Les manuscrits des lexiques et glossaires de l’Antiquité tardive à la fin du moyen âge: Actes du Colloque international (Erice, 23-30 septembre 1994) 978-2-503-57671-8, 978-2-503-56196-7

De nombreux lexiques et glossaires qui datent de l'Antiquité tardive et du moyen âge sont actuellement conservés da

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Les manuscrits des lexiques et glossaires de l’Antiquité tardive à la fin du moyen âge: Actes du Colloque international (Erice, 23-30 septembre 1994)
 978-2-503-57671-8,  978-2-503-56196-7

Table of contents :

Front Matter ("Préface", "Introduction"), p. i

Glossaires et grammaire dans l'Antiquité, p. 1
Louis Holtz
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017011


I glossari tardo-antichi di tradizione papiracea, p. 23
Johannes Kramer
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017012


Isidore de Séville : différences et vocabulaires, p. 57
Carmen Codoñer
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017013


Nonius, p. 79
Paolo Gatti
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017014


The Lemmatic Arrangement of the Fourth Book of the Compendiosa Doctrina of Nonius Marcellus according to its Manuscript Transmission, p. 93
Antonio Luis Llorente
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017015


I glossari latini altomedievali della Catalogna con alcune notizie sui settimani, p. 101
Jesús Alturo
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017016


Aspetti di storia della scrittura greco-latina in relazione ai glossari tra l'Antichità ed il Medioevo, p. 121
Paolo Radiciotti
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017017


Towards a Corpus of Carolingian Biblical Glossaries. A Research in Progress Report, p. 127
Paolo Vaciago
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017018


Les glossaires et les dictionnaires dans les bibliothèques médiévales, p. 145
Donatella Nebbiai-Dalla Guarda
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017019


On the Nature and Transmission of Latin Glossaries, p. 205
A.C. Dionisotti
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017020


Glossaires juvénaliens du haut moyen âge, p. 253
Colette Jeudy
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017021


Osberno di Gloucester, p. 283
Ferruccio Bertini
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017022


Le Catholicon - Esquisse de son histoire, p. 299
Gerhardt Powitz
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017023


Sul « Declarus » di Angelo Senisio, p. 337
Giuseppe Cremascoli
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017024


Lexiques de droit et autres outils pour le « ius commune » (XIIe - XIXe siècles), p. 353
Gero R. Dolezalek
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017025


Terminologia logica nell'Elementarium di Papia e nelle Derivationes di Uguccione da Pisa, p. 377
Alberto Bartòla
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017026


Lexiques et glossaires philosophiques inédits, p. 453
Jacqueline Hamesse
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017027


Lexiques hébreu/latin ? Les recueils d'interprétations des noms hébraïques, p. 481
Gilbert Dahan
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017028


Le programme de Mario Roques et la lexicographie médiévale en France, p. 527
Brian Merrilees
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017029


Latin - Old High German Glosses and Glossaries. A Catalogue of Manuscripts, p. 547
Rolf Bergmann
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017030


L'attività glossatoria del periodo anglosassone, p. 615
Patrizia Lendinara
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017031


I dizionari greco-latini fra medioevo e umanesimo, p. 657
Peter Thiermann
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017032


In memoriam, p. 676
Peter Thiermann
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017033


Conclusioni e prospettive, p. 677
Giuseppe Cremascoli
https://doi.org/10.1484/M.TEMA-EB.4.2017034


Back Matter ("Index des auteurs anciens et médiévaux", "Index des auteurs modernes", "Index des manuscrits"), p. 683

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Fédération Internationale des Instituts d'Études Médiévales TEXTES ET ÉTUDES DU MOYEN ÂGE, 4

LES MANUSCRITS DES LEXIQUES ET GLOSSAIRES DE L'ANTIQUITÉ TARDIVE À LA FIN DU MOYEN ÂGE

WUVAIN-LA-NEUVE 1996

FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES INSTITUTS D'ÉTUDES MÉDIÉVALES

Président: L.E. BOYLE (Préfet de la Bibliothèque Vaticane)

Vice-Président : L. HOLTZ (Directeur de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, Paris)

Membres du Comité : M. DIMNIK (President of the Pontifical Institut of Mediaeval Studies, Toronto) C. LEONARDI (Président de la Società Internazionale per le Studio del Medioevo Latino, Firenze) C.N.J. MANN (Director of the Warburg Institute, London) Â. RINGBOM (lnstitute of Medieval Studies of the Âbo Akademi, Turku) L. WENGER (The Medieval Academy, Cambrigde, MA)

Secrétaire et Editeur responsable : J. HAMESSE (Institut Supérieur de Philosophie, Louvain-la-Neuve)

Trésorier: A. SPEER (Thomas-Institut, Kôln)

Fédération Internationale des Instituts d;Études Médiévales TEXTES ET ÉTUDES DU MOYEN ÂGE, 4

LES MANUSCRITS DES LEXIQUES ET GLOSSAIRES DE L'ANTIQUITÉ TARDIVE À LA FIN DU MOYEN ÂGE

Actes du Colloque international organisé par le "Ettore Majorana Centre for Scientific Culture" (Brice, 23-30 septembre 1994)

édités par Jacqueline HAMESSE

LOUVAIN-LA-NEUVE 1996

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright© 1996 Fédération Internationale des Instituts d'Études Médiévales Collège Cardinal Mercier Place du Cardinal Mercier, 14 B 1348 LOUVAIN-LA-NEUVE D/l 996n243/l

SOMMAIRE

Préface, par G. Cavallo . . .. . .. . . . . . . . . . •. . . •. . . .. . . . . •. . . . . . . . . . . . . .

vii

Introduction, par J. Hamesse .. . . . . . . . .. . . . .. . . .. . . . . . . . .. . . . . .. . ..

ix

L. Holtz, Glossaires et grammaire dans 1'Antiquité . . . . . . . . . . . .

1

J. Kramer, I glossari tardo-antichi di tradizione papiracea .. . ..

23

C. Codoiier, Isidore de Séville : différences et vocabulaires . .

57

P. Gatti, Nonius . . . .. .. . . . . . . . . . . . .. .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . ..

79

A.L. Llorente, The Lemmatic Arrangement of the Fourth Book of the Compendiosa Doctrina of Nonius Marcellus according to its Manuscript Transmission . . . . . . . . . . . . . . . . .

93

J. Alturo. I glossari latini altomedievali della Catalogna con alcune notizie sui settimani . . . . .. . . . . . . . . . .. .. . . . . . .. . . . . . . . .

101

P. Radiciotti. Aspetti di storia della scrinura greco-latina in relazione ai glossari tra l' Antichità ed il Medioevo ........

121

P. Vaciago, Towards a Corpus of Carolingian Biblical Glossaries. A Research in Progress Report .. .. .. . . .. . .. .. .. . . . .

127

D. Nebbiai-Dalla Guarda, Les glossaires et dictionnaires dans les bibliothèques médiévales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

145

A.C. Dionisotti, On the Nature and Transmission of Latin

Glossar'Îes . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .

205

C. Jeudy, Glossairesjuvénaliens du haut moyen âge ..........

253

F. Bertini, Osberno di Gloucester ................................

283

G. Powitz, Le Catholicon - Esquisse de son histoire . . . . . . . . . .

299

G. Cremascoli, Sul « Declarus » di Angelo Senisio . . . . . . . . . .

337

G.R. Dolezalek, Lexiques de droit et autres outils pour le « ius commune » (XIIe - xixe siècles) . . . . . . . . . . . . . . . . . .

353

A. Bartola, Terminologia logica nell' Elementarium di Papia e nelle Derivationes di Uguccione da Pisa . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

377

vi

TABLE DES MATIÈRES

J. Hamesse, Lexiques et glossaires philosophiques inédits . ..

453

O. Daban, Lexiques hébreu/latin? Les recueils d'interprétations des noms hébraïques ...................................

481

B. Merrilees, Le programme de Mario Roques et la lexicographie médiévale en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

527

R. Bergmann, Latin - Old High German Glosses and Glossaries. A Catalogue of Manuscripts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

547

P. Lendinara, Vattività glossatoria del periodo anglosassone.

615

P. Thiermann, I dizionari greco-latini fra medioevo e umanes1mo . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .. . . .. . . .. . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . .

657

In memoriam P. Thiermann . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . .. . . . . . . . . . . .. . . . .

67 6

Conclusioni e prospettive, par O. Cremascoli .. . . . . .. . . . . . . . . ...

677

Index des auteurs anciens et médiévaux . . .. . . .. . . . .. . .. . . . . . . . . . .

683

Index des auteurs modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

693

Index des manuscrits . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

707

PRÉFACE La International Schoolfor the Study of Wrinen Records del Centro di Cultura Scientifica Ettore Majorana di Erice (la cui direzione si ringrazia) ha voluto dedicare il corso del 1994 alla lessicografia antica e medievale, o meglio ai libri che di epoca in epoca sono serviti come sttumenti di lavoro perla conoscenza e l 'uso della lingua. o delle lingue. Da semplice ausilio di pratiche di bilinguismo, quale nell'antichità, il libro-lessico si trasforma nel medioevo in enciclopedia, in condensato di saperi inteso ad abbracciare l 'intero scibile. Liber iste vocetur Catholicon, eo quod sit communis et universalis. Valet siquidem ad omnes fere scientias. scrive nel Quattrocento Giovanni Balbo da Genova. Le diverse funzioni sottese alla nozione di lessico creano anche libri materialmente diversi nel fonnato, nell 'impaginazione, nei dispositivi di lettura e di consultazione : ad ogni topologia lessicografica corrisponde, in ciascuna epoca. une tipologia tecnico-libmria che va sempre indagata e interpretata.

Tracciare un quadro di questi libri nei loro contenuti e nelle loro tipologie technico-materiali è l 'intento di questo corso, affidato alla competenza e alla passione di Jacqueline Hamesse cuise ne devono la progettazione scientifica e Io sforzo organizzativo : una progettazione e uno sforzo che costituiscono il miglior auspicio perché quello di Erice sia il primo di una serie di colloqui dedicati ad un profondo scandaglio della lessicografia antica e medievale. Come in tanti altri casi Erice wole aprire il cammino al progresso di un settore di ricerca. Guglielmo Cavallo Direttore della International School for the Study of Written Records

JACQUELINE HAMESSE

INTRODUCTION

On ne peut mieux introduire le thème choisi qu •en citant le début de la conférence prononcée par Augusto Marinoni à ! 'Université de Louvain le 3 avril 1968 : « Les historiens de la lexicographie latine n'attribuent pas d'habitude beaucoup d'importance aux grandes oeuvres lexicographiques de Papias, d'Osbern ou Uguccione de Pisa. Et pourtant leur vaste diffusion atteste avec certitude l'étendue des besoins culturels qu •elles satisfaisaient et leur masse énorme démontre pour le moins l'application considérable de leurs auteurs. La raison de cette faible estime dont jouissent les lexicographes médiévaux, dépend surtout des fins nettement circonscrites, que des érudits comme Loewe. Goetz et Lindsay, pour ne citer que les principaux, ont posé à leurs recherches. Ils ont toujours considéré la tradition des glossateurs et des lexicographes médiévaux uniquement comme un canal qui nous a transmis une partie précieuse du Thesaurus Unguae Latinae et qui nous permet de remonter aux sources mêmes de la Latinité. Il est logique que plus on s'éloigne de l'époque impériale, plus les témoignages deviennent rares et suspects. L'ignorance des copistes et la singularité même des termes les plus insolites favorisent la corruption du matériel linguistique transmis et le philologue classique, contraint de se défier de témoignages toujours plus incertains, finit par les exclure du champ de ses recherches. C'est pour cette raison que trop souvent, quand on parle de U guccione, on se borne à sourire de ses étymologies fantaisistes, négligeant ainsi l'importance réelle qu'ont les Derivationes dans l'histoire de notre culture. Je crois, pour ma part, que nous avons le devoir d'examiner ces grandes oeuvres d'un autre point de vue : non pas comme des témoignages incertains de la Latinité la plus ancienne, mais comme des témoignages fort valables de la culture médiévale. Et si nous concentrons notre attention, non pas tellement ni seulement sur le matériel linguistique réuni, mais sur la façon dont ce dernier est présenté par Papias, Osbem, U guccione et Giovanni da Genova, nous nous découvrirons même une dette de reconnaissance

J. HAMESSE

X

envers ces hommes qui, en réalité, forgèrent l'indispensable instrument de notre culture, qui est le Dictionnaire »1. Cette longue citation évoque les raisons qui sont à la base du choix que nous avons fait concernant le thème de ces journées. En effet, lorsqu'on se spécialise en lexicographie médiévale, on se rend immédiatement compte de la lacune qui existe encore aujourd'hui en ce qui concerne l'accès aux instruments de travail pounant nombreux qu'employaient abondamment les médiévaux. La plupart d'entre eux restent à ce jour inédits et beaucoup de chercheurs ne les utilisent même pas ou ignorent tout simplement leur existence. Aussi, lorsque parlant avec le professeur G. Cavallo de ce problème et de l'utilité d'organiser une rencontre sur ce thème, en tant que Directeur de l 'International School for the Study of Written Records, a+il proposé de mettre ce sujet au programme d'un cours. Je tiens à l'en remercier très vivement en notre nom à tous et à souligner l'intérêt qu'il a manifesté pour cet argument et l'aide qu'il m'a apportée pour élaborer le programme. Le but de cette rencontre est évidemment de mettre l'accent sur l'inventaire des manuscrits qui contiennent des glossaires et lexiques inédits, de faire le point sur les entreprises d'édition en cours pour certains auteurs importants tels Papias, Osbem, U guccio de Pise et Jean de Gênes, mais surtout de constituer à l'aide des contributions de tous les orateurs une publication de référence qui devrait remédier à une lacune. Nous aurons à répondre à diverses questions pendant cette semaine: les médiévaux avaient-ils conscience d'une distinction nette entre glossaire, lexique, vocabulaire ou dictionnaire? Nous ont-ils laissé des traces à propos de la méthode utilisée. Quelle influence ces recueils ontils connue pendant le moyen âge? Y a-t-il des priorités d'édition? Comme très souvent ces instruments de travail ont subi de nombreux remaniements lors de leur transmission, quelles méthodes utiliser pour arriver à une édition satisfaisante et suffisante ? La transmission de ces textes fut « vivante » et il serait utile de connaître les intermédiaires qui ont joué un rôle dans leur composition2.

1 A. MAR.INONI, Du glossaire au Dictionnaire, in Quadrivium, 9 (1968), p. 127128. 2

Dans le programme intial, une communication de O. Weijers avait été prévue sur ce thème.

IN1RODUCTION

xi

Dans la conférence que j'ai citée au début, A. Marino ni retrace l'histoire de la lexicographie latine. On peut la résumer de la manière suivante: dans l'enseignement médiéval, la dérivation et l'étymologie ont joué un rôle fondamental pour l'apprentissage de la grammaire et la connaissance de la langue. Comme le fait remarquer Sedulius Scotus au IXe siècle, dans son Commentariolum in artem Euticii grammatici, « banc ob causam disciplina derivationis repena est, propter scilicet cognitionem rerum. Nam dum videris unde onus est sonus, citius vim eius intelleges. Omnis rei enim inspectio, etymologia cognita, planior est »3 (Keil, Suppl. 13). A l'origine, les glossaires anciens sont essentiellement composés de gloses très rudimentaires, componant un terme et son explication, relevées dans les marges des manuscrits et transcrites par des grammairiens4. Il s'agit donc de compilations. Ces recueils servent à la lecture et à l'interprétation des textes. Aussi, lorsque Papias rédige son oeuvre, at-il conscience d'avoir fait oeuvre originale et ne veut-il donc pas la désigner par le terme glossarium. S'il est vrai qu'il s'est servi d'anciens glossaires, il ne l'a pas fait servilement. Il a considérablement augmenté le matériel disponible et l'a organisé de manière originale. Son oeuvre est structurée et destinée à donner une introduction complète à la grammaire, d'où le terme elementarium. Osbem de Gloucester va, au xne s., dans son oeuvre intitulée Panormia, juxtaposer l'art de la dérivation et celui de l'explication. Il faudra encore attendre quelques années pour trouver une autre évolution fondamentale : la fusion sous un même lemme de la dérivation et de gloses explicatives. C'est la caractéristique des Magnae derivationes de Uguccio de Pise, oeuvre intéressante, mais difficile à exploiter parce que l'ordre alphabétique strict n'y est pas respecté. On ne trouvera ce dernier qu'un siècle plus tard dans le Catholicon de Jean de Gênes. Il s'agit d'un Liber de significationibus omnium dictionum qu'on pourrait appeler

3 Cf. Corpus Christianorum, CM, 40 B. 4 En ce qui concerne la tradition lexicographique latine de I' Antiquité tardive et du

moyen âge, il faut consulter l'article de F. BERTINI, La tradizione lessico grafica latina /ra tardo antico e alto medioevo, in La cultura in Italia /ra Tardo Antico e Alto Medioevo, Atti del Convegno tenuto a Roma (C.N.R., 12-16 novembre 1979), Roma, 1981, p. 397-409. Pour le moyen âge, il existe une étude de O. WEIJERs, Lexicography in the Middle Ages, in Viator, 20 (1989), p. 139-153.

xii

J. HAMESSE

également vocabularium. Nous avons ici. dans cette oeuvre, l'ancêtre du dictionnaire moderne. Lexiques spécialisés et dictionnaires vont désormais être diffusés en grand nombre. Voici, brossée à grands traits, à travers les oeuvres d •auteurs célèbres pour notre discipline, l'histoire des instruments de travail lexicographiques du moyen âge, telle que A. Marinoni l'a retracée. Sa position étaitelle toujours d'actualité ou bien des découvertes faites pendant ces vingtcinq dernières années nous autorisent-elles à considérer l'évolution d'une autre manières 1 Puisque des recueils importants du moyen âge ne sont pas encore publiés, on comprend pourquoi d'autres glossaires et lexiques moins diffusés et n'ayant pas acquis la réputation des oeuvres qui viennent d'être citées, ne sont pas encore édités et, pour la plupart d'entre eux, ne sont même pas connus. Il reste donc énormement de travail à faire dans notre discipline et les découvertes récompenseront à coup sûr tous ceux qui s'engageront dans cette voie. Je souhaite vivement que les jeunes chercheurs ici présents entendent cet appel. Le programme tel qu'il a été établi ne permet pas de faire un tour complet de la question6. Beaucoup de sujets devraient encore être traités, de nombreuses questions resteront sans réponse'. Afin de rencontrer un besoin réel en la matière, nous avons décidé de continuer les travaux de cette semaine en réunissant régulièrement un groupe de spécialistes autour d'un thème plus restreint. L'entreprise internationale s'intitulera

S On trouve un bon état de la question dans un chapitre intitulé Oberblick aber die Lateinische Lexicographische Tradition bis zum Entle des 14. Jahrhunderts que K. Grubmüller a mis dans son ouvrage consacré au VocabularillS Ex quo. Untersuchungen zu lateinisch-deutschen Vokabularen des Spiftmittelalters (Münchener Texte und Untersuchungen zur deutscben Literatur des Mittelalters, bd 17). MOncben, 1967, p. 13-44. 6 Deux volumes consacrés aux lexiques techniques grecs et latins ont été publiés : Convegno nazionale sui Lessici Tecnici dell arti e dei mestieri, (Cortona. ..Il Palazzone", 28-30 maggio 1979). Pisa, 1979 (Contributi) ; Atti del J Seminario di studi sui lessici tecnici greci e latini (Messina, 8-10 marzo 1990) a cura di P. RAnta CoucE e M. CACCAMO CALTABIANo {Accademia Peloritana dei Pericolanti, classe di Lettere, Filosofia e DB. AA. Supplemento n.l, LXVI (1990). Messina. 1991. 7 Il faudrait traiter des lexiques et glossaires byzantins, des problèmes spécifiques posés par l'édition critique de ces oeuvres, des recueils de gloses bibliques, des distinctiones, de la méthodologie des humanistes en la matière.

IN'IRODUCilON

xiii

G.L.O.S.S.A. (Glossaria Lexicaque Operum Scriptorum Sive Anonymorum)B. Avant de terminer, je voudrais remercier nos hôtes du Centro Ettore Majorana de nous avoir permis d'organiser cette rencontre et tout particulièrement le Professeur Cavallo qui est directeur de ce cours annuel. Ma reconnaissance va également aux orateurs qui ont accepté de participer et de préparer un travail original qu'ils auront l'occasion de présenter pendant ces journées. Certains d'entre eux ont dû renoncer tardivement à leur participation. C'est le cas de Mme V. de Angelis de Padoue, des Professeurs T. Gregory de Rome, D. Gutas de Yale, D. Jacquart de Paris, C. Leonardi de Florence et P.-G. Schmidt de Freiburg im Breisgau qui ont eu des empêchements de dernière minute9. Quant à Gilbert Dahan de Paris, malgré son absence, il a envoyé son texte qui a été lu par une de ses collègues, afin de ne pas appauvrir le programme prévu initialement.

Université Catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve

8 Un premier Colloque aura lieu à Rome du 30 mai au 1er juin 1996 et il sera intitulé: Aw: origines du lexique philosophique européen. L'influence du latin médiéval. La deuxième rencontre consacrée aux Lexiques scientifiques aura lieu à Paris en juin 1997 et sera organisée par D. Jacquart. 9 Les communications suivantes ont dû être annulées: Micon (P.G. Schmidt); Papias (V. De Angelis); Conclusions (T. Gregory); Greek-Arabic Lexica: Medieval Practices and Modern-Research (D. Gutas) ; Lexiques scientifiques : Les "Synonyma" arabo-latins des traductions scientifiques de Gérard de Crémone (D. Jacquart), Lexiques et glossaires du haut moyen âge (C. Leonardi).

