L'Évangile de Nicodème, ou, Les actes faits sous Ponce Pilate (recension latine A): Suivi de La lettre de Pilate à l'empereur Claude (APOCRYPHES) (French Edition) 2503505813, 9782503505817

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L'Évangile de Nicodème, ou, Les actes faits sous Ponce Pilate (recension latine A): Suivi de La lettre de Pilate à l'empereur Claude (APOCRYPHES) (French Edition)
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L'évangile de Nicodème

APOCRYPHES COLLECTION DE POCHE DE L'AELAC

Direction ALAIN DESREUMAUX ENRICO NORELLI

Volume 9

© 1997 Brepols Imprimé en Belgique D lr997 10095141 ISBN 2-503-50581-3 Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction (intégrale ou partielle) par tous procédés réservés pour tous pays

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L'Evangile de Nicodème ou

Les Actes faits sous Ponce Pilate (recension latine A)

suivi de La lettre de Pilate à l'empereur Claude

Introduction et notes par Rémi Gounelle et Zbigniew Izydorczyk. Traduction par Rémi Gounelle, à partir d'un texte mis au point par Zbigniew Izydorczyk.

BREPOLS

APOCRYPHES COLLECTION DE POCHE DE L'AELAC

Volumes parus 1. L'évangile de Barthélemy, par Jean-Daniel KAESTLI, avec la collaboration de Pierre CHERIX, 1993, 281 p. 2. Ascension d'Isaïe, par Enrico NORELLI, 1993, 186 p. 3. Histoire du roi Abgar et de Jésus, par Alain DESREUMAUX, 1993, 184 p. 4. Les Odes de Salomon, par Marie-Joseph PIERRE, avec la collaboration de Jean-Marie MARTIN, 1994, 225 p. S. L'Épître des Apôtres et le Testament de notre Seigneur, par Jacques-Noël PÉRÈS, 1994, 152 p. 6. Salomon et Saturne, par Robert FAERBER, 1995, 209 p. 7. Actes de l'apôtre André, par Jean-Marc PRIEUR, 1995, 209 p. 8. Les Actes de l'apôtre Philippe, par François BovoN, Bertrand BouviER & Frédéric AMSLER, 1996, 318 p. 9. L'évangile de Nicodème, par Rémi GouNELLE & Zbigniew IZYDORCZYK, 1997, 273 p. En préparation Les Dormitions de J\!Iarie, par Simon MIMOUNI & Sever Vmcu. Maquette de couverture : Vincent GOURAUD Composition et montage : Alain HURTIG

LA COLLECTION DE POCHE APOCRYPHES

de papyrus trouvé dans la tombe d'un moine copte d'Égypte, un fabliau narrant l'histoire de la crèche, une fresque romane sur un mur poitevin, un roman latin à épisodes détaillant les aventures des apôtres ... tous ces documents témoignent à leur manière de l'existence et de la diffusion d'œuvres appelées apocryphes. Tour à tour recherchés et rejetés, exploités et vilipendés, traduits et oubliés, les apocryphes ne gardentils pas un mystérieux pouvoir d'évocation? N'imaginet-on pas, à entendre leur nom, qu'une révélation insoupçonnée, jadis tenue secrète, est enfin amenée à la lumière? À qui se plonge dans la littérature apocryphe, avec l'ardeur parfois frénétique de savoir désormais ce qu'il cherchait depuis longtemps, ces œuvres pourraient réserver une cruelle déception. Certains apocryphes prétendent bien en effet en apprendre au lecteur sur Jésus; l'un rapporte un enseignement ésotérique qu'il aurait confié à un disciple particulier, tel Thomas ; un autre, les Actes de Pilate, transcrit fidèlement le récit que deux ressuscités auraient fait de sa visite aux enfers. D'autres en revanche ont des prétentions beaucoup moins hautaines : la Lettre tombée du ciel a-t-elle d'autres buts que de justifier que l'on paye la dîme et que l'on observe le dimanche? Quant aux récits qui montrent

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N FRAGMENT

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un apôtre détournant la femme d'un haut fonctionnaire romain de ses devoirs conjugaux, comme par exemple les Actes de Philippe, ne sont-ils pas avant tout le reflet de choix pratiques de morale sexuelle et un appel à faire acte de chasteté dans le mariage? Pour qui est assoiffé d'éternité, voici des documents de piètre importance! Et pourtant, s'il apprend à ne pas attendre des apocryphes qu'ils lui livrent des secrets ou des révélations cachées sur Jésus et ses disciples, il retirera de sa lecture le plus grand profit. L'intérêt de ces textes est en effet ailleurs: ils transmettent les représentations que les chrétiens de divers lieux et de divers temps se sont faites de la figure de Jésus, du rôle des apôtres, de l'origine de leurs Églises locales ... Ils témoignent également des questions qui les ont agités, et des réponses qu'ils leur ont données : quelle est la nature du Christ, demande l'Ascension d'Isaïe, tandis que les Actes de Pilate s'interrogent sur les liens du christianisme avec le judaïsme et la culture romaine. Certains apocryphes sont très anciens et reflètent des traditions contemporaines d'une partie de ce qui est devenu le Nouveau Testament ... Ils constituent pour les historiens comme pour les biblistes une voie d'accès privilégiée, encore peu exploitée, à des traditions chrétiennes des origines. Pas plus que les évangiles canonisés, ils ne nous donnent accès à la vérité historique sur Jésus et sur ses apôtres. Ils nous transmettent bien plutôt des éclairages sur la vie et sur les croyances des premières communautés de chrétiens. L'imaginaire est en effet ici véhicule de création et de réflexion. Ainsi lorsque l'ÉvanRile de l'enfance selon

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Thomas narre au milieu du deuxième siècle tous les méfaits que Jésus a pu faire étant petit, il ne cherche pas à écrire une biographie de Jésus enfant, encore moins à faire preuve d'imagination débridée - voire sacrilège - mais il s'interroge sur les modalités de l'Incarnation et se demande comment se manifestait dans l'enfant Jésus la plénitude de la grâce divine ; c'est enfin et surtout qu'il essaye d'expliquer ce que l' Évangile de Luc voulait dire en affirmant que « l'enfant croissait et se fortifiait en esprit». Reflets de questions exégétiques, dogmatiques et morales de la plus haute importance, les apocryphes que la présente collection offre au public dévoileront leurs richesses à qui n'y cherche pas ce qu'ils ne peuvent lui offrir, mais à qui a écouté P. Valéry lorsqu'il écrivit que «toutes les histoires s'approfondissent en fables ... » Loin d'offrir une image unifiée de la religion chrétienne, les apocryphes nous introduisent à sa diversité doctrinale, mais aussi mythologique et linguistique. Le christianisme, dès ses origines, se présente en effet sous la forme d'un ensemble de communautés étonnamment diverses. De nombreux apocryphes en témoignent, qui nous sont parvenus en de multiples versions. Ainsi la Doctrine d'Addaï nous a-t-elle été transmise en grec, en syriaque, en copte, en éthiopien, en arabe, en arménien, en géorgien et en slavon. Chacune de ces versions porte la marque du milieu qui a produit cet apocryphe, qui l'a conservé, ou transmis. Chacune d'elle témoigne à sa manière du foisonnement doctrinal des premiers siècles du christianisme.

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Voilà pourquoi, à l'heure où, le christianisme devenant religion de l'Empire, les autorités tentaient d'en donner une image unifiée, certains Pères ont vilipendé les apocryphes comme porteurs d'hérésies. En un moment où la recherche redécouvre l'extraordinaire foisonnement des premiers siècles du christianisme, il était urgent de mettre à la portée du public des textes qui en portent si clairement la trace et qui, parfois en quelques lignes, nous éclairent un pan de l'histoire encore méconnu. Au sein de cette diversité, le choix de l'Église ancienne fut difficile. L'Apocalypse dite de Jean a bien failli ne pas être retenue dans le canon. Quant au Pasteur d'Hermas, il a, lui, manqué de peu d'y entrer. Il n'y a aucune différence intrinsèque entre canoniques et apocryphes. Le Nouveau Testament résulte du choix que les autorités ecclésiastiques ont dû opérer parmi des dizaines de textes pour fixer un corpus de référence de la foi chrétienne. D'autres œuvres, non retenues, continuèrent longtemps à alimenter la piété chrétienne, au point qu'elles sont à la source de nombreuses traditions encore vivaces. Qui donc sait que les lectures monastiques pour les fêtes des apôtres puisent dans le Martyrologe des récits édifiants tirés des Actes apocryphes des apôtres? Qui pense apocryphe lorsqu'on évoque Gaspar, Melchior et Balthasar, ces trois mages que la tradition évangélique se garde de nommer mais dont les noms sont déjà sur les peintures coptes dans l'oasis égyptienne de Bawit? Oublier les apocryphes équivaudrait à vouer les vitraux de nos cathédrales et les fresques de nos églises

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romanes au silence, à rendre à jamais incompréhensible l'Enfer de Dante ou certaines pages de Flaubert. En un moment où l'on découvre avec inquiétude la méconnaissance que nos contemporains ont de l'histoire religieuse, il devenait urgent de traduire et de diffuser ces textes qui sont partie intégrante de notre mémoire. Les textes originaux sont publiés ou en voie de publication dans la Série des Apocryphes du Corpus Christianorum. On en trouvera ici une traduction fidèle mais agréable. Beaucoup seront aussi rassemblées dans deux volumes de la Pléiade par les mêmes chercheurs, membres de l'Association pour l'Étude de la Littérature Apocryphe Chrétienne. Ceux-ci ont voulu les rendre accessibles au plus grand nombre, sous la forme de volumes indépendants, dans la présente collection de poche. Ainsi introduit au texte, aidé par des notes précises mais simples, nul doute que le lecteur de ces œuvres sera amené à en découvrir l'intérêt, au-delà de ses préjugés, et apprendra à goûter le plaisir d'une lecture sereine des apocryphes.

Avant-propos

dont nous proposons une traduction dans ce volume est un de ceux qui ont le plus profondément influencé la vie religieuse des chrétiens jusqu'au XVIe siècle, tant en Orient qu'en Occident. Des trois parties qui le constituent dans ses formes latines et grecques tardives -le procès et la crucifixion de Jésus (chapitres 1 à 11), l'emprisonnement et la libération miraculeuse de Joseph d'Arimathée (ch. 12 à 16) et, enfm, la descente du Christ aux Enfers (ch. 17 à 27) - , seule la troisième est encore vivante de nos jours, grâce aux nombreuses icônes byzantines de la Résurrection qui s'en inspirent. Le succès encouru par cet apocryphe au cours des siècles est à l'origine d'une histoire complexe, qui contient encore beaucoup de zones d'ombre. Jusqu'au XIXe siècle, l'évangile attribué à Nicodème a en effet été constamment copié et réécrit en fonction de l'évolution des notions théologiques et des attentes diverses du peuple chrétien. C'est ainsi que nous connaissons plus de cinq cents manuscrits de ce texte dans les langues anciennes du christianisme (latin, grec, copte, syriaque, araméen palestinien, arménien, géorgien), et que les traductions qui en ont été faites durant le Moyen Âge dans les langues vernaculaires d'Europe sont innombrables : l'Évangile de Nicodème a été traduit en tout cas en castillan, en catalan, en français, en italien, en occitan, en portugais, en allemand, en anglais, en danois, en néerlandais, en norrois,

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'ÉVANGILE APOCRYPHE

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

en suédois, en gallois, en irlandais, ainsi qu'en bulgare, en polonais, en vieux slave, et en tchèque. La perplexité du chercheur moderne face à une telle masse de documents transparaît déjà à travers les titres qui ont été donnés à cet apocryphe. Les médiévistes le citent en effet volontiers sous le nom d'Évangile de Nicodème, tandis que les historiens du christianisme ancien parlent plutôt d'Actes de Pilate ou d'Actes faits sous Ponce Pilate. Sous ces trois titres, et sous bien d'autres encore, se cache pourtant un unique apocryphe, dont la nature n'est assurément pas facile à saisir 1 . La complexité de l'histoire de cet évangile explique en outre pourquoi les traductions parues dans les recueils d'apocryphes sont la plupart du temps peu satisfaisantes. D'une part, elles reposent, faute de mieux, sur le texte artificiellement reconstruit par C. von Tischendorf en 2 I 876 dans la seconde édition de ses Evangelia apocrypha , même si les déficiences de cette édition ont été dénoncées depuis longtemps. D'autre part, les auteurs de recueils d'apocryphes ont été souvent animés du désir légitime

1. Le lecteur trouvera dans l'Annexe I une présentation des différents titres utilisés de nos jours pour désigner cet évangile apocryphe. Pour éviter toute confusion, nous emploierons systématiquement l'appellation Évangile de'Nicodème. Le titre Actes de Pilate n'apparaîtra que lors de la discussion des témoignages anciens sur les deux premières parties du texte (ch. r à r6), puisque c'est le titre auxquels ils renvoient. 2, Les références aux éditions mentionnées dans cette préface se trouvent dans la bibliographie. Nous les citons dans la suite de ce volume par le seul nom de leur auteur.

