Les plantes et leurs noms - Histoires insolites [editions Quae] 9782759218004

Pour les êtres humains que nous sommes, savoir nommer est essentiel, nous dit François Couplan. Et à travers leur nom, l

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Les plantes et leurs noms - Histoires insolites [editions Quae]
 9782759218004

Table of contents :
Sommaire
Introduction
Plantes sauvages
Légumes
Condiments
Fruits
Plantes ornementales
Autres plantes
Bibliographie
Index

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Guide pratique

Les plantes et leurs noms Histoires insolites François Couplan

Les plantes et leurs noms Histoires insolites François Couplan

Éditions Quæ

Collection Guide pratique Lutte biologique au jardin Vincent Albouy 2012, 104 p. La Flore d’Ile de France Philippe Jauzein, Olivier Nawrot 2011, 972 p. Reconnaître et décoder les traces d’animaux Manuel d’ichnologie Muriel Chazel, Luc Chazel 2011, 192 p. Microscopie des plantes consommées par les animaux Jocelyne Rech 2011, 312 p. Les invertébrés marins du golfe de Gascogne à la Manche orientale Jocelyne Martin 2011, 300 p. Locust Control Handbook Manuel de lutte antiacridienne Tahar Rachadi 2010, 168 p. Manuel de lutte antiacridienne Tahar Rachadi 2010, 176 p. Estimation de l’aléa pluvial en France métropolitaine Patrick Arnaud, Jacques Lavabre 2010, 158 p. Les requins. Identification des nageoires Pascal Deynat 2010, 380 p. Cactus et plantes succulentes du monde Francis Bugaret 2010, 240 p. Les Lamproies en Europe de l’Ouest Catherine Taverny, Pierre Élie 2010, 112p. Le potager familial méditerranéen Charles-Marie Messiaen, Fabienne Messiaen-Pagotto 2009, 192 p.

© Éditions Quæ 2012 ISBN : 978-2-7592-1800-4 ISSN 1952-2770

Le code de la propriété intellectuelle interdit la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Le non-respect de cette disposition met en danger l’édition, notamment scientifique, et est sanctionné pénalement. Toute reproduction partielle du présent ouvrage est interdite sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20 rue des Grands-Augustins, Paris 6e.

Sommaire Introduction

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Pourquoi connaître la signification des noms des plantes ?

5

Comment nommer les plantes ?

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Les langues d’origine des noms des plantes

8

D’où proviennent les noms des plantes ?

Plantes sauvages

13

17

Légumes

129

Condiments

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Fruits

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Plantes ornementales

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Autres plantes

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Bibliographie

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Index

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Erica cineri, bruyère cendrée. L’épithète de cette espèce vient du latin cinis, cineris, cendre.

Introduction Pour les êtres humains que nous sommes, savoir nommer est essentiel. Si nous ne pouvons mettre un nom sur une personne, elle reste dans l’anonymat et nous est, habituellement, indifférente. Si nous ne pouvons mettre un nom sur une chose, un animal ou une plante, il y a fort à parier que nous ne l’avons jamais vu, ou du moins que nous l’avons perçu seulement de façon superficielle. Nommer contribue à créer la relation. Depuis que l’homme a su maîtriser le langage, il est probable qu’il a cherché à nommer les différents éléments du monde végétal qui l’entourait. Les premiers termes ont dû refléter l’aspect des plantes, leur morphologie, leur couleur, leurs utilisations ou d’autres caractéristiques. Nous en trouvons encore de nombreux exemples de nos jours. Par la suite, les noms se transmirent de langue à langue, se modifiant jusqu’à ce que leur signification première devienne incompréhensible.

Pourquoi connaître la signification des noms des plantes ? Connaître l’origine des noms des plantes et savoir comment ils ont été composés nous amène à mieux les comprendre. L’étymologie1 comporte souvent des anecdotes, donnant du sens au mot. Elle aide à créer une relation avec la plante, dont nous serons plus proches et qu’ainsi nous retiendrons mieux : l’étymologie est un aide-mémoire. Elle nous permet également d’orthographier correctement les noms des plantes et nous aide à « digérer » ces noms latins qui nous paraissent souvent barbares. Découvrir l’origine des termes de botanique, comme des autres mots de notre langage nous fait plonger dans l’histoire multimillénaire des peuples et des cultures. Le nom de chaque plante recèle une histoire. Celle-ci est parfois toute simple, comme pour la pâquerette qui fleurit à Pâques2 et dont le nom scientifique Bellis perennis signifie « belle vivace »… D’autres sont plus élaborés et fournissent à l’esprit curieux d’intéressants renseignements. Ainsi est-il du pavot somnifère, Papaver somniferum : le nom de genre dérive d’une racine indo-européenne papa3 qui signifie « bouillie », car on prépare depuis la nuit des temps des bouillies avec les graines de pavot (dépourvues d’alcaloïdes toxiques), toujours très en honneur dans les pays d’Europe de l’Est. Quant à l’épithète, il veut dire en latin « qui porte le sommeil » et se rapporte sans ambiguïté aux propriétés hypnotiques du suc de pavot, l’opium. « Ortie » dérive d’Urtica, qui désignait ces plantes chez les Romains, du latin uro, brûler : comme chacun le sait, les orties sont couvertes de poils urticants. « Orchidée » vient du grec orchis, testicule : en effet, les orchidées du genre Orchis possèdent deux tubercules de forme suggestive… L’étymologie peut donner des indications sur l’aspect d’une plante ou sur son utilisation. Par exemple, Gentiana lutea signale que quelque chose est jaune 1 Du grec etymos, vrai et logos, parole, discours, étude. 2 En fait, presque toute l’année. 3 Que l’on retrouve dans le parler suisse romand « papette », avec le même sens de « bouillie paisse ».

Introduction

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chez cette gentiane, en l’occurrence – et logiquement – les fleurs ; Cyperus esculentus indique que le souchet est comestible, etc. Mais il faut parfois se montrer prudent : la scille officinale, Urginea maritima, est violemment toxique, alors que l’épithète signale qu’elle était vendue dans les officines des pharmaciens. Notons à ce propos que le nom français peut être éloigné du nom botanique. Et puis, l’étymologie peut s’avérer trompeuse, comme nous le verrons plus loin.

Comment nommer les plantes ? Pour ceux, et leur nombre va croissant, qui s’intéressent au monde végétal, mettre un nom sur une plante s’avère vite indispensable. Ce sera le plus souvent un nom vernaculaire, « qui est propre à un pays ou à une région », dans la langue locale. C’est évidemment le plus logique, mais ces noms populaires peuvent entraîner des confusions, car ils manquent de précision. Il en existe souvent plusieurs pour la même plante suivant les régions (par exemple : myrtille ou brimbelle ou airelle, bleuet, bouillon blanc, molène, brandon ou enfin, cierge de Notre-Dame). On a recensé en France plus d’une centaine de noms différents pour le chénopode blanc. Et si vous allez à l’étranger, vous remarquerez que les mêmes plantes ont encore un nom différent, souvent bien plus difficile à prononcer que leur nom latin. Si ce dernier vous est connu, il vous sera facile de trouver dans un livre les noms locaux de la plante en question. Sinon, il sera bien ardu d’apprendre tous ces nouveaux noms et de les relier à des plantes que vous connaissez déjà. Les confusions engendrées par les noms populaires ne sont pas toujours sans danger. Par exemple, le nom « laurier » peut aussi bien définir le laurier utilisé en cuisine, Laurus nobilis, que le laurier-rose, Nerium oleander, qui est très toxique ou le laurier-cerise ou laurier-palme, Prunus laurocerasus, également toxique. Et le laurier de Saint Antoine est l’épilobe en épi, Epilobium angustifolium. Il parait donc judicieux d’utiliser autant que possible les noms scientifiques, afin d’être certain que l’on parle de la bonne plante. Il n’en existe qu’un seul pour chaque espèce de plante reconnue, utilisé dans le monde entier, indépendamment de la langue du pays. Par convention internationale, tous ces noms sont latinisés.

L’ortie cause de désagréables brûlures.

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Les plantes et leurs noms

Depuis Linné, le nom scientifique est composé de deux parties. La première indique à quel genre appartient la plante (tous les noms de genre utilisés

sont différents) la deuxième définit l’espèce (elle agit comme un adjectif et peut être associée à plusieurs genres, par exemple  : Digitalis lutea, Gagea lutea, Odontites lutea, Suillus luteus, etc.). La combinaison des deux détermine sans équivoque une espèce particulière (on pourrait la comparer – en plus strict – à la combinaison d’un nom de famille et d’un prénom qui désigne une personne). On y ajoute généralement le nom du botaniste qui a créé le nom de la plante. Le grand avantage du nom scientifique est donc, outre sa précision, d’établir la proche parenté de différentes espèces de plantes appartenant à un même genre. D’ailleurs, un grand nombre de végétaux sauvages ne possède pas de nom populaire. Pour tenter d’y remédier, on a parfois décidé de traduire systématiquement les noms latins en français, afin de fabriquer un nom commun pour chaque espèce de plante. Cette pratique artificielle, loin de simplifier les choses, n’est en fait qu’une source de confusion puisqu’elle crée des noms qui n’existaient pas auparavant et qui n’ont aucune L’épilobe en épi doit à la forme valeur historique. En outre, elle retarde de ses feuilles son surnom de les utilisateurs de plantes qui ont peur « laurier de Saint Antoine ». des noms latins, et qui auront tendance à se raccrocher à cette demi-mesure plutôt que d’apprendre les noms scientifiques universellement employés par les botanistes. D’ailleurs, est-il tellement plus facile de prononcer et de se rappeler le « tordyle d’Apulie » que le Tordylium apulum, l’« érucastre à angles obtus » que l’Erucastrum obtusangulum ? Le problème majeur que posent les noms latins est que nous n’y sommes pas habitués. Ils paraissent donc rébarbatifs et difficiles à prononcer. On constate un curieux mouvement de recul intellectuel dans l’emploi des noms botaniques : Chenopodium bonus-henricus effraie davantage que « chénopode Bon-Henri », Borago officinalis que « bourrache officinale ». C’est peut-être un fait, mais pour profiter des avantages de la lecture, il nous a bien fallu apprendre à lire ! Ce n’est que l’usage qui pourra nous familiariser avec les noms scientifiques des plantes, dont nous pourrons alors apprécier pleinement l’efficacité... et le charme un peu exotique. D’ailleurs, nombre de végétaux ne nous sont connus que sous leur nom latin sans que personne ne s’en effraie : on parle communément de dahlia, de fuchsia (prononcé en France « fuchia » et non « fouksia » comme le voudrait son origine germanique) ou d’iris. Mieux encore, en phytothérapie et en cosmétologie, le souci est connu comme « calendula » et les aloès sont tous des « aloe vera », quelle qu’en soit l’espèce. Il n’est pas dans notre propos (quoique…) de sonder les tréfonds de la psyché humaine qui font que telle dénomination est acceptable, alors qu’une autre, même plus scientifiquement correcte, paraît détestable au premier abord. Il importe cependant Introduction

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de se montrer efficace dans son entreprise d’apprentissage et, en bonus, de découvrir la poésie qui se cache souvent derrière des appellations a priori barbares, voire effrayantes. Au final, le mieux est d’être bilingue ! On connaîtra les noms scientifiques des végétaux et on les emploiera pour éviter toute confusion, mais, dans la vie courante, on utilisera de préférence le nom populaire quand nulle confusion ne sera à craindre : il est certainement préférable, dans la conversation courante de parler d’un pissenlit plutôt que d’un Taraxacum officinale…

Les langues d’origine des noms de plantes Il n’est malheureusement pas possible de remonter très loin dans la formation des mots et leur origine véritable nous demeurera à jamais inconnue, comme d’ailleurs la plupart des langues parlées sur la planète depuis que l’homme a su s’exprimer. Un rapide tour d’horizon de l’origine des noms de plantes montre à l’évidence que la plus grande partie provient du grec ancien, par l’intermédiaire du latin.

Le latin et le grec Une grande partie des noms de plantes proviennent du latin ou du grec souvent d’ailleurs, du second via le premier. La transmission jusqu’au français s’est parfois opérée sans la moindre transformation, comme pour le crambé, du grec krambê, via le latin crambe ou, le plus souvent, avec une simple modification de la terminaison. C’est le cas du crépide, du grec krêpis, via le latin crepis, de la chondrille (grec chondrilê, latin chondrilla) et du cumin (grec kyminon, latin cuminum). Mais antérieurement, on peut supposer que ces mots sont issus d’une langue indo-européenne originelle dont on ne connaît que certaines racines. Ces dernières peuvent être mises en évidence dans les langues actuelles qui en dérivent. Par exemple, la racine indo-européenne vrod, flexible, a donné le grec rhodon et le latin rosa, arbrisseaux dont les tiges ont la caractéristique d’être souples ; tecs, travailler habilement, a donné le latin taxus, désignant l’if, dont le bois à la fois tendre et résistant permet de fabriquer de nombreux objets. Certains noms de plantes étaient déjà employés dans l’Antiquité. On peut parfois penser qu’un même mot (aux transformations près) en grec, en latin et en français désigne la même plante ou, du moins, des plantes du même genre. Par exemple, Acer, nom botanique des érables, désignait ces arbres en latin. Alcea, nom de la rose trémière servait à nommer une plante de cette famille, les Malvacées, en latin et en grec. Mais il est cependant fréquent que le terme classique ne s’applique pas aux plantes que son dérivé désigne en français. C’est ainsi que le grec kaktos, qui a donné le latin cactus, désignait le cardon, Cynara scolymus, et d’autres plantes épineuses. Onoclea, nom botanique d’une fougère, désignait en grec (onokleia) une plante indéterminée, peut-être une buglosse, de la famille des Boraginacées. Un grand nombre des noms grecs et latins des plantes proviennent respectivement des œuvres classiques de Dioscoride et de Pline, qui sont restés les principaux écrits botaniques jusqu’à la fin du Moyen Âge. Les botanistes ultérieurs y puisèrent abondamment mais, comme nous venons de le voir, en utilisant souvent les noms qui y figurent pour désigner d’autres plantes que les végétaux ainsi appelés dans l’Antiquité. 8

Les plantes et leurs noms

D’ailleurs, si tous les noms scientifiques des végétaux sont latinisés, cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient tous d’origine latine, bien que le cas ne soit pas rare. Beaucoup de ces noms et de termes botaniques ont été forgés de toutes pièces à partir de racines latines ou grecques à une époque plus ou moins récente, comme c’est le cas de nombreux mots de la vie courante (automobile, monographie, téléphone, etc.). Par exemple, Ranunculus, d’où « renoncule », est le diminutif de rana, grenouille, car de nombreuses espèces poussent dans les lieux humides que fréquentent ces batraciens. Selenicereus est le nom de certains cactus dont les grandes fleurs odorantes s’épanouissent la nuit, d’après le grec selênê, lune, et le latin cereus, cierge (fabriqué en cire), nom désignant les cactus columnaires. Strophanthus provient du grec strophos, cordon, courroie, et anthos, fleur, par allusion aux longs appendices dont sont munies les corolles. Parmi les mots d’origine grecque et latine, antiques ou récemment créés, l’apport mythologique est important. Citons, Achille (Achillea, achillée), Artémis (Artémisia, armoise), Narcisse (Narcissus, narcisse), Silène (Silene, silène), etc. Sterculia rappelle Sterculius, dieu romain des toilettes (du latin stercus, excrément) car le bois et les fleurs d’une espèce de ce genre dégagent une forte odeur désagréable... Dans la Rome antique, le latin puise déjà largement dans le grec, langue intellectuelle valorisée. Par la suite, le latin classique évolue en bas latin, populaire, puis, avec divers apports, en divers patois et langues romanes dont le français. Le latin employé par l’Église et par les érudits du Moyen Âge sert de langue de communication pendant de nombreux siècles. À la Renaissance, au XVIe siècle, le grec et le latin classiques deviennent très à la mode et influencent le monde intellectuel, tandis que le français se normalise et remplace le latin comme langue véhiculaire. L’écrit s’imprime. Les transcriptions du latin au français se multiplient influençant le vocabulaire. Des transcriptions différentes en français peuvent avoir un sens assez proche, par exemple « frêle » et « fragile ». Puis, à partir de la fin du XVIIIe siècle, les scientifiques se basent sur les racines grecques et latines pour créer les noms liés aux nouvelles découvertes et aux technologies modernes. Par la suite et surtout depuis la première guerre mondiale, les mots scientifiques passent de plus en plus vite dans le français commun («  phénomène  ») incitant les scientifiques à recréer des termes nouveaux soit pour préciser une notion soit, il faut le dire, par snobisme…

Certaines renoncules vivent dans les lieux humides que fréquentent les grenouilles.

Introduction

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Autres langues Outre le grec et le latin, diverses autres langues, européennes ou parfois plus lointaines, sont à l’origine de noms de plantes.

Allemand et langues germaniques

La berce ressemble à un ours hirsute…

Les langues germaniques ont assez fortement contribué à la formation des noms de plantes. Berce, par exemple, provient de Bär, ours (qui a également donné Berne et Berlin), probablement en raison de l’apparence « mal léchée de la plante ». Gaude, nom d’une résédacée tinctoriale, est issu du germanique waidza, désignant le pastel, une Crucifère qui fournit une couleur bleue. Cresson dérive du francique kresso, qui désignait la plante. L’allemand moderne a donné « edelweiss ». Hêtre vient de hester qui désignait cet arbre.

Gaulois et langues celtiques En comparaison, le gaulois et le celte n’ont pas eu linguistiquement une très grande importance, car dans notre pays ces langues furent rapidement éliminées au profit du latin à la suite de la conquête romaine. Notons cependant le bouillon blanc, de bugillo, la bruyère, de bruco ; et l’if, de ivos, termes désignant respectivement ces plantes.

Italien L’apport italien nous a fourni «  belladone  », de bella donna, belle femme, ainsi que divers noms de légumes et de fruits, tel « brocoli », de broccoli, pluriel de broccolo, jeune pousse, ou « cédrat », de cedrato, dérivé de cedro, citron.

Provençal Toujours dans les langues romanes, le provençal a donné «  amélanchier  », désignant cet arbrisseau ; « brugnon », de brinhô, qualifiant une variété de pêche dont la saveur rappelle la prune ; « cade », de cado, appliqué à ce genévrier méditerranéen  ; «  carde  » et « cardon », de cardo, chardon, etc.

Espagnol La belladone provoque la mydriase, ce qui donne une profondeur étrange au regard.

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Les plantes et leurs noms

L’espagnol a surtout permis la transmission de noms de plantes provenant du

Nouveau Monde, en transformant plus ou moins les langues indiennes d’origine. Citons, « ananas », provenant de la langue tupi ou « avocat », provenant d’aguacate, tiré du nahuatl ou enfin, « cacahuète » et « cacao », dérivés de la langue des Aztèques.

Portugais Le portugais a joué le même rôle avec d’autres plantes américaines, tel « cajou », d’acaju, provenant du tupi. Mais également avec des plantes asiatiques, tel « bambou », de bambu, emprunté à une langue dravidienne de la côte occidentale de l’Inde. Ou encore avec des végétaux rencontrés en Afrique : ainsi « banane », de banana, qui dériverait d’un mot bantou de Guinée.

Anglais Dans le domaine de la botanique l’anglais nous a peu apporté. On ne peut guère citer que « jute », écrit de même en anglais et dérivé du bengali jhuto désignant cette plante textile, ou encore la variété d’orange « navel », signifiant « nombril ».

Arabe L’arabe est une source importante de noms de plantes. Les exemples foisonnent. Abelmoschus (nom botanique du gombo) provient de abu-l-mosk, père du musc, par allusion à l’odeur des graines de l’ambrette, l’une des espèces de ce genre. « Curcuma » vient de kurkum, safran, car les deux plantes donnent un colorant jaune. « Abricotier » dérive de al barquq, «  alkékenge  » de al kakendi, « artichaut » de al-kharshof (via l’italien articcioco), « baobab » de buhibab, « café » de qahwa, désignant respectivement chacune de ces plantes.

Langues d’Extrême-Orient Les langues extrême-orientales sont peu représentées. «  Ginseng  » provient du chinois jen shên, mot composé de jen, homme, et shên, plante, du fait de la ressemblance supposée entre la forme de la « Abricot » est un nom d’origine arabe. racine et un corps humain ; « litchi » est emprunté au chinois li chi, désignant l’arbre et son fruit ; « kumquat » dérive du cantonais kin ku, dénommant l’un de ces arbustes ; « kaki » est le nom japonais du plaqueminier.

Autres langues « Topinambour » est la déformation du nom d’une tribu indienne du Brésil, les « Tupinambas ». Le nom donné à ce tubercule provient, semble-t-il, de la coïncidence entre l’époque de son introduction en France et celle de la visite d’un groupe d’indiens du Brésil lors de fêtes données en l’honneur d’Henri II. Introduction

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D’où proviennent les noms des plantes ? Les noms donnés aux plantes sont basés sur des critères très variés, nous l’avons déjà entrevu. Il peut s’agir de leur aspect, général ou d’une partie du végétal, feuilles et fleurs surtout, de la saison ou du lieu où poussent la plante, ainsi que de ses utilisations, vertus ou toxicité. Plus arbitrairement, certains végétaux ont été dédiés à une personne réelle ou tirée de la mythologie. Notons d’ailleurs que les raisons qui ont fait attribuer tel nom à telle plante peuvent varier d’une culture à une autre.

Forme de la plante Lierre, Hedera helix, résulterait d’une altération de hedera, du latin haedere, attacher, dérivé du celtique hedra, corde. Hedera aurait donné « èdre », puis « ierre », ensuite accolé à l’article pour former « lierre ». Helix, qui suggère un enroulement en vrille, désignait sans doute en grec une liane volubile, donc bien différente.

Forme des feuilles Tilleul, Tilia cordata : la base des feuilles est en forme de coeur (du latin cor, cordis). Chénopode, Chenopodium album : du grec chên, oie, et podion, patte, car la feuille a l’air d’être palmée.

Aspect de la fleur Couleur : gentiane jaune, Gentiana lutea ; corydale jaune, Corydalis lutea, du latin luteus, jaune ; lilas d’Espagne, Centranthus ruber, du latin ruber, rouge ; bleuet, Centaurea cyanus, du latin cyanus, bleu. « Coquelicot » vient de «  cocorico  », onomatopée du cri du coq, car la couleur rouge vif de la fleur rappelle celle de la crête du coq. Forme : le nom de genre Aster provient du latin aster, étoile. Taille : digitale à grandes fleurs, Digitalis grandiflora. Aspect du capitule : cirse porte-laine, Cirsium eriophorum, l’épithète latine signifiant laineux (du grec erion, laine et phoros, qui porte), car les bractées de l’involucre sont couvertes de poils laineux.

Texture

Les tiges du lierre ressemblent à des cordes.

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Les plantes et leurs noms

Rapette, Asperugo procumbens : la tige est couverte d’aiguillons «  râpeux  ». Le laiteron âpre, Sonchus asper a des feuilles piquantes lorsqu’elles sont adultes. Asper, en latin, signifie « piquant, rugueux ».

Pilosité Stellaire moyenne, Stellaria media, dont la tige porte en son milieu, dans le sens de la longueur, une ligne de poils caractéristiques. Carthame laineux, Carthamus lanatus dont le revers des feuilles supérieures est couvert d’un duvet laineux. Picris fausse-vipérine, Picris echioides : ses feuilles sont couvertes de poils dressés et piquants comme celles de la vipérine, Echium vulgare.

Couleur Glaucienne, Glaucium flavum  : son nom vient du grec glaukos, bleu-vert, qui décrit la couleur des feuilles, et du latin flavus, jaune, correspondant à la couleur des fleurs. Celui du géranium robert, Geranium robertianum, dérive du latin ruber, rouge, couleur que prennent fréquemment les feuilles.

Odeur Aspérule, Galium odoratum : en séchant, l’aspérule dégage une odeur de vanille due à la coumarine qui se forme.

Le laiteron âpre a des feuilles piquantes.

Hellébore fétide, Helleborus foetidus  : son nom français (avec ou sans h), comme le nom scientifique de genre, pourraient venir du grec et signifier « nourriture mortelle » (helien, faire mourir, et bora, nourriture). La plante contient deux substances toxiques. Mais il pourrait également dériver du mot sémitique helebar, rapporté à une espèce exotique du même genre, censée guérir la folie. Foetidus, fétide, fait référence à l’odeur désagréable de cette plante.

Nombre d’éléments Poireau des vignes, Allium polyanthus : polyanthus signifie « qui porte de nombreuses fleurs », du grec polus, nombreux, et anthos, fleur. Maianthème à deux feuilles, Maianthemum bifolium : la plante ne porte que deux feuilles. Aubépine à un style, Crataegus monogyna : les fleurs de cette espèce ne comportent qu’un seul carpelle.

Saison Muguet, Convallaria majalis : majalis, de mai (maius, mois de mai). Gentiane printanière, Gentiana verna : vernus, du printemps (ver, veris). Adonis de printemps, d’été, Adonis vernalis, A. aestivalis. Scille d’automne, Scilla autumnalis.

Environnement On a parfois pris en compte le lieu où croît le végétal : sable (Arenaria, du latin arena, sable), lieux venteux (Anemone, du grec anemos, vent) ou humides (Ranunculus, renoncules, de rana, grenouille). Introduction

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Vertus curatives Pulmonaire, Pulmonaria officinalis : de pulmo, poumon, car les taches blanches des feuilles indiqueraient que la plante est censée guérir les maladies pulmonaires. Elle est d’ailleurs riche en mucilage adoucissant. Valériane, Valeriana officinalis : de valeo, bien se porter – la valériane est un remarquable rééquilibrant du système nerveux… L’épithète officinalis indique que la plante était jadis vendue dans les officines des pharmaciens en raison de ses propriétés médicinales.

Noms propres Un grand nombre de noms de plantes sont formés sur des noms propres, de lieux ou de personnes.

Noms de lieux Il semble logique d’indiquer l’origine géographique des plantes en les nommant. La chose est en tout cas extrêmement fréquente, surtout pour les épithètes. On note ainsi des noms : – de pays : Silene gallica, Androsace helvetica, Myricaria germanica, Hibiscus rosa-sinensis, etc. ; – de régions : livèche (Levisticum officinale) et ligustique (Ligusticum spp.) évoquent la Ligurie, sans vraiment de bonnes raisons ; la Colchide (en Asie mineure) a donné leur nom aux colchiques (Colchicum spp.) ; – de montagnes : Cicerbita alpina, Ranunculus pyrenaicus, Heracleum juranum, Campanula carpatica, etc. ; – de villes : Cydonia, nom botanique du coing, vient de Kydonia, aujourd’hui Chania en Crète ; le crosne, une épiaire originaire d’Extrême-Orient, tire son nom de la ville de Crosne, en banlieue parisienne, où il fut cultivé pour la première fois en Europe au XIXe siècle. On peut aussi être nettement moins précis  : ainsi rose trémière signifie-t-il « rose d’outremer ».

Noms de personnes Beaucoup de noms de genres attribués depuis le XVIe siècle ont été formés à partir des noms de personnes que l’ont souhaitait ainsi immortaliser. D’Abelia, dédié au botaniste Clarke Abel (1780-1826) à Zinnia, rappelant la mémoire de Johann Gottfried Zinn (1727-1759), professeur de botanique à Göttingen en Allemagne, les exemples abondent. On peut en distinguer deux grands groupes : – les noms qui se réfèrent à des personnages de la mythologie antique : Dianthus (fleur de Zeus - de Dios, de Zeus, et anthos, fleur), Narcissus, évoquant un célèbre personnage au destin tragique4, Iris, du nom de la messagère des dieux, etc. ; – les noms qui sont dédiés à des personnes historiques, généralement contemporaines de l’auteur, et qui sont habituellement, soit des gens influents, bienfaiteurs des sciences naturelles, soit des botanistes ou des explorateurs : ainsi les dahlias rappellent-ils la mémoire du botaniste suédois Anders Dahl (1751-1789) qui rapporta la plante du Mexique en Europe. 4 Narcisse, puni par la nymphe Echo, qu’il négligeait, était tombé amoureux de sa propre image et finit par se noyer dans le fleuve Hélicon qui la reflétait.

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Les plantes et leurs noms

À propos de ce livre… Vous y trouverez l’origine des noms communs et botaniques des plantes les plus courantes de nos régions. Pour en faciliter la recherche, les plantes ont été classées en six catégories : les plantes sauvages, les légumes, les condiments, les fruits, les plantes ornementales et les autres plantes d’usages divers, comme le blé, le maïs, l’orge mais aussi des végétaux à boisson, à huile, à fibres ou à fumer, des plantes alimentaires comme la rhubarbe ou fourragères, des plantes insecticides, sucrantes, tinctoriales ou médicinales... jusqu’aux plantes de sorcières comme la mandragore. Les plantes sont souvent regroupées par genres, familles ou groupes plus importants – par exemple, toutes les airelles figurent ensemble, de même que les armoises (y compris l’absinthe, l’estragon et les génépis) ou les divers conifères, etc. Des renvois permettent de retrouver facilement les végétaux qui figureraient dans plusieurs catégories, les synonymes ou les noms latins. Tous les noms des genres sont documentés, ainsi que ceux des espèces principales. Après une brève bibliographie, un index général offre la possibilité de se rendre rapidement à l’article décrivant l’origine du nom recherché.

Introduction

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Plantes sauvages

Plantes sauvages

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A Abies → conifère, p. 47. Absinthe → armoise, p. 25. Acacia → robinier, p. 107. Acanthe Acanthaceae

« Acanthe » est la francisation du latin Acanthus qui désignait cette plante chez les Romains et les Grecs (akanthos). Le nom, du grec akantha, épine, s’appliquait fort justement à l’acanthe épineux, Acanthus spinosus, mais également à l’acanthe à feuilles molles, Acanthus mollis, dont les amples feuilles dépourvues d’épines servaient fréquemment de motifs dans l’architecture antique.

Acer → érable, p. 58. Achillée Astéracées

La légende voudrait qu’Achille, le héros de l’Iliade, ait soigné ses soldats blessés avec les feuilles de l’achillée millefeuille. Le nom populaire de la plante, «  herbe-au-charpentier  », dénote d’ailleurs ses vertus cicatrisantes bien réelles. Achillea était son nom chez les Romains et achilleos chez les Grecs.

Les feuilles touffues de l’achillée millefeuille lui valent son surnom de « sourcil de Vénus ».

Chez le millefeuille, les feuilles sont divisées en innombrables segments étroits, d’où son appellation commune et l’épithète de son nom scientifique, Achillea millefolium. La forme touffue, effilée et légèrement ondulée de ses feuilles lui a valu le joli surnom de « sourcil de Vénus ».

Une autre espèce, moins fréquente, est l’achillée sternutatoire, Achillea ptarmica. L’épithète de son nom botanique dérive du grec ptarmikê, donné dans l’Antiquité à une plante qui faisait éternuer. L’achillée à grandes feuilles, que l’on rencontre en montagne est l’Achillea macrophylla – du grec makros, grand, et phyllon, feuille.

Aconit Renonculacées « Aconit » est la francisation du latin aconitum qui désignait dans l’Antiquité une plante vénéneuse servant à empoisonner les loups. Le grec akoniton avait le même sens. La plante la plus toxique de notre flore européenne est l’aconit napel, Aconitum napellus. L’épithète est un diminutif du latin napus, navet : il évoque la forme 18

Les plantes et leurs noms

fuselée des tubercules de ce végétal montagnard. Quelques personnes les ont consommées, par erreur, pour leur dernier repas ! L’aconit napel est surnommé «  casque de Jupiter  », car la forme de ses superbes fleurs bleues rappelle celle d’un casque antique. Les fleurs de l’aconit tue-loup sont jaunes. L’épithète de son nom botanique, Aconitum lycoctonum, dérive du grec lukos, loup, et kteinô, tuer, par allusion à la toxicité de la plante. On le connaissait jadis sous le nom d’Aconitum vulparia, du latin vulpes, renard. Peut-être servaitelle, jadis, à empoisonner ces canidés sauvages.

Adonis Renonculacées

Les fleurs remarquables de ces plantes les ont fait dédier à Adonis, héros mythologique célèbre par sa beauté, tué par un sanglier et changé en fleur. Les épithètes des noms scientifiques de nos espèces les plus communes sont liées à la saison de floraison de la plante. Les fleurs de l’aconit napel ont une forme On distingue ainsi l’adonis de printemps, de casque antique. Adonis vernalis, aux grandes fleurs jaunes, l’adonis d’été, Adonis aestivalis et l’adonis d’automne, Adonis autumnalis, aux petites fleurs rouge vif. Tous les adonis sont violemment toxiques.

Aegopodium → égopode, p. 56. Aesculus → châtaignier, p. 41. Aethusa → ciguë, p. 45. Agrostemma → nielle, p. 89. Aigremoine Rosacées

« Aigremoine » est la francisation du latin agrimonia qui désignait chez les Romains une plante indéterminée, peut-être l’aigremoine eupatoire, Agrimonia eupatoria. Il s’agit d’une déformation du grec argemonê, qui se référait, semblet-il, à un pavot – peut-être la glaucienne, Glaucium flavum. Le nom dérive d’argema ou argemon, tache sur le blanc de l’œil, affection contre laquelle on aurait employé le suc de la plante. Eupatoria herba, en latin, eupatorion en grec, désignaient l’aigremoine eupatoire. Le nom dériverait du grec eupatôr, de noble naissance, ou peut-être, par déformation, de hêpar, hêpatos, foie, d’après l’utilisation ancienne de la plante pour soigner cet organe. Plantes sauvages

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Airelle Éricacées

« Airelle » désigne plusieurs espèces voisines du genre Vaccinium, aux fruits comestibles. Le nom provient de l’occitan airolo, diminutif d’aire, dérivé du latin ater, sombre, évoquant la couleur du fruit de certaines d’entre elles. C’est le cas des myrtilles, d’un bleu foncé. Le nom est la francisation du latin médiéval myrtillus qui désignait ce sous-arbrisseau bien connu. Il dérive du latin classique myrtus (en grec myrtos), myrte, par allusion à la ressemblance des feuilles de ces deux plantes. Le nom botanique de la myrtille est Vaccinium myrtillus. Bien que d’un bleu plus clair, les fruits de l’airelle des marais, Vaccinium uliginosum, sont souvent confondus avec les myrtilles. Ils sont d’ailleurs parfaitement comestibles. L’épithète provient du latin uliginosus, marécageux. En revanche, les fruits de l’airelle rouge, Vaccinium vitis-idaea, sont rouge vif. L’épithète signifie « vigne du Mont Ida », en Crète, là où Zeus fut élevé, mais la plante n’y pousse guère… Enfin la canneberge, Vaccinium oxycoccos, une cousine très proche, possède des fruits particulièrement acides, d’où l’épithète de son nom, du grec oxus, acide, et kokkos, petite baie ronde. L’espèce américaine Vaccinium macrocarpon est cultivée et commercialisée sous le nom de cranberry, parfois fraîche, mais plus souvent sous forme de jus et de confitures ou de sauces – dont les Américains accompagnent la dinde traditionnelle de Thanksgiving. L’épithète provient du grec makros, gros, et karpon, fruit : effectivement, ces canneberges américaines atteignent une taille respectable, environ un centimètre de diamètre. Le nom générique des airelles, Vaccinium, désignait une espèce de ce genre chez les Romains. Peut-être dérive-t-il, pour une raison obscure, du latin vacca, vache.

Ajonc Fabacées (Légumineuses)

« Ajonc » est une altération de « jonc », par l’intermédiaire du mot régional du Berry « agon », désignant la plante. Le nom botanique du genre, Ulex, désignait en latin un arbuste indéterminé, peut-être une Labiée (ce qui n’a rien à voir avec l’ajonc). Il provient sans doute du grec ulê, broussaille. Notre ajonc d’Europe est l’Ulex europaeus.

Ajuga → bugle, p. 34. Alcea → mauve, p. 83. Alchémille Rosacées La goutte d’eau au centre des feuilles d’alchémille était utilisée par les alchimistes pour leurs travaux.

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Les plantes et leurs noms

Les gouttes de rosée qui se rassemblent au centre des feuilles de l’alchémille vulgaire, Alchemilla vulgaris, étaient employées par les alchimistes sous le

nom d’« eau céleste ». Le nom de la plante évoque donc ses mystérieux utilisateurs. L’épithète n’est en rien un jugement de valeur mais signale simplement que cette espèce se rencontre communément dans toutes nos régions.

Alisier → sorbier, p. 118. Alliaire Brassicacées (Crucifères)

L’alliaire est une cousine de la moutarde, mais lorsqu’on la froisse, elle dégage une nette odeur d’ail, d’où son nom. L’épithète de son nom botanique, Alliaria petiolata, évoque la forme de la feuille, munie d’un long pétiole.

Allouchier → sorbier, p. 118. Althaea → guimauve, p. 70. Amaranthe Amaranthacées

Les dictionnaires écrivent « amarante », car le nom de la plante dérive du grec amarantos, qui ne flétrit pas – elle possède en effet des calices persistants. Mais Linné a choisi de l’épeler « amaranthe », par attraction du grec anthos, fleur, innocent jeu de mot botanique... Plusieurs espèces se rencontrent à l’état subspontané 5 comme «  mauvaises herbes des terres cultivées  ». Il s’agit en particulier de l’amaranthe réfléchie, Amaranthus retroflexus, et de l’amaranthe blite, Amaranthus blitum, autrefois cultivée comme légume pour ses feuilles, dont l’épithète était le nom latin classique, en grec bliton. L’une des espèces les plus connues est la « queue de renard », ainsi nommée car ses inflorescences forment de longues grappes épaisses et pendantes, de couleur rouge. L’épithète de son nom botanique, Amaranthus caudatus, vient du latin cauda, queue.

Ambroisie Astéracées (Composées)

L’ambroisie était chez les Anciens la nourriture des Dieux. Le nom désigne certaines Astéracées mal aimées

Les longues inflorescences de la « queue de renard » sont à l’origine de son nom.

5 C’est-à-dire qu’elles sont nées ailleurs, mais qu’après avoir été introduites, volontairement ou non, elles se reproduisent sans intervention humaine et persistent dans leur nouveau milieu auquel elles se sont parfaitement adaptées.

Plantes sauvages

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(Ambrosia spp.), ainsi qu’un chénopode odorant, originaire d’Amérique centrale, Chenopodium ambrosioides. L’ambroisie à feuilles d’armoise, Ambrosia artemisiifolia, qui se répand activement dans nos régions, produit un abondant pollen, cause fréquente d’allergies.

Agropyron → chiendent, p. 44. Amélanchier Rosacées

Il s’agit du nom provençal de notre espèce européenne, Amelanchier ovalis. L’épithète décrit la forme des feuilles.

Anagallis → mouron, p. 85. Ancolie Renonculacées

Le bas latin aquileia, dérivé du latin aquilegia, a donné par altération « acolie » puis « ancolie », peut-être par attraction de « mélancolie », la fleur étant un symbole de ce sentiment. Le nom botanique, Aquilegia, est d’origine incertaine, peut-être du latin aquilegium, réservoir, du fait de la forme des pétales, ou du latin aquila, aigle. L’espèce la plus courante est l’ancolie vulgaire, Aquilegia vulgare, qui ne mérite certes pas cette épithète dépréciative. Elle est couramment cultivée, sous des formes aux fleurs de couleurs variées.

Anémone Renonculacées

«  Anémone  » dérive du grec anemos, vent : les arêtes plumeuses de certaines de ces plantes, les pulsatiles, s’agitent au vent qui les disperse. Le nom de ces dernières remonte à Matthiole, au XVIe siècle et dérive du latin pulso, pousser, secouer, agiter, pour la raison précédemment décrite. L’espèce la plus courante est l’anémone sylvie, Anemone nemorosa, dont le nom n’est pas lié à un joli prénom féminin, mais à son abondance dans les bois, du latin silva, forêt, l’épithète provenant de nemus, bois. Il ne faut pas la confondre avec sa cousine, l’anémone sylvestre, Anemone sylvestris, beaucoup moins répandue.

Les « cheveux » de l’anémone pulsatille flottent au vent.

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Les plantes et leurs noms

Les pulsatiles, jadis classées dans le genre Anemone le sont maintenant dans le genre Pulsatilla. Parmi les principales espèces, citons la pulsatile vulgaire, Pulsatilla vulgaris, la pulsatile printanière, Pulsatilla vernalis (du latin ver,

veris, printemps) et la pulsatile alpine, Pulsatilla alpina. Les épithètes parlent d’elles-mêmes.

Ansérine → chénopode, p. 43 et potentille, p. 101. Anthemis → camomille, p. 36. Anthericum → lis, p. 189. Anthrisque → cerfeuil, p. 147. Anthyllis → vulnéraire, p. 127. Aphyllanthe Asparagaceae (anciennement Liliacées)

Le nom de cette plante méridionale aux tiges vertes et aux jolies fleurs bleues est construit sur le grec a privatif, phyllon, feuille, et anthos, fleur, et signifie « fleur sans feuilles », car les tiges florales sont totalement dépourvues de feuilles. Ce sont elles qui réalisent la photosynthèse nécessaire à la nutrition de la plante. Notre unique espèce, l’aphyllanthe de Montpellier, Aphyllanthes monspelliensis, doit son nom spécifique à l’École de botanique de cette ville qui envoyait de nombreux échantillons de plantes à Linné, vivant à Uppsala, en Suède, lorsque ce dernier avait entrepris de classer et nommer toutes les espèces végétales connues de son temps. De ce fait, de nombreuses espèces méditerranéennes portent cette épithète.

Arbousier Éricacées

« Arbousier » est une francisation d’arbutus, qui désignait cet arbre chez les Romains. Notre espèce ouest-méditerranéenne est Arbutus unedo, dont l’épithète dérive du latin unum edo, je n’en mange qu’une, car de trop grandes quantités d’arbouses crues se montrent indigestes… Pendant le Risorgimento (unification de l’Italie au cours de la seconde moitié du XIXe siècle), l’arbousier était un symbole patriotique : l’arbre porte en même temps des feuilles vertes, des fleurs blanches et des fruits rouges, couleurs du drapeau de la nation italienne naissante. Dans la partie orientale de la région méditerranéenne croît l’Arbutus andrachne dont le nom spécifique (andrachnê) désignait chez Théophraste et Dioscoride le pourpier ou un fraisier sauvage…

Arbre-à-perruque Anacardiacées

Les fruits plumeux du Cotinus coggygria (Anacardiacées) évoquent par leur ensemble une chevelure légère, d’où le nom populaire de l’arbrisseau. Cotinus en latin et kotinos en grec désignaient cet arbrisseau ainsi que l’olivier sauvage ou oléastre (Olea europaea var. sylvestris). Coggygria, dérivé du grec kokkygea, désignait un arbuste dont les fruits donnaient une teinture jaune, peut-être l’arbre-à-perruque lui-même... Plantes sauvages

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Arctium → bardane, p. 29. Arctostaphylos → raisin d’ours, p. 103.

Argousier Élaeagnacées

«  Argousier  » provient du grec argos, brillant, qui évoque l’aspect des fruits. Le nom botanique de cet arbrisseau très épineux est Hippophaë rhamnoides. Hippophaes en latin et en grec désignait une euphorbe épineuse, du grec hippos, cheval, et phaos, lumière. L’épithète évoque la ressemblance de la plante avec le nerprun, Rhamnus cathartica, tous deux couverts de robustes épines. L’argousier appartient à la famille des Élaeagnacées, nommée d’après le chalef ou «  olivier de Bohême  », Elaeagnus angustifolia. Elaeagnus en latin et elaiagnos en grec désignaient un arbrisseau indéterminé, peut-être le gatilier, Vitex agnus-castus, du grec elaia, olivier, et agnos, pur, sacré. Les fruits plumeux de l’arbre-à-perruque évoquent une chevelure légère.

« Chalef » est le nom arabe du saule : les feuilles étroites et allongées de ces deux plantes se ressemblent.

Aristoloche Aristolochiacées

Aristolochia en latin et en grec désignait les aristoloches. Le nom provient du grec aristos, excellent, et lochia, accouchement, car ces plantes étaient renommées pour faciliter les accouchements. Notre espèce la plus répandue est l’aristoloche clématite, Aristolochia clematitis, dont l’épithète fait référence à la clématite vigne-blanche (Clematis vitalba, p. 46), une liane très commune dans nos régions, car cette aristoloche aurait elle aussi tendance à grimper sur la végétation, mais de façon bien moins efficace...

Armérie Plombaginacées

« Armérie » est la francisation du nom botanique Armeria, tiré du celtique ar mor, au bord de la mer. L’espèce la plus répandue est l’armérie maritime, Armeria maritima, qui couvre de sa jolie floraison rose les rochers du littoral. On rencontre en montagne l’armérie alpine, Armeria alpina, répandue non seulement dans les Alpes, mais également dans les Pyrénées. 24

Les plantes et leurs noms

Armoise Astéracées (Composées)

« Armoise » dérive du latin artemisia qui désignait chez les Romains et les Grecs l’armoise commune, Artemisia vulgaris, dédiée à Artémis en raison de son usage médical en gynécologie. L’absinthe, Artemisia absinthium, est une cousine, amère et parfumée, de l’armoise. On la nommait absinthium en latin et apsinthion en grec. Les génépis sont de petites armoises de montagne très aromatiques et peu amères, ce qui permet d’en faire facilement des liqueurs par simple macération. On en distingue plusieurs espèces : le génépi noir ou génépi vrai, Artemisia genipi ; le génépi blanc, Artemisia umbelliformis, dont les inflorescences ne forment pas des ombelles, mais des grappes, contrairement à ce que suggère l’épithète ; le génépi des glaciers, Artemisia glacialis ; et le génépi des neiges, Artemisia nivalis. Le nom de « génépi » provient du patois savoyard et désignait ces plantes. L’estragon, Artemisia dracunculus, est une armoise asiatique bien connue comme condiment. Son nom français dériverait de l’arabo-persan tarkhoun qui désignait la plante et serait lui-même une corruption de l’accusatif latin draconem, dragon, sans que la raison de cette appellation soit bien claire. L’épithète signifie d’ailleurs « petit dragon ». L’aurone, Artemisia abrotanum, était nommée abrotanum en latin. Elle servait à préparer l’« eau d’arquebuse », macération alcoolique de végétaux, censée guérir les blessures causées, en particulier, par les armes à feu.

Arnica Astéracées (Composées)

Cette jolie Composée montagnarde, Arnica montana, est douée de vertus médicinales appréciées : on l’utilise particulièrement, en teinture diluée, contre les entorses. Son nom dérive du grec ptarmikê, donné dans l’Antiquité à une plante qui faisait éternuer, ce que peut d’ailleurs faire l’arnica, d’odeur et de saveurs piquantes. L’épithète indique que l’on rencontre habituellement l’arnica dans les montagnes, bien qu’il pousse aussi, mais rarement, ça et là en plaine.

Arroche Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

« Arroche » dérive du latin atriplex qui désignait certaines de ces plantes dans l’Antiquité. Le nom est tiré du grec atraphaxis ou andraphaxys de même sens. On en connaît plusieurs espèces. L’arroche étalée, Atriplex patula, est une « mauvaise herbe » commune dans les terres remuées des jardins et des champs. L’épithète, patulus, largement déployé, étalé, évoque l’aspect de la plante dont les tiges rampent sur le sol avant de se redresser. L’arroche hastée, Atriplex hastata, fréquente sur le littoral, possède de larges feuilles munies d’oreillettes, qui évoquent le fer élargi à la base de certaines lances romaines. En latin, hasta signifie, javelot. L’Atriplex halimus a pour nom vernaculaire « pourpier de mer » : les feuilles épaisses, charnues et comestibles de cet arbrisseau des bords de mer rappellent celles du pourpier. Halimus en latin et halimos en grec désignaient cette plante. L’arroche des jardins, Atriplex hortensis, était jadis un légume très apprécié – d’où son surnom de « bonne-dame » – mais aujourd’hui totalement délaissé. L’épithète, du latin hortus, jardin, fait référence à sa mise en culture. Plantes sauvages

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Artemisia → armoise, p. 25. Arum Arum en latin et aron en grec désignaient diverses espèces de ce genre. L’espèce la plus courante dans nos bois est l’arum tacheté, Arum maculatum. L’épithète, du latin macula, tache, évoque les feuilles tachetées de la plante. L’« arum » des jardins d’ornement appartient en fait au genre Zantedeschia, de la même famille. Ils sont dédiés à Francesco Zantedeschi, botaniste italien, né à Vérone en 1797. La famille des Aracées est nommée d’après le genre Arum. Elle comprend de très nombreuses espèces, avant tout tropicales, dont les anthuriums, les monstéras, les philodendrons, etc.

Aruncus → reine des bois, p. 104. Asaret Aristolochiacées

« Asaret » dérive d’asarum qui désignait en latin, et en grec asaron, une plante sauvage, peut-être notre espèce, l’asaret d’Europe (Asarum europaeum). Le nom est issu du grec asê, dégoût, nausée, car l’asaret possède des propriétés vomitives. On nomme aussi la plante « oreille d’homme » en raison de la forme caractéristique de ses larges feuilles.

Asclépiade → dompte-venin, p. 54. Aspergette → ornithogale, p. 92. Aspérule → gaillet, p. 63. Asphodèle Asphodèlacées (anciennement Liliacées)

Asphodelus en latin et asphodelos en grec désignaient plusieurs plantes, dont celles-ci, consacrées aux divinités des enfers et aux morts qui étaient censés en consommer les tubercules charnus. On imaginait les Champs-Élysées, paradis des héros grecs, comme des prairies couvertes d’asphodèles. À l’heure actuelle, les champs d’asphodèles si courants dans la région méditerranéenne indiquent en fait, bien au contraire, des sols épuisés par le surpâturage et les incendies… Parmi nos espèces, citons l’asphodèle blanc, Asphodelus albus, à fleurs blanches  ; l’asphodèle rameux, Asphodelus ramosus, densément ramifié  ; l’asphodèle porte-cerise, Asphodelus cerasiferus, aux fruits gros comme de petites cerises  ; et l’asphodèle fistuleux, Asphodelus fistulosus, dont les tiges sont creuses – ce qui en botanique se dit « fistuleuses » (comme une fistule, ulcère communiquant avec une cavité naturelle –  du latin fistula, tuyau canal). La famille des Asphodèlacées, récemment séparée de celle des Liliacées, est nommée d’après le genre Asphodelus. 26

Les plantes et leurs noms

Aster Astéracées (Composées)

Ce nom désignait en latin et en grec diverses plantes dont les fleurs sont en forme d’étoile. Il vient du grec astêr, étoile. Parmi les espèces, citons l’aster alpin, Aster alpinus, aux grandes fleurs à ligules violacées ; l’aster amelle, Aster amellus, aux capitules de taille moyenne, à ligules bleutées – amellus était, chez Virgile, le nom d’une fleur indéterminée ; et l’aster tripolium, Aster tripolium, caractéristique des marais salés du littoral. La famille des Astéracées est nommée d’après le genre Aster. On parlait jadis des « Composées », du fait de la structure particulière de leur inflorescence, un capitule formé de nombreuses fleurs juxtaposées sur un réceptacle constitué par l’extrémité élargie du pédoncule. C’est, avec près de 23  000 espèces la plus importante famille de plantes à fleurs. Elle inclut les dahlias, les marguerites, et les pâquerettes, les pissenlits, etc.

Les fleurs des asters semblent autant d’étoiles colorées.

Astragale Fabacées (Légumineuses)

« Astragale » est la francisation du grec astragalê qui désignait une légumineuse indéterminée. Ce nom provient, pour une raison obscure, du grec astragalos, vertèbre, osselet. L’astragale à feuilles de réglisse, Astragalus glycyphyllos, doit son nom à la saveur sucrée de ses feuilles, rappelant celle de la réglisse (Glycyrrhiza glabra), une cousine de la même famille des Fabacées. L’épithète dérive du grec glykos, doux, sucré, et phyllon, feuille.

Astrance Apiacées (Ombellifères)

Le nom de ces jolies Ombellifères dérive du grec astêr, étoile, par allusion à l’inflorescence en forme d’étoile – une ombelle simple entourée d’un involucre de bractées, exceptionnelle dans cette famille où les ombelles sont généralement doubles. Nos deux espèces sont la grande astrance, Astrantia major, et la petite astrance, Astrantia minor.

Athyrium → fougère, p. 60. Atriplex → arroche, p. 25. Atropa → belladone, p. 29. Plantes sauvages

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Aubépine Rosacées

« Aubépine » vient du latin alba, blanche et spina, épine. En effet, l’arbrisseau (parfois un arbuste) possède une écorce de couleur claire. On le nomme d’ailleurs aussi, pour cette raison, « épine blanche ». Le nom botanique Crataegus dérive du latin crataegon ou crataegos et du grec krataigos ou krataigôn qui désignaient l’azerolier, Crataegus azarolus, une aubépine méditerranéenne aux fruits appréciés. Ces noms dérivent peut-être du grec kratos, force, par allusion à la dureté du bois, et aïx, aïgos, chèvre, car les caprins aiment à en brouter le feuillage… Nos deux espèces européennes sont l’aubépine épineuse, Crataegus oxyacantha (ou Crataegus laevigata), et l’aubépine monogyne, Crataegus monogyna. L’épithète de la première provient du grec oxys, aigu, piquant, et akantha, épine, et se comprend aisément si l’on passe la main dans les branchages de l’aubépine, vigoureusement défendus par de courts rameaux acérés. Celui de la seconde dérive du grec monos, unique, et gynê, femme, car les fleurs de cette espèce ne possèdent qu’un seul ovaire (et donc un fruit à un seul noyau, ce qui permet de l’identifier aisément). On la nomme aussi « aubépine à un style ».

Aubour → genêt, p. 65. Aulne Bétulacées

« Aulne » est la francisation d’alnus, qui désignait en latin ces arbustes bordant les rivières, du celtique lan, voisin des cours d’eau. Dans de nombreuses parties de la France, on parle plutôt de « verne », du gaulois verno, qui nommait l’aulne dans cette langue. Le terme à donné leur nom à de nombreuses localités : Le Vernet, Verneuil, Vernon, Vern, etc., ainsi qu’à Jules Verne. Nos trois espèces principales sont l’aulne glutineux, Alnus glutinosa, dont les bourgeons et les jeunes feuilles sont collants au toucher, l’aulne blanchâtre, Alnus incana (du latin incanus, blanc), dont les feuilles sont couvertes sur leur face inférieure d’un court duvet de couleur claire, et l’aulne vert, Alnus viridis, dont l’épithète décrit la couleur des feuilles…

Azalée → rhododendron, p. 107.

B Baguenaudier  « Baguenaudier » provient du mot provençal baganaudo, dérivé du latin baca, baie. Ce terme évoque les grosses gousses renflées, brunâtres et translucides qui caractérisent cet arbuste et lui ont également donné son nom populaire d’« arbre à vessies ». Son nom botanique est Colutea arborescens. Le premier terme désignait en latin et en grec (kolutea, kolutia) un arbuste, peut-être celui-ci. L’épithète indique le port arbustif de la plante. 28

Les plantes et leurs noms

Barbarée Brassicacées (Crucifères)

Ces plantes sont dédiées à Sainte Barbe. Barbe vécut en Anatolie au IIIe siècle de notre ère. Elle refusa d’abjurer sa foi chrétienne et fut décapitée par son père que frappa alors la foudre. Sainte Barbe est la patronne des canonniers, des artificiers, des métallurgistes et des pompiers, toutes professions liées au feu, mais également des architectes et des géologues. Notre espèce la plus commune est la barbarée vulgaire, Barbarea vulgaris. Notons aussi la barbarée printanière, Barbarea verna (du latin ver, veris, printemps), parfois cultivée sous le nom de « cresson de terre ».

Bardane Astéracées (Composées)

« Bardane » provient du latin médiéval bardana, antérieurement dardana, qui désignait ces plantes. Elles étaient nommées arction en latin et arktion en grec, d’où le nom botanique de la bardane, Arctium lappa. Le premier terme vient du grec arktos, ours – peutêtre du fait de leur apparence hirsute et « mal léchée ». L’épithète lappa dérive du grec lambanô, accrocher, par allusion aux capitules munis de crochets qui se prennent dans le poil des animaux. Ces derniers les transportent lorsqu’ils sont mûrs, favorisant ainsi la dispersion des semences sur de vastes territoires.

Du fait de ses fruits enflés, le baguenaudier est souvent nommé « arbre-à-vessies ».

Beccabunga → cresson, p. 50., et véronique, p. 124. Bec-de-grue → géranium, p. 66. Belladone Solanacées

Le nom botanique de la belladone, Atropa belladona dérive du nom grec de l’une des trois Parques, Atropos, qui coupait le fil de la vie des hommes – par allusion à la toxicité de la plante. En italien, belladona signifie « belle femme » : à l’époque de la Renaissance, les courtisanes s’instillaient du jus de belladone dans les yeux afin de conférer plus de mystère à leur regard, car la plante, riche en alcaloïdes, possède la propriété de dilater la pupille (mydriase)... Les accidents n’étaient d’ailleurs pas rares.

Bellis → pâquerette, p. 94. Plantes sauvages

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Benoîte Rosacées

Les benoîtes sont dédiées à Saint Benoît, fondateur au VIe siècle de l’ordre des bénédictins. L’espèce la plus courante dans nos régions est la benoîte urbaine, Geum urbanum, de son nom botanique. Le premier terme désignait probablement la plante en latin, peut-être par dérivation du grec geuô, faire goûter, par allusion au parfum de clou de girofle des racines. L’épithète urbanum, de la ville, est curieuse, car cette benoîte se plaît davantage en lisière des bois qu’au bord des trottoirs. Peut-être abondait-elle dans la ville d’Uppsala, où résidait Linné qui la nomma ainsi. La benoîte des ruisseaux, Geum rivale, est mieux nommée, car elle pousse effectivement dans les lieux très humides. L’épithète provient du latin rivus, ruisseau.

Berberis → épine-vinette, p. 57. Berce Apiacées (Ombellifères)

« Berce » dérive du germanique Bär, ours, peut-être du fait de l’aspect hirsute, « mal léché » de ces plantes. Les Allemands nomment ces plantes Bärenklau, griffe d’ours. En français, « patte d’ours » et « branc-ursine » (du latin ursus, ours) en étaient des noms populaires : les jeunes feuilles, lorsqu’on les retourne vers le sol, évoquent assez bien l’extrémité velue de la patte d’un de ces plantigrades, munie de longues griffes. Le nom botanique du genre, Heracleum, est dédié à Hercule, en grec Heraklês, par allusion au port robuste de la berce. L’espèce la plus courante est la berce spondyle, Heracleum sphondylium. En latin sphondylium, ou spondylium et en grec sphondylis ou sphondylion désignaient une grande Ombellifère. Peut-être ces termes dérivent-ils du grec sphondylos qui servait à nommer à la fois une tête d’artichaut et une vertèbre... La berce du Caucase, une géante qui peut dépasser trois mètres de hauteur, est pour les botanistes Heracleum mantegazzianum : elle est dédiée à Paolo Mantegazzi (1831-1910), anthropologue et explorateur italien.

Bétoine → épiaire, p. 56. Betula → bouleau, p. 31. Biscutella → lunetière, p. 80. Bistorte → renouée, p. 105. Bleuet → centaurée, p. 39. Bois carré → fusain, p. 63. Bois-gentil → daphné, p. 52. Bon-Henri → chénopode, p. 43. Bonnet de prêtre → fusain, p. 63. 30

Les plantes et leurs noms

Borago → bourrache, p. 32. Boucage → pimprenelle, p. 99. Bouillon blanc Scrofulariacées

Le nom de « bouillon blanc » n’a, en fait, rien à voir avec une tisane ou une soupe… Il dérive du bas latin bugillo, issu d’un mot gaulois désignant une plante indéterminée, par attraction de « bouillon », en raison de l’emploi en décoction des fleurs aux vertus pectorales. L’épithète « blanc » fut ajoutée par la suite du fait de la couleur des feuilles, couvertes d’un duvet blanchâtre. On nomme également la plante « cierge de Notre-Dame », car la longue tige, trempée dans le suif, fournissait à peu de frais des torches efficaces, bien que peu durables. Le nom botanique de l’espèce est Verbascum thapsus. Le premier terme désignait ces plantes en latin. C’est une déformation de barbascum ou barbatum, barbu, par allusion aux filets des étamines couverts de poils. L’épithète vient du grec thapsos, qui nommait une plante poussant l’antique cité grecque du même nom, près de Syracuse en Sicile, dont on tirait une couleur jaune. Les fleurs du bouillon blanc sont d’un beau jaune.

Le bouillon blanc est dressé comme un cierge, dédié à Notre-Dame.

