L’etranger russe comme un phenomene culturel et social: son role et sa place en heritage historique et culturel

1,349 152 2MB

Russian Pages 392

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD FILE

Polecaj historie

L’etranger russe comme un phenomene culturel et social: son role et sa place en heritage historique et culturel

  • Commentary
  • decrypted from C8DA31E18796A45696A989815BFAF7C1 source file
Citation preview

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

livre d’histoire

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

E. Pivovar

L’ÉTRANGER RUSSE Сomme un phénomène culturel et social: son rôle et sa place en héritage historique et culturel

T r a ducteur s K. Monovtsov М. Morosova А. Van'kaeva O. Katsevitch

Saint-Pe´ tersbourg St.Petersburg A lethei a ALETHEIA 2011

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

CDU 325.25(470) BBK 63.3(2)-4 P 320

P 320

Pivovar E. L’étranger russe comme un phénomène culturel et social: son rôle et sa place en héritage historique et culturel / E. Pivovar. – Saint-Pétersbourg: Aletheia, 2011. – 392 p. ISBN 978-5-91419-574-5 Dans cet essai très documenté, Efim Pivovar recherche des raisons et traits spécifiques du phénomène de l’étranger russe, sa structure et paramètres des diasporas russes dans des pays différents du monde à l’étranger «lointain» comme à celui «proche». L’auteur analyse le processus de formation et coopération des courants et marées d’émigrés russes et leur influence à la culture et le monde politique intérieure d’Europe, des Etats-Unis, des pays du Pacifique et d’autres.

CDU 325.25(470) BBK 63.3(2)-4

ISBN 978-5-91419-574-5

9

785914 195745

©© E. Pivovar, 2011 ©© K. Monovtsov, М. Morosova, А. Van'kaeva, O. Katsevitch (traducteurs) ©© Maison d'édition «Aletheia» (Saint-Pétersbourg), 2011

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Préface

5

Préface

L`étranger russe occupe une place particulière dans l`ensemble des liens internationaux et des processus migratoires sur plusieurs positions. Sa formation a pris un siècle et demie et s`est effectuée sous l`influence des événements et des phénomènes ayant joué un grand rôle dans l`histoire russe et internationalle: les mouvements révolutionnaires et réformes socio-économiques en Russie dans la deuxième moitié du XIX – au début du XX siècles, les révolutions de 1905 et 1917, les guerres locales et mondiales, l’opposition des régimes politiques pendant la Guerre Froide et, finalement, la désagrégation de l’Union Soviétique au début des années 1990. Dès la deuxième moitié du XIX siècle, l`émigration russe devient un facteur considérable influençant la vie culturelle, politique, sociale et économique des pays d`accueil. Mais la zone de l`émigration et les institutions de base se sont déjà formées en gros vers la fin du XIX siècle. L`exode de 1917 – début des années 1920 aux Etats-Unis, en Europe, en Extrême-Orient dans d`autres pays et sur d`autres continents a provoqué l`apparition de nouvelles structures d`organisation, la formation de différents types régionaux et sociaux des diasporas russes, des bases idéologiques et mentales d`une «autre Russie» – autrement dit, le phénomène socio-culturel de l`étranger russe est né. L`émigration des années 1920-1930 n`est pas qu`une diaspora nombreuse et variée dans sa constitution et sa structure, elle est à l`origine d`une histoire parallèle de Russie. Après la guerre, de nouveaux diasporas et centres de l`étranger russe apparaissent: les représentants de la culture d`avant la révolution et de la culture très singulière de l`entre-deux-guerres partent, mais l`étranger russe proprement dit existe toujours, tout en s`imprégnant des impulsions nationales, en se renouvelant et en évolutionnant sous l`influence de flux migratoires et d`événements nationaux et internationaux. De nouvelles générations d`émigrés ont hérité ce type de conscience tournée vers leur patrie, aussi, malgré le caractère hétérogène et contradictoire de l`étranger russe, une sorte d`intégrité s`est-elle formée, basée sur les origines, la langue et l`ensemble de comportements communs. Tout en comprenant des marques fondamentales de système, l`émigration russe de la fin du XIX – début du XX siècles se différait considérablement sur ses composants politiques, sociaux et nationaux. Par conséquent, différentes impulsions étaient en vigueur dans le cadre de ces composants en définissant les catégories données de l`émigration.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

6

E. I. Pivovar

La diversité des strates sociales de l`étranger russe – des officiers blancs et passagers du «bateau des philosophes» de 1922 jusqu`aux refuzniks des années 1960-1980 et émigrés économiques de la fin du XX siècle – traduit dans une certaine mesure toute la palette de la société soviétique et postsoviétique, si bien qu` en Russie un groupe social correspondait à une vague d`émigrants. En même temps, à partir de la deuxième moitié du XIX siècle, l`émigration globale de Russie devient un facteur qui a fortement contribué à l`évolution de la société russe. On peut affirmer que la formation de la société et du cadre culturel s`explique non seulement par l`arrivée de plusieurs centaines d`émigrants russes dans des pays d`accueil, mais aussi par le fait que de nombreux scientifiques, juristes, hommes d`art et de culture ont quitté la Russie en provoquant de profonds changements dans la vie sociale et en influençant maints processus politiques. La particularité de l`étranger russe réside dans son lien avec de nombreuses diasporas nationales, celles de la Russie d`avant la révolution, de l`URSS et des états de l`étranger proche, dont chacune, bien qu`enracinée dans l`histoire de Russie, a sa propre culture et et ses tendances. Il y a à peu près vingt ans, un processus unique dans l`histoire des civilisations a commencé, celui de retour en Russie de son monde étranger. L`unicité de ce phénomène provient non pas du fait même de l`existence de l`étranger russe, mais plutôt de ses caractéristiques, ayant transformé l`émigration russe en un événement à l`échelle internationale qui se manifeste au cours d`une longue période dans la culture, la politique et l`économie de plusieurs pays et régions de la planète. L`émigration russe a su préserver son identité culturelle et linguistique et s`est montrée une partie intégrante de l`histoire des puissances mondiales ainsi bien que des coins éloignés de la planète. Non seulement elle a démontré sa capacité d`adaptation à de différentes conditions politiques, économiques et juridique, mais aussi a obtenu de brilliants résultants dans les sciences, l`art et la culture, devenus un patrimoine international. Les émigrés qui se sont integrés dans divers pays du monde ont fait une contribution considérable dans leur économie et culture. Dans les années 1990-2000, il s`agit du rapprochement entre la Russie et des pays plus éloignés, de l`apparition de nouveaux contacts, de la collaboration avec leurs organisations, savants et maisons d`édition. En même temps que la disparition de barrières politiques et juridiques entre les Russes et leurs compatriotes à l`étranger, un changement important de la géographie de l`étranger russe s`est produit: de nouvelles diasporas russes sont apparues en grande quantité dans les pays de l`étranger proche. A la différence des diasporas, apparues comme résultat des vagues migratoires d`avant la révolution et soviétiques, ces nouvelles formations ont gardé à

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Préface

7

plusieurs niveaux des liens multifoctionnels avec la métropole, grâce auxquels ce phénomène d`intérêt purement académique est devenu un facteur politique réel de la Fédération russe1. Plus encore, la sphère d`intérêts politiques et économiques inclut désormais non seulement le «nouveau» étranger russe, mais aussi le «vieux» avec toute son experience d` adaptation et de la preservation de l`identité linguistique et culturelle. L`analyse de ce phénomène impose l`interprétation de l`émigration russe des XIX-XX siècles à la base de principes métodologiques modernes. Les spécialistes de différentes sciences humaines – telles que l`histoire, la philologie, la science des cultures, la sociologie et autres – ont contribué à résoudre ce problème. L`appréciation de l`importance culturel et politique de étranger russe est determinée par de nombreux facteurs: l`intransigeante idéologie soviétique, l`opposition des systèmes politiques pendant la «guerre froide», l`euphorie des années 1990 avec le retour à la prose de Vladimir Nabokov, la philosophie de Nicolas Berdiaev, la peinture de Boris Grigoriev, la poésie de Iossif Brodsky et beaucoup d`autres dont le recouvrement nous a permis de redécouvrir la science et la culture russes, de les revaloriser dans leur integrité. Vers le début du XXI siècle, l`historiographie nationale et d`autres sciences, entraînées dans l`étude de l`émigration, sont arrivées à la vision objective de ce phénomène, basée sur l`analyse systématique et cohérente de ses manifestations. La vision moderne de l`émigration russe dans la science mondiale est fondée sur l`acceptation du fait que les activités multiples des émigrants au XIX-XX siècles sont devenues une partie de la coopération culturelle et civilisatrice, une partie de l`histoire universelle, tout en restant un composant imprescriptible de la culture russe. Actuellement, le problème de l`étranger russe est examiné dans l`espace scientifique et d`information international et dans les conditions du temps historique accéléré, quand les phénomènes et les événements du passé récent doivent être interprétés dans le contexte du processus historique. En même temps, les recherches scientifiques dans ce domaine sont sorties au niveau où il est devenu possible de généraliser les connaissances acquises pour essayer de comprendre le rôle que l`étranger russe a joué dans l`histoire et la culture, de représenter les émigrants russes comme un facteur important du dévéloppement mondial et une partie integrante de l`histoire de l`Europe, des EtatsUnis, des pays d`Asie et du Pacifique à la fin du XIX-début du XXI siècles. Il est important d`étudier le dynamisme et les particularités des flux migratoires dans leurs unité et diversité, l`histoire de la formation des diasporas

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

8

E. I. Pivovar

russes, de mettre en relief tout ce qui est commun ou spécifique dans leur structure institutionnelle ou sociale, dans leur adaptation et dans leur mentalité socio-culturelle. Il est également indispensable de démontrer le dynamisme des caractéristiques quantitatives et qualitatives de l`étranger russe tout au cours de son existence. Dans cet ouvrage, nous essayons de faire la synthèse dans le cadre de l`approche civilisatrice ce qui permetterait de considérer l`étranger russe des XIX-XX siècles en même temps comme un phénomène de culture mondiale et une particularité de l`histoire russe. L`auteur propose sa définition de l`émigration russe comme d`un ensemble de courants socaiux, politiques, économiques et nationaux dont chacun avait sa propre spécifité et ses tendances. Aussi peut-on parler d`une vraie hétérogénéité de l`émigration russe, de ses influences multiples sur la civilisation mondiale. Chronologiquement, l`étude englobe la période dès la deuxième moitié du XIX siècle jusqu`à présent, c`est-à-dire celle de la formation, de l`institutionallisation et de l`activité des diasporas russes dans le monde entier. Grâce à la diversité des approches quant à l`étude de leurs structures et fonctions, on peut découvrir de différentes influences, l`hétérogénéité sociale et culturelle et l`interaction de branches diverses de l`étranger russe. Tout en tenant à donner une définition aux vagues d`émigration du point de vue chronologique, l`auteur accorde le rôle du premier plan au principe de l`identité socio-culturelle des émigrants – un principe qui réunit les branches indépendantes de l`émigration au sein de l`Univers russe contemporain. Dans la résolution de l`Assemblée Générale de l`ONU datant du 24 septembre 2001 et ayant pour but le dévéloppement du dialogue entre diverses civilisations, on note que celles-ci glorifient l`humanité dans son unité et sa multiplicité et s`enrichissent mutuellement2. L`étranger russe reste justement un facteur important lorsqu`on parle de la civilisation mondiale et de la modialisation. Son passé et son présent nous donne un exemple unique d`un pareil dialogue culturel. La création d`une image globale de la formation et de l`evolution de l`étranger russe permet de faire attention – ce qui est indispensable pour comprendre le processus historique – «aux liens internationalistes dans l`histoire, aux liens spirituels et matériels entre divers pays et nations différentes, aux liens qui sont à l`origine de l`intégration, des problèmes globaux de la modernité, et d`autres manifestations du mouvement vers l`intégrité au niveau mondial»3. Ainsi, losqu`il s`agit de comprendre et d`apprécier aujourd`hui l`histoire russe et mondiale, il est surtout important de savoir interpréter la nature et les traits caractéristiques de l`étranger russe, son rôle et sa place dans les processus socio-culturels des XIX-XX siècles.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

9

Chapitre I APPROCHES THEORIQUES MODERNES POUR ETUDIER L`HISTOIRE DE L`ETRANGER RUSSE

A partir des années 1990, l`histoire de l`étranger russe, ou de la soi-disant Russie № 2, est devenue l`un des sujets les plus étudiés de l`historiographie russe. Cet intérêt aux problèmes «des Russes en exil» s`explique par la nouveauté des sources devenues accessibles aux savants à la suite de nouvelles réalités politiques, aussi bien que par la nécéssité de rétablir la justice historique civile. On aspire à étudier la vie et l`activité de plusieurs générations dont la compréhension aiderait les historiens à surmonter la vision bornée, caractéristique des recherches dans ce domaine au cours des sciècles passés. Cependant, il est à ne pas oublier: aussi spécifique, actuelle et importante que soit l`histoire de l`étranger russe sur le plan politique et scientifique, le phénomène même de l`émigration russe reste beaucoup plus vaste1. D`après la définition la plus répandue, l`émigration n`est qu`une variation de la soi-disant migration éthnique ou «ethnosélectif». Nous employons ce dernier terme lorsqu`il s`agit du déplacement de masse des représentants d`un groupe ethno-culturel quittant de bon gré ou étant forcés de quitter le territoire de la formation ethnique (ou de leur habitation) pour chercher un autre espace géographique, national ou culturel. Cette définition ne tient pas compte de l`émigration possible du nombre très limité de personnes, jusqu`à des individus concrets, dont le départ garde pourtant le sens politique. Ainsi, le premier émigrant russe, le comte Kourbski est en même temps considéré comme un traître, et une attitude pareille envers les émigrants a été répandue jusqu`à une époque très récente2. Cependant, des cas isolés de protestation peuvent être qualifiés de «la migration ethnique», s`ils s`inscrivent dans le processus global de l`émigration (comme dans l`exemple cité). A leur tour, les migrations ethniques font partie d`une notion plus large, «la migration de la population». Tout au cours de l`histoire de l`humanité, les processus migratoires s`expliquaient par des facteurs différents et gardaient leurs traits spécifiques, mais ils ont toujours joué un rôle important – pour ne pas dire prépondérant – dans le peuplement des continents, dans la formation et la propagation

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

10

E. I. Pivovar

des civilisations, des états, des ethnies, des cultures. Les déplacements et les migrations de groupes isolés changeaient la Terre aux temps anciens et continuent à jouer le rôle civilisateur de nos jours. On ne peur pas nommer une époque où les migrations n`ont pas eu d`importance pour le dévéloppement de l`humanité. Aussi est-il impossible de refuser à l`histoire l`importance de processus migratoires qui participant à la formation d`une éthnie, de son territoire et de sa culture. L`histoire de Russie n`en fait pas exception. Les migrations de masse sur le territoire du pays, qui s`expliquent par des facteurs intérieurs ainsi qu`extérieurs, en font une partie intégrante. Ainsi, la célèbre thèse de l`histoirien russe S. Soloviev disant que l`histoire de Russie est celle d`un pays qui est colonisé, peut être comprise, dans un sens plus large, comme la prédominance de tendances migratoires au détriment du dévéloppement statique. Les grandes invasions, l`installation des slaves d`est, l`invasion tatare et ses conséquences, le mouvement de colonisation «A la rencontre du soleil» au XVI-XIX siècles, la lutte pour la sortie au large, la mise en culture de la Sibérie, de nombreuses guerres parmi lesquelles les plus importantes pour les mouvements migratoires sont la Guerre civile et la Seconde Guerre mondiale, enfin, les migrations économiques définies par industrialisation, le défrichement des terres, «les chantiers du communisme» – telles sont les principales vagues migratoires qui ont également marqué l`histoire russe. A côté des processus aussi globaux, l`histoire de l`émigration russe – et sa branche, celle de l`étranger russe – se présentent peu signifiantes pour l`histoire d`un Etat. Cependant, l`émigration est un phénomène annonçant la manque de prospérité dans tel ou tel domaine de la vie politique, et il est indispensable d`en étudier les raisons pour se faire une idée sur les tendances les plus profondes du développement. Néanmoins, l`Empire russe ni l`Union Soviétique n`ont jamais accordé l`importance nécessaire à l`histoire de l`émigration. Celle-ci a dû surmonter de nombreux obstacles, idéologoqies surtout, les pouvoirs ayant des idées préconçues sur l`émigration et ne considérant les émigrés que comme les traîtres et les ennemis de la Patrie. La Russie №2 n`est sortie de l`oubli qu`après la chute du «rideau de fer», la révolution des archives ayant permis l`accès aux documents peu connus et la compréhension du rôle important de l`émigration dans l`histoire universelle. L`étude de l`histoire de l`émigration représente, pourtant, des difficultés d`ordre théorique qui sont à surmonter pour mieux comprendre les problèmes et les résolutions possibles. Il faut avant tout faire la différence entre la notion de «l`émigration» proprement dite, c`est-à-dire le processus migratoire, et ses conséquences – la formation des diasporas ethniques à l`étranger qui forment «l`étranger russe». Ce dernier n`est pas toujours la conséquence inévitable de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

11

celle-là et ne peut être défini que dans la perspective historique. Pour cette raison, dans plusieurs études, notamment consacrées aux vagues migratoires récentes, la véification et l`interprétation du processus migratoire se limite à la «description intensive», la narration dominant sur l`analyse les faits empiriques et les observations. Etant donné l`apparition récente de l`émigration comme l’objet des sciences historiques, l`analyse de celle-ci s`appuie en premier lieu sur les interprétations, les problèmes centraux, leurs résolutions possibles, les méthodes et les techniques de l`étude historique les plus actuelles – à chaque étape de l`évolution intellectuelle. Une seule étude, même en se limitant dans le cadre chronologique très étroit, ne peut pas embrasser tous les problèmes historiques liés aux phénomènes de «l`émigration» et la «diaspora». Cela s`explique par l`étendue des questions faisant l`objet d`une étude historique. Le terme «Russie №2» démontre, en effet, que ce phénomène reprend la Russie comme une formation politique et qu`il faut, par conséquent, y relever les mêmes aspects que dans l`histoire politique: l`économie, la politique, le secteur militaire, la culture, la religion et d`autres. De cette façon, il faut qu`une étude sérieuse sur cette étape du développement de la science historique se base sur l`approche interdisciplinaire. Cela sousentend que le savant doit tenit compte des données et des principes méthodologiques des sciences sociales voisines, indispensables pour la compréhension de ce phénomène complexe. La particularité de l`histoire interdisciplinaire réside dans la possibilité de réunir les résultats des sciences sociales étudiant le passé dans le domaine de l`individualité humaine. Celui-ci apparaît dans la coopération avec le milieu historique et inclut deux réalités: objective (la nature et la société) et subjective (complexe de notions socio-culturelles). Pour l`historien de l`émigration, les sciences pareilles – essentielles à son étude – sont, avant tout, l`ethnologie, l`anthropologie, la sociologie. Ceux qui s`occupent de l`émigrations russe ne peuvent pas se passer de la géographie, de la science du droit, de la linguistique comparative, de la psychologie et d`autres. Tout emprunt aux méthodes, aux procédés, aux conceptions des autres sciences prévoit, pourtant, les difficultés de l`adaptation. B. Leptit relève trois principes essentiels de l`approche interdisciplinaire: l`introduction de nouveaux objets de l`étude; l`introduction de nouveaux types de sources, indispensables pour la parution de nouvelles connaissances et la conception plus profonde de la réalité; le perfectionnement des méthodes, des procédés, des modèles et systèmes d`explication3. Ces principes sont tout à fait appliquables à l`étude de l`émigration. Premièrement, on peut distinguer au moins deux objets d`analyse au sein de l`émigration

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

12

E. I. Pivovar

comme problème historique: l`histoire du «pays-source» de l`émigration et celle du pays (ou plus souvent des pays) d`accueil. Et en outre, ces deux sont presque indivisibles dans les recherches scientifiques. Injustement négligé par les historiens jusqu`à la fin du XX siècle, ce fait est à présent reconnu par tout le monde et permet de relever un tout à fait nouveau spectre de sujets et d`objets à analyser. Le fait en question permet de revoir sous un autre angle l`une des notions les plus importantes de l`histoire – celle de «l`espace historique». L`espace historique est un objet d`analyse assez compliqué qui, à côté du «temps historique», représente une sorte d`axe de coordonnées de l`histoire4. Aucune étude n`est possible sans la caractéristique détaillée de l`espace historique. Dans le sens le plus large, il s`agit du cadre de vie des humains, mais en pratique il se divise en plusieurs sous-systèmes: les zones geographiques, de paysage et climatiques, niveaux régionaux, nationaux, culturels etc. D`où vient le problème de la «frontière»5. Qu`est-ce que c`est que l`espace historique de l`émigration? La réponse la plus simple: la notion de la «diaspora» pour définir l`habitation d`une partie du peuple (communauté ethnique) en dehors de son pays natal. Cependant, en parlant de l`histoire de l`émigration russe, ce terme «diaspora» doit être utilisée avec une certaine prudence. Dans de différentes périodes de son histoire, l`émigration russe a été provoquée par des facteurs différents. Par conséquent, sa composition sociale, nationale, religieurse et culturelle changeait considérablement et ne permettait pas toujours la succession des traditions de l`émigration. Dans les dernières décennies, la division en trois étapes essentielles (ou vagues) est entrée dans la norme: l`émigration à l`époque de la Guerre civile et les premières années d`après la révolution, celle des dernières années de la Seconde Guerre mondiale, et finalement celle des années 70-80. Par contre, la division pareille ne tient pas compte de l`émigration de la noblesse dans la première moitié du XIX, considerable du point de vue idéologique, de l`émigration révolutionnaire avant 1917, et, enfin, de l`émigration de masse, économique avant tout, dans les années 1880-1900, quand plusieurs centaines de citoyens ont été expulsés de Russie. Ce processus qui avait pris plusieurs siècles a aboutit à une grande dispersion des ressortissants russes dans de pays différents – dispersion considérable dans ses proportions (géographiques, démographiques, économiques, sociales, politiques, idéologiques, culturelles). En outre, bien que toutes les diasporas soient unies par le passé commun, il est impossible de parler de leur unité nationale, sociale ou culturelle. Si l`émigration révolutionnaire et celle des nobles n`ont jamais été massives et n`ont été remarquées que par un petit nombre d`étrangers, l`émigration de masse à la limite des XIX-XX siècles

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

13

rappelait plus les processus migratoires en général. Elle se composait principalement des gens qui n`étaient pas d`origine russe: Polonais, Juifs, Lituaniens, Tatars, Ukrainiens et d`autres peuples de l`empire multinational. L`envie de ne pas tenir compte de ces émigrés en parlant de l`émigration russe est bien attrayant, mais irréalisable notamment du point de vue de «l`espace historique» et de ses caractéristiques. Pour les pays d`accueil, ces premiers ressortissants de Russie ont incarné les traits formant la notion culturelle «Russe» et ont prédéterminé la perception des gens russes, actuelle également au Canada, aux Etats-Unis et dans d`autres pays. La certitude que tout ressortissant de l`URSS ou de Russie est Russe remonte à cette époque-là. Par conséquent, non seulement les Russes d`aujourd`hui, partant à l`étranger – ne serait-ce pour un court séjour – doivent tenir compte de cette tradition historique et culturelle, mais aussi les hommes politiques pendant la résolution des questions tout à fait différentes, jusqu`à la lutte contre le terrorisme international. Les vagues d`émigration d`après la révolution avaient la composition éthnique plus homogène, mais la composition sociale et de biens plus différenciée. L`émigration de Crimée de novembre 1920 a eu même peu de commun avec celle de décembre. Les gens ayant conservé leurs fortunes ou relations se rendaient dans des pays déjà exploités par les émigrés des étapes nobiliaire et révolutionnaire (France, Suisse, Allemagne) où, cependant, il ne s`agit pas de la succession par les émigrés blancs des traditions de leurs prédécesseurs. Plus tard des flots d`émigrants soviétiques s`en sont allés dans les mêmes pays sans toutefois avoir la possibilité de maintenir la culture «blanche». Or, ceux qui avaient tout perdu dominaient dans la vague d`après la révolution. Leurs espoirs irréalisés, ils ont occupé un vaste territoire: aux Balkans, en Tchécoslovaquie, aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, en Inde, en Nouvelle-Zélande, même en Afrique. Dans ces régions, la désignation «russe» pouvait avoir la connotation négative aussi que positive, assez peu affaiblie par l`émigration future de l`URSS. Par consequent, l`attitude des habitants de ces pays d`accueil a considérablement déterminé l`attitude des émigrés, leur degré d`intégrité ou d`exclusion de la vie de ces pays, aussi que l`image de leur patrie abandonnée gardée dans la mémoire. Toutes les raisons énumérées expliquent pourquoi la révélation de l`espace historique de l`émigration russe – c`est-à-dire de la situation et des dimensions des diasporas, la caractéristique des notions «l`étranger russe» ou «l`étranger de Russie» – pour chaque période se définit par plusieurs facteurs. Ceux-ci se rapportent à l`histoire des pays d`accueil aussi bien qu’à celle de la Russie, aucune partie n`étant prépondérante. Il existe sans doute des diasporas

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

14

E. I. Pivovar

russes aux Etats-Unis, en France etc., mais leur composition nationale et socioculturelle dépend du temps et de l`endroit de leur habitation6. Par conséquent, il est assez difficile de trouver pour l`étranger russe une définition généraliste vraie à tout moment historique. Par exemple, le chercheur contemporain L.Erémenko a essayé de distinguer les traits caractéristiques de ce phénomène socio-culturel: 1) rapport stable et hérité entre toutes les vagues ayant pour un but la conservation et le dévéloppement de la culture nationale – traditions, rites, foi, langue; 2) ouverture envers les pays d`habitation, coopération avec ceux-ci; 3) attachement à ses origines ayant donné aux émigrés la possibilité de dévélopper l`activité spirituelle sous toutes ses formes – artistique, religieuse, philosophique, scientifique; 4) échanges entre les régions d`habitation (les diasporas) qui ont permis de garder la communauté spirituelle et culturelle; 5) identification de soi comme d`une partie intégrante de la culture nationale se développant en Russie7. Cependant, la définition proposée ne peut pas être considérée universelle. A certaines étapes de l`histoire, la conservation de la langue nationale et de la foi non seulement n`a pas été actuelle, mais aussi l`émigration a été provoquée par l`impossibilité de s`exprimer librement sur le territoire de la Russie (Polonais, catholiques russes, sectateurs). La solidité des contacts avec la culture du pays d`habitation, avec d`autres diasporas et la Russie, le niveau culturel d`une diaspora en question a changé en fonction de mille facteurs, y compris le niveau du développement des communications, les guerres mondiales ou locales, le «rideau de fer», la présence ou l`absence des moyens etc. C`est pourquoi, la notion de l`espace historique de l`émigration est inséparable de celle du «temps historique» et ne peut être comprise que dans la totalité des facteurs de temps et d`espace, ainsi que socio-culturels8. Ainsi, les savants notent la différenciation dans l`installation des émigrés russes dans les années 1920. Les «militaires» se concentrent essentiellement aux Balkans et à Harbin, ceux qui ont été liés au comité de l`Assemblée constituante – en Tchécoslovaquie, les nobles et les intellectuels – en France, les hommes d`affaire – aux Etats-Unis9. Or, ce schéma est trop simplifié, et, bien que très commode, peu applicable aux réalités de l`espace historique même pour la pèriode indiquée. Aussi est-il difficile de fixer les axes principaux de coordonnées historiques pour déterminer la notion de “l`étranger russe”. Mais la caractéristique de son espace historique doit absolument inclure la description historique, géographique et économique du territoire d`expulsion et de celui d`installation sans

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

15

l`analyse comparative desquels il est impossible de comprendre l`histoire d`une telle ou telle diaspora. Par exemple, au milieu du XIX siècle, l`expulsion des montagnards du Caucase stérile sur les plaines fertiles du Kouban a provoqué la fuite en Turquie et le dépeuplement de la côte de la Mer Noire ce qui paraît étonnant si l`on ne prend pas en considération la mentalité des montagnards. Les facteurs analogues fonctionnent s`il s`agit de la migration des agriculteurs en ville, du changement brusque de climat etc. Par conséquent, même les limites spatiales et temporelles de l`étude exigent une sérieuse argumentation théorique. En ce qui concerne la problématique de l`étude, en raison de la complexité de la notion même de l`émigration, le chercheur doit inévitablement s`adresser à l`analyse multifactorielle. La synthèse des resultats va contribuer à l`étude concrètement historique ainsi que théorique du rôle et de la place occupés par l`émigration dans le processus historique mondial. Il est évident que l`émigration peut être ramenée à quelques types dominants: politique, économique, ethnique, militaire, religieuse, culturelle et même du genre; elle peut être expilquée par la totalité de plusieurs facteurs; peut avoir le caractère massif ou isolé. La direction et la durée des déplacements à travers le monde, la facilité ou la difficulté quant à l`installation dans l`endroit choisi, la préservation des liens intérieurs et la probabilité de la formation des diasporas sont variées et dépendent des raisons provoquant l`expulsion d`un tel ou tel groupe de gens. Par conséquent, le type de l`émigration explique les connexions causales entre le caractère du mouvement migratoire et la probabilité de sa transformation en une partie de l`étranger émigré. Nous avons déjà mentionné que ce dernier présente une sorte de “pays en dehors du pays”. Ainsi, en raison de l`abondance du matériel et des problèmes historiques, l`historien est obligé de se borner à ces courants importants qui s`imposent comme primordiaux dans le cadre de l`approche théorique choisie. Parmi les principaux mouvements théoriques de la science historique moderne, c`est l`approche culturelle qui s`avère la plus réclamée lorsqu`il s`agit de l`émigration et surtout de l`étranger russe, parce qu`elle prévoit un tel objet d`étude comme “l`expérience”10. Ce terme fondamental quant aux recherches culturelles signifie une partie culturelle de la mémoire humaine, les aspects de la vie économique, publique, culturelle qui restent importants tout au cours d`une période considérable. De ce point de vue, le plus grand intérêt consiste dans l`étude des émigrés de la deuxième génération ou des générations suivantes et non pas de la première. Grandis au carrefour de deux ou même plusieurs cultures, imprégnés des traditions du milieu parental et du cadre de vie, ces successeurs de la culture de l`étranger russe sont à peine identifiables par les méthodes d`une analyse historique ordinaire, ce qui en grande partie est liée aux difficultés de l`autoidentification.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

16

E. I. Pivovar

Les émigrés de la première génération posent déjà devant le chercheur les questions du dialogue culturel, les questions de la proportion des traditions et de l`esprit novateur dans tout le spectre de facteurs culturels des coutumiers jusqu`aux spirituels, d`autant plus importants qu`ils se décident dans un espace et un laps de temps limités. Grâce à cela, on y voit mieux les conformités historiques générales. Le dialogue culturel est mieux mis en relief lorsqu`on s`adresse au sujet «la science en exil» ou – plus vaste – «les intellectuels exilés»11. Les émigrés ayant des convictions politiques différentes se trouvaient en même temps hors la Russie à des périodes différentes. Leurs disputes politiques et historiques sans compromis devenaient symboles de foi pour les émigrants des XIX et XX siècles. Pour comprendre les oeuvres des émigrés, il faut prendre en considération qu`ils ont longtemps vécu en attendant l`occasion de revenir et en suivant attentivement tout ce qui se passait en Russie (que ce soit la Russie impériale ou soviétique). Les émigrés espéraient des changements qui leur permettraient de retourner (et plusieurs sont vraiment revenues, récuperant et presque sans pertes la place laissée – comme le catholique S.Djounkovski après les réformes ou A.Tolstoï, A.Kouprine, S.Prokofiev, I.Bilibine après la révolution). C`est une des raisons essentielles de la vie spirituelle active des intellectuels émigrés se rappelant la Russie du passé, analysant la Russie du présent et essayant de discerner la Russie du futur et leur place désirée. Dans une grande mesure, cela se rapporte aux grands écrivains, tels que I. Bounine et ses contemporains, et aux historiens émigrés, tels que G.V.Vernadski, P.N.Milioukov, S.P.Melgounov etc. Leur héritage artistique et scientifique du point de vue culturel n`est pas important en soi, mais comme un phénomène à la charnière des cultures et des époques. Combien et en quoi l`influence du nouveau milieu changeait le résumé et l`interprétation des faits? Comment se passait l`adaptation de la conception déjà faite du monde chez les scientifiques mûrs sous l`influence de nouvelles réalités? D`autant plus que le choix des livres n`a pas toujours été déterminé par l`intérêt personnel. Le problème de l`intégration d`une partie de l`élite intellectuelle scientifique de l`étranger russe dans la société européenne et américaine a été posé il y a longtemps, mais les traits spécifiques de ce processus, en particularité la position particulière des historiens émigrés dans le monde scientifique (effectivement isolé de la Russie), les conséquences de cette isolation pour leurs oeuvres, n`ont pas encore été mis à jour. En même temps, sur l`exemple des historiens émigrés on peut voir, comment non seulement des individus, mais l`ensemble des traditions anciennes de la science historique russe commençait à pénétrer le milieu scientifique étranger sans toutefois rompre avec le passé; comment à la suite des grands savants, les étudiants et les écoliers russes ont évolutionné; comment les disputes des historiens (entre

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

17

eux, y compris, sur des sujets politiques, et avec leurs collègues étrangers et leurs opposants) devenaient successivement et inconsciemment les facteurs du dialogue des sciences et des cultures pendant l`entre-deux-guerres. Mais ce n`est qu`un côté de la question sur le dialogue culturel. Quant à leur situation, les émigrés ont toujours joué l`intermédiaire entre la Russie et l`Occident (plus rarement l`Orient). Les historiens de l`émigration ainsi que les agents du gouvernement ont toujours tenu compte de leur rôle promoteur de l`influence russe à l`étranger, même si les émigrants étaient en opposition avec le gouvernement russe. En même temps, les émigrés ayant conservé des liens en Russie ont servi d`intermédiaire en ce qui conserne l`influence occidentale (orientale). Par conséquent, l`historien a devant lui un système compliqué de dialogues culturels qui ne sont pas menés directement, mais au moyen d`un maillon intermédiaire, étroitement lié aux deux cultures tout en restant un phénomène historique particulier. La position centrale de l`étranger russe lui accorde un grand intèrêt dans l`aspect de la recherche culturelle. Dans les biographies des enfants et des petits-enfants des émigrés, le problème du dialogue culturel atteint le point culminant du conflit. Lorsqu`une Ukrainienne (d`origine polonaise) crée une famille avec un ressortissant d`Asie centrale, – qui est-ce que leur enfant se sentira? Le destin d`un homme réel (célèbre acteur français R.Hossein) donne une réponse paradoxale du premier regard: un Français d`origine russe avec l`attachement à la langue et à la culture russes. Apparemment, il a assimilé l`une et l`autre non seulement à travers ses parents, mais aussi – et surtout – à travers tout le système traditionnel de la diaspora parisienne de l`émigration d`après la révolution (à laquelle la famille avait un rapport chronologique et non pas politique). Plusieurs facteurs ont influencé ce phénomène: les traditions d`empire de la Russie, au sein desquelles le descendant d` un mariage interethnique serait russe, aussi que l`habitude déjà mentionnée des étrangers de croire tous les ressortissants de Russie Russes. Cependant, dans les cas aussi dificiles l`historien ne peut pas répondre à la question consernant l`autoidentification ethnique d`un tel ou tel émigré et en reste à l`approche générale. Seule l`analyse microhistorique des vies individuelles, faite sous l`aspect de l`approche historique et anthropologique, serait adéquat à ce matériel historique. L`anthropologie historique a comme objet non seulement la communauté culturelle ou autre des émigrés, mais avant tout les relations entre les groupes et entre les individus – tout le spectre de pratiques sociales, y compris celle de la survie dans le cadre nouveau, le degrès et la forme de l`adaptation à cette nouvelle existence, la volonté ou son absence de conserver quelques vestiges de l`ancienne culture pour leurs enfants. Par conséquent, en étudiant l`émigration,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

18

E. I. Pivovar

on doit différentier la culture des individus, des groupes, de la société dans de endroits différents et au temps différent. Laquelle des pratiques initiales sociales va résister à l`épreuve temporelle et pendant combien de temps – cette question ne s`est pratiquemet pas encore posée dans l`historiographie. La période, pendant laquelle les particularités religieuses, linguistiques, culinaires etc. sont d`habitude conservées, est très variée, et le plus souvent elle est inversement proportionnelle à leur importance initiale et à la facilité de leur préservation dans un milieu nouveau. Autrement dit, plus c`est difficile, plus sa vie est longue, bien sûr, à condition que cela ne contredise pas les exigences de la survie au pays d`accueil. Ce phénomène s`explique par le fait que l`émigration russe s`est défendue comme une communauté en dépit de l`isolation culturelle forcée. D`après la définition des historiens américains contemporains, «l`institution de «la Journée de la culture russe» a été un phénomène de l`émigration russe. Elle a prouvé que les émigrés russes avaient besoin de soutenir l`importance de leur culture, cela leur a permis de s`identifier»12. L`étude socio-anthropologique est dominée par la volonté de comprendre la formation des «stratégies individuelles», comment l`homme cherche et retrouve son identité dans la réalité qui l`entoure. Le sens de l`étude de l`émigration réside dans la définition des processus sociaux compliqués et globaux. En même temps, il faut tenir compte des individus et de situations concrètes. Dans ce contexte, il est à souligner que la synthèse des facteurs individuels et sociaux dans l`histoire ne peut être étudiée que si l`on tient également compte du rôle créateur de l`individu et du mécanisme de la prise des décisions par cet individu. C`est l`étude sur la liberté de la volonté de chaque homme face à la société. Le problème ainsi posé exige aussi l`application des méthodes de la psychologie historique, et l`étude elle-même se borne par nécéssité aux sujets de la microhistoire et de l`histoire du quotidien. Les approches microhistoriques, formulées par K.Ginzburg et Dj.Lévi et ayant influencé la pratique historique à partir des années 70, sont étroitement liées à un autre mouvement dans la théorie de l`histoire qui est né en Allemagne et a reçu le nom de l`histoire du quotidien (Alltagsgeschichte). Sans entrer dans les différences de ces mouvements13, on souligne l`attention qui leur est propre envers les sentiments et les émotions des gens simples, envers «l`histoire des émotions», y compris dans le domaine du travail. Il faut dire que la composante émotionelle de l`émigration, l`adaptation maladive aux nouvelles conditions, les conséquences mentales du bilinguisme forcé, l`existence prolongée entre deux cultures dans l`isolation des deux – toutes ces questions attirant depuis longtemps l`attention de la littérature artistique et bien éclairée dans les mémoires et les correspondences des émigrés, sont encore peu étudiées dans l`historigraphie. L`intérêt non pas envers quelques individus célèbres, mais envers tous les émigrés avec leurs

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

19

familles (souvent retrouvées à l`étranger) est evident pour les historiens contemporains, mais il est retenu en premier lieu par des problèmes d`ordre théorique. L`analyse des sources massives dans le but de définir la composante émotionnelle difficilement réduite dans des tableaux ou diagrammes attend encore l`étude théorique. Des exemples frappants de la transformation des courtisants brillants en gardiens d`entrepôt ne peuvent remplacer l`image émotionnelle de la vie des émigrants, surtout après de longues années pasées à l`étranger. Si la vie émotionnelle des émigrés est encore peu étudiée, la composante économique de l`émigration est un sujet ancien et même principal de l`historiographie marxiste. La vision moderne de ce sujet est fournie par la nouvelle histoire économique qui considère l`histoire de l`émigration sous un autre angle. La première impulsion à l`émigration peut être donnée par des raisons économiques ou autres (religieuses etc.), la perte des citoyens peut avoir pour le “pays-source” des conséquences positives (la concurrence parmi ceux qui restent est affaiblie) ainsi que négatives (dépeuplement du territoire), de manière analogue, pour le pays d`accueil l`apparition d`un groupe nombreux peut être bénéfique ou catastrophique – voilà queques-uns des problèmes économiques. Les problèmes de cette sorte sont entrés dans la pratique historiographique il y a longtemps, quand l`attention des historiens était attirée par les formes de l`activité économique massive et les progrès socio-économiques considérables. Au centre de ses recherches, la nouvelle histoire économique a placé l`homme. «L`homme dans l`espace économique» – c`est la force créatrice et souffrante, c`est l`étude de l`économie au sens large à travers la coopération politique et économique proprement dite aussi que mentale. Dans ce cas, l`étude de l`histoire économique de l`émigration n`est pas liée à l`histoire du pays d`où elle vient, mais à celle du pays d`accueil ce qui définit le choix des sources de base et provoque de grandes difficultés d`ordre théorique. Puisque la vie des émigrés dépend toujour d`une multitude de facteurs purement économiques, le facteur principal, déterminant la situation des émigrés à toute époque, est leur vulnérabilité juridique. «Un émigrés –est avant tout un travailleur, et un travailleur temporel, de transit. Selon ce principe un émigrés qui travaille… même s`il est né… à l`étranger, même s`il est obligé de travailler… pendant toute sa vie dans ce pays, même s`il doit mourir… en tant qu`un émigrés il restera pour toujours un travailleur que l`on considère et qu`on utilise comme temporel, c`est-à-dire remplaçable à tout moment»14. D`où vient l`occasion d`étudier, sur l`exemple des émigrés, les plus graves problèmes du pays d`accueil. Dans les sources en ce cas, on retrouvera l`opinion des habitants sur les étrangers et en même temps celle d`un étranger intéressé sur les particularités locales.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

20

E. I. Pivovar

Quant à l`émigration dès la fin du XIX siècle jusqu`au milieu du XX siécle, l`avantage supplémentaire consiste dans sa composition multisociale qui inclut pratiquement toutes les couches de la société. Parmi ceux qui se sont trouvés en dehors de la Russie vers les années 20, il y avaient des représentants de presque toutes les classes et tous les ordres: membres d`anciens gouvernements, ceux qui vivaient de leurs fortunes, fonctionnaires, médecins, savants, instituteurs, militaries, agriculteurs et ouvriers, paysans. Les conditions de la genèse ont déterminé la position socio-économique de l`émigration dans la structure de la société occidentale. Cette position se caractérisait, d`un côté, par la force travailleuse bon marché qui concurençait les ressources travailleuses nationales, et de l`autre, – par le chômage potentiel (puisque pendant la crise économique les émigrés perdaient leur travail les premiers). Les émigrés d`après la révolution avaient pour la plupart le statut de réfugiés ce qui aggravait non seulement leur position économique, mais aussi tous les côtés de la vie sans exception. En même temps, la question du statut de nouveaux citoyens ne se resout pas aussi facilement du point de vue historique que dans la politique pratique. Un émigrés ayant obtenu la stabilité économique pour lui-même et pour sa famille, n`est plus émigrés, mais il le reste aux yeux de ses anciens compatriotes, il fait toujours partie de la diaspora, il ne peut pas être considéré en dehors de l`histoire de l`étranger émigrant. Ici, la nouvelle histoire économique agit ensemble avec la nouvelle histoire sociale. Si avant l`histoire sociale était d`habitude liée à l`histoire économique, dans la science moderne on note la dépendance inverse. L`idée sur l`histoire sociale a changé, et maintenant elle comprend l`ensemble de tous les facteurs et tous les phénomènes, unis par la notion «l`homme dans l`environement». L`histoire de l`émigration est une partie intégrante de cette nouvelle histoire sociale, stimulant l`intérêt des savants ainsi envers le passé des «peuples “sans histoire”» qu`envers les gens «cachés de l`histoire»15. Dans ce sens-là, elle se croise partiellement avec l`histoire du quotidien, mais la nouvelle histoire sociale pose aussi un certain nombre de questions bien originales. Au centre de son attention on retrouve la division de l`humanité en groupes sociaux, distingués selon le sexe, l`âge, la profession, la position familiale etc. Ces rôles sociaux et les relations au sein et entre les groupes sont qualifiés de plus ou moins stables dans le cadre de l`institution publique d`une telle ou telle nation, d`un tel ou tel état. Cependant, quant à l`étude de l`histoire de l`émigration, la situation change profondément. Le fait de quitter l`ancien milieu, l`intégration dans un autre milieu, principalement étranger ou même la vie dans les diasporas relativement séparées des mondes anciens et nouveaux, explosent de l`intérieur ces réalités sociales, évidentes du premier regard. Les

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

21

émigrés se retrouvent dans la situation où les relations sociales existées chez eux doivent s`accomoder aux nouvelles circonstances ou se désolidariser d`avec elles. Dans ce cas, l`historien reçoit l`occasion d`étudier de multiples aspects intéressants de l`étranger émigré. Par exemple, le problème du service militaire et du patriotisme en général doit être considéré autrement. Il suffit de se rappeler le choix difficile qui s`est posé devant les émigrants russes d`après la révolution la veille et pendant la Seconde Guerre mondiale. Lutter contre les bolcheviks voulait dire lutter contre la Russie, lutter pour elle voulait dire lutter aussi pour les bolcheviks. Les biographies de certains militaires démontrent que les représentants du même groupe social et du même âge pouvaient prendre des décisions diamétralement opposées (le général P. Krasnov a lutté contre l`URSS et A.Dénikine a soutenu l`armée soviétique). A l`époque, aucun choix n`a pu être accepté comme universel ou «juste». Le dilemme auquel se sont confrontés certains émigrés s`est avéré, d`ailleurs, encore plus difficile et même principalement insoluble. Ainsi, les Russes qui se sont faits naturalisés en France ont eu la possibilité d`entrer dans la Résistance et de périr dans la lutte contre les nazis au nom de leur nouvelle patrie, mais se souvenant aussi de l`ancienne. Tel a été le choix de la princesse V. Obolensky, d`Ariane Skriabina, la fille du compositeur et d`autres. Cependant, les gens ayant trouvé la deuxième patrie en Allemagne ont été privés de cette «consolation». Ils devaient se sentir traîtres quelle que soit leur décision, y compris la tentative de rester hors de la guerre mondiale. De cette façon, il reste à constater que dans certaines circonstances, le fait même de l`émigration place l`individu dans des situations sociales impossibles dans leur pays natal. La notion simple et claire de «patriotisme» tourne parfois de façons inattendues jouant le rôle décisif. Ici, il reste à noter les particularités de l`application de l`approche comparativiste ou de l`histoire comparative dans l`étude de l`émigration. Dès Marc Bloch c`est un des principes clés étant à la base de la plupart des travaux historiques. Vraiment, on ne peut pas caractériser l`émigration russe en général ou sa place dans l`histoire de la Russie et universelle sans prendre en considération les facteurs déterminés par les méthodes suivantes: comparaison diachronique: par exemple, l`étude comparative de tous les aspects de la vie des émigrés de différentes étapes ou vagues ou de la situation intérieure en Russie provoquant à un siècle ou autre diverses émigrations; comparaison synchronique: par exemple, la comparaison avec les aspects de la vie analogues à ceux de l`émigration britannique; ou l`étude comparative de la situation socio-économique, politique etc. en Russie et dans les pays d`accueil; ou l`étude comparative des particularités de l`existence des diasporas russes dans de pays étrangers différents.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

22

E. I. Pivovar

Les émigrés ont eux-mêmes tiré de pareilles parallèles en préférant se croire la version russe des exilés révolutionnaires français qui en plus avaient la possibilté de rentrer pendant la vie d`une génération. Mais l`historien ne peut pas y suivre les émigrés mêmes: à la tête des aristocrates français luttant contre Napoléon – et contre la France – étaient les membres de la dynastie royale légitime ce qui justifiait le choix antipatriotique aux yeux de certains d`entre eux (bien que pas tous). Les émigrés russes du temps de la guerre n`avaient pas cette justification, d`autant plus que leur mémoire historique a gardé la lutte de la Russie contre l`Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. L`approche comparativiste appliquée par les historiens émigrés s`avère dans ce cas imaginaire en démontrant l`importance primordiale de la construction théorique correcte sans laquelle une vraie étude scientifique serait impossible. L`histoire familiale constitue une autre composante de la nouvelle histoire sociale. Dans les familles des émigrés cette notion évidente subit plusieurs changements. Les parents, surtout les émigrés soviétiques, ne connaissent pas souvent bien la langue du pays d`accueil et sont privés de la possibilité de surveiller les enfants et leurs amis ce qui provoque de différentes conséquences négatives. On connaît bien l`inclination réciproque des émigrants de divers pays ressentant leur communauté comme une sorte d`union surethnique face aux habitants de souche du pays d`accueil. A cause de cela, on voit des familles où les parents et leurs proches s`appuient souvent sur les principes de vie opposés à ceux de leurs nations. En pratique, cette sorte de questions se resolvent avec plus ou moins de succès au sein d`une famille, mais l`historien a du mal à peindre le portrait d`une famille typique des émigrés, alors que cela devient plus facile quant aux communautés non émigrées. En même temps, il est impossible de nier que le sujet de famille et de mariage, les relations parents-enfants dans l`étranger émigrant est un des moments clé quant à l`étude de la vie intérieure des diasporas et à la reconstruction de l`histoire de la vie et du portrait psychologique de chaque émigrés et par conséquent, ne peut pas être ignoré seulement à cause de sa complexité. L`histoire familiale se voit en grande partie liée à l`histoire du genre, devenue un des courants les plus intéressant des sciences humaines au XX siècle. L`étude du genre est consacrée à la révélation du rôle social des deux sexes dans tous les aspects de la vie, et l`on constate que ces rôles traditionels sont aussi déformés dans l`étranger émigrant. Comme dans leur patrie, les femmes sont chargées de conserver et de maintenir les particularités nationales, linguistiques, culinaires, les coutumes et d`élever leurs enfants dans l`esprit de ces principes. Dans l`émigration, ce rôle acquiert une importance hors du couple, car aucunes institutions éducatrices d`Etat ou publiques ne peuvent les y doubler ou remplacer.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

23

Mais est-ce que cette tâche peut être accomplie par une mère dont le lien avec ses enfants est affaibli par la barrière linguistique se rencontrant à chaque pas en dehors du foyer familial. En même temps, l`homme – mari et père – à l`étranger perd sa fonction d`un guerrier, d`un défenseur de patrie. Par conséquent, l`image du sexe – une des notions prioritaires de l`étude du genre – devient assez vague aussi bien à l`intérieur de l`étranger émigrant qu`à l`extérieur. Ce phénomène attire depuis longtemps l`attention de la littérature, mais son étude à la base scientifique laisse encore beaucoup de questions problématiques. Mais le sujet le moins étudié au sein de l`histoire de l`étranger –est l`histoire des enfants et des adolescents. Il forme la partie la plus intéressante et la moins dévéloppée de la nouvelle histoire sociale – l`histoire de la jeunesse. Sa base de sources n`est pas composée de mémoires de l`enfance, puisque ce genre de souvenirs passent à travers la perception et la représentation d`une personne adulte, mais avant tout des dessins, des poésies, des jeux et jouets créés par les enfants eux-mêmes et non pas par les adultes. Les historiographes n`ont presque pas encore touché à ce côté de la vie émigrante. Comment et «de quel côté» est-ce que les garçons russes ont joué «à la guerre» en Allemagne dans les années 30? Quelles sont les conséquences mentales du bilinguisme pour les enfants émigrés? Comment se formaient les relations «parents-enfants» dans les familles où l`autorité des parents a été minée par les circonstances? Voilà quelques exemples les plus simples parmi cette multitudes de questions qui attendent encore une étude. En raison de toutes les difficultés sociales énumérées, les changements les plus profonds conserne le problème de «la nation» – une des notions clé dans l`historiographie du genre. Dans le cadre de l`approche théorique, elle est très étroitement associée à celle de «l`ordre du genre» (gender order) qui sous-entend les principes nationaux des coopérations sociales des sexes: les fonctions traditionnelles des hommes et des femmes en famille, la société et l`Etat. Dans la société émigrante, les relations entre les sexes changent considérablement. Premièrement, c`est l`influence de l`organisation du genre du pays d`accueil qui est assimilé par au moins la deuxième et toutes les générations suivantes des émigrés, y compris par l`intermédiaire des mariages avec les habitants de souche. Deuxièmement, l`ancient ordre du genre est déformé sous l`influence des facteurs socio-économiques (par exemple, le père de famille est au chômage), aussi bien que de la formation des liens familiaux interethniques avec d`autres diasporas émigrantes. Par conséquent, une question particulièrement importante s`impose: l`étranger russe, fait-il partie de la nation? Si oui, de laquelle? Ou il se trouve en dehors de cette catégorie? Ou, peut-être, la Russie №2 est un pays “sans peuple”? Il n`y a pas de doutes que dans l`étude de l`émigration et de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

24

E. I. Pivovar

l`étranger, l`application de l`histoire du genre donne lieu aux recherches sérieuses scientifiques et tréoriques et à la révision de postulats inébranlables avant16. Enfin, quelle que soit l`approche théorique choisie, l`étude de l`étranger émigrant oblige à faire la plus grande attention aux problèmes de mentalité. Pour la première fois, cette notion a été traitée de fondamentale par l`Ecole des Annales, et à notre époque la mentalité reste l`objet principal de la recherche dans le cadre du courant tréorique l`histoire de la mentalité. La mentalité dans ce cas sous-entend toute la vie publique (au sens le plus large) passée par la conscience des gens. Les représentants de ce courant (Le Goff, Dubie et d`autres) s`intéressent non pas au problème de «l`homme dans l`environnement», mais plutôt «à l`environnement, compris par l`homme de l`intérieur». Quant à l`histoire de l`émigration, la mentalité peut être considérée même comme le facteur essentiel, majeur. En effet, le milieu émigrant a historiquement été le terrain constant des expériences mentales, ce qui donne au historien la possibilité perspective d`étudier sur l`exemple des émigrés des questions aiguës et discutables sur la vie de la société du «pays-source» de l`émigration et en même temps celle du pays d`accueil et de la communauté émigrante dans un pays ou autre. Il faut y ajouter de mentalités différentes des groupes ethniques et sociaux des migrants se retrouvant au sein d`une seule diaspora, l`entrelacement exceptionnellement compliqué et la coopération de ces composantes dans la conscience de certains émigrés, leurs familles et leur milieu. Il faut aussi prendre en considération que dans leur milieu il existe un spectre extrêmement large de liens interethniques, que des individus peuvent plusieurs fois changer leur espace social et culturel, finalement qu`ils sont intégrés dans trois communautés (la patrie, le nouveau milieu, la diaspora). Si on tient compte de tous ces facteurs, il faut avouer que l`image de la vie émigrante russe à l`étranger se présente très bigarrée. Cela concerne non seulement les phénomènes les plus importants de la vie mentale, tels que la conception de l`ancienne et de la nouvelle patrie, la destruction et la confirmation des stéréotypes économiques, sociaux, culturels, de comportement et d’autres. Les facteurs de la vie mentale et spirituelle éliminés avant – tels que les idées sur la vie et la mort, le crime et le devoir, l`amour et la solidarité, même les sujets intimes, comme les traditions culinaires et le mode de vie, – sont organiquement entrés dans l`historiographie de l`émigration, parce qu`on ne peut s`en passer en faisant une description détaillée de ce phénomène. Puisque ce ne sont pas les facteurs géographiques, sociaux, économiques ou culturels, mais mentaux qui sont à l`origine de la réorganisation d`une communauté émigrante en diaspora. Et c`est sur eux que l`on s`appuie lorsqu`il faut distinguer une notion aussi complexe que «l`étranger russe».

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre I

25

Pour faire la somme de toutes les possibilités scientifiques mises à disposition de l`historien par les approches théoriques modernes des sciences historiques, on peut constater: c`est en premier lieu l`interdisciplinarité de l`histoire de l`émigration qui en fait une vraie partie intégrante de la «science de l`homme». C`est aussi elle qui contribue à la recherche de nouvelles approches dans l`étude de l`activité individuelle, de la conscience et du comportement humains. La mondialisation du savoir humanitaire emmène les historiens à comprendre la connexité et l`interdépendance du monde. L`histoire de l`émigration et de l`étranger n`est pas celle des gens sans patrie, devenus étrangers dans leur pays et en dehors de lui, – elle est considérée comme l`une des manifestations les plus intéressantes de la pluralité dans l`unité de l`histoire humaine – les manifestations qui sont propres à toutes les périodes et à tous les pays.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

26

E. I. Pivovar

Chapitre II

ETRANGER RUSSE: QUELQUES RESULTATS DE L`ETUDE

Le phénomène de l`émigration russe au XX siècle, surtout celui de sa partie connue comme «la première vague» (1917-1930) a attiré l`attention des savants, des politiques, des personnalités publiques tout au cours de l`existence de la Russie étrangère. Cependant, à la fin du XX-début du XXI siècles, ce problème se présente sous une nouvelle lumière dans la conscience publique ainsi que dans la science mondiale. L`histoire de l`émigration russe comprend un nombre d`aspects dont l`analyse et la généralisation peuvent contribuer à l`étude concrètement historique et théoriquement cognitive des processus tels que le dialogue culturel, la coopération des traditions et des innovations dans l`histoire de la culture, l`histoire de la vie quotidienne, l`histoire du travail ou l`histoire intellectuelle. Dans le cadre de l`émigration comme problème historiographique il y a toujours au moins deux objets d`analyse: l`histoire du pays-source des flux migratoires et celle du pays d`accueil. Il faut aussi tenir compte du caractère interdisciplinaire de cette problématique. L`histoire de l`émigration est une sorte de champ de recherches commun non seulement pour les historiens, mais aussi pour les ethnologues, les spécialistes des cultures, les critiques d’art et les philologues. Les archivistes, les archéographes, les spécialistes d`informatique historique etc. s`y adressent de plus en plus souvent. Mais ce sont les historiens qui doivent reconstituer l`image achevée de la formation et de l`évolution de l`étranger russe, définir les étapes de sa construction, sa structure intérieure et les liens extérieurs, faire voir toutes les composantes de ce problème complexe et les emmener au niveau de la généralisation scientifique. L`assimilation scientifique du problème de l`émigration russe a une histoire assez longue dans la science nationale aussi qu`étrangère. Mais ce «capital» historique, amassé pendant les derniers 100 ans, ne peut pas être comparé avec toute la masse d`études différentes quant à leurs sujets et leurs formes qui ont été crées pendant les dernières 20 ans en Russie et dans d`autres pays. Aparem-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

27

ment, c`est l`intérêt envers ce sujet dans notre pays qui a stimulé le dévéloppement des programmes scientifiques étrangers, liés à l`histoire et à la culture de l`étranger russe. Formée vers le début des années 1990, la tendance historiographique étrangère s`est créée à la base des travaux européens et américains consacrés en premier lieu à l`exode d`après la révolution et reconstituant les diasporas régionales russes d`avant la guerre1. L`émigration russe même a donné un certain nombre de travaux de référence de caractère publiciste dont le sujet principal ont été le rapport de la Russie étrangère dans la science, la culture et l`art et sa mission de préserver les traditions nationales2. Quelques études étrangères et émigrantes des années 1960-1970 sur la vie des Russes en Amérique ont porté le regard «à travers», c`est-à-dire embrassant différentes vagues migratoires3. A l`URSS l`étude de l`étranger russe des XIX-début du XX siècles pouvait s`effectuer seulement dans le cadre de l`historiographie du mouvement révolutionnaire, mais celle-là, comme toute la science historique, avait ses sujets tabou et la base de sources limitée. En ce qui conserne l`histoire de la période la plus importante et la plus marquante de la vie de l`émigration russe – de la soi-disant Russie étrangère classique de l`entre-deux-guerres – les historiographes soviétiques ont créé l`image de l`émigration comme puissance sans ambiguïté antisoviétique et contre-révolutionnaire. Il n`empêche qu`à la fin des années 1970 – 1980 quelques études sérieuses monographiques ont paru. Elles se basaient sur les archives sur lesquelles les recherches de certains aspects dans l`histoire de l`étranger d`après la révolution s’appuyaient pendant encore quelques décennies4. L`historiographie soviétique a aussi le mérite d`avoir créé une base étendue factologique sur les problèmes de la révolution russe et la guerre civile en générale. I.I.Mints et d`autres auteurs ont notamment contribué à l`étude de ces dernières5. Parfois les recherches liées à l`histoire de l`émigration russe s`effectuaient par des méthodes «de partisans», d`après la définition de R.Ch.Ganéline, parce que celles-ci ne s`inscrivaient pas dans la problématique officielle de l`historiographie soviétique6. Il est à noter qu`à côté de l`attitude critique envers les études soviétiques, dans la science historique moderne s`est formée la tradition de la reconnaissance et de la sollicitude envers les chercheurs qui ont tout de même accompli un grand travail quant aux problèmes essentiels de l`histoire russe et universelle, malgré la censure idéologique7. L`histoire de l`étranger russe – ou plutôt les conditions politiques et économiques de sa formation – ont été indirectement abordées dans quelques

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

28

E. I. Pivovar

études sur l`histoire universelle et l`histoire des relations internationales, par exemple, dans la monographie de R.Ch.Ganéłine sur les problèmes des relations russes et américaines8. Consacrées à l`histoire des Etats-Unis dans les années 1960-1970, les études de A.A.Foursenko sont estimées par l`historiographie moderne comme «un pas en dehors de l`idéologie officielle»9. Les travaux de V.S.Miasnikov sont devenus une contribution importante dans l`étude des problèmes culturels et des liens socio-économiques de la Russie avec la Chine et d`autres pays orientaux formés notamment par les émigrés russes10. Pendant la perestroïka, apparaissent les premières études avec une méthodologie tout à fait différente et une approche émotionnelle de l`objet étudié, créant parfois l`image idéalisée, excessivement tragique ou mièvre de l`émigration. Pendant quelque temps, les deux traditions historiographiques coexistent, et les questions de la méthodoligie et des méthodes de l`étude de l`émigraion portent un caractère controversé. Cela concerne proprement dit toute la science historique nationale et d`autres sciences humaines qui au cours des deux dernières décennies ont traversé un parcours difficile ayant modifié l’interprétation de leur propre histoire, ayant changé de paradigme pilosophique, ayant radicalement modernisé la méthodologie des instruments de recherche. Dans les études russes, on aperçoit des approches, des méthodes, des procédés techniques assimilés lors de l`internationalisation de la science, – les recherches du genre, l`anthropologie historique, la microhistore, l`application de la théorie du chaos etc10. «La révolution des archives» et l`accès réel aux sources historiques qui l`accompagnait ont déterminé le renouvellement de la base factologique des problèmes cruciaux de l`histoire russe, au XX siècle avant tout11. Les résultats de ce processus se sont manifestés dans un certain nombre de travaux conceptuels de A.O.Tchoubarian, U.S.Pivovarov, S.L.Tikhvinski, A.A.Danilov, E.I.Pivovar, N.B.Sélounski où l`on trouve l`interprétation moderne de l`histoire russe, y compris celle de ses particularités et des étapes liées à la problématique de l`émigration russe12. Dans la première moitié des années 1990, les directions principales de l`étude de l`émigration se sont déjà déterminées, le phénomène de la Russie étrangère des années 1920-193013 devenant prioritaire. Il n`y a rien d`étonnant si l`on tient compte de son importance particulière pour l`histoire et la culture russes et universelles, et d`un grand intérêt public envers cette période de l`émigration russe avec ses trésors littéraires et artistiques. Jusqu`à l`époque récente ce champ de recherches n`a été qu`une vraie «tache blanche», et ses dimensions ont déterminé la multitude de sujets et de courants au sein de l`historiographie parmi lesquels on peut distinguer quelques-uns:

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

29

l`histoire des diasporas régionales, l`adaptation socio-économique et juridique des émigrants, la science et l`enseignement dans l`étranger russe. En gros, vers 2006-2007, le processus de la formation, les institutions et l`activité des émigrés en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie, en Allemagne, en Angleterre, en Italie et en Extrême-Orient dans la première moitié du XX s. ont déjà été profondément étudiés14. En particulier, un certain nombre de monographies généralisatrices ont été préparées parmi lesquelles les travaux de V.D.Kozlitine, O.A.Kaznina, G.V.Mélikhov, L.F.Goverdovskaya, N.E.Ablova15. Sur d`autres diasporas en Europe, il y a quelques publications montrant les perspectives du future travail16. Un grand intérêt présente la monographie de E.P.Sérapionova consacrée à Karel Kramář et à son rôle dans la création des liens culturels et publics entre la Russie et la Tchécoslovaquie17. A la fin des années 1990-2000, quelques recherches sérieuses consacrées aux soi-disant capitales de l`étranger russe – Paris, Berlin, Prague etc. ont été préparées18. Il existe des travaux où il s`agit des centres moins connus de la Russie étrangère, y compris la monographie de T. Pouchkareva-Rybnik sur les émigrés russes à Zagreb19. A la fin des années 1990-2000, E.L.Nitobourg effectue les premières recherches du flux de l`après-guerre (“deuxième vague”) de l`émigration russe aux Etats-Unis20. En plus, dans les dernières monographies de E.L.Nitobourg et de A.B.Routchkine21 on observe la tradition de l`étude complexe de la diaspora russe en Amérique sans la division sur les vagues migratoires. Les travaux de N.N.Bolkhovitinov ont largement contribué à l`étude de l`histoire de l`étranger russe d`avant la révolution22. Il faut aussi mentionner l`étude «L`histoire de l`Amérique russe (1732-1867)» faite sous sa rédaction où l`on met à nu un aspect important de l`histoire du mouvement colonisateur russe de l`époque d`avant la révolution et on argumente certaines thèses théoriques sur ce problème23. Dans cette étude, on analyse notamment l`approche de l`historiographie russe de la colonisation de l`Amérique et de la Sibérie comme phénomène progressif; on dément le mythe créé dans les années 1950-1960 sur l`humanité particulière des pionniers russes en comparaison avec les représentants d`autres pays24. L`historiographie du problème de l`émigration russe en Amérique Latine se dévéloppait d`une manière particulière. Quelques pas isolés et rares ont été fait dans ce domaine en Moldavie et en Ukraine encore à l`époque soviétique25. L`apparition des recherches pareilles s`explique par le fait que les premiers émigrés sont venus en Amérique Latine de Bessarabie et de Petite Russie etc. On a procédé à l`étude plus détaillée dans les années 1990. Dans leurs recherches, A.I.Sisonenko, E.P.Dika, M.N.Mosseïkina et d`autres ont décrit l`histoire des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

30

E. I. Pivovar

colonies russes en Argentine, au Brésil, au Mexique, au Paraguay à la première moitié du XX siècle26. Les problèmes de la formation et de l`évolution des colonies russes au Paraguay, au Chili et dans d`autres pays de l`Amérique Latine, de l`activité politique, publique et culturelle des émigrés russes dans cette région sont posés dans les articles et les monographies de T.L.Vladimirskaya27. Dans la deuxième moitié des années 1990-2000, apparaissent les travaux de V.I.Riabova, M.A.Panova et d`autres auteurs consacrés à la diaspora russe en Afrique surtout dans les années 1920-1930, mais mentionnant aussi la période ultérieure28. L`étude de l`adaptation socio-économique, juridique et culturelle des émigrés russes dans les années 1920-1930 a pris de grandes dimensions, en particulier, on a accordé une grande attention à la spécifité de l`émigration dans différents pays et diverses régions, aux particularités de l`adaptation de tels ou tels groupes sociaux, aux problèmes théoriques de l`adaptation, de l`intégration et de l`assimilation des émigrés29. A la fin des années 1990-2000, dans les études de Z.S.Botcharova, I.V.Sabennikova et d`autres, on a atteint le niveau généralisateur quant à l`aspect de la position juridique et de l`adaptation des refugiés russes dans différentes régions du monde30. Ces travaux touchent de près aux recherches les plus récentes de O.V.Boudnicki, E.M.Mironova, M.M.Kononova sur l`activité des diplomates russes et des institutions diplomatiques en Europe et aux Etats-Unis contribuant à l`adaptation des émigrés dans les pays d`accueil dans les années 1920 et déterminant leur statut juridique au niveau mondial31. Les problèmes de la science, de l`éducation et de la culture occupent la place centrale quant à leur importance et leur niveau dans l`historiographie de l`étranger russe ce qui réflète en général la nature de ce phénomène32. Les chercheurs nationaux accordent une grande importance aux problèmes du dévéloppement des centres de la science académique, des établissements d`enseignement supérieur et professionnel, des organisations civilisatrices dans la Russie étrangère des années 1920-1930. Il y faut notamment mentionner les travaux de V.A.Téssimnikov, I.V.Sabennkova, N.V.Kouramina et d`autres33. On ne peut pas oublier les études d’A.E.Ivanova34, G.I.Lubina35 consacrées à l`activité des savants russes à l`étranger avant la révolution, et la monographie de D.AGoutnov sur l`Ecole supérieure russe des sciences humaines à Paris36. Plusieurs monographies et articles sérieux des années 1990-2000 ont été consacrés aux scientifiques comme un groupe socio-professionnel de l`étranger russe. Ce problème a été éclairé sous la forme des recherches historico-biographiques37 aussi que dans le contexte de l`étude théorique du phénomène socioculturel de l`émigration russe en général38.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

31

L`étude de la science historique russe à l`étranger occupe une place particulière dans l`historiographie nationale. Publiés dans les années 1990-2000, les travaux de S.A. Béliaev, G.M.Bongarde-Lévine, M.G.Vandalkovskaya, L.I.Démina, V.I.Dournovtsév, U.N.Emélianov, V.T.Pachuto, N.L.Rogalina, A.N.Sakharov, I.L.Kyzlasova, N.N.Bolkhovitinov etc. permettent de modifier l`interprétation de la vie et de l`oeuvre de plusieurs historiens-émigrants russes39, se faire l`image objective de leur rôle et de leur influence sur le dévéloppement de la science historique mondiale, caractériser la place des écoles scientifiques et des directions dans l`étude de l`Antiquité, du Moyen Age, de la Bysance, de l`histoire juridique et, bien sûr, de la Russie tout au cours de sa longue histoire. Leur héritage n`est pas moins important dans le domaine de l`histoire de la science historique, de l`économie nationale, du secteur militaire, de la science de sources et d`archives, de l`archéographie, des disciplines historiques secondaires, dans la préservation et l`augmentation des traditions de toute une série d`écoles scientifiques de la science historique russe de la fin du XIX – début du XX siècles. Il faut remarquer que la réédition des travaux mêmes des penseurs russes et des historiens-émigrants, aussi que des travaux sortis avant la révolution et reconnus par les intellectuels émigrés, devient de plus en plus active. Les textes sont souvent précédés par une préface très informative sur l`oeuvre d`un tel ou tel savant40. Il faut surtout mentionner les publications des études des «eurasistes» (P.N.Savicki, N.S.Troubeckoï, L.P.Karsavine, P.P.Souvtchinski, G.V.Vernadski) et de leurs opposants (P.N.Miliukov, A.A.Kizévetter etc.)41. Dans les années 2000, on entreprend la publication des études, des documents biographiques et des souvenirs de N.P.Kondarakov, M.I.Rostovtsev et d`autres historiens russes travaillant à l`étranger42. Un grand intérêt présentent aussi les souvenirs des savants et des hommes de culture contemporains, partis à l`étranger dans les années 1980-1990 et continuant leur activité scientifique, dont les résultats ont été réclamés par le monde intellectuel en Russie et à l`étranger43. Dans les années 1990-2000, plusieurs recherches scientifiques ont été créées, consacrées aux différentes strates sociales et professionnelles de la Russie étrangère: étudiants44, cosaques45, juristes46 etc. Dans l`historiographie nationale de l`étranger russe des années 1920-940, il faut accorder une place importante à l`émigration militaire qui est devenue l`objet d`une attention particulière de la part des spécialistes russes en raison de la spécificité de cette vague migratoire. Les travaux de B.F.Erchova, E.I.Pivovar, A.M.Béguidov, V.I.Goldine etc. présentent l`analyse de l`idéologie et de la mentalité de l`émigration militaire, des problèmes de la formation et du fonctionnement de ses institutions, du rôle dans la vie sociale, politique et culturelle de l`émigration russe47.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

32

E. I. Pivovar

Dans le cadre de ce problème historiographique, on peut distinguer des directions thématiques indépendantes, en tant qu`une partie de l`histoire de l`étranger militaire, on a notamment étudié les questions de l`activisme des émigrés 48, de l`activité et du sort de l`émigration militaire et des cosaques pendant la Seconde guerre mondiale49. Parmi les travaux consacrés à l`histoire des idées de l`étranger russe, il faut mentionner les articles et les monographies de V.F.Erchov, O.A.Koudinov etc., consacrés aux programmes politiques et à la futurologie du mouvement blanc50. L`histoire de l`Eglise orthodoxe russe en exil éveille toujours le plus grand intérêt. Ce sujet a trouvé l`expression dans les travaux de V.I.Kossik, M.G.Talalaï, E.B.Parfenova etc51. En même temps, dans les années 1990, l`historiographie nationale et étrangère commence à dévélopper le problème de l`émigration catholique de Russie au XIX siècle. Parmi les éditions européennes consacrées aux grands hommes de l`émigration catholique russe, on peut mentionner le livre de P.Pirling paru en 1996 «Le prince Gagarine et ses amis» – parmi les amis de Gagarine on trouve N.Tourguéniev, V.Pétchérine, A.Golitsyne, G.Chouvalov à qui sont consacrés des chapitres entiers, basés sur le matériel des Archives de la Bibliothèque slave de Paris52. Les documents des mêmes archives ont été utilisés pour ses articles dans la revue russophone “Symbole” par R.Tempeste étudiant les origines de la pensée catholique et de l`émigration sur l`exemple du prince Gagarine comme la personnalité la plus illustre du «catholicisme russe»53. Dans la littérature nationale, ce sujet est dévéloppé dans les travaux de E.N.Tsimbaéva, consacrés aux biographies de ses représentants isolés aussi bien qu`à l`analyse des raisons de la conversion au catholicisme et de l`émigration ultérieure dans de différentes périodes du XIX siècle. L`auteur examine exprès de tels sujets comme la création de la Bibliothèque slave à Paris et l`activité en exil des émigrants catholiques russes E.P.Balabine, V.S.Pétchérine, S.D.Svétchina, I.S.Gagarine etc54. L`histoire du mouvement sioniste en Russie soviétique dans les années 1920 et son influence sur l`ampleur, les formes et le caractère de l`émigration en Palestine, aussi bien que la position des autorités soviétiques à l`égard des sionistes et de l`émigration sont restés pendant longtemps un sujet tabou dans l`historiographie nationale55. Dans les années 1990, on commence à l`étudier à la base des archives nationales aussi qu`étrangères. A la fin des années 1990, on a organisé quelques conférences scientifiques sur des problèmes tout à fait différents du judaïsme

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

33

où s`est reflétée l`histoire du mouvement sioniste en Russie soviétique dans les années 1920 et de l`émigration en Palestine. De pareils documents sont systhématiquement publiés dans «le Vestnik de l`Université juive» à Moscou56. Le problème de la reconstitution de l`Etat juif en Palestine, la position de l`Eglise orthodoxe russe et de la diplomatie “blanche” à son égard sont examinés dans la monographie de O.V.Boudnicki57. On a commencé à s`adresser plus activement aux fonds informatifs des organisations sionistes mêmes et aux documents de l`administration soviétique centrale et locale, y compris les archives des institutions punitives. Attirés dans les recherches scientifiques seulement dans les années 1990, les documents des fonds de la Croix Rouge Politique représentent aussi un grand intérêt. Ils permettent de se faire l`image des membres du mouvement qui ont été expulsés du pays au lieu d`être envoyés en exil. Les données du questionnaire des années 1920 fournies par la Croix Rouge Politique donnent aussi la possibilité de caractériser les émigrants potentiels partant pout la Palestine. Des dizaines de livres et des centaines d`articles publiés dans des pays divers du monde sont consacrés à l`émigration juive dans les années 1950-196058. L`émigration comme un des aspects les plus douloureux de la vie juive en l`URSS a été éclairée dans les travaux sur l`histoire de la communauté juive59. L`ouvrage “L`émigration juive sous la lumière de nouveaux documents” sous la rédaction de B.M.Morozov (Tel Aviv, 1998) a introduit un tas de documents concernant le problème de l`émigration juive de l`URSS. Au cours des années 1990, la méthodologie des sciences sociales et de l`histoire sociale et économique de la Russie60 a connu un vrai renouvellement ce qui a créé la base pour l`etude d`un nombre de problèmes historiques de l`étranger russe, tels par exemple, que l`activité d`enterprise. L`histoire du business russe à la fin du XIX – début du XX siècle a connu une croissance d`intérêt provoquant la parution de plusieurs monographies et articles qui ont notamment évoqué le sort des entrepreneurs russes à l`étranger61. En même temps, des travaux paraissent consacrés à l`activité du capital russe en Europe et en Amérique du Nord, à la privatisation des biens et du capital de l`Etat russe à l`étranger, au fonctionnement des banques russes et des compagnies d`assurance, des associations de commerce et de l’industrie et des organisations publiques des entrepreneurs russes, au secteur des PME (commerce, édition, restauration publique, agriculture etc.)62. Pendant les dernières 15-20 années, les chercheurs russes ont connu la richesse des collections étrangères privées ou d`Etat qui comportent des matériaux sur l`émigration russe. En même temps, on effectue le retour des monuments historiques et culturels réunis et conservés dans l`étranger russe. Les deux

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

34

E. I. Pivovar

processus ont stimulé l`étude de l`expérience historique du collectionnement et de l`activité de musée éclairée dans les travaux de E.S.Dokachéva, T.V.Tabolina, L.P.Mouromtséva, V.B.Perkhavko, M.V.Katagotsina etc63. Les années 2000 sont marquées par les tentatives actives de combler les lacunes dans l`histoire de l`art et de la culture des émigrés russes; les savants russes et étrangers sont notamment très intéressés par l`activité des architectes russes ayant travaillé à l`étranger, par leur contribution dans l`art mondial et dans l`aspect d`ingénieur et technique de l`architecture64. Il est aussi indispensable de mentionner la monographie de M.Litavrina sur le Paris théâtral russe et celle de A.Tolstoï sur les arts plastiques russes dans l`émigration65. Un nouveau point de vue sur l`histoire de l`étranger russe des années 1920-1930 est présent dans les travaux de G.V.Volkova consacrés au rôle de la photographie dans la vie publique et culturelle de la Russie émigrante66. Dans ses articles, R.M.Yanguirov a décrit le rôle des émigrés dans le dévéloppement du cinéma mondial67. A côté de la “première vague” de l`émigration, l`historiographie russe des années 1990 étudie l`émigration politique et économique d`avant la révolution au nouveau niveau méthodologique et théorique. Au début des années 1990, quelques travaux paraissent qui sont consacrés à l`émigration libérale et révolutionnaire68 et qui contiennent les premières tentatives de la description scientifique objective de ce phénomène dans le contexte de l`histoire nationale et mondiale. Un vaste matériel factologique a été notamment éclairé dans la monographie collective «L`histoire des partis politiques en Russie» (M., 1994) où sont presentés des articles sur l`histoire des organisations émigrantes au XIX-début du XX siècles. En janvier 1995 à Saint-Pétersbourg, le séminaire international «L`émigration russe avant 1917- laboratoire de la pensée libérale et révolutionnaire» a eu lieu. Il a été organisé dans le cadre du projet de la collaboration scientifique du département d`histoire de l`Académie des sciences et de la Maison des sciences de l`homme de Paris. Les participants se sont concentrés sur l`étude du rôle que les émigrants politiques russes ont joué dans l`élaboration de l`idéologie et des programmes des courants et des partis opposés au gouvernement et agissant clandestinement ou à moitié illégalement. Dans le recueil publié après le séminaire, on peut trouver les articles caractérisant l`évolution des points de vue de V.P.Dolgoroukov, V.M.Tchernov, V.I.Zassulitch, M.P.Dragomanov, N.P.Miliukov, des adeptes de Tolstoï, des étudiants à Zurich – V.V.Tronine, A.V.Lunatcharski, l`activité des économistes russes à l`étranger, des socialistesrévolutionnaires de gauche etc69. Consacrée à l`histoire des sociaux-démocrates russes (menchévisme), la monographie de I.Kh.Ourilov paraît en 200070.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

35

Ces derniers temps, la problématique de l`émigration “gauche” et “soviétique” attire de plus en plus l`attention des chercheurs qui y découvrent de nouveaux sujets, de nouveaux points de vue71. Il est à noter que ce domaine semble bien perspectif, surtout en ce qui concerne l`étude des archives étrangères. Par exemple, quantité de documents sur l`émigration politique russe se trouvent dans les Archives Nationales de France, y compris les matériaux des partis socialistes de gauche, notamment des organisations trotzkistes72. On publie les biographies des hommes publics et des penseurs, idéologues de l`époque révolutionnaire et de l`étranger russe, parmi lesquelles il faut distinguer les monographies sur P.N.Miliukov, A.F.Kérenski, U.O.Martov, G.E.Lvov73. Dès le début des années 1990, on voit paraître les premières études où l`on approche de la vision généralisatrice du phénomène de la Russie étrangère des années 1920-1930 et de l`émigration en gros à la base d`un nouveau paradigme conceptuel et l`analyse des sources74. Un précédent important est devenu la parution du livre de Marc Raev, auteur américain, sorti en 1994 en russe75, où un panorama vaste de l`étranger russe est reconstitué. La même année est marquée par la parution du premier manuel sur l`histoire de l`étranger russe «L`émigration russe en Turquie, en Europe du Sud-Est et en Europe centrale dans les années 20 (réfugiés civils, armée, établissements d`enseignement)», préparé par un collectif d`auteurs sous la direction de E.I.Pivovar76. Il faut aussi mentionner les publications de deux conférences: «Le rôle de l`étranger russe dans la préservation et le dévéloppement de la culture russe»77 et «L`héritage culturel de l`émigration russe. 1917-1940»78 puisqu`elles ont réflété pratiquement tout le spectre thématique des travaux sur l`émigration russe, y compris ceux de quelques auteurs étrangers. Certains sujets déclarés se sont transformés en monographies fondamentales et thèses de doctorat. Plusieurs aspects ont été éclairés dans les documents didactiques parus au milieu des années 1990-début des années 2000, le plus populaire étant l`histoire du journalisme émigrant et de l`industrie du livre79. En 1999, le Centre des problèmes historiques de la faculté d`histoire de l`Université d`Etat de Moscou Lomonossov et le groupe de savants de l`Institut de l`histoire universelle de l`Académie étudiant la théorie et l`histoire de l`émigration ont préparé une étude collective La Russie en exil. Le destin des émigrés russes à l`étranger, consacrée à l`histoire de l`émigration russe à l`étranger. Les auteurs y reconstituent l`image des couches différentes: militaire, d’états, intellectuelle, entrepreneuse, nationale, religieuse etc. Le travail sur la base de données a contribué à la propagation de nombreuses sources de masse

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

36

E. I. Pivovar

sur l`histoire de l`étranger russe. On a essayé de synchroniser les évenements les plus importants de l`entre-deux-guerres. La dernière partie de l’ouvrage représente une sélection de documents sur l`histoire de l`étranger russe au XIX-XX siècles publiés pour la première fois80. En novembre 2000, la discussion de la monographie a eu lieu à l`Université d`Etat de Moscou Lomonossov. Lors des débats, le membre de l`Académie des sciences de Russie B.V.Ananitch a notamment remarqué: “La monographie se distingue par une nouvelle approche de l`étude de l`émigration. L`aperçu des doctrines militaires et politiques de l`émigration russe est surtout intéressant. Dans notre littérature, c`est la première tentative de peindre le portrait social des émigrés russes à la base de l`enquête massive des sources – questionnaires. Le lecteur peut trouver beaucoup de nouveaux renseignements dans les articles sur les entrepreneurs russes en exil et le sort des historiens nationaux émigrés”81. En 2000, on voit paraître la monographie collective préparée à l`Université d`Etat des sciences humaines et qui présente l`analyse des problèmes de l`adaptation juridique, sociale, économique et de l`activité publique, politique et culturelle de différents groupes sociaux de l`émigration russe des années 1920193082. Il faut mentionner encore un vecteur de recherches apparu dans les années 1990. Il s`agit de travailler les sources massives à l`aide des calculattrices électroniques, de créer des bases de données sur l`histoire de l`étranger russe et de l`émigration au XX s. Pour la période donnée, on a trouvé et travaillé à l`aide des calculatrices électroniques les sources massives sur l`histoire de la colonie russe en Yougoslavie (on possède à peu près 10 mille questionnaires des émigrés recueillis par la Comission souveraine du Royaume des Serbes, des Chroates et des Slovènes dans les années 1920) ainsi que les questionnaires des participants du mouvement sioniste émigrés en Palestine83. L`émigration russe a constitué un sujet à part de l`étude des archives et des sources ce qui s`est manifesté en la parution de plusieurs recherches théoriques et d`un complexe de publications documentaires y compris à la base du matériel des archives et bibliothèques étrangères. Dans les années 1990-2000, on voit paraître les travaux d’A.V.Popov consacrés aux problèmes des documents liés à l`activité des Russes à l`étranger et conservés dans les archives étrangères, on publie des études étrangères et nationales sur les questions de la découverte et de l`utilisation des documents de l`émigration russe84. Les problèmes de l`accessibilité, de la publication et de l`utilisation du matériel documentaire sur l`histoire de la Russie ont trouvé un noveau développement scientifique et théorique dans les oeuvres de R.G.Pikhoï,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

37

V.P.Kozlov et d`autres, sont devenus un sujet de discussion sur plusieurs forums scientifiques85 ce qui a favorisé la formation d`un complexe des sources publiées sur l`histoire de l`étranger russe. La problématique de l`émigration se manifeste dans les études récentes de V.M.Maguidov et d`autres auteurs consacrées à la découverte, la description et l`utilisation des sources audio-visuelles86. Au cours des années 1990, on a vu se former et se dévélopper des écoles scientifiques nationales étudiantes la problématique de l`étranger russe, au sein desquelles un nombre considérable de thèses ont été créées. Il faut notamment mentionner les thèses de candidat et de doctorat écrites sous la direction de E.I.Pivovar de: E.M.Aldokhova, O.V.Gribentchikova, E.B.Parfenova, A.V.Simonova, V.F.Erchov, A.M.Béguidov, S.N.Putchkov, M.G.Grichounekina, M.V.Katagochina. Ces thèses sont basées sur la découverte des documents et soulèvent certains problèmes importants de l`histoire russe des années 19201930: la composition sociale des émigrés, les processus d`adaptation, de l`activité publique, politique, entrepreneuse, d`édition87. A la fin des années 1990-2000, K.A.Tchistiakov, A.G.Kataéva, N.V.An-tonenko, K.V.Birukova, I.O.Kostina, V.I.Riabova, I.V.Boïtchevski, L.N.Sabourova etc. ont effectué les recherches où ils ont étudié plusieurs aspects qui n`ont pas encore été découverts dans l`histoire de l`étranger russe des années 1920193088. Pendant la même période on a vu soutenir des thèses de doctorat sur un nombre de problèmes importants, y compris l`histoire des cosaques (A.L.Houdoborodov), l`adaptation socio-juridique des émigrés en 1920-1930 (Z.S.Botcharova), l`histoire de la diaspora russe aux Etats-Unis dans la première moitié du XX s. (A.B.Routchkine) etc89. Dans les années 2000, on voit effectuer le travail sur les thèses consacrées aux problèmes de la migration sur l`espace postsoviétique, de l`histoire des diasporas russes dans les pays de l`étranger proche90. La formation de l`historiographie de l`étranger russe et sa sortie au niveau scientifique principalement nouveau ont été favorisées par l`activité archéographique dans les années 1990-2000, par le travail activisé avec des archives pour la création des guides sur des fonds fermés avant91, par la publication des aperçus des collections documentaires des archives nationales et étrangères92. Au début des années 1990, on effectue la publication active des mémoires des personnalités militaires et politiques de l`émigration. Il est à souligner qu`une grande partie de mémoires ont été publiés pour la première fois. Or, pour la plupart c`était les rééditions des travaux publiés avant, souvent sans commentaires scientifiques ou appareil de renseignement. Néanmoins, le large public fait

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

38

E. I. Pivovar

connaissance avec les souvenirs connus de A.I.Dénikine, P.N.Wrangel, E.K.Miller et d`autres leaders politiques et dirigeants militaires du mouvement blanc93. On entreprend aussi la publication des travaux sur la vie politique et sociale des représentants actifs de l`étranger russe anti-bolchéviste. Ainsi, en 1997, on a publié pour la première fois le recueil des articles de V.D. Poremskoï, l`un des chefs du NTS (Union nationale des travailleurs et des solidaristes russes)94. Au cours des années 1990, on voit augmenter le niveau de publication des mémoires et d`autres documents, s`élargir le spectre de pareilles publications, participer des archives étrangères. On voit se former des séries fondamentales des publications d`archives en plusieurs volumes, se préparer des recueils de documents et de matériaux sur la Russie étrangère du haut niveau. La préparation des recueils sur l`histoire nationale au XX s. a pris une des places centrales dans l`activité de publication des institutions scientifiques et d`archives de la Fédération russe, malgré la situation financière difficile95. Le désir d`apprendre la vérité historique, le besoin du matériel de recherche des sciences humaines libérées du contrôle idéologique et de censure ont engendré une forte demande sur les sources historiques. Au cours de la dernière décennie du XX siècle, on a publié plus de 300 volumes de documents sur différents sujets. Une place considérable a été occupée par les publications sur l`étranger russe générallement des années 1917-1940. Dès la fin des années 1990, on publie des recueils d`articles, de documents, de mémoires sur l`histoire de l`étranger russe pendant la Seconde guerre mondiale96. En 1997, on a vu sortir le livre Les enfants de l`émigration russe97 qui a réuni les rédactions des enfants des réfugiés, des écoliers de gymnases russes en Turquie, en Bulgarie, en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie. Publiés pour la première fois, ces témoignages parlent de la tragédie que ces enfants ont vécue pendant la période de 1917 jusqu`au milieu des années 1920. Un grand événement dans le processus de la publication des matériaux documentaires est devenu l`ouvrage en série Les partis politiques en Russie. L`héritage documentaire occupant vers l’an 2007 42 volumes. A partir de 2001, ce projet s`est réalisé au sein du Centre de l`étude et de la réalisation des programmes d`interarchives des publications documentaires des archives fédérales, travaillant dans le cadre des Archives d`Etat de Russie de l`histoire socio-politique. Le stade intermédiaire du travail mené par le groupe de chercheurs avec V.V.Chélokhaev à la têtê a été marqué par le prix de la Fédération de Russie dans le domaine des sciences et techniques en 200298. La vie publique et politique de la Russie étrangère des années 1920 est complétée par la publication fondamentale des matériaux du Congrès étranger russe en 1926 à Paris99.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

39

En 1998, l`Institut de l`histoire militaire du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie, du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie et du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie ont commencé à publier une série de documents sur les problèmes de l`émigration militaire russe dans les années 20-30. Les premiers volumes contenaient déjà des documents sur l`histoire de la première étape de l`émigration dans les pays de l`Europe de l`Est, de l`activité des services spéciaux de la liquidation de la clandestinité blanche à l`URSS soviétique publiés pour la première fois etc100. En 1998, on a vu paraître l`ouvrage en deux volumes “De quoi nous avons été témoins… La correspondance d`anciens diplomates tsaristes, 1934-1940” contenant la correspondance privée de célèbres diplomates russes, membres du conseils des ambassadeurs – V.A.Maklakov, E.V.Sabline, V.N.Chtrandtmann etc101. Le recueil a été préparé au sein du Ministère des affaires étrangères avec le soutien du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie. Ces lettres ont été reçues par les services spéciaux soviétiques dans les années 30-40 par la voie expéditive et publiées pour la première fois. Elles donnent la vision du monde à travers la conscience des diplomates émigrés ce qui rend cet ouvrage une source unique. En 2004, on voit paraître une autre publication fondamentale liée aux diplomates exilés et présentant en même temps le panorama de la vie sociale, politique et culturelle de l`étranger vu par ses deux représentants remarquables – B.A.Bakhmétiev et V.A.Maklakov102. Ce travail fait partie d`un projet global de l`édition des documents et des matériaux de la collection de l`Institution scientifique Hoover (série “Le trésor de la tour Hoover”) entrepris en commun par les spécialistes russes et américains. Dans la même série, on prévoit la publication de l`ouvrage en cinq volumes “La Chine et l`émigration russe dans les journaux intimes de I.I. et A.N. Sérébrennikovi, 1919-1934” reconstituant d`une manière variée la vie et l`activité de l`enclave de l`étranger russe en Extrême-Orient103. Parmi les publications des mémoires les plus inéressantes et les plus riches en information des années 1990-2000, on peut nommer le Journal intime de Berlin de M.Vassiltchikova, les souvenirs de A.A.Chirinskaya, M.Vichniak, N.E.Andréev qui présentent l`image de différentes couches sociales et culturelles de l`étranger russe104. Dans les années 1990-2000, on voit paraître plusieurs recueils des matériaux littéraires et publiciste, des fragments des souvenirs unis par le thème de l`émigration, et avant tout – les capitales d’immigration – Paris, Prague, Berlin105. La particularité des publications contemporaines au sujet de l`étranger russe consiste en une très large propagation du genre d`almanach, c`est-à-dire

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

40

E. I. Pivovar

l`assemblage au sein d`un seul ouvrage des publications scientifiques, des souvenirs, des aperçus, des publications documentaires106. Parmi des ouvrages pareils, on peut distinguer le recueil La diaspora: nouveau matériel sortant à Saint-Pétersbourg et caractérisé par la variété des sujets et un haut niveau scientifique. Dans les années 2000, on commence à publier de plus en plus souvent les documents, les mémoires, les correspondances consacrés au destin des émigrés des “deuxième” et “troisième” vagues. Il est à noter, en particulier, la réédition du livre rare de B.N.Chiraiev Les DP en Italie. Les mémoires d`un vendeur de poupées sorti pour la première fois en Argentine en 1954107. Une autre source intéressante est la prose autobiographique et les articles sur la vie politique et sociale, principalement russe-américains reflétant les traits modernes des diasporas russes étrangères, la spécifique de l`adaptation des russes à l`étranger à la limite des XX-XXI siècles108. Au sein de ce genre, on a vu paraître des publications sur la situation dans les pays de l`étranger proche, notamment le livre de V.A.Sivrukova, consacré au Kazakhstan au tournant des XX-XXI siècles109. Dans les années 1990, on a assisté à l`internationalisation des efforts dans l`étude de l`histoire de l`étranger russe. Les travaux caractérisant l`émigration russe dans plusieurs pays ont été publiés aux Etats-Unis, en Angleterre, en France, en Allemagne, en Italie, en Finlande, en Bulgarie et en Yougoslavie (dont quelques-uns en russe)110. L`an 2000 est marqué par la parution des monographies fondamentales de K.Chléguel et M.Yovanovitch111, ainsi que d`un certain nombre de travaux consacrés aux diasporas russes dans de différents pays, aux documents liés à l`activité des Russes à l`étranger, à la vie socio-politique de l`émigration etc112. Une partie de ceux-ci a été préparée par les représentants de l`étranger russe contemporain ou avec leur participation. Il faut aussi noter que le nombre d`ouvrages accessibles publiés à l`étranger (journaux et revues d`émigration) ont considérablement augmenté dans les années 1990. On peut y citer «La nouvelle revue», «Le vestnik du mouvement chrétien russe», «L`appel des cadets». A partir de 1992 aux Etats-Unis on voit paraître un nouvel almanach historique et documentaire «Le passé russe» contenant des matériaux sur les problèmes de l`étranger russe113. Les périodiques de ce type ont commencé à paraître en Russie. Ainsi, au milieu des années 1990, on se met à publier la revue «La nouvelle sentinelle»114. A partir de 1996, au sein du Centre culturel de l`Oural «l`Encyclopédie russe» on a créé un nouveau centre de recherches scientifiques «La Russie blanche» qui fait sortir l`almanach «L`armée blanche. Le mouvement blanc»115. D`après V.A.Vinogradov, durant cette période, sont apparues «les conditions réelles d`un échange scientifique plus intensif, de l`assimilation de tout ce que la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

41

culture mondiale a créé de meilleur, de progressif, de la libération des consciences de la médiocrité spirituelle, des préjugés»116. Au début du XX siècle, la question de l`accumulation, de la systématisation, de l`analyse d`un massif énorme a reçu une tout à fait nouvelle signification pour la science universelle, y compris la science humaine, et pour l`histoire en particulier. Son développement exige aujourd`hui que les spécialistes acquièrent vite les informations «sur de nouveaux processus et tendances de la science historique en général et des disciplines limitrophes, de nouveaux méthodes et procédés des recherches scientifiques, leur thématique et leur base de sources»117. La création des projets d`information et des bases de données sur l`histoire et la culture de l`étranger russe a été très actuelle en vue du nombre croissant de recherches et de la découverte des sources menée dans le monde entier. L`intérêt grandissant des historiens et du large public pour l`histoire de l`étranger russe s`est manifesté dans des projets scientifiques de renseignements qui ont été réalisés au cours d`environ la dernière décennie, y compris grace aux efforts des groupes créatifs internationaux. Ces groupes comptent parmi leurs participants des spécialistes russes et des savants étrangers parmi lesquels le rôle actif appartient aux représentants de l`étranger russe contemporain et aux descendants des émigrés de vagues différentes – propriétaires des archives, des musées, des bibliothèques privés et tout simplement porteurs de la mémoire historique fournissant des renseignements pour les publications. L`un des premiers grands projets scientifiques de renseignements est devenu l`ouvrage «L`étranger russe. Le livre d`or de l`émigration: le premier tiers du XX siècle: le dictionnaire encyclopédique et biographique». Pour la première fois, la science russe a vu se préparer un ouvrage contenant plus de 400 biographies de représentants remarquables de l`émigration russe du premier tiers du XX siècle118. La publication de cette étude a pour but de rendre hommage aux essais répétitifs mais malheureusement non réalisés des organisations émigrantes de créer l`histoire de l`étranger russe. Parmi les personnalités de ce livre, on trouve des savants remarquables représentants les sciences naturelles et les sciences humaines, des écrivains, des peintres, des hommes d`art, des prêtres etc. Pour souligner la portée du travail entrepris, nous nous bornons à mentionner quelques grands scientifiques russes dont les biographies sont présentes dans l`ouvage en question: ce sont les articles sur P.N.Miliukov, A.A.Kizzévetter, V.A.Miakotine, E.F.Chmourlo, A.N.Soloviev, B.A.Evréïnov, S.G.Pouchkariev, M.V.Chakhmatov, A.F.Izumov, M.I.Rostovtsev, N.P.Kondakov, G.V.Vernadski, L.P.Karsavine, M.M.Karpovitch, P.M.Bitcilli, S.P.Melgounov, A.V.Florovski etc119.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

42

E. I. Pivovar

En 1997-2002, on a préparé un ouvrage de référence unique quant à son exhaustivité et quantité d`informations – chronique culturelle, scientifique et sociale de la vie de l`émigration russe en France entre 1920-1975120. Ces projets complètent l`ouvrage La science historique de l`émigration russe des années 20-30 du XX siècle. La chronique121 et le memento biographique des personnalités de l`emigration militaire de N.Routitch122. Dans les années 2000, plusieurs dictionnaires biographiques sont sortis parmi lesquels il faut distinguer deux ouvrages de référence préparés par R.G.Chmaglit123, l`ouvrage russe-français de A.Nivier consacrés aux hommes d`église124, le dictionnaire biographique de E.A.Alexandrov Les Russes en Amérique du Nord125 et les volumes suivants de l`encyclopédie de l`étranger russe126. A Nijni Novgorod, la laboratoire scientifique de recherches «L`étranger russe» a publié le dictionnaire biographique du clergé des personnes déplacées (prép. par A.A.Kornilov)127. Les nécropoles de l`étranger russe possèdent aussi une grande préciosité informative: elle contiennent quantité de données biographiques souvent uniques sur les représentants de toutes les vagues de l`emigration russe du XX siècle128. Dans différentes années, on voit paraître en Russie et à l`étranger des ouvrages de référence bibliographiques sur l`étranger russe – aussi thématiques que mettant à jour les fonds de certaines bibliothèques. Les premières de ces publications préparées par les émigrés eux-mêmes pendant les décennies de l`après-guerre, gardent leur importance jusqu`à nos jours, car elles nous informent sur certains ouvrages rares et parfois perdus129. Dans les années 1990, la «légalisation» des fonds des bibliothèques émigrantes s`est manifestée dans la parution des ouvrages composés conformément aux exigences bibliographiques contemporaines130, en plus on a publié en russe quelques ouvrages de référence sur les documents étrangers de livre liés à l`activité des Russes à l`étranger131, quelques apercus systématiques et bibliohraphies132. A la fin des années 1990-2000, l`information bibliographique sur l`étranger russe acquiert le caractère de plus en plus fondamental et se complète par des matériaux historiques et biographiques. Notamment, on peut noter le niveau de préparation des ouvrages «Les éditions russes en Estonie» (M., 1998), l`essai historique et bibliographique de U.I.Abyzov sur les publications russophones en Lettonie en 1918-1944 (M., 2006) etc133. Il faut aussi mentionner l`ouvrage en 4 volumes «La Russie et l`émigration russe dans les souvenirs et les journaux intimes» paru en 2003-2006 sous la rédaction de A.G.Tartakovski, T.Emmons, O.V.Boudnicki134, et la bibliographie sur l`orthodoxie russe à l`étranger en 1918-2006 préparée`par A.V.Popov135. Quantité d`informations précieuses sont

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

43

concentrées dans l`ouvrages de U.N.Soukharev en 2 volumes «Les matériaux pour l`histoire de l`étranger russe scientifique» (M., 2002). Au cours des années 1990, une nouvelle tradition s`est formée dans la science nationale et continue à se développer au XXI siècle: il s`agit de l`étude du phénomène de la Russie étrangère par les centres scientifiques académiques dont notamment les groupes de recherche des Instituts de l`histoire russe et de l`histoire universelle de l`Académie des sciences, la Comission sur les recherches complexes de l`émigration russe au sein de la Présidence de l`Académie des Sciences, par les collectives (départrments) de certaines universités – Université d`Etat de Moscou Lomonossov, Université d`Etat de Saint-Pétersbourg, Université d`Etat des Sciences humaines, Académie du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, Université d`Etat de l`Extrême-Orient et d`autres, ainsi que par les scientifiques de grandes archives et bibliothèques (Archives d`Etat de la Fédération de Russie, Archives d`Etat de Russie de l`histoire socio-politique, Archives d`Etat de Russie des documents de photos et de cinèma, Archives d`Etat de Russie de l`architecture et de l`art, Bibliothèque d`Etat de Russie, Bibliothèque historique publique d `Etat). On a vu paraître des centres scientifiques et publics de rassemblement et de publication des matériaux sur l`histoire de la Russie étrangère; ces centres figurant en tant qu`organisateurs de conférences, de séminaires, de présentations de nouveaux livres sur la thématique en question: Bibliothèque-fond “L`étranger russe” à Moscou (1995), Centre d`information et de culture “L`emigration russe” à Saint-Pétersbourg (1998). Il faut aussi mentionner de telles organisations que La maison Marina Tzvetaïeva et le groupe de l`étude de l`émigration russe dans le Fond de culture qui attirent les intellectuels créateurs à l`initiation suivante de la société à l`histoire et à la culture de l`étranger russe au XIX-XX siècles. Des centres importants de recherches scientifiques de l` histoire et de la culture de l`étranger russe existent à l`étranger. Notamment, en dehors de l`Institution Hoover et des archives Bakhmétiev déjà mentionnés, le Centre scientifique de recherches «Les Juifs russes à l`étranger» est devenu célèbre dans les années 1990-2000. Il rassemble, étudie et diffuse les renseignements sur l`activité des Juifs russes émigrés dans de différents pays du monde et sur le rôle des Juifs-ressortissants de Russie dans la création et la formation de l`Etat d`Israël. Le Centre a publié un nombre important d`ouvrages qui englobent un vaste spectre de problèmes se rapportant à l`histoire de l`étranger russe au XIX-XX siècles136. En dehors des recherches scientifiques, la formation des programmes d`information et des bases de données est devenue un aspect important de l`activité des établissements scientifiques et instructifs s`occupant des problèmes de l`étranger russe. Ainsi, le collectif des historiens du Centre des problèmes

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

44

E. I. Pivovar

théoriques de la science historique de la faculté d`histoire à l`université d`Etat de Moscou Lomonossov travaille sur la base d`information des archives «L`emigration russe au XX siècle». Il est également important de fournir l`espace Internet des renseignements scientifiques de bonne qualité sur les problèmes de l`étranger russe. Cette direction est notamment développée avec succès par l`Institut pédagogique d`Etat de Mordovie M.E.Evséviev qui élabore le programme de recherches «L`enseignement et la pédagogie de l`étranger russe» en utilisant des technologies d`information. Il est aussi indispensable de mentionner le projet Internet «L`étranger russe» créé par le Centre de l`étude de l`étranger russe de l`Institut de l`analyse politique et militaire et proposant de nombreux matériaux sur l`historiographie contemporaine de la Russie étrangère dans les années 1920-1940. Ainsi, le début du nouveau siècle a été marqué non seulement par la création d`une vaste base factologique sur les aspects essentiels de l`histoire de l`étranger russe des années 1920-1930, mais aussi par l`étude approfondie d`un certain nombre de problèmes au niveau scientifique et théorique moderne. Au fur et à mesure que les scientifiques nationaux mettaient en oeuvre la base de sources et élaboraient les directions de recherches les plus importantes dans le domaine de l`histoire et de la culture de la Russie étrangère, U.A.Poliakov, A.I.Novikov, E.P.Tchélychev, I.V.Sabennikova et d`autres auteurs formulaient les positions scientifiques principales déterminant le rôle et la place du phénomène de l`émigration des années 1920-1930 dans le processus historique, relevaient les problèmes méthodologiques de l`etude de l`étranger137. Il faut surtout mentionner le travail de Z.I.Lévine important sous le rapport scientifique et théorique. Cette oeuvre est consacrée aux questions théoriques du phénomène des diasporas sous l`aspect historique et dans le monde contemporain138. Dans leurs travaux, V.M.Sélounskaya, Z.S.Botcharova, E.I.Pivovar et d`autres139 ont fait pour la première fois le bilan de l`étude historiographique de la problématique des émigrés russes. En même temps, on peut noter les progrès généraux de la science nationale historique dûs à l`élargissement de la base de sources, au développement des approches interdisciplinaires et à la formation du champs d`information des recherches scientifiques internationales. Comme l`on a déjà dit, dans les années 2000, on assiste au développement des études des diasporas russes dans de différents pays sans la «ligne de partage» traditionnelle en 1917 et en 1941-1945. Cela permet d`élargir la base factologique et théorique pour créer l`idée générale sur les flux migratoires venant de Russie au XIX-XX siècles, sur leur stratification et leur spécifique. En plus, le nombre d`auteurs s`adressant à la période de l`après-guerre dans l`histoire de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre II

45

l`émigration russe augmente, les recherches historiques insérant aussi l`étape moderne du développement du Monde Russe à l`étranger140. L`accélération du temps historique a déterminé l`apparition constante de nouveaux sujets «brulants» qui deviennent l`objet de l`étude historico-politique, historico-sociale et d`autres recherches interdisciplinaires. Cette tendance a considérablement influencé le développement de l`historiographie de l`étranger russe: celle-ci n`a pas seulement continué à avancer en profondeur, mais a aussi trouvé un champs de recherches tout à fait nouveau et extrêmement riche – les diasporas russes dans les pays de l`étranger proche141. La spécifique de l`apparition du «nouvel» étranger russe et l`évolution du Monde Russe en entier ont déterminé la formation de nouvelles directions de recherches, y compris dans le cadre de l`étude des migrations internationales et des problèmes de la formation de l`identité qui y sont étroitement liés. Cette problématique a trouvé les répercussions, notamment, dans les travaux de G.S.Vitkovskaya, S.L.Tikhvinski, V.A.Tichkov, S.S.Savoskoul, N.P.Kosmarskaya etc142. A partir du milieu des années 1990, on voit paraître des recueils étoffés et des monographies collectives consacrés aux problèmes des migrations dans l`espace postsoviétique et les pays de l`étranger proche y compris la situation des diasporas russophones143. On publie des documents et des matériaux sur l`histoire des pays de l`étranger proche144. Les savants travaillant sur les problèmes de l`histoire moderne de l`étranger proche ont ressenti le besoin de renouveler promptement les aspects théoriques et méthodologiques de leur activité, notamment de se pourvoir le travail analytique et d`information avec un large massif d`informations variées et parfois difficiles à verifier qu`on reçoit des medias électroniques et imprimés145. Une contribution importante au rassemblement et à l`analyse de l`information scientifique sur les problèmes de l`étranger russe est faite par les revues et les recueils publiés dans les centres scientifiques de l`étude de l`émigration et de l`étranger proche. Ainsi, les questions actuelles de l`histoire et du développement socio-économique et culturel des pays de l`étranger proche trouvent l`expression dans les matériaux publiés dans le bulletin analytique d`information «EuroAsie». C`est un ouvrage édité par le Centre analytique d`information de l`étude des processus publics et historiques sur l`espace postsoviétique qui se trouve au sein du département de l`histoire des pays de l`étranger proche de la faculté d`histoire de l`Université d`Etat de Moscou Lomonossov. La pensée scientifique internationale sur les problèmes du «nouvel» étranger russe est exprimée dans la revue indépendante Les diasporas. Sur ce sujet, on

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

46

E. I. Pivovar

peut trouver des matériaux intéressants dans la revue analytique d`information La migration russe, dans la revue indépendante Le vestnik d`Eurasie etc. La science historique explore activement le sujet d’un nouvel étranger dans le cadre de la période la plus récente de l`histoire de l`émigration russe, aussi que dans le contexte de la désagrégation de l`URSS, de ses causes, ses resultants et ses conséquences146. Ainsi, l`accumulation informatique et l`interprétation scientifique et théorique de la nature de l`étranger russe ont atteint le niveau auquel on ressent le besoin de l`étudier comme un phénomène intègre s`étant formé au cours d`un siècle et demie au minimum. La tâche s`avère particulièrement actuelle dans les conditions de la formation de nouvelles relations entre la société et l`Etat russes et les diasporas russophones de l`étranger proche et éloigné. La formation de ces relations et leur développement fructueux exigent une base scientifique solide, surtout si l`on tient compte de la complexité et la diversité du Monde Russe étranger étant le fruit et l`héritier des processus historiques globaux du XX – début du XXI siècles.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

47

Chapitre III ÉMIGRATION RUSSE – UN PHÉNOMÈNE HISTORIQUE MONDIAL

1 Des courants principaux d’émigration de la Russie (seconde moitié du XIX et XX siècles) Le processus de formation des masses d’émigrés russes aux XIX et XX siècles avait un caractère irrégulier et par à-coup. La structure et la tendance des flots d’émigration de la Russie sont influencées par les caractéristiques du processus historique russe: son type, l’alternance des élans politiques et socio-économiques et de la stagnation prolongée, succédée à son tour d’une saccade brusque et assez souvent suivie par un changement du régime politique. À la seconde moitié du XIX siècle la plupart des émigrations de la Russie étaient provoquées par des motifs économiques, politiques, religieux, familiaux, idéologiques, ethniques et nationaux. Le motif principal qui avait provoqué l’émigration dans la période d’avant la révolution (1917) était la politique autocratique de repression envers les parties politiques d’opposition, les minorités nationales et religieuses, et aussi une situation économique difficile d’une quantité importante de population. C’était en premier lieu les paysans, qui après l’abolition du servage avaient également la possibilité de se déplacer aussi librement sur le territoire du pays qu’en dehors de la Russie. Les composants les plus importants du flot de la migration des russes d’avant la révolution, dans la seconde moitié du XIX siècle et la première moitié du XX siècle, qui ont défini les traits de l’émigration russe d’avant la révolution, étaient des émigrés politiques révolutionnaires en Europe, une émigration de main d’oeuvre (politique y compris) aux États-Unis et autres pays, et une émigration nationale (avec des éléments d’une émigration religieuse). À la seconde moitié du XIX siècle à l’étranger on pouvait toujours observer le processus du développement permanent des colonies révolutionnaires russes

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

48

E. I. Pivovar

en leur qualité aussi qu’en quantité. En 1870-1880 des colonies des émigrés russes s’étaient formées dans la plupart des pays de l’Europe Occidentale, aux Etats-Unis et au Japon. En 1860 et au début des années 1880 l’émigration politique russe avait connu l’extension de leurs groupes sociaux. Excepté l’aristocratie c’étaient de petits bourgeois, des roturiers, «l’intelligentsia». À cette époque-là des révolutionnaires de profession1 ont apparu parmi les émigrés russes. Le mouvement révolutionnaire des roturiers en Russie comptait environ 25 mille combattants dont 5% vivaient toujours à l‘étranger ou y partaient régulièrement, particulièrement en Angleterre ou en Suisse, pour des périodes assez prolongées2. Le dinamisme de leurs déplacements relevait en partie des processus politiques, des sanctions des pouvoirs (du gouvernement), et parfois des raisons personnelles. Des promus des universités de Russie et des hommes d’art venaient s’établir dans des capitales européennes. Un groupe important des intellectuels russes avait quitté leur pays lors d’une période de réaction politique après la révolution de 1905. Vers 1917 à l’étranger il y avait une quantité d’organisations du «Monde Russe» («Rousski Mir») directement liées avec la Russie (avant tout des paroisses d’église orthodoxe) aussi que des organisations s’opposant aux pouvoirs de la Russie : des colonies des «vieux croyants», des centres de l’intelligentsia démocratique (des groupes de partis politiques, des bibliothèques, des cercles politiques, des éditions d’opposition, etc.) C’est grâce à l’émigration qu’un nombre considérant des activistes du mouvement révolutionnaire russe avaient échappé à être exilés et même exécutés. Ils ont pu réaliser des projets scientifiques ou d’édition, fonder des institutions du mouvement révolutionnaire3 . A part les émigrés politiques après l’abolition du servage une migration constante des travailleurs de la Russie s’etait constituée. Cette migration a beaucoup contribué à la colonisation des Amériques (migrations russe et ukrainienne aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil et en Argentine à la fin du XIX et au début du XX siècles) et de l’Extrême-Orient en dehors de la Russie (en Chine). À cette époque les migrants russes avaient apparu en Australie, à la Nouvelle Zélande, aux îles Hawaï. Au Brésil seul en 1880-1890 trente mille émigrés des provinces différentes russes s’étaient établis4. Dans la littérature russe et étrangère de cette période on mentionnait avec regret le reflux à l’étranger de meilleurs ouvriers, les plus qualifiés et d’une activité sociale ayant le niveau intellectuel et d’instruction plus élevé que la masse générale du prolétariat et des paysans5. D’autre part, ce n’était qu’une vingtième de la population indigène russe qui quittaient leur pays temporairement, pour gagner un peu. En 1908-1909 sur 100 émigrés russes qui venaient aux Etats-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

49

Unis il y avaient 41 réémigrants. La plupart des migrants travailleurs de Russie en Amérique partaient sans leurs familles, avec l’intention de «gagner un peu de dollars américains pour revenir après dans leur Patrie»6. Selon P.Tisenko qui étudiait le problème des émigrés de Russie au début du XX siècle «l’émigration russe existe plus pour le flux de l’or en Russie que pour son reflux»7. L’émigration des paysans russes, ukrainiens et bielorusses était refoulée par le système de communauté et par des espaces immenses de Sibérie et de l’Extrême-Orient ouvert à la colonisation. Dès le milieu du XIX siècle des migrations saisonnières des paysans des provinces de l’ouest de la Russie, de l’Ukraine de la rive droite et du Royaume de Pologne en Allemagne et aux pays Skandinaves deviennent plus remarquables. À la limite du XXe siècle ces déplacements ont entraîné environ 200 mille travailleurs et en 1917-1918 plus de 500 000. Dans les années 1880 avait commencé l’émigration nationale de l’empire russe qui se poursuivait au XX siècle. Lors 1899-1909 le flux des émigrés aux Etats-Unis comptait 43,8% de Juifs, 27% de Polonais, 9,6% de Lituaniens, 25000 de Létoniens, 8,5% de Finlandais, 5,8% de colons allemands et seulement 4,4% de russes9. Pour les 200 000 Bielorusses («veliko-bielomalorosses»), qui habitaient l’Amérique du Nord vers 1913 il y avait plus de 1 500 000 juifs de la Russie, 75 000 Lituaniens, 25 000 Létoniens, 7000 Estoniens, 40 000 Finlandais 10 . Au cours du dernier quart du XIX – première decennie du XX siècle on pouvait voir un accroissement considérable de l’émigration juive aspirant à échapper à la misère et à la servitude d’habitat sédentaire . La plupart des émigrés juifs de cette époque-là partaient pour les Etats-Unis, mais aussi en Angleterre, en France, au Canada, en Allemagne, en Egipte, en Palestine, en Afrique du Sud, en Argentine. 71,5% des juifs arrivés aux Etats-Unis en 1900 – 1910 étaient originaires de Russie 11. Le parti Bound qui faisait une propagande active de l’idéologie de révolution avait intensifié son activité en 1912-1915, particulièrement par l’édition de la littérature en yiddish à Paris, à Berlin, à Londre et à New York. Le mouvement sioniste avait provoqué un type unique d’émigration nationale de Russie à la fin du XIX siècle et au début du Xx siècle. Si le départ des représentants des peuples différents (et aussi des juifs) en Amérique et aux pays d’Europe avait des motivations variées comprenant les motifs d’émigration nationaux, politiques et aussi économiques, en ce cas le mobile et l’idéologie étaient autres en principe – fonder l’état d’Israël en territoire de leur patrie historique. Au fait ce processus avait le caractère de réémigration remise à des siècles du moment d’ostracisme. Le sionisme d’après T.Herzle fixait «une nouvelle tache,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

50

E. I. Pivovar

un nouvel idéal national» qu’on pouvait atteindre en accumulant les efforts de tout le peuple israélite, les personnes aisées aussi que les plus pauvres12. L’histoire de fondation de l’État d’Israël est étroitement liée à l’histoire du sionisme en Russie. D’après ce qu’on sait, justement les émigrés de Russie avaient jeté ses coutumes et traditions. En 1892 Alexandre III a sanctionné le Règlement du Comité des ministres concernant les conditions de l’activité de la Société juive de colonisation (EKO). Ainsi les juifs quittant le pays en conformité avec ce règlement «passaient pour les personnes quittant à jamais le territoire de Russie», c.à-d. devenaient des émigrants13.   Les premiers flots d’émigration juive à Palestine (1881-1904 et 1904-1914) étaient de Russie et d’Europe d’Est, le troisième flot (1919-1923) était principalement aussi de Russie14. Après 1924 on a vu naître un nouveau flot d’émigration de Pologne dont la population gardait à un certain point des marques des traditions de la Russie avant la Révolution de 1917. Une émigration en masse en 1919 était provoquée par les événements de la Guerre civile au Sud de la Russie, au bassin de la Volga, en Sibérie. Précisons que le noyau du mouvement sioniste en ce moment avait acquis un nombre de «sympathisants» qui faisaient tout leur possible pour quitter le pays à tout prix15. Après le flot migratoire des sionistes déportés de l’URSS à Palestine en 1920 et au milieu des années 1930 avait joué un rôle important à la fondation et l’apparition du pays d’Israël sur la carte du monde. Le premier exemple de la substitution de détention ou d’exil des sionistes par la déportation était devenu l’expulsion des délégués de «Zierej-Zion» en janvier 1924. Leurs actions publiques, menées à Berlin, qui avaient fait preuve des persécutions des sionistes en URSS avaient abouti au changement de direction de la déportation suivante. Tous ceux qui ont obtenu ce «changement» partaient directement en Palestine par la mer (via Odessa). On peut expliquer le phénomène de l’émigration juive en Palestine par la domination de leur motivation spirituelle et idéologique car elle présume un choix conscient de leur chemin pénible, des conditions de vie plus compliquées au plan économique et psychologique. En tout on peut relever quatre flots dans l’émigration russe et juive qui sont tout à fait différents du point de vue de leurs motifs, leur composition démographique et sociale, leur aptitude d’adaptation particulière, etc. Le premier flot d’émigration provoqué par l’absence des droits politiques et par des pogroms se rapporte à la fin du XIX et au début du Xx siècle. Le deuxième flot des années 1945-1947 a réuni ceux qui avaient survécu aux années de la Seconde Guerre mondiale; le troisième se rapporte à la période de la deuxième moitié des années 1970 jusqu’à la fin des années 1980. Le quatrième flot d’émigration, le plus

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

51

nombreux des tous, tombe les années 1988-1993 où le départ libre du pays a été sanctionné. Ces derniers flots d’émigration (trois et quatre) ont en particulier le pourcentage le plus élevé des personnes ayant l’instruction supérieure. Les pionniers du mouvement migratoire massif de Russie aux pays d’Amérique latine étaient des mennonistes (une secte protestante, formée parmi les descendants des colons allemands) après l’extension sur eux de la loi de service militaire obligatoire. Une grande exode des territoires devenus finalement russes était provoqué par la guerre au Caucase. Les masses de réfugiés, Adyghéens avant tout, ont formé une grande enclave en Turquie et en partie au Sud de l’Europe17. Ce flot a été un des premiers exemples de «diaspora du cataclysme» paru du fait des changements des frontières du pays. Ces diasporas naissent pendant des courtes périodes historiques par suite d’un brusque «sécouement» de structure politique, du changement de la situation économique lequel mène parfois aux conséquences tragiques pour les masses populaires18. Il est à noter que malgré le caractère profondément antirusse de l’émigration caucasienne à la fin du Xx siècle on a vu apparaître le mouvement de répatriation des Adyghéens (d’Albanie) à leur territoire éthnique traditionnel et leur adhésion au monde Russe contemporain. De cette façon, le trait caractéristique de l’émigration russe de la période avant la Révolution est sa politisation et en même temps une stable tendance au maintien du régime socioculturel et des moeurs et coutumes traditionnels, aussi que des liens durables avec leur patrie, la mauvaise volonté de s’intégrer aux sociétés des pays de leur demeure. Les Juifs émigrés en Palestine ayant leurs propres motifs et idéologies font l’exception de cette règle. La conscience de l’integrité du Monde Russe à l’étranger, «la Russie en dehors de la Russie»,  avant la révolution était beaucoup plus faible que dans la période suivante. La migration de main d’oeuvre dominait la migration politique (bien que celle-ci fût plus remarquable et avait la possibilité d’exercer une influence sur la situation en Russie). Le Monde Russe manquait la structure institutionnelle développée aussi que le système des liens info-culturels entre les diasporas dans des pays différents. Outre cela, l’émigration avant la révolution n’était pas liée avec des risques pour la vie de ceux qui avaient l’intention de rapatrier ( excepté des cas peu nombreux), on pouvait se correspondre librement, avoir des contacts personnels avec les personnes arrivant de Russie. En Russie, au contraire, on n’estimait pas les émigrés comme un phénomène politique et social, un facteur culturel; ceux-ci n’étaient l’objet d’attention que des économistes et des sociologistes, des certaines personnes ou groupes directement liés pour des raisons différentes avec les centres à l’étranger.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

52

E. I. Pivovar

Le type assez proche de l’émigration d’avant la révolution est la partie des anciens Russes qui tout en restant des représentants de la culture russe d’avant la révolution avaient quitté pour des motifs différents les territoires des États limitrofs Baltes, l’Ukraine d’Ouest et la Biélorussie d’Ouest. La guerre au début du XX siècle a évoqué l’apparition à l’étranger une nouvelle catégorie des gens de Russie – prisonniers de guerre. Ainsi, un grand nombre des soldats russes (vers 70 mille ) se sont trouvés au Japon après la guerre de 1904-190519. Vers la fin de la Première Guerre mondiale en Allemagne aux camps des prisonniers de guerres il y avait un grand nombre des soldats russes, auquels on devait ajouter 52 mille soldats de l’Armée Rouge qui s’étaient trouvés en territoire allemand pendant la période de la guerre entre la Pologne et l’URSS en août 192020. Ce groupe d’émigrés forcés avait un motif très fort de rapatrier ce qui était réalisé au début des années 1920, mais une partie des prisonniers des camps de guerre, notamment des officiers, des médecins, des fonctionnaires, avait préféré rester à l’étranger et s’était réunie avec les diasporas russes. Les réfugiés de Russie après la révolution étaient les plus nombreux et avaient leur structure très complexe. Outre cela, cette période pour les russes à l’étranger était caractérisée par l’instabilité interne des migrations nombreuses dans de différentes directions. Les déplacements des russes blancs à travers le monde duraient pendant toute la période des années 1920-1940 mais avec intensité différente. Les premiers flots de migration de ces temps-là se rapportent aux années 1918-1919 et sont liés avec les déplacements des troupes d’Allemagne, des États d’Entente et des groupements armés antibolcheviques aux territoires de Russie et de l’Ukraine. À la fin de 1918 le commandement allemand en Ukraine avait laissé les officiers russes et leurs familles s’étant sauvés d’un coup de force de Petlura et délivrés des prisons, partir en Allemagne sous la défense des troupes allemands. Le groupe de 2500 personnes environ était réparti dans les camps Klaustal, Blenhorst, Vetslar, Neustadt, Saltsvedel. Le deuxième groupe de 3000 personnes était arrivé en Allemagne en novembre-décembre 1919 après la retraite des troupes de P.M.Bermondt-Avalov de la région balte. En même temps dès 1917 il y en avaient des réfugiés qui, avec leurs familles et par des groupes, pénétraient via l’Ukraine et les frontières nord-ouest de Russie en Europe occidentale, en Norvège, en Finlande et en Pologne. À mesure de l’extension de la guerre civile à l’est du pays les réfugiés se sauvaient en Chine, en Azerbaïdjan et autres pays limitrofs. L’exode des réfugiés de Russie se passait sur terre comme par la mer – des ports du nord, la mer Noire et la mer du Japon.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

53

C’est l’Allemagne et la France où au début des années 1920 étaient installés environ respectivement 600 et 400 mille Russes attiraient le plus des réfugiés de Russie22. À la fin de la guerre civile on pouvait voir la tendance de transférer les dirigeants de la lutte armée contre le bolchevisme en dehors de la Russie en envisageant la perspective de la poursuivre23. Les flots essentiels d’émigration au terme de la guerre civile en Crimée, au nord et en Extrême-Orient présentaient au fait les opérations d’évacuation des troupes. L’évacuation de Criméé était la plus précipitée; c’était une tentative de reprendre l’exode des armées blanches de Novorossiïk en 1919 et retourner pour recommencer les hostilités. Ces opérations militaires étaient aggravées par des masses supplémentaires de réfugiés ce qui leur a donné un caractère extrêmement tragique. Des 150 mille personnes ayant quitté la Crimée en navires de l’escadre russe les militaires proprement dit faisaient environ 70 mille. Du territoire turque «le flot de Crimée» s’est répandu au début des années 1920 (aussi par l’évacuation des troupes de l’Armée russe et de cosaques) d’abord en Bulgarie et en Yougoslavie, partiellement en Tchécoslovaquie et en France (c’étaient surtout des groupes de jeunes étudiants), et puis à titre individuel dans toute l’Europe et autres coins du monde. La diaspora russe à Constantinople formée du «flot de Crimée» était très variée et instable à son intérieur. L’absence des conditions économiques pour son développement et le milieu culturel tout à fait étranger de Turquie ont abouti à sa disparition dans la première moitié des années 1920. Le flot du nord par les villes Mourmansk et Archanguelsk avait été le plus intense en février 1920 après la chute du régime blanc dans la région du Nord et l’écrasement du corps de Nord du général Miller. Le nombre total de ce flot des réfugiés fait à peu près 15 mille personnes25. Au Nord et Nord-Ouest les russes se rendaient principalement en Allemagne et en Pologne. Une partie peu importante (3 mille environ) étaient arrivés en 1919-1920 par navires de l’escadre britannique en Angleterre qui s’est bornée à les accueillir. «Le flot d’Extrême-Orient» avait aussi ses traits spécifiques. Il s’était bien réuni avec la société l’infrastructure du vieux Harbin russe et CER26. C’est de la Chine que des petits ruisseaux des réfugiés russes se sont écoulés aux EtatsUnis, en Australie, en Europe. Des masses nombreuses d’émigrés, surtout des militaires, passaient les premières années de leur exil dans des pays où il y avait une attitude loyale envers les armées blanches et on apportait un appui à leurs projets de la revanche militaire et politique27. Des scientifiques, des étudiants, des ingénieurs se déplaçaient dans toute l’Europe en recherchant du travail et des établissements d’enseignement et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

54

E. I. Pivovar

affluaient en France et en Tchécoslovaquie. Les financiers et les avocats préféraient aller en Allemagne d’où ils étaient expulsés plus tard par une crise économique d’abord et ensuite par l’instauration du régime national-socialiste. Un auteur de mémoires Vadim Andreyev (fils de l’écrivain L.Andreyev et membre de la Résistance) rentré à son pays natal après la Seconde guerre mondiale écrivait de l’émigration: «Des flots d’émigration se suivaient en s’installant l’un après l’autre dans tous les pays limitrophes de Russie: d’Extrême-Orient, d’Asie du Sud et d’Europe. La différenciation se produisait peu à peu – les militaires partaient en Yougoslavie et aux Balkans, ceux qui étaient liés avec Komouch (Comité de l’Assemblée constituante) allaient en Tchécoslovaquie, les intellectuels allaient en France, et les hommes d’affaire et entreprenants – aux ÉtatsUnis»28. Il est difficile à unifier toute la branche des émigrés de l’Extrême-Orient qui ont donné aux Russes à l’étranger des personnalités publiques, des hommes de science, des ingénieurs, des hommes de lettres, des hommes de théâtre. Mais chaque diaspora avait et a actuellement ses traits, son coloris socioculturel. Ainsi, l’Australie russe contemporaine tend aux sciences exactes ce qui est l’influence du flot «harbin» d’émigration qui a donné à l’Australie beaucoup d’ingénieurs, et les derniers flots ont donné des mathématiciens, des programmeurs et des physiciens. Aux années 1940-1950 les Russes à l’étranger avaient subi l’influence de flots nouveaux d’émigration des années de guerre et après guerre. La Seconde guerre mondiale a provoqué de nouveaux flots d’émigration dans le système déjà existant des Russes à l’étranger. Les premiers déplacements dans l’Europe et en dehors (essentiellement aux Etats-Unis) avaient commencé à la seconde moitié des années 1930. C’étaient des réfugiés de l’Allemagne, et dès 1939 avec l’expansion du régime nazi l’exode des émigrants a pris un caractère permanent. Vers 30 mille «anciens» émigrés ont émigré une seconde fois des pays se trouvant dans la zone d’influence de l’URSS. Aux années 1940 la diaspora russe de l’Extrême-Orient a été détruite et la migration des russes de la Chine qui a suivi avait dans plusieurs cas le caractère d’évacuation en masse et rappelait celle de l’époque de la guerre civile. Ce processus a mené à l’apparition des nouvelles zones compactes d’émigrants de la période d’après la révolution et leurs descendants. Ainsi, une île inhabitée des Philippines Thoubabao était en 1949-1951 le refuge des quelques mille émigrés de Russie évacués de Chanhaï avant l’attaque de l’Armée Rouge de Chine30. À la fin de la guerre la majorité des personnes déplacées des pays de l’Europe d’Est quittaient le théâtre de guerre à l’Est et avançaient à l’intérieur de l’Allemagne avec l’armée allemande en retraite à l’Ouest. Les troupes d’alliés qui avaient déjà traversé les territoires de France, de Belgique, de Hollande, de Norvège, du

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

55

Danemark et du Luxembourg, et avaient occupé les régions sud d’Allemagne ont libéré plus de 2 millions de citoyens de l’URSS. Cependant, plusieurs n’avaient pas envie de retourner dans leur pays d’origine. Une part des ouvriers soviétiques s’étaient évadés avec les Allemands de la zone occupée soviétique à celle américaine. Les organisations humanitaires dans des pays d’Europe avec la participation en particulier des représentants de l’émigration blanche ont déployé leur activité pour porter secours aux “D-Ps” (personnes déplacées) et les sauver des arrestations et des carnages par les organes punitifs de NKVD. On sait que près de Paris il y avait un camps «Borégar» contrôlé par NKVD où étaient détenus forcément des personnes déplacées et des «vieux» émigrés. C’est avec un grand effort qu’en 1947 par l’ordre du général de Gaulle la police française a réussi à le supprimer. La masse essentielle des personnes déplacées se rendait aux États-Unis et au Canada où finalement la plupart des descendants de tous les flots de migration précédents se sont établis. Après la Seconde guerre mondiale et l’effondrement des empires coloniaux on a vu se former dans le monde les régions principales d’afflux et de reflux des migrants. Les premiers sont l’Europe occidentale, l’Australie et l’Amérique du Nord, les seconds sont l’Europe d’Est et centrale (dans la période après l’Union soviétique), les pays arabes, l’Afrique des tropiques, l’Amérique latine, les Caraïbes et les pays de la région d’Asie et d’Océan pacifique. Pendant cette période les Russes à l’étranger subissent une transformation de structure territoriale et sociale: leurs centres en Europe et en Extrême-Orient sont réduits ou disparus, en même temps les diasporas aux Etats-Unis et au Canada augmentent maintes fois. La migration en éventail se produisait aussi de l’Europe aux autres pays et régions du monde, mais l’enclave principale de l’étranger russe s’était tout de même formée en Amérique du Nord. Pendant la période de la «guerre froide» il y avait l’exode, peu nombreuse mais permanente, des émigrants politiques de l’URSS à l’étranger. À la fin du XX siècle la désintégration de l’URSS a provoqué une migration importante dans plusieurs directions et de ce fait l’apparition de nouvelles diasporas russes dans les États de l’ancien URSS qui ont formé une nouvelle image du Monde Russe hors la Russie.