AVANT-PROPOS

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de traduire la plus ancienne forme de cet apocryphe, la recension grecque A; mais ils ont généralement trouvé dommage de priver le lecteur du récit de la descente du Christ aux Enfers, absent de cette forme du texte. Animés de ces deux impératifs contradictoires, ils ont mêlé des familles textuelles à juste titre distinguées par Tischendorf, traduisant par exemple les chapitres r à r 6 de la recension grecque A puis les chapitres r 7 à 27 de la recension latine A ou de la recension grecque B. Ils ont ainsi malencontreusement créé des formes de l'Évangile de Nicodème inexistantes dans des manuscrits, sans toujours en informer clairement leurs lecteurs. Plutôt que de publier une fois de plus une forme composite de cet apocryphe, nous avons choisi d'offrir au public francophone la première traduction intégrale en langue moderne de la forme médiévale de l'Évangile de Nicodème la plus ancienne et la plus répandue : la recension latine A. Nous avons pour cela utilisé l'édition d'H. C. Kim, qui, en 1973, a publié l'édition d'un unique manuscrit du xe siècle 3 - soit un des plus anciens de la recension latine A - dont il a amélioré le texte à partir d'un autre manuscrit plus tardif 4 . Lorsque cela nous a paru nécessaire, nous avons apporté quelques corrections au texte de cette édition sur la base d'une trentaine de manuscrits parmi les plus anciens connus de l'Évangile de

3. Il s'agit du manuscrit conservé à Einsiedeln sous la cote 326 (fos I Ir-28v). 4. Oxford, Bodleian Library, Laud. mise. 79 Ws 92r-ro3V). Ce manuscrit date du xne siècle.

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Nicodème 5 . Le texte ainsi traduit donne, croyons-nous, une vision assez fidèle de la recension latine A de l'Évangile de Nicodème. Par ses imperfections mêmes, il donne une bonne idée des difficultés de lecture que pouvaient rencontrer les lecteurs de tels écrits au Moyen Âge. Notre traduction est précédée d'une introduction dont le principal but est de faciliter la lecture de cet évangile apocryphe et de présenter les grandes lignes de son histoire. Afin de ne pas noyer le lecteur sous une masse d'informations techniques, nous avons dû fortement en limiter le champ. Ainsi n'y trouvera-t-on que peu d'informations sur les autres versions latines de l'Évangile de Nicodème et quasiment rien sur ses formes orientales. De plus, l'aperçu que nous donnons de l'histoire de la réception de cet apocryphe est très fortement centré sur l'Occident médiéval 6 • Les pages consacrées à la structure littéraire du texte et aux problèmes théologiques qu'il pose et qu'il prétend résoudre se rapportent en outre à la forme textuelle que nous traduisons, et ne doivent pas faire l'objet de généralisations abusives. 5. Des explications sont alors données dans les notes de la traduction. Nous avons en outre modifié la division traditionnelle du texte en chapitres et en paragraphes. Nous nous en expliquons dans l'Annexe II, où le lecteur intéressé trouvera une table de concordance avec la numérotation héritée de l'édition de C. VON TISCHENDORF. 6. Cette section de notre introduction repose sur les informations contenues dans The Medieval « Gospel cf Nicodemus ». Texts, Intertexts and Contexts in Western Europe (ouvrage édité sous la direction de Z. IZYDORCZYK), Tampe (AZ), Mediaeval & Renaissance Texts & Studies (sous presse).

AVANT-PROPOS

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Une annotation légère éclaircit les quelques difficultés que peut poser la lecture de ce texte et signale quelques pistes de commentaire qui n'ont pu prendre place dans l'introduction. Dix-sept enluminures tirées du seul manuscrit latin illustré connu de l'Évangile de Nicodème sont en outre réparties au fil de la traduction et donnent corps aux scènes décrites par le récit 7 . Enfin, étant donné que le plus ancien manuscrit connu transmettant l'Évangile de Nicodème est d'une importance considérable pour qui cherche à comprendre l'histoire de cet apocryphe en Occident, il nous a semblé utile d'en proposer en annexe la première traduction en langue moderne 8 . Malgré son caractère fragmentaire, cette forme du texte donne en effet une idée de l'état dans lequel notre apocryphe est passé du monde grec en monde latin. À ce titre, elle mérite d'être connue hors du cercle des seuls latinisants. Nous espérons que le présent volume donnera au lecteur - historien du christianisme antique ou médiéval, bibliste, historien des idées ou simplement homme cultivé - une image authentique et vivante de la forme la plus répandue de l'Évangile de Nicodème dans le monde latin. 7.

Il s'agit du manuscrit Madrid, Bibl. nat., Vitr. 23-8 (vol. II),

fos r62r-2oov (xm'-xrv' siècle). Le lecteur trouvera p. 45-46 une présentation d'ensemble des illustrations contenues dans ce manuscrit. Quelques lignes de commentaire figurent en outre sous chaque reproduction. 8. Nous parlerons à plusieurs reprises dans notre introduction de ce palimpseste du v'-vr' siècle, aujourd'hui conservé à Vienne. La traduction de ce texte se trouve dans l'Annexe IlL

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Le présent volume scelle une collaboration et une amitié de près de huit années entre un médiéviste d'origine polonaise enseignant à Winnipeg et un patristicien français résidant actuellement à Toronto grâce à la générosité du Fonds national suisse de la recherche scientifique et de la Fondation du 450e de l'université de Lausanne. La réalisation de ce projet commun a été facilitée par les subventions de voyage accordées par l'université de Winnipeg, qu'il nous est agréable de remercier publiquement. Ce livre a en outre bénéficié des remarques et des conseils des autres membres de l'Association pour l'étude de la littérature apocryphe chrétienne (A.É.L.A.C.) qui préparent une édition critique et un commentaire des diverses formes de l'Évangile de Nicodème pour la Series Apocryphorum du Corpus Christianorum. Parmi eux, nous remercions particulièrement MM. Jean-Daniel Dubois (École Pratique des Hautes Études) et Bernard Outtier (CNRS) pour leur relecture très attentive des pages que nous leur avons soumises 9 .

9. Notre gratitude va également aux professeurs E. Norelli (Genève) et ].-D. Kaestli (Lausanne) pour leurs conseils et leurs encouragements; aux professeurs G. Rigg et S. Campbell (Toronto) qui ont bien voulu répondre à nos questions; à Mlles L. Chappuis et S. Bühlmann qui ont accepté de relire une partie de la traduction, suggérant de nombreuses améliorations ; à M. P. Piovanelli, qui a critiqué à plusieurs reprises notre introduction; à M. 0. Subilia qui a bien voulu relire et critiquer dans le détail l'ensemble de ce volume.

Introduction

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de l'Évangile de Nicodème, le lecteur pourra avoir l'impression de se trouver en terrain familier, car les deux premières parties de cet apocryphe (chapitres I à 16) reposent sur la trame des événements rapportés par le Nouveau Testament et la supposent connue. Leur auteur, dont nous ignorons tout, a en effet manifestement cherché à présenter une nouvelle version des récits évangéliques de la passion, de la mort, de la résurrection et de l'ascension du Christ, sans pour autant trop s'éloigner du Nouveau Testament. Même les épisodes absents de la Bible sont rapportés avec une imagerie et des expressions qui évoquent les écrits canoniques - par exemple la disparition de Joseph d' Arimathée (15,6) reprend un célèbre épisode des Actes des Apôtres (Ac 16,25-34). Mais à cette sensation de familiarité risque de succéder une impression d'étrangeté : Jésus n'est pas arrêté comme dans le Nouveau Testament; il n'est pas jugé par les chefs des Juifs; la sentence de Pilate est étrangement détaillée ; des héros endossent des rôles que les écrits canoniques ne leur donnent pas, et le tout se clôt sur un curieux récit de visite du Christ dans le monde infernal (ch. 17 à 27)- événement dont le Nouveau Testament ne semble pas vraiment faire état. LA LECTURE

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Un témoignage sur Jésus écrit à partir des évangiles canoniques Ces deux sentiments un peu contradictoires sont caractéristiques de la lecture d'un apocryphe qui, à la différence de la plupart des textes déjà publiés dans la collection «Apocryphes» (Brepols), exploite de façon intensive la littérature canonique, non sans en modifier la teneur et les préoccupations théologiques.

S'agit-il d'un contre-évangile? Cette utilisation des écrits canoniques suggérerait-elle que l'Évangile de Nicodème a été conçu comme un > Un 3,Io). Rabbi éminent, membre d'une très grande famille de Jérusalem, Nicodème entre en scène en]n 3,1-2, quand il rend visite à Jésus de nuit. La question qu'il pose à celui qu'il reconnaît comme «un maître qui vient de la part de Dieu » (jn 3 ,2) amène le Christ à parler de la nouvelle naissance, celle selon l'Esprit (jn 3 ,3-2I). Nicodème réapparaît plus tard quand les chefs des prêtres et les pharisiens tentent de faire arrêter Jésus (jn 7,44-52). Il affirme alors qu'il est contraire à la Loi que l'on condamne cet homme sans l'avoir entendu, et il se fait accuser d'être Galiléen, comme les disciples de Jésus. Enfin, après la crucifixion, Nicodème aide Joseph d' Arimathée, un autre membre du Sanhédrin convaincu par l'enseignement du Christ, à ensevelirle corps de Jésus (jn I9,3 8-42).

4. La figure biblique de Nicodème fait l'objet de nombreuses discussions chez les exégètes, dont nous ne pouvons faire état ici. Son rapport à Jésus est un point particulièrement sensible : étaitil ou non en secret un disciple de Jésus?

INTRODUCTION

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Pourquoi avoir choisi Nicodème ? Mettre un texte sous le haut patronage d'un personnage mineur mais hautement respectable du Nouveau Testament a permis à l'auteur de l'évangile apocryphe d'affirmer l'authenticité de son œuvre et de lui donner de l'autorité. L'attribution d'un récit de la mort de Jésus à Nicodème était en effet tout à fait crédible : selon l'Évangile de Jean, Nicodème connaissait personnellement Jésus puisqu'il avait été attiré par son enseignement et par sa personnalité; de plus, le rang social de Nicodème et sa position influente lui ont permis d'assister aux délibérations des Juifs, même lorsque celles-ci ont eu lieu en secret, et sans aucun doute aux démarches menées contre Jésus devant Pilate. Il était dès lors un témoin idéal du procès de Jésus, hautement fiable et particulièrement bien informé. Le choix de Nicodème pour asseoir l'autorité du récit était donc un coup de maître. Mais cela n'a pas amené l'auteur de l'Évangile de Nicodème à développer outre mesure la figure de ce Juif partiellement convaincu par Jésus. Nicodème est en effet simplement introduit dans le récit comme un Juif parmi d'autres (5, r), et ce n'est que beaucoup plus tard que le lecteur apprendra qu'il est «chef des Juifs» (12,1); il n'est en outre jamais qualifié explicitement de disciple de Jésus, et l'aide qu'il a apportée à Joseph d' Arimathée pour ensevelir le corps de Jésus Un 19,38-42) n'est même pas mentionnée.

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Nicodème supplanté par Pilate L'autorité de Nicodème, si crédible fût-elle, n'a pas paru suffisante à au moins un lecteur du début du Moyen Âge. Considérant apparemment comme peu probable que Nicodème soit l'auteur de ce récit, un scribe décida de l'attribuer au procurateur de l'empire romain en Judée, Ponce Pilate en personne. Sans effacer les mentions de Nicodème dans le prologue, il ajouta un titre éloquent, que l'on retrouve dans la plus grande partie des manuscrits postérieurs au rxe siècle et antérieurs au XIIe siècle : «Au nom de la sainte Trinité, début des Faits et gestes de notre seigneur et sauveur Jésus-Christ trouvés sous l'empereur Théodose le Grand à Jérusalem dans le prétoire de Ponce Pilate, dans les archives publiques». Et à la fin du texte, il précisa que « tout ce que les Juifs avaient dit et fait dans leur synagogue, Joseph (d'Arimathée) et Nicodème l'annoncèrent tout de suite au gouverneur, et Pilate en personne écrivit tous les faits et gestes et les paroles des Juifs au sujet de Jésus, et il plaça tous ces mots dans les archives publiques de son prétoire» (27,5). Pilate est ainsi devenu dans le monde latin l'auteur véritable de l'apocryphe, et Nicodème, d'auteur, a été réduit au simple rôle d'informateur du gouverneur romain, au même titre que Joseph d'Arimathée. De plus, la mention dans le titre des « archives publiques » fait de ce récit de Nicodème un document historique soi-disant non partisan, qui prétend refléter exactement ce qui s'est passé. Le texte, qui se présentait originellement sous la forme du témoignage oculaire d'un homme pieux, sympathisant

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de Jésus, est par là-même devenu le procès-verbal officiel du procès de Jésus 5 . L'attribution de l'apocryphe à Pilate peut s'expliquer par l'influence d'une tradition qui remonte à Justin et surtout à Tertullien (ne-me siècles) 6 . Selon cette tradition, Pilate aurait fait un rapport officiel à l'empereur sur la condamnation de Jésus, et toute personne qui le désirait pouvait y avoir accès. C'est probablement sous l'influence de cette légende que l'évangile apocryphe que nous traduisons a été considéré dans le monde latin comme le rapport même de Pilate qu'on prétendait pouvoir trouver dans les archives publiques. Cette identification est ancienne puisque Grégoire de Tours (environ 540-594) a cité un long passage de l'Évangile de Nicodème en indiquant sa source de la façon suivante : «Faits et gestes de Pilate envoyés à l'empereur Tibère» 7 . Ainsi rattaché à une série de témoignages antiques sur l'existence d'un rapport officiel de Pilate, l'apocryphe gagnait en véracité et acquérait un statut de document historique. Il en gagnait aussi probablement en portée 5. Deux manuscrits de la recension grecque A introduisent un autre personnage dans le récit expliquant l'origine de l'évangile apocryphe, un certain Ananias, ou Énée. Cette préface (traduite p. 224-226 d'après sa torme latine) a pour but d'expliquer comment le lecteur lit en grec un texte que le prologue dit avoir été écrit en hébreu par Nicodème. Dans cet ajout, il n'y a aucune trace de Pilate, pas plus que dans les débuts des traductions qui ont été faites de l'évangile apocryphe dans les différentes langues du bassin méditerranéen. 6. Voir p. I03-105. 7. Histoire des Francs, r ,2 1.24.