Le nom français des plantes appartenant au genre Verbascum est « molène » (mullein en anglais), dérivé de « mol », mou, du fait des propriétés émollientes de ces plantes, en particulier du bouillon blanc. Parmi les espèces les plus courantes, citons la molène noire, Verbascum nigrum, aux feuilles de couleur sombre (mais pas vraiment noires) ; le Verbascum lychnitis, dont l’épithète désignait dans l’Antiquité une plante qui servait à faire des mèches de lampe à huile, du grec lychnos, lampe ; et la molène à feuilles sinuées, Verbascum sinuatum, caractéristique du Midi avec ses grandes rosettes de feuilles aux contours sinueux.

Bouleau Bétulacées

«  Bouleau  » est tiré de l’ancien français «  boul  », dérivé du latin betulla, qui désignait ces arbres en latin. L’origine du nom est probablement le celtique betul, de même sens. L’espèce la plus courante en Europe est Betula pendula, du latin pendulus, pendant, car ses fins rameaux pendent, y compris à la cime de l’arbuste. On la nommait jadis Betula alba, du latin albus, blanc, en allusion à son écorce immaculée. Celle, plus sombre d’un bouleau de l’est des États-Unis lui a valu son nom botanique de Betula nigra. Plantes sauvages

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La famille des Bétulacées est nommée d’après le genre Betula, bouleau. Elle comprend également les charmes et les noisetiers.

Bourdaine Rhamnacées

« Bourdaine » est une altération de « borzaine », terme de l’ouest de la France désignant l’arbrisseau, d’origine obscure. Pour les botanistes, la bourdaine s’est successivement nommée Rhamnus frangula (Rhamnus est le nom de genre des nerpruns, p. 88), Frangula alnus et aujourd’hui Frangula dodonei. Frangula désignait la bourdaine dans Matthiole et Dodoens, auteurs de livres botaniques au XVIe siècle. Ce terme provient du latin frango, briser, car le bois se casse facilement. L’épithète évoque l’aulne, qui ne ressemble pas vraiment à notre arbuste, mais pousse comme lui les pieds dans l’eau.

Bourrache Boraginacées

Le nom de cette plante attirante par ses jolies fleurs en étoile d’un bleu azur, mais couverte de poils hérissés, dérive de borago, terme remontant au Moyen Âge (noter les deux « r » en français, et un seul en latin). Il dérive du bas latin burra, bure, étoffe grossière en laine, du fait de la texture rêche des feuilles de la bourrache officinale, Borago officinalis. Certains le font cependant dériver de l’arabe abû araq, père de la sueur, à cause des propriétés sudorifiques de la plante, reconnues depuis l’Antiquité. Quoiqu’il en soit, l’épithète officinalis signale que la plante était jadis vendue comme remède dans les officines des pharmaciens.

Les feuilles de bourrache sont rêches comme de la bure.

La famille des Boraginacées est nommée d’après le genre Borago. Elle comporte également les consoudes, les myosotis, les pulmonaires, etc.

Bourse-à-pasteur Brassicacées (Crucifères)

Le nom populaire de cette « mauvaise herbe » des cultures évoque la ressemblance de ses fruits, en forme de coeur, avec un ancien sac de berger. Son appellation botanique est Capsella bursa-pastoris. Elle dérive du latin capsella, petite boîte (diminutif de capsa, boîte), car le fruit contient quelques graines enfermées dans une coque qui s’ouvre en deux à maturité. C’est l’épithète, transposée en français, que l’on utilise pour nommer communément la plante. On l’appelle également « capselle », en francisant simplement le nom de genre.

Bouton d’or → renoncule, p. 104. 32

Les plantes et leurs noms

Brunelle Lamiacées (Labiées)

On utilisait jadis indifféremment les noms Prunella et Brunella pour désigner ces cousines inodores des menthes. Il est possible que ces termes proviennent du haut allemand braun, signifiant « pourpre » (contrairement au bas allemand où le même mot signifie « brun »), par allusion à la couleur des fleurs, généralement d’un bleu violacé. L’espèce la plus commune est la brunelle vulgaire, Prunella vulgaris. On rencontre fréquemment aussi la brunelle à grandes fleurs, Prunella grandiflora, dont les fleurs atteignent une taille remarquable pour une si petite plante.

Bruyère Éricacées

Le nom de ces plantes caractéristiques des landes vient du latin populaire brucaria, dérivé du gaulois bruco, désignant la plante et le terrain où elle pousse.

Les fruits triangulaires de la capselle évoquent la bourse des anciens bergers.

En fait, le terme « bruyère » se rapporte à deux genres bien différenciés. L’espèce la plus commune est la callune, Calluna vulgaris, dont le nom dérive du grec kallunô, nettoyer, car la plante, aux fins rameaux densément groupés, était couramment utilisée comme balai. Les véritables bruyères appartiennent au genre Erica. Erice en latin et erikê, ou ereikê, en grec, désignaient la bruyère arborescente, Erica arborea, un arbrisseau typique du maquis méditerranéen. Ces noms proviennent du grec ereikô, briser, par allusion aux rameaux cassants. Elle fleurit au printemps, en blanc, au contraire de la bruyère cendrée, Erica cinerea, qui couvre en automne les landes acides de sa superbe floraison violette. L’épithète de cette dernière espèce vient du latin cinis, cineris, cendre. La famille des Éricacées, à laquelle appartiennent également les bruyères les airelles, les myrtilles, les rhododendrons et les arbousiers, est nommée d’après le genre Erica.

Bryone Le nom de cette liane parfois envahissante, Bryonia dioica, pour les botanistes, la désignait déjà en latin et en grec (bryonê, bryonia). Il dérive du grec bryô, croître en abondance, par allusion à la vigueur avec laquelle pousse cette « mauvaise herbe » des terrains cultivés, riches en azote. L’épithète, du grec di, deux, et oikos, maison, signale le fait que la bryone porte ses fleurs mâles et femelles sur des pieds séparés (habituellement, les végétaux sont hermaphrodites, c’est-à-dire que leurs fleurs sont à la fois mâles et femelles). La plante appartient à la famille des Cucurbitacées, comme le melon, la courgette, le concombre et le potiron. Plantes sauvages

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Bugle Le nom français de ces cousines inodores de la menthe provient du latin médiéval bugula, peut-être dérivé de bugillo, qui désignait une plante indéterminée (voir bouillon blanc, p. 32). Leur nom botanique, Ajuga, est tiré du grec a, privatif, et du latin jugum, joug, car la corolle semble dépourvue de lèvre supérieure. Les deux espèces les plus courantes sont la bugle rampante, Ajuga reptans, dont l’épithète décrit le port couché, et la bugle de Genève, Ajuga genevensis, évoquant la cité de Calvin, en Suisse, patrie de nombreux botanistes – qui est cependant loin d’avoir l’exclusivité d’héberger cette plante très répandue.

Bugrane Fabacées (Légumineuses)

Ce nom aux consonances exotiques dérive du latin bucranium, en grec boucranium, qui désignait une plante indéterminée. Il signifie littéralement « crâne de bœuf », du grec bous, bœuf, et kranion, crâne. Les botanistes les classent dans le genre Ononis, nom qui désignait en grec (onônis) une Légumineuse à odeur forte, du grec onos, âne, et onis, crottin. Effectivement, certaines espèces, tel l’Ononis natrix, dégagent une odeur désagréable. L’épithète est le nom latin d’une couleuvre. La raison pour laquelle il a été attribué à cette plante n’est pas très claire… L’espèce la plus courante dans nos régions est la bugrane rampante, Ononis repens, dont l’épithète évoque clairement le port. On la nomme populairement « arrête-bœuf », car la plante possède de longues racines résistantes, capables d’arrêter une charrue – ou du moins un araire… La bugrane épineuse, Ononis spinosa, a des tiges couvertes de longues épines, fines et acérées, que l’on découvre souvent douloureusement…

Buis Buxacées

« Buis » dérive de buxus, qui désignait en latin (également buxum) et en grec (pyxos) le buis commun, Buxus sempervirens. L’épithète signifie « toujours vert » en latin et se réfère à la faculté de l’arbuste de conserver ses feuilles en toutes saisons. La famille des Buxacées est nommée d’après le genre Buxus, buis. Elle comporte en particulier le jojoba, Simmondsia chinensis, dont les graines donnent une cire liquide très appréciée.

Buplèvre Apiacées (Ombellifères)

Le nom de ces curieuses Ombellifères aux feuilles entières et coriaces dérive de bupleurum, qui désignait en latin et en grec, boupleuron, une plante de cette famille. Il provient du grec bous, boeuf, et pleuron, côte, et signifie donc « côte de bœuf », évoquant sans doute la forme particulière des feuilles. Parmi les diverses espèces, l’une, Bupleurum falcatum, se caractérise par ses feuilles en forme de faux (falx, falcis en latin) ; une autre, Bupleurum rotundifolium, par ses feuilles opposées et soudées à la base, donnant dont l’impression d’être circulaires et transpercées par la tige ; une troisième, Bupleurum suffruticosum, par son port en arbrisseau (latin sub, presque, et frutex, fruticis, arbrisseau), etc. 34

Les plantes et leurs noms

Butome → jonc, p. 74. Buxus → buis, p. 34.

C Cactus Cactacées

« Cactus » provient du latin cactos, en grec kaktos, désignant dans l’Antiquité le cardon (Cynara scolymus) et d’autres plantes épineuses. Certains cactus à tiges aplaties sont connus en français sous le nom de « figuiers de Barbarie ». Il s’agit de plusieurs espèces d’oponces. Les fruits comestibles sont nommés « figues de Barbarie » : ils sont comparés à des figues6 et ces cactus poussent, à l’état cultivé et subspontané, dans la région méditerranéenne dont la partie méridionale (de l’Égypte au Maroc) était jadis nommée « Barbarie ». « Oponce » est la francisation d’Opuntia, nom d’un fruit dans Pline, rencontré aux alentours de la ville antique d’Oponte. Mais l’Opuntia de Pline ne pouvait se rapporter à un cactus, puisque ces derniers, d’origine américaine, n’ont été introduits en Europe qu’il y a environ quatre cents ans. Parmi les espèces communément naturalisées sur notre continent, citons le figuier d’Inde, Opuntia ficus indica (les « Indes » de l’épithète se référant aux Antilles, les « Indes occidentales » des explorateurs du XVIe siècle), et l’Opuntia tuna, dont l’épithète est le nom que les anciens Mexicains donnaient aux fruits de ces cactus. La famille des Cactacées est nommée d’après l’ancien genre Cactus.

Cade → genévrier, p. 65. Caille-lait → gaillet, p. 63. Cakilier Brassicacées (Crucifères)

Le nom des cakiliers, Cakile pour les botanistes, provient de l’arabe kakeleh, qui désignait l’une de ces plantes. Le cakilier maritime, Cakile maritima, est commun sur nos côtes.

Calament Labiées (Lamiacées)

«  Calament  » est la francisation de Calamintha, nom générique de ces odorantes cousines de la menthe. Le latin calaminthe et le grec kalaminthos ou kalaminthê désignaient des Labiées aromatiques. Le nom dérive du grec kala, belle (ou peut-être de kalamos, roseau) et mintha, menthe.

Calament signifie « belle menthe », ce qui ne semble pas usurpé…

6 Malgré un aspect bien différent et le fait qu’ils soient couverts de petites épines barbelées nommées « glochides », fort douloureuses…

Plantes sauvages

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Il en existe plusieurs espèces, dont la plus courante est le calament népéta, abondant dans toute la région méditerranéenne. Un genre voisin porte d’ailleurs le nom de Nepeta. Celui-ci désignait en latin une plante indéterminée, et proviendrait de Nepete, ville d’Étrurie. Avec sa superbe floraison rose, le calament à grandes fleurs fait amplement mériter au genre son nom de « belle menthe ». L’épithète provient du latin grandis, grand, et flos, floris, fleur. Proches des calaments sont les plantes qui appartiennent au genre Nepeta. Parmi elles, notons la cataire, Nepeta cataria, dont l’odeur particulière attire les chats. Son nom provient du latin cattus, chat. On nomme également la plante « herbe-aux-chats », de même que la valériane (p. 123). On rencontre en montagne Nepeta lanceolata, aux feuilles étroites et allongées (l’épithète signifie « lancéolée »), jadis joliment nommé Nepeta nepetella. Nepeta mussini est couramment planté dans les jardins comme couvre-sol. L’espèce est dédiée au Comte Apollos Apollosowitch Mussin-Puschkin, phytochimiste du Caucase au début du XIXe siècle.

Callune → bruyère, p. 33. Caltha → populage, p. 101. Calystegia → liseron, p. 79. Camérisier des haies → chèvrefeuille, p. 43. Camomille Astéracées (Composées)

Il n’existe pas une, mais des camomilles, appartenant aux genres Anthemis, Chamaemelum, Chamomilla, Matricaria et Tanacetum. L’ensemble est assez complexe. Chamomilla était le nom de ces plantes chez les Romains. De même que Chamaemelum, il trouve son origine dans le grec chamai, à terre, nain, et mêlon, fruit semblable à une pomme, évoquant la petite taille de certaines camomilles, l’aspect de leurs capitules et l’odeur de ces derniers, rappelant la pomme, ou du moins un fruit. La camomille matricaire, ou « matricaire », Matricaria discoidea, est d’ailleurs nommée manzanita, petite pomme, par les Espagnols, et pineapple weed, herbe ananas, par les Anglo-Saxons. Le nom de la camomille matricaire dérive du latin médiéval herba matricaria, qui désignait la plante, supposée faciliter les règles douloureuses, du latin matrix, matrice, utérus. L’épithète rappelle l’aspect « discoïde » des capitules, en fait en forme de cône, car ils ne possèdent pas de fleurs ligulées sur le pourtour. On nommait naguère cette espèce Chamomilla suaveolens, camomille à odeur douce. La camomille allemande, Matricaria recutita, est l’une des espèces appréciées pour ses vertus médicinales. L’épithète signifie en latin « écorché, déchiré » : la raison n’en est pas très claire… La plante était naguère nommée Chamomilla recutita. Elle ne vient pas spécialement d’Allemagne, mais était sans doute jadis particulièrement appréciée dans les pays germaniques. La camomille romaine, Anthemis nobilis, jadis nommée Chamaemelum nobile, est couramment mise à profit pour ses propriétés digestives et antinévralgiques. 36

Les plantes et leurs noms

L’épithète montre en quelle estime on la tenait. Anthemis désignait une camomille en latin et en grec. Le nom dérive tout simplement du grec anthos, fleur. Le genre comporte plusieurs autres espèces, non odorantes, dont la camomille des champs, Anthemis arvensis, la camomille maritime, Anthemis maritima, et l’anthémis des teinturiers, Anthemis tinctoria. La grande camomille, Tanacetum parthenium est une proche cousine de la tanaisie, Tanacetum vulgare. L’épithète parthenium désignait en latin diverses plantes, telle une camomille, une mercuriale et une pariétaire. Il dérive du grec parthenos, virginal. «  Tanaisie  » dérive de Tanacetum, d’origine inconnue, peut-être du latin thamnus, nom d’un arbrisseau mal défini, et acetum, acide... L’espèce la plus courante est la tanaisie vulgaire, Tanacetum vulgare, dont l’épithète évoque, sans jugement, le caractère commun. Une espèce voisine est la balsamite, Tanacetum balsamita, dont le nom, qui désignait en latin médiéval diverses plantes aromatiques, provient de balsamum, baume, en grec balsamon, s’appliquant à une sorte de menthe.

Campanule Campanulacées

Le nom de ces jolies fleurs des prés et des bois est la francisation de Campanula, diminutif du latin campana, cloche. Leur corolle aux pétales soudés évoque effectivement une petite cloche, d’où le nom populaire de ces plantes, « clochette ». Il en existe plusieurs centaines d’espèces. Parmi elles, citons la campanule à feuilles rondes, Campanula rotundifolia, aux petites feuilles arrondies ; la campanule à feuilles de pêcher, Campanula persicifolia, aux feuilles effilées ; la campanule barbue, Campanula barbata, dont les pétales portent de longs poils à l’intérieur de la fleur ; la campanule gantelée, Campanula trachelium, dont l’épithète française vient de la forme des fleurs, en doigt de gant, et l’épithète latine de ses propriétés présumées contre les douleurs du cou, du grec trachêlos, cou ; la campanule carillon, Campanula medium, dont les fleurs ressemblent à des cloches de taille moyenne… La campanule raiponce, Campanula rapunculus, doit son nom spécifique à sa racine charnue, du latin rapa, racine renflée, complété du diminutif culus. Cette dernière est comestible et l’on cultivait jadis la plante à la façon des carottes dans les potagers. Le nom « raiponce » s’applique également aux diverses espèces du genre Phyteuma, appartenant lui aussi à la famille des Campanulacées. «  Raiponce  » provient de l’italien raponzo, diminutif du latin  rapa  ou rapum, qui a par ailleurs donné « rave ». Effectivement, ces plantes possèdent une racine renflée, tendre et comestible.

La fleur des campanules a nettement la forme d’une cloche.

Plantes sauvages

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« Phyteuma » désignait en latin et en grec le Reseda phyteuma (Réséda, p. 106) et signifie en grec « ce qui est planté ». L’espèce la plus courante de ce genre est la raiponce en épi, Phyteuma spicatum, l’épithète se rapportant à l’inflorescence qui forme un épi dense et échevelé au sommet des tiges. On rencontre en montagne diverses espèces, telle la raiponce orbiculaire, Phyteuma orbiculare, aux fleurs globuleuses, la raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphaericum, la raiponce à feuilles de bétoine, Phyteuma betonicifolium, et la raiponce à feuilles de scorsonère, Phyteuma scorzonerifolium. La famille des Campanulacées est nommée d’après le genre Campanula. Elle comprend également la spéculaire (Legousia speculum-veneris, p. 119).

Canneberge → airelle, p. 20. Capsella → bourse-à-pasteur, p. 32. Cardamine Brassicacées (Crucifères)

« Cardamine » est la francisation du latin cardamina qui désignait en latin et en grec (kardaminê, kardamon ou kardamis) un cresson – sans doute le cresson alénois, Lepidium sativum. Il est aujourd’hui attribué à un genre de petites Crucifères dont la plus connue est la cardamine des prés, Cardamine pratensis, qui décore, au printemps, les pairies humides de sa délicate floraison mauve pâle. Citons aussi la cardamine amère, Cardamine amara, à la saveur prononcée ; la cardamine des prés, Cardamine pratensis, dont la floraison printanière évoque une légère brume rose flottant au-dessus des prairies humides (d’où son nom allemand de Wiesenschaumkraut, herbe écume des prés) ; la cardamine hirsute, Cardamine hirsuta, très velue à la base ; la cardamine impatiente, Cardamine impatiens, dont les fruits éclatent dès qu’ils sont mûrs, etc. Certaines espèces, les dentaires, étaient jadis réunies dans le genre Dentaria. Leurs parties souterraines portent des écailles charnues en forme de dent. Leurs épithètes sont souvent fonction du nombre de folioles de leurs feuilles : cinq chez Cardamine pentaphyllos, sept chez Cardamine heptaphylla – du grec penta, cinq, hepta, sept, et phyllon, feuille.

Cardère Dipsacacées

« Cardère » dérive du provençal cardayro, provenant de cardar, carder. Les capitules secs de la cardère des foulons, Dipsacus fullonum, étaient naguère utilisés pour la finition des feutres de laine (Dipsacus spp.), mais pas vraiment pour le cardage. Cette caractéristique est à l’origine du nom spécifique : fullonum signifie « ayant trait aux foulons », ouvriers pressant les étoffes pour les dégraisser. Dipsacus désignait une cardère en latin (également dipsacos) et en grec (dipsakos). Le nom dérive du grec dipsaô, avoir soif : les feuilles caulinaires de la cardère sauvage, Dipsacus sylvestris (aujourd’hui incluse dans l’espèce Dispsacus fullonum) sont soudées en godets et retiennent l’eau de pluie. On nomme également la plante « cabaret des oiseaux ». La famille des Dipsacacées est nommée d’après le genre Dipsacus, cardère. Elle comprend également les scabieuses et les knauties. 38

Les plantes et leurs noms

Carline Astéracées (Composées)

Carlina, nom générique des carlines, désigne ces plantes en italien. Il dérive probablement du latin carduus, chardon – les carlines, aux feuilles hérissées d’épines, sont en effet des chardons. Une légende voudrait toutefois que l’on ait dédié la carline acaule (Carlina acaulis) à Charlemagne qui aurait reconnu ses vertus… L’épithète acaulis signifie « sans tige ». Il provient du grec a, privatif, et kaulon (en latin caulis), tige. Effectivement, les individus constituant cette espèce sont fréquemment dépourvus de tige, mais pas toujours. La carline à feuilles d’acanthe, Carlina acanthifolia, est remarquable par ses larges feuilles évoquant celles de l’acanthe épineuse, Acanthus spinosus, ainsi que par ses gros capitules qui dégagent une odeur suave et fruitée.

Carpinus → charme, p. 41. Casse-lunette → euphraise, p. 59. Castanea → châtaignier, p. 41. Cataire → calament, p. 35. Catananche Astéracées (Composées)

Le nom de ces gracieuses Composées aux jolies fleurs bleu pâle dérive du grec katanagkê, désignant une plante indéterminée employée pour préparer des philtres. Il est à noter que ce terme signifie également « moyen de contrainte »… L’épithète du nom botanique de notre espèce au sud de la France, la catananche bleue, Catananche coerulea, fait référence à la couleur des fleurs – en latin, coeruleus signifie « bleu ». On nomme couramment la catananche, « cigale » ou « cicatelle », car les bractées de l’involucre du capitule (les petites feuilles entourant la fleur), écailleuses, émettent lorsqu’on presse ce dernier entre les doigts, le bruissement caractéristique des cigales.

Celastrus → fusain, p. 63. Centaurée Astéracées (Composées)

« Centaurée » est la francisation de centaurea qui désignait en latin (également centaureum, centaurium ou centauria) et en grec (kentauriê, kentaurion ou kentauris) diverses plantes médicinales mal déterminées. Leur nom provient du grec kentauros, centaure, car elles étaient dédiées au centaure Chiron, précepteur d’Héraklès et connaisseur de la médecine par les plantes. Le genre Centaurea comporte de nombreuses espèces. L’une d’elles, la chaussetrape ou chausse-trappe, Centaurea calcitrapa, doit son nom à l’ancien français « chauchetrepe », dérivé de « chauchier », fouler, et « treper », marcher sur, désignant une plante aux fleurs épineuses, puis une arme formée d’une pièce de fer munie de pointes. Effectivement, le capitule de cette centaurée méditerranéenne est armé de longues épines acérées. Plantes sauvages

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Le bleuet est une centaurée, Centaurea cyanus, ainsi nommée à cause de la couleur bleue de ses fleurs, d’où l’épithète cyanus, bleu. Le même terme de « bleuet » est employé au Canada pour désigner les « myrtilles » locales (Vaccinium spp.), de couleur bleue. Le grand bleuet, Centaurea montana, est une espèce voisine du bleuet de nos champs, que l’on rencontre fréquemment en montagne, ce qu’indique l’épithète. Les «  petites centaurées  » n’ont rien à voir avec les véritables centaurées  : elles appartiennent au genre Centaurium. Elles sont censées avoir été utilisées comme plantes médicinales par le Centaure Chiron. Ces plantes, des cousines des gentianes, sont en tout cas de bons toniques amers. L’espèce la plus courante, Centaurium erythraea, doit son épithète, qui signifie « rouge » en grec, à ses fleurs, d’un beau rose vif. Son nom botanique était jadis l’inverse : Erythraea centaurium.

Centaurium → centaurée, ci-dessus. Céraiste → mouron, p. 86. Cervaria → impératoire, p. 74. Chaerophyllum → cerfeuil, p. 147. Chalef → argousier, p. 24. Chamaemelum → camomille, p. 36. Chamomilla → camomille, p. 36. Chardon Astéracées (Composées)

« Chardon » provient du bas latin cardo, forme altérée du latin classique carduus (également cardus), désignant des Composées épineuses des genres Carduus, Cirsium, Echinops, Galactites, Notobasis, Onopordon, etc. Le «  chardon-Marie  » a pour nom botanique Silybum marianum. Le premier terme désignait en latin et en grec (silybon ou sillybon) un chardon comestible. L’épithète se rapporte à la légende selon laquelle le lait de la Vierge nourrissant l’enfant Jésus se serait répandu sur les feuilles, tachées de blanc, de ce grand chardon méditerranéen.

Les feuilles du chardon-Marie auraient été tachées par le lait de la Vierge.

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Les plantes et leurs noms

« Chardon bleu » est le nom français de l’Echinops ritro, par allusion à la couleur des fleurs de ce chardon. Echinops est construit sur le grec echinos, hérisson et opsis, apparence : les inflorescences en boules ressemblent, si l’on veut, à de petits hérissons.

Les cirses sont des chardons du genre Cirsium. Ce dernier nom désignait en latin et en grec (kirsion) un chardon employé pour guérir les varices - du grec kirsos, varices. Le cirse potager, Cirsium oleraceum est ainsi nommé du fait de ses feuilles comestibles, non épineuses, contrairement à celles des autres espèces. L’épithète vient du latin olus, légume vert. Parmi les très nombreuses espèces de ce genre, citons le cirse porte-laine, Cirsium eriophorum, dont les gros capitules sont entourés de bractées densément couvertes de longs poils laineux. L’épithète vient du grec erion, laine, et pherô, porter. Le chardon-béni a pour nom botanique Cnicus benedictus. L’épithète désignait en latin (également cnecos) et en grec (knêkos) un chardon à fleur orangée, sans doute un carthame, Carthamus sp. Le Galactites tomentosa est un joli chardon méditerranéen dont les feuilles, d’un vert foncé, sont blanches le long des nervures, comme si du lait y avait été répandu – le lait se dit en grec gala, galaktos. L’épithète vient du latin tomentum, ce qui sert à rembourrer, et s’applique en botanique à un duvet de poils feutrés, tel celui qui couvre les tiges de cette plante. Les onopordes, Onopordum spp., sont de grands chardons méditerranéens dont le nom botanique désignait en latin et en grec (onopordon) un chardon qui faisait péter les ânes – du grec onos, âne, et pordê, pet. Les onopordes sont parfois appelés populairement « pets-d’âne ». L’espèce la plus commune est l’onoporde acanthe, Onopodon acanthium, ou chardon aux ânes. L’épithète signale que ses amples feuilles rappellent quelque peu celles de l’acanthe épineux, Acanthus spinosus.

Chardon Roland → panicaut, p. 94. Charme Bétulacées

« Charme » dérive de Carpinus, qui désignait en latin un arbre indéterminé, peut-être celui-ci. Le nom provient du celtique car, bois, et pen, tête, par allusion à l’utilisation du bois pour fabriquer les jougs des attelages de boeufs. Notre espèce ouest européenne est le Carpinus betulus. L’épithète est le nom latin du bouleau, de la même famille des Bétulacées. Son cousin, le charme-houblon a pour nom botanique Ostrya carpinifolia. Le premier terme désignait en latin et en grec (ostrya ou ostrus) un arbre, peutêtre celui-ci.

Châtaignier Fagacées

« Châtaignier » dérive par des chemins obscurs de Castanea, désignant en latin et en grec (kastanea, kastanion ou kastanon) l’arbre et son fruit, la châtaigne. Une légende voudrait que le châtaignier soit né de la dépouille de la nymphe Nea qui préféra se donner la mort plutôt que de céder aux avances de Jupiter : l’arbre porte ainsi le nom de la chaste Nea, casta Nea en latin. Un « marron » est une grosse châtaigne ronde, produite par l’avortement des deux ovules extérieurs dans la bogue. Son nom dérivé de l’italien marrone, avec le même sens – probablement du radical préroman mar, pierre, rocher. Le marron d’Inde est ainsi nommé par analogie avec « marron ». Il s’agit dans ce cas de la graine du marronnier d’Inde, Aesculus hippocastanum, ressemblant superficiellement à une châtaigne mais non comestible sans une longue préparation. Plantes sauvages

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Aesculus désignait en latin un chêne à glands comestibles consacré à Jupiter. L’épithète hippocastanum signifie « châtaigne de cheval », du grec hippos, cheval, et kastanon, châtaigne. Les Hippocastanacées sont nommées d’après l’épithète hippocastanum.

Chausse-trape → centaurée, p. 39. Chélidoine Papavéracées

«  Chélidoine  » est la francisation de chelidonium, qui désignait la plante en latin (également chelidonia herba) et en grec (chelidonion). Le mot provient du grec chelidôn, hirondelle, car la légende voulait que ces oiseaux frottent les yeux de leurs petits avec le suc de la chélidoine pour les faire s’ouvrir. Plus simplement, la plante fleurit lorsque les hirondelles reviennent. Notre espèce est le Chelidonium majus, l’épithète signifiant en latin «  plus grand ». On l’appelle parfois, populairement, « grande éclaire », par opposition à la « petite éclaire » qui est la Le suc jaune de la chélidoine servait, ficaire, Ranunculus ficaria. Le point paraît-il, à ouvrir les yeux des jeunes commun de ces deux plantes réside hirondelles. dans leurs fleurs d’un jaune vif, petits soleils végétaux qui semblent source de lumière. La différence de taille entre les deux plantes est manifeste, la chélidoine dépassant facilement une soixantaine de centimètres, tandis que la ficaire reste à ras de terre.

Chêne Fagacées

« Chêne » est une altération de chasne, dérivé du latin populaire cassanus, probablement d’origine gauloise ou prégauloise, peut-être à rapprocher du grec kastanon, châtaigne). Le nom botanique des chênes, Quercus, désignait ces arbres en latin. Il existe de nombreuses espèces de chênes. Parmi elles, citons le rouvre, antérieurement « roure », issu du latin populaire roborem, le latin robur désignait une sorte de chêne. La nomenclature actuelle est un peu confuse, car le chêne rouvre est, en fait, le chêne sessile, Quercus petraea, antérieurement Quercus sessiliflora, qui se reconnaît à ses glands munis d’un très court pétiole. L’espèce connue aujourd’hui sous le nom de Quercus robur, est le chêne pédonculé, jadis nommé Quercus pedunculata, dont les glands sont portés par un long pétiole. Le chêne pubescent, Quercus pubescens, doit son nom à ses jeunes feuilles couvertes d’un duvet dense qui s’atténue avec l’âge et tend à disparaître. Le chêne vert est ainsi nommé à cause de ses feuilles persistantes. L’épithète de son nom botanique, Quercus ilex, est le nom latin du houx, Ilex aquifolium. 42

Les plantes et leurs noms

Le chêne kermès, Quercus coccifera, est un arbrisseau méditerranéen aux feuilles épineuses. Son nom provient de l’espagnol alkermes, issu de l’arabe alqirmiz, cochenille. En effet, ce chêne méditerranéen est fréquemment parasité par les cochenilles, dont on extrayait jadis une teinture pourpre. C’est ce que signale également l’épithète, du latin coccus, petit fruit arrondi (évoquant la forme de l’insecte), et fero, porter. Enfin le chêne-liège, Quercus suber, est bien connu pour son écorce épaisse, résistante aux incendies, qui donne le liège aux multiples usages. Les Romains nommaient suber ce bel arbre caractéristique des terrains siliceux dans la région méditerranéenne occidentale. Quant au fruit du chêne, le gland, il était nommé glans, glandis en latin.

Chénopode Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

«  Chénopode  » est la francisation  de Chenopodium, nom générique formé sur le grec chên, oie et podion, petit pied, patte. Il évoque la forme «  palmée  » des feuilles de certaines espèces, tel le chénopode blanc, Chenopodium album. Ce dernier est ainsi nommé du fait que le sommet de la plante semble recouvert d’une fine poudre blanche que l’on sent sous les doigts. Il s’agit en fait d’une multitude de petits poils globuleux. En latin, albus signifie « blanc ». On connaît parfois ce chénopode, ainsi que quelques espèces voisines, sous le nom d’« ansérine », francisation du latin pes anserinus, pied d’oie, qui traduit le grec latinisé chenopodium. Le chénopode Bon-Henri, Chenopodium bonus-henricus, est ainsi nommé par personnification de la plante, dénotant l’estime dans laquelle était jadis tenu ce délicieux légume sauvage, abondant autour des chalets d’alpage.

La forme palmée des feuilles de chénopode évoque une patte d’oie.

La famille des Chénopodiacées est nommée d’après le genre Chenopodium, chénopode. Elle comprend aussi les arroches, les betteraves, l’épinard et les salicornes. Elle est aujourd’hui rattachée à la famille des Amaranthacées.

Chèvrefeuille Caprifoliacées

«  Chèvrefeuille  » est issu du latin caprifolium, de capra, chèvre, et folium, feuille. L’espèce la plus courante a pour nom botanique Lonicera caprifolium. Les chèvrefeuilles ont été dédiés à Adam Lonitzer (1528-1586), médecin et botaniste allemand, auteur d’un Kräuterbuch (livre sur les herbes) souvent réimprimé en son temps. Plantes sauvages

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Le camérisier des haies, Lonicera xylosteum, est un arbrisseau (nombre d’autres espèces sont des arbres) à fruits rouges (chez la plupart des chèvrefeuilles, ils sont bleus ou noirs). Son nom provient du grec chamai, à terre, nain, et kerasos, cerisier. Il signifie donc « cerisier nain » – mais ses fruits sont toxiques. « Camérisier » est une déformation de « cerisier ». L’épithète xylosteum est formée sur le grec xylon, bois et osteon, os  : les tiges, renflées aux nœuds évoquent des os. La famille des Caprifoliacées est nommée d’après le nom spécifique caprifolium. Elle renfermait jadis les sureaux et les viornes, maintenant placés dans la famille des Adoxacées.

Chicorée Astéracées (Composées)

« Chicorée » dérive de Cichorium qui désignait ces plantes en latin (également cichoreum) et en grec (kichora, kichoreia, kichora ou kichorion). Ce nom serait d’origine égyptienne. Notre chicorée sauvage est la chicorée intybe, Cichorium intybus. L’épithète s’appliquait en latin impérial à une plante de ce type. Ce terme est peut-être d’origine sémitique. L’endive cultivée est également une chicorée. Mais la plante que nous connaissons sous ce nom appartient à l’espèce Cichorium intybus et non Cichorium endivia, qui est l’espèce qui donne la scarole, la chicorée frisée et la barbe-decapucin. Pour les Belges, l’endive est le « chicon ». On la nomme également « witloof », du néerlandais wit, blanc, et loof, feuille : l’endive est une chicorée aux feuilles blanchies par étiolement. Le latin endivia désignait une chicorée en latin médiéval. Il provient du grec byzantin entybion, dérivé du latin impérial intybus, désignant une chicorée sauvage.

Chiendent Poacées

La tige souterraine (ou rhizome) du chiendent porte de fins bourgeons blancs, aigus et recourbés, évoquant assez bien des canines de chiens. Le nom botanique de certains chiendents, Cynodon, rappelle également ce caractère. Il provient du grec kuôn, kunos, chien, et odous, odontos, dent, et signifie donc « dent de chien ». L’espèce la plus courante, Cynodon dactylon, est ainsi nommée par allusion à ses épis regroupés en panicule digitée évoquant un pied de poule. L’épithète vient du grec dactylos, doigt. D’autres chiendents appartiennent au genre Agropyron – du grec agros, champ, et pyros, blé, car ses épis ressemblent à ceux du blé. L’espèce la plus répandue est l’Agropyron repens, dont l’épithète, qui signifie « rampant », évoque parfaitement la tendance de la plante à envahir, grâce à ses rhizomes, les jardins et les champs.

Chondrille Astéracées (Composées)

« Chondrille » est la francisation de Chondrilla qui désignait en latin (également chondrille ou chondrion) et en grec (chondrilê) la chondrille à tige de jonc 44

Les plantes et leurs noms

(Chondrilla juncea) et un léontodon (Leontodon bulbosum). Le nom provient du grec chondros, grain, car le latex de ces plantes devient grumeleux en séchant. La chondrille à tige de jonc, Chondrilla juncea, est ainsi nommée, car elle perd ses feuilles avec l’âge et la tige reste nue comme celle d’un jonc.

Cicatelle, cigale → catananche, p. 39. Cichorium → chicorée, p. 44. Cicuta → ciguë, ci-dessous. Ciguë Apiacées (Ombellifères)

« Ciguë » en ancien français cëue, dérive de cicuta. Ce terme, devenu le nom générique de la ciguë vireuse ou « cicutaire », Cicuta virosa, désignait en latin la ciguë tachetée, Conium maculatum, également nommée conium, en grec kôneion. L’épithète maculatum, tacheté (du latin macula, tache), fait référence à la tige de cette espèce, couverte de petites taches pourpres caractéristiques. On la nomme en français « ciguë tachetée » ou « grande ciguë ». Sa toxicité est bien connue depuis qu’on l’a employée comme poison judiciaire dans l’Antiquité, causant, parmi bien d’autres, la mort de Socrate. La petite ciguë est moins dangereuse que l’espèce précédente. Néanmoins, son nom botanique, Aethusa cynapium, provient du grec aithô, brûler, en raison de sa toxicité. L’épithète, assemblage du gec kuôn, kunos, chien et du latin apium, ache ou persil, évoque à la fois sa ressemblance trompeuse avec le condiment bien connu et l’impossibilité de l’employer dans l’alimentation humaine.

Cirier Myricacées

La plante des marais que l’on connaît sous ce nom porte de petits fruits bleus recouverts d’une fine couche de cire blanchâtre. On l’appelle parfois « piment royal », du fait de son ancien usage comme condiment, bien que sa saveur ne soit pas véritablement piquante. Son nom botanique est Myrica gale. Le premier terme désignait en latin et en grec (myrikê) un tamaris et d’autres arbustes à port semblable. Gale est le nom vernaculaire anglais du cirier, adopté par Linné comme épithète du nom botanique de la plante. Les Myricacées sont nommées d’après le genre Myrica.

Cirse → chardon, p. 40. Ciste Cistacées

« Ciste » est la francisation de cistus, qui désignait ces arbrisseaux en latin (également cisthos) et en grec (kisthos ou kistos). Ce nom provient du grec kistê, qui évoque la forme des fruits. On compte, dans la région méditerranéenne plusieurs espèces de cistes, dont les noms se comprennent aisément. Les deux plus répandues en France sont le ciste de Montpellier, Cistus monspelliensis, et le ciste à feuilles de sauge, Cistus salviaefolius (Salvia est le nom botanique des sauges). On récolte sur les feuilles Plantes sauvages

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du ciste ladanifère, Cistus ladaniferus, une résine odorante, employée comme base en parfumerie, le ladanum. La famille des Cistacées est nommée d’après le genre Cistus, ciste. Elle comprend également les hélianthèmes.

Clématite Renonculacées

« Clématite » est la francisation de clematis, qui désignait en latin et en grec (klêmatis) une plante grimpante, peutêtre celle-ci. Ce nom provient du grec klêma, morceau de bois flexible. L’espèce la plus courante dans la nature, la clématite vigne-blanche, Clematis vitalba, est ainsi nommée pour ses longues tiges lianescentes dont l’écorce s‘exfolie en longueur comme celle de la vigne et qui portent de petites fleurs d’un blanc crème. La clématite est une liane aux tiges particulièrement flexibles.

D’autres espèces, d’origine asiatique, sont cultivées pour leur floraison spectaculaire.

Clinopode Lamiacées (labiées)

« Clinopode » est la francisation de clinopodium qui désignait la plante en latin (également clinopodion) et en grec (klinopodion). Ce nom est formé sur le grec klinê, lit, et podion, petit pied : le tube des fleurs est droit comme un pied de lit. Notre unique espèce est le clinopode vulgaire, Clinopodium vulgare, qui est effectivement commun, en particulier dans les prairies sèches. Les Anglais le nomment wild basil, basilic sauvage, bien que ses feuilles ne dégagent qu’un très faible parfum…

Cnicus → chardon, p. 40. Cochléaire Brassicacées (Crucifères)

Le nom de ces petites Crucifères des rochers littoraux, jadis appréciées des marins qui la consommaient pour prévenir le scorbut, dérive du latin cochlear, cuiller, évoquant la forme des feuilles. Leur nom botanique est Cochlearia. Le nom populaire, « cranson », dérive du slave krên qui désigne le raifort (jadis nommé « cran » dans certaines régions de France), avec l’attirance du mot « cresson », d’origine germanique : les trois plantes sont de la même famille et possèdent une saveur fortement piquante. Les espèces les plus fréquentes sont les Cochlearia officinalis, anglica, et danica. L’épithète de la première évoque son utilisation à des fins médicinales. Les deux autres font référence à deux pays où se rencontrent ces plantes maritimes qui ne sont pas restreintes à ces contrées, mais poussent sur une grande partie du littoral européen. 46

Les plantes et leurs noms

Colchique Colchicacées

« Colchique » est la francisation de colchicum, qui désignait ces plantes en latin et en grec (kilchikon). Ce nom fait référence à la Colchide, contrée située sur la côte est de la mer Noire (aujourd’hui en Géorgie), où résidait la magicienne Médée. Il a sans doute été attribué à ces plantes du fait de leur toxicité. L’espèce la plus commune dans nos régions est le colchique d’automne, Colchicum autumnale, qui fleurit pourtant, comme chacun sait, à la fin de l’été…

Colutea → baguenaudier, p. 28. Compagnon rouge → silène, p. 116. Conifère «  Conifère  » provient du latin  conus, cône, et fero, porter. Ce sont des Gymnospermes, c’est-à-dire des plantes ne possédant pas d’ovaire enclosant le ou les ovules, qui sont donc « nus » − du grec, gymnos, nu, et sperma, graine. Parmi les conifères de nos régions, citons ici le sapin, l’épicéa, le mélèze et les pins (les genévriers et les ifs sont présentés à part, p. 65. et 73). « Sapin » vient du latin sapinus, lui-même dérivé de sapa, sève, avec l’attraction de pinus, pin, conifère. Le mot sapa est d’origine indo-européenne et signifie dégouliner : il a donné l’anglais sap. Le nom botanique de notre sapin européen est Abies alba. Le premier terme est d’origine obscure. L’épithète signifie « blanc » (au féminin, car tous les arbres ont ce genre en latin), évoquant la couleur claire du tronc de l’arbre (d’ailleurs grise plutôt que blanche). Le « sapin de Douglas » n’en est pas un, car il appartient au genre Pseudotsuga, du grec pseudês, faux, trompeur, et de Tsuga, genre de conifères est-américains et asiatiques, l’arbre ressemble davantage aux Abies qu’aux Tsuga. Il est dédié à l’explorateur écossais David Douglas (1799-1834) qui parcourut longuement le Nord-Ouest Pacifique où pousse le conifère en question. L’épithète du nom botanique de l’arbre, Pseudotsuga menziesii fait référence au naturaliste écossais Archibald Menzies (1754-1842) qui accompagna le navigateur britannique George Vancouver dans son périple autour du monde (1791-1795). « Épicéa » dérive de Picea qui désignait en latin l’espèce la plus courante en Europe, Picea excelsa. Ces noms sont issus du latin pix, poix, en grec, pissa, résine produite par les conifères. Excelsus signifie en latin « élevé » et dénote la haute taille de ces arbres. « Mélèze » est le nom de ce conifère à feuilles caduques dans le dialecte dauphinois (franco-provençal). Il est issu d’un mot préroman, melix, provenant du croisement du radical gaulois mel-, s’appliquant au mélèze, avec le latin larix, désignant cet arbre. En grec, ce dernier terme nommait un arbuste indéterminé. L’épithète de l’espèce européenne, Larix decidua, est lié à l’habitude, exceptionnelle pour un conifère, du mélèze à perdre ses feuilles en hiver, après avoir pris une superbe couleur jaune. Les botanistes le nommaient précédemment Larix europaea, mélèze d’Europe. Cedrus, nom générique des cèdres, désignait en latin et en grec (kedros) le cèdre du Liban, Cedrus libani. Le terme grec désigne également le genévrier cade, Juniperus oxycedrus. Plantes sauvages

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« Pin » est la francisation du latin Pinus qui désignait le pin parasol, Pinus pinea. Ce nom provient peut-être d’une racine indo-européenne pit, résine, qui a également donné picea, pitch et poix. Les pignons sont les graines de cet arbre, de l’ancien provençal pinhon, de même sens, dérivé de pinea qui désignait, en latin, la pomme de pin. L’espèce la plus commune est le pin sylvestre, Pinus sylvestris, dont le sommet du tronc est caractéristiquement orange. On plante souvent le pin noir, Pinus nigra, au tronc de couleur sombre. Dans la région méditerranéenne, le pin le plus courant est le pin d’Alep, Pinus halepensis. L’épithète du nom botanique du pin maritime, Pinus pinaster, désignait cet arbre en latin. La famille des Pinacées est nommée d’après le genre Pinus. Elle comporte les conifères cités ci-dessus.

Conium → ciguë, p. 45. Conopode Apiacées (Ombellifères)

Le nom de ces petites Ombellifères, Conopodium pour les botanistes, est formé sur le grec kônos, cône, et podion, pied. En effet, les styles présentent une base conique. L’espèce la plus courante, largement répandue dans l’ouest de la France est le Conopodium majus, dont l’épithète signifie en latin : « plus grand ». Son nom populaire de génottes est d’origine inconnue.

Consoude Boraginacées

«  Consoude  » dérive du bas latin consolida, provenant du latin consolido, consolider, par allusion aux vertus médicinales de la plante, longtemps utilisée pour réduire les fractures. Elle renferme, en effet, de l’allantoïne qui favorise la croissance du tissu osseux. Le nom botanique du genre, Symphytum, désignait en latin et en grec (symphyton) des plantes aux propriétés cicatrisantes (dont peut-être la consoude). Il dérive du grec symphyô, unir en un tout. L’espèce la plus courante, la consoude officinale, Symphytum officinale, était jadis vendue dans les officines des pharmaciens, d’où l’épithète. La consoude tubéreuse, Symphytum tuberosum, commune dans le Midi, a un rhizome renflé. La consoude bulbeuse, Symphytum bulbosum, plus rare, porte des tubercules globuleux. On cultive fréquemment dans les jardins, en particulier pour en préparer un purin bénéfique aux autres plantes, la consoude de Russie, appellation imprécise regroupant diverses espèces, y compris des hybrides. Il s’agit le plus souvent du Symphytum x uplandicum, hybride naturel ou non entre la consoude officinale et la consoude hérissée, Symphytum asperum, dont l’épithète vient du latin asper, rugueux, car ses feuilles et ses tiges sont particulièrement rudes au toucher. On rencontre également dans les jardins la consoude du Caucase, Symphytum caucasicum, aux jolies fleurs bleues. Consolida est le nom botanique de certaines dauphinelles (p. 181), plantes de la famille des Renonculacées fréquemment cultivées pour l’ornement.

Convallaria → muguet, p. 87. 48

Les plantes et leurs noms

Convolvulus → liseron, p. 79. Conyza → vergerette, p. 124. Coquelicot Papavéracées

« Coquelicot » vient d’une variante de l’ancien français coquerico, ancienne forme de « cocorico », onomatopée du cri du coq : la couleur rouge vif de la fleur rappelle celle de la crête du coq (Papaver rhoeas et espèces voisines). Le nom de genre, Papaver, désignait en latin diverses espèces de pavots (p. 210) et de coquelicots. Il est issu d’une racine indoeuropéenne papa signifiant « bouillie », car il était courant de cuire ainsi les graines de pavot, ce qui se pratique parfois encore en Europe de l’Est. L’épithète rhoeas désignait le coquelicot en latin. Il provient du grec rhoias, écoulement, que l’on appliquait au coquelicot dont le suc coule lorsqu’on blesse la tige. Plusieurs espèces proches se rencontrent dans le même habitat que le coquelicot (champs, décombres, terres remuées) et sont souvent confondues avec ce dernier. Il s’agit principalement des Papaver dubium (dont l’épithète vient du latin dubius, douteux), Papaver hybridum (il ne s’agit pourtant pas d’un hybride entre deux espèces) et Papaver Les fleurs du coquelicot sont rouges argemone. L’épithète de cette dernière comme une crête de coq. espèce est tirée du grec argemonê, qui se référait, à un pavot ou la glaucienne, Glaucium flavum. Le nom dérive d’argema ou argemon, tache sur le blanc de l’œil, affection contre laquelle on aurait employé le suc de la plante. On cultive depuis la nuit des temps, pour ses graines et son latex, le pavot somnifère, Papaver somniferum. L’épithète provient du latin somnus, sommeil, ou somnium, rêve, et fero, porter, du fait des propriétés hypnotiques de son suc qui, coagulé, donne l’opium. Ce terme désignait en latin et en grec (opion) le latex du pavot somnifère. Il dérive du grec opos, sève s’écoulant de certaines plantes par incision. Le pavot somnifère était jadis cultivé pour ses graines oléagineuses connues sous le nom d’« œillette ». Ce joli nom provient de l’ancien français olie, huile, sous l’influence phonétique d’« oeillet ».

Cormier → sorbier, p. 118. Plantes sauvages

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Cornouiller Cornacées

« Cornouiller » dérive avec un suffixe diminutif de cornus qui désignait en latin cet arbuste au bois dur comme de la corne. Son fruit, la cornouille, était nommé cornum. Il s’agit du cornouiller mâle, Cornus mas, ainsi nommé pour son bois dur et non par opposition à un hypothétique « cornouiller femelle ». Il porte des fruits rouges, gros comme des olives, à la saveur de framboise, de cerise et de groseille. Notre autre espèce, le cornouiller sanguin, Cornus sanguinea, donne de petits fruits noirs toxiques. Ses rameaux prennent à l’automne une coloration rougeâtre, d’où l’épithète.

Coronille Fabacées (Légumineuses)

Le nom de ces jolies Légumineuses, Coronilla, leur fut donné par le botaniste Mathias de l’Obel, au XVIe siècle, d‘après le latin corona, couronne, en raison de l’aspect caractéristique de l’inflorescence. Notre espèce la plus commune est la coronille variée, Coronilla varia, aux jolies fleurs roses et blanches, donc de couleur variée.

Corydale Papavéracées (anciennement Fumariacées)

Le nom de ces cousines des coquelicots, Corydalis pour les botanistes, a été formé sur le grec korydalê, alouette huppée, dérivé de korys, casque : la fleur possède un éperon rappelant celui de l’alouette. Les trois espèces les plus communes sont la corydale jaune, Corydalis lutea, aux fleurs d’un joli jaune vif (luteus en latin) ; la corydale creuse, Corydalis cava, aux tubercules creux (cavus en latin, d’où « cave ») ; et la corydale pleine, Corydalis solida, dont les tubercules ne sont pas creux, contrairement à ceux de l’espèce précédente (le latin solidus signifie « massif, compact, entier »).

Cotinus → arbre-à-perruque, p. 23. Cranson → cochléaire, p. 46. Crassula → joubarbe, p. 75. Crépide Astéracées (Composées)

« Crépide » est la francisation de crepis, qui désignait en latin et en grec, krêpis, une plante indéterminée. Il dérive, pour une raison obscure, du grec krêps, chaussure d’homme. Parmi les très nombreuses espèces qui croissent dans nos régions, citons le curieux Crepis foetida : il dégage au froissement une puissante odeur qui l’a fait surnommer en certaines régions « salade d’iode » !

Cresson Brassicacées (Crucifères)

« Cresson » dérive du francique kresso, qui désignait cette plante aquatique. On la nomme également « cresson de fontaine », car elle nécessite une eau claire et courante et se cultive généralement à proximité des sources. 50

Les plantes et leurs noms

Le nom botanique du genre, Nasturtium, désignait en latin le cresson alénois, Lepidium sativum. Il provient de nasus, nez, et torqueo, tordre : les cressons possèdent en effet une odeur prononcée et une saveur piquante. Le cresson alénois est ainsi nommé, car cette Crucifère à la saveur piquante fut longtemps cultivée dans la région d’Orléans (alénois signifie « orléanais »). Son nom botanique est Lepidium sativum. Le nom de genre désignait en latin un végétal de cette famille et en grec (lepidion) une petite plante médicinale à suc laiteux. Le terme provient du grec lepis, coquille, écaille. Les silicules7 du cresson alénois ont effectivement la forme arrondie d’une écaille. L’épithète sativum signifie « cultivé ». Le nom de « cresson de cheval » est attribué populairement à la véronique beccabunga, Veronica beccabunga : la plante pousse dans l’eau et se mange en salade comme le cresson de fontaine, mais sa saveur est plus amère que piquante. Elle appartient à une tout autre famille : cresson de fontaine et cresson alénois sont des Crucifères, tandis que les véroniques sont des Plantaginacées (autrefois Scrofulariacées).

Criste-marine Apiacées (Ombellifères)

« Criste-marine » est la traduction du nom botanique de la plante Crithmum maritimum. Le premier terme désignait cette plante en grec, krêthmon. L’épithète indique sa prédilection pour les rochers du littoral.

Crithmum → criste-marine, ci-dessus. Crocus → safran, p. 156. Cucubale Caryophyllacées

« Cucubale », Cucubalus pour les botanistes, dérive du grec kakos, mauvais, et bolos, jet, car la plante était supposée gêner la croissance des végétaux sur lesquels elle s’appuie pour croître. Une autre étymologie pourrait être le grec kakkabos, marmite à trois pieds, du fait de la forme du fruit. Contrairement aux autres plantes de sa famille (celle de l’œillet, les Caryophyllacées) qui ont pour fruit des capsules sèches, le cucubale porte des fruits charnus. On le nomme pour cela cucubale à baies, Cucuballus baccifer, du latin bacca, baie et fero, porter.

Cuscute Convolvulacées

Cuscuta, d’où dérive « cuscute » est un nom latin du Moyen Âge, désignant la plante, emprunté à l’arabe kouchouth, lui-même sans doute d’origine grecque, kadytas. Il s’agit de plantes parasites, cousines du liseron, qui se nourrissent en enfonçant leurs suçoirs dans une plante-hôte qu’elles recouvrent parfois entièrement. L’une des espèces les plus courantes dans nos régions est la cuscute du thym, Cuscuta epithymum (du grec epi, sur), qui parasite en fait diverses légumineuses. 7 Petits fruits, plus larges que longs, de certaines Crucifères.

Plantes sauvages

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Cymbalaire Plantaginacées (anciennement Scrofulariacées)

Cymbalaria, d’où dérive cymbalaire, désignait en latin l’ombilic (Umbilicus spp., Crassulacées). Il dérive du latin cymba, barque, nacelle, du fait de la forme des feuilles (plus caractéristique, d’ailleurs, chez l’ombilic que chez la cymbalaire.). La cymbalaire a pour nom botanique Cymbalaria muralis : l’épithète indique clairement son habitat, car la plante affectionne particulièrement les vieux murs. Cette particularité lui a également valu son surnom de «  ruine de Rome ».

Cynodon → chiendent, p. 44. Cynoglosse Boraginacées

«  Cynoglosse  » est la francisation de Cynoglossum, désignant en latin et en grec (kynoglosson ou kynoglossos) diverses plantes. Ce mot dérive du grec kyôn, kynos, chien, et glôssa, langue : les feuilles évoquaient pour les Anciens une langue de chien. L’espèce la plus courante est le cynoglosse officinal, Cynoglossum officinale, dont l’épithète signale que ce dernier était jadis vendu dans les officines des pharmaciens. Il possède en effet des vertus adoucissantes.

Cypripedium → sabot de Vénus, p. 109.

Cityse → genêt, p. 65.

D Les feuilles allongées du cynoglosse évoquaient pour les Anciens une langue de chien...

Dactylorhiza → orchidée, p. 90. Damier → fritillaire, p. 62.

Daphné Thyméléacées

Daphnê désignait en grec le laurier : d’après la mythologie, la nymphe Daphné, fille de Pénée, courtisée par Apollon, fut changée en laurier. Actuellement, Daphne est le nom de genre de plusieurs espèces, toutes toxiques. Parmi les plus fréquentes, citons le bois-gentil, Daphne mezereum - l’épithète est la latinisation du nom persan d’une plante indéterminée. Quant au nom français, il ne semble pas très approprié à une plante à l’écorce vésicante et aux fruits vénéneux. 52

Les plantes et leurs noms

Le daphné lauréole ou laurier des bois, Daphne laureola, est ainsi nommé du fait de ses feuilles persistantes, d’un vert foncé, qui ressemblent à celles du laurier. Les daphnés appartiennent à la famille des Thyméléacées. Thymelaea désignait en latin et en grec (thymelaia) une plante à fruits laxatifs, peut-être le Daphne gnidium, de la même famille.

Datura Solanacées

« Datura » dérive de l’arabe tatourah, désignant la stramoine, Datura stramonium, de la racine tat, piquer : le fruit est couvert de pointes. De là provient aussi le nom de « pomme épineuse » qu’on lui donne parfois en raison de la forme globuleuse des fruits couverts d’épines épaisses et acérées. « Stramoine » est la francisation de stramonium, d’étymologie inconnue.

Dentaire → cardamine, p. 38. Dent de chien Liliacées

La plante est ainsi nommée parce que sa partie souterraine donne des pousses aiguës et recourbées comme des canines de chien. Son nom botanique est Erythronium dens-canis. Le premier terme vient du grec erythros, rouge : en effet, la fleur de la dent de chien est rose vif et les feuilles présentent des taches pourpres.

Dent de lion → pissenlit, p. 99. Dentelaire Plumbaginacées

« Dentelaire » est le nom des espèces du genre Plumbago, ainsi nommées parce qu’on prêtait à la dentelaire d’Europe, Plumbago europaea, le pouvoir de guérir les maux de dents. Plumbago, quant à lui, qui désignait chez les Romains une plante indéterminée, peut-être celle-ci, vient du latin plumbum qui signifie « taie sur l’œil » : les Anciens croyaient en effet que notre espèce européenne pouvait guérir cette affection. La famille comprend aussi les armérias et les statices dont le nom désignait, en latin statice et en grec statikê, une plante astringente indéterminée.

Dictame Lamiacées (Labiées)

Le dictame de Crète est un cousin de l’origan et porte le nom botanique d’Origanum dictamnus. L’épithète désignait cette plante en latin et en grec (diktamnon, diktamnos ou diktamon). Il s’agit d’une plante endémique de la Crète, que l’on ne trouve nulle part ailleurs au monde, mais qui abonde, entre autres, sur les pentes du Mont Dikti, au centre de l’île, d’où son nom. La plante est parfois appelée, plus justement, « dictamne ». Dictamnus est également le nom générique de la fraxinelle, Dictamnus albus, une belle plante au feuillage odorant, de la famille des Rutacées comme les citrons et les oranges. Plantes sauvages

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Son nom populaire est « fraxinelle », car ses feuilles sont découpées comme celles du frêne, Fraxinus excelsior. Elle est parfois connue sous le nom de « buisson ardent » (parfois donné également au pyracantha, du fait de sa fructification éclatante), car on relate que, par de chaudes journées d’été, l’essence aromatique qui émane de la plante s’enflamme spontanément…

Digitale Plantaginacées (anciennement Scrofulariacées)

«  Digitale  » provient du latin digitale, doigtier, du fait de la forme de la fleur évoquant un doigt de gant. Pour le même raison, les Anglais nomment la plante foxglove, gant de renard, et les Allemands Fingerhut, chapeau de doigt… En français, on l’appelle également « gant de Notre-Dame ». L’espèce la plus courante est la digitale pourpre, Digitalis purpurea, dont les fleurs sont d’un rose vif et tachées de pourpre. On connaît également la digitale jaune, Digitalis lutea, du latin luteus, jaune, la digitale à grandes fleurs, Digitalis grandiflora, et la digitale laineuse, Digitalis lanata. Toutes ces épithètes sont facilement compréhensibles.

Les fleurs de digitale rappellent par leur forme un doigt de gant.

Les digitales sont des plantes extrêmement toxiques, du fait de divers alcaloïdes, dont la digitaline que l’on emploie à très petites doses comme médicament pour le cœur.

Dipsacus → cardère, p. 38. Dompte-venin Asclépiadacées

Le nom de « dompte-venin » a été donné à cette plante du fait des propriétés médicinales qu’on lui prêtait jadis pour lutter contre les substances toxiques. Le premier terme du nom botanique, Vincetoxicum officinale, désignait la gentiane asclépiade, Gentiana asclepiadea dans Césalpin (1525-1603), botaniste et auteur d’ouvrages qui firent référence dans les domaines de la botanique, de la médecine et de la philosophie. Il provient du latin vinco, vaincre, et toxicum, poison. Curieusement, ces deux plantes ont un aspect très proche, malgré leur éloignement d’un point de vue botanique. Le dompte-venin appartient à la famille des Asclépiadacées, nommée d’après le genre Asclepias, asclépiade. Ce terme désignait en latin et en grec (asklêpias) le dompte-venin. Il dérive du nom du dieu grec de la médecine, Asklêpios, du fait des propriétés médicinales de la plante. Le genre Asclepias regroupe diverses plantes herbacées nord-américaines. 54

Les plantes et leurs noms

Doronic Astéracées (Composées)

«  Doronic  » est la francisation de Doronicum, nom de genre des doronics (Composées). Il provient de l’arabe dorogini, poison de léopard, désignant une plante vénéneuse indéterminée. Il est à noter que les doronics ne sont pas vénéneux. Plusieurs espèces de doronics fleurissent superbement nos montagnes pendant l’été. L’une des plus courantes est le doronic à grandes fleurs, Doronicum grandiflorum.

