L’évolution de la psychologie d’Aristote

Table of contents :
TABLE DES MATIÈRES......Page 355
PRÉFACE......Page 5
CHAPITRE I – INTRODUTION, MÉTHODES, NOTIONS......Page 13
CHAPITRE Il – LE PROBLÈME DE L'ÂME ET DU CORPS AU STADE INITIAL DE L'ÉVOLUTION D'ARISTOTE......Page 93
CHAPITRE III – LA NOÉTIQUE D'ARISTOTE AU STADE INITIAL DE SON ÉVOLUTION......Page 137
CHAPITRE IV – LE PROBLÈME DE L'ÂME ET DU CORPS DURANT LA PÉRIODE DE TRANSITION......Page 159
CHAPITRE V – LA NOÉTIQUE ET LE PROBLÈME NOÉTIQUEAU COURS DE LA PHASE DE TRANSITION......Page 209
CHAPITRE VI – LE PROBLÈME DE L'ÂME ET DU CORPS DURANT LA DERNIÈRE PÉRIODE......Page 219
CHAPITRE VII – LE PROBLÈME NOÉTIQUE À LA PÉRIODE FINALE......Page 269
BIBLIOGRAPHIE......Page 323
INDEX DES PASSAGES D'ARISTOTE......Page 335
INDEX DES NOMS DE PERSONNES......Page 347
INDEX ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES......Page 351
ERRATA......Page 358

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ARIST01:.E TÎ{ADUCTIONS COLLECTION

'•ÉT ÉTUDES

PUBLIEE PAR L'INSTITUT SUPERIEUR DE L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN

DE. PHILOSOPHIE

,// L'ÉVOLUTION DE LA

Psychologie d:Aristote .• ,,,

PAR

FRANÇOIS

NUYENS

IHlCTElJ Il Î-.S LET IRES

011vrnge traduit du N ée-rlandais

PHÉFACE PAR AUGUSTIN Mf.MIIIU:

MANSION

PIIOFESSEIJR A 1.'UNIVF.RSITÈ DE LOUVAIN J.H: 1.'At'ADÉMIE RUY ALE t"I.AMAr-:DE DE BEI.GIQtn:

•LoU\"AIN P.1•ITION8 l>P: L"INBTITlTT BUPllRIIUR Dit PHILOBOPHI!

'!, plnre Cardinal Merrier

PARIS

LA IIAYE MAHTINUS

Nl,IHOPF'B

UITOltVltR8

Lnn~e Voorhout.

LJBRA!Rllt

PHIL080PIIIQUlt

li, place de la Sorbonne

!l

1948.

J. ~;N

(V•)

CONIUGI AC FILIOLO

PRÉFACE M. Nuyens a publié, en 1939, un volume intitulé Ontwikkelingsmomenten in de zielkunde van Aristoteles. Présenté comme thèse à l'Université communale d'Amsterdam, l'ouvrage a valu à l'auteur le grade de docteur ès lettres et philosophie ; il a connu, malgré la guerre et l'occupation ennemie, une diffusion rapide et l'édition en est épuisée depuis plusieurs années. Pour permettre à un public plus étendu de bénéficier de ce remarquable travail, nous avons proposé à M. Nuyens d'en faire faire une traduction française destinée à paraître dans la collection Aristote. Traductions et Études. C'est M. Théo Schillings, M. A., docteur en philosophie et lettres, qui a bien voulu se charger de préparer le texte de la présente traduction, travail ingrat dont on connaît assez les difficultés. Le texte a été soumis à une première revision par les soins de M. Marcel De Corte, professeur à l'Université de- Liège, qui a mené à bien cette tâche délicate aveè l'aide de ses élèves ; nous tenons à lui exprimer nos vifs remerciements pour l'obligeance extrême dont il a fait preuve à notre égard à cette occasion. - Après cela, il a paru nécessaire cependant de repasser encore une fois en entier le texte de la traduction, de telle sorte que c'est sur nous que retombe la responsabilité de la forme qu'il revêt dans les pages qui suivent, responsabilité que nous partageons seulement avec l'auteur, qui a revu avec nous les épreuves de son ouvrage. L'étude porte, comme le titre l'indique, sur l'évolution de la psychologie d'Aristote, ou, de façon plus précise, sur les trois phases successives qui marquent les étapes de cette évolution. Car c'est le grand mérite et l'originalité de M. Nuyens d'avoir découvert entre les vues initiales d'Aristote, encore tout imprégnées de

PRÉFACE

:X:

· t l doctrine classique du Traité de l 'Amr, ot'1 la platomsme, e a . , . théorie hylémorphique est appliquée au composé hum~1~1, une tl~eorrn · 'd'ia1re · qu 1· fai·t la transition entre ces deux pos1t1ons extremes. mterme Le Stagirite ne met plus alors d'opposition entre l'âme et le corps, leur union est à ses yeux une union naturelle, mais c'est l'union de deux êtres en quelque mesure indépendants

l'un

de l'autre

:

l'âme logée dans un organe central, le cœur, meut et gouverne l'organisme qu'elle anime ; le corps est vis-à-vis d'elle un instrument qu'elle manie du dehors. Ces vues ne se trouvent exposées de façon systématique dans aucun des écrits qui nouH restent d'Aristot~, mais elles affleurent dans nombre de textes épnrH, trop peu remarqués jusqu'ici, et trouvent leur expression sous une forme plus explicite dans quelques passages qui avaient toujourH fait lo désespoir des exégètes soucieux d'en ramener la doctrinr à l 'hyl6morphisme du De Anima. En en proposant une explication plus historique, M. Nuyens a restitué à ces textes leur véritablt' purlét•. Parallèlement

il a étudié

dans

l 'œuvre

d 'AriHtote

l 'nttitude

adoptée par celui-ci vis-à-vis du problème des rapporùi t1 loni on Ill' h'{>tonnera pas que les écrits qui . . ' sont représentatifs dl'8 dh·era 11ta,lrt1tle

PRÉFACE

XI

l'évolution du Stagirite à l'un de ces deux points de vue, le soient également à l'autre. Et c'est bien là ce qu'on constate. Comme on le voit par cette rapide esquisse, l'objet de l'enquête menée par M. Nuyens est bien nettement délimité. Mais il n'en a pas moins dû étendre cette enquête à tout le Corpus des écrits d'Aristote et presque partout il a trouvé à glaner des textes intéressant les problèmes de psychologie envisagés dans son étude ; il faut y ajouter naturellement les exposés suivis du De Anima et des petits traités qui paraissent s'y rattacher de façon immédiate. Par le fait même, les écrits en question - traités complets en certains cas, livres ou sections plus ou moins étendues, en d'autres, sont venus se ranger presque automatiquement dans l'une des trois périodes que l'auteur a distinguées - après W. Jaeger - dans l'évolution d'Aristote. Sans doute, les indications chronologiques obtenues de cette façon n'ont-elles pas toutes la même valeur ; plusieurs d'entre elles ne peuvent prétendre.qu'à une probabilité plus ou moins grande ; M. Nuyens souligne lui-même le fait qu'en ce domaine son tru vail repr{>sente plutôt un début qu'un point final. Mais tel quel, ce début .~i•rps II la rhronologie dPs rcrits du f'orJms arisfotelirnm proposée pur lui. Le gra,111 mérite rlclare Ueberwe.g-Praechter 8 ), - d'avoir, 1) W. ,TAEOER, Ariatotelc11, Grundlrg1mg ei11rr Ge11chichtr sci11er Entwir.klunp, Ilorlin, 1023. 2) Berlin, 1912. B) Friodrirh U1onw1:o, Grnnàrisa der Otschichte der PhilosophÜ!, Die l'hilosophio dl'B Altrrtums 11 von Dr. Knrl PRAECHTD, Berlin, 1026, p. 360 ; "Es ist clns Vcrdil'nst W. Jnl'gcrs in scincn Atudlen zur Entstl'h11ngsgeschichtc der M1•tnphysik des Ar. und 11nmcntllch ll'incm Wcrk!l über Aristotclcs durch cln· dring1•11do A11nlyso der Bchriftfrngmcnte und Achrlftcn dcm Entwicklungsgcdnnkcn zu Bt'inl'm Rl'rhtc \'l'rholfl'n und damit d111 voile Verstllndnls dl's Philoaophcn crst crechloBBen zu haben, Dcnn wlo llberall 10 let auch hier dio gonctlsche Erkenntnla l'Ïlll' um,rlaBBliche Vorau11!ltzung wahrcn Vl'rstehens. n

CHAPITRE

2

PREMIER

par une analyse pénétrante des fragments et des écrits du philosophe, donné à ] 'idée de développement le rôle qui lui revient et. d'avoir rendu possible ainsi une compréhension totale du philosophe. Car, ici comme partout ailleurs, la connaissance génétique est une condition nécessaire de l'intelligence véritable. n Pour se rendre compte de ce qu'apporte de vraiment neuf la méthode suivie par M. Jaeger, il faut se rappeler, dans ses grandes lignes, l'histoire de l'interprétation de la philosophie péripatéticienne. Dans l'antiquité, les commentateurs d'Ari.,tote sont unanimes à considérer sa doctrine comme un système fermé. Par ailleurH, ils s'efforcent dans bien des cas de montrer que, i-ur lrs point., essentiels, ce système ne diffère pas réellement de celui de Platon 1 ). Jamais, chez eux, on ne voit surgir l'idée que l'œuvre des grands penseurs est le produit de l'évolution de leur pensée. Pour le moyen âge également la doctrine d'Aristote eHt un tout complet, mais ici on s'attache surtout à mettre en relief son oppo.,ition au platonisme. A côté de l'augustinisme qui s'i11spir1! dt> Platon, et s'opposant à ce courant de pensée, on voit appnr11îtr1' le thomisme qui se réclame d'Aristote. Dans les temps modernes, ce n'est pas avant le dix-11cuvi1\111c siècle qu'on commence à appliquer la méthode gén{!tique nux philosophes de l'antiquité. Et tout d'abord ù Platon : selon toute vraisemblance, c'est la totalité ou la quasi-totalité des écrits que lui-même destinait à la publication, qui nous est parvenue ; am1si ses œuvres se prêtent-elles, éminemment, ù une étude gén(•tiquP. On ne s'étonnera pas, dès lors, que la méthode génétique ait men{•, da~s le cas de Platon, à des résultats excellents ; qu'elle ait con dm: not~mment à l'établissement, pour ses ouvrnge.'i, d'une l'lironolog~e qu~ dans le détail donne, sans doute, priliP i\ la rritiqlll', ma~s ~m dans ses grandes lignes est fixél"tainement pas du :n:otTJtLxoç voûç. ReiStele texte 737 a 7-12 : «tÔ ÔÈtljç yov~ç awµa Èv côavvu:rtÉQXHut [to a:n:Égµa]tO tijç l\lt!X,LXTjÇ âgx,Tjç,tO µÈv X.WQLxplique et limite à la fois le senti des mots qui le précèdent. Seul le principe psychique,-~~~ Pst dépendant du corps, se trouve uni au sperme. Pour le vo\!ç qui est indépendant. du corps, il n'rn est pas ainisilll). Nul doute, sécrits métaphysiques où le Stagirite fait mention des rupporti-1 ùe l'âme et du corps. Ces passages ne se font remarquer pur ri1•n ùe particulier ; ile sont parfa.itement fondus clans le trP complét{•s par des cnquêtrs parallèles portant surtout sur les deux sujets suivants : 1, Les phas('s de ] '{•volut ion cl' Aristote clans sa, concept ion de la divinité.

