Les manuscrits liturgiques latins de la Bibliothèque Vaticane. Les livres de lectures de l'office. Les livres de l'office du Chapitre. Les livres d'Heures [Vol. 4] 8821003760, 9788821003769

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Les manuscrits liturgiques latins de la Bibliothèque Vaticane. Les livres de lectures de l'office. Les livres de l'office du Chapitre. Les livres d'Heures [Vol. 4]
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STUDI E TESTI ----------------

267

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PIERRE SALMON

LES MANUSCRITS

LITURGIQUES

LATINS

DE LA BIBLIOTHÈQUE VATICANE

IV LES LIVRES DE LECTURES DE L’ OFFICE LES LIVRES DE L’ OFFICE DU CHAPITRE LES LIVRES D’HEURES

CITTÀ DEL VATICANO BIBLIOTECA APOSTOLICA VATICANA 1971

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STUDI

E TESTI

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267 ----------------

PIERRE SALMON

LES MANUSCRITS

LITURGIQUES

LATINS

DE LA RIRLIOTHÈQUE VATICANE

IV LES LIVRES DE LECTURES DE L’OFFICE LES LIVRES DE L’ OFFICE DU CHAPITRE LES LIVRES D’HEURES

CITTÀ

DEL VA T IC A N O

BIBLIOTECA APOSTOLICA VATICANA 1971

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Ristampa anastatica - Dini - M odena 1 9 8 4

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INTRODUCTION Ce volume est l’avant-dernier de l’Inventaire des manuscrits litur­ giques latins de la Bibliothèque Vaticane. Comme on a pu s’en rendre compte, le plan primitif n’a pas toujours été suivi: au lieu d’être placés avec les livres auxiliaires, les tropaires et les rotuli paschales ont été décrits avec les graduels, dont ils sont des compléments; les ordinaires ont trouvé place dans le premier ou le second volume, avec les bréviaires ou les missels. Quant aux coutumiers, on trouvera des fragments de ceux qui ont servi dans les monastères avec les livres de l’office du chapitre à prime; leur texte doit figurer dans le Corpus Consuetudinum Monasticarum, publié sons la direction de dom K. Hallinger. Les processionaux sont peu nombreux, fragmen­ taires et unis à d’autres livres: ils ont trouvé place dans les différen­ tes catégories de livres liturgiques. Les lectionnaires de l’office, qui avaient été prévus pour former tout le IV e volume, étant beaucoup moins nombreux qu’il n’avait été prévu, il a semblé logique d’y joindre plusieurs autres livres: tout d’abord le livre de l’office qui se célébrait au chapitre à la suite de prime. Bien oublié aujourd’hui, ce recueil est pourtant très caractéristique et les exemplaires n’en sont pas rares. Il devenait tout naturel d’y joindre les martyrologes, et en dernier lieu les livres d’heures. Ainsi ce volume contient, à côté de recueils strictement liturgiques, des manuscrits qui n’ont pas toujours été conçus et composés en vue de la prière liturgique, mais qui y ont été utilisés occasionnellement, qui en sont issus ou qui ont servi à une piété imprégnée de liturgie. Je signale, pour les quatre volumes parus, que le chiffre indiquant le nombre des folios, dans le détail du contenu des manuscrits, est ce­ lui des feuillets qui ont été employés, à l’exclusion de ceux qui sont restés blancs au début ou à la fin et qui peuvent être numérotés et compris dans le chiffre total des folios du volume. Seuls les feuillets blancs à l’intérieur des manuscrits ont été habituellement indiqués. J ’avais annoncé, dans l’Introduction générale, un cinquième vo­ lume: il paraîtra, lui aussi, mais avec un autre contenu et un peu plus tard, quand tous les éléments en auront été recueillis. 11 com­ portera une liste complémentaire de manuscrits et de fragments oubliés ou retrouvés en cours de travail, ainsi que les éléments de bréviaire, de missel, de pontifical et de rituel découverts dans divers

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Introduction

VI

manuscrits. Il comprendra aussi les tables générales de tout l’In­ ventaire. Malgré tout il restera encore des omissions et des erreurs, mais je préfère offrir aux travailleurs des prémices plutôt que de consacrer des soins prolongés à effacer toutes les taches d’une œuvre pour l’exécution de laquelle le temps était limité. « Je laisse aux critiques la tâche de râtisser mon jardin ».