LûUISHOLTZ

GLOSSAIRES ET GRAMMAIRE DANS L'ANTIQUITÉ

Les liens qui unissent la glossographie à la grammaire sont fondamentaux et anciens. Comme l'indique le maintien en latinl du terme grec à travers les mots glossa, glossator, glossema, glossematicum, et même glossarium, ces liens remontent à la phase hellénistique de l'histoire de la grammaire (et même au-delà). La notion de glossa a elle-même évolué dans le temps. Le mot désigne en grec la langue, le muscle qui intervient dans la phonation2. De là, dès les textes homériques3 yÂ.éôocm, par catachrèse, c'est-à-dire par abus de langage, désigne le mot que prononce la langue, puis par synecdoque, c'est-à-dire par extension du concept ainsi obtenu, l'ensemble des mots constituant un parler particulier, langue ou dialecte, et finalement, d'une façon plus générale encore, le langage.

1 Cf. Thes. LL., s.v., t. VI, 2, 1934, col. 2108 sq. 2 L'origine du mot yÂmaoa. ne laisse pas d'être obscure. Ce serait, par l'intermédiaire du suffixe y'iJ2. un dérivé d'un nom racine *yÂ.roÇ, qui apparaît chez Hésiode (Bouclier 398, hapax) sous la forme yÂ.Ô>X,EÇ désignant la barbe de l'épi. rÂ.&aaa. serait un dérivé de ce mot, de même que yÂ.o>x,iç qui signifie« la pointe» en diverses acceptions. « fÂ.éOaaa signifie langue depuis Hom. jusqu'au grec moderne, la langue étant considérée comme pointue ; cette métaphore s'explique soit par un tabou linguistique (HAVERS, Neuere Literatur zum Sprachtabu, Wien, 1946, p. 60), soit plus naturellement par besoin d'expressivité » (P. CHANTRAINE, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, s.v., t. 1, 1968, p. 230). Le groupe gutturale (sourde ou aspirée) +yod aboutit à -aa-, sifflante sourde forte (qui ne se simplifie pas) dans la plupart des dialectes (d'où yÂ.&aaa.), mais à -n- (donc yÂ.Ô>'t'ta.) en attique, en béotien et dans les parlers ioniens de l'Eubée (cf. M. LEJEUNE, Traité de phonétique grecque, deuxième édition, Paris, 1955, p. 89). 3 Cf. Od. 19, 175.

2

L.HOLTZ

1-

CHEZ ARISTOTE

À ces diverses acceptions tout à fait communes du terme vient s'ajouter. longuement attestée chez Aristote4, dans la Poétique, puis au troisième livre de la Rhétoriques, une acception technique, qui n'est semble+il qu'une spécialisation d'un des sens que nous venons d'évoquer: dans l'analyse que fait Aristote yÂ.onctœ désigne non pas n'importe quel mot, mais le mot marqué, ou plutôt si je puis dire, le mot qui se fait remarquer parce qu'il est étranger (~evuc6v6): on voit que dans cette conception, c'est l'aspect lexical de la langue, et lui seul, qui est en cause. Tout mot d'un lexique donné étant représentatif du système auquel il appartient, quand on introduit dans la chaîne de la langue courante un mot emprunté à une autre langue, ce corps étranger rompt la banalité ou, comme dit Aristote, la bassesse' de l'énoncé, et c'est sur un point particulier une autre langue qui fait irruption dans la langue, ce qui est loin de passer inaperçu. Mais immédiatement se pose un problème d'intelligibilité : n'étant pas directement compréhensible, le mot étranger requiert explication par équivalence ou si lon veut par traduction. Tel est le sens qui se perpétue encore aujourd'hui à travers nos termes savants de glossaire ou de glossographie.

Aristote dans les deux œuvres citées a en vue la théorie du style et réfléchit a posteriori à ce qui fait la création littéraire. On peut, dit-il, employer des mots de tous les jours, qui appartiennent en propre à la langue usuelle (tà ri>ptœ). Dans ce cas l'expression est claire. mais sans élévation, sans ornement, sans grandeur. Pour obtenir de tels effets, de grandeur, de beauté, en fait pour capter l'attention du lecteur et provoquer sa curiosité et son admiration, il faut le dépayser en s'écartant

4 ARISTOTE: Poet., 1457b 4. 1458• 22, 1458b 17, 1459• 9, l4S9b 35, 1461• 10; Rhet. 1404b 28, 1406• 7, 14tOb 12.

5 Aristote y fait explicitement référence à la théorie déjà exposée dans la Poltique

{cf. Rhet III, 1404 b). 6 Cf. ARISTOTE, Poet., 1458• 22. 7 Cette idée est exprimée chez Aristote par l'adjectif 'fWEtl1.VOv {cf. Poet. 1458• 32).

GLOSSAIRES ET GRAMMAIRE DANS L'ANTIQUITÉ

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de l'usage courants. Car on n'admire que ce qui est éloigné, insolite9. Les glosses ne sont du reste qu'un des moyens à la disposition de !'écrivain pour produire cet effet sur le lecteurto. Ces mots étrangers destinés à relever la qualité de l'énoncé, que sont les glosses, à quelle autre langue les Grecs pouvaient-ils les emprunter sinon aux dialectes voisins ? Il faut se rappeler la réalité linguistique grecque en une époque où la « koiné » n'existait pas encore et où les habitants des cités parlaient et surtout écrivaient le grec en des dialectes différents. Il serait hors de propos pour un Grec de mêler ce qui est grec à ce qui est barbare. Mais c'est aux ressources infinies que présente la famille grecque elle-même dans sa diversité linguistique qu'ils ont eu recours. La preuve que ce sens de yÂ.roacm est entraîné par la réalité linguistique grecque est apportée par cette remarque d'Aristote qui, assortie d'un exemple, clarifie tout à fait ce qu'il entend par là: «J'appelle mot propre (riptov), dit-il, celui dont use chacun d'entre nous; j'appelle yÂ.(gctav celui dont usent d'autres hommes, de sorte qu'il est clair que le mot ordinaire et la glosse ont le même pouvoir signifiant (yÂ.(gctav Kat K'6ptov eivat ôuvatov to m'>to), mais pas pour les mêmes. Ainsi le mot aîyuvov pour les Chypriotes, c'est le mot ordinaire, et pour nous c'est une yA&tta.11»: effectivement, dans le langage courant, quand les Athéniens ont à parler d'une lance ils ne disent pas a{yuvov mais ôopu. L'Athénien qui dans un texte attique trouve a{yuvov ne comprendra pas forcément, à moins qu'il pose la relation d'équivalence entre l'inconnu et le connu : a{yuvov égale ôopu. Le Chypriote serait placé dans la situation inverse.

8 Poet. 145ga 18. 9 Rhet. III, 1404b 10. 10 Ces autres moyens sont principalement les mots composés et les métaphores (Poet. 1458a 22). Aristote insiste a contrario sur le point suivant : il ne suffit pas d'employer des glosses pour être un grand écrivain. L'abus du recours aux mots ou expressions rares ou insolites engendre, dit-il, la froideur du style. On tombe alors facilement soit dans l'énigme soit dans le barbarisme (Poet. 1458a 23, Rhet. III, 140Sb 35, 1406a 7). 11 ARISTOTE, Poet., 1457b 4 sq.

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Par un glissement tout naturel du sens, on en vient rapidement à qualifier de glosse non seulement des mots dialectaux, mais tout élément lexical rare, quelle que soit la raison de sa rareté, par exemple un mot vieilli, sorti d'usage ou emprunté, ou même un mot barbare. C'est ainsi qu'Aristote lui-même compte parmi les glosses des expressions qui sans être dialectales, n'en sont pas moins rares et insolites, telles des alliances de mots inattendues, et il donne comme exemple de son propos le sophiste Lycophron qui qualifiait Xerxès de Jeélœpov èiv8pa12, c'està-dire d'homme prodige ou même d'homme promontoire13. L'expression est étrange: c'est une sorte de néologisme. Le philosophe, en employant yéi>mna (yÂ.éi>oaa) dans ce sens technique, ne créait certes pas un néologismel4, mais il est néanmoins remarquable que la notion soit présentée comme un élément capital dans cette réflexion sur ce qu'est la création littéraire, une réflexion qui s'appuie largement sur une connaissance approfondie des premiers monuments de la littérature grecque, abondamment cités dans la Poétique et dans la Rhétorique, chefs d'œuvres comme les poèmes homériquests, les pièces d'Eschyle ou d'Euripide, mais aussi œuvres plus contestées, comme celle des sophistes. Ainsi entendue la yéi>na (yéi>aaa) apparaît comme une des marques distinctives du langage poétique, dont le lexique est composé d'éléments destinés à capter l'attention, la curiosité, l'imaginaire du lecteur16: la

12 ARISTCYTE, Rhet. III, 1406a 7. 13 Cf. ARlSTOTE,Rhet. m. 1406a7, traduction par A. WARTELLE, Paris, p. 47

n. 1. l4 Ce sens est déjà présent dans un fragment du Daitalès d' Aristophane (222 K.) cité par Galien (Explan. uoc. obsolet. Hippocratis, 19: 66, 1 Kühn). où un père in· terroge son jeune fils sur sa connaissance des glosses homériques. Cf. A.C. CASSIO, Aristophanes. Daitalès, I frammen.ti, Pisa, 1977, p. 75 sq. (Bibliot.eca degli studi classici e orientali, 8) 15 En fait les poèmes homériques représentent bien le texte de base dans l'enseignement etc' est en fonction de lui que la réflexion pédagogique est née. L 'archaïsme des poèmes homériques a de tout temps obligé les maîtres greçs à procurer à leurs élèves de véritables transpositions dans le vocabulaire courant. 16 Il est vraisemblable que ces pages d'Aristote ont inspiré J. du Bellay, dans la Deffense et illustration. de la langue francoyse, le manifeste de la Pléiade, paru en

GLOSSAIRES ET GRAMMAIRE DANS L'ANTIQUITÉ

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langue poétique grecque tendra précisément à l'époque hellénistique à se présenter comme une marquetterie d'éléments empruntés aux divers dialectes helléniques.

2-

LA NAISSANCE DE LA LEXICOLOGIE

Les savants alexandrins ont un peu plus tard récupéré cette notion de mot dialectal, de mot rare, et lui ont donné toute son importance dans la perspective qui était la leur, celle d'historiens et de critiques de l'œuvre littéraire. Aristote leur avait montré la voie, comme il l'avait montrée aux fondateurs de la bibliothèque d'Alexandrie, qui n'ont fait qu'appliquer ses idées, mais avec un engouement sans pareil. Or à côté de cet engouement pour recueillir et faire l'inventaire des monuments de la littérature, il ne faut pas méconnaître un autre engouement qui s'empare des hommes de cette époque - et ce sont largemeni les mêmes hommes - pour faire l'inventaire des ressources de la langue17. Les deux démarches sont en effet liées d'une façon toute naturelle : cet inventaire, comme il est normal, ils l'ont fait à partir des œuvres écrites qu'ils inventoriaient. La linguistique ou comme on disait, la ypaµµm:tKft, est née à ce moment-là, et sur deux registres, d'une part celui du fonctionnement de la langue, d'autre part, celui de la lexicologie18.

1549 (éd. H. CHAMARD, Société des textes français modernes, 1948). Cf. notamment, livre Il, ch. 6. 17 Sur l'ensemble de la philologie alexandrine, l'ouvrage de base est aujourd'hui celui de R. Pmmnt, History of Classical Scholarship, Oxford, 1968. 18 On se reportera à l'importante étude de Tolkiehn sous ce mot, dans RE, t. 12, 1924, col. 2432-2482. Il est tout à fait curieux de noter comment dans cette encyclopédie célèbre, l'article Lexikographie expose l'ensemble des faits grecs, qu'il s'agisse des recueils anciens de 'YÂ.Ô>Oom ou de ÂiÇeiç et consacre un bref excursus à la lexicographie latine, tandis que Goetz, auteur de l'article Glossographie, t. 7, 1910, col. 1433-1466, renvoie purement et simplement à Tolkiehn pour la partie grecque de sa propre étude. Quoique les deux articles fassent référence l'un à l'autre, ils donnent l'impression d'incomplétude, la matière apparaissant traitée sous deux lemmes

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Nous connaissons pour le seul domaine grec les noms d'une bonne centaine de spécialistes qui entre le me siècle avant notre ère et la fin du ne après se sont consacrés à des études lexicales ; nous connaissons aussi un assez grand nombre de titres de ces œuvres: c'est en général tout ce qui nous reste d'elles. Je lance quelques noms, parmi les plus célèbres. Philétas de Cos (320-270)19, son élève Zénodote d'Ephèse2°, Ie plus ancien directeur de la Bibliothèque d'Alexandrie que nous connaissions, et sunout le grand poète érudit Callimaque de Cyrène21 (me s., première moitié), qui n'est pas seulement le créateur de l'histoire de la littérature et de la catalographie, mais aussi, semble+il, l'inventeur des études lexicologiques programmées domaine sémantique par domaine sémantique, auteur d'un grand lexique intitulé 'E9vucal ôvoµaoîa.1 dont Suidas nous permet de reconstituer en partie la table des matières : il y étudiait entre autres, nous le savons, les noms des mois par peuple et par cité, les noms des fleuves, des vents, des oiseaux, des poissons. Un peu plus tard, et lié comme Callimaque à la bibliothèque d'Alexandrie, Aristophane de Byzance (vers 257-180), auteur d'un gigantesque recueil de AiÇe1ft organisé lui aussi par matière. Aristophane au milieu de registres divers, traitait, nous le savons également par Suidas, des noms de parenté, des noms des âges de la vie22.

différents et sans considération suffisante de révolution du concepL En fait l'intérêt principal de Goetz portait sur le Moyen Âge occidental. en relation avec les COL. l9 Cf. V. BLUMENTHAL dans RE t. 19, 2. 1938, col. 2165-70. Philétas était l'auteur d'un grand ouvrage intitulé "A'l:aK'tovyliKJaai.. dans lequel il se référait à de nombreux dialectes grecs. les termes étaient cJassés semble-t-il par ordre alphabétique. 2 Cf. K. NICKAU dans RE, neue Reihe. XIX, 1972, col. 23-45. Sont cités de .lui un recueil de n.&aaai et des 'E8vtKa.l UÇe.tç qui sont sans doute un recueil de termes dialectaux. Cf. P'mFFER, op. cit. supra n. 17. p. 87 sq. 21 H. Herter a consacré deux importants articles à Callimaque dans la RE. Suppl. V, 1931, col. 386-452 et Supp. XIII, 1973, col. 184-266. Cf. aussi R. Sœ:MIIT,Die Nominalbildung in den Dichtungen des Kallimachos von Kyrene. Ein Beitrag zur Stellung seines Wortschatzes innerhalb des Griechi.schen, Wiesbaden, 1970. 22 Cf. R. PFEIFFER, op. cit., p. 197-202. (voir spécialement, p. 197, n. 3 la bibliographie sur les AiÇe.taoa\ elles-mêmes ne représentent qu'une petite partie des Â.É~EtÇ. Quel que soit le rôle de l' œuvre littéraire dans l'étude de la langue. cette étude est dès ce temps-là, je veux dire dès le temps des fondateurs, appelée à mettre en cause l'ensemble du lexique disponible.

3 - LA GLOSSOORAPHIE À L'ÉCOLE DE GRAMMAIRE Vépoque hellénistique qui a vu naître ces recherches et a créé des disciplines nouvelles, telle la critique et la linguistique, est aussi celle où s•est mis en place progressivement le système scolaire appelé à fournir un cadre stable et durable pour la formation intellectuelle de la jeunesse et l'apprentissage des connaissances, dans le monde grec puis dans l 'empire méditerranéen dominé par Rome. Ainsi donc il y a eu successivement l'ère des philosophes, l'ère des savants ou plus exactement des grands philologues. Avec l'école hellénistique a commencé l'ère des professeurs. Le système pédagogique hellénistique qui combine deux niveaux d'études, grammaire puis rhétorique, a mis la lecture commentée de l'œuvre littéraire, et en premier lieu de l'œuvre poétique, au centre des préoccupations et des programmes de 1'école de grammaire28, au point qu'à l'époque classique, le travail du ypaµf.LCXtucôç consistait avant tout à plonger ses élèves dans la lecture expliquée d'un certain nombre de grandes œuvres, ce que plus tard on appellera à Rome l'enarratio poeta·

28 Cf. la définition de la grammaire que propose la Texvi\ attribuée à Denys le Thrace : fpuµµm:iK'ft ro'ttv èµntipia. 'tii'>v xa.p à. n:oi'l}'ta.iç 'te x:a.i ouyypœpeûow IDJ.a>>. - ~O>. ; altag. ~)

= Gefiss

à~ivri - x:oÂ.e.Petv (kopt. K.Ex.E81N - K.E~IN- ~IN)= Axt

µâxc:npa - O'flEVEO'tpa

Oup[ic;]

8

lCT)Â.IDÇ

oupav[oc;]

29 vaPec;

M[OlO)V

9

EtPepvoc;

Xlf.l.OV

30

lCO~

10 anP.[oc;]

0epea

31 P\Âoc;

~J!.( OÂ.lVOV)

11 Pev-ioç

aveµoç

32 aÂ.}[ouµ)

01Cop3a

12 ouac;

a-iaq>uÂ. iv

33

xpo[µµoov]

13 xapxaç

aux a

34 µape

0al.[ aoaa]

14 voxai

xapufüv

35 q>Âouµe[v)

~[ o-iaµoç)

15 oua naaaa

a-iaq>[ te;]

36 ouyn: Pev1au [ito0ev f1Â.0ec;]

16 3ax-iuÂ.ouç

(j)UV\lC\V

37 \poe 1CG1C'Î}Y ÔÂÉ1COVtO laoi oüvexa i)rip.aogy âpriftjpu

4 5 6

7 8 9 JO

11 12 13 14 15

oyàp

1tl.8e 8oàç vi\aç

o 'A216llç 'f)o Katœv d.(e)inccu e recidence in i 'fo\> i p.e]'la.s{e}m'lovtoç eiç tô i 11 [tribus] 1p1aiv (Pou1itl IPUÂ'Îl tribu[s tpUÂ.i) ltO.tà] 'fily (y)Éve01v 12 [tribus Col]lina IP'>Àil KoU(eJtva [turbo Pi11].PJ1ltop.Poç qrôpœ 13 [turbo] uis uenti ~1Mlw:(et6PÀ[TE}p: 48 (>..IBeNTE]P TH : HÀECa>C œ : 49 (E}IÀITT9ENE Epo)(: 50 &IÀECa>: Opc.>: 51 çr erw ÀH [:] ~c.> œ: ÀECTIOTÀ: 52 À0t1JNE: 53 ET NCJC: KÀI HMSIC: 54 &CJC: HMÀC: 55 NeéJC(lc.>] : OYJC Olll: 56 )(OIC: TIC: 57 OCTl{C}OYM: THN 9YPÀN: 58 TIOY'>..'CÀT: JCpoye1: 59 al~ITO: ae>..01:1: 60 JCITCJ cf>OPÀC : TÀXECJC aea> 61 ](Ca) &0).. E>HTJH : 62 ET ÀICJCE : ni MÀ9E: . 63 ÀYCJ EIME : 64 (KO]IC . eCr: 1]Ç [ec]TIN :

'î~NÀfOY

ÀÀE>..4>E:

-rm.y ~e

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ÀYCJ ÀNOK TOJC : TI2S.OEIC: Ày(,.) ÀNON: ~ÀN

NTICOOYN ÀN NIM:

MTipo: {TI} E'IX(,.)).2 : (N}ÀMOY &O>.. 6HJJJ1:

NIM ne:

Latino : senno cottidianus. quid facimus, frater ? libenter te uideo. et ego te, domine. et nos uos. nescio, quis ostium pulsat. exito cito foras et disce, quis est.

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J.KRAMBR

Greco : ÔJu~îa t ÀN0k. TOI. nlS.()EJC. ÀYCA> »fON ÀNÀN. NTICOOYN ÀN, NIM M1lPO {TI}e BO>.. 6HTIH. ÀYCA> EIME, NIM 11E.

13. Colloquium Harleianum 1. KR.AMER, Glossario latino-greco: frammenti del « Colloquium Harleiatuun » {Gr. Ill 237), in Rosario Pintaudi (edd.), Papyri Graecae Wessely Pragenses Il, Firenze 1994 (sotto stampa).

