à pain (fig. 128) réalisés en terres alluviales à inclusions végétales grossières (AV1b.1, formes 1a3 et 2a3) qui se localisent principalement dans les carrés 1050/17, 105/11 et 1060/11, à lʼextrémité nord-ouest de la fouille (Midant-Reynes et al., 1998 : 273 ; Buchez, Bavay, in Mathieu, 2000 : 461). Les archéologues soulignent pour la fin du Prédynastique une réduction importante de la céramique à lʼéchelle domestique par rapport à Nagada II, et une production en masse de catégories de récipients utilitaires (MidantReynes et al., 1998 : 461 ; Buchez, Bavay, in Mathieu, 2001 : 473).

Matériel lithique Lʼessentiel du matériel lithique utilisé par les habitants dʼAdaïma est dʼorigine locale. Le calcaire et le silex proviennent des affleurements du substrat voisin et des nappes alluviales qui comportent une grande diversité de roches sédimentaires telles que du silex, des calcaires durs et des grès, ainsi que des roches éruptives, comme le granite et la diorite (Midant-Reynes et al., 1990 : 256 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 293). Le silex le plus employé est une variété brunclair, plus rarement brun-foncé à noir, à grain fin, provenant dʼun gisement local. Lʼindustrie lithique dʼAdaïma est essentiellement sur éclats (fig. 95). Les grattoirs, perçoirs, couteaux et denticulés prédominent. Le débitage de lames et lamelles est cependant bien attesté, mais les éléments de faucilles ont été fabriqués sur des lames importées (Briois, in Mathieu, 2000 : 464). On note également des galets aménagés

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

par retouches (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 301, 323-326). Une proportion élevée des pièces lithiques présente des traces dʼaltération accidentelle par le feu (Briois, in Mathieu, 2000 : 464).

Figure 95 : Adaïma : matériel lithique (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 382-416, pl. 3, 13, 16, 18, 22, 28, 33, 34, 37)

Figure 94 : Adaïma : empreintes de sceau (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : 289, fig. 13)

niveau supérieur du remplissage dʼun silo construit (Midant-Reynes et al., 1998 : 281-282). Elle peut être rapprochée des exemplaires découverts par H. de Morgan au début du XXe siècle, aujourdʼhui conservés au Brooklyn Museum, à New York (Morgan, 1908 : 143 ; Needler, 1984, n° 180, 182).

Les outils en pierre polie rassemblent des haches en roche noire dure (fig. 132), des palettes, des vases en pierre noire ou en calcite (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 449-452). Une palette en grauwacke à décor incisé a été mise au jour dans le secteur nord de lʼhabitat en 1997. Le fragment conservé permet de restituer un objet rhomboïdal de 24 à 25 cm de long, pour une largeur minimale de 10 cm. Le dessin dʼun quadrupède rapproche cette palette des exemplaires connus pour la première moitié de lʼépoque nagadienne (Midant-Reynes et al., 1998 : 280) Un important matériel de broyage réunit des meules dormantes (fig. 131) et des molettes utilisées également comme percuteurs (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 64-66).

Matériel en matière dure animale De nombreux poinçons en os et des aiguilles à chas ont été façonnés dans des métapodes de chèvres ou de moutons (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 436-437). Restes fauniques

Matériel en métal

Bœufs, chèvres, moutons et porcs représentent les principaux animaux consommés à Adaïma. La chasse aux oiseaux, à lʼhippopotame, au lièvre, à la gazelle et au mouflon constitue une ressource alimentaire ponctuelle. La girafe et lʼantilope bubale ont récemment été identifiés dans les restes animaux du site (Van Neer, Linseele, in Mathieu, 2001 : 489). Le chien et lʼâne sont bien représentés

Aiguilles, hameçons, épingles et nombreux nodules de cuivre constituent lʼensemble des découvertes métalliques réalisées à Adaïma sur lʼensemble 1001, de 1989 à 1995 (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 453).Une hache en cuivre fragmentaire de forme trapézoïdale (10 X 3,7 X 1 cm) provient du

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Deuxième partie

sur le site, mais nʼétaient pas consommés (MidantReynes et al., 1993 : 364-365 ; Van Neer, Linseele, in Mathieu 2001 : 491 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 529-532). La pêche constituait probablement une part importante de lʼéconomie de subsistance. Parmi les différentes espèces de poissons reconnues, les poissons-chats (Synodontis et Clarias) et les perches (Lates Niloticus) sont les plus fréquentes, suivies ensuite par les tilapias, et quelques spécimens de bagres (Bagrus) et de barbeaux (Barbus bynni). Dʼautres animaux aquatiques tels que lʼhippopotame, le crocodile, la tortue molle, le varan et le canard étaient exploités. Le ramassage des mollusques est bien attesté, avec des spécimens de moules (Aspatharia rubens), dʼEtheria elliptica et dʼUnio abyssinicus (Midant-Reynes et al., 1993 : 366-367 ; Van Neer, Linseele, in Mathieu, 2001 : 489 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 525-527). Les offrandes dans les tombes regroupent principalement des grands bivalves (Unio, Aspatharia et Etheria) ainsi que des portions de bœuf (MidantReynes et al., 1993 : 364-365).

4845 ± 45 et 4260 ± 95 BP, cʼest-à-dire entre 3700 et 2900 cal BC (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 28).

35. ELKAB

Habitat et nécropole Nagada IIIC-D

Sur la rive orientale du Nil, le site dʼElkab se trouve à 15 km au nord de la ville dʼEdfou. Cité pour la première fois par E. Hamy et F. Lenormant dans leurs notes de voyage datées du 30 octobre 1869 (Lenormant, 1870 : 6), Elkab, voisin de Hiérakonpolis, a été fouillé dès 1897 par J.E. Quibell qui a dégagé les premières sépultures préhistoriques, près des cimetières dynastiques (Quibell, 1898). Entre 1901 et 1904, A.H. Sayce et C. Somers se sont intéressés aux tombes de la IIe et IIIe dynastie (Sayce, Somers, 1905). De 1937 à 1946, les recherches ont été conduites par J. Capart, puis en 1955 par P. Gilbert pour la quatrième campagne de fouilles belge (Capart, 1940-1954). Interrompu de longues années, le chantier a pu reprendre de 1966 à 1969, sous la direction de H. De Meulenaere, pour le compte du Comité des Fouilles Belges (De Meulenaere et al., 1970). Ces campagnes ont permis de mettre en évidence une industrie épipaléolithique nouvelle, lʼElkabien (Vermeersch, 1978). Les dernières recherches sur place ont été menées par S. Hendrickx en 1984, qui a fouillé une nécropole datée de Nagada III, à lʼintérieur de lʼenceinte de la ville dynastique (Hendrickx, 1971 ; 1984 ; 1994). Le gisement se trouve dans les sédiments nilotiques de la formation dʼElkab, déposés à faible hauteur au-dessus de la plaine alluviale du Nil, à lʼembouchure du Ouadi Helal, qui a érodé les plateaux voisins (Hendrickx, 1994 : 9). Lʼérosion, due à lʼaction combinée du ouadi et du vent, a fait disparaître une partie de ces sédiments et a peut-être détruit lʼhabitat prédynastique lié aux sépultures découvertes à Elkab.

Restes carpologiques Lʼanalyses des macrorestes végétaux découverts sur le site dʼAdaïma a permis de reconnaître des graines de blé (Triticum monococcum et Triticum dicoccum) et dʼorge (Hordeum sativum), ainsi que différentes autres espèces végétales telles que lʼacacia (Acacia nilotica), le tamaris (Tamaris), la pastèque (Citrullus), lʼoseille sauvage (Rumex), les dattes de palmier (Phœnix dactylifera), lʼEpine du Christ (Zizyphus spina-Christi), une graminée sauvage apparentée à lʼorge (Hordeum lepurinum/hystrix), Coriandrum sativum ou Vicia (Midant-Reynes et al., 1991 : 244-245 ; Grimal, 1995 : 543 ; McLaren, 1996). Les analyses palynologiques récentes complètent ces données par lʼidentification de taxons de pin, de genévrier, de fougères, de sorgho, pour lesquels il convient toutefois de sʼassurer quʼils ne proviennent pas dʼune pollution (Emery-Barbier, in Mathieu, 2000 : 468-469)

Habitat A lʼintérieur de lʼenceinte en briques de la Basse Epoque qui domine aujourdʼhui le site dʼElkab (fig. 96), à proximité du temple, une couche de remblai très sableux contenait des vestiges lithiques et céramiques. Des structures circulaires en briques crues dʼun diamètre de 3,5 m y ont été découvertes. Lʼune dʼentre elles est associée à une jarre de stockage semi-enterrée dʼun diamètre de 40 cm (De Meulenaere et al., 1970 : 32-33).

Datations absolues Les dates 14C obtenues à partir des échantillons de charbons recueillis sur le site dʼAdaïma ont permis de mettre en évidence une occupation continue de lʼhabitat durant la phase Nagada IC-IIIC, entre

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

tent des déviations trop importantes pour être prises en compte. Seule une date, obtenue dʼaprès des graines découvertes dans la tombe 77, semble cohérente. Elle situe la sépulture vers 4490 ± 60 BP, soit entre 3100 et 3000 cal BC, ce qui correspond à la phase Nagada IIIC1 (Hendrickx, 1994).

36. HIÉRAKONPOLIS

Habitats et nécropoles Nagada I-III

Le site de Hiérakonpolis se trouve sur la rive occidentale du Nil à 113 km au nord dʼAssouan, entre les villes modernes dʼEsna et dʼEdfou, près du village actuel de Kôm el-Ahmar. Les premières recherches archéologiques menées à Hiérakonpolis, lʼantique Nekhen, ont été celles de J.E Quibell et F.W. Green à la fin du XIXe siècle, pendant lesquelles fut mis au jour le fameux « Main Deposit » (Quibell, 1900 ; Quibell, Green, 1902). Tout au long du XXe siècle, les études sporadiques des archéologues concernèrent aussi bien les nécropoles que les nombreux secteurs dʼhabitat de la région. Cʼest en 1967 que fut créé, sous la direction de W. Fairservis, le projet dʼétude multidisciplinaire de Hiérakonpolis, destiné à replacer le site dans son contexte historique et paléoécologique (Fairservis et al., 1971-1972). Après une interruption des recherches due à une situation politique défavorable, les fouilles reprirent en 1978 et furent dirigées jusquʼen 1990 par M.A. Hoffman (Hoffman dir., 1982), puis par R. Friedman et B. Adams (Friedman et al., 1999). La zone archéologique de Hiérakonpolis couvre une superficie de 144 km² (fig. 97). Cimetières et secteurs dʼhabitat sʼétendent sur près de 1,5 km en bordure du désert, et sur 3,5 km le long du Ouadi Abu Suffian. Trois ensembles géomorphologiques composent le paysage de Hiérakonpolis : les dépôts alluvionnaires, les terrasses pléistocènes et les collines désertiques (Hoffman dir., 1982 : 2 ; Harlan, 1992). La localité 14 a fait lʼobjet en 1967 et 1968 dʼun sondage. Un secteur dʼhabitat se rapportant à lʼépoque de Nagada I y a été identifié. Aucune structure dʼhabitat nʼy a été reconnue (Hoffman, 1971-1972). La localité 29, dont lʼoccupation correspond à lʼépoque de Nagada IIA, 450 m au sud-ouest des cultures, est un secteur dʼhabitat de plus de 20 hectares. Les fouilles ont révélé un ensemble de structures rectangulaires, parmi lesquelles a été identifiée une maison semi-enterrée associée à un four (Hoffman, 1982). Lʼincendie de cette structure a permis la

Figure 96 : Elkab : plan du site (dʼaprès Hendrickx, Huyge, 1989 : 10-14, pl. II)

Nécropole Les tombes prédynastiques ont été identifiées au nord de lʼenceinte. Les défunts étaient inhumés dans des fosses, déposés en position contractée sur le côté gauche, le regard tourné vers le nord-ouest. Les types céramiques découverts dans les tombes dʼElkab situent le cimetière dans la période Nagada IIIA1-IIID (Hendrickx, 1994 : 216). Matériel céramique De nombreux fragments de céramiques ont été découverts dans les niveaux dʼoccupation. Leur état de conservation rend toute tentative dʼidentification impossible (De Meulenaere et al., 1970 : 33). Matériel lithique Lʼoutillage lithique mêlé aux tessons à proximité des structures domestiques a fourni 1200 pièces en silex, brûlées en grande partie. Lʼoutillage se compose de grattoirs, de perçoirs, de denticulés et dʼéléments de faucilles. Les lames et les lamelles sont peu représentées (De Meulenaere et al., 1970 : 33). Datations absolues Les quelques datations 14C connues pour le site dʼElkab donnent un résultat aberrant ou présen-

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Deuxième partie

Habitat

conservation in situ dʼun grand nombre dʼindices précieux pour lʼétude de lʼhabitat (Hoffman, 1980).

Lʼinstallation domestique la plus spectaculaire découverte en Egypte et se rapportant à la période prédynastique est sans nul doute la « maison brûlée » (fig. 98) fouillée en 1978 par M.A. Hoffman sur la localité 29. Lʼarchéologue américain a en effet dégagé les vestiges dʼune maison rectangulaire, détruite par un incendie, qui a « fossilisé » les éléments architecturés et emprisonné le matériel domestique. Cette structure est de forme rectangulaire. Semi-souterraine, elle a une longueur de 4 m pour une largeur de 3,5 m. Une cuvette de 45 à 80 cm de profondeur a dʼabord été aménagée dans le sol. Ses parois ont ensuite été tapissées avec de lʼargile et des débris divers, parmi lesquels des fragments de briques crues. Huit poteaux, disposés aux angles de la structure, placés deux à deux au milieu des murs les plus petits et au centre de la structure, maintenaient en place des parois de roseaux entrelacés recouverts dʼargile. Le toit, fabriqué de la même manière, était plat. Des fragments de corniches en argile ont été recueillis dans les décombres (fig. 98). Lʼentrée de la maison était ouverte à lʼest. Des récipients de stockage et un petit four domestique de 1,5 m de long pour 1,25 m de large et 30 cm de hauteur complétaient lʼaménagement interne de la maison. Ce spécimen est exceptionnel, puisquʼil sʼagit de la maison prédynastique la mieux conservée dans la vallée du Nil (Hoffman, 1980 : 130-135 ; 1982 : 12). Le four découvert sur la localité 29 (fig. 99) à proximité de la précédente structure est constitué dʼune série de huit à dix cavités creusées dans le sol argileux, mesurant 50 à 80 cm de diamètre pour une profondeur de 5 à 15 cm. M.A. Hoffman suggère que des briques cuites étaient placées dans chacun dʼentre eux pour supporter des grandes jarres de stockage dans lesquelles étaient cuits des pots en argile. Ce four de potier mesurait 6,10 m de long sur 5 m de large et était probablement entouré dʼun mur en argile (Hoffman, 1982 : 12 ; Geller, 1984 : 72-74 ; Geller, 1992 : 23). Selon S. Hendrickx, cette installation a servi pour la cuisson dʼune céramique utilitaire (Hendrickx, Friedman, Loyens, 2000 : 178). Les fouilles de la localité 25D ont révélé une plate-forme circulaire en limon supportant six foyers associés à des tessons de poterie et des fragments dʼargile. Elle a été identifiée comme les vestiges dʼun four (Geller, 1989 : 43-44). Sur la localité 24A, au moins six vases en terre cuite de forme conique, de 55 cm de diamètre

Figure 97 : Hiérakonpolis : plan du site (dʼaprès Harlan, 1992 : 14, carte 1)

La localité 11 est située à 1,5 km au sudouest des terres cultivées et occupe le débouché du Ouadi Abu Suffian sur une superficie de 68 000 m². Elle a fait lʼobjet de sondages dans les années 1978-1979, puis dʼune campagne de fouille en 1999. Lʼoccupation prédynastique est attestée entre la phase Nagada IC et Nagada IIB (Watrall, 2000 : 11). La localité 11C est contemporaine de la précédente. Le site est constitué de nombreux éléments dʼimplantation tels que des fours et des trous de poteaux qui délimitent dans plusieurs cas des structures circulaires (Harlan, 1980 ; 1982 ; 1985). Les structures dʼhabitat recensées dans les autres localités de la région de Hiérakonpolis sont principalement des structures fermées circonscrites par des poteaux sur la localité 3, des murs construits sur la localité 29A et des fours sur les localités 23, 24A, 25 et 27 (Holmes, 1992b).

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Figure 98 : Hiérakonpolis : «maison brûlée» (structure II, localité 29). Plan, profil et reconstitution. Eléments architecturaux (dʼaprès Hoffman, 1980 : fig. 3, 8, 11, 12, 15)

Figure 99 : Hiérakonpolis : fours (structure I, localité 29) (dʼaprès Hoffman, 1980 : fig. 3)

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Deuxième partie

rémonielle. Des trous de poteaux (fig. 101), larges de 1 à 1,5 m, et des vestiges de structures rectangulaires y sont associés (Holmes, 1992b : 37 ; Friedman, 1996).

environ pour 60 cm de hauteur, étaient disposée sur deux rangées parallèles, enfoncés dans le sable et maintenus en place avec de lʼargile (fig. 111 et 112). Lʼune des extrémités de la structure était détruite, de telle sorte quʼil est impossible de déterminer le nombre initial de cuves. Des morceaux de charbons, des tessons de poterie, un résidu vitrifié de couleur noir étaient mêlés au sédiment cendreux dans lequel ces cuves étaient installées. Leur hauteur initiale est estimée entre 70 et 90 cm environ. Cette structure a été identifiée comme un four par comparaison avec les spécimens découverts à Abydos et Nagada. Des restes de céréales ont été identifiés au fond des cuves de la structure domestique (Geller, 1989 : 4445 ; 1992 : 21). Les vestiges dʼune vingtaine de fours ont également été mis au jour à Hiérakonpolis sur les localités 11, 11C, 23, 23A,27A, 33, 34C, 39, 40, 46A, 48, 59, 59A et 67. Ils consistent en des aménagements de briques cuites de section semi-circulaire (Brunton, 1932 : 273 ; Hoffman, 1980 : 124-126 ; 1982 : 12, 23-24, tables VI.1 et VI.2. ; Geller, 1989 ; 1992). 60 piquets composaient sur la localité 11 trois rangées parallèles, dont lʼune longue de 10 m. Bien préservés, il mesuraient environ 20 cm de longueur pour une circonférence comprise entre 2 et 10 cm. Des vestiges de parois en roseaux leurs étaient associés, ainsi que cinq fosses aux parois aménagées avec de lʼargile, de 30 à 50 cm de diamètre (Watrall, 2000 : 11-12). Sur la localité 11C, un poteau en bois de sycomore, maintenu en place par des pierres, était associé à trois bassins circulaires de 1 m de diamètre (Harlan, 1982 : 20). Les archéologues y ont également reconnu 6 poteaux en bois, disposés en arc de cercle autour de trois bassins circulaires peu profonds, dʼun diamètre de 20 cm, dessinant des structures de 7 à 8 m dʼenvergure ainsi quʼun four (Harlan, 1982 : 18). Un alignement de 14 poteaux, dʼun diamètre de 2,5 à 5 cm est associé à un mur en briques crues (Harlan, 1982 : 22-23). En 1984, un sondage mené sur les secteur 10N5W a permis de mettre en évidence un bâtiment en briques crues de 1,3 X 1,1 m (Hoffman, 1989 : 320). Une grande esplanade de forme parabolique (fig. 100 et 146), longue de 32 m pour 13 m de large, au sol aménagé avec de lʼargile, circonscrite par une palissade en roseaux remplacée ultérieurement par un mur en briques, a été identifiée sur la localité 29A par les archéologues américains comme une esplanade cé-

Nécropole Un cimetière de la période Nagada IIC-IIIC a été fouillé à proximité de lʼenceinte en briques crue de Khâsekhemoui (Adams, 1987). Les recherches entreprises depuis près de vingt ans sur le cimetière de la localité 6 ont permis de mettre au jour des tombes de grande taille, aménagées avec des briques crues, datées essentiellement de la période Nagada III et contenant un mobilier céramique et lithique exceptionnel (Adams, 1996a ; 1996b ; 1998 ; 1998-1999 ; 1999a ; 1999b ; 2000a ; 2000b). Un cimetière Nagada II est en cours de fouille sur la localité 43 (Friedman, 1997 ; Friedman et al., 1999). Matériel céramique La céramique grossière (fig. 102) domine parmi les tessons de poterie mis au jour lors du sondage effectué sur la localité 14 (Hoffman, 1971-1972). Plus de 93000 tessons de poterie ont été mis au jour sur les 149 m² fouillés sur la localité 29. Ils se rattachent tous à la phase Nagada I. Outre la céramique grossière, quelques fragments de poterie de type « White Cross-lined» ont été reconnus (Hoffman, 1980 : 129 ; Harlan, 1985 : 57-60). Matériel lithique Le secteur dʼhabitat Nagada I de la localité 14 a permis de reconnaître une origine locale du matériel lithique. Quartz, basalte, quartzite et grès sont des roches présentes à Hiérakonpolis. Lʼindustrie sur lames domine (Hoffman, 1971-1972). Les sites amratiens des localités 11C, 14, 29 se caractérisent par une industrie essentiellement sur éclats, sans préparation particulière. De nombreuses pièces bifaciales y sont associées (Holmes, 1989 : 284-321 ; Holmes, 1996). Lʼindustrie lithique de la localité 29 A (fig. 102) comprend en majorité des pièces bifaciales, des lames et des lamelles régulières, ainsi quʼun groupe de lames obtenues sur silex chauffé (Holmes, 1989 ; 1996).

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Figure 100 : Hiérakonpolis : localité 29A. Plan et reconstitution du complexe (dʼaprès Holmes, 1992b : 37-38, fig. 1-2)

Figure 101 : Hiérakonpolis : Localité 29A. Trou de poteau (dʼaprès Friedman, 1996 : fig. 3)

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Deuxième partie

par des trous de poteaux dʼun diamètre de 3 à 5 cm. Elle mesure 3 m de long pour 2,5 m de large. Deux poteaux, lʼun de 10 cm de diamètre, lʼautre de 15 cm, supportaient probablement un toit plat fabriqué, comme les parois, avec des branchages et des roseaux tressés. Un foyer était installé à lʼintérieur de la structure. Le matériel permet de dater cette structure de la phase Nagada IIC-D, voire même Nagada IIA-B (Lindemann, 1988 : 143-144 ; Andraschko, 1997 : 126).

Figure 102 : Hiérakonpolis : mobilier céramique et lithique (localité 29A), (dʼaprès Adams, Friedman, 1992 : fig. 6 et 7 ; Holmes 1992b: 3-5)

Datations absolues Les dates 14C situent lʼoccupation des sites de Hiérakonpolis entre 4900 ± 65 et 4300 ± 80 BP, cʼest-àdire entre 3800 et 2950 cal BC, fourchette chronologique correspondant aux phases Nagada I à III (Hoffman dir., 1982 ; Hoffman, Mills, 1993).

37. ELÉPHANTINE Habitat Nagada IC-IIID

A courte distance de la Première Cataracte, lʼîle dʼEléphantine est située en face dʼAssouan. Fouillée depuis le début du siècle, Eléphantine est lʼune des plus grandes îles du Nil. Longue de plus dʼun kilomètre, couvrant une superficie de 60 hectares, elle a livré au pied du temple de Satet et de Khnoum les témoignages dʼune occupation humaine continue depuis la période préhistorique (fig. 103). En 1987, lʼéquipe de lʼInstitut allemand du Caire, dirigée par W. Kaiser, a mis au jour les vestiges dʼun habitat prédynastique (Lindemann, 1988 ; Seidlmayer, 1996 ; Andraschko, 1997 ).

Figure 103 : Eléphantine : plan du site (dʼaprès Seidlmayer, 1996 : fig. 1)

A lʼest du temple de Satet, les archéologues allemands ont repéré un autre secteur dʼoccupation prédynastique, comprenant des fosses, des foyers et des trous de poteaux dans un sédiment cendreux riche en charbons. Une structure circulaire en argile, de 85 cm de diamètre pour une épaisseur dʼenviron 10 cm, était aménagée sur son pourtour avec des pierres et une argile rouge. La concentration de cendres et de charbons, les traces de combustion qui la caractérisent ainsi que la présence de petits éléments en cuivre ont conduit les fouilleurs à lʼinterpréter comme un four intégré dans un secteur de travail du cuivre. Le matériel céramique indique une occupation de la fin de lʼépoque prédynastique, plus récente que la structure mise au jour dans au nord du temple (Andraschko, 1997 : 122-124).

Habitat Rattachée au Prédynastique, la structure domestique repérée à Eléphantine (fig. 104), au nord du temple de Satet, se présente comme une cuvette peu profonde, de forme ovale, délimitée

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Les sites de Moyenne et Haute - Egypte

Les niveaux les plus anciens du temple de Satet, à lʼextrémité orientale de lʼîle dʼEléphantine, ont révélé un complexe constitué de murs en briques crues installé entre les blocs granitiques. Ces structures sont datées par les archéologues de la période thinite (Dreyer, 1986 : 18 ; Ziermann, 1993). Matériel céramique Le matériel céramique récolté lors des fouilles de la structure dʼhabitat ovale dʼEléphantine est caractéristique de la phase Nagada IID (Lindemann, 1988 : 142 ; Andraschko, 1997 : 121-124). Matériel en métal De nombreux petits objets corrodés en cuivre interprétés comme des scories, un reste de creuset, un lingot et une épingle en cuivre à tête torsadée trahissent à proximité dʼune structure de combustion les vestiges dʼun secteur de travail du métal (Andraschko, 1997 : 123-124, pl. 15). Restes fauniques Des restes fauniques ont été recueillis à proximité de lʼinstallation ovale découverte à Eléphantine. Ils nʼont pas encore fait lʼobjet dʼune analyse détaillée (Lindemann, 1988 : 143).

Figure 104 : Eléphantine : plan du secteur dʼhabitat ; reconstitution de la structure ovale (dʼaprès Lindemann et al., 1988 : fig. 2 et 3)

Restes carpologiques A proximité du foyer découvert sur le secteur dʼhabitat prédynastique dʼEléphantine, les restes végétaux ramassés nʼont pas encore fait lʼobjet dʼune étude précise (Lindemann, 1988 : 143).

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Troisième partie

« Sur lʼemplacement du village préhistorique dʼAdimiéh, jʼai rencontré des percuteurs en abondance, des fragments de meules et de polissoirs, des pointes, certaines voisines de types paléolithiques, mais dont la patine néolithique est indiscutable, puis des têtes de lances plus ou moins brisées, des couteaux, des scies, des casse-tête ou masses en calcaire ou en roches éruptives, des fragments de vases en pierre de toutes sortes ; en un mot le matériel complet dʼune station néolithique. Le sol est couvert sur une surface de près dʼun kilomètre dʼinnombrables débris de poterie purement archaïques, depuis les vases les plus grossiers faits à la main jusquʼà la céramique décorée de peintures ». Morgan, 1908 : 143

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Troisième par tie

La question de l’habitat

1. Types de structures domestiques

animaux, etc.), que les premiers archéologues désignaient comme des « kjœkkenmœddings », littéralement « déchets de cuisine » (Morgan, 1896 : 8788). Les vestiges dʼinstallations domestiques y sont parfois repérés. Parmi les structures recensées dans le corpus huit catégories se distinguent : foyers, fours, fosses, cuvettes aménagées (« mud-holes »), fosses-récipients, trous de poteaux et piquets en bois, tranchées, murs.

