Les temps de la fin dans le livre de l'Apocalypse 9782343120416, 2343120412

Il existe pléthore d'ouvrages sur l'Apocalypse. Y sont massivement abordées les questions de la source du livr

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Les temps de la fin dans le livre de l'Apocalypse
 9782343120416, 2343120412

Table of contents :
INTRODUCTION
Quelques clés pour commencer
APOCALYPSE 4 et 5
APOCALYPSE 6
APOCALYPSE 7
APOCALYPSE 8
APOCALYPSE 9
APOCALYPSE 10
APOCALYPSE 11
APOCALYPSE 12
Quelques clés pour comprendre
APOCALYPSE 13
APOCALYPSE 14
APOCALYPSE 15
APOCALYPSE 16
APOCALYPSE 17 et 18
APOCALYPSE 19
Quelques clés pour garder
APOCALYPSE 20 : 1-6
APOCALYPSE 20 : 7-15
APOCALYPSE 21 et 22
Quelques clés pour prévoir
HÉNOCH
TEXTES « APOCALYPTIQUES »
TABLE DES MATIÈRES

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Bruno Florentin

Les temps de la in dans le livre de l’Apocalypse

Les temps de la fin dans le livre de l’Apocalypse

Religions et Spiritualité fondée par Richard Moreau, Professeur émérite à l’Université de Paris XII dirigée par Gilles-Marie Moreau et André Thayse, Professeur émérite à l’Université de Louvain

La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus. La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux. Dernières parutions Édouard DE RIBAUCOURT, Serf-arbitre et justification selon Martin Luther, 2017. Janine ELKOUBY, Chroniques talmudiques au féminin, 2017. Francis WEILL, Le Naufrage des religieux, de la sainteté au massacre, 2017. Pierre EGLOFF, Pour des interpellations entre sciences et spiritualités, Aux frontières de l’Homme et de l’Univers, 2016. Benedicte Bernard, Laïcité française et sécularité chrétienne, 2016. Robert W.JENSON, Théologie Systématique, Volume 1, Le Dieu Trine, 2016. Daniel TRÉPIER, La passion de la liturgie, 2016. Christian NGAZAIN NGELESA, La nature humaine comme norme morale d'après Hans Urs von Balthasar, 2016. Albert SOUED, Comprendre la Qabalah, 2016.

Bruno Florentin

Les temps de la fin dans le livre de l’Apocalypse

Du même auteur : L’avancement de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, L’Harmattan, 2012, Appréciations et réalisations dans le livre de la Genèse, L’Harmattan, 2013, La révélation de Dieu et de sa dispensation dans l’évangile de Jean, L’Harmattan, 2014, Vivre avec Dieu dans le livre du Lévitique, L’Harmattan, 2016.

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12041-6 EAN : 9782343120416

INTRODUCTION

Le livre de l’Apocalypse est certainement le livre de la bible qui a suscité le plus d’écrits, chrétiens, nonchrétiens, gnostiques, new-age, etc., et qui continue toujours de fasciner mais aussi de générer les spéculations, divagations et exagérations les plus diverses. L’exégèse s’est aussi saisie de l’Apocalypse mais, outre qu’elle reste dans ses limites très peu productives, elle aboutit, en sa tendance majoritaire, à borner ce livre à un plaidoyer pro-juif, revanchard de la défaite de 70, 1 et se limitant, en réalité, à la période romaine. L’Apocalypse ne serait pas, en effet, une prophétie, et donc pas une création, mais un écrit composé pour ne pas dire compilatoire. Aussi ce livre n’aurait-il plus rien à nous annoncer à nous, aujourd’hui, ne concernerait en rien notre futur mais témoignerait seulement d’un passé fantasmé des Juifs. Sauf que la contradiction est évidente : soit l’Apocalypse a été forgée au titre d’une seule propagande, et mieux vaut s’intéresser alors à quelque chose de plus sérieux, soit l’on donne sa chance à ce livre, en recevant ce qu’il dit, et non en plaquant ses 2 propres concepts ou ceux de sa discipline sur le texte , et force est alors de constater que celui-ci résiste. 1

Voir notamment Pierre Prigent : Les Secrets de l'Apocalypse, Le Cerf ; L'apocalypse de saint Jean, Labor et Fides. 2 Apocalypse 1:3 précise d’ailleurs : Heureux celui qui lit. Pas : Celui qui comprend ou croit comprendre ; encore moins, celui qui plaque ses concepts sur le texte, mais : Celui qui lit, c’est-à-dire qui reçoit du texte… 7

Non, durant l’époque romaine, pour laquelle nous disposons de témoignages écrits pléthoriques, le soleil n’est pas devenu noir, la lune ne s’est pas changée en sang, des grêlons d’environ 50 kg ne sont pas tombés sur la terre, tout ce qui est vivant dans la mer n’est pas mort, il n’y a pas eu de sauterelles piquant comme des scorpions au point que les hommes aient cherché à mourir pour en éviter la douleur, les Romains n’ont pas inventé la possibilité d’animer l’image d’un de leurs empereurs, ils n’ont pas eu à porter une marque sur le front ou un 666 sur la main etc. Nous nous proposerons donc de laisser toutes ses chances à ce livre, en nous donnant à le recevoir et à le comprendre avec empathie, ce qui n’équivaut pas, bien évidemment, à abandonner tout sens critique ou tout 3 recul. Nous devrons nous référer à d’autres textes « apocalyptiques » de la bible, tels Daniel et d’autres prophètes pour les écritures hébraïques ; tels Matthieu 24-25, Marc 13, Luc 17 et 21, et plusieurs passages des 4 épîtres de Paul, pour les écritures grecques. 3

On relève quatre approches du livre de l’Apocalypse : 1) la « prétériste » qui entend tous les événements de l’Apocalypse er comme ayant déjà eu lieu à la fin du 1 siècle), 2) « l’historiciste » qui interprète l’Apocalypse comme un survol de l’histoire de l’Église depuis les premiers temps jusqu’à aujourd’hui, 3) « l’idéaliste » pour qui l’Apocalypse est une description symbolique du combat du bien contre le mal), 4) la « futuriste » qui voit l’Apocalypse comme la prophétie d’événements futurs. Seule la futuriste interprète l’Apocalypse selon la même méthode historique et grammaticale qui est utilisée pour le reste des Écritures. Elle est surtout conforme à l’esprit du livre qui se définit lui-même comme étant une prophétie (Apo. 1:3, 22:7, 10, 18, 19), et au simple bon sens… 4 Voir à la fin de ce livre, page 255. 8

Contrairement à la production littéraire sur l’Apocalypse, nous ne nous attacherons qu’à l’aspect de la fin des temps, négligeant par exemple les lettres aux sept églises. Nous ne nous attarderons pas non plus sur les différents aspects exégétiques déjà abondamment commentés, souvent en vain, tels que : la source du livre, son contexte géographique et historique, ses destinataires, son genre littéraire, sa structure, son symbolisme, ses interprétations historiques etc. En revanche, contrairement à la littérature déjà existante sur le sujet, nous tenterons de donner un schéma le plus clair possible de la progression de la fin des temps, des points de correspondance entre ce qui se passe au ciel et ce qui se déroule sur la terre, et essayerons de clarifier le plus possible les questions difficiles qui interpellent forcément, et notamment celles des différents enlèvements. Contrairement à ce qui est généralement admis, nous ne pensons pas, en effet, que l’Apocalypse soit pour sa plus grande part secrète et destinée à ne pas nous révéler ses mystères (Dan. 2:28 ; Amos 3:7). D’ailleurs, en 10:4, une voix du ciel dit à Jean : Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas. Si ce qu’ont dit les sept tonnerres doit être spécialement scellé, c’est que le reste de l’Apocalypse ne l’est pas (22:10), s’offre à nous – même si ce n’est pas de façon nécessairement explicite –, et attend notre adhésion empathique, notre ouverture de cœur, notre discernement d’esprit. On a donc voulu que Dieu, à travers ce modeste commentaire, puisse parler, se révéler et agir sur l’esprit du lecteur.

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Et que celui-ci, en conséquence, puisse d’abord se réjouir, être nourri et recevoir des réalisations spirituelles. L’Apocalypse, en effet, ne vise pas simplement à nous éclairer sur le déroulement d’événements futurs, mais également, par la narration de ceux-ci, à nous alerter sur l’enjeu qui s’attache aux temps de la fin, de façon à ce que nous réalisions ce qui est attendu de nous, que nous prenions position pour ce qui dure, ce qui exige, ce qui élève, et que, ce faisant, nous devenions vainqueur du train naturel de ce monde, de sa déchéance, de son effondrement, et qu’ainsi nous puissions avoir part à la dispensation de Dieu, à l’édification de l’Église, à la transfiguration ou la résurrection des morts, et à la récompense qui s’en suivra : la fusion en Dieu.

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Quelques clés pour commencer

L’abord de l’Apocalypse est déroutant et difficile. L’Apocalypse est, tout d’abord, un livre de signes. Cet aspect basique, et signalé dès le début par le texte lui-même, est pourtant souvent négligé. Ainsi, la femme d’Apocalypse 12 ne peut pas être Marie, d’abord et avant tout parce qu’elle n’est simplement pas une femme physique. De même, la Nouvelle Jérusalem n’est pas simplement une ville matérielle comme Paris ou Strasbourg. Pour entrer utilement dans la lecture de ce livre, il faut avoir préalablement en tête trois aspects et un premier schéma très simple. Le premier aspect indispensable à connaître est que l’Apocalypse est un rouleau, un livre écrit en dedans et en dehors (5:1), manifestant ainsi que certains passages sont cataphoriques tandis que d’autres sont anaphoriques. Les premiers donnent, par avance et par un « effet de loupe », des indications à propos de ce qui sera envisagé par le ou les chapitres suivants ; les seconds, plus rares, fonctionnent, eux, comme des retours en arrière, des flash-back de cinéma. Le deuxième aspect est que l’Apocalypse prend souvent deux points de vue différents, relatant, d’une part, ce qui se déroule dans les cieux, et décrivant, d’autre part, ce qui se passe sur la terre, avec la difficulté pour nous de situer dans le temps des points de correspondance claire entre les deux.

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Le troisième aspect est que l’Apocalypse concerne en réalité trois époques. D’une part, l’Apocalypse est l’accomplissement de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament, par ème exemple de la 70 semaine de Daniel. D’autre part, l’Apocalypse renvoie presque pleinement à l’époque romaine, et nous allons voir pourquoi. Enfin, l’Apocalypse concerne le futur, et nous verrons, in fine, dans quelle mesure il est possible de situer son avènement et son déroulement. Pour comprendre pourquoi l’Apocalypse renvoie autant, et pratiquant pleinement, à l’époque romaine, induisant ainsi les exégètes en erreur, il faut connaître 5 l’avancement de Dieu. Jean-Baptiste et Jésus, alors sous la dispensation de la Loi, prêchent la venue imminente du Royaume. Celui-ci est pourtant refusé par les Juifs qui le manifestent en crucifiant Jésus. Par l’alliance passée avec eux à la croix, Dieu leur donne une autre chance, que les Juifs repoussent encore, ce qu’ils manifestent en lapidant Étienne. Dieu ouvre alors cette dispensation du Royaume aux Samaritains, en Actes 8, puis aux païens, en Actes 10 ; d’une part, pour que ceux-ci aussi puissent entrer dans cette nouvelle dispensation, mais également pour que les Juifs, excités à la jalousie par ces païens qui, eux, reçoivent l’évangile du Royaume, se remettent alors en question, se repentent et entrent aussi, enfin, dans cette dispensation du Royaume.

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Voir : L'avancement de Dieu dans le livre des Actes des apôtres, L'Harmattan 2012. 12

Mais si, massivement, les païens acceptent cet avancement de Dieu, les Juifs le repoussent encore, ce qu’ils manifestent en tentant de « lyncher » Paul, en Actes 21. Dieu passe alors à la dispensation du Nouvel Homme. Les Juifs qui avaient eu l’exclusivité dans la dispensation du Royaume : Le salut vient des Juifs, puis seulement la priorité après l’ouverture de celle-ci aux païens : Le Juif premièrement puis le Grec, sont alors, dans la dispensation du Nouvel Homme, mis à l’écart (Rom. 11:15), en tant que Juifs : Ni Juif ni Grec. Également, le régime de cette troisième dispensation n’est plus celui des précédentes : un Royaume physique, matériel, avec pour capitale Jérusalem, n’a, en effet, plus de sens dès lors que les Juifs sont mis à l’écart par Dieu – jusqu’au retour de Jésus –. Il en est de même de la Loi et du judaïsme. Désormais, c’est notamment un principe de dématérialisation (Col. 2:17) qui doit trouver à s’appliquer. Mais Dieu n’a pas triché : à deux reprises la dispensation du Royaume a réellement été offerte aux Juifs, et ceux-ci auraient pu, auraient même dû, la recevoir, l’accepter et la faire leur avec enthousiasme. Si tel avait été le cas, Jésus serait alors revenu pour être le roi de ce Royaume d’abord terrestre, et les événements décrits par l’Apocalypse se seraient alors bien déroulés durant l’époque romaine (1 Cor. 1:7-8). D’où les références, correspondances et coïncidences claires avec l’empire romain de l’époque. L’avènement du Royaume, attendu au début des Actes, a donc dû être repoussé en raison du refus persistant des Juifs.

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Il viendra bien, en tant que le Millénium, le Royaume des mille ans, mais après le déroulement de la dispensation du Nouvel Homme, soit environ 2 000 ans plus tard. ème Raison d’ailleurs pour laquelle la 70 semaine de Daniel est « flottante ». Que sont les 70 semaines (de 7 ans) de Daniel ? Daniel (9:25-27) découpe deux périodes : • du décret de Cyrus à la reconstruction du temple : 7 semaines, • de la reconstruction du temple au retranchement du Messie : 62 semaines. Ces deux périodes donnent 69 semaines. Il reste donc ème encore une semaine, la fameuse 70 semaine de e Daniel. La seconde partie de cette 70 semaine, soit 3 ans et demi, constituant la grande tribulation. Cette semaine est « flottante » pour une raison simple 6 que l’on comprend avec les Actes des apôtres. Si les Juifs avaient effectivement reçu la dispensation du Royaume, celui-ci serait alors advenu sans attendre, et ème la 70 semaine de Daniel se serait donc déroulée, sans délai intercalaire ou presque. Mais comme les Juifs ont rejeté continûment le Royaume, Dieu s’est alors tourné vers quiconque, ce qui est manifesté clairement, notamment en Actes 28:28, et ème a dû décaler la 70 semaine de Daniel de toute la durée de la dispensation du Nouvel Homme… ème La 70 semaine de Daniel aura bien lieu, mais au lieu d’être quasiment accolée aux 69 premières semaines, elle ne s’appliquera que lors des temps de la fin. 6

Voir L’avancement de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, L’Harmattan, 2012. 14

Parce que Dieu, compte tenu du refus d’Israël, a dû avancer dans sa dispensation. C’est donc la dispensation du Nouvel Homme, qui s’ouvre et s’intercale alors, qui décale et fait « flotter » ème cette 70 semaine. D’où la réponse de Jésus, en Actes 1:7, quand les apôtres lui demandent : Est-ce en ce temps que tu

rétabliras le Royaume d’Israël ? S’il ne leur est pas donné, alors, de le savoir, ce n’est pas que Jésus soit un incorrigible cachottier. C’est, au contraire, que tout dépendait de l’attitude des Juifs. Si les Juifs avaient effectivement reçu cette dispensation du Royaume, le royaume d’Israël aurait été établi sans délai intercalaire, et les événements décrits dans l’Apocalypse seraient alors advenus sans retard. Mais comme les Juifs ont persisté à rejeter leur royaume... Le peuple d’Israël, mis à l’écart durant la dispensation du Nouvel Homme, reviendra toutefois plus tard sur la scène divine, puisqu’après cette longue ème parenthèse, la 70 semaine de Daniel se mettra en mouvement : Israël sera envahi par les nations, dévasté et anéanti, de sorte qu’il ne subsistera qu’un reste. Mais Jésus reviendra alors, et les Juifs reconnaîtront à ce moment-là celui qu’ils ont percé (Zach. 12:10, Apo. 1:7). Et, puisqu'Israël acceptera, enfin, son Messie et son Roi, adviendra, à ce moment-là seulement, l’âge du Royaume, sous la forme du Millénium, royaume à la fois terrestre et céleste. Il y aura encore une alliance avec les Juifs (la dernière : Jér. 31:31-34), mais là (Rom. 11:25, 26), tout le reste d’Israël sera sauvé pour le Royaume des mille ans !

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Il est dès lors tout à fait cohérent de relever, dans le livre de l’Apocalypse, des correspondances avec les prophéties des écritures hébraïques, avec l’époque romaine, et avec une époque à venir dans quelques années... Nous avons donc un rouleau, deux points de vue, trois époques. Enfin, le premier schéma, très simple, qu’il nous faut maintenant avoir en tête pour aborder l’Apocalypse, est, lui, le suivant : • il y a sept sceaux ; le septième sceau contient les sept trompettes, • il y a sept trompettes ; la septième trompette contient les sept coupes de la colère de Dieu, • avec cette particularité que correspondent aux trois dernières trompettes les trois « malheurs » (le premier malheur équivaut à la cinquième trompette, le deuxième à la sixième, le troisième à la septième). Et si les cinquième, sixième et septième trompettes sont qualifiées de malheurs, c’est, on l’a déjà compris, parce qu’elles constituent la grande tribulation…

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APOCALYPSE 4 et 5

On nous pardonnera d’oser passer les trois premiers chapitres de l’Apocalypse, avec la vision magnifique des chandeliers et du Fils de l’homme au milieu d’eux, puis ces lettres fondamentales aux sept églises, mais notre propos a trait aux seuls temps de la fin et non à l’intégralité du livre de l’Apocalypse. Quelques précisions néanmoins, parce qu’elles sont utiles à la compréhension spirituelle du reste de l’Apocalypse. Apocalypse 1:4, 3:1, 4:5, 5:6 nous parle – pour la première fois dans les écritures grecques – des sept 7 esprits. Ils correspondent sans aucun doute à l’Esprit de Dieu puisqu’ils figurent au sein de la « Trinité » des versets 4 et 5. Mais pourquoi sept esprits ? En nature, l’Esprit est un pourtant. Mais, quant à sa fonction, l'Esprit est, maintenant, sept, parce qu’en Apocalypse, il y a sept églises locales ! Ceci pour montrer que le « job » de l'Esprit, aujourd'hui, est d’édifier l'église localement et pratiquement. Ce n’est plus de couver sur les eaux ou de conduire un peuple dans le désert, ce n’est plus d’amener le Royaume, c’est d’édifier le Nouvel Homme concrètement, organiquement ! Les sept esprits renvoient ainsi à l’Esprit, mais dans son aspect fonctionnel et opérationnel. Les sept esprits sont l’Esprit en ce qu’il se constitue en des hommes, et qu’il les édifie en des vainqueurs, sur la chair, sur le monde, sur le moi, et ce, de façon corporative, au sein des églises et des assemblées locales. 7

Dans l'Apocalypse, le chiffre 7 apparaît 49 fois (49 = 7 x 7). 17

Que le Fils de l’homme soit au milieu des sept chandeliers montre que sa priorité a trait également aux églises locales. Les chapitres 2 et 3, et les lettres aux sept églises qu’ils contiennent, sont évidemment aussi relatifs aux églises locales. Pourquoi cette convergence ? Parce que c’est au sein des églises locales que peuvent être suscités, formés et obtenus les vainqueurs, c’est-à-dire ceux qui obtiendront la récompense d’avoir part aux noces de l’Agneau, et de régner, avec le Christ, dans la partie céleste du Millénium. Chaque lettre à chaque église comporte ainsi, au final, un appel à vaincre. Ce d’autant plus que c’est grâce aussi aux vainqueurs précoces que pourra être déclenché le processus de la fin des temps. L’aspect de vaincre et d’être trouvé vainqueur innerve ainsi littéralement tout le livre de l’Apocalypse. L’Apocalypse est aussi un livre de visions, de signes et de réalisations spirituelles. Il nécessite donc du lecteur d’être trouvé en esprit (1 Cor. 2:14). Pour recevoir ces visions, Jean aussi a dû être au préalable trouvé en esprit, au sens d’Éphésiens 3:5 (où par l’esprit devrait être traduit en esprit), de Philippiens 3:9, Jean 15:4 et Colossiens 2:6. 1.9 : Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à

la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je devins en esprit au jour du Seigneur 8 (1.9). 8

Ce jour du Seigneur n’est pas le dimanche, qui ne sera un jour er de repos – et le jour du dieu soleil ! –, que sous Constantin 1 , en 321, mais correspond au grand jour du Seigneur, au grand jour du Dieu tout-puissant (16:4) ; Jean y fut transféré pour pouvoir en être le témoin pour nous… 18

4:1. Après cela, je vis, et voici : une porte ouverte

dans le ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit : Monte ici, et je te montrerai ce qui doit arriver après cela. Aussitôt je devins en esprit. 9

Jean est à Patmos, et là, une porte va être ouverte. Si une porte est ouverte dans le ciel, c’est pour montrer que ce qui est céleste va être révélé. Et monter dans le céleste, entrer dans ces réalités spirituelles, n’est possible que par notre esprit régénéré. Les cieux ne sont ouverts qu’à ceux qui sont trouvés en esprit, comme Jacob (Gen. 28:12-17), Ézéchiel (Éz. 1:1), Jésus (Mat. 3:16), Étienne (Actes 7:56) ou Pierre (Actes 10:11). Tel sera aussi le cas pour les croyants dans l’éternité (Jean 1:51). L’Apocalypse comprend quatre visions majeures : la vision des églises (ch. 1-3), la vision du devenir du monde (ch. 4-16), la vision de la Grande Babylone (ch. 17-20) et la vision de la Nouvelle Jérusalem (ch. 21-22). 9

L’époque de la rédaction de l’Apocalypse est située par la tradition vers 90 de notre ère par un Jean devenu vieillard et aux travaux forcés dans l’île. Pourtant, Jean n'indique jamais, à l'inverse de Paul, qu’il ait été prisonnier mais qu’il était là (Patmos est à moins de 100 km d’Éphèse) pour le témoignage, c'est-à-dire pour y rendre témoignage, et, en définitive, y recevoir surtout le témoignage de Jésus qu’est l’Apocalypse (1:2, 22:16, 20). Le contenu de l’Apocalypse, fortement coloré de la dispensation du Royaume (1:9), ne peut être qu’antérieur à l’évangile et aux épîtres johanniques, et à la destruction de Jérusalem en 70 (cf. Jean 5:2 : Il y a une piscine, et non : Il y avait…). On observera aussi, avec Claude Tresmontant, que si Jean écrit aux sept églises d’Asie mineure (et non : à sept des églises d’Asie mineure), en omettant notamment Colosses et Hiérapolis, c’est, plus que probablement, parce que celles-ci, à l’époque, n’étaient tout simplement pas encore fondées… 19

Pour recevoir ces quatre visions, Jean a été, à chaque 10 fois, en esprit (1:10 ; 4:2 ; 17:3 ; 21:10). 2. …Et voici, un trône était là dans le ciel, et sur ce

trône quelqu'un assis. Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine ; et le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à de l'émeraude. Ce trône qui était un trône de grâce (Héb. 4:16), durant l’âge de la grâce, est désormais un trône de jugement. Après que les jugements de Dieu auront été rendus, le trône sera alors un trône éternel de vie, duquel sortira le fleuve d’eau de la vie, et à partir duquel poussera aussi l’arbre de la vie (22:1-2). Celui qui est assis sur le trône a l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine. Le jaspe biblique est une pierre très précieuse, claire comme le cristal (21:11), et d’une couleur verte soutenue voire sombre qui figure la vie dans toute la profondeur de son essence, de sa richesse, de sa puissance. Dieu a également l’apparence d’une pierre de sardoine, c’est-à-dire d’une couleur rouge, laquelle renvoie à la rédemption. A l’instar du pectoral d’Exode 28:17-20, où la première pierre est une sardoine et la dernière un jaspe, il est ainsi montré que le peuple racheté de Dieu trouve son origine dans la rédemption pour la Vie, et sa consommation dans la gloire de la Vie. 10

Cela n'implique nullement, comme il est fréquemment enseigné, que l'Église serait enlevée à ce moment-là. Ce n'est pas parce que Jean monte « ici » – parce que lui a été choisi pour recevoir la vision – que toute l'Église en ferait de même, sans que ce très léger détail ne nous soit de surcroît précisé. De même, lorsque Jean sera enlevé au désert pour recevoir la vision de la Grande Babylone, cela ne signifiera pas que l'Église sera exilée au désert avec lui ! 20

Si le jaspe, en tant que la source de la vie, se réfère au Père, et la sardoine, en tant que la rédemption, au Fils, l’arc-en-ciel semblable à de l’émeraude figure l’Esprit. Bien sûr, l’arc-en-ciel renvoie aussi à l’alliance passée par Dieu avec l’homme, en Genèse 9:8-17, et assurant à celui-ci que la terre ne sera plus jugée par l’eau. Mais, plus que cela, la garantie porte sur le fait que la vie sur terre, symbolisée par l’émeraude de couleur verte, sera préservée, au sens de n’être pas entièrement détruite. Lorsqu’il exercera ses jugements, Dieu se souviendra de son alliance et ne détruira pas toute vie sur terre, comme il le fera pour la mer (deuxième coupe). 4. Et autour du trône, vingt-quatre trônes, et sur ces

trônes vingt-quatre anciens assis, ayant été revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. L’exégèse retient majoritairement que ces 24 anciens représentent la hiérarchie des anges. On relèvera cependant que le terme même d’anciens, c’est-à-dire d’âgés dans la vie, et d’abord de matures dans la vie divine, n’aurait guère de sens s’agissant d’anges. Ces anciens sont également couronnés, ce qui n’est jamais indiqué pour des anges, et ce qui caractérise au contraire 11 des saints vainqueurs. En 5:8, ils tiennent une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints, c’est-à-dire qu’ils servent en tant que prêtres (cf. 1 Chro. 24-25), ce qui n’est pas non plus le rôle des anges qui servent seulement en tant que serviteurs (Mat. 4:6,11, Héb. 1:7 etc.). Selon le texte reçu, en 5:9, ces anciens disent : ἠγόρασας τῷ θεῷ ἡμᾶς ἐν τῷ αἵματί σου ἐκ πάσης φυλῆς. 11

Le terme utilisé est bien, en effet, stéphanos, soit une couronne de vainqueurs, et non diadèma, soit une couronne de souverain. 21

Soit : Tu nous as rachetés pour Dieu, par ton sang, des hommes de toutes tribus… En 5:11 et 7:11, est aussi précisée la présence de beaucoup d'anges autour du trône, des êtres vivants et des vieillards, ce qui semble redondant si les vieillards représentaient déjà les anges… Le problème est que s’il ne s’agit pas d’anges, les exégètes ne voient pas de qui il peut s’agir, de sorte que 12 certains se réfèrent aux 24 patriarches. La lignée desdits patriarches en fait apparaître, en effet, 23, auxquels il convient de réintégrer Abel qui n’a pas eu de fils. Mais si cela paraît rationnel, il ne semble pas pour autant que les 24 vieillards correspondent aux patriarches, d’ailleurs visés en 12:1, en tant que les étoiles couronnant la tête de la femme… ce d’autant qu’il ne semble pas que tous ces patriarches puissent être qualifiés d’anciens, c’est-à-dire de matures dans la vie divine, encore moins mériter d’être sur des trônes... En Jean 20:17, Jésus dit à Marie-Madeleine : Ne me

touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais, huit jours plus tard, il dira à Thomas : Avance ici ton doigt… Avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté (20:27). C’est donc qu’entre ces deux moments, Jésus est déjà monté au Père. C’est l’ascension secrète. Jésus y est monté au Père comme prémices, et pour offrir les prémices, en application du type de Lévitique 23… Or, les prémices sont une gerbe, pas un élément unique. Certes, le Christ est la réalité des prémices (1 Cor. 15:20-23), mais il y a aussi l’aspect corporatif. 12

Adam, Seth, Enosh, Kénan, Mahalaleël, Jéred, Hénoc, Méthushélah, Lémec, Noé, Sem, Arpacshad, Shélakh, Héber, Péleg, Réhu, Sérug, Nachor, Térach, Abram, Isaac, Jacob, Joseph. 22

C’est pour cela que Matthieu 27:52-53 relate : Les

sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. C’est avec eux que Jésus va monter, de façon à ce que ce soit bien une gerbe qui soit offerte au Père 13 comme prémices. Puis, plus tard, à la fin de Luc et au début d’Actes, il y aura ce qu’on appelle officiellement l’Ascension, laquelle, publique, est individuelle alors que l’ascension secrète était, elle, corporative. Sauf d’ailleurs que ce qu’on appelle l’Ascension n’est pas, en réalité, une ascension mais une assomption ! Jésus, en effet, ne montera pas, mais sera alors 14 enlevé, happé depuis le haut. Tandis qu’en Jean 20, Jésus dit bien : Je ne suis pas encore monté. Même secrète, il s’agit bien, là, d’une ascension (Ps. 2:7 ; 118:24 ; Actes 13:33 ; Héb. 1:5). A la différence de l’enlèvement décrit en Actes 1:9, l’ascension secrète est l’accomplissement de Jean 16:17 (peu de temps). C’est elle qui est figurée par la fête des Prémices ! 13

De sorte qu’Hébreux 11:39-40 ne leur est pas applicable… Enlevé, en Marc 16:19 ; pris en haut, en Actes 1:22 ; porté en haut, en Luc 24:51 ; élevé hors de terre, en Jean 12:32 ; élevé en Actes 2:33 etc. Il s’agit donc clairement d’une assomption (aspiration depuis le haut) et non d’une ascension (propulsion depuis le bas) comme cela est habituellement enseigné. Actes 1:9 dira d’ailleurs : Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le prit en dessous à leurs yeux. Bref, le Nouveau Testament ne nous parle explicitement ni d’une assomption de Marie ni d’une ascension de Jésus ! 14

23

Ainsi, lors de cette ascension secrète, le Christ est monté avec une gerbe composée de saints ressuscités, d’où les références d’Éphésiens 4:8 (et de Ps. 68:18) :

Étant monté 15 en haut, il a emmené des captifs, et il a fait des dons aux hommes… et d’Hébreux 12:23 : L'assemblée des premiers nés inscrits dans les cieux… les esprits des justes parvenus à la perfection. Ce sont ces saints ressuscités (Dan. 8:13) qui composent, au moins en partie, ce collège d’anciens. Évidemment, peuvent y figurer Hénoch, l’anté-type des vainqueurs (Gen. 5:24), Moïse, enterré secrètement (Deut. 34:5) et visiblement récupéré (Jude 9) et ressuscité avant la transfiguration (Luc 9:30), Élisée (2 Rois 13:20-21), Josué visiblement appelé à en faire partie (Zach. 3:7 : Si tu marches dans mes voies… je te donnerai libre accès parmi ceux qui sont ici), Siméon (Luc 2:29), ou d’autres illustres inconnus 16 (Mat. 23:35). En 11:18, les vingt-quatre anciens proclament que :

Le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. Ce qui ne semble pas devoir être le propos d’anges serviteurs mais plutôt d’hommes concernés par le sort des autres hommes… de surcroît, de Juifs, en tout cas de croyants antérieurs à la dispensation du Nouvel Homme, puisqu’ils utilisent encore le concept de nations qui n’a 17 plus de sens depuis celle-ci. 15

Ici, c’est bien monter et donc une référence à l’ascension secrète et non à l’assomption subséquente. 16 Ézéchiel, en 1 et 10, ne voit pas ces 24 anciens car il se situe avant la résurrection… 17 Voir : L'avancement de Dieu dans les Actes des apôtres… 24

Ainsi, les vingt-quatre anciens sont représentatifs de l’ensemble des croyants ; les quatre vivants, de l’ensemble de la création. 5. Du trône sortent des éclairs, des voix et des

tonnerres. Ces derniers accompagnent traditionnellement la manifestation de Dieu (Ex. 19:16 ; Ps. 77:18 ; Apo. 8:5, 11:19, 16:18 etc.).

…Devant le trône brûlent sept lampes de feu, qui sont les sept esprits de Dieu. 18 Ces sept lampes renvoient à celles du chandelier d’Exode 25:37 et de Zacharie 4:2, et correspondent aux sept esprits dont nous avons parlé plus haut. Une quant à la nature, sept quant à la fonction. Ces lampes sont d’or, rappelant la nature de Dieu ; leur design figure le Christ en tant que la corporification de Dieu, et leur nombre renvoie à la fonction actuelle de l’Esprit. Enfin, ces lampes ne sont pas des chandeliers (λυχνίαι) mais des λαμπάδες. Ce sont des lampes à huile, et si elles brûlent de façon ardente, c’est parce qu’elles sont pleines d’huile, remplies d’huile, c’est-à-dire d’Esprit, à l’instar des vierges sages de Matthieu 25. Encore une fois, ce qui nous est montré, par ce symbole, est que les sept esprits sont là pour obtenir des 19 nés d’en-haut vainqueurs car constitués de l’Esprit.

18

Sans entrer dans les considérations exégétiques ne débouchant sur rien, dites des septénaires : 7 églises, 7 esprits, 7 chandeliers d’or, 7 étoiles, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 coupes, 7 plaies, 7 cornes, 7 yeux, 7 tonnerres, 7 couronnes, 7 collines, 7 rois, et des septénaires non-explicites et répartis : 7 béatitudes et 7 signes, disons seulement que 7 est le chiffre du Christ, le plus haut chiffre indivisible ; à la fois l’élément le plus complet et le plus élevé… 25

6. Et, devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal. Cette mer de verre semblable à du cristal doit être magnifique. C’est même peut-être elle qu’Ézéchiel qualifie de ciel de cristal resplendissant, étendu audessus de la tête des Kérubim qui soutiennent le trône de Dieu (1:22), et à laquelle Exode 24:10 fait aussi référence : Ils virent le Dieu d'Israël. Sous ses pieds,

c'était comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Cependant, si cette mer de verre est semblable à du cristal, c’est aussi parce que, sur elle, chacun se retrouve comme transparent. Raison pour laquelle elle est aussi comme une espèce de récipient-poubelle destiné à recevoir tout ce qui sera jugé par Dieu. Plus exactement, tous ceux qui ne pourront pas se tenir sur elle (15:2). Cette mer, semblable à du cristal, n’est pas, en effet, pour autant constituée d’eau. Au contraire, elle est mêlée de feu (15:2), et deviendra même, en 20:14, l’étang de feu ! Mer de cristal pour ceux qui pourront s’y tenir debout dans la transparence (Luc 21:36), poubelle de feu pour ceux qui ne le pourront pas… 19

Le terme « chrétien » est trop large car englobant ceux qui sont de culture ou d’éducation chrétienne, même s’ils ne se sont jamais tourné réellement vers Dieu dans leur expérience. Les catholiques utilisent souvent le terme de « baptisés », mais qui renvoie d’une part, à une conception anti-biblique du salut initial par le baptême et non par la foi, et d’autre part, ne reconnaît que le baptême catholique lequel est d’ailleurs majoritairement, dans les faits, un baptême de nourrissons. Les protestants préfèrent parler de « convertis », les évangéliques de « nés de nouveau ». Nous privilégierons la terminologie de « nés d’en-haut », simplement parce que c’est celle qui est employée par Jésus luimême, avec Nicodème, en Jean 3. 26

Dieu s’est engagé, en suite du déluge, à ne plus juger par l’eau (Gen. 9:15), de sorte qu’il juge désormais par le feu (Gen. 19:24 ; Lév. 10:2 ; Nbr. 11:1, 16:35 ; Dan. 7:11 ; Marc 9:49 ; Apo. 14:11, 18:8, 19:20, 20:910, 21:8). Le trône de Dieu est, à cette occasion, une flamme de feu de laquelle s’écoule un fleuve de feu (Dan. 7:9-10)… …Et au milieu du trône et tout autour du trône, il y a quatre êtres vivants pleins d'yeux devant et derrière. Le

premier être vivant est semblable à un lion, le deuxième être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. 20 Les quatre vivants, les Zoa, figurent toute la création, ou plus exactement, manifestent la vie dans les directions qu’elle prend et dans les formes dans lesquelles elle s’incarne. Visiblement, les Zoa font partie des Kérubim – terme générique – tout comme les Séraphim d’Ésaïe 6:2 et les Ophanim (ou Galgalim) d’Ézéchiel 1:5-6 et 10:14-15. Ces derniers portent le trône vivant de Dieu, forment sa « papamobile », avec leurs roues gigantesques, pleines d’yeux au-dedans et au-dehors. Les Zoa constituent ce même trône. Les Séraphim le couvent, tel un baldaquin ou un dais vivant.

Et au milieu du trône et tout autour du trône, il y a quatre êtres vivants pleins d'yeux devant et derrière. Au milieu du trône et tout autour du trône, car, en fait, les Zoa forment le trône. 20

Parmi ces créatures, seul le veau est pur, le lion et l’aigle étant tout deux impurs (Lev. 11:3, 27, 13-19), ce qui confirme qu’un animal n’est pas pur ou impur en soi, mais regardé comme pur ou impur à des fins théologiques et pédagogiques (Vivre avec Dieu dans le livre du Lévitique, L’Harmattan, 2016). 27

Ce trône serait, en effet, un cube, comme le saint des saints dans le tabernacle, puis dans le temple, comme la Nouvelle Jérusalem… Ce cube n’a pas de « parois » mais se trouve formé par les Zoa. Raison pour laquelle ils sont remplis d’yeux devant et derrière (4:6), au-dedans et tout autour (4:8) : d’une part, parce que, vers le dedans, ils contemplent Dieu ; d’autre part, parce que, tout autour, ils regardent l’extérieur, diffusant vers l’extérieur quelque chose de la gloire de Dieu qu’ils contemplent. Et c’est d’ailleurs parce qu’ils contemplent ainsi Dieu qu’ils ne cessent de dire, jour et nuit : Saint, saint, saint…

Les quatre êtres vivants, un par un d’eux, ont chacun six ailes, et ils sont pleins d'yeux tout autour et au dedans. Ils n’ont pas de repos jour et nuit, disant : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient ! Ils ont chacun six ailes, les deux du dessus pour former le « toit » du cube, les deux du dessous pour constituer son « plancher », les deux du milieu pour en assurer un « côté ». Dieu aurait donc un trône en forme de cube, formé par les Zoa, et donc sans « parois », raison pour laquelle en 5:6, Jean peut voir, au milieu de ce trône (et des quatre vivants qui le composent), celui qui est assis et qui tient le livre dans sa main droite (5:1), puis l’Agneau, debout, en 5:6. 9. Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur

et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit pour les âges des âges, les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, et ils se prosternent devant celui qui vit pour les âges des âges, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : 28

Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir en les prenant la gloire et l'honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées. Ce n’est pas seulement que les vingt-quatre anciens enlèvent leurs couronnes en signe d’humilité, mais, plus encore, qu’ils délaissent voire jettent ces couronnes, montrant ainsi que ce ne sera bientôt plus eux qui exerceront l’autorité mais tous les nés d’en-haut vainqueurs (Héb. 2:5-9 ; Apo. 2:26-27 ; 20:4), ce qui d’ailleurs montre encore qu’il s’agit d’hommes et non d’anges… 5:1. Et je vis dans la droite de celui qui était assis sur

le trône un rouleau écrit au-dedans et par derrière, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant, proclamant d'une voix forte : Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux ? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le rouleau ni le regarder. Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le rouleau ni de le regarder. Si, en effet, le livre de l’économie de Dieu ne peut pas être ouvert, le dessein de Dieu ne pourra pas être mené à bien, Satan aura gagné, et nous ne connaîtrons jamais un plein salut. 5. Et l'un des vieillards me dit : Ne pleure point ;

voici, le lion de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu pour ouvrir le rouleau et ses sept sceaux. Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un Agneau s’étant dressé, comme ayant été immolé. Il avait sept cornes, et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu ayant été envoyés par toute la terre.

29

21

Il est l’Agneau en ce qui nous concerne ; il est le Lion en ce qui concerne Satan et ses alliés. Il a accompli la rédemption pour nous ; il va maintenant accomplir le jugement de Dieu sur Satan et ses alliés. Il a sept cornes, lesquelles se réfèrent à la puissance (Deut. 33:17) de mener à bien les temps de la fin. 22 Il a sept yeux pour discerner et juger définitivement, et, surtout, sept esprits (Zach. 3:9, 4:10) pour susciter et produire les vainqueurs. 7. Et il vint, et il prit de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut pris le rouleau, les

quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards tombèrent devant l'Agneau, ayant chacun une cithare et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantent un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le rouleau, et d'en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. 23 Les vingt-quatre vieillards se prosternent devant l'Agneau, tenant chacun des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.