CHAPITRE PREMIER

60

2. Les étapes du développement q\1'a subi sa pensée dans ses rapports avec celle de Pla.ton. Au cours de notre étude du « corpus aristotelicum » nous avons rassemblé déjà une documentation con&idérable concernant ces deux problèmes. Mais nous a,vons renoncé à l'utiliser dans ce travail afin de ne pas lui donner des dimensions excessives. Aussi, mises à part quelques exceptions peu nombreuses, nous sommes-nous limité à l'application d'un seul critère ; celui des rapports .uvoç civfQC;•nov xai ).n,xbv ix 10:

E°utEQ da(.

PUISSANCE ET ACTE

69

la substance) ; elle ne peut, à son tour, être dite un «être», sinon dans un sens a.ffaibli, analogique. L'entéléchie (et de même la puissance) n'existe pas en elle-même, mais seulement en fonction de la substance. C'est pourquoi elle ne « devient » pas en elle-même, mais uniquement en fonction de la substanc~ 181 ). Pour désigner cette « fonction de l'être» qu'est l'entéléchie ou la puissance, Aristote n'a pas créé de vocable spécial. Saint Thomas d'Aquin, le premier, a caractérisé l'une et l'autre comme un « ens quo », c.-à-d. « ce par quoi l'être est. » D'une façon générale, saint Thomas a éclairci dans une large mesure la théorie aristotélicienne de la puissance et de l'entéléchie. Parmi les nombreux passages où il traite de ces notions tout à fait fondamentales, nous en relevons un seul, pour lequel nous suivons l'interprétation proposée par le P. Hoenen 182 ). « Pour beaucoup d'esprits, la fausseté de leurs conceptions touchant les formes tsubstantielles résulte de ce qu'ils ,en jugent comme on juge dec; substa.nces ... De là provient l'erreur, tant de ceux qui prétendent que les formes existent de façon la.tente dans la matière, que de ceux qui admettent qu'elles existent en vertu d'une création. Ils ont cru, en effet, que les formes sont r,ujettes au devenir, comme Je sont les substances. Ne trouvaut, pur ailleurs aucune matière d'où ces formes pouvajent prowuir, ils t•n conclurent ou bien qu'elles sont créées ou bien qu'elles prél-xist ent dans la ma,tière. Mais, ce faisant, ils perdent de vue CJUe,tout comme l '« être » n'appartient pas à la forme, mais au sujet par l 'intrrmédia.ire d1• la forme, ainsi le devenir qui aboutit ù l'être, ne p1•ut appartenir à la forme, mais au sujet. De la même fnçon que la forme est dite t\tre, non parce qu'elle est au sens propre, mais parce que, par rllc, quelque chose est ; pareillement, on dit cle ln forme qu'elle est produite, non qu'elle soit elle-même produitment le discrédit sur la. philosoph'Ie b'1010~1q11c · . . • qm, · d 'Ari.~totr, philosophH' en l'occurrence , se disti ngue prcc1st'ment, , · 1. • • • ,. par 1111 InnpHht,, rt son caractère réaliste n 196). 196) « Het is zeer te b t . le h' h e reuren, dat Dricsch de Arietotcliachc tf'rm « ente· e ie » eeft overgenomen z d d . ' on er en h1craan verhondcn Aristotl'iiMrhl'n be· gri • h psm oud mede te aanvaard Il t alleen d t en. Jynai, twv &à ~u1.wùlv ;ul..ov. • 1014 b ~6-30.

ÜÀÀ.ov tQ yEyQaµµÉvcp ÔtaÀOycpdMç tt ân:ocpa(vEtat t~v 'lj)ux1)v Eivm » 13 ). Et M. ,Jacger rema.rque à bon droit : chez Platon, d. H. BARTH, ouvr. cité, p. 49 aeqq. 18) S'IMPLICIIJB, /n Ar. JJc- Anima (Comm. in Arist. graeca, XI, p. 221 Hayduck). Ed. Hrrol., l-11-1:!h :m. Hos11 ·16, llEITZ !I (i4), WALZY.R, p. 19. L'importance 1fo 1'rxpr,•M"ion " rll\,',ç n » rl-sidc surtout dans cc fait qu'Aristote eeeso de 1'cmployH pour t1f.Ri1tnrr ! 'Arno dans ses tmit6s postéricurs, notam· ment dans le D,· A nimc1. ;-;0 118 v trouvons ln tormulc : ouo(u t:,ç Elôoç OOJflU'tOÇ qn,01xoù1lll\'ClflFL t,,,1i1v •'zo,·to~ • (41:! a lll-21), 1nnclis que• la \jlUX~VOlJ'tLXlJ rst dite 11't c'i:toç ril\1i1vD (•t:!ll n :!7-21!). 14) Ouvr. ritl\, p. 44, :i. Ln tr:uhl µnx~b~ tolito~ Ô~ ~~µa'foç ov 'fOiç ûvltoo'iitoiç b~ 8 ix :icUm :tfQICft'Qrtrll OQ11>.oi111rV(lv.T, lOU'f j Eq>'I},, Kâ.xEtvoçfuto>.a&uv.se,difformité, l'harmonie doit être santé, force et beauté. Mais l'âme n'est rien de tout cela : ni ~nté, ni force, ni hl'nuté. Car Thersite aussi avait une âme bien qu'il ff1t très contrefait. Donc, l'âme n'est pas une harmonie n 22 ). Un autre fragment nous montre qu'en faveur c Mt~L ~ 0~ ul itév-cebnxtLQ~ou..; toi) m.cituivoç, ltt.XQ'IJ"CUL r,; xai aùtoç 0 ~QIO'to:eÀ'IJç, roç'IJÔ'IJ el.itov,iv tqi Eù&ri11q, tep lluù.6ytp r11·,o l:nxr4.,~m-111 tai,ta~, "~ • ' ' • . .).•' , µ.èv0\1fto\r-,. • t'11 IIQJ.I.OVU1 'P'IJOLY n tvuv-ciov '1 1iYUQ1&0. S. AUGUSTIN, Contra Jvlianum I'rlag. 4 (15) 711. Nou11 troUTODII la D1êm e1tation chez JambJ' p • ' · b _T , ique, rolraphquc, 11, p. 411 Piat.,IJI : , tÏ1mtrQ yùQ tou; "Q,Q'IJV~ ~L fiaauv~uv :toU1à itŒQà qruow LO'(l)Ç t:lvmtO yÉvoç~µwv xa).ErrovtO µnvfü.tVElV n xal m«lltELV fott, xat µ6À1ç11.taMvotto,l>tùniv dq,utav xnl niv rrnoù q,uaiv tro~v· &vM :n:otel>uvriawµEV aro{n\vat:n:uÀ1v 60ev lÀlJÀuOaµEV, MjÀovcôç~81, l. , , , , 30) ov XQL 1,/~0V auto :n:Ol'}OOµEv :n:ctvtEÇ • . L'attitude de refus en face de la \'Ït>, que nouK 11,·onsrencontrée dans 1'Eudème (p. 2 seqq.) reparaît dan11le Profrrptiquc. Tout ce qui appartient à cette terre, même la b1•aut(,phyMiquc- à laquelle les Grecs étaient si sensibles, - tout cela n 'eKt qu 'apparences et mensonges. « Quod ai, ut AristoteleM ait, Lync1•i oculia homincs uterentur, ut eorum viaus obstantia penctrarct, nonmi introspectis visceribus illud Alcibiadis superficie pnlcllt!rrimum corpus turpit;simum videretur T» 81) Rien d'étonnant que, comme l '1':udèn&e,le /'rot rr ptiq1,r oppose au tableau des choses terrestres, péri.ssa.bleal!t drnuées de valeur, un monde où tout est stable, définitif, éternel : Je monde des idées32 ).

to

28) Roe:1, 58. Cf. WALZD, 12, I'· /\:.:'.

lit) W.u.zm, 11, p. 411.'T,µwinuov &i ya tcûv #vraûOn 'Ç1j11ov cn:e MiM>V qni,m 'Cl! xai xatù q,vt'IIVy;yove. Kai tn~ui icmv tÙ>VOV'l(OV06 X,UQLV fi qniaiç fiµci;~GB xai O Oré,ç. Ti &~ rn~,oInn IJ11011y1¼111~ i1.1oitciif.LE\'OÇ, • i:o 811ciauo&11, • l!W • tàv oi1011v,;v, , xai ;..u,,1',v r,; Or.tnQOY flJ'QOXE'/ tlva, i:iiç rm'•ae ' ' • -rv (I)~ È; Ù.11\i(l)vxui 1wvi1w1v ùvu.1j•1i.1u:voç to•i ~iou tùç ÜQXrotrrptikos uns in cine mehr person· liche Atmosphiiro ». 34) Nous avons rnpportl, plu 8 haut la rompnrnisnn tyrrhénions (notn 2fl). J,;)11, r•l pr{,,•{oi){, 1, imm{•dintl'ml'nt

• Toùto

YÙQ IMmç

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avoc lei priaonniera des mot.a suivants :

).tyo\ll'JI t() lj"IÎ\'UL l>u'lo\'QL t~V 'l"-'X~" tLflWQLO.V xut ti'Jv~11nç bl xo).ciori 1,ry,D.u"' t1\'1i1v ÙJU1QTTJl"i.T111\', Ilciw yciQ f1 m'•~n•ç.~ tOLOV-C

~tù müiau. ti')ç 11 ,,,xi)ç1 , WAJ.u:11, 10 h, p. H. Hoss, 60, llQXflU )tf"~H)I 0

CHAPITRE II

94-

le philosophe grec traite aussi des êtres vivants dans les termes suivants : « Les êtres vivants, coDBidérés dans leur ensemble et sans exception, ou, du moins, ceux qui sont les meilleurs et appu. tiennent a,ux ordres les plus élevés, comptent certainement au nombre des choses qui naissent de la nature et suivant le plan de celle-ci. Peu importe, d'ailleurs, que l'on pense que la plupart d'entre eUI ont été produits contrairement aux intentions de la nature parce qu'ils sont nuisibles et mauvais. En fuit le plus noble des êtres vivant sur cette terre est l'homme. Il 1•st évident, dè8 lors, qu'il est produit par nature et conformément 11 ln 11uturc » S~). Que devient l'âme dans cette théorie d 'aprt'H laquelle l 'hommc est un «protluit de la nature» T Le Protreptique répond: u Dt•Hdt•ux parties dont nous sommes composés, l'une est l 'îunt•, l 'nut rc, le corps. La première commande; l'autre lui l'f-t soumis1•. L'une dispose de l'autre pour en fajre usage, l'autre lui est ,mhordonnh, comme son instrument. Telles sont, en effet, toujourH lei- r1•l11tio1111 du Hujt•t vis-à-vis du maître et de l'instrument vis-à-vis dt• c1·lui qni 1•11fuit usage» 88). Cette manière de voir est-elle en co11tru.MtinécA une vie supérieure et que, dès lort;, eon K\'jour !1111111le corpll est contre nature (c.-à-d. contraire à la. natur1• dt• l ',1uw), 1•t l '011 peut admet35) • Kat 11-/iv'tO. ye 'Ç1iK1 't!ÙVlf'UC11' s C'orps e{•IPstl's. Pu.r r11pport à la première, il a en vue les transports divins l't. 111clairvoyance qui surviennent pendant le sommeil. En l'ffet, 1lit-il, quand l 'nme est revenue à elle87) PLATO:-., Timl-r, !'li n : IIQ/,ç yà.o i•ylfiru;,mi ,•011011ç ÙQFtci.çn xai xaxl~ O\JÔEµ(nm•flJlH(llCl xni flf[fT(llrt fltl~(I)\' lj 'ljlll;(TJÇ ni>n"1ç :T(lOÇ (l(Ïlfln ai,to •. Ct. E. Ronoi:, P.•yrlie, J r, p. :!iff : " Nirht rin organi~rhor Zusammenhnng, aber doch ein "Elwnmns8 » hrRtrht nun zwiRrhrn drr rinzclnrn Srclr und dcm ihr ver!iehenen Lciho ». Cf. Phhlon, 70 f~, 110,oii Plat-On tait auHi du corps le serviteur de l'âme. 88) W. Juo,:a (np. rit., p. 125-li0) nu111i 6tudlc, l'D d6t.ail cet ouvrage. Les au~rea dialogue, no i,ontlcnn1•nt nurun texte partlculillrement intéreuant au pomt de vue du problème dei rapport• t'lltre 1'iml'I l't le corpa.