I. L es

lectionnaires de l ’ office

Par l’expression de « Lectionnaires de l’office » j ’entends désigner non seulement les livres qui contiennent réunies ensemble toutes les lectures qui se faisaient à l’office, mais aussi les divers recueils qui les ont précédés. Parmi ceux-ci, il faut cependant faire une distinction entre ceux qui ont été composés en vue de l’usage litur­ gique et les autres, qui n’y ont servi qu’accidentellement et en partie. Au début de l’organisation de l’office, les lectures de l’Ecriture se faisaient dans la Bible, et celles des Pères de l’Eglise dans les recueils existants de leurs œuvres. Lorsque se généralisa l’usage de lire des textes hagiographiques à l’office, en Gaule, en Espagne, en Afrique, à Milan, peut-être dès le Ve siècle, à Eome probablement plus tard, (les premiers témoignages certains de leur usage datent du v m e-ix e siècle), on utilisa les passionnaires et les vies de saints existants1. Pour les lectures bibliques, on se servit de directoires comme ceux qui nous sont parvenus dans les Ordines x m et xiv d’Andrieu. Peut-être, dans les bibles elles-mêmes, les capitula, des rubriques on des notes marginales indiquèrent-elles les textes qui étaient à lire au cours de l’année? Un dépouillement systématique des bibles latines du moyen âge conservées à la Bibliothèque Yaticane per­ mettrait sans doute de voir comment s’organisèrent ces lectures dans l’office. Il n’existe pas, dans cette bibliothèque, de recueil, ni même de liste complète des leçons scripturaires de l’office anté­ rieures aux lectionnaires contenant toutes les lectures de l’office. Les lectures patristiques furent faites tout d’abord dans les recueils existants des écrits des Pères, spécialement dans ceux qui renfermaient des homélies ou sermons et dans les commentaires de l’Ecriture. On trouve des traces de cet usage dans des anciens manu­ 1 Gf. B. de GrAiFFiER, La lecture des actes des martyrs dans la prière litur­ gique en Occident, dans Analecta Bollandiana 72 (1954) 134-166.

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Introduction

VII

scrits, qui contiennent, habituellement dans les marges, des indica­ tions de leçons. Il ne manque pas non plus de commentaires suivis de l’Ecriture qui sont enrichis de rubriques liturgiques indiquant à quel jour on devait lire certains textes. Dans un second stade, les homélies ou sermons furent réunis dans un recueil ordonné suivant le cycle de l’année liturgique: ce furent les homéliaires liturgiques. Le R. P. Barré aurait voulu réserver le nom d’homéliaire à cette dernière catégorie, car, pour lui, « tout recueil d’homélies ou de sermons n’est pas un homéliaire » 2. Les homéliaires patristiques liturgiques sont composés de textes des anciens Pères: l’homéliaire de Paul Diacre est le premier à admettre des textes de B ède3. Les homéliaires carolingiens « sont rédigés pour la lecture person­ nelle et non pour l’usage liturgique ou la prédication. C’est pourquoi ils s’occupent aussi bien des épîtres que des évangiles » 4. Ils auraient donc été destinés à la lectio divina, pour alimenter la piété privée en suivant le cycle liturgique. Un peu plus tard apparut un nouveau type de recueils: ce sont les homéliaires patristiques complétés par des éléments plus récents, en particulier par des textes provenant des homéliaires carolingiens. On les appelle « homéliaires médiévaux des x ie et x n e siècles »; la plupart étaient destinés à la liturgie. J ’ai retenu comme liturgiques ceux qui sont disposés selon l’ordre de l’année liturgique ou qui portent des indications de leçons, soit dans le texte = lectio prima..., soit en marge par des numéros en chiffres romains. A ce nouveau type d’homéliaire succéda le lectionnaire; mais celui-ci ne vit pas le jour tout d’un coup. Il se forma progressivement, tout d’abord par l’adjonction à l’homéliaire des leçons scripturaires de la vigile et de la fête de Noël, de la fête de S. Etienne, de la fête de S. Jean et de celle des saints Innocents, de celle de l’ Epiphanie, du Triduum s. et de quelques solennités, comme la Saint-Jean-Baptiste, la Saint-Pierre et l’Assomption, c’est-à-dire des jours ayant des leçons propres, en place de celles de la lectio continua de l’Ecriture. C’est au XIe ou x u e s. qu’apparurent les premiers lectionnaires compre­ 2 H. B a r r é , art. Homéliaires, dans Dictionnaire de spiritualité, t. V II, c. 598. Cet article contient d’ailleurs une excellente synthèse et distingue, en les définissant et en énumérant les principaux témoins, les homéliaires patris­ tiques, les homéliaires carolingiens et les homéliaires médiévaux. 3 On trouvera un recueil des principaux homéliaires patristiques liturgi­ ques, avec une description de leur contenu patristique, dans R. G r é g o ir e , Les homéliaires du moyen âge (Rerum Ecclesiasticarum Documenta, Pontes VI) Rome, 1966, et dans E . G r é g o ir e , L ’homéliaire romain d’Agimond (Ephe­ merides Liturgicae 82 (1968) 257-305). 4 Cf. B a r r é , ib. c. 603.