La fouille dʼun habitat offre une vision très restrictive de lʼactivité de lʼhomme à un moment précis, celui de lʼabandon définitif du lieu de vie. Les témoignages matériels identifiés sur place ne représentent quʼune part infime de lʼobjet dʼétude, celle des éléments déposés ou abandonnés par lʼhomme qui ont survécu aux phénomènes de destruction naturelle. Il est dʼautre part évident que le substrat sableux sur lequel sont majoritairement installés les sites prédynastiques ne permet pas toujours dʼobserver les structures négatives (trous de poteaux, fosses, etc.) qui devaient constituer une part importante des aménagements. Les aires dʼhabitat prédynastiques (fig. 105) se présentent dans lʼensemble comme de plus ou moins grandes étendues sableuses ou sablo - limoneuses couvertes de matériel archéologique (éclats de silex, galets, tessons de poterie, ossements

Foyers Les foyers représentent un type de structure bien attesté sur la majorité des sites dʼhabitat prédynastiques. Ils constituent des espaces ouverts, plans ou creux, sur lesquels on a allumé un feu. Le foyer dit « à plat » se présente sous la forme dʼune aire de produits de combustion installée sur un plan horizontal ou faiblement déprimé, le plus souvent sans aménagement préalable. Il est dit « limité » lorsquʼune

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Troisième partie

rité des foyers répertoriés. Ce constat peut être mis en parallèle avec les conclusions relatives à lʼétude des foyers dʼAdaïma (Midant-Reynes, 1994 : 340-341 ; Midant-Reynes, Buchez , 2002 : 51-63). La plus grande partie des foyers inventoriés reposent directement sur le sol, parfois dans une légère dépression, plus ou moins circulaire, 5 à 30 cm de profondeur au maximum, sans aménagement significatif (fig. 107). Lʼavantage essentiel des installations en cuvette réside dʼune part dans la protection ainsi apportée afin de les protéger du vent, et dʼautre part dans la concentration et le gain de chaleur engendrés par la réverbération du flux calorique sur les parois du foyer. La forme du dispositif permet en outre dʼenfouir des récipients ou des objets dans la couche cendreuse et dʼaccroître encore plus les qualités du feu. Des traces dʼargile sont présentes sur certaines cuvettes accueillant la couche cendreuse des sites dʼel-Tarif (Ginter et al., 1979 : 98) et dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1992 : 143 ; 1994 : 431). A Maadi, des foyers ont été aménagés dans des fonds de céramique (fig. 40). La partie inférieure dʼun récipient était enterrée dans le sol et contenait une fine couche de cendres sur laquelle avaient été placées des pierres (Rizkana, Seeher, 1989 : 64). Sur le site de Mendès, un foyer de 80 cm de diamètre était installé dans une dépression aménagée avec de lʼargile et de la paille, elle-même construite sur une plateforme en briques crues (Friedman, 1991 : 8 ; Brewer, Wenke, 1996 : 274).

Figure 105 : Adaïma : matériel de surface sur lʼhabitat prédynastique (photo B. Midant-Reynes)

installation annexe délimite la zone de combustion (fig. 106). Ceinturé de pierres dans la plupart des cas, ce type de foyer présente alors une grande variété de formes (cercle, demi-cercle, fer à cheval, etc.). FOYERS AIRE DE PRODUITS DE COMBUSTION AIRE DE FOYERS SUCCESSIFS

FOYER A PLAT

FOYER SIMPLE

FOYER EN CUVETTE

FOYER LIMITE

Pierres en comblement

AMENAGEMENT, DESTRUCTION, VIDANGE

Figure 106 : Types principaux de foyers prédynastiques

Les foyers ont bien souvent donné au sédiment dans lequel ils étaient installés une couleur brune caractéristique, et les tâches plus ou moins cendreuses et charbonneuses sans structuration réelle mentionnées dans les couches dʼhabitat dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1993 : 340 ; 1994 : 342), de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 16), dʼel-Tarif (Arnold, 1975 : 5) et de Badari (Brunton, 1948 : 4) peuvent être interprétées comme des vidanges ou des destructions de foyers. Une grande disparité de représentation des foyers existe dʼun site à lʼautre, des deux seules structures répertoriées à Abydos (Peet, 1914 : 2) aux dizaines de foyers recensés sur le site de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 22-23, 61-64). Elle sʼexplique principalement par le peu dʼintérêt accordé jusquʼà ce jour à un type de structure dont la simplicité a détourné les regards vers des installations considérées plus intéressantes. De 40 cm de diamètre à Ermant (Ginter et al., 1988 : 100) à 6 m de diamètre sur le site dʼAbydos (Peet, 1914 : 2), la taille des foyers présente une grande hétérogénéité. Généralement inférieure à 1 m, elle varie de 50 cm à 1 m de diamètre pour la majo-

a

b

c

d

Figure 107 : Exemples de foyers. a) foyer à plat b) foyer à plat limité c) foyer en cuvette d) foyer en cuvette avec comblement de pierres

Des foyers limités par une bordure de pierres caractérisent le site de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 17). La localité de Maadi a livré le plus grand nombre de foyers limités de notre corpus. Des pierres ont

98

Troisième partie

mastabas de lʼAncien Empire (Junker, 1930 : 42-43 ; 1932 : 56). Aucune autre utilisation des foyers nʼa pu être mise en évidence. Toutefois, les foyers en forme de fer à cheval de Maadi ont très certainement servi à la cuisson de pots. Des études expérimentales récentes (Hendrickx, Friedman, Loyens, 2000) combinées aux données de lʼethnologie, soulignent lʼutilisation probable des foyers ouverts, et non de fours, pour la cuisson des poteries prédynastiques.

les différentes localités de la région (Brunton, 1932 : 273 ; Hoffman, 1980 : 124-127 ; 1982 : 12 ; Harlan, 1982 : 23-24 ; Geller, 1989 : 43-51). Forme

Identification

Circulaire

Mahasna

Rectangulaire

Brasserie

Nagada I-II

Hiérakonpolis

Rectangulaire

Four de potier

Nagada I-II

Abydos

Rectangulaire

Brasserie

Nagada IB-II

Abydos

Rectangulaire

Brasserie

Nagada IB-II

Hiérakonpolis 29

Rectangulaire

Four de potier

Nagada IIA

Hiérakonpolis 29

Circulaire

Four domestique Nagada IIA

Hiérakonpolis 24

Rectangulaire

Brasserie

Nagada II

Hiérakonpolis 25D

Circulaire

Four à pain

Nagada II

Four de potier

Nagada IIA-IIC

Tell el-Fara’in

Nagada I

Nagada

Rectangulaire

Brasserie

Nagada IIC-IID

Tell el-Farkha

Circulaire

Brasserie

Nagada IID

Minshat Ezzat

Figure 110 : Merimdé Beni-Salâmé : cônes en argile provenant dʼun foyer ; représentation dʼun foyer dans une tombe de lʼAncien Empire (dʼaprès Junker, 1932 : fig. 2,4)

Les foyers étaient également un lieu privilégié pour les travaux domestiques, à proximité dʼune source de chaleur et de lumière (Perlès, 1977 : 57). Ils peuvent être considérés comme des éléments structurant lʼespace domestique et aux alentours desquels se développaient les activités quotidiennes. La présence de récipients de stockage, souvent riches en restes végétaux, et la découverte de matériel de broyage à proximité des structures de combustion dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1992 : 143) et de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 27) suggèrent une zone de travail. Fours Les fours correspondent à des dispositifs construits et fermés, par opposition aux foyers. Seuls dix sites prédynastiques ont livré des vestiges de ce type (tabl. 1). Des fours sont mentionnés à Tell el-Faraʼin (Faltings, 1997 : 7), Tell el-Samara et Minshat Ezzat (communication orale de S. G. el-Baghdadi), Badari (Brunton, 1937 : 12), sans plus de détails. Ce type de structure est connu également à Tell el-Farkha (Cialowicz, 2001 : 69-70), Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 2) et Eléphantine (Andraschko, 1997). Ce sont neuf exemplaires que les archéologues ont mis au jour à Abydos (Peet, 1914 : 7-8 ; 1915 : 1-7) et un nombre indéterminé à Mahasna (Garstang, 1902 : 38-40 ; 1903 : 7). La majorité des installations se rencontre à Hiérakonpolis où plus dʼune vingtaine de fours ont été repérés dans

Phase chronologique

Badari

Nagada II-III

Tell el-Samara

Eléphantine

Nagada III

Circulaire

Métallurgie

Nagada III

Tableau 1 : Fours et brasseries

Une première catégorie de fours regroupe des installations rectangulaires en briques crues abritant des cuves en terre cuite disposées sur des chenets (fig. 73 et 112). La plus grande des installations est située sur le site dʼAbydos (fig. 75). Elle mesure 15 m de long, 3 m de large et 50 cm de hauteur. Elle renferme 23 vases coniques de 50 cm de diamètre disposés sur deux rangées et supportés par des briques cuites de section triangulaire posées verticalement (Peet, 1914 : 7-8). Plus petits, les fours mis au jour près du temple dʼOsiris à Abydos ont été construits sur le même modèle. Leurs cuves, arrangées en quinconce et posées sur des chenets, mesuraient 23 cm de diamètre. Des briques scellées avec de lʼargile indiquaient le départ dʼune voûte qui devait constituer la couverture du four (Peet, 1915 : 2). Les installations de Mahasna (Garstang, 1903 : 6), le four de la localité 29 de Hiérakonpolis (fig. 99), long de 6 m pour 5 m de large et constitué de dix cuves en terre cuite dʼun diamètre de 50 à 80 cm, ou celui de la localité 24A (fig. 111 et 112), présentaient un type identique (Hoffman, 1982 : 12 ; Geller, 1989 : 44-45 ; 1992 : 21). Des fragments de vases et de briques en argile de section semi-circulaire, mêlés à des cendres et des charbons, trahissent la présence dʼun four analogue sur le site de Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 2 ; Geller, 1992 : 22), tout comme les aménagements en briques cuites de section semi-circulaire des localités 11, 11C, 23, 23A, 24A, 27A, 33, 34C, 39, 40, 46A, 48, 59, 59A et 67 de Hiérakonpolis (Hoffman, 1980 : 124-126 ; 1982 : 12, 23-24, tables VI.1 et VI.2). Dans

100

Troisième partie

teur conservée, est un cas unique dans notre corpus de four associé avec des petits éléments en cuivre (Andraschko, 1997 : 122-124). Fosses Les fosses se distinguent par leurs formes variées, leurs dimensions et les aménagements dont elles ont fait lʼobjet (fig. 113 et 114). Plus de sept cents occurrences ont été recensées. Elles ont été repérées sur la moitié des sites dʼhabitat. Ce sont près de deux cents installations qui ont été découvertes à el-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 16-21, 59-63) et quatre cents lors des recherches menées dans le Fayoum (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 24-25, 38-46, 50-54).

Figure 114 : Adaïma : fosse 1001/18.2 (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 113, ill. 66)

De 20 cm à 3,5 m de diamètre à lʼouverture, la taille des fosses montre une grande hétérogénéité. Toutefois, la moyenne se situe entre 50 cm et 1 m. La profondeur des fosses oscille entre 10 cm sur le site dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 16-19) et 1,5 m à Maadi. Les fosses sont creusées en moyenne sur moins de 50 cm. Le type de fosse le plus courant est une dépression dont lʼouverture est régulière, de forme circulaire ou ovale. Les parois, parfois verticales, sont le plus souvent incurvées vers lʼintérieur. La transition avec le fond de la structure est arrondie. Elles ont été fouillées sur les sites de Tell el-Faraʼin (von der Way, 1997 : 64 ; Faltings et al., 2000 : 134), Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 57-59), elOmari (Debono, Mortensen, 1990 : 16-20, 62-63), le Fayoum (Caton-Thompson, Gardner : 41-42, 46,

50-54), Badari (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 5 ; Brunton, 1937 : 9, 15, 24, 68, 76 ; 1948 : 4-5), Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 23-25), Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 54 ; Barocas, 1989 : 302-303), de Lakeita (Debono, 1951 : 70) et Ermant (Ginter et al., 1985 : 41 ; 1987 : 60 ; 1988 : 100-101). Certaines fosses dʼel-Omari, du Fayoum et dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1994 : 344) se caractérisent par une ouverture de forme très irrégulière. Plusieurs installations dʼel-Omari (fig. 113) et de Maadi comportent une petite dépression adjacente, de forme semi-circulaire large de 20 à 70 cm et profonde de 20 à 45 cm. En ce qui concerne lʼaménagement intérieur des structures fossoyées, lʼargile est un matériau largement utilisé pour tapisser les parois des dispositifs de Tell el-Farkha (Chlodnicki, Fattovich, Salavatori, 1992b : 55-57 ; Chlodnicki, Fattovich, 1999 : 65), de Tell Ibrahim Awad (van den Brink, 1988 : 77 ; 1992 : 53 ; Van Haarlem, 1996 : 14), dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 62-63), de Badari (Brunton, 1948 : 5) et dʼErmant (Ginter et al., 1988 : 101). Elle permet de faire adhérer des nattes tressées sur le parement interne ou le fond des fosses de Merimdé Beni-Salâmé, de Maadi, dʼel-Omari, du Fayoum et de Badari. Au fond dʼune structure dʼel-Omari (fig. 113), deux petites cavités de 20 et 40 cm ont été aménagées (Debono, Mortensen, 1990 : 62-63). A Maadi (fig. 49), cʼest une niche souterraine qui a été creusée dans lʼune des parois sur 1 m de longueur (Rizkana, Seeher, 1989 : 57). Le site de Maadi a révélé des installations beaucoup plus originales. Deux puits verticaux (fig. 50), au fond arrondi, dʼun diamètre maximum de 1,5 m, et dʼune profondeur de 4 m pour lʼun, 6,65 m pour lʼautre ont ainsi été fouillés. Les parois de lʼun des puits sont aménagées de petites niches de 10 cm de profondeur (Rizkana, Seeher, 1989 : 58-59). Les fosses sont très riches en matériel archéologique, mais leur remplissage ne correspondant probablement pas à la fonction qui leur était initialement attribuée. Elles ont très certainement servi de dépotoirs après abandon. Tessons de céramique, matériel lithique, outillage osseux, coquillages, meules entières et fragments, constituent le remplissage caractéristique des structures. Des nattes, des paniers et des textiles ont également été découverts dans le contenu de ces installations. La natte en roseaux reconnue dans lʼune des fosses de Merimdé Beni-Salâmé a été identifiée par H. Junker comme un couvercle.

102

Troisième partie

Fosses-récipients Enterrés dans des trous de taille réduite spécialement aménagés pour les recevoir, les vases quʼon trouve parfois in situ en contexte dʼhabitat identifient ces structures comme des fosses-récipients (Gascó, 1985 : 114). Le volume de la fosse est entièrement réservé au logement du récipient dont lʼorifice affleurait généralement la surface du sol (fig. 117).

Du matériel lithique, des tessons, des outils en os, des coquillages, des restes végétaux et des ossements animaux ont été recueillis en grande quantité près des installations. Si aucune trace du contenu original de ces pots ne subsiste, les traces de réparation identifiées à Mahgar-Dendera 2 sur des récipients éliminent lʼhypothèse du stockage de liquide dans ce cas précis (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 23). A Maadi, les fouilleurs ont découvert des couvercles en argile et des pierres plates qui auraient servi à fermer lʼouverture des vases (Rizkana, Seeher, 1989 : 70-71). Sur le site dʼElkab, une fosse-récipient était placée près dʼune structure circulaire en briques. Des foyers et des fosses ont été identifiés près des fossesrécipients du Fayoum, associant ce type dʼinstallations à des secteurs de stockage. Trous de poteaux et piquets en bois

Figure 117 : Mahgar-Dendera 2 : jarres 160/5 in situ (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 7,1)

Des fosses-récipients ont été mises au jour sur les sites de Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1929 : 217218 ; 1932 : 57), de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 70-71), dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 20, 63), du Fayoum (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 24-25, 38, 53-55), de Badari (Brunton, CatonThompson, 1928 : 5-6, 43 ; Brunton, 1937 : 8-9), de Mahasna (Garstang, 1903 : 5-7), de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 23) et dʼElkab (De Meulenaere, 1970 et al.: 32-33). La quasi-totalité des cas concerne les localités du Fayoum, avec cent seize exemples recensés. Le diamètre des fosses-récipients varie de 12 cm sur le site de Mahgar-Dendera 2 à 1,5 m pour les plus grandes structures du Fayoum. Leur profondeur oscille entre 15 cm au Fayoum et 1 m à Maadi. Déposés dans de petites cavités aménagées pour les recevoir, les récipients sont des vases en terre cuite. Au Fayoum, les fouilles nʼont parfois livré que les empreintes des récipients autrefois enterrés dans le sol. Il est intéressant de rapprocher cette observation dʼune remarque des fouilleurs de Mahgar-Dendera 2 qui notent que seuls les pots de grandes dimensions ont laissé des traces dans le sol, et quʼun petit bol découvert dans le sable nʼaurait pu être identifié comme une fosserécipient sʼil nʼétait pas resté en place (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 23).

Trous de poteaux et piquets en bois constituent les témoins de dispositifs architecturaux aujourdʼhui disparus (fig. 101 et 118). Ces vestiges de supports verticaux ont été repérés sur la majorité des sites de notre corpus. Leur disposition et leur organisation au sol permettent parfois de reconstituer des espaces clos.

Figure 118 : Mahgar-Dendera 2 : trou de poteau, plan et profil (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 14)

La taille des trous de poteaux répertoriés ici varie de 3 cm sur les sites de Nagada (Barocas, 1986 :

104

La question de l’habitat

25 ; 1989 : 302) et dʼEléphantine (Lindemann, 1988 : 143-144), à 46 cm de largeur pour dʼautres spécimens de Nagada. Leur profondeur se situe entre 2 cm sur le même site et 40 cm à Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 40). Pour ce qui concerne les piquets, dont les dimensions sont logiquement plus petites que les cavités dans lesquelles ils étaient installés, la taille la plus courante se situe entre 1 et 10 cm de diamètre. Lʼétude beaucoup plus minutieuse réalisée par B. Midant-Reynes pour les piquets découverts sur le site dʼAdaïma conforte cette idée, puisque sur une centaine dʼexemplaires seuls trois dépassent 10 cm de diamètre (Midant-Reynes B. et al., 1994 : 342-343 ; MidantReynes, Buchez, 2002 : 33). La forme des poteaux est peu renseignée (fig. 119). A Maadi des spécimens ont été taillés en biseau dans leur partie inférieure (Rizkana, Seeher, 1989 : 39-40), tandis que les piquets dʼAdaïma présentent une section ronde, à lʼexception de deux exemplaires, lʼun rectangulaire, lʼautre ovale (Midant-Reynes et al., 1994 : 342-343 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 34). Dans plusieurs cas, le piquet nʼest pas ébranché ; il présente des traces dʼécrasement ou de découpe nette à sa base (Midant-Reynes, 1998 : 70 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 35). Le tamaris et le sycomore sont les seules espèces de bois identifiées pour la fabrication des piquets à Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 39-43), Badari (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 47, 82-87) et Hiérakonpolis (Harlan, 1982 : 18-23). Le figuier et le mûrier étaient utilisés à Adaïma (Midant-Reynes, 1998 : 70 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 35).

dans leur trou de calage (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 43). Sur ce site dʼautres spécimens ont été soigneusement installés à lʼintérieur de récipients en céramique enterrés dans le sol (fig. 121), puis calés avec du limon (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 41). Des structures similaires ont été découvertes dans les niveaux les plus profonds de Tell el-Faraʼin (von der Way, 1997 : 64-65). Dans les fosses dʼel-Omari, des piquets sont liés entre eux avec des cordes (Debono, Mortensen, 1990 : 19, 62-63). A Hiérakonpolis et Adaïma (fig. 122), de grosses pierres constituent des calages pour les poteaux (Harlan, 1982 : 20 ; MidantReynes, Buchez, 2002 : 47).

Figure 120 : Adaïma : calage en limon (4001/17.46) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 86, ill. 15)

Figure 119 : Adaïma : piquets (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 116, photo 1.3)

Un trou de poteau se présente généralement comme une petite dépression creusée dans le sol. Plusieurs aménagements sont signalés, comme lʼapplication dʼargile (fig. 120) sur les parois internes de trous de poteaux à Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 40). A Adaïma, des restes de piquets subsistaient

Les trous de poteaux forment parfois des dispositifs ouverts de palissades ou de clôtures (fig. 123). A Tell el-Iswid, une clôture en roseaux était conservée sur 4 m de longueur (van den Brink, 1989 : 61). Une enceinte de tige de roseaux liées par un double lien transversal a été fouillée à Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 42-43). Les trous de poteaux disposés autour des fosses dʼel-Omari suggèrent lʼexistence de clôtures végétales (Debono, Mortensen, 1990 : 19-20). A Hiérakonpolis, un alignement de 60 piquets

105

Troisième partie

a été découvert sur la localité 11 (Watrall, 2000 : 11), tandis que 14 piquets sont associés à un mur en briques crues sur la localité 11C (Harlan, 1982 : 22-23) ; une grande palissade en roseaux (fig. 100) ultérieurement remplacée par un mur en briques crues délimitait lʼesplanade de la localité 29A (Holmes, 1992b : 37 ; Friedman, 1996).

Figure 122 : Adaïma : calage en pierre (1001/1.24) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 90, ill. 22)

Figure 121 : Adaïma : calage en pot (4001/22.34) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 86, ill. 9)

Tessons de céramique, outillage lithique et récipients en céramique forment lʼessentiel du matériel archéologique associé aux trous de poteaux et aux piquets (Garstang, 1903 : 5-7 ; Debono, Mortensen, 1990 : 19, 64-65). Les fouilleurs ont observé en outre dans plusieurs cas la présence de vestiges de clayonnage ainsi que de fosses-récipients (Garstang, 1903 : 5-7 ; Junker, 1930 : 37-42 ; 1932 : 52-54 ; 1933 : 67-69 ; Lindemann, 1988 : 143-144 ; Rizkana, Seeher, 1989 : 39-43, 56-57 ; Debono, Mortensen, 1990 : 65-65). La reconstitution de structures à partir des éléments de maintien que sont les trous de poteaux et les piquets est difficile, voire même complètement inenvisageable tant peut être grande la part de subjectivité apportée à un tel projet. Dans certains cas, toutefois, lʼorganisation des aménagements dessine des structures fermées délimitant des espaces clos, plus plausibles que dʼautres (fig. 89 et 124).

La taille des structures fermées varie de plus de 1 m à 14 m en longueur et en largeur. Les plus petites configurations délimitent une aire inférieure à 10 m², tandis que la plus grande, dans la localité 29 de Hiérakonpolis (fig. 100), circonscrit une superficie de 210 m² (Hoffman, 1982 : 11 ; Friedman, 1996 : 15 X 14 m). La taille moyenne de ces installations, tant en longueur quʼen largeur, est inférieure à 5 m. Leur superficie moyenne, mis à part lʼesplanade de Hiérakonpolis, est inférieure à 25 m². Les dispositifs ainsi reconstitués à partir des poteaux ou de leurs négatifs sont de forme ronde ou ovale (fig. 2, 27 et 90). Ils ont été repérés sur les sites de Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 3742 ; 1932 : 52-54 ; 1933 : 67-69), Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 39-43 ; Caneva, 1989 : 287-288), elOmari (Debono, Mortensen, 1990 : 64-65), Adaïma (Midant-Reynes, 1998 : 71 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 37-41), Hiérakonpolis (Hoffman, 1982 : 10-12, 123) et Eléphantine (Lindemann, 1988 : 143-144). Les sites de Tell el-Faraʼin (von der Way, 1992a : 5-6 ; 1997 : 64-73), de Tell el-Iswid (van den Brink, 1989 : 61) et dʼErmant (Ginter et al., 1987 : 60 ; 1988 : 100) ont livré des structures fermées analogues, mais délimitant des espaces rectangulaires.

106

La question de l’habitat

Figure 123 : Adaïma : alignement de poteaux sur le carré 4001/7 (niveau c-d-e) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 164)

Figure 124 : Mahasna : répartition des structures sur lʼhabitat (secteur S2) (dʼaprès Garstang, 1902 : pl. IV)

107

Troisième partie

A Merimdé Beni-Salâmé et à Maadi, un poteau était placé au centre de lʼespace circonscrit. Le toit plat de la structure ovale dʼEléphantine (fig. 104) était supporté, selon les fouilleurs, par deux poteaux. La seule indication dʼorientation est fournie par les installations de Maadi (fig. 41) qui sont toutes disposées selon un axe est/ouest avec une rupture dans lʼalignement des poteaux au sud, et la palissade en roseaux dʼelOmari ouverte vers le sud-est. Des vestiges de parois végétales ont été mis en évidence dans plusieurs cas. A Tell el-Faraʼin, les archéologues pensent que les papyrus et les roseaux ont servi à la construction de ces structures (von der Way, 1997 : 64 ; Faltings et al., 2000 : 134). Des vestiges de clayonnage étaient encore présents à Tell el-Iswid (van den Brink, 1989 : 61) et à Eléphantine (Lindemann, 1988 : 143-144 ; Andraschko, 1997 : 126). Le spécimen le mieux conservé est la structure rectangulaire découverte sur la localité 29 de Hiérakonpolis (fig. 98). Détruits par un incendie au début de la période prédynastique, les vestiges de la structure ont été « fossilisés » par le feu. Une cuvette de 4 m de long pour 3,5 m de large était creusée dans le sol sur 45 à 80 cm de profondeur. Ses parois étaient aménagées avec de lʼargile et des débris divers, parmi lesquels des fragments de briques crues. Disposés aux angles de lʼinstallation, et au milieu de chacun des côtés, huit poteaux maintenaient en place des parois et un toit en roseaux entrelacés recouverts dʼune couche dʼargile. La structure était ouverte à lʼest. Des récipients de stockage et un four domestique constituaient les aménagements retrouvés à lʼintérieur (Hoffman, 1980). Tranchées Témoins en négatif dʼaménagements développés originellement sur le plan vertical et le plan horizontal, les tranchées se rencontrent sur les sites de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 43-49), elOmari (Debono, Mortensen, 1990), Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 2 ; Barocas et al., 1989 : 300), elTarif (Arnold, 1975 : 5), Adaïma (Midant-Reynes et al., 1991 : 237-239 ; Midant-Reynes, 1998 : 71-72) et Hiérakonpolis (Brunton, 1932 : 272 ; Hoffman, 1982 : 11). Elles représentent les vestiges de palissades végétales sur les sites de Maadi, de Nagada et de Hiérakonpolis, et délimitent le plus souvent des structures rectangulaires (fig. 125) de 5 à 10 m de côté, ouvertes vers le sud. Des vestiges de clayon-

nage et dʼargile y sont associés à Nagada (Hays, 1976 ; Hassan, 1981 : 43 ; Hassan, Matson, 1989). Les restes de parois formées par de longues tiges de roseaux ont été identifiés sur la localité 29 de Hiérakonpolis (Hoffman, 1982 : 11).