2 Caractéristiques quantitatives et qualitatives de l’étranger russe Au cours de toute la période de l’existance de ce phénomène – l’émigration russe – ses paramètres quantitatifs, sa structure, le milieu social et la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

56

E. I. Pivovar

base institutionnelle avaient subi une évolution multiforme qui a découvert la contradiction, la multitude de vecteurs et de couches des processus déterminant l’image de l’étranger russe. Des strates particulières de l’étranger russe aussi que des flots importants de migration avaient de différents rythmes et directions de leur formation, de différents vecteurs de l’évolution quantitative et qualitative. Le classement des flots et des groupes de migrants d’après leur motivation (la migration politique, de main d’oeuvre, volontaire ou forcée) est presque toujours conventionnel, premièrement, à cause de la dissimilitude des migrants, deuxièmement, en rapport avec les changements des raisons et motifs de vie à l’étranger juste en période d’émigration. Le problème à part est la modification des statuts des diasporas au cours du processus de formation de nouveaux États au XX siècle. Ainsi, pendant la période de formation des États nationaux indépendants sur le territoire de l’ancien Empire russe, des flots de migration des années 1917-1920 du centre aux périphéries du pays avaient les traits d’émigration, d’écoulement en dehors du pays, mais après la propagation du pouvoir soviétique dans ces régions les migrants russes sont redevenus citoyens de la Russie Soviétique et de l‘URSS. Vers 1937 les Russes faisaient 11% de population de l’Uzbékistan, 16% – en Azerbaïdjan, 20% – en Kirghizie, 37% – en Kazakhstan. Des réfugiés de la période de la Seconde guerre mondiale avaient créé un nouveau flot important des colons russes. La vie dans ces régions éloignées dans la période des représailles politiques était en sécurité relative. Outre cela, le développement de l’industrie, des transports et de l’infrastructure socio-culturelle stimulait la migration de main d’oeuvre de la population russophone. C’est pourquoi la diaspora russe dans des Républiques d’Asie faisant partie de l’URSS continuait à augmenter. Aux années 1990 elle est devenue le fondement des nouveaux flots d’émigration au sens inverse, en Russie et aux autres régions du monde. Il est à noter que tous les calculs du nombre des flots de migration sont purement conventionnels en vertu de l’absence des données précises sur les périodes d’exode et de déplacements forcés (1917 – début des années 1920 – les années 1940). La statistique des traversées des frontières de Russie se faisait depuis 1828. Dès ce moment-là jusqu’ à la fin de 1915 le nombre approximatif des russes établis à l’étranger faisait les 4,5 millions de personnes32. D’après les informations du réseau d’agent d’  «Okhranka» ( la police politique secrète en Russie tsariste) à l’étranger vers le 1 janvier 1886 le nombre total des révolutionnaires émigrés russes faisait environ 200 personnes dont 50 habitaient en Suisse, 80 – à Paris, de 10 à 15 personnes – à Londre, près de 15 personnes – aux Etats-Unis etc33. D’après les données des recherches nationales

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

57

en 1861-1895 le nombre total d’ émigrés participant au mouvement révolutionnaire russe faisait plus de 110034. Les revolutionnaires de profession formaient la base des associations de cette période à l’étranger réunissant l’intelligentsia russe aussi que les étudiants, les hommes de science, les artistes, qui vivaient constamment ou temporairement à l’étranger. Les données des recherches concernant l’émigration blanche sont jusqu’à présent à discuter. Les documents de l’émigration des années 1920 et les auteurs soviétiques (L.M.Spirine, S.A.Phedukine, S.N.Sémanov, L.K.Chkarenkov, J.V.Moukhatchev, V.V.Komine) sont d’accord au chifre de 1,5 à plus de 2 millions de personnes. Eux tous remarquent en même temps que ce point est obscur et embrouillé35. Dans la littérature de l’époque d’après guerre on mentionne habituellement «1 million environ» de Russes qui avaient quitté leur pays après la révolution de 191736. Les calculs faits par les autorités des États accueillants et les organisations internationales n’avaient pas fait le compte de toute la masse des réfugiés, ne fixaient pas précisément le facteur ethnique, étaient basés sur les principes de citoyenneté formelle. Ainsi, un grand nombre d’anciens Russes, dont les Russes ethniques, obtenaient en 1920 -1930 le droit d’entrée aux EtatsUnis et étaient comptés dans les quotas de Lituanie, d’Estonie et autres États limitrophes37. (Quelques réfugiés aisés et perspicaces, dont les officiers de l’armée de Wrangel, avaient réussi à acheter des passeports des citoyens de Pologne, de Lettonie, d’Estonie encore dans les ports du Sud de Russie, les autres l’avaient fait à Constantinople38.) P.E.Kovalevski note qu’en France cette catégorie des personnes n’était pas comprise dans la statistique officielle des émigrants russes39. En 1920-1921 beaucoup d’organisations humanitaires d’émigrants tachaient d’exagérer le nombre des réfugiés russes pour obtenir des moyens supplémentaires de la communauté internationale et des bienfaiteurs particuliers. On sait que les représentations russes de Croix Rouge et de l’Union des États provinciaux (Zemsky) à Constantinople donnaient le nombre des réfugiés élevé de 10-14% aux centres internationaux d’assistance aux réfugiés40. Dans le journal Dernières nouvelles en décembre 1920 on a publié une table de la répartition des réfugiés en Europe d’après laquelle 1 million de Russes se trouvait en Pologne, 560 mille – en Allemagne, 175 mille – en France, 50 mille – en Autriche, 50 mille – en Turquie (à Constantinople), de 25 à 1 mille dans d’autres pays. En somme c’était 2 millions 92 mille personnes41. Dans la presse russe à l’étranger on estimait la quantité des émigrés dans la section de l’Extrême-Orient à plus de 200 mille personnes dont la plupart avaient migré aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Amérique du Sud.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

58

E. I. Pivovar

Au début des années 1920 on voyait demeurer en Chine100 mille d’émigrants russes qui s’étaient naturalisés, et 150 mille citoyens de l’URSS42. Pour obtenir plus d’argent, de produits alimentaires, de vêtements, de médicaments et d’autres choses indispensables aux réfugiés les chefs des organisations d’émigrés russes exagéraient le nombre d’exilés ayant quitté la Russie après l’accession au pouvoir des bolcheviks. Outre cela ils tendaient à ajouter au prestige de l’émigration et à leur propre préstige, stimuler les Etats de l’occident à agir pour renverser le régime bolcheviste. D’après les données de la Croix Rouge internationale et de la Société de Nations au début des années 1920 il y avait en Europe jusqu’à 2,5 millions de réfugiés de Russie. Avec cela, selon les données des recensements de la population en 1920-1921 aux territoires limitrophes s’étant détaché de l’Empire Russe après la révolution plus de 7 millions de personnes s’étaient nommées «Russes». Cela fait en somme 8-10 millions de personnes43.On voit des sources ci-dessus citées qu’aux temps et recherches différents tantôt on prenait ou ne prenait pas en considération ce groupe d’ex-Russes ce qui fluençait beaucoup sur l’évaluation du nombre total de l’émigration russe. Il faut dire qu’une part au moins des représentants des diasporas russes aux États limitrophes se croyait les émigrants forcément arrachés de Russie. Plusieurs citoyens de Russie avaient justement émigré dans ces pays du territoire de RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie) et étaient incorporés dans les colonies déjà existantes, restant quand même en statut des réfugiés jusqu’au commencement de la Seconde guerre mondiale. Les capitales de nouveaux États formés aux années 1920-1930 comme Riga, Tallinn, Varsovie, Helsingør et autres étaient estimées de «capitales» de Russie à l’étranger avec leurs propres structures, leur élite politique, sociale et culturelle. Le même avis sur les diasporas russes aux Etats baltes et en Pologne est typique pour plusieurs investigateurs contemporains dans l’histoire et la culture de l’étranger russe44. C’est un argument de plus en faveur de mise au nombre de la population russe à l’étranger des minorités russophones aux territoires ayant quitté l’Empire russe. La même situation s’est formée aux années 1990 où un nombre de russophones – citoyens de l’ancien URSS étaient intégrés dans l’étranger russe. Avec ces personnes parties des territoires n’étant plus la part de la Russie dans des différents États du monde, le nombre total de l’émigration russe depuis toute la période de son existence est 14,5 millions de personnes45. D’après la statistique officielle dans des États étrangers il y a actuellement 1,5 million de Russes, parmi eux 1,1 million habitent aux U.S.A. Le nombre des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

59

descendants des Russes ayant quitté la Russie pendant les 150 ans précédents est quelques fois plus grand46. L’émigration russe déjà à la première étape de sa formation, au dexième moitié du XIX siècle, a amassé presque tous les problèmes politiques et socioéconomiques de leur pays d’origine. Ces problèmes s’étaient reflétés dans la vie quotidienne de diaspora russe à l’étranger, le système de ses organisations politiques et culturelles, la structure des contacts et relations publiques dans des États étrangers. C’est aux années 1920-1930, la période de formation de la Russie étrangère classique, que se produit la cristallisation des idées sur l’émigration et l’exode, la discussion sur lesquelles avait lieu dans le milieu d’ émigrés et aussi dans des organisations internationales de la Société des Nations qui aux années 1920 s’occupait des problèmes des droits des migrants russes et arméniens. Presque personne ne doutait et ne doute de la légalité de dénomonation «réfugiés» pour ces masses de gens qui s’étaient sauvés de l’extermination, de la famine, des privations et des détentions en traversant les frontières de Russie en 1917 jusqu’ au début des années 1920. En même temps le système politique établi dans leur pays d’origine était absolument inadmissible à la majorité des réfugiés russes ce qui les transformait en émigrants au sens politique courant. Après le décret de l’RSFSR adopté en 1921 (confirmé et complété en 1924) qui les privait de la citoyenneté, l’entrée en Russie pour eux était interdite. Ceux qui ne pouvait ou ne voulait pas se faire citoyen d’un pays étranger (il faut dire que l’émigration russe s’obstinait parfois sur cette question) devenaient «apatrides»; ce terme d’origine française est employé dans des documents officiels de la Société des Nations. Les dissidents politiques (A.Soljénitsine, V.Boukovski et autres) expulsés de l’URSS et privés de la citoyenneté soviétique ont eu le destin des apatrides. Pour une part des exilés aux années 1920-1930 l’idée de l’émigration et de l’exode était interprétée plutôt du point de vue moral, pas politique. Dans l’image de réfugié prédominaient les traits de pessimisme et de passivité. Un des employés du Comité d’établissement des réfugiés russe à Constantinople écrivait dans sa notice que «l’état de réfugié – est une mort lente d’esprit et de morale»47. Au contraire, un émigré qui restait sciement à l’étranger était prêt à refaire sa vie. La question de citoyenneté étrangère n’était que secondaire pour eux, n’avait trop d’importamce. C’est justement le désir de «quitter l’état de réfugié qui est anormal et passer à l’état rude de l’émigrant voulant faire sa carrière par son labeur» était l’argument principal des anciens Russes qui aspiraient de partir aux Etats-Unis aux années 1920-1930, comme c’était théoriquement le pays des chances égales pour tous les émigrés.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

60

E. I. Pivovar

On peut voir que la diaspora russe en Amérique du Nord et du Sud (les colonies des Etats-Unis, du Canada, du Paraguay et d’autres y compris) se nommait «les colons» ce qui provenait de la période d’avant la révolution et correspondait à l’état de l’esprit des émigrés arrivés aux années 1920-1930. Ce terme par rapport aux Russes dans le Nouveau Monde était assez souvent employé dans la presse émigrante en Europe. Plusieurs émigrés en Afrique se voyaient des colons exploitant des nouvelles terres vièrges. Ainsi on connaît la tentative de création du village des Cosaques en Algérie à la limite des années 1920-1930. Ses fondateurs rêvaient de réunir tous les émigrés cosaques dans le but de coloniser des régions du Maroc49. L’émigration russe en Europe gardait en majorité sa psychologie des réfugiés: les motifs de nostalgie, de faiblesse, d’infériorité étaient toujours présents dans leurs littérature, articles, mémoires et correspondance. V. Varchavski notait sur ce sujet:  «Les gens à l’étranger souffrent aussi que les abeilles loin de leur ruche. N’étant vraiment intégré dans la société, l’émigré perd toutes ses forces pour vivre et agir, il est privé du sentiment de quelque chose stable et solide qui apparaît avec la participation à la vie de cette société. Comment peut-on comprendre ce qui s’est emparé de son âme? L’ennui, l’angoisse, le sentiment insupportable que sa vie est en suspens, ce sentiment affolant de nullité»50 . Pourtant ces états d’esprit se trouvaient en parallèle à leur lutte persévérante pour l’existence qui transformait petit à petit les réfugiés en immigrés et ensuite en émigrés51. Le processus d’assimilation et de naturalisation à l’étranger du flot de l’émigration russe d’après la révolution était ralenti à cause de leur foi en faillite inévitable du régime communiste et, en conséquence, en attente de leur retour très proche. C’est pourquoi les émigrés «étaient au fond occupés de la politique» et faisaient des projets de future réorganisation de leur pays natal et non de leur propre aménagement à l’étranger52. Il n’y a aucune statistique précise du corps national et social de l’émigration de Russie à l’exception des donnés fragmentaires. L’idée sur ce sujet est formée des sources descriptives et des mémoires. Pendant la première étape de la formation de l’étranger russe on peut déjà voir son caractère multinational. De 4,5 millions des émigrés d’avant la révolution ce n’étaient que 500 milles réputés Russes, toutefois les Ukrainiens et les Biélorusses faisaient partie de ce groupe. En parlant des racines communes de la langue et de la culture de la métropole russe et de la diaspora il faut prendre en considération le caractère polyculturel et polylinguistique des deux systèmes, la multitude des nuances très fines permettant de parler de l’appartenance d’un tel ou tel événement ou d’une personne

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

61

concrète à l’étranger russe, au Monde Russe. D’une part, les migrants de Russie étaient en général réputés Russes dans la société du pays-hôte et ils acceptaient souvent cette appréciation simplifiée. Ainsi, N. Zernov écrivait : «Dans la période de 1919 à 1939 les émigrants Russes étaient de nationalités différentes (Les italiques sont de moi – E.P.) Il y avait aussi des Juifs, des Géorgiens, des Arméniens et des Kalmouks»53. Il est à noter que non seulement les Hébreus qui partaient pour la Palestine, mais aussi les Allemands quittant la Russie à la limite de XIX – XX siècles retournaient à leurs racines historiques. Pourtant à l’époque d’avant la révolution et après, aux années 1990, quand s’était formé le flot des «rapatriés» en Allemagne, les «Allemands russes» quittaient la Russie. Plusieurs ne parlaient pas allemand et n’étaient représentants que d’éléments particuliers de la culture et de la mentalité de leurs ancêtres. Le problème du «sentiment du Russe» était d’actualité aussi pour les émigrants Juifs, non seulement en Palestine mais aussi en Allemegne, aux Etats-Unis et autres pays où il y avaient de vieilles communes locales avec leurs culture traditionnelle et intérêts économiques. Le sentiment du «Russe» étaient assimilé par des générations suivantes des émigrés qui étaient nées à l’étranger. Quand aux Etats-Unis en 1972 on a entrepris une inspection des Américains sur leur conscience ethnique, 2188 personnes se sont rangées parmi les «Russes» bien que d’après le rescencement de la population des U.S.A. en 1970, 593 mille personnes seulement aient indiqué la Russie ou l’Union Soviétique comme leur lieu de naissance54. En même temps les Russes à l’étranger qu’en Russie créaient des «micromondes» de cultures ethniques qui se croyaient la partie de la diaspora russe. Ainsi les communautés culturelles des Géorgiens, des Circassiens, des Kalmouks et autres communes nationales qui parlaient leur langue maternelle et aussi le russe, publiaient leur information dans la presse russe à l’étranger, reliaient leur destin à la destinée de l’émigration russe et de la Russie en général, étaient typiques pour l’émigration russe des années 1920-1930. L’abondance des groupements nationalistes s’identifiant d’abord selon leur nationalité et en deuxième lieu selon leur programme politique était un trait particulier de l’émigration d’après la révolution. Les organisations des nationalistes caucasiens et d’Asie Centrale étaient liées du destin commun des Russes à l’étranger, mais même en émigration elles faisaient tout leur possible pour sauvegarder leur indépendance, leur statut d’autonomité. Le nationalisme cosaque qui avait un nombre suffisant d’adeptes parmi les Russes à l’étranger possédait aussi un trait spécifique. Les documents d’enregistration des réfugiés passés par le port Varna en Bulgarie en 1919 – 1922 (sauf des soldats de l’Armée Russe du général P.N.Wrangel)

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

62

E. I. Pivovar

faits par des employés de la Croix Rouge de Russie nous donnent une idée de composition nationale et démographique du flot d’émigration russe d’après la révolution. Avant le 1 juin 1922 les réfugiés avaient rempli 3354 questionnaires. Selon ces informations les Russes dans ce groupe faisaient 95,2%, les Juifs prédominaient dans les 4,8 % qui restaient. Les hommes faisaient 73,3 %, les enfants – 10,9 % du nombre total des réfugiés; 64,8 % des réfugiés étaient des hommes et des femmes de 20 à 40 ans, les personnes en âge actif (de 17 à 55 ans) faisaient 85,3% , les personnes âgées (plus de 55 ans) – 3,8 %, les incapables au travail faisaient 5%. Ce qu’il y a de particulier c’est que 54,2 % hommes russes étaient représentants de l’intelligentia (des intellectuels) (127 étudiants, 126 fonctionnaires et employés, 54 avocats et fonctionnaires de justice et autres). Parmi les femmes émigrantes la part des intellectuelles était encore plus élevée – 88,4 %55. L’inspection faite en 1921 en Yougoslavie a montré que 69 % émigrants de Russie étaient des hommes, desquels 66 % avaient de 19 à 45 ans, 70 % étaient célibataires56. I.V.Sabennikova précise que la tendance de prédomination des hommes d’âge actif permet d’interpréter l’émigration russe malgré son caractère politique en principe comme un facteur économique important, une migration en grand de main d’oeuvre. Un trait caractéristique de cette émigration était un bas prix de leur travail et un bas niveau de sécurité sociale de leurs employeurs57. Pour l’Europe d’après-guerre le flux de main d’oeuvre de Russie était certainement un fait positif. C’est attesté par le fait d’accueil des émigrés de Russie arrivant en 1921-1922 de Constantinople à Marseille par des recruteurs des grandes entreprises françaises58. Quant à l’idée que l’émigration russe était la source potentielle de chômage59 , on pouvait voir ce facteur se manifester apparemment en Allemagne, où des lois discriminatives envers les ouvriers étrangers étaient en vigueur60. Des restrictions pour les étrangers étaient mises en vigueur pendant la période du chômage en France61. Avec cela les ouvriers-émigrants russes assimilaient volontiers et avec succès de nouveaux acquis professionnels, ils consentaient à des conditions de travail pénibles etc., c.-à-d., avaient bien d’avantages pour les propriétaires des entreprises. D’autre part, anciens officiers et fonctionnaires devenus ouvriers présentaient un certain inconvénient, car ils exigeaient souvent du respect et de la déférence de la part des gérants, inspecteurs et d’autres61. Dans plusieurs pays, en premier lieu en Tchécoslovaquie, l’émigration d’après la révolution avait comblé le déficit des intellectuels. Une partie des émigrés militaires s’étaient trouvés engagés dans leur profession et dans des domaines contigus, non seulement provisoirement, pendant des conflits armés

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

63

dans l’Europe et en Asie, mais aussi dans le processus de formation de l’infrastructure économoque et militaire d’un État entier (Paraguay)62. La composition sociale de l’émigration russe représentait une couche de la structure sociale de l’Empire Russe mais avec des proportions un peu déplacées. Il faut dire que, quoique l’étranger russe d’après la révolution fut constitué en général de militaires et d’intellectuels sa composition sociale était beaucoup plus variée. «Tous étaient entremêlés : des aristocrates avec des Cosaques, capitalistes avec des artisans, artistes et savants avec des soldats des troupes régulières», écrivait N.Zernov63. Après 1917 des représentants de différentes classes, professions, formations et goûts avaient quitté la Russie. Selon la définition de V.Ch.Davats, l’émigration russe n’était jamais «une classe expulsée», mais «un microcosmos de Russie»64. L’hétérogénéité sociale de l’émigration blanche était aussi reconnue des rechercheurs soviétiques65. Bien entendu, la proportion des strates sociales des Russes à l’étranger, surtout à la première étape de l’exode, était en faveur des représentants de travail intellectuel, de gestion, des militaires et autres. Ouvriers et paysans (sans compter des Cosaques) faisait une faible minorité qui de plus s’assimilaient très vite dans leurs groupes sociaux à l’étranger, surtout dans des pays slaves. La partie la moins cultivée des réfugiés russes qui n’était pas accablée d’exercices spirituels et était accoutumée au travail manuel, acceptait bien moeurs et coutumes et les normes du droit d’Europe qui accordait en tout cas des conditions de vie meilleures que dans la Russie affamée, exténuée par la guerre et par la révolution66. Bien sûr, parmi les émigrants ouvriers et paysans on pouvait rencontrer d’autres types psychologiques. Les migrants de travail de la période d’avant la révolution et les réfugiés du «flot blanc» manifestaient tous l’animosité au monde étranger, la nostalgie (il est à se rappeler une nouvelle de I.Korolenko «Sans la langue»). Pourtant la question de retour à leur patrie, même après le décret de 1922, était pour les représentants du prolétariat et des paysans seulement du caractère technique (de finances) car ils ne risquaient de s’exposer aux repressions dans leur pays. Il n’y avait qu’une exception : des groupes contre-révolutionnaires, par exemple des ouvriers des usines d’Igevsk et de Votkinsk qui s’étaient soulevés contre les bolcheviks et ont formé ensuite des divisions d’Igevsk et de Votkinsk, les plus combatives et les plus fidèles de l’armée de Kappel67. Une catégorie des moins nombreuses de l’émigration d’après la révolution faisaient des soldats et des marins n’ayant qu’un faible désir de partir de la Crimée68. Tout de même la situation désastreuse de l’intelligentsia réfugiée et des traits spécifiques aux marché du travail dans des pays-hôtes avaient amené en 1920-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

64

E. I. Pivovar

1930 au changement important, même total, de son rôle social. Les types classiques d’émigrants comme des chauffeurs russes de taxi à Paris, des ouvriers des usines «Rénault» en France ou «Ford» aux U.S.A., des constructeurs des routes en Europe Sud-Est, étaient formés justement par ce processus. Une part d’eux avait réussi plus tard à acquérir la situation plus conforme à leur statut originel (social et d’instruction), mais pour la plupart des réfugiés la prolétarisation est devenue le moyen unique de survivre. Cette tendance s’est manifesté dans des générations suivantes d’émigrants à cause de l’instruction peu accessible aux jeunes émigrants. En ce qui concerne les cosaques la plupart d’eux s’étaient manifestés un groupe social de l’émigration d’après la révolution le plus capable de s’adapter. Au cours du rapatriement 1921-1924 les vieux et ceux dont les familles restaient dans leur pays d’origine étaient retournés à leur patrie. C’est surtout les jeunes hommes qui étaient restés en émigration. Selon les données de 1923 les hommes de diaspora des Cosaques du Kouban faisaient 93 % , les femmes faisaient 4 % , les enfants et les adolescents jusqu’à 16 ans – 3% . 55% de cosaques avaient de 20 à 30 ans, 25% – de 30 à 40 ans. 75% environ avaient un bas niveau d’instruction, l’habitude aux travaux agricoles et autre labeur. Les cosaques se chargeaient volontiers de n’importe quel travail et étaient reclamés dans plusieurs pays d’Europe, surtout dans l’agriculture. En 1923 il n’y avait que 3% de chômeurs parmi les Cosaques du Kouban. Les cosaques des troupes d’Orenbourg, d’Oural, de Sibérie et autres de l’Est de Russie se trouvaient dans une situation plus mauvaise: la majorité s’étaient trouvés en Mongolie, en Chine, en Corée, au Japon, aux Philippines où les conditions de l’adaptation étaient plus mauvaises; plusieurs s’étaient trouvés mercenaires dans des conflits politiques de l’Extrême-Orient. Pendant ce temps l’émigration est devenue une sorte d’impulsion au développement des intellectuels cosaques. O.V.Ratouchniak indique en particulier que 90% des cosaques faisant part de l’Alliance Agricole des cosaques avaient reçu leur instruction supérieure en émigration69. Un des groupes sociaux de l’étranger russe des années 1920-1930 digne d’intérêt étaient des étudiants. L’importance de ce groupe consiste avant tout en cette attention que les émigrés cultivés prêtaient à l’instruction des jeunes Russes à l’étranger. Grâce aux étudiants les traditions passaient de pères aux fils, la célébration de fête de Sainte Tatiana, des anniversaires (jubilés) de l’Université de Moscou et d’autres universités, célébrations des professeurs etc. La jeunesse universitaire avait ses communautés dans des universités étrangères et aussi quelques grandes unions d’étudiants de portée régionale et internationale. À l’étranger au cours des dizaines d’années il y avait des corporations des promus des établissements d’instruction de Russie et après d’ émigrés 70.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

65

Les flots de migration qui avaient fondé le soi disant étranger russe classique formaient en particulier un tout nouveau entourage géographique et socio-culturel de l’émigration (dans des pays où les diasporas russes n’existaient pratiquement pas, par exemple en Yougoslavie, en Tchecoslovaquie), ou s’alliaient avec des structures et des groupes sociaux de leurs compatriotes déjà existants aux pays-hôtes. Cette coopération présentait un processus assez compliqué à cause des différences idéologiques et sociales entre les «aborigènes» de diaspora et des nouveaux venus. D’abord la majorité des réfugiés d’après la révolution fuyaient «n’importe où», particulièrement de Constantinople en Europe, et après ils cherchaient un pays plus convenable à vivre. Dans la période précédente de l’étranger russe on a vu se former une image politique et sociale clichée des diasporas qui s’était avérée dans la période d’après la révolution. En France où la société des émigrés était très variée et nombreuse chaque groupe politique et social avait sa propre niche, publiait ses journaux et revues qui critiquaient leurs opposants politiques. Les intellectuels démocrates et les artistes arrivaient facilement à s’entendre avec les représentants des diasporas d’avant la révolution, prenaient part au travail collectif à la bibliothèque Tourguénev, aux écoles et maisons d’édition russes etc., d’autant plus que certains émigrés nouveaux venus étaient en même temps des «anciens» émigrants rentrés en Russie pendant la Révolution de Février. Dans des États slaves de l’Europe c’est l’émigration blanche qui avait déterminé l’image de diaspora; elle s’était installée dans des enclaves n’ayant point de ressemblance: en Tchécoslovaquie les professeurs démocrates et les étudiants prédominaient, en Bulgarie et en Yougoslavie monarchiques il y avait plus d’officiers et de cosaques conservateurs. Dans ces diasporas il y avait des strates d’ «opposants», par exemple un groupe du parti des cadets («constitutionnel-démocrate») en Yougoslavie ou l’association des officiers de Kirillov aux Etats-Unis. En Allemagne la présence en même temps des prisonniers de la Première guerre mondiale et des officiers blancs monarchistes faisait une image assez originale. Ces groupes des militaires avaient des directions de migration différentes : les uns aspiraient à rentrer (et rentraient) dans son pays d’origine, les autres s’établissaient en Allemagne ou partaient en Pologne et autres pays. Dans les camps des prisonniers de guerre les paysans prédominaient, parmi quelques mille analphabètes ou peu instruits il n’y avait que quelques personnes ayant une instruction secondaire ou supérieure (médecins ou clergé). Au contraire, dans des camps des réfugiés militaires en Allemagne des officiers blancs s’étaient établis avec leurs familles; ils jouissaient d’une liberté relative

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

66

E. I. Pivovar

de déplacement, on les autorisait à avoir des domestiques (aussi arrivés de Russie)71. Aux Etats-Unis où la majorité de diaspora d’avant la révolution avait des idées démocratiques et l’influence des anarchistes et des communistes était particulièrement grande (avant les pogroms palmers de 1919 en particulier), les «contre-révolutionnaires» arrivant de l’Europe et de Chine n’avaient pas un accueil chaleureux. Mais, avec la propagation de l’information sur la politique des bolcheviks en Russie et sous l’influence de la propagande des autorités américaines l’attitude à l’égard des émigrants blancs devenait plus sympathisante. Ainsi, au début des années 1920 les organisations des ouvriers avaient cordialement accueilli un groupe d’anciens soldats de l’armée Wrangel dans la Maison du peuple à Brouklin, les avaient pourvu de lingerie et de vêtements72. En même temps, la colonie russe en Argentine accueillait des nouveaux émigrants avec hostilité73. Il faut noter que les émigrés russes n’avaient jamais réussi à se rallier à leur gouvernement en exil. Au fond, la Russie n’avait pas à l’étranger ce gouvernement dont la légitimité aurait été reconnue par toute l’émigration et la communauté internationale comme c’était souvent après les révolutions en Europe aux XIX – XX siècles. La variété du spectre politique, l’intensité des contradictions entre les forces politiques et sociales apportées à l’intérieur de l’émigration des tribunes du Gouvernement provisoire et des fronts de la Guerre civile n’avaient pas permis aux Russes à l’étranger de devenir unis du point de vue idéologique et politique. Cela était aggravé par un grand nombre des diasporas où chaque courant politique avait une quantité de partisans et ne pouvait être «écrasé» par les autres. De ce fait, l’image de l’étranger russe était déterminée par quelques grandes organisations socio-politiques, culturelles et humanitaires, dont l’influence s’est étendue à la plupart des diasporas dans divers pays à travers le monde, et de nombreux petits groupes culturels et des entreprises, de partenariats, d’alliances, desquels se composait une infrastructure bigarrée et hétérogène de l’émigration russe du XX siècle. Le trait distinctif d’un réfugié russe des années 1920-1930 était la mauvaise volonté typique pour la majorité de perdre leur identité nationale, la foi, la langue et la communauté. L’isolement informatique des Russes à l’étranger des années 1920-1930 de leurs parents et leurs proches en Russie Soviétique est un peu exagéré. Aux années 1920 la correspondance avec eux était un fait tout à fait normal74. Ainsi, les paramètres qualitatifs tels que l’origine sociale, nationalité, âge, sexe, instruction, biens des émigrants Russes avaient des différences significatives au sein de certains diasporas aussi que tous les Russes à l’étranger.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

67

Le portrait complet historique et sociologique de l’émigration russe de la seconde moitié des XIX-XX siècles combine une multitude de types sociaux, diffèrents dans leurs caractéristiques idéologiques, nationales, sociales et culturelles. L’hétérogénéité de l’émigration russe est déterminée par toutes sortes de raisons, qui avaient forcé les gens à quitter leurs pays: les répressions du gouvernement du tsar, la Terreur rouge et la Guerre civile, la famine, le contrôle idéologique sur l’oeuvre et les créateurs, etc. L’émigration post-révolutionnaire de 1917 – le début des années 1920 était caractérisée par l’intensité, l’orientation géographique simultanément dans de nombreux pays et régions du monde, un stress énorme émotionnel, accompagné de circonstances tragiques de «l’exode de Russie», sa puissante composante idéologique et culturelle, enfin, «la haute qualité», l’élitisme de la société des émigrés75. Tout ceci avait déterminé le rôle décisif de l’émigration post-révolutionnaire dans la formation du système de Russie à l’étranger. En outre, l’émigration d’après la révolution prétendait, certains fois avec succès, au rôle du détenteur principal de l’image de la Russie dans le monde et pour des diasporas déjà existantes à l’étranger, y compris. La part importante de la communauté russe à l’étranger et de la société étrangère interprétaient pendant des décennies l’émigration comme l’opposition idéologique et culturelle de l’Union Soviétique et des Russes à l’étranger. Ses relations avec les anciens citoyens soviétiques se trouvant à l’étranger depuis la Seconde Guerre mondiale et transférant dans l’étranger traditionnel une mentalité et des idées politiques complètement différentes avaient compliqué le tableau du Monde Russe, sans le détruire pourtant, mais, au contraire, avait crée plus tard des conditions de développement multiforme. Le flot d’émigration d’après la révolution est devenue la base du Monde Russe dans sa forme actuelle en tant que centre d’attraction des premières et suivantes flots d’émigration en les reliant en espace de civilisation commune. C’est de ce Monde Russe et de son influence, plutôt que de certains politiciens ou terroristes, que le régime stalinien avait peur le plus. Des migrants forcés de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale présentaient une strate complètement différente par rapport à la Russie à l’étranger classique des années 1920-1930. Depuis 1942, le gouvernement de l’Allemagne a poursuivi une politique de déplacement en Reich des ouvriers russes qualifiés – de métallurgistes, maçons, menuisiers et d’autres professions76. Il faut prendre en considération que certains d’entre eux étaient partis volontairement dans le cadre du contrat, se diguant ainsi le chemin du retour. Selon des données incomplètes des conseils locaux, des territoires occupés en Allemagne ont été détournés 4797087 personnes, d’entre eux pour le pays –

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

68

E. I. Pivovar

1906661 de la RSFSR, 2102234 de l’Ukraine, 399374 de Biélorussie, 160019 de Lettonie, 84475 de Moldavie, 74226 personnes en provenance d’Estonie et de 67098 personnes de Lituanie. En outre, par les organismes de rapatriement avaient été pris en compte 2016480 membres de l’armée soviétique prisonniers de guerre. Pris ensemble, le nombre total de citoyens soviétiques qui étaient hors de l’URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale faisait 6810567 personnes77, sans compter l’armée de Vlasov et les unités cosaques de la Wehrmacht, dont la plupart étaient les habitants des régions cosaques de l’URSS. Dans ce cas, l’expulsion forcée sans précédent dans sa portée de l’histoire de l’humanité, avait été d’un caractère international: selon la Croix-Rouge internationale en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en France et en Allemagne de l’Ouest à la fin de 1944 il y avait 5,604 millions de personnes déplacées de 20 nationalités différentes. Dans la zone soviétique occupée en Allemagne et en Autriche, il y en avaient 4398 milles78. Des сitoyens soviétiques dans la grande majorité ont été déportés directement au territoire de l'Allemagne (3338583 personnes) et en Autriche (379929 personnes). Un grand nombre de personnes déplacées de l’Union soviétique étaient en France (environ 135500 personnes), en Roumanie, en Finlande, en Norvège, en Italie et en Pologne. Le reste a été réparti entre les autres pays européens: le Danemark, la Hongrie, la Tchècoslovaquie, la Grèce, la Yougoslavie, la Belgique, la Bulgarie, l’Albanie79. Les citoyens soviétiques étaient même dans l’Afrique française, en Egypte, en Palestine80. Sur les près de 9 millions de prisonniers, et exportés aux travaux pendant la Deuxième Guerre mondiale environ 5,5 millions étaient rentrés chez eux en 1953. Beaucoup avaient été tués ou morts des suites de blessures et de maladies. Pas moins de 300 mille personnes déplacées vivaient en Europe, s’étaient rendus aux États-Unis et d’autres pays, environ la moitié d’entre eux étaient des citoyens de l’ancienne URSS. La composition sociale de cette nouvelle migration était aussi variée qu’après 1917, bien que quantitativement, dans ce cas des travailleurs qualifiés et de l’intelligentsia technique devraient dominer. Le pourcentage de femmes était beaucoup plus élevé. La mentalité de ces gens dans la masse98 formée sous l’influence de la mode de vie soviétique était très différente par rapport à la diaspora russe. Bien que le fossé culturel et psychologique entre les citoyens soviétiques et les immigrants blancs n’était donc pas aussi grand que dans les années 1960-1980 car les jeunes des années de guerre était en fait la première génération qui a grandi sous le régime soviétique dans les familles de «formation» pré-révolutionnaire, et les personnes déplacées âgées elles-mêmes appartenaient plus à la culture d’avant la révolution. En outre, le désir de rester à

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

69

l’Ouest était déterminé par les migrants des années 1940 non seulement et non pas autant d’intérêt dans de meilleures conditions de vie, mais aussi de menace de répression jusqu’à être fusillé s’ils retournaient dans leur pays d’origine (aussi qu’aux années 1920). Ces circonstances ont contribué au rapprochement de vieilles diasporas aux nouveaux flux de migrants, mais leur fusion en une seule unité ne s’était pas produite. L’émigration politique et nationale de l’Union soviétique des années 19501980 a créé ses propres niches socio-culturelles. Une partie de l’élite intellectuelle et créatrice de l’étranger russe du «premier» et même «deuxième» flot n’admettait pas les représentants des flux suivants de migration, parce que leur vision du monde était formée à l’époque soviétique. À cette catégorie des «irréconciliables» appartenait, par exemple, poète et romancier, S.M. Rafalskiy81. Une incitation importante pour de nombreux Russes à partir aux États-Unis en 1970-1990, était devenu le mythe d’«un grand rêve américain» promettant la possibilité de devenir riche et d’améliorer leur statut social. Dans la culture de masse on appelait cette émigration d’un nom ironique émigration de «saucisson». D’autre part, depuis la fin des années 1980, un processus commence qui a également pénétré dans la conscience nationale, appelée «fuite des cervaux». Au début des années 1990 l’émigration scientifique de la Russie dans des pays étrangers avait souvent un caractère psychologique de protestation: anciens travailleurs des Instituts de recherche soviétiques et des universités allaient travailler (et choisissaient comme lieu de séjour permanent) aux États-Unis, en Europe occidentale, afin de montrer à leurs collègues des équipes scientifiques qu’ils étaient sous-estimés dans l’URSS comme spécialistes et que leur potentiel de recherche répond aux exigences des principaux pays occidentaux. Dans de nombreux cas cela les conduisait à une amère déception: des scientifiques – immigrants de l’URSS et de la Russie avaient beaucoup de difficultés à s’intégrer dans l’élite scientifique étrangère et parfois c’était impossible. Dans la seconde moitié des années 1990 – au début des années 2000 on observe le processus de ré-émigration dans la Fédération de Russie des hommes de science et des spécialistes, déménagés à la hâte à l’étranger à la fin de 1980 – début des années 1990. Certains scientifiques et experts qui étaient en demande à l’étranger, avaient rétabli les liens avec leurs collègues russes, étaient incorporés dans des projets internationaux de recherche et d’édition. Les représentants des milieux littéraires du «quatrième  flot» résidant en permanence dans l’Ouest, ont également la possibilité non seulement de venir en Russie pour un temps, mais aussi de publier leurs œuvres, en liaison avec le lecteur.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

70

E. I. Pivovar

Les experts considèrent cette tendance comme un nouveau cycle de relations entre la société de Russie et les diasporas russes à l’étranger, dans lesquelles les problèmes de l’émigration même, de la nostalgie, etc. n’existent plus82.

3 Géographie des Russes à l’étranger La caractéristique principale de l’étranger russe, en raison de sa structure, sont des diasporas dans divers pays et régions du monde. Certaines d’entre elles ont commencé à émerger peu à peu au cours des XVI – XVII siècles et même plus tôt, d’autres ont surgi à la suite des changements importants dans la situation socio-politique et économique en Russie des ХIХ et XX siècles, telles que l’abolition du servage en 1861. Le deuxième groupe comprend les «diasporas du cataclisme» parues après la révolution 1917 et après la chute de l’URSS en 1991. L’exode des réfugiés de la période de la Seconde Guerre mondiale doit être considérée plus de la migration, car il n’a pas crée d’importantes diasporas nouvelles. Paradoxalement, les plus anciennes des diasporas russes à l’étranger sont celles qui ont évolué au fil des siècles au cours de la colonisation de nature à la fois civile et militaire, orientée au-delà de son territoire ethnique originel (nordouest de la Russie), principalement au Sud et à l’Est. Quelques disséminations de la population russe dans les zones frontalières avec la Russie, bien sûr, existaient depuis le haut Moyen-Âge, mais les faits documentés de réinstallations servant de base des diasporas sont généralement dans la période ultérieure. Le facteur principal de naissance des colonies étrangères de Russie est l’intensification de la politique étrangère aux XVIII – ХIХ siècles qui renforçait les flots de migration d'abord dans la direction ouest (Finlande, Pologne) et plus tard au Caucase, en Asie centrale et la région de l’Extrême-Orient. Une des plus anciennes zones de l’établissement des Russes sont des pays baltes et la Finlande. Ainsi, l’archéologie considère les IX –X siècles comme l’apparition des ancêtres des Russes modernes à la périphérie Est de l’Estonie actuelle et aux rives du lac Peïpous. La plus ancienne mention des colonies slaves dans cette région sont des siècles XII – XIII. Le mouvement des Slaves à l’ouest par des routes commerciales avait amené à l’apparition des premières colonies de peuplement mixte, et les colonies de marchands slaves, avec leurs auberges et les églises orthodoxes à Narva, Tallinn et Tartu83. L’augmentation progressive de la population russe en Estonie se produit au cours des XVIII – Х1Х siècles. À cet égard, il est à noter que la politique en

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

71

matière de diaspora russe dans la propagande contemporaine estonienne, s'efforçant de présenter les Russes comme des intrus n'a rien à voir avec l'histoire de la région, s’y oppose, est en contrediction avec les faits documentés existants de la communauté slave en Estonie depuis X siècle. Les villes de Narva et Tallinn, comme les centres de résidence compacte des non-Estoniens, étaient formées bien avant les événements de 1940-1941 ayant déterminé le climat défavorable dans les relations de la Russie avec les Etats baltes84. La croissance des non-Estoniens après la Seconde Guerre mondiale et la diminution du rôle de la population indigène a donné lieu à certains rechercheurs de parler de la politique de russification et de la colonisation, mais la recherche scientifique n’a pas à ce jour de documents confirmant les plans de Moscou dans l’évolution artificielle de la démographie dans les Etats baltes. Des déportations sous Staline de 1941 et 1949 avaient un caractère plutôt politique qu’ethnique85. L’immigration des Russes en Finlande avant la Seconde Guerre mondiale peut être divisée en trois phases. Au début du XVIII siècle les terres de l’isthme de Carélie reconquéries à la Suède, ont été réinstallés aux agriculteurs, devenus les premiers habitants de la province de Vyborg. Cette zone a été appelée plus tard «ancienne Finlande», et ses habitants des villages portaient le nom de «potiers Krasnoselskiï». Après l’adhésion de la Finlande à la Russie en 1809, ce territoire fait partie du Grand-Duché de Finlande, et les paysans, qui étaient d’origine russe, étaient devenus ses sujets. À ce point dans les villes d’ancienne Finlande il y avait 30% de Russes, 14% des Allemands et 12% des Suédois. Dans les années suivantes, les représentants des castes exempts d’impôt principalement – fonctionnaires, soldats, marchands, ministres du culte, continuaient à venir à la Finlande de la Russie, certains restaient ici en permanence. En 1850, les marchands russes présentaient à 40% de la classe marchande de Vyborg. La diaspora russe en Finlande augmentait lentement, n’était pas généralement nombreuse (pas plus de 0,2% de la population) et était concentrée principalement à Vyborg et à Helsinki (Helsingfors). En 1880, la population était de 4,2 mille Russes, en 1900 – 7,4 mille personnes. Au moment où l’indépendance de la Finlande avait été obtenue en 1917, ici demeuraient environ 6000 russes. Un autre centre de peuplement des Russes à l’Ouest de l’Empire russe était en Pologne. Les premiers colons russes étaient venus ici autour du XVI siècle. Avec le développement des relations polono-lituaniens avec Moscou on observait l’afflux de la population du territoire de la Moscovie dans la région orientale de la Rzszecz Pospolita. Des princes-seigneurs mécontents de la politique de centralisation ou de crainte de représailles par Ivan IV venaient vivre ici. Certains Russes étaient restés aux territoires polonais après la campagne des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

72

E. I. Pivovar

troupes d’Alexis Mikhailovitch en 1667. À la fin du XVII siècle sur Vilenschine et Belostochine des colonies de vieux-croyants russes avaient surgi. C’est «des tributs en larmes et sang» au début du règne d’Anna Ioannovna86 qui forçaient les paysans réduits au servage à se sauver à l’ouest, en Pologne. Les Russes se répandaient activement sur les terres cédées à la Russie à la suite de la dernière partition de la Pologne. La politique de russification était exprimée par le soutien du régime foncier de Russie qui comprenait la confiscation des terres des propriétaires fonciers polonais. Depuis le milieu du XIX siècle à Varsovie, Vilna, Brest, Grodno et d’autres villes du Royaume de Pologne la bureaucratie russe a été créé, de nombreuses unités militaires étaient cantonnées. En général, les Russes faisaient dans la période d’avant la révolution seulement 3-4% de la population, mais la plupart d’entre eux avaient un statut social élevé. L’histoire des relations russo-polonaises, en commençant par l’époque du Temps des Troubles et se terminant par la répression des mouvements nationaux au XIX siècle n’était pas propice à la création d’un climat favorable pour la population russophone de ce pays, en particulier des intellectuels, en contact avec les couches les plus politiquement actives de la société polonaise. Dans la période pré-révolutionnaire des officiers de l’armée russe, des fonctionnaires et des étudiants de l’Université de Varsovie, en provenance d’autres parties de l’empire avaient souvent affaire avec des sentiments anti-russes. La guerre soviéto-polonaise et une recrudescence générale du sentiment nationaliste après que la Pologne avait retrouvé son indépendance avaient donné un nouvel élan à ce phénomène. (Un syndrome similaire peut être observé dans les années 1990 – début des années 2000 en Pologne, en Bulgarie, aux Etats baltes). En général, le processus de formation des colonies russes dans le nord-ouest de l’Europe portait un caractère calme et progrèssif. La situation a radicalement changé après la révolution de 1917, lorsque les flux de migrants d’après la révolution, a significativement augmenté la population des colonies de Russie en Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie. Un nouveau flot de réfugiés cherchait en partie à se perdre parmi la minorité déjà existante ici, en partie – à créer de nouveaux structures et systèmes, y compris des groupes paramilitaires revanchards ce qui recevait jusqu’à un certain point le soutien des autorités locales. L’attitude négative envers les Russes, notamment de la part de l’administration polonaise, avait pleinement senti l’émigration des années1920-1930. Sa position, matérielle et juridique, était extrêmement difficile. La plupart des militaires étaient passées par le camp de filtration, près de Varsovie, dans la région, Tuchola, Stralkova, Baranovichi et Molodechno. D’anciens officiers et soldats

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

73

des armées blanches étaient envoyés de force à travailler sur l’exploitation forestière et la construction de routes, où ils avaient des conditions de vie difficiles et étaient soumis à des humiliations par l’administration polonaise 87. Ceux qui avaient échappé aux camps, ou à la déportation étaient embauchés dans l’agriculture, travaillaient comme manoeuvres, dans l’artisanat, le petit commerce. Malgré l’arrière-plan négatif, qui existait à l’égard de l’émigration militaire russe en Pologne, c’est son territoire est devenu en 1920 un tremplin de concentration des groupements paramilitaires revanchards de l’émigration blanche. En Pologne, où les sentiments anti-russes s’étaient combinés à la confrontation entre le catholicisme et l’orthodoxie88, il n’y avait de conditions ni pour une intégration rapide dans la société locale, ni pour le développement des structures institutionnelles de la diaspora, en particulier, des églises orthodoxes et des paroisses. Une des lettres de S.L. Wojciechowski à V.A. Maklakov signale qu’en Pologne il y avait une tendance à confondre l’immigration et des minorités nationales de Russie ce qui conduisant à des allégations de ce dernier à participer à la répartition des maigres ressources que le gouvernement polonais avait alloué pour aider les émigrés. Pour protéger les intérêts de ces derniers en 1930 en Pologne a été créé le Comité public russe 89. Un aspect particulier était l’adaptation en Pologne des hommes de culture russe et d’art. La particularité de la colonie russe artistique et littéraire en Pologne consistait en contact étroit avec les intellectuels polonais, y compris des personnalités comme Julian Tuwim et Jaroslav Ivashkevich. L’interaction créative avec des auteurs polonais et des poètes menée dans les cercles littéraires et les unions de création de la diaspora russe, créait une atmosphère particulière intellectuelle et spirituelle, qui a ensuite été évaluée comme étant «le phénomène de contact slave» dans la situation politique de la Pologne, pour la première fois en construction de son propre Etat indépendant90. Les gouvernements de la Lettonie et de l’Estonie avaient toujours poursuivi une politique d’assimilation de la population russophone91. Dans la presse Baltique de la période entre deux guerres on formait une image dans son ensemble négative d’un émigré russe, qui influait sur la conscience de la masse des peuples baltes et se faisait sentir sur la situation des réfugiés92. Des sources d’émigrés des années1920-1930 et des études scientifiques plus récentes sont unanimes dans leur opinion de la diaspora russe en Lituanie, qui a été caractérisée par une loyauté plus grande des autorités locales et la population, la prévalence de la langue russe et des traditions culturelles avec une très faible activité sociale de la population russe. Dans le «Calendrier russe» de 1932

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

74

E. I. Pivovar

il était noté: «La vie publique russe en Lituanie après la guerre a mis au point leurs propres moyens spécifiques, différents des moyens de l’émigration et de la vie des minorités russes dans d’autres pays baltes ... Théâtre, livres, journaux, magazines, le travail scolaire, le quotidien et la vie de la société n’ont pas évité la culture et la langue russes. Le représentant de cette culture d’origine russe n’est pas souvent un Russe, mais des Lituaniens et les autres groupes de population en Lituanie93. Un chercheur contemporain de l’histoire de la diaspora russe en Lituanie A.A. Kovtun souligne que, contrairement aux pays baltes voisins où la population de Russie avait préservé les «conquêtes culturelles, la foi en euxmêmes et dans l’avenir de la province dont ils étaient les habitants», la culture russe des villes de Lituanie, en particulier, Kaunas, se développait en grande partie à cause de la participation à la vie culturelle dans la région des Lituaniens, des Juifs, des Polonais d’origine russe, «ayant obtenu en vertu de circonstances historiques, de l’éducation en Russie»94. La Finlande était l’un des points principaux de transit des réfugiés Russes en Europe. Le territoire de la Finlande adoptait des personnes réfugiés activement des régions voisines – l’Ingrie et Carélie orientale. En outre, des troupes russes postés jusqu’en 1918 à la frontière nord-est sont devenus expatriés. Dans le même temps de l’hiver-printemps 1918, le nouveau gouvernement finlandais a adopté une politique d’expulsions forcées des Russes, anciens citoyens de l’Empire russe. Vers septembre de la même année, quelques 13 000 Russes (90% de ceux qui avaient reçu une commande spéciale) avaient quitté la Finlande95. La diaspora a fortement diminué, pour atteindre, selon certaines sources, environ 1200 personnes (sans compter les Ukrainiens et les Polonais)96. Bien que l’euphorie nationaliste, et aussi l’expulsion des Russes eussent bientôt cessé leur déplacement dans le territoire de la Finlande était limité97. Toutefois, ces mesures ne pourraient pas arrêter le flux croissant de réfugiés. Après le soulèvement de Cronstadt environ 8 mille de ses membres s’enfuirent ici à travers la glace. En même temps depuis 1919 le rapatriement des citoyens finlandais s’est produit de la Russie à la Finlande, ce qui a pris un caractère de masse après le traité de paix de Tartu en 192198. En 1922, le nombre de réfugiés russes en Finlande a atteint 33,5 mille personnes, dont certains étaient ensuite allés dans d’autres pays. Selon certaines estimations, la taille de la diaspora au début de la Seconde Guerre mondiale était environ 20 mille personnes. Aux années 1920-1930 la colonie russe en Finlande avait une structure institutionnelle développée, un niveau élevé de l’activité sociale. En 1940-1950 le monde intérieur de la Finlande russe a été pratiquement détruit, principalement en raison de la migration vers d’autres pays, en partie –

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

75

du à l’assimilation. Le nombre de diaspora en 1940 faisait déjà seulement 7210 personnes, et en 1960 – 2750, réunis autour d’un petit nombre d’organisations culturelles et des paroisses. En 1950-1970 il y a eu une certaine augmentation de la diaspora à travers les mariages mixtes (ce phénomène a contribué à la facilité de visiter les régions frontalières de la Finlande et l’URSS). Le phénomène post-soviétique consiste en rapatriement des Russes avec racines finlandaises en Finlande, principalement de l’ex-Ingrie, ainsi que d’autres régions de la Fédération de Russie. La présence des Russes dans l’Ouest de l’Europe principalement de l’époque de Pierre le Grand, quand les étudiants russes et aristocrates, y compris les réfugiés politiques fuyant les conséquences de révolutions de palais, s’y étaient installés. Il n’est pas nécessaire d’éclaicir en détail la question de la popularité au XIX – début du XX s. de la pratique d’instruction, de voyages, de traitement médical à l’étranger à la noblesse russe et les intellectuels roturiers, ainsi que de la formation de liens d’affaires de Russie avec l’Europe. Il est important que tous ces divers éléments de l’intégration culturelle et économique avec l’Occident étaient devenus la base pour la formation des centres régionaux de la Russie d’avant la révolution sur la carcasse desquels s’était formée l’émigration des années 1920-1930. En 1861-1866 des colonies de Russes petites mais stables apparaissent en Angleterre, Allemagne, Suisse, France, Italie, Europe du Sud-Est. Leur base, comme était indiqué ci-dessus, était des groupes de révolutionnaires-émigrants. En 1880-1890 le centre de l’émigration révolutionnaire russe en Europe occidentale était le noyau de la Russie à l’étranger et une sorte de «source de cadres» du mouvement révolutionnaire russe. L’une des colonies les plus influentes des Russes à l’étranger, la première pièce de laquelle était posée par les émigrés entre le milieu du XIX siècle et l’époque de la première révolution russe de 1905, était la diaspora en France, principalement à Paris. Ce groupe était d’abord cultivé et artistique, complété après 1917 d’un assez fort élitisme politique. La colonie russe à Paris était créée au début des années 1860, lorsque plusieurs représentants du mouvement révolutionnaire russe parmi lesquels on trouve B. Fenine et L. Reyngarten, membres actifs de l’organisation clandestine des officiers en Pologne, arrivent en France. A Paris, c’est pendant cette période que s’installe aussi P. Krasnopevtsev, également la figure de l’opposition russopolonaise de l’Insurrection de 1863. Dans les décennies suivantes la colonie continuait de croître et, en 1909, il y avait environ 40 mille personnes. Sa partie principale était associée aux divers partis politiques et aux tendances révolutionnaires de l’émigration et en Russie même.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

76

E. I. Pivovar

Depuis les années 1910 en France sont en activité les organisations sionistes apolitiques: le cercle des travailleurs israélites (à partir de 1892), «Ben Zion» («Les enfants de Jérusalem»), «Palestinien», etc. Durant ces années, l’émigration non-politique, juifs pour la plupart, est devenue le groupe le plus prospère et retranché des expatriés de Russie en France. Le centre aristocratique des Russes à l’étranger était la Côte d’Azur. Nice et Cannes, qui étaient liées non seulement avec la biographie d’un grand nombre de familles nobles brillantes, mais aussi la maison impériale. Et avant la révolution, et aux années 1920-1930, ils restaient un centre d’attraction de l’émigration. Actuellement, Nice est une des routes touristiques les plus attrayantes pour les Russes grâce à l’Eglise orthodoxe russe et d’autres monuments liées à l’histoire de la Russie à l’étranger. Ainsi, vers 1917 en France était établie une nombreuse colonie d’émigrés russes et de sujets russes ayant longtemps vécu à l’étranger, qui se composait de représentants de divers mouvements politiques, étudiants, professeurs universitaires, scientifiques, personnes exerçant des professions libérales. Une composante importante de la diaspora était les émigrations nationales – Juifs, Ukrainiens, Polonais et autres groupes ethniques. Avec cela, la communication entre ces groupes et les zones de l’émigration russe, à l’exception du camp aristocratique qui se tenait à l’écart était assez dense. Édition et activités culturelles et éducatives, divers projets commerciaux et créatifs impliquaient dans son orbite la plus grande partie de la population russe de Paris, en créant une communauté assez unie. Le flot d’après la révolution a radicalement changé les paramètres quantitatifs et qualitatifs de la diaspora russe en France. Au début de 1921 la France avait des centaines de réfugiés en provenance de Russie, tandis que leur débit augmentait rapidement. Ce chiffre approximatif couvrait les segments les plus aisés des émigrés qui étaient arrivés à Paris en 1917-1918 directement de la Russie et plus tard de Constantinople. Les réfugiés étaient évacués par les Français d’Odessa en avril 1919, environ 7 mille officiers de marine et de leurs familles, les marins et les fonctionnaires se trouvant en Tunisie française après l’évacuation de l’armée de Wrangel de Crimée99. Dans la seconde moitié des années 1920 le nombre de la diaspora russe en France a légèrement diminué en raison de la naturalisation et de départ vers d’autres pays. En 1931, il y avait en France 63394 émigrés russes, et les hommes étaient presque deux fois plus que les femmes. La vie en France d’une importante communauté d’émigrés russes avec tout son dynamisme et sa diversité était en grande partie auto-suffisante et n’était que par fragments en contact avec la culture française. Les zones de la coopération

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

77

la plus active de la communauté de la diaspora russe du pays étaient la science et l’éducation (Faculté de Russie à la Sorbonne, etc.). Théâtre et arts plastiques étaient un des domaines principaux d’activité des Russes dans le monde en 1920-1930, avec la France comme un point de départ dans sa marche triomphale à travers le monde. Le succès d’avant la révolution de Saisons Diaghilev, a créé une réputation à l’opéra et au ballet de Russie, a créé un terrain fertile pour leur développement aux années 1920-1930. Une grande partie de l’émigration russe, principalement des représentants des officiers et des cosaques, et aussi d’une intelligentsia technique, s’étaient installés dans les provinces françaises, où avaient élargi l’armée des travailleurs de l’industrie, des travailleurs ruraux et de petits entrepreneurs100. De diverses activités socio-politiques, culturelles et d’édition de l’émigration russe en France avaient continué dans son intégralité jusqu’à ce que le pays fût occupé par les troupes nazies, puis les activités de la plupart des organisations russes étaient arrêtées. Durant ces années, en France, en Tchécoslovaquie, en Pologne et autres pays de la zone d’occupation de nombreux immigrants d’origine juive et des membres de la Résistance étaient tués. Avant la Première Guerre mondiale la colonie russe en Allemagne était l’une des plus importantes. Au début de 1860 à Heidelberg une colonie d’un assez grand nombre d’étudiants russes, était créée101. Dans les années suivantes, l’Allemagne restait un centre d’attraction de scientifiques et d’entrepreneurs russes. Selon H.E. Volkmann, en mai 1914, «l’Union de soutien au commerce allemand-russe» en Allemagne comptait de 60 à 80 mille Russes. Pendant la guerre, beaucoup d’eux ont quitté le territoire de l’ennemi, mais après 1918, la taille de la diaspora a commencé à croître rapidement: selon les estimations de la Croix-Rouge américaine, vers décembre 1920 en Allemagne il y avait 560 mille Russes. Une grande partie de cette masse composaient des migrants en transit vers la France et d’autres pays, mais la famine en 1921 a apporté une nouvelle reconstitution. A.Y. Cherednikova cite des calculs de l’Office des Affaires étrangères de l’Allemagne sur la présence dans le pays aux années 1922-1923 des 600 000 des Russes (environ 1% de la population totale), à Berlin à cette période 360 milles avaient demandé un permis de séjour102. Étant donné que ces mêmes années, il y a eu une crise de l’économie allemande, la situation des réfugiés russes était assez compliquée. Vers 1923, cette enclave russe énorme a diminué de plus de moitié: d’après les Archives Russes de Prague, le nombre de la diaspora en 1925 comptait déjà 230 à 250.000. Bien que la diaspora en Allemagne incorporait notamment les segments les plus riches de l’émigration (banquiers, industriels, éditeurs) bien adaptés à la société allemande ce qui les a aidé à survivre à la période de crise,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

78

E. I. Pivovar

et même à conserver leur argent. Dans une certaine mesure la dépréciation du deutsche mark était même temporairement favorable aux réfugiés et aux organismes de bienfaisance russe qui recevaient des fonds dans une autre devise. Les relations avec la colonie russe étaient soutenues par de nombreux représentants de l’ancienne diaspora allemande en Russie parmi lesquels se trouvaient de grands entrepreneurs qui fournissait une assistance de bienfaisance aux réfugiés. Après la signature des accords Rappalski à Berlin un Bureau pour les réfugiés russes a été créé, il a existé jusqu’à ce que Hitler est arrivé au pouvoir. Le Bureau traitait les questions juridiques et administratives de l’enregistrement et l’emploi des réfugiés, attirait et distribuait des fonds aux pauvres dans les hôpitaux, les écoles, les refuges, etc. Les relations particulières étaient développées entre l’émigration blanche militaire et les milieux militaires en Allemagne, qui, malgré l’opposition précédente, étaient unis par un  «complexe de vaincus» commun. C’est pourquoi en Allemagne ainsi que dans les pays alliés, des militaires locales prenaient part à diverses actions de l’émigration militaire russe, y compris l’installation de mémoriaux militaires. Un climat psychologique semblable existait dans les relations entre les émigrés de Russie et les milieux monarchistes germaniques, en particulier parce qu’il y avait lieu la parenté aux dynasties renversées. L’instauration du régime national-socialiste a beaucoup influencé la taille et la composition sociale de la diaspora russe en Allemagne. Les intellectuels, juristes, scientifiques, artistes, entrepreneurs, surtout d’origine juive, ont émigré vers d’autres pays – France, Grande-Bretagne, Tchécoslovaquie, les EtatsUnis. Dans les années 1940 en Allemagne n’étaient restés que les émigrants naturalisés, et les jeunes étaient forcés de combattre dans la Wehrmacht, ainsi que des couches prolétarisées de la diaspora, qui ne voulaient pas perdre un emploi ou qui n’avaient pas les moyens et la possibilité de quitter le pays. En 1941-1945 à Berlin et dans d’autres villes les structures de l’Union militaire de Russie, du groupe d’officiers des troupes de Kirillov et plusieurs autres associations qui liaient à la guerre leurs espérances de chute du régime des bolcheviks en URSS, avaient agi ensemble. Après la guerre, l’image de la diaspora russe en Allemagne a beaucoup changé. La plupart des représentants de l’émigration blanche étaient partis dans d’autres pays. En même temps à Berlin-Ouest, Munich, Francfort-sur-le Mein des centres de l’opposition politique anti-soviétique étaient formés notamment l’Institut d’étude de Russie et la «Radio Liberté», où travaillaient quelques représentants du flot de l’émigration d’après-guerre anciennes et nouvelles.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

79

Autour la «Radio Liberté» aux années 1960-1970 se groupaient d’autres communautés ethniques, ayant leurs bureaux de rédaction, avec cela les représentants de différents flots d’émigration de l’ancien Empire russe et de l’Union soviétique s’y croisaient d’une manière bizarre. Par exemple, dans la rédaction des Tatars-Bachkirs de «Radio Liberté» travaillaient les jeunes Turcs ayant des racines tatares, dont la plupart étaient d’origine des Tatars de Crimée, il y avait des descendants d’immigrants de la région de la Volga et d’autres parties de la Russie. Par exemple, une famille des Tatars de Sibérie de provenance du village Begryudelik de Turquie vivait à Munich103. Un employé de «Radio Liberté» Davlet Nadir était né en Mandchourie dans la famille d’émigrants tatar, mais a grandi en Turquie. Aux années 1990 le rapatriement des «Allemands de Russie» a commencé, ce qui a créé un nouveau phénomène culturel, projetant à la fois au Monde Russe et la société en Allemagne. S’assimilant dans leur pays d’origine, de nombreux rapatriés ne veulent pas perdre les liens avec la Russie, où leurs parents et amis sont restés. La communauté russophone en Allemagne a sa propre infrastructure, principalement sous la forme de nombreux journaux et magazines, ce qui reflète des problèmes et des intérêts communs de ce groupe. Les médias russes sont «source de soutien et de familiarité avec la nouvelle patrie à l’aide de la langue maternelle qui ne vous permet pas d’oublier les vieilles liens et le pays d’origine dans son ensemble»104. Au milieu des années 1860 les forces principales de l’émigration politique russe commencent à se concentrer en Suisse, qui reste jusqu’en 1917 le centre principal du mouvement révolutionnaire russe à l’étranger. En décembre 1864 à Genève a eu lieu un Congrès commun des émigrés, qui a réuni environ 20 personnes, y compris M.S. Gulevich, L.I. Metchnikov, N.I. Utin, A.Serno-Solovyevich etc. Un des problèmes majeurs du Congrès était la demande des «jeunes expatriés» (non acceptée par Herzen) de leur transférer le contrôle à la revue Kolokol. A la fin des années 1860 – début des années 1870 à Genève était organisée la Section russe de l’Internationale, qui comprenait V.I. et I.E. Bartenev, E.L. Tolmanovskaya, L.V. Corwin-Krukovskaya (Jaklar)105. Il faut mentionner aussi le Cercle des membres du parti «Narodnaïa Volia» à Zurich, fondé en 1887. En 1920-1930, la Suisse restait le centre d’attraction pour la gauche et des cercles féministes russes à l’étranger. La diaspora russe manifestait ici une importante activité sociale, en particulier les premières années après la révolution. Ainsi, en mars 1918 à Lausanne, un groupe d’émigrants politiques a créé la Ligue de la renaissance de la Russie dans le but d’unir toute la presse anticommuniste des émigrés et d’organiser la propagande appropriée dans la presse étrangère. En février 1919, auprès la Ligue le Bureau de la presse russe était

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

80

E. I. Pivovar

organisé qui envoyait des bulletins de la Ligue à des journaux européens. La Ligue avait des ramifications à Berne et à Genève, a ouvert une bibliothèque et une salle de lecture, mais son activité a été très courte et s’est arrêtée, apparemment, en 1922. Au cours des années 1917-1922 à Genève et à Berne il y avait des structures de «l’Organisation pan-Suisse de socialistes-défensistes», s’occupant de l’aide matériel aux émigrés politiques et facilitant leur retour dans leur pays d’origine. A Genève, comme dans l’opposition à la tradition révolutionnaire de pays étrangers, en 1924-1939, se trouvait un secrétariat permanent de la section russe de la Ligue internationale contre la III Internationale (Auber Ligue ou AntiCommunist League). Cette organisation avait des représentants dans plus de 20 pays, y compris la Grande-Bretagne, la Bulgarie, la Chine, les Etats-Unis, la France, Yougoslavie et d’autres, posédait une maison d’édition «La lutte pour la culture», avait agi comme un organisateur du mouvement chrétien syndicaliste, qui unissait les travailleurs russes. Il faut mentionner aussi l’Union des femmes de Russie, organisée à Genève en 1919 par N.A. Herzen pour attirer l’attention du public au sort des femmes et des enfants en Russie et soutenir l’idée de l’Assemblée constituante106 . À la fin du XIX siècle le centre de la révolution russe à l’étranger est créé en Autriche. Au milieu des années 1890 à Vienne deux cercles révolutionnaires d’émigrés russes ont été organisés – «Samopomochtch» (aide à soi-même), présidé par P. Téplov et un cercle des femmes, où travaillaient A. Brovskaya, R. Levit, L. Balander, et autres. En 1860, une colonie révolutionnaire russe est créée dans les Balkans. Un de ses fondateurs était V. Kelsiev, un représentant de l’organisation «Zemlia i Volia» (Terre et Liberté) qui est devenu le leader d’un petit groupe de révolutionnaires russes dans la ville du Danube de Tulcea. Des colonnies d’ émigrés révolutionnaires de Russie avaient joué aux années 1880-1890 un rôle important dans la vie publique dans le Sud-Est de l’Europe, notamment en Roumanie et en Bulgarie. Il est à noter qu’ à la fin du XIX – début XX siècle en Europe en même temps que l’émigration révolutionnaire russe étaient créés les centres nationaux de l’émigration, principalement d’Ukraine. Initialement, la capitale de l’Ukraine étrangère est Vienne (Autriche-Hongrie), mais aux années 1910, elle s’installe à Prague. Depuis le printemps de 1914, un afflux de réfugiés en provenance des terres de l’Ouest ukrainien s’était élancé en Moravie, et en 1919 c’est l’immigration des militaires ukrainiens y compris les troupes UNR a commencé en Tchécoslovaquie. La diaspora russe post-révolutionnaire en Tchécoslovaquie a un haut niveau intellectuel et le libéralisme politique. À ce jour, il y avait déjà

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

81

une vaste littérature sur l’Action russe de T. Masaryk, à travers laquelle un oasis de science et de culture russe était créé en Europe107. Dans ce cas, il y a eu un intérêt du gouvernement tchécoslovaque (soutenu par le public) au potentiel intellectuel de l’émigration russe. Cet intérêt, soutenu économiquement, non seulement avait aidé à s’adapter les professeurs et les spécialistes russes, mais avait aussi apporté une contribution inestimable au processus de création d’une image positive d’un émigré russe aux yeux de toute l’Europe. Une atmosphère psychologique assez confortable pour l’émigration russe, l’affinité culturelle et linguistique avec la société du pays-hôtes a créé un climat très calme à l’intérieur de la diaspora, la prédominance des intérêts et des activités culturels sur la politique. Ce n’est pas par hasard que les Archives historiques russes de l’étranger à Prague sont devenues le symbole de l’émigration russe, non seulement en Tchécoslovaquie, mais partout dans la Russie étrangères. C’est Prague qui a été l’initiatrice des Journées de la culture russe, répartis dans toute l’Europe, les États-Unis, les Russes en Chine. Il faut mentionner la bibliothèque publique russe (bibliothèque Zemgor) et Bibliothèque russe (à partir de 1927) Bibliothèque slave du Ministère des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie. En Tchécoslovaquie, on créait le plus constemment un système d’écoles russes, des universités et des cours professionnels108 Le climat psychologique le plus confortable pour les émigrants russes existait dans les pays où la loyauté de l’administration s’était combinée avec l’affinité linguistique et religieuse. Ce facteur était particulièrement important pour les cosaques, ainsi que pour la part des réfugiés qui avaient un faible niveau d’éducation et des difficultés à surmonter la barrière linguistique et de civilisation lors l’intégration dans une société étrangère. Pour cette catégorie d’émigrants les pays les plus attractifs étaient les pays slaves traditionnellement proches de la Russie, la Bulgarie et la Yougoslavie. Il est à noter que l’histoire des diasporas russes dans les pays slaves de l’Europe (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Bulgarie et Pologne), a souligné une fois de plus l’idée de l’unité slave tiréé par les cheveux. Ces idées étaient activement exploitées par les émigrés mêmes, et par des politiciens et la presse loyaux dans les pays où la présence d’émigrants russes étaient souhaitable (Tchécoslovaquie et la Yougoslavie). En Bulgarie, où il y avait essentiellement un groupe d’exilés militaires, leur situation variait en fonction du régime politique. Yougoslavie a été le seul pays où la diaspora russe a effectivement fait partie de la société locale109. Toutefois, si dans la période entre deux guerres, la Yougoslavie avait été l’une des zones les plus confortables pour les émigrés de Russie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la situation a changé, y compris pour ceux qui avaient participé au Mouvement populaire antifasciste de libération

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

82

E. I. Pivovar

(NOD). Leurs compatriotes les considéraient le plus souvent des «bolcheviks» et des agents de la Direction yougoslave de la sécurité publique et la population locale les croyait des agents du NKVD. Alors ils tâchaient de dissimuler leur origine russe, surtout s’ils faisaient le service dans l’armée yougoslave. En 1948, en raison de la rupture des relations avec l’URSS, la Yougoslavie, avait refusé sa citoyenneté à tous les émigrés russes110. La colonie russe en Italie était formée à la limite des ХIХ et XX siècles, à la fois littéraire et artistique, mais avec une nuance de l’opposition politique. Le centre principal de cette couche sociale de diaspora était l’île de Capri. Après 1905 un afflux d’étudiants et de représentants du mouvement révolutionnaire en Italie a augmenté. Une fois A.M. Gorki installé à Capri, un pèlerinage des écrivains russes, artistes, journalistes a commencé sur l’île. Beaucoup de résidents permanents de la colonie russe à Capri et dans d’autres parties de l’Italie étaient rentrés en Russie après l’amnistie en 1913. Un autre pôle de l’Italie russe, comme en France, était l’aristocratie qui avait choisi comme lieu de son séjour principalement Rome et Florence. La princesse M.P. Demidova, qui plus de la moitié d’un siècle avait vécu en Italie et réalisait de nombreuses activités éducatives et caritatives avait laissé une trace considérable dans la coopération culturelle russo-italienne. Un aide aux réfugiés russes en Italie au début des années 1920 était également porté par la princesse Z.N. Yusoupova qui vivait à Rome et dirigeait la branche locale de la Croix-Rouge russe. L’Italie dans la tradition culturelle de la Russie avait l’image du pays- musée ou école d’art qui est à visiter, mais pas pour y rester lontemps. Ce stéréotype est en grande partie conservé chez les immigrants de Russie, faisant de l’Italie un point de transit principal dans leur circulation en Europe111. En même temps, l’Italie a été élue en tant que lieu de leur séjour par un critique P.P. Muratov, poète et philosophe V.I. Ivanov, historiens E.P. Shmurlo et N.P. Ottokar, peintre N.A. Benoit, une peintre et mémorialiste T.L. Sukhotina-Tolstaïa et autres112. La situation des émigrés blancs en Italie était assez originale, puisque le gouvernement de Mussolini les traitait avec suspicion, comme «contaminés par le bolchevisme», de sorte que la plupart d’eux n’y restaient pas pour longtemps. Les dirigeants de la communauté russe en Italie étaient principalement «anciens» émigrants, comme V.I. Kharkevich, l’un des leaders de la société «Colonia Russa in Toscana» créée en 1924. Dans l’ensemble l’Italie a été l’un des rares pays où l’émigration d’après la révolution n’avait pratiquement aucune influence sur le développement de la colonie russe. Après la Seconde Guerre mondiale en Italie, il n’y avait pratiquement pas de structures institutionnelles de l’émigration russe, à l’exception des paroisses. Depuis 1949, dans différentes villes on a vu se former des succursales de la société

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

83

«Italie-URSS» qui, causaient l’attitude prudente de la majorité des émigrants, mais ils manifestaient tout de même de l’intérêt pour son travail culturel113. Aux années 1950 un groupe d’émigrés russes d’âges et d’origine différents, venus du camp de réfugiés politiques de la Trieste s’était installé au nord du Piémont. Peu à peu, la colonie a été élargie, et en 1960 comptait déjà 56 personnes. Elle comprenait d’anciens officiers blancs, aristocrates (Princes Obolensky), artistes, agriculteurs, etc. Les habitants du réfuge étaient regroupés selon les niches sociales ; les appointements mis au réfuge par des organismes et associations de bienfaisance étaient très modiques, de sorte que la situation dans l’établissement paraissait être assez dure. Ce centre «pour les réfugiés politiques» a été aboli en 1992 114. Depuis la fin des années 1930 a commencé la destruction des centres européens de la Russie à l’étranger. Ce processus a pris un caractère total dans les pays sous l’influence politique et militaire de l’URSS. La diaspora russe en Pologne, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Yougoslavie et Roumanie a été pratiquement détruite aux années 1940 par les troupes du NKVD. Les arrestations et les assassinats avaient en grande partie «nettoyé» la population des colonies russes, qui n’avaient pas réussi ou ne voilaient pas quitter leur domicile. Les centres communautaires de l’étranger russe, tels que la Chambre de Russie à Belgrade, ont été éliminés, des Archives historiques russes de létranger à Prague étaient transportées en URSS, etc. Bien sûr, certains foyers de la Russie à l’étranger avaient survécu, principalement à coup de ses représentants naturalisés, qui, plus tard ont repris leur travail culturel . À la fin des années 1940 les colonies russes en Europe occidentale ont beaucoup diminué, leurs forces dirigeantes politiques et sociales ont remis leurs activités à l’étranger. Cependant, parler de l’élimination du système de l’étranger russe d’avant-guerre en France, en Allemagne de l’Ouest, en Suisse, n’est pas tout à fait exact. Après la guerre, les activités de plusieurs associations et organisations culturelles étaient ressuscitées, de nouveaux sociétés et associations, des centres éducatifs étaient fondés, par analogie. Les hommes de culture et d’art sont retournés à Paris, les maisons d’édition, les librairies, quoique peu, ont continué à travailler, la bibliothèque Tourgueniev était renée. Le rôle de l’Eglise russe comme d’une force qui unit la diaspora russe en France et d’autres pays européens avait accru. En France, la force de la tradition de la Russie classique à l’étranger des années 1920-1930 s’est montrée extrêmement «viable», ses traits dominent dans une grande mesure dans la structure institutionnelle et l’atmosphère culturelle de la diaspora russe contemporaine, bien que le nombre des représentants de cette culture, même dans la deuxième génération devient de moins en moins.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

84

E. I. Pivovar

La colonie russe en Angleterre aux années 1860 était l’une des plus nombreuses et des plus politiquement actives. La crédibilité de telles personnalités, comme A.I. Herzen et N.P. Ogaryov, la priorité de «Kolokol», la première publication politique de l’émigration, le séjour en Angleterre de P.A. Kropotkine, A.I. Oertel, F.W. Volkhovski, C.M. Stepniak-Kravchinski y avaient entraîné la création d’un centre de l’opposition politique, dont l’influence idéologique se fait sentir en Russie pendant plusieurs décennies. En Angleterre, la Russie à l’étranger présentait une structure assez centralisée, dans laquelle il y avait de nombreuses organisations politiques, éducatives, culturelles, associations commerciales. De diverses données sur la dynamique de population de la diaspora russe en Grande-Bretagne sont résumées dans les œuvres O.A. Kaznina115. En particulier, elle cite un passage d’un article de V. Lebedev Réflexions sur l’émigration russe publié en 1922 dans la revue Liberté de Russie: «Le record du petit nombre de l’émigration russe a dépassé le pays le plus riche et le plus puissant en Europe – la Grande-Bretagne ... Le nombre total de Russes en Angleterre – 15 000»116. L’auteur britannique W. Chapin Huntington évaluait le nombre de Russes en Angleterre à la même période, environ 10 mille. M. Glennie et N. Stone croient que dans les premières années après la révolution seulement 3 mille réfugiés de Russie étaient venus dans le pays117. M. Raev écrit d’environ de 15 mille russes évacués vers l’Angleterre et exportés aussitôt au continent118. P.E. Kovalevsky dans «La Russie à l’étranger», a indiqué que le nombre de colons russes en Angleterre, n’a jamais été clairement défini119. O.A. Kaznina, en se basant sur le fichier de données de la commission d’assistance aux réfugiés russes, note que la composition des résidus de l’armée blanche immigrés en Grande-Bretagne était différente par sa diversité sociale. Outre les généraux et officiers, qui parlaient la langue anglaise, dans le cadre du flot de réfugiés il y avait de simples soldats et paysans qui n’avaient jamais été à l’étranger et ne parlaient aucune langue étrangère. Les organisations humanitaires russo-britanniques ne faisaient pas de statistiques des réfugiés russes et de leur établissement en exil120. Une strate à part de la colonie russe en Angleterre était l’aristocratie, intégrée dans l’élite internationale de la Grande-Bretagne et regroupée autour les représentants de la Maison Romanov qui ont trouvé refuge à la cour anglaise du Royaume-Uni. Ce nouveau phénomène dans l’image de la diaspora russe a créé à son intérieur des cercles et partis monarchistes. Aux années 1920, l’un des centres de la communauté d’émigrés de Russie à Londres est devenu la demeure des princes Golitsyne121. La méfiance traditionnelle et l’indifférence des Britanniques envers les étrangers et la réticence des autorités britanniques d’accueillir les réfugiés d’après la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

85

révolution avaient mené au développement peu important de la diaspora aux années 1920-1930. Ce n’est que des détenteurs de passeports étrangers pouvant s’intégrer facilement à la société britannique avaient la chance de s’installer en Angleterre. Les structures institutionnelles de la diaspora étaient fermées, isolées de l’environnement social et culturel. La diaspora russe en Grande-Bretagne aux années 1920 était la plus active et institutionnellement développée, lorsque il y avait une Comité pour la libération de la Russie, Comité national russe, le Mouvement russo-britannique 1917, la Société du Nord et les Sibériens, le Groupe académique russe, la Comité russobritannique des Réfugiés en provenance de la Russie soviétique, chargée des problèmes des immigrés de Russie et des citoyens du Royaume-Uni et prêtant assistance aux dirigeants connus des partis politiques non-bolchevistes et aux membres de leurs familles quittant la RSFSR. En Angleterre, ces Russes qui étaient venus avant la révolution continuaient leur activité de recherche et activités créatrices, et, comme indique O.A. Kaznina, «sur le sol anglais s’effaçaient des contradictions idéologiques et se manifestait l’affinité profonde de représentants de la culture russe»122. Dans le travail idéologique de l’émigration blanche avaient pris part P.G. Vinogradov, l’historien très respecté aux milieux scientifiques britanniques, et journaliste I.V. Chklovski (Dioneo). En 1921, la Grande-Bretagne a repris des relations commerciales avec la Russie soviétique, contre lesquelles les organisations d’émigrés en Angleterre et dans d’autres pays ont en vain protesté. La reconnaissance réelle du régime soviétique en Angleterre avait de l’impact négatif sur l’émigration blanche, et après l’arrivée au pouvoir en 1924, du Parti travailliste, dirigé par R. MacDonald et le début de la politique de rapprochement avec l’Union soviétique, la situation est devenue plus compliquée. L’émigration russe en Angleterre aux années 1920-1930 n’a pas créé, à la différence des diasporas européennes et américaines de grandes organisations socio-politiques et culturelles, d’établissements d’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Il y a des informations sur l’organisation de l’Université populaire de Londres et l’Institut commercial, qui, apparemment, n’ont pas eu d’influence notable sur la vie de la colonie russe et ont bientôt cessé d’exister. Après la perte de son bâtiment par l’ambassade de Russie son ancien ambassadeur E.V. Sabline a acheté des fonds personnels et entretenait environ 15 ans une maison de Russie à Londre123. En 1926-1927 le refroidissement des relations entre la Grande-Bretagne et l’Union soviétique et la démission du cabinet de travail, accusé de favoriser la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

86

E. I. Pivovar

propagande communiste et une grève générale des travailleurs, ont permis aux représentants de l’émigration russe à augmenter temporairement son influence politique dans la société britannique, mais cela n’a abouti à aucun changement qualitatif dans la vie de la colonie russe. En général, la politique intérieure britannique était visée à une intégration maximale des émigrés russes, ce qui, dans une certaine mesure, a permis de supprimer le problème de l’émigration tel quel. N.N. Bolkhovitinov relie la découverte d’Amérique par la Russie, non seulement avec la création de la Compagnie russo-américaine en 1799, mais avec la création au XVIII siècle «des liens socio-politiques, commerciaux, scientifiques et culturels, plus ou moins réguliers, aux sources desquels deux grands noms brillent – M.V. Lomonosov et Benjamin Franklin ...» 124. À la suite de nombreux voyages des navigateurs russes était établie une communication systématique et solide entre les deux continents, de ce fait la Russie «est devenue non seulement européenne et d’Asie, mais aussi, dans une certaine mesure, americaine»124. Le Fort Ross reste aujourd’hui un symbole d’ Amerique Russe125. L’accomplissement de la structure institutionnelle de la diaspora russe aux États-Unis se rapporte à la fin du XX – début du XIX siècle. Les intellectuels roturiers et les militants du mouvement ouvrier ont joué le rôle principal dans ce processus. Les révolutionnaires-émigrés aux idées socialiste-révolutionnaire essayaient de mettre en oeuvre leurs projets dans les fermes américaines collectives, les communes. Aux années 1870 aux États-Unis étaient créés des cercles d’émigrés russes révolutionnaires – «communes agricoles» et la communauté à laquelle N.V. Tchaïkovski prenait une part active. A New York, il y avait La société russe de l’auto-évolution composée au fond de travailleurs émigrés de Minsk, etc. Les Américains montraient de l’intérêt à quelques initiatives de l’émigration russe. Ainsi, en particulier, a été créée la Société des Amis de la liberté de Russie, à l’organisation de laquelle avec un émigrant russe S. Kravchinsky ont participé aussi l’écrivain Lily Wyman, Thomas Higginson, Mark Twain et d’autres personnalités du monde culturel américain. En comparaison avec l’Europe, au continent Américain, le nombre de la diaspora russe au début de la Première Guerre mondiale était énorme – selon certaines sources, jusqu’à trois millions de personnes126 (les paramètres de base étaient déjà cités ci-dessus). Il faut rappeler que l’enclave a été caractérisée par la multi-ethnicité, la présence de grandes masses du prolétariat et de la population paysanne et des représentants de divers autres couches sociales de l’Empire russe. Le spectre idéologique et politique de l’Amérique russe était aussi assez varié: Vieux-Croyants, sectaires, anarchistes, socialistes-révolutionnaires, des sociaux-démocrates. Les travailleurs qui ont émigré de Russie à l’Amérique

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

87

après 1905, ont apporté avec eux un «esprit des grèves de masse plus audacieux, offensif»127. Néanmoins, la majorité des expatriés aux États-Unis était l’émigration de main d’oeuvre, et n’avait pas un caractère politique128. Parmi les colons russes d’avant la révolution en Amérique du Nord une part des paysan en sa mentalité et son statut était proche à la notion de minorités nationales. Un trait distinctif de la diaspora russe aux États-Unis est son esprit d’entreprise (dans le cadre de la commerce la colonie russe d’avant la révolution en Amérique pouvait faire concurrence sans doute à la diaspora en Allemagne). Au début du XIX siècle la Compagnie russe d’Amérique (RAC) travaillait effectivement sur le territoire de l’Amérique russe, en réalisant à grande échelle la chasse aux bêtes à fourrure, l’exploitation des ressources naturelles du pays129. C’est justement en Amérique, prête financer généreusement les sciences et la technologie, qu’aux années 19201940 les inventeurs et scientifiques Sikorsky, Ipatiev et d’autres ont pu réaliser leurs talents exceptionnels. Les Américains ont donné le titre «Le don de Russie à l’Amérique» à l’inventeur de la télévision, V.K. Zvorykin qui est devenu en 1978 le premier membre de la Chambre de Gloire russe-américaine, a été élu membre de l’Academie nationale des Sciences, de l’ Academie d’Ingénieur et autres130. Certains projets américains et produits commerciaux tels que le chocolat «Mars» ont des racines russes. Les tendances sociales et politiques de l’Amérique russe étaient réunies par l’opposition envers la Russie officielle, qui a causé l’euphorie de retour dans les premières années après la révolution de 1917. Dans les villes des États-Unis et au Canada on étendait l’appel «Retournons en Russie!» de la Société de l’assistance technique à la Russie soviétique (l’organisation avait des bureaux à 75 villes d’Amérique et rassemblait environ 10 mille personnes). En 1917, en effet, B.I. Rheinstein, membre actif du parti «Narodnaïa Volia» des années quatrevingt, était revenu131. Immédiatement après 1917 à la suite de l’intervention américaine en Extrême-Orient les Etats-Unis ont ouvert la voie à un assez grand nombre de réfugiés russes de la Sibérie. En 1920, l’Amérique a introduit les quotas rigides sur l’immigration, qu’on essayait de surmonter de toutes manières possibles. Les façons les plus courantes de l’intelligentsia était d’obtenir l’aide d’amis et de parents dans les invitations des États-Unis auprès des entreprises et des universités, d’autres utilisaient des passeports étrangers, etc. Selon les statistiques officielles, en 1921, 6553 réfugiés en provenance de Russie étaient venus aux États-Unis, mais le chiffre réel était un peu plus. M. Raev estime que l’Amérique d’après

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

88

E. I. Pivovar

la révolution n’est pas devenue un «province» de la Russie à l’étranger132, mais cette affirmation n’est pas tout à fait juste. Aux années 1920-1930 de grandes diasporas russes sont apparues à San Francisco et Chicago. Dans certains cas, le business des Russes en Amérique devient le soutien aux nouveaux arrivants. Les entreprises de I.I. Sikorsky et d’autres embauchent beaucoup de compatriotes, des scientifiques qui ont déjà gagné la crédibilité aux États-Unis, fournissent l’entrée et à l’emploi à leurs collègues d’Europe et de la Chine. La disponibilité des programmes gouvernementaux de l’adaptation des immigrants était aussi importante pour les Russes aux Etats-Unis. Toute personne qui a obtenu la permission d’entrer, pouvaient compter sur une indemnité de déplacement de petits organismes de bienfaisance et des cours gratuits public de langue anglaise. Peu à peu se forme un espace commun d’émigration d’avant la révolution et d’émigration blanche, d’assistance mutuelle et des activités culturelles et éducatives, dont les bases étaient jetées par la Fondation pour les scientifiques russes et des écrivains, le Fond littéraire, fonds Bakhmétev, Fonds Kulaev, Fondation Tolstoï, la Société Historique russo-américaine, la Société des sciences, le groupe académique aux États-Unis et d’autres. Les forces scientifiques et pédagogiques de l’émigration russe aux Etats-Unis sont impliquées dans la création d’universités nationales de Russie à New York, Chicago, Californie, Pensylvanie133. Aux années 1920-1930 un centre historique d’études de l’émigration russe commence à prendre forme aux Etats-Unis 134. Simultanément avec le flux migratoire aux États-Unis à la fin du XIX – début XX siècle le processus de colonisation de la Russie et les Ukrainiens se formait au Canada. Le recensement de 1921 a enregistré les Russes (Ukrainiens, Biélorusses, Juifs) qui vivaient au Canada. Un des groupes d’émigrés russes au Canada était composé de Doukhoboris, arrivés dans le pays en 1899. G. Okulevich, auteur de «Russie au Canada», écrivait: «Les Doukhoboris au Canada est un phénomène unique, étonnant dans l’histoire de la destinée humaine. De l’autre côté du globe ... demeure la communauté du peuple russe, qui travaillent fort et conservent avec soin la langue et les traditions de leur patrie, qu’ils étaient forcés à quitter à la fin du siècle dernier»135. Leur nombre initial était un peu plus de 7000 personnes, et dans la seconde moitié du XX siècle – environ 20 mille. Il est à noter qu’au milieu des années 1980, avant la restructuration de l’Union soviétique l’organisation des Doukhoboris canadiens l’Union des communautés spirituelles a obtenu une mention dans la presse soviétique en tant que communauté de personnes qui ont «le développement durable du sentiment de dignité nationale et de l’identité, la nécessité d’une communication spirituelle et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

89

culturelle avec la mère patrie», ainsi que la volonté de développer «des relations amicales entre les peuples canadiens et soviétiques»136. Le gouvernement canadien a pris une position plus modérée sur l’arrivée des émigrés russes, parce que le pays avait besoin de main d’oeuvre, surtout dans l’agriculture. Cependant, en arrivant au Canada d’Europe et de Chine, les réfugiés russes cherchaient à éviter l’exploitement des terres vierges et s’installaient à Montréal, Vancouver et leurs environs. Un trait distinctif du développement de l’Amérique russe aux années 1940 était une influence positive, contrairement à l’Europe, des opérations militaires sur la structure et la composition de la diaspora. L’arrivée de France et d’autres pays de l’ancien monde des intellectuels, des écrivains et des professionnels de l’édition a donné un nouvel élan et une nouvelle qualité de la vie scientifique et culturelle des émigrés russes en Amérique. La participation américaine dans la guerre comme un allié de l’Union soviétique a contribué à l’apparition au sein de la diaspora d’un accord beaucoup plus grand sur la question de l’appui de l’Union soviétique137.Les jeunes immigrés naturalisés servaient dans l’armée des Etats-Unis. En même temps, l’afflux d’après-guerre de personnes déplacées et autres catégories de réfugiés fuyant la répression en URSS et dans la zone d’occupation soviétique, a fortement influencé le climat politique dans l’Amérique russe. Les organisations d’émigrés anticommunistes durant la «Guerre froide» étaient soutenues par l’Etat et des structures commerciales des Etats-Unis. En 1949 a été organisée le Comité national Europe libre (plus tard – Comité Europe libre), dont les membres étaient Allen Dulles et le général Dwight Eisenhower, ancien ambassadeur américain en Pologne Arthur Bliss Lane, président de l’American Bank Laurent Janine, un patron syndical, William Greene et d’autres. Dans la structure de la commission il y avait la radio «Europe libre», Centre pour l’étude de l’Europe centrale et le mouvement de la «Croisade pour la liberté». Le portrait d’un émigré politique de l’Union soviétique et d’autres pays socialistes était au centre du travail de ces organisations. Sauf la propagande politique et les études du soviétisme, le Comité prêtait un appui financier, juridique et moral aux réfugiés politiques de l’Europe orientale. En 1956, on a créé «l’Association des Américains – les immigrants d’Europe centrale et orientale». Depuis 1973, fonctionne le Congrès des Américains de Russie, qui comprend maintenant plus de 5000 personnes138. En 1950-1970 les États-Unis deviennent le centre mondial d’édition de l’étranger russe. Selon les données de 1972 la communauté russe a publié 25 journaux et 6 magazines en russe et en anglais avec un tirage total de 65.128 exemplaires. Les éditions aux Etats-Unis des diasporas ukrainienne, arménienne,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

90

E. I. Pivovar

lituanienne et d’un certain nombre d’autres communautés nationales de l’URSS a reçu une grande envergure. La plupart de ces publications portaient l’empreinte de «la guerre froide» et, en conséquence, avait une tendance anti-soviétique139. Cette période est l’âge d’or en Amérique de «revues épaisses», traditionnelles en Russie avant la révolution, puis parmi les émigrés russes, qui publiaient les œuvres de fiction, mémoires, études philosophiques et théologiques. Les plus connus de ces publications Messager du Mouvement chrétien russe et la Nouvelle revue continuent à paraître aux années 2000, avec cela les structures d’édition et le système de distribution de la presse russe en Amérique ont transmis partiellement leur activité directement sur le territoire de la Russie. Les périodiques en langue russe, visant à des dissidents politiques et intellectuels en Amérique russe moderne avaient dans une large mesure remplacé les éditions illustrées populaires, orientées vers un vaste éventail de lecteurs, tels que la revue Grand Washington. Selon A.B. Ruchkin, le trait particulier de diaspora russe en Amérique est un violent conflit interculturel entre les différentes générations, dont les points de tension principaux sont créés de vitesse et de degré d’élimination de barrière de langue différents, d’influence de l’école américaine sur la jeune génération, de loyauté et de perception par les enfants de la culture russe et les traditions, et des controverses entre les parents et leurs enfants de l’attitude envers l’Amérique et la Russie, des différences extérieures du comportement, d’habillement etc.140. La multiplicité des strates politiques et sociales de l’émigration russe n’était pas propice à la consolidation de son image commune dans la société d’accueil américaine140. La complexité de la compatibilité mentale des émigrés de Russie et de la société américaine, en liaison avec la présentation inexacte de l’image de la Russie par les médias occidentaux ont conduit au fait que la plupart des Américains «savent ce que c’est que la mafia russe, mais ils ne comprennent point ce que c’est que l’amitié des Russes»141. L’aspect négatif de l’ère post-soviétique est l’émergence des structures de criminels organisés russes dans plusieurs villes des Etats-Unis et le Canada – Atlanta, Chicago, Miami, Philadelphie, Montréal, Toronto et d’autres. La presse américaine du début des années 1990 écrivait de la présence dans le pays au moins de 12 groupes criminels d’origine russe, au nombre de 400 à 500 personnes qui ont participé au trafic de drogue, aux assassinats, au racket, à la contrefaçon de monnaie. (C’esr curieux que selon la presse américaine, ces personnes entraient aux Etats-Unis, se présentant comme des dissidents qui étaient emprisonnés en Union soviétique pour des raisons politiques.) Ce phénomène a nui pendant plusieurs années à la réputation des Russes aux Etats-Unis, mais a peu influencé la diaspora dans son ensemble, puisque les représentants de ce

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

91

groupe cherchaient à s’intégrer non seulement dans sa société, mais dans le système de pègre internationale. En 1990-2000 la diaspora russe aux Etats-Unis a continué de développer le plan institutionnel, avec le motif principal de la vie publique qu’était la préservation du monde russe – langue, culture et traditions. On créait des associations d’institutions pour enfants de Russie (jardins d’enfants, écoles, ateliers d’art), l’ Association «Monde russe en Amérique» était organisée et encadrée juridiquement142. Le début de la colonisation russe de l’Amérique latine est en gestation depuis le moment où les colons russes, surtout des agriculteurs, ont fait leur apparition au Brésil, en Argentine, en Uruguay. Plus tard, certains immigrants ont déménagé au Chili, au Paraguay et Bolivie143. En 1920-1930 les Russes venaient en Amérique latine, consistant généralement des flux migratoires secondaires en provenance d’Europe et étaient disposés à l’adaption et à la naturalisation rapide dans de nouvelles conditions. Aucune vaste infrastructure des organisations socio-politiques, éducatives, historiques et culturelles, les associations de l’assistance sociale mutuelle, qui étaient typiques pour la diaspora russe en Europe, l’Extrême-Orient, les Etats-Unis, n’était pas créée. Cela n’a pas aidé à préserver l’identité culturelle russe, a conduit à une assimilation rapide et l’intégration dans la société de résidence. En Amérique latine, les émigrés russes dépassaient le niveau culturel général de la population, ce qui leur permettait d’avoir de hautes posistions et même des positions-clef au sein du gouvernement et des entreprises, d’exercer une grande influence sur le développement économique, la science et la culture du pays d’accueil. Malgré les conditions de vie extrêmement difficiles des premiers colons, qui ont répondu à l’idée du général I.T.Belyaev sur la création en Amérique latine du «Foyer russe», les erreurs et les abus de certains des organisateurs qui accompagnaient leur aménagement, les anciens Russes sont devenus l’élite intellectuelle du Paraguay144. Le renversement en 1936 d’un gouvernement démocratique de E. Ayala par le colonel R. Franco n’a pas permis de mettre pleinement en œuvre l’idée du «Foyer Russe», car les émigrés russes quittaient le Paraguay vers d’autres pays en Amérique latine. Toutefois, la personnalité de I.T. Beliaev, un militaire de talent, administrateur et savant, reste actuellement l’une des figures clé de l’histoire du Paraguay. Aux années 1861-1920 près de 164 000 immigrants de Russie étaient arrivés en Argentine. Les flux migratoires au Brésil et en Uruguay sont élevés à 115 mille personnes (pour les années 1901-1920)145. La communauté des émigrés russes en Argentine a été la plus peuplée du continent et pour la plupart, agricole. Cette diaspora était caractérisée par une demeure compacte dans les zones

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

92

E. I. Pivovar

rurales, ce qui a contribué à préserver les traditions culturelles russes, la langue et la structure de la vie quotidienne, pour compenser le faible développement des structures organisationnelles. À la fin des années 1940 l’un des foyers de l’étranger russe en Amérique du Sud est Venezuela, qui reçoit un grand nombre de personnes déplacées de l’Allemagne. À Caracas, a été créé Maison russe Pouchkine, Librairie slaves et un certain nombre d’autres centres culturels et communautaires, on publiait la revue Cause commune. Dès le début des années 1990 la colonie russe au Venezuela comptait jusqu’à 5 000 personnes146. Le peuplement d’Extrême-Orient des russes a été l’une des conditions essentielles pour la conservation de ces territoires, car les avant-postes militaires, séparés du centre de l’immense empire, des étendues presque impraticables de la Sibérie, ne pouvaient pas résoudre efficacement ce problème147. Au début du XX siècle l’avant-poste principal de la Russie en Extrême-Orient est devenu le CER, à travers l’infrastructure duquel la culture russe et de la technologie coulaient en Chine. Vers le 14 Décembre 1918 à Harbin avec sa banlieue il y avait un peu plus de 38 000 de Russes, les femmes étaient légèrement plus nombreuses que les hommes148. Le facteur CER a joué un rôle important dans le développement de la communauté russe d’après la révolution à Harbin, ce qui rend plus facile l’adaptation dans une langue étrangère et l’environnement culturel. En outre, cette branche de l’émigration à l’Extrême-Orient était caractérisée par la présence de grandes structures militaires149 ce qui lui donne le type du «flot de Crimée». En outre, les Russes en Chine étaient caractérisés par des colonies compactes de cosaques, avec leur système de gestion et les métiers traditionnels – l’agriculture et l’élevage. Les plus grands flots de réfugiés, le flux de l’Est, qui a emporté environ 250 mille personnes, ont été causés par la chute du gouvernement d’Omsk, en 1919, l’instauration du pouvoir soviétique dans le Trans-Baïkal en 1920 et en Extrême-Orient dans son ensemble en 1922. Lors de l’évacuation de Primorye deux corps blancs accompagnés de population civile au nombre total d’environ 7000 personnes ont franchi la frontière de la Chine et avait été cantonnés à Jilin et ses environs. D’autres parties de l’armée et les réfugiés avaient quitté Vladivostok en 30 navires150. À ce stade déjà l’effondrement des forces armées anti-bolchevique en Extrême-Orient et l’inévitabilité de l’exil étaient évidents, en particulier, parce que l’étranger russe en Europe et aux Etats-Unis en 1922 est devenu un fait accompli. Le commandant de la flottille de Sibérie admiral Stark a dit à propos de l’arrivée des navires dans le premier port de l’arrêt Wonsan: «Le fait est accompli: nous avons perdu l’étape de la lutte de 1918-1922 dans le plan de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

93

l’ancien caractère de la lutte, internés sur le territoire d’un autre Etat et avons pris le statut de réfugiés ordinaires»151. Plus de la moitié des migrants se sont installés en Chine, dont près de 100 mille se sont installés en Mandchourie. Pour ceux qui restent la Chine est devenue un point de la migration de transit: 40 milliers de réfugiés sont partis pour le Canada, 20 000 – aux États-Unis, 3 mille personnes – en Amérique du Sud, et 1700 – en Australie152. Les spécificités de l’émigration russe en Chine sont détérminées par la proximité et l’étendue de la frontière avec l’Union soviétique, et après le transfert du CER – par la présence immédiate des éléments soviétiques dans la diaspora et l’adoption d’une partie importante de la diaspora de la citoyenneté soviétique. G.V. Melikhov note une nuance intéressante dans la psychologie de certains des réfugiés à Harbin, qui accusaient le Japon, l’Angleterre, la France et les EtatsUnis de ce que leur intervention dans le territoire de la Russie a donné de faux espoirs et a incité des milliers de personnes à se mettre en route pour surmonter les événements militaires sous la protection de l’Entente, au lieu de «vivre tranquillement sous le régime soviétique» 153. Un aspect important du monde intérieur de la colonie russe en Chine était l’absence des éléments de la haine nationale, de l’antisémitisme. À Harbin il n’a jamais existé de «sédentarité», parmi les travailleurs de la construction de CER il y avait des représentants de toutes les nationalités et les religions de la Russie tsariste. Cette «expérience enrichissante de vivre ensemble des personnes, indépendamment de leur appartenance ethnique, sociale et de classe»154 a conservé son importance aux années 1920 – 1940. La stratification de l’Harbin russe, et d’autres centres de la diaspora en Chine dans les domaines sociaux, nationaux, culturels est notée par la plupart des mémorialistes et historiens de l’Extrême-Orient expatriés. La diaspora russe a créé de nombreuses structures institutionnelles, parmi lesquelles les sociétés nationales d’assistance mutuelle et de l’éducation, telles que juive, géorgienne, polonaise et d’autres, y compris la communauté juive spirituelle de Harbin (Hedo), jouaient un rôle important. Au cours du processus d’interaction économique et culturelle dans le milieu des émigrés à l’Harbin une culture particulière juiverusse a émergé, qui avait succédé à l’Association des émigrés en provenance de Chine dans Israël155. En même temps, N.E. Ablova écrit de la présence dans une colonie russe à Shanghai d’une variété d’associations politiques, parmi lesquels il y avait des débats acharnés: «...les «kirillovtsy» étaient en contradiction avec les «nikolaevtsy», les représentants des «régionalistes» se disputaient entre eux, les partisans de Horvath rivalisaient avec les défenseurs de Semenov, etc.156.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

94

E. I. Pivovar

Le mouvement du régionalisme sibérien, qui évolutionnait aussi en Europe grâce à l’Institut de Prague de l’étude de la Sibérie faisait une partie très sensible de la société russe en Chine. En 1932, certains des «régionalistes», sans renoncer à la lutte politique, même avançaient l’idée d’une action militaire avec l’aide des Japonais pour occuper le littoral d’Extrême-Orient russe157. L’historien de l’émigration russe en Chine E. Aurilene relève une caractéristique de l’émigration russe (les intellectuels) en Chine, comme l’intérêt croissant pour la religion, qui s’est réalisé en tant qu’élément de l’opposition de la mentalité russe à la culture orientale158. En même temps dans la littérature et les arts visuels de l’émigration russe en Chine, on pouvait voir une influence significative orientale159. C’est d’une importance exceptionnelle pour l’émigration russe tout entière qu’avaient des institutions éducatives et scientifiques de l’émigration russe en Chine: la Faculté de droit, l’Institut polytechnique, la Société pour l’étude de la région de Mandchourie et son musée ont démontré le potentiel intellectuel de la diaspora russe et sa ténacité exceptionnelle dans le maintien et le développement à l’étranger des traditions de science et de culture160. Les activités scientifiques et culturelles de l’émigration russe, en dépit des barrières de civilisation a produit une grande influence sur la société en Chine161. L’image des Russes en Chine ne serait pas complète sans mention de leurs talents littéraire et théâtrale, d’un large éventail de publications, des entreprises variées. Comme le fait remarquer E. Taskina, Harbin russe «est devenu une sorte d’auto-suffisante dans la culture, pour éduquer et former la deuxième et même la deuxième génération de la diaspora russe sur le sol chinois, et dans l’isolement de la patrie» 162. La diaspora russe en Chine et en Mandchourie, possédait de l’autonomie organisationnelle et politique dans le monde de Russie à l’étranger163. La base de ses relations avec le gouvernement mandchou était fondé sur la loyauté constante de l’émigration russe envers le système politique local, son énorme contribution au développement de l’économie régionale, la vie sociale et culturelle du Nord-Est de la Chine164. Aux années 1950, l’instauration du régime communiste en Chine a provoqué deux des flux migratoires: au Japon, aux Etats-Unis et en Australie, et en URSS. Le sort de nombreux émigrants rapatriés en provenance de Chine, en dépit de leur citoyenneté soviétique, avait pris une tournure dramatique, mais une grande partie d’eux se sont réadaptés au pays d’origine, ont fait leur carrière professionnelle et personnelle. L’association des russes en provenance de Harbin en Russie, qui était non formelle, a été «légalisée» en 1990 et a pris un nouvel élan

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

95

à cause de l’intérêt croissant du public pour l’émigration russe en général et la diaspora en Chine en particulier. Aux années 2000, le développement de la communication internationale des Harbin se fait dans les périodiques et sur Internet. Ce phénomène curieux se produit dans le contexte de l’évolution dynamique de contacts économiques et culturels entre la Russie et la Chine , réalisés à titre privé («navettes», les mariages mixtes, etc), et au niveau de l’État et de la société («Année de la Russie en Chine» et «Année de la Chine en Russie»). La présence des Russes en Chine est devenue un facteur de plus en plus important dans les relations entre les deux États165. Peu à peu, une couche de citoyens russes s’est formée. Ils vivent en permanence en Chine, sont associés à lui, ont beaucoup d’intérêts communs, et ce n’est pas l’héritage de migrations passées, mais le phénomène des décennies passées166. Aux années 2000, la Chine comptait environ 13,5 mille Russes et les émigrés russophones. Le Japon et la Corée ont attiré un tout petit nombre de Russes. Comme c’est noté par le diplomate de tsar D. Abrikosov, en Chine «on s’adapte généralement plus facilement»167. Pendant la période d’avant la révolution l’image de la colonie russe au Japon était définie par sa mission orthodoxe à travers la personnalité exceptionnelle de Nicolas du Japon. Toutefois, d’autres infrastructures étaient pratiquement absentes. Le nombre de la diaspora russe au Japon dans la période d’avant-guerre était seulement 2000 personnes. Son centre était situé dans les villes de Hakodate, Tokyo, Yokohama et Kobe168. À Yokohama, en particulier, un groupe de Koltchak s’était installé après sa fuite à l’étranger à la suite de la défaite des troupes blanches à Tchita. Les émigrants russes, comme tous les autres étrangers, s’étaient trouvé au Japon dans un environnement hostile et ont fait l’objet d’une surveillance constante de la part des autorités. Par exemple, on envoyait régulièrement aux ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur et à d’autres hauts responsables des autorités locales des rapports secrets conservés aujourd’hui dans le «Cabinet des documents diplomatiques historiques» du ministère des Affaires étrangères japonais, dans le «Résumé des mots et des actes des étrangers demeurant au Japon168. Ce mécanisme policier mis en œuvre par le bureau d’inscription des émigrés (BREM), a été réparti sur les russes demeurant en Chine pendant l’occupation japonaise. Les Russes au Japon ont été engagés dans des activités d’entrepreneur, en particulier en commerce de tissu, de produits de beauté, etc. Aux années 1920 les marchands Morozov avaient fondé une confiserie, des produits de laquelle – chocolat «Morozofu» est toujours très populaire au Japon. Une forme importante de l’activité des émigrés russes dans cette région ont été les performances

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

96

E. I. Pivovar

des musiciens, des chanteurs d’opéra et de ballet, dont les annonces étaient régulièrement publiées dans les journaux japonais. En particulier, le premier orchestre symphonique au Japon a été créé par le professeur Shiferblatom d’origine de la Russie. Un disciple de Scriabine, Pavel Vinogradov qui avait la nationalité australienne vivait et travaillait à Tokyo. Après la Seconde Guerre mondiale, les réfugiés russes de la Chine communiste et les anciens Russes et leurs descendants, qui ont servi dans les troupes d’occupation américaines sont arrivés au Japon. Parmi ces derniers étaient le colonel Pash (Pashkovski), qui a dirigé le département politique d’état-major de MacArthur, le commandant du corps d’Australie le général Gray, le médecin personnel de MacArthur Yanpolsky etc. En 1985, au Japon, il y avait une population résidente de 322 Russes en 1990 – 440 en 1995 – 2.169 personnes. Cependant, en 2007, la diaspora russe a fortement augmenté. Le nombre de citoyens russes dans le Japon moderne a atteint 10 milles. En plus, il existe un nombre non précisé de représentants russophones des pays de la CEI – l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, etc. La culture classique russe a toujours été réputée par l’Orient169, y compris le Japon. Bien que, jusqu’à une date récente, la taille de la colonie russe au Japon n’était pas grande, déjà en début du XX siècle l’élite intellectuelle de ce pays montrait un intérêt considérable à la culture russe, notamment aux œuvres de Léon Tolstoï et d’autres classiques. Cet intérêt se reflète dans la création des centres scientifiques et socio-culturelles étudiant l’histoire et la culture de l’étranger russe en Extrême-Orient – «La Russie et le Japon»(1978) et «l’Association japonaise de l’étude de la branche Est de la Russie à l’étranger» (1995). De la Chine plusieurs émigrants russes partaient en Australie. La diaspora russe a commencé à se former ici au XIX siècle, mais avant 1918 elle était épisodique, aléatoire, et le nombre total des Russes dans le pays des kangourous ne dépasse pas 2,5 mille personnes. En même temps à partir du milieu du XIX siècle les activités culturelles, le commerce et les contacts économiques entre la Russie et les colonies australiennes commencent à se développer, aussi que des liens scientifiques et techniques, en particulier dans les domaines liés à l’industrie minière170. Des auteurs modernes identifient cinq flots d’immigration de Russie à l’Australie au XX siècle. En 1918-1940 c’étaient pour la plupart des émigrés blancs qui arrivaient sur le continent Vert, beaucoup en transit de Chine et du Japon, et aux années 1947-1952 c’étaient surtout «personnes déplacées» de l’Europe. Aux années 1950 le flot «Harbinen» est venu en Australie ; il comprenait plu-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

97

sieurs générations d’émigrés russes, principalement des membres du mouvement blanc et la jeune génération qui a quitté la Chine après l’instauration dans celle-ci du régime communiste. En 1970-1980 la diaspora russe en Australie était enrichie d’émigration ethnique de la période de «la guerre froide», et, enfin, aux années 1990, l’émigration en provenance de Russie a reçu un caractère économique. C’est curieux que pour les émigrés de ces dernières années, la diaspora russe utilise le terme «nouveaux arrivés», en soulignant leur manque de racines dans le sol local171. Les centres principaux de la diaspora russe en Australie sont devenus Sydney et Melbourne, de grandes colonies russes étaient fondées en Brisbane, Adelaide et Perth, il y a aussi des foyers des diasporas à Canberra, Geelong, Qom, Hobart, Darwin et Newcastle. Dans la période de son développement, la communauté russe en Australie a créé un grand nombre de clubs et d’autres organismes communautaires dont les membres sont unis par des intérêts et l’appartenance à l’un ou l’autre «flot». Au début du XXI siècle l’ Australie russe réunit environ 200 mille personnes. Les autorités australiennes, comme celles des Etats-Unis accordaient toujours une attention au problème des émigrés. La législation australienne ne contient pas d’articles discriminatoires contre des émigrés qui ont des droits, des salaires, des pensions etc. sur un pied d’égalité avec les autres citoyens. Actuellement, au niveau fédéral, les problèmes des compatriotes russes et d’autres communautés ethniques du pays sont de la compétence du ministère de l’Immigration et citoyenneté. Dans les régions de Fédération du Commonwealth d’Australie les émigrés sont de la compétence des départements chargés de la diversité culturelle et d’aide sociale, généralement sous la forme de subventions à diverses manifestations culturelles. La diaspora russe en Australie a une structure uniforme: dans de nombreux Etats australiens il y a des organisations à but non lucratif : des représentations ethniques russes, qui organisent le travail des écoles du dimanche, des maisons de retraite, des services d’aide sociale. Elles sont également engagées dans l’édition de journaux et de magazines, de la production radio, d’organisation des studios de théâtre, des cercles littéraires et des sociétés sportives. La colonie russe en Australie a porté beaucoup d’intérêt à la réunion du Président de la Russie V.V. Poutine avec les compatriotes, qui s’est tenue à Sydney au cours de Sommet de l’APEC en septembre 2007. L’événement a été suivi par le ministre des Affaires étrangères de la Russie Sergey Lavrov, le maire de Moscou Iouri Loujkov, le vice-président de la Douma d’Etat Artur Tchilingarov et d’autres représentants de l’élite politique russe. Et dans un discours de V.V. Poutine et dans les réponses des Australiens Russes une idée était clairement

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

98

E. I. Pivovar

indiquée,  qu’une nouvelle page a été tournée dans les relations entre la Russie et les Russes à l’étranger. L’un des chapitres les plus passionnants de l’histoire de l’étranger russe est l’apparition de la colonie russe en Afrique. Sauf peu de voyageurs-scientifiques et d’aventuriers, les Russes n’ont pas participé à l’exploitation du continent noir. Bien sûr, il y avait de petites représentations de commerce et les missions diplomatiques en Afrique du Nord et aussi l’épisode avec la participation des émissaires militaires de Russie aux opérations militaires de la guerre des Boers. Pendant la période d’avant la révolution, les Russes allaient en Afrique «selon les occasions les plus ordinaires : artistes – en tournée, peintres – pour les croquis, les journalistes – en mission de rédaction, les archéologues – pour l’expédition, les explorateurs – pour le safari, et les nouveaux mariés – pour passer une lune de miel»172. La diaspora russe a apparu en Afrique à la suite de la Première Guerre mondiale et la Révolution de 1917. Le premier groupe compact de Russes, devenus exilés forcés en Afrique, étaient les restes du corps expéditionnaire russe au front occidental, qui étaient envoyés en exil en Algérie par le commandement français pour le refus d’obéissance173. Plus tard, les représentants des forces armées anti-bolcheviques ont commencé à arriver en Afrique du Nord. La plupart sont venus ici des points de transit migratoires: la Turquie, l’Egypte, les îles grecques, Malte. Aux années 1930, quelques-uns des émigrants russes chômeurs sont partis d’Europe pour «coloniser» l’Afrique174. Dans les colonies africaines ce n’est que les médecins, enseignants, ingénieurs, agronomes, géologues, hydrographes, aviateurs, qui avaient une chance de trouver un emploi permanent, c-à-d., les représentants de ces professions qu’avait un certain nombre d’émigrés du flot d’émigration d’après la révolution, y compris les officiers des armées blanches. Le centre le plus célèbre de l’Afrique russe aux années 1920-1930 est devenu le port de Bizerte en Tunisie, où les réfugiés de la «vague de Crimée» arrivaient sur les navires de l’escadre russe et du Corps naval d’instruction175. Au début des années 1920 700 officiers de marine se sont établis à Bizerte, environ 2000 membres de l’équipage et environ 250 leurs épouses et enfants176. Il ne faut pas oublier qu’ils étaient dans la colonie française et étaient formellement une partie de la diaspora russe en France. La même chose s’applique à la colonie russe au Congo belge et certains autres Etats africains. Cette circonstance a joué un certain rôle au statut juridique des réfugiés, en leur fournissant une aide matérielle de l’Europe et le départ subséquent de l’Afrique. Au Congo belge, la quasi-totalité de la colonie russe composaient des marins qui étaient invités à l’administration publique comme hydrographes. Parmi

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

99

eux, l’équipe a été créé, hébergé dans un bâtiment spécial «L’hirondelle», où ils s’étaient installés avec leurs familles177. Le pic de l’afflux de réfugiés en provenance de Russie en Afrique était en 1920, quand environ 30 mille personnes sont arrivés ici178. Pour la plupart c’était un point de transit forcé, temporaire. Au début des années 1920, beaucoup s’attendaient à rentrer chez eux, puis, ayant compris l’inanité de cet espoir, cherchaient une occasion de passer en Europe ou en Amérique. En premier lieu, partaient ceux qui avaient des parents ou des amis en Europe, aux Etats-Unis ou en Australie179. En même temps, certains représentants des professions populaires ont choisi de rester ici pour longtemps ou à jamais. Parmi eux, en particulier, étaient des médecins A.Vasiliev, N. Dorogievsky, N. Naumov et d’autres, qui travaillaient pendant de nombreuses années dans différentes villes de Tunisie180. La jeunesse russe en Tunisie était inscrites aux programmes d’aide aux étudiants émigrés (le Comité Fedorovskiy, etc.) et allait en France et en Tchécoslovaquie, pour l’admission à l’enseignement supérieur. La politique des autorités françaises après la reconnaissance par la France de l’URSS en 1924 a aussi contribué à la diminution progressive de la diaspora à Tunis181. Au début de 1921 la Tunisie recevait des journaux des centres d’édition de l’émigration en Europe. Les réfugiés bloqués dans une civilisation différente, dans l’isolement non seulement de la Russie, mais pratiquement des Russes à l’étranger, avaient un besoin spécifique de livres et de journaux russes et étaient prêts à dépenser leurs petites ressources182. En général, la vie des Africains de Russie, leur vie dans un environnement de la civilisation et la nature totalement étrangères a été une expérience vraiment unique. Une certaine analogie peut être faite avec les Russes essayant de créer une colonie en Amérique latine. La présence dans les zones accueillant des réfugiés d’un petit nombre de diplomates français et britanniques, les missionnaires, les militaires était pour les Russes le seul moyen de communiquer avec la civilisation européenne. Avec cela, les relations des émigrés russes en Tunisie avec les représentants d’Europe en Afrique n’est pas toujours favorable, compte tenu notamment de l’élimination dramatique de la flotte russe par les français. La Tunisie moderne est aujourd’hui la demeure d’environ 3 mille émigrés de l’Union soviétique, principalement les femmes russes des Tunisiens qui ont reçu l’éducation en Union soviétique183. Au début des années 1920, les émigrés militaires russes ont commencé à arriver en Ethiopie, où il y avait une mission diplomatique russe d’avant la révolution. Notez que le fils de l’un des membres du personnel diplomatique, M.I. Babitchev a passé toute sa vie en Éthiopie (jusqu’en 1955), travaillant comme

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

100

E. I. Pivovar

fonctionnaire d’État, avait une femme éthiopienne et trois filles et deux fils, à qui il a donné des noms russes184. L’Ethiopie a attiré des émigrants du flot d’après la révolution par ses traditions monarchiques et la religion orthodoxe. De 1925 à 1935, 17 officiers russes sont arrivés ici, dont deux généraux, 6 ingénieurs, 4 médecins et 8 personnes de professions diverses. Presque tous ont été adaptés avec succès, peut-être en raison de leur petit nombre: les officiers se sont fait embaucher comme topographes de la fonction publique, M.V. Bankul est devenu le directeur de compagnie «Singer», I.S.Khvostov est devenu avocat, le colonel A.N. Fermor a fait sa carrière militaire dans l’armée éthiopienne, H.P. Voronovskii est devenu ingénieur en chef du chemin de fer de Djibouti à AddisAbeba, etc. En 1935, la colonie russe en Ethiopie était d’environ 80 personnes, mais après l’occupation du pays par les Italiens la plupart des émigrés étaient partis, et en 1940 à Addis-Abeba il n’est resté que 12 colons russes185. Un thème à part est la réinstallation des Russes à la Palestine. À la fin du XIX – début XX siècle plusieurs dizaines de familles russes qui souhaitent s’installer en Terre Sainte y sont arrivées: c’étaient des juifs-prosélytes (Héra), profondément religieux, des «soubotniks» et les représentants des autres sectes. Habituellement, ils venaient en groupes pour créer des communautés compactes, se soutenaient mutuellement. Les premiers Hera russes s’étaient installés dans la Galilée. Les compétences de travail paysan les aidaient à surmonter les difficultés d’adaptation (climat lourd, épidémie de paludisme, problèmes liés à la Première Guerre mondiale). Ces communautés, écrit N. Semenchenko, sont peu à peu devenues «un élément organique de la mosaïque ethnique complexe de Palestine»186. En outre, un petit groupe de Russes demeurant en Palestine dans la période d’avant la révolution était le clergé et les employés de la mission orthodoxe russe. Dans le premier quart du siècle, l’émigration juive en Palestine s’était formée dont un pourcentage significatif étaient des immigrants en provenance de Russie et de Pologne. Après la guerre des Six Jours (1967), l’arrivée massive d’émigrés en Israël en provenance de l’URSS et des Etats-Unis, principalement sionistes religieux a commencé. Ceux qui partaient pour l’Israël et l’Occident à l’époque soviétique, avaient une vision typique idéalisée de la vie à l’étranger, sur les possibilités presque illimitées pour les revenus et la croissance de carrière. Le Jerusalem Post israélien a ironiquement écrit en mai 1976, sur le fait que beaucoup d’émigrés, «surtout les Juifs de Russie, croyaient-ils, que les rues ici sont pavées d’or». Le rapatriement en Israël s’est intensifié au cours de la restructuration et a continué rapidement dans la première moitié des 1990. Selon l’Agence Sokhnut de 1989 à mai 1999, 790 475 anciens Juifs soviétiques et leurs familles ont

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre III

101

rapatrié en Israël. Parmi eux, 30,4% ont quitté le territoire de la Fédération de Russie, 31,5% – en provenance d’Ukraine, 16% – en provenance d’autres républiques européennes de l’ex-URSS, 19,5% – en provenance des républiques de l’Asie centrale et du Caucase. Après la «défaillance» le départ a fortement réduit, cédant le pas à la migration en Allemagne et aux États-Unis. Selon les sondages des sociologues, dans cette période le niveau de motivation de départ a réduit significativement, plusieurs préféraient vivre et travailler en Russie187. Au total, à partir de novembre 1989 à mai 2000 vers 850 mille personnes étaient venues en Israël, en 2004 on a déclaré l’arrivée du millionième rapatrié188. L’Eglise orthodoxe russe en Palestine a repris son infrastructure aux années1990-2000, ce qui a contribué non seulement à l’apparition de grandes masses de pèlerins, mais aussi de serviteurs de culte, des organisateurs de voyages, et d’autres catégories de personnes associées avec le monde orthodoxe d’Israël, qui résident en permanence dans le pays. *

*

*

Ainsi, vers la fin du XX siècle, la quasi-totalité des diasporas russes du monde avaient un caractère multi-facettes, étant formées sous l’influence de deux ou trois ou plusieurs flots de migration, complétés par un afflux permanent de l’émigration individuelle (de famille). Certains d’entre elles dépérissent, tandis que d’autres, malgré le petit nombre, jouent un rôle de premier plan dans la culture du Monde Russe grâce à l’histoire remarquable et les personnalités, représentant tel ou tel coin de l’étranger Russe à toute la communauté internationale des Russes (l’exemple le plus évident – la Tunisie et A.A. Shirinskaya-Shikhmatova). Dans les grandes diasporas en dehors de l’ancienne Union soviétique (Etats-Unis., France, etc.) la dynamique de migration de la Russie et de retour a fortement augmenté en comparaison de la période 1960 – mi 1980. D’autre part, après une brève hausse à la fin des 1980 – mi 1990, ce mouvement a perdu un caractère pulsatile et se développe dans le rythme général de la migration internationale. Dans la période post-soviétique le degré des contradictions internes à la société d’ émigrés de l’Ouest, déterminé par les différences idéologiques entre les membres de différents flux migratoires et de groupes d’immigrants, a diminué. Le «phénomène de citoyens soviétiques» dans les pays étrangers a disparu. Les employés des ambassades de Russie et des spécialistes travaillant sous contrat, peuvent non seulement être perçus comme faisant partie d’un monde russe à l’étranger (et pas seulement un groupe isolé de «sympathisants»), mais jouent vraiment un rôle important d’un lien entre la Russie contemporaine et de la diaspora.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

102

E. I. Pivovar

Après la chute de l’URSS, la population russophone dans les pays de la CEI est devenue une «diaspora de catastrophes» régulière. Le système des diasporas russes dans les Etats voisins est un phénomène complètement nouveau. Sa valeur est déterminée non seulement par le nombre des communautés russophones et par le complexes de leurs caractéristiques sociales et mentales, ayant complètement changé l’idée traditionnelle de l’étranger russe, mais aussi par l’influence de ce facteur sur les processus économiques et politiques internationaux. Ce n’est pas surprenant que l’apparition sur la carte «de la nouvelle Russie à l’étranger» a créé une nouvelle tendance dans la science politique, l’histoire contemporaine, la sociologie, a stimulé la création de plusieurs centres de recherche, chargés exclusivement des problèmes de la CEI et des Etats voisins, y compris le sort des compatriotes.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

103

Chapitre IV FORMATION DES DIASPORAS EMIGRANTES RUSSES DANS LE MONDE GLOBALISANT

1 Les diasporas russes à l’étranger. L’analyse comparative typologique En vertu de la société polyethique et plusieurs motivations migratoires en Russie, dont on a déjà ci-dessus, les diasporas nationales fondées dans les pays et régions différents du monde au XIX-XX siècles sont devenues une partie d’un phénomène du Monde Russe. Leur appartenance à l’étranger russe est convetionnelle dans un nombre des cas, définissant seulment avec le point du départ liminal – l’Empire Russe, l’URSS ou la Féderation de Russie et avec la sensation de tels immigrés comme les Russes sans distinction de leur appartenance nationale. Il faut noter que cette norme générale concerne aux ex-russes. Pour le socium extérieur tous les immigrés de la Chine sont les Сhinois, de l’Espagne – les Espagnols, des Indes – les Indiens etc. Les différences et contradictions nationales dedans une telle diaspora grande ne sont connues que par elle-même ou par fonctionnaires et spécialistes chargés des problèmes des émigrés. Même en Russie contemporaine les différences éthniques sont plus importantes qu’à l’étranger «où nous sommes tous les Russes». Selon V. Tichkov cela est une conséquence non seulement la norme mondiale mais aussi la spécifité russe «du traitement fondementaliste (primordial) de l’ethnicité»1. La différenciation selon les nationalités dans les communautés des immirés se passe d’habitude pendant des recherches spéciales ou à cause des circonstances sociales et politiques spéciales. Ainsi si les joueurs de la séléction de l’URSS de football ou les militaires de l’Armée Soviétique qui sont les tchétchènes selon leur nationalité étaient les Russes pendant le conflict en Afganistan, mais dans les années 1990 quand la Tchétchénie est devenue un des facteur dans le jeu géopolitique ses représentants ont considérés à l’Ouest comme un groupe ethnopolitique opposant la Russie.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

104

E. I. Pivovar

L’immigration nationale des peuples de l’Empire Russe avant la Révolution de 1917 s’accordait en général des vagues immigrantes communes mais avec des motivations additionnelles. Ainsi la plupart des immigrants de la Lituanie ont été les paysans sans terre (avant 1914). Les facteurs de immigration pricipaux étaient la retraite du droit de servage, la répression de la levée en 1863, la faim après des mauvaises années 1867-1868 et enfin la conscription universelle ratifiée en 1874. Comme pour les immigrants de travail russes le motif d’enrichissement et le retour après dominait dans ce groupe. Pourtant même au XIX siècle dans la structure des communautés nationales à l’étranger (polonaise, lithuanienne) il y avait des éléments formés exactement en rejectant par principe le «Monde Russe» politique et culturel. Cette influence s’est forcée dans les années 1930-1940 ce qui est devenu une circonstance de l’aspiration de ces communes nationales à la formation des états indépendants homonymes qui avaient été fondées bien après leurs diasporas dans d’autres pays. Ainsi la Russie livrait «le materiel de diaspora» aux autres pays premièrement à la Pologne, la Lithuanie, la Lettonie, l’Estonie, la Finlande, l’Ukraine, la Biélorussie. Pourtant les fragments de telles diasporas sont toujours sur le territoire de la Russie et sont les russophones ce qui les lie avec le Monde Russe. Il faut noter que la conception de soi-même charachtéristique des diasporas nationales comme les représentants des peuples coloniaux exploités par les Russes ne comptait pas le fait que le système d’exploitation s’appliquait également à la population russe, et la couche dirigeante avait la base multinationale2. Le courant d’immigration des paysans des régions nationales nord-ouest vers l’est de l’Empire dans les siècles XVIII-XIX montrent que sur le territoire russe ils trouvaient souvent de meilleurs conditions de vie. Les «diasporas des catastrophes» de 1917 et 1991 les représentants des plusieurs peuples de Russie y compris n’avaient pas du motif de l’exploitation nationale c’est pourquoi les groupes ethniques de la Russie à l’étranger dans les années 1920-1930 comme dans les pays de l’étranger proche identifiaient euxmêmes à la manière ambivalente. Une partie des réfugiés en 1917- le commencement des années 1920 tendaieint le plus à ses communes nationales entrant l’orbite de leurs activités politiques. L’idéologie de leurs leadeurs politiques était basée sur leur liaison avec l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Georgie qui ont annoncé leur independence. L’attitude égale envers le bolchevisme n’a pas empéché l’émigration russe des années 1920-1930 de se diviser par un critère étroitement nationale ce qui est devenu une conséquence assez régulière de l’histoire précedente de la Russie avec tous ses problèmes et contradictions mis à l’étranger et avec une addition au portrait des communes nationales trouvées à l’étranger avant la Révolution.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

