Les syndicats contre la révolution
 9782909899473

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LES SYNDICATS CONTRE LA RÉVOLUTION *

LE DÉSHONNEUR DES POÈTES *

CAMUS, LE RÉVOLTÉ DU DIMANCHE * SUR TROTSKY * POÈMES DE BENJAMIN PÉRET

Remerciements à Danielle Sorhaïtz et Jean-Jacques Lebel pour leur participation active à cette édition.

Benjamin Péret G. Munis

LES SYNDICATS CONTRE LA RÉVOLUTION *

Benjamin Péret

LE DÉSHONNEUR DES POÈTES suivi de CAMUS, LE RÉVOLTÉ DU DIMANCHE SUR TROTSKY

POÈMES DE BENJAMIN PÉRET

Préface de Jean-Jacques

Acratie

Lebel

ISBN : 978-2-909899-47-3 EAN : 9782909899473

PRÉFACE

Contre le courant, encore et toujours

A la mémoire de Christian Lagant ; coordinateur de Noir et Rouge illustrateur des Chants de Maldoror.

Le hasard, qui n'existe pas, m'a mis sous les yeux un exemplaire de l'édition originale du Cahier d'un retour au pays natal (Présence africaine, 1956) qu'Aimé Césaire a dédicacé dans les termes suivants : « A Benjamin Péret en souvenir de ces Antilles qu'il a aimées et en reconnaissance de l'action qu'il a assumée pour l'Honneur et la Vérité, A.C » Honneur, vous avez dit honneur ? Voilà une notion qui n'a cessé de susciter l'hilarité de Péret, auteur précisément d'un corrosif Mort aux vaches et au champ d'honneur. Sans aucun doute, ce à quoi par antiphrase, le plus grand poète de la négritude faisait référence était la riposte cinglante à l'infâme anthologie patriotarde intitulée L'Honneur des poètes, à savoir Le Déshonneur des poètes, publié à Mexico en 1945.

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PÉRET - MUNIS

Souvent réédité, entre autre dans Le Libertaire en 1951, partiellement, ou dans le numéro 29 de Socialisme ou Barbarie intégralement, pour saluer le décès du poète puis en 1965 dans la collection Libertés chez J.-J. Pauvert, et, en 1986 à la librairie José Corti, ce texte n'a rien perdu de son acuité, bien au contraire. Les lecteurs et lectrices d'aujourd'hui qui en prendront connaissance grâce à Acratie, jugeront de sa justesse face aux guerres de religion qui n'ont jamais cessé de mettre la planète à feu et à sang. Face aussi à la stratégie tout à la fois néo-tsariste et néo-stalinienne de l'actuel tyran du Kremlin qui tend à reconstituer l'ancien empire des Romanoff au détriment de la Communauté Européenne, plus mythique que réelle, certes, mais cependant moins militariste dans son colonialisme expansionniste pour ce qui concerne les frontières internes du Vieux Continent. La remarque ne s'applique évidemment pas à l'Afrique, à l'Asie ou au Moyen-Orient voués, aux yeux de l'Empire, à la « barbarie » sans nom. Les horreurs de la guerre - Grande Guerre européenne devenue Première Guerre mondiale et guerres coloniales, celles du Rif et d'ailleurs - hantent littéralement la poésie de Benjamin Péret ainsi que l'atteste un de ses recueils les plus fulgurants, Je ne mange pas de ce pain-là, réunissant des textes d'abord publiés dans La Révolution surréaliste de 1926 à 1929, dans Clarté ou dans le Surréalisme au service de la Révolution, puis édités en volume aux Editions Surréalistes en 1936. Aux yeux de Raoul Vaneigem (in Histoire désinvolte du surréalisme, 1977)