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VIII

Introduction

nant les différentes sortes de leçons, pour certains temps liturgiques ou pour certaines fêtes, en-dehors de celles qui sont indiquées cidessus. Ce n’est, semble-t-il, d’après les manuscrits de la Vaticane, que vers le x m e s. que furent composés des lectionnaires complets. Or, c’est à cette même époque que se constitua et se répandit le bréviaire, qui contenait en un seul corpus tous les éléments de l’office, y compris les leçons. La formation des deux sortes de volumes est donc parallèle et contemporaine; le succès remporté par le bréviaire explique pourquoi on trouve si peu de lectionnaires complets de l’office. Voici quelques témoins de cette évolution parmi les manuscrits de la Vaticane. Les mss. Palat. lat. 210, vie-vn e s., Vatic. lat. 5758, v iie s., et Vatic. lat. 3828, ix -x e s., sont de vieux homéliaires patristiques, qui ont servi, à une époque plus ou moins ancienne, à l’of­ fice, comme en témoignent des indications de leçons. Les mss. Palat. lat. 257, x ie-x n e s., Vatic. lat. 615, x ie-x n e s., et Vatic. lat. 8564, x ie s., sont des homéliaires de s. Grégoire le Grand adaptés à l’usage liturgique. Les mss. Archivio 8. Pietro B 47, x ie s., et Regin. lat. 40, x ie-xiie s., sont des commentaires suivis de l’Ecriture avec des indi­ cations de lectures dans les marges. Le ms. Ottob. lat. 498, x iie-x m e s., est une Concordia Evangeliorum, avec commentaire et des rubri­ ques liturgiques; le ms. Vatic. lat. 4203, x n e-x in e s., est un com­ mentaire continu de l’Evangile, avec rubriques liturgiques; de plus, ce qui enlève tout doute sur leur usage liturgique, ces deux manu­ scrits comportent des séries de bénédictions à matines. Le ms. Archivio 8. Pietro D 144, x n e s., est un commentaire des psaumes par Bruno de Segni, avec des indications de leçons. Les mss. Barber, lat. 604, x iv e s., homélies sur s. Matthieu, et Barber, lat. 627, x ie s., homélies sur l’Evangile par Bemi d’Auxerre, sont également pour­ vus de rubriques liturgiques. Les homéliaires auxquels furent ajou­ tées les leçons scripturaires de Noël et des principales fêtes sont repré­ sentés par des manuscrits tels que Arch. S. Pietro C 105, Xe s., Arch. S. Pietro B 50, x ie s., Chigi. P V I I I 16, x ie-x n e s., et Vatic. lat. 1278, Xe et x n e s. Les premiers lectionnaires contenant déjà réunies les trois sortes de leçons, mais pas encore toutes celles de l’Ecriture, sont dans les mss. Chigi. P V II I 14, XIIe s., Vatic. lat. 1271, XIe s., et 6450-6452, x n e s. Les lectionnaires complets, ou à peu près, ne se trouvent guère que dans des mss. du x v e s., tels que Chigi. C V II 207, Palat. lat. 435, 439, 478, et Vatic. lat. 9499. On trouve des homélies sur les épîtres dans les mss. suivants = Palat. lat; 432 et 433, x v e s., Regin. lat. 125, x n e s., it. 131, i x e s., Vatic. lat. 8568, Xe s., et 13012, x ie-x iie s. Si je ne me trompe, un seul homéliaire