Douce-amère → morelle, p. 85. Drosera Droséracées

Le nom de ces petites plantes carnivores des tourbières provient du grec droseros, humide de rosée. En effet, leurs feuilles portent, au sommet de longs poils, des gouttelettes d’un liquide visqueux qu’elles sécrètent afin d’attraper, puis de digérer les insectes. Les droséras sont également connues sous le nom populaire de rossolis, tiré du latin médiéval ros solis, rosée du soleil, du latin ros, roris, rosée, et sol, solis, soleil. Comme nous l’avons vu, leurs feuilles semblent couvertes de rosée, en fait un piège à insectes. L’espèce la plus courante est la Drosera rotundifolia, à feuilles rondes, par opposition à la Drosera longifolia, à longues feuilles. Les épithètes décrivent de façon assez juste la forme des feuilles. La famille des Droséracées est nommée d’après le genre Drosera.

Les feuilles des droséras semblent bordées de gouttes de rosée.

Dryade Rosacées

« Dryade » est la francisation de Dryas, nom générique de ces petites plantes de montagne. Leur nom vient du grec dryas, dryade, nymphe dont la vie était liée à celle d’un arbre, de drys, chêne : les feuilles de la plante sont lobées comme celles d’un chêne. Notre seule espèce, qui tapisse les rochers des montagnes, est la dryade à huit pétales, Dryas octopetala, un nombre suffisamment rare parmi les plantes à fleurs (qui en ont généralement quatre, cinq ou six) pour qu’on en fasse mention dans le nom de la plante.

Dryopteris → fougère, p. 60. Duchesnea → fraisier, p. 61. Plantes sauvages

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E Ecballium → momordique, p. 85. Echinops → chardon, p. 40. Echium → vipérine, p. 126. Éclaire → chélidoine, p. 42. Edelweiss Astéracées (Composées)

Le nom de cette fleur emblématique des Alpes est tiré de l’allemand edel, noble, et weiss, blanc. Il lui a été donné en raison de l’habitat de la plante, qui pousse dans les espaces « vierges » des hautes montagnes, et de sa couleur, due au duvet laineux qui la recouvre. Son nom botanique, Leontopodium alpinum, provient du grec leôn, lion, et podion, petit pied, patte. Le surnom de « patte de lion » était conféré dans l’Antiquité à une plante indéterminée.

Églantier → rosier, p. 197. Égopode Apiacées (Ombellifères)

« Égopode » est la francisation du nom botanique de cette plante envahissante, délicieux légume sauvage, Aegopodium podagraria. Il est formé sur le grec aïx, aïgos, chèvre, et podion petit pied, patte. Les folioles latérales sont habituellement divisées en deux comme les sabots d’une chèvre. L’épithète se rapporte aux vertus médicinales de la plante. Diurétique, elle permettrait de lutter contre la goutte, appelée aussi « podagre », une douloureuse accumulation d’acide urique. De ce fait, l’égopode est parfois nommé « podagraire ».

Elaeagnus → argousier, p. 24. Endive → chicorée, p. 44. Épervière → piloselle, p. 98. Épiaire Lamiacées Les folioles latérales de l’égopode sont habituellement divisées en deux comme les sabots d’une chèvre.

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Les plantes et leurs noms

Le nom de cette plante commune des bois, amie des ombrages, fait allusion à la forme en épi de son inflorescence.

Son nom botanique, Stachys sylvatica, le rappelle également : le grec stachys signifie «  épi  ». L’épithète dérive du latin silva, forêt. On rencontre communément plusieurs autres espèces telles, l’épiaire alpine, Stachys alpina, l’épiaire des marais, Stachys palustris (du latin palus, marais, étang), l’épiaire droite, Stachys recta, à la tige dressée, etc. La bétoine, Stachys betonica, était jadis classée dans un genre à part, sous le nom de Betonica officinalis. Son nom est la francisation de betonica qui désignait la plante et dérive du latin vere, véritable, et tonica, tonique, par allusion aux vertus médicinales (stimulantes) de la bétoine. L’épithète indique qu’elle était vendue dans les officines des pharmaciens.

Épicéa → conifère, p. 47. Épilobe Oenothéracées

« Épilobe » est la francisation d’Epilobium, du grec epi, sur, et lobion, petite cosse. En effet, les pétales de la fleur sont situés au sommet d’un ovaire infère très allongé qui donne le fruit.

La corolle des épilobes est située au-dessus de l’ovaire allongé.

L’un des noms populaires de l’espèce la plus courante, l’épilobe en épi, Epilobium angustifolium, est le « laurier de Saint Antoine ». Les feuilles effilées de cette plante herbacée qui forme de grandes colonies dans les clairières ressemblent, avec un peu d’imagination, à celles du laurier, Laurus nobilis. L’épithète du nom scientifique dérive du latin angustus, étroit, et folium, feuille. Parmi les autres espèces, citons l’épilobe hirsute, Epilobium hirsutum, couvert de poils, commun dans les lieux humides qu’il agrémente de sa floraison d’un rose soutenu.

Épine-vinette Berbéridacées

« Épine-vinette » se disait en ancien français espinete vinete. Le premier terme signifie « arbrisseau épineux » (du latin spina, épine) et le second se réfère à la couleur rouge des fruits, censée rappeler celle du vin, Berberis vulgaris. Berberis désignait en arabe le fruit de l’épine-vinette. Le genre comporte de nombreuses espèces dont la plus commune dans nos régions est le Berberis vulgaris. Plusieurs espèces aux fruits bleu pâle étaient jadis classées dans le genre Mahonia, dédié à Bernard MacMahon (1775-1816), horticulteur américain et auteur de The American Gardener’s Calendar. On cultive en particulier le Plantes sauvages

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Berberis aquifolium, dont les feuilles piquantes ressemblent à celles du houx, Ilex aquifolium. La famille des Berbéridacées est nommée d’après le genre Berberis.

Equisetum → prêle, p. 102. Érable Sapindacées (anciennement Acéracées)

« Érable » dérive du latin médiéval acerabulus, composé du nom désignant ces arbres, acer, et d’une finale -abulus provenant peut-être du gaulois et désignant un arbre indéterminé. Acer signifie en latin aigu, pointu (d’où « acéré »). Il a probablement été attribué aux érables parce que leur bois, dur et droit, servait à faire des hampes de lances, à l’extrémité pointue. L’érable plane, Acer platanoides, est ainsi nommé du fait de la ressemblance de ses feuilles avec celles du platane, Platanus orientalis. Le nom botanique de l’érable sycomore, ou « faux platane », Acer pseudo-platanus, n’est guère différent et a la même origine. Quant à « sycomore », il s’agit de la francisation du latin sycomorus qui désignait en latin et en grec (sykomoros) le sycomore ou figuier d’Égypte, Ficus sycomorus. Ce nom provient du grec sykon, figue, et moron, mûre. Depuis le XVIe siècle, le mot a pris le sens d’« érable ». Le nom spécifique de l’érable negundo, Acer negundo, provient du sanscrit et du bengali (langues de l’Inde du Nord) nirgundi, désignant le Vitex negundo, puis attribué à cet érable en raison de la ressemblance des feuilles, découpées, de ces deux plantes. Citons encore l’érable à feuilles d’obier, Acer opalus, dont les feuilles évoquent celles de la viorne obier, Viburnum opulus (opulus désignait en latin une sorte d’érable), l’érable champêtre, Acer campestre, l’un des plus courants, et l’érable de Montpellier, Acer monspessulanus, caractérisé par ses petites feuilles à trois lobes (au lieu de cinq comme les autres érables). Les Acéracées sont nommées d’après le genre Acer, érable. La famille est aujourd’hui incluse dans les Sapindacées.

Erica → bruyère, p. 33. Erigeron → vergerette, p. 124. Eriophorum → linaigrette, p. 79. Eryngium → panicaut, p. 94. Erythraea → centaurée, p. 39. Erythronium → dent de chien, p. 53. Eupatoire Astéracées (Composées)

Eupatoire est la francisation du latin eupatorium qui désignait l’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria) chez les Romains (eupatoria herba) et chez les Grecs (eupatorion). Le terme provient du grec eupatôr, de noble naissance, ou peut-être d’une déformation de hêpar, hêpatos, d’après l’utilisation ancienne de la plante pour soigner cet organe. 58

Les plantes et leurs noms

L’eupatoire chanvrine, Eupatorium cannabinum, est ainsi nommée à cause de ses feuilles, profondément divisées comme celles du chanvre.

Euphorbe Euphorbiacées

« Euphorbe » est la francisation d’Euphorbia qui désignait en latin et en grec (euphorbion) plusieurs de ces plantes. Elles portent le nom d’Euphorbus, médecin du roi Juba de Mauritanie au Ier siècle de notre ère. Parmi les nombreuses espèces de ce genre, l’euphorbe réveille-matin, Euphorbia helioscopia, est universellement répandue comme «  mauvaise herbe  » dans les jardins. L’origine de son nom, du grec hêlios, soleil, et skopeô, viser, avoir en vue, est incertaine, car la plante ne suit pas vraiment le soleil des yeux... L’euphorbe petit-cyprès, Euphorbia cyparissias, présente des tiges dressées couvertes de petites feuilles linéaires qui peuvent donner à la plante, avec un peu d’imagination, l’aspect d’un conifère nain.

Les « fleurs » éclatantes de l’étoile de Noël sont en fait des feuilles colorées

Certaines euphorbes, telle l’« étoile de Noël », Euphorbia pulcherrima, étaient jadis classées dans le genre Poinsettia, dédié à Joël R. Poinsette (1775-1851), jardinier, botaniste et diplomate de Caroline du Sud (États-Unis) premier ambassadeur au Mexique en 1824, qui introduisit la plante chez des amis de Charleston, d’où se propagea sa culture. Les Euphorbiacées sont nommées d’après le genre Euphorbia, euphorbe. Elles comportent de nombreuses plantes dont le ricin, le croton, le manioc, l’hévéa, etc.

Étoile de Noël → euphorbe, ci-dessus. Euonymus → fusain, p. 63. Euphraise Orobanchacées (anciennement Scrofulariacées)

« Euphraise » dérive du grec euphrasia, qui signifie gaîté, joie. La raison en est inconnue. Les euphraises (Euphrasia spp.) sont nommées populairement « casse-lunettes », car leur décoction, appliquée sous forme de compresses sur les yeux, possède des vertus bénéfiques pour ces derniers. L’espèce la plus commune est l’euphraise officinale, Euphrasia officinalis, jadis inscrite à la pharmacopée. Plantes sauvages

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F Fagus → hêtre, p. 72. Fallopia → renouée, p. 105. Fenouil Apiacées (Ombellifères)

« Fenouil » est une francisation du latin foeniculum qui désignait cette plante chez les Romains. Ce nom, diminutif de fenum, foin, évoque la finesse des divisions des feuilles de fenouil. Le fenouil commun, Foeniculum vulgare, est répandu dans tout le Midi, le long du littoral de l’Atlantique et ça et là dans d’autres régions. Les botanistes font la distinction entre Foeniculum piperitum, aux grains de saveur piquante (cependant bien moins que le poivre…) et Foeniculum dulce, aux grains de saveur douce, très aromatiques eux aussi. On cultive une variété de ce dernier, le fenouil de Florence, dont la base des feuilles forme un faux-bulbe charnu.

Ficaire → renoncule, p. 104. Figuier → p. 163. Figuier de Barbarie → cactus, p. 35. Filipendula → reine des prés, p. 104. Foeniculum → fenouil, p. 60. Fougère Polypodiacées

Le terme « fougère » est issu, à travers maintes déformations, du latin populaire filicaria, dérivé du latin filix, filicis, désignant ces anciens végétaux. La fougère aigle, Pteridium aquilinum, est ainsi nommée car ses larges frondes ressemblent aux ailes ouvertes du célèbre oiseau de proie. Par ailleurs, lorsqu’on en coupe transversalement le pétiole apparaît l’image d’un aigle bicéphale. Pteridium  est formé sur le grec pteris, fougère, dérivé de pteron, plume d’aile, du fait de l’aspect des larges frondes de la fougère aigle, l’espèce la plus abondante. Aquilinum signifie en latin « ressemblant à un aigle ».

Les larges frondes de la fougère aigle ressemblent aux ailes d’un oiseau de proie…

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Les plantes et leurs noms

Les fougères sont des Ptéridophytes. Ce terme désigne, outre les fougères, certains cryptogames vasculaires tels les prêles et les lycopodes). Il est formé sur le grec pteris, fougère, et phyton, plante.

La fougère mâle, Dryopteris filix-mas, n’est pas plus masculine que la fougère femelle, Athyrium filix-foemina n’est femelle : c’est simplement que la première paraît plus robuste que la seconde, gracile… Le nom de la première dérive du grec drys, chêne, et pteris, comme ci-dessus. Celui de la seconde vient du grec thurion, petite porte, car la fine pellicule qui protège les spores (l’indusie) est fixée à la feuille (la fronde) comme par une charnière de porte qui s’» ouvre » à maturité. « Polypode » est la francisation de Polypodium, qui désignait une fougère en latin et en grec (polypodion). Il provient du grec polys, nombreux, et podion, petit pied. En effet, le rhizome comporte de nombreuses racines. L’espèce la plus répandue est le polypode vulgaire, Polypodium vulgare. La famille des Polypodiacées est nommée d’après le genre Polypodium, polypode. Elle comporte de nombreuses fougères, telles la fougère mâle et la fougère femelle.

Fragon Ruscacées (anciennement Liliacées)

« Fragon », antérieurement « fregon », est issu du bas latin frisco, houx, terme peut-être d’origine gauloise. Le fragon, Ruscus aculeatus, est également nommé « petit houx » à cause de ses fausses feuilles rigides et piquantes (en fait des tiges aplaties ou « cladodes ») comme celles du houx. Ruscus, également ruscum, désignait en latin le fragon épineux. L’épithète aculeatus signifie en latin, piquant et s’explique facilement en touchant la plante...

Fragaria → fraisier Fraisier Rosacées

Le fraisier est le végétal qui donne les fraises. « Fraise » représente l’altération de la forme ancienne « fraie », issue du latin fraga, fraises (neutre pluriel considéré comme féminin singulier du latin fragum, de même sens). Le nom générique Fragaria, qui désigne les fraisiers, fut créé au XVe siècle par M. Sylvaticus. Le fraisier des bois est, pour les botanistes, la Fragaria vesca. L’épithète vescus signifie en latin, grêle, malingre, sans doute à cause de la petite taille du fruit. On rencontre également dans notre flore le fraisier vert, Fragaria viridis, aux curieux fruits verdâtres, et le fraisier musqué, Fragaria moschata, dont les fraises ont une saveur de musc. Le fraisier cultivé, Fragaria x ananassa, dont l’épithète évoque vaguement la forme et la taille, toute relative, du fruit, est un hybride entre le fraisier de Virginie, Fragaria virginiana, et le fraisier de l’île de Chiloé, au Chili, Fragaria chiloensis. On prend souvent pour une fraise le faux-fruit de la Duchesnea indica, une Rosacée (comme le fraisier), dédiée à Antoine-Nicolas Duchesne (1747-1827), horticulteur français auteur d’ouvrages sur les plantes cultivées, et en particulier de l’Histoire naturelle des fraisiers.

Framboisier → ronce, p. 107. Plantes sauvages

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Frangula → bourdaine, p. 32. Fraxinelle → dictame, p. 53. Fraxinus → frêne, ci-dessous. Frêne Oléacées

« Frêne », antérieurement « fresne » et « fraisne », dérive du latin fraxinus, qui désignait cet arbre. L’étymologie de ce dernier terme reste inconnue. Il est devenu le nom de genre botanique des frênes. L’espèce la plus courante est le frêne élevé, Fraxinus excelsior. L’épithète latine signifie « le plus haut ». Le frêne à manne ou frêne orné, Fraxinus ornus, laisse couler à la blessure un suc épais et sucré qui se cristallise et que l’on employait jadis comme laxatif doux. Il se pare au printemps d’une jolie floraison blanche, d’où l’épithète latin ornus, orné, élégant.

Fritillaire Liliacées

Fritillaria est le nom générique des fritillaires, de jolies Liliacées aux fleurs en coupe profonde renversée. Il dérive du latin fritillus, cornet pour jeter les dés, du fait de la forme des fleurs. La fritillaire pintade, Fritillaria meleagris, l’espèce la plus connue, quoique fort rare, est ainsi nommée, car sa corolle, tachetée de carreaux roses et blancs, évoque le plumage de la pintade : meleagris est le nom latin de cet oiseau africain. On appelle également notre plante « damier » en raison de la décoration caractéristique de ses fleurs.

Fumaria → fumeterre Fumeterre Papavéracées (anciennement Fumariacées) Les fleurs de la fritillaire pintade sont couvertes de taches en damier.

Le feuillage finement découpé et légèrement bleuté de la fumeterre évoque une délicate fumée s’élevant de terre, d’où le nom de la plante. C’est également l’origine du nom latin Fumaria, de fumus, fumée. Peut-être aussi par allusion à l’amertume de la plante qui rappelle celle de la fumée. L’espèce la plus courante, la fumeterre officinale, Fumaria officinalis, était jadis commercialisée dans les officines des pharmaciens et appréciée pour ses vertus apéritives et dépuratives. La famille des Fumariacées a été nommée d’après le genre Fumaria, fumeterre. Elle fait maintenant partie de la famille des Papavéracées. On y rencontrait également les corydales. 62

Les plantes et leurs noms

Fusain Célastracées

« Fusain » dérive du latin populaire fusago, issu de fusus, fuseau. Le bois du fusain servait jadis à fabriquer des fuseaux pour filer. Le fusain d’Europe, Euonymus europaeus, l’espèce la plus courante dans nos régions, est également nommé « bois-carré », car ses tiges présentent fréquemment quatre faces bien marquées, et « bonnet-de-prêtre », par allusion à la forme particulière de son fruit. Euonymus, nom générique des fusains, désignait l’un de ces arbustes en latin (euonymos) et en grec (euônymos). Ce terme signifie en grec « qui a un nom de bon augure », du grec eu, bien, et onomazô, nommer. Le fusain appartient à la famille des Célastracées, nommée d’après le genre Celastrus qui regroupe des lianes, parfois cultivées comme ornementales, originaires d’Amérique du Nord. Ce terme désignait en grec ancien (kêlastros) un arbuste indéterminé, peut-être un nerprun.

G Gaillet Rubiacées

« Gaillet » dérive du latin Galium. Dans cette langue, galion, et le même mot en grec, désignait une plante indéterminée, peut-être le gaillet vrai (Galium verum), que l’on utilisait pour faire cailler le lait. Il dérive en effet du grec gala, galaktos, lait. L’épithète du nom de la plante insiste sur cette vertu. En langage, populaire, le gaillet vrai est le « caille-lait ». Une autre espèce commune est le gaillet gratteron, Galium aparine, dont le nom français évoque les tiges et les fruits couverts de crochets qui grattent au toucher : la plante, au port lianescent, peut ainsi s’agripper sur la végétation environnante et disséminer ses fruits qui s’accrochent au pelage des animaux ou aux vêtements des humains. Le grec aparinê désignait cette plante dans l’Antiquité. Le nom botanique de l’aspérule odorante est Galium odoratum. Son nom populaire est la francisation d’Asperula, le nom du genre auquel on la rattachait précédemment et qui comporte encore certaines espèces. Il provient du latin asper, rude, par allusion aux poils raides de certaines espèces, ou à leurs fruits velus. L’odeur de l’aspérule est due à la présence de coumarine qui se développe au séchage. On retrouve cette substance, entre autres, dans l’« herbe-aux-bisons » (Hierochloë odorata), célèbre en Pologne pour parfumer la vodka. Le nom de cette plante est dérivé du grec hieros, sacré, et chloê, herbe nouvelle.

Galactites → chardon, p. 40. Galanthus → perce-neige, p. 96. Galéopsis Lamiacées (Labiées)

Le nom de ces Labiées communes provient du grec galê, belette, putois, et opsis, aspect. La forme de la corolle évoquerait l’un de ces petits carnivores. Plantes sauvages

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On nomme souvent « ortie royale » le Galeopsis tetrahit, plante majestueuse des forêts, parée de jolies fleurs blanches teintées de jaune et de violet. Ses larges feuilles dentées en scie rappellent nettement celles de l’ortie dioïque, Urtica dioica. L’épithète, du grec tetra, quatre, évoque la tige quadrangulaire (signe, d’ailleurs, de toutes les plantes de la famille des Lamiacées).

Galinsoga Astéracées (Composées)

Ces Composées sud-américaines, adventices communes des jardins, sont dédiées à Mariano Martinez Galinsoga, directeur du jardin botanique de Madrid au XVIIIe siècle. On en rencontre deux espèces, le galinsoga à petites fleurs, Galinsoga parviflora, et le galinsoga cilié, Galinsoga ciliata. Les épithètes sont évocatrices, respectivement, de la taille et de la pilosité des capitules (les inflorescences caractéristiques des Composées).

Galium → gaillet, p. 63. Garance Rubiacées

Le terme « Garance » s’est formé par francisation de « warantia », dérivé du francique wratja, désignant cette plante tinctoriale, jadis largement cultivée. Ce nom est probablement issu, sans que l’on en connaisse précisément la raison, du latin bractea, feuille de métal, par rapprochement de blatta, pourpre. Le nom botanique des garances, Rubia, dérive du latin ruber, rouge : en effet, la racine de la garance des teinturiers, Rubia tinctoria, donne une couleur rouge. Notre espèce méditerranéenne, commune dans le maquis, est la garance voyageuse, Rubia peregrina, dont les fruits couverts d’aiguillons s’accrochent au pelage des animaux qui les disséminent ainsi – d’où l’épithète, du latin peregrinus, étranger, peregrinor ayant le sens de voyager au loin. La famille des Rubiacées, à laquelle appartiennent, entre bien d’autres plantes, l’aspérule et le café, est nommée d’après le genre Rubia.

Gattilier Verbénacées

L’« agneau-chaste » renferme des substances qui lui confèrent la vertu d’émousser le désir sexuel.

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Les plantes et leurs noms

L’origine du mot «  gattilier  » semble inconnue. L’étymologie du nom latin de cette jolie plante méditerranéenne, Vitex agnus-castus, est en revanche plus claire. Le nom du genre provient du latin vieo, tresser, car les tiges souples étaient utilisées en Grèce pour la vannerie. L’épithète est construite sur le grec agnos, pur, saint, sacré, et sur le latin castus, chaste. Chez les Romains,

agnos désignait une plante dont les femmes jonchaient leur lit lors des fêtes des Thesmophories afin de rester chastes. De fait, le gattilier contient des hormones végétales qui facilitent la venue des règles chez les femmes et ont un effet anaphrodisiaque chez les hommes. Pour cette raison, la plante était utilisée par les religieux et on la connaît également sous le surnom de « poivre des moines ».

Gaude → réséda, p. 106. Génépi → armoise, p. 25. Genêt Fabacées (Légumineuses)

« Genêt », antérieurement « genest » et « geneste », dérive du latin genista qui désignait chez les Romains certains de ces arbrisseaux. Ce nom est probablement issu du celtique gen, petit buisson. Les botanistes subdivisent ce groupe en plusieurs genres. Parmi les Genista, citons le Genista cinerea, genêt cendré, dont les rameaux prennent une teinte d’un vert grisâtre qui peut évoquer la cendre. Les genêts servaient jadis à faire des balais, d’où le nom de « genêt à balai » que l’on donne au Cytisus scoparius, du latin scopa, balai. Cytisus désignait en latin (également cytisum) et en grec (kytisos) un arbrisseau de la famille des Légumineuses, peut-être la luzerne arborescente, Medicago arborea. Le genêt à balai appartenait autrefois au genre Sarothamnus, du grec saros, balai, et thamnos, buisson. L’arbuste connu populairement sous le nom de « cytise » est en fait l’aubour, Laburnum anagyroides. Laburnum désignait cet arbuste en latin – peut-être d’alburnum, aubier. L’épithète signifie « semblable à l’anagyre », un arbrisseau voisin du cytise, toxique lui aussi, répandu dans le sud de l’Europe. « Aubour » dérive de Laburnum, avec suppression du « l » initial, pris pour un article. « Genêt d’Espagne » est le nom populaire du spartier jonc, Spartium junceum, commun non seulement dans la péninsule ibérique, mais dans toute la région méditerranéenne occidentale. Spartum en latin et sparton en grec désignaient un genêt, un jonc et une Graminée dont on faisait des cordes – du grec spartos, corde. Les rameaux du genêt d’Espagne étaient tressés pour faire des corbeilles et des liens.

Genista → genêt, ci-dessus. Genévrier Cupressacées

« Genévrier » vient de « genièvre », antérieurement « geneivre », issu du latin populaire jeniperus, altération du latin classique juniperus qui désignait déjà ces arbustes chez les Romains. C’est ce dernier terme que les botanistes ont repris pour nommer les genévriers. L’espèce la plus fréquente dans nos régions est le genévrier commun, Juniperus communis, répandu sur les coteaux calcaires. Il est remplacé dans le Midi par le cade, Juniperus oxycedrus – cado en provençal et oxycedrus en latin classique (en grec, oxycedros), du grec oxys, aigu, piquant, et kedros, cèdre, conifère. Effectivement, ses feuilles coriaces se terminent en une pointe acérée. Plantes sauvages

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Le nom du genévrier de Phénicie, Juniperus phoenicea, répandu sur les bords de la Méditerranée, ne provient pas de ce pays antique, mais du latin phoeniceus, rouge ponceau, qui décrit la couleur des galbules (les « baies », en fait des cônes charnus : les genévriers sont des conifères). Ces derniers sont d’un brun rougeâtre, tout comme ceux du cade, à la différence des classiques « baies de genièvre », d’un bleu pruineux.

Gentiane Gentianacées

«  Gentiane  » est la francisation de Gentiana qui désignait déjà certaines de ces plantes en latin et en grec (gentianê) et a été choisi comme nom de genre pour ces plantes. Parmi les nombreuses espèces, la gentiane jaune, Gentiana lutea, grande plante des prairies calcaires, est ainsi nommée à cause de la couleur de ses fleurs (du latin luteus, jaune). Il est de même de la gentiane pourpre, Gentiana purpurea (du latin purpureus, pourpre) et de la gentiane ponctuée, Gentiana punctata (du latin punctatus, ponctué) dont la fleur jaune est semée de taches pourpres. Ces deux espèces atteignent également une taille respectable.

La gentiane acaule semble ne pas avoir de tige.

Les autres gentianes sont de petites plantes alpines aux fleurs d’un bleu éclatant, telle la gentiane printanière (du latin ver, veris printemps), ou d’un bleu foncé, comme la gentiane acaule, Gentiana acaulis (du grec a, privatif, et kaulon, queue, d’où tige) qui effectivement semble sans tige.

Le nom de la gentiane pneumonanthe, Gentiana pneumonanthes, provient du grec pneumon, poumon, et anthê, fleur épanouie, car la plante était jadis utilisée dans le traitement des maladies pulmonaires. Le genre Gentiana a donné son nom à la famille des Gentianacées, qui comporte plus de 1200 espèces à travers le monde et comporte également les petites centaurées (Centaurium spp.).

Géranium Géraniacées

Les géraniums possèdent des fruits minces et allongés dont la forme évoque celle d’un bec d’oiseau. Leur nom provient de cette particularité : il dérive du grec geranos, qui désignait la grue. Mais la plante que nous connaissons sous le nom de « bec-de-grue » appartient en fait au genre Erodium, ainsi nommé d’après le grec erôdios, héron. Il serait donc plus logique de l’appeler « bec-de-héron »… L’Erodium cicutarium doit cette épithète à son feuillage finement découpé comme les feuilles de ciguë, cicuta en latin. 66

Les plantes et leurs noms

Pour compliquer les choses, nos géraniums cultivés, originaires d’Afrique australe, appartiennent en fait au genre Pelargonium, du grec pelargos, cigogne. Ils font néanmoins partie de la famille des Géraniacées, comme leurs cousins indigènes. Parmi les nombreuses espèces ornementales, citons le Pelargonium zonale, dont les feuilles portent des bandes de couleurs différentes (du latin zonalis, zoné). Le géranium rosat est ainsi nommé à cause de son odeur rappelant celle de la rose. L’huile essentielle que l’on en distille est souvent substituée à l’essence de rose, extrêmement coûteuse. Il s’agit du Pelargonium graveolens, « à odeur forte », du latin gravis, lourd, et olor, odeur. L’herbe-à-Robert, Geranium robertianum, est l’un des plus courants de nos géraniums sauvages. Il n’a rien à voir avec un hypothétique Robert, ni avec un saint du même nom. L’épithète provient en fait du latin ruber, rouge, parce que les feuilles avec leur pétiole prennent souvent en fin de saison une éclatante couleur rouge. Parmi nos diverses espèces indigènes, citons le géranium des bois, Geranium sylvaticum (du latin silvaticus, qui vit dans les bois, de silva, la forêt), le géranium des prés, Geranium pratense (du latin pratensis, des prairies) et le rare géranium phaeum, Geranium phaeum (du latin phaeus, brun sombre) aux pétales d’une couleur étonnamment foncée.

Germandrée Labiées (Lamiacées)

Les germandrées sont de petites plantes fréquentes par endroits, dans les bois ou les prés. Ces cousines de la menthe (de la même famille des Lamiacées) dégagent au froissement une odeur particulière, plus ou moins agréable. Leur nom, antérieurement « gemandrée », est une altération du latin médiéval calamendria, croisement probable de calamentum, sorte de menthe, avec camedria, latinisation de chamaedrys, chêne nain. Ce dernier terme, du grec chamaï, à terre, nain, et drys, chêne est l’épithète du nom botanique de la germandrée petit-chêne, Teucrium chamaedrys. Le nom du genre désignait en latin (teucrion) et en grec (teukrion) plusieurs plantes, dont peut-être une germandrée. Il provient du grec Teukros, nom d’un prince troyen qui aurait découvert les propriétés médicinales de la plante. Citons en particulier la germandrée scorodoine, Teucrium scorodonia, dont le nom dérive du grec skordon, ail, car la plante dégage une forte odeur – plutôt de fromage de chèvre, d’ailleurs… Cette plante est caractéristique des sols acides, où elle accompagne habituellement la fougère aigle et le châtaignier.

Gesse Fabacées (Légumineuses)

« Gesse » dérive du provençal geissa, d’origine incertaine. Le nom latin des gesses est Lathyrus, qui désignait en latin (lathyros) et en grec (lathyros et lathyron) une plante de la famille des Légumineuses. Il existe de nombreuses espèces de gesses dans nous régions. Parmi elles, citons : la gesse sauvage, Lathyrus sylvestris (du latin silva, forêt), la gesse des prés, Lathyrus pratensis (du latin pratum, pré), la gesse à larges feuilles, Lathyrus latifolius (du latin latus, large, et folium, feuille), la gesse noire, Lathyrus niger, la gesse printanière, Lathyrus vernus (du latin ver, veris, printemps), la gesse tubéreuse, Lathyrus tuberosus, etc. Plantes sauvages

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On plantait jadis pour ses graines comestibles la gesse cultivée, Lathyrus sativus, du latin sativus, venant de semis (de sero, semer). On met toujours dans les jardins le pois de senteur ou gesse odorante, Lathyrus odoratus, aux fleurs parfumées.

Geum → benoîte, p. 30. Glaucienne Papavéracées

« Glaucienne » provient de Glaucium, qui désignait ces plantes en latin (également glaucion) et en grec (glaukion). Ce terme dérive du grec glaukos, vert bleuté, glauque, à cause de la couleur particulière des feuilles.

La glaucienne jaune doit son qualificatif à la couleur de ses grandes fleurs.

L’espèce la plus courante est la glaucienne jaune, Glaucium flavum, ainsi nommée du fait ses grandes fleurs jaunes – du latin flavus, jaune orangé. La glaucienne corniculée, Glaucium corniculatum, doit son nom à ses longs fruits en forme de cornes.

Glechoma → lierre, p. 78. Globulaire Globulariacées

« Globulaire » est la francisation de Globularia, nom générique de ces plantes, le plus souvent méditerranéennes ou montagnardes. Il dérive du latin globulus, petite boule, qui rappelle la forme particulière de l’inflorescence. L’espèce la plus commune est la globulaire vulgaire, Globularia vulgaris. On rencontre dans les montagnes calcaires la globulaire à feuilles en cœur, Globularia cordifolia. La globulaire buissonnante ou « turbith », Globularia alypum est fréquente dans le Midi. Son appellation commune est dérivée du nom arabe d’un liseron purgatif (Operculina turpethum) originaire de l’Inde. L’épithète provient du grec alypios, qui calme la douleur, du fait des propriétés supposées de la plante, en fait légèrement toxique. On attribuait ce nom dans l’Antiquité à une plante indéterminée. Les Globulariacées sont nommées d’après le genre Globularia, globulaire.

Graminées « Graminées » est l’ancien nom des Poacées. Il dérive du latin gramen, graminis, herbe. Les Poacées sont nommées d’après le genre Poa, nom générique des pâturins, de petites Graminées extrêmement courantes. Il dérive du grec poa, herbe broutée par les animaux. C’est l’une des plus grandes familles de plantes à fleurs, avec près de 10 000 espèces, qui comporte en particulier la plupart de nos céréales. 68

Les plantes et leurs noms

Il existe de nombreuses espèces de pâturins, dont la plus courante est le pâturin des prés, Poa pratensis.

Grassette Lentibulariacées

« Grassette » est le nom populaire de certaines plantes carnivores (Pinguicula spp.), en raison de l’apparence « grasse » de leurs feuilles épaisses, charnues et recouvertes d’une couche de mucilage. Il s’agit de la traduction du nom botanique : Pinguicula est le féminin du latin pinguiculus, grassouillet, diminutif de pinguis, gras. L’espèce la plus courante est la grassette vulgaire, Pinguicula vulgaris (l’épithète signifiant simplement qu’elle est commune), aux fleurs bleues. On rencontre en montagne sa petite sœur, la grassette des Alpes, Pinguicula alpina, aux fleurs blanches.

Grateron → gaillet, p. 63. Grémil Boraginacées

« Grémil » serait une corruption du latin granum, grain, ou une contraction de « grain de mil », du fait de l’aspect des graines. Le nom latin du genre, Lithospermum, formé sur le grec, lithos, pierre, et sperma, graine, évoque la dureté des petites graines. Les deux espèces les plus courantes sont le grémil des champs, Lithospermum arvense, du latin arvum, champ, et le grémil officinal, Lithospermum officinale, auquel la médecine des signatures attribuait la vertu de « casser la pierre », c’est-à-dire de faciliter l’évacuation des calculs, du fait de la ressemblance entre ces derniers et des graines dures comme de la pierre. On rencontre également le beau Lithospermum purpurocoeruleum, aux fleurs bleues et pourpres (le latin caeruleus, parfois écrit coeruleus, signifie « d’un bleu sombre »).

Gui Loranthacées

« Gui » dérive du latin viscum, qui désignait cette plante en latin. C’était également le nom de la glu préparée avec les fruits visqueux du gui pour attraper les oiseaux. Notre gui commun est le Viscum album, dont l’épithète, qui signifie « blanc » en latin, se rapporte à la couleur des baies. Le gui appartient à la famille des Loranthacées, nommée d’après le genre

Les globulaires doivent leur nom à la forme caractéristique de leur inflorescence.

Plantes sauvages

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Loranthus. Ce dernier nom provient du latin lorum, courroie, et du grec anthos, fleur, car les fleurs de ce genre sont découpées en lanières.

Guimauve Malvacées

« Guimauve », antérieurement « wimauve », est composé d’une forme issue du latin impérial hibiscum, qui désignait la guimauve officinale, Althaea officinalis, et du latin malva, appliqué une mauve, végétal de la même famille des Malvacées. Le nom botanique des guimauves, Althaea, désignait en latin et en grec (althaia) la guimauve officinale, plante médicinale réputée. Il dérive du grec althainô, guérir. Notre espèce la plus courante, répandue à proximité du littoral et fréquemment cultivée dans les jardins, est la guimauve officinale, Althaea officinalis, jadis vendue dans les officines des pharmaciens pour ses vertus adoucissantes encore appréciées de nos jours : on donne parfois à sucer aux enfants qui percent leurs dents une racine de guimauve qui ramollit les gencives et permet de diminuer la douleur du processus.

Gypsophile Boraginacées

Le nom de ces jolies plantes, cousines des œillets (famille des Caryophyllacées) a été formé sur le grec gypsos, gypse, plâtre, et philos, ami. En effet, certaines espèces poussent de préférence sur sol calcaire. Les espèces les plus fréquentes sont la gypsophile des murs, Gypsophila muralis, qui pousse d’ailleurs plutôt dans les champs sablonneux en terrain siliceux, et la gypsophile rampante, Gypsophila repens, que l’on rencontre en montagne.

H Halimione Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

Halimione est le nom générique de certaines Chénopodiacées (aujourd’hui regroupées dans les Amaranthacées) poussant dans les vases salées. Il dérive du latin halimon, en grec halimos, désignant le pourpier de mer, Atriplex halimus. En français, on parle généralement d’« obione », ancien nom de genre de ces plantes. L’espèce commune sur le littoral européen est l’obione faux-pourpier, Halimione portulacoides, dont l’épithète évoque la ressemblance des feuilles charnues avec celles du pourpier potager, Portulaca oleracea.

Hedera → lierre, p. 78. Hélianthème Cistacées

Helianthemum, nom générique des hélianthèmes (famille des Cistacées) a été formé sur le grec hêlios, soleil, et anthemon, fleur, du fait de la couleur jaune vif de leurs fleurs. 70

Les plantes et leurs noms

L’espèce la plus courante est l’hélianthème nummulaire, Helianthemum nummularium. L’épithète, du latin nummus, monnaie, évoque une forme de feuilles arrondies comme des pièces de monnaie – bien que cette espèce possède, en fait, des feuilles allongées. Citons également l’hélianthème à grandes fleurs, Helianthemum grandiflorum, jadis nommé Helianthemum vulgare

Hélichryse Astéracées (Composées)

« Hélichryse » est la francisation du nom botanique Helichrysum, qui désignait en latin et en grec (helichrysos) une plante grimpante à fleurs jaunes − du grec helix, roulé en spirale et chrysos, or. Ces jolies plantes sont également nommées « immortelles », car leurs capitules sont entourés de petites feuilles (bractées) écailleuses, jaune paille, qui ne se fanent pas et permettent aux plantes coupées de conserver des années leurs qualités ornementales. L’espèce la plus fréquente dans le Midi de la France est l’Helichrysum stoechas, dont l’épithète désigne les îles d’Hyères, connues dans l’Antiquité sous le nom de « stoechades » (prononcé « stécades »). En Corse se rencontre surtout l’immortelle d’Italie, Helichrysum italicum.

Héliotrope Boraginacées

« Héliotrope » est la francisation d’heliotropium, qui désignait en latin (également heliotropion) et en grec (hêliotropion) l’héliotrope d’Europe, ainsi qu’une plante indéterminée, utilisée en teinture. Il dérive du grec hêłìos, soleil, et trepô, tourner, car ses feuilles se dirigeraient vers le soleil. On rencontre, au sud de notre continent, l’héliotrope d’Europe, Heliotropium europaeum. L’héliotrope des jardins, Heliotropium arborescens, originaire du Pérou, est parfois cultivé pour la fragrance de vanille que dégagent ses fleurs. L’épithète indique le caractère ligneux de cette espèce.

Hellébore Renonculacées

« Hellébore » est la francisation d’helleborus, qui désignait en latin et en grec (elleboros) une espèce, Helleborus orientalis, employée comme remède contre la folie. Ce nom dérive du sémitique helebar. On écrit parfois « ellébore ». L’hellébore noir, Helleborus niger, est ainsi nommé à cause de la couleur de ses racines – le latin niger signifie « noir ». Cette plante ornementale, aux fleurs blanches, est souvent connue sous le nom de « rose de Noël », car elle fleurit en hiver. L’hellébore vert, Helleborus viridis, doit son nom à ses curieuses fleurs vertes et l’hellébore fétide (Helleborus foetidus) à l’odeur désagréable que dégage son feuillage lorsqu’on le froisse. La forme découpée de ces dernières a valu à la plante son surnom de « pied de griffon ». L’hellébore blanc est le vérâtre blanc, Veratrum album, communément répandue dans les prairies de nos montagnes. Cette plante est rattachée à la famille des Mélanthiacées (jadis des Liliacées), alors que les véritables hellébores appartiennent à la famille des Renonculacées. « Vérâtre » est la francisation de Veratrum qui désignait en latin un hellébore (Helleborus sp.). Il dérive peut-être du latin vere atrum, vraiment noir. On trouve parfois aussi « varaire ». Plantes sauvages

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En Europe centrale et orientale croît le vérâtre noir, Veratrum nigrum, aux fleurs d’un pourpre sombre, qui a sans doute donné son nom au genre. Les vérâtres sont toxiques, plus encore que les hellébores.

Hépatique Ranunculacées

Hepatica est l’ancien nom générique de l’hépatique, Hepatica nobilis. Dérivé du grec hêpar, hêpatos, foie, il a été attribué à cette jolie fleur printanière à cause de la forme de ses feuilles, divisées en trois lobes comme le foie, et de leur ancien emploi pour soigner cet organe. L’épithète dénote la valeur esthétique de cette plante. On la nommait jadis Anemone hepatica, anémone hépatique. Les hépatiques sont également un groupe de cryptogames au thalle aplati en lame. Les feuilles des hépatiques sont divisées en trois, comme le foie l’est en trois lobes principaux.

Heracleum → berce, p. 30. Herbe-à-Robert → géranium, p. 66.

Herbe-aux-bisons → gaillet, p. 63. Herbe-au-chantre → sisymbre, p. 117. Herbe-aux-chats → calament, p. 35, et valériane, p. 123. Hêtre Fagacées

Antérieurement « hestre », le nom de cet arbre de nos forêts, Fagus silvatica, est issu du francique haistr, qui le désignait. Fagus, nom générique des hêtres, désignait en latin l’espèce européenne. En grec, phêgos, de phagein, manger, était appliqué à des chênes à glands comestibles. On consomme effectivement les faînes, l’amande des fruits du hêtre, dont le nom dérive du latin fagina, qui les désignait, avec la même origine que fagus. Les noms régionaux « fayard » et « foyard », qui désignent le hêtre, dérivent de fagus. Fagus silvatica signifie « hêtre des forêts, du latin silva, forêt. La famille des Fagacées est nommée d’après le genre Fagus. Elle comprend également les chênes et les châtaigniers.

Hieracium → piloselle, p. 98. Hippophaë → argousier, p. 24. 72

Les plantes et leurs noms

Houx Aquifoliacées

« Houx » dérive du francique hulis, désignant la plante Ilex aquifolium. Ilex, nom générique des houx, désignait en latin le chêne vert, Quercus ilex. Il a été donné à ces arbustes à cause de la ressemblance de leurs feuilles avec celles du chêne vert. L’épithète aquifolium désignait le houx en latin. On rencontre également la forme acrifolium. Le terme provient du latin acer, piquant, et folium, feuille. Le houx appartient à la famille des Aquifoliacées, nommée d’après l’épithète de son nom botanique.

Huperzia → lycopode, p. 81. Hypericum → millepertuis, p. 85. Hypochoeris → porcelle, p. 101. Hyoscyamus → jusquiame, p. 75. Hyoseris → porcelle, p. 101. Hysope Lamiacées (Labiées)

« Hysope » est la francisation d’hyssopus, qui désignait cette plante en latin (également hyssopum) et en grec (hyssôpos ou hyssôpon). Ce nom provient d’une langue sémitique (babylonien, zupu, hébreu, ezob). L’espèce sauvage dans nos montagnes, et parfois cultivée dans les jardins, est l’hysope officinal, Hyssopus officinalis, jadis vendu dans les officines des pharmaciens du fait de ses vertus expectorantes appréciées.

I If Taxacées

« If » provient du gaulois ivos, qui désignait cet arbre, Taxus baccata. Son nom latin était taxus, en grec taxos. Il dérive de la racine indo-européenne tecs, travailler habilement : le bois de l’If est facile à sculpter et servait à faire des arcs réputés. L’épithète baccata, portant des baies, se rapporte aux graines de l’if qu’entoure un arille charnu de couleur rouge. La famille des Taxacées est nommée d’après le genre Taxus.

Ilex → houx, ci-dessus.

La partie rouge et charnue entourant les graines de l’if n’est pas une baie, mais un arille.

Plantes sauvages

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Immortelle → hélichryse, p. 71. Impératoire Apiacées (Ombellifères)

« Impératoire » est la francisation d’Imperatoria, nom générique de la plante. Il provient du latin imperator, empereur, en raison des vertus médicinales de cette espèce jadis hautement renommée. Le nom botanique de l’impératoire est Imperatoria ostruthium. L’étymologie de l’épithète est assez mystérieuse. Elle dériverait du latin ostrum, pourpre, ou du grec struthion, moineau ou autruche. Le rapport avec la plante n’est pas évident… L’impératoire était jadis rapprochée des peucédans, sous le nom de Peucedanum ostruthium. Peucedanum, francisé en « peucédan », désignait en latin et en grec (peukedanos) le Peucedanum officinale, également apprécié pour ses propriétés médicinales. Ce nom dérive du grec peukê, pin, et danos, bon à brûler, du fait de l’odeur de la plante ou parce que le suc résineux extrait de certaines espèces est combustible comme la résine de pin... Parmi les espèces voisines, citons le peucédan de France, Peucedanum gallicum, également présent dans le nord-ouest de l’Espagne et au Portugal. Le peucédan des cerfs, Cervaria rivini (autrefois Peucedanum cervaria), ou « herbe aux cerfs », est plus largement répandu. Il doit son nom à l’appétence supposée des cervidés pour cette plante.

Ipomée → liseron, p. 79. Ivraie Poacées

« Ivraie » provient du latin populaire (herba ebriaca, du bas latin ebriacus, doublet de ebrius, ivre, qui a donné « ébriété ») : l’ivraie passait pour provoquer une sorte d’ivresse. Le nom botanique de l’ivraie est Lolium temulentum. Le nom de genre désignait ces plantes en latin. L’épithète – du latin temulentia, ivresse – signifie « ivre ».

J Jonc Joncacées

« Jonc », en latin Juncus, provient du verbe jungo, qui signifie « joindre ». En effet, les joncs servent à faire des liens, plus ou moins solides. Parmi les innombrables espèces de ce genre, citons le jonc épars, Juncus effusus, qui forme de grandes touffes lâches (l’épithète signifie en latin : épandu, ample, lâche), contrairement au jonc aggloméré, Juncus conglomeratus (du latin cum, avec, et glomero, mettre en boule) dont les touffes sont plus denses. La famille des Juncacées est nommée d’après le genre Juncus, jonc. Elle comprend également les luzules. Le « jonc fleuri » n’en est pas un, mais le butome en ombelle, Butomus umbellatus : la plante ressemble à un jonc, mais elle fait partie d’une autre famille. Elle porte de très jolies fleurs roses, de belle taille, alors que celles des joncs sont 74

Les plantes et leurs noms

minuscules et vert brunâtre. En grec, boutomos désignait une plante aquatique dont les feuilles coupent la bouche des boeufs, de bous, boeuf, et temno, couper.

Joubarbe Crassulacées

«  Joubarbe  » est une contraction du latin Jovis barba, barbe de Jupiter. Plantée sur les toits, la plante était censée protéger de la foudre, expression de la colère de Jupiter en son trône de l’Olympe, et était dédiée au dieu. Les joubarbes appartiennent au genre Sempervivum, du latin semper, toujours, et vivo, vivre – les feuilles charnues, réunies en boules denses, restent vertes toute l’année. L’espèce la plus courante est la joubarbe des toits, Sempervivum tectorum, du latin tectum, toit, en raison de l’usage cité plus haut. On rencontre en montagne plusieurs espèces de joubarbes, dont la joubarbe des montagnes, Sempervivum montanum, et la joubarbe toile d’araignée, Sempervivum arachnoideum, couverte d’un fin duvet arachnéen qui contribue à protéger la plante du froid des hautes altitudes. Ces plantes font partie de la famille des Crassulacées dont le nom, tiré du genre Crassula, est un diminutif du latin crassus, épais : ces « plantes grasses » présentent des feuilles épaisses, gorgées d’eau.

La joubarbe est la « barbe de Jupiter ».

Juniperus → genévrier, p. 65. Jusquiame Solanacées

«  Jusquiame  » est francisation du bas latin jusquiamus, altération du latin classique Hyoscyamus, qui est toujours le nom botanique de cette Solanacée vénéneuse. Hyoscyamus (on trouve également hyoscyamum et en grec hyoskyamos) provient du grec hys, hyos, porc et kyamos, fève. Le nom signifie « fève de porc », du fait de ses propriétés hallucinogènes : ce serait grâce à la jusquiame que la magicienne Circé aurait transformé en porcs les compagnons d’Ulysse. L’espèce la plus courante, jadis fréquente dans les décombres, mais systématiquement détruite, car considérée comme «  plante des sorcières  », est la jusquiame noire, Hyoscyamus niger, aux fleurs jaunes veinées de violet sombre. On rencontre dans la région méditerranéenne la jusquiame blanche, Hyoscyamus albus, aux fleurs jaune pâle, ainsi que, plus à l’est, la jusquiame dorée, Hyoscyamus aureus, aux fleurs d’un jaune vif. Plantes sauvages

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K Knautie Dipsacacées

Les knauties, en latin Knautia, famille des Dipsacacées, sont dédiées à Christoph Knaut (1638-1694), médecin et botaniste allemand. L’espèce la plus répandue est la knautie des champs, Knautia arvensis, dont l’épithète provient du latin arvum, champ.

L Laburnum → genêt, p. 65. Laiteron Astéracées (Composées)

Les laiterons, tout comme la laitue, renferment un « lait », ou latex, blanc. Leur nom botanique, Sonchus les désignait chez les Romains (également sonchos) et en grec (sogchos ou sogkos). Les espèces les plus communes sont : le laiteron maraîcher, Sonchus oleraceus, adventive fréquente des jardins, dont l’épithète provient du latin olus, légume vert  ; le laiteron âpre, Sonchus asper, aux feuilles développées piquantes comme celles d’un chardon ; et le laiteron des champs, Sonchus arvensis, du latin arvum, champ.

Lamier Lamiacées (Labiées)

« Lamier » est la francisation du latin Lamium qui désignait ces plantes chez les Romains. Il provient du latin lamia, tiré du même mot grec signifiant « ogresse », provenant de laimos, gorge, gosier. Les fleurs de lamier présentent deux grandes lèvres surmontant un tube profond et peuvent, pour un esprit imaginatif, évoquer une gueule largement ouverte. Mais elles ne sont en rien carnivores !

Les fleurs du lamier évoquent la gueule grande ouverte d’une ogresse.

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Les plantes et leurs noms

Le lamier blanc, Lamium album, est souvent nommé «  ortie blanche  » du fait de la ressemblance de ses larges feuilles dentée avec celles de l’ortie, Urtica dioica et de la couleur de ses grandes fleurs (celles de l’ortie sont minuscules et vertes). De même, le lamier pourpre, Lamium purpureum, est nommé «  ortie rouge  », le lamier tacheté, Lamium maculatum (du latin macula, tache), « ortie tachetée » et le

lamier galéobdolon, Lamium galeobdolon, « ortie jaune ». L’épithète de ce dernier provient du latin galê, belette, putois, et bdolos, puanteur. En effet, les feuilles du lamier galéobdolon dégagent une odeur désagréable lorsqu’on les froisse. D’une façon générale, les lamiers sont des « orties mortes », car, bien qu’ils ressemblent superficiellement aux orties, ils ne piquent pas. Les Lamiacées sont nommées d’après le genre Lamium, lamier. Cette famille était jadis connue sous le nom de Labiées. Ce dernier terme provient du latin labia, lèvre, car les fleurs ont une forme caractéristique à deux « lèvres ». La famille comprend de nombreuses plantes aromatiques, dont les thyms, les sauges, les sarriettes, le romarin, les menthes, etc., ainsi que d’autres, moins odorantes, voire inodores, comme les germandrées, les épiaires, le lierre terrestre, les bugles et les brunelles.

Lampsane Astéracées (Composées)

« Lampsane » est une francisation de Lapsana qui désignait en latin et en grec (lampsanê ou lapsanê) une plante comestible indéterminée. La lampsane que l’on rencontre dans nos jardins comme « mauvaise herbe » est la Lapsana communis, dont l’épithète indique la fréquence.

Lapsana → lampsane, ci-dessus. Larix → conifère, p. 47. Laser Apiacées (Ombellifères)

« Laser » est le nom générique de certaines plantes de la famille des Apiacées (Ombellifères). Il désignait chez les Romains une sorte de résine aromatique provenant d’une Ombellifère, peut-être d’une férule (Ferula sp.). La plante qui le produisait était nommée Laserpitium, de laser et pix, poix. Ce nom est aujourd’hui appliqué à certaines espèces de la famille des Apiacées (Ombellifères). Plusieurs espèces de Laserpitium se rencontrent dans nos régions, en particulier le laser à larges feuilles, Laserpitium latifolium, le laser siler, Laserpitium siler, et le laser de France, Laserpitium gallicum. Siler désignait chez Virgile et chez Pline une plante mal identifiée.

Lathyrus → gesse, p. 67. Laurier de Saint Antoine → épilobe, p. 57. Laurier des bois → daphné, p. 52. Laurier-rose → laurier, p. 150. Lavande Lamiacées (Labiées)

« Lavande » est la francisation de Lavandula, nom formé au Moyen Âge sur le latin lavo, laver, du fait de l’utilisation de la plante pour parfumer le linge. Plantes sauvages

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La lavande vraie ou lavande officinale est la lavande à feuilles étroites, Lavandula angustifolia (du latin angustus, étroit, et folium, feuille). La lavande aspic ou lavande à larges feuilles, Lavandula latifolia (du latin latus, large, et folium, feuille), porte de petites fleurs groupées en épis allongés, d’où son nom, formé par altération du vieux français « espig », variante d’« épi ». Sur les terrains siliceux de la région méditerranéenne croît la lavande stéchade, Lavandula stoechas, dont l’épithète désignait dans l’Antiquité les îles d’Hyères. Les «  lavandes de mer  » appartiennent au genre Limonium (famille des Plombaginacées), nom qui désignait en latin la betterave maritime et en grec (leimônion) une sorte d’anémone – du grec leimôn, lieu humide, prairie. Elles n’ont rien à voir avec les véritables lavandes, si ce n’est une floraison violacée, d’ailleurs due aux calices colorés et non aux corolles.

Lavatère → mauve, p. 83. Legousia → spéculaire, p. 119. Légumineuses → vesce, p. 125. Leontopodium → edelweiss, p. 56. Lentisque → pistachier, p. 169. Leontodon → pissenlit, p. 99. Lepidium → passerage, p. 95. Leucanthemum → marguerite, p. 82. Leucojum → nivéole, p. 89. Lierre Araliacées

Le mot « lierre » est issu, avec agglutination de l’article défini « le », de l’ancien français « ierre », lui-même issu du latin Hedera qui désignait la plante Hedera helix. Ce nom dérive peut-être du latin haedeo, s’attacher : la plante grimpe sur divers supports. L’épithète helix signifie « spirale », bien que le lierre ne grimpe pas vraiment de cette façon… Le lierre appartient à la famille des Araliacées, nommées d’après le genre Aralia qui regroupe certaines plantes américaines et asiatiques, d’après le nom de l’une d’elles, Aralia nudicaulis, appelée « aralie » en français du Canada. Le célèbre ginseng, Panax ginseng schin-seng, en fait partie. Le lierre terrestre n’est pas un lierre. Il s’agit du nom vernaculaire du Glechoma hederacea, un cousin de la menthe appartenant à la famille des Labiées. On le nomme ainsi du fait de la ressemblance approximative de la plante avec le lierre et par allusion à son port rampant sur le sol sans s’élever sur un support. Glechoma désignait en latin (également glechon) et en grec (glêchôn) la menthe pouliot. L’épithète hederaceus provient de hedera, lierre.

Ligustrum → troène, p. 122. 78

Les plantes et leurs noms

Limonium → lavande, p. 77. Linaigrette Cypéracées

Les linaigrettes sont des plantes des lieux humides dont les inflorescences forment des aigrettes denses de poils fins comme des fils de lin. Leur nom botanique, Eriophorum dérive du grec erion, laine, et phoros, qui porte, de pherô, porter - par allusion à l’inflorescence d’apparence laineuse. On rencontre couramment en montagne la linaigrette à feuilles étroites, Eriophorum angustifolium (du latin angustus, étroit), et la linaigrette de Scheuchzer, Eriophorum scheuchzeri, dédiée à Johann Jakob Scheuchzer (1672 -1733), botaniste suisse né à Zurich.

La linaigrette aux aigrettes de lin.

Linaire Plantaginacées (anciennement Scrofulariacées)

Les linaires, en latin Linaria, sont ainsi nommées, car certaines espèces ont des feuilles étroites comme celles du lin (Linum spp.). L’espèce la plus courante est la linaire vulgaire, Linaria vulgaris, aux jolies fleurs jaune soufre avec une gorge orangée. Ces deux couleurs ont valu à la plante son surnom de butter and eggs chez les Anglais, car elles évoquent effectivement celles du beurre et du jaune d’œuf. Elles n’en sont pas comestibles pour autant…

Liondent → pissenlit, p. 99. Lippia → verveine, p. 125. Liseron Convolvulacées

Le nom des liserons dérive de « lis » du fait de l’aspect de leurs fleurs qui peut évoquer celui des lis. Les diverses espèces se répartissent en deux genre : Convolvulus et Calystegia. Convolvulus désignait déjà les liserons en latin. Le nom provient du latin convolvo, enrouler, car au cours de sa croissance, la plante s’enroule autour d’un support. L’espèce la plus courante, «  mauvaise herbe  » redoutée, est le liseron des champs, Convolvulus arvensis. Le liseron des haies est le Calystegia sepium. Le nom du genre provient du grec kalyx, enveloppe de la fleur, et stegos, abri, de stegô, recouvrir – par allusion aux larges bractées entourant le calice. L’épithète provient du latin saepes ou sepes, haie, clôture, et il est vrai que ce liseron croît volontiers sur ces supports. En latin médiéval, le liseron des haies était nommé volubilis (en latin, qui tourne), car ses tiges s’enroulent sur la végétation. Ce mot désigne aujourd’hui Plantes sauvages

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certaines ipomées ornementales, Ipomoea spp., de la même famille. Ipomoea et sa francisation « ipomée » proviennent du grec ips, ipos, ver, et omoios, semblable, du fait de l’aspect vermiforme de cette plante grimpante à tiges minces. Les Convolvulacées sont nommées d’après le genre Convolvulus, liseron. Elles comprennent aussi les cuscutes, plantes parasites dépourvues de chlorophylle.

Lolium → ivraie, p. 74. Lonicera → chèvrefeuille, p. 43. Loranthus → gui, p. 69. Lotier Fabacées (Légumineuses)

« Lotier » est la francisation de Lotus qui désignait en latin (également lotos) et en grec (lôtos) une légumineuse indéterminée et divers autres végétaux. Le lotier corniculé (Lotus corniculatus) est ainsi nommé, car ses fruits minces et allongés, recourbés à leur extrémité évoquent de petites cornes.

Lunetière Brassicacées (Crucifères)

« Lunetière » est le nom de certaines Crucifères, d’après la forme de leurs fruits rappelant des lunettes, Biscutella spp. Le nom du genre, Biscutella, vient du latin bis, deux, et scutella, soucoupe, avec le même sens. L’espèce la plus courante en plaine est la lunetière à feuilles de chicorée, Biscutella cichoriifolia, tandis que l’on rencontre en montagne la lunetière lisse, Biscutella laevigata. L’épithète, souvent écrite en latin levigata, signifie « lisse » − bien que la plante soit légèrement velue.

Lychnis → silène, p. 116. Lyciet Solanacées

« Lyciet » est une francisation du latin Lycium, terme qui désignait chez les Romains un médicament extrait de certains végétaux et en grec (lykion) un arbrisseau épineux, peut-être un nerprun – probablement du grec Lykia, Lycie, contrée d’Asie mineure.

Les fruits de la lunetière ressemblent à des lunettes.

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Les plantes et leurs noms

On rencontre en Europe trois espèces : le lyciet d’Europe, Lycium europaeum, le lyciet de Chine, Lycium chinense et le lyciet de Barbarie, Lycium barbarum. Les fruits des deux dernières espèces, importés de Chine, sont commercialisés à grand renfort de publicité sous le nom de « goji ».