21

Dans l’Apocalypse : ἀρνίον, petit agneau, et non ἀμνὸς comme dans l’évangile ; mais Jean n’a probablement pas écrit directement en grec… 22 Comment les sept esprits pourraient-ils être détachés de ses sept yeux ? Comment ses sept yeux pourraient-ils être les sept esprits et Lui-même ne pas être l'Esprit ? (2 Cor. 3:17). 23 Le texte reçu indique : Tu as fait de nous des rois et des sacrificateurs pour notre Dieu, et nous régnerons sur la terre. 30

Ils officient donc en qualité de prêtres, ce qui ne correspond pas au service des anges qui sont seulement des serviteurs. D’ailleurs, au verset 10, les vingt-quatre vieillards emploient aussi l’expression notre Dieu, laquelle dénote une relation personnelle et intérieure, et n’est pas habituellement employée par les anges. Ces derniers nous sont certes infiniment supérieurs sur le plan notamment de la puissance, mais relèvent de la première création tandis qu’outre notre être adamique et notre vieil homme de la première création, nous relevons aussi, par le salut initial, de la seconde création ! Enfin, s’ils peuvent chanter un cantique nouveau, c’est bien parce qu’ils ont reçu une vie nouvelle. Ce cantique nouveau est, en effet, le chant et la manifestation de cette vie nouvelle. 11. Et je vis, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges

autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades 24 et des milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte : L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange. Et toute créature qui est dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et toutes celles qui s'y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône, et à l'Agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, pour les âges des âges ! Et les quatre êtres vivants disaient : Amen ! Et les vieillards tombèrent et se prosternèrent. 24

Myriade veut dire 10 000, mais Myriades de myriades ne signifie pas pour autant forcément : centaines de millions, mais plutôt un très grand nombre indéterminé, comme lorsque l’on dit : Chaque été, des myriades de touristes s’abattent sur la Côte d’Azur… 31

Il s’agit d’une nouvelle ère : Satan a été jugé, la rédemption a été accomplie et la vie divine libérée. L’Agneau est désormais aussi qualifié pour ouvrir le 25 livre et ses sept sceaux, c’est-à-dire, pour enclencher l’accomplissement de l’économie de Dieu, et les temps de la fin…

25

L’ouverture d’un seul sceau ne permet pas de lire un rouleau de sorte qu’il ne s’agit pas de la simple révélation de connaissances, mais, au contraire, d’un processus programmé mais suspendu, et que l’on débloque au fur et à mesure. 32

APOCALYPSE 6

1. Et je vis, quand l'Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre : Viens. Et je vis, et voici : un cheval blanc. Et celui qui était assis sur lui avait un arc. Une couronne lui fut donnée, et il sortit en vainqueur et pour qu’il vainque. Et quand il ouvrit le deuxième sceau, j'entendis le deuxième être vivant qui disait : Viens. Et il sortit un autre cheval, feu. Et à celui qui était assis sur lui fut donné d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée. Et quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Et je vis, et voici : un cheval noir. Et celui qui était assis sur lui tenait une balance dans sa main. Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants comme une voix qui disait : Une mesure de blé, un denier, et trois mesures d'orge, un denier ; mais ne fais pas dommage à l'huile et au vin. Et quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait : Viens. Et je vis, et voici : un cheval verdâtre. Et celui qui était assis au-dessus de lui a pour nom la mort, et l’Hadès suivait avec lui. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre de tuer par l'épée, par la faim, par la mort et par les fauves de la terre. Ces quatre cavaliers ne sont pas des personnages mais la personnification d’événements retenus jusqu’alors, et désormais libérés par l’ouverture des sceaux. 33

Il résulte du texte-même que le deuxième cavalier figure la guerre, le troisième la famine, le quatrième la mort – avec le séjour des morts qui le suit pour recevoir les trépassés –. S’agissant du premier cavalier, deux logiques prévalent chez les exégètes. Les uns, pour assurer une cohérence négative aux quatre cavaliers, pensent que le premier d’entre eux est également négatif et se réfère 26 donc à l’Antichrist. Les autres, contestant que l’Antichrist puisse être en blanc, et se référant au cavalier blanc d’Apocalypse 19:11, assurent que celui-ci 27 est le Christ. En fait, il apparaît qu’au regard de la cohérence même de l’Apocalypse, ce premier cavalier se réfère à la propagation et à l’implantation de l’Évangile et, plus précisément, à la production des vainqueurs, soit le souci précis du Christ, déjà montré au milieu des chandeliers, et aussi celui des sept esprits devant le trône. Ce cavalier est blanc, et, en Apocalypse, le blanc est 28 la couleur du camp de Dieu , y compris pour le nuage sur lequel le Christ apparaîtra en 14:14, ou pour les anges portant les sept fléaux en 15:6 etc. Également, ce premier cavalier, comme les autres cavaliers, ne figure pas une personne réelle. 26

Si ce premier cavalier se référait à l'Antichrist, ce dernier ne pourrait pas n’être produit qu'à compter d'Apocalypse 13… 27 Si ce premier cavalier se référait au Christ, ce dernier ne pourrait pas ne revenir sur terre qu'à compter d'Apocalypse 18 (cf. Actes 3:21)… 28 Satan ne pourrait pas, en Apocalypse, paraître en blanc ou en ange de lumière (2 Cor. 11:14) parce que ce livre est précisément un « dévoilement ». Il y apparaît donc pour ce qu’il est vraiment : un grand dragon rouge, un serpent ancien, générant une bête immonde et des horreurs sans limites… 34

Ni le Christ ni une autre. Il représente une réalité à la fois spirituelle et terrestre. Il est, en effet, un signe. Ce cavalier a certes un arc mais n’a pas de flèche. Ce qui semble montrer que la flèche a déjà été tirée car l’Évangile a déjà commencé à être prêché. Et, en effet, au moment de la vision de Jean, l’Évangile a déjà été prêché sur une bonne partie du pourtour de la Méditerranée. Ce, depuis la Pentecôte bien sûr, mais même depuis l’envoi, par Jésus, des 70. Certes, il fallait que l’Évangile fût aussi prêché sur toute la terre (Mat. 28:19). Mais maintenant, il s’agit surtout, à partir de cet évangile, de susciter et d’obtenir les vainqueurs, raison pour laquelle c’est une couronne qui est donnée à ce cavalier, car il va s’agir de couronner les nés d’en-haut qui le méritent. Ce cavalier part aussi en vainqueur et afin qu’il vainque, c’est-à-dire, en fait, pour susciter, produire et obtenir les saints vainqueurs qui sont précisément ceux qui vont enclencher le processus de la grande tribulation – en tant que les prémices (12 et 14) –, et aussi le mener à terme – en tant que les armées du Christ (19) –. Raison pour laquelle il ne nous est pas dit des trois autres cavaliers qu’ils partent en vainqueurs et pour vaincre, alors que la guerre, la famine et la mort ont pourtant été appelées à connaître le succès retentissant que l’on connait… On relèvera aussi que ces quatre cavaliers sont appelés par les quatre vivants et que, on s’en souvient, ces quatre vivants sont aussi les régulateurs de la vie des créatures (d’où leur nom de Zoa : la Vie). Ce sont eux qui, pour les trois derniers chevaux, régulent la limitation et la destruction de la vie, de sorte que, dans la même logique, le premier cavalier doit aussi avoir trait à la régulation de la vie. 35

Sauf que, cette fois-ci, il s’agit de porter cette vie à sa consommation et à sa plénitude, en obtenant des vainqueurs, priorité manifestée par le fait que ce cavalier vient en premier. Enfin, la formulation du verset 4 : Et il sortit un autre cheval, roux paraît signifiante. En Grec, en effet, le premier cheval a paru. La formulation pour le deuxième cheval marque une rupture : celui-ci sort. En outre - ce qui ne se sera pas dit non plus des deux derniers chevaux -, ce deuxième cheval est autre, autre que le premier, tandis que les deux derniers chevaux ne seront pas différenciés du troisième, de sorte que si les trois derniers relèvent d’une même espèce, et sont négatifs, le premier est donc bien autre. 9. Et quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis au-

dessous de l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient. Ils crièrent d'une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, ne jugeras-tu pas et ne vengeras-tu pas notre sang sur les habitants de la terre ? Et une robe blanche fut donnée à chacun d'eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que soit complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être tués comme eux. Si les quatre premiers sceaux apparaissent comme simultanés, les trois derniers sceaux semblent, eux, consécutifs. Le cinquième sceau dévoile les nés d’en-haut martyrs, aussi bien des écritures hébraïques (Mat. 23:35) que des écritures grecques. L’injustice qui leur a été faite crie vers Dieu, c’est-àdire, appelle réparation. Comme déjà la voix du sang d’Abel criait de la terre vers Dieu (Gen. 4:10). 36

Cette injustice est déjà largement réparée puisqu’il leur est donné la robe de consécration que nous verrons au chapitre 19. Leurs frères qui devaient être tués comme eux se réfère à ceux qui seront martyrs durant la grande tribulation (20:4), raison pour laquelle ils doivent attendre que soit complet le nombre de leurs compagnons de service (parmi ceux qui recevront l’évangile éternel) et de leurs frères (parmi les chrétiens, donc jusqu’à la dernière trompette) qui

doivent être tués comme eux. On n’ose envisager leur nombre… Ce sont des martyrs soit parce qu’ils ont annoncé la parole de Dieu soit parce que leur vie a témoigné de la réalité de celle-ci (À cause de la parole de Dieu et à

cause du témoignage qu'ils avaient). Le fait que leur âme ait été immolée au pied de l’autel montre que, pour Dieu, il s’agit de sacrifices vivants. Le fait que leur âme soit encore sous l’autel montre qu’ils sont sous la terre, dans la bonne partie du séjour 29 des morts (Luc 16:22-26). Là où Jésus vint après la crucifixion (Luc 23:43, Mat. 30 12:40, Actes 2:27) et où nous irons également. 29

Il est souvent dit (cf. Scofield), avec pour base Éphésiens 4:8, qu’en résurrection, Jésus aurait emmené les morts et le séjour des morts au ciel. Il n’y a pourtant aucune base pour dire cela (cf. Phil. 2:10 : sous la terre). Ainsi, clairement, David à l’époque est mort depuis très longtemps et se trouve donc dans le séjour des morts (Actes 13:36). Pourtant, en Actes 2:32-34, il nous est dit que David n’est point monté au ciel. Si, au moment de la Pentecôte, David n’est pas monté au ciel, on voit mal comment Jésus aurait, en résurrection, donc avant la Pentecôte, emmené le séjour des morts au ciel, sauf à en avoir excepté le pauvre David... 37

12. Et je vis quand il ouvrit le sixième sceau ; et il y

eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme un figuier, secoué par un vent violent, jette ses fruits verts. Et le ciel se retira comme un livre qu'on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. Et les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disent aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez nous de la face de celui qui est assis sur le trône, et de la colère de l'Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui pourra subsister ? C’est visiblement à ce passage que se réfère le prophète Joël, cité par Pierre en Actes 2:20 : Mais c'est

ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. 30

Après son décès, un né d’en-haut, comme tout homme, ne monte pas au ciel mais descend dans le séjour des morts. Le Christ lui-même, logiquement en ce qu’il était un homme, est, à son décès, comme tout homme, descendu dans le séjour des morts et non monté au ciel. Ce n’est qu’après sa résurrection qu’il a seulement pris cette destination. Comment d’ailleurs un homme, encore dans la mort, pourrait-il être au ciel ? Comment pourrait-il y entrer sans être, au contraire, et au préalable, en état de résurrection ? Ce n’est d’ailleurs qu’au son de la dernière trompette (1 Cor. 15:52), soit la septième trompette (Apo. 10:7), que les morts dans le Christ ressusciteront et, seulement alors, seront enlevés au ciel (1 Thes. 4:16-17). S’ils y étaient déjà depuis leur décès, la contradiction serait évidente… 38

Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit ; et ils prophétiseront. Je ferai paraître des prodiges en haut dans le ciel et des miracles en bas sur la terre, du sang, du feu, et une vapeur de fumée ; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l'arrivée du jour du Seigneur, de ce jour grand et glorieux. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (2:16-21). Le jour du Seigneur n’est pas seulement un événement grandiose et terrible, il est, en outre, le Millénium qui en résultera. Lorsque Pierre, en effet, nous dit : Mais il est une

chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour (2 Pi. 3:8), son propos ne vise pas simplement à relativiser un point de vue courant : pour l’homme, un jour est un jour ; pour Dieu qui est éternel, un jour est comme mille ans ; mais à pointer que le jour du Seigneur sera d’une durée de mille ans puisqu’il sera la genèse puis le cours et la réalité du Millénium.

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu'elle renferme sera consumée. Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera (10-13). Apocalypse 6:15-17 montre bien l’avertissement définitif, et la terreur que celui-ci va inspirer : 39

Et tous se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes… Luc 21:25-27 se réfère aussi à ces phénomènes climatiques : Il y aura des signes dans le soleil, dans la

lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots. Et précise même : Les hommes cessant de respirer de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire… Revenons maintenant sur la formulation, inhabituelle, curieuse et significative, du verset 12 : Et je vis quand il

ouvrit le sixième sceau. Et il y eut un grand tremblement de terre etc. Pour les sceaux, la formulation de Jean est soit : Et je vis ceci, cela ; soit : Et je vis, et voici : ceci, cela. Ici, quand le sixième sceau est ouvert, Jean voit (mais quoi ?) sans ceci, cela. Puis, tout de suite, l’on passe à : Et il y eut un grand tremblement de terre etc., sans que soit dit de façon expresse et explicite ce que Jean a vu avant qu’advienne ce grand tremblement de terre ! Les commentateurs, ignorant le contenu de ce premier volet vu par Jean, admettent alors que Jean voit directement le grand tremblement de terre et les autres phénomènes qui l’accompagnent. Sauf que le tremblement de terre et les autres phénomènes qui se déclenchent alors ne relèvent pas d’une vision « au ciel » mais auraient pu être vus, aussi bien, par n’importe qui depuis la terre.

40

Ils ne correspondent pas non plus à la libération, par l’ouverture d’un sceau, d’un aspect de l’avancement du dessein de Dieu, retenu jusqu’à ce moment précis. En fait, on sent bien que ce sixième sceau, même s’il est accompagné de tremblement de terre et autres manifestations terrestres et célestes, n’a pas d’abord pour contenu et pour prééminence ces seules catastrophes naturelles, qui sont plutôt la manifestation et les conséquences de son premier contenu. Ce qui est, en effet, le premier contenu du sixième sceau est visiblement l’enlèvement des prémices. S’il y a, soudainement, de telles conséquences cataclysmiques et sur la terre et dans les cieux, c’est parce que quelque chose vient alors de relier les deux. Ce qui vient de relier les deux est l’enlèvement des prémices qui ont quitté la terre pour être amenées au trône. La production de ces vainqueurs est manifestée sur la terre par le grand tremblement de terre, et les montagnes et les îles remuées de leurs places : la terre vient, en effet, d’accoucher des vainqueurs ! L’arrivée de ces mêmes vainqueurs aux cieux va manifester la corruption de ceux-ci par Satan et les siens, et, partant, la nécessité qu’ils soient nettoyés, 31 purifiés, délivrés, sans délai. La montée des prémices au ciel va donc aussi permettre, et entraîner, le combat avec les entités mauvaises qui y habitent. Satan a déjà été jugé, par Dieu, à la croix (Jean 12:31, 16:11), mais il faut, pour exécuter ce même jugement, des hommes prêts et préparés (Rom. 16:20).

31

Dès lors, après cette purification, le soleil ne va visiblement pas rester de crin ni la lune de sang etc. 41

Michel et ses anges vont alors affronter et défaire Satan et les siens, lesquels seront, par suite, précipités sur la terre avec le septième sceau. Avec le sixième sceau, cela monte donc de la terre au ciel ; avec le septième sceau, cela va descendre du ciel sur la terre… Et c’est d’ailleurs parce que ce premier volet du sixième sceau ne nous est pas décrit explicitement au chapitre 6, qu’il faudra alors le chapitre 12 pour nous relater la production de ces prémices, leur enlèvement et la défaite subséquente de Satan. Ce sixième sceau est aussi le dernier avertissement donné aux hommes afin qu’ils se repentent et reviennent à Dieu (Éz. 33:11). Tous ont au moins un début de réalisation puisque tous, à la fin du verset 17, se posent la question : Et qui pourra subsister ? Tout un chacun sur la planète pourra être, à un titre ou un autre, témoin et/ou victime de bouleversements célestes et terrestres tels qu’il n’en est jamais survenu dans l’histoire de l’homme. La crainte qui saisira chacun préparera aussi le commun des mortels à recevoir l’évangile éternel qui sera prêché à compter de la septième trompette. Dès lors, avant l’ouverture du septième sceau, au chapitre 8, le chapitre 7 va répondre à la question posée : Qui pourra subsister ?

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APOCALYPSE 7

On l’a dit, l’Apocalypse est un rouleau, un « livre » écrit en dedans et en dehors (5:1), de sorte que certains passages sont cataphoriques et d’autres anaphoriques ; les premiers donnant, par avance et par un « effet de loupe », des indications à propos de ce qui va être envisagé par le ou les chapitres suivants ; les seconds, fonctionnant, eux, comme des retours en arrière, des flash-back de cinéma. Ce chapitre 7 est cataphorique. Il est comme un effet de loupe qui nous est donné par avance pour nous montrer, avant l’ouverture du septième sceau, des trompettes puis des coupes qu’il contient, que Dieu préservera, en partie, son peuple, ou plutôt ses deux peuples. Les huit premiers versets concernent, en effet, le peuple juif ; la seconde partie du chapitre traite, elle, des nés d’en-haut. Si le chapitre 7 est en effet placé à ce stade, c’est parce qu’avec l’ouverture du sixième sceau, est clairement donné le dernier avertissement avant la survenance des temps de la fin et de la grande tribulation. 1. Après cela, je vis quatre anges se tenant aux quatre

coins de la terre ; ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu'il ne souffle point de vent sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Ces quatre vents représentent le jugement de toute la terre (Jonas 1:4 ; Esaïe 11:15 ; Jér. 22:22, 49:36, 51:1). Avant que celui-ci intervienne, Dieu va sceller son peuple terrestre afin qu’un reste, 144 000 Juifs seulement, soit 12 000 par tribus, subsiste. 43

Et je vis un autre ange qui montait du levant du soleil, ayant un sceau du Dieu vivant ; il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il a été donné de nuire à la terre et à la mer, et il dit : Ne nuisez point à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué d’un sceau le front des serviteurs de notre Dieu. Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, ayant été marqués du sceau, de toutes les tribus des fils d'Israël. On sent bien ici que cet autre ange n’est autre que Jésus, l’ange de l’Éternel (Gen. 22:11-12 ; Ex. 3:2-6 ; Jug. 6:11-24 ; Zach. 1:11-12 ; 2:8-11 ; 3:1-7), raison pour laquelle aussi il monte depuis le côté du soleil levant, allusion directe à la résurrection… On relève aussi que Joseph reçoit bien une double portion (1 Chr. 5:1-2 ; Éz. 48:4-5) puisque Manassé, son fils, est présent en tant que tribu à ses côtés. En revanche, la tribu de Dan est omise en raison de son idolâtrie (Jug. 18:30-31 ; 1 Rois 12:29-30 ; 2 Rois 10:29), ainsi qu’il était d’ailleurs prophétisé en Genèse 49:17. Ce serait d’ailleurs de la tribu de Dan que, selon Hippolyte, viendrait la bête de la terre. Il ne faut sans doute pas pousser trop loin les conclusions en la matière puisque, on le rappelle, les tribus qui sont regardées comme 12, car 12 est le chiffre de l’économie de Dieu et de sa dispensation, sont en réalité au nombre de 13 ! Jacob a 12 fils ; il y a 13 tribus, Éphraïm et Manassé montant à la place de Joseph ; et il y a 14 territoires, Manassé et Dan ayant deux territoires tandis que les Lévites n’en reçoivent pas. Il est d’ailleurs prophétisé que, durant le Millénium, la tribu de Dan sera bien réintégrée (Éz. 48:1).

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En tout cas, tous ces scellés sont appelés à constituer le « reste » d’Israël, ceux qui subsisteront à la fin de la grande tribulation : …En ce temps-là, ceux de ton

peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés (Dan. 12:1). Dieu va sceller son peuple terrestre, le sable de la mer, appelé à rester sur la terre, tandis qu’il enlèvera son peuple céleste, les étoiles du ciel (Gen. 22:17), mais seulement à la septième trompette. L’on sait la substantielle querelle sur la question de l’enlèvement des chrétiens, les uns, tel John Nelson Darby, soutenant qu’elle intervient avant la grande tribulation, les autres, tel Benjamin Newton, prétendant qu’elle n’arrive qu’à la fin de la grande tribulation. En réalité, et comme on le verra, l’enlèvement des chrétiens n’intervient pas avant la grande tribulation. Ceux-ci passent bien par la première partie de la grande tribulation mais sont enlevés à la septième trompette, de sorte qu’ils n’ont pas part aux sept coupes de la colère de Dieu. La colère de Dieu n’est pas, en effet, pour les nés d’en-haut : Car Dieu ne nous a pas destinés à la

colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Thes. 5:9). Tant Romains 5:9 que 1 Thessaloniciens 1:9-10 parlent ainsi d’être sauvés ou délivrés de la colère – c’est-à-dire des sept coupes de la colère de Dieu –, mais pas d’être sauvés ou délivrés de la grande tribulation elle-même… Les nés d’en-haut qui n’auront pas fait partie des prémices (e.g. 3:10), connaîtront les cinquième et sixième trompettes, ayant ainsi, du côté positif, l’occasion de parvenir à maturité rapidement, avant de comparaître, avec la septième trompette, au tribunal du Christ…

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Si d’ailleurs les nés d’en-haut évitaient totalement la grande tribulation, il n’y aurait nul besoin de nous rassurer, avec cette seconde partie du chapitre 7… 2 Thessaloniciens 2:1-3 indique d’ailleurs clairement que les nés d’en-haut ne seront pas réunis à Jésus avant l’apostasie et l’avènement de l’Antichrist ; autrement dit, qu’ils n’évitent pas le passage par la première partie de la grande tribulation. Au demeurant, si l’Église était confortablement enlevée avant la grande tribulation, les nés d’en-haut n’auraient pas besoin de veiller (Luc 21:34-36)… 9. Après cela, je vis, et voici, il y avait une grande

foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Elle se tenait devant le trône et devant l'Agneau. Ils avaient été revêtus de robes blanches, et ils avaient des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d'une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'Agneau. Et tous les anges se tenaient autour du trône et des vieillards et des quatre êtres vivants ; et ils tombèrent sur leurs faces devant le trône, et ils se prosternèrent devant Dieu, en disant : Amen ! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, pour les âges des âges ! Et l'un des vieillards répondit et me dit : Ceux qui ont été revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sontils venus ? Et je lui dis : Mon seigneur, tu sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et lui rendent un culte jour et nuit dans son temple. 46

Ce après cela a du poids ; il marque un décalage. Chronologiquement, en effet, cette grande foule n’arrive pas immédiatement après l’apposition du sceau sur les 144 000 Juifs des versets précédents. Il y a, entre les deux, toute la durée des six premières trompettes, soit environ 21 mois… Également, on retrouve là le principe de la dispensation de la jalousie : Le Juif premièrement, puis le Grec… 32, ce qui tend encore à montrer que la rédaction de l’Apocalypse se situe en 58 au plus tard…. Cette grande foule est composée de nés d’en-haut, donc vivant sur la terre à cette époque, et non de ceux qui recevront l’évangile éternel et dont le sort et la récompense seront envisagés notamment en 15:2 et 20:4. Ils ont, en effet, une robe, et louent non seulement Dieu mais également l’Agneau qui n’est pas prêché par le premier ange d’Apocalypse 14. Ils sont vainqueurs car ils ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau, et c’est aussi l’Agneau qui les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie. Dès lors, il ne s’agit plus, ici, de juste marquer extérieurement ceux-ci sur le front mais, bien plus que cela, de s’être dispensé en eux en tant que la Vie. Les 144 000 sont scellés avant qu’il soit fait du mal à la terre, à la mer et aux arbres (3), de façon à ce qu’ils soient préservés de ce mal. S’agissant de la grande foule, il ne s’agit plus simplement d’une préservation a priori mais bien d’une validation a posteriori.

32

Voir : « L'avancement de Dieu dans le livre des Actes des apôtres », L'Harmattan 2012. 47

Les palmes tenues par ces nés d’en-haut représentent leur victoire sur – la première partie de – la grande tribulation (Jean 12:13). Ces palmes figurent aussi la satisfaction et la réjouissance, comme lors de la fête des tabernacles (Ex. 15:27 ; Lév. 23:40 ; Néh. 8:15). Ils se tiennent devant le trône de Dieu montrant par là qu’ils ont été enlevés. Ils se tiennent également devant l’Agneau comme, en Luc 21:36, ils étaient appelés à se tenir devant le Fils de l’homme. Plus que cela, le fait qu’ils se tiennent devant le trône lui-même montre qu’ils ont été trouvés vainqueurs. Il ne s’agit donc pas simplement de nés d’en-haut vivant au moment du retour de Jésus, mais, plus précisément, de ceux, parmi eux, qui seront récompensés. S’ils n’étaient pas matures, en effet, au moment de l’enlèvement des prémices, au sixième sceau, ils ont ensuite muri de façon intensive et rapide, via la première partie de la grande tribulation… Le salut, ici, est le plein salut, le salut complet. Raison pour laquelle ils célèbrent également la puissance et la force de leur Dieu, et pour laquelle ils le servent jour et nuit dans son temple. 15 b. Celui qui est assis sur le trône tabernaclera sur

eux ; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ni aucune chaleur brûlante ne tomberont sur eux. Car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. C’est là à la fois la reprise d’Esaïe 49:10, et l’annonce d’Apocalypse 21:3-4 et 22:3-5 pour l’éternité.

48

APOCALYPSE 8

Après la parenthèse cataphorique que constitue le chapitre 7, la progression du livre de l’Apocalypse continue avec ce chapitre 8, et l’ouverture du septième et dernier sceau. On rappelle que ce septième sceau contient les sept trompettes, que la dernière trompette, la septième, va contenir les sept coupes de la colère de Dieu, avec cette précision que les trois dernières trompettes correspondent aux trois malheurs (le premier malheur équivaut à la cinquième trompette, le deuxième à la sixième, le troisième à la septième), et que si les cinquième, sixième et septième trompettes sont qualifiées de « malheurs », c’est précisément parce qu’elles constituent la grande tribulation… 1. Et quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans

le ciel un silence d'environ une demi-heure. Et je vis les sept anges 33 qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données. Ce qui est dit habituellement est que les événements contenus dans le septième sceau sont tellement terribles que le ciel retient son souffle durant environ une demiheure, lors de l’ouverture de celui-ci. Certes, il ne fait pas de doute que les événements qui se préparent vont être terribles. Toutefois, on observera que non seulement les trompettes vont plutôt aller crescendo mais, surtout, que la septième trompette va contenir, elle, les sept coupes de la colère de Dieu ! 33

Selon le judaïsme : Uriel, Raphaël, Raguel, Michel, Saraqiel, Gabriel et Remeiel. 49

C’est-à-dire le summum et le pire de ce qui est appelé à se dérouler lors des temps de la fin. Pourquoi dès lors y a-t-il ce silence d’environ une demi-heure à l’ouverture du septième sceau, et non plutôt au retentissement de la septième trompette ou, a fortiori, avant le déversement de la première coupe de la colère de Dieu ? En fait, ce n’est pas que la septième trompette soit ce qu’il y a de plus terrible dans les événements des temps de la fin, c’est surtout qu’avec le dernier avertissement, donné avec et par le sixième sceau, les prémices, c’està-dire les 144 000 nés d’en-haut vivant sur terre à ce moment-là et trouvés aussi vainqueurs, ont été enlevées au trône (cf. ch. 12 et 14). Les prémices sont donc montées aux cieux, et comme il n’est pas question qu’elles cohabitent avec Satan et le tiers des anges qui se rebellèrent avec lui (2 Pi. 2:4, Jude 6, 1 Cor. 6:3, Apo. 12:9), advient alors une guerre dans le ciel, à l’issue de laquelle Satan et ses anges, défaits et vaincus, vont être précipités sur la terre, avec les trois premières trompettes, ainsi que nous le montrera l’anaphorique chapitre 12, notamment en ses versets 7 à 9. On comprend mieux dès lors ce silence d’une demi34 heure où l’univers retient son souffle devant l’enjeu, l’incertitude et le suspense terribles qui s’attachent au combat qui commence alors à se dérouler entre Michel et ses anges, et Satan et les siens.

34

Il est possible que cette demi-heure céleste corresponde, selon le principe résultant de Nombres 14:34 et Ézéchiel 4:6 – une année pour chaque jour ; un jour pour chaque année – à 7,5 jours terrestres. Soit, en réalité, 7 jours ; le environ servant à gommer le demi-jour. 50

Ce chapitre 8 ne dit pas encore qui a gagné mais, en enchaînant avec les sept anges qui se tiennent devant Dieu et reçoivent alors les sept trompettes, on comprend bien que Satan va être vaincu puisque la succession des événements prévus va pouvoir continuer de se dérouler. 3. Et un autre ange vint, et il se tint sur l'autel, ayant

un encensoir d'or ; et on lui donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offre par les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône. Et la fumée des parfums monta par les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. Une fois encore, l’autre ange fait référence au 35 Christ. L’encens figure la consécration. La référence aux prières des saints montre que c’est notamment par leur moyen préalable que Satan a pu être vaincu et chassé du ciel (Luc 18:7-8), déchéance figurée par le jet radical sur la terre de l’encensoir rempli du feu de l’autel. A l’instar de Moïse qui élevait ses mains pendant qu’Israël combattait contre Amalek (Ex. 17:11), lui permettant ainsi d’être vainqueur, ce sont les prières des saints, si fragiles en apparence, qui ouvriront et permettront la victoire de Michel et ses anges. 5. Et l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de

l'autel, et le jeta sur la terre. Et il y eut des tonnerres, des voix, des éclairs, et un tremblement de terre. On voit qu’il va y avoir une connexion entre le ciel et la terre, que quelque chose va se passer qui va relier le ciel et la terre, ce que traduisent les tonnerres, les éclairs et le tremblement de terre. 35

Si les anges avaient des ailes, Jean ne pourrait pas dire, s'agissant de Jésus : « un autre ange ». Mais, contrairement à la tradition de la chrétienté, dans les écritures, les anges, à la différence des Kérubim, n'ont jamais d'ailes (cf. Héb. 13:2). 51

Exode 19:16 disait, quand Dieu descendit : Le

troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne ; le son de la trompette retentit fortement ; et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d'épouvante. Les voix, les tonnerres et les éclairs se rattachent au ciel, sachant qu’on est au ciel puisque Jean y voit les sept anges qui se tiennent devant Dieu. Le tremblement de terre, lui, se rattache clairement à la terre. Il est d’ailleurs probable que les éclairs se rattachent à la terre car normalement l’éclair vient avant le tonnerre. Si les éclairs sont mentionnés, ici, après les tonnerres c’est qu’ils font la jonction ciel-terre et se rattachent, ici, à la terre. Les voix et les tonnerres reflètent probablement le bruit de la bataille durant la demi-heure ; les éclairs manifestent les effets de la bataille, et de ses conséquences sur la terre. C’est donc bien à ce moment-là que Satan est précipité sur la terre : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair (Luc 10:18), ce qui nous donne une première correspondance entre les événements qui se passent au ciel et ceux qui se déroulent sur la terre. 6. Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se

préparèrent à en sonner. Si les sceaux ont été ouverts secrètement (Satan n’était pas encore vaincu), les trompettes, elles, vont résonner publiquement. 7. Et le premier ange sonna de la trompette. Et il y

advint de la grêle et du feu mêlés de sang, et ils furent jetés sur la terre ; et le tiers de la terre fut brûlé, et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée.

52

Et le deuxième ange sonna de la trompette. Et quelque chose comme une grande montagne de feu, embrasée, fut jeté dans la mer ; et le tiers de la mer devint du sang, et le tiers des créatures de la mer qui avaient vie mourut, et le tiers des navires fut détruit. Et le troisième ange sonna de la trompette. Et il tomba du ciel une grande étoile brûlant comme une torche ; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Et le nom de l’étoile se dit : Absinthe ; et le tiers des eaux devint de l’absinthe, et beaucoup d'hommes moururent à cause de ces eaux, parce qu'elles étaient devenues amères. Et le quatrième ange sonna de la trompette. Et le tiers du soleil, le tiers de la lune, et le tiers des étoiles fut frappé, afin que le tiers s’en obscurcisse, et que le jour ne brille pas un de ses tiers, et la nuit de même. Dans la cohérence du silence d’environ une demiheure, de la défaite de Satan et de son éjection du ciel, ce qui nous est alors décrit est, logiquement, la chute sur la terre de diverses réalités spirituelles. Avec la première trompette, c’est de la grêle et du feu mêlé de sang qui sont jetés sur la terre, de sorte que le tiers des arbres et de l’herbe est brûlé, montrant qu’il s’agit ici du dégagement sur la terre du tiers des anges ayant suivi Satan lors de sa rébellion. Avec la deuxième trompette, c’est une grande montagne qui est jetée dans la mer, c’est-à-dire le 36 royaume de Satan. Avec la troisième trompette, c’est une grande étoile, Satan lui-même, qui tombe sur le tiers des fleuves et des sources d’eau. 36

Pour Jérémie 51:25, la montagne embrasée représente Babylone, et, pour Ésaïe 14:12-14, le roi de Babylone symbolise Satan. 53

C’est-à-dire, très probablement, la Sirius francmaçonnique ; la montagne et le royaume visés plus haut correspondant probablement alors à Orion… Bref, l’astre correspondant à Satan puisqu’à chaque entité spirituelle mauvaise est visiblement attachée une étoile physique. La résultante du dégagement de ces entités spirituelles, du ciel sur la terre, est que, avec la quatrième trompette, les ténèbres prennent désormais place, et établissent leur camp, sur la terre… Les malheurs de cette dernière vont dès lors commencer. Ce d’autant qu’il ne faut pas exclure que la mention du tiers (des arbres, de la mer, des fleuves etc.) puisse se rapporter figurativement au tiers des hommes, des nations et des gouvernements qui seront alors contaminés, investis, habités par Satan et ses puissances célestes pour être mis ainsi directement, franchement et radicalement du côté de l’ennemi de Dieu. 13. Et je vis, et j'entendis un aigle qui volait au

zénith, disant d'une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre. À cause des autres sons de la trompette des trois anges qui doivent en sonner ! Malheur, malheur, malheur car les trois dernières trompettes vont comporter chacune un malheur. On gagne donc en intensité de désastres (sans qu’il y ait pour autant un quelconque silence dans le ciel). Le terme de malheur ne se réfère pas seulement aux événements extrêmement malheureux qui vont alors se dérouler mais, plus que cela, à leur source satanique, et à leur mise en œuvre par l’Antichrist alors apparu en tant que tel, c’est-à-dire en tant que la bête qui monte de la mer (ch. 13).

54

Le chapitre 9 va maintenant décrire les deux premiers malheurs, puis, avant le troisième malheur, vont être insérés les descriptifs chapitres 10 et 11. Le chapitre 12, anaphorique on l’a dit, reviendra sur le combat qui s’est déroulé dans le ciel et pour lequel celui-ci retenait son souffle, et c’est seulement au chapitre 13 avec les deux bêtes, celle qui monte de la mer puis celle qui monte de la terre que commencera alors d’être décrit le troisième malheur.

55

APOCALYPSE 9

1. Et le cinquième ange sonna de la trompette. Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. Il lui fut donné la clef du puits de l'abîme, et elle ouvrit le puits de l'abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d'une grande fournaise ; et le soleil et l'air furent enténébrés par la fumée du puits. En grec, ange est un masculin, étoile un féminin. Lui qui, en grec, s’accorde en genre, est au masculin, et il n’y a pas de pronom devant ouvrit. Il faudrait donc traduire : Il fut donné à l’ange la clef du puits de l'abîme, et il, c’est-à-dire l’ange et non l’étoile, ouvrit le puits de l’abîme. Il nous semble pourtant que le texte est plus subtil que cela. En effet, à chaque ange correspond visiblement une étoile. Quand donc le grec dit lui, il fait référence non au cinquième ange qui sonne de la trompette (auquel cas il n’y aurait pas besoin de mentionner qu’une étoile est tombée du ciel sur la terre), mais bien à l’ange déchu qui correspond à ladite étoile. Cette étoile représente, en effet, une entité spirituelle mauvaise. On comprend même que cette étoile tombée du ciel sur la terre est Satan. Si les anges sont qualifiés d’étoiles (Job 38:7 ; Apo. 12:4), Satan est lui qualifié d’étoile brillante de l’aurore (Esaïe 14:12). C’est lui, en fait, qui va ouvrir le puits de l’abîme et amener ainsi le premier malheur. Il a, en effet, le pouvoir de laisser libre cours à l’activité démoniaque. La fumée sert à manifester à l’extérieur l’incroyable puissance et la terrible réalité qui résident à l’intérieur.

57

3. Et de la fumée sortirent des sauterelles qui se

répandirent sur la terre ; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu'ont les scorpions de la terre. Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur le front. Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois ; et le tourment qu'elles causaient était comme le tourment que cause le scorpion, quand il pique un humain. En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, mais ils ne la trouveront pas ; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux. Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour la guerre 37 ; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l'or, et leurs visages étaient comme des visages d'hommes. Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions. Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent à la guerre. Elles ont des queues semblables à des scorpions et des dards, et dans leurs queues est le pouvoir de faire du mal aux hommes pendant cinq mois. On le sait, l’Apocalypse est un livre de signes. Il est donc inutile de spéculer sur la nature de ces « sauterelles » ou d’imaginer de quelles dérives biologiques elles pourraient émaner. 37

Littéralement : Les ressemblances de sauterelles étaient semblables à des chevaux. Ces horreurs ne sont donc pas à proprement parler des sauterelles, ce terme servant d’abord à en donner une image au lecteur. 58

En revanche, il apparaît que ces sauterelles ne sont pas simplement « naturelles » mais habitées, possédées, exploitées par des démons, raison pour laquelle elles sortent de l’abîme, la demeure desdits démons 38 (Luc 8:31 Ps. 71:20, 2 Pi. 2:4). Seuls les hommes ayant le sceau de Dieu sur leur front pourront échapper à ces horreurs, c’est-à-dire, à la fois les nés d’en-haut déjà scellés de l’Esprit (2 Cor. 1:22, Éph. 1:13, 4:10), et les 144 000 Juifs récemment scellés sur le front (7:3). 11. Elles ont sur elles pour roi l'ange de l'abîme,

nommé en hébreu Abaddon, et, en grec, il a nom : Apollyon. Si elles ont un roi, c’est qu’elles ne sont pas des sauterelles naturelles (Prov. 30:27), mais surnaturelles. Abaddon, en hébreu, veut dire destruction (Job 26:6, 28:22 ; Prov. 15.11), et, en grec, Apollyon signifie destructeur (cf. Dan. 8:23-25). 12. Le premier malheur est passé. Voici, il vient

encore deux malheurs après cela. Le deuxième malheur nous est dévoilé immédiatement, dès le verset 13, le troisième malheur ne sera décrit, lui, qu’avec le chapitre 13. 13. Et le sixième ange sonna de la trompette. Et

j'entendis une voix venant des cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu, et disant au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui ont été liés sur le grand fleuve Euphrate. Et les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés afin qu'ils tuent le tiers des hommes.

38

D’où sortira également, et pour les mêmes raisons, l’Antichrist (11:7, 17:18). 59

Ces quatre anges, qui ne sont pas qualifiés d’anges de Dieu, sont, au contraire, des anges de Satan retenus jusqu’à un certain moment, jusqu’à l’heure, le jour, le mois et l’année. L’exégèse considère habituellement qu’il s’agit là de l’expression d’une date qui n’est volontairement pas dévoilée. Il nous semble, au contraire, qu’il ne s’agit pas là d’une date non dévoilée mais plutôt d’une durée exprimée par strates, soit 13 mois et 25 heures. Il aurait, en effet, été suffisant de nous dire que les quatre anges étaient déliés. Préciser, de façon pointue d’ailleurs, une date exacte sans pourtant dire aucunement laquelle n’est pas d’un grand intérêt. Mais, si on nous marque que ce second malheur, soit la sixième trompette, dure 13 mois, cela signifie que, puisque le premier malheur, c’est-à-dire la cinquième trompette, a duré 5 mois (9:5), au moins 18 mois de la grande tribulation se sont déjà écoulés, soit un an et demi, de sorte que le troisième malheur, soit la septième trompette, durerait environ moins de deux ans… Autrement dit, les nés d’en-haut passeront par la première partie de la grande tribulation, mais ne seront pas visés par les deux premiers malheurs, et surtout, échapperont au troisième, les sept coupes de la colère de Dieu, lequel ne commencera qu’à compter du retentissement de la septième trompette qui marquera l’enlèvement des nés d’en-haut à la rencontre du Seigneur, dans les airs. 16. Et le nombre des forces de cavalerie était de deux

myriades de myriades : j'en entendis le nombre. Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses de feu, d'hyacinthe, et de soufre.

60

Et les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions ; et de leurs bouches, il sort du feu, de la fumée, et du soufre. Le tiers des hommes fut tué par ces trois plaies, par le feu, par la fumée, et par le soufre, qui sort de leurs bouches. Il s’agira d’un conflit planétaire qui verra s’affronter 200 millions ? d’hommes, probablement sur les six continents ; en contraste avec l’ultime et seule bataille d’Armageddon qui aura pour enjeu la seule terre d’Israël. Ce sera aussi l’accomplissement de la mission des trois derniers cavaliers.

Car le pouvoir des chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues ; leurs queues étaient semblables à des serpents ayant des têtes, et c'est par elles qu'ils faisaient du mal. Comme pour les sauterelles, il est inutile de spéculer sur ces chevaux surnaturels et fantastiques qui sont donnés comme signes. En revanche, il n’est certainement pas inutile de s’en imprégner spirituellement, et, dès lors, de désirer ardemment faire partie des prémices enlevées avant l’ouverture du septième sceau… 20. Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces

plaies ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, pour ne pas adorer les démons, et les idoles d'or 39, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher . Et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs sortilèges 40, ni de leur débauche ni de leurs vols. 39

On relèvera qu'il n'est pas dit ici que ces idoles ne peuvent pas parler, comme en Psaume 115:5 et 135:16 par exemple, puisque, désormais, l'image de l'Antichrist va pouvoir parler (Apo. 13:15). 40 Grec : pharmakeïa, pouvant se référer à un usage généralisé de la drogue… 61

Il semble que les nés d’en-haut ne seront pas, en tout 41 cas à titre principal, parmi les victimes. Non que cela soit précisé expressément mais parce que l’on voit mal l’intérêt de faire le nécessaire pour que les nés d’en-haut échappent au premier malheur des sauterelles si c’est pour qu’ils subissent rapidement le second malheur des cavaliers. Au demeurant, le verset 20 va aussi dans ce sens puisque les autres hommes qui ne furent pas tués par ces plaies ne se repentirent pas, de sorte que, manifestement, il s’agit de païens et non de nés d’enhaut. La formulation « les autres » semble ainsi montrer que ce sont bien les hommes, au sens des païens, qui seront visés par ce second malheur. Le troisième malheur peut dès lors venir, mais, auparavant, certains éléments doivent nous être précisés.

41

Ce qui n'exclut pas les dommages collatéraux… 62

APOCALYPSE 10

1. Et je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, revêtu d'une nuée ; au-dessus de sa tête était l'arcen-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit rouleau ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre ; et il cria d'une voix forte, comme rugit un lion. Toujours cet autre ange avec l’arc-en-ciel, le visage comme le soleil etc. Toujours Jésus. Il descend du ciel, ce qui signifie qu’avant la septième trompette, Jésus n’est plus au trône, ayant commencé à descendre dans les cieux, avec les nuées 42 (1:7). Il est d’abord, en effet, dans la nuée, revêtu d'une nuée et ainsi caché (3:3, 16:15) jusqu’au chapitre 14 ; puis sur la nuée, et alors visible publiquement (1:7, 14:14, Mat. 24:30). Jésus s’en est allé, en effet, sur une nuée, et reviendra de la même manière (Mat. 26:64, Actes 1:9, Apo. 14:14). Son visage est comme le soleil, ce qui signifie aussi qu’il n’est plus comme l’étoile du matin, la première à paraître, à la fin de la nuit, avant que le jour se lève. Sa progression en direction de la terre a donc nettement commencé, son intervention aussi. Ses pieds sont comme des colonnes de feu, montrant que rien ne va pouvoir l’empêcher de venir prendre possession de la terre. Le terme de colonne se réfère à la stabilité et à la solidité (Jér. 1:18, Gal. 2:9) ; le feu renvoie à la sainteté de Dieu (Ex. 19:18, Héb. 12:29). 42

Et la nuée figure aussi l’Esprit… 63

Les pieds qui sont des colonnes de feu ne signifient pas que ses pieds pèsent sur la terre et sur la mer mais, au contraire, qu’ils sont au-dessus d’eux, comme portés par ces colonnes de feu spirituel, pour que Jésus soit maintenu en hauteur, dans les cieux, dans la nuée, positionné au-dessus d’Israël puisque c’est d’Israël que Jésus va s’occuper principalement, durant les cinquième, sixième et même septième trompettes. Il faut aussi qu’il soit déjà là pour la septième trompette, pour que les nés d’en-haut enlevés puissent arriver à sa rencontre, dans les airs. 43 Il tient dans ses mains un petit rouleau. En 5:1, le rouleau était dans la main de Dieu, maintenant, il est dans la main de Jésus. En 5:1, le rouleau était scellé, maintenant, il est ouvert. Également, ce rouleau est maintenant « petit » parce que les sept sceaux ont déjà été ouverts et accomplis, et qu’il ne reste donc plus à exécuter de ce rouleau que la septième trompette… Il pose son pied droit sur la mer (Méditerranée) et son pied gauche sur la terre (d’Israël), ce qui montre d’ailleurs qu’il vient du Nord, comme à plusieurs reprises dans la bible, ainsi que l’a déjà montré Watchman Nee. Cela signifie surtout qu’il va prendre possession de cette terre (Deut. 11:24, Josué 1:3, Ps. 8:6) ; les chapitres 10 et 11 concernent, en effet, Israël.

Il cria d'une voix forte, comme rugit un lion. Car : La colère du roi est comme le rugissement d'un lion, et : La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion (Job 19:2, 20:2). 43

Les commentateurs identifient ce petit rouleau comme celui de la prophétie de Daniel. Mais Jésus n’est pas là pour accomplir seulement la prophétie de Daniel… 64

4. Et quand il cria, les sept tonnerres firent entendre

leurs voix. Et quand les sept tonnerres eurent parlé, j'étais sur le point d’écrire ; et j'entendis du ciel une voix qui disait : « Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l’écris pas ». Jésus vient sur la terre. Il vient, d’une part, exécuter les jugements de Dieu en ce qui concerne Satan et ceux qui le suivent et, d’autre part, chercher et pleinement sauver ses deux peuples. On imagine aisément alors que son rugissement de lion correspond à la proclamation de la fin de la partie, l’accomplissement des temps d’Éphésiens 1:10. A ce moment-là, les sept tonnerres font entendre leur voix. Ces sept tonnerres renvoient à Dieu s’exprimant 44 audiblement via les sept esprits qui sont aussi les sept tonnerres en ce qu’ils expriment la pensée de Dieu. Ici donc, les trois parlent, et ils parlent très fortement. Ce qu’ont dit les sept tonnerres doit toutefois être scellé par Jean, ce qui probablement renvoie à quelque chose que les lecteurs de Jean n’avaient pas à connaître. Nous y reviendrons. En tout cas, le fait que ce qu’ont dit les sept tonnerres doive être scellé montre que le reste de l’Apocalypse n’est pas scellé, et qu’il nous appartient donc de nous l’approprier, en recevant de l’Esprit l’éclairage qui peut nous ouvrir ce livre. 5. Et l'ange, que je vis se tenant debout sur la mer et

sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux âges des âges, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de 44

Puis éclate un rugissement : il tonne de sa voix majestueuse… Dieu tonne avec sa voix d'une manière merveilleuse. (Job 37:4-5). 65

temps, mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il devra sonner de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il en a annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs, les prophètes. 45 Les choses qui sont dans le ciel sont principalement les anges (de Dieu ou rebelles avec Satan), celles qui sont sur la terre sont essentiellement les hommes, celles qui sont dans la mer surtout les démons. Les jours de la voix du septième ange indique que l’ouverture de la septième trompette et son déroulement vont durer un certain temps en comparaison des premières trompettes qui étaient davantage instantanées. Le mystère de Dieu, ici, est, comme le montre Éphésiens 1:9-10, le mystère de sa volonté, la récapitulation de toute chose sous la tête du Christ, la

réunion de toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. 8. Et la voix, que j'avais entendue du ciel, parla de nouveau avec moi, et dit : Va, prends le petit rouleau ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. Et j'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit rouleau. Et il me dit : Prends et mange-le ; il rendra amères tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. Je pris le petit rouleau de la main de l'ange, et je le mangeai ; et il était dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, il devint amer à mes entrailles. 45

Il leva vers les cieux sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui vit éternellement que ce sera dans un temps, des temps, et la moitié d'un temps, et que toutes ces choses finiront quand la force du peuple saint sera entièrement brisée. (Daniel 12:7). 66

Le parallèle avec Daniel 12 est manifeste : le livre scellé puis ouvert (12:4 et 10:2, 8-10), l'ange sur le fleuve ou la mer (12:6-7 et 10:2, 5, 8), le serment debout main levée, et l'indication de temps (12:7 et 10:6), le dialogue avec le personnage céleste (12:8-13 et 10:811). Ce passage d'Apocalypse 10 est ainsi comme l'accomplissement des versets de Daniel 12.