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Introduction

IX

liturgique, le ms. 3 de Sainte-Marie-Majeure, du x m e s., est donné comme étant secundum consuetudinem romanae Curiae, ce qui est assez étrange, étant donné le nombre de manuscrits postérieurs à l’office de la Curie et l’empressement avec lequel le rite de la Curie se propagea aux x iv e, et x v e s., ainsi qu’en témoignent les bréviaires et les missels de l’époque. Il semble donc qu’il n’en fut pas de même pour le système des leçons de l’office 5. Etant donné qu’il y a peu d’homéliaires purs, je donne ce nom aux recueils où les homélies ou sermons sont prédominants, avec seulement quelques passions ou vies de saints. Les lectures hagiographiques sont les dernières à avoir été intro­ duites dans l’office romain, ainsi qu’il a déjà été dit.' Au début, en dehors de Rome, on devait les prendre dans des libelli contenant les actes d’un on de plurieurs martyrs, honorés dans l’église où l’on faisait l’office. Ces recueils n’ont cependant pas toujours été faits pour servir à la liturgie; ils ne sont donc pas liturgiques à propre­ ment parler, mais, quand ils le sont devenus, ils ont été souvent munis d’indications concernant les leçons à lire à l’office, comme celles qui figurent dans les homéliaires. Ces recueils portent différents noms : acta ou passiones martyrum, passionaria, et, d’une façon plus générale, vitae sanctorum·, legendarium est réservé au tome utilisé dans la liturgie. Il n’y a pas cependant, de distinction absolue entre ces divers recueils. Si dans un passionnaire les saints martyrs sont presque uniquement représentés, dans un autre passions et vies de saints voisinent. Passé ce stade, les passionnaires, appelons-les ainsi suivant l’usage actuel, se multiplièrent. L’augmentation du nombre des fêtes de saints, le développement du culte des reliques furent les principaux facteurs qui provoquèrent la rédaction d’un certain nombre de pas­ sionnaires pour l’usage liturgique. En outre, ainsi que l’a écrit le R. P. de Gaiffier, « la richesse des uns faisait sentir d ’autant plus la pau­ vreté des autres; aussi la tentation de suppléer à tout prix au silence du passé fut-elle bien forte. Ne serait-il pas possible de composer une passion qui, à son tour, alimenterait les prières de l’office et de la messe et leur fournirait des éléments plus concrets? ... L ’opinion populaire et les besoins de la liturgie réclamaient, pour les martyrs sans histoire, un récit circonstancié; on leur donna satisfaction en