Lycope Lamiacées (Labiées)

« Lycope » est la francisation de Lycopus, nom construit sur le grec lykos, loup, et pous, pied. La forme des feuilles du lycope d’Europe, Lycopus europaeus, unique espèce du genre sur notre continent, est censée rappeler celle d’une patte de loup.

Lycopode Lycopodiacées

« Lycopode » est la francisation de Lycopodium, nom construit sur le grec lykos, loup, et podion, patte. Comme les lycopes (ci-dessus), l’aspect de ces plantes est censé rappeler celui d’une patte de loup. Parmi les différentes espèces, citons le lycopode officinal, Lycopodium clavatum, dont l’épithète, qui signifie « en massue » (du latin clava, massue), décrit la forme de l’inflorescence. Il donne des spores formant une poudre impalpable que l’on a utilisée pour l’usage externe comme vulnéraire, hémostatique et émollient, ainsi que pour enrober des pilules. Cousine du précédent, l’Huperzia selago était naguère nommée Lycopodium selago. Le genre est dédié au botaniste allemand, Johann Peter Huperz, mort en 1816. L’épithète est le nom d’une plante dans Pline, sans doute un pin : les lycopodes ressemblent un peu à des conifères en miniature. La famille des Lycopodiacées est nommée d’après le genre Lycopodium.

Lythrum → salicaire, p. 110.

M Maceron Apiacées (Ombellifères)

«  Maceron  » vient de l’italien, macerone, qui désigne ces plantes. Le nom botanique des macerons est Smyrnium, terme qui désignait ces plantes en latin (également smyrnion ou zmyrnium) et en grec (smyrnion). Ce terme provient du grec smyrna, qui signifie « myrrhe », car les macerons se caractérisent par leur odeur aromatique agréable. L’espèce la plus courante, répandue le long des côtes de la Méditerranée et de l’Atlantique, est le Smyrnium olusatrum, dont l’épithète dérive du latin olus, légume, et ater, noir, sombre. Le maceron était un légume apprécié des Romains et sa racine est de couleur sombre.

Mahonia → épine-vinette, p. 57. Maïanthème Asparagacées (anciennement Liliacées)

« Maïanthème » est le nom français des espèces du genre Maianthemum, formé sur le latin maius, du mois de mai et le grec anthemos, fleur, du fait de la floraison printanière de cette plante discrète. On rencontre dans nos bois le maïanthème à deux feuilles, Maianthemum bifolium, que l’on nomme parfois « petit muguet ». Il s’agit en effet d’un cousin de la célèbre plante odorante et sa taille est réduite. Plantes sauvages

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Malva → mauve, p. 83. Marguerite Astéracées (Composées)

« Marguerite » provient du latin margarita, emprunté au grec margaritês, perle. Ce nom peut s’expliquer par l’aspect des boutons floraux ou par la couleur des fleurs.

La marguerite, la perle des fleurs.

On nomme aussi les marguerites, « leucanthèmes », francisation du latin leucanthemum qui désignait chez les Romains et les Grecs (leucanthemon) des Composées à ligules blanches, peut-être des camomilles. Ce nom, formé sur le grec leukos, blanc et anthemon, fleur, signifie donc « fleur blanche ». La marguerite commune est le Leucanthemum vulgare, l’épithète signalant son ubiquité.

Marron → châtaignier, p. 41. Marrube Lamiacées (Labiées)

«  Marrube  » est la francisation de Marrubium qui désignait en latin cette plante et une ballote (Ballota sp.). Le nom provient peut-être de l’hébreu mar, amer, et rob, suc, la plante étant amère. Le marrube commun est le Marrubium vulgare.

Massette Typhacées

Le terme de «  massette » désigne des plantes aquatiques très communes que l’on confond souvent avec les roseaux. Leur nom provient de la forme caractéristique de leur inflorescence, dense et trapue. Le nom botanique de ces plantes est Typha. Il les désignait en latin et en grec (typhê).

L’inflorescence des massettes est une « masse » allongée.

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Les plantes et leurs noms

L’espèce la plus répandue est la massette à larges feuilles, Typha latifolia. La massette à feuilles étroites, Typha angustifolia, est beaucoup plus rare et protégée par endroits.

La famille des Typhacées est nommée d’après le genre Typha.

Matricaire → camomille, p. 36. Mauve Malvacées

« Mauve » est la francisation de Malva, nom botanique de ces plantes qui désignait en latin différentes Malvacées. Il dérive du grec malachê, nom de plante probablement issu d’une langue méditerranéenne antérieure. Parmi les espèces les plus courantes, citons la mauve sylvestre, Malva sylvestris, qui pourtant ne vit pas dans les bois (sylvestris vient de silva, la forêt), mais dans les décombres, la mauve négligée ou mauve à feuilles rondes, Malva neglecta, jadis Malva rotundifolia, mauve à feuilles rondes, la mauve à petites fleurs, Malva parviflora, la mauve alcée, Malva alcea, la mauve musquée, Malva moschata, la mauve de Nive, Malva nicaeensis, etc.

Le nom de la mauve est devenu celui d’une couleur violet-rose.

Les Malvacées sont nommées d’après le genre Malva, mauve. Elles comportent la guimauve, Althaea officinalis, le gombo, Abelmoschus esculentus, les hibiscus, le karkadeh, Hibiscus sabdariffa, etc. On peut également citer dans cette famille la rose trémière, dont le nom est une altération de « rose d’outremer », car elle n’est pas indigène à l’Europe, mais vient d’Asie occidentale. Son nom botanique Alcea (Alcea rosea pour l’espèce la plus commune) désignait en latin et en grec (alkea) une Malvacée mal identifiée. Les lavatères appartiennent également à la famille des Malvacées. Leur nom botanique est Lavatera. Ces plantes ont été dédiées aux frères Lavater, médecins et naturalistes zurichois qui vécurent au XVIIIe siècle.

Mélampyre Orobanchacées (anciennement Scrofulariacées)

« Mélampyre » est la francisation de Melampyrum, nom botanique de certaines plantes hémiparasites. Il provient du grec melas, melanos, noir, et pyros, blé, par allusion à la forme et à la couleur des graines de certaines espèces. Les plantes hémiparasites tirent leur sève brute de la plante-hôte, mais elles renferment de la chlorophylle et fabriquent elles-mêmes les sucres dont elles se nourrissent. Parmi les différentes espèces, citons le mélampyre des champs, Melampyrum arvense, le mélampyre des prés, Melampyrum pratense, et le mélampyre des bois, Melampyrum sylvaticum.

Melandrium → silène, p. 116. Plantes sauvages

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Mélèze → conifère, p. 47. Mélilot Fabacées (Légumineuses)

«  Mélilot  » est la francisation de Melilotus, qui désignait ces plantes en latin (également melilotos) et en grec (melilôton). Il dérive du grec meli, miel, et lôtos, qui était le nom d’une légumineuse. En effet, le mélilot est très mellifère. Il est existe plusieurs espèces, principalement le mélilot officinal, Melilotus officinalis, aux fleurs jaunes, et le mélilot blanc, Melilotus alba, aux fleurs blanches (l’épithète signifiant « blanc » en latin).

Mélitte Lamiacées (Labiées)

L’origine du nom de la mélitte est la même que pour la mélisse, sa cousine au sein de la grande famille des Labiées.

Le mélilot attire les abeilles qui en tirent du miel.

Le nom botanique de la plante est Melittis melissophyllum, l’épithète signifiant « à feuilles de mélisse », du latin melissa mélisse, et du grec phyllon, feuille.

Ményanthe Ményanthacées

« Ményanthe » est la francisation du latin Menyanthes qui désignait cette plante en grec (minuanthês). Il est formé sur le grec minuthô, diminuer, et anthos, fleur et signifie : « qui fleurit peu de temps ». On nomme également le ményanthe « trèfle d’eau », car les feuilles de cette plante aquatique, divisées en trois folioles, ressemblent à celles du trèfle. Cette caractéristique se retrouve dans l’épithète du nom latin : Menyanthes trifoliata.

Mercuriale Euphorbiacées

«  Mercuriale  » est la francisation de Mercurialis qui désignait en latin ces plantes, consacrées à Mercure. La mercuriale annuelle, Mercurialis annua, est une petite adventice des jardins et des champs. La mercuriale vivace, Mercurialis perennis, forme de vastes colonies dans les bois frais.

Mignonnette → réséda, p. 106. Millefeuille → achillée, p. 18. 84

Les plantes et leurs noms

Millepertuis Hypericacées

« Millepertuis » provient de l’ancien français « pertuis », trou, car la feuille semble percée de nombreux petits trous (mille est cependant une exagération...). Il s’agit en fait de glandes renfermant une huile essentielle Le nom botanique des millepertuis, Hypericum, désignait ces plantes en latin et en grec (hypericon, hypereikon ou pereikos). Il est formé sur le grec hypo, presque, et ereikê, bruyère, plante à laquelle ressemblent certaines espèces. L’espèce la plus courante au bord des chemins est le millepertuis perforé, Hypericum perforatum, dont l’épithète rappelle la caractéristique des feuilles. La famille des Hypéricacées est nommée d’après le genre Hypericum, millepertuis. Elle était naguère incluse dans la grande famille tropical des Clusiacées, basée sur le genre Clusia, dédié à Carolus Clusius, connu en français sous le nom de Charles de L’Écluse (1526-1609), médecin et botaniste flamand, créateur de l’un des premiers jardins botaniques d’Europe à Leyde.

Mimosa → robinier, p. 107. Molène → bouillon blanc, p. 31. Momordique Cucurbitacées

« Momordique » est le nom courant du « concombre d’âne », une Cucurbitacée méditerranéenne dont les fruits ressemblent à de petits concombres, mais sont amers et purgatifs. Le nom botanique de cette plante est Ecballium elaterium. Le nom générique est formé sur le grec ekballô, lancer au dehors : à maturité, les graines sont violemment projetées hors du fruit. L’épithète elaterium était le nom latin et grec (elatêrios) du purgatif préparé avec le suc du concombre d’âne. Le nom grec désignait également la plante. La véritable momordique est une Cucurbitacée tropicale d’origine asiatique, Momordica charantia, également connue sous le nom de « courge amère ». Son nom proviendrait du latin momordi, indicatif parfait de mordeo, mordre, car les graines que renferme le fruit sont rugueuses et comme mordillées.

Morelle Solanacées

«  Morelle  » dérive du latin médiéval maurella, désignant ces plantes, en particulier la morelle noire, Solanum nigrum. Le nom provient de maurus, Maure, pris au sens de « présentant une couleur foncée ». Parmi les différentes morelles, citons la morelle noire, Solanum nigrum, dont les fruits ont effectivement une couleur

Les tiges de la douce-amère ont une saveur d’abord amère, puis sucrée.

Plantes sauvages

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noire (en latin, niger, nigra, nigrum). En revanche, ceux de la douce-amère, Solanum dulcamara, sont d’un rouge vif. Le nom de cette plante provient de la saveur à la fois sucrée et amère de ses tiges, que l’on emploie comme dépuratif. Le nom de genre Solanum désignait ces plantes en latin. Il dérive du latin sol, soleil. La douce-amère, Solanum dulcamara, est ainsi nommée du fait de la saveur à la fois sucrée et amère de ses tiges. Son nom est une traduction de l’épithète latine, dulcamara. Les Solanacées sont nommées d’après le genre Solanum, morelle. Elles comportent, outre la pomme de terre et l’aubergine, du même genre que la morelle, la tomate, les poivrons et les piments, le datura, la jusquiame et la belladone.

Mouron Caryophyllacées

Le terme de « mouron » dérive du néerlandais moyen muer, désignant la stellaire moyenne (Stellaria media) dont le nom allemand est Vogelmiere, mouron des oiseaux. Le nom néerlandais s’applique également au mouron rouge, Anagallis arvensis, une petite Primulacée aux fleurs rouge brique ou parfois bleu vif, d’aspect général proche de celui de la stellaire. Anagallis désignait le mouron rouge en latin et en grec. La stellaire moyenne est nommée populairement « mouron blanc », du fait de ses petites fleurs blanches, ou « mouron des oiseaux  », car ses petites graines sont appréciées des oiseaux. L’épithète du nom botanique, media, et du nom français, moyenne, provient de la ligne de poils caractéristique de cette espèce qui court en plein milieu des tiges d’un nœud à l’autre. Le nom du genre, Stellaria, dérive du latin stella, étoile. En effet, la fleur présente cinq pétales profondément divisés en deux, donnant à la corolle l’aspect d’une étoile à dix fins rayons. Parmi les autres espèces communes, citons la stellaire des bois, Stellaria nemorum (du latin nemus, bois), la stellaire holostée, Stellaria holostea, et la stellaire graminée, Stellaria graminea. La stellaire holostée, Stellaria holostea, tire son nom du grec holos, entier, et osteon, os : les tiges sont raides et renflées à chaque nœud comme les os des bras ou des jambes. Holosteum est également le nom d’un genre de la famille des Caryophyllacées. Il désignait en latin et en grec (holosteon) une plante indéterminée, peut-être un plantain. Le mouron rouge ne doit pas être confondu avec la stellaire.

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Les plantes et leurs noms

Les céraistes, Cerastium spp., sont très proches des stellaires. On les en

distingue facilement à ce que leurs fleurs ont des pétales échancrés, mais non divisés jusqu’à la base, ce qui permet de différencier facilement les deux genres. Leur nom dérive du grec keras, corne, qui décrit la consistance du fruit, une capsule. L’espèce la plus commune du genre est le céraiste vulgaire, Cerastium vulgare.

Muguet Asparagacées (anciennement Liliacées)

« Muguet » dérive de l’ancien français « muguette », désignant la muscade, en raison du parfum des clochettes blanches de la jolie fleur des bois. Le nom botanique du muguet, Convallaria majalis, est l’ancien nom de la plante Lilium convallium, lis des vallées. C’est en effet un cousin du lis et il aime les sols profonds des vallées boisées. L’épithète majalis, du mois de mai, indique l’époque de sa floraison bien connue et de sa commercialisation ritualisée.

Muscari Asparagacées (anciennement Liliacées)

« Muscari » provient de l’arabe muskarimi, nom du muscari odorant (Muscari moschatum). Ce nom est tiré du grec moskhos, odeur musquée. Parmi nos espèces communes, citons le muscari à toupet, Muscari comosum, du latin coma, chevelure, caractérisé par une «  coiffe  » de fleurs stériles longuement pédonculées lui donnant un aspect particulier. Le muscari négligé, Muscari neglectum, est, certes moins remarquable que le précédent. Pourtant ses grappes de fleurs bleues, à odeur de prune, méritent que l’on s’y penche. On le nommait jadis Muscari racemosum, muscari à grappes, du latin racemus, grappe. Le nom d’une espèce voisine, le Muscari botryoides, procède de la même évocation, du grec botrys, grappe de raisin, et eidô, sembler, paraître.

Myosotis Boraginacées

Myosotis est le nom d’un genre de plantes de la famille des Boraginacées. Il provient du grec mys, myos, souris, et ous, ôtos, car les myosotis ont des feuilles arrondies et velues qui peuvent évoquer les oreilles des petits rongeurs. Les espèces de myosotis sont nombreuses. Citons à titre d’exemple le myosotis des champs, Myosotis ar vensis, le myosotis des Alpes, Myosotis alpestris, le myosotis des bois, Myosotis sylvatica, le myosotis rameux, Myosotis ramosissima (superlatif latin de ramosus, rameux), etc. L’épithète du myosotis scorpioïde, Myosotis scorpioides, décrit l’inflorescence caractéristique «  en queue de scorpion  » que présentent tous les myosotis – et à vrai dire, la plupart des membres de la famille des Boraginacées.

Les feuilles velues et arrondies des myosotis rappellent les oreilles des souris.

Plantes sauvages

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Myrica → cirier, p. 45. Myrte Myrtacées

« Myrte » est la francisation de Myrtus qui désignait en latin et en grec (myrtos) cet arbrisseau au feuillage odorant. Nous n’en avons qu’une seule espèce, caractéristique du maquis méditerranéen, le myrte commun, Myrtus communis, dédié à Vénus du fait de l’odeur d’encens de ses feuilles. Les Myrtacées sont nommées d’après le genre Myrtus, myrte. Elles comprennent les eucalyptus, les goyaviers, le giroflier, etc.

Myrtille → airelle, p. 20.

N Nasturtium → cresson, p. 50. Nerium → laurier, p. 150. Nerprun Rhamnacées

« Nerprun » est une déformation de « noirprun », dérivé du latin populaire niger Prunus, prunier noir, qui évoque l’aspect de l’arbuste et la couleur de ses fruits. Il est exact que le nerprun cathartique, Rhamnus cathartica, ressemble beaucoup au prunellier épineux, Prunus spinosa, au point qu’il arrive qu’on les confonde. Le nom botanique du genre est Rhamnus, qui désignait en latin (également rhamnos) et en grec (rhamnos) l’un de ces arbustes ainsi que le paliure, Paliurus spina-christi, un cousin méditerranéen. Le nom de ce dernier est simplement transcrit du grec paliouros, qui le désignait dans l’Antiquité. L’épithète, qui signifie « épine du Christ », indique que l’arbrisseau est couvert d’épines acérées. Il pousse en Judée et aurait parfaitement pu servir à confectionner la couronne d’épines… L’espèce la plus commune est le nerprun cathartique, Rhamnus cathartica, ainsi nommé parce que ses fruits sont violemment émétiques et purgatifs – ce que signifie « cathartique ». La famille des Rhamnacées est nommée d’après le genre Rhamnus. Elle comprend également, parmi d’autres, le jujubier et le khat, dont on mâche les feuilles comme stimulant.

Nielle Caryophyllacées

Le mot «  nielle  » dérive, sans justification précise, du latin nigella, désignant la nigelle (voir Nigella, ci-dessous). On parle de «  nielle des blés  », car cette plante originaire du Proche-Orient est une «  messicole  », c’est-à-dire qu’elle pousse spécifiquement avec les céréales que l’on moissonne. Les pesticides l’ont presque partout éliminée des champs 88

Les plantes et leurs noms

qu’elle décorait jadis de ses grandes fleurs roses. Son nom botanique, Agrostemma githago, dérive du grec agros, champ, et stemma, couronne, du fait de la beauté de la fleur. L’épithète proviendrait de l’hébreu khitah, désignant le blé, du fait de la ressemblance des grosses graines de la nielle, pourtant noires, avec des grains de blé.

Nigelle Renonculacées

« Nigelle » est la francisation de Nigella qui désignait la plante en latin (également nommée git). L’adjectif nigellus, noirâtre, est un diminutif de niger, noir. Les Grecs nommaient la nigelle melanthion, de melas, melanos, noir, et anthos, fleur. En effet, les graines des nigelles sont noires.

La nielle des blés est la couronne des champs…

On connaît d’ailleurs les graines de la nigelle cultivée, Nigella sativa, sous le nom de « cumin noir ». Elles sont utilisées en particulier sur les pains et les pâtisseries. Comme l’indique l’épithète, la plante est cultivée dans ce but (le latin sativus signifie « cultivé »). Une espèce voisine, la nigelle de Damas, Nigella damascena, est fréquemment plantée comme ornementale dans les jardins. Ses graines parfumées peuvent également être utilisées comme condiment. Elle est originaire, comme l’indique approximativement son nom du Proche-Orient, mais aussi de la région méditerranéenne.

Les graines de nigelle sont de couleur noire.

Nigritelle → orchidée, p. 90. Nivéole Amaryllidacées

« Nivéole » dérive du latin niveus, neige, car la plante fleurit précocement, parfois lorsque la neige est encore présente. Le nom de genre des nivéoles, Leucojum, désignait en latin (leucoion) et en grec (leukoion) diverses plantes. Il dérive du grec leukos, blanc et ion, violette, et signifie donc « violette blanche ». La nivéole de printemps, Leucojum vernum, est l’espèce la plus courante dans nos régions. On rencontre également la nivéole d’été, Leucojum aestivum. Les épithètes indiquent la saison de floraison de ces plantes (du latin ver, veris, printemps, et aestas, aestatis, été). Plantes sauvages

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Nombril-de-Vénus Crassulacées

Le nom populaire «  nombril-deVénus  » provient de la forme évocatrice des feuilles, rondes et déprimées au centre. On nomme également ces plantes «  umbilic  ». Leur nom botanique, Umbilicus, les désignait en latin : il signifiait « nombril » ou « petit cercle  » évoquant parfaitement la forme des feuilles de ces plantes, circulaires et déprimées au centre.

Les feuilles du nombril de Vénus sont ombiliquées.

L’espèce la plus courante est l’Umbilicus rupestris. Comme l’indique l’épithète, il pousse sur les rochers, rupes, en latin, ainsi que sur les murs.

O Obione → halimione, p. 70. Oenanthe Apiacées (Ombellifères)

Oenanthe désignait les Ombellifères en latin et en grec (oinanthê), ainsi que la fleur de la vigne. Il provient du grec oinos, vin, et anthos, fleur. Le long des fossés de l’ouest de la France, particulièrement en Bretagne, s’étendent les vastes colonies de l’œnanthe safranée, Oenanthe crocata. L’épithète provient de la couleur orangée rappelant celle du safran que prennent lorsqu’on les coupe les grosses racines tubérisées. En effet, le safran, aux stigmates rouges, est un crocus (le latin crocatus signifiant « semblable à un crocus »). La plante est mortelle et des accidents ont eu lieu suite à la consommation de ses tubercules.

Onobrychis → sainfoin, p. 110. Ononis → bugrane, p. 34. Onoporde → chardon, p. 40. Orchidée Orchidacées

« Orchidée » provient d’Orchis, nom de genre de certaines de ces plantes, qui désignait en latin et en grec une plante bulbeuse, ainsi qu’une sorte d’olive. Le terme signifie en grec « testicule » : les orchidées du genre Orchis possèdent effectivement deux tubercules de forme suggestive. D’autres, classées dans le genre Dactylorhiza, ont deux tubercules profondément divisés en deux parties allongées pouvant suggérer des doigts : le nom est formé sur le grec daktylos, doigt, et rhiza, racine. Les différentes espèces sont habituellement nommées d’après les caractères de leurs fleurs, toujours très différenciés : l’orchis mâle, Orchis mascula, porte 90

Les plantes et leurs noms

un éperon dressé évoquant le sexe de l’homme  ; l’orchis pourpre, Orchis purpurea, possède des fleurs de cette couleur ; chez l’orchis homme pendu, Orchis anthropophora, et l’orchis singe, Orchis simia, la fleur affecte une forme humaine ou animale avec deux bras et deux jambes, etc. De nombreuses espèces d’Orchis ont été récemment classées dans le genre Anacamptis dont le nom provient du grec anakamptô, se recourber, du fait de la forme des sépales de l’espèce-type, Anacamptis pyramidalis, l’orchis pyramidal. L’orchis tacheté est le Dactylorhiza maculata, dont l’épithète évoque l’aspect particulier des feuilles, couvertes de taches brun foncé. L’orchis vanille est ainsi nommé, car les fleurs dégagent un surprenant parfum, très net, de chocolat à la vanille. Il s’agit de petites orchidées montagnardes, les nigritelles, dont le nom dérive du latin niger, nigra, nigrum, noir, par allusion à la couleur de leurs fleurs, d’un pourpre foncé. Jadis classées dans le genre Nigritella, elles font aujourd’hui partie des Gymnadenia, du grec gymnos, nu, et aden, glande, en référence au disque collant des étamines. On distingue trois espèces principales  : Gymnadenia nigra, Gymnadenia corneliana et Gymnadenia rubra. L’orchis bouc porte des fleurs démesurément allongées qui dégagent une puissante odeur soufrée évoquant très précisément celle du bouc. Son nom botanique, Himantoglossum hircinum, évoque ces particularités : il provient du grec himas, himantos, lanière, courroie, et glôssa, langue, ainsi que du latin hircus, bouc. Les fleurs de certaines orchidées miment un insecte, afin d’attirer les pollinisateurs. Cette particularité est particulièrement développée chez les espèces du genre Ophrys dont le nom désignait en latin une plante indéterminée. Il provient, pour une raison imprécise, du grec ophrys, sourcil, peut-être parce que les fleurs sont velues. L’épithète du nom de certaines de ces plantes insiste sur ce fait. On rencontre ainsi l’ophrys abeille, Ophrys apifera (du latin apis, abeille), l’ophrys mouche, Ophrys insectifera (du latin insectum, insecte, et fero, porter), l’ophrys araignée, Ophrys aranifera (du latin aranea, araignée), l’ophrys bombyx (du latin bombylis, stade précédent la formation de la chrysalide), l’ophrys guêpe, Ophrys tenthredinifera (du grec tenthrêdôn, guêpe), etc. La famille des Orchidacées est nommée d’après le genre Orchis. Elle comporte environ 19  000 espèces, parmi lesquelles la vanille et nombre de plantes ornementales. Le terme « orchidée » est communément employé pour désigner les membres de cette famille de plantes remarquables.

La nigritelle est surnommée « orchis vanille » à cause de son extraordinaire parfum.

Plantes sauvages

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Orme Ulmacées

« Orme » provient de l’ancien français « olme », dérivé du latin Ulmus qui désignait ces arbres. Nos espèces les plus courantes sont l’orme champêtre, Ulmus campestris, et l’orme des montagnes, Ulmus montana. Les épithètes n’indiquent pas forcément de façon très précise leurs habitats, puisque le premier se rencontre également en montagne et le second n’est pas restreint aux champs. La famille des Ulmacées est nommée d’après le genre Ulmus.

Ornithogale Hyacynthacées (anciennement Liliacées)

« Ornithogale » est la francisation du latin Ornithogalum qui désignait ces plantes chez les Romains et les Grecs. Le nom dérive du grec ornithos, oiseau et gala, lait, du fait de la blancheur des fleurs de certaines espèces.

Les fleurs des ornithogales sont blanches comme du lait… d’oiseau.

C’est le cas de celles de l’ornithogale en ombelle, Ornithogalum umbellatum, dont l’épithète décrit l’inflorescence caractéristique – les pédoncules de toutes les fleurs partent tous d’un même point, formant une ombelle. En revanche, l’ornithogale des Pyrénées, Ornithogalum pyrenaicum, porte de petites fleurs aux pétales jaunâtres, en grappes allongées. L’épithète s’avère trompeuse, car la plante pousse dans les bois de toutes nos régions, pas seulement dans les Pyrénées. On la surnomme «  aspergette  » du fait de ses jeunes pousses que l’on récolte au printemps pour les consommer à la façon des asperges.

Orobanche Orobanchacées

Orobanche est le nom générique de certaines plantes parasites. Il désignait ces plantes en latin et en grec (orobagkê) et provient du grec orobos, sorte de vesce, et agkô, étrangler, étouffer, par référence au parasitisme de ces plantes. De très nombreuses espèces ont été répertoriées. Plusieurs d’entre elles portent le nom de la plante que l’orobanche est censé parasiter, tels l’orobanche de la germandrée, Orobanche teucrii (de Teucrium, germandrée), l’orobanche du genêt, Orobanche rapum-genistae (du latin rapum, racine, et genista, genêt), l’orobanche de la sauge, Orobanche salviae, l’orobanche de la santoline, Orobanche santolinae, l’orobanche de la picride, Orobanche picridis, etc. La famille des Orobanchacées est nommée d’après le genre Orobanche. Elle comporte maintenant plusieurs espèces naguère classées dans les Scrofulariacées, dont les euphraises, les mélampyres et les pédiculaires. 92

Les plantes et leurs noms

Orpin → sédum, p. 115. Ortie Urticacées

« Ortie » dérive d’Urtica, qui désignait ces plantes en latin. Le nom, descriptif du caractère de ces plantes, dérive du latin uro, brûler : comme chacun le sait, les orties sont couvertes de poils urticants. Le nom botanique de la grande ortie est Urtica dioica. L’épithète signifie en grec (dioikos) « deux maison » et s’applique aux plantes qui possèdent des fleurs mâles (ne portant que des étamines) et femelles (ne portant que des pistils) sur des pieds séparés – à la différence de la plupart des végétaux dont les fleurs sont hermaphrodites (à la fois mâles et femelles). La petite ortie ou « ortie brûlante » est nommée Urtica urens : l’épithète provient également du latin uro, brûler, car la plante est particulièrement urticante ! Parmi les autres espèces, citons la curieuse ortie à pilules ou « ortie romaine », Urtica pilulifera, caractéristique des décombres en région méditerranéenne, qui porte des inflorescences de forme sphérique, semblables à de grosses « pilules » urticantes… La famille des Urticacées est nommée d’après le genre Urtica, ortie. Elle comprend également les pariétaires.

Oseille → rumex, p. 108. Oseille, petite → oxalis, ci-dessous. Oxalis Oxalidacées

Oxalis est le nom générique de petites plantes à feuilles trifoliolées de saveur acide. Il désignait les oseilles en latin et en grec et provient du grec oxys, aigu, acide, du fait de la saveur particulière de ces végétaux. L’oxalis des bois ou « petite oseille », Oxalis acetosella, (l’épithète étant un diminutif du latin acetosus, acide) est souvent nommée « pain de coucou », car elle fleurit au printemps, lorsque chante l’oiseau printanier. Parmi les espèces communes dans nos régions, citons l’oxalis corniculée, Oxalis corniculata, dont les fruits allongés ont la forme de petites cornes, et l’Oxalis pes-caprae, originaire d’Afrique du sud et abondamment naturalisée dans la région méditerranéenne. L’épithète signifie « patte de chèvre », du latin pes, pied, et capra, chèvre. Les Oxalidacées sont nommées d’après le genre Oxalis. Elles comportent également la carambole, un fruit de saveur acidulée.

Oxyria Polygonacées

Oxyria est le nom générique d’une petite plante montagnarde et arctique. Son nom dérive du grec oxys, acide, car la plante possède cette saveur. L’espèce de nos montagnes est l’Oxyria digyna. L’épithète, du grec dis, deux, et gynê, femme, se traduit par « à deux styles » (le style fait parti des organes femelles de la fleur). Plantes sauvages

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P Paliure → nerprun, p. 88. Panicaut Apiacées (Ombellifères)

Le nom «  panicaut  » est un emprunt à l’occitan, dérivé du latin médiéval pane cardus, «  pain chardon  ». Les feuilles tendres du panicaut, au printemps, fournissent une excellente salade, mais elles deviennent rapidement dures et piquantes, comme celles d’un chardon (alors qu’il s’agit en fait d’une Ombellifère, cousine de la carotte). Par la suite, cardus est devenu caldus, chaud. La plante est également nommée « chardon Roland », altération de « chardon roulant » : lorsque cette plante épineuse (qui n’est pourtant pas un véritable chardon) se dessèche et meurt, le vent l’entraîne parfois au loin. Le nom générique des panicauts, Eryngium, désignait ces plantes en latin (aussi erynge) et en grec (êryggion, êryggos – le gg se transcrit par ng), du grec eryggos, « barbe de chèvre ». Les deux espèces les plus courantes dans notre flore sont le panicaut des champs, Eryngium campestre, et le panicaut maritime, Eryngium maritimum. Le « chardon » des Alpes, ou panicaut des Alpes, Eryngium alpinum, trop souvent cueilli à cause de son aspect remarquable, est devenu rare.

Pancrace Amaryllidacées

« Pancrace » dérive de Pancratium, nom latin de végétaux indéterminés, tandis que pancration, en grec, désignait une plante maritime à bulbe – sans doute de la même famille des Amaryllidacées que nos pancraces. L’espèce que l’on rencontre sur notre continent est le pancrace maritime, Pancratium maritimum, dont l’épithète indique l’habitat : il n’est pas rare sur les côtes sableuses. En Corse pousse également le pancrace d’Illyrie, Pancratium illyricum, nommé d’après l’ancienne province romaine devenue la Dalmatie (Croatie et Monténégro actuels).

Papaver → coquelicot, p. 49. Papilionacées → vesce, p. 125. Pâquerette Astéracées (Composées) La pâquerette, cette jolie vivace qui fleurit à Pâques.

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Les plantes et leurs noms

Cette jolie plante est en fleurs aux alentours de Pâques - elle fleurit en fait presque toute l’année.

Son nom botanique, Bellis perennis, évoque sa beauté – du latin bellus, joli, élégant – et son caractère pérenne : elle vite plusieurs années. Une autre espèce dont le cycle de vie se déroule sur un an, la pâquerette annuelle, est nommée, logiquement, Bellis annua.

Paradisea → lis, p. 189. Pariétaire Urticacées

«  Pariétaire  » est la francisation du latin Parietaria qui désignait chez les Romains une plante croissant sur les murs, peut-être celle-ci. Le nom provient du latin paries, mur. L’espèce la plus courante est la pariétaire officinale, Parietaria officinalis, dont l’épithète signale qu’elle était jadis appréciée pour ses vertus médicinales, en l’occurrence diurétiques. Les pariétaires sont des cousines des orties, mais elles ne piquent pas.

Parisette Mélanthiacées

La parisette, Paris quadrifolia, jadis classée chez les Liliacées et aujourd’hui dans la famille des Mélanthiacées, a été dédiée à Pâris, fil de Priam, qui fut cause de la guerre de Troie. L’épithète signale que la plante possède généralement quatre feuilles, disposées en croix autour de l’unique fleur au sommet de la tige. Dans les faits, on en dénombre parfois cinq ou six.

Passerage Brassicacées (Crucifères)

Les plantes de la famille des Brassicacées (Crucifères) réunies sous ce nom étaient censées guérir de la rage. Elles appartiennent au genre Lepidium, nom qui désignait en latin un végétal de cette famille et en grec (lepidion) une petite plante médicinale à suc laiteux. Le terme provient du grec lepis, coquille, écaille. Les silicules des passerages ont effectivement la forme arrondie d’une écaille. Plusieurs espèces sont fréquentes dans notre flore, en particulier : la passerage des champs, Lepidium campestre ; la passerage drave, Lepidium draba, parfois nommée « brocoli sauvage », car les jeunes inflorescences en boutons ressemblent à des brocolis et se mangent comme tels ; la passerage à larges feuilles, Lepidium latifolium, ou « grande passerage » ; la passerage à feuilles de graminées, Lepidium graminifolium; ou « petite passerage » ; et la passerage de Virginie, Lepidium virginicum, introduite d’Amérique du Nord et parfaitement adaptée à nos climats. On cultive le Lepidium sativum sous le nom de « cresson alénois » (p. 50).

Patience → rumex, p. 108. Pâturin → graminées, p. 68. Plantes sauvages

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Pédiculaire Orobanchacées (anciennement Scrofulariacées)

«  Pédiculaire  » est la francisation de Pedicularis, nom générique de ces végétaux, qui désignait en latin une plante employée contre les poux herba pedicularis, du latin pediculus, pou.

La pédiculaire était employée pour tuer les poux.

Parmi les diverses espèces, citons la pédiculaire des bois, Pedicularis sylvatica (du latin silva, forêt) ; la pédiculaire des marais, Pedicularis palustris (du latin palus, marais) ; la pédiculaire chevelue, pedicularis comosa (du latin coma, la chevelure) ; et la pédiculaire verticillée, Pedicularis verticillata, dont les feuilles sont réunies par quatre à chaque nœud, formant ainsi des verticilles superposés.

Peigne de Vénus Apiacées (Ombellifères)

Le peigne de Vénus est ainsi nommé à cause de ses longs fruits dressées, disposés côte à côte et pouvant évoquer les dents d’un peigne antique. Son nom botanique est Scandix pecten-veneris. Le premier terme désignait en latin et en grec une Ombellifère proche du cerfeuil. L’épithète signifie « peigne de Vénus ».

Perce-neige Amaryllidacées

La plante connaît une floraison très précoce, parfois lorsque la neige couvre encore partiellement le sol. Le nom botanique du genre est Galanthus, tiré du grec gala, galaktos, lait et anthos, fleur  : ces plantes ont des fleurs blanches. Notre espèce commune est le Galanthus nivalis, dont l’épithète signifie «  des neiges », du latin nix, nivis, neige.

Persicaire → renouée, p. 150. Pétasite Astéracées (Composées)

Les longs fruits de la plante avec laquelle Vénus peignait sa chevelure !

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Les plantes et leurs noms

«  Pétasite  » est la francisation de Petasites, désignant probablement l’une de ces plantes en grec (petasitês), du grec petasos, chapeau à large bord. Les pétasites possèdent de larges feuilles arrondies en forme de grands

chapeaux. L’un des noms populaires du pétasite officinal (Petasites hybridus, anciennement Petasites officinalis) est d’ailleurs « chapeau du diable », allusion à la taille géante des feuilles et à leur emploi par les enfants comme couvre-chef. Citons également le pétasite blanc, Petasites albus, aux fleurs blanches, et le pétasite des Pyrénées, Petasites pyrenaicus, dont la répartition géographique dépasse de loin cette chaîne de montagne.

Petit houx → fragon, p. 61. Peucedan → impératoire, p. 74. Peuplier Salicacées

« Peuplier », antérieurement « poplier », dérive de Populus, qui désignait ces arbres en latin. Il provient du latin populus, peuple, peut-être parce que ces arbres étaient fréquemment plantés par les Romains dans les lieux publics ou qu’ils poussent souvent en groupes denses, comme une foule humaine. Nos peupliers européens sont le peuplier noir, Populus nigra, le peuplier blanc, Populus alba, et le tremble, Populus tremula. L’épithète du premier décrit la couleur du tronc (latin niger, noir), celui du second celle de la face inférieure des feuilles (latin albus, blanc). Quant au tremble, son nom dérive du latin tremulus, tremblant, de tremo, trembler, car les feuilles de ce peuplier tremblent au moindre souffle de vent.

Phalangère → lis, p. 189. Phléole Poacées

« Phléole » est le nom français des Graminées du genre Phleum, terme qui désignait en grec (phleos) une plante mal déterminée, peut-être un jonc. Parmi les espèces communes, citons la phléole des prés, Phleum pratense, et la phléole alpine, Phleum alpinum.

Phragmites → roseau, p. 108. Phyteuma → campanule, p. 37. Picea → conifère, p. 47. Picridie Astéracées (Composées)

« Picridie » est le nom français de la Reichardia picroides, autrefois connue par les botanistes sous le nom de Picridium vulgare. Il provient du latin picridia qui désignait une plante amère et antérieurement du grec pikridios, légèrement amer. En fait, la picridie n’est absolument pas amère, c’est d’ailleurs l’une des meilleures salades sauvages, mais certaines autres espèces proches le sont. On nomme souvent en français « picrides » (à distinguer de « picridie ») les Composées liguliflores du genre Picris. Ce dernier nom désignait en latin et en grec (pikris) une Composée amère utilisée en salade. Il dérive du grec pikros, amer. Plantes sauvages

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Pigamon Renonculacées

En latin médiéval, « pigamon » désignait les plantes que nous connaissons sous ce nom, du genre Thalictrum, dans la famille des Renonculacées. Le terme provient du grec pêganon, qui désignait la rue (Ruta angustifolia), commune dans la région méditerranéenne. Effectivement, les feuilles des pigamons ressemblent à celles des rues, sans qu’il y ait entre ces plantes la moindre parenté botanique. Les Anglophones nomment d’ailleurs les pigamons meadow rue, rue des prairies. Le nom grec pourrait venir de pêgnumi, fixer, d’où coaguler, piéger, planter, pêganon signifiant « plante qui coagule le sang »… Thalictrum, s’appliquait en latin (également thaliectrum) en grec (thaliktron ou thaliêktron) à certains pigamons. Le nom provient du grec thalia, jeune pousse (de thallô, verdoyer) et iktar, tout à la fois, par allusion à la rapidité de végétation de la plante. L’espèce la plus répandue en montagne est le pigamon à feuilles d’ancolie, Thalictrum aquilegifolium, dont les feuilles rappellent effectivement celles de l’ancolie vulgaire (Aquilegia vulgaris), bien que plus finement découpées.

Piloselle Astéracées (Composées)

« Piloselle » est la francisation de pilosella, féminin de pilosellus, diminutif du latin  pilosus, duveteux. C’est le nom courant de l’épervière piloselle, Hieracium pilosella. Hieracium, nom générique des épervières, désignait une plante indéterminée en latin et en grec (hierakion), du grec hierax, hierakos, faucon, épervier. On pensait dans l’Antiquité que ces oiseaux de proie consommaient cette plante afin de s’aiguiser la vue pour la rendre perçante…

Les feuilles de la piloselle sont couvertes de longs poils.

Piment royal → cirier, p. 45. Pimpinella → pimprenelle, p. 99. 98

Les plantes et leurs noms

Il existe plusieurs centaines d’espèces de ce genre qui forment un groupe important dans la famille des Astéracées. Contentons-nous de citer l’épervière tachetée, Hieracium maculatum (du latin macula, tache), aux larges feuilles couvertes de taches pourpres, commune dans les bois  ; l’épervière des murs, Hieracium murorum ; et la belle épervière orangée, Hieracium aurantiacum (du latin malum aurantium, orange – d’aurum, or), l’un des joyaux de nos montagnes.

Pimprenelle Rosacées, Apiacées (Ombellifères)

« Pimprenelle », antérieurement « pimpernelle », dérive de Pimpinella, nom datant du Haut Moyen Âge qui désignait ces plantes, Sanguisorba spp., de la famille des Rosacées. Il s’appliquait également aux boucages, de la famille des Ombellifères, dont le nom de genre est Pimpinella. Les pimprenelles sont parfois nommées « sanguisorbes », d’après leur nom générique, Sanguisorba, formé sur le latin sanguis, sang, et sorbeo, absorber, car du fait de son tanin, la plante possède des propriété hémostatiques. On les classait jadis dans le genre Poterium, nom désignant en latin et en grec (potêrion) une astragale épineuse. L’espèce la plus courante est la petite pimprenelle, Sanguisorba minor. Sa cousine, la pimprenelle officinale ou grande pimprenelle, Sanguisorba officinalis, de plus grande taille, était jadis apprécié pour ses propriétés astringentes et antihémorragiques. Les boucages sont ainsi nommés, car certaines de ces plantes dégagent une odeur forte rappelant aux odorats sensibles celle du bouc… On rencontre principalement dans nos régions le grand boucage, Pimpinella major, et le boucage saxifrage, Pimpinella saxifraga – la relation avec une saxifrage (Saxifraga sp.) n’est pas claire, ces deux espèces sont en effet très différentes l’une de l’autre. L’anis, Pimpinella anisum, appartient au même genre. Son nom vient du latin anisum, anison en grec, qui désignait cette plante à l’odeur agréable, communément cultivée pour ses suaves semences.

Pignon → conifère, p. 47. Pin → conifère, p. 47. Pinguicula → grassette, p. 69. Pissenlit Astéracées (Composées)

«  Pissenlit  » est le nom populaire du Taraxacum officinale et de nombreuses espèces voisines, provient du fait que ces plantes possèdent des propriétés diurétiques marquées. En Suisse, on parle fréquemment de « dent de lion », à cause de la forme des feuilles, découpées en forme de dents aiguës. Le terme se retrouve dans l’anglais dandelion. Le nom botanique Taraxacum date de la fin du Moyen Âge. Il provient probablement de l’arabe tharakhchakon qui désignait une plante similaire.

Comme son nom l’indique, le pissenlit est une plante diurétique.

Parmi les nombreuses espèces de pissenlit, la plus commune est le pissenlit officinal, Taraxacum officinale, dont les vertus dépuratives sont toujours mises à profit au printemps, sous forme de salades. Plantes sauvages

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Il ne faut pas confondre « dent de lion » et « liondent ». Ce dernier nom s’applique aux espèces du genre Leontodon de la même famille. Il est basé sur le grec leon, lion, et odous, odontos, dent. Parmi les espèces les plus communes, citons le liondent d’automne, Leontodon autumnalis et le liondent hispide, Leontodon hispidus, dont l’épithète (qui signifie « hérissé » en latin) fait référence aux feuilles couvertes de poils.

Plantago → plantain, ci-dessous. Plantain Plantaginacées

« Plantain » dérive de Plantago, qui désignait ces plantes chez les Romains. Le nom vient du latin planta, plante des pieds, en raison de la forme des feuilles de certaines espèces. Ce mot désigne aussi certaines variétés de bananes utilisées comme légume, généralement avant maturité. Il provient, en ce cas, de l’espagnol plátano, banane. On distingue plusieurs espèces : – le grand plantain, Plantago major, a de larges feuilles ; – le plantain moyen, Plantago media, a souvent des feuilles plus petites que celles du grand plantain, mais ce n’est pas toujours le cas ; – le plantain lancéolé, Plantago lanceolata, a des feuilles rétrécies à la base et au sommet, en forme de fer de lance ; – le plantain corne de cerf, Plantago coronopus, a des feuilles divisées comme les bois d’un cerf. L’épithète dérive du grec koronê, corneille, et pous, pied. Ses divisions peuvent évoquer, avec un peu d’imagination, les doigts d’une patte de corneille… La famille des Plantaginacées est nommée d’après le genre Plantago, plantain. L’épithète plantagineus est donnée à des plantes dont les feuilles ressemblent à celles du plantain, par exemple la vipérine à feuilles de plantain, Echium plantagineum.

Plumbago → dentelaire p. 53. Poa → graminées, p. 68. Polygale Polygalacées

«  Polygale  » est la francisation de Polygala, nom générique de ces plantes herbacées qui les désignait en latin et en grec (polygalon, polygalos). Il dérive du grec polys, nombreux, beaucoup, et gala, lait, car on pensait que la plante favorisait la production du lait chez la vache, ce qui n’a jamais été démontré. L’espèce la plus courante est le polygale vulgaire, Polygala vulgaris, aux fleurs bleues, roses ou blanches. La plus curieuse est le polygale faux-buis, Polygala chamaebuxus (du grec chamaï, nain, et de buxus, buis), sous-arbrisseau aux fleurs ailées, blanches, jaunes et rouges, dont les petites feuilles coriaces rappellent celles du buis. La famille des Polygalacées est nommée d’après le genre Polygala, polygale.

Polygonatum → sceau de Salomon, p. 113. 100

Les plantes et leurs noms

Polygonum → renouée, p. 105. Polypode → fougère, p. 60. Pomme épineuse → datura, p. 53. Populage Renonculacées

« Populage » dérive du latin botanique populago, anciennement donné à cette plante qui pousse au bord des eaux, là où se rencontrent également des peupliers. Il est formé sur le latin populus, peuplier, avec la terminaison -ago sur le modèle de plantago et tussilago. Le nom générique du populage, Caltha palustris, désignait en latin une plante à fleurs jaunes, probablement un souci (Calendula sp.). L’épithète palustris signifie « des marais » et évoque le lieu d’élection du végétal.

Populus → peuplier, p. 97. Porcelle Astéracées (Composées)

La plante, comestible, que l’on appelle ainsi était fort appréciée des porcs. Son nom botanique est Hypochoeris, qui désignait en latin et en grec (hypochoiris) une Composée liguliflore proche de la chicorée. Il dérive du grec hypo, presque, et choiros, petit cochon. On écrit parfois Hypochaeris. Les espèces les plus courantes sont la porcelle enracinée, Hypochoeris radicata (du latin radix, racine), la porcelle glabre, Hypochoeris glabra, et la porcelle tachetée, Hypochoeris maculata (du latin macula, tache). Des plantes voisines appartiennent au genre Hyoseris, qui désignait en latin une autre sorte de chicorée. Le nom provient du grec hys, hyos, porc, et seris, sorte de chicorée et signifie donc « chicorée de porc ». On rencontre dans notre flore deux espèces, l’Hyoseris radiata (du latin radius, rayon) et l’Hyoseris scabra (du latin scaber, rude, raboteux).

Potentille Rosacées

« Potentille » est la francisation de Potentilla, nom de genre de ces plantes, diminutif latin de potens, puissant. On désignait ainsi, au Moyen Âge, la tormentille, Potentilla erecta, du fait de ses propriétés médicinales. Effectivement, la plante, et surtout sa racine, est fortement astringente. « Tormentille » provient du latin tormentillus, « qui guérit les tourments du ventre ». Grâce à son astringence, la plante permet en effet de mettre fin aux diarrhées douloureuses. Son nom botanique, jadis Potentilla tormentilla, a été changé en Potentilla erecta – l’épithète, signifiant « dressé », évoque le port de cette potentille. Parmi les autres espèces, notons la potentille ansérine Potentilla anserina dont l’épithète signifie en latin « qui se rapporte aux oies » (du latin anser, oie). On la nomme également « argentine », du latin argentum, argent, car la face inférieure des feuilles de cette espèce est couverte de longs poils soyeux et argentés.

Pourpier de mer → arroche, p. 25. Plantes sauvages

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Prêle Equisétacées

« Prêle » est une forme récente de l’ancien français « asprele », dérivé du latin populaire asperella, formé sur le latin classique asper, rude, en raison du toucher rugueux de la tige et des rameaux riches en silice. Le nom générique de ces plantes, Equisetum, provient du latin equus, cheval, et saeta, soie, crin, du fait de l’aspect de ces plantes dont l’un des noms populaires est «  queue de cheval ». On trouve également horsetail, queue de cheval, en anglais. L’espèce la plus commune est la prêle des champs, Equisetum arvense, qui présente des plants mâles et femelles séparés. On rencontre également la prêle des bois, Equisetum sylvaticum, la prêle d’hiver, Equisetum hyemale, et la prêle géante, Equisetum telmateia, dont l’épithète signifie en grec (telmatiaios) des marais (du grec telam, eau stagnante, marais). Les tiges des prêles sont rudes au toucher.

La famille des Équisétacées est nommée d’après le genre Equisetum.

Primevère → p. 196. Prunella → brunelle, p. 33. Pteridium → fougère, p. 60. Pulicaire Astéracées (Composées)

« Pulicaire » est la francisation de Pulicaria, nom de genre de ces Composées, qui désignait en latin Pulicaria herba, une plante repoussant les puces. Le nom provient du latin pulex, puce. On rencontre principalement dans nos régions la pulicaire vulgaire, Pulicaria vulgaris, ainsi que, dans le Midi, la pulicaire odorante, Pulicaria odorata.

Pulmonaire Boraginacées

«  Pulmonaire  » est la francisation de Pulmonaria, nom de genre de ces Boraginacées, qui désignait en latin Pulmonaria radicula une plante dont la racine était supposée guérir les affections pulmonaires. Les pulmonaires renferment du mucilage et ont été employées comme adoucissant et expectorant en cas de problèmes respiratoires. L’espèce la plus connue est la pulmonaire officinale, Pulmoniaria officinalis, jadis vendue dans les officines des pharmaciens pour ses vertus médicinales. 102

Les plantes et leurs noms

On note également la pulmonaire obscure, Pulmonaria obscura, ainsi nommée parce que, contrairement à la plupart des autres espèces, elle ne possède pas de taches blanches sur ses feuilles – ces dernières étaient censées, d’après la médecine des signatures 8 représenter les alvéoles pulmonaires et donc indiquer les propriétés médicinales de la plante qui agit effectivement sur les problèmes respiratoires.

Pulsatille → anémone, p. 22. Pyrole Éricacées

Les taches blanches sur les feuilles de la pulmonaire évoquent les alvéoles des poumons.

« Pyrole » est la francisation de Pyrola, nom de genre de ces petites Éricacées, cousines des bruyères et des myrtilles. C’est un diminutif du latin pyrus, poirier, car la forme de leurs feuilles évoque celle de ces arbres. On rencontre aussi « pirole ». Cirons la petite pyrole, Pyrola minor, la pyrole intermédiaire, Pyrola media, la pyrole à feuilles rondes, Pyrola rotundifolia et la pyrole verdâtre, Pyrola chlorantha (du grec chlôros, vert jaunâtre, et anthos, fleur). L’ancienne famille des Pyrolacées était nommée d’après le genre Pyrola, pyrole.

Q Quercus → chêne, p. 42.

R Raiponce → campanule, p. 37. Raisin d’ours Éricacées

«  Raisin d’ours  » est le nom populaire de la busserole. Les fruits, portés en grappe comme ceux de la vigne, étaient, semble-t-il, particulièrement appréciés des Plantigrades qui s’en gavaient à la fin de l’été. Le nom de « busserole » évoque la ressemblance des feuilles de la plante avec celles du buis, Buxus sempervirens (p. 34).

Les fruits du raisin d’ours étaient particulièrement appréciés des Plantigrades.

8 Qui supposait que chaque plante possède un signe montrant quelle maladie elle soigne ou sur quel organe elle agit.

Plantes sauvages

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Le nom botanique de ce sous-arbrisseau rampant des montagnes sèches est Arctostaphylos uva-ursi. Il provient du grec arktos, ours, et staphylê, grappe de raisin mûr. L’épithète possède la même signification, du latin uva, raisin, et ursus, ours.

Reichardia → picridie, p. 97. Reine des bois Rosacées

« Reine des bois » est le nom populaire de l’aronque dioïque, Aruncus dioicus : la plante, commune dans les bois des montagnes, est majestueuse lors de sa floraison. On nomme également la plante « barbe de bouc », du fait de son inflorescence plumeuse. D’ailleurs Aruncus vient du grec eryggos (le gg se transcrit par ng) qui signifie « barbe de chèvre ».

Reine des prés Rosacées

«  Reine des prés  » est le nom populaire de la spirée ulmaire, Filipendula ulmaria : la plante en fleurs a belle allure et dégage un délicieux parfum. Elle est commune dans les prairies humides.

Les fruits spiralés de la reine des prés sont à l’origine de l’aspirine.

Le genre Filipendula comprend plusieurs espèces dont la filipendule, Filipendula vulgaris, qui possède la particularité d’avoir des parties souterraines formées de tubercules reliés par de minces racines. Pour évoquer ce caractère, le nom de la plante a été construit sur le latin filum, fil, et pendulus, pendant.

L’épithète ulmaria, qui s’applique à la reine des prés, signifie « ressemblant à l’orme » (le nom latin de l’orme est Ulmus) : en effet, les folioles des feuilles de la plante sont asymétriques, comme les feuilles des ormes. La reine des prés était jadis classée dans le genre Spiraea, qui comporte toujours de nombreuses espèces, les spirées. Ce terme désignait en latin et en grec (spiraia) une plante indéterminée. Il est formé sur le grec speira, enroulement, spirale, car les fruits sont curieusement enroulés sur eux-mêmes en spirale. De là provient le nom de notre médicament le plus célèbre, l’aspirine : la reine des prés servait depuis longtemps à soigner les douleurs et les refroidissements. Son analyse, au cours du XIXe siècle fit découvrir dans la plante du salicylate de méthyle qui se révéla en être le principe actif. Quelques manipulations produisirent la molécule d’acide acétylsalicylique, fort efficace, à laquelle on donna un nom dérivé de celui de la spirée.

Renoncule Renonculacées

«  Renoncule  », antérieurement «  ranuncule  », est la francisation du latin Ranunculus, qui désignait ces plantes chez les Romains. C’est un diminutif du latin rana, grenouille, car plusieurs espèces sont aquatiques et plusieurs autres 104

Les plantes et leurs noms

affectionnent les endroits humides. Leur autre nom était batrachium, en grec batrachion, tiré du grec batrachos, grenouille. Les renoncules renferment une substance irritante, la protoanémonine, ce qui vaut à certaines espèces les épithètes d’« âcre », Ranunculus acris ou de « scélérate », Ranunculus sceleratus. Citons également la renoncule bulbeuse, Ranunculus bulbosus, caractérisée par le renflement en un faux-bulbe de la base de la tige, et la commune renoncule rampante, Ranunculus repens, plante envahissante dans les jardins. Le nom populaire des renoncules est « bouton d’or ». Il leur est attribué à cause de la forme et de la couleur des fleurs dont les pétales sont rendus brillants par une mince couche lipidique située sous l’épiderme. En Suisse, cette dénomination s’applique au trolle d’Europe, Trollius europaeus. Les noms français et latin de cette superbe fleur dérivent de l’allemand Trollblume, qui lui-même provient du latin trulleus, bassin, cuvette, évoquant la forme de la forme de la fleur en coupe à peine ouverte. L’épithète indique qu’il s’agit de la seule espèce à croître sur notre continent. La ficaire est une petite renoncule très courante. Son nom est la francisation de ficaria, ancien nom générique de la plante, jadis Ficaria ranunculoides, aujourd’hui Ranunculus ficaria. Il provient du latin ficus, figue, verrue, par allusion à la forme des tubercules. Ces derniers, évoquant les renflements des hémorroïdes, ont longtemps été employés contre cette affection en vertu de la médecine des signatures selon laquelle toute plante présente un signe indiquant les maladies qu’elle peut soigner ou les organes du corps sur lesquels elle agit. La famille des Renonculacées est nommée d’après le genre Ranunculus, renoncule. Elle comporte également les aconits, les ancolies, les dauphinelles, le populage, etc.

Renouée Polygonacées

«  Renouée  » est le nom vernaculaire des plantes du genre Polygonum, dont les tiges présentent des «  nœuds 9  » renflés. Ce terme désignait en latin l’une de ces plantes et en grec (polygonon), une prêle. Il provient du grec polygônos, qui a de nombreux angles, de polys, beaucoup, et gonu, genou, d’où gônia, angle. Parmi les différentes espèces de renouées, l’une des plus connues est la bistorte, Polygonum bistorta, dont le gros rhizome est tordu sur lui-même. Son nom, qui signifie «  deux fois tordu », vient du latin bis, deux fois, et tortus, tordu. La renouée persicaire, Polygonum persicaria, est ainsi nommée, car ses feuilles allongées et aiguës ressemblent

Le rhizome deux fois tordu de la renouée bistorte.

9 En botanique, un nœud est le point d’insertion d’une feuille, d’où part souvent un rameau axillaire.

Plantes sauvages

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à celles du pêcher. Persicaria était son nom en latin médiéval. Il dérive de persica, pêche. La renouée des oiseaux, Polygonum aviculare, une plante très commune, rampant sur le sol, serait appréciée des volatiles. En latin, oiseau se dit avis. La renouée liseron, Fallopia convolvulus, était jadis classée elle aussi dans le genre Polygonum. Elle doit l’épithète de son nom, ainsi que sa dénomination populaire de « vrillée » à ce que sa tige s’enroule autour des plantes en formant des vrilles, à la manière du liseron (Convolvulus spp.). Le genre Fallopia a été dédié à l’anatomiste italien Gabriel Fallopio (1523-1572). La renouée du Japon (Reynoutria japonica) n’est pas une véritable renouée, puisqu’elle appartient au genre Reynoutria, dédié à Reynoutre, naturaliste français du XVIe siècle et ami de Matthias de L’Obel. Elle est effectivement originaire du Japon et l’on déteste généralement, chez nous, cette « invasive » accusée d’envahir la végétation indigène… une sorte de racisme botanique – il suffit d’ailleurs d’observer de façon objective pour se rendre compte que la plante la plus envahissante dans nos pays serait plutôt, selon les régions, le maïs, le blé ou la betterave à sucre… La famille des Polygonacées est nommée d’après le genre Polygonum, renouée. Elle comporte aussi les rumex et les oseilles.

Réséda Résédacées

Le nom générique des résédas, Reseda, désignait ces plantes en latin. Il dérive du latin resedo, calmer, guérir, bien que ces végétaux ne soient pas particulièrement connus pour cela. On en rencontre plusieurs espèces, dont le réséda jaune, Reseda lutea (en latin, luteus désigne cette couleur), le réséda phyteuma, Reseda phyteuma, (du grec phyteuma, ce qui est planté) et la gaude, Reseda luteola, dont le nom provient du germanique waidza, désignant le pastel (Isatis tinctoria). En effet, la gaude est également une plante tinctoriale, mais elle teint en jaune (alors que le pastel teint en bleu), ce qu’évoque l’épithète luteolus. Le réséda odorant ou « mignonnette », Reseda odorata, est parfois cultivé pour l’agréable parfum de ses fleurs. La famille des Résédacées est nommée d’après le genre Reseda.

Reynoutria → renouée, p. 105. Rhamnus → nerprun, p. 88. Rhinanthe Orobanchacées (anciennement Scrofulariacées)

«  Rhinanthe  » est la francisation de Rhinanthus, formé sur le grec rhinos, nez, et anthos, fleur, en raison de la forme allongée de la partie supérieure de la fleur.

La « fleur-nez » du rhinanthe.

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Les plantes et leurs noms

L’une des espèces les plus courantes est le rhinanthe crête-de-coq, Rhinanthus alectorolophus (antérieurement nommé

Rhinanthus crista-galli), ainsi nommé parce que les bractées de l’inflorescence sont profondément dentées comme la crête du roi de la basse-cour, sans toutefois être colorées. L’épithète est formée sur le grec alektôr, coq, et lophos, crête.