Et il me dit : Prends et mange… C’est aussi ainsi que nous avons souhaité aborder l’Apocalypse, en en priant-lisant abondamment le texte, et non en le lisant seulement avec la seule intelligence (Jér. 15:16, Éz. 2:8, 3:1-3). Le petit rouleau est aussi donné à avaler à Jean car, avec la septième trompette et l’enlèvement de tous les nés d’en-haut, y figure le nom de tous ceux qui ont reçu le salut initial. La lecture du nom de ces frères et sœurs en est donc douce. En revanche, une fois « avalé », les entrailles de Jean vont connaître l’amertume car, forcément, il pensera alors à ceux qu’il connaît et dont les noms n’y figurent pas. Peut-être que le nom de sa mère y figure mais pas celui de son père ; celui d’un de ses frères mais pas des autres etc. 11. Et ils me disent : Il faut que tu prophétises de

nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois. Ainsi le chapitre 11 va-t-il être la suite de ce chapitre 10.

67

APOCALYPSE 11

1. Et on me donna un roseau semblable à un bâton, en disant : Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, l'autel, et ceux qui s’y prosternent. Mais le parvis extérieur du temple, rejette-le dehors, et ne le mesure pas ; car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. Le roseau est fait pour mesurer (Éz. 40:3, 42:16-19, Apo. 21:15) ; la verge est faite pour châtier (Prov. 10:13, Esaïe 10:5, 11:4). Jean doit d’abord mesurer pour qu’un châtiment soit ensuite appliqué à ceux qui ne correspondent pas à ladite mesure. Ici, il s’agit des Juifs comme le montre la référence au temple de Dieu et au parvis extérieur du temple. Le fait que le parvis extérieur du temple soit donné aux nations est corroboré par Luc 21:24 …et Jérusalem

sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Ces quarante-deux mois correspondent aux trois ans et demi de la grande tribulation (Dan. 12:7). Qu’il soit dit à Jean de mesurer le temple et l’autel rend d’ailleurs peu vraisemblable que l’Apocalypse ait été rédigée après 70, et la destruction dudit temple. De plus, prophétiser, vers 90, la destruction du temple alors que celui-ci avait été incendié et détruit depuis environ vingt ans, ce que tout le monde savait, ne présentait pas vraiment un grand intérêt… 3. Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser,

revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. 69

Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il n’arrose pas de pluie les jours de leur prophétie ; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et de frapper la terre de toute plaie, autant qu'ils veulent. Ces deux témoins doivent être Moïse et Élie. Ce que font, en effet, ces deux témoins renvoie clairement à leurs actes (Ex. 7:20, 9:14, 2 Rois 1:10-12, 1 Rois 17:1) : Élie a fermé le ciel afin qu’il ne tombe pas de pluie (Jacq. 5:17) ; Moïse a changé l’eau en sang (Ex. 4:9). Les deux paraissent avec Jésus lors de la transfiguration (Mat. 17:1-3) ; Moïse représentant la loi, Élie les prophètes (Luc 16:16). Les deux ont aussi en 46 commun de n’avoir pas fini d’accomplir leur mission. Également, Élie a été enlevé (2 Rois 2:11), Moïse a vu son corps réservé (Deut. 34:6, Jude 9), les deux étant visiblement appelés à parachever, plus tard, une mission 47 sur la terre. 46

Moïse devait conduire le peuple juif jusque dans le bon pays mais, ayant frappé le rocher au lieu de lui parler, manifestant ainsi sa chair au lieu de l’Esprit, il fut privé par Dieu du privilège d'entrer dans le bon pays (Nbr. 20:10-11). Élie devait oindre Jéhu roi sur Israël et Hazaël roi sur la Syrie (1 Rois 19:15-16), mais il se « défilera » de cette mission désagréable et risquée, et c’est Élisée qui devra, par la suite, mener celle-ci à bien (2 Rois 8:9-15, 9:1-6). 47 L’exégèse a donné diverse interprétations des 2 témoins : Hippolyte : Élie et Hénoch, Victorin de Poetovio : Élie et Jérémie, E. Hirsch : Jean et Jacques, fils de Zébédée, A. Olivier : Étienne et Jacques, frère de Jean, A. Gelin : 2 judéo-chrétiens mis à mort par Titus, A. Greve : Jacques l’apôtre et Jacques le frère du Seigneur, O. Böcher : Jean le Baptiste et Jésus-Christ, Jacques Ellul : Israël et l’Église synthétisée en Jésus-Christ, homme et Dieu, A. Satak : le caractère royal et sacerdotal des chrétiens, J. Munck : Pierre et Paul, L. Cerfaux- J. Cambier : l’Église, Pierre Prigent : la mission prophétique de l’Église. Mais ce, sans explications ou cohérence réelles. 70

Ce sera, avant la seconde venue du Christ, la réalisation de la prophétie de Malachie 4:5 : Voici, je

vous enverrai Élie le prophète, avant que le jour de l'Éternel advienne, ce jour grand et redoutable. Cette prophétie, en effet, ne s’est que partiellement accomplie en Jean-Baptiste (Comp. Mat. 11:14, 17:12-13, Luc 1:17 et Jean 1:21 : Ils lui demandèrent : quoi donc, es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis point), une figure d’Élie, certes, mais pas Élie le prophète… Il y a deux avènements du Christ, et donc aussi deux précurseurs. Et Élie, le vrai cette fois-ci, doit ainsi revenir préalablement (Mat. 17:10-11). Les deux témoins sont ici appelés les deux oliviers et les deux chandeliers car ils sont remplis de l’Esprit. Ils vont à la fois témoigner aux Juifs et offrir à ceux-ci de 48 recevoir l’Esprit. Ils sont aussi revêtus de sacs pour inciter les Juifs à la contrition et à la repentance (Esaïe 37:2, Daniel 9:3, Jonas 3:8, Mat. 11:21). La mission des deux témoins ne semble guère couronnée de succès, mais il est clairement prophétisé que les Juifs seront comme Sodome (Esaïe 1:910, 3:9, Jér. 23:14), et comme l’Égypte (Éz. 23:3, 8, 19, 27), et ce, jusqu’au retour du Christ, leur propre Messie ; mais alors, tout Israël sera sauvé (Rom. 11:26).

5. Et si quelqu'un veut leur nuire, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu'un veut leur nuire, il faut qu'il soit tué ainsi. Ils sont visiblement dotés de cette arme de façon à ce que personne ne puisse empêcher ou interrompre leur mission de témoignage auprès des Juifs, pendant toute la durée de la grande tribulation. 48

Comme en leur temps, Zorobabel, le gouverneur, et Josué, le souverain sacrificateur (Zach. 4:3). 71

7. Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête

qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. C’est ici la première mention, cataphorique, de la bête qui monte de la mer ou de l’abîme. Celle-ci ne montera, en effet, qu’avec la septième trompette, au chapitre 13. 8. Et leurs cadavres seront sur la place de la grande

ville, qui est appelée, spirituellement, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. Et des hommes d'entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne laisseront pas leurs cadavres être déposés dans un tombeau. Les Psaumes prophétisaient : O Dieu ! Les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre ; elles ont versé leur sang comme de l'eau tout autour de Jérusalem, et il n'y a eu personne pour les enterrer (79:1-3) 10. Et à cause d'eux, les habitants de la terre se réjouissent et sont dans l'allégresse, et ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre. Et après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds ; et une grande crainte tomba sur ceux qui les regardaient. Et ils entendirent du ciel une grande voix qui leur disait : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée ; et leurs ennemis les regardèrent.

72

Les deux témoins sont ressuscités et montent au ciel, dans la nuée, au bout de trois jours et demi. Évidemment, une telle durée surprend. Si cette résurrection était intervenue au bout de trois jours, les références habituelles auraient été mieux satisfaites. En fait, il s’agit de trois jours et demi, non parce que cela fait référence à trois jours (la résurrection) plus une demi-journée, mais parce que trois et demi correspond à la durée, en année, de la grande tribulation, et de la 49 période de 1 260 jours (11:3) durant laquelle les deux 50 témoins auront prophétisé. Ils montent au ciel, dans la nuée, car Jésus est alors au-dessus d’Israël, et, dans la nuée. Nous sommes, en effet, alors, durant la sixième trompette, d’où la mention du verset 14 : Le second malheur est passé.

49

Les trois ans et demi correspondent également à la période durant laquelle le ciel a été fermé du temps, et de l’action, d’Élie (1 Rois 18:1, Jcq 5:17). 50 Une partie de l’exégèse retient que les vierges folles pourront aller acheter de l’huile auprès des deux témoins. Cela est pourtant impossible car toutes les vierges sont ressuscitées et enlevées pour comparaitre devant le tribunal du Christ, dans les airs, et seules celles qui ont de l’huile dans leur vase ont alors part aux noces puis à la partie régnante du Millenium. Une fois ressuscitées, enlevées et dans les airs, il est clair, en réalité, que les vierges folles ne peuvent aller acheter de l’huile nulle part, et certainement pas, sur la terre, auprès des deux témoins. Elles ne le pourraient pas non plus après l’enlèvement de ceux-ci, puisque celui-ci interviendra à la fin de la grande tribulation tandis que les vierges auront déjà été enlevées depuis la septième trompette. L’invitation sans méchanceté et de bonne foi des vierges sages : Allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous signifie plutôt : Nous ne pouvons rien faire pour vous car l’huile s’acquière individuellement, et il est impossible de donner de sa maturité spirituelle à quelqu’un d’autre… 73

13. A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de

terre, et la dixième partie de la ville, tomba ; et sept mille noms d’hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Sept mille hommes ayant fléchi les genoux devant Baal – la bête –, à l’inverse des sept mille hommes de 1 Rois 19:18, laissés en Israël du temps d’Élie (Rom. 11:4). Cet épisode s’achève avec un immense tremblement de terre. Mais la seconde partie de l’Apocalypse se terminera, non avec une immense destruction, mais avec une magnifique édification : la Nouvelle Jérusalem. C’est d’ailleurs probablement à l’issue de ce tremblement de terre que le mont des oliviers se fendra par le milieu, à l'orient et à l'occident, et que s’ouvrira la vallée qui permettra aux Juifs reconnaissant leur Messie d’échapper de Jérusalem assiégée (Zach. 14:4).

Et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Les Juifs commencent à se tourner vers Dieu… 14. Le deuxième malheur est passé. Voici, le

troisième malheur vient bientôt. C’est évidemment avec ce verset 14 qu’aurait dû commencer ce chapitre puisque le dernier ange va faire retentir la septième trompette, soit le troisième malheur. Mais ce troisième malheur ne vient que bientôt et non pas immédiatement car, entre-temps, vont s’insérer les visions du chapitre 12, et différents événements que nous allons voir. 15. Et le septième ange sonna de la trompette. Et il y

eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le royaume du monde est passé à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux âges des âges. 74

Ce royaume est le Millénium en son aspect terrestre, raison pour laquelle il est indiqué que c’est le royaume du monde qui devient le royaume du Seigneur et de son Christ. Tandis qu’en 12:10, après la précision que Satan a été précipité sur terre, et donc dégagé du ciel, la voix forte se réfèrera au royaume de notre Dieu, soit, cette fois-ci, à la partie céleste du Millénium. 16. Et les vingt-quatre vieillards, qui étaient assis

devant Dieu sur leurs trônes, tombèrent sur leurs faces, et se prosternèrent devant Dieu, en disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, qui es, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et de ce que tu as régné. Et les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. En 16:5 également, la mention sera : qui est et qui était, sans l’ajout de celle de : et qui vient, comme tel était le cas en 1:8 et 4:8, ce qui montre que le retour du Seigneur a bien commencé après 4:8 et avant 11:17, et même 11:15. Le temps est donc venu de juger les morts, c’est-àdire les croyants morts, les non-croyants décédés n’étant jugés qu’à la fin du Millénium et au grand trône blanc (20:11). Raison pour laquelle il est question de récompense, car tous les nés d’en-haut sont rachetés, et ne peuvent donc pas aller dans l’étang de feu, mais tous ne seront pas pour autant récompensés (Actes 20:32, 26:18, Col. 3:24 Litt. la récompense de l’héritage,), pour avoir part aux noces de l’Agneau et régner pendant mille ans avec lui. Ils ne seront récompensés que s’ils sont parvenus à maturité, que s’ils sont trouvés perfectionnés (Col. 1:27-28). 75

Il faut, en effet, distinguer le fait d’être sauvé (gratuitement et par la naissance d’en-haut), du fait d’être récompensé (au prix de la mort à nous-mêmes, et par notre marche dans le Christ). Si personne ne peut nous ôter notre salut initial (Jean 10:28-29), en revanche, s’agissant de notre plein salut, nous pouvons être récompensés ou pas, selon ce qu’aura été notre marche (1 Cor. 3:13-15). Il va s’agir aussi de détruire ceux qui détruisent la terre, soit les incroyants vivants (Mat. 25:41), les morts ne détruisant plus rien, ce qui confirme que ce passage se réfère aux jugements du début du Millénium. 19. Et le temple de Dieu dans le ciel s’ouvrit, et

l'arche de son alliance parut dans son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre 51, et une grande grêle. Le temple de Dieu dans le ciel est dorénavant ouvert puisqu’il va s’agir, maintenant, d’y accueillir les vainqueurs, à commencer par les prémices. Ce qui confirme que ce chapitre est cataphorique. Il est d’ailleurs bien employé un futur aux versets 2 et 3, avec une durée de 42 mois et de 1 260 jours correspondant à toute la durée des trois ans et demi de la grande tribulation. C’est donc bien pendant toute cette période que prophétiseront les deux témoins.

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On relève, dans l'Apocalypse, cinq tremblements de terre : le premier à l'occasion du sixième sceau (6:12), le deuxième à l'occasion du septième sceau et avant les sept trompettes (8:5), le troisième entre la sixième et la septième trompette (11:13), le quatrième ici, en 11:19 pour la septième trompette, le cinquième lors des sept coupes de la colère de Dieu (16:18). 76

Des vainqueurs vont donc commencer d’arriver au trône, et c’est ce reliement de la terre et des cieux qui est à nouveau traduit par des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une grande grêle. Les premiers vainqueurs sont les prémices auxquelles se réfère maintenant le grandiose mais difficile chapitre 12.

77

APOCALYPSE 12

On l’a dit, ce chapitre 12 est un retour en arrière sur ce qui s’est passé précédemment mais ne nous a pas été encore décrit. Il nous a, en effet, été indiqué, avec l’ouverture du septième sceau, au chapitre 8, que Satan et le tiers des anges qui le suivent avaient été expulsés du ciel et jetés sur la terre à la suite d’un combat épique et crucial. Il ne nous a pas été expliqué pourquoi ce combat avait eu lieu à ce moment-là. Nous en avions déjà eu la mention événementielle, en voici maintenant la vision et l’explication spirituelle. 1. Et un grand signe parut dans le ciel : une femme

revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Le catholicisme s’est immédiatement saisi de ce verset pour survaloriser Marie et la conception babylonienne qu’il en a. Pourtant, il est clair que Marie ne s’est pas enfuie au désert pendant trois ans et demi après la naissance de Jésus, et de surcroît sans celui-ci ! Plus que cela, il est d’abord spirituellement clair, et textuellement explicitement précisé, qu’il s’agit là d’un signe. Cette femme ne peut donc être ni Marie ni Marilyn Monroe, d’abord et avant tout parce qu’elle n’est pas une femme physique, mais un – grand – signe spirituel. Dans toute la bible, Dieu considère son peuple comme une femme, et même comme son épouse.

79

Ce, dans les écritures hébraïques (Esaïe 54:5, Jér. 3:14, 31:32, Osée 2 :19-20 etc.), comme dans les écritures grecques (Mat. 9:15, Jean 3:29, 2 Cor. 11:2, Éph. 5:22-23, 5:31-32, Apo. 19:7, 21:9 etc.). S’agissant de l’Église, il s’agit même d’un grand mystère (Éph. 5:32), comme il s’agit, ici, d’un grand signe. En Genèse 37:9-11, Joseph a un songe où il voit le soleil, la lune et onze étoiles figurant son père, sa mère et ses onze frères, de sorte que le soleil, la lune et les onze étoiles, ainsi que Joseph lui-même, typifient la totalité du peuple de Dieu sur la terre à ce moment-là. De la même manière, le soleil, la lune et les douze étoiles d’Apocalypse 12:1 représentent la totalité du peuple de Dieu figurée par la femme. Cette femme-signe figure donc le peuple de Dieu dans son ensemble et à travers les âges, raison pour laquelle cette femme est enveloppée du soleil, symbolisant le peuple racheté de Dieu depuis la venue du Christ, et donc l’âge de la nouvelle alliance (Luc 1:78), avec la lune symbolisant le peuple juif, et l’âge de l’ancienne alliance, sous ses pieds, car l’âge de la Loi est révolu, tandis que les étoiles, c’est-à-dire les patriarches, et l’âge des patriarches, brillent encore tels une couronne (cf. Dan. 12:3). Cette femme est sur le point d’enfanter (Ésaïe 66:7-9, Jean 16:21), c’est-à-dire de produire les vainqueurs vivants sur la terre à ce moment-là. Dieu ne veut rien faire sans l’homme corporatif ; il ne peut donc qu’attendre que les vainqueurs soient produits pour que Satan soit enfin écrasé sous leurs pieds (Rom. 16:20). Produire les vainqueurs est d’ailleurs la finalité de l’Évangile (Gal. 4:19). 80

52

La femme produit ainsi les 144 000 prémices , (12 x 12 : la réalisation de l’économie de Dieu). Il semble aussi que les contractions de la femme, au ciel, correspondent aux séismes du sixième sceau, sur la terre (6:12-17). Ce d’autant que c’est environ à ce moment-là que les prémices sont enlevées aux cieux, avant l’ouverture du septième sceau et donc du combat d’environ une demi-heure qui s’ensuivra… Enfin, on voit mal pourquoi Dieu temporiserait, hésiterait ou ne laisserait pas s’enclencher les temps de la fin dès lors qu’il aura trouvé, parmi les nés d’en-haut vivants, 144 000 vainqueurs… (Lév. 23:10, Marc 4:29). 3. Un autre signe parut encore dans le ciel ; et voici,

c'était un grand dragon rouge-feu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue traînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Là aussi, il s’agit d’un signe de sorte qu’il est inutile de spéculer sur les caractéristiques de ce dragon, lequel n’est pas un dragon physique mais, au contraire, Satan lui-même qui entraîne à sa suite le tiers des anges entrés dans sa rébellion (Job 38:7, Ésaïe 14:12). Sa queue étant la force du mensonge (Ésaïe 9:14), mensonge dont il est le père (Jean 8:44). Ce dragon est un grand dragon alors qu’en Genèse 3, il n’était qu’un serpent, ce qui montre que son emprise sur le monde s’est considérablement étendue. 52

Non pas les 144 000 d'Apocalypse 7 qui sont des Juifs scellés par Dieu pour constituer le reste survivant à la grande tribulation (Rom. 9:27), mais les 144 000 vainqueurs d'Apocalypse 14 qui constituent les prémices (14:4), correspondant au Fils-Homme d'Apocalypse 12, avant le début de la grande tribulation. Les premiers doivent être préservés précisément parce qu'ils ne peuvent pas être enlevés, n'étant pas prêts ; les seconds, eux, sont mûrs et vont donc être enlevés sans délai. 81

Ce dragon est rouge, couleur de sang, car Satan est un meurtrier dès le commencement (Jean 8:44), et il va encore verser le sang de beaucoup, et en amener dans la mort spirituelle davantage encore… Il a sept têtes et dix cornes. Les sept têtes montrent qu’il dirige (de façon illégitime et usurpée), et dans le ciel (3) et sur terre (4). Ces sept têtes seront les sept têtes de la bête, et la bête ne sera pas seulement « l’empire Romain reconstitué » mais aussi l’Antichrist. Au chapitre 17 (9 et 10), nous verrons aussi que ces sept têtes sont également sept rois. Le dragon porte un diadème sur chaque tête (et non pas sur les cornes, comme cela sera, illogiquement, le cas pour la bête). Les dix cornes montrent la puissance de ce dragon et vont correspondre à dix puissances politiques qui suivront l’Antichrist. Nous verrons aussi que ces dix « rois » correspondent aux dix orteils de la grande image de Daniel 2. 4b. Et le dragon se tint devant la femme qui allait

enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. Elle enfanta un fils-homme, 53 qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône. On retrouve ici la femme, le serpent et la semence de la femme de Genèse 3:15. 53

En grec : υἱὸν ἄρσεν : Fils-homme ou Fils-mâle. L'accent ici n’est pas mis sur la nature du sexe du fils, que le terme fils indique d’ailleurs déjà, mais sur le fait que celui-ci, à l'inverse des autres nés d’en-haut vivants, est déjà mûr. S’il vient d'être « enfanté », c’est précisément parce qu’il est parvenu corporativement à maturité. Le Fils de l’homme a, en effet, à la croix et à la pentecôte, suscité le Nouvel-Homme, lequel produit maintenant le Fils-Homme. 82

Apocalypse 12 en est, en effet, le développement et la consommation. En Apocalypse, la femme et le fils-homme sont corporatifs, et le serpent est devenu un grand dragon. Mais c’est en fait depuis Genèse 3 que le dragon guette ceux qui pourront provoquer sa chute… Les prémices paîtront les nations avec une verge de fer comme la promesse aux vainqueurs de Thyatire l’annonçait déjà (2:26-27). Ces prémices (Lév. 23:10) sont enlevées, avant la grande tribulation (12:6, 14), au trône de Dieu et non simplement dans les airs comme le sera l’ensemble des nés d’en-haut (1 Thes. 4:17), à la dernière trompette (1 Cor. 15:52), le dernier jour (Jean 6:39, 40, 44), soit la septième trompette (11:15), et donc après la manifestation de l’Antichrist (2 Thes. 2:1-4) et la première partie de la grande tribulation (cinquième et sixième trompette). De la même façon, lors de la fête, les prémices devaient être apportées dans la maison-même de Dieu (Ex. 23:19). Ces prémices sont des nés d’en-haut vivants sur la terre et enlevés parce qu’ils sont trouvés vainqueurs, parce qu’ils sont devenus mûrs, parce qu’il y en a alors 144 000 de prêts. L’exégèse considère en général qu’il s’agit de saints vainqueurs morts et qui donc ressuscitent. Mais, ce qu’une femme met au monde est bien du vivant. En outre, si le Fils-Homme correspond à des saints morts, alors le reste de la femme doit aussi correspondre à des morts, réservés alors dans le séjour des morts, et que Satan n’aurait donc pas besoin de poursuivre sur la terre, et à qui il serait d’ailleurs inutile de faire la guerre.

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Et Dieu n’aurait pas besoin non plus de les préserver et de les nourrir pendant la grande tribulation puisqu’ils seraient déjà décédés... Paul, au contraire, en 1 Thessaloniciens 4:17, emploie la formulation : Nous les vivants qui seront restés. Pas seulement nous les vivants par opposition à l’ensemble des nés d’en-haut morts qui ressuscitent à ce moment-là, à la septième trompette, mais nous les vivants qui seront restés, au moment de la septième trompette ; par opposition donc à des vivants qui, eux, auront déjà été enlevés. Ce sont ces vivants-là qui sont le Fils-Homme d’Apocalypse 12, les 144 000 prémices d’Apocalypse 14. Apocalypse 20:5 précise, à propos des âmes de ceux

qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main, que : Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. 1 Corinthiens 15:22-23 indique : Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ce verset implique qu’il n’y a pas de morts qui soient ressuscités pour l’enlèvement du Fils-Homme car, sinon, ceux-ci viendraient en deuxième position dans l’ordre indiqué par Paul, l’ensemble des nés d’en-haut enlevés lors de l’avènement du Christ ne pouvant plus venir alors qu’en troisième position… Matthieu 24:1 indique : Comme Jésus s'en allait, au

sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 84

Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela arrivera, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. 54 Alors viendra la fin. 54

Ce qui confirme que le cheval blanc de 6:2 est relatif à l'Évangile, mais pas seulement pour amener des hommes au salut initial, par la grâce, mais aussi pour conduire les mêmes à être des vainqueurs, par l’opération de la Vie en eux. 85

15. C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination

de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors, la détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais. Et, si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. Si quelqu'un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes 55 ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. Voici, je vous l'ai annoncé d'avance. Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n'y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. En quelque lieu que soit le cadavre, là s'assembleront les aigles. 56 55

L'Antichrist sera le dernier des faux Christ ; le faux prophète, le dernier des faux prophètes. 56 C’est là où l'Antichrist et ses armées seront rassemblés, à Armageddon, que le Christ et ses troupes fondront sur eux, avec tous les oiseaux du ciel se joignant à eux (19:17-18)… 86

29. Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil

s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel 57, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel 58 avec puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre. Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. 36. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. 57

Le signe du Fils de l'homme, contrairement à un enseignement usuel, n'a jamais été le signe de la croix (le Tau d’Attis, de Mithra, de Tammuz etc.) mais celui de la flamme de feu (Ex 3:2, Juges 13:20, Esaïe 30:30, Jér. 48:45, Joël 2:3, 2 Thes. 1:8 etc.). 58 La parousie de Jésus s’effectue en deux temps : d'abord, secrètement, dans la nuée, puis, publiquement, sur la nuée. 87

40. Alors, de deux hommes qui seront dans un

champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Les 14 premiers versets sont comme une présentation générale. Les versets 15 à 28 se réfèrent à la grande tribulation envisagée du côté des Juifs. Les versets 29 à 35 ont trait à l’apparition du Fils de l’homme. Les versets 36 à 39 soulignent qu’il n’est pas donné à l’homme de savoir quand tout cela aura lieu. Les versets 40 à 44 se réfèrent, eux, à l’enlèvement des prémices : Alors, de deux hommes qui seront dans

un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Après ce chapitre 24, Matthieu 25 commencera avec la célèbre illustration des dix vierges. Les deux hommes, ou les deux femmes, de 24 correspondent, en effet, à la minorité des nés d’en-haut, vivante au moment du déclenchement du processus ; les dix vierges correspondent à la majorité des nés d’enhaut, celle déjà décédée au même moment : Toutes s’assoupirent et s’endormirent (Jn. 11:13, 1 Cor. 15:18). Les deux plus les dix égalent ainsi douze, c’est-à-dire la totalité du peuple céleste de Dieu, les nés d’en-haut.

88

10 est en effet, bibliquement, la majeure partie de 12 ; 2 étant le reste de 12 (cf. Gen. 42:3-4, 1 Rois 11:3031, Mat. 20:24). Il ne fait pas de doute que les vierges sont des nés d’en-haut puisqu’elles ont un esprit régénéré (leur lampe) et qu’elles attendent leur Seigneur. Évidemment, ceux qui sont enlevés, en 24, sont également des nés d’en-haut, sinon ils ne le seraient pas. Les expressions « veillez donc » et « votre Seigneur » montrent aussi que ces deux hommes ou ces deux femmes sont des nés d’en-haut. Les enlevés en 24 et les vierges en 25 sont donc tous des nés d’en-haut, d’une part en raison de la logique numérique citée plus haut, mais aussi parce que, en Luc 17:34-36, il n’est pas seulement pris l’exemple de deux hommes qui seront dans un champ ou de deux femmes qui seront à la meule mais Jésus indique aussi : Je vous

le dis, en cette nuit-là, de deux personnes 59 qui seront dans un même lit, l'une sera prise avec et l'autre laissée (34). Les deux sont bien des croyants, un né d’en-haut n’ayant rien à faire dans le même lit qu’un incroyant. Et, si tel était néanmoins le cas, il est peu probable que celui-ci soit précisément trouvé vainqueur et, dès lors, enlevé comme prémices… Luc continue, aux versets 35 et 36, en disant : De

deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée ; de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé. 59

Le fait que l'une soit prise et l'autre pas, de même que le fait que cinq vierges soient sages et cinq folles, ne signifie pas que, numériquement, la moitié exacte des croyants, vivants ou morts, sera vainqueur, mais montre plutôt qu'il est de la responsabilité radicale de tous les croyants de parvenir à maturité, car ce sera être enlevé ou rester, sans aucun moyen terme… 89

Lorsque Luc énonce En cette nuit-là, il ne se réfère pas au fait qu’au moment de l’enlèvement, il ferait nuit dans une partie du globe terrestre, tandis que ce serait le jour dans l’autre partie, car, dans toutes les parties du globe, durant la nuit, les femmes ne s’activent pas à la meule, et les hommes ne travaillent pas aux champs… Quand donc Luc énonce En cette nuit-là, il vise la période antérieure au début du jour du Seigneur. En effet, autant ce dernier sera public et manifeste, autant l’enlèvement des prémices sera discret et inattendu (Mat. 24:44).

Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Veillez, dans le contexte de Matthieu 24 et 25, c’est être rempli de l’Esprit. L’Esprit en ce qu’il est venu dans notre esprit, lors du salut initial, était gratuit ; l’Esprit en ce qu’il doit saturer notre âme n’est plus gratuit. Si le salut initial est, en effet, purement par grâce, il n’en va pas de même du plein salut, du salut complet ; un prix est alors à payer : l’exercice de notre esprit et la mort à nous-mêmes. On se souviendra ici que toute l’Apocalypse, y compris bien sûr les lettres aux sept églises, est un appel constant aux vainqueurs, un appel à être un vainqueur. Être vainqueur sur soi-même, sur la chair, sur le monde, mais aussi être vainqueur sur l’inévitabilité, pour les vivants, de la grande tribulation. Ainsi, veiller n’est pas contempler le ciel en se demandant quand le Seigneur reviendra ; veiller, c’est s’attacher à être trouvé en Lui, c’est entretenir le demeurer en lui, c’est rester dans un esprit de prière, c’est mener son existence quotidienne dans son esprit et non dans son âme, dans son cœur et non dans son mental, dans l’Amour et non dans l’ego. 90

C’est d’abord s’ouvrir à l’Esprit, puis recevoir l’Esprit, puis être rempli de l’Esprit – l’huile (És. 61:1, Héb. 1:9) dans les lampes (Prov. 20:27) –, puis demeurer dans l’Esprit, puis être constitué de l’Esprit, puis être transformé par l’Esprit ; et tout cela en même temps aussi ! Ce qui suppose d’exercer son esprit, par la Parole, la louange, la prière etc. Comment celui qui est passif, oisif, lascif pourrait-il seulement devenir vainqueur ? Un certain prix est à payer, mais qui est aussi un magnifique privilège et une joie immédiate ! L’avertissement est clair. Clair et radical. Un jour, les prémices seront enlevées. On imagine que leurs proches nés d’en-haut s’en rendront évidemment compte. Ils auront alors une double réalisation, définitive et amère : eux ne sont pas trouvés vainqueurs ; eux auront désormais à passer par la première partie de la grande tribulation… 6. Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle a là un

lieu préparé par Dieu, afin que, là, ils la nourrissent pendant mille deux cent soixante jours. Ici aussi, il ne s’agit pas d’un désert physique. Au contraire, il s’agit de montrer que les nés d’en-haut vont devoir se retrouver dans des circonstances leur permettant de mûrir rapidement. Dans un désert, rien n’empêche plus l’action du soleil et du vent… Dès lors, ces nés d’en-haut qui ne faisaient pas partie des 144 000 prémices, précisément parce qu’ils n’étaient pas déjà parvenus à maturité, vont maintenant être appelés à mûrir à cadence accélérée, à cesser d’être mondains, à arrêter de se réunir passivement dans le cadre d’églises institutionnelles. Le désert, en effet, c’est aussi la clandestinité.

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Il est néanmoins promis aux nés d’en-haut, aux Juifs et à ceux qui recevront l’Évangile éternel au chapitre 14 (tous composant la femme-signe), que leur approvisionnement spirituel ne sera pas arrêté pendant 1 260 jours, c’est-à-dire pendant les trois ans et demi de la grande tribulation. En réalité, les nés d’en-haut seront enlevés assez rapidement, à compter de la septième trompette. Les Juifs seront de plus en plus massacrés jusqu’à ce que le reste, dont les 144 000 scellés du chapitre 7, soit sauvé par l’intervention de Jésus revenant sur terre. Ceux qui recevront l’Évangile éternel, resteront jusqu’à la fin de la grande tribulation. 7. Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges

firent la guerre au dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais il n’eut pas le dessus, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui égare toute la terre habitée, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. C’est cette guerre qui a entraîné, au chapitre 8, avec l’ouverture du septième sceau, le suspense et le silence qui en a résulté durant une demi-heure. Michel est l’archange qui combat pour le peuple de Dieu (Dan. 10:13, 21, 11:1, 12:1, Jude 9). En Jude 9, il avait contesté Satan, lui disputant le corps de Moïse ; en Apocalypse 12, il lui fait ouvertement la guerre, le précipitant hors du ciel. Le grand dragon est appelé le Diable et Satan. En grec, Diable signifie : accusateur, dénigreur. Le diable est celui qui accuse devant Dieu, jour et nuit, comme il a accusé Job (Job 1:9, 2:4-5) ou Josué (Zach. 3:1-2). Vis-à-vis de Dieu, il accuse l’homme ; aux yeux de l’homme, il dénigre Dieu. 92

En grec, Satan signifie, en effet, adversaire. Nous devons réaliser que Satan n’est pas seulement un ennemi, c’est-à-dire un opposant en dehors du royaume de Dieu, mais aussi un adversaire, c’est-à-dire un opposant à l’intérieur-même du royaume de Dieu, des églises… Satan est alors éjecté du ciel sur la terre. Il sera, plus tard, précipité de la terre dans l’abîme (20:3), pour être, finalement, jeté dans l’étang de feu (20:10). Le fait que la place du dragon et de ses anges ne soit plus trouvée dans le ciel ne se réfère pas, ici, à un secteur catégoriel et topographique dans les cieux, mais à leur royaume, d’où la deuxième trompette. 10. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait :

Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant notre Dieu jour et nuit. Et ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur âme jusqu'à la mort. Satan et ses anges ayant été précipités sur la terre, le chapitre 8 annonçait alors un triple malheur pour les habitants de ladite terre (13). Satan et ses anges ayant été dégagés du ciel, ce chapitre 12 annonce aussi, maintenant, l’avènement du royaume de Dieu, soit la partie céleste du Millénium. La mention : Ils l'ont vaincu à cause du sang de

l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage montre que la victoire sur Satan et les siens a d’abord été remportée spirituellement, et par les saints vainqueurs, et non premièrement manu militari par Michel et ses anges.

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Si le sang de l’Agneau versé est un fait accompli, la parole de leur témoignage est l’application pratique de ce fait objectif ; ce dont leur existence témoigne, ce que leur parole proclame. Et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à la mort ne signifie pas qu’ils ont subi le martyre (les martyrs seront traités plus loin), et le terme mort ne se réfère pas, ici, au décès mais à la mort spirituelle, à la puissance de la mort. Ils sont vainqueurs car ils n’ont pas aimé leur âme au point d’être dans la mort spirituelle, mais ont, au contraire, préféré vivre la vie de Dieu plutôt que de se vivre eux-mêmes, de vivre leur vie naturelle, la vie de leur âme (Luc 9:23, 14:26). 12. C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui

tabernaclez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps. Il ne reste plus maintenant, en effet, que trois ans et demi à Satan, raison pour laquelle il est dès lors animé d’une grande colère. Autant de temps pour la malheureuse planète terre… 13. Et quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur

la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté le filshomme. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envole au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent. Le grand aigle se réfère à Dieu ; les deux ailes renvoient à la puissance de sauver (Ex. 19:4, Deut. 32:11-12). 15. Et, de sa bouche, le serpent jeta de l'eau comme

un fleuve derrière la femme, afin de faire en sorte qu’elle soit emportée par le fleuve. 94

Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa bouche. La femme est donc, sur la terre, les nés d’en-haut vivants, les Juifs, mais aussi, potentiellement et rapidement, ceux qui croiront à l’Évangile éternel, prêché après enlèvement des nés d’en-haut. Dieu va préserver son peuple (3:10). Pour cela, celuici va alors se retrouver au désert. Plus que cela, l’Église va également devenir une Église souterraine. Satan lance, en effet, un fleuve contre les nés d’enhaut, c’est-à-dire une énorme pression, une diabolique propagande persécutrice, une véritable persécution durant les trois ans et demi de la grande tribulation (un temps, des temps et la moitié d’un temps). Celles-ci ne vont toutefois pas aboutir – ce qui ne veut pas dire qu’elles n’entraîneront pas de dommages collatéraux –, mais les nés d’en-haut devront alors quitter les églises institutionnelles pour se réunir de façon clandestine, durant le cours des cinquième et sixième trompettes ; l’expérience de l’Église souterraine : La terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve. 60 Puis, à la septième trompette, assez rapidement visiblement, les nés d’en-haut seront enlevés. 17. Et le dragon s’irrita contre la femme, et il s'en alla

faire la guerre aux restes de sa descendance, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. Le diable continue de rôder comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera (1 Pi. 5:8). 60

La terre, qui s’ouvre, pourrait aussi renvoyer à Israël, qui, prenant – ou subissant – une initiative, ouvrirait une autre phase, détournant ainsi la persécution sur elle seule… 95

Le reste de sa descendance se réfère aux Juifs, ceux qui, bien sûr, gardent les commandements de Dieu mais qui ont aussi, depuis le chapitre 7 et pour 144 000 d’entre eux, le témoignage de Jésus, en ce qu’ils ont été scellés sur le front. On relèvera d’ailleurs que la formule diffère de celle de 14:12 où les nés d’en-haut, eux, gardent certes aussi les commandements de Dieu mais également, non pas seulement le témoignage de Jésus, mais, plus que cela, la foi de Jésus. Ici, il ne s’agit plus d’un fleuve de propagande, de mise à l’index et de persécution plus ou moins durement déployée, mais bien d’une véritable guerre, laquelle aboutira d’ailleurs à l’extermination totale des Juifs, d’Israël en tout cas, si ce n’est le seul reste, dont – ou soit seulement – les 144 000 Juifs scellés au chapitre 7. Pour accomplir son dessein, Dieu a commencé d’utiliser des vainqueurs ; pour mener à bien sa guerre contre les Juifs, Satan va utiliser des bêtes, à commencer par la bête qui monte de la mer. 18. Et il se tint sur le sable de la mer. Certaines versions ont plutôt : Et je me tins sur le sable de la mer, et ce verset apparaît alors comme le 13:1. Mais soit que Jean se tienne sur le sable de la mer pour pouvoir voir la bête en sortir, soit plutôt que Satan se tienne sur le sable de la mer, dans tous les cas, il s’agit d’une mention qui vise explicitement à nous éclairer sur l’origine satanique de la bête, qui, au chapitre suivant, montera alors de ladite mer.

96

Quelques clés pour comprendre

Nous avions déjà vu un premier schéma, celui des sceaux, des trompettes – avec les malheurs – et des coupes. Pour aborder la suite de l’Apocalypse, il nous faut maintenant avoir en tête un second schéma, chronologique, que nous vérifierons au fil des chapitres à venir. 61 Tout commence lorsque le « bon » Antichrist passe ème une alliance de sept ans avec Israël, la 70 semaine de Daniel (Dan. 9:27, 1 Thes. 5:3). Nous disons le « bon » Antichrist car, à l’époque, celui-ci n’est pas encore manifesté pour ce qu’il va être vraiment. Les conditions préalables à la conclusion de cette alliance sont réunies : les Juifs sont retournés en Israël, depuis 1948 (Mat. 24:32-33, Marc 13:28-29, Luc 21:2931), et, depuis 1967, ont à nouveau Jérusalem pour capitale (Luc 21:24). Il n’est pas nécessaire (mais pas non plus exclu) que le temple soit déjà rebâti, celui-ci étant vraisemblablement, au contraire, reconstruit dès que les conditions de paix seront enfin réunies, précisément grâce à cette alliance de paix de sept ans. 61

Le terme Antéchrist est le terme habituellement employé dans la chrétienté pour désigner l’abomination de la désolation (Mat. 24:15, Marc 13:14), l’homme impie, le fils de la perdition (2 Thes. 2:3), le dévastateur (Dan. 9:25-27), dont parlent les écritures. Toutefois, force est de constater que l'Apocalypse n'emploie jamais ce terme. C’est dans sa première épître que Jean l’utilise (2:18, 22, 4:3). Ce terme met davantage l'accent sur le fait que cet impie doit apparaître avant la parousie de Jésus, tandis que le terme d'Antichrist souligne que le même est le décalque inversé du Christ, et qu’il s'oppose radicalement à lui. 97

Il est probable aussi, même si cela n’est pas précisé expressément, que cette alliance de sept ans sera connue du public puisque c’est visiblement en raison de cette alliance que les Juifs diront alors : « Paix et sûreté » (1 Thes. 5:3). Au bout d’environ trois ans – presque trois ans et demi –, interviendra, de façon soudaine, l’ouverture du sixième sceau, soit l’enlèvement des prémices, des 144 000 nés d’en-haut, vivants et vainqueurs : Alors, de

deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris, l’autre laissé… Leur arrivée au ciel déclenchera le combat contre Satan et ses anges (l’ouverture du septième sceau). Satan sera précipité sur la terre (les trois premières trompettes), et se tiendra sur le sable de la mer (probablement la Méditerranée). Concomitamment, et sur la terre, le « bon » Antichrist va être blessé mortellement à la tête, et va, tout au moins en apparence, mourir mais aussi « ressusciter ». En réalité, revenir en étant habité et possédé par Satan. Il sera alors l’expression de celui-ci, la bête qui monte de la mer, le troisième malheur… ème Il rompra alors (au milieu de la 70 semaine de Daniel, au milieu des sept ans, soit après trois ans et demi) l’alliance précédemment passée avec les Juifs (Dan. 8:10-11, 9:27, 11:31, 36-37, 12:11 ; Mat. 24:15, Marc 13:14, 2 Thes. 2:3-4, Apo. 13:5-6), et se déchaînera contre eux (Dan. 7:21-22, 25, Apo. 13:7).

Malheur ! Car ce jour est grand. Il n'y en a point eu de semblable. C'est un temps d'angoisse pour Jacob ; mais il en sera délivré (Jér. 30:7). Car alors, la détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais (Mat. 24:21). 98

L’Antichrist étendra son royaume de ténèbres sur la terre, ce qui entraînera les sept coupes de la colère de Dieu sur lui, son royaume et ceux qui le suivent. À la septième trompette toutefois, tous les nés d’enhaut, aussi bien vivants que déjà morts à ce moment-là, seront enlevés à la rencontre du Seigneur dans les airs où ils seront jugés au tribunal du Christ pour savoir si, déjà sauvés de l’étang de feu, ils méritent, en outre, d’être récompensés en ayant part aux noces et en régnant avec Jésus durant le Millénium. Ainsi, cette trompette : • en ce qu’elle est la dernière trompette, va déclencher l’enlèvement de tous les nés d’en-haut, 62 morts et vivants, • en ce qu’elle est le troisième et dernier malheur, va amener, via la bête, le règne satanique sur la terre, • en ce qu’elle est la septième trompette, va contenir les sept coupes de la colère de Dieu…

62

Les 144 000 prémices ayant, elles, déjà été enlevées au sixième sceau. 99

APOCALYPSE 13

1. Et je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes un nom de blasphème. Et la bête que je vis était semblable à un léopard ; ses pattes étaient comme celles d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Et le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. D’une part, la bête viendra, physiquement, des nations autour de la Méditerranée (17:15), mais d’autre part, son esprit montera de l’abîme (11:7, 17:8) car le « bon » Antichrist « mourra », et, à sa place, comme si l’Antichrist ressuscitait, c’est la bête qui montera de l’abîme (9:1). Cette bête monte de la mer où se tient Satan montrant ainsi qu’elle est « l’incarnation » de ce dernier. Raison pour laquelle cette bête a dix cornes et sept têtes quand le dragon nous était présenté comme ayant sept têtes et dix cornes, soit l’inverse et l’effet miroir de ce dernier. Les dix cornes sont les dix rois de 17:12, et les dix royaumes les dix orteils de la grande statue de Daniel 2 ; 63 les sept têtes auraient été les sept (premiers) césars de l’empire romain (17:10), si les temps de la fin s’étaient déroulés à l’époque, et seront, finalement, sept dirigeants. 63

Soit Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon. Le huitième, dont on verra l’importance symbolique, est Vitellius. Jules (César) n’est pas le premier empereur de la dynastie, mais dictateur à vie de la République et imperator à titre militaire. Au vrai, il ferme et enterre la république tandis qu’Auguste ouvre et fonde l’empire. 101

La bête a aussi les caractéristiques du léopard, de l’ours et du lion, soit les caractéristiques des bêtes de 64 Daniel 7. On relèvera d’ailleurs que l’ordre de 13:1 est inverse de celui de Daniel 7 : la vision de Daniel est, en effet, au ème VI siècle avant Jésus-Christ, prospective, alors que celle de Jean, à l’époque romaine, est, elle, déjà rétrospective. La quatrième bête de Daniel est la seule qui porte dix cornes, et, comme la première et la seconde, elle a une seule tête. La troisième, en revanche, a quatre têtes. Les quatre bêtes ont donc, à elles toutes, sept têtes et dix cornes soient les caractéristiques de la bête de 13:1, laquelle est donc la crase, la synthèse et la consommation des quatre bêtes de Daniel, des visions de Daniel 2, 7, 8 et 11, ainsi que l’accomplissement de ses quatre prophéties. Les périodes historiques représentées par les trois parties de l’image et des deux jambes de Daniel 2 ont déjà été accomplies, mais celle relative aux dix orteils reste à advenir. Les quatre bêtes du chapitre 7 correspondent aux quatre parties de la grande image du chapitre 2 : la première correspond à la tête, la deuxième à la poitrine et aux bras, la troisième au ventre et aux cuisses, la quatrième aux jambes et aux orteils. Au final, ces quatre bêtes auront dix cornes. Ces dix cornes de la quatrième bête correspondent aux orteils de la quatrième partie de la grande image.