CHAPITREII

96

même dura.nt le sommeil, elle recouvre sa vraie nature, elle pré. voit et prédit l'avenir. Or, elle se trouve dans une situation sem. blable lorsque la mort est sur le point de la séparer du corps. Aristote invoque auSiSi l'exemple du poète Homère qui a tenu compte, à son a,vis, de ces particularités, car il représente Patrocle prédisant, au moment de mourir, le trépai; d 'Hector et Hector, celui d'Achille. Pa.reils faits, dit-il, induisent l'homme à penser qu'il doit y avoir un être divin qui de sa nature 8'a.pparente à l'âme .et est omniscient» 811). On est frappé immédiatement dans ce passuge par l 'a.ccordtrès marqué de son contenu avec les idées exposées dans l 'Eudème.Ce dernier dialogue, d'ailleurs, doit son existence à un rêve prophétique. L'accord ressort encore davantage quand on tient compte du fait que plus tard Aristote a. modifi{, du tout 11utout 1ws vues au sujet de la divination 40 ). 39) • 'AQL.11c; &è d:io &u11vcioxcüvEvvo,av01c:ï,v l).eyr yryovéva.1 êv toï. à:v0Qcfutoiç,d:ié,te tlÏ>v7tEQin\v ,vvxilv avµ6u1VOVtwvxui ci.-cl>t intvoiiv xa.-ft' lCUtÙtOV Ouvcnovxooo(teaOa.1tOQCÎV,O)Ç FXfLtnç_E(llÇ, UOtQ(l)V TE

TU mlv ÔIUKEKOOjlT]K(OÇ• . Ct. KANT, Kritik 1·11H8 irl'r, 1!122, p. 174) : 11 Z,vci Dingo erfüllen dae Gemüt mit immrr nrm•r nnd znnrhnwndc:-r Brwnndcrung und Ehrfureht, je iitter und anhaltrndrr eirh dns ~ achdrnkcn da mit bcarhllttlgt : drr beetirnto Himmel iil"•r mir und tlnM 111 ornliMrlH' Ol'Mt•tr. in mir 11•

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der praktisc/11,n l'crn,rn/1

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98'

CHAPITREII

ü, qui beati putantur, nec tamen exissent umqua.m supra terram, accepissent autem fama et auditione esse quoddam numen et vim deorum, deinde aliquo tempore patef actis terrae f au cibus ex illis abditis sedibus evadere in haec loca quae nos incolimus atque exire potuissent :· cum repente terram et maria caelumque vidissent, nubium magnitudinem ventorumque vim cognovissent aspexiasentque solem, eiusque euro magnitudinem pulchritudinemque tum etiam efficientiam cognovissent quod Î8 diem eff iceret toto caelo luce diffusa, cum autem terras nox opacasset tum caeluro totum cernerent astris distinctum et ornatum lunaeque luminumque varietatem tum crescentis tum senescentis, eorumque omnium ortl.18 et occ1111us atque in omni aeternitate ratos inmutabilisque cursus - quae cum viderent, profecto et ess~ deos et haec tanta opera. deorum e~e arbitrarentur » 48 ). En lisant ces lignes - qui, comme maint!! passages des dia-logues, nous montrent un Aristote tout différent du ,, grand-maître de la logique», - nous pensom, in\'olontairemeut aux ha.bitnnts de la caverne au septième livre de la République 44 ). Il y a sans doute des différences entre les deux peinturett, soulignées avec raison par M. Jaeger (p. 168), mais malgré cela, la rt'H.Hemblance est telle que nous pouvons parler, Rans re11trictio11, d'un pendant et d'une imitation-de Platon. 2. Aristote se rattache encore Alui d11n11 le Hrol cpù.ocmLÀoaoq:i(aç aussi bien qu'à l'accord complet de cet ouvrage avec l'Eudème sur la question de l'oniromancie, nous croyons pouvoir affirmer qu'il n'y a aucune raison de lui aEsigner une date postérieure à celle des a,utres dialogues. Le IlEQlq:>I.Àoaoq:i(aç remonte ~

wç ,mÀÀ(ov6çnvoç èqnéµevov, to l\è 0etov oün XQEi't't6vn ËXELÉau"tOii,{,cp'o~ µeta6'1.rr&~oetm· èxetvo yàQ liv °'Jv On6teQov · oüte vito xe1Qovoç to XQEi'ttov ncicrxeLv 0éµLÇfot(' xul µévtoL, El vito xe(Qovoç, cpuiiÀovüv n itQooeÀaµ6avev,oûl\Èv llèÈv lxdvcp cpaùÀov· ù.'1.'1.'oul\è fouto fU,ta6aÀÀELùlÇ xaÀÀtov6çtLVOÇ ècpLÉfU,VOV' crul\èyàQ èvl\eéç E> Après cette citation d'Aristote, SyrianUts continue : « Aussi, sa réfutati0n à cet endroit (Met., XII, 9, 1086 a 18-21) n'a-t-elle de valeur que pour la masse, pour ceux qui ne connaissent d'autres nombres que ceux qui sont formés d'unités. Qua.nt à la pensée (véritable) de ces hommes divins (les Platoniciens), il ne l'a pas saisie du tout » 52 ). Dans ce passage où, comme d'habitude, il met Pla,ton au-dessus d'Aristote, Syrianus reproduit les termes du Stagirite pour prouver que ce dernier n'a point réfuté Platon, vu qu'il confesse luimême ne pouvoir comprendre la théorie des nombres idéaux. Mais ce serait bien sûr une erreur u'interpréter le « non capio » d 'Ari,stote comme une capitulation devant les abîmes insondables de la théorie platonicienne des idées. Il y a, à n'en point douter, une critique dans la remarque cl'Aristote. M. Jaeger qui reproduit uniquement les dires du Stagirite, et isole ainsi la citation de son contexte, en donne un commentaire qui en fausse le ::;ens. Voici ce qu'il écrit : « Le personnage qui a la parole n 'L~,t autre qu'Aristote : sous une forme personnelle, mélange de regret et de moquerie, il exprime son embarras en fa.ce de la théorie platonicienne>> 58 ). Mais c'est là donner aux paroles 12) ' 'E11:d OtL xnt aÙ'tOÇoµoÀoyEi

µTjôèv ElQTJXÉVm11:QOÇ 1:à.ç ÈxetV(l)Vim:oOÉ L'autre répond : rité 1\ ce sujet, nous ne pourrions le soutenir que si Dien nous marquait son accord. Mais que ce que nous avons aYanct\ est Yruisemblablt>, nous osons le déclarer dès maintenant et l'oserons davantage encore à regarder les choses de plus près : retenons ùonc cette déclaration» 40 ). Mais voici qui est plus important : la conception dualiste de l'âme et du corps se retrouve i,;uns utténuution dans le Timée. Sans doute, les parties inférieures de l 'ûme partagent la corruptibilité du corps. Mais l 'l'sst•nc·e vfritnble de l 'îime, le siège même de la personnalité humaine se trouve dans la partie supérieure de l'âme, Àoy1cmxov. Le l'UractPn· divin de ec Àoytanxov assure à la personnalité humaine la préexii,;tl'11ce par rapport à la formation du corps et la survie après la mort.

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15) • Knt ÔLÙ tuÙt(l ôi1 oe6i',1uivm 1ua.CvnvtO Oetov, µ~ :n:ù.ou~V à.vayxT), ~roQlç Èxe(vou xutmxi'Ço1•mv flç o,i,QILXI tO njç l)'UX,'ÏjÇ 0vTjtOV YE'Voç Èviliouv. • 7'j 111., till l). J,;, 4s) • T, , • . lj•••x.11-;, , " 0 . • ' ..~· • U Ill'\' OUI' :trl'I ,i,101· (h"!Jt(l\' rx.n xm ()(10\' uov, xm 01tn xm JM'U OJ:xui lii' Il x,,,,~,i~1pxi110,1, tii ph 1i).,10t•.; ,;,., rIQT)tm, Ot-oùm.,µq,i1om•toçtot' ô.v OUt(l)~ µo,•!JJÇll11nx.11111'Çoi11f011. , .., yr 11i1velxb; ~µlv EIQijuOni.. xai ,,üv xui Én µâÀkov uvunxo:rn1•n1 /\1ux1v/\1,,n•t rov ,i, 1piw11 x11i 1tECftÎo0111. • Tim., 72 D. Cf. J, SoUILat,De I'lalonia 1loctrina rirra animam. Rome, 1932. P· 20, note 2•

142

CltAPITRE III

Cette préexistence ressort, entre autres, des paroles que le Démiurge adresse aux dieux au sujet de la création de l'homme: « Et cette partie qui dans ces êtres mérite de porter le même nom que les immortels, partie dite divine qui commande en eux chez ceux qui toujours voudront vous suivre et suivre la justice, j'en fournirai moi-même la semence et je vous mettrai ainsi en mains l'origine de cette œuvre. Pour le reste, ajoutant à cette partie immortelle une partie mortelle, fabriquez des vivants, faites les naître, donnez leur la nourriture et faites les croître ; quand ils périront, recevez les de nouveau près de vous » 47 ). Après avoir créé les âmes, le Démiurge leur assigne comme résidence les astres et leur donne des instructions en vue du temps qu'elles devront passer dans un corps mortel. « Après leur avoir dicté toutes ces prescriptions pour n'être en rien responsable du mal que chacun des êtres pourrait ultérieurement commettre, il sema les âmes, les unes sur terre, les autres dans la lune, d'autres encore sur chacun des instruments du temps 48). Après l'ensemencement, il confia a.ux dieux jeunes la tâche de former des corps mortels et de créer ce qui devait encore être ajouté à l'âme humaine 49 ), les chargeant de prendre la direction de tout cela et de tout ce qui devait en résulter, de gouverner ce vivant mortel de la manière la meilleure et la plus bl'lle qui serait en leur pouvoir, et dans la mesure où il ne deviendrait pas lui-même la cause de ses propres malheurs » ~0 ). Kai imO' oaov µÈv (l\)'(O)V ci.Oavcho~ oµwVl!flOV dvm ;"CQOO~XU,{)ftov ÀEyoµEvov ~yEµovoüv 'tE iv aùto1:ç twv ~i ôixn xui Uftiv iOEi.ovtrov ËllEGÔv, dont il fait l'essence même de ]a personne humaine. Nous avons rencontré chez Aristote des vues identiques 55 ). Le point de départ platonicien d'Aristote se trouve ainsi suffisamment mis en lumière. Dans les chapitres qui suivent, nous pourrons voir comment il s'affranchit de pl us en plus de Platon et commence à édifier son propre système.

cap Ma.iJ.a(548 b 25) doit probablement ltre identifié au promontoire 8.-E. dt• l'ile de Lesbos.

l48

CHAPITRE IV

11 y a là une donnée très importante pour la datation des ouvrages de biologie : Sir David Ross 2 ) et M. Mansion 3 ) l'ont déjà souligné. M. D 'Arcy Thompson croit pouvoir en tirer la « Je pense qu'on peut démontrer que les études d'Aristote doivent se placer, soit exclusivement, à l'époque de sa maturité, entre ses deux séjours

conclusion suivante: d'histoire naturelle soit principalement, à Athènes i>(1.c.)4).