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missionnaire: le fait qu'un païen comme Pilate écrive un texte favorable à Jésus était une preuve éloquente du pouvoir du message chrétien. Par ce processus, l'évangile apocryphe a rejoint au cours des siècles un vaste corpus d'œuvres apocryphes mises sous la plume de Pilate, dont la Lettre de Ponce Pilate à l'empereur Claude- fréquemment jointe à l'Évangile de Nicodème dans les manuscrits et la Lettre de Ponce Pilate à l'empereur Tibère sont deux autres beaux exemples latins 8 .

Où Nicodème revient au premier plan C'est donc sous l'apparence du procès-verbal officiel de Pilate sur la mort de Jésus que l'Occident latin a connu l'évangile apocryphe au début du Moyen Âge. À partir du XIIe siècle, l'attribution à Nicodème, qui n'a jamais totalement disparu du texte, fut davantage mise en valeur, et le nom de ce Juif pieux apparut dans les titres donnés à l'apocryphe, sans cependant que le qualificatif d'« évangile » ne soit encore couramment utilisé 9 . Ce n'est qu'un siècle plus tard que l'appellation Évangile de Nicodème devint courante, suite à son utilisation dans deux œuvres très populaires au Moyen Âge : le Speculum historiale de Vincent de Beauvais et la Légende 8. La Lettre de Ponce Pilate à l'Empereur Claude est traduite.p. 209213. L'ensemble de la correspondance soi-disant échangée entre Pilate et Tibère est présentée et presque entièrement traduite en italien dans M. ERBETTA, Gli apocrifi del Nuovo Testamento, III : Lettere e Apocalissi, Turin, Marietti, 1969, p. 118-132. 9. À la fin du xne siècle, l'anglais Hughes du Puiset fait exception. Il mentionne en effet un Évangile de Nicodème dans une liste des livres qu'il a donnés à l'évêché de Durham.

INTRODUCTION

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dorée de Jacques de Voragine 10 . On aurait pu s'attendre à cc que cc titre pose problème, car Nicodème n'est pas présenté dans le récit comme l'auteur véritable de l' évangile : le narrateur ne se confond pas avec lui, et parle de ce Juif pieux de façon distancée, à la troisième personne du singulier. Ceci n'a cependant pas empêché le titre d'Évangile de Nicodème de se répandre et d'être constamment employé aux xrve et xve siècles.

Un apocryphe à l'immense postérité L'apparition du terme « évangile » au XIIIe siècle pour désigner le récit de Nicodème a pennis de souligner sa relation avec les évangiles canoniques, et, dans le même temps, a mis en valeur son statut apocryphe. Le statut de l'évangile apocryphe par rapport au canon était alors une question assez récente. Avant le rxe siècle, le voisinage de l'Évangile de Nicodème avec le Nouveau Testament ne semble en effet pas avoir posé problème. D'ailleurs, aucune ancienne liste occidentale de livres 10. Le Speculum historiale (qui formait une partie du Speculum maius) a été complété et révisé probablement avant 1260. Il offrait à son lecteur une histoire de l'humanité depuis la création du monde jusqu'en 1259, bâtie à partir de sources bibliques, apocryphes et légendaires. La Légende dorée quant à elle fut écrite après 1267 et devint peut-être la collection de vies de saints la plus influente du Moyen Âge. Ces deux œuvres contiennent de nombreux échos du récit du procès de Jésus, de l'emprisonnement de Joseph d'Arimathée et de la descente du Christ aux Enfers de l'Évangile de Nicodème.

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

apocryphes ne mentionne l'Évangile de Nicodème, et aucun des titres qui ont circulé au Moyen Âge pour désigner ce texte n'est mentionné dans le soi-disant Décret de Gélase, une compilation pourtant très complète qui a été probablement élaborée au début du VIe siècle.

Un statut entre le canonique et l'apocryphe La plus ancienne trace d'une confusion de l'Évangile de Nicodème avec un évangile canonique, et, par conséquent, la première mise en garde contre le statut apocryphe de ce texte, se trouve dans un manuscrit du IXe siècle 11 ; son copiste fait précéder le texte d'une note précisant que le récit qu'il écrit ne saurait en aucun cas être reçu comme canonique. À partir du XIIe siècle, des remarques similaires deviennent courantes dans les manuscrits latins. À la fin du Moyen Âge, les lecteurs étaient donc avertis que l'Évangile de Nicodème était en dehors des limites du canon. Ils n'en continuèrent pas moins à le lire, à le faire copier, à le traduire, et à en faire des adaptations de toute sorte. Car le caractère apocryphe d'un texte ne signifiait pas forcément qu'il devait être totalement rejeté, comme plusieurs scribes et traducteurs ont pris la peine de le préciser: après tout, l'évangéliste Jean n'avait-il pas dit que «Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d'autres signes qui ne sont pas rapportés dans (son) livre» Un 20,30)? Et Luc en personne n'avait-il pas indiqué en tête de son évangile que «beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements accomplis parmi (eux) » (Le I,I)? 11. Laon, Bibliothèque municipale, ms. 26 5.

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Malgré les multiples avertissements qui circulaient sur le statut de l'Évangile de Nicodème, plusieurs scribes de la fin du Moyen Âge ont éprouvé un tel enthousiasme pour ce texte qu'ils l'ont quasiment considéré comme canonique. L'Évangile de Nicodème a ainsi été copié non seulement avec des commentaires bibliques, mais parfois aussi aux côtés des livres du Nouveau Testament. Des copistes ont ainsi donné l'impression que le statut de ce texte n'était pas très éloigné du canon. De tels comportements, plus proches de la vénération que de l'estime, sont probablement le reflet de tendances extrémistes qui s'expliquent par un climat religieux tendu, plutôt que de l'attitude générale des scribes de la fin du Moyen Âge. Pour la plupart de ses lecteurs, l'Évangile de Nicodème était une histoire fiable, écrite par un homme, et non pas une révélation de Dieu. Même au faîte de sa popularité, cet apocryphe a ainsi été le plus souvent cité non pas sous le titre d'Évangile de Nicodème, mais avec d'autres noms qui n'engageaient pas son rapport au canon. Quelques auteurs ou scribes continuèrent en effet à s'y référer sous le nom de Gesta Pilati (Faits et gestes de Pilate), tandis que d'autres en parlèrent comme d'un Traité, d'une Passion 12 , d'une Histoire, et même d'une Lettre de Nicodème. Ces titres montrent que la réputation de l'Évangile de Nicodème a reposé en premier lieu sur le fait qu'il était utile à qui s'intéressait à l'histoire de Jésus et qu'il pouvait servir à nourrir la piété.

12.

C'est le cas du manuscrit que nous traduisons, qui précise à

la fin du texte : «Fin de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ>>.

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Des traductions facilitant la diffusion du texte La réputation de l'Évangile de Nicodème n'a cessé de croître depuis le IXe siècle, surtout depuis le XIIe siècle, où il a commencé à pénétrer de nombreux domaines de la vie religieuse. La plupart des lecteurs y ont eu accès à travers une des versions latines que nous présenterons plus loin. Mais le texte de l'Évangile de Nicodème était aussi accessible au lecteur occidental grâce aux traductions qui en avaient été faites en langue vernaculaire. La première trace d'un tel travail de vulgarisation est la traduction en prose qui a été fàite de l'évangile apocryphe en vieil-anglais au début ou au milieu du XIe siècle ; cette traduction a été suivie au fil des siècles par de nombreuses autres tentatives similaires. Nous disposons ainsi aujourd'hui en ancien français d'au moins trois versions «courtes» et d'une version «longue», ainsi que d'une version partielle de l'Évangile de Nicodème. En occitan, nous avons l'Évangile de Gamaliel; en catalan Lo Gènesi ; en italien plusieurs versions qui sont loin d'être toutes publiées ; en moyen anglais au moins huit textes différents ; une traduction en vieux suédois; douze en haut-allemand moyen; une en bas-allemand; quatre en néerlandais; trois en irlandais et trois en gallois. À ces versions en prose, il faudrait encore ajouter pour être complet les traductions poétiques qui ont fleuri au XIIIe siècle, en anglais, en danois, en haut-allemand moyen, en français, en catalan, en occitan et en norrois 13 . 13. Ces diverses traductions de l'Évangile de Nicodème sont présentées et étudiées dans The Medieval «Gospel of Nicodemus ». Texts, Intertexts and Contexts in Western Europe (ouvrage édité sous

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En raison d'un processus de critique, de réécriture et de traduction du texte qui s'est engagé assez tôt et qui n'a pas cessé avec la naissance de l'imprimerie, les lecteurs du Moyen Âge et d'aujourd'hui ont donc lu et lisent encore le même apocryphe, mais souvent sous des formes différentes. L'Évangile de Nicodème dans la vie religieuse du Moyen Âge Lorsqu'on considère le nombre de familles textuelles et de traductions conservées de l'Évangile de Nicodème, on s'étonne peu de la profonde influence que cet apocryphe a exercée sur un large éventail de productions religieuses de l'Europe de l'Ouest au Moyen Âge. Il a en effet été cité ou utilisé dans des chroniques historiques, des traités théologiques, des documents didactiques, des exercices de dévotion, des pratiques et des textes liturgiques, et des compositions littéraires; l'iconographie n'a pas échappé à son influence. Des copies de l'évangile apocryphe figuraient d'ailleurs fréquemment dans les bibliothèques de maints penseurs, enseignants et savants du Moyen Âge 14 . C'est à travers eux que l'Évangile de Nicodème a pu la direction de Z. IzYDORCZYK), Tampe (AZ), Mediaeval & Renaissance Texts & Studies (sous presse). 14. On connaît plusieurs figures importantes du Moyen Age qui possédaient un exemplaire de l'Évangile de Nicodème: Martin l'Hibernien (8r9-875), premier maître de l'école de Laon, et ses successeurs, Bernard (847-903) et Adelelm (environ 865-930), ainsi que Jean Cantins (r390-I473, canonisé en r467), qui était docteur en théologie à l'Université Jagellonne de Cracovie, ou encore Gabriel Biel (environ I4IO-I495), qui enseigna à Tübingen.

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être légitimement utilisé comme une source respectable par des écrivains ecclésiastiques, des liturges et des artistes. Un document historique En tant que document impérial provenant des archives de Pilate, l'Évangile de Nicodème a été considéré comme un récit non chrétien, et donc impartial, des événements centraux de l'histoire du salut. C'est probablement à ce titre qu'Adémar de Chabannes (environ 989-I034), qui a été formé dans le monastère Saint-Martial à Limoges et qui était à la fois historien, copiste, illustrateur et musicien, a pris la peine de le recopier lui-même. D'autres historiens, tel l'auteur anglais inconnu d'une chronique menant de la création du monde à l'an I366 (Eulogium historiarum sive temporis), ont repris intégralement le texte de l'évangile apocryphe dans leurs œuvres. D'autres encore en ont utilisé des passages précis dans un dessein bien particulier - Jean de Glastonbury, par exemple, a cherché au XIVe siècle à démontrer l'antiquité de là fondation de Glastonbury et à la lier à la figure de Joseph d'Arimathée. L'origine impériale du document a bien sûr intéressé aussi des auteurs qui écrivaient en langue vernaculaire : il a été utilisé dans la monumentale Chronique du monde ( Weltchronik) d'Henri de Münich (première moitié du XIVe siècle). De même, lorsque Jacques van Maerlant traduisit en néerlandais le Roman du Saint Graal de Robert de Boron, il en corrigea le texte pour le rendre selon lui 15 plus véridique en recourant à l'Évangile de Nicodème . J 5. Voir T.

SoD~"'N,jacob

van Maerlant. Historie van den Grale

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On croyait donc que l'Évangile de Nicodème transmettait des faits historiques indiscutables, et certains ne craignirent pas d'en extraire « les anciennes paroles des historiens», pour parler comme Jean de Glastonbury 16 . Si la prétendue origine impériale de l'évangile apocryphe l'a fait considérer comme une source historique fiable, c'est en revanche son antique attribution à Nicodème qui lui a permis de jouer un rôle important dans l'élaboration de la foi et de la piété chrétiennes.

L'Évangile de Nicodème et les dogmes L'Évangile de Nicodème a en effet certainement renforcé la croyance en la venue du Christ dans le monde infernal, car il a rendu moins abstraite la formule lapidaire insérée dans le Symbole des Apôtres («Il est descendu aux Enfers» 17 ). En donnant une description de la destruction de l'Enfer, il éclaircissait en effet un motif central de la théologie médiévale de la rédemption en milieu populaire, et était donc utile pour la pastorale des fidèles. Il est possible que cet apocryphe ait également contribué à l'évolution de la géographie infernale, bien qu'aucune und Boek van Merline nach der Steinfurter Handschrift hrsg., Cologne, Bohlau (Niederdeutsche Studien, 26), 1980, p. us-r6o, vers I-1607. 16. J. P CARLEY, The Chronicle of Glastonbury Abbey. An Edition, Translation and Study of John of Glastonbury's « Chronica siue Antiquitates Glastoniensis Ecclesie », Bury St. Edmunds (Suffolk), The Boydell Press, 1985, p. 46. 17. En Suisse romande, cette expression traditionnelle est maintenant rendue de façon moins littérale par «Il a forcé le séjour des morts».