64

On relève une correspondance entre les quatre éléments des visions de Daniel 2 et 7 : la tête d’or correspondant au lion et à l’empire de Babylone, la poitrine d’argent à l’ours et à l’empire médo-persique, les reins au léopard et à l’empire d’Alexandre, les jambes de fer et d’argile à l’empire romain, et à la bête terrible… 102

Le bélier et le bouc, au chapitre 8, correspondent à la deuxième et à la troisième bête du chapitre 7. Le bouc équivaut donc à la troisième bête et à la troisième partie de la grande image. Ce bouc du chapitre 8 est doté de quatre cornes desquelles sort une petite corne. Au chapitre 11, le roi du Nord figure l’Antichrist, et il vient des cornes du bouc du chapitre 8. Cette bête qui vient de la mer est la dernière partie de la quatrième bête de Daniel (7:7-8, 19-26). 3. Et l'une de ses têtes comme immolée à mort ; mais

sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration à la suite de la bête. Et ils se prosternèrent devant le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête. Ils se prosternèrent devant la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut faire la guerre avec elle ? La bête, à un certain moment, va être blessée, par l’épée (13:14), à la tête, et mortellement. Mortellement et guérie ne signifient pas que, même si la blessure était mortelle, la bête n’est finalement pas morte mais, au contraire, que la bête va bien mourir, 65 mais ensuite guérir, c’est-à-dire « ressusciter ». 65

La « résurrection » de l’Antichrist, et sa remontée de l’abîme dans l’esprit de Néron, ne coïncide pas avec le retentissement d’une trompette. Les trompettes correspondent, en effet, à des initiatives prises du côté de Dieu, non à des événements se déroulant du côté de Satan. À proprement parler d'ailleurs, la cinquième trompette correspond à la remise de la clef du puits de l'abîme (9:1), et la sixième au déliement des quatre anges liés sur l'Euphrate (9:14). C’est avec la cinquième trompette que le puits de l’abîme est ouvert, ce qui permettra à l’Antichrist d’en ressortir après son décès, peu de temps avant la remontée des sauterelles du même abîme, voire concomitamment, soit le premier malheur. 103

Raison pour laquelle toute la terre sera alors dans l'admiration à son sujet (alors que seulement guérir d’une blessure même mortelle n’est pas véritablement de nature à entrainer l’admiration). Le « bon » Antichrist revient alors en tant que la bête, le « mauvais » Antichrist, de sorte que, désormais, l’apparemment « bon » Antichrist est l’Antichrist tout court, la bête satanique, d’où son nouveau comportement démoniaque : 5. Et il lui fut donné une bouche qui proférait des

paroles arrogantes et des blasphèmes ; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et la bête ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui tabernaclent dans le ciel. Le pouvoir d’agir 42 mois, soit 3,5 ans se réfère évidemment à la mise en œuvre de la grande tribulation par l’Antichrist. Non seulement l’Antichrist blasphème contre Dieu et son nom mais il blasphème également contre son tabernacle et ceux qui tabernaclent dans le ciel. En effet, il n’y a plus désormais au ciel que des êtres qui adorent Dieu ; Satan et le tiers des anges qui le suivait en ayant déjà été expulsés. Non seulement le ciel a donc été purifié, mais il a également accueilli, préalablement, les 144 000 vainqueurs. Plus que cela, ceux-ci désormais tabernaclent. En d’autres mots, ils ont commencé de former, avec Dieu (c’est directement au trône qu’ils ont été enlevés), le tabernacle du Millénium (2 Cor. 5:1) qui descendra sur la terre pour l’éternité : la Nouvelle Jérusalem.

104

Celle-ci s’agrandira, une première fois, avec l’arrivée de ceux qui seront récompensés parmi l’ensemble des nés d’en-haut enlevés à la dernière trompette (19:7-9). Puis avec celle des vainqueurs de l’Évangile éternel (20:4, Marc 9:41). Enfin, elle sera complétée de ceux qui auront vécu sur la terre durant le Millénium pour y être transformés (nés d’en-haut non récompensés, croyants de l’Évangile éternel non récompensés et leurs descendants, ainsi que le reste d’Israël et ses descendants), et qui ne se seront donc pas révoltés contre Dieu, avec Gog et Magog, à la fin du Millénium, et qui seront alors intégrés pour l’éternité à la Nouvelle Jérusalem, laquelle, achevée, complète et glorieuse, descendra alors du nouveau ciel sur la nouvelle terre (21:2). 7. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et

de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre se prosterneront, ceux dont le nom n'a pas été écrit, depuis le bouleversement du monde, dans le livre de vie de l'Agneau qui a été immolé. Si quelqu'un a une oreille, qu'il entende ! Si quelqu'un est destiné à la captivité, il va en captivité ; si quelqu'un doit être tué par l'épée, il est tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints. Depuis le bouleversement du monde… Voici une formulation ambiguë mais qui est parfaitement compréhensible puisque, comme on l’a dit dans Quelques clés pour commencer, les événements de l’Apocalypse auraient très bien pu se passer à l’époque romaine si les Juifs avaient accepté leur Royaume, mais pouvaient aussi se passer, s’ils le refusaient, après le déroulement de la dispensation du Nouvel Homme, comme cela sera finalement le cas. 105

Jean ne dit d’ailleurs pas qu’il est donné à la bête de faire la guerre aux nés d’en-haut ou de la faire aux Juifs, ou aux deux. Pourtant, ici, les saints sont les Juifs que la bête va combattre et vaincre. Jean rédige son apocalypse – laquelle, à l’inverse de son Évangile, ne relève pas de la dispensation du Nouvel Homme –, nécessairement avant la Pentecôte 58 qui marque le commencement de celle-ci et la fin de la dispensation de la Jalousie. L’Apocalypse s’inscrivant dans le cadre de la dispensation de la Jalousie, elle ne désigne donc jamais expressément les nés d’en-haut par opposition aux Juifs, mais se réfère aux saints de façon générique, c’est-à-dire à la fois aux Juifs nés d’en-haut et aux goyim nés d’en-haut. Si les Juifs n’avaient pas, une fois de plus, rejeté le royaume qui leur était proposé en priorité, comme ils le manifestent, en Actes 21, avec le « lynchage » de Paul, les temps de la fin seraient advenus à cette époque, et le Royaume, terrestre et avec pour capitale Jérusalem, aurait alors été établi. Raison pour laquelle, curieusement et paradoxalement, l’enlèvement de la majorité des nés d’en-haut, événement pourtant essentiel, n’est jamais abordé par l’Apocalypse ! On peut dès lors penser aussi que, si les sept tonnerres de 10:4 doivent être scellés, c’est précisément parce qu’ils ordonnent et proclament ledit enlèvement, alors qu’aucune formulation ne pouvait, à l’époque, en être donnée, car si les Juifs avaient accepté le Royaume, l’enlèvement les aurait alors aussi concernés ! Mais cela ne pouvait pas être déjà révélé car, à l’époque, le régime de la dispensation était : Le Juif premièrement, puis le Grec, et non encore, comme avec la dispensation du Nouvel Homme, le : Ni Juif ni Grec.

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C’est-à-dire la mise à l’écart desdits Juifs (Rom. 11:15, Gal. 3:28, Col. 3:11). Or, révéler que les nés d’en-haut étaient enlevés à la septième trompette (alors que les Juifs ne l’étaient pas) aurait été dévoiler par avance que ceux-ci avaient été précédemment mis à l’écart pour avoir refusé leur propre royaume et l’économie de Dieu (de sorte qu’ils passaient donc par l’intégralité de la grande tribulation et ne demeuraient qu’en un reste de 144 000 scellés au chapitre 7…). Cela aurait été aussi, en quelque sorte, hypothéquer par avance les chances des Juifs d’accepter leur royaume. Or, de fait, à l’époque de la rédaction de l’Apocalypse, les Juifs avaient encore la possibilité d’adhérer au dessein de Dieu…. La guerre de « l’Antichrist » contre les Juifs était déjà prophétisée en Daniel. En Daniel 2, figure la grande statue. Si les périodes historiques figurées par les trois premières parties de cette statue ont déjà été accomplies, la période relative aux pieds et aux orteils est encore à venir, et correspond à ce que décrit l’Apocalypse. Les quatre bêtes de Daniel 7 – qui correspondent aux quatre parties de la grande statue de Daniel 2 – vont produire les dix cornes décrites en Apocalypse. Ces dix cornes, issues des quatre bêtes, correspondront également aux dix orteils de la grande statue. Les deux bêtes du chapitre 8 – le bélier et le bouc – correspondent aux deuxième et troisième bêtes de Daniel 7, et aux deuxième et troisième parties de la grande statue de Daniel 2.

107

Au chapitre 8 d’ailleurs, le bouc a quatre cornes, et, de celles-ci, s’élève alors une corne (8-9), d’abord petite puis extraordinairement puissante. Enfin, au chapitre 11, paraissent deux rois : celui du Sud et celui du Nord, ce dernier étant un type de l’Antichrist. Et il s’élève des quatre cornes du bouc du 66 chapitre 8. Daniel montre ainsi que tout le développement historique de ces diverses puissances trouve son achèvement et son acmé dans la bête qui vient de la mer : l’Antichrist. Comme l’indique Daniel 7:25 : Il prononcera des

paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très Haut, et voudra changer les temps et la loi ; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps. Car comme l’indiquait déjà le verset 2 de ce chapitre 13 : Et le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Car cette bête qui monte de la mer où se tient Satan est en réalité « l’incarnation » de ce dernier. Bien sûr, la prophétie de Daniel a déjà eu un accomplissement historique, mais elle aura aussi un accomplissement spirituel dans le futur. Ainsi, le chef de Daniel 9:26-27 renvoie non seulement à Antiochus Épiphane IV mais visiblement aussi à Titus, en 70, et, plus que cela, correspond surtout à ce que sera l’Antichrist : 66

A la mort d’Alexandre le Grand, Cassandre (les Antigonides) reçoit la Macédoine et la Grèce ; Lysimaque : la Thrace, la Bithynie, la Phrygie et la Lydie. Ptolémée (les Lagides) : l'Égypte ; Séleucos (les Séleucides) : la Babylonie et la Syrie dans son acception antique. Certains pensent que ce serait donc de l’un de ces quatre royaumes que devrait provenir l’Antichrist… 108

Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation ; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre. Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande ; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur. L’Antichrist est aussi l’homme de la perdition, l'impie de 2 Thessaloniciens 2:3-10, l'adversaire qui

s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu ! Mais, selon Daniel 2:34-35 : …une pierre se détacha sans le secours d'aucune main, frappa les pieds de fer et d'argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s'échappe d'une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n'en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. Bien sûr, cette pierre est Jésus (Mat. 21:44) qui établira alors son royaume, cette grande 67 montagne (Héb. 12:22) : le Millenium. 11. Et je vis monter de la terre une autre bête, qui

avait deux cornes semblables à celles d'un Agneau, et qui parlait comme un dragon. 67

Donc avec un caractère terrestre, ce qui ne peut correspondre à la Nouvelle Jérusalem, entièrement céleste… 109

Cette bête, contrairement à la première qui montait de la mer, c’est-à-dire des nations, monte de la terre, c’est-à-dire d’Israël, de sorte que le faux prophète devrait être un Juif. Même, on ne peut s’empêcher de penser que cette seconde bête est, en réalité, le retour de Judas l’Iscariot, qui, après sa mort, n’a pas été, selon le principe habituel (Gen. 25:17, 35:29…), recueilli auprès de son peuple, dans le séjour des morts, mais a été, au contraire, réservé, allant en son propre lieu (Actes 1:25). Il est qualifié de diable par Jésus (Jean 6:70), et Satan est entré en lui (Luc 22:3, Jean 13:27). Avec Moïse, Élie et Néron, ce serait donc le quatrième personnage historique qui reviendrait sur la terre lors des temps de la fin. Deux dans chaque camp… La seconde bête a deux cornes semblables à celles d’un Agneau, c’est-à-dire une puissance de duplicité hypocrite, laquelle, comme les cornes de l’Agneau, ne se remarque guère comme puissance. Mais lorsque la bête parle, elle bénéficie alors d’un impact surnaturel et spirituel, comme celui d’un dragon… Jésus prévenait déjà : Car il s'élèvera de faux Christs

et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. (Mat. 24:24). Paul confirme : L'apparition de cet impie (l’Antichrist) se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés (2 Thes. 2:9-10).

110

12. Et elle exerce toute l'autorité de la première bête

en sa présence, et elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie. Il s’agit d’entretenir l’admiration, la fascination et le culte envers la bête qui aura « ressuscité ». Le faux prophète fait ainsi fonction de prêtre et de sacrificateur au service et au profit de l’Antichrist. 13. Et elle opère de grands prodiges, même jusqu'à

faire descendre du feu du ciel sur la terre, devant les hommes. C’est le pendant de ce que fait la bête qui monte de la mer, tel que nous l’indique Daniel en 8:10 : Elle s'éleva

jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. La fonction du faux prophète, comme son nom l’indique, sera l’organisation d’une propagande totale et radicale, à un point que n’ont même pas connu les pays totalitaires, car elle sera aussi spirituelle. 14. Et elle égara les habitants de la terre par les

prodiges qu'il lui était donné d'opérer devant la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui a la blessure de l'épée et qui vécut. Et il lui fut donné de donner un esprit à l'image de la bête, afin que l'image de la bête parle, et qu'elle fasse que tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant l'image de la bête soient tués. Et elle fait qu’à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, soit donnée une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne puisse acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

111

C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre de la bête. C'est, en effet, un chiffre humain, et son chiffre est six cent soixante-six. Ce 666 a donné lieu à moult spéculations. Il faut tout d’abord s’en tenir au texte : Jean indique :

Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre de la bête, et non : déchiffre la signification du chiffre de la bête. Il s’ensuit que ce 666 ne vise pas à désigner tel personnage plutôt que tel autre mais d’abord à indiquer qu’il s’agit de l’esprit de la religion, de l’élévation de 68 l’homme (6) et de l’opération de Satan sur la planète. Autrement dit, que la bête va aussi correspondre à un homme, même à un apogée de l’homme, que Satan va aussi « s’incarner »… Il vise aussi à montrer que le « bon » Antichrist remontera de l’abîme avec l’esprit satanique d’un précédent dirigeant. Visiblement, si les faits de l’Apocalypse avaient pu se dérouler à l’époque romaine, ce dirigeant n’aurait pas été Néron, pas seulement parce que son nom ne donne 666 qu’à moins d’être corrigé, mais aussi parce qu’il n’était pas le septième roi. C’est au contraire un septième roi, que nous ne connaitrons jamais, qui serait alors monté, et qui, suite à sa blessure à la tête, serait « ressuscité » avec l’esprit de Néron. Cela étant, le décalage, d’environ 2 000 ans, de ces événements n’empêchera pas le retour de l’esprit de Néron dans un septième roi qui deviendra alors le huitième dans l’esprit du cinquième ou du sixième, 68

Dans l’Apocalypse, le nom de la bête est mentionné à 36 reprises (6 x 6) ; l’addition de tous les nombres de 1 à 36 aboutit également à 666. 112

selon que l’on intègre ou non Jules en début de liste des césars. Le livre de l’Apocalypse ayant été écrit durant l’empire Romain, il était évidemment difficile pour Jean 69 de mentionner, littéralement, le nom du septième roi. C’est là la double raison pour laquelle le nom du septième roi est converti. En grec, en effet, les nombres sont indiqués, non par des signes spécifiques, comme en français – les chiffres dits arabes – mais par des lettres. Également, la combinaison de lettres donnant 666 devait pouvoir correspondre soit au chiffre du septième empereur romain – si les Juifs avaient accepté leur royaume – soit à celui qui, environ 2 000 ans plus tard, monterait en tant que septième roi de la fin des temps, ce qui sera finalement bien le cas. Toutefois, il est vrai que s’agissant d’un césar précédant le septième, le fait que Néron ait été démoniaque – plutôt que fou –, le fait qu’il ait fait venir le feu du ciel sur Rome etc. milite nettement dans le sens de l’identification du huitième roi à « l’incarnation » de l’esprit de Néron. Enfin, il ne serait guère étonnant qu’une fois de plus, Satan se plaise à copier Dieu, et fasse ainsi revenir deux personnages du passé, à l’instar, du côté de Dieu, de Moïse et d’Élie, comme témoins pour les enfants d’Israël.

69

Ce d’autant qu’il ne semble pas que Jean lui-même ait eu déjà connaissance de l’identité exacte de ce septième roi… 113

APOCALYPSE 14

1. Et je vis, et voici, l'Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Nous avions vu, au chapitre 12, l’enlèvement du filsmâle, c’est-à-dire des vainqueurs produits par la femme, l’Église universelle. Au chapitre 12, l’accent était mis sur l’aspect des vainqueurs pour combattre l’ennemi, le vaincre et le dégager du ciel. Il s’agissait donc d’un fils-mâle, doté non seulement de la – pleine – filialité mais aussi de la puissance de se battre, de combattre de façon opérationnelle, et de triompher de l’ennemi de Dieu. Au chapitre 14, l’accent est maintenant mis sur l’aspect de la maturité. Ces 144 000 personnes sont, en effet, des prémices (verset 4), parvenus à maturité avant les autres, avant la moisson, et dès lors offerts comme gerbe de satisfaction au Père (Lév. 23:10). Il s’agit de la même entité mais appréhendée sous un aspect différent. Il s’agit toujours de ceux de Matthieu 24 : Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé… où, là, l’accent était mis sur la soudaineté de l’enlèvement et sur sa sélection radicale, puisqu’il s’agissait, pour Jésus, d’avertir :

Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra… (24:42), et que rien, en effet, n’annoncera l’ouverture soudaine du sixième sceau. Toutefois, ni Matthieu 24 ni Apocalypse 12 ne nous révélaient qu’ils seraient 144 000…

115

Ces prémices se tiennent sur la montagne de Sion, la Sion céleste (Héb. 12:22), puisque, vainqueurs, ils sont enlevés directement auprès de Dieu et de son trône (verset 3), et non simplement à la rencontre du Seigneur ème dans les airs, comme les nés d’en-haut de la 7 trompette dont il n’est pas sûr, d’ailleurs, qu’ils mériteront la récompense. Ils ont sur leur front le nom de l’Agneau et le nom de Dieu, montrant qu’ils sont dûment approuvés par ceuxci, et marquant, par avance, un contraste avec tous ceux qui recevront, sur leur front, la marque de la bête… Ces 144 000 ne sont, en revanche, en aucune façon la reprise des 144 000 du chapitre 7, lesquels étaient choisis et scellés pour être préservés et durer sur la terre. Ici, les 144 000 du chapitre 14 sont des prémices, mûres et donc enlevées de la terre avant les autres nés d’en-haut. Il est donc clair qu’il s’agit ici de vainqueurs, dûment approuvés, mais aussi de prémices. Dès lors, enseigner que seuls 144 000 nés d’en-haut seraient sauvés et enlevés est erroné. C’est, en effet, amalgamer les prémices minoritaires et la moisson majoritaire. Seuls 144 000 seront enlevés à l’approche du milieu ème de la 70 semaine de Daniel, et donc avant le début de la grande tribulation (les prémices), mais tous les nés d’en-haut, morts comme vivants, seront enlevés, avant la fin de la grande tribulation, à la septième trompette (la moisson). Probablement, de nombreux nés d’en-haut déjà décédés seront trouvés vainqueurs et récompensés ; mais même aussi, des nés d’en-haut vivants et qui auront achevé de mûrir, de façon accélérée via la grande tribulation, seront aussi trouvés vainqueurs au moment de la septième trompette, même s’ils ne l’étaient pas déjà au moment de l’enlèvement des prémices… 116

Le nombre 144 000 est évidemment symbolique (12 × 12) mais, dans la bible, le symbolique n’exclut pas le réel mais, au contraire, l’inclut. Ce nombre de 144 000 est donc à la fois signifiant mais aussi réel ; il n’y aura pas 144 001 prémices… Le chiffre 12 renvoie à la dispensation de Dieu. 12 n’est pas, en effet, ici, une composition de 6 + 6 mais de 3 x 4. C’est-à-dire de Dieu dans son déplacement et son dessein (3) qui se dispense dans sa créature humaine (4). 12 représente non seulement l’accomplissement de la dispensation de Dieu mais aussi l’aboutissement de son économie (Éph. 1:10, 3:2, 9, Col. 1:25, 1 Tim. 1:4). Raison pour laquelle 12 sera également le chiffre de la Nouvelle Jérusalem, aboutissement et consommation de l’économie éternelle de Dieu : 12 fondations, 12 portes, 12 anges, 12 perles, 12 mois, 12 fruits, le nom des 12 apôtres, le nom des 12 tribus d’Israël, des dimensions de 12 000 stades, une hauteur de 12 × 12 cubes, trois portes sur quatre côtés… 144 000 exprime donc un aboutissement – nous dirions aussi l’heure H – une acmé, un point culminant, où tout le processus des temps de la fin va, en effet, se déclencher grâce à ces premiers vainqueurs. 2. Et j'entendis du ciel une voix, comme une voix de

grosses eaux, comme une voix d'un grand tonnerre ; et la voix que j'entendis était comme celle de joueurs de cithare jouant de leurs cithares. Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n'est les cent quarantequatre mille, qui avaient été rachetés de la terre. Les grosses eaux représentent la puissance de Dieu ; les harpes reflètent la douceur de Dieu.

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C’est la synthèse et la combinaison d’une puissance colossale et d’une grande finesse, d’une subtile et longue douceur. Ces 144 000, enlevés directement au trône, sont matures, vainqueurs et uns. Raison pour laquelle, c’est une unique voix qui est entendue. Et cette voix n’est nullement timorée. Elle émane, certes, d’un cœur doux, humble et pur comme le son d’une cithare, mais elle rayonne d’une voix de grosses eaux, de grand tonnerre, c’est-à-dire d’une glorieuse puissance de Dieu et d’une grande solennité. Comment, en effet, ceux qui sont dans le processus d’être vainqueur pourraient-ils ne pas louer de tout leur cœur, de tout leur esprit et de tout leur corps (Ps. 95:12 ; 98:4 ; 100:1) ? Ils chantent un cantique nouveau que personne d’autre ne peut apprendre. Personne d’autre ne peut l’apprendre, car ce cantique est nouveau en ce qu’ils sont les premiers (des prémices) à parvenir à maturité dans la vie de Dieu. Personne d’autre ne peut apprendre un tel cantique car pour pouvoir chanter ce cantique, il faut être soi-même parvenu à maturité. Un tel cantique, en effet, n’est pas le résultat d’un simple apprentissage intellectuel, mais d’une véritable expérimentation 70 spirituelle, d’une constitution organique. C’est aussi la raison pour laquelle rien ne nous est dit, dans ce chapitre 14, de l’enlèvement de ces 144 000 que l’on trouve directement déjà au trône de Dieu.

70

Au demeurant, que personne d’autre ne puisse chanter ce cantique montre encore que les 144 000 de ce chapitre 14 correspondent bien au Fils-Homme du chapitre 12, car, autrement, les frères et sœurs composant le Fils-Homme du chapitre 12, seraient, eux aussi, en mesure de chanter un tel cantique ! 118

Leur enlèvement, en effet, nous a déjà été décrit, au chapitre 12, mais sous l’aspect alors du fils-mâle, enlevé bien sûr directement au trône (12:5). Si les 144 000 étaient une autre entité que le filsmâle, l’Apocalypse aurait dû, pour ne pas être incomplète et peu cohérente, nous relater aussi leur 71 enlèvement… Également, nous avons là la confirmation indirecte de ce qu’il s’agit de vivants qui ont été enlevés, et non de morts. Le verset 3 nous précise, en effet, que ces 144 000 ont été rachetés de la terre. Cela ne signifie pas qu’ils ont été rachetés à la terre, mais qu’ils proviennent de la terre, c’est-à-dire, dans le contexte, qu’ils ne viennent pas du Schéol, du séjour des morts. Le verset 4 ajoutera d’ailleurs qu’ils ont été rachetés d’entre les hommes, c’est-à-dire, dans le contexte, qu’ils se trouvaient parmi les hommes au moment où ils ont été enlevés, et non parmi les morts. Enfin, on doute que des morts puissent suivre l’Agneau partout où il va (verset 4)… 4. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des

femmes, car ils sont vierges ; ils suivent l'Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau ; et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont sans reproches. 71

L’Apocalypse aborde donc, explicitement ou non, trois enlèvements : celui des prémices (Lév. 23:10, Ex. 23:19), au sixième sceau (12:5, 14:1) ; celui de la moisson des nés d’en-haut (1 Cor. 3:9), à la septième trompette (1 Cor. 15:52, 1 Thes. 4:16) ; celui des glanures de l’évangile éternel (Lév. 23:22), à la septième coupe (15:2-4). En revanche, l’enlèvement des deux témoins est clairement « à part » : ils sont dédiés à une mission spéciale de témoignage pour les seuls Juifs, et dotés d'un régime qui leur est propre. 119

Ici, la virginité doit être comprise au sens de Matthieu 19:11-12. Elle renvoie à la sanctification dispositionnelle de ceux qui ne se sont pas souillés avec le monde et l’esprit qui l’innerve. C’est une virginité sous l’aspect de la vie (2 Cor. 11:2), excluant la souillure du péché et surtout, la contamination de l’autre camp. Une telle virginité doit aussi être celle des sœurs qui ont parfaitement leur place parmi les prémices (Mat. 24:41), de sorte que le terme de femmes employé par le verset 4 ne saurait être simplement réduit à renvoyer à des relations sexuelles que les frères pourraient avoir avec des femmes. Mais ces femmes sont aussi bien la télévision, l’argent et toute autre addiction. S’il est question de vierges en Matthieu 25, c’est précisément pour nous montrer, qu’au retour de Jésus, il ne sera plus question du péché (1 Cor. 3:13-14, Apo. 11:18 b, Héb. 10:35) puisque tous les nés d’en haut, par définition, sont justifiés quant au péché : De

même Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans qu’il soit question du péché, une seconde fois, à ceux qui l'attendent pour leur (plein) salut (Héb. 9:28). Les 144 000 sont sans reproches, correspondant ainsi à l’attente de Dieu s’agissant de son Église (Éph. 5:27), et à son appel adressé à tous ses saints (1 Thes. 4:3, 5:23). 6. Et je vis un autre ange qui volait au zénith, ayant

un Évangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui sont assis sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. Il disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux. 120

À la fin de cet âge, les prémices sont enlevées au déclenchement du processus, puis, vers la fin, à la septième trompette, tous les nés d’en-haut morts ressuscitent et sont enlevés avec les nés d’en-haut vivants sur terre à ce moment-là (1 Cor. 15:52 ; 1 Thes. 4:16-17). Les premiers ressuscitent, les seconds sont transfigurés ; tous sont enlevés. Alors, celui qui retenait (l’Esprit dans les nés d’en-haut) ne retient plus, n’étant désormais plus là non plus pour retenir et ne voulant d’ailleurs plus retenir. Avec l’enlèvement des vainqueurs, Satan précipité sur terre, va commencer la persécution des nés d’enhaut qui ne seront plus guère en mesure d’annoncer l’Évangile, puis qui seront, de toute façon, enlevés dès la septième trompette. À ce moment-là, c’est un ange qui va prêcher l’Évangile, mais un évangile éternel, qui n’est plus l’évangile de la grâce. L’évangile de la grâce, c’est nous, les nés d’en-haut, qui avons le privilège, et la responsabilité, de le prêcher ; ce n’est pas aux anges, mais à nous de le prêcher. Mais à partir du moment où les nés d’en-haut ne peuvent plus prêcher cet évangile, c’est alors un ange qui va prêcher un « évangile éternel ». Ce n’est plus l’évangile de la grâce, c’est un évangile qui dit simplement : Craignez Dieu qui a fait les cieux et la terre. C’est l’évangile, si l’on peut dire, de la crainte de Dieu. Cet ange vole d’ailleurs au zénith, pour montrer que l’évangile qu’il proclame doit être entendu sur la terre entière. Des hommes vont croire à cet évangile. Les hommes qui vont croire à cet évangile ne seront pas sauvés au sens où nous l’entendons aujourd’hui, parce que l’âge de la grâce sera alors révolu. 121

Ils ne seront donc pas régénérés par l’Esprit dans leur esprit, ne seront pas fils de Sara (la grâce). Mais ces hommes et ces femmes qui vont recevoir cet évangile de la crainte de Dieu, qui vont y croire, seront aussi, en ce qu’ils croiront, fils d’Abraham par la foi (Gal. 3:9) ; ce 72 sont les enfants de Kétura. Si Abraham va vers Kétura, c’est pour poser un type : les glanures. Car de même qu’il y aura les prémices et la moisson, il y aura aussi les glanures. Certes, Dieu moissonnera son champ : tous les chrétiens seront enlevés. Mais Dieu respecte toujours ses principes : il y aura aussi des glanures... Il est habituellement enseigné dans la chrétienté que les Juifs seront jugés selon la Loi tandis que les nés d’en-haut seront jugés selon l’Évangile. C’est d’abord oublier qu’il existe une troisième catégorie : les brebis ou les nations dans le Millénium (puis autour de la Nouvelle Jérusalem). Certes, la symétrie est esthétiquement séduisante : les Juifs jugés selon la loi, les nés d’en-haut selon l’Évangile de la grâce, les brebis selon l’Évangile éternel. Sauf que les nés d’en-haut ne sont pas jugés selon l’Évangile de la grâce, puisque tous l’ont reçu et que tous sont sauvés (salut initial), mais sont récompensés selon l’huile qu’ils auront ou non dans leur lampe (Mat. 25:4), c’est-à-dire selon combien de l’Esprit aura été constitué en eux (Gal. 4:19). Également, les brebis seront bien jugées, mais moins selon l’Évangile éternel qu’elles auront toutes reçu, que selon leur comportement vis-à-vis des Juifs et des nés d’en-haut (Mat. 25:40, Marc 9:41). 72

Voir : Appréciations et réalisations dans le livre de la Genèse, L’Harmattan, 2013. 122

Ces brebis auront servi aussi à atténuer la persécution à l’encontre des nés d’en-haut et des Juifs, en participant de cette terre qui engloutira le fleuve de 12:15-16. Elles formeront ensuite les nations dans le Millénium, puis autour de la Nouvelle Jérusalem. On ne peut dire qu’elles seront régénérées comme les croyants actuels mais elles seront, en revanche, restaurées. Durant le Millénium, toutes choses seront d’ailleurs restaurées ; même le soleil et la lune seront restaurés (És. 30:26) ; même la durée de la vie humaine sera restaurée (És. 65:20). Ainsi, avec l’évangile de la Loi, Dieu aura obtenu, en la personne des Juifs, un corps de sacrificateurs. Avec l’évangile de la grâce, Dieu aura obtenu, en la personne des nés d’en-haut, un corps de régnants. Avec l’évangile éternel, Dieu aura obtenu, en la personne des brebis, un corps de nations. Les nés d’en-haut seront jugés après le début de la grande tribulation, vers le début de la septième trompette, au tribunal du Christ (2 Cor. 5:10), dans les airs, tandis que les brebis ne seront jugées qu’au retour de Jésus, au trône de la gloire (Mat. 25:31), à Jérusalem. Les boucs périront, comme l’Antichrist et le faux prophète, avant le début du Millénium. À part les martyrs, les autres morts ne ressusciteront qu’à la fin du Millénium, pour être jugés, par le Christ et au grand trône blanc (20:11-15). Le Christ est donc bien le juge des vivants et des morts (Jean 5:22, 28-29, Actes 10:42, 2 Tim. 4:1) ! 8. Et un autre, un deuxième ange suivit, en disant :

Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de sa prostitution ! 123

La mention : Elle est tombée, doublée, se réfère à la double chute de la grande Babylone : celle de la Babylone religieuse, au début de la grande tribulation (17:2), puis celle de la Babylone matérielle, vers la fin de la grande tribulation (18:2). Que la grande Babylone ait abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de sa prostitution établit clairement que la grande Babylone ne peut simplement être une ville physique ni un seul système matériel, politique, économique. Depuis des siècles, de nombreuses interprétations ont été données de cette grande Babylone. Nombreux sont ceux qui y ont vu le catholicisme, moindres ceux qui l’ont comprise comme le communisme, l’islam, la maçonnerie internationale ou le gouvernement mondial auquel tend la planète. Tous ont d’ailleurs raison en partie, puisque tous ces éléments-là concourent à constituer la grande Babylone qui est l’ensemble du système historique et mondial constituant le monde, le train du monde, le système du monde, aussi bien sous ses aspects « spirituels » et religieux que politiques, économiques et sociaux. En fait, tout ce qui n’est pas le royaume de Dieu et qui s’oppose donc directement ou indirectement à lui. Même s’il est vrai que le catholicisme, avec son aspect religieux d’un côté, et son aspect politique et matériel (le Vatican) de l’autre, correspond bien aux deux aspects de la grande Babylone, celle-ci ne saurait cependant être réduite à lui. Ce d’autant qu’en ce que le catholicisme est du christianisme, c’est une merveille produisant des merveilles. Mais en tant qu’il est aussi du néo-babylonisme, hérétique et innervé par l’ennemi, il relève bien alors de la grande Babylone.

124

La grande Babylone religieuse sera réduite à rien par l’Antichrist après la « résurrection » de celui-ci. Il instaurera alors un culte unique contraignant chacun à l’adorer (Dan. 8:9-11, 11:36-37, 2 Thes. 2:3-4, Apo. 13:4-6, 12, 14-15). 9. Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant

d'une voix forte : Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux âges de âges ; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. Voici des versets particulièrement horrifiants et décourageants à première lecture, comme le sont tous les versets relatifs à l’étang de feu et aux hommes appelés à le connaître. Nous pensons naturellement tous à des proches qui, dans notre famille, nos amis ou nos collègues de travail, ne se sont jamais tournés vers Dieu, et même, s’obstinent à s’y refuser absolument. S’ils persistent dans leur endurcissement, nous savons qu’à la résurrection des morts, voire au début du millenium s’ils sont vivants au retour du Seigneur (les boucs), leur destination ne fait guère de doute… Toutefois à y regarder de plus près, et paradoxalement, la formulation employée suscite une espérance. D’abord, le fait que la fumée de leur tourment monte aux âges des âges, et qu’ils n'aient de repos ni jour ni nuit, montre simplement que l’étang de feu est prévu pour fonctionner sans limite de temps, et sans pause ni répit. 125

Ce feu qui ne s’éteint point (Mat. 3:12) ne signifie pas pour autant, en effet, que les hommes qui y ont été jetés sont voués à y rester pour l’éternité.

Il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'Agneau. Soit le Christ est un sadique invétéré qui prend plaisir à contempler les hommes en train d’être tourmentés dans le feu et le soufre, soit sa présence a un autre sens. Également, est présent non pas le Christ en tant que lion, imposant son autorité, une sanction et un tourment, mais bien le Christ en tant que l’Agneau… C’est dire que, visiblement, la présence de l’Agneau sera, pour l’homme dans l’étang de feu, la possibilité offerte de venir à Dieu par une repentance sincère, un choix véritable, un tournant radical (Luc 3:6). Visiblement en effet, l’étang de feu et de soufre n’est pas qu’une sanction mais aussi une contrainte, dotée d’une finalité. Rien que le terme θείου attire l’attention : il signifie certes de soufre mais évoque aussi de Dieu. De sorte que l'étang de feu et de soufre fait également penser à l'étang de feu et de Dieu, l'étang du feu de Dieu, l'étang de purification divine. Comme si cet étang de feu et de soufre avait une finalité de purification et d’orientation, contrainte et forcée, vers le divin. C’est la seule présence du Christ, et non son activité contre ces hommes, qui les tourmentera. Comme un homme endurci par le péché se trouve « tourmenté » lorsqu’il assiste à une réunion de l’Église où Dieu est loué. Tout en lui se hérisse, résiste, et génère même de la haine. En Matthieu 8:29, des démoniaques, furieux, s'écrient : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ; es-

tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ?

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La douce présence du Christ est, pour eux qui sont habités de la réalité de l’ennemi, un réel tourment. 73 Les hommes qui finiront dans l’étang de feu et de soufre, dans l’étang de feu divin, dans l’étang de feu pour le divin, y resteront visiblement aussi longtemps qu’ils n’accepteront pas de se repentir et d’accepter l’Agneau pour eux. Dans les âges précédents, Dieu a respecté le libre arbitre de l’homme : celui-ci avait le libre choix d’accepter ou de refuser la grâce. Tel ne sera plus le cas. Ces hommes finiront donc, de force, par le feu de l’étang et le tourment de la présence de Dieu, d’un côté, la bonté, la douceur et les bras ouverts de l’Agneau, de l’autre, par « craquer » et accepter de venir au divin. Ce sera la mort de l’ego, la seconde mort… Et pourtant, n’ayant plus leur corps physique dans l’étang de feu – sans compter tous les morts qui auront été ressuscités à la fin du Millénium –, ils n’auront plus le péché résidant dans leurs membres (Rom. 7:23, Jcq. 4:1, 1 Pie. 2:11). Contrairement à l’enseignement usuel de la chrétienté, il n’est donc pas évident que la seconde mort soit éternelle (Jude 23, Zach. 3:2), même si, en décalque, la traduction habituelle pour vie de l’âge est rendue par vie éternelle. Tous les hommes qui, au fond, sont d’abord des victimes de Satan, seraient plutôt, in fine, sauvés (1 Tim. 4:10, 1 Cor. 15:22) mais, bien évidemment, chacun en son temps, et avec ses « désagréments », selon ce qu’aura été son rapport à Dieu.

73

Évidemment, il n’en va pas de même pour Satan et les deux bêtes (20:10), raison aussi pour laquelle le feu ne s’éteint point… 127

En serait-il autrement d’ailleurs qu’il aurait été alors logique de qualifier, par contraste, cette vie d’éternelle et non seulement de l’âge… 12. C'est ici la persévérance des saints, qui gardent

les commandements de Dieu et la foi de Jésus. L’avertissement est clair et définitif. Il est aussi suivi d’un encouragement à la persévérance. La persécution entraînera le martyre de plusieurs, mais, même ceux qui le subiront seront conservés dans la paix. L’Esprit leur procurera le repos. C’est lui qui l’atteste dans ce verset 13 où la mention : Dit l’Esprit remplace la mention habituellement plus fréquente de : Comme dit l’écriture. Plus que cela, la mention : Dès à présent montre qu’avec l’obligation du culte à l’Antichrist, ceux qui mourront pour ne pas s’y être soumis seront considérés comme vainqueurs (15:2). 13. Et j'entendis du ciel une voix qui disait : Écris :

Heureux les morts qui meurent dès à présent dans le Seigneur ! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. Oui, dit l’Esprit, et non les sept esprits, parce que, là, il ne s’agit plus d’une question de nés d’en-haut vainqueurs et/ou des églises qui les produisent, mais de non-nés d’en-haut qui reçoivent l’Évangile éternel. 14. Et je vis, et voici, il y avait une nuée blanche, et

sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or 74, et dans sa main une faucille acérée. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Envoie ta faucille, et moissonne ; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est sèche. 74

Une couronne de vainqueur, pas de régnant. 128

Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée. Avec les versets 14 à 16 a lieu la moisson de la terre ; avec les versets 17 à 20 aura lieu la vendange de la terre. La moisson concerne les croyants qui sont mûrs lorsque leur vie naturelle est asséchée ; spécialement asséchée durant la grande tribulation puisque, par définition, ils n’auront pas été trouvés mûrs lors de l’enlèvement des prémices… La vendange concerne les incroyants qui sont, au contraire, à terme lorsque leur vie naturelle est à son comble. La moisson concerne donc les croyants en Christ (1 Cor. 3:9), ceux dans lesquels le sauveur s’est luimême semé (Mat. 13:4), et qui vivent dans un monde également plein d’incroyants (Mat. 3:25). Cette moisson interviendra après que l’Antichrist aura contraint les hommes à adorer son image (verset 9 ; 2 Thes. 2:3), et non avant le début de la grande tribulation (cf. Joël 3:12-13, 1). Ce chapitre 14 avait commencé avec la récolte des prémices (Ex. 23:19 ; Lév. 23:10) ; logiquement, il continue par la moisson de l’ensemble des croyants. Les prémices étaient amenées directement à Dieu, et donc à son trône (12:5 ; 14:3), l’ensemble des croyants est enlevé à la rencontre du Seigneur dans les airs (1 Thes. 4:17), lorsque celui-ci n’est plus caché dans la nuée (10:1) mais visible sur celle-ci. Pour la première fois, en effet, Jésus est sur la nuée : quelqu'un qui

ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or.

129

17. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une

voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Envoie ta faucille, et moissonne… On peut s’étonner qu’un autre ange vienne donner un ordre au Seigneur Jésus lui-même. Mais cet ange est envoyé par Dieu lui-même pour indiquer à Jésus que le temps décidé par le père est venu, et son cri d’une voix forte, la voix d'un archange (1 Thes. 4:16), correspond à la septième et dernière trompette appelant les croyants de la terre au ciel. Si la vendange suit immédiatement la moisson, dans le récit, cela ne signifie pas pour autant qu’elle intervient immédiatement après, dans la séquence des événements. Tel n’est pas le cas. Au demeurant, ici, la vendange n’est pas située dans le temps par le texte ; elle aura lieu à la fin des sept coupes de la colère de Dieu… 17. Et un autre ange sortit du temple qui est dans le

ciel, ayant, lui aussi, une faucille acérée. Et un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l'autel, et s'adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille acérée, disant : Envoie ta faucille acérée, et vendange les grappes de la vigne de la terre ; car les raisins de la terre sont mûrs. Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville ; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur mille six cents stades. S’agissant des incroyants, il n’est nul besoin que le Seigneur lui-même vienne les recueillir avec sa tendresse.

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L’ordre est donné à un ange par un ange qui a autorité sur le feu sorti de l’autel, pour montrer l’objet et le but de la vendange, et qu’à la suite de celle-ci, va avoir lieu un jugement par le feu. La vendange va, en fait, intervenir en final de la bataille d’Armageddon (16:16) où non seulement le Christ de gloire infligera une défaite à la bête et au faux prophète mais où il foulera les nations dans la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant (19:15). Cette cuve se situera visiblement dans la vallée de Josaphat (Joël 3:9-16), à proximité de Jérusalem, où doivent être brûlés les oripeaux de l’ennemi (1 Rois 15:13). Armageddon signifie Mont de Megiddo ; Megiddo signifiant lui-même : meurtre, tuerie. C’est un tel qui domine la vallée de Jizréel au nord, et qui a toujours été considéré comme stratégique. C’est un lieu de bataille historique (Juges 6:33, 1 Samuel 29:1, 2 Rois 9:16, Osée 1:4, 2:2…), mais aussi le lieu où l’affrontement fut déjà également spirituel et céleste (Juges 5:19-20). Cependant, il suffit de regarder une carte pour voir que ne s’y trouve ni mont ni montagne ni même de véritable colline, de sorte qu’il faut plutôt comprendre l’expression au sens figuré de : montagne de tués, monceau de cadavres…

Et la cuve fut foulée hors de la ville ; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur mille six cents stades. La cuve est foulée hors de la ville, c’est-à-dire en dehors de Jérusalem, et afin de ne pas souiller celle-ci. Que du sang résulte de cette vendange montre qu’il s’agit ici d’hommes vivant sur terre, et non de morts. La longueur du stade a varié dans l’Antiquité. À l’époque de Jean, il est normalement de 185 mètres. 131

Mille six cents stades équivalent donc à environ 300 km, soit à peu près la longueur de la Palestine, de sa frontière syrienne à sa limite égyptienne. Certes, il faut sans doute considérer que ce sont les éclaboussures de ce sang qui monteront jusqu’aux mors des chevaux. Néanmoins, il est montré clairement que sur une distance de Botsra (Ésaïe 63:1-6) à Megiddo (16:16), la colère du Christ frappera les nations. Préalablement, lorsqu’il aura posé son pied sur le mont des oliviers (Actes 1:11), celui-ci se fendra, procurant ainsi une échappée aux Juifs assiégés (Zach. 14:4–5). Avec la vendange, prendra fin la grande tribulation et s’ouvrira alors le royaume des mille ans, le Millénium. Cependant, entre la moisson et la vendange, vont devoir advenir les sept coupes de la colère de Dieu, lesquelles ne frapperont donc pas les nés d’en-haut, déjà moissonnés, et qui, eux ne sont pas, de toute façon, destinés à la colère de Dieu.

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APOCALYPSE 15

1. Et je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable : sept anges, qui tenaient sept plaies, les dernières, car par elles est achevée la colère de Dieu. Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, se tenant debout sur la mer de verre, ayant des cithares de Dieu. Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau, disant : Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés. Ce chapitre 15 est court mais difficile en raison de difficultés déjà rencontrées. Ceux qui ont vaincu la bête sont-ils des vivants ou des morts ? Sont-ils des nés d’enhaut ou des Juifs ? Ce chapitre est-il cataphorique (nous annonçant que certains sortiront indemnes des coupes qui viennent) ou anaphorique (nous montrant qu’avant les coupes, les mêmes sont enlevés et en seront donc préservés) ? Il semble qu’il ne s’agisse ni de nés d’en-haut (déjà enlevés à la septième trompette) ni de Juifs (qui restent sur la terre) mais bien de ceux qui ont reçu l’évangile éternel, raison pour laquelle ils chantent à la fois le cantique de Moïse et le cantique de l’Agneau, et invoquent leur Dieu en tant que Roi des nations (3).