105

Dans le monde de l’étranger russe les structures nationalistes comme l’Organisation des nationalistes ukrainiens, Le Comité Suprême de libération de la Lithuanie etc. étaient l’antipode des organisations des émigrés politiques russes et avaient grief au régime soviétique comme à la royauté la politique de russification forcée. Les historiens-émigrés appartenant aux diasporas nationales ont utilisé de différentes versions des histoires mythologisées de leurs peuples pendant toute la période de la Russie à l’étranger. L’histoire de la politique nationale de Russie avant la révolution a été détournée: au premier plan il y avaient des aspects de colonosation et russification violentes; le rôle de Russie en civilisation, l’avancement des élites nationales ont été omis. D’autres émigrés non-Russes préféraient se raccrocher à l’Empire Russe multinational et ses institutions d’état et sociales étant en exile. Ainsi une partie de l’émigration éthnique ukrainienne étaient des personnes se considérant Russes (Petits-russes). Il y avaient des politiciens influents et des artistes entre eux – V.V. Choulguine, A.N. Vertinski et d’autres3. Cela se réfère aussi aux émigrés des territoires des états limitrophes avant 1939-1940 quand leur ambition de l’indépendance a été satisfaisée. L’immigration en masses, premièrement celle de travail, de ces états limitrophes, fait partie de la Russie en 1939, continuait pendant toute la période entre les deux guerres, ayant culminé en 1926-1930. Des centaines de mille des Lithuaniens, Lettoniens, Estoniens, Russes, Ukrainiens et Biélorusses ont immigré aux Etats-Unis et Canada. Il faut noter que l’immigration de la Pologne et de la Roumanie ont été provoquées non seulement à cause des raisons économiques, mais aussi à cause de la politique d’assimilation violente, effectuée des autorités de ces pays. Une partie des immigrations nationales des Polonais, Lithuaniens et Lettoniens après 1917 a passé dans le cadre de la vague de l’est russe et a créé des communes à l’Harbin et d’autres centres de la Chine russe. Ils ont harmonieusement fait partie au socium de l’immigration extrême-oriental, ils ont créé leurs propres centres culturels et sociétés de l’entraide (Comité national à l’Harbin etc.)4. Des notes anti-russes dans les diasporas nationales à l’étranger ont cosiderablement forcé en 1939-1940. Des vagues des immigrants nationaux quittant «le prison des peuples» ont complété les diasporas nationales des Lithuaniens, Estoniens, Ukrainiens etc. avec ceux qui avait réussi de quitter les pays limitrophes avant leurs adhésion à l’URSS et avec les personnes déplacées après la guerre. Après la Deuxième Guerre Mondiale sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne, de l’Autriche, du Danemark, du Belgique et de la Suède

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

106

E. I. Pivovar

sont restés environ 260 mille personnes déplacées des Baltes qui sont devenues une base pour l’opposition politique nationale contre le système soviétique. Plusieurs immigrants de la Lithuanie, Lettonie et Estonie sont allés aux Etats-Unis et Canada, où il y avait déjà de nombreuses diasporas formées avant la guerre. Ces colonies formmées de quelques vagues immigrantes sont devenues un réservoir non seulement pour le rapatriment après la désagrégation de l’URSS mais aussi pour renouvellement de l’élite politique dans les Baltes. Le spectre politique des diasporas nationales des peuples Baltes dans les années 1940 n’était pas homogène. La ligne de faîte passait avant tout à la question de soutien de l’URSS pendant la guerre contre les nazis. Aux premiers jours de la guerre sur le territoire des Baltes, de la Biélorussie, de l’Ukraine des actions anti-soviétiques ont eu lieu. Créée sur cette vague des formations armées ont passé plutard aux nazis. Après la guerre les représentants de ces structures ont compté la partie la plus inexpiable de l’immigration politique des régions nordouest de l’URSS. Les diasporas des immigrants de travail fondées au XIX s. – 1930 subissaient l’influence des partis comunistes et socio-démocrates. Ainsi, les communes lithuaniennes aux Etats-Unis, au Canada, à l’Argentine, à l’Uruguay, au Cuba pendant la Grande Guerre Nationale ont organisé la livraison des colis, des médicaments, des équipement médicaux, des ambulances. Le 19 décembre 1943 il y a eu à New-York le Congrès Démocratique lithuanien, représentant 186 organisations y compris celles du Canada et aussi les communes lettoniennes et estoniennes de l’Amérique. En été 1944 le Conseil d’immigration des Baltes aux questions de culture a eu lieu auquel les groupes des émigres lithuaniens, lettoniens, estoniens et russes ont participé sous les slogans antifasistes6. Une vague de la diaspora lithuanienne après la guerre a donné le ton de la vie sociale et culturelle: de différents fonds, sociétés, théâtres, choeurs ont créé, des livres et des journaux ont été édités, des fêtes populaires ont été célébrées etc. Un nombre d’organisations compétentes culturelles ont été transférées aux Etats-Unis, par exemple, la Société de la langue lithuanienne, créée en 1935 en Lithuanie indépendante. La commune lithuanienne se considérait comme un porteur de la culture nationale traditionnelle, laquelle comme il semblait aux émigrés devait périr sous l’URSS7. La mission de cette idée s’entrappelle évidemment au crédo de l’étranger russe des années 1920-1930 avec sa phrase sacrementale «pas en exil mais en mission». Aux Etats-Unis en 1970-1980 la Ligue des Baltes de liberté a fonctionné, qui était soutenue par Washington officielle. Un des leadeurs Linas Koïalis en 1984 a eu la poste d’adjoint permanent du président des Etats-Unis selon les relations aux minorités nationales naturalisées aux Etats-Unis. A son tour l’URSS

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

107

aspirait à développer les contacts aux organisations communistes des communes lithuanienns et lettoniennes aux Etats-Unis notamment à l’aide du journal Laïsve et son rédacteur en chef, homme du parti communiste des Etats-Unis Antanas Bimba. Dans les années 1980 à l’ouest habitaient plus de 500 mille Lithuaniens ou les immigrés du territoire de la Lithuanie, environ 120 mille de lettoniens et environ 100 mille Estoniens, descendants de quelques vagues immigrantes8. Dans les années 1990 une partie d’eux s’est rapartiée à leurs pays nataux, ici inclu un nombre des hommes politiques. En même temps l’émigration économique des Baltes à l’Ouest a augmenté. Vers la fin des 1850 le début des 1860 l’émigration politique ukrainienne s’est formée en Europe et aux Etats-Unis. Ses leadeurs étaient A.Vylézhinski, A.Gontcharenko, O.Zéniche, I.Matvéïev. A. Gontcharenko (Gumnitski), participé au mouvement ukrainienne nationale était un homme actif de l’émigration russe aux Etats-Unis dans les années 1860. Dès le commencement l’émigration ukrainienne avait un choix difficile – consolidation sur une base purement nationale ou être inclue à l’immigration russe universelle. Une partie de la commune qui a choisi la deuxième voie est devenue inclue dans la société russe. L’étranger propre ukranienne était marqué de nationalisme et séparatisme et aussi il avait des relations difficiles aux organisations émigrantes russes. «Hors de Moscow rouge et blanche, hors de n’importe quel régime tsariste, bolchéviste, démocratique, hors de toute unité d’empire extérieure comme intérieure, hors de la Russie au total», – appelait un des idéologues du séparatisme ukrainienne M.Slavinski9. On observait une croissance considérable de l’activité politique de la diaspora ukrainienne en Europe après 1917 quand la colonie a reçu l’organisation. Ses structures typologiquement ressemblaient aux segments principaux de l’étranger russe de cette période là: la mission diplomatique ukrainienne, les formations militaires, les analogues des administrations publiques, les établissements d’enseignement, les centres civilisateurs. A la Pologne seule était concentrés plus de 35 mille participants des formations bourgeoises nationalistes ukrainiennes. Les courants pricipaux des réfugiés ukrainiens se dirigeaient vers Vienne et Prague et celle-ci est devenue le centre princpal de l’étranger ukrainien en Europe en 1922. De petites communes, des unions d’entraide, des organisations civilisatrices s’étaient placées en Suisse, France, Pologne, Allemagne, Angleterre. A la première moitié des années 1920 une colonie des Ukrainiens assez nombreuse était à Paris. Ses leadeurs étaient S.Petlura, V.Prokopovitch et général A.Oudovitchenko. Des Ukrainiennes amicales existaient même aux pays exotiques par exemple en Egypte (Alexandrie). Au plusieurs des cas s’étaient

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

108

E. I. Pivovar

de petites colonies autour des missions diplomatiques et représentations de la République populaire de l’Ukraine. En 1922 L’université libre d’Ukraine déménage de Vienne à Prague à laquelle travaillaient des savants éminents comme S.Bordaïevski, V.Timochenko S.Rudnitski et d’autres. En ce temps-là les relations des mouvements et organizations ukrainiens aux autres structures émigrantes parfois portaient un caractère de conflit. A.I.Dorontchenkov remarque que pour la grande majorité de l’étranger russe le séparatisme ukrainien est devenue un phénomène inattendu10. Dans le cadre de l’émigration ukrainienne nationaliste étaient ses différenciations ethniques et territoriales. Ainsi P.Skoropadski se mettait aux «ukrainiens russes» et V.K.Vinnitchenko, S.V.Petlura et d’autres avaient une «orientation galicien»11. L’église orthodoxe ukrainienne à l’émigration s’est distinguée de celle de Russie à l’étranger et tendait aux autres métropoles à la polonaise avant tout. Dans le cadre de l’émigration politique ukrainienne il y avaient des partis d’orientations gauche, centriste et droite centriste, y compris l’Union nationale, l’Union nationale démocratique ukrainienne, l’organisation des nationalistes ukrainiens et d’autres. L’aile républicaine de l’immigration ukrainienne était représentée par l’Association Ukrainienne en France. Les leadeurs de l’Ukraine en exil ont créé les organizations sociales et politiques: l’Union des cultivateurs globes d’Ukraine à Berlin (P.Skoropadski), la République populaire d’Ukraine (S.Petlura), la Ligue de libération de l’Ukraine (S.Bandera), la Rada de cosaque (I.Poltavets-Ostrianitsa). En Tchecoslovaquie en 1921 le Comité ukrainien des communes a été fondé, qui était dirigé par M.Grouchevski, l’ancien président de Rada central: En 1929 le Conseil Suprême de l’émigration ukrainienne a commencé son travail à Prague (président était A.Y. Choulgine). Ce conseil fixait une mission devant lui-même d’unir tous les émigrés ukrainiens à l’étranger. La base d’organisation du Conseil sont devenues des organizations émigrantes ukrainiennes en Pologne, Tchecoslovaquie, Bulgarie, Turquie, Jugoslavie, Belgique etc. La composition des humeurs anti-bolchevistes et anti-russes a déterminé les sympathies de la partie la plus radicale du nationalisme ukrainien envers l’Allemagne fasciste. Avec la victoire de l’Allemagne sur l’URSS étaient liées les espoires de la restauration de l’Etat ukrainien (un syndrome approprié aussi à une partie de l’émigration russe). En 1922 l’Organisation des nationalistes ukrainiens a été créée qui aspirait le plus vers le fascisme allemand. Ses membres faisant partie de la division SS «Galitchina» executaient les pénalités dans leur pays natal, étaient fonctionnaires et gardiens aux camps de concentration. Des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

109

émigrés ukrainiens faisaient la guerre participant aux bataillons «Nachtigal» et «Roland» de wehrmacht. Ces idées et manière d’agir n’étaient pas approuvées par toute la diaspora ukrainienne. Ainsi B.Paneïko écrivait: «Peut-on être sûr à la victoire écrasante sur l’URSS qui est descendant de la même Russie et de la même Ukraine où plusieurs conquéreurs ont essayé: les Mongols, les Suédois de Charles XII, la grande armée de Napoléon? On ne dit même pas des Polonais de Pilsoudski en 1920»12. Pendant l’occupation le gouvernement de marionettes a été créé à Lvov, liquidé bientôt par les Allemands eux-mêmes. Il est curieux que son dirigeant Y. Stetsko est devenu plus tard chef de l’organisation émigrante «Le bloc des peuples antifasciste». Le natonalisme des cosaques est devenu un phénomène du XX siècle qui se développait partiellement dans le cadre de la diaspora ukrainienne et qui a créé aussi une théorie d’une nation particulière des cosaques . Tout cela a eu un effet funeste sur l’orientation politique des cosaques pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui a attiré une vraie tragédie à l’histoire de ce groupe social et culturel. Outre les cosaques à l’étranger après la Révolution de 1917 il y avaient d’autres mouvements du type diasporal dans la base desquels était l’idée de séparatisme, par exemple, le mouvements tatar et bachkir «Idel-Pural». A l’Harbin et en Europe des adeptes de l’idée de séparatisme siberien faisaient de la propagande13. Au XIX et le début du XX siècles les foyers de l’émigration biélorusse ont apparu ayant créé le système des organisations sociales culturelles et politiques. If faut mentionner parmi elles l’Union des Biélorusses en Grande Bretagne, l’Union des Biélorusses au Canada, l’Union biélorusse et américaine en Amérique, l’Institut biélorusse de science et des arts. Le centre politique du nationalisme biélorusse en Europe qui a été formé en 1920-1930 est devenue «la Rada de la République populaire de Biélorussie». La diaspora arménienne une des plus grandes au monde a sa propre ligne du développement, qui se réunit avec le système du Monde Russe sur quelques étapes historques. Le facteur principal de sa naissance est devenu les persecutions ethniques contre les Arméniens dans l’Asie Mineure. Au XIX le début du XX siècles environ 2 millons d’Arméniens ont été exterminés sur le territoire de l’Empire Ottomane et toute l’Arménie d’ouest a été saccagée. Après le génocide en 1915 les masses principales de l’émigration arménienne sont apparues et la tragédie subie est devenue le facteur principal de la communauté des groupes expatriés des Arméniens dans le monde formant la mémoire collective des générations suivantes qui elles-mêmes n’ont pas survecu la drame de la séparation primordiale 14.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

110

E. I. Pivovar

Se sauvant du génocide une partie des Arméniens a immigré à l’Est et s’est établie sur un territoire devenu plus tard l’Arménie soviétique. Sur le territoire de l’Empire Russe environ un million d’Arméniens se sont trouvés, la plupart desquels se sont fixés au Caucase (750 mille de personnes). Les masses principales des émigrants se sont établies plus qu’aux 60 pays du monde entier. Dans les années 1980 la population du peuple arménien a atteint 6 millions de personnes plus de 4 millons desquelles habitaient en URSS. De considérables diasporas arméniennes étaient au Liban, en Syrie, en Turquie, en Iran, en Iraq, aux EtatsUnis, en Argentine, au Canada, en France, en Bulgarie, en Grèce, en Australie et d’autres pays. Notament 65 mille d’Arméniens sont arrivés en France de l’Arménie turque avant la guerre et 63 mille d’eux y sont restés15. En France les Arméniens ont reçu un statut de la nation la plus favorisée car leur activité d’affaires était utile pour l’économie française. Les représentants de la commune arménienne ont joué un rôle éminent à la culture de France et d’autres pays. La diaspora arménienne se formait des familles complètes; ce qui s’explique par la spécificité du génocide quand les villages entiers avec des vieux et des jeunes devaient se sauver à l’étranger. La conaissance des métiers de valeur surtout en agriculture par exemple viniculture, la veine commerciale, les acquis de survivre formés pendant la période de l’existance de plusieurs générations des Arméniens habitant dans l’Empire Ottomane ont déterminé leur intégration assez rapide dans la société de différents pays-hôtes. Les réfugiés arméniens montraient les mêmes qualités dans les années 1920-1930 et avec cela les communes arméniennes étaient marquées par le soutien mutuel, la création active des centres d’entraide et culturels. Ainsi dans un des essais de K.Partchevski l’auteur cite un émigré de Lyon, où la vie sociale de la commune russe était faible, à propos un bal arménien annuel: «On ne sait pourquoi, mais la commune arménienne s’est réunie. Tous les Arméniens visitent le bal. On réussit à se cotiser pour les pauvres. On ne disperse cet argent irrégulièrement ou pour rien, mais on l’utilise d’après un certain plan selon le budget adopté»16. L’émigration arménienne en Europe et aux Etats-Unis continuait les traditions des dixaines d’années précédentes et recevait le soutien d’une partie de la diaspora intégrée avant, qui occupait une place fixée aux économies d’un nombre de pays. Le mouvement de libération arménien en Russie se développait dans le contact avec le mouvement révolutionnaire russe. Il est connu que notament à la fin des années 1850 – 1860 M.Nalbandian s’est rencontré trois fois avec Hertsen et Ogariov. En 1921 la République d’Arménie de population de 800 mille de personnes auxquelles les réfugiés de l’Arménie turque se sont rejoints bientôt a fait partie

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

111

de la Russie soviétique. Cela a provoqué le movement de l’émigration politique des dachnaks arméniens. A l’étranger l’activité du parti «Dachnaktsutun» s’est développée dont les structures exécutaient le rôle du gouvernement arménien en exil. L’activité sociale et politique en Europe entre deux guerres a été manifestée par les communes géorgienne, arménienne, azerbaïdjanaise liées avec des états indépendants fondés après 1917 en Transcaucasie. Etant en immigration les dachnaks aspiraient à gagner le prestige dans les grandes colonies arméniennes en France, aux Etats-Unis, au Liban, en Syrie proclamant le slogan «Arménie libre, indépendente et unie». Après la guerre auprès le département des Etats-Unis il y avait le «Bureau Arménien» qui est devenu un centre d’organisation et idéologique attirant les Arméniens n’admettant pas l’Arménie soviétique. En même temps la daispora arménienne était une des moins politisées, ses éléments dans l’immigration d’après la guerre y compris. La plus gande partie des communes arméniennes à l’étranger comptait les émigrants apolitisés dit «spark» («les arméniens dispersés dans le monde entier») – les gens arrachés violemment de leur terre natale. La diaspora arménienne s’intéressait bien à l’Arménie soviétique, et de sa part le gouvernement soviétique restait loyal aux réfugiés arméniens qui se fixaient au Caucase de nord, en Crimée et d’autres régions du pays. La diaspora arménienne soutenait la ligne “défensive” pendant la Grande Guerre Nationale. Avec l’argent des arméniens à l’étranger les colonnes de chars «Davide Sasounski» et «Général Bagramian» ont été créées qui se sont dirigées vers Berlin avec les armées soviétiques. La dispersion arménienne est devenue un des sujets de la propagande soviétique de rapatrition. Avant et après la guerre plus de 250 mille d’Arméniens sont arrivés. Sous le Conseil des ministres RSS d’Arménie ont été créés le Comité d’accueil et aménagement des Arméniens revenant de l’étranger et une organisation sociale – le Comité des relations culturelles avec les Arméniens à l’étranger17. Au mois de novembre 1980 la réunion des représentants des colonies arméniennes à l’étranger a eu lieu à Erevan avec le sujet «La patrie restaurée et les Arménies à l’étranger: la lutte pour la paix et le progrès», à laquelle l’idée de l’unité du spark a été sonnée, alors qu’il y avaient des problèmes et contradictions. La même année l’éditeur de l’hebdomadaire arménien «Achkhar» («la Paix») à Paris Avetis Aliksakian a été décoré de l’ordre soviétique «L’Amitié des peuples». Au début du XXI siècle la diaspora arménienne à l’étranger surpasse en quelques fois la population de l’Arménie. Dans le contexte du Monde Russe contemporain la valeur principale est la commune arménienne de Russie qui inclut des générations des Arméniens y habitant pendant les centaines d’années et les masses d’immigrés de travail. Il y a de nombreux liaisons d’affaires et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

112

E. I. Pivovar

de parenté entre l’Arménie et les diasporas arméniennes du monde entier qui contribuent à la conservation de la langue russe comme d’un moyen de communication internationale et une langue principale pour une partie des Arméniens russes. Certaines diasporas arméniennes ont à présent la tendance à disparaître, par exemple la commune au Liban se caractérise par l’abaissement de sa population et par «l’affaiblissement de son dévouement aux idéaux de l’identité arménienne»18. Une autre grande enclave liée au Monde Russe sont des diasporas des montagnards de Caucase. Dans les années 1850-1860 on a eu le résultat de la Guerre de Caucase: environ un million des Circassiens, des Adyghéens, des Kabardiens (selon d’autres données environ 2,5 millions) ayant habité sur le territoire nordouest de Caucase ont émigré sur le territoire de l’Empire Ottomane où ils ont subi l’influence de la politique d’assimilation des Ottomans. La résistance contre l’assimilation et en même temps la nécessité d’adaptation dans un nouvel milieu de la culture et de la langue ont déterminé le développement du bilinguisme et l’appartenance aux deux cultures parmis les communes circassiennes en Syrie et Jourdain à la deuxième moitié du XX siècle. Les immigrations les plus intences ont eu lieu en 1863-1864. Quelques dixaines d’années plus tard l’immigration continuait et a touché la plupart des peuples caucasiens: non moins de deux tiers contenaient de différents groupes des Adyghéens, puis, en diminution du nombre étaient des Abkhazes, des Acétaldines, des Oubykhs, des Vaïnakhs, les peuples du Daghestan, des Ossètes, des Karatchaïs, des Balkars19. Après le rattachement du Caucase à la Russie ils sont devenus formellement une des diasporas nationales russes. Dans un nombre des pays ce groupe qui a reçu le nom généralisé “moukhadzhir” avait un type de comportement diasporal: il créait des associations, des organes de presse, des groupes politiques et sociaux, aspirait à conserver sa langue et sa culture. Dans les années 1920 la Syrie devient un grand centre de l’émigration de Caucase. Pendant cette période un groupe des intellectuels avec A.Samgout à la tête recherchait de la Ligue des Nations l’octroi aux Circassiens un statut de la minorité nationale et la formation d’une autonomie dans l’arrondissement de Kouneitra et aussi la concession des sièges de député au parlement de Syrie, le droit de fondation des écoles nationales, l’activité éditrice etc. Bien que cette activité soit restée sans résultats elle témoigne non seulement la conservation mais le renforcement de la conscience des diasporas Adyghéennes. En 1927 A.Samgout a organisé à Kouneitra la société Circassienne d’assistance à la civilisation et à la culture qui éditait son propre journal en circassien, arabe, turc et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

113

français et le répandait parmi les communes de la Transjordanie, de l’Egypte et de la Turquie (a été fermé en 1932). La société imprimait aussi des manuels de la langue circassienne elle a organisé le Club de l’union littéraire circassienne, la société sportive, des comités différents. En 1932 à Kouneitra la première école nationale a été ouverte avec l’argent de la commune Adyghéenne. En 1928 la Société circassienne culturelle et civilisatrice de l’enseignement et de coopération a été ouverte à Damas20. Pareil au type d’émigration caucasienne est celui des Tatars de Crimée ayant immigré en Turquie après 1783 (environ 300 mille de personnes) et après la guerre de Crimée. De 1859 à 1863 selon les chiffres officielles plus de 180 mille des Tatars de Crimée ont quitté le territoire de la Russie21. Après 1917 de nouveaux courants des émigrants de Caucase sont apparus partiellement dans le cadre de l’émigration générale après la Révolution, partiellement comme le résultat d’établissement du régime soviétique au Caucase et de la chute des gouvernements nationaux. Plus ou moins ils ont déjà complété des communes éxistantes mais essentiellement sont devenus de nouvaux foyers de l’émigration caucasienne situés par excellence en Europe. Cette vague de l’immigration caucasienne était plus politisée et ayant la disposition radicalement anti-russe elle était porteuse de la langue russe et plusieurs éléments de la culture russe. Dans les années 1920-1930 pour l’immigration politisée de Caucase et Transcaucasie (celles d’Azerbaïdjan, de Géorgie, d’Arménie, des Circassiens et d’autres) malgré les contradictions traditionnelles ethniques existantes entre quelqu’uns de ces peuples et la différence des confessions, des actions en commun ont été caractéristiques. En 1925 à Paris les leaders politiques du mouvement national de Transcaucasie où des menchéviks géorgiens, des dachnaks arméniens, des Mousavatistes d’Azerbaïdjan faisaient partie du bloc politique commun Prométhée qui a été créé. Des éléments radicaux des immigrations nationales tendaient à s’opposer à la Russie à l’étranger à laquelle ils voyaient essentiellement la paraphrase «de la prison des peuples» impériale. L’organe de la propagande du bloc est devenu le magazine Prométhée (un mensuel des peuples de Caucase, de Turquestan, d’Oural, de Crimée, d’Ukraine) qui a été éditée dans les années 1920 à Paris en français. En 1934 un pacte dit Pacte de Bruxelles a été conclu signé par A.Tchkhenkheli et N.Zhorzhania de la part de la Géorgie,M.Razoul-Zade et A.Toptchivachev de la part de l’Azerbaïdjan, I.Tchpulik, G.Sounch et T.Chakhman de la part du Caucase de Nord. Les leaders des centres de l’émigration caucasienne ont lancé un appel «à la lutte impitoyable contre l’occupation russe bolcheviste». On peut

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

114

E. I. Pivovar

noter aussi que les combattants de la fraction de sabotage «Tamara-2» étaient les émigrés géorgiens de l’Allemagne et de la France qui n’ont pas admis le régime soviétique en général et la Géorgie soviétique partiellement22. En Polonie, en Allemagne et d’autres pays d’Europe dans les années 1920 existaient les centres de l’immigration des Tatars et des Bachkirs. Partiellement en Varsovie les émigrés de la région de Volga -Oural de la Russie le «Comité de l’indépendance Idel-Oural» a été organisé qui éditait à Berlin en 1928-1939 le magazine “Iana Milli Ioul” (La nouvelle voie nationale) avec l’alphabet arabe comme contrepoids de l’ annulation de l’alphabet arabe au Tatarstan soviétique au milieu des années 1920. L’idée principale du magazine créé par leader de l’émigration tatar Gaïaz Iskhaki était la réunion des Tatars du monde entier et son sujet pricipal – la vie des Tatars en URSS. Une partie de la diaspora des Bachkirs en Europe dans les années 1920 tendait aux structures des cosaques russophones car elle contenait les fractions irrégulières des troupes des cosaques d’Oural. Certains peuples en émigration ont réestimé leurs natures ethniques, ainsi une partie des leaders de l’émigration musulmane (des Tatars, des Azerbaïdjan, des Bachkirs) se sont affirmés pour référer ses peuples aux Turques. En conséquence on s’est mis à considérer l’histoire nationale de ces peuples comme une partie de celle de l’Empire Ottomane et pas de la Russie. Ce point de vue a trouvé un appui en Turquie kémaliste. Un des leaders de l’immigration musulmane Moustafa Tchokaïev proclamait: «Maintenant ce n’est que nous, les gens de Turquestan étant à l’étranger pouvons exiger ouvertement le droit à notre nation et notre patrie. Oui, nous tous, les Turkmènes, les Ouzbeks, les Kazakhs, les Kirghizs, les Bachkirs, les Tatars – nous sommes membres d’une famille turque. Nous tous aspirons à être une nation turque qui a fondé un Etat uni»23. Le porte-parole de l’émigration nationaliste de Caucase étaient de nombreuses périodiques, notamment le magazine le Caucase de Nord, popularisant les idées proturques. La «Société de la culture et d’entraide des Turques du Caucase de Nord» fonctionnait en Turquie après la guerre. Le phénomène du judaïsme russe devenu un facteur indépendant dans l’histoire et la culture internationales vaut bien un examen particulier. Aujourd’hui il y a un grand nombre de Juifs émigrés de la Russie à l’étranger. Selon des certaines données le nombre total des Juifs émigrés au cour de 150 années comporte environ 4 millons de personnes. Plus d’un millon des émigrés de Russie habitent en Israël. Leurs activités ont apporté une contribution considérable à l’ économie, science et culture de différents pays, outre cela ils ont beaucoup influencé le système de l’étranger russe.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

115

C’est caractéristique que V.Tichkov met en doute la possibilité de ranger parmi l’étranger russe les émigrés de la Lituanie, de l’Ukraine et d’autres territoires devenus des pays indépendants et souligne «qu’on peut ranger au Monde Russe une partie d’émigrés pas russes, surtout les Juifs émigrés en Israël faisant partie aux familles mixtes et préservant la langue russe comme principale et aussi des relations étroites avec la Russie»24. Après 1989 plus de 800 mille Juifs de Russie sont arrivés en Israël et ont augmenté la population du pays environ à 17%, ainsi le nombre général de russophones en Israël (ici inclu des rapatriés des temps soviétiques) a atteint plus d’un millon de personnes. Les émigrés de l’URSS/ Communauté des Etats indépendants comportent le plus grand groupe démographique du pays: pendant la période de 1948 à 2003 sa population a fait 1 million 155 mille personnes. Cette «masse critique», écrit L.Remnik, a influencé inévitablement la culture, l’économie, la politique du pays25. Le même auteur est juste en remarquant le fait de l’origine des tendances transnationales dans les années 1990-2000 à cause des courants immigrants de l’espace postsoviétique26. Selon le nombre de personnes nées hors l’Israël occupe la IV place après les Émirats Arabes Unis, le Kuweït et la Jourdanie. L’histoire même de l’Israël contemporain en tant que pays des immigrés a déterminé la formation de l’image de son socium comme une mosaïque des diasporas27. Les rapatriés de la Russie/ Communauté des États indépendants se distinguent par un haut niveau de formation et malgré les difficultés des premières années d’adaptation la distance entre eux et d’autres groupes ethniques au point de vue de situation économique s’efface vite. En même temps leurs recherches d’une nouvelle identité se sont trouvées un problème douloureux aux Israéliens comme aux émigrés eux-mêmes28. En premier lieu on supposaient que les Russes se mêleraient dans un four à fondre commun ayant perdu tous leurs traits ethniques, culturels et psychologiques. Pourtant avec le temps les représentants de cette nouvelle et nombreuse vague au lieu de s’assimiler ont créé leur «Israël russe» avec ses propres structures institutionelles dans tous les domaines de la vie économique, culturelle et politique29, c’est-à-dire ont reçu en fait les traits d’une diaspora. L’adaptation culturelle est devenue un problème pour les Juifs émigés de l’Europe de l’Est aux Etats-Unis où les Juifs émigrés de l’Allemagne occupaient des positions bien assises30. On pouvait observer la défiance envers les Juifs russes en Israel malgré leur rôle considérable en renaissance du pays. Le résultat de l’influence du passé et présent diasporal sur la culture de l’Israel est le pluralisme de langue des mass-médias: des journaux et des magazines en dixaines des langues sont édités au pays, la radio parle sept langues,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

116

E. I. Pivovar

la télévision locale retransmet des émissions en quatre langues et la câblodiffusion en dix langues. Ce «festin des langues» selon une expression juste d’ A.Epstein inclut un ségment vaste de la langue russe31. L’attitude à la langue russe pendant des dixaines d’années à la Palestine (Eretz Israël) et à l’Israël était ambivalente. Comme il a été déjà mentionné cidessus presque tous les fondateurs des courants principaux du sionisme étaient originaires de la Russie et locuteurs natifs de la langue russe. Acher Ginzberg, le fondateur du dit sionisme spirituel, est né en Ukraine, Menakhem Ousychkine leader des «Sionistes de Sion» dans le bourg Doubrovna au gouvernement de Moguilev, le fondateur du sionisme religieux Abraham-Yitzhak ha-Cohen Kok – à Daugavspils, la patrie de l’idéologue du mouvement révisioniste du sionisme V.Zhabotinski était Odessa etc. Les émigrés de la Russie étaient plusieurs hommes d’état de l’Israël, les représentants de l’aile sociale et démocratique du sionisme, parmi eux le premier président du pays Chaïm Weizman qui est né au gouvernement de Grodno et aussi Davide Ben-Gourion premier chef de l’agence Eropéenne, le premier ministre et ministre de la défence d’Israël et tous les autres premiers ministres avant le milieu des années 1970 : Moche Charette, Levi Echkol, Golda Meir et d’autres. Comme le niveau de maniement de l’hébreu dans le grand alyah n’est pas assez haut et les rapatriés de la Russie font tout leur possible pour défendre la langue russe, le ministère d’adsorbtion a été forcé à mener la double ligne: encourager l’étude de l’hébreu et en même temps subventionner un nombre des programmes en russe qui devaient informer les émigrés de la vie en Israel et les aider à s’adapter à ses spécificités. Les émigrés de la Russie (l’URSS/CEI) font tout leur effort pour sauvegarder la langue et culture russes. Ils les considèrent comme celles d’une grande valeur et essaient d’obtenir la reconaissance de cette valeur de la part du pays d’accueil. Ainsi Natan Chtcharanski le fondateur et ancien chef du parti russe “Israel-bah-Alyah” propose l’accession de la société israélienne à l’unique tradition culturelle russe comme un élément obligatoire de l’intégration des émigrants de la Russie à la société israelienne32. Aujourd’hui la langue russe reste le moyen principal à s’identifier aux émigrés de l’URSS/CEI. Son expansion s’explique aussi par logement compact des immigrés russophones dans quelques grandes villes (et les Kibboutzs)33. Les tentatives de limiter la sphère d’usage de la langue russe sont comprises comme dicrimination de la commune34. L’aspect bilingue reste un des éléments principaux d’adaptation des rapatriés de la Russie en Israël. L’index bibliographique de la litérature éditée en Israël dans les années 1953-1979 inclut 525 titres des livres et éditions permanentes35. En un quart du

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

117

siècle leur édition a augmenté maintes fois. Il faut prendre en considération aussi les publications en langue russe éditées par les communes juives aux autres pays. Selon le chef du Centre «les Juifs russes à l’étranger» M.Parkhomovski, la presse juive en russe reflète la civilisation occidentale en toute sa richesse et variété où la participation des Juifs est un fragment russe. L’exemple unique des amicales juives transnationales est l’Association des émigrés de la Chine en Israël «Igoud Iozei Cine» (IIC), qui unit tous les émigrés juifs de la Chine, habitant dans de différents pays, les Séfarades et les achkénases, parlant le russe, l’anglais et l’allemand. IIC a été fondée en 1951 sur l’initiative des représentants d’un des plus nombreux alyahs – l’immigration de Chine en 1948-1949. Les fondateurs de la Commune spirituelle des Juifs d’Harbin L.Piastounovitch et B.M.Kats étaient à son origine. Depuis 1972 et jusqu’ à présent T.A.Kaoufman est son chef. Il est le fils de A.M.Kaoufman, médecin et personnalité publique fameuse à Harbin. G.V.Melikhov dans un de ses articles consacrés à cette communauté extraordinaire souligne que l’élite de l’amicale sont des émigrés anciens d’Harbin36. En cette occasion on voudrait rappeler le rôle d’Harbin dans le système de l’étranger russe des années 1920 – 1940. Harbin russe a conservé l’ancien mode de vie (qui existait avant la Révolution) des Russes et d’autres peuples de la Russie leur foi, leur langue, les coutumes nationales, les traditions d’affaires, d’instruction et de science. Toutes les unions nationales d’Harbin avaient ses organismes culturelles, les bibliothèques, les centres religieux (par exemple deux synagogues). Et en même temps ils se rejoignaient volontier à la culture russe dominant dans la ville dans le cadre de laquelle se réalisait le synthèse des cultures nationales qui s’est répandu dans le monde entier avec des vagues d’émigrations suivantes. Comme G.M.Melikhov écrit, Harbin multinational s’appelle russe parce que «la langue et la culture russes étaient les éléments unissant toutes les nations et toutes les cultures nationales»37. La diaspora des Russes ethniques avant 1917 existait au plupart des cas comme des inclusions dans les communes russes des émigrés politiques et de travail. Et les pays d’Europe étaient le milieu familier du travail, de la création, du traitement, des distractions au grand nombre d’étudiants, de savants, d’aristocrates russes. La maîtrise des langues étrangères dès l’enfance non seulement en familles nobles, mais aussi des marchands et des roturiers permettait aux Russes au XIX – début du XX siècles de visiter l’Europe sans difficultés de langues en faisant connaissance de sa vie culturelle et sociale. Peintres, écrivains, étudiantes des cours supérieurs et pédagogiques voyageaient en France et en Italie, faisaient une cure aux eaux en Allemagne etc. Les contacts scientifiques et commérciaux se développaient activement entre la Russie et l’Europe (moins

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

118

E. I. Pivovar

avec les Etats-Unis) et la correspondence de ces relations était d’habitude en langues étrangères. Les étudiants et les savants russes passaient des années à l’étranger, aussi que la noblesse russe qui possédait des hôtels à Rome, à Paris ou aux Cannes. On peut dire que la société cultivée russe faisait naturellement une partie de l’Europe à cette période-là en traversant librement les frontières dans les deux directions. La Première Guerre Mondiale a coupé de nombreux contacts d’affaires, de science, les contacts personnels des Russes avec d’autres pays. En même temps l’abaissement progressif du niveau de vie de toutes les couches de la population a pris après la Révolution un caractère de catastrophe poussant les gens à l’idée d’émigration. Des répressions politiques des «classes exploitantes» sont devenues un argument trop sérieux pour cette décision surtout pour les Russes ethniques qui étaient la majorité dans ces strates sociales. Après la Révolution le groupe national des Russes ethniques a présenté pour la première fois la majorité de la vague d’émigration qui selon l’opinion généralement admise a posé la première pierre du nouveau Monde Russe à l’étranger38. Dans les années 1920 – 1930 les particularités caractéristiques de la diaspora russes, telles que l’aptitude à s’adapter dans de différentes conditions économiques, politiques et culturelles des pays-hôtes, la tendance de garder le haut niveau d’instruction propre à la vague d’après la révolution et réstaurer son statut social se sont manifestées le plus. La qualité particulière de la communauté émigrante russe qui est devenu sa motivation principale pour le développement de sa structure institutionnelle (des groupes politiques, des écoles, des sociétes civilisatrice etc.) n’était pas son aspiration vers le monde mais vers la Russie ce qui est devenu la raison idéologique et culturelle du phénomène de la Russie à l’étranger39. Il est évident qu’à l’égard d’autres systèmes au-delà des territoires sortis de la Russie, ou d’autres pays et peuples, même reçus le titre des Mondes on n’utilise pas le terme la «Lituanie à l’étranger» ou la «Chine à l’étranger», « l’Espagne à l’étranger» etc. Pourtant l’idée de «la Russie hors la Russie», «la Russie №2», etc. ne s’est répandue largement que grâce à cette spécifité de la conscience diasporale russe des années 1920 – 1930. Il s’agissait non de la Russie comme de la réalité administrative et territoriale qui pendant la période soviétique était l’antipode de l’émigration mais comme d’un symbole l’idée duquel se différait beaucoup dans les diverses strates sociales, politiques et culturelles de l’émigration russe. Et comme cela a été montré ci-dessus le nombre cosidérable d’émigrés des autres nations s’identifiait avec la diaspora des Russes ethniques et avec cela on observait ce phénomène à plusieurs générations des ex-Russes nés à l’étranger.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

119

Le problème de communication multiethnique qui existe dans n’importe quelle société multiethnique où il y a des nations en titre et des nations non- en titre, la majorité ethnique et des minorités40. Les Russes ethniques à l’étranger étaient généralement caractérisés par l’attitude bienveillante et l’aspiration vers la coopération avec autres groupes nationaux des émigrés de Russie. En même temps les idées de soi-identification, surtout de séparartisme, proposées par ces derniers provoquaient l’incompréhension et la réjection. La diaspora russe s’identifiait moins selon le critère national que les autres communes nationales. L’entraide mutuel et le secour dans le cadre de la diaspora russe étaient portés d’habitude aux strates sociales, aux groupes sociaux et politiques ou professionels et corporatifs (enfants, étudiants, hommes de lettres, handicapés militaires, juristes etc.) auxquels on appliquait parfois la définition «russes» par laquelle on entendait surtout l’appartenance linguistique et pas ethnique. Un grand nombre de la diaspora russe menait à la création d’une amicale selon le même principe ou selon «leur petite patrie»: les Moscovites, les Sibériens etc. En même temps il y a un nombre d’exemples des émigrés russes surtout les Américains russes soutenant leurs compatriotes. Ainsi le constructeur de navires V.I. Yourkevitch (créateur du célébre vapeur “Normandie”) a ouvert un bureau de constructions navales et a été soutenu des entrepreneurs d’origine russe en particulier d’un grand constructeur de navires A.N.Vlasov. Celui-ci est devenu sponsor et aussi s’est adressé aux compatriotes aux Etats-Unis en les appellant à soutenir la compagnie de Yourkevitch41. Les apports initiaux aux inventions de Vladimir Zvorykine ont été faits par un émigré d’avant la révolution entrepreneur Davide Sarnov. Un autre Américain russe Sol Yourok est devenu impresario de Chaliapine et d’autres étoiles d’art russe à l’étranger42 etc. La diaspora russe comme toutes les autres a subi la division tragique pendant la Grande Guerre Nationale. Le choix politique faux a emmené des centaines des émigrés inconnus et quelques personnalités publiques et hommes d’art à une finale tragique, signifiant outre la mort l’annexion réelle du Monde Russe qui était leur sens de la vie. La période de l’existence de la diaspora russe au XX siècle a duré environ 50 ans. Apparue dans les années 1920 comme l’antithèse de la Russie soviétique elle a été considérablement dépendante du dévéloppement de la situation politique mondiale, avant tout en Europe et en Extrême-Orient. Le résultat de la Seconde Guerre Mondiale de 1939-1945 a été la destruction de la structure institutionnelle des diasporas russes initiales, leur nombre a diminué: plusieurs émigrés ont péri pendant les batailles ou au Goulag soviétique après la guerre.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

120

E. I. Pivovar

Pour autant la diaspora russe de la période classique des années 1920-1940 peut être considérée comme la base structurelle, idéologique et culturelle du Monde Russe du XX siècle: premièrement, elle est le réservoir de la langue russe à l’étranger (grâce à ses locuteurs natifs mais aussi à l’héritage littéraire et d’archives inestimable), deuxièmement, elle est médiateur entre les plus grandes vagues d’émigration de types différents. Ainsi le système des diasporas russes fondées aux XIX – XX siècles possédait de différentes caractéristiques ethniques et culturelles, la spécifité de mentalité et de comportement. Le maniement de la langue russe était caractéristique pour la plupart des communes (outre la diaspora caucasienne et une partie de l’arménienne en Turquie). Chaque diaspora nationale avait une mentalité stable, un système des traditions et valeurs déterminant des traits spécifiques de son développement et activité dans le cadre de la Russie à l’étranger et dans la société des pays-hôtes. Chaque commune nationale avait sa base institutionnelle et un centre consolidant dont l’influence pouvait se répandre aux diasporas aux pays différents. Presque toutes les diasporas nationales de l’étranger russe aspiraient à garder leur identité nationale ce qui menait à la nécessité de création de l’infrastructure convenable – des écoles, des bibliothèques, des musées, des clubs, des maisons d’édition etc. Les spécificités idéologiques, politiques et sociales des diasporas caucasienne, lituanienne, arménienne et d’autres liées avec la Russie par leurs racines ont amené à la différenciation de l’émigration russe aux groupements nombreux souvent en mauvais rapports. L’aptitude à l’adaptation et le niveau d’assimilation des diasporas nationales étaient différents aussi dépendant des conditions d’émigration, de la spécifité du statut social des participants, des traditions, de la mentalité de la diaspora même. Ainsi la diaspora russe cédait à l’arménienne par exemple en organisation de business et n’avait pas de système d’entraide historique au milieu étranger ou même ennemi. L’appui par la diaspora existante à l’etanger était un soutien sérieux pour l’adaptation des nouveaux venus, pour leur intégration et socialisation au payshôtes. Notamment cela est typique pour la diaspora juive aux Etats-Unis qui apporte un appui considérable moral, organisationnel et matériel aux nouveaux immigrés, les accueillit à sa communauté ce qui produit un régime psychologyque de confort43. Les diasporas nationales russes étaient particulièrment sensibles à la question du maintien de leur propre identité nationale et culturelle ce qui sous-entendait la résistance à l’assimilation et l’interprétation soviétique de la renaissance

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

121

nationale. Pourtant la manière des diasporas d’être plus ou moins ouvertes au socium des pays-hôtes et aux autres groupes ethniques de la Russie à l’étranger existait sans aucun doute. Et les contacts avec ceux-ci se développent même à présent premièrement sur la base de la langue russe.

2 Les facteurs système-formants et la structure des diasporas russes Le terme très répandu «émigration russe» comprend un phénomène complexe et multidimensionnel. Chaque courant de migration comme on a déjà vu menait à la formation des communautés des émigrés de la Russie à l’étranger qu’on peut unir selon le critère national, le demeure dans le même pays ou continent sur le territoire compact, les idéaux politiques, l’appartenance à la même profession etc. La question du contexte où on peut nommer une telle communauté une diaspora est discutée pendant un nombre d’années dans la littérature scientifique. A présent le point de vue de V.A.Tichkov sur la définition de «diaspora» est validé qui la comprend comme «une communauté culturellement distinguée basée sur l’idée de la patrie commune et construisant sur cette base les liens collectifs, la solidarité de groupe, et manifestant l’attitude envers leur patrie»44. Pour chaque diaspora l’existence de la conscience diasporale, c’est-à-dire de soi-identification dans le carde de cette communauté et définissant le type de communauté selon un critère exact est un facteur décisif. V.I.Diatlov affirme justement que «l’existence de l’ensemble des personnes appartenant à la même ethnicité, habitant hors du foyer national, soit il est nombreux et enraciné dans la nouvelle patrie ce n’est pas une diaspora, mais une condition nécessaire à sa réalisation»45. A l’aide de la motivation du courant d’immigration on peut nommer des diasporas de travail qui se forment peu à peu comme le résultat des orbites de vie de nombreux immigrants du même pays d’origine. D’après la spécifité du pays d’exode les diasporas de travail peuvent être mono- ou poliethniques et cela influe régulièrement sur leur structure intérieure et stabilité. Les diasporas de travail surviennent grâce aux actions volontères des émigrés, ont une structure variée (d’un type dispersé ou compact) et s’enracinent mal dans les pays-hôtes. D’habitude une partie des émigrés de travail s’enracine dans les pays-hôtes, l’assimilation aussi que la conservation du comportement diasporal sont possibles. «Les diasporas du cataclisme» surgissent comme le résultat des processus sociaux et politiques massifs: les guerres, les révolutions, le changement des frontières, disparition et apparition des états46. La spécifité de ces diasporas est

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

122

E. I. Pivovar

dans la formation indépendante de leurs volontés et habitudes en dépit du désir des personnes participantes. Les «diasporas des catastrophes» sont plus compactes, uniques à l’interieur et étroitement liées au territoire d’habitation (ou son Image idéale). La formation du système des diasporas russes à la deuxième moitié des XIX – XX siècles en Europe, aux Etats-Unis, à l’Extrême-Orient se passait pendant la période des changements globaux, d’un nombre de plus grandes catastrophes militaires politiques dans l’histoire de l’humanité, de l’accroissement général des courants d’immigration. Les diasporas russes se formaient dans des conditions d’une accélération différente du temps historique: seulement pendant le XX siècle la civilisation a passé les phases des sociétés industrielle – postindustrielle – d’information. Par conséquent cela s’est fait sentir du genèse du système de l’étranger russe, ayant influencé les critères quantitatifs et qualificatifs des diasporas, le caractère et la vitesse de leurs formation et désintégration, leurs interaction et rejection mutuelles. Pendant la «guerre froide» les diasporas russes se sont trouvées dans un épicentre de l’opposition idéologique entre l’URSS et l’Ouest et d’après la situation au premier plan s’avançaient les caractéristiques typologiques de diaspora: nationale, politique etc. Bien que la partie considérable de l’étranger russe eût la base idéologique et institutionelle commune, il est difficile de considérer l’émigration de la Russie de la fin du XIX –le début XX siècles comme un phénomène socio-culturel unifié, parce qu’elle inclut plusieurs courants de migration et diasporas qui se diffèrent en principe selon les critères qualificatifs et les objectifs: les diasporas nationales, la migration politique, religieuse et de travail, les «diasporas des catastrophes», de 1917 et de 1991, consistant en plusieurs composants différents etc. En même temps toutes ces communautés et les strates se mettent l’une sur l’autre, coopèrent en temps et en espace, se mêlent et s’opposent, ainsi l’étude d’un aspect de l’étranger russe entraîne un recours à l’autre. Vers la fin du premier quart du XX siècle l’étranger russe était un système des colonies des groupes nationaux, sociaux et professionels situés dans des pays et continents différents, liés d’un nombre de contacts, et se trouvant parfois en même temps dans une situation de lutte ou d’incompréhension. Si on paraphrase une citation célèbre, on peut dire que la Russie à l’étranger était «l’unité des contraires», son unité se manifestait en profondeur et en variété. Les diasporas russes à l’étranger de 1920 – 1940 se formaient dans les conditions de l’instabilité politique, en situation de l’influence des facteurs différents

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

123

juridiques, économiques et idéologiques sans présence de la ligne précise juridique internationale de règlement de ce phénomène47. La stucture de l’émigration russe a beaucoup changé pendant la deuxième moitié du XIX – XX siècles, son genèse en perspective historique montre la domination tour à tour des influences différentes – sociales, idéologiques, religieuses et d’autres. L’émigration russe en Europe et aux Etats-Unis depuis la deuxième moitié du XIX siècle établit à l’étranger les liaisons d’un large spectre social et politique en commençant par les partis révolutionnaires de gauches jusqu’aux milieux aristocratiques conservateurs de droite et les cours royales européennes. L’acculturation des diasporas russes avait de grandes différences déterminées par les facteurs suivants: le nombre de la population, le corps démographique, l’appartenance ethnique, la confession, la situation sociale et économique de la majorité, le niveau de formation, le spectre professionnel etc. en combinaison de la situation intérieure des pays-hôtes. Avant la révolution la liaison des émigrés avec la patrie en telle ou telle formes favorisait à maintenir en diasporas la matrice socio-culturelle. Pendant la période soviétique de 1920 à la fin des années 1980 cette liaison a été forcément interrompue, et le monde de l’étranger russe a été partiellement «conservé» dans le cadre de la tradition avant la révolution, a évalué partiellement sous l’influence des autres cultures. Une grande population de certaines diasporas et leurs composition sociale variée les transformaient parfois en organismes autosuffisants. Les colonies russes à Paris et à l’Harbin appartenaient à ce type. «Dans la capitale française une cité russe s’est formée», – écrivait N.Zernov. – «Ses habitants pouvaient ne pas communiquer aux Français. Le dimanche et pendant les fêtes ils allaient aux églises russes, le matin ils lisaient des journaux russes, achetaient les provisions dans de petites boutiques russes et y apprenaient des nouvelles intéressantes pour eux; ils mangeaient dans des restaurants ou des réfectoires russes aux prix modérés, envoyaient les enfants aux écoles russes; les soirs ils pouvaient aller aux concerts russes, écouter des conférences et rapports en russe ou participer aux réunions des associations et unions différentes...»48 Les communes émigrantes russes étaient des systèmes qui se développaient par eux-mêmes et qui existaient en conservation comme une institution d’adaptation aux pays-hôtes. La plurart des grandes diasporas avaient une institution ou quelques structures de représentation aux autorités du pays-hôtes, des unions politiques et sociales, un système d’entraide, des amicales, des écoles et des organisations

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

124

E. I. Pivovar

civilisatrices et culturelles, des istitutions religieuses. Habituellement de petites communes se bornaient à deux ou trois organisations selon leurs corps. Dans les diasporas russes existait un mécanisme d’auto-adaptation à la base duquel était la mentalité de diaspora appuyée sur sa tradition culturelle et sa nationalité. La conscience diasporale est la conscience de communauté avec des groupes apparentés de diaspora comportant : communauté d’origine, communauté d’histoire culturelle, communauté du territoire d’habitat d’origine (un berceau), communauté de langue avant la dispersion, interprétation de la dispertion comme un ostracisme, l’idée de retour à la patrie historique, la conscience de soi comme étranger, intrus parmi les habitants autochtones49. V.Popkov remarque que les liens d’une commune aux autres unités de la diaspora, la densité et l’intensité de communication sont une des caractéristiques les plus cosidérables. Si ses contacts sortent hors de la commune, cela peut être considéré comme un critère de sa valeur particulière50. On peut noter que la plupart des diasporas d’émigration russe formées avant la révolution se distinguaient par intensité et variété des relations extérieures qui n’étaient pas rompues même dans des colonies lointaines (l’Afrique, le Paraguay etc.). Certains diasporas (en France, en Allemagne, en Tchécoslovaquie) influaient sur les colonies russes aux Etats-Unis et en Chine par un réseau ramifié des organisations sociales des types différentes51. Les colonies des Russes peu nombreuses et assez fermées, par exemple en Angleterre, faisaient tous leurs efforts pour «conserver entièrement et en détails la structure de la Russie avant révolution»52. Même après la dispersion et la diminution des communes russes en Europe les centres de presse sont restés comme les libraries russes à Londres et à Paris. Outre l’échange d’information permanent entre des groupes analogues des structures institutionnelles et les sociétés des communes régionales en général (par les périodiques), dans la mesure du possible les contacts restaient entretenus entre les communes (les groupes sociaux corporatifs) et leurs représentants éloignés de la diaspora (les soldats russes en Légion étrangère) etc. En même temps le recouvrement des nouvelles vagues d’émigration sur les vieilles diasporas se passait péniblement malgré l’unité ethnique et culturelle. D’habitude la cause d’un conflit était la modicité du marché du travail et d’autres resources auxquelles les nouveaux venus prétendaient. Parfois la «vieille» colonie se défiait pour sa réputation aux yeux de la société du pays-hôtes parce que ses compatriotes étaient insuffisamment respectables, ne comprenaient pas les coutumes locaux etc. Ainsi les anciens habitants de Chang-hai russe selon le témoin oculaire ont traité les émigrés blancs des années 1920 comme des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

125

«parents pauvres». Ils craignaient et à un certain degré non sans raison qu’avec l’arrivée de ces gens déshérités pas adaptés à la spécifité chinoise le taux de criminauté et d’autres conflits augmentera dans la ville et cela discréditerait toute la colonie russe53. Les froissements entre les Russes (russophones) en Finlande au commencement des années 1920 étaient expliqués principallement par des motifs idéologiques et politiques. L’ancienne diaspora consistée des personnes qui avant 1917 avaient été intégrées au système administratif, d’affaires et aux autres structures de la Russie tsariste se distinguait par respectabilité et cohésion et observait avec peur et méfiance les réfugiés de «Sovdepia» précipités dans le pays. Les premiers temps les «nouveaux» Russes en Finlande se sont mis à créer leurs propres institutions, particulièrement le Comité spécial des Russes en Finlande à Vyborg vrontalière54. Un des facteurs principaux de formation des diasporas russes postrévolutionnaires est devenue la spécifité de leur corps social et professionel. C’étaient la prédominance des militaires avec une couche nombreuse des officiers de carrière. Pourtant les participants des formations anti-bolchévistes militaires se répartaient à l’étranger aux plusieurs grandes et petites strates (par armées, par armes, vues politiques, le niveau de maintien de l’organisation etc.) «l’empreinte militaire» au Monde Russe des années 1920-1940 était assez solide. Le titre éventuel «l’émigration blanche» a passé à toute la variété des courants d’émigration d’après la révolution grâce à l’armée blanche. Il est à noter que l’émigration russe contre-révolutionnaire peut être considérée comme un phénomène socio-culturel indépendant et fini, comme un modèle de développement politique et culturel possédant sa propre stratégie de formation de la société russe et comme l’antithèse au régime bolchéviste. Les premiers mois de l’exil l’émigration militaire a manifesté la tendance à l’organisation et la conservation des liens corporatifs intérieurs. Les sociétés et unions des officiers, les état-majors, les associations des promus des écoles militaires, des groupes de travail du type militaire disloquant en Europe Centrale et de l’Est, l’escadre russe en Tunisie, des académies militaires, de nombreux magazines et journaux traitant des sujets militaires et populaires, des musées militaires – tout cela a constitué une partie considérable de l’infrastructure initiale de l’étranger russe55. Il faut porter l’accent sur les corps des cadets qui sont devenus un mécanisme important de l’adaptation des jeunes émigrés mais aussi des centres originaux de la transmission de mentalité partriculière (une sorte d’alliage de la culture militaire d’avant la révolution et de l’idéologie du Mouvement Blanc) aux générations suivantes des émigrés 56.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

126

E. I. Pivovar

L’idée de «l’armée en exil» en forme des sociétés et unions surgies et réunies sous la direction commune a permis aux leaders de la période de la Guerre Civile de Russie en premier lieu à P.N.Vrangel de maintenir toute leur influence politique et imposait à la plupart des émigrés comme un composant d’état de Russie extraterritorial. Plusieurs éléments de la vie quotidienne de l’étranger russe (des bals d’officiers, des organisations de jeunes et d’enfants du type sportif militaire etc.) avaient la culture militaire dans leur fondement et embrassaient un socium beaucoup plus grand des diasporas russes. Une particularité de la diaspora russe militaire en Yougoslavie où l’émigration blanche pouvait manifester librement son identité culturelle était le dévouement aux uniformes des armées blanches. Et pendant que la vieille uniforme s’usait, on faisait coudre la nouvelle malgré le manque des fonds57. L’émigration russe militaire a développé un système de symboliques et décorations utilisées par des organisations militaires. Ce système a été un aspect important de l’autoidentification des émigrés russes militaires dans le contexte des traditions de la culture militaire58. Les structures de l’émigration militaire des annnées 1920-1940, et certaines d’elles se sont modifiées mais existent à présent, avaient aussi la fonction de maintenir des contacts aux «guerriers russes dispersés dans le monde entier»59 , ce qui contribuait à la conservation de la conscience diasporale aux individus et petits groupes des réfugiés militaires dans les régions éloignées. Probablement ne peut-on parler que sous condition de la diaspora militaire de l’étranger russe. Pourtant parmi tous les groupes sociaux professionnels de l’émigration selon le nombre, l’unité mentale et l’influence sur l’image de la Russie à l’étranger classique la strate militaire soit la plus proche à cette notion. Outre cela aux plusieurs pays (Chine, Bulgarie, Yougoslavie, Amérique Latine) des colonies compactes des anciens militaires russes ont apparu avec leurs structures institutionnelles concernées autour desquelles d’autres éléments du socium des diasporas régionales russes s’accumulaient. Aux pays où les émigrés militaires étaient réunis par un système des communes et unions militaires il y avait des diasporas militaires du «type dispersé» fondées avant la guerre qui s’identifiaient comme un tout unique. Les cosaques émigrés représentent un problème particulier parce qu’ils prétendaient à un statut de diaspora nationale comme il a été dit plus haut et en même temps faisaient partie à l’étranger militaire et possédaient une propre culture proche au monde paysan de la Russie avant la révolution60. En général à l’étape initiale de l’émigration les cosaques avaient un type diasporal de comportement précis. Outre les unions en forme de régiments et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

127

détachements de pure convention typique pour tout l’étranger militaire, les cosaques fondaient des stanitzas et des khoutors qui étaient des colonies compactes traditionnelles avec ses moeurs intérieurs. Ils s’unissaient autour de leurs atamans de stanitza et de troupe61. D’habitude les communes cosaques en Europe unissaient des représentants des troupes cosaques différentes: celles du Don, du Kouban, du Terek, d’Oural, bien que les cosaques du Don fussent dominants62, c’est pourquoi les masses principales de cosaques en France, en Bulgarie, en Yougoslavie, en Pologne obéissaient à l’ataman du Don A.P.Bogaïevski. Il y avaient des stanitzas des cosaques d’Oural et de Sibérie aux pays européens. Par exemple, la stanitza asiatique dans la ville de Celje (Slovénie) unissait les cosaques des troupes différentes: 25 de Sibériens, 4 de l’Oussouri, 2 d’Orenbourg, par un de Semiretchensk, d’Oural, d’Amour et de transbaïkalienne. En Serbie dans la ville de Žabalj il y avait aussi une stanitza asiatique isolée, à Paris – celle d’Oural. Lieutenant général des troupes cosaques du Don T.M.Starikov écrivait en 1931: «En Serbie, en Bulgarie et puis en France presque tous les cosaques sauf faisant le service militaire à l’appel de l’ancien ataman Krasnov sont entrés dans les stanitzas qui avaient été organisées d’abord exclusivement selon le principe cosaque national (l’italique est à l’auteur) pour vivre de leur famille cosaque et aider l’un l’autre. Les stanitzas ont apporté un grand intérêt aux cosaques. Le principal c’est que les stanitzas ont réuni les cosaques et ne leur ont pas permis de disperser. Les caisses d’entraide, les réfectoires y ont été organisés, on pouvait y trouver un travail etc.»63. Les cosaques exerçaient des métiers et acquis traditionnels pendant l’adaptation économique et en même temps ces métiers et acquis devenaient leur carte de visite dans le monde (le choeur cosaque de Zharov, des cosaques-djiguites aux shows et cirques de cowboy aux Etats-Unis etc.). La vie politique de l’immigration des cosaques était concentrée autour de leurs intérêts et ils ne s’intéressaient pas aux événements de vie internationale et d’émigration en général. Un composant important du monde des colonies russes à l’étranger étaient de nombreuses associations variées selon la profession: des unions et sociétés d’ingénieurs, médecins, avocats qui d’un côté faisaient partie de la structure institutionale des diasporas, d’autre elles formaient les relations avec la société étrangère. En général, dans la Russie à l’étranger des années 1920-1940 se passait une consolidation intérieure conformément à la typologie des groupes sociaux: les sociétés militaires se sont réunies en Union Tout-Militaire russe et au système des organisations militaires, les diasporas nationales développaient les liens

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

128

E. I. Pivovar

commuicatifs par des organisations ethnoculturelles, les milieux de commerce et d’industrie avaient quelques structures sociales d’affaire, les cadres de science disposaient de groupes académiques et d’unions professionnelles, créaient des corporations dans le cadre des centres de recherche et d’instruction. Telles structures comme l’Union académique russe, l’Association des organisations des Enseignants et des Ecoles russes à l’étranger ou la même Union Tout-Militaire russe différentes par leurs fonctions et idéologies pénétraient tout l’étranger russe avec un système des connections. Pendant la période initiale de l’émigration les organisations humanitaires «emportées» de la Russie étaient assez efficaces: l’Union des villes et des Zemgors de toute la Russie, l’Association russe de la Croix Rouge, et aussi les nouvelles: le Comité central de garantie de l’instruction supérieure aux jeunes russes à l’étranger (le «comité de Fedorov») et le réseau des plus petites associations corporatives et régionales et des caisses d’assistance mutuelle. Des institutions confessionnelles jouaient un rôle important en formation et maintien des diasporas russes et aussi en établissement des relations entre les courants et vagues d’émigration différents. Avant tout c’étaient les structures de l’église orthodoxe à laquelle la plupart des émigrés aspiraient. Bien que la vie de l’église orthodoxe fût compliquée à cause d’un problème du Schisme qui s’est passé en 1921 à Sremski Karlovci (Yougoslavie) la plupart des émigrés n’y ont pas fait attention. Bien sûr chacun faisait son choix de l’Eglise conformément à ses convictions personnelles ou suivant les circonstances. Mais étant donné qu’il y avait plusieurs adeptes de l’Église orthodoxe russe à l’étranger comme du Patriarcat œcuménique de Constantinople et plus tard des églises locales unifiées avec l’Eglise Orthodoxe Russe, à cause de ce fait il n’y avait aucune oposition de l’individu et de la société. Dans les années 1920 les paroisses orthodoxes dans de petites colonies se sont mises à jouer le rôle des centres principaux de la commune russe. Auprès d’elles les écoles de dimanche pour enfants, des orphelinats et d’autres institutions ont été ouverts. Les fêtes religieuses (Noël, Pâques) étaient célébrées selon les traditions durant des décennies. Pendant la période du déclin des diasporas russes dans les années 1970-1980 à l’opinion de plusieurs personnes ce n’étaient que des paroisses qui ont empêché le système de la Russie à l’étranger de désintégration et d’assimilation64. Dans les années 1990 le rôle des paroisses russes à l’étranger éloigné est conservé et même s’est renforcé comme les centres unissant la diaspora. Néanmoins il ne s’agit pas d’une grande augmentation des humeurs religieuses, mais d’une transformation de l’église en symbole universel de grands et petits mondes russes. L’appartenance à la même confession réunit les Russes de na-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

129

tionalités différentes et les étrangers se trouvant dans l’orbite de cette paroisse autour des églises orthodoxes à l’étranger. Dans les années 1990-2000 la présence à la messe est devenue habituelle aux fonctionnaires des institutions diplomatiques de la Fédération de Russie à l’étranger, aux spécialistes russes, i.e. encore une des formes de communication des compatriotes à l’étranger. Ainsi dans un des articles consacrés à la commune russe en Tunisie on décrit un service de Pâques de 1998 dans une cathédrale bâtie par des émigrés dans les années 1950 où «des dixaines de Russes, d’Ukrainiens, de Biélorusses, de Serbes, de Bulgares, de Roumains, de Palestiniens sont venus. Il est curieux que la plupart des paroisses composaient d’anciennes “sovcitoyennes” des femmes russes, biélorusses, ukrainiennes mariées à des Arabes. La plupart d’elles se sont longtemps adaptées aux conditions locales: elles ont appris l’arabe, ont trouvé du travail ou étaient ménagères. Pourtant la nostalgie les tient et elles trouvent une issue au sein de l’Eglise orthodoxe russe», – écrit le journaliste65. Du contenu de cet extrait devient évident que de nouvelles diasporas russes s’appliquent sur l’ancienne base institutionnelle qui répond à leurs demandes spirituelles, culturelles et d’autres. Dans certains cas l’activité d’une personne a stimulé la fondation des communes des émigrés entières. Ainsi grâce à la companie d’A.A.Sikorsky à Stratford non loin de Bridgeport (de l’Etat du Connecticut) une grande colonie russe s’est formée après 1929. On y a fondé un club, une école, une église orthodoxe russes. Dans les conditions de la façon compacte de l’habitation certains travailleurs de la «Sikorsky» et membres de leurs familles n’ont pas eu besoin d’apprendre l’anglais durant plusieurs années. Jusqu’à nos jours on y conserve les noms russes (Tchouraevka, Plage Russe, les Datchas etc.)66. L’infrastructure des différentes diasporas des émigrés russes dépendaient directement de leur spécifité et aussi des buts dans le domaine de formation, d’adaptation sociale d’activité professionnelle ces diasporas posaient. La langue russe et les soins de sa conservation dans un autre milieu linguistique était le facteur le plus important de la Russie à l’étranger classique des années 1920-1940. La langue de toute émigration a plusieurs réalisations de genre et de fonction. Le niveau d’assimilation linguistique, les pertes de leur propre culture linguistique et maniement d’une langue d’un autre pays dépendent d’un nombre de facteurs: l’ancienneté du détachement de la communauté lingustique, la quantité et les formes des contacts avec locuteurs natifs, l’âge, le niveau d’éducation. Sans aucun doute les buts fixes d’un émigré incluant ou pas l’objectif de conserver l’identité de langue maternelle y jouent le rôle décisif.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

130

E. I. Pivovar

A l’époque de la Russie à l’étranger classique la conservation de la langue était assurée avant tout par une mentalité diasporale qui a déteminé la réalisation par l’émigration russe d’un ensemble d’ actions systématiques de transmission de la langue et de sa culture aux enfants. Elle possédait aussi un haut niveau d’éducation dans le socium des émigrés et des centres d’habitat compact. Au nombre de cas de telles communes manifestaient un phénomène de russification des étrangers entraînés dans la vie des émigrés. Ainsi, dans les années 1930 K.Partchevski annonçait l’ ouverture des cours du russe pour les Françaises, les femmes des ouvriers russes à La-Rochelle. Selon l’opinion argumentée de la plupart des auteurs les traits principaux du Monde Russe sont la langue russe et l’intérêt à la Russie et sa culture. Ainsi selon Pierre Shchedrovitski le Monde Russe «est une structure, un réseau de communes grandes et petites qui pensent et parlent la langue russe». D’après cette conception les diasporas des russophones sont appelées à assurer l’insertion de la Russie à l’ensemble tecnologique et financier de la société occidentale. D’habitude les émigrés de la Russie qui ne répondent pas à ces qualités ne peuvent pas être inclus au Monde Russe. En même temps, dans certains cas l’ignorance ou une mauvaise connaissance de la langue russe des descendants des émigrés russes n’empêche pas leur inclusion au système du Monde Russe. Il y a des exemples quand ils apprenaient volontier la langue russe pour se joindre à la culture des ancêtres. D’autre part on peut observer un phénomène de réjection de la langue et culture russes de la part d’émigraton économique et politique de l’URSS et de la Russie comme aussi l’aspiration à l’assimilation la plus rapide dans des payshôtes. Un tel émigré est-il une partie du Monde Russe malgré sa volonté avec sa connaissance de la langue, avec son type de formaton assimilé en Russie et sa mentalité? La question est encore ouverte. Un trait caractéristique des états multiethniques contemporains est leur aspiration à l’intégration des composants divers dans un ensemble socioculturel commun dans les conditions de la variété ethnoculturelle et la politisation des processus ethniques qui se conservent et même se développent68. Les communautés russophones modernes sont caractérisées par le modèle évolutionnaire ouvert et par leur susceptibilité aux facteurs d’assimilation. Et à cette occasion plusieurs spécialistes croient que la transformation des russophones en diaspora aux pays de l’étranger proche n’est pas pour l’instant un fait accompli mais seulement une variante possible de l’évolution des événements69. Des communes russes de la CEI et des pays Baltes se trouvent dans des conditions différentes en ce qui concerne les possibilités de conservation de la langue.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

131

Ainsi le statut du russe en tant qu’une langue officielle au Kirghizistan est, sans aucun doute, plutôt un acquis politique que celui de communication et de culture. Les possibilités de son usage dans les domaines d’instruction, de science, de culture et civilisateur ont diminué considérablement avec l’exode du pays d’un grand nombre de russophones et avec l’abaissement du niveau de maniement de la langue russe parmi les autochtones. Tout de même la langue russe reste le facteur le plus important du maintien de la coscience diasporale de la commune russe au Kirghizistan et autres pays de l’Asie Centrale. Les Russes comme une communauté linguistique en Lithuanie et Lettonie ont conservé leur infrasturcure développée parlant russe: les associations culturelles, les mass-médias, un réseau de librairies (en Lithuanie c’est Livre Russe et Solaris). Outre cela les pays Baltes possèdent un système de structures retransmettant la culture russe de la Russie et d’autres pays par télévision, radio, presse, les artistes en tournée etc70. Aux Etats-Unis, en Allemagne, en Israël et plusieurs autres pays en situation de la croissance de l’importance des langues nationales dans des conceptions ethnoculturelles de différentes diasporas, la langue russe continue à jouer un rôle important pour les émigrés de la Russie indépendamment des motifs d’émigration, de la nation, de l’instruction etc. Ainsi de nombreux rapatriés juifs de la Russie sans prendre en compte leur niveau de maîtrise d’hébreu préfèrent parler russe chez eux et sont orientés aux mass-médias russes ce qui crée des conditions de la formation d’une culture israelienne russe particulière comme on a dit ci-dessus. La chute de l’URSS a amené aux changements considérables des communes à l’étranger y compris la proportion des composants ethnique et linguistique, la pluralité des directions de migration a augmenté. La dernière vague de l’immigration russophone de la CEI à l’Ouest est caractérisée le plus par la création des structures russophones (indépendamment de pays-hôte et de l’appatrenence nationale des émigrés). Ainsi B.Ditz et G.Roll remarquent que les Allemands ethniques de la Russie venus à Berlin et au pays Rhin-Westphalie du Nord dans les années 1990 ont créé une «communauté dans communauté» de préférence russophone avec son marché de logement et de travail, avec ses périodiques et ses centres culturels71. Dans les années 1990 des émigrés tatars et bachkirs se sont mis à venir en Allemagne à côté des Juifs et des Allemands russes en qualité de membres de leurs familles et d’étudiants. Presque tous avaient grandi et étaient élevés en URSS ce qui a déterminé la spécifité de leur coscience ethnique. Les facteurs principaux qui ont influé sur leur type d’identité ethnoculturelle étaient une forte

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

132

E. I. Pivovar

russification, surtout parmi les jeunes, dispersion sur tout le territiore de la Russie et autres pays de la CEI, tendance aux mariages mixtes. L’essentiel est que les émigrés tatars et bachkirs individuels n’aspiraient pas à l’auto-adaptation, et que les relations avec des structures de la diaspora tatare en Europe ne se sont pas formé par deux raisons principales: un composant antisoviétique dans la conscience de la «vieille» émigration tatare, ce qui manquait absolument chez les nouveaux venus, et la russification de la «nouvelle» émigration qui ne parlait presque pas le tatar et le bachkir72. A ce qu’il semblait, ces émigrés devraient s’assimiler complètement ou se rapprocher des stuctuctures de la diaspora russophone en Allemagne. Pourtant le processus d’identification de tels groupes ethniques aux conditions actuelles affectaient de nouvelles formes parfois bizares. S.Tskvilinski dit, en particulier, que pendant les «Jours de la culture tatare» passés au musée des cultures européennes à Berlin «une étudiante allemande a dansé les danses bachkires, un flûtiste russophone de l’origine tatare de Kazakhstan a présenté avec une pianiste russe des oeuvres des compositeurs tatars, un musicologue tatar a mené «une action dadaïste tatar»73. Presque toutes les manifestations culturelles finissaient par l’execution de l’hymne tatar officiel «I tougane tel» («Oh, ma langue maternelle»), et de plus, presque personne des participants ne parlait le tatar. Ce cas particulier du point de vue de tout l’étranger russe multinational est assez important pour caractériser la nouvelle configuration du Monde Russe. D’habitude de nouvelles vagues de migration favorisent la conservation de la spécifité ethnoculturelle d’une diaspora existante. Pourtant, en ce qui concerne l’étranger russe la fusion des vagues d’émigration a été compliquée par des différences considérables des caractérisitiques idéologiques, politiques et mentales. Au lieu d’augmenter la diaspora unie était parcellée et seulement au bout d’un moment se produisait un certain synthèse des modifications ancienne et nouvelle d’émigration. Ainsi la génération soviétique de «DP» (Deep Purple) comprenait mal les émigrés venus avant et après la révolution74. D’autre part la deuxième et les suivantes générations de l’émigration russe des années 19201940 percevaient la culture nationale à travers le prisme des pays-hôtes. Peu à peu l’identité nationale des descendants des émigrés s’est mise à se baser sur les connaissances et les idées communes tirées des contes, des chants russes, de la littérature classique, des mœurs, des coutumes orthodoxes acquérant dans une grande mesure un caractère ethnographique. L’énonciation de Marc Stemmer, descendant des émigrés russes en Australie, est démonstrative: «Ayant des profondes racines russes je suis né en Australie et comme la plupart des Russes j’ai été élevé par ma grand-mère. J’ai grandi et j’ai été élevé avec l’orthodoxie russe, avec les contes sur des bogatyrs et avec la cuisine russe.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

133

Pourtant à l’école j’étudiais les contes des aborigènes australiens et la culture austalienne. Tandis que mes copains pouvaient sentir le lien avec tout ça à travers l’expérience de leurs ancêtres je me sentais étranger. Cela m’a fait conclure que bien que je soit Ausralien de naissance j’ai été formé en grande partie sous l’influence de mon héritage russe»75. Dans les familles russophones aux Etats-Unis et dans des pays européens qui développent leurs relations économiques avec la Russie la conservation de la langue par les jeunes est parfois argumentée par des raisons purement pratiques, – des possibilités de son usage en business76. Pourtant cela entraîne la communication en russe, la lecture des journaux russes, la présentation des films, la présence aux concerts des artistes russes, les voyages en Russie, c.-à-d., l’initiation au moins par fragments à la culture russe.

3 Adaptation et la vie quotidienne des diasporas russes L’adaptation des émigrés russes à l’étranger se passait en quelques directions principales: l’obtention du statut de réfugié ou une autre forme d’identification du droit aux pays-hôtes, la résolution des problèmes sociaux et matériels (le logis, le placement, l’instruction pour les enfants etc.), l’assimilation au milieu culturel et politique de la société du pays-hôte, l’établissement des liens avec leur entourage. S’il s’agit d’une diaspora tous ces problèmes se réalisaient généralement à l’aide de la commune, personellement ou en groupe, selon la situation. Au milieu des années 1870 des associations poursuivants des buts humaines et politiques pour aider des exilés et prisonniers politiques ont apparu en Russie. En 1881 l’association la Croix Rouge – une subdivision de la Volonté de peuple, qui organisait les évasions des révolutionnaires à l’étranger a créé sa filiale à l’étranger. La Croix Rouge effectuait avec succès la collecte aux pays differents pour soutenir le mouvement révolutionnaire en Russie et prêtait assistance aux révolutionnaires russes en émigration. En 1901 les émigrés russes en France ont fondé une association «le Bureau de Travail», qui aidait les compatriotes à s’adapter plus vite à un nouveau milieu de culture et de droit et à trouver du travail. En 1912 578 personnes ont été registrés au Bureau de Travail 309 desquels ont été placés77. En 1908 l’Association d’assistance des réfugies politiques russes a commencé son travail qui maintenait les émigrés politiques de la Russie. En 1915 elle a créé la Caisse des émigrés russes. Depuis 1909 l’Amicale Russe s’est mise à fonctionner en faisant l’assistance sociale des compatriotes à l’étranger.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

134

E. I. Pivovar

Pendant la Première Guerre Mondiale des oranismes d’aide des réfugiés et militaires russes se sont mis à paraître en France. Ainsi en 1916 l’Association du soutien des Russes combattants sous les drapeaux français a apparu qui effectuait le secours des blessés et invalides de guerre. Un rôle important en formation des structures d’entraide et civilisatrices à l’étranger russe a été joué par les traditions de populisme, d’intellectuels du zemstvo, aspiration d’un nombre de mouvements et de partis politiques sociaux, en particulier, de cadets à réaliser en émigration leurs conceptions d’éducation populaire et civilisatrices78. Aux mois de janvier et février de 1912 des structures du Comité russe de zemstvo et de ville (Zemgor) d’assistance aux réfugiés dirigées par G.E.Lvov ont été créées en Tchécoslovaquie, en Allemagne, en Bulgarie, en Pologne, en Grèce, en Yougoslavie, en France. L’activité du Zemgor a embrassé presque tous les pays d’Europe où se trouvaient les réfugiés russes et aussi la Tunisie et l’Egypte. Ses divisions ont réussi à attirer à la coopération une partie considérable des stuctures d’entraide des émigrés et des centres civilisateurs, mais l’essentiel est ce qu’elles ont réussi à entrer au contact avec les organisations internationales par lesquelles on pouvait recevoir de l’argent et des médicaments, développer des formes différentes du soutien social et d’assistance à l’adaptation des réfugiés – ARA, IMCA, la Croix Rouge Américaine et Internationale etc. L’ampleur et la variété de l’activité de Zemgor et Sogor (l’héritier de l’Union des villes de Russie) ont assuré l’adaptation sociale et culturelle aux milliers des réfugiés russes de la -vague post-révolutionnaire: des écoles russes, des asiles, des réfectoires, des centres d’approvisionnement des vêtements, des artels de travail, des bureaux de consultations juridiques, des bibliothèques, et d’autres organisations culturelles et civilisatrices – tout cela faisait partie de l’activité de ces structures79. Bien sûr, aussi qu’aux autres systèmes de l’étranger post-révolutionnaire, le Zemgor lui-même a subi des désaccords entre les organisations régionales dans la répartition des ressources. Il y avait aussi une compétition avec le Sogor et autres assistances publiques. Parfois les conflits étaient provoqués à cause des contradictions politiques et de la différence en appréciation des événements de la Guerre Civile. La plupart des leaders du Zemgor ont participé à ces conflits. Pourtant en général c’est difficile à surestimer le rôle de cette organisation dans l’adaptation des années 1920. Aux Etats-Unis au début de 1925 l’Association populaire russe d’entraide a été créée à laquelle des émigrés de la vague d’avant la révolution jouaient le premier violon. Vers 1940 l’Association avait plus de 200 filiales locales et comptait 17,5 mille membres. Sous l’égide de l’Association fonctionnaient environ 60 maisons et clubs, presque 40 bibliothèques, plusieurs cercles, orchestres etc.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

135

En 1927 l’Association d’entraide russe unie en Amérique a paru et a rassemblé l’Association russe populaire de New-York, l’Association orthodoxe russe de New-York, l’Association unie de Philadelphie et la Fédération des associations progressistes russes. De différentes associations russes d’entraide fonctionnaient dans toutes les grandes villes des Etats-Unis. La plupart d’elles effectuaient l’assurance sociale de leurs membres et un travail culturel et civilisateur80. Il faut noter séparément des unions des juristes en émigration qui ont joué un rôle important à l’adaptation sur le droit des émigrés de la vague post-révolutionnaire. Les avocats russes défendaient les droits de la communauté russe, en particulier au niveau de la Ligue des nations et des gouvernements des payshôtes et portaient secours personnel juridique aux réfugiés russes81. Les noms de V.A.Maklakov, M.L.Mandelstam et d’autres avocats fameux russes sont liés avec l’activité du Bureau de défense des droits des citoyens russes à l’étranger. B.L.Guerchoun, A.A.Goldenveiser, V.S.Mandel et d’autres juristes émigrés donnaient des consultations aux émigrés82. Dans les années 1920 à l’étranger russe on voit apparaître un grand nombre de consultations juridiques et de cabinets d’avocat informels qui aidaient les réfugiés dans leurs nombreux problèmes. Certains émigrés n’avaient aucuns papiers et la déportation ou l’arrêt les menaçaient. D’autres avaient besoin de la traduction des diplômes universitaires, des états de service, de fixation d’un marriage ou d’un divorce etc. Les réfugiés de la vague post-révolutionnaire avaient besoin en particulier de prouver leurs droits aux dépôts bancaires dans les banques étrangères et leurs succursales en Russie et de défendre leurs droits de propriété83. L’avocat russe G.B.Sliozberg s’occupait avec succès de tels problèmes. «Des tentatives des banques anglaises et américaines et une banque française ayant opéré en Russie de s’enrichir aux frais des citoyens russes pillés par les Soviets occuperont un jour leurs places dans des chroniques judiciaires de l’Europe et des Etats-Unis», – écrivait-il plus tard84. Des organisations des émigrés, avant tout les ambassades et les consulats avant leur liquidation et plus tard des unions sociales qui étaient reconnues par les autorités donnaient des certificats et des recommandations avec lesquels des réfugiés sans papiers recevaient le permis de séjour et trouvaient un travail au pays-hôtes. Le déplacement suivant demandait la disponibilité d’un passeport international (passeport Nansen) d’un visa d’entrée etc.85 Des restrictions au marché de travail et en liberté de déplacement mettaient les réfugiés aux pires conditions par rapport aux citoyens des pays européens86. La politique des autorités par rapport aux apatrides russes était différente. Z.S.Botcharova remarque que tout un nombre de gouvernements suivaient une

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

136

E. I. Pivovar

politique officielle envers les réfugiés russes en vertu de leur appartenance à une catégorie spéciale de personne sans un Etat qui aurait défendu leurs intérêts87. En France avant 1924 il y avait un manque de main d’œuvre pour restaurer l’économie du pays après la guerre c’est pouquoi l’entrée des émigrés était encouragé pendant cette période-là. Le chômage et autres facteurs économiques ont forcé par la suite même les Français bienveillants à évincer des émigrés du marché de travail. Par exemple, au printemps de 1925 le président de la commission municipale de logement du département de la Seine a sollicité pour l’interdiction aux étrangers de travailler comme concièrge en expliquant la nécéssité de cette mesure par «l’évasion étrangère»88. En 1926 après le recours du Cyndicat des chauffeurs français avec une plainte contre la concurrence accrue de la part des Russes le ministre de travail Durafour a interdit d’admettre les étrangers aux examens pour la licence de chauffeur de taxi89. Il faut noter qu’à ce moment-là à Paris il y avait environ 3 mille chauffeurs russes, en général anciens officiers. Ils avaient une sorte de syndicat – l’Union des chauffeurs russes avec une caisse d’assistance mutuelle. En 1928 l’Union a ouvert sa propre maison de repos non loin de Paris, on organisaient régulièrement des bals, des soirées etc.90 Les chauffeurs de taxi parisiens devenus un des clichés les plus répandus de l’idée sur l’émigration ont servi d’exemple d’adaptation assez efficace au marché de travail français et en général, les parisiens leur sympathisaient91. Les ouvriers russes établis au début des années 1920 aux grandes usines à Lyon, à Marseille et aux autres centres industriels de la France ont réussi à faire face à la concurrence avec les ouvriers locaux parce qu’ils avaient une haute qualification92. Pourtant ceux qui n’avait pas de travail permanent ont éprouvé des difficultés à la fin des années 1920. Dans un nombre de départements on n’offrait aux Russes que le travail le plus dur (abattages de bois, extraction du charbon etc.) mal payé et avec un habitat en baraques93. Les conditions de travail et de mode de vie dures et parfois insupportables menaient à la mortalité croissante parmi les ouvriers russes. V.Douchkin écrit que les émigrés à l’âge de 35-45 ans sont restés aux cimetières auprès des «industries lourdes»: c’était «vraiement un étranger sec, hostile et sans pitié»94. Mais pendant cette période-là l’attitude envers les réfugiés russes et arméniens était plus loyale qu’envers les autres ouvriers étrangers: on ne les déportait pas s’ils n’avaient pas de visas d’entrée d’autres pays. Chaque Russe ayant fait le service militaire dans l’armée française pendant la Première Guerre Mondiale ou ayant vécu en France 5 ans avait le droit d’obtenir le permis de conduire sans autorisation du ministère de travail95. De sa part celui-ci prêtait son concours aux illettrés, par exemple, par l’envoi aux travaux agricoles saisonniers aux régions

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

137

différentes du pays. Le prix du passage par chemin de fer était diminué à 50% à tous ceux qui le désiraient96. Une des formes de survie des jeunes émigrés militaires en France dans les années 1920 était l’entrée à la Légion Etrangère97. Des autorités du Royaume Uni aspiraient à accélérer l’adaptation de ceux qui ont obtenu le visa d’entrée, mais diminuaient progessivement leur quantité98. L’Allemagne suivait une ligne sévère par rapport à tous les étrangers les émigrés russes y compris. Au début des années 1930 on a adopté un nombre de lois limitant les possibilités de placement des étrangers et finalement la colonie russe en Allemagne a diminué considérablement. Le niveau initial de l’adaptation sociale des émigrés militaires au début des années 1920 est attesté par des données imprimés dans la brochure l’Armée russe en exil, éditée en Bulgarie en 1923: «150 mille personnes sont évacuées, 40 mille militaires ont un salaire assurée, environ 3 mille personnes font leurs études aux écoles supérieures des pays différents, environ 5 mille personnes font leurs études aux écoles, environ 6 mille invalides et vieux et 2 mille familles des militaires sont assistés dans des pays différents. Des dixaines de milles ont reçu une assistance médicale»99. Le caractère des marchés de travail des pays-hôtes influait bien sur l’adaptation. Par exemple, en Bulgarie des années 1920 la proportion des places au marché de travail physique et intellectuel était 96,2 et 3,8%. Les émigrés qui s’y dirigeaient faisaient deux groupes inégaux en quantité: la masse principale, surtout les officiers et cosaques allaient aux travaux de construction et de bois, aux mines etc. Un petit groupe de savants a complété les cadres de l’Université à Sofia, ayant déterminé son visage dans les années suivantes. Bien que les proffesseurs russes aient été intégrés à la communauté bulgare pédagogique leur activité a attiré un nombre considérable d’étudiants russes. Alors, pendant les premières années de l’émigration 90% d’émigrés d’après la révolution exerçaient un travail manuel. D’après les données de 1920 parmi les réfugiés russes il y avait 23% d’ouvriers et d’artisans, 41% – d’ouvriers agricoles, 31% d’intellectuels accomplissant un travail manuel, et seulement 5% qui faisaient un travail intellectuel100 (c’étaient probablement des petits fonctionnaires, des employés, dessinateurs et d’autres métiers intellectuels bas qualifiés duquel des ingénieurs, des architectes, des professeurs devaient s’occuper). Les normes du droit pour les émigrés et la procédure d’assimilation dans des pays différents influaient sur les caractéristiques sociales des diasporas et les modèles de leur adaptation. Les différences les plus grandes étaient entre l’Europe et les Etats-Unis. Dans les diasporas russes en Europe dans les années 1920-1930 dominaient des tendences «conservatoires», l’aspiration à l’isolation,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

138

E. I. Pivovar

surtout si l’expérience du monde et les connaissances des réfugiés étaient inutiles dans de nouvelles conditions. Parfois une commune imposait strictement ce stéréotype de comportement à ses membres. Par exemple, la naturalisation d’un émigré en Yougoslavie dans les années 1920 le rayait automatiquement de toutes les organisations des émigrés101. Aux Etats-Unis la naturalisation était une conséquence logique de l’entrée dans le pays et n’était pas réprouvée par la communauté des émigrés. En ce qui concerne l’Etrême-Orient, il y avait une opposition entre les réfugiés et les citoyens soviétiques, la citoyenneté chinoise était rare. Ceux des émigrés qui avaient des depôts dans des banques étrangères se trouvaient dans la situation la plus favorable. Ainsi un propriétaire célèbre d’un réseau de magasins d’alimentation à Moscou, Saint-Pétersbourg et à Kiev, G.G.Eliseïev avait transféré d’avance une partie de ses capitaux à l’étranger ce qui lui a permis de vivre sans souci avec sa famille après 1917 plus de 30 ans102. Des mariages avec les citoyens des pays-hôtes donnaient des avantages en adaptation et naturalisation. Par exemple, un mariage de deux ans avec une Française ou un enfant commun donnaient le droit à la naturalisation103. Au milieu des années 1920 G.Botkine écrit de New-York à A.S.Loukomski que «certains hommes ont épousé des Américaines riches et sont au comble du bonheur»104. S’il s’agit des aspects de sexe de l’émigration post-révolutionnaire il faut mentionner qu’à supériorité numérique des hommes l’adaptation des femmes était très difficile et souvent dramatique. Avant la révolution à l’exception de celles qui travaillaient dans l’instruction, médecine et autres sphères où les femmes exécutaient un travail intellectuel, la partie féminine de la vague des réfugiés était en général à la charge des maris ou des parents. En exil la situation a profondément changé: parfois des épouses étaient obligées à avoir leurs époux chômeurs à leur charge, faisant de n’importe quel travail même la prostitution105. A Harbin outre le travail de dactylographe, employée, nettoyeuses, infirmières, des femmes faisaient un travail purement masculin: économe du dépôt de bois, chauffeur etc. En 1927 c’était pour la première fois à Harbin russe que l’émigrée L.Gouséva a obtenu le permis de conduire l’autobus municipal106. D’autre part dans les années 1920-1940 beaucoup d’émigrées instruites ont travaillé comme journaliste et femme de lettres107. Il faut noter que toutes les peines et privations que les réfugiés éprouvaient en émigration de la vague post-révolutionnaire étaient supportées par leurs compatriotes en Russie. La faim, la ruine, l’humiliation morale, la confiscation des biens et du logis, des travaux coercitifs pour des personnes déchues des droits civiques (la plupart des émigrés seraient rangés parmi cette catégorie s’ils res-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

139

taient à la patrie) – tout cela était l’alternative bien instructive aux réfugiés qui recevaient l’information des événements en Russie soviétique des journaux et magazines. Ainsi, le Courrier du bureau pédagogique de Prague publiait régulièrement dans les années 1920 l’information sur les sorts des savants russes et des hommes des écoles supérieures dont plusieurs avaient été répressés, disparus, péris de faim et des maladies à Moscou, Pétrograd, Kiev et autres villes du pays. A côté de la pratique d’entraide dans l’histoire de la diaspora russe il y a aussi des exemples de contre-action consciente et de faits de causer un dommage aux compatriotes parfois à cause de la concurrence au marché du travail ou des divergences politiques entre les vagues des émigrés ou à cause de l’esprit de lucre. Ainsi selon le témoignage des émigrés un grand nombre de Russes ont péri en Chine à cause de l’activité consciente de l’ancien Ministre des finances du gouvernement de Koltchak I.A.Mikhaïlov qui était devenu un conseiller en chef pour des relations avec les Russes des Japonais à Harbin. Selon les témoins, Mikhaïlov avant l’occupation japonaise a emprunté complètement les manières chinoises de nourriture à philosophie108. Parfois une commune russe devait renier ses compatriotes, comme cela s’est passé avec Boris Koverda, assassin du président de la France Paul Doumer. L’intégration des émigrés russes à la société des pays-hôtes se passait en franchissant une barrière d’isolement mais pourtant dans certains cas cette barrière était éventuelle. Ainsi des révolutionnaires russes à l’étranger entraient facilement dans le cercle de leurs amis politiques. On peut dire la même chose des savants, des grands commerçants, de la noblesse et des autres groupes sociaux qui étaient souvent à l’étranger et parlaient des langues étrangères. Un des composants d’adaptation des Russes à l’étranger était l’acculturation. Selon Z.I.Levine c’est un processus d’élimination par un émigrant de sa résistance consciente ou inconsciente aux changements essayant de sauvegarder son originalité culturelle109. L’adaptation à l’étranger, indépendamment du temps et des raisons de quitter la Ruissie, signifiait l’acculturation inévitable de l’émigré forcée ou volontaire c.-à-d., renonciation à certaines normes et idées propres à sa ethnoculture et assimilation de la culture de la société d’accueil110. Une sorte de phénomène sont devenues les communes de vieux croyants aux Etats-Unis et à l’Extême-Orient qui ont réussi à sauvegarder les traditions de culture et en même temps s’adapter vite aux nouvelles conditions de vie sociales, économiques, démographiques et ethnographiques beaucoup mieux que les autres communes russes locales 111. Les phénomènes d’assimilation dans ce groupe se sont mis à se manifester seulement en troisième et quatrième génération des émigrés nées à l’étranger,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

140

E. I. Pivovar

et ils n’avaient pas le caractère total. Il faut noter que le même caractère isolé à côté de l’activité économique réussite avait la vie des vieux croyants en Russie elle-même. On peut établir une certaine analogie avec la diaspora arménienne: demeurant encore dans leur patrie historique ceux-ci devaient former des pratiques de survie et d’entraide. L’émigration russe surtout faisant partie de la «diaspora des catastrophes» n’avaient pas de telle expérience et en même temps a subi une chute brusque du niveau de bien-être, du statut social aussi que de caste, ce qui a provoqué un choc psychologique grave. La plupart des émigrés russes de 1917 – le début des années 1920 se sentaient serrés sur le bas-côté du milieu social et se tourmentaient pour leur marginalité soudaine. Premièrement, c’étaient des militaires, des intellectuels, des commerçant ayant perdu leurs capitaux. Un grand nombre d’émigrés russes, indépendamment du temps de l’émigraton et de l’appartenance sociale, a subi un complexe psychologique, une perception de soi avec lesquels l’émigration n’était pas perçue comme «le changement de la forme de vie, mais comme un état dans lequel une personne existe souvent sans être sûr d’elle-même»112. Un phénomène répandu dans l’étranger russe des années 1920-1940 étaient la dualité des rôles sociaux (absolument différents dans la société du pays-hôtes et dans les structures ethnoculturelles de la diaspora) aussi que la naissance du fantôme de la future Russie et de son rôle en conscience de masse de l’émigration. Les émigrés n’avaient qu’un seul moyen de garder un équilibre psychologique entre «les vieux rêves et les nouvelles attentes» c’était l’abstraction de la réalité113. C’est intéressant que les chauffeurs de taxi parisiens desquels il est noté plus haut, se rattachaient au corps d’officiers russes: on envoyait 50% de ressources de l’Union des chauffeurs russes pour aider des officiers invalides et les enfants des officiers114. Un facteur important déterminant la position sociale d’une partie considérable de l’immigration russe était l’espoir de retourner vite à la maison ce qui déterminait bien son comportement aux conditions de la vie à l’étranger pendant la période de 1920-1950, par exemple, l’opposition de plusieurs années à la naturalisation. La nostalgie était propre surtout aux émigrés post-révolutionnaires. Les «colonistes» russes de la vague d’avant la révolution aux Etats-Unis et au Canada où la «distance à l’étendue de l’océan détruisait physiquement le retour illusoire»115 acceptaient volontier la conception de vie américaine et agissaient avec esprit d’entreprise et sens des affaires. Un des représentants de l’étranger militaire peu nombreux au Canada, général A.Ionov remarquait que la colonie russe locale consiste essentiellement de personnes «résignées à la perte

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

141

du pays natal et prêtes à chercher une nouvelle patrie à n’importe quel pays où on aurait la salaire el l’assurance des droits»116. Les gens de lettres d’émigration opposaient l’originalité des colonies russes en Europe et à l’Extême-Orient au type d’émigration américain intégré au socium du pays: «A Constantinople les Russes ont créé leur propre vie russe... ils restaient eux-mêmes. C’est tout différent aux Etats-Unis. Ici ils devaient se mêler à la foule et perdre leur individualité»117. Conformément à cela, si l’activité des structures émirgantes en Europe était orientée à l’adaptation, aux Etats-Unis et Canada plutot à l’assimilation. C’est pourquoi les organisations humanitaires (des fonds différents) y étaient répandues, et des unions corporatives des intellectuels n’étaient pas développées. La passivité du groupe académique qui jouait un rôle dirigeant à la vie sociale et culturelle des émigrés en Europe est significative. «Il n’y a aucune organisation académique russe ici, aussi il n’y a pas d’hommes dirigeants, – remarquait avec regret M.M.Karpovitch en 1927, – Il y a certaines personnes dispersées dans tous les Etats-Unis, tels que Rostovtsev, Vasiliev, Sorokin, Maksimov mais aucun d’eux n’a jamais exprimé un désir de s’unir ou diriger»118. Pour les émigrés russes qui aspiraient à restaurer leur milieu civilisé habituel le «vieux» jouait le rôle d’un prisme par lequel de nouvelles valeurs culturelles se retractaient en formant souvent des formes synthétisées, symbiotiques, convenables à l’adaptation au pays-hôte. Et avec cela, la diaspora conservait les constantes déteminant la spécifité ethnoculturelle: les stéréotypes de comportement, les normes des relations et coutumes en famille, les préférences esthétiques, la cuisine, les croyances et cérémonies religieuses. (Les émigrés des années 1950-1980, eux aussi manifestaient l’attachement aux attributs habituels de la vie quotidienne. Ainsi Brighton Beach est devenu «une île des moeurs soviétiques à la manière américaine». Les émigrés russes des années 1920-1930 essayaient de mener à l’étranger une vie habituelle en se guidant sur l’expérience et les normes de comportement adoptés dans leur pays natal et souvent s’opposant aux coutumes du pays-hôte. Le mode de vie des émigrés représentait un entrelacement de vieilles traditions et habitudes et de nouveaux accuis. L’aspiration à combiner les deux conduites différentes en les divisant suivant le temps et milieu (l’une est au travail et dans la rue, l’autre est à la maison ou dans le club) était un des traits les plus caractéristiques du socium émigrant. Ce trait était moins manifesté aux centres d’habitation compacte – aux cités ouvrières, aux stanitzas cosaques où la vie quotidienne restait presque tout à fait «russe». Des réfugiés russes de la vague post-révolutionnaire ayant quitté leur groupe social traditionnel – celui d’état, de profession, de clan etc., étaient forcés de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

142

E. I. Pivovar

lutter pour leur existence dans des conditions souvent inhabituelles et hostiles, et de choisir de nouveaux repères. Néanmoins, l’adaptation des émigrés russes des années 1920-1930 était par sa nature une tentative de restaurer un équilibre qu’ils avaient perdu, mais ne pas le remplacer par un système des valeurs des pays-hôte. On ne peut parler de l’intégration massive à la société étrangère et de l’assimilation sociale et culturelle que conformément à la deuxième génération des émigrés russes. Les conditions territoriales, climatiques, religieuses, de droit, politiques, démographiques, civilisatrices des pays d’accueil influaient sur la vitesse de l’adaptation et l’intégraton. Par exemple, aux pays slaves (la Bulgarie, la Yougoslavie) l’adaptation se passait plus facilement grâce à la proximité du milieu linguisitique, de la communauté religieuse etc. D’autre part les représentants des cercles politiques gauches et libéraux de l’émigration post-révolutionnaire situés dans ces pays supportaient à peine l’athmosphère politique de la monarchie et aspiraient si c’était possible de s’établir en Tchécoslovaquie ou en France. En Chine, en Tunisie et autres pays tout à fait distincts de la Russie en culture et en civilisation l’adaptation se développait d’habitude dans le cadre des structures de la diaspora elle-même, et l’assimilation dans la société locale était rare. L’état psychologique et économique d’un émigré, le maniement d’une langue étrangère (au moment d’arrivée), la profession, les qualités personnelles comme la possibilité de contacter, l’obstination, l’assiduité etc., – tout cela influaient sur l’adaptation et l’assimilation. La perte brusque de l’identité ethnoculturelle était typique pour les couches marginales de l’émigration. La première parciellement et en masse la deuxième et troisième générations des ouvriers, des cosaques et d’autres réfugiés qui se sont vite assimilés travaillaient principalement dans l’agriculture ce qui déterminait leur aspiration à la dispertion socioculturelle. Au contraire aux «capitales» de l’étranger russe des années 1920-1930 un grand pourcentage de l’élite intellectuelle contribuait à l’auto-identification et l’adaptation socioculturelle dans le cadre des diasporas à Paris, à Prague, à Berlin, à Riga et d’autres. Des ingénieurs, des fonctionnaires, des intellectuels s’assimilaient au socium des pays-hôte plus lentement parce qu’ils étaient orientés à la conservation de la culture homogène pour eux-mêmes et leurs enfants. Le dépérissement de la conscience ethnique augmentait avec chaque nouvelle génération: les enfants moins que leurs parents se sentaient les Russes et utilisaient la langue russe. En même temps que les émigrés russes de la deuxième, troisième et des générations postérieures perdaient le trait principal de leur identité ethnoculturelle en refusant les traditions de religion, de moeurs, de stéréotypes de comportement, ils continuaient de se considérer «Russes tout simplement» et la Russie comme leur patrie historique.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

143

L’adaptation sociale, culturelle et professionnelle des jeunes générations des émigrés se passait plus favorablement que de leurs parents. Comme les jeunes émigrés étaient plus souples psychologiquement ils sentaient plus légèrement la mode de vie et les stéréotypes de comportement de la société étrangère. Les jeunes se trouvant à l’étranger à l’age d’adolescent et d’étudiant essayaient en règle générale d’obtenir une formation professionnelle ou instruction supérieure qui étaient côtées à l’étranger, et celles qui avaient été créées par l’étranger russe: de nombreux cours techniques et commerciaux et des centres d’instruction supérieure (l’Institut polytechnique à Harbin, l’Institut technique supérieur russe et l’Istitut commercial à Paris etc.). Le système des centres d’instruction supérieure et professionnelle a joué un rôle considérable à l’adaptation économique et sociale de la jeune génération, y compris non seulement l’obtention de la profession mais aussi la maîtrise d’une langue étrangère, l’assistance matérielle de la part des associations de bienfaisance pendant leurs études, parfois une aide en placement etc.119 Ceux qui ont terminé les écoles supérieures des sciences humaines russes (la faculté de droit russe à Prague ou à Harbin, l’Institut pédagogique russe à Prague etc.), ils continuaient leur carrière professionnelle dans le cadre des structures d’émigration ou aux centres étrangers d’études russes ou s’il y avait des problèmes avec placement ils obtenaient des spécialisations supplémentaires, d’autres professions120. Un syndrome «post-traumatique» lié avec la perte des proches, la participation des tout jeunes aux opérations pendant la Guerre Civile etc., était un facteur négatif qui empêchait l’adaptation des jeunes émigrés dans les années 1920121. D’autre part la possibilité de la vie paisible, normale, la présence aux cours apparues brusquement étaient extrêmement attrayantes. I.I.Serebrennikov écrivait des étudiants des cours économiques et juridiques à Harbin: «Il semblait que les gens fatigués des guerres et campagnes plongeaient maintenant très satisfaits dans le travail culturel, aspirant à rattraper le temps perdu»122. L’Ecole supérieure indépendamment de la spécialité obtenue est devenue un des facteurs les plus importants de la réhabilitation psychologique des jeunes émigrés. En ce qui concerne les enfants des réfugiés d’âge préscolaire et de l’école primaire aussi que la génération née déjà à l’étranger, l’enfance passée en conditions d’un nouveau milieu culturel et linguisitique permettait plus tard de trouver plus facilement un terrain d’entente avec des collègues, la plupart d’eux ont été naturalisés et n’avait pas de problèmes juridiques de placement ou de déplacement. Ainsi un futur historien N.E.Andreïev est entré à l’Université de Prague étant citoyen de l’Estonie. Il faut noter aussi qu’il était un excellent élève

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

144

E. I. Pivovar

médaillé et a été admis sans examens et avait le droit de faire ses études gratuitement à condition des mêmes résultats123. Les élèves des écoles russes acquéraient des pratiques variées dans des cercles et groupes d’amateurs créés presque dans toutes les colonies des émigrés. La musique, la chorégraphie, la peinture, la broderie et d’autres ouvrages à l’aiguille, l’assimilation desquelles ne demandait pas la conaissance des langues étrangères devenaient assez souvent un métier principal et donnaient un salaire supplémentaire124. Des jeunes et des enfants participaient aux choeurs, aux orchestres, aux groupes de cirque créés par des réfugiés russes dans le monde entier. De certains écoliers et des jeunes se sont mis à avoir un gain d’appoint en aidant leurs familles. Les soirs ils suivaient des cours différents et souvent ils trouvaient des moyens d’entrer aux écoles supérieures étrangères. Par exemple, pour entrer dans une école supérieure finnoise les élèves sortis des écoles russes devaient passer un test de finnois c’est pourquoi on utilisait souvent des voies détournées – les écoles du soir ou l’Université Yourievski (de Tartu). Des jeunes aptes au travail en recherche de l’instruction et du travail se déplaçaient d’abord à travers le territoire du pays-hôte et puis à travers toute l’Europe et hors d’elle. Par exemple, dans les années 1930-1935, il y avait un exode massif des jeunes émigrés de Finlande dans les villes européennes où les universités admettaient les élèves sortants des écoles russes: Youriev, Prague, Paris, Bruxelles, Luven et d’autres. D’une part, cela accélérait l’adaptation des jeunes, et d’autre, cela aidait à maintenir l’activité des unions d’étudiants émigrés (des corporations) aux écoles supérieures étrangères et aux unions régionales et internationales des étudiants créées dans les années 1920125. Dans de grandes villes des jeunes émigrés entraient dans la société étrangère comme celle des émigrés en fréquentant des concerts, des réunions, des clubs de sport de la diaspora, des bibliothèques russes de Paris, de Prague, de Belgrade etc.126 Des jeunes émigrés russes ayant obtenu la formation complétaient les unions professionnelles (des ingénieurs, des juristes et d’autres) et les associations des diplômés de l’enseignement supérieur en restant de ce fait à l’orbite de l’étranger russe. Plusieurs enfants des mariages mixtes communiquaient aux jeunes russophones. En France de 1920 à 1931 plus de 5 mille hommes russes ont épousé les Françaises ce qui contribuait à l’accroissement du nombre d’émigrés naturalisés; les enfants y compris. Si en 1926 la population des réfugiés russes qui se sont faits naturaliser était 5083 personnes en 1936 elle était 13 810 personnes 127.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

145

De l’autre côté vers la fin des années 1930 et aux années 1940 une tendence de perte de l’identité linguisitique par des jeunes émigrés devenait de plus en plus évidente. Les langues d’un pays-hôte dominaient en familles mixtes, ce n’étaient que des grand-mères qui parlaient russe à la jeune génération128.. Le phénomène de gallicismes et américanismes, de la confusion des langues était fréquent dans le langage des jeunes émigrés déjà avant la guerre et il s’est fixé définitivement pendant les décennies suivantes129. Et avec cela K.Partchevski dans ses études cite un fait curieux qu’en masse des jeunés émigrés en France le facteur de l’éducation et de la mentalité pareils dominait souvent au moment de se marier: les émigrés russes qui ont presque totalement perdu leur identité linguisitique et intégrés au socium étranger préféraient se marier entre eux130. L’importance des mariages mixtes dans les années 1990 comme d’un facteur d’adaptation social et culturel s’est mis à augmenter aux pays Baltes. Aux conditions de la crise démographique le nombre des mariages exogènes entre les Russes et les Lithuaniens a accru et la part des mariages entre les Lithuaniens (Lithuaniennes) et les Russes par rapport au chiffre total des mariages mixtes a accru aussi131 ce qui renforce l’assimilation sociale et linguistique dans les communes russes. Dans certains cas l’intégration des immirés dans la société du pays-hôte était accompagnée de la substitution de confession, de transition en identité de parenté ou tout à fait autre selon l’ethnicité et religion132. Il ne s’agit pas des phénomènes quand la transition religieuse devenait la raison du départ de la Russie (I.S.Gagarine, P.B.Kozlovski, S.S.Dzhunkovski et d’autres) parce que ce phénomène présente une partie de l’émigration politique133. Le renoncement à la langue maternelle et aux autres manifestations de l’appartenance ethnique étaient parfois stimulés par des raisons politiques. Ainsi après la guerre d’Hiver des émigrés ont cessé de parler russe dans des lieux publics (dans les rues, dans les salles des universités etc.) et se sont mis à modifier leurs noms et prénoms à la manière finnoise134. Les Russes en Finlande essayaient de se cacher, être «invisibles». Un tel comportement était typique non seulement aux émigrés russes: les Tatars entrant en Allemagne essayaient toujours de cacher leur identité en se faisant passer pour les Turcs135. L’assimilation coercitive des minorités nationales des Russes y compris était une partie de la politique intérieure en Pologne. Le Royaume Uni menait aussi la politique de l’intégration des émigrés à la culture, à la science et aux milieux d’affaire anglais par transition à l’anglais sans condition. Dans certains cas à cause de cela des anciens Russes sont allés en Europe continentale et aux EtatsUnis où ils pouvaient garder l’identité lingustique dans le cadre de nombreuses communes russes.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

146

E. I. Pivovar

En ce qui concerne le fait que les Russes modifiaient leurs noms à la manière étrangère, ce phénomène a eu lieu aux temps et pays différents y compris le milieu de l’émigration de travail russe et ukrainienne aux Etats-Unis aux XIX – le début du XX siècle. On peut trouver une information étendue sur cette question dans le livre d’un philologue russiste anglais B.-O.Unbegaun Les noms russes (Moscou 1989). Une adaptation compliquée et de longue durée des émigrés russes au monde dans les années 1920-1930 et pendant la période suivante montre leur forte capacité à s’adapter aux particularités économiques, culturelles et du droit des pays-hôte et à leurs exigences envers les émigrés. Il est difficile d’estimer en pourcentage les parts de succès et de fiasco aux sorts des émigrés. Des sources existantes nous disent que la marginalisation, la participation aux structures criminelles et autres processus destructifs dans les diasporas russes ont pris un petit pourcentage de son corps ou dominaient dans les zones locales pendant un laps de temps court (à Constantinople au début des années 1920). Parmi des émigrés russes de toutes les vagues et leurs descendants il y a un nombre considérable de personnes qui se sont trouvées dans les hautes sphères de l’hiérarchie sociale et politique des pays-hôte et ceux qui sont des «cols blancs» réussis: ingénieurs , archithectes, savants, écrivains et autres. Ainsi l’adaptation des émigrés aux temps, pays et régions du monde variés ont des traits communs aussi que des particularités déterminées par la spécifité des courants d’immigration et de pays-hôte. Si on examine encore une fois des vagues principales d’émigration de la Russie aux XIX-XX siècles, il serait évidant que pour les émigrés politiques d’avant la révolution la question d’adaptation comme un problème général était déterminé assez faiblement. Quelques personnes à l’étranger rencontraient des problèmes différents: les uns n’avaient pas de ressources financières, les autres parlaient mal des langues étrangères etc. Il y avaient des institutions et des organisations qui aidaient les émigrés politiques. Il y avait aussi une entraide personnelle et enfin la possibilité de rentrer légalement ou illégalement à la patrie. Quant aux émigrés de travail surtout aux Etats-Unis et au Canada ils avaient un problème d’adaptation linguisitque, sociale et économique qu’on resolvait partiellement grâce aux institutions d’émigration du pays-hôte, partiellement grâce aux association d’entraide. Ceux qui ne désiraient pas rentrer étaient orientés vers la naturalisation et l’assimilation comme la majorité des immigrés aux Etats-Unis. D’autres pouvaient se réduire à l’adaptation «superficielle» suffisante pour le placement et l’organisation élémentaire de vie pour accumuler une somme suffisante et rentrer en Russie.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre IV

147

Des réfugiés de la vague post-révolutionnaire n’avaient pas de choix: neanmoins ils devaient s’adapter à l’étranger et s’assimiler par la suite ou préserver autant que possible son identité ethnoculturelle et «l’espace virtuel» de la Russie à l’étranger. En même situation s’est trouvée la «diaspora de catastrophe» de la Seconde Guerre Mondiale, qui d’une part avait la possibilité de s’appuyer sur l’experience d’adaptation des compatriotes étrangers, et de l’autre ses spécifités mentales, politiques et démographiques ont déterminé l’apparition des traits nouveaux dans le processus d’adaptation. La spécifité d’adaptation des dissidents et des rapatriés des années 19601980 a été déterminée par les facteurs suivants: l’idéalisation du monde occidental, l’aspiration à se joindre à ses valeurs libérales et démocratiques, l’assistance des organisations sociales et d’état. En même temps les représentants de cette catégorie des émigrés surtout ceux qui n’avaient pas le droit de rentrer, pour lesquels l’émigration était parfois une action spontannée sans aucuns préparatifs financier et psychologique, au cours de leur adaptation à l’étranger rencontraient des problèmes de langue et de chômage, mais aussi un complexe des difficultés morales à cause de la séparation des familles, des craintes pour le sort des proches restés en URSS etc. Ils éprouvaient aussi une nostalgie (A.Tarkovski et d’autres). Il faut aussi tenir compte du problème d’adaptation des femmes ayant épousé les étrangers des représentants des pays arabes et africains y compris, qui se trouvaient dans un milieu linguistique et culturel tout à fait étranger et souvent en ambiance hostile de la nouvelle famille n’ayant pas de possibilité de demande du secours à l’embassade ou le consulat russe. Dans les années 1990 comme remarque Y.A.Poliakov, on voit apparaître non seulement de nouvelles motivations du départ, mais aussi de nouvelles formes d’entrée au monde étranger, de nouvelles formes d’activité aux pays-hôte. Le complexe de problèmes particuliers s’est formé à cause du déplacement en masse des Allemands russes en Allemagne et des Juifs russes en Israël. Ayant la motivation ethnique du départ les émigrés se trouvent à sa patrie historique dans un milieu social, économique, politique, naturel et de droit étranger ce qui fait leur adaptation plus difficile136. D’autre part un changement considérable de leur méntalité dans des conditions d’un nouveau milieu social et politique en Russie, du développement des processus de globalisation et de la formation d’une société d’information ont beaucoup influé sur la stratégie et la tactique d’adaptation à de nouveaux lieux de séjour. Les frontières ouvertes, la possibilité d’obtenir de l’information différente liée avec la réalisation des droits et leur défence par des instituitions

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

148

E. I. Pivovar

sociales et d’état ont fait de l’adaptation un processus plus conscient et actif, ont déterminé la variété et la variance des identités des anciens Russes aux EtatsUnis, en Israël, aux pays de l’Union européenne. La situation la plus compliquée et multiforme s’est constituée dans les années 1990 – le début des 2000 dans l’espace postsoviétique où les problèmes d’adaptation économique, sociale et ethnoculturelle de la population russophone aux Etats de l’étranger proche se compliquaient avec un retardement de la réalisation du programme de l’assistance des compatriotes à l’étranger et des émigrés russophones. Des études sociologiques, politologiques, historiques de spectre étalé de ce problème, la surveillance de la situation et la discussion scientifique avec la participation des specialistes russes et étrangers sur la spécifité, la nature et les perspectives des processus d’adaptaton et d’intégration, forment un espace d’information qui peut être une base pour la modernisation ultérieure de la politique d’émigration de la Russie et pour l’établissement de bons rapports avec le «nouveau monde russe».