Rhododendron Éricacées

Rhododendron, nom générique des rhododendrons, arbrisseaux ou arbustes de la famille des Éricacées, désignait en latin et en grec (également rhododaphnê) le laurier-rose, Nerium oleander. Le terme provient du grec rhodon, rose, et dendron, arbre. Il signifie donc « rose en arbre » et s’applique bien à nos rhododendrons alpins aux belles fleurs roses, connus en allemand sous le nom d’Alpenrose, rose des Alpes. Il s’agit, sur sol siliceux et dans l’ouest des Alpes, du rhododendron ferrugineux, Rhododendron ferrugineum, ainsi nommé car le revers de ses feuilles est couvert de courts poils de couleur rouille. Sur calcaire et dans la partie orientale de la chaîne alpine, on rencontre le rhododendron hirsute, Rhododendron hirsutum, dont les feuilles sont bordées de poils fins et nombreux. Les rhododendrons de petite taille aux feuilles caduques, originaires d’Asie ou d’Amérique du Nord, sont connus sous le nom d’« azalées ». Ce terme dérive du grec azaleos, sec, desséché, car c’est l’aspect que prennent ces plantes lorsqu’elles ont perdu leur feuillage.

Rhubarbe des moines → rumex, p. 108. Robinier Fabacées (Légumineuses)

Le robinier, Robinia de son nom botanique, est dédié aux frères Robin, Jean (1550-1629) et Vespasien (1579-1662), jardiniers du roi, qui cultivèrent le premier spécimen introduit d’Amérique du Nord en Europe. On nomme souvent cet arbre, à tort, « acacia », genre dans lequel il avait été précédemment placé sous le nom d’Acacia robini. Sa dénomination botanique actuelle, Robinia pseudacacia (en français : robinier faux-acacia), rappelle cette particularité sémantique. En fait, les véritables Acacia sont tous des arbres et des arbustes tropicaux, tels les « mimosas » parfumés, originaires d’Australie, qui envahissent la Côte d’Azur, ou les arbres à cime tabulaire10 des savanes africaines. Le terme désignait en latin et en grec (akakia) une espèce de ce genre d’origine égyptienne. Au sens botanique du terme, les vrais Mimosa forment un autre genre de plantes, parmi lequel on trouve, par exemple, la curieuse sensitive, Mimosa pudica, qui replie instantanément ses feuilles au moindre toucher. « Mimosa » provient du latin mimus, mime, du fait de ce mouvement rapide qui fait penser à celui d’un animal, la plante mimant ce dernier... Acacia et Mimosa ont des fleurs en formes de petits pompons aux innombrables étamines, tandis que les robiniers présentent des fleurs papilionacées typiques, semblables à celles du haricot ou du pois.

Romarin → p. 155. Ronce Rosacées

«  Ronce  » dérive du latin rumicem, accusatif de rumex, rumicis, signifiant « dard » (on le retrouve comme nom de genre des oseilles et plantes voisines : 10 Aplatie en forme de table.

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voir Rumex, p. 108) : effectivement, ces arbrisseaux sont couverts d’aiguillons (et non d’épines11) acérées comme des dards. Le nom botanique des ronces est Rubus : il désignait ces arbrisseaux chez les Romains et provient du latin ruber, rouge, car certaines espèce, tels les framboisiers, Rubus idaeus, ont des fruits de cette couleur. « Framboise » provient du francique brambasi, mûre de ronce (qui a donné bramble, ronce, en anglais). « Framboisier » est, logiquement, la plante qui porte les framboises. L’épithète idaeus signifie « originaire du mont Ida », en Crète. Ce n’est pourtant pas là que l’on trouve la plus grande concentration de framboisiers… L’espèce de ronce la plus commune (en fait un agrégat d’espèces plus ou moins bien définies) est la ronce arbrisseau, Rubus fruticosus. L’épithète de son nom est dérivée de frutex, fruticis, qui signifie « arbrisseau12 ». Une autre espèce courante est la ronce bleue, Rubus caesius, dont l’épithète latine veut dire « tirant sur le vert, pers13 », ce qui décrit très approximativement la couleur des fruits bleus couverts d’une pruine blanchâtre.

Roseau Poacées

«  Roseau  », antérieurement «  rosel  », est un diminutif de l’ancien français « ros », désignant une plante aquatique, peut-être issu du germanique raus, jonc. Le nom générique des roseaux, Phragmites, désignait en latin une plante servant à faire des clôtures et signifiait en grec (phragmitês) « qui sert à faire des clôtures », de phragma, clôture. Le nom botanique du roseau est Phragmites australis (l’épithète signifiant « du sud » en latin), anciennement Phragmites communis.

Rouvre → chêne, p. 42. Rubia → garance, p. 64. Rubus → ronce, p. 107. Rumex Polygonacées

Rumex est le nom générique des patiences et des oseilles. Il désignait ces plantes en latin, ainsi qu’un dard : certaines espèces (les oseilles, de saveur acide) possèdent en effet des feuilles ayant une forme de fer de flèche, avec à la base deux oreillettes pointues. Les rumex de saveur amère, dont les feuilles ont des oreillettes arrondies, sont fréquemment nommés « patiences » (on leur attribue bien d’autres noms vernaculaires, selon les régions). Ce terme est une altération du latin lapathium, désignant probablement l’une de ces plantes (également lapathum, en grec, lapathon). On voit souvent dans les champs le rumex à feuilles obtuses, Rumex obtusifolius, détesté des agriculteurs qui s’acharnent à l’éliminer. La patience violon, Rumex pulcher (l’épithète latine signifie « joli ») a des feuilles curieusement échancrées 11 Les aiguillons sont des excroissances de l’écorce et se détachent aisément. Les épines sont des rameaux transformés, difficiles à arracher. 12 Un arbrisseau est un végétal ligneux à troncs multiples. 13 Entre bleu et vert.

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Les plantes et leurs noms

comme le corps d’un violon. Le rumex crépu, Rumex crispus, porte, quant à lui, de longues feuilles aux marges fortement ondulées. Le rumex sanguin, Rumex sanguineus, présente fréquemment des taches rouges sur ses larges feuilles. Quant au curieux Rumex bucephalophorus, il faut observer de près ses petites fleurs verdâtres qui, avec un peu d’imagination, évoquent une tête de bœuf – d’où son nom, du grec bous, bœuf, kephalos, tête, et pherô, porter. Le rumex alpin, Rumex alpinus, est connu sous le nom de «  rhubarbe des moines  », en raison de l’usage de ses pétioles en confiture et, jadis, de celui de sa racine comme laxatif, des mêmes Les curieuses fleurs du rumex tête de bœuf. façons que les parties correspondantes de la rhubarbe, Rheum rhaponticum, plante de la même famille. Il pousse toutefois pus volontiers autour des chalets d’alpages que dans les monastères… Les rumex à saveur acide sont globalement connus sous le nom d’» oseille ». Ce nom dérive de l’ancien français « osile » ou « oiseles », issu du latin populaire acidula, féminin substantivé de l’adjectif acidulus, acidulé, nom qui se rapporte bien évidemment à la saveur caractéristique de la plante. Le « o » est dû à un croisement avec le grec oxalis qui désignait les oseilles. Parmi les noms populaires de ces plantes, notons celui de « surelle », du français « sur », acide, dérivé du francique « sûr », de même sens. En Suisse romande, on parle de la « salette », terme dérivé d’oxalis et non pas indicatif d’une saveur salée. Les espèces les plus courantes sont l’oseille des prés, Rumex acetosa, (du latin acetum, vinaigre) ; la petite oseille, Rumex acetosella ; et l’oseille en écusson, Rumex scutatus, dont l’épithète signifie « en forme de bouclier », du latin scutum, bouclier.

Ruscus → fragon, p. 61.

S Sabot de Vénus Orchidacées

« Sabot de Vénus » est le nom populaire du Cypripedium calceolus, en raison de l’aspect caractéristique des superbes fleurs de cette orchidée dont la forme évoque un sabot. Le nom botanique Cypripedium provient du grec Kupris, Vénus, et pedilon, chaussure (latinisé en pedium). L’épithète calceolus est un diminutif de calceus, chaussure, formant redondance avec le nom de genre.

La chaussure de Vénus !

Plantes sauvages

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Sagittaire Alismatacées

« Sagittaire » est la francisation de Sagittaria, issu du latin sagitta, flèche, qui décrit précisément la forme des feuilles de ces plantes aquatique. Le nom de notre espèce européenne, Sagittaria sagittifolia, insiste sur cette particularité.

Sainfoin Fabacées (Légumineuses)

Le foin de cette plante, Onobrychys viciifolia, est censé avoir rempli la mangeoire dans laquelle fut déposé le Christ nouveau-né… C’est donc un foin saint ! Le nom de genre Onobrychis vient du grec onos, âne, et brychô, grincer des dents : le sainfoin est un fourrage apprécié des animaux, particulièrement des ânes, semble-t-il… L’épithète de cette espèce signifie « à feuilles de vesce », genre de plantes de la même famille dont les feuilles sont découpées en nombreuses folioles. On rencontre dans la nature une espèce voisine, le sainfoin des rochers, Onobrychys saxatilis, du latin saxum, rocher.

Salicaire Lythracées

« Salicaire » est la francisation de salicaria, terme dérivé du latin salix, saule, car cette plante possède des feuilles allongées et aiguës, rappelant celles du saule. Le nom botanique de la salicaire est Lythrum salicaria. Le nom du genre vient du grec lythrôn, sang mêlé de poussière, évoquant la couleur rouge sombre des fleurs. La famille des Lythracées est nommée d’après le genre Lythrum. On y rencontre, par exemple, le henné (Lawsonia inermis), colorant particulièrement apprécié dans les pays arabes.

Salicorne Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

«  Salicorne  » est la francisation de Salicornia, nom italien de ces plantes, issu du latin sal, sel, et cornu, corne : les tiges de la plante, dépourvues de feuilles et charnues, ressemble à de petites cornes et ont un goût salé. Elles poussent d’ailleurs dans les vases salées du littoral.

La salicorne, une curieuse corne salée.

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Les plantes et leurs noms

L’espèce la plus courante est la salicorne d’Europe, Salicornia europaea. Le nom botanique de la salicorne ligneuse, Sarcocornia fruticosa (anciennement Salicornia fruticosa), provient du grec sarx, sarkos, chair, et du latin cornu, corne, et signifie «  corne charnue  ».

L’épithète vient du latin frutex, fruticis, arbrisseau. Le nom de la salicorne à gros épis, Arthrocnemum macrostachyum (anciennement Salicornia macrostachya), est construit sur le grec arthron, articulation, et knêmê, jambe, tige d’une plante entre deux nœuds, ce qui décrit bien les tiges formées de plusieurs articles. L’épithète provient du grec makros, grand, et stachys, épi.

Salix → saule, p. 112. Salsepareille Smilacacées

« Salsepareille » vient de l’espagnol zarzaparilla, de zarza, ronce, et parilla, probablement diminutif de parra, treille. Il s’agit effectivement d’une liane épineuse, comme la ronce, fréquente dans la région méditerranéenne. Le nom générique des salsepareilles, Smilax désignait en latin et en grec diverses plantes dont un chêne et un liseron… Notre espèce méditerranéenne est redoutablement piquante, ce que rappelle l’épithète de son nom botanique, Smilax aspera (du latin asper, rude rugueux). La famille des Smilacacées est nommée d’après le genre Smilax, salsepareille.

Salsola → soude, p. 118. Sambucus → sureau, p. 119. Sanguisorba → pimprenelle, p. 99. Sanicle Apiacées (Ombellifères)

« Sanicle » est la francisation de Sanicula, tiré du latin sano, guérir, par allusion aux propriétés médicinales de la plante, jadis très appréciée, mais depuis longtemps tombée en désuétude. L’espèce que l’on rencontre ça et là dans nos bois est la sanicle d’Europe, Sanicula europaea.

Sapin → conifère, p. 47. Saponaire Caryophyllacées

«  Saponaire  » est la francisation de Saponaria, nom générique de ces plantes, tiré du latin  sapo, saponis, savon. En effet, la saponaire officinale, Saponaria officinalis, renferme d’importantes quantités de saponines, faisant mousser l’eau, et servait jadis de savon. Une autre espèce commune, fréquente dans les lieux secs qu’elle décore de sa jolie floraison rose est la saponaire ocymoide, Saponaria ocymoides. L’épithète, du latin ocimum, basilic, évoque le fait que les feuilles de la

La saponaire mousse comme du savon.

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plante ont une forme et une taille semblables à celles du basilic à petites feuilles, Ocimum basilicum.

Saule Salicacées

« Saule » dérive du francique salha, désignant ces arbustes. Le latin Salix, actuel nom botanique des saules, avait donné « saulx », supplanté par « saule », Salix spp. Certaines espèces, tel le Salix viminalis, dont les jeunes branches droites et flexibles servent à faire de la vannerie sont connues sous le nom d’» osier ». Ce terme dérive de l’ancien français « osiere », dérivé d’« auseria », groupe d’arbre, lui-même issu du francique alisa, aulne : les osiers poussent au bord de l’eau tout comme les aulnes. Cela dit, la confusion entre les deux essences, bien différentes, est tout de même étonnante… L’épithète viminalis signifie en latin « propre à faire des liens », de vimen, bois flexible. Parmi les nombreuses espèces du genre, citons le saule blanc, Salix alba, à l’écorce claire ; le saule cendré, Salix cinerea, à l’écorce grisâtre ; et le saule pourpre, Salix purpurea, à l’écorce rouge foncé. Le nom du saule marsault, Salix caprea, provient du bas latin marsalix, saule mâle, formé sur le latin mas, mâle, et salix, saule. Il porte pourtant les deux sexes14. L’épithète caprea sgnifie « chèvre sauvage » ou « chevreuil ». Il vient peut-être de la première illustration connue de l’espèce dans le New Kreütter Büch, ouvrage fondamental de Hieronymus Bock (dont le nom signifie d’ailleurs « bouc ») où l’on voit l’arbre brouté par une chèvre, à moins que cet auteur n’ait repris une tradition plus ancienne... Citons aussi quatre espèces alpines, abusivement qualifiées de « plus petits arbres du monde15 » : – le saule reticulé, Salix reticulata, a des feuilles nettement marquées d’un dense réseau de nervures, ce qu’évoque l’épithète, du latin reticulum, filet à petites mailles, réseau ; – le saule à feuilles émoussées, Salix retusa, porte de petites feuilles obtuses au sommet – retusus est le participe passé de retundo, rabattre une pointe, émousser ; – le saule à feuille de serpolet, Salix serpyllifolia, a de toutes petites feuilles allongées-arrondies, semblables à celles du serpolet, Thymus serpyllum ; – le saule herbacé, Salix herbacea, cache ses tiges ligneuses sous terre d’où émergent de petites feuilles tendres, ce qui donne l’impression d’une plante herbacée. La famille des Salicacées est nommée d’après le genre Salix, saule. Elle comprend également les peupliers.

Sarothamnus → genêt, p. 65. Saxifrage Saxifragacées

« Saxifrage » est la francisation de Saxifraga, terme désignant en latin diverses plantes des rochers. Il provient du latin  saxum, rocher, et frango, briser. En outre, ces plantes sont supposées posséder des vertus antilithiasiques. 14 Les saules sont des végétaux monoïques : ils portent des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même pied. 15 Un arbre étant, par définition, un végétal de plus de 6 m de hauteur, ces saules nains, rampants sur les rochers, ne peuvent prétendre à ce titre.

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Les plantes et leurs noms

Parmi les très nombreuses espèces, citons la saxifrage à feuilles rondes, Saxifraga rotundifolia, la saxifrage étoilée, Saxifraga stellaris, aux petites fleurs en forme d’étoile, la saxifrage granulée, Saxifraga granulata, la saxifrage paniculée, Saxifraga paniculata, dont les inflorescences forment de vaporeuses panicules, la saxigrage à feuilles opposées, Saxifraga oppositifolia, et la saxifrage à deux fleurs, Saxifraga biflora, deux montagnardes qui figurent parmi les plantes poussant le plus haut en Europe16, et la saxifrage bleuâtre, Saxifraga caesia (du latin caesius, entre bleu et vert), aux feuilles d’un vert bleuté. Les Saxifragacées sont nommées d’après le genre Saxifraga, saxifrage.

Scabieuse

Saxifrage signifie « briseur de rochers ».

Dipsacacées

« Scabieuse » est la francisation de Scabiosa qui désignait la plante en latin médiéval. Il s’agit du féminin substantivé de  scabiosus, raboteux, rugueux, galeux (de scabies, aspérité, gale), peut-être parce que la plante était supposée guérir de la gale. Parmi les quelques espèces de nos régions, citons la scabieuse colombaire, Scabiosa columbaria, dont l’épithète évoque la couleur bleu clair, « gorge de pigeon  », des fleurs (du latin columba, colombe)  ; et la scabieuse luisante, Scabiosa lucida, aux feuilles glabres, d’un vert luisant (du latin lucidus, clair, éclatant). Certaines scabieuses sont actuellement classées dans le genre Succisa, du latin succido, couper par dessous : la racine principale paraît coupée à quelques centimètres du collet. Ainsi, la succise des prés, Succisa pratensis, était jadis connue sous le nom de Scabiosa succisa. On appelle populairement cette plante « mors-du diable », en latin morsus diaboli – de morsus, morsure (de mordeo, mordre), et diabolus, diable – parce que sa souche souterraine, tronquée, semble coupée comme si elle avait été mordue par le diable.

Scandix → peigne de Vénus, p. 96. Sceau de Salomon Ruscacées (anciennement Liliacées)

Le rhizome de ces plantes présente des cicatrices de forme circulaire provenant des tiges des années antérieures. L’aspect de ces bourrelets circulaires rappelle celui d’un sceau de cire, pourquoi pas celui du célèbre Roi Salomon ? Le nom générique de ces plantes, Polygonatum, désignait une renouée en latin et en grec (polygonaton). Le mot vient du grec polys, nombreux et gonu, genou, 16 On a rencontré la seconde à 4 450 m d’altitude au Dom des Mischabels dans les Alpes valaisannes, en Suisse.

Plantes sauvages

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nœud d’une tige, par allusion aux nombreux renflements du rhizome. On rencontre dans nos bois le Polygonatum odoratum (antérieurement Polygonatum officinale), aux fleurs légèrement odorantes ; le Polygonatum multiflorum, dont les fleurs sont réunies par groupes de deux à six ; et le Polygonatum verticillatum, dont les feuilles sont disposées par quatre, parfois cinq, en verticilles le long des tiges.

Scille Hyacynthacées (anciennement Liliacées)

« Scille » est la francisation de Scilla qui désignait en latin et en grec (skilla) la scille officinale (Urginea maritima). Le Le rhizome du sceau de Salomon porte terme dérive peut-être du grec skyllô, des cicatrices rondes. tourmenter  : en effet, le bulbe de la plante est un poison violent. Cette plante est aujourd’hui connue sous le nom de «  scille officinale  ». On l’employait jadis comme diurétique, malgré sa grande toxicité, et elle était vendue à ce titre dans l’officine des pharmaciens. Elle ne fait plus partie aujourd’hui du genre Scilla, qui comporte plusieurs espèces de petites plantes de nos forêts, sans danger, mais du genre Urginea dont le nom est tiré de celui d’une tribu arabe, les Beni-Urgin, vivant près de Bône, en Algérie. L’épithète maritima indique à juste titre que la plante croît non loin du littoral – de la Méditerranée, en l’occurrence – que décorent ses grandes hampes de petites fleurs blanches issues d’un bulbe semblable à un énorme oignon… à ne pas consommer. Parmi les véritables scilles, citons la scille à deux feuilles, Scilla bifolia, qui épanouit ses fleurs au printemps, et la scille d’automne, Scilla autumnalis, qui fleurit en fin de saison. Quant à la scille du Pérou, Scilla peruviana, elle ne nous vient pas d’Amérique du Sud, contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire : cette jolie bulbeuse croît du Portugal à l’Italie, via le Midi de la France et l’Afrique du Nord. C’est un bateau nommé « Le Pérou » qui rapporta la plante d’Espagne en Angleterre d’où elle fut transmise à Linné, en Suède, qui la nomma de cette curieuse façon…

Scirpe Cypéracées

« Scirpe » est la francisation de Scirpus qui désignait en latin un jonc. Le nom provient peut-être du celtique cirs, de même sens. Parmi les différentes espèces du genre, citons le scirpe des bois, Scirpus sylvaticus, du latin silva, forêt.

Scolyme Astéracées (Composées)

« Scolyme » est la francisation de Scolymus en latin, skolymos en grec, qui désignait un chardon comestible. 114

Les plantes et leurs noms

Le scolyme d’Espagne, Scolymus hispanicus, était jadis cultivé pour sa racine comestible, consommée comme celle du salsifis. Dans la région méditerranéenne se rencontrent également le scolyme à grandes fleurs, Scolymus grandiflorus, et le scolyme tacheté, Scolymus maculatus (du latin macula, tache).

Scrofulaire Scrofulariacées

« Scrofulaire » est la francisation de Scrofularia. En latin, scrofulae, désigne la scrofule, ou « écrouelles », une tuberculose des ganglions lymphatiques du cou (adénopathie), provoquant des fistules purulentes que les rois de France étaient censés guérir par apposition des mains… Le terme provient de scrofa, truie, animal particulièrement sujet à cette maladie, que l’on soignait par la scrofulaire noueuse (Scrofularia nodosa), fréquemment nommée « herbe aux écrouelles ». La scrofulaire noueuse, Scrofularia nodosa, est ainsi nommée du fait des nodosités qu’elle porte sur ses racines. On rencontre également dans nos régions la scrofulaire des chiens, Scrofularia canina, et la scrofulaire voyageuse, Scrofularia peregrina, dont l’étymologie est obscure ; la scrofulaire luisante, Scrofularia lucida, aux feuilles glabres et luisantes (du latin lucidus, clair, éclatant) ; la scrofulaire de l’ombre, Scrofularia umbrosa, qui aime les lieux frais et ombragés ; et la scrofulaire à trois feuilles, Scrofularia trifoliata, dont les feuilles sont fréquemment divisées en trois segments. La famille des Scrofulariacées est nommée d’après le genre Scrofularia, scrofulaire. Elle comprend également les molènes (Verbascum spp., p. 31) et les buddleias (p. 178). Diverses espèces qui en faisaient jadis partie ont été récemment reclassées dans les familles des Plantaginacées (Digitalis, Veronica, Antirrhinum, Cymbalaria, etc.) et des Orobanchacées (Melampyrum, Pedicularis, Rhinanthus, Euphrasia, etc.).

Sédum Crassulacées

Sedum désignait en latin des plantes de ce genre ou des joubarbes (Sempervivum spp.). Le nom provient du latin sedo, apaiser, calmer (qui a donné « sédatif »), car on plantait la joubarbe sur les toits pour protéger les habitations de la foudre. Il existe de nombreuses espèces de sédums. Citons parmi elles le « poivre des murailles », Sedum acre, qui pousse sur les murs et possède une saveur âcre et piquante comme le poivre. Le sédum reprise a pour nom botanique Sedum telephium. L’épithète désigne en latin et en grec (têlephion) une plante indéterminée, peut-être un sédum. Il provient du grec têle, au loin, et phion, pour philos, qui est aimé : on utilisait jadis les feuilles de la plante comme on « effeuille » aujourd’hui la marguerite. Les sédums sont également connus sous le nom d’orpin, corruption du latin auripigmentum, couleur d’or, car de nombreuses espèces possèdent des fleurs jaunes. Un surnom des sédums à feuilles cylindriques est, joliment, « trique-madame », du français argotique « trique », pénis. Les feuilles de ces espèces peuvent, aux esprits malicieux, évoquer un petit phallus…

Sempervivum → joubarbe, p. 75. Plantes sauvages

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Séneçon Astéracées

«  Séneçon  » dérive de Senecio qui désignait ces plantes en latin. Le nom signifiait également « vieillard » et vient de senex, vieux (qui a donné « sénile »). En effet, quand les capitules sont en fruits, les aigrettes blanches surmontant ces derniers leur donnent l’apparence de petites têtes couvertes de cheveux blancs. On rencontre fréquemment dans les jardins ou dans les champs le séneçon vulgaire, Senecio vulgaris, et dans les prés, le séneçon jacobée, Senecio jacobaea, ou « herbe de Saint-Jacques ». Le séneçon visqueux, Senecio viscosus, aux inflorescences caractéristiquement collantes, aime les terrains sablonneux. Le séneçon des bois, Senecio sylvaLe séneçon en fruits évoque une tête ticus, pousse dans les lisières, les bois, de vieillard. les landes et au bord des chemins. Le séneçon doronic, Senecio doronicum (qui ressemble beaucoup aux doronics (p. 55) et pousse dans les mêmes lieux), affectionne les pâturages montagnards. Le séneçon blanchâtre, Senecio incanus (du latin incanus, blanchi, en parlant des cheveux), aux feuilles couvertes d’une pilosité blanche, habite les Alpes, de même que le séneçon alpin, Senecio alpinus, rare en France. Quant au séneçon cinéraire, Senecio cineraria (du latin cinis, cineris, cendre), ainsi nommé du fait de ses feuilles d’un blanc cendré, il est fréquent sur les rochers maritimes.

Sensitive → robinier, p. 107. Sérapias Orchidacées

Les Serapias sont des orchidées dédiées au dieu égyptien Serapis. Il est facile de comprendre pourquoi le sérapias langue, Serapias lingua, est ainsi nommé en observant le pétale inférieur, ou labelle, en forme de langue large et pointue. Quant au Serapias vomeracea, son nom provient du latin vomer, soc de charrue, dont son labelle aurait la forme.

Serpolet → thym, p. 120. Silène Caryophyllacées

Les silènes, Silene de leur nom botanique, sont appelés ainsi en souvenir de Silène (en grec silênos), dieu de l’Antiquité et père nourricier de Bacchus, car la forme renflée des capsules de ces plantes rappelle le ventre ballonné de la divinité adepte de la bonne chère. Le silène vulgaire, Silene vulgaris, est d’ailleurs couramment nommé « silène enflé », car son calice, formé de cinq sépales soudés, est gonflé comme une outre. On l’appelle également « claquet » ou « pétard » en raison du bruit que 116

Les plantes et leurs noms

fait la fleur lorsqu’on ferme le calice d’une main pour l’écraser sur le dos de l’autre, jeu courant chez les enfants. Parmi les nombreuses espèces, citons le silène acaule, Silene acaulis (du grec a, privatif, et kaulos, tige), petite plante alpine formant des coussinets et qui est totalement dépourvue de tige. Le silène attrape-mouche, Silene muscipula (du latin muscipula, souricière – de mus, souris et capio, prendre), tire son nom de la particularité de certains silènes d’avoir les tiges couvertes, juste sous les nœuds, d’une substance visqueuse sur laquelle viennent se coller de petits insectes17. Pour cette raison, les Anglo-Saxons nomment les silènes catchfly, attrape-mouche. Plusieurs espèces jadis classées dans le genre Lychnis font aujourd’hui partie des silènes. Ce nom désignait en latin et en grec l’une de ces plantes, la coquelourde (Lychnis coronaria), originaire de la région méditerranéenne. Il provient du grec lychnos, lampe, car les feuilles cotonneuses de la coquelourde étaient utilisées comme mèches pour les lampes à huile. Dans cet ancien genre figuraient également, entre autres, la fleur de Jupiter, Silene flos-jovis (du latin flos, floris, fleur, et Jupiter, Jovis, nom du chef des dieux) et la fleur de coucou, Silene floscuculi (du latin cuculus, coucou). Melandrium  rubrum est l’ancien nom du compagnon rouge, aujourd’hui Silene dioica. Le nom de genre est d’origine inconnue, peut-être du grec melandryon, bois noir du cœur du chêne, de melas, melanos, noir et drys, chêne. L’épithète rubrum (ruber au masculin), rouge, évoque la couleur rose foncé de la fleur.

Silybum → chardon, p. 40.

Le calice enflé des silènes évoque le ventre rebondi du dieu grec.

Sisymbre Brassicacées (Crucifères)

« Sisymbre » est la francisation de Sisymbrium qui désignait en latin et en grec (sisymbrion ou sisymbron) un cresson ou une menthe aquatique. L’espèce la plus répandue est le sisymbre officinal, Sisymbrium officinale, également nommée « herbe au chantre », car elle était réputée guérir les enrouements. Citons aussi le grand vélar, Sisymbrium altissimum (superlatif du latin altus, élevé), dont la tige atteint un mètre de hauteur. Les sisymbres sont parfois nommés « vélars », mais ce nom, d’origine inconnue, est aujourd’hui attribué aux espèces du genre Erysimum, du grec eryô, sauver, protéger, et oïmê, récit, poème : en effet, le sisymbre officinal, connu depuis longtemps pour lutter contre les enrouements était la plante par excellence des orateurs, des comédiens et des chanteurs, d’où son nom populaire d’« herbe aux chantres ».

Smilax → salsepareille, p. 111. 17 D’après de récentes recherches, il semblerait que la plante tire de ses victimes un peu de nourriture azotée.

Plantes sauvages

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Smyrnium → maceron, p. 81. Solanum → morelle, p. 85. Soldanelle Primulacées

« Soldanelle » est la francisation de Soldanella, nom issu de l’italien soldo, sou, du latin solidus, pièce d’or (qui a donné « solde », puis « soldat »), à cause de la forme ronde des feuilles de cette petite plante alpine. On l’utilise, pour la même raison, comme épithète pour nommer le liseron soldanelle des bords de plage, Calystegia soldanella. On rencontre dans nos montagnes deux espèces, qui fleurissent à la fonte des neiges : la soldanelle alpine, Soldanella alpina, et, rarement, la petite soldanelle, Soldanella pusilla (du latin pusillus, tout petit).

Solidage → verge d’or, p. 124. Sonchus → laiteron, p. 76. Sorbier Rosacées

Le sorbier est l’arbre qui porte les sorbes, nom dérivé de l’ancien provençal sorba, féminin singulier correspondant au neutre pluriel du latin sorbum, désignant ce fruit. L’arbre lui-même était nommé Sorbus. Son nom dérive du latin sorbeo, boire, car ses fruits sont astringents et donnent soif. Il existe plusieurs espèces de sorbiers dans nos régions. Le cormier, Sorbus domestica, doit son nom au latin cornum, qui désignait probablement cet arbre et en tout cas, le cornouiller, Cornus mas, tous deux au bois dur comme de la corne (cornu). L’épithète domesticus signifie « de la maison », donc « cultivé » – pour ses fruits, comestibles blets. Le nom des alisiers (Sorbus aria, Sorbus torminalis) provient peut-être du gaulois alika, désignant l’un de ces arbres ou ses fruits. Aria était le nom grec d’un chêne-liège et torminalis signifie « qui guérit les coliques », par allusion aux propriétés médicinales de l’arbuste. Le sorbier des oiseleurs, Sorbus aucuparia, possède des fruits rouge vif très appréciés des oiseaux, ce que les chasseurs mettaient souvent à profit. L’épithète aucuparia signifie « attrape-oiseaux », formé sur le latin aucupor, chasser les oiseaux, d’avis, oiseau, et capio, attraper.

Soude Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

Le nom de ces cousines de l’épinard, communes sur les vases salées, dérive du latin médiéval soda, dérivé de l’arabe suwayd, qui désignait ces plantes dont les cendres produisent la soude, substance alcaline riche en carbonates. Le nom botanique du genre est Suaeda. L’espèce la plus répandue est la soude maritime, Suaeda maritima, qui pousse sur les vases salées du littoral. Certaines espèces voisines font parties du genre Salsola, du latin salsus, salé, à cause du goût de ces végétaux halophiles (qui poussent sur les sols riches en chlorures). La Salsola soda est également connue sous le nom de « soude ». 118

Les plantes et leurs noms

Spéculaire Campanulacées

La spéculaire ou « miroir de Vénus » a pour nom botanique Legousia speculumveneris (antérieurement, Specularia speculum-veneris) : les pétales sont tachés de clair à la base et leur ensemble évoque un miroir au fond de la fleur. En latin, speculum signifie « miroir ». Le genre Legousia fut dédié solennellement par l’Académie de Dijon à Charles Legouz de Gerland, fondateur du Jardin Botanique de cette ville, Les jardins de l’Arquebuse, en 1773.

Spiraea → reine des prés, p. 104. Stachys → épiaire, p. 56. Stellaire → mouron, p. 86. Stramoine → datura, p. 53. Suaeda → soude, p. 118. Sureau Adoxacées (anciennement Caprifoliacées)

Sureau provient de l’ancien français seu, puis seür par influence de « sûr », acide, sur le latin sabucus ou sambucus, désignant en latin le sureau noir, Sambucus nigra. Sans doute ce nom vient-il du grec sambukê qui désignait chez les Grecs une flûte ou une harpe : en effet, les tiges creuses du sureau permettent de faire de la musique. Dans le nom botanique du sureau noir, l’épithète niger, noir, est au féminin, genre des arbres en latin. Le sureau rouge, aux fruits couleur de corail, également nommé « sureau rameux », est Sambucus racemosa. Le sureau hièble, aux fruits noirs, amers et toxiques, a pour nom botanique Sambucus ebulus. L’épithète désignait en latin (également ebulum) cette grande plante herbacée au feuillage fortement odorant. Le français populaire « hièble », ou « yèble », en dérive. Les sureaux font aujourd’hui partie de la famille des Adoxacées 18, nommée d’après le genre Adoxa. Son nom provient du grec a privatif et de doxa, réputation : les fleurs, petites et verdâtres, Les tiges creuses du sureau servaient passent à peu près inaperçues. Elles à faire des flûtes. dégagent pourtant une légère odeur musquée, d’où le nom de « moscatelline » souvent donné à l’Adoxa moschatellina, une plante miniature que l’on rencontre ça et là dans les bois. 18 Elles étaient naguère classées dans la famille du chèvrefeuille, les Caprifoliacées.

Plantes sauvages

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Sycomore → érable, p. 58. Symphytum → consoude, p. 48.

T Tabouret L’origine du nom « tabouret », appliqué à certaines plantes de la famille des Crucifères, est obscure. Le nom botanique du genre, Thlaspi, désignait en latin et en grec (également thlaspis) une plante dont la graine est comme écrasée ou bien une plante dont on écrasait la graine : il provient de thlaô, broyer. Parmi les espèces les plus communes, citons le tabouret des champs, Thlaspi arvense, une « mauvaise herbe » fort répandue, et le tabouret perfolié, Thlaspi perfoliatum, dont les feuilles embrassent la tige et se soudent par la base, pouvant faire penser que la tige les traverse, d’où l’épithète signifiant en latin « à travers la feuille ».

Tamier Dioscoreacées

« Tamier » provient de Tamus, nom générique de ces plantes, qui désignait en latin (tamnus ou taminia uva) une plante indéterminée… Peut-être peut-on faire un rapprochement avec le grec thamnos, buisson. Notre seule espèce européenne est le tamier commun, Tamus communis, répandu dans nos bois. Le tamier appartient à la famille, principalement tropicale, des Dioscoréacées qui comportent en particulier les ignames.

Tanacetum → camomille, p. 36. Tanaisie → camomille, p. 36. Taraxacum → pissenlit, p. 99. Taxus → if, p. 73. Teucrium → germandrée, p. 67. Thalictrum → pigamon, p. 98. Thlaspi → tabouret, ci-dessus. Thym Lamiacées (Labiées)

«  Thym  » est la francisation de Thymus qui désignait en latin (également thymum) et en grec (thymon) plusieurs Labiées aromatiques de petite taille. Le nom provient de l’égyptien tham, nom d’une plante servant à embaumer les corps ou de la racine grecque thy, signifiant « exhaler une odeur ». Le thym commun dans le Midi et fréquemment cultivé dans les jardins est le thym vulgaire, Thymus vulgaris. Les Provençaux le nomment « farigoule », en 120

Les plantes et leurs noms

provençal farigoulo. Ce terme provient du latin populaire fericula, petite plante sauvage, issu du latin ferus, sauvage. Les autres espèces sont des plantes rampantes que l’on regroupe sous le nom global de « serpolet ». Ce nom dérive, via le provençal, du latin serpyllum qui désignait les thyms rampants (également serpillum et serpullum). Il vient du grec herpyllos, désignant ces plantes, de erpô, ramper. Mentionnons l’herbe-aux-barons, Thymus erba-barona, une espèce remarquablement parfumée, qui ne croît que sur les montagnes de Corse et de Sardaigne.

Thymelea → daphné, p. 52. Tilleul Tiliacées

« Tilleul », antérieurement « tiluel », est issu du latin populaire tiliolus, diminutif de tilius, masculin de Tilia qui désignait ces arbres en latin. Les espèces principales rencontrées dans nos régions sont le tilleul à petites feuilles, Tilia cordata, anciennement Tilia parvifolia (du latin parvus, petit, et folium, feuille), dont la base des feuilles est « cordée », c’est-à-dire en forme de cœur ; le tilleul à larges feuilles, Tilia platyphyllos (du grec platys, large, et phyllon, feuille), qui a de plus grandes feuilles ; le tilleul argenté, Tilia tomentosa, jadis nommé Tilia argentea, dont les feuilles sont couvertes sur leur face inférieure d’un fin tomentum (un duvet) argenté ; et le tilleul commun, Tilia x europaea, hybride entre les deux premières espèces, fréquemment planté dans les parcs et les avenues. La famille des Tiliacées est nommée d’après le genre Tilia, tilleul. Elle est aujourd’hui incluse dans celle des Malvacées.

Tormentille → potentille, p. 101. Trèfle Fabacées (Légumineuses)

« Trèfle », antérieurement « tresfle », est la francisation de Trifolium qui désignait ces plantes en latin. Le nom est formé sur le suffixe latin tri-, trois, et folium, feuille. Formé de la même manière, on trouve en grec le mot triphyllon, signifiant « à trois feuilles ». Les espèces de trèfles sont nombreuses. Les deux plus courantes sont le trèfle des prés, Trifolium pratense, à fleurs rouges, et le trèfle rampant, Trifolium repens, à fleurs blanches. Nous pourrions aussi citer le joli trèfle bai, Trifolium badius (du latin badius, bai, brun rougeâtre) dont les fleurs jaunes sèchent sans tomber en prenant une couleur brune ; le trèfle étoilé, Trifolium stellatum (du latin stella, étoile), dont les calices, persistant après que la corolle est tombée, ont une forme d’étoile à

Pour les botanistes, les trèfles ont trois folioles et non trois feuilles…

Plantes sauvages

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cinq branches étroites ; le curieux trèfle porte-fraise, Trifolium fragiferum, dont les calices se renflent en une vessie membraneuse ; le trèfle souterrain, Trifolium subterraneum, dont les fleurs fertiles s’enfoncent dans le sol après la floraison, à la façon de celles des arachides, etc.

Trèfle d’eau → ményanthe, p. 84. Tremble → peuplier, p. 97. Troène Oléacées

« Troène » provient du vieux français « troine », dérivé du francique trugil, désignant la plante. Son nom botanique, Ligustrum vulgare, désignait en latin cet arbrisseau. Il vient du latin ligo, lier, par allusion aux tiges souples qui peuvent servir à faire des liens. L’épithète indique le caractère commun de cette espèce, largement répandue dans les lisières des bois.

Trolle → renoncule, p. 104. Tussilage Astéracées (Composées)

« Tussilage » est la francisation de Tussilago qui désignait la plante en latin. Son nom provient du latin tussis, toux et ago, chasser, du fait des propriétés médicinales du tussilage dont on emploie les fleurs et les feuilles comme adoucissant et antitussif. Le tussilage est également nommé « pas-d’âne », d’après la forme de la feuille qui rappelle la trace du sabot d’un âne. En Suisse romande, on emploie fréquemment pour le désigner le terme de «  taconnet  », de l’ancien français «  tacon  », pièce pour réparer des souliers ou des vêtements  : la forme des feuilles de la plante et leur texture rappelant le skaï (cuir artificiel) sont effectivement suggestives de cet usage. Le nom botanique du tussilage est Tussilago farfara. Chez Pline, farfarum désignait cette plante. Une étymologie fait dériver ce terme de farina, farine, poudre, parce que les jeunes feuilles de tussilages sont blanches d’un duvet qui les recouvre…

Typha → massette, p. 82.

U Ulex → ajonc, p. 20. Ulmus → orme, p. 92. Umbilicus → nombril-de-Vénus, p. 90. Urginea → scille, p. 114. 122

Les plantes et leurs noms

Urosperme Astéracées (Composées)

Le nom de genre de ces Composées liguliflores 19 proches du pissenlit est Urospermum. Il est formé sur le grec oura, queue et sperma, graine, car le fruit de ces plantes (semblable à celui des pissenlits) est prolongé par un long bec creux et élargi. Notre flore comporte deux espèces : l’urosperme de Daléchamp, Urospermum dalechampii, dédié à Jacques Daléchamp (1586-1687), médecin et auteur de l’Historia generalis plantarum et l’urosperme faux picris, Urospermum picroides (de Picris, une plante de la même famille, et du grec eïdô, sembler, paraître).

Urtica → ortie, p. 93. Utriculaire Lentibulariacées

« Utriculaire » est la francisation d’Utricularia. Le nom de ces plantes carnivores, aquatiques pour la plupart, provient du latin utriculus, petite outre, par allusion à la forme des pièges à insectes que portent certaines espèces sur leurs feuilles immergées. On peut voir ça et là dans les mares à l’eau acide et pauvre en nutriments les jolies touffes flottantes de l’utriculaire vulgaire, Utricularia vulgaris.

V Vaccinium → airelle, p. 20. Valériane Valérianécées

«  Valériane  » est la francisation de Valeriana qui désignait au Moyen Âge la valériane officinale, Valeriana officinalis. Ce nom provient du latin valeo, être en bonne santé, du fait des propriétés médicinales de la plante, excellent rééquilibrant du système nerveux. Une autre étymologie, a priori plus fantaisiste, ferait dériver ce nom de «  Valeria  », province romaine de la Pannonie (Hongrie), où la plante était cultivée et d’où on l’exportait. La valériane officinale était jadis vendue dans les officines des pharmaciens pour ses vertus médicinales utiles et avérées. Elle pousse communément dans les fossés et autres lieux humides. On rencontre également dans la nature

Grâce à la valériane, on se porte bien !

19 Dont les fleurs sont toutes en forme de languette.

Plantes sauvages

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la valériane des montagnes, Valeriana montana et la valériane à trois ailes, Valeriana tripteris (du grec tri, trois, et pteron, plume d’aile). On nomme souvent « herbe-aux-chats » la valériane officinale, car elle possède la propriété d’attirer et d’euphoriser les félins. Ses racines séchées sentent d’ailleurs fortement l’urine de chat, ce qui incite certains pharmaciens à ne pas conserver la plante dans leur officine… Le surnom d’ « herbe-aux-chats » est également celui de la cataire, Nepeta cataria, qui agit semblablement sur ces animaux. Son nom français et l’épithète de son nom botanique dérivent d’ailleurs du latin cattus, chat. La famille des Valérianacées est nommée d’après le genre Valeriana, valériane. Elle comporte aussi les mâches.

Vélar → sisymbre, p. 117. Vérâtre → hellébore, p. 71. Verbascum → bouillon blanc, p. 31. Verge d’or Astéracées (Composées)

« Verge d’or » provient du latin virga, branche souple et flexible, et de la couleur jaune vif des fleurs, rappelant celle de l’or, aurum en latin. L’espèce native de nos régions est Solidago virgaurea. Il en existe plusieurs espèces, en particulier la verge d’or du Canada, Solidago canadensis, une belle Américaine cultivée pour l’ornementation et fréquemment échappée dans la nature. On nomme également ces plantes « solidages », francisation du nom botanique Solidago, formé sur le latin solido, consolider, dans le sens de soigner les blessures. Pourtant on ne reconnaît guère à la plante que des vertus diurétiques.

Vergerette Astéracées (Composées)

« Vergerette » est un diminutif de « verge », dérivé du latin virga, branche souple et flexible, ce qui est le cas des tiges de la plante, plus petite que la verge d’or (ci-dessus). La vergerette du Canada, Conyza canadensis, originaire d’Amérique du Nord, est largement répandue dans les décombres et les lieux vagues. Son nom botanique désignait en latin et en grec (konyza) des plantes de cette famille, sans doute des érigerons ou des inules. On la classait jadis dans le genre Erigeron, nom qui désignait en latin et en grec (êrigerôn) un séneçon, du grec êri, précoce, et gerôn, vieillard, parce que lorsque les capitules fructifient, ils forment comme des pissenlits miniatures, que l’on peut comparer à des têtes chenues.

Véronique Plantaginacées (anciennement Scrofulariacées)

« Véronique » est la francisation de Veronica. Le nom évoque la légende de Sainte Véronique : avec quelque imagination, la fleur des véroniques ressemble en effet à l’empreinte du visage du Christ, nommée veronicon, vraie image (vera ikona), laissée sur le Saint-Suaire avec lequel Véronique l’essuya lors de la montée au Calvaire. Une véronique courante dans l’eau des ruisseaux est la beccabunga, Veronica beccabunga, dont le nom vient de l’allemand Bachbunge, véronique des 124

Les plantes et leurs noms

ruisseaux, et non de celui d’une tribu africaine… On la nomme également «  cresson de cheval  » (p.  50), car la plante pousse dans l’eau comme le cresson, mais sa saveur teintée d’amertume est nettement moins agréable que celle de ce dernier. La véronique la plus courante est la véronique de Perse, Veronica persica, répandue dans les jardins, les champs et les pelouses. Parmi les autres espèces du genre, citons la véronique officinale, Veronica officinalis, jadis appréciée pour ses propriétés médicinales contre les troubles respiratoires et digestifs ; la véronique à feuilles d’ortie, Veronica La fleur de la véronique évoque urticifolia  ; la véronique à feuilles de le visage du Christ… lierre, Veronica hederifolia ; la véronique à feuilles de serpolet, Veronica serpyllifolia ; la véronique fausse-pâquerette, Veronica bellidioides (de Bellis, pâquerette, et du grec eidô, sembler, paraître) etc.

Verveine Verbénacées

« Verveine » dérive de Verbena, lui-même tiré du celtique ferfaën qui désignait la verveine officinale, Verbena officinalis. D’autres lui confèrent une origine latine, verbenaca ou verbena herba, herbe destinée à « frapper » les traités dans la Rome primitive, de même racine que verbero, frapper. Ce nom aurait servi à désigner plusieurs plantes médicinales ou magiques, dont celle-ci. Contrairement à ce que l’on pense souvent, la verveine officinale n’a aucune odeur : la verveine odorante, Lippia triphylla, ou verveine « citronnelle20 » appartient en fait au genre Lippia, dédié à Augustin Lippi (1678-1701), médecin-botaniste italien, tué en Abyssinie. L’épithète signifie « à trois feuilles », évoquant la disposition particulière des feuilles réunies trois par trois (on dit « verticillées » par trois) le long des tiges. Elles dégagent au froissement une forte odeur de citron. La famille des Verbénacées est nommée d’après le genre Verbena, verveine.

Viscum → gui, p. 69. Vitex → gattilier, p. 64. Vesce Fabacées (Légumineuses)

« Vesce » provient de Vicia, qui désignait ces Légumineuses en latin. Leur nom dérive du latin vinco, vaincre, avoir le dessus, ou bien de vincio, attacher. Il s’agit, en effet, le plus souvent de plantes grimpantes, se hissant sur la végétation grâce aux vrilles de leurs feuilles. L’une des espèces les plus courantes est la vesce cracca, Vicia cracca, ce dernier terme désignant une vesce dans l’Antiquité. Citons aussi la vesce des haies, Vicia sepium (du latin saepes ou sepes, haie, clôture), la vesce velue, Vicia 20 La véritable citronnelle est une graminée tropicale, Cymbopogon citratus. On emploie parfois aussi ce terme pour désigner la mélisse (Melissa officinalis).

Plantes sauvages

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villosa (du latin villus, poil), la vesce de Hongrie, Vicia pannonica (du latin Pannonia, aujourd’hui la Hongrie), la vesce de Narbonne, Vicia narbonensis, et la vesce à quatre graines, Vicia tetrasperma (du grec tetra, quatre, et sperma, semence), dont la gousse renferme, effectivement, quatre graines. On cultivait jadis pour leurs graines la vesce commune ou vesce cultivée, Vicia sativa (du latin sato, semer) et l’ers ou « lentille bâtarde », Vicia ervilia (l’épithète est le nom de cette plante chez les Romains). On rencontre toujours dans les jardins et les champs la fève, Vicia faba, originaire d’Asie occidentale. Son nom français dérive de l’épithète latine, qui était le nom cette Légumineuse chez les Romains. La famille des Fabacées est nommée d’après l’espèce Vicia faba. Elle renferme les anciennes familles des Césalpiniacées, des Mimosacées et des Papilionacées et compte 18 000 espèces, dont les haricots, les pois, les genêts, les trèfles, les robiniers, etc. On parlait jadis de la famille des Légumineuses : ce nom provient du latin médiéval leguminosus, qualifiant les plantes ayant pour fruit une gousse comestible (elle-même ou ses graines). Le terme de « légume », du latin legumen, désignait ces plantes et leurs produits (que nous nommons « légumineuses ») par opposition à olus, désignant les légumes verts. Le mot a pris au XVIIIe siècle son sens moderne : plante potagère dont on consomme les feuilles, les tiges ou les racines – mais parfois aussi les fruits au sens botanique. Le nom de l’ancienne famille des Papilionacées dérivait du latin papilio, papillon, du fait de la forme de la fleur qui ressemble un peu à un papillon avec son large étendard, ses deux ailes et sa carène formée de deux pétales soudés. Il s’agit aujourd’hui de la sous-famille des Papilionoïdées dans la famille des Fabacées.

Vincetoxicum → dompte-venin, p. 54. Viorne Adoxacées (anciennement Caprifoliacées)

« Viorne » dérive du bas latin viburna, pluriel du latin classique Viburnum qui désignait ces arbustes. Le nom provient du latin vieo, tresser, lier, par allusion à la souplesse des rameaux et à leur usage possible en vannerie. Les deux espèces les plus communes dans notre flore sont la viorne lantane, Viburnum lantana, dont l’étymologie du nom est inconnue, et la viorne obier, Viburnum opulus, dont les feuilles ressemblent à celles de l’érable à feuilles d’obier, Acer opalus, opulus désignait en latin une sorte d’érable.

Vipérine Boraginacées

«  Vipérine  » est le nom français des espèces du genre Echium. En observant bien, on s’aperçoit que les quatre parties du fruit de ces plantes ont chacune la forme d’une tête de vipère et l’on supposait autrefois à cette plante, du fait de cette « signature », la vertu de neutraliser le venin de ces reptiles. Par ailleurs, le style bifide sortant de la corolle évoque une langue de serpent Les fleurs de vipérine, d’où sort un style rappelant une langue de serpent.

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Les plantes et leurs noms

Dans la même veine, le nom botanique Echium dérive du grec echis, vipère.

L’espèce la plus courante est, comme son nom l’indique, l’Echium vulgare. On rencontre également la vipérine à feuilles de plantain, Echium plantagineum et, dans le Midi, l’épiaire d’Italie, Echium italicum, et l’épiaire de Crète, Echium creticum.

Vulnéraire Fabacées (Légumineuses)

« Vulnéraire » est le nom populaire de l’anthyllide vulnéraire, Anthyllis vulneraria . Son nom dérive du latin vulnus, vulneris, blessure, car la plante servait jadis à soigner les blessures. Le nom botanique Anthyllis désignait une plante indéterminée en latin et en grec (également anthyllon). Si l’anthyllide vulnéraire est l’espèce la plus courante, on rencontre sur les reliefs l’anthyllide des montagnes, Anthyllis montana, justement nommée. On connaît sous le nom de « vulnéraire des Chartreux » le millepertuis nummulaire, Hypericum nummularium, plante rare et odorante qui entre dans la composition de la célèbre liqueur. Une autre dénomination populaire est « millepertuis à sous », l’épithète provenant du latin nummus, argent, du fait de la forme ronde de ses feuilles.

Plantes sauvages

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Légumes

Légumes

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A Apium → céleri, p. 131. Artichaut Astéracées (Composées)

« Artichaut » provient de l’italien (lombard) articcioco, dérivé de l’arabe alkharshof, désignant cette plante, Cynara scolymus. Scolymus en latin et skolymos en grec désignaient un chardon comestible (p. 114). Cynara ou cinara en latin et en grec étaient les noms du cardon, Cynara cardunculus, plante dont dérive l’artichaut par la culture. Le mot est proche de kynara, églantier, et dérive, pour une raison inconnue, du grec kuôn, kunos, chien. « Cardon » dérive du provençal cardo, issu du latin cardus ou carduus, chardon. À l’origine, le cardon est fortement piquant : à l’état sauvage, c’est un véritable chardon. Il existe cependant des variétés inermes de ce savoureux légume oublié. L’épithète cardunculus est un diminutif de cardus.

Asperge Asparagacées (anciennement Liliacées)

« Asperge » est la francisation d’asparagus qui désignait en latin et en grec (asparagos), certaines de ces plantes, en particulier l’asperge à feuilles aiguës, Asparagus acutifolius, commune dans la région méditerranéenne. Le terme grec signifie également « jeune pousse », d’une manière générale, et dérive de spargaô, être gonflé de sève. Les « feuilles » aiguës de l’asperge du même nom son en fait de petits rameaux, courts, raides et piquants, nommés « cladodes ». L’épithète est formée du latin acutus, aigu, et folium, feuille. L’asperge couramment cultivée est l’Asparagus officinalis, dont l’épithète signale l’ancien usage médicinal : le rhizome possède des vertus diurétiques et était vendu à ce titre par les apothicaires dans leurs officines. « Aspergette » est le nom populaire de l’ornithogale des Pyrénées, Ornithogalum pyrenaicum : les inflorescences en boutons ressemblent à des asperges et se consomment comme telles (p. 92).

B Betterave Amaranthacées (anciennement Chénopodiacées)

« Betterave » est un mot composé de « bette », dérivé du latin beta qui désignait la plante chez les Romains, et de rapa, racine. Ce nom s’applique donc de préférence aux variétés de Beta vulgaris à grosse racine. Les variétés à racine mince, dont on consomme avant tout les feuilles, sont des bettes ou blettes dans le Midi. Ce dernier mot a été créé par rapprochement de beta et du latin blitum, en grec bliton, désignant l’Amaranthus blitum, autrefois cultivé comme légume pour ses feuilles. Il y a donc eu confusion entre les deux 130

Les plantes et leurs noms

légumes, le second ayant disparu de nos potagers, sinon comme « mauvaise herbe » commune des cultures. C’est également de blitum que provient le mot « brède », par l’intermédiaire du portugais bledo, puis bredo. Il désigne aux Antilles, sur l’île Maurice ou à la Réunion divers légumes verts, pousses ou feuilles, que l’on mange habituellement avec oignons, tomates, ail, gingembre et piment. Lorsqu’on parle de «  bette à cardes  », on se réfère à des variétés dont le pétiole des feuilles est fortement élargi et charnu. « Carde » provient du provençal cardo, désignant le cardon dont on consomme également le pétiole charnu des grandes feuilles grisâtres.

Blette → betterave, ci-dessus. Bonne-dame → arroche, p. 25. Brassica → chou, p. 132. Brocoli → chou, p. 132.

C Calebasse → courge, p. 133. Carde → betterave, p. 130. Cardon → artichaut, p. 130. Carotte Apiacées (Ombellifères)

« Carotte » est la francisation de carota, qui désignait cette plante, Daucus carota, en latin et en grec (karôton). Le nom générique, Daucus, désignait en latin (également daucum ou daucos) et en grec (daukon ou daukos) diverses Ombellifères, dont peut-être la carotte ou le panais. D’ailleurs pendant longtemps, on ne faisait pas bien la distinction entre ces deux légumes-racines.

Céleri Apiacées (Ombellifères)

« Céleri » provient du lombard seleri dérivé du bas latin selinon (selinum en latin classique, selinon en grec) qui désignait l’ache (ancêtre du céleri, Apium graveolens) et le persil, Petroselinum crispum, ainsi qu’une renoncule… Apium avait en latin le même sens que selinon. La famille des Apiacées est nommée d’après le genre Apium. Ce nom a remplacé celui d’Ombellifères, traduction française du latin Umbelliferae, formé sur le latin umbella, ombrelle, et fero, porter : les plantes de cette famille présentent des inflorescences de forme caractéristique, composées d’« ombelles », où les pédoncules des fleurs partent tous du même point au sommet de la tige. Cette grande famille de plus de 3 500 espèces comprend également la carotte, la ciguë, la livèche, le panais, etc. Légumes

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Chou Brassicacées (Crucifères)

«  Chou  » dérive du latin caulis, en grec kaulos, tige d’une plante. Son nom générique, Brassica, désignait en latin ce légume rustique, par emprunt au celtique brassic, qui avait le même sens. C’est également le nom botanique de la moutarde, du navet et d’espèces voisines. Le chou cultivé est nommé par les botanistes Brassica oleracea, l’épithète provenant du latin olus, oleris, légume vert. La culture du chou a donné naissance à plusieurs variétés, tel le brocoli, Brassica oleracea var. italica. Le nom de ce dernier est calqué sur l’italien broccoli, pluriel de broccolo, jeune pousse : Le « chou marin » n’est pas un chou, on consomme en effet les jeunes inflomais un cousin, le crambé maritime. rescences, encore en boutons, de ces choux. Le chou-fleur, Brassica oleracea var. botrytis, donnait au botaniste qui l’a nommé l’impression d’une énorme grappe de raisin : le nom de la variété provient du latin botrus (grec botrys), grappe de raisin. Le chou pommé, Brassica oleracea var. capitata ressemble à une grosse tête : le nom de la variété vient du latin caput, capitis, tête. Dans la même idée, le chou vert non pommé, Brassica oleracea var. acephala n’a pas de tête : son nom vient du grec a privatif et kephalê, tête. Le chou-rave, Brassica oleracea var. gongylodes, est un légume dont on consomme la tige renflée et arrondie comme un énorme radis. Le nom de la variété provient du latin gongylis (grec goggylis), radis, rave ronde. Le chou de Bruxelles, Brassica oleracea var. gemmifera porte des bourgeons – du latin gemma, bourgeon et fero, porter. En revanche, le « chou marin » n’est pas un chou, mais un cousin, le crambé maritime, Crambe maritima, poussant sur les galets du littoral. Son nom désignait en latin et en grec (krambê) un chou ou une Crucifère voisine. Parmi les cousins du chou figure le navet, Brassica rapa, en ancien français « nef », dérivé du latin napus qui désignait chez les Romains ce légume à racine comestible. Le nom peut être rapproché du grec napu, moutarde. « Rave » dérive du franco-provençal rava, proche du latin rapa ou rapum, qui désignait cette Crucifère à grosse racine comestible. Le rutabaga, Brassica napus var. napobrassica, est une rave de couleur jaune et à goût prononcé. Son nom vient du suédois rotabaggar, qui le désigne, formé sur un mot d’origine germanique rot, racine (en allemand, Rübe). Le nom de la variété, napobrassica, signifie littéralement « chou-navet ». Il est formé par la combinaison du latin napus, navet, et Brassica, chou. Le colza, Brassica napus var. oleifera, est une rave dont on récolte les graines pour en extraire de l’huile. Son nom dérive du néerlandais koolzaad, graine de chou (kool signifie « chou », zaad signifie « graine »). Le nom de la variété signifie « qui porte de l’huile », du latin oleum, huile, et fero, porter. La famille des Brassicacées est nommée d’après le genre Brassica. On parlait naguère de « Crucifères », du latin crux, crucis, croix, et fero, porter, par 132

Les plantes et leurs noms

allusion à la forme caractéristique des fleurs, munies de quatre pétales en croix. Elle comporte de nombreuses plantes tels, l’alliaire, la bourse-à-pasteur, la moutarde, le radis, le raifort, la roquette, et le wasabi.

Ciboulette → ail, p. 144. Cicer → pois, p. 138. Citrouille → courge, ci-dessous. Coloquinte → courge, ci-dessous. Colza → chou, p. 132. Cougourde → courge, ci-dessous Courge Cucurbitacées

« Courge » est une altération du latin Cucurbita, qui désignait en latin une plante de cette famille à fruits renflés. Il ne pouvait cependant pas s’agir d’une des espèces classées actuellement dans ce genre, toutes d’origine américaine et inconnue des Anciens. Le genre Cucurbita comporte deux espèces principales : La citrouille et le potiron appartiennent à l’espèce Cucurbita maxima. L’épithète signale la grande taille qu’atteint le fruit, jusqu’à plus de cent kilos ! « Citrouille » est une altération de « citrole », tiré de l’italien du sud citrulo, lui-même dérivé du latin citrus, cédratier, à cause de la couleur jaune (en fait orangée...) de ce gros légume-fruit qui, pour les botanistes de l’époque, évoquait le cédrat… Parmi les nombreuses variétés de cette espèce figure le giraumon, dont le nom dérive du tupi (langue indienne d’Amérique du Sud) jirumun, désignant une courge. D’autres courges appartiennent à l’espèce Cucurbita pepo. La plus répandue est la courgette, qui comporte des variétés telle la courge de Nice, à fruits sphériques. Citons également le pâtisson dont le nom provient du provençal pastissou, dérivé de pastis, pâté, en raison de la forme du fruit, aplati et festonné. L’épithète pepo désigne en latin le melon. Le grec pepôn était attribué à une Cucurbitacée indéterminée. La famille des Cucurbitacées est nommée d’après le genre Cucurbita, courge. Elle comporte de nombreuses espèces.