Papiro di Praga

2 3 4

s 6

7 8

Manoscritto di HQQl'lem

[sum paratus] [incendi enim]

[d11i t10\J1Jo.; 109. 72 1\1,a yàp 73 [lu~[ema]m 74 1ov l.ûxvov 1Ca\ vuni [et no]~~ 75 [meditatus] sum Èp.tÂÎTI}[ ou] 76 [bene fecisti] xaÂ.i> a été reconnue dès une époque fon lointaine, sont utilisées comme élément de consultation et facilitent la compréhension des textes. C'est pour cette raison que leur disposition répond habituellement à un schéma rendant possible la localisation isolée, soit en s'en tenant à l'apparition des termes au sein d'une oeuvre concrète, telles les gloses aux livres de l'Ancien Testament; soit en utilisant l'ordre alphabétique, soit en imposant un ordre logico-thématique, comme c'est le cas du Glossaire d'Aelfric (s. X); dans ce dernier cas, on est d'accord pour lui reconnaître une fonction différente : « aider ses élèves dans les compositions écrites »12. Il serait possible d'affirmer que, lorsqu'il n'y a pas d'ordre alphabétique, les glossaires correspondent à une oeuvre déterminée: telle est leur origine13. Il est indéniable qu'au VI siècle, de manière directe ou indirecte, la plupart des glossaires essaient de préparer à la lecture d 'oeuvres religieuses, spécialement bibliques. Isidore ne parle pas du cas où l'équivalence est un syntagme, une phrase, bien qu'une telle situation soit considérée, toujours du point de vue de la dialectique, comme une exigence imposée à la définitionl4, Nous pourrions parler, en simplifiant, de vocabularium dans les cas où l'équivalence est composée de plus d'un mot, c'est-à-dire, quand l'équivalence est remplacée par la définition15. La diffusion de la définition comme procédé purement lexicographique est postérieure. Les «vocabulaires», à cette époque-là, ne correspondent pas avec des oeuvres lexicographiques, comme c'est le

12 P. R1œ~. p. 17 de son article L'étude du vocabulaire latin dans les écoles anglo-saxonnes au début du Xe siècle, dans La lexicographie du ladn médiéval, Paris, CNRS, 1981, p. 115-124.

13 L'étude de Lindsay sur Nonius Marcellus (Nonius Marcellus' dictionary of republican latin, Hildesheim. 1964 [=1901]) présuppose l'existence de commentaires sur des auteurs qui insèrent des gloses, ou d'oeuvres seulement constitués par des gloses et qui, logiquement, s'en tiennent, à l'ordre d'apparition au sein même de l 'oeuvre correspondante ; ce modèle peut se trouver dans n'importe quel commentaire de Térence, de Horace, de Virgile, etc. qw a été conservé. 14 Cf. ac., Top. 26 Defmitio est oratio quae id quid defmitur uplicat quid sit. 15 L'existence de Ja catégorie lexicographique ne correspond pas ave.c l'existence de la dénomination 'vocabulaire', qui est beaucoup plus tardive, Cf. O. WEUBR.s, art. cit. n. 11.

ISJOORB DE SÉVILLE : DIPPÊRBNCliS ET VOCABULAIRES

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cas pout les glossaires. n est peu Jr6quent par ailleU!'S de trouver les 'vocabulaires' avec une identité lexicale isolée ou. pour le moins. de les repérer comme tels. Traitement de 'vocabulaire' cependant reçoit le matériel qu'intègre les Etymologies isidoriennes. Les définitions se présentent souvent sous la fonne d'une 6quivalence descriptive. et même incluent des exemplifications (Etym. 10, 7 Aequus est secundum

naturam iwtus dictus, ab aequitate, hoc est ab eo quod sit aequalis); c'est ainsi que dans les vocabulaires peuvent inteivenir les étymologies, la mgrphologie, ainsi que nous l'avons vu dans les différences. Les vocabulaires pourraient, en un premier temps, avoir été considérés comme des instruments de consultation pour l'écriture, ce qui explique leur ordre thématique ; mais ils étaient également utilisés pour la compréhension des textes, ce qui explique l'ordre alphabétique occasionnel : livre x des Etymologies.

La differentia est fondée sur un contraste. Une entrée double comme minimum - est indispensable, qui se trouve intégrée par des éléments d'affinité partielle. Elle admet, avec plus de facilité que la glose, l'insertion de l'étymologie et de la morphologie: 329 (587) Inter

urbem et ciuitatem... Vrbem autem ab urbo quem ararrum uel sulcum ueteres dicebant... ; 371 (116) ... Dictum autem corpw a co"uptum, et caro a carendo uel a cadendo ; 13 (279) Inter hune diem et hanc diem. Dies masculini generis ... ). Les compilations de differentiae sont habituellement mises en rappon avecles célèbres compilations de synonyma tardifs et médiévaux 16. Il eJt vrai que, d'un point de vue formel, la synonymie nous est présentée comme une accumulation d'6quivalences, comme une glose enrichie. Cependant, le principe de pluralité qui est son point de dépan la relie à la

differentia. En effet, la synonymie manifeste, avec la differentia, l'affinité existant entre les termes qui constituent l'entrée. La differentia défait l'apparente synonymie, la synonymie la ratifie. Comme on peut l'obser-

16 A. Dm.LA CASA dans Le 'differentiae uerborum' e i loro autori. dans Civiltà dassica e cristialla. 13 (1992). p. 47-62 paraît identifier les deux types de compiladoos. G. BaUGNOu les étudie conjointement dans Studi su.Ile "Differentiae verborum", Roma. t9SS.

64 ver dans l'épître prologue d'une compilation de synonymesJ7, ees derniers exploitent la richesse d'usage de la langue, prouvant ainsi que leur origine est purement rhétorique. La différence, cependant, recherche la précision dans l'usage des termes; elle a une origine rhétoricodialectique. Nous pourrions affirmer que ces procédures sont complémentaires : la richesse d'expression doit être accompagnée de la précision dans l'énoncé des concepts, fait étroitement lié à l'argumentation. Dans la présentation, cependant, la synonymie se rapproche de la glose ; comme cette dernière, elle exige une correspondance trompeuse mot à mot (Amor. ardor. aestus. alacritas cupido ... ). Mais cela dit, dans le cas de la glose il s'agit d'une équivalence, tandis que dans le cas de la synonymie on ne recherche pas la définition d'un terme: c'est la somme des termes isolés qui constituent l'entrée18. L'exclusion des synonymes comme procédé lexical chez Isidore ne doit donc pas nous étonner. Comme nous le disions, en effet, la synonymie ne recherche pas l'équivalence ni la définition, base de toute dictionnaire. Un synonyme ne se présente jamais comme l'équivalence absolue du sens d'un mot précédent, il n'admet pas le verbe copule est. Son application ouverte comme recours littéraire par Isidore dans ses Synonyma, montre bien que ce dernier a rejeté le synonyme comme procédé lexical, l'interprétant dans un sens distinct Le type de consultation des différences est évidemment distinct de celui des gloses. L'ordre alphabétique resout peu de choses car il s'agit d'une entrée multiple. Il faut d'ailleurs souligner le fait que, vu queles synonymes et les différences sont destinés à l'écriture, ils exigent, bien évidemment, la mémorisation, ce qui explique leur ordre alphabétique originall9.

17 Epist. ad Veturium, en tête des Synonyma Ciceronis dans certains manuscrits : Collegi ea uerba quae pluribus modis dicerentur, quo •llnior JWO•Ptiorque essd oratio. 18 Un développement de la synonymie serait les compilalions appelées glossulae multifariae, qui sont synonymes de phrases (CHAa., Barwick 408 Ad hoc negotium non accedc. abstineo me hac re. non interuenio ludc rei. non odiungo me negotio). 19 Livres de consultation, à la différence des manuscrits proprement grammaticaux « tournés vers la pédagogie». Cf. L. HoLTZ, ü.J typologie des manuscrits grammaticaux latins. dans Rev. Hist. Textes, 7 (1977), p. 249. V. Law et J.P. Carley

ISIDORE DE SÊVIU.!i : DMRBNCBS ET VOCABULAIRES

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DlfFEREl(llA.E ST 'VOCABULAIRES CHEZ ISIDORE

Nous allons .. donc étudier les traités isidoriens qui répondent aux caractéristiqu98 de la différence ou du vocabulaire énoncés plus haut, laissant pourplus tard les études du lexique n'ayant été l'objet d'oeuvres indépendantes ni chez Isidore ni chez les compilateurs postérieurs. · Selon Braulio, Isidore écrivit deux livres de Differentiae : le premier avait pour but d'encourager la précision dans l'usage du lexique, c'est ce qu'on appelle habituellement les «différences grammaticales». Le second, qui était destiné à conforter la précision doctrinale, apparaît très tôt dans la tradition avec le titre de differentiae spirituales. Ces deux compilations, on peut l'affinner maintenant avec une entière certitude, furent présentées dès leur début sous une disposition thématique. Il ne faut pas perdre de vue que le reste des compilations de « différences » - dont la plupart ont été considérées comme isidoriennes comme, par exemple, l'inter polliceri- apparaissent soit sans ordre perceptible, soit par ordre alphabétique. L'ordre thématique de ce type de compilations est spécifique d'Isidore, impliquant, bien évidemment, une activité réflexive à ce sujet Ces deux compilations sont établies en vue d'être consultées pour orienter la composition écrite. La forte prédominance à l'intérieur de la transmission manuscrite, des différences spirituelles par rapport aux différences grammaticales, indique bien quelles étaient les préoccupations prioritaires qui pressaient le clergé médiéval. Elles nous indiquent la primauté du doctrinal sur le formel.

les considèrent également comme des livres de référence lorsqu'ils parlent de manuscrits contenant des oeuvres avec ces caractéristiques dans Grammar and Arithmetic in Two Thirteenth-Century English Monastic Collections: Cambridge, SidneySussex College, ms, 75, Bodleian Library, ms. Bodley 156 (s.c. 1088), dans Journ. Med. Latin 1 (1991) p. 140-167. Cf. A.C. DloNISCITTl, On Bede, Grammars and Greek, dansRev. Bén,, 92 (1982), p. 111-141. En ce qui concerne l'importance de la mémoire dans la culblre médiévale, consulter M. ÇARRtJTJŒRS, The Book of Memory. A Study of Memory in Medieval Culture, (Mnbridg~. 1993 (=1990); P. R1c1Œ,Le rôle de la mémoire dans l'enseignement •idiév.4.le, dans Jeux de mémoire (edd. B. ROY - P. ZUMTHOR), Montréal, 1985, p. 133-148.

66

C.CODO'NER

Le modèle de présentation dans les deux cas est le même : la

dijferentia. Mais, en ce qui concerne le cas des différences spirituelles, connues sous le nom de inter deum, les 40 entrées dont cette oeuvre est composée entraînent un développement plus grand que les 482 des différences grammaticales20 ; cela signifie que le procédé différentiel a uniquement été choisi pour sa conformité à une exposition de caractère doctrinal, car il permet d'agir sur les oppositions21. Par ailleurs, le fait de trouver cette oeuvre fréquemment unie à des oeuvres de type lexical : glossaires, synonyma, etc. permet de poser le problème fondamental : quelle est la fonction réelle que l'on attribua à ce type de compilations au cours des siècles ? Le /. deum et dominum se trouve dans les manuscrits accompagné d'oeuvres de type différent. Si nous passons en revue les codices antérieurs au xe siècle, nous observons trois types de répartition22.

20 Quarante chapitres dans l'édition Arévalo (= PL 83, cols.69-98). Selon Adelaida Andrés qui prépare l'édition de ce livre, il est presque sûr que le nombre de chapitres doit être réduit à trente-neuf. 21 Cf. C. CoooiqER, 'Differentia y etymologia'. dos modos de aproximaci6n a la realidad, dans De Tertullien aux Mozarabes. Mélanges offerts à Jacques Fontaine à l'occasion de son 7oe anniversaire (edd. L. HoL1z- J.C. FREOOUILLE), 2 vols., Paris, 1992, vol. 2, p. 19-30; J. FONTAINE, op. cit., n. 6, p. 34 et suivantes. Cf. G. BRUGNou,/l liber 'de differentiis rerum' di Isidoro di Seviglia, dans Vetera Christianorum, 1 (1964), p. 65-82. 22 La provenance des manuscrits cités est variée : sud, nord, sud-est de la France, sud de la Loire, Lyon, Laon, Corbie ; nord de l'Italie ; St. Gall, etc. Je ne spécifie pas dans chaque cas la provenance car je ne prétends pas retracer la diffusion de l'oeuvre isidorienne ; tout simplement j'essaie de déduire quelle a été la considération que les copistes ont eu de cette oeuvre, à quelle type d'oeuvres elle a été assimilée. En ce qui concerne l'infonnation que nous offrent les catalogues des bibliothèques médiévales, elle est peu utile car la présence - d'un autre côté très rare - des differentiae isidoriennes ne permet pas de dé.eider à quel livre nous devons penser : le premier, le second ou bien l'inter polliceri.

l . Inter ·détlm >situé à l'intérieur c&-un pnd ensemble des oeuvres 1

d'lsidére

l. .t.

Il peut arriver que les oeuvres occupent le manuscrit entier23. •;•·y a une variante : les Synonyma ·Ciceronis sont insérés

avant les Synonyma isidoriens24.

ti< 2. Dans d'autres cas, l'ensemble isidorien est accompagné d'oeuvres d'autres auteurs, parmi lesquels se trouve toujours Eucher: 1. 2 .1. lnsiPuctiones d'Eucher25.

t.2.2: Fonnulae spiritua.les / lnstructiones d'Eucher et de ecclesiasticis dogmatibus de Gennade26.

23 WolfenbOUd BP 4128 (s. X): l'ensemble isidorien est intégré par Sententiae, Prooemia, a ortu et obitu Patrum, Allegoriae, a re1Um natura, Inter deum et Synonyma; Berna BP 219 {s. X). Le codex de Bern est un codex factice et l'ensemble isidorien se réduit am Synonyma et 1'Inter deum. 24 Berlin, Phillips 1686 (s. IX): Sententiae, 1. deum, Chronicon, Synonyrna ClefTOlfil, Synonyma Isidori, de ortu et obitu. L'ensemble isidorien est interrompu par des notes de chronologie qui suivent le Chronicon. 25 Monza, BC 9C(69) {s. X). L'ensemble isidorien: de natura rerum (+ Dungali ep. ad Karolum + Claudii Taurinensis Chronica), 1. deum, sententiae, prooemia, de ortu et obitu, quaestiones, Allegoriae, lnstructiones d'Eucher, Chronicon, est interrompu ap:ês de NJtura re1Um et après des Allegoriae. 26 SL Gall 230 (s. VIII-IX). L'ensemble isidorien: Sententiae, 1. deum, Etymologiae (lib.11, VI et VII), de o/ficiis, suivi de Formulae spiritales et lnstructiones d'Eucber, Excerpta des Pères de l'Eglise, Liber Scintillarum et Gennadü de ecclesiasticis dogmatibus, Avranches BM 109 (s. IX), ensemble doctrinal suivi des oeuvres isidoriennes: Proàemia, de ortu et obitu, allegoriae, de rerum natura, 1. d111rn, de solestitio (sic) qui à son tour précèdent un ensemble doctrinal qui compte avec Gennadii de ecclesiasticis dogmatibus et Formulae Spiritales d'Eucher. Dans le manuscrit de Bern BP 224 (=Bruxelles BR 9311·19, sauf Glossaria finales) nous rencontrons l'ensemble isidorien suivi des oeuvres de Gennade et des Formulae Spiritales d'Eucber, après lesquels on a ajouté les synonyma Ciceronis et quelques Glossaria. Le 1. deum est accompagné de l'i. polliceri, ouvrage attribué à Isidore pendant tout'le Moyen Age.

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c~. CODOJ"œR

2 • Une autre possibilité combinatoire : celle de l'lnter deum dans un groupe réduit des oeuvres d'Isidore et accompagné d'une oeuvre d'un autre auteur. Par exemple :

2 .1. Enchiridion d'Augustin+ Inter dewn +Sententiae +de fide catholica 21. 2.2. Formulae spirituales l/nstru.ctiones d'Eucher +Inter dewn + Chronicon28. 3 . Nous pouvons, en troisième lieu, trouver r Inter deum comme oeuvre unique d'Isidore, accompagné du Enchiridion29, des Jnstructiones d'Eucher30 - ensemble auquel se joint parfois un corpus d'oeuvres lexicales variées31 - . d'une oeuvre de Gennade32, ou d'un ensemble doctrinal varié33. L'ordre dans lequel on vient d'énumérer le type d'intégration du Inter deum. ne prétend donner la priorité à aucune des combinaisons en particulier. La présence conjointe, dans certains cas, de Synonyma isidoriens et cicéroniens prend une valeur particulièrement significative, indiquant ainsi le pouvoir relatif du titre dans la sélection des oeuvres sélectionnées par le copiste. On remarque nettement une tendance à une association avec des oeuvres à caractère doctrinal, concrètement avec l'oeuvre d'Eucher et, également, bien que dans une mesure moindre, avec celui de Gennade de ecclesiasticis dogmatibus ou l'Enchiridion d'Augustin34. En ce qui

27 Paris BN lat. 2035, (s. IX-X). 28 Paris BN lat 12236 y 12237 (s. IX). 29 SL Gall 224 (s. JXin.). 30 St. Gall 189 (s. Vlllex.). 31 Milan Ambros. B.31 sup. (s. VIII), St. Gall 225 (s. VIII-IX), Montpellier H 306 (s. IX). 32 Bile f.iii.15 (s. VIlI). 33 Laon BM 265 (s. IX), Einsiedeln BM 27 (s. IX). 34 G. B&uoNou, art.cit. n. 17, dans la page 67 dit du livre Il du de differentiis: « Il liber de differentiis rerum costituisce appunto, prima deUe pubblicazione delle sententiae. un primo sforzo di divulgazione del dogma ». D'un autre côté B. B1sCHow, Die europaische Verbreilung der Werke lsidors, dans /sidoriana, Ledn, 1961,

ISIDORE DE SÉVILJ..E : DJFFÉRENCBS ET VOCABULAIRES

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concerne les.llutructiones ou les Formulae spiritales d'Eucher, leur earact«e doctrinal se situe dans la même lignée que les differentiae spirituales d'Isidore. L'auteur utilise comme lui, des procédés lexicaux de pr6sentation, marques de la double fonction de ces traités : infonnation lexicale et doctrinale simultanément. En même temps, très tôt, nous rencontrons des manuscrits de caractère lexicographique qui nous indiquent que l'ambivalence de ce type d'oeuvres se prête à une interprétation de la part du copiste. Cela · explique que, bien que l'on accorde, le plus souvent, une prépondérance à la fonction doctrinale, il arrive également que le caractère lexical imposé par la présentation garde une certaine valeur. L'affinité avec d'autres oeuvres s'établit, en effet, sur deux versants: celui de l'étude et du mode d'expression - qui nous mène vers le lexique - et celui du contenu qui aboutit au doctrinal. Tout cela fait en sorte que le traité jouisse d'une fonctionnalité combinée où le domaine du mot se situe au sein du domaine doctrinal. Nous pourrions dire que pour l'homme médiéval il n'y a pas de différentiation évidente entre ces deux catégories. Il n'est pas inutile de rappeler, par ailleurs, qu'un des traits propres aux compilations lexicales : leur spécificité de genre ouvert apparaît également dans les differentiae spirituales3S. On a la preuve manifeste lorsque l'on voit que des différences déterminées qui appartiennent en principe aux différences 'grammaticales' d'Isidore sont ajoutées, greffées aux différences doctrinales. Tel est le cas, par exemple, des cinq différences, appartenant à l 'Inter aptum, ajoutées à la fin du catalogue Inter d6um et dominum36.

p. 317-344, admet dans le liber Scintillarum l'influence des sententiae, di/ferentiae, de ecclesiaslicis officüs et synonyma, bien qu'en se basant sur le livre II des differenliae, dans un seul passage. 35 Nous préférons ne pas les appeler grammaticales. Le lexique tout seul en effet, sans l'étymologie, n'est pas considéré, comme il nous semble l'avoir démontré, comme une catégorie grammaticale. 36 Paris BN 12236 et 12237, les deux provenant de Lyon: Inter iustitiam et iudicium, Inter castitatem et continentiam, Inter adulterium et /ornicationem. Inter impium et pcccatorem. Inter iniquitatem et peccatum.

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C.COOO~R

Ce dernier trait nous conduit à poser le problème de la catégorie du genre ouvert et la possibilité d •élargissement de ces traités partant de compilations parallèles. Néanmoins. l'insertion de nouvelles entrées dans l'ordre alphabétique est beaucoup plus facile que l'insertion de nouvelles entrées dans l'ordre thématique oil une plus grande.réflexion est nécessaire. Et l'insertion est encore plus difficile dans les 'différences spirituelles' que dans les 'différences grammaticales'. Il faut souligner ici que les contaminations réalisées sur des ordres thématiques se fait par blocs; on n'ajoute pas, habituellement, de différences éparses et ce, contrairement à ce qui peut se produire dans les glos~aires, oil la simplicité de l'énoncé permet à n'importe qui d'introduire une entrée sans réflexion préalable37. Si nous abordons maintenant le Inter aptum, 'différences grammaticales' d'Isidore, le premier problème qui se pose est le suivant: pourquoi n'ont-elles pas été transmises conjointement avec l'inter deum? La transmission manuscrite nous présente ces deux livres comme formant une unité à partir seulement du xne siècle dans des manuscrits où les différences ne sont pas alphabétisées38 et à partir du xme siècle dans des manuscrits alphabétisés, mais hispaniques uniquement39. Dans les codices antérieurs, on peut les rencontrer dans un même manuscrit, mais ils ne forment pas une unité40. Un problème propre à l'inter aptum est la transformation de l'ordre thématique original en ordre alphabétique, fait qui provoque un cumul d'interrogations. La conception de la differentia suppose en effet la mémorisation, ce qui fait que l'ordre thématique est plus productif que l'ordre alphabétique et, de fait, parmi d'autres compilations de différences, l'inter polliceri, par exemple, sans aucun ordre perceptible, selon

37 Du xve siècle: Vat. Reg. lat. 1836, Vat. lat. 4514 et Vat. Lat. 5120. Du XVIe siècle: Vat. lat. 1558. 38 Vienne lat. 804 (s. XII), Cesena D. XIll. 2 (s. XIV), Oxford, Bodl. Can. Pat. Lat 68 (s. XV): Vienne lat. 2285 (s. XIV)- suivi aussi de l'inter polliceri. 39 Escorial e. IV. 14 (s. XIII) et Escorial f. IV. 9 (s. XID). 40 Paris BN lat. 2994A, (s. IX), Italie centrale; Paris BN lat. 7581 (s. IX), Fleury; St. Omer BM 365 (s. IX}, Roma; Vat; lat 3321 (s. IX), Italie centrale.