Figure 125 : Maadi : tranchées dessinant une structure rectangulaire (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : 45, fig. 12)

Murs Les murs sont des structures construites destinées à délimiter un espace et parfois soutenir une architecture. Ce type dʼinstallation a été recensé sur dix-huit sites : Mendès (Friedman, 1991 : 8 ; Brewer, Wenke, 1992 ; Wenke, Brewer, 1996 : 274), Tell el-Farkha (Chlodnicki, Fattovich, 1999 : 64-67 ; Chlodnicki, 2000 : 43 ; Cialowicz, 2001 : 68), Tell el-Samara et Tell el- Dabʼa (communication orale de S. G. el-Baghdadi), Tell el-Iswid (van den Brink, 1989 : 64), Tell Ibrahim Awad (van den Brink, 1988 : 77 ; 1992 : 52-54 ; Van Haarlem, 1998a : 509), Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 45-46 ; 1932 : 46 ; 1933 : 58-60 ; 1934 : 121-126 ; Badawi, 1978 : 48-49), el-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 19), Badari (Brunton, Caton-Thompson : 47, et 8287 ; Holmes, Friedman, 1989 : 17), dans le Ouadi Hammamat (Debono, 1951 : 75-76), Mahasna (Garstang, 1903 : 6), Abydos (Peet, 1914 : 2), Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 54 ; Barocas et al., 1989 : 300-301), el-Tarif (Ginter et al., 1979 : 98), Ermant (Ginter et al., 1987 : 60 ; 1988 : 100-101), Adaïma (Midant-Reynes et al., 1998 : 271 ; Midant-Reynes, Baduel, in Mathieu, 2000 : 453-455 ; 2001 : 463),

108

La question de l’habitat

Elkab (De Meulenaere, 1970 : 32-33), Hiérakonpolis (Holmes, 1992b : 37 ; Friedman, 1996 : 16-35) et Eléphantine (Dreyer, 1986 : 18 ; Ziermann, 1993). Lʼargile et la pierre constituent les seuls matériaux utilisés pour la construction des murs prédynastique (fig. 126). Lʼargile est dʼune utilisation plus répandue (tabl. 2). Façonnée pour confectionner des petits murets à el-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 19) et associée à des parois en clayonnage dans la région de Badari (Brunton, Caton-Thompson, 1928 : 47, 82-87), lʼargile servait également à la construction des structures de Mendès, Tell el-Farkha (fig. 16), Tell el-Samara, Tell el-Dabʼa, Merimdé Beni-Salâmé (fig. 28 et 29), elOmari, Badari, Nagada, Adaïma et Hiérakonpolis. Elle permettait la fabrication des briques de Tell Faraʼin (Bouto), Mendès, Tell el-Farkha, Tell el-Samara, Minshat Ezzat, Tell el-Iswid, Tell Ibrahim Awad, Maadi, el-Omari, Mahasna, Abydos, Nagada, Elkab, Hiérakonpolis et Eléphantine. Des pierres sont employées pour élever les murs des structures du Ouadi Hammamat, dʼel-Tarif et dʼErmant, ainsi que des murets autour des fosses dʼel-Omari. Deux techniques de construction se côtoient à el-Tarif, où les murs sont soit constitués dʼune seule rangée de pierres, soit de deux rangées séparées par un comblement de gravier et de pierraille (Ginter et al., 1979 : 98).

Figure 126 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : murs en briques crues (phase IIId), (dʼaprès von der Way, 1992b : 5, fig. 4)

Lʼassociation de certains murs dessine au sol des structures fermées construites. Leur taille varie de 2 m de long sur 1 m de large à Merimdé Beni-Salâmé, jusquʼà 3,5 m de long sur 2,5 m de large à el-Tarif. La

hauteur des dispositifs conservés atteint 90 cm à 1 m sur le site de Merimdé Beni-Salâmé (Badawi, 1978 : 48-49). Le mur en briques crues restitué pour lʼesplanade de la localité 29A de Hiérakonpolis (fig. 100) est un cas exceptionnel, avec une longueur de 32 m (Holmes, 1992b : 37 ; Friedman, 1996 : 16-35). La grande structure rectangulaire de 50 m de long et le mur dʼenceinte de 2 m dʼépaisseur, tous deux construits en briques crues, découverts sur le secteur de « North Town » à Nagada (fig. 83) par W.MF. Petrie et J.E. Quibel, nʼont jamais été retrouvés ultérieurement (Hassan, 1981 ; 1988 ; Barocas, 1986 ; 1989). Structure

Phase

Merimdé Beni-Salâmé

Structure circulaire

Néolithique

Badari

Structures circulaires

Nagada I

Nagada

Structures fermées

Nagada I-II

Tell el-Farkha

Structures ovale ou circulaire

Nagada IIB-C

Tell el-Farkha

Murs

Nagada IID

Tell el-Farkha

Structures rectangulaires

Nagada IID-III

Tell el-Dab’a

Structure rectangulaire

Nagada II-III

Tell el-Dab’a

Murs

Nagada II-III

Adaïma

Structures en pisé

Nagada II-III

Tell el-Samara

Murs

Nagada III

Mendès

Murs

Nagada III

Tableau 2 : Structures domestiques construites en argile

Comme pour les structures formées par des trous de poteaux ou des piquets en bois, deux groupes dʼinstallations peuvent être discernés selon leur forme, ronde ou rectangulaire. Des structures en argile, rondes et ovales, ont été mises au jour à Tell el-Farkha, Merimdé Beni-Salâmé (fig. 28 et 29), et Badari (fig. 70). A Merimdé Beni-Salâmé, les structures rondes étaient disposées à intervalle régulier sur deux axes est/ouest (fig. 28b), longs de 80 m. H. Junker considère que ces installations, de 1,5 à 3 m de longueur pour une hauteur conservée de 1 m, étaient constituées dʼun petit muret en terre limoneuse entourant une cuvette peu profonde. Des os dʼhippopotames calés dans une motte dʼargile ou un amas de pierres servaient de marche-pied pour y accéder (fig. 29). Un toit en roseaux était supporté par deux poteaux disposés aux extrémités de la structure (Junker, 1930 : 42-46 ; 1932 : 46). Dans la région de Badari, les installations construites en moellons dʼargile sont des structures circulaires délimitant des cuvettes creusées dans le sol, dʼun diamètre compris entre 90 cm et 2,75 m pour une hauteur conservée de 1 m (Caton-Thompson, 1928 : 82-87 ; Holmes,

109

Troisième partie

Friedman, 1989 : 17). Les fouilles récentes dʼAdaïma ont permis lʼidentification de construction en pisé aujourdʼhui détruite (Midant-Reynes et al., 1998 : 271 ; Midant-Reynes, Baduel, in Mathieu, 2000 : 453-355). Les structures de forme rectangulaire sont construites avec de lʼargile à Tell el-Farkha et Tell elDabʼa. Sur les sites de Tell el-Samara, Tell Ibrahim Awad et Tell el-Iswid, elles sont constituées par un agencement de murs en briques crues. Dans le Ouadi Hammamat (Debono, 1951 : 75-76) et sur le site dʼel-Tarif (Ginter et al., 1979 : 98), ces structures rectangulaires sont construites sur des fondations de pierres. Dʼautres structures domestiques sont bien souvent associées aux murs, tels que des foyers à Mendès, des fosses à el-Omari, des tranchées à Nagada, des poteaux à Badari et à Hiérakonpolis, des sols couverts dʼargile à Hiérakonpolis, des fosses-récipients à Elkab et des os longs dʼhippopotame calés par des mottes dʼargile à Merimdé Beni-Salâmé.

de tessons lors dʼune étude visant à comparer les productions céramiques de seulement trois habitats prédynastiques en Haute-Egypte, Hiérakonpolis, Nagada et Badari (Friedman, 2000). La localité 29 de Hiérakonpolis a livré 357 866 tessons de poterie pour 600 m², soit une moyenne de 596 tessons pour 1 m² (Hoffman, 1982 : 13-14), et le seul secteur 1040/17 dʼAdaïma, de 10 m sur 10 m, 2286 tessons (MidantReynes et al., 2001 : 17). Ces quantités prodigieuses de mobilier céramique ont effrayé beaucoup des pionniers de lʼarchéologie égyptienne, qui choisirent bien trop souvent en contexte dʼhabitat dʼignorer les tessons de poterie commune (fig. 127), dont la pâte présente de grossières inclusions végétales, pour ne privilégier que les spécimens les plus délicats, comparables aux vases polis découverts dans les tombes. Pourtant, il est incontestablement reconnu aujourdʼhui que le mobilier céramique retrouvé dans les sépultures nʼest pas représentatif de la diversité des pâtes et des formes utilisées en contexte.

2. Matériel archéologique Au sein du mobilier archéologique recueilli sur les sites dʼhabitat, la céramique et le matériel lithique représentent une documentation particulièrement abondante. Ces témoignages dʼactivités domestiques permettent de mieux cerner les spécificités des aires dʼhabitat et de comparer ces données au domaine funéraire, pour mieux affiner notre connaissance du Prédynastique. Matériel céramique Depuis la découverte des grandes nécropoles prédynastiques par les archéologues du XIXème siècle, la poterie recueillie en contexte funéraire a permis de mettre en place les grands systèmes typologiques qui constituent encore aujourdʼhui les bases de toute la chronologie relative du Prédynastique (Petrie, 1899 ; 1901a ; 1920 ; Kaiser, 1957 ; Hendrickx, 1989 ; 1996 ; 1999). A côté dʼun mobilier de si belle qualité, et si facile à récupérer, la céramique provenant des habitats, fragmentaire, nʼa quant a elle jamais, ou bien trop rarement, été complètement décrite et étudiée. Elle représente pourtant le type de matériel le plus fréquemment découvert en contexte domestique, les tessons de poterie se comptant par milliers lors de la fouille dʼun secteur dʼhabitat. R. Friedman a ainsi analysé près dʼun million et demi

Figure 127 : Tell el-Farkha : moules à pain (dʼaprès Chlodnicki, 1995 : 25, fig. 1)

Pour la première fois, la fouille simultanée dʼune nécropole et dʼun secteur dʼhabitat sur le site dʼAdaïma a permis de mettre en évidence un déséquilibre flagrant entre le domaine funéraire et le domaine domestique du point de vue de la céramique (tabl. 3). Alors que plusieurs catégories de poteries identifiées sur les aires dʼhabitat ne sont pas représentées dans les tombes, des traces dʼutilisations répétées sur les récipients, des réparations sur les parois ou des ébréchures sur les bords montrent que certains des vases retrouvés dans les sépultures ont été utilisés pour des activités domestiques (Buchez, 1998 : 86). Des vases ayant servi à la cuisson des aliments, comme lʼattestent les dépôts de matières carbonées quʼils

110

La question de l’habitat

Nagada IC-IIB Catégories Bol, forme convexe, pâte fine engobée/polie Bol, forme évasée, pâte fine engobée/polie Pot haut, pâte fine engobée/polie Bouteille, pâte grossière végétale Bol, forme évasée, pâte grossière végétale Jarre conique, pâte grossière végétale Bol, forme convexe, pâte fine semi engobée/polie Terrine, forme convexe, pâte grossière végétale Pot haut, pâte grossière végétale Bol, forme convexe, pâte fine calcaire Pot haut, jarre, pâte fine calcaire

Habitat 51 27 4 11 7

Nécropole 45 8 16 15 8 8

100 %

100 %

Nagada IIC Habitat

8 9 25 15 2 11 14 9 7 100 %

Nagada IID2-IIIA1

Nécropole

3 1 3 65 17 4 6 1 100 %

Habitat

Nécropole

4 2 22 2 19 21 13 17 100 %

22

52 11 15 100 %

Associations céramiques les plus caractéristiques d’une période

comportent, ainsi que des jarres utilisées pour la préparation de la bière ou le stockage, ont été employés pour lʼinhumation de périnataux à Adaïma pendant la phase Nagada IIIC2-D (Buchez, 1998 : 87). De manière plus générale, des disproportions apparaissent dans la représentation des catégories fonctionnelles entre lʼhabitat et les sépultures, comme le suggérait déjà T.E. Peet en 1914 : « The interest of these [the objects found in the settlement] is that they represent the objects used by predynastic man in his everyday life, whereas his products are generally known to us only from his tombs. The great lesson that they teach is that the objects deposited with the dead are not necessarily a fair sample of those used in ordinary life. It is true that in this settlement we have examples of extremely fine work in flint, which will compare not unfavourably with those found in predynastic tombs ; but these form only a small proportion of the flints found, the great majority of which are much rougher and less shapely than anything known to us from tombs. The same is true of the objects of bone, for in this settlement were used bone implements of rough and simple types which we hardly ever meet in the graves. In the case of the pottery the same fact is observable. » (Peet, 1914 : 2)

Tableau 3 : Proportion des différentes catégories fonctionnelles pour lʼhabitat et la nécropole sur le site dʼAdaïma (dʼaprès Buchez, 1998 : 88, tabl. 1a)

Ainsi, pour la période Nagada IC-IIB (tabl. 3), les bols sont sous-représentés dans les tombes dʼAdaïma, où ils ne constituent que 53 % des catégories fonctionnelles définies, contre 78 % sur lʼhabitat. Les formes hautes sont représentées de manière équivalente dans lʼun et lʼautre des domaines. Pour les deux phases suivantes, Nagada IIC et Nagada IID2-IIIA1, le rapport est inversé. Les bols constituent 27 % puis seulement 17 % des formes présentes sur lʼhabitat, tandis que les formes hautes, pots et jarres, représentent 65 % puis 89 % des catégories retrouvées dans les sépultures (Buchez, 1998 : 87-88). La comparaison entre les spécimens céramiques issus du domaine funéraire et du domaine domestique illustre ainsi un déséquilibre important entre lʼhabitat et la nécropole du point de vue de la représentation des catégories céramiques, mais aussi une différenciation chronologique dans la production, avec une nette augmentation au fil du temps des formes hautes au détriment des formes ouvertes.

Niveau c Nagada IIA-B

AV1 : pâte alluviale à inclusions végétales grossières P.1 : pâte à inclusions de plaquettes AM1.2 : pâte alluviale fine, rouge polie AM1.2c : pâte alluviale fine, rouge à bord noir C.1 : pâte calcaire

10-25 % 15-20 % 40-45 % 6% 0

Niveau b Nagada IIC

40 % 15-20 % 10-20 % 3% 6-20

Niveau a 1050-1060 Nagada IID-IIIA sable blanc-gris

40 % 10 % 10-20 % 0 30-35 %

30-35 % 6-8 % 8-15 % 3% 40-50 %

Tableau 4 : Répartition de la céramique du secteur 1001 dʼAdaïma (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : tabl. 1)

111

Troisième partie

La périodisation de la céramique (fig. 93) découverte en contexte dʼhabitat demeure un axe de recherche indispensable pour mieux comprendre la chronologie des sites ainsi que les caractéristiques de la production et des activités domestiques. Elle est dʼautant plus nécessaire que les systèmes typologiques encore en vigueur aujourdʼhui sʼappuient sur du mobilier uniquement funéraire (Hoffman, Berger, 1982 ; Patch, 1991 : 170-185 ; Hendrickx, 1999). Une étude de ce genre (tabl. 4) a été entreprise pour la phase Nagada IIA-IIIA du secteur 1001 de lʼhabitat dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1998 : 273-275, tabl. 1). Quantitativement, le spectre céramique se caractérise dʼabord par une proportion élevée de pâtes calcaires (C.1 dans la classification des pâtes établie pour le site dʼAdaïma) représentant jusquʼà la moitié du mobilier. Elles remplacent progressivement, à partir de Nagada IIC, les pâtes alluviales fines à engobe rouge (AM1.2 et AM1.2c) bien représentées dans la phase Nagada IIA-B précédente, tandis que les pâtes alluviales à inclusions grossières (AV1, correspondant à la classe R de Petrie) dominent de Nagada IIC à Nagada IIIA. Un groupe de pâtes calcaire recouvertes dʼun engobe rouge poli (C1.2), qui rappelle les productions réalisées à partir dʼargile alluviale, fait son apparition à la fin de la période (Midant-Reynes et al., 1998 : 274). Ces données peuvent être mises en parallèle avec les informations issues dʼun autre secteur de lʼhabitat, le carré 1040/17, rattaché à la phase Nagada IIIB-IIIC1. Les pâtes à dégraissant végétal grossier (AV1) représentent la majorité des spécimens. Les moules à pain dominent parmi les formes de cette catégorie. Les pâtes alluviales fines à engobe rouge (AM1.2) caractéristique de la phase Nagada II ont été complètement remplacées par des pâtes calcaires (C1.2) à engobe rouge clair orangé (Buchez, in Mathieu, 2002 : 456), dans un processus similaire à celui observé sur lʼensemble 1001. Ce type dʼanalyse ouvre des perspectives inédites mais nécessaires pour la compréhension des sites prédynastiques et leur évolution. Il permettra dʼétablir, dans le cas dʼun habitat clairement stratifié, une nouvelle typologie céramique prenant en compte le mobilier domestique, et non pas seulement les vases découverts en contexte funéraire. Du point de vue socio-économique, plusieurs phénomènes peuvent ainsi être mis en lumière grâce à lʼétude du mobilier céramique. Sur le site dʼAdaïma, une réduction importante de la production céramique à lʼéchelle domestique est attestée entre le début de la phase Nagada II et la fin du

Prédynastique. On note également une fabrication en masse de catégories de récipients utilitaires intégrés dans certains processus de production, comme la fabrication du pain ou de la bière (Buchez, Bavay, in Mathieu, 2000 : 461). A ce sujet, des concentrations de matériel peuvent parfois révéler des zones dʼactivités spécifiques. Cʼest le cas des moules à pain découverts à Adaïma (fig. 128), réalisés dans des terres alluviales à inclusions végétales grossières (AV1b.1, formes 1a3 et 2a3). Rattachés à la phase Nagada IIIB-C1, leur proportion varie de 20 % à 60 % selon les secteurs fouillés. Sur les carrés 1050/ 17, 1050/11 et 1060/11, à lʼextrémité nord-ouest de la fouille, la forte proportion de cette catégorie de récipients utilitaires est le reflet dʼune activité spécialisée sur ce secteur ou à proximité dʼune aire fortement marquée par des aspects de conservation, de préparation et de cuisson, comme le confirme un spectre céramique à forte vocation domestique (Midant-Reynes et al., 1998 : 273 ; 2002 : 23). Bols et terrines en pâte fine apparaissent principalement dans une aire située au nord-est de ce secteur. Les céramiques fines sont plutôt présentes dans les carrés 1030/17, 1040/15, 1050/13-16 (Buchez, Bavay, in Mathieu, 2001 : 473).

Figure 128 : Adaïma : moules à pain (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : fig. 2.19)

A une autre échelle, le mobilier céramique découvert sur les habitats prédynastiques permet de saisir des différences ou des affinités régionales dʼun site à lʼautre. Provenant des localités de Badari, Nagada et Hiérakonpolis, les spécimens céramiques étudiés dans cette perspective par R. Friedman (1994 ; 2000) sʼéchelonnent sur une

112

La question de l’habitat

période longue, depuis le Badarien jusquʼau début de la phase Nagada III. Lʼarchéologue américaine a mis en évidence lʼexistence de traditions spécifiques sur chacune de ces aires pendant la phase Nagada I. Alors que les céramiques à pâtes fines étaient similaires sur tous les sites à cette période, les céramiques à pâtes grossières utilisées pour les récipients utilitaires étaient le résultat de savoirfaire distincts. Cette diversité régionale a disparu au milieu de la phase Nagada II. A ce moment, la poterie utilitaire a été remplacée par une céramique grossière à inclusions végétales (classe R de Petrie) identique sur lʼensemble des sites. R. Friedman souligne que cette transformation nʼest pas simplement un marqueur chronologique, mais aussi le reflet de mutations économiques et sociales plus importantes qui ont joué un rôle déterminant dans le développement de lʼétat pharaonique (Friedman, 2000 : 174). Dʼautres contacts et influences entre les sites dʼhabitat prédynastiques, ou avec des régions plus éloignées de lʼaire nilotique, peuvent être appréhendés dans les importations et les imitations de formes céramiques observées sur les secteurs domestiques. Les archéologues de Tell el-Faraʼin (Bouto) ont retrouvé des récipients de couleur beige à décor blanc qui sʼinspirent des formes Nagada II contemporaines dans la vallée du Nil (von der Way, 1988a : 248 ; 1997 : 84-85). Le même phénomène a été reconnu à Maadi. Des copies de black-topped y ont également été réalisées, sans toutefois maîtriser la technique de ce type de production (Rizkana, Seeher, 1987 : 27-28). Outre ces contacts entre la Basse-Egypte et le sud du pays, des relations sont attestées avec les régions voisines, comme le Proche-Orient et la Nubie. Des récipients dʼorigine palestinienne ont été découverts sur les sites de Tell el-Faraʼin (fig. 129), Maadi, Badari, Adaïma et Hiérakonpolis. Des bols, des vases à profil en V décorés de spirales sur la partie supérieure ainsi que des jarres à large ouverture confirment dans la phase I de Tell el-Faraʼin des liens entre le Delta et la Palestine (Faltings, 1997 : 5). Cette influence est également visible à Maadi (fig. 55) dans des céramiques fabriquées à partir dʼune pâte calcaire de couleur beige, présentant des formes à pied, à col, à bec, à anse, ou un décor en mamelons (Rizkana, Seeher, 1989 : 52-55). A Badari, cʼest un vase globulaire en forme de bouteille associé à des tessons incisés de motifs géométriques que les archéologues ont rapproché des productions de Palestine (Albright, 1935 ; Wright, 1937). Deux fragments de vases pa-

lestiniens ont été mis au jour sur lʼhabitat dʼAdaïma, ainsi que des vases dʼorigine nubienne (communication orale de N. Buchez).

Figure 129 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : importations palestiniennes (dʼaprès von der Way, 1997 : 27)

Matériel lithique Le mobilier lithique des sites dʼhabitat prédynastiques se caractérise dʼabord par lʼorigine locale des matières premières mises à contribution pour la fabrication des outils. Le silex est le principal matériau utilisé. Il provient essentiellement des terrasses sédimentaires proches des secteurs dʼhabitat, à lʼexemple de Merimdé Beni-Salâmé (Eiwanger, 1984 : 41 ; 1989 : 35) ou dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 40). Lʼorigine locale des matériaux employés dans lʼoutillage lithique est également attestée à Nagada (Holmes, 1989), avec un silex de couleur beige, à el-Tarif (Ginter et al., 1979 : 93-94) et à Ermant (Huzzayin, 1937 ; 1940 ; Ginter et al., 1985 : 31-36 ; 1986 : 50, 61-63 ; 1988 : 102), avec un silex de couleur grise. Sur le site dʼAdaïma, le silex le plus employé est une variété de couleur brunclair ou gris, à grain fin, provenant dʼune formation sédimentaire locale. Les archéologues ont également identifié un silex gris ou brun, souvent grenu à cortex de galet (Briois, in Mathieu, 2002). Ces silex proviennent des affleurement du substratum voisin et des nappes alluviales qui comportent une grande diversité de roches sédimentaires telles que du silex, des calcaires durs et des grès, ainsi que des roches éruptives, comme le granite et la diorite (MidantReynes et al., 1990 : 256). Quartz, quartzite, basalte et grès sont des roches dont lʼorigine locale a été reconnue à Hiérakonpolis (Hoffman, 1971-1972). Lʼutilisation dʼautres matières premières témoigne de lʼexistence de sources plus éloignées. Certains outils de Maadi sont confectionnés sur des blocs de silex exogènes (Rizkana, Seeher, 1988 : 105-106). A el-Omari, des nodules de grandes di-

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Troisième partie

mensions et une variété spécifique de silex gris importé sous forme de lames témoignent de relations possibles avec le sud de la Palestine (Debono, Mortensen, 1990 : 40-51). Utilisés à Adaïma, un silex brun clair, beige rosé, à grain très fin, ainsi que des silex translucides de teinte beige, brun clair, rose ou violet, mouchetés et à grain fin, proviennent de gîtes encore inconnus (Briois, in Mathieu : 458-459). Très faiblement représentés sur lʼhabitat, lʼobsidienne et le quartz sont mentionnés sur le site de Tell el-Iswid (van den Brink, 1989 : 82-94 ; Schmidt, 1992a), la cornaline et le cristal de roche sur celui dʼAdaïma (Briois, in Mathieu, 2002 : 459). Plusieurs types de débitage se dégagent des études lithiques menées sur le matériel provenant de lʼhabitat. Une industrie sur éclats caractérise essentiellement les pièces de Qasr el-Sagha (Ginter et al., 1980 : 160-162), du Fayoum (Ginter et al., 1984), de Badari (Holmes, 1989 ), de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 30), de Nagada (Holmes, 1989), dʼErmant (Huzzayin, 1937 ; 1940 ; Ginter et al., 1985 : 31-36 ; 1986 : 50, 61-63 ; 1988 : 102 ; Ginter, Kozlowski, 1994 : 72-73), dʼel-Tarif (Ginter et al., 1979 : 99) et de Hiérakonpolis (Holmes, 1989 : 284-321 ; Holmes, 1996), rattachés aux phases les plus anciennes du Prédynastique. Cette industrie sur éclats est progressivement associée à partir de la phase Nagada II par une industrie de type laminaire (Bard, 1989 : 322). Les outils les plus représentés sur lʼhabitat sont les burins, grattoirs, perçoirs, denticulés, et différentes pièces bifaciales (Bard, 1989 : 326). En BasseEgypte, de Tell el-Faraʼin (Schmidt, 1992a ; 1993) à Maadi (Rizkana, Seeher, 1985 ; 1988 : 14-16), une industrie sur lames a servi à la confection de grattoirs, burins et perçoirs (Bard, 1989 : 332). Des lames dites « cananéennes » (fig. 130), à bords parallèles et comportant deux nervures rectilignes, signalées à Tell el-Farkha et Maadi témoignent de contacts avec le Proche-Orient. Lʼétude du lithique est à envisager dans la perspective de mettre en évidence des choix culturels. Reconstituer les chaînes opératoires depuis la quête de la matière première jusquʼà lʼabandon de la pièce peut permettre de comprendre les gestes de lʼartisan égyptien. Cette étude ne peut se faire que dans le cas où le matériel peut être apprécié dans son ensemble, avec un décompte des éclats, lames, outils et déchets caractéristiques. Les études anciennes nʼautorisent plus une telle approche. G. Caton-Thompson avait ainsi défini une tradition bifaciale dans le Fayoum, dʼaprès un assortiment dʼoutils

dans lequel elle avait en fait privilégié les pièces taillées remarquables provenant dʼun ensemble beaucoup plus diversifié (Caton-Thompson, Gardner, 1934). Seuls les sondages récents menés près du Kôm W par une équipe polonaise ont pu remettre en cause les conclusions de lʼarchéologue anglaise et caractériser une industrie sur éclats à composante bifaciale mineure (Ginter et al., 1984). A Adaïma, les quelques 10942 pièces recueillies sur les carrées 7001, 7002, 7003 et 7004 constituent une série de référence nouvelle pour le site, permettant dʼaffiner les résultats connus pour lʼensemble de la localité. Dans le cas des lames, plusieurs chaînes opératoires ont été distinguées, correspondant dans certains cas à des productions réalisées en dehors du site (Briois, in Mathieu, 2002 : 461).

Figure 130 : Maadi : lames retouchées. Type dit «cananéen» à droite (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988 : pl. 76

Des structures de broyage in situ ont été repérées sur les sites de Tell el-Iswid (van den Brink, 1989 : 64), de Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 43 ; 1932 : 55-56), de Maadi (Rizkana, Seeher, 1988 : 105-106), du Fayoum (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 31-32, 39), de Mahgar-Dendera 2 (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 25) et dʼAdaïma (Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 64-66). Plus de six cents exemplaires ont pu être dénombrés, dʼune seule meule à Mahgar-Dendera 2, jusquʼaux cinq cent cinquante spécimens du Fayoum. Blocs de pierre à texture granuleuse, les meules (fig. 131) possèdent généralement une forme ovalaire. Elles se caractérisent par leur plan de travail, surface plane utilisée pour broyer des substances végétales ou minérales à lʼaide dʼune molette ou dʼun broyeur. Les meules répertoriées mesurent de 11 à 55 cm de longueur pour 18 à 33 cm de largeur sur les sites respectifs de

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La question de l’habitat

Maadi et de Mahgar-Dendera 2. Leur épaisseur varie de 5 cm, pour un spécimen de Maadi, à 20 cm pour une meule dʼAdaïma. Concaves ou convexes, parfois presque plates, les meules sont toujours fabriquées à partir dʼune pierre dure et abrasive. Le calcaire dur est la roche la plus utilisée, suivi par le quartzite. Viennent ensuite le grès, le granite et le basalte. La meule découverte à Adaïma porte des traces dʼaltération dues à lʼaction du feu (MidantReynes et al., 1992 : 143).

Outre lʼoutillage lithique et le matériel de broyage, les sites dʼhabitat prédynastiques ont livré de très nombreux objets en pierre, dont nous ne donnons ici que quelques exemples. Les roches locales (silex, calcaire, albâtre, schiste, etc.) sont les matériaux les plus représentés. Toutefois, plusieurs occurrences de matériaux exogènes sont attestées, comme lʼutilisation de la diorite, du basalte et du marbre à Maadi pour la réalisation de vaisselle en pierre (Rizkana, Seeher, 1988 : 56-67), des roches éruptives pour la confection de têtes de massues à Merimdé Beni-Salâmé (Eiwanger, 1988 : 47). Des haches polies en schiste se rencontrent à Merimdé Beni-Salâmé (Eiwanger, 1988 : 47). Attestées à Lakeita (Debono, 1951 : 67) et à Qift (Petrie, 1896, pl. II), elles sont réalisées en calcaire, dolérite et pierre volcanique au Fayoum, et à Adaïma (fig. 132) dans une roche noire dure (Midant-Reynes et al., 1990 : 257 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 451-452).