L’éponge végétale est une sorte de courge au squelette ligneux.

Légumes

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La pastèque, Citrullus vulgaris, en fait partie. Antérieurement « pateque », son nom dérive de l’arabe battikh, désignant le fruit, également connu en français sous le nom de « melon d’eau ». Citrullus est un diminutif latin de citrus, cédratier. C’est également le nom générique de la coloquinte, Citrullus colocynthis. L’épithète désignait cette Cucurbitacée ornementale et médicinale (purgative), mais non comestible, en latin et en grec (kolokynthis ou kolokynthê). Le nom de la cougourde provient du provençal cogorda, dérivé de Cucurbita. Il est le plus souvent abrégé en « gourde ». Le nom botanique de la plante, Lagenaria siceraria, est formé sur le grec lagunos, bouteille : en effet, les fruits mûrs de ces plantes, une fois vidés, servent de récipients pour des liquides. L’épithète siceraria vient du latin sicera, boisson enivrante, que la gourde peut contenir. On nomme souvent les gourdes, à tort, « calebasse », de l’espagnol calabaza (dérivé, via l’arabe, du persan kharabuz qui s’appliquait à de gros melons), désignant le fruit d’un arbre d’Amérique tropicale (Crescentia cujete) qui, arrivé à maturité, sert également de récipient. Cet arbre à calebasse, ou « calebassier », est dédié à l’auteur italien Pietro Crescenzi (1230-1321). Les curieuses éponges végétales appartiennent au genre Luffa, dont le nom botanique est, à peu de chose près, le nom arabe de ces plantes grimpantes. On distingue deux espèces : la Luffa cylindrica a des fruits de section circulaire, tandis que ceux de la Luffa acutangula présentent sur toute leur longueur des côtes aiguës.

Concombre Cucurbitacées

« Concombre » est probablement issu du provençal cogombre, lui-même dérivé du latin cucumis, -eris, qui désignait en latin ce légume-fruit. Son nom botanique est Cucumis sativus. L’épithète signifie en latin « cultivé ». Le cornichon est un petit concombre dont la forme évoque une corne.

Cornichon → concombre, ci-dessus. Crambé → chou, p. 132. Cresson → p. 50. Cresson de terre → barbarée, p. 29. Cucurbita → courge, ci-dessus. Cucumis → concombre, ci-dessus. Cynara → artichaut, p. 130.

D Daucus → carotte, p. 131. Dioscorea → igname, p. 136. 134

Les plantes et leurs noms

E Échalote → ail, p. 144. Endive → chicorée, p. 44. Épinard Amaranthacées (Chénopodiacées)

« Épinard » est un emprunt, par l’intermédiaire du latin médiéval spinarchia, à l’arabe d’Andalousie isbinakh, provenant lui-même du persan ispanag, désignant la plante (Spinacia oleracea), originaire de Perse. Le nom botanique Spinacia a la même origine. Quant à l’épithète, oleracea, il signifie « du potager », d’après le latin olus, oleris, légume vert.

F Fayot → haricot, ci-dessous. Fève → vesce, p. 125.

G Giraumon → courge, p. 133. Gourde → courge, p. 133.

H Haricot Fabacées (Légumineuses)

« Haricot » provient de l’ancien français « harigoter », couper en morceaux, du francique hârion, abimer en déchirant. Ce verbe a donné l’expression « haricot de mouton  », sorte de ragoût, dans la composition duquel entraient des légumineuses, fèves, Vicia faba ou mongettes, Vigna unguiculata, remplacées par celle que nous nommons aujourd’hui « haricot », Phaseolus vulgaris, après son introduction d’Amérique centrale au XVIe siècle. Son utilisation dans ce plat lui aurait donné son nom. Notons cependant que son nom aztèque est ayacotl, de sonorité assez proche de haricot...

Le haricot d’Espagne est originaire d’Amérique du Sud.

Légumes

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Phaseolus, le nom gènérique des haricots, désignait en latin (également faseolus) et en grec (phasêolos ou phasêlos) une légumineuse à graines comestibles. Ce nom a donné le populaire « fayot ». Outre le haricot vulgaire, on rencontre parfois dans nos jardins le haricot d’Espagne, Phaseolus coccineus, dont l’épithète, qui signifie en latin « écarlate » (de coccum, kermès, cochenille tinctoriale), fait référence aux jolies fleurs rouges de ce légume ornemental.

I Igname Dioscoréacées

«  Igname  » provient du portugais inhame, dérivé d’une langue bantoue d’Afrique. On en recense plusieurs centaines d’espèces dont plusieurs sont récoltées dans la nature ou cultivées pour leurs tubercules comestibles pouvant atteindre de grandes dimensions. Ces plantes appartiennent au genre Dioscorea, dédié à Dioscoride, médecin grec de l’Antiquité et auteur du plus important traité sur les plantes rédigé jusqu’à la fin du Moyen Âge, De materia medica. La famille des Dioscoréacées est nommée d’après le genre Dioscorea. Elle comporte également, dans notre flore, le tamier, Tamus communis.

L Lactuca → laitue, ci-dessous. Laitue Astéracées (Composées)

Laitue dérive directement du latin Lactuca qui désignait ces plantes en latin. Le nom provient de lac, lactis, lait, car ces plantes renferment un latex blanc. La laitue que nous consommons (presque) quotidiennement est la laitue cultivée, Lactuca sativa (en latin, sativus signifie « cultivé »). Elle est issue de la laitue scarole, Lactuca serriola dont l’épithète provient du latin populaire escariola, issu d’escarius, propre à manger, d’esca, nourriture. On rencontre également à l’état sauvage la laitue vireuse, Lactuca virosa, dont le latex blanc, qui s’écoule de la tige à la moindre blessure, a une odeur peu agréable. Il possède des propriétés hypnotiques et l’on s’en est servi, jadis, dans les cures de désintoxication de l’opium. La laitue vivace, Lactuca perennis (en latin, perennis signifie pérenne, vivace) est certainement la meilleure des espèces sauvages grâce à ses feuilles croquantes et totalement dépourvues d’amertume. La Lactuca saligna a des feuilles allongées qui ressemblent à celles du saule, en latin Salix. Les laitues des Alpes appartiennent au genre Cicerbita : ce nom désignait en latin un laiteron ou une chicorée. Ces cousines de la laitue poussent dans les montagnes, entre autres dans les Alpes. L’espèce la plus répandue est la Cicerbita alpina. « Laitue des murailles » est le nom populaire du Mycelis muralis : cette espèce proche des véritables laitues, quoique très amère, pousse parfois au pied des 136

Les plantes et leurs noms

murs, mais fréquemment aussi au bord des chemins et dans les bois. Son nom botanique, Mycelis a été formé arbitrairement et est dépourvu de sens...

Lentille Fabacées (Légumineuses)

« Lentille » dérive du latin populaire lenticula, diminutif de lens, désignant en latin l’espèce la plus commune, Lens culinaris et sa graine.

Lepidium → cresson, p. 50. Lycopersicon → tomate, p. 141.

M Mâche Valérianacées

« Mâche » est un raccourci de « pomâche », provenant du latin tardif pomasca , dérivé de pomum, fruit – peut-être en raison de la saveur légèrement sucrée de la mâche, également nommée « doucette » pour cette raison. Le suffixe -asca dénote l’analogie. Le nom botanique des mâches est Valerianella, diminutif de Valeriana, valériane. Elles appartiennent à la famille des Valérianacées. L’espèce la plus couramment cultivée, également répandue dans la nature, est la Valerianella olitoria, du latin olus, légume vert.

Montia → pourpier, p. 138.

N Navet → chou, p. 132.

O Oignon → ail, p. 144. Oseille → rumex, p. 108.

P Panais Apiacées (Ombellifères)

« Panais » était antérieurement « pasnaie » et dérive de Pastinaca. Le « s » final est dû à l’emploi fréquent du

La mâche ou doucette est une délicieuse salade.

Légumes

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pluriel pour les noms de légumes. Le nom pastinaca désignait en latin, de façon indifférenciée, la carotte, Daucus carota, et le panais, Pastinaca sativa, l’épithète sativus signifie « cultivé ».

Pastèque → courge, p. 133. Pastinaca → panais, p. 137. Pâtisson → courge, p. 133. Phaseolus → haricot, p. 135. Pisum → pois, ci-dessous. Poireau → ail, p. 144. Pois Fabacées (Légumineuses)

«  Pois  » dérive du latin Pisum, nom générique de ces légumineuses, qui désignait ces dernières en latin et en grec (pison, pisos). Le pois de nos jardins est le pois cultivé, Pisum sativum.

La graine de pois chiche évoque une tête de bélier.

« Pois chiche » est le nom courant du Cicer arietinum. «  Chiche  » provient de l’ancien français « cice », dérivé du latin cicer, qui désignait cette graine. L’épithète arietinum signale le fait que les graines immatures rappellent étonnamment la forme d’une tête de bélier, en latin aries.

Portulaca → pourpier, ci-dessous. Pourpier Portulacacées

Le nom de « pourpier », antérieurement « porpier », dérive du latin populaire pullipes (littéralement « pied de poulet ») qui désignait la plante, sans doute sous l’influence du latin classique Portulaca, de même sens. Le nom botanique de la plante est Portulaca oleracea, l’épithète signifiant « qui vient dans les potagers ». En effet, le pourpier est une « mauvaise herbe » fréquente des jardins et l’on en cultive comme légume une variété à larges feuilles. « Pourpier d’hiver » est le nom commercial de la montie perfoliée, Montia perfoliata, une proche parente du pourpier, que l’on cultive dans les potagers « branchés ». Elle vient de l’ouest de l’Amérique du Nord où on la connaît sous le nom de miner ‘s lettuce, laitue des mineurs. En effet, cette excellente plante comestible fut largement consommée en salade par les mineurs lors de la ruée vers l’or en Californie dans les années 1848-1849. La famille des Portulacacées est nommée d’après le genre Portulaca, pourpier. 138

Les plantes et leurs noms

R Radis Brassicacées (Crucifères)

«  Radis  » provient de l’italien radice, racine, issu du latin radix, de même sens. Effectivement, on en consomme habituellement la racine – bien que feuilles, fleurs et jeunes fruits soient excellents aussi. Le nom botanique des radis, Raphanus, désignait des Crucifères indéterminées en latin et en grec (raphanos). Ce nom s’est également transformé en «  ravenelle » (de l’ancien français « ravene », radis) qui sert à désigner le Raphanus raphanistrum. Notre radis rose est le radis cultivé, Raphanus sativus (l’épithète latine signifie «  cultivé  »). Le radis noir en est une variété, var. niger. On en faisait jadis une espèce séparée, Raphanus niger (l’épithète latine signifie « noir »).

Le radis est apprécié pour sa racine, qui lui donne son nom.

Raphanus → radis, ci-dessus. Rave → chou, p. 132. Rutabaga → chou, p. 132.

S Salsifis Astéracées (Composées)

«  Salsifis  » provient de l’italien erba salsifica, d’origine obscure, peut-être dérivé de ficus, figue, du fait du latex qui coule de la plante lorsqu’on la coupe. Le nom générique des salsifis est Tragopogon. Ce terme désignait ces plantes en latin et en grec (tragopôgôn). Il provient du grec tragos, bouc, et pôgôn, barbe, décrivant l’aspect du capitule en fruits, semblable à un pissenlit géant. Pour cette même raison, le nom populaire de ces plantes est « barbe de bouc ». Il arrive qu’on

Les fruits à aigrette du salsifis évoquent une barbe de bouc.

Légumes

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appelle également ainsi l’aronque dioïque, Aruncus dioicus (Reine des bois, p. 104), du fait de ses grandes inflorescences plumeuses. L’espèce cultivée dans les potagers est le salsifis à feuilles de poireau, Tragopogon porrifolius. L’espèce sauvage la plus courante est le salsifis des prés, Tragopogon pratense (du latin pratum, pré), commun dans les prairies maigres.

Scorsonère Astéracées (Composées)

«  Scorsonère  » est la francisation de scorzonera, nom dérivé de l’espagnol escorzonera, en catalan escurçonera, qui désignait la scorsonère d’Espagne (Scorzonera hispanica), ainsi qu’un serpent venimeux (catalan escurço, du bas latin curtio, -onis, vipère) contre la morsure duquel on préconisait la plante, à tort ou à raison. La scorsonère d’Espagne est assez souvent cultivée comme légume. On la vend souvent sur les marchés sous le nom trompeur de « salsifis21 ». Parmi les espèces que l’on rencontre à l’état sauvage dans nos régions, citons la scorsonère humble, Scorzonera humilis, et la scorsonère laciniée, Scorzonera laciniata (du latin lacinia, morceau), aux feuilles découpées en segments linéaires. Cette dernière espèce était jadis nommée Podospermum laciniatum, le nom de genre provenant du grec pous, podos, pied, et sperma, graine, car le fruit est porté par un long pédicule.

Spinacia → épinard, p. 135.

T Tétragone Aizoacées

« Tétragone » est la francisation de Tetragonia, nom formé sur le grec tetra, quatre et gonu, genou : le fruit de la tétragone possède quatre pointes. Le nom botanique de la tétragone cultivée est Tetragonia tetragonioides, « tétragone ressemblant à la tétragone », du grec eidô, être semblable à.

Tétragonolobe Fabacées (Légumineuses)

« Tétragonolobe » est la francisation de Tetragonolobus, nom formé sur le grec tetragônos, quadangulaire, et lobos, gousse : le curieux fruit de ces plantes possède quatre ailes bien développées.

Le curieux fruit à quatre angles du tétragonolobe.

On cultive parfois le tétragonolobe pourpre, Tetragonolobus purpureus, également nommé « pois ailé », pour sa gousse comestible à la façon des haricots verts.

21 Il est facile de faire la différence : le véritable salsifis a une racine brun clair, tandis que celle de la scorsonère est noire à l’extérieur.

140

Les plantes et leurs noms

Tomate Solanacées

« Tomate » provient de l’espagnol tomata, dérivé de l’aztèque tomatl, désignant la plante, originaire d’Amérique centrale, et son fruit. Son nom botanique, Lycopersicon esculentum, a été formé sur le grec lykos, loup, et persikon, pêche, et signifie donc « pêche de loup ». L’épithète esculentus, que l’on peut manger, en précise la comestibilité. Pendant longtemps, la tomate, cousine de la belladone et autres daturas, fut tenue pour toxique.

Tragopogon → salsifis, p. 139.

V Valerianella → mâche, p. 137.

Légumes

141

Condiments

Condiments

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A Ail Alliacées (anciennement Amaryllidacées)

« Ail » est la francisation du latin allium qui désignait chez les Romains certaines de ces plantes à l’odeur et au goût prononcés. Il provient peut-être du celtique all, brûlant. Allium est le nom générique des ails, de l’oignon, de l’échalote, du poireau, etc. Diverses épithètes caractérisent les nombreuses espèces d’ails sauvages ou cultivé. On notera que le pluriel d’ail est « ails » s’il s’agit d’une espèce sauvage, tandis que celui de l’ail commun est, comme chacun le sait, « aulx ». Parmi les nombreuses espèces sauvages, citons les suivantes : – l’ail triquètre, Allium triquetrum. Il possède une tige à trois angles bien marqués, ce que signifie le latin triquetrus ; – l’ail des ours, Allium ursinum, apprécié des plantigrades – du latin ursus, ours ; – l’ail victorial, Allium victoriale, dont les bulbes étaient jadis portés par les mineurs allemands comme protection contre les esprits malfaisants. Son nom provient du latin victorialis, victorieux. On le nomme également « ail des cerfs » ; – l’ail des vignes, Allium vineale – du latin vinealis, des vignes. Plusieurs espèces du genre Allium sont cultivées sous divers noms. L’ail cultivé est l’Allium sativum, du latin sativus, cultivé. La ciboulette est l’Allium schoenoprasum, du grec schoinos, jonc, et prason, poireau, par allusion aux feuilles fines et cylindriques de la ciboulette, qui évoquent celles des joncs. « Ciboulette » est un diminutif de «  ciboule  », du picard cibole, emprunté au provençal cebula, dérivé du bas latin caepulla, diminutif de caepa, oignon. « Cive » et « civette » ont la même origine. La ciboule est l’Allium fistulosum, du latin fistulosus, creux, en allusion à ses feuilles creuses. Le nom du rocambole provient de l’allemand Rocken, quenouille (à moins qu’il ne s’agisse d’une forme ancienne de Roggen, seigle) et Bolle, oignon. Les botanistes le nomment Allium scorodoprasum. L’épithète désignait en grec (skorodoprason) un ail et provient du grec skorodon, ail, combiné à prason, poireau. On a donné à l’échalote le nom de la ville d’Ascalon, en Palestine d’où l’on pensait la plante originaire. Son nom botanique, Allium ascalonicum, évoque également cette ville. L’ail triquètre possède des tiges à trois angles marqués.

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Les plantes et leurs noms

«  Oignon  » dérive du latin unionem, accusatif de unio, unionis qui désigne à

la fois l’unité et une sorte d’oignon – de unus, un, peut-être parce que le bulbe de l’oignon, contrairement à celui de l’ail, est unique. Son nom botanique, Allium cepa, lui vient de son appellation en latin, caepa. « Poireau », antérieurement « porreau », provient, sous l’influence de « poire », du latin porrum, qui désignait ce légume. Son nom botanique, Allium porrum, reprend cette dénomination antique. La famille des Alliacées est nommée d’après le genre Allium. Avant la création de cette famille, les Allium étaient rangés, selon les classifications, dans les Amaryllidacées ou dans les Liliacées.

Aneth Apiacées (Ombellifères)

Anethum désignait en latin et en grec (anethon) une plante odoriférante, peut-être celle-ci. Son nom botanique est Anethum graveolens. L’épithète signifie « à odeur forte », du latin gravis, lourd, et olor, odeur.

Angélique Apiacées (Ombellifères)

«  Angélique  » est la francisation d’Angelica. Le nom dénote les propriétés médicinales jadis extrêmement appréciées de l’angélique officinale, Angelica archangelica, et provient du latin angelus, ange. L’épithète archangelica fait en référence à l’archange Saint Michel qui, d’après la légende, aurait révélé les vertus de cette plante. L’espèce la plus commune dans nos régions est l’angélique sylvestre, Angelica sylvestris, du latin silva, forêt.

Anis → pimprenelle, p. 99. Anthriscus → cerfeuil, p. 147. Armoracia → raifort, p. 154.

La grande angélique est carrément archangélique !

B Basilic Lamiacées (Labiées)

« Basilic » vient du latin basilicus, en grec basilikos, royal. La plante s’est vue valorisée par son arôme agréable et puissant. Le nom botanique du basilic est Ocimum basilicum. Le nom de genre dérive du grec ôkimon qui désignait une plante aromatique. Condiments

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C Cacao Sterculiacées

« Cacao » provient du nahuatl, langue des Aztèques du Mexique, cacahuatl qui désignait la boisson préparée avec les graines de cet arbuste. Le cacaoyer appartient au genre Theobroma dont le nom provient du grec theos, dieu, et brôma, nourriture, montrant la haute estime en laquelle on tenait le cacao (et le chocolat) lorsque Linné nomma l’arbuste, Theobroma cacao.

Câpre Capparacées

Le nom de ces plantes condimentaires, dont l’étonnante floraison orne les rochers méditerranéens, dérive du latin capparis (en grec kapparis) qui les désignait dans l’Antiquité. L’espèce la plus répandue est le câprier épineux, Capparis spinosa, dont les tiges sont munies d’aiguillons recourbés.

Le cacao est la nourriture des dieux !

La famille des Capparacées, ou Capparidacées, est nommée d’après le genre Capparis.

Capsicum → piment, p. 153. Cardamome Zingibéracées

« Cardamome » est la francisation du latin cardamomum qui désignait, ainsi que le grec kardamômon, une plante aromatique d’origine orientale mal déterminée... Ce nom est sans doute à rapprocher du grec kardamon, qui s’appliquait à un cresson. La cardamome est appelée par les botanistes Elettaria cardamomum. Le nom de genre dérive du nom de la plante dans une langue dravidienne du sud de l’Inde.

Carum → carvi, ci-dessous. Carvi Apiacées (Ombellifères)

Le latin médiéval carvi servait à nommer cette petite plante des montagnes (Carum carvi). Il dérive, par l’intermédiaire de l’arabe karwya, du grec karon, qui désignait une Ombellifère aromatique. Le nom générique, Carum, désignait en latin (également careum) et en grec (karon) une Ombellifère aromatique indéterminée. 146

Les plantes et leurs noms

Bien que l’on appelle communément le carvi « cumin des prés », il faut se garder de le confondre avec son cousin le véritable cumin, Cuminum cyminum, une plante originaire d’Asie occidentale, cultivée en climat méditerranéen. Le nom de genre désignait cette plante en latin et l’épithète est la latinisation du grec kyminon, qui avait le même sens. Ce nom est d’origine sémitique.

Cerfeuil Apiacées (Ombellifères)

« Cerfeuil » dérive de cerefolium qui désignait l’espèce cultivée, Anthriscus cerefolium, en latin (également caerefolium). Le grec chairephyllon, quant à lui, se rapportait à un cerfeuil sauvage. Le nom de genre Anthriscus s’appliquait en latin à un cerfeuil sauvage, en grec anthriskon. À part le cerfeuil, il comprend plusieurs espèces sauvages, connues en français sous le nom d’« anthrisque ». Citons en particulier l’anthrisque sylvestre ou « cerfeuil sauvage », Anthriscus sylvestris, et l’anthrisque commun, Anthriscus caucalis, dont l’épithète latine désignait chez les Romains et les Grecs (kaukalis) une Ombellifère indéterminée. Certains cerfeuils sauvages appartiennent au genre Chaerophyllum, que l’on traduit en français par « chérophylle ». Ce terme désignait en latin l’une de ces plantes. L’équivalent grec, chairophyllon, dérive soit de chairô, se réjouir, soit de cheir, main, et de phyllon, feuille – l’étymologie n’est pas claire… Parmi les espèces du genre, citons les suivantes : le chérophylle hirsute, Chaerophyllum hirsutum, aux pétales bordés de cils ; le chérophylle enivrant, Chaerophyllum temulum (du latin temetum, boisson capiteuse)  ; le chérophylle doré, Chaerophyllum aureum  ; et le chérophylle de Villars, Charophyllum villarsii, dédié à Dominique Villars, botaniste dauphinois (1745-1814). Le cerfeuil tubéreux ou cerfeuil bulbeux, Chaerophyllum bulbosum, porte une racine renflée, qui n’est pas un véritable bulbe. On le cultive parfois comme légume pour sa racine de saveur délicate. Le cerfeuil musqué n’est pas un véritable cerfeuil, mais la myrrhe odorante, Myrrhis odorata, appartenant néanmoins à la même grande famille des Ombellifères. Le nom du genre désignait en latin et en grec une plante aromatique. Dans ces deux langues, myrrha est le nom de l’arbuste, Commiphora myrrha, qui produit la résine odoriférante connue sous le nom de «  myrrhe  ». L’épithète latine de la plante signale que la myrrhe odorante dégage un parfum au froissement, mais celui-ci est nettement plus anisé que musqué...

Le cerfeuil musqué n’est pas un cerfeuil, mais une plante voisine, la myrrhe odorante.

Condiments

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Chérophylle → cerfeuil, p. 147. Ciboule → ail, p. 144. Ciboulette → ail, p. 144. Cive, civette → ail, p. 144. Clou de girofle → girofle, p. 149. Coriandre Apiacées (Ombellifères)

«  Coriandre  » est la francisation de coriandrum, qui désignait cette plante en latin et en grec (koriannon ou koriandron). Ce nom dérive du grec koris, punaise, à cause de l’odeur particulière de la plante fraîche qui rappelle celle de l’insecte mal-aimé. On cultive le Coriandrum sativum comme l’indique son épithète (en latin, sativus signifie « cultivé »).

Coriaria → sumac, p. 157. Corroyère → sumac, p. 157. Cresson alénois → cresson, p. 50. Cumin → carvi, p. 146. Cumin noir → nigelle, p. 89. Curcuma Zingibéracées

« Curcuma » dérive de l’arabe kurkum, safran – le rhizome du Curcuma longa (parfois nommé «  safran des Indes  ») teint en jaune comme les stigmates du safran. Les confusions ne sont d’ailleurs pas rares – volontaires parfois comme lorsque, dans certains pays tropicaux, l’on vend aux touristes à des prix apparemment très avantageux de la poudre de « safran » qui n’est autre que du curcuma, beaucoup moins aromatique et surtout infiniment moins précieux… On appelle souvent le curcuma « safran des Indes », ce qui crée des confusions…

D Diplotaxe → roquette, p. 155. 148

Les plantes et leurs noms

L’épithète longa évoque la forme allongée du curcuma : l’épice est la tige souterraine ou rhizome de la plante.

E Elettaria → cardamome, p. 146. Eruca → roquette, p. 155. Estragon → armoise, p. 25. Eugenia → girofle, p. 149.

F Fenouil → p. 60.

G Gingembre Zingibéracées

« Gingembre », antérieurement « gingibre », dérive de Zingiber, qui désignait ce condiment exotique (Zingiber officinale) en latin (également zingiberi) et en grec (ziggiber, ziggiberi ou ziggiberis). Ce terme est d’origine tamoule, une langue dravidienne du sud de l’Inde. Il est devenu le nom de genre des gingembres. Les Zingibéracées sont nommées d’après le genre Zingiber, gingembre. La famille comprend également les galangas, les cardamomes et plusieurs plantes ornementales, tels les Hedychium.

Girofle Myrtacées

«  Girofle  » est une altération latine tardive de caryophyllum, transcription du grec karyophyllon, désignant le clou de girofle (Syzygium aromaticum). Le terme de « clou » est dû à la forme caractéristique du bouton floral séché. Le nom botanique Syzygium provient du grec syn, avec, et zygon, joug, car les pétales sont soudés ensemble. Le sens de l’épithète est évident… Le clou de girofle était jadis nommé Eugenia caryophyllata, en hommage à Eugène de Savoie-Carignan (1663-1736) humaniste et botaniste.

Le clou de girofle est le bouton floral séché du giroflier.

Condiments

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H Houblon Cannabacées

« Houblon » provient du moyen néerlandais hoppe, désignant les cônes de houblon et la bière qu’ils aromatisent, avec attraction du francique humilo, qui désignait la plante, Humulus lupulus. Humulus était le nom du houblon au Moyen Âge, peut-être dérivé du latin humus, sol, terre. L’épithète lupulus, littéralement « petit loup », diminutif du latin lupus, loup, fait allusion au fait que le houblon grimpe sur la végétation avoisinante et a parfois tendance à l’étouffer...

Humulus → houblon, ci-dessus.

L Laurier Lauracées

« Laurier » est la francisation du latin Laurus qui désignait chez les Romains le laurier noble ou laurier sauce, Laurus nobilis. L’épithète dénote la haute estime en laquelle on tenait cet arbre dont les feuilles servaient à couronner les vainqueurs. Les Lauracées sont nommées d’après le genre Laurus, laurier. Mais attention aux confusions, qui peuvent être graves ! « Laurier-rose » est le nom populaire du Nerium oleander : les feuilles coriaces et effilées de ce végétal couramment cultivé pour l’ornement ressemblent un peu à celles du laurier (Laurus nobilis). Mais la plante est extrêmement toxique et la confusion doit être évitée à tout prix ! Nerium est une latinisation du grec nêrion qui désignait en grec le laurierrose. L’épithète oleander provient de l’italien oleandro, basé sur le latin olea, olivier, du fait de la ressemblance des feuilles du laurier-rose ou « oléandre » avec celles de l’olivier.

Le laurier-rose n’a rien à voir avec le laurier… et il est mortel !

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Les plantes et leurs noms

Le laurier-rose appartient à la famille des Apocynacées, basée sur le genre Apocynum. Ce nom désignait en grec une plante qui tue les chiens, peutêtre la scammonée de Montpellier, Cynanchum acutum. Il provient du grec apo, au loin, et kyôn, kynos, chien.

Le Prunus laurocerasus, un cerisier aux larges feuilles coriaces et odorantes au froissement, riches en acide cyanhydrique, est couramment nommé « lauriercerise » ou « laurier-palme ». Les feuilles sont toxiques, mais pas les fruits, insipides. « Laurier de Saint Antoine » est un nom populaire de l’épilobe en épi, Epilobium angustifolium (p. 57).

Lepidium → cresson, p. 50. Levisticum → livèche, ci-dessous. Ligusticum → livèche, ci-dessous. Limonium → lavande, p. 77. Livèche Apiacées (Ombellifères)

Le nom de « livèche » est issu du latin Levisticum, terme utilisé pour désigner cette plante chez les Romains qui l’appelaient également ligusticum. Les Grecs la nommaient ligustikon, de l’adjectif ligustikos, ligure, originaire de Ligurie. Levisticum est le nom botanique de la livèche, Levisticum officinale. On le francise parfois en « lévistique ». Ligusticum est celui des ligustiques – ces deux genres appartiennent à la famille des Apiacées (Ombellifères). L’épithète officinale fait référence à l’usage médicinal de la plante (racine diurétique, semences digestives et carminatives) qui faisait vendre la livèche dans les officines des pharmaciens.

M Marjolaine → origan, p. 153. Mélisse Lamiacées (Labiées)

«  Mélisse  » provient du latin melissa qui désignait cette plante en latin (également melisphyllum, melissophyllon ou melittaena) et en grec (melissaina, melittaina, melitaios ou melissophullon). Tous ces noms sont formés sur le grec melissa, abeille, car la mélisse possède une odeur citronnée très agréable, qui plaît aux insectes producteurs de miel. On frottait jadis de ses feuilles parfumées les ruches destinées à attirer les essaims. Notre espèce est la mélisse officinale, Melissa officinalis, appréciée pour ses vertus digestives et calmantes, et jadis vendue dans les

La mélisse attire les abeilles, d’où elle tire son nom.

Condiments

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officines des pharmaciens. On la nomme parfois «  citronnelle  » du fait de son odeur citronnée. Mais la véritable citronnelle est une graminée tropicale, Cymbopogon citratus.

Menthe Lamiacées (Labiées)

« Menthe » est la francisation du latin Mentha qui désignait ces plantes chez les Romains (également menta) et les Grecs (mintha ou minthê). Ce nom provient de celui d’une nymphe que Proserpine métamorphosa en plante. Il existe dans nos régions de nombreuses espèces de menthe. Le nom de la menthe pouliot, Mentha pulegium, dérive du latin pulex, puce. En effet, la plante, très odorante, renferme une essence aromatique puissante qui fait fuir les puces. L’huile essentielle distillée de la menthe pouliot est employée pour débarrasser les chiens de leurs puces. La menthe aquatique, Mentha aquatica, pousse effectivement les pieds dans l’eau. La menthe des champs, Mentha arvensis, à l’odeur pénétrante, affectionne les prairies humides. La menthe sylvestre, Mentha sylvestris, ne pousse pas dans les bois, mais au bord des ruisseaux. La menthe à feuilles rondes, Mentha rotundifolia, porte effectivement des feuilles au contour arrondi. Parmi les menthes cultivées, citons la menthe verte ou menthe en épi, Mentha spicata, aux inflorescences en épis dressés, et la menthe poivrée, Mentha piperita, au goût particulièrement rafraîchissant grâce à sa teneur en menthol, qui possède en même temps une saveur un peu piquante.

Moutarde Brassicacées (Crucifères)

Le nom « moutarde » est formé sur le latin mustum, jus de raisin, et ardens, brûlant, car le condiment piquant préparé avec les graines de la plante l’était jadis avec du jus de raisin et non du vinaigre. On appelle parfois la moutarde, « sénevé », nom dérivé du latin sinapis, qui désignait ces plantes chez les Romains (également sinapi, sinape ou senapis) et les Grecs. La moutarde noire, Brassica nigra, possède des graines de couleur sombre. La moutarde blanche, Sinapis alba, a des graines claires. Toutes sont riches en isothiocyanates de saveur piquante qui leur confèrent des vertus apéritives, digestives et antiseptiques, ainsi que rubéfiantes (provoquant des rougeurs lorsqu’on applique par exemple un cataplasme de farine de graines de moutarde), voire caustiques (si on le laisse en place trop longtemps).

Myrrhis → cerfeuil, p. 147.

O Ocimum → basilic, p. 145. Oignon → ail, p. 144. 152

Les plantes et leurs noms

Origan Lamiacées (Labiées)

«  Origan  » est la francisation d’Origanum qui désignait en latin (également origanon) et en grec (origanos ou origanon) diverses Labiées aromatiques dont certainement divers origans. Le nom provient du grec oros, montagne, et ganos, éclat : il signifie « parure des montagnes  » et peut s’appliquer avec justesse à ces plantes dont la floraison est souvent remarquable. L’espèce répandue dans toutes nos régions est l’origan vulgaire, Origanum vulgare, dont l’épithète souligne la fréquence. La marjolaine est également un origan, Origanum majorana. «  Marjolaine  » vient de « majorana », déformation du latin amaracus (ou amaracum) qui désignait un origan chez les Romains, sans doute avec l’attraction de major, plus grand. Citons aussi l’origan de Syrie, Origanum syriacum, qui, séché et réduit en poudre, entre dans la composition du za’atar proche-oriental.

L’origan est la parure des montagnes.

P Pebre d’aï → sarriette, p. 156. Persil Apiacées (Ombellifères)

« Persil », antérieurement « peresil », dérive de Petroselinum, qui désignait en latin et en grec (petroselinon) une Ombellifère voisine. Le nom provient du grec petros, pierre, et selinon, nom d’une Ombellifère aromatique. Le persil cultivé est le Petroselinum crispum, du latin crispus, crépu, qui décrit l’aspect des feuilles du persil « frisé ».

Petroselinum → persil, ci-dessus. Piment Solanacées

« Piment » provient du latin pigmentum, matière colorante, terme employé à propos de plantes condimentaires possédant des propriétés tinctoriales. Le sens actuel proviendrait de l’espagnol pimiento, de même origine, désignant ce végétal aux fruits brûlants. Son nom botanique est Capsicum dérivé du latin capsa, boîte à livre, du fait de la forme des fruits, creux à l’intérieur. Condiments

153

On cultive deux espèces principales : le Capsicum annuum, annuel et herbacé, et le Capsicum frutescens, pérenne et potentiellement ligneux, du latin frutex, fruticis, arbrisseau.

Les piments sont des boîtes colorées.

Pimenta est le nom générique du quatre-épices, Pimenta officinalis, et d’espèces voisines appartenant à la famille des Myrtacées, donc bien différentes du piment qui appartient à celle des Solanacées. Le terme provient de l’espagnol pimento, désignant la plante, à ne pas confondre avec pimiento, piment.

Pimpinella → pimprenelle, p. 99. Piper → poivre, ci-dessous. Poivre Pipéracées

« Poivre », antérieurement « peivere », dérive du latin Piper, nom générique de ces lianes tropicales, qui désignait en latin le fruit du poivrier, Piper nigrum, utilisé comme épice, en grec peperi – peut-être du sanskri pipali, de même sens. Le poivrier qui donne le poivre courant du commerce, noir si le fruit a été séché avec son enveloppe, blanc s’il a été décortiqué, est le Piper nigrum. On utilise également comme épice le poivre long, Piper longum, dont les petits fruits sont soudés en une longue infrutescence, et le cubèbe, Piper cubeba. La famille des Pipéracées est nommée d’après le genre Piper.

R Raifort Brassicacées (Crucifères)

«  Raifort  » vient de l’ancien français « raïz fors », racine forte, en raison de la puissance de la saveur de sa racine, condiment toujours fort apprécié dans les pays anglo-saxons et germaniques ainsi que dans toute l’Europe de l’Est – voire au Japon, puisque plus de 99 % du « wasabi » commercialisé est en fait de la pâte de racine de raifort artificiellement colorée ! Le nom botanique de la plante et d’espèces voisines dans la famille des Crucifères, Armoracia, désignait l’une de ces plantes en latin. Il signifie « originaire d’Armorique » (Aremorica pour les Romains), c’est-à-dire de Bretagne. En fait, le raifort est plutôt natif des Le raifort porte bien son nom de « racine forte ».

154

Les plantes et leurs noms

bords de la Mer noire que de la Manche… L’espèce cultivée est l’Armoracia rusticana, l’épithète rappelant la facilité avec laquelle on fait pousser le raifort, plante rustique par excellente.

Rocambole → ail, p. 144. Romarin Lamiacées (Labiées)

« Romarin » est la francisation de Rosmarinus, qui désignait en latin cette plante aromatique, Rosmarinus officinalis. Le nom vient du latin ros (ou rhus), sumac, et marinus, marin, et signifie donc « sumac marin ». Le romarin pousse effectivement non loin de la mer, mais sa ressemblance avec le sumac, Rhus coriaria, est lointaine…

Roquette Brassicacées (Crucifères)

« Roquette » dérive de l’italien rochetta, variante de ruchetta, diminutif d’Eruca qui désignait en latin cette plante condimentaire. Le terme signifie également « chenille ». « Eruca » provient probablement du latin urere, brûler, du fait de la saveur fortement piquante de la plante. L’espèce couramment consommée dans le « mesclun » et autres salades est la roquette cultivée, Eruca sativa. On nomme souvent «  roquette sauvage  » quelques espèces du genre Diplotaxis. Leur nom, «  diplotaxe  » en français, provient du grec diploos, double, et taxis, ordre, rang, car les graines sont disposées sur deux rangs dans la silique22. Il s’agit principalement du diplotaxe à feuilles ténues, Diplotaxis tenuifolia, du diplotaxe des murs, Diplotaxis muralis et du diplotaxe fausse-roquette, Diplotaxis erucoides, dont l’épithète est formé sur Eruca, roquette, et eidô, sembler, paraître.

« Roquette » a la même étymologie qu’ortie : brûler !

Rhus → sumac, p. 157. Rue Rutacées

« Rue » est la francisation de Ruta nom générique de ce genre, désignant ces plantes en latin et en grec (rutê). Il provient peut-être du grec rutos, qui coule, en allusion à ses vertus emménagogues. 22 Le fruit sec, mince et allongé des Crucifères.

Condiments

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On cultive la «  rue fétide  », Ruta graveolens, qu’il serait plus juste de nommer «  rue à odeur forte  », du latin gravis, lourd, et olor, odeur. Une autre espèce est commune dans la région méditerranéenne, la rue à feuilles étroites, Ruta angustifolia, jadis connue sous le nom de « rue de Chalep », Ruta chalepensis. Les Rutacées sont nommées d’après le genre Ruta, rue. La famille comprend en particulier les agrumes, du genre Citrus.

S Safran Iridacées

«  Safran  » provient du latin médiéval safranum, dérivé de l’arabe zafaran, lui-même issu d’asfar, jaune : le safran, célèbre aromate, est également un puissant colorant jaune. La plante appartient au genre Crocus, terme qui désignait en latin (également crocum) et en grec (krokos) le safran. Ce mot est probablement d’origine sémitique.

Le safran est un cousin de nos crocus d’ornement.

Le nom botanique du safran, Crocus sativus, indique qu’on le cultive (l’épithète sativus signifie en latin « cultivé »), par opposition aux autres espèces sauvages, tel le crocus printanier, Crocus vernus, qui forme au printemps en montagne des champs fleuris là où la neige vient de fondre. L’épithète de son nom provient du latin ver, veris, printemps.

Salvia → sauge, p. 157. Sarriette Lamiacées (Labiées)

« Sarriette » dérive du latin Satureja qui désignait ces plantes en latin (satureia). Ce nom est d’étymologie incertaine, peut-être du latin satyrus (grec satyros), satyre, du fait des propriétés aphrodisiaques attribuées à la plante.

La sarriette est l’herbe aux satyres !

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Les plantes et leurs noms

Les Provençaux nomment la sarriette pebre d’aï, poivre d’âne, à cause de son goût piquant. Pour les Allemands, c’est la Bohnenkraut, herbe aux haricots, car son essence aromatique aide à la digestion souvent laborieuse des Légumineuses.

On rencontre à l’état sauvage dans le Midi la sarriette des montagnes, Satureja montana, tandis que l’on cultive la sarriette des jardins, Satureja hortensis (jardin se dit hortus en latin), originaire du Moyen-Orient.

Satureja → sarriette, ci-dessus. Sauge Lamiacées (Labiées)

« Sauge », antérieurement « salje », dérive du latin Salvia qui désignait ces plantes en latin. Il provient de salvo, guérir, en raison des propriétés médicinales de la plante. Comme le disait un vers de l’école de Salerne, au Moyen Âge, que des générations de thérapeutes se sont répété : « Homme pourquoi meurs-tu, lorsqu’en ton jardin pousse la sauge ? ». Il s’agit de la sauge officinale, Salvia officinalis, un arbrisseau aux feuilles aromatiques, qui n’est que l’une des quelque 900 espèces de sauges décrites à travers le monde… On cultive également la sauge sclarée, Salvia sclarea, dont les inflorescences aromatiques donnent par distillation une huile essentielle utilisée comme base en parfumerie. L’épithète sclarea désignait la sauge en italien. Quant à la sauge des prés, Salvia pratensis, elle pousse en abondance dans les prés secs – pré se dit pratum en latin, d’où l’épithète pratensis, des prés.

Sénevé → moutarde, p. 152. Sinapis → moutarde, p. 152. Sumac Anacardiacées

«  Sumac  » vient de l’arabe summaq, désignant l’espèce méditerranéenne, le sumac des corroyeurs, Rhus coriaria. Rhus, en latin, et rhous en grec désignait cet arbrisseau dont les fruits étaient jadis utilisés pour tanner les peaux. L’épithète, du latin coriarius, relatif au cuir (de corium, cuir), évoque cet usage. Aujourd’hui, ils servent principalement, au Proche-Orient, d’épice acidulée. La corroyère servait à préparer Coriaria est également le nom botales cuirs, mais elle est très toxique. nique de la corroyère, Coriaria myrtifolia et d’espèces voisines (Coriariacées). Le feuillage de cet arbrisseau, riche en tanin, était jadis utilisé pour tanner les cuirs. Les fruits sont très toxiques.

L’épithète rappelle la ressemble des feuilles, ovales et aiguës, avec celles du myrte, Myrtus communis.

T Theobroma → cacao, p. 146. Thym → p. 120. Condiments

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V Vanille Orchidacées

« Vanille » est la francisation du nom botanique de cette orchidée tropicale, Vanilla, tiré de l’espagnol vainilla, petite gaine, diminutif de vaina, issu du latin  vagina, gaine (qui a donné « vagin »). Ce nom est dû à la forme du fruit, que l’on nomme à tort « gousse », ce nom désignant en botanique les fruits particuliers des Légumineuses. Contrairement à ce que l’on pense, les fruits de vanille ne sont pas des gousses, mais des capsules…

Z Zingiber → gingembre, p. 149.

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Les plantes et leurs noms

La vanille que l’on cultive est la Vanilla planifolia, dont les feuilles sont effectivement aplaties... comme c’est généralement le cas chez les végétaux !

Fruits .

Fruits

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A Abricotier → Prunus, p. 170. Actinidia → kiwi, p. 165. Agrumes Rutacées

« Agrume » dérive du latin médiéval acrumen qui désignait un fruit de saveur acide – du latin classique acer, âcre, aigre. Les agrumes appartiennent en majorité au genre Citrus, nom qui désignait chez les Romains à la fois le cédratier et le cèdre. On trouvait également citreus. Parmi les agrumes consommés en Europe, citons les cédrats, les citrons, les clémentines, les mandarines, les oranges, les pamplemousses et les kumquats. Le cédratier porte les cédrats, Citrus medica. Ce nom provient, par l’italien cedrato, du bas latin citrum, fruit du cédratier, en grec kitron ou kitrion – qui a également donné « citron ». L’épithète du nom scientifique signifie « originaire de la Médie », le pays des Mèdes, qui comprenait au premier millénaire avant notre ère les régions situées au sud de la mer Caspienne, actuellement en Iran et en Azerbaïdjan. Le citronnier est l’arbre qui porte les citrons, Citrus limonium. Le nom de citrum a progressivement été appliqué à ce fruit plutôt qu’à celui du cédratier, Citrus medica. L’étymologie de limonium est incertaine. Peut-être le mot vient-il du grec leimôn, qui plaît aux yeux par l’éclat de la couleur, du fait des fruits jaunes qui ressortent sur le vert foncé du feuillage – ou peut-être s’agit-il d’un terme d’origine orientale… Le nom de « clémentine » a été donné (avec le suffixe « -ine » de mandarine) au fruit obtenu par le père Marie-Clément Rodier à Misserghin en Algérie à la fin du XIXe siècle en croisant un mandarinier, Citrus reticulata, et un oranger doux, Citrus sinensis. Le nom botanique de la clémentine est Citrus x clementina – le « x » dénotant son origine hybride. La « mandarine » a été ainsi nommée, car elle provient d’Asie, où vivaient les mandarins, hauts fonctionnaires lettrés au service de l’Empereur de Chine, éduqués dans la tradition de Confucius. L’oranger est l’arbre qui produit les oranges. Le nom du fruit, de l’italien arancio, dérive par l’arabe du persan narang, désignant l’orange amère ou bigarrade, Citrus aurantium. Le « o » d’orange est probablement dû à l’attraction du nom de la ville d’Orange. On disait jadis « pomme d’orenge ». L’épithète aurantium est à rapprocher d’arancio. « Bigarrade » est la francisation du provençal bigarrado, désignant une orange aigre et une variété de cerise. Le mot dérive de bigarra, bigarré. Les oranges douces appartiennent à l’espèce Citrus sinensis. L’épithète, qui signifie « de Chine », en indique l’origine approximative. Parmi les nombreuses variétés, citons la « navel », dont le nom signifie en anglais « nombril ». Ce terme désigne une variété d’orange de table portant au sommet du fruit un ombilic marqué. « Pamplemousse » dérive du néeerlandais pompelmoes, formé de pompoen, citrouille, et du portugais limoes, citrons (pluriel de limão, citron). Il s’agit en fait un gros agrume peu juteux, Citrus maxima, bien que dans le langage courant ce 160

Les plantes et leurs noms

nom soit donné au pomelo, C. x paradisi, hybride du précédent et de l’orange douce (C. sinensis), également connu sous le nom anglais de « grapefruit ». Le nom du « kumquat » dérive du Cantonais gam gwat qui signifie littéralement « agrume d’or ». Le kumquat est aujourd’hui considéré comme une espèce Citrus japonica, alors que l’on en considérait naguère six espèces différentes, placées dans le genre Fortunella, dédié à Robert Fortune, collecteur pour la London Horticultural Society, qui introduisit le kumquat en Europe en 1846 et subséquemment en Amérique du Nord.

Amandier → Prunus, p. 170. Anacardium → pistachier, p. 169. Areca → palmier, p. 168. Avocat Lauracées

Le terme d’«  avocat  » désignant le célèbre fruit-légume n’a rien à voir avec la profession. C’est une adaptation de l’espagnol avocado, altération d’aguacate, lui-même dérivé du nahuatl (langue aztèque du Mexique) auacatl, testicule (pour la forme peut-être, mais pas pour la taille.). Le nom botanique de l’arbre Persea americana, évoque un arbre d’Égypte cité par Théophraste, au IVe siècle avant notre ère, qui aurait été cultivé par le roi Persée. L’épithète indique l’origine de l’avocatier.

Le nom d’« avocat » dérive de la langue des Aztèques.

Azerolier → aubépine, p. 28.

B Banane Musacées

« Banane » vient du portugais banana, probablement dérivé d’un mot bantou de Guinée. Antérieurement, ce fruit était connu en français sous le nom poétique de « pomme de paradis ». Le nom botanique, Musa paradisiaca, est tiré de l’arabe moz, adapté par Linné qui le dédia à Antonius Musa (63-14 av. J.-C.), médecin de l’empereur Auguste. La famille des Musacées est nommée d’après le genre Musa. Elle comporte également les héliconias et les oiseaux de paradis (Strelitzia spp.).

Bibacier → néflier, p. 167. Bigarrade → agrumes, p. 160. Fruits

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Bigarreau → Prunus p. 170. Bois de Sainte Lucie → Prunus p. 170. Brugnon → Prunus, p. 170.

C Cactus → p. 35. Caroubier Fabacées (Légumineuses)

«  Caroubier  » provient du latin médiéval carubia, dérivé de l’arabe kharruba, désignant le fruit comestible du caroubier, Ceratonia siliqua, la caroube. Le nom générique Ceratonia désignait cet arbuste en latin (également ceratium) et en grec (keratôn, keratônia ou kerônia). Il est tiré du grec keras, keratos, corne  : en effet, les grosses gousses brunes sont dures comme de la corne. L’épithète, siliqua, évoque la forme étroite et allongée du fruit qui rappelle celle d’une silique, fruit caractéristique des membres de la famille des Brassicacées ou Crucifères.

Cassissier → groseillier, p. 164. Les caroubes sont dures comme la corne.

Ceratonia → caroubier, ci-dessous. Chaenomeles → coing, p.163. Chamaerops → palmier, p. 168. Chasselas → vigne, p. 173. Citronnier → agrumes, p. 160. Clémentine → agrumes, p. 160. Cognassier → coing, p.163. Corylus → noisetier, p. 167. 162

Les plantes et leurs noms

Cédratier → agrumes, p. 160.

Coing Rosacées

« Coing » dérive par l’intermédiaire de « codoing » du latin imperial cotoneum (malum), du latin classique cydonia. Le cognassier éait pour les Romains cydonia arbor, l’arbre de Kydonia, aujourd’hui la Canée (Chania), seconde ville de Crète. L’équivalent grec ancien était kydônea. Le cognassier est en fait originaire d’Asie mineure. « Cognassier du Japon » est le nom français du Chaenomeles japonica : ce cousin du cognassier Cydonia oblonga, est originaire d’Extrême-Orient. Le nom du genre provient du grec chaïnô, s’ouvrir, et mêlon, s’appliquant à tout fruit rond, en particulier aux pommes : John Lindley, botaniste britannique du XIXe siècle qui nomma cette espèce, pensait que le fruit éclatait en cinq parties en arrivant à maturité, ce qui n’est pas vraiment le cas.

Cydonia → coing, ci-dessus.

D Diospyros → kaki, p. 165.

E Ebène → kaki, p. 165. Ebenus → kaki, p. 165. Eriobotrya → néflier, p. 167.

F Ficus → figuier, ci-dessous. Figuier Moracées

« Figuier » dérive du latin Ficus, nom générique de ces arbres aux fruits souvent comestibles de la famille des Moracées. Ce terme désignait en latin le figuier commun, Ficus carica, en grec sykea ou sykê, d’après un nom d’origine phénicienne. L’épithète de notre espèce commune signifie « originaire de Carie », région du sud-ouest de la Turquie où se trouve aujourd’hui la ville de Bodrum. « Figue » dérive de l’ancien provençal figa, issu du latin populaire fica et du latin ficus, figuier.

Figuier de Barbarie → cactus, p. 35. Fraisier → p. 61. Fruits

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Framboisier → ronce, p. 107.

G Grenadier Punicacées

« Grenadier » et « grenade » dérivent de granatum, qui désignait chez les Romains ce fruit rempli de grains (en latin granatus, de granum, grain). Le nom botanique du grenadier est Punica granatum. Le premier terme désignait l’arbuste en latin (punica arbos), du latin punicus, originaire de Carthage. Le grenadier est donc l’arbre carthaginois. Il est en fait originaire du Moyen-Orient. Le fruit du grenadier est rempli de grains.

Les Punicacées sont nommées d’après le genre Punica, grenadier.

Griotte → Prunus, p. 170. Groseillier Grossulariacées

« Groseillier » (antérieurement « groselier »), et groseille (antérieurement « grosele »), proviennent du francique krusil, qui désignait le fruit du groseillier à maquereau, Ribes uva-crispa. Ce terme dérive de krus, crêpu, que l‘on retrouve dans l’allemand Kräuselbeere, baie crépue, se rapportant à l’arbrisseau et à son fruit. La groseille à maquereau est couverte de poils raides et hirsutes. Ce nom est à rapprocher du latin grossularia, qui désignait chez les Romains le groseillier à maquereau. Ribes, nom générique des groseilliers, est d’origine scandinave. Ribs désignait l’un de ces arbrisseaux dans le nord de l’Europe. Parmi les membres du genre, citons le cassissier, Ribes nigrum. Le nom de son fruit, le cassis, dérive probablement de « casse » (latin casia, grec kasia), fruit du cassier, dont la gousse contient une pulpe laxative. La raison de ce glissement sémantique n’est pas claire. Le groseillier commun, ou groseillier rouge est, logiquement, Ribes rubrum, du latin ruber, rouge. Et l’épithète du nom botanique du groseillier à maquereau, Ribes uva-crispa, signifie « raisin crépu ». Le nom populaire de ce dernier est dû à l’ancienne coutume de préparer avec son fruit des sauces acidulées pour accompagner les poissons. Les Grossulariacées sont nommées d’après l’ancien genre Grossularia, devenu le genre Ribes.

Groseille de Chine → kiwi, p. 165. 164

Les plantes et leurs noms

J Juglans → noyer, p. 168.

K Kaki Ébénacées

Kaki est le nom japonais du Diospyros kaki (kaki no-ki), un plaqueminier. Le nom du genre désignait en grec (diospyros ou diospyron) les fruits du Diospyros lotus, un plaqueminier du Moyen-Orient aux petits fruits comestibles. Il provient du grec dios, de Zeus, et pyros, blé, ce que l’on pourrait traduire par « fruit des dieux ». En latin, diospyron était le nom d’un grémil (Lithospermum sp.), un cousin de la bourrache. « Plaqueminier » provient de l’algonquin (langage indien d’Amérique du Nord piakimin, désignant le fruit de l’espèce nord-américaine, Diospyros virginiana. Les plaqueminiers appartiennent à la famile des Ébénacées, nommée d’après l’épithète du nom botanique de l’ébène, Diospyros ebenum, bois africain de couleur noire. En revanche, les plantes du genre Ebenus n’ont rien à voir avec la célèbre ébène. Il s’agit de Légumineuses buissonnantes, telle l’ébène de Crète, Ebenus creticus, endémique à cette île. Le nom désignait en latin (également ebenum) et en grec (ebenos, ebenê) l’ébène et diverses espèces voisines fournissant un bois de couleur sombre.

Kiwi Actinidiacées

«  Kiwi  » est le nom commercial à succès donné à la groseille de Chine par les néo-zélandais d’après leur oiseau symbolique disparu. Son nom botanique, Actinidia chinensis, vient du grec aktis, aktinos, rayon, en référence aux styles des fleurs femelles qui se déploient comme les rayons d’une roue. L’épithète indique l’origine géographique de la plante.

Le kiwi est un oiseau, le fruit est la groseille de Chine !

L Laurier-cerise → Prunus, p. 170. Fruits

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Lentisque → pistachier, p. 169. Lyciet → p. 80.

M Malus → pommier, p. 170. Melon Cucurbitacées

« Melon » dérive du bas latin melonem, accusatif de melo qui désignait en latin (également melopepon) et en grec (mêlopepôn) ce fruit ou peut-être une autre Cucurbitacée. En grec, mêlon s’appliquait à tout fruit rond, en particulier aux pommes. Le nom botanique du melon est Cucumis melo. C’est un cousin du concombre, Cucumis sativus (p. 134).

Merisier → Prunus, p. 170. Mespilus → néflier, p. 167. Morus → mûrier, ci-dessous. Mûrier Moracées

« Mûrier » est la francisation du latin morus, qui désignait chez les Romains le mûrier noir (Morus nigra). Le nom des fruits, «  mûres  », est issu du bas latin mora, pluriel collectif du neutre latin morum (en grec moron), désignant les fruits du mûrier noir (Morus nigra) ou ceux du figuier sycomore (Ficus sycomorus), peut-être aussi ceux de la ronce (Rubus fruticosus). Le mûrier noir, Morus nigra, a des fruits de couleur sombre, emplis d’un jus pourpre acidulé, extrêmement tachant. Le mûrier blanc, Morus alba, a des fruits souvent de couleur claire, mais parfois presque noirs, moins juteux, mais très sucrés. Il ne faut pas confondre les mûres du mûrier et les mûres de ronce.

Musa → banane, p. 161. Muscat → vigne, p. 173. 166

Les plantes et leurs noms

La famille des Moracées est nommée d’après le genre Morus, mûrier. Elle comprend également les figuiers.

Myrobolan → Prunus, p. 170.

N Navel → agrumes, p. 160. Nectarine → Prunus, p. 170. Néflier Rosacées

« Néflier » est le nom de l’arbre qui a pour fruit la « nèfle », antérieurement « nesfle », « nesple » ou « mesle », suivant les régions, dérivé du latin mespilus, désignant l’arbuste et son fruit (également mespilum). Le nom grec classique est mespilon, devenu mesphyllon en grec tardif (par attraction de phyllon signifiant « feuille »). Il s’agit ici du néflier vrai, Mespilus germanica, dont l’épithète, signifiant «  d’Allemagne  » n’est pas très exact puisque l’arbuste est originaire du Moyen-Orient. Il ne faut pas confondre le véritable néflier avec le néflier du Japon ou « bibacier », Eriobotrya japonica, récemment introduit d’Extrême-Orient. Le fruit du néflier vrai est globuleux et porte Les véritables nèfles se reconnaissent cinq longues « moustaches » qui sont les aux longs sépales qui surmontent le fruit. sépales persistants de la fleur. Il ne peut se consommer que blet, mou crémeux et sucré, de couleur brune. À l’opposé, les nèfles du Japon sont de couleur orange pâle avec une chair juteuse et sucrée, et se consomment telles quelles dès qu’elles sont mûres. On les commercialise couramment au printemps dans la région méditerranéenne. Eriobotrya est formé sur le grec erion, laine, et botrys, grappe de raisin. En effet les jeunes fruits forment une grosse grappe couverte d’un duvet laineux. L’épithète japonica indique l’origine géographique de l’arbre.

Noisetier Bétulacées

Le noisetier est l’arbrisseau qui porte les noisettes dont le nom est un simple diminutif de « noix ». On nomme parfois ces dernières « avelines », nom dérivé du latin avellana qui désignait certaines noisettes en latin (également abellana). Il provient du gaulois aballo, pomme, par une analogie assez obscure… Le nom de genre des noisetiers, Corylus, désignait ces arbrisseaux en latin. L’espèce répandue en Europe est le Corylus avellana. Le joli nom de « coudrier », qui désigne parfois le noisetier, dérive de l’ancien français « coldre », issu du gallo-romain colurus, apparu par transformation du latin classique corylus. Fruits

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Noyer Juglandacées

Le noyer est l’arbre qui porte les noix, en latin nux, nucis. Ce dernier terme pouvait d’ailleurs désigner, chez les Romains, tout fruit à amande et à enveloppe ligneuse. Le nom botanique du noyer, Juglans, désignait en latin le noyer commun, Juglans regia, ainsi que la noix elle-même. Il dérive de Jovis glans, gland de Jupiter. Notre noyer européen, originaire des Balkans, a pour épithète regia, royal, du fait de la haute estime en laquelle on le tenait. On cultive parfois, plus pour l’ornementation que pour ses noix difficiles à casser, le noyer noir, Juglans nigra (du latin niger, nigra, nigrum, noir), originaire de l’est de l’Amérique du Nord. La famille des Juglandacées est nommée d’après le genre Juglans, noyer. Elle comprend aussi le pécan et diverses espèces voisines.

O Oranger → agrumes, p. 160.

P Palmier Arécacées

« Palmier  » dérive du latin palma qui désignait dans l’Antiquité le palmierdattier, Phoenix dactylifera, et son fruit, la datte, ainsi que la paume de la main  : en effet, le sommet du palmier ressemble à la paume d’une main, les feuilles divergeant du même point représentant des doigts. Phoenix est le nom générique du palmier-dattier et d’espèces voisines, désignant ces arbres en latin et en grec (phoinix). L’épithète du nom botanique du palmier-dattier, dactylifera, signifie « porte-doigts » et se réfère aux grappes de dattes, chacune semblable à un doigt épais. Notre seul palmier européen, éliminé de France par le bétonnage de la Côte d’Azur, est le Chamaerops humilis dont le nom met en évidence la petite taille – du grec chamaï, nain, et rhôps, buisson, l’épithète latine signifiant « humble »… Le palmier nain, aujourd’hui disparu en France.

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Les plantes et leurs noms

Palmae est l’ancien nom de la famille des palmiers, actuellement Arecaceae,

en français Arécacées, d’après le genre Areca : l’Areca catechu fournit les noix de bétel, un célèbre masticatoire asiatique. Ce nom botanique, introduit en Occident via le portugais, dérive du mot tamil areec qui désigne localement ce palmier.