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

149

Chapitre V CENTRES PRINCIPAUX DE L’EMIGRATION RUSSE EN EUROPE, AUX ETATS-UNIS, AU PROCHE-ORIENT ET DANS LES PAYS DU PACIFIQUE

1 L’influence de l’émigration russe au monde des pays-hôtes A la deuxième moitié du XIX siècle l’émigration russe devient déjà un facteur sensible de l’histoire européenne comme celle des États-Unis, du Canada des pays du Pacifique. Son influence dès le début un caractère multiple: économique, politique, social, ethnonational etc. Simultanément l’émigration russe adoptait les cultures des pays-hôtes en sentant une opposition et un rapprochement des perceptions mutuelles. Ce processus est devenu particulièrement distingué après 1917 à cause du caractère de masse de l’émigration russe ayant apporté en Europe et aux autres régions du monde ses propres valeurs, croyances, normes de conduite. La théorie de migration actuelle affirme qu’une migration qui est née à la suite des facteurs socio-économiques, militaires, politiques et d’autres, influe à son tour elle aussi la situation économique, politique, démographique dans un pays ou autre1. En approuvant l’opinion de Yu.S. Pivovarov que la révolution russe «est un phénomène qui avait à l’origine presque 500 ans de l’histoire universelle» et non seulement de l’histoire de la Russie2, on peut affirmer que l’étranger russe postrévolutionnaire est le résultat d’un processus politique et culturel international compliqué, en premier lieu de la guerre mondiale qui «a moulu» au sens littéral le système des valeurs et liaisons politiques et économiques de l’Europe. Le monde était déjà prêt à la perception de l’étranger russe post-révolutionnaire grâce aux clichés existants à la formation desquels l’émigration révolutionnaire du XIX le début du XX siècle avait participé. Encore dans les années 1856-1861 une entente des émigrés révolutionnaires russes avec des militants du mouvement de libération italien s’est formée, par

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

150

E. I. Pivovar

exemple avec D. Madzini, D, Garibaldi, A. Spargi et d’autres ce qui favorisait non seulement l’adoption de nouvelles idées par l’opposition russe politique mais aussi un essor de sa propre influence à l’étranger. Un des buts de son activité dans le processus de se confirmer à la société étrangère et de fixer des liens au mouvement révolutionnaire international était une présentation de l’Empire Russe comme « d’une prison des peuples », une révélation des traits destructifs du tsarisme. Une résonance internationale que le mouvement révolutionnaire russe a acquis dans les années 1870-1880 favorise le développement des contacts des colonies et cercles immigrants avec des partis et mouvements politiques en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume Uni. Les centres révolutionnaires à l’étranger deviennent une partie du paysage européen et américain politique et participent au mouvement politique et révolutionnaire global en travaillant au différentes structures institutionnelles et sociales. Ainsi P. Kropotkine et N. Zhoukovsky ont salué le meeting international de «Równosc» organisé par militants du mouvement révolutionnaire polonais à Genève le 29 novembre 1878. La participation des premiers marxistes russes aux congrès socialistes internationaux est devenue une étape considérable de l’installation des foyers de ce mouvement en Europe. En particulier P.B. Akselrod a été invité à un congrès clandestin des sociaux-démocrates allemands en Suisse où Auguste Bebel, Wilhelm Liebknecht et d’autres leaders de la socialdémocratie allemande ont participé3. On sait que des révolutionnaires radicaux russes dominaient parmi les groupes d’immigrants politiques à Paris dans les années 1900-1910. Leur activité s’est révélée particulièrement aux manifestations contre la visite du président de France en Russie en 1908, aux campagnes anti-militaristes etc. Dans les pays où il n’y avait pas de structures indépendantes de l’étranger politique russe (la Belgique, la Suède, la Hollande et autres) les émigrés politiques russes isolés étaient engagés dans l’activité des forces politiques locales proches à leurs idées et esprits. Des leaders de l’émigration politique russe du XIX – le début du XX ss. connaissaient personnellement et maintenaient des contacts d’affaire avec de telles personnes du mouvement révolutionnaire et de le pensée politique comme P. Leroux, P. Proudhon, K. Marx, F. Engels, P. Lafargue, K. Liebknecht et d’autres. En Roumanie l’opposition russe était liée avec K. Istrati, T. Speranza, P. Stateskou et autres. Le socialisme populiste russe a beaucoup influé le mouvement révolutionnaire en Bulgarie, en Serbie et autres pays d’Europe orientale. On peut mentionner la contribution de l’émigration révolutionnaire russe au mouvement des syndicats en Europe et aux progrès réels dans la situation des ouvriers aux pays différents. Ainsi N. Vasiliev après son évasion de l’exil

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

151

s’est installé en Suisse où avec son concours une loi sur l’assurance sociale des chômeurs a été adoptée. Au XIX-XX siècles les originaires de la Russie participaient activement au mouvement social-démocrate (communiste) et syndical au continent américain. Les représentants de la diaspora ukrainienne D. Gorbatyouk et M. Kostanyouk étaient des organisateurs du Parti Communiste du Canada. En 1908-1917 l’Union des ouvriers russes aux États-Unis a crée environ 200 organisation locales unissant presque 10 mille personnes et agissant en commun avec autres organisations syndicales aux Etats-Unis4. Des syndicats et organisations d’assistance mutuelle russes luttaient contre la politique d’isolation des organisations russes du mouvement ouvrier américain5. Des ouvriers russes, ukrainiens et biélorusses participaient activement aux grèves dans les usines de Chrysomèle à Détroit en 1937, au mouvement de grève des ouvriers canadiens en métallurgie en été de 1946 etc. Des contacts personnels des démocrates révolutionnaires russes avec leurs amis politiques leur ouvraient souvent un accès à la presse étrangère. Ainsi les représentants de colonie russe révolutionnaire en Allemagne ont commencé à publier des articles dans le journal social-démocrate allemand Vorwärts dans les années 1880. Les membres de la Section russe de l’Internationale (A. Serno-Solovievitch, N. Outkine et d’autres) font la propagande parmi les ouvriers suisses et les membres du «Club socialiste slave» - parmi les étudiants de l’université de Zurich. Des centres d’édition, eux aussi, exerçaient une grande influence sur l’opinion publique à l’étranger, par exemple, le Fonds de la presse russe libre à Londres (1891) qui, en étant orientés à la propagande en Russie elle même, distribuaient des publications non soumis à la censure dans le milieu révolutionnaire de l’étranger russe en Europe6. L’émigration russe devient un intermédiaire en effectuant des contacts entre le monde politique de l’Europe et des États-Unis et la clandestinité révolutionnaire russe. L’émigration russe et, premièrement, sa partie politique la plus active jouait le rôle d’un prisme par lequel la société d’Europe et d’Amérique observait la Russie. Dans un nombre de cas cela menait à une altération de la réalité car l’étranger russe n’était pas un critère exact du socium de sa métropole. Parfois les représentants de l’émigration jouaient le rôle d’experts sur la «question russe» en influant sur la politique des pays leaders envers la Russie. Du même coup l’impact de la part de l’émigration russe s’effectuait même indirectement aux élites au pouvoir des pays occidentaux ce qui inquiétait les pouvoirs russes et puis soviétiques. Dans les années 1920-1930 un des buts de l’émigration russe était l’opposition contre l’influence idéologique de l’URSS au monde. Ce but était posé assez

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

152

E. I. Pivovar

concrètement aux réunions aussi que dans la presse russe et il était dicté par une doctrine générale de la «mission» de l’émigration russe. En 1921 seulement, 246 publications d’émigration blanche ont été traduites en anglais, 168 en allemand, 103 en français7. De telles proportions témoignent probablement l’aspiration de l’émigration à influer sur l’opinion publique des pays dont les gouvernements étaient plus tolérants au régime bolcheviste. Un autre phénomène exceptionnellement important était la perception et l’interprétation de la culture occidentale par la société russe depuis la fin du XVII – le début XVIII s. et puis par l’émigration, lesquelles étaient retournées à la société européenne et américaine avec des publications à la presse occidentale, prises de parole, des monographies des scientifiques russes, des belleslettres. Élevée sur des exemples de la philosophie européenne et pensée sociale l’opposition politique russe et des élites intellectuelles ont rapporté en Europe plusieurs influences originales du marxisme et trotskisme russe aux recherches philosophiques de S.N. Boulgakova, S.L. Frank, N.O. Lossky, L. Chestov, N.A. Berdyaev8, des њuvres de V. Nabokov et A. Solwhenitsyn etc. Des périodiques immigrants ont joué un des rôles les plus importants à la propagation de l’influence politique, philosophique et littéraire une partie desquels était publiée en langues des pays-hôtes, et des publications des traductions des њuvres des auteurs russes à la presse étrangère. Ce n’étaient que des њuvres publiées aux périodiques qui sont devenues la raison pour accorder prix Nobel de littérature à I. Bounine en 1933. Dans les années 1920-1930 une formation de l’influence scientifique russe aux États-Unis est devenue évidente. Pendant la période entre les deux guerres mondiales les centres de communication des historiens russes ont été fondés à New-York, à Boston, à Chicago, en Californie qui travaillaient en contact permanent avec le milieu universitaire local et se sont mis à coopérer avec l’Association historique américaine et avec les autres centres des sciences humaines aux États-Unis. Les leaders de la science historique de l’étranger russe en Amérique M. Rostovtsev, A. Vasiliev, G. Vernadsky, M. Karpovich pendant plusieurs années enseignaient et faisaient des recherches aux universités des Etats-Unis9. L’émigration russe est devenue un des stimulants principaux du développement des études russes internationales en approuvant par cela l’importance de la culture et langue russe et en offrant un matériel colossal par ses quantité et profondeur à étudier. Elle participait aussi au progrès des études russes et soviétiques, le mélange desquelles a créé finalement une image de la Russie du XX siècle pour la communauté étrangère10. Un exemple concret de cette activité est l’Association américaine du développement de slavistique. C’était une organisation qui coordonnait réellement ces recherches aux États-Unis dont

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

153

le président était G.V. Vernadsky - un représentant de l’émigration scientifique russe de la vague après révolution. Contrairement à la culture soviétique l’influence culturelle d’émigration était à l’unisson du monde européen bien que son influence fût interprétée différemment aux divers segments du socium étranger en dépendant de son originalité psychologique, mentale et politique. Ainsi la France, les États-Unis, le Royaume Uni ont été très sensibles au ballet russe comme à la musique et peinture, mais toutefois il ne faut pas le considérer seulement comme la mode dans le cadre de la culture populaire. Avec la langue universelle de son et de mouvements plastiques une sorte d’«enchaînement» des émotions et des idées des couches culturelles russes et étrangères se passait qui était suivi des influences culturelles et intellectuelles plus concrètes. En 1923 à l’occasion de la parution d’un nouveau numéro de la revue The Slavonic and East european Review qui décrivait les triomphes réguliers des artistes russes le journal la Russie a écrit avec ironie: «la Russie en exil entraîne peu à peu l’Europe par une influence spécifique russe, jusqu’au slavophilisme même. Tout cela commença par ballet, amena à Dostoïevski et Blok et va amener ainsi à la conscience sociale russe»11. La liste des expositions les plus considérables au Musée National de France dans les années 1947-1970-s (parmi lesquelles sont M. Chagal (1947), O. Zadkine (1949), A. Revzner (1956), V. Kandinski (1957), J. Lipchitz (1959), N. Gontcharova et M. Larionov (1963)) témoigne non seulement que les peintres immigrés russes faisaient une partie égale de la vie artistique parisienne après la guerre mais de l’influence de longue durée de l’art russe qui est entré d’une manière organique dans un espace d’art mondial du XX et XXI siècles. Des expositions d’art russe ou d’un peintre devenaient des événements importants de la vie culturelle de Prague et de Belgrade, par exemple, les њuvres de Boris Grigoriev ont eu un grand succès au public de Prague en 192612. Des ensembles de chants et de danses populaires russes créés par des immigrés dans les années 1920-1930 ont gagné la renommée mondiale. Parmi elles il faut donner sans aucun doute la première place au chœur de cosaque de S.A. Jaroff. Il est significatif qu’en 1981 Jaroff a été solennellement introduit à la сhambre de gloire russo-américaine, créée par le Congrès des Américains russes pour «célébrer des personnes éminentes russes ayant apporté une grande contribution à la science, technique, littérature et vie sociale des États-Unis»13. Pour la France et les pays slaves d’Europe les années 1920-1930 étaient caractérisées par la création d’ «entreprises mixtes» avec les immigrés russes: des instituts, des sociétés, des clubs. Si en France c’était l’initiative des milieux scientifiques ou des intellectuels créateurs, en même temps en Tchécoslovaquie et Yougoslavie c’était souvent l’initiative d’état.14.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

154

E. I. Pivovar

Grâce à la coopération des forces culturelles et scientifiques de l’émigration avec les autorités et le public des pays-hôtes un système exceptionnel des études supérieures et de la science de la Russie à l’étranger a été créée15. La Bulgarie est aussi devenue une partie de l’espace culturel et scientifique russe. A l’université de Sofia ont enseigné et ont fait des recherches scientifiques plus de 50 savants-immigrés, membres honoraires de l’Académie de science de Bulgarie (N.D. Kondakov, P.B. Strouve, P.N. Milyoukov, P.M. Bitsili, E.D. Grimm, V.A. Myakotine et d’autres) qui créaient leurs écoles bulgares-russes et représentaient presque toutes les branches de la science russe – histoire, philologie, jurisprudence, médecine, économie etc. ainsi que cette influence sur la société scientifique bulgare portait un caractère universel. En Bulgarie Le Groupe académique russe et l’Université russe populaire (1927) fonctionnaient. En 1930 le V Congrès des organisations académiques russes à l’étranger a eu lieu. Dans les années 1920-1930 des architectes russes de talent travaillaient en Yougoslavie les activités desquels favorisaient la réorientation de l’urbanisme yougoslave du provincialisme vers des tendances européennes artistiques communes16. En Yougoslavie des architectes russes ont activement participé à la restauration de Belgrade démolie pendant la Première guerre mondiale. Sur leurs projets un nombre de bâtiments et édifices ont été construit. Pendant ces années-là la carte géologique de la Macédoine a été dressée, un grand hôpital chirurgical a été ouvert et équipé à Pancévo non loin de Belgrade par des spécialistes russes. La participation variée et énorme du corps d’ingénieurs russe à l’édification et le développement de l’industrie de transport des pays d’accueil au XX siècle est insuffisamment étudiée. Grâce aux livre de V.T. Pachouto17, V.P. Borisov18, G.M. Bongard-Levin19 l’activité des savants et inventeurs immigrés russes de réputation universelle a été décrite mais il y a des centaines de gens laborieux et de talent, représentants des intellectuels de science de l’étranger russe, dont les noms sont hors de recherches scientifiques. Il faut remarquer que leur contribution à la science et économie mondiale «a été réalisée non seulement d’une manière personnelle mais aussi à certains canons et traditions de la science et des études supérieures russes approuvés à l’Ouest»20. Ainsi l’ancien pilote Ya.D. Akkerman (1897 – 1972) qui dès 1927 occupait le poste du constructeur en chef de la société Hamilton Metaplane et puis d’autres positions de responsabilité est un des créateurs du système d’instruction supérieure d’aviation aux Etats-Unis21. S.P. Timochenko remarquait «qu’une formation solide en mathématiques et en disciplines techniques principales nous a donné un grand avantage devant les Américains surtout si on résout un nouveau problème non standard»22. Il disait aussi que l’élite scientifique russe aux États-Unis devait travailler beaucoup sur

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

155

l’amélioration de l’instruction technique en Amérique. «En réflichissant sur la cause de nos résultats en Amérique, je conclus que l’instruction reçue aux écoles supérieures d’ingénieurs russes y a joué un rôle important», écrivait-il23. Certains centres d’éducation et d’instruction créés principalement par des immigrés russes sont devenus des foyers de la communication et de l’influence culturelle internationale. Ainsi les étudiants étrangers faisaient leurs études à la faculté de droit à l’université de Prague24. Les immigrés russes ont apporté la contribution définitive au fondement de telles institutions que la Bibliothèque Slave du Ministère des Affaires Étrangères en Tchécoslovaquie25 et la bibliothèque «SLAVICA» en Finlande26. Le corps des lecteurs de la Bibliothèque Slave est démonstratif : du 19 mars 1925 au 15 juillet 1927 3068 visites ont été enregistrées et la plupart des lecteurs étaient russes – 1748 visites, puis les Ukrainiens – 452, puis les Tchèques – 262, les Français – 10, les Allemands – 8, les Serbes – 6, les Italiens – 6, les Slovènes – 5, les Géorgiens – 5, les Grecs – 4, les Lituaniens – 4, les Polonais – 3, les Américains – 3, les Biélorusses – 2, les Bulgares – 2, les Suédois – 127. La participation des jeunes et des spécialistes à l’activité d’instruction, scientifique et culturelle de l’émigration russe est devenue le guide de son influence au monde. L’importance de la diaspora russe en Chine a été reflétée premièrement en développement du Chemin de fer de l’Est chinois et son infrastructure, dans le cadre de laquelle tous les secteurs d’industrie, d’agriculture, et de droit modernisé de la Mandchourie de Nord ont été formés et même sont devenus un avant-poste de la Russie en Chine28. Plus tard l’émigration d’après la révolution a créé de tels centres comme la faculté de droit à Harbin et la Société des études de la Mandchourie. Malgré les barrières languagières et de civilisation et l’impossibilité de coopération complète des institutions russes avec des structures scientifiques et instructives chinoises les pouvoirs développaient la participation chinoise au travail des centres scientifiques et d’instruction de la diaspora russe. Il est remarquable le destin de l’institut polytechnique à Harbin de fait «conquis» par les Chinois qui ont utilisé les résultats du travail scientifique, organisationnel et pédagogique des professeurs immigrants russes29. Dans certains pays particulièrement au Paraguay un grand champ d’activité de civilisation est ouvert devant les immigrés russes incluant le développement de l’infrastructure de transport, l’organisation des institutions scientifiques et nouvelles facultés (la faculté d’ingénieurs à Asunción), l’ extraction des minéraux etc. Là où la concentration de l’influence russe était très grande, par exemple en France, le sujet de l’étranger russe est devenu un courant indépendant dans la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

156

E. I. Pivovar

science historique nationale et les recherches culturelles. Et avec cela, dans les années 1990 sous l’influence des phénomènes nouveaux dans l’image politique et culturelle de la Russie elle-même et de son avancement vers l’étranger russe plusieurs autres pays se sont mis à développer ce sujet (la Finlande, l’Australie, le Japon) aussi que des pays ex-socialistes (la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Bulgarie) où également comme en Russie le sujet de l’étranger russe s’est mis à se développer activement après la chute des tabous idéologiques. Dans le cadre de l’activité mutuelle des élites culturelles russe, européenne et américaine, il faut mentionner la fondation par des immigrés russes de leur propre système d’images des pays et cultures qui a été partiellement perçu par la société étrangère, par exemple de l’Amérique dans les њuvres de Youri Ivaska30. On a mentionné ci-dessus de judaïté russe comme un alliage unique des cultures qui démontre une tentative et une aptitude à développer activement et à défendre son identité au milieu international. Outre un grand nombre de livres et périodiques variés, le système des autres relations et des structures institutionnelles locales et internationales cela est attesté par la métamorphose du parti juif russe en force politique et sociale indépendante en Israël : le parti «russe» de Natan Scharanski pendant une certaine période avait sept places au Knesseth et deux postes de ministres. La commune russophone des émigrés de la CEI joue un rôle de plus en plus considérable en Allemagne qui est devenue le pays principal de l’émigration russe au début du XXI siècle : dans les années 2001-2004 elle a accueilli 84% de tous les émigrés russes suivie avec une grande distance des États-Unis et Israël. Les rapatriés et émigrés de la Russie et d’autres pays post-soviétiques ont créé leur propre parti en Allemagne en 1998 pour défendre leurs intérêts de diaspora. Il faut noter que ce phénomène n’est pas unique : en Allemagne la commune turque a ses représentants au Bundestag, aux parlements des provinces et aux municipalités, au parlement anglais il y a des représentant de la commune d’Asie de Sud et d’autres. Des immigrés naturalisés en France, au Royaume Uni, aux États-Unis participaient souvent aux élections et d’autres processus politiques avec leurs groupes et clubs d’initiative dans le cadre de leurs communes. Cela est surtout remarquable en Amérique où les immigrés participaient volontiers à la vie politique de la nouvelle patrie en même temps poursuivants des buts de défense de leurs intérêts de diaspora. On sait qu’I.I. Sikorski était président honoré de la Comité Républicaine Russo-Américaine. Le journal Rosiya annonçait en octobre 1936 la réunion de cette organisation sous la présidence de l’avocat M.I. Pétchkovski (secrétaire de l’Alliance des Avocats aux Etats-Unis31), le sujet de laquelle était la discussion

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

157

du programme d’un candidat du parti républicain au Congrès 32. En 1944 un groupe des représentants des organisations immigrantes russes aux États-Unis a organisé la conférence pour soutenir l’élection de F. Roosevelt au quatrième mandat33. Le service militaire était un des moyens d’inclusion des immigrés naturalisés au socium étranger obligatoire et volontaire qui traduisait parfois leur intention d’aider leur patrie et ses alliés militaires. Par exemple pendant la Première Guerre Mondiale environ une mille émigrés de Russie (des Russes, des Ukrainiens, des Biélorusses, des Juifs, des Caucasiens et d’autres) sont entrés dans les Forces armée d’Australie. En 1915 ils ont participé comme une partie d’ANZAC au débarquement sur la péninsule Gallipoli près du golf Dardanelles34. La participation des immigrés russes à la guerre civile d’Espagne a bien reflété la polarité du visage politique et social de l’émigration de travail avant la révolution russe et de l’étranger «blanc». Si les officiers de l’Union Générale des Combattants Russes (le ROVS) sont venus en Espagne de lutter contre les communistes, les Russes, les Ukrainiens, les Polonais sont arrivés à travers l’océan pour entrer aux interbrigades. En particulier parmi les interbrigadiens étaient environ 80 personnes qui représentaient les clubs fermiers-ouvriers russes au Canada35. Néanmoins environ une mille émigrés post-révolutionnaires se luttaient pour les républicains. On sait qu’un chauffeur de taxi parisien F.F. Lidle est devenu commissaire politique d’une interbrigade décoré après sa mort par le gouvernement républicain d’Espagne de la médaille d’or d’honneur36. Ce phénomène s’est montré plus concrètement pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Vers la fin des années 1930 une partie considérable des jeunes ont été naturalisés aux pays différent et étaient appelés au service militaire. Ainsi pendant la drôle de guerre «environ 6000 russes ont été mobilisés en armée française... et plusieurs ont été tués, blessés et décorés d’ordres et de grades»37. Plus tard la plupart d’eux ayant enfuis de la captivité allemande ont participé au mouvement partisan et la Résistance française, sont allés en Angleterre et l’Afrique du Nord pour entrer dans une des armées des alliés. Plus de 300 émigrés russes enfuis du camp Compien ont lutté en armée anglaise contre les forces allemandes du général Rommel. «Des milliers ont lutté dans les makis et des unités régulières de l’armée de Gaulle y compris les parties du général Leclerc, ayant combattu du lac Tchad à l’Arc de Triomphe à Paris»38. Les actions de certains émigrés blancs se voyaient comme les plus radicales: après l’attaque de l’Allemagne contre l’URSS ils sont venus aux ambassades avec demande de les aider à entrer dans l’Armée Rouge pour défendre la patrie39. Il est curieux de noter que l’ancien vice-ministre militaire du «Gouvernement provisoire» V.A. Yakhontov est venu lui-aussi avec une demande pareille

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

158

E. I. Pivovar

chez l’ambassadeur de l’URSS aux États-Unis K.A. Oumanski sur quoi celui-ci a résolument déclaré que Yakhontov serait beaucoup plus utile «en restant aux États-Unis, en faisant des cours et éclairant la situation sur le front russo-allemand». Cependant plusieurs immigrés russes et leurs descendants se luttaient contre les fascistes en armée américaine ce qui a créé en général des idées unifiées aux États-Unis pendant la guerre. Au mois d’août 1944 la Société Indépendante Russe d’aide mutuelle en Amérique (ROOVA) a organisé une réunion et un office des soldats américains V. Voloskovitch et P. Kiesl péris en France auxquels plus de 300 de personnes sont venues à la cathédrale de l’Intercession de New-York. ROOVA a créé un fonds spécial pour eriger un monument aux guerriers morts les parents de qui étaient membres de ROOVA40. Des représentants des diasporas nationales ukrainienne, arménienne et d’autres ont résisté au fascisme différemment. Par exemple le représentant de la diasporas ukrainienne de travail Joseph Klich a créé un groupe clandestin dans le camp Maïdanek où il avait pénétré par un ordre du PCF. En France fonctionnait le Front National d’Arménie créé en été 1941 ; commissaire du détachement partisan connu « Stalingrad » était un communiste arménien M. Manoukian exécuté par les fascistes avec le groupe de ses compatriotes en automne de 1943. Il faut rappeler les noms des membres de la Résistance – des émigrés russes B. Vilde, A. Levitski, E.Y. Kouzmina-Karavaeva (mère Marie), V.A. Obolenskaïa et d’autres. L’activité de ces gens confirmée par les décorations officielles de France est devenue un contrepoids politique et moral des faits de la participation des immigrés russes à la guerre contre l’URSS. L’étranger russe a conservé sa dignité et son autorité dans le monde grâce à la position de principe d’A.I. Dénikine, N.A. Berdiaev, P.N. Milioukov, le grand-duc Kirill Vladimirovitch et plusieurs autres immigrés qui ont refusé toutes les tentatives de les attirer au côté du fascisme hors de leurs idées philosophiques et credos politiques, leur statut social dans la Russie étrangère et communion mondiale. Le rôle des traîtres que les participants des formations armées de l’émigration russe anti-soviétiques ont joué en se cachant derrière les discussions sur la «troisième voie» soit consciemment, soit par le manque de réflexion, a été prédéterminé par la spécificité de la mentalité de l’émigration russe militaire pour une partie de laquelle le service militaire, peu importe à qui et où, était la valeur de vie principale41. Au mois d’avril 1941 quand les immigrés russes devenus citoyens de Yougoslavie ont été appelés ou sont entrés volontiers à l’armée de Yougoslavie, une partie des leaders de l’étranger russe militaire (chef du IV département de l’Union Générale des Combattants Russes général Barbovitch, chef de la divi-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

159

sion cosaque de Kouban général Zborovski, commandant du groupe d’escadrons de la garde colonel Rogozhine) se sont mis à la disposition du commandement de Yougoslavie42. Une partie d’eux se sont trouvés plus tard dans l’Armée de Libération Russe (ROA) l’autre parmi les combattants du mouvement antifasciste de Yougoslavie. Plusieurs immigrés russes demeurant en Yougoslavie ont préféré dès le début la Résistance aux fascisme. Le major général de l’Armée de libération populaire de Yougoslavie (NOAY) V. Smirnov était le chef du département technique de l’état-major suprême de NOAY. Un des chefs du département de propagande de NOAY et le chef de son département d’histoire était l’ancien colonel de l’armée russe F.E. Makhine, décédé en juin de 1945 en rang de lieutenant général de NOAY. Comme on a mentionné ci-dessus une patrie des jeunes immigrés russes avant tout les Allemands ethniques ont été mobilisés en armée allemande. En octobre 1939 à Berlin l’enterrement de jeune Medem (le fils de baron Medem) mort en France a eu lieu. A.A. von Lampe a écrit sur cet événement: «Il n’y a rien de surprenant dans ce que quelqu’un de nos jeunes prend la citoyenneté allemande parce qu’ils doivent s’adapter à vivre dans le pays, mais c’est une absurdité criante – la mort d’un garçon russe dans la lutte des Allemands contre les Français»43. La mort du traducteur V. Novitski le 10 août 1941 près de Roslavl a été évaluée dans l’ordre de von Lampe comme la première victime de l’Union Générale des Combattants Russes du Front de l’Est «dans la lutte reprise contre les communistes»44. Au début de la guerre le commandement allemand avait des propos à un éclat du mouvement populaire anti-bolshéviste qui se répandrait dans tout le pays. On pensait faire le général Vlasov et son armée le noyau de ces forces antisoviétiques45. Vlasov essayait d’atteindre un accord de toutes les organisations de gardes-blancs, nationalistes et d’autres institutions anti-soviétiques existant en Allemagne et dans les terriroires occupés et former un centre politique uni pour gérer toutes ces organisations46. La base du mouvement Vlasov est devenue l’idée de la possibilité «de la révolution du peuple russe et des autres peuples de la Russie contre le régime de Staline»47. L’auteur et propagandiste principal de cette idée était l’émigration post-révolutionnaire. En rêvant de la chute du régime bolcheviste et en faisant ses scénarios variés les théoriciens immigrants s’étaient attribué leur rôle principal à ce processus48. Les réalités de la Seconde Guerre Mondiale étaient plus difficiles et imprévisibles qu’aux њuvres des futurologues de l’émigration blanche. Dans les années 1941-1945 une partie considérable de l’émigration blanche aussi que des anciens soviétiques, représentants des peuples et groupes sociaux

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

160

E. I. Pivovar

différents ont participé au Mouvement de Libération Russe (ROD)49. Et avec cela les émigrés militaires russes affiliés au Mouvement de Libération Russe individuellement ou en unités indépendantes sont devenus subordonnés non seulement aux Allemands mais souvent aussi aux anciens officiers soviétiques. Si au début de la guerre le commandement allemand évitait d’emplir ses forces avec des immigrés russes mais à mesure du changement de la situation sur le Front de l’Est les immigrés faisaient partie de Wehrmacht plus facilement. Pendant les combats de Stalingrad les Allemands utilisaient comme unité de combat une division particulière composée des représentants de l’émigration, anciens prisonniers de guerre soviétiques et cosaques, policiers ukrainiens et russes s’étant trouvés dans la « marmite de Stalingrad ». Cette division a été formée à Stalingrad le 12 décembre 1942 et a occupé les positions sur le territoire de l’usine de tracteur après la capitulation de la VI armée de Wehrmacht et au février de 1943 elle a été presque totalement exterminée. Il faut souligner que l’arrêt aux vlasovets et leurs complices a été déjà prononcé pendant la guerre par le peuple belligérant: il est connu qu’en comparant avec le destin des soldats allemands les soldats de l’Armée Rouge ne faisaient pas prisonniers les traîtres vlasovets bien qu’ils n’aient pas reçu une telle directive officielle. L’attitude négative envers les vlasovets qui se sont trouvés dans les camps soviétiques après la guerre est témoignée par plusieurs auteurs de mémoires de la part des prisonniers politiques qui ont souffert du régime stalinien. Certains émigrés russes ont participé même aux troupes SS. Ainsi un groupe volontaire de la Belgique dirigé par les frères Sakhnovski s’est inscrit à la légion SS Wallon en 194350. A part étaient comme on a déjà mentionné des troupes cosaques (le corpus cosaque du général Pannvic, les unités des généraux Domanov et Krasnov, le corpus des cosaques émigrés du général Schteifon et d’autres)51. En faisant les avances aux cosaques le commandement allemand a soi-disant confirmé leurs prétentions au statut d’une nation particulière et donnait de faux espoirs de la création au Sud de la Russie d’un nouvel Etat – Cosaquiya. La division de l’URSS avec le recrutement de ses peuples était planifiée par les fascistes comme une des variantes les plus rapides d’achèvement de la guerre et de restructuration des territoires d’Est après la guerre. Une des mises en évidence de cette approche est devenue la formation et l’utilisation des troupes des représentants Caucasiens et Turcs de l’URSS dit les «Légions d’Est» - le régiment de Turkestan, Caucasien- mahométan, Géorgien, Arménien et d’autres légions52. Avant la guerre contre l’URSS abwer a recruté les émigrés géorgiens desquels la 5ème compagnie du régiment «Brandenburg-800» a été formée.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

161

Le contre-espionnage allemand préparait une insurrection antisoviétique sur le territoire de la Géorgie avec des forces des émigrés géorgiens (les détachements Tamara-1 et Tamara-2) En 1940 les leaders de «l’opposition biélorusse droite» ont proposé au commandement allemand un projet de l’organisation des socialistes-nationaux biélorusses en incluant la rééducation des prisonniers de guerre biélorusses et leur transport dans le territoire soviétique pour les actes diversionnistes. Au printemps de 1941 une section d’assaut (50 personnes) de la part de l’émigration biélorusse a été inclue au régiment «Brandenburg-800»53. Ainsi les diasporas nationales se sont trouvées divisées au sens politique et moral pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Les conséquences de ce phénomène est devenu le complément après la guerre des diasporas ukrainiennes, lituaniennes, estoniennes, caucasiennes et turques d’origine russe dans des pays différents du monde avec des éléments fortement politisés. Le culte implicite des troupes militaires anti-bolchéviks ayant participé à la guerre de la part d’Allemagne est conservé non seulement aux pays Baltes et en Ukraine, mais aussi dans des pays de l’étranger russe principalement dans les milieux des vieux vétérans du Corpus Russe – une division immigrante qui s’est trouvée presque toute la guerre sur le territoire de Yougoslavie et n’a pas participé aux combats considérables sur le Front d’Est. Il faut noter que ses participants restés en vie comme des autres divisions immigrantes ont émigré principalement en Amérique de Sud où se sont tournés vers les activités pacifiques comme des ingénieurs, architectes, peintres etc., ayant contribué au développement des pays de la région. La base de leur adaptation sont devenues les structures déjà existantes de l’étranger russe et la formation reçue par la plupart d’eux dans les corps cadets russes qui fonctionnaient en Bulgarie et Yougoslavie dans les années 1920-193054. Ce n’est que ce passé des cadets a donné le titre de la revue « Appel de Cadets » publiée jusqu’à présent dans laquelle est reflétée la vie de la vieille génération et des descendants de l’émigration militaire russe des années 1920-1940. Ainsi l’émigration russe de la vague d’avant la révolution et l’étranger blanc ont pris une part directe aux combats des années 1939-1945 comme au mouvement social provoqué par la guerre dans des pays et régions différents du monde entier. Après la victoire de l’URSS et l’échec de l’Allemagne fasciste l’influence des organisations pro-soviétiques émigrantes a bien augmenté à l’étranger russe, le nombre d’immigrés adhérés aux partis communistes et sociaux-démocrates a aussi accru dans des pays différents. La période du «dégel» a donné un nouvel essor à cette tendance quand le Festival Universel de la Jeunesse et des Étudiants et d’autres actions qui montraient « l’ouverture » de l’URSS, le renoncement à

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

162

E. I. Pivovar

la politique du totalitarisme lui ont attiré bien des sympathies d’un grand nombre de gens y compris les émigrés. Des groupes gauches et démocratiques des Russes et d’autres communes nationales ont agi d’une manière active dans les années 1970-1980 aux États-Unis étant médiateurs de la doctrine soviétique de la paix et de l’amitié entre les peuples. De sa part le gouvernement soviétique décorait des Ordres de l’Amitié des Peuples les chefs du Congrès des Ukrainiens-Canadiens, de la Ligue des Ukrainiens-Américains, de l’Alliance Culturelle des Arméniens de France et d’autres organisations des diasporas nationales dans des pays différents du monde. Dans la période post-soviétique les diasporas russes à l’étranger ont perdu leur rôle de l’opposition politique à sa métropole. En même temps leur rôle de promoteur de la culture russe, des participants de la dialogue de la Russe et la communauté mondiale reste et se développe en prenant de nouvelles formes et directions. L’image de la Russie moderne est formée dans la conscience de masses à l’étranger principalement sous l’influence des idées défigurées sur la réalité russe (de «la mafia russe» tout-puissante, de la conduite déviante des «nouveaux russes» etc.) qui sont cultivées par des médias russes et étrangers. Outre cela à la limite des XX-XXI siècles on observe l’éjection massive d’une information négative sur la Russie à la presse étrangère dont les affirmations sur le danger du retour au totalitarisme, un caractère imitateur de la démocratie russe, plusieurs violations des droits de l’homme etc. L’image négative de la population russe (russophone) se cultivait aussi aux certains pays de l’espace post-soviétique y compris la littérature d’études, le cinéma et d’autres moyens de la formation de la conscience de masse. En général, cette image négative se répandait par la rétrospective historique de l’étiquette de «prison des peuples» - l’Empire Russe et l’URSS55, mais aussi indirectement se transférait aux communes russophones contemporaines. Dans ces conditions, l’existence des diasporas russes engagées dans le business, la science, la sphère sociale des pays-hôtes est extrêmement importante pour la formation de l’image adéquate de la Russie en toute sa variété et complexité. A présent, avec les communes étrangères on effectue le développement de nombreux contacts culturels et d’affaire des structures d’état et sociales avec des institutions analogues à l’étranger, de différents projets d’exposition et d’édition se réalisent, aussi que la communication directe des gens, des jeunes, enfin, des liaisons d’amitié et de sang se forment. Selon une remarque juste d’un des Australiens russes dont les mémoires on a déjà cité, l’émigration russe a «un talent: en acceptant la culture des pays européens elle conserve en même temps son héritage russe. Cela leur permet d’aimer

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

163

les deux pays, la patrie comme le pays-hôte»56. Ce trait permet aux diasporas russe être des «ambassadeurs collectifs de bonne volonté» de la Russie dans le monde globalisant dont elle est une partie.

2 Les centres les plus grands de l’étranger russe Les endroits de la «tension» de diaspora la plus qualificative et quantitative ont reçu les noms de centres de la Russie à l’étranger et certains d’eux ont été nommés «capitales». Sous le terme «capitale» on ne comprend que Paris, Prague, Harbin et quelques autres villes à l’époque dit classique de la Russie à l’étranger des années 1920-1930. Ces capitales ont été des places d’intégration des communes d’immigrés les plus grandes mais aussi des bases d’organisation et de structure de tout l’étranger, ayant l’importance pour toute la diaspora russe. Avec cela, chacun de ces centres avait son propre visage, ses traits spécifiques sociaux et économiques et jouait son rôle à la dynamique du développement du phénomène de la Russie à l’étranger déterminé par des processus migratoires. Grâce à la littérature et à l’héritage d’art de l’émigration y compris des documents photographiques, les capitales de l’étranger russe ont des images littéraires et visuelles soulignant leur originalité. Certaines de ces villes ont hérité un statut des «capitales» de la Russie à l’étranger de l’époque avant la révolution (Paris et Berlin) tandis que Londres, Genève ou Zurich, les noms desquelles sont indissolublement liés à l’histoire de l’émigration russe de révolution, ont perdu leur importance après 1917 malgré les colonies russes qui y sont restées et ont créé de nouvelles structures institutionnelles. Plusieurs centres de l’étranger russe (Prague, Belgrade, Harbin) et les villes «russes» de l’époque entre deux guerres secondaires (Sofia, Riga, Varsovie, Chang-hai) ont disparu de la carte de la Russie à l’étranger à cause du changement de la situation géopolitique du monde. D’autres centres sont devenus moins importants pour s’affirmer de nouveau à l’horizon 2000. D’une manière générale les villes américaines New-York, San-Francisco, Chicago, Vancouver, Toronto et d’autres ne sont pas nommées «capitales» de l’étranger russe. Cela probablement est-il lié à l’originalité de l’Amérique russe, à son éloignement et son existence en comparaison «des autres Amériques». Pourtant leur rôle et statut comme centres de la diaspora du Nouveau Monde augmentaient pendant toute la période de l’existence de l’émigration russe et continuent à se développer à présent.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

164

E. I. Pivovar

Pendant que des interprétations traditionnelles de l’étranger russe s’évaluaient et plus fréquemment elles étaient remplacées par la conception du Monde Russe, il est nécessaire de parler non seulement des centres d’émigration, mais aussi des centres de la diaspora russophone qui coïncide partiellement avec ceux susmentionnés (Berlin, New-York), mais les autres doivent être inclus à ce rang avec l’établissement de nouvelles identités (Tel-Aviv et Jérusalem). Il y a d’autres qui ont apparu historiquement comme les colonies les plus nombreuses des minorités russophones aux pays du «nouvel étranger» (Karaganda au Kazakhstan, Donetsk ou Kharkov en Ukraine, Narva en Estonie et d’autres). Ainsi, les centres de l’émigration russe apparaissaient et disparaissaient avec les courants migratoires et diasporas, jouant en même temps un rôle indépendant ayant formé en grande partie le système du processus de la fondation et de l’évolution de l’étranger russe du XIX – le début du XXI siècle. *

*

*

Comme on a déjà mentionné ci-dessus, la colonie russe à Paris se forme déjà au XIX s. et vers 1917 elle avait déjà une expérience de création des structures institutionnelles sociopolitiques, instructives et éducatives. Une partie d’elles comme l’École supérieure des sciences humaines (1901-1906) a vite disparu, les autres, premièrement la Bibliothèque Tourgueniev, restent les symboles de la France russe plus de cent ans57. L’Institut de technique supérieur russe, le Conservatoire russe de Paris Serge-Rachmaninoff, l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, sont aussi vivaces dont l’activité est devenue une partie de vie integrante des générations des Parisiens russes après la guerre. Avant la Première guerre mondiale 35 mille Russes habitaient à Paris en comptant 1600 étudiants58. Dans les années avant la révolution le Paris russe était hétérogène du point de vue social et politique, et même il se divisait géographiquement. La rive droite où se trouvaient l’ambassade et l’église russe était la côté de «la Russie officielle» où habitaient des Russes respectables et aisés. La rive droite et le Quartier Latin étaient préférés par des émigrés politiques, des étudiants, des peintres et d’autres représentants d’une société éprise de liberté59. Après la révolution d’octobre 1917 toutes les couleurs de la vie culturelle et politique de l’ancienne Russie ont été présentées à Paris. Professeurs, membres de la Douma d’État et du Conseil Général, leaders des partis bourgeois s’y étaient installés ce qui a déterminé son rôle comme centre politique de la Russie à l’étranger avant la Seconde guerre mondiale.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

165

Il y était le Conseil des ambassadeurs russes avec V.A. Maklakov à la tête et c’était une des organisations d’immigrés ayant une influence réelle dans la communauté internationale avant la reconnaissance de l’URSS par les Etats leaders60. Au début de 1921 les réunions des membres de l’Assemblée constitutive, de Zemgor, de la Croix Rouge et du Conseil des ambassadeurs y ont eu lieu en essayant de constituer leur statut des institutions sociales et d’état aux conditions de l’existence ex-territoriale. C’est ici que le Congrès Russe à l’étranger a eu lieu en 1926 étant devenu une dernière tentative de consolider des forces sociopolitiques de l’émigration blanche61. Dans la capitale de France, ont déployé leurs activités de tels hommes publics comme président de Zemgor prince G.E. Lvov qui manifestait déjà en 1919 la nécessité d’un vaste travail socioculturel à l’étranger de la bienfaisance à la création de nouveaux cadres de l’intelligentsia de la Russie62. Dans les années 1920-1922 un Centre Administratif fonctionnait à Paris auquel les socialistes-révolutionnaires éminents faisaient partie – Tchernov, Kerenski, Avksentiev, Zenzinov et d’autres – qui essayaient d’organiser une opposition politique aux bolsheviks sur le territoire de la Russie63. A Paris entre les guerres mondiales un éventail principal des périodiques politiques de l’étranger russes a été présenté: libéraux – les Dernières Nouvelles et le Maillon inspirés et édités par P.N. Milyoukov, libéral droit et monarchique la Renaissance de P.B. Struve, le journal d’A.F. Kérenski les Jours, le Courrier Socialiste menchéviste, il n’est pas question de parler de plusieurs autres publications de couleurs et courants différents. «Des quartiers généraux» des organisations professionnelles et corporatives les plus grandes de l’étranger russe ont été établis à Paris de celles des académiciens et des étudiants jusqu’à celles des militaires. Une historiographie considérable et un grand nombre de travaux de la critique littéraire et d’art consacrés au Paris russe, nous délivrent de la nécessité d’un exposé détaillé sur ce sujet. Pourtant il faut mentionner que ce n’était qu’à Paris que l’activité créatrice variée et intense de l’émigration russe s’est révélée à plein bord. L’activité des cercles et groupes littéraires principaux est liée à Paris, par exemple la Lampe Verte créé par Z. Hippius et D. Merejkovski, l’association des jeunes hommes de lettres Kotchévié et d’autres. La revue les Notes Modernes (Sovremennye zapiski, Paris, 1920-1939) est devenue une des plus influentes revues politiques, sociales et littéraires de l’émigration russe sur les pages de laquelle des њuvres éminentes de la littérature russes ont vu le jour: la Défense Loujine, l’Invitation au Supplice, le Don de V. Nabokov, l’Amour de Mitya, La Vie d’Arséniev d’I. Bounine, Sivtsev Vrajek de M. Ossorguine, le Chemin de Croix d’A. Tolstoï, la Clé de M. Aldanov et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

166

E. I. Pivovar

d’autres. Depuis 1937 les éditeurs des Notes Modernes publient aussi la revue mensuelle les Notes Russes (Rousskiye zapiski, Paris 1937-1939) dans laquelle Rémisov, Atchaïr, Gazdanov, Tchervinski ont été publiés. La revue les Chiffres en étant le porte-voix de la «génération perdue» cultivait la Note Parisienne où G. Ivanov, G. Adamovitch, B. Poplavski, I. Odoïevtseva ont été publiés. Ainsi le Paris russe malgré la priorité de Berlin en édition de l’étranger russe était une source principale des belles-lettres dont les meilleurs exemples ont eu une valeur éternelle pour la littérature russe et mondiale. Sans aucun doute Paris reste dominant comme un centre russe à l’étranger des beaux arts, du ballet, de l’opéra et d’autres genres. Une atmosphère créatrice artistique de la capitale de France, une communication libre et la compétition des écoles d’art différentes transformaient Paris à un laboratoire international des innovations où des représentants de l’art russe tournaient et parfois étaient même les premiers64. Cependant, de telles institutions remarquables comme le Théâtre d’opéra russe de Riga étant avec succès en tournée en Europe n’avaient que l’importance des centres à conserver l’identité culturelle dans le cadre de la diaspora. A la fin des années 1930 les artistes russes jouent dans le spectacle «le Coq d’or» dans le théâtre parisien Mayol, dansent dans la Folies Bergère. Galina Gorlenko mène «les mardis russes» à la radio station de la Tour Eiffel etc.65 Paris est devenue une place où le courant de la mode russe s’est réalisé ayant influé sur «l’industrie de beauté» mondiale66. G.I. Lyubina remarque «qu’avec une grande tentation de trouver les traces de l’étranger intellectuel russe sur tout le territoire de France particulièrement à la Rivière Française comme habitats d’un grand nombre d’émigrés politiques russes depuis le dernier tiers du XIX s., on est forcé de se concentrer justement à Paris»67. C’est aussi à Paris que la science immigrante russe des années 1920-1930 a été universellement reconnue et non seulement comme un élément de l’activité des centres de recherches étrangers, mais comme un phénomène absolument indépendant. D.P. Ryabouchine est devenu le premier immigré russe à qui a été attribué le titre du docteur ès sciences physique et mathématiques par la Société scientifique de la Sorbonne en 1922 et le 30 janvier 1926 P.E. Kovalevskii a réussi à soutenir sa thèse de doctorat des sciences humaines (le sujet «N.S. Leskov comme un historien et écrivain des moeurs russes peu apprécié»). Ses opposants étaient Emile Omane, Jules Patouillé et André Masson68. Pendant la Seconde guerre mondiale la plupart de l’élite artistique et scientifique de l’émigration russe en France sont restés à Paris et même ont pris part à la lutte conte les nazis (G.Adamovich, G.Gazdanov, D. Knout, Z. Chakhovskayïa, V. Losskii et d’autres).

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

167

Après la Seconde guerre mondiale des dizaines d’anciennes organisations de l’émigration russe se sont mises à fonctionner. Au milieu des années 1970 le tableau général de la vie socio-culturelle du Paris russe ressemblait beaucoup à celle d’avant la guerre . Il y avait des concerts des étudiants du Conservatoire russe de Paris Serge Rachmaninoff, des séances de l’Union des écrivains et journalistes russes, de l’Union des ingénieurs russes et de la Société des chimistes russes, de l’Organisation nationale des preux, de la Société des défenseurs de la mémoire d’empereur Nikolaï II, des soirées de bienfaisance de Zemgor, des congrès du Mouvement des étudiants chrétiens russes, des expositions de la Société des Artistes indépendants et beaucoup d’autres. Une tendance de l’époque étaient des discours des écrivains et du clergé à la télévision et des séances de bienfaisance pour les vétérans de l’ Alliance militaire de Tous les Russes etc.69 Dans les années 1950-1970 Paris en cédant en quantité des éditions en russe à New-York et autres centres américains de l’émigration russe a réussi à garder le rôle du «maître à penser» de l’ ensemble des lecteurs immigrés. En 1947 le journal la Pensée Russe a été fondé par un journaliste du journal existé avant la révolution le Kievan V.A. Lazarevski (1897-1953). Ce journal a été nommé ainsi en l’honneur de la revue homonyme de P.B. Struve éditée à Moscou avant la révolution et après à Berlin, à Prague et à Paris. Le conseil de rédaction comportait : V.F. Zeeler (1874-1954) – ministre des affaires intérieures du gouvernement d’A.I. Dénikine, V.V.Polyanski (1890-1955) - secrétaire général de l’Association des écrivains et journalistes russes et S.A. Vodov (18981968) – de 1954 à 1968 rédacteur en chef du journal. Pendant les premières années son tirage moyen était environ 3,5 mille exemplaires. Pendant la «guerre froide» les pages du journal ont reflété l’opposition politique et idéologique des deux blocs. Pourtant, même pendant cette période il continuait à publier les plus grands maîtres de la littérature russe – Ivan Bounine, Boris Zajcev, Sergueï Dovlatov, Viktor Nekrasov. De 1968 à 1978 Z.I. Chakhovskaïa, poétesse et critique, était rédacteur en chef de la Pensée Russe. Sous sa rédaction le journal a changé son orientation de droite à centriste. Depuis 1979 I.A. Ilovaïskaya-Alberti (1924-2000), journaliste, slaviste dans les années 1970 – secrétaire d’A.I. Soljenitsyne, s’est mise à la tête du journal. Avec son arrivée des représentants de la troisième «vague», défenseurs des droits de l’homme, dissidents, slavistes de l’Ouest et soviétologues ont été activement publiés, par exemple, V.E.Maksimov, N.E. Gorbanevskaïa, M.Ya. Geller, A.M. Nekrich, V.A. Souvorov, A. Besanson. En 2006 le fonds des archives du journal parisien la Pensée Russe a été remis comme un don à la Bibliothèque d’État Russe par V.N. Loupanov, son nouveau rédacteur en chef, qui a annoncé à la soirée solennelle consacrée à cet événement

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

168

E. I. Pivovar

que «la dernière page de l’histoire de l’opposition de l’émigration russe et sa Patrie historique a été déjà tournée». Le 18 juin 2007 à Paris le Neuvième Congrès Universel de presse russe a eu lieu auquel environ 300 représentants du « quatrième pouvoir » du monde entier écrivant en russe de l’Australie à la République du Pérou ont participé. Les années précédentes les Congrès ont eu lieu en Russie, aux États-Unis, en Ukraine, en Allemagne, en Azerbaïdjan, en Bulgarie, en Finlande, en Suède, au Kazakhstan, en représentant la géographie de la presse russophone. En 2007 la France a été élue à l’occasion du soixantième anniversaire de la Pensée Russe. Il faut noter que c’est l’unique journal européen imprimé par 50 mille copies. Il y a aussi des suppléments: la revue analytique Commentaire, un supplément des belles-lettres à La Pensée Russe, Transparence: supplément d’information, Référendum: revue de la pensée indépendante, Conférence historique et d’autres. Au Congrès à Paris les éditeurs de La Pensée Russe ont annoncé que bientôt le journal sera imprimé aux six nouveaux pays d’Europe70. En octobre 1988 un récital de Joseph Brodsky a eu lieu à l’Institut des études slaves de Paris qui a obtenu le prix Nobel à la littérature en 198771. A Paris on publie les revues qui sont devenues porte-parole de la «troisième vague» en Europe: ce sont le Syntaxe de M. Rozanova et D. Sinyavskii et le Continent de V. Maximov. Des éditions comme YMCA-Press ont joué un rôle important dans la vie du Paris russe et de tout l’étranger russe de la deuxième moitié du XX siècle. Les centres culturels de «l’ancienne émigration» à Paris établissent la liaison avec des intellectuels en Russie contemporaine. Ainsi, le tableau du peintre russe Y. Philippov «Le pommier et samovar à Zhigouli» décore la Maison Russe à Paris. Par les efforts conjugués des savants et Parisiens russes ont été réalisés de tels projets scientifiques d’édition comme l’Étranger Russe: la chronique de la vie scientifique, culturelle et sociale: 1920-1940 : France, un nombre d’exposition a été réalisé en France et en Russie qui ont reflété le phénomène du Paris russe72. En 2008 des événements franco-russes en mémoire de philosophe V. Losskii (1903-1958) auront lieu. Paris reste un des centres principaux du développement de la langue russe à l’étranger. La plus grande quantité d’њuvres des écrivains russes sont publiées en France plus qu’à n’importe quel pays de l’Europe Occidentale, seulement en 2007 plus que 50 ont été publiées. Depuis 2007 le prix Russophonie est accordé pour la meilleure traduction du russe en français. Ce prix est institué par le Fonds de Boris Eltsine en commun avec l’Association française France-Oural.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

169

A Paris dans les années 1990 une des plus grandes communes russophones s’est formée de nouveau. Dans le guide de Paris de 1995 il est annoncé que la colonie russe comporte environ 60 mille personnes. Pendant la décennie suivante elle continuait de grandir à cause de l’émigration économique, des mariages mixtes, des étudiants. Et avec cela, sa vie quotidienne en se modernisant garde certains traits traditionnels. Par exemple, aux sites Internet adressés aux Parisiens russes on peut lire des annonces des soirées de Noël pour enfants, des bazars de bienfaisance, des soldes des livres en russe. Ces événements sont coïncidés non seulement au jour de Pâques ou Noël, mais aussi aux fêtes soviétiques populaires (le 9 mai ou le 8 mars) ou aux fêtes adoptées par la culture russe moderne comme le jour de Saint-Valentin etc. Journaliste A. Rozhkov annonce dans une de ses publications qu’un danseur-étoile du Paradis Latin un certain Vladimir organise une fois par mois une discothèque Russian Club qui est devenue un endroit aimé des jeunes russes à Paris. On visite les restaurants Raspoutine et Petrograde pour écouter les chansons de tsiganes en russe etc. *

*

*

La spécifité du Berlin russe des années 1920-1930 aussi que des autres «capitales» de la Russie étrangère se détermine d’un alliage irrépétible de la culture de la ville et de l’influence de la vague des immigrés russes. La colonie russe à Berlin comme à Paris s’est mise à former avant la révolution mais avait un caractère plus assimilé et puis la période de stagnation de son développement arrive provoqué par la situation politique militaire au monde. L’émigration russe après la révolution à Berlin se caractérise par son grand nombre (en 1922-1923 de 600 mille immigrés russes en Allemagne environ 360 mille habitaient à Berlin)73. «Le business russe» à Berlin est lié premièrement avec l’édition. Au début des années 1920 plus de 80 maisons d’édition y travaillaient (Slovo, Helikon, Skify, Petropolis, Mednyi vsadnik, édition de Grjebine et d’autres), plus de 20 librairies travaillaient, trois quotidiens étaient édités y compris ceux préstigieux Roul’, et Nakanoune. «Si Paris dès le début est devenu un centre politique de l’étranger russe, sa capitale non-officielle, sa capitale dit littéraire de la fin de 1920 à 1924 était Berlin», écrivait G. Struve74. Le spectre politique du Berlin russe en vertu de l’activité des strates bourgeoises sociales et professionnelles (banquiers, avocats, éditeurs, commerçants) dans la société immigrante locale semblait plus droit que celui à Paris. Effectivement il y avait non seulement les droits respectables des immigrés libéraux représentés avant tout par la rédaction du Roul’ mais aussi des groupes extrémistes

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

170

E. I. Pivovar

des officiers monarchiques qui étaient soutenus par des couches réactionnaires allemandes. Et avec cela l’émigration russe à Berlin plus qu’ailleurs était rapprochée aux hommes d’art, de littérature, d’édition soviétiques. Une certaine proximité à la Russie soviétique était un trait distinctif de la diaspora russe à Berlin des années 1920: «En Allemagne le partage entre l’étranger russe et la patrie soviétique était implicite»75. Plusieurs écrivains soviétiques visitent Berlin: M. Gorki, V. Maïakovski, Yu. Tynyanov, K. Fédine. L. Lisitski et d’autres constructivistes soviétiques ont travaillé ici pendant quelques années, les contacts des syndicats allemands et soviétiques et groupes créateurs et des hommes de l’art prolétariat se développaient activement. En 1922 le Comité d’aide d’argent et de vivres aux socialistes-révolutionnaires gauches comme le Comité d’aide aux prisonniers politiques (la Croix Rouge Politique) liés aux organisations pareilles à Paris et à Prague ont été créés à Berlin. La même année le Comité anarchiste socialiste gauche uni s’est mis à fonctionner qui comprenait des groupes d’aide aux anarchistes russes à Paris, à Londres et à Buenos Aires76. Au milieux littéraires du Berlin russe avant de départ de masse des immigrés russes en France et autres pays la diversité des idées et courants régnait qui est très bien décrite par R. Roul’ se souvenant de la période de sa coopération à Novaïa Rousskaïa Kniga de A.S. Yaschenko: «...les démocrates, les communistes, socialistes-révolutionnaires, socialistes-révolutionnaires gauches, mencheviks de toutes les couleurs, les cadets, les anarchistes, les mystique orthodoxes, les sménovékhovecs, les esthètes, les muséologues,  les peintres, les professeurs et les poètes de 20 ans se sont assis dans le fauteuil de Rousskaïa Kniga. Personne n’y a gardé le silence. C’était en 1922. Et il faut dire sans exagération que le fauteuil de Rousskaïa Kniga était une place remarquable»77. Tous les types principaux des organisations immigrantes ont été présentés à Berlin ici inclues la Société d’aide aux citoyens russes, l’Alliance des journalistes et hommes de lettre russes, l’Alliance des avocats russes, l’Alliance des étudiants russes en Allemagne et d’autres. Le club des écrivains, la maison d’art, le cabaret Van’ka-Vstan’ka et d’autres fonctionnaient. Berlin au début des années 1920 était un des points principaux des tournées des troupes des acteurs russes à l’étranger et des artistes soviétiques. Il n’y avait pas de communication active et quotidienne entre les immigrés russes et les Berlinois, d’une telle variété des liens culturels, politiques et sociaux comme entre les russes et les Parisiens. La commune russe à Berlin avait en général une zone d’habitation isolée – Prager Platz, Charlottenburg78. Peutêtre on détermine parfois dans la littérature le Berlin russe comme «la Russie en miniature»79.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

171

Un autre trait du Berlin russe est devenu sa «courte durée» des raisons desquelles on a dit plus haut. R. Roul’ écrivait : «Berlin s’enflamma et s’éteignit vite. Son activité immigrante ne continua pas pour longtemps mais d’un feu clair... Vers la fin des années 1920 Berlin cessa d’être la capitale de l’étranger russe». Après l’arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes en Allemagne en 1933 environ 10 mille immigrés russes sont restés à Berlin. Cette période se caractérise par un «départ» d’une partie considérable de la commune russe dans une autre «émigration intérieure» et par l’apparition de quelques mouvements et sociétés pro-fascistes tels comme le Mouvement national russe de libération (ROND)80 ce qui a marqué que Berlin a perdu définitivement le rôle du centre de la Russie étrangère. Une partie des représentants de l’émigration russe à Berlin était loyale en apparence aux autorités allemandes en sympathisant avec l’opposition politique anti-hitlérienne81. Néanmoins à Berlin même pendant la Deuxième Guerre Mondiale quelques institutions immigrantes russes du caractère apolitique fonctionnaient, par exemple la Croix Rouge Russe, les offices divins continuaient dans la cathédrale russe, bâtie à la deuxième moitié des années 193082. Après 1940 la commune russe de Berlin s’est mise à s’emplir de la «main d’њuvre» de l’URSS aussi que des émigrés russes envoyés forcément en Allemagne de la France et des autres pays y compris ceux déménagés de l’Allemagne qui ont été rattrapés de nouveau par la main des autorités nazies. Dans cette période-là le clergé orthodoxe a déployé une intense activité malgré le mécontentement des nazis attirant sous sa tutelle non seulement des émigrés blancs mais aussi des «ostovets» qui avaient besoin d’un support moral et d’une consolation. Aux grandes fêtes religieuses des églises berliniennes ont été comblées des «ostovets» qui visitaient des services divins interdits en subornant la garde ou en se glissant sous le fil de fer barbelé83. Avant 1922 l’administration générale du diocèse de l’Europe occidental se trouvait à Berlin chef de laquelle était métropolite Evloguiï (Georguïevskiï) qui était le pasteur d’esprit d’une partie considérable de l’émigration russe qui n’avait pas admis le Schisme de Karlova. Quand l’Allemagne a reconnu l’URSS l’église d’ambassade a été fermée et le patriarcat d’Evloguiï s’est déplacé à Paris84. Pourtant d’autres églises orthodoxes continuaient à fonctionner, y compris l’église à la cimetière russe à Télègue non loin de Berlin où se trouvait le mémorial construit par les émigrés militaires russes et dédié à la Première Guerre Mondiale. En 1945 les premiers tombeaux des soldats de l’Armée Rouge péris pendant la prise de Berlin y ont apparu. Les tombeaux ont été bien aménagés avec l’argent de la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

172

E. I. Pivovar

Commandanture centrale russe. En 1947 cette église a reçu en cadeau de l’Armée Rouge des cloches coulées en Russie avec une inscription slave gravée qui étaient amenées par les hitlériens de la Russie pendant la Seconde Guerre Mondiale. Selon le témoignage du prêtre A. Zakidal’ski (1952), «les paroissiennes qui ont perdu leurs fils pendant la Seconde Guerre Mondiale demandent de dire l’office des morts sur le tombeau «d’un soldat inconnu» ou sur un des tombeaux des héros de l’Armée Rouge. Les tombeaux sont bien ménagés, en été ils sont ornés de fleurs et en hivers ils sont couverts de branches de sapin»85. Pendant la «guerre froide» dont le Mur de Berlin est devenu un des symboles principaux il y avait encore des institutions de l’étranger russe à Berlin d’Ouest premièrement de l’opposition politique de l’URSS. Berlin d’Est cesse d’être un milieu d’immigrés mais devient considérablement «  russe-soviétique » grâce à l’arrivée d’un grand nombre des spécialistes militaires et civiles de la Russie, au fondement des centres culturels liés à l’extension de la langue et culture russe etc. Après la réunion de l’Allemagne environ 85 mille nouveaux immigrés russophones sont arrivés à Berlin de la Russie, de l’Ukraine, du Kazakhstan et d’autres pays post-soviétiques. Une des plus grandes communes russophones s’est mise à se former à la capitale de l’Allemagne dans le cadre de laquelle quelques sub-cultures et nouveaux types d’identités apparaissent peu à peu. Outre les Allemands rapatriés une nombreuse commune russe juive est présentée à nouveau Berlin russe et aussi les communautés des émigrés des pays différents de la CEI et des républiques nationales de la Fédération de Russie, qui sont unies premièrement avec la langue russe et la similitude des mentalités acquises en Russie directement ou perçue en famille des parents. Il est intéressant que les citoyens russophones de Berlin choisissent pour leur habitation le district Charlottenburg et aussi Schöneberg et Marzan. C. Daripova écrit d’un nouveau phénomène social à Berlin – la presse immigrante russe qui se développe vite et qui est basée sur l’identité soviétique. Le premier journal russophone Europa – Centre (le nom russe du centre d’affaire et de commerce fameux à Berlin d’Ouest) a apparu pour la première fois en mai de 1933 et aujourd’hui son tirage est plus de 30 mille exemplaires dans toute l’Allemagne. Puis encore deux hebdomadaires russes ont été fondés – le Berlin Russe et le Nouveau Journal Berlinois – avec le tirage 16 et 13 mille exemplaires. Aujourd’hui le marché des mass-médias russes à Berlin est présenté par plus de 20 hebdomadaires et mensuels et aussi deux émissions régulières à la télé. Les éditions les plus populaires sont neutre et sont orientées à l’intégration et la commerce. Et avec cela le chercheur remarque que «le séjour des Russes à Berlin est lié avec des stéréotypes contradictoires culturels en commençant de l’image de la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

173

haute culture russe et finissant par des associations négatives de la mafia russe. La lecture d’un journal russe dans un endroit publique peut jouer le rôle d’un marqueur ethnique, qui n’est pas toujours désirable pour les Russes à Berlin. Une lectrice a demandé de lui livrer le journal dans une enveloppe pour que ses voisins ne pussent pas voir qu’elle était une étrangère russe»86. Ainsi, la vie de la colonie russe à Berlin répète plus au moins ses traits d’avant la guerre : l’isolement de la population locale, la concentration aux affaires. Des liens d’information et d’affaire entre la Russie et Berlin au début du XXI siècle continuent à se développer. En 2004 un des événements coïncidé au commencement de la foire de Noël allemande près de la Maison de Berlin à Moscou est devenu l’ouverture de portail Internet russophone consacré à la capitale d’Allemagne (berlin-ru.net). En décembre 2002 la conférence scientifique internationale «Berlin russe: 1920-1945» a eu lieu à Moscou où on a discuté des approches différentes à ce phénomène. Ses organisateurs étaient la bibliothèque-fond «l’Étranger russe», l’Ambassade d’Allemagne à Moscou, le Ministère de culture de la Fédération de Russie, le Centre culturel allemand Goethe, l’Institut d’État de la langue russe Pouchkine. Le financement du projet a été effectué par le fonds Robert Bosch, le Ministère de culture de la Fédération de Russie et la bibliothèque-fonds «l’Étranger russe». Viktor Moskvine, Maria Vasiliéva (organisateur du projet), Albrecht Konze, Nikita Struve, Lazare Fleischman, Zabine Khoffmann, Karl Schlögel ont fait partie du comité d’organisation. Il faut noter que l’attention des chercheurs a été attirée non seulement au «siècle d’or» du Berlin russe mais aussi aux années tragiques de 1940 (les rapports d’A. Antochine «le groupe NTS de Berlin à l’étape finale de la Deuxième Guerre Mondiale», de T. Ouliankina «La ligne historique sauvage. Les savants russes dans les camps DP» et d’autres)87. Des spécialistes des pays différents, des représentants de différentes écoles scientifiques qui ont engagé ce dialogue créateur fécond sur le contenu et le sens du «Berlin russe», sa variété et multivalence ont pris part à ce forum. *

*

*

Pendant un temps court un des centres les plus grands de l’étranger russe au début de sa formation était Constantinople. En général, c’était une zone de transit, une sorte de «purgatoire» des réfugiés ce qui a donné aux spécialistes quelques exemples du travail constructif dans le cadre d’adaptation sociale et de droit (le Bureau des renseignements central, le conseil des avocats, le groupe du parti démocratique costitutionnel et d’autres) Les vagues de l’émigration russe se sont répandues en Yougoslavie, en Bulgarie, en France, aux États-Unis et d’autres pays.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

174

E. I. Pivovar

Dans la plupart des capitales de l’Europe Centrale et Orientale des années 1920-1930 il y avait de nombreuses diasporas russes, pourtant ce n’étaient que deux – Prague et Belgrade qui pouvaient prétendre d’être nommées «capitales» de la Russie à l’étranger. «L’action russe» en Tchékoslovaquie selon l’idée du président Masarik devait «ramasser, sauvegarder et maintenir les forces culturelles de la Russie...» La Tchécoslovaquie a dépensé à sa réalisation plus de forces que tous les autres pays européens réunis: plus de cinq millions de crones ou 5% du budget annuel de la république. Si on appelait Paris «la capitale de l’émigration», Berlin «la belle-mère des villes russes», Prague était nommée «Athènes russe» et «Oxford russe» comme un centre d’instruction et de science. Selon la définition de G. Struve Prague est devenue la ville universitaire principale de l’étranger russe88. Et avec cela l’intelligentsia de la Russie apprenait volontiers et vite le tchèque pour enseigner, écrire, faire des recherches aux institutions scientifiques, mais elle s’intégrait comme égale à la société des intellectuels tchèques plutôt qu’assimilait89. Il est significatif que la première organisation immigrante à Prague était le centre culturel Russo-Tchèque Ednota créé en 1919. La fille du président Alisa Masarik a fait partie de la fondation du «Foyer russe». Les institutions supérieures créées à Prague étaient orientées aux jeunes russes comme également aux tchèques90. En même temps Prague est devenue le centre principal de la conservation de l’identité de culture et de langue des immigrés. C’est à Prague que travaillaient les principaux instructeurs de travail avec les jeunes et les enfants étant présenté par Zemgor et le Bureau Pédagogique, par le Comité d’assistance aux étudiants russes etc. En 1921 le premier recueil des Eurasiens a apparu à Prague comme un courant politique et philosophique original cherchant de nouvelles voies du développement de la Russie. C’est à Prague que V.V. Zenkovski et ses adhérents ont créé le premier centre du Mouvement des étudiants chrétiens russes (MECR) devenu une des organisations les plus nombreuses et les plus vivaces de l’émigration russe91. Le 6 juin 1925 à l’anniversaire d’A.S. Pouchkine, la Journée de la culture russe a eu lieu à Prague et est devenue pour longtemps une manifestation culturelle de l’émigration russe la plus aimée dans le monde entier92 . Une partie du destin émigrant de Marina Tsvetaïeva, d’Arkady Avertchenko et des artistes du théâtre d’art de Moscou est liée avec Prague. Enfin c’est à Prague que les Archives d’histoire russes à l’étranger se trouvaient où on accumulait des documents exceptionnels grâce auxquels les études de l’étranger russe sont devenues possibles. A son tour le Musée d’histoire et de culture russe accumulait des њuvres des peintres et sculpteurs de la Russie à l’étranger dont : I. Repine, A. Doboujinski, N. Rerich et d’autres93.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

175

Depuis la fin des années 1920 l’Action russe était peu à peu réduite et une partie des immigrés a quitté la Tchécoslovaquie, mais plusieurs y sont restés jusqu’à son occupation par Allemagne hitlérienne. Les mњurs libérales de l’intelligentsia de la Russie ont fait d’elle un objet d’une attention malveillante de la part des autorités d’occupation qui ont créé à Prague le Centre d’émigration russe pour contrôler les immigrés. L’arrivée de l’armée soviétique si espérée par la commune d’immigrés russes à Prague est devenue la tragédie. E. Verbovine annonce les sorts des frappés de répression: «Général Voïtsekhovskii est décédé en 1951 à Ozerlag non loin de Taïchet. Écrivain et publiciste Konstantine Tcheidze est rentré dix ans après. Juriste, écrivain, professeur Georges Garine-Mikhaïlovski, le fils de l’écrivain remarquable, a péri en prison à Vorkouta. Diplomate russe, interprète connaissant dix langues, « le père de l’émigration russe en Tchécoslovaquie », aimé de tous les compatriotes Vladimir Rafalskii s’est jeté par la fenêtre d’une maison à Prague où il avait été emmené après l’arrêt par le contre-espionnage soviétique. Professeur Alfred Bem écrivant en russe, allemand et tchèque a péri après l’arrêt en mai de 1945: selon une version il s’est jeté par la fenêtre selon l’autre a été fusillé dans la cour de la prison Pankratz à Prague»94. Les années 1990-2000 ont été marquées du développement de la collaboration des savants russes, tchèques et slovaques dans les recherches de l’héritage créateur et scientifique de l’émigration russe en Prague. Le nécropole russe aux Olchanes où A.A. Kiesewetter, P.I. Novgorodtsev, N.P. Kondakov, le fondateur de l’écologie paléolithique N.I. Androussov aussi que le général Shilling et d’autres émigrés de guerre sont enterrés est le pèlerinage des historiens et des journalistes intéressés à cette question. Dans les années 1990 Prague est devenue un des centres touristiques les plus populaires parmi les Russes. Chaque année près de 600 mille Russes visitaient le pays. Une petite communauté russe de quelques familles bien aisées des ressortissants de la Russie a été fondée selon les données des médias. Selon les données officielles en période entre 1996 et 2000 les Russes ont investi en Tchéquie plus de 40 millions de dollars. Vers le janvier de l’année 2001 11 mille citoyens de Russie ont obtenu le certificat de résidence en Tchéquie ce qui leur a permis d’investir des entreprises jointes, d’acheter de l’immobilier etc. En même temps les médias tchèques développaient le thème de « la mafia russe », ce qui a fait un fond défavorable pour les immigrés et les touristes russes. La quantité des touristes russes en Prague a diminué après l’établissement du système des visas négativement accepté par les milieux commerciaux tchèques surtout touristiques.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

176

E. I. Pivovar

*

*

*

Dans les années 1920-1930-s Belgrade jouait le rôle de la «  capitale de guerre » de la Russie étrangère de l’époque des années 1920-193095. Ce n’était pas par hasard que les restes du général P.N.  Vrangel a été transporté à Belgrade après son décès à Bruxelles en 1928. Des dizaines des organisations et des unions d’officiers et de cosaques, dont la plupart se trouvait à Belgrade, la filiale des Cours Supérieurs d’instruction militaire du général P.N. Golovine fonctionnaient en Yougoslavie, quelques revues militaires d’autorité y ont été éditées, la Bibliothèque militaire y fonctionnait96. A cette époque-là Belgrade était le centre scientifique et culturel important de la Russie à l’étranger. Au début des années 1920 les immigrés russes faisaient plus de 30% des professeurs de l’Université de Belgrade97. L’Institut Russe Scientifique à Belgrade, existant en 1928-1941, était premier parmi les établissements pareils en Europe. L’indice de son autorité est ce que les savants russes non seulement des capitales européennes mais aussi des États-Unis (N.V. Ipatiev, I.I. Sikorsky) y venaient pour faire des rapports et participer à des projets scientifiques. Plus de 70 savants russes travaillaient pour la Société archéologique russe fonctionnant à Belgrade en 1921-194198 . À l’époque entre deux guerres plus de 100 journaux et revues, 43 livres de la série de « la Bibliothèque Russe » (les њuvres de I.Bounine, B.Zaytsev, A.Kouprine, M.Aldanov, K.Balmont etc) ont été édités99. La Bibliothèque publique russe fonctionnait dans la capitale de Yougoslavie, des événements importants pour tout l’étranger russe tels que le IV congrès des organisations académiques russes à l’étranger, le Congrès des écrivains et des journalistes russes à l’étranger (1928) et l’exposition de l’art russe (1930) etc. s’y étaient passés. À Belgrade comme en Tchécoslovaquie plusieurs entreprises culturelle et scientifiques de l’émigration russe ont été réalisées en serbe en commun avec les forces culturelles locales. La revue Russki archive éditée par le département scientifique de Zemgor en Belgrade en 1928-1937 publiait des matériaux sur la situation en Russie Soviétique, des nouveautés de publiciste et des belles-lettres des émigrés, y compris les émigrés habitant à Paris et à Prague. L’Union des écrivains et des journalistes russes a édité les deux tomes de la série Slovenski clasici - les traductions des њuvres de N.S. Leskov et de M.E. Saltykov-Chtchedrine etc. Dans les années 1930, marquées par la diminution de l’activité dans plusieurs structures institutionnelles de l’émigration russe en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie puisque les pouvoirs des pays ont réduit le soutien de ces structures, la Maison Russe Empereur Nicolas II contenant toutes les collections des livres et des musées les plus considérables de l’émigration russe en Yougoslavie

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

177

est devenue le centre culturel principal de la communauté russe à Belgrade. La plupart des manifestations sociales et culturelles s’y passaient100. Zagreb, à l’Université duquel plus de 400 étudiants russes ont fait leurs études depuis 1922 à 1955, est devenu un centre important de la diaspora russe en Yougoslavie101. La communauté russe à Sofia a été moins nombreuse et moins représentative au sens qualitatif mais semblable à celle de Belgrade. Les premiers groupes des réfugiés russes sont arrivés à la capitale de la Bulgarie le 19 janvier 1920. Le 29 janvier 1920 le Comité de bienfaisance culturel russe-bulgare sous la direction de l’archimandrite Stephane, le futur exarque bulgare, a été fondé à Sofia102 . Dans les années suivantes un nombre d’organisations d’officiers, la stanitza des cosaques de Sofia, des unions créatrices et professionnelles, propres aux diasporas russes telles que l’Union des médecins russes, l’Union des juges russes, l’Union des anciens employés de chemin de fer russes, l’Union des ingénieurs russes, l’Union des savants russes, l’Union des écrivains et des journalistes russes, l’Union des peintres russes, l’Union des propriétaires fonciers russes etc., fonctionnaient ici. L’Union des vétérans de la guerre russo-turque (1877-1878), dont les membres (près de 55 personnes) touchaient depuis 1924 une retraite viagère de l’Assemblée populaire du pays, avait un caractère privilégié. La pension faisait 2000-2500 levas et excédait considérablement le salaire mensuel moyen du professeur du gymnase. En 1964 l’Union des citoyens soviétiques a été fondée en Bulgarie et la Mission diplomatique soviétique lui a transmis les biens et les fonds bloqués des organisations des immigrés licenciées du pays – près de 500 000 levas102. Les diasporas yougoslaves et bulgares de l’étranger russe ont le même sort que celle de Tchécoslovaquie. Dans les années 1990 l’intérêt pour l’histoire de l’émigration de Russie des années 1920-1940 est rené, un nombre de programmes et de projets des recherches scientifiques et culturels internationaux a été réalisé dans ces pays. En Bulgarie d’aujourd’hui l’Union des invalides russes, le Fonds Russe de charité et de culture et un nombre d’autres organisations s’occupant des projets de bienfaisance et d’édition y compris ceux qui concernent la renaissance des traditions d’émigration des années 1920-1930 fonctionnent toujours103 . *

*

*

Les communautés russophones nombreuses se sont établies dans des pays limitrophes de la Russie soviétique. Dans les années d’entre-deux-guerres les infrastructures de l’émigration russe les plus développées ont été celles de Riga et de Tallinn. Dans ces villes, comme

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

178

E. I. Pivovar

on a mentionné, une culture urbaine mixte des peuples indigènes des pays Baltes aussi que des marchands, des fonctionnaires et des intellectuels russes a été déjà formée en période pré-révolutionnaire. Une vague des réfugiés post-révolutionnaire a été mentalement et socialement proche aux Russes y habitant déjà, c’est pourquoi la diaspora surgie ici par leur confusion dans les années 1920 constituait une communauté ethnoculturelle plus ou moins unique. Les communautés russes locales ne comportaient pas de nombre considérable des éléments marginaux quoique les représentants de la vague post-révolutionnaire établis à Riga ou à Tallinn étaient souvent dans la gêne. En général, les anciens citoyens de la Russie étaient intégrés dans le socium local, créaient des entreprises privées, travaillaient aux écoles russes et aux maisons d’édition104. A la différence d’autres pays d’Europe et des États-Unis le système juridique des pays limitrophes a été crée d’après celui de Russie et beaucoup d’institutions pré-révolutionnaires étaient toujours valables. Cette circonstance facilitait beaucoup l’activité d’affaires et la vie quotidienne des immigrés russes, le champs d’action professionnelle des juristes et des avocats résidant (domiciliés) en Lettonie, en Estonie ou en Lituanie restait considérablement large105 . Dans les années 1920-1930 Riga et Tallinn ont été les centres importants d’édition de l’étranger russe106. Le journal Segodnya, l’hebdomadaire Dlya vas etc. ont été aussi propagés dans d’autres diasporas russes en Europe et même à l’Extrême Orient. Selon L.Fleischmann, Riga des années 1930 est comparable à Prague et à Paris russes, et le journal Segodnya a été un fait extraordinaire dans la vie des émigrés russes entre la révolution et la Seconde Guerre mondiale. « Ce journal est de la même vigueur que les deux autres importants journaux russes des immigrés Poslednie novosti et Vozrojdenie, - affirme L.Fleichman, - il a existé une semaine de plus après que les Allemands étaient entrés à Paris, les troupes soviétiques - à Riga »107 . Les capitales des deux autres états limitrophes, celles de la Pologne et de la Finlande, où un grand nombre de Russes habitait aussi, ne jouaient pas de grand rôle dans la structure de la Russie étrangère puisque à Varsovie et à Helsingfors la communauté russe a tâché d’être imperceptible, s’est déplacée ou s’est assimilée. Le retour de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Estonie dans l’URSS a mis fin aux communautés des émigrés comme centres de la culture russe du type prérévolutionnaire (d’avant-guerre). Cependant c’était l’époque soviétique qui a conditionné la continuité des traditions d’édition des livres, du mot imprimé en russe en général et des classiques de théâtre russe. Malgré le rejaillissement de la disposition anti-russe dans les pays Baltes ces valeurs ont été gardées par leurs intellectuels et ont commencé à se réunir en contexte commun avec l’histoire et la culture de l’émigration d’entre-deux guerres.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

179

Riga et Tallinn sont devenues place des conférences et des séminaires internationaux consacrés aux problèmes de l’étranger russe. Par exemple, au mois d’avril 2001 la conférence « La culture russe dans les pays Baltes entre deux guerres (1918-1940) » a eu lieu à Riga et des savants de la Lettonie, de la Lituanie, de l’Estonie, de la Finlande, d’Israël et de la Pologne ont y pris part. Une « grande exposition russe », où des њuvres des peintres lettons russes, des recueil de poèmes et des revues littéraires, des photos rares et des documents d’archives ont été présentés, a été ouverte dans la Maison Menzendorf pendant la conférence à Riga. L’un des participants de la conférence, originaire de Riga, le professeur de l’Université de Stanford (les États-Unis), le slaviste L.Fleichman a noté que les recherches sur l’émigration russe ont beaucoup avancé en Lettonie dans les années 1990. Nottament Y.Abyzov, L.Fleichman et le directeur de la revue “Daugava” B.Ravdine ont préparé et ont édité à Stanford les recherches sur la presse russe en Lettonie des années 1930 en cinq tomes (d’après les archives du journal “Segodnya”). L’activité scientifique de la société russe lettone a attiré l’attention des centres des études de l’étranger russe en Russie et à l’étranger. Ainsi le directeur de la maison d’édition de Paris YMCA-Press, le professeur N.A. Struve a offert quelques centaines des éditions de l’émigration russe d’après la guerre à la bibliothèque de l’Université de Lettonie. La bibliothèque-fondation de Moscou “L’étranger russe” et la maison d’édition de Paris “Le Syntaxe” ont aussi offert des livres. L’intérêt à l’histoire de l’étranger russe des années 1920-1930 est manifesté par les milieux scientifiques de l’Estonie à la fin des années 1990 – 2000108 . On peut supposer que ces tendances sont le témoignage de la formation des nouvelles nuances du développement de l’identité ethnoculturelle des intellectuels des pays Baltes, qui sont notamment manifesté par l’établissement des relations associatives avec la Russie étrangère des années 1920-1930. *

*

*

À la différence des centres susnommés de l’étranger russe, Harbin russe représentait aux yeux des contemporains un pays, pas une ville ou quartier au sens spatial topographique: il différait beaucoup de l’ambiance par sa culture, sa langue et ses coutumes. Quoique des communautés considérables des immigrants russes existassent à Chang-hai et à Tianjin dans les années 1920-1940 et il y avait de petites communautés dans d’autres villes, on doit considérer Harbin comme la diaspora principale entourée des diasporas secondaires et pas comme le centre dit la « capitale ».

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

180

E. I. Pivovar

Harbin est le seul centre de la Russie étrangère qu’on peut comparer à l’Atlantide109, puisque il a disparu non seulement comme un socium mais aussi comme un milieu d’architecture. Si à Paris des quartiers, des rues, des maisons liés à l’histoire de l’étranger russe se sont conservés – les descendants des émigrés y habitent, Harbin comme une ville russe avec son apparence originale n’est presque pas gardé. Il ne reste à Harbin actuel, la mégapole aux 5 millions d’habitants, que quelques dizaines de bâtiments russes typiques ressemblants aux villes sibériennes anciennes et certains hôtels particuliers du style moderne. Il y a 13 bâtiments anciens d’Harbin russe conservés jusqu’au présent, rue Zhongyang (ancienne Kitayskaya)110 . Il faut noter que c’est avant tout l’apparence de Harbin – ses maisons, ses places, ses rues – qui prend une grande place dans la littérature de mémoires des immigrants russes. C’était leur ville, créée par les Russes d’après leur goût et leurs besoins. Voilà, par exemple, un fragment de la description de Harbin des mémoires de S.Trotskaya: «  L’apparence de Harbin était assez modeste. Il pourrait paraître très ordinaire, commun en comparaison avec les villes de l’Amérique ou de l’Europe. Là il n’y avait pas d’immeubles géants dit gratteciels, mais il y avait des bâtiments marqués d’une belle architecture. Ainsi, un bel hôtel particulier appartenant à l’ingénieur italien Gibello Socco situé en face de la Cathédrale de Saint Nicolas à Novy Gorod. Près de lui se trouvait l’hôtel particulier du concessionnaire Kovalsky, attirant l’attention des passants par sa colonnade bien proportionnée. La maison énorme à six étages d’Yagounov se trouvait aussi dans ce quartier. Le bâtiment considérable du cinéma Le Géant à la colonnade était dans la rue Novotorgovaya, et à Bolchoy Prospect il y avait l’édifice très bon de l’Assemblée de Chemin de fer... » etc. Les habitants d’Harbin aimaient beaucoup la cathédrale Nikolsky et la chapelle Iverskaya (suivant le modèle de celle de Moscou) détruits pendant la révolution culturelle de 1966. Cependant Harbin a une iconographie assez considérable sous forme des cartes postales pré-révolutionnaires et des documents photographiques de la première moitié du XX siècle y compris quelques albums des photos, consacrées au chemin de fer de l’Est chinois et à la vie de Harbin russe, qui se trouvent à l’Archive nationale de la Fédération de Russie111. La collection unique des 260 cartes postales avec les vues des villes et des bourgs russes de la Mandchourie des années 1899-1940 a été offerte à 1999 au Musée national uni du Kraï du Primorie V.K. Arseniev112. Cette collection a inspiré un nombre de recherches sur l’histoire de l’architecture et de la culture de l’Extrême-Orient113 . La spécificité de Harbin par rapport à la Russie étrangère était le sentiment de son provincialisme ou plutôt celui de l’éloignement de sa métropole symbolique en Europe, ce qui était renforcé de l’exotisme de Chine.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

181

D’un autre côté, Harbin se trouvait tout près de la Russie à la différence des autres centres de l’étranger russe, et la construction du chemin de fer de l’Est chinois a créé une situation nouvelle en principe – un enclave soviétique dans le monde émigrant114 . A Harbin comme partout à l’étranger russe les savants travaillaient dans les sciences différentes, mais il y avait des branches prioritaires: la technique et l’agriculture, traditionnelles encore pour la diaspora au temps pré-révolutionnaire, le droit (grâce à la Faculté juridique de Harbin), l’orientalisme et l’ethnographie, dont le développement est prédestiné par la spécificité locale. En général le rôle de la nature et de la culture du pays d’accueil dans l’activité scientifique et dans la création des habitants de Harbin est apparent au titre de leur différence de celles de la Russie et de l’Europe. L’orientalisme était très répandu dans la prose, dans la poésie et dans la peinture de Harbin (N.Barkov Aux brousses de la Mandchourie, À travers du monde etc). La diaspora russe à Harbin est caractérisée par sa haute activité commerciale et créatrice, par la structure développée de l’organisation de l’assistance mutuelle, ses unions culturelles civilisatrices et sociales politiques. L’activité littéraire et d’édition de Harbin russe est un phénomène indépendant dans l’histoire de l’étranger russe des années 1920-1930. L’union littéraire « Tchouraevka » créée d’après l’initiative du jeune poète A.Atchaïr était peut-être la plus connue, parce que près d’une mille personnes visitaient ses réunions. Pendant l’existence de « Tchouraevka » à Harbin on a publié plus de 60 recueils de poèmes des poètes russes. Les њuvres des poètes A.Nesmelov, V.Perelechine, M.Kolossov ont été publiées dans la revue de Harbin Le Roubej. Plusieurs journaux et revues en russe destinés aux milieux sociaux et aux différents groupes politiques et sociaux d’Harbin ont paru dans la ville. En même temps les éditions de Harbin avaient un assez grand nombre de coquilles, puisque les ouvriers compositeurs dans les imprimeries russes étaient les Chinois qui ne parlaient pas russe115 . Le centre de la musique et de l’éducation a surgi à Harbin russe, il favorisait la propagation de la culture musicale européenne à Harbin et au Japon, aussi bien que l’apparition d’un nombre de chanteurs, de pianistes, de représentants d’autres genres, d’une renommée mondiale. Oleg Lundstrem et Yul Brynner, acteur hollywoodien, aussi connu des immigrés comme un interprète excellent des chansons tsiganes, appartenaient à la jeune génération de la bohème musicale artistique de Harbin116 . Outre Harbin, de grandes diasporas russes se sont formées dans les années 1920 à Chang-hai, à Tianjin et à Tsingtao. Pour tous les autres la Chine est devenue la station de la migration transitaire: aux premières années de l’ostracisme

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

182

E. I. Pivovar

40 mille exilés sont partis pour le Canada, 20 milles pour les États-Unis, 3 milles pour l’Amérique du Sud, 1700 – pour l’Australie 117 . Vers 1956 presque tous les émigrants russes ont quitté la Chine. En 1975 Nora Krouk la dernière poétesse russe (à Harbin) née ici en 1920, est partie de Honkong pour l’Australie. La deuxième vague migratoire de la fin des années 1940 - au début des années 1950 de la Chine, de Harbin et de Chang-hai principalement, est devenue la base de la communauté russophone d’après-guerre en Australie, où les descendants des anciens habitants de Harbin habitent jusqu’à nos jours118. Les immigrés partis de la Chine pour l’Australie aspiraient à “rester Russes” (selon N.Rayane)119 . Après l’issue des anciens Russes de la Chine le vieux Harbin a été soumis à la destruction et sa population est devenue presque entièrement chinoise quoique certains représentants de la communauté russe y étaient restés pour toujours. Dès 1986 ils se groupaient autour de l’église Pokrovskaïa, ouverte après une intervalle de plusieurs années, où “on pouvait encore au début des années 1990 rencontrer des vieux russes achevant leurs vies à Harbin. Ils s’y sont trouvés enfants, ont traversé l’occupation japonaise, la guerre, la révolution culturelle”120. En 1990, 22 paroissiens russes ont été enregistrés dans la paroisse de cette église. La fin de “vieux” Harbin russe est liée avec la mort de la dernière habitante russe de Harbin E.Nikiforova de 96 ans au mois de septembre de 2006 (elle est arrivée à Harbin en 1923 avec ses parents, puis devenue pharmacienne; elle a passé les dernières années de sa vie dans la misère et dans l’abandon). Quoique les dernières années le flux migratoire se dirige principalement de la Chine en Russie, la quantité de la population russophone en Chine, aux régions frontalières augmente surtout, grâce aux migrations économiques et aux mariages mixtes. La politique de l’encouragement de l’activité commerciale et touristique des Russes conditionne l’attitude plus attentive des pouvoirs chinois aux monuments de l’histoire russe à Harbin. En 1997 la rue Kitayskaya a été prise sous la protection de l’état et transformée en zone piétonne, la cathédrale Sofiysky a été restituée. Les organisateurs et les participants du festival de cinéma «  L’automne d’Amour » qui avait lieu à Blagovechtchensk et à Harbin ont pris sous leur protection le cimetière russe à Harbin. On organisait des expositions de la peinture russe moderne et d’autres actions culturelles dans la ville. Dans les années 1980 où la Chine est devenue accessible pour les touristes d’Ouest, plusieurs anciens habitants de Harbin visitaient la ville de leur jeunesse. Pour eux le sentiment de la patrie et le sentiment de la nostalgie sont justement liés avec Harbin et non avec la Russie comme telle. En somme Harbin a été une île étrangère de la Russie où les traits de la ville russe pré-révolutionnaire

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

183

et du centre des émigrés d’après-révolution se sont réunis. Une fraternité des habitants de Harbin, établis dans des pays différents, parlants plusieurs langues du monde, existe jusqu’à présent, et en outre dans les années 1990 plusieurs rapatriés et leurs descendants de la Russie avaient la possibilité de se joindre à cette communauté121 . *

*

*

La diaspora russe en Amérique est, avec toute sa diversité et le dynamisme du développement, l’une des plus anciennes gardant les traditions de l’époque d’avant-guerre et même d’avant révolution. Il suffit de rappeler que le journal russe Novoïe rousskoïe slovo existant jusqu’à présent aux États-Unis a été fondé en 1910. Les centres principaux d’établissement des colons russes aux États-Unis se trouvaient aux états de New-York, de Pennsylvanie, d’Illinois, de Massachusetts. N.L.Toudorianov cite les données du rapport du Consulat général de Russie à New-York de 1906 que les trois quarts des migrants arrivés de la Russie ont choisi comme résidence New-York, Philadelphie, Boston, Baltimore, Buffalo et Pittsbourgh aussi que les zones de l’industrie minière en Pennsylvanie122. A la fin du XIX – au début du XX siècles des organisations différentes des émigrés de Russie portant le caractère de bienfaisance et civilisateur ont été fondées à New-York. Dans les années 1880 encore New-York devient le marché russe principal des livres123. En 1895 la mission russe orthodoxe a organisé ici la Société russe orthodoxe de Californie de l’assistance mutuelle sous l’égide du Consulat général de Russie à New-York. Depuis le septembre de 1905 la Société de l’assistance mutuelle « La Science » s’occupant de l’instruction et de l’organisation du loisir des ouvriers fonctionnait ici, depuis 1912 – la société « l’Instruction », en 1918 la Maison russe chrétienne populaire a été fondée, des écoles pour les adultes et les enfants y fonctionnaient aussi aussi que le club des jeunes l’Étoile Polaire. La Maison populaire a resté «  l’unité considérable et active en colonie russe » pendant les vingt années suivantes124 . Pendants la Première guerre mondiale le Comité public de New-York pour l’assistance aux prisonniers de guerre et la Société russe de bienfaisance de New-York ont été fondés. En 1919 à New-York l’Université russe publique (en anglais – Russian Collegiate Institute) a été ouverte par les efforts du Groupe russe académique aux États-Unis. Parmi ses employés étaient K.M.Oberoutchev, A.I.Petrounkevitch, N.A.Borodine, I.A.Galatsky, D.I.Vinogradov, V.A.Yakhontov, I.I.Sikorsky. Dans les années 1920-1930 la Fondation de l’assistance à l’église russe, le Bureau d’informations et un nombre d’autres institutions favorisant l’adaptation

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

184

E. I. Pivovar

des immigrés russes fonctionnaient à New-York. Depuis 1926 la Société de l’assistance aux enfants russes (Russian Refugee Children’s Welfare Society) fonctionnait à New-York, en 1927 la Société de l’assistance aux invalides à l’étranger (Russian Invalid Fund) y a été fondée, etc. Au début des années 1930 les sièges des associations politiques des immigrés étaient situés à New-York, parmi lesquelles le groupe des socialistes-révolutionnaires Boris Chapiro, le Groupe fédératif des socialistes-révolutionnaires V.Tchernov, la filiale du parti socialiste américaine, le groupe des sociaux-démocrates-« plekhanovtsy »125 . La direction centrale de la Société russe unie de l’assistance, la Maison russe, le Club russe et d’autres organisations étaient situés à New-York. Depuis 1973 le Congrès des Américains Russes (KRA) – l’unique organisation russe américaine générale et depuis 1989 la Filiale russe de la Fédération des associations juives (Union of Jewish Appeal Federation) fonctionnent. Les expositions des peintres russes et soviétiques les plus importantes, les tournées des artistes russes étrangères et soviétiques y avaient lieu. Les peintres-immigrés de la Russie arrivés aux États-Unis dans les années 1920-1930 et dans les années suivantes choisissaient comme domicile NewYork, où étaient concentrés les musées, les galeries, les clubs les plus grands. L’assistance mutuelle et le soutien des nouveaux immigrés y compris les peintres débutants étaient propres à la société russe-juive à New-York. Dans les années 1920 plusieurs gens doués de talent sont devenus connus grâce à l’aide de la diaspora et à la passion des Américains pour l’art russe. Boris Anisfeld, Saoul Bayzerman, Ilya Bolotovsky etc. ont marqué des progrès aux EtatsUnis126. Dans les années 1950 à New-York fonctionnaient deux sociétés des peintres russes - l’Association des peintres russes américains et la Société de peintres russes127. Une grande quantité des organisations gauches et celles d’ouvriers - le Club progressif de Chicago, la société «  Znanie  », le Club russe-américain, la Société d’ouvriers russe de l’association mutuelle, la Société russe d’ouvriers coopérative,la Société de femmes progressive de Russie etc. déterminaient l’image de la colonie russe à Chicago à la fin des années 1930. Dans les années d’après-guerre l’émigration russe aux États-Unis agrandissant en quantité a conservé la structure et la typologie de ses centres principaux. On peut nommer éventuellement New-York et Chicago les capitales de l’Amérique russe démocratique, où l’émigration pré-révolutionnaire de travail, celle d’après-guerre et, avant tout, l’émigration économique de la fin des années 1980 – 2000 font alliance.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

185

En même temps New-York est le centre principal de la vie sociale politique et culturelle de toute la diaspora de Russie aux États-Unis. Les éditions les plus grandes se trouvent ici, les représentants de l’élite commerciale et intellectuelle de l’émigration de Russie de tous les flux y travaillent. Depuis les années 1920 et jusqu’à présent San Francisco reste l’avant-poste de l’émigration « blanche » et de ses descendants. En 1925 à San Francisco on a créé le Comité associé des organisations russes nationales (OKPHO) qui s’est affirmé au milieu des années 1930, quand A.N.Vaguin, l’émigré « blanc » s’est mis à sa tête. À San Francisco fonctionnaient la Société des vétérans de la Grande Guerre, l’Association des officiers de l’État-major général, l’association des marins de Russie le Carré, la filiale de l’Association des cosaques de toute la Russie, organisées par les émigrés militaires de Russie. D’ailleurs, quelques grandes associations d’officiers se trouvaient à New-York, les filiales de ROVS128  et des organisations monarchiques fonctionnaient dans les deux villes. Le Centre Russe à San Francisco et le Musée de la Culture russe129 deviennent les centres de la conservation de l’identité culturelle de l’émigration de Russie aux États-Unis, on parlera ci-dessous de leurs collections et leur activité. Dans l’appel du Centre Russe à San Francisco aux émigrants le 25 août 1939 il s’agissait de l’importance de la conservation et de la transmission des valeurs scientifiques et culturelles aux nouvelles générations des Russes. “Peut être c’est notre sort ou celui de nos remplaçants de dissiper la prévention existante ici contre la Russie impériale et de gagner la confiance et la sympathie envers le peuple russe en préparant de ce fait la voie pour la compréhension et pour la coopération des deux grands peuples”, - ont dit les fondateurs du Centre130. A San Francisco la Société des ingénieurs et des techniciens russes 131 fonctionnait depuis le 1924, aussi bien que les autres organisations des immigrés, des journaux et des revues en russe étaient publiés. A nos jours à San Francisco et ses faubourgs la communauté russophone fait près de 20 milles personnes, dont une partie considérable habite la région de Richmond, où se trouvent plusieurs restaurants et magasins russes. Le Consulat général de la Fédération de Russie est situé ici et depuis le 1973 se trouve à la région de prestige Pacific Heights. Le Centre Russe fonctionnant toujours dispose un grand bâtiment avec une salle de théâtre, une bibliothèque unique et un musée. Au Centre Russe des concerts, des recitals et, depuis le milieu des années 1990 le festival traditionnel « Le festival russe d’hiver » ont lieu. Dans ce même édifice se trouve la rédaction du journal La vie russe, fondé en 1921. Les 21 églises orthodoxes fonctionnent dans la ville et ses faubourgs132.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

186

E. I. Pivovar

La bienfaisance est traditionnellement développée dans la communauté des immigrés de San Francisco. Ainsi au mois de mai de 2005 on pouvait lire dans des journaux russes et sur les sites de San Francisco l’annonce du 74ème festival annuel de bienfaisance « La journée d’enfant russe » qui a eu lieu au Centre Russe. Le programme et le but de cette initiative – d’aider les enfants en Russie – sont très typiques à l’étranger russe aux États-Unis encore depuis l’époque des années 1920: « Le programme de la fête comprend un concert des jeunes artistes, une grande loterie de bienfaisance et une loterie d’enfants à tous les coups gagnante, dont tous les prix ont été donnés en faveur de la Journée d’enfant russe. Dans le hall aura lieu un encan muet – la vente des dessins et des bricolages des enfants des deux orphelinats – ceux de la région d’Irkoutsk et d’Yaroslavl. A partir de 12.00 sera ouvert le buffet aux plats de la cuisine russe fabriqués à la maison... » L’image mentale culturelle de l’Amérique russe contemporaine est encore plus varié et bigarré que celui d’il y a 50 ans, puisqu’il porte des empreintes de tous les flux et vagues, des cultures nationales, de l’influence de la spécificité régionale des États-Unis, de chaque état. La diaspora russophone conserve des archétypes culturels stables (ceux des vieux croyants et des habitants de Brighton Beach) avec l’intégration et l’assimilation linguale accélérée. L’attachement des immigrés aux traits différents du mode de vie de Russie, avant tout aux produits et à la cuisine reste très stable. On peut lire aux clavardages et aux forums de discussion de l’Amérique russe plusieurs questions et commentaires sur ce thème, par exemple: « Gars, dites, où sont notamment des magasins russes à Chicago? J’habite une cité minuscule à Michigan et je m’ennuie sans hareng et sans autre notre manger... Ce week-end on va à Chicago »133etc. Comme si c’était une réponse à cet appel, l’annonce des livraisons à Chicago des conserves de légumes et de baies variées, produites par l’Association des sociétés de consommateur de la région de Nijni Novgorod, la première partie fait 25 mille bocaux etc. Le nombre commun des compatriotes de Russie qui sont les citoyens des États-Unis ou les résidents fait près de 2,5 millions de personnes au début du XXI siècle. Le nombre total des ressortissants de l’ex-URSS aux États-Unis est près de 7 millions de personnes. Les centres d’établissement de la diaspora russophone les plus grands sont New-York, Boston, Chicago, Washington, Los Angeles. De cette manière, l’importance des centres de l’émigration russe au XX siècle est déterminée par leur rôle dans le système commun de l’étranger russe ou de la diaspora régionale. Ainsi, malgré la profondeur et la diversité des liens russes anglaises culturels et politiques et la présence de la communau-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

187

té institutionnellement développée et socialement active dans la capitale de l’Angleterre, la question de Londres russe n’est posée ni dans la science ni dans la publicité. Les centres de l’étranger de Russie, que nous avons discutés plus tôt (on cite les plus marquants et considérables parmi eux sans prétendre à la plénitude exhaustive de la liste), avaient de l’importance comme les endroits de la concentration, de l’adaptation, de l’institutionnalisation de l’émigration de Russie dans des périodes différentes de son existence. Cependant ils restent toujours les symboles du contact de l’étranger russe avec des cultures différentes, les points où la Russie étrangère se met sur la carte mondiale. La série logique « le flux migratoire – la diaspora – le centre de diaspora » met en évidence les caractéristiques variables et statiques du phénomène de l’étranger de Russie, la spécificité de leur combinaison et de l’action mutuelle dans le contexte historique du XX siècle134 . « Le nouveau étranger russe » dans les pays de la CEI et Baltes fait voir le problème des centres de diaspora dans le contexte un peu différent, ramené en général à l’histoire, à l’état actuel et aux perspectives du développement des communautés russophones compactes, dont l’importance dans la structure du socium des états de l’ex-URSS et dans le système du Monde Russe représente toujours une image changeante.

3 « Le nouveau monde russe ». L’émigration russe contemporaine dans les pays de l’étranger proche (du reste de l’ex-URSS) Après 1991, la désagrégation de l’URSS est devenue la cause de l’augmentation quantitative considérable de l’étranger russe et de la fondation de ses nouveaux centres culturels et socio-politiques. Le système des diasporas surgit pareillement au phénomène de la Russie étrangère déjà existante. Les mondes russes vieux et nouveau existent simultanément (d’après V.Tichkov 135), on peut les considérer comme une unité structurelle de la civilisation et comme des phénomènes indépendants dans le procédé international social et culturel. L’une des particularités les plus graves du monde russe nouveau était son instabilité intérieure, qui s’est manifestée par l’augmentation des migrations multiples de la population russe et russophone ainsi que d’autres groupes ethniques (et culturels) de la population de l’ex-URSS. Ces déplacements sur l’espace de l’ex-URSS des années de 1990 ont la préhistoire séculaire sous forme

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

188

E. I. Pivovar

du processus durable de la colonisation des extrémités (périphéries) et de la formation des diasporas nationales sur le territoire de l’État. L’espace civilisé de la Russie était formé durant des siècles par la multitude des migrations intérieures et extérieures. A la différence des pays des immigrés classiques – l’Amérique et l’Australie – la Russie, entourée de l’océan d’autres civilisations, éprouvait toujours les affluences des vagues ethniques et culturelles, grandes aussi que petites. Ces influences extérieures se joignaient avec la colonisation de vastes espaces de la Sibérie, de l’Extrême Orient et de l’Asie Centrale, portant une onde contraire de la culture russe du centre aux périphéries. Ce mouvement ne cessait pas à l’époque soviétique et était stimulé en certaine mesure par l’État 136. Le flot de la colonisation du centre de la Russie pré-révolutionnaire à ses extrémités était multinational dès le commencement ainsi que les migrations de travail et les déplacements forcés de l’époque soviétique. La population des provinces occidentales: les Polonais, les Lettoniens, déportés par le Gouvernement tsariste après les répressions des insurrections nationales, ainsi que les petits paysans et les ouvriers agricoles des mêmes régions, aspirants à se débarrasser du joug des propriétaires fonciers allemands et polonais prenaient part à la colonisation des extrémités en XIX siècle. Notamment, l’histoire des colonies lettoniennes compte plus de 200 ans. Les ondes des migrations paysannes de la Lettonie à l’Est de l’Empire avaient lieu pendant tout le XIX siècle. La colonie lettone des participants de l’insurrection de Kaugur de 1802 déportés avait pour le nom « le village Rijskaya » qui est devenue plus tard Ryjkovo. Les paysans lettones sans terre émigraient à la Biélorussie, la Bachkirie, la Sibérie en quête du meilleur sort, espérant les subventions et facilités, stipulées par la politique de la colonisation du Gouvernement tsariste. Les colons arrivaient par groupes se composant de quelques familles, accompagnés d’un maître et d’un pasteur et créaient les colonies de type du khoutor (petite métairie). D’habitude, c’étaient les exploitations solides, à une grande étable, labourant jusqu’à 60 hectares de terre 137. Après 1991 plusieurs descendants de ces immigrés et déportés sont rentrés dans leur pays d’origine. La colonisation de la Sibérie est devenue l’un des exemples de la migration grosse et prolongée, contenant des catégories sociales différentes de la population de la région européenne de la Russie: les paysans, les cosaques, les marchands, les fonctionnaires, le clergé etc. Les masses multinationales des déportés, parmi lesquelles on doit traiter séparément les intellectuels polonais qui jouaient un rôle éminent dans la civilisation de l’Oural et de la Sibérie en XIX siècle, sont devenues le composant considérable du socium sibérien, se complétant durant les siècles. Les Polonais ont porté une contribution importante au

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

189

développement des centres de la culture et de l’instruction dans cette région – des bibliothèques, des écoles, des théâtres destinés non seulement à la diaspora polonaise, mais tout d’abord à la population de l’endroit. La colonisation russe de l’Asie Centrale avait l’influence similaire. Dès les années 80-90 du XIX siècle a eu lieu la colonisation paysanne de masse des régions de l’Asie Centrale par les ressortissants de la partie européenne de la Russie tels que les Russes et les Ukrainiens avant tout 138. Les Russes jouaient un rôle civilisateur dans cette région. Ils s’établissaient en général dans les villes, en répandant la culture de mњurs et la culture technique européenne. Beaucoup de colons russes dans la région de Sept-Rivières étaient des promoteurs des technologies avancées de l’industrie agricole, suivaient toutes les innovations dans l’agriculture, l’élevage, l’élaboration de la production agricole dès la fin du XIX siècle139. L’influence civilisatrice des diasporas russes en Asie est devenue plus apparente dans la période soviétique, quand les russophones font la base du personnel qualifié parmi les ouvriers, les ingénieurs, les agronomes, les travailleurs de la santé publique, de l’instruction, parmi les professeurs des institutions de l’enseignement professionnel, spécial et supérieur. L’évacuation aux années de guerre a provoqué l’afflux considérable des russophones. Le facteur des intellectuels déportés de l’époque des années 1930-1950, une grande partie desquels sont restés dans les républiques nationales même après la réhabilitation, a joué un rôle important sur le plan culturel. Leurs descendants sont devenus une nouvelle génération des intellectuels russophones et bilingues au Kazakhstan, à l’Ouzbékistan, à la Kirghizie et aux autres républiques. L’influence des diasporas russophones dans ces républiques (puis États) était prolongée et plus variée, que celle des diasporas des peuples déportés (les Coréens, les Tatars de Crimée, les Tchétchènes, les Balkariens), le séjour desquels dans les régions a eu un caractère passager et est devenu plutôt un symbole, qu’un facteur réel du développement culturel et économique. En 1939 une quantité considérable de réfugiés polonais et juifs s’est trouvée dans la zone de l’occupation soviétique et a été déportée en Sibérie et au Kazakhstan. En Ukraine Occidentale et en Biélorussie les Polonais et les Juifs, déportés à l’Est du pays, ont été remplacés par les citoyens de l’URSS. Peu de temps après, de vaste masses des immigrés, déjà volontaires, se précipitant en 1941 après le commencement de la guerre à l’Oural, en Sibérie et en Asie Centrale, ont suivi ces déplacements forcés. (Presqu’en même temps près de 2 millions de Russes, d’Ukrainiens et de Biélorusses ont été envoyés dans des camps de travail allemands en Europe Orientale par voie coercitive).

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

190

E. I. Pivovar

L’afflux actif de la population russe sur le territoire de l’Ukraine, de la Biélorussie, de la Moldavie et des républiques Baltes se faisait voir de 1959 à 1989. A la différence de la Transcaucasie et de l’Asie Centrale les rythmes de l’augmentation de la population russophone ont été plus élevés que ceux des nations en titre140. Dans les années 1960 le développement des terres vierges a conditionné l’apparition des masses des colons des régions et des républiques différentes de l’URSS au Kazakhstan. Ainsi la circulation de la population sur le territoire du pays continuait pendant la période soviétique et en outre de vaste masses des gens ont été déplacées par voie coercitive (la déportation des Tchétchènes, des Balkariens, des Tatars de Crimée). Finalement, après 1991 des représentants de la multitude des peuples, dont le pays d’origine est la Russie multinationale, se sont trouvés sur les territoires de l’étranger proche. Cependant la langue russe reste, comme dans les siècles précédents, le facteur le plus important du maintien du champ russe civilisateur141. On peut partager l’opinion de N. Kosmarskaya que du point de vue politique et humanitaire « l’accent sur les russes ethniques rétrécit injustement le segment de la population de nouveaux états indépendants, qui peut prétendre au souci de la Russie au titre des sorts et de la situation actuelle communs ». L’auteur note justement que « la forme russe » n’est pas la forme unique de l’identification ethnique (ethnoculturelle) des représentants des diasporas de « l’étranger nouveau  » comme «  conscience des russophones est une structure assez compliquée qui évolue dynamiquement et où les identités différentes se mêlent et font concurrence les unes aux autres »142. D’habitude, l’auto-identification des représentants de ces diasporas comme des russes n’est pas directement liée avec l’appartenance ethnique. L’appréhension de la Russie comme la patrie est déterminée par circonstances différentes: la durée du séjour en dehors du pays, l’intégration dans le socium local, l’existence des parents en Russie etc. 143. Un type syncrétique de la culture, qui est crée «  grâce au maintien des éléments de la culture de l’ethnie maternelle et encore à l’inclusion des éléments culturels des groupes ethniques ambiants  » surgit en cours de formation des diasporas 144. Le caractère « multimédia » de l’identité des diasporas russes, noté par des spécialistes, est déterminé aussi par une ethnicité originale variée et la pluralité des strates sociales formées dans les républiques nationales des communautés russophones 145. La pluralité d’ethnies, propre à tous les empires était complétée dans l’histoire russe par la pluralité des composants civilisateurs et par la spécificité du processus de la colonisation 146.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

191

Les bolcheviks arrivés au pouvoir ont commencé à réaliser la politique nationale rassemblant l’ancienne idée d’empire et leurs propres buts de programme 147 . Déjà en automne de 1919 le Bureau politique du Comité Central était porté à consentir à la proposition de L. Trotsky sur l’invasion des parties de l’Armée Rouge dans les pays Baltes 148. Plus tard la perte de l’indépendance, les répressions du stalinisme et l’influence politique sur les pays étrangers ont déterminé le développement de l’état d’esprit anti-russe dans la société des pays Baltes et les tendances politiques appropriées par rapport aux diasporas russophones149. Néanmoins, la plupart des russophones dans les pays Baltes sont disposés non à l’émigration, mais à l’adaptation et l’intégration dans le monde européen commun. La création de l’URSS a déterminé l’union des peuples, se trouvant aux différentes étapes du développement civilisateur, dans un espace politique et économique commun. Les contrastes entre les niveaux et les types d’instruction, de la culture, du développement économique des territoires différents ont créé la diversité et la variété de la Russie, qui la distinguait des pays européens et influençait l’idée sociale, la littérature et l’art 150. Le facteur de la pluralité culturelle et civilisatrice du reste de l’URSS continue toujours à jouer un rôle éminent dans l’établissement des relations entre la Fédération de Russie et les pays de l’étranger proche et dans la formation de la politique d’aide de l’État aux compatriotes 151. La question de comment se fait sentir le changement de la carte politique de l’Eurasie à l’auto-identité de la population de l’espace de l’ex-URSS concerne non seulement les diasporas russophones, mais aussi les communautés nationales sur le territoire de la Russie , qui sont devenues représentants des ethnies en titre des états indépendants. L’entrée de la Géorgie et de l’Arménie dans l’Empire Russe ainsi que la politique colonisatrice de la Russie au Caucase et en Asie Centrale favorisaient le développement des flux migratoires des plusieurs ethnies dans le territoire russe. Par exemple, au dernier tiers du XIX siècle sur le territoire de la région transcaspienne qui vient de faire partie de l’Empire Russe, les relations économiques et commerciales intenses ont commencé à se développer ce qui a provoqué l’afflux des gens entreprenants de l’Arménie 152. Ces diasporas et quelques autres étaient durant des siècles non seulement la source des flux migratoires mais ont aussi déterminé l’existence des liens culturels, confessionnaux etc. entre la Russie et les peuples des pays et des régions du monde. Une des diasporas les plus anciennes en Russie est celle d’Azerbaïdjan dont la source sont les contacts commerciaux et politiques du VII – XII siècles. Dans

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

192

E. I. Pivovar

cette période précisément les mentions des soies de Chémakh et de la reine de Chémakh ont surgi dans le folklore russe (du nom Chémakh, la ville médiévale en Azerbaïdjan). Durant les siècles XV – XVI les colonies azerbaïdjanaises ont été fondées à Moscou, Astrakan et Kazan 153. Les marchands azerbaïdjanais, connus sous le nom de « kyzyl-baches » (« aux têtes rouges ») selon la coiffure des Azerbaïdjanais chiites survenant et s’établissant en Russie, n’étaient pas nombreux (quelques mille hommes). La quantité de cette diaspora a brusquement augmenté après le rattachement du Caucase à la Russie (où en 1873 sur le territoire de l’Azerbaïdjan contemporain demeuraient 987 mille Azerbaïdjanais). Au début de l’année 1914 près de 2 millions d’Azerbaïdjanais, la plupart desquels travaillaient dans le commerce et un groupe peu nombreux de l’aristocratie et des intellectuels étaient intégrés dans la société russe, séjournaient dans le territoire de l’Empire de Russie 154. L’intégration d’Azerbaïdjan dans la composition de l’URSS n’a pas beaucoup influé sur la quantité du peuple ni à l’image social dans la république. L’augmentation insignifiante de la diaspora azerbaïdjanaise dans le territoire de la Russie se passait grâce aux processus démographiques naturels, ainsi qu’à l’arrivée du contingent et des étudiants. Selon le recensement de la population de 1959 en URSS 2 millions 940 mille Azerbaïdjanais ont été enregistrés, dont 71 mille personnes (2,4%) demeuraient en Russie surtout dans le territoire du Daghestan155. A la fin des 1950 – au commencement des 1960 l’afflux de la population azerbaïdjanaise a augmenté. Le gouvernement de l’URSS s’est orienté vers le développement de l’industrie dans les républiques nationales et en même temps vers l’augmentation du rôle des représentants de l’ethnie en titre. Cela a entraîné l’urbanisation considérable de l’Azerbaïdjan: en 1939 36% de la population habitaient dans les villes et en 1970 plus de 50% de population se sont déjà établis dans les villes, la population en titre faisait plus de moitié des habitants des villes 156. L’urbanisation et l’européanisation de l’Azerbaïdjan stimulaient l’activité sociale de la population, y compris la migration dans d’autres régions. Ce déménagement promettait souvent la promotion professionnelle. Dans des années 1950-1960 beaucoup de pétroliers azerbaïdjanais ont pris part en mise en valeur des gisements du pétrole en Sibérie Occidentale. Parmi ceux qui sont partis pour les régions froides et bien éloignées du pays natal étaient le futur ministre de la géologie de l’URSS et le président de la compagnie pétrolière Rospan Farman Salmanov et le chef de la corporation Lukoil Vaghit Alekperov. Il est à noter que le processus des migrations de la population russe et russophone des républiques nationales a commencé encore dans les années 19701980 et s’est surtout déroulé au commencement des années 1990. Ainsi en 1979 le nombre de la diaspora azerbaïdjanaise en Russie a atteint 152 mille personnes

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

193

et en 1989 il a augmenté jusqu’à 336 mille (près de 5% du nombre total des Azerbaïdjanais en URSS) 157. L’Azerbaïdjan dans les années 1960-1980 s’est placé au premier rang des républiques transcaucasiennes par le reflux de sa population y compris les russophones 158. Ainsi le flux migratoire de l’Azerbaïdjan à la Russie est déjà devenu en certaine mesure « une habitude » à l’époque soviétique. En 1989-1990 près de 40 mille réfugiés sont partis d’ici pour la Russie 159 . En ce cas c’était une conséquence naturelle de la désagrégation du pays - le retour des groupes ethniques et sociaux dominants à la métropole. Les procédés pareils augmentaient aussi dans d’autres républiques nationales. La déclaration du Soviet Suprême de l’URSS du 14 novembre 1989 « De la reconnaissance des actes répressifs contre les peuples déplacés par voie coercitive, illégitimes et délictueux et du cautionnements de leurs droits » favorisait l’intensification des flux intérieurs et puis extérieurs de migration. Au mois de novembre 1991 la session extraordinaire du Soviet Suprême de Crimée a adopté la résolution « Des mesures pratiques pour le retour organisé des Arméniens, des Bulgares, des Grecs et des Allemands déportés de Crimée » 160 , qui a provoqué de nouveaux flux de migration en Russie, en Ukraine et dans d’autres républiques de l’ex-URSS. Outre cela à l’époque soviétique récente on pouvait observer d’autres facteurs favorisant la tendance au reflux migratoire de la population russe et autre, proche en langue et en culture de l’Asie Centrale et du Kazakhstan: l’urbanisation de la population en titre , l’augmentation de son statut d’instruction et social, la concentration des pouvoirs aux mains des élites nationales161. Les foyers de la tension nationale en URSS surgissent en deuxième moitié des années 1980. Au mois de mai 1986 des conflits nationaux se sont passés entre des adolescents russes et des étudiants yakoutes de l’Université de Yakoutie. Le 17 décembre la même année après la démission du premier secrétaire du Comité Central de la Partie Communiste D.A. Kunaïev à Alma-Ata des groupes de jeunes gens (plus de 200 personnes) aux banderoles avec des slogans nationalistes se sont réunis sur la place de Brejnev 162. En 1987-1988 le conflit national se déroule entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabagh. Sur les événements au Karabagh les mouvements séparatistes se développent dans d’autres républiques, y compris la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, on exige la publication du « procès-verbal confidentiel » du pacte Ribbentrop-Molotov, l’affichage de l’information sur les circonstances de l’adhésion des républiques Baltes à l’URSS dans les années 1939-1940. Au mois de juin 1988, en Lituanie a été fondé “Sąjūdis” - mouvement politique qui avait pour but de faire la Lituanie quitter l’URSS. En été-automne 1988 des fronts populaires ont surgi dans les

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

194

E. I. Pivovar

républiques Baltes. Les Soviets Suprêmes de la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont pris la décision de proclamer les langues nationales comme langues d’État ayant privé la langue russe de ce statut. Tenant compte de la quantité de la population russe et russophone dans ces républiques, on interprète cette mesure comme discriminatoire et non-démocratique 163. La population de l’URSS avant sa désagrégation faisait 293 millions de personnes, dont 147 millions habitaient à la RSFSR, 9 millions habitaient aux républiques Baltes et 137 millions s’établissaient dans d’autres régions. Selon les données de l’Institut des recherches politiques près de 59 millions d’ex-citoyens de l’URSS se sont trouvés au-delà de leur patrie ethnique après 1991. En dehors de la RSFSR habitaient près de 25 millions de Russes, dont la moitié se sont établis en Ukraine et en Biélorussie, un peu plus d’un tiers habitait dans les républiques de l’Asie Centrale et le Kazakhstan, 6,7% - dans les républiques Baltes, deux fois moins – en Transcaucasie et un peu plus de 2% - en Moldavie 164. « La diaspora de cataclysme » surgie après 1991 est devenue la plus grande dans l’histoire de l’étranger russe. Les Russes sont devenus le peuple séparé le plus nombreux dans le monde entier. On qualifie ces 25 millions ( ou 30 ou même 36 millions selon les données des autres sources) de Russes ethniques par le terme «  la diaspora russe  », bien qu’effectivement elle englobe aussi d’autres communautés russophones des peuples non en titre dans les pays Baltes et CEI. A la fin des 1980 – au début des 1990 les nouveaux flux des réfugiés russophones se sont précipités en Russie de la Transcaucasie et de la partie d’Asie Centrale de l’URSS, aussi que les groupes d’autres peuples devenus victimes des conflits ethniques et politiques (tels que la guerre civile au Tadjikistan). A la période d’après la désagrégation de l’URSS le niveau de migration de la population russe et russophone était le deuxième après la Transcaucasie. En dehors des conflits inter-étatiques et inter-ethniques, la situation économique difficile et parfois même catastrophique aussi que l’instabilité sociale et politique dans ces nouveaux états étaient le facteur « poussant » des migrations 165. Les données communes sur la Kirghizie et l’Ouzbékistan en 1989-1995 montrent la diminution d’un cinquième de la population russe de ces républiques. La migration extérieure du Turkménistan était un peu moins importante 166. Les états surgis aux extrémités de l’ex-URSS réalisaient la redistribution des ressources rares économiques, politiques et sociales en faveur des nations en titre, ce qui a été souvent accompagné des mesures répressives par rapport à la population russophone 167. Ses représentants étaient déplacés des emplois de prestige et importants dans les pouvoirs, l’instruction, les organisations de santé publique ou de la culture. L’accès à l’influence dans l’appareil d’État, dans les

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

195

banques, dans les systèmes fiscal et douanier, dans les organes judiciaires a été difficile pour la diaspora russe 168. Les conflits inter-ethniques à Ferghana (l’Ouzbékistan), à Ocha (la Kirghizie), la guerre civile au Tadjikistan n’étaient pas dirigés directement contre la population russophone, mais ils ont montré le niveau de l’instabilité nationale, la faiblesse de la population devenue l’objet de l’agression nationaliste, aussi que l’incapacité des gouvernements à venir à bout de la crise, ce qui a provoqué la migration de la population russophone. La nécessité de « mériter » le droit de citoyenneté dans les pays où ils se sont trouvés contre leur gré en statut d’apatride a provoqué l’embarras et l’indignation des minorités russophones. L’exigence d’apprendre la langue nationale et la constitution de la nouvelle patrie suscitait le mécontentement particulier des gens âgés, élevés dans l’esprit d’idée abstraite de l’ethnie, basée sur le concept « la nation socialiste » 169 et le sentiment (inconscient souvent) de supériorité des russophones comme un groupe social plus instruit, plus qualifié et prenant rang plus haut dans la société des républiques nationales de la région d’Asie. Une brusque transition aux langues nationales en manque de la possibilité d’études gratuites a réduit les chances de la population russophone du placement et a limité les possibilités du progrès social 170. Cependant l’échelle de la maîtrise des langues locales parmi les membres de la diaspora russe en Asie Centrale était si minime que l’adaptation pour les gens âgés était pratiquement irréelle au cas où les institutions d’état refusaient d’employer la langue russe. Selon A. Kosmarskiy la spécificité de la situation de la diaspora russe en Ouzbékistan en comparaison de celle en Kirghizie et au Kazakhstan consistait en particulier en ce que sa majorité absolue s’établissait historiquement dans les grandes villes et les centres industriels ce qui a déterminé « le caractère plus limité du bilinguisme ouzbek-russe » 171. Néanmoins à la veille de la désagrégation le niveau de la maîtrise de la langue nationale parmi les Russes en Ouzbékistan (4,6%) était un peu plus haut qu’au Tadjikistan (3,6%), qu’au Turkménistan (2,6%), qu’en Kirghizie (1,3%), qu’au Kazakhstan (0,9%) 171. Dans la plupart des pays les minorités russes avaient l’alternative formelle sous forme de l’intégration dans les nouvelles structures d’état et sociales à condition qu’elles parlaient la langue nationale et étaient loyales à l’idée de la dominance de l’ethnie en titre, mais pourtant ce processus était pratiquement bloqué par la politique des pouvoirs aussi que par la réjection psychologique de cette variante par la population russophone. D’après O.L. Voronine à cette période « la transition d’inversion de la mentalité coloniale et paternaliste aux complexes de la minorité poursuivie... pousse les diasporas russes à l’auto-liquidation » 172.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

196

E. I. Pivovar

Avant la désagrégation de l’URSS les générations de la population russe nées dans des républiques nationales n’ont senti aucune différence entre la patrie comme le territoire où elles habitaient, faisaient leurs études, où leurs parents ont été enterrés etc. et la patrie comme un symbole, une communauté des compatriotes. Quand la « patrie soviétique » qui assemblait ces notions a disparu à jamais « le lien essentiel entre la diaspora et la patrie a été détruit » 173, on a vu apparaître le problème de l’auto-identification et du rôle social par rapport aux ethnies en titre et leurs états, comme s’ils ont privé les minorités russophones de leur petite patrie, la patrie physique. Au début des années 1990 la diaspora russe interprétait la CEI comme une autre forme de l’URSS, la comparaison avec laquelle n’était pas à son avis en faveur de la formation politique nouvelle174. En même temps dans les conditions où les états se nationalisaient (d’après la terminologie de Brubaker 175) elle rencontre la nécessité (et souvent l’impossibilité à la première étape) de défendre ses droits de propriété et civils. Par exemple, quand au mois de mai 1992 au Turkménistan on a essayé de fonder l’organisation « Rousskaya obschina » ayant le but de défendre les intérêts de la population russe, le gouvernement l’a bloquée comme celle qui était contraire à la constitution de l’Etat 176. L’état d’esprit pessimiste à propos de leur avenir est propre aux diasporas russes dans les pays d’Asie. Ainsi S.Savoskoul cite les données intéressantes sur la différence entre les orientations des Kirghizes et celles des Russes envers la privatisation de la terre et de l’habitation. Près d’un quart des citadins russes de Kirghizie étaient convaincus que leurs droits seraient affectés au cours de la privatisation, c’est pourquoi 31% des interrogés russes et seulement 9% des Kirghizes n’avaient l’intention de rien acheter en Kirghizie. Comme raison de refus de la privatisation on citait le manque d’argent (48%) et le départ éventuel de la république (25%) 177. A la fin des années 1980 – début des 1990 parmi les motifs migratoires de la population russophone des nouveaux pays prédominaient les « facteurs d’éjection » tels que l’augmentation des conflits ethniques et de la tension transnationale 178, le fond discriminatoire dans les problèmes du placement et de l’entrée dans des établissements d’enseignement etc. L’intensité de la migration de la population russe au début des années 1990 formait l’évaluation pessimiste de leur avenir par les diasporas russes dans les pays de la CEI. Ainsi, selon l’appréciation de 1995, en Kirghizie la « perspective du reflux de la majorité de la population a été probable » 179. Cependant c’est pendant cette période que l’onde de la migration en Russie de Kirghizie avant tout a commencé à diminuer, ce qui avait l’air très positif en comparaison de la statistique des autres pays de la CEI 180.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

197

En 1999 le recensement de la population de la république a montré que le nombre des Russes dans le pays a diminué sur 313,4 mille personnes ou sur 34% en 10 ans. Selon les évaluations des spécialistes la diminution naturelle n’a fait que 4%, le reste est la tranche des migrations extérieures qui continuaient pendant la deuxième moitié des années 1990 181. Il faut noter qu’à coté de la population russe, les représentants des ethnies en titre quittaient aussi la Kirghizie à cause du haut niveau de chômage. Selon les données de 2005 en 16 ans plus d’un million d’hommes ont quitté le Kirghizistan. Les chiffres montrant que 87% de cette vague étaient partis pour la Russie ont été déclarés à la conférence internationale « La migration et le développement ». Ce phénomène a fait brèche à l’économie de la Kirghizie endommagée déjà. Sur les pages de la revue La migration russe I. Léonov cite les paroles de l’employé de l’Université Slave Kirghiz-Russe G.V.Kumskov qui témoignent clairement l’influence négative des migrations extérieures sur la situation dans la république: « La situation macroéconomique constatée atteste que, d’un coté, l’organisation des réformes sociales et économiques aggrave les problèmes du flux migratoire de la population. D’autre coté, l’irrationnel des flux de la migration exerce une influence déstabilisatrice sur le cours et la dynamique des transformations en exercice dans la république »182. Avec cela, le résultat de l’influence des injections professionnelles pareilles dans l’économie de la Russie est inconnu jusqu’à présent 183. L’un des flux des réfugiés russophones les plus considérables sur le territoire de l’ex-URSS a été provoqué par l’instabilité au Tadjikistan. En 1989-1995 une moitié de la population russe l’a quitté et les spécialistes ont prévu en outre le reflux ultérieur des russophones jusqu’à la disparition complète de la diaspora 184. Dans les années 1989-1995 le Kazakhstan tenait la dernière place parmi les pays de l’Asie Centrale par l’importance relative de la diminution nette de la population russophone mais dépassait la Lettonie, l’Ukraine, la Moldavie, et la Biélorussie 185. De cette façon, la situation de la population russophone ici a été la plus stable parmi les pays de l’Asie Centrale. D’autre coté, la diaspora russe de Kazakhstan a pris la position active dans la défense de ses droits. Le point culminant de l’émigration russe du Kazakhstan est tombé sur l’année 1994 et avec cela chaque cinquième personne avait le diplôme de formation supérieure, 36% - l’instruction secondaire professionnelle et 5% - l’instruction supérieure incomplète. Le contre-flux migratoire avait le niveau d’instruction considérablement plus basse: sur les 10 Russes à l’instruction supérieure quittant le Kazakhstan tombait l’un entrant 186. La politique professionnelle du gouvernement du Kazakhstan favorisait l’augmentation de la tranche de la population

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

198

E. I. Pivovar

d’ethnie en titre dans les structures de pouvoir: si en 1985 les non-Kazakhs faisaient 50% dans les hautes sphères du pouvoir de la république, alors qu’en 1994 ils ne faisaient que 25% 187. En première moitié des années 1990 au Kazakhstan s’est formé le premier mouvement des russophones, dont les slogans étaient non seulement les exigences de mettre fin à la discrimination linguistique, culturelle et civile, mais aussi les déclarations du droit à la partie du territoire du pays sous forme de l’autonomie ou même à l’inclusion des régions frontières dans la composition de la Russie 188.  En 1994 plus de 25% d’une mille Russes demeurant dans les 57 régions du Kazakhstan ont soutenu l’idée d’inclusion des régions du nord du pays dans la composition de la Fédération de Russie 189. Au milieu des années 1990 la plupart de la population russophone du Kazakhstan s’identifiait avec la Russie et, se trouvant isolée de la population en titre ne tendait pas à surpasser ces barrières 190. Certains politologues ont prédit le reflux inévitable de la population russe soit la désagrégation effective du Kazakhstan en deux organismes ethniques et politiques en état de conflit 191. Néanmoins la diaspora russe au Kazakhstan a été assez stable. C’est seulement dans les années 2000 que son nombre est devenu moins que la population kazakh. En 1989 la tranche de la population russe faisait ici 38% et de la population russophone – près de 44% alors qu’au début de 2005 27% et 30% conformément. (La tranche des Kazakhs faisait d’après le recensement de 1989 un peu plus de 40%, et le 1 janvier 2005 elle a atteint 57,9%. 192) En même temps les rythmes de la migration entre le Kazakhstan et la Russie ont beaucoup diminué, son solde négatif s’est réduit de 450 mille personnes en 1994 jusqu’aux 25,6 mille en 2004 193. Vers 1996 pas plus d’un dixième de la population russe a quitté le Kazakhstan. Le grand nombre de la diaspora russe contribuait à son adaptation psychologique plus facile aux circonstances nouvelles par comparaison aux autres républiques d’Asie. Ainsi selon les témoignages des représentants russes de la génération plus âgée se sentent en majorité, malgré qu’ils avouent que « les Kazakhs sont plus nombreux à présent qu’auparavant » 194. Les spécialistes notent le haut statut fonctionnel de la langue russe, créé par la période historique et politique précédente du développement du Kazakhstan 195. En même temps dans les années 1989-1995 les ressortissants du Kazakhstan grâce à leur quantité absolue considérable ont fait 30% de toute la population russe migrante en Russie des territoires limitrophes 196. Le flux de migration extérieure de l’Ouzbékistan dans les années 1990 a été provoqué par la crise économique recrudescente aussi que par l’abaissement du statut social des Russes.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

199

En Ouzbékistan contemporain l’influence considérable du champs culturel russe et soviétique est bien conservée grâce à l’instruction qu’on a donné en Russie (en URSS) aux nombreux hommes de lettres, de théâtre, de science ouzbeks, faisant partie des structures du pouvoir de la république 197. La langue russe continue à tenir ici une position importante, une partie considérable de la littérature spéciale et scientifique est éditée en russe, les communications scientifiques y compris des forums internationaux différents se réalisent aussi en russe 198. Le facteur le plus important de l’altération de la situation économique et sociale des diasporas russes dans la région d’Asie est devenue la désorganisation de l’industrie lourde d’intérêt fédéral, le déclin des systèmes d’instruction primaire et secondaire professionnelle et d’autres systèmes assurant les emplacements à la population russe. La migration de travail des pays d’Asie Centrale s’est élancée aux centres importants industriels de l’Oural et de la Sibérie. Ainsi dans les années 2000 85 mille ressortissants de Kazakhstan, en principe Russes et Ukrainiens, spécialistes de haute qualification au fond se sont établis dans la région d’Omsk seulement. Les gouvernements des certains républiques d’Asie Centrale ont réussi à retenir l’émigration d’une partie des employés qualifiés provenant des diasporas russophones. Le rôle des spécialistes et du personnel qualifié est conservé dans le développement du complexe du gaz au Turkménistan, ce qui influence bien la stabilité de l’Etat 199. La faiblesse sociale et la pauvreté poussaient les russophones aussi bien que la population en titre des pays de la CEI aux migrations de travail. Mais cependant à un certain niveau ces facteurs-là les empêchaient de partir pour leur patrie historique puisqu’ils craignaient de perdre le peu qu’ils possédaient. Les prix de dumping des appartements et des potagers individuels fixés dans la république au début des années 1990 rendaient le départ du Kazakhstan plus difficile pour les Russes qui étaient obligés de les vendre pour rien à la population kazakh. Puisque ces ventes étaient souvent la source unique de l’indemnité de déplacement pour les migrants partant pour la Russie, bien des gens ont préféré rester, ce qui était lié au risque. L’adaptation en Russie des immigrés russes et russophones des pays de l’ étranger proche était en réalité leur propre affaire pendant dix ans après la désagrégation de l’URSS. Les lenteurs administratives et la corruption à l’obtention du statut de réfugié et de la citoyenneté russe, l’apparition des structures frauduleuses rendant des « services » de telle sorte, l’absence du système effectif du placement professionnel, le manque du soutien social compliquaient extrêmement la situation des « rapatriés ». Outre cela à cause de l’abus de l’image

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

200

E. I. Pivovar

de « non-indigène » par les mendiants, à Moscou et surtout aux autres grandes villes, l’attitude compatissante des Russes envers les réfugiés des « foyers des conflits » a changé contre la méfiance, dont souffraient les personnes qui avaient vraiment besoin du soutien. Ces problèmes se sont atténués après l’adoption par la Fédération de Russie des programmes du soutien des migrants et de la défense des intérêts des compatriotes à l’étranger. Ces actes ont pourtant apparu bien en retard, au temps où l’intensité des flux de migration s’est épuisée. A la limite des siècles on observe l’extinction commune du flux migratoire. D’un coté, les « facteurs stressants éjecteurs » des migrations se sont affaiblis, de l’autre, les facteurs attractifs ont baissé à cause des difficultés d’adaptation en Russie 200. Vers la fin des années 1990 les diasporas russophones ont manifesté la tendance à la formation de la couche assez nombreuse qui sont consciemment revenus aux anciens habitations malgré la redistribution brusque des rôles ethniques sociaux. Les motifs de ce choix étaient différents, parfois forcés, selon l’appartenance à tel ou tel groupe d’âge ou social, la spécificité de la situation dans le pays ou dans la région concrète 201. Une partie de la population russophone dans des pays de l’étranger proche avait des liens trop solides avec leur territoire d’habitation, ce qui, en absence en 1990 de programmes du soutien politique et financier des compatriotes, les obligeait à choisir la stratégie de diaspora 202, en fondant des centres sociaux politiques et culturels appropriés. Dans les diasporas des pays de la CEI les procédés d’intégration plus intenses se sont manifestés 203. Dans un nombre de cas la formation des diasporas russophones isolées a été provoquée par les pouvoirs locaux (« non-citoyens » de l’Estonie). « Le nouvel étranger russe » surgi grâce à la désagrégation de l’URSS représente une formation hétérogène dynamique dont les parties structurelles diffèrent beaucoup par leur quantité aussi bien que par la composition sociale et démographique et par la mentalité. Dans chaque diaspora on peut noter des indices différents tels que la quantité (absolue et par rapport au nombre total de la population du pays), la durée du demeure à ce territoire, la solidarité ethnique, la structure sociale, l’originalité culturelle (le degré de l’éloignement culturel et mental de la population en titre). Ce qui est commun pour les diasporas russes de la CEI et celles des pays Baltes, c’est le grand pourcentage des citadins en comparaison avec la population en titre. Les différences les plus  importantes du niveau de l’urbanisation de l’ethnie en titre et de la population russophone se font voir en Asie Centrale et en Moldavie 204. L’une des questions d’actualité pour les historiens, les sociologues et les politologues s’occupant du problème du « nouvel étranger russe » est la question

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

201

de la spécificité d’identité des diasporas de la CEI et des pays Baltes. La spécificité du « nouvel étranger » était étudiée notamment dans le cadre du projet scientifique « «Les autres russes» ou la mentalité mobilisée » qui a été présenté par I. Kisséleva et S. Damberg dans la revue Le courrier de l’Eurasie au début de l’année 2001. Ce matériel est intéressant avant tout par la mise en circulation du terme « les autres Russes » signifiant la strate éventuelle sociale des habitants des républiques nationales de l’ex-URSS proches par leur ethnie, d’après la population native, au pouvoir central et à la civilisation industrielle à l’époque soviétique, aussi que certaines catégories des immigrés de travail de haute qualification (géodésistes, pétroliers, officiers etc) qui se sont trouvées dans le rôle des minorités nationales aux Etats étrangers après l’abrogation de la convention fédérale 205. La nostalgie du passé soviétique et l’auto-identification à l’URSS n’existant plus sont propres aux habitants russes de la Moldavie, du Kazakhstan et de la Kirghizie. Les diasporas pareilles sont devenues le facteur important au renouvellement de l’image du Monde Russe aussi que les destinataires principaux des programmes de la collaboration avec les compatriotes au début du XXI siècle. Dans les états proches à la Russie par l’ethnie et la culture – l’Ukraine et la Biélorussie l’assimilation des représentants de la diaspora russe se passait avec facilité, cependant c’était l’Ukraine au titre de la spécificité de sa dynamique sociale et politique qui est devenue l’un des centres principaux du nouveau Monde Russe contenant la Crimée, la région si turbulente du point de vue du gouvernement ukrainien. Une quantité considérable des Russes comptant qu’ils appartenaient à la nation en titre plutôt qu’aux Russes s’est trouvée en Biélorussie et en Ukraine 206. Pour les Russes ethniques habitant le territoire de l’Ukraine et de la Biélorussie le séjour au milieu culturel et linguistique apparenté est garanti. Ce n’est pas très typique pour l’Ukraine Occidentale, mais la quantité de la diaspora russe habitant ici est beaucoup plus petite. La Biélorussie grâce au manque des manifestations ethnocrates dans la politique d’Etat et au statut particulier du participant de l’État Fédéral qui garantit la communauté des institutions d’état et des droits des citoyens de la Russie et de la Biélorussie, représente la zone où la population russe fait la partie du société commune en version presque la même qui existait pour les Biélorusses et les Ukrainiens en RSFSR de l’époque soviétique. Ici la motivation du choix des moyens de l’intégration ou de la stratégie de diaspora est affaiblie puisque les Russes ne se sentent pas les immigrés ou les étrangers en Biélorussie. En Ukraine la situation de la diaspora russe est déterminée par un grand nombre de la dernière et par la quantité considérable des mariages mixtes. Dans ces

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

202

E. I. Pivovar

circonstances la politique de l’ukrainisation et la mauvaise volonté des pouvoirs de donner le statut de la langue nationale à la langue russe dont les locuteurs font la majorité absolue de la population malgré leur nation en titre deviennent le facteur intensifiant la psychologie de diaspora. En même temps, les problèmes économiques qui provoquent la migration de travail des habitants de l’Ukraine sont les mêmes pour les Ukrainiens, les Russes, les Juifs et d’autres ethnies du pays. La ligne de partage des Russes et des Ukrainiens passe en général au plan idéologique et politique projeté sur l’histoire de l’Ukraine et de l’URSS: l’attitude à la République populaire ukrainienne, aux Bandérovetzs, aux personnes de Pétlura, de Mazépa etc. La prédominance de la population russe dans la région orientale du pays aussi que son penchant géopolitique pour la Russie transforment la diaspora russe en un des facteurs importants dans l’opposition des forces politiques en Ukraine. L’autre aspect du problème est la Crimée qui a été intégrée après des procédés assez compliqués ayant conservé de jure le statut autonome comme partie de l’Ukraine unitaire. Selon le recensement fédéral de 1989 2 430 495 personnes dont 67% se nommaient les Russes et 25,8% se nommaient les Ukrainiens, habitaient la Crimée 208. Vers 2001 cette proportion n’a presque pas changé: 58,3% de Russes et 24,3% de Ukrainiens. Avec  cela, la plupart des Ukrainiens ethniques considèrent la langue russe comme maternelle. Dans la population actuelle de la Crimée prédomine le type de l’identification de la diaspora russe car elle s’identifie à l’héritage culturel de l’Empire de Russie aussi que de l’URSS 209. Cette tendance est liée avec l’esprit héroïque de Sébastopol et aux événements de la Seconde Guerre mondiale en Crimée en tout, aussi qu’à l’altération de la situation matérielle de la population de Crimée après la privation de la Crimée du rôle du «  sanatorium fédéral  ». Outre cela en Crimée il y a des objets de l’histoire et de la culture russes tels que les palais de Livadia, la Maison-musée de M.Volochine aussi que le complexe commémoratif de Sébastopol etc. qui sont le rappel permanent de la nature russe de la Crimée et de ses liens avec des périodes d’Empire et soviétique dans l’histoire de la Russie. (On peut noter que la Maison-musée de M. Volochine à Koktebel s’associe avec l’étranger russe classique des années 1920-1930). Le foyer complémentaire du conflit ethnique en apparence mais économique au fond en Crimée est le problème de l’usurpation spontanée des terrains par les Tatars de Crimée sur l’ancien territoire tatar. L’incapacité du gouvernement ukrainien de régler cette question provoque la tension supplémentaire et renforce le caractère alarmant à l’intérieur de la diaspora russe. Ce qui concerne les rapports réciproques des confessions différentes en Crimée, ils ont traditionnellement le caractère neutre. Vers le début du XX siècle la partie de la population

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

203

orthodoxe (les Russes, les Ukrainiens, les Grecs, les Bulgares etc) faisait ici 52,2% , les musulmans , les juifs, les Arméniens-grégoriens, les luthériens etc faisaient le reste des croyants 210. Après le rapatriement des Tatars de Crimée l’influence musulmane en Crimée a augmenté, mais n’est pas devenue le facteur dominant à cause de la proportion numérique susnommée des groupes de la population. « La communauté russe de la Crimée » comme structure sociale s’est formée après l’année 1995 et a obtenu le soutien de Moscou. Mais elle n’a pas pu gagner les intellectuels russes à sa cause en Ukraine. « Le congrès des communautés russes de la Crimée » s’oppose effectivement aux autres organisations russes de la région 211. Aux pays Baltes les Russes plus qu’aux autres pays s’estiment comme la minorité nationale, mais beaucoup d’eux gravitent vers la naturalisation et l’intégration dans la société du pays d’habitation 212. La communauté russophone en Estonie est appréciée par les spécialistes comme une société très hétérogène d’un point de vue des dispositions politiques, de la mentalité, des orientations axiologiques, des conditions sociales, des intérêts culturels 213. Ce n’est qu’une partie de la diaspora qui a accepté l’idéologie de l’intégration, proposée par les pouvoirs de la République d’Estonie, ou bien l’idéologie de diaspora orientée vers la Russie. Les masses principales préfèrent ne faire aucun choix en restant aux bornes de la variante régionale culturelle. L’appréciation des procédés ethniques culturels qui se passent au milieu russophone des pays Baltes doit être réalisée en deux directions essentielles: normative réglementaire, c’est-à-dire dans le contexte des changements réels du statut social politique des russophones dans cette région, et mentale psychologique concernant les modèles des rapports avec les ethnies en titre , les questions de l’autoidentification, l’image aux yeux de la population en titre et des compatriotes en Russie etc. 214 La source historique profonde des diasporas russes en cette région, le climat culturel différent de celui des pays d’Asie, la proximité de l’Europe Unie, y compris la possibilité de s’adresser à ses institutions de justice, ressources éducatives et à ses marchés du travail ont conditionné un autre vecteur du développement des communautés russes. La tendance de plus en plus apparente des diasporas de défendre les droits de la diaspora par l’emploi des mécanismes de la société civile, la sortie de la catégorie des « non-citoyens » et la réalisation de l’influence politique et économique dans le pays sont devenues typiques dans des années 2000. En général, à la limite des XX et XXI siècles, on peut observer la prédominance dans le type de l’identité ethnique des diasporas russes dans des pays de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