Figure 131 : Adaïma : meules (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 111, ill. 62)

Les molettes sont des petites pierres rondes et facettées de taille réduite, faciles à tenir au creux de la main. Elles ont une forme plutôt sphérique, voire ovale. Elles sont obtenues à partir des mêmes types de roches : le calcaire dur, le quartzite, le grès et le granite. Il faut y rajouter lʼutilisation originale dʼun morceau de bois fossile qui a fourni la matière première pour une molette du Fayoum (Caton-Thompson, Gardner, 1934 : 31). Toujours bien polies, certaines des molettes de Maadi sont piquetées (Rizkana, Seeher, 1988 : 106). Les structures de broyage sont associées à une zone cendreuse sur le site dʼAdaïma. La meule retrouvée in situ à Mahgar-Dendera 2 est associée à des broyeurs qui confirment son utilisation à cet emplacement, à proximité de foyers et de zones de stockage (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 27).

Figure 132 : Adaïma : haches polies (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 409-410, pl. 30, 31)

Une production de vases en pierre (fig. 133) est connue pour les sites de Merimdé Beni-Salâmé, Maadi (Rizkana, Seeher, 1988 : 56-67), el-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 58), Badari (Brunton, CatonThompson, 1928 : 5), Hou-Semaineh (Bard, 1989 : 476 ; 1994 : 274) et Adaïma (Midant-Reynes et al., 1990 : 257 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 451-452). Des disques percés en calcaire ont été interprétés comme des fuseaux ou des poids de filets à Maadi et el-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 58), des pierres à

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Troisième partie

gouge comme des redresseurs de bâtons à Maadi et au Fayoum.

afin de mieux appréhender et caractériser le lieu de vie des populations prédynastiques. Stratigraphie et géomorphologie

Figure 133 : Maadi : vases en pierre (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988 : pl. 101, 102, 104)

Les têtes de massues sont attestées à Maadi, où elles étaient réalisées en granite, en diorite et en albâtre (Rizkana, Seeher, 1988 : 51-52), et à Mahasna (Garstang, 1903 : 6). Les palettes sont attestées sur les habitats de Maadi (Rizkana, Seeher, 1988 : 46-48), Hou-Semaineh (Bard, 1989 : 476 ; 1994 : 274) et Adaïma (Midant-Reynes et al., 1990 : 257 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 447-449). Les palettes rhomboïdales en schiste de Maadi étaient probablement importées, alors que des palettes en calcaire plus frustres et plus nombreuses étaient plutôt réalisées sur place. Un spécimen incisé en grauwacke a été découvert sur le site dʼAdaïma (Midant-Reynes et al., 1998 : 280). Le domaine de la parure réunit des perles de turquoise, cornaline et agate sur le site de Merimdé, des perles en amazonite (Lucas, Harris, 1962) et des bracelets en pierre polie à Mahasna (Garstang, 1903 : 7) et dans le Ouadi Hammamat (Debono, 1951 : 77).

3. Essai dʼinterprétation De lʼexamen des types de structures et du matériel découverts en contexte domestique se dégage un certain nombre de questions, qui conduisent à considérer les habitats prédynastiques dans le contexte du paléo-environnement, de la diachronie, des activités artisanales et de lʼorganisation de lʼespace,

Lʼune des difficultés majeures des études concernant lʼhabitat égyptien procède de la nature même des installations. Une grande majorité des sites de la vallée du Nil sont installés dans le sable. Après leur utilisation puis leur abandon, les structures négatives, telles que les fosses ou les trous de poteaux, ont été rapidement comblées par le sable éolien ne laissant plus rien subsister. Toute trace dʼaménagement tend donc à disparaître, et la stratigraphie sʼavère quasiment inexistante. Dans un sol aussi meuble, le matériel archéologique peut aisément se déplacer, empêchant toute lecture horizontale ou verticale. Sur le site de Mahgar Dendera 2 (fig. 77), la faible épaisseur de la couche de sable éolien, dans laquelle sont aménagées les structures dʼhabitat rend ainsi vaine toute tentative dʼinterpréter leur fonctionnement diachronique (Hendrickx, Midant-Reynes, van Neer, 2001 : 25). Le même constat est à déplorer pour le site de Maadi, sur lequel les séquences dʼoccupation et la stratigrapie ne coïncident pas (Rizkana, Seeher, 1987 : 14-15) ou bien encore pour la stratigraphie contestée des niveaux dʼoccupation de Merimdé Beni-Salâmé (Kemp, 1968 ; Hawass et al., 1988). Seuls quelques sites bien stratifiés sont mentionnés dans les études concernant les habitats de cette époque. La succession des différentes cultures prédynastiques de Haute-Egypte a ainsi été mise en évidence par G. Caton-Thomspon, dans les années 1920, lors de la fouille dʼun secteur à stratigraphie verticale (Caton-Thompson, 1928). Lʼarchéologue anglaise a divisé le site de Hemamieh (fig. 70), dans la région de Badari, en unités de 1,5 m X 3 m, quʼelle a systématiquement fouillées par tranches de 15 cm environ. Elle a ensuite enregistré toutes les découvertes selon leur profondeur. Le découpage stratigraphique du site lui a permis de démontrer une évolution culturelle du matériel, sans pour autant que le découpage vertical proposé ne corresponde à une réelle observation de couches géologiques différentes, ou de niveaux dʼoccupation bien particularisés, puisque lʼarchéologue sʼest basée sur une répartition exclusivement numérique des tessons (Caton-Thompson, 1928 : 70-80). Il a fallu attendre les travaux menés par M.A. Hoffman en 1984 sur le site de Hiérakonpolis pour voir la mise en évidence dʼune réelle superposition

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La question de l’habitat

de niveaux dʼoccupation dans un contexte dʼhabitat stratifié. Lʼarchéologue américain a dirigé la fouille dʼun sondage dénommé 10N5W au nord du site (Hoffman, 1989). Il a mis en évidence une séquence stratigraphique couvrant un spectre chronologique étendu, depuis des niveaux Nagada IIID (Ière et IIème dynastie) jusquʼaux strates badariennes, sur 4 m de profondeur. La hauteur de la nappe phréatique, située à moins de 1 m sous le niveau du sol, obligea les fouilleurs à utiliser une pompe pour évacuer lʼeau qui noyait constamment la tranchée. Le mobilier lithique et céramique a été enregistré par rapport à sa position verticale dans les strates. Des niveaux dʼhabitat superposés, associés à un bâtiment en briques crues, ont été identifiés dans les niveaux Nagada III du sondage. Une séquence stratigraphique de ce type constitue une source dʼinformations indispensable pour la bonne compréhension dʼun site. La présence dʼune occupation sur une butte créée par des dépôts holocènes de sables et de graviers au débouché du Ouadi Abu Suffian pose en effet, selon M.A. Hoffman, le problème de lʼexistence dʼune branche nilotique dans le voisinage de Hiérakonpolis pendant la période préhistorique, et son implication dans le paléo-environnement de la région (Hoffman, 1989 : 321-322). Cette recherche nʼa malheureusement pas été poursuivie, et aucun autre site dʼhabitat bien stratifié nʼa pour lʼinstant été fouillé en Haute-Egypte. Le substrat sableux du site dʼAdaïma nʼautorise aucune des observations stratigraphiques liées à la succession des occupations prédynastiques telles que le Delta peut en offrir, mais lʼétude détaillée menée par M. De Dapper et C. De Jaeger a toutefois ap-

porté des renseignements précieux pour comprendre les relations entre les secteurs archéologiques et la géomorphologie des terrains superficiels (fig. 134). Les géologues ont pu démontrer que le ravin situé près de lʼhabitat 1001 avait été dʼabord interprété à tort comme une « carrière de prélèvement de terre » (Poupet, 1994 : 362). En effet, il nʼest pas le résultat dʼune action anthropique, mais a été creusé par lʼactivité dʼun ouadi, au début du Pléistocène récent (De Dapper, De Jaeger, in Mathieu, 2002 : 464). Sur le secteur dʼhabitat lui-même, la couche de limon sableux jaune remaniée qui repose à plusieurs endroits sur les couches de limon sableux jaune en place ou sur les couches dʼargile noire, a probablement servi de matériau de construction ou de labour pour alléger une argile noire trop compacte pour être labourée telle quelle (De Dapper, De Jaeger, in Mathieu, 2002 : 465). De manière plus générale, cette analyse géomorphologique a démontré que le site dʼAdaïma existe grâce à la présence dʼune butte-témoin crétacique près du Nil moderne, sur lequel est implanté, le tombeau du Cheikh Wahban, qui a protégé une traînée de sédiments sablo-limoneux et graveleux du Pléistocène moyen et détourné toute forme dʼérosion fluviatile postérieure. Dès lors, le site offrait aux populations prédynastiques des opportunités remarquables, tant du point de vue stratégique (poste dʼobservation et protection contre les inondations), que des ressources en matières premières (gîtes de silex) ou de la subsistance (proximité dʼun domaine de pêche, possibilités dʼagriculture en irrigation, etc.), que les habitants dʼAdaïma nʼont pas manqué de saisir (De Dapper, De Jaeger, in Mathieu, 2002 : 466).

Figure 134 : Adaïma : géologie des terrains superficiels (dʼaprès De Dapper, Jaeger, in Midant-Reynes, 2001 : fig. D)

117

Troisième partie

Cʼest dans le Delta égyptien que se trouvent les conditions les plus favorables pour retrouver des habitats susceptibles de fournir de grandes séquences stratifiées, correspondant à des occupations prédynastiques longues. Formés au Pléistocène par lʼénorme quantité dʼalluvions charriées par le Nil primitif, à raison de 100 millions de m3 par an pendant 300 à 400 000 années, les dépôts du Delta égyptien sʼétendent aujourdʼhui sur une superficie de 22 000 km². La région se caractérise par une multitude de petites buttes de sable, connues sous le nom de « gezira » ou « turtle-backs », émergeant de 1 à 12 m au-dessus des terres cultivées, et probablement formées par les dépôts fluviatiles du Pléistocène moyen et récent, érodées pendant lʼHolocène puis recouvertes par des dépôts fluviatiles (Said, 1981 ; 1992 ; el-Gamili, Hassanien, Mahmoudi, 1992). Les recherches menées ces vingt dernières années ont montré que le Delta recelait plus de témoignages dʼoccupations prédynastiques quʼon a trop longtemps voulu le croire. Sur plusieurs sites, les investigations géomorphologiques ont pris le pas sur les fouilles archéologiques pour mieux comprendre les conditions naturelles dans lesquelles les premières communautés prédynastiques se sont implantées. Ainsi, sur le site de Tell el-Farkha, dix sondages espacés de 20 m le long dʼune ligne nordsud traversant le tell central, ont été réalisés en 1998 sur une profondeur de 4,5 à 5 m. Ils ont permis de déterminer à quelle profondeur se situe la surface originelle de la gezira sous les dépôts sédimentaires plus récents, ainsi que lʼépaisseur des niveaux dʼoccupation humaine. La découverte de trois strates différentes riches en tessons de poterie, séparées par trois couches de limon pur, constitue une découverte importante pour caractériser les différents secteurs dʼoccupation prédynastique et leur chronologie (Chlodnicki, Cialowicz, 1999 : 70). En 1999, la même méthode a été utilisée, avec des sondages espacés de 20 m sur une ligne est-ouest passant par le sommet des trois tell, jusquʼà une profondeur comprise entre 5 et 6 m. Trois couches de limon bien différenciées étaient superposées au-dessus de la gezira. Les vestiges anthropiques étaient particulièrement abondants dans ces strates. Ces sondages ont permis de confirmer que les trois buttes sont bien le résultat combiné dʼune activité humaine et des inondations nilotiques (Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 73). La localité de Minshat Abou Omar, au nord

du Delta, est une autre gezira, qui domine dʼenviron 2,5 m les champs alentours. Des tombes prédynastiques et un secteur dʼhabitat néolithique (fig. 21 et 135), qui nʼa pas encore été fouillé, ont été localisés dans les sondages à une profondeur comprise entre 4 et 6 m sous le niveau du sol, à 3 m sous celui du niveau de la nappe phréatique (Krzyzaniak, 1993 : 323-325 : Kroeper, Wildung, 1994 : XI-XIII). Depuis 1988, les évaluations stratigraphiques de géomorphologues allemands ont montré quʼil était possible de reconstituer le paléo-environnement du site, et dʼévaluer ainsi les potentialités archéologiques des différents secteurs du gisement pour mieux circonscrire lʼaire archéologique à fouiller (Andres, Wunderlich, 1992). Les gezira ont été choisies par les populations nilotiques pour installer leurs habitats sur une position élevée à lʼabri des inondations annuelles du Nil (fig. 22). Toutefois, des sondages menés sur plusieurs sites du Delta tendent à montrer que des installations existaient également au pied des buttes, dans la zone inondable. Cʼest par exemple le cas à Minshat Abou Omar où un niveau dʼoccupation a été identifié en contrebas de la gezira, à 6 m sous le niveau du sol (Krzyzaniak, 1993 : 323324). La géomorphologie et lʼétude du paléo-environnement constituent de fait un axe de recherche indispensable pour comprendre lʼorganisation et lʼévolution des sites.

Figure 135 : Minshat Abou Omar : coupe géologique (dʼaprès Krzyzaniak, 1993 : 324, fig. 3)

Les études géomorphologiques menées sur les habitats permettent de comprendre leur implication par rapport au paléo-environnement, le type de paysage qui les caractérisait à lʼépoque prédynastique et lʼimpact des crues. Les sites du Delta, bien stratifiés, sont des gisements de première importance dans cette optique. Ces recherches apportent également des données fondamentales pour appréhender les occupations humaines dans la diachronie. Associées au matériel

118

La question de l’habitat

céramique et aux datations 14C, elles pourront à long terme proposer une révision des chronologies relatives utilisées aujourdʼhui, et un calibrage plus précis des datations absolues en contexte dʼhabitat. Lʼapparition de la brique crue Parmi les matériaux utilisés pour la construction des structures domestiques, lʼargile tient une place importante. Malléable et chimiquement stable, cette roche est omniprésente dans les dépôts nilotiques et forme le substrat le plus commun des habitats. Bien que les conditions naturelles et les processus taphonomiques ne soient pas très favorables à la bonne conservation de ces vestiges fragiles, différents types dʼutilisation de lʼargile peuvent être reconnus : matière première principale des objets de céramique, appliquée sur les parois des fosses, utilisée pour consolider les clayonnages, modelée pour construire des murs, mélangée à de la paille pour la fabrication des briques, etc. (Spencer, 1979 ; Kemp, 2000). Fréquente sous la forme dʼenduit, lʼargile apparaît surtout, mêlée à de lʼeau et à un dégraissant végétal, comme le constituant principal de la brique. Modelée à la main à partir de mottes de terre, puis laissée à sécher au soleil, la brique crue, encore appelée brique dʼadobe (de lʼégyptien « thobe » qui signifie « brique »), prend des formes variées, plus ou moins parallélépipédiques et régulières. Elle constitue une variante du pisé, identifiés sur plusieurs sites dʼhabitat, où lʼargile est tassée en lits successifs pour élever des murs. Deux catégories de briques se distinguent : la brique « crue », séchée à lʼair et au soleil, et les briques « cuites ». Les matériaux de base sont les mêmes dans les deux cas : terre, eau et dégraissant végétal, le plus souvent de la paille (Kemp, 2000 : 80-84). Sur les sites rattachés au Néolithique de la vallée du Nil (el-Omari, Merimdé Beni-Salâmé) et à la phase Nagada I (Badari, Nagada), les constructions sont toutes façonnées à partir dʼargile et de matériaux végétaux. Les structures circulaires de Badari sont des petits murets façonnés à la main par application successive dʼargile, mélangée à des fragments de calcaire et de la paille, dʼune épaisseur moyenne de 30 cm. Les traces de parois en roseaux encore imprimées dans la terre de construction attestent que ces installations formaient le soubassement de parois végétales (Caton-Thompson, 1928 : 82-88 ; Holmes, Friedman, 1994 : 118-124, 134-135). Les mêmes techniques de construction se retrouvent dans les niveaux supérieurs

de Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 45-47 ; 1932 : 44-46 ; Badawi, 1978 : 48-49). Tout au long de la période prédynastique, murs et superstructures en argile sont ensuite attestés, aussi bien en Haute-Egypte (Badari, Nagada, Adaïma), que dans le Delta (Tell elFarkha, Tell el-Samara, Tell el-Dabʼa, Mendès). Ce type dʼarchitecture a ensuite été « figé » dans la pierre du complexe de Djéser à Saqqara, où les colonnettes engagées dans les murs figurent des tiges de plantes et immortalisent les constructions en matériaux périssables du Prédynastique (Kaiser, 1985). Contexte

el-Omari

Phase

Brique en argile jaune dans une fosse ? Néolithique

Maadi

Aménagement de briques

Nagada IA-C

Nagada

Superstructures indéfinies

Nagada I-II

Mahasna

Mur autour des fours

Nagada I-II

Abydos

Four

Nagada IB-IIID

Hiérakonpolis 11C

Mur

Nagada IC-IIB

Hiérakonpolis 29

Fragments de briques

Nagada IIA

Hiérakonpolis 29A

Mur

Nagada II

Hiérakonpolis 24A

Four

Nagada II

Tell Fara’in (Bouto)

Murs

Nagada IIC-D1

Nagada

Structure rectangulaire

Nagada IICD

Nagada

Structure rectangulaire

Nagada IICD

Tell el-Farkha

Support de vase dans un foyer

Nagada IID-III

Tell el-Farkha

Four

Nagada IID-III

Tell el-Farkha

Structure rectangulaire

NagadaIID

Tell el-Farkha

Murs

NagadaIID

Tell Ibrahim Awad

Structure fermée

Nagada IIIA-B

Mendès

Murs

Nagada III

Mendès

Plate-forme supportant un foyer

Nagada III

Nagada III

Tell el-Samara

Murs

Tell el-Samara

Structure rectangulaire

Nagada III

Elkab

Structure circulaire

Nagada III

Tell el-Iswid

Structures fermées

Nagada III

Tell el-Iswid

Murs

Nagada III

Minshat Ezzat

Fours

Nagada III

Eléphantine

Murs

Nagada III

Tableau 5 : Attestation de briques crues en contexte domestique

La plus ancienne attestation de brique crue (tabl. 5) mentionnée à ce jour dans les publications provient du site de Maadi. Il sʼagit dʼun aménagement de pierres et de briques crues dʼun module de 60 sur 10 cm, qui renforce la paroi dʼune superstructure creusée dans la roche (Rizkana, Seeher, 1989 : 55-56). Le spécimen en argile jaune découvert dans une fosse dʼel-Omari (Debono, Mortensen, 1990 : 62-63) ne se trouve probablement pas dans son contexte dʼorigine, et nʼappartient de toute manière à aucune superstructure construite. Les premiers murs érigés en briques crues apparaissent au début de la phase Nagada II, en

119

Troisième partie

Haute-Egypte (Nagada, Mahasna, Hiérakonpolis) et dans le Delta (Tell Faraʼin, Tell el-Farkha), mais ne supplantent pas pour autant les constructions en terre, qui perdurent aussi bien en Haute-Egypte (Nagada, Adaïma, Hiérakonpolis) que sur les sites du Delta. De manière générale, il semble dʼailleurs que lʼusage de la brique reste minoritaire jusquʼà la fin de la période prédynastique. Son utilisation est dʼabord restreinte à la sphère du prestige, très certainement réservée aux manifestations dʼune élite, dans ses palais et ses temples, mais aussi dans ses tombeaux, comme lʼillustre lʼapparition de la brique dans le domaine funéraire (fig. 136). Pendant la phase Nagada II, les tombes du cimetière T à Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 18), la tombe 100 de Hiérakonpolis (Quibell, Green, 1902 : 200-201) et les sépultures de Minshat Abou Omar (Kroeper, Wildung, 1992 : 135) présentent ainsi des parois aménagées avec des lits de briques superposé.

Figure 136 : Minshat Abou Omar : tombe 2275 (dʼaprès Kroeper, 1992 : 135, fig. 7)

De fait, si les premiers vestiges de brique crue en Egypte peuvent être assurément situés à la charnière entre les phases Nagada I et Nagada II, vers 3600 cal BC, la question de son origine reste encore problématique. Certains, à lʼexemple de T. von der Way, considèrent quʼelle a été importée de HauteEgypte au même titre que les traditions céramiques et lithiques nagadiennes, comme tendrait à le prouver la présence de briques crues dans le niveau de transition IIIa de Tell el-Faraʼin (von der Way, 1992b : 3). de briques crues dans le niveau de transition IIIa de Tell el-Faraʼin (von der Way, 1992b : 3). Dʼautres y surprennent plutôt une technique importée depuis la Palestine (Rizkana, Seeher, 1989 : 49-56 ; Tutundžic, 1997). La découverte du plus ancien témoignage de brique crue à Maadi, dans le contexte de structures

excavées manifestement influencées par une tradition architecturale orientale, voire même identifiées comme un établissement étranger sur la terre égyptienne (Seeher, 1990), constitue à cet effet une pièce importante versée au dossier. Lʼabondance de murs et de bâtiments en briques crues dans les niveaux contemporains de Nagada II et Nagada III sur les sites du Delta, et leur absence en Haute-Egypte, conforte encore cette hypothèse. Les briques cuites étaient destinées à des usages particuliers. Sur les sites dʼhabitat prédynastiques, elles ne se retrouvent que dans les structures identifiées comme des fours. Associées aux briques crues avec lesquelles la plupart des installations ont été construites, elles se caractérisent par leur section semi-circulaire à Mashasna (Garstang, 1903 : 6), dans le secteur « North Town » de Nagada (Petrie, Quibell, 1896 : 2) et les différentes localités de Hiérakonpolis (Brunton, 1932 : 273 ; Hoffman, 1980 : 124-126 ; 1982 : 12, 23-24), ou par leur section triangulaire à Abydos (Peet, 1914 : 78 ; 1915 : 1-7). Elles servaient vraisemblablement à maintenir en place les cuves constituant les fours ou les récipients qui y étaient déposés. La documentation ne mentionne aucune attestation de brique cuite antérieure au début de la phase Nagada II, et situent de ce fait ce type dʼélément dans la même fourchette chronologique que la brique crue. Examinées du point de vue de leur diachronie, les structures domestiques en terre et en briques révèlent des similitudes culturelles importantes entre la Haute et la Basse-Egypte. Même si le Delta semble avoir accueilli plus rapidement la brique crue, et exploité celle-ci de manière plus substantielle, une véritable distinction entre le nord et le sud du pays est à cet égard difficile à mettre en évidence dans les traditions architecturales, alors que le matériel céramique et lithique fournit les indices de contacts et de métissages entre les deux régions. La question tient peut-être plus de ce que les habitats de Basse-Egypte se concentrent sur les aires restreintes des buttes sableuses, alors que dans le sud, ils sʼétalent le long des terrasses sédimentaires qui dominent la vallée du Nil (Midant-Reynes, 1998 : 78). Fours et brasseries prédynastiques Les dispositifs identifiés à des fours sont des installations particulières constituées par deux rangées de vases coniques maintenus en place par des briques cuites posées verticalement, et recouvertes par

120

La question de l’habitat

une voûte en briques. Le site de Nagada a fourni, en 1895, les premiers vestiges dʼun four, sans toutefois que les archéologues W.M.F. Petrie et J.E. Quibell ne lʼidentifient (Petrie, Quibell, 1896 : 2). Cʼest à J. Garstang que revient la primeur dʼavoir reconnu lors des fouilles de Mahasna (fig. 73), en 1901, les décombres dʼun four, quʼil rapprocha immédiatement de la découverte de Nagada (Garstang, 1902 : 38). Il sʼagissait là, selon lui de fours de potiers (« pot kiln »), comme le suggérait la présence de petits pots en céramique à lʼintérieur des cuves (« the fire was placed between the bars below for the purpose of baking the pot that rested above », Garstang, 1903 : 7). G. Brunton a proposé la même identification pour les six dispositifs retrouvés en 1928 à Hiérakonpolis (Brunton, 1932 : 273). Dès 1913, les restes végétaux recueillis dans les cuves de structures similaires, mises au jour sur le site dʼAbydos (fig. 75), ont poussé les archéologues T.E. Peet et W.L.S. Loat à écarter cette identification première, et à distinguer plutôt des installations conçues pour griller les céréales (« parching some kind of grain ») afin dʼassurer leur conservation (Peet, 1915 : 4). T.E Peet observa en effet que les récipients retrouvés dans les cuves, ainsi que les curieuses boules dʼargile qui y étaient parfois associées, ne se trouvaient pas là pour être cuits. Lʼaspect extérieur de ces vases, pourtant en contact avec les parois internes des cuves, présentait dʼailleurs des traces de combustion directe avec les flammes, qui ne se justifiaient aucunement. La vocation de ces installations nʼétait donc pas la cuisson de la céramique, mais celle des substances déposées au fond des vases. Les analyses menées sur les résidus organiques qui couvraient les parois de ces derniers ont permis de reconnaître du blé, dʼoù la suggestion de T.E. Peet dʼy voir des fours pour griller le grain et mieux le conserver (Peet, 1915 : 4-5). En 1989, lʼanalyse chimique des résidus noirs qui tapissaient le fond des cuves de la localité 24A de Hiérakonpolis (fig. 111 et 112) permit de déceler un mélange dʼorge et de blé, suggérant des installations destinées à la fabrication de la bière (« breweries »), comme devaient également lʼêtre les dispositifs de Mahasna et de Nagada (Geller, 1989 : 47). J.R. Geller associe les brasseries de Hiérakonpolis aux fours à pains retrouvés sur la localité 25D toute proche, les textes de lʼépoque pharaonique mentionnant que la bière égyptienne était fabriquée à partir dʼun pain à base de grains de blé grossiers, coupés en petits morceaux, puis laissés à tremper dans de lʼeau mélangée

à des grains préalablement grillés (Geller, 1992 : 21 ; Samuel, 2000 : 555). Les installations de Nagada, de Mahasna et de Hiérakonpolis peuvent donc être rattachées à la très vieille tradition égyptienne qui accorde à la bière une place prépondérante (fig. 137), notamment en ce qui concerne les offrandes alimentaires aux défunts (Samuel, 2000). Les plus anciennes traces de lʼexistence de la bière en Egypte datent de lʼépoque qui nous intéresse ici, puisquʼelles ont été retrouvées par W.M.F. Petrie lors des fouilles dʼAbadieh (Petrie, 1901a : 32) et de Nagada (Petrie, 1920 : 43).

Figure 137 : Préparation du pain et de la bière. Tombe de Ti à Saqqara, Ancien Empire (dʼaprès Daumas, Goyon, 1939 ; Darby, Ghalioungui, Grivetti, 1977 : 507, fig. 12.3)

Dans lʼétat actuel des recherches (tabl. 1), la catégorie des fours rectangulaires combinant deux rangées de cuves en terre cuite (fig. 75), se concentre en Haute-Egypte, sur les sites de Mahasna, Abydos, Nagada et Hiérakonpolis, soit une région longue de 150 km seulement. Ils se situent dans une fourchette chronologique restreinte, entre la phase Nagada I et Nagada II, cʼest-à-dire entre 3900 et 3300 cal BC. J.R. Geller les identifient généralement comme des brasseries (Geller, 1989, p 47) et signale dʼailleurs que les cuves de Hiérakonpolis sont les plus vieux témoignages de brasseries connus aujourdʼhui dans le monde (Geller, 1992 : 23). Le seul spécimen attesté dans le Delta se trouve à Tell el-Farkha. Il se présente comme une installation circulaire en argile associant les vestiges de cuves en terre cuite. Outre cette morphologie différente, la brasserie de Tell el-Farkha se rattache à une période plus récente, puisquʼelle est datéé par les archéologues polonais du début de la phase Nagada IID (Chlodnicki, Fattovich, 2000 : 94 ; Cialowicz, 2001 : 70).