ISIDORE DE SÉVIl.LE : DIFFÉRENCES ET VOCABULAIRES

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Ultlfelder, apparaît uniquement alphabétisé dans le Montpellier 160 du DCe siècle4l. Il est cenain que l'Interpolliceri - les différences non alphabétisées les plus développées que nous connaissions-, contient dans sa version la plus longue 276 entrées drastiquement réduites dans la version brève à environ 170, face aux 482 de ce qui semble être la version première de l'inter aptum.42• A la relative brièveté de l'inter polliceri, qui facilite la mémorisation, il faudrait ajouter un autre trait: celui de la plus grande simplicité des différences de cette liste si nous les comparons avec celles de l'inter aptum, ce qui entraîne pour conséquence une plus grande facilité de rétention. En effet, bien qu'imposer un ordre thématique à la compilation suppose une innovation chez Isidore, vu qu'il appliqua au champ de la •différence' le principe suivi dans son grand dictionnaire étymologique, il est possible qu'une telle innovation n'ait pas été perçue par les usagers. Ceux-ci se trouvaient face à une volumineuse compilation de 482 thèmes dont chacun d'eux supposait une exposition complexe, élément qui entravait la mémorisation. C'est pour cette raison que 1' ordre alphabétique ne fut pas une solution. La complexité d'une grande partie de ses énoncés allait plus loin que ce que l'on pouvait attendre d'une compilation avec des applications lexicales ; un traité plus simple résolvait mieux les problèmes de précision ; cela explique la prolifération des compilations différentielles rattachées au schéma de l'inter polliceri. Ce dernier, en effet, du vme au xne siècle, a une transmission beaucoup plus abondante que l'inter aptum43. A partir du XIVe siècle, en Italie sunout, l'inter aptum lui-même semble avoir eu une réception plus favorable, bien qu'il reste toujours en dessous de l'inter polliceri. Le fait qu'au cours du début de la Renaissance ce type de compilations se soit accru, qu'elles apparaissent dans les cahiers d'étude, même isolés, est

41 Il apparaît également alphabétisé dans d'autres occasions, tel le codex Montpellier H 306 (s. IX), Auxerre(?), à partir de innocens. Il y a d'autres compilations «différentielles» non alphabétisées: il s'agit de Inter uindictam et ultionem attribuée à Charisius, la série de Remmius Palaemon, l'inter metum et pauorem. 42 Le nombre des entrées augmente à 610 dans la plupart des versions alphabétisées. 43 Cf. M.L. UHI..FELDER, The proprietate sermonum uel rerum, Roma, 1954.

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peut-être dû à leur capacité supérieure de précisionrsémantique. Une:î analyse en ce sens nous conduirait à les mettre en rapport avec la vogue des Elegantiae et Idiomata de toute cette épque. Il ne faut pas oublier que les premiers humanistes italiens : Bartolomeo Facio, Guarino Veronese, et en Espagne Nebrija, sont des auteurs de differentiae. Donc, à partir du x1ve siècle, nous commençons à avoir de véritables codices de travail, tel que le Paris BN lat. 7573 et 7659; l'inter polliceri apparaît dans le deuxième manuscrit uni aux Synonyma, à une série de notes et de poèmes latins d'essai, et au Catilina de Salluste rempli d'annotations44. Dans le premier, il est accompagné par divers lexiques arrangés, la plupart du temps, par ordre thématique. Certains codices factices dénotent la même intention, tels le Paris BN 7520 ou Paris BN lat 15972, du XVe siècle. Le premier, bien que provenant de mains diverses, correspond à un critère unitaire ; il englobe plusieurs grammaires : Probe, Phocas, etc, les Synomina Ciceronis + Inter polliceri +Notifia locorum Vrbis Romae + Commentaire à Terence. Le second, insère l'inter aptum dans un quaternion isolé, qui compte sur des amples marges, spécialement ceux des cotés extérieurs. Pour ce qui concerne l 'Inter aptum il y a plusieurs manuscrits du XIVe siècle qui transmettent des groupes de differentiae, mais non l'inter aptum complèt. De toutes façons et malgré l'insuffisance d'exemplaires, on observe une variante significative de l'/ nter aptum par rapport à l 'Inter deum ; chaque fois qu'il apparaît associé à un matériel non lexicographique, il s'agit d'oeuvres morales, non doctrinales comme l'inter deum. Dans la plupart des cas l'inter aptum s'unit à des oeuvres de type lexical et également pédagogiques, comme il arrive dans son association à des Commentaires et à la dialectique. Nous abordons maintenant l'étude des vocabulaires. Comme je l'ai dit auparavant, seul le livre X des Etymologiae peut être considéré comme un vocabulaire. Il s'agit d'une liste de mots ordonnés alphabétiquement et qui, comme le reste des paragraphes inclus dans les Etymo-

44 Je mentionne indistinctement l'inter aptum et l'inter polliceri, puisque tous les deux sont attribués à Isidore. Dans chaque cas, j'avertirai de quelle compilations je parle.

ISIDORE Dl S:t1VJJLB : BIPF.ÉRENCBS ET VOCABULAIRES

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logiae, maintienncat une ligne directrice qui les rassemble: il s'agit surtout d'adjectivations concernant l'homme. bien qu'apparaissent également ~ertains substantifs en rapport avec l 'homme45. Dans les manuscrits, celui-là se présente comme livre x46, ou bien comme chapitre 33 de la série de chapitres qui commence au livre VII de l'édition Lindsay. Après avoir revu tout particulièrement la disposition du livre X dans la tradition manuscrite du premier bloc des Etymologiae, on peut suggérer, avec quelque vraisemblance, que cette partie, composée d'une liste d'adjectifs-substantifs applicables à l'homme, ne faisait pas partie de la conception initiale de l'oeuvre dont la première version se terminait par le livre IX. Considéré comme une partie indépendante, il commençait par un quaedam nomina per alphabetum distincta et était suivi d'un prologue commençant par Licet origo. La présence dans ce prologue d'un ex quibus exempli gratia quaedam in hoc opere posuimus, rappelle le petit prologue du livre XIII, où l'on lit: In hoc libello ... quasdam caeli causas sitwque terrarum et maris spatia adnotauimus41. Il est probable qu'à l'origine ces deux livres étaient de petites oeuvres indépendantes qu'Isidore lui-même, décida d'inclure dans l'ensemble de ses

Etymologies. Quelquefois cependant ce livre se trouve inséré d'une manière isolée dans un manuscrit. Nous le trouvons même repris à la fin des Etymologiae (c'est un cas unique dans le Laurent. plut. XXVII cod.IX). J'ai repéré les codices suivants: Angers 275 (286), s. IX; Leiden fol. f. 24 (s. IX-X); Montpellier 160 (s. IX); Vat. Reg. lat. 310 (s. IX) ;

45 Je ne pense pas que cette « liste » adjectivale doit être interprétée, comme le dit Amsler (op. cit. dans la n. 1, p. 165) uniquement« as a fonnalization of lsidore's etymological discourse without any application other than the language itself (l'italique est de nous). Par ailleurs la réunion de « tous » les adjectifs qui se rapportent à l'homme laisse supposer qu'il est possible de définir sa nature en se basant sur les qualités qu •on lui attribue, de la même manière que la signification des noms imposés à Dieu aident à définir sa nature. 46 Selon la branche de la tradition, il peut apparaître numéroté comme XI et XII. 47 Cf. M.C. DfAZ Y DfAZ, dans son lntroduccwn general a Isidoro de Sevilla. Etimolog(as, Madrid, BAC, 1981, p. 176.

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C.COOOIÏŒR

Pommersfelden Grâfl. Bibl.93 (s. X) ; Cambridge, Corpus Christi Coll. 221 (s. X-XI) ; Strasbourg 25 (lat.23) (s.XV). Dans le manuscrit d'Angers le livre X est précédé des Formulae spiritales d'Eucher et des glossae : Abauus ...Zona. Explicit abauu ; il est suivi des chapitres III et IV du livre XI : de portentis et de transformatis, qui n'ont pas d'explicit. Les deux chapitres précédant du livre XI, se trouvent, comme par hasard, insérés aussi dans le livre 2 des differentiae : de homine et eius partibus et de aetatibus hominum. Le livre X de ce codex commence par Incipit. liber de quibusdam uocabulis hominum per denominationem. Il se tennine sans explicit. Les deux chapitres du livre XI sont suivis de plusieurs excerpta de libro ysodi hieronimus de duodecim lectoribus refert. Vir nec acriter, mi frater Desideri, ut ibi quasi ... Le manuscrit, dans la partie où se situe le livre X, est consacré à des glossaires, dans la mesure bien sûr où nous considérons comme glossaire les Formulae spiritales d'Eucher, ouvrage qui, ne l'oublions pas, se trouvait placé près du Inter deum. C'est un codex relativement soigné, sans annotations marginales et à peine interlinéaires. Le glossaire abauus uni à l'ouvrage d'Eucher et les synonyma Ciceronis se trouvent également dans le manuscrit Leiden f. 24 ; tandis que le manuscrit de Pommersfelden, Grafl. Bibl. 93 nous présente le livre X avec l 'Inter deum et accompagné du sermonnaire de Césaire d'Arles et d'un ensemble moral-allégorique. Le Vat. Reg. lat. 310 de même que les manuscrits antérieurs, contient le glossaire A bau us. Il est suivi de plusieurs oeuvres lexicales d'Isidore: le livre X, l'inter polliceri, l'inter deum et les Synonyma. On remarque aisément que, de même que pour les Differentiae, on observe une indifférenciation due à l'inertie lorsqu'il s'agit de valoriser le caractère des oeuvres isidoriennes à partir de son titre. En effet, les Synonyma sont considérés comme objet lexical.

Dans Montpellier H 160 nous trouvons des Glossaires, le de orthographia de Caper et Agroèce précédant le livre X ; celui-ci est suivi des Synonyma Ciceronis, de plusieurs glossaires, de l'inter auxilium, et

ISIDORE DE S~VILLE : DIRâmNcBS ET VOCABULAIRES

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d•un autre glossaire48. Camt>,idge, Corpus Christi College, 221 : de orthographia de Cassiodore, Caper et Agroèce. Le livre x se trouve entre Caper et Agroèce. Le manuscrit dela Vaticane, ainsi que celui de Montpellier 16049 sont les deux cas uniques de manuscrits lexicaux, ce qui veut dire que les créateurs de codices ont considéré le livre X comme un glossaire de plus, bien qu'il s'écarte de la définition de la glose proposée par Isidore. Le reste coîncide, ·dans ses lignes générales, avec la typologie de contenu des codices que transmettaient les Differenliae.

Pour conclure, je voudrais aborder un problème plus large, auquel

j'ai déjà fait allusion au début de cette étude et qui permet de mieux comprendre le succès connu par le lexique des Etymologies tout au long du Moyen Age ainsi que sa perte de notoriété à partir de x1ve siècleso. C'est son apparent aspect lexical, son caractère de vocabulaire thématique, qui contribua au succès de cette soi-disant «encyclopédie »s1. L'homme médiéval cultivé, prêtre ou moine, cherche dans ce type de compilation une solution aux problèmes auxquels il se voit confronté chaque jour : comment résoudre des questions légales, comment toucher les fidèles, comment introduire dans ses allocutions des pièces à

48 Le manuscrit de Montpellier a pour principale caractéristique de présenter le texte de Caper et Agroèce abrégé et ordonné par ordre alphabétique, et également le texte correspondant au livre X, réduit à moins de la moitié de son extension. Cf. A. DBLLA CASA, Les glossaires et les traitls de grammaire du Moyen Age, dans La lexicographie du Latin Mhliéval et ses rapports avec les recherches actuelles sur la civilùation du Moyen Age, Paris, 1981, p. 35-46. 49 Dans ces deux cm il n'y a pas de premier prologue. 50 C'est au XII18 siècle qu'apparaît une rénovation des méthodes de formation · cléricales et lalques ; ce sont les cléricaux en effet qui forment les Jales par la parole. Cf. R.H. et M.A. RousE, 'Statim inuenire'. Schools, Preachers, and new attitudes to the pag~. dans Renaissance and renewal in the twelfth century (edd. R.L. BENSON G. CONSTABLE), Oxford, 1985 (=1982), p. 201-225. Sl J'omets de faire allusion aux livres contenant les arts libéraux. Il existe une différence radicale entre la conception théorique-normative de base de ces matières et le caractère descriptif du reste des matières inclues dans les Etymologiae sur la base de la définition. Voyons, par exemple, le cas du livre VII où il s'agit de définir la nature de Dieu. Pour y parvenir, la façon la plus adéquate est de donner un sens aux divers noms qui lui sont habituellement auribués. On connaît la loi humaine à travers les définitions de cette dernière et à travers les différentes parties qui la composent.

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C.CODONBR

conviction et comment, d'autre part, comprendre les Ecritures et surtout comment en présenter l'interprétation à l'auditoire. La présentation des Etymologies correspond au schéma caractéristique des ouvrages de consultation: table de chapitres préalable (à l'origine tituli précédés du topique Vt ualeas quae requiris cito inuenire ...52), et groupement du vocabulaire par thèmes. Gloses et vocabulaires alphabétisés d'un côté, differentiae et «vocabulaires» thématiques de l'autre. Il s'agit d'instruments lexicaux situés à divers niveaux; les premiers sont destinés à la lecture et à la compréhension du texte, et les seconds à l'interprétation et à la transmission des idées. Ils se rejoignent dans un même codex traités répondant à deux critères: identification de l'écrit (interprétation des textes, spécialement bibliques) et identification de l'idée que l'on essaie de transmettre : écriture ou mot parlé53. Gloses alphabétisées et exposées par ordre de parution dans le livre glosé, vocabulaires alphabétisés et differentiae alphabétisées facilitent l'interprétation correcte; vocabulaires et differentiae organisés par thèmes, apponent une sécurité en ce qui concerne le développement précis des idées et leur transmission. En ce qui concerne cette distribution de fonctions, l'alphabétisation précoce des dijferentiae isidoriennes, d'un niveau de complexité supérieur au reste de ce type de compilations, démontre que leur sens ne fut pas compris à l'époque d'Isidore et que la conception d'Isidore ne pouvait être qu'erronée.

52 Cf. R.H. et M.A. RousE, op. dt. en note 50, p. 206-207. 53 Bien que nous ayons déjà un témoignage au xme siècle, celui de Jean de Garlande, concernant le dictionnaire : dictionarius dicitur libellus... a dictionibus magis necessariis quas tenetur quilibet scolaris non tantum in scrinio de lignis facto. sed in cordis annariolo retinere, ut ad faciliorem orationis con.structionem et ad enuntiationem possit peruenire. Primo sciat uulgaria n.ominare. Licet igituT a membris humani corporis inchoare, rerum promptuarium euoluendo ... ; on observe ici plusieurs observations importantes: l'ordre thématique, la fonction du dictionnaire: l'écriture et l'acquisition des mots du dictionnaire grâce à la mémoire. J. DEUSLE, l XXXI, 1870 en décrivant le manuscrit Paris, BN lat. 15972 dit: Matériaux à l'usage des prHicateurs. Fragments de Jacques de Vitry. Dialogues de S. Grégoire. Préceptes des seize premiers livres de Priscien mis en vers. Traité élémentaire des huit parties du discours. Traité de médecine intitulé en tête et à la fm : Liber pauperum Constantini. Poème sur les plantes attribué à Macer. Questions de Théologie. Différences d'Isidore...

ISJOORE DE SÉVIl..LE : DIFFÉRENCES ET VOCABULAIRES

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Ce monde lexical n'a rien à voir avec le monde grammaticaI54. La grammaire, dans sa partie normative, est une norme théorique et, par conséquent, en rapport avec une règle et une correction abstraites. Le mot, pour l'homme médiéval, est égal à l'objet et, par conséquent, en rapport avec l'identification et la définition de l'univers. La découverte du caractère arbitraire des désignations est progressive et commence au moment où science et vocabulaires se scindent, quand se sépare au XIIJC siècle l'activité plus proprement encyclopédique-descriptive de l'activité lexicographique. Si nous nous en tenons à cette vision lexicographique des Etymologies isidoriennes, il est aisé de comprendre pourquoi Isidore s'incorpore aux dictionnaires: Papias, Hugutio, lohannes Balbi, et que d'une manière apparemment étrange, sa présence se fasse moins sentir chez Vincent de Beauvaïs55.

Unlversidad de Salamanca

54 Je prends « grammaire » dans le sens de compilation des nonnes théoriques et patiques régulatrices du langage, ce que Amsler appelle « Technical discourse » de la grammaire. La matière considérée sous le nom de « grammatical discourse » par cet auteur est si vaste qu'elle ne facilite en aucune façon l'analyse de la réalité lexicographique. Ce n'est qu'en se basant sur cette indéfinition que l'on peut comprendre qu'il dise à la page 165 de l'ouvrage cité en note l : «In the century following Cassiodorus, Isidore of Seville articulates a distinct grammatical program (Etymologia.e. Differentùu, De natura rerum, De ueteri et uouo Testamento, etc.) directed more toward monastic pedagogy than toward antiquarian preservation of Romania ». SS Avec cette affinnation je ne veux pas dire qu'Isidore n'ait pas été utilisé par Vincent de Beauvais, mais que l'utilisation qu'on a fait est moins importante qu'on attendrait et que les citations ont été incluses dans un canevas encyclopédique qui les dépouille de leur sens originel. Le schéma du speculum de Vincent de Beauvais, l'organisation de la matière, a été pris à Hugues de Saint Victor. Cf. M. PAULMIER-

FoucART, Les 'Etymologies' d'Isidore de Séville dans le 'Speculum maius' de Vincent de Beauvais, dans L'Europe héritière de l'Espagne wisigothique, Madrid, 1992, p. 269-283.

PAOLOGATII

NONIUS Delle vicende biografiche e dell'epoca in cui visse Nonio poco, pochissimo si sa : nei manoscritti in cui è tràdita la sua opera Nonius Marcellus è detto peripateticus Thubursicensis (o Thuburgicensis, o simili). Teresa Mantero, che ha dedicato all'interpretazione di questa inscriptio uno studiol lungo e complesso, ha dimostrato che il titolo di peripateticus non corrisponde a quello di un vero e proprio filosofo, ma più o meno a quello di grammaticus, cioè «maestro di scuola ». Thubursicwn viene localizzato nell' odierna Algeria, forse a Khamissa (allora Thubursicwn Nwnidarwn). Molto meno precisi possiamo poi essere per quanto riguarda la datazione. Nonio visse certamente dopo Aulo Gellio, autore che il nostro saccheggiô e misconobbe ; basta vedere, a questo proposito, l'elenco dei passi per cosl dire « ispirati » da Gellio che il Undsay pone in coda alla sua edizione noniana2 e contemporaneamente considerare che l'autore delle Notti Attiche mai viene nominato. Siamo, quindi, dopo il secondo secolo. Nel nuovissimo Index librorwn scriptorwn inscriptionwn ex quibus exempla afferuntur pubblicato dal Thesaurus linguae Latinae nel 1990, che annota con precisione nomi, titoli e datazioni degli antichi autori latini secondo quanto ha appurato la più moderna critica, Cornelis van Leijenhorst per datare Nonio è costretto a ricorrere a un « post Gellium, ante Priscianum »3. Se teniamo conto quindi di un terminus post quem (Gellio) piuttosto alto rispetto a un terminus ante quem (Prisciano, che risale al VI secolo), siamo costretti a collocare cronologicamente Nonio in un periodo tanto ampio quanto

1 T. MANTERo, La 'inscriptio' dei codici del 'De compendiosa doctrina' e 'Nonius Marcellus peripateticus Thubursicensis', in Studi Noniani Ill, Genova, 1975, p. 123188. 2 NoNir MARCELLI De conpendiosa doctrina libros XX ed. W.M. LINDSAY, III, Lipsiae, 1903, p. 943-945. 3 [D. KR.OMER - J.C. VAN LEDENHORST), Index librorum scriptorum inscriptionum ex quibus exempla afferuntur, Lipsiae, 1990, p. 162.