204

E. I. Pivovar

l’Asie Centrale des traits de dépression, une sorte du « complexe de l’infériorité  », conditionnés par la désagrégation de l’espace politique, social, économique, culturel et informationnel de l’URSS auquel a été liée la notion de la Patrie de la plupart des Russes au-delà de la RSFSR et par leur transformation en minorité nationale. Outre cela, les territoires de la plupart des pays d’Asie Centrale sont devenus la zone du « croisement des vecteurs de l’influence géopolitique de la Russie, des États-Unis, de la Chine, ce qui se fait sentir par le changement de la situation de la population russe et par le dynamisme des flux de la migration » 215. La population russophone de la partie asiatique de la CEI est hétérogène en plusieurs paramètres et cette hétérogénéité détermine souvent le type du comportement social et de l’auto-identification dans le cadre du nouveau statut. Ainsi, le choix de la stratégie de diaspora est propre aux gens de la vieille génération des Russes au Kazakhstan qui préfèrent finir leurs jours dans l’ambiance habituelle. Au contraire, l’aspiration à l’intégration dans la société kazakh, le manque d’intérêt à la « patrie d’origine » des parents, à ses agences au Kazakhstan sont typiques pour les jeunes. Ces représentants de la jeune génération des diasporas russophones qui sont plus liés avec la culture russe grâce à leur éducation ou qui ne sont pas satisfaits du niveau de l’éducation qu’ils peuvent avoir au Kazakhstan ont la tendance au départ pour la Russie ou d’autres pays; d’autres groupes de migrants potentiels, ceux qui sont incapables d’apprendre la langue nationale au niveau nécessaire ou ceux qui ne peuvent pas trouver un emploi etc. Dans la deuxième moitié des années 1990 le déplacement des peuples dans les territoires de l’ex-URSS a pris le caractère de migration de travail, et dans leur composition ethnique on voyait la prédominence des représentants des nations en titre des Etats de l’étranger proche. Le reflux de migration reste un indice net de la situation sociale et économique, ethnique et politique, ethnique et culturelle dans les états de la CEI. La présence en Russie des parents ou des amis capables d’aider à « s’accrocher  » au premier temps, trouver un travail, obtenir une carte de résident ou la citoyenneté, était auparavant et reste toujours un facteur important de la migration. Les diasporas russophones contemporaines des pays de l’étranger proche, migrant plus ou moins activement en direction de la Russie, ont en territoire russe leurs représentants dont le rôle jouent non seulement les migrants de travail qui s’étant établis en Russie font leurs familles et autre milieu déménager à leur Patrie historique, mais aussi les jeunes faisant leurs études aux universités ou aux autres établissements d’enseignement russes. Ainsi, E. Abdoullaev attire

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

205

l’attention à ce qu’après les années 1990 l’enseignement hors de l’Ouzbékistan, en Russie avant tout, est devenu pour les jeunes le prélude à la migration de travail et puis au départ pour le pays (la ville) où ils font leurs études comme lieu de séjour permanent. Le placement simultané ou postérieur des étudiants, puis l’obtention d’une carte de résident ou de citoyenneté deviennent le « tremplin » pour l’émigration en Russie des parents qui restaient en Ouzbékistan. Le rechercheur fait une conclusion surprenante que « la régularité avec laquelle l’identité européenne des Russes augmentait avec le déménagement en Ouzbékistan, les pousse maintenant à l’émigration du pays » 216. La spécificité des procédés migratoires qui se passent dans l’espace de l’ex-URSS est déterminée par le fait qu’ils sont «  héritiers  » des migrations intérieures du temps pré-révolutionnaire et soviétique. Leur transformation en migrations extérieures, l’échange des ressources humaines entre les Etats de la CEI et les Etats étrangers (en un certain sens les pays Baltes se mettent ici à la position intermédiaire), permettent d’établir l’analogie avec les pays de l’UE, où les migrants extérieurs sont d’un coté citoyens de l’Europe Unie et, de l’autre, des tiers Etats. En même temps, si les procédés migratoires et leur accomplissement juridique contribuent à l’intégration, alors que les migrations dans l’espace de l’ex-URSS (si on parle de la population russe) sont les conséquences et la manifestation des procédés centrifuges. La situation économique difficile dans les Etats de l’ex-URSS a provoqué le flux des migrations de travail 217, dont la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine sont devenues les centres principaux, et avec cela, les deux derniers Etats cités étaient en même temps les sources permanentes de la main d’њuvre pour la Russie. Les flux nombreux des migrants de travail allaient de la Moldavie et de la Transcaucasie en Russie. Selon la statistique fédérale en 1997-2002 plus de 640 mille ouvriers et spécialistes sont arrivés des Etats de la CEI en territoire de la Russie, ce qui faisaient 47,7% du nombre total de la main d’њuvre étrangère importée en Russie en cette période (1million 435 mille personnes). Près de 443 mille personnes sont venues de l’Ukraine, 600-650 mille – de la Biélorussie, près de 125 mille – de la Moldavie, de l’Arménie et de la Géorgie. Les migrations en partie européenne de la CEI avaient, en principe, un caractère symétrique. Ainsi, à la fin des années 1990 l’Ukraine  recevait en moyenne près de 13% d’émigrants et remettait à peu près de 19% d’émigrants 218. L’importation de la main d’њuvre du Kazakhstan et de la zone d’Asie Centrale avait les proportions plus modestes: 46,5 mille personnes ou un peu plus que 7% de toute la main d’њuvre de la CEI. Les experts pensent que les origines de cette disproportion sont causées par l’éloignement de ces Etats des sources d’application de la main d’њuvre en Russie, l’absence de la tradition de migration de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

206

E. I. Pivovar

travail dans l’espace de l’ex-URSS, un bas niveau professionnel des employés et des difficultés de leur adaptation dans le milieu culturel et religieux étranger. Le facteur essentiel de la direction du mouvement migratoire est la différence notable des niveaux de vie, qui stimule le reflux de la population en Russie des autres Etats de la CEI 219. Ce facteur influe sur les diasporas russophones en excitant leur départ pour la patrie historique, où elles espèrent trouver un travail dans leur profession. On observait aussi les flux migratoires de la Russie aux Etats de l’ex-URSS: l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan etc. Le reflux des Russes aux pays de l’ex-URSS, aux Etats d’Asie surtout, a été conditionné par la disponibilité des débouchés libres et par le manque du personnel qualifié en l’absence presque absolue de la concurrence 220. Pourtant, dans les années 2000 le potentiel de la migration de la Russie dans les Etats de la CEI et Baltes a été presque clos. Quoique la partie des Russes parmi tous les émigrés de la Russie fluctuait de 36 à 50%, les indices absolus de sa quantité se sont beaucoup réduits. Le départ de la Russie aux autres pays a diminué des 626 mille personnes en 1990 jusqu’aux 62,5 mille c’est-à-dire dix fois moins 221. Les membres des familles mixtes se dirigeant en Ukraine (30 mille personnes en 1999), au Kazakhstan (16 mille), à la Biélorussie (10 mille) formaient le contingent général de ceux qui partaient 222. La spécificité des sexes se manifeste vivement dans la migration de travail, qui devient plus massive et dynamique dans l’espace de la CEI 223. Les travaux scientifiques de N. Kosmarskaya et des auteurs étrangers sont consacrés aux problèmes de la migration féminine 224. La complexité de la résolution des problèmes de migration dans l’espace de la CEI s’explique par le syndrome de réfugié en dehors de la migration de travail. À présent les déplacements migratoires entre les républiques de l’ex-URSS, les pays de l’étranger lointain et les régions de la Russie même ont un nouveau rythme et une nouvelle qualité. Dans les pays de la CEI on voit l’intensification des procédés migratoires en toute leur diversité. La mission principale dans le processus du développement de la coopération politique et économique des Etats de la CEI est l’élaboration des solutions concertées en cette sphère, puisque la création du marché de travail civilisé est impossible sans le règlement des procédés migratoires. Ce problème comprend l’amélioration de la base normative juridique, sa mise en conformité aux réalités économiques et démographiques. Outre cela le développement de l’échange d’information entre les autorités migratoires, les centres de placement, les organisations juridiques a une grande importance, aussi que la création de l’espace d’information disponible directement aux citoyens de la Russie et de la CEI. Il

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

207

est de toute urgence de créer des systèmes statistiques, des banques des données, d’autres mécanismes de l’échange d’information dont l’importance est reconnue dans tous les Etats de l’ex-URSS et surtout par les structures qui résolvent les problèmes des migrations. A la fin des années 1990 – au début des années 2000 le développement des systèmes d’information et des programmes analytiques des migrations de travail est devenu l’une des tendances de la coopération de la Fédération de Russie et des pays de la CEI. La surveillance continue du développement de la formation professionnelle dans les Etats de la CEI, de l’évolution de l’interaction des systèmes éducatifs, des migrations des cadres qualifiés avait pour but l’optimisation des flux des cadres professionnels dans les spécialités demandées en Russie 225. Les Etats de l’ex-URSS sont devenus la source de l’extention du nouveau Monde Russe dans d’autres pays grâce aux migrations de travail et des étudiants. En même temps, la migration transitaire dont la population russophone fait une partie considérable, passe à l’Ouest par le territoire de la Russie. Cette vague comprend aussi les citoyens de la Fédération de Russie. Ce procédé augmente à la différence de la migration vers la Russie. Ainsi, vers l’année 2013 seulement la quantité des émigrés de la CEI en Finlande doit augmenter de 50-60 mille personnes selon les appréciations les plus modestes, et d’après le scénario du recrutement actif de la main d’њuvre cela fera déjà 105-135 mille personnes 226. Les enquêtes pan-nationales réalisées en Finlande à la fin des années 1990 ont montré le mécontentement des Finlandais de la migration croissante des Russes faisant concurrence au marché de l’emploi 227. Certains auteurs notent que l’afflux multinational des migrants de la Russie est devenu un facteur du développement des dispositions nationalistes par rapport aux Russes. Agents porteurs de ces dispositions est notamment un groupe nombreux des rapatriés finnois de la Carélie, de la région de Léningrad et de l’Estonie. Non seulement des représentants des ethnies « colorées » (tels que les Somaliens etc.) mais des Caucasiens et des citoyens de l’ex-URSS habitant la Finlande ont aussi éprouvé l’agression des « skinheads » finnois dans les années 1990 228. Donc depuis les années 1980 la Russie de plus en plus ouverte au sens politique et culturel est entraînée d’une façon active dans la formation des flux migratoires venant dans son territoire et en dehors aussi non seulement des Etats de la CEI mais de l’Europe Occidentale et de la Chine. Le problème des migrations s’aggrave toujours avec la mondialisation du XXI siècle. Le membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie E.A. Loukacheva note à juste titre que le monde d’aujourd’hui est l’arène des migrations globales 229. Il est évident que le développement des migrations libres légales en territoire de l’ex-URSS des représentants des nations et groupes sociaux différents mo-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

208

E. I. Pivovar

dère les conséquences négatives sociales et psychologiques du changement de la carte politique de l’Eurasie et de la crise économique, optimise les flux des travailleurs selon la demande réelle du marché de travail. Au début du XXI siècle le développement du marché international sur l’espace de l’ex-URSS devient l’argument décisif en faveur de l’intégration aux directions et niveaux différents. Le business de Russie, «  inscrit dans l’économie mondiale commence à édifier ou rétablir les rapports de vente et technologiques efficaces » 230, qui favorisent la réparation de plusieurs modèles des relations et des coopérations sociales et culturelles dans l’espace de l’ex-URSS. Non seulement les diasporas russes mais aussi des groupes et milieux sociaux plus vastes dans des Etats post-soviétiques et les pouvoirs de ces Etats sont intéressés au rapprochement de la Russie. Une nouvelle orientation politique de la Fédération de Russie vers les pays de la CEI est basée sur le modèle différencié de l’intégration qui correspond aux intérêts de la sécurité nationale et celle du développement économique de la Russie. Ce modèle doit aussi tenir compte du facteur du « nouveau étranger russe ». La présence des diasporas russophones hors de la Russie, le maintien de l’identité ethnique culturelle commencent à jouer le rôle du facteur de l’influence géopolitique dans la politique de Russie. La formation de l’espace économique ouvert et sûr dans le territoire de la CEI doit transmettre le problème des « autres Russes » dans le plan ethnique culturel. Ce n’était pas par hasard qu’au début du XXI siècle certains pays de l’étranger proche tentaient de dialoguer avec leur Monde Russe et tâchaient d’empêcher les migrations suivantes de ses enclaves. Cette tendance est un fond favorable pour le développement de la politique de la Fédération de Russie quant au soutien des compatriotes en étranger et de la langue russe. Les programmes du développement des relations entre les structures d’enseignement et scientifiques dans les grandes villes des Etats de la CEI ont donné des résultats positifs grâce à la présence des intellectuels et des spécialistes russophones et à l’attitude tolérante par rapport aux programmes du soutien de l’enseignement supérieur en russe. La demande de la langue russe aux pays de l’Asie Centrale revient à mesure de l’extension des contacts économiques et culturels entre les Etats de la CEI et la Russie et de l’augmentation de son prestige international. La maîtrise de la langue russe en union avec l’enseignement supérieur ou la formation professionnelle augmentent les chances du placement des jeunes non seulement en Russie mais aux entreprises conjointes de chez eux aussi qu’aux autres Etats de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre V

209

la CEI étant donné que la langue russe a pleinement conservé la fonction d’un moyen communicatif international dans l’espace de l’ex-URSS. Ainsi l’Université Slave à Bichkek dont les étudiants kirghizes font 50% fait concurrence aux universités américaines et turques se trouvant ici et jouit aussi de la réputation de l’établissement le plus prestigieux de la république. Un nouveau milieu culturel du type bilingue se forme au cours de l’activité de tels établissements et reste toujours le promoteur de l’influence de Russie dans les sciences humaines. De cette façon, le Monde Russe comme un espace civilisé a acquis une nouvelle importance après la désagrégation de l’URSS, au temps où des millions des compatriotes hors de la Fédération de Russie ont commencé à s’identifier avec la Russie. Une espèce de citoyenneté informelle russe, de l’autodétermination culturelle est devenue plus précieuse pour les anciens citoyens de Russie une fois mis dans l’espace de l’ex-URSS. L’évolution du Monde Russe de la fin du XX – le début du XXI siècle se manifeste dans le développement des courants migratoires de la population russe et russophone de l’étranger de l’ex-URSS au territoire de la Fédération de Russie et aux autres pays et régions du monde, dans le dynamisme intérieur compliqué des communautés russophones dans les Etats de l’étranger proche qui réunit les procédés d’adaptation et d’intégration.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

210

E. I. Pivovar

Chapitre VI EMIGRATION RUSSE ET LES POUVOIRS DES PAYS-HOTES

L’adaptation des émigrés russes dans le monde entier au XIX-XX siècles dépendait premièrement de l’attitude des gouvernements des pays accueillants envers les émigrés en général ou envers des certaines groupes sociaux et nationaux. L’émigration de travail de Russie d’avant la révolution développait au cours de la colonisation internationale du continent américain et d’autres régions peu habitées pendant cette période. Les relations des émigrés politiques russes avec les milieux gouvernementaux des pays-hôtes se déterminaient par le développement de la situation internationale, premièrement – au pays de l’Europe centrale, l’Europe de l’Est et en Russie même. En général, dans les années 1860-1880 les pouvoirs étrangers fermaient les yeux sur la résidence dans leurs pays des opposants russes, dont la raison n’était pas l’hostilité envers le régime du tsar, mais la législation qui les obligeait d’accorder le droit d’asile politique aux citoyens des autres pays. Cependant, de temps en temps les opposants étaient extradiés selon les demandes du gouvernement russe. Ainsi, en 1872 la Suisse a extradié S. Netchaev, et en 1874 la police allemande a arrêté et a délivré L. Deitch (qui s’est évadé de Russie en 1901). Après l’assassinat d’Alexandre II en 1881 les pouvoirs des grands pays européens deviennent plus prudents. La police française, allemande, autrichiennehongroise surveillait les «étrangers suspects», échangeant d’information avec l’Okhrana. Les autorités locales soutenaient la police politique qui a commencé son fonctionnement en Europe Centrale et en Europe de l’Est. La recherche de renseignements sur l’activité et la localisation des révolutionnaires russes à l’étranger devient une des principales directions de travail.1 La formation de l’union franco-russe a influencé négativement la situation des révolutionnaires russes à Paris et aux autres villes françaises. Sauf le contrôle policier plus sévère, en 1883, un service de renseignements russe dirigé par S. Korvin-Kroukovsky commence à fonctionner ; de 1885 à 1903 elle est sous la direction de P. I. Rytchkovsky. La surveillance des groupes révolutionnaires

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

211

russes avait lieu en Allemagne, en Suisse, au pays balkaniques, aux Etats-Unis2. Plus tard, V. Bourtsev remarquait que Alexandre III et Nicolas II «observaient attentivement tout ce qui se passait parmi les émigrés»3. Ainsi, l’émigration révolutionnaire russe éprouvait une certaine pression de la part des pays europeens qui tendaient à affermir les relations diplomatiques et economiques avec la Russie. Les régimes monarchiques conservatifs de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne hors de la situation géopolitique en Europe, ne voulaient pas voir le développement des idées et des activités révolutionnaires sur leurs territoires. Cependant, le renforcement de l’Empire Russe, d’un adversaire géopolitique, suggérait de la crainte aux Etats occidentaux, et dans ce contexte l’opposition politique russe attirait l’attention des services de renseignements et d’autres organismes interessés. Les gouvernements de l’Italie, de la France, Roumanie, Bulgarie soutenaient secrètement le mouvement révolutionnaire russe, et surtout ses représentants à l’étranger. Les pays de l’Europe d’Ouest éprouvaient un intérêt particulier envers les mouvements de libération nationale polonais et finlandais. L’opinion publique des pays étrangers, y compris des politiciens influents, aux XIX – début du XX siècles, l’attitude envers l’émigration russe se définissait par la position idéologique. Les révolutionnaires russes suscitaient de la sympathie de A. Ledru-Rollin, G. Clemenceau, A. Millerand, et au contraire, les pouvoirs monarchiques europeens étaient pour la Russie tzariste. Pendant la Première guerre mondiale la situation de l’opposition politique russe à l’étranger se déterminait avant tout par les intérêts militaires et politiques des parties belligérantes. Après 1917, les relations «les émigrés – le pouvoir» deviennent plus compliquées. Le grand nombre des refugiés a mis en avant l’aspect social et économique de leur présence dans un tel ou tel pays. Les gouvernements des pays europeens après la guerre étaient intéressés à l’afflux de main-d’oeuvre, mais il fallait en même temps minimiser les conséquences négatives possibles de cet afflux. Les premières années de l’exil ont montré que les émigrés russes n’avaient pas eu le temps de «se disperser» par pays selon leurs préférences idéologiques, les pays limitrophes (et surtout la Pologne) ne voulaient pas voir «les Russes» sur leur territoire, et cela correspondait à la politique répressive soviétique à l’égard des couches sociales qui ont formé la plupart de l’émigration après-révolutionnaire. La politique des pays-hôtes envers les refugiés russes dans les années 19201930 se définissait par la dynamique de la situation intérieure et internationale. La situation des émigrés se variait d’après le développement ou la régression des économies nationales des pays-hôtes, de la structure et de la quantité de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

212

E. I. Pivovar

leurs propres cadres, de la situation démographique. Un rôle important appartenait aux relations traditionnelles avec l’Empire Russe qui n’existait plus, ces relations ont défini (en combinaison avec les intérêts pragmatiques de ces pays) une attitude loyale envers les émigrés en Yougoslavie, en France, en Tchécoslovaquie. Les pays où l’attitude envers les Russes était négative menaient une politique d’assimilation ou de «repoussage» des refugiés aux autres pays. Le fait de l’impossibilité de rapatriement des refugiés russes, qui est devenue évidente, a contraint la société internationale de determiner le statut officiel de ces refugiés, et finalement le «passeport Nansen, intéressant et extraordinaire» a surgi4. Ce document avait été élaboré par une conférence spéciale des juristes russes et étrangers et a été entériné par le Conférence intergouvernementale de 3-5 juillet 1922 à Genève, et en septembre de la même année il a été approuvé à la III session de la Société des Nations. D’un côté, le certificat international a enfin donné une certaine liberté de déplacement aux émigrés russes, il facilitait leur adaptation et leur donnait la possibilité de choisir le pays de séjour. De l’autre côté, le statut d’un refugié-apatride restait un «billet de loup» qui limitait les droits sociaux et civils des Russes selon le système de droit et la pratique politique du pays5. Jusqu’au janvier 1923 «les passeports Nansen» ont été reconnus par 31 états6. Mais les Etats-Unis et le Canada ne reconnaissaient pas les passeports Nansen, parce qu’ils ne donnaient pas la possibilité de déporter le détenteur de ce document au pays de sa résidence7. N’étant pas adhérents de la Société des Nations8, ces états ne délivraient pas ces passeports. Par la Declaration de 5 juin 1922 les Etats-Unis reconnaissaient le statut des agents consulaires russes désignés par le Gouvernement provisoire et leur droit de certifier l’identité des citoyens de Russie9. Avant 1933 les émigrés russes quittaient le Nouveau Monde avec les documents délivrés par les consulats russes qui fonctionnaient à New-York et à Seattle10. De l’autre côté, tout immigré qui avait reçu le droit d’entrée aux Etats-Unis se sentait là mieux qu’en Europe : il ne fallait pas se faire enregistrer à la police et toujours avoir sur soi les documents d’identité11. Les pouvoirs américains exigeaient la stricte observation de la loi, mais ils ne s’intéressaient pas à la confession, aux réunions, à l’édition des journaux. La seule exception a eu lieu pendant la période de 1919-1921, où les autorités ont pris des mesures contre les communistes (les massacres de Palmer), qui ont endommagé quelques organisations gauches et les organes de presse de l’émigration russe12, cela a été nommé «la psychose Rouge». Le 8 juin 1934 on a adopté la loi selon laquelle tous les refugiés russes, qui étaient arrivés aux Etats-Unis illégalement avant le 1 janvier 1933, étaient légalisés. On a trouvé à peu près 600 de ces personnes, dont 150 habitaient en Californie13. En même temps, la politique américaine à

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

213

l’égard des immigrés a favorisé un développement plus considérable en direction de l’acculturation et de l’assimilation. Un des objectifs politiques principaux de l’émigration russe après la révolution consistait d’abord en création des organes représentatifs qui pourraient représenter la Russie devant la communauté internationale et défendre ses intérêts. C’était exactement le but de la conférence de l’Assemblée Constituante de janvier 1921 et d’un nombre d’actions qui n’ont pas eu beaucoup de succès, car ils ont révélé la désunion de l’émigration, et non pas son unité14. Le Conseil des ambassadeurs a réussi à attirer l’attention internationale au problème de l’émigration russe. La formule de la légitimité des représentations diplomatiques russes a été adopté par les gouvernements alliés et neutres et des représentants des diasporas russes. V. A. Maklakov, qui n’a pas eu le temps de présenter au gouvernement français ses lettres de créance avant octobre 1917, a été néanmoins reconnu le chef de l’ambassade légitime à titre d’exception. En même temps, Maklakov et d’autres ambassadeurs comprenaient le caractère conventionnel et la faiblesse juridique de leur statut. Dans la communauté internationale non plus il n’y avait guère d’unanimité. En mai 1918 sous la pression de la délégation soviétique et avec l’appui de l’ambassadeur allemand la mission russe en Suisse a été fermée, et en été de la même année K. D. Nabokov s’est heurté à des problèmes en Angleterre ; etc15. Des gouvernements étrangers n’ont montré aucun intérêt à l’apparition à l’étranger du gouvernement légitime russe en exil, parce que cela créerait un système de certaines obligations devant les émigrés. Ayant reconnu pour une certaine période le droit de représentation par les ambassades et les consulats du Gouvernement provisoire et l’autorité de plusieurs personnes publiques (G.Lvov et d’autres), la communauté internationale surveillait le développement des événements en Russie soviétique. Comme le régime bolcheviste se renforçait, l’émigration perdait son rôle d’une force politique et militaire qui prétendait aux droits et aux engagements du pouvoir russe16. Le Conseil des ambassadeurs a réussi à prendre des mesures pour protéger les droits des refugiés russes. Dans le cadre de ce Conseil la Comission centrale juridique a été créée sous la direction des juristes du Ministère des Affaires Etrangères d’avant la révolution B. E. Noldé et A. N. Mandelstamm, à base des travaux de laquelle la Société des Nations a préparé la mise en oeuvre des «passeports Nansen»17. Il est possible de noter, que les dirigeants politiques de l’étranger russe et les organes de la presse périodique («Les Nouvelles Dernières», «Le Gouvernail») évitaient les publications sur la violation des droits des émigrés et de leurs problèmes, et se bornaient à la chronique des évènements. La question des droits

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

214

E. I. Pivovar

des refugiés a été soulevée lors des réunions de la Société des Nations, parmi lesquelles se distingue le Congrès des juristes russes à l’étranger (Berlin, 1-4 octobre 1922). Ses participants ont fait des présentations sur le statut juridique des émigrés russes dans des pays différents et ont adopté plusieurs résolutions qui critiquaient le projet de la Société des Nations concernant les passeports pour les refugiés, exigeaient d’empêcher le rapatriement forcé des Russes de Constantinople, et sur la défence des droits des émigrés russes en Chine (en septembre 1920 ils ont perdu le bénéfice exterritorial), etc18. Le rétablissement des relations diplomatiques des pays étrangers avec la Russie soviétique a pratiquement coïncidé avec le développement de la crise économique en Europe et la privation officielle des émigrés de la nationalité de l’URSS. Une série de décisions administratives et des ordonnances comme un résultat négatif pour la situation des émigrants russes est devenu la conséquence des deux processus. La colonie russe en Allemagne était la première à l’éprouver. Le chef de la délégation russe s’occupant des prisonniers de guerre et des refugiés en Allemagne le général lieutenant I. A. Kholmsen en octobre 1921 remarquait : «Pour le moment, il est extrêmement dangereux de surcharger la patience et l’indulgence des pouvoirs allemands qui ont signé l’accord avec les bolcheviks et qui au fond sont les représentants des tendances gauches… Il ne faut pas perdre de vue la nature très oscillante de la politique intérieure et étrangère contemporaine de l’Allemagne»19. La situation juridique des émigrés était particulièrement difficile dans la période du 6 juillet 1922 où ils ont été reconnus par le gouvernement allemand des apatrides, jusqu’à la mise en circulation des passeports Nansen en septembre 192320. L’élimination dans les pays qui avaient reconnu l’URSS des vieilles missions diplomatiques les privait même des recours conventionnels. En 1924 après que le gouvernement français a reconnu l’URSS, l’Académie navale russe à Bizerte a cessé d’exister21. L’admission de l’URSS dans la Société des Nations lui a permis de saboter les mesures de l’aide internationale pour les expatriés et de fournir une certaine pression sur les autres pays dans le traitement des immigrants. Le rapprochement avec l’Union Soviétique a entraîné le harcèlement des organisations socio-politiques des émigrés et le renforcement de la politique de l’assimilation22. En France et en Tchécoslovaquie après la signature en 1935 des traités d’assistance mutuelle avec l’URSS des réunions des émigrés sont devenues interdites, la presse des émigrés a reçu des certaines recommandations. Le gouvernement yougoslave se distinguait dans ce contexte, car il ne reconnaissait pas l’URSS et n’établissait pas de relations diplomatiques plus longtemps que les autres pays européens. Bien que les programmes d’assistance

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

215

financière et organisationnelle à l’émigration russe aient été réduits, en général la Yougoslavie gardait les conditions les plus favorables à l’égard de la diaspora russe. Après la mort du roi Alexandre et de la reconnaissance de l’URSS la situation ici devient pas très favorable pour les émigrés russes qui commencent à quitter la Yougoslavie où à se faire naturaliser. Quand l’Allemagne a commencé la guerre contre l’URSS, des insurrections communistes ont éclaté dans de divers parties de l’ancienne Yougoslavie, et surtout en Serbie. Les premières victimes de ces agressions et massacres sont devenues les familles appartenant au communes des émigrés russes blancs. Pour le 1 septembre 1941 la Représentation de l’émigration russe à Belgrad a enregistré plus de 250 assassinats des émigrés et de leurs familles23. Les relations entre l’émigration et les pays-hôtes étaient, à de rares exceptions, assez conflictuelles. L’obtention des visas, des passeports, la lutte pour le travail et pour l’éducation – toutes ces actions nécessaires pour les refugiés causaient des problèmes sociaux et économiques dans leurs rapports avec la population et les autorités locales. En outre, le comportement des émigrés russes au début des années 1920 passait de la pratique juridique préexistante, il semblait illogique et irritant : la plupart d’eux n’avait pas de documents d’identité, ne voulait pas se faire naturaliser et s’integrer à la communauté locale. Assez souvent, l’initiative de la résistance à l’installation et l’adaptation des émigrés dans un pays était de la part des petits fonctionnaires, de la presse, des organisations publiques du pays. Des exemples pareils avaient lieu quelquefois en Turquie, où une masse des refugiés démoralisés irritait la population locale et inquiétait les autorités, car ces gens représentaient une culture et un comportement étrangers24. Cependant, parfois les habitants des villes ou l’administration d’une entreprise au pays de séjour des émigrés avec qui ils étaient en bonnes relations les défendaient. Ainsi, le maire d’un village français avec le soutien absolu de ses habitants a réussi à la lutte pour l’annulation de la peinalité et d’expulsion pour un émigré russe qui possédait un petit morceau de terre là-bas. Aussi, l’administration des usines françaises faisait tout son possible pour défendre les ouvriers qualifiés russes qui avaient des problèmes des documents25. Il faut noter que les émigrés russes s’exposaient aux pires formes d’exploitation de la part des capitaux privés aussi que de l’administration des travaux publics dans plusieurs pays. Un travail manuel très dur, la vie aux baraques sans aucun confort, la rémunération basse, la mauvaise alimentation – les refugiés envoyés au travaux de construction des routes, aux mines, à l’abbatage des forêts éprouvaient tout cela. En Pologne cela était fait forcément. En Bulgarie et en Yougoslavie cela était la condition principale de l’entrée des émigrés au

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

216

E. I. Pivovar

pays qui avait besoin du travail non-qualifié. En même temps, des représentants des usines et des entreprises minières venait à Belgrad, Sophia, Bizerte pour le recrutement des ouvriers russes. Le Ministère des Affaires Etrangères français en consultation avec les départements du travail et de l’agriculture délivrait des milliers des visas avec la direction au travail, principalement dans le secteur minier, l’industrie lourde et l’agriculture26. Les consulats français dans les années 1920 jouaient le rôle des bourses de travail et aidaient les émigrés embauchés en organisant leur transport au lieu du travail. Selon les conditions de ces contrats, les émigrés étaient obligés de travailler quelque temps pour rembourser à l’entreprise de recrutement les dépenses, y compris la rétribution du recruteur. D’un côté, cela donnait aux refugiés aptes au travail la possibilité de survivre et de rester en France, si favorable pour les émigrés, comme nous avons déjà vu. De l’autre côté, pour les gens intellectuels et cultivés ce changement du statut social et un exercice musculaire pareil étaient parfois une épreuve trop rude. Le problème de la concurrence avec d’autres ouvriers étrangers et locaux s’est aggravé pendant la crise économique européenne. La loi de 11 août 1926 a limité le droit des immigrants au travail, ce qui était trop atroce pour les émigrés russes en France. D’une façon paradoxale, la seule force politique, qui était contre la discrimination des ouvriers étrangers, russes y compris, était représentée par le parti communiste, qui donc luttait au même côté que leur ennemi – les émigrés blancs27. La situation pareille avait lieu dans la plupart des autres pays d’Europe, y compris la Tchécoslovaquie, si bienveillante envers l’étranger russe («La loi sur la protection du marché national de travail» 1928). Plus tôt en Allemagne avec le développement de la crise économique, les lois disciplinaires ont été soumises envers les émigrés (e.g., quintuple impôts sur le logement), les plans de leur expulsion forcée du pays ont été proposés, etc28. «Dans une lutte brutale pour l’existence, la plupart des émigrants, quelle que soit leur statut au pays natal, a dû se mettre au niveau le plus bas de l’echelle sociale, se prolétariser, – remarquait V. V. Roudnev en 1928. – Pourtant, en comparaison avec les ouvriers locaux... les émigrés russes sont dans une situation la plus défavorable : en outre, des restrictions établies dans tous les pays d’Europe pour la main-d’oeuvre étrangère pèsent sur eux... A cause de cela, l’émigré russe pour ne pas mourir de faim doit travailler pour la rémunération plus basse, aux pires conditions du marché local»29. Cette citation reflète fidèlement la situation des migrants russes au marché du travail européen à la fin des années 1920. De l’autre côté, la déclaration de V. Roudnev dans le même article indiquant que l’émigration a pris la place «de la partie la moins qualifiée du prolétariat»29

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

217

était exagérée. Beaucoup d’officiers et d’ingénieurs qui ont dû devenir prolétaires se distinguaient rapidement et se rendaient maîtres, assistants ingénieurs ou ouvriers de la plus haute qualification30. Comme encouragement, les administrations de plusieurs usines aidait les émigrés russes à améliorer les conditions de vie, leur mettait à la disposition des locaux pour faire des églises, des écoles pour enfants etc. En 1926, le Congrès de l’Internationale Socialiste et celle d’Amsterdam sur les migrations qui s’est tenu à Londres a adopté les résolutions apellant à la mise à la disposition des travailleurs migrants de l’égalité des droits avec la population locale, à l’unification d’assurance sociale, l’annulation des taxes de passeports et de visas aux réfugiés politiques et d’autres mesures de l’allègement de la situation des migrants de travail. Ces décisions ont influé sur la politique à l’égard des émigrés russes des syndicats étrangers, parmi lesquels La Féderation Syndicale Internationale31. Comme les émigrés russes s’engageaient de plus en plus au mouvement syndical, les possibilités de la protection sociale s’amélioraient, mais cela était juste plutôt pour les immigrants naturalisés. Ceux qui gardaient le statut des refugiés n’avaient pas de droits et de libertés constitutionnels et étaient vulnérables au marché du travail, en cas de maladie, invalidité etc. Dans ces cas, la fonction de la protection sociale était remplie par des organisations de secours mutuel et de bienfaisance des émigrés. Des ouvriers et employés russes ont eu de rudes épreuves pendant des années de Grande dépression aux Etats-Unis, mais ils n’étaient pas discriminés en comparaison des autres groupes nationaux d’émigrants. La vague de l’émigration des personnes déplacées de l’Europe de l’Est a eu affare à des conditions de recrutement léonines et à l’attitude cynique des employeurs et des pouvoirs des pays accueillants. Le secrétaire général de l’IRO , prenant la parole en mai de 1948 à Genève, a dû reconnaître que les ouvriers du nombre des personnes déplacées «ne sont considérés que comme une marchandise». Ce qui était caractéristique, dans le programme de H. Truman il y avait des formules «de la livraison de la chair humaine aux Etats-Unis». Des organisations de recrutement ne garantissait pas le droit d’entrée des familles des ouvriers et le logement pour eux, ce qui aurait pu faire possible le regroupement des familles32. Dans la même période la répression contre les émigrés russes a commencé dans les pays se trouvant sous l’influence politique et militaire de l’URSS. Par exemple, en Chine en 1945-1947 des arrêts des émigrés blancs avaient lieu à la sollicitation des pouvoirs soviétiques. Ces émigrés étaient forcément transportés en URSS et mis dans les prisons de l’NKVD. Le même destin attendait un

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

218

E. I. Pivovar

pédagogue connu, un spécialiste dans la langue française, V. A. Slobodchikov qui «a été transporté à la gare, sous l’escorte de deux détectives il a été envoyé en chemin de fer de Nanjing à destination de Harbin jusqu’à la station Mandchourie, où il était renvoyé aux agents russes de l’NKVD»33. Dans ses mémoires Slobodchikov raconte son franchissement de la frontière en camion, sans documents, son voyage en voiture pour les prisonniers jusqu’à Moscou et son séjour au prison Boutyrskaïa34. Au début des années 1920 les gouvernements des plusieurs pays allouaient des sommes pour l’activité de Zemgor, la somme était déterminée par l’intérêt à l’intégration des immigrants dans les marchés nationaux et par l’attitude envers «l’action russe» en général. Il faut noter qu’en Tchécoslovaquie les programmes d’assistance aux refugiés comprenaient l’aide aux refugiés non seulement russes, mais aussi aux émigrés ukrainiens, biélorusses et aux représentants des autres groupes ethniques surpris par le flux migratoire après-révolutionnaire35. Non seulement en Tchécoslovaquie, mais aussi en Bulgarie et en Yougoslavie les actions humanitaires de l’aide aux émigrés russes financées par les budgets de ces pays étaient officielles36. Les années 1920-1940 peuvent être caractérisées par la pratique de l’utilisation des contingents militaires et des groupes extrémistes de l’émigration russe aux jeux politiques et aux conflits militaires dans de différentes régions du monde. Les gouvernements des certains pays recrutaient ouvertement des émigrés blancs, d’autres étaient plus délicats. Au début des années 1920, quand l’avenir du régime bolchéviste restait obscur, la France soutenait le déplacement des contingents de l’Armée Russe de Vranguel en Bulgarie qui pouvait devenir tremplin pour une nouvelle intervention en Russie. En même temps les français se débarassaient «d’un fardeau et des reproches du gouvernement soviètique»37. Un des centres de l’activité militaire et politique contre la Russie pendant la Guerre civile se trouvait en Allemagne. En 1918-1919 la Mission Militaire Russe à Berlin recrutait les officiers russes pour les envoyer à un des fronts38. En 1919, au pays Baltes, au financement des industriels allemands (et Kroupp parmi eux) une armée russe-allemande qui agissait au nom du Conseil politique et militaire à Berlin sous le commandement de P. M. Bermondt-Avalov a été créée 39. Le journal «Deutsche Zeitung» du 25 mai 1920 annonçait que les monarchistes russes à l’appui de France avaient l’intention de former deux armées antibolchévistes aux Balkans et une armée en Prusse d’Est en mobilisant les prisonniers de guerre40. Selon les rapports de service des renseignements soviétiques, Bermondt-Avalov avait à sa disposition 75 mille et à peu près 3 mille engagés allemands et russes respectivement, les armes et l’équipement.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

219

Les commerçants de Hambourg lui ont promis un soutien financier d’un montant de 20 millions de marks. Au Japon il y avait aussi des plans concernant l’emploi des émigrés russes dans la guerre contre l’URSS. Une partie des émigrés avait déjà soutenu les Japonais les armes dans la main pendant l’invasion en Mandchourie41. Peu après l’occupation de Chine du Nord les pouvoirs japonais ont commencé à recruter les russes aux services secrets, troupes auxiliaires et à l’administration42. Parmi eux le chef cosaque G. M. Semenov qui avait été appelé chez le chef de l’étatmajor de l’armée du Guandong, où il a reçu une proposition visant à préparer les détachements armés des émigrés pour participer à l’invasion japonaise au territoire soviétique43. En dehors de la préparation à l’intervention contre la Russie soviétique, l’émigration russe était engagée au conflits politico-militaires des pays-hôtes. Ainsi, les détachements des émigrés russes ont été utilisés pendant la crise politique en Bulgarie contre les communistes locaux. Le coup d’Etat de 3 juin 1923, qui a emmené au pouvoir les forces de droite, a considérablement amélioré la situation de la diaspora russe en Bulgarie, car le gouvernement anti-communiste a supprimé les restrictions spéciales imposées à l’égard des émigrés par ses prédécesseurs. Pourtant, pendant la période de l’instabilité de 1922-1923 beaucoup de savants russes ont perdu le travail en Bulgarie, plusieurs ont été déportés du pays, parmi eux N. D. Kondakov, N. S. Troubetskoï, K. V. Motchoulsky, E. D. Grimm et d’autres, cela a appauvri des liens culturels et scientifiques russo-bulgares. Certains jeunes émigrés se sont trouvés dans la Légion étrangère française où ils s’inscrivaient du désespoir, pour une habitude de guerre ou en quête de la fortune. «Bien sûr, je n’avait pas songé à arriver à l’abbatage en Afrique, – se remémorait un des habitants du camp cosaque à Lemnos qui s’était inscrit à l’école des sous-officiers de la Légion étrangère. – Voilà ce que je pensait : je m’inscrirai, puis l’école de Constantinople, d’où je devrais partir en France. Alors je quitterai cette île maudite et je serai sur le continent, et là il y a beaucoup de grandes routes !»44 Dans la seconde moitié des années 1920 la possibilité d’une revanche des blancs a été différée pour un temps illimité, mais beaucoup d’émigrés militaires continuaient à chercher l’application de leur profession principale. Une telle possibilité s’est présentée dans la seconde moitié des années 1930, quand des émigrés russes, principalement les anciens officiers des armées blanches, participaient à la guerre civile en Espagne de 1936-1939, aux actions militaires contre les communistes de Mao Tsé-Toung, à la guerre russo-finlandaise de 1939-1940, etc. Généralement, ils tâchaient de choisir les forces anti-communistes et droites pour atteindre leurs propres buts politiques et militaires – désta-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

220

E. I. Pivovar

biliser la situation intérieure en URSS et déclancher une nouvelle guerre civile anti-bolchéviste45. Pendant la guerre civile en Espagne en 1936-1939, les émigrés ont retourné à un certain point au temps de la lutte armée contre les bolchéviks en Russie en recommençant cette lutte contre le régime soviétique sur le territoire espagnol46. Le Bataillon cosaque de la garde qui se trouvait aux travaux en Yougoslavie, traitait avec l’état-major de général Franco sur son déplacement au complet en Espagne47. Mais l’émigration n’était pas uniforme : un millier d’immigrants russes combattait du côté des républicains espagnols, dans le bataillon canadien Mackenzie-Papineau, le bataillon balkanien de Dimitrov, le bataillon de Dombrowski, la brigade franco-bèlge48. La participation des émigrés russes aux plusieurs conflits militaires a été dictée non par des intérêts politiques, mais par les considérations pragmatiques et par les circonstances, comme, par exemple, pendant la guerre à Paraguay et en Bolivie49. En 1940 l’ancien secrétaire technique du Politburo B. G. Bajanov a essayé de créer en Finlande l’Armée populaire de Russie anti-stalinienne composée des prisonniers – soldats de l’Armée Rouge et officiers de l’EMRO. C’était la première expérience de l’union des représentants des armées blanche et rouge aux formations anti-bolchévistes sous le commandement étranger qui a été reprise pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, une grande partie de la diaspora russophone quitte l’Allemagne  : ceux avec des vues libérales et anti-fascistes, des Juifs et des représentants des autres peuples discriminés par les pouvoirs allemands. D’après l’évaluation du service de Nansen, le nombre des Russes en Allemagne à la fin des années 1930 s’élevait à 45 mille personnes. Pendant la Grande Guerre nationale la grande majorité des émigrés ont pris une position défensiste inspirée par général Dénikine. Parmi les émigrés russes dominait l’attitude négative envers l’idée de collaboration avec les nazis, même au nom de la chute du bolchévisme en Russie50. En même temps, selon certains renseignements, à peu près 18 mille émigrés russes servaient à Wehrmacht (essentiellement les cosaques et les allemands naturalisés), aux formations volontaires auxiliaires (le Corps Russe – 1500 personnes) et aux fractions formées des anciens cioyens soviétiques (à pau près 2000 personnes). Au printemps de 1945 en Roumanie, en Bulgarie et Yougoslavie 169 chefs et membres actifs de l’EMRO dont 40 impliqués au service de renseignements allemand. Les pouvoirs allemands se méfiaient des émigrés russes, c’est pourquoi la plupart d’eux executaient les fonctions auxiliaires à la Wehrmacht (des soldats

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

221

des troupes de transmission, des interprètes, des chauffeurs, des mécaniciens, etc) et ils ne combattaient presque jamais au front de l’Est. V. Strik-Strikfeldt note que les officiers russes volontaires (200 personnes environ) recrutés en 1941 ont été rappelés en Allemagne malgré leur courage et la gloire guerrière. Beaucoup de blessés et d’invalides sont restés sans aucun soutien51. С’est seulement pour les émigrés se trouvant en Serbie, Croatie, Hongrie, Roumanie, Grèce et Bulgarie qu’il était possible d’entrer au Corps de la garde russe en Serbie. Le recrutement au Corps sur le territoire du Reich allemand et en Europe d’Ouest était interdit. Les recours répétés au commandement allemand du représentant de l’EMRO en Allemagne A.A. von Lampe avec l’expression de la volonté des membres de l’Union à rejoindre l’armée allemande suscitaient la même réaction négative du commandant en chef Brauchitsch52. En automne 1942 un des membres de l’EMRO en Allemagne qui cherchait à combattre au front de l’Est a obtenu une notification officielle que «l’utilisation des émigrés russes à l’armée et aux organisations auxiliaires de l’armée dans le champs d’opérations russe est interdit»53. Les dirigents fascistes politiques craignaient que les formations des émigrés armés puissent devenir une force politique et militaire et n’admettaient pas leur réunion. Quelques leaders de la communauté russe (N. A. Tsourikov, P. B.Strouvé et d’autres) ont été arrêtés «pour faire peur»54. L’attitude des nazis était plus loyale aux cosaques, qui jusqu’aux derniers jours de la guerre exprimaient la volonté de «combattre avec les allemands jusqu’à la victoire contre l’ennemi commun»55. Dans l’armée de Hitler plusieurs grandes unités militaires ont été formées avec des prisonniers Tatars et des émigrés Tatars et Bachkirs, ces unités avaient été créées sous les auspices de l’idéologie pan-turque (la légion tatare de la Wehrmacht et l’Unité Est-turque de l’SS dont un groupe était nommé «commando Idel-Oural»)56. Selon des recherches récentes, le nombre des Tatars de la région de Volga qui servaient dans la Wehrmacht s’élevait jusqu’à 38 mille personnes, aux troupes de l’SS – 2 mille personnes57. La Grande Bretagne et les Etats-Unis étaient intéressés au retour des prisonniers de guerre anglais et américains se trouvant dans la zone d’Allemagne occupée par l’armée soviétique et partiellement à l’Extrême Orient. Cela a forcé les gouvernements des états alliés à remplir les demandes de l’extradition non seulement des citoyens soviétiques mais aussi des émigrés russes d’avant-guerre ce qui n’était pas prévu par les accord de Yalta. L’extradition des 50 mille cosaques du sud de l’Autriche en 1945 a mis un terme à la dernière campagne des cosaques comme d’une communauté militaire resuscitée58. Après le rapatriement forcé des cosaques, les anglais ont extradié en URSS la 162-ème division turque

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

222

E. I. Pivovar

se trouvant au camp près de Tarento59. Dans les déclarations des dirigeants du département militaire de Grande-Bretagne avait été prononcé directement que la préoccupation au destin des prisonniers anglais était la raison principale de «l’impossibilité de refuser l’extradition de ces pauvres aux pouvoirs soviétiques»60. Le Corps des gardes blancs russes participait principalement dans la lutte contre la guérilla Rouge dans les Balkans61. Une grande partie du Corps a pu éviter la capture soviétique à l’appui des anglais et a émigré aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. L’intérêt envers l’émigration militaire russe comme une force politique se aussi au plusieurs pays après la guerre. Ainsi, le président d’Argentine le général Juan Domingo Perron a voulu accueillir les émigrés «de la première et de la deuxième vague» et les officiers devenus invalides pendant la Première guerre mondiale. La génération plus jeune était une main-d’oeuvre pour l’Argentine, et toute la diaspora en général – un contrepoids à l’idéologie communiste. Ainsi, dès la deuxième moitié du XIX siècle, l’attitude des Etats de l’Europe, des Etats-Unis, du Proche et de l’Extrême Orient à l’égard de l’émigration russe se différait considérablement. En fait, chaque Etat déterminait sa position à l’égard des émigrés en conformité avec les principes et le caractère de leur politique intérieure et internationale. Dans plusieurs pays (en France, Allemagne, USA, etc.) les diasporas russes ont acquis dans les années 1920-1940 une place importante dans la vie sociale, politique et économique. Dans le système des relations «émigration – autorités» il y avait des conflits nationaux et l’intolérance. D’habitude, ces mouvements venaient de la société et de l’Etat du pays-hôte, mais quelquefois les émigrés qui habitaient contre leur volonté dans l’environnement étranger, les manifestaient eux-même. L’attitude anti-russe des pays-hôtes à l’égard de l’émigration russe des années 1920-1930 pouvait être expliquée par la politique anti-russe des jeunes pays aux territoires de l’ancienne Empire Russe et par d’autres raisons politiques (l’opposition de l’Allemagne et de la Russie pendant la guerre mondiale) et économiques – le nombre de la population russophone au marché du travail européen bien réduit était trop grand. Les problèmes internes des pays-hôtes se manifestaient dans la conscience de leurs citoyens «comme la recherche de l’ennemi selon le stéréotype ethnique»62. Comme nous avons déjà vu, parfois l’attitude anti-russe était soutenue par les gouvernements. Les diasporas russes qui cherchaient à garder son identité ethnique et culturelle devaient s’opposer à la montée du nationalisme aux plusieurs pays totalitaires (l’Allemagne des nazis, l’Italie fasciste), plus tard – à la globalisation, à l’effacement des différences ethniques et culturelles sous l’influence des processus économiques, techniques et informatiques.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

223

L’influence du facteur ethno-national sur la situation de la population russe (russophone) en dehors de la Russie a été mise au premier plan dans le système «du nouveau Monde russe». Dans les années 1990, les pays de CIS et les pays Baltes ont dû faire face au problème de l’existence sur son territoire de grandes communes «étrangères», dispersées ou compactes, qui politiquement étaient vestiges de l’URSS et représentants de la culture étrangère pour le facteur ethno-politique de ces pays jeunes. Pour les émigrés après-soviétiques et, d’après l’expression de V. Tichkov, pour «ceux pour qui les frontières de leur propre patrie se sont déplacées», leur identité nationale et culturelle était déterminée par la langue, la religion et la perception de la Russie comme leur patrie historique63. La position des gouvernements des pays de CIS et des pays Baltes à l’égard des diasopras russophones aussi que sa réalisation fondée sur le droit se formait successivement. Pendant les premières années après l’éffondrement de l’URSS elle se manifestait d’une façon indirecte, par l’intermédiaire du cadre législatif, visant à la mise en oeuvre de l’identité nationale des peuples titulaires, notamment par les lois concernant les langues d’Etat. Dans les années 1990, R. Brubaker mentionne l’apparition d’une «intéraction dangeureuse des nationalismes» à l’espace post-soviétique : entre les Etats jeunes qui sont en train de s’identifier et la Russie avec «son nationalisme de la patrie»63, et leur collision soulève une tension considérable. Ainsi, la politique de l’Estonie et de la Lettonie, et surtout le système de la citoyenneté restrictive à l’égard des russophones a causé des accusations de «l’apartheid» et du «nettoyage ethnique» du côté de la Russie. A son tour, les pouvoirs estoniens considèrent la question de la situation de la population russophone comme une action propagandiste le but de laquelle consiste en destabilisation de la situation du pays. Les positions des pays Baltes et de la Fédération de Russie à l’égard de l’inclusion de la région dans l’URSS en 1940 et des migrations de la population en 1940-1990 sont différentes. La mention de ce problème permet de passer au composant suivant, aussi important que la politique des pays-hôtes, dans le système «l’émigration russe – le pouvoir», à la politique du pays de l’exode envers les émigrés russes.

2 La politique de l’émigration de la Russie aux XIX-XX siècles. Le problème de l’émigration dans la politique étrangère et intérieure de la Russie de l’époque pré-révolutionnaire et jusqu’à la fin des années 1980, a été déterminé avant tout par des motifs idéologiques.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

224

E. I. Pivovar

Le développement des liens entre l’émigration révolutionnaire et des organisations illégales de l’empire, ainsi que sa transformation en avant-poste de l’opposition politique, éveillaient de graves inquiétudes du gouvernement tsariste. Une des tentatives d’arrêter ces contacts était un soi-disant «Processus-32» (le nom officiel était «Une affaire de personnes accusées de communiquer avec les propagandistes de Londres»). Après un attentat terroriste le 1 mars 1881, la Russie a émis une idée de convention internationale sur l’extradition réciproque des personnes melées à la terreur politique (qui a été bloqué par la Grande-Bretagne et l’Italie). En général néanmoins, l’attitude envers les émigrés politiques pendant la période pré-révolutionnaire était déterminée à titre individuel, selon les articles d’accusation ou le degré du repentir de la personne. Le fait même de l’émigration (notamment l’émigration légale), ne pouvait pas être la cause des persécutions. L’émigration pré-révolutionnaire, y compris l’émigration politique, donnait un pourcentage considerable des «rapatriés». Parmi les plus célèbres – le représentant de la fronde aristocratique et l’auteur des mémoires fameux64 le prince Y. N. Golitsyn. Dans les années 1880 les émigrés avec de grands noms révolutionnaires – L. Tikhomirov, V. Losyatinsky, I. Pawlowski et autres – ont renoncé à la lutte politique et ont présenté le recours en grace pour se rapatrier. F. A. Vorobyev, le monteur d’usine Poutilov, s’est aussi retourné en Russie après avoir habité aux Etats-Units où il avait vécu comme un émigré politique de 1888 jusqu’à 1894 (en Russie il avait été persécuté a cause de l’affaire de «L’Union de la lutte pour la délivrance de classe ouvrière» mais pas de son émigration). Au cours de la guerre civile les gouvernements anti-bolcheviques, le commandement des armées blanches et les mouvements sociaux liés avec eux exprimaient certaines positions à l’égard du phénomène de l’émigration. Jusqu’au dernier moment, les chefs militaires du mouvement blanc s’attendaient à poursuivre la lutte armée et, par conséquent, jusqu’à la fin de la guerre civile, ils menaient une politique de limite de l’émigration des membres de groupes armés anti-bolchevistes et de leur retour aux bases russes restant sur le territoire russe. Le plan de la création d’un foyer juif en Palestine, a rencontré l’opposition des évêques de l’Eglise orthodoxe russe. Ainsi, en février 1918, le métropolite Platon, le représentant du patriarche dans le sud de la Russie, a tenté d’organiser à Londres une réunion des représentants de l’Église catholique romaine, orthodoxe et anglicane pour mettre en accord une action conjointe contre le mouvement sioniste. Cette initiative a été appuyée par le commandement de VSYUR (les Forces armées du Sud de la Russie) en la personne du chef de l’Office des Affaires étrangères A. A. Neratoff65.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

225

Après l’octobre 1917, la tradition juridique russe a été brisé. Le nouveau droit soviétique («prolétarien») émane de la reconnaissance des immigrants ennemis du peuple, qui a conduit à des persécutions successives jusqu’à la privation de la vie pour le simple fait de l’émigration66. Dans le même temps, la Terreur Rouge, déclarée le 5 septembre 1918, fut l’un des facteurs principaux d’abord de la migration interne des représentants des «classes exploiteuses» – de la bourgeoisie, de la bureaucratie, du clergé – à la périphérie du pays, puis de leur exode à l’étranger avec les groupes anti-bolcheviques armés67. Comme mentionné ci-dessus, dans les années 1920-1980 la formation de la diaspora russe dans le monde était influencée par le facteur de la politique répressive soviétique contre des groupes sociaux qui ont composé la majeure partie de l’émigration en 1920-1930, ainsi que les rapatriés et les immigrants potentiels, quel que soit leur motif d’émigration et leur classe. L’analyse de l’histoire de l’émigration russe dans le contexte de la migration globale implique aussi l’examen de la question du retour des émigrés: de la réémigration, du rapatriement, ainsi que «le montant total des questions sur les relations des ex-immigrés russes avec la mère patrie»68. Au cours de la période 1920-1980, le gouvernement soviétique poursuivait une politique de retour des émigrants, en particulier de ceux qui étaient politiquement actifs et influents. Bien qu’à l’égard des rapatriés pendant les années 1920 – 1950 dominaient des mesures répressives, une partie de l’armée, des savants, des artistes se sont parfaitement adaptés à la patrie soviétique. Les motifs de leur retour étaient différents, donc, à l’avis des biographes de A.I. Kouprine, il avait été poussé par la grande misère et le sentiment de l’inutilité69. Les représentants de l’élite intellectuelle de l’étranger russe se sont rapatriés dans les années 1920, croyant que leurs connaissances étaient en demande surtout en Russie, et une telle position devenait de plus en plus de nature essentiellement politique. Par exemple un savant éminent dans le domaine de l’agriculture A. N. Tchelintsev est rentré en 1925, à l’invitation du Commissariat, et à cause d’une discordance «organique et profonde» avec la plate-forme politique de la majorité des scientifiques russes émigrés. Il travaillait avec succès pendant de nombreuses années au sein du gouvernement, aux institutions de recherche, à l’enseignement supérieur de l’URSS70. Quelquefois, certains rapatriés connus étaient favorisés par les autorités, ils recevaient toutes sortes de privilèges ce qui était utilisé comme une démonstration de l’humanité et de la démocratie du système soviétique. Comme on le sait, en été 1920 les officiers et les soldats des armées blanches ont commencé à revenir de l’étranger en Russie un à un ou par groupes se rendant clandestinement ou sous de faux documents par la Roumanie, la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

226

E. I. Pivovar

Pologne et le Caucase ou par mer à l’aide des pêcheurs et des contrebandiers71. Le retour légal était extrêmement dangereux, malgré le bolchevisme spontanée qui s’est emparé d’une partie des réfugiés dans des conditions difficiles des camps militaires sur le territoire de la Turquie72. Une des premières démonstrations de la politique de représailles des bolcheviks contre les immigrés est devenu le destin tragique de près de 4 mille Cosaques et soldats qui sont arrivés à Odessa sur le vapeur turc «Réchid Pacha» le 6 avril 1921. Après la publication dans «les Dernières Nouvelles» des protocoles de gubChK concernant l’exécution de 800 personnes et l’envoi des autres à l’Armée rouge, à la flotte de la Baltique et aux travaux forcés, la vague de rapatriement s’est abaissée considérablement. Le 3 novembre 1921 le Décret sur l’amnistie des simples soldats de la Garde blanche a été adopté, ils ont officiellement reçu l’occasion de revenir en Russie soviétique sur un pied d’égalité avec les anciens prisonniers de la Première Guerre mondiale. En 1924, l’amnistie a été étendue aux soldats ordinaires des armées blanches, qui se trouvaient à l’Extrême-Orient, en Mongolie et en Chine occidentale. En effet, certains soldats blancs et même des officiers, retournant à titre individuel, ne sont pas devenus l’objet de persécutions, au moins, immédiatement après leur rapatriement. Parmi eux, les auteurs des mémoires et des articles sur la vie politique et sociale, où le caractère anti-national du mouvement blanc était souligné, ainsi que la démoralisation des officiers, des tourments des exilés et la joie de rentrer à la patrie, où les «égarés» pouvaient expier leur faute par le travail de la reconstruction de l’économie nationale73. Pour le commandement militaire de l’Armée Russe, le mouvement de rapatriement avait une double signification: d’une part, il discréditait «l’idée blanche», de l’autre – il a permis de se débarasser des éléments les moins résistants et de maintenir la base combative des forces anti-bolcheviques. Ces publications servaient de réponse officielle aux émigrés, qui demandaient aux partants de les informer sur l’attitude du régime soviétique, l’arrangement à la maison, etc74. De sa part, l’émigration russe avait de l’intérêt aux retour des écrivains et des artistes en URSS. Ainsi, la communauté des émigrés russes a répondu au retour de A. I. Kouprine et à son décès en 1938 par de nombreuses pubications75. Le décret sur la privation des droits de la citoyenneté à certaines personnes qui sont à l’étranger, adopté par le Comité exécutif central le 15 décembre 1921, est devenu la dernière goutte dans la politique à l’égard des émigrés. Tous ceux qui avaient quitté le pays sans autorisation des autorités soviétiques après le 7 novembre 1917 était privés de la citoyenneté, ainsi que les participants à la lutte armée contre le bolchevisme. En 1924 le circulaire spécial de l’OGPU «sur le

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

227

renforcement des efforts visant à identifier les émigrés revenant de l’étranger de manière illégale» a été adopté. Ces institutions n’ont pas influencé la vague des retournants, qui a gagné le secteur démocratique de la diaspora russe à l’étranger après 1917, surtout aux États-Unis. La plupart des Russes, qui ont quitté leur patrie en quête du meilleur destin avant 1917, ont réagi avec sympathie à la Révolution russe76. Le 15 avril en 1917, 97 exilés politiques partirent de New York, suivis par des groupes de Chicago, Philadelphie, Boston, Detroit, etc77. Dans les années 1920, cette émigration est devenue déstinataire du nombre d’actions de la propagande soviétique. En particulier, le 10 janvier 1923, dans le journal «La Voix Russe» à New York, on a publié une lettre de Lénine adressée à la colonie russe en Amérique du Nord sur la nature de la NEP. Par le port de Libau seul, plus de 16 mille immigrants ont passé pendant les derniers mois de 1920 et les premiers mois de 1921. En octobre 1922 – août 1925, le comité spécial du Conseil du travail et de la défence de RSFSR a délivré le permis d’entrée pour 21 groupes (2689 personnes) pour travailler dans l’agriculture et à 11 groupes de travail (3249 personnes) pour travailler dans l’industrie. Le 23 février 1923, 220 acres de terres pour les rapatriés (y compris les Molokans) ont été attribuée au sud de la Russie et à la région de la Volga, où ils ont créé 18 communes agricoles. (Dans les années 1930, la plupart des immigrants ont été arrêtés78.) Les Cosaques revenaient de Chine, des groupes des Cosaques d’Orenbourg, des Cosaques de Transbaïkalie et des Cosaques Oussouri79. A titre personnel, 1773 personnes ont reçu la permission de retourner. De 1921 jusqu’à 1931, 181 432 émigrants ont retourné en Union soviétique80. Il est probable que les membres de la guerre civile, rapatriés dans les premières années de l’exil, dont la plupart ont été immédiatement réprimés81, figurent aussi dans ces statistiques. Les autres avaient été emprisonnés dans les années 1930. Selon les lois de l’URSS de 1930 et 1931, la privation de la citoyenneté a été étendue à tous les réfugiés et les migrants russes de l’époque pré-révolutionnaire. En effet, la Russie soviétique n’avait pas d’intérêt en cette masse des «rapatriés», qui créait des problèmes supplémentaires du plan institutionnel et économique. Ainsi, pour les paysans retournant des États-Unis, la condition de rapatriement consistait en possession de leurs propres instruments aratoires82. Les actions de retour des réfugiés russes dans les années 1920-1930, notamment la coordination de l’activité propagandiste («Sovnarod», etc), avaient de l’importance politique comme un mécanisme de dépravation morale dans la société des émigrés russes, d’insertion de facteurs supplémentaires d’instabilité au sein du socium de l’étranger russe.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

228

E. I. Pivovar

La politique par rapport à l’émigration a été dictée, dans certains cas, par des raisons d’ordre économique. A la fin de 1925, NKVD a fait paraître les instructions sur le rapatriement des personnes qui avaient été à l’étranger. Ce document, en particulier, prévoyait la remise de l’entrée en cas de chômage en URSS. Ceux qui après être amnistié ou après avoir obtenu la citoyenneté, voulaient rapatrier, devaient présenter les documents prouvant que le nouveau venu ne rejoindrait pas les rangs des chômeurs. En même temps, ceux qui désiraient retourner devaient, bien sûr, se repentir de toutes leurs fautes contre le pouvoir soviétique et accepter inconditionnellement toutes ses ordres et directives. Pendant la guerre civile, les autorités soviétiques avaient pris des mesures pour freiner la libre circulation à travers les frontières. En mars de 1920, une lettre officielle du Commissariat des Affaires Etrangères a été diffusée interdisant des voyages privés à l’étranger et des voyages d’affaires avec la famille à l’étranger. Elle a été envoyée, entre autres, au Commissariat National de l’Instruction, qui autorisait les voyages à l’étranger d’une grande partie de l’intelligentsia. Seulement les personnes détachées par les institutions centrales avaient la permission de voyager avec les passeports soviétiques délivrés par le Commisariat des Affaires étrangères. Le franchissement de la frontière sans ce passeport était considéré comme une tentative du départ illégal83. Il est connu que pendant cette période, des requêtes de permission d’aller à l’étranger de A. Bély, F. Sollogoub, K. Balmont, M. Artsybashev, V. Ivanov, et d’autres écrivains et artistes ont été satisfaits à l’appui de A.V. Lounatcharsky qui avait de l’esprit libéral, bien que plus tard F. Dzerjinski dans sa lettre au Parti communiste (bolchévique) de Russie a considéré «un tel allégement» comme un «déchet injustifiée de nos valeurs culturelles et un renforcement des rangs de nos ennemis.» En 1921-1922, le gouvernement soviétique a élaboré une position à l’égard des intellectuels, en tenant compte du désir de certaines personnes d’émigrer, la possibilité et la nécessité de les retenir forcément dans le pays. Durant cette période, notent R. Bird et E. Ivanova, l’attitude envers l’intelligentsia n’était pas partagée entre «nous» et «autres», l’autorisation de départ était délivrée indépendamment de la loyauté envers le nouveau gouvernement84. Une attitude plus déterminée des autorités envers le problème de l’émigration a été marquée après la XII Conférence du Parti communiste de Russie par l’exil des intellectuels («le bateau des philosophes» en 1922 et d’autres). En 1920, la restructuration de l’enseignement supérieur et de la science en Russie soviétique a conduit à la liquidation ou la réorganisation de leurs structures de façon que pour la «vieille garde» il n’y avait pas de place85. La pression, exigeant le choix moral entre les croyances personnelles et la sécurité, a conduit à la «nature volontaire-involontaire» de l’émigration culturelle en 1917-192286.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

229

N’osant pas exercer des représailles sous l’influence de la situation internationale, le régime des bolcheviks montrait de l’hostilité envers l’émigration, «en y ajoutant» une catégorie de personnes socialement étrangères. L’émigration et l’expulsion des scientifiques a contribué à la croissance du potentiel scientifique et culturel de l’émigration russe, qui a reçu ce «cadeau» du gouvernement bolchevique. En même temps, de nouvelles mesures ont été prises pour l’installation du «rideau de fer» – des restrictions à l’importation de livres et de périodiques, un nouveau resserrement d’entrée et de sortie. Le gouvernement soviétique a commencé à exercer la pression sur certains pays, notamment l’Allemagne, afin de donner une légitimité internationale à la privation de la nationalité des émigrants87. En septembre-octobre 1922, un grand groupe d’intellectuels ukrainiens avait été exilé, mais selon des informations reçues par le service étranger du GPU les exilés ont été accueillis chaleureusement par la diaspora des nationalistes en Tchécoslovaquie, ils ont obtenu le travail dans les institutions ukrainiennes d’enseignement à l’étranger. Cela a conduit à l’annulation de cette pratique ce qui consistait à renvoyer les Ukrainiens dissidents plutôt dans les régions éloignées de la RSFSR88. Aux années d’avant guerre un nombre d’écrivains et de poètes soviétiques (Maïakovski, Ehrenbourg) voyageaient à l’étranger, et y ont longtemps travaillé en contactant avec des représentants de l’émigration. Au début des années 1920, le gouvernement bolchevique dans ses actions prenait en considération l’émigration politique, parce qu’au cours de cette période l’émigration influençait la position des puissances occidentales. Par exemple, le 17 juin 1922 Unshlikht fait savoir au Politburo que «des milieux intéressés de l’émigration blanche ont reçu l’information des représailles probables en Russie soviétique contre les intellectuels anti-soviétiques»89. Il y avait aussi des échos de retour. L’émigration russe dans la période entredeux guerres a montré un intérêt continu à la politique intérieure et étrangère de l’URSS, à la situation des intellectuels et d’autres segments de la population90. Un dialogue particulier entre les autorités soviétiques et l’émigration avait lieu sur des différents événements politiques et culturels. Par exemple, si l’émigration russe a appris avec enthousiasme l’attribution en 1933 du Prix Nobel à Ivan Bounine, la réaction de Moscou officielle a été fortement négative91. L’étranger russe après-révolutionnnaire comprenait des groupes armés et des groupes extrémistes, qui pendant une certaine période pouvaient en fait présenter une menace politique et militaire au régime bolchevique. La question de la poursuite de la lutte armée contre le bolchevisme était encore discutée par les

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

230

E. I. Pivovar

membres de l’état-major de Wrangel pendant le trajet de la Crimée au bord du croiseur «Général Kornilov»92. Cependant, l’ampleur de ce risque était bien exagérée, car sa mythification était un élément important de la guerre idéologique du régime soviétique contre l’étranger russe. Pendant les années 1920-1930, dans la littérature de propagande soviétique de cette période et dans les actions concernant l’émigration dominait l’image d’un ennemi très agressif et dangereux93, contre lequel les mesures d’urgence de la guerre civile et les techniques de force étaient possibles, y compris des actions spéciales sur le territoire des Etats étrangers94. En 1918-1920, en Russie soviétique, des opérations spéciales ont été menées par la Tchéka contre la clandestinité blanche  : «Centre droit», «Union de la Renaissance», «Centre national», et d’autres idéologiquement proches de l’émigration blanche, ont été écrasés95. La politique de répression de la Tchéka et du NKVD, orientée d’abord contre les Blancs et leurs sympathisants96, après la guerre civile est apparue en dehors de la Russie soviétique. En même temps, des répressions continuent en Union soviétique contre les anciens officiers, ce qui était souvent une réaction des organes punitifs aux événements se passant à l’étranger. Ainsi, après la création de l’Union Générale des Combattants Russes (le ROVS) en 1924, des circulaires spéciales de l’OGPU sur «La révision des affaires des anciens officiers blancs étant sous une attention particulière», «Le renforcement du travail de renseignement parmi les anciens officiers marins» et d’autres ont été publiées. La plupart des officiers qui se sont engagés pour servir dans l’Armée rouge pendant la Guerre civile, ont été supprimés en 1930-1931 à la suite de l’opération «Printemps», réalisée par l’OGPU97. Au début des années 1920, l’idée de débarquement des troupes armées sur le territoire de l’URSS à l’effet d’organiser des soulèvements paysans est devenue populaire au sein de l’émigration blanche. D’habitude, ces groupes étaient internationaux. En automne de 1921, les officiers de la Garde Blanche ont pris part aux actions des unités militaires finlandaises qui ont violé la frontière soviétique et ont provoqué une rébellion dans le volost Letné-Konetsky98. Les attaques du territoire soviétique par des groupes armés chinois avec la participation des émigrés russes ont eu lieu à la fin des années 192099, etc. Convaincu de l’utopie de ces plans, l’émigration russe en Europe s’est passionée pour les théories de «l’activisme politique», qui cette fois était orienté contre les dirigeants du PCUS (b), du NKVD et OGPU et contre le commandement de l’Armée rouge. Les militants croyaient que leurs actions pourraient déstabiliser la situation intérieure dans le pays et décapiter son gouvernement et apporter de la panique dans les rangs des bolcheviks. L’action du groupe armé

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

231

de V. Larionov, qui a fait exploser une bombe dans le bâtiment du Club du parti central de Leningrad en 1927 a eu un grand retentissement. Après, Larionov a écrit: «Le retour de la terreur contre le parti communiste! – Voilà le slogan le plus efficace dans la lutte contre les bolcheviks»100. Le général N. Belogorskiy, dans son oeuvre «Que devons-nous faire?», publié en 1930 en France, affirmait que la mission principale de l’émigration consistait en «renseignement et inspection», en organisation du sabotage sur le territoire de l’URSS, et aux attentats contre les chefs du gouvernement et du Parti et contre les diplomates soviétiques à l’étranger101. Toutefois, en 1930, les activités pratiques des émigrés russes dans le domaine du terrorisme anti-bolchevique se sont réduites à néant. En 1920-1930, l’une des activités de l’OGPU consistait en destruction des institutions de l’émigration blanche et déconsidération de ses dirigeants. Une des actions les plus importantes et les plus célèbres était l’opération «Trust» dans le cadre de laquelle «L’organisation monarchiste de la Russie centrale» a été créée, cette organisation était fictivement anti-soviétique, et était utilisée pour introduire des agents de l’OGPU dans l’environnement de l’émigration militaire et pour préparer des opérations de sabotage et de renseignement102. La lutte contre l’activisme des émigrés était concentrée dans le Département secret politique de l’OGPU-NKVD-GUGB qui était chargé du travail à l’étranger, dans le Département du service contre-espionnage, spécialement engagé pour renseigner sur les «éléments» contre-révolutionnaires des gardes blancs, et le Département des Affaires étrangères (INO), dans lequel un rôle actif était joué par son chef adjoint S. M. Speigelglass. Les employés de ces structures préparaient et réalisaient des opérations «d’espionnage» avec l’émigration («Trust», «Syndicat-4», «M-8», etc.). Pendant les années 1920, les centres de collision et d’interaction des services de renseignement soviétiques et de l’émigration se trouvaient à Berlin, Paris, Varsovie, où on fabriquait des documents pour visiter la Russie soviétique illégalement, et les agents de la Tchéka tentaient de pénétrer aux centres du service de renseignement du général Wrangel, à l’organisation de Boris Savinkov, etc103. En même temps, ces actions acquéraient, d’habitude, un caractère international. Dans la note analytique sur la situation des officiers russes en Allemagne (1924), conservée dans les fonds du représentant de Wrangel général A. A. von Lampe, il était déclaré: «Il faut noter le phénomène qui s’est vite développé et qui constitue une forme particulière de revenu pour un grand nombre d’officiers – le service aux contre-espionnages différents, parmi lesquels bolcheviques, où sont recrutés les personnes qui principalement avaient servi aux postes du contre-espionnage dans les armées blanches diverses. Le niveau moral de ces

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

232

E. I. Pivovar

agents est extrêmement faible, et dans l’avenir, ils ne devront pas servir aux armées blanches»104. La coopération avec la Tchéka-OGPU ne sauvait pas les émigrants du danger d’arrestation et de supression physique. Ainsi, le général M. V. Fastykovsky, qui avait travaillé pour le Service de renseignements de l’état-major de l’Armée rouge, et retourné dans son pays natal en 1924 par accord préalable avec les services secrets soviétiques, a été arrêté en 1938 comme un ennemi du peuple et espion étranger105. De la même façon, S. Efron, le mari de M. Tsvétaéva et un agent de l’OGPU, avait été réprimé. Une des directions d’activité de la police secrète soviétique était de déterminer les relations de l’émigration et de l’opposition politique au sein de l’Union soviétique et du phénomène qui a reçu le nom d ‘«émigration intérieure». La réticence des autorités bolcheviques était éveillée par les réunions des intellectuels pendant les premières années post-révolutionnaires, qui ne procédaient aucune activité politique, mais cultivaient, consciemment ou inconsciemment, dans son cercle fermé des points de vue qui n’étaient pas compatibles avec l’idéologie du bolchevisme. L’émigration intérieure s’est concentrée en Union académique à Moscou et en Union russe des institutions scientifiques et des institutions de l’enseignement supérieur, en Association Libre Philosophique, l’Académie Libre de la culture spirituelle, Société Philosophique de l’Université de Pétrograd, aux éditions privées «Côte», «Pensée», «Atelier des poètes», la revue éditoriale «Economiste» et «Métier d’artel», qui en plus entretenaient des contacts avec la communauté des savants russes à l’étranger106. Certains rapatriés du début des années 1920, tels que YU.V. Klyuchnikov, qui essayait d’annoncer ses conceptions euroasiennes aux étudiants soviétiques, sont devenus agents d’une idéologie étrangère. La majeure partie des «émigrés internes» sont devenus émigrants en réalité ou ont été refoulés pendant des divers périodes. Une pénétration profonde des agents soviétiques aux milieux des émigrés faisait les centres militaires et politiques à l’étranger prendre des différentes mesures de contre-espionnage. Elles étaient les plus efficaces dans les pays où l’émigration pouvait compter sur une aide ou sur un travail actif des services spéciaux des pays de résidence contre les agents soviétiques. Ainsi, la police secrète de la Finlande au milieu des années 1930 a éliminé la moitié environ des rézidientouras soviétiques qui surveillait l’émigration russe107. Des opérations terroristes de renseignement du NKVD contre l’émigration blanche des années 1920-1930 n’ont eu qu’un succès tactique, elles n’ont pas atteint leur objectif principal. L’émigration n’a pas abandonné l’idée de la lutte armée contre le régime des bolcheviks, et la partie la plus intransigeante a gardé une réserve de 2-3 corps des officiers108. La situation politico-militaire et la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

233

complexité du choix personnel pendant la Grande Guerre nationale n’ont pas permis aux expatriés de réaliser pleinement ce potentiel, mais son existence réelle et son état d’alerte a été manifestée. L’un des phénomènes de l’histoire de l’étranger russe sont des exemples du retour des émigrés à leur pays d’origine en tant que représentants et experts étrangers. La nationalité étrangère les rendait invincibles, en même temps ils pouvaient communiquer avec le monde russe en Russie même, ou avec ses représentants à l’étranger. Ainsi, M. I. Babitchev, le fils d’un cornet russe, arrivé en 1897 en Éthiopie avec une mission diplomatique du général Vlassov, a servi pendant une certaine période comme attaché militaire à l’ambassade d’Ethiopie à Moscou109. Le problème de l’émigration et du rapatriement est apparu avec une grande intensité pendant la Seconde Guerre mondiale110. Depuis l’automne de 1944, les missions étrangères de l’URSS, créées d’abord en Finlande, puis en France, Roumanie et Iran, ont commencé à s’occuper du rapatriement des citoyens soviétiques. Peu à peu, ces activités se sont emparées de toute l’Europe, en particulier les régions habitées d’un nombre considérable de personnes déplacées. Le 24 août 1944 le Comité de Défense a décidé d’organiser l’accueil des citoyens forcément déplacés des Etats baltes, des régions d’ouest de la Biélorussie et l’Ukraine et d’autres secteurs de l’occupation allemande. Le 10 octobre de la même année, a été créé une agence spéciale – la Direction du Conseil des Comissaires du Peuple de l’URSS pour le rapatriement des citoyens soviétiques d’Allemagne et des pays occupés, mise à la tête du réseau grandissant des missions de rapatriement à l’étranger et du système des organes d’admission des citoyens soviétiques en dedans du pays111. En décembre, les circulaires sur la préparation de l’accueil des rapatriés112 ont été envoyées à tous les conseils des comissaires régionaux, et au printemps de 1945, les organes de rapatriement ont été créés dans sept républiques intéressées. À la fin de la guerre, des informations sur les représailles contre les prisonniers de guerre et des personnes déplacées retournant dans leur patrie ont été répandues à l’étranger, cette information était en contradiction avec les intentions des autorités soviétiques sur l’organisation du rapatriement. En réponse, une série d’actions propagandistes a été organisée, y compris une interview de 11 Novembre 1944 du correspondant de TASS avec le commissaire de rapatriement publié dans la Pravda. Dans cette déclaration, il a été souligné que même les gens qui avaient commis sous la terreur allemande des actes contraires aux intérêts de l’Union soviétique, ont de l’espoir de grâce. «Tous les citoyens soviétiques qui retournent à la patrie ont la possibilité absolue de participer immédiatement à la défaite de l’ennemi et à la conquête, les uns –

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

234

E. I. Pivovar

les armes dans la main, d’autres – dans l’industrie, d’autres encore – dans le domaine de la culture. En même temps, on leur a porté une aide matérielle et un soutien en aménagement du domicile, en traitement médical, enseignement, etc», – écrit la Pravda. Si la population de l’URSS était généralement informée de ce ces «aide et soutien», les émigrés étaient portés à croire aux promesses ou prenaient des risques consciemment parce qu’ils voulaient rentrer chez eux. Surtout ces sentiments se sont intensifiés après la victoire, qui semblait devoir tout changer. Le processus de rapatriement des émigrants et des personnes déplacées en URSS a été établi par la loi. Le 6 janvier 1945 le Conseil des Comissaires du Peuple de l’URSS a adopté deux résolutions – sur l’organisation d’accueil et de disposition des citoyens soviétiques rapatriés et sur la procédure de rapatriement des prisonniers de guerre et des citoyens internés, libérés par l’Armée Rouge. L’étape suivante était représentée par les accords internationaux de Yalta de 10-11 Février 1945 sur le rapatriement des citoyens soviétiques, américains et britanniques, qui ont déterminé son caractère total et coercitif113. Dans la déclaration commune anglo-américaine sur les résultats de Conférence à Yalta, l’engagement de transférer les prisonniers de guerre soviétiques et des civils en Union soviétique a été confirmé114. Le 13 mars et le 26 juin 1945, les accords analogues ont été signés avec la Belgique et la France. Il y avait également un mémorandum du commandement américain publié en novembre 1944 et révisé en avril 1945, selon lequel tous les citoyens soviétiques devait être rapatriés après leur identification, sans prendre en considération leurs désirs personnels. Les fonctionnaires soviétiques chargés de rapatriement avaient le droit d’établir les procédures administratives et l’organisation interne des camps où les immigrés étaient concentrés115. La politique des Alliés, tenant à résoudre le problème du retour de leurs compatriotes, a abouti à la déportation forcée des Cosaques qui étaient membres des forces armées pro-allemands (le Camp des cosaques, le 15-ème corps cosaque de cavalerie, etc), avec les membres de leurs familles qui ont été renvoyés au 3-ème Front ukrainien. Après de nombreuses perquisitions et interrogatoires les Cosaques ont été transportés à Graz, et de là par trains à travers l’Autriche, la Hongrie et la Roumanie en URSS. Tous ceux qui avaient survecu étaient envoyés aux camps de la région de Kemerovo, où ils travaillaient dans les mines116. Les scènes du désespoir et de la résistance futile des Cosaques à Lienz, avec les suicides, ont fait une très mauvaise impression sur les témoins de cet événement. «Les victimes de Yalta» sont devenus plus tard l’objet d’une série d’essais historiques et d’articles des émigrés et des auteurs étrangers, idéologiquement disposés contre le système soviétique.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

235

A leur tour, les auteurs soviétiques portaient plusieurs accusations contre les pays d’Ouest qui, selon ces accusations, empêchaient le rapatriement des citoyens soviétiques, et d’une façon paradoxale, des publications pareilles ont paru dans les années 1990. Ainsi, V. N. Zemskov croie qu’outre la libération du rapatriement des personnes se trouvant dans la zone des Alliés, les services anglo-américains «essayaient souvent de retenir chez eux même des citoyens soviétiques qui souhaitent retourner en URSS»117. A. A. Chevyakov affirme que les Alliés non seulement gardaient les citoyens soviétiques dans les zones occupées, mais aussi les envoyaient forcément aux pays occidentaux, en Amérique du Sud et en Australie118. Le rapatriement massif des zones contrôlées par les Alliés a été fini en septembre 1945, puis le taux de retour des citoyens soviétiques en URSS commence à abaisser: en 1946 – plus de 195 mille, et en 1947 – 30 346 personnes seulement119. Pendant cette période, les dirigeants politiques de l’Union soviétique ont prêté leur attention au problème des compatriotes à l’étranger, y compris les anciens citoyens des Etats baltes et d’Ukraine occidentale. Les actes de 1921-1931 ont été reflétés dans les décrets du Présidium du Soviet suprême du 10 novembre 1945 et du 20 janvier 1946 «sur le recouvrement de la nationalité soviétique aux ressortissants de l’ancien empire de Russie, ainsi qu’aux personnes qui avaient perdu leur citoyenneté soviétique», l’action desquels s’étendait sur les habitants de la Mandchourie, des villes de Shanghai et Tianjin. Des résolutions similaires ont été adoptées le 14 juin 1946 à l’égard des russes qui se trouvaient en France, en Yougoslavie et en Bulgarie, au Japon (le 26 septembre 1946), en Tchécoslovaquie (le 5 octobre 1946), en Belgique (le 28 mai 1947). Le 30 mars 1948 a été publié le décret sur la procédure d’acquisition de la citoyenneté soviétique par les anciens citoyens de la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie et de la Bessarabie, qui habitaient en Amérique du Sud. En 1945-1946, la loi qui établissait la procédure de rapatriement et de l’acquisition de la citoyenneté soviétique par les Arméniens avait été adoptée, à l’appui de l’Union Armenien de Bienfaisance, fondée à Caire en 1906, qui a transféré 1.5 million de dollars américains sur le rapatriement de 1946-1947. En même temps la rigidité de l’idéologie soviétique et la conservation du «rideau de fer» ont rebuté beaucoup d’émigrés, en réduisant le rapatriement des diasporas ethniques – ukrainienne, lituanienne, juive, arménienne. Ainsi, en 1945-1946 un nombre considérable d’Ukrainiens préfèrent maintenir le statut de personnes déplacées sous la protection de l’ONU et rester à l’étranger. Comme parmi les émigrés russes en 1940-1950 il y avait une montée du sentiment patriotique et une certaine idéalisation de l’Union soviétique qui ressemblait maintenant d’après certaines caractéristiques externes l’empire russe,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

236

E. I. Pivovar

le mouvement de rapatriement a acquis une assez grande échelle. Selon des sources officielles en Yougoslavie plus de 6 mille personnes ont exprimé leur désir d’obtenir la citoyenneté soviétique, en France – 11 mille environ, la plupart d’entre elles regagnaient leur patrie avec une grande joie. D’autant plus fort était le choc de la vie quotidienne soviétique, de la mentalité et du comportement des gens, sans même parler des répressions subies par une grande partie des émigrés sans lien évident avec leur origine sociale et leur activité pendant la période de l’émigration. La vie de certains rapatriés a évolué favorablement. Sauf la carrière du chanteur connu Alexandre Vertinsky, il faut mentionner des participants de la Résistance française, des anciens aspirants de la Marine tzariste N. N. Roller et G. V. Shibanov. Ce dernier, a été décoré en 1970, de l’Ordre de la Grande guerre nationale de I degré. Le gouvernement de l’URSS a été préoccupé par le fait que des milliers de citoyens soviétiques restaient à l’étranger, en s’alliant au régime hostile à l’étranger120. Une tentative de récupérer au moins une partie d’entre eux a été faite le 17 septembre 1955 par le décret «sur l’amnistie des citoyens soviétiques qui avaient collaboré avec les envahisseurs allemands au cours de la Grande guerre nationale de 1941-1945», dans lequel les principes de paix et d’humanité ont été déclarés. Ce document promettait de pardonner non seulement aux anciens prisonniers de guerre, mais aussi à ceux qui servaient à l’armée, la police et des formations spéciales allemandes. Dans l’après-guerre, il y avait des formes légitimes de communication avec le monde de l’émigration russe, mais avec de fortes contraintes idéologiques121. En 1955, à Berlin, le Comité soviétique pour le retour à la patrie a été créé, dont le successeur devient le Comité pour les relations culturelles avec les compatriotes à l’étranger qui fonctionnait à Moscou depuis 1963. Sur la base de ce dernier en 1975, la société bien connue «Rodina» a été organisée – la société soviétique pour les relations culturelles avec les compatriotes à l’étranger, ce qui sera détaillé ci-dessous. Les contacts étaient établis avec les organisations des émigrés en Amérique, où il y avait une tradition de l’émigration démocratique et religieuse de l’époque pré-révolutionnaire. Par exemple, dans les années 1980, des délégations des communautés Doukhobors du Canada avaient été invitées en Union soviétique, leurs jeunes apprenaient la langue russe au collège pédagogique de la ville d’Ivanovo, aux universités de Kiev et de Moscou. Bien que la plupart des émigrés russes aient traité ces structures avec méfiance compréhensible, les archives de la société «Rodina» se trouvant à l’Archive National de la Fédération de Russie vous permettent de voir un vaste panorama d’au moins une partie du monde étranger russe des années 1970-1980,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

237

la société, qui unissait les émigrés et leurs descendants, loyaux à l’égard de l’URSS. Les plus actives dans les contacts avec la société «Rodina» étaient des organisations telles que l’Union des citoyens soviétiques en Belgique, l’Union culturelle et démocratique russe en Finlande, la Fédération des Russes canadiens, le Club russe publique à Sydney. Des centaines de lettres des correspondants individuels adressées à la société «Rodina» ont été conservées. Dans les années 1980, il y avait une confrontation entre les diasporas politiquement actives et des sociétés «Rodina» dans les républiques de l’URSS. Par exemple, en juin 1980 le Congrès de la Société lituanienne à l’étranger a adopté une résolution annonçant «qu’aucun lituanien ne doit pas rentrer en Lituanie à l’aide de la société «Tévichké» («Patrie») et d’autres organisations similaires». Toutefois, des scientifiques et des artistes d’origine lituanienne, principalement gauches et communistes, continuaient à revenir des États-Unis. A l’époque soviétique, même pendant le «dégel», l’idée du rapatriement restait inacceptable pour une grande partie de l’élite intellectuelle et des artistes de l’étranger russe. Par exemple, Vladimir Nabokov, en répondant en 1962 à la question du correspondant de BBC s’il pourrait jamais retourner en Russie, a dit : «Je ne retournerai jamais, pour la simple raison que la Russie, dont j’ai besoin, est toujours avec moi: la littérature, la langue, et ma propre enfance russe. Je ne reviendrai jamais. Je ne cèderai jamais. Et en tout cas, le fantôme grotesque d’un État policier ne se dissipera pas pendant le temps qui me reste»122. Pendant les années 1970, la direction du Parti de l’Union soviétique a été confrontée à un nouveau problème idéologique très complexe – l’émigration juive en Israël. Elle a été réalisée dans le cadre du droit de réunification des familles séparées par la Seconde Guerre mondiale et d’autres circonstances dramatiques – le seul prétexte sous lequel il était possible d’obtenir la permission de partir. Le rapatriement des Juifs a pris l’ampleur disproportionnée par rapport au départ à l’étranger des Arméniens, des Grecs, des enfants espagnols et des représentants des autres groupes ethniques et sociaux. La migration massive juive «discréditait l’un des fondements principaux de l’idéologie soviétique – la formation d’une nouvelle communauté historique des peuples: le peuple soviétique», à quoi les autorités officielles ont réagi d’une façon très négative123. Le 25 mars 1970 le Comité central du Parti communiste a adopté le décret «sur certaines mesures pour s’opposer à la propagande sioniste et réduire les intentions de l’émigration des citoyens soviétiques de nationalité juive», qui n’a pas eu aucun résultat. Au contraire, en 1971-1973, le nombre de «refuzniks» a fortement augmenté124. Dans le rapport secret du Département de la propagande du Comité Central de PCUS «Sur le départ des Juifs de l’URSS», il a été signalé qu’au cours de 1972-1974, 75 000 personnes avaient quitté le pays, ce qui représentait

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

238

E. I. Pivovar

près de 4% de l’ensemble de la population juive, 1700 émigrés étaient (ex-) membres du PCUS125. Le KGB et le département de la propagande du Comité central du PCUS essayaient de prendre des mesures visant à affaiblir et à discréditer le mouvement sioniste en URSS126. Outre le fait des départs, la propagande soviétique devait faire face à la montée de l’activité des chaînes radiophoniques étrangères diffusées en Union soviétique et les accusaient de l’inéxecution des thèses de l’Acte final d’Helsinki sur la libre circulation127. En même temps, de nouveaux «transfuges» apparaissent, généralement du milieu artistique (des exemples classiques – Noureev, Rostropovitch et Vichnevskaïa, Tarkovski, Baryshnikov et d’autres) et quelques dissidents politiques128. Pendant la seconde moitié des années 1980, la question de l’émigration russe acquiert une nouvelle signification en Union soviétique, comme en témoigne le nouveau style de documents adressés aux émigrants, dans lesquels la propagande des succès du pays est remplacée par les valeurs traditionnelles humanitaires et spirituelles. Ce qu’il y a de particulier, c’est l’appel des participants de la III Conférence nationale de la société «Rodina» en décembre de 1986 «aux compatriotes à l’étranger», qui déclarait: «La patrie reconnaissante garde un souvenir de tous ceux qui éprouvent pour elle de l’amour sincère et du respect, qui vise à soutenir et renforcer ses liens spirituels et des contacts réguliers». De sa part, le monde de l’émigration russe change son attitude envers la Russie. Au I Congrès des Compatriotes à Moscou, beaucoup d’émigrés russes ont déclaré qu’ils se sentaient comme chez eux en Russie, bien que ce forum ait eu lieu le 19 août 1991.

3 L’émigration «pulsante» en provenance de Russie: l’influence de la crise socio-politique permanente Les migrations de population qui ont été observées aux pays et nations différents, couvrant parfois des continents entiers, avaient des raisons différentes: démographiques, économiques, religieuses et naturelles. La particularité de l’émigration russe du XIX et XX siècles consistait en crise socio-politique permanente, aboutissant parfois à une forme aiguë129. L’émigration russe est devenue expression d’un schisme social profond et durable et en augmentant brusquement en temps de crise, elle reflétait «la misère spirituelle, la perturbation des liens sociaux, économiques, culturels et des relations»130. Formation de l’émigration politique russe dans la seconde moitié du XIX siècle a été en grande partie une réaction à l’absence, dans l’Empire russe, des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

239

libertés politiques131, et l’incapacité du gouvernement tsariste de resoudre efficacement des problèmes socio-économiques, surgis après l’abolition du servage, la pression financière et administrative sur la population a encouragé non seulement la migration à l’intérieur du pays, mais aussi l’émigration en Amérique du Sud et en Europe du Sud et de l’Est et en Australie. Le croissement important du flux des émigrants avait pour une des raisons la Révolution de 1905-1907, et la réforme de Stolypine132. L’intolérence du régime politique a été la raison principale du départ à l’étranger d’une grande partie des intellectuels scientifiques et des artistes dans les années 1920133. Certains représentants (F. Komissarzhevsky, M. Tchekhov, et d’autres) ont quitté le pays, malgré les conditions parfaites pour la création créées par les autorités soviétiques (y compris l’absence d’une censure rigide jusqu’à 1926). La violation des droits communs du côté de l’Etat consistait à la privation de la citoyenneté soviétique et l’exil à l’étranger qui étaient pratiqués en 19201980, ce qui en même temps, étaient une sorte de grâce, car l’unique alternative comprenait l’arrestation, la déportation ou même l’exécution. Premièrement, «les anciennes personnes graves» ont été déportées: les politiciens, généraux, fonctionnaires, etc, dont le côntrole, peu de temps après la révolution d’Octobre, étaient en compétence de la Tchéka134. Dans le même temps, il faudrait noter que la déportation forcée était employée non seulement aux représentants de l’intelligentsia, mais aussi aux fonctionnaires du parti en vue, y compris L. D. Trotsky. Lorsque, en 1929, il fut expulsé de l’URSS, et en 1932 privé de sa citoyenneté soviétique, c’était déjà sa troisième émigration politique135. D’une façon paradoxale, le régime stalinien produisait l’image de l’ennemi, qu’il commençait à poursuivre136. En 1930, le publiciste socialiste-révolutionnaire E. Stalinsky a écrit: «Maintenant, sous l’épée vengeur de GPU tombent non seulement les ennemis ou opposants au régime, mais aussi ceux qui le servent fidèlement, peu importe si c’est un poste élevé qu’ils occupent, à la moindre suspicion d’insuffisance de la dévotion aux patrons»137. A cause des relations réelles et imaginaires avec le mouvement blanc, plusieurs employés du Chemin de fer de l’Est Chinois n’étaient pas reconnus comme des citoyens soviétiques, en particulier l’ancien chef du gouvernement provisoire de Sibérie, P. V. Vologodsky138. Dans les années 1970, A. Soljenitsyne, V. Aksenov, V. Maximov, V. Voïnovich et d’autres représentants des intellectuels libéraux, y compris des jeunes représentants de la génération de l’après-guerre, ont été privés de la citoyenneté soviétique et exilés à l’étranger. L’écrivain N. Bokov écrivait plus tard: «... Je suis né en 1945 à Moscou, j’ai étudié la philosophie à l’université. En 1975, j’ai

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

240

E. I. Pivovar

dû quitter l’Union soviétique à cause de la publication en samizdat et à l’Ouest de mes récits satiriques «Tchmotanov» et «La tête de Lénine»139. Des migrations ethniques, tant à l’extérieur de la Russie, et à l’intérieur des frontières nationales, ont été causés par la politique de «compression» au XIX siècle (la vague adyguéenne-circassienne en provenance du Caucase à la Turquie et la Jordanie) et les déportations de la population de la Baltique, des Tchétchènes, Balkares, des Tatars de Crimée à l’époque de Staline (avec leur retour ultérieur sur le territoire historique). La Guerre civile et la Seconde Guerre mondiale ont conduit à l’apparition des énormes «diasporas des catastrophes», qui, en fait, ont créé le phénomène de l’étranger russe. L’émigration russe des années 1920-1930 a été le résultat de la catastrophe sociale la plus importante dans l’histoire de Russie, et a reflété son ampleur – plus de 2 millions de personnes, représentant des classes et des nationalités, des communautés culturelles et des groupes sociaux différents. Des milliers des gens soviétiques – des migrants forcés se sont trouvés à l’étranger dans la fin des années 1940. Conformément à ces vagues migratoires plusieurs ruisseaux existaient qui se jettaient dans des diasporas existantes russes de différents types. Dans certains cas, leur apparition était encore stimulée par des actions des gouvernements ou des militaires. Ainsi, même pendant la Première Guerre mondiale le côté allemand créait des camps séparés pour les musulmans afin de les utiliser dans la «guerre sainte» de l’Empire ottoman contre l’Entente. La même politique a été menée par l’Allemagne à l’égard des communautés caucasiennes et des peuples turcs pendant la Grande Guerre patriotique, ce qui a abouti à une forte croissance démographique et le développement institutionnel des diasporas en Europe dans les décennies d’après-guerre. Parfois des crises militaires et politiques locales causaient une circulation dans les diasporas existantes. Ainsi, après la «Guerre d’Hiver» entre l’URSS et la Finlande, en novembre de 1939 la fuite des émigrés russes qui s’étaient installés dans l’isthme de Carélie et à Vyborg a commencé dans la direction de Helsingfors et d’autres pays d’Europe. La formation des flux migratoires internes et externes à la suite de l’instabilité socio-politique et économique a motivé un nombre de caractéristiques psychologiques de la société russe à l’étranger, en particulier des diasporas, dont les territoires s’étaient séparés de la Russie. En particulier, même après la proclamation de l’indépendance finlandaise, beaucoup de Russes qui étaient arrivés des zones frontalières et de Petrograd, considéraient leur déménagement comme un déplacement forcé au sein de l’Etat russe, devenant inconsiemment l’opposition aux autorités finlandaises140.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

241

De la même façon, il était difficile de comprendre et d’accepter le fait de l’effondrement de l’Union soviétique pour les communautés russophones, se trouvant dans les nouveaux États qui avaient émergé sur le périmètre de son territoire. La politique oppressive ou discriminatoire des gouvernements par rapport aux «diasporas des catastrophes» russes a abouti à l’apparition de nouvelles vagues de migration, qui, dans les années 1920-1940 avaient de multiples directions du monde, et au début des années 1990 provenaient principalement de l’étranger à l’intérieur de la Russie. L’attitude négative envers le pays-hôte d’une telle catégorie de migrants forcés, comme des prisonniers de guerre, était souvent provoquée par ses autorités, quand les soldats russes ont été contraints à travailler aux usines de munitions en Allemagne ou quand les prisonniers-anciens combattants de l’Armée Rouge devaient «hacher le chou dans le restaurant «Ruddita» pour la bourgeoisie de Riga»141. Cette situation éveillait le flux de migration inverse, légal ou illégal, ce qui dépendait de la politique des pays-hôtes. La nature forcée de la plupart des mouvements migratoires formait une attitude particulière envers ce phénomène des migrants et de la population des pays et des lieux où ils s’installaient. Malgré tous les problèmes de l’étranger russe de l’après-révolution et des réfugiés arméniens, l’impossibilité pour eux de retourner à la patrie a été reconnue par la communauté internationale et est devenue la base pour la recherche des mécanismes juridiques et socio-économiques de leur adaptation dans le monde. Il est à noter également que la pratique des déportations et d’autres migrations forcées à l’Est du pays, menée au cours des siècles, a influencé la mentalité de la population de l’Oural, la Sibérie et de l’Extrême-Orient, où de tels faits de l’histoire de famille ou des biographies individuelles sont devenus habituels142. La nature forcée des migrations déterminait les moyens du déplacement à l’étranger. Ainsi, en 1917-1920 le moyen le plus populaire était illégal, par soimême ou à l’aide de certaines organisations et individus faisant cela pour des motifs de l’humanité ou de rémunération143. Seule la frontière soviéto-polonaise dans la première moitié des années 1920 était traversée illégalement par 30-50 personnes chaque mois144. Quelques tentatives illégales de franchir la frontière étaient faites dans les années suivantes. La position des pays d’accueil et des autorités des zones frontières ainsi que l’habileté et la chance des transfuges jouaient le rôle important dans cette affaire145. Des flux des réfugiés passaient non seulement de la Russie européenne par la Finlande, la Pologne, la Roumanie et les autres pays occidentaux. La population autochtone de la partie d’Asie Centrale s’évadait aussi de la collectivisation forcée vers l’Iran et l’Afghanistan 146.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

242

E. I. Pivovar

Pendant les années 1920, il y avait des retours secrets en URSS, simplement comme des actes de rapatriement (avec dissimulation du fait de la résidence à l’étranger) et aussi pour la poursuite de la lutte politique clandestine et pour la production des actes terroristes. Dans les décennies suivantes, quand le franchissement illégal de la frontière de l’URSS est devenu presque impossible, toutes sortes de manœuvres – voyages officiels sans retour, mariages blancs avec des étrangers, etc. Ainsi, la I Exposition d’art russe à Berlin en 1922 et l’exposition ambulante d’art russe en Amérique organisée par le Comité exécutif central (1924-1925) étaient des raisons de l’émigration de A. Benoit, K. Somov, P. Mansurov, Youri Annenkov, F. Malyavin, S. Konenkov et d’autres artistes et sculpteurs. Il est à noter que certains d’entre eux ont quitté le pays selon le conseil et l’assistance personnelle de Lunacharsky147. Plus tard, cette manière de «ne pas retourner des tournées» a été poursuivie par de nombreuses personnalités du monde culturel soviétique. Des diplomates, des officiers de renseignement, des membres des délégations différentes restaient pour toujours à l’étranger. Un «transfuge» bien connu était l’ex-fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères de l’OGPU G. Agabekov, qui avait découvert à la communauté des émigrés et aux services de renseignement occidentaux les méthodes du travail des services secrets soviétiques, en particulier – au Moyen et Proche-Orient pendant les années 19201930148. Le séjour prolongé à l’étranger n’était pas toujours associée avec le rejet de la citoyenneté soviétique. A. Kollontaï, par exemple, est devenue une telle «transfuge». Un petit groupe de «transfuges» comprenait des marins des navires marchands soviétiques, restant aux côtes d’Afrique ou d’autres régions éloignées du monde. La politique soviétique à l’égard des migrations externes légales a conduit à leur arrêt presque complet de la seconde moitié des années 1920, jusqu’à la fin des années 1980, à l’exception de l’émigration juive vers Israël pendant les années 1960-1980. Au même temps, les déplacements forcés de l’époque de la Seconde Guerre mondiale avec des déportations internes effectués par le régime de Staline, ont dépassé la vague de migration des années 1917 – début 1920. Les différences du climat politique et juridique de la formation de la première (post-révolutionnaire) et des vagues ultérieures de l’émigration ont influencé la psychologie et le comportement de leurs représentants. Ainsi, en 1920, les émigrés russes, à l’exception des cas particuliers, n’avaient pas à prendre des mesures pour assurer leur sécurité personnelle et la sécurité de leurs familles restées à la maison: se cacher, changer le nom d’une façon étrangère (ce qui se passait souvent à des raisons d’affaires), brouiller des pistes en changeant les pays de séjour, alors «Melgounov restait Melgounov, Milioukov restait Milioukov et ainsi de suite»149.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

243

D’autre part, dans les années 1930 – 1940, l’intelligentsia émigrée russe et la communauté russe ont été soumises à une pression morale et politique des régimes autoritaires de l’Allemagne, l’Italie et des autres Etats, qui niaient les valeurs libérales et aspiraient à réduire l’influence des intellectuels, des artistes, des politiciens russes dans leurs pays. En même temps, les gouvernements autoritaires limitaient la liberté de déplacement de leurs propres citoyens ainsi que des étrangers, ce qui faisait les colonies russes otages de la situation. L’émigration, devenue le produit de la politique intérieure et des catastrophes, restait toujours l’objet d’attention de la métropole, et cette attention n’était pas toujours négative. Par exemple, en 1917, le Gouvernement provisoire a fondé le Comité exécutif de représentants des 25 organisations politiques des émigrés en vue de faciliter le rapatriement des réfugiés politiques russes. Cette ligne était suivie, comme mentionné ci-dessus, par le gouvernement soviétique. En 1940-1950, une lutte pour les migrants russes avait lieu entre l’URSS et les pays occidentaux, dans cette lutte les gouvernements utilisaient des moyens diplomatiques (des accords sur l’extradition de 1944-1945), des mesures administratives (empêchement au rapatriement des prisonniers de guerre soviétiques et des personnes déplacées se sauvant de l’Allemagne à l’Ouest), et des garanties juridiques de sécurité pour les anciens soldats de la Wehrmacht et de SS, et la permission d’entrer aux États-Unis, à la Grande-Bretagne, au Canada et en Australie. Dans le premier cas, des prisonniers de guerre et des personnes déplacées soviétiques, sans parler d’une partie des émigrants blancs – des citoyens des pays étrangers, ont été victimes des processus internationaux politiques et du cynisme de certains dirigeants civils et militaires des pays occidentaux150. Les autorités britanniques et américaines, réalisant le rapatriement, «n’ont pas prévu que des milliers persisteront jusqu’à des combats au corps à corps en s’opposant au rapatriement, que de nombreux se suicideront, que quelqu’un va tuer sa femme et ses enfants ... pour les empêcher de retourner en Union soviétique»151. En même temps, les faits de l’exil involontaire des personnes déplacées à l’Ouest sont connus. Des ex-citoyens soviétiques, fuyant la persécution de l’Est et de l’Ouest, se présentaient comme des émigrés blancs qui n’étaient pas soumis à la déportation, des Polonais, Tchèques, Serbes, etc, se cachaient aux endroits éloignés152. Une grande partie préférait de rentrer chez eux, en espérant mieux. L’un des rapatriés de 1945, un ancien prisonnier de guerre, un capitaine de l’armée soviétique, a déclaré: «Là, même si je dois purger 5 ans de la peine, je pourrai quand même retourner à l’Armée rouge»153. Les dissidents politiques et les refuzniks des années 1960-1980, étant à l’étranger, continuaient souvent à éprouver la peur, non pour eux-mêmes, mais pour leurs familles qui étaient restés derrière «le rideau de fer». L’impossibilité

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

244

E. I. Pivovar

de retour, qui intensifiait le sentiment de nostalgie et de la haine pour le régime politique de l’URSS, ajoutait à la forte pression psychologique sur eux. Comme il est déjà mentionné, l’un des problèmes de l’étranger russe consistait en relations entre les vagues de migrations, très différentes dans leur composition sociale, la mentalité, les motifs et les buts. Il faut noter que le même phénomène avait lieu dans la communauté russophone des républiques nationales de l’URSS qui sont devenus étrangères dans les années 1990. Ainsi, dans les années 1930, «habitants anciens» urbanisés de l’Ouzbékistan, en majorité des ingénieurs, des fonctionnaires, travailleurs qualifiés, ont été confrontés à une masse de migrants des régions rurales de la Volga et de l’Ukraine, et à la migration «de décharge» (d’après E. Abdullayev) des travailleurs de la construction à Tachkent après le tremblement de terre de 1966. Le même auteur souligne que les «barrières» entre des groupes sociaux différents des migrants russes se conservaient dans les décennies suivantes, empêchant la consolidation intraethnique154. Les vagues de migration des ex-républiques soviétiques en Russie et aux pays différents du monde de la fin des années 1980 – début des années 1990 ont été causées par plusieurs facteurs – l’instabilité politique, la crise économique et le nationalisme croissant155. En fait, la migration latente de la population russophone des républiques du Caucase et d’Asie centrale a commencé à la fin des années 1950 – le fait fortement caché par la statistique officielle soviétique156. Dans ce cas, ce processus a été causé par l’affaiblissement de l’appareil répressif de l’Etat qui, d’une part, permettait aux exilés et aux autres personnes déplacées de rentrer chez eux des régions éloignées du pays, de l’autre part – a renforcé l’attitude négative des peuples autochtones envers les russophones, sur lesquels, malgré les difficultés de leur propre situation, ils reportaient souvent leur mécontentement du système soviétique. C’est significatif que la politique (déclaration) de retour de la population russophone dans les pays de la CEI dans les années 2000, est devenu un moyen d’exprimer la stabilité politique et économique de la région, la tendance de ses dirigeants aux normes européennes juridiques et sociales. Cette tendance peut être observée dans les documents officiels du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan. Ainsi, jusqu’à la dernière décennie du XX siècle, l’émigration russe avait un grand nombre de facteurs non-économiques. A la fin des années 1980 – au début des années 1990, l’exode en provenance de Russie était mixte. D’une part, c’était l’effet de la «soupape ouverte»: ceux qui ne pouvaient pas partir plus tôt pour des raisons politiques ou religieuses, ont réalisé leur désir, après que le système oppressant avait déjà cessé d’exister, cette émigration a été plutôt la réalisation d’un rêve, pas une nécessité. D’autre part – le motif décisif pour aller à la résidence

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

245

permanente à l’étranger était économique157. L’émigration économique de la Russie à l’Occident et le Moyen-Orient était très active pendant la première moitié des années 1990. Toutefois, avec la stabilisation de la situation socio-économique, elle a commencé à se réduire, et des flux contraires se développaient. Le facteur de l’instabilité politique et économique pendant les années 2000 a pratiquement disparu comme la motivation de la migration extérieure de la Russie, mais il continue à exercer son influence dans la CEI, où il reste dans plusieurs pays et régions comme un potentiel de développement négatif qui peut conduire aux nouvelles «explosions» des migrations.

4 La Fédération de Russie et les compatriotes étrangers Dans les années 1990, le processus de la «réhabilitation» de l’émigration commence, et la plus grande résonance socio-culturelle est éveillée par le retour (surtout symbolique) de l’émigration blanche. Dans certains cas, la citoyenneté russe était restituée aux exilés de la vague post-révolutionnaire. Par exemple, en 1997, le passeport russe a été remis solennellement par l’ambassadeur de Russie à Tunis à A. A. Shirinskaïa-Shikhmatova, de l’âge de 85 ans. Des actions pareilles étaient considérées en Russie et à l’étranger russe comme le triomphe de la justice historique158. La citoyenneté russe a été recouvrée à Alexandre Soljenitsyne, Mstislav Rostropovitch, Galina Vichnevskaïa, et aux autres exilés politiques des années 1960-1980, qui ont voulu revenir (en fait ou en droit) en Russie. Une atmosphère particulière de «quelque chose de natal» était décrit par plusieurs descendants des émigrants de la deuxième et la troisième génération qui ont visité la Russie, en fait – les étrangers, qui, au cours de ces visites, éprouvaient des sentiments complètement nouveaux pour eux. Alors, M. Stemmer, né en Australie, écrit: «Quand j’allais avec mon grand-père dans un trolley encombré le long de la rue Tverskaya, je ne sentais aucune différence entre moi et les Moscovites, qui étaient à côté de moi... Dans d’autres parties du monde où j’étais avant, je me sentais comme un étranger et je pensais que les habitants le savent. Mais mon voyage à Moscou semblait à un rassemblement immense de la famille – des frères, des sœurs, des tantes, des oncles autour de moi – au sens propre et figuré... tous cela a attisé la flamme de mon amour pour la Russie. Je suis retourné en Australie avec le seul désir – de revenir»159. Le retour du Monde russe en Russie moderne a influencé d’une façon significative sur la situation culturelle du pays, a changé dans une certaine mesure son visage, a commencé la synthèse des cultures de la Russie moderne et du Monde

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

246

E. I. Pivovar

russe, qui a gardé un nombre d’éléments historiques et culturels qui ont été perdus au cours de la période soviétique et restaurés aujourd’hui. Le Monde russe traditionnel a apporté à la Russie les valeurs humanitaires – la liberté de la créativité, le respect de l’individu, des autres cultures. Le retour du Monde russe a été exprimé dans le transfert aux musées russes, aux bibliothèques, aux archives des monuments historiques et culturels, qui avaient été maintenus pendant une longue période à l’étranger. Ce processus reflète le rétablissement de la confiance de l’émigration russe envers la Russie. Des actions symboliques de la réunion du Monde russe avec la Russie comprenaient la translation en Russie des restes des émigrés connus – de F. I. Chaliapine, du général A. I. Dénikine, du philosophe, I. A. Ilyin. La valeur du Monde russe souligné à maintes reprises aux congrès des compatriotes, y compris aux discours du Président de la Russie, aux rencontres internationales des personnes de culture, de science, d’éducation, aux forums diplomatiques. La modernisation de la Russie actuelle, la recherche des moyens de son développement futur sont liées à l’adoption des valeurs du Monde russe. Le meilleur exemple de ce processus est la réunification de l’Eglise orthodoxe russe et étrangère160. Le rôle des projets de culture et de l’église et des institutions dans la reconstruction du Monde russe unifié est très important, car c’est les paroisses russes à l’étranger qui jouaient le rôle des centres diasporals dans l’aprèsguerre et jusqu’au début du XXI siècle. L’inclination pour les centres de la culture russe, à la communication avec des compatriotes attiraient souvent à la vie de la paroisse des gens qui avaient émigré récemment et avant ne portaient jamais aucun intérêt à l’église en Russie. Une des actions significatives pour l’acroissement de l’influence du Monde russe était la renaissance de la Société Imperiale orthodoxe de Palestine le 25 mai 1992 à la veille de son 110-ème anniversaire. La résolution du Soviet suprême de la Fédération de Russie sur cette question contient aussi des recommandations pour la restauration pratique de tous les droits à la propriété de la société. Sauf les hiérarques de l’église, le maire de Moscou You. M. Loujkov et membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie Ya.N. Schapov ont été élus membres honoraires de la Société Impériale orthodoxe de Palestine161. Il est évident que la reprise du pèlerinage traditionnel de la Russie vers la Terre sainte est devenue l’un des facteurs de rétablissement du Monde russe dans un des centres principaux de la civilisation mondiale. Au cours des années 1990, dans la Fédération de Russie plusieurs lois et règlements ont été adoptés, qui déterminaient la position de l’Etat par rapport aux compatriotes étrangers qui étaient vus comme une communauté très diverse sans préférences idéologiques et des étiquettes politiques.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

247

Il faut souligner que l’apparition des diasporas russes (russophones) dans des Etats voisins était la force motrice de législation dans ce sens, ces diasporas contrairement à l’«ancien» Monde russe étaient un des facteurs politiques et économiques importants dans l’espace post-soviétique et au-delà162. Mais l’orbite de la plupart des lois a aussi touché les Russes à l’étranger. Parmi celles-ci – le décret présidentiel du 11 août 1994 «Sur les orientations principales de la politique de l’État de la Fédération de Russie à l’égard des compatriotes vivant à l’étranger», résolution du gouvernement de la Fédération de Russie du 31 août de la même année «Sur les mesures de soutien des compatriotes à l’étranger», et enfin, la loi fédérale 99-FZ du 24 mai 1999 «sur la politique d’État de la Fédération de Russie à l’égard des compatriotes à l’étranger». Le décret présidentiel du 14 Septembre 1995 «Sur l’approbation de l’orientation stratégique de la Fédération de Russie avec les Etats de la Communauté d’Etats indépendants» était important pour mettre en œuvre les actes adoptés dans l’espace post-soviétique. En 2001, les «Directions principales du soutien par la Fédération de Russie des compatriotes vivant à l’étranger pour les années 2002-2005» ont été adoptées, elles étaient poursuivies dans le nouveau programme de travail avec les compatriotes en 2006-2008. En 2006, 323 millions de roubles ont été alloués pour le dernier programme du budget de l’Etat, en 2007 – environ 350 millions. Les objectifs de soutien des centres étrangers de la langue russe sont reflétés dans le programme fédéral «La langue russe» pour les années 20062010.163 En octobre 2006, au Palais de Tauride à Saint-Pétersbourg le deuxième Congrès mondial des compatriotes a été ouvert, qui a réuni environ 600 délégués de 78 pays. Lors de la conférence, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la coopération avec la diaspora russe est l’une des priorités nationales. Selon lui, le dialogue avec les compatriotes ne peut jamais être arrêté. Ces paroles ont été adressées aussi aux entités publiques et aux fonctionnaires concrets qui sont chargés des programmes de travail avec les compatriotes164. Ainsi, le développement des contacts avec le Monde russe s’est reflété dans les mesures du gouvernement. La création du Conseil de coordination des compatriotes russes a marqué le passage de la politique de patronage à la politique de coopération d’égal à égal avec le Monde russe. Dans les années 2000, l’idée de rapprochement avec les compatriotes à l’étranger, qui a été exprimée plusieurs fois par les représentants de l’élite politique russe, a coïncidé avec la formulation des problèmes démographiques, ce qui a abouti à la politique de l’encouragement de rapatriement réalisée principalement dans le Programme de l’aide à la réinstallation volontaire en Russie des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

248

E. I. Pivovar

compatriotes qui vivent à l’étranger (2006). Pour sa phase initiale seule, qui a commencé en 2007, était prévu d’allouer 4,6 milliards de roubles.165 En fin des comptes, si les nouveaux pays post-soviétiques ont reçu le problème «diaspora russe – le pouvoir», en Russie même, ce problème exprimait une gamme de questions liées aux compatriotes rapatriés, aux masses de migrants de différents groupes ethniques et culturels qui ont émergé en Russie au début des années 1990. Au cours des 15 dernières années, la Russie est devenue un grand centre d’accueil, un pays d’entrée massive et de transit des migrants. Parmi les ex-citoyens de l’URSS se déplaçant des territoires adjacents dans les années 1990, il y avait des professionnels qualifiés, des intellectuels et des travailleurs, ainsi que lumpens, vagabonds, criminels, etc. Pour la première fois de son histoire, la Russie a été confronté à un tel nombre d’émigrés (immigrants), une partie desquels n’avait pas de nationalité, de sorte qu’il était nécessaire de déterminer leur statut juridique, trouver un emploi, de fournir de l’aide sociale. Le programme de soutien de la réinstallation volontaire en Russie était reclamé dans les pays et les régions où le désir d’émigrer ne correspondait pas aux ressources des candidats au retour. En particulier, le mouvement migratoire a été soulevé dans les familles russophones vivant dans les zones rurales du Kazakhstan166. Selon les sondages, réalisés par l’Institut des pays de la CEI, 12% des répondants du Bélarus, 20% – d’Ukraine, 23% – de l’Arménie, 60% – en provenance de Moldavie, 64% – à partir de la Transnistrie, 42% – du Kirghizistan, et 61% – en provenance du Kazakhstan étaient prêts au déplacement vers la Russie à des conditions avantageuses. Un si haut pourcentage des gens qui désiraient quitter Kazakhstan est dû non seulement à des raisons socio-économiques, mais aussi à la réduction de l’utilisation de la langue russe et l’évolution des programmes d’assimilation, proposés le dernier temps par l’intelligentsia kazakhe. Le contingent principal, qui forme le réserve de main-d’oeuvre en Russie, est représenté par des jeunes entrant au marché du travail, par des travailleurs licenciés des entreprises et des institutions, des personnes déplacées et par des travailleurs migrants de régions différentes de la Russie, des pays de la CEI et des pays baltes167. Dans la capitale, à la fin de 2006, les migrants constituaient 13-14% de la population de la ville. Depuis 2007, le gouvernement de Moscou a imposé pour la première fois un quota sur le travail des étrangers (750 mille personnes pour les pays avec le régime sans visa, et 60 mille pour les pays avec le régime de visa)168. Dans ce contexte, il y a un risque de collision des migrants internes et externes à cause de l’absence d’un mécanisme efficace de réglement des flux des migrants, de leur transportation aux régions où la main-d’oeuvre manque, de la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

249

distribution des professionnels par les industries, etc. Jusqu’à présent, en Russie, la migration de travail est chaotique, elle peut avoir des conséquences négatives pour l’économie et la sphère sociale et peut créer des situations de conflit. Dans la seconde moitié des années 1990 – 2000, des mesures concrètes ont été prises pour développer le cadre juridique des questions de migration, «La conception du réglement des processus migratoires dans la Fédération de Russie» (2003) a été élaborée169, les administrations fédérales de l’immigration ont été réorganisées. Le service fédéral d’immigrations (SFM) a élaboré la conception de la loi fédérale «Sur la réglementation étatique d’embauchage des travailleurs étrangers dans la Fédération de Russie», qui prévoit la création d’un système unifié de l’interaction entre les institutions gouvernementales, les agences d’emploi fédérales, régionales, territoriales, privées, dont les droits et les responsabilités, des options de chaque partie et des formes d’activité commune doivent être définis clairement. En même temps, le SFM travaillait sur le programme cible, qui permettrait d’assurer l’échange d’informations avec toutes les parties intéressées de réglementation du processus de migration. La spécificité de la migration vers la Russie dans la seconde moitié des années 1990 consistait en prédominance dans la migration des représentants des nations en titre de l’Ukraine, la Moldavie, l’Arménie et la Géorgie, du Tadjikistan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan et d’autres. Aujourd’hui, jusqu’à 40% des migrants de travail n’ont pas de formation professionnelle et 20% n’ont aucune compétence professionnelle, en s’embauchant quand même dans les domaines de construction, transport, restauration et aux autres industries où la vie et la santé des citoyens russes dépend du niveau professionnel de la main-d’œuvre. De l’autre côté, il y a une tendance internationale de l’acroissement du nombre des migrants hautement qualifiés, ce qui exige des mesures supplémentaires pour leur utilisation optimale. A cet égard la nécessité surgit de l’approche différenciée aux travailleurs migrants, étrangers et compatriotes qui rentrent dans leur pays d’origine de la CEI et des pays baltes. Beaucoup de scientifiques et de politiciens russes croient que les Russes et les russophones doivent être exemptés des règles de quotas pour les étrangers, et l’État doit leur accorder la citoyenneté simplifiée et à fournir son appui solide. Toutefois, en pratique, les autorités locales et les entreprises préfèrent souvent les migrants comme une main-d’œuvre bon marché et souvent sans droits, ce qui génère la corruption et des conflits ethniques. Un aspect très important dans la résolution des problèmes d’adaptation des rapatriés russes est la coordination des actions entre les Etats de la CEI. Cette

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

250

E. I. Pivovar

activité se développe avec succès dans le cadre de la coopération russo-kazakhe. Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, a parlé, ces dernières années, des initiatives visant à développer l’intégration entre les deux pays, y compris la priorité des problèmes des migrants dans les activités législatives des deux pays et le développement des relations bilatérales. En 2007, les problèmes des migrants des deux pays ont été discutés à Moscou à la table ronde «L’interaction de la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan dans le cadre des processus migratoires», organisée par l’ambassade du Kazakhstan et la Fondation «Le patrimoine de l’Eurasie»170. Le 18 juillet 2001, le président russe a signé la loi «Sur la modification de la loi fédérale «Sur le statut légal des citoyens étrangers en Fédération de Russie», qui a simplifié la procédure d’obtention du statut de résident temporaire sur le territoire de la Russie et le mécanisme de placement des ressortissants étrangers. Depuis le 15 janvier 2007, la loi fédérale «Sur l’enregistrement migratoire des citoyens étrangers et des apatrides» est entrée en vigueur, cette loi vise à créer un nouveau régime administratif et juridique de l’enregistrement des migrants des catégories mentionnées sur la base du respect du droit constitutionnel et international de l’homme à la liberté de déplacement, aux choix du lieu de résidence. Ainsi, dans les années 1990-2000, une base juridique solide pour traiter des questions de migration, un système d’entités publiques et privées impliqués au processus d’admission et de recrutement des migrants, des réfugiés et des migrants volontaires ont été créés. Cependant, tout ce domaine reste assez compliqué, exigeant une approche qualifiée et flexible, non seulement en termes d’organisation et financement, mais aussi en termes de formation de l’opinion publique, du développement d’une culture des relations entre les migrants et la population locale. La loi fédérale «Sur la politique de l’Etat à l’égard des compatriotes à l’étranger» constate que les compatriotes de la CEI et des Etats baltes ont en Russie des droits égaux avec ses citoyens, mais la définition même de «compatriote» n’a pas de contenu juridique, et la série des actes juridiques caractérisant la situation des étrangers et des apatrides, contient un nombre de contradictions171. Dans les années 2000, l’amélioration générale de la situation socio-économique en Russie a permis d’élargir les programmes de soutien des migrants volontaires et forcés, des Russes ethniques et des représentants des autres nationalités. Par exemple, depuis 2001, le projet de l’enseignement aux enfants des personnes déplacées de l’adaptation socio-psychologique, culturelle et linguistique, qui est mis en œuvre par le ministère de l’Éducation de Moscou, l’administration du Haut Commissariat de l’ONU en Russie et le Centre pour l’éducation interethnique «Ethnosphéra». Ce projet a été élaboré dans le cadre de l’Accord

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

251

de coopération entre le Gouvernement de Moscou et le HCR en Russie et de l’Accord de coopération entre le Comité de l’éducation à Moscou et le HCR en Russie. Il est à noter qu’à Moscou en 2007 plus de 25 mille enfants de migrants ont étudié (dont à peu près 1500 enfants des réfugiés et demandeurs d’asile), un grand nombre d’entre eux ne parlent pas russe. Les institutions d’éducation et d’enseignement, spécialement orientées pour travailler avec les enfants des migrants, se sont avérées être les moyens les plus efficaces d’adaptation et de réhabilitation, d’autant que, par exemple, contrairement aux réfugiés russes des années 1920 -1930, ou des représentants des pays de la CEI dans la Russie moderne (Géorgie, Ukraine et d’autres) les masses des réfugiés sont séparées, n’ont pas d’élite culturelle et scientifique organisée, et ne sont pas en mesure de créer leur propre structure d’enseignement. En réponse à cette situation, le gouvernement de Moscou, qui accordait d’habitude une grande attention aux questions de la migration et du soutien des compatriotes à l’étranger, a adopté plusieurs programmes tels que «Moscou multinationale: la formation de la solidarité civique, de la culture de la paix et de l’harmonie», «L’éducation à la capitale», le programme de la ville de Moscou du réglage des migrations, etc.172 Sauf la stimulation du retour des russophones de la CEI et des Etats baltes en Russie, un autre domaine de travail avec les compatriotes est le travail avec les diasporas russes à l’étranger. Il faut dire que ce vecteur des relations est unique dans la pratique internationale, car d’habitude ce sont les citoyens du pays ou les représentants d’un groupe ethnique hors de son territoire d’origine qui aident leur famille et les amis à la maison. Cela s’applique non seulement aux travailleurs migrants des temps anciens et modernes, y compris ceux qui transfèrent des millions de dollars de la Russie à l’étranger, mais aussi pour les exilés les plus démunis des années 1920-1930, qui recueillaient des fonds pour les affamés de la Volga et des colis pour leurs parents. A l’étranger russe d’Europe et d’Amérique il y avait tout un réseau d’entreprises qui participaient à l’organisation des colis en URSS. Leurs annonces ont été également répandues dans la presse des émigrés, comme les appels des banques à utiliser leurs services pour le transfert de l’argent aux pays de la CEI à la télévision russe contemporaine, bien que l’ampleur de l’aide, bien sûr, était très modeste. Le financement des métropoles au cours de plusieurs décennies est réalisé par les diasporas arménienne, chinoise et d’autres diasporas importantes. Parfois, à l’époque soviétique les émigrés réussissaient à réjouir la famille par des «paquets» d’occasion, d’habitude, c’étaient des vêtements, des cosmétiques et d’autres articles ménagers qui n’étaient pas accessibles dans l’URSS. Dans le système «la Russie – le nouvel étranger» les relations se développaient sur le modèle de protectorat de certains groupes sociaux des diasporas:

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

252

E. I. Pivovar

le paiement des pensions militaires, places pour les étudiants aux universités russes, etc. Premièrement, cette politique était incohérente, comme une réaction à des problèmes concrets ou à des crises173. Un des mécanismes de l’aide juridique sociale aux compatriotes à l’étranger proche a été l’obtention des passeports russes, tout en conservant la même résidence. Ce phénomène s’est répandu non seulement aux Russes ethniques, mais aussi aux représentants des autres nationalités, portés géopolitiquement vers la Russie (Transnistrie, Abkhazie et Ossétie du Sud). En général, l’idéologie et les mécanismes de la politique russe à l’égard des diasporas russes dans les anciennes républiques soviétiques sont dans un stade embryonnaire. Ainsi, tout au long du XIX et XX siècles, le contexte «l’émigration – le pouvoir» épousait plusieurs formes, ce qui dépendait des facteurs politico-géographiques, idéologiques, économiques, militaires. À l’époque de l’URSS, le problème de l’émigration pour le pouvoir soviétique consistait en idéologie, alors que pour l’étranger russe, divisé en plusieurs flux, strates socio-politiques et nationaux, l’essentiel était la question de survie dans des conditions des payshôtes différents et la conservation de leur identité de façon que chaque groupe ou diaspora le comprenaient. À leur tour, la politique des pays d’accueil à l’égard de l’émigration russe a été dicté par l’interaction de facteurs socio-économiques et politiques, le rôle actif parmi ces facteurs appartenait à l’attitude envers l’Union soviétique. Jusqu’à la fin des années 1980, sauf pour les petits groupes, la Russie étrangère était en opposition avec son pays natal, et les tentatives de se réunir avec elle, d’habitude, se terminaient tragiquement. Après, le dilemme des relations entre l’État et l’émigration a été remplacé par des relations des migrants (immigrants) et de la société. En même temps, l’un des indicateurs de la mondialisation du processus historique était le phénomène international de la migration et l’adaptation dans le monde entier174, et la Russie avec ses diasporas étrangères est de plus en plus engagée dans ce processus. Pendant les années 1990, le sort de ces derniers demeurait inconnu sur le fond de la formation rapide sur l’espace post-soviétique de «nouvelles nations, avec leur identité nationale, foi en Etat, la volonté d’autonomie et d’auto-organisation»175. Les migrations massives du début des années 1990, semblait-il, prédisaient l’exode de la majorité des russophones des pays voisins en Russie, et l’assimilation des diasporas. Toutefois, les années suivantes ont démontré que les communautés russophones à l’étranger, en combinaison avec les flux migratoires multi-ethniques et les diasporas des pays de la CEI en Russie sont devenues partie intégrante d’une nouvelle image du monde moderne dans lequel

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VI

253

se passe le processus de formation de nouvelles interactions économiques, sociales, culturelles et civilisationnelles, la recherche et l’acquisition de nouvelles identités176. Comme l’a souligné G. Sheffer, à la limite du nouveau siècle à travers la communauté mondiale à côté du processus de la mondialisation, le facteur d’ethnicité s’est activisé, le rôle socio-politique, culturel et économique des groupes ethniques et des diasporas ethno-nationales dans la société moderne a augmenté177. Le scepticisme des scientifiques à l’égard de l’avenir des diasporas a été remplacé par la croyance que «comme les autres manifestations de l’ethnicité, la diaspora n’est pas un phénomène passager ... la diaspora reste un organisme vivant et actif, inclue beaucoup plus profondément dans la structure sociale au niveau local, régional et transnational que prévu». Dans les années 1990-2000, le problème des migrants volontaires et forcés en Russie et dans le monde entier a passé dans le plan économique, mais les éléments de la politique et la géopolitique continuent de jouer un rôle important dans ce domaine. Dans ce contexte, la signification réelle est gagnée par «le nouvel étranger russe», dont des fragments, en dépit de leur hétérogénéité, «sont construits comme la diaspora russe réunie»178. Au début du nouveau siècle, l’approche de la communication avec les diasporas russes à l’étranger a été modernisée. A la fin des années 1980 – au début 1990, de la part de Russie dominait l’héritage de l’expérience soviétique de l’échange culturel avec les pays étrangers et compatriotes, ce qui ajoutait à ce travail de l’éclectisme et, dans une certaine mesure, de la nature «ancienne». En même temps, une grande variété de structures différentes ont été formées (des commissions, des conseils, des ministères), dont chacune prétendait être le principal tuteur des compatriotes, il y avait une rivalité de plusieurs ministères et organismes publics, qui avait principalement le caractère financier. Dans les années 2000, l’interaction avec les émigrés russes a pris le caractère de l’interaction des États, dans le cadre de laquelle on discutait des problèmes actuels du développement du Monde russe, tels que le soutien de la réinstallation volontaire des compatriotes en Russie, le programme de la propagation à travers le monde de la langue russe, la préservation et la restauration en Russie et à l’étranger des monuments culturels et des paysages, etc. Le Monde russe aux pays de l’étranger proche et lointain a été l’un des facteurs favorisant l’influence de la Russie, un élément de la diplomatie publique, formant le lien avec des autres pays. Il est possible de parler des liens géopolitiques entre la Russie et le Monde russe, car le renforcement de la Russie à l’arène internationale, la croissance de son influence entraînerait inévitablement le renforcement du Monde russe et de la communauté internationale et transcontinentale.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