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Troisième partie

La fonction des autres fours prédynastiques reste encore très incertaine. Si J.R. Geller a identifié sur la localité 25D de Hiérakonpolis un four à pain fonctionnant simultanément avec la brasserie de la localité 24 (Geller, 1989 : 44), la vocation des autres installations de Hiérakonpolis, regroupées sous le vocable de « fours de potiers », demeure mal documentée (Hoffman, 1982 : 12, 23-24, tables VI.1 et VI.2). Cet autre four de potier a été fouillé à Tell el-Faraʼin (Bouto), mais nʼest que mentionné, sans plus de détail (Faltings, Köhler, 1996 : 96 ; Faltings, 1997 : 7). Lʼabsence de véritables dispositifs de ce type sur les habitats prédynastiques privilégie lʼidée dʼune utilisation privilégiée des foyers ouverts plutôt que des fours pour la cuisson des poteries (Hendrickx, Friedman, Loyens, 2000).

moderne, que nous nʼavons retenu quʼun seul cas (fig. 52). Le squelette dʼune femme âgée de vingt à quarante ans au moment du décès était déposé sur le côté gauche, les jambes fléchies, les mains ramenées au niveau du menton, la tête au sud et le visage tourné vers le sud-est. Les pots en céramique qui lʼaccompagnaient ont permis de bien dater cette tombe de la période prédynastique (Rizkana, Seeher, 1989 : 65-66).

Des restes humains en contexte dʼhabitat Soixante-trois cas de restes humains en contexte dʼhabitat ont été recensés. Ils peuvent être répartis selon trois catégories : sépultures, os humains mêlés à de la faune et manipulations dʼossements humains. Cinquante-neuf sépultures ont été découvertes dans les secteurs dʼhabitat. Elles concernent presque exclusivement des fœtus, des périnataux ou des enfants âgés de quelques mois. Deux sites seulement, Maadi et Adaïma, ont livré ce type dʼinhumation. Maadi rassemble la quasi-totalité des structures avec cinquante-cinq sépultures de fœtus et de jeunes enfants, dʼun adulte dans un seul cas. Fœtus, nouveaunés et bébés étaient placés dans des fosses ou des grandes jarres (Amer, Menghin, 1936 : 24-25, 5758 ; Rizkana, Seeher, 1989 : 67-68 ; 1990 : 11). Sur le site dʼAdaïma, trois enfants âgés de 6 à 9 mois et un enfant de 9 mois à un an ont été ensevelis en pleine terre sur lʼhabitat (ensemble 1001) dans des fosses peu profondes (fig. 138). Ils étaient couchés en position contractée, sur le coté gauche, la tête au nord et le visage tourné vers le nord-est (MidantReynes, Buchez, 2002 : 71-75). Le mobilier des inhumations de Maadi est constitué par des récipients en céramique et des meules ; celui dʼAdaïma par une petit coupe déposée sur un coquillage bivalve pour la sépulture dʼenfant, un petit pot black-topped et un collier de perles en cornaline pour le nouveauné. Plusieurs squelettes dʼadultes ont été découverts lors des fouilles de la zone dʼhabitat de Maadi. La suspicion des fouilleurs est si grande à lʼégard de ces sépultures quʼils datent volontiers de lʼépoque

Figure 138 : Adaïma : sépulture dʼenfant (3001/15.16) (photo B. Midant-Reynes)

Des os humains mêlés à la faune sont mentionnés dans les couches dʼhabitat de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 43, 66-67). Ils sont interprétés plutôt comme les vestiges de tombes perturbées par des animaux (Rizkana, Seeher, 1989 : 67). Les os humains retrouvés dans les couches dʼhabitat dʼAdaïma (fig. 139) comportent en revanche des traces de découpe qui laissent penser quʼils ont été prélevés sur des cadavres encore frais (Midant-Reynes, 1998 : 75 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 71-82).

Figure 139 : Adaïma : ensemble des os humains de lʼhabitat (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 114, ill. 68)

Des manipulations dʼossements humains sont signalées à Maadi et à Adaïma. Sur le premier site, la

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La question de l’habitat

découverte du crâne dʼun adulte de sexe indéterminé, âgé de 20 à 80 ans au moment du décès (fig. 39), posé sur la couche cendreuse dʼun grand foyer sans pour autant présenter de traces de chauffe, reste unique en son genre (Rizkana, Seeher, 1989 : 67). Il rappelle toutefois un cas de manipulation dʼossements humains mentionné sur le site dʼAdaïma (fig. 140) où une partie de crâne humain (frontal, zygomatique, sphénoïde et maxillaire droit en connexion) était déposée dans un sac en cuir, accompagnée dʼune queue de bovidé (trois vertèbres caudales en connexion), sur lʼensemble 1001 de lʼhabitat (Midant-Reynes et al., 1993 : 354, 362 ; 1994 : 344 ; Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 76-78). Des fragments de calottes crâniennes humaines était disposées à 1 m de celui-ci (Midant-Reynes et al., 1993 : 344). Quʼil sʼagisse de Maadi ou dʼAdaïma, ces manipulations sont à rapprocher de la découverte de corps acéphales dans les nécropoles voisines des secteurs dʼhabitat (Rizkana, Seeher, 1989 : 67 ; MidantReynes et al., 1993 : 354). Elles peuvent tout autant être replacées dans le cadre général des sépultures en contexte dʼhabitat, en y incluant les sépultures animales. Quatre inhumations de chiens et une de jeune cochon, fouillées à Adaïma, constituent en effet les seuls spécimens de sépultures animales connues en contexte dʼhabitat. Lʼun des chiens était, comme le cochon, enfermé dans un sac en cuir. Le mobilier archéologique se réduit à un récipient en terre cuite installé près dʼun chien (Midant-Reynes et al., 1993 : 362 ; MidantReynes, Buchez, 2002 : 82). La découverte dʼos humains en contexte dʼhabitat pose le problème du statut des secteurs domestiques sur lesquels ont été recueillis ces restes osseux. Sʼils évoquent souvent des tombes perturbées sur le site de Maadi (Rizkana, Seeher, 1989 : 43, 66-67), ils témoignent peut-être à Adaïma de manipulations osseuses, souvent accompagnées de découpes sur os frais (Crubézy, Midant-Reynes, in Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 71-81). Ce constat nʼimplique pas forcément les rites cannibales déjà suggérés par W.M.F. Petrie (Petrie, Quibell, 1896 : 33) ou les Textes des Pyramides (Barta, 1979), mais plutôt des pratiques de découpes, voire dʼexposition de certains cadavres sur des zones spécifiques de lʼhabitat, à lʼexemple des prélèvements de crânes observés dans les nécropoles prédynastiques, les réductions de momies naturelles et le cadavre en partie découpé et reconstitué de la sépulture S 166 dʼAdaïma (Crubézy, Midant-Reynes, in Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 81-82), dans un contexte sacrificiel ou de meurtre rituel (Helck, 1987 : 17-19 ; Menu, 1994 ; Baud, Etienne, 2000).

Figure 140 : Adaïma : crâne humain (4001/21.1) (photo B. Midant-Reynes)

La question de la « maison » prédynastique Du lieu de vie propre des populations prédynastiques, très peu dʼéléments nous sont parvenus. Les comparaisons ethnographiques laissent supposer lʼexistence dʼune maison, au sens dʼun espace organisé et habité, marqué par les limites matérielles que sont les murs et le toit, et accueillant les gestes quotidiens de manger, de dormir ou de travailler. P. Deffontaines souligne à cet effet que « la maison humaine est sans doute la nouveauté la plus marquante, la plus répandue, la plus signalétique des hommes ; elle nous prouve leur présence, mais aussi elle nous renseigne sur leur travail, sur leur genre de vie, car la maison est le reflet de la vie des hommes, de leur effort physique, de leur pensée, de leur état social, de leur degré dʼévolution » (Deffontaines, 1972 : 9-10). Pourtant, très peu dʼéléments ne semblent pouvoir confirmer lʼexistence dʼune maison prédynastique dans lʼensemble des structures fouillées à lʼheure actuelle en Egypte. Les petites structures circulaires, aménagées en argile, mises au jour dans les niveaux récents de Merimdé Beni-Salâmé (Junker, 1930 : 37-42 ; 1932 : 52-54 ; 1933 : 67-69), ou sur le site de Badari (Caton-Thompson, 1928 : 82-87), ont bien été identifiées comme des maisons. Mais la dimension de ces espaces fermés, entre 0,9 m et 3 m de diamètre, soit une superficie comprise entre 0,6 et 7 m², autorise difficilement une telle identification. Et la présence de foyers à lʼintérieur de structures aussi petites confirme encore, sʼil le faut, quʼun tel dispositif était peut-être bien étroit pour accueillir à la fois une structure de combustion et un individu.

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Troisième partie

La « maison brûlée » (fig. 98) découverte sur la localité 29 de Hiérakonpolis est sans doute lʼexemple le mieux conservé dʼune maison prédynastique. Une pièce rectangulaire de 4 m de long sur 3,5 m de large, en partie creusée dans le sol, était aménagée dans son soubassement avec de lʼargile et des débris divers. La superstructure et le toit plat étaient supportés par huit poteaux disposés sur trois rangées. Les parois étaient constituées par des panneaux de roseaux entrelacés et recouverts dʼargile séchée. Lʼentrée était ménagée dans la partie est de la maison. Des tranchées sur les côtés est et nord témoignent de la présence de clôtures à lʼextérieur de lʼinstallation. A lʼintérieur de lʼespace ainsi défini, des récipients de stockage et un petit four domestique de 1,5 m de long sur 1,25 m de large constituaient les aménagements domestiques encore conservés (Hoffman, 1980 : 130-135 ; 1982 : 12). Selon son inventeur, M.A. Hoffman, lʼincendie dʼun grand four de 6 m sur 5 m, situé à proximité de la maison, a détruit ce secteur de Hiérakonpolis, et permis la conservation des vestiges ainsi figés (Hoffman, 1982 : 12). Lʼimage quʼon peut reconstituer de cette maison prédynastique se rapproche dʼun modèle en terre cuite, unique en son genre, retrouvé en 1900 dans la tombe a-4 du cimetière ouest dʼel-Amrah (fig. 141 et 142), localité située à 9 km au sud dʼAbydos, à lʼentrée de la boucle de Nagada. Il est aujourdʼhui conservé au British Museum (Londres) avec le numéro dʼinventaire EA 35505. Les fouilleurs lʼont décrit de la manière suivante : « The model of a house gives us the first definite idea of the domestic life of these prehistoric Egyptians. (…) It obviously represents a fairly substantial building, appropriate to people who, as their culture testifies, had risen to a grade far above savagery. The door and the windows seem to have been made of logs and beams of wood. The form of the house itself, which slopes back from the base and is recurved at the top, suggests that it was built of wattle and mud. No roof was found belonging to it, but, if it is permissible to judge from the analogy of the graves, it is likely that it was covered over with boughs on which were put layers of twigs and beaten mud. Some idea of the dimensions of the dwelling may be obtained from the size of the doorway. The lower beam of the door is 4 in. from the ground, so that the original house might perhaps have been 25 ft. long by 18 ft. wide. » (McIver, Mace, 1902 : 42). De forme rectangulaire, cet objet mesure 45 cm de long, 27,5 cm de large et 20 cm de haut (McHugh, 1990 : 268). Il est daté de la phase

Figure 141 : el-Amrah : modèle de maison en terre cuite (dʼaprès Spencer, 1993 : 34, fig. 18)

Nagada IID par comparaison avec le matériel céramique de la tombe (McIver, 1901 ; McIver, Mace, 1902 : 22). Les parois du modèle sont légèrement bombés. Une porte est représentée sur lʼun des côtés, surmontée dʼun linteau et dʼune représentation du store enroulé autour dʼun rondin, quʼon retrouve tout au long de lʼhistoire égyptienne sur la « fausseporte » des tombes égyptiennes. La taille suggérée par les archéologues anglais dʼaprès la hauteur de la

Figure 142 : el-Amrah : modèle de maison ; reconstitution dʼune maison à partir du modèle (dʼaprès Baumgartel, 1970 : pl. 12 ; Uphill, 1988 : fig. 2)

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La question de l’habitat

porte du modèle pour la maison originale (fig. 142), 7,5 m de long pour 5,5 m de large, correspond à la plus grande des installations rectangulaires étudiées dans la localité 29 de Hiérakonpolis, longue de 8 m et large de 6 m, et datée de la même époque (Hoffman, 1980 ; 1982 : 10-12). Cet objet est dʼautant plus intéressant quʼil nous renseigne également sur lʼimportance symbolique qui a poussé les artisans prédynastiques à confectionner ce type de représentation, et à le déposer près dʼun défunt. Une telle réalisation, placée dans une sépulture, sʼinscrit dans un univers mental au sein duquel lʼespace domestique revêt une signification particulière. Il serait tentant de considérer cette maquette comme le modèle type de la maison nagadienne, mais aucun vestige archéologique nʼest vraiment assez pertinent pour envisager cette solution. La fonction des bâtiments rencontrés en contexte dʼhabitat reste, dans lʼétat actuel des recherches, rarement perceptible. Et lorsquʼon peut vraiment identifier un abri, dans lequel des vestiges dʼactivités anthropiques subsistent, rien de permet de déterminer quelle place est assignée à qui et à quoi. La notion de maison dans lʼEgypte prédynastique ne se conçoit donc peut-être pas comme un espace unique, regroupant tous les gestes quotidiens, mais peut-être plus comme un espace multiple, combinant différentes aires de lʼhabitat en fonction de leur implication dans une complémentarité des activités domestiques, à lʼéchelle de lʼhabitation, comme à celle du site en général. Organisation de lʼespace et vocation des sites dʼhabitat De fait, en dehors de la description des structures visibles, de leur examen morphologique, et de leur éventuelle identification fonctionnelle, les données recueillies sur les sites dʼhabitat prédynastiques permettent, dans quelques rares cas seulement, dʼesquisser un début de réponse à la question de lʼorganisation de lʼespace et de la vocation des sites. Les difficultés résident dans le caractère parfois trop sommaire des rapports de fouille qui, un siècle après, ne correspondent pas toujours à ce quʼon pourrait attendre dʼeux aujourdʼhui. De plus, les recherches encore trop récentes menées sur les sites du Delta nʼont bien souvent fait lʼobjet que de publications préliminaires qui rendent toute interprétation prématurée. La combinaison des différentes catégories dʼinstallations domestiques et la répartition du matériel archéologique

conduisent toutefois à des résultats substantiels. Lʼoccupation humaine de la région du Fayoum est située entre 5300 et 4300 cal BC. Cʼest dans cette région que se rencontrent les plus anciens témoignages égyptiens dʼune économie basée sur lʼagriculture et lʼélevage. Les centaines de fosses mises au jour en contrebas du Kôm K et du Kôm W suggèrent un secteur dédié au stockage, tandis que les vestiges dʼactivités domestiques se concentrent sur les tertres eux-mêmes, où foyers, récipients de stockage, tessons de céramique et outillage en silex trahissent des occupations humaines répétées. Les données concernant la pêche indiquent une présence saisonnière sur les bords du lac Qaroun à la fin du printemps et au début de lʼété. Les habitants du Fayoum auraient ainsi fréquenté cette région au moment de la décrue du Nil pour semer des céréales et du lin, quʼils auraient ensuite récoltés en février et en mars (Wetterstrom, 1996a : 59). Les structures dʼhabitat et le caractère saisonnier de cette occupation dans le Fayoum rappellent les observations réalisées sur le site de MahgarDendera 2, en Haute-Egypte. Rattachée à la culture badarienne, son occupation est située entre 4400 et 4000 cal BC. Les études fauniques ont permis de mettre en évidence un scénario de fréquentation annuel du site (fig. 143). Les occupants arrivaient vers le mois de mai ou de juin, pendant lʼétiage du Nil, au moment où le travail sur les champs était terminé, et les pâturages trop rares pour nourrir le bétail (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 101-102). Les restes de poissons ont fourni les preuves dʼune activité de pêche limitée au printemps et à lʼété. Les troupeaux étaient conduits dans la plaine alluviale, tandis quʼune partie de la récolte céréalière était stockée sur le site, dans des fosses de stockage

Figure 143 : Mahgar-Dendera 2 : exploitation saisonnière des ressources en fonction du niveau du fleuve (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 102, fig. VII.2)

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Troisième partie

et des récipients. Lʼorganisation de lʼespace évoque, par la répartition des trous de poteaux, des structures légères, en matériaux végétaux, orientées pour abriter des vents. La partie occidentale du site serait une aire dʼactivités domestiques (travail du silex, cuisine, etc.) liée à des foyers et des fosses de stockage, voire une zone destinée au repos et associée à la préparation des denrées alimentaires et de leur conservation (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 27). La majorité des structures fossoyées se concentre dans la partie orientale de MahgarDendera 2, à proximité de foyers et dʼautres unités de stockage situés plus au nord. Entre les deux, lʼaire centrale est vide de structure mais riche en matériel archéologique. Elle a été identifiée comme une possible aire de circulation et de dépotoir (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 27). Dans le cas du Fayoum comme dans celui de Mahgar-Dendera 2, « lʼancrage » des structures au sol sʼavère superficiel. Seules les installations fossoyées ont été retrouvées. Si des superstructures légères leur étaient associées, comme des clôtures végétales ou des tentes, plus rien ne subsiste. Cʼest bien évidemment là le résultat de phénomènes taphonomiques difficiles à apprécier, mais aussi la conséquence dʼune emprise au sol des structures qui rapproche le site dʼune occupation temporaire plus que dʼun habitat permanent. Lʼindustrie lithique de Mahgar-Dendera 2, toute entière tournée vers une production spécialisée, sans aucune relation avec la confection dʼoutils réservés à la chasse et à lʼagriculture, confirme cette hypothèse (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 46). Le soin apporté à la réparation des récipients et la faible quantité de tessons ramassés sur le site par rapport au lithique, attestent que les poteries nʼont pas été fabriquées sur place, réaffirmant ainsi lʼidée dʼun site dʼhabitat temporaire et saisonnier (Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : 79-80). Se pose alors la question du lieu choisi par les occupants de Mahgar-Dendera 2 pour passer le reste de lʼannée, du début de lʼhiver au printemps suivant. Lʼhabitat prédynastique ne se conçoit pas ici comme une installation permanente sur un lieu unique, mais plutôt comme la combinaison dʼau moins deux sites dʼhabitat, à la fois distincts et complémentaires, répondant à un système agro-pastoral mobile, lié au rythme particulier des inondations du Nil. A Merimdé Beni-Salâmé, lʼactivité des installations domestiques est en partie contemporaine de la fréquentation des tertres du Fayoum, puisque les datations 14C la situe entre 4900 et 4000

cal BC. Les niveaux dʼhabitat successifs dénotent une distinction très marquée entre les installations légères des premières strates et les structures en terre crue des couches les plus récentes. Ici encore, un contraste très net en terme dʼancrage au sol oppose la première occupation du site, superficielle, avec quelques trous de poteaux et des fosses peu profondes, et une occupation plus dense caractérisée par un plus grand nombre dʼéléments porteurs, mais surtout par des petites structures construites avec de lʼargile. En terme dʼorganisation de lʼespace, ces installations en terre ont été implantées de manière rationnelle, le long de ce qui pourrait être une rue (Junker, 1932 : 46 ; 1934 : 121-126). Des structures légères en matériaux végétaux sont toujours présentes dans les niveaux les plus récents, identifiées comme des habitats provisoires ayant pu servir de cuisines annexes ou dʼateliers, protégés du vent (Manzanilla, 1985 : 488). Des fosses peu profondes, tapissées de nattes tressées, étaient peut-être des aires de battage pour les céréales (Vandier, 1952 : 122). Les structures de stockage ne sont pas regroupées dans un secteur bien défini de lʼhabitat, mais semblent au contraire disposées de telle sorte que chaque structure en terre, identifiée comme une habitation, possédait sa propre installation de conservation (Manzanilla, 1985 : 488). Certains y voient non plus des ensembles de type « communautaire », comme au Fayoum, mais des dispositifs dʼordre familial (Manzanilla, 1985 : 488). W. Wetterstrom considère que le faible investissement des premiers occupants de Merimdé Beni-Salâmé dans lʼélaboration des structures de conservation, par rapport aux phases postérieures montre que lʼagriculture nʼa été dʼabord quʼun complément à la chasse et la cueillette. Les unités de stockage de plus en plus nombreuses et élaborées des niveaux supérieurs suggèrent le passage dʼun système chasse-cueillette-agriculture à une économie tournée entièrement vers lʼagriculture et la pêche (Wetterstrom, 1996a : 61-62). Comme dans la région du Fayoum et à Merimdé Beni-Salâmé, les structures de stockage tiennent une place particulière sur le site dʼelOmari. Entre 4600 et 4300 cal BC, trois phases distinctes caractérisent la localité. Le site a eu successivement la vocation de stockage, de dépotoir puis dʼhabitat. Cette modification de lʼoccupation est matérialisée par lʼabandon progressives des installations anciennes au profit de nouvelles, depuis le secteur BIII, vers les zones A et B (Debono,

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La question de l’habitat

Mortensen, 1990 : 16-17). La quantité et la complexité des structures de conservation plaident pour une occupation longue et régulière du site. Lʼagriculture et lʼélevage tiennent sur le site une place comparable à celle que ces activités avaient sur les sites voisins du Fayoum et de Merimdé Beni-Salâmé. La présence de trous de poteaux autour des fosses de la dernière phase trahit lʼexistence de structures végétales qui auraient pu servir dʼhabitations (Debono, Mortensen, 1990 : 19-21). Le même phénomène se retrouve sur le site de Badari, dont lʼactivité est contemporaine de la culture du même nom, entre 4500 et 4000 cal BC, puis des phases I à IIC du complexe nagadien, entre 3800 et 3600 cal BC. Dans cette région, des structures rondes en argile rappellent, au début de la phase Nagada I, les installations de Merimdé Beni-Salâmé. Cette emprise au sol beaucoup plusmarquée, est accompagnée dʼun accroissement des capacités de stockage, et implique une occupation plus sédentarisée du site par rapport à la période badarienne (Wetterstrom, 1996b : 65). Lʼimportance accordée à la conservation des ressources alimentaires à Merimdé Beni-Salâmé, el-Omari et Badari affirme le caractère permanent de ces établissements par rapport aux sites plus anciens du Fayoum et de Mahgar-Dendera 2, qui sont plutôt des habitats saisonniers. Le stockage est un élément étroitement lié à la sédentarité. A. Testart a en effet montré que la différence entre cueilleur-nomade et agriculteur-sédentaire ne vient pas de la nature sauvage ou cultivée des ressources alimentaires, mais est fondée sur la possibilité de stocker ces denrées pour lui permettre de faire face à des besoins éventuels (Testart, 1982 : 11). Le site de Maadi se distingue par la diversité de ses installations domestiques. Entre 3900 et 3400 cal BC, des poteaux supportaient les parois en clayonnage dʼhabitations légères et de structures rectangulaires réservées aux animaux. Elles voisinaient avec des fosses de stockage aménagées avec de lʼargile et des nattes en roseaux, de très nombreux foyers et des clôtures végétales. Les fouilleurs insistent sur le fait quʼaucun secteur dʼactivité nʼest réellement décelable, mais que lʼorganisation des structures plaide plutôt pour une vocation familiale des installations (Rizkana, Seeher, 1989 : 58, 75). La seule particularité spatiale de Maadi est la présence de structures semi-souterraines au nord-ouest du site, interprétées comme des types dʼhabitations importés du Proche-Orient. I. Rizkana et J. Seeher

expliquent cette situation comme la mise à lʼécart, à lʼextérieur du village, dʼune communauté étrangère venue de Palestine (Rizkana, Seeher, 1989 : 75). La production artisanale, lʼemmagasinage des céréales, et la consommation majoritaire dʼespèces animales domestiques, confirment le caractère complètement sédentaire des habitants dʼel-Omari (Rizkana, Seeher, 1989 : 76). Les productions céramiques et lithiques situent la localité au carrefour des traditions de Haute-Egypte et du Proche-Orient. A

N

FOUR

ZONE DE CUISINE

FOYERS B

A-B = env. 30 m

Figure 144 : Abydos : schéma dʼorganisation

En fait, mise à part cette singularité orientale, le site de Maadi se rapproche des habitats contemporains de Haute-Egypte, par lʼassemblage de ses structures domestiques. Lʼoccupation du site dʼAdaïma est attestée entre 3700 et 2900 cal BC, correspondant à la phase IC-IIIC de la culture de Nagada. Les structures dʼhabitat combinent à la fois des installations légères en matériaux périssables, comme des clôtures, matérialisées aujourdʼhui par des trous de poteaux ou des tranchées, des structures en pisé, des foyers, des fosses de stockage et de possibles aires de battage des céréales. Encore masquée par des phénomènes taphonomiques difficiles à appréhender, la chronologie des installations montre une réelle complémentarité des différents secteurs du site, avec des espaces dévolus aux activités artisanales, des aires réservées au parcage du bétail, des champs et des jardins. Les recherches engagées aujourdʼhui, tant sur le plan de la géomorphologie que de lʼétude des phénomènes taphonomiques devraient bientôt permettre de mieux comprendre lʼorganisation spatiale du site et confirmer lʼinterdépendance des aires domestiques. Cette complémentarité se perçoit également sur le site dʼAbydos, dont lʼactivité est contempo-

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Troisième partie

raine de celle dʼAdaïma. Rattaché par son matériel à la phase Nagada IB-IIID, les datations 14C place lʼoccupation de la localité entre 3700 et 3200 cal BC. M.A. Hoffman ramène le plan du site à une série de cercles concentriques, dans lesquels se répartissaient les activités domestiques (fig. 144). Un périmètre extérieur constituait une zone de préparation des aliments, comportant des fours et des foyers, tandis que le centre du site, où T.E. Peet a trouvé des restes dʼargile et des outils en silex (Peet, 1914 : 2), regroupait les habitations (Hoffman, 1979 : 150-151). L. Manzanilla reconnaît ici encore dans la présence dʼune zone de fours et le schéma spatial proposé par M.A. Hoffman des activités domestiques de type communautaire (Manzanilla, 1985 : 488). Après la phase Nagada IIC, vers le milieu du e IV millénaire, des bouleversements écologiques (désertification, épuisement anthropique des ressources naturelles), lʼintensification des productions agricoles et lʼessor dʼune élite sociale qui veut contrôler la route commerciale du Nil, entraînent un glissement des sites dʼhabitat depuis les franges désertiques jusquʼà la plaine alluviale du fleuve. Ce phénomène est attesté à Nagada (Hassan, 1988), Abydos (Patch, 1991) et Adaïma (Midant-Reynes, 1998). Il est particulièrement bien marqué à Hiérakonpolis, où les recherches de M. Hoffman ont montré quʼune population de plus en plus grande sʼest resserrée dans la plaine alluviale, abandonnant des ouadis devenus désertiques (Hoffman, Hamroush, Allen, 1986). La région de Hiérakonpolis a connu entre 3800 et 3000 cal BC, pendant les phases I à III de la culture nagadienne, un développement de grande ampleur (fig. 145). Ce sont des secteurs dʼhabitation, des aires dʼactivités spécialisées, des cimetières, des centres administratifs et cérémoniels qui ont été mis en évidence. La localité 29, dont lʼactivité se situe vers Nagada II, regroupe des structures dʼhabitation et des installations domestiques, parmi lesquelles un ensemble de fours de potier. Le site a été identifié par les archéologues américains comme un secteur spécialisé dévolu à la confection de céramiques (Hoffman dir., 1982 : 142). Pendant les phases Nagada I et II, les brasseries retrouvées sur la localité 24A fonctionnaient grâce à la production de pain cuit dans les fours de la localité 25D voisine, illustrant ainsi un autre aspect de la spécialisation et de la complémentarité des activités artisanales dans les différents secteurs de Hiérakonpolis (Geller, 1989 ; 1992). Une grande esplanade de forme parabolique aménagée avec de la terre crue, circonscrite par une palissade en roseaux (fig. 146), puis

un mur en briques crues, a peut-être eu une fonction cérémonielle sur la localité 29A (Holmes, 1992b ; Friedman, 1996), tandis que des secteurs dʼactivités spécialisées en relation avec lʼoutillage lithique ont été repérés dans les alentours (Holmes, 1992b : 43-49). Lʼanalyse du matériel archéologique montre que lʼartisanat était représenté par des productions de céramiques spécifiques (Friedman, 1994 ; 2000), de vases en pierre, dʼoutils en silex et de vanneries, auxquelles vient sʼajouter la métallurgie, à la fin de lʼoccupation du site. A lʼéchelle régionale, la reconnaissance de poteries dans le cimetière de Qustul, en Basse-Nubie, que les analyses stylistiques, technologiques et chimiques rattachent à une production de Hiérakonpolis, illustre un exemple dʼexportation. La découverte à Hiérakonpolis dʼune figurine en lapis-lazuli, provenant dʼAfghanistan, justifie quant à elle, lʼimplication de la région dans les importations. Lʼétude des systèmes dʼéchanges prouve la présence au niveau local de zones « industrielles », où devaient exister des modalités commerciales liées à lʼapprovisionnement des installations de potiers en combustible, à la manufacture et au transport des produits finis (Hoffman dir., 1982 : 142). Les données archéologiques concordent pour faire de ces secteurs artisanaux diversifiés et complémentaires, rassemblés autour dʼun lieu cultuel, et entourés par des nécropoles de plus en plus « riches », le lieu de vie dʼune élite qui contrôle le trafic des matières premières, et le développement dʼune classe dʼartisans. Les premiers centres urbains, définis par M.A. Hoffman comme « a geographical and cultural central place exercising regional political control, with a relatively large and dense population, a complex division of labour and internal social stratification » (Hoffman, Hamroush, Allen, 1986 : 175), commencent ainsi, discrètement, à faire leur apparition en Haute-Egypte au cours de la phase Nagada II. Ils ont connu un essor important à lʼextrême fin de la période prédynastique, et joué ensuite un rôle fondamental dans la naissance de lʼétat égyptien.