5 Je signale que tous les homéliaires (le Ste-Marie-Majeure n’ont pas été transférés au Vatican en 1931.

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X

Introduction

rédigeant des Passions sur des modèles universellement appréciés » 6. Le passionnaire devint progressivement un véritable livre liturgi­ que, rédigé normalement dans l’ordre du calendrier. Lorsqu’il sera complet il portera le nom de légendier, recueil d’actes des martyrs et de vies de saints destiné à la lecture de l’office. Mais, si les mar­ tyrologes furent amplifiés, vers le ix e siècle, par des notices histori­ ques sur les différents saints, les anciens recueils de légendes, au con­ traire, furent abrégés et condensés, à partir du x m e siècle, spécia­ lement en vue de l’usage liturgique 7, en même temps que se déve­ loppait le bréviaire et que se généralisait l’office de la Curie. A la Bibliotèque Yaticane on trouve deux passionnaires avec lectures bibliques: le ms. Ghigi. P VIII 15, x m e s., et le ms. Regin. lat. 541-543, x n e s. Les plus anciens passionnaires-homéliaires sont les mss. Palat. lat. 430, ix e-x e s., Regin. lat. 318, ix e-x e s., Vatic. lat. 5771, x e s., et Ottob. lat. 106, x e-x ie s. Les premiers lectionnaires comportant des leçons scripturaires et des homélies avec des vies de saints, semblent être les mss. Arch. S. Pietro B 50, x ie s., et Ghigi. P V II I 16, x ie-x n e s. Les mss. suivants sont des légendiers com­ plets, avec quelques homélies: Arch. 8. Pietro A 8, x iv e et x v e s., Regin. lat. 517, x n e-x m e s., it. 539, x m e s. On ne trouve que quel­ ques vies de saints dans les manuscrits Regin. lat. 561, XIe s., Regin. lat. 573, XIe s., Regin. lat. 589, XIe s., Regin. lat. 646, XIIe s. Ces quelques explications sur les différentes sortes de recueils contenant des lectures pour l’office permettront de voir l’intérêt qu’il y a à grouper le plus grand nombre possible de manuscrits qui ont fourni, de façon plus ou moins étendue, ces textes. Etant donné le nombre restreint de véritables lectionnaires, et même d’homéliaires et de légendiers liturgiques proprement dits, il a semblé utile de donner la possibilité de connaître les recueils contenant au moins quelques indications de leçons. Il ne faudrait cependant pas croire que toutes les rubriques liturgiques et toutes les notes marginales des manuscrits sont contemporaines de ceux-ci. Il faudra les dater, si l’on veut étudier, grâce à ces données, la formation du lectionnaire de l’office. Le matériel ainsi recueilli fournira le moyen d’açriver à une connaissance plus exacte de l’ancien système des lectures de l’office et des textes qui y figuraient. La liste donnée ici n’est nullement exhaustive: il aurait fallu examiner toutes les Bibles, tous les homéliaires, tous les passionnaires et même tous les 6 B. u e G a i f f i e r , La lecture des actes des martyrs dans la prière liturgique en Occident, dans A n. Boll. 72 (1954) 161. 7 Cf. A . P o n c e l e t , Le légendier de P. Calo, dans A n. Boll. 29 (1910) 5-116.

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Introduction

xi

manuscrits contenant des textes patristiques et hagiographiques. J ’appelle lectionnaires les recueils contenant des leçons de l’Ecriture, des homélies et des textes hagiographiques, même s’ils ne sont pas encore complets, pour toute l’année.

II. L es

livres de l ’O fficium capituli

LES MARTYROLOGES ET LES CALENDRIERS

On sait que Yofficium capituli, après l’heure de prime, était déjà pratiqué dans certains monastères au milieu du v m e siècle et que la première prescription concernant son usage par le clergé séculier se trouve dans le canon 36 du concile d’Aix-la-Chapelle (817). Il comprenait la lecture du martyrologe et celle de la règle, monastique ou canoniale, avec un certain nombre de prières, et souvent un sermon lu, quand il n’était pas prononcé par le président du chœur. Les manuscrits de la Bibliothèque Vaticane contenant cet office ne sont pas très nombreux, il est vrai, mais ils sont assez caractéris­ tiques et méritent d’être connus. Les martyrologes et les calendriers sont présentés en même temps. L’usage liturgique du martyrologe est plus ancien que l’organisa­ tion de Yofficium capituli: le B. P. de Gaiffier en a recueilli les témoi­ gnages antérieurs au x ie s. 8. Son origine est à rapprocher de la lectu­ re des diptyques dans la liturgie. L’examen du contenu des manuscrits refermant la recension gallicane du martyrologe hiéronymien révèle qu’ils ont été, en grande partie, composés pour l’usage liturgique; en effet, dans la moitié environ de ces manuscrits le martyrologe est suivi de la règle de saint Benoît ou voisine avec un sacramentaire 9. L ’organisation et l’extension de Yofficium capituli provoqua le développement du martyrologe. Sa lecture' quotidienne ne pouvait se limiter aux simples énumérations de noms de saints du martyro­ loge hiéronymien: celui-ci demandait à être complété. Ce fut Bède qui, le premier, composa des notices historiques contenant un bref résumé du martyre. Mais il n’en ht que pour le tiers environ du recueil.· Il fut suivi par l’auteur anonyme du Martyrologe Lyon­ nais, par Florus, Raban Maur et Adon, pour ne citer que les princi­ paux auteurs des martyrologes historiques, dont Usuard voulut faire

8 B. u e G a if f ie r , De l’usage et de la lecture du martyrologe. Témoignages antérieurs au X I e s., dans An. Boll. 79 (1961) 40-59. 9 Le martyrologe est mentionné dans les sacramentaires de Gellone et d’Angoulême, ainsi que dans les actes du concile de Cloveslioe, en 747.