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Il ne s’agit pas de vivants puisque ceux-ci sont appelés à rester sur la terre, en tant que les brebis (Mat. 25:31-40), ayant part à la partie terrestre du Millénium. Il s’agit donc de ceux qui sont morts, en raison de la persécution et du martyre, de sorte que se trouve ainsi accompli ce que nous indiquait déjà la mention de 14:13 : Heureux dès à présent les morts qui

meurent dans le Seigneur ! Également, le verbe grec employé pour se tenant debout sur la mer de verre fait nettement allusion à la résurrection (ἑστῶτας vient de ἵστημι). Ce passage est donc cataphorique de 20:4-6 où sera alors décrit le jugement préalable des mêmes (en 4:6, il n’y avait d’ailleurs personne sur la mer de verre…), seuls morts à revenir à la vie, au début du Millénium. Le fait qu’ils se tiennent debout sur la mer de verre, mêlée de feu, indique qu’ils sont trouvés vainqueurs puisqu’à défaut, ils ne pourraient pas se tenir sur cette mer de verre (Luc 21:36), et finiraient, au contraire, dans l’étang de feu déjà activé au-dessous, car venant de recueillir la bête et le faux prophète (19:20). Ils reçoivent des cithares de Dieu afin de pouvoir le louer, ce qui sous-entend plutôt qu’ils ne le louaient pas précédemment, n’étant pas des nés d’en-haut ni des Juifs. Ils chantent indistinctement le cantique de Moïse et le cantique de l’Agneau, mais pas un cantique nouveau, n’ayant pas été constitués de la vie nouvelle. 5. Après cela, je vis, et le temple du tabernacle du

témoignage s’ouvrit dans le ciel. Et les sept anges qui tenaient les sept plaies sortirent du temple, revêtus d'un lin pur, éclatant, et ceints à la poitrine de ceintures d'or.

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Et l'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux âges des âges. Et le temple fut rempli de fumée de la gloire de Dieu et de sa puissance ; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept plaies des sept anges soient achevées. La scène dans les cieux nous avait déjà été décrite avant les sept sceaux, puis avant les sept trompettes ; elle nous l’est, à nouveau, avant les sept coupes de la colère de Dieu. Avant les sept sceaux, l’accent était mis sur la mise en œuvre de la consommation de l’économie de Dieu par le Christ en tant que l’Agneau. Avant les sept trompettes, l’accent était mis sur l’accomplissement des prières des saints via le Christ en tant que souverain sacrificateur. Avant les sept coupes, l’accent est mis sur l’accomplissement et la consommation de la colère de Dieu (verset 1), via le Christ en tant que le tabernacle du témoignage. Tout d’abord, c’est le trône de Dieu qui était mis en avant, puis l’arche de l’alliance alors visible dans le temple céleste (11:19) ; maintenant, c’est le temple du tabernacle du témoignage, c’est-à-dire le temple intérieur, lequel est alors ouvert. Le trône figurait l’accomplissement de l’économie de Dieu ; l’arche de l’alliance, la préservation des Juifs et le salut des nés d’en-haut ; l’ouverture du tabernacle du témoignage, le libre cours de la colère de Dieu… Raison pour laquelle personne ne pourra entrer dans ce temple jusqu’à ce que les sept coupes soient exécutées, c’est-à-dire que personne ne pourra seulement intercéder pour atténuer leurs plaies ! 135

Et les sept anges qui tenaient les sept plaies sortirent du temple, revêtus d'un lin pur, éclatant, et ceints à la poitrine de ceintures d'or. Ces anges ne sont pas vêtus comme des soldats mais comme des sacrificateurs (Éz. 44:17-18). Les coupes qui leur sont données constituent donc une réponse à la prière, notamment des saints martyrs du cinquième sceau. Ces coupes, qui serviront notamment à la destruction de la Babylone matérielle en Apocalypse 18, vont maintenant nous être décrites avec le chapitre 16.

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APOCALYPSE 16

1. Et j'entendis une voix forte venant du temple et qui disait aux sept anges : Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. L’ordre de verser sur la terre les sept coupes de la colère émane de Dieu lui-même, mais probablement aussi des prémices avec Dieu, raison pour laquelle c’est une voix forte qui vient du temple. Il ne s’agit plus, ici, simplement de Dieu sur son trône mais le temple a été ouvert (15:5) nous montrant qu’à ce stade, Dieu lui-même intervient en direct. Avec son trône, Dieu domine et gouverne ; son temple est, lui, pour qu’Il se dispense afin d’obtenir une habitation mutuelle avec l’homme. Son trône a été établi dès l’éternité, et il est à toujours (Ps. 45:7) ; son temple, lui, est toujours en cours d’édification, et ne trouvera son achèvement qu’avec la Nouvelle Jérusalem, demeure mutuelle de Dieu et de l’homme, où Dieu aura d’ailleurs aussi son trône (22:1). 2. Et le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre.

Et un ulcère malin et douloureux advint sur les hommes qui avaient la marque de la bête et qui se prosternaient devant son image. L’ulcère est presque le contrecoup de la marque, la conséquence visible de celle-ci. Un ulcère est un creusement. Spirituellement, lorsque la chair présente un ulcère, elle manifeste un ou des manques de l’être intérieur (Job 2:7, Lév. 13:18), ici, l’absence de Dieu. 3. Et le deuxième versa sa coupe dans la mer. Et il

advint du sang, comme celui d'un mort ; et toute âme de vie mourut, celles qui étaient dans la mer. 137

Assurément, cette deuxième coupe concerne la mer Méditerranée (Éz. 47), mais concerne-t-elle également l’ensemble des mers de la planète ? Beaucoup, notamment ceux qui ont une lecture centrée sur Israël ou bien sur l’empire romain, considèrent que cette deuxième coupe n’affecte que la mer Méditerranée. On le préfèrerait aussi, mais tel ne semble pourtant pas être le cas. Quand, lors de la deuxième trompette, en Apocalypse 8, le tiers de la mer meurt, il nous était aussi précisé, pour la quatrième trompette, que le tiers du soleil, de la lune et des étoiles étaient également affecté, ce qui concernait bien toute la planète et pas seulement Israël. Quand, lors du sixième sceau, en Apocalypse 4, le soleil devint noir et la lune du sang, des étoiles tombèrent sur la terre. Cela ne pouvait concerner le seul Israël, bien trop exigu pour ne pas être alors totalement détruit. Quand toute montagne et toute île sont bougées de leur place, outre qu’il n’existe pas véritablement d’îles en Israël, il n’est pas possible de penser sérieusement que toute montagne et toute île ne se trouvent qu’en Israël ! Quand tous les hommes cherchent alors à se cacher dans les cavernes pour éviter la colère de l’Agneau, il nous est précisé que c’est également le cas des rois de la terre. À l’évidence, les rois de la terre ne règnent pas tous en Israël seulement… En fait, les temps de la fin concernent toute la planète et pas seulement Israël, même si certaines portions d’Apocalypse, comme la première partie du chapitre 7 avec le scellement des 144 000 ou le chapitre 11 avec les deux témoins, ont trait, eux, spécifiquement à Israël.

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Jérémie 30:6-7 et Daniel 12:1, par exemple, ne visent qu’Israël – mais aussi parce que c’est d’Israël qu’ils traitent –, mais Apocalypse 3:10 : sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre, et Luc 21:35 : sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre ont trait, eux, à l’évidence, à tous les habitants de la terre… 4. Et le troisième versa sa coupe dans les fleuves et

dans les sources d'eaux. Et il advint du sang. Et j'entendis l'ange des eaux qui disait : Tu es juste, toi qui es, et qui étais ; tu es saint car ces choses tu as jugées. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils en sont dignes. Et j'entendis l'autel qui disait : Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et justes. Cette troisième coupe vient compléter la deuxième pour tourner en sang, après la mer, les fleuves et les sources d’eau, en réponse et en retour au sang versé des saints et des prophètes. C’est pour cela que l’autel intervient ici, comme s’il était une personne : Christ, la réalité de l’autel. Et pour signifier que les saints ayant subi le martyre de la part des hommes sont regardés, spirituellement et du point de vue de Dieu, comme ayant été offerts sur l’autel, de sorte que Dieu lui-même les agrée. 8. Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il

lui fut donné de brûler les hommes par le feu ; et les hommes furent brûlés d’une grande brûlure, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l'autorité sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire. Évidemment, il est difficile de ne pas se souvenir des plaies qui, sous l’égide de Moïse, frappèrent l’Égypte et ceux qui suivaient le pharaon.

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10. Et le cinquième versa sa coupe sur le trône de la

bête. Et son royaume fut enténébré ; et les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs œuvres. En Exode 10:22 aussi, les ténèbres avaient frappé l’Égypte. Que les ténèbres puissent entraîner de la douleur est a priori surprenant. Mais le verset fait également référence à des ulcères, comme si les ténèbres, issues de l’abîme, provoquaient notamment lesdits ulcères. En tout cas, une telle émanation du royaume de la mort est visiblement insupportable… 12. Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve,

l'Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant du levant du soleil fût préparé. Les plaies des sept coupes se réfèrent non seulement aux plaies d’Égypte mais aussi aux trompettes. Mais la plaie de la deuxième coupe est plus terrible que la deuxième trompette (8:8-9), la plaie de la troisième coupe plus que la troisième trompette (8:10-11), celle de la quatrième coupe plus que celle de la quatrième trompette (8:12) etc. La plaie de la sixième coupe se réfère à la sixième trompette, les deux ayant trait à l’Euphrate. En 9:14-15, les quatre anges de l’Euphrate étaient déliés afin que soit tué le tiers des hommes. Ce passage cataphorique va maintenant trouver sa réalisation avec le chapitre 16. 13. Et je vis, de la bouche du dragon, de la bouche de

la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour la guerre du grand jour du Dieu tout-puissant. Voici, je viens comme un voleur. 140

Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte. Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Armageddon. Encore une vision donnée par anticipation, entre la sixième et la septième coupe. Celle-ci est destinée à prévenir tant les nés d’en-haut que les Juifs, et surtout tous ceux qui entendront l’évangile éternel. Alors que la propagande de l’Antichrist sera, en effet, maximale, le Seigneur, lui, reviendra comme un voleur, discrètement, sans attirer l’attention. Les trois esprits impurs qui sortent des bouches respectives du dragon, de la bête et du faux prophète sont semblables à des grenouilles. L’aspect reptilien est évident ; l’aspect terrestre aussi. On a là une trinité satanique : le dragon, c’est-à-dire Satan, le père du mensonge ; la bête de la mer, c’est-àdire le fils de la perdition ; et la bête de la terre, c’est-àdire l’esprit de mensonge et de propagande. Satan et les siens ont été précédemment éjectés du ciel, et les esprits méchants dans les lieux célestes d’Éphésiens 6:12 sont maintenant sur la terre… Ils œuvrent pour coaliser toutes les nations contre Israël, mais derrière aussi, contre Dieu lui-même, les rassemblant pour la guerre du grand jour du Dieu toutpuissant, à Armageddon. Le verset 15 s’intercale manifestement dans le séquencement relaté par Jean, indiquant, au passage, que c’est à ce moment-là que Jésus quitte la nuée sur laquelle il était déjà (et non plus dans laquelle il résidait), pour amorcer son arrivée sur terre. 17. Et le septième versa sa coupe sur l'air. Et il sortit

du temple, d’auprès du trône, une voix forte qui disait : C'en est fait ! 141

Il s’agit maintenant de la destruction de la grande Babylone matérielle, à la fin de la grande tribulation. La grande Babylone religieuse était, elle, déjà tombée, au début de la grande tribulation, sous l’empire de l’Antichrist, raison pour laquelle il peut désormais être dit : C’en est fait ! 18. Et il y advint des éclairs, des voix, des tonnerres,

et un grand tremblement de terre, tel qu'il n'y avait jamais eu, depuis que l'homme est sur la terre, un aussi grand tremblement. Encore le signe d’un reliement du ciel et de la terre. Ici, pour montrer que c’est le Christ, cette fois-ci, qui vient sur la planète. Nous sommes à la septième coupe, soit à la fin de la grande tribulation, et Dieu va maintenant détruire la grande Babylone matérielle. Cette destruction finale est accompagnée d’un colossal tremblement de terre, tel

qu'il n'y avait jamais eu depuis que l'homme est sur la terre. Il faut dire aussi que le Christ vient de mettre son pied gauche sur la terre d’Israël... Raison pour laquelle : 19. La grande ville devint en

trois parties, et les villes des nations tombèrent. Et Dieu, se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de sa colère. Et toute île s'enfuit, et des montagnes ne furent pas retrouvées. Et la grande ville fut divisée en trois parties… Même si certains pensent évidemment qu’il s’agit de Rome, le contexte est clair : la grande ville est Jérusalem (par opposition aux villes des nations). La grande Babylone, elle, n’est pas une ville matérielle, mais le système mondial entier. Cette division en trois parties concerne donc Jérusalem. Et c’est probablement aussi à celle-ci que se réfère Zacharie 13:8-9 :

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Dans tout le pays, dit l'Éternel, les deux tiers seront exterminés, et périront, et l'autre tiers restera. Je mettrai ce tiers dans le feu, et je le purifierai comme on purifie l'argent, je l'éprouverai comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, et je l'exaucerai ; je dirai : c'est mon peuple ! Et il dira : l'Éternel est mon Dieu ! Également : Les villes des nations (ce qui exclut donc Rome simplement) tombèrent, et : Toute île s'enfuit, et des montagnes ne furent pas retrouvées. 21. Et une grosse grêle, comme pesant un talent, tomba du ciel sur les hommes ; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause de la plaie de la grêle 75, parce que cette plaie était extrêmement grande. A l’époque du nouveau testament, un talent 76 équivalait, en effet, à environ 58,9 kg ! Mais, encore une fois, l’importance de la plaie n’amène pas les hommes à se repentir, ceux-ci choisissant, au contraire, de continuer de blasphémer Dieu. Parce que tout ceci ne concerne pas seulement telle ou telle ville géographique mais bien la grande Babylone, les chapitres 17 et 18 vont maintenant revenir, anaphoriquement, sur les deux chutes de celleci, sur les deux : Malheur, malheur !

75 76

Job 38:22-23. JewishEncyclopedia.com : Measures of Weight. 143

APOCALYPSE 17 et 18

1. Et un des sept anges qui avaient les sept coupes vint, et il parla avec moi, disant : Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec laquelle les rois de la terre se sont prostitués, et dont les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution. Encore un passage anaphorique : l’ange qui vient parler avec Jean est l’un de ceux qui avaient les sept coupes. Il vient montrer à Jean une réalité qui a existé avant que les coupes de la colère de Dieu soient déversées. Plus exactement, si le chapitre 18 est chronologiquement à sa place, décrivant plus amplement le contenu de la septième coupe du chapitre 16, le chapitre 17, lui, constitue un retour en arrière. Les chapitres 17 et 18 nous relatent, en effet, les deux chutes de la grande Babylone – d’abord, la chute religieuse, puis, la chute matérielle – ce, à la suite, telle une chute complète, alors que ces deux chutes sont en réalité séparées d’environ trois ans, c’est-à-dire de presque toute la durée de la grande tribulation. C’est, en effet, l’Antichrist qui détruira rapidement la grande Babylone religieuse ; c’est Dieu, à la septième coupe (16:19), qui mettra fin à la grande Babylone matérielle. Si l’ange montre le jugement de la grande prostituée, c’est que celle-ci est la grande Babylone. Toutefois, sous un seul aspect, celui de la Babylone religieuse ; raison pour laquelle elle est assise sur de grandes eaux, c’est-à-dire sur de nombreux peuples, et, plus précisément, sur l’âme de ceux-ci, sur leur mental. 145

Les rois de la terre se sont prostitués avec la grande Babylone ; les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution, de sorte que cette prostituée est incontestablement dotée d’un caractère général et universel, représentant tous les courants religieux, spirites, ésotériques et occultes. 3 a. Et il me transporta dans un désert, en esprit. Ce n’est pas juste que Jean serait transporté en Esprit, c’est-à-dire de façon surnaturelle, c’est aussi, et avant tout, qu’il est trouvé « en esprit », dans son esprit, et non dans son âme ou en lui-même, pour avoir cette vision spirituelle (Rom. 1:9, Phil. 3:9). Dans cette vision, la femme sur la bête est montrée dans un désert pour mettre en évidence sa pauvreté de vie, son néant, sa négativité, son éloignement de Dieu. Elle est parée de richesses ostentatoires, mais se trouve, en réalité, dans l’aridité, la vanité, l’inanité, la vacuité. Bien au contraire, en 21:10, la vision de la Nouvelle Jérusalem, qui aura lieu également « en esprit », se tiendra, elle, sur une haute montagne, montrant la hauteur spirituelle, la proximité avec le céleste, la révélation venant de Dieu, la communion avec Lui. 3 b. Je vis une femme assise sur une bête écarlate

pleine de noms de blasphème et ayant sept têtes et dix cornes. D’après le grec, c’est la bête écarlate – et non la femme – qui est pleine de noms de blasphème et qui a sept têtes et dix cornes : il s’agit bien de la bête montée de la mer en 13:1. Les sept têtes sont successives chronologiquement ; elles ne coexistent pas. Tandis que les dix cornes sont simultanées et coexistent donc au même moment.

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Raison pour laquelle, au verset 16, il nous est dit que ce sont les dix cornes et la bête (soit la tête résultante) qui vont s’en prendre à la prostituée, et non les sept têtes qui ne sont plus alors chronologiquement présentes. C’est pour cela aussi que, en 13:1, les diadèmes sont, anormalement, posés sur les cornes et non sur les têtes, comme ils sont habituellement portés. Car si les dix cornes sont présentes, et règnent (les diadèmes montrent le règne), les têtes, elles, pour leur plus grande part, ne sont déjà plus là, même si elles ont pour caractéristique d’avoir toutes été des blasphèmes vis-à-vis de Dieu. Seule une tête est encore là, et c’est notamment via les dix cornes que celle-ci règne. 4. Et la femme était revêtue de pourpre et d'écarlate,

et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle avait dans sa main une coupe d'or, pleine des abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. La femme est revêtue de pourpre et d’écarlate ; et aussi parée admirablement. Ce qui sous-entend qu’en réalité, elle est, derrière de si belles apparences, purement et simplement abominable. Elle tient d’ailleurs dans sa main une coupe, d’or quant à l’apparence, mais de prostitution quant à la réalité. La pourpre et l’écarlate sont évidemment les couleurs de l’église catholique romaine, autre raison pour laquelle les commentateurs identifient régulièrement cette femme au catholicisme. Le catholicisme (tout comme la grande Babylone) présente à la fois un aspect religieux et un aspect matériel.

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Reste évidemment à savoir de quel catholicisme l’on parle. S’agissant de l’aspect religieux qui nous intéresse ici, il s’est agi, au cours des siècles, d’un courant relevant presqu’autant, en réalité, de la première métaphysique, babylonique et gnostique, que de la seconde métaphysique, hébraïque. La corruption et la régénération, le satanisme et la sainteté, Torquemada et Mère Teresa. Ainsi, en ce que le catholicisme est du christianisme, il est une merveille produisant des merveilles ; en ce qu’il est du babylonisme, il a toujours été un instrument pernicieux et puissant entre les mains de Satan. La caractéristique de la pourpre est que le rouge de Satan y a envahi et quasiment absorbé le bleu du ciel… L’écarlate est la manifestation colorée de ce triomphe. À l’époque de la rédaction de l’Apocalypse, l’église catholique n’existe pas encore en tant qu’institution structurelle et corpus dogmatique, mais le courant perpétuant la première métaphysique innervée par Satan et qui prendra, entre autres formes, celle du catholicisme est, lui, déjà là, depuis 3 000 ans. Dès lors, sans exclure pour autant le catholicisme, nous nous garderons de réduire cette femme à celui-ci seulement. Au demeurant, la grande Babylone est qualifiée de mystère. S’il s’agissait seulement d’y identifier telle religion ou tel courant philosophico-spirite, il ne s’agirait certainement pas alors d’un mystère. Cette grande Babylone est aussi la mère des prostituées et des abominations de la terre. C’est dire qu’elle a engendré des filles…

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Évidemment, tous ceux qui relèvent d’un courant de pensée spirite ou d’une obédience religieuse, de surcroît décriant facilement le catholicisme, ne s’estimeront pas concernés. En réalité, des nombreuses églises protestantes aux variétés du courant évangélique, personne n’est indemne des influences de la corruption, des actions souterraines de l’ennemi, du formatage inconscient des conceptions. 6. Et je vis la femme ivre du sang des saints et du

sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je m’étonnai d'un grand étonnement. Et l'ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui a les sept têtes et les dix cornes et qui la porte. Cette femme est ivre du sang des saints, ivre du sang des témoins de Jésus. C’est là tout le paradoxe qu’il est si difficile de discerner pour beaucoup : Satan utilise les structures religieuses qui officiellement promeuvent l’Église pour, en réalité, attirer les nés d’en-haut dans une toile d’araignée où ils seront neutralisés (moins par des activités que par des conceptions), de façon à empêcher, par « l’église », l’édification de l’Église en tant que le corps du Christ, et dans l’unité pourtant explicitement voulue par Dieu. On comprend dès lors que Jean puisse s’étonner d’un grand étonnement. S’il s’était agi d’un ennemi de l’extérieur, d’un ennemi facilement identifiable (Jean 16:2-3), Jean n’aurait probablement pas été le sujet d’un si grand étonnement… Le mystère de la femme (la grande Babylone religieuse) et celui de la bête (l’Antichrist) vont donc de paire.

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La bête, en effet, porte la femme, et la femme que tu

as vue est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre (verset 18). Satan porte tout cela, c’est-à-dire innerve et manipule tout cela, parce qu’il y trouve un intérêt stratégique. Au début de la grande tribulation, la bête se retournera contre la femme, dont elle a, maintenant, d’autant moins besoin qu’elle entend désormais prendre radicalement et ostensiblement sa place. C’est en réalité tout ce qui nous sera dit du mystère de cette femme, de cette prostituée, de cette grande Babylone religieuse. N’oublions pas toutefois qu’il s’agit d’une prostituée. Il n’est pas dit d’une criminelle par exemple. L’accent est donc clairement mis sur le mélange, la compromission, la participation à deux camps opposés, à l’instar de la pourpre… Mais l’heure n’est même plus au mélange : le christianisme, la régénération et la sainteté sont devenus ouvertement haïssables, et la bête va désormais s’en occuper manu militari… 8. La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle

doit monter de l'abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie depuis le bouleversement du monde, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Il faut ici se méfier de l’interprétation habituelle : la bête serait l’empire romain et les huit rois des empereurs romains (que l’exégèse n’a d’ailleurs toujours pas réussi à déterminer).

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Comme on l’a déjà dit, oui, si les Juifs avaient accepté la dispensation du Royaume, y compris après en avoir perdu l’exclusivité, la fin des temps serait venue sans autre délai, et Rome, et donc les empereurs romains, en auraient été parties prenantes. Seulement, tel n’a pas été le cas, et continuer de se réfugier dans la facilité romaine est, certes, éviter la difficulté (et encore…), mais aussi se priver de la révélation que Dieu veut nous donner. De même, la prétendue reconstitution, 2 000 ans plus tard, de l’empire romain, ou de ce qui serait son équivalent, reste, pour le moins, très aléatoire. Les exégètes, majoritairement convaincus que l’Apocalypse concerne la période romaine, n’arrivent pas à démêler cet écheveau. Ils ne sont pas en mesure de déterminer quel empereur romain serait l’Antichrist. La plupart se rabat sur Néron au bénéfice de deux considérations : 1. César Néron, une fois traduit en hébreu, pourrait donner 666. 2. Après la mort de Néron, a couru la légende dite de Nero redivivus, selon laquelle Néron aurait ressuscité. Malheureusement, pour que le nom de César Néron puisse aboutir à 666, il faut d’abord soustraire un yod 77 sous peine d’aboutir à 676... Ensuite, même si l’on admet qu’il faille comptabiliser Jules César comme roi (même si techniquement et historiquement, le premier empereur à 78 été Auguste) , Néron ne reste que le sixième roi et ne peut correspondre à l’Antichrist qui est, lui, le septième. 77

Sans compter qu’il ne va pas de soi qu’il faille calculer « en hébreu » un nom indiqué en grec par le manuscrit… 78 1 Jules, 2 Auguste, 3 Tibère (de 14 à 37), 4 Caligula (de 37 à 41), 5 Claude (de 41 à 54), 6 Néron (de 54 à 68), 7 Galba (de 68 à 69), 8 Othon (en 69). 151

(Et qui revient après sa mort en tant que le huitième). Malheureusement aussi, les noms de Galba et Othon, les septième et huitième césars, ne peuvent pas aboutir non plus au fameux 666… En fait, il y a eu un avancement de Dieu : face au refus persistant des Juifs d’accepter la dispensation de leur royaume, manifesté d’abord par la crucifixion de Jésus, puis, après l’alliance à la croix, par la lapidation d’Etienne, puis, après l’extension de cette même dispensation aux païens via Actes 8 et 10, par le « lynchage » de Paul en Actes 21, Dieu met les Juifs à l’écart pour le temps de la dispensation du nouvel ème homme (Rom. 11:15), raison pour laquelle la 70 semaine de Daniel se trouve alors décalée d’environ 2 000 ans. Le « lynchage » de Paul a lieu probablement à la Pentecôte 58. Dès lors, à partir de cette époque, il était joué que les événements décrits dans l’Apocalypse n’auraient plus lieu à l’époque romaine mais seulement à la fin de la dispensation du Nouvel Homme. Si les Juifs n’avaient pas rejeté leur royaume de façon persistante, aurait bien paru, après Néron, un roi qui serait « mort » et aurait « ressuscité », et dont le nom aurait bien donné 666. Mais tel n’a pas été le cas, et tel n’a pas été le besoin, dès lors que s’est ouverte, entre-temps, la dispensation du Nouvel Homme. Toutefois, un tel roi paraîtra bien, dans les prochaines décennies, qui réunira sur sa tête toutes les conditions prescrites par l’Apocalypse. On relèvera aussi qu’un tel déroulement événementiel avorté montre que Jean n’a pas écrit l’Apocalypse sous Domitien, et dans les années 90-96, alors qu’il aurait prétendument été exilé dans une mine de sel à Patmos (à près de cent ans ? !). 152

L’Apocalypse relève très clairement de la dispensation du Royaume, après son ouverture aux païens, soit entre les années 37 et 58. Jean a donc probablement écrit celle-ci sous Néron (54-68), voire sous la fin du règne de Claude (41-54). Évidemment, les bénéficiaires de la lecture de l’Apocalypse, à cette époque, ont cherché qui pourrait être l’Antichrist, et avaient raison de le faire, en tout cas avant les années 60-61 où ils pouvaient – et devaient – commencer à avoir connaissance de la dispensation du ème Nouvel Homme décalant, sine die, la 70 semaine de Daniel. On comprend mieux, dès lors, la légende dite de Nero redivivus, au terme de laquelle, il a été cru, depuis er la mort de Néron jusqu’à la fin du 1 siècle, que celui-ci ressusciterait et reviendrait à la tête de cavaliers parthes 79 avec lesquels il franchirait l’Euphrate ! 79

Friedrich Engels, le co-auteur du Manifeste du parti communiste, écrit dans : Contributions à l'histoire du christianisme primitif : Pour comble, le bruit se répandit que Néron n'était pas

mort, mais seulement blessé, qu'il s'était réfugié chez les Parthes, qu'il passerait l'Euphrate et viendrait avec une force armée pour inaugurer un nouveau et plus sanglant règne de terreur. L'Achaïe et l'Asie en particulier furent mises en émoi par de tels rapports. Et justement au moment où l'apocalypse a dû être composée, parut un faux Néron qui s'établit dans l'île de Cythnos, la Thermia moderne, dans la mer d'Égée, près de Patmos et de l'Asie-Mineure, jusqu'à ce qu'il fut tué sous Othon. Quoi d'étonnant à ce que parmi les chrétiens, en butte aux premières grandes persécutions de Néron, l'opinion se soit propagée qu'il devait revenir comme Antéchrist, que son retour et une nouvelle et plus sérieuse tentative d'extermination de la jeune secte serait le présage et le prélude du retour de Christ, de la grande bataille victorieuse contre les puissances de l'enfer, du règne de mille ans à établir « bientôt » et dont l'arrivée certaine fit que les martyrs allèrent allègrement à la mort. 153

On reconnaît facilement là, dans cette rumeur, et la « résurrection » de l’Antichrist, et le second malheur, avec les myriades de cavaliers franchissant l’Euphrate après l’assèchement de celui-ci par la sixième coupe. Il est difficile de croire que cela ait pu être le fruit du simple hasard, de sorte qu’au contraire, il semble avéré que si cette légende de Nero redivivus a pu ainsi prospérer, et durant des années, c’est bien que l’Apocalypse avait déjà été écrite, et que son contenu, connu des premiers chrétiens, s’était alors répandu, au 80 moins à l’occasion de la mort de Néron , voire à l’occasion de sa persécution des chrétiens suite à l’incendie de Rome, le nom de Néron aboutissant, en outre, peu ou prou, à 666… La bête que tu as vue était, et elle n'est plus se réfère à l’apparent décès, peut-être réel décès, du « bon » Antichrist, qui sera donc blessé mortellement à la tête. C’est sans doute aussi une allusion en parodie au nom de celui qui était et qui est : Dieu, pour désigner son ennemi : Satan. Elle doit monter de l'abîme, et aller à la perdition se réfère, on l’a vu aussi, à l’apparente « résurrection » de l’Antichrist qui remonte de l’abîme avec l’esprit de perdition, probablement l’esprit démoniaque de Néron, et devient ainsi le véritable Antichrist. D’où l’étonnement des non-croyants. L’avertissement : C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse vise à nous prévenir de la difficulté de ce qui suit.

Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. 80

Ce qui tend, encore une fois, à montrer que Jean aurait écrit l’Apocalypse avant la mort de Néron, soit avant 68… 154

Pour l’exégèse, la femme est donc censée être Rome, ce d’autant que Rome est bâtie sur sept collines. Sauf que le grec emploie le terme montagnes et non collines. Sauf aussi que la femme est la grande Babylone, mais sous son aspect religieux et non sous son aspect matériel, sous lequel elle ne sera abordée qu’au chapitre 18. Ces montagnes sont plutôt des fondements métaphysiques, des idéologies, des propagandes, des rassemblements d’hommes qu’ils capturent, selon le principe de Juges 9:36 : C’est l’ombre des montagnes

que tu prends pour des hommes. Raison pour laquelle Ce sont aussi sept rois. C’est-àdire, par opposition aux simples cornes, des royaumes qui sont déjà dûment établis, et sur lesquels l’Antichrist s’appuiera et dominera. 10. Ce sont aussi sept rois : cinq sont tombés, l’un

est, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps. Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition. Cinq rois sont donc déjà décédés, l’un (le sixième 81 donc) est en train de régner , et l’autre (le septième) est l’Antichrist. Lorsqu’il sera venu, il ne restera que peu de temps – mais assez pour passer l’alliance de sept ans avec Israël – avant d’être blessé mortellement à la tête. Alors, la bête, qui était le « bon » Antichrist, ne sera plus puisqu’elle sera (en tant que le septième roi) décédée. 81

C’est-à-dire en train de régner lorsque la scène des temps de la fin se déroule, et non nécessairement lorsque Jean rédige l’Apocalypse… 155

Toutefois, elle sera ensuite (en ce qu’elle « ressuscitera ») le véritable et mauvais Antichrist (en tant donc que le huitième roi). Elle sera donc le septième roi durant la première partie de l’alliance de sept ans ; elle sera le huitième roi durant les trois ans et demi de la grande tribulation. Elle est donc aussi du nombre des sept, étant à la fois le septième et le huitième roi, selon que l’on se place avant son décès ou après sa résurrection pour la perdition. L’Antichrist est donc visiblement le huitième roi, dans le corps du septième, et remonté avec l’esprit du cinquième, en tout cas, d’un roi précédent… 12. Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui

n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. Ils feront la guerre à l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et avec lui sont les appelés, les élus et les fidèles. Ces dix cornes vont être les alliés de l’Antichrist. Ils ne sont pas encore des rois lorsque le véritable Antichrist paraît, mais ils s’allient avec lui, et lui les fait alors rois. Ces dix rois sont aussi la correspondance des dix orteils de la grande image de Nébucadnetsar telle qu’elle nous est relatée en Daniel 2:42.

Ils feront la guerre à l'Agneau, et l'Agneau les vaincra. Cette guerre est celle à Armageddon (16:14,16 ; 19:11). Avec l’Agneau seront les appelés, les élus et les fidèles. Non qu’ils seront avec l’Agneau en suite de la victoire de celui-ci, mais qu’ils assisteront l’Agneau durant le combat. 156

À l’instar de ce qui s’est déjà passé, au chapitre 12, lorsque l’enlèvement des prémices au ciel a provoqué le combat contre Satan et ses anges, aux côtés de Michel et des siens. Une symétrie esthétiquement séduisante voudrait alors que les appelés soient les Juifs ; les élus : les chrétiens ; les fidèles : ceux qui ont reçu l’évangile éternel. Mais les Juifs ne sont pas enlevés, tous les nés d’enhaut ne sont pas trouvés vainqueurs, et ceux qui ont reçu l’évangile éternel restent sur la terre, et, s’ils décèdent en martyr, ne ressuscitent qu’au début du Millénium. En outre, élus est bien mentionné après appelés. En fait, il semble plutôt que les appelés (au trône) soient les prémices ; les élus, les nés d’en-haut trouvés vainqueurs parmi tous les nés d’en-haut ; les fidèles, les deux-tiers des anges n’ayant pas suivi Satan… 15. Et il me dit : Les eaux que tu as vues, sur

lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues. Et les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, et l’ayant dévastée, ils la mettront à nu, mangeront ses chairs, et ils la brûleront par le feu. Car Dieu a mis dans leurs cœurs d'exécuter le dessein de la bête, d'exécuter un même dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. La bête et les dix cornes dévasteront donc la grande Babylone religieuse. Ils la mettront à nue signifie que sa corruption cachée sera dévoilée. Ils mangeront sa chair montre qu’ils prendront purement et simplement sa suite et sa place pour assurer un culte ésotérique, spirituel et religieux unique.

157

Ils la brûleront par le feu signifie qu’il n’en restera absolument rien. Les religions, les courants de pensée, et tout ésotérisme seront alors remplacés par le culte unique, obligatoire et totalitaire au profit de la seule bête. Dès lors, les églises chrétiennes aussi seront persécutées et les nés d’en-haut amenés à faire l’expérience du désert visée au chapitre 12… 18. Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. Évidemment, la bête et les dix cornes conserveront ce qui relève de la grande Babylone matérielle, de son empire économique et terrestre. Toutefois, vers la fin de la grande tribulation, c’est Dieu qui mettra alors fin à la grande Babylone matérielle, ce qui nous est relaté immédiatement, et par avance, au chapitre 18. 1. Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange,

qui avait une grande autorité ; et la terre fut illuminée de sa gloire. Ce après cela a du poids : il rappelle, en effet, que la destruction de la grande Babylone matérielle, par Dieu, et à la fin de la grande tribulation, ne suit pas immédiatement la destruction de la grande Babylone religieuse, par l’Antichrist, et au début de la grande tribulation. Raison pour laquelle l’ange, ici, a une grande autorité et illumine la terre de sa gloire, car il s’agit du Christ qui, à plusieurs reprises déjà, a été l’ange envoyé de Dieu (Gen. 22:11-12 ; Ex. 3:2-6 ; Juges 6:11-24 ; Zach. 1:11-12, 2:3, 8-11, 3 :1-7) ; et plusieurs fois aussi en Apocalypse (7:2, 8:3, 10:1, 18:1…).

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On se souviendra qu’en 10:1, le Christ était encore enveloppé d’une nuée, qu’en 14:14, il était passé sur cette nuée ; désormais, avec 18:1, il s’est encore approché, manifestant sa venue à tous. En réalité, il faut relever la correspondance entre ce chapitre 18, avec sa destruction de la grande Babylone matérielle, et la septième coupe qui a le même objet. Ce chapitre 18 est d’ailleurs, en fait, la description anaphorique de la septième coupe du chapitre 16. 2. Et il cria d'une voix forte, disant : Elle est tombée,

elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une demeure de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, car toutes les nations ont bu du vin de la fureur de sa prostitution, et les rois de la terre se sont livrés avec elle à la prostitution, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! C’est donc, maintenant, la seconde chute (Elle est tombée ! deux fois) de la grande Babylone, laquelle a lieu à la septième coupe (16:19). Ici, le passage traite de la chute de la grande Babylone matérielle, raison pour laquelle il nous est ainsi précisé que les marchands de la terre se sont

enrichis par la puissance de son luxe. Dans son aspect matériel, la grande Babylone trouve son origine avec Babel fondée par Cusch, le père de Nimrod. Ce dernier mettra aussi au point la religion avec son adoration idolâtre. Babel a connu, depuis lors, un développement en tant que Babylone, puis, au final, en tant que la grande Babylone. C’est la ville, le système, de l’ennemi, c’est-à-dire son édification avec des hommes qu’il a usurpés et qu’il manipule. 159

En opposition à Jérusalem, et son développement : la Nouvelle Jérusalem, l’édification de Dieu avec des hommes qu’il a rachetés et dans lesquels il aura pu se dispenser. 4. Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait :

Sortez d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies. Ici, la mention : mon peuple vise à la fois les Juifs et ceux qui ont reçu l’évangile éternel ; les nés d’en-haut, eux, vivants comme morts, ayant déjà été tous enlevés à la septième trompette. L’appel Sortez d'elle, mon peuple reste toutefois intéressant. Il invite évidemment ceux qui sont réellement pour Dieu à ne pas rester dans un système mondial totalement infusé par l’ennemi, et qui suppose, en outre, de porter maintenant sa marque ou son nombre. Il rappelle aussi l’expérience que les nés d’en-haut ont dû vivre, et que le chapitre 12:6 relatait très brièvement : la fuite au désert, c’est-à-dire, à l’époque et pour les nés d’en-haut, la sortie de la grande Babylone religieuse, la désertion des églises officielles et instituées, l’expérience de l’Église souterraine… Jérémie disait : Fuyez de Babylone, et que chacun

sauve sa vie, de peur que vous ne périssiez dans sa ruine ! Car c'est un temps de vengeance pour l'Éternel ; Il va lui rendre selon ses œuvres. Babylone était dans la main de l'Éternel une coupe d'or, qui enivrait toute la terre ; les nations ont bu de son vin : c'est pourquoi les nations ont été comme en délire. Soudain Babylone tombe, elle est brisée ! Gémissez sur elle… (51:6-8, voir aussi : 50:2, 8, 40, Esaïe 48:20, 52:11, Zach. 2:6-7). 160

5. Car ses péchés ont atteints jusqu'au ciel, et Dieu

s'est souvenu de ses iniquités. Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double selon ses œuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double. Autant elle s'est glorifiée et a étalé son luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son cœur : je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil. A cause de cela, en un même jour, viendront ses plaies : la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Ses péchés ont atteints jusqu'au ciel. La référence à Babel et à sa tour est évidente. Babel a grandi. Elle a donné d’abord Babylone, puis la grande Babylone. Nous n’avons guère cette conscience que ce système mondial gouverné en arrière-plan par Satan, avec ses injustices monstrueuses, ses exploitations économiques, ses guerres abominables, ses désastres écologiques etc. est en opposition frontale avec Dieu, sa création, son dessein, son amour. Nous avons fini par admettre que l’existence, le monde et les choses étaient ainsi, et qu’il fallait bien s’y faire, à défaut de l’accepter de gaieté de cœur. Mais Dieu ne s’y est pas résigné, et le châtiment du monde, du train de ce monde et du système de ce monde viendra, inéluctablement. 9. Et les rois de la terre, qui se sont prostitués avec

elle et son luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront : Malheur ! Malheur !

161

La grande ville, Babylone, la ville puissante ! En une seule heure est venu ton jugement ! La mention des rois de la terre, comme, aux versets 11, celle des marchands de la terre ne confirme guère l’interprétation habituelle selon laquelle la grande Babylone représenterait la ville de Rome et son empire reconstitué ; elle montre, au contraire, un système d’ampleur mondial, étendu à toute la terre. On se souviendra aussi que non seulement la grande Babylone est un mystère mais qu’elle est aussi un signe, c’est-à-dire notamment qu’elle n’est pas simplement une ville physique, matérielle, géographique. 11. Et les marchands de la terre pleurent et sont dans

le deuil à cause d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de byssus, de pourpre, de soie, d'écarlate, de toute espèce de bois de thuya, de toute espèce d'objets d'ivoire, de toute espèce d'objets en bois très précieux, et de bronze et de fer et de marbre, de cannelle, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, de vin, d'huile, de fine farine, de froment, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d'âmes d'hommes. Le fait que personne n’achète plus la cargaison des marchands de la terre exclut que la ville visée soit Rome, celle-ci n’étant le lieu que d’une simple partie du commerce mondial.

Et la saison des fruits du désir de ton âme s’en est allé loin de toi ; et toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et ils ne les retrouveront plus. Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment. 162

Ils pleureront et seront dans le deuil, et diront : Malheur ! Malheur ! La grande ville, qui était vêtue de byssus, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles ! En une seule heure tant de richesses ont été dévastées ! Ses vêtements et sa parure montrent bien qu’il s’agit de la même ville qu’en 17:4. Toutefois, ici, elle est également vêtue de byssus, une soie marine rare, utilisée pour confectionner des vêtements de luxe. Ce qui montre qu’ici, vêtements et parures ne sont plus de seule symbolique spirituelle mais de nature matérielle et même luxueuse. 17. Et tous les pilotes, tous ceux qui naviguent vers

ce lieu, les marins, et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient éloignés, et ils s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement : Quelle ville était semblable à la grande ville ? Et ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, ils criaient et disaient : Malheur ! Malheur ! La grande ville, par laquelle se sont enrichis, par son opulence, tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été dévastée ! La mention des marchands, des pilotes, des cargaisons se réfère incontestablement à un aspect matériel de la grande Babylone. Elle renvoie également à un aspect capitalistique évident. 20. Ciel, réjouis-toi sur elle ! Et vous, les saints, les

apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi ! Car Dieu vous a fait justice vis-à-vis d’elle, en la jugeant. Littéralement : Car Dieu a jugé votre jugement d’elle ; c’est-à-dire que Dieu a appliqué à la grande Babylone le jugement des saints, et notamment celui des martyrs du cinquième sceau (6:9-10). 163

Si les hommes sur la terre se lamentent et pleurent, tous ceux qui sont au ciel, dont maintenant les prémices et les nés d’en-haut, se réjouissent et exultent. La mention les apôtres confirme que l’Apocalypse a bien été écrite avant la connaissance, par Jean, de la dispensation du Nouvel Homme. Connaissance probablement rapide puisque Jean était familier d’Éphèse. Avec cette dispensation nouvelle, en effet, les apôtres ne 82 seront plus d’actualité en tant que tels. 21. Et un ange puissant prit une pierre semblable à

une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant : Ainsi d’un seul coup sera précipitée Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus jamais trouvée. Ici, la mer ne se réfère pas à la mer de verre devant le trône mais bien à la mer d’eau salée. 22. Et l'on n'entendra plus chez toi les sons des

joueurs de cithare, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d'un métier quelconque, on n'entendra plus chez toi le bruit de la meule, et la lumière du chandelier ne brillera plus chez toi, et la voix du fiancé et de la fiancée ne sera plus entendue chez toi, parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été séduites par tes sortilèges, et parce qu'on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été immolés sur la terre. C’est donc tout le système du monde, tout le train du monde, tout le fonctionnement économique et social mondial qui sera désormais mis à bas.

82

Voir L’avancement de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, L’Harmattan, 2012. 164

Enfin, la mention On a trouvé chez elle le sang… de tous ceux qui ont été immolés sur la terre confirme que la grande Babylone ne peut correspondre à une seule ville physique, telle Rome ; les martyrs et les victimes étant, hélas, dénombrés un peu partout sur la planète…

165

APOCALYPSE 19

1. Après cela, j'entendis comme une grande voix d'une foule nombreuse dans le ciel qui disait : Alléluia ! Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont véritables et justes ; car il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par sa prostitution, et il a vengé de sa main le sang de ses serviteurs. Et ils dirent une seconde fois : Alléluia !... et sa fumée monte pour les âges des âges. Et les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants tombèrent et se prosternèrent devant Dieu assis sur le trône, en disant : Amen ! Alléluia ! Cette foule nombreuse dans le ciel, ce sont tous les nés d’en-haut, enlevés à la septième trompette. Ce sont tous ceux qui sont sauvés, raison pour laquelle ils proclament que non seulement la gloire et la puissance sont à Dieu, mais également, et tout d’abord, le salut. Les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants leur répondent, puisqu’avant de dire, eux aussi : Alléluia, ils commencent par dire : Amen à l’Alléluia des nés d’en-haut. 5. Et une voix sortit du trône, disant : Louez notre

Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands ! Contrairement à ce qu’admet l’exégèse, il est peu probable que cette voix soit celle du Christ. A ce moment-là, en effet, le Christ est sur la nuée, et non plus sur le trône encore. Cette voix semble au contraire provenir des prémices qui, elles, sont déjà au trône depuis le sixième sceau. Celles-ci exhortent l’ensemble des nés d’en-haut, la moisson, à louer leur Dieu. 167

Et j'entendis comme une voix d'une foule nombreuse, comme une voix d’eaux nombreuses, et comme une voix de forts tonnerres, disant : Alléluia ! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues, et son épousée s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. Au verset 1, il s’agissait d’une grande voix, car c’était la moisson de tous les nés d’en-haut qui louait. Au verset 6, la voix n’est plus grande, car il s’agit maintenant des seuls nés d’en-haut récompensés. Néanmoins, la voix d’eaux nombreuses montre l’ampleur inégalée de la louange ; la voix de forts tonnerres, sa solennité insurpassable. Tous les nés d’enhaut sont forts en esprit, remplis et brûlants pour Dieu comme jamais. La réjouissance de la chute de la grande Babylone matérielle est éclipsée par celle, bien plus grande encore, de l’avènement du royaume de Dieu, en tant que le Millénium, et des noces de l’Agneau qui vont y présider. La grande prostituée a, en effet, été réduite à rien ; l’épouse préparée peut maintenant paraître. L’épouse paraît enfin. Et ce n’est qu’avec elle que peut commencer le règne de Dieu. Tant que l’Église (Éph. 5:24-25, 31-32) n’est pas édifiée, tant que les vainqueurs ne sont pas produits, le règne de Dieu ne peut pas venir, car l’épouse qui constitue la réalité d’amour de ce règne, et lui en donne donc tout son sens, n’est pas prête, et ce sont les prémices et les récompensés qui composent l’épouse qui sont appelés à régner avec Jésus.