Cette conclusion est très importante ; elle montre clairement que la chronologie proposée par M. Jaeger pour les traités de biologie5) prête le flanc à de sérieuses critiques. On pardonnera facilement à M. D 'Arcy Thompson, tout à la joie de la découverte d'une donnée aussi importante, d'en avoir exagéré la portée. A la suite de ce qu'on vient de citer de lui, il ajoute encore : ccIl semblerait ainsi que les travaux d'histoire naturelle d'Aristote précédèrent son œuvre plus strictement philosophique; Ross, Àristotle, p. 113. .,fristotlc. Sclt-clio11s, p. XVI. A. MANSION, La genèae drl l'œuvre d'Àrùltote, p. 335. 4) « I think it can be shown that Aristotle 's natural history studies were carried on, or mainly carried on, in his middlo age, between bis two periods of residence in Athens » (loc. cil.). L'auteur continue sur un mode quelque peu romantique : « thnt the cnlm, landlocked lngoon nt Pyrrha was one 01 his favourite hunting grounds » etc. 5 ) M. Jaeger attribue les traités do biologie, en bloc, à la période finale: « Der Philosoph Aristoteles wiichst hernn zuerst in der N achfolge, dann in der Kritik Platons. In der dritten Periodc erschcint mm clwas ganzlich Neues -und Eigenes (e 'est nous qui soulignons). Er wcnclt•t sich der empirisehen Ein· zelforschung zu, wo er dureh dio folgerichtige Durchfiihrung seines Formge· dankens zum Schèipfer eincs neuen Typus der Wisscnscllllft wird. Wie si~h diese neue Richtung zu der Philosophie der vornngehenden Periode verhiilt, wie weit sie deren Vollendung bcdeutt't und wit• wcit sil' über sie hinnuswaehst, mag zuniichst hier nicht gefragt werden ; vi,•lnwhr legt•n wir die Tatsaehe 818 solehe fest, dass dio zentralen philosophischen Disziplinen in >lft). nvt EÙQOÇËxovtL • tlta ËvtEQOVwi:Âoüv, EtÂtyµÉvov, EltLELXùlÇ:rcÂatv. ~ ÔÈ XO.tùl XOLÂta oµo(a tîi udq.. :rcÂatEiO.tE yô.Q Éon, XCIL to â.:rcotCllJ'tl]Ç 31:QOÇ t~V ËÔQClV:rcax,ù xai ~QCll(lJ•. Hist. An,., I, 16, 495 b 23- 2818)

ÊvtÉQouµell;oov,

14) (('AxlVT]tOV ÔÈ to oùç i'ivOQùl:rtOÇ ËXEIµ6voç tùlV». Hist. Ân., I, 16, 494 h 15-16. · 16) ,. ' ' ,,, Xo.'1 i,ynO'tato\' » « Katà !lfyt0oç ô' foutOÜ f)'.EL av0Qùl:rt0Ç :rtr.EÎotOV E'{XEVÙ.crrcaÂuxcov.'tOÜ'tO yà.Q oijnv oûx ÉX,€L». Hist. An., IV, 8, 532 b 33 • 533 a 3. ('ompar('z r.;i.~1, :l-7. 24) (( Tà. ÔÈ 'Ç([lO't())((lxa.i TEtQMOÔCl 'Ç,pa ÜÂÂO aÂÂ'l)V ou continuité est le prinMiletus, and which was distinguishe. On peut concevoir une coopération entre l'âme et le corps, aussi étroite qu'on voudra, il n'en résultera jamais une unité au sens strict, une totalité vrai~. Et pourtant, c'est bien celle-ci que nous révèle dans l'être vivant l'existence d'une finalité immanente. Or dans les théories mécanicistes l'âme et le corps demeurent toujours deux « choses » distinctes dont les essences respeeti ves n'impliquent pas qu'elles doivent collaborer l'une a vee l'autre. La conception mécaniciste ne va pas au delà d'une unité accidentelle, elle n'atteint jamais l'unité substantielle 46 ). Aristote Ini-même a fort bien senti cette difficulté, ainsi qu'en fait foi un texte remarquable figurant « "Exel llè :n:civta'tÙ Ëvmµa. m'mS,xathL"tEQxac,lliav x(Ü i\rrac,. -rou"touIl' afoov 1TEQL 'ti}V xmÀ(nv 't01TOUxal 'tOÎÏ :n:EQL t1)V xac,lliav, êi:n:roç71-rijç al~nxijç 'ljl\JXT}Ç cic,xi1 â:n:nOiJçù xal fil] mxv XCl'tClÂ.aµMVTJ'taL Ili.à TI}Vâ:n:è> 'tQOibes, beanstautlet wer den, we1·1 cr eme · unklare Vorstcllung \'On dc>r suhstantin· 1en F rm verrai, besonders wenn die, die ihn gebrnueh,•n, aueh \'on dL•r Tütigkeit des Leibes und der Tiitigkeit der Seelc wie von zwci Tiitigkeitc>n sprechen. » , . . Eli c es t caractér1s· Qu ' on VCUI·11e b'1en excuser la longuc>ur ds. Car c'est une tent~tive · , . ' ' . d b10!0· sans issue que d essayer d 'mterpréter cPrtaines assertions des traités e gie en 98 basant sur les conceptions propres au De Anima: ! 'analyse des te:x:tes cités dans ce chapitre le montre à suffisance (et nous n>50 ). ccLa raison pour laquelle certains organes des sens sont reliés manifestement au cœur, tandis que d'autres ont leur siège dans la tête a été exposée ailleurs, pour chaque cas en particulier>> 51 ). Ici encore, c'est au De Partibus qu'il est fait allusion. La manière de concevoir les rapports entre l'âme et le corps reste très mécaniciste dans le De Juventute aussi bien que dans le De Partibus. Témoin le passage suivant : ccIl est nécessaire qne la source de cette chaleur vitale se trouve dans le cœur chez les animaux à sang chaud et dans l'organe correspondant chez les animaux dépourvus de sang. En effet, c'est grâce à la chaleur naturelle que tous les organes opèrent la digesdéclarations qu'il est impossible d 'nr A 11ima, - tenter do faire entrer de force dans le moule des théoriPs Pxpo8 frs nu cours (fo cet ouvrage, des assertions qui s'en écartent. Mais, à l 'invPrsP, n(ç » FV €1'.FQOIC flQl]"to.L " '

De Juv., 3, 46!! u !!0-!!:!, l'f.

/Je Part. A 11., Il, 10, 656 b 5-7,

CHAPITRE

166

IV

tion des aliments, mais ceci "aut surtout pour l'organe le plus important. Aussi, lorsque les autres parties du corps se refroidissent, la vie subsiste dans l'organisme, mais si le cœur perd sa chaleur,la vie s'éteint complètement, car tous les organes dépendent de cette source de chaleur et l'âme se trouve comme embrasée dans cette partie, savoir dans le cœur chez les animaux dotés de sang et dans son correspondant chez les animaux dépourvus de sang. C'est pourquoi la conservation de la vie dépend de la persistance de cette chaleur et ce que nous appelons la mort n'est autre chose que l'extinction de cette chaleur même )>1!2 ). L'âme végétative, aussi bien que l'âme sensitive, se trouve, d'après le De Juventute, localisée dans le cœur : « Chez les animaux pourvus de sang il faut que le principe de l'âme tant sensitive que végétative réside dans le cœur » U). Les textes qu'on vient de citer, montrent à l'évidence que le De Juventute ne peut en aucune façon appartenir à la période finale de l'évolution d'Aristote, celle où apparaît la notion d'entéléchie du De Anima. Par contre le contenu du traité est en parfait accord avec la conception mécaniciste exposée dans la plupart des écrits biologiques. Mêmes constatations pour le De Rcspir-ationc, le dernier traité du recueil qu'on puisse regarder comme authentique. Nous y retrouvons la localisation de l'âm(', principe de vie, dans le corps 54) : G2 ) « 'Ava.yxo.tovô-iito.uniç t-iiv ciQx-iiv tijç BEQµ()tl]TOÇ h tÏJ xaQbiq. toîç êvalµo~ Etvm, toiç ô' ûva.lµoLç h t

.rivurtEîvm

T.:>.ovn. i:(ç oùv Ëoi:mwoitEQ owru1 ,1 1Vux1 ; • 1 - oüi:w i:l i:o ytyvoµEvov xlvrioLÇ ii yÉvEoLÇ Met,,K, 12, 1068 h 10-12. Le corps et l'âme sont tous deux caractérisés ici comme« &:>.:>.otroi:ôç », c.-à-d. « sujets au changement», tandis que dans le DeAnima Aristote fait observer que ce n'est pas le corps ou l'âme qui sont sujetsù'u changement, mais Je cruvo:>.ov, constitué d'âme et de corps. Cf. DeAnima, I, 4, 408 b 13-15. 81) M. Jaegcr a rnison de ne pns proposer de date pour le livre /J.. Ce livre ne présente aucun lien intinw avec les autres et a été connu, pendant longtemps,comme un traité existant à part. On peut conclure de certains textes que,sous la forme où il nous est parvenu, ce cclexique philosophique» date dela période finale de ln carri?!rc d'Aristote. Cf. !:,., 8, 1017 b 14-16 i 5, lOl 5 a 25i 30, 1025 a 2G-2ï.

tooi.i.owi,ov

17ô

CHAPITRE IV

époque plus tardive que, par exemple, les livres A et B (p. 203); d'autre part, de ce qu'il dit à la page 347 82 ), il ressort que cette « époque plus tardive» ne désigne pas la période finale de l 'évolution d'Aristote. Nous avons noté précédemment que pour M. Jaeger le stade de transition est la période « métaphysique)), celle durant laquelle les traités actuellement connus sous le titre de Métaphysique ont été rédigés, à l'exception de quelques sections 83 ). La période finale est, au contraire, vpuée aux sciences de la nature : c'est celle où se situent les traités de biologie à côté de beaucoup d'autres travaux de recherche d'ordre positif. Cette manière de voir n'est guère admissible : il suffit de se reporter à notre exposé établissant que les ouvrages de biologie datent, pour la plupart, de la période de transition. Mais nous pouvons y ajouter une seconde preuve montrant que la chronologie proposée par M. J aeger est inacceptable. Nous allons faire voir, en effet, qu'une partie importante de la Métaphysique appartient sans le moindre doute à la période finale de l'activité d'Aristote. Nous commençons par l'examen du livre Z. Dans le huitième chapitre, l'auteur se sert de l'exemple de la sphère d'airain pour expliquer que les objets inanimés sont composés de forme (dôoç) et de matière (ÜJ.11)et il fait remarquer à ce propos que cette composition se retrouve dans les êtres vivants : et «l'animal» sont comme la sphère d'airain en général » 84 ). D'autres passages en grand nombre nous apprennent comment Aristote conçoit cette composition de forme et de matière dans le cas de l'être vivant. Ainsi, au chapitre 10, 82) « Die Gruncllagen der aristotelischrn Philosophie - in dem engen Sinne dieses Wortes, wie es ihre Darstel!er durclnn'g auffaHsc·n, also mit Ausscbluss der riesenhaftcn Forschcrtütigkeit auf nnturwissensl'haftlichcm und geisteswis· senschaftlichem Gcbict - sind hcrcits in der mittlPren Pcriodc fertig ». Sur ce point aussi le résumé du livre dl' M. ,Jaeg!tn ». Met., A, 5• l0i0 b 36 -1071 a 3. Sur taooç, voir BoNITZ, Index, 347 b 32-34. A propos de la construction « 'troV oùmrov dDe même, le bien résultant d'une telle coopération ne se répartit pas entre les deux termes, mais, tout ,en dépendant de l'un et de l'autre, il échoit au premier en vue duquel cette collaboration existe. Lecorps, en effet, est par destination naturelle instrument de l'âme et l'esclave est par rapport à son maître comme une partie et un instrument séparable de lui, l'outil est, en quelque sorte, un esclave inanimé>>119 ).