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XII

Introduction

la synthèse10. Ces productions furent essentiellement locales, jusqu’à la fin du x v ie siècle, où sera élaboré le martyrologe officiel de l’Eglise romaine, publié en 1583 par ordre de Grégoire X III. En même temps que se développait le martyrologe, se formait un autre recueil, d’intérêt local, ne contenant tout d’abord que les saints d’une église: ce fut le calendrier. Bien qu’il n’y ait pas de distinction absolue entre ces deux sortes de livres, le nom de ca­ lendrier fut réservé aux listes de saints des diverses églises, sans mention de lieu ni de genre de mort de chaque saint. Il était donc logique de faire figurer ici les calendriers à côté des martyrologes. Mais comme le calendrier a été incorporé principalement au bré­ viaire et au missel, je n’ai retenu que les calendriers isolés ou se trou­ vant dans des livres nonliturgiques. Je les ai fait figurer ici, parce qu’il n’y avait pas au moyen âge de calendrier universel, mais seulement des calendriers d’églises particulières; c’est-à-dire que ceux qui se trou­ vent en dehors des livres liturgiques représentent normalement l’usa­ ge d’une église déterminée. Ils ne reproduisent pas une liste inva­ riable de fêtes, mais contiennent des saints locaux, des fêtes nou­ velles ou particulières, translations de reliques ou dédicace d’église. Voici comment se répartissent ces différentes sortes de manuscrits à la Vaticane. Il y a trente-trois livres de Vofficium capituli, conte­ nant le martyrologe, la règle, diverses prières et souvent des leçons, pour remplacer le sermon d’usage. Trente-six martyrologes sont isolés ou placés dans des recueils divers; il n’est pas exclu, d’ailleurs, qu’un certain nombre d’entre eux aient servi à la liturgie, dans les églises ou les monastères ne possédant pas de livret spécial pour l’office du chapitre. Les autres étaient destinés à la lecture de dé­ votion ou à l’étude. Quelques manuscrits présentent un groupement insolite, tel le ms. Arch. S. Pietro H 58, du x ie s., contenant un mar­ tyrologe, des éléments du rituel et des parties de missel, ou encore le ms. Regin. lat. 537, du x n e s., qui est un martyrologe augmenté de passions et de vies de saints, parfois fort longues. Par ailleurs, certains martyrologes contiennent des notices nécrologiques, sans être de véritables obituaires, tels le Regin. lat. 540, Xe s., et le Vatio, lat. 5414, XIe s. J ’ai noté trois calendriers-martyrologes: les Regin. lat. 1530, x ie-x n e s., et 1855, x n e s., ainsi que le Vatio, lat. 5644, x n e s.; ils contiennent un saint pour chaque jour de l’année et sou­ vent l’indication du lieu de la mort. Parmi les plus anciens calen­ 10 Cf. H. Q u e n t in , Les martyrologes historiques du moyen âge, Paris 1908, pp. 1-16 et passim. J. D u b o is , Le martyrologe d’ Usuard, Texte et commentaire (Subsidia Hagiographica 40) Bruxelles, 1965.

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Introduction

XIII

driers, plusieurs sont isolés et comportent des notices nécrologiques, tels que les mss. Ottob. lat. 2960, X V e s., Patetta 1438, x n e s., Vatic. lat. 3101, x ie s., et Vatic. lat. 3123, x n e s. Leur étude permettra sans doute de dire si ce sont encore des calendriers ou de véritables obituaires, donnant la liste complète des défunts d ’une église ou d’un monastère. On trouve des calendriers dans des bibles, des rituels, des recueils de passions ou de vies de saints, parfois même avec un martyrologe. Ils ne sont pas rares dans les sermonnaires, mais il y en a surtout dans les traités de comput et d’astronomie: c’étaient des sortes de livres de sacristie, analogues à ce qui est notre Ordo pour une année déterminée. Il faut se souvenir, d’ailleurs, que le computum était un des livres du prêtre mérovingien et carolingien, avec le sacramentaire, le livre des exorcismes, celui de la commendatio animae et l’homéliaire n. Il y a également des calendriers dans des traités de médecine. III.