168

L’épouse était déjà annoncée par Jean-Baptiste qui proclamait alors : Celui à qui appartient l'épouse, c'est

l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux : aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite (Jean 3:29). Si, pour Jean, Jésus était là en tant que l’Agneau, cela n’était qu’une étape (la rédemption), le véritable but était d’obtenir l’Épouse (l’édification). Les noces de l’Agneau sont donc un aboutissement, une acmé où Dieu peut enfin s’unir à l’homme corporatif, le Nouvel Homme, en un mariage du rédempteur avec ses récompensés édifiés. Le mariage aura lieu après le jugement des nés d’enhaut au tribunal du Christ (2 Cor. 5:10), dans les airs (1 Thes. 4:17), et avec ceux qui auront été récompensés (1 Cor. 3:13-15), parce qu’ils auront été, vierges sages, suffisamment constitués de l’Esprit (Mat. 25:10). 83 Ainsi, l’époux viendra du ciel, l’épousée de la terre ; le jugement se sera tenu à mi-chemin, dans les airs ; les noces auront lieu dans le Royaume du Père – la 84 partie céleste du Millénium – (Mat. 26:29).

Les noces de l'Agneau sont venues, et son épousée s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. 83

L’épousée est constituée de sauvés, prémices ou récompensés au début du Millénium (Apo. 19:7-9) ; l'épouse est, elle, composée de tous les sauvés (Apo. 21:2). Il s’agît, certes, de deux entités différentes mais surtout, d’un seul organisme vivant, lequel aura grandi durant le Millénium… 84 Certes, on ne doute pas qu’il sera possible de boire du vin – divin – dans le Millénium, mais la formulation : Jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous, dans le royaume de mon Père, se réfère forcément aux noces, la première fois où Jésus reboira avec nous… 169

L’adjectif pur a trait à la nature du fin lin ; le qualificatif éclatant à son expression. Ici, en effet, les œuvres justes renvoient non à la justice objective conférée par le Christ lors du salut initial, mais au parcours et à l’avancement du né d’enhaut, à son plein salut. Au demeurant, on comprend bien que s’il nous est précisé que l’épousée est revêtue de fin lin, et que ce fin lin est les œuvres justes des saints, c’est bien parce que, précisément, l’épousée est constituée des saints qui seront trouvés revêtus de fin lin... Pour la bible, en effet, les nés d’en-haut reçoivent 85 deux vêtements. Le premier, lors de leur salut initial, leur naissance d’en-haut par la foi, lorsqu’ils reçoivent alors une robe pour les couvrir, telle celle de Luc 15:22. Cette robe est nécessaire pour que soit manifesté que l’homme est justifié, de la justice du Christ, devant Dieu. C’est une robe de justification. Mais il faudra aussi, pour le né d’en-haut, obtenir une seconde robe, laquelle est la robe des noces 86 (Mat. 22:11-12, Apo. 3:4, 5, 18).

85

Ainsi, en Psaume 45:13-14, la fille du roi, qui figure l'Église, porte deux vêtements : le premier est d'or, la nature de Dieu, et représente la justification objective ; le second, brodé, représente une œuvre, celle de la transformation de l'Esprit. 86 Le festin de noce de Matthieu 22:1-14 a trait à la récompense consacrant le plein salut, raison pour laquelle, s’il y a eu beaucoup d'appelés, il y a peu d'élus. Le grand souper de Luc 14:15-24 est, lui, relatif au salut initial, donc offert à tous (beaucoup de gens). Les Juifs ayant majoritairement décliné l’invitation, le maître envoie alors son serviteur (Jésus) plus loin, vers les païens (dans les chemins et le long des haies), pour qu’il fasse tout et donne tout, pour qu’eux acceptent ce salut… 170

Sans cette robe, celui-ci ne pourra pas entrer aux noces mais sera, au contraire, refoulé dans les ténèbres du dehors avec ses regrets et ses remords, et ce, même s’il est né d’en haut… La première robe est octroyée comme pure grâce, la seconde comme récompense. La première manifeste notre salut initial, la seconde consacre notre plein salut. La première a été tissée par l’œuvre du Christ dans sa marche sur la terre, la seconde est tissée par l’œuvre de l’Esprit dans notre marche sur la terre. La première nous a été donnée pour notre rencontre individuelle avec le père, la seconde peut nous être donnée pour notre rencontre corporative avec l’époux 87 (2 Cor. 5:2-3). 9. Et l'ange me dit : Écris : Heureux ceux qui ont été

appelés au festin de noces de l'Agneau ! Et il me dit : Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. Et je tombai à ses pieds pour me prosterner devant lui ; mais il me dit : Garde toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Prosterne-toi devant Dieu. Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie. On comprend entre les lignes que les noces sont le témoignage de Jésus. Que tout le sens de la prophétie est, en effet, que Jésus obtienne son témoignage par l’Église, et plus précisément par l’Église édifiée, c’est-à-dire par tous les récompensés qui peuvent avoir part aux noces de l’Agneau. 87

Ce qui confirme que ceux qui viennent de la grande tribulation, au chapitre 7, sont bien des nés d’en-haut, puisque possédant la robe de justification qu’ils ont « blanchie dans le sang de l’agneau », persévérant ainsi dans le plein salut… 171

11. Et je vis le ciel ouvert, et voici : un cheval blanc.

Celui qui le monte est fidèle et véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux sont une flamme de feu ; et sur sa tête sont plusieurs diadèmes. Il a un nom écrit que personne ne connaît, si ce n'est lui-même ; et il est revêtu d'un manteau trempé de sang. Et son nom est la Parole de Dieu. Voilà, cette fois-ci, Jésus quitte le ciel, ouvert. Avec ses armées célestes, il va défaire et vaincre l’Antichrist. Ses yeux sont une flamme de feu, montrant que son jugement sera aussi pénétrant qu’impitoyable. Il est couronné de plusieurs diadèmes, ayant mené à bien tant sa mission terrestre que céleste, et ayant dès lors reçu gloire et honneur (Héb. 2:9).

Il a un nom écrit que personne ne connaît, si ce n'est lui-même car nous ne sommes qu’à l’ouverture des noces et du royaume des mille ans, et que son épouse et ses vainqueurs n’ont pas encore la pleine expérience de lui, de la plénitude de sa réalité. Son nom est la Parole de Dieu, c’est-à-dire même, l’accomplissement de la parole de Dieu. Le combat pour Dieu consacre et accomplit définitivement sa parole.

L'Éternel fait entendre sa voix devant son armée car son camp est immense, et l'exécuteur de sa parole est puissant car le jour de l'Éternel est grand, il est terrible : qui pourra le soutenir ? (Joël 2:11). 14. Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur. Et de sa bouche sortait une épée acérée pour qu’il en frappe les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foule lui-même la cuve du vin de la fureur de la colère du Dieu tout-puissant. Et il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 172

De même que les prémices avaient légitimé Dieu d’engager le combat contre Satan via Michel et ses anges, de même, les nés d’en-haut, jugés et trouvés vainqueurs, le justifient d’engager le combat à Armageddon avec les anges de sa puissance (2 Thes. 2:7), ses saintes myriades (Jude 14). C’est en ce sens que Paul indique, en Romains 16:20, que : Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Peu avant le combat à Armageddon, Jérusalem aura été encerclée par les armées de l’Antichrist (Zach. 12:14, 14:2-3), les deux tiers des Juifs auront été massacrés, le tiers survivant sera testé par le feu, purifié et préservé (Zach. 13:8-9), et bénira enfin son Messie (Mat. 23:39). Jésus, en effet, reviendra à ce moment-là et posera ses pieds sur la montagne des oliviers (Zach. 14:4), laquelle se fendra en deux, générant une vallée par laquelle les Juifs pourront alors s’enfuir. Parmi eux, se trouveront probablement les 144 000 scellés. Ceux des armées de Jésus sont revêtus d'un fin lin, blanc, pur, car leur vêtement de noces est aussi leur armure de combat (Éph. 6:11-17, 1 Thes. 5:8). Ils constituent désormais, comme dans le livre des Nombres, non seulement un peuple, mais aussi une armée (Cant. 6:10, Jude 14-15). Dans le temps-même où Jésus sera un époux chérissant son épouse, il sera aussi un impitoyable et fidèle exécutant du dessein de Dieu. Et Armageddon sera à la fois la victoire de Jésus, et la cuve de la colère de Dieu (Zach. 12:2-9, 14:1-3, Joël 3:1-2, 9-12). Désormais, le fait que Jésus soit Roi des rois et Seigneur des seigneurs n’est plus occulté, n’est plus une réalité apparemment suspendue. 173

Au contraire, elle se trouve maintenant clairement actualisée, manifestée, proclamée (Luc 17:24). Le fait que son nom figure maintenant sur son vêtement et sur sa cuisse montre aussi qu’il est désormais révélé à tous. 17. Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil. Et il

cria d'une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient au zénith : Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. C’est à Armageddon, qu’en contraste avec le festin de noces de l’Agneau, va se tenir le grand festin de Dieu. Là, les invités, n’en seront plus les vainqueurs mais les oiseaux carnassiers (Jér. 12:9, Éz. 39:17, Mat. 24:28). 19. Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs

armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui montait le cheval et à son armée. On retrouve ici les rois venant de l’orient (16:12), les dix rois ayant régné avec l’Antichrist (17:12-14) et les armées déjà citées en 9:16. 20. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète,

qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait égaré ceux qui avaient reçu la marque de la bête et qui s’étaient prosternés devant son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang de feu, l’embrasé de soufre. Et les autres furent tués par l'épée de celui qui était assis sur le cheval, laquelle sortait de sa bouche ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair.

174

La bête et le faux prophète sont donc les deux premiers à être jetés dans l’étang de feu, sans d’ailleurs passer d’abord par la mort et la résurrection. Peu de temps après, en suite de leur jugement, les boucs les rejoindront (Mat. 25:41, 46). Ce n’est que mille ans plus tard, à la fin du Millénium, que Satan aura droit au même traitement, et avec lui, les démons et les morts qui ne seront pas trouvés dans le livre de vie, et dont le livre de leurs œuvres témoignera contre eux… Parmi eux, figureront tous ceux qui accompagnent la bête et le faux prophète, et qui sont tués par l’épée sortant de la bouche de celui qui monte le cheval blanc.

Voici la plaie dont l'Éternel frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem : leur chair tombera en pourriture tandis qu'ils seront sur leurs pieds. Leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites, et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche. En ce jour-là, l'Éternel produira un grand trouble parmi eux ; l'un saisira la main de l'autre, et ils lèveront la main les uns sur les autres (Zach. 14:12-13). Les oiseaux se rassasieront alors de leur chair d’autant plus facilement… On se souvient aussi de Zacharie 13:8 : Dans tout le

pays, dit l'Éternel, Les deux tiers seront exterminés, périront, Et l'autre tiers restera. Je mettrai ce tiers dans le feu, et je le purifierai comme on purifie l'argent. Je l'éprouverai comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, et je l'exaucerai ; je dirai : C'est mon peuple ! Et il dira : L'Éternel est mon Dieu ! Voici, le jour de l'Éternel arrive, et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi. Je rassemblerai toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem. 175

La ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées ; la moitié de la ville ira en captivité, Mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville. L'Éternel paraîtra, et il combattra ces nations, Comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l'orient ; la montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l'orient et à l'occident, et il se formera une très grande vallée. Une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi. Vous fuirez alors dans la vallée de mes montagnes, car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atzel ; vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre, au temps d'Ozias, roi de Juda. Et l'Éternel, mon Dieu, viendra, et tous ses saints avec lui. En ce jour-là, il n'y aura point de lumière ; il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu de l'Éternel, et qui ne sera ni jour ni nuit ; mais vers le soir la lumière paraîtra.

176

Quelques clés pour garder

Le schéma des temps de la fin peut-être résumé ainsi qu’il suit : Pour que les temps de la fin s’enclenchent, trois conditions doivent être réunies. Deux le sont déjà : le retour des enfants d’Israël en Palestine, et la récupération de Jérusalem. La troisième condition est la passation, sous les auspices du « bon » Antichrist, d’une alliance de sept ans avec Israël, en suite de laquelle Israël dira : « Paix et sûreté », et rebâtira alors le temple tel que décrit par Ézéchiel. Au bout d’environ trois ans, avant les trois ans et demi, interviendra, de façon soudaine, l’ouverture du sixième sceau, soit l’enlèvement des 144 000 prémices :

Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris, l’autre laissé… L’arrivée de celles-ci au trône entraînera l’ouverture du septième sceau, le silence et le suspense d’environ une demi-heure en raison du combat titanesque qui se déroulera entre les anges de Dieu et ceux de Satan. Puis, avec les quatre premières trompettes, adviendra le précipitement de Satan et des siens, du ciel sur la terre désormais enténébrée. Concomitamment, et sur celle-ci, le « bon » Antichrist sera blessé mortellement à la tête, mourra, puis sera « ressuscité » remontant alors de l’abîme avec « l’esprit de Néron », c’est-à-dire habité et gouverné par Satan lui-même.

177

Dès lors, à la moitié de l’alliance de sept ans, l’Antichrist rompra celle-ci, se déchaînera, persécutant tant les Juifs que les nés d’en-haut, s’élevant lui-même y compris au dessus de Dieu, et ouvrant une période de trois ans et demi d’une détresse telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde : la grande tribulation. Celle-ci s’ouvrira par la cinquième trompette, soit le premier malheur, celui des sauterelles. Elle se poursuivra avec la sixième trompette, soit le deuxième malheur, celui des myriades de cavaliers. Durant cette même période, un Évangile de la crainte de Dieu sera prêché par des anges, et plusieurs le recevront, prêtant alors aide aux croyants, refusant de porter la marque de la bête, voire finissant en martyrs. À la sonnerie de la septième trompette, amenant le troisième malheur, soit les sept coupes de la colère de Dieu, la totalité des nés d’en-haut sera cependant enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs, après avoir été ressuscités pour les morts, et glorifiés pour les vivants. Les nés d’en-haut comparaîtront alors tous devant le tribunal du Christ (ou tribunal de Dieu, Rom.14:10), pour obtenir ou non la récompense : avoir part aux noces et régner pendant mille ans avec le Seigneur. Sur la terre, les événements continueront de se déchaîner contre Israël, qui sera envahi, détruit et réduit quasiment à rien, si ce n’est, en tout cas, les 144 000, scellés par précaution dès le chapitre 7. Les Juifs seront sauvés par l’arrivée, physique, de Jésus sur la terre, son pied gauche posé sur la terre d’Israël entraînant le creusement d’une vallée par laquelle le « reste » pourra s’échapper.

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Aura alors lieu une seconde bataille titanesque, mais cette fois-ci sur la terre, à Armageddon, où les armées de l’Antichrist seront défaites, et lui-même et le fauxprophète jetés dans l’étang de feu et de soufre.

179

APOCALYPSE 20 : 1-6

1. Et je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main. Il s’empara du dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, et ferma et scella sur lui, afin qu'il n’égare plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. Après cela, il faut qu'il soit délié pour peu de temps. Cet « ange » n’est nullement l’archange Michel, comme le veut une certaine tradition, mais le Christ luimême qui, seul, détient les clés du séjour des morts (1:18). La chaîne est ainsi qualifiée de grande, ce qui signifie qu’elle est de nature spirituelle (Jude 6). Comme le disait cataphoriquement 12:10 : Et

j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ. Va en effet s’ouvrir le Royaume des mille ans, le Millénium. À six reprises, l’Apocalypse décrit le royaume du Millénium comme durant mille ans. La répétition explicite d’une telle donnée ne laisse guère de doute sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement d’une durée symbolique mais bien d’une durée également réelle. Spécialement, il ne nous est jamais dit, contrairement aux habitudes de langage de l’Apocalypse, que ce royaume de mille ans serait un signe. Plus que cela, trois versets mettent explicitement en condition expresse le fait que la durée de mille ans se soit dûment écoulée (20:3, 5, 7).

181

C’est saint Augustin, affecté par le gnosticisme, qui, contre Papias, saint Justin et saint Irénée, et sans crainte de l’avertissement de 22:19, a amené la conception purement symbolique du Millénium, d’où s’en est suivi, dans le catholicisme, le concept dégradé de purgatoire… Sauf qu’outre la clarté du texte, si le Millénium n’était que symbolique et sans durée réelle, on ne comprendrait plus tous les versets, dans les différents prophètes, qui nous indiquent comment sera ce royaume terrestre où le loup et l’agneau cohabiteront etc. On ne voit pas non plus pourquoi Satan serait, à ce moment-là, lié pour 1000 ans, ni comment Gog et Magog pourraient monter et envahir le camp des saints, sans délai, alors qu’il n’existe quasiment plus de saints compte tenu de leur destruction par l’Antichrist, ni avec quels cavaliers puisque les myriades de ceux-ci viennent déjà de monter contre Israël et d’être écrasées à Armageddon par le Christ sur son cheval blanc, alors qu’à la fin du Millénium, Gog et Magog ne seront d’ailleurs pas passés au fil de l’épée, mais dévorés par un feu descendant du ciel. Quand Ésaïe 60:10 prophétise : Les fils de l'étranger rebâtiront tes murailles, il est clair que cela ne pourra pas se passer durant le nouveau ciel et la nouvelle terre où la Nouvelle Jérusalem descendra du ciel déjà prête, et d’ailleurs entièrement céleste. Il est également difficilement contestable que lorsque Jérusalem a été reconstruite, les Juifs ont clairement refusé que les étrangers y aient la moindre part (Esd. 4:3), et que lorsque les murailles ont été rebâties, avec Néhémie, celui-ci a pris soin de purifier Israël de tous les étrangers (13:30), de sorte que c’est bien durant le royaume des mille ans que cette prophétie sera réalisée.

182

Également, la portion du pays pour le Prince ou la description du temple et de son service par Ézéchiel, par exemple, ne correspondent non plus en rien à ce qui nous est dit de la Nouvelle Jérusalem…

Il le jeta dans l'abîme… L’annonce faite en 12:10 était justifiée : Car il a été

précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Nous étions avant le début de la grande tribulation. Désormais, à la fin de celle-ci, Satan n’a pas simplement été précipité sur la terre mais également jeté 88 dans l’abîme , et mis ainsi en prison pour toute la durée du Millénium. 4. Et je vis des trônes ; et à ceux qui s'y assirent fut

donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à la hache à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui ne se sont pas prosternés devant la bête ni devant son image, et qui n'ont pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. Le texte ne précise pas qui sont ceux qui s’assoient sur ces trônes et à qui est donné le pouvoir de juger. Il est seulement montré qu’ils jugent parce qu’ils sont vainqueurs, raison pour laquelle ils commencent par être intronisés. Ceux qui sont ici jugés sont, d’une part, les martyrs au cours de l’âge de l’église, ceux du cinquième sceau (6:9), et, d’autre part, ceux qui ont été vainqueurs durant la grande tribulation. 88

Les profondeurs de la terre, là où le Christ est allé, après sa mort et avant sa résurrection (Rom. 10:7, Actes 2:24, 27, Éph. 4:9, 1 Pie. 3:19), soit la mauvaise partie du séjour des morts (Luc 16:19-31), du Shéol des Juifs, du Hadès des écritures grecques… 183

Tous sont appelés à régner avec le Christ durant le Millénium, c’est-à-dire à être trouvés dans la partie céleste du royaume des mille ans. En fait, le verset se dédouble clairement, ce qui est marqué par le fait qu’il y a deux fois la mention : « Et je vis ». 89 Le 4 b) « …Ils revinrent à la vie et ils régnèrent avec Christ. » montre que ces personnes ne sont pas réellement jugées mais qu’elles sont ressuscitées, déclarées vainqueur et approuvées du seul fait de leur martyre. Dès lors la première partie du verset ne concerne pas les martyrs mais bien une autre catégorie laquelle n’est pas expressément explicitée. En fait, le 4 a) : « Et je vis des trônes ; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger » se réfère au jugement des Juifs, tel que visé par Matthieu 19:28 : Quand le Fils de l'homme, au renouvellement de

toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël. (Dan. 7:18, 21-22, 27). 5. Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à

ce que les mille ans fussent achevés. C'est la première résurrection. Heureux et saints ceux qui ont une portion 90 dans la première résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. 89

Nous avions constaté le même mécanisme, au sixième sceau, entre le verset 12 a) : « Et je vis quand il ouvrit le sixième sceau », et le 12 b) : « Et il y eut un grand tremblement de terre... ». 90 Et pas seulement : ceux qui ont part à la première résurrection. 184

La résurrection des justes aura lieu au retour de Jésus, donc avant le Millénium, et au trône de gloire (Mat. 25:31-46 ; 2 Tim. 4:1 ; 1 Thes. 4:16, 1 Cor. 15:23, Phil. 3:20-21). La résurrection des injustes aura lieu, elle, en second, à la fin du Millénium et au grand trône blanc (Dn. 12:2, Jn. 5:29, Act. 24:15, 1 Co. 15:23, Ap. 20:51). La première, la résurrection d’entre les morts (Luc 20:35, Phil. 3:11, Apo. 20:4-6), est la résurrection pour la vie (Dan. 12:2, Jean 5:28-29), la résurrection des justes pour la récompense (Luc 14:14), la meilleure résurrection d’Hébreux 11:35. La seconde, la résurrection des morts, sera pour le jugement (Jean 5:29) et la condamnation (20:12-15, Rom. 2:5-6). La première résurrection ne l’est donc pas seulement chronologiquement mais aussi qualitativement. Le terme premier signifie d’ailleurs meilleur, en Luc 15:22, lorsqu’il qualifie la robe. La première résurrection est la meilleure résurrection citée par Hébreux 11:35 ; elle est aussi la résurrection éminente de Philippiens 3:11, la résurrection des justes de Luc 14:14, raison pour laquelle il est alors proclamé :

Heureux et saints ceux qui ont une portion dans la première résurrection ! La résurrection d’entre les morts intervient au début du Millénium tandis que la résurrection des morts advient, elle, à la fin du Royaume des mille ans, et, à l’exception des nés d’en-haut et des martyrs, notamment de la grande tribulation, les morts ne seront jugés qu’à la fin du Millénium. En outre, n'étant pas nés d'en-haut et n'ayant pas non plus reçu l'évangile éternel, le sort de leur jugement ne fait guère de doute…

185

La croyance courante dans la chrétienté selon laquelle seuls les chrétiens ressusciteront est donc erronée. Tous les morts ressusciteront (Jean 5:28, 1 Cor. 15:12-13, 16, 22, 32). Mais pas en même temps. Et, à part les nés d’en-haut, pas pour une éventuelle récompense… 1 Pierre prévient : Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants (d’abord) et les morts (mille ans plus tard). Car l'évangile a été aussi annoncé aux morts,

afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit (4:5-6). Et ajoute : Car c'est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu (d’abord). Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de Dieu ? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront (mille ans plus tard) l'impie et le pécheur ? (4:17-18). Sur ceux qui ont part à la première résurrection, la seconde mort n'aura point de pouvoir puisque la seconde mort est la peine de l’étang de feu. La mort (du corps) avant la résurrection est, en effet, la première mort ; la mort (de l’âme) après la résurrection est la seconde mort. Lors de la première mort, l’esprit et l’âme quittent le corps qui dépérit matériellement. L’esprit retourne à Dieu ; l’âme va dans la bonne ou mauvaise partie du séjour des morts (cf. l’illustration de Luc 16:22-26). Lors de la seconde mort, l’âme va dans l’étang de soufre et de feu. Pour nous, nous ressusciterons au début du Millénium et pour la récompense (Mat. 5:12, Luc 6:35, 1 Cor. 3:8, 14, Col 3:24, 2 Jean 8). Nous ferons alors l’objet d’un examen (1 Cor. 3:15) et devrons ainsi rendre compte de notre marche (Rom. 14:12).

186

Seulement alors, et si nous sommes récompensés, aurons-nous part aux noces (Mat. 25:10) et règneronsnous avec le Christ. Régner avec le Christ ne signifie pas administrer la terre pour le compte du Christ, mais être avec le Christ, dans sa présence immédiate, physique si l’on peut dire ; participer à son trône et à sa gloire. Ce règne avec le Christ aura d’ailleurs été précédé par les noces ; et des noces impliquent une fusion avec celui-ci. Les nés d’en-haut qui seront trouvés vainqueurs au tribunal du Christ seront donc récompensés en ayant part aux noces, puis en étant trouvés dans la partie céleste du Millénium, c’est-à-dire, en fait, dans la Nouvelle Jérusalem qui commencera alors d’être constituée même si elle ne descendra sur la nouvelle terre qu’à la fin du Millénium, ne pouvant d’ailleurs pas faire résider sa sainteté sur la terre actuelle. C’est la raison pour laquelle Éphésiens 1:3 s’exclame : Béni est le Dieu et Père de notre Seigneur

Jésus-Christ qui nous a béni dans toute bénédiction spirituelle, dans les lieux pleinement célestes, en Christ, selon qu’il nous a choisi, en lui, avant le bouleversement du monde… 91 91

Comme en 1 Pierre 1:20 : Pré-connu avant le bouleversement du monde, réellement manifesté à la fin des temps. Et 2 Timothée 1:9 : …selon la grâce qui nous a été donnée en Christ Jésus avant les temps des âges. Soit avant les deux âges à venir du Millénium et de la nouvelle terre (Tite 1:2). Le verset 12 ajoutant : Je suis persuadé qu'il est capable de garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là, soit le jour du Seigneur, le début et l'ouverture du Millénium. Kata-bolè : jet de haut en bas, jet contre, bouleversement, ne peut signifier fondation ou création (cf. Romains 1:20 où création est rendue par κτίσεως). Mais il y a deux katabolè : celle entre Genèse 1:1 et 1:2, après la rébellion de Satan ; celle à venir avec l’Apocalypse, après sa nouvelle rébellion…… 187

Nous aurons, en effet, tous part à cette bénédiction dans les lieux célestes en Christ. Les nés d’en-haut vainqueurs y auront part, dès le début du Millénium, avec la Nouvelle Jérusalem ; les nés d’en-haut non-récompensés passeront le Millénium sur la terre restaurée, mais intégreront la Nouvelle Jérusalem à la fin du Millénium, après avoir été enfin transformés, après être finalement parvenus à maturité. Dans le Millénium, les nés d’en-haut n’auront plus le péché originel en eux car celui-ci résidait dans leurs membres (Rom. 7:5, 23, Jacq. 4:1, 1 Pie. 2:11). Or, ils ont maintenant été ressuscités ou glorifiés, et dotés dès lors d’un corps glorieux (1 Cor. 15:42-44), conforme au corps de gloire du Christ, c’est-à-dire, à son corps ressuscité, lequel est saturé de la gloire de Dieu (Luc 24:26), ayant transcendé la corruption et la mort (Rom. 6:9), de sorte qu’ils n’auront plus le péché en eux, raison pour laquelle ils ne pourront plus non plus mourir (Luc 20:36). 6. Ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils

régneront avec lui pendant mille ans ! En tant que sacrificateurs, ils amèneront les brebis et leur inexpérience à Dieu ; en tant que rois, ils amèneront Dieu et son autorité aux mêmes nations, jugeant même les manquements de celles-ci (1 Cor. 6:2). Celles-ci seront alors préparées pour intégrer la Nouvelle Jérusalem à la fin du Millénium (22:3-5), en tout cas celles et leur descendances, qui ne se seront pas jointes à la dernière révolte de Satan (20:8). Ce sera là la moisson de Matthieu 13:30 (à ne pas confondre avec la moisson des nés d’en haut de la septième trompette), où l’ivraie est arrachée en premier, le blé allant dans le grenier, c’est-à-dire dans la Nouvelle Jérusalem. 188

En effet, les anges arracheront du Royaume du Fils (la partie terrestre du Millénium) ceux qui commettent l’iniquité et les jetteront dans la fournaise ardente (l’étang de feu), tandis que les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père (la Nouvelle Jérusalem) 40-43. Jésus, après le combat à Armageddon, établira son trône de gloire à Jérusalem (Zach. 14:9), et y jugera donc les habitants de la terre, y distinguant les brebis et les boucs (Mat. 25:31-46). Le critère de jugement n’y sera pas, comme il est habituellement enseigné, la réception de l’évangile éternel de 14:6-7, mais les œuvres de compassion accomplies ou non envers les nés d’en-haut et les Juifs. Les nés d’en-haut auront déjà tous été enlevés, aussi bien les vivants que les morts, à la septième trompette, et jugés, sur la seule question de la récompense, dans les airs, au tribunal du Christ. Les Juifs seront jugés selon la Loi (Rom. 2:12, Jean 5:45), et donc, visiblement, d’après leurs œuvres (Mat. 16:27). Seuls probablement les 144 000, scellés en Apocalypse 7, demeureront sur la terre où ils exerceront en tant que sacrificateurs pour les brebis et leurs enfants, durant le Millénium (Zach 8:20-23), mais en ayant d’abord été jugés pour être approuvés comme sacrificateurs (cf. Lév. 21-22). Les nations, elles, ne seront pas régénérées mais restaurées, de même que, dans le Millénium, tout sera restauré, la lumière du soleil et de la lune étant même intensifiée (És. 30:26). Enfin, on se souvient que les morts ne seront jugés qu’à la fin du Millénium et au grand trône blanc. Comme l’annonçait 12:10 : Et j'entendis dans le ciel

une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé.

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Et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ. Désormais, Jésus établit son royaume sur la terre, le temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes (Actes 3:21). Ce royaume est un royaume terrestre, matériel, le Grand Israël, du Nil à l’Euphrate, avec pour capitale Jérusalem (Zach. 14:10-12, 16-21; Ps. 48:1-3). En ce sens, il correspond tout à fait à ce que prévoyait la dispensation du royaume que Jésus et JeanBaptiste annonçaient dès Matthieu 4:17. Également, ce même royaume sera véritablement un royaume, c’est-à-dire un espace où personne n’est entièrement libre de faire que ce qu’il veut parce qu’une sainte régulation y sera imposée. Au royaume de Belgique, il est possible de rouler à droite ; au Royaume-Uni, cela ne l’est pas. En ce sens, ce royaume correspond tout à fait à ce que prévoyait la dispensation de la loi amenée par Moïse. Comme pour la dispensation du royaume prêchée par Jean-Baptiste et Jésus, la régulation extérieure sera donc importante, et celui qui ne respectera pas l’ordonnancement de ce royaume sera sanctionné. De même, la Loi devra être appliquée tant par les Juifs que par les nations, raison pour laquelle Jésus énonçait en Matthieu 5:18 : Car, je vous le dis en vérité,

tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la Loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Beaucoup pensent que durant le Millénium tout sera parfait, et que l’économie de Dieu aura été accomplie.

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Mais il nous est montré que le Millénium aura lieu avec les anciens cieux et la vieille terre, que les nations auront des manquements, sévèrement sanctionnés (És. 60:12, Zach. 14:17-19), et que tant les Juifs que les nés d’en-haut non récompensés devront y être amenés à la maturité qui leur manque. Certes, pour les nés d’enhaut vainqueurs car déjà parvenus à maturité, le Millénium sera une noce et un règne avec le Christ. Mais, pour les autres, le Millénium sera aussi une dispensation destinée à les amener à la perfection qui leur aura fait défaut. Alors que, durant la Nouvelle Jérusalem, avant l’arrivée de laquelle le ciel et la terre auront passé, la justice habitera (2 Pie. 3:13). Ce royaume de mille ans, comportera donc deux aspects différents, presque opposés : la partie terrestre dont nous venons de parler, appelée le Royaume du Fils de l’homme (Mat. 13:41, Apo. 11:15, Actes 15:16), le tabernacle de David (Actes 15:16), le tabernacle que Dieu a promis d’établir pour toujours (2 Sam. 7:16). Mais il comprendra également une partie céleste, appelée le Royaume du Père (Mat. 13:43, 26:29, 8:11, Gal. 5:21, Éph. 5:5). Seuls les prémices et les récompensés y demeureront. Il s’agira d’une communion avec Dieu, d’une demeure mutuelle en lui, et, déjà, d’une fusion en lui. En ce sens, le Millénium correspondra tout à fait à ce que prévoyait la dispensation de la grâce (Éph. 1:3-4). Jésus, en tant que fils de David, sera roi et régnera sur les Juifs. Et par les Juifs, par le truchement des Juifs, il régnera également sur toutes les nations. En effet, le principe précédant la dispensation du Nouvel Homme, et décalé par celle-ci, à savoir celui de la bénédiction de Dieu par la bénédiction préalable des Juifs sera à nouveau applicable. 191

Je dis donc : est-ce pour tomber qu'ils (les Juifs) ont bronché ? Loin de là ! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils soient excités à la jalousie. Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous. Je vous le dis à vous, païens : en tant qu'apôtre des païens, je glorifie mon ministère, afin, s'il est possible, d'exciter la jalousie de ceux de ma race, et d'en sauver quelquesuns. Car si leur mise à l'écart a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts ? (Rom. 11:11-15). Deux formules sont très importantes : verset 11 : leur chute, et verset 15 : leur mise à l’écart. La chute se fait, avec Actes 7, avec le refus manifesté par la lapidation d’Etienne. Dieu passe alors à autre chose. Désormais, les Juifs ne seront plus le peuple exclusif. Dès lors, comme le dit le verset 11 : Par leur chute, le

salut est devenu accessible aux païens.

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Leur mise à l’écart complète se fera, elle, symboliquement, en Actes 28:28, lors du prochain changement de dispensation. Que veut dire : Par leur chute ? A quel moment le peuple d’Israël a-t-il donc chuté ? Bien sûr, à plusieurs reprises dans les écritures hébraïques, Israël a été infidèle envers Dieu, mais là, leur chute se réfère clairement à leur refus du Messie, du Royaume qui s’est approché, qui était amené, qu’ils devaient accepter et saisir mais qu’ils ont obstinément refusé. On change alors de dispensation, et l’on change aussi de mécanisme. 92

Car si Dieu n’a point rejeté son peuple (Rom. 11:2), c’est seulement en ce qu’il y aura un reste selon l’élection de la grâce (Rom. 11:5). 192

Auparavant, le mécanisme dans toutes les écritures hébraïques était qu’Israël était le peuple de Dieu et que, par l’exaltation d’Israël, par la bénédiction d’Israël, les païens pourraient, à leur tour, mais en second seulement, être alors bénis. Autrement dit, le salut était pour les seuls Juifs ; puis, dans un second temps, et dans la mesure seulement où les païens béniraient les Juifs, ils pourraient devenir alors eux-mêmes participants de la bénédiction : Le salut vient des Juifs (Jean 4:22). Maintenant, le schéma change parce que les païens vont pouvoir entrer dans le salut, non plus dans un second temps seulement, mais immédiatement. Et non plus par la bénédiction d’Israël mais par la seule chute d’Israël (puis lors de la dispensation du Nouvel Homme, par sa mise à l’écart). Dès lors, les païens vont pouvoir entrer dans le salut, immédiatement, parce qu’ils n’y entrent plus par la bénédiction (à opérer) d’Israël (ayant reçu) mais par la seule chute d’Israël (déjà intervenue). On a donc un double aspect du changement : • le peuple juif qui était le peuple exclusif ne l’est plus (même si, dans cette période intercalaire, Israël conserve la priorité à défaut d’avoir encore l’exclusivité) ; • le schéma d’extension aux païens est modifié : désormais, le salut est accessible aussi aux païens, et ce, directement (en raison de la seule chute d’Israël ; Rom. 11:30), et non plus en second et à condition de bénir préalablement Israël. Il n’y aurait, en effet, plus de cohérence à exiger que soit préalablement béni celui qui, précisément, refuse l’économie de Dieu !

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Et, au contraire, il est logique que celui qui était désigné, et qui faisait donc aussi indirectement écran aux autres, dès lors qu’il a maintenant chuté, ne leur fasse désormais plus obstacle... Mais avec le retour de la dispensation du royaume, deux mille ans plus tard, et sous la forme du Millénium, revient également le principe de la bénédiction préalable d’Israël par les nations pour que celles-ci soient à leur tour bénies. Qu’en sera-t-il du sort des chrétiens, c’est-à-dire de tous les nés d’en haut, durant ce Millénium ? Ils auront d’abord été rachetés dans leur corps, rédemptés quant à leur corps. Cette rédemption du corps correspond à l’état final du salut. En l’état initial du salut, c’est notre corps qui été 93 racheté mais seulement positionnellement. En l’état final du salut, notre corps sera aussi racheté mais alors également dispositionnellement : plus de vieillesse, plus de maladie, plus de handicap. 93

L’enseignement usuel de la chrétienté dit que les nés d’enhaut ont été rachetés. Certes, mais qu’est-ce qui a été racheté en eux : l’esprit, l’âme, le corps ? Les 3 ? 2 sur 3 ? L’expression : « Mon âme a été rachetée » est fréquente... et fausse ! Luc 21:19 : Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. 1 Pierre 1:9 : Vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. Hébreux 10:39 : Nous sommes de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme. Jacques 1:2 : La parole plantée en vous… qui peut sauver vos âmes etc. Notre esprit, fermé et préservé n’avait pas besoin d’être racheté ; c’est notre corps qui l’a été ! Vous avez été rachetés à un grand

prix, glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu (1 Cor. 6:20, cf. Rom. 8:10,11). C’est notre corps qui avait été usurpé par Satan résidant dans nos membres en tant que le péché (Rom. 6:12 ; 7:5, 23, Jacq. 4:1, 1 Pie. 2:11), c’est aussi lui qui devait être racheté (1 Cor. 6:15, 19). 194

En effet, nous n’aurons plus alors le péché originel qui réside aujourd’hui dans nos membres. Évidemment, plus de décès non plus (Luc 20:35-36) puisque nous aurons un corps de résurrection, ce qui ne sera pas le cas des Juifs et des nations. La rédemption dispositionnelle du corps n’est qu’une partie de la glorification (Rom. 8:30). Si notre esprit n’a pas besoin d’être glorifié, en revanche, tant notre corps que notre âme le requièrent absolument. 1 Corinthiens 1:30 proclame que Christ est notre justification, notre sanctification, notre rédemption. Notre justification intervient lors du salut initial et concerne principalement notre esprit (Rom. 5:18). Vient alors la sanctification qui concerne principalement notre âme (Rom. 6:19-22). Dans le futur, et dans l’étape finale du salut, notre corps sera rédempté pour être semblable à celui du Christ (Phil. 3:21). Ainsi tout notre être : corps, âme et esprit (1 Thes. 5:23) sera organiquement un avec Dieu (1 Cor. 6:17). Aussi serons-nous alors au bénéfice d’une entière filialité, filialité dont l’Esprit est l’avant-goût et le gage (Rom. 8:23), car nous n’avons guère, aujourd’hui, la filialité qu’au niveau de notre esprit (Gal. 4:5). Alors, Dieu qui est notre héritage, nous héritera aussi (Éph. 1:14), ce qui sera la louange de sa gloire. Notre corps d’humiliation (Phil. 3:21), endommagé par le péché (Rom. 6:6, 7:24, 8:11), correspondra alors au corps ressuscité du Christ (Luc 24:26, Rom. 6:9, Jean 20:19, Rom. 8:11, 23, 30), et nous serons alors semblable à lui (1 Jean 3:2). Cela, lorsque le Christ nous rencontrera dans les airs (Phil. 3:11, 1 Cor. 15:54, 2 Cor. 5:4).

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Ainsi, le stade initial de la régénération, qui continue au stade de la transformation, sera alors finalisé dans le stade de la glorification. La glorification ne sera donc pas seulement un événement soudain, objectif et extérieur mais la consommation d’un processus graduel et continu de croissance de la vie (Col. 1:27). De même qu’une fleur n’éclot pas aussi longtemps qu’elle n’a pas atteint sa maturité, de même la glorification des nés d’en-haut, leur floraison, dépendra de leur maturité organique. Toutefois, soit au début du Millénium si nous sommes trouvés vainqueur, soit à la fin du Millénium si nous ne le sommes pas, notre glorification est sécurisée et assurée dans le plan de Dieu (Rom. 8:30). De sorte que les souffrances du temps présent (1 Pi. 5:10) ne sont rien en comparaison de la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Rom. 8:18). Nous paraîtrons avec lui dans la gloire (Col. 3:4), car nous avons été prédestinés à sa gloire, préparés à la gloire, appelés à la gloire (2 Thes. 2:14, Rom. 5:2), et la création elle-même sera alors libérée de la corruption pour avoir part à, seulement, la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rom. 8:19). Notre rédemption quant au corps adviendra lorsque nous serons ressuscités, pour ceux d’entre nous qui seront déjà décédés ; et lorsque nous serons glorifiés, pour ceux d’entre nous qui seront encore vivants au retentissement de la septième trompette. Notre glorification adviendra lorsque nous serons approuvés au tribunal du Christ ; et pour les nés d’enhaut qui ne le seront pas, visiblement, qu’à la fin du Millénium seulement…

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Il nous faudra, en effet, être jugés (1 Pi. 4:17, 2 Cor. 5:10, 1 Cor. 4:4-5, 3:8, 13-15, Rom. 14:10, Apo. 11:18, Phil. 3:14, Héb. 10:35), et seuls ceux qui seront trouvés mûrs règneront avec Jésus (20:4, 6), et auront droit aux noces. Ce mariage aura lieu après l’enlèvement et après le jugement (1 Thes. 4:15, 17, 2 Cor. 5:10). Les invités en seront sans doute les anges et les autres créatures célestes du camp de Dieu. Si Apocalypse 19:8 parle à la fois de la mariée et des œuvres justes des saints, ce n’est pas une coïncidence. C’est précisément parce que ce sont les saints qui auront ces œuvres justes qui constitueront cette mariée. Leur fin lin correspond d’ailleurs au vêtement de mariage de Matthieu 22:11-12. Nous devons en effet recevoir ce second vêtement, celui pour la récompense consacrant le salut complet. Le premier vêtement manifeste notre rencontre avec 94 Dieu pour notre salut initial, le second consacre notre 95 mariage avec Jésus pour notre récompense. Le livre de l’Apocalypse ne dit pratiquement rien sur la période du Millénium, son contenu et son régime. Apocalypse 9:15 et 18 précisent que le tiers des hommes mourra. Supposons que le sixième sceau soit ouvert en 2022. Il y aura, à l’époque, sur la planète un peu plus de 8 milliards d’hommes, et donc des pertes de presque 2 700 000 000 hommes. Ce sont évidemment les pertes les plus considérables que l’humanité aura jamais connues. Et si les temps de la fin devaient intervenir encore plus tard, ce chiffre ne ferait qu’augmenter… 94

Apocalypse 3:4, 5, 18 renvoient ainsi au second vêtement. Des vêtements de lin sont portés par les anges qui ont le droit de s’approcher du trône de Dieu (Éz. 9:2-3, Dan. 10:5-6). 95

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Cela fera aussi de la place sur la planète. Et, justement, tous les nés d’en-haut non vainqueurs y reviendront pour le Millénium. Si nous ne sommes pas vainqueurs, nous serons ème appelés à y côtoyer des hommes et des femmes du V ème ème siècle, du X siècle, du XVI siècle, etc. Eux au moins sauront comment creuser un puits, aller à la chasse ou traire une vache. Parce que nous, sortis de notre électricité et de nos mobiles, que savons-nous encore faire ? Et puis, ce sera intéressant, le soir au coin du feu : avec cette sœur qui aura très bien connu Ronsard ; avec ce frère qui, fouetté trop longtemps, et perdant son sang dans le sable, a crié de toutes ses tripes et de tout son cœur à Dieu… Lui, pourra nous dire comment les pyramides ont réellement été bâties… Si l’Apocalypse ne dit pratiquement rien sur la période du Millénium, c’est au contraire dans l’Ancien Testament, et spécialement dans les prophètes, que moult informations éparses sont données à ce sujet. Il serait évidemment trop long de davantage s’attarder sur ce sujet qui mériterait un livre entier. Précisons néanmoins que si l’Ancien Testament se réfère souvent au Millénium, il ne dit pratiquement rien au sujet de la Nouvelle Jérusalem. Ainsi, l’interprétation, par exemple, d’Ézéchiel 47 comme se déroulant dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre est erronée : 47:8 dit, en effet, clairement : Cette eau coulera vers le district oriental,

descendra dans la plaine, et entrera dans la mer ; lorsqu'elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines.