118)

Eth. Eud., III, 1, 1229 b 18-22.

« 'En:d ô' oµo(wç f):EL ,i,uxiill:Q0Ç aw1ui xal t'E):VLTIJÇ nQ0Ç 0Qyavov xal Ôecm6t"l]ç ll:Q0ÇôoùÎ,ov, tOUtqi, &À.À.à,;o ô.µcpo,:ÉQWV ,où Évùç où ËVEXUÈanv. t0 t'E yÙQ acï111aÉanv 0Qyavov auµq>Ui:ov,xal tOÙ ôecrn:6,:ouo ôo;;À.oç wan:FQIL0QLOV xnl oQyavov àqimQe,6v, ,:o ô' oQyavov roan:sQ ÔoùÀ.oç n'ljru;,:oç». Eth. Eud., VII, 9, 1241 b 17-24. Nous avonR repris la conjcrtur!' do Jackson (dans J. Salomon, Oxford Translation, vol. IX) qui, au lieu de (( to ÔÈ tOÙ hù,; o-ùôév », lit : « 't0 ÔÈ tOÙ Évoç' où ô' Ëv ». L'édition Didot donne : « to ôè ,:où Évoç 'iô1ov », ce qui exprime plus fortement encore la même idée. Il Y a lieu de so demander ce qu'Aristote entend exactement par auµqiui:oç, car la question est importante. Le sens du terme ressort de l'analyse des notions qu'il y oppoRc (1096 a 13). Enfin, la division tripartite des biens, - biens extérieurs, biens du corps et biens de l'âme, - se trouve déjà chez Platon 132 ). De même, la distinction, dans l'âme, d'une partie et d'une partie « irrationnellel> 133 ). Livre II. Dans ce livre aussi figure un passage dont le contenu fait nettement contraste avec la doctrine du De Anima. Comme < ii:clih]ÈvtÜ 'ljluxii))sont énumérés : « Ëm-/h,µ(a,ogy~, cp66oç,0Qcicroç, q?Wvoç, xagd, cpLÀta,µ(aoç, :rc6{toç,~rjÀoç,ÈÀEoç, oÀwçoiç Ë:rcEtm ~ÔOVTJ~ 1'

A\Jltl] »

i34)

.

Au contraire, le Tra,ité de l' Âme enseigne : « ÈoLXE ÔÈxal tà tijç ~uxijç;rca-&r1 :rcdvtaElvm µEtà awµatOÇ · 0uµ6ç, 7CQUOtî)Ç, cp66oç,EAEOÇ, 0rlQcroç, Èn xaQÙxal to cpLÀdvtE xal µLcrEÎv. élµa yàQ toutoLç :rcâax,EL tL tà crwµa)) 135). Manifestement l'opposition, dans le domaine psychologique, entre !'Éthique à Nicomaque et le De Anima éclate dans ces passages. On dirait qu'Aristote veut formellement rétracter ses conceptions antérieures. 130)

De An., I, 1, 403 n 16-19.

Eth. Nic., I, 13, 1102 h 7-8. Eth. Nic., I, 8, 10!l8 b 12-15. Cf. PLATON,Euthyd., 279 A-B ; Phil., 48 E ; Lois, 743 E. 133) Eth. Nic., I 13 1102 n 26-28. Aristote renvoie ici aux È;ro,EQLXOL MyoL i il . 1 ' vise selon toute vrniscmblnnco le Protreptique, 134) Eth. Nic., II, 4, 1105 b 21-23. Cf. PLATON,Lou, 897 A. 135) De À11., I, 1, 403 n 16-19, l31)

132)

CHAPITRE IV

200

caractéristique de l'être vivant, ce qui distingue le vivant du nonvivant 168 ). « Il est manifeste que la doctrine des physiologues n'est pas satisfaisante et que les exigences de la méthode nous imposent de mettre en lumière ce qui est caractéristique de l'être vivant, en d'autres termes, d'expliquer ce qu'est l'être vivant et quelles en sont les propriétés, - cela, aussi bien pour le vivant pris dans sa totalité que pour chacun de ses organes pris à part. En un mot, on procédera comme quand on parle de la forme d'un lit>>164 ). Mais quelle est donc la cause en vertu de laquelle l'être vivant est «tel», c.-à-d. un être vivant ? Autrement dit : quelle est la cause des différences caractéristiques qui opposent l'être animé à l'être inanimé ? Le texte qui vient d'être cité contient déjà la réponse implicite d'Aristote à cette question. Pour définir nn objet inanimé (p. ex. un lit), on distingue ce qu'il a en commun avec d'autres objets et, d'autre part, ce qui en fait un objet de telle espèce déterminée. Ainsi, dans le cas du lit, on distinguera le bronze ou le bois qu'il a en commun avec beaucoup d'autres objets, et, d'autre part, la forme déterminée (construction) que revêt ici le bronze ou le bois et grâce à laquelle cette matière constitue un objet d'une espèce définie : à savoir, un lit. Il est clair que les deux déterminants, le «bois» et la forme à laquelle le bois sert de substrat, p. ex. celle du lit, ne peuvent exister chacun à part. Le bois existe toujours sous l'une ou l'autre forme et toute forme est forme de quelque chose. Quoi de plus naturel, dès lors, - continue Aristote, - que d'étendre à l'être vivant l'emploi de cette méthode d'explication. Dans ce domaine, aussi, on constate que l'être vivant possède quelque chose en commun avec le non-vivant, à savoir, la matière ; et que, à part cela, il possède en propre la manière très caractéristique dont la matière existe en lui. De ces données Aristote Md nit dans le De Anima que ce que nous appelons l'âme n'est rien d'autre que le principe déterminant, la cause de la « talitr », par laquelle l'être vivant se différencie de la matière inanimée. l\'Iais dans le présent 163) 640 b 29 - 641 a 14. A- , , • , , A , , • • , , • oütov tb LlTJ"-OV tOLVUVOtL oux OQvWÇ"-EYOUOL, xm on "-EXtfOVwç tm ' l;,qiov, xa.t ltEQt Èxdvou, xa.i t( xa.i :rcoiov -r1, xrü tÜJv 1wQi, Tl,· J,o 11git 11,Ii 11,, d Ii,cvitate Vitae, 2, 465 a 27-32, dont la doctrine implique J 'union substantielle de l'âme et du corps. Pour ces deux ouvrages aussi on prut admettre une date de composition voisine de 330. 168) Ici encore M. J aeger part a:'une idéo préconçue : à preuve sa tra· duction de qHJ..oaoq,o; (645 a 10) par « Forscher ,, (p. 362).

LE « DISCOURS INAUGURAL»

D'ARISTOTE

203

des problèmes que nous· aspirons à résoudre à leur sujet l'évidence sensible nous fournit extrêmement peu de données susceptibles de servir de point de départ aux recherches. Au contraire, lorsqu'il s'agit des êtres périssables, - plantes et animaux, - nous nous trouvonsen bien meilleure situation pour les connaître, parce que nous vivons au milieu d'eux. On peut ainsi, dans ce domaine, réunir beaucoupde données relatives à chaque espèce, pourvu qu'on veuille bien prendre assez de peine. Les deux domaines ont, d'ailleurs, chacun leur attrait propre. )>La connaissance bien imparfaite que nous pouvons atteindre des réalités supérieures nous est cependant, en raison de l 'excellence de l'objet, plus précieuse que celle de tout ce qui nous entoure, tout comme un coup d 'œil partiel jeté en passant sur des personnes aimées a plus de prix que la connaissance exacte de beaucoup cl'autres choses, si importantes soient-elles. >>D'autre part, la science des choses terrestres l'emporte en qualité et en étendue. Le fait que ces objets sont mieux à notre portée et plus proches de nous par nature compense en quelque mesure le caractère éminent de la science philosophique qui s'élève jusqu'aux êtres divins. >) Et puisque nous avons exposé déjà nos vues au sujet de ces êtres, il nous reste à parler de la nature vivante, en faisant effort pour ne laisser de côté aucun détail, qu'il soit bas ou relevé. Car, mêmes'il s'agit d'êtres dont l'aspect n'a rien d'attrayant, la nature qui œuvre en toutes choses, réserve d'indicibles joies à ceux qui en philosophes de race - savent pénétrer jusqu'aux causes (dernières). )l Il serait d'ailleurs étrange et déraisonnable que nous prenions plaisir à contempler les images de ces êtres, parce que nous y saisissons en même temps l'art, soit du peintre, soit du sculpteur, qui les a produites, mais que nous ne goûtions pas un plaisir plus grand à contempler les produits de la nature elle-même, quand, du moins, nous réussissons à en découvrir les causes. )>Aussi ne faut-il pas se laisser aller à une aversion puérile pour l'étude des êtres vivants quelque peu relevés qu'ils soient. Dans toute parcelle de la natu;e, il y a toujours quelque merveille. Imitons Héraclite quand il reçut, comme on le rapporte, la visite ~e quelques étrangers désireux de lui parler. Au moment d'entrer, Ils s'arrêtèrent en voyant qu'il se chauffait au fourneau de la cuisine i

CHAPITRE

204

IV

mais lui les invita à s'approcher en disant : « Entrez sans crainte ici aussi il y a des dieux». Nous devons aborder de même l'étud; de toutes les espèces d'êtres vivants, sans leur faire grise mine, mais avec la ferme conviction qu'en tous il y a quelque élément qui relève de la nature et de la beauté. Car dans les œuvres de la nature, ce n'est pas le hasard aveugle qui domine, mais c'est, au plus haut point, la finalité. Or la fin en vue de laquelle une chose existe· ou est produite, est du domaine de la beauté. » Si quelqu'un croit que vraiment l'étude des autres êtres vivants est une occupation plutôt méprisable, il doit étendre ce jugement à l'étude qu'il ferait de lui-même, car ce n'est pas sans une certaine répugnance qu'on peut se livrer à l'examen des différentes parties dont se compose l'homme : le sang, la chair, les os, les artères, et autres parties semblables. » De même, quand on traite d'une partie ou d'un organe, quels qu'ils soient, il faut avoir bien présent à l'esprit qu'il ne s'agit pas de la matière et qu'elle n'est pas le but de la recherche, mais qu'il est question de la forme totale. C'est de la maison qu'il s'agit, non des briques, du mortier et des poutres. Ainsi le philosophe qui étudie la nature s'attachera à la Rynthèse et à la totalité, non aux éléments matériels qui ne peuvent subsister séparés de l'être auquel ils appartiennent » 169 ). Les « sciences particulières » dont Aristote prend ici la d~fense, loin d'entrer en conflit avec la philosophie, so_nt plutôt, d'après lui, le privilège des « cpuoELq>LÀOoocpoL » (645 a 10), de ceux qui sont philosophes par nature.