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preuve ne puisse en être donnée. Dans la forme latine B 18 , l'Évangile de Nicodème suppose en effet que l'Enfer comprenait plusieurs parties : le lieu où les patriarches et les prophètes attendaient la venue du Christ et l' « abysse profond» dans lequel est envoyé Satan (24). Cette version de l'évangile apocryphe précise en outre que le Christ « a jeté une partie» des morts« dans le Tartare, et a emmené avec lui l'autre dans les hauteurs» (25,2). Par ces indications géographiques, beaucoup moins claires dans d'autres formes du texte 19 , il est possible que l'Évangile de Nicodème ait contribué de façon indirecte à l'évolution de la notion de purgatoire; elle montrait en effet que le sort de certaines âmes pouvait être amélioré après la mort, mais que celles qui étaient dans le Tartare, «l'Enfer des damnés», ne pouvaient en aucun cas espérer une quelconque amélioration 20 . Si la version latine B est antérieure au XIe siècle, elle a pu jouer un rôle dans l'affirmation de ces nouvelles idées qui se sont cristallisées dans les premiers siècles du deuxième millénaire; si en revanche elle est plus tardive, comme la date des manuscrits qui la transmettent le suggère, alors elle témoigne de ce changement conceptuel et a pu en faciliter la diffusion. 18. Le lecteur qui désire en savoir dès maintenant plus sur les deux grandes familles textuelles (dites respectivement A et B) peut lire les p. 93-96. 19. Il est possible que la recension latine A, dont nous traduisons un des plus anciens témoins, fasse état d'une géographie semblable (voir plus bas, p. 77-78), mais le texte est beaucoup moins explicite que celui de type B. 20. Voir]. LE GoFF, Naissance du purgatoire, Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 1981, p. 68.

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Un outil exégétique Si la place de l'Évangile de Nicodème n'a pas été très importante dans les productions théologiques de la scolastique, sa proximité avec les évangiles canoniques en a fait par moment un précieux outil exégétique. Il a été particulièrement utilisé pour comprendre le texte énigmatique de Mt 27,52-53 qui évoque la résurrection de nombreux saints à la mort du Christ et leur apparition à Jérusalem. Certains théologiens, tel Albert le Grand (environ I200-I28o) dans son traité Sur la résurrection, estimèrent qu'en donnant le nom de deux de ces saints (Leucius et Carin us), l'Évangile de Nicodème confirmait qu'ils étaient réellement connus à Jérusalem, et prouvait ainsi la véracité du texte biblique 21 . On discerne par cet exemple l'intérêt d'identifier par des noms précis, même issus de traditions apocryphes, des héros trop rapidement mentionnés dans la Bible ; il en allait de la vérité d'un témoignage autrement improuvable. De même, Thomas de Chobham, un maitre de l'Université de Paris du début du XIIIe siècle, signalait dans un manuel de prédication destiné au clergé qu'une preuve de la résurrection générale à venir résidait dans la résurrection partiellement corporelle d'individus identifiables, tels Leucius et Carinus, les deux héros de la dernière partie de l'Évangile de Nicodème 22 . On voit par ces exemples avec quelle facilité l'évangile apocryphe était devenu une explication 21. De resurrectione, Tract. II, Q. 5 ad 5 (Sancti doctoris ecclesiae Alberti Magni ... Opera omnia, vol. 26, Munster, Aschendorff, 1958, p. 263). 22. Summa de arte praedicandi, IV (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis,

82,

p. rro).

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du texte biblique destinée à faire comprendre les subtilités de la doctrine de la résurrection au peuple.

L'Évangile de Nicodème dans le culte chrétien Le rôle joué par l'Évangile de Nicodème dans les célébrations publiques a été également important, ma1s demande à être apprécié au cas par cas. - La littérature homilétique C'est probablement dans les sermons que cette influence a été la plus profonde. Les prédicateurs ont abordé le texte apocryphe de plusieurs manières. Certains l'ont intégralement adapté à des fins spécifiquement homilétiques 23 ; d'autres ont transformé en homélies seulement certaines parties de l'apocryphe, généralement l'histoire de Joseph d' Arimathée et le récit de la destruction de l'Enfer 24 • D'autres encore ont simplement extrait de l'Évangile de Nicodème des détails colorés et dramatiques.

- L'Évangile de Nicodème et les pratiques liturgiques Les preuves de l'influence de l'Évangile de Nicodème sur les pratiques liturgiques sont en revanche beaucoup moins 23. On trouve un des exemples les plus anciens d'une telle adaptation dans un recueil d'homélies du XIIe siècle (Grenoble, Bibliothèque municipale, ms. 470, fos r8r-26v), où l'évangile apocryphe est introduit par un résumé de la création du monde et de la chute de l'humanité, et se conclut sur un récit du jugement dernier. 24. Un prédicateur de la fin du Moyen Âge, l'allemand François Woitsdorf (mort en 1463), a par exemple inséré l'histoire de Joseph d'Arimathée (Évangile de Nicodème, 12-17) dans ses Sermones de tempore.

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abondantes. Il est cependant pratiquement certain qu'il y a eu, d'une manière ou d'une autre, interaction entre cet apocryphe et certaines pratiques liées à la fète de Pâques. Il est même possible que les liens entre l'Évangile de Nicodème et la liturgie de Pâques remontent à la rédaction même de cet apocryphe. L'utilisation abondante du discours direct dans l'ensemble du texte évoque en effet des célébrations liturgiques de la Passion et de la résurrection du Christ. Le récit de la descente aux Enfers en particulier semble s'enraciner thématiquement et rhétoriquement dans la liturgie dramatique; c'est en tout cas ce que suggèrent les questions de l'Enfer, de la Mort et des démons (voir en particulier 22, I) qui font écho à des hymnes sur le Christ; de même les citations du Psaume 24 (ch. 23) qui accompagnent l'entrée du Christ dans le monde infernal (voir ch. 2 r) sont comparables à ce que nous trouvons dans d'antiques célébrations de la passion et de l'ascension du Christ. Malgré le rôle que les seize premiers chapitres de l'Évangile de Nicodème ont joué dans les controverses autour de la date de Pâques 25 , les preuves du fondement liturgique de cet apocryphe restent indirectes. Il en est d'ailleurs de même pour les preuves d'une influence ultérieure de cet apocryphe sur la liturgie, au moins jusqu'au Haut Moyen Âge 26 .

25. Voir p. !07-109. 26. On notera d'ailleurs que l'influence de l'Évangile de Nicodème sur des textes poétiques liés aux fêtes de Pâques semble avoir été moins importante que celle de la Bible, des homélies des Pères de l'Église ou des textes de la littérature classique. Les allusions à

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Quelques témoignages de la fin du Moyen Âge suggèrent clairement que l'Évangile de Nicodème était parfois lu en public, particulièrement dans des monastères, peutêtre au même titre que les homélies des Pères. Ainsi une des versions slaves conservée dans l'homéliaire de Mihanovich (xme siècle) précise dans une note que ce texte doit être lu lors de l'office du samedi saint; de même, selon une liste du xve siècle de textes « que l'on doit lire à table » au couvent dominicain de Sainte-Catherine à Nuremberg, l'Évangile de saint Nicodème était lu le vendredi saint 27 • Cependant, rares sont les liturgies médiévales qui semblent avoir été modelées directement sur l'Évangile de Nicodème. Il est certes tentant, mais sans doute trop commode, de relier les nombreuses évocations de la descente du Christ aux Enfers dans les textes liturgiques à l' Évangile de Nicodème. Quoi qu'il en soit, certaines pratiques liturgiques qui ont pu surgir indépendamment de l' évangile apocryphe semblent avoir développé une relation très étroite avec lui pendant le Haut Moyen Âge. Plusieurs liturgies incluent ainsi une procession autour de l'église, avec trois coups frappés à la porte de l'église et la récitation la destruction de l'Enfer y sont d'ailleurs habituellement trop brèves ou trop générales pour qu'il soit possible d'identifier des sources ou des modèles textuels précis. La majorité des poètes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance n'a en tout cas généralement pas imité la troisième partie de l'Évangile de Nicodème, bien qu'elle ait été réécrite sous la forme de vers latins. 27. Voir P. Rm, Mittelalterliche Bibliothekskatalogue Deutschlands und der Schweiz, III, 3, 4: Bistum Bamberg, München, C. H. Beck'sche Verlagsbuchhandlung, 1939, p. 644.

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dialoguée du Psaume 24 (ch. 23). Ce rituel dans son ensemble évoque la descente du Christ aux Enfers telle qu'elle est relatée dans l'Évangile de Nicodème (voir le ch. 28 21) . Ces liturgies, dont beaucoup sont liées à la fête de Pâques, doivent peut-être, sinon leur origine, du moins leur popularité, à la vision riche et suggestive de la descente aux Enfers transmise dans l'Évangile de Nicodème. - Le culte de saints connus grâce à l'Évangile de Nicodème Le culte de plusieurs saints du Nouveau Testament trouve peut-être aussi son origine dans l'Évangile de Nicodème. La vénération de sainte Véronique a probablement été inspirée par le chapitre 6,3 de l'évangile apocryphe, qui donne un nom - et par conséquent une identité - à la femme souffrant d'une perte de sang et guérie par Jésus (voir Mt 9,20-22 par.). De même, le nom de Longin donné au soldat qui perça le flanc du Christ (10,1) a dû encourager la vénération de ce saint. C'est encore à l'Évangile de Nicodème que Dismas, le bon brigand qui a confessé sa foi en Christ, et Gestas, son double mauvais, doivent très probablement leur place l'un dans la piété, l'autre dans la superstition du Moyen Âge.

28. Une procession de ce type était par exemple utilisée lors de la cérémonie de dédicace d'une église, dans les célébrations du dimanche des Rameaux et avec l'antienne« Avec le roi de gloire», dans les célébrations pascales élaborées; c'était le cas par exemple dans le Mystère latin de Pâques de Klosterneuburg et dans le drame consacré à l'Élévation de la croix à Barking et Bamberg.

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L'Évangile de Nicodème dans l'instruction religieuse et la piété Une des influences les plus profondes de l'Évangile de Nicodème sur l'instruction religieuse au Moyen Âge peut être décelée à travers le récit de l'apparition de Jésus à Joseph d'Arimathée (15,6). Dans la foi courante, cet épisode devint en effet la première apparition du Christ après sa résurrection (ou la seconde, lorsqu'on plaçait en premier son apparition à Marie). Cet épisode de l'Évangile de Nicodème, déjà mentionné par Grégoire de Tours au vi" siècle 29 , a connu une large diffusion, due en grande partie aux diverses versions de l' Elucidarium ; ce manuel de catéchèse, souvent attribué au Moyen Âge à Honoré dit d'Autun (xne siècle), affirme que Jésus est apparu« le premier jour huit fois : d'abord à Joseph d' Arimathée dans la prison où il avait été mis parce qu'il l'avait enseveli, comme les écrits de Nicodème l'affirment; la seconde fois à sa mère, comme le montre Sedulius ... » 30 . Cependant, peut-être plus que l'apparition du Christ à Joseph, c'est le drame humain du procès de Jésus et le triomphe divin du Fils de Dieu dans le monde infernal qui ont alimenté la pieuse imagination des croyants de la fin du Moyen Âge. Alors que l'intérêt des chrétiens pour l'humanité du Christ croissait aux XIe et xne siècles, des auteurs de vies et de passions du Christ ont souvent 29. Histoire des Francs, r,zr. 30. Elucidarium, I, 170. Ce texte a été édité par Y. LEFÈVRE (L'>) est construit sur une racine signifiant « intelligent >>, « sage >>. Il fait jeu de mots avec le verbe de la principale («tu n'as pas su>>,« ignorasti >>),d'autant plus que tous deux sont construits avec le même préfixe privatif

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prison 188 ; il a fait sortir les captifs 189 ; il a délivré ceux qui étaient dans les liens. Tous ceux qui, sournis à nos tourments, avaient l'habitude de soupirer nous insultent, et par leurs supplications nos puissances ont été battues, nos royaumes ont été vaincus et personne du genre humain ne nous craindra plus. De surcroît, ils nous accablent de menaces, les morts qui n'avaient jamais fait montre d'orgueil envers nous et les captifs qui n'avaient jamais pu être joyeux. Ô prince Satan, père de tous les méchants, de tous les impies et de tous les apostats, pourquoi as-tu conçu ce projet? Car parmi ceux qui depuis le commencement jusqu'à maintenant n'espéraient plus ni salut ni vie, plus aucun grondement ne se fait entendre ici comme habituellement, aucun gémissement ne retentit, et aucune trace de larmes ne se trouve sur leurs visages. Ô prince Satan 190 , toi qui détiens les clefs des Enfers, toutes les richesses qui étaient devenues tiennes et que tu avais acquises par le bois de la transgression et par la perte du paradis, maintenant, par le bois de la croix, tu les as perdues, et toute ta joie a péri. En suspendant (au bois) ce Christ, ce Roi de Gloire 19 \ tu as agi contre tes intérêts et contre les miens. Désormais connais quels tourments

188. L'image de l'Enfer comme prison est bien attestée dans des textes juifs antérieurs au christianisme ; on la trouve une fois dans le Nouveau Testament (I P 3,r9). 189. Voir Ép 4,8 (qui cite Ps 68 (67), r9). 190. Cette phrase fait allusion successivement à Ap r,r8; És 45,3; Gn 3 ; Os 2, I 3. Le parallèle effectué avec la perte du paradis est repris en 24, I. 191. Voir Ps 24 (23), 7-Io.