254

E. I. Pivovar

Chapitre VII INSTITUONALISATION DE L’ÉTRANGER RUSSE

1 Les organisations socio-politiques, militaires et d’entreprise Une des principales caractéristiques de la diaspora de nature diverse, comme une sorte de communauté globale, c’est l’existence de structures institutionnelles, qui sont liées à l’identité de la communauté des émigrés. L’émigration russe de la période d’avant la révolution en Europe avait la faiblesse des structures institutionnelles par rapport à l’émigration des décennies suivantes. Comme c’était mentionné ci-dessus, l’opposition politique était, en premier lieu, intégrée dans le système international de centres et clubs révolutionnaires, et d’autre part, ses activités à l’étranger portaient aussi un caractère à demi clandestin, ce qui restreignait les activités de leurs propres organisations. Une tendance similaire est observée à l’égard des scientifiques russes, étudiants, hommes d’affaires, qui avaient passé de longues périodes à l’étranger, mais n’avaient pas de besoins spéciaux ou nécessité d’établir leurs associations. La plupart partaient à l’étranger pour adhérer à une communauté internationale conforme à leur groupe social ou professionnel1. Toutefois, dans la période d’avant la révolution une certaine typologie des structures institutionnelles principales de l’étranger russe était déjà établie. Ces structures étaient représentés par des éditions de périodiques tels que «Maison d’édition libre de Russie» à Londres ou un groupe de «Messager de la volonté populaire», et les organisations de l’émigration politique, qui avait le caractère essentiellement des cercles informels, reposant sur des liens personnels2. A l’étranger, aux centres de l’émigration de main d’oeuvre (principalement en Amérique et en Australie), on voyait agir les unions des travailleurs de Russie, inspirées par des groupes social-démocrates et anarchistes3. En outre, les communautés de Vieux-Croyants et Molokans, les communes agricoles et urbaines

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

255

Am olam4 peuvent également être considérées comme les structures organisationnelles de l’étranger russe aux États-Unis et au Canada. Les paroisses de la période pré-révolutionnaire ne faisaient pas partie de l’émigration, mais de toute façon unissaient les Russes vivant dans différents pays, étant à cette période, probablement le seul système qui couvre l’ensemble des Russes à l’étranger. Vers 1917, l’Eglise orthodoxe russe avait des missions eccclésiastiques en Chine, à Jérusalem, au Japon, en Perse, et des diocèses dans des territoires étrangers: les îles Aléoutiennes et l’Alaska (à partir de 1870), la Lituanie (depuis 1839), Riga (depuis 1850), la Finlande (à partir de 1892). Après la Révolution les paroisses orthodoxes russes en Bessarabie étaient contraintes à subordonner au Patriarcat Roumain. Les diocèses de Kholmsk-Varsovie, de Vilna, de Grodno et une partie des diocèses de Volyn et de Minsk s’étaient trouvés au teritoire de Pologne5. Certains établissements russes du XIX siècle à l’étranger étaient le résultat de l’initiative privée, d’activité des mécènes, tels que «Musée slave» (bibliothèque) I.S.Gagarine à Paris. Le 15 (27) janvier 1875 avec les moyens de I.S.Tourgueniev et sur l’initiative de GA.Lopatin avait été ouverte une bibliothèque et salle de lecture Tourgenevskaïa, qui devient pour plusieurs décennies le symbole du travail culturel indépendant de l’émigration russe 6. Dans les années suivantes, il y avait d’autres bibliothèques russes en France, en Suisse, en Italie7. Comme le nombre de communautés étrangères de Russie croissait à la fin du XIX- début XX siècles on y observait le développement des structures d’assistance mutuelle (déjà décrites ci-dessus en rapport avec le problème de l’adaptation) et des centres culturels et éducatifs. Il faut noter spécialement, bien sûr, «L’Ecole supérieure russe des sciences sociales» à Paris, qui est devenue non seulement une tribune de pensée scientifique indépendante, mais légale en dehors de la Russie, mais aussi un précurseur d’un nouveau type d’établissements d’enseignement tels que l’Université populaire A.L.Shanyavsky à Moscou (1908)8. L’émigration russe des années 1917-1930 a développé un système unique de la diversité et la multiplicité des structures institutionnelles, dont, en fait, l’étranger russe était formé comme «Etat extraterritorial». Le niveau élevé de l’activisme social et le désir d’autoorganisation, se conservait du moins jusqu’à la fin des années 1920, et était soutenu plus tard dans le régime inertiel, tout en gardant la stabilité sociale et structurelle de la diaspora, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. A la fin des années 1930, le processus de création de nouvelles structures institutionnelles et l’activité des anciennes structures a diminué au détriment

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

256

E. I. Pivovar

des processus d’assimilation et de la futilité apparente d’espoirs pour l’effondrement imminent du bolchevisme. Malgré le rejet du système politique et socio-économique soviétique, l’émigration a dû admettre qu’elle avait «certains éléments de la durabilité»9. Dans la forme la plus générale les structures organisationnelles de l’émigration russe d’après la révolution peuvent être divisées en plusieurs groupes principaux: • organisations sociales (de types et de buts différents); • institutions à but non lucratif (écoles, foyers, etc); • sociétés commerciales et entreprises (ce qui peut aussi être considéré comme des maisons d’édition, théâtres, orchestres et autres initiatives privées dans le domaine des arts et de la culture); • institutions confessionnelles; • communautés de travail, les communes, villages, etc. Cette classification est arbitraire, parce que certaines institutions de l’étranger russe étaient unies par plusieurs caractéristiques typologiques. Par exemple, l’école pouvait légalement constituer un organisme social, et le comité de rédaction de «Notes contemporaines» ou «Nouveau Journal» pouvait être traité comme une communauté créative, même si officiellement il était une maison d’édition, etc. Certaines structures de l’émigration russe des années 1920-1930 étaient des départements des grandes organisations internationales (Croix-Rouge, YMCA). Une place particulière est occupée par des organismes étrangers du Ministère des Affaires étrangères de Russie (du gouvernement provisoire), qui pendant des années restaient des rudiments en vigueur de l’Etat russe. Déjà en novembre 1917 à Paris, une certaine Assemblée (conseil) des ambassadeurs a été créé, dont la partie active comprenait V.A. Maklakov, M.N.Girs, K.D. Nabokov, M.A. Stakhovitch, I.N. Efremov et B.A. Bakhmetiev. Il est important que dans les documents officiels des ambassadeurs russes émigrés ce Conseil était appelé organisation gouvernementale10. Aux années 1921-1925 les missions diplomatiques finançaient l’existence des camps de réfugiés en Turquie, menaient des entretiens avec les gouvernements des différents pays quant à la possibilité d’accueil des migrants, s’adressaient à la Société des Nations et les organisations non gouvernementales, attirant l’attention sur le sort des réfugiés de la Russie11. Au début des années 1920 les représentants du corps diplomatique de l’ancien Ministère des Affaires étrangères étaient: à Athènes -E.P. Demidov, à Bucarest – S.A. Poklevsky-Kozell, à Constantinople – A.A. Nératow, à Sofia –

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

257

A.M. Petryaev, à Belgrade – V.N. Shtradtman. Ces personnes ont joué un rôle important dans le processus de réinstallation des grandes masses de réfugiés russes dans les Balkans au début des années 1920, de leur adaptation juridique et sociale12. K.N. Gulkevich était représentant du Conseil des ambassadeurs au sein du comité de la Société des Nations pour les réfugiés. Les diplomates russes au début des années 1920 tentaient de contrecarrer le processus de reconnaissance officielle de la Russie soviétique par les puissances occidentales, et par la suite cherchaient à informer la Société des Nations et d’autres organisations internationales sur la famine, la situation des travailleurs, la répression politique en URSS13. Il y avait aussi plusieurs centres diplomatiques informels, tels que le bureau de l’attaché financier à New York, S.A. Huguette, l’Organisation pour la protection des réfugiés russes à Berlin, S.D. Botkin, etc. M.M. Kononov indique que, ce système de représentation diplomatique de Russie à l’étranger «ayant perdu progressivement ses éléments structuraux et modifié en conséquence, a pu survivre jusqu’à la fin des années 1930, apportant une contribution significative à la protection des intérêts des immigrants russes»14. Les bâtiments des Ambassades souvent devenaient des centres de la vie sociale des diasporas: ici avaient lieu de grandes réceptions, concerts, ventes de charité, des conférences, etc. Le système des organisations sociales de l’émigration russe des années 1920-1930 a commencé à se former dès les premiers jours et les mois d’exil. La nature politique du flot d’émigration avait provoqué l’apparition des premières structures de l’étranger russe d’après la révolution  : des organisations et des associations à caractère politique – des structures réunissant les représentants du gouvernement pré-révolutionnaire – le Conseil d’Etat, le gouvernement provisoire, les députés de l’Assemblée Constituante. Tous avaient plus ou moins des prétentions au leadership politique à l’étranger russe et à représenter la Russie à la communauté internationale. En outre, les groupes des partis politiques ont apparu à l’étranger, peu à peu s’étant trouvés hors la loi après l’arrivée au pouvoir des bolcheviks. Au départ, ils avaient essayé de travailler de manière légale ou illégale en Russie soviétique, mais au début des années 1920 pratiquement toute l’élite politique de l’époque pré-révolutionnaire s’était installée à l’étranger, y compris les courants sociaux-démocrates, s’étant séparés avec Lénine et ses partisans. Sur la palette politique de l’étranger russe plusieurs avaient laissé leur marque : libéraux, Octo, monarchistes, anarchistes, plus tard, des «jeunes Russes», le SNRC et des différents groupes de nature national-socialiste15. Ils tenaient des réunions, des conférences, des congrès, publiaient des journaux et revues, et se trouvaient dans un état du débat politique aigu entre eux.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

258

E. I. Pivovar

Dans la seconde moitié des années 1920 – 1930 l’idéologie du fascisme se propage au sein de l’émigration russe en Extrême-Orient. Ses disciples, en essayant d’imiter les nazis en Allemagne et en Italie, créaient des unités paramilitaires par type de sections d’assaut nazies. A Harbin, agissait l’«Union des fascistes russes». Le porte-parole du mouvement était le journal «Notre chemin de Tianjin» dans la publication duquel N.Merkoulov a pris part16. Une note inhabituelle à la discordance de l’étranger russe en Europe de la seconde moitié des années 1920 avait été introduite par des réfugiés politiques du parti communiste et sans parti (Yaroslavsky, Zhigulev, Obukhov et d’autres anciens militants du parti et représentants du gouvernement soviétique), qui ont également essayé de créer leur propre organisation politique à Paris (Bureau de l’opposition à l’étranger) et éditer leur journal17. Malgré la diversité de l’échiquier politique de l’étranger russe pré-révolutionnaire, peut-être, la plus grande activité et l’influence sur l’opinion publique étaient exercées par les organisations étrangères des cadets (Parti de liberté populaire), des socialistes et des socialistes révolutionnaires, qui avaient non seulement créé une structure dans la plupart des centres de la Russie à l’étranger, mais déterminaient également la ligne idéologique de plusieurs journaux grand tirage distribués dans toute la diaspora. Dans un autre groupe on peut mettre l’union des paysans et les syndicats de travailleurs, qui étaient créés sous l’influence des idées des socialistes-révolutionnaires et des populistes, du mouvement coopératif répandu dans l’étranger russe en Europe, des idéaux de la démocratie chrétienne. Par exemple, en Roumanie depuis 1925, il y avait l’«Union des paysans de toute la Russie», réunissant des représentants du mouvement coopératif. Aux années 1920-1930 le «Parti russe national-travailliste» et l’«Association chrétienne des travailleurs russes à l’étranger» étaient assez populaires. Selon la définition de Y.S. Pivovarov, la grande majorité des partis politiques, créés dans l’étranger russe des années 1920-1930 étaient «des organisations politiques marginales»18. L’idéologie des partis socialistes n’a pas trouvé beaucoup de soutien dans l’étranger russe des années 1920-1930, même dans la diaspora aux Etats-Unis, traditionnellement à gauche. Comme indique plus tard Mark Vishnyak, parmi les Russes à l’étranger il n’y avait pas d’ «environnement social-démocrate large, bien uni», qui les aurait soutenus, et aurait réalisé leurs projets19. La situation difficile de politique extérieure et une position sociale active des Américains ont laissé leur empreinte sur la formation et la spécificité des institutions de la diaspora russe aux Etats-Unis aux années 1920-1950. «Les vagues d’enthousiasme et d’entrain social étaient brisées par la politique de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

259

l’isolationnisme et la suspicion de toutes les choses de Russie, et, par conséquent, peut-être de tout soviétique et communiste»20. À mesure de l’intégration des ex-Russes dans la société américaine, ils aperçurent ses traits particuliers – l’indépendance, la mobilité, l’individualisme, ce qui a également contribué à l’affaiblissement des liens internes de la diaspora21. Aux années 1930, la plupart des mouvements politiques de l’émigration russe, étaient contraints d’abandonner l’idée de la structure organisationnelle de parti en raison de la réduction du nombre des membres socialement actifs, de la diffusion dans différents pays, la perte d’intérêt en elle-même de la communauté immigrée. De nombreuses cellules et groupes politiques ont été remplacés par des clubs, des conférences. L’activité des mouvements de gauche a persisté dans les Etats-Unis, où on voyait agir, en particulier, le parti social-démocrate russe d’Amérique, qui publiait le journal «Messager socialiste». Certains jeunes partis et mouvements ont migré avec succès dans l’époque d’après-guerre et ont rejoint le jeu politique de la «guerre froide». Parmi eux, on doit appeler l’Union nationale des travailleurs et des solidaristes russes (NTS), établie en 1930 en Yougoslavie, à l’origine appelé «l’Union nationale des travailleurs et des solidaristes de la nouvelle génération». Plus tard, il s’est présenté comme un mouvement de solidaristes russes. En 1945-1946 les structures de NTS étaient impliquées dans l’évasion d’émigrants au rapatriement forcé en URSS22. NTS avait des ramifications en France, en Allemagne et aux États-Unis et des groupes de partisans dans d’autres centres de l’étranger russe d’après-guerre. Grâce à l’hebdomadaire «Posev» (semances), revue «Grani» (facettes), à la radio NTS a acquis l’influence dans les milieux dissidents en URSS. Depuis 1950, la station de radio «Russie libre» de NTS commence à fonctionner, elle, malgré le brouillage, pouvait être écoutée à Leningrad jusqu’à 1973. Aux années 1951-1957 les documents imprimés par NTS étaient distribués parmi des touristes et des marins soviétiques, et aussi dispercés sur le territoire de l’Union soviétique avec l’aide des ballons. Sous l’influence de la NTS et de SBONR (Comité de libération des peuples russes) en URSS on a vu apparaître des cercles et des groupes d’opposition au système soviétique. En 1955, une lettre a été livrée à Francfort-sur-le-Main par un marin anglais, qui avait visité Leningrad, une lettre d’un groupe clandestin anti-communiste «Jeune Russie», créé en grande partie sous l’influence des émissions de la radio «Russie libre»23. Le mouvement «Jeune Russie» a été rebaptisé plus tard en «Union patriotique des russes à l’étranger» (UPRÉ), en conservant la plate-forme monarchique et le journal «Voix de la Russie». Son siège social était situé en Allemagne. Le leader de UPRÉ G. Knupfer dirigeait aussi certaines «forces révolutionnaires

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

260

E. I. Pivovar

russes» (FRR), qui ont entraîné aux années 1970, le travail de propagande secrète en Europe et au Moyen-Orient. L’une des «plus âgées» était la fameuse Ligue de la lutte pour la libération des peuples de Russie, fondée à l’époque par V.A. Maklakov et P.N. Milioukov et ayant uni dans les années 1940 une partie importante des libéraux qui ont suivi la position défensiste. Aux années 1950, la Ligue, dont le siège était à Paris et quelques ramifications en France et en Allemagne, a été dirigée par S.P. Melgunov. Elle continuait à publier le journal «Régénération», et après la conférence de fondation de l’Union de libération des peuples de Russie à Stuttgart en 1951, le nouvel organe avec une large plate-forme politique – «Le démocrate russe» – a été lancé. Fondé en 1921, le Conseil suprême de la monarchie (CSM) dans les années d’après-guerre avait adopté une plate-forme de la monarchie constitutionnelle et la ligne de coopération avec les forces républicaines et socialistes. Beaucoup de ses dirigeants ont réussi à obtenir des postes dirigeants dans les organisations des personnes déplacées et de se rapprocher de la nouvelle immigration. En 1945-1951 une grande activité d’édition a été déployée aux camps pour personnes déplacées dans les zones britannique et américaine. Malgré l’incertitude de l’avenir et les conditions de vie difficiles, les immigrants avaient fondé environ 50 maisons d’édition, y compris «Posev», «Echo», «Zlatohoust» (emphatique), «Esthète», «Prométhée», «Le Cavalier de bronze», «Source», qui cherchaient à poursuivre la tradition d’éditeurs émigrés avant la révolution. Ils ont édité environ 500 titres de périodiques et environ 1000 livres et brochures24. Un célèbre éditeur-libraire expatrié, N.E. Paramonov a poursuivi ses activités dans les années 1945-1951 dans le camp Bayrot près de Hanovre, où il ouvre une librairie «La littérature russe et étrangère N. Paramonov», et faisait la réédition de classiques russes, Gogol, Lermontov etc.25. Durant cette période de début de «la guerre froide», une partie politiquement active de l’émigration russe s’est retrouvée devant le problème de leur rapport à la patrie historique. La crise de Berlin et la conclusion en avril 1949, du Traité Atlantique du Nord sont devenues une preuve visible des conflits d’intérêts géopolitiques de Moscou et de Washington26. Les dirigeants des Etats-Unis, devenus le plus grand centre de l’étranger russe, ont attiré l’attention sur la possibilité de profiter du facteur d’émigrant dans la lutte idéologique avec l’Union Soviétique, et des tentatives ont été déjà faites pour unir dans la lutte anti-soviétique des organisations anti-communiste de l’émigration russe avec des mouvements nationaux séparatistes. En août 1951 à Stuttgart on a fondé l’Union pour la libération des peuples de Russie, dont les dirigeants ont négocié pendant une année et ont gagné à leur

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

261

cause les dirigeants de 12 organisations politiques et nationales. Leurs représentants au sein de l’Union avaient la NTS, l’Union de la lutte pour la libération de la Russie, le Mouvement populaire de Russie , l’Union de la lutte pour la libération des peuples de la Russie, l’Union de lutte pour la liberté du peuple (ligue de New-York), le Conseil de la République populaire biélorusse, le Conseil du peuple de l’Azerbaïdjan, le Conseil national de la Géorgie, le Comité national du Turkestan, l’Alliance pour la liberté de l’Arménie, l’association nationale anti-bolchevique du Caucase du Nord. L’élite politique de la «vieille» émigration dans l’Union était représentée par S.P. Melgunov, A.F. Kerenski, V.M. Zenzinov et certains de la jeune génération de l’étranger russe post-révolutionnaire. Le «Mouvement populaire de Russie», dirigé par A.F. Kerenski, les soi-disant «populistes», a été fondé à Paris en 1949. Roman Gul a collaboré quelque temps avec lui. Par la suite, l’écrivain a démissionné de l’organisation, mais a continué à publier son organe ex-officiel – «La vérité au peuple». En Octobre 1952, a été fondé un Centre de coordination de la lutte anti-bolchevique (KTSAB) dirigé par le S.P. Melgunov. Son bureau à Munich a obtenu la possibilité d’utilisation de radio de la libération (plus tard – «Liberté»), qui a été entièrement financée par les Américains. Dans ce cas, selon le temoignage d’Avtorhanov, le personnel du centre a été discrédité par son conflit à cause de ressources financières et techniques, ce qui a obligé les sponsors américains à prendre des postes de direction, pour rétablir de l’ordre dans l’organisation. Simultanément, un ancien ambassadeur américain à Moscou, l’amiral A. Kirk s’est mis en tête du Comité américain de la libération des peuples de Russie27. Aux années 1940-1950 l’activité politique du mouvement Vlassov continuait à se répandre. Ses représentants qui s’étaient trouvés prisonniers de guerre de la coalition, n’avaient pas de doute à la possibilité de continuer la lutte armée contre l’Union soviétique, mais du parti de la Grande-Bretagne et des ÉtatsUnis. Les tentatives de créer des organisations politiques étaient observées dans des endroits d’emplacement des prisonniers – grades militaires du Corps d’armée russe et du groupe interarme du général Meandrov28. Pas tous les partisans de Vlassov à l’étranger étaient dispersés à travers le monde, en essayant d’oublier et cacher leur passé, comme le héros d’un célèbre film soviétique «TASS est autorisé à déclarer». Dans les années d’après-guerre en Allemagne occidentale on voyait agir la Société d’assistance à la lutte pour la libération des peuples de Russie (OSBORN) et le Centre anti-bolchevique du mouvement de libération des peuples en Russie (ATSONDR), composés presque entièrement des ex-Vlassov. Ces organisations annonçaient initialement leur caractère non-politique, mais en 1948-1949 OSBORN sous l’influence de la ligue de New York a passé à la plate-forme républicaine, en s’appuyant sur le soutien

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

262

E. I. Pivovar

financier américain, et est devenu l’un des fondateurs SONR. La Société avait deux organes – «Voix du peuple» et la revue mensuelle «Lutte». L’aile militaire d’OSBORN était l’Union d’anciens combattants du mouvement de libération, qui publiait le «Messager de SVOD». D’anciens officiers et soldats ROA ont fondé l’Union des anciens combattants de Vlassov, qui en 1950 a formé le centre dirigeant – le Comité des Vlassov unis (KOV), dirigé par l’ancien général blanc A.V. Turkul. L’organisation rassemblait les «anciens» et «nouveaux» immigrants, des représentants des différents courants politiques (les monarchistes, socialistes, républicains). En automne 1951, il y a eu une opposition à Turkul au sein de KOV dirigée par Y.V. Meyer, cependant, l’organisation ne s’est pas scindée. A Munich, le Comité publiait la revue «Vlassovite» et l’hebdomadaire «La volonté du peuple». Les organisations d’anciens combattants de Vlasov continuent à fonctionner jusqu’à l’heure actuelle. Un petit groupe d’officiers blancs qui se sont battus dans le ROA, a créé après la Seconde Guerre mondiale «l’Union du pavillon André» – un groupe monarchiste, dirigé par le général P. von Glazenap, et a réduit leurs activités peu de temps après sa mort en 1951. Aux années suivantes ils continuaient à éditer la revue de l’Union «Alarme». En 1947, l’Association mondiale des Cosaques est apparue, dont le siège est à Farmingdale (New Jersey), qui a réuni les organisations cosaques dans différentes parties du monde (plus de 15 mille personnes). L’association dirigée par S.G. Elatontsev prêtait son aide dans le déplacement aux États-Unis et la légalisation des Cosaques, ayant installé plusieurs centaines de personnes. Son organe de presse était l’hebdomadaire «Magazine cosaque». Cette association jouissait d’une réputation dans le milieu des émigrés et a maintenu son activité dans les années 1980. En Allemagne et aux Etats-Unis dans les années 1940 il y avait l’Association des anciens prisonniers politiques des camps soviétiques (la filiale allemande en août 1951 s’élevait à 150 personnes). L’association a deux fois commencé à lancer des publications («Appel», puis «Bulletin»), mais son activité est entravée par un manque de fonds et des désaccords internes29. Les représentants des intellectuels démocrates se trouvant en exil, continuèrent à rêver d’une Russie libre des bolcheviks, bien que, selon les temoignages des biographes de nombreux sociaux-démocrates – immigrants, les années d’exil étaient «quelque chose d’un épilogue triste»30. La vague migratoire des années 1940 a fait un renouveau dans la vie politique de la diaspora aux EtatsUnis, principalement les forces de gauche, qui ont reçu un renfort de leur base sociale à titre des personnes déplacées. En 1949, à l’initiative des mencheviks

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

263

de l’ancien Parti social-démocrate russe à New York a été formée la Ligue de lutte pour la liberté des peuples. Bien qu’elle ait été créée pour rassembler tous les «éléments de Russie démocratique» d’Amérique, seuls les vieux mencheviks (12 personnes) y sont restés, sur une plate-forme marxiste, déformée comme ils le pensaient par Lénine et Staline. La Ligue bénéficiait de l’appui du représentant russe de l’Union des travailleurs du textile de la Federation du travail d’Amérique D.Dubinsky. Dans les années 1940, des représentants de diverses tendances monarchiques de l’étranger russe sont partis d’Europe en Amérique, certains ont continué de fonctionner dans les années 1970-1980. C’est à New York qu’avait le siège l’Union impériale russe (RIS), réunissant les partisans du Grand Prince Vladimir Kirillovitch, en reconnaissance de ses prétentions au trône de Russie après la mort de son père. L’Union avait des ramifications en France et autres pays européens, mais la plupart de ses membres vivaient en Amérique latine. Un des leaders de l’aile droite de l’émigration russe en Amérique était un homme d’affaires et philanthrope S. Bieloselski-Belozersky, le créateur du Centre anti-communiste de Russie. Le bâtiment qu’il a acquis servait de siège de cette organisation, de rédaction de l’organe du Centre «Our Way» et des bureaux d’autres mouvements relatifs. Bieloselski-Belozersky a ouvert un asile à Long Island, ce qui a attiré de la sympathie de nombreux immigrants à son organisation. Il a également financé le «Conseil indépendant monarchiste» de l’extrême droite (IMC) à New York et son journal «Alarme». Le degré d’activité et d’influence des organisations et associations de l’étranger russe, étant donné une valeur importante de facteurs, tels que la multiplicité des couches sociales, la tradition du service public et du mouvement civilisateur de l’intelligentsia russe, des leaders charismatiques, etc, à été déterminé par une condition prosaïque, mais inévitable, comme la disponibilité de l’argent. Au début des années 1920 la disponibilité de comptes étrangers du Ministère des affaires étrangères pour les membres du Conseil des ambassadeurs a permis aux ambassades et consulats de poursuivre leurs activités et de fournir une importante assistance juridique et financière aux réfugiés russes. Selon les données de l’Agence russe de financement, pour la période du 1 novembre 1920 au 1 juillet 1922, la mission diplomatique russe aux Etats-Unis a transféré plus de 915 500 dollars pour apporter son aide aux réfugiés, sans compter les sommes transférées à Paris à la Commission des finances du Conseil des ambassadeurs. Vers le 1 septembre 1923 le total d’aide aux organisations des réfugiés de la part de la mission diplomatique de Russie aux Etats-Unis a fait 986 536 dollars31. Les ambassades transféraient des moyens à la Croix-Rouge, au Comité d’aide

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

264

E. I. Pivovar

aux personnes handicapées à Berlin, au Comité russe à Varsovie et autres organisations humanitaires. En même temps il n’y avait aucune allégation de fraude ou d’utilisation de ces fonds dans un but intéressé à l’adresse du Conseil des ambassadeurs et son Conseil Fiscal32. Leurs propres fonds et la possibilité de recevoir des financements des organismes de bienfaisance internationales étaient à la disposition, comme c’est déjà mentionné, du Zemgor, de l’Alliance des villes, de la Croix-Rouge russe, de RSHD. L’influence réelle de l’état-major de Wrangell et d’autres dirigeants militaires a également persisté jusqu’à l’épuisement du trésor du commandement. En même temps les inévitables abus et détournement de fonds, qui de temps à autre recevaient beaucoup de publicité, un affrontement entre les organisations d’immigrants en raison de problèmes financiers, l’impuissance des organismes créés pour contrôler et distribuer de l’argent (Conseil russe), finissaient tous par un impact destructeur sur les travaux les organisations humanitaires et minaient la crédibilité des dirigeants politiques de la Russie à l’étranger. C’était également affecté par la résistance des banques étrangères et des sociétés, faisant tout pour bloquer la réception par les émigrés de l’argent des comptes à l’étranger, mais s’entendant volontairement avec les représentants sans scrupule des organisations d’émigrés russes. L’évolution de l’image socio- politique de l’étranger russe après 1917 a fortement affecté la position de l’Eglise orthodoxe et de ses structures à l’étranger. Le schisme religieux à Karlovci a affaibli l’influence sociale de l’Église et a donné une note complémentaire à la dissonance générale dans la vie intérieure de l’émigration. N.A. Berdiaev a rappelé plus tard, que certains de ses compatriotes à Paris en le voyant passaient de l’autre côté de la rue en raison du fait que lui, aussi que théologien, Vladimir Lossky et l’évêque Anthony Sourozh, est resté fidèle à l’Eglise patriarcale de la Russie soviétique. Les différences canoniques ont passé dans la lutte pour l’influence sur les paroisses et leurs biens. Mais une menace encore plus grande étaient des prétentions du gouvernement soviétique à réclamer les bâtiments et les valeurs de l’église après la reconnaissance de l’URSS par les États de l’Ouest. En outre, sans le soutien financier de la Russie, de nombreuses paroisses étaient simplement ruinées. Selon I.K. Okuntsov, vers 1917, quelque 600 paroisses avec un actif de 22 millions de dollars appartenaient à la mission de l’Église de Russie aux États-Unis34. En 1925, l’Église russe en Amérique avait une dette officiellement reconnue au montant de 265.107 dollars35. De nombreux édifices religieux et des biens ont été vendus aux enchères. Cependant, peu à peu un système de maintenance et de gestion des temples a été mis au point, qui en même temps contribuait à l’unité interne de la communauté de l’église sur une base démocratique. Dans la vie d’église

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

265

de l’émigration russe aux États-Unis une sorte du nouveau schisme a surgi, où l’Eglise orthodoxe en Amérique (depuis 1937) s’est canoniquement réunie avec l’Église orthodoxe russe (RPTS). Ainsi, l’Eglise dans l’étranger russe, d’une part, a été un participant dans le processus politique, y compris la désunion de l’émigration, de l’autre – au niveau local, jouait un rôle important dans la préservation de l’identité culturelle et linguistique des émigrants. L’importance unifiante de l’Eglise a été comprise et soutenue par de nombreuses personnalités de l’émigration russe, indépendamment de leurs croyances religieuses personnelles. Par exemple, l’un des correspondants de Métropolite Evlogii en 1927, a déclaré après une rencontre en Amérique avec B.A. Bakhmeteff que «la question de l’Eglise a une grande importance pour lui, quoiqu’il dit qu’il n’a jamais considéré lui-même comme un homme de l’Église»36. B.G. Pio-Ulsky a noté que dans l’étranger russe «c’est l’Eglise orthodoxe russe qui remplissait une mission éducative tout à fait exceptionnelle, même si à première vue, insignifiante»37. Les institutions religieuses restaient le fondement essentiel de la structure de la diaspora russe à l’étranger au cours du XX siècle. Dans certaines petites communautés en Europe, aux coins les plus reculés d’Amérique ou en Afrique, l’église ou chapelle étaient parfois le seul centre de l’organisation des immigrants. En Turquie, dans les années 1920-1930 il y avait des églises orthodoxes et des écoles de l’église avec le programme de trois ans, créées par les immigrants russes38. Le clergé orthodoxe avait non seulement fourni l’assistance spirituelle et psychologique aux réfugiés, mais a aussi activement participé à la collecte de fonds pour aider les pauvres, à l’ouverture des écoles et des orphelinats, des bibliothèques, à l’organisation de manifestations diverses de caractère religieux et laïque39. L’Institut de théologie orthodoxe à Paris et l’Académie théologique Saint-Vladimir aux États-Unis sont devenus des centres éminents éducatifs et scientifiques40. Dans l’article de M.V. Shkarovsky dans le livre IX du recueil «Diaspora» il y a des faits intéressants sur les tentatives, interdites par les Allemands, de l’activité missionnaire de l’Eglise orthodoxe à l’étranger parmi les prisonniers de guerre soviétiques, les travailleurs migrants et dans les territoires occupés de l’Union Soviétique41. Il cite également un extrait du prospectus d’après-guerre de RPTSZ (église orthodoxe russe hors frontière), décrivant le transfert secret de la littérature spirituelle en Russie par les soldats slovaques de la Wehrmacht, ce qui a entraîné que «le monastère recevait des réponses émouvantes avec remerciement, même de Stalingrad»42. Les moines abritaient des gens soviétiques, échappés des camps de prisonniers de guerre ou de travail forcé, et les ins-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

266

E. I. Pivovar

tallaient en les faisant passer pour des réfugiés en provenance de Hongrie, de Roumanie et de Serbie. Comme c’est mentionné ci-dessus, l’Eglise orthodoxe a joué un rôle très important dans la vie des personnes déplacées avant la fin de la guerre. Ainsi, M. Vasilchikova dans ses «Carnets à Berlin» note que la cathédrale russe près de Tempelhof est devenue le centre d’attraction pour les travailleurs de l’Est: « ... il y avait beaucoup de femmes russes dans l’église. Certaines donnaient le sein aux enfants ici-même. Elles sont retirées de Russie, des zones occupées par les Allemands, et elles deviennent de plus en plus nombreuses. Certaines travaillent dans l’agriculture, d’autres dans les usines militaires. Eglise le dimanche, c’est leur lieu de rassemblement préféré – je soupçonne que ce n’est pas tant de dévotion que du fait que l’église leur rappelle la maison»43. Le fait qui temoigne du rôle des paroisses, c’est que, en 1991, 77% des participants au premier Congrès des compatriotes avaient nommé l’Eglise orthodoxe comme la cause principale de conservation par l’émigration de l’identité ethnique et culturelle. Un caractère spécifique de l’étranger russe des années 1920-1930 était la nature politisée des organisations et des sociétés de type humanitaire et corporatif, des syndicats d’étudiants, des associations d’intellectuels. Probablement en 1920-1930 l’émigration militaire a établi le plus vaste réseau multi-niveaux des organisations. L’Alliance pan-militaire de Russie, et les structures qui en faisaient partie en 1920 étaient largement conformes à l’objectif de garder l’armée en exil, que le commandement de P.N. Wrangel s’est fixé. Bien que dans la décennie suivante l’intégrité de l’organisation militaire UGCR (l’Union Générale des Combattants Russes) ait été sévèrement érodée à cause des migrations et l’assimilation, elle a conservé un cadre structurel, l’idéologie et, plus important encore, le tuyau d’information à travers le monde par le biais de périodiques et de documents des bureaux UGCR. Formellement, UGCR était l’association non-politique, mais en fait elle représentait un système de liens institutionnels dans un large mouvement anti-bolchevique de l’étranger russe grâce à un flou idéologique «des idées blanches» qui étaient facilement adoptées par des masses de personnes qui n’avaient pas de préférences politiques claires, mais sympathisaient avec la monarchie comme un symbole de l’ancienne Russie. La participation d’un certain nombre de généraux blancs, tels que L.G. Kornilov, à l’abdication de Nicolas II, leur coopération avec les cadets et les socialistes-révolutionnaires pendant la guerre civile n’ont pas laissé de traces dans les documents officiels de l’UGCR, et dans la conscience collective de l’émigration. La branche «Bonapartiste» de l’émigration monarchiste a proposé I.A. Denikine et P.N. Wrangel comme candidats au trône russe44.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

267

En outre, il y avait également l’Alliance de la Marine, et plusieurs associations plus politisées des ex-militaires: monarchistes – Corps de l’armée et marine impériales, la Ligue des officiers russes et des soldats de réserve à l’étranger45, les gauches – la Ligue des militaires républicains, et autres, qui ne respectaient pas le principe de non-participation politique46. Les groupements militaires de l’étranger russe des années 1920-1930 sont devenus un terreau fertile pour l’émergence des détachements de sabotage, des groupes extrémistes. Dans le cadre des sociétés militaires de l’étranger russe on a établi un système de formation et établissements d’enseignement (les corps de cadets et les académies militaires, la formation des officiers, plus les Cours de sciences militaires). Les sociétés militaires et les alliances agissaient en qualité d’organisateurs et d’animateurs des organisations de jeunesse de type militaire et sportif – modifications du Mouvement Scout («jeunes scouts», «Mousquetaires» et autres). À la fin des années 1930, l’activité politico-militaire d’UGCR se fige, et le sens de son fonctionnement se réduit à un soutien psychologique des ex-officiers russes en exil: les réunions des sociétés militaires et alliances leur donnaient la possibilité de communiquer, d’oublier pour un temps les difficultés de vie à l’étranger, de faire revenir au moins pour quelques heures leurs vieux rôles sociaux, conformes à leurs grades militaires précédents47. Après la Seconde Guerre mondiale l’UGCR a acquis, en effet, les caractéristiques d’une organisation vétéran, dans laquelle la direction était réclamée par les généraux von Lampe et Arkhangelski. Formellement UGCR existe aujourd’hui. Même pendant la guerre civile, une grande bourgeoisie russe crée à l’étranger des structures corporatives dont l’objet était de défendre leurs intérêts économiques et d’établir la définition d’une idée politique commune. Dès 1919, à Paris, Il y avait «le Comité des représentants des banques commerciales russes» (Secrétaire général Michelson, président V.N. Kokovtsov). Il faut aussi mentionner «le Conseil des Congrès de Commerce et d’Industrie», «l’Union russe du Commerce et de l’Industrie», «le Conseil du Congrès des industriels des mines du sud de la Russie»,«le Conseil des chemins de fer privés», etc. C’est «l’Union commerciale, industrielle et financière» (Torgprom) qui était la plus influente et active d’entre eux et comprenait plus de 600 représentants des grandes entreprises en Russie, émigrés à l’étranger en 1917-1920. Il est à indiquer que Torgprom et ses branches ne doivent pas être interprétées comme une structure d’affaire: elle a été, avant tout, un organisme public de type corporatif (tels que les associations d’avocats ou d’ingénieurs) avec une

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

268

E. I. Pivovar

orientation vers des activités sociales et politiques. Certains membres de ces associations, en exil, ont presque complètement perdu leur argent et ne pouvait même pas payer les cotisations48. Certaines structures commerciales, économiques et financières de l’émigration russe, ainsi que le service diplomatique, s’étaient «déplacées» à l’étranger avant la révolution. Une partie d’entre elles avait des filiales étrangères, d’autres ont continué de fonctionner dans les territoires de la Russie, non contrôlés par les bolcheviks pendant la guerre civile (Banque mondiale, la Banque russo- asiatique, la Companie métallurgique de Nikopol-Marioupol et d’autres). Au cours des années 1920-1930 le capitalisme russe s’est développé avec succès dans l’enclave d’Extrême-Orient. La plus grande entreprise était le CER (le chemin de fer de l’Est chinois), qui liait une variété d’infrastructures d’activités industrielles, financières et de négociation. En Mandchourie il y avait aussi plusieurs grandes concessions forestières (de V.F. Kowalski, frères Skidelsky, frères Vorontsov, etc), des distilleries, «Zakupsbyt de Sibérie» (entreprise de commerce) et d’autres entreprises ouvertes avant la révolution49. Jusqu’à présent, à Harbin on garde le souvenir de la maison de commerce de I.J. Churin. Il y avait dans l’étranger russe diverses entreprises financières et commerciales axées sur des émigrés en tant que clients. Parfois, elles ont été créées à l’intérieur des strates sociales sous la forme de facilités de crédit corporatives. Ainsi, en 1930, on a organisé l’Union de crédit mutuel dirigée par A. Khripunov, réunissant les chauffeurs de taxi à Paris – anciens officiers. Dans la plupart des centres de l’étranger russe en Europe, aux Etats-Unis et en Extrême-Orient on a fondé des associations professionnelles corporatives (syndicats) des avocats, des ingénieurs, des médecins. La plupart d’entre elles représentaient des communautés scientifiques des intellectuels, mais certaines avaient leur structure et exerçaient leurs activités par le type de syndicats, telles que l’Union des chauffeurs de taxi à Paris déjà mentionnée ou les unions des «peintres», tailleurs russes et représentants des autres professions aux États-Unis. Certaines organisations professionnelles incorporaient une composante de l’identité ethnique, comme «l’Union des ingénieurs et techniciens ukrainiens en France», fondée en 1929. Il est à souligner que les Associations des scientifiques et des représentants de divers groupes professionnels n’étaient pas un phénomène purement d’émigration, mais poursuivaient la tradition socio-culturelle russe de la fin du XIX – début XX siècle.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

269

Ainsi, la création des Conseils des avocats a été une tentative de formation du terrain russe sur le terrain juridique étranger, pour la poursuite des activités des avocats russes dans les droits humains amorcées dans la période post-réforme, dont l’une des conditions de réalisation était une légalité et la morale irréprochables de la société.

2 Organisations scientifiques, educatives et culturelles Ce sont des associations universitaires et des centres de l’enseignement supérieur créés avec la participation directe de ces premiers qui jouaient le rôle de premier plan dans l’organisation de la science des émigrés russes en Europe et aux Etats-Unis. Des scientifiques, des techniciens, représentants de l’école supérieure de l’étranger russe «essayaient non seulement de trouver un laboratoire ou un département pour leurs propres études scientifiques – l’objectif était de recréer la communauté scientifique russe, de discuter et de publier les ouvrages en russe, de transférer des traditions scientifiques à la jeune génération d’émigrés russes, et, bien sûr, à préserver avant tout la langue et la culture russes»50. En Yougoslavie, aux années 1920-1930 il y avait l’Union des enseignants russes, la Société russo-serbe des médecins, l’Union des écrivains et des journalistes russes, l’Union des ingénieurs russes, la Société des ingénieurs agronomes, des forestiers et des vétérinaires de Russie, et les associations et sociétés d’apiculteurs, chauffeurs de taxi, artistes, etc51. Les variations de ces noms et les autres noms sont répétées dans toutes les diasporas russes dans la période entre deux guerres. Il suffit de s’adresser à l’un des annuaires des années 19201930 qui sont à notre disposition: «Les Russes en Allemagne», «Les Russes à Prague», «Tous Harbin» pour voir la diversité et en même temps, la similitude de ces sociétés, syndicats, associations, cercles52. Grâce au travail des rédacteurs d’un ouvrage de référence en plusieurs volumes «L’étranger russe : Les Chroniques de la vie scientifique, culturelle et sociale. France» (depuis 1920 à 1975), nous avons l’image la plus complète de la structure institutionnelle de cette diaspora et notamment, en raison de son caractère universel, pouvons juger de ce côté du phénomène de la Russie à l’étranger en général. Il est à noter d’abord que beaucoup d’associations professionnelles des émigrants russes étaient formées selon la profession, entreprise ou établissement d’enseignement de Russie d’avant la révolution: les Associations des promus de l’Université de Moscou, de la faculté de droit, etc, des ex-fonctionnaires des établissements judiciaires, du ministère de l’Intérieur, des sénateurs. On peut

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

270

E. I. Pivovar

attribuer aussi à cette catégorie les associations régimentaires d’officiers émigrés. Dans ces organisations les émigrés russes étaient inclus quelle que soit leur occupation en exil. D’autres sociétés et associations étaient plus axées sur le profil de l’activité professionnelle à l’étranger, et certaines avaient de graves cadres restrictifs. Ainsi, l’Union des avocats russes à New York et la Société des ingénieurs et techniciens russes à San Francisco admettaient seulement les personnes impliquées dans les activités professionnelles pertinentes et, dans la Charte de la Société des ingénieurs russes une cotisation élevée était prévue sous droit d’entrée (20 dollars) 53. Les organismes publics de nombre et d’activité importants étaient créés dans l’étranger russe par des professionnels dont les activités étaient limitées par la législation des pays-hôtes, en particulier les avocats et les médecins en France, où le droit de pratique d’avocat et de pratique médicale n’avaient que seules les membres des sociétés nationales compétentes. A Paris, aux années 1920-1930 il y avait deux grandes unions d’avocats (Association des juristes de Russie en France et l’Union des avocats russes à l’étranger) et deux associations médicales (Société des médecins russes Metchnikov, et la Société des médecins russes – vétérans de la Grande Guerre)54. La plupart de ces sociétés ne se limitaient pas à la fonction purement scientifique (présentation et discussion des rapports), mais menaient également des activités éducatives, car leurs réunions étaient généralement publiques, une grande partie du matériel de recherche était publiée dans des recueils ou des dossiers, on organisait souvent des conférences de vulgarisation scientifique, excursions, etc. Les associations scientifiques et professionnelles traitaient dans une certaine mesure des demandes d’aide de leurs membres, organisaient des événements de charité, des caisses de secours mutuel, réalisaient l’assistance au placement des collègues chômeurs, etc. Lors la communication avec les compatriotes aux points de vue similaires c’est non seulement la science d’émigrants se développait, mais était également respecté, au moins en partie, un sentiment de nostalgie, que les expatriés, qui ont fait une carrière réussie à l’étranger et sont intégrés dans une société étrangère, connaissent bien. Par exemple, dans les Mémoires de G.B. Sliozberg il y a des lignes amères sur le séjour insupportable dans un pays étranger, «en dehors de l’air natal, ce qui ne peut pas être remplacé par toute l’hospitalité du peuple français, porteur de la culture humaine universelle»55. L’émigration des intellectuels a toujours joué un rôle particulier dans l’histoire de toute diaspora. Presque toujours le motif principal de l’émigration de ce groupe social est la nécessité de création, la persécution politique et religieuse à la maison, alors qu’elle reste un support stable des traditions scientifiques, culturelles et linguistiques. «Notre concept principal des immigrants, partout où

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

271

ils sont, ils font partie du monde spirituel, qui est appelé la Russie – a écrit en 1923, P.N. Savitsky, – le sol sous leurs pieds n’est pas tout, il a parfois très peu d’importance, le sol spirituel est plus important, ce qui nourrit chaque émigrant – serviteur de l’idée : la culture des sols saturés de la Russie»56. Ce facteur a joué un rôle particulièrement important dans l’étranger russe. Le nombre de scientifiques russes à l’étranger dans les années 1920, d’après l’estimation de A.P. Postnikov, était plus de 500 personnes (dont 5 académiciens, 140 professeurs des universités et collèges et plus de 300 chercheurs)57. Ces scientifiques n’ont pas seulement représenté de mieux l’émigration russe dans le monde, mais avaient aussi effectué un travail colossal dans l’institutionnalisation de la vie culturelle et éducative de la diaspora. Dans ce vaste domaine il faut relever les sociétés régionales et les syndicats, qui unissaient tous les représentants des sciences et de l’enseignement supérieur, travaillant dans un pays ou une grande ville; les associations créées dans le cadre d’une spécialité scientifique ou professionnelle, d’une branche de la science; les Comités créés pour procurer la formation à la jeunesse russe; centres scientifiques et d’enseignement; les associations et les cercles de création des intellectuels, des rédactions de l’édition, etc. Une valeur exceptionnelle pour tous les expatriés et la science internationale avaient des centres universitaires de recherche multi-disciplinaires, dont le plus réussi était un institut russe de recherche à Belgrade, et des institutions comme la Société historique russe à Prague et la Société archéologique russe de Belgrade, le Séminaire de l’académicien N.P. Kondakov (plus tard l’Institut d’Archéologie), le Centre (bureau) d’économie S.N. Prokopovitch. La science d’émigration a donné une expérience intéressante dans la synthèse des disciplines connexes à l’Institut scientifique russe de la culture en milieu rural (depuis 1924 l’Institut d’études de Russie) à Prague38. Un pourcentage élevé des jeunes et des enfants dans l’étranger russe d’après la révolution, a fait le problème de leur enseignement et d’éducation dans la tradition nationale comme un des grands enjeux de l’adaptation. L’étranger russe des années 1920-1930 cherchait à préserver l’identité linguistique et culturelle, notamment par l’école traditionnelle et par l’éducation professionnelle en langue russe59. Les organisations qui s’occupaient de ce problème étaient établies dans les trois principales zones de concentration de l’émigration russe dans le monde: en Europe – le Comité central pour l’enseignement supérieur de la jeunesse russe (1922), aux Etats-Unis – le Comité d’Amérique pour l’éducation de la jeunesse russe en exil (1922), en Extrême-Orient – le Comité sur la création d’un établissement d’enseignement supérieur dans la ville de Harbin (1918), moins ambitieux dans ses objectifs60.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

272

E. I. Pivovar

Une attention particulière à la création d’établissements d’enseignement et d’éducation était prêtée par des groupes académiciens russes, créés en 1918-1920 dans la plupart des centres de l’émigration russe en Europe et aux Etats-Unis et par l’Union des établissements d’enseignement russe (1921). A.S. Lomshakov écrivait plus tard que l’Union des établissements d’enseignement supérieur russes avait «un devoir sacré – enregistrer, sauver et préparer pour la Russie, des jeunes forces créatrices, conformes aux meilleures légendes et traditions de la culture russe»61. Ce sont de grandes associations professionnelles, comme la société des ingénieurs et techniciens en Tchécoslovaquie, qui s’occupaient des problèmes de l’enseignement secondaire et supérieur des jeunes émigrants. Le système des centres de recherche et des établissements d’enseignement supérieur créés par l’élite intellectuelle russe était sous beaucoup de rapports une mesure forcée, une forme de leur propre adaptation et d’éducation de la jeunesse. D’autre part, dans l’exil il devient possible de tester un certain nombre d’innovations scientifiques et pédagogiques. L’étranger russe a présenté un ensemble d’idées pédagogiques, de théories de la fondation d’un système d’éducation dans la future Russie63. Le concept de l’éducation, créé par des émigrés russes dans les années 1920-1930, est le concept de la modernisation politique et juridique, visé à construire une société démocratique fondée sur les valeurs libérales, tout en conservant et en utilisant les particularités nationales et la tradition historique et culturelle russe. Probablement en raison de l’esprit libéral de la science russe et l’enseignement supérieur, leurs représentants en exil ont effectivement réussi à trouver un contact mutuel et ont établi des relations «diplomatiques» avec des collègues et des structures administratives dans les pays d’accueil. Ainsi, le Comité central pour l’enseignement supérieur de la jeunesse russe à l’étranger, comprenait toutes les grandes organisations d’émigrants existantes en 1922: l’Union académique de Russie, Zemgor, le Comité national russe, le Conseil des Finances près le Conseil des Ambassadeurs, la Croix-Rouge russe, etc64. Dans la littérature scientifique il était noté à plusieurs reprises la connexion de la science russe et de l’enseignement supérieur à la tradition européenne de formation et de recherches à l’étranger. Rappelons que les élèves de l’Université de Heidelberg seulement ont été des représentants de la cohorte des scientifiques russes d’avant la révolution, en tant que biologiste A.O. Kovalevsky, historien V.I. Guerié, procureur V.I. Serguéevitch, D.I. Mendeleev, S.P. Botkin, A.Stoletov et autres65. Les experts russes ont joué un rôle de premier plan aux activités de l’Institut Pasteur en France, de la station zoologique de Naples en Italie et d’autres centres de recherches étrangères66.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

273

Plusieurs académiciens de la période d’émigration, y compris M.M. Novikov – l’un des principaux fondateurs de l’école supérieure russe en Tchécoslovaquie, avaient reçu la formation et l’expérience de recherche à l’étranger. La plupart des professeurs russes en exil ont réussi à s’intégrer dans l’enseignement supérieur en Allemagne, en France, aux États-Unis. A la Sorbonne, les ex-Russes dans la période entre deux guerres ont donné des conférences dans trois facultés: droit, physico-mathématiques et d’histoire et de philologie, autrement, les secteurs clés de science67. (Notez que cette cooptation dans la communauté scientifique étrangère se produisait souvent par une structure particulière, dans ce cas-ci par la commission franco-russe de l’Institut d’études slaves à la Sorbonne.) Ainsi, la possibilité pour des étudiants russes à étudier dans des universités en Allemagne, en France ou dans d’autres pays, en général n’est pas antagoniste à la préservation de leur identité culturelle et linguistique. En ce qui concerne les jeunes immigrants – grands écoliers et étudiants- la difficulté principale était de vérifier leurs connaissances, «stimulation» pour acquérir un niveau nécessaire (y compris les langues des pays d’accueil) de ceux qui ont abandonné les études pendant la guerre civile et, surtout, de trouver des fonds pour leurs études dans des universités étrangères. Ce sont les questions desquelles s’occupait principalement la Commission d’aide pour les étudiants de Russie et le Collège de formation du professeur A.S. Lomshakov en Tchécoslovaquie, «le Comité Fedorov» et d’autres institutions du même genre. Ces problèmes en grande partie étaient résolus par l’École russe de droit, et toutes les écoles, créées par des émigrés russes à Prague, ce qui permettait de réaliser une sorte d’ «adaptation de l’éducation» pour ceux qui, pour une raison ou autre, ne pouvaient pas entrer dans des universités étrangères, et en même temps, de fournir le champ d’activité professionnelle pour les professeurs russes. Dès 1920 à Paris près l’ambassade de Russie dans l’appartement de V.A. Maklakov on a organisé des cours pour préparer à l’examen pour le certificat de fin des études secondaires tous ceux qui le souhaitaient, plus tard les cours étaient transformés en Gymnase russe. Créées à Prague, à Paris, à New York et plusieurs autres centres de l’étranger russe, les universités publiques avaient comme une des tâches principales la préparation des jeunes aux examens à l’université. Les jeunes adultes étaient impliqués dans diverses organisations (d’étudiant, politiques, militaires, culturelles, éducatives, unions des créateurs, équipes des ouvriers, etc), par l’intermédiaire desquelles ils effectuaient leurs relations avec la diaspora, préservaient la langue et la mentalité. Il faut distinguer de nombreux syndicats des étudiants actifs de l’étranger russe des années 1920-1930 qui faisaient une part importante de la vie publique dans la diaspora en Tchécoslova-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

274

E. I. Pivovar

quie et en France. L’histoire de ces syndicats montre la capacité des étudiants russes à l’étranger à l’auto-organisation, au soutien mutuel, et à défense de leurs intérêts. Plus précisément, les syndicats d’étudiants ont participé au placement des jeunes des colonies éloignées dans les universités européennes, organisaient des congrès d’étudiants, l’édition des journaux et des revues69. Les organisations d’étudiants russes à l’étranger témoignaient de leur diversité socio-culturelle et de l’hétérogénéité politique, mais ils ont créé, avec l’aide des dirigeants de l’enseignement supérieur et l’éducation (y compris P.E. Kovalevsky et V.V. Zenkovsky), plusieurs grandes unions qui ont exercé une influence sur toute la diaspora: en premier lieu, l’Association des organisations d’étudiants russes émigrés (ORESO), la Société des étudiants russes pour étudier et consolider la culture slave (ORSIUSK) et l’Association chrétienne d’étudiants russes (Mouvement RSHD). L’un des chapitres peu connu dans l’histoire de l’étranger russe est le sport, peut-être à cause de désapprobation de celui-ci par l’élite intellectuelle de l’étranger qui comprenait la passion des jeunes pour le sport comme un signe de «contamination» par la culture occidentale de masse. Cependant, des clubs et des sociétés sportifs occupaient une place importante dans la structure des organisations socio-culturelles. Le sport de masse a été très populaire à Harbin russe70. Célèbre Ekodzuna, 32 fois vainqueur du titre de champion absolu dans le grand sumo au Japon, était né dans la famille d’un émigré russe et d’une femme japonaise. A Paris, en 1923, a été créé la Société russe de sport, qui avait sa propre salle de sport, où, sous la direction de formateurs spécialement invités, on apprenait la lutte, la boxe, l’haltérophilie et l’escrime, on organisait des tournois71. Dans la période entre deux guerres en France il y avait beaucoup de petits clubs et gymnases, y compris ceux organisés par des émigrés russes. Ce sont les lieux visités par un des représentants de la «génération perdue» Apollo Bezobrazov – le protagoniste du roman de B. Poplavsky. La sauvegarde de la langue russe et de l’environnement culturel était beaucoup plus indispensable pour les enfants d’âge préscolaire et dans l’école primaire. L’attention accrue des émigrés à la création des écoles russes dans le début des années 1920 a été déterminée par le concept de la brièveté de l’exil, d’où il résultait que les enfants d’âge préscolaire et dans l’école primaire allaient poursuivre leur vie d’adulte déjà dans leur pays natal, et devraient donc être préparés selon les programmes conformes au système éducatif à l’échelle nationale. En même temps, les réalités de la vie d’immigrant et l’incertitude de l’avenir exigeaient à apprendre aux enfants des langues des pays-hôtes et de leur offrir des possibilités d’emploi ou de poursuivre leurs études à l’étranger.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

275

Le développement de l’école d’émigration avait des particularités régionales. Ainsi, si en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie, en Bulgarie, en Lettonie, et plusieurs autres pays européens il y avait des écoles russes, qui étaient incorporées dans le système éducatif national, aux Etats-Unis, au contraire, tous les enfants âgés de 7 à 16 ans, étaient obligés d’étudier dans une école d’enseignement général américaine. En France, la majorité des enfants allaient également dans des écoles françaises (bien que la célèbre Gymnase russe à Paris fonctionnant de 1920 à 1961 a formé environ un millier de garçons et filles). Afin de préserver la langue russe et de protéger la jeune génération des émigrants de la dénationalisation, l’émigration russe créait des écoles privés, bénévoles, souvent paroissiales, de soir ou de week-end (en France – de jeudi), où on enseignait la langue et la littérature russes, l’histoire russe et les sciences naturelles, dans les écoles religieuses aussi la Loi de Dieu, le catéchisme, le chant d’église, etc. Il y avait aussi des cercles dans lesquels les enfants apprenaient l’artisanat traditionnel, la musique et la danse. Le succès du développement des écoles russes à l’étranger en 1920-1930 est devenu possible grâce au soutien des organismes communautaires des émigrés et aux initiatives privées des dirigeants de l’éducation et de la science des Gouvernements de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et la Bulgarie, aussi qu’à l’assistance des missions diplomatiques russes, mentionnées plus haut72 . En Bulgarie seulement, vers l’été 1922 il y avait 19 écoles pour les enfants des émigrés russes (nouvellement ouvertes ou transférées de Turquie et d’Afrique) qui avait le statut d’État, ainsi qu’un grand nombre d’orphelinats. La base financière de l’Ecole Russe en Bulgarie se composait de subventions du gouvernement bulgare, du Zemgor, de la Société des Nations, du gouvernement des cosaques du Don et de Tersk et aussi, de plusieurs bourses d’études de la Société britannique de bienfaisance du professeur Whittmore et des dons privés73. Les écoles secondaires et les orphelinats sont devenus l’une des activités principales des intellectuels émigrés de Russie et des militaires en Yougoslavie des années 1920. Une particularité du système éducatif de la diaspora a été la présence d’écoles privées, exportées invariables de Russie et transplantées sur le sol yougoslave: les institutions Mariinsky, de Don et de Kharkov pour filles, et trois corps de cadets (de Don, de Russie et de Crimée) 74. Dans ces écoles, les enfants recevaient une instruction secondaire de qualité conforme au normes de la Russie et Yougoslavie75, mais ils étaient élevés, en particulier dans le corps de cadets, sans contact avec la réalité, toute l’idéologie de l’instruction et de l’éducation était orientée sur la perspective, ou plutôt, le rêve de retourner à leur pays natal. D’autre part, le corps de cadets a perdu dans

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

276

E. I. Pivovar

l’exil sa nature de caste et admettait les enfants de tous les milieux de l’émigration, non seulement les fils des officiers76. Une caractéristique particulière de l’enseignement d’émigration en Tchécoslovaquie était l’existence parallèle des établissements d’enseignement russes, ukrainiens et biélorusses, tels que l’Université Libre d’Ukraine (USU), s’occupant, entre autres, de l’introduction de la terminologie scientifique ukrainienne dans l’enseignement des matières académiques, l’Académie économique ukrainienne (UHA) à Podebrady, l’Institut pédagogique ukrainien M. Dragomanov, l’Académie ukrainienne des Arts et la gymnase ukrainienne avec un internat. L’histoire de leur création est liée à un Comité unique pour la formation des étudiants russes et ukrainiens à Prague, fondé par des émigrés russes. Aux années 1921-1931 à sa charge, il y avait environ 7 mille étudiants des universités russes et ukrainiennes. L’équipe d’USU a initié la création de la Société historique et philologique, la Société des économistes ukrainiens et autres associations77. Les universités ukrainiennes à l’étranger et les instituts de recherche ont procédé à une édition importante de la littérature scientifique dans le domaine de l’économie, la sociologie, la loi en langue ukrainienne78. Il est à noter que les centres ukrainiens de la science existait dans des pays où les activités des scientifiques russes en général, ne s’étaient pas formées. Les Instituts ukrainiens de recherche se trouvaient à Berlin (UNI-B) en 1926-1937 et à Varsovie (UNI-V) en 1928-1937. Aux années 1970, la diaspora ukrainienne a fondé plusieurs centres scientifiques et d’enseignement: l’Institut d’études ukrainiennes à l’Université Harvard (1973), l’Université Libre ukrainienne à Munich, etc. Durant cette période, il y avait aussi l’Université catholique ukrainienne et deux séminaires à Rome et un séminaire à Washington et à Buenos Aires. À l’ère de la «guerre froide», les institutions de recherche ont été créées par d’autres diasporas nationales (l’Association pour la promotion des études baltes aux États-Unis et l’Institut de recherches Baltes de la Scandinavie, en Suède). Le financement de ces centres a été réalisé par l’Institut Hoover et de divers centres soviétologiques aux États-Unis et en Europe. Une caractéristique importante du système éducatif de l’émigration russe dans les années 1920 – début des années 1930 était le «monitoring» constant de de la situation, la discussion et la coordination dans le cadre du pays, du continent, de toute la diaspora, l’échange d’expériences entre ses fondateurs et employés des établissements d’enseignement, les éducateurs, les leaders des organisations des jeunes aux congrès académiques et pédagogiques, aux congrès sur des problèmes de la jeunesse, sur les garanties de l’enseignement technique aux jeunes émigrants, ainsi que la publication des dossiers et des comptes

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

277

rendus des établissements d’enseignement et des centres éducatifs, du Comité d’éducation «Fedorov» et d’autres, des revues pédagogiques79. Une fois que les gouvernements européens et les organisations internationales aient mis fin à leur soutien systématique de la science russe et de l’éducation à l’étranger, la communauté scientifique en exil a poursuivi ses efforts visant à préserver les structures de la recherche et d’enseignement, le potentiel intellectuel de l’émigration russe. Ainsi, A.S. Lomshakov, après la cessation d’ «actions de la Russie» a organisé l’Association d’aide aux étudiants et l’Association de protection des intérêts juridiques et professionnelles des émigrants russes, qui existait jusque 1939 80. Les familles d’émigrés sont devenues gardiens de la tradition, non seulement dans la langue et la culture russes, mais aussi des traditions de l’école nationale des chercheurs scientifiques. Ainsi, au fil des années de l’activité des historiens russes à Harvard, Yale, à Columbia, à Chicago et à l’Université de Californie on a vu surgir des dynasties professionnelles des Ryazanovski, Dahlin, Zenkovski, Magerovski81. En plus des scientifiques et des professeurs renommés dans l’étranger russe travaillaient des dizaines d’adeptes de l’instruction, dont les noms sont aujourd’hui presque oubliés. La plupart d’entre eux travaillaient de la part de Zemgor et de l’Alliance des villes, à la charge desquels seulement en Yougoslavie dans les années 1920, il y avait plus de 2 mille enfants82. Zemgor et l’Union académique payaient un quart du coût de formation des étudiants russes de l’Université populaire à Paris83. Les organismes de Zemgor participaient à l’organisation et le soutien financier de l’éducation et l’enseignement dans les écoles primaires pour les enfants et les adultes illettrés russes, au travail dans des cours professionnels de l’agriculture et d’artisanat, dans une école de tracteur et automobile et dans un collège de techniciens de voies de communication en Tchécoslovaquie, ainsi que dans la majorité des établissements d’enseignement supérieur de l’étranger russe: dans l’Université populaire russe et la Faculté de droit à Prague, la branche russe de la Sorbonne, l’Institut polytechnique russe, l’Institut Commercial et le Conservatoire russe à Paris, l’Institut scientifique russe à Belgrade, la Faculté de droit à Harbin84. L’émigration russe, écrit I.V. Sabennikova, a créé un type culturel particulier, associé au désir des gens à préserver la vision du monde à un moment où ce monde a cessé d’exister comme une réalité, et ne survit que dans la mémoire sociale, les valeurs religieuses, les traditions culturelles, les oeuvres littéraires, la langue85. La cultivation de ces valeurs n’était pas seulement au plan mental, ou dans la vie quotidienne, mais aussi dans l’activité des organisations et des institutions

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

278

E. I. Pivovar

bien précises de l’étranger russe. La collecte de multiples éléments de la langue et de l’histoire de la Russie a été réalisée par des bibliothèques et des archives, cependant, l’existence dans un environnement culturel et linguistique de la diaspora, réalisée par l’enseignement et la communication, visites des théâtres et des clubs russes, etc, avait une grande importance. Les association des hommes d’art ont surgi dans l’étranger russe dans les années pré-révolutionnaires. A Paris, dès 1913, il y avait un cercle «Montparnasse», qui unissait A.K. Balmont et I. Ehrenbourg, et le cercle des écrivains russes (d’orientation sociale-démocrate), un cercle d’aide mutuelle des artistes dramatiques russes, etc. Aux années 1920-1930 en France, en Allemagne et dans d’autres pays, il y avait beaucoup de différents sociétés et groupes d’écrivains, poètes, artistes, dont beaucoup étaient un calque des ceux-ci d’avant la révolution ou les premiers soviétiques. La tradition des salons littéraires dans des appartements privés (chez Irina Odoyevtseva, N.A. Teffi et autres) transmise en exil, a fait de ces salons des oasis de la culture russe à l’étranger86. Les unions des écrivains et des journalistes russes s’étaient formées en France, en Tchécoslovaquie, en Bulgarie, la Yougoslavie et d’autres pays, où elle se sont trouvées parmi les structures institutionnelles de premier plan, à côté des groupes universitaires, des représentants de Zemgor, des syndicats d’officers et d’étudiants. Notons que, pareillement aux organisations «généralistes» dans l’étranger russe, avec une variété de problèmes culturels, de petits cercles et les sociétés «par intérêt» s’étaient formés, qui se transformaient parfois en initiatives culturelles importantes. Parfois, on dirait, une question privée devenait un événement dans la vie scientifique et culturelle de toute l’Europe. Ainsi, en 1927 à Paris avec la participation de V.P. Ryabushinsky on a fondé la Société «Icône», qui visait à diffuser des connaissances sur l’icône russe dans le monde de l’étranger russe, aussi que dans la société française. Des artistes, des historiens de l’art, architectes, professeurs d’établissements d’enseignement supérieur de la France, la Grande-Bretagne, la République Tchèque, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et autres pays ont participé au travail de la société 87. La condition la plus importante pour préserver la langue et les autres composantes de l’identité nationale et culturelle était le mot imprimé, un grand travail de l’émigration sur le plan publiciste, littéraire et d’édition. Livres, magazines, journaux, almanachs, des collections de différents niveaux et de qualité d’impression, étaient imprimés même dans les coins les plus reculés de la Russie à l’étranger. La plupart d’entre eux étaient produits par des personnes non officielles ou des éditeurs, au service des certaines forces politiques. De nombreux

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

279

journaux et revues ne sortaient pas régulièrement, des propriétaires et des titres alternaient, les maisons d’édition apparaissaient et disparaissaient, mais la «Galaxie Gutenberg» continuait à vivre. Là, où il n’y avait aucun moyen technique pour imprimer, on voyait apparaître des journaux et des collections faits à la main, tapés sur une machine à écrire ou copiés en hectographe88. En 1867 encore, le marchand A. Goncharenko a publié un journal «Messager d’Alaska». Dans les décennies suivantes, la presse russe aux Etats-Unis a surtout été axée sur des milieux d’affaire et des travailleurs. Au début des années 1930 de 188 journaux et magazines russes sortant jamais aux États-Unis, seulement 15 avaient une orientation littéraire et scientifique89. Y. Azarov relève dans le journalisme américain des années 1920-1930 les publications telles que les «Nouvelles américaines», «La voix du travailleur», «Zarnitsa» (fulguration), «La Nouvelle parole de Russie», «La voix de Russie» et plusieurs autres publications, qui reflètent plus ou moins les intérêts du lecteur moyen de colonie russe90. En Europe dans la période d’avant la révolution, c’est surtout l’émigration politique qui exerce l’activité d’édition en russe en Suisse. «La république alpine est le centre de «tamizdat» («samizdat» imprimé à l’étranger) de cette époque-là. La moitié de toutes les publications d’émigrés russes de 1855 à 1917 sont publiées en Suisse. «La Russie illégale existe parce qu’elle est légale en Suisse», écrit M. Chichkine91. En 1880, les émigrés-narodniki de redistribution élaborent des projets d’édition d’un journal hebdomadaire «Nihiliste» en anglais et «Bulletins» en français. Aux années 1920-1930 l’industrie d’édition et le journalisme de Russie étrangère font un bond en avant quantitatif et qualitatif. Si de 1855 à 1917 en Europe, on publiait 287 journaux et revues russes, puis, de 1917 à 1968, il y avait 3182 titres d’éditions d’émigrants92. Selon l’estimation du P.E. Kowalewski, de 1919 à 1952 à l’étranger on a publié 1571 périodiques en russe, 438 – en ukrainien, 84 – en biélorusse et 35 en langues des autres peuples de Russie93. Les plus populaires sont les quotidiens de différentes orientations politiques, socio-politiques et hebdomadaires littéraires, avec un certain nombre de revues spécialisées, populaires et «des revues épaisses» élitistes. P.N. Bazanov souligne que la classification de la presse des émigrés de Russie est assez complexe quant à son orientation idéologique et politique, car, en dehors des publications purement partisanes, se réclamant de nom de l’organisme émetteur, slogan, etc, il y avait de nombreuses éditions, formellement non engagées, mais exprimant de certaines idées. Un groupe nombreux comprenait les périodiques militaires, surtout des magazines, présentés comme des revues spécialisées militaires et scientifiques

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

280

E. I. Pivovar

(«Journal de l’artillerie», etc), et les revues plus populaires, socio-politiques et littéraires («Sentinelle»,  «Invalide Russe», etc). Une activité importante de l’émigration militaire figurait dans la publication de documents sur l’histoire de l’armée russe et la guerre civile en Russie. Déjà au début des années 1920 anciens soldats ont établi les maison d’édition «Svyatogor», «Invalide de guerre Russe», la maison d’édition M. Lisovoy et autres95. Les publications Cosaque étaient aussi très nombreuses, y compris un certain nombre de magazines artistiques et littéraires et de collections, inspirés par les associations cosaques intellectuels («La famille cosaque littéraire» à Prague, «Le cercle des Cosaquesécrivains» à Paris, etc.) La structure de l’industrie de l’édition par les émigrés était déterminée par l’environnement non seulement politique, mais aussi économique. Ainsi, «l’âge d’or» de la maison d’édition d’émigration à Berlin a stagné depuis le début de la crise économique. Les installations d’impression de coût moins cher ont rendu des pays des Balkans plus attractifs. Dans la Bulgarie provinciale, à ce qu’il semble, étaient publiés les 12 premiers numéros de la revue «Idée russe» de P.B. Struve, ici dans la maison d’édition russo-bulgare en 1920-1930 on a imprimé une grande partie des livres russes, etc. Depuis 1940, un tournant commence sous la forme d’œuvres littéraires russes en Amérique, lié au déménagement aux Etats-Unis des employés de l’édition «Notes contemporaines» et à l’émergence de la «Nouvelle revue». Grâce à l’énergie de Mark Aldanov et Michael Zetlin qui a attiré à la coopération I. Bounine, B. Zaïtsev, A.L. Tolstaïa, V.Nabokov et d’autres écrivains, ils sont devenus plus tard des classiques de l’étranger russe. «La tradition, élaborée au cours de deux décennies d’existence NC, est passée à un nouveau trimestriel survenant dans le Nouveau Monde. Jamais encore l’Amérique russe n’avait un tel journal, et les meilleurs écrivains, poètes, critiques, des journalistes russes d’Amérique ont commencé à faire publier leurs oeuvres dans NR dès les premiers numéros», – dit Vadim Kreid, aujourd’hui à la tête de la «Nouvelle revue» 96. La plupart des écrivains de la seconde vague d’émigration (I. Elagin, D. Klenovskiï, Y.Ivask, I. Chinnov, N. Narokov, V. Markov, B. Shiryaev, L. Rzhevskiï B. Yurasov, et autres) faisaient publier les oeuvres dans la «Nouvelle revue» et dans «Grani» (Facettes) (Frankfurt sur-le -Main). On continuait d’éditer «Nouvelle parole russe» à New York et l’«Idée russe» à Paris. Une cohorte d’écrivains part de l’Union soviétique avec la troisième vague de l’émigration: Y. Aleshkovskii, I. Brodsky, Vladimir Voïnovich, F. Gorenstein, I. Guberman, S.Dovlatov, A. Galitch, L. Kopelev, N. Korzhavin, Y. Kublanovsky, E. Limonov, V. Maximov, Y. Mamleev, V.Nekrassov, S. Sokolov,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

281

A. Soljenitsyne, D. Rubina, et d’autres. La plupart des écrivains ont émigré aux Etats-Unis (Brodsky, Korzhavin, Aksenov, Dovlatov, Aleshkovskii, etc), en France (Siniavski, Rozanova, Nekrassov, Limonov, Maximov), en Allemagne (Voïnovich, Gorenstein), ce qui a donné une puissante impulsion au développement de l’édition et du journalisme russe à l’étranger, en leur donnant une nouvelle qualité et de nouveaux niveaux d’influence dans le monde et dans leur pays d’origine, malgré l’accès limité à un public soviétique. Cette vague littéraire a introduit à l’étranger russe une nouvelle langue et une nouvelle mentalité, le penchant pour l’avant-garde et le postmodernisme. La multiplicité des styles et des mouvements littéraires a conduit à l’apparition de nouvelles publications. Aux Etats-Unis apparaissent un journal le «Nouvel American» et «Panorama», le magazine «Kaléidoscope», commencent à travailler les éditions «Ardis» et «Hermitage» de I. Efimov. A Munich, on publie le magazine «Forum». Dans les années 1970-1980 l’industrie des livres et périodiques devient une zone de la lutte idéologique entre l’étranger russe et l’Union soviétique, qui impliquait l’intelligentsia soviétique à l’esprit d’opposition. Au printemps de 1977 à Munich a été créé le «Centre International de Recherche du samizdat – Archives de samizdat». Aux années 1970-1980 la presse pro-soviétique publiée par la société «Mère patrie», le journal «La voix de la patrie» et le magazine littéraire «Patrie» étaient répartis à l’étranger. Leurs homologues étaient en ukrainien, en biélorusse, géorgien, arménien et autres langues de l’URSS. Les publications d’émigration de gauche et communiste, comme «La voix russe» ou «Uus Ilm» («Nouveau Monde» – journal estonien en Amérique). Plusieurs journaux en russe sont imprimés depuis la fin des années 1950 en Israël: «Messager d’Israël» (1959-1963) et «Shalom» (1963-1967), édités par A. Eiser (semi-légalement ou illégalement distribués en URSS), dès 1968 on publie le journal «Notre pays», en 1971-1974, c’est «Tribune», plus tard, le magazine «Temps et nous»97. Depuis la fin des années 1980, les journaaux «Nouvelles de la semaine», «Spoutnik», «Temps» sont publiés98. Aux années 1990, la presse israélienne en langue russe a été enrichie de nouveaux titres, dont devrait être marquée «Gazette des juifs russes d’Jérusalem», produite à partir de 1997 grâce aux activités de SIC «Juifs de Russie dans les pays étrangers». Son éditeur M. Parkhomovskii a le mérite de préparer et éditer cinq volumes illustrés d’une série (anthologie) «Les Juifs dans la culture de l’étranger russe»99. Les deux premiers volumes sont consacrés à la vague postrévolutionnaire de l’émigration et contiennent notamment des mémoires, des articles et autres textes sur M. Aldanov, N. Aronson, L. Bakst, Sasha Tchernii, D. Knuth, le créateur de l’opéra en Israël M. Gorlinkine, le juriste et défenseur des

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

282

E. I. Pivovar

droits de l’homme J. Teitel, I. Hessen, H. Soutine et d’autres écrivains et artistes. Dans d’autres volumes on révèle l’existence culturelle des Juifs de Russie dans de différents pays pendant la Seconde Guerre mondiale et les décennies d’aprèsguerre, et on publie des documents de divers genres liés à la vie et au travail de la diaspora juive au XX siècle. Les auteurs de l’anthologie sont des écrivains, historiens, critiques littéraires, philosophes d’Israël, de Russie, de France, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Canada, et le comité de rédaction comprenait des personnalités connues de la culture russe en provenance de pays différents, y compris la Russie100. On peut affirmer que l’émigration russe s’est manifestée non seulement dans presque toutes les sphères de l’activité, au sein de la diaspora aussi que dans la société des pays-hôtes, mais a formé une tradition socio-culturelle parallèle (à bien des égards une solution alternative), qui, à la fin du XX siècle, est devenue une partie de l’histoire et de la culture de toute la Russie. Les activités culturelles et éducatives, littéraires, et d’édition de l’émigration russe étaient opposées non seulement au processus d’assimilation de sa jeune génération, mais aussi à la «révolution culturelle», qui a été mise en œuvre en URSS. Dans le cadre des processus contemporains de convergence de différents parties et fragments du monde russe, ces centres scientifiques et culturels, établis par des émigrés russes dans les décennies précédentes ont acquis une grande importance, et existent sous une forme ou une autre jusqu’à nos jours. En plus de la Bibliothèque Tourgueniev, dont les fonds ont été gravement touchés au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Bibliothèque slave à Prague possède aussi la plus riche fondation liée à l’histoire de l’étranger russe dans la première moitié du XX siècle, et crée activement une base de connaissances sur les questions d’immigration. Même en 1996, on a édité la bibliographie en trois volumes d’ «Ouvrages de l’émigration russe, ukrainienne et biélorusse, publié en Tchécoslovaquie dans la période 1918-1945», par la suite on a publié encore plusieurs répertoires. Au milieux des années 1970 on a commencé à équiper, la bibliothèque de Russie des mémoires de A.I. Soljenitsyne, qui a formé la base pour le fonds de la bibliothèque «la Russie à l’étranger» ouverte en 1995 à Moscou. Comme indique le site officiel de cette dernière, l’écrivain a publié en 1975 dans «Nouvelle parole russe» «Un message aux immigrants de Russie, prédécesseurs de la révolution», dans lequel il appelait les immigrés de «première vague» à lui faire parvenir leurs mémoires et autres textes sur la Russie d’avant la révolution, les événements des années 1905 -1907, les révolutions de Février et d’Octobre, la guerre civile. L’étranger russe a répondu à l’appel du «reclus

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VII

283

de Vermont». Plus de 400 manuscrits et documents ont été envoyés de différents coins du monde. Parmi les donateurs il y avait les familles Rodzianko, Milioukov, Krieger-Voinovsky, Tatishchev, Stakhovich, Meyendorff, Lukomski et autres. En 1977 le deuxième appel d’A.I. Soljenitsyne a été publié dans la «Nouvelle parole russe» – la «Bibliothèque des Mémoires de Russie. Appel à des immigrants de Russie», dans lequel l’auteur décrit les buts et les perspectives de la Bibliothèque qu’il créait, puis d’autres dons ont suivi, des matériaux uniques qui reflètaient l’histoire et la culture de la Russie et de l’étranger russe du XX siècle. Depuis 1994, la BMR a reçu aussi des mémoires des citoyens soviétiques, en particulier ceux «dont le destin a reflété des fractures tragiques de l’histoire du pays : la révolution et la guerre civile, la NEP (Nouvelle politique économique), la collectivisation, la famine, les camps de Staline, la Seconde Guerre mondiale, des temps difficiles de l’après-guerre101. Les collections d’œuvres d’artistes et sculpteurs russes sont représentées, non seulement dans les collections des grands musées, mais aussi dans les galeries d’art «russes» spécialisées, en particulier, dans la galerie ouverte en 1967 dans le château à Nahod, en République tchèque. Ici on peut voir les œuvres de Aïvazovski, Kramskoï, Lévitan, Polenov, Repin, Serov, Chichkine, Arkhipov, Malyavin, Nesterov et d’autres peintres du XIX – début XX siècle, achetées par les collectionneurs tchèques aux émigrants de Russie. A Prague, le Musée de la littérature nationale possède une collection d’oeuvres d’artistes slaves (y compris une rare collection de peintures polonaises décadente) reçue de l’écrivain tchèque Ivan Karasek, une collection d’icônes russes de l’Institut archéologique reçue de l’académicien N.P. Kondakov, appartenant aujourd’hui à l’Institut des Beaux-Arts de l’Académie des sciences de la République tchèque, a aussi préservé son intégrité. L’institutionnalisation de la vie culturelle de l’étranger russe se poursuit à l’heure actuelle, l’acquisition de nouvelles fonctionnalités se produit dans le contexte de la quête d’identité dans la communauté russophone du monde. Ainsi, par exemple, l’Institut turc, ouvert en 1991 à Berlin, est devenu le centre de gravité de la diaspora tatare-bashkir (qui est en général russophone). A l’origine il y avait des cours des langues nationales, on organisait des visites d’étudiants au Bachkortostan et au Tatarstan, et en 1999 a eu lieu l’inauguration du centre culturel Tatar-Bachkir, où il y avait des soirées de danses nationales, des conférences, projection de diapositives et vidéo. Au tournant du XX – XXI siècle on a tracé le chemin vers la recherche et des programmes culturels communs en Russie et en Israël (par exemple, entre les éditeurs des œuvres littéraires «Encyclopédie de l’émigration russe», dirigée par A. Nikolyukin et Centre de recherche «Juifs russes à l’étranger», dont nous avons déjà parlé ci-dessus)102.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

284

E. I. Pivovar

Certains organismes et organisations, créés par des compatriotes russes en différentes années, répandent leur activité dans leur patrie historique. En particulier, le Congrès des Américains russes a alloué des fonds pour la restauration de 16 temples historiques en Russie103. Le Centre de Russie à San Francisco et d’autres organisations fournissent de l’aide aux orphelinats et les hôpitaux en Russie, pratiquant la relance de traditions oubliées avec leur exemple de charité. Déjà aux années 1930, alors que l’activisme socio-politique de la Russie blanche à l’étranger baissait progressivement, il devient évident que c’est le travail culturel et de bienfaisance qui ne s’arrêtait pas, faisant l’axe de la vie intérieure de la diaspora et conservant son identité, indépendamment des bouleversements politiques. Dans les années 1940-1970, les caractéristiques structurelles, quantitatives, nationales, sociales et mentales de la diaspora sont devenues totalement différentes. Les anciens centres de la lutte idéologique avec le régime dans leur patrie historique sont remplacés par des nouveaux, avec un autre personnel, autres approches, sources de financement. Ils sont actifs et dynamiques et résonnent dans le monde et l’Union soviétique, en effaçant pour un temps des musées, bibliothèques, écoles russes et autres centres culturels de travail subtil, en dehors de la politique, qui attiraient dans son orbite plusieurs générations de la diaspora russe. En même temps, ce sont les oeuvres d’art, la littérature en exil, répandues dans le monde à travers les maisons d’édition russes et la radio à l’étranger, demeurent au centre de l’évolution idéologique et spirituelle de l’étranger russe même dans la seconde moitié du XX siècle. Depuis la perte réelle par l’émigration russe de ses motivations politiques, les organisations culturelles à l’étranger viennent de nouveau au premier plan, en offrant non seulement des programmes spécifiques pour défendre la langue et la culture russes (ainsi que d’autres langues et cultures des peuples de la Russie), mais aussi la tradition de la libre expression de leur identité qui trouve un large écho dans la société de Russie.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

285

Chapitre VIII Le patrimoine culturel et historique de l’étranger russe dans la Russie contemporaine

1 Le rassemblement des monuments de l`histoire et de la culture dans l`étranger russe A la fin du XX – début du XXI siècles, on a vu rentrer en Russie une couche culturelle épaisse, se réunir dans le même cours quelques flux du “fleuve temporel” de Russie. Y.S.Pivovarov parle de “l`enrichissement remarquable quant à nos ressources intellectuelles, morales et esthétiques” a eu lieu, qui “donnera finalement la possibilité de se faire une idée de la science et de la culture russes telles qu`elles sont et dans toute leur étendue”1. Dans les ouvrages scientifiques et de publiciste comme dans l`émigration même, on a plusieurs fois souligné que l`idée du retour a été le pivot de l`idéologie de l`étranger russe des année 1920-1930. “L`émigration, qu`est-ce que c`est? Est-ce seulement quitter la patrie, partir en exil? Non. c`est retourner, rentrer dans la patrie. Notre émigration – le voyage en Russie,” – a écrit D.Merejkovski2. Mais l`émigration prévoit le retour non pas aux mains vides, mais avec les bagages comprenant d`abord le patrimoine d`avant la révolution (dans tous les domaines de la science et de la pratique), et ensuite avec les idéaux et les acquisitions qui en sont nés, et finalement avec une nouvelle génération de penseurs et spécialistes élévés à la base de ces idées et connaissances. La vision simplifiée de cette position prévoit d`habitude le rejet de tout héritage soviétique comme quelque chose de hostile, déformant l`évolution naturelle du processus historique et culturel russe. Cependant, ce n`est guère ainsi. L`émigration a toujours été “mise face à la Russie”3, ce qui se manifestait dans son intérêt constant envers tout ce qui se passait dans le pays, que ce soient des événements politiques ou de nouveaux livres, poésies, films. C`est l`Etranger russe qui défendait l`idée de l`unité des cultures de la Russie étrangère et de

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

286

E. I. Pivovar

la Russie soviétique ou en tout cas les représentait comme deux branches du même tronc. Les émigrés intellectuels ont toujours considéré le dévéloppement de la culture et de la littérature russe à l`étranger comme une mission significative, avant tout, pour la Russie et son avenir4. Ce n`est pas par hasard si déjà dans les années 1920 l`étranger russe fait appel aux oeuvres de Pouchkine et d`autres auteurs classiques qui appartiennent à tous les Russes également où qu`ils se trouvent et quelles que soient leurs convictions politiques, pour en faire le symbole de la culture russe et de l`instruction en exil. En dépit du patrimoine colossal dans les domaines de la littérature et de la pensée philosophique qu`a donné l`émigration du XX siècle, en dépit de sa diversité stylistique et idéologique, de l`appel envers différentes strates sociopolitiques et nationales en Russie et à l`étranger, ces idéaux simples, paraît-il, “d`école” en la personne de Pouchkine, Tourgueniev, Tolstoï, Tchekhov restent à la base quant au retour du Monde russe étranger en Russie. Les intellectuels russes à l`étranger avaient la possibilité de créer des archives et des musées publics et privés tandis qu`à l`URSS plusieurs collections uniques ont disparu suite à la persécution de leurs créateurs, qu`on a dévasté “le musée de l`histoire de l`écriture” de N.P.Likhatchev5. La victoire de l`URSS dans la Seconde Guerre mondiale a considérablement fortifié aux yeux des émigrants blancs son statut de l`héritier de la vieille Russie, a rendu l`image de la Patre comme d`un organisme vivant en train de se dévélopper, pour l`avenir duquel il est indispensable de continuer des recherches scientifiques à l`étranger. Le processus du rassemblement et de la préservation des monuments historiques et culturels de l`époque d`avant la révolution et des témoignages de la vie émigrante a permis d`entraîner les représentants des vagues migratoires plus tardives. En quelque sorte, ces derniers s`imaginent mieux les dimensions et les aspects qualiatifs de la rupture culturelle et d`information entre les sociétés soviétique et émigrante. Ce phénomène exprime l`étonnante “longévité de l`émigration russe” à la quelle fait attention E.P.Tchelichev6. Dans l`étranger russe, la mémoire historique, liée avant tout au passé d`une famille concrète, aux biographies personnelles des émigrants a toujours été très vivace. Dans les années 1920, les réfugiés laissant parfois les choses les plus indispensables, “ont essayé de conserver les reliques familiales qui leur étaient chères: photos, lettres, documents, journaux intimes, mémoires, icônes, décorations…”7. Les émigrants politiques des années 1950-milieu des années 1980, que ce soient les lichentsi, les nevozvrachchentsi ou d`autres catégories quittant l`URSS, avaient pleine conscience de partir pour toujours.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

287

Et même ceux qui n`avaient aucune envie de rentrer prenaient tout de même avec eux des particules de l`histoire familiale ou personnelle. Plus tard, plusieurs choses personnelles ont fait partie de petites et grandes collections témoignant des personnalités et de l` histoire de l`étranger russe et de la Russie en générale. Dans les années 1920-1950, dans l`étranger russe en Europe et aux EtatsUnis, en dehors des grands centres du rassemblement des archives, monuments historiques et culturels, livres, objets d`art dont on a déjà parlé plus haut (il s`agit avant tout des Archives historiques étrangères russes, du Musée culturel et historique russe à Prague, de la Maison russe à Belgrade) on peut citer plusieurs musées et archives grands et petits créés surtout par des organisations publiques et parfois par des particuliers. Les émigrants militaires, y compris les cosaques, se sont montrés très actifs dans ce domaine. Au début du XX siècle, on peut parler d`une sorte de boom du mouvement historique et militaire qui a abouti non seulement à l`apparition de nombreux ouvrages historiques, mais aussi à l`accumulation de musée. La partie essentielle des collections des musées régimentaires, avant tout de garde, a formé les fonds du Musée militaire historique de Moscou (au milieu des années 1920 il a fait partie du Musée historique). En même temps, une partie des reliques des régiments et des unités dont les ofiiciers sont entrés au mouvement blanc, a été transporté à l`étranger. L`exemple le plus vif présentent les collections uniques du Musée du Don et de la Comission historique du Don, ainsi que les archives et les reliques des Cosaques de Kouban partagées plus tard entre Prague, Belgrade et Paris et en partie perdues8. Pour illustrer, on peut dire que d`après la vérification de 1925, dans le Musée du Don il y avait 147 armes anciennes et historiques, 90 puisoirs, bratinas et d`autres vaisselles commémoratives et de récompense en argent ciselées et dorées, 534 décorations et médailles, 1634 monnaies, 85 objets archéologiques etc9. La tradition de l`accumulation de musée accompagnée du désir de perpétuer l`époque de la lutte contre le bolchévisme a stimulé la création des musées et archives militaires à l`étranger. “Les habitants de Belgrade font un travail très important mais peu visible – celui du rassemblement des matértiaux historiques précieux du passé de la Russie impériale et de la lutte blanche…En envoyant des matériaux, on peut soutenir les musées,” – invite la revue “La sentinelle” en 193910. Dans les années 1940-début des années 1950, plusieurs collections d`archives et d`objets de la zone soviétique ont été transportées à l`URSS, par exemple, une partie de la collection du Musée du corps des cadets dans l`Eglise blanche (Yougoslavie)11.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

288

E. I. Pivovar

Après la guerre, les principaux centres de musée et d`archives de l`étranger russe ont existés en France (où le système a souffert le moins) et aux EtatsUnis. En 1937, en Amérique on a créé la Société histoique russe dont les fondateurs se sont occupés du rassemblement et de l`édition des documents sur l`histoire de la Compagnie russe-américaine et de la fortresse Ross. Leur activité a cessé pendant la Seconde Guerre mondiale, mais en 1948 un petit groupe d`émigrant du Centre russe à San Francisco a proposé de créer le Musée de la culture russe (initialement Musée-Archives de la culture russe) et y intégrer tout ce qui restait des archives de la Société historique russe12. Ce nouvel établissement culturel a assez vite gagné l`autorité auprès de la colonie russe en Californie ce qui prouve qu`il existe avec succès depuis déjà un demi-siècle. Le musée a été créé et entretenu par l`élite scientifique et créatrice de l`étranger russe en Amérique: professeur I.A.Iljin, P.A.Sorokine, comtesse A.L.Tolstaya, comositeur A.T.Gretchaninov, dirigeant du choeur des cosaques S.A.Gearov13. Il est caractéristique que dès la création du musée les travaux du rassemblement et de la conservation n`ont jamais été récompensés14. Aujourd`hui, le musée est une organisation autonome avec son propre administration et le membre constant de la Confédération des musées d`occident c`est-à-dire, se trouvant sur la côte d`ouest des Etats-Unis15. D`après T.Tabolina, le Musée de la culture russe à San Francisco contient une vaste collection de documents sur l`histoire de la Russie et de l`émigration, certaines archives des chefs du mouvement blanc, de riches collections de la diaspora russe en Chine, les documents sur les scouts russes, les personnes déplacées pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Musée dispose d`une des plus riches séléction des éditions périodiques publiées par les émigrants militaires et les cosaques à l`étranger, et d`une bibliothèque contenant à peu près 15 mille livres édités dans la Russie d`avant la révolution et par les émigrants. G.V.Mélikhov et A.V.Chméliev estiment que cette collection est un des plus grands dépôt d`archives du monde contenant des matérieux historiques extrêmement riches et précieux y compris sur l`histoire et la culture de l`émigration russe dans les pays de l`Extrême Orient et des Etats-Unis16. Une partie de la collection est microfilmée, essentiellement grâce à la bourse de recherche du Fonds national du dévéloppement des sciences humaines (EtatsUnis) en 1999-2001 ce qui a donné accès aux matériaux du musée aux usagers de la salle de lecture des archives de Hoover17. En octobre 1954, à Leïkvoud (Etats-Unis, New Jersey) on a fondé la société culturelle, instructive et de bienfaisance russe et américaine “La Patrie”

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

289

(à ne pas confondre avec la société soviétique “La Patrie” organisée en 1975) à la création de laquelle ont participé les représentants de différentes générations des émigrés russes et leurs descendants. Son activité vise notamment à créer des musées et des archives de différentes oganisations émigrantes dont le nombre a commencé à diminuer pendant cette période, l`absence des moyens et des locaux menaçant de la perte de plusieurs monuments précieux de l`histoire et de la culture. Le musée de la société “La patrie” comrend les collections de plusieurs musées militaires de l`émigration transportées d`Europe et d`autres villes des Etats-Unis: de l’ École de cavalerie Nicolas (Paris), des régiments Semionovski, Ismaïlovski et Pavlovski, du Musée de la cavalerie russe (New York), de l`Ecole d`artillerie Constantin etc. Le nombre d`objets et de documents le plus considérable du point de vue quantatif et qualitatif a été reçu de la Société des officiers de la Marine impériale (1923-1953 – la Société des anciens officiers marins russes en Amérique). A partir de 1943, l`activité de cette association a été accompagnée par celle de la Comission historique maritime, de la bibliothèque, du fonds des archives et du musée. En 1946, la princesse Vera Konstantinovna Romanova a transmis à la société “La Patrie” à Leïkvoud les collections du Musée maritime créé en 1929 à Altenbourg (Allemagne)18. L`année suivante, les moyens donnés par l`Association maritime ont été utilisés pour la construction du local spécial destiné à l`exposition des collections, ouvert le 2 novembre 1967. “La Patrie” américaine avait une galerie de peintures contenant les tableaux de Nesterov, Bogdanov-Bielski, Vinogradov, un grand nombre d`icônes des empreurs russes, personnalités politiques et militaires19. Aujourd`hui, il existe à l`étranger à peu près 20 musées créés par les émigrants russes. Certains d`entre eux sont les départements ou les sections des musées étranger d`Etat ou publics (Musée des Invalides à Paris, Musée Royal à Bruxelles, Archives de l`histoire et de la culture de la Russie et de l`Europe de l`Est à l`Université de Colombie aux Etats-Unis etc.), d`autres se trouvent toujours à la disposition de la comunauté émigrante. Parmi ces derniers, le Musée de la garde impériale des cosaques (Paris), le Musée de l`association des cadets en France, le Musée de l`armée cosaque à l`étranger (New Jersey, Etats-Unis), le Musée de l`union cosaque et le Musée des vétérans russes de la Grande Guerre à San Francisco, le Musée de la société des vétérans russes de la Grande Guerre à Los Angeles, le Musée du monastère de la Sainte Trinité (Gordanville, EtatsUnis) etc. Il y a des collections privées de Chapron du Larais (France/Belgique), G. Gorokhov (Paris) etc.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

290

E. I. Pivovar

2 Le retour dans la patrie des objets de grande valeur historique et culturelle La tendance du retour en Russie des monuments historiques et culturels des collections privées appartenant aux émigrés russes et à leurs descendants a commencé encore dans les années 1960-1970, en général à travers la société “La Patrie” et ses contacts avec les compatriotes étrangers. Parfois les cadeaux pareilles constituaient le geste diplomatique. Ainsi, la veille de l`Olympiade 1980 à Moscou, le baron E.Falz-Fein (neveu de F.E. Falz-Fein, créateur de la réserve “Ascaria-Nova”) “a offert à l`Etat soviétique” les livres uniques des XVII-XIX siécles de la bibliothèque de la comtesse Evdokia Rostoptchina. Quatre esquisses d`après nature de V.I.Lénine faites par F.Maliavine ont été offertes au Musée russe par L.Bénatov. Pendant cette période on a vu rentrer en Russie certains monuments de la Russie étrangère des années 1920-1950 qui ont dû rester dans les “dépôts spéciaux”. Ainsi, en 1980 la collection de la Maison Pouchkine s`est enrichie de la bibliothèque et des archives de P.M.Bitsilli qui comprenait non seulement plus de 500 livres, revues et convalutes, mais aussi la correspondance de I.Bounine, M.Aldanov, G.Ivanov, N.Teffi, V.Khodasévitch. Ayant offert cette collection, le gendre du savant le bibliographe A.P.Méchierski l`a complétée de son travail “La bibliographie des savants russes en Bulgarie en 1920-1944”. Parmi d`autres dons de la période soviétique il faut mentionner une partie du patrimoine de N.N.Miklukho-Maklaï, transmise à l`Académie des sciences de l`URSS par son petit-fils, le savant australien R.Makaï. L`orientaliste éminent V.F.Minorski décédé en Angleterre a légué ses archives scientifiques et la partie essentielle de la bibliothèque au Département de l`Institut de l`orientalisme de l`Académie des sciences à Saint-Pétersbourg etc. Il est à noter que le retour des trésors culturels s`effectuait aussi par les collectionneurs représentant des diasporas nationales étrangères. Ainsi, le parisien A.Dgindgiane a offert à la galerie de peinture à Erevan la collection des tableaux d`Aïvazovski. Le mécenat de RFA d`origine lituanienne M.Gilinskas a présenté au Musée d`art M.K. Čiurlionis à Kaunas quelques centaines de tableaux parmi lesquels ceux de Poussin, Ingres, Tiepolo, Mourillo, Chagall, Makovski, Kandinski etc., des compatriotes d`Europe, des Etats-Unis et du Canada continuant à offrir des tableaux en Lituanie. Dès la fin des années 1980, les programmes du retour des trésors culturels et des archives s`effectuent à travers le Fonds soviétique (plus tard, de Russie) de la culture créé en novembre 1986. Apparu dans la lumière de nouvelles ten-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

291

dances dans la politique et l`idéologie de l`URSS, le Fonds de la culture a été accepté à l`étranger avec plus de confiance que la société “La Patrie” et d`autres organisations de la sorte20. La levée de l`interdiction idéologique de l`étranger russe et la réaction réciproque de la part de l`émigration ont permis au Fonds de la culture de rendre plus de cent mille peintures, photos, lettres, livres rares etc. Parmi les objets retournés on retrouve les tableaux de Nesterov, Sourikov, Dobouginski, Benoit, Korovine, les archives de Marc Aldanov, Boris Savinkov, les photos et les autographes de Igor Severianine, Anna Pavlova, Marina Tsvetaïeva, les lettres de Bounine, les revues et les journaux des années 1920-1930, les livres édités dans l`étranger russe en France, aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre et dans d`autres pays. Au début des années 1990, le fait de mentionner les noms de certains représentants de l`émigration était déjà un événement. C`était l`époque de l`écroulement des idées et des conceptions passées et de “la restitution, la réanimation des idoles renversés, des idées oubliés, des théories défendues avant”21. Une partie de ces trésors a été reçue comme cadeau, une autre a été achetée par le Fonds de la culture avec le soutien des mécènes: la compagnie de diamant “Fonds des Oppenheimer”, les entreprises “De Birse”, la parisienne russe Lydie Varsano etc. Aux Etats-Unis, on a créé le Comité “Les livres pour la Russie” dans le but de retourner des livres et des manuscrits avec L.Flam-Obolenskaya et O. Raevskaya-Hughes à la tête. Grâce au travail du Comité, le Fonds s`est enrichi des livres et des archives du Fonds Tolstoï, donnés par les héritiers de O.Chidlovski, G.Verbitski, I.Sikorski (cadet), S.Krigitski, E.Yakobson et d`autres. Le travail analogue a été effectué en Europe par la maison d`édition YMCA-Press avec N.A.Strouve à la tête. L`exemple extraordinaire de la réunion avec la culture nationale nous est fourni par l`activité de l`historien et diplomate anglais prince G.V.Golitsyne (1916-1992) dont les parents possédaient “La maison Golitsyne” très connue à Londres, l`un des centres essentiels de l`émigration en Angleterre dans les années 1920-1930. Connaisseur reconnu de l`histoire et de la culture russes, G.V. Golitsyne après avoir démissionné en 1974, s`est occupé de l`organisation des excursions en Russie, y compris pour les émigrants et leurs descendants. D`après E.V.Konukhova, ces voyages avec le comte Golitsyne à l`URSS “jouissaient d`une grande popularité”. En 1994, le Fonds anglais de bienfaisance “Golitsyne – à Saint-Pétersbourg” a institué la bibliothèque commémorative de G.V.Golitsyne installée dans l`hôtel partiulier de la comtesse Karlova ayant appartenu aux Golitsyne avant la révolution. La priorité de la bibliothèque réside dans l`enrichissement des ouvrages de l`émigration russe22.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

292

E. I. Pivovar

Apparemment, la société russe-américaine “La Patrie” à Leïkvoud a activement travaillé jusqu` à 197923. Dès la fin des années 1980, les représentants russes et étrangers entreprennent l`activité collective pour préparer le retour en Russie des trésors rassemblés. En 1993 et 1996 deux grandes rentrées ont été transmises dans le Musée central des forces armées de la Fédération de Russie. En 2000, la dernière partie de la collection a été transportée avec le soutien du Fonds russe de la culture24. Les matériaux remis par la société “La Patrie” ont formés la base pour les ouvrages illustrés, publications documentaires, recherches scientifiques. Ainsi, la collection complète des éditions du “Recueil marin” édité à Bizerte en 19211923, “La revue de la Comission historique de la Société des anciens officiers marins en Amérique” dactylographiée pour les 1948-1949 et d`autres matériaux sont rentrés en Russie25. En 2005, V.A.Slobodtchikov a offert à la Bibliothèque d`Etat de Russie sa collection unique des livres de la Chine russe26. Dans les années 1990, dans la plupart des bibliothèques principales, les dons, les achats, les dépôts devenus accessibles ont formés les fonds et les sections de l`étranger russe, la Bibliothèque d`Etat de Russie occupant la première place quant au volume et la diversité de ses collections. Une grande partie y constitue la bibliothèque célèbre de N.A.Roubakine. En même temps, la collection de la bibliothèque scientifique des Archives d`Etat de la Fédération de Russie comprenant les collections de livres et de journaux des Archives historiques étrangères de Russie est supérieure en nombre de journaux et contient quelques éditions rares à tirage limité absentes dans d`autres bibliothèques. La bibliothèque historique publique d`Etat a reçu en 1943-1947 la collection de livres de Y. Lisovoï et en 1992 la collection de périodiques militaires de M.Borel. Si les départements de l`étranger russe de la Bibliothèque d`Etat, de la Bibliothèque historique publique d`Etat, de l`Institut de l`information scientifique des sciences humaines de l`Académie des sciences de Russie, de la Bibliothèque nationale de Russie, de la Bibliothèque de l`Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg portent le caractère universel, le fonds de la Bibliothèque de la littérature étrangère de Russie M.I.Roudomino est orientée sur la littérature religieuse et philosophique ce qui a été déterminé par le contenu de la collection de N.Zernov et les séries des maisons d`édition étrangères, y compris YMCAPress, “La vie avec Dieu” (Belgique) etc. Vers la fin des années 1990, les fonds de l`étranger russe ont commencé à apparaître dans les bibliothèques régionales et locales de la Russie. Par exemple, avec le soutien de la Bibliothèque de l`Académie des sciences, on a remis environ 500 livres de l`entreprise française “Le bibliophile russe”, la Bibliothè-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

293

que du congrès des Etats-Unis, de la Bibliothèque royale du Danemark dans la Bibliothèque d`Etat de la région Omsk Pouchkine27. Les spécialistes notent le dévéloppement de l`étude aussi que le rassemblement des documents et des archives liés à l`art de l`étranger russe: théâtre, peinture, musique28. Dans les années 1990-2000, les bibliothèques et les archives ayant les fonds de l`étranger russe se sont jointes à la création des ouvrages de référence bibliographique et des bases d`information, y compris les projets internationaux sur les matériaux liés à l`activité des émigrés auxquels les établissements scientifiques et instructifs émigrants prennent part. Le travail collectif a abouti à l`inauguration à Moscou de la bibliothèquefonds “L`étranger russe” qui commence peu à peu à réunir les fonctions scientifique, instructive, d`information et répand son activité à travers toute la Russie. En 1999 déjà, “L`étranger russe” a ouvert les salles de lecture dans 60 villes en Russie et dans l`étranger proche (à Kiev, Tallinn, Simferopol, Minsk). Il faut dire qu`il est plus facile aux établissements émigrants qu`aux établissements de science et de culture russes de mener leur activité instructive dans le nouvel étranger, car ceux-là ne sont pas associés à la période soviétique de l`histoire de nouveaux états. Il est aussi significatif que la bibliothèque-fonds “L`étranger russe” commence à travailler en sens inverse, c`est-à-dire à compléter les collections dans les anciens centres de l`émigration russe à Belgrade, à Sophia, à Boudapeste avec des livres des années 1920-1930 et plus tradifs, y compris la production des éditions russes contemporaines29. La bibliothèque-fonds “L`étranger russe” a organisé maintes expositions liées à la littérature et au patrimoine culturel de l`étranger russe. Ces expositions ont constitué une sorte de guide à travers la Russie étrangère: “L`émigration blanche, la garde blanche et leur descendance en Bulgarie”, “L`action russe du gouvernement en Tchécoslovaquie (T.Massarik)”, “Le fonds Tolstoï et l`émigration russe en Amérique” etc. Il faut aussi mentionner les conférences internationales organisées par “L`étranger russe”: “Le retour de G.Gazdanov” (1998), “Pouchkine et la culture de l`étranger russe” (1999), “L`héritage culturel et scientifique de l`émigration russe en Angleterre dans l`entre-deux-guerres” (2000) etc. Il est intéressant que la première des expositions citées a été préparée par la Société des émigrants blancs et de leurs descendants qui est née en Bulgarie en 1993, publie son journal “La vague blanche” et s`occupe du travail culturel avec les enfants. L`exposition consacrée à l`émigration blanche en Bulgarie a d`abord été montrée à Moscou en 1996 en ensuite à Sophia dans le musée de la Maison

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

294

E. I. Pivovar

russe. Il est à noter qu`à la fin des années 1990 cette société a créé le fonds spécial destiné à secourir aux russes pauvres en Bulgarie. En même temps, les travaux de recherches dans l`étude et l`interprétation du patrimoine émigrant s`effectuent en Russie avec une grande intensivité. A présent, ils continuent, et on se rend tout à fait compte que les destins des émigrés est “une partie intégrante de l`histoire culturelle, de la pensée publique, de la vie politique et sociale de la Russie”30. Ces mouvements de rencontre créaient un nouvel environnement, favorable aux expériences de la sorte dont l`initiative appartenait aux émigrants aussi comme aux hommes de culture russes, diverses organisations publiques apparues à la fin des années 1980-1990 autour de l`idée du “retour aux origines”, avant tout celles d`avant la révolution et considérant les émigrés de la première vague comme des maîtres compétents. Il en résulte qu`en dehors du retour en Russie du patrimoine culturel, on a entrepris, avec la participation des émigrants, la restitution de certains instituts d`avant la révolution abolis aux temps soviétiques mais existant dans l`étranger russe. Il s`agit avant tout des corps de cadets dont non seulement les organisations émigrantes en Amérique ont gardé le souvenir, mais aussi qui ont été reconstitués en 1993 à Rostov-sur-le-Don où le “Deuxième corps des cadets du Don de l`empereur Nikolaï II” a été ouvert. Il a hérité des traditions du Corps des cadets du Don créé en 1920 et a succédé au ainsi nommé corps-lycée de l`empereur Nikolaï II qui avait existé en France dans les années 1930-1964. Cette succession a été remarquée par le chef cosaque à l`étranger, professeur N.F.Fedorov et le président de l`Union des cadets du corps-lycée de Nikolaï II A.D.Chtemane31. Le nouvel établissement a été mis en tutelle par le comandement du District militaire du Nord-Caucase. En 1995, on a adopté le programme public de la renaissance des corps des cadets et on a créé le Corps des cadets marin à Kronstadt, les Corps des cadets d`artillerie et de fusées et militaire et cosmique de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg etc. En 1997, le président Eltsine a signé l`ordonnance de “Créer des établissements d’enseignement général – écoles des cadets (écoles-internats)” et on a confirmé leur position type ce qui a provoqué l`approbation et l`intérêt de la presse émigrante32. En septembre 1998, le 16-ème et le 1-er en Russie Congrès des cadets des corps des cadets russes a eu lieu à Moscou. L`année suivante, les élèves des classes cadets marins ont traversé la Place Rouge pour déposer des fleurs sur la Tombe du Soldat inconnu33. Au début des années 1990, on a restitué en Russie les organisations des scouts qui ont existé en Europe de l`Ouest et en Amérique tout au cours du XX siècle. Les initiateurs du projet ont essayé de lier le premier feu allumé

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

295

à Pavlovsk en 1909 au rassemblement de 1989 au Nouveau Pavlovsk (état New York) et finalement dans le même Pavlovsk près de Saint-Pétersbourg en 1990. Une participante écrit: “C`était le feu dont nous avons tous rêvé étant assis devant nos feux aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Allemagne et en France”34. L`équipe “Pavlovsk” existait même dans les années 200035. Il est à noter que le scoutisme comme mouvement international est devenu à l`époque l`un des facteurs de l`adaptation de la jeunesse émigrante en Europe et aux Etats-Unis et reste maintenant la forme populaire de communication entre les adolescents dans le cadre des projets culturels des liens avec l`étranger éloigné. Il est clair que la création de quelques corps des cadets ou des organisations de scouts porte en quelque sorte le caractère vestige et ne peut pas être comparée avec le retour des archives et des musées, de toute la masse de la littérature artistique et scientifique et de l`autre patrimoine de l`émigration russe du XX siècle quant au rôle public et culturel. Mais ils restent cependant intéressants du point de vue de la stabilité des images et des traditions qui faisaient partie de la culture de jeunesse des diasporas russes à l`étranger il y a un demi-siècle. Il y a aussi des phénomènes tout à fait nouveaux qui sont apparus dans la société de l`émigration soviétique et postsoviétique des années 1960-1980. Par exemple, les représentants de la troisième vague, les vétérans de la Grande Guerre de Washington, de Baltimor, Philadelphie et New York arrivent dans l`ambassade russe le Jour de la Victoire. Il faut dire qu`à la fin des années 1990-2000, la culture nationale a commencé à rentrer en Russie en la personne des personnalités parties à l`étranger et devenues citoyens des Etats-Unis, de l`Allemagne, d`Israël, les raisons du retour n`étant pas économiques mais liées à l`envie de regagner l`auditoire de lecteurs et de spectateurs plus large. Ainsi, les artistes ayant vécu quelques ans en Israël sont rentrés en Russie, parmi eux: les artistes Valentine Nikouline, Mikhaïl Lozakov, Irina Sélézneva, Léonid Kanevski, Fedor Dounaevski, le chanteur Maksim Léonidov et d`autres. Parmi les 36 compétiteurs du Prix Booker cinq sont les citoyens russophones d`Israël. En Russie, on publie les livres de I.Goubermane, A.Alexine vivant à l`étranger. La collaboration culturelle avec des pays étrangers a rendu possible les éditions et les expositions collectives représentant le patrimoine de l`émigration russe des collections étrangères. Ainsi, il faut rappeler l`exposition excellente “Paris russe. 1910-1960” qui a résulté de la signature de l`accord de l`amitié entre Saint-Pétersbourg et Bordeau (France) avec le concours de l`Association française d’action artistique (AFAA) et des ministères de la culture de France et de Russie36.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

296

E. I. Pivovar

En mars-avril 1999, à Paris, il y a eu deux expositions des travaux des peintres émigrants russes vivant en France de 1920 à 1970, de la collection de René Guerre, la première ayant été rapportée au 200 anniversaire de A.S.Pouchkine37. En 2003, l`exposition “L`émigraion russe en Yougoslavie dans les documents des Archives de Yougoslavie et des Archives d`Etat de la Fédération de Russie, 1920-1939” a eu lieu à Moscou38. Grâce à la popularité de la photographie dans l`étranger russe des années 1920-1930, nous avons pu faire connaissance avec les images visuelles de la Russie étrangère. L`émigration a vu se dévélopper la photographie de reportage, de paysage, de portraît, une partie du patrimoine photographique ayant été faite par les artistes-photographes éminents P.Choumov, E.Markovitch, E.Roubine (Reïs) et d`autres. Les portraîts des hommes d`art et de littérature russes (Marina Tsvetaïeva, Marc Chagall) exécutés par le photographe parisien P.Choumov sont devenus leurs représentations les plus célèbres. En plus, dans les collections privées et les archives familiales dans l`étranger russe, dans les fonds des Archives d`Etat de la Fédération de Russie et d`autres on trouve des photos prises par des photographes amateurs et reproduisant “les moments dramatiques du “grand exode”, la vie quotidienne des réfugiés, leurs ennuis et joies, conservant pour les descendants d`autres yeux et d`autres visages”39. Grâce à l`apparition dans les années 1999-2000 de quelques ouvrages illustrés et albums de photos reproduisant les photos des collections russes et étrangères, ces matériaux sont devenus accessibles au large public40. Le Monde russe contemporain se réflète aussi sur les pages des revues, livres et albums, sur les photos en couleur ou numérique ce qui contribue au rapprochement des compatriotes et crée le fonds des sources visuelles sur l`histoire de l`étranger russe de la fin du XX – début du XXI siècles41. De cette façon, on peut parler à présent de l`espace culturel et d`information commun du Monde russe. Le processus de la connaissance réciproque de ses composantes intérieure et extèrieure continue, en comprenant aussi l`influence plus profonde et variée de l`étanger sur la conscience rétrospective et l`évolution de la science et de la culture. Dans l`étranger russe, une vaste littérature concernant presque tous les aspects de la vie à l`URSS a existée, en se basant avant tout sur les descriptions des témoins42. Ce regard “différent” porté jusqu` à la Russie postsoviétique a aussi joué un rôle important dans l`interprétation des valeurs de la société russe dans les années1990. A la fin du XX siècle, le phénomène particulier de “la nostalgie inverse” est apparue – la nostalgie ressentie par la métropole par rapport à la diaspora.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

297

Dans la Russie étrangère classique, les intellectuels nationaux ont commencé à chercher l`étalon de la culture intétieure et extérieure, de la langue russe, de la perception du monde. Après les années 1990 et la passion en grande partie spontanée pour le sujet de l`émigration russe, son patrimoine scientifique et culturel a commencé à s`incorporer organiquement dans les courants correspondants de la science. Les centres de recherche et d`instruction se sont formés s`étant concentrés sur le sujet de l`émigration russe qui continue à sont tour à s`élargir en englobant toujours de nouveaux notions et problèmes. Cependant le phénomène de l`émigration russe des années 1920-1930 attire toujours la plus grande attention, car il symbolise une voie alternative du dévéloppement de la Russie. Malgré toutes les divergences politiques et idéologiques de l`émigration d`après la révolution, il présente l`exemple remarquable de la compréhension et de la préservation du patrimoine national historique et culturel. La philosophie, la culture et l`art de l`émigration russe du XX siècle témoignent avec évidence que la synthèse des cultures occidentale et traditionnelle russe est bien réelle. C`est pourquoi le patrimoine et l`expérience de la Russie étrangère deviennent une partie intégrante du “processus européen général de la Russie d`aujourd`hui et de demain”43. A la fin des années 1990-2000, l`influence du phénomène en question se répand et atteint le niveau national. Le Monde russe fait partie de la politique internationale de la Russie ce qui en grande partie symbolise “la sensation de la solitude croissante de la Russie dans le monde contemporain apparue dans l`élite politique russe”44. Il est douteux qu`on puisse parler de “l`exemple” de l`étranger éloigné pour les nouvelles diasporas russes quant à l`adaptation, la préservation de l`identité ethnique etc. Les différences du contexte historique et de l`apparence sociale de ces “mondes russes” sont trop grandes. Or, la participation des compatriotes étrangers dans la formation d`une approche commune au problème des communautés russes, dans la création de la conception de l`espace culturel commun dans le cadre duquel on pourrait examiner les questions politiques et économiques importantes au niveau international, reste sans doute le facteur important du dévéloppement moderne de la Russie. D`après ce que nous avons vu, certains actions et programmes, comme par exemple l`inauguration des bibliothèques russes, sont la contribution concrète de l`étranger éloigné dans la solution des problèmes des diasporas russophones.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

298

E. I. Pivovar

3 Le Monde russe dans la politique nationale de la Fédération de Russie Le premier Congrès international des compatriotes, ayant eu lieu en octobre 2000, est devenu l`étape importante de la réunion des compatriotes. Sur le forum, on a pour la première fois désigné le soutien de l`étranger dans le cadre de la politique nationale. Le Président de la Russie et d`autres dirigeants ont pour la première fois rencontré le congrès des compatriotes, un certain nombre de graves problèmes concernant la situation des diasporas russes, les questions juridiques de l`adaptation des rapatriés en Russie ayant été soulevés etc. A la suite du congrès, le groupe des délégués de 18 pays (dirigeants des organisations importantes des compatriotes) ont pris la décision de créer le Conseil de coordination qui coopérerait avec le gouvernement russe et différentes structures administratives et publiques. On s`est aussi adressé au Président de la Russie avec l`idée de créer le Conseil international des compatriotes russes (CICR). Lors du Deuxième congrès international des compatriotes, V.Poutine a souligné que la collaboration avec la diaspora et la défense des droits des compatriotes restaient une des priorités nationales et que cette approche s`expliquait par la logique du dévéloppement du pays. “Plus la Russie est forte, plus elle a du succès, plus étroits deviennent nos contacts avec la diaspora étrangère et plus forte et influente est la voix de nos compatriotes à l`étranger,” – a-t-il dit45. Dans les années 2000, le rôle indépendant dans le soutien des compatriotes est joué par Moscou ayant adopté et réalisé quelques programmes globaux et actions isolées. A partir de 2003, il existe le Centre de la collaboration d`affaire et humanitaire “La maison des compatriotes de Moscou”, - cet établissement est censé réaliser les programmes de Moscou du soutien des compatriotes étrangers. Il a été créé par le Département des liens internationaux du gouvernement de Moscou. En particulier, on a planifié de financer le programme du soutien de 20062009 adopté par le gouvernement de Moscou d`un montant de plus de 600 millions de roubles dont la moitié est désignée pour le soutien de la langue russe et de l`enseignement à l`étranger. On a créé “La bourse du maire de Moscou” pour les pays de la Baltique et le programme de l`instruction à distance “Le certificat de Moscou” pour les enfants de 20 pays. On a aussi adopté le programme de la préparation des metteurs en scène pour les théâtres russes dans les pays baltes et ceux de CEI, on a réalisé l`olympiade internationale de langue russe etc.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

299

“La maison des compatriotes de Moscou” s`est montrée l`organisatrice de la conférence “Les moyens de la préservation de la langue et de la culture russes” à Washington, “La langue russe en dehors de la Russie” à Berlin et “La langue russe dans l`Europe centrale” à Vienne auxquelles ont pris part les représentants des Etats-Unis et de beaucoup de pays de l`Union Européenne. Une autre direction des programmes de soutien est devenue l`aide matérielle et médicale aux vétérans de la guerre et aux médaillés du travail. Les vétérans de l`étranger proche, ayant perdu leur logis, en ont reçu dans les maisons des vétérans de Moscou. Comme l`on sait, Moscou a assuré le financement de certains projets à Sébastopol etc. Le 21 juin 2007, le Président de la Russie V.V.Poutine a signé l`ordonnance №796 de la création du fonds “Le Monde russe” ayant le but de populariser la langue russe qui est le bien national de la Russie et l`élement important de la culture russe et mondiale, aussi que de soutenir les programmes de l`enseignement du russe à l`étranger. Le fonds a été créé par le ministère des affaires étrangères et le ministère de l`instruction et de la science de la Fédération de Russie. D`après l`ordonnance, le budget du fonds se forme à partir des moyens fédéraux, des versements bénévoles et des dons, ainsi que d`autres sources conformément à la législation de la Fédération de Russie. Les statuts du fonds “Le Monde russe” dit que le gouvernement du fonds s`effectue par l`administration dont les membres sont désignés par le Président. A la tête du gouvernement, se trouve le directeur exécutif délégué aussi nommé par le Président. L`activité du fonds, la prise des décisions, leur exécution, l`utilisation des moyens du fonds et l`observation de la législation sont contrôlées par le conseil de surveillance tutelle dont le dirigeant et les membres sont désignés par le Président de la Russie. D`après les statuts, les tâches essentielles du fonds “Le Monde russe” sont: • le soutien des organisations publiques, académiques, instructives s`occupant des problèmes liés au Monde russe, le financement de leurs projets prinicipaux; • le soutien des centres d`enseignement scientifiques russes et étrangers des études russes; la formation de l`opinion publique favorable à la Russie, la diffusion des connaissances sur notre pays; • la collaboration avec les diasporas, l`assistance dans la créaion de l`ambiance du respect international et de la paix; • l`assistance dans le retour des Russes émigrés; la création du système de l`assurance humaine de la politique intérieure de la Russie;

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

300

E. I. Pivovar

• la création des voies politiques et d`expertise du dévéloppement des relations réciproques avec les pays étrangers et les organisations internationales; • l`exportation de l`enseignement russe, le dévélopement des liens entre les régions de la Russie; • l`assistance dans les échanges scientifiques instructifs, le soutien des médias russes et des ressources d`information à l`étranger; • le soutien des médias russes et des ressources d`information orientés sur la réalisation des buts et tâches du fonds; • le soutien des associations des promus des établissements d’enseignement supérieur russes ou soviétiques; l`organisation de la collaboration avec les promus des établissements d’enseignement supérieur russes à l`étranger; • le soutien des sites russophones créés à l`étranger; l`assistance dans la création des structures de femmes, de jeunes et d`enfants dans différents pays; • le soutien des efforts dans la préservation du patrimoine de manuscrits de la Russie; • la collaboration avec l`Eglise orthodoxe russe et d`autres confessions dans la propagation de la langue et de la culture russes. Dans son activité, le fonds tient compte de la notion la plus large du Monde russe en considérant que le Monde russe – ce n`est pas seulement les Russes ethniques, les citoyens de la Russie, nos compatriotes dans les pays de l`étranger proche et éloigné, les émigrés, les ressortissants de la Russie et leurs descendants. Le fonds y ajoute également les citoyens étrangers parlant la langue russe, les étudiants et les enseignants – tous ceux qui s`intéressent sincérement à la Russie et qui sont préoccupés par son avenir. Les créateurs du fonds sont persuadés que toutes les couches du Monde russe – poliethnique, pluriconfessionnel, socialement et idéologiquement hétérogène, pluriculturel et divisé géographiquement – sont unis dans leur implication. En formant “Le Monde russe” comme un projet global, la Russie retrouve une nouvelle identité, de nouvelles possibilités de la collaboration fructueuse avec le monde entier et des impulsions supplémentaires du dévéloppement. L`idéologie du fonds “Le Monde russe” inclut les idées de l`élimination de l`isolement, de la reconstruction, de la consolidation, de la reconstitution communautaire, de l`union dans l`espace et l`histoire; l`idée du service de la Russie et de ses proches; l`idée de la réconciliation, de la concorde, de la victoire sur les schismes du XX siècle. D`après la conception du fonds, “Le Monde russe” doit être moins le souvenir du passé, que le début actif et mobilisant de la construction du meilleur avenir pour le grand peuple, vivant en harmonie avec lui-même et le reste du monde46.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

301

Le fonds remplit ses tâches en créant des centres russes dans tous les pays sur tous les continents, en adoptant des programmes de bourse, en soutenant différentes initiatives des compatriotes dans différents pays, en publiant de nouveaux dictionnaires, manuels, ouvrages méthodologiques, monuments de la littérature russe. La première manifestation du fonds est devenue “L`Assemblée du Monde russe” dans le Centre intellectuel de l`Université d`Etat de Moscou Lomonossov qui a eu lieu le 3 novembre 2007. Plus d`un millier de représentants du “Monde russe” de Russie et de l`étranger ont participé à “L`Assemblée”: philologues, enseignants de russe et de littérature, employés des bibliothèques et musées, représentants des organisations des compatriotes et de la communauté émigrante, hommes de science et de culture, ainsi que certains représentants éminents des confessions religieuses traditionnelles de la Russie. Lors de l`assemblées plénière, on a soulevé les questions de la situation et du soutien de la langue russe dans les pays baltes, ceux de CEI, de l`Europe centrale et de l`Amérique. Après la scéance plénière, l`Assemblée a continué dans cinq sections thématiques: “Le Monde russe – l`impératif de la réunion”, “Les fondements spirituels et culturels du Monde russe”, “Les médias du Monde russe”, “L`histoire et la philosophie du Monde russe”, “L`enseignement de la langue russe”. Le jour suivant, les participants ont été invités au Kremlin pour la réception officielle, consacrée à la Journée de l`union nationale. Le 18 décembre 2007, il y a eu la présentation de la recherche sociologique “La langue russe dans de nouveaux états indépendants” dont les résultats sont censés devenir la base des manifestations concrètes du soutien de la langue russe dans l`espace postsoviétique. L`élément important de l`activité du fonds est devenu la création de la collaboration virtuelle du russe, y compris la revue électronique “Le Monde russe. ru”. Dans l`article d`ouverture pour le premier numéro sorti au début de 2008, le directeur exécutif délégué V.A.Nikonov a remarqué: “Pendant les premiers mois du fonctionnement du fonds, j`ai eu plusieurs possibilités de me convaincre des dimensions et de la variété du Monde russe, de l`intérêt envers notre pays et ses richesses spirituelles. On a pu s`en persuader lors du XI Congrès de l`association internationale des enseignants de la langue et de la littérature russe à Varne où il y a eu plus d`un millier et demie de personnes de 74 pays, ou lors du Forum russe européen dans le Parlement européen à Bruxelles. Lors du 2 Congrès des intellectuels des pays de CEI à Astana et la fête du Vieux nouvel an de la communauté de Paris. Lors de la réunion de l`Assemblée américaine des enseignants de langue et littérature russes à Washington et la Conférence des compatriotes de la région d`Asie-Pacifique à Pékin. Lors du festival “L`hiver

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

302

E. I. Pivovar

russe” retenti sur la place de Trafalgar à Londres, sur le festival du cinéma russe en Israël ayant fait salle comble. Lors des manifestations finales de l`Année de la langue russe à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le Monde russe prend un grand essor”47. Ce témoignage illustre avec évidence combien l`activité du fonds “Le Monde russe” est variée et combien il est intégré dans plusieurs manifetations culturelles et instructives à travers le monde. Le 7 février 2008, l`Université d`Etat d`Erevan a ouvert la première section étrangère du fonds accessible à tous ceux qui désirent, équipée du système d`information et d`instruction moderne. Le choix d l`endroit n`a pas été fortuit, car on observe le grand intérêt des Arméniens envers la culture, la langue, la science russes, fondé sur les vieilles traditions de la coopération culturelle entre la Russie et L`Arménie. Il est d`autant plus important d`assurer la propagation de la culture et de la langue russes là, où l`on en a besoin et où elles sont rencontrées vivement et chaleureusement, mais commencent à s`oublier en raison de telles ou telles circonstances. L`étape suivante non moins importante marquera l`inauguration des centres de médias et des structures du “Monde russe” en Kirguizie où la population a le besoin accroissant d`apprendre le russe et où il manque d`enseignants. La création et l`activité du fonds “Le Monde russe” ont démontré non seulement la transformation des programmes du soutien et de la propagatin de la langue et de la culture russes dans le monde en un composant important de la politique nationale, mais aussi l`apparition des approches modernes assez efficaces dans la résolution de ce problème – à travers la création des structures capables de mobiliser les ressources de l`administration et le potentiel des intellectuels créateurs et l`élite scientifique de la Russie. Le 11 octobre 2003, le travail de deux années du Conseil de coordination des compatriotes a abouti à l`apparition du Conseil international des compatriotes russes (CICR), devenu vite une orgaisation internationale compétente. En 2006, le Conseil contenait 83 grandes organisations dans 45 pays du monde, le processus de l`adhésion continuant. Ce n`est pas seulement les organisations d`instruction, professonnelles ou nationales qui ont adhéré au Conseil. Le président d’honneur du Conseil international des compatriotes russes (CICR) est le maire de Moscou Y.M.Loujkov. Les buts essentiels du Conseil sont: • l`assistance dans la réunion et la coordination de l`activité des associations publiques des compatriotes; • le secours de toutes sortes, la représentation des intérêts, la défense des droits légitimes des associations publiques, membres du CICR;

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

303

• la coopération dans la création des conditions indispensables à la réunion des Russes vivant à l`étranger, à l`élargissement des liens de la diaspora russe avec sa patrie historique; • le soutien de la diaspora russe, l`assistance dans le rétablissement des liens parentaux, la prise des contacts entre les compatriotes vivants dans différents pays; • l`assitance dans l`éducation patriotique des compatriotes dans l`amour pour leur Patrie, le respect envers l`histoire, les traditions nationales et la culture d`autres peuples; • la représentation des intérêtes légitimes, l`assistance dans la défense et la réalisation des droits et des libertés civils, politiques, économiques, sociaux, culturels, religieux des compatriotes à l`étranger; • la collaboration avec les pouvoirs intéressés, les collectivités administratives, les organisations non gouvernementales, les médias48. Le CICR est devenu le créateur d`un gros projet du soutien de la langue et de la culture russes dans le monde entier, a participé à la préparation et à la réalisation des olympiades de russe. Le Conseil de coordination devra jouer le rôle de la société d`expertise qui aidera la Russie et l`étranger russe à trouver une identité commune et l`espace commun de civilisation. Le 23-27 septembre 2004, le premier forum des dirigeants des organisations de jeunesse des compatriotes russes vivant à l`étranger a eu lieu. La dernière séance plénière est devenue la conférence constituante de la première organsation internationale russe du monde – l`Association internationale des organisations de jeunesse des compatriotes russes (AIOJCR). On a adopté les statuts et on a élu l`administration dirigeante de l`Association qui s`est occupée de la consolidation des positions de la langue et de la culture russe à l`étranger, de l`adaptation sociale des jeunes russophones, de la consolidation des organisations et des mouvements de jeunesse dans l`étranger russe. Parmi les tâches de l`association enumérées dans les statuts, on fait attention aux positions suivantes: initiation des jeunes à la langue et la culture russes, aux traditions des générations précédentes; assistance dans l`élargissement des liens culturels, intellectuels et d`affaire de la jeune génération de la diaspora russe avec leur patrie historique; assistance dans la création du système d`information pour les jeunes; assistance dans le recrutement des ressources intellectuelles, économiques et financières des jeunes compatriotes russes vivant à l`étranger. AIOJCR s`est montrée très active dans l`organisation de différents festivals, olympiades, conférences, manifestations à l`occasion du 60-ème anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre nationale.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