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incerto che puo andare, ben che vada, dal terzo al quinto secolo. Di più non è dato sapere. L'opera di Nonio è intitolata De conpendiosa doctrina ad filium: bene hanno fatto gli editori (a partire dall'edizione Aldina del 1513) a espungere il per litteras, inserito già nell'archetipo, evidentemente influenzato dall'ordinamento alfabetico rispettato in alcuni libri, ma non in tutti. Si tratta di un ampio lavoro, articolato in venti libri, che affrontano vari aspetti della lessicografia : si va dal significato dei vocaboli alle etimologie, dall'uso anomalo dei generi a vere e proprie differentiae verborum, dai fenomeni di eteroclisia agli avverbi, agli elenchi di vocaboli indicanti i mezzi di navigazione, gli indumenti, i vasi e i bicchieri, le calzature, i colori, i cibi e le bevande, le armi, le relazioni di affinità e parentela. Dei venti libri tre sono alfabetici4. Nonio procede di norma in questo modo: al lemma segue un'interpretazione o una spiegazione più o meno precisa, quindi vengono riportati uno o più passi di autori che con la loro auctoritas attestano quanto detto. Gli autori scelti risalgono per Io più ail' epoca arcaica e al periodo classico - moltissimi sono quegli autori di cui non ci è giunta l'opera intera e per i quali Nonio, che disponeva di una ricca biblioteca, rappresenta un'indispensabile fonte indiretta. L'ultimo editore di Nonio, il Lindsay, ha ricostruito molto ingeniosamente l 'elenco dei libri - 41 - di cui il nostro lessicografo si servi, individuando addirittura l 'ordine nel quale essi furono utilizzati5. Ma non solo : il procedere metodico di Nonio, secondo il Lindsay - e anche questo è ormai unanimemente assodato - , autorizza a collocare le citazioni da opere perdute in una successione costante all'intemo di esse. L'intuizione del Lindsay, geniale ma talora di complessa praticabilità, è nota corne Lex Lindsay. Questa Lex è stata approfondita anche da altri, primo fra tutti Francesco Della Corte6. Essa ha importanza soprattutto per coloro che si interessano della

4 Si tratta dei libri II, IIIe IV.

5 W.M. 1901.

6 F.

LINDSAY,

Nonius Marcellus' Dictionary of Republican Latin, Oxford,

DELLA CoRTE, La 'Lex Lindsay' e i frammenti citati da Nonio, in Io., Varrone il terzo gran lume romano, Genova, 1954, p. 321-377 (=Io., Opuscula IV, Genova, 1973, p. 263-319). Si veda anche L. STRZELECKI, De Flavio Capro Nonii auctore, Krak6w, 1936; F. DELLA CoRTE, Le due sorgenti cui attinge Nonio, in Studi Noniani VI, Genova, 1980, p. 63-82 (=Io., Opuscula VII, Genova, 1983, p. 231-

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tradizione indiretta degli autori citati. Il Lindsay ha dimostrato dunque che Nonio si servi di questi testi: Gloss. 1 (16 opere drammatiche); Plauto 1 (21 commedie varroniane); Lucrezio; Nevio (Licurgo); Accio 1 (16 tragedie); Pomponio (9 atellane); Novio; Accio Il (14 tragedie); Lucilio (libri 1-XX); Ennio (2 tragedie); Turpilio (13 commedie); Pacuvio (6 tragedie); Cicerone I (de republica); Gloss. II; Varrone (Menippee dal doppio titolo); Cicerone II (de natura deorum); Accio III (2 tragedie); Sallustio (lug., hist., Cati/.) ; Afranio (6 commedie) ; Cicerone III (de off 1); Nevio (Danae); Virgilio (buco/., georg., Aen.); Terenzio (6 commedie); Cicerone IV (Verr., Philipp.); Lucilio (libri XXI-XXX) ; Gloss. III ; Gloss. alfabetico (verbi) ; Gloss. a'Vverbi; Cicerone V (de off II, Hortensius, Cato); Plauto II (Amph., Asin., Aulul.); Varrone II (18 satire); Gellio; Varrone III (4 satire); Cicerone VI (de fin.) ; Gloss. IV (varroniano : epist.) ; Sisenna (hist. ID-IV); Gloss. IV (di nuovo); Cicerone VII (orator, de oratore) ; Gloss. V; Cie. VIII (ac., Tusc.); Varrone IV (re rust.); Gloss. V; Varrone V (Vita pop. Rom., Catus). Curiosamente nel sesto libro De impropriis ci troviamo di fronte a un'autocitazione di Nonio. Per spiegare un uso più esteso del vocabolo meridiem, dopo aver citato Varrone menippeo, leggiamo (p. 723 L.): nos in Epistulis quae inscribuntur a Doctrinis de Peregrinando : ecc. E' pensabile che queste Epistulae non siano altro che la lettera dedicatoria della Conpendiosa doctrina al figlio7 . Dai momento che l'opera cosi corne ci è giunta ne è priva, si puo facilmente ipotizzare che la tradizione noniana l'abbia eliminata, fatto tutt'altro che improbabile. 1 venti libri in cui è strutturata la Conpendiosa doctrina sono di lunghezza assai variabile ; si va dalle 336 pagine Lindsay del libro quarto De varia significatione sermonum per litteras alle 4 pagine del libro diciottesimo De colore vestimentorum, fino alla sola pagina del ventesimo libro De propinquitate. E' evidente che, pur tenendo conto che frai vari libri poteva esserci una difformità, ci troviamo di fronte a abbondanti tagli effettuati dalla tradizione manoscritta ; in particolare i libri più

250) ; D. CHURCHILL WHITE, The Method of Composition and Sources of Nonius Marcellus, in Studi Noniani VIII, Genova, 1980, p. 111-211. 7 Il plurale epistulae per il singolare è frequente, cfr. E. WôLFFLIN, Ausgewâhlte Schriften, p. 81, Leipzig, 1933 (rist. anastat. Hildesheim, 1977), e W. BANNIER, in Thes. 1. Lat., 1 2, c. 680,72 segg.

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esili hanno molto spesso lemmi privi di interpretazione, cioè al lemma segue dîrettamente una citazione, oppure, quando essi presentano l'interpretazione, sono privi di questa citazione. In entrambi i casi l' archetipo è evidente testimone e vittima della frettolosità di qualche copista. La tradizione manoscritta di Nonio è piuttosto ricca : per la sua edizione il Lindsay si è servito di tutti i manoscritti carolingi che possediamo - sedici, più o meno completi. Essi derivano da un archetipo che era già caratterizzato da moiti guasti, alcuni macroscopici, corne la trasposizione di un foglio, che dal quarto libro venne erroneamente inserito all'inizio dell'opera, e corne la mancanza del XVI libro De gene-

re calciamentorum.8 Per facilitarne la copiatura, l' archetipo venne suddiviso in tre parti di estensione omogenea rispettivamente corrispondenti ai libri 1-3, 4, 5-20. Per questa ragione il Lindsay ricorre a tre diversi stemmi, che ricalcano questa tripartizione. A sua volta la tradizione è suddivisa in tre famiglie di manoscritti, sempre secondo quanto dimostrato dal Lindsay9. Il più antico manoscritto, L (= Leiden, Voss. Lat. F. 73), venne copiato a Tours all'inizio del IX secolo ; per gli altri manoscritti che si sono potuti localizzare con precisione si parla sempre di Tours - corne per F (=Firenze, Laur. 48.1)-; di Auxerre- corne per E (= Escorial., M. III. 14); Bern. 347 + 357 +Paris. lat. 7665 - ; di Reims corne per B (= Bern. 83); Leiden, Voss. Lat. Q. 116; Bamberg, Class. 30-; di Luxeuil- corne, forse, per il Paris. lat. 7666- tradizione essenzialmente francese dunque, mentre un'eccezione pare costituita da Gen. (=Genève, lat. 84), chevenne copiato verso la metà del IX secolo a Fulda (ma tra Tours e Fulda vi sono stretti rapporti, corne è dimostrato dalla tradizione anche di aitre operelO).

8 La trasposizione del foglio dal quarto libro all'inizio dell'opera è un guasto avvenuto nell'archetipo stesso, la caduta del sedicesimo libro è qualcosa di più antico. 9 La suddivisione in tre parti dell'archetipo è una affennazione del Lindsay (ed. cit., 1, p. XXI) ripresa anche da L.D. REYNOLDS, Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, Oxford, 1983, p. 249. Essa è assai verisimile, ho il sospetto perô che, in seguito a un più approfondito esame della tradizione manoscritta, si possano ricondurre a uno solo i tee stemmi approntati dal Lindsay. lO Apicio e Suetonio, per esempio (cfr. L.D. REYNOLDS, op. cit., p. 251).

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Il Lindsay non sembra conoscere altri testimoni fino a quelli che risalgono all'età umanistica, età in cui il testo di Nonio viene frequentissimamente ricopiato - un censimento dei manoscritti è stato tentato da Guido Milanese, ma non è ancora stato pubblicatol l. La testimonianza più antica di materiale di Nonio è pero costituita dal manoscritto Leiden, B.P.L. 67 F, f. 142r-148r, che risale alla fine dell'VIII-inizio del IX secolo e venne copiato nella Francia nord orientale12. In esso sono contenute tra l'altro due serie di glosse tratte direttamente da Nonio e pubblicate dal Goetz nel V volume del Corpus glossariorum Latinorum.13 Sulla storia e sull'importanza di queste glosse tomerô un poco più avanti: posso qui dire che il Lindsay, pur conoscendole, è piuttosto restio a teneme conto.

Lo studioso che più si è occupato della tradizione manoscritta di Nonio è il Lindsay; è al Lindsay che siamo debitori di gran parte delle nostre conoscenze su questo tema. Egli intraprese l'edizione di Nonio dopo la precoce morte di John Henry Onions che aveva già pubblicato i primi tre libri dell'opera14. E, almeno in un primo tempo, si servi delle collazioni e degli studi di quest'ultimo. Dopo il Lindsay la complessa materia della costituzione stemmatica non è più stata affrontata, e il Reynolds, nella sezione su Nonio Marcello pubblicata in Texts and Transmission, praticamente riassume a questo proposito quello che leggiamo nell'introduzione all'edizione lindsayana. Notevoli passi avanti sono invece stati fatti sulla datazione e sulla localizzazione dei manoscritti. E' d'obbligo qui fare il nome del grande Bernhard Bischoff che toccô brevemente questo tema in una lezione spoletina 15 , poi ristampata nei Mittelalterliche Studien16. Egli, corne è noto, per decenni si dedicô

11 L'amico Milanese gentilmente mi comunica che i manoscritti umanistici di Nonio sono oltre 200. 12 E.A. LoWE, Codices Latini antiquiores, X, Oxford, 1963, p. 40. 13 G. GoETZ, Corpus glossariorum Latinorum, V, Lipsiae, 1894, p. 637-651. 14 NoNius MARCELLUS, De compendiosa doctrina /-Ill, ed. J.H. ÜNIONS, Oxford, 1895. 15 B. BISCHOFF, Pa/iiographie undfrühmittelalterlische Klassikerüberlieferung, in La cultura antica nell' occidente latino dal VII ail' XI secolo, Spoleto, 1975, p. 78-79 (Settimane di studio del Centro italiano di studi sull'alto medioevo, XXII). 16 B. B1sœoFF, Mittelalterliche Studien: ausgewiihlte Aufsiitze zur Schriftkunde und Literaturgeschichte, III, Stuttgart, 1981, p. 67.

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allo studio dei manoscritti del nono secolo. Il Reynolds fa riferimento a questa lezione spoletina e, in tre casi, riporta pareri comunicatigli privatamente da Bischoff. Avendo personalmente awto la fortuna e l'onore di lavorare, negli anni che precedettero la sua scomparsa, con il maestro monacense, sono in grado di presentare sommariamente in questa sede il risultato dei suoi studi per quanto riguarda i « tradizionali » manoscritti noniani 17. Faccio qui riferimento alle datazioni e alle localizzazioni presenti nell'articolo del Reynolds. Inalterate rispetto a quest'ultimo rimangono le notizie su quattro manoscritti : L (= Leidense, Voss. Lat. F. 73); E (= Escorialense M III 14); Bambergense Class. 30; Montepessulano 212. Novità, rispetto a quanto riportato dal Reynolds, si possono registrare per F (=Firenze, Laur., 48.1), che è scritto a Tours; H (= Brit. Libr., Harley 2719) che va anticipato alla metà o al terzo quarto del IX secolo, ambiente di Lupo di Ferrières ; Gen. (= Geneviensis lat. 84), che viene copiato verso la metà del IX secolo ; B ( = Bernensis 83), che viene posticipato alla fine del IX secolo ; Cant. (=Cambridge, Univ. Libr., Mm. 5.22), che viene anticipato al terzo quarto circa del IX secolo; P (=Paris. lat. 7667) che viene decisamente anticipato al secondo quarto-metà del IX secolo; G (= Wolfenbüttel, Gud. lat. 96) che viene posticipato all'inizio del X secolo; Paris. lat. 7666, che viene anticipato a poco prima della metà del IX secolo (forse a Luxeuil); Leiden, Voss. Lat. Q. 116, che viene posticipato alla fine del IX secolo ; Zürich, C 79b, che viene anticipato alla fine del IX secolo ; Oxford, Bodl., Canon. Class. Lat. 279, che viene anticipato al terzo quarto del IX secolo; per il manoscritto formato dall'unione dei Bernensi 347 e 357 più il Parisinus lat. 7665 si propone la metà del IX secolo. Come si vede la maggior parte dei manoscritti viene datata in maniera diversa da quanto tradizionalmente accolto, o ne viene precisata la provenienza. E' da chiedersi se queste nuove datazioni rimettano in discussione gli stemmi proposti dal Lindsay : la risposta è per lo più negativa, tranne che per un caso, di cui parlerè> più avanti. Un caso solo ma, direi, piuttosto importante.

17 B. B1scnoFF, dietro mia richiesta, mi aveva comunicato le sue conclusioni sui singoli manoscritti. Conservo ancora i foglietti con tali comunicazioni.

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Il Reynolds ricorda ancora excerpta e tracce di Nonio in due manoscritti finora inutilizzati18 : il primo è il manoscritto Cambridge, Corpus Christi College, 229, che contiene non excerpta, corne dice il Reynolds, ma l'opera completa, e risale alla fine del XII-inizio del XIII secolol9; il secondo è il Parigino lat. 7596A, della fine del secolo XII (proveniente da Savigny, diocesi di Avranches): esso presenta pero solo poche glosse noniane20. Come ho detto poc 'anzi, il più antico testimone che ci tramanda materiale noniano è un manoscritto di glosse - mi riferisco al Leidense B.P.L. 67 F (fine VIII-inizio IX secolo). Queste glosse sono presentate in due differenti serie. Esse furono tratte da annotazioni marginali poste a un perduto manoscritto di Nonio. L'archetipo sicuramente le conteneva, altrettanto sicuramente hanno pero origine in un manoscritto più antico. Dall'archetipo esse passarono anche sui margini dei manoscritù della seconda famiglia. Il modo in cui le glosse ebbero origine è appunto facilmente individuabile se si esaminano i marginalia apposti nei manoscritti della- o vicini alla- seconda famiglia (mi riferisco naturalmente alla classificazione del Lindsay) : H, G, P, E. In questi manoscritti viene riportato a margine, ricopiato, il lemma e parte dell'interpretazione; evidentemente in questo modo si permette una più immediata consultazione dell'opera - i lemmi riportati a margine costituiscono infatti una specie di indice - o anche, se vogliamo, visto che i marginalia comprendono pure l'interpretazione, si puo rendere superflua, per un utente frettoloso o pigro, la stessa consultazione diretta dell 'opera. Il confronto tra i marginalia presenti nei manoscritti della seconda

famiglia e le glosse del Leidense B.P.L. 67 F di cui stiamo parlando, vista la loro sostanziale idenùtà, ci permette di affermare senza esitazione che queste ultime hanno avuto la medesima origine, furono cioè trascritte

18 L.D. REYNOLDS, op. cit., p. 252, n. 17. 19 P. GAITI, Note sulla tradizione medievale di Nonio Marcello (libri /-Ill): il ms. Cambridge, Corpus Christi College, 229, in Scire litteras. Forschungen zum mittelalterlichen Geistesleben, hrsg. von S. KRXMER - M. BERNHARD, München, 1988, p. 183-185 (Bayerische Akademie der Wissenschaften. Philosophisch-historische Klasse. Abhandlungen. N.F. 99). 20 P. GAITI, Un nuovo glossario noniano, in Bollettino dei classici, 9 (1988), p. 105-109.

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dal margine di un manoscritto noniano, e ridotte in fonna di glossario. La pubblicazione delle Glossae Nonii - di tutte, sia quelle del manoscritto Leidense (Goetz21 ), sia quelle sul margine dei manoscritti della seconda famiglia, più numerose (Onions, in parte22) - questa pubblicazione, ripeto, mi pare di importanza fondamentale per il testo di Nonio. Le glosse, a mio parere, furono inizialmente trascritte a margine di un manoscritto che, rispetto a quanto ci è oggi pervenuto direttamente, doveva presentare un testo « plenior ».Esse rispecchiano quindi uno stadio della tradizione non solo più antico, ma, corne vedremo subito, anche rappresentato da un testo più ricco. Come ho avuto già più volte modo di affermare, infatti, alcune glosse hanno interpretazioni laddove Nonio oggi tace: allo stesso tempo il loro compilatore sembra alieno dalla tendenza a « inventare definizioni » qualora manchi una spiegazione noniana. Ci troviamo, appunto, di fronte anche a glosse in cui si indica palesemente che in Nonio esiste, dopo il lemma, solo un passo d'autore. Si ha in questo modo l'ammissione implicita della mancanza di interpretazione; bastino pochi esempi: a p. 122 L. Nonio ha Caballus. Lucilius ... Varro ... , mentre Gloss. 639, 15 ha Caballi ubi primum lecti sint; sempre a p. 122 L. Nonio ha Coda. Varro ... , mentre Gloss. 639, 16 ha Coda ubi lecta sit; a p. 130 L. Nonio ha Cistas. Sisenna ... , mentre Gloss. 639,57 ha Cystas ubi lectum sit; ecc. Un glossatore che inventa, ripeto, probabilmente non avrebbe trascritto delle glosse in questo modo : le avrebbe tralasciate, oppure, inventando o ricorrendo ad altra fonte, le avrebbe fomite di definizione. Ne consegue che, quando in queste glosse a un lemma fa seguito un'interpretazione, interpretazione che manca in Nonio, siamo di fronte, a mio parere, a materiale noniano. Vorrei fare un solo esempio tra i moiti possibili: a p. 129 L., al lemma collabella, Nonio fa seguire un passo di Laberio, senza dare alcuna interpretazione; Gloss. V 639,47 e i margini della seconda famiglia in corrispondenza di tale passo hanno: Collabella adiunge (oppure adiungere) labra. Si noti che il verbo collabello non è attestato altrove. Se teniamo conto del procedere metodico di Nonio, che fa seguire lemma, interpretazione, esempio « autorevole », non possiamo far altro che supporre che nel nostro Nonio, in quello cioè pervenutoci, l'interpreta-

21 Cf. sopra la n. 13. 22 W.M. LINDSAY - J.H. ONioNs, The Nonius Glosses, in Harvard Studies in Classical Philology, 9 (1898), p. 67-86.

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zione sia stata tralasciata da un copista. Ma se sappiamo che anticamente le glosse furono scritte a margine ricopiando lemma e, almeno, parte dell'interpretazione, da dove potrà provenire questa interpretazione adiunge labra se non da un testo più ricco ? Con il tempo e i passaggi della tradizione alcune interpretazioni sarebbero dunque state tralasciate, mentre nei compendi marginali sarebbero qua e là rimaste. Sarà compito dell'editore di Nonio stabilire se tali interpretazioni potranno essere considerate noniane alla Jettera, e se saranno quindi da inscrire nel testo di Nonio, oppure se si tratterà di testo parafrasato23. Le glosse, dunque : la loro importanza mi pare assodata in ogni modo, sia per la costituzione del testo di Nonio, sia, se si vuole mantenere un atteggiamento più prudente, per recuperarne parte del contenuto. Esse sono tràdite, corne più volte ripetuto, nel manoscritto Leidense B.P.L. 67 Fe a margine dei manoscritti noniani della seconda famiglia (Harleianus, Gudianus, Parisinus 7667, Escorialensis). Sono state inoltre utilizzate dal compilatore di un glossario che ci è pervenuto purtroppo frammentario - almeno per quanto ne so io - e che ci è testimoniato in due esemplari ai primi del IX secolo in Baviera, a Benediktbeuem e a Tegemsee. Si tratta di un glossario che doveva essere di ampiezza eccezionale, in quanto risultato dalla somma di decine di glossari. Il compilatore ha raggruppato a blocchi, sotto ogni lettera dell'alfabeto, quanto trovava nelle sue fonti. Questi blocchi di glosse mantengono la successione «originale». Per di più egli ha contrassegnato a margine con diverse lettere alfabetiche i glossari (o meglio i manoscritti) di cui si serviva. In questo modo possiamo vedere, ad esempio, che alla lettera marginale V corrispondeva il glossario Abstrusa, alla lettera marginale T corrispondeva il glossario Affatim, alla lettera marginale I corrispondeva un manoscritto con la successione Abavus, Glossae Vergilianae, Ab absens, Glossae Nonii- la stessa che troviamo anche nel Leidense B.P.L. 67 F, per cui è certa l'affinità tra le due raccolte. L'ultima parte, quindi, delle sezioni o blocchi contrassegnati con la lettera I contiene le Glossae Nonii. Purtroppo, corne ho detto, questo glossario ci è giunto frammentario in due manoscritti che vennero smembrati e utilizzati corne fogli di guardia o inseriti nelle legature di altri

recupero » di testo forse noniano dalle glosse cf. P. GATII, Elucijicare (Lab. 78 R. = 96 Bonaria), in Studi Noniani VII, Genova, 1982, p. 117-120.