TRADUCTION

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éternels et quels supplices infinis tu vas souffrir sous ma garde éternelle. Ô prince Satan, auteur de la mort et origine de l'orgueil, tu aurais dû commencer par rechercher un bon motif d'accusation chez ce Jésus. Celui en lequel tu n'as trouvé aucune faute, pourquoi as-tu osé le crucifier sans raison, injustemen t 192 , l'as-tu amené jusque dans notre région, lui qui était innocent et juste, et as-tu perdu les pécheurs, les impies et les injustes du monde entier? 2 « Pendant que l'Enfer parlait ainsi au prince Satan, le Roi de Gloire 193 dit alors à l'Enfer: « - Le prince Satan sera soumis à ton pouvoir pour les siècles éternels à la place d'Adam et de ses enfants, qui sont mes justes.

Assemblée des saints autour du Christ et témoignage d'Adam 24 I « Le Seigneur étendit la main et dit : «-Venez à moi, vous tous mes saints, vous qui avez 194 mon image et ma ressemblance . Vous qui par le bois, le Diable et la Mort, avez été condamnés, voyez maintenant 195 que par le bois sont condamnés le Diable et la Mort . « Aussitôt tous les saints furent rassemblés sous la main du Seigneur. Le Seigneur prit Adam par la main droite et lui dit: 192. L'accusation ici portée contre Satan rencontre de façon étonnante les propres faits et gestes de Pilate lors du procès de Jésus. 193. Voir Ps 24 (23), 7-10. 194. Voir Gn 1,26. 195. Voir Introduction, p. 85.

200

L'ÉVANGILE DE N I CODÈME

~.dii1114 tti ~ntb·tiu.it'OU,,lttnt!•. l.tt't11Thlb1lt \1tm 1itf«ao~n( ·~qnt ~~lnt~:'tw~1 1·'...··'JXedtrt·~. ~.l\mro .1 . • Î

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(Jo195v).

TRADUCTION

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« - La paix soit sur toi et sur tous tes fils, qui sont mes justes. «Adam se jeta aux genoux du Seigneur et le pria d'une supplication baignée de larmes en disant d'une voix forte: «-Je t'exalterai, Seigneur, car tu m'as pris, et tu n'as pas causé la joie de mes ennemis à mes dépens. Seigneur mon Dieu, j'ai crié vers toi et tu m'as guéri. Seigneur, tu as fait sortir mon âme des Enfers, tu m'as sauvé loin de ceux qui descendent dans la fosse. Chantez des psaumes au Seigneur, vous ses saints, et louez l'évocation de sa sainteté, car la colère est pour lui chose indigne, et la vie ce qu'il veut 196 . «De même tous les saints se jetèrent aux pieds du Seigneur et dirent d'une seule voix : « - Tu es venu, toi le rédempteur du monde. Tu as accompli dans les faits ce que tu as prédit par la Loi et par tes prophètes. Tu nous as rachetés vivants par ta croix, et par ta mort sur la croix tu es descendu vers nous afin de nous arracher des Enfers et de la mort par ta majesté. Seigneur, de même que tu as posé le titre de ta gloire dans le ciel, et que tu as élevé sur la terre le titre du salut qu'est ta croix, pose dans l'Enfer, Seigneur, le signe de la victoire de ta croix, afin que la Mort ne domine plus 197 .

196. Ps 30 (29),5-6. 197. Voir He 2,14. On peut voir dans cette demande des saints un écho de Ph 2,9-ro, où il est dit que la souveraineté du Christ s'étend« dans les cieux, sur la terre et sous la terre». Les marques («titres ») déposées par le Christ dans les trois parties du monde ne sont pas identiques : dans le ciel est indiquée sa gloire, sur la terre

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Remontée des Enfers et témoignage d'Habacuc et de Michée « Le Seigneur étendit la main et fit un signe de croix sur Adam et sur tous ses saints. Il prit Adam par la main droite et remonta des Enfers, et tous les saints suivirent le Seigneur. Alors le saint David cria d'une voix forte : « - Chantez au Seigneur un chant nouveau, car le Seigneur a fait des merveilles. Sa main droite l'a rendu salvateur, ainsi que son bras saint. Le Seigneur a fait connaître son salut; devant la face des païens il a révélé sa jus ti ce 198 . «Toute la multitude des saints répondit : « - Voilà la gloire pour tous ses saints! Amen. Alléluia 199 . 3 «Après cela le prophète Habaquq s'écria: « - Tu es sorti pour le salut de ton peuple afin de délivrer tes élus 200 . « Et tous les saints répondirent : « - Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Le Seigneur est Dieu et il nous a illuminés 201 . Amen. Alléluia. « De même après cela le prophète Michée aussi s'écria : 2

le salut qu'il apporte, et dans l'Enfer sa victoire sur le monde de la mort. Par là sont repris et synthétisés trois aspects de la nature et de la mission du Christ : lé Christ est glorieux, sauveur, et victorieux. 198. Ps 98 (97), 1-2. 199. Voir Ps 149,9. 200. Ha 3,13. 201. Ps 118 (117),26-27.

TRADUCTION

203

« - Quel Dieu est comme toi, Seigneur, qui ôtes les iniquités et qui passes sur les péchés? Et maintenant, tu contiens ta colère en témoignage car tu désires être miséricordieux. Tu reviendras en personne, tu prendras pitié de nous et tu remettras toutes nos iniquités. Tu as plongé tous nos péchés dans la profondeur de la mort comme tu l'as juré à nos pères auxjoursd'autrefois 202 . «Et tous les saints répondirent: « - Voici notre Dieu pour l'éternité et pour les siècles des siècles. C'est lui qui sera notre guide pour les siècles 203 • Amen. Alléluia. « Tous les prophètes - qui rappelaient aussi de la même manière les paroles sacrées tirées des louanges qu'ils avaient dites auparavant - et tous les saints - qui criaient "Amen. Alléluia" - suivaient le Seigneur. 25 « Le Seigneur, qui tenait Adam par la main, donna (cette main) à l'archange Michel; tous les saints suivaient l'archange Michel; il les introduisit tous dans la grâce glorieuse du paradis. Rencontre d'Hénoch et d'Élie

«Deux hommes, deux anciens des jours 204 , accoururent à leur rencontre. Il leur fut demandé par les saints : « - Qui êtes-vous, vous qui n'avez pas encore été morts avec nous dans les Enfers et qui avez été placés avec vos corps dans le paradis ? 202. Mi 7,18-20 (forme grecque). 203. Voir Ps 48 (47), 14 (15). 204. Voir Dn 7,9. Cette expression désigne des vieillards extrêmement âgés.

204

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

pt~dm peœttltttf. mtf'dcddb.ff

pa.tmpAmdtft talttpttb tn m.tl'l·' gutpAfcua finnn~tt-:uun au nominatif 16. Le texte est fautif Conformément à Le 2,34, il faut lire «la résurrection de beaucoup » (« multorum ») et non «des morts •> (« mortuorum »).Cette citation réapparaît en 16,3,2, cette fois-ci sans cette faute (voir n. r 8 ci-dessous). 17. Il s'agit du Sanhédrin.

236

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Ils interrogèrent son père et il leur apprit des choses. Son père leur dit : -Pourquoi donc ne croyez-vous pas mon fils? C'est le bienheureux et juste Syméon en personne qui lui a appris la Loi. Le Conseil dit à Rabbi Lévi : - C'est vrai [-] Le père de Lévi ayant confirmé les dires de son fils, les Juifs envoient chercher les trois Juifs venus de Galilée pour examiner de nouveau leur récit de l'ascension de Jésus. Après les avoir fait témoigner séparément, Anne et Caïphe récapitulent tout ce qu'ils ont appris, comme dans la recension latine A (if. p. 181-18z), mais de façon beaucoup plus détaillée. De ce discours, il ne reste que la fin que voici : 3,2 [-] [donnèrent à boire] [du fiel] [ ... ] notre, et

comme il dit, il est ressuscité, [et] que comme le disent les trois enseignants ils l'ont vu monter au ciel, et que Rabbi Lévi a témoigné en disant les propos de Rabbi Syméon, et qu'il a dit: "Voici, il est placé pour la ruine et il est la résurrection de beaucoup en Israël et comme un signe contredit" 18 .

A partir d'ici, il ne reste que des fragments de toute une section absente de la recension latine A que nous avons traduite plus haut. Divers Juifs prennent la parole et commentent ce qui s'est passé à l'aide d'une série de passages de l'Ancien Testament. Il ne reste que des miettes de ce récit :

18. Nous traduisons tant bien que mal un état tout à fait curieux de la citation biblique, qui ne correspond pas à celui qui apparaît en r6,I,2 (voir n. r6 ci-dessus).

ANNEXE III: LE PALIMPSTESTE DE VIENNE

237

Les [enseignants] [dirent] à [tout] [ ... ] -est[ ... ] reconnaissant [ ... ]Jacob[ ... ] [maudit] Les prêtres et les lévites se dirent les uns aux autres : -Si son souvenir va jusqu'à Surmnus, que l'on appelle [Idul] 19 , pourquoi 20 comprenez-vous [que] la puissance 21 pour toujours, tu susciteras pour toi un peuple. Les grands-prêtres, les prêtres et les lévites firent une annonce à tout le peuple d' [Israël] [ ... ] en ces termes : -

[ ... ].

19. La dernière lettre de ce nom propre est illisible sur le manuscrit, où on ne peut déchiffrer que « Idu » ; nous la reconstituons au vu des formes transmises par les manuscrits de la recension grecque A : « Iobel », « Idouil ». Il est possible que « Idul » ou « Iobel » soit une simple transcription de l'hébreu «Yobel», qui désigne le jubilé qui doit prendre place toutes les cinquantièmes années (voir Lv 25,10), et que« Surnmus >>soit une déformation de l'hébreu « Shannah » («année>>) ; mais ces deux appellations désignent peut-être aussi des divinités. « Summus >> («le TrèsHaut») est en effet un des noms de Jupiter dans la religion romaine, tandis que « Iobel >> semble avoir été un des qualificatif, de Yahvé. 20. Après« Idul >>,la suite de la phrase est quasiment incompréhensible. Dans la recension grecque ancienne, on peut lire : « sachez qu'il régnera pour toujours, et qu'il suscitera pour lui-même un peuple nouveau>>. Le traducteur disposait-il d'un original grec corrompu ou n'a-t-il pas compris le texte qu'il avait sous les yeux? 21. Le terme que nous traduisons par « puissance » signifie en réalité «souvenir>>, qui ne fait pas sens ici. Nous supposons que le traducteur a utilisé ce nom non pas dans son sens courant, mais d'après le sens du verbe sur lequel il est formé (« retinere >>pouvant signifier« avoir le pouvoir sur>>).

238

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

[Le peuple] [... ] : -Amen. [Amen]. 4 [Il loua] [... ] [-]. Le texte se concluait par une longue hymne chantée dans laquelle le peuple juif chante son espérance en Dieu. Ce chant, ambigu, peut être interprété comme une confession de foi en Christ.

Bibliographie

Bibliographie

a fait l'objet de très nombreuses éditions, traductions et études. Nous ne signalons que les plus importantes ou celles qui nous semblent les plus susceptibles d'intéresser le lecteur.

L

'ÉVANGILE DE NICODÈME

Éditions des formes grecques et latines H. C. KrM, The Gospel cif Nicodemus. Gesta Salvatoris, Toronto, Pontifical Institutc of Mcdiacval Studics (Toronto Medieval Latin Texts, 2), 1973. Édition du manuscrit latin Einsiedeln 326 (fos rrr-29v), corrigé à l'aide de Oxford, Bodleian Library, Laud. mise. 79 (fos 92r-104r). Nous suivons le texte de cette édition, en le modifiant si besoin. G. PHILIPPART, «Les fragments palimpsestes de l'Évangile de Nicodème dans le Vindobonensis 563 (ve siècle?)», Analecta Bollandiana 107 (1989), p. 171-188. Édition des fragments de l'Évangile de Nicodème conservés dans ce manuscrit. Nous les traduisons dans l'Annexe III du présent volume. ]. C. THILO, Codex apocryphus Noui Testamenti, I, Leipzig, F. C. G. Vogel, 1832, p. cxviii-clx, 487-802. Malgré son ancienneté, cette édition des formes grecques et latines de l'évangile apocryphe reste un instrument de travail indis.pensable en raison des abondantes notes de commentaire qui figurent dans l'apparat du texte (en latin).

242

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

C. VON TISCHENDORF, Euangelia apocrypha, adhibitis plurimis codicibus graecis et latinis, maximam partem nunc primum consultis atque ineditorum copia insignibus, 2e édition, Leipzig, H. Mendelssohn, 1876, p. liv-lxxvii, 2I0-434· Édition de référence des textes grecs et latins, à manier avec prudence (Tischendorf a par exemple fondu ensemble les chap. l-XVI des deux recensions latines A et B).