169) De Partibu., Àn., I, r., 644 h 22. 54:; n :w. Dans son commentaire, Michl'I d 'Ephèse fnit dirl' cc qui suit aux plantes et aux animaux s'adressant à ! 'homme : « ,'ivOQrn:tm, er yùQ xat t11un xat Buotata • ' ' , Ta' OUQUVlU awµa,:a ,:uyx,avn, , , • ,.-o•ntE' •. , 0V 11.oyov Xnl' l]fUt)V,

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XXII, 2, p. 22, 21-24, Haydurk.

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Comm.

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Ar• Gr.

CHAPITRE V

LA NOÉTIQUE ET LE PROBLÈME NOÉTIQUE AU COURS DE LA PHASE DE TRANSITION C Ao;EtE ô' ü.vforoç ~ÉÀ:novEtvm xo.t ÔEÎV Èi-ÙC!CO't'l']QLÇ!, '{E ,:ijç ÛÀ't']fütaç xo.t ,:à, olxEia ÛVCJ.LQEîv ».

Eth. Nic., I, 4, 1096 a 14-15.

35. Vues d'Aristote

concernant la terminologie.

Avant de poursuivre dans ce chapitre l'étude de la théorie d'Aristote sur la connaissance intellectuelle, nous devons nous arrêter un moment à un point fort important pour l'interprétation de ses œuvres, à savoir, ses vues concernant la terminologie. A notre connaissance, aucune étude d'ensemble n'a encore été faite à ce sujet. Aussi avons nous, en dépouillant le « corpus aristotelicum ))' noté les passages où le philosophe émet un avis sur la question. Les vues qu'il professe en la matière, telles qu'elles apparaissent au terme de cet examen, sont de nature à ajouter une difficulté nouvelle aux difficultés multiples qu'on rencontre dans l'interprétation de ses écrits. On constate, en effet, qu'en général Aristote n'a guère le souci cl 'user d'une terminologie précise et cohérente. Dans la très grande majorité des cas, il se contente de noter l'absence d'un terme propre pour désigner une chose donnée ou pour exprimer un concept déterminé et il s'abstient de toute tentative en vue de combler cette lacune 1 ). l) • AÉyEi:m ÔÈ xo.l XQUOOÇ Ëljleofrcnxo.l ;uÀ.ov xa.t aÀÀ.o.:rcoÀÀa,xa.,:à. µÈv njv lôfov où 1:lJVo.'Ù,:~v,µemcpOQQ,ÔÉ • où yà.Q xeii:m ovoµa.,:o. ,:o.iç fümpO()CIÎÇ ». Met., IV, 3, 380 b 28-31. Cf. 381 b 14-16 ; 492 a 15-16 ; 494 a 1-3 ; 494 a 10-14 ; 683 b 22-24.

• Toov ô' IJ:TCEQ6aÀÀ.ov,:rov o µèv ,:fi àcpo6lq.àvcovuµoç (eLQ'l']'tCl.L ô' ~µîv Èv ,:oîç ltQOi:EQOV 01:L:rcoÀÀaécrnv àvcovuµa), ELTJô' av tLǵmv6µevoç 11&vaÀYrJtOÇ, EL µl]füv cpo6oî,:o, µ~,:e C!Etcrµovµ~,:e tà. xuµa.m, xa{M:rcEQcpacrt ,:oùç KeJ..,:ouç•. Eth. Nic., III, 10, llHi b 24-28. Cf. 1126 b 19-20 ; 1127 a 13-14 i De Àn., II, 7, 418 a 26-28 ; 419 a 2-6, a 32 ; III, 2, 426 a 12-15.

CHAPITRE

206

V

En quelques passages seulement il signale la nécessité d'une terminologie précise ; p. ex., dans ! 'Éthique, lorsqu'il fait la distinction entre UXCùV et oùx,Éxwv 2 ), Ce sont là, d'ailleurs, des cas exceptionnels ; en principe Aristote rejette l'emploi d'une terminologie qui lui serait personnelle. Les termes consacrés par l'usage satisfont aussi aux besoins dans le domaine de la philosophie et ce n'est qu'à titre d'exception qu'on doit s'en écarter 8 ). Il s'agit uniquement, en effet, d'arriver à se comprendre ; et, d'autre part, il faut se rendre compte que les mots, malgré le soin qu'on peut avoir mis à les choisir, ne constituent jamais un substitut adéquat des choses qui leur correspondent 4), Il convenait de noter cette attention très restreinte accordée par Aristote à la terminologie, car le point est d'importance pour la conduite de notre étude, Il faudra en tenir compte à propos de l'emploi qu'il fait du terme « voüç ». Ce terme n'a chez lui, pas plus que bien d'autres, une acception strictement délimitée et prend 2) • Toü Ôîj Ili' O.'('l'OLO.V 6 µèv Êv µuaµEÀELde,nooit de a.veQOV ôè xa.t on,Et tl,Ç a.talh117 ). Il faudra donc les définir comme telles. A titre d'exemple, l'auteur proposela définition de la colère : Pour finir, il y a à relever encore dans ce premier chapitre une phrasetrès significative au point de vue del 'évolution du philosophe. Arguant du fait que les affections de l'âme sont manifestement liéesà la matière, Aristote conclut : «Pour cette raison, l'étude de l'âme appartient au physicien, qu'il s'agissede toute âme ou del 'âme qui présente ces particularités>> 19 ). La question de savoir si la psychologie est du domaine du physicien est discutée par le Stagirite dans un autre passage qui a été étudiélonguement au cours du chapitre précédent. La conclusion, à cetendroit, était fort catégorique : 20 ). 17)

«

Et ô' OvtùlÇ fXEL, ôij'J..ov on tà nci.th] MyoL Ëv:uÀo(ELOLV )), De Àn., I,

1, 403 a 24-25. A la

du chapitre, la même conclusion se répète : 'IJ1JX1Ï LC's traductions d-0 Hicks, p. 23, Rodier, p. 31, et Tricot, Il, 32, no tiennent pas compto do cette particularité et affaiblissent à cause 'l,

'

"

1

de cela lo sens générnl do la phraso. . .1 Aristote pnrlo également do Démocrite en 403 b 31 · 404 a 16, Plus lom 1

CHAPITRE

vr

Vis-à-vis de la théorie mécaniciste de Démocrite la critique est vive, le ton est même mordant. Mais cela ne doit pas nous faire oublier qu'à ses débuts Aristote lui-aussi a professé une doctrine mécaniciste 30 ). Si maintenant il le prend de haut dans sa critique de l'explication inspirée par le mécanicisme, il nous fournit de ce fait une preuve patente de l'évolution qu'a subie sa conception de l'âme 81 ). Nous laissons de côté l'exposé d'Aristote relatif aux explications proposées par ses prédrcesseurs quand ils faisaient de l'âme le principe de la connaissance 82 ), et les indications touchant le caractère corporel ou incorporel qu'ils attribuaient à l '11me33 ). Dans la critique dirigée contre Platon il y a un passage bien plus important pour notre enquête, car il nous fait connaître les vues personnelles d'Aristote 3 ~). Des huit objections qu'il oppose à la doctrine du Timée, la dernière est ainsi conçue : « Voici encore une absurdité propre à cette doctrine et à la plupart des théories relatives à l 'îtme : elles unissent l'âme au corps et l'y placent sans préciser en rien la raison de cette union, ni la disposition du corps que cela comporte. Tl semble bien pourtant qu'une telle explication est indispensable : car, c'est en vertu des relations mutuelles entre l'âme et le corps que l'une agit et ! 'autre pâtit, que notera encore de fn~on expresse que 1'n ppétition dL• ln fin et la pensée n 'ap· partiennent pns à l 'ilme, mnis à l '•'trt• \'irnnt, " 1 'Nre qui est animé». 30) On a trait~ au chnpitrn l V a,, ln conr,•ption mérnniciste d'Aristote, telle qu'elle est exposée dnns lr8 traités de l,iologie de ln période d-c transition. Il y a certains points commun~ l'Tilre le m~l·nnicisme ntH!Ul'l il adhérait alors et la théorie do Démocrite qu'il comhnt maintenant. 81 ) Rien à 'étonnant qu'Aristote prrnnc si nettement position à cet endroit contre D~mocrite. Il n \•st pns rnre qu'une doctrine soit nttaquée nvec le plus de violence par ceux qui n\·aicnt romnwncli pnr y n 8, Aristott, ellpliqno rn qurl Rens il admet la thèso de ses devanciers quo " ! 'on connait il' 11rmhl11hlcpnr le srmblable ». Au début de co chapitre nous nYons signalé doji\ cc passage comme fournissant une preuve de l 'unito du De Anima. 33) De Àn., I, 2, 404 b 8 - 405 b 10. 34 ) Aristote, dans sn critique do Pluton, prc>nd ln trxt61 ), A la fin de son premier chapitre, Aristote fait remarquer que, commeentéléchie du corps, l'âme ne peut, de toute évidence, être séparée de lui. Il y joint toutefois, dans la suite immédiate du passage, une restriction qui paraît démolir ce qu'il venait d'édifier : on y reviendra au chapitre suivant. xni To cr;.:ijµn,oùô' 011.coç riiv faa.crTou ÜÀ'l']V ,mi 'tO oô 1JÜÀ.'1'] ». De Àn.,

;r, 1,

412

b 6-8. 58) Met., H, 6, 1045 b 5-23, Cf. Saint THOMAS D'AQUIN, In !ibrum Àristotelis De Anima comm., Jib. II, Icct. 1 fin., éd. Pirotta, n, 234 : « idem est materiam uniri formac, quod matcriam esse in actu... Et ideo sicut corpus habet esse por animam, sicut por formam, ita et unitur animae immediate, inquantum anima est forma corporis ». 59 ) twµev ,cal ala-Oav6µdta xnt 6LC1voouµe-Oa rcQcotooç· roa-ceÀoyoç nç liv et11 xat Et6oç, à),.).' oùx UÀT)xat 'tO UTCOXELµt:VOV, 'tQl):CÏlÇ yo.Q ÀEyOfl,M]Ç 'tT)Çoùo(aç, xa{}WtEQe'ütoµno, wv 'tO µh etôoç, 'tO ôè UÂ.'I], 'tO ôÈÈs Ô.µ·-poh, 'tOÙ't(l)Vô' 11 µÈv i,),11 ôvvaµ1ç, 'tO ôè Elôoç ÈYtE1,Éx,E1a, ETCEL 'tO Ês Ô.µcpoiv˵ljlux,ov,où tO oµuÈanv èvnÂ.É;,:nn 1j•ux,ijç,ciJ..i..' aUt'I] owµntoç îlVOÇ. xat Ôlà toùto xaÀçun0Ànf1Guvouow olç ôoxei µ11t' ÜvEUOWfLCltoç etvm µ~te ofüµci 'tL T)'l'UXTJ ' mi,µa µÈv yùo O\JXfon, owµo.toç OÉn, xo.t ô1à 'tOÙîOÈvocoµcm unciox,e1». De Ân., II, 2, 414 B 12-22. Cf. M. Ds CORTE, p. 86 : « Le corps et l 'Il.me constituent pour le Stagirite une réalité strictement individucllo et uno à tel point qu'il définit l'âme « quelque chose du corps ». Il est frappant de constater quo dans la litt6rature médicale contemporaine 1'unité de l 'llme et du corps est à nouveau fortement mise en relief. Cf. A, CARR&L,L'homme cet inconnu, Paris, 1936, p. 138 : « Ce dualisme ( de Des· cartes ) a pesé lourdem~nt sur toute l 'hi\toire de la connaissance de l'homme, Il a créé le faux problème dee relations de l 'ff.me et du corps. Il n'y a P~ !ieu d'examiner la nature de ces relations car nous n'observons ni âme, D.l corps, mais seulement un être composite do~t nous avons cJ.ivisé arbitrairement les activités en physiologiques et mentales ». E. Lruc, Gcdankcn eines Aratea, Dresde, 193i, p. 181 : u Eine entaeelte Heilkunde vorgass nur zu oft, d~~ an -lem kranken Organ ein ganzer kranker Mensch hangt, ein Leib und e!JI Seele, richtiger eine Leib-Seele-Geiat-Einhelt ••

L'AME CAUSE MOTRICE ET FINALE

243

On l'a noté déjà plus haut : la manière dont Aristote conçoit l'unité de l'âme et du corps fournit le meilleur critère permettant de mesurer l'évolution de sa pensée. On a d'abord la conception d'une âme séjournant dans le corps comme dans un lieu d'exil (Eudème; cf. chap. II) ; puis, l'idée d'une âme régissant le corps cccommeun état bien gouverné» (De Motu Animalium, 703 a 30 ; cf.chap. IV); enfin, l'explication suivant laquelle l'âme est le conceptou l'essence de l'être vivant : ce sont là les trois étapes principales de l'évolution du Stagirite dans le domaine de la psychologie63).