23 Per un altro esempio di

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libri. Oggi i frammenti isolati sono conservati a Monaco di Baviera e sono raggruppati sotto la segnatura clm 4719m (frammenti del manoscritto da Benediktbeuem, inizio IX secolo24), e clm 29670/1 (frammenti del manoscritto da Tegemsee, anche questo risalente all 'inizio del IX secolo25). Altri frammenti del manoscritto da Tegemsee sono stati identificati da Bernhard Bischoff nelle copertine, fogli di guardia, legature dei manoscritti monacensi clm 18036; 18227 (foglio 246) ; 18375; 18396 ; 18541a ; 18545a ; 19131 ; Parigi, B.N., N.a.lat. 310. Poca importanza hanno infine le tracce di Nonio nel manoscritto Trier, Bibl. des Priesterseminars, 61 (sec. XI-XII), nel glossario di Ainardo di Saint-Evre (X secolo), e nel già ricordato manoscritto Parigino 7596 A (fine del sec. XII}, tutte raccolte che ho già studiato personalmente26. Non ho ancora potuto vedere direttamente i margini del manoscritto Bemense 276 che riportano glosse noniane. Veniamo ora a qualche considerazione in vista di una eventuale nuova edizione della Conpendiosa doctrina. Gli studiosi dispongono oggi di tre edizioni critiche, due complete e una limitata ai primi tre libri dell'opera (a cura di Onions nel 189527). Le due edizioni complete sono quella curata nel 1888 da Lucian Mueller28 e quella più volte ricordata allestita dal Lindsay nel 190329. Il Mueller aveva privilegiato il testo tramandato dalla seconda famiglia di manoscritti (G in testa). D Lindsay, sulla scorta di Onions, dimostrô perô che il testo di questa famiglia è caratterizzato da correzioni e normalizzazioni. Si tratta di un testo « dotto » quindi,

24 B. B1scHOFF, Die Sadostdeutschen Schreibscluden und Bibliothelœn in dlr

Karolingerzeit, l, Wiesbaden, 1974, p. 31 ; 11. Wiesbaden. 1980, p. 198. 25 B. B1scuoFF, Die Sadostdeutschen, l. cit., p. 92-93, qui ancora con la veccbia seg:natura clm 29122 e 29121 (le); n. cit.• p. 214. 26 Cfr. rispettivamente P. GAm, Nonio nei glossari : l' esempio del manoscritto Trier, Bibliothek des Priesterseminars, 61, in Studi umanistici piceni, 13 (1993), p. 87-93; P. GAm, /l glossario di Ainardo di Saint-Evre, in Studi Medievali, 29 (1988), p. 317-374; P. GAm, Un nuovo glossario noniano, cit. 27 Cf. sopra la n. 14. 28 NONl MARœw Compendiosa doctrlna. ed. L. Mcua, Lipsiae, 1888. 29 Cf. sopra la n. 2.

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mentre la prima famiglia (con L in testa) è molto più fedele alla lettera dell'archetipo. Di qui la particolare attenzione dell'editore ai manoscritti di questa famiglia,30. Lascelta del Lindsay è a mio parere da condividere, come pure l 'assegnazione dei vari manoscritti alle tre famiglie tradizionali. In una nuova edizione dovrebbe pero trovare maggior peso la testimoniania del manoscritto P (= Paris. lat. 7667), che, essendo cronologicamente più antico dei manoscritti di Ginevra e di Cambridge teste Bischoff-, non puo derivame, come invece pensa il Lindsay3I. E questo riguarda soprattutto il testo del IV libro (circa un terzo dell'opera), solo in parte i libri dal V al XX. Bisogna poi procedere a una ricollazione completa almeno per quanto riguarda i manoscritti delle prime due famiglie, per individuare eventuali sviste del Lindsay. Mai collazionato completamente è stato il manoscritto Cambridge, CCC, 229 (sec. XII-XIII) : esso appartiene alla seconda famiglia, ma purtroppo non mi pare alieno da contaminazioni con la prima ; anche in questo caso la collazione completa è indispensabile. Più complesso è il problema dei moiti manoscritti umanistici. Bisognerebbe trovame qualcuno privo della trasposizione del foglio all'inizio32, prova di una tradizione indipendente. Ho personalmente controllato alcuni manoscritti vaticani33, senza successo. Ma le possibilità di trovare un manoscritto veramente interessante mi paiono ben scarse. Coerentemente a quanto ho detto prima a proposito delle glosse, non mi pare da tralasciare il loro apporto. In questo caso, se sono edite abbastanza bene quelle presenti nel manoscritto Leidense 67 F - nella raccolta del Goetz34 - , molto è ancora da fare per il testo a margine dei manoscritti della seconda f amiglia : a prima vista mi pare poco fededegna la parziale edizione di Onions pubblicata postuma dal Lindsay35.

30 La terza famiglia di manoscritti non è mai stata posta alla base delle edizioni in quanto presenta un testo molto abbreviato. 31 E prima di questi Onions. Se le collazioni di Lindsay sono degne di fede, non si porrà P, evidente portatore di errori propri, corne antigrafo di Gen. e Cant., ma su un ramo a se stante. 32 Cf. sopra la n. 8. 33 Ottob. lat. 1725; Reg. lat. 1469; Urb. lat. 308; Vat. lat. 1554; 1555; 1556; 1558. 34 Cf. sopra la n. 13. 35 Cf. sopra la n. 22.

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Da esaminare sono poi le lezioni delle glosse noniane presenti nei frammenti da Benediktbeuem e da Tegemsee - ho fatto dei sondaggi con poco profitto. Utile sarà senza dubbio anche un confronto più serrato con una fonte diretta di Nonio : Aulo Ge11io36. Per concludere vorrei ancora accennare brevemente, senza alcuna pretesa di risolverlo, a un problerna sollevato nel 1947 da R. Oliver37. Lo studioso americano, di fronte alle nurnerosissime citazioni di autori arcaici presenti nel Cornu copiae dell'urnanista Nicolà Perotti e sconosciute altrirnenti, pensô che l 'umanista le avrebbe potute trarre da un testo più cornpleto di Nonio, pervenutogli chissà corne. E' certo che il Perotti conosce e cita Nonio, corne anche altri grammatici e lessicografi, tra cui Festo nella rielaborazione di Paolo Diacono. Forse influenzati dal fatto che Perotti già in un caso era venuto in possesso di alrneno un manoscritto classico con un testo non più pervenutoci cornpleto - mi riferisco a Fedro e alla cosiddetta Appendix Perottina - , si è pensato che gli sarebbe potuto accadere Io stesso con un Nonius auctus, o, rneglio, plenior. Forse in seguito a un esarne più approfondito dei frammenti « nuovi » si potrà stabilire se ci troviarno di fronte o rneno a delle falsificazioni. Nel fratternpo attendiamo il cornpletarsi della edizione critica del Cornu copiae, a cura di un gruppo di studiosi coordinati da Jean-Louis Charlet, per avere un testo criticamente attendibile. A complicare le cose, o a influenzare ulteriormente la tendenza favorevole all'esistenza di un Nonius plenior, è una citazione noniana presente nel Policraticus di Giovanni di Salisbury38 : essa non è identificabile nel testo della Conpendiosa doctrina che ci è pervenuto. Credo di aver chiarito sopra - soprattutto parlando delle glosse - che il testo di

36 Michael D. Reeve mi suggerisce acut.amente che qualche contributo noniano potrebbe trovarsi nei manoscriui di età carolingia (e di area francese) in cui si trovano opere citate da Nonio : i vari Eirico, Lupo, ecc. potrebbero aver glossato alcuni passi partendo da qualche manoscritto noniano. Una ricerca in tal senso non è ancora stata fana e potrebbe risultare fruttuosa. 37 R.P. OLIVER, "New Fragments" of Latin Authors in Perotti' s Cornucopiae. in Transactions of the American Philological Association, 78 (1947), p. 376-424. 38 loH. SARISB. Polier. VIII 11 : unde et nuptias a nubendo dici maiores tradiderunt, qui.a pudenda hwnanae injirmitatis nubit, id est abscondit, ut ait Nonius Marcellus, indulgentia legis.

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Nonio ha perso alcune parti nel corso della tradizione : ma le lacune conseguenti sono da collocarsi in un periodo molto antico, precedente l'epoca carolingia. Che un testimone più completo e cosi antico sia sopravvissuto al medioevo '! Università degli Studi di Trento

ANTONIO LUIS U.ORENTE

THE LEMMATIC ARRANGEMENT OF THE FOURTH BOOK OF THE COMPENDIOSA DOCTRINA OF NONIUS MARCELLUS ACCORDING TO ITS MANUSCRIPT TRANSMISSION Anyone who bas devoted some effort to the study of Latin lexicography knows that the Compendiosa Doctrina of Nonius Marcellus, as transmitted by the manuscripts, consists of twenty books of different subject matter and length ; there are books dealing with grammar, such as the third and eighth, books of a more strictly lexicographical nature, such as the fourth and fifth and books devoted to very concrete semantic fields, such as those books dealing with the lexicon of arms and clothes. Within this compendium that apparently assembles such heterogeneous matters, the fourth book holds - in my opinion - an outstanding place because it comes closest to what today we would call a « dictionary » ; there dwells its great interest, not only for lexicographers but also for scholars of semantics and Latin lexicon. Moreover, this book displays some very interesting features. The first is related to its material nature : its large size. As a matter of fact, it actually forms more than a third of the whole work. This fact may give us some idea of the attention paid by Nonius to polysemy. The second interesting feature of this book is related to lexicographical technique, and is shared by two other books of the work (the second and third). This is the arrangement of the « lemmata » by alphabetical sections, i. e., each lexical entry consists of one leading « lemma » and one or more secondary « lemmata », as a rule, with their different meanings and corresponding illustrative quotations. The lexical entries beginning with the letter « A » appear first, followed by those beginning with « B », and so on. The third interesting feature of the book concems the manuscript transmission. As is well known, because of its large size, the Compen-

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A.L. LLORE.NTB

diosa Doctrina may have been divided into three volumes during the early part of the Middle Ages, in order to f acilitate its handling and copying. The first volume included the first three books, the second volume, the fourth book alone, and the last volume held the remaining books. The transmission of the fourth book separately from the rest of the books meant that the bundles of relationships among the manuscripts preserving it were somehow different from those established for the first three books and for books five to twenty. This circumstance forced Lindsay - author of the latest and best editionl of the Compendiosa Doctrina - to elaborate three different « stemmata » : one for the first three books, another for the fourth book and the last for the rest of the books. Connected with this aspect of the manuscript tradition is the f act that the fourth book is transmitted by codices that enclose the whole work, but also unlike the other two volumes - by codices that only preserve this fourth book. Up to this point it bas been our intention to review the history of the Compendiosa Doctrina and to briefly provide the most salient features of the fourth book. We shall now attempt to trace the problems confronting scholars of this work and to sketch some possibilities for research. We must, first of ail, subscribe to the words of Lindsay:« The text unfortunately is al1 but certain2 » ; in fact - as in ail works concerning lexicography - the text shows corruptions, interpolations, omissions, and several lemmatic transpositions. This is not surprising, since the nature of the work made it fertile ground for interference by medieval copyists, the fourth book being specially susceptible to this kind of meddling. Regarding manuscript transmission, the Compendiosa Doctrina shows a very complex situation. ln spite of al1 this, however, the text transmitted by ail the existing manuscripts is paradoxically uniform, not so much with regard to a concrete word for word transmission (there are a great number of discrepancies which we use to establish the different

1 Nonii Marcelli De Compendiosa Doctrina, libros XX Onionsianis copiis usus

edidit W.M. ÙNDSAY, Lipsiae, MCMIII (3 vols.) 2 In., The Emendation of the Text of Nonius, in Classical Review, 16 (1902), p.46

. THE COMPENDIOSA DOCTRINA OF NONIUS MARCELLUS

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families of manuscripts, their interdependence and « stemma ») but at least in ail that has to do with lemmatic arrangement. AU the existing manuscripts corne from one archetype, written possibly at the end of the seventh century or at the beginning of the eighth. We know this by the fact that a folio from book N, containing pp. 406 M. interiere tamen -409 M. auster nascitur, had been placed after the first folio of the codex for safekeeping. The passage transposed stands in all our manuscripts at p. 3M, 13, after the word pausimacho, inside alphabetical section« A». This transposition must therefore be considered archetypical. The situation of the manuscripts themselves is no less complex. The bundles of relationships and genealogical dependencies that Lindsay established among them are based on the type3 of text that each one offers. In this sense, some manuscripts offer a text type that Lindsay calls 'pure', and which is usually considered to be the closest to the archetype ; others offer a type which is called « erudite » because it is supposed to have been corrected by a learned monk:, and finally, the rest of the manuscripts offer a type called « extracted » in which only a short version of the original appears. It is perhaps a good time to point out a series of questions that confront the scholar when beginning study of the text, although ail of them can be summarized in one: what was the actual lemmatic arrangement of the fourth book ? This is not to say the archetypical situation, since the manuscript transmission is clear in this respect and confirmed by the consensus codicum. As a matter of fact, the text transmits a series of entries alphabetically arranged with two or more lemmata containing their different meanings and their respective illustrative quotations. The lemmatic transpositions or « supposed » transpositions do not provide us with any sort of help, for they always occur inside each alphabetical section, while one never finds a whole entry or part of one, for example from the « D » section, within another alphabetical section. Let us retum to the question of alphabetical order. It is surprising that only the second, third and fourth books have this feature, while the rest

3 Io., preface to his ediûon. op. cit. p. XXI. See also L.D. REYNOLDS, Nonius Marcellus. Texts and Transmission (ed. L.D. REYNOLDS), Oxford. 1986, p. 248 f.

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A.L. LLORENTE

of the books apparently lack any kind of arrangement, having rather a special layout owing to the mechanical and progressive order in which Nonius consulted his sources, and the « deciphering » of which today generally acknowledged - we owe to Lindsay4. Faced with this situation, we have two possible explanations : the first is represented by Lindsay5, who considers the alphabetization to be the work, not of Nonius, but rather of a medieval editor. The second explanation has been favoured recently by scholars6 who think that the alphabetical arrangement is original and therefore the work of Nonius himself. Both currents of opinion have their pros and cons. If we abide by textual facts, we should have to acknowledge that the supporters of the second explanation are right, for the alphabetical arrangement is what is actually found in all our existing manuscripts of the fourth book and of the rest of the alphabetized books. Furthermore, Lindsay does not provide any evidence in support of his explanation, but rather bases it on intuition, on a subjective supposition, indemonstrable in light of the textual facts. In spite of this, Lindsay's explanation bas been followed until very recently. The supporters of the second explanation provide another argument against Lindsay' s explanation : they feel he is being inconsistent with bis own views by supporting the theory that a medieval editor was responsible for the alphabetization, since it is hardly conceivable that at such an early time anyone would have known Nonius' method of progressive consultation of sources well enough to alphabetize so much material without changing the arrangement which - as a rule - is still obseived in the fourth book. Very recently, studies by Sassari have exposed the imperfections of the system established by Lindsay. G. Lupinu7 proposed a compositive

4 Io., Nonius Marcellus' Dictionary of Republican Latin, Oxford.,1901 5 Io. in his edition. op. cit. and in his Nonius Marcellus' Dictionary of Republican Latin, Oxford, 1901, p. 1. 6 Cf. D.Ch. WHITE, The Method of Composition and Sources of Nonius Marcellus, in Studi Noniani, 8 (1980), p. 111 f; E. CADONI, Studi sulle "Compendiosa Doctrina" di Nonio, Sassari, 1988; G. LUPINU, La polisemia ne/ libro W del "De Compendiosa Doetrina", in Studi Noniani, 14 (1992), p. 51 f. 7 Cf. G. LuPINu, art. cit., p. 93 f.

TBB COMPENDIOSA DOCTRINA OP NONIUS MARŒU.US

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method based. on the combinadon of two factors : « lemmata » taken ftom the plundering aod consultation of texts which Nonius had access to, « lemmata » coming from lexicographical works (commentaries, -~~~es, and so on) which may have shaped to a large extent the ~e of a work which, dealing with polysemy, must have counted oo a son of reference text èontaining the words capable of developing several meanings. Furthermore, what we know about early Latin lexicography is that alphabetization was a rather late procedure of arrangement. It bas recently been demonstrated8 that Isidorus of Seville did not arrange his Dif/erentiae VerfJorum alphabetically but rather thematically9. To conclude, we find ourselves faced with a very complex situation, full of questions begging for answers : Is the alphabetical arrangement of the second, third and fourth books original? If so, why didn't Nonius alphabetize the rest of the books ? Was it because he didn 't have time to finish the task or was it because some books were more suited to it than others ? Or was the alphabetization the work of some leamed medieval monk, who, thinking these books could be useful as manuals, decided to arrange their contents in a way more suitable for easy consultation ? And if this were so, why did this man alphabetize only three books ? Was ît because at some moment in the manuscript transmission these books were circulating separately from the rest? Or were they simply the ones that most lent themselves to alphabetization ? In connection to this last point, we might also ask what the original relative order was in which the works formed a« corpus». In fact, the arrangement of the books accepted today, although transmitted by what are considered the better manuscripts, is not the same for ail of them. In any case, if the alphabetical arrangement was the work of a medieval editor, it would have taken place at an early and pre-archetypical date, and this is clear not only along the lines of the « consensus codi-

8 See C. CODOAE&,lsidorus Hispalensis: "de differmtüs" : inlroduccwn. edicwn

cr{tica, iraducci6n y notas, Paris. 1992. 9 The case of Paulus-Festus is more complicared. since only one manuscript bas been preserved - the Farnesianus - wbich bas a half-alphabetical, half-lhemaûc arrangement

A.L. LLORENTE

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cum » in this respect, but also because the nature of the alphabetization is still very primitive, conceming only the first letter of each wonl. The problems described above are related to the « macrostructure » of the lexical arrangment of the fourth book, but they are equally related to the« microstructure», i.e., the relative order shaping each entry, or - what is the same thing - the order goveming the leading lemma, its definition and illustrative quotes and the subsequent secondary lemmata, their respective definitions and illustrative quotations. On many occasions it is possible to glimpse that the relative order inside an entry bas been disturbed, in spite of the testimony of the manuscript tradition. On this particular point we remit to the excellent work of G. LupinulO in the last volume of Nonian Studies. Finally, on the subject of the establishment of the« stemma codicum » for the fourth book, it would be interesting to study in detail the relationships existing between the Geneva manuscript - which, as Lindsay himself pointed out, seems to be the best we have for the fourth book, even better than the Leyden manuscript - and the« extracted fons codicum », called l)A by Lindsay, for- in spite of the contaminations undoubtedly existing among the different manuscripts, we have the impression that there is the basis for a strong relationship between these two manuscripts that merits a deeper analysis. It would also be of great interest to study the relationships among the Gen3 H3 and E3 hands, which offer variants on many occasions that do not seem to be the result of conjectures, but rather as coming from a purer and clearly correct version of the text. However, for the present and abiding strictly by the facts, we must admit that the arrangement of the fourth book was alphabetical and that perhaps Nonius was responsible for this arrangement. Since (lacking other manuscripts that could lead us in a different direction} there exists complete unanimity of all the known manuscripts as regards this question, there is only one research method that will allow us to confrrm or dissent from what is actually found in the manuscripts, and which will allow us to answer the questions posed above : internai analysis and the search for testimonies and extemal aids to the text.

10 Cf. G. LuPINU, art. cit.

THE COMPENDIOSA DOCTRINA OF NONIUS MARCELLUS

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The first method is extemal to the text and consists of tracing as deeply as possible the indirect tradition of nonian work, i.e., explicit or implicit references in later Latin works. This question is very important with regard to the lemmatic arrangement, since many years ago, in an article in Classical Qua.rterly, Lindsay pointed out something that he considered « an indication, hardly a proof »11 of the non-alphabetical arrangement of the second, third and fourth books. Thus, Lindsay found in Lactantius Placidus' Scholia to Statius' Thebaid that two lemmata, copied almost letter by letter from Nonius (« casteria » and « portisculus ») are commented and glossed. He infers that Placidus used a manuscript of the Compendiosa Doctrina in which an alphabetical arrangement did not yet exist, for the words « casteria » and « portisculis » seemed to share a common entry. The second research method cornes from analysis of the text, and for this a review of Lindsay's theory on Nonius' compositive method is essential. The basis of this theory has proved to be basically correct, but the precise nature of Nonius' sources and regularity of the compositive method defended by Lindsay are still unclear In an earlier work carried out for my univeristy degree thesis, I was able to observe how in the fifth book (a book without an alphabetical arrangement) it happens that, as to be expected and as does in fact occur in lexigraphical works, the lemmatic structure and order is never as regular as it would at first seem to be ; rather, there are many deviations owing, in general, to psychological reasons. As a matter of act - as Della Cortel2 had already pointed out for the whole of the Compendiosa Doctrina - in the fifth book there are deviations from the « Lex Lindsay » caused by associations of ideas based on phonies, semantics or proximity. This circumstance leads us to suspect that something similar could have happened in the fourth book. In fact, in spite of the short time I have devoted to text analysis, 1 have confirmed that some lemmata are placed immediately after an entry whose last example (of the last definition) contains the lemma in the meaning he wants to illustrate

11

W.M. LINDSAY, Nonius Marcellus li-IV, in Classical Quater/y, 24 (1930),

p. 53. 12 F. DELLA CoRTE, Varrone, terzo gran lume romano, Genova, 1954, p. 322 f. (= Opuscula 4, Genova, p. 264 f.).