Études sur la tradition manuscrite latine

Z. IZYDORCZYK, ii The Unfamiliar Evangelium Nicodemi )), Manuscripta 33 (1989), p. 169-191. Présentation des premières éditions des formes latines de l'évangile apocryphe et des trois principales traditions textuelles. Z. lzYDORCZYK, Manuscripts of the Evangelium Nicodemi: A Census, Toronto, Pontifical lnstitute of Mediaeval Studies (Subsidia Mediaevalia, 21), 199 3. Description des 436 manuscrits latins connus transmettant l'Évangile de Nicodème.

Traductions Le texte que nous traduisons ne l'a encore jamais été. Les traductions de l'ensemble des formes textuelles éditées par C. von Tischendorf sont malheureusement rares et souvent peu accessibles. Fait exception celle d'A. WALKER publiée dans A. ROBERTS&]. DONALDSON, Ante.-Nicene Christian Library, vol. 16, Apocryphal Gospels,

BIBLIOGRAPHIE

243

Acts and Revelations, Édimbourg, T. & T. Clark, 1870, p. xi-xii, 125-222 (repose sur la première édition des Euangelia apocrypha de C. von Tischendorf). On trouvera des traductions intégrales ou des extraits des formes textuelles latines et grecques de l'Évangile de Nicodème dans presque tous les recueils d'apocryphes, par exemple dans les trois classiques que sont Gli apocrifi del Nuovo Testamento de M. ERBETTA, (1 1 2, Vangeli. Infanzia e passione di Cristo. Assunzione di Maria, Turin, Marietti, 1981, p. 23 1-287), Die Neutestamentliche Apokryphen ... publiés SOUS la direction de W. SCHNEEMELCHER (1, Evangelien, 6e édition, Tübingen,]. B. C. Mohr, 1990, p. 395-424) et The Apocryphal New Testament ... récemment édité par]. K. ELLIOTT (Oxford, Clarendon Press, 1993, p. 164-204). Le lecteur francophone dispose surtout de la traduction de F. QuÉRÉ, Les Évangiles apocryphes, Paris, Seuil (Points Inédits Sagesse, 34), 1983, p. 127-159. Y sont traduits sous une forme alerte mais pas très proche du texte original la recension grecque A ainsi que le récit de la descente du Christ aux Enfers selon la recension grecque B (et non latine B comme écrit par erreur p. 125), le tout d'après la seconde édition des Euangelia apocrypha de C. von Tischendorf

Synopse R. W. FuNK, New Gospel Parallels, II :john and the other Gospels, Philadelphie, Fortress Press (Foundations and Facets), 1985, p. 288-346.

244

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Synapse en traduction anglaise de la recension grecque A et des évangiles canoniques, avec indication des parallèles qui se trouvent dans d'autres apocryphes.

Études E. VON DoBSCHÜTZ, « Nicodemus, Gospel of», dans J. HASTINGS ed., A Dictionary of the Bible, III, Édimbourg, T. & T. Clark, 1900, p. 544-546. Excellente présentation synthétique, foisonnante de fines remarques. E. von Dobschütz préparait une édition critique de l'Évangile de Nicodème, mais est mort avant d'avoir pu l'achever. J.-D. DuBOIS, «L'utilisation des Actes de Pilate au quatrième siècle», Apocrypha- Le champ des Apocryphes 2 (I991) [= Lafable apocryphe, 2], p. 85-98. Présente et discute les témoignages antiques sur l'Évangile de Nicodème. R. GouNELLE, « Pourquoi, selon l'Évangile de Nicodème, le Christ est-il descendu aux Enfers?», dans Le mystère apocryphe. Introduction à une littérature méconnue (ouvrage publié sous la direction de J.-D. KAESTLI & D. MARGUERAT), Genève, Labor et Fides (Essais bibliques, 26), I995, p. 67-84. Commentaire littéraire et théologique des chapitres I7-27 de la recension latine A.

The Medieval «Gospel of Nicodemus ». Texts, Intertexts and Contexts in Western Europe (ouvrage publié sous la direction de Z. IZYDORCZYK), Tampe (AZ), Mediaeval & Renaissance Texts & Studies (sous presse). Après une présentation synthétique des versions anciennes de l'Évangile de Nicodème, regroupe une série d'études thématiques sur l'impact de cet apocryphe dans la plupart

BIBLIOGRAPHIE

245

des ères linguistiques occidentales au Moyen Âge. S'achève sur une bibliographie thématique de ~no titres recensant les éditions, traductions et études sur toutes les versions et réécritures de l'Évangile de Nicodème; des compléments et des corrections à cette bibliographie, réalisée par les auteurs du présent volume, paraîtront dans la revue Apocrypha (Brepols, Turnhout). Go tt und Halle. Der Mythos vom ]. KROLL, Descensuskampfe. Leipzig-Berlin, B. G. Teubner (Studien der Bibliothek Warburg, 20), 1932, particulièrement p. 1-125. Étude ancienne mais fondamentale sur le motif de la descente du Christ aux Enfers. ]. -P. LEMONON, Pilate et le gouvernement de la Judée. Textes et monuments, Paris, Gabalda (Études Bibliques), 1981. Analyse les documents connus relatifs à Pilate, et aborde la question des apocryphes qui lui sont attribués. R.A. LIPSIUS, Die Pilatus-Akten kritisch untersucht, Kiel, Schwers'sche Buchhandlung, 1871 (une seconde édition a paru en 1886). Étude fondamentale, qui aborde notamment les problèmes posés par la datation du texte.

Iconographie B. BAGATTI, « L'iconografia dell'Anastasis o Discesa agli inferi », Liber Annuus 32 (1982), p. 239-272. Dresse la liste des principales représentations connues de la descente du Christ aux Enfers. A. VON ERBACH-FUERSTENAU, « L'Evangelo di Nicodemo », Archivio Storico dell'Arte II 13 (1896), p. 225237. Présentation et analyse du manuscrit enluminé

246

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

conservé à la bibliothèque nationale de Madrid sous la cote Vitr. 23-8 (vol. II), fos r62r-2oov, dont les illustrations sont reproduites en regard de notre traduction. A. D. KARTSONIS, ANASTASIS. The Making of an Image, Princeton, University Press, I986. Étudie l'apparition des représentations de la descente du Christ aux Enfers en monde byzantin. Relativise le rôle joué par l'Évangile de Nicodème dans ce phénomène.

Indices

Index des références bibliques

Cet index renvoie seulement aux numéros des notes de la traduction de la recension latine A (y compris la Lettre de Pilate à Claude). Conformément à l'usage, les passages parallèles des évangiles sont regroupés sous la référence à Matthieu lorsqu'il n'y a pas lieu d'être plus précis.

Genèse (Gn) 1,3: n. 132. 1,26: n. 194. 3: n. 190. 5,5: n. 141. 5,24: n. 205.

Lévitique (Lv)

Exode (Ex) 3 à I I : n. 54. 3,18: n. 222. 5,3: n. 222. 7,16: n. 222. 9,1: n. 222. 9,13: n. 222. 10,3 : n. 222.

Deutéronome (Dt) 5,6: n. 76. 5,17: n. 38. 9,7-22: n. 76. 11,6: n. 3. 19,10: n. 116. 19,15: n. 123, 124. 25,2-3 : n. 50. 32,1 I : n. 116. 32,3 5 : n. 96. 34,6 : n. 123.

13,17 à 15,21: n. 76. r6: n. 76. 17,1-8: n. 76. 20,13: n. 38. 32: n. 76. 34: n. 76 ..

24,15-16: n. 46, 50.

Nombres (Nb) 16,1-27: n. 3. 26,9: n. 3.

Premier livre de Samuel (1 S) 1,3: n. 31. 17: n. 96.

250

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

I7,44: n. 95. I7,46: n. 95.

Deuxième livre de Samuel (2 S) 22,14: n. 162. 22,16: n. 162. Premier livre des Rois (1 R) 17,1 : n. 205. 17,17-24: n. 154. 19,11-12: n. 162. Deuxième livre des Rois (2 R) 2,1-18: n. 205. 2,II-18: n. 113, 123. 4,32-35: n. 154. 18,18-37: n. 3. Ésaïe (És) 7,14: n. 221. 8,23 à9,1 (9,1-2): n. 131, 133, 139. 9,1 (9,2) : n. 134. 14,9: n. 157. 14,11: n. 130. 26,19: n. 170. 30,9: n. 75. 40,3 : n. 137. 45,1: n. 3. 45,2: n. 166. 45,3: n. 190.

Osée (Os) 2,13: n. 190. 4,1: n. 40. 13,14: n. 171.

Michée (Mi) 7,18-20: n. 202.

Habaquq (Ha) 3,13: n. 200. Zacharie (Za) 9,9: n. 13. Malachie (Ml) 3,23-24: n. 205. Psaumes (Ps) (13),2: n. 174. (16),8 : n. 116. (r7),14: n. 162. (17),16: n. 162. (22),2: n. 209. (23),7-10: n. 178, 184, 186, 191, 193. 24 (23),7: n. 162, 163, 168. 24 (23),8: n. 159, 164. 24 (23),9: n. 172, 174. 24 (23),10: n. 173, 174. 30 (29),5-6: n. 196. 31 (30),6: n. 89. 48 (47),14 (15): n. 203. 53 (52),3: n. 174. 68 (67),19: n. 167, 181, 189. 88 (87),5-6: n. 180. 98 (97),1-2: n. 198. 102 (101),21: n. 174. 107 (ro6),15-17: n. 166, 169. 107 (ro6),17: n. 115. 118 (rr7),25-27: n. 13, 15, 118, 131, 134, 135,201. 149,9: n. 199. 14 17 18 18 23 24

INDEX DES RÉFÉRENCES BIBLIQUES

Livre de Job (Jb) 12,22 : n. 131. 40,14 (19): n. 185. 41,24 (25): n. 185

Proverbes (Pr) 5,22: n. 161. Daniel (Dn) 4,IO: n. 220. 4,20: n. 220. 7,9: n. 204. Deuxième livre des Chroniques (2 Ch) 19,IO: n. 96. 36,22-23 : n. 3. Livre d'Esther (grec) 13,3: n. 75. Livre de la Sagesse (Sg) 2,24: n. 185. 7,1: n. 140. I0,1: n. 140. 18,15: n. 158. Siracide (Si) 44,1 : n. 123. 44,16: n. 205. 49,14: n. 205.

Évangile de Matthieu (Mt) 1,18: n. 29. 1,23: n. 221. 2,1-18: n. 28. 4,1-11: Il. 152.

4,24: n. 7. 5,17: n. 5, 229. 5,21: n. 38. 7,23 : n. 231. 8,1-4: n. 65. 8,26-27 : n. 224. 9,3: n. 46. 9,8: n. 68, 227. 9,20-22 : n. 66. 9,23-26: n. 154. 9,26: n. 68, 227. 9,27-31 : n. 63. 9,34: n. 62.

ro,8: n. 7. 11,3: n. 136. 11,5: n. 7, 148, 153,

223. II,14: il. 205. 12,9-14: il. 7, 34, 62. 12,23: n. 68, 227. 12,24: n. 62. 12,26: n. 165. 13,55: n. 5. 14,22-32: n. 225. 15,30-31: n. 7. 16,14: n. 68, 205. 17,2: n. 215. 17,10: n. 205. 18,16: n. 123. 20,29-34 : n. 63. 21,4-9: n. 13. 21,11: n. 68. 21,46: n. 68. 23,38: n. 116. 26,3: n. 3. 26,38: n. 145. 26,57: Il. 3.

251

252

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

26,61 : n. 43. 26,62-63 : n. 27. 26,63-64: n. 5, 33, 52, 74, 146. 26,65 : n. 46, 48. 27,1: n. 4. 27,4: n. 70. 27,12-14: n. 27. 27,15-22: n. 72. 27,18-36: n. 152. 27,18: n. 34, 218, 228. 27,19: n. 23. 27,24-25 : n. 44, 96. 27,24: n. 71, 80. 27,25: n. 81,219. 27,32: n. 84. 27,35: n. 84. 27,38: n. 83. 27,42: n. 84. 27,43: n. 5, 33, 52, 74, 146. 27,50: n. 88. 27,51: n. 88. 27,51-54: n. 179. 27,52-53 : n. 125, 211. 27,59-60: n. 94. 27,60: n. 93. 27,63 : n. 9, 25, 30, 33, 37, 229. 27,66: n. 97. 28,2-7: n. 98. 28,2:n.111. 28,4: n. 100, 120. 28,11 : n. 98. 28,12-15: n. 105, 109, 231. 28,12: Il. 99.

28,15:n.111. 28,16-19: n. 106.

Évangile de Marc (Mc) 1,34: n. 61. 2,1-12: n. 60. 2,13-17: n. 3. 3,4: n. 17. 3,30: n. 10. 14,2: n. 97. 14,61-62: n. 5, 33, 52, 74, 146. 15,3: n. 4. 15,8: n. 72. 15,21: ll. 3. 15,24: n. 84. 16,16: n. 106

Évangile de Luc (Le) 1,5: n. 2. 1,76-79: n. 136. 1,78-79: n. 131, 176. 1,79: n. 134, 135. 2,1-18: n. 78. 2,1: n. 2. 2,4: n. 28. 2,15: n. 28. 2,25-32: n. 122, 135. 2,25-28 : n. 126. 2,34-35: n. 122. 3,1-21: n. 136. 3,1-2: n. 2, 3. 3,4: n. 137. 7,12-15: n. 154. 7,16: n. 68. 7,22: n. 7. 10,17: Il. 9, 68.