L es

l iv r e s

» ’h e u r e s

Les livres d’heures sont surtout connus par leur décoration artis­ tique, tandis que l’étude de leur texte est assez négligée. Ils présen­ tent cependant, un intérêt réel. Bien qu’ils ne soient pas des livres liturgiques proprement dits, ils empruntent beaucoup de leurs élé­ ments aux livres de la prière officielle de l’Eglise. De plus, ils ne sont pas seulement des témoins de la piété privée des fidèles au moyen âge, ils ont permis aux laïques du x iv e siècle, de s’unir à la liturgie, d’y participer en quelque manière. En effet, les pièces maîtresses de ces livres: offices de la Vierge et des défunts, psaumes de la péni­ tence, psaumes graduels, litanies des saints, faisaient alors partie de la célébration chorale de la prière de l’Eglise, célébration qui restait la norme. Il ne faut pas oublier que ces offices et ces prières supplémentaires sont déjà introduits et leur usage minutieuse­ ment prescrit dans 1'Ordo Ecclesiae Lateranensis, du prieur Bernhard (x n e s.) et qu’ils figureront ensuite dans le bréviaire de la Curie, pour passer dans la liturgie de toutes les églises qui adopteront ce rite, avec l’obligation de les célébrer 12. L ’intérêt qu’ils apportèrent à ces offices supplémentaires donna aux fidèles la possibilité de s’unir à la liturgie, en récitant à l’église ou chez eux cette partie de l’office, plus simple et plus accessible à leur piété. La présence d’un calendrier liturgique dans la plupart des livres d’heures ne se 11 Cf. M. G. H ., Capitula Reg. Franc., I, 235. 12 Cf. P. S a l m o n , L'office divin au moyen âge, Paris 1967, p. 102.

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XIV

Introduction

comprend vraiment, même s’il est parfois encombré de saints fan­ taisistes, que s’il était destiné à permettre aux fidèles de s’unir au développement de l’année liturgique. L ’évolution qui va du bréviaire au livre d’heures peut assez facile­ ment être reconstituée. Les offices supplémentaires, les psaumes et les prières qui les accompagnent, ne faisaient normalement pas partie des anciens livres de l’office: on les trouve ajoutés soit dans des psautiers liturgiques, soit dans des antiphonaires, soit dans des collectaires, avant qu’ils ne figurent dans les bréviaires. Il était naturel que l’on aie aussi l’idée d’en faire un petit recueil à part, quitte à y ajouter quelques autres textes du même genre, ainsi que des prières de dévotion, comme on en trouve dans certains livres liturgiques. On verra plus loin qu’il existe, en fait, à la Bibliotèque Vaticane, des manuscrits qui répondent parfaitement à ce but. Ils sont habituel­ lement considérés comme des livres d’heures à l’usage des fidèles, tandis qu’ils ont dû servir à des chanoines, à des clercs ou à des religieux dans la célébration chorale: on en a comme preuve la pré­ sence dans ces recueils de parties ou d’éléments du grand office. Ce sont de tels livres qui sont à l’origine et ont servi de modèle, en supprimant ce qui rappelait la célébration chorale, à la rédaction des livres d’heures destinés à la piété des fidèles. Il n’est pas exclu pour autant que le psautier manuscrit ait pu jouer un certain rôle dans la formation du livre d’heures, car c’était parmi les anciens livres liturgiques celui qui contenait le plus d’élé­ ments communs13. En fait, on trouve un certain nombre de psautierslivres d’heures: j ’en ai signalé huit dans le premier volume de cet inventaire, et ils seront de nouveau mentionnés ici à leur place. Mais, sauf un du x m e siècle, ils sont tous du x v e et du x v ie siècle; s’agit-il donc de psautiers auxquels on a ajouté des éléments du livre d’heures ou, au contraire, de véritables livres d’heures aux­ quels leur destinataire a fait joindre le psautier? île serait-ce pas plutôt quelque clerc ou religieux— tenu à l’office choral — qui aurait eu l’idée ingénieuse de réunir en un seul volume, pour la commodité des choristes, et le texte de base de l’office, le psautier, et les sup­ pléments de 1’« Office moderne », ou du bréviaire de la Curie? Lorsque le livre d’heures fut constitué avec ces suppléments de l’office, on ajouta progressivement d’autres petits offices, sur­ tout ceux de la Croix, du Saint-Esprit, de la Passion, de la Compas­ sion de la Vierge, ainsi que des messes, principalement celle de la 18 Cf. V . L e r o q u a is , Les livres