304

E. I. Pivovar

En juin 2006, CICR et AIOJCR ont contribué à l`organisation à Moscou du Premier festival sportif de jeunesse des compatriotes russes vivant à l`étranger auquel environ 600 jeunes gens et jeunes filles de 26 pays ont pris part. Certains membres de AIOJCR ont été à la tête de leurs délégations49. Hormis les compétitions dans le mini-ball, volley-ball, tennis de table, athlétisme, échecs et dames, on a proposé aux participants le programme culturel – le tour de la ville et des musées et finalement – la fête dans le château de “Kouskovo” et la réception de la part du maire de Moscou. Lors de la II Conférence de AIOJCR à Moscou le 26-27 avril 2007, elle comptait déjà 67 organisations des jeunes russophones des Etats-Unis, d`Angleterre, d`Allemagne, de France, d`Italie, des pays de CEI etc. Y.M.Loujkov ayant pris la parole a estimé à sa juste valeur le rôle de l`Association dans “l`unification du Monde russe”, la consolidation des jeunes compatriotes russes vivant dans différentes parties du globe, la remontée du prestige de la Russie et de Moscou. “Les jeunes nous font voir en eux de grandes forces capables d`influencer activement la propagation de la langue et de la culture russes, assurer la préservation de l`espace russe d`information et de culture, la reproduction du potentiel intellectuel et d`affaire de la diaspora russe,” – a-t-il dit. En mai 2007 à Salonique (Grèce), il y a eu le Deuxième forum international des représentants de la jeunesse des compatriotes russes, dont l`organisateur a été le Centre de la jeunesse des compatriotes “L`initiative” (Grèce) avec le concours du secrétaire général des questions de jeunesse du ministère de l`éducation de la Grèce. Le forum a réuni plus de 30 représentants des organisations de la jeunesse des compatriotes russes de 17 pays de l`étranger proche et éloigné: la Russie, l`Autriche, l`Estonie, la Lituanie, le Bélarus, l`Allemagne, la Tchéquie, l`Italie, le Portugal, l`Angleterre, l`Irlande, l`Espagne, la France, la Belgique, la Slovénie, la Suède, le Danemark. Le forum a été essentiellement consacré au sujet “Les moyens de l`adaptation et de l`intégration des jeunes compatriotes (immigrés) dans la communauté européenne locale. La résolution du problème du chômage parmi les jeunes compatriotes (immigrés) par le moyen du dévéloppement des petites et moyennes entreprises 50”. Le processus de l’autoidentification ethnoculturelle de la deuxième, troisième et les générations ultérieures de l’émigration russe dans l’étranger éloigné comprenait des éléments de la tradition culturelle russe d`avant la révolution, occidentale, soviétique et postsoviétique, dont la jeunesse moderne russophone à l’étranger perçoit les combinaisons variées et les proportions en fonction de la spécificité de la diaspora et de la famille concrète. En plus, ces jeunes ont leur propre subculture formée sous l`influence de la mondialisation et de l`informatisation de la société.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

305

Les forums des jeunes compatriotes ont démontré l`activité des organisations de jeunesse de l`étranger russe, la présence de leur propre position quant aux questions de l`adaptation socio-économique et culturelle de leur groupe d`âge. Les conseils des compatriotes russes existent dans différents pays du monde, par exemple, en Australie où l`on rencontre la cinquième génération des émigrants aussi bien que les gens qui viennent de quitter la Russie. Dans les années 1990-2000, on note le dévéloppement des contacts vivants des établissements russes à l`étranger avec des sociétés culturelles émigrantes, telles que “L`Amérique russe”. A côté des représentans diplomatiques du ministère des affaires étrangères en Amérique et le consulat général de la Russie à San Francisco, cette société a participé activement à la préparation des manifestations et programmes à l`occasion du 250-ème anniversaire de l`Amérique russe en 1991, du 50-ème anniversaire du pont aérien Alaska-Sibérie, de l`Expédition maritime internationale des élèves-officiers en 1998 etc. Parmi d`autres, on peut mentionner l`expédition russe-américaine “Vers les origines de l`Amérique russe – la maison sur la Soukhona” (à travers les rivières et les villes du Nord russe), “Les temples du nord” (à l`occasion du 200-ème anniversaire de l`orthodoxie en Amérique) etc. Le projet “Les cloches de la Russie et de l`Amérique” a instauré la tradition de “l`écho” entre les cloches dans les villes russes et américaines. Ainsi, à l`occasion du 300-ème anniversaire du navigateur A.I.Tchirikov fêté en décembre 2003, toutes les cloches des 96 églises en Alaska ont sonné à la même heure etc. Dès 1997, on a réalisé le projet “L`icône de Russie” dans le cadre duquel les icônes qui viennent d`être peintes ont été transmises dans les églises de la Californie et de l`Alaska, et même dans les églises appartenant à des juridictions différentes (Eglise orthodoxe américaine, Patriarcat de Moscou, Église orthodoxe russe à l’étranger). Tous les ans, le Congrès des Américains russes avec des organisations culturelles et ecclésiastique russes organise le Jour de la mémoire dans le Fort Ross avec le programme traditionnel pour les manifestations de la sorte: Te Deum, l`intervention des ensembles d`enfants avec les chansons nationales russes etc52. Les Américains russes fêtent aussi les dates traditionnelles pour les intellectuels russes comme l`anniversaire de A.S.Pouchkine ou le jour de Tatiana le 25 janvier. Par exemple, la société des ingénieurs russes-américains à New York a organisé en 1999 “le bal de Tatiana” dont le point culminant est devenu le concours de danses “Miss Tatiana-99” avec la participation des jeunes filles des familles russes émigrantes et contemporaines53. Après l`unification des églises ayant eu lieu le 17 mai 2007, les possibiltés de la participation des organisations ecclésiastiques dans le dévéloppement des liens culturels avec les compatriotes étrangers sont devenues beaucoup plus

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

306

E. I. Pivovar

nombreuses. Ce n`est pas par hasard que cet événement et l`intervention du Patriarche de Moscou et de l`Eglise étrangère de Russie lors de la cérémonie de la signature du contrat des relations réciproques ont été commentés dans la presse étrangère russe54. Une grande place dans le travail culturel des diasporas russophones est accordée à la propagation de la langue, de la culture, des traditions russes parmi les enfants et les jeunes, y compris sous forme des colonies d`été dévéloppée encore dans les années 1920 dans l`étranger russe en Europe. Par exemple, l`école russe “l`Olympe” aux Etats-Unis organise des colonies d`été pour les enfants de la disapora russophone au bord du fleuve Potomac dans les banlieus de Washington. Dans ces colonies, “les professeurs de haute calification dévéloppent les capacités créatrices des enfants tout en continuant l`enseignement du russe”. Le programme d`été de l`école “l`Olympe” comprend les cours dans différents sections et groupes sportifs, la projection des films russes, les promenades dans des endroits pittoresques et “le conte russe autour du feu”55. Aux Etats-Unis, il y a aussi le centre d `art pour enfants “les Voiles écarlates», diverses sections pour les adolescents et des clubs pour la diaspora russophone. Ces derniers temps, la résolution des problèmes de la propagation de la langue et de la culture russes à l`étranger acquiert le caractère plus coordonné et la base scientifique. En juin 2005, à Heitersourg (Etats-Unis), a eu lieu la Première conférence internationale “Les problèmes et l`expérience du dévéloppement de la culture russe et de la préservation du russe en Amérique” où l`on a discuté un grand nombre de questions liées au dévéloppement culturel et instructif de l`Amérique russe et sa consolidation. La conférence a vu participer plus de 100 représentants de 10 états des Etats-Unis, y compris Washington, New York, Los Angeles, Baltimor, aussi que du Canada et d`Allemgne, c`est-à-dire, pays où les Russes sont nombreux. Le maire de Heitersbourg a déclaré la date de la conférence (10-12 juin) journées annuelles de la culture russe ce qui témoigne de la grande résonnance de ce forum56. En octobre 2005, ‘l`Association américaine de la langue, la culture et l`instruction russe” avec le Centre culturel de la Russie ont organisé à Washington “Les journées de l`instruction russe”. Les participants ont discuté des problèmes auxquels se confrontent les habitants russophones des Etats-Unis voulant éléver leurs enfants dans les traditions de la culture et l`instruction russe, et les établissements où l`on enseigne le russe et l`histoire de la culture russe57. L`une des composantes importantes de la propagation du russe et de la culture russe est la télévision et la radio en russe, dont la création reste le résultat de l`initiative publique ou privée des diasporas (“Les ondes russes” au

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

307

Canada etc). Les asociations des compatriotes russes à l`étranger prennent part à l`organisation des manifestations comme, par exemple, le festival “Le rock russe en Amérique” devenu déjà traditionnel. En 2003, on a organisé le festival russe-américain “La musique et les chansons de la vieille Russie et de l`étranger russe”. La problématique de l`histoire et de la culture de l`étranger russe attire l`attention des scientifiques dans l`Europe de l`Ouest, aux Etats-Unis, au Japon et dans d`autres pays. Cet intérêt contribue à la formation des contacts entre les savants russes et étrangers, à la réalisation des programmes collectifs de recherches et d`édition. Le rôle important dans ce processus appartient aux grands centres étrangers détenant des informations sur la Russie étrangère. Ainsi, par exemple, l`université de Colombie et la bibliothèque publique de New York se sont occupés de l`organisation de la conférence internationale “Les livres et les manuscrits russes et d`Europe de l`Est aux Etats-Unis” ayant eu lieu le 11-13 octobre 2001 à New York à l`occasion du 50-ème anniversaire des archives de Bakhmétiev58. Une autre direction de base de la politique russe quant aux compatriotes étrangers est le dévéloppement des programmes du soutien des diasporas russophones dans les pays baltes et de CEI. Au début du XXI siècle, la diaspora russe compte plus de 25 millions de personnes dans le monde et occupe la deuxième place après la diaspora chinoise. Une partie de ses représentants sont citoyens des états étrangers, d`autres se sont fait naturaliser en Russie, plusieurs n`ont pas encore fait le choix. La conception moderne du travail avec les compatriotes ne s`appuie pas sur leur citoyenneté, nationalité ou confession, mais tient compte du principe de l`autoidentification ethnoculturelle. Comme le directeur du Département des compatriotes du Service fédéral des migrations E.Maniaguine a noté, le programme de la migration volontaire des compatriotes est destinée à ceux qui sont élevés dans les traditions de la culture russe et parlent russe. En plus, on exige non seulement que les participants du programme s`installent dans la région choisie par eux-mêmes, mais qu`ils acceptent aussi l`emploi proposé par les autorités de la région59. Il faut souligner que l`adoption des programmes de la migration volontaire des compatriotes ne signifie pas l`appel à l`exode des autres états de grandes communautés qui font la population des régions et des villes entières (l`Ukrainde de l`Est, le Kazakhstan du Nord, Sébastopol etc.). Le principe social du programme russe de la migration prévoit que les rapatriés ne reçoivent pas plus de droits que les citoyens de la Fédération de Russie, car le but du programme ne consiste pas en “extraction” des cadres et de la main

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

308

E. I. Pivovar

d`oeuvre des autres pays. Les autorités régionales sont confrontées au problème assez compliqué, celui de trouver un logis et un emploi pour les compatriotes arrivés en Russie. Les participants du programme et leurs familles reçoivent les indemnités de déplacement et dans les régions qui manquent de cadres – la subvention de déplacement. La traversée et la transportation sont payées à l`arrivée en Russie. La philosophie du programme veut qu`on assure aux compatriotes à l`étranger le droit au choix et les moyens de le réaliser sur les conditions proposées par l`Etat russe. D`après le programme, on peut choisir les 12 régions suivantes: le kraï de Krasnoïarsk, le kraï du Primorie, le kraï de Khabarovsk, les oblasts d`Amour, d`Irkoutsk, de Kaliningrad, de Kalouga, de Lipetsk, de Novossibirsk, de Tambov, de Tver et de Tioumen. Cependant, 50 régions ont voulu accepter les compatriotes et ont présenté leurs programmes60. D` après les prévisions, vers 2012 la totalité des migrants atteindra environ 6 millions. L`aspect important dans la résolution des problèmes des compatriotes, vivant dans les pays de CEI, est la consolidation de l`espace humanitaire commun dans le cadre duquel se passe le dévéloppement des liens culturels et scientifiques. Une série de décisions prises au niveau du gouvernement contribue à la réalisation de cette tâche: l`Accord de l`espace humanitaire commun, l`Accord de la création du Conseil de coopération humanitaire et l`Accord de la création du Fonds de la coopération humanitaire61. En 2004, à l`initiative de l`Union des hommes de théâtre de Russie on a créé le Centre du soutien du théâtre russe à l`étranger qui se propose comme but la renaissance du théâtre dans les pays de CEI et baltes, la préservation de la culture russe à l`étranger, la formation de l`espace culturel uni dans le cadre du Monde russe62. Le 10 juin 2007, le Conseil des chefs de CEI à Saint-Pétersbourg a décidé la création du Groupe de l`élaboration des propositions de la politique migratoire concertée des états – membres de CEI. Le 5-6 juillet 2007, dans le comité exécutif de CEI (Minsk) le première assemblée a eu lieu à laquelle ont pris part les représentants de l`Azerbaïdjan, de l`Arménie, du Bélarus, de la Géorgie, du Kazakhstan, de la Kirguizie , du Tadjikistan, de l`Ouzbékistan, de l`Ukraine. Le rôle principal a été accordé au Kazakhstan et au Tadjikistan ayant mis en discussion la Déclaration de la politique migratoire et la Conception de la politique migratoire des pays-membres de CEI. Le viceministre du travail et de la sécurité sociale de la république de Kazakhstan A.M.Kourmanov a présidé l`assemblée. Tous les participants ont avoué qu`il est nécéssaire de trouver les approches concertées à l`amélioration de la base

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Chapitre VIII

309

normative des droits dans le domaine de la migration, le contrôle migratoire et la lutte contre la migration illégale. Ainsi, l`étranger russe contemporain représente un phénomène hétérogène ce qui influence considérablement la formation des relations entre la Russie et la diaspora. Le vieux Monde russe s`étant formé à la base des vagues migratoires des 1920-1980 est moins enclin à rentrer et à assimiler la culture russe contemporaine. Dans les années 1990-2000, comme avant, il se manifestait à travers différentes actions culturelles, la bienfaisance en Russie, les tentatives de se montrer actif dans le domaine des affaires. La méfiance traditionnelle des émigrants blancs envers leur ancienne patrie a aussi joué un certain rôle: justement à cause de cette méfiance plusieurs émigrants s`étant faits naturaliser dans la deuxième moitié des 1940 n`étaient pas pressés (non sans raison) de rentrer. Ils se sont contentés de se déclarer loyaux envers l`Union soviétique, ont participé à différentes manifestations culturelles, à de nombreuses sociétés russes d`après la guerre dans divers pays du monde avec lesquelles on a été en contact à l`aide de SOD. Ainsi, N.A.Teffi avait le passeport soviétique et sa collègue d`atelier émigrant littéraire Irina Odoevtséva s`est fait naturaliser peu avant sa mort. L`étranger éloigné a joué dans les années 1900 un rôle énorme dans le changement de la société russe, dans la restitution de son intégrité civilisatrice, d`un côté, s`étant servi d`un puits des idées non réclamées avant, et de l`autre, - ayant rendu en Russie les valeurs tout à fait concrètes: livres, archives, oeuvres d`art63. Son potentiel intérieur, cependant, n`a pas été épuisé, il a été réalisé, puisque “la mission du message” a été accomplie. La mission de la protestation politique, de la liberté de parole et de conscience a aussi été accomplie – celle dont ont été chargés A. Soljenitsyne, I.Brodski, S.Dovlatov, Y.Alechkovski, N.Korgeavine et plusieurs autres écrivains et philosophes, refuzniks et nevozvrachentsi repoussés par l`autorité soviétique et la repoussant eux-mêmes64. Le phénomène de l`émigration dans les conditions de la société libre et des frontières ouvertes s`est transformé, à peu d`exceptions, en migration où le changement de la citoyenneté devient facteur secondaire. A la limite des siècles, “l`intégration et le progrès technologique rapprochent différents nationalités, cultures, groupes ethniques en démolissant de vieilles barrières et en créant de nouvelles réalités. Nous sommes tous soumis à l`influence multiforme, comme jamais auparavant. Nous vivons tous entourés de choses proches et étrangères, comme jamais auparavant”65. Entre la Russie et l`étranger éloigné un équilibre culturel se crée qui permet d`entrer au nouveau niveau de relations dans le contexte des liens contemporains d`information, d`affaire et purement humains. Au XXI siècle, l`émigration

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

310

E. I. Pivovar

russe construit des relations avec la société qui “a pour la première fois pris comme bases les valeurs démocratiques”66. Il faut souligner que l`émigration russe dans l`étranger éloigné, y compris l`activité des organisations des compatriotes dans les années 1990-2000, contribue à l`évolution de la société russe en y apportant les principes de la démocratie et des droits de l`individu, des valeurs liberales élaborées par la civilisation européenne et entrées dans la culture étrangère russe. Vers la fin du XX siècle, “les citoyens” du Monde russe ont été pour la plupart enracinés sur le sol étranger dans le sens juridique, socio-économique et familial, représentant deux (ou plusieurs) cultures et n`ayant pas de bonne motivation de rentrer en Russie. Or, le nouveau Monde russe de l`espace postsoviétique s`est montré actif dans le domaine du “rapatriement”, c`est-à-dire, de l`exode des états indépendants et du retour dans la Fédération de Russie. C`est ce nouvel étranger qui a donné au problème des “compatriotes” le statut d`une affaire politique à la résolution de laquelle s`est rallié tout le Monde russe. A la différence du vieil étranger, le nouvel étranger est capable d`influencer son avenir dans la coopération avec la métropole. Il possède également ses propres valeurs culturelles et matérielles qui peuvent être perdues ou conservées au sein de la diaspora pour être apportées plus tard en Russie.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Conclusion

311

Conclusion

L’étranger russe représente une partie unique en son genre de la Russie1. Ce phénomène est plus vague et compliqué que la notion d’émigration qui se comprend néanmoins comme son fondement. En plus l’émigration russe ne se présente pas un seul courant n’ayant qu’une division chronologique («première vague», l’émigration après la guerre etc.), mais un ensemble des cours d’immigration différents (culturels et sociaux, politiques et économiques et nationaux) chacun desquels avait ses trait spécifiques, son vecteur de développement et des différences qualitatives comme un dynamisme de formation et génèse intérieur propre à lui, i.e. l’étranger russe représentait (et représente) l’ensemble de nombreuses diasporas et groupes culturels et sociaux. Dans le cadre des composants politiques, sociaux et nationaux de l’émigration russe des XIX-XX siècles des impulsions différentes fonctionnaient qui déterminaient des catégories de l’émigration et l’apparition de différents types des diasporas. L’émergence des courants de l’émigration russe n’était pas synchronisée et se formait sous une influence de plusieurs facteurs – politiques, militaires, religieux etc. Tout de même, le courant général de l’émigration russe des XIX-XX siècles peut être représenté comme un ensemble des courants séparés, souvent autonomes, dont chacun avait son origine et sa direction, son temps historique qui pouvait parfois ne pas coïncider avec celui des autres courants. De tels courants se sont manifestés assez vivement à la deuxième moitié du XIX siècle: c’étaient des émigrés politiques (narodniks, socialiste-révolutionnaires, sociaux-démocrates), des émigrés en Palestine (l’émigration nationale), des doukhobors (l’émigration religieuse) et d’autres, une part desquels pendant le XX siècle a peu à peu expiré, une autre a participé à la fondation d’un nouvel Etat et la troisième a passé leur identité culturelle aux groupes sociaux proches par leur mentalité des vagues d’émigration succéssives. Des courants de l’émigration russe existaient presque indépendamments l’un de l’autre et parfois ils étaient ennemis: l’émigration militaire et des groupes libéraux, les trotskistes et «des transfuges de l’époque de Staline», des défenseur des droits de l’homme et des anciens diplomates soviétiques etc. Le facteur le plus important qui avait déterminé des traits spécifiques de la formation de l’émigration russe du XX siècle était ce que celle-ci avait été formée dans des conditions et à la suite d’une catastrophe sociale, de la crise politique

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

312

E. I. Pivovar

permanente en Russie et l’URSS, ce qui a déterminé un caractère forcé et l’impossibilité (le danger) de retour à la plupart des émigrés. En même temps «les éjections» les plus grandes de l’immigration pulsante ont été liées à la révolution de 1917 et Seconde Guerre Mondiale. De ce fait des émigrés se sont trouvés à l’épicentre des événements politiques,militaires et sociaux, qui ont changé le visage du monde et détérminé la logique du développement historique du XX siècle. Cela a considérablement détérminé la fermeté de la conscience diasporale de l’étranger russe et le degré de son influence sur le monde des pays-hôtes et sur la sosiété de la Russie. «La migration étant une coséquence des changements globaux stimule en même temps des changements ultérieurs dans les sociétés d’accueil des émigrés comme dans celles de leurs pays», écrit académicien Tikhvinski S.L.2 La conception de l’émigration russe comme d’un ensemble des courants nous permet de parler du haut niveau de sa dissimilitude et de plusieurs aspects de son influence sur la civilisation mondiale. L’influence de l’émigration russe au sociums des pays-hôtes était multiforme et différenciée selon sa strate sociale, la base institutionnelle, religieuse, mentale d’une diaspora à l’étranger ou d’autre. La réaction en retour de l’étranger russe à la métropole était aussi variée et contradictoire. Cela s’est manifesté au commencement du XXI siècle quand une vague énorme de la culture russe prérevolutionnaire et émigrante est revenue en Russie de l’étranger et en même temps l’influence des diasporas américanisées des Etats-Unis et du Canada s’est répandue. En vertu de la situation politique intérieure de la Russie et de la situation internationale en général, avant tout la répartition des forces en Europe, l’émigration russe était très politisée dès le début de sa formation en gardant ce trait pendant toute son histoire jusqu’à présent. L’étranger russe du XX siècle s’est trouvé au centre de l’affrontement des deux modèles de la civilisation – socialiste et libérale3, et avec cela il était un atout au jeu géopolitique comme un participant à la formation de ce contenu idéologique, intellectuel et émotionnel de cet affrontement. L’émigration était aussi la proie du processus historique, forcée de faire un choix pénible entre sa patrie qui l’a rejetée et le pays étranger indifférent ou ennemi ce qu’on a vu pendant la Seconde Guerre Mondiale et «la guerre froide» qui a succédé. Pour la plupart des émigrés selon Pechekhonov «les bolcheviks ont effacé la Russie»4. D’autre part de certains clichés pour les émigrés sont apparus et ont déterminé le dénigrement inconsistant dans la littérature soviétique ou l’idéalisation aux périodiques et une partie des travaux scientifiques des années 1990. Chaque période du développement de l’étranger soviétique avait ses personalités-symboles, parmi elles Hertzen A.I., Vrangel P.N., Solzhenitsyn et d’autres.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Conclusion

313

Les destins et l’activité de ces gens, leur position morale et politique envers la Russie et l’émigration ont considérablement formé la perception de la Russie à l’étranger dans le monde entier et dans leur pays natal en simplifiant parfois et en déformant une vraie image du Monde Russe à l’étranger. Les intellectuels russes s’étant trouvé à l’étranger dans la plupart des cas n’étaient pas disposés à l’assimilation dans la culture européenne et américaine, mais au contraire, leur opinion sur l’originalité de la culture russe a raffermi. Ce fait a mené à la formation et la fixation de l’intégrité intérieure de la culture russe en exil. Avec cela le paradoxe du phénomène de l’étranger russe est en conservation de la conscience diasporale, mais en même temps les émigrés démontraient une capacité excellente à survivre, à maîtriser des langues étrangères, à accepter des stéréotypes de comportement à la société étrangère et à agir constructivement dans des conditions politiques et sociales, culturelles et géographiques différentes pour gagner une haute position sociale dans des pays-hôtes. D’habitude s’il s’agit de l’émigration des années 1920-1940 un état d’esprit spécifique lié avec un espoir de proche retour est nommé la raison principale de telle conduite diasporale. Pourtant on peut remarquer que les courants d’émiration plus récents tendaient à conserver ces traits qui probablement étaient moins évidents à cause de la globalisation générale. L’enracinement des nos compatriotes à l’étranger à la société des pays-hôtes ne les empêche pas de sentir leur liaison avec la Russie, son potentiel culturel et scientifique5. C’est exactement de cela que témoigne une déclaration des émigrés russes aux Etats-Unis que «c’est grâce à nous seulement que des vraies mathématiques à Silicon Valley puissent être faites»6 citée dans un discours de membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie Tichkov V.A. Après la Seconde Guerre mondiale et la chute des empires coloniaux, des régions principales d’arrivée et de départ des émigrés se sont formées. Les premières sont l’Europe d’Ouest, l’Australie et l’Amérique du Nord, les dernières sont l’Europe Centrale et d’Est (pendant la période post-soviétique), des pays arabes, l’Afrique tropicale, l’Amérique Latine, les pays des Caraïbes et de la région Asiatique du Pacifique. Pendant la même période une transformation de l’étranger russe territoriale et sociale se passe: ses centres en Europe et à l’Extrême-Orient diminuent ou disparaissent totalement, et à l’inverse des diasporas aux Etats-Unis et au Canada augmentent maintes fois. De nouvelles vagues de retour apparaissent en incluant des personnes qui se sont trouvées à l’étranger pendant la guerre et partiellement «des émigrés blancs». Malgré toute son opposition contre l’émigration de la part des autorités l’URSS restait toujours une source des grandes vagues d’émigration.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

314

E. I. Pivovar

Dans les années 1990 la chute de l’URSS est devenu la cause de transformation de la population russe dans les anciennes républiques soviétiques en diasporas nationales. «Un nouvel étranger» a ajouté un élément considérable et très compliqué au processus des recherches par la Russie de la ligne politique inetrnationale appropriée à la situation formée, le soutien de son autorité sur l’arène internationale, les moyens de garantir la stabilité nationale7. Pendant cette période la Russie s’est heurtée à un complexe des phénomènes et problèmes pareils à ceux que l’émigration russe des années 1920-1940 et les pays d’accueil avait subis: l’institutionalisation des diasporas russophones aux pays de la CEI, l’influance de l’étranger proche sur le développement des processus globaux et aussi sur la situation politique intérieure de la Fédération de Russie. Dans des conditions de mondialisation se sont formées de nouvelles nuances de l’intégration des diasporas russophones dans les pays-hôtes et leur influance globale sur le développement de la société d’information moderne. Dans les années 1990 l’émigration russe (plus exactement l’émigration extérieure) perd presque complètement son aspect personnel en devenant l’objet des recherches statistiques et sociologiques. Devenue une partie de la réalité l’émigration perd son auréole romantique. D’autre part, avec disparition de la composante politique une importance particulière est attachée au «visage humain» de l’émigration, au destin d’une personne concrète cherchant de nouvelles voies dans le monde ouvert. Il ne faut pas oublier que l’émigration politique des décennies précédentes, elle aussi, contenait un aspect personel: les dangers de la vie de la part du régime, l’inquiétude pour le destin de leurs enfants ou proches, l’impossibilité de libre création pour écrivain ou savant – c’étaient toujours des motifs sociaux et en même temps profondément personels forçant des milliers de gens à quitter leur patrie pour toujours. Le facteur des marriages mixtes était assez souvent la raison principale de la décision d’émigrer comme l’unique possibilité pour créer et conserver la famille et avait toujours de l’importance. Dans le monde contemporain ce phénomène devient de plus en plus répandu, mais d’autre part le choix du pays de séjour et de citoyenneté par un des conjoints est dicté par des motifs économiques et personnels et non politiques. L’image principalement nouvelle de l’étranger russe stumule les recherches de nouveaux approches théoriques pour sa perception et estimation. La science moderne et les périodiques opèrent une notion «le Monde Russe». Pourtant la nature de ce phénomène et les traits qu’il désigne ne sont pas déterminés complètement. Les digressions sur le Monde Russe aux discours des politiciens et experts sont accompagnées comme d’habitude «des chiffres fantastiques et

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Conclusion

315

comparaisons risquées, par exemple, qu’est-ce qui est plus grand, le Monde Russe ou la Russie?»8. Pratiquement, en parlant du Monde Russe, d’habitude on entend par là sa partie qui existe hors des frontières de la Russie et coïncide aux idées traditionnelles sur l’étranger russe ou la Russie à l’étranger. En même temps l’idée du Monde Russe reflète la nécessité d’une interprétation du phénomène plus compliqué au sens culturel et politique qu’un conglomérat des diasporas russe dispersées dans des pays et continents. Il est évident que sous le terme «le Monde Russe» il y a un phénomène socio-culturel multidimensionnel unissant la Russie elle-même et un champs civilisateur lié avec elle. Il faut remarquer qu’il existe d’autres phénomènes pareils des «mondes hors des états» produits par des peuples et des pays, par exemple «le Monde Espagnol» en Amérique Latine. La France et la Chine elles aussi ont leurs mondes hors frontières politiques («le monde juazhao»). Selon une remarque juste de V. Tichkov une grande population d’une diaspora ou d’autre n’est pas elle-même une garantie de l’apparition d’un monde-parent extérieur à l’étranger. L’émigration peut être énorme comme, par exemple, arménienne ou indienne. Mais quant à l’Inde l’hétérogénéité de races, de langues et de castes au moment d’exode et l’assimilation rapide aux pays-hôtes a empêché l’apparition d’un «Monde Indien» analogique9. Simultanément avec les processus d’immigration dans le territoire post-soviétique un rapprochement des Russes avec le Monde Russe hors de l’URSS se développait. Les frontières du Monde Russe hors de la Russie incluent tous les territoires et espaces où d’anciens Russes et leurs descendants habitent en se répandant dans plusieurs pays et régions du monde entier. Existant aux Etats-Unis, en France, au Royaume Uni, en Allemagne, au Paraguay, en Australie des «maisons russes», des cathédrales, des bibliothèques, des clubs, des radiodiffusions, des écoles de dimanche pour enfants et d’autres structures insitutionnelles sont des centres d’attraction des compatriotes russes. Certains objets uniques comme Fort Ross et le monastaire à Jordanville aux Etats-Unis, la cimetière Sainte-Génévièvedes-Bois restent pendants des décennies des îlots de la Russie à l’étranger. V.M. Iline trouve que les nations-états contemporaines ont une auréole spécifique – «horitika» (grec hora – un fond, un village). Cette notion est utilisée à une communauté des gens qui se trouvent hors d’une formation nationale d’état mais qui restent dans leur champs culturel grâce à la langue, l’origine, les liens de parenté communs etc. On voit la notion «le Monde Russe» un peu autrement parce qu’il inclue des diasporas aussi que la métropole. Le Monde Russe a ab-

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

316

E. I. Pivovar

sorbé les cultures et les valeurs de plusieurs peuples en restant une carte de visite de la Russie comme une communauté civilisationnelle unique. Les traits principaux du Monde Russe moderne selon la plupart des auteurs sont la langue russe et l’intérêt à la Russie et sa culture. Ainsi selon P. Chtchedrovitski le Monde Russe est «une structure de réseau des communautés grandes et petites qui pensent et parlent russe». Des émigrés de la Russie qui ne correspondent pas à ces caractéristiques ne sont pas d’habitude rangés parmi ceux du Monde Russe. En même temps, dans certains cas l’ignorance ou une mauvaise connaissance de la langue russe par les descendants des émigrés n’empêche pas leur integration au système du Monde Russe: on connaît des exemples quand ils ont appris le russe pour se joindre à la culture des ancêtres. D’autre part on peut observer aussi le phénomène d’une réjection active de la langue et culture russe par une partie de l’émigration économique et politique de l’URSS et de Russie et de leur assimilation la plus rapide dans le pays-hôtes. La question reste encore ouverte si un tel émigré est en dépit de sa volonté une partie du Monde Russe en raison de sa connaissance de la langue, de sa formation de type russe et de sa mentalité. L’étranger russe est un objet unique. En observant son développement on peut observer et étudier des traits spécifiques des relations entre les phénomènes de la langue, de la culture et de l’ethnie. Des communications verbales dans le système du Monde Russe prennent la place la plus importante et avec cela la tradition de la langue domine celle d’ethnique dans ce cas-là10. L’identité double et parfois des modèles d’auto-identification plus compliqués s’affirment comme un des traits principaux de l’étranger russe contemporain. Dans les dernières années le concept du Monde Russe devient une partie de la politique extérieure et intérieure de la Fédération de Russie, car il permet de réunir en un ensemble des problèmes du développement qui sont liés aux courants migratoires à toutes les directions. En même temps, la migration transnationale et internationale qui est devenue un processus global pénètre aussi l’étranger russe, en formant de nouvelles demandes socio-culturelles, politiques et juridiques adressées à la communauté mondiale et directement à la Russie. Ainsi, on peut considérer l’étranger russe du XIX – le début du XXI siècles avec toute son évolution permanente et compliquée comme la partie d’un processus historique global laquelle est enracinée dans la culture et la politique russes et étrangères. L’histoire de l’étranger russe est pleine d’ interactions compliquées, de contradictions, de conflicts. Elle a aussi des blancs mais elle présente à la civilisation mondiale un phénomène intègre ayant non seulement le passé mais aussi l’avenir.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

317

Notes Préface Pivovar E. I. La Russie étrangère et la société moderne russe dans le contexte des échanges historico–culturels des générations//EvroAzija: le bulletin d`information analytique: l’Application. Novembre. P. 3. 2 Selon: la Russie et l’Est: la rétrospective des corrélations//l’Est–ouest: l’almanach de l’histoire de littérature: 2002 / Sous la réd. de l’académicien de l’Académie des Sciences de la Russie S. S. Mjasnikov. М, 2002. P 15. 3 Le XX siècle: la diversité, la contradiction, l’intégrité / Le réd. resp. A. O. Chubar’yan. М, 1996. P 3. 1

Chapitre I 1 Pivovar E. I. En guise de préface/ /la Russie en exil: les destins des émigrants russes à l’étranger. М: l`Institut de l`histoire universelle, l’Académie des Sciences de la Russie, 1999. P. 3–5; Le même auteur. La table ronde: la Discussion du travail collectif «la Russie dans l’expulsion: les Destins des émigrants russes à l’étranger»//les problèmes théoriques des études historiques / Le réd. resp. E. I. Pivovar. Edit. 3. М, 2000. P. 101–103. 2 «L`émigration n` a pas été un phénomène nouveau. Dès que le prince Kourbski a fuit devant Ivan IV au XVI siècle, les émigrants russes croyaient de leur devoir de donner au gouvernement — et souvent avec success — les preuves de son inaptitude morale» (Andréev C., Savicki I. Russia Abroad. Prague and the Russian Diaspora, 1918–1938. Yale University Press. New Haven; L., 2004. P. X.). 3 Lepti B. Certaines questions générales de l’interdisciplinarité//les discussions sur l’essentiel. les Discussions sur le présent et sur le futur de la science historique autour de l’école française «des Annales». М, 1993. P. 71–75. 4 Pivovar E. I. Les nouvelles approches théoriques dans la science historique et l’enseignement de l’histoire nationale//l’Histoire de la Russie le XX siècle. М: l’Instruction, 2003. P. 15–18. 5 Tsimbaev N. I. La philosophie de l’histoire sur les ruines de l’empire. М: La maison d`éd. De l`Institut intern. à Moscou, 2007. P 9–46. 6 Poliakov U. A. L’adaptation et la migration — d’importants facteurs du proccessus historique//l’Histoire de l’étranger russe: les Problèmes de l’adaptation des migrants au XIX–XX siècles. М: l`Institut de l`hist. russe de l’Académie des Sciences de la Russie, 1996. P 4–18.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

318

E. I. Pivovar

Eremenko L. I. L’émigration russe comme le phénomène socio–culturel: l`exposé de la thèse de doctorat. М., 1993. P. 107. 8 Savélièva I. M., Polétaev A. V. L’histoire et le temps. Dans les recherches du perdu. М: les Langues de la culture russe, 1997; Pivovar E. I. La table ronde: la discussion de la monographie d’I. M. Saveléva et A. V. Polétaev «l’Histoire et le temps. Dans les recherches du perdu»//les problèmes Théoriques des études historiques / Le réd. resp. E. I. Pivovar. Edit. 1. М, 1998. P 147–149; Savélièva I. M., Polétaev A. V. L`histoire avec la géographie//Op. cit. Edit. 5. М, 2007. P 5–35. 9 L’émigration et le rapatriement en Russie / V. A. Iontsev, N. M. Lébédéva, M. V. Nazarov, A. V. Okorokov. М: le Patronage sur les besoins des rapatriés russes, 2001. P. 110. 10 Zvéréva G. I. La notion «l’expérience historique» «d’une nouvelle philosophie de l’histoire»//les problèmes théoriques des études historiques. Edit. 2. М, 1999. P 104–117. 11 Bongarde–Lévine G. M., Zakharov V. E. L’émigration russe scientifique: Vingt portraits. М: Editorial URSS, 2006. 12 Andréev C., Savicki I. Op. cit. P. 155. 13 Pivovar E. I. Les nouvelles approches théoriques dans la science historique… P. 25–31. 14 Abdelmalek Sayad. L`immigration ou les paradoxes de l`altérité / Préface de P. Bourdieu. De Boeck &Larcier. Paris, Bruxelles. 1997. P. 61. 15 Sokolov A. K. L’histoire sociale de la Russie du temps récent: les problèmes de la méthodologie et de l`étude des sources//les problèmes théoriques des études historique / Le réd. resp. E. I. Pivovar. Edit. 1. M., 1998. P. 68–119. 16 Pivovar E. I., Sélounskaya N. B. Les nouvelles approches théoriques et la nécessité de trouver une autre interprétation des aspects actuels de l’histoire sociale et économique de la Russie au XX s. // les problèmes théoriques des études historiques / Le réd. resp. E. I. Pivovar. Edit. 4. М, 2002 P. 57–67. 7

Chapitre II

Hantington W. The Homesick Million. Russia out of Russia. Boston, 1933; Williams Robert Ch. Culture in Exile: Russian Emigres in Germany, 1881–1941. N. Y., 1972; Stone N., Glenny M. The Other Russia. L., 1990; Hassell J. E. Russians Refugees in France and the United States Between World Wars. Philadelphia, 1991. 2 Novikov M. M. L’organisation russe scientifique et le travail des naturalistes russes à l’étranger. Prague, 1935; Pio-Oulski B. G. L’émigration russe et 1

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

319

sa signification dans la vie culturelle des autres peuples. Belgrade, 1939; Alexinskaya T. L’émigration russe 1920–1939//la Renaissance. Paris, 1956. № 79; Adamovitch G. La contribution de l’émigration russe dans la culture mondiale. Paris, 1961; Kovalevski P. E. Nos acquisitions (le rôle de l’émigration russe dans la science mondiale). Munich,1960; Le même auteur. La Russie étrangère. L’histoire et le travail culturel et civilisateur de l’étranger russe en un demi-siècle (1920–1970). Paris, 1971; etc. 3 Eubank N. The Russians in America. Minneapolis, 1973; Okountsov I. K. L’émigration russe en Amérique du Nord et du Sud. Buenos Aires, 1967. 4 Komine V. V. L’échec de la contre-révolution russe à l’étranger. Kalinine, 1977; Ioffe G. Z. L’échec de la contre-révolution russe monarchique. М, 1987; etc. 5 Vers l’histoire des révolutions russes: les événements, les opinions, les estimations: l`hommage à I. I. Mints / Le réd. resp. I. H. Ourilov. M., 2007. P. 735. 6 Ganéline R. Ch. «Le peintre libre» de la science soviétique historique// De l’histoire des intellectuels russes: Recueil des documents et des articles pour le 100 anniversaire de V. R. Lejkina–Svirskaya / Le réd. Resp. membre correspondant de l’Académie des Sciences de la Russie de R. S. Ganéline. SPb., 2003. P. 143. 7 Les portraits des historiens. Le temps et les destins / Le réd. Resp. G. N. Sevostjanov. М., 2004. Р. 3. 8 Ganéline R. Ch. La Russie et les États-Unis. 1914–1917: les essais des relations russe–américains. L., 1969; Du même auteur. Les relations soviétiques–américaines à la fin de 1917–début de 1918 L., 1975; La Russie au XIX–XX siècles: Recueil des articles pour le 70 anniversaire de Rafaïl Sholomonovich Ganéline / Sous. la réd. de A. A. Foursenko. SPb., 1998. P. 7. 9 Ananitch B. V., Ganéline R. Ch., Panéîakh V. M. Alexandre Alexandrovitch Foursenko//les problèmes de l`histoire universelle: Recueil des articles en l’honneur d’Alexandre Alexandrovitch Foursenko. SPb., 2000. P. 9. 10 Est-Russie-Ouest: les études historiques et culturelles: pour le 70 anniversaire de l’académicien Vladimir Stepanovitch Mjasnikov / l’Académie des Sciences de la Russie, l’Institut de l’Extrême-Orient / Sous. la réd. De S. L. Tihvinski etc. М., 2001. 11 Pivovar E. I., Sélounskaya N. B. Les nouvelles approches théoriques et la nécessité de trouver une autre interprétation des aspects actuels de l’histoire sociale et économique de la Russie au XX siècle//Les problèmes théoriques des études historiques: le bulletin analytique d`information du Centre des problèmes théoriques de la science historique. Edit. 4. Mai 2002: les Travaux de la faculté

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

320

E. I. Pivovar

historique de l’Université de Moscou / Sous la rédaction de S. P. Karpov. М., 2002. P. 61–62. 12 Op. cit. P. 61. 13 La science historique au seuil du XXI siècle: Recueil des articles scientifiques / Le réd. resp. A. P. Derevianko. Novossibirsk, 1995; Le pouvoir et les réformes: de la Russie autocrate vers la Russie Soviétique / Le réd. resp. B. V. Ananitch. М, 2006; Pikhoïa R. G. L’union soviétique: l’histoire du pouvoir. 1945–1991. Novossibirsk, 2001; Tchoubarian A. O. XX siècle: les leçons et les problèmes//le Monde dans le XX siècle / Le réd. resp. le membre de l’Académie des Sciences de la Russie A. O. Tchubarian. М, 2001; 14 Il faur tout de suite préciser que dans une partie de publications on utilise le cadre chronologique des 1920–1940 et même des 1920–1950 pour marquer la vague d`émigration d`après la révolution. Cela s`explique par le fait que son existence a été plus durable dans quelques enclaves régionaux, par exemple, en Chine. 15 Tésémnikova V. A. L’émigration russe en Yougoslavie. 1919–1945 // les Questions de l’histoire. 1988. № 10. P. 128–137; Sérapionova E. L. L’émigration russe dans la république Tchécoslovaque (20–30). М, 1995; Kichkine L. S. L’émigration Russe à Prague: l`édition, la formation, les sciences humaines (1920–1930) // La philologie slave. 1996. № 4. P. 3–10; Sabourova L. N. L’activité culturelle et civilisatrice de l’émigration russe en Tchécoslovaquie. 1920–1930. М, 2004; L’héritage culturel et scientifique de l’émigration russe en Grande– Bretagne (1917–1940): la conférence internationale scientifique du 29 juin — 2 juillet 2000 М, 2002; Kradine N. P. Harbin — l`Atlantide russe. Khabarovsk, 2001; etc. 16 Kozlitine V. D. L’émigration russe et ukrainienne en Yougoslavie 1919– 1945. Kharkov, 1996; Koudriakova E. B. L’émigration russe en Grande– Bretagne à la période de l`entre–deux–guerres. М, 1995; Kaznina О. А. Les Russes en Angleterre: l’émigration Russe dans le contexte des liens russe–anglais littéraires dans la première moitié du XX siècle. М, 1997; La minorité nationale russe dans la république Estonienne (1918–1940) / Sous la rédaction de prof. S. G. Isakova. Tartu, 2001; Mélikhov G. V. L’émigration russe en Chine (1917–1924). М, 1997; Du même auteur. Harbin blanc. Le milieu des années 20. М, 2003; Khisamoutdinov A. L. Au Nouveau Monde, ou l’histoire de la diaspora russe sur la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord et les îles Hawaii. Vladivostok, 2003; Goverdovskaya L. F. L`activité politique, culturelle et publique de l’émigration russe en Chine en 1917–1931. М, 2004; Ablova N. E. Le chemin de fer de l’Est chinois et l’émigration russe en Chine.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

321

Les aspects internationaux et politiques de l’histoire (la première moitié du XX siècle). М, 2005. 17 Les Russes en Finlande//les Questions del`histoire. 1993. № 4; Kovolova N. P. L`étranger russe en Italie (1917–1945) // L’émigration Russe en Europe dans les années 20–30 du XX s. М, 1996; La Russie et l’Italie. Edit. 5: l’émigration russe en Italie au XX siècle. М, 2003; Les Russes en Italie: l’héritage culturel de l’émigration: la conférence internationale scientifique. М, 2006; Tcvétkov N. N. Les Russes en Norvège (1920–1940) // L’héritage culturel de l’émigration russe... L. 1; Goldine V. I, Tétérevléva T. P., Tcvétkov N. N. L’émigration russe en Norvège en 1918–1940 // la Peur et l’attente: la Russie et la Norvège au XX siècle. Arkhangelsk, 1997; L’émigration russe: la littérature. L’histoire. La chronique cinématographique: les documents de la conférence internationale. Tallinn, les 12–14 septembre 2002 / Red. V. Hazan, I. Bélobrovtseva, S. Dotsenko. Jérusalem; Tallinn, 2004; etc. 18 Sérapionova E. P. Karel Kramář et la Russie: 1890–1937: les manières de voir idéologiques, l’activité politique, le lien avec les personnalités publiques et d`Etat russes. М, 2006; voir aussi: T. G. Massarik et «l’action Russe» du gouvernement de la Tchécoslovaquie: pour le 150 anniversaire de T. G. Massarik: les documents de la conférence internationale scientifique. М, 2005. 19 Voir aussi: Startseva A. V. «Berlin russe» en 1921–1923 // La mission culturelle de l’étranger russe: l’histoire et la modernité. М, 1999; Ippolitov S. S, Nedbaevski V. М., Rudentsova U. I. Les trois capitales de l’expulsion. Constantinople. Berlin. Paris: les centres de la Russie étrangère en 1920–1930 М, 1999; Kossik V. I. Que cela m`importe, les pavés de Belgrade ?: les essais sur l’émigration russe à Belgrade: 1920–1950. P. 1. М, 2007; etc. 20 Pavlov B. L. La colonie russe dans un Grand Bétchkrek (Petrovgrade — Zrenjanine). Зренянин, 1994; Pouchkareva–Rybkina T. Les émigrés de la Russie dans la vie scientifique et culturelle de Zagreb. Zagreb, 2007. 21 Nitobourg E. L. Près des sources de la diaspora russe aux États–Unis: la Deuxième vague // Les États–Unis: l’économie, la politique, l’idéologie. 1998. № 8. P. 70–83; Du même auteur. Le destin des émigrants russes de la deuxième vague en Amérique // L`histoire nationale. 2003. № 2. P. 102–114. 22 Nitobourg E. L. Les Russes aux États–Unis. L’histoire et les destins: 1870– 1970. L’essai ethnohistorique. М, 2005; Routchkina A. B. La diaspora russe aux États–Unis l’Amérique dans la première moitié du XX siècle. М, 2006; 23 Bolkhovitinov N. N. La Russie découvre l`Amérique. 1732–1799. М., 1991; etc.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

322

E. I. Pivovar

L’histoire de l’Amérique Russe (1732–1867): En 3 v. V. 1: la fondation de l’Amérique Russe (1732–1799) / Le réd. resp. l’académicien N. N. Bolkhovitinov. М, 1997. P. 9–10. 25 Op. cit. Korolev N. Les pays de l’Amérique du Sud et la Russie (1890– 1917). Chisinau, 1972; Toudorianu N. Les aperçus de l’émigration russe de travail de la période de l’impérialisme. Chisinau, 1986; Strelka A. La population slave dans les pays de l’Amérique latine. Kiev, 1980. 26 L’étranger russe en Amérique latine. М, 1993; Dik E. L. L’émigration de Russie en Argentine à la fin duXIX — début du XX s. // l’Amérique Latine. 1991. № 6; Sizonenko A. M. La diaspora russe en Amérique Latine: les problèmes de la préservation de l’originalité nationale // l’Histoire de l’étranger russe: les problèmes de l’adaptation des migrants au XIX–XX siècles: recueil des articles de l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1996; Moseïkina M. N. La contribution à l’étude de la révélation et la systématisation des sources sur l’histoire de l’adaptation de l’émigration russe en Argentine et au Brésil dans les annèes 1920–1930 / /les sources sur l’histoire de l’adaptation des émigrants russes au 19–20 siècles: recueil des articles de l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1997; Du même auteur. Les personnes déplacées russes au Venezuela: (1940– 1950) // l’Histoire de l’étranger russe: l`émigration de l`URSS — Russie en 1941–2001: recueil des articles de l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 2007; Rossiïski M. L. L’étranger russe à Cube: les pages de l`histoire. М, 2002; Martynov B. F. Le Paraguay russe: la nouvelle sur le général Beljaev, les gens et les événements du siècle passé. М, 2006; etc. 27 Vladimirskaya T. L. Les Russes découvrent l’Amérique Latine. М, 1993; Du même auteur. Les colonies russes à Sel’ve // Les questions de l’histoire. 1993. № 5; Du même auteur. Les migrants russes au Paraguay//1995. № 11–12; Du même auteur. Les problèmes de l’adaptation des émigrants russes dans les pays de l’Amérique Latine // l’Histoire de l’étranger russe: les problèmes de l’adaptation des migrants à XIX–XX siècles. М, 1996; Du même auteur. Frei Montalva. Le futur Chili m’inspire l’espoir: les textes choisis. М, 1998. 28 Riabova V. I. L’émigration russe en Afrique en 1920–1945 М, 2005; Panova M. L. La vie culturelle de l’émigration russe de «première vague» en Tunisie // les notes historiques / Le réd. resp. l’académicien B. A. Ananitch. М, 2006. № 9 (127); Le même auteur. Les Russes en Tunisie: le destin de l’émigration de «la première vague». М, 2008. 29 Voir: Choulépova E. L. Le problème de l’adaptation de l’émigration russe (la Première vague). L’héritage culturel de l’émigration russe. 1917–1940. М, 1994; L’histoire de l’étranger russe: les problèmes de l’adaptation des migrants 24

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

323

au XIX–XX siècles М, 1996; Les sources sur l’histoire de l’adaptation des émigrants russes au 19–20 siècles:: recueil des articles de l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1997; Sélounskaya E. M. Les problèmes de l’intégration des émigrants à l’étranger russe dans l`entre-deuxguerres dans l’historiographie nationale // le vestnik de l’Université de Moscou. S. 8. L’histoire. М, 1998; Ll’adaptation socio-économique de l’émigration russe au XIX–XX siècles М, 1999; Britanova T. V. Les types de l’adaptation culturelle des émigrants russes de la première vague // La science, la culture et la politique de l’émigration russe: recueil des articles et des documents de la Conférence scientifique russe. Saint-Pétersbourg. Le 24–26 juin 2002 Saint-Pétersbourg, 2004; Ippolitov S. S. L`émigration russe et l’Europe: l’alliance n`ayant pas lieu. М, 2004; etc. 30 Sabennikova I. V. L’émigration russe (1917–1939): l’étude comparative et typologique. Tver, 2002; Les réfugiés russes: les problèmes de l’établissement, du retour dans le pays natal, le règlement de la position juridique (1920–1930): recueil des documents et des matériaux / par Z. S. Bocharova. М, 2004; La position juridique de l’émigration russe dans les annèes 1920–1930: recueil des travaux scientifiques. Saint-Pétersbourg, 2005; Bocharova Z. S. «.. . N’ayant pas accepté d`autre sujétion»: les problèmes de l’adaptation socio-juridique de l’émigration russe dans les annèes 1920– 1930. Saint-Pétersbourg., 2005. 31 Boudnicki O. V. Les ambassadeurs du pays inexistent // «Tout à fait personnellement et confidentiellement!»: B. A. Bakhmétev et V. A. Maklakov: la correspondance. 1919–1951: en 3 v. V. 1: Août 1919 — septembre 1921. М, 2001; Mironova E. M. Le soutien diplomatique de la formation de la colonie des réfugiés russes dans le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes (1917–1922) // L`exode russe. Série «L’étranger russe. Les sources et les études». М, 2004; Kononova M. M. Les représentations russes diplomatiques dans l’émigration (1917–1925). М, 2004; etc. 32 La science et la culture de l’étranger Russe: recueil des travaux scientifiques SPbGAK. V. 146. Saint-Pétersbourg., 1997; La mission culturelle de l’étranger russe. L’histoire et la modernité: recueil des articles. М, 1999; La Science, la culture et la politique de l’émigration russe: recueil des articles et des documents de la Conférence scientifique russe. Saint-Pétersbourg. Le 24–26 juin 2002 à Saint-Pétersbourg., 2004; Tchélychev E. P. Les travaux choisis: en 3 v. V. 2: la culture russe dans le contexte mondial. М, 2001. P 5; etc.. 33 Tésemnikov V. A. L`activité de l’institut russe scientifique à Belgrade // Le dévéloppement de l’idée publique dans les pays de l’Europe Centrale et du sud–est. М, 1991; Sabennikova I. V. L’émigration russe en Tchécoslovaquie: la

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

324

E. I. Pivovar

formation, la science, l’instruction // la Pédagogie. 1995. № 3. P 51–55; Aksenova E. P., Goriaïnov A. I. L’émigration scientifique russe des 1920–1930: d`après la correspondance de M. G. Popruzhenko et A. V. Florovski // la Philologie slave. 1999. № 4; Osovski E. G. L’héritage de l’émigration russe (20–50 les XX siècles) // le Maître. 1999. № 1. P 32–45; Kouramina N. V. L`école supérieure en Russie étrangère. 1920–1930. М, 2003; Erchov V. F, Kuramina N. V. Les institutions d’instruction russes à l’étranger: l’expérience des 1920– 1930// Les historiques. М, 2004. Edit. 7 (125); etc. 34 Ivanov A. E. L’étranger académique russe au XVIII — début du XX siècles: (pour l’organisation du problème scientifique et historique) // Les sources sur l’histoire de l’adaptation des émigrants russes au 19–20 siècles: recueil des articles de l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1997. 35 Liubina G. I. La formation de la diaspora russe scientifique à Paris // L’héritage culturel de l’émigration russe. 1917–1940: la conférence internationale scientifique. Moscou, le 8–12 septembre 1993: recueil des documents. М, 1993; Du même auteur. La Russie et la France. L’histoire de la coopération scientifique. М, 1996; Du même auteur. L’émigration russe scientifique de XIX s. à Paris: le regard général et les leçons // Lles questions des sciences naturelles et de la technique. 2002. № 2. 36 Goutnov D. A. L’école supérieure russe des sciences humaines à Paris (1901–1906 гг.). М., 2004. 37 Pashuto T. V. Les historiens–émigrants russes et les savants en Europe. М, 1992; Les savants russes et les ingénieurs dans l’émigration / Sous la rédaction de V. P. Borisov. М, 1993; Ll’émigration russe scientifique: vingt portraits / Sous la rédaction des académiciens G. M. Bongard–Lévine et V. E. Zakharov. М, 2001; Les intellectuels russes dans la patrie et à l’étranger: les nouveaux documents et matériaux: recueil des articles scientifiques. М, 2001; etc. 38 Ternovaya L. O. La diaspora russe intellectuelle: les tentatives de la politisation et la disparition // la Russie. La situation spirituelle du temps. 2001. № 1–2. 39 Vandalkovskaya M. G. P. N. Miliukov et A. A. Kizevetter: l’histoire et la politique. М, 1992; Du même auteur. La science historique de l’émigration russe: «la tentation eurasienne». М, 1997; Kantor R. E. Les historiens de l’étranger russe / /Les questions de l’histoire. 1993. № 1; Dournovtsev V. M. La vie et le destin de P. N. Savitski // L’héritage culturel de l’émigration russe. L. 1; Démina L. I. L’héritage des mémoires des historiens de l’étranger Russe: les aspects biohistoriographiques // La culture de l’étranger russe. М, 1995; Le roman scythique / Sous la rédaction de G. M. Bongard–Lévine. М,

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

325

1997; Emélianov U. N. S. P. Melgunov en Russie et dans l’émigration. М, 1998; Rogalcha N. A. Boris Brutskus — l’historien de l’économie nationale de la Russie. М, 1998; Sakharov A.. N. L`apotre de l’histoire de la «Russie sacrée» (Anton Vladimirovitch Kartachev) // L’histoire nationale. 1998. № 5; Kyzlasova I. L. L`histoire de la science nationale sur l’art du Byzance et de l` Ancienne Russie, 1920–1930: Selon les documents des archives. М, 2000; Bolkhovitinov N. N. Les savants–émigrants russes (G. V. Vernadksky, M de M de Karpovitch, M. T. Florinski) et la formation des etudes russes aux États– Unis. М, 2005. 40 Kaganovitch V. S. P. M. Bitsilli et son livre «les Éléments de la culture médiévale» // Bitsilli P. M. Les éléments de la culture médiévale. М; SaintPétersbourg., 1995; Medushevski A. N. Les problèmes de la démocratie moderne // Ostrogorkski M. Y. La démocratie et les formations politiques. М, 1997; Emélianov U. N. Op. cit.; Rogalina N. L. Op. cit.; voir aussi: A. V. Kartachev. Les essais sur l’histoire de l’église Russe. М, 1991; etc. 41 Voir, par exemple: Le noeud russe de l`identification eurasique. L`Orient dans la pensée russe: recueil des travaux des Eurasiens. М, 1997; voir aussi: L`Eurasie: les regards historiques des émigrants russes / Sous la rédaction de L. V. Ponomareva. М, 1992; etc. 42 Rostovtsev M. I. La science russe en exil. Les articles publicists choisis. 1906–1923. М, 2002; Kondakov N. P. Les souvenirs et les pensées / rec. par I. L. Kyzlasova М, 2002; le Monde de Kondakov: Les publications. Les articles. Le catalogue de l`exposition / rec. par I. L. Kyzlasova. М, 2004; etc. 43 Litvak B. G. Le journal améro–canadien. М: l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie, 1998. М.: ИРИ РАН, 1998. 44 Tésemnikov V. A. Les Russes dans les écoles de la Yougoslavie (1921– 1941) // Le rôle de l’étranger russe dans la préservation et le dévéloppement de la culture nationale. La conference scientifique. Moscou, le 13–15 avril, 1993: les thèses des exposés. М, 1993. P. 31–32; Goriaïnov A. N. L’école des émigrés russes en Bulgarie//La pédagogie. 1995. № 1. P. 76–82; Osovski E. G., Levkina V. A. L’école supérieure russe et les étudiants dans l`émigration (les années 20–40 du XX siècle) // Op. cit. 1999. № 4. P. 95–102; Postnikov E. S. Les étudiants de la Russie et le problème de la réception de la formation supérieure dans l’émigration //La mission culturelle de l’étranger russe. Le passé et la modernité: recueil d` articles. М, 1999; Béguidov А. М. La formation militaire dans l`étranger russe. 1920–1945. М, 2001; Les étudiants russes: les conditions de la vie et la vie quotidienne (XVIII–XXI siècles). М, 2004; Pivovar E. I., Ershov V. F. Les écoles militaires et l’idée militaire–scientifique de l’émigration blanche en 1920–1930 // Le rôle de l`étranger russe dans la préservation et le

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

326

E. I. Pivovar

développement de la culture nationale / l`Institut de l`histoire de Russie de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1993. 45 Dolguikh A. I. L’émigration des cosaques en1920–30 // Les cosaques de la Russie: les problèmes de l’histoire des cosaques. М, 1993; Kirienko U. K. Les cosaques dans l’émigration: les discussions sur ses destins (1921–1945) // Les questions de l’histoire. 1996. № 10; Ratouchniak O. V. Les cosaques du Don et de Kouban dans l’émigration (1920–1939). Krasnodar, 1997; Parfenova E. V. Les cosaques dans l’émigration: les questions de l’analyse comparative des sources // IL`étude des sources et la méthode comparative dans les sciences humaines. М, 1996; Du même auteur. L’émigration des cosaquse en Tchécoslovaquie // L’émigration russe en Tchécoslovaquie. Saint-Pétersbourg., 1997; Khoudoborodov A. L. Loin de la Patrie: les cosaques russes dans l’émigration. Tchéliabinsk, 1997; etc. 46 Ganine V. V. Le système de la préparation cadres juridiques à l` URSS et à l’étranger russe. 1917 — le milieu des années 1980. М, 2001; Grichounkina M. G. Les corporations professionnelles des juristes dans l’étranger russe. 1920–1930. М, 2004; Du même auteur. Le barreau russe dans l’émigration en 1920–1930. М, 2005; etc. 47 Pivovar E. I., Erchov V. F. Les écoles militaires et la pensée militaire– scientifique de l’émigration blanche en 1920–1930 // Le rôle de l’étranger russe dans la préservation et le développement de la culture nationale. М, 1993; Domnine I. V. L`étranger militaire russe: les affaires, les gens, les pensées (les années 20–30) // Les questions de l’histoire. М, 1995; Erchov V. F. L’émigration militaire et le régime bolcheviste à l`URSS // L’étranger russe. Les bilans et les perspectives de l’étude: les thèses des exposés et les messages de la conférence scientifique du 17 novembre 1997 М, 1997; Du même auteur. L’étranger russe militire et politique en 1918–1945. М, 2000; Béguidov A. M. La formation militaire en Russie étrangère. М, 2001; Goldine V. I. L’armée en exil. Les pages de l’histoire de l`ORVS. Arkhangelsk; Mourmansk, 2002; Kremnev S. S. L`activitééditrice militaire de l’émigration russe: qu’est–ce que c’est ? // Les bords: le recueil d`information analytique sur l’étranger russe. 2002. Edit. 1. P. 39–40; etc. 48 Dostovalov E. I. Sur les blancs et la terreur blanche // les archives russes: l’histoire de la Patrie dans les témoignages et les documents. М, 1995. V. 6; Erchov V. F. L’émigration militaire et le régime bolcheviste à l`URSS; Du même auteur. L’étranger russe militaire etpolitiqueen 1918–1945 М, 2000; Tchistiakov K. A. Tuer pour la Russie! De l’histoire de «l’activisme» des émigrés russes. 1918–1939 М, 2000; Poutchkov S. N. L’activisme politique de la jeunesse de la Russie étrangère (1920–1930). М, 2004; etc.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

327

Zakharov V. V, Koluntaev S. A. L’émigration russe dans le mouvement antisoviétique et antistalinien (1930–1945) // Les documents sur l’histoire de ROD. Edit. 2. М, 1998; Tsourganov U. La revanche ratée: l’émigration blanche dans la Deuxième Guerre mondiale. М, 2001; Drobiazko S. I. Sous les étendards de l’ennemi: les formations antisoviétiques au sein des armées germaniques. 1941–1945. М, 2004; Entre la Russie et Staline: l’émigration Russe et la Deuxième Guerre mondiale. М, 2004; Smyslov O. S. Les légions maudites: les traîtres de la Patrie au service d’Hitler. М, 2006; etc. 50 Erchov V. F. Les conceptions des émigrés blancs de la restauration de la structure de l’État russe // Le centaure: la revue historique et politique. М, 1994; Bordugov G. А., Ouchakov A. I., Tchurakov V. U. L’affaire blanche: l’idéologie, les bases, les régimes du pouvoir: les essais historiographiques. М, 1998; Koudinov O. A. Lles projets constitutionnels du mouvement blanc et les théories constitutionnelles et juridiques de l`émigration blanche russe (1918–1940), ou Pour quoi on les fusillait et déportait. М, 2006. 51 Pospelovski D. V. De l’histoire de l’étranger d`église russe // l’Église et le temps. 1991. № 1; Du même auteur . L’Eglise orthodoxe russe au XX siècle. М, 1995; Chtrikker G. L’Eglise orthodoxe russe au temps soviétique. М, 1995. L. 1–2; Mitrofanov Géorguy. L’Eglise orthodoxe en Russie et dans l’émigration dans les années 20. Saint-Pétersbourg., 1995; La mission russe spirituelle à Jérusalem. Jérusalem, 1996; Kosik V. I. L’Église russe en Yougoslavie. 1921–1939 // la Philologie slave. 1996. № 6; Talalaï M. G. L’église orthodoxe russe à Rome. Rome, 1994; Du même auteur . L’église de Nativité du Christ à Florence. Florence, 1993; Du même auteur. L’église russe à S. –Remo. S. –Remo, 1994; Nikitine A. K. Les étapes et les méthodes de l’unification de la communauté orthodoxe russe en Allemagne en 1935–1939//L’émigration russe en Europe; Du même auteur. Le régime nazi et la communauté orthodoxe russe en Allemagne (1933–1945). M., 1998; Parfenova E. V. La formation orthodoxe dans l’émigration (années 20–30 du XX siècle)//Les notes historiques. М, 2004. Edit. 7 (125). М, 2004; Popov A. V. L`étranger orthodoxe russe: l’histoire et les sources. М, 2005; etc. 52 PierlingP. Le prince Gagarine et ses amis. P., 1996. 53 Tempest R. N. Une tasse de thé chez Schelling//Le symbole. 1991. № 26; Du même auteur. Entre le Rhin et la Seine: de jeunes années de I. Gagarine//Op. cit. 1994. № 32. 54 Tsymbaéva E. N. Les catholiques russes: le remplacement des fois // Le vestnik de l`Université de Moscou. Série. 8. L’histoire. 1997. № 6; Du même auteur. La voie des recherches du prince Gagarine//Les questions de la philosophie. 1996. № 7; Du même auteur. Le catholicisme russe comme 49

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

328

E. I. Pivovar

le courant public philosophique du siècle: L`exposé de la thèse de candidat d`histoire. M., 1996. Du même auteur. Les archives de la Bibliothèque slave de Paris//Le vestnik de l’Université de Moscou. Série. 8. L’histoire. 1995. № 6; Du même auteur. Le catholicisme russe: le passé oublié du libéralisme russe. М, 1999; etc. 55 Giteiman Z. A. Gentry of Ambivalence: The Jews of Russia and the Soviet Union. N., 1998; Baron S. The Russian Jews under Tsars and Soviets, N. Y., 1978; Levin TV. Jews in the Soviet Union since 1917. N. Y., 1988; Guilbert M. L’atlas sur l’histoire du peuple juif. Jerusalem; N. Y., 1990. 56 Simonova A. Le pouvoir soviétique dans la lutte contre le sionisme «contre–révolutionnaire» 1919–1925//La conférence internationale annuelle sur le judaïsme «SEFER». L’été, Moscou, 1998; Du même auteur. Les guers et les samedis communistes de la Kuban dans la description d`un sioniste anonyme de Rostov (1917)//Vestn. De l`Université juive à Moscou. 1998. № 1 (17); Du même auteur. Le sionisme à l’aube du pouvoir soviétique//Létranger. 1998. № 29 (138); etc. 57 Boudnicki O. V. Les Juifs russes entre les rouges et les blancs. М, 2006. 58 Soviet Jewry in the Decisive Decade, 1971–1980 / Ed. Robert O. Freedman. Duke University Press, 1980; Yaacov Ro’i. The struggle for Soviet Jewish Emigration, 1948–1967. Cambridge University Press, 1991; Laury P. Salitan. Politics and Nationality in Contemporary Soviet–Jewish Emigrarion, 1968–89. L., 1992; etc. 59 Solomon H. Schwarz. The Jews in the Soviet Union. N. Y., 1959; Mordechai Altshuller. Soviet Jewry Since the Second World War. Population and Social Structure. N. Y., 1987; Jews and Jewish Life un Russia and the Soviet Union / Ed. by Y. Ro’I. L., 1995; etc. 60 L’histoire économique de la Russie aux XIX–XX siècles: le regard moderne / Le réd. resp. l’académicien de l’Académie des Sciences de la Russie V. A. Vinogradov. М, 2000; La propriété au XX siècle / Le réd. resp. l’académicien de l’Académie des Sciences de la Russie V. V. Alekseev. М, 2001; etc. 61 Bokhanov A. N. L’élite d`affaires de la Russie, 1914. М, 1994; Petrov U. A. Les banques d’affaires de Moscou: la fin du XIX s. — 1914. М, 1997; Du même auteur. La dynastie des Riaboushinski. М, 1998; Ananitch B. V., Ganéline R. Ch. Sergey Iuliévitch Vitte et son temps. М, 1999; Kroupina Т. D. Les Katuars russes: vers l’histoire de la dynastie patronale//La Russie à la limite des XIX–XX siècles: les documents des lectures scientifiques dédiés à V. I. Bovykine. М, 1999. 62 Gribentchikova O. A. Les sources sur l’histoire des entreprises russes dans l’émigration//L`étude des sources et la méthode comparative dans la science

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

329

humaine. М: Université d`Etat des sciences humaines, 1996; Du même auteur. La création des organisations des entrepreneurs russes dans l’émigration//La jeune science à la limite des deux siècles. М: Université d`Etat des sciences humaines, 1997; Du même auteur. La création du petit business dans l’émigration en 1920–1921//Le passé. М, 1997; Pivovar E. I., Gribentchikova O. A. Certains problèmes de l’histoire du business russe en Russie étrangère (20–30)//Tr. des lectures scientifiques consacrées à la mémoire de l’avionneur I. I. Sikorski. Le 25–29 mai 1999 М, 1999; Pivovar E. I., Gribenchikova O. A. La publicité du business russe comme source sur l’histoire de la Russie étrangère 20–30//Les problèmes de l’histoire économique: l`individu et la société dans l’économie mondiale. Pour XIII congrès international des historiens (Buenos–Aires, 2002). М, 2002; Shatsillo M. K. Les entrepreneurs russes dans les premières années de l’expulsion//La Russie à la limite des XIX–XX siècles; Ipatova A. S. L’émigration russe à Shanghai: l’activité commercial et patronale comme le moyen de l’adaptation et de l’autoaffirmation (20–30 années du XX siècle)//La Chine dans le dialogue des civilisations: pour le 70 anniversaire de l’académicien M. L. Titarenko. М, 2004. 63 Dokachéva E. S. Le musée russe historic–culturel à Prague. М, 1993; Muromtseva L. P., Perkhavko V. B. Les collections du musée de l’émigration russe en France et en Yougoslavie//Vest. De l`Université de Moscou. Série. 8. L’histoire. М, 1998. № 2. P. 234–240; Bykova A. G., Ryzhenko V. G. Les entreprises — gardiens de la mémoire historique de l’émigration russe: les musées, les archives, les bibliothèques. М, 2003; Tabolina T. V. L`étranger russe en Californie: le musée de la culture russe à San Francisco et les archives Hoover à l’Université de Stendford. М, 2004; Mouromtséva L. P. L`histoire et la culture de la Russie dans les collections du musée de l’émigration//L’histoire et les historiens: 2003: le messager historiographique / l’Académie des Sciences de la Russie. L`Institut de l`histoire russe. М, 2003. P. 192–244; Du même auteur. Les reliques de l’émigration russe d’après la révolution en France//Les bords: le recueil analytique d`information sur l’étranger russe. Saint-Pétersbourg., 2007. Edit. 8. P. 14–23; Katagotchina M. V. Les antiquaires du Paris russe 1920–1930// Op. cit. P. 24–27; etc. 64 Lévochko S. S. L’architecture russe en Mandchourie. La fin du XIX — la première moitié du XX siècle. Khabarovsk, 2003; Haït V. L. Les problèmes et les méthodes de l’étude de l’oeuvre architecturale des architectes russes en dehors de la Russie et des émigrants russes//Les questions de l’histoire universelle de l’architecture. М, 2004. Edit. 2. P. 236–239; L’héritage architectural de l’étranger russe. La deuxième moitié du XIX — la première moitié du XX siècle. SaintPétersbourg., 2008.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

330

E. I. Pivovar

Litavrina M. Le Paris théâtral russe. М, 2003; Tolstoï А. V. Les peintres de l’émigration russe. М, 2005; Voir aussi: Vaganova N. M. L`émigration théâtrale russe en Europe Centrale et sur les Balkans: les essais. Saint-Pétersbourg., 2007. 66 Volkova G. V. La photographie dans la vie politique, sociale et culturelle de l’étranger Russe (1920–1930)//Le nouveau messager historique. М, 2007. № 2 (16). P. 252–265. Du même auteur. La photographie et la société de la Russie étrangère. 1920– 1930. М, 2007; etc. 67 Yanguirov R. M. Dans le cadre et derrière le cadre. Les cinéastes–émigrants russes en France (1924–1930)//La diaspora: les nouveaux documents. Paris; Saint-Pétersbourg., 2001. Edit. II; Saint-Pétersbourg., 2002. Edit. III; SaintPétersbourg., 2003; Edit. V; Du même auteur. Le facteur émigrant dans les liens du cinema russe–allemand dans la première moitié des années 1920 //Berlin russe. 1920–1945: la conférence internationale scientifique. Le 16–18 décembre 2002; etc. 68 A. I. Gertsen, N. P. Ogarev et leur entourage. М, 1992; Korotaév F. S. Plehanov G. V.: l`individu et le politique. Perm, 1992; Roudnitskaya E. L. Le blanquisme russe: Pierre Tkatchev. М, 1992; Vasiliev A. V. En lisant «les lettres historiques» de P. L. Lavrov. М, 1993. 69 L’émigration russe jusqu’à 1917 — le laboratoire de la pensée libérale et révolutionnaire / Sous la rédaction de J. Sherrer, B. Ananitch. Saint-Pétersbourg., 1997. 70 Ourilov I. H. L`histoire de la socio–démocratie (menchévisme) russe. М, 2000. 71 Grossoul V. Y. Les liens internationaux de l’émigration russe politique dans la 2–ème moitié du XIX siècle. М, 2001; Guénis V. «Le non retour politique», ou la naissance de «l’émigration soviétique» (le mystificateur Iakov Bad’jan, ses «doubles» et le bureau étranger des opposants)//La diaspora. Les nouveaux documents. Paris; Saint-Pétersbourg., 2007. Edit. IX; etc. 72 Lesure М. Les sources de 1’histoire de Russie aux archives nationales. P., 1970. 73 Doumova N. G. Le libéralisme en Russie: la tragédie de l’incompatibilité. Le portrait historique de P. N. Miliukov. М, 1993; Basmanov M. M, Guérasimenko G. A, Gussev K. V. Alexandre Fedorovitch Kérenski. Saratov, 1996; Ourilov I. H. U. O. Martov. Le politique et l’historien. М, 1997; Polner T. I. La vie du prince G. E. Lvov. La personnalité. Les opinions. Les conditions de l’activité. М, 2001. 74 Sabennikova I. V. Le général et le particulier dans la position de la diaspora russe de la première vague: le matériel méthodique. Tver, 1992; Tarlé G. Y. L’histoire de l’étranger russe: les termes; les principes de la périodisation. 65

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

331

L’héritage culturel de l’émigration russe 1917–1940. L. 1. М, 1994; Pouchkareva N. L. L`apparition et la formation de la diaspora russe à l’étranger//L’histoire nationale. 1996. № 1; etc. 75 RaeffM. Russia Abroad: A Cultural History of the Russian Emigration. 1919–1939. N. Y.; Oxford, 1990; Raev M. La Russie à l’étranger: l’histoire de la culture de l’émigration russe. 1919–1939. М, 1994. 76 L’émigration russe en Turquie, en Europe du Sud-Est et Centrale dans les années 20 (les réfugiés civils, l’armée, les écoles): le manuel pour les étudiants / E. I. Pivovar, E. N. Evséeva, V. F. Erchov etc. М; Goettingen, 1994. 77 Le rôle de l’étranger russe dans la préservation et le dévéloppement de la culture nationale: la conférence scientifique. Moscou, le 13–15 avril 1993: les thèses des exposés. М, 1993. 78 L’héritage culturel de l’émigration russe: 1917–1940: la conférence internationale scientifique. Moscou, le 8–12 septembre 1993: recueil de documents. М, 1994. L. 1–2. 79 Antropov O. K. L’histoire de l’émigration nationale: le manuel. L. 1: la sphère de l’activité sociale et politique. Astrakhan, 1996; L`industrie du livre et de la bibliographique de l’étranger russe: le manuel / G. V. Mikheeva, I. A. Shomrakova, P. N. Bazanov, I. L. Polotovskaya. Saint-Pétersbourg., 1999; Le journalisme de l’étranger russe des XIX–XX siècles: le manuel / Sous la rédaction de G. V. Zhirkova. Saint-Pétersbourg., 2002; Bazanov P. N, Shomrakova I. A. Le livre de l`étranger russe. De l’histoire de la culture de livre du XX siècle: materiel didactique. Saint-Pétersbourg., 2003; Erchov V. F. L’émigration russe militaire et politique en 1920–1945: le manuel pour le cours spécial / Le réd. resp. E. I. Pivovar. М, 2003. 80 La Russie en exil. Les destins des émigrants russes à l’étranger / E. I. Pivovar, E. I. Aldukhova, V. F. Erchov etc. М, 1999. 81 La discussion du travail collectif «la Russie en exil: les destins des émigrants russes à l’étranger»//Les problèmes théoriques de l’étude historique. Les travaux de la faculté d`histoire de l’Université de Moscou Lomonossov: le bulletin analytique d`information du Centre des problèmes théoriques de la science historique / Sous la rédaction du membre–cor. de l’Académie des Sciences de la Russie S. P. Karpov. Edit. 3. Novembre 2000. М, 2000. P. 103–104. 82 Les Russes sans patrie. Les essais de l’émigration antibolcheviste des années 20–40 / E. V. Alekséeva, L. I. Démina, E. N. Evséeva etc. М, 2000. 83 Aldukhova E. M. La composition sociale de l’émigration russe dans le Royaume des Serbes, les Croates et des Slovènes: (selon les documents du questionnaire 1921–1923): l`exposé de la thèse de candidat des sciences historiques . М, 1996; Pivovar E. I., Simonova A. V. La formation de la base

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

332

E. I. Pivovar

de données sur l`histoire du mouvement sioniste en Russie soviétique dans les années 20: d`après les documents des participants du mouvement//L’histoire et l’ordinateur. 1998. № 23. 84 Les problèmes des documents étrangers d’archives liés à l`activité des Russes à l`étranger. М, 1997; Popov A. V. L`étranger russe et les archives. Les documents de l’émigration russe dans les archives de Moscou: les problèmes de la révélation, le regroupement, la description, l’utilisation. М, 1998; L’institution Hoover:le microfilmage et l’organisation de l’appareil de renseignements et de recherché pour les collections du Musée de la culture russe à San Francisco. San Francisco, 2000; recueil d`articles. М, 2001; etc. 85 Pikhoïa R. G. Les réflexions sur la réforme d’archives//L’annuaire arhéographique. 1994. М, 1996; Kozlov V. P. La réformation des archives en Russie et la publication des documents sur l’histoire du XX siècle//Les problèmes de la publication des documents sur l’histoire de la Russie au XX siècle: les documents de la conférence scientifique et pratique russe des travailleurs scientifiques et d’archives. М, 2001; Kozlov V. P. Les problèmes de la publication des documents sur l’histoire de la Russie au XX siècle. М, 2001; Du même auteur. Les archives de la Russie comme le paramètre des changements politiques, socio–économiques et publics à la limite des millénaires//La Russie en train de changer et les archives russes à la limite des deux siècles: les documents de la conférence du 1–2 mars 200. 1 М, 2002; etc. 86 Les archives audiovisuelles à la limite des XX–XXI siècles (l’expérience nationale et étrangère) / Sous la rédaction deV. M. Maguidov. М, 2003; Maguidov V. M. Les documents de cinéma et de photo dans le contexte de la connaissance historique. М, 2005. 87 Aldukhova E. M. La composition sociale de l’émigration russe dans le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes.. . Gribentchikova O. V. Le business russe dans l’émigration: (années 20): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 1997; Parfenova E. V. L’émigration des cosaques en Europe dans les années 20: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 1997; Simonova A. V. Le mouvement sioniste en Russie Soviétique (1917–20): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 1999; Erchov V. F. L’étranger russe militaire et politique en 1920–1945 (les organisations, l’idéologie, l’extrémisme): l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 2000; Béguidov A. M. La formation militaire de la Russie étrangère.. . Poutchkov S. N. L’activisme politique de la jeunesse de l’émigration russe en 1920–1930: l’institutionnalisation et l’idéologie: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2004; Grichounkina M. G. L`union

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

333

professionnelle des jurists russes dans l’émigration en 1920–1930: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Katagotchina M. V. L’activité entrepreneuse des antiquaires russes. La fin du XIX — le premier tiers du XX siècles: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; etc. 88 Baskakov O. O. L`idéologie de l’émigration russe monarchique des années 20–30 du XX siècle: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 1999; Chinkarouk M. S. Les périodiques militaires de l’émigration russe en 1920–30: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2000; Ippolitov S. S. L’activité russe de bienfaisance sur le territoire des actions des armées blanches et dans l’émigration. 1918–1924: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2000; Tchistiakov K. A. «L’activisme» dans le milieu de l’émigration russe: l’idéologie, les organisations, la pratique (1920–1930): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2000; Roudentsova U. I. L`adaptation sociale de l’émigration russe en France (1920): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2000; Kataéva A. G. Les éditions russes en Allemagne en 1920: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2000; Antonenko N. V. L`idéologie et le programme du mouvement monarchique de l’émigration russe: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Birukova K. V. Les unions des étudiants émigrés russes en Europe Centrale et de l’Est en 1920–1930:: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Kostina I. O. La bibliothéconomie en Russie étrangère en 1920–1930:: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Riabova V. I. L’émigration russe en Afrique en 1920–1945: l’institutionnalisation et l’activité: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Podrez S. V. La génèse et les problèmes de la diaspora moderne en Amérique latine: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2005; Koulikova N. V. La position politique et juridique des Russes en Chine du Nord-Est (1917–1931): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. Khabarovsk, 2005; Boïtchevski I. V. L’activité culturelle et civilisatrice de l’émigration russe en France dans les annèes 1920–1930: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2006; Dytchko S. N. L’émigration russe militaire en Yougoslavie en 1920–1945: l’institutionnalisation et l’activité: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2006; Sotnikov S. A. L’émigration militaire russe en France: l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2006; etc. 89 Khoudoborodov A. L. Les cosaques russes dans l’émigration: l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 1997; Emélianov U. N.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

334

E. I. Pivovar

S. P. Melgounov en Russie et dans l’émigration: l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 1998; Postnikov E. S. Les étudiants russe dans la patrie et à l’étranger en 1917–1927: l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 2000; Sabennikova I. V. L’émigration russe (1917– 1939): l’étude comparative et typologique: l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 2005; Botcharova Z. S. L’adaptation socio–juridique de l’émigration russe dans les années 1920–1930 (l’analyse historique): l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 2005; Routchkine A. B. La diaspora russe aux États–Unis dans la première moitié du XX siècle: l`exposé de la thèse de doctorat de sciences historiques. М, 2007. 90 Marinuk А. А. La formation de la base législative de la politique migratoire de la Fédération de Russie (1992–2003): l`exposé de la thèse de candidat de sciences historiques. М, 2007; etc. 91 Les fonds des anciennes «Archives Étrangers historiques russes» à Prague. Le guide des archives / Le réd. resp. T. F. Pavlov. М, 1999; Les archives d’État de la Fédération de Russie. Le guide. V. 4: Les fonds des archives d’État de la Fédération de Russie sur l’histoire du mouvement blanc et l’émigration / Réd. S. V. Mironenko. М, 2004. 92 Le catalogue des editions marines et militaires et les manuscrits de la collection de la société américano–russe «la Patrie» des Fonds russes de la culture / rec. par V. V. Lobytsyn. М, 2000; Pétrouchéva L. I. L’émigration russe en Yougoslavie dans les documents des archives yougoslaves et russes// Le messager de l’archiviste: le bulletin d’information. 2003. Mars–avril. № 2 (74); Du même auteur. L’émigration russe en Bulgarie//Les bords: le recueil analytique d`information sur l’étranger russe. Saint-Pétersbourg., 2007. Edit. 8. P. 66–69; Sabennikova I. V . L’émigration russe en Croatie: l’aperçu des archives//Op. cit. P. 6–9; etc. 93 Slatsev-Krymski A. A. La Crimée blanche. 1920; les mémoires et les documents. М, 1990; Savitch M. V. Les souvenirs. Saint-Pétersbourg., 1993; Guiacyntov E Les notes d`un’officier blanc. Saint-Pétersbourg., 1992; Dénikine A. I. Les essais de la révolte russe. М, 1991. V. 1–2; Le Nord blanc, 1918–1920: les mémoires et les documents. Arkhangelsk, 1993. Edit. 1–2; Jadan P. V. Le destin russe: (les notes du membre du NTS sur la guerre civile et la Deuxième Guerre mondiale). М, 1991; Le mouvement blanc: le début et la fin: recueil de souvenirs. М, 1991; Wrangel P. N. Les notes: (novembre 1916 — novembre 1920). М, 1991. V. 1–2; Makhrov P. S. Dans l’armée blanche du général Dénikine. Saint-Pétersbourg., 1994. 94 Poremski B. D. La stratégie de l’émigration antibolcheviste: les articles choisis, 1934–1997. М, 1998.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

335

Les problèmes de la publication des documents sur l’histoire de la Russie au XX siècle: les documents de la conference scientifique et pratique russe des travailleurs scientifiques et d’archives. М, 2001. P. З. 96 Les documents sur l’histoire du Mouvement de libération russe 1941– 1945: (les articles, les documents, les souvenirs). М, 1997. Edit. 1; М, 1998. Edit. 2. 97 Les enfants de l’émigration russe: le Livre, que les exiles rêvaient et n’ont pas pu publier. М, 1997. 98 Voir plus en détail: Kolodejnyï V. N., Repnikov A. V. Le centre de l’élaboration et de la réalisation des programmes d`interarchives des publications documentaires des archives fédérales: les premiers cinq ans//Le messager de l’archiviste: le bulletin d’information. Avril–juin 2007 № 2 (98). P. 5–11. 99 Le congrès russe étranger. 1926. Paris: les documents et les matériaux. М, 2006. 100 L’émigration russe militaire des années 20–40: les documents et les matériaux / l`Institut de l`histoire russe du Ministère de la Défense. V. 1. Ainsi l’exil a commencé. 1920–1922. Le premier livre. L’issue. М, 1998; L’émigration russe militaire des années 20–40: les documents et les matériaux / l`Institut de l`histoire russe du Ministère de la Défense. V. 3: le Retour... 1921–1924. М, 2002; L’émigration russe militaire des années 20–40. V. 1. Le deuxième livre. A l’étranger / l`Institut de l`histoire russe du Ministère de la Défense. М, 1998; L’émigration russe militaire des années 20–40: les documents et les matériaux / l`Institut de l`histoire russe du Ministère de la Défense. V. 2: les espoirs irréalisés.. . 1923. М, 2001. Voir aussi: La reconnaissance soviétique et l’émigration russe militaire des années 20–40: l’interview avec le consultant supérieur du bureau de presse du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie V. N. Karpov// L’histoire moderne et contemporaine. 1998. № 3. 101 De quoi nous avons été témoins.. .: la correspondance des anciens diplomates tsaristes, 1934–1940: recueil de documents en 2 l. М, 1998. L. 1: 1934–1937; L 2: 1938–1940. 102 «Tout à fait personnellement et confidentiellement!» B. A. Bakhmétiev — V. A. Maklakov: la correspondance. 1919–1951: en 3 v. V. 1: Août 1919 — septembre 1921. М, 2001; V. 2: Septembre 1921 — mai 1923. М, 2002. V. 3. М, 2004. 103 La Chine et l’émigration russe dans les journaux intimes de I. I.. et A. N. Serebrennikovi, 1919–1934: en 5 v. «Pour le moment, nous sommes heureux que rien ne nous menace pas… » / le texte préf. et prep. par le biographe, le dictionnaire et les comment. de A. A. Khisamoutdinov. Sous la réd. de S. M. Liandres. М, 2006. 95

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

336

E. I. Pivovar

Chirinskaya A. A. Biserte. Le dernier stationnement. М, 1999; Vasiltchikova M. I. Le journal intime de Berlin. 1940–1945 / préface, commentaires et notes de G. I. Vasiltchikov / Trad. de l`anglais. М, 1994; Andréev N. Е. Ce qui se rappelle: des souvenirs familiaux de Nikolay Efrémovitch Andréev (1908–1982). Tallinn, 1996. V. 1–2; Vichniak M. V. Les années de l’émigration. 1919–1969. Paris — New York. Les souvenirs. SaintPétersbourg., 2005; etc. 105 Paris russe: rec. / préface, commentaires et notes de Buslakova T. P. М, 1998; Berlin russe / préface, commentaires et notes de V. V. Sorokina. М, 2003; Prague: le regard russe: le Siècle dix–huitième — le siècle vingtième. М, 2003. 106 L’émigration russe en Europe. Années 20–30 du XX siècle. М, 1996; L’émigration russe en Europe en 1920–1930 Edit. 2. Saint-Pétersbourg., 2005; Les destins de la génération de 1920–1930 dans l’émigration: les essais et les souvenirs / par L. S. Flam. М, 2006; etc. 107 Chiriaev B. Les DP en Italie. Les notes d`un vendeur de poupées / Sous la rédaction de M. Talalaï. Saint-Pétersbourg., 2007. 108 Simonova I. Du carnet américain. М, 2002; Govorouchko E., Matonina E. Le jardinière ou les Russes en Amérique. М, 2003; Radzinski A. Y. Je vis en Amérique au cinquième étage. М, 2004; etc. 109 Sivrukova V. A. La vie dans la force majeure. Astana, 2006. 110 Russische Emigration in Deutschland 1918 bis1941 / Ed. K. Schlogel Munchen, 1995; Schlogel K. Der Grosse Exodus: Die Russische Emigration und ihre Zentren, 1917 bis 1941. Munchen, 1994; Gouseff C. Immigres russes en France (1900–1950). P., 1996; BashmakoffN., LeinonenM. Из истории и быта русских в Финляндии. 1917–1939 // Studia Slavica Finladensia. Helsinki, 1990. Т. VII; Bypuh Руска литературна Cp6uja 1920–1941. Београд, 1990; I russi e L’ltalia / A cura di V. Strada. Milano, 1995; Les Russes en Bulgarie / éd. par l’union des invalides russes et le fonds Russe de la miséricorde et de la culture en Bulgarie. Sofia, 1999; etc. 111 Voir: Schlegel K. Berlin, la gare Orientale: l’émigration Russe en Allemagne entre deux guerres (1918–1945). М, 2004; Yovanovitch M. Ll’émigration russe sur les Balkans. 1920–1940. М, 2005; etc. 112 Kanevskaya G. I. Les aperçus sur l’immigration russe en Australie (1923– 1947). Melbourne, 1998; Raïan N. V. La Russie – Harbin – l’Australie: la Préservation et la perte de la langue à l’exemple de la diaspora russe qui a vécu le XX s. en dehors de la Russie. М, 2005; Ménégaldo E. Les Russes à Paris. 1919–1939. М, 2001; Yoffe–Kemmplaïnen E. «SLAVICA» – la bibliothèque unique russe en Finlande// Lidée Russe. 1997. № 4185; Névalaïnen P. L`exode: l’émigration finlandaise de la Russie 1917–1939 Saint-Pétersbourg., 2005; Kurata Yuka. Les fonds d’archives 104

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

337

du Japon: vers l’étude du problème de l’émigration russe au Japon//La Russie Étrangère: 1917–1939: recueil d`articles. Saint-Pétersbourg., 2000; Suoméla U. La Russie étrangère: les regards idéologiques et politiques de l’émigration russe sur pages de la presse russe européenne en 1918–1940 Saint-Pétersbourg., 2004. 113 Voir: Le passé russe. New York. 1992–1997. № 1–7. 114 Voir: La nouvelle sentinelle: (la revue militaire–historique russe). 1995– 1997. № 1–5. 115 L’armée blanche.. . Le mouvement blanc: l’almanach historique de vulgarisation scientifique. Ekaterinbourg, 1996. № 1–6. 116 Voir: Vinogradov V. A. Les problèmes de l’activité d’information dans le domaine de la science sociale et humaine: les articles et les exposés: 30 ans à l’Institut de l`information scientifique sur les sciences humaines de l’Académie des Sciences de la Russie (1972–2001). М, 2001. P. 74. 117 Voir: Vinogradov V. A. Op. cit. P 10. 118 L’étranger russe: le livre d’or de l’émigration: le premier tiers du XX siècle: le dictionnaire encyclopédique biographique. М, 1997. 119 Voir: Ouliankina T. I. L`histoire du projet «le livre d’or de l’émigration russe» (Paris — New York)//l`Institut de l`histoire des sciences et techniques de l’Académie des sciences de la Russie. La conférence scientifique de 2003. М, 2003. P. 218–224. 120 L’étranger russe: les chroniques de la vie scientifique, culturelle et publique. 1920–1940. La France. М, 1993–1995; V. 1–4; Op. cit. 1941–1975. V. 5 (1)–8 (4). М, 2001–2002. 121 La science historique de l’émigration russe dans les années 20–30 du XX s.: (la Chronique). М, 1998. 122 Routytch N. Le repertoire biographique des grades supérieurs de l’armée Volontaire et des Forces armées du Sud de la Russie (les Documents pour l’histoire du mouvement blanc). М, 1997. 123 Chmaglit R. G. Le mouvement blanc. 900 biographies des plus grands représentants de l’étranger russe militaire. М, 2006. Du même auteur. L’étranger russe au XX siècle. 800 biographies (les hommes d’État d’église et politiques; les hommes de lettres et les arts, les savants et la techniciens, les entrepreneurs; les chefs militaires, les chefs d’armée). М, 2007. 124 Nivier A. Les serviteurs du culte, les théologiens et les hommes d’église orthodoxes de l’émigration russe en Europe Occidentale et Centrale. 1920–1995: le répertoire biographique. М, Paris, 2007. 125 Alexandrov E. A. Les Russes en Amérique du Nord: le dictionnaire biographique. Hemden; San Francisco; Saint-Pétersbourg., 2005.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

338

E. I. Pivovar

L’encyclopédie littéraire de l’étranger russe. 1918–1940. V. 2: les périodiques et les centres littéraires. М, 2000; L’encyclopédie littéraire de l’étranger russe. 1918–1940. V. 4: la littérature universelle et l’étranger russe. М, 2006. 127 Kornilov A. A. Le clergé des personnes déplacées: le dictionnaire biographique. Nijni Novgorod: le laboratoire de recherches «l’étranger russe:, 2002. 128 Grezine I. Inventaire nominative des sépultures russes du Cimétière de Saint–Geneviève–des–Bois. P., 1995; Le martyrologe de l’émigration russe navale (selon les editions de 1920–2000). М, 2001; Les tombes non oubliées: l’étranger Russe: les nécrologes. 1917–1997: à 6 т. / sous la réd. de E. V. Makarevitch. М, 1999–2005. V. 1–5. 129 Postnikov S. P. Les documents pour la bibliographie des travaux scientifiques russes à l’étranger (1920–1930). Belgrade, 1941; Du même auteur. La bibliographie: la politique, l’idéologie, la vie quotidienne et les travaux scientifiques de l’émigration russe. 1923–1957. Prague, 1957. Guéring A. Les documents pour la bibliographie des éditions militaires russes à l’étranger. Paris, 1968; L’émigration russe: les revues et les recueils en russe. 1920–1930: l’index général des articles. Paris, 1988; etc. 130 La littérature de l’étranger russe dans les fonds des bibliothèques de Moscou: le répertoire bref. М, 1993; Le catalogue général des éditions périodiques et en cours de l’étranger russe dans les bibliothèques de Moscou. 1917–1996. М, 1999; Le livre de l’Étranger Russe dans la réunion de la bibliothèque russe d’État, 1918–1991: la Bibliographie: en 3 p. М, 2002 etc. 131 Katchaki I. N. La bibliographie des réfugiés russes dans le royaume de S. Х. С. De (la Yougoslavie) 1920–1945 Arnhem, 1991; Arens D. Les livres russes à l’étranger. 1980–1995. М, 2002; Polanski P. Les editions russes en Chine, au Japon et en Corée: le catalogue de la réunion de la Bibliothèque Hamilton de l`U’niversité de Hawaï. М, 2002. 132 Koudriakova E. B. Ll’étranger. russe // L’aperçu des publications nationales de l`Institut de l`information scientifique sur les sciences humaines de l’Académie des Sciences de la Russie. Revue russe. Série. 5. 1996. № 1; Le vécu militaire. Paris, 1952–1974: l’Index des documents // Les travaux du Musée historique d`Etat. Edit. 128. М, 2003; L’émigration russe. Les revues et les recueils en russe 1981–1995: l’index général des articles. М, 2005. 133 Les éditions russes en Estonie. 1918–1940: les documents bibliographiques et référentiels pour l’étude de la vie culturelle de l’émigration russe. М, 1998; Abyzov U. I. Mais c’était publié à Riga. 1918–1944: l’essai historique bibliographique. М, 2006. 126

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

339

La Russie et l’émigration russe dans les souvenirs et les journaux intimes: l’index annoté des livres, des revues et des journaux publiés à l’étranger en 1917– 1911 En 4 v. / Le réd. scient. A. G. Tartakovski, T. Emmons, O. V. Boudnitcki. М, 2003–2006; L’étude de la littérature de l’émigration russe à l’étranger (1920– 1990): la bibliographie annotée (les monographies, les recueils des articles, les éditions bibliographiques et référentielles). М, 2002; etc. 135 L’orthodoxie russe à l’étranger: la bibliographie de la littérature et des sources: 1918–2006 / rec. par A. V. Popov. М, 2007. 136 Les Juifs dans la culture de l’Étranger Russe. Jérusalem, 1992–1996. V. 1–5; Le judaïsme russe à l’Étranger. Jérusalem, 1998–2003. V. 1/605/10; Les Juifs russes en Amérique. Saint-Pétersbourg, 2005–2007. L. 1–2 etc. 137 Freïnkman–Khroustaleva N. S., Novikov A. I. L`émigration et les émigrants. L’histoire et la psychologie. Saint-Pétersbourg, 1995. Poliakov U. A. Les problèmes de l’étude de l’histoire de l’étranger russe. М, 1996; Novikov A. I. Les problèmes méthodologiques de l’étude de la culture de l’Étranger Russe // La science et la culture de l’étranger russe. Saint-Pétersbourg, 1997; L’émigration et le rapatriement en Russie / V. Iontsev, N. Lebedev etc. М, 2001; Sabennikova I. V. Ll’émigration russe (1917–1939): l’étude comparative typologique. Tver, 2002; Tchélychev E. P. L’émigration russe: 1920–1930 М, 2002. 138 Lévine Z. I. La mentalité de la diaspora: (l’analyse systèmatique et socio– culturelle). М, 2001. 139 Sélounskaya V. M. Le problème de l’intégration des émigrants à l’étranger russe entre deux guerres mondiales dans l’historiographie nationale // Vest. De l`Université de Moscou. Série 8. L’histoire. 1998. № 1; Botcharova Z. S. L’historiographie moderne de l’étranger russe de 1920–1930 // L’histoire nationale. 1999. № 1; Pivovar E. I. L’étranger russe du XIX — la première moitié du XX siècles: certains bilans de l’étude du problème // Les notes historiques. М, 2003. № 3 (121); Du même auteur. Les nouvelles approches théoriques dans la science historique et l’enseignement de l’histoire nationale // L’histoire de la Russie au XX siècle. М, 2003; Du même auteur. L’étude et l’enseignement de l’histoire de l’étranger russe dans l’école supérieure dans les années 1990: l’expérience, les problèmes, les perspectives // La science historique et la formation à la limite des deux siècles / rec. par A. A. Danilov. М, 2004; Erchov V. F. L’émigration russe militaire en 1920–1945: les expériences de la mise en valeur historiographique étrangère en 80 ans // VI conférence scientifique sur l’histoire de l’étranger russe. Les problèmes de l’historiographie (la fin du XIX– XX siècles). М, 2001; Pronine A. A L`émigration russe dans l’historiographie modern / La revue internationale historique. 2001. № 16; etc. 134

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

340

E. I. Pivovar

La science, la culture et la politique de l’émigration russe: recueil des articles et des documents de la conférence scientifique russe. SaintPétersbourg, le 24–26 juin 2002 à Saint-Pétersbourg., 2004; L’histoire de l’étranger russe. L’émigration de l`URSS — de Russie en 1941–2001: recueil des articles de l`Institut de l`histoire russe de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 2007. 141 Poliakov U. A. L`adaptation et la migration — d’importants facteurs du processus historique // L’histoire de l’étranger russe. Les problèmes de l’adaptation des migrants au XIX–XX siècles: recueil des articles de l`Institut de l`histoire russe de l’Académie des Sciences de la Russie. М, 1996;Du même auteur. L’introduction // L`histoire de l’étranger russe. L’émigration de l`URSS — de Russie en 1941–2001. P. 4. 142 Vitkovskaya G. S. La migration forcée: les problèmes et les perspectives. М, 1993; La Russie et les pays de l`étranger proche: l’histoire et la modernité: recueil d`articles / Le réd. resp. S. L. Tikhvinski. М, 1995; La Russie et les pays de l`étranger proche: les repères politiques extérieures. М, 1997; Du même auteur. Le siècle des changements précipités. М, 2005; Tichkov V. A. Les essais de la théorie et la politique de la communauté ethnique en Russie. М, 1997; Du meme auteur. L’ethnologie et la politique: les articles de 1989– 2004 М, 2005; Savoskoul S. S. Les Russes du nouvel étranger. Le choix du destin. М, 2001; Kosmarskaya N. P. «Les enfants de l’empire» en Asie centrale postsoviétique: les pratiques adaptives et les progrès mentaux (les Russes en Kirghizie en 1992–2002). М, 2006; Vlasov A. V. L’impasse migratoire pour les pays postsoviétiques // EuroAsie: le bulletin analytique d`information. Novembre 2006 М, 2006; etc. 143 Les Russes dans l`étranger nouveau: la situation migratoire, la transmigration et l’adaptation en Russie / Le réd. resp. S. S. Savoskoul. М, 1994; La Russie et les pays de l`étranger proche: l’histoire et la modernité …; La Russie et les pays de l`étranger proche: les repères politiques extérieures …; Les migrations et les nouvelles diasporas dans les États postsoviétiques / Le réd. resp. V. A. Tichkov. М, 1996; Les migrants forcés: l’intégration et le retour / Le réd. resp. V. A. Tichkov. М, 1997; L’Asie centrale postsoviétique. Les pertes et les recouvrements. М, 1998; etc. 144 Le recueil des documents sur la formation des pays de l`étranger proche. М, 1993. 145 Jouravlev V. Pour la question du ravitaillement méthodologique et d’organisation du travail informatique et analytique avec les compatriotes à l’étranger // Euroasie: le bulletin analytique d`information. Mars 2006. М, 2006. P. 48. 140

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

341

Pivovar E. I., Sélounskaya N. B. Op. cit. P. 65; Tchoubarian А. О. Sur certaines tendances du développement de la science historique à la limite des deux siècles // la science historique et la formation à la limite des deux siècles. М, 2004. P. 38. 146

Chapitre III Sm.: Pushkareva N. L. Vozniknovenie i formirovanie rossijskoj diaspory za rubezhom // Otechestvennaya istoriya. 1996. № 1. S. 55. 2 Sm.: Grosul V. YA. Narody Rossii v revolyutsionnoj bor’be // Obshhnost’ sudeb narodov SSSR: istoriya i sovremennost: Sb. nauchnykh trudov. M., 1989. S. 150. 3 Sm.: Russkaya ehmigratsiya do 1917 g. — laboratoriya liberal’noj i revolyutsionnoj mysli / Pod red. YU. SHerrer i B. Аnan’icha. SPb., 1997. 4 Sm.: Bruk S. M., Kabuzan V. M. Migratsionnye protsessy v Rossii i SSSR. Vyp. 1. 1991. S. 31. 5 Sm.: Hourwich Y. Immigration and Labor. N. U., 1912. R. 71. 6 Sm.: Burgin G. Russkaya koloniya v Аmerike // Dvadtsat’ let russkoj sektsii Internatsional’nogo Rabochego ordena. N’yu-Jork, 1940. S. 25. 7 Sm.: Tizenko P. EHmigrantskij vopros v Rossii. 1820–1910. Libava, 1909. S. 12. 8 Sm.: Migratsionnye protsessy v Rossii i SSSR / IRI RАN. M., 1991. Vyp. 1. S. 63. 9 Sm.: Patkanov S. Itogi statistiki immigratsii v Soedinennye SHtaty Severnoj Аmeriki iz Rossii za desyatiletie 1900–1909. SPb., 1911. S. 26; Obolenskij V. V. Mezhdunarodnye i mezhkontinental’nye migratsii v dovoennoj Rossii i SSSR. M, 1928. S. 25. 10 Sm.: Russko-amerikanskij spravochnik. N’yu-Jork, 1913. S. 127. 11 Bagramov L. L. Immigratsiya v SSHА. M., 1957. S. 38. 12 Tudoryanu N. L. Ocherki rossijskoj trudovoj ehmigratsii perioda imperializma. Kishinev, 1986. S. 31–32. 13 Yanovskij S. Ya. Russkoe zakonodatel’stvo i ehmigratsiya // ZHurnal ministerstva yustitsii. 1909. № 4. S. 107. 14 Sm.: Simonova А. Sovetskaya vlast’ v bor’be s «kontrrevolyutsionnym» sionizmom 1919–1925 gg. // Mezhdunarodnaya ezhegodnaya konferentsiya po iudaike «SEFER». Leto, Moskva, 1998. 15 Sm.: Rossiya v izgnanii. Sud’by rossijskikh ehmigrantov za rubezhom / E. I. Pivovar, E. I. Аldyukhova, V. F. Ershov i dr. M., 1999. S. 349. 16 Sm.: Mel’man N. O sotsializatsii russkikh evreev-vrachej v SSHА // Russkie evrei v Аmerike. Kn. 2 / Red. — sost. EH. Zal’tsberg. SPb., 2007. 1

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

342

E. I. Pivovar

Sm.: Baderkhan F. Severokavkazskaya diaspora v Turtsii, Sirii i Iordanii (vtoraya polovina XIX — pervaya polovina XX veka). M.: IV RАN, 2001. S. 14–34. 18 Sm.: Brubejker R. «Diaspory kataklizma» v TSentral’noj i Vostochnoj Evrope i ikh otnosheniya s rodinami (Na primere Vejmarskoj Germanii i postsovetskoj Rossii) // Diaspory: Nezavisimyj nauchnyj zhurnal. M., 2000. № 3. S. 7. 19 Sm.: Takehsi Sakon. Voennoplennye v period russko-yaponskoj vojny 1904–1905 gg. // Rossijskie sootechestvenniki v Аziatsko-Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy tret’ej mezhdunarodnoj nauchno-prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 162. 20 Sm.: Kolosova V. O. Lagerya russkikh bezhentsev v Germanii (1919–1922) // Problemy istorii Russkogo zarubezh’ya. M.,2005. Vyp. 1. S. 118–119. 21 Sm.: Otchet o deyatel’nosti Upravleniya upolnomochennogo ROKK v Germanii za 1919–1923 gg. (GАRF. F. 6008. Op. 1. D. 16. L. 158). 22 Sm.: Rossiya v izgnanii. S. 57–58. 23 Sm.: Golinkov D. L. Krushenie antisovetskogo podpol’ya v SSSR (1917– 1925 gg.). M., 1975. S. 452. 24 Sm.: Shkarenkov L. K. Аgoniya beloj ehmigratsii. M., 1987. S. 22. 25 Sm.: Rossiya v izgnanii. S. 57. 26 Tam zhe. S. 58. 27 Sm.: Mukhachev Yu. V. Idejno-politicheskoe bankrotstvo planov burzhuaznogo restavratorstva v SSSR. M., 1982. S. 40. 28 Аndreev V. Vozvrashhenie v zhizn’ // Zvezda. 1969. № 5. S. 120. 29 Nekrasov B. Russkie v strane kenguru // Rossijskaya migratsiya: Informatsionno-analiticheskij zhurnal. 2007. № 10–11. S. 31. 30 Sm.: Ostrov Tubabao: Neizvestnye stranitsy russkoj ehmigratsii // Bol’shoj Vashington: Rossijsko-amerikanskij zhurnal. 2006. № 7(42). S. 55. 31 Vostok i Rossiya. M, 1993. CH. 1. S. 69. 32 Sm.: Obolenskij (Osinskij) V. V. Mezhdunarodnye i mezhkontinental’nye migratsii v dovoennoj Rossii i SSSR. M., 1928. 33 Sm.: Nikitin T. N. Rossijskaya politicheskaya ehmigratsiya kontsa XIX veka: idejnaya bor’ba mezhdu marksistami i revolyutsionnymi narodnikami: Dis. kand. ist. nauk. M., 1991. S. 17. 34 Sm.: Kiperman А. Ya. Raznochinskaya revolyutsionnaya ehmigratsiya (1861–1895). Tambov, 1980. S. 151. 35 Sm.: Mukhachev Yu. V. Ukaz. soch. S. 35–42; SHkarenkov L. K. Ukaz. soch. S. 23. 36 Kovalevskij P. E. Zarubezhnaya Rossiya: Istoriya i kul’turnoprosvetitel’skaya rabota russkogo zarubezh’ya za polveka (1920–1970). Parizh, 17

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

343

1971. S. 12; Zernov N. Russkoe religioznoe vozrozhdenie XX veka. Parizh, 1974. S. 25. 37 GАRF. F. 6425. Op. 1. D. 19. L. 8. 38 Sm.: Rossijskaya ehmigratsiya v Turtsii, YUgo-Vostochnoj i TSentral’noj Evrope 20–h godov (grazhdanskie bezhentsy, armiya, uchebnye zavedeniya): Uchebnoe posobie / E. I. Pivovar i dr. M.; Gettingen, 1994. S. 16. 39 Sm.: Kovalevskij P. E. Ukaz. soch. S. 32. 40 Sm.: Rossijskaya ehmigratsiya v Turtsii.. . S. 24–25. 41 Sm.: Poslednie novosti. Parizh, 1920. 25 dekabrya. 41 Sm.: Vol’noe kazachestvo. Praga, 25 marta 1931 g. № 77. S. 18–19. 43 Sm.: Jovanovich M. Rossiya v izgnanii // Russkaya ehmigratsiya v Yugoslavii. M., 1996. 44 Sm.: Russkaya ehmigratsiya: Literatura. Istoriya. Kinoletopis’: Materialy mezhdunarodnoj konferentsii. Tallinn, 12–14 sentyabrya 2002 g. / Red. V. KHazan, I. Belobrovtseva, S. Dotsenko. Ierusalim; Tallinn, 2004. 45 Sm.: Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii // Panorama Sodruzhestva. 2007. № 2. S. 88. 46 Tam zhe. S. 88–89. 47 GАRF. F. 6425. Op. 1. D. 19. L. 5ob. 48 Tam zhe. L. 2ob. 49 Sm.: Аfrika glazami ehmigrantov: Rossiyane na kontinente v pervoj polovine XX veka / А. B. Letnev, V. P. Khokhlova. M., 2002. S. 119. 50 Sm.: Varshavskij V. S. Nezamechennoe pokolenie. N’yu–Jork, 1956. S. 186. 51 Sm.: Parchevskij K. K. Po russkim uglam. M., 2002. S. 134. 52 Sm.: Sorokin P. Dal’nyaya doroga: Аvtobiografiya. M., 1992. 53 Zernov N. Ukaz. soch. S. 226. 54 Sm.: World Report. 1973. June 4. P. 27. 55 Sm.: Kozhin V. Politicheskij i idejnyj krakh rossijskoj kontrrevolyutsii za rubezhom. M., 1978. S. 17–18. 56 O sotsial’nom sostave rossijskoj ehmigratsii v YUgoslavii 1920–kh godov Sm.: Rossiya v izgnanii. S. 321–348; Аldyukhova E. M. Sotsial’nyj sostav rossijskoj ehmigratsii v Korolevstve serbov, khorvatov i sloventsev: (po materialam anketnogo obsledovaniya 1921–1923 gg.): Dis. kand. ist. nauk. M, 1996. 57 Sabennikova I. V. Zemsko-gorodskoj komitet pomoshhi russkim bezhentsam za granitsej (Zemgor): sostav, struktura i geograficheskie tsentry // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939: Sb. statej. SPb., 2000. S. 10. 58 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 138. 59 Sabennikova I. V. Ukaz. soch. S. 10.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

344

E. I. Pivovar

Sm.: Bocharova Z. S. «...Ne prinyavshij inogo poddanstva»: Problemy sotsial’no–pravovoj adaptatsii rossijskoj ehmigratsii v 1920–1930-e gody. SPb., 2005. 61 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 38. 62 Sm.: Martynov B. F. Russkij Paragvaj: Povest’ o generale Belyaeve, lyudyakh i sobytiyakh proshlogo veka. M., 2006. 63 Zernov N. Ukaz. soch. S. 226. 64 Davatts V. Kh. Gody: Ocherki pyatiletnej bor’by. Belgrad, 1926. S. 9–10. 65 Sm.: Shtyka А. L. K voprosu o klassovoj sushhnosti ideologii «belogo dela». Sumy, 1983. S. 7. 66 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 64. 67 Sm.: Bortnevskij V. Beloe delo (lyudi i sobytiya). SPb., 1993. S. 48. 68 Sm.: Sazonov R. Ukhod // Iskhod Russkoj armii generala Vrangelya iz Kryma. M., 2003. S. 558. 69 Sm.: Ratushnyak O. V. Kul’turnoe nasledie kazach’ej ehmigratsii // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 272. 70 Sm.: Biryukova K. V. Rossijskie studencheskie soyuzy v TSentral’noj i Vostochnoj Evrope v 1920–1930-e gg. M., 2004. 71 Sm.: Kolosova V. O. Lagerya russkikh bezhentsev v Germanii (1919–1922) // Problemy istorii Russkogo zarubezh’ya. M., 2005. Vyp. 1. S. 161. 72 GАRF. F. 6425. Op. 1. D. 19. L. 13–14. 75 Sm.: Martynov B. Paragvajskij Miklukho-Maklaj. M., 1993. S. 26–27. 76 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 57. 75 Sm.: Naselenie Rossii v XX veke. T. 1:1919–1939 gg., Otv. red. V. B. Zhiromskaya. M., 2000. S. 134. 76 Sm.: Polyan P. M. Deportatsiya sovetskikh grazhdan v Tretij Rejkh i ikh repatriatsiya v Sovetskij Soyuz // Materialy po istorii Russkogo Osvoboditel’nogo dvizheniya: Sb. statej, dokumentov i vospominanij. M., 1999. Vyp. 4. S. 337. 77 GАRF. F. 9526. Op. 4. D. 7. L. 1. 78 Аrkhiv vneshnej politiki RF. F. Politsovetnika. Op. 1. P. 1. D. 5. L. 75. 79 GАRF. F. 9526. Op. 4. D. 1. L. 5. 80 Tam zhe. L. 19. 81 Sm.: Nikolaev N. D. Sergej Milich Rafal’skij (1896–1981) // Literaturnoe zarubezh’e: Litsa. Knigi. Problemy. M.. 2005. Vyp. III. S. 120. 82 Sm.: Ovcharenko O. А. Russkaya literatura XX veka na rodine i v rasseyanii: teoreticheskie aspekty // Russkoe zarubezh’e. Istoriya i sovremennost’: Vestnik. M., 2004. № 1. S. 30. 83 Sm.: Russkoe natsional’noe men’shinstvo v EHstonskoj Respublike (1918–1940) / Pod red. prof. S. G. Isakova. Tartu, 2000. S. 21. 60

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

345

Sm.: Isakov S. Osnovnye ehtapy istorii russkoj obshhiny v EHstonii // Diaspory. M., 2002. № 3. S. 46–47; Gorokhov S., Lijmets А. Ob identichnosti natsional’nykh grupp zhitelej EHstonii (situatsiya v Narve) // Tam zhe. M., 2003. № 4. S. 8–9. 85 Sm.: Poleshhuk V. Polozhenie men’shinstv v EHstonii: pravovye aspekty (1991–2001 gg.) // Tam zhe. M., 2002. № 3. S. 101. 86 Sm.: Kurukin I. Z. EHpokha «dvorskikh bur’»: ocherki politicheskoj istorii poslepetrovskoj Rossii, 1725–1762 gg. Ryazan’, 2003. 87 Sm.: Shvajko V. Russkaya diaspora v Pol’she v 20–30 gg. XX veka // Diaspory. M., 2004. № 2. S. 187. 88 Sm.: Florya B. N. U istokov religioznogo raskola slavyanskogo mira (XIII v.). SPb., 2004. S. 7. 89 Sm.: Chemu svideteli my byli.. .: Perepiska byvshikh tsarskikh diplomatov, 1934–1940 gg.: Sb. dokumentov v 2 kn. M„ 1998. Ki. 2: 1938–1940. S. 199–200. 90 Sm.: Bulgakov V. F. Slovar’ russkikh zarubezhnykh pisatelej. N’yu–Jork, 1993. S. 209. 91 Sm.: Ivanov А. А. Pravovoe polozhenie russkoyazychnogo naseleniya EHstonii v mezhvoennyj period // Pravovoe polozhenie rossijskoj ehmigratsii v 1920–1930–e gody: Sb. nauchnykh trudov. SPb., 2005. 92 Sm.: Mejmre А. Obraz russkogo ehmigranta v ehstonskoj literature 1920–1930–kh gg. // Russkaya ehmigratsiya: Literatura. Istoriya. Kinoletopis’: Materialy mezhdunarodnoj konferentsii. Tallinn, 12–14 sentyabrya 2002 g. / Red. V. KHazan, I. Belobrovtseva, S. Dotsenko. Ierusalim; Tallinn, 2004. S. 291. 93 Russkaya obshhestvennaya zhizn’ v Litve: Russkij kalendar’. Kaunas, 1932. S. 1–2. 94 Kovtun А. Vozvrashhennye syuzhety: russkie Kaunasa (1918–1940) // Diaspory. M., 2004. № 2. S. 157. 95 Sm.: Suomela Y. U. Zarubezhnaya Rossiya: Idejno-politicheskie vzglyady russkoj ehmigratsii na stranitsakh russkoj evropejskoj pressy v 1918–1940 gg. SPb., 2004. S. 41. 96 GАRF. F. 200. Op. 1. D. 345. L. 136. 97 Sm.: Аndreev L. 805: Dnevnik (1914–1919). Pis’ma (1917–1919). Stat’i i interv’yu (1919). Vospominaniya sovremennikov (1918–1919). M.; SPb., 1994. S. 441. 98 Sm.: Nevalajnen P. Iskhod. Finskaya ehmigratsiya iz Rossii 1917–1939 gg. SPb., 2005. S. 163, 195. 99 Sm.: Simpson J. Refugees problem. L, 1939; Rossijskaya ehmigratsiya v Turtsii... S. 11. 100 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. 84

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

346

E. I. Pivovar

Sm.: Itenberg B. S. Rossijskaya intelligentsiya i Zapad. Vek XIX: Ocherki. M, 1999. S. 84–85. 102 Sm.: Cherednikova А. Yu. Povsednevnaya zhizn’ rossijskoj ehmigratsii v Vejmarskoj respublike // Problemy istorii Russkogo zarubezh’ya: . materialy i issledovaniya. M., 2005. S. 181. 103 Sm: Tskvilinski S. Byogryudelik — tatarskaya derevnya v Turtsii // Tatarskie novosti. M., 2004. № 12 (125). S. 9. 104 Sm.: Vittslak-Makarevich K. CHto rasskazyvayut SMI o «russkikh» v Germanii? //Diaspory. M., 2006. № 4. S. 83. 105 Sm.: Knizhnik-Vetrov I. S. Russkie deyatel’nitsy Pervogo Internatsionala i Parizhskoj Kommuny. M.; L., 1964. S. 165. 106 Sm.: Fondy Russkogo zagranichnogo Istoricheskogo arkhiva v Prage: Mezharkhivnyj putevoditel’. M., 1999. S. 207–213. 107 Sm.: Serapionova E. L. Rossijskaya ehmigratsiya v CHekhoslovatskoj respublike (20–30-e gg.). M., 1995; T. G. Masarik i «Russkaya aktsiya» CHekhoslovatskogo pravitel’stva: K 150-letiyu so dnya rozhdeniya T. G. Masarika: Materialy mezhdunarodnoj nauchnoj konferentsii. M., 2005; i dr. 108 Sm.: Rossijskaya ehmigratsiya v Turtsii.. . S. 78–114. 109 Sm.: Russkaya ehmigratsiya v YUgoslavii. M., 1996. S. 3. 110 Sm.: Pushkareva-Rybkina T. Ehmigranty iz Rossii v nauchnoj i kul’turnoj zhizni Zagreba. Zagreb, 2007. S. 197. 111 Sm.: Demidova O. R. «Obrazy Italii» i zarubezhnaya Rossiya (1920–1930-e gg.) // Russkie v Italii: Kul’turnoe nasledie ehmigratsii: Mezhdunarodnaya nauchnaya konferentsiya. M., 2006. S. 260. 112 Sm.: Komolova I. L. Russkoe zarubezh’e v Italii (1917–1945) // Russkaya ehmigratsiya v Evrope (20–30-e gody XX veka). M., 1996. S. 64. 113 Sm.: Rossiya i Italiya: Russkaya ehmigratsiya v Italii v XX veke. M., 2003. S. 12–39. 114 Tam zhe. S. 52–61. 115 Sm.: Kaznina O. А. Russkie v Аnglii: Russkaya ehmigratsiya v kontekste russko–anglijskikh literaturnykh svyazej v pervoj polovine XX veka. M., 1997. 116 Sm.: Lebedev V. Mysli o russkoj ehmigratsii // Volya Rossii. Praga, 1922. № 25. S. 8. 117 Sm.: Hangtington W. The Nomesick Million: Russia-out-of-Russia. Boston, 1933; Glenny M., Stone N. The Other Russia: The Experience of Exile. L., 1990. P. XVII. 118 Sm.: Raev M. Rossiya za rubezhom: Istoriya kul’tury russkoj ehmigratsii. 1919–1939. M., 1994. S. 44. 101

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

347

Sm.: Kovalevskij P. E. Ukaz. soch. S. 56. Sm.: Kaznina O. А. Russkie v Аnglii (ehmigratsiya 1920–30-kh gg.) // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 53. 121 Sm.: Konyukhova E. V. Russkij dom knyazej Golitsynykh v Londone // Kul’turnoe i nauchnoe nasledie rossijskoj ehmigratsii v Velikobritanii (1917– 1940-e gg.): Mezhdunarodnaya konferentsiya, Moskva, 29 iyunya — 2 iyulya 2000 g. M., 2000. S. 424–443. 122 Kaznina O. L. Russkie v Аnglii: Russkaya ehmigratsiya... S. 11. 123 Sm.: Chemu svidetelyami my byli... Perepiska byvshikh tsarskikh diplomatov. S. 135. 124 Bolkhovitinov N. N. Rossiya otkryvaet Аmeriku. 1732–1799. M., 1991. S. 4. 125 Sm.: Bashkirova G. B., Vasil’ev G. V. Puteshestvie v Russkuyu Аmeriku (Rasskazy o sud’bakh ehmigratsii). M., 1990. S. 39. 126 Sm.: Petrov V. Russkie v Аmerike. XX vek. Vashington, 1992. S. 10. 127 Smolyanskij G. B. Mirovaya ehmigratsiya i immigratsiya. M., 1926. S. 16. 128 Sm.: Burgin G. Russkaya koloniya v Аmerike // Dvadtsat’ let russkoj sektsii Internatsional’nogo Rabochego ordena. N’yu-Jork, 1940. S. 25. 129 Sm.: Russkoe otkrytie Аmeriki: Sb. statej, posvyashhennyj 70-letiyu akademika Nikolaya Nikolaevicha Bolkhovitinova. M., 2002. S. 379. 130 Sm.: Аleksandrov E. А. Russkie v Severnoj Аmerike: Biograficheskij slovar’. KHehmden; San-Frantsisko; SPb., 2005. S. 209. 131 Sm.: Chernenko А. M. Rossijskaya revolyutsionnaya ehmigratsiya v Аmerike (konets XIX v. 1917 g.). Kiev, 1989. S. 29. 132 Sm.: Raev M. Rossiya za rubezhom: Istoriya kul’tury russkoj ehmigratsii. 1919–1939. M., 1994. 133 Podrobnee sm.: Nitoburg Eh. L. Russkie v SSHА. Istoriya i sud’by. 1870– 1970. Ehtnoistoricheskij ocherk. M.. 2005; Ruchkin А. B. Russkaya diaspora v Soedinennykh SHtatakh Аmeriki v pervoj polovine XX veka. M., 2006. 134 Sm.: Bolkhovitinov N. N. Russkie uchenye-ehmigranty (G. V. Vernadskij, M. M. Karpovich, M. T. Florinskij) i stanovlenie rusistiki v SSHА. M., 2005; sm. takzhe: Riber А. Izuchenie istorii Rossii v SSHА // Istoricheskie zapiski. M.. 2000. № 3 (12). S. 65–105. 135 Okulevich G. Russkie v Kanade. Toronto, 1952. S. 42. 136 Yakovlev А. «Plakun–trava, plyvushhaya protiv vody» // Druzhba narodov. 1984. № 2. S. 210. 137 Sm.: Ruchkin А. B. Ukaz. soch. S. 411–412. 138 Sm.: Russkie amerikantsy v Kalifornii // Rossijskaya migratsiya: Informatsionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 16. 139 Sm.: Wynar Z. K. Encyclopedic Directory of Ethnic Newspapers and Periodical in the United States. Littleton, 1972. P. 224–247. 119

120

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

348

E. I. Pivovar

Sm.: Ruchkin А. B. Ukaz. soch. Govorushko E. H., Matonina E. H. Sadovnik, ili Russkie v Аmerike. M., 2003. S. 158. 142 Sm.: Podgorbunskij S. Novoe otkrytie «Russkoj Аmeriki» // Bol’shoj Vashington: Rossijsko-amerikanskij zhurnal. 2005. № 6 (41). S. 49. 143 Sm.: Dik E. L. Ehmigratsiya iz Rossii v Аrgentinu v kontse XIX — nachale XX v. // Latinskaya Аmerika. 1991. № 6; Vladimirskaya T. L. Russkie otkryvayut Latinskuyu Аmeriku. M., 1993; Ona zhe. Russkie migranty v Paragvae // Voprosy istorii. 1995. № 11–12; i dr. 144 Sm.: Voprosy istorii. 1995. № 11–12. S. 159. 145 Sm.: Migratsionnye protsessy v Rossii i SSSR. M., 1991. Vyp. 1. S. 79. 146 Sm.: Mosejkina M. N. Russkie peremeshhennye litsa v Venesuehle (1940– 1950–e gg.) // Istoriya rossijskogo zarubezh’ya. Ehmigratsiya iz SSSR–Rossii 1941–2001 gg.: Sb. statej IRI RАN. M., 2007. S. 154–158. 147 Sm.: Larin V. P. KHrupkaya granitsa: Tikhookeanskoe poberezh’e Rossii i vostochno–aziatskie kul’tury i tsivilizatsii // Rossijskie sootechestvenniki v Аziatsko–Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy tret’ej mezhdunarodnoj nauchno–prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 10. 148 Sm.: Melikhov G. V. Rossijskaya ehmigratsiya v Kitae (1917–1924 gg.). M., 1997. S. 58. 149 Sm.: Ivanov V. P. Rossijskaya koloniya na Dal’nem Vostoke v 1920–1930-e gg.: formirovanie i osnovnye tsentry // Rossiya: idei i lyudi. Sb. nauchnykh trudov. 2003. Vyp. VII. S. 80. 150 Sm.: Zhiganov V. Ehvakuatsiya Primor’ya // Poslednie boi na Dal’nem Vostoke. M., 2005. S. 739. 151 Stark Yu. Otchet o deyatel’nosti Sibirskoj flotilii 1921–1922 godov // Flot v Beloj bor’be. M., 2002. S. 486. 152 Sm.: Melikhov G. V. Rossijskaya ehmigratsiya v Kitae. S. 58. 153 Tam zhe. S. 54. 154 Vasilenko N. А. Naselenie polosy otchuzhdeniya KVZHD: opyt mezhnatsional’nykh kontaktov (1897–1917 gg.) // Gody. Lyudi. Sud’by: Istoriya rossijskoj ehmigratsii v Kitae: Materialy konferentsii. M., 1998. S. 14. 155 Sm.: Melikhov G. V. Evrejskaya koloniya v KHarbine // Byulleten’ Igud Iotsej Sin. 1997. № 349. S. 44–46. 156 Аblova N. E. KVZHD i rossijskaya ehmigratsiya v Kitae. Mezhdunarodnye i politicheskie aspekty istorii (pervaya polovina XX veka). M., 2005. S. 117. 157 Sm.: Kitaj i russkaya ehmigratsiya v dnevnikakh I. I. i А. N. Sereb­ rennikovykh, 1919–1934. V 5 t. T. 1: «Poka zhe my schastlivy tem, chto nichto ne ugrozhaet nam...» (1919–1934). M., 2006. S. 165. 140 141

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

349

Sm.: Аurilene E. Russkaya ehmigratsiya v Kitae: v poiskakh budushhej Rossii // Vestnik Evrazii: Nezavisimyj nauchnyj zhurnal. 2002. № 4 (19). S. 20. 159 Sm.: Melikhov G. V. Belyj KHarbin. Seredina 20-kh. M., 2003. S. 268. 160 Sm.: Melikhov G. V. Gorod KHarbin // KHarbintsy v Moskve. Biograficheskie ocherki v dvukh vypuskakh. M., 1997. Vyp. 1. M., 1997. S. 7–11. 161 Sm.: Goverdovskaya L. F. Obshhestvenno-politicheskaya i kul’turnaya deyatel’nost’ russkoj ehmigratsii v Kitae v 1917–1931 gg. M., 2004. S. 4. 162 Taskina E. Dorogami russkogo zarubezh’ya. M., 2007. S. 5. 163 Sm.: Ivanov V. P. Rossijskoe zarubezh’e na Dal’nem Vostoke v 1920– 1940-e gg. M., 2003. S. 160. 164 Sm.: Melikhov G. V. Rossijskaya ehmigratsiya v mezhdunarodnykh otnosheniyakh na Dal’nem Vostoke 1925–1932. M., 2007. S. 20. 165 Sm.: Rossiya i Kitaj: perspektivy partnerstva v АTR v XXI v.: (Materialy III rossijsko-kitajskoj konferentsii «Rossiya — KNR: strategicheskoe partnerstvo v XXI v. Pekin, okt. 1998 g.). M., 2000. 166 Sm.: Dyatlova E. Russkie v KNR o kitajtsakh kak lyudyakh i delovykh partnerakh (Po materialam obsuzhdenij na russkoyazychnykh internet– forumakh) // Diaspory. M., 2006. № 1. S. 121. 167 Tsit. po: Melikhov G. V. Rossijskaya ehmigratsiya v Kitae. S. 58. 168 Sm.: Kurata Yuka. Аrkhivnye fondy v YAponii: k izucheniyu problemy russkoj ehmigratsii v YAponii // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939. SPb., 2000. S. 235. 169 Sm.: Myasnikov V. S. Rossiya i Vostok: retrospektiva vzaimosvyazej // Vostok–Zapad: Istoriko-literaturnyj al’manakh: 2002 / Pod red. akad. RАN V. S. Myasnikova. M, 2002. S. 43. 170 Sm.: Massov А. Rossiya i Аvstraliya vo vtoroj polovine XIX veka // Аvstraliya v russkom vospriyatii. 1807–2007. Vpechatleniya. Obrazy. Idei. M., 2007. S. 280, 284. 171 Podrobnee sm.: Kanevskaya G. I. Ocherk russkoj immigratsii v Аvstralii (1923–1947 gg.). Mel’burn, 1998; Rayan N. V. Rossiya–KHarbin–Аvstraliya: Sokhranenie i utrata yazyka na primere russkoj diaspory, prozhivshej v XX v. vne Rossii. M., 2005. 172 Kolonial’nyj variant adaptatsii: rossijskaya diaspora v stranakh Аfriki. Popytki organizatsii (1920–1940–e gg.) // Sotsial’no-ehkonomicheskaya adaptatsiya rossijskikh ehmigrantov (konets KH1KH–KHKH v.): Sb. nauchnykh statej IRI RАN. M., 1998. S. 119. 173 Sm.: Rossijskaya diaspora v Аfrike: 20–30-e gody. M., 2001. S. 5. 158