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AL. LLORENTE

together with the lemma that opens the next entry, or lemmata which, although they do not appear in the illustrative quotes of the entry above. coïncide semantically with the last or some of the last definitions of the entry13 immediately above. 1 therefore believe that for a better understanding of the text it is absolutely necessary to study the wider context of the illustrative quotes throughout the whole fourth book, to see whether what is observed in the cases mentioned within each alphabetical section also occurs between the different alphabetical sections. The third research method is closely connected to the former in practice. It consists of analyzing the« microstructure» of each entry, i.e., of one lemma with different meanings. We shall follow the method adopted by G. Lupino, which bas proved to be quite productivel4. Based on the analysis of data provided by the combination of lemmatic utterances and quotes illustrative of the lemmata, we. shall try to determine the concrete relative order in which each entry is arranged. Determining this relative order is extremely important for knowing which quote or definition motivated Nonius' concem for the polysemy of a certain word and which other definitions (placed in order of frequency of use or, for example, according to diastratic uses) follow it, since by determining which quote and definition headed the original entry we could better trace which relations exist between the illustrative quote that elicited Nonius' interest in the polysemy of the word and those of the rest of the book, in order to see whether there exists some kind of relation by affinity or contiguity or some other kind that would allow us to postulate a non-alphabetical order. Other research methods will undoubtedly arise in the course of our investigation - at least we hope that will be the case.

Universidad de Salamanca

13 For example, in p. 254 M the last secondary lemma of the Conipere entry is : Corripere, excUlere .. ., and the immediate subsequent entry begins with the word:

Quassatum. 14 Cf. G. LUPINU, art. cit., p. 140 f. This scholar, in relation to the entry that begins Constat, ualet ... , by means of this method, propose a very likely textual emendation.

JESUS ALTURO

1 GLOSSARI LATINI ALTOMEDIEVALI DELLA CATALOGNA CON ALCUNE NOTIZIE SUI SETTIMANI

La Catalogna possiede una ricca e feconda tradizione lessicografica il cui panorama è stato esaminato alcuni anni or sono da G. Colon e A.J. Soberanast, con particolare riferimento alla lessicografia in lingua catalana, che risulta essere quella maggiormente studiata. Anche l'analisi del lessico latino medievale ha suscitato l 'interesse dei nostri ricercatori, sebbene le loro indagini si siano basate principalmente su quelle fonti documentarie collocabili cronologicamente agli inizi del IX secolo, di cui gli archivi e le biblioteche catalane sono ricchi. É sufficiente a questo riguardo ricordare il Glossarium Mediae Latinitatis Cataloniae2, fondato nel 1952 dal prof. M. Bassols e diretto quasi fin dal suo nascere dal prof. J. Bastardas, che ha pubblicato con l'aiuto di alcuni collaboratori i nove fascicoli del I volume, fino alla parola dux. U gualmente da considerare, anche se basata esclusivamente su testimonianze diplomatiche, la tesi di laurea della professoressa E. Rodon, El lenguaje técnico del feudalismo en el siglo XI en Cataluna3, che, pur risalendo a quasi quaranta anni fa, conseiva tutta la sua validità. Le due opere ora ricordate constituiscono la continuazione degli studi lessicografici iniziati da J. Balari i Jovany nel 1899 con l'opera intitolata Orfgenes hist6ricos de Cataluiia4;

1 G. COLON -AJ. SoBERANAS, Panorama de la lexicografia Catalana. De les glosses medievals a Pompeu Fabra, Barcelona, 1986. Perla lessicografia latina risulta utile ancora M. MAYER, La lexicografia latina en Cataluiia, in Actas del V Congreso Espano/ de Estudios C/asicos Madrid, 1978, p. 741-750. 2 Barcinone, MCMLX-MCMLXXXV. 3 Barcelona, 1957. 4 3 vols., Abadia de San Cugat del Vallés, 19642. J. BALARI, in questa opera, riferisce, per esempio, un caso curioso d'attività glossatoria. Nell'anno 1197 il canonico Berenguer de Palou chiese in prestito alla chiesa di Barcellona alcuni libri (un salterio, alcune epistole, il Vangelo di S. Matteo e quello di S. Giovanni), quos /ibros dictos conuenio meliorare, glosulare, corrigere atque completare sicut il/os compleri

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J.ALTIJRO

in essa l' analisi del lessico permette di conoscere meglio la realtà storica catalana durante il Medioevo ed in particolare la vita quotidiana della popolazione, e da questo punto di vista si tratta di un' opera antesignana di quella che, nel più vasto ambito della vita intellettuale del Medioevo europeo, è costituita dalla serie di monografie raccolte nella collana degli Etudes sur le vocabulaire intellectuel du Moyen Ages. Questi studi purtroppo non hanno avuto alcun seguito ad eccezione dell'opera di J. Soler6 e delle mie ricerche7, circoscritte all'analisi del lessico dei codici diplomatici8.

In Catalogna alla enonne quantità di documenti si aggiungono i glossari che costituiscono una fonte di notevole interesse per lo studio del lessico latine medievale, anche se le ricerche in questo campo non sono molto numerose. La prima pubblicazione relativa ai glossari risale all'anno 1927 e si riferisce ad una sommaria descrizione e pubblicazione parziale ad opera di J. Llaur69 relativa ai glossari tramandati da due codici che si presentano veramente singolari sotto il profilo lessicografico, i manoscritù 59 e 74 di Ripoll, conservati presso l' Archivio Reale di Barcellona, denominato anche Archivio della Corona di Aragona. Il Llaur6 pubblicô quattro glossari, i primi tre appartenenti al ms. 74 (ma uno solo di essi ordinato alfabeticamente) ed il quarto, il più ampio, estratto dal ms. 59. L'anno seguente pubblicô altri duelO glossari, dotandoli di annotazioni e di una descrizione più approfondita dei manoscritti. Si trattava, in questo caso, di due ampli glossari appartenenti entrambi al ms. 74 e con le glosse disposte secondo l'ordine alfabetico.

oportet, con la condizione di tenerli durante la sua vitae di restituirti in seguito alla suddetta chiesa con miglioramenti. vol. li, p. 614. 5 Pubblicati da O. WEUERs in Turnhout da 1988 in poi ; il volume IV relativo ai

Dictionnaires et répertoires au moyen âge. Une étude du YOcabulaire, Turnhout. 1991. 6 J. Soum, El cartulario de Tavernoles, Castell6 de la Plana, 1964. 7 J. ALTIJRo, L'Arxiu antic de Santa Anna de Barcelona del 942 al 1200. Aproxi· maciô historico-lingüistica, 3 vols.. Barcelona. 1985. 8 Per gli studi sui latino medievale fatti in Catalogna, si veda J. ALTuRo, La cultura llatina medieval a Catalunya. Estal de la qüestiô, in Symposium lnternacional sobre els orfgens de Catalunya (Segles VIII-XI), Barcelona, 1991, p. 21-48. 9 J. LLAUR6,Los glosarios de Ripoll, in Analecta Sacra Tarraconensia, m (1927), p. 331-389. 10 Ibidem, IV (1928), p. 271-341.

I GLOSSARI LATINI ALTOMEDŒVALI DELLA CATALOGNA

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Nelle sue edizioni il Llaur6 prestô poca attenzione alla ricerca delle fonti, limitandosi ad ipotiu.are una generica influenza isidoriana, di cui in un solo caso ad.dusse esempi concreti. Quasi nel medesimo periodo, anche LI. Nicolau d'Olwerll si occupè> dei glossari di Ripoll, in due articoli pubblicati l 'uno di seguito ail' altro in Archivum Latinitatis Medii Aevii. Si trattava di far conoscere un piccolo glossario composto di 67 lemni, contenuto nel foglio 157 del ms. 74 ; di questi 23 erano di origine virgiliana e 37 derivavano da Giovenale, disposti sistematicamente seguendo l 'ordine in cui le parole glossate si presentavano nei testi. Come lo stesso Nicolao rilevè>, queste glosse non avrebbero tratto la loro origine direttamente da un'edizione completa dei due autori classici, ma da un'antologia scolastica. É forse utile a questo proposito ricordare che i glossari di Ripoll, nonostante le diverse datazioni proposte, appartengono alla fine del X secolo, periodo in cui in Europa si manifesta un nuovo interesse per l 'opera di Giovenale e di altri autori classici, quali Orazio, Lucano, Persio e Terenzio, cosi corne nel corso del secolo precedente si era risvegliato l'interesse per l'opera di Virgilio12. Nel suo secondo studio il Nicolao, dopo aver descritto l 'insieme dei glossari tramandati dal ms. 74 (tredici) e dal ms. 59 (cinque), pubblico un'altra piccola serie di glosse contenute nel fol. 15 del ms. 74, 116 glosse per Io più di fonte isidoriana. La pubblicazione del contributo di Nicolau in una rivista a diffusione intemazionale permise a M.L.W. Laistnerl3 di venire a conoscenza del fatto che il ms. 74 di Ripoll tramandava anche gli scholica graecarum glossarum da lui attribuiti a Martino di Laon e pubblicati pochi anni prima sulla base del ms. Vaticano Reg. 215 e British Library, Royal

11 LI. N1coLAu o'OLWER, Un glossaire de Virgile et Juvénal, in Archivum Latinitatis Medii Aevi, IV (1928). p. 104-113, e Les glossaires de Ripoll, ibidem, IV (1928), p. 138-152. 12 L. HoLTZ, Les nouvelles tendances de la pédagogie grammaticale au xe siècle, in Lateinische Kultur im X. Jahrhundert. Akten des 1. Intemaûonalen Mittellateiner Kongresses, Heildelberg, 12-15. IX 1988, Stuttgart, 1991, p. 163-173, in particolare p. 164. 13 M.L.W. LAISTNER, Rivipullensis 74 and the Scholica of Martin of Laon, in Mélanges Mandonnet. Etudes d' Histoire littéraire et doctrinale du Moye Age, t II, Paris, 1930, p. 31-37.

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J.ALnJRO

15AXVI14. Il Laistner tuttavia non ebbe accesso diretto alla pubblicazione del Llaur6 dovendosi accontentare delle notizie contenute nella citazione del Nicolao, e non fu possibile a quest'ultimo, nè al Llaur6 trarre profitto dagli studi di Laistner, ancora oggi, del resto, scarsamente diffusi in Catalogna e grazie ai quali è possibile ipotizzare l'esistenza di scambi culturali tra Ripoll e Laon ovvero Saint Gennain-des-Près15. Dopo i due contributi ora ricordati nessuno si occupà più dei glossari di Ripoll fino a quando nel 1954 J.M. Casas Homsl6 pubblicè un altro breve glossario, un insieme di 175 glosse trilingui, in ebraico, greco e latino contenute a fol. 56 del ms. 74. Qualche tempo prima se ne era occupato in una conferenza anche J.M. Millàs Vallicrosa, ma il suo contributo non fu pubblicato che nel 196117. D'altra parte il Millàs nel suo studio prendeva in considerazione unicamente vocaboli ebraici estratti dal de nominibus hebraicorum di san Girolamo, con una nuova trascrizione delle parole ebraiche e latine. Anche in questo caso né il Casas né il Millàs, che ignoravano le teorie del Laistner individuarono il rapporto esistente fra questo glossario e quello del Vat. 215, che pure ce lo tramanda. Nessuno studioso, dopo le ricerche portate avanti da Casas e Millàs, si occupô di glossari di origine catalana fino a quando, nel 1985, su suggerimento del Prof. A.M. Mund6, avviai la repertoriazione, l'analisi e 1'edizione sistematiche dei glossari della Catalogna, con il proposito di comporre il Corpus glossariorum latinorum Cataloniae, progetto questo che spero di portare a termine tra breve, dopo averne dato qualche anticipazione con la pubblicazione dei glossari più antichi.

14

M.L.W. LAISTNER, Notes on Greek /rom the Lectures of a Ninth Century Monastery Teacher, in Bulletin of the John Ryland Library, 7 (1923), p. 421-456. Attualmente la Prof.essa P. Lendinara ne sta apprestando una nuova edizione. 15 Rapporto questo già messo in evidenza da R. BEER, Los manuscrits del Monestir de Santa Maria de Ripoll, in Boletln de la Real Academia de Buenos Letras de Barcelona, IX (1909), p. 137-170, 230-278, 299-320; X (1910), p. 329-365,492520. 16 J.M. CASAS,

Vocabulari trilingüe del segle XI, in Miscellanea Biblica B. Ubach, Montserrat, 1954, p. 449-458. 17 J.M. MILLAS, Un antiguo glosario hispanohebraico con transcripciones pretiberienses, in Sefarad, XXI (1961), p. 219-239.

1GLOSSARI LATINI ALTOMEDIEVALI DELLA CATALOGNA

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ln un primo lavoro ho pubblicato un frammento di codice di un solo foglio che rappresentava allora l 'esempio più antico di un glossario di origine catalana, dal momento che ho potuto collocare cronologicamente la sua copia intorno all'anno 9001s. Questo glossario è scritto in primitiva minuscola carolina catalana con piccole sopravvivenz.e di particolarità proprie della scrittura visigotica. Il suo contenuto corrisponde ad alcuni excerpta del chiamato Glossarium Ansileubi oppure Liber glossarum, e dunque costituisce uno dei più antichi esempi di questo glossario e al tempo stesso è la prova della sua precoce circolazione in Catalogna. Considerate le strette relazioni che intercorrevano tra questa regione e la Settimania esso ci fornisce una prova indiretta a favore delle teorie di quegli studiosi che hanno visto nel sud-est della Gallia il luogo d'origine della raccolta di questo glossario ; tanto più che alcuni dettagli paleografici ci portano ad un modello in scrittura visigotica, che, se di origine catalana, non puô essere posteriore all'anno 850, e se di origine settimana, posteriore all'anno 82519. Anche se non reca alcuna annotazione in margine, né indicazione archivistica del liber tradens di questo foglio riutilizzato sono propenso a ipotizzare, nell'ambito della sicura origine catalana della copia, un' origine barcellonese del codice.

Il Liber glossarum non solo circolava da lungo tempo in Catalogna, ma continuô ad essere utilizzato ancora per moiti anni nella regione, corne mostra l'esistenza di un altro glossario da me pubblicato nel 198720. Si trattava in questo caso di tre bifogli del terzo quarto del XII secolo di probabile origine barcellonese, contenenti un glossario basato su quello di Ansileubo. Le confusioni tra a ed u, i e l, u e b, r es, corne pure l'uso scorreto dell'h mi facevano pensare ad un modello in scrittura visigotica, forse non mediato o mediato attraverso una copia interposta in

18 J. Al.TURO, Fragment d'un epitom del Glossarium Ansileubi de la primera meitat del segle X, in Faventia, 7/1 (1985), p. 75-86, + 1 facs. Corrigo la datazione in Manuscrits i documents llatins d'origen català del segle IX, in Symposium Internacional sobre els origens de Catalunya (SeglesV/11-XI), vol. 1, Barcelona, 1991, p. 273-280. 19 J. Al.TIJRo, Manuscrits i documents llatins d' origen català cit, e La escritura visigotica de origen transpirenaico. Una aproxi.macion a sus particularidades, in Hispania Sacra, XLVI (1994), p. 33-64. 20 J. ALTURO, Fragments d'un glossari llati basat en el Liber glossarum, in Faventia, 9/1 (1987), p. 5-25.

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minuscola carolina. Questo glossario presenta alcune aggiunte a quelle glosse lasciate in precedenza senza interpretazione, in una scrittura del principio del XIII secolo, a confenna del fatto che il Glossarium Ansileubi veniva ancora utilizzato in questo periodo, almeno in detenninati ambienti. Le caratteristiche codicologiche del manoscritto e i numerosi errori di trascrizione ci inducono a collocare la sua utilizzazione in un ambito studentesco e di scarsa cultura, dal momento che già in questo secolo circolavano i glossari italiani più diffusi, la cui utilizzazione è attestata anche per la Catalogna. In effetti sembrano di origine catalana il ms. latino della Biblioteca Nazionale di Parigi 7622A, un vocabularium di Ugo di Pisa e il 7611, un Papias, degli inizi del Xlll secolo e forse il Papias dell' Archivo Capitolare di Tonosa, ms. 203. Il mio interesse per i glossari mi ha ponato ad occuparmi anche di un altro21 di questi esemplari, frammentario solo nel testo, che una mano databile intorno all'anno 900 trascrisse nel foglio 106 del ms. parigino 2306, una Sententiae di Taione di Saragozza, come è noto. Quando pubblicai questo glossario di 48 glosse ordinate alfabeticamente e derivate dal tipo Abauus, sia pure con alcune glosse di provenienza diversa, ero profondamente convito della sua origine catalana, considerandolo, unitamente al frammento del Uber glossarum precedentemente ricordato, un esempio molto antico di glossario della Catalogna. Allo stato attuale, pur senza negare del tutto tale possibilità, sono propenso ad ipotizzare una origina settimana sia per il manoscritto sia per le sue aggiunte. In ogni caso si tratta senza alcun dubbio di un glossario la cui copia fu realizzata nella regione pirenaica. D'altro canto occorre sottolineare il fatto che una di quelle glosse (che non apparteneva al tipo Abauus) si trova nel terzo libro delle Bella Parisiacae Urbis di Abbone di SaintGermain ; circostanza, questa, che induce ad individuare un nuovo indizio dei contatti culturali fra Laon - di cui è stato provato il legame con Saint Germain-des-Près - e la Catalogna o la Settimania a seconda dell 'origine del suddetto codice. Sono proprio i dubbi che spesso vengono sollevati dalla controversa attribuzione di alcuni manoscritti alla regione settentrionale o meridionale

21 J.

ALTURo,Elfragment de glossari contingut en el manuscrit Parts, Bibl. Nac. lat. 2306, in Espacio, tiempo y forma, serie ID, 3 (1990). p. 11-19.

1GLOSSARI LATINI ALTOMEDIEVALI DEI.LA CATALOGNA

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dei Pirenei che hanno reso necessario estendere i confini della ricerca, includendo in essa quei glossari di cui in modo incontrovertibile oppure dubbio è stata accertata l'origine settimana, almeno per quel che riguarda il gruppo dei più antichi, dal momento che - corne si è già rilevato - le due regioni (la settimana e la catalana) ebbero durante il Medioevo numerosi rapporti politici, religiosi e culturali.

E settimano è, senza alcun dubbio, il glossario A.92.3 della Burgerbibliothek di Bema22, per il quale si era ipotizzata una origine catalana. Si tratta di un altro frammento in scrittura visigotica con leggere influenze della nuova continentale carolina estauit, 85 e 9831), con piccole varianti Abrogare: au[f]ferre uel tollere siue deicere, 46. Abrogare : au[flferre uel tollere, 48), varianti che a volte si riferiscono soltanto a casi diversi di declinazione (Dispositio : ordinatio, 183. Dispositionem: ordinationem, 184), oppure si tratta di spiegazioni diverse, ma complemantari, in particolare quando i lemmi si susseguono (Acumine: fa} uertice siue sumitas (-tate), 81 ; Acumine: subtilitate, 82; Acumine: subtilitatis (-te), prudenti{e}, 83). Non di rado ci si imbatte in giustapposizioni di lemmi e glosse di termini etimologicamente imparentati (Emptio : comparatio, 49 : Emptor: comparator, 51 : Emptum: comparatum, 52). In alcuni casi due glosse distinte si fondono in una sola per la confusione tra due lemmi di forma simile (Celebrare: manifestare ue/ pergere siue festinare, 54, le prime due spiegazioni si riferiscono a celebrare, ma l'ultima,festinare, si adatta a celerare. 0, corne poco più oltre, Celebritas: manifestatio uel uelocitas, in cui la seconda interpretazione si riferisce al lemma celeritas).

In aitre occasioni l 'errore ortografico di un lemma produce due glosse (Eg[e}re: adgredere uel intromit\tlere, 34. Egredi: adgredere, id est se introminere, 35). Capita spesso di incontrare lemmi lasciati senza interpretazione (Concretum, 146. Exactionem, 83. Extirpari, 184. Factionem, 4. Glebam, 37. Nebulo, 6). Qualche volta questi lemmi sono divisi nelle sillabe che li costituiscono - magari per influenza del modello in scrittura visigotica, nel quale la separazione sillabica delle parole, non di

37 Questi numeri si riferiscono ail' ordine originario che occupa il lemma nel glossario.

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rado con l'inclusione dei segni di interpunzioni tra le sillabe, era usuale - e l'ultima sillaba diviene la glossa delle prime che compongono il lemma (Graude : do, 21 per Grauedo, e, dopo, Grauedo : pondus et inportunitas, 22). Ma si verifica anche l'inversa nei casi in cui un lemma e una glossa monosillabica si fondono in un apparente lemma senza interpretazione (Consimul, 133, per Con: simul. Denon, 6 per De: non). Ugualmente due glosse che si succedono possono fondersi in una sola (Fida : certa. Fidenter: firmiter, 47), cosi corne l'omonimia di due lemmi puo dare origine ad una sola glossa (Muruo: si/enter, absconse, uel inuicem, 59). Un caso più raro è costituito dalla fusione in una nuova parola di due lemmi no consecutivi (Latedate: donate uel difuse, 9, cbe è da intendersi Date: donate e Late uel difuse). Al contrario una sola glossa puo scomporsi in due (Decentius: honorabilius, pulcrius, quod melius condecet decem dies uel infra, 22 e 23. Exactionibus : populos adgrauare exactionibus, 89 e 90). Il modo peculiare di scrivere le parole dell 'epoca ovvero i fenomeni linguistici corne l'aferesi spostano i lemmi dal loro ordine alfabetico normale (Bachare (Vaca-): requescere uel pausare, 2.fitare: necare ( -ga-) uel incriminare, 60).