44. L'âme comme cause motrice et cause finale. Le Traité de l'Âme, disons-nous, marque l'aboutissant de l'évolutiond'Aristote en psychologie : ceci ressort encore d'un passage du chapitre 4 relatif aux trois manières dont l'âme est cause de l'être vivant. L'âme, on l'a vu, est ce par quoi l'être vivant est ce qu'il est. Mais «être», quand il s'agit d'un être vivant, signifie «vivre» et vivre signifie se mouvoir soi-même et s'épanouir. ccL'âme est cause et principe du corps vivant. Mais ces termes, cccausei> et « principe i>, se prennent en plusieurs acceptions 64 ). Or l'âme est également cause selon trois de ces divers sens : elle est cause motrice, cause finale et cause comme forme essentielle des corpsanimés. Il est clair tout d'abord qu'elle est cause comme essence, car la cause de l'être pour toutes choses est leur essence; or c'est la vie qui constitue l'être des vivants, et la cause et le principe de 63) Rien d'étonnant qu'on ait cru pendant longtemps devoir émettre des doutes sur 1'nuthcnticité du De Motu Animalium. Quand on part de l'idée que la psychologie d'Aristote n'a trouvé son expression que dans le De Anima, on se heurte en fait, ùnns lC' petit traité en question, à des vues qui s'écartent do cette psycho!ogie. Mais il en Ya tout autrement si l'on regarde la psycho• logie du De .Motu comme représentant une phase dans 1'évolution de la pensée d'Aristote. Du coup on est à même de fournir ainsi la meilleure preuve de l'authenticité du traité. Dans le développement des idées d'Aristote le De Motu a sa place marquée entre l 'Eudème et le De Anima. , , • 64) Sur 1es quatre sens do utna., ,, cf. M et ,, A , 3, 983 a 26 ·. owii ôuvaµ~ ®Tl], (cm ôè xoi. à.Â.Àoio,oi.;xC1ta.~l]CJII;xnt~ ljJU~V• ii µèv yàQ at.37, Il. 16-22. Les liincs 20-22 surtout rappellent « la totalité des prob~IJII ••

CHAPITRE VII

266

occupe une place importante dans le De Anima, la chose est hors de conteste ; mais à ce sujet il nous faut attirer dès l'abord l 'attention sur une erreur très généralement répandue. On représente d'ordinaire les choses comme si ce problème sur-

gissait pour la première fois au livre III du De Anima, au cours de ! 'étude de la faculté intellectuelle. M. Jaeger, lui aussi, parle « du livre troisième ... qui contient la théorie du voüç » 2), En réalité, le problème du voiiç domine le De Anima tout entier. Comment l'âme humaine peut trouver place dans la théorie générale de l'âme, tel est désormais pour Aristote le problème capital de la psychologie. On va le vérifier d'abord dans les différents livres du De Anima; ensuite, dans quelques autres traités. Au premier chapitre du livre I, dès qu'il en vient à préciser le but qu'il poursuit, l'auteur déclare aussitôt : « L'objet de notre investigation est d'étudier et de connaître, [en premier lieu,] la nature de l'âme, c.-à-d. son essence, ensuite ses propriétés. Parmi celles-ci les unes semblent être des déterminations propres à l'âme elle-même, tandis que d'autres semblent plutôt appartenir à l'être vivant à cause de l'âme » 1 ). Aristote distingue ici deux aortes d'attributs. Les premiers sont propres à l'âme ; ils ont donc l'âme comme sujet. Mais, si l'âme est sujet, elle n'est pas entéléchie ; car, être sujet revient à être substance, alors que précisément 1'entélécbie n'est pas une substance, mais seulement une cause constitutive d'une substance. Dans la mesure, donc, où l'âme possède des attributs ou des propriétés, elle n'est pas une entélêcbie. Les attributs de la seconde classe appartiennent à l'être vivant > de la substance qui possède ces attributs et elle ne peut pas être séparée de la qui lui sert de complément (le corps). Ce qu'on lit quelques lignes plus loin, pourrait, à première vue, donner l'impression qu'Aristote veut résoudre, sans plus attendre, le problème de la pensée, et le résoudre dans une sens matérialiste. « Il semble bien que toutes les affections .. , i ,,. , QOVitQtVEL, itm wv Àoyoçtiç « T1ïi µÈY oùv ulath1nxq> to 8EQf"'VXaL tu ...lX , • , A-n • , , • ' av'tTjVotaV titt«vu, 1) oaQs · ÔE» ( 429 b 14). Pour l'intellect, au contraire, c'est le eoncept universel ou l'essence, le « ro r( lJV Eln.tL » (429 b 19) 00). 94) Ouvr. cité, p. 281-282. Cf. 8. Tuows, !cet. 8, no 712-713. 9G) Cf. DE CORTE, p. 283-284. 96) Comme exemples do concepts gén6raux, Aristote a cité : to µeyéfüi dvc1L, 429 b 10 ; t0 iiôan dva~. b 11 ; t0 OClQXr t:lvm, b 12 et 17 i tO EÜOt:idvai, b 20. L 'expreasion a to tl 1),• dvm » d6signc-, chez A ristoto, le concept universel par opposition à la choso individulllo ; il Je dit lui-mllme do fnçon expresse : ÀÉyoo ôè oùawv Üvœ ÜÀlJÇ tù t( ,jv dvm. » Met., Z, 7, 1032 b 14. Cf. H, l, 1042 a 17. BoNITZ, qui cite Cl's tc>xtes 545 o 54-55, ajouto : « inde sncpissime coniuncta leguntur TJ oùo(a xa, to t( 1jv Eh·m. » Il fnut, scion nous, en conclure que, 40 ) 'avis d 'Aristotc>, l 'objct dir1·ctrm1·nt l"onnu pnr l 'intclligrnce est 1'cssenc_e abatraite et univc>rat'llc>,mais que ! 'intelligence connaît aussi do manière indt· recto la chose individuelle. Aristote l'ssaie de rcnd.ro ces deux manières de con· naitro qu'il attribue à l 'inklligcncc, m recourant à l 'imngc de !a ligne droite et de la ligne brisée, dont il a 6t6 question plus haut. Cf. S. TBoiu.s, 111 4ri,toteli, librum de anima, III, lcct. 8, no i12-713 Pirotta.

LE DILEMME

AME-INTELLECT

293

(LIVRE III)

Ailleurs, les objets de la connaissance intellectuelle étaient désignés par la dénomination : « rà: VO'l')ta» 97 ), Le~ vorirci sont donc ]es concepts universels ou les essences, par opposition aux choses individuelles, concrètes. Toutefois, ils n'ont pas, suivant Aristote, d'existence indépendante ; ils existent dans les choses individuelles comme leurs formes essentielles. Il s'ensuit que la connaissance intellectuelle requiert la coopération de la connaissance sensible. « Ü'ÙÔÈvoEi:o voüç rà Ëxroç µri µEt" a.'tcr-lh]crEroç » 98). « 'Ev toi:ç E'i'.ôrnttoi:ç a.tcr-lhjroTçtà: VO'l')taÈcrtt ... xa.l Ôlà toi'ito oÜtEµ~ atcr{}a.vÔµEVOÇ µl']t'tÈVoMH:v âv µciitot o'ÙÔÈ ~UVLOt · orav t'E 0ECOQTI, àvayXl] ܵa. mitot; \'OTJfÇ, êv &én tO VOTJtÔV BÏÔEL,tJµr.1u:1y11fvovn [;n, ô rrou;i VO!]tÔV a.ÙtOVWOlttQ td.Ua.

• 429 b 20.20.

c~, c:i:prceeionedu

J>IM'Udo-PRILOros (f'.TIINN& D 'Al,EXANDRI!) (Comm. in Ar. gr., XV, p. 522, H Hayduck) rrndcnt tort hi,•n !a pcns~o d 'AriBtote. Elles • ecmblent bien, d 'ailll'ur1, avoir 616 l'mpruntoos au romml'nta1rc aut h enfique de PHILOPON (l'f.: nu6oç tÛ,fllOTUCti\', op. cit., p. 27, 17-18 i opposit'.on cpitŒQTLXOV• TI!Mwnucov, p. 404, ID ; 405, 111.::1 ; l'l dans la traduction latlile du livre III, p. 5, 30-31 ; éd. Do Corto : • duplrz e11t p1Ulio, hco quidem ad perftclionem fa.cwu,hec aule111ad corrvplio11rt11 •, et 1. 34 : • qtui dicitur per· 103)

feotiva pauio •· 10

•>• 6UV0.1,U!I &' 0\ITOlÇ mmttQ

iv YQnt réc>lamés de ce même texte en faveur de leur opinion concernant le voik. Parmi les c>ommentatenrs modernes d'Aristote, c'est surtout Brentano qui vrut ,·oir, clam1lrs trrmrR du passage en question, la preuve que la eonrf'ption thomistfl de l'« intellectus agem1n est en fait mivta n:oLëi:v,, vise à n'en pas douter l '« a'i'.nov xal n:OLlJnxov» de la ligne 12. Ce sont surtout ces lignes du texte qui ont amené les commentateurs à faire usage de la désignation : « voüç n:otl'jnxôç ». La chose n'a rien de critiquable en soi ; mais quand certains interprètes parlent de voùç n:OLlJtixoç, c'est, avant tout, en l'opposant au voüç n:a{h1nxoçm). Or, un tel usage est suggestif et propre à engendrer des erreurs. En effet, ni l'une ni l'autre des deux expressions n'est d'Aristote lui-même. La formule o n:a-011nxoçvoüç ne se rencontre qu'une seule fois sous sa plume 126 ) et il est clair que dans ce cas la place de l 'acljeetif n:u{ll}nxôç y est celle de la construction attributive et non pas celle de la construction prédicative. Les termes on:a&rjnxùç voüç ne signifient donc pas : « l'intellect pour autant qu'il est réceptif » ou « l'intellect comme faculté réceptive »

agentis ad artem, non oportet huiusmodi simili-

similitudo quacdnm intellectus

tudincm quantum ad omnia extendi. » Cctto deuxième réponse, surtout, nous donne fort l'impression que saint Thomas doit arnir senti combien il est difficile de mettre d'accord avec son interprétation ù~s mots : « Èv ,fi '\jJUl(Ü » certaines assertions d'Aristote. 12' 3)

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.;;) Brentano n•pn•nd mêmo ! 'expression de son ou vrngo ; voir ci-dessus, note 118. 126 ) 430 a 24.