Pamplemousse → agrumes, p. 160. Pavie → Prunus, p. 170. Pêcher → Prunus, p. 170. Persea → avocat, p. 161. Phoenix → palmier, p. 168. Pistachier Anacardiacées

Le pistachier est l’arbre qui porte des pistaches, nom dérivé de l’italien pistacchio. Le nom botanique du genre est Pistacia, qui désignait en latin et en grec (pistakê) ces arbustes au suc résineux. Le pistachier cultivé est le pistachier vrai, Pistacia vera. Les deux espèces de notre flore méditerranéenne sont le pistachier lentisque, Pistacia lentiscus, et le pistachier térébinthe, Pistacia terebinthus. Lentiscus désignait en latin (également lentiscum) le pistachier lentisque et terebinthus le térébinthe (en grec terebinthos). Les pistachiers appartiennent à la famille des Anacardiacées, nommée d’après le genre Anacardium (Anacardium occidentale est la noix de cajou). Ce terme est formé d’après le grec ana, sur, et kardia, cœur, car la noix de cajou est fixée au sommet du faux-fruit (le pédoncule renflé), qui a plus ou moins la forme d’un cœur et souvent une couleur rouge…

Plaqueminier → kaki, p. 165. Poirier Rosacées

Le poirier est l’arbre qui porte les poires, nom dérivé du latin populaire pira, féminin singulier correspondant au neutre pluriel de pirum, désignant ce fruit en latin classique (également pyrum). Pirus ou pyrus désignait le poirier. Le poirier commun, Pyrus communis, est un hybride, largement cultivé, dont on connaît plusieurs milliers de variétés. On rencontre dans la nature le poirier sauvage, Pyrus pyraster, le poirier à feuilles de sauge, Pyrus salviifolia, le poirier à feuilles cordées, Pyrus cordata, et, dans le Midi, le poirier à feuilles d’amandier ou poirier épineux,

Le poirier épineux est muni de longues épines acérées.

Fruits

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Pyrus spinosa, anciennement Pyrus amygdaliformis (du latin amygdalus, amandier, et forma, forme).

Pommier Rosacées

Le pommier est l’arbre qui porte les pommes, antérieurement « pome », du bas latin poma, féminin singulier correspondant au neutre pluriel de pomum, désignant en latin classique le fruit comestible d’un arbre en général : le nom spécifique de la pomme était malum et a été remplacé par pomum au Ve siècle). Le nom générique des pommiers est Malus, terme qui désignait ces arbustes et ces arbres en latin. Notre espèce cultivée pour ses fruits, le pommier commun, Malus communis, est un hybride entre diverses espèces asiatiques et notre pommier sauvage, Malus sylvestris, souvent rencontré dans les bois. On nomme, en raison de leur forme globuleuse, « pomme de pin » le cône de ces arbres (Pinus spp.) et « pomme de terre » le tubercule de la morelle tubéreuse, Solanum tuberosum.

Prunier → Prunus, ci-dessous. Prunus Rosacées

Le genre Prunus comporte de nombreux arbres fruitiers que nous avons regroupés ici : abricotier, amandier, cerisiers et merisiers, pêcher, pruniers et prunellier. Tous ces arbres portent des fruits connus sous le nom de « drupes », composés d’une pulpe entourant un noyau dur unique. Le nom Prunus désignait les pruniers chez les Romains. «  Abricotier  » est tiré de l’arabe al barquq, dérivé du grec tardif praikokion, lui-même provenant du latin praecox, précoce. En effet, là où les étés sont chauds, les abricots sont produits dans le courant de l’été. L’épithète de son nom botanique, Prunus armeniaca, signifie « originaire d’Arménie ». En fait, l’abricotier croît à l’état sauvage un peu plus loin vers l’est, en Asie centrale. L’amandier est l’arbre qui produit les amandes. Le nom de ces dernières provient du bas latin amandula, altération du latin classique amygdala, dérivé du grec amygdalê, qui désignait ces graines comestibles (d’où, par ailleurs, les amygdales, en forme d’amande). Les Romains nommaient l’arbre lui-même amygdalum ou amygdalus, et les Grecs amygdalon ou amygdalos.

Les fruits du cerisier « des oiseaux » font aussi nos délices…

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Les plantes et leurs noms

Amygdalus est l’ancien nom de genre de l’amandier, aujourd’hui nommé Prunus dulcis, l’épithète signifiant «  doux  », car les amandes que l’on

consomme23 sont dépourvues de l’amertume des amandes sauvages – et de leur toxicité, car elles renferment, outre l’aldéhyde benzoïque qui leur donne leur puissante saveur, de l’acide cyanhydrique, potentiellement mortel. « Cerisier » dérive de cerasus qui désignait cet arbre en latin – en grec : kerasos. Son nom botanique, Prunus cerasus, signale son appartenance au genre qui comporte également le prunier, l’abricotier, le pêcher et l’amandier. « Cerise » provient du latin populaire ceresia, dérivé du latin classique cerasium, en grec kerasion, qui désignait ce fruit. Certains cerisiers appartiennent à l’espèce Prunus avium, native en Europe, en Afrique du Nord et en Asie occidentale. L’épithète signifie « des oiseaux ». Il existe de nombreuses variétés de cerises, dont les suivantes : – la « Bigarreau », dont le nom provient du provençal bigarrado, bigarré. Ce terme s’appliquait aussi bien à la variété de cerise en question qu’à une orange aigre, la « bigarade » ; – la « Griotte », dont le nom est issu du provençal agriota, dérivé de agre, acide, lui-même provenant du latin acer, de même sens. Il s’agit de cerises aigres ; – le laurier-cerise, Prunus laurocerasus, est en fait un cerisier. Il possède de grandes feuilles coriaces ressemblant à celles du laurier, Laurus nobilis. Ce cerisier au feuillage toxique (très riche en acide cyanhydrique), mais aux fruits inoffensifs, est couramment employé pour faire des haies. Plusieurs espèces de cerisiers se rencontrent dans la nature. «  Merisier  » est le nom de plusieurs cerisiers sauvages. Il est construit sur « merise » qui en désigne le fruit. C’est un dérivé d’« amerise », contraction d’«  amer  » et de «  cerise  ». Effectivement, les fruits du merisier à grappes (Prunus padus) sont amers, tandis que les autres cerises sauvages sont généralement plus acidulées qu’amères, voire douces, en particulier celles du « cerisier des oiseaux » (Prunus avium). Le merisier à grappes, Prunus padus, est un cerisier sauvage, commun dans les endroits humides. L’épithète du nom botanique provient du grec pados, qui désignait un arbre à fruits comestibles. Les petites cerises, portées en longues grappes, sont âpres. Cet arbuste est parfois appelé « putiet », de l’ancien adjectif « put », puant. Les feuilles dégagent en effet une très forte odeur d’amande amère (aldéhyde benzoïque) lorsqu’on les froisse quelque temps entre les doigts. On connaît parfois le merisier à grappes sous le nom de « bois-puant ». Le « bois de Sainte Lucie », Prunus mahaleb, a été nommé d’après le nom d’un monastère de la Meuse où son bois était utilisé pour la fabrication de petits objets. L’épithète aux consonances exotiques vient de l’arabe makhleb, qui désigne l’amande du noyau de cette petite cerise, employé du Maroc à la Turquie pour préparer des pâtisseries. Le pêcher est l’arbre qui porte les pêches, antérieurement « persches », dérivé du latin persica, originaire de Perse. Son nom botanique est Prunus persica et il provient effectivement d’Asie centrale, quoique plus probablement d’une région située au nord-est de l’actuel Iran que de ce pays même. Les pêches ont une peau caractéristiquement duveteuse et un noyau non adhérent à la chair. Certaines variétés possèdent un noyau adhérent : on les nomme « pavies », d’après la ville du même nom dans le nord de l’Italie. D’autres 23 Contrairement aux autres espèces du genre dont on consomme la pulpe.

Fruits

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variétés présentent une peau parfaitement lisse. Si le noyau est adhérent à la chair, elles sont nommées « brugnons », altération de « brignon », emprunté à l’ancien provençal brinhô. Ce terme qui désignait une variété de pêche dont la saveur rappelle la prune est lui-même issu du latin populaire prunea, prune. Les pêches à peau lisse et noyau non adhérent sont les «  nectarines  », mot récemment formé pour les désigner.

Le prunellier épineux porte bien son nom : il sait défendre ses fruits !

Le prunier est l’arbre qui porte les prunes. Le nom de ce fruit dérive du latin populaire pruna, féminin singulier correspondant au neutre pluriel de prunum, désignant ce fruit en latin classique. Prunus, devenu le nom botanique du genre regroupant pruniers, cerisiers, merisiers, amandier, abricotier, pêcher, etc., dans la grande famille fruitière des Rosacées, s’appliquait en latin au prunier (Prunus domestica).

Il existe de nombreuses variétés de prunes, dont les suivantes : – « Mirabelle » vient du nom du village provençal de Mirabel, où cette variété de prune aurait d’abord été cultivée ; – « Myrobolan » était jadis le nom de diverses espèces de fruits séchés utilisés en pharmacie. Le terme dérive du latin myrobalanum, en grec myrobalanos, littéralement « gland parfumé », du grec myron, parfum liquide (d’où également « myrrhe »), et balanos, gland ; – « Quetsche » est un mot des parlers romans de l’est de la France, dérivé de l’allemand Zwetschge, désignant une grosse prune bleue. Le terme germanique est issu du grec damaskinon, prune de Damas, d’où cette variété serait originaire ; – la Reine-Claude est une variété de prune de couleur verte, dédiée à la femme de François Ier, Claude de France (1499-1524). Le prunellier (Prunus spinosa) est un prunier sauvage, l’arbrisseau qui porte les prunelles, jadis « prunele », diminutif de « prune ». L’épithète, qui signifie « épineux », s’explique de lui-même pour qui a déjà tenté d’en cueillir les fruits acerbes, efficacement protégés par les épines des rameaux. Le nom populaire du prunellier est « épine noire », car son écorce est de couleur foncée, par opposition à l’aubépine ou « épine blanche » (Crataegus spp.) dont l’écorce est plus claire.

Punica → grenadier, p. 164. Pyrus → poirier, p. 169.

Q Quetsche → Prunus, p. 170. 172

Les plantes et leurs noms

R Raisin → vigne, ci-dessous. Reine-Claude → Prunus, p. 170. Ribes → groseillier, p. 164.

T Térébinthe → pistachier, p. 169.

V Vigne Vitacées

« Vigne » dérive du latin vinea, vigne, vignoble, issu de vinum, vin. Le nom du genre, Vitis, désignait en latin l’espèce européenne Vitis vinifera, la «  vigne porte-vin ». Il en existe nombre d’autres, originaires en particulier d’Amérique du Nord  : plusieurs espèces américaines sont utilisées comme porte-greffe en Europe, car elles résistent au terrible phylloxéra (introduit du NouveauMonde) qui a failli détruire le vignoble français au début du XXe siècle. « Raisin », antérieurement « resin », est issu du latin médiéval racimus, altération du latin classique racemus, grappe en général, puis grappe de raisin. Ce nom est à rapprocher du grec rax, ragos, grain de raisin.

Les fruits du raisin sont portés en grappes.

Notre espèce européenne, cultivée dans le monde entier, est la Vitis vinifera dont l’épithète signifie en latin « qui porte le vin ». On connaît de très nombreuses variétés de raisin, nommées « cépages » dont les suivantes : – « Chasselas », du nom de la commune de Saône-et-Loire, près de Mâcon, où cette variété de raisin de table fut cultivée pour la première fois ; – «  Muscat  », qui dérive du latin  muscus, musc, du fait de la saveur caractéristique des grains. La famille des Vitacées est nommée d’après le genre Vitis, vigne.

Vitis → vigne, ci-dessus.

Fruits

173

Plantes ornementales

Plantes ornementales

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A Agave Agavacées

«  Agave  » provient du grec agavos, digne d’admiration. Il est vrai que ces grandes plantes d’origine américaine, mais couramment ensauvagées sur le pourtour de la Méditerranée, frappent l’imagination par leur aspect exotique et leur destin de mourir après avoir fleuri. Les Espagnols qui les découvrirent en débarquant en Amérique centrale les nommèrent arboles de maraviglias, arbres des merveilles. Une autre étymologie a été suggérée : dans la mythologie, Agavê, tante de Dionysios, inaugura le culte de ce dernier, lié au vin. Or l’agave produit un suc qui permet de fabriquer par fermentation une boisson alcoolisée, le pulque mexicain...

L’agave est digne d’admiration.

L’espèce la plus couramment rencontrée dans la région méditerranéenne est l’Agave americana, dont l’épithète indique, de manière un peu générale, l’origine.

Alkékenge Solanacées

« Alkékenge » provient de l’arabe al kakendi, lui-même dérivé du grec alikakabon, désignant une plante indéterminée, peut-être celle-ci. Son nom botanique est Physalis alkekengi. Chez les Grecs anciens, physalis désignait une plante dont le calice se gonfle comme une vessie, peut-être l’alkékenge. Ce nom vient de physaô, gonfler, enfler. On plante fréquemment pour l’ornementation une espèce voisine, Physalis franchetii, nommée en l’honneur d’Adrien René Franchet (1834-1900), botaniste français qui travailla au Muséum national d’histoire naturelle à Paris sur les plantes de Chine et du Japon.

Le calice enflé de l’alkékenge lui vaut son nom d’« amour en cage ».

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Les plantes et leurs noms

Certaines espèces sont connues sous le nom de « coqueret », en raison de la couleur rouge de leur calice renflé, rappelant celle d’une crête de coq.

Amaryllis Amaryllidacées

Le nom de ces plantes à bulbe originaires d’Afrique du Sud, dont plusieurs sont cultivées comme ornementales, est celui d’une bergère chez les auteurs latins et grecs, Amaryllis. Les plantes ornementales que l’on connaît sous ce nom appartiennent en fait au genre Hippeastrum. Ce dernier nom provient du grec hippos, cheval, et aster, étoile : la fleur ressemble à une étoile à six branches, tandis que le bourgeon en train de s’ouvrir évoquerait une oreille de cheval… Telle est du moins l’explication que l’on donne à ce curieux nom d’« étoile de cheval ».

Ancolie → p. 22. Anémone → p. 22. Antirrhinum → gueule-de-loup, p. 185. Anthurium Aracées

Le nom de ces Aracées ornementales provient du grec anthos, fleur, et oura, queue, par allusion au spadice (une sorte de « tige » qui porte à sa base les minuscules fleurs) mince et allongé, inflorescence caractéristique de ces plantes, entouré d’une large feuille (« spathe ») brillante et habituellement colorée de rouge vif. Il existe environ un millier d’espèces d’anthurium, toutes natives d’Amérique tropicale. Certaines d’entre elles sont cultivées comme ornementales, en particulier l’Anthurium andreanum, dédié au botaniste français Édouard André (1840-1911) qui découvrit cette espèce en Colombie, en 1876, et la fit parvenir à la pépinière de Jean Linden en Belgique.

Anthurium signifie « fleur en forme de queue ».

Arbre de Judée Fabacées (Légumineuses)

Réputé pousser dans le pays du Christ, l’arbre de Judée, Cercis siliquastrum, (Fabacées) est en fait répandu dans toute la région méditerranéenne. Cercis provient du grec kerkis, navette de tisserand, car les gousses brunes de l’arbuste sont amincies aux deux extrémités comme ces dernières. Elles évoquent également une silique, le fruit allongé des Crucifères (d’où l’épithète du nom botanique) ou une gaine : l’arbre de Judée est également connu sous le nom de « gainier ».

Arundo → canne, p. 178. Plantes ornementales

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B Bégonia Bégoniacées

Ces jolies plantes d’appartement, natives des jungles d’Asie et d’Amérique, ont été dédiées à Michel Bégon (1638-1710), intendant général de Saint Domingue (Haïti). On cultive dans nos intérieurs et nos jardins de nombreuses espèces de bégonias, dont le Begonia semperflorens (l’épithète signifie « toujours en fleurs ») et de nombreux hybrides. La famille des Bégoniacées est nommée d’après le genre Begonia.

Buddleia Scrofulariacées (anciennement Buddléjacées)

Ces jolis arbustes d’ornement originaires d’Extrême-Orient sont dédiés au révérend Adam Buddle (1660-1715), botaniste anglais et prêtre à Farmbridge en Angleterre (Essex). Le nom botanique s’écrit Buddleja. L’espèce la plus communément cultivée, et qui s’est échappée des jardins pour se répandre largement dans la nature, est le Buddleja davidii, dédié au père Armand David (1826-1900), naturaliste et explorateur qui fit découvrir la plante au monde occidental.

Le buddléia est l’« arbre à papillons ».

On nomme souvent les buddleias « arbres à papillons », car l’abondant nectar de leurs petites fleurs, groupées en longs épis, attire tout particulièrement les lépidoptères qui les butinent en abondance.

C Calendula → souci, p. 198. Camélia → thé, p. 214. Canne Poacées

Canna, en latin et en grec, désignait un jonc ou un roseau. C’est devenu le nom générique des balisiers, de jolies plantes d’ornement à la tige dressée. On rencontre fréquemment dans les jardins d’ornement le balisier d’Inde, Canna indica. L’épithète se rapporte aux Indes occidentales, c’est-à-dire aux Antilles d’où est native la plante. Son rhizome est riche en une fécule alimentaire, 178

Les plantes et leurs noms

d’où son ancien nom botanique de Canna edulis, l’épithète signifiant en latin « comestible ». La canne de Provence est Arundo donax. Son nom provient du celtique aru, eau : la plante pousse en effet au bord des eaux. L’épithète désignait le roseau en grec et en latin. Le nom générique de la canne à sucre, Saccharum officinarum, désignait en latin (également saccharon) et en grec (sakcharos ou sakcharon) le sucre de canne. Il dérive probablement, à l’origine, du malais singkara. L’épithète rappelle que lorsqu’il fut introduit en Europe, le sucre était vendu comme médicament dans les officines des pharmaciens.

Capucine Tropaeolacées

« Capucine » dérive de « capuce » par allusion à la forme en capuchon de la fleur. Le nom générique de ces plantes sud-américaines, Tropaeolum, est un diminutif du latin tropaeum (en grec tropaion), trophée, armes de l’ennemi vaincu que l’on suspendait en signe de victoire : avec un peu d’imagination les feuilles prennent la forme de boucliers, et les fleurs de casques. La famille des Tropaeolacées est nommée d’après le genre Tropaeolum.

La capucine évoque un trophée.

Cèdre → conifère, p. 47. Celtis → micocoulier, p. 190. Centranthe Valérianacées

Ce curieux nom n’a rien à voir avec un nombre, mais avec la forme de la fleur de ces jolies cousines de la valériane, couramment cultivées pour leur éclatante floraison. Leur nom dérive du grec kentron, aiguillon, éperon, et anthos, fleur : en effet, chaque petite fleur est munie à sa base d’un éperon. L’espèce la plus commune est le centranthe rouge, Centranthus ruber, dont l’épithète française et latine signale la couleur (ruber, rouge a donné rubis, rubéfiant, etc.), en fait un rose parme soutenu. On nomme souvent cette plante « lilas d’Espagne », sans doute parce que les grappes de fleurs ressemblent un peu à celles du lilas, mais sans qu’il y ait le moindre lien de parenté entre les deux plantes. Le centranthe rouge est particulièrement abondant dans la région méditerranéenne, y compris en Espagne. Certains l’appellent « valériane rouge » du fait de sa parenté avec la célèbre plante calmante et de la couleur de ses fleurs.

Cercis → arbre de Judée, p. 177. Cheiranthus → giroflée, p. 184. Plantes ornementales

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Chrysanthème Astéracées (Composées)

Chrysanthemum désignait en latin (également chrysanthemon ou chrysanthes) et en grec (chrysanthemon) des plantes à fleurs jaunes. Ce nom est formé sur le grec chrysos, or, et anthemon, fleur. Nos deux espèces les plus courantes sont le chrysanthème couronné, Chrysanthemum coronarium, dont les capitules24 sont entourés d’une couronne de fleurs ligulées, souvent de deux couleurs (jaunes et blanches) et le chrysanthème des moissons, Chrysanthemum segetum, dont l’épithète provient du latin seges, segetis, champ de céréales, moissons. On cultive comme ornementales de nombreuses variétés cultivées, souvent issues du Chrysanthemum indicum, dont l’épithète indique l’origine géographique supposée.

Coleus Lamiacées (Labiées)

Le nom de ces Labiées ornementales est formé sur le grec koleos, fourreau, par allusion à la façon dont les étamines sont enfermées dans une sorte de gaine. Les plantes connues sous ce nom appartiennent aujourd’hui au genre Solenostemon. La forme des étamines de certaines espèces leur a valu ce nom, du latin solen, couteau (le coquillage) et du grec stêmôn, fil de chaîne de tisserand, qui a donné « étamine ».

Consolida → dauphinelle, p. 181. Coqueret → alkékenge, p. 176. Cosmos Astéracées (Composées)

Le nom de ces Composées ornementales provient du grec kosmos, parure, ornement, du fait de la beauté de leurs capitules. Plus largement, le mot a la signification d’«  ordre  », d’où « univers ». Parmi les diverses espèces cultivées, citons le Cosmos sulfureus, aux fleurs d’un jaune soufré.

Cotonéaster Rosacées

Le cosmos est la parure des jardins.

Le nom de ces arbrisseaux d’ornement dérive du latin cotoneum, coing, avec le suffixe -aster, indiquant une ressemblance imparfaite avec quelque chose, appliqué à une sorte considérée comme inférieure. En effet, les fruits des cotonéasters sont comestibles mais petits, farineux et peu savoureux.

24 Les inflorescences caractéristiques des Composées, formées de fleurs miniatures réunies les unes à côté des autres, faisant croire à une seule fleur.

180

Les plantes et leurs noms

On cultive comme ornementales plusieurs espèces de cotonéaster, en particulier le cotonéaster à feuilles entières, Cotoneaster integerrimus (du latin integer, non entamé, intact), dont les feuilles ne sont pas divisées. Il s’étale caractéristiquement sur le sol. Plusieurs espèces se rencontrent à l’état sauvage dans nos régions, dont le cotonéaster à feuilles entières.

Crocus → safran, p. 156. Cupressus → cyprès, ci-dessous. Cyclamen Primulacées

Cyclamen désignait cette plante en latin (également cyclaminos ou cyclaminum) et en grec (kyklamis, kyklaminos ou kyklaminon). Il dérive du grec kyklos, cercle, à cause de la forme ronde des feuilles de certaines espèces. On cultive en particulier le «  cyclamen des fleuristes  », issu de différents hybrides basés sur le cyclamen de Perse, Cyclamen persicum, originaire du Proche-Orient. Plusieurs espèces poussent dans les bois de nos régions, dont le cyclamen de Naples ou cyclamen à feuilles de lierre, Cyclamen hederifolium (de hedera, lierre, et folium, feuille), jadis nommé Cyclamen neapolitanum ; le cyclamen d’Europe ou cyclamen pourpre, Cyclamen purpurascens, dont le revers des feuilles a une jolie couleur pourpre, jadis nommé Cyclamen europaeum ; et le cyclamen étalé, Cyclamen repandum (du latin repandus, épanoui), dont les pétales sont notablement écartés les uns des autres, comme si la fleur était particulièrement épanouie.

Cyprès Cupressacées

Cupressus, qui a donné « cyprès », désignait en latin et en grec (kyparissos) l’espèce méditerranéenne, Cupressus sempervirens. L’épithète signifie en latin « toujours vert » et se réfère au feuillage persistant de ce Conifère, souvent planté près des cimetières, car il symbolise la vie éternelle. La famille des Cupressacées est nommée d’après le genre Cupressus. Elle comprend également les genévriers.

D Dahlia Astéracées (Composées)

Ces Composées ornementales ont été dédiées au botaniste suédois Anders Dahl (1751-1789) qui rapporta la plante du Mexique en Europe. L’espèce la plus connue, largement cultivée et à l’origine de nombreux hybrides, est le Dahlia pinnata, dont l’épithète évoque la forme des feuilles, divisées à la façon des barbes d’une plume, penna en latin.

Dauphinelle Renonculacées

« Dauphinelle » provient de delphinium, qui désignait ces plantes en latin et en grec (delphinion) – du grec delphis, dauphin, évoquant la forme des fleurs. Plantes ornementales

181

Le nom populaire de ces plantes, « pied d’alouette », est également dû à la forme des fleurs, munies d’un éperon comme les pattes de cet oiseau  : les botanistes font souvent preuve d’une certaine imagination… Parmi nos espèces européennes, citons la dauphinelle élevée, Delphinium elatum (du latin elatus, élevé), effectivement de belle taille, et la staphysaigre, Delphinium staphysagria, dont le nom provient du grec staphis, raisin sec, et agrios, sauvage, sans doute parce que les boutons floraux forment une grappe qui peut évoquer celle du raisin… Certaines dauphinelles sont classées dans le genre Consolida. Le nom du genre provient du latin consolido, consolider, en allusion aux propriétés médicinales d’une plante, plus probablement la consoude que celle-ci. L’espèce la plus fréquemment cultivée pour l’ornement est la Consolida regalis, dont l’épithète souligne la taille majestueuse.

Delphinium → dauphinelle, ci-dessus. Dianthus → œillet, p. 192. Dieffenbachia Aracées

Ces Aracées ornementales, originaires d’Amérique du Sud, sont dédiées à J.-F. Dieffenbach (1790-1863), responsable des jardins du palais de Schönbrunn à Vienne en Autriche aux alentours de 1830. Leur suc, très caustique, peut provoquer de graves irritations. L’espèce la plus fréquemment cultivée dans nos intérieurs est la Dieffenbachia picta, dont l’épithète, signifiant en latin «  peinte  », évoque les feuilles vertes couvertes de taches blanches. La dieffenbachia semble avoir reçu des taches de peinture…

E Endymion → jacinthe, p. 187. Eucalyptus Myrtacées

Eucalyptus, nom générique de certains arbres à feuilles odorantes de la famille des Myrtacées, principalement originaires d’Australie, a été formé au XVIIIe siècle à partir du grec eu, bien, et kalyptos, couvert, car le calice ligneux des fleurs reste fermé jusqu’à la floraison. L’espèce la plus couramment plantée est l’Eucalyptus globulus, aux gros fruits presque sphériques. On le nomme également « gommier bleu », parce qu’il regorge d’une essence aromatique qui rend ses jeunes rameaux collants et que ses feuilles ont une teinte bleutée. 182

Les plantes et leurs noms

F Faux-acore → iris, p. 187. Févier Fabacées (Légumineuses)

« Févier d’Amérique » est le nom populaire du Gleditschia triacanthos, originaire de l’est des États-Unis, en raison des énormes « fèves » que sont ses fruits pendant sous les branches. Le genre est dédié à Johann-Gottlieb Gleditsch (1714-1786), botaniste prussien, directeur du jardin botanique de Berlin. On rencontre parfois l’orthographe Gleditsia. L’épithète triacanthos, du grec tri, trois, et acanthos, épine, évoque les épines trifides qui peuvent provoquer de douloureux souvenirs…

Flambe → iris, p. 187. Fuchsia Oenothéracées

Ces plantes ornementales de la famille de l’onagre sont dédiées à Leonhart Fuchs (1501-1566), médecin et botaniste allemand, professeur à Tübingen, qui publia en 1542 un herbier superbement illustré. Le nom de ces plantes a été attribué à une teinte de rouge violacé qui est celle des fleurs de la plupart des espèces de fuchsia. On prononce habituellement, en français, « fuchia », et dans les autres langues, comme en allemand : « fouxia ». L’espèce la plus fréquemment cultivée est le Fuchsia magellanica, dont l’épithète évoque le célèbre explorateur portugais Fernand de Magellan (14801521), premier navigateur à faire le tour du monde, abordant en Amérique du Sud, là où poussent spontanément les fuchsias.

G Gaillarde Astéracées (Composées)

Ces Composées américaines, cultivées dans nos jardins d’ornement pour leurs beaux capitules jaunes et rouges, sont dédiées à Gaillard de Charentonneau, magistrat français et protecteur de la botanique au XVIIe siècle. Ce nom fut attribué à ces plantes par Fougeroux de Bondaroy en 1786. On cultive principalement la Gaillardia aristata – l’épithète provient du latin arista, poil, pointe, car le fruit est couvert de poils pointus.

Gardenia Rubiacées

Ces Rubiacées à fleurs odorantes ont été dédiées à Alexander Garden (17301791), botaniste écossais et correspondant de Linné, ultérieurement médecin à Charleston en Caroline du Sud aux États-Unis. Plantes ornementales

183

On cultive principalement le Gardenia jasminoides (du grec eïdô, sembler, paraître) qui possède des fleurs blanches et odorantes comme celles du jasmin.

Géranium → p. 66. Ginkgo Ginkgoacées

«  Ginkgo  » est le nom de l’«  arbre aux quarante écus » (Ginkgo biloba). Il provient du japonais  gin, argent, et kyo, abricot, par allusion à la couleur orangée des gros ovules que produisent les plants femelles. Le nom d’« arbre aux quarante écus » est dû à Pétigny, botaniste français amateur qui, en 1780, se procura en Angleterre les cinq premiers arbres introduits en France. Le prix de son achat se montant à quarante écus, Pétigny surnomma ainsi ses arbustes, d’où descendent la plupart des ginkgos français. Par ailleurs, lorsqu’elles revêtent leur resplendissante couleur automnale, les feuilles peuvent évoquer des écus d’or.

Les feuilles de ginkgo sont profondément divisées en deux lobes.

L’épithète biloba, à deux lobes, se réfère à la forme particulière des feuilles de cet arbre remarquable, profondément divisées en deux moitiés.

Giroflée Brassicacées (Crucifères)

« Giroflée » est le féminin substantivé de l’adjectif « giroflé », utilisé pour cette plante, Cheiranthus cheiri, parce que ses fleurs dégagent une odeur de clou de girofle, Eugenia caryophyllata. Cheiranthus, nom générique de la giroflée dérive peut-être de l’arabe kheyri, désignant cette plante, ou bien du grec cheir, main, avec la terminaison -anthos, fleur. L’épithète est le même terme.

Gladiolus → glaïeul, ci-dessous. Glaïeul Iridacées

« Glaïeul » dérive du latin Gladiolus qui désignait ces plantes en latin, ainsi qu’une épée courte : les feuilles des glaïeuls sont plates et effilées comme une épée. Ce terme a donné « glaive » en français. Les glaïeuls cultivés sont habituellement des hybrides de diverses espèces originaires d’Afrique du sud. On plante couramment le Gladiolus x colvillei (le « x » dénote qu’il s’agit d’un hybride), dédié à James Colville, horticulteur de Chelsea en Angleterre qui le créa en croisant, en 1823, les Gladiolus tristis et Gladiolus cardinalis. 184

Les plantes et leurs noms

Plusieurs espèces se rencontrent dans nos régions, surtout dans le Midi, en particulier le glaïeul commun, Gladiolus communis ; le glaïeul des moissons ou glaïeul d’Italie, Gladiolus italicus, jadis nommé Gladiolus segetum (du latin seges, champ de céréales) ; et le glaïeul d’Illyrie, Gladiolus illyricus – l’Illyrie s’étendait, dans l’Antiquité, sur le territoire de l’ex-Yougoslavie et de l’Albanie.

Gleditschia → févier, p. 183. Glycine Fabacées (Légumineuses)

« Glycine » est le nom français des Wisteria, lianes ornementales dont les fleurs bleu pâle dégagent un parfum très suave. Ces plantes ont été dédiées à Caspar Wistar (1761-1818), professeur d’anatomie à l’Université de Philadelphie. On trouvait également l’orthographe Wistaria, plus juste mais pas acceptée par le code de nomenclature botanique, car l’espèce fut décrite pour la première fois sous le nom de Wisteria qui a donc été retenu. L’espèce la plus couramment cultivée est la glycine de Chine, Wisteria sinensis. Glycine est également le nom générique du soja (Glycine max) et d’espèces voisines de la famille des Légumineuses. Il dérive du grec glycys, doux, sucré, par allusion à la saveur sucrée des racines et des feuilles de certaines espèces. « Soja » provient du mandchou soya, qui désigne cette Légumineuse.

Gueule-de-loup Plantaginacées (anciennement Scrofulariacées)

Le nom populaire de cette plante ornementale, Antirrhinum majus, fréquente à l’état sauvage dans le sud de l’Europe, provient de l’aspect de la fleur qui présente deux lèvres pouvant s’entrouvrir sous la pression des doigts. On la nomme également « muflier », du fait de sa ressemblance avec le museau d’un animal. Antirrhinum, le nom générique des «  gueules-de-loup  », désignait ces plantes en latin et en grec (antirrhinon). Il provient du grec anti, en face de, semblable à, et rhis, rhinos, nez, museau – du fait de l’aspect de la fleur. L’espèce la plus courante est l’Antirrhinum majus, dont l’épithète signifie « plus grand ». La plante atteint environ 80 centimètres de hauteur, ce qui représente effectivement une belle taille.

H Héliotrope → p. 71.

La gueule-de-loup a un aspect un peu animal.

Plantes ornementales

185

Hémérocalle Hémérocallidacées (anciennement Liliacées)

Le nom de ces plantes d’ornement originaires d’Asie, Hemerocallis pour les botanistes, est formé sur le grec hêmera, jour, et kallos, beauté. Les grandes fleurs, jaunes ou orangées selon les espèces, ne durent qu’un jour. On les nomme parfois « lis jaune », Hemerocallis flava, et « lis rouge » ou « lis orangé », Hemerocallis fulva. Le latin flavus signifie « jaune » et fulvus « fauve ». Il s’agit effectivement de cousins des lis, jadis classés dans la même famille des Liliacées.

Hesperis → julienne, p. 188. Hibiscus Malvacées

Hibiscus désignait en latin (également hibiscum) et en grec (hibiskos) la guimauve officinale, Althaea officinalis. L’espèce la plus couramment cultivée sous les Tropiques pour ses grandes fleurs est l’Hibiscus rosa-sinensis, « rose de Chine ». L’hibiscus dont les calices donnent une boisson rouge, acidulée, est la « roselle » ou, en égyptien, karkadeh (Hibiscus sabdariffa), originaire du Soudan.

Hippeastrum → amaryllis, p. 177. Hortensia Hydrangéacées (anciennement Saxifragacées)

Hortensia est le nom horticole de l’Hydrangea macrophylla – féminin de l’adjectif latin hortensius, de jardin. La plante fut découverte par les Européens dans les jardins de Chine et du Japon. Hydrangea a été formé sur le grec hydôr, eau, et aggos, vase : le fruit de ces arbrisseaux a une forme de coupe. L’épithète de l’espèce citée signifie «  à grandes feuilles », du grec makros, grand, et phyllon, feuille. La famille des Hydrangéacées est nommée d’après le genre Hydrangea.

Hyacynthoides → jacinthe, p. 187. Hyacynthus → jacinthe, p. 187. Hydrangea → hortensia, ci-dessus.

I Impatience Balsaminacées

Le nom des impatiences (Impatiens spp.) vient de la propriété qu’ont leurs fruits d’exploser à maturité, dès qu’on les touche. Pour cette raison, l’une des appellations populaires de ces curieux végétaux est « ne-me-touchez-pas ». Une espèce commune dans les bois frais est l’Impatiens noli-tangere, l’épithète signifiant en latin « ne pas toucher ». Une autre est l’Impatiens parviflora, 186

Les plantes et leurs noms

dont l’épithète, qui signifie « à petites fleurs », est parfaitement justifiée vu la taille de ces dernières. L’une des espèces les plus connues, originaire du sud-est de l’Asie, l’Impatiens balsamina, est cultivée comme ornementale pour ses grandes fleurs roses et se rencontre fréquemment à l’état subspontané, surtout en montagne, le long des cours d’eau, où on la juge souvent « invasive ». Elle est nommée d’après le grec balsaminê, qui désignait une plante indéterminée, sans rapport avec l’impatience en question.

Iris Iridacées

Iris désignait en latin et en grec une plante indéterminée, peut-être celle-ci ou une Liliacée. Le terme signifie en grec « arc-en-ciel » et était le nom de la messagère des dieux de l’Olympe.

Les fruits mûrs de l’impatience explosent à la moindre pression des doigts.

L’iris jaune ou iris des marais, Iris pseudacorus, est connu sous le nom de «  faux-acore  » en raison de la ressemblance de ses feuilles avec celles de l’acore, Acorus calamus, une Aracée aux racines odorantes qui pousse comme cet iris au bord des eaux. L’épithète pseudacorus est formée sur le grec pseudês, faux, trompeur, et Acorus, acore, désignant en grec (akoros) une plante à racine aromatique. On cultive fréquemment dans les jardins l’iris d’Allemagne, Iris germanica, aux fleurs souvent bleues, et sa variété aux grandes fleurs blanches, l’iris de Florence, var. florentina, dont la racine dégage après séchage une délicate odeur de violette. Malgré l’épithète géographique, la plante n’est pas originaire d’Allemagne, mais du sud de l’Europe et du Proche-Orient. On emploie parfois le terme de « flambe » pour désigner certains iris. Il provient du latin flammula, petite flamme, à cause de la forme de la fleur des iris qui peut évoquer une flamme, l’iris jaune ayant en outre une couleur suggestive. La famille des Iridacées est nommée d’après le genre Iris. Elle comporte également les crocus, les freesias, les glaïeuls, etc.

J Jacinthe Asparagacées (anciennement Liliacées)

« Jacinthe » est la francisation du latin Hyacinthus, qui désignait ces plantes, dédiées au personnage mythologique Hyacinthe (Hyakinthos), favori d’Apollon. D’après la légende, Hyacinthe fut blessé à la tête par un disque lancé par Apollon et dévié par le dieu du vent, Zéphyr, jaloux d’Apollon. Hyacinthe mourut et fut transformé par Apollon en une fleur, la jacinthe, qui poussa grâce au sang qui s’écoulait de sa blessure. Plantes ornementales

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L’espèce couramment cultivée dans les jardins et les intérieurs est la jacinthe d’Orient, Hyacinthus orientalis, originaire du sud-ouest asiatique, de la Turquie à Israël. La jacinthe des bois, Hyacinthoides non-scriptus, commune dans les forêts claires des régions atlantiques, n’est pas une véritable jacinthe. Elle appartient au genre Hyacinthoides, formé sur Hyacinthus et eidô, être semblable. Son nom signifie donc « qui ressemble à la jacinthe ». L’ancien nom du genre est Endymion. C’était, dans la mythologie, le nom d’un jeune chasseur grec (Endymiôn) aimé de Séléné, la lune, qui demanda à Zeus de plonger Endymion dans un sommeil perpétuel afin qu’il reste toujours jeune et ne la quitte jamais : la plante, à l’inflorescence penchée, semble somnoler. L’épithète non-scriptus signifie en latin « sans inscription ». En effet, les feuilles de la jacinthe des bois ne présentent aucune marque.

Jasmin Oléacées

Le nom du jasmin, comme son odeur voluptueuse, évoque l’Orient. Il dérive du persan yâsimîn qui désigne cette plante parfumée. Les botanistes l’ont latinisé en Jasminum. On cultive, là où les hivers sont cléments, le jasmin officinal, Jasminum officinale, à la floraison blanche délicieusement odorante. Le jasmin d’hiver, Jasminum nudiflorum, dont l’épithète signifie « à fleurs nues », est plus rustique, mais ses fleurs jaunes ne dégagent aucun parfum.

Jonquille → narcisse, p. 191. Julienne Brassicacées (Crucifères)

Hesperis est le nom générique des juliennes, de la famille des Brassicacées (Crucifères). Il désignait en grec l’Hesperis tristis, de l’adjectif hesperos, du soir. En effet, les fleurs de ces plantes sont particulièrement odorantes dans la soirée. La julienne des dames, Hesperis matronalis (du latin matrona, femme mariée), est ainsi nommée parce que la beauté et le parfum de ses fleurs la font rechercher des femmes… On la nomme également « violier », du fait de la couleur de ses fleurs, d’un violet pâle.

L Laurier-cerise, laurier-palme → Prunus, p. 170. Lilas Oléacées

« Lilas » est une altération de lilac, dérivé via l’arabe du persan lilak, désignant la plante aux fleurs de couleur bleutée – du persan nilak, bleuté, Syringa vulgaris. Syringa désignait en latin une seringue. Le terme est issu du grec syrigx, roseau coupé, flûte de berger, qui a donné en français « syrinx », une flûte en canne de Provence. L’épithète vulgaris indique simplement que la plante est fréquemment cultivée. 188

Les plantes et leurs noms

Lilas d’Espagne → centranthe, p. 179. Lilium → lis, ci-dessous. Liriodendron → tulipe, p. 199. Lis Liliacées

« Lis » est le pluriel d’un singulier non attesté, « lil », dérivé du latin Lilium qui désignait ces plantes chez les Romains. On rencontre également l’ancienne graphie « lys », aujourd’hui peu usitée. Les Grecs nommaient ces plantes leirion. La « fleur de lys » des rois de France était en fait un iris, Iris pseudoacorus. Certains ont rapproché l’étymologie du nom des lis du celtique li, blanc. Pourtant, nos lis européens ne sont pas immaculés à l’instar du lis blanc, Lilium candidum, proche-oriental, le lis le plus couramment cultivé en Europe.

Le lis martagon tire son nom de la planète Mars…

Le célèbre lis martagon, Lilium martagon, parure de nos bois montagnards est d’un rose sombre. L’épithète martagon, qui signifie « de la planète mars » est tirée, pour une raison obscure, du vocabulaire des alchimistes. Le lis orangé, Lilium bulbiferum var. croceum porte de grandes fleurs orange ponctuées de noir – l’épithète de l’espèce signifie en latin « porte-bulbe », et le nom de la variété évoque le safran, Crocus sativus, dont les stigmates d’un rouge profond donnent une teinture jaune. Le lis turban, Lilium pomponium, a, quant à lui, des fleurs aux pétales recourbés d’un rouge minium extrêmement vif. Le lis de Saint Bruno est la Paradisea liliastrum. Son étymologie n’est pas claire : la plante pourrait être dédiée à un italien nommé Paradisi ou son nom pourrait provenir du latin paradisus, paradis, du grec paradeisos, parc, lieu d’agrément planté d’arbre. Après avoir été classé dans la famille des Liliacées, puis des Agavacées, il l’est actuellement dans celle des Asparagacées, tout comme les Anthericum qui en sont très proches. Le nom de ces derniers est la francisation du grec antherikê qui désignait un asphodèle. L’espèce la plus courante dans nos régions est l’Anthericum liliago dont l’épithète dénote la similitude d’aspect de cette plante avec un lis – le lis blanc, en l’occurrence. On nomme également ces plantes « phalangères », d’après leur nom grec phalaggion qui désignait également une araignée venimeuse contre la morsure de laquelle on les employait.

Lis jaune, lis rouge → hémérocalle, p. 186. Lunaire Brassicacées (Crucifères)

« Lunaire » est la francisation du latin Lunaria, nom dérivé de luna, lune, du fait de l’aspect rond et nacré du septum (fine membrane séparant les deux loges) des fruits. Plantes ornementales

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Le nom populaire de la lunaire annuelle, Lunaria annua, est « monnaie-dupape », car une autre évocation, moins poétique, de l’aspect arrondi du septum restant après que les graines sont tombées est celle d’une pièce de monnaie. On rencontre parfois dans les bois des montagnes la lunaire bisannuelle, Lunaria biennis, aux jolies fleurs rose vif. Contrairement à la lunaire annuelle qui effectue son cycle de vie sur une seule année, la lunaire bisannuelle met deux ans pour fleurir et fructifier.

Lupin Fabacées (Légumineuses)

« Lupin » est la francisation du latin lupinus qui désignait ces plantes en latin. Il vient peut-être de lupus, loup, du fait de l’amertume des graines ou de la croyance erronée que ces plantes détruisaient la fertilité du sol (en fait, comme toutes les Légumineuses, elles apportent de l’azote au sol...). Parmi les nombreuses espèces, citons le lupin blanc, Lupinus albus, le lupin jaune, Lupinus luteus, tous deux cultivés pour leurs graines alimentaires. Le lupin à feuilles étroites, Lupinus angustifolius (du latin angustus, étroit), est courant à l’état sauvage dans le Midi et en Corse. Les lupins cultivés pour l’ornementation sont des hybrides ayant pour base le Lupinus polyphyllus, une espèce américaine dont l’épithète signifie « à feuilles nombreuses », du grec polys, beaucoup, et phyllon, feuille. Il s’agit en fait des folioles composant la feuille, non des feuilles elles-mêmes.

Magnolia Magnoliacées

Magnolia est le nom botanique et français d’arbres ornementaux dédiés à Pierre Magnol (1638-1715), professeur de botanique et directeur du jardin botanique de Montpellier. On cultive couramment le magnolia à grandes fleurs, Magnolia grandiflora, aux fleurs de taille impressionnante, moins fréquemment le magnolia étoilé, Magnolia stellata, dont les fleurs, composées de nombreux pétales, évoquent une large étoile blanche. La famille des Magnoliacées a été nommée d’après le genre Magnolia. Elle comprend également, entre autres, le tulipier, grand arbre nord-américain portant de curieuses fleurs orange et vertes.

Micocoulier Ulmacées

« Micocoulier » est le mot provençal désignant cet arbre (Celtis australis). Il est issu, avec adaptation, du grec moderne mikrokoukouli, de même sens. Le nom botanique des micocouliers, Celtis, désignait en latin l’espèce européenne, Celtis australis, de ce genre subtropical. L’épithète signale que cet arbre se rencontre dans le sud de notre continent.

Mimosa → robinier, p. 107. Monarde Lamiacées (Labiées)

Les monardes, Monarda de leur nom botanique, sont des Labiées aromatiques et ornementales nord-américaines dédiées à Nicholas Monardes (1493-1588), 190

Les plantes et leurs noms

médecin et botaniste de Séville, qui publia des ouvrages sur les plantes du Nouveau Monde. On en cultive deux espèces, la monarde didyme, Monarda didyma (du latin didymos, double), et la monarde fistuleuse, Monarda fistulosa (du latin fistula, tuyau canal), aux tiges creuses.

Monnaie-du-pape → lunaire, p. 189. Muflier → gueule-de-loup, p. 185.

N Narcisse Amaryllidacées

«  Narcisse  » est la francisation de Narcissus qui désignait en latin et en grec (narkissos) ces plantes de la famille des Amaryllidacées). Ce nom provient peut-être du grec narkoô, provoquer de la torpeur, à cause de l’effet narcotique des narcisses. D’après la légende antique, la nymphe Écho était tombée amoureuse de Narcisse qui ne lui prêtait aucune attention – la pauvre déesse avait été condamnée par Héra à répéter les derniers mots qu’elle entendait. Pour le punir, elle demanda à Némésis, déesse de la vengeance divine, de faire tomber Le narcisse est si beau que Narcisse amoureux de son image. Il ne l’on en tomberait amoureux ! cessa dès lors de contempler son reflet dans l’eau. Finalement il se noya en tombant de ravissement dans la source de l’Hélicon. Là où il s’était tenu poussa un superbe narcisse à la tête penchée vers l’onde… Parmi les nombreuses espèces de narcisses, citons le narcisse des poètes, Narcissus poeticus, ainsi nommé à cause de la beauté délicate de sa fleur, et le narcisse tazette, Narcissus tazetta, dont l’épithète est un nom vernaculaire italien utilisé pour ce narcisse méditerranéen, diminutif de taza, tasse, par allusion à la forme de la couronne de la fleur. La jonquille est également un narcisse. Son nom dérive de l’espagnol junquillo, désignant la plante, diminutif de junco, jonc. Il s’agit en fait de deux espèces différentes de narcisses : Narcissus pseudo-narcissus, espèce commune dans nos régions, dont l’épithète signifie « faux-narcisse », et Narcissus jonquilla, que l’on rencontre dans la région méditerranéenne.

Nénuphar Nymphéacées

« Nénuphar » ou « nénufar » désigne cette plante depuis le Moyen Âge. Ce terme dérive des noms arabe et persan de la plante nufar ou nilufar. Plantes ornementales

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L’espèce la plus courante en Europe est le nénuphar jaune, Nuphar lutea, dont l’épithète décrit la couleur de la fleur. On nomme souvent» nénuphar », à tort, les nymphéas, membres d’un genre voisin dans la même famille. Le nom botanique de ces plantes, Nymphaea, désignait en latin et en grec (nymphaia) l’espèce européenne la plus commune, Nymphaea alba, aux fleurs blanches ou rouges (le latin albus signifie « blanc »). Il provient du grec nymphê, nymphe, divinité des eaux. La famille des Nymphéacées est nommée d’après le genre Nymphaea, nymphéa.

Nepeta → calament, p. 35. Nymphéa → nénuphar, p. 191.

O OEillet Caryophyllacées

« OEillet » est un diminutif d’« œil », en raison de la forme ronde des fleurs. Le nom botanique du genre, Dianthus, est construit sur le grec dios, de Zeus (Jupiter), et anthos, fleur : fleur de Jupiter. L’espèce que l’on cultive dans les jardins est le Dianthus caryophyllus dont l’épithète est la transcription (avec la terminaison -us du masculin) du grec karyophyllon, désignant le clou de girofle et le giroflier. Le terme provient du grec karyon, noix et phyllon, feuille, et évoque l’odeur agréable des feuilles de noyer. Ce nom a été appliqué à l’espèce cultivée, également connue sous le nom d’« œillet giroflée », à cause de l’odeur de ses fleurs qui rappellent le clou de girofle (Syzygium aromaticum). D’après la légende, Carya, fille du roi de Laconie, fut changée en noyer par Bacchus. L’une des plus jolies plantes de ce genre est l’œillet des Chartreux, Dianthus carthusianorum. Le latin Carthusianus désigne un membre de l’ordre des Chartreux, fondé au XIIe siècle par Saint Bruno. La famille des Caryophyllacées est nommée d’après l’épithète caryophyllus, appliqué à l’œillet. Elle comprend de très nombreuses plantes, dont les stellaires, les silènes, les lychnis et les saponaires.

OEillet d’Inde Astéracées (Composées)

L’œillet d’Inde vient en fait d’Amérique.

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Les plantes et leurs noms

« OEillet d’Inde » est le nom populaire des tagètes (Tagetes spp.), car les capitules de ces plantes originaires d’Amérique centrale et du Sud ressemblent aux fleurs des œillets. À l’époque, les Antilles étaient connues sous le

nom d’« Indes occidentales », d’où l’indication géographique qui nous paraît aujourd’hui erronée. Les tagètes, dont certaines (Tagetes erecta, Tagetes minuta, Tagetes patula) sont cultivées comme ornementales, sont dédiées à Tages, personnage de la mythologie étrusque qui, né du labour de la terre, enseigna aux hommes l’art de la divination.

Oenothera → onagre, p. 193. Oiseau-de-Paradis Strelitziacées

L’« oiseau-de-paradis » est ainsi nommé à cause de l’aspect étrange et coloré de sa fleur. Le nom botanique de ce cousin du bananier est Strelitzia reginae. Le genre a été dédié à Charlotte Sophie de Mecklenbourg-Strelitz (1744-1818), qui devint femme du roi George III d’Angletterre en 1761 et lui donna 15 enfants ! Intéressée par la botanique, elle figure parmi les membres fondateurs du célèbre jardin botanique royal de Kew. L’épithète reginae, de la reine, accentue encore le caractère royal de la plante…

L’« oiseau-de-paradis » mérite son nom !

La famille des Strelitziacées est nommée d’après le genre Strelitzia.

Olivier de Bohême → argousier, p. 24. Onagre Oenothéracées

«  Onagre  » est tiré du latin onager ou onagrus, en grec onagros, âne sauvage. La raison précise pour laquelle ce nom a été appliqué à la plante, parfois nommée « herbe aux ânes », n’est pas claire. Le nom botanique des onagres est Oenothera. Il désignait en grec une plante dont la racine avait une saveur vineuse ou encore un végétal dont la racine infusée dans du vin servait à apprivoiser les bêtes sauvages… Il dérive du grec oïnos, vin, et thêra, chasse aux bêtes sauvages. Peut-être les racines séchées de l’onagre bisannuelle, Oenothera biennis, possèdent-elles une odeur vineuse... Elles ont en tout cas un goût de viande fumée qui leur a valu le surnom de « jambon des jardiniers ». Mais, bien que parfaitement comestibles, elles raclent la gorge lorsqu’on les mange, crues ou cuites. L’espèce la plus courante, l’onagre bisannuelle, Oenothera biennis, est ainsi nommée, car elle effectue son cycle de vie sur deux ans. La famille des Oenothéracées est nommée d’après le genre Oenothera. On parlait jadis des « Onagracées », famille de l’onagre. Elle comprend également les épilobes.

P Paeonia → pivoine, p. 195. Plantes ornementales

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Passiflore Passifloracées

«  Passiflore  » est la francisation de Passiflora, nom générique des passiflores ou « fleurs de la passion », formé sur passio, passion, et flos, floris, fleur. En effet, la fleur, d’aspect très particulier, semble présenter dans ses différentes parties les instruments (clous, marteaux, couronne d’épines) de la passion du Christ. Une espèce est fréquemment cultivée comme ornementale dans nos régions, la passiflore bleue, Passiflora coerulea (du latin coeruleus, bleu), aux fleurs blanches et bleues. On emploie pour ses vertus calmantes la Passiflora incarnata (dont l’épithète signifie « couleur de chair »), aux fleurs rouges. Plusieurs passiflores sont cultivées pour leurs délicieux fruits sous les Tropiques. On peut voir dans la passiflore les instruments de la Passion du Christ

Les Passifloracées sont nommées d’après le genre Passiflora, passiflore.

Pavot → coquelicot, p. 49. Pelargonium → géranium, p. 66. Pensée → violette, p. 200. Pétunia Solanacées

« Pétunia » dérive de l’ancien français « pétun », dérivé du tupi (langue indienne du Brésil) « petyn », désignant le tabac : le pétunia appartient à la même famille que le tabac. On cultive principalement pour l’ornementation des hybrides entre Petunia axillaris et Petunia integrifolia, originaires d’Amérique du Sud.

Pervenche Apocynacées

« Pervenche » dérive de l’italien pervinca, du latin vinco, vaincre : la plante, qui garde ses feuilles en hiver, triomphe de la mauvaise saison. Certains pensent également que le nom pourrait provenir du latin vincio, lier, par allusion à la flexibilité des tiges. Le nom botanique des pervenches est Vinca, de même origine. On rencontre principalement dans nos régions la grande pervenche, Vinca major, et la petite pervenche, Vinca minor. Les épithètes décrivent la taille relative des fleurs.

Philadelphus → seringa, p. 198. 194

Les plantes et leurs noms

Philodendron Aracées

Philodendron est le nom générique de certaines lianes épiphytes d’Amérique tropicale de la famille des Aracées, dont plusieurs sont cultivées comme ornement. Il provient du gec philos ami, et dendron, arbre : dans son environnement naturel, la plante grimpe sur les arbres. C’est souvent, en fait, le Monstera deliciosa que l’on cultive sous le nom de « philodendron ».

Physalis → alkékenge, p. 176. Phytolaque Phytolaccacées

«  Phytolaque  » est la francisation de Phytolacca, nom générique de ces plantes américaines, fréquemment cultivées pour l’ornementation. Le terme provient du grec phyton, plante, et de l’arabo-persan lakk, laque  : le suc des fruits est d’un rouge violacé et on l’utilisait jadis comme colorant, malgré sa toxicité due à des saponines hémolytiques. L’espèce la plus courante, cultivée comme ornementale et fréquemment subspontanée, est la phytolaque d’Amérique, Phytolacca americana, dont l’épithète désigne l’origine. La famille des Phytolaccacées est nommée d’après le genre Phytolacca, phytolaque.

La phytolaque renferme un colorant végétal pourpre.

Pied d’alouette → dauphinelle, p. 181. Pivoine Paeoniacées

« Pivoine » dérive de Paeonia, nom générique de ces plantes, qui les désignait en latin et en grec (paiônia). Ce nom dérive peut-être, du fait de la beauté de leurs fleurs, du grec paiôn ou paian, chant solennel en l’honneur des dieux. Une espèce croît dans les montagnes d’Europe occidentale, la pivoine officinale, Paeonia officinalis. Les Paeoniacées sont nommées d’après le genre Paeonia, pivoine.

Platane Platanacées

« Platane » est la francisation du latin Platanus, platanos en grec, qui désignait ces arbres. Il vient du grec platus, large, plat, par allusion à la forme des grandes feuilles étalées. Le platane communément planté dans les parcs et les allées est un hybride entre le platane d’orient, Platanus orientalis, originaire de l’est du bassin Plantes ornementales

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méditerranéen, et le platane occidental, Platanus occidentalis, originaire d’Amérique du Nord. La famille des Platanacées est nommée d’après le genre Platanus, platane.

Pois de senteur → gesse, p. 67. Primevère Primulacées

« Primevère » dérive d’une forme latine tardive prima vera, formée de prima, premier (au féminin), et de vera, printemps (en latin classique, ver, veris). En effet, les fleurs de ces plantes sont parmi les premières à s’épanouir au début du printemps. Le nom botanique des primevères, Primula, a le même sens. Il vient du latin primulus, tout premier, diminutif de primus, premier. On cultive certaines de nos espèces indigènes, surtout la primevère vulgaire, Primula vulgaris, ainsi que des primevères orientales, en particulier la Primula obconica. Trois espèces principales se rencontrent dans nos régions : – la primevère officinale, Primula veris (du latin ver, veris, printemps), jadis nommée Primula officinalis, présente une longue hampe florale portant des fleurs odorantes, d’un jaune foncé tachées d’orange. Elle est souvent surnommée « coucou », car elle fleurit au printemps, lorsque commence à chanter le coucou. On donne aussi ce nom, selon les régions, à diverses autres plantes ; – la primevère élevée, Primula elatior (comparatif du latin elatus, élevé), a également une longue hampe, mais des fleurs jaune clair et inodores ; – la primevère vulgaire, commune, n’a quant à elle qu’une très courte hampe qui porte de grandes fleurs jaune pâle, diversement colorées dans les variétés cultivées. D’autres espèces se trouvent en montagne : la primevère farineuse, Primula farinosa, porte des feuilles recouvertes sur leur face inférieure d’une « farine blanche  »  ; la primevère hirsute, Primula hirsuta, est couverte de longs poils glanduleux  ; la primevère marginée, Primula marginata, présente une bande blanchâtre le long de la marge de ses feuilles ; la primevère auricule, Primula auricula (du latin auricula, oreille), a des feuilles qui peuvent évoquer une oreille ; etc. La famille des Primulacées est nommée d’après le genre Primula, primevère. Elle comprend aussi les cyclamens, le mouron rouge, etc. Les primevères font partie des premières fleurs du printemps.

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Les plantes et leurs noms

Primula → primevère, ci-dessus.

Pyracantha Rosacées

Pyracantha est le nom générique du buisson ardent (Pyracantha coccinea) et d’espèces voisines appartenant à la famille des Rosacées. Il désignait en grec un arbuste épineux à fruits rouge vif et dérive de pyr, feu et akantha, épine. L’épithète coccineus signifie « écarlate » et dérive de coccum, cochenille qui servait à teindre les étoffes de cette couleur. Ces divers termes évoquent tous la fructification orange éclatante de cet arbrisseau.

Q Queue de renard → amaranthe, p. 21.

R Rose trémière → mauve, p. 83. Rosier Rosacées

«  Rose  » est la francisation de Rosa, nom générique des rosiers et des églantiers, désignant ces arbrisseaux en latin. L’équivalent grec est rhodon. Ces termes proviendraient de la racine indo-européenne vrod, flexible, car leurs longues tiges sont souples. Il existe un grand nombre d’espèces de rosiers sauvages, dont la plus courante est la Rosa canina, ainsi nommée parce que la plante était censée soigner les morsures de chien. Son faux-fruit est le cynorrhodon dont le nom dérive du grec kuôn, kunos, chien, et rhodon, rose. Kynorhodon, qui signifie donc «  rosier de chien », désignait l’églantier en grec.

Le cynorrhodon est un faux-fruit

caractéristique des rosiers «  Églantier  » ou «  églantine  », qui et des églantiers. désigne les rosiers sauvages dérive de l’ancien français « aiglent », lui-même issu du latin aculeatus, couvert d’aiguillons (aculeus signifie « aiguillon »), ce qui est un trait douloureusement caractéristique de ces arbrisseaux. Le nom de la plante est formé avec le suffixe « -ier » sur le modèle de celui d’autres arbres dérivé de noms de fruits (pommier, poirier, prunier, cerisier, etc.).