INDEX DES RÉFÉRENCES BIBLIQUES

11,15: n. 9. 11,20: il. 10. 11,39: il. 231. 13,10-13: il. 64. 13,14: n. 7, 34, 62. 14,3 : n. 7, 34, 62. 14,4: n. 17. 15,21: n. 115. 17,11-19: il. 65. 18,35-43: n. 63. 20,26: n. 17. 22,2: n. 97. 22,70: n. 5, 33, 52, 74,

146. 23,2: n. 4, 5, 33, 52, 74. 23,6-12: n. 79. 23,15: n. 45, 57. 23,18: n. 72. 23,22: n. 45. 23,33-43: n. 207. 23,33-37: n. 84. 23,39-43: n. 87. 23,44-48: n. 88. 23,46: n. 89. 23,48: n. 216. 23,49-53: n. 91. 23,52: n. 91. 23,53: n. 93. 24,19: n. 68.

Évangile de Jean Un) 1,9: n. 132. 1,23: n. 137. 1,29: n. 138. 2,20: n. 43. 3,2: n. 53, 54. 3,5: n. 144.

253

4,19: n. 68. 5,1-15: n. 60. 5,16: n. 7, 34, 62. 5,18: n. 5. 6,14: n. 68. 6,42: n. 5. 7,40: n. 68. 7,42: n. 28. 7,52: n. 58. 8,12: n. 132. 8,44: n. 152. 8,45-47: n. 41. 9,13-34 : n. 63. 9,16: n. 5. 9,17: n. 68. 9,24: n. 107. 9,33: n. 54. 10,33: n. 35, 46,

147. 10,36: n. 5, 33, 46, 52,

74, 146. 11,1-44: il. 155. 11,25: il. 130. 11,38-44: il. 69. 11,41-42: il. 154. 11,47: il. 53. 11,48: il. 104. 11,49: n. 3. 12,37: n. 101. 12,46: n. 132. 15,24: n. 53. 18,13-28: n. 3. 18,29: n. 6. 18,30-31: n. 37. 18,31: il. 49, 51. 18,33: n. 11, 26. 18,33-38: n. 39.

254

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

I8,37: n. 5, 33, 52, 74. I8,38: n. 36, 42. I9,4: n. 36. 19,6: n. 36. 19,7: n. 5, 33, 52, 74,

146. 19,12: n. 73. 19,18: n. 83. 19,19-20: n. 85. 19,21 : n. 5, 33, 52,

74. 19,34: n. 85, 94, 152. 19,38: n. 91. 19,41 : n. 93. 20,6-7 : n. 117. 20,7: n. 12. 20,14-15: n. 117, 152. 20,16: n. 117. 20,18: n. 117. 20,30 : n. 226.

Actes des Apôtres (Ac) 1,3: n. 119. 1,9: n. 213. 4,6 : n. 3, 13. 5,17-24: n. 97. 5,34: n. 3. 5,38-39: n. 54. 6,13-14: n. 5, 229. 7,30-53: n. 75. 7,54: n. 59. 12,7: n. 117. 16,25-34: n. 117. 19,33: n. 3. 20,26 : n. 96. 21,28: n. 5, 229. 22,3: n. 3.

Épître aux Romains (Rm) 12,19: n. 96. Première épître aux Corinthiens (1 Co) 15,27: n. 9. 15,55: n. 171. Deuxième épître aux Corinthiens (z Co) 11,24: n. 50. 13,1: n. 123. Épître aux Éphésiens (Ép) 4,8: n. 167, 181, 189. Épître aux Philippiens (Ph) 2,5-7: n. 175. 2,7: n. 178. 2,9-10: n. 197. 3,21: n. 9. Première épître aux Thessaloniciens (1 Th) 4,17: n. 213. Première épître à Timothée (1 Tm) 4,10: n. 160, 214. Deuxième épître à Timothée (z Tm) 3,8: n. 56. Épître aux Hébreux (He) 2,8: n. 9. 2,14: n. 145, 156, 197.

INDEX DES RÉFÉRENCES BIBLIQUES

10,30 : n. 96. II,5 : n. 205. II,29: n. 76.

Première épître de Pierre (I P) 3,19: n. 188.

Apocalypse (Ap) 1,18: n. 190. 11,3-14: n. 205.

255

Index des auteur s et des textes anony mes (de l'Antiq uité au XVIe siècle)

Cet index renvoie aux pages de l'introdu ction (Intr. suivi du numéro de page), ct aux notes de la traductio n de la recensio n latine A (n. suivi du numéro de note). Les livres biblique s font l'objet de l'index précéde nt.

Actes de Pilate et de notre Seigneur: Intr. 105-107. Actes des saints martyrs Tarachus, Probus ei Andronicus : Intr. 106. Adémar de Chabanne s : Intr. 32. Albert le Grand : Intr. 35. Adelelm de Laon : Intr. 31. Apocalypse d'Élie: n. 205. Apocalypse de Pierre : n. 162. Augustin d'Hippon e : Intr. 115. Aurelius Victor : Intr. 110. Avec le roi de gloire : Intr. 39.

Bernard de Laon : Intr. 31. Biel, Gabriel : Intr. 31. Constitutions apostoliques : Intr. 110. Dante Alighieri : Intr. 43. Décret de Gélase : Intr. 28. Dialogue sur la Passion de notre Seigneur entre la Vierge Marie et Anselme : Intr. 41. Doctrine d'Addaï: n. 106. Elucidarium : Intr. 40. Épiphane de Salamine : lntr. 18, 107-108. Eulogium historiarum sive temporis : Intr. 32.

258

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Eusèbe de Césarée : lntr. 64, 105-107. Évangile arabe de l'enfance: n. 83. Évangile de Gamaliel : Intr. 30. Évangile de l'enfance du Pseudo-Thomas : Intr. 89. Évangile de Pierre : lntr. 19. Grégoire de Tours : Intr. 25, 40, 116, 117, 119. Guérison de Tibère : Intr. 98; n. 66. Heidelberger Passionsspiel : Intr. 42. Henri de Münich : Intr. 32. Homéliaire de Mihanovich : Intr. 38. Homélie anatolienne sur la date de Pâques : Intr. 108. Honoré dit d'Autun: lntr. 40. Index de Liège : lntr. 47. Index de Louvain : Intr. 47. Index de Trente : Intr. 47. Jacques de Voragine: lntr. 27. Jacques van Maerlant: Intr. 32. ]annès et Jambrès: n. 56.

Jean Cantins: Intr. 31. Jean de Glastonbury : Intr. 32-33. Justin Martyr: lntr. 25, 103-105. Klosterneuburger Evangeliumwerk : lntr. 42. Lactance: Intr. 105. L'Aquila: Intr. 42. Lettre de Ponce Pilate à l'empereur Tibère : lntr. 26, 95. Livre de Cerne : lntr. 113-114. Livre de la naissance de la bienheureuse Marie et de l'enfance du Sauveur (Pseudo-Matthi eu) : lntr. 58. Livre de la résurrection de jésusChrist par 1'apôtre Barthélemy : n. 142. Lo Gènesi: lntr. 30. Ludolf de Saxe : Intr. 41. Mariu saga: 11. 83. Martin l'Hibernien : lntr. 31. La Mort de Pilate qui condamna Jésus : lntr. 53. Mystère de la Passion Notre Seigneur: lntr. 42.

INDEX DES AUTEURS ET DES TEXTES ANONYMES

Nicolas de Cuse : Intr. 47. Nidhurstigningvisur : Intr. 44. Olgerius de Tridino : Intr. 41. Passion des Jongleurs : Intr. 43. Pecock, Reginald : Intr. 47. Pic de la Mirandole : Intr. 47. Pseudo-Au gustin, Sermon 160: Intr. 113. Pseudo-Bo naventure, Méditations sur la vie du Christ: Intr. 41. Pseudo-Ép iphane de Chypre: Intr. 111. Pseudo-Eu sèbe d'Alexandr ie: Intr. 100, 111, 116. Pseudo-Eu sèbe le Gaulois: Intr. 116. Puiset, Hughes du : Intr. 26. Questions de Barthélemy : n. 117,162. Récit de Joseph :

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Intr. 68; n. 83. Robert de Boron : Intr. 32, 42. Rufin d'Aquilée: Intr. 105. Sedulius: Intr. 40. Songe de Néron : lntr. 98. Symbole de NicéeConstantinople: Intr. 115. Symbole des Apôtres : Intr. 33. Talmud de Babylone : n. 56. Tertullien : Intr. 25, 104-105. Thomas de Chobham : Intr. 35. Tiroler Passion : Intr. 42. Vers sur le débat de Zabulon avec Averne: Intr. 113. Vie d'Adam et Ève: Intr. 112-113; n. 141, 142. Vincent de Beauvais : Intr. 26-27. Woitsdorf, Francois: Intr. 36.

Index des sujets et des noms propres

Cet index couvre les passages significatifs de l'introduction (Intr. suivi du numéro de page), puis, de façon exhaustive, les textes traduits dans le présent volume. Nous indiquons successivemen t les chapitres (indiqués en gras) et les paragraphes de la recension latine A (abrégée EN), puis ceux de la Lettre de Pilate à Claude (abrégée LP), et ceux du palimpseste de Vienne (abrégé PV). Les noms de lieux ne sont mentionnés que s'ils figurent dans un des textes traduits. Les noms d'auteurs sont recensés dans l'index précédent.

Abraham:

EN 14,2. Adam: Intr. 46, 78, 80, 84, 85;

EN 18,1; 19,1; 22, 2; 23,2; 24,1-2; 25; 26. Adda:

EN 14,1. Adonaï:

EN 17,2. Aggée:

EN 14,1. Agrippa:

EN 2,4. Alexandre:

EN 1,1; 1,3. Âme: Intr. 34, 77 ;

EN 16,1,2; 20,1; 24,1; PV 16,1,2. Amnès:

EN 2,4. Ananias: Intr. 25, 88, 99. Andronicus : Intr. 106. Ange: Intr. 70; EN 13,2-3;

14,3; 19,1; 23,1; 26. Anne (grand-prêtre) : Intr. 53; EN 1,1 ;

2,4-5; 12,3; 13,1 ; 14,3; 15,5; 16,3; 17,1-2; 27,3; PV 16,1. Antéchrist : Intr. 84; EN 25.

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Antoine: EN 2, 4. Archange: EN 19,1; 25; 27,1. Arianisme: Intr. 109. Arimathée: Intr. 68-70, 74; EN 11,3,1; 13,3; 15,2; 15, 6; 17,1-2. Astérius: EN 2, 4. Baptême: EN 14,1; 18,3; 19,1; 27,1; PV Préf. Barabbas: Intr. 96 ; EN 7, 1. Béelzéboub : Intr. 61; EN 1,1; 23,1; PV 1,1. Bethléem: EN 2,3; 8,1. Blasphème: Intr. 57, 59-61, 65; EN 4,2-4; PV 4,2-3. Brigand: Intr. 74, 80, 84, 96; EN 9; 10,1-2; 26; PV 10,2. Caïphe: Intr. 53; EN Prol.; 1,1 ; 2,4-5; 12,3; 13,1 ; 14,3; 15,5; 16,3; 17,1-2; 27,3; PV Prol. ; 16, 1. Carinus: Intr. 35, 74,76-77, 96; EN 17,3; 27,1; 27,3-4.

Centurion: EN 11,1-2. César: EN Prol.; 1,6; 2,5; 4,2; 5,2; 7,1; 8,1; PV 4,2; 5,2; 7,1. Christ: EN 7,1; 10,2; 12,1; 18,1-2; 19,1; 20, 1; 22,1; 23,1; 26; 27,1-2; PV Préf.; 10,2. Claude (empereur) : LP Titre; 1; 2,1. Constantin : Intr. 47, 110. Constantinople (concile de) : Intr. 115. Création: Intr. 109; EN 26. Crippe: 2,4. Croix: Intr. 83-85; EN 10,1; 11,3,2; 18,1; 22,1; 23,1'; 24,1; 26. Croix (signe de) : EN 17,3; 24,2. Dathan: EN 1,1. David: Intr. 80; EN 1,3; 6,2; 12,2; 21,2-3; 24,2; PV 6,2. Débauche: Intr. 57, 65; EN 2,3-6; 7,1; 12,1.