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La question de l’habitat

Figure 145 : Hiérakonpolis : transformation de lʼhabitat dans la région (4000-2230 BC), (dʼaprès Hoffman, Hamroush, Allen, 1986 : 182, fig. 3)

Figure 146 : Hiérakonpolis : reconstitution du complexe de la localité 29A (dʼaprès Friedman, 1996 : 28, fig. 11b)

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CHRONOLOGIE

Figure 147 : Chronologie des cultures prédynastiques (dʼaprès Hendrickx, 1998)

Figure 148 : Culture de Nagada (dʼaprès Hendrickx, 1996 ; 1988 ; Midant-Reynes, 2003 : 386, tabl. 3)

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Conclusion

La connaissance que nous avons aujourdʼhui de lʼhabitat prédynastique repose sur lʼanalyse du mobilier archéologique et des structures domestiques découverts au hasard des travaux de terrain. Plus nombreuses et diversifiées quʼon ne pourrait a priori le croire, ces informations nʼont pas toujours bénéficié de la place quʼon aurait voulu leur voir accorder au sein des publications. Un corpus conséquent, propre à susciter différentes pistes de recherche, en résulte néanmoins, et si la question de lʼhabitat est restée trop longtemps le parent pauvre de la recherche prédynastique, il est bien satisfaisant de constater que les recherches récentes ont fait de cette question un axe dʼétude privilégié. Les indices sont nombreux, et quʼil sʼagisse de la reprise de fouilles anciennes, à lʼexemple des travaux dʼU. Hartung à Maadi et de ceux de R. Friedman à Hiérakonpolis, ou de lʼintérêt porté plus récemment par M. Chlodnicki et K.M. Cialowicz aux structures domestiques du site de Tell el-Farkha, les recherches concernant la sphère du domestique se multiplient. A cet égard, la fouille de lʼhabitat dʼAdaïma, menée conjointement à celles des nécropoles depuis 1989, sous la conduite de B. Midant-Reynes, constitue une inépuisable source dʼinformations, et continue encore à alimenter la réflexion sur le sujet. De la synthèse de ces données, cʼest le quotidien des populations prédynastiques qui progressivement se dessine. Les zones dʼhabitat prédynastique se présentent comme de plus ou moins grandes étendues de sédiments bruns à rougeâtres, parsemées de zones cendreuses, et couverts de matériel archéologique pêle-mêle, tel que des éclats de silex, des tessons de poterie ou des ossements dʼanimaux. Quelques restes dʼinstallations domestiques trahissent parfois encore les activités des populations prédynastiques. Les foyers et les fours sont liés à la lumière, au chauffage, et aux activités de combustion, comme la préparation des aliments, le brassage de la bière ou la cuisson des poteries. Alors que les fosses, les fosses-récipients et les cuvettes aménagées répondent plutôt à des besoins de stockage, les trous de poteaux, les piquets en bois, les tranchées et les murs constituent les vestiges de palissades et de bâtiments construits pour abriter ou protéger les hommes et les animaux. Les gestes du broyage, liés à la préparation des céréales ou à des activités cosmétiques, sont perceptibles par le biais du macro-outillage (meules et molettes) abandonné sur les sites dʼhabitat. Une grande meule dormante in situ, bien calée dans une nappe cendreuse, marque fréquemment la présence dʼune unité dʼoccupation, à proximité dʼun foyer et dʼune haie végétale. Sépultures et ossements humains retrouvés en contexte dʼhabitat reflètent, quant à eux, le souci des vivants de rendre hommage aux morts à travers un certain nombre de pratiques funéraires (sépultures dʼenfants dans les secteurs domestiques) ou cultuelles (manipulations dʼossements). Outres ces données dʼordre typologique, lʼétude du mobilier céramique et lithique découvert

133

Conclusion

en milieu domestique permet de mieux cerner les spécificités des structures et des aires dʼhabitat. Les fouilles engagées sur le site dʼAdaïma ont, par exemple, mis en évidence un déséquilibre flagrant entre le domaine funéraire et le domaine domestique dans la répartition des types céramiques, ce qui, pour lʼEgypte prédynastique, nʼavait encore jamais été véritablement démontré. Sur la même localité, lʼétude de la localisation des gisements de silex et la reconstitution des chaînes opératoires participent de ces nouvelles pistes de recherche que lʼétude de lʼhabitat prédynastique amène à développer. Si la vocation et les modalités dʼutilisation des structures domestiques sont bien perceptibles, par le biais de lʼanalyse morphologique et de lʼétude du mobilier associé, lʼorganisation spatiale des zones dʼhabitat reste encore difficilement accessible. Quelques indices ténus viennent conforter lʼidée de secteurs réservés à des activités spécifiques, comme le travail de la pierre, la production du pain ou bien encore la préparation et la conservation des céréales. A ce sujet, lʼétude de la fonction des fours prédynastiques constitue un exemple intéressant. Dʼabord identifiés comme des fours de potiers, parce quʼils contenaient des céramiques, ces installations sont désormais assimilées à des fours de boulanger et des brasseries, grâce à lʼanalyse des restes végétaux qui sʼy trouvaient. Ces structures illustrent la spécialisation et la complémentarité des activités artisanales (production du pain, de la bière…) dans les différents secteurs dʼun site comme Hiérakonpolis. Pour autant, aucun élément ne semble vraiment polariser les différentes composantes de lʼhabitat autour de lui. La question de la maison prédynastique revêt, de ce point de vue, une importance considérable, puisque la recherche a longtemps été focalisée sur son identification et lʼimplantation dʼinstallations annexes autour de cet élément. La quasi-absence de ce type de structure sur les habitats fait plutôt penser que lʼespace domestique prédynastique est multipolaire, caractérisé par la complémentarité des différents secteurs du site. Lʼétude des fours et des brasseries illustre cette combinaison dʼactivités correspondant à des aires distinctes. Lʼutilisation privilégiée de lʼargile et de matériaux périssables pour lʼaménagement des structures dʼhabitat complique encore lʼapproche de lʼespace quotidien. Sa lecture est brouillée par les phénomènes de destruction qui ont eu lieu après lʼabandon des sites, et que rien ne permet, dans lʼétat actuel de nos connaissances, ni de quantifier ni de qualifier. Lʼune des principales pistes de recherche concernant le domaine de lʼhabitat réside sans nul doute dans une meilleure compréhension des phénomènes taphonomiques. Appréhender le processus complexe de dégradation dʼune installation peut contribuer à mieux cerner son fonctionnement. La question est dʼautant plus cruciale quʼelle concerne des structures en terre ou en briques crues, qui seules permettent de resituer les sites dans la diachronie. La brique crue, difficile à identifier lorsquʼelle sʼest diluée dans la masse de lʼinstallation, représente un marqueur chronologique de premier ordre pour apprécier la dynamique des cultures prédynastiques, et peut-être même lʼimpact des innovations orientales. Si lʼorigine et le mode de diffusion de la brique crue restent encore incertains, son apparition dans la vallée du Nil à la charnière Nagada I/Nagada II, et lʼutilisation concomitante dʼune architecture linéaire, apporte des données nouvelles au problème de la différence entre les deux grandes régions que sont la Basse et la Haute- Egypte. Mais sʼintéresser à lʼhabitat, cʼest aussi essayer de comprendre le fonctionnement de lʼespace et la manière dont lʼhomme a utilisé son environnement. La relation entre les sites archéologiques et la géomorphologie des terrains sur lesquels ils sont installés constitue de fait un autre des axes majeurs de la recherche prédynastique. La région du Delta égyptien offre les terrains les plus propices pour mener ce genre dʼétude. Lʼépaisse couche de dépôts sédimentaires qui a fossilisé les gisements archéologiques situés dans le nord du pays garantit une bonne conservation des structures, ainsi que des séquences stratigraphiques importantes, inexistantes en Haute-Egypte. Lʼétude du paléo-environnement renseigne sur les conditions dans lesquelles lʼhomme a choisi dʼinstaller son cadre de vie et son action sur le milieu quʼil exploite. Lʼhistoire du Delta égyptien est celle dʼun jeu subtil entre le niveau de la mer, celui des inondations du Nil et les processus de dépôts sédimentaires. Dans ce cadre, lʼimplantation des installations humaines en fonction de la formation des gezira, ces tertres de sable qui dominent lʼancienne plaine alluviale, et parsèment aujourdʼhui le paysage deltaïque, est dʼun intérêt tout particulier. La technique de datation OSL (Optically Stimulated Luminescence), qui permet de connaître lʼâge des sédiments dépourvus de matière organique en mesurant la luminescence rémanente des grains de quartz, est particulièrement bien adaptée aux formations sableuses des gezira. Cette étude géomor134

Conclusion

phologique, destinée à comprendre le paysage tel que les populations prédynastiques lʼont perçu, associée à un programme de prospections et de sondages, et lʼétablissement dʼune carte détaillée de lʼarchéologie et de la géologie des terrains du Delta, menée en collaboration avec une équipe de géologues et de géormophologues, permettra de mieux saisir les modalités de lʼimplantation des sites et leurs relations réciproques. Ainsi, le domaine de lʼhabitat prédynastique offre beaucoup plus de perspectives quʼon aurait pu a priori le croire. Toutes les pistes envisagées pourront offrir des développements aussi importants quʼinédits dans le domaine de la recherche prédynastique. A cela sʼajoutent dʼautres opportunités telles que la mise en place dʼune chrono-typologie céramique prenant en compte les spécimens domestiques et non plus seulement les vases issus dʼun contexte funéraire, un nouveau calibrage des datations 14C connues pour lʼensemble des sites pré- et protohistoriques égyptiens, la mise en place dʼun programme dʼétude permettant de comprendre le fonctionnement de lʼespace anthropisé par le biais de la géomorphologie et des sciences touchant au paléoenvironnement (carpologie, anthracologie, archéozoologie..), etc. Dans cette perspective, cʼest probablement le Delta égyptien qui offrira dans les années à venir les plus grandes opportunités. Depuis quelques années, les prospections menées sur le terrain ont permis de mettre au jour un grand nombre dʼhabitats et de cimetières rattachés à lʼépoque prédynastique. Lʼintérêt de ces sites réside principalement dans lʼexceptionnelle conservation du matériel dans un environnement stratifié, chose rare pour lʼEgypte où les archéologues sont plus habitués à fouiller dans le sable, sans pouvoir suivre une quelconque stratigraphie. Les investigations futures, menées en collaboration avec les différents spécialistes dʼautres disciplines devraient permettre bientôt, par lʼintermédiaire de nouveaux travaux sur lʼhabitat, de mieux comprendre les dynamiques des populations prédynastiques.

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ABSTRACT

The Predynastic living sites of the Nile Valley constitute one of the fields of the Prehistoric Research in Egypt that is still too largely underrated or ignored. Since the discover of the big cemeteries in Upper Egypt at the end of the 19th century, the richness of the artefacts found in the Predynastic tombs have fascinated the pioneers of the Egyptian Archaeology. The attention paid to Predynastic settlements was at this time reduced to simple remarks in excavations reports. In 1896, in his travel notes, Jacques de Morgan briefly alludes to some traces of dwelling structures. In 1903, the English archaeologist John Garstang devotes only one sentence to the dwelling structures in Mahasnaʼs publication. It is not before 1928 that Gertrude Caton-Thompson publishes the first real study on a Predynastic settlement site, Hemamieh, and not before 1934 that she writes a book about the settlements of the Fayum. The first monographs, in the contemporary meaning of this word, have been published at the end of the 1980s with the studies of the sites of Merimde, El-Omari and Maadi. More recently, Béatrix Midant-Reynes and the Adaima team have completely renewed the subject with the publication of the Adaima site. The question of the dwelling structures has always been disregarded by the Predynastic Research up until lately, and some even wondered if it would not be an illusion to look for installations that might have never existed. However, evidences are numerous, and the topic has a considerable importance for the knowledge of the Egyptian Prehistory. The aim of this research work was to show which type of traces are left by the Predynastic dwelling structures, and also to assess the situation. About thirty Predynastic settlements have been recorded then. The data they have provided have been classified by source in a catalogue presenting the sites, their characteristics, the domestic structures, the funerary structures when they exist, and all the discovers (ceramics, stone materials, objects made of hard animal material, metallic objects, faunal remains, fruit remains). From this catalogue, the main research perspectives linked to the question of the dwelling structures have been highlighted and presented. A typology defining eight categories of structures met in dwelling context has been realised from the morphological analysis of the domestic structures, which are the obvious evidences of human settlement, and from the study of the material associated to them: hearths, ovens, pits, fitted basins, post holes and wooden posts, trenches and walls. Besides these typological data, the study of ceramic and stone material discovered in the domestic environment allows to define more precisely the specificities of the dwelling structures and areas. The aim was not to study the archaeological material for itself, but to shed light on some points of the research concerning the dwelling structures. The Adaima site has, for instance, brought to the fore a prominent imbalance between the funerary field and the domestic field in the distribution of the ceramic types, that had never been really proved before for Predynastic Egypt. The spatial distribution of the sherds allowed the identification of sectors where the utility vases production characterises different zones marked by food conservation and preparation aspects. The studies of the flint sources location and the reconstitution of the chains of manufacture are as many new tracks for research that the study of Predynastic dwelling structures leads to develop. A certain number of questions is henceforth brought to light by the study of the dwelling structures and of the archaeological material. Studying the dwelling structures can doubtlessly constitute a key to the problem of the apparition of mud brick in Egypt. The eastern origins of mud brick suggested by some authors could be confirmed, on one hand, by the fact that the Maadi bricks, the oldest known until now, have been found in the context

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Abstract

of a probable foreign settlement in Egypt and, on the other hand, because the Delta is the area where the main evidences of mud brick buildings can be found all the way through Naqada II-III. Another question concerns the function of the Predynastic ovens. First identified as pottery ovens, because they contained ceramics, the purpose of these installations has been recently questioned. It is moreover possible that the Predynastic ceramic was not fired in ovens but under stacks. Assimilated to bakeries and breweries, thanks to the analysis of the vegetal remains that are found inside, these structures show the specialization and complementarity of the crafts activities (bread, bier production…) in the different sectors of a site like Hierakonpolis. Considering the purpose and the space organisation of Predynastic living sites, substantial results have been obtained. In a site like Mahgar-Dendera 2, frequented at the end of 5th millennium, the shallow staying of the domestic structures listed, the fact that the ceramics were not made on the site, and the study of the animal remains, show that the site had a temporary purpose, and was only frequented from spring on and during wintertime, when the Nile was at its lowest level. The Fayum installations also reveal repeated seasonal settlements. In Merimde Beni-Salame the different levels of successive dwelling structures indicate a very sharp distinction between the light installations of the first layer and the raw mud structures of the most recent ones. Here again, the very clear contrast in terms of staying opposes the first occupation of the site, shallow, with a few post holes and shallow pits, to a more dense occupation characterised by a greater number of bearing elements, but above all by small structures made out of clay. In terms of space organisation, these clay installations have been implemented rationally straight along a line that could be a street. In the upper levels, the stock unities, more and more numerous and elaborated, suggest the shift from a hunt-gathering-agriculture system to an economy entirely turned towards fishing and agriculture. Occupied during the second half of the 5th millennium, the site of El-Omari has been used successively as a storage place, a dump and then a dwelling place. This modification of the occupation is materialised by the progressive desertion of the old installations for new ones. The importance bestowed on the storage of food resources in Merimde Beni-Salame, El-Omari and Badari proves the permanent character of these settlements compared to the older sites of the Fayum and Mahgar-Dendera 2. The only spatial specificity of Maadi, occupied since the first half of the 4th millennium, is the presence of underground structures in the northeastern part of the site, interpreted as dwelling structures types imported from the Levant. Apart from this oriental peculiarity, the Maadi site is close to the dwelling structures of the same time in Upper Egypt, by the assembling of its domestic structures. In Adaima, the dwelling structures combine light installations in perishable material, as for example fences, materialised today by post holes, remains of wooden posts, trenches, hearths, storage pits and possible cereal threshing areas. Still hidden by taphonomical phenomenon that are difficult to approach, the chronology of the different installations shows a real complementarity of the different sectors of the site, with spaces devoted to crafts, areas reserved to cattle penning, fields and gardens. This complementarity can be found, at a different scale, on the Hierakonpolis site. Dwelling sectors, specialised activities areas, cemeteries, administrative and ceremonial centres have been discovered on this site. They mark the development of the town in the Nile Valley, in the middle of 4th millennium. The question of the Predynastic house is more difficult to approach. Few information have reached us concerning the living place of Predynastic populations in itself and its functioning. Trying to find in these documents the very type of a Predynastic house, according to the definition of an organised space marked by material limits of the walls and roof, accommodating daily activities as eating, sleeping or working is quite tempting. None of the archaeological remains, however, is accurate enough to allow that kind of supposition. There are indeed the structures made out of clay in Merimde Beni-Salame and Badari, but too few examples exist to allow the conclusion of the existence of a Predynastic house. Maybe it exist, and if it does, it is not identified yet. The taphonomical study endeavoured on Adaimaʼs dwelling structures will bring precious information about it. However, it seems that the dwelling structure is not conceived as a unique space, but as a multipolar space functioning within the complementarity of the domestic activities (preparation and preservation of cereals, stone labouring….), as does function the site more generally. The field of Predynastic settlement offers many more perspectives than it could have been first thought. All the tracks considered can allow developments as important as new in the field of the Predynastic. To this,

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Abstract

other opportunities can be added, such as the implementation of a ceramic chrono-typology taking into account the domestic specimens and not only the vases taken out of a funerary context, which has been proposed by B. Midant-Reynes and N. Buchez in the first volume of the publication of Adaima; a new calibration of the known 14C dating for Egyptian Prehistory; the implementation of a study program allowing to understand the functioning of the anthropised space through the geomorphological approach and the paleo-environmental sciences (fruit remains study, ashes study, archaeo-zoology…). In this perspective, the biggest opportunities are probably in the Nile Delta. The researches made in the region during the last years have allowed the discovery of a number of settlements and cemeteries attached to the Predynastic period. The main interest of these sites is the exceptional preservation of the material in a stratified environment, which is rare in Egypt where archaeologists are more used to dig in the sand, without the possibility to follow any kind of stratigraphy. Future investigation, led in collaboration with different specialists of other subjects such as archaeo-botanic and archaeo-zoology, that are essential for the reconstitution of the paleo-environment, should allow to open new tracks in the field of Predynastic dwelling structures.

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

AAR : African Archeological Review, Cambridge. AAWWien: Anzeiger der der österreichischen Akademie der Wissenschaften in Wien, Philosophisch-Historiche Klasse, Vienne. ÄgLev : Ägypten und Levante, Vienne. AntWelt : Antike Welt. Zeitschrift für Archäologie und Kulturgeschichte, Zurich, Mayence. ArchGeo : Archaeologia geographica, Hambourg. ASAE : Annales du Service des Antiquités de lʼEgypte, Le Caire. AV : Archäologische Veröffentlichungen, Berlin. BAR : British Archaeological Reports, Oxford. BCE : Bulletin de liaison du Groupe international dʼétude de la céramique égyptienne, Le Caire. BES : Bulletin of the Egyptological Seminar, Le Caire. BIE : Bulletin de lʼInstitut égyptien, puis Bulletin de lʼInstitut dʼÉgypte, Le Caire. BIFAO : Bulletin de lʼInstitut français dʼarchéologie orientale, Le Caire. BSAE : British School of Archaeology in Egypt (and Egyptian Research Account), Londres. BSAK : Beihefte - Studien zur ältägyptischen Kultur, Hambourg. BSFE : Bulletin de la Société française dʼégyptologie, Paris. CCE : Cahiers de la céramique égyptienne, Le Caire. CdE : Chronique dʼEgypte, Bruxelles. CGC : Catalogue général du musée du Caire, Le Caire. CRIPEL : Cahiers de recherches de lʼInstitut de papyrologie et égyptologie de Lille, Lille. DAF : Documents dʼarchéologie française, Paris. DAWW : Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien, Philosophisch-Historiche Klasse, Vienne. DE : Discussions in Egyptology, Oxford. EEF : Egypt Exploration Fund, Londres. EES : Egypt Exploration Society, Londres. EgArch : Egyptian Archaeology, Londres. ERA : Egyptian Research Account, Londres. EtudTrav : Études et travaux. Travaux du Centre dʼarchéologie méditerranéenne de lʼAcadémie des sciences polonaises, Varsovie. FIFAO : Fouilles de lʼInstitut français dʼarchéologie orientale, Le Caire. JAOS : Journal of the American Oriental Society, New Haven. JARCE : Journal of the American Research Center in Egypt, Le Caire. JAS : Journal of Archaeological Science, Londres, New York. JEA : Journal of Egyptian Archaeology, Londres. JFA : Journal of Field Archaeology, Boston. JNES : Journal of Near Eastern Studies, Chicago. JPOS : Journal of the Palestine Oriental Society, Jérusalem. JRAI : Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, Londres. LÄ : Lexikon der Ägyptologie, Wiesbaden. MAGW : Mitteilungen der anthropologischen Gesellschaft Wien, Vienne.

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163

TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos

1

Introduction

3

Les sites de Basse-Egypte

7

1. TELL el-FARAʼIN (BOUTO) 2. EZBET el-QERDAH 3. KONASIYET es-SARDUSHI 4. SAÏS 5. MENDES 6. TELL GEZIRA el-FARAS 7. TELL el-DABʼA el-QANAN 8. TELL el-SAMARA 9. MINSHAT EZZAT 10. TELL el-FARKHA 11. MINSHAT ABOU OMAR 12. TELL IBRAHIM AWAD 13. TELL el-ISWID (SUD) 14. MERIMDE BENI-SALAME 15. GIZA 16. MAADI 17. el-OMARI 18. QASR el-SAGHA 19. FAYOUM

7 14 15 15 16 17 18 18 19 20 25 27 29 32 37 38 49 53 55

165

Les sites de Moyenne et Haute-Egypte

61

20. BADARI 21. MAHASNA 22. el-SALAMUNI 23. ABYDOS 24. HOU-SEMAINEH 25. NAG el-BUSA 26. MAHGAR DENDERA 2 27. MAKHADMA 4 28. QIFT (COPTOS) 29. NAGADA 30. LAKEITA 31. OUADI HAMMAMAT 32. ERMANT 33. el-TARIF 34. ADAÏMA 35. ELKAB 36. HIÉRAKONPOLIS 37. ELÉPHANTINE

61 64 65 66 68 69 69 72 73 73 76 76 77 79 81 88 89 94

La question de l’habitat

97

1. Types de structures domestiques 2. Matériel archéologique 3. Essai dʼinterprétation

97 110 116

Chronologie

130

Conclusion

133

Abstract

137

Liste des abréviations

141

Bibliographie

143

Table de matières

165

Table des illustrations

167

Table des cartes

173

Table des tableaux

173

Index

175 166

Figure 8 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : imitations de vases gerzéens (dʼaprès von der Way, 1997 : pl. 47) Figure 9 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : Tonstifte (dʼaprès Von der Way, 1992a : fig. 2)

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Table des figures Figure 1 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : topographie du site (dʼaprès von der Way, 1999 : 181, fig. 19) Figure 2 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : structures délimitées par des trous de poteaux (dʼaprès von der Way, 1997 : 64, fig. 18 ; 68, fig. 28) Figure 3 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : bâtiment en briques crues (phase V) (dʼaprès von der Way, 1992b : 6, fig. 5) Figure 4 : Attestation dʼun édifice archaïque à Bouto. a) Etiquette en os provenant de la tombe U-j dʼAbydos b) Etiquette en os provenant de la tombe du roi Aha à Abydos c) détail de la tête de massue du roi Narmer provenant de Hiérakonpolis d) détail dʼune étiquette du roi Aha provenant dʼAbydos e) détail de la Pierre de Palerme, (dʼaprès Wilkinson, 1999 : 319, fig. 8.10) Figure 5 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel céramique (phases I et II) (dʼaprès von der Way, 1997: 77, fig. 40) Figure 6 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel céramique (phase III) (dʼaprès Köhler, 1992 : 14, fig. 3 ; 15, fig. 4 ; 16 : fig. 5) Figure 7 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : vases miniatures (phase III) (dʼaprès Köhler, 1992 : 18, fig. 7)

Figure 10 : Tell el-Faraʼin (Bouto)Grubenkopfnagel (dʼaprès von der Way, 1992a : fig. 2 ; Faltings, Köhler, 1996 : fig. 4) Figure 11 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : Tonflaschen (dʼaprès Wilde, Behnert, 2002 : fig. 1) Figure 12 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : matériel lithique (dʼaprès Schmidt, 1993 : 268271, fig. 1-3) Figure 13 : Ezbet el-Qerdahi : matériel céramique et lithique, (dʼaprès Wunderlich, von der Way, Schmidt, 1989 : 315, fig. 2 ; 317, fig. 3) Figure 14 : Mendès : matériel céramique (pâte grossière dégraissant végétal) (dʼaprès Friedman, 1992 : 201, fig. 2) Figure 15 : Tell el-Farkha : plan et coupe géologique est-ouest du site, (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 60, fig. 1 ; 75, fig. 10) Figure 16 : Tell el-Farkha : murs en briques crues a) répartition des murs en briques sur le site b) bâtiment en briques crues sur le kôm occidental (phase 3) c) structures en briques crues sur le kôm central (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2000 : 74, fig. 9 ; 62, fig. 2 ; 96, fig. 11) Figure 17 : Tell el-Farkha : matériel céramique (phase 1) (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 105, fig. 12) Figure 18 : Tell el-Farkha : matériel céramique (phase 2-5) (dʼaprès Chlodnicki, Cialowicz, 2002 : 108-109, fig. 13-14) Figure 19 : Tell el-Farkha : matériel lithique (dʼaprès Salvatori, Usai, 1991 : fig. 1, 3, 6 et 7)