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

350

E. I. Pivovar

Sm.: Аfrika glazami ehmigrantov. S. 117. Sm.: Rossiya v izgnanii. S. 68–88; Panova M. Russkie v Tunise: Sud’ba ehmigratsii «pervoj volny». M., 2008. 176 Sm.: Uzniki Bizerty. M., 1998. S. 5. 177 Sm.: Аfrika glazami ehmigrantov. S. 102. 178 Sm.: Rossijskaya diaspora v Аfrike: 20–30-e gody. S. 5. 179 Sm.: Panova M. Russkie v Tunise... S. 85. 180 Tam zhe. S. 112. 181 Ryabova V. I. Rossijskaya voenno-morskaya ehmigratsiya v Severnoj Аfrike. 1920–1930-e gody // Rossiya: idei i lyudi: Sb. nauchnykh trudov. M., 2003. Vyp. VII. S. 113. 182 Sm.: Panova M. Kul’turnaya zhizn’ rossijskoj ehmigratsii «pervoj volny» v Tunise // Istoricheskie zapiski / Otv. red. akad. B. V. Аnan’ich. M., 2006. № 9 (127). S. 311. 183 Sm.: Panova M. Russkie v Tunise.. . S. 5. 184 Sm.: Okorokov А. Russkie dobrovol’tsy. M„ 2007. S. 30. 185 Sm.: Turchaninov G. Russkie v EHfiopii // Voenno-istoricheskij vestnik. 1975. № 45, 46. S. 8–13. 186 Sm.: Semenchenko N. «Poteryannye russkie». O sud’be russkikh v Palestine i Izraile v XX v. // Diaspory. M., 2005. № 1. S. 124. 187 Sm.: Ehpshtejn А., Melamedov G. Evrei postsovetskoj Rossii: desyat’ let spustya. Razmyshleniya nad stranitsami knigi Rozaliny Ravkinoj «Kak zhivut evrei v Rossii? Sotsiologicheskij analiz peremen» (M., 2005. 576 s.) // Diaspory: Nezavisimyj nauchnyj zhurnal. M., 2006. № 2. S. 249–250. 188 Sm.: Daragan N. Repatrianty iz byvshego SSSR i sistema liberal’nykh tsennostej // Tam zhe. № 3. S. 204. 174 175

Chapitre IV Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii // Panorama Sodruzhestva. 2007. № 2. S. 84. 2 Sm: Doronchenkov A. I. Malorossy i ukraintsy v rossijskoi emigratsii «pervoi volny» (K probleme etnicheskoi i politicheskoi identifikatsii) // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1938 gg. : Sb. Ctatei. SPb., 2000. S. 81. 3 Tam zhe. S. 82. 4 Sm.: Chernolutskaya E. N. Iz istorii latyshskoj istorii Kharbina (konets 1910–kh — nachalo 1920–kh godov) // Rossijskie sootechestvenniki v Aziatsko– Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej mezhdunarodnoi nauchno–prakticheskoi konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 125. 1

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

351

Sm.: Pribaltijskaya reaktsionnaya emigratsiya segodnya: litovskaya, latyshskaya i estonskaya emigratsiya na sluzhbe imperializma. Riga, 1978. S. 43. 6 Sm.: Sharmajtis R. Litovskiye emigranty Ameriki v bor’be protiv nevetskoi okupatsii. M., 1943. 7 Sm.: Sinochkina B. «Svoje» — «chuzhoje» v yazyke i mental’nosti amerikanskikh litovtsev // Diaspory. 2004. № 2. 8 Sm.: Pudels B. Evolyutsiya ideologii latyshskoj revolyutsionnoi migratsii v sisteme antikommunizma. Riga., 1981. C. 7; Shtein O. M. Antikommunizm — ideologicheskoye oruzhiye estonskikh burzhuaznykh natsionalistov // Aktual’nye problemy obshhestvennogo soznaniya i dukhovnoj kul’tury. Tallin, 1980. S. 99. 9 Cit. po: natsional’no-gosudarstvennaya problema v SSSR. Izdaniye komiteta druzhby narodov Kavkaza, Turkestana i Ukrainy. Parizh, 1937. S. 74. 10 Sm.: Doronchenkov A. I. Emigratsiya «pervoj volny» o natsional’nykh problemakh i sud’be Rossii. SPb., 2001. S. 95. 11 Tam zhe. S. 82. 12 Paneyko B. Autour du problème ukrainien. Paris, 1939. P. 137. 13 Sm.: Golovachyov N. Sibirskoye dvizheniye i mezhdunarodnoye polozheniye. Kharbin, 1936. 14 Sm.: Abramyan L. Armeniya i diaspora: raskhozhdeniye i vstrecha // Diaspory. 2005 № 3. S. 178. 15 Sm.: Frolkin N. M. Trudovaya immigratsiya vo Frantsii v novejsheye vremya. Kiev., 1975. S. 39. 16 Parchevskij K. K. Ukaz. Soch. S. 135. 17 Sm.: Kommunist. 1981. № 8. S. 11. 18 Sandzhyan A. Podyom i upadok armyanskoi obshhiny Livana // Diaspory 2004. № 1. S. 121. 19 Sm.: Chochiyev G. Severokavkazskaya diaspora v Turtsii (sotsial’nopoliticheskiye aspekty etnicheskoj evolyutsii vo vtoroj polovine XIX i v XX v.) // Tam zhe. S. 163. 20 Sm.: Ganich A. Natsional’no-kul’turnye ob»edineniya cherkesov v Sirii, Iordane i SSHA // Tam zhe. S. 194–195. 21 Sm.: Brokgauz F. A., Efron I. A. Entsiklopedicheskij slovar’. SPb., 1904. T. 80. S. 753. 22 Sm.: Abramyan E. Kavkaztsy v Abvere. M., 2006. S. 77–78. 23 Cit. po: Komin V. V. Belaya emigratsiya i vtoraya mirovaya vojna. Kalinin. 1979. S. 15. 24 Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii. C. 85. 25 Sm.: Remennik L. Mezhdu staroi i novoj rodinoj. Russkaya aliya 90-kh gg. v. Izraile // Diaspory 2000. № 3. S. 120. 5

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

352

E. I. Pivovar

Tam zhe. S. 120–121. Sm.: Epshtein A. Gosudarstvo evrejskikh diaspor: etnopoliticheskoye mnogoobraziye izrail’skikh SMI // Diaspory. 2006. S. 226. 28 Sm.: Nizhnik M. Mezhdu dvumya mirami: dilemmy identichnosti «russkikh» podrostkov v Izraile // Tam zhe. 2004. № 4. S. 7. 29 Sm.: Kenigshtein M. «Russkaya» immigratsiya v publikatsiyakh izrail’skoi pressy (kontent-analiz kruphejshykh gazet) // Tam zhe. 2006 № 4. S. 110. 30 Sm.: Natsional’nye voprosy v SSHA. M., 1973. S. 84. 31 Sm.: Epshtein A. Ukaz. soch. S. 226. 32 Sm.: Nizhnik M. Osobennosti kul’turnoi integratsii vykhodtsev iz SSSR/ SNG v Izraile // Diaspory. 2003 № 1. S. 53. 33 Sm.: Purisman A. Russkij yazyk v Izraile: motivy i perspektivy sokhraneniya (Po materialam obsledovaniya starshklassnikov) // Tam zhe. 2006. № 4. S, 99. 34 Sm.: Remennik L. Ukaz. soch. S. 132. 35 Sm.: Russian publication in Israel: List of Books, Pamphlets and Periodicals published in Russian in Israel. 1953–1979 / Z. Ofer, I. Rudnitsky. Jerusalem, 1979. 36 Sm.: Melilhov G. V. «Kharbintsy» v Izraile (Assotsiatsiya «Igud Iotsej Sin») // Diaspory. 2000. № 1–2. S. 260. 37 Tam zhe. S. 261–262. 38 Sm.: Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii. S. 87. 39 Sm.: Oleinik O. Yu. Memetov V. S. Emigratsiya i Otechestvo (K analizu tvorcheskogo naslediya intelligentsii Rossijskogo Zarubezh’ya 20–30-kh godov) // Kul’turnaya missiya rossijskogo zarubezh’ya. Proshloye i sovremennost’. M., 1999. 40 Sm.: Fadeicheva M. Diaspora i sostoyaniya etnicheskogo individa // Diaspory. 2004. № 2. S. 140. 41 Sm.: Bel’chich Yu. V. «Neobyknovennyj, interesnyj, nansenovskij pasport, dlinoyu okolo dvukh arshin...» (Sud’ba V. I. Yurkevicha v emigratsii) // Pravovoye polozheniye rossijskoj emigratsii v 1920–1930-ye gody: Cb. nauchnykh trudov. SPb., 2005. S. 79. 42 Sm.: Nekrasov B. Granitsy russkogo mira // Rossijskaya emigratsiya: Informatsionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 2. 43 Sm.: Radzinskaya A. Ya zhyvu v Amerike na pyatom etazhe. M., 2004. 44 Tishkov V. Istoricheskij fenomen diaspory // Etnograficheskoye obozreniye. 2000. № 2. S. 50. 45 Dyatlov V. Diaspora: ekspansiya termina v obshhestvennuyu praktiku sovremennoi Rossii // Diaspory. 2004. № 3. S. 127. 46 Sm.: Brubejker R. «Diaspory kataklizma» v Central’noj i Vostochnoj Evrope i ikh otnosheniya s rodinami (na primere Vejmarskoj Germanii i postsovetskoj Rossii) // Tam zhe. 2005. № 3. S. 45–46. 26 27

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

353

Sm.: Bocharova Z. S. Dokumenty o pravovom polozhenii russkoi emigratsii 1920–1930-kh gg. // Istochniki po istorii adaptatsii rossijskikh emigrantov v XIX–XX vv. M., 1997. 48 Zernov N. Za rubezhom. Parizh, 1973. S. 123. 49 Sm.: Militarev A. O. O soderzhanii termina «diaspora» (k razrabotke definitsii) // Iadspory. 2005 № 3. S. 16–17. 50 Sm.: Popkov V. Diasporal’naya obshhina — model’ otnoshenij etnicheskikh migrantov s prinimayushhim obshhestvom // Tam zhe. 2003. № 3. S. 131. 51 Sm.: Russkij al’manakh: Cpravochnik: Zarubezhnye russkiye organizatsii, obshhestva, soyuzy i ob»edineniya vo Frantsii i drugikh stranakh. Stat’i s prakticheskimi svedeniyami / Pod red. kn. V. A. Obolenskogo, B. M. Saracha. Parizh, 1931. 52 Sm.: Glenny M., Stone N. The Other Russia: the Experience of Exile. L., 1990. P. 291; Kaznina O. A. Russkiye v Anglii: Russkaya emigratsiya v kontekste russko-anglijskikh literaturnykh svyazej v pervoj polovine XX veka. M., 1997. 53 Sm.: Krasnousov E. Shankhaiskij Russkij polk // Belaya emigratsiya v Kitaye i Mongolii. M., 2005. C. 168. 54 Sm.: Zelenin A. Yazykovaya zhizn’ «starykh russkikh» Finlyandii // Diaspory. 2007. № 1–2. S. 136. 55 Podrobneye sm.: Rossiya v izgnanii.. . S. 89–147. 56 Tam zhe. S. 215–247. 57 Sm.: Pavlov B. L. Russkaya koloniya v Velikom Bechkereke (Petrovgrade — Zrenyanine). Zrenyanin, 1994. S. 77. 58 Sm.: Buyakov A. M. Znaki i nagrady rossijskikh emigrantskikh organizatsij v Kitaye (Dajren, Tyan’czin’, Kharbin, Khun’chun’, Cinan’fu, Shankhaj) 1921– 1949 gg.: Materialy k spravochniku. Vladivostok, 2005. S. 14. 59 GARF. F. 5926. Op. 1. D. 5. L. 8, 16. 60 Sm.: Parfenova E. B. Kazach’ya emigratsiya v Chekhoslovakii. SPb. 1997. 61 Sm.: Rossiya v izgnanii.. . S. 148–193. 62 Sm.: Kazach’i dumy. Sofiya, 1923. № 7. S. 13. 63 Khudoborov A. L. Vdali ot rodiny. Rossijskiye kazaki v emigratsii. Chelyabinsk, 1997. S. 14. 64 Sm.: Zhivet dusha Rossiyej: neizvestnye stranitsy russkogo zarubezh’ya / Otv. red. i sost. T. V. Tabolina. M., 2005. 65 Polunin D. Pravoslavnyj krest sredi finikovykh pal’m // Ekho planety. Sootechestvenniki. 1998. № 6. Fevral’. S. 32. 66 Sm.: Mikheev V. R. Igor’ Ivanovich Sikorskij. K 115-letiyu so dnya rozhdeniya // Russkoye zarubezh’e. Istoriya i sovremennost’: Vestnik. M., 2004. № 1. S. 155. 47

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

354

E. I. Pivovar

Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 91. Sm.: Melkonyan E. Diaspora v sisteme etnicheskikh men’shinstv (na primere armyanskogo rasseyaniya) // Diaspory. 2000. № 1–2. S. 6. 69 Sm.: Kosmarskaya N. Russkoyazychnye blizhnego zarubezh’ya: «diasporal’nyj proekt» protiv «avtokhonnogo» (zaversheniye temy) // Tam zhe. 2004. № 1. S. 149. 70 Sm.: Arkhangel’skaya E. Ustojchiv li konservatizm v yazyke diaspory // Yazyk diaspory: problemy i perspektivy. Materialy III mezhdunarodnogo seminara. M., 2000. S. 312. 71 Sm.: Dietz B., Roll H. Jugendliche Aussiedler — Portrait einer Zuwanderergeneration. N. Y., Frankfurt am Main, 1998. P. 33. 72 Sm.: Tsviklinski S. Tatry i bashkiry v Germanii ma fone kataklizmov XX v. // Diaspory. 2005. № 2. S. 87. 73 Tam zhe. S. 89. 74 Sm.: Ruchkin A. B. Ukaz. soch. S. 283. 75 Stemmer M. Chto znachit byt’ russkim za granitsej // My v Rossii i zarubezh’e: Pravoslavnyj obshhestvenno-politicheskij zhurnal molodezhi Rossii i russkogo zarubazh’ya. 2006. № 4 (43). S. 38. 76 Sm.: Belyanin. Deti russkikh amerikantsev: kto oni, chto znayut o Rossii, kak govoryat na russkom // Diaspory. 2007. № 1–2. S. 112. 77 Sm.: Sabennikova I. V. Rossijskaya emigratsiya (1917–1939): Sravnitel’notipologicheskoye issledovaniye. Tver’ 2002. S. 129. 78 Sm.: Yurishheva I. V. Kadety i narodnoye obrazovaniye zarubezhnoi Rossii (1920–1930-e gody). M., 2002. S. 52. 79 Sm.: Sabennikova I. V. Zemsko-gorodskoj komitet pomoshhi russkim bezhentsam za granitsej (Zemgor): sostav, struktura i geograficheskije tsentry // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939: Sb. Ctatej. SPb., 2000; Stepanov N. Yu. «Zemgor» i «Sogor» v dele organizatsii russkikh shkol, pomoshhi detyam i molodezhi v emigratsii v nachale 1920–kh godov // Russkaya emigratsiya v Evrope v 1920–1930–e gg. / IVI RAN. M.; SPb., 2005. Vyp. 2. S. 113–114. 80 Sm.: Russian Consolidated Mutual Aid Society of America: Russkij kalendar’–al’manakh na 1932 / Pod red. K. F. Gordienko. New–Haven, 1931. 81 Sm.: Bocharova Z. S. «...Ne prinyavshiye inogo poddanstva»: Problemy sotsial’no–pravovoj adaptatsii rossijskoj emigratsii v 1920–1930-e gody. SPb. 2005; Grishun’kina M. G. Rossijskaya advokatura v emigratsii v 1920–1930-e gody. M., 2005. 82 Sm.: Ganin V. V. Sistema podgotovki yuridicheskikh kadrov v SSSR i rossijskom zarubezh’e. 1917 — ceredina 1980-kh gg. M., 2001. S. 31. 67 68

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

355

Sm.: Pivivar E. I., Gribenchikova O. A. Nekotorye problemy istorii russkogo biznesa v zarubezhnoj Rossii (1920–1930-e gg) // Russkaya kul’tura XX veka na rodine i v emigratsii: Sb. statei / Izd. MGU, Politekhnicheskij muzej, MSEU. M., 2000. Vyp. 1. S. 76–89. 84 Sm.: Sliozberg G. B. Popytka ispol’zovat’ russkuyu revolyutsiyu // Zhin’ i sud. Parizh, 1930. № 1 (218). S. 14. 85 Sm.: Bocharova Z. S. Dokumenty o pravovom polozhenii russkoj emigratsii 1920–1930 gg. // Istochniki po istorii adaptatsii rossijskikh emigrantov v XIX– XX vv. M., 1997. 86 Sm.: Mejsner D. Mirazhi i dejstvitel’nost’. Zapiski emigranta. M., 1996. S. 123. 87 Sm.: Bocharova Z. S. Ne prinyavshij inogo poddanstva. S. 165. 88 Posledniye novosti. Parizh, 1925. 10 marta. 89 Tam zhe. 1926. 2 iyulya. 90 Sm.: Illyustrirovannaya Rossiya. Parizh, 1935. 26 oktyabrya. № 44 (546). S. 10–11. 91 Sm.: Uspenskij V. V. Vospominaniya parizhskogo shofyora taksi // Diaspora: Novye materialy. Parizh; Spb., 2001. Vyp. 1. S. 7–3o. 92 Parchevskij K. K. Ukaz. soch. 93 Posleedniye novosti. Parizh. 1928. 3 yanvarya. 94 Dushkin V. Zabytye. Parizh, 1983. S. 147. 95 Sm.: Hantington W. The Homesick Million. Russia out of Russia. Bosston, 1933. 96 Sm.: Poslediye novosti. Parizh, 1925. 21 iyunya. 97 Eliseyev F. I. V inostrannom legione i v plenu u yapontsev. M., 2005. S. 7. 98 Sm.: Sabennikova I. V. Pravovoye polozheniye russkoj emigratsii v Anglii v mezhvoyennyj period // Kul’turnoye i nauchoye naslediye rossijskoj emigratsii v Velikobritanii (1917–1940-e gg.): Mezhdunarodnaya nauchnaya konferentsiya 29 iyunya — 2 iyulya 2000 g. M., 2002. 99 Russkaya armiya v izgnanii. 1920–1923 gg. Novi Sad, 1923. S. 27. 100 Sm.: Sabennikova I. V. Zemsko-gorodskoj komitet pomoshhi russkim bezhentsam za granitsej (Zemgor). S. 10. 101 Sm.: Milenkovich T. Obshhestvo russkikh uchenykh v Ygoslavii: 1920– 1941 // Russkaya emigratsiya v Yugoslavii. M. 1996. S. 140. 102 Sm.: Alekseeva N. Put’ naverkh. Russkaya emigratsiya: pervaya bolna // Inye berega: Zhurnal o russkoj kul’ture za rubezhom. 2007. № 2 (6). S. 140. 103 Sm.: Hantington W. Op. cit. 104 GARF. F. 5826. Op. 1. D. 126. L. 344. 83

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

356

E. I. Pivovar

Sm.: Rossijskaya emigratsiya v Turtsii. S. 16. Sm.: Gorkavenko N. L. Problemy sotsial’no-psikhologicheskoj adaptatsii russkikh zhenshhin-emigrantok v Man’chzhurii v 1920–1930 gg. // Rossijskiye sootechestvenniki v Aziatsko-Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej mezhdunarodno–prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 16. 107 Sm.: Efendieva G. V. Khudozhestvennoye tvorchestvo zhenshhin v literaturnom protsesse Russkogo Kiaya // Russkij Kharbin, zapechatlennyj v slove: Sb. nauchnykh rabot. Blagoveshhensk, 2006. Vyp. 1. S. 7. 108 Sm.: Balmasov S. S. Beloemigranty na voyennoj sluzhbe v Kitaye. M., 2007. 109 Sm.: Levin Z. I. Mentalitet diaspory (Sistemnyj i sotsio-kul’turnyj analiz). M., 2001. S. 109. 110 Tam zhe. S. 108. 111 Argudyayeva Yu. V. Krest’yane-staroobryadtsy v Man’chzhurii (po vospominaiyam migrantov 1930-kh gg.). // Prssijskiye sootechestvenniki v Aziatsko-Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichetsva: Materialy Tret’ej mezhdunarodno-prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 100. 112 Salganik E. L. Mezdu dvumya mirami. Kompleks emigranta. M., 2004. S. 79. 113 Williams R. C. Culture in Exile. Russian Emigrants in germany, 1881– 1941. L., 1972. P. 372. 114 Posledniye novosti. Parizh, 1928. 4 iyulya. 115 Rossijskaya nauchnaya emigratsiya: Dvadtsat’ portretov / Pod red. G. M. Bongard-Levina i V. E. Zakharova. M., 2001. S. 111. 116 Garf. F. 5826. Op. 1. D. 126. L. 323. 117 Zarnitsa: N’yu-Jork, 1925. Maj, T. 1. № 1. S. 21. 118 Rossijskaya nauchnaya emigratsiya: Dvadtsat’ portretov / Pod red. G. M. Bongard-Levina i V. E. Zakharova. M., 2001. S. 109. 119 Kuramina N. V. Vysshaya shkola v zarubezhnoj Rossii. 1920–1930-e gg. M., 2003. S. 103–114. 120 Tam zhe. S. 23. 121 Sm.: Rudnev V. V. Sud’by emigrantskoj shkoly. Praga 1930; Deti russkoj emigratsii. Kniga, kotoruyu mechtali i ne smogli izdat’ izgnanniki / Sost., podgotovka teksta, podbor il. i predisl. L. I. Petrushevoj. M., 1997; Deti emigratsii. Vospominaniya: Sb. statej / Pod red. V. V. Zen’kovskogo. M. 2001. 122 Serebrennikov I. I. Moi vospominaniya. T. 2: V emigratsii (1920–1924). Tyan’tszin’, 1940. S. 53. 105 106

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

357

Sm.: Andreyev N. E. To, chto vspominaetsya: Iz semejnykh vospominanij Nikolaya Efremovicha Andreyeva (1908–1982). T. 1. Tallin, 1996. 124 Sm.: Bashmakoff N. «Strana namekov i nadezhd.. .» Menyayushhiesya nastroyeniya russkikh v Finlyandii v 1930-e gody // Zarubezhnaya Rossiya 1917 — 1939 gg. : Sb. Statej. SPb., 2000. S. 73. 125 Sm.: Zhdanov D. N. Studencheskiye organizatsii v Evropejskikh tsentrakh russkogo studenchestva (1920-e gg.) // Sotsial’no-ekonomicheskaya adaptatsiya rossijskikh emigrantov (kon. XIX–XX vv.). M., 1999. 126 Sm.: O russkikh zarubezhnykh bibliotekakh sm.: Kostina I. O. Biblioteki rossijskoj emigratsii v Evrope. 1920–1930-e gg. M., 2004. 127 Sm.: Selunskaya V. M. Nekotorye aktual’nye voprosy izucheniya istorii rossijskogo zarubezh’ya pervoj poloviny XX veka // Istochiki po istorii adaptatsii rossijskikh emigrantov v XIX–XX vv. M., 1997. S. 9. 128 Sm.: Bashmakoff H. Ukaz. soch. S. 75. 129 Sm.: Gajner M., Ashkinazi L. Yazyk russkoj emigratsii v Amerike // Diaspory. 2002 № 4. C. 239. 130 Sm.: Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 42. 131 Sm.: Volkov V. Russkiye v postsovetskoj Latvii skvoz’ prizmu lingvisticheskoj identichnosti (1992–2000 gg.) // Diaspory. № 2. S. 70. 132 Viner B. Konstruirovaniye sovremennoj etnokonfessional’noj identichnosti: trditsii i ukhod v chuzhuyu traditsiyu (stat’ya vtoraya) // Tam zhe. 2003. № 4. S. 207. 133 Podrobneye sm.: Rossiya v izgnanii... S. 31–51. 134 Sm.: Jerman E. Opyt dialogicheskogo izucheniya identichnosti russkogo men’shinstva v Finlyandii // Diaspory. 2006. № 1. S. 194–150. 135 Tskvilinski S. Ukaz. soch. S. 86. 136 Polyakov Yu. A. Vvedeniye k sborniku statej IRI RAN «Istoriya rossijskogo zarubezh’ya. Emigratsiya iz SSSR–Rossii. 1941–2001». M., 2007. S. 4. 123

Chapitre V Sm.: Dmitriyev A. V., Sleptsov N. S. Konflikty migratsii. M. 2004. S. 7. Sm.: Pivovarov Yu. S. Dva veka russkoj mysli. M., 2006. 3 Sm.: Grosul V. Ya. Mezhdunarodnye svyazi rossijskoj politishexkoj emigratsii vo 2–j polovine XIX veka. M., 2001. 4 Sm.: Okuntsov I. K. Russkaya emigratsiya v Severnoj i Yuzhnoj Amerike. Buenos–Ajres, 1967. S. 260. 5 Sm.: Tridtsat’ let Amerikano–Russkogo obshhestva vzaimopomoshhi: 1920–1950. S. 18. 1 2

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

358

E. I. Pivovar

Sm.: Grosul V. Ya. Ukaz. soch. Sm.: Levidov M. Yu. Russkaya revolyutsiya v zapadnoj literature (Pis’mo iz Londona) // Pechat’ i revolyutsiya. 1921. № 2. S. 55–56. 8 O vliyanii N. Berdyayevana frantsuzskuyu kul’turu Sm.: Arzhanovskij A. Mezhdu istoriyej i pamyat’yu: Hikolaj Berdyayev, russkij myslitel’ vo Frantsii // Kul’turnoye naslediye russkoj emigratsii: 1917–1940. M., 1994. Kn. 1. 9 Sm.: Petrov E. V. Kul’turtregerskaya missiya pusskikh istrikov–emigrantov v SSHA // Rossijskiye sootechestvenniki v Aziatsko–Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej mezhdunarodno– prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 216; cm. takzhe: Riber A. Izucheniye istorii Rossii v SSHA // Istoricheskiye zapiski. M., 2000. № 3 (12). S. 65–105. 10 Sm.: Bolkhovitinov N. N. Russkiye uchenye–emigranty (G. V. Vernadskij, M. M. Karpovich, M. T. Florinskij) i stanovleniye rusistiki v SSHA. M., 2005. 11 Rossiya. N’yu–Jork. 1923. № 7. 12 Sm.: Elenev N. A. Russkoye izobrazitel’noe iskusstvo v Prage // Praga: Russkij vzglyad. Vek vosemnadtsatyj — vek davdtsat’ pervyj. M., 2003. S. 166. 13 Russkij amerikanets. [N’yu–Jork] 1995. № 20. S. 112. 14 Sm.: Russkaya, ukrainskaya i belorusskaya emigratsiya v Chekhoslovakii mezhdu dvumya mirovymi voinami. Praga, 1995; Russkaya emigratsiya v Yugoslavii: Sb. M., 1996; Jovanovich M. Russkaya emigratsiya na Balkanakh. 1920–1940. M., 2005 i dr. 15 Sm.: Kuramina N. V. Vyshaya shkola v rossijskom zarubezh’ye 1920– 1930–kh gg.: sistemoobrazuyushhiye faktory i tipologicheskaya struktura // Rossiya: idei i lyudi: Sb. nauchnykh trudov. M., 2005. Vyp. IX. S. 182. 16 Kadiyevich A. Deyatel’nost’ russkuikh emigrantov–arkhitektorov v yugoslavii mezdu dvumya mirovymi voinami // Arkhitekturnoye naslediye Russkogo zarubezh’ya. Vtoraya polovina XIX — pervaya polovina XX veka. SPb., 2008. S. 255. 17 Pashuto V. T. Russkiye istoriki–emigranty i uchenye v Evrope. M, 1992. 18 Rossijskiye ushenye i inzhenery v emigratsii / Pod. red. V. P. Borisova. M., 1993. 19 Rossijskaya nauchnaya emigratsiya: Dvadtsat’ portretov. M., 2001. 20 Sm.: Cheparukhin V. V> Petrogradskiye politekhniki v pervoj volne emigratsii // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1939 gg.: Sb. statei. SPb., 2000. S. 202. 21 Sm.: Russkoye zarubezh’ye: Zolotaya kniga emigratsii: Pervaya tret’ XX veka: Entsiklopedicheskij biograficheskij slovar’. M., 1997. S. 17–18. 6 7

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

359

Cit. po: Borisov V. P. «Amerika mne opredelyonno ne nravilas’» // Rossijskaya nauchnaya emigratsiya: dvadtsat’ portretov. S. 121. 23 Zolotaya kniga emigratsii. S. 625. 24 Sm.: Rossijskaya emigratsiya v Turtsii.. . S. 100. 25 Sm.: Jirzhi V. Fondy russkogo zarubezh’ya v Prazhskoj slavyanskoj biblioteke // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1939 gg.: Sb. statej SPb., 2000. S. 417–418. 26 Sm.: Joffe–Kemmplajnen E. «SLAVICA» — unikal’naya russkaya biblioteka v Finlyandii // Russkaya mysl’. 1997. № 4185. 27 Sm.: Kostina I. O Biblioteki rossijskoj emigratsii v Evrope. 1920–1930–e gg. M., 2004. 28 Sm.: Ablova N. E. KBZHD i rossijskaya emigratsiya v Kitaye. Mezhdunarodnye i politicheskiye aspekty istorii (pervaya polovina XX veka). M., 2005. 29 Sm.: Kuramina N. V. Vysshaya shkola v zarubezhnoj Rossii. 1920–1930–e gg. M., 2003. 30 Sm.: Doronchenkov I. A. Evropa, Soyedinennye Shtaty, Meksika v «kul’turnoj topografii» yuriya Ivaska // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1939 gg. 31 Sm.: Grishun’kina M. G. Rossijskaya advokatura v emigratsii v 1920– 1930–e gg. M., 2005. S. 30. 32 Sm.: Rossiya. N’yu–Jork. 1936. 20 okt. «639. S. 3. 33 Sm.: Novoye Russkoye slovo. [N’yu–Jork] 1944. 5 avg. № 11788. S. 4. 34 Sm.: Goro E. Russkiye anzaki (Rossiyane v Avstralijsoj armii v gody Pervoj mirovoj voiny) // Rossijskiye sootechestvenniki v Aziatsko–Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej mezhdunarodno– prakticheskoj konferentsii. Vladivostok, 2003. 35 Sm.: Okulevich G. Russkiye v Canade: istoriya russkikh raboche– fermerskikh klubov imeni A. M. Gor’kogo (1930–1940) i federatsiya russkikh kanadtsev (1941–1952). Toronto, 1952. 36 Sm.: Nasha Rodina. [Parizh] 1937. № 1. S. 12. 37 Kovalevskij P. E. Zarubezhnaya Rossiya. Istoriya i kul’turno– prosvetitel’skaya rabota russkogo zarubezh’ya za polveka (1920–1970). Parizh, 1971. S. 231. 38 Mukhachyov Yu. V. «Resistance»: russkaya emigratsiya v bor’be protiv fashizma // Russkoye Zarubezh’ye. Istoriya i sovremennost’. 2005. № 1–2. S. 15. 39 Sm.: Lyubimov L. D. na chuzhbine. M., 1963. S. 312; Krivoshein I. A. Tak nam velelo serdtse // Protiv obshhego vraga. M., 1972. S. 24 i dr. 40 Sm.: Novoye Russkoye Slovo. {N’yu–Jork} 1944. 27 avg. № 11810. S. 5. 22

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

360

E. I. Pivovar

Sm.: Ershov V. F. Rossijskoye voyenno–politicheskoye zarubezh’ye. 1918–1945 gg. M., 2000. S. 147 i dr. 42 Sm.: Efremov F. Yu. Russkij Korpus v boyakh s Krasnoj Armiyej. Myunkhen, 1949. S. 2. 43 GARF. F. 5853. Op. 1. D. 68. L. 151. 44 Tam zhe. D. 69. L. 250. 45 Sm.: Fryolikh S. General Vlasov: russkiye i nemtsy mezhdu Gitlerom i Stalinym. Kyol’n; M., 1990. S. 159. 46 Sm.: Neotvratimoye vozmezdiye: Po materialam sudebnykh protsessov nad izmennikami Rodiny, fashistskimi palachami i agentami imperialisticheskikh razvedok. M., 1987. S. 200. 47 Shtrik–Shtrikfel’d V. Protiv Stalina i Gitlera. General Vlasov i Russkoye Osvoboditel’noye Dvizheniye. Frankfurt–n/M, 1975. S. 280. 48 Sm.: Ershov V. F. Beloemigrantskiye kontseptsii vostanovleniya rossijskoj gosudarstvennosti // Kentabr. M., 1994. 49 Sm.: Materialy po istorii Russkogo Osvoboditel’nogo Dvizheniya (1941– 1945): Sb. statej, dokumentov i vospominanij. Vyp. 1. M., 1997. S. 3. 50 Sm.: Goncharenko O. G. Beloemigranty mezhdu zvezdoj i svastikoj. M., 2005. S. 196. 51 Sm.: Artem’yev V. Pervaya diviziya ROA. Myunkhen, 1974. S. 14. 52 Sm.: Roman’ko O. Sovetskij legion Gitlera: Grazhdane SSSR v ryadakh vermakhta i SS. M., 2006. S. 357–360. 53 Sm.: Smyslov O. S. Proklyatye legiony: Izmenniki Rodiny na sluzhbe Gitlera. M., 2006. S. 41. 54 Sm.: Rossiya v izgnanii.. . S. 215–247. 55 Sm.: Erofeyeva I. Rol’ novykh uchebnikov i sovremennoj sistemy obrazovaniya v formirovanii migratsionnoj situatsii v Kazakhstane // Sovremennye etnopoliticheskiye protsessy i migratsionnaya situatsiya v Tsentral’noj Azii / Moskovskij Tsentr Karnegi; Pod red. G. Vitkovskoj. M. 1998. S. 131. 56 Stemmer M. Ukaz. soch. S. 38. 57 Sm.: Russkaya obshhestvennaya biblioteka im. I. S. Turgeneva: Sotrudniki— Druz’ya–Pochitateli: Sb. statej. Pariz, 1987; Shakhovskoj D. M. Turgenevskaya biblioteka i eyo deyatel’nost’ // Kult’turnoye naslediye rossijskoj emigratsii. 1917–1940. Kn. 2. M., 1994. 58 Sm.: Kovalevskij P. Russkij Parizh polveka tomu nazad // Vozrozhdeniye. [Parizh] 1970. № 220. 59 Sm.: Grosul V. Ya. Mezhdunarodnye svyazi rossijskoj politicheskoj emigratsii vo 2–j polovine XIX veka. M., 2001. S. 304. 41

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

361

Sm.: Budnitskij O. V. posly nesushhestvuyushhej strany // «Sovershenno lichno i doveritel’no!» B. A. Baxmetev — V. A. Maklakov. Perepiska. 1919– 1951: V 3 t. T. 1: Avgust 1919 — sentyabr’ 1921. M., 2001; Kononova M. M. Struktura, status i mekhanizm funktsionirovaniya rossijskikh diplomaticheskikh zagranuchrezhdenij v emigratsii (1917–1925 gg.) // Russkaya emigratsiya v Evrope v 1920–e — 1930–e gody. SPb., 2005. S. 10–84. 61 Sm.: Rossijskij zarubezhnyj s»yezd. 1926. Parizh: Dokumenty i materialy. M., 2006. 62 Sm.: Mikhajlovskij G. N. Zapiski: Iz istorii rossijskogo vneshnepoliticheskogo vedomstva: 1914–1920 gg.: V 2 kn. Kn. 2: Oktyabr’ 1917— noyabr’ 1920 g. M., 1993. S. 349–350. 63 Sm.: Golinkov D. L. Krusheniye antisovetskogo podpol’ya v SSSR (1917– 1925 gg.). M., 1974. S. 455. 64 Sm.: Litavrina M. Russkij teatral’nyj Parizh. M., 2003; Tolstoj A. Khudozhestvennyj mir russkoj emigratsii v Parizhe. 1920–1930–e gody // Puti i pereput’ya: Materialy i issledovaniya po otechestvennomu iskusstvu XX veka / Rossijskaya Akademiya Khudozhestv, NII teorii i istorii izobrazitel’nykh iskusstv. M., 1995. 65 Menegal’do E. Russkiye v Parizhe. 1919–1939. M., 2001. S. 128. 66 Sm.: Vasiliev A. Krasota v izgnanii: Tvorchestvo russkikh emigrantov pervoj volny: iskusstvo i moda. M., 1998. 67 Lyubina G. I. Russkaya nauchnaya emigratsiya XIX v. v Parizhe: obshhij vzglyad i uroki // voprosy estestvoznaniya i tekhniki. 2002. № 2. S. 281. 68 Sm.: Mnukhin L. Pamyatnyj god Kovalevskikh // Risskaya mysl’. Parizh. № 4373. 2001. 19 iyulya. 69 Sm.: Russkoye Zarubezh’ye: Khroniki nauchnoj, kul’turnoj i obshhestvennoj zhizni. 1940–1975. Frantsiya. M., 2000–2001. T. 5–8. 70 http://www. gipp. ru 71 Sm.: Bol’shakov V. V. Russkiye beryozy pod Parizhem. M., 1990. S. 248. 72 Sm.: Oni unesli s soboj Rossiyu.. . Russkiye khudozhniki–emigranty vo Frantsii. 1920–1970–e. Iz sobraniya Rene Gera: Katalog vaystavki. M., 1995; Iz istorii russkoj emigratsii: Obshhestvo okhraneniya russkikh kul’turnykh tsennostej v Parizhe: Katalog vystavki. Spb., 1995; Russkij parizhanin: Fotografii Petra Shumova: Un parisien russe: Photographies de Pierre Choumoff / Sost. S. Shumov i dr. ; Na rus. i frants. yaz. M., 2000; Russkij Parizh. 1910–1916 / Gosudarstvennyj Russkij muzej; Fon der Khejdt–muzej, Vuppertal’; Muzej izyashhnykh iskustv, Bordo. SPb., 2003. 73 Sm.: Startseva A. V. «Russkij Berlin» v 192101923 gg. // Kul’turnaya missiya rossijskogo Istoriya i sovremennost’. M., 1999; Ushakov A. I. Russkiye 60

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

362

E. I. Pivovar

emigranty v germanii. 1920–e gg. // Krajnosti istorii i krajnosti istorikov. M., 1997. S. 121–128; Shlegel’ K. Berlin, Vostochnyj vokzal: Russkaya emigratsiya v Germanii mezhdu dvumya vojnami (1918–1945). M., 2004; Cherednikova A. Yu. povsednevnaya zhin’ Rossijskoj emigratsii v Vejmarskoj respublike // Problemy istorii russkogo zarubezh’ya: Materialy i issledovaniya. Vyp. 1. M., 2005. 74 Sm.: Struve G. Ruskaya literatura v izgnanii. 2–e izd. Parizh, 1984. S. 24. 75 Sm.: Rayev M. Rossiya za rubezhom: istoriya kul’tury russkoj emigratsii, 1919–1939. M., 1994. S. 99. 76 Sm.: Gal’marini M. –K., Leont’yev Ya. V. Deyatel’nost’ berlinskikh komitetov pomoshhi russkim politzaklyushyonnym // Russkij Berlin: 1920– 1945: Mezhdunarodnaya Nauchnaya konferentsiya: Materialy i issledovaniya. M., 2006. Vyp. 6. S. 100–111. 77 Cit. po: Vospominaniya ob Andreye Belom. M., 1995. 78 Sm.: Shlegel’ K. Berlin, Vostochnyj vokzal. C. 181. 79 Tam zhe. S. 191. 80 Sm.: Zhdanov D. N. Russkiye natsional–sotsialisty v germanii (1933–1939 gg.) // Rossiya i sovremennyj mir. 1998. № 3 (20). 81 Sm.: Vasil’chikova M. I. Berlinskij dnevnik. 1940–1945 / Predisl., komm. i prim. G. I. Vasil’chikova / Per. s angl. M., 1994. 82 GARF. F. 5853. Op. 1. D. 68. L. 146a, 155. 83 Sm.: Shkarovskij M. V. Natsistkaya Germaniya i Pravoslavnaya Tserkov’. M., 2002. 84 Sm.: Mitropolit Evlogij (Georgiyevskij). Put’ moyej zhizni: vospominaniya mitropolita Evlogiya (Georgiyevskogo), izlozhennye po ego rasskazam T. Manukhinoj. M., 1994. 85 Golos. 1952. № 4. 86 Daripova Ts. Manipulirovaniye identichnost’yu: vzglyad na russkoyazychnuyu pressu v Berine // http://www. indepsocres. spb. ru/ sbormik8/8r_darieva. htm. 87 Sm.: Reznichenko A. Russkij Berlin kak real’nost’ i metaphora: Mezhdunarodnaya nauchnaya konferentsiya «Russkij Berlin: 1920–1945 gg.», bibliotekafond «Russkoye Zarubezh’ye», Moskva, 16–18 dekabrya 2002 g. // Novoye literaturnoye obozreniye. 2003. № 60. 88 Sm.: Struve G. Russkaya literatura v izgnanii. S. 24. 89 Sm.: Serapionova E. P. Rossijskaya emigratsiya v Chekhoslovatskoj respublike (20–30–e gg.). M., 1995. 90 Sm.: Kishkin L. S. Russkaya emigratsiya v Prage: pechat’, obrazovaniye, gumanitarnyie nauki (1920–1930–e gody) // Slavyanovedeniye. 1996. № 4.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

363

S. 3–10; Russkaya, ukrainskaya i belorusskaya emigratsiya v Chekhslovakii mezhdu dvumya mirovymi vojnami. Praga, 1995 i dr. 91 Sm.: Zen’kovskij V. V. Zarozhdeniye RSKHD v Emigratsii // Vestnik RSKHD [Parizh] 1993. № 168; Mozhayeva L. A. Russkoye studencheskoye Khritianskoye Dvizheniye (1921–1930 gg.) // Novyj istoricheskij vestnik. 2001. № 1. S. 273–278. 92 Sm.: Kuzina G. A. Znacheniye «Dnej russkoj kul’tury» v zhizni rossijskoj emigratsii pervoj volny // Kul’tura rossijskogo zarubezh’ya. M., 1995; Kishkin L. S. Russkaya emigratsiya v Prage: Prazdnovaniye «Dnya russkoj kul’tury» // Slavyanovedeniye. 2000. № 4. 93 Sm.: Dokasheva E. S. Russkij kul’turno–istoricheskij muzej v Prage. M., 1993; Bykova A. G., Ryzhenko V. G. Uchrezhdeniya–khraniteli istoricheskoj pamyati russkoj emigratsii: muzei, arkhivy, biblioteki. M., 2003. 94 «Sberech’.. . ostatok kul’turnykh sil Rossii» // Ekho planety. M., 2001. № 10. 95 Sm.: Davatts V. Kh., L’vov N. N. Russkaya armiya na chuzhbine. Belgrad, 1923; Ershov V. F. Rossijskoye voyenno–politicheskoye zarubezh’ye. 1918 –1945 gg. M., 2000. 96 Sm.: Kostina I. O. Biblioteki rossijskoj emigratsii v Evrpoe. 1920–1930–e gg. M., 2004. 97 Russkaya emigratsiya v yugoslavii. M., 1996. S. 12. 98 Tesemnikov V. A. Rossijskaya emigratsiya v Yugoslavii. 1919–1945 gg. // Voprosy istorii. 1988. № 10. S. 128–137; Kozlitin V. D. Russkaya i ukrainskaya emigratsiya v Yugoslavii (1919–1945 gg). Khar’kov, 1996; Alekseyeva E. V. Rosijskaya emigratsiya v korolevstve serbov, khorvatov i sloventsev. 1920– 1941 gg// Otechestvennaya istoriya. 2000. № . 1. S. 32–40 i dr. 99 Sm.: Russkaya emigratsiya v Yugoslavii. S. 55. 100 Russkiy Dom imeni imperatora Nikolaya II v Belgrade // Rossiya i sovremennyj mir. 1997. № 3 (16). S. 199–201; Kosik V. I. Chto mne do vas, mostovye Belgrada? Ocherki o russkoj emigratsii v Belgrade. 1920–1950–e gody. Ch. 1. M., 2007 i dr. 101 Sm.: Pushkaryova–Rybkina T. Emigranty iz Rossii v hauchnoj i kul’turnoj zhizni Zagreba. Zagreb, 2007. S. 136. 102 Sm.: keoseva Ts. Russkiye emigrantskiye organizatsii v Bolgarii (obshhaya kharakteristika) // http://zarubezhje. narod. ru/texts/kjoseva03. htm. 103 Sm.: Russkiye v Bolgarii / Sovm. izd. Soyuza russkikh invalidov i Russkogo fonda miloserdiya i kul’tury v Bolgarii. Sofiya, 1999. 104 Sm.: Andreyev N. E. To, chto vspominayetsya: Iz semejnykh vospominanij Nikolaya Efremovicha Andreyeva (1908–1982). Tallin, 1996. T. 1; Milyutina

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

364

E. I. Pivovar

T. P. Lyudi moyej zhizni / Predisl. S. G. Isakova. Tartu, 1997; Russkoye natsional’noye men’shinstvo v Estonskoj respublike (1918–1940) / Pod red. S. G. Isakova. Tartu, 2001 i dr. 105 Sm.: Zakon i sud: Vestnik russkogo yuridicheskogo obshhestva. Riga, 1929. № 1. S. 1–2. 106 Sm.: Russkaya pechat’ v Estonii. 1918–1940: Biobibliograficheskiye i spravochnye materialy k izucheniyu kul’turnoj zhizni russkoj emigratsii. M., 1998; Abyzov Yu. I. A izdavalos’ eto v Rige: 1918–1944: Istoriko– bibliograficheskij ocherk. M., 2006. 107 Biznes & Baltiya. 2001. 26 aprelya. № 80 (1713). 108 Sm.: Russkaya emigratsiya: Literatura. Istoriya. Kinoletopis’: Materialy mezhdunarodnoj konferentsii. Tallin, 12–14 sentyabrya 2002 g. / Red. V. Khazan, I. Belobrovtseva, S. Donenko. Iyerusalim; Tallin, 2004. 109 Sm.: Kradin N. P. Kharbin — russkaya Atlantida. Khabarovsk, 2001. 110 Sm.: Arkhimandrit Avgustin (Nikitin). Kharbin. Stranitsy russkoj istorii // Ekho planety. 2006. № 2. 111 GARF. F. R–6081. Op. 1. D. 163–171. 112 Sm.: Volkova G. V. Fotografiya v obshhestvenno–politicheskoj i kul’turnoj zhizni Rossijskogo zarubezh’ya (1920–1930–e g) // Novyj istoricheskij vestnik. M., 2007. № 2 (16). 113 Sm.: Levoshko S. S. Russkaya arkhitektura v Man’chzhurii. Konets XIX — pervaya polovina XX veka. Khabarovsk, 2003. S. 13, 154. 114 O russkom Kharbine Sm.: Melikhov G. V. Rossijskaya emigratsiya v Kitaye (1917–1924 gg.). M., 1997; On zhe. Belyj Kharbin. Seredina 20–kh. M., 2003; Russkij Kharbin / Sost., predisl. i komment. E. I. Taskinoj. M., 1998; Khisamutdinov A. A. Po stranam rasseyaniya: istoriya rossijskoj emigratsii pervoj volny v Kitaye, stranakh Aziatsko–tikhookeanskogo regiona i Yuzhnoj Amerike. Vladivostok, 2004; Ablova N. E. KVZHD i rossijskaya emigratsiya v Kitaye. Mezhdunarodnye i politicheskiye aspekty istorii (pervaya polovina XX veka). M., 2005; Starosel’skaya N. D. Povsednevnaya zhizn’ «russkogo» Kitaya. M., 206; Kitaj i russkaya emigratsiya v dnevnikakh I. I. i A. N. Serebrennikovykh, 1919–1934: V 5 t. T. 1: «Poka zhe my schastlivy tem, chto nichto ne ugrozhayet nam.. .» / Vstupit. st., podg. teksta, biograficheskij slovar’ i komment. A. A. Khisamutdinova; Obshhaya redaktsiya S. M. Lyandresa. M., 2006; i dr. 115 Sm.: Arkhimandrit Avgustin (Nikitin). Ukaz. soch. 116 Sm.: Yakobson E. A. Peresekaya granitsy: Revolyutsionnaya Rossiya — Kitaj — Amerika. M., 2004. S. 54. 117 Sm.: Melikhov G. V. Rossiyskaya emigratsiya v Kitaye (1917–1924 gg.). M., 1997. S. 58.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

365

Sm.: Rajan N. V. Rossiya — Kharbin — Avstraliya: Sokhraneniye i utrata yazyka na primere russkoj diaspory, prozhivshej XX v. vne Rossii. M., 2005; Trotskaya S. Russkij Kharbin. Vospominaniya. Brisben, 1995. 119 Rajan N. V. Ukaz. soch. S. 183. 120 Sm.: Arkhimandrit Avgustin (Nikitin). Ukaz. soch. 121 Sm.: Svistunov A. S. Na volne moyej pamyati, ili progulka po «Russkoj Atlantide» // Russkaya Atlantida. Chelyabinsk, 2004. № 13. 122 Sm.: Tudoryanu N. L. Ocherki rossijskoj trudovoj emigratsii perioda imperializma. Kishinyov, 1986. S. 117–186. 123 Sm.: Vishnyakova N. V. Iz istorii rasprostraneniya russkoy knigi v SShA // Vestnik Omskogo Universiteta. 1998. Vyp. 3. S. 44–50. 124 Sm.: Okuntsov I. K. Russkaya emigratsiya v Sevrnoj i Yuzhnoj Amerike. Buenos–Aires, 1967. S. 265. 125 Sm.: Russkij kalendar’–al’manakh.. na 1992 god. New–Haven, 1931. S. 132. 126 Sm.: Kasinets E., Kogan E. Evrei–khudozhniki iz Rossii n H’yu–joke // Russkiye evrei v Amerike. Kn. 2. / Red. –sost. E. Zal’tsberg. SPb., 2007. S. 233. 127 Sm.: Gollerbakh C. O. O russkikh khudozhnikakh v Amerike // Sud’by pokoleniya 1920–1930–kh godov v emigratsii: Ocherki i vospominaniya. M., 2006. S. 396. 128 Sm.: Goldin V. I. Soldaty na chuzhbine. Russkij Obshhe–Voinskij Soyuz, Rossiya i Russkoye zarubezh’ye v XX–Xxi vekakh. Arkhangel’sk, 2006. S. 668–704. 129 Sm.: Slava, khvala, chest’: Yubilejnyj sbornik, posvyashhyonnyj 25–letiyu osnovaniya Russkogo tsentra v San–Frantsisko SShA. San–Frantsisko, 1964; Yazov O. I. O Muzeye i Arkhive russkoy kyl’tury i istorii Zarubezhnoj Rusi. San–Frantsisko, 1966; Khranilishha pamyatnikov kul’tury v San–Frantsisko: Materialy dal’nevostochnoj emigratsii // Otechestvennye arkhivy. 1999. № 5 i dr. 130 tabolina T. Russkoye zarubezh’ye v Kalifornii: Muzej russkoj kul’tury v San–Frantsisko i Guverovskij arkhiv v Stendfordskom unversitete. M., 2004. S. 45. 131 Sm.: Khisamutdinov A. A. V novom Svete, ili istoriya russkoj diaspory na Tikhookeanskom poberezh’ye Severnoj Ameriki i Gavajskikh ostrovakh. Vladivostok, 2003. S. 220. 132 Sm.: Russkiye amerikantsy v Kalifornii // Rossijskaya migratsiya: Informatsionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 16. 133 http://forum. russianamerica. com/f/showthread. php?t=17318 118

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

366

E. I. Pivovar

Sm.: Chubar’yan A. O. Istoriya XX veka: novye issledovaniya i problemy // Istoricheskiye zapiski. Teoreticheskiye i metodologicheskiye problemy istoricheskikh issledovanij. M., 1995. Vyp. 1 (119). S. 225–226. 135 Sm.: Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii. S. 83. 136 Sm.: Kostlo P. Russians in the former Soviet Republics. L., 1995. 137 Sm.: Apine I. Latyshskaya diaspora v Rossii i Amerike: psikhologicheskiye osobennosti // Diaspory. 2002. № 3. S. 132. 138 Sm.: Masanov N. Migratsionnye metamorfozy Kazakhstana // V dvizhenii dobrovol’nom i vynuzhdennom: Postsovetskiye migratsii v Evrazii. M., 1999. 139 Sm.: Russkiye v Semirech’ye (Po vospominaniyam Vasiliya Petrovicha Nazarenko. 1898–1997) // Diaspory. 2003. № 4. C. 283. 140 Sm.: Chislennost’ i sotsial’no–demograficheskiye kharakteristiki russkogo naseleniya v respublikakh byvshego SSSR. M.: Goskom. RF po statistike, 1994. S. 6. 141 Sm.: Florya B. N., Turilov A. A., Ivanov S. A. sud’by Kirillo–Mefodievskoj traditsii posle Kirilla i Mefodiya. SPb., 2004. S. 5. 142 Kosmarskaya N. «Russkiye diaspory»: politicheskiye mifologii i realii massovogo soznaniya // Diaspory. 2002. № 2. S. 115. 143 Sm.: Filippov E. I. Adaptatsiya russkikh vynuzhdennykh migrantov iz novogo zarubezh’ya // Vynuzhdennye migranty: integratsiya i vozvrashheniye / Otv. red. V. A. Tishkov. M., 1997. 144 Astvatsaturova M. Diaspory: etnokul’turnaya identichnost’ natsional,nykh men’shinstv (vozmozhnye teoreticheskiye modeli) // Diaspory. 2003. № 2. S. 186. 145 Sm.: Shhapov Ya. N. Ocherki russkoj istorii, istochnikovedeniya, arkheografii. M., 2004. S. 122. 146 Sm.: Sakharov A. N. «Natsional’nyj vopros» i rossijskaya tsivilizatisya. // Rossiya v XX veke. Problemy natsional’nykh otnoshenij / Pod red. chl. –kor. RAN A. N. Sakharova. M., 1999. S. 8. 147 Sm.: Vlast’ i reformy: Ot samoderzhavnoj k Sovetskoj Rossii / Otv. red. B. V. Ana’yich. M., 2006. S. 667. 148 Tam zhe. S. 670. 149 Sm.: Rossiya i strany blizhnego zarubezh’ya. Vneshnepoliticheskiye orientiry / Otv. red. akad. S. L. Tikhvinskiy. 150 Sm.: Mir v XX veke / Otv. red. akad. A. O. Chybar’yan. M., 2001. S. 293. 151 Sm.: Zagorskij A. V. Osnovnye printsipy vneshnej politiki Rossii v otnoshenii stran blizhnego zarubezh’ya // Rossiya i strany blizhnego zarubezh’ya: istoriya i sovremennost’ / Otv. red. akad. S. L. Tikhvinskij. M., 1995. S. 19. 134

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

367

Sm.: Nazar’yan R. Armyanskiye predprinimateli Samarkamda (konets XIX — nachalo XX v.) // Diaspory. 2006. № 2. S. 218. 153 Sm.: Guseinov A. Azerbajdzhano–russkiye otnosheniya (XV–XVII vv.). Baku, 1985. Ch. 1. 154 Sm.: Azerbajdzhantsy: Istoriko–etnograficheskij ocherk. Baku, 1998. S. 47. 155 Sm.: Yunusov A. Azerbajdzhantsy v Riossii — smena imidzha i sotsial’nykh rolej // Diaspory. 2005. № 3. S. 295. 156 Sm.: Yunusov A. Urbanizatsiya i migratsiya v Azerbajdzhane // Migratsiya i urbanizatsuya v SNG i Baltii b 90–e gg. / Pod red. Zh. A. Zajonchkovskoj. M., 1999. S. 95–56. 157 Sm.: Yunusov A. Azerbajdzhantsy v Rossii. S. 296. 158 Chislennost’i sotsial’no–demografichaskiye kharakteristiki russkogo naseleniya v respublikakh byvshego SSSR. M.: Goskom. RF po statistike, 1994. S. 5. 159 GARF. F. A–259. Op. 1. D. 5329. L. 28. 160 Sm.: Grigor’yants V. Stanovleniye insititutov armyanskoj diaspory v Krymu: dostizheniya i problemy // Diaspory. 2004. № 1. S. 91. 161 Sm.: Russkiye: Etnosotsiologicheskiye ocherki / Otv. red. Yu. V. Arutyunyan. M., 1992. S. 19. 162 Sm.: Pikhoya R. G. Sovetskij Soyuz: istoriya vlasti. 1945–1991. Novosibirsk, 2000. S. 464–465. 163 Tam zhe. S. 471. 164 Sm.: Migratsii i novye diaspory v poistsovetskikh gosudarstvakh / Otv. red. V. A. Tishkov. M., 1996. S. 13. 165 Sm.: Savoskul S. S. Russkiye novogo zarubezh’ya. Vybor sud’by. M., 2001. S. 393. 166 Sm.: Chislennost’ i sotsial’no–demograficheskiye kharakteristiki russkogo naseleniya v respublikakh byvshego SSSr. M.: Goskom. RF po statistike, 1994. S. 30–37. 167 Sm.: Elebayeva A., Omurliyev N. Mezhetnicheskiye otnosheniya v Kyrgyzstane: Dinamika i tendentsii razvitiya // Tsentral’naya Aziye. 1998. № 3 (15). S. 63. 168 Sm.: Kosmarskaya N. «Russkiye v Tsentral’noj Azii» — bol’noj vopros? Naskol’ko i dlya kogo? (na primere situatsii v Kirgizskoj respublike) // Tsentral’naya Aziya i Kavkaz. 1999. № 5 (6). S. 36. 169 Tishkov V. A. Russkiye v Srednej Azii i Kazakhstane // Isledovaniya po prikladnoj i neotlozhnoj etnologii. M.: IEA RAN, 1993. Dokl. № 51. S. 3. 170 Sm.: Ostapenko L. V. Russkiye v Litve: sfera truda i problemy adaptatsii // Vynuzhdennye migranty: integratsiya i vozvrashheniye / Otv. red. V. A. Tishkov. M>< 1997. S. 238. 152

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

368

E. I. Pivovar

Kosmarskij A. Russkoyazychnoye studenchestvo Tashkenta v zerkale sotsiolingvistiki // Diaspory. 2004. № 2. S. 76. 172 Sm.: Voronin O. L. Russkiye v Srednei Azii — ischezayushhaya diaspora // Diaspory v istoricheskom vremeni i prostranstve. Natsional’naya situatsiya v Vostochnoj Sibiri. Irkutsk, 1994. S. 28. 173 Pilkington Kh., Flinn M. Chuzhiye na rodine? Issledovaniye «diasporal’noj identichnosti» russkikh vynuzhdennykh pereselentsev // Diaspory. 2001. № 2–3. S. 28. 174 Sm.: Kertman G. L. SNG: mezhdu proshlym i budushhim // Polis. Podgotovitel’nye issledovaniya. M., 2005. S. 110. 175 Sm.: Brubeiker R. Ukaz. soch. S. 6–11. 176 Sm.: Dudarev K. P. Postkommunisticheskij avtoritarnyj rezhim // Postsovetskaya Tsentral’naya Aziya. Poteri i obreteniya. M., 1998. S. 176. 177 Sm.: Savoskul S. S. Russkiye novogo zarubezh’ya. S. 360. 178 Sm.: Vitkovskaya G. S. Vynuzhdennaya migratsiya: problemy i perspektivy. M., 1993. S. 117. 179 Savoskul S. S., Ginzburg A. M. Rossiya i russkiye novogo zarubezh’ya. // Kuda idyot Rossiya? Al’ternativy obshestvennogo razvitiya. M., 1995. T. 2. S. 344. 180 Sm.: Kosmarskaya N. «Russkiye diaspory» — nauchnyj diskurs i nizovye vospriyatiya (stat’ya vtoraya) // Diaspory. 2003. № 4. S. 162. 181 Sm.: Kyrgyzstan v tsifrakh. Bishkek, 2000. S. 214. 182 Leonov I. Migratsionnyj vopros: «Rossijskaya migratsiya» v gostyakh u gossekretarya Respubliki Kyrgyzstan Adarkhana Madumarova // Rossijskaya migratsiya. 2005. Oktyabr’–noyabr’. № 10–11. S. 4–5. 183 Tam zhe. S. 4. 184 Sm.: Bushkov V. I. Mikul’skij V. D. «tadzhikskaya revolyutsiya» i grazhdanskaya vojna (1989–1994). M.: IEI RAN, 1995. S. 59. 185 Sm.: Savoskul S. S. Osnovnye cherty migratsii russkikh v postsovetskom prostranstve // Russkiye v novom zarubazh’ye: Migratsionnaya situatsiya, pereseleniye i adaptatsiya v Rossii / Otv. red. S. S. Savoskul. M., 1994. Tabl. 4. S. 22. 186 Sm.: Informatsionno–analiticheskij byulleten’ FMS. 1995. № 7. S. 56. 187 Sm.: Borisova E. A. Kazakhstan: president i vneshnyaya politika. M., 2005. S. 60. 188 Sm.: Brusina O. I. «Russkij vopros» v suverennom Kazakhstane // Russkiye v sovremennom mire. S. 68–70; sm. takzhe: Sivrykova V. A. Zhizn’ v fors–mazhore. Astana, 2006. 189 Sm.: gudkov L. D. Russkiye v Kazakhstane: Doklad Tsentra issledovanij russkikh men’shinstv v stranakh blizhnego zarubezh’ya / Ruk. proekta B. A. Grushin, A. T. Semchenko. M., 1995. S. 31. 171

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

369

Sm.: Etnicheskij faktor v sovremennom sotsial’no–politicheskom razvitii Kazakhstana. M., 1996. S. 9. 191 Sm.: Mitina D. A. Migratsionnye protsessy i tendentsii etnosotsial’nogo razvitiya v Kazakhstane // Etnicheskij faktor v sovremennom sotsial’no politicheskom razvitii Kazakhstana. M., 1996. S. 28. 192 Sm.: Istoriya Kazakhstana: narody i kul’tury. Alma–Ata, 2001. C. 567– 568; Demograficheskij ezhegodnik Kazakhstana — 2005: Statisticheskiy sbornik. Alma–Ata, 2005. S. 7.. M., 1996 193 Tam zhe. S. 86–87. 194 Sm.: Grigorichev K. Russkoyazychnoye naseleniye Tsentral’nogo Kazakhstana: vozrastnye osobennosti formirovaniya identichnosti i zhiznennykh strategiy // Diaspory. 2006. № 2. S. 165. 195 Sm.: Altynbekova O. Russkij yazyk v zakonodatel’stve i obrazovatel’nom prostransve Kazakhstana // Tam zhe. 2007. № 1–2. S. 62. 196 Sm.: Grigorichev K. Ukaz. soch. S. 165. 197 Sm.: Todua Z. Uzbekistan mezhdu proshlym i budushhim. M., 2000. S. 97. 198 Sm.: Levitin L. Uzbekistan na istoricheskom povorote. Kriticheskiye zametki storonnika prezidenta Islama Karimova. M., 2001. S. 338. 199 Sm.: Mukhametberdyev O. B., Redzhepova O. S. Russkiye v sovremennom Turkmenistane: Aspekty sotsial’nogo samochuvstviya // Rossiya i Vostok: problemy vzaimodejstviya. M., 1993. S. 362. 200 Sm.: Geopoliticheskoye polozheniye Rossii: predstavleniya i real’nost’ / Pod red. V. A. kolosova. M., 2000. S. 56. 201 Sm.: Kosmarskaya N. P. «Deti imperii» v postsovetskoj Tsentral’noj Azii: adaptivnye praktiki i mental’nye sdvigi (russkiye v Kirgizii, 1992–2002). M., 2006. S. 20. 202 Sm.: Vynuzhdennye migranty: integratsiya i vizvrashheniye. M., 1997. S. 18–19. 203 Sm.: Kosmarskaya N. «Russkiye diaspory» — nauchnyj diskurs i nizovye vospriyatiya (stat’ya vtoraya) C. 163. 204 Sm.: Russkiye: Etnosotsial’nye ocherki / Otv. red. Yu. V. Arutyunyan. M., 1992. S. 25. Tabl. 6. 205 Sm.: Kisselyova I., Damberg S. «Drugiye russkiye»: rol’ v istoricheskom syuzhete // Vestnik Evrazii: Nezavisimyj nauchnyj zhurnal. 2001. № 3(14). S. 22. 206 Sm.: Poppe E., Hagendoorn l. Types of Identifications Among Russians in the «Near Abroad» // Europe–Asia Studies. Glasgow, 2001. Vol. 53. № 1. 207 Sm.: Kolsto P. Ukorenyayushhiyesya diaspory: russkie v byvshikh sovetskikh respublikakh // Diaspory. 2001. № 1. S. 16. 190

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

370

E. I. Pivovar

Sm.: Natsional’nyj sostav i yazykovye priznaki naseleniya Avtonomnoj respubliki Krym. Simferopol’, 2003. S. 3–4. 209 Sm.: Mal’guine A. «Russkij Krym» v poiskakh sebya // Diaspory. 2005. № 3. S. 105. 210 Sm.: Kiselyova A., Kiselyova N. Nekotorye aspekty krymskoj etnodemograficheskoj dinamiki (1897–2001 gg.) // Tam zhe. 2003. № 4. S. 133. 211 Tam zhe. S. 317, 333. 212 Sm.: kolsto P. Territorializing Diasporas. The Case of Russian in the Former Soviet Republics // Millenium: Journal of International Studies. L., 1999. Vol. 28. № 3 (Diaspory. 2002. № 1). 213 Sm.: Smith G. Russia, Estonia and Ethno–Politics // Journal of Baltic Studies. Troronto, 1998. Vol. 29. № 1; Vihalemm T. Formation of Collective Identity Among russophone Population of Estonia // Dissertationes de mediis et communicationbus Universtattis Tartuensis, Tartu, 1999. 214 Sm.: Zav’yalova M., Ryzhakova S. Russkiye Baltii v zerkale etnicheskikh stereotipov (Po rezul’tatam etnolingvisticheskogo issledovaliya) // Diaspory. 2004. № 4. S. 208. 215 Vlasov A. V. Kazakhstanskij vektor amerikanskoj diplomatii // Rossiya — Kazakhstan. Na puti k integratsii: EvroAziya. T. 2. Fevral’ 2007. M., 2007. S. 25–26. 216 Abdulayev E. Russkiye v Uzbekistane 2000–kh gg.: identichnost’ v usloviyakh demodernizatsii // Diaspory. 2006. № 2. S. 21–22. 217 Sm.: Poletayev D. Adaptatsiya migrantov iz zarubezhnykh stran v rossijskikh gorodakh // Migranty i diasporyna Vostoke Rossii: praktiki vzaimodejstviya s obshhestvom i gosudarstvom. M., Irkutsk, 2007. S. 121. 218 Sm.: Zajonchkovskaya Zh. SNG cherez prizmu migratsij // Migratsiya. 1998. № 3–4. S. 4–11. 219 Sm.: Vlasov A. Migratsionnyj tupik dlya postsovetskikh stran // EvroAziya: informatsionno–analiticheskij byulleten’. 2006 noyabr’. M., 2006. S. 19–20. 220 Sm.: Moruchkov I. Osnovnye napravleniya i spetsifika emigrantov iz Rossii. Kratkij obzor sovremennoj situatsii // EvroAziya: informatsionno– analiticheskij byulleten’. 2006 noyabr’. M., 2006. S. 13. 221 Tam zhe. S. 12. 222 Tam zhe. S. 13. 223 Sm.: Tyuryukanova E. Gendernye aspekty trudovoj migratsii iz stran SNG v Rossiyu // Diaspory. 2005. № 1. S. 48. 224 Sm.: Kosmarskaya N. Russian Women in Kirgizia: Coping With New wRealties // Women’s Studies Internatioanl Forum, Special Issue «Links Across 208

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

371

Differences: Gender, Ethnicity and Nationalism». 1996. Vol. 19. № 1–2; «I have a Feeling of Being Exiled Here». Women–Migrants in Central Russia // Gender and Catastrophe. Ed. By R. Lentin. L., 1997; Post–Soviet Russian Migration From the New New Independent State: Experiences of Women–Migrants // Engendering Forced Migration. Theory and Practice / Ed. By D. Indra. N. Y.; Oxford, 1999 i dr. 225 Sm.: Razvitiye sistemy professional’nogo obrazovaniya i obucheniya v Sodruzhestve Nezavisimykh Gosudarstv i Mongolii: Tematicheskiy obzor otchetov Natsional’nykh nablyudatel’nykh sovetov. M., 1998. 226 Sm.: Karvonen I., Novitskij E. Russkoyazychnye v Finlyandii: pravovye i gumanitarnye aspekty // Diaspory. 2003. № 3. S. 34. 227 Sm.: Yasinskaya–Lakhti I. Diskriminatsionnyj opyt molodykh immigrantov v Finlyandii (po materialam oprosov 1996 i 2001 gg) // Tam zhe. 2004. № 2. S. 33. 228 Sm.: Kheikinen K. Finskij natsionalizm v kontekste rossijskoj immigratsii // Tam zhe. 2003. № 3. S. 49. 229 Sm.: Prava cheloveka i protsessy globalizatsii mira / Pod red. E. A. Lukashevoj. M., 2003. S. 3. 230 Zubarevich N. Izmeneiya v tsentro–periferijnoj konfiguratsii postsovetskogo prostranstva // Vestnik Evrazii. 2001. № 3(14). 2001. S. 20.

Chapitre VI Peregudova Z. I. Politicheskij sysk Rossii (1880–1917). M.. 2000. S. 140– 150; Vakhrushev I. S. Russkie revoljucionery i zagranichnaja agentura tsarizma v 70–80–e i XIX v. // Osvoboditel’noe dvizhenie v Rossii. Saratov, 1978. Vyp. 8. S. 60–64. 2 Grigor’eva E. A. Revoljucionno–narodnicheskaja emigracija konca XIX veka. M., 1970. S. 12. 3 Burcev V. V pogone za provokatorami. M; L., 1928. S. 25. 4 Bel’chich Ju. I. «Neobyknovennyj, interesnyj, nansenovskij pasport, dlinoju okolo dvuh arshin.. .» (Sud’ba V. I. Jurkevicha v emigracii) //Pravovoe polozhenie rossijskoj emigracii v 1920–1930–e gody: Sb. nauchnyh trudov. SPb., 2003. 5 Russkije bezhentsy. Problemy rasselenija, vozvraschenija na Rodinu, uregulirovanija Pravovogo polozhenija (1920–1930–je gody): Sb. dokumentov i materialov / Sost. Z. S. Bocharova. M., 2004. 6 Nikolajev S. O pravovom polozhenii russkikh bezhencev i o merakh k ikh uluchsheniju. Praga, 1928. S. 21. 1

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

372

E. I. Pivovar

Nikolajev S. O pravovom polozhenii russkikh bezhencev i o merakh k ikh uluchsheniju. Praga, 1928. S. 22. 8 GARF. F. 5826. Op. 1. D. 130. L. 174. 9 Russkaja emigracija: Al’manah. 1920–1930. Belgrad, 1931. Vyp. 1. S. 32. 10 «Sovershenno lichno i doveritel’no!» B. A. Bakhmetjev — V. A. Maklakov. Perepiska. 1919 –1951: V 3 t. T. 1. Avgust 1919 — sentjabr’ 1921. M., 2001. S. 83. 11 Ul’jankina T. I. Immigracionnaja politika SShA v pervoj polovine XX veka i ee vlijanie na pravovoe polozhenie rossijskikh bezhentsev // Pravovoe polozhenie rossijskoj emigracii v 1920–1930–e gody: Sb. nauchnyh trudov. SPb., 2005. S. 230. 12 Russkij kalendar’–al’manah.. . na 1932 god. New–Haven, 1931. S. 115. 13 HisamutdinovAA. V Novom Svete, ili Istorija russkoj diaspory na Tikhookeanskom poberezh’e Severnoj Ameriki i Gavajskih ostrovakh. Vladivostok, 2003. S. 31. 14 Koshkid’ko V. G., Chubykin I. V. Parizhskoe soveschanie chlenov Uchreditel’nogo sobranija 1921 g. (na materialakh Prazhskogo arhiva GARF) // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 16. 15 Kononova M. M. Ukaz. soch. S. 23–36. 16 Bjulleten’ soveschanija chlenov Uchreditel’nogo sobranija. Parizh, 1921. № 1–6. S. 1. 17 Tauber L. Liga Nacij i juridicheskij status russkikh bezhencev. Belgrad, 1933. S. 5. 18 Grishun’kina M. G. Rossijskaja advokatura v emigracii v 1920–1930–e gg. M., 2005. S. 26. 19 Russkaja voennaja emigracija 20–40–h golov. T. I. Kniga vtoraja. S. 415. 20 Russkie bezhency.. . M.. 2004. S. 299–300. 21 Uzniki Bizerty. M.. 1998. S. 13. 22 Goldin V. I. Soldaty na chuzhbine. Russkij Obsche–Voinskij Sojuz, Rossija i russkoe zarubezh’e v XX–XXI vekakh. Arkhangel’sk, 2006. S. 226. 23 Russkij korpus na Balkanakh vo vremja II Velikoj vojny 1941–1945 gg.: Istoricheskij ocherk i sbornik vospominanij sovremennikov. New–York, 1963. S. 12. 24 Rossijskaja emigracija v Turcii.. . S. 17. 25 Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 52, 71. 26 GARF. F. 6461. Op. 1. D. 11. L. 43. 27 GARF. F. 5680. Op. 1. D. 74. L. 58. 28 Russkie bezhency.. . S. 286. 7

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

373

Rudnev V. V. Uslovija zhizni detej emigracii // Russkaja shkola za rubezhom. Praga, 1928. Kn. 26. S. 3. 30 Parchevskij K. K. Ukaz. soch. S. 52,62 i dr. 31 Rimscha H. Der russische Burgerkrieg und russische Emigration 1917– 1921. Jena, 1924. P. 26–28. 32 Arzamaskin Ju. N. Mezhdunarodnye i mezhsojuznicheskie organizacii po rozysku i registracii grazhdan objedinennykh nacij // Materialy po istorii Russkogo Osvoboditel’nogo dvizhenija: Sb. statej, dokumentov i vospominanij. M., 1999. Vyp. 4. S. 300. 33 Slobodchikov V. A. O sud’be izgnannikov pechal’noj.. . Harbin. Shanhaj. M„ 2005, S. 283. 34 Slobodchikov V. A. O sud’be izgnannikov pechal’noj.. Harbin. Shanhaj. M„ 2005,. S. 283–284. 35 Mahatkova R. Pomosch’ rossijskoj emigracii v Chekhoslovakii i russkie materialy v kollekcijakh Central’nogo gosudarstvennogo arkhiva Pragi // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg. S. 421; aussi: Russkaja, ukrainskaja i belorusskaja emigracija v Chekhoslovakii mezhdu dvumja mirovymi vojnami. Praga, 1995. 36 Petrusheva L. I. Bolgarija i rossijskaja emigracija // Bolgarija i rossijskaja emigracija 1920–1945 gg. Istoriko–dokumental’naja vystavka. Katalog vystavki. Vystavochnyj zal federal’nykh arkhivov, 14 fevralja — 18 marta 2007 g. M., 2007. S. 15–16. 37 Kalinin I. Na bolgarskom platsdarme (Iz istorii vzaimootnoshenij Vrangelja i bolgarskogo pravitel’stva) // Voennaja mysl’ i revoljucija. M., 1923. Kn. 5. S. 124. 38 Kolosova V. O. Lagerja russkih bezhencev v Germanii (1919–1922) // Problemy istorii Russkogo zarubezh’ja: materialy i issledovanija. Vyp. 1. M., 2005. S. 144; Russkij iskhod: Sb. statej / Otv. red. E. M. Mironova. SPb., 2004. S. 116. 39 Nazarov M. V. Missija russkoj emigracii. Stavropol’, 1992. S. 108– 109. 40 Russkaja voennaja emigracija 20–40–kh godov. Dokumenty i materialy. T. 1. Kniga pervaja. S. 82–83 41 Russkaja voennaja emigracija: 20–40–kh godov. T. 1. Kniga vtoraja. Na chuzhbine. M., 1998. S. 235. 42 Balakshin P. Final v Kitae. San–Francisko, 1958. T. 1. S 203. 43 Balmasov S. S. Beloemigranty na voennoj sluzhbe v Kitae. M., 2007. S. 409–410. 29

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

374

E. I. Pivovar

Usov V. N. Sovetskaja razvedka v Kitae: 30–e gody XX veka. M., 2007. S. 299. 45 Kelin NA. Kazach’ja ispoved’. M., 1996. S. 79. 46 Ershov V. F. Rossijskaja voenno–politicheskaja emigracija v 1920–1945 gg. M., 2003. S. 123. 47 Ershov V. F. Rossijskoe voenno–politicheskoe zarubezh’e: 1918–1945 gg. M., 2000. S. 221. 48 Jaremchuk 2–j A. P. Russkie dobrovol’tsy v Ispanii 1936–1939 gg. San– Francisko, 1983. S. 4. 49 Vojna i revoljucii v Ispanii 1936–1939 gg. M, 1968. S. 552. 50 Vladimirskaja T. L. Russkie migranty v Paragvae // Voprosy istorii. 1995. № 11–12. 51 Lekhovich D. V. Belye protiv krasnykh: Sud’ba generala Antona Denikina M , 1992. S. 345. 52 Shtrik–Shtrikfel’d V. Protiv Stalina i Gitlera: General Vlasov i russkoe Osvoboditel’noe dvizhenie. Frankfurt–na–Majne. 1975. S. 58–59. 53 GARF. F. 10015. Op. 1. D. 234. L. 2. 54 GARF. F. 5853. Op. 1. D. 70. L. 43. 55 GARF. F. 5853. Op. 1. D. 69. L. 155–156. 56 Na kazach’em postu // Dvukhnedel’nyj obschekazachij zhurnal. Praga, 1944. № 31. 1 avg. S. 2. 57 Giljazov I. A. Na drugoj storone: Kollaboratsionisty iz povolzhsko– priural’skih tatar v gody Vtoroj mirovoj vojny. Kazan’, 1998. 58 Roman’ko O. V. Musul’manskie legiony vo Vtoroj mirovoj vojne. M., 2004. 59 Lannua F. Kazaki Pannvitsa. 1942–1945. M., 2006. S. 185. 60 Shteyenberg S. General Vlasov. M., 2005. S. 301. 61 Tolstoj N. D. Zhertvy Jalty. M., 1996. S. 475. 62 Russkij korpus na Balkanakh vo vremja II Velikoj vojny 1941–1945 g.: Vospominanija soratnikov i dokumenty. SPb., 1999. 63 Dubrovskaja E. Ju. Zhizn’ russkoj kolonii v Finljandii vesnoj 1918 g. (po materialam russkojazychnoj pressy)// Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 64. 64 Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii // Panorama sodruzhestva. 2007. № 2. S. 85–86. 65 Brubejker R. Ukaz. soch. S. 52. 66 Golitsyn Ju. N. Proshedshee i nastojaschee. SPb., 1970. 67 Budnitskij O. V. Rossijskie evrei mezhdu krasnymi i belymi. M., 2006, S. 415–416. 44

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

375

Sabennikova I. V. Rossijskaja emigratsija (1917–1939): Sravnitel’no– tipologicheskoe issledovanie. Tver’, 2002. S. 40–41. 69 Balmasov S. S. Krasnyj terror na vostoke Rossii v 1918–1922 gg. M., 2006. S. 16. 70 Tarlé G. Ja. Istorija rossijskogo zarubezh’ja: terminy; printsipy, periodizatsija // Kul’turnoe nasledie rossijskoj emigratsii 1917–1940 gg. Kn. 1. M., 1994. S. 19. 71 Aurika Mejmre. Begstvo A. I. Kuprina iz Sovetskoj Rossii: novye svedenija // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg. S. 295. 72 Bel’chich Ju. V. Trud, vostrebovannyj Rodinoj //Russkoe zarubezh’e: Istorija i sovremennost’: Nauchno–obschestvennyj zhurnal. 2005. № 1–2. S. 59–69 73 Rossijskaja emigratsija v Turtsii… S. 11 74 Tam zhe. S. 51–52. 75 Mescherjakov N. L. Na perelome (iz nastroenij belogvardejskoj emigratsii). M., 1922; Belov V. Beloe pokhmel’e: Russkaja emigratsija na rasput’e. M; Pg., 1923; Vladimirov L. Vozvratite ikh na rodinu! Zhizn’ vrangelevtsev v Gallipoli i Bolgarii. M., 1924; Slobodskoj A. Sredi emigratsii. ju Khar’kov,1925; i dr. 76 Vladimirov L. Ukaz. soch. S. 7. 77 Literaturnaja entsiklopedija russkogo zarubezh’ja. 1918–1940. T. 4. Vsemirnaja literatura i russkoe zarubezh’e. M., 2006. S. 224. 78 The Russian immigrant, by Jerome Davis. N. Y., 1922. 79 Tarle G. Ja. Rossijskoe zarubezh’e i rodina. M., 1993. S. 17. 80 Khisamutdinov A. A. V Novom Svete.. . S. 24–25. 81 Volkov A. Iskhod. Sud’ba korablej i sudov, ushedshikh iz Vladivostoka v oktjabre 1922 g. // Morjaki v Grazhdanskoj vojne: Sb. M., 2000. S. 37. 82 BSE. 1–e izd. M., 1934. T. 64. S. 162. 83 Russkaja voennaja emigratsija 20–40–kh godov. Dokumenty i materialy / IVI MO. T. 3. Vozvraschenie… 1921–1924 gg. M., 2002. 84 Khisamutdinov A. A. Ukaz. soch. S. 23. 85 GARF. F. 2306. Op. 1. D. 398. L. Z–Zob. 86 Bjord R, Ivanova E. V. O vyezde pisatelej iz Rossii v 1920 godu: (K istorii formirovanija ponjatija «emigratsija» ) // Zarubezhnaja Rossija 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 284. 87 Lapteva L. P. Russkaja akademicheskaja emigratsija v Chekhoslovakii v 20–30–h godakh XX veka // Intelligentsija v uslovijakh obschestvennoj nestabil’nosti. M., 1996. S. 147 68

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

376

E. I. Pivovar

Poljakov Ju. A. Adaptatsija i migratsija — vazhnye faktory istoricheskogo processa // Istorija rossijskogo zarubezh’ja: Problemy adaptatsii migrantov v XIX–XX vv.: Sb. statej IRI RAN. M., 1996. S. 10. 89 Cherednikova A. Ju. Povsednevnaja zhizn’ rossijskoj emigratsii v Vejmarskoj respublike//Problemy istorii russkogo zarubezh’ja: materialy i issledovanija. M., 2005. S. 184. 90 Azarov Ju. A. Dialog poverkh bar’erov. Literaturnaja zhizn’ russkogo zarubezh’ja: Tsentry emigratsii, periodicheskie izdanija, vzaimosvjazi (1918– 1940). M., 2005. S. 14. 91 Vysylka vmesto rasstrela. Deportatsija intelligentsii v dokumentah VChK– GPU. 1921–1923. M., 2005. S. 19. 92 Bojko Ju. V. Emigranty pervoj volny o polozhenii intelligentsii v SSSR // Kul’tura rossijskogo zarubezh’ja. M., 1995. S. 91. 93 Bongard–Levin G. M. I. A. Bunin na puti k Nobelevskomu triumfu (Novye arkhivnye materialy) // Istoricheskie zapiski / Otv. red. akad. B. V. Anan’ich. 2006. № 9(127). S. 290. 94 Shkarenkov L. Navazhdenie belykh mirazhej (O sud’bakh i utrachennykh illjuzijakh russkoj emigratsii)// Perepiska na istoricheskie temy. M., 1989. S. 286. 95 Narraevskij R. Kontrrevoljutsionnye russkie vooruzhennye sily za rubezhom k pjatiletiju RKKA. M., 1923; Grimm E. D. Emigratsija i interventsija // K desjatiletiju interventsii: Sbornik statej. M; L., 1929; Mikhajlov E. A. Belogvardejtsy — podzhigateli vojny. M., 1932; i dr. 96 Frejkman–Hrustaleva N. S., Novikov A. I. Emigratsija i emigranty: Istorija i psihologija. SPb., 1995. S. 29–35. 97 Krasnaja kniga VChK. M., 1989. T. 2. S. 30–39. 98 Kuchemko N. M. Ukreplenie sotsialisticheskoj zakonnosti v Sibiri v pervye gody nepa (1921–1923). Novosibirsk, 1981. S. 210. 99 Tinchenko Ja. Golgofa russkogo ofitserstva v SSSR v 1930–1931 gody. M., 2000. S. 23. 100 Antisovetskaja interventsija i ee krakh. 1917–1922 gg. M., 1987. S. 167. 101 Trifonov I. Ocherki istorii klassovoj bor’by v SSSR v gody nepa (1921– 1937). M., 1960. S. 151. 102 Larionov V. Boevaja vylazka v SSSR (Zapiski organizatora vzryva Leningradskogo Tsenrtral’nogo Partkluba). Parizh, 1931. 103 Belogorskij N. Chto zhe dolzhny my delat’? Nice, 1930. S. 60 104 Starkov B. A. Okhotniki na shpionov: Kontrrazvedka Rossijskoj imperii 1903–1914. SPb., 2006. S. 271–272. 105 GARF. F. 5826. Op. 1. D. 97 (2). L. 87–89, 300–301, 419 i dr.; Flejshman L. Iz istorii zhurnalistiki russkogo zarubezh’ja. T. 1: V tiskakh provokatsii. 88

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

377

Operatsija «Trest» i russkaja zarubezhnaja pechat’. M., 2003, Gasparjan A. S. OGPU protiv ROVS: Tajnaja vojna v Parizhe. 1924–1939 gg. M., 2008. 106 GARF. F. 5826. Op. 1. D. 7(4). L. 307. 107 Goldin V. I. Likholet’e: Sud’ba generala M. V. Fastykovskogo: russkij ofitser, sekretnyj agent, uznik NKVD. Arkhangel’sk, 2006. S. 84. 108 Afanas’ev A. Polyn’ v chuzhih poljah. M., 1987. S. 24. 109 Ivanov V. A. Russkaja emigratsija v sluzhebnoj perepiske OGPU–NKVD 20–30–h gg. (leningradskij opyt) // Zarubezhnaja Rossija. 1917 –1939 gg.: Sb. statej. S. 104. 110 Aleksandrov K. M. Protiv Stalina // Vlasovtsy i vostochnye dobrovol’tsy vo Vtoroj mirovoj vojne: Sb. statej i materialov. SPb., 2003. S. 17. 111 Okorokov A. Russkie dobrovol’tsy. M., 2007 . S. 25. 30. 112 Chubar’jan A. O. Vojna i politika: 1939–1941 / RAN, IVI. M., 2001. 113 Arzamaskin Ju. N. Sovetskie organy repatriatsii v 1944–1946 gg. // Materialy po istorii Russkogo Osvoboditel’nogo dvizhenija: Sb. statej, dokumentov i vospominanij. M., 1999. Vyp. 4. S. 259–260. 114 GARF. F. 9526. Op. 4. D. 1. L. 33. 115 Tolstoj N. Zhertvy Jalty. Parizh, 1988. S. 41. 116 Krymskaja konferentsija. 4–11 fevralja 1945 g.: Sb. dokumentov. M., 1984. S. 211. 117 Jakobmeyer W. Vom Zwangsarbeiter zum Heimatlosen Ausländer. Die Displased Persons in Deutschland. 1941–1945. Göttingen, 1985. S. 127–128. 118 Sbornik materialov o vydache kazakov v Lientse i drugikh mestakh v 1945 g. / Pod red. V. G. Naumenko . Orangeburg , USA, 1955; Krikunov P. Kazaki. Mezhdu Gitlerom i Stalinym. Krestovyj pohod protiv bol’shevizma. M., 2005. S. 596. 119 Zemskov V. N. K voprosu o repatriatsii sovetskih grazhdan 1944–1951 gg. // Istorija SSSR. 1990. № 4. S. 33. 120 Shevjakov A. A. «Tajny» poslevoennoj repatriatsii // Sotsiologicheskie issledovanija. 1993. № 8. S. 6–11. 121 GARF. F. 9526. Op. 4. D. 1. L. 3. 122 Chubar’jan A. O. Stalinskoe desjatiletie holodnoj vojny: Fakty i gipotezy / RAN, IVI. M., 1999. 123 Sevast’janov G. N. Sovetsko–amerikanskie otnoshenija, 1949–1952. M., 2006. 124 Nabokov V. V. Dva interv’ju iz sbornika «Strong Opinions» // V. V. Nabokov: Pro et contra: Antologija. SPb., 1997. S. 139. 125 Morozova M. Evrejskie otkazniki — kto oni? //Diaspory. 2003. № 4. S. 228.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

378

E. I. Pivovar

Morozova M. Evrejskie otkazniki — kto oni? //Diaspory. 2003. № 4. S. 229. Evrejskaja emigratsija v svete novyh dokumentov / Pod red. B. Morozova. Tel’–Aviv, 1998. S. 199. 128 Evrejskaja emigratsija v svete novyh dokumentov / Pod red. B. Morozova. Tel’–Aviv, 1998. S. 83. 129 Belaja kniga: svidetel’stva, fakty, dokumenty. M., 1979. S. 8. 130 Bezborodov A. A., Mejer M. M., Pivovar E. I. Materialy po istorii dissidentskogo i pravozaschitnogo dvizhenija: Uchebnoe posobie. M., 1994. 131 Brinley Th. International Migration and Economic Development. Paris, 1961; Pantin V. I. Socioprirodnye faktory global’noj ekonomicheskoj i politicheskoj destabilizatsii // Chelovek i priroda: protivostojanie i garmonija. M., 2007. 132 Parkhomenko T. A. Russkaja emigratsija: istoki, problemy i perspektivy // Kul’turnaja missija rossijskogo zarubezh’ja. Proshloe i sovremennost’: Sb. statej. M., 1999. S. 14. 133 Grosul V. Ja. Mezhdunarodnye svjazi rossijskoj politicheskoj emigratsii vo 2–j polovine XIX veka. M. 2001. S. 66. 134 Kanevskaja G. I. Ocherk russkoj immigratsii v Avstralii (1923–1947). Mel’burn, 1998. S. 29. 135 Kitajgorodskaja A. P. Pobuzhdenija k emigratsii petrogradskoj intelligentsii // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 199. 136 Vysylka vmesto rasstrela. S. 17. 137 Vasetskij N. A., Trotskij L. D. Politicheskij portret // Trotskij L. D. K istorii russkoj revoljutsii. M., 1990. S. 49. 138 Baberovski J. Krasnyj terror: istorija stalinizma. M., 2007. S. 109. 139 Stalinskij E. O tret’ej emigratsii, bonapartizme, stalinizme, koalitsii i demokratii // Volja Rossii. Praga, 1930. № 10. S. 863–864. 140 Vologodskij P. V. Vo vlasti i v izgnanii: Dnevnik prem’er–ministra antibol’shevistskikh pravitel’stv i emigranta v Kitae (1918–1925 gg.). Rjazan’, 2006. S. 493. 141 Sapgir K. A. Byki i ulitki. SPb., 2006. S. 86. Serija «Russkoe zarubezh’e. Kollektsija poezii i prozy». 142 Teterevleva T. P. Porevoljutsionnaja rossijskaja emigratsija na severe Evropy 1917 — nachala 1920–h gg. // Russkij ishod. SPb., 2001. S. 11. Serija «Russkoe zarubezh’e. Istochniki i issledovanija». 143 Infant’ev B. Obraz Latvii 20–30–h gg. v tvorchestve russkikh zarubezhnykh pisatelej // Diaspory. 2002. № 3. S. 29. 144 Okhotnikov A., Popova N., Kozhemjakin E. Nedobrovol’naja migratsija 1930–1940–kh godov v sociokul’turnoj pamjati sibirjakov (po materialam 126

127

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

379

semejnykh istorij studentov HGF II NGPU)// Migranty i diaspory na Vostoke Rossii: praktiki vzaimodejstvija s obschestvom i gosudarstvom. M., Irkutsk, 2007. S. 237. 145 Stone N., Glenny M. The Other Russia: The experience of exile. L.; Boston, 1990. 146 Russkie bezhentsy.. . S. 43. 147 Simonov G. V XX veke: 21 rasskaz russkogo frantsuza. M., 2003; Bazhanov B. Zapiski byvshego sekretarja Stalina. M., 1990. 148 Demidov S. M. Postsovetskij Turkmenistan. M., 2002. S. 12–13. 149 Severjukhin D. Russkaja khudozhestvennaja emigratsija. 1917–1939. SPb., 2003. S. 32. 150 Agabekov G. S. Sekretnyj terror: Zapiski razvedchika. M., 1996. 151 Konstantinov D. «Vtoraja volna» — vospominanija i razdum’ja o rossijskoj emigratsii // V poiskakh istiny. Puti i sud’by vtoroj emigratsii: Sb. statej i dokumentov. M., 1997. S. 39. 152 Dugas. I., Cheron F. Vycherknutye iz pamjati. Sovetskie voennoplennye mezhdu Gitlerom i Stalinym. Parizh, 1994. S. 334; Tsurikov P. «Krovavoe voskresen’e» v Kemptene// Grani: Mezhkontinental’nyj russkij literaturnyj zhurnal. 2006. № 218. S. 153. 153 Betell N. Poslednjaja tajna. M., 1992. S. 237. 154 Konstantinov D. Ukaz. soch. S. 59–60. 155 Kuznetsov B. M. V ugodu Stalinu. Kanada, 1968. S. 23. 156 Abdullaev E. Russkie v Uzbekistane 2000–kh gg.: identichnost’ v uslovijah demodernizatsii // Diaspory. 2006. № 2. S. 10–11. 157 Vitkovskaja G. S. Vynuzhdennaja migratsija: problemy i perspektivy. M., 1993. S. 117; Emigratsija i repatriatsija v Rossii / V. Iontsev, N. Lebedeva i dr. M., 2001. S. 132. 158 Molodikova I. Migratsionnoe povedenie russkojazychnogo naselenija Latvii, Ukrainy i Kazakhstana (konets 90–h gg.) // Diaspory. 2002. № 1. S. 134. 159 Emigratsija i repatriatsija v Rossii. S. 132. 160 Polunin D. Ukaz. soch. S. 34. 161 Stemmer M. Chto znachit byt’ russkim za granitsej? // My v Rossii i zarubezh’e. 2006. № 4 (43). S. 38. 162 Dobrynina E. Chto takoe «Russkij Mir» i kak ego vystroit’? // Rossijskaja migratsija: Informatsionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 15. 163 Mahamid O. Rossija i Palestina: dialog na rubezhe XIX–XX vekov: Istoriko–literaturnye ocherki. SPb., 2002. S. 32. 164 Tishkov V. A. Migratsii i novye diaspory v postsovetskikh gosudarstvakh / Otv. red. V. A. Tishkov. M., 1996.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

380

E. I. Pivovar

Rossijskaja gazeta (federal’nyj vypusk). 2006. № 4205. 25 okt. (http:// www. mosds. ru/News/news10–06. shtml). 166 Kramarenko M. Ob otdel’nykh aspektakh rossijskoj programmy pereselenija sootechestvennikov: Vzgljad iz Kazakhstana // Rossijskaja migratsija. 2007. № 9. S. 32. 167 Strany SNG: social’naja politika gosudarstva i ee rezul’taty: Sb. statej / RAN. Institut vostokovedenija. M., 2005. S. 41. 168 Migratsija — samaja nabolevshaja problema postsovetskogo prostranstva // Rossijskaja migratsija. 2007. № 8. S. 10. 169 Kontseptsija regulirovanija migratsionnyh processov v Rossijskoj Federatsii. Odobrena rasporjazheniem Pravitel’stva RF ot 1 marta 2003 g. № 2561. M., 2003. 170 Rossija i Kazakhstan vmeste reshajut migratsionnye problemy: Kruglyj stol // Rossijskaja migratsija. 2007. № 9. S. 20. 171 Dzhafarov S. Pravovoe polozhenie inostrannykh grazhdan v Rossijskoj Federatsii // Rossijskaja migratsija. 2007. № 10–11. S. 25. 172 Social’no–psihologicheskaja i kul’turno–jazykovaja adaptatsija detej vynuzhdennykh migrantov v Moskve // Rossijskaja migratsija. 2007. № 10–11. S. 20. 173 Fedorov M. Poslednjaja nadezhda russkogo zarubezh’ja // Rossijskaja migratsija. 2007. № 9. S. 17. 174 Poljakov Ju. A. Adaptatsija i migratsija v istoricheskom kontekste // Adaptatsija rossijskikh emigrantov (konets XIX–XX v.). Istoricheskie ocherki: Sb. statej IRI RAN. M., 2006. S. 6. 175 Pivovarov Ju. S. Russkaja politika v ee istoricheskom i kul’turnom otnoshenijakh. M., 2006. S. 29. 176 Vikhalemm T., Masso A. Dinamika identichnosti russkih Estonii v period postsovetskih transformatsij // Diaspory. 2003. № 2. S. 252. 177 Sheffer G. Diaspory v mirovoj politike // Tam zhe. № 1. S. 163. 178 Kosmarskaja N. P. «Russkie diaspory»: politicheskie mifologii i realii massovogo soznanija // Tam zhe. 2002. № 2. S. 115. 165

Chapitre VII Sm.: Lyubina G. I. Russkaya nauchnaya ehmigratsiya XIX v. v Parizhe: obshhij vzglyad i uroki // Voprosy estestvoznaniya I tekhniki. 2002. № 2. 2 Sm.: Kiperman А. YA. Raznochinskaya revolyutsionnaya ehmigratsiya (1861–1895). Tambov, 1980; Grosul V. YA. Mezhdunarodnye svyazi rossijskoj politicheskoj ehmigratsii vo 2–j polovine XIX veka. M., 2001. 1

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

381

Sm.: Rossijskaya revolyutsionnaya ehmigratsiya v Аvstralii (1900–1917). Dnepropetrovsk, 1978. S. 8. 4 Sm.: Ménès А. Аm olam — vechnyj narod // Evrei iz Rossii v Аmerike / Red. –sost. EH. Zal’tsberg. Ierusalim; Toronto; SPb., 2007. Kn. 2. S. 9–27. 5 Sm.: Popov А. V. Rossijskoe pravoslavnoe zarubezh’e: istoriya i istochniki. M., 2005. S. 175–176. 6 Sm.: Russkaya obshhestvennaya biblioteka im. I. S. Turgeneva: Sotrudniki — druz’ya — pochitateli: Sb. st. Parizh, 1987. 7 Sm.: Kostina I. O. Biblioteki russkoj ehmigratsii v Evrope. 1920–1930–e gg. M., 2004. S. 5. 8 Sm.: Gutnov DА. Russkaya vysshaya shkola obshhestvennykh nauk v Parizhe (1901–1906 gg.). M„ 2004. 9 Basili N. Rossiya pod sovetskoj vlast’yu. Parizh, 1937. S. 116. 10 Sm.: Mironova E. M. Diplomaticheskoe vedomstvo antibol’shevistskoj Rossii // Problemy istorii Russkogo zarubezh’ya: materialy i issledovaniya. M., 2005. Vyp. 1. S. 57. 11 Sm.: Mironova E. M. Obzor osnovnykh napravlenij deyatel’nosti russkikh predstavitel’stv v izgnanii // Problemy istorii russkogo zarubezh’ya: materialy i issledovaniya. M.,2005. Vyp. 1. S. 128. 12 Sm.: Jovanovich M. Obzor pereseleniya russkikh bezhentsev na Balkany // Russkij iskhod / Seriya «Russkoe zarubezh’e. Istochniki i issledovaniya». SPb., 2004. S. 16. 13 Sm.: «CHemu svideteli my byli.. .»: Perepiska byvshikh tsarskikh diplomatov, 1934–1940 gg.: Sb. dok.: V 2 kn. M., 1998. Kn. 1. 1934–1937. S. 198. 14 Kononova MM. Ukaz. soch. S. 83–84. 15 Sm.: Stefan Dzh. Russkie fashisty: Tragediya i fars v ehmigratsii, 1925– 1945. M., 1992. 16 Sm.: «Fashizm razvivaetsya i vnedryaetsya v umy russkikh bezhentsev»: Politicheskaya deyatel’nost’ beloj ehmigratsii v Man’chzhurii v svodkakh OGPU. 1928 g. / А. YU. TSybin // Istoricheskij arkhiv. M., 2006. № 5. S. 61–67. 17 Sm.: Genis V. «Politicheskoe nevozvrashhenchestvo», ili Rozhdenie «sovetskoj» ehmigratsii (Mistifikator YAkov Bad’yan, ego «dvojniki» i Zagranichnoe byuro oppozitsionerov) // Diaspora. Novye materialy. Vyp. IX. Parizh; SPb., 2007. S. 159–252. 18 Pivovarov YU. S. Russkaya politicheskaya traditsiya i sovremennost’. M., 2006. S. 160. 19 Sm.: Vishnyak M. V. Gody ehmigratsii. 1919–1969. Parizh — N’yu–Jork: Vospominaniya. SPb., 2005. S. 156. 3

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

382

E. I. Pivovar

Ruchkin А. B. Russkaya diaspora v Soedinennykh SHtatakh Аmeriki v pervoj polovine XX veka. M., 2006. 21 Tam zhe. S. 414. 22 Sm.: NTS: Mysl’ i delo. 1930–2000. M., 2000. S. 30. 23 Sm.: Dolinin V. EH. Svyaz’ zarubezhnoj organizatsii NTS s oppozitsiej v Leningrade. 1950–1980–e gg. // Nauka, kul’tura i politika russkoj ehmigratsii: Sb. statej i materialov Vserossijskoj nauchnoj konferentsii. Sankt–Peterburg. 24–26 iyunya 2002 g. SPb., 2004. S. 74. 24 Sm.: Bazanov P. N., SHomrakova IL. Kniga russkogo zarubezh’ya: Iz istorii knizhnoj kul’tury XX veka. SPb., 2003. S. 55. 25 Sm.: Bazanov P. N., Kremnev S. S, Kuznetsova T. V., SHomrakova IL. Izdatel’stvo i izdatel’skie organizatsii russkoj ehmigratsii 1917–2003 gg.: EHntsiklopedicheskij spravochnik. SPb., 2005. 26 Sm.: Sovetsko–amerikanskie otnosheniya: 1949— 1952 / Pod red. G. N. Sevost’yanova. M., 2006. S. 5. 27 Sm.: Karpov SV. Rossijskaya ehmigratsiya v informatsionnoj vojne protiv Sovetskogo Soyuza // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 110. 28 Sm.: Chuev S. Vlasovtsy — pasynki Tret’ego rejkha. M., 2006; Аleksandrov K. Аrmiya generala Vlasova. 1944–1945. M., 2006. S. 431. 29 Sm.: Bakhtina P. L. Gruppy russkoj ehmigratsii v Evrope v nachale 1950– kh godov: iz arkhiva R. F. Kelli // Berega: Informatsionno–analiticheskij sbornik o russkom zarubezh’e. M, 2002. Vyp. 1. S. 46. 30 Urilov IKH. Istoriya rossijskoj sotsial–demokratii (men’shevizma). M., 2000. S. 36. 31 GАRF. F. 5863. Op. 1. D. 13. L. 18. 32 Sm.: Mironova EM. Obzor osnovnykh napravlenij.. . S. 128. 33 Sm.: EHneeva N. T. Sud’by Russkoj Pravoslavnoj TSerkvi v gody Grazhdanskoj vojny (1918–1920–e gg.) i istoki yuris–diktsionnogo raskola // Russkij iskhod. SPb., 2004. S. 293. 34 Tam zhe. S. 148. 35 GАRF. F. 5863. Op. 1. D. 17. L. 45. 36 Pis’mo K. E. fon Zamena mitr. Evlogiyu (Georgievskomu) / Publ. А. L. Gurevicha // Diaspora. Novye materialy. Vyp. IX. Parizh; SPb., 2007. S. 428. 37 Pio–Ul’skij B. G. Russkaya ehmigratsiya i ee znachenie v kul’turnoj zhizni drugikh narodov. Belgrad, 1939. S. 57. 38 Sm.: Parfenova E. B. Pravoslavnoe obrazovanie v ehmigratsii (20–30–e gody XX veka) // Istoricheskie zapiski. M, 2004. Vyp. 7(125). M., 2004. S. 226. 20

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

383

Tam zhe. S. 237. Sm.: Dvadtsatiletnij yubilej Pravoslavnogo bogo¬slovskogo instituta v Parizhe. 1925–1950. Parizh, 1950. 41 Sm.: SHkarovskij MM. Monastyr’ Prepodobnogo Iova Pochaevskogo v Slovakii // Diaspora. Novye materialy. Vyp. IX. Parizh; SPb., 2007. S. 302– 320. 42 Pravoslavnaya Russkaya zarubezhnaya tserkov’. Monreal’, 1960. S. 17. 43 Vasil’chikova M. Berlinskij dnevnik. 1940–1945. M., 1994. S. 119. 44 GАRF. F. 5826. On. 1. D. 156. L. 110. 45 Sm.: Liga russkikh ofitserov i soldat zapasa za granitsej. Belgrad, 1937. 46 GАRF. F. 5826. Op. 1. D. 28. L. 166. 47 Sm.: Mezhdu Rossiej i Stalinym: Rossijskaya ehmigratsiya i Vtoraya mirovaya vojna. M., 2004. S. 71. 48 Sm.: Rossijskij zarubezhnyj s»ezd. 1926. Parizh: Dokumenty i materialy. M., 2006. S. 301. 49 Sm.: Lazareva SI. Iz istorii khozyajstvenno–ehkonomicheskoj deyatel’nosti russkikh ehmigrantov v Man’chzhurii (1920–1930–e gody) // Rossijskie sootechestvenniki v Аziatsko–Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej mezhdunarodnoj konferentsii. Vladivostok, 2003. 50 Chelyshev EL. Rossijskaya ehmigratsiya: 1920–1930–e gody. Istoriya i sovremennost’. M., 2002. S. 8. 51 Sm.: Russkaya ehmigratsiya v YUgoslavii. M., 1996. S. 53. 52 Sm.: Ves’ KHarbin na 1923 god: Аdresnaya i spravochnaya kniga g. KHarbina /Pod red. ST. Ternavskogo. [KHarbin, 1923]; Russkie v Germanii: YUridicheskij spravochnik. Berlin, 1925; Russkie v Prage. 1918–1928 gg. Praga, 1928; Russkie vo Frantsii: Spravochnik. Parizh, 1937; Russkij al’manakh: Spravochnik: Zarubezhnye russkie organizatsii, obshhestva, soyuzy i ob»edineniya vo Frantsii i drugikh stranakh: Stat’i s prakticheskimi svedeniyami / Pod red. kn. V. А. Obolenskogo i B. M. Saracha. Parizh, 1931; i dr. 53 Sm.: Khisamutdinov А. А. V Novom Svete.. . S. 220. 54 Sm.: Grishun’kina M. G. Rossijskaya advokatura v ehmigratsii v 1920– 1930–e gg. M., 2005; Mirskij M. B. Rossijskoe meditsinskoe zarubezh’e // Kul’turnoe nasledie rossijskoj ehmigratsii 1917–1940. M., 1994. Kn. 1. S. 387– 388. 55 Sliozberg G. B. Dela minuvshikh dnej: Zapiski russkogo evreya. Parizh, 1934. T. 1. S. 376. 56 Sm.: Savitskij P. N. Proizvoditel’nye sily Rossii // Evrazijskij vremennik. Berlin, 1923. Kn. 3. S. 11. 39 40

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

384

E. I. Pivovar

Sm.: Politika, ideologiya, byt i trudy russkoj ehmigratsii 1918–1945: Bibliografiya: Iz katalogov biblioteki Russkogo zagranichnogo istoricheskogo arkhiva / Sost. SP. Postnikov. N. 7., 1993. T. 1. S. 5. 58 Sm.: Dmitriev АL. Prazhskij Institut izucheniya Rossii // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 127–128. 59 Sm.: Ershov V. F., Kuramina N. V. Rossijskie obrazovatel’nye uchrezhdeniya za rubezhom: opyt 1920–1930–kh gg.// Istoricheskie zapiski. M., 2004. Vyp. 7(125). S. 198. 60 Sm.: Kuramina N. V. Ukaz. soch. S. 8–9. 61 TSit. po: Postnikov E. S. Istochniki i istoriografiya po istorii rossijskogo studenchestva v CHekhoslovakii (1920–e gg.) // Istochniki po adaptatsii rossijskikh ehmigrantov v KH1KH–KHKH vv.: Sb. statej. M., 1997. S. 125. 62 Sm.: Kuramina N. V. Ukaz. soch. S. 10. 63 Sm.: Osovskij E. G. Pedagogicheskaya mysl’ rossijskoj ehmigratsii. 20–e – 50–e gg. XX veka // Vestnik RGNF. 1998. № 4. S. 88–94. 64 Sm.: Russkaya molodezh’: deyatel’nost’ TSentral’nogo komiteta po obespecheniyu vysshego obrazovaniya russkomu yunoshestvu za granitsej. Parizh, 1933. S. 2. 65 Sm.: Svatikov S. Russkie studenty v Gejdel’berge // Novyj zhurnal dlya vsekh. 1912. № 12. S. 72, 75. 66 Sm.: Ul’yankina T. N., Petrova R. V. Institut Pastera v Parizhe i russkaya ehmigratsiya // Kul’turnoe nasledie rossijskoj ehmigratsii 1917–1940. M., 1994. Kn. 1. S. 310; Lyubina G. I. Russkaya nauchnaya ehmigratsiya XIX v. v Parizhe: obshhij vzglyad i uroki; Fokin SI. Russkie uchenye v Neapole. SPb., 2006; i dr. 67 Sm.: Vandalkovskaya M. G. Istoricheskaya nauka rossijskoj ehmigratsii v Evrope v 20–30–e gg. // Kul’turnoe nasledie rossijskoj ehmigratsii 1917–1940. M., 1994. Kn. 1. S. 75. 68 Sm.: Kovalevskij P. E. Dnevniki. 1918–1922. SPb., 2001. S. 184–190. 69 Sm.: Аfanas’ev V. G. Russkoe zarubezh’e i blagotvoritel’nost’ // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939: Sb. statej. SPb., 2000. S. 13; Biryukova K. V. Rossijskie studencheskie soyuzy v TSentral’noj i Vostochnoj Evrope v 1920–1930–e gg. M., 2004. 70 Sm.: Taskina EL. Russkij KHarbin. M., 1998; Melikhov G. V. Belyj KHarbin. Seredina 20–kh. M., 2003. 71 Sm.: Ippolitov S. S., Nedbaevskij V. M., Rudentsova YUL. Tri stolitsy izgnaniya: Konstantinopol’. Berlin. Parizh. TSentry zarubezhnoj Rossii 1920– 1930–kh gg. M., 1999. S. 181. 72 Sm.: Stepanov L. YU. Srednie uchebnye zavedeniya russkoj ehmigratsii v nachale 20–kh godov: ehvakuatsiya i razmeshhenie // Russkij iskhod. SPb., 2004. S. 290. 57

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

385

Petrusheva LL. Bolgariya i rossijskaya ehmigratsiya // Bolgariya i rossijskaya ehmigratsiya. 1920–1945 gg. Istoriko–dokumental’naya vystavka: Katalog vystavki. Vystavochnyj zal federal’nykh arkhivov, 14 fevralya — 18 marta 2007 goda. M., 2007. S. 15. 74 Sm.: Stepanov N. YU. Pravoslavnye osnovy obrazovaniya russkikh detej v ehmigratsii v YUgoslavii // Problemy istorii russkogo zarubezh’ya: materialy i issledovaniya. M., 2005. Vyp. 1. S. 46–47. 75 Sm.: Kadetskie korpusa za rubezhom. N’yu–Jork, 1970. S. 17. 76 Sm.: Popov АА., Plekhanov А. M. Ot kadetskikh korpusov Rossii k suvorovskim voennym uchilishham vojsk NKVD (MVD) SSSR (1731–1960): istoricheskij ocherk. M., 1998. S. 37. 77 Sm.: Zapiski Instituta izucheniya Rossii. Kn. 1. S. 260. 78 Sm.: Belaya S. А. Аnaliz strukturnykh aspektov ehkonomicheskoj politiki v trudakh ukrainskoj diaspory (ehmigratsiya 1919–1939 gg.) // Zarubezhnaya Rossiya 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 130. 79 Sm.: Russkaya molodezh’ v vysshej shkole za granitsej. Deyatel’nost’ TSentral’nogo komiteta po obespecheniyu vysshego obrazovaniya russkomu yunoshestvu za granitsej (1922/23–1931/32 uch. gg.). Parizh, 1933; Kovalevskij P. E. Problema prosveshheniya russkogo yunoshestva // Trudy IV s»ezda russkikh akademicheskikh organizatsij za granitsej. Belgrad, 1929. CH. 1; Russkaya shkola za rubezhom: Istoricheskij opyt 20–kh godov: Sb. dokumentov. M., 1995; i pr. 80 Sm.: Postnikov E. S. Istochniki i istoriografiya po istorii rossijskogo studenchestva v CHekhoslovakii (1920–e gg.)// Istochniki po adaptatsii rossijskikh ehmigrantov v KH1KH–KHKH vv.: Sb. statej. M., 1997. S. 125. 81 Sm.: Petrov E. V. Kul’turtregerskaya missiya russkikh istorikov–ehmigrantov v SSHА // Rossijskie sootechestvenniki v Аziatsko–Tikhookeanskom regione. Perspektivy sotrudnichestva: Materialy Tret’ej nauchnoj konferentsii. Vladivostok, 2003. S. 214. 82 Sm.: Rossijskij zemsko–gorodskoj komitet pomoshhi rossijskim grazhdanam za granitsej: Otchet o deyatel’nosti (fevral’ 1921 g. — aprel’ 1922 g.). Parizh, 1922. S. 62–63. 83 Sm.: Kostikov V. V. «Ne budem proklinat’ izgnan’e.. .»: Puti i sud’by russkoj ehmigratsii. M., 1990. S. 242–243. 84 Sm.: Sabennikova I. V. Zemsko–gorodskoj komitet pomoshhi russkim bezhentsam za granitsej (Zemgor): sostav, struktura i geograficheskie tsentry // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939: Sb. statej. S. 9. 85 Sm.: Sabennikova I. V. Rossijskaya ehmigratsiya (1917–1939): Sravnitel’no–tipologicheskoe issledovanie. Tver’, 2002. S. 5. 73

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

386

E. I. Pivovar

Sm.: Ivanitskaya S. O russkikh parizhanakh. «Skol’ko ikh, ehtikh sobstvennykh lits moikh?». M., 2006. S. 17 87 Sm.: Vzdornoe G. I., Zaleskaya Z. E., Lelekova O. V. Obshhestvo «Ikona» v Parizhe. M., 2002. T. 1. 88 Sm.: Rasprostranenie russkoj pechati v mire, 1918–1939: Spravochnik / V. Zalevski, E. Gollerbakh. SPb., 1998; Bazanov P. N. Izdatel’skaya politika politicheskikh organizatsij russkoj ehmigratsii // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej; Аzarov YU. А. Dialog poverkh bar’erov: Russkoe literaturnoe zarubezh’e: tsentry, periodika, vzaimosvyazi (1918–1940). M., 2005. 89 OkuntsovI. Ukaz. soch. S. 311. 90 Аzarov YUL. Ukaz. soch. S. 242. 91 Sm.: Shishkin M. Russkaya SHvejtsariya: literaturno–istoricheskij putevoditel’. M., 2006. S. 23–24. 92 Sm.: Zhirkov G. V. Kul’tura i zhurnalistika russkogo zarubezh’ya 20–40– kh gg. // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 246. 93 Sm.: Kovalevskij EL. Zarubezhnaya Rossiya: Istoriya i kul’turno– prosvetitel’skaya rabota russkogo zarubezh’ya za polveka (1920–1970). Parizh, 1971. S. 309. 94 Sm.: Bazanov P. N. Izdatel’skaya politika.. . S. 113. 95 Sm.: Ershov V. F. Voennaya periodika zarubezhnoj Rossii // Rossiya: idei i lyudi: Sb. nauchnykh trudov. M., 1999. Vyp. 4. S. 203. 96 Sm.: Krejd V. Pervaya ehmigratsiya v «Novom zhurnale» // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 279. 97 Sm.: Russkaya literatura v Izraile // Kratkaya evrejskaya ehntsiklopediya. Dopolnenie 2. Ierusalim, 1995. S. 325. 98 S m.: Ehpshtejn АD. Gosudarstvo evrejskikh diaspor: ehtnoligvisticheskoe mnogoobrazie izrail’skikh SMI // Diaspory. 2006. № 3. S. 242–243. 99 Evrei v kul’ture russkogo zarubezh’ya: Sb. statej, publikatsij, memuarov i ehsse / Sost. M. Parkhomovskij. Vyp. 1: 1919–1939. Ierusalim, 1992; Vyp. 2: 1919–1939. Ierusalim, 1993; T. 3: 1939–1960. Ierusalim, 1994: T. 4: 1939– 1960. Ierusalim, 1995; T. 5: Ierusalim, 1996. 100 Sm.: Polotovskaya IL. Russkoe evrejstvo v zarubezh’e v kontekste evropejskoj kul’tury // Berega: Informatsionno–analiticheskij sbornik o russkom zarubezh’e. SPb., 2002. S. 25. 101 http://bfrz. ru/cgi–bin/load. cgi?p=bibl/Index. html#history 102 Sm.: Polotovskaya IL. Ukaz. soch. S. 25. 103 Sm.: Russkie amerikantsy v Kalifornii // Rossijskaya migratsiya. 2007. № 9. S. 16. 86

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

387

Chapitre VIII Pivovarov Yu. S. Polnaya gibel’ vser’ez: Izbrannye raboty. M., 2004. Cit. po: Strannik. 1997. № 1. S. 24. 3 Goryachev Ju. L. Obwee delo — opyt i perspektivy sotrudnichestva s Russkim Zarubezh’em (na primere SShA) // Kul’turnaja missija rossijskogo zarubezh’ja: Istorija i sovremennost’. M., 1999. S. 8. 4 Sm.: I. Bunin, G. Ivanov i Izdatel’stvo imeni Chehova: Po materialam Coll. Chekhov Publishing House, Columbia University Libraries Bakhmeteff Archive (Box № 1) // Zarubezhnaja Rossija 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000. S. 328. 5 Sm.: Istoricheskoe istochnikovedenie i problemy vspomogatel’nyh istoricheskih disciplin: K 140–letiju akademika Nikolaja Petrovicha Lihacheva (1862–1936) i 100–letiju Doma N. P. Lihacheva v Sankt–Peterburge. Tezisy dokladov konferencii. Sankt–Peterburg, 3–5 dekabrja 2002 g. / Otv. red. akad. RAN A. A. Fursenko. SPb., 2002. S. 6. 6 Sm.: Chelyshev E. P. Rossijskaja jemigracija: 1920–30–e gody. Istorija i sovremennost’. M., 2002. S. 255. 7 Tam zhe. S. 178. 8 Sm.: Korsakova NA. Dnevniki atamana Kubanskogo kazachestva v zarubezh’e B. G. Naumenko kak istochnik o sud’be kubanskih vojskovyh regalij // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. SPb., 2000; Bykova A. G., Ryzhenko V. G. Uchrezhdenija — hraniteli istoricheskoj pamjati russkoj jemigracii: muzei, arhivy, biblioteki. M., 2003. 9 GARF. F. 7030. Op. 2. D. 288. L. 60. 10 Russkie pamjatniki i muzei v Jugoslavii // Chasovoj. 1939. № 236–238. S. 31. 11 Sm.: Kovan’ko GA. Uzhin v Moskve // Kadetskaja pereklichka. 1990. № 48. Apr. 12 Sm.: Hisamutdinov AA. Muzej russkoj kul’tury v San–Francisko: materialy dal’nevostochnoj jemigracii // Otechestvennye arhivy. 1999. № 5. S. 23. 13 Sm.: Russkij centr v San–Francisko // Zhivet dusha Rossiej: Neizvestnye stranicy russkogo zarubezh’ja. M., 2005. S. 13. 14 Guverovskij institut: mikrofil’mirovanie i organizacija spravochno– poiskovogo apparata k kollekcijam Muzeja russkoj kul’tury v San–Francisko. I nojabrja 2000. S. 1. 15 Sm.: Melihov G. V. Russkie obwiny v SShA, Avstralii, Kitae: Obwee i osobennoe // Nacional’nye diaspory v Rossii i za rubezhom v XIX–XX vv.: Sb. statej. M., 2001. S. 113–122. 16 Sm.: Melihov G. V., Shmelev V. V. Dokumenty jemigracii Dal’nego Vostoka v fondah Muzeja russkoj kul’tury Russkogo centra v San–Francisko // 1 2

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

388

E. I. Pivovar

Rossika v SShA: Sb. statej: (Materialy k istorii russkoj politicheskoj jemigracii. Vyp. 7). M., 2001. S. 189. 17 Sm.: Guverovskij institut.. . S. I–IV. 18 Sm.: Sokolova E. I. Muzej Obwestva oficerov rossijskogo imperatorskogo flota v Amerike // Voenno–istoricheskij zhurnal. 2006. № 4. S. 74. 19 Sm.: Leonidov V. V. Sobiranie materialov po istorii i kul’ture russkogo zarubezh’ja Rossijskim Fondom kul’tury /Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 416. 20 Sm.: Afanas’ev A. L. Polyn’ v chuzhih poljah. M., 1984. S. 276. 21 Pozdnjakov Je. A. Geopolitika i sovremennost’ // XX vek: Mnogoobrazie, protivorechivost’, celostnost’ / Otv. red. A. O. Chubar’jan. M., 1996. S. 230. 22 Sm.: Konyuhova E,V. Russkoe zarubezh’e v dejatel’nosti Memorial’noj biblioteki G. V. Golicyna: hronika // Berega: Informacionno–analiticheskij sbornik o russkom zarubezh’e. M., 2002. Vyp. 1. S. 50. 23 Sbornik 25–letnego jubileja obwestva «Rodina». N’ju–Jork, 1979. 24 Sm.: Baranova ID. Sobranie obwestva «Rodina» vernulos’ v Rossiju // Otechestvennye arhivy. 2000. № 1. S. 37–48. 25 Sm.: Bizertinskij morskoj sbornik 1921–1923. Ne–izdannye stranicy. M., 2003; Katalog voenno–morskih izda¬nij i rukopisej. Iz sobranija amerikano– russkogo obwestva «Rodina» Rossijskogo fonda kul’tury / Sost. V. V. Lobycyn. M., 2000. 26 Sm.: Kollekcija «russkogo harbinca»: Katalog sobranija V. A. Slobodchikova. M., 2006. 27 Sm.: Ryzhak N. V. Kollekcii russkih zarubezhnyh izdanij krupnejshih bibliotek Rossii: sostojanie i problemy // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939 gg.: Sb. statej. 28 Sm.: Rasina Je. B. K probleme muzykal’noj rossiki // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939. Sb. statej. SPb., 2000. S. 384. 29 Sm.: Korol#kova TA. Knigi i rukopisi russkoj jemigracii v sobranii biblioteki–fonda «Russkoe zarubezh’e» // Zarubezhnaja Rossija. 1917–1939. Sb. statej. S. 399. 30 Bongard–Levin G. M. Iz «Russkoj mysli». SPb., 2002. S. 174. 31 Sm.: Kozlovskij N. V. Vtoroj Donskoj imperatora Nikolaja II kadetskij korpus // Kadetskaja pereklichka. N’ju–Jork, 1998. № 64/65. S. 199. 32 Sm.: Kadetskaja pereklichka. N’ju–Jork, 1997. № 62/63. S. 172. 33 Tam zhe. 2000. № 68/69. S. 314. 34 Suvalova M. Poezdka russkih skautov v Rossiju // Nashi vesti. 1990. № 421. S. 24. 35 Sm.: My v Rossii i zarubezh’e. 2007. № 1 (45). S. 41.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

389

Russkij Parizh. 1910–1960 / Gosudarstvennyj Russkij muzej; Fon der Hejdt–muzej, Vuppertal’; Muzej izjawnyh iskusstv, Bordo. SPb., 2003. S. 3. 37 Sm.: Gollerbah S. Russkaja vesna v Parizhe (13 marta –11 aprelja 1999 g.) // Novyj zhurnal. N’ju–Jork, 1999. Kn. 216. S. 256. 38 Sm.: Katalog vystavki «Russkaja jemigracija v Jugoslavii v dokumentah Arhiva Jugoslavii i Gosudarstvennogo arhiva Rossijskoj Federacii. 1920–1939 gg.». Belgrad; M., 2003. 39 Volkova G. V. Mir fotografii 1920–1930–h godov: obrazy zarubezhnoj Rossii // Pedagogicheskie issledovanija: Idei i real’nost’ / Ministerstvo obrazovanija i nauki Rossijskoj Federacii; Federal’noe agentstvo po obrazovaniju. Volgograd, 2007. S. 110. 40 Sm.: Russkaja jemigracija v fotografijah. Francija, 1917–1947 / Avt. –sost. A. Korljakov. Parizh: YMCA–Press, 1999; Oni sohranili dostoinstvo i chest’. 2–ja kniga iz serii «Russkaja jemigracija v fotografijah». Francija, 1917–1947 / Sost. A. Korljakov; Predisl. I. Tolstogo. Parizh: YMCA–Press, 2001; Russkij parizhanin: Fotografii Petra Shumova = Un parisien russe: Photographies de Piere Choumoff / Sost. S. Shumov i dr.; Na rus. i franc. jaz. M., 2000. 41 Sm.: «Zhivet dusha Rossiej»: neizvestnye stranicy russkogo zarubezh’ja / Otv. red. i sost. T. V. Tabolina. M., 2005; Svjatyni Russkogo zarubezh’ja v SShA / Otv. red. i sost. T. V. Tabolina. M., 2006 i dr. 42 Sm.: Poremskij V D. Strategija antibol’shevistskoj jemigracii: Izbrannye stat’i. 1934–1997. M., 1998. S. 62. 43 Chubar`yan A. O. Evropa v XX veke // Mir v XX veke / Otv. red. akad. RAN A. O. Chubar’jan. M., 2001. S. 295. 44 Egorov Ju. V. K voprosu o roli novoj Rossii v mezhdunarodnyh otnoshenijah konca XX v. // Rossija v kontekste mirovoj istorii: Sb. statej / Redkol.: akad. RAN A. A. Fursenko i dr. SPb., 2002. S. 14. 45 Itogi Vtorogo Vsemirnogo kongressa sootechestvennikov, prozhivajuwih za rubezhom // Bol’shoj Vashington. 2006. № 8 (43). S. 38. 46 http://www. russkiymir. ru/ru/about/celi/ 47 http://www. russkiymir. ru/ 48 Sm.: O sovmestnom zasedanii Prezidiuma i pravlenija Mezhdunarodnogo soveta rossijskih sootechestvennikov (MSRS) // Bol’shoj Vashington. 2006. № 8 (43). S. 42. 49 Tam zhe. S. 43. 50 II Konferencija Mezhdunarodnoj Associacii molo¬dezhnyh organizacij rossijskih sootechestvennikov (MAMORS) // Bol’shoj Vashington. 2007. № I (46). S. 38. 36

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

390

E. I. Pivovar

Voloh V. Mezhdunarodnyj molodezhnyj forum rossijskih sootechestvennikov v Salonikah // Rossijskaja migracija. 2007. № 8. S. 23. 52 Sm.: Russkie amerikancy v Kalifornii // Rossijskaja migracija: Informacionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 16. 53 Simonova I. Iz amerikanskogo bloknota. M., 2002. S. 13. 54 Vystuplenie Prezidenta Rossijskoj Federacii V. V. Putina na ceremonii podpisanija «Akta o kanonicheskom obwenii Moskovskogo patriarhata i Russkoj zarubezhnoj cerkvi» // Bol’shoj Vashington. 2007. № 11 (46). S. 5. 55 Bol’shoj Vashington. 2004. № 4 (39). S. 43. 56 Novoe otkrytie «Russkoj Ameriki» // Bol’shoj Vashington. 2005. № 6 (41). S. 48. 57 Dni rossijskogo obrazovanija v Vashingtone // Bol’shoj Vashington. 2005. № 6 (41). S. 50–51. 58 Bazanov P,N. Konferencija: 50 let Bahmet’evskogo arhiva // Berega: Informacionno–analiticheskij sbornik o russkom zarubezh’e. 2002. Vyp. 1. S. 48. 59 Dobrovol’cy nachali pereseljat’sja v Rossiju // Panorama sodruzhestva. 2007. № 2. S. 75. 60 Kazhdyj sootechestvennik — jeto sud’ba: FMS otvechaet na aktual’nye voprosy // Rossijskaja migracija. 2007. № 7. S. 32. 61 Lavrov S. Prioritety v obnovlenii SNG // Panorama sodruzhestva. 2007. № 2. S. 6. 62 Inye berega: Zhurnal o russkoj kul’ture za rubezhom. 2007. № 3 (7). S. 145. 63 Izmenjajuwajasja Rossija i rossijskie arhivy na rubezhe vekov: Materialy konferencii 1–2 marta 2001 g. / Nauch. red. V. P. Kozlov. M., 2002. S. 23. 64 Zagladin N. V. Totalitarizm i demokratija: konflikt veka // XX vek: Mnogoobrazie, protivorechivost’, celostnost’ / Otv. red. A. O. Chubar’jan. M., 1996. S. 35. 65 Annan K. Zal’cburgskij dialog mezhdu civilizacijami // Vostok–Zapad: istoriko–literaturnyj al’manah: 2002 / Pod red. akad. RAN B. C. Mjasnikova. M., 2002. S. 11. 66 Danilov A. A. Rossija v XX veke // Mir v XX veke / Otv. red 51

Conclusion 1 Sm.: Sakharov A. N. Rossiya: Narod — Praviteli — Tsivilizatsiya. M., 2004. S. 13. 2 Tikhvinskij S. L. Vek stremitel’nykh peremen. M., 2005. S. 9.

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»



Notes

391

Sm.: Mir v XX veke / Otv. red. akad. RAN A. O. Chubaryan. M., 2001. Belova E. I. Demokraticheskaya emigratsiya o sovetskoj gosudarstvennosti // Zarubezhnaya Rossiya. 1917–1939 gg.: Sb. statej. S. 43. 5 Sm.: Litvak B. G. Amerikano–Kanadskij dnevnik. M.: IRI, 1998. 6 Cit. po: Dobrynina E. Chto takoye «Russkij mir» i kak ego vystroit’? // Rossijskaya migratsiya: Informatsionno–analiticheskij zhurnal. 2007. № 9. S. 15. 7 Sm.: Rossiya i strany blizhnego zarubezh’ya: istoriya i sovremennost’ / Otv. red. akad. S. L. Tikhvinskij. M., 1995. S. 5. 8 Tishkov V. Russkij mir: smysl i strategii // Panorama sodruzhestva. 2007. № 2. S. 83. 9 Tam zhe. S. 84. 10 Sm.: Yazyk — kul’tura — etnos / S. A. Arutyunov, A. R. Bagdasarov, V. b. Belousov i dr. M., 1994. S. 3, 5. 3 4

Copyright ОАО «ЦКБ «БИБКОМ» & ООО «Aгентство Kнига-Cервис»

392

E. I. Pivovar

Table des matières Préface ...............................................................................................................5 Chapitre I.

Approches théoriques modernes pour étudier l`histoire de l`étranger russe ................................... 9

Chapitre II. Etranger russe: quelques résultats de l`étude ............................ 26 Chapitre III. Émigration russe — un phénomène historique mondial ........... 47 Chapitre IV. Formation des diasporas émigrées russes dans le monde globalisant ............................................ 104 Chapitre V.

Centres principaux de l’émigration russe en Europe, aux Etats-Unis, au Proche-Orient et dans les pays du Pacifique....................... 149

Chapitre VI. Emigration russe et les pouvoirs des pays-hôtes ..................... 210 Chapitre VII. Institualisation de l’étranger russe........................................... 254 Chapitre VIII. Le patrimoine culturel et historique de l`étranger russe dans la Russie contemporaine ................... 285 Conclusion ..................................................................................................... 311 Notes .............................................................................................................. 317

E. Pivovar L’étranger russe comme un phénomène culturel et social: son rôle et sa place en héritage historique et culturel Rédacteur en chef I. Savkin Design I. Grave Composition N. Orlovskaya Correcteur D. Potapova

Approuvé à imprimer le 11 février 2011. Format 60x88 1⁄16 Impression offset. Edition 1000 Commande № 507