INDEX DES SUJETS ET DES NOMS PROPRES

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Esprit : Démons: EN 1,1; 11,1; 15,1; 1,1; EN 79; 61, Intr. 19,1; 21,3; PV 1,1. 6,1;6,4;2 2,1; Esprit-Saint : PV 1,1. EN 14,1; 18,2-3. Diable: Ève: EN 24,1. Intr. 46, 85. Dioclétien : Exégèse: Intr. 110. Intr. 35-36. Dismas: Feu: Intr. 39, 41; EN 9; 10,1EN25. 2; PV 10,2. Fils de Dieu : Éclipse du soleil : EN 1,1; 2,5; 4,5; 7,1; Intr. 63 ; EN 11,2. 10,1; 18; 19,1; 20,1; Égypte: 26; LP 2,2 ; PV 1,1 ; Intr. 56-58, 60-61; 2,5; 4,5; 7,1; 10,1. EN 2,3; 5,1; 7,2; 8,1; Finées Quif favorable PV 7,2. àJésus): Élie: EN2, 4. Intr. 78, 80, 84; Finées (prêtre de Galilée) : EN 15,1; 15, 6; EN 14,1. 16,3,2; 25; 26. Galilée: Élisée : EN Prol.; 11,3,1; 13,2EN 15,1. 3; 14,1; 18,1; PV Énée: 13,2-3; 14,1; 15,6. Ananias. cf Préf.; PV Gamaliel: Enfer(s): EN 1,1; 17,2; 27,3. Intr. 33-34, 36-40, Gardes: 73-85; 47, 43-44,46PV 13,3. EN 20 à 25. Gestas: Enseignes: Intr. 39,41; EN 9; 10,1Intr. 42, 45-46, 55-56, 2, PV 10,2. 110; EN 1,5-6. Gnose: Ermite: Intr. 77, 114. EN 18, 3. Goliath: Ésaïe: EN 12,2; PV 12,2. Intr. 82; EN 18,1; 21,2-3. Guérison: Esculape: EN 1,1; 4,2; 6,1-3; PV 1,1.

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

19,1; 20,1; 24,1; LP 2,2; PV 1,1. Habaquq: Intr. 80; EN 24,3. Hénoch: Intr. 78, 80, 84; EN 16,3,2; 25; 26. Hérode Antipas : EN Prol. I !érode le Grand : EN Prol.; 8,1-2. Homilétique : Intr. 36. Huile: Intr. 112; EN 19,1. Iamnès: Intr. 60; EN 5, 1. Iconographie : lntr. 44-46, 48. Idul: PV 16,3. Isaac : EN 2, 4; 14,2. Israël: EN 14,2-3; 15,1-2; 15,5; 16,1 ,2; 16,2,2; 17,2; 18,2; PV 16,1,2; 16,3,2. Jacob: EN 14,2; PV 16,3. Jacques (Juif favorable àJésus) : EN 2, 4. Jean-Baptiste: lntr. 80; EN 18,3. Jérusalem: Intr. 35, 68-71, 74; EN Titre; 1,3; 14,1-

2; 15,4; 17,1-2; 25; 27,1; PV 14,1. Jeûne: Intr. 52; EN 11,2; PV 16,1. Joseph (père de Jésus) : lntr. 56-58; EN 1,1; 3,34; 8,1; 16,1,2. Joseph (prêtre juif) : EN Prol. ; PV Prol. Joseph d'Arimathée: Intr. 22-24, 32, 36, 40, 42,44-45,63,66-72 , 74,98-100, 102-103; EN 11,3,1; 12; 13,1; 13,3; 15,2-6; 16,3,2; 17,1-2; 27,3; 27,5; PV 12,2; 13,3; 16, 1. Jourdain: EN 18,1; 18, 3; 19,1; 27, 1. Judas: EN 1,1; 2, 4. Judée: lntr. 68-70; EN 11,3, 1 ; LP 2,2. Larron : cf. Brigand ; Dismas; Gestas. Lazare (Juif favorable à Jésus) : EN 2, 4. Lazare (ressuscité par Jésus) : Intr. 75; EN 6,4; 20,3. Leucius: Intr. 35, 74,76-77, 96; EN 17,3; 27,1 ; 27,34.

INDEX DES SUJETS ET DES NOMS PROPRES

Lévi (accusateur de Jésus) : EN 1,1. Lévi (Rabbi) : PV 16,1,2; 16,3,2. Liberté: Intr. 83, 84; EN 22, 1. Liturgie: lntr. 36-39, 87. Loi: EN 1,1; 2,5; 3,1; 4,3-4; 7,2; 14,2-3; 15,1; 16,3,2; 17,2; 24,1 ; LP 2,2; PV Préf.; 1,1 ; 7,2; 16, 1. Longin: Intr. 39,41; EN 10,1. Lumière: lntr. 81-82; EN 13,2; 15,6; 16,1,2; 18,1-2; 21, 3; 22,1; 24,3. Mages: EN 8,1. Mambre : PV 14,1. Mambrès: Intr. 60; EN 5, 1. Manichéisme : lntr. 77. Marie (mère de Jésus) : lntr. 56-58; EN 1,1 ; 2,34; 8,1; 16,1,2; PV 1,1. Maxime (gouverneur romain): lntr. 106-107. Maximin Daïa: lntr. 106-107, 110, 118.

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Messager de Pilate : lntr. 45-46, 55 ; EN 1,2-4; 1,6; PV 1,2. Michée: Intr. 80; EN 24,3. Michel (archange) : lntr. 80; EN 19,1; 25; 27,1. Miracles: lntr. 20, 57,60-61; EN 5,1; 13,3; 21, 2; 25 ; LP 2,2; PV 5, 1. Moïse: lntr. 60-61; EN 4,3; 5,1; 7,2; 16,3,2; PV 4,3. Mont des Oliviers : EN 14,1; 15,1; 16,2,1; 16,3,2; cf. Mambre. Mort (personnifiée) : lntr. 79; EN 20,1 ; 21,2; 22; 24,1. Mystère: Intr. 83; EN 17,1; 18,1; 27,1. Naissance de Jésus: Intr. 57-58, 65. Neige: EN 13,2. Nephtalim: EN 1,1; 18,1. Néron: lntr. 98. Nicée (concile de) : lntr. 115.

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Nicodème: Intr. 21-27, 29, 33, 40, 60, 74, 88, 95; EN Prol. ; 5 ; 7,1 ; 12,1 ; 15,1 ; 15,4-5; 17,2; 27,3; 27,5; PV Prol.; 5; 16, 1. Païen: EN 1,4-5; 2, 4; 16,1,2; 18,1-2; 24,2. Pâque (du Seigneur) : EN 27,1. Pâques (date de la Îete) : Intr. 37, 107-108. Paradis: Intr. 84-85, 112; EN 10,2; 19,1; 23,1; 25; 26. Patriarches : Intr. 34,78-81, 84; EN 18,1; 19; 26. Péché (sans qualificatif) : EN 2,5; 4,3; 14,2; 15,2; 18,3; 21,3; 22,1; . 24,3; 26; PV Préf Péché originel : Intr. 78, 115; EN 22,1. Pharaon: EN 5,1. Pierre (apôtre) : Intr. 98. Pilate, Ponce: Intr. 24-27, 32, 42, 4546, 50-53, 56-57, 88, 95,97-99, 104-107; EN Titre; 1; 2, 1-2, 2,4-6; 3 à 5; 6,1; 6,4;

7 à 9; 11,2; 11, 3, 1 ; 12,1-2; 13,4; 16,3,2; 27,5 ; LP Titre; 1 ; 2,1 ; PV Préf.; 1,1-2; 2,6; 3 à 5; 6,1; 7,2; 10,1. Procule: Intr. 56 ; EN 2, 1. Prophète: Intr. 34, 78-81, 84; EN 4,3; 15,1; 17,2; 18,1; 18,3; 19; 24,1; 24,3; 26; PV 4,3. Prophète (titre donné à Jésus) : Intr. 61; EN 6,4. Prosélyte: EN2, 4. Purgatoire : Intr. 34. Résurrection : Intr. 35-36, 40, 63, 67, 70-72; EN 4,3; 6,4; 13,2; 16,1,2; 17,1-2; 18,1; 19,1; 27,1;LP2,2;3; PV 13,2; 16,1,2; 16,3,2. Roi: Intr. 55-59, 62, 65-66, 75,83, 109, 114; EN 1,1; 2,5; 3,2; 4,5; 7; 8,1; 9; 10,1; 18,1; 21 à 23; 26; LP 2,2; PV 1,1; 3,2; 4,5; 7,1; 10,1 ; 16,3. Rome: LP 1.

INDEX DES SUJETS ET DES NOMS PROPRES

Rosée: EN 15,6; 21,2. Rubellion: EN Prol. ; PV Prol. Rufin: EN Prol. Rufus: PV Prol. Sabbat: EN 1,1; 2,6; 4,2; 6,1; 12,2; 15,6; PV 1,1; 2,6; 12,2. Saint: EN 18,2; 19,1; 20,1; 21,1; 24 à 26; 27,1; LP 2,2. Saints (culte des) : Intr. 39. Salomon: Intr. 59 ; EN 4, 1. Salut: Intr. 84, 86, 96; EN 1,3-4; 10,1; 14,1; 16,1 ,2; 18,2-3; 20,3; 23,1; 24; 27,2; PV 10, 1. Samuel: EN 2,4. Sanhédrin: Intr. 22. Satan: Intr. 34,78-80, 83-85; EN 20; 21,2; 22; 23. Seth: Intr. 80, 112; EN 19,1-2. Soleil: Intr. 63, 110; EN 3,1;

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11,1-2; 12,2; 18,1, PV 3,1. Soldat: Intr. 71-72; EN 10,1; 13,2-4; 14,3; 22,1; LP 3; PV 10,1; cf. Gardes. Somas: EN 1,1. Sorcellerie : Intr. 20, 60-61, 65 ; EN 1,1; 2,1 ; 2,4-5; 3,1; LP 2,2; PV 1,1; 3,1. Summus: PV 16,3. Suplices: EN 22,1; 23, 1. Syméon: Intr. 71, 72, 74, 80; EN 16,1,2; 17,1; 18,2; PV 16,1 ,2; 16, 3,2. Synagogue: EN 1,6; 5,1; 12,1; 13, 2; 14,1; 17,2; 27,4; PV 5, 1. Syrus : EN 1,1. Tartare: Intr. 34, 78; EN 20,2. Temple (de Salomon): Intr. 69, 71; EN 4,1; 11,1; 16, 1,2; 17,1; 18,2; PV 4,1. Temple (païen) : EN 1,5.

268

L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Ténèbres: Intr. 82; EN 11,1; 18, 1; 18,3; 21,3; 22, 1; 23,1. Théodose I: EN Titre. Théodose II : Intr. 47 ; PV Préf Tibère: Intr. 25, 26, 98, 104-105; EN Prol. Tonnerre: EN 21,1; 21,3. Toute-puissance : Intr. 83-84, 114 ; EN 20,2-3; 26. Trinité: EN Titre; 14, 1.

Valentinien III : PV Préf Veau (d'or) : EN 7,2; PV 7,2. Véronique: Intr. 39, 41, 64, 98; EN 6,3; PV 6,3. Vierge: LP 2,2. Zabulon: EN 18,1. Zéras: EN 2,4.

Table des matières

Préface

11

17 Introduction Un témoignage sur Jésus écrit à partir 18 des évangiles canoniques 18 S'agit-il d'un contre-évangile? Un texte de propagande qui interprète 19 le Nouveau Testament Un évangile écrit par Nicodème 21 ou un rapport de Pilate? Nicodème, un personnage biblique 22 proche de Jésus 23 Pourquoi avoir choisi Nicodème ? 24 Nicodème supplanté par Pilate 26 Où Nicodème revient au premier plan 27 Un apocryphe à l'immense postérité 28 Un statut entre le canonique et l'apocryphe 30 texte du Des traductions facilitant la diffusion L'Évangile de Nicodème dans la vie religieuse 31 du Moyen Age 32 Un document historique 33 L'Évangile de Nicodème et les dogmes 35 Un outil exégétique 36 L'Évangile de Nicodème dans le culte chrétien L'Évangile de Nicodème 40 dans l'instruction religieuse et la piété L'Évangile de Nicodème dans la littérature médiévale 41

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L'ÉVANGILE DE NICODÈME

Un texte mis en images Un texte condamné et oublié Structure du récit et préoccupations théologiques du texte traduit Du procès à la mort de Jésus (ch. 1 à 11) Les principaux personnages Structure du récit Un texte de combat inspiré des évangiles canoniques La royauté du Christ Les aventures de joseph d'Arimathée (ch. 12 à 16) Joseph d'Arimathée, nouveau Jésus? Un récit tout en mouvement L'agencement des preuves de la résurrection La descente du Christ dans le monde ilifernal (17 à 27) Un récit homogène avec ce qui précède Lieux et personnages Structure du récit Un texte à lire à plusieurs niveaux Les « mystères >> de la crucifixion La descente aux Enfers dans l'histoire du salut Originalité du récit La physionomie originelle de l'évangile et ses modifications Textes grecs et traductions Une recension grecque médiévale La recension grecque primitive et ses traductions Les traditions latines Quatre versions différentes L'histoire du texte dans le monde latin

44 47 48 50 50 54 63 65 66 66 68 70 73 73 76 79 80 83 84 85 86 87 87 88 91 91

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TABLE DES MATIÈRES

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Un texte difficile à dater Du procès de Jésus aux aventures de Joseph d 'Arimathée (ch. 1 à 16) Un récit en deux parties? Éléments de datation La descente du Christ aux Enfers (ch. 17 à 27) Un récit d'origine grecque ou latine? Éléments de datation Conclusion

101

Traduction illustrée

123

102 102 103 111 111 113 118

Annexe I : Les divers titres donnés de nos jours à l'Évangile de Nicodème Annexe II : Nouvelle numérotation et concordance Annexe III : Traduction du texte transmis par le palimpseste de Vienne

223

Bibliographie

241

215 219

Indices Index des références bibliques Index des auteurs et des textes anonymes (de l'Antiquité au XVIe siècle) Index des sujets et des noms propres

257 261

Table des matières

269

249