«tqn (rl &ilxnl. ÜoTFQO\'n Ü:to1dvr1, oxr:nÉov · bt' lvioiv y1i11oMh xmÀIÎri, olov El ~ 'ljl1.•xi1 rnioüto,•, ,,~ :tdoa 1üX ,, voü; · mioav yàQ d.Mmtov lOIDÇ/, • .Yrl., /\, 3, lOiO n 21 :!Il. Ll'II moti, • µ~ :tâ.licum ecl. cons. et auct. Acnd. litt. reg. Borus.'l., 3 vol. Berlin, 1885-1903.

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6-10. 7.

8.

9. 10.

341

M 2. 1077 a 20 • 22 214 (21) 1077 a 20- 24 173 (77) 1077 a32- 34 173,202 (167) 4. 1079 a13 118 (98) 9. 1086 a 18 - 21 101 1086 a 21- 26 211 (14) 297 (113) 1086 b5- 6 10. 1086 b33 297 (113) N 2. 1088 b 23 - 24 307 3. 1090 a 35 - b 1 172 (72) 1090 b13 - 20 172 (72) 37 1091 a12 1091 a 12 -13 307

Éthique à Nicomaque: I 4. 1096a 13 1096 a 14-15 1096a14-17 1096 b 28-29 6. 1098 a 7 1098 a 15 -17 8. 1098 b 12 - 15 13. 1102 a 16 -17 1102 a 26- 28 1102b? -8 II 4. 1105 b 21 - 23 7.1108al7-19 III 2. 1110 b 22 - 24 7. 1114 a 21- 23 10. 1115 b 24 - 28 13. 1117 b 23 - 24 IV 12. 1126 b 19 - 20 1127 a13-14 VI 3. 1139 b 23 1139b 23-24 6. 1141 a 3 - 8 VIII 13. 1161 a 32 - 35 IX 8. 1168 b 19 - 21 X 7.

102 (55) 191 191,205 7 (16) 208 (10) 190 (128) 190 191 (132) 190 191 191 191 206 (2) 206 192 (136) 205 (1) 1:)2(136) 205 (1) 205 (1) 35-36 307-308 208 (10) 192 192 (138) 208 (10)

342

lNDEX DES PASSAGES D'ARISTOTE

1177b341178 a3 1178 a2 - 3 8. 1178 a 9-16 10. 1179b23-26 Éthique à Eudème: I 8. 1217b 26- 33 II 1. 1219 a 23-25 1219b 19 - 20 3. 1221 a 13 III 1. 1229b 18- 22 VII 9. 1241b 17 - 24 10. 1242 a 13-15 1242 a28-29

129 (14) 192 192 (140) 192 (140) 208 (10) 186 186 186 187 (118) 187,231 (36) 188 189

Politique: I 2. 1252 a 24 • 26 42 1253 a 20-22 197 (156)

5. 8. 13. II 9. III 4. IV 4. V 10. VII 1. 13. 14. 15. VIII 2. 5.

1254 a34-36 1256b 15-22 1260 a 5-6 1270b401271 al 1277 a 5-10 1291 a24 -28 1311b 1- 3 1323 a24 -27 1323b 16- 21 1332 a39 -42 1332b 16 -23 1333 a 16 -18 1333 a 37. 39 1334b 17-19 1334b17. 20 1337b 8 -11 1340 a 11-12

197 248 (79) 197 194 195 197 (154) 194 195 195 195 (146) 195 (146) 195 (146) 195 (146) 196 208 (10) 196 196 (151)

INDEX DES NOMS DE PERSONNES (Les chiffres entre parenthèseB renvoient aux notes)

Adam, Ch., 70 (184), 71 (185). Alexandre d'Aphrodise, 89 (23), 214 (21), 247 (77), 273 (27), 284-285, 286 (72), 302 (128), 305. J\ llllllOllÏUS, 298. Ana.-..:agore, 130, 133-136, 269, 280 (50), 285, 287, 293 (10). Antweilor, A., 208 (9). Apclt, O., Ull (96). A ristoclès, 302 (128). Aruim, II. von, 28, 137, 196-197. Aubert, H., 39, 154 (29). Au~ustin, !10-91. AvorroèH, 300 (121), 318. Axlcrs O. P., S., 64 (173). llarg-o, ,J., 74-75, 162 (46), 240 (56), 247 (76). Barth, Il., 83 (8), 85 (12), 137 (40). Barthélemy.Saint-Hilaire, J ., '1.54

(2!l)'. g, 128 (9-11), 129, 130 (17), 131. .Jolivrt, R., :nr, (174). ,Julien, 00. Kllil, A., 81 (1), 126 (6). K1tnt, F:., 8 (18), 07 (42). Kapp, E., 18.'l (111). Kappet1, M., 67 (178). Kl'elt>r, W., 31/i (172), 318 (184). Kuiper, K., 134 (31). Knrfl's.11,H., 309 (16fi). Larornht>, l. Lagrangt>,M., 21. Lau.ati, O., 89 (25). Liddell, 154 (29).

INDEX DES NOMS DE PERSONNES

Liek, E., 242 (62). Lübker, F., 105 (66). Maier, H., 111 (80), 112 (81), 113 (83 et 86). Mandonnet, P., 300 (121), 318 (187). Mansion, A., 6 (13), 8 (19), 22, 2528, 62 (167), 66 (177), 148, 149 (7), 182, 183 (105), 184, 190 (127), 192 (140), 197 (153), 237 (50). Manutius, P., 132 (23). Marinus, 303 (130). Meyer, H., 248 (79). Michel d'Ephèse, 204 (169), 211 (13), 212 (19), 213 (20), 258 (112). l\Œhll, P. von der, 185 (111). Mugnier, R., 21. ~uyens, F., 208 (9), 315 (173). Ogle, W., 201 (165), 209 (11), 212 (17 et 19). Olgiati, F., 40 (115). Parménide, 61, 63-66. Philipp, H., 24 (60). Philopon, ,Jean, 35, 65 (175), 87, 88 (22), 102 (58), 104, 111 (80), 115 (87), 244 (65-66), 258 (112 et 114), 259 (116), 260 (120), 27!) (48), 284, 287 (76), 294 (103), 303 (130), 305. Platon, 2-4, 7-8, 19, 24, 26, 44, 49, !17-fi8, 60, 81-82, 83 (7-8), 84, 85 (12 et 14), 86 (li:i-16), 87, 95, !)7.!)!), 100 (49-50), 101-106, 115 (87), 117 (94), 118 (99), 122 (111), 126, ]::12, 133 (26), 136-137, 139141, 142 (49), 143-145, 148 (5), l:>4 (31), 162 (44), 189, 191, 196, :!01 (166), 211, 215, 230, 236 (47), 239, 246 (73), 283, 287, 289 (84), 296-297, 302-303, 312 (167). Plntt, A., 38-39, 258 (111), 259 (116).

345

Pline, 105. Plutarque, 83 (7), 86 (15), 102.104, 230 (34). Poppelreuter, H., 55 (154), 247 (75). Porphyre, 2 (4). Posidonius, 82, 96 (39). Praeehter, K., 1, 2 (5), 22, 46 (133), 115 (90), 126 (5), 174 (78), 189 (125), 194 (142), 302 (128). Prantl, 23 (58). Proclus, 84, 102-104, 106. Ptolémée Chennos, 256. Pythagore, 92. Regius, 70-71. Reinke, J., 75, 76 (200). Robin, L., 58 (160), 208 (9), 309 (165). Radier, G., 212 (19), 222 (10), 229 (29), 232, 233 (42), 244 (66), 248 (80), 268, 275, 281 (56), 291 (92). Rohde, E., 83 (8), 95 (37). Rolfes, E., 45-47, 56, 118 (97), 164 (49), 166 (54), 255-256, 299 (118). Rose, V., 54, 82, 83 (7), 84 (11), 85 (13), 86 (15), 88 (22), 89 (2324), 92 (28 et 31), 98 (43 et 45), 100, 102, 104 (62), 105, 126 (4), 132 (23), 133 (26). Ross, G., 164 (49), 251 (86). Ross, W. D., 13 (31), 19-20, 44 (126), 62 (166), 119 (100-101), 120 (106), 133 (30), 134 (34), 135 (35), 147-148, 154 (31), 169 (62), 173 (76), 174 (79), 178 (91), 179 (94), 181 (96), 182 (101), 192 (140), 214 (21), 215, 216 (1), 252 (91), 303. Salomon, J., 187 (119). Sassen, F., 2 (5), 24, 47 (138), 208 (9). Schickling, H., 177 (86).

346

INDEX DES NOMS DE PERSONNES

Schilfgaarde, P. van, 21 (54), 29, 40-42, 43 (125), 55 (154), 60 (161), 83 (8), 207 (5), 220 (8), 221 (9), 222 (11), 225 (19), 238 (53), 244 (66), 246 (72), 248 (80), 277 (41), 295 (106), 302 (128), 303 (132), 306 (146). Schiller, F., 8 (18). Schleiermacher, F., 137. Schichting, Th., 54 (152). Scholte, J., 8 (18). Scott, 154 (29). Sextus Empiricus, 95, 96 (39). Shorey, P., 137. Silvester Maurus, 256 (106). Simplicius, 2 (4), 85, 98 (45), 127, 130 (17), 133 (26), 219, 270 (16), 284. Siwek S .•J., P., 295 (107), 317 (183). Sladeszek, F., 315 (173). Souilhé, J., 141 (46), 144 (53). Speusippe, 183 (104). Stadtmueller, H., 265 (1). Stenzel, J., 24 (60). Strache, 116 (91). Susemihl, F., 188 (121). Syrianus, 101-102, 104. Tannery, P., 70 (184), il (185). Taylor, A. E., 17-10.

Tessen-Wesierski, F. von, 188 (120). Thémistius, 65 (175), 126-127, 130 (17), 241 (59), 256 (107), 272 (22), 273, 298-299, 303 (130), 305. Théophraste, 302 (128). Thomas d'Aquin, St., 32, 69, 241 (58), 247 (77), 248 (79), 256 (106), 279, 288 (82), 292 (94 et 96), 293 (99), 295 (106), 298300, 314, 315 (172), 318. Trendelenburg F., 67 (178), 267 (4), 272 (21), 278 (46), 280-281, 283 (62), 299, 305 (138) Tricot, J., 168, 173 (76), 227 (24), 229 (29), 248 (80). Ueberweg, F., 1, 2 (5), 22, 46 (33), 115 (90), 126 (5), 174 (78), 176 (82), 189 (125), 194 (142), 302 (128). Vnhlen, 132 (23). Vorliinder, ·R., 2 (5). Wu.lzcr, R., 82 (6). Wl'rner, Ch., 20, 46 (133). Wimmer, 1''., 39, 154 (29). Wunderlt•, O., 308 (160). Zeller, E., 4-6, 14-ld, 20, 35, 42, 44-47, 48 (139), ii4, 8fi (14). 108, 111!1(ï-1), '2'21 (23), 291 (92), 298 (117), 200, 302 (128), 311.

INDEX ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES (Les chiffres entre parenthèses renvoient aux note&)

Acte et puissance ( ÈvtEÀÉXEL