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Or, Apocalypse 21:1 nous dit : Puis je vis un nouveau

ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Si cette eau se jette dans la mer, c’est bien que cette scène se déroule pendant le Millénium et non sur la nouvelle terre où, là, il n’y aura plus de mer… Il existe ainsi de nombreux versets épars et, pire, des passages où se trouvent mélangés des aspects liés au retour de la captivité et des traits relatifs au Millénium. Parmi les principaux passages relatifs au Millénium, il faut sans doute citer les suivants : Psaume 2:6 : C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion,

ma montagne sainte! Je publierai le décret ; l'Éternel m'a dit : Tu es mon fils ! Je t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession. Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d'un potier. Ésaïe 2:2-4 : Il arrivera, dans la suite des temps, que

la montagne de la maison de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Il sera le juge des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives, ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes : une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre.

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4:2 : En ce temps-là, le germe de l'Éternel aura de la

magnificence et de la gloire, et le fruit du pays aura de l'éclat et de la beauté pour les réchappés d'Israël. Et les restes de Sion, les restes de Jérusalem, seront appelés saints, quiconque à Jérusalem sera inscrit parmi les vivants, après que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion, et purifié Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle, par le souffle de la justice et par le souffle de la destruction. L'Éternel établira, sur toute la montagne de Sion, et sur ses lieux d'assemblées, une nuée fumante pendant le jour, et un feu de flammes éclatantes pendant la nuit. Car tout ce qui est glorieux sera mis à couvert. Il y aura un abri pour donner de l'ombre contre la chaleur du jour, pour servir de refuge et d'asile contre l'orage et la pluie. 11:1 : Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines. L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui : esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. Il respirera la crainte de l'Éternel ; il ne jugera point sur l'apparence, il ne prononcera point sur un ouï-dire. Mais il jugera les pauvres avec équité, et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre. Il frappera la terre de sa parole comme d'une verge, et du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses flancs, et la fidélité la ceinture de ses reins. Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira. La vache et l'ourse auront un même pâturage, leurs petits un même gîte ; et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille.

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Le nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, et l'enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. En ce jour, le rejeton d'Isaï sera là comme une bannière pour les peuples ; les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. Dans ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple, dispersé en Assyrie et en Égypte, et à Pathros et en Éthiopie, à Élam, à Schinear et à Hamath, et dans les îles de la mer. Il élèvera une bannière pour les nations, il rassemblera les exilés d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des quatre extrémités de la terre. La jalousie d'Éphraïm disparaîtra, et ses ennemis en Juda seront anéantis ; Éphraïm ne sera plus jaloux de Juda, et Juda ne sera plus hostile à Éphraïm. Ils voleront sur l'épaule des Philistins à l'occident, ils pilleront ensemble les fils de l'Orient ; Édom et Moab seront la proie de leurs mains, et les fils d'Ammon leur seront assujettis. L'Éternel desséchera la langue de la mer d'Égypte, et il lèvera sa main sur le fleuve, en soufflant avec violence : il le partagera en sept canaux, et on le traversera avec des souliers. Et il y aura une route pour le reste de son peuple, qui sera échappé de l'Assyrie, comme il y en eut une pour Israël, le jour où il sortit du pays d'Égypte. 14:5-15 : L'Éternel a brisé le bâton des méchants, la verge des dominateurs. Celui qui dans sa fureur frappait les peuples, par des coups sans relâche, celui qui dans sa colère subjuguait les nations, est poursuivi sans ménagement.

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Toute la terre jouit du repos et de la paix ; on éclate en chants d'allégresse, les cyprès même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute : depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre. Le séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs, pour t'accueillir à ton arrivée ; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire : toi aussi, tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous ! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths ; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture. Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore ! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, à l'extrémité du septentrion ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. 24:21-23 : En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée d'en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés. La lune sera couverte de honte, et le soleil de confusion; car l'Éternel des armées régnera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, resplendissant de gloire en présence de ses anciens. 25:6-9 : L'Éternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de mets succulents, un festin de vins vieux, de mets succulents, pleins de mœlle, de vins vieux, clarifiés. 202

Et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations ; il anéantit la mort pour toujours. Le Seigneur, l'Éternel, essuie les larmes de tous les visages, il fait disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple ; car l'Éternel a parlé. En ce jour l'on dira : Voici, c'est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c'est lui qui nous sauve ; c'est l'Éternel, en qui nous avons confiance ; soyons dans l'allégresse, et réjouissons-nous de son salut ! 30:26 : La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande, comme la lumière de sept jours. 35:1 : Le désert et le pays aride se réjouiront ; la solitude s'égaiera, et fleurira comme un narcisse ; elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie, avec chants d'allégresse et cris de triomphe ; la gloire du Liban lui sera donnée, la magnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu. Fortifiez les mains languissantes, et affermissez les genoux qui chancellent ; dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu ; il viendra lui-même, et vous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, s'ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, et des ruisseaux dans la solitude ; le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sources d'eaux ; dans le repaire qui servait de gîte aux chacals, croîtront des roseaux et des joncs. Il y aura là un chemin frayé, une route, qu'on appellera la voie sainte ; nul impur n'y passera ; elle sera pour eux seuls. 203

Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s'égarer. Sur cette route, point de lion ; nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne s'y rencontrera. Les délivrés y marcheront. Les rachetés de l'Éternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête ; l'allégresse et la joie s'approcheront, la douleur et les gémissements s'enfuiront. 60:4 : Porte tes yeux alentour, et regarde : tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi ; tes fils arrivent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, et ton cœur bondira et se dilatera, quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, quand les trésors des nations viendront à toi. Tu seras couverte d'une foule de chameaux, de dromadaires de Madian et d'Epha ; ils viendront tous de Séba ; ils porteront de l'or et de l'encens, et publieront les louanges de l'Éternel. Les troupeaux de Kédar se réuniront tous chez toi. Les béliers de Nebajoth seront à ton service ; ils monteront sur mon autel et me seront agréables, et je glorifierai la maison de ma gloire. 60:9 : Car les îles espèrent en moi, et les navires de Tarsis sont en tête, pour ramener de loin tes enfants, avec leur argent et leur or, à cause du nom de l'Éternel, ton Dieu, du Saint d'Israël qui te glorifie. Les fils de l'étranger rebâtiront tes murs, et leurs rois seront tes serviteurs ; car je t'ai frappée dans ma colère, mais dans ma miséricorde j'ai pitié de toi. Tes portes seront toujours ouvertes, elles ne seront fermées ni jour ni nuit, afin de laisser entrer chez toi les trésors des nations, et leurs rois avec leur suite. Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront, ces nations-là seront exterminées.

204

La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès, l'orme et le buis, tous ensembles, pour orner le lieu de mon sanctuaire. Je glorifierai la place où reposent mes pieds. Les fils de tes oppresseurs viendront s'humilier devant toi, et tous ceux qui te méprisaient se prosterneront à tes pieds ; ils t'appelleront ville de l'Éternel, Sion du Saint d'Israël. Au lieu que tu étais délaissée et haïe, et que personne ne te parcourait, je ferai de toi un ornement pour toujours, un sujet de joie de génération en génération. 60:17 : Au lieu de l'airain je ferai venir de l'or, au lieu du fer je ferai venir de l'argent, au lieu du bois, de l'airain, et au lieu des pierres, du fer ; je ferai régner sur toi la paix, et dominer la justice. On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire ; tu donneras à tes murs le nom de salut, et à tes portes celui de gloire. Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t'éclairera de sa lueur ; mais l'Éternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s'obscurcira plus ; car l'Éternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront passés. Il n'y aura plus que des justes parmi ton peuple, ils posséderont à toujours le pays ; c'est le rejeton que j'ai planté, l'œuvre de mes mains, pour servir à ma gloire. Le plus petit deviendra un millier, et le moindre une nation puissante. Moi, l'Éternel, je hâterai ces choses en leur temps. 66:23 : A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l'Éternel. Et quand on sortira, on verra les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi.

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Car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s'éteindra point ; et ils seront pour toute chair un objet d'horreur. Ézéchiel 45:1 : Lorsque vous partagerez le pays en

héritage par le sort, vous prélèverez comme une sainte offrande pour l'Éternel une portion du pays, longue de vingt-cinq mille cannes et large de dix mille ; elle sera sainte dans toute son étendue. De cette portion vous prendrez pour le sanctuaire cinq cents cannes sur cinq cents en carré, et cinquante coudées pour un espace libre tout autour. Sur cette étendue de vingt-cinq mille cannes en longueur et dix mille en largeur, tu mesureras un emplacement pour le sanctuaire, pour le lieu très saint. C'est la portion sainte du pays ; elle appartiendra aux sacrificateurs qui font le service du sanctuaire, qui s'approchent de l'Éternel pour le servir ; c'est là que seront leurs maisons, et ce sera un sanctuaire pour le sanctuaire. Vingt-cinq mille cannes en longueur et dix mille en largeur formeront la propriété des Lévites, serviteurs de la maison, avec vingt chambres. Comme propriété de la ville vous destinerez cinq mille cannes en largeur et vingt-cinq mille en longueur, parallèlement à la portion sainte prélevée ; ce sera pour toute la maison d'Israël. Pour le prince vous réserverez un espace aux deux côtés de la portion sainte et de la propriété de la ville, le long de la portion sainte et le long de la propriété de la ville, du côté de l'occident vers l'occident et du côté de l'orient vers l'orient, sur une longueur parallèle à l'une des parts, depuis la limite de l'occident jusqu'à la limite de l'orient. Ce sera sa terre, sa propriété en Israël ; et mes princes n'opprimeront plus mon peuple, mais ils laisseront le pays à la maison d'Israël, selon ses tribus. 206

Daniel 2:44 : Dans le temps de ces rois, le Dieu des

cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. 7:9-14 : Je regardai, pendant que l'on plaçait des trônes. Et l'ancien des jours s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure ; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts. Je regardai alors, à cause des paroles arrogantes que prononçait la corne ; et tandis que je regardais, l'animal fut tué, et son corps fut anéanti, livré au feu pour être brûlé. Les autres animaux furent dépouillés de leur puissance, mais une prolongation de vie leur fut accordée jusqu'à un certain temps. Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme ; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. Joël 3:1 : Car voici, en ces jours, en ce temps-là, quand je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem, Je rassemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat.

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Là, j'entrerai en jugement avec elles, au sujet de mon peuple, d'Israël, mon héritage, qu'elles ont dispersé parmi les nations, et au sujet de mon pays qu'elles se sont partagé. Que les nations se réveillent, et qu'elles montent vers la vallée de Josaphat ! Car là je siégerai pour juger toutes les nations d'alentour. 3:13 : Saisissez la faucille, car la moisson est mûre ! Venez, foulez, car le pressoir est plein, les cuves regorgent ! Car grande est leur méchanceté, c'est une multitude, une multitude, dans la vallée du jugement ; car le jour de l'Éternel est proche, dans la vallée du jugement. Le soleil et la lune s'obscurcissent, et les étoiles retirent leur éclat. De Sion l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix ; les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l'Éternel est un refuge pour son peuple, un abri pour les enfants d'Israël. Et vous saurez que je suis l'Éternel, votre Dieu, résidant à Sion, ma sainte montagne. Jérusalem sera sainte, et les étrangers n'y passeront plus. Michée 4:1 : Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que les peuples y afflueront. Des nations s'y rendront en foule, et diront : venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Il sera le juge d'un grand nombre de peuples, l'arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes.

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Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n'y aura personne pour les troubler. Car la bouche de l'Éternel des armées a parlé. Tandis que tous les peuples marchent, chacun au nom de son dieu, nous marcherons, nous, au nom de l'Éternel, notre Dieu, à toujours et à perpétuité. Sophonie 1:12 : En ce temps-là, je fouillerai

Jérusalem avec des lampes, et je châtierai les hommes qui reposent sur leurs lies, et qui disent dans leur cœur : L'Éternel ne fait ni bien ni mal. Leurs biens seront au pillage, et leurs maisons seront dévastées. Ils auront bâti des maisons, qu'ils n'habiteront plus, ils auront planté des vignes, dont ils ne boiront plus le vin. Le grand jour de l'Éternel est proche, il est proche, il arrive en toute hâte ; le jour de l'Éternel fait entendre sa voix, et le héros pousse des cris amers. Ce jour est un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards. Un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées. Zacharie 2:1 : Je levai les yeux et je regardai, et

voici, il y avait un homme tenant dans la main un cordeau pour mesurer. Je dis : où vas-tu ? Et il me dit : je vais mesurer Jérusalem, pour voir de quelle largeur et de quelle longueur elle doit être. Et voici, l'ange qui parlait avec moi s'avança, et un autre ange vint à sa rencontre. Il lui dit : Cours, parle à ce jeune homme, et dis : Jérusalem sera une ville ouverte, à cause de la multitude d'hommes et de bêtes au milieu d'elle. Je serai pour elle, dit l'Éternel, une muraille de feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu d'elle. 209

Fuyez, fuyez du pays du septentrion ! dit l'Éternel. Car je vous ai dispersés aux quatre vents des cieux, dit l'Éternel. 2:10 : Pousse des cris d'allégresse et réjouis-toi, fille de Sion ! Car voici, je viens, et j'habiterai au milieu de toi, dit l'Éternel. Beaucoup de nations s'attacheront à l'Éternel en ce jour-là, et deviendront mon peuple ; j'habiterai au milieu de toi, et tu sauras que l'Éternel des armées m'a envoyé vers toi. L'Éternel possédera Juda comme sa part dans la terre sainte, et il choisira encore Jérusalem. Que toute chair fasse silence devant l'Éternel ! Car il s'est réveillé de sa demeure sainte. 8:20 : Ainsi parle l'Éternel des armées : Il viendra encore des peuples et des habitants d'un grand nombre de villes. Les habitants d'une ville iront à l'autre, en disant : Allons implorer l'Éternel et chercher l'Éternel des armées ! Nous irons aussi ! Et beaucoup de peuples et de nombreuses nations viendront chercher l'Éternel des armées à Jérusalem et implorer l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. 12:1 : Oracle, parole de l'Éternel sur Israël. Ainsi parle l'Éternel, qui a étendu les cieux et fondé la terre, et qui a formé l'esprit de l'homme au dedans de lui : Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour, et aussi pour Juda dans le siège de Jérusalem. En ce jourlà, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris.

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Et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là, dit l'Éternel, je frapperai d'étourdissement tous les chevaux, et de délire ceux qui les monteront ; mais j'aurai les yeux ouverts sur la maison de Juda, quand je frapperai d'aveuglement tous les chevaux des peuples. 12:9 : En ce jour-là, je m'efforcerai de détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d'Hadadrimmon dans la vallée de Meguiddon. Le pays sera dans le deuil, chaque famille séparément. 14:8 : En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, et couleront moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale ; il en sera ainsi été et hiver. L'Éternel sera roi de toute la terre ; en ce jour-là, l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom. Tout le pays deviendra comme la plaine, de Guéba à Rimmon, au midi de Jérusalem ; et Jérusalem sera élevée et restera à sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu'au lieu de la première porte, jusqu'à la porte des angles, et depuis la tour de Hananeel jusqu'aux pressoirs du roi. On habitera dans son sein, et il n'y aura plus d'interdit ; Jérusalem sera en sécurité. 14:16 : Tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles. 211

S'il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. Si la famille d'Égypte ne monte pas, si elle ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur elle ; elle sera frappée de la plaie dont l'Éternel frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles. Ce sera le châtiment de l'Égypte, le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles. En ce jour-là, il sera écrit sur les clochettes des chevaux : Sainteté à L'Éternel ! Et les chaudières dans la maison de l'Éternel seront comme les coupes devant l'autel. Toute chaudière à Jérusalem et dans Juda sera consacrée à l'Éternel des armées ; tous ceux qui offriront des sacrifices viendront et s'en serviront pour cuire les viandes ; et il n'y aura plus de marchands dans la maison de l'Éternel des armées, en ce jour-là. Malachie 4:1 : Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ; le jour qui vient les embrasera, dit l'Éternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes. Vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux d'une étable, et vous foulerez les méchants, car ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, dit l'Éternel des armées.

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APOCALYPSE 20 : 7-15

7. Et quand les mille ans seront achevés, Satan sera délié de sa prison. Et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre ; leur nombre est comme le sable de la mer. Certes, durant le Millénium, la terre sera restaurée et le règne de Dieu et de Christ sera une bénédiction merveilleuse. Toutefois, la nature rebelle de l’homme, nature dans laquelle réside le péché, sera toujours présente chez les brebis et leurs descendants. Ceux-ci connaîtront Dieu, immédiatement, mais aussi, comme le connaissait Caïn par exemple, extérieurement, car n’ayant pas été régénérés dans leur esprit. Lorsque Satan sera délié de sa prison, il sortira pour

égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre… La libération de Satan va être l’occasion de tester les nations du Millénium – qui n’ont jamais connu son influence directe –, de procéder au jugement final de celles-ci et de tous les morts, et ainsi, de changer de dispensation en faisant venir sur la terre la Nouvelle Jérusalem. La mention de Gog et Magog est souvent comprise à la lumière d’Ézéchiel 38:2-3 et 39:1-2. Il est également souvent admis que Gog et Magog y étant référés à Rosch, Méschec et Tubal, lesquels correspondraient à la Russie, Moscou et Tobolsk, désigneraient dès lors forcément la Russie et la Sibérie. Mais Ézéchiel traite du début du Millénium, tandis qu’Apocalypse 20:8 a trait à la fin du Millénium. 213

Apocalypse nous précise d’ailleurs que Satan va séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, ce qui exclut un positionnement géographique limité, même à l’immense Russie. Il semble plutôt que les termes de Gog et Magog se réfèrent à une généralisation géographique (Ma-Gog étant le complément de Gog, les deux rappelant les deux bêtes) où Gog renverrait peut-être à l’est tandis que MaGog désignerait l’ouest, soit, en tous cas, l’ensemble des nations rebelles qui viendront de tous les côtés de la planète contre la ville sainte. 9. Et ils (c’est-à-dire les nations personnifiées par Gog et Magog) montèrent sur l’étendue de la terre, et

encerclèrent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Et le diable, qui les égarait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont aussi la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, pour les âges des âges. Le camp des saints, ici, se réfère aux nés d’en-haut non récompensés pris corporativement, tandis que la ville bien-aimée se rapporte à Jérusalem et donc principalement aux Juifs. Le feu descendra alors du ciel, immédiatement et sans avertissement, puisque nous serons alors dans la dispensation du Millénium, et non plus dans celle de la grâce. Le diable sera jeté dans l’étang de feu et de soufre préparé pour lui et pour ses anges rebelles (Mat. 25:41). Il rejoindra ainsi la bête, le faux prophète et les boucs qui s’y trouveront depuis mille ans (19:20, Mat. 25:41). Les nations qui ne se seront pas jointes à cette rébellion seront conservées autour de la Nouvelle Jérusalem. 214

Les nés d’en-haut non récompensés, mais parvenus à maturité durant cette dispensation du Millénium, seront transférés dans la Nouvelle Jérusalem. Il en sera de même des Juifs parvenus à maturité durant ce Millénium. Dès lors, il ne restera plus à juger que les morts non croyants, les démons, la mort et le séjour des morts… 11a. Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était

assis dessus. Celui qui est assis sur le grand trône blanc est Dieu (Dan. 7:9-10), en Jésus, à qui tout jugement a été remis (Jean 5:22), et qui doit juger – d’abord – les vivants, et – ensuite – les morts (Actes 10:42, 17:31, 2 Tim. 4:1, Rom. 2:16, 1 Pierre 4:17). Il est d’ailleurs probable que les nés d’en-haut l’assisteront (1 Cor. 6:3). Ce jugement va désormais clarifier et purifier l’univers entier. 11b. La terre et le ciel s'enfuirent loin de sa face, et il

ne fut plus trouvé de place pour eux. La terre et le ciel n’ont plus leur place. Ils ne sont pas jugés, ce qui n’aurait pas de sens puisqu’ils ne sont pas responsables de ce que d’autres ont fait en leur sein. Mais ils sont désormais mis au rebut car sont désormais prévus un nouveau ciel et une nouvelle terre (21:1, Héb. 1:10-12, 2 Pi. 3:10). Voilà un moment absolument extraordinaire : la mer a donné les morts qui étaient en elle, puis, avec la terre et le ciel, a été dégagée. Le nouveau ciel et la nouvelle terre ne viendront qu’en 21:1. Ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’agneau (21:27) sont, eux, dans la Nouvelle Jérusalem auprès de Dieu, de sorte que ne reste plus que cette seule scène au grand trône blanc, comme suspendue, où les morts se tiennent alors tous debout devant le trône.

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Mais non à proprement parler sur la mer de verre, puisqu’ils ne peuvent tenir sur celle-ci, mais finissent, au contraire, jetés dans l’étang de feu. 12. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se

tenaient devant le trône. Et des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs œuvres. Le terme se tenaient (ἑστῶτας) se réfère au fait que ces morts viennent d’être ressuscités. C’est aussi à ce moment que se réfère 1 Corinthiens 15:22-24 : Et comme tous meurent en Adam, de même

aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin – c’est-à-dire aussi la résurrection de ceux qui n’appartiennent pas au Christ –, quand il remettra le

royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. 12 b. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est celui de la vie. Tous ceux qui sont jugés voient le livre de leur existence ouvert, afin qu’y apparaissent leurs œuvres (cf. Mat. 12:36). Est également ouvert le livre de la Vie (13:8, 17:8, Luc 10:20), de façon à ce que soit vérifié qu’ils n’y figurent pas, puisqu’alors (mais cette hypothèse est hélas d’école), ils n’auraient pas à être jugés pour la seconde mort. 13. La mer donna les morts qui étaient en elle, la

mort et le séjour des morts donnèrent les morts qui étaient en eux ; et ils furent tous jugé, chacun selon ses œuvres.

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Lorsqu’il est dit que la mer donne les morts qui sont en elle, cela ne se réfère nullement, ainsi qu’il est habituellement admis, à tous les marins et autres malheureux ayant péri en mer. Tous ceux-là, en effet, après avoir été noyés, sont descendus, comme tous les hommes morts, dans la bonne ou la mauvaise section du séjour des morts. Les morts qui sont dans la mer se réfèrent, au contraire, aux démons, c’est-à-dire à toutes les créatures pré-adamiques qui ont été jugées, après la première rébellion de Satan, en Genèse 1:2, et dont la mer et les abîmes sont dès lors la patrie naturelle (cf. Luc 8:31, Job 41:23-24, Jude 6). 14. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans

l'étang de feu. Celui-ci est la seconde mort : l'étang de feu. Et si quelqu’un n’est pas trouvé inscrit dans le livre de vie, il est jeté dans l'étang de feu. Paul l’annonce aussi en 1 Corinthiens 15:26 : Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. Si quelqu’un est jeté dans l’étang de feu parce qu’il n’a pas été trouvé inscrit dans le livre de vie, c’est parce que personne ne peut être trouvé juste quant à ses œuvres. En fait, parce qu’il n’est pas inscrit dans le livre de vie, c’est-à-dire parce qu’il n’a pas cru (Jean 16:9), il est jugé selon ses œuvres ; et c’est à cause de celles-ci qu’il est condamné, et doit alors, non périr, mais être jeté dans l’étang de feu pour y être « tourmenté » jusqu’à accepter son salut.

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APOCALYPSE 21 et 22

Comme pour le Millénium, il n’est pas possible de passer sous silence les chapitres 21 et 22 et l’âge, souvent qualifié d’éternité, qu’ils décrivent et qui succédera au royaume des mille ans. Après l’âge des patriarches, l’âge de la loi, l’âge de la grâce – lui-même subdivisé en plusieurs dispensations, et l’âge du royaume des mille ans, viendra, en effet, l’âge du nouveau ciel et de la nouvelle terre. Cet âge est précisément caractérisé par le fait qu’il n’y aura plus rien de vieux : plus l’ancienne création, plus le vieil homme, plus les choses passées et leurs désagréments, raison pour laquelle l’on sent aussi, en lisant, qu’il s’agit d’une nouvelle sphère. 1. Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ;

car le premier ciel et la première terre s’en sont allés, et la mer n'est plus. Pour établir de nouveaux cieux et une nouvelle terre (Esaïe 66:22), les cieux actuels passeront avec fracas. Enflammés, ils se dissoudront ; les éléments embrasés se fondront, et la terre avec les œuvres qu'elle renferme sera consumée (2 Pie. 3:12-13). La mer, elle, ne sera plus. Elle était en effet regardée négativement pour avoir été un jugement sur le monde pré-adamique. Même si, lors de la re-création, la mer avait été expressément bornée (Gen. 1:9-10, Jér. 5:2), elle restait néanmoins le séjour des démons (cf. Mat. 8:32). Conformément au principe de 1 Corinthiens 15:46, Dieu ne choisira pas et ne conservera pas ce qui est premier mais seulement ce qui est second. 219

2. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la

ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, préparée comme une fiancée parée pour son époux. Beaucoup de nés d’en-haut pensent beaucoup à aller au ciel mais Dieu, lui, veut venir sur la terre. Notre demeure pour l’éternité ne sera pas dans le ciel mais bien sur la terre. Même si la Nouvelle Jérusalem est entièrement céleste, et même fusion du céleste et du terrestre, symbiose du ciel et de la terre, c’est bien sur la terre qu’elle résidera. Encore une fois, en Apocalypse, et comme le principe en était d’ailleurs posé en 1:1, ce qui nous est transmis sont des signes. La Nouvelle Jérusalem est, d’abord et avant tout, un – grand – signe. Elle est, en effet, une entité constituée de la nature et de la vie divine. Le fait que la Nouvelle Jérusalem vienne comme une fiancée pour son époux montre, en effet, que la Nouvelle Jérusalem n’est pas d’abord une ville matérielle, physique mais, avant tout, une personne, et une personne collective : l’Épouse. Dans les écritures hébraïques comme dans les écritures grecques, Dieu compare fréquemment son peuple à une épouse (Es. 54:6, Jér. 3:1, Éz. 16:8, Osée 2:19, 2 Cor. 11:2, Éph. 5:31-32). La Nouvelle Jérusalem est une épouse pour Dieu, pour le combler quant à l’amour. Elle est aussi une demeure (Ex. 29:45-46, Nbr. 5:3, Éz. 43:7, 9, Ps. 68:18, 1 Cor. 3:16-17, 6:19, 2 Cor. 6:16, 1 Tim. 3:15, Héb. 3:6), pour lui donner un repos éternel. En Genèse 2, Dieu a un jardin créé ; en Apocalypse 21, il a une cité édifiée. La création de Genèse a d’ailleurs eu pour véritable but de produire des matériaux permettant d’obtenir cette édification.

220

Sur la terre, tout le monde bâtit une maison de la même façon : en réunissant des matériaux, puis en les assemblant et les agençant. Bien sûr, les matériaux ont beaucoup évolué, mais le procédé de base reste le même. Même les oiseaux, par exemple, rassemblent des brindilles pour les assembler et faire ainsi leur nid. Mais Dieu, lui, a une façon unique de bâtir. Certes, lui aussi a besoin de matériaux, et ces matériaux, c’est nous, des pierres vivantes. Mais, ces matériaux, pour les édifier, Dieu ne les assemble pas et ne les agence pas de l’extérieur ; Dieu se dispense lui-même en eux ! Ainsi, l’Église est l’édification de Dieu (1 Cor. 3:9), et Lui, son bâtisseur (Mat. 16:18). Comme le montre Galates 4, la Nouvelle Jérusalem représente la nouvelle alliance, l’alliance de la grâce. C’est ainsi qu’elle est la mère des nés d’en-haut. Parce qu’elle appelle une dispensation de Dieu dans les nés d’en-haut, laquelle résulte, en définitive, en une édification corporative. De même qu’une mère constitue, en son sein, le bébé en sorte qu’il devienne, au fil des mois, de plus en plus mature, de même, la dispensation de la grâce œuvre en nous afin d’y constituer de plus en plus l’élément de Dieu : Non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu en moi (1 Cor. 15:10). Cette dispensation organique et cette constitution de la vie et de la nature de Dieu en nous aboutira à la fusion en Dieu, ce que traduit une demeure et une édification commune : Dieu en nous, et nous en Lui. Cette unique entité de grâce, de communion et de fusion aura ainsi nom : la Nouvelle Jérusalem.

221

Ainsi, ce n’est pas tant que nous irons dans la Nouvelle Jérusalem ou que nous y entrerons, c’est surtout que nous serons la Nouvelle Jérusalem, celle-ci étant constituée par notre édification individuelle et corporative. Elle nous constitue peu à peu ; nous la constituerons un jour… La Nouvelle Jérusalem est notre mère (Gal. 4:26) ; elle sera un jour l’épouse de l’Agneau. La mère nous constitue peu à peu ; nous constituerons l’épouse un jour… 3. Et j'entendis du trône une grande voix qui disait :

Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il tabernaclera avec eux, et ils seront ses peuples, et Dieu lui-même sera avec eux. La mention : ses peuples et : avec eux (et non parmi eux :μετ’ αὐτῶν) semble radicalement exclure l’interprétation selon laquelle, motif notamment pris de ses fondements, la Nouvelle Jérusalem serait réservée aux Juifs (cf. Gal. 4:26). Même s’il est vrai, toutefois, que des nations, restaurées mais non régénérées, demeureront autour de la Nouvelle Jérusalem. 4. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne

sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses s’en sont allées. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit : C'est advenu ! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Celui qui vaincra héritera de cela ; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin montre que la Nouvelle Jérusalem est la consommation de la grâce, et de l’économie de Dieu. 222

C’est pour cela qu’alors seulement toutes choses sont nouvelles. C’est-à-dire pleinement et seulement selon la vie et la nature de Dieu. Et que seuls ceux qui sont des fils, et pas seulement des enfants, et encore moins seulement des créatures, pourront y avoir part. 9. Et vint un des sept anges qui avaient les sept

coupes pleines des sept dernières plaies, et il me parla, disant : Viens, je te montrerai la fiancée, la femme de l'Agneau. Et il me transporta, en esprit, sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu… Pour la quatrième fois, Jean est trouvé « en esprit » (1:10, 4:2, 17:3). Il l’est pour recevoir une nouvelle vision : d’abord la vision des églises, ensuite la vision de leur contraire, celle du monde et de sa fin, puis la vision de la grande Babylone ; enfin, la vision de son contraire, celle de la Nouvelle Jérusalem. Jean est aussi trouvé sur une haute et grande montagne, pour recevoir la plus haute et la plus grande vision, alors que pour recevoir la vision des sept églises, une île, soit une mise à l’écart, était suffisante. Il s’agit de la plus haute et de la plus grande vision possible car la Nouvelle Jérusalem est la consommation de l’économie de Dieu, la synthèse de Dieu avec l’homme, chef-d’œuvre de Dieu, couronnement pour l’homme.

Un des sept anges qui avaient les sept coupes pleines des sept dernières plaies… Pleines s’accorde non avec les coupes mais avec les anges, de sorte qu’il faudrait plutôt traduire : sept anges qui tenaient les sept coupes, pleins des sept derniers fléaux. Ce qui montre que les derniers fléaux viennent juste de s’achever, et qu’ils ont impressionné…

223

L’un des sept anges portant l’une des coupes de la colère de Dieu avait montré à Jean (17:1) la prostituée, la grande Babylone ; un autre ange porteur d’une des coupes lui montre maintenant l’épouse, la Nouvelle Jérusalem. Tant le jugement de la grande Babylone que les sept plaies sur la terre sont, en effet, in fine, pour l’avènement de la Nouvelle Jérusalem. …ayant la gloire de Dieu. La gloire de Dieu est bien sûr l’expression de la nature de Dieu. Mais elle est aussi la manifestation du fait que Dieu a pu se dispenser dans un matériau qui manifeste et porte alors sa gloire. Nous avons été appelés à cette gloire (1 Cor. 2:7, 1 Pi. 5:10, 1 Thes. 2:12), nous sommes en train d’être transformés en cette gloire (2 Cor. 3:18), nous serons amenés dans cette gloire (Héb. 2:10), pour être, au bout du compte, glorifiés avec le Christ (Rom. 8:17, 30) ; c’est là notre espérance (Col. 1:27). 11. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très

précieuse, comme une pierre de jaspe cristallin. Le jaspe, d’une couleur verte profonde, figure la vie dans toute sa richesse, ses ressources, sa permanence, son conatus. 12. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait

douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël : en partant du levant, trois portes ; au nord, trois portes ; au midi, trois portes ; et au couchant, trois portes. Et la muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'Agneau. Ces fondements sont ceux de la cité qu’attendait Abraham, en Hébreux 11:10, celle qui a de solides

fondements et dont l’architecte et le constructeur est Dieu. 224

Si le fondement de la ville est le Christ (1 Cor. 3:1011), celui de la muraille est les douze apôtres. En Éphésiens 2:20, le fondement est celui des apôtres et des prophètes. Mais, au stade de la Nouvelle Jérusalem, toutes les dispensations auront été accomplies, de sorte qu’il y aura plus besoin de prophétie. En revanche, le fondement des apôtres, c’està-dire de la révélation donnée aux apôtres, demeurera. La mention des apôtres montre également que la Nouvelle Jérusalem est, au moins aussi, composée de nés d’en-haut de la nouvelle alliance. Les portes, sur les quatre côtés, permettent l’accès depuis toutes les directions, c’est-à-dire la possibilité à tous les peuples de la terre d’être à son bénéfice. Il y a douze portes. Le nombre 12, la dispensation de Dieu (3) dans l’homme (4), figure l’économie de Dieu, sa réalisation, son accomplissement. 12 apparaît ainsi douze fois dans les versets qui suivent : 12 portes, 12 anges, 12 tribus (12), 12 fondements, 12 noms, 12 apôtres (14), 12 000 stades (16), 12 × 12 (144) coudées (17), 12 fondements (19-20), 12 portes et 12 perles (21). 15. Celui qui me parlait avait une mesure, un roseau

d'or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. Le roseau est pour mesurer, c’est-à-dire prendre possession (Éz. 40:5, Zach. 2:1-2, Apo. 11:1). Ici, le roseau est d’or, signifiant que tant la mesure que la possession est pleinement divine, sans rien de naturel. Autrement dit, la Nouvelle Jérusalem a passé tous les tests divins ; elle est entièrement en résurrection, et dûment approuvée par Dieu. Comment Dieu voudrait-il d’ailleurs posséder quoi que ce soit qui ne correspondrait pas à sa nature ? 16. Et la ville avait la forme d'un carré, et sa longueur

était égale à sa largeur. 225

Il mesura la ville avec le roseau sur douze mille stades ; sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales. Cela ne signifie pas tant que la Nouvelle Jérusalem serait un cube d’environ 2 220 km d’arrête (puisqu’elle n’est pas d’abord physique et matérielle), mais qu’elle est parfaite, et conforme à la consommation de l’économie de Dieu (12 x 1000)… Elle est un cube, comme l’était avant elle le Saint des saints du tabernacle (Ex. 26:2-8) et celui du temple (1 Rois 6:1), c’est-à-dire d’une forme non naturelle, mais d’une édification complète, parfaite, pleinement aboutie. 17. Il mesura la muraille : cent quarante-quatre

coudées, mesure d'homme, qui est d'ange. Cela ne signifie pas tant que la muraille de la Nouvelle Jérusalem serait d’une hauteur d’environ 72 m, mais qu’elle est conforme à l’aboutissement de l’économie de Dieu (12 x 12)… La mesure d’homme qui est d’ange montre que tout cela est en résurrection – c’est en résurrection que l’homme sera comme l’ange (Mat. 22:30) – : l’humanité amenée en résurrection, le terrestre infusé par le céleste, et amené en lui. 18. Et l’appareillage de la muraille était de jaspe, et

la ville était d'or pur, semblable à du verre pur. La muraille tout en jaspe confère à la Nouvelle Jérusalem une unité esthétique, c’est-à-dire, spirituellement, une expression unifiée et unique de Dieu pour l’éternité. Il n’y a plus de différences. Toutes ont été unifiées dans une expression unique de Dieu. Toutes les pierres de jaspe qui constituent la muraille sont semblables en apparence et en expression car toutes ont été constituées et transformées de la même façon et par la même vie : l’unité organique. 226

La muraille de jaspe est ainsi la séparation et la protection que constitue la sainteté positionnelle et dispositionnelle. 19. Les fondements de la muraille de la ville étaient

ornés de pierres précieuses de toute espèce : le premier fondement était de jaspe, le deuxième de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d'émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine 96, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d'hyacinthe, le douzième d'améthyste. Les pierres précieuses ne sont pas, comme l’or et l’argent, des matériaux simplement créés, mais sont aussi des matériaux transformés, par les pressions de la terre et de l’énergie. Elles figurent ainsi l’œuvre de transformation de l’Esprit dans la créature de Dieu qu’est l’homme. 21. Et les douze portes étaient douze perles ; une à

une, chaque porte était d'une seule perle. Et la rue de la ville était d'or pur, comme du verre transparent. Comment pouvoir entrer par une porte qui est une perle ? Si ce n’est parce que l’on est soi-même devenu perle… Parce que l’œuvre de l’Esprit a fini par enrober de grâce le grain de sable que nous étions dans le côté de Jésus, de sorte que nous lui correspondons alors. En fait, la porte pour entrer, c’est bien d’avoir accepté et reçu ce processus de nacrage de l’Esprit… Désormais, notre marche est alors selon la nature divine, figurée par la rue d’or pur. Mais comment une unique rue d’or pur peut-elle alors desservir toutes les douze portes ? 96

Jaspe, sardoine et émeraude apparaissaient déjà, en 4:3, s’agissant de Dieu sur son trône. 227

Parce qu’elle descend du trône en spirale pour desservir ainsi toutes ces portes, comme cela nous sera confirmé plus tard par le fleuve et l’arbre de vie. La Nouvelle Jérusalem est ainsi constituée de trois catégories de matériaux précieux figurant le Père, le Fils et l’Esprit : la cité elle-même et sa rue sont d’or pur, soit l’élément et la nature de Dieu ; les perles renvoient à la mort du Fils qui a libéré la vie de résurrection qui nous revêt, nous enrobe, nous pénètre ; les murs de la ville et ses fondations sont constitués de pierres précieuses figurant l’œuvre de transformation de l’Esprit, en nous. En Genèse 2:11-12, ces trois types de matériaux nous étaient déjà révélés isolément. Maintenant, ils ne sont plus isolés mais constitués en une magnifique édification spirituelle, aussi bien qu’une ville « matérielle ». 22. Et je ne vis pas de temple en elle ; car le Seigneur

Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l'Agneau. Ici le terme temple (ναὸς) se réfère aux Saints des saints. Ainsi, la ville entière est le Saint des saints contenant Dieu, et que Dieu non seulement habite, mais aussi constitue. 23. Et la ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune

pour l'éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l'Agneau est son chandelier. De même que Dieu et l’Agneau sont le temple ; de même, Dieu est la gloire dans le chandelier qu’est l’Agneau. Dieu et l’Agneau sont un, et ils ne font qu’un, parce que l’Agneau est Dieu lui-même en tant que l’Agneau, Dieu dans l’Agneau, Dieu. 24. Et les nations marcheront à sa lumière, et les rois

de la terre y portent leur gloire. Ses portes ne fermeront pas le jour, car là il n'y aura pas de nuit.

228

Et ils porteront la gloire et l'honneur des nations en elle. Et jamais il n'entrera en elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge ; sinon ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l'Agneau. Les nations seront constituées par les brebis et leurs descendants. Leurs rois apporteront leur gloire à la Nouvelle Jérusalem, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils y entreront… Avec les sixième et septième trompettes, une part substantielle des habitants de la terre sera décédée. Ceux qui resteront seront jugés par le Christ à son trône de gloire, se trouvant alors répartis entre les boucs et les brebis (Mat. 3:12, 25:31-46). Les boucs iront dans l’étang de feu, tandis que les brebis rejoindront la partie terrestre du millenium dont elles formeront en quelque sorte les citoyens, tandis que les saints vainqueurs y régneront (20:6), et que le reste d’Israël officiera comme sacrificateurs (Zach. 8:20-23). 22:1. Et il me montra un fleuve d'eau de vie, limpide

comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. Ce fleuve d’eau de la vie est la consommation des fleuves de Genèse 2:10-14, Psaume 46:4 et Ézéchiel 47:5-9. L’eau de la vie est la consommation de l’eau qui coula du rocher frappé d’Exode 17:6 et Nombres 20:11, celle qui s’épancha du côté de Jésus à la croix en Jean 19:34. C’est également l’accomplissement des paroles de Jésus en Jean 4:14 : Mais celui qui boira de l'eau que je

lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

229

Et de celles en Jean 7:38 : Celui qui croit en moi, des

fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Le fleuve d’eau de la vie figure l’Esprit qui découle de Dieu et de l’Agneau. Il est la consommation des sept esprits qui ont maintenant accompli leur mission. La mention du trône de Dieu et de l’Agneau montre qu’il n’y a qu’un seul trône pour les deux, marquant ainsi fortement que les deux sont un : Dieu, dans l’Agneau ; Dieu lui-même en tant que l’Agneau, comme, en 21:23, Dieu était la gloire dans le flambeau qu’était l’Agneau. 2. Au milieu de la rue de la ville et de part et d’autre

du fleuve, un arbre de vie produisait douze fruits, rendant son fruit chaque mois, et ses feuilles servaient à la guérison des nations. On avait vu, en 21:21, que l’unique rue d’or pur pouvait desservir les douze portes parce qu’elle descendait du trône en spirale. Le fleuve qui est au milieu de la rue déroule donc son cours également en spirale, de sorte que la rue se retrouve constituer les deux rives du fleuve. 97 L’arbre de la vie, tel une vigne , déroule alors, de la même façon, ses ceps de part et d’autre du fleuve. Un arbre de vie… rendant son fruit chaque mois. Une telle mention permet de corriger la première impression laissée par le verset 21:23 : La ville n'a

besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer ; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. 97

La vigne, arbre « horizontal », déjà visiblement offert à Adam et Ève (et à leur taille), dans le jardin d'Éden… cf. Esaïe 16:8b :

Les ceps de la vigne de Sibma s’étendaient jusqu’à Jaezer, erraient dans le désert : les rameaux se prolongeaient et allaient au-delà de la mer... 230

À première lecture, en effet, on aurait plutôt pensé que, durant l’âge de la Nouvelle Jérusalem, il n’y aurait plus de soleil ni de lune. Mais, en réalité, le fait que l’arbre de la vie rende son fruit chaque mois montre que la lune sera toujours là, même s’il s’agira d’une nouvelle lune dans le nouveau ciel. Idem pour le soleil, le verset 5 disant seulement que la lumière du soleil sera inutile car Dieu lui-même éclairera, pas qu’il n’y aura plus de soleil… On peut d’ailleurs penser que si la lune, et a fortiori le soleil, n’existaient plus dans l’âge de la Nouvelle Jérusalem, cela nous aurait été mentionné à l’instar de la disparition de la mer. Dans la Nouvelle Jérusalem, les nations seront les mêmes que durant le Millenium, c’est-à-dire les brebis de Matthieu 25 et leurs descendants, sauf, évidemment, celles qui se seront rebellées en 20:8. Durant l’âge du Millenium, le reste d’Israël leur servait de prêtres pour venir à Dieu (Zach. 8:20-23), dans l’âge de la Nouvelle Jérusalem, elles auront directement accès à l’arbre de vie, et, plus exactement, aux feuilles de celui-ci. Ainsi, elles ne connaîtront plus la mort (21:4), et leurs rois amèneront leur gloire à la Nouvelle Jérusalem (21:24). 3. Et il n'y aura plus de malédiction. Et le trône de

Dieu et de l'Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs lui rendront un culte et verront sa face. Évidemment, le culte ne sera pas rendu au trône mais à Dieu et à l’Agneau. Mais le texte dit bien : Lui rendront un culte, montrant ainsi que Dieu et l’Agneau ne forment qu’un. Les nés d’en haut seront un seul esprit avec Dieu luimême, demeureront dans sa présence et sa réalité, connaîtront la fusion en Lui. C’est ce que signifie la mention du verset 5 : Et ils régneront. 231

4. Et son nom sera sur leurs fronts. Et non : leur nom ; encore moins : leurs noms. 5. Il n'y aura plus de nuit ; et ils n'auront besoin ni de

lumière de chandelier ni de lumière de soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera. Et ils régneront pour les âges des âges. Dans le Millénium, la lumière du soleil et de la lune aura été intensifiée (Esaïe 30:26), mais, dans la Nouvelle Jérusalem, c’est Dieu lui-même qui sera la lumière. 6. Et il me dit : Ces paroles sont fidèles et véritables ;

et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Et voici, je viens bientôt. 98 Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! Est à nouveau réaffirmé le rôle du livre de l’Apocalypse : nous montrer ce qui doit advenir. Se contenter de dire que ce livre est là pour nous consoler ou pour montrer le triomphe du bien sur le mal est donc insuffisant ; nous devons nous ouvrir à savoir ce que seront la fin des temps, leur séquence et leur contenu au moins général, parce que telle est bien la volonté de Dieu… 8. C'est moi Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et

quand j'entendis et vis, je tombai pour me prosterner aux pieds de l'ange qui me les montrait. Mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Prosterne-toi devant Dieu. Et il me dit : Ne scelle pas les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche.