167

Table des illustrations

Figure 20 : Minshat Abou Omar : plan du site (dʼaprès Kroeper, Wildung, 1994 : plan 1)

Figure 30 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau I) (dʼaprès Eiwanger, 1984 : pl. 1, 2, 19, 23, 26, 47, 53, 54, 57)

Figure 21 : Minshat Abou Omar : coupe géologique (dʼaprès Andres, Wunderlich, 1992 : 160, fig. 3)

Figure 31 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau II) (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 1, 3, 6, 13, 25, 29, 33, 38)

Figure 22 : Minshat Abou Omar : reconstitution de lʼenvironnement autour du site, (dʼaprès Andres, Wunderlich, 1992 : 162, fig. 5)

Figure 32 : Merimdé Beni-Salâmé : matériel céramique et lithique (niveau III) (dʼaprès Eiwanger, 1992 : pl. 1, 2, 12, 18, 45, 49, 50, 69)

Figure 23 : Tell Ibrahim Awad : matériel céramique et lithique, (dʼaprès van den Brink, 1992 : 53-54, fig. 9-10 ; Schmidt, 1992b : 91, fig. 2-3)

Figure 33 : Merimdé Beni-Salâmé : visage humain modelé dans lʼargile, (dʼaprès Eiwanger, 1992 : pl. 88)

Figure 24 : Tell el-Iswid (Sud) : structures dʼhabitat (carrés A et B) (dʼaprès van den Brink, 1989 : 62, fig. 4)

Figure 34 : Merimdé Beni-Salâmé : figurines de bovidés modelées dans lʼargile (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 63 ; 1992 : pl. 89)

Figure 25 : Tell el-Iswid (Sud) : matériel céramique (dʼaprès van den Brink, 1989 : 69, fig. 9 ; 72, fig. 10; 73, fig. 11 ; 75, fig. 13 )

Figure 35 : Merimdé Beni-Salâmé : harpons et hameçons en os (dʼaprès Eiwanger, 1988 : pl. 53 ; 1992 : pl. 101)

Figure 26 : Tell el-Iswid (Sud) : matériel lithique (dʼaprès van den Brink, 1989 : 84-89, fig. 15-18)

Figure 36 : Giza : matériel céramique (dʼaprès el-Sanussi, Jones, 1997: 246-247, fig. 4-5)

Figure 27 : Merimdé Beni-Salâmé : plan de structures ovales délimitées par des poteaux (dʼaprès Junker, 1933 : fig. 2-3)

Figure 37 : Maadi : plan des secteurs fouillés en 1932 (dʼaprès Amer, Menghin, 1936 : pl. II)

Figure 28 : Merimdé Beni-Salâmé : structures ovales en argile. a) profil b) plan du secteur dʼhabitat fouillé en 1934 c) profil et plan dʼune structure ovale avec une fosse-récipient d) reconstitution (dʼaprès Junker, 1930 : fig. 4 ; 1934 : fig. 1, fig. 3 ; 1932 : pl. II) Figure 29 : Merimdé Beni-Salâmé : structure ovale. a) profil et reconstitution dʼune structure ovale en argile b) aménagement avec un os dʼhippopotame et un bâton en bois (dʼaprès Junker, 1932, fig. 1 ; pl. II ; 1934, fig. 3)

168

Figure 38 : Maadi : plan et profil dʼun foyer en «fer à cheval» (dʼaprès Amer, Menghin, 1932 : pl. XIII) Figure 39 : Maadi : foyers (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 22-23) Figure 40 : Maadi : foyer installé dans une céramique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 22) Figure 41 : Maadi : structures ovales a) carré L A b) carré XII A (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig.8, 10) Figure 42 : Maadi : structures rectangulaires a) carré LXX A b) carré CXXXVII A (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 11, 13)

Table des illustrations

Figure 43 : Maadi : structure rectangulaire (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. XII, 3)

Figure 58 : Maadi : matériel en cuivre (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. 3-4)

Figure 44 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 17)

Figure 59 : el-Omari : plan du secteur B I (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : fig. 1)

Figure 45 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 18)

Figure 60 : el-Omari : sépulture (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : plan 1)

Figure 46 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Watrin, Blin, 2003 : fig. 2)

Figure 61 : el-Omari : matériel lithique (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : pl. 16, 18, 21)

Figure 47 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. XIV, 3-4) Figure 48 : Shiqmim (désert du Néguev) : reconstitution dʼune structure souterraine (dʼaprès Levy, 1992 : 348, fig. 2) Figure 49 : Maadi : fosses a) carré LXX b) profils de fosses (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 19-20)

Figure 62 : el-Omari : poinçons en os (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : pl. 27) Figure 63 : Qasr el-Sagha : foyer (dʼaprès Ginter et al., 1984 : fig. 44) Figure 64 : Qasr el-Sagha : matériel céramique et lithique (dʼaprès Ginter et al., 1980 : fig. 18, 19, 30, 31)

Figure 50 : Maadi : puits (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 21)

Figure 65 : Fayoum : plan du Kôm W (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. III, V)

Figure 51 : Maadi : os dʼhippopotame enfoncés verticalement dans le sol (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 26)

Figure 66 : Fayoum : plan du Kôm K (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XXIV)

Figure 52 : Maadi : sépulture dʼadulte en contexte dʼhabitat (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 24)

Figure 67 : Fayoum : faucille (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XXX)

Figure 53 : Maadi : matériel céramique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 7, 17, 26, 49) Figure 54 : Maadi : matériel céramique. Tessons décorés (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 44, 46) Figure 55 : Maadi : importations palestiniennes (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1987, pl. 74, 76)

Figure 68 : Fayoum : matériel céramique (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XVIII-XX) Figure 69 : Fayoum : matériel lithique (dʼaprès Caton-Thompson, Gardner, 1934 : pl. XI, XXXIV)

Figure 56 : Maadi : statuette modelée en argile (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : pl. 1,1)

Figure 70 : Badari : plan du secteur dʼhabitat dʼHemamieh (dʼaprès Brunton, CatonThompson, 1928 : pl. LXIII)

Figure 57: Maadi : matériel lithique (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988, pl. 19, 25, 43, 68, 72, 73, 75, 76)

Figure 71 : Badari : matériel céramique et lithique (dʼaprès Brunton, Caton-Thompson, 1928 : pl. XII, XV, XVII, XVIII, LVI, LXXVIII)

169

Table des illustrations

Figure 72 : Badari : statuettes modelées en argile (dʼaprès Brunton, 1937 : pl. 24,32 ; pl. 26,2 ; pl. 42,33 ; Brunton, Caton-Thompson, 1928 : pl. 55,5) Figure 73 : Mahasna : four (dʼaprès Garstang, 1902 : 38) Figure 74 : el-Salamuni : foyers (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 164, fig. 4)

Figure 87 : Adaïma : plan du site (dʼaprès Coqueugniot et al., 1998 : 134, fig. 2.) Figure 88 : Adaïma : exemples de foyers (4001/ 21.54, 4001/17.32, 4001/16.36, 3001/ 25.129) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 92, ill. 29) Figure 89 : Adaïma : plan de répartition des piquets et hypothèses de relations (dʼaprès MidantReynes, Buchez, 2002 : 130, plan 7)

Figure 75 : Abydos : fours (dʼaprès Peet, 1914, fig. 4-5 ; 1915, fig. 1-2)

Figure 90 : Adaïma : structure C1. Plan et hypothèse de restitution (4001/16 et 4001/21) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 37, fig. 1.11A, 39, fig. 1.11B)

Figure 76 : Abydos : tessons présentant un décor dʼoiseau incisé (dʼaprès Peet, 1914 : fig. 6) Figure 77 : Mahgar-Dendera 2 : profils (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer : 2001 : pl. 10)

Figure 91 : Adaïma : matériel céramique (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : fig. 2.2-2.9)

Figure 78 : Mahgar-Dendera 2 : foyers (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 11-13)

Figure 92 : Adaïma : tesson décoré dʼune représentation anthropomorphe (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : 288, fig. 12)

Figure 79 : Mahgar-Dendera 2 : foyer E (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 5)

Figure 93 : Adaïma : chronologie de lʼhabitat dʼaprès les principales catégories céramiques (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 16, fig. 1.3)

Figure 80 : Mahgar-Dendera 2 : matériel céramique (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 49, 50, 56)

Figure 94 : Adaïma : empreintes de sceau (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : 289, fig. 13)

Figure 81 : Mahgar-Dendera 2 : matériel lithique (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 15, 22, 37)

Figure 95 : Adaïma : matériel lithique (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 382416, pl. 3, 13, 16, 18, 22, 28, 33, 34, 37)

Figure 82 : Makhadma 4 : foyers (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 167, fig. 7) Figure 83 : Nagada : plan de la région et détail du secteur South Town (dʼaprès Petrie, Quibell, 1896 : pl. I, LXXXV ; Kemp, 1989 : 9, fig. 36) Figure 84 : Ermant : matériel céramique et lithique (dʼaprès Ginter et al., 1985 : fig. 11, 12, 14, 15)

Figure 96 : Elkab : plan du site (dʼaprès Hendrickx, Huyge, 1989 : 10-14, pl. II) Figure 97 : Hiérakonpolis : plan du site (dʼaprès Harlan, 1992 : 14, carte 1)

Figure 85 : el-Tarif : matériel céramique (couche tarifienne), (dʼaprès Ginter et al., 1979 : fig. 5)

Figure 98 : Hiérakonpolis : «maison brûlée» (structure II, localité 29). Plan, profil et reconstitution. Eléments architecturaux (dʼaprès Hoffman, 1980 : fig. 3, 8, 11, 12, 15)

Figure 86 : el-Tarif : matériel lithique (dʼaprès Ginter et al., 1979 : fig. 4)

Figure 99 : Hiérakonpolis : fours (structure I, localité 29) (dʼaprès Hoffman, 1980 : fig. 3)

170

Table des illustrations

Figure 100 : Hiérakonpolis : localité 29A. Plan et reconstitution du complexe (dʼaprès Holmes, 1992b : 37-38, fig. 1-2) Figure 101 : Hiérakonpolis : Localité 29A. Trou de poteau (dʼaprès Friedman, 1996 : fig. 3) Figure 102 : Hiérakonpolis : mobilier céramique et lithique (localité 29A) (dʼaprès Adams, Friedman, 1992 : fig. 6 et 7 ; Holmes 1992b: 3-5) Figure 103 : Eléphantine : plan du site (dʼaprès Seidlmayer, 1996 : fig. 1) Figure 104 : Eléphantine : plan du secteur dʼhabitat ; reconstitution de la structure ovale (dʼaprès Lindemann et al., 1988 : fig. 2 et 3) Figure 105 : Adaïma : matériel de surface sur lʼhabitat prédynastique (photo B. MidantReynes) Figure 106 : Types principaux de foyers prédynastiques Figure 107 : Exemples de foyers. a) foyer à plat b) foyer à plat limité c) foyer en cuvette d) foyer en cuvette avec comblement de pierre Figure 108 : Adaïma : foyer 1020 (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1997 : 217, fig. 10) Figure 109 : Adaïma : foyer 1020 (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1997 : 218219, fig. 11a-b) Figure 110 : Merimdé Beni-Salâmé : cônes en argile provenant dʼun foyer ; représentation dʼun foyer dans une tombe de lʼAncien Empire, (dʼaprès Junker, 1932 : fig. 2,4) Figure 111 : Hiérakonpolis : plan de la localité 24A ; profil dʼune cuve et hypothèse de fonctionnement (dʼaprès Geller, 1992 : 2224, fig. 2,4)

Figure 112 : Hiérakonpolis : cuve (localité 24A) (dʼaprès Geller, 1992 : 23, fig. 3) Figure 113 : el-Omari : fosses. Plans et profils (dʼaprès Debono, Mortensen, 1990 : fig. 2) Figure 114 : Adaïma : fosse 1001/18.2 (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 113, ill. 66) Figure 115 : Maadi : structure souterraine (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : fig. 15) Figure 116 : Adaïma : cuvette aménagée (1003/12.A) (photo B. Midant-Reynes) Figure 117 : Mahgar-Dendera 2 : jarre 160/5 in situ (dʼaprès Hendrickx, Midant-Reynes, Van Neer, 2001 : pl. 7,1) Figure 118 : Mahgar-Dendera 2 : trou de poteau, plan et profil (dʼaprès Hendrickx, MidantReynes, Van Neer, 2001 : pl. 14) Figure 119 : Adaïma : piquets (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 116, photo 1.3) Figure 120 : Adaïma : calage en limon (4001/17.46) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 86, ill. 15) Figure 121 : Adaïma : calage en pot (4001/22.34) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 86, ill. 9) Figure 122 : Adaïma : calage en pierre (1001/1.24) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 90, ill. 22) Figure 123 : Adaïma : alignement de poteaux sur le carré 4001/7 (niveau c-d-e) (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 164) Figure 124 : Mahasna : répartition des structures sur lʼhabitat (secteur S2) (dʼaprès Garstang, 1902 : pl. IV) Figure 125 : Maadi : tranchées dessinant une structure rectangulaire (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1989 : 45, fig. 12)

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Table des illustrations

Figure 126 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : murs en briques crues (phase IIId) (dʼaprès von der Way, 1992b : 5, fig. 4)

Figure 139 : Adaïma : ensemble des os humains de lʼhabitat (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 114, ill. 68)

Figure 127 : Tell el-Farkha : moules à pain (dʼaprès Chlodnicki, 1995 : 25, fig. 1)

Figure 140 : Adaïma : crâne humain (4001/21.1) (photo B. Midant-Reynes)

Figure 128 : Adaïma : moules à pain (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : fig. 2.19)

Figure 141 : el-Amrah : modèle de maison en terre cuite (dʼaprès Spencer, 1993 : 34, fig. 18) Figure 142 : el-Amrah : modèle de maison ; reconstitution dʼune maison à partir du modèle (dʼaprès Baumgartel, 1970 : pl. 12 ; Uphill, 1988 : fig. 2)

Figure 129 : Tell el-Faraʼin (Bouto) : importations palestiniennes (dʼaprès von der Way, 1997 : 27) Figure 130 : Maadi : lames cananéennes. Type dit « cananéen» à droite (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988 : pl. 76)

Figure 143 : Mahgar-Dendera 2 : exploitation saisonnière des ressources en fonction du niveau du fleuve (dʼaprès Hendrickx, MidantReynes, Van Neer, 2001 : 102, fig. VII.2)

Figure 131 : Adaïma : meules (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 111, ill. 62)

Figure 144 : Abydos : schéma dʼorganisation (dʼaprès Hoffman, 1979, 151, fig. 44)

Figure 132 : Adaïma : haches polies (dʼaprès Midant-Reynes, Buchez, 2002 : 409410, pl. 30, 31)

Figure 145 : Hiérakonpolis : transformation de lʼhabitat dans la région (4000-2230 BC) (dʼaprès Hoffman, Hamroush, Allen, 1986 : 182, fig. 3)

Figure 133 : Maadi : vases en pierre (dʼaprès Rizkana, Seeher, 1988 : pl. 101, 102, 104)

Figure 146 : Hiérakonpolis : reconstitution du complexe de la localité 29A (dʼaprès Friedman, 1996 : 28, fig. 11b)

Figure 134 : Adaïma : géologie des terrains superficiels (dʼaprès De Dapper, Jaeger, in MidantReynes, 2001 : fig. D)

Figure 147 : Chronologie des cultures prédynastiques (dʼaprès Hendrickx, 1998) Figure 148 : Culture de Nagada (dʼaprès Hendrickx, 1996 ; 1988 ; MidantReynes, 2003 : 386, tabl. 3)

Figure 135 : Minshat Abou Omar : coupe géologique (dʼaprès Krzyzaniak, 1993 : 324, fig. 3) Figure 136 : Minshat Abou Omar : tombe 2275 (dʼaprès Kroeper, 1992 : 135, fig. 7) Figure 137 : Préparation du pain et de la bière. Tombe de Ti à Saqqara, Ancien Empire (dʼaprès Daumas, Goyon, 1939 ; Darby, Ghalioungui, Grivetti, 1977 : 507, fig. 12.3) Figure 138 : Adaïma : sépulture dʼenfant (3001/15.16) (photo B. Midant-Reynes)

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Table des illustrations

Table des cartes

Table des tableaux

Carte 1 : Sites dʼhabitat de Basse-Egypte

Tableau 1 : Fours et brasseries

Carte 2 : Région du Caire (dʼaprès el-Sanussi, Jones, 1997 : 243, fig. 1)

Tableau 2 : Structures domestiques construites en argile

Carte 3 : Région du Fayoum (dʼaprès Hoffman, 1979 : 183)

Tableau 3 : Proportion des différentes catégories fonctionnelles pour lʼhabitat et la nécropole sur le site dʼAdaïma (dʼaprès Buchez, 1998 : 88, tabl. 1a)

Carte 4 : Sites dʼhabitat de Haute-Egypte Carte 5 : Région de Badari (dʼaprès Holmes, 1992a : fig. 1) Carte 6 : Région de Sohag à Qena (dʼaprès Vermeersch et al., 1992 : 163, fig. 1) Carte 7 : Région dʼEsna à Edfou (dʼaprès Needler, 1984 : carte 3)

Tableau 4 : Répartition de la céramique du secteur 1001 dʼAdaïma (dʼaprès Midant-Reynes et al., 1998 : tabl. 1) Tableau 5 : Attestation de briques crues en contexte domestique

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INDEX A Abadieh 68, 121 abri 125 Abydos 3, 8, 9, 15, 21, 66-68, 92, 98, 100, 108, 109, 120, 121, 127, 128 acacia 25, 29, 72, 88 Acacia albida 72 Acacia nilotica 72 acéphale (corps) 123 Adaïma 3, 4, 81-88, 98, 99, 102, 103, 105, 106, 107, 108, 109, 111, 112, 113, 114, 115, 116, 117, 119, 120, 122, 123, 128 adobe (voir aussi brique crue) 119 Afghanistan 128 agate 36, 116 agneau 45 agriculteur (voir aussi paysan) 4, 127 agriculture 4, 20, 49, 55, 71, 117, 125, 126 Aha (roi) 75 aiguille 37, 48, 58, 62, 63, 75, 77, 78, 87 aiguisoir 48, 52 aire de battage 34, 83, 126, 127 akène 75 albâtre 20, 36, 46, 48, 115, 116 alène 48 Alexandrie 7, 14, 15, 38 alignement de poteaux 50 altération (thermique) 87, 115 amazonite 58, 116 améthyste 20 Amouq 10 Amratien 4, 48, 62, 76, 94 Anatolie 32, 36 Ancien Empire 3, 7, 8, 16, 17, 18, 28, 34, 38, 79, 100, 121 âne 25, 29, 32, 48, 52, 68, 88 anneau 68, 75 Anthemis (voir camomille) antilope 25, 29, 48, 52, 64, 87 Antioche 11 argile (voir aussi limon) 8, 10, 15, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 27, 30, 31, 33, 47, 51, 54, 62, 63, 68, 73, 74, 75, 78, 81, 90, 92, 95, 100, 101, 103, 104, 109, 117, 119, 121, 123, 127 artisan 5, 24, 114, 125, 127, 128 Aspatharia rubens (voir moule du Nil) Asphodelus fistulosus 64 Assiout 61 atelier 3, 24, 77, 126 âtre 99 aurochs 25 autruche 37, 52

B babouin 22, 28 Badari 3, 4, 61-64, 98, 100, 102, 103, 104, 105,108, 109, 110, 112, 113, 114, 115, 116, 119, 123, 127 Badarien 4, 62, 63, 64, 69, 76, 79, 113, 117 bagre (Bagrus) 12, 29, 32, 37, 52, 72, 79, 88 Bahr Youssef 55 Ballas 73 bandeau peint 10 barbeau (Barbus bynni) 37, 52, 72, 79, 88 baril (en forme de) 48, 55 Barqîn 19 basalte 12, 37, 38, 46, 48, 52, 63, 92, 113, 115 Basatin 39 Basse-Egypte (cultures de) 4, 5, 6, 7, 8, 10, 14, 15, 16, 20, 21, 23, 28, 29, 37, 38, 49, 53, 114, 120 bateau (en forme de) 25 bâton 33, 46, 51, 116 bâtonnet 62 battage des céréales 34, 126, 127 Beersheba 11, 39, 103 bétail 34, 125, 127 bière (voir aussi brasserie) 12, 111, 112, 121, 133, 134 bifaciale (technique) 15, 35, 36, 46, 52, 54, 58, 63, 69, 71, 73, 75, 76, 94, 114 bivalve (coquillage) 72, 84, 88, 122 black-topped 46, 63, 65, 68, 71, 84, 113, 122 blé 4, 12, 16, 25, 29, 32, 37, 49, 53, 58, 64, 67, 69, 75, 79, 88, 121 Triticum aestivum 49, 69 Triticum compactum 53 Triticum dicoccum 12, 25, 32, 37, 49, 53, 58, 64, 75, 88 Triticum durum 69 Triticum monococcum 49, 53, 88 Triticum spelta 49 Triticum vulgare 67 bœuf (voir aussi bovidé) 4, 12, 25, 29, 32, 37, 48, 58, 64, 68, 72, 79, 88 bois 15, 27, 33, 37, 39, 50, 51, 52, 53, 55, 57, 62, 64, 65, 66, 67, 72, 73, 78, 82, 85, 92, 97, 103, 104, 105, 109, 115, 133 bois fossilisé ou silicifié 37, 52 bol 10, 11, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 28, 30, 31, 33, 34, 48, 51, 54, 57, 62, 68, 69, 71, 79, 80, 85, 104, 111, 112, 113 bouteille 35, 46, 63, 113 Bouto (voir Tell el-Faraʼin) bovidé (voir aussi bœuf) 16, 17, 35, 36, 58, 123 bracelet 27, 33, 37, 62, 65, 75, 77, 78, 116 brasserie (voir aussi bière) 5, 21, 65, 67, 100, 120, 121, 122, 128, 134 brèche 20 brique crue (voir aussi adobe) 5, 8, 9, 12, 16, 17, 19, 21, 22, 23, 28, 30, 39, 74, 75, 78, 89, 90, 92, 95, 98, 100, 103,106, 108, 109, 110, 117,

175

Index

119, 120, 128, 134 brique cuite 120 broyage 19, 30, 52, 58, 68, 71, 76, 84, 87, 100, 114, 115, 133 broyeur 16, 24, 37, 52, 76, 114, 115 brûleur à encens 46

C Caelatura aegyptiaca 72 calcaire 20, 36, 37, 38, 46, 48, 49, 51, 52, 58, 62, 64, 68, 71, 85, 87, 96, 112, 113, 115, 116, 119 calcite 31, 52, 87 calotte crânienne (dépôt dʼune) 84, 123 camomille (Anthémis) 75 canéenne (voir lame canéenne) canard 88 canidé (voir aussi chien) 37 Capparis decidua 72 carex 12 carrière 81, 117 cendres 21, 22, 29, 30, 32, 53, 54, 65, 66, 67, 72, 75, 79, 80, 82, 95, 98, 100 cénotaphe 67 centre urbain (voir aussi ville) 128 céramique (voir aussi poterie, terre cuite) 4, 5, 8, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21, 23, 24, 26, 27, 28, 31, 34, 35, 37, 38, 41, 44, 46, 47, 51, 54, 55, 57, 62, 63, 65, 68, 69, 71, 73, 74, 76, 77, 78, 79, 80, 84, 85, 86, 89, 92, 94, 95, 96, 98, 102, 103, 105, 106, 110, 111, 112, 113, 117, 119, 120, 121, 122, 124, 125, 133, 135 céréales 4, 12, 16, 25, 34, 49, 58, 59, 64, 69, 75, 79, 92, 121, 125, 126, 127, 133, 134 cérémonielle (fonction) 92, 128 chacal 32, 68 chaff-ware 78, 79, 80 charbons 16, 22, 53, 65, 66, 67, 69, 72, 73, 75, 82, 88, 92, 95, 100 chasse 25, 32, 37, 48, 71, 87, 126 chat (voir aussi Felis) 25, 58, 68 chaux 8 chenet 21, 100 Chenopodiaceae 72 Chenopodium 12 chèvre 4, 12, 16, 25, 29, 32, 37, 46, 48, 52, 54, 58, 68, 71, 72, 73, 74, 75, 87 chien (voir aussi canidé)12, 25, 29, 32, 37, 46, 48, 58, 64, 68, 79, 84, 88, 123 cimetière (voir aussi nécropole) 17, 19, 26, 27, 34, 38, 44, 45, 46, 65, 68, 69, 77, 78, 81, 84, 85, 89, 92, 120, 124, 128 ciseau 68, 77 Citrullus colocynthis (voir pastèque) clayonnage 74, 106, 108, 109, 127 Cleopatra bulimoides 32 clôture ( voir aussi palissade) 30, 51, 82, 105, 124, 126, 127

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clou 11 (voir aussi Grubenkopfnagel, Tonflaschen, Tonstife) coche 63 cochon 84, 123 (voir aussi porc) collier 45, 84, 122 combustible 49, 53, 128 cône en limon 11, 34, 99, 100 coprolithes 74, 75 Coptos (Qift) 73, 76, 115 coquillage 32, 51, 55, 58, 64, 75, 77, 78, 84, 85, 102, 104, 122 coquille 25, 34, 37, 45, 51, 58, 75, 76, 77, 79 corbeille (voir aussi panier, vannerie) 34 corde 50, 105 Coriandrum sativum 88 Coriandrum Vicia 88 cornaline 20, 36, 84, 114, 116, 122 corne 16, 51 corniche (éléments de) 90 cortex 35, 113 couche cendreuse 14, 39, 44, 67, 69, 72, 78, 98, 99, 123 coupe 17, 20, 34, 46, 57, 58, 71, 84, 85, 122 couteau à dos 32 couvercle 12, 50, 55, 102, 104 couverture (voir aussi toit) 67, 100 crâne (dépôt dʼun) 17, 44, 64, 123 creuset 95 cristal de roche 114 crocodile 12, 37, 52, 58, 88 crue (voir aussi inondation) 58, 81, 90, 118 cucurbitacée 79 cueillette 126 cueilleur 127 cuir 62, 103, 123 cuisine 97, 126 cuisson 8, 34, 35, 46, 51, 63, 76, 92, 99, 100, 110, 112, 121, 122, 133 cuivre 12, 27, 46, 48, 49, 62, 68, 75, 76, 77, 87, 95, 102, culte 15, 73 cuve 21, 67, 92, 100, 101, 120, 121 cuvette aménagée (mud-hole) 21, 75, 83, 97, 103, 133 Cyperus 12, 25, 58, 64, 75

D dalle de schiste 77 Danfiq 73 déchets 71, 97, 114 Decorated Ware 85, 151 dégraissant 10, 15, 16, 17, 18, 19, 22, 23, 31, 34, 51, 62, 78, 80, 112, 119 Deir Tasa 61, 62, 147 déjection 82 Delta du Nil 3, 4, 5, 7, 11, 14, 15, 16, 18, 20, 21, 27, 28, 29, 31, 32, 37, 113, 117, 118, 119, 120, 121, 125, 134, 135 Dendera 69, 70, 71, 72, 73, 98, 99, 100, 102, 104, 114, 115, 116, 125, 126, 127

Index

denticulé 52, 54, 63, 71, 75, 79, 80, 87, 89, 114 dépôt cendreux 80 dʼune calotte crânienne 84, 123 dʼune queue de bovidé 84, 123 dʼun crâne 44 dépôt organique 61 de poteries 54 dépotoir 59, 102, 126 Désert occidental 52, 53 Désert oriental 76, 145 dessiccation 59 diorite 48, 58, 87, 113, 115, 116 Diospolis Parva 68, 156 Dishna 69, 80 disque 46, 52, 58, 115 Disûq 7 Djéser 119 dolérite 58, 115 dôme (four à) 62 domestication 4, 48