La famille des Rosacées est nommée d’après le genre Rosa, rose. Elle comprend les abricotiers, les amandiers, les cerisiers, les fraisiers, les néfliers, les pêchers, les poiriers, les pommiers, les potentilles, les pruniers, la reine des prés, les ronces, les sorbiers, etc. Plantes ornementales

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Rudbeckia Astéracées (Composées)

Les Rudbeckias, dont certaines espèces (Rudbeckia hirta, Rudbeckia laciniata) sont cultivées comme ornementales, sont dédiés à Olof Rudbeck (1630-1702), anatomiste, botaniste et antiquaire, fondateur du jardin botanique d’Uppsala (Suède), et à son fils Olof (1660-1740), professeur à Uppsala, premier protecteur de Linné. L’espèce la plus couramment cultivée est la rudbeckie laciniée, Rudbeckia laciniata, dont l’épithète évoque les feuilles profondément découpées en segments allongés.

S Saccharum → canne, p. 178. Sequoia Cupressacées

Le séquoia de Californie, Sequoia sempervirens, conifère de la côte ouest-américaine, compte parmi les plus hauts arbres du monde. Il a été dédié au chef indien cherokee See-Qayah (1770-1843) qui créa un alphabet pour la langue de son peuple. L’épithète signifie « toujours vert », car l’arbre conserve toute l’année son feuillage. Le plus gros arbre du monde est le séquoia géant, Sequoiadendron giganteum, conifère des sierras de Californie. Son nom est formé sur Sequoia et le grec dendron, arbre.

Seringa Hydrangéacées

« Seringa » ou « seringat » dérive du latin botanique Syringa nom de genre du lilas (Syringa vulgaris). En latin, ce nom désignait une syrinx ou flûte de Pan, faite de tubes de canne de Provence ou de roseau de différentes longueurs. Le nom botanique du seringa, Philadelphus coronarius, viendrait du grec philos, ami, et delphos, frère, par allusion aux nombreuses étamines des fleurs. Mais il peut aussi s’agir, pour quelque obscure raison, de la ville américaine de Philadelphie… L’épithète coronarius, du latin corona, évoque la disposition des fleurs – d’ailleurs en bouquets plutôt qu’en couronnes… On nomme également le seringa « jasmin des poètes » à cause du parfum de ses fleurs agréables à l’œil.

Soja → glycine, p. 185. Souci Astéracées (Composées)

Le nom de cette jolie plante aux gros capitules orangés, parfois jaune d’or, s’écrivait antérieurement « soucy ». En passant par « solsie », il dérive du bas latin solsequia, qui suit le soleil, du latin sol, soleil, et sequi, suivre. Le nom de genre des soucis, Calendula, date du Moyen Âge. Il provient du latin calendae, calendes, premier jour du mois, probablement avec un sens analogue à calendrier, almanach indicateur météorologique, car les capitules s’ouvrent et se ferment en liaison avec l’apparition du soleil. 198

Les plantes et leurs noms

Le souci des jardins, Calendula officinalis, est apprécié pour les vertus cicatrisantes de ses fleurs. Jadis vendu dans les officines des pharmaciens, il l’est toujours, sous forme de pommade ou de baumes «  au calendula  » – le terme latin, qui habituellement effraie le commun des mortels est ici valorisé, gage de l’effet médicinal escompté. On rencontre dans la région méditerranéenne le petit souci des champs, Calendula arvensis, réplique miniature de son cousin cultivé.

Staphysaigre → dauphinelle, p. 181. Strelitzia → oiseau-de-Paradis, p. 193. Syringa → lilas, p. 188.

Souci veut dire : « qui suit le soleil ».

T Tagète → œillet d’Inde, p. 192. Thuya Cupressacées

Le nom de ces conifères proches des cyprès et des genévriers s’écrit en français « thuya » et en latin Thuja. Ce dernier terme désignait en latin (thya) et en grec (également thyia) un arbre odoriférant. Le grec thyos signifie « bois qui répand une odeur agréable en brûlant », ainsi que « sacrifice » et dérive de la racine grecque thy, exhaler une odeur. On cultive couramment pour faire des haies le Thuja occidentalis, originaire du nord-est de l’Amérique du Nord – qui se trouve à l’ouest de l’Europe – ainsi que le thuya géant de Californie, Thuja plicata, natif sur la côte ouest de l’Amérique du Nord. L’épithète plicatus, plié (du latin plico, plier) fait allusion au feuillage aplati, formé d’écailles semblant être repliées sur elles-mêmes.

Tropaeolum → capucine, p. 179. Tulipe Liliacées

« Tulipe » vient de l’ancien français tulipan, forme francisée du turc tülbend, turban, issu du persan dul-i-band, qui décrit l’aspect de la fleur. Le nom botanique du genre est Tulipa. On cultive principalement des hybrides basés sur la Tulipa gesneriana, originaire du Moyen-Orient et dédiée à Conrad Gessner, naturaliste suisse (15161565). Quelques espèces se rencontrent dans nos régions à l’état sauvage : la tulipe sylvestre, Tulipa sylvestris ; la tulipe de l’Écluse, Tulipa clusiana, dédiée à Jules Charles de L’Écluse, Carolus Clusius en latin, médecin et botaniste flamand Plantes ornementales

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(1526-1609) ; et la tulipe d’Agen, Tulipa agenensis, jadis nommée Tulipa oculussoli (du latin oculus, œil, et sol, solis, soleil). Le « tulipier », Liriodendron tulipifera, est un grand arbre de la famille des Magnoliacées originaire du sud-est des États-Unis dont les grandes fleurs vertes et orange ont l’aspect de tulipes. Le nom du genre est formé sur le grec lirion, lis, et dendron, arbre, et l’épithète signifie « qui porte des tulipes ». Les fleurs du tulipier ressemblent à des tulipes.

Tulipier → tulipe, ci-dessus.

V Valériane rouge → centranthe, p. 179. Vinca → pervenche, p. 194. Violette Violacées

« Violette » est le diminutif francisé de Viola qui désignait en latin différentes plantes dont les violettes. Le nom dérive du grec ion, violette. Le genre Viola comprend les violettes, dont les fleurs ont les deux pétales latéraux dirigés vers le bas, et les pensées, chez qui les pétales latéraux sont dirigés vers le sommet de la fleur. L’espèce de violette la plus connue est la violette odorante, Viola odorata, dont les fleurs dégagent une odeur suave. Cultivée pour son parfum, elle se rencontre également dans les bois, les haies et les lisières, mais se montre plus rare que d’autres espèces, inodores, telle la violette des chiens, Viola canina, ou la violette de Reichenbach, Viola reichenbachiana, nommée d’après le botaniste et ornithologue allemand Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793-1879).

Toutes les violettes ne sont pas… violettes.

200

Les plantes et leurs noms

Les pensées, jadis nommées «  herbes de la pensée  », étaient considérées comme l’emblème du souvenir. Il en existe plusieurs espèces, dont les plus connues sont la Viola tricolor, aux fleurs de couleur violette, blanche et

jaune, couramment cultivée comme ornementale, et la pensée des champs, Viola arvensis (du latin arvum, champ) aux fleurs jaunes et blanches. Dans les montagnes croît la pensée des Alpes, Viola calcarata, dont l’épithète du nom botanique provient du latin calcar, éperon, car sa fleur porte un appendice pointu caractéristique. La famille des Violacées est nommée d’après le genre Viola, violette.

Y Yucca Agavacées

Yucca est le nom botanique et français de certaines Agavacées nord-américaines ornementales. C’est également le nom vernaculaire caraïbe utilisé pour le manioc (Manihot esculenta), plante pourtant bien différente, qui a été transposée à ce genre par les botanistes. On cultive couramment le yucca à feuilles d’aloès, Yucca aloifolia, qui ressemble effectivement à un aloès, ainsi que le Yucca baccata, qui produit des fruits charnus et comestibles.

Z Zantedeschia → arum, p. 26. Zinnia Astéracées (Composées)

Zinnia est le nom générique de certaines Composées ornementales, dédiées à Johann Gottfried Zinn (1727-1759), botaniste allemand, professeur de botanique à Göttingen. On cultive divers hybrides, principalement basés sur les Zinnia elegans et Zinnia angustifolia (du latin angustus, étroit, et folium, feuille), originaires du Mexique.

Plantes ornementales

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Autres plantes

Autres plantes

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A Amidonnier → blé, ci-dessous. Aurone → armoise, p. 25.

B Balsamite → camomille, p. 36. Blé Poacées

L’amidonnier est un cousin du blé, jadis très cultivé.

Le nom de cette céréale originaire du Moyen-Orient, aujourd’hui cultivée dans toutes les régions tempérées du globe, provient du latin médiéval blada (pluriel collectif neutre), récolte, dérivé du francique (germanique) blad, produit de la terre. En ancien français, le mot s’employait d’une façon générale à propos de diverses céréales dont le grain sert à l’alimentation. Il est devenu, en France et en Suisse – mais pas en Belgique – synonyme de « froment ».

Ce dernier nom, plus précis, est issu du latin frumentum, désignant les céréales à épi, particulièrement le blé commun. Il a la même origine que le latin fruges, produits de la terre – par opposition à fructus, produit des arbres. En Belgique, le blé commun, Triticum aestivum, est spécifiquement, et à juste titre, nommé « froment ». Le nom générique des blés, Triticum, désignait déjà ces plantes en latin. Il provient du supin, tritum, de terere, frotter, user, puis, battre le blé pour en enlever la balle – par extension vers « broyer », ce terme a donné en français « triturer ». Il existe de nombreuses espèces de blés. Le blé commun est le Triticum aestivum, blé d’été. Le blé dur, particulièrement riche en gluten et qui sert principalement à faire les pâtes et la semoule, est le Triticum durum, car son grain est plus difficile à moudre. L’épeautre est le Triticum spelta, d’un nom bas latin qui désignait cette céréale, sans doute d’origine germanique (Spelt en allemand et en anglais). L’engrain, souvent nommé « petit épeautre » (ce qui n’est pas sans créer de confusions…), est le Triticum monococcum, du grec monos, seul, et kokkos, petit fruit rond, car la plante ne porte qu’un seul grain par épillet. Pour une raison similaire (deux grains par épillet), l’amidonnier est le Triticum dicoccum (du grec dis, deux fois et kokkos).

C Camellia → thé, p. 214. Cannabis → chanvre, p. 205. 204

Les plantes et leurs noms

Carthame Astéracées (Composées)

Carthamus est le nom générique des carthames, d’origine sémitique et introduit au XVIe siècle. On cultive le carthame des teinturiers, Carthamus tinctorius, dont les fleurs renferment un pigment jaune-orangé et dont les graines donnent de l’huile. Le carthame laineux, Carthamus lanatus, se rencontre principalement dans le bassin méditerranéen, dont il déborde vers le nord. Ses feuilles sont couvertes de poils laineux, d’où l’épithète.

Céréale Poacées

Ce nom désigne d’une manière générale les graines alimentaires riches en amidon, et en particulier celles des Graminées cultivées. Il dérive de l’adjectif latin cerealis, relatif au blé, d’après la déesse des moissons, Cérès. Le mot proviendrait d’une racine indo-européenne, cer, indiquant la croissance. La plupart des céréales appartiennent à la famille des Poacées (Graminées) : blé, engrain, épeautre, mil, millet, orge, riz, seigle, sorgho, maïs, etc. D’autres végétaux dont on consomme les graines de la même manière, en gruau, galettes ou bouillies, sont considérés comme des «  pseudocéréales  »  : ce sont, par exemple, le quinoa ou l’amaranthe. Le méteil est un mélange de froment et de seigle semés ensemble. Son nom provient du latin tardif mistilium, signifiant «  mélange  », de  mixtus, mélangé.

Chanvre Cannabacées

« Chanvre » est issu d’une forme altérée de Cannabis, qui désignait cette plante textile en latin et en grec (kannabis ou kannabion). «  Chènevis  » provient du latin populaire canaputium, désignant la graine de chanvre. L’épithète cannabinus, semblable au chanvre, a été attribué a l’eupatoire chanvrine, Eupatorium cannabinum, une Composée des lieux humides dont les feuilles sont découpées un peu à la manière de celles du chanvre. Les Cannabacées sont nommées d’après le genre Cannabis. Elles comprennent également le houblon (Humulus lupulus).

Coton Malvacées

« Coton » dérive de l’arabe qutun, désignant la plante et l’étoffe que l’on tire des fibres entourant la graine.

Le chanvre était jadis couramment cultivé pour ses fibres.

Autres plantes

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Le nom botanique des cotonniers, Gossypium, désignait en latin (également gossypion et gossypinus) une plante dont le fruit renferme des graines entourées de poils cotonneux. On en connaît de nombreuses espèces, d’aspects et d’origines diverses, dont le coton en arbre, Gossypium arboreum, le coton herbacé, Gossypium herbaceum, etc.

Cyperus → souchet, p. 213.

E Échinacée Astéracées (Composées)

Le nom de ces Composées américaines, appréciées pour leurs vertus médicinales (elles stimuleraient le système immunitaire), vient du grec echinos, hérisson, par allusion aux écailles piquantes du réceptacle. On francise parfois le nom de genre, Echinacea, en échinacée. L’espèce la plus fréquemment cultivée est l’échinacée pourpre, Echinacea purpurea, dont l’épithète signale la couleur des fleurs, en fait plutôt d’un rose foncé.

Engrain → blé, p. 204. Épeautre → blé, p. 204. L’échinacéa pourpre a de jolies fleurs colorées.

F Fagopyrum → sarrasin, p. 213.

G Ginseng Araliacées

«  Ginseng  » provient du chinois jen shên, mot composé de jen, homme, et shên, plante. En effet, la forme de la racine du ginseng évoque traditionnellement celle d’un corps humain.

Le ginseng est la « plante homme » !

206

Les plantes et leurs noms

Panax est le nom générique du ginseng de Corée, Panax ginseng, du ginseng d’Amérique du nord, Panax

quinquefolius (du latin quinque, cinq, et folium, feuille), et d’espèces voisines de la famille des Araliacées. Ce mot désignait en latin et en grec une plante indéterminée aux vertus médicinales remarquables. Il dérive du grec panakês, qui guérit tout, panacée (de pan, tout, et akeô, guérir).

Glycyrrhiza → réglisse, p. 211. Gossypium → coton, p. 205.

H Helianthus → tournesol, p. 215. Hordeum → céréale, p. 205.

I Isatis → pastel, p. 210. Indigo → pastel, p. 210.

L Lin Linacées

« Lin » est une francisation de Linum qui désignait ces plantes en latin et en grec (linon). L’espèce la plus commune est le lin cultivé, Linum usitatissimum, dont l’épithète latin signifie « très utile » – du latin usitatus, usité, utile. Les Linacées sont nommées d’après le genre Linum, lin.

Luzerne Fabacées (Légumineuses)

Antérieurement écrit «  lauserne  », le nom français dérive du provençal luzerno, qui désignait ce fourrage. Il provient du latin lucerna, issu de lucere, luire, du fait de l’aspect brillant des graines. Le nom botanique des luzernes est Medicago. Désignant ces plantes en latin, il est construit sur l’adjectif medica, originaire de Médie, d’où l’on pensait que provenait la luzerne cultivée, Medicago sativa (du latin sativus, cultivé). Le pays des Mèdes

La luzerne est couramment cultivée comme fourrage.

Autres plantes

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comprenait au premier millénaire avant notre ère les régions situées au sud de la mer Caspienne, actuellement en Iran et en Azerbaïdjan. Parmi les diverses espèces de luzerne, citons la luzerne lupuline, Medicago lupulina, ou « minette ». L’étymologie de ses noms est assez obscure. L’épithète pourrait faire référence au houblon (p. 150).

M Maïs Poacées

« Maïs » provient de l’espagnol maïz, emprunté à la langue des Arouaks d’Haïti, mahiz, désignant la plante et son grain alimentaire. Le nom botanique du maïs est Zea mays. Zea désignait en latin et en grec une sorte de blé mal déterminée. On nommait jadis le maïs « blé d’Inde », car la plante fut introduite en Europe depuis les « Indes occidentales », à savoir les Antilles. Pour les Américains, le maïs est « la » céréale, au point qu’ils le nomment corn, c’est-à-dire « grain alimentaire » au sens général, alors que les Anglais, fidèles au blé, l’appellent maize.

Medicago → luzerne, p. 207. Mandragore Solanacées

« Mandragore » est la forme française de Mandragora qui désignait cette plante en latin et en grec (mandragoras). Il existe dans le bassin méditerranéen une espèce de mandragore : la mandragore officinale, Mandragora officinarum, jadis nommée mandragore d’automne, Mandragora autumnalis. Deux autres espèces croissent en Asie centrale.

Maté Aquifoliacées

«  Mate  » (prononcé «  maté  ») est un nom espagnol issu du quichua (langue indienne des Andes) mati, qui désigne la petite calebasse servant à la préparation de la boisson tirée des feuilles riches en caféine d’un houx sud-américain (Ilex paraguariensis) que l’on a ainsi nommé.

La mandragore était considérée comme une plante de sorcière.

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Les plantes et leurs noms

Ilex est le nom de genre des houx (p.  73) et l’épithète paraguariensis signifie « du Paraguay », l’arbuste étant originaire de ce pays et des régions avoisinantes.

Millet Poacées

« Millet » dérive de milium qui désignait en latin un millet cultivé. Le nom provient du latin molo, moudre, dénotant une plante alimentaire dont les graines étaient moulues. Le nom botanique Milium s’applique aujourd’hui à certaines graminées sauvages. Les millets cultivés appartiennent aux genres Setaria et Panicum. Le nom du premier dérive du latin seta, soies de porc ou de sanglier, par allusion aux arêtes rudes des épillets. Celui du second provient de panus qui, chez Pline, désigne l’inflorescence en forme de panicule d’une graminée. On cultive en particulier le millet des oiseaux ou sétaire d’Italie, Setaria italica, et le millet commun, Panicum miliaceum. Le nom de « mil », à bien différencier de « millet », est employé pour deux céréales africaines : le « petit mil » ou « mil chandelle », Pennisetum typhoides, et le sorgho ou « gros mil », Sorghum bicolor. Pennisetum vient du latin penna, plume et seta, soie, par allusion aux inflorescences plumeuses et soyeuses de ces graminées. En italien, sorgo désigne la céréale en question, largement consommée sur le continent noir. Son étymologie est incertaine. Sorghum provient peut-être de syriacus, originaire de la Syrie – ce qui ne semble pas exact d’un point de vue botanique.

Milium → millet, ci-dessus.

N Nicotiana → tabac, p. 214.

O OEillette → pavot, p. 210. Olea → olivier, ci-dessous. Olivier «  Olivier  » dérive d’Olea, nom générique de ces arbustes, qui désignait en latin l’espèce commune sur le pourtour du bassin méditerranéen, Olea europaea. Il dérive du grec elaia, qui a le même sens. L’olivier sauvage est nommé « oléastre ». L’olivier d’Europe, Olea europaea, est en fait natif sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Sa mise en culture, au cours de l’Antiquité, s’est probablement effectuée à plusieurs reprises en plusieurs endroits de son

L’olive est le fruit à huile par excellence !

Autres plantes

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aire d’origine. Il est aujourd’hui cultivé dans le monde, partout où le climat le permet. La famille des Oléacées est nommée d’après le genre Olea, olivier. Elle comprend également les frênes, les troènes et les lilas.

Orge Poacées

« Orge » dérive du latin Hordeum, qui désignait cette céréale. On cultive couramment l’orge commune, Hordeum vulgare, et l’orge à deux rangs, Hordeum distichon (du grec distichos, disposé sur deux rangs), dont les épillets sont disposés sur deux rangées – alors que chez l’orge vulgaire, ils le sont sur six rangs. On rencontre fréquemment dans les décombres l’orge des rats, Hordeum murinum (du latin mus, muris, rat, souris), ainsi que, dans les prés, l’orge fauxseigle, Hordeum secalinum (du latin secale, seigle).

Oryza → riz, p. 212.

P Panax → ginseng, p. 206. Panicum → millet, p. 209. Papaver → pavot, ci-dessous. Pastel Brassicacées (Crucifères)

« Pastel » vient de l’italien « pastello », gâteau, issu du latin pastillus, petit gâteau, pastille : la pâte colorante obtenue à partir des feuilles du pastel des teinturiers, Isatis tinctoria, destinée à teindre les étoffes, était agglomérée en boules de petite taille. Le nom de genre Isatis désignait en latin et en grec le pastel des teinturiers. Il provient du grec isazô, égaliser. L’épithète, tinctoria, indique l’utilisation, jadis très importante, de la plante. Le pastel était aussi connu sous le nom de « guède », anciennement « waide », du germanique waidza, désignant la plante. C’est l’indigo qui donne au pastel son pouvoir colorant. Ce nom dérive, via le portugais, du latin indicum, neutre d’indicus, originaire de l’Inde. Les plantes connues sous le nom d’« indigotier » ou « indigo » sont des Fabacées du genre Indigofera, d’« indigo » et du latin fero, porter.

Pavot Papavéracées

« Pavot » dérive du latin Papaver qui désignait chez les Romains pavots et coquelicots. Il est issu d’une racine indo-européenne papa signifiant « bouillie », car il était courant de cuire ainsi les graines de pavot, ce qui se pratique parfois encore en Europe de l’Est. Cette racine se retrouve dans le suisse romand « papette » qui signifie également « bouillie ». 210

Les plantes et leurs noms

L’espèce la plus connue est le pavot somnifère, Papaver somniferum, dont l’épithète provient du latin somnium, songe, rêve, et fero, porter, du fait des propriétés hypnotique de son suc qui, coagulé, donne l’opium. Ce terme désignait en latin et en grec (opion) le latex du pavot somnifère. Il dérive du grec opos, sève s’écoulant de certaines plantes par incision. Le pavot somnifère était jadis cultivé pour ses graines oléagineuses connues sous le nom d’«  œillette  ». Ce joli nom dérive de l’ancien français olie, huile, sous l’influence phonétique d’« oeillet ».

Le pavot porte de superbes fleurs.

Pyrèthre Astéracées (Composées)

«  Pyrèthre  » est le nom vernaculaire du Tanacetum cinerariifolium, cultivé comme insecticide, et du Tanacetum coccineum, cultivé comme ornementale. Pyrethrum désignait en latin en latin (également pyrethron ou piretrum) et en grec (pyrethron) une Composée proche des camomilles (peut-être Anacyclus pyrethrum). Le nom dérive probablement, pour une raison obscure, du grec pyr, pyros, feu. L’épithète de la première espèce signifie « à feuilles de séneçon cinéraire », c’est-à-dire découpée en nombreux lobes arrondis. Celle de la seconde espèce signifie « écarlate ».

R Réglisse Fabacées (Légumineuses)

«  Réglisse  », antérieurement «  requelice  », est une déformation (peut-être sous l’influence de « règle » (la réglisse étant vendue en bâtons généralement bien droits) de «  licorece  », issu du bas latin liquiritia, altération (sous l’influence de liquor, liqueur) du latin glycyrrhiza, qui désignait la plante en latin et en grec (glykyrrhiza ou glykyrrhizê). Le nom provient du grec glykys, doux, sucré, et rhiza, racine.

On nomme souvent « bois doux » la racine de réglisse, de saveur sucrée.

Glycyrrhiza est le nom botanique de la réglisse. L’espèce la plus fréquente est la Glycyrrhiza glabra, l’épithète décrivant le manque de pilosité de la plante. L’anglais a gardé pour la désigner un terme proche du latin, licorice. L’un des noms populaires de la réglisse en français est « bois doux », du fait de la saveur de la racine ligneuse. Autres plantes

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Rheum → rhubarbe, ci-dessous. Rhubarbe Polygonacées

« Rhubarbe » provient du latin médiéval rheubarbarum, dérivant de rhabarbarum sous l’influence de Rheum. Barbarum signifie « qui vient du pays des barbares ». Par ailleurs, rheu pourrait vouloir dire « racine », « rhubarbe » signifiant donc « racine de Barbarie ». Le nom botanique des rhubarbes, Rheum, viendrait du grec rha, désignant une sorte de rhubarbe, peut-être originaire de la région du fleuve Rha, aujourd’hui la Volga. La «  rhubarbe sauvage  », Rheum rhaponticum, originaire d’Asie centrale, est l’un des parents de la rhubarbe des jardins, Rheum x rhabarbarum, communément cultivée pour les pétioles de ses feuilles. Pour certains auteurs, le mot « rha » signifierait « racine » : rhaponticum signifierait alors « racine du Pont  » (originaire de la région du Pont-Euxin, c’est-à-dire de la Mer noire) et rhabarbarum «  racine de Barbarie  » (quelque part à l’est du monde occidental).

Ricin Euphorbiacées

« Ricin » est la francisation de Ricinus, qui désignait la plante en latin. Le nom vient du latin ricinus, tique, car les graines ressemblent à de grosses tiques gorgées de sang. Il en existe une espèce, le ricin commun, Ricinus communis.

Riz Poacées

« Riz » dérivé de l’italien riso, issu du latin orisa, désignant cette céréale chez les Romains (également oryza) et chez les Grecs (oryza ou oryzon). Oryza est le nom botanique des riz, dont il existe plusieurs espèces originaires d’Asie et d’Afrique. La plus courante est le riz cultivé, Oryza sativa (le latin sativus signifie « cultivé »).

Le riz sauvage est très différent du riz cultivé.

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Les plantes et leurs noms

Le riz sauvage est une graminée nordaméricaine poussant dans les lacs. Son nom botanique est Zizania aquatica. Ce terme désignait en latin et en grec (zizania ou zizanion) une plante de cette famille, peut-être l’ivraie (Lolium temulentum). Il a donné «  zizanie  » en français, car on considère l’ivraie comme une «  mauvaise herbe  » qui vient mettre la pagaille dans le bel ordonnancement des champs de céréales, d’où l’expression « semer la zizanie ».

S Sarrasin Polygonacées

«  Sarrasin  » est le nom courant du Fagopyrum esculentum, en raison de la couleur foncée de la farine moulue des graines de cette plante, que l’on nomme également «  blé noir  ». Elle évoque la peau sombre des Sarrasins… Le nom générique de la plante, Fagopyrum, provient du grec phêgos, chêne à glands comestibles, puis hêtre, et pyros, froment. C’est la traduction d’un nom germanique qui évoque la forme tétraédrique des graines du sarrasin, semblable aux faines du hêtre, et leur emploi comme pseudo-céréale. On cultive principalement le Fagopyrum esculentum, dont l’épithète signifie en latin « comestible », et secondairement le sarrasin de Tartarie, Fagopyrum tataricum. Tous deux sont originaires d’Asie centrale.

Le sarrasin est considéré comme une céréale, mais ce n’est pas une graminée.

Secale → seigle, ci-dessous. Seigle Poacées

« Seigle » dérive de Secale, nom générique de ces céréales, désignant cette plante en latin. Le mot est issu de la racine indo-européenne sek, couper – par allusion à la récolte des épis. L’espèce cultivée est le Secale cereale, « seigle céréale ».

Sésame Pédaliacées

« Sésame » est la francisation de Sesamum, qui désignait cette plante et ses graines en latin (également sisamum) et en grec (sêsamon ou sêsamos). Il s’agit probablement d’un mot emprunté à une langue asiatique. L’espèce cultivée est le Sesamum indicum, originaire du Moyen-Orient.

Setaria → millet, p. 209. Sorgho → millet, p. 209. Souchet Cypéracées

« Souchet » est une altération de l’ancien français « souschief », dérivé de « souschever », de « sous » et « chever », creuser, du latin cavare, de même sens – peut-être parce qu’il faut creuser pour déterrer les tubercules à saveur Autres plantes

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de noisette du souchet comestible Cyperus esculentus dont on prépare dans la région de Valencia, en Espagne, la célèbre horchata de chufas (le souchet se dit chufa en espagnol). Le nom botanique Cyperus dérive du grec kuperos ou kypeiros qui désignait dans l’Antiquité certaines de ces plantes. L’épithète, esculentus, signifie « comestible » en latin. La famille des Cyperacées est nommée d’après le genre Cyperus, souchet. Elle comporte également les scirpes et les laîches.

Stevia Astéracées (Composées)

Il faut creuser la terre pour récolter les tubercules de souchet.

Ces Composées sud-américaines, dont la plus connue, Stevia rebaudiana, possède un pouvoir sucrant 300 fois supérieur à celui du saccharose. Elles ont été dédiées à Pedro Jaime Esteve (mort en 1566), médecin et botaniste de Valence, en Espagne. L’épithète vient du nom d’Olivido Rebaudi, chimiste paraguayen qui fut le premier à entreprendre une étude détaillée de la composition des feuilles de la stévia.

T Tabac Solanacées

« Tabac », antérieurement « tabacco », vient de l’espagnol tabaco, issu de tsibatl, mot de la langue des indiens Arawak d’Haïti désignant le tuyau dont les indigènes se servaient pour aspirer la fumée. La déformation de tsibatl en tabaco pourrait avoir eu lieu sous l’influence du nom de l’île de Tobago, dans les Antilles méridionales. Le nom botanique du tabac est Nicotiana tabacum. Lonitzer a créé le nom du genre en 1565, le dédiant à Jean Nicot, regardé à tort comme l’introducteur du tabac en France (c’est en fait le cordelier angoumoisin André Thévet qui le rapporta, en 1556, de l’embouchure de l’Amazone, mais il avait été introduit au Portugal dès 1519).

Thé Théacées

«  Thé  » provient du malais teh ou d’un dialecte de Chine méridionale t’e, désignant cet arbrisseau et la boisson qu’on en prépare. Il s’est répandu dans la plupart des langues du monde. 214

Les plantes et leurs noms

Le théier est actuellement classé dans le genre Camellia, dédié au jésuite Georg Josef Kamel (1661-1706), originaire de Moravie, jésuite et botaniste, surnommé Camellus qui étudia en particulier la flore des Philippines. L’épithète de son nom botanique, Camellia sinensis, indique son origine : la Chine. Parmi les espèces d’ornement, appréciés pour leur belle floraison printanière, on cultive principalement le camélia du Japon, Camellia japonica, originaire d’Extrême-Orient. La famille des Théacées est nommée d’après l’ancien genre Thea, thé.

Le thé est un cousin des camélias de nos jardins.

Topinambour → tournesol, ci-dessous. Tournesol Astéracées (Composées)

« Tournesol » provient de l’italien tornasole, qui se tourne vers le soleil, du latin tornare, tourner, et sol, soleil, parce que le capitule suit plus ou moins le soleil et qu’il ressemble à l’astre du jour, les ligules représentant les rayons. On nomme également la plante « soleil ». Son nom botanique, Helianthus annuus, signifie « fleur de soleil », du grec hêlios, soleil, et anthos, fleur. L’épithète précise le fait que la plante est une annuelle, c’est-à-dire qu’elle naît, se développe, fleurit et fructifie, puis meurt sur le cours d’une seule année.

Les fleurs de tournesol suivent le soleil au cours de la journée.

Le tournesol a pour cousin le topinambour, Helianthus tuberosus, antérieurement « toupinambaulx », du nom d’une tribu indienne du Brésil, les « Tupinambas ». Le nom donné à ce tubercule provient, semble-t-il, de la coïncidence entre l’époque de son introduction en France et celle de la visite d’un groupe d’indiens du Brésil lors de fêtes données en l’honneur d’Henri II. L’épithète tuberosus se rapporte aux tubercules renflés et comestibles de cette plante rustique et productive. « Tournesol » désigne aussi une plante colorante de la famille des Euphorbiacées, Chrozophora tinctoria.

Z Zea → maïs, p. 208. Zizania → riz, p. 212.

Autres plantes

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Bibliographie Adriaenssen D., 2003. Le latin de mon jardin. Paris, Larousse. Augé C., 1922. Larousse universel en 2 volumes. Paris, Larousse. Bailey L.H., 1963. How plants get their names. New-York, Dover, (édition originale, Macmillan Company, 1933). Bailly A., (s.d.). Dictionnaire grec-français. Onzième édition (1 ère édition  : 1894). Paris, Hachette. Bonnier G., 1911-1934. Flore complète illustrée en couleurs de la France, Suisse et Belgique. Paris, Librairie Générale de l’Enseignement. Coste H. (Abbé), 1983. Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. (1ère édition : 1901-1906). Paris, Albert Blanchard. Couplan F., 1984-2009. Le régal végétal, Plantes sauvages comestibles. Encyclopédie des plantes comestibles de l’Europe, vol. 1. Paris, Debard (réédition : Équilibres Aujourd’hui, Flers, 1989). Couplan F., 1990. Les belles vénéneuses, Plantes sauvages toxiques. Encyclopédie des plantes comestibles de l’Europe, vol. 3. Flers, Équilibres Aujourd’hui. Couplan F., 2006. Dictionnaire étymologique de botanique. Paris, Lausanne, Delachaux et Niestlé. Dauzat A. et al., 1971. Nouveau dictionnaire étymologique et historique. Quatrième édition revue et corrigée. Paris, Larousse. Gaffiot F., 1934. Dictionnaire illustré latin-français. Paris, Hachette. Genaust H. 1996. Etymologisches Wörterbuch der botanischen Pflanzennamen. Troisième édition (1ère édition : 1976). Bâle, Birkhäuser Verlag. Guiraud P., 1967. L’étymologie. Paris, Presses universitaires de France. Guyot L., Gibassier P., 1960a. Les noms des fleurs. Paris, Presses universitaires de France. Guyot L., Gibassier P., 1960b. Les noms des plantes. Paris, Presses universitaires de France. Le Garff B., 1998. Dictionnaire étymologique de zoologie. Paris, Lausanne, Delachaux et Niestlé. Maberley D.J., 1997. The plantbook. (1 ère édition  : 1987). Cambridge, Cambridge University Press. Rameau J.C. et al., 1989. Flore forestière française, guide écologique illustré, vol. 1 : plaines et collines. Paris, Institut pour le développement forestier. Rameau J.C. et al., 1993. Flore forestière française, guide écologique illustré vol. 2 : montagnes. Paris, Institut pour le développement forestier. Rameau J.C. et al., 2008. Flore forestière française, guide écologique illustré vol. 3 : région méditerranéenne. Paris, Institut pour le développement forestier. Rey A., 1998. Dictionnaire historique de la langue française. (1ère édition  : 1992). Paris, Dictionnaires Le Robert. Raynal-Roques, 1994. La botanique redécouverte. Paris, Belin. Stearn W.T., 1992. Stearn’s dictionary of plant names for gardeners. Londres, Cassell Publishers.

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Les plantes et leurs noms

Index A Abies → conifère Abricotier → Prunus Absinthe → armoise Acacia → robinier Acanthe, 18 Acer → érable Achillée, 18 Aconit, 18 Actinidia → kiwi Adonis, 19 Aegopodium → égopode Aesculus → châtaignier Aethusa → ciguë Agave, 176 Agropyron → chiendent Agrostemma → nielle Agrumes, 160 Aigremoine, 19 Ail, 144 Airelle, 20 Ajonc, 20 Ajuga → bugle Alcea → mauve Alchémille, 20 Alisier → sorbier Alkékenge, 176 Alliaire, 21 Allouchier → sorbier Althaea → guimauve Amandier → Prunus Amaranthe, 21 Amaryllis, 177 Ambroisie, 21 Amélanchier, 22 Amidonnier → blé Anacardium → pistachier Anagallis → mouron Ancolie, 22 Anémone, 22 Aneth, 145 Angélique, 145 Anis → pimprenelle Ansérine → chénopode, potentille Anthemis → camomille Anthericum → lis Anthriscus → cerfeuil Anthrisque → cerfeuil Anthurium, 177

Anthyllis → vulnéraire Antirrhinum → gueule-deloup Aphyllanthe, 23 Apium → céleri Arbousier, 23 Arbre-à-perruque, 23 Arbre de Judée, 177 Arctium → barbane Arctostaphylos → raisin d’ours Areca → palmier Argousier, 24 Aristoloche, 24 Armérie, 24 Armoise, 25 Armoracia → raifort Arnica, 25 Arroche, 25 Artemisia → armoise Artichaut, 130 Arum, 26 Aruncus → reine des bois Arundo → canne Asaret, 26 Asclépiade → domptevenin Asperge, 130 Aspergette → ornithogale Aspérule → gaillet Asphodèle, 26 Aster, 27 Astragale, 27 Astrance, 27 Athyrium → fougère Atriplex → arroche Atropa → belladone Aubépine, 28 Aubour → genêt Aulne, 28 Aurone → armoise Avocat, 161 Azalée → rhododendron Azerolier → aubépine

B Baguenaudier, 28 Balsamite → camomille Banane, 161 Barbarée, 29

Bardane, 29 Basilic, 145 Beccabunga → cresson, véronique Bec-de-grue → géranium Bégonia, 178 Belladone, 29 Bellis → pâquerette Benoîte, 30 Berberis → épine-vinette Berce, 30 Bétoine → épiaire Betterave, 130 Betula → bouleau Bibacier → néflier Bigarrade → agrumes Bigarreau → Prunus Biscutella → lunetière Bistorte → renouée Blé, 204 Blette → betterave Bleuet → centaurée Bois carré → fusain Bois de Sainte Lucie → Prunus Bois-gentil → daphné Bon-Henri → chénopode Bonne-dame → arroche Bonnet de prêtre → fusain Borago → bourrache Boucage → pimprenelle Bouillon blanc, 31 Bouleau, 31 Bourdaine, 32 Bourrache, 32 Bourse-à-pasteur, 32 Bouton d’or → renoncule Brassica → chou Brocoli → chou Brugnon → Prunus Brunelle, 33 Bruyère, 33 Bryone, 33 Buddleia, 178 Bugle, 34 Bugrane, 34 Buis, 34 Buplèvre, 34 Butome → jonc Buxus → buis Index

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C Cacao, 146 Cactus, 35 Cade → genévrier Caille-lait → gaillet Cakilier, 35 Calament, 35 Calebasse → courge Calendula → souci Callune → bruyère Caltha → populage Calystegia → liseron Camélia → thé Camellia → thé Camérisier des haies → chèvrefeuille Camomille, 36 Campanule, 37 Cannabis → chanvre Canne, 178 Canneberge → airelle Câpre, 146 Capsella → bourse-àpasteur Capsicum → piment Capucine, 179 Cardamine, 38 Cardamome, 146 Carde → betterave Cardère, 38 Cardon → artichaut Carline, 39 Carotte, 131 Caroubier, 162 Carpinus → charme Carthame, 205 Carum → carvi Carvi, 146 Casse-lunette → euphraise Cassissier → groseillier Castanea → châtaignier Cataire → calament Catananche, 39 Cédratier → agrumes Cèdre → conifère Celastrus → fusain Céleri, 131 Celtis → micocoulier Centaurée, 39 Centaurium → centaurée Centranthe, 179 Céraiste → mouron 218

Ceratonia → caroubier Cercis → arbre de Judée Céréale, 205 Cerfeuil, 147 Cervaria → impératoire Chaenomeles → coing Chaerophyllum → cerfeuil Chalef → argousier Chamaemelum → camomille Chamaerops → palmier Chamomilla → camomille Chanvre, 205 Chardon, 40 Chardon Roland → panicaut Charme, 41 Chasselas → vigne Châtaignier, 41 Chausse-trape, 42 Cheiranthus → giroflée Chélidoine, 42 Chêne, 42 Chénopode, 43 Chérophylle → cerfeuil Chèvrefeuille, 43 Chicorée, 44 Chiendent, 44 Chondrille, 44 Chou, 132 Chrysanthème, 180 Ciboule → ail Ciboulette → ail Cicatelle, cigale → catananche Cicer → pois Cichorium → chicorée Cicuta → ciguë Ciguë, 45 Cirier, 45 Cirse → chardon Ciste, 45 Citronnier → agrumes Citrouille → courge Cityse → genêt Cive, civette → ail Clématite, 46 Clémentine → agrumes Clinopode, 46 Clou de girofle → girofle Cnicus → chardon Cochléaire, 46 Cognassier → coing

Les plantes et leurs noms

Coing, 163 Colchique, 47 Coleus, 180 Coloquinte → courge Colutea → baguenaudier Colza → chou Compagnon rouge → silène Concombre, 134 Conifère, 47 Conium → ciguë Conopode, 48 Consolida → dauphinelle Consoude, 48 Convallaria → muguet Convolvulus → liseron Conyza → vergerette Coquelicot, 49 Coqueret → alkékenge Coriandre, 148 Coriaria → sumac Cormier → sorbier Cornichon → concombre Cornouiller, 50 Coronille, 50 Corroyère → sumac Corydale, 50 Corylus → noisetier Cosmos, 180 Cotinus → arbre-àperruque Coton, 205 Cotonéaster, 180 Cougourde → courge Courge, 133 Crambé → chou Cranson → cochléaire Crassula → joubarbe Crépide, 50 Cresson, 50 Cresson alénois → cresson Cresson de terre → barbarée Criste-marine, 51 Crithmum → criste-marine Crocus → safran Cucubale, 51 Cucumis → concombre Cucurbita → courge Cumin → carvi Cumin noir → nigelle Cupressus → cyprès Curcuma, 148

Cuscute, 51 Cyclamen, 181 Cydonia → coing Cymbalaire, 52 Cynara → artichaut Cynodon → chiendent Cynoglosse, 52 Cyperus → souchet Cyprès, 181 Cypripedium → sabot de Vénus

D Dactylorhiza → orchidée Dahlia, 181 Damier → fritillaire Daphné, 52 Datura, 53 Daucus → carotte Dauphinelle, 181 Delphinium → dauphinelle Dent de chien, 53 Dent de lion → pissenlit Dentaire → cardamine Dentelaire, 53 Dianthus → œillet Dictame, 53 Dieffenbachia, 182 Digitale, 54 Dioscorea → igname Diospyros → kaki Diplotaxe → roquette Dipsacus → cardère Dompte-venin, 54 Doronic, 55 Douce-amère → morelle Drosera, 55 Dryade, 55 Dryopteris → fougère Duchesnea → fraisier

E Ébène → kaki Ebenus → kaki Ecballium → momordique Échalote → ail Échinacée, 206 Echinops → chardon Echium → vipérine Éclaire → chélidoine Edelweiss, 56 Églantier → rosier Égopode, 56

Elaeagnus → argousier Elettaria → cardamone Endive → chicorée Endymion → jacinthe Engrain → blé Épeautre → blé Épervière → piloselle Épiaire, 56 Épicéa → conifère Épilobe, 57 Épinard, 135 Épine-vinette, 57 Equisetum → prêle Érable, 58 Erica → bruyère Erigeron → vergerette Eriobotrya → néflier Eriophorum → linaigrette Eruca → roquette Eryngium → panicaut Erythraea → centaurée Erythronium → dent de chien Estragon → armoise Étoile de Noël → euphorbe Eucalyptus, 182 Eugenia → girofle Euonymus → fusain Eupatoire, 58 Euphorbe, 59 Euphraise, 59

F Fagopyrum → sarrasin Fagus → hêtre Fallopia → renouée Faux-acore → iris Fayot → haricot Fenouil, 60 Fève → vesce Févier, 183 Ficaire → renoncule Ficus → figuier Figuier, 163 Figuier de Barbarie → cactus Filipendula → reine des prés Flambe → iris Foeniculum → fenouil Fougère, 60 Fragaria → fraisier Fragon, 61

Fraisier, 61 Framboisier → ronce Frangula → bourdaine Fraxinelle → dictame Fraxinus → frêne Frêne, 62 Fritillaire, 62 Fuchsia, 183 Fumaria → fumeterre Fumeterre, 62 Fusain, 63

G Gaillarde, 183 Gaillet, 63 Galactites → charbon Galanthus → perce-neige Galéopsis, 63 Galinsoga, 64 Galium → gaillet Garance, 64 Gardenia, 183 Gattilier, 64 Gaude → réséda Génépi → armoise Genêt, 65 Genévrier, 65 Genista → genêt Gentiane, 66 Géranium, 66 Germandrée, 67 Gesse, 67 Geum → benoîte Gingembre, 149 Ginkgo, 184 Ginseng, 206 Giraumon → courge Girofle, 149 Giroflée, 184 Gladiolus → glaïeul Glaïeul, 184 Glaucienne, 68 Glechoma → lierre Gleditschia → févier Globulaire, 68 Glycine, 185 Glycyrrhiza → réglisse Gossypium → coton Gourde → courge Graminées, 68 Grassette, 69 Grateron → gaillet Grémil, 69 Index

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Grenadier, 164 Griotte → Prunus Groseille de Chine → kiwi Groseillier, 164 Gueule-de-loup, 185 Gui, 69 Guimauve, 70 Gypsophile, 70

Immortelle → hélichryse Impatience, 186 Impératoire, 74 Indigo → pastel Ipomée → liseron Iris, 187 Isatis → pastel Ivraie, 74

H

J

Halimione, 70 Haricot, 135 Hedera → lierre Hélianthème, 70 Helianthus → tournesol Hélichryse, 71 Héliotrope, 71 Hellébore, 71 Hémérocalle, 186 Hépatique, 72 Heracleum → berce Herbe-à-Robert → géranium Herbe-au-chantre → sisymbre Herbe-aux-bisons → gaillet Herbe-aux-chats → calament, valériane Hesperis → julienne Hêtre, 72 Hibiscus, 186 Hieracium → piloselle Hippeastrum → amaryllis Hippophaë → argousier Hordeum → céréales Hortensia, 186 Houblon, 150 Houx, 73 Humulus → houblon Huperzia → lycopode Hyacynthoides → jacinthe Hyacynthus → jacinthe Hydrangea → hortensia Hyoscyamus → jusquiame Hyoseris → porcelle Hypericum → millepertuis Hypochoeris → porcelle Hysope, 73

Jacinthe, 187 Jasmin, 188 Jonc, 74 Jonquille → narcisse Joubarbe, 75 Juglans → noyer Julienne, 188 Juniperus → genévrier Jusquiame, 75

I If, 73 Igname, 136 Ilex → houx 220

K Kaki, 165 Kiwi, 165 Knautie, 76

L Laburnum → genêt Lactuca → laitue Laiteron, 76 Laitue, 136 Lamier, 76 Lampsane, 77 Lapsana → lampsane Larix → conifère Laser, 77 Lathyrus → gesse Laurier, 150 Laurier de Saint Antoine → épilobe Laurier des bois → daphné Laurier-cerise → Prunus Laurier-rose → laurier Lavande, 77 Lavatère → mauve Legousia → spéculaire Légumineuses → vesce Lentille, 137 Lentisque → pistachier, → pistachier Leontodon → pissenlit Leontopodium → edelweiss

Les plantes et leurs noms

Lepidium → cresson, → cresson, → passerage Leucanthemum → marguerite Leucojum → nivéole Levisticum → livèche Lierre, 78 Ligusticum → livèche Ligustrum → troène Lilas, 188 Lilas d’Espagne → centranthe Lilium → lis Limonium → lavande, → lavande Lin, 207 Linaigrette, 79 Linaire, 79 Liondent → pissenlit Lippia → verveine Liriodendron → tulipe Lis, 189 Lis jaune, lis rouge → hémérocalle Liseron, 79 Livèche, 151 Lolium → ivraie Lonicera → chèvrefeuille Loranthus → gui Lotier, 80 Lunaire, 189 Lunetière, 80 Lupin, 190 Luzerne, 207 Lychnis → silène Lyciet, 80 Lycope, 81 Lycopersicon → tomate Lycopode, 81 Lythrum → salicaire

M Maceron, 81 Mâche, 137 Magnolia, 190 Mahonia → épine-vinette Maïanthème, 81 Maïs, 208 Malus → pommier Malva → mauve Mandragore, 208 Marguerite, 82 Marjolaine → origan

Marron → châtaignier Marrube, 82 Massette, 82 Maté, 208 Matricaire → camomille Mauve, 83 Medicago → luzerne Mélampyre, 83 Melandrium → silène Mélèze → conifère Mélilot, 84 Mélisse, 151 Mélitte, 84 Melon, 166 Menthe, 152 Ményanthe, 84 Mercuriale, 84 Merisier → Prunus Mespilus → néflier Micocoulier, 190 Mignonnette → réséda Milium → millet Millefeuille → achillée Millepertuis, 85 Millet, 209 Mimosa → robinier Molène → bouillon blanc Momordique, 85 Monarde, 190 Monnaie-du-pape → lunaire Montia → pourpier Morelle, 85 Morus → mûrier Mouron, 86 Moutarde, 152 Muflier → gueule-de-loup Muguet, 87 Musa → banane Muscari, 87 Muscat → vigne Myosotis, 87 Myrica → cirier Myrobolan → Prunus Myrrhis → cerfeuil Myrte, 88 Myrtille → airelle

Nectarine → Prunus Néflier, 167 Nénuphar, 191 Nepeta → calament Nerium → laurier Nerprun, 88 Nicotiana → tabac Nielle, 89 Nigelle, 89 Nigritelle → orchidée Nivéole, 89 Noisetier, 167 Nombril-de-Vénus, 90 Noyer, 168 Nymphéa → nénuphar Obione → halimione Ocimum → basilic Œillet, 192 Œillet d’Inde, 192 Œillette → pavot Oenanthe, 90 Oenothera → onagre Oignon → ail Oiseau de Paradis, 193 Olea → olivier Olivier, 209 Olivier de Bohême → argousier Onagre, 193 Onobrychis → sainfoin Ononis → bugrane Onoporde → chardon Orchidée, 90 Orge, 210 Origan, 153 Orme, 92 Ornithogale, 92 Orobanche, 92 Orpin → sédum Ortie, 93 Oryza → riz Oseille → rumex Oseille, petite → oxalis Oxalis, 93 Oxyria, 93

N

P

Narcisse, 191 Nasturtium → cresson Navel → agrumes Navet → chou

Paeonia → pivoine Paliure → nerprun Palmier, 168 Pamplemousse → agrumes

O

Panais, 137 Panax → ginseng Pancrace, 94 Panicaut, 94 Panicum → millet Papaver → coquelicot Papilionacées → vesce Pâquerette, 94 Paradisea → lis Pariétaire, 95 Parisette, 95 Passerage, 95 Passiflore, 194 Pastel, 210 Pastèque → courge Pastinaca → panais Patience → rumex Pâtisson → courge Pâturin → graminées Pavie → Prunus Pavot, 210 Pebre d’aï → sarriette Pêcher → Prunus Pédiculaire, 96 Peigne de Vénus, 96 Pelargonium → géranium Pensée → violette Perce-neige, 96 Persea → avocat Persicaire → renouée Persil, 153 Pervenche, 194 Pétasite, 96 Petit houx → fragon Petroselinum → persil Pétunia, 194 Peucedan → impératoire Peuplier, 97 Phalangère → lis Phaseolus → haricot Philadelphus → seringa Philodendron, 195 Phléole, 97 Phoenix → palmier Phragmites → roseau Physalis → alkékenge Phyteuma → campanule Phytolaque, 195 Picea → conifère Picridie, 97 Pied d’alouette → dauphinelle Pigamon, 98 Index

221

Pignon → conifère Piloselle, 98 Piment, 153 Piment royal → cirier Pimpinella → pimprenelle Pimprenelle, 99 Pin → conifère Pinguicula → grassette Piper → poivre Pissenlit, 99 Pistachier, 169 Pisum → pois Pivoine, 195 Plantago → plantain Plantain, 100 Plaqueminier → kaki Platane, 195 Plumbago → dentelaire Poa → graminées Poireau → allium Poirier, 169 Pois, 138 Pois de senteur → gesse Poivre, 154 Polygale, 100 Polygonatum → sceau de Salomon Polygonum → renouée Polypode → fougère Pomme épineuse → datura Pommier, 170 Populage, 101 Populus → peuplier Porcelle, 101 Portulaca → pourpier Potentille, 101 Pourpier, 138 Pourpier de mer → arroche Prêle, 102 Primevère, 196 Primula → primevère Prunella → brunelle Prunier → Prunus Prunus, 170 Pteridium → fougère Pulicaire, 102 Pulmonaire, 102 Pulsatille → anémone Punica → grenade Pyracantha, 197 Pyrèthre, 211 Pyrole, 103 222

Pyrus → poirier

S

Q

Sabot de Vénus, 109 Saccharum → canne Safran, 156 Sagittaire, 110 Sainfoin, 110 Salicaire, 110 Salicorne, 110 Salix → saule Salsepareille, 111 Salsifis, 139 Salsola → soude Salvia → sauge Sambucus → sureau Sanguisorba → pimprenelle Sanicle, 111 Sapin → conifère Saponaire, 111 Sarothamnus → genêt Sarrasin, 213 Sarriette, 156 Satureja → sarriette Sauge, 157 Saule, 112 Saxifrage, 112 Scabieuse, 113 Scandix → peigne de Vénus Sceau de Salomon, 113 Scille, 114 Scirpe, 114 Scolyme, 114 Scorsonère, 140 Scrofulaire, 115 Secale → seigle Sédum, 115 Seigle, 213 Sempervivum → joubarbe Séneçon, 116 Sénevé → moutarde Sensitive → robinier Sequoia, 198 Sérapias, 116 Seringa, 198 Serpolet → thym Sésame, 213 Setaria → millet Silène, 116 Silybum → charbon Sinapis → moutarde Sisymbre, 117

Quercus → chêne Quetsche → Prunus Queue de renard → amaranthe

R Radis, 139 Raifort, 154 Raiponce → campanule Raisin → vigne Raisin d’ours, 103 Raphanus → radis Rave → chou Réglisse, 211 Reichardia → picridie Reine des bois, 104 Reine des prés, 104 Reine-Claude → Prunus Renoncule, 104 Renouée, 105 Réséda, 106 Reynoutria → renouée Rhamnus → nerprun Rheum → rhubarbe Rhinanthe, 106 Rhododendron, 107 Rhubarbe, 212 Rhubarbe des moines → rumex Rhus → sumac Ribes → groseillier Ricin, 212 Riz, 212 Robinier, 107 Rocambole → ail Romarin, 155 Ronce, 107 Roquette, 155 Rose trémière → mauve Roseau, 108 Rosier, 197 Rouvre → chêne Rubia → garance Rubus → ronce Rudbeckia, 198 Rue, 155 Rumex, 108 Ruscus → fragon Rutabaga → chou

Les plantes et leurs noms

Smilax → salsepareille Smyrnium → maceron Soja → glycine Solanum → morelle Soldanelle, 118 Solidage → verge d’or Sonchus → laiteron Sorbier, 118 Sorgho → millet Souchet, 213 Souci, 198 Soude, 118 Spéculaire, 119 Spinacia → épinard Spiraea → reine des prés Stachys → épiaire Staphysaigre → dauphinelle Stellaire → mouron Stevia, 214 Stramoine → datura Strelitzia → oiseau de Paradis Suaeda → soude Sumac, 157 Sureau, 119 Sycomore → érable Symphytum → consoude Syringa → lilas

Taxus → if Térébinthe → pistachier Tétragone, 140 Tétragonolobe, 140 Teucrium → germandrée Thalictrum → pigamon Thé, 214 Theobroma → cacao Thlaspi → tabouret Thuya, 199 Thym, 120 Thymelea → daphne Tilleul, 121 Tomate, 141 Topinambour → tournesol Tormentille → potentille Tournesol, 215 Tragopogon → salsifis Trèfle, 121 Trèfle d’eau → ményanthe Tremble → peuplier Troène, 122 Trolle → renoncule Tropaeolum → capucine Tulipe, 199 Tulipier → tulipe Tussilage, 122 Typha → massette

Vaccinium → airelle Valériane, 123 Valériane rouge → centranthe Valerianella → mâche Vanille, 158 Vélar → sisymbre Vérâtre → hellébore Verbascum → bouillon blanc Verge d’or, 124 Vergerette, 124 Véronique, 124 Verveine, 125 Vesce, 125 Vigne, 173 Vinca → pervenche Vincetoxicum → domptevenin Violette, 200 Viorne, 126 Vipérine, 126 Viscum → gui Vitex → gattilier Vitis → vigne Vulnéraire, 127

U

Y

T

Ulex → ajonc Ulmus → orme Umbilicus → nombril-deVénus Urginea → scille Urosperme, 123 Urtica → ortie Utriculaire, 123

Yucca, 201

Tabac, 214 Tabouret, 120 Tagète → œillet d’Inde Tamier, 120 Tanacetum → camomille Tanaisie → camomille Taraxacum → pissenlit

V

Z Zantedeschia → arum Zea → maïs Zingiber → gingembre Zinnia, 201 Zizania → riz

Index

223

DÉCOUVRIR LES PLANTES SUR LE TERRAIN Pour reconnaître les plantes avec certitude, apprendre à les utiliser au mieux, les livres ne suffisent pas. Il est souhaitable d’aller les découvrir sur le terrain, dans leur environnement naturel. Vous pouvez accompagner l’auteur de ce livre dans les stages de découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales qu’il organise régulièrement dans les diverses régions de Suisse, ainsi qu’en France, en Belgique et ailleurs. Vous y apprendrez aussi l’étymologie des plantes rencontrées, excellent moyen de se souvenir de leurs noms. François Couplan propose également une formation complète sur trois ans dans le cadre du Collège pratique d’ethnobotanique qu’il a créé. http://www.couplan.com e-mail : [email protected]

DU MÊME AUTEUR Le Régal végétal - Sang de la Terre/Ellébore, Paris 2009 Bonnes mauvaises herbes - Sang de la Terre, Paris 2009 Légumes d’ici et d’ailleurs - Sang de la Terre, Paris 2009 Fruits d’ici et d’ailleurs - Sang de la Terre, Paris 2009 Stévia, le sucre vertueux, avec Aymeric Lazarin - Sang de la Terre, Paris 2009 Le véritable régime crétois - Sang de la Terre, Paris 2009 Jardinez au naturel, avec Françoise Marmy – Sang de la Terre / Eyrolles, Paris 2009 Petit Larousse des plantes médicinales, avec Gérard Debuigne - Larousse, Paris 2009 La lavande, avec Aymeric Lazarin - Sang de la Terre, Paris 2010 Cuisine sauvage - Sang de la Terre, Paris 2010 Plantes urbaines, avec Pâris Faini - Sang de la Terre, Paris 2010 Plantes d’appartement toxiques, avec Aymeric Lazarin - Sang de la Terre, Paris 2010 Mangez vos soucis - Sang de la Terre, Paris 2011 La santé par les plantes de Suisse romande – Éditions du Belvédère, Pontarlier, Fleurier 2011 Des hommes et des plantes - Sang de la Terre, Paris 2011 Voyages parmi les plantes - Sang de la Terre, Paris 2011 Les plantes à travers le monde - Sang de la Terre, Paris 2011 Crédits photographiques Les photographies de cet ouvrage, y compris celle en couverture, sont de l’auteur, à l’exception de : p. 4, Bruyère cendrée en fleurs © Carole Duval, Inra, 2006, p. 17, Fleurs de bleuets © Marie-Hélène Carin, Inra, 2006. p. 129, Pied de courgette en fleurs et à fruits © Florence Carreras, Inra, s. d. p. 143, Inflorescence de moutarde des champs © Corine Enard, Inra, 2006. p. 175, Iris Gyrophare © Jean Weber, Inra, 2008. p. 203, Capsules de lin à maturité © Jean Weber, Inra, s. d. Coordination éditoriale et édition Éditions Quae Infographie et mise en page Alter ego communication (Aniane, 34) Impression Beta (Espagne), dépôt légal, juin 2012

Pour les êtres humains que nous sommes, savoir nommer est essentiel, nous dit François Couplan. Et à travers leur nom, les plantes nous content souvent leur histoire. Celle, par exemple, des pâquerettes dont les fleurs éclosent à proximité des fêtes de Pâques, celle de la berce dont l’apparence « mal léchée » fait penser à un ours (Bär, en allemand), celle aussi de la belladone, d’origine italienne, utilisée pour vivifier le regard des belles femmes (bella donna) ou encore du calice enflé de l’alkékenge qui lui vaut son nom d’« amour en cage ». Dans cet ouvrage, avec un langage accessible à tous, l’auteur nous dévoile l’origine des noms communs et botaniques des plantes les plus courantes de nos régions : les plantes sauvages, les légumes, les condiments, les fruits, les plantes ornementales et les autres plantes d’usages divers. Les noms des genres sont documentés, ainsi que ceux des espèces principales. Nul besoin d’être botaniste ou spécialiste pour apprécier l’étymologie des plantes qui nous est ici donnée. Il suffit de s’intéresser au monde végétal, vouloir mettre un nom sur une plante et la laisser nous parler d’elle. Ethnobotaniste, docteur ès Sciences du Muséum national d’histoire naturelle, chevalier de l’Ordre du Mérite agricole, François Couplan enseigne depuis 1975 les utilisations des plantes sauvages sous forme de stages pratiques sur le terrain. À sa formation scientifique, il joint une expérience approfondie de la vie au sein de la nature, qu’il a explorée à travers le monde. François Couplan est l’auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et la nature. Il a créé le Collège pratique d’ethnobotanique qui forme à la transmission des savoirs sur les plantes. En couverture : Alkékenge, Physalis alkekengi, dit « amour en cage » © F. Couplan

36 ` ISBN : 978-2-7592-1799-1

ISSN : 1952-2770 Réf. : 02323