98

Mentionné trois fois : 22:7, 12 et 20. 232

Et aussi réaffirmé le fait que la prophétie de ce livre n’est pas scellée, de sorte que nous sommes bien appelés à en recevoir le contenu. Le temps de l’accomplissement est proche parce que tout cela devait, en tout cas aurait pu, se passer dès l’époque romaine. 11. Que celui qui est injuste commette encore

l’injustice, que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre. Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Jésus est le premier car personne n’est avant lui ; il est le dernier car personne n’est après lui. Il est le commencement car il est à l’instigation de toutes choses ; il est la fin car il est la consommation de toutes choses. Puis est encore donné un appel à être vainqueur, le dernier, pris sous l’angle principal de la récompense à obtenir. 12. Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre. On entend souvent dire dans les milieux chrétiens que notre espérance est le retour de Jésus ou encore notre résurrection. Ces aspects sont certes magnifiques, mais ne sont pas une espérance ; ils sont une certitude : Jésus reviendra et nous serons ressuscités (ou transfigurés). Notre seule et véritable espérance, c’est d’être trouvé vainqueur, c’est d’être récompensé, à ce moment-là. Toute la bible en atteste :

Et les hommes diront alors : Oui, il est une récompense pour le juste ; oui, il est un Dieu qui juge sur la terre. (Ps. 58:11). 233

Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux. (Mat. 5:11-12).

Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut. (Luc 6:35). Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. (1 Cor. 3:8). Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. (1 Cor. 3:14). Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. (2 Jean 8). Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui. (1 Jean 2:28) Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. (Gal. 6:7-9). Cela n’a pas changé dans notre dispensation du Nouvel Homme, ainsi que le montre Colossiens 3:24 :

Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l'héritage. 234

Notre récompense ne sera plus le royaume terrestre qui devait venir, mais le royaume céleste, soit la partie céleste du royaume (1 Pi. 1:4, 2 Tim. 4:18), qui viendra pour mille ans. C’est pour cela que notre espérance nous est réservée dans les cieux (Col. 1:5), et que Paul qui, en 2 Timothée, a l’assurance d’être trouvé vainqueur (4 :8), s’écrie alors : Le Seigneur me délivrera de toute œuvre

mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste (4:18). Ma récompense est avec moi, ne signifie pas, pratiquement, que le Seigneur viendra avec une certaine récompense pour nous donner celle-ci, mais que le Seigneur lui-même est la récompense ; que la récompense est d’avoir le Seigneur, sa présence, sa réalité, sa gloire, la fusion en lui. 99 14. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin

d'avoir droit à l'arbre de la vie, et d'entrer par les portes dans la ville ! Dehors les chiens, les mages, les prostitués, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge ! La référence à la robe concerne, comme on l’a déjà vu, la première robe, celle du salut initial, laquelle doit être maintenue toujours propre et belle, de façon à pouvoir recevoir sur elle la seconde robe, celle consacrant le salut continu, le salut complet, le plein salut, c’est-à-dire l’œuvre de transformation de l’Esprit, figurée par la perle, laquelle perle forme précisément la porte permettant d’entrer dans la Nouvelle Jérusalem…

99

C’est là la dernière des sept béatitudes d’Apocalypse :

Heureux celui qui… ou Heureux ceux qui : 1:3, 14:13, 16:15, 19:9, 20:6, 22:7 et 22:14. 235

16. Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous

attester ces choses sur les églises. Je suis la racine et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. Jésus est la racine et la postérité de David, comme il essayait de le faire réaliser aux pharisiens, en Matthieu 22:41-45. Il est la racine de David car il est Dieu ; il est sa postérité car il est homme. L’étoile brillante du matin car il est Dieu qui vient prendre possession de son règne ; l’homme, issu de David, car il vient chercher son épousée. 17. Et l'Esprit et l’épousée disent : Viens ! Et que

celui qui entend dise : Viens ! Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l'eau de vie, gratuitement. Aux chapitres 2 et 3, c’est l’Esprit qui parlait aux églises. Maintenant, au chapitre 22, à la fin du livre de l’Apocalypse, c’est l’Esprit et l’épousée qui parlent d’une même voix, montrant ainsi que l’Église, édifiée par les vainqueurs formant l’épousée, est devenue une avec l’Esprit. 18. Je déclare à quiconque entend les paroles de la

prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu ajoutera sur lui les plaies décrites dans ce livre ; et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. Voilà une mention qui, à l’évidence, avait pour objet, et a probablement eu pour effet, de sauvegarder l’intégrité et l’intégralité du livre de l’Apocalypse, même si des dérives de toutes sortent, notamment chez les non-nés d’en-haut, ont pu être observées.

236

Elle marque aussi, encore une fois, que ce livre est bien une prophétie, de sorte qu’il concerne, et même concernait, le futur : d’abord un futur proche, puis un futur éloigné de près de 2 000 ans. Il ne s’agit donc, en aucune façon, d’un écrit simplement compilatoire et seulement revanchard de la défaite juive de 70… 20. Celui qui déclare ces choses dit : Oui, je viens

bientôt. Amen ! Viens, Seigneur 100 Jésus ! La grâce du Seigneur Jésus est avec tous ! On l’a dit, l’objet de l’Apocalypse est de nous donner la vision, le dévoilement, des temps de la fin. Il s’agit, en effet, de nous détacher des vanités terrestres, de nous appeler systématiquement à être vainqueur (2:7, 11, 17, 26-28 ; 3:5, 12, 20-21), de nous faire réaliser qu’il existe deux camps antagonistes, et en guerre… Tous les chrétiens, en tout cas au départ, veulent la même chose : Dieu et le monde, Dieu qui bénit leur monde. Être béni par Dieu, de façon à avoir une belle carrière et une belle villa, une belle femme et de beaux enfants, une belle voiture et une belle piscine… Au départ, nous ne réalisons pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu (Jcq 4:4) et que le monde entier gît sous la puissance du malin (1 Jean 5:19). Tout cela semble si proche et si conciliable. Mais, en fait, il s’agit de deux voies qui s’orientent chacune de leur côté, de sorte que, 200 km plus loin, elles sont totalement séparées, éloignées, opposées. L’objet de l’Apocalypse est de nous transporter 200 km plus loin pour que nous puissions pleinement le réaliser, et choisir ainsi notre camp, en connaissance de cause, franchement, et sans retour. 100

C'est-à-dire : « Maranatha » (1 Cor. 16:22). 237

Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. 2 Pierre 3:13

Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. On ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l'esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans l'allégresse à cause de ce que je vais créer ; car je vais créer Jérusalem pour l'allégresse, et son peuple pour la joie. Esaïe 65:17-18

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Quelques clés pour prévoir

L’Apocalypse a toujours suscité des prédictions quant à l’époque de la fin des temps. Des prédictions… fausses évidemment : 1420 pour les Hussites, 1843 / 1844 pour les Adventistes, 1890 pour Joseph Smith et les Mormons, 1942 puis 1975 puis 1994 pour les Témoins de Jéhovah, 1999 pour les Rose-Croix (ARC) et Paco Rabanne, 2012 pour le calendrier maya repris par le New Age, 2013 pour le révérend Moon, 2014 pour la Kabbale, 2015 pour Nostradamus etc. Il est aussi annoncé 2022 par certaines obédiences maçonniques, et 2060 par Isaac Newton (rose-croix). En 2012, l’historien Luc Mary établissait que la fin du monde avait déjà été annoncée 182 fois. Et, bien sûr, cela ne s’est pas arrêté depuis… Nul ne connaît les temps avec exactitude. Au demeurant, en Matthieu 24:36, Jésus dit à ses disciples :

Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Néanmoins, sans verser dans l’auto-prédiction, que peut-on dire d’un peu sérieux et de sage s’agissant de situer ces temps de la fin ? On peut, tout d’abord, indiquer les conditions pour que la grande tribulation puisse intervenir. En réalité, il n’y en a que trois. Et deux sont déjà réunies : il fallait en effet que les enfants d’Israël reviennent en Israël (la parabole du figuier, Mat. 24:3233, Marc 13:28-29, Luc 21:29-31), ce qui a commencé dès 1948 ; et que Jérusalem redevienne la capitale d’Israël (Luc 21:24), ce qui est le cas depuis 1967.

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Il est souvent enseigné qu’il faudrait également que le temple de Jérusalem ait été rebâti. Certes, il faudra que ce temple ait été rebâti pour que l’Antichrist puisse le souiller et s’y proclamer lui-même Dieu (2 Thes. 2 :4). Mais cette condition devra être satisfaite pour la grande tribulation, soit pour la seconde période de trois ans et demi, pas nécessairement pour la première… Il semble, au contraire, que le temple sera rebâti, parce que l’alliance de sept ans aura été signée entre le « bon » Antichrist et Israël. Et c’est précisément parce qu’Israël pourra enfin dire : « Paix et sûreté » qu’elle entreprendra la reconstruction du temple. Elle sera probablement très rapide : d’une part parce que les Israéliens en ont déjà les plans, établis sur la base du texte d’Ézéchiel ; d’autre part parce que, sans temple, il n’y a toujours pas de véritable Yom Kippour, pas de propitiation ni de pardon des péchés pour les Juifs… La troisième condition est précisément cette alliance de sept ans que le « bon » Antichrist passera avec Israël (Dan. 9:27, 1 Thes. 5:3). Il y aura, en effet, la grande tribulation parce que l’Antichrist remontera de l’abîme avec l’esprit de Néron, et rompra alors unilatéralement l’alliance de sept ans passée avec Israël, et persécutera les croyants. Cette remontée de l’abîme sera possible parce que Satan et ses forces auront été expulsés du ciel sur la terre (et dans l’abîme). Et ils l’auront été (au septième sceau) parce que les prémices auront été préalablement enlevées au trône (au sixième sceau). Ces vainqueurs auront été enlevés parce qu’il en aura été trouvé 144 000 de mûrs, de matures.

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A partir du moment où l’alliance de sept ans est signée, le sens des choses est que, dès que Dieu aura 144 000 prémices de prêtes, le sixième sceau soit ouvert. On voit mal pourquoi Dieu temporiserait… En Lévitique, dès que la gerbe est mûre, elle est apportée au temple. Sans délai. C’est aussi le principe énoncé en Marc 4:29 : Dès que le fruit est mûr, on y met

la faucille, car la moisson est là.… Même si les textes ne donnent pas expressément ou explicitement de date, la prochaine étape – ou la prochaine condition –, sera donc la signature d’une alliance de sept ans entre le « bon » Antichrist et Israël. A partir de ce moment-là, il ne nous restera plus que moins de trois ans et demi pour être trouvés mûrs, matures et vainqueurs ; en tout cas, si nous voulons faire partie des prémices, et éviter ainsi la grande tribulation... Après, il nous restera, en seconde chance, environ vingt et un mois pour parvenir à maturité, mais durant la grande tribulation, et avant que ne retentisse la septième trompette, et que tous les nés d’en-haut soient alors enlevés à la rencontre du Seigneur dans les airs. Dès lors, cette seconde chance sera au prix du passage par la grande tribulation, plus précisément de sa première partie, soit ses cinquièmes et sixièmes trompettes seulement (les deux premiers malheurs). On se souvient d’Apocalypse 9:15 : Et les quatre

anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année… et qu’il s’agissait, en réalité, de l’expression d’une durée de 13 mois. Le second malheur, soit la sixième trompette, durerait donc 13 mois. Or, le premier malheur, soit la cinquième trompette, avait, lui, une durée explicite de 5 mois (9:5, 9:10). 243

Ainsi, au moins 18 mois de la grande tribulation se seraient déjà écoulés, voire probablement un peu plus dès lors que le deuxième malheur ne succèdera pas 101 forcément immédiatement au premier. Nous en serions donc à environ 20 ou 21 mois des 42 mois de la grande tribulation (11:2, 13:5), de sorte que le troisième malheur, soit la septième trompette, durerait environ 21 mois également… Cette coupure des trois ans et demi de la grande tribulation aux environs de son milieu – entre les deux premières trompettes que connaîtra la majorité des nés d’en-haut vivants, et la dernière trompette et ses sept coupes auxquelles les nés d’en-haut échapperont –, semble d’ailleurs confortée par Matthieu 25:6 lequel, s’agissant des vierges, emploie l’expression : Au milieu de la nuit (Μέσης δὲ νυκτὸς)… Bien sûr, une première lecture donne à penser qu’il s’agit du cours de la nuit durant laquelle les vierges dorment. Mais l’on voit rapidement qu’en réalité, ces vierges ne dorment pas, et encore moins pour une nuit, mais qu’elles sont, au contraire, décédées (Jean 11:13, 1 Thes. 4:13) et ce, jusqu’à la résurrection d’entre les morts. Dès lors, ce milieu de la nuit se rapporte, en réalité, au milieu de la grande tribulation. Visiblement, il s’agit même véritablement du milieu temporel et calendaire de celle-ci. Certes, cela ne signifie pas nécessairement 21 mois précis, mais cela n’est pas non plus exclu et, visiblement, s’en approche même…

101

Alors que, visiblement, le troisième malheur succèdera rapidement au deuxième (11:14). 244

Il existe une autre donnée biblique venant préciser la datation de ces événements : celle de la fête des trompettes de Lévitique 23. La fête des Trompettes représente l’appel par Dieu de son peuple terrestre dispersé. C’est un appel au retour et à l’unité. Ce sera aussi l’appel final lorsque Dieu viendra rechercher, réunir et prendre avec lui son peuple céleste (Mat. 24:31, Esaïe 27:13, Ps. 81:3). C’est la figure de la septième trompette. La fête des Trompettes a lieu le premier jour du septième mois ; elle correspond donc au commencement de la seconde moitié de l’année. Les premières fêtes correspondaient au premier stade de l’avancement de Dieu avec son peuple : la rédemption, la résurrection, l’effusion de l’Esprit. Avec les fêtes du septième mois, l’on a la seconde partie de cet avancement. Et entre les deux groupes de fêtes, se déroule un intervalle qui correspond à l’âge de l’Église. Avec la Pentecôte, l’Église a été constituée dispositionnellement ; avec le second groupe de fêtes, celui du septième mois, le peuple de Dieu – l’Église et le peuple juif – va être rassemblé pour connaître la réalité du royaume de Dieu, le Millénium. Une longue durée séparait la Pentecôte des Trompettes, au septième mois. De même, le rassemblement d’Israël surviendra longtemps après la descente du Saint-Esprit. Ainsi, la réalité de la fête des Trompettes n’interviendra qu’au retour du Seigneur.

Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, publié au son des trompettes. Étonnamment, il n’est pas dit ce que la fête des Trompettes est censée célébrer.

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Mais ces trompettes sont évidemment un type des sept trompettes d’Apocalypse, et la référence au temps de la fin est manifeste : Il enverra ses anges avec la

trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre (Mat. 24:31). Le rassemblement d’Israël dispersé interviendra quand l’ère de l’Église, l’ère de la Pentecôte, aura pris fin (Esaïe 27:12-13). En ce jour, on sonnera de la grande trompette, et alors ceux qui étaient exilés reviendront (Joël 2:1-15). En Matthieu 24:36, Jésus dit à ses disciples : Pour ce

qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Ce n’est pas un hasard car la problématique est la même que celle relative à la fête des Trompettes. Toutes les fêtes ont, en effet, des dates faciles à ème appréhender pratiquement : la Pâque le 14 jour et les Pains sans levain à compter du 15. Les Prémices, le lendemain du sabbat qui suit la coupe de la gerbe. La Pentecôte, 50 jours après. Le jour de la Propitiation, le ème 10 jour du septième mois. La fête des Tabernacles, le ème 15 jour du même mois. La fête des trompettes est, elle, moins simple à mettre en œuvre pratiquement car elle a lieu le premier jour du mois. Or, le mois juif est lunaire, et commence donc avec la nouvelle lune. Il faut donc guetter celle-ci, d’où aussi les trompettes pour alerter la population – et d’abord les autorités religieuses –. La fête des Trompettes n’est donc pas prévisible aisément de sorte qu’elle est de nature à surprendre son monde.

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En règle générale, cette fête des Trompettes, Rosh Hashana, se situe dans la période allant du 20 septembre au 5 octobre de l’année grégorienne. Elle est ainsi prévue, par le rabbinat, aux dates suivantes : en 2017 : le 21 septembre, en 2018 : le 10 septembre, en 2019 : le 30 septembre, en 2024 : le 3 octobre etc. Or, quand Jésus dit : Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, il emploie une expression hébraïque renvoyant à la fête des Trompettes, et fait donc aussi référence à ce moment où les trompettes de la fin du temps résonneront pour rassembler le peuple de Dieu. Bien sûr, son propos peut s’entendre lato sensu pour signifier une ignorance totale. Mais il peut aussi être regardé stricto sensu, auquel cas on relèvera que Jésus ne dit pas, par exemple, que personne ne connaît le mois ou la période de l’année considérée, et pour cause… Nous ignorons bien sûr l’année où cette septième trompette sonnera. Comme pour la fête des Trompettes, nous seront surpris par le jour et l’heure. En revanche, Dieu respectant toujours sa Parole, et Jésus accomplissant toujours les prophéties, on peut tabler sur le fait que ces événements futurs arriveront bien, à l’automne, dans la période visée ci-dessus, et peut-être même, si le calendrier du rabbinat est exact, le jour prévu par celui-ci pour la fête de Rosh Hashana ! A rebours, si la septième trompette doit retentir fin septembre / début octobre, cela signifie que la cinquième trompette, soit le début de la grande tribulation, aura retenti environ 21 mois auparavant, soit début janvier de l’année précédente voire fin décembre de l’année d’avant.

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Les prémices auront été enlevées au trône préalablement, – vers décembre ? –, et le lendemain du sabbat – qui suit la coupe de la gerbe – donc un 102 dimanche…? L’alliance des sept ans aurait dès lors peut-être été signée un peu moins de trois ans et demi plus tôt (juin / juillet ?), puisque la grande tribulation ne court que de la rupture de l’alliance et non de l’enlèvement des prémices qui la précèdera… En toute hypothèse, la venue de Jésus sera pour la fin de la vie de chacun, soit qu’elle advienne de notre vivant, soit que nous décédions, auquel cas, après notre 103 passage dans la bonne partie du séjour des morts où nous « dormirons » comme les vierges (1 Thes. 4:13, 5:10, 1 Cor. 15:18, 20), donc sans conscience du temps (Ps. 6:6), nous serons réveillés et ressuscités, à la dernière trompette (1 Cor. 15:51), de sorte que, pour nous, la venue de Jésus interviendra, dans les deux cas, à la fin de notre vie… Il nous est dès lors donné tout le sens de notre existence terrestre : nous préparer en étant trouvés dans le Christ (Phi. 3:9), en demeurant en lui (Jean 15:4), en marchant en lui (Col. 2:6), pour être trouvés mûrs, matures et vainqueurs à son retour, et pouvoir ainsi recevoir la récompense. 102

Il semble que lorsque Jésus dit : Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait (Mat. 24 :36), il se réfère au jour de sa venue (cf. 24:42 : Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra), de sorte que le jour de l’enlèvement des prémices et celui de la septième trompette ne serait pas, eux, nécessairement voués à nous rester inconnus… 103 Car Nous ne verrons en aucun cas la mort (et non le décès) jusqu’à l’âge… (Jean 5:24, 8:51, 10:28, 11:26...). 248

Et participer à ses noces, en tant que son Épousée, puis régner ainsi avec lui durant les mille ans dans ce qui sera la Nouvelle Jérusalem. Nouvelle Jérusalem qui descendra des cieux seulement à la fin du Millénium pour accueillir le reste des sauvés, parvenus à maturité durant celui-ci, et formant ainsi alors l’Épouse. Dès lors, l’essentiel n’est pas tant de connaître la date exacte du jour de l’examen final que d’être véritablement prêt pour ledit examen, et sa récompense ou non… Notre véritable espérance est, en effet, d’être trouvé vainqueur à son retour, et d’être alors récompensé…

Celui qui vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils (21:7).

Aussi vrai que je suis vivant, toute la terre sera remplie de la gloire de l'Éternel ! (Nombres 14:21)

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HÉNOCH

Un mot sur Hénoch car, dans la Bible, Hénoch est l’ante-type des prémices. La Genèse montre, en effet, indirectement qu’Hénoch va commencer par avoir une réalisation spirituelle : Hénoch, âgé de soixante-cinq ans, engendra Metuschélah (5:21). Car c’est après la naissance de son fils Metuschélah, qu’Hénoch va commencer à marcher avec Dieu (5:24). C’est très précis ; cela montre qu’il y a vraiment eu un avant et un après. Ce n’est évidemment pas simplement parce qu’Hénoch a eu un enfant, mais le nom de Metuschélah est signifiant ; littéralement, il veut dire : « Quand mort, ça arrive ». C’est-à-dire que, quand Metuschélah mourra, cela arrivera. Ce qui arrivera, et qui ne va pas forcément de soi pour nous, se réfère au jugement. Et ce jugement qui va venir, sera, en réalité, à l’époque, le déluge, la fin du monde d’alors. Hénoch reçoit donc la révélation que lorsque son fils mourra, le jugement arrivera. Hénoch sait, à partir de ce moment-là, qu’il va y avoir un jugement, que le compte à rebours a commencé, qu’il va falloir, un jour, rendre compte à Dieu. Autrement dit, que ce n’est pas un match amical, que cela compte. Vraiment. En outre, rien ne lui dit, même si ce n’est pas la norme, que Metuschélah ne va pas décéder avant lui, d’accident ou de maladie par exemple. Dès lors, la marche d’Hénoch va changer. 5:22. Hénoch, après la naissance de Metuschélah,

marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 251

Tous les jours d'Hénoch furent de trois cent soixantecinq ans. Hénoch marcha avec Dieu ; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit. Hénoch est le premier à marcher avec Dieu. En raison de sa marche et de son enlèvement avant la mort, il est un type des vainqueurs, plus particulièrement des prémices ! Hénoch… ne fut plus, parce que Dieu le prit (5:24). Hénoch a en effet marché avec Dieu, et pratiqué d’être un seul esprit avec Dieu (1 Cor. 6:17). À tel point, qu’au bout de ces 300 ans, Dieu l’enlève !

C'est par la foi qu'Hénoch fut enlevé pour qu'il ne voie point la mort, et il ne parût plus parce que Dieu l'avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu'il était agréable à Dieu (Héb.11:5). Le nom de Metuschélah signifiant : « Quand mort, ça arrive ; à sa mort, le jugement arrive », faisons donc les comptes : 25. Metuschélah, âgé de 187 ans, engendra Lémec.

Metuschélah vécut, après la naissance de Lémec, 782 ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les jours de Metuschélah furent de 969 ans ; puis il mourut. Lémec, âgé de 182 ans, engendra un fils. Il lui donna le nom de Noé, en disant : Celui-ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que l'Éternel a maudite. Lémec vécut, après la naissance de Noé, 595 ans ; et il engendra des fils et des filles. Retenons deux éléments : • d’une part, Metuschélah meurt à 969 ans (5:27). • d’autre part, la séquence à partir de la naissance de Metuschélah est la suivante : Metuschélah, âgé de 187 ans, engendre Lémec (5:25) ; nous en sommes alors à + 187. 252

Puis, Lémec, âgé de 182 ans, engendre Noé (5:28) ; nous en sommes alors à 187 + 182 = + 369 ans. Or, Genèse 7:11 dira expressément : L’an six cents

de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour là, toutes les sources du grand abîme jaillirent et les écluses des cieux s’ouvrirent… Le déluge arrivant lorsque Noé est âgé de 600 ans ; nous en sommes donc alors à 187 + 182 + 600 = 969 ans ! C’est donc bien quand Metuschélah meurt à 969 ans que le déluge (le jugement) arrive ; la prophétie s’est effectivement réalisée ! C’est donc bien une réalisation, une révélation, une apocalypse qu’a reçue Hénoch, de sorte qu’il a dénommé son fils en suite de celle-ci. Jude 14-15 dit : C'est aussi pour eux qu'Hénoch, le

septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur vient avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies. Bien sûr, il y a un télescopage entre le déluge pour bientôt et le jugement pour plus tard. Un peu comme la confusion entre les deux venues de Jésus : celle en humilité, et celle en gloire plus tard. Mais cette révélation a porté Hénoch toute sa vie, et l’a poussé à marcher avec le Dieu qui, un jour, le jugera. Metuschélah, lui, est un ante-type du Christ, sous l’aspect que, quand le fils meurt, vient alors le jugement. Effectivement, c’est quand le Fils (le vrai : le fils de Dieu) est mort à la croix, que le jugement est déjà venu (Jean 12:31). 253

Et si Metuschélah vit si vieux, c’est qu’il faut attendre que l’arche soit prête. De même, il faut que l’Église édifiée soit prête pour que le Christ revienne… Évidemment, Hénoch ne savait pas tout cela, mais il a eu une révélation et l’a saisie, et elle a impacté sa vie. La révélation d’en-haut a été pour lui une réalisation qui l’a conduit à marcher avec Dieu, donc à être agréable à Dieu au point que Dieu le prenne. Hénoch est un type des vainqueurs et surtout, un modèle pour nous.

C'est par la foi qu'Hénoch fut enlevé pour qu'il ne voie point la mort, et il ne parut plus parce que Dieu l'avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu'il était agréable à Dieu. Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. (Héb. 11:5-6). Ce n’est pas juste que quand son fils va mourir, le jugement va venir, mais c’est aussi qu’il faut qu’Hénoch vive par la foi, c’est-à-dire par la réalité de Dieu en lui, en sorte qu’il soit même trouvé en Lui. Hénoch a pratiqué de rester un avec Dieu, de le vivre, de demeurer. Il a aussi cru que Dieu est le rémunérateur de ceux qui le recherchent. C’est-à-dire qu’une récompense s’attache à cette recherche : la récompense des vainqueurs, de ceux qui, comme lui, auront marché avec Dieu. Dieu, par le livre de l’Apocalypse, nous donne aussi la révélation que le monde d’aujourd’hui va finir, qu’un jugement va venir, qu’une récompense est en jeu. À nous d’être prêts…

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TEXTES « APOCALYPTIQUES »

Marc 13:1 : Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit : Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions ! Jésus lui répondit : Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s'assit sur la montagne des Oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s'accomplir ? Jésus se mit alors à leur dire : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines. Ce ne sera que le commencement des douleurs. Prenez garde à vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues ; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et devant des rois, à cause de moi, pour leur servir de témoignage. Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations. Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même ; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit-Saint.

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Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, -alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n'entre pas pour prendre quelque chose dans sa maison; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que ces choses n'arrivent pas en hiver. Car la détresse, en ces jours, sera telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais. Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé ; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a choisis. Si quelqu'un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible. Soyez sur vos gardes : je vous ai tout annoncé d'avance. Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire. Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel. Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. 256

Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez quand ce temps viendra. Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. Luc 12:45 : Mais, si ce serviteur dit en lui-même : Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les infidèles. Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié.

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17:22 : Et Jésus dit aux disciples : des jours viendront

où vous désirerez voir un des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez point. On vous dira: Il est ici, il est là. N'allez pas, ne courez pas après. Car, comme l'éclair resplendit et brille d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour. Mais il faut auparavant qu'il souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté par cette génération. Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; le déluge vint, et les fit tous périr. Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de souffre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l'homme paraîtra. En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot. Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera. Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l'une sera prise et l'autre laissée ; de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. De deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé. Les disciples lui dirent : Où sera-ce, Seigneur ? Et il répondit : Où sera le corps, là s'assembleront les vautours. 20:35 : Mais ceux qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. 258

Car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. 21:5 : Comme quelques-uns parlaient des belles pierres et des offrandes qui faisaient l'ornement du temple, Jésus dit : Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Ils lui demandèrent : Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que ces choses vont arriver ? Jésus répondit : Prenez garde que vous ne soyez séduits. Car plusieurs viendront en mon nom, disant : C'est moi, et le temps approche. Ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin. Alors il leur dit : Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel. Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage. Mettezvous donc dans l'esprit de ne pas préméditer votre défense ; car je vous donnerai des paroles et une sagesse telles que vos adversaires ne pourront leur résister ou les contredire. Vous serez livrés même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d'entre vous. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. 259

Mais il ne se perdra pas un de vos cheveux ; par votre persévérance vous sauverez vos âmes. Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n'entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours de vengeance, pour l'accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes cessant de respirer de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. Quand ces choses commenceront à arriver, redressezvous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. Et il leur dit une comparaison : Voyez le figuier, et tous les arbres. Dès qu'ils ont poussé, vous savez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche. De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. 260

Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste ; car il viendra comme un filet sur tous ceux qui sont assis sur la face de toute la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. Matthieu 10:16 : Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Mettezvous en garde contre les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens. Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même ; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël que le Fils de l'homme sera venu.

261

Le disciple n'est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur. Il suffit au disciple d'être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S'ils ont appelé le maître de la maison Belzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison ! Ne les craignez donc point ; car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et ce qui vous est dit à l'oreille, prêchez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne. 104 Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou, Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point: vous valez plus que beaucoup de passereaux. C'est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.

104

La géhenne, également appelée Topheth (2 Rois 23:10, És. 30:33, Jér. 19:13), désigne la vallée de Hinnom laquelle, profonde et étroite, servait, non loin de Jérusalem, de décharge publique. Comme un feu y brûlait sans cesse les détritus (Marc 9:48), la géhenne est l’ante-type de l’étang de feu. Ce feu purifie de tout germe de corruption. Ainsi, tout homme sera salé de feu (Marc 9:49), soit volontairement, par son comportement dans l'existence (1 Pi. 1:7, 4:12) ; soit contraint, dans l’âge du Royaume. 262

Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste. Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. 13:41 : Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité : et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 16:24 : Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme ? Ou, que donnerait un homme en échange de son âme ? Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. 263

22:14 : Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. 24:1 : Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple,

ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s'assit sur la montagne des Oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui poser cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l'iniquité se sera accrue, l'amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, -que celui qui lit fasse attention ! 264

Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors, la détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais. Et, si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. Si quelqu'un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus. Voici, je vous l'ai annoncé d'avance. Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n'y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. En quelque lieu que soit le cadavre, là s'assembleront les vautours. Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.

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Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d'une extrémité des cieux à l'autre. Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vienne et les emporte tous : il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! 266

Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens. Mais, si c'est un méchant serviteur, qui dise en luimême : Mon maître tarde à venir, s'il se met à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites : c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. 25:1 : Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans leurs vases. Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : Voici l'époux ! Allez à sa rencontre ! 105 Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages répondirent : Non ; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 105

Ou : Allez à lui ! Allez se réfère à l’enlèvement des croyants, lequel est différent du rassemblement des incroyants. Au verset 32, les païens sont rassemblés alors que les vierges elles viennent. Ce qui permet d’ailleurs de vérifier que le filet de Matthieu 13 concerne bien les incroyants. 267

Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre, et cacha l'argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; voici, j'en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents, voici, j'en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné ; j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné.

268

Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais malade, et vous m'avez rendu visite ; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront : Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire ? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli ; ou nu, et t'avonsnous vêtu ? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ? Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.

269

Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirezvous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté ? Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. 1 Thessaloniciens 4:13-5:4 : Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont point d'espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. 270

Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. Pour ce qui est des temps et des moments, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous en écrive. Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront : Paix et sûreté ! Alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l'enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n'échapperont point. Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. 2 Thessaloniciens 1:7 : …lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force, lorsqu'il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru. 2:1 : Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d'aucune manière ; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. 271

Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore chez vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés. 1 Corinthiens 3:12 : Or, si quelqu'un bâtit sur ce

fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'œuvre de chacun. Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. 4:5 : C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.

272

9:24 : Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans

le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure ; je frappe, non pas comme battant l'air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moimême rejeté, après avoir prêché aux autres. 15:24 : Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. 51-52 Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. 2 Corinthiens 5:9 : C'est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps. 2 Timothée 2:10 : C'est pourquoi je supporte tout à

cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui. 273

Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. 1 Pierre 1:13 : C'est pourquoi, ceignez les reins de

votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. 2 Pierre 1:10 : C'est pourquoi, frères, appliquez-vous

d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. 3:8 : Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu'elle renferme sera consumée. Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. 1 Jean 2:28 : Et maintenant, petits enfants, demeurez

en lui, afin que, lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance, et qu'à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui. 274

3:2 : Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants

de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. 4:16 : Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. C'est en cela que l'amour a été rendu parfait en nous, afin que nous ayons de la hardiesse au jour du jugement car tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n’y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait chasse la crainte ; car la crainte suppose une punition, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. 2 Jean 1:7 : Plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c'est le séducteur et l'antichrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Jude 1:14b : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies. 24 : Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et autorité, dès avant tous les âges, et maintenant, et dans tous les âges ! Amen ! 275

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

page 7

Quelques clés pour commencer

page 11

Apocalypse 4 & 5 Apocalypse 6 Apocalypse 7 Apocalypse 8 Apocalypse 9 Apocalypse 10 Apocalypse 11 Apocalypse 12

page 17 page 33 page 43 page 49 page 57 page 63 page 69 page 79

Quelques clés pour comprendre

page 97

Apocalypse 13 Apocalypse 14 Apocalypse 15 Apocalypse 16 Apocalypse 17 & 18 Apocalypse 19

page 101 page 115 page 133 page 137 page 145 page 167

Quelques clés pour garder

page 177

Apocalypse 20:1-6 Apocalypse 20:7-15 Apocalypse 21 & 22

page 181 page 213 page 219

Quelques clés pour prévoir

page 241

Hénoch…

Page 251

Textes « apocalyptiques »

page 255 277

Religion aux éditions L’Harmattan

Dernières parutions

400 questions sur la Bible Quiz pour toute la famille - parents & enfants (nouvelle édition, revue)

Nkansa Mbienga Erick

Où le Christ s’entretient-il avec la Samaritaine ? Qui meurt foudroyé pour avoir indûment touché l’arche de Dieu ? Quel psaume est attribué à Moïse ? Qui était Schaaschgaz et quelle était sa fonction ? Quel disciple imposa les mains sur Paul afin qu’il recouvre la vue ? Quel âge avait Abraham à la naissance d’Isaac ? À travers ces questions, le souhait de l’auteur est de présenter Jésus-Christ ressuscité, qui a accordé à tous ceux qui l’ont reçu comme Seigneur et Sauveur la véritable paix intérieure et la vie éternelle. (12.50 euros, 98 p.) ISBN : 978-2-343-07523-5, ISBN EBOOK : 978-2-336-39784-9 Vous avez dit Concordat ? Sortir progressivement du régime dérogatoire des cultes

Seelig Michel

Les mots concordat, concordataire, reviennent dans le débat public. Mais qu’est-ce que le Concordat ? Pourquoi dit-on de certains territoires qu’ils sont concordataires ? Quelle est la réalité concordataire de l’Alsace et de la Moselle ? Pourrait-on étendre le Concordat à tout le territoire national ? Quel rapport entre le Concordat et le droit local d’Alsace et de Moselle ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage souhaite apporter des réponses claires, aux références juridiques incontestables. (Coll. Débats Laïques, 20.00 euros, 226 p.) ISBN : 978-2-343-07749-9, ISBN EBOOK : 978-2-336-39747-4 Et si le christianisme n’était pas du tout une religion Le testament révolutionnaire de Dietrich Bonhoeffer enfin restitué – Essai

Delahaye Christian

Le Christ est venu libérer les hommes du carcan des religions : c’est la découverte révolutionnaire faite par le théologien luthérien allemand Dietrich Bonhoeffer, résistant à Hitler, exécuté en 1945. Voici pour la première fois réunis des textes issus de l’ensemble de son œuvre sur le christianisme en dehors des religions. Bonhoeffer adresse un message authentiquement chrétien, c’est-à-dire pacifiste

et areligieux à un monde gravement menacé par les violences identitaires et fondamentalistes. (23.50 euros, 234 p.) ISBN : 978-2-343-07617-1, ISBN EBOOK : 978-2-336-39789-4 Schismes et religions Problèmes actuels

Hirsch Jean

L’auteur fait le constat d’un schisme important au sein de l’islam entre sunnites et chiites. Avec la montée en puissance de Daech qui poursuit un processus fondamentaliste sunnite visant à éliminer tout ce qui peut entacher l’unicité divine et qui s’oppose ainsi aux chiites, les divergences semblent s’aggraver. Mais qu’en est-il des deux autres monothéismes ? Existe-t-il des fractures d’intensité telles qu’on en trouve dans l’islam ? (19.50 euros, 188 p.) ISBN : 978-2-343-07019-3, ISBN EBOOK : 978-2-336-39797-9 Prières de l’Ancien Testament Mille ans de dialogue avec Dieu

Lapierre Francis, Watremez Pierre

Francis Lapierre rend hommage à Pierre Watremez en proposant une relecture des prières disséminées dans l’Ancien Testament. Trois grandes périodes apparaissent : les prières de la conquête de la terre promise, les prières de l’exil et, enfin, les prières de sagesse de l’époque perse puis grecque. On découvre que le texte le plus achevé est celui du dernier Esaïe (ch. 56-66). Comment méditer et prier avec ces textes que Jésus connaissait par cœur ? (Coll. Religions et Spiritualité, 31.00 euros, 304 p.) ISBN : 978-2-343-07104-6, ISBN EBOOK : 978-2-336-39727-6 Théologie empirique

Romanidès Jean - Présenté et commenté par Mgr Philarète

L’œuvre exigeante et démystifiante de Jean Romanidès, théologien grec (19272001), reste méconnue. Orthodoxe, il constate que l’effondrement de la métaphysique raffermit la théologie des déifiés, qui est une science expérimentale. Il montre que les Pères théologuent uniquement à partir de leur vie en Christ et rejettent la philosophie. Historien, il démonte le mécanisme qui, avant le «schisme», a coupé l’Occident de ses propres racines. Cet ouvrage ouvre la perspective d’une conversion du regard occidental sur sa propre histoire falsifiée. (Coll. Contrelittérature, 34.00 euros, 344 p.) ISBN : 978-2-336-30908-8, ISBN EBOOK : 978-2-336-39832-7 Histoire et théorie du symbole

Borella Jean

Ce livre est considéré comme le texte fondateur d’une nouvelle épistémologie. On y trouvera, en introduction à La crise du symbolisme religieux, une théorie du symbole qui entend renouer intelligiblement, par-delà les déconstructions contemporaines, avec les doctrines anciennes d’Orient et d’Occident. Point nodal du discours métaphysique, le signe symbolique est le lieu où nature et

culture se convertissent l’une à l’autre, c’est-à-dire où, sans se confondre, être et sens sont réconciliés. (Coll. Théôria, 29.00 euros, 280 p.) ISBN : 978-2-343-07835-9, ISBN EBOOK : 978-2-336-39728-3 Lumières de la théologie mystique

Borella Jean

Entre la nécessaire abstraction de la scolastique, aujourd’hui assez injustement récusée, et le goût de notre temps pour une spiritualité fondée sur l’expérience concrète, ce livre tente d’ouvrir une autre perspective, celle de la théologie comme voie spirituelle, comme theognôsis, par la sanctification de l’intelligence. L’auteur pense en trouver la clé dans l’oeuvre énigmatique et fondatrice de «Denys L’Aréopagite», dont le hiéronyme renvoie au converti de saint Paul. Il en poursuit les traces chez ses lointains continuateurs, Maître Eckhart et les mystiques rhénans. (Coll. Théôria, 21.50 euros, 200 p.) ISBN : 978-2-343-07836-6, ISBN EBOOK : 978-2-336-39738-2 Le recours aux Écritures dans le récit matthéen des tentations de Jésus (Mt4, 1-11)

Pongo Lowanga François

L’Évangile de Matthieu renferme des racines juives et déploie son herméneutique à la lumière de l’intertextualité biblique. Jésus, le diable et le narrateur matthéen font chacun un type de relecture des Écritures. L’approche littéraliste réalisée par le diable est à proscrire, au profit de la fécondité des applications contextuelles et existentielles faites par Jésus. (Coll. Religions et Spiritualité, série Universitaire, 39.00 euros, 412 p.) ISBN : 978-2-343-07549-5, ISBN EBOOK : 978-2-336-39851-8 Consacrés africains, pour quoi faire ? Redécouvrir la fonction sociale des voeux religieux

Bira Louis

En s’inspirant de la dimension fonctionnelle du charisme de la vie consacrée, l’auteur invite à redécouvrir la fonction sociale des trois vœux religieux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. L’auteur postule l’existence de pratiques concrètes, en lien avec les problèmes sociaux, que les consacrés sont invités à assumer dans leurs Églises et leurs pays. C’est à ce prix que leur vécu peut revêtir une dimension sociale et, par conséquent, redevenir crédible. (Coll. Églises d’Afrique, 20.50 euros, 198 p.) ISBN : 978-2-343-07211-1, ISBN EBOOK : 978-2-336-39801-3 Le religieux sur internet

Sous la direction de Fabienne Duteil-Ogata, Isabelle Jonveaux, Liliane Kuczynski et Sophie Nizard

La multiplication des sites et blogs religieux - toutes religions confondues contribue à redéfinir les conceptions traditionnelles du temps et de l’espace, les rapports entre centre et périphéries et les relations de pouvoir, d’autorité et de genre. Les pratiques, les identités, la notion de communauté se recomposent

sans cesse. Ce livre, le premier en français sur ce sujet, se propose d’évaluer et d’analyser ces transformations. (Coll. Religions en questions, 32.00 euros, 330 p.) ISBN : 978-2-343-07147-3, ISBN EBOOK : 978-2-336-39625-5 L’amour conjugal comme « totalité » et « espérance » Une lecture patristique à la lumière de saint Augustin

Khonde Godefroid-Léon

Bibliquement, l’univers est l’œuvre créatrice de Dieu. En cela, il ressort que Dieu a créé l’homme et la femme en amour propre, intelligence et liberté comme une « seule chair », c’est-à-dire, comme une communion et une totalité, de telle manière que c’est finalement Dieu qui s’est converti en un « nous personnel » de la créature humaine. C’est donc en considérant le principe humain de la communication et de la totalité qui se réfère au couple humain que ce livre redéfinit la nature humaine sous le regard de saint Augustin. (Coll. Afrique théologique & spirituelle, 21.50 euros, 208 p.) ISBN : 978-2-343-07806-9, ISBN EBOOK : 978-2-336-39688-0 Jean-Marc Ela ou l’honneur de faire de la théologie en Afrique Hommage au théologien africain de la libération

Kouadio Jean - Préface de Mgr Marcellin Yao Kouadio

En Afrique, Jean-Marc Ela est l’un de ceux qui ont assigné une mission de libération ou de salut intégral à la théologie. Cet éminent homme de culture a su mener la réflexion et la recherche théologiques d’une manière contextuelle et ce, à partir de la Bible, de la Tradition de l’Église et des réalités de la société africaine. Ce prophète de notre temps, à l’instar de son Divin Maître, n’a pas fait l’unanimité. Ses écrits, ses prises de position et son engagement aux côtés des pauvres lui ont valu l’exil et la mort en exil. (21.50 euros, 218 p.) ISBN : 978-2-343-07164-0, ISBN EBOOK : 978-2-336-39571-5 Le contentement, une grâce de Dieu Une exégèse de Philippiens 4.10-13

Koumbem Elie

Cette réflexion a un double objectif : 1) Établir un parallèle entre l’approche de Paul par rapport à l’œuvre de Dieu et celle des pionniers au Burkina. Pour l’implantation et la consolidation de l’Église, Paul s’est donné sans réserve, allant même jusqu’à se considérer comme esclave du Christ. 2) Faire le postulat normatif. Que reste-t-il de leur sacrifice ? Il s’est élevé une génération qui n’a pas connu Joseph et qui veut diluer l’Évangile au profit de leurs propres intérêts. (Coll. Harmattan International Burkina Faso, 11.50 euros, 82 p.) ISBN : 978-2-343-07875-5, ISBN EBOOK : 978-2-336-39579-1

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Les temps de la in dans le livre de l’Apocalypse Il existe pléthore d’ouvrages sur l’Apocalypse. Y sont massivement abordées les questions de la source du livre, de son contexte géographique et historique, de ses destinataires, de son genre littéraire, de sa structure, de ses interprétations historiques, etc. Évidemment, ses symboles sont d’autant plus étudiés qu’il est facile de pouvoir dire, à leur sujet, à peu près ce que l’on veut. Mais s’agissant de la séquence précise des événements de l’Apocalypse ou des différents enlèvements, il est difficile d’y trouver vraiment quelque chose... On explique alors que le livre de l’Apocalypse ne serait pas ouvert et donc très peu compréhensible. Pourtant, l’Apocalypse, elle, indique d’elle-même qu’elle n’est pas scellée (22:10). On proclame enfin que l’Apocalypse serait principalement là pour montrer que le bien triomphera du mal et aussi pour nous encourager. C'est certes exact, mais tel n'est pourtant pas l'objet de l'Apocalypse. L’objet de celle-ci est clair et nous est indiqué d’emblée (1:1) : il s’agit de révéler aux chrétiens les événements qui doivent arriver. Le souci du présent livre est donc que ses lecteurs puissent connaître avec exactitude la séquence des événements des temps de la fin, ce qu’il en est réellement et précisément des enlèvements et que, dans son essentiel, l’Apocalypse soit rendue compréhensible pour tous, claire et même mémorisable. L’enjeu majeur pour nous est, en effet, que nous puissions être prêts, lors du déclenchement à venir des temps de la fin... Bruno Florentin a déjà publié, chez le même éditeur : Appréciations et réalisations dans le livre de la Genèse, L’avancement de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, La révélation de Dieu et de sa dispensation dans l’évangile de Jean, Vivre avec Dieu dans le livre du Lévitique. Photographie de couverture : © Petr Kratochvil : Red clouds.

ISBN : 978-2-343-12041-6

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