E écailles de poisson (décor en ) 10 échanges 128 économie 55, 125, 126 Edfou 81, 88, 89 el-Amrah 124 el-Aseifar 14 el-Beheri 32 el-Khattara 73, 75 el-Omari 3, 4, 37, 49-53, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 110, 113, 115, 119, 126, 127 el-Qara 81 el-Salamuni 65-66, 162 el-Tarif 79-80, 98, 108, 109, 110, 113, 114 Eleocharis 25 éléphant 58 Eléphantine 94-95, 100, 101, 105, 106, 108, 109 élite 120, 128 Elkab 88-89, 109, 110 Elkabien 88, 159 empreinte de sceau 19, 24, 38, 68, 86 En Shadud 24 enceinte 15, 34, 105 encensoir 48 enclos 34, 39 enfant (sépulture dʼ) 34, 44, 51, 84, 122, 133 engobe 51, 112 Epine du Christ (Zizyphus spina-Christi) 88 épingle 52, 58, 62, 63, 75, 87, 95 Epipaléolithique 49, 52, 54, 55, 58,79, 88 Ermant 77-79, 98, 102, 108, 113 érosion 88, 117 escargot (collier en coquille dʼ) 25, 45

Esna 81, 89, 145 esplanade 92, 106, 109, 128 Etheria elliptica 32, 72, 84, 88 étiquette 9, 15 excréments (voir aussi coprolithes) 49 Ezbet el-Qerdahi 14-15 Ezbet Hababda 81 Ezbet Mohammed Abou Shanab 29

F fabacée 29, 32, 49, 53 façade de palais (décor de) 75 Faqus 25, 27, 29 faucille 12, 24, 36, 46, 52, 54, 55, 57, 58, 63, 69, 71, 75, 80, 85, 87, 89, 103 faune 15, 25, 37, 44, 48, 58, 71, 76, 82, 122 fausse-porte 124 Fayoum 4, 32, 36, 37, 38, 53, 555-59, 72, 102, 103, 104, 114, 115, 116, 125, 126, 127 Fayoumien 53, 54, 55, 58, 59 Felis (voir aussi chat) 25, 68 Fenan 48 fer à cheval (foyer en forme de) 40, 98, 99, 100 feu 62, 78, 84, 87, 97, 98, 99, 103, 108, 115 Ficus sycomorus (voir Sycomore) figue 53, 64 figuier (Ficus carica) 12, 82, 105 figurine (voir aussi statuette) 22, 24, 28, 35, 36, 62, 63, 68, 75, 128 fléau 57, 103 fleur 51 fœtus (sépulture de ) 44, 51, 122 fosse 8, 20, 22, 23, 25, 30, 33, 50, 52, 62, 75, 84, 102, 103, 104, 119 fosse-récipient 33, 39, 49, 55, 57, 97, 103, 104, 106, 110, 133 four 5, 8, 19, 23, 46, 62, 65, 66, 67, 75, 90, 91, 92, 95, 97, 100, 101, 102, 108, 120, 121, 122, 124, 128, 133, 134 four à pain 122 four de potier 8, 65, 92, 121, 122, 128, 134 foyer 17, 22, 23, 30, 33, 40, 41, 44, 53, 66, 69, 70, 72, 82, 94, 95, 97, 98, 99, 100, 101, 123, 133 froment 101, 103 fruit 44, 136, 138 fuseau 46, 52, 115

G galène 52 galet 24, 32, 35, 36, 52, 54, 63, 65, 72, 87, 97, 113 gazelle 37, 48, 68, 72, 73, 79, 88 Gebel Hof 49 genévrier 88 gerbille 79 Gerzéen 4, 10, 12, 46, 48 gezira (voir aussi turtle-back) 7, 15, 18, 20, 26, 29, 118, 177

Index

134 Ghassoul 11 Ghassoulien 63 Ghazala (voir Tell el-Farkha) girafe 88 Giza 37-38, 146, 155 gobelet 46, 51 graine 17, 22, 25, 58, 64, 67, 69, 75, 79, 84, 85, 88, 89, 101 graminée 16, 32, 64, 79, 88 granite 48, 84, 87, 113, 115, 116 grattoir 12, 35, 36, 46, 52, 54, 63, 68, 69, 71, 75, 76, 77, 79, 80, 87, 89, 114 grauwacke 20, 22, 25, 87, 116 gravier 39, 49, 51, 69, 75, 80, 109, 117 grenier 55, 57 grenouille (récipient en forme de ) 65 grès 24, 36, 37, 46, 52, 58, 68, 69, 87, 92, 113, 115 Grubenkopfnagel (voir aussi clou, Tonsflaschen, Tonstife) 13

H habitation 11, 22, 33, 68, 74, 75, 77, 126, 128 hache 27, 33, 36, 48, 52, 58, 71, 73, 76, 87, 115 Haggar el-Dabia 77 Halfiah Gibli 68 hallebarde 58 hameçon 36, 37, 48, 52, 68, 87 harpon 27, 36, 37, 58, 85 Haute-Egypte 3, 4, 8, 17, 21, 23, 29, 31, 32, 45, 46, 48, 60, 65, 66, 69, 72, 79, 110, 116, 117, 119, 120, 121, 125, 127, 128, 134 Héliopolis 38, 49 Hélouan 36, 49, 143, 145 Hemamieh 32, 61, 62, 63, 64, 116 herbacée 12, 16 herbe 12, 75 Hiérakonpolis (voir aussi Nekhen) 3, 4, 9, 21, 65, 81, 88, 89-94, 100, 101, 105, 106, 108, 109, 110, 112, 113, 114, 116, 117, 120, 121, 122, 124, 125, 128, 129, 133, 134 hiéroglyphe 3 hippopotame 12, 17, 29, 32, 33, 37, 44, 45, 48, 52, 54, 58, 64, 87, 88, 109, 110 Holocène 7, 117, 118 Hordeum (voir orge) Horus 73 Hou-Semaineh 68-69, 115 hutte (voir aussi maison) 3, 30, 33 hyène 25

I ibex 48, 51 incendie 22, 90, 108, 124 industrie microlithique 53, 80 industrie sur éclat 24, 29, 36, 52, 54, 58, 63, 71, 75, 80, 178

87, 94, 114 industrie sur lame 12, 15, 24, 29, 31, 36, 46, 52, 54, 63, 73, 77, 80, 94, 114 inondation (voir aussi crue) 32, 39, 66, 81, 117, 118, 126, 134 irrigation 4, 15, 29, 68, 117 Isis 73 ivoire 20, 27, 33, 37, 45, 48, 52, 62, 63, 64, 67, 75, 78

J jarre (voir aussi pot, récipient, vase) 5, 10, 11, 12, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 28, 30, 31, 34, 38, 44, 51, 71, 85, 89, 90, 104, 110, 111, 113, 122 jarre de stockage 5, 18, 19, 21, 23, 30, 89, 90 jonc (Scirpus) 25

K Kharga 72 Khartoum 36 Khâsekhemoui 92 Khnoum 94 Kôm el-Ahmar (voir Hiérakonpolis) Kôm el-Sultan 67 Kôm K (Fayoum) 55, 56, 125 Kôm W (Fayoum) 55, 56, 58, 114, 125 Konasiyet es-Sardushi 15

L lac Qaroun 53, 55, 125 laîche 25 Lakeita 76, 102, 115, 162 lame, lamelle 12, 15, 16, 19, 20, 24, 29, 31, 35, 36, 46, 52, 54, 63, 65, 66, 68, 69, 71, 72, 73, 75, 77, 79, 80, 87, 89, 94, 114 lame cananéenne 46 lapis-lazuli 78, 128 Late Ware 68 Lates Niloticus 48, 68, 72, 79, 88 Le Caire 38, 73 lentille (Lens culinaris) 12, 25, 29, 37, 49, 64, 79, 80 Levant 32, 48, 137 Liban 39 lièvre 72, 79, 87 limon (voir aussi argile) 4, 8, 11, 21, 30, 34, 39, 44, 46, 51, 55, 57, 65, 82, 83, 84, 85, 86, 92, 99, 101, 103, 105, 117, 118 lin 16, 58, 64, 75, 103, 125 lingot de cuivre 48 lion 73 Lolium 12, 25, 29, 32, 53, 75 louche 34 Louxor 73, 77 luzerne 29

Index

M Maadi 4, 7, 8, 10, 11, 12, 14, 31, 38-49, 98, 99, 100, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 113, 114, 115, 116, 119, 120, 122, 123, 127, 133 Maadi-Bouto, culture de (voir aussi Basse-Egypte, cultures de) 4 Maerua crassifolia 72 Mahasna 3, 4, 64-65, 66, 100, 101, 104, 107, 108, 109, 116, 120, 121 Mahgar-Dendera 2 69-72, 104, 114, 115, 125, 126, 127 Main Deposit 89 maison (voir aussi hutte) 5, 74, 90, 91, 101, 123, 124, 125, 134 maison brûlée 90, 91, 101, 124 Makhadma 4 72-73 malachite 68, 77 mamelon (décor en) 46, 113 manipulation dʼossement 85, 122, 133 Mansoura 16, 18, 19, 38 maquette (voir modèle de maison) marbre 48, 115 marche 33, 44 marche-pied 33, 109 marmite 34 mastaba 16, 20, 34, 75, 79, 100 matériaux 21, 22, 24, 26, 30, 39, 48, 49, 52, 62, 75, 80, 109, 113, 115, 119, 126, 127, 134 matériel lithique 5, 12, 14, 15, 16, 24, 25, 26, 28, 29, 31, 34, 35, 36, 37, 38, 46, 48, 49, 51, 52, 53, 54, 55, 57, 58, 61, 63, 65, 66, 68, 69, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 87, 89, 92, 94, 99, 102, 104, 106, 110, 113, 114, 115, 117, 120, 126, 127, 128, 133 Matmar 61 Medicago (voir luzerne) Mendès 16-17, 18, 24, 98, 108, 109, 110, 119 Merimdé Beni-Salâmé 3, 4, 32-37, 100, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 110, 113, 114, 115, 116, 119, 123, 126, 127 Mer Méditerranée 10, 154 Mer Rouge 51, 76, 77 Mésopotamie 12 métal 5, 12, 48, 52, 62, 68, 75, 76, 77, 87, 95 métallurgie 128 meule 24, 31, 34, 36, 44, 46, 52, 58, 68, 71, 76, 84, 87, 96, 99, 102, 114, 115, 122, 133 mica 8 microlithe (voir industrie microlithique) Min 73 Minshat Abou Omar 3, 25-27, 118, 120 Minshat Ezzat 19-20, 100, 109 modèle de maison 124 moellon 62, 74, 109 Moérien 53, 54, 55 molette 36, 46, 58, 84, 87, 114, 115, 133 mollusque 12, 29, 32, 37, 49, 53, 72, 79, 88 mortier 69, 82, 103

Mostagedda 61 moule à pain 12, 17, 18, 19, 24, 31, 69, 86, 110, 112 moule du Nil (Aspatharia rubens) 29, 32, 34, 37, 45, 49, 53, 72, 79, 88 mouton 4, 12, 16, 25, 29, 32, 37, 48, 54, 58, 64, 68, 71, 72, 73, 74, 75, 79, 87 Moyen Empire 16, 27, 28, 53, 78, 79 Moyenne-Egypte 4 mud-hole (voir cuvette aménagée) Munagat (voir Minshat Abou Omar) mur 12, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 28, 30, 33, 50, 62, 64, 65, 67, 74, 90, 92, 95, 97, 106, 108, 109, 110, 119, 120, 123, 128, 133 Mutela nilotica 72 Mykérinos (chaussée de) 38

N Nabta Playa 72 nacre 77 Nagada 3, 68, 73-76, 92, 100, 102, 103, 105, 108, 109, 110, 113, 114, 119, 120, 121, 124, 127, 128 Nagada (culture de) 4, 7, 65, 73, 74, 75, 76, 77, 100,102, 103, 105, 108, 109, 110, 113, 114, 119, 120, 121, 124, 127, 128 Nag el-Busa 69 Nag Hammadi 68 Narmer 9, 73, 160 natte (voir aussi vannerie) 8, 17, 27, 30, 33, 34, 44, 45, 50, 51, 55, 57, 62, 78, 84, 102, 126, 127 nécropole (voir aussi cimetière) 7, 15, 17, 18, 19, 23, 25, 27, 28, 32, 38, 45, 49, 66, 68, 73, 75, 77, 78, 79, 80, 81, 84, 88, 89, 110, 111, 123, 128, 133 Néguev 39, 43 Neith 15 Neithotep 75 Nekhen (voir aussi Hiérakonpolis) 89, 141, 147, 159 Nemrut Dag 32 Néolithique 4, 15, 25, 27, 37, 55, 69, 72, 96, 118, 119, néolithisation 4 New Race 73 niche souterraine 102 Nil 4, 5, 8, 25, 28, 29, 32, 37, 38, 45, 46, 48, 49, 51, 54, 55, 58, 61, 64, 66, 68, 69, 70, 72, 73, 75, 76, 77, 79, 81, 85, 88, 89, 90, 94, 113, 116, 117, 118, 119, 120, 125, 126, 128, 131, 134 Nil sauvage 81 nomade 127 North Town 73, 74, 75, 109, 120 Nouvel Empire 27 Nubie 113, 128 nucléus 35, 54, 66, 80

O oasis 72, 76 obsidienne 31, 32, 114 ocre 51 179

Index

oeuf dʼautruche 37, 51, 58, 64, 75, 76 oiseau 8, 67, 87 ondulation (décor en) 10, 76 orge 4, 12, 16, 25, 29, 32, 37, 49, 53, 58, 64, 69, 75, 79, 88, 103, 121 Hordeum distichum 12, 58, 79 Hordeum hexastichum 37, 58, 64, 75 Hordeum lepurinum/hystrix 88 Hordeum sativum 88 Hordeum vulgare 12, 25, 32, 49, 53, 69, 79 os 8, 9, 16, 25, 33, 36, 37, 44, 45, 48, 51, 52, 58, 62, 63, 71, 75, 76, 79, 84, 87, 104, 109, 110, 122, 123 oseille (Rumex) 12, 25, 29, 88 osier 30 ossement 12, 15, 17, 19, 25, 29, 30, 44, 48, 54, 61, 68, 70, 72, 75, 79, 97, 99, 103, 104, 133 ouadi 32, 38, 49, 51, 61, 65, 69, 70, 72, 76, 84, 88, 117, 128 Ouadi Abu Suffian 89, 90, 117 Ouadi Arabah 12, 48 Ouadi Digla 7, 39, 45, 46 Ouadi el-Tih 39 Ouadi Gazzeh 48 Ouadi Hammamat 76-77, 108, 109, 110, 116 Ouadi Helal 88 Ouadi Hof 49 Ouadi Karafich 49 Ouadi Qena 72 Ouadjet 7 ovicapridé 58

P paille 8, 17, 34, 51, 55, 57, 62, 84, 98, 119 pain 12, 17, 18, 19, 24, 28, 31, 69, 86, 110, 112, 121, 122, 128, 134 paléo-environnement 116, 117, 118, 134, 135 Paléolithique 79 Palestine 11, 12, 24, 31, 36, 37, 39, 46, 48, 52, 63, 113, 114, 120, 127 palette 20, 22, 25, 27, 45, 46, 52, 58, 62, 69, 75, 77, 78, 85, 87, 116 palissade (voir aussi clôture) 92, 105, 106, 108, 128, 133 palmier 64, 88 panier (voir aussi vannerie) 30, 44, 55, 58, 102 papyrus 8, 51, 108 parcage des animaux 75, 127 parure 19, 58, 65, 76, 77, 116 passoire 36 pastèque (Cytrullus colocynthis) 88 paysage 5, 90, 118, 134, 135 paysan (voir aussi agriculteur) 19 peau 15, 34, 51, 52, 57 pêche 12, 16, 36, 48, 52, 58, 85, 88, 117, 125, 126, 159 peigne 45, 48, 62, 63, 78 pendentif 37, 76 perche du Nil (Lates Niloticus) 58

180

perçoir 12, 35, 36, 46, 54, 63, 68, 75, 77, 80, 87, 89, 114 percuteur 23, 24, 52, 69, 87, 96 perle 20, 35, 36, 37, 51, 58, 62, 75, 76, 78, 84, 116, 122 peson 36 Phalaris 29, 32 phallus 51 Phœnix dactylifera 88 pic 71 pie-crust-rim (récipient) 10 pierre 15, 19, 20, 21, 22, 23, 25, 27, 28, 31, 36, 37, 38, 39, 44, 45, 46, 50, 51, 52, 54, 58, 63, 65, 67, 69, 70, 73, 75, 76, 77, 78, 80, 82, 84, 87, 92, 95, 96, 98, 99, 103, 104, 105, 106, 109, 110, 114, 115, 116, 119, 128, 134 pierre à gouge 46, 52, 115 pierre volcanique ou éruptive 58, 115 pillage 84 pin 88 piquet (voir aussi poteau) 39, 50, 62, 78, 82, 83, 92, 97, 104, 105, 106, 109, 133 pisé 84, 110, 119, 127 plante 12, 16, 21, 25, 37, 53, 55, 59, 64, 79, 119 plate-forme 92, 98, 101 plateau (en paille) 55 plateau de jeu 78 Pléistocène 7, 81, 117, 118 plomb 52 plume 64 poche charbonneuse 82 poids (de filet) 52, 115 poinçon 37, 48, 52, 58, 62, 63, 71, 87 pointe de flèche 20, 35, 36, 48, 52, 54, 58, 63, 68, 71, 75 pointe de lance 36, 76 pois 25, 37, 49, 53 poisson 10, 12, 16, 17, 21, 25, 29, 32, 34, 37, 48, 49, 52, 54, 58, 63, 65, 68, 70, 72, 75, 76, 79, 88, 125 poisson-chat 12, 17, 29, 32, 37, 58 Clarias 12, 17, 29, 32, 37, 52, 54, 58, 72, 79, 88 Synodontis 12, 16, 17, 29, 32, 37, 48, 52, 68, 72, 79, 88 polissage 11, 17, 24, 36, 58 polissoir 37, 69, 96 Polygonum 58 ponctué (décor) 10 population 3, 4, 5, 49, 62, 73, 116, 117, 118, 123, 128, 133, 135 porc (voir aussi cochon) 12, 16, 17, 25, 29, 32, 37, 48, 52, 64, 75, 79, 87 poteau (voir aussi piquet) 8, 9, 15, 19, 21, 22, 30, 33, 39, 49, 50, 51, 65, 71, 73, 74, 78, 80, 82, 83, 90, 92, 93, 94, 95, 97, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 116, 124, 126, 127, 133 poterie (voir aussi céramique, terre cuite) 3, 10, 14, 15, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 27, 29, 30, 31, 34, 35, 38, 44, 45, 46, 51, 54, 57, 62, 63, 65, 68, 69, 71, 73, 76, 80, 82, 84, 85, 92, 96, 97, 99, 100, 103, 110, 113, 118, 122, 126, 128, 133 potier (four de) 121, 122, 128, 134

Index

pot (voir aussi jarre, récipient, vase) 10, 21, 22, 27, 28, 34, 39, 46, 51, 54, 57, 65, 67, 69, 76, 79, 80, 82, 84, 85, 90, 100, 101, 103, 104, 106, 111, 121, 122 pot à cuire 28, 69 pot miniature 10, 34, 103 Première Cataracte 5, 94 pression (débitage par ) 36 Proche-Orient 12, 36, 46, 55, 113, 114, 127 produit de combustion 97 Ptéroceras (voir aussi coquillage) 77 puits 44, 45, 50, 52, 102

Q Qasr el-Sagha 53-55, 58, 59, 99, 114, 147, 148 Qena 66, 69, 72 Qift (voir Coptos) Qoseyr 76 quadrupède 87 quartz 24, 31, 37, 52, 92, 113, 114, 134 quartzite 16, 29, 46, 92, 113, 115 queue de bovidé (dépôt dʼune) 84, 123

R Rashîd-Arm 32 Ras el-Hoff 49 rat 79 récipient (voir aussi jarre, pot, vase) 10, 17, 22, 23, 24, 28, 29, 33, 34, 35, 39, 44, 49, 50, 55, 57, 62, 63, 64, 65, 67, 69, 71, 74, 84, 86, 90, 97, 98, 99, 100, 101, 103, 104, 105, 106, 108, 110, 112, 113, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 133 récipient de stockage (voir jarre de stockage) redans (façade à) 8 redresseur de bâton 46, 116 Red polish 85 renard 32, 79 renouée 103 réparation 71, 104, 110, 126 résidus végétaux 101 résine 48 retouche bifaciale 12, 32, 35, 36 rhizome 64 ripple flake 12, 32 roche éruptive 87, 96, 113, 115 roseau 8, 25, 27, 30, 33, 34, 44, 90, 92, 94, 102, 105, 106, 108, 109, 119, 124, 127, 128 Rough Ware 71 rue 126 Rumex (voir oseille)

S Sa el-Hagar (voir Saïs) sable 8, 23, 29, 32, 37, 39, 49, 51, 55, 65, 66, 67, 70, 72, 75, 80, 82, 83, 84, 85, 92, 103, 104, 116, 117, 118, 134,

sac en cuir 84, 123 Sahara 4, 10, 72 Saïs (Sa el-Hagar) 15-16 Salvadora persica 73 Samara 18, 19, 100, 108, 109, 110, 119 sanctuaire 28, 73 sandales 85 sanguine 37 Saqqara 8, 119, 121, 156 Satet 94, 95, 145 sceau 17, 20, 68, 86 sceau-cylindre 17, 86 sceptre 24 schiste 20, 33, 36, 37, 46, 62, 75, 77, 79, 115, 116 scorie 77, 95 sebakhin 29, 82 sédentarisation 5 sédentarité 127 sédiment 15, 26, 29, 72, 80, 81, 82, 83, 88, 92, 95, 98, 99, 117, 133, 134 Sekhmawy 7 Semaineh 68, 69, 115, 116, 142, 149, 162 sépulture (voir aussi tombe) 4, 8, 19, 20, 26, 27, 29, 30, 33, 34, 38, 44, 45, 46, 51, 62, 64, 66, 67, 68, 73, 75, 76, 77, 78, 81, 82, 84, 85, 88, 89, 110, 111, 120, 122, 123, 125, 133 animale 123 dʼenfant 122 de fœtus/nouveau-né 122 serekh 11, 20, 24 Sheikh Wahban 81 Shiqmim 39, 43 Shunet el-Zebib 67 Sidon-Dakerman 39 silex 3, 4, 12, 14, 17, 19, 20, 21, 24, 29, 31, 36, 38, 45, 46, 52, 54, 57, 58, 62, 65, 66, 68, 70, 71, 72, 73, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 87, 89, 94, 97, 103, 113, 114, 115, 117, 125, 126, 128, 133, 134 silo 55, 87 Simbelaouin 18, 19, 20 simulacre 85 Sinaï 12, 48, 52 Sohag 65, 66 sol archéologique 4 sorgho 88 souris 79 South Town 73, 74 Spathopsis rubens 72 spatule 48 sphéroïde 35 spirale (décor en) 10, 11, 113 squelette 20, 25, 30, 44, 84, 122 statuette (voir aussi figurine) 22, 28, 47, 63 stéatite 78, 86 stèle 67 stockage 5, 15, 18, 19, 21, 22, 23, 27, 30, 34, 39, 44, 49, 50, 55, 62, 65, 69, 70, 71, 74, 78, 84, 89, 90, 100, 103, 181

Index

104, 108, 111, 115, 124, 125, 126, 127, 133 store 124 stuc 85 subsistance 32, 88, 117 sycomore (Ficus sycomorus) 53, 64, 92, 105 Synodontis (voir poisson-chat)

T tamaris (Tamarix) 16, 39, 53, 57, 62, 64, 88, 105 tamis 36 taureau 16 Tell el-Dabaʼa el-Qanan 18 Tell el-Faraʼin 3, 7-14, 15, 17, 23, 24, 28, 31, 32, 100, 102, 103, 105, 106, 108, 109, 113, 114, 120, 122 Tell el-Farkha 3, 20-25, 100, 101, 102, 103, 108, 109, 110, 114, 118, 119, 120, 121, 133 Tell el-Iswid (Sud) 12, 17, 23, 28, 29-32, 103, 105, 106, 108, 109, 110, 114 Tell el-Ruba 16 Tell el-Sabaa Banat 26 Tell el-Samara 18-19, 100, 108, 109, 110, 119 Tell Gezira el-Faras 17-18 Tell Ibrahim Awad 10, 17, 23, 27-29, 31, 102, 103, 108, 109, 110 Tell Timai 16 temple 3, 7, 12, 15, 16, 27, 28, 53, 66, 67, 69, 73, 88, 94, 95, 100, 120 tenon en bois 50 tente 126 terre cuite (voir aussi céramique, poterie) 11, 21, 22, 24, 28, 31, 33, 34, 35, 39, 74, 75, 76, 78, 85, 92, 100, 104, 121, 123, 124 terrine 112 tesson de poterie 14, 15, 18, 19, 21, 22, 23, 30, 44, 54, 69, 76, 92, 97, 99, 103, 110, 118, 133 tête de massue 9, 48, 65 textile 50, 102 Thinis 66 tige végétale 39 Tilapia 12, 32, 37, 52, 54, 72, 79, 88 Timna 48 toit (voir aussi couverture) 21, 90, 94, 108, 109, 123, 124 tombe (voir aussi sépulture) 3, 8, 9, 16, 17, 18, 19, 20, 23, 25, 26, 27, 28, 34, 36, 38, 44, 45, 51, 62, 63, 64, 67, 68, 75, 77, 78, 81, 84, 85, 88, 89, 92, 100, 110, 111, 118, 120, 121, 122, 123, 124 tombeau 3, 67, 73, 81, 117, 120 Tonflaschen (voir aussi clou, Grubenkopfnagel, Tonstifte) 1, 13 Tonstifte (voir aussi clou, Grubenkopfnagel, Tonflaschen) 13 torchis 21, 33 tortue 52, 58, 88 Toukh 74 Tourah 38 tranchée 21, 22, 27, 39, 74, 80, 82, 83, 97, 108, 110, 117,

124, 127, 133 trèfle (Trifolium) 29, 75 Triticum (voir blé ) trou de poteau 8, 9, 15, 19, 21, 22, 30, 33, 39, 49, 51, 71, 73, 74, 80, 82, 83, 90, 92, 94, 95, 97, 103, 104, 105, 106, 109, 116, 126, 127, 133 turquoise 36, 116 turtle-back (voir aussi gezira) 118

U Umm Agram 27 Umm el-Qaab 66, 67 Unio abyssinicus 88 uraeus 7 Uruk 12

V vaisselle 16, 20, 22, 23, 27, 31, 38, 48, 63, 69, 75, 80, 115 vallée 4, 5, 8, 28, 32, 48, 58, 72, 76, 90, 113, 116, 119, 120, 131, 134 vannerie (voir aussi panier, natte) 50, 128 varan 88 vase 8, 10, 11, 12, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 29, 31, 34, 36, 38, 45, 46, 48, 51, 52, 54, 63, 65, 67, 75, 78, 79, 80, 85, 87, 92, 96, 100, 101, 104, 110, 112, 113, 115, 116, 120, 121, 128, 135 vase en pierre 19, 20, 25, 27, 28, 36, 38, 46, 52, 65, 67, 78, 87, 115, 116, 128 vesce 25, 29 Vicia 25, 29, 88 vigne (Vitis vinifera) 12 village 7, 14, 15, 18, 19, 20, 26, 27, 29, 32, 39, 61, 68, 73, 76, 77, 81, 89, 96, 127 ville (voir aussi centre urbain) 4, 7, 8, 16, 29, 49, 73, 88, 89 visage 8, 17, 20, 27, 30, 35, 36, 44, 45, 46, 51, 75, 84, 85, 122 Vitis vinifea (voir vigne) voûte 67, 100, 121

W Wavy-handled 28 White Cross-lined 69, 92

Z Zawaydah 74, 75 Zizyphus spina-Christi (voir Epine du Christ)

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