Si produce insomma una anostrazione di termini estranei adeguandoli ad altri più familiari al proprio spazio geografico (lmpurias (Emporium): locus super mare). Ciè> senza dimenticare le parole volgari proprie della zona d'origine del glossario, la Catalogna in questo caso, accanto ad alcuni termini volgari ricevuti per tradizione glossografica

(Abactor : fur iumentorum et pecorum, quem uulgo abigeim uocant, ab abigendo scilicet, 29 (=Ansil. AB 11). Cliuum: curuum, pronum, flexiosum (-xu-), quem vulgi (-go) uallera dicunt, 99. Concinationem: argumentationem, quem (quam) uulgi (-go) dicitur b\aluzia, 141. Lembus: nauigium generis quem (quod) uulg[u}i (-go) dicitur caupolus, 42. Numum aureum: solidum aureum, que (qui) est uulgi (-go) mancosum (-usus), 31). Il fatto di mettere insieme il Liber iudicum con il glossario è del tutto giustificato - anche se abbiamo visto che col passare del tempo il suo uso si riduce molto rispetto aile glosse interlineari e marginali - non solo per facilitare la comprensione del testo a coloro che erano giudici per mestiere, ma anche ai giovani che studiavano per diventarlo. Infatti l 'aspetto del manoscritto escorialense sembra suggerire la sua utilizza-

· I GLOSSARJ LATINI ALTOMBDŒVAIJ DELLA CATALOGNA

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zioae più como libro di scuola che comc strumento di lavoro di un solo liudice. Lo prova ad esempio una coatructio grammaticale nella quale l'erdine.logico delle parole viene spiegato per mezzo della sovrapposizione delle lettere dell'alfabeto. Quest'ultima osservazione ci pona al tema dell'utilizzazione che si faceva dei glossari. É ovvio che il Joro scopo principale era quello di chiarire il senso dei termini obsoleti, oscuri o propri di ceni ambienti (come quello giuridico che abbiamo esaminato prima), il cui significato bisognava conoscere in modo preciso per poter applicare la legge con proprietà e correttezza. E in alcuni casi è possibile riscontrare questa utilizzazione anche nelle cane, corne nel documento dell'anno 973, pubblicato da R. d 'Abadal38. in cui si legge : « Alii uero de ni aut XX cqnstituerunt sibi monasteria ubi degerent patremque super se ponerent qu,em nos modo abbatem uocantur (sic), aba enim siro nomen est quod interpretatur pater». Questa glossa incorporata al testo è di chiara ascendenza ansileubiana (=AB 1). 1 glossari venivano utilizzati anche corne fonte per l' uso di un lessico che si reputava tanto più elegante e raffinato, quanto più rarefatto e distante dalla lingua comune. Non si spiega altramenti il motivo per cui l'anonimo redattore di un testamento dell'anno 1170 adoperasse il termine intenda invece di quello più comune in quel tempo di camisia39. Il vocabolo classico intenda si ttova, per esempio, nei glossari di Ripoll. Il Prof. J. Bastardas si è occupato anche dell'influenza dei glossari sul latino medievale della Catalogna40 e Io ha fatto a proposito della parola codrus, il nome di un pastore poeta che appare nell'ecloga VII, vv.22 e 26 di Virgilio e che il Liber glossarum interpreto Nobilissimus pastor signiftcatur et poeta quem Vergilius elegis laudat. Come ha reso noto lo stesso Prof. Bastardas per almeno due volte in Catalogna questo termine viene utilizzato col significato di episcopus, riferito al vescovo di · Barcellona Vives, gratia Dei Barchinonensis codrus, in un documento del 6 maggio 990 (di scrivano sconosciuto) e in un altro, relativo

38 R. D'ABADAL, Catalunya carolingia, Vol. III. Els comtats de Pallars i Ribagorça. Segona part, Barcelona, 1955, doc. 219. 39 J. Ai:ruao,L'Arxiu Antic de Santa Anna de Barcelona, cit., doc. 415. 40 J. BAsTARDAS, Nota sobre la injluència dels glossaris en el /lat( medieval català (segles X-XI), in ln memoriam Carles Riba, Barcelona, 1973, p. 67-73.

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all'anno 991, scritto dal sacerdote e giudice Eroîgi Marc - al quale Bastardas attribuisce anche la redazione del primo documenta - che dovette venire a conoscenza del vocabolo tramite i glossari, come pure per un altro termine colto da lui usato nello scatolo Eruigius presbiter cognomento Marchio qui et iudex, qui has quigramas dotis exarauit. Queste quigramas, che sembra siano da inteipretare corne chirogrammas, vocaoolo derivato da chirographum, si ispirano senza dubbio ai glossari. Il Bastardas si è occupato anche di un'altro termine, choraules, la cui origine è da ricercare nei glossari corne sinonimo di caput scholae, il cui uso si fonda sulla definizzione di un glossario di Ripoll : coraules : princebs cori. Questo termine si trova usato con tale valore in un decreto sinodale sulla tregua di Dio del 1027.

Per quanto mi riguarda41 mi è capitato di imbattermi nell'ellenismo choraules oppure choraula col significato di caput scholae in altri casi, sempre in presenza di certe segnature ritmiche, di uso non infrequente in Catalogna, soprattutto dal secolo XII, ma con esempi anteriori. Dal l'anno 1088 è lsta Berengarius laudat coraula secundus, del 1120 Hoc letabundus confirmo coraula Raimundus, e del 1117 la forma più semplice Guilielmus coraula secuntJus42.

E sempre ai glossari è da ricondurre l'utilizzazione di clibanus al posto del più comune furnum, da parte dall'ecclesiastico Pere Blicgar il 14 giugno 106343, ovvero del classico biuium usato da un altro ecclesiastico, chiamato anche lui Pere, il 24 luglio 113644. Certe volte si incontrano nei documenti casi di sinonimia presentati con una struttura simile a quella dei glossari. In questi casi non è tanto la ricerca nei glossari della defmizione o della spiegazione di una parola che induce colui che scrive a creare una glossa, quanto il ricordo del modo in cui i glossari sono organizzati.

41 Per gli esempi che segono mi servo della mia recensione a J.M.

MARQUts,

Cartoral, dit de Carlemany, del bisbe de Girona (s. IX-XIV). 2 vols., Barcelona, 1993, in Arxiu de Textos Catalans Antics, 13 (1994), p. 415-419. 4 2 Si veda, rispetivamente, i documenti 159, 226 e 220 dell'edizione di J.M. MA.R.Quts, El cartoral, dit de Carlemany, cil 4 3 Ibidem, doc. 127. 44 Ibidem, doc. 265.

I GLOSSARI LATINI ALTOMBDIEVALI DELLA CATALOONA

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Una rapida lettura dei codici diplomatici pubblicati puo offrircene alcuni exempi. Un documento databile fra il 1051 e il 1076 presenta questa sinonimia : et ipsa malefacta uel hanta que in ipsa presone ullo modo accepï4S. Il testamento sacra.mentale di Gaufred Guillem, redatto dal sacerdote e monaco Isam il 4 novembre dell' anno 1080, ci informa che quello rediens a partibus Apulie cum dompno Berengario Gerundensi episcopo seniore suo iacens in ipsa naui superposita mari, qui rustico nomine dicitur catus, detentus ab egritudine qua obiit46. Un documento del 3 marzo 1183 considera sinonimi sacrarium siue

casal41, termine questo di significato non sempre ben determinato nella documentazione medievale catalana. Un'altra equivalenza di vocaboli, simile a quella che si trova nei glossari, riappare nell 'aprile del 1187 generale mercatum seu forum in singulis semper septimanis4 8• La struttura caratteristica dei repertori lessicografici antichi è ancora più evidente in un documento del 15 settembre del 1273, nel quale si specifica arinium seu aygualeix49, tennine questo poco attestato in catalano. L'influenza di un vocabolario tipicamente librario nei documenti trova una sua spiegazione nel carattere quasi esclusivamente ecclesiastico della cultura altomedievale, per la comune formazione intellettuale dei futuri uomini di chiesa nelle scuole catte.d.rali e monastiche dalle quali uscivano sia i copisti di manoscritti sia gli scrivani di documenti, che si trovavano spesso a svolgere contemporaneamente entrambe queste attività. Questione distinta è quella degli ecclesiastici che venivano educati nelle scuole parrocchiali con mezzi più modesti e con peggiori risultati. E da queste scuole potevano uscire - anche senza esservi mai entrati - dei preti analfabeti corne Pere Bernat che il 19 aprile del 1139 non fu capace di mettere il suo segno in un documento il cui rogatario dichiaro che nescit

scribere nomen suum et signo puncti confirmat50. Ma non furono soltanto gli umili scrivani di documenti ad avere la pretesa di rendere più brillanti i loro componimenti con parole tratte dai

45 Ibidem, doc. 145. 46 Ibidem, doc. 148. 47 Ibidem, doc. 347. 48 Ibidem, doc. 355. 49 Ibidem, doc. 496. 50 Ibidem, doc. 269.

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glossari. Anche il conte di Besahi e vescovo di Gerona Miro Bonfill51 , uomo di cultura con cui studio Gerbert d'Aurillac, il futuro papa Silvestro II, e zio del grande abate e vescovo Oliba, apprezzava Io stile ampolloso ed artificioso nei propri scritti o in quelli da lui ispirati sia nel contenuto, sia nella forma. Per questa ragione fece uso di parole greche che cercô nei glossari, arricchendo il suo lessico abituale di tennini corne tetragonas, erpigena, thearthica, quadrifido, sydus, machina, gyro, antistes, opilio. Mir6 Bonfill non faceva altro che seguire una moda presente nel Manuale di Duoda52 del IX secolo ed in documenti catalani dello stesso periodo53, che includevano delle segnature di scrivani in caratteri greci, corne quelle di Adanagildo, segretario del vescovo di Vic Gotmar. Sulla base delle considerazioni fino ad ora esposte si puo affermare che, anche se la maggioranza dei glossari catalani del medioevo latino giunta fino a noi è stata copiata e usata in età carolingia, i loro modelli di riferimento risalgono ad un' epoca più antica che, per l 'uso della scrittura visigotica deve, a dir poco, essere anteriore all'anno 85054 e, con sicurezza, appartenere all 'VIII secolo, periodo di splendore culturale fortemente rimpianto con queste parole nel corso del concilio barcellonese del 906: Attendat et consideret vestra reverenda paternitas, o venerande archipresul Arnuste, necnon et omnes qui in hoc sacro concilia adestis : cum priscis temporibus tota Hispania atque Goria sacris insisteret

5 l Su questo personaggio si veda J.M. SALR.ACH, El bisbe-comte Miro Borifill i la seva obra de fundaciO i dotacio de monestirs, in II Colloqui IÀZ Y l>IÀZ, Codi.ces visigoticos en la monarquia leonesa. Léon, 1983, p. 52-53 (Fuentes et estudios de historia leonesa, 31). 30 Inventaire de 984, dressé par l'évêque Odalricus: Glosarum volumen am.un; cf. V. TIREW, La biblioteca della cattedrale di Cremona, dans ltalia medioevale e umanistica, 7 (1964), p. 71-76. 31 Glosarius. Item Glosarius. Item Glosarius; cf. Bibliothèques, n° 321. 32 BECKER, n° 19: Libri glosarium ... 33 Don de l'abbé Anségise (823-833). mentionnant trente-sept volumes: Libros glossarum duos volumina duo ; cf. Gotdieb, n° 1036 ; Chronicon Fontanellense, chap. 13, éd. F. LoHœR et J. LAPORTE, Gesta SS. PP. Fontanellensis coenobii, Paris, 1936, p. 103-104. 34 Bibliothèques, n° 1741. 35 Bibliothèques, n° 9 : Glosarius I per alphabetum.

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

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l~I çatalogues de la cathédrale du Puy36, qui possédait un riche fonds

scolaire, ainsi que dans ceux des abbayes de Wessobrunn37, d'Hamersleven38, de Saint-Père de Chartres39, de Massay (diocèse de Bourges)40. Dans une liste de livres de la fin du x1e siècle, qu'il faut restituer, avec toute vraisemblance, à l'abbaye bénédictine de Worcester, sont signalés trois glossaires41. A Saint-Epvre de Toul, en 1071-1083, on possédait cinq glossaires42, A peu près à la même époque, dans l'inventaire de l'abbaye de Blaubeuem (dressé entre 1085 et 1101) on constate la présence d'un Glossarius alphabetarius, d'une Pars glossarii magni, ainsi que d'un Glossarum librum de omni quod vidit, sentit atque discernit et d'un Alium glossarium.43.

La bibliothèque des bénédictins de Nonantola ne semble pas avoir possédé de glossaires ni au début du x1e siècle (catalogue établi au temps de l'abbé Raoul Ier, décrivant quarante volumes), ni au milieu du siècle, d'après l'inventaire dressé en 1166 (61 volumes). Elle n'en avait pas non plus lors d'un récolement effectué en 1331. En revanche, d'après un inventaire dressé en 1464, ses moines possédaient désormais

xne

36 Bibliothèques, n° 941. 3? Glosa per a,b,c composita, sans doute un glossaire biblique, cf. BECKER, n° 51. 38 Dijferentiae nominu.m sive verbonun, cf. BECKER, n° 56. Ce catalogue, daté du xie siècle et signalé par BECKER, serait actuellement perdu ; il n'est pas signalé dans l'ouvrage de B. MUNK Ot.sEN, L'étude des auteurs ... , t III, l, p. 122, qui, par ailleurs, date la fondation de l'abbaye d'Hamersleven aux premières décennies du xne siècle. 39 Glosarii duo, cf. BECKER, n° 59, Bibliothèques, n° 385. 40 Glosarios duos, cf. Bibliothèques, n° 1071; DEusLE, Cabinet, II, p. 441-443.

41 Ms. Oxford, Bodleian Library, Tanner 3 (S.C. 9823), f. 189v-190: «Glosarius (...) ; Glosarius (... ) ; Glosarius per alphabetum (... ) » ; doc. édité par M. LAPIDGE, Surviving Booklists /rom Anglo-Saxon England, dans Studies presented to Peter Clamoes on the Occasion of his Sixty-fifth Birthday, edd. M. LAPIDoE, H. GNEUss, Cambridge, 1985, p. 69-71. 42 Glossariorum volumina V; Bibliothèques, n° 1824. Rappelons à ce propos que l'abbaye de Saint-Epvre de Toul complait parmi ces moines, dans la deuxième moitié du xe siècle, Aynardus, auteur d'un glossaire alphabétique dont le texte nous a été transmis dans un seul manuscrit (Metz, Bibl. municipale 500). Cf. l'éd. du glossaire d' Aynardus par P. GATII, Il glossario di Ainardo di Saint-Evre, dans Studi Medievali, 29 (1988), p. 317-374.

43 BECKER, n° 74.

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D. NEBBIAI-DALLA GUARDA

un liber vocatus Glosarium, in membranis, qui incipit A littera in omnibus gentis, c'est-à-dire le vocabulaire de Papias44. Les catalogues alphabétiques des abbayes de Corbie et de Saint-Bertin à Saint-Omer, des toutes premières années du xne siècle, signalent respectivement la présence de sept4S et de quatre glossaires46. En 11741175, d'après un catalogue dressé lors de l'abbatial d'Eustache, les bénédictins de Santa Maria aux Iles Tremiti (Sud de l'Italie), disposaient de trois Ubri closarumi-1. Un catalogue de la bibliothèque de l'abbaye de Rebais du xne siècle mentionne la présence d'un glossaire. Lors d'un état successif de la même bibliothèque, dressé vers 1200, on signale, en plus, deux autres glossaires classés en ordre alphabétique (Glossarii per a, b, c)48. Les moines de Benedictbeuem, au milieu du XIIIe siècle, avaient deux Abecedarii, ainsi q 'un exemplaire des Derivationes d 'Huguccio de Pise49. A Melk, à la fin du xve siècle, l'un des meubles (archae) de la bibliothèque renfermait près de dix vocabulaires de différentes matièresso. En 1347, les dominicains de Ratisbonne avaient cinq glossaires et dictionnaires5 1• Même nombre en 1449 dans la bibliothèque des Franciscains de Saint-Antoine de Padoue, ainsi qu'en 1478, dans la bibliothèque des Augustins de Rome52. Les Franciscains d'Assise en possé-

44 C. GULWITA et J. RUYssCHAERT, Gli antichi cataloghi e i codici della abbazia

di Nonantola, Città del Vaticano, Biblioteca apostolica, p. 249 et 283.

45 BECKER, n° 78 ; Bibliotlttques, n° 482 46 BECKER, n° 77 ; Bibliothèques, n° 1733. 47 Ms. Naples. Bibl. nazionale III, XIV.A.30, f. 63b-64a, copie du xme siècle, éd. par A. PETRUCCI, L' archivio e la biblioteca del monastero di S. Maria di Tremiti, dans Bullettino del/' Archivio Paleografico italiano, n. s. 2-3, 1956-1957 (Studi in memoria di Franco Bartolom), 2e partie, p. 291-307, surtout p. 306-307. 48 BECKER, n° 133. 49 MBKDS, III, p. 75 et suivant.es. 50 MBKÔ, I, p. 157 et suivant.es. 51 Ms. Munich, Bayerische Staatsbibl., Clm 14397, f. 1-3. 52 Pour les Franciscains de Padoue, cf. K.W. HuMPHREYs, The library of Franciscans of the convent of St-Anthony, Padua at the beginning of fifteenth century, Amsterdam, 1966 (Studies in the history of libraries and librarianship, 3); pour les

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daient huit en 138 l, comme en témoigne 1'inventaire de Giovanni IotiS3. Il y en avait sept chez. les Dominicains de Bologne. à la fin du XIVe si&clc54 et.chez les Chartreux de Buxheim. en 145Q.5S. Les religieux d'une autre chartreuse, Salvatorberg, au diocèse d'Erfurt, en avaient 32 à la fin du XVe siècleS'. Les Dominicains de Vienne, à la fin du xve siècle, possédaient. eux. vingt-deux dictionnaïresS7, etc. etc.

b) ·Diffusion dans les bibliothèques privées Notable dans les bibliothèques des institutions religieuses, la présence de nos textes r est également, d&s le milieu du XJne siècle, dans les collections privées. Les exemples qui suivent vont pennettre de juger quels lecteurs semblent surtout avoir possédé ces instruments de travail, et à quelle époque. Ainsi, si l'on se borne à la documentation connue pour l'Italie, il ne semble pas que les docteurs en médecine aient possédé beaucoup de dictionnaires,· même spécialisés aux seuls tennes de leur art. Ainsi, par exemple, Giovanni Dondi de Padoue {t 1389) qui fut également astronome et dont on sait pourtant qu'il composa un Promptua.rium medicine {ou Aggregator de medicinis simplicibus), liste de médicaments classée selon les divers genres de maladiesss, n'avait aucun dictionnaire dans sa bibliothèque, comme en témoigne l'inventaire dressé en 138959. Maître Davino Dini, un médecin de Pistoia mort de peste en 1418, pourtant ouven à la culture littéraire, n'avait qu'un exemplaire en papier du

Augustins de Rome, D. Gummau, La biblioteca di Sant' Agostino di Roma nel secolo XV. dans Analecta Augustiniana, 21 (1964). p. 5-58; 28 (1965), p. 57-153. Sl C. CENa, Bibliotheca mamucripta ad sacrum conventum Assisiensem, t I, Assise 1981, p. 85 (n° 22) p. 154 à 155 n° ISO à 152; p. 250-252, n° 404-408. S4 M.H. LAURENT, Fabio Vigili et les bibliotMqu.es de Bologne au début du XVIe àicle d' apTès le ms. Barb. lat. 3185, Città del Vaûcano, 1943, p. 203-235 (catalogue antérieur à 1386, recensant472 volumes), en particulier n° 209, '1J;7, 347-354. SS MBKDS, m, p. 91 et suivantes. S6 MBDKS D p. 221-593. S1 MBKÔ, I, p. 291 et suivantes. SSwBOERS, D' · · • p. 191 . . cctionnaires, op. cit., S9 V. LAZZARINI, / libri, gli argenti e le vesti di Giovanni Dondi dall'Orologio, dansBollettino del Museo Civico di Padova, l, n. s., 18 (1925), p. 11-36.

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vocabulaire de Papias60, La bibliothèque du siennois Bartolo di Tura (t 1483), riche de 174 volumes. ne semble avoir renfermé qu'« un libricciuolo di più vocabuli et di più auctorità »61. En revanche, des praticiens ayant évolué dans des milieux humanistes, comme, dans la deuxième moitié du Quattrocento, Agostino Santucci (t 1468)62 et Lorenzo da Bisticci, neveu du célèbre libraire (t 1478)63 à Florence, Pietro Tommasi (t 1478) à Venise64, avaient, dans leurs bibliothèques, des exemplaires du Catholicon de Jean de Balbi. Enfin, des médecins ayant disposé d'une double formation, en même temps scientifique et littéraire, tels le padouan Cristoforo Barzizza (t 1445), neveu de Gasparino65 ou le modénais Giorgio Misua (t 1472)66 ont également veillé à posséder ce genre de livres : Giorgio Misua, par exemple, avait dans sa bibliothèque un exemplaire du glossaire de Nonius. De par leur formation sans doute, les juristes semblent, du moins dès le XIVe siècle, s'être intéressés aux glossaires et aux dictionnaires67. Ainsi, Alberico da Rosciate (t 1354), auteur connu, par ailleurs, d'un répertoire de droit canon68 avait également composé, dès 1345, un dictionnaire de termes juridiques (Alphabetum de verborum significacion.e)

60 E. LAZZARBscm, La ricchezza di. due medici lucchesi della Rinascenza, dans Rivista di storia delle scienze mediche e naturali, 16, n. 5-6 (1925), p. 117-121. 61 C. MAzzI, Lo studio di un medico senese del secolo XV, dans Rivista delle biblioteche e degli archivi, 5 (1894), p. 27-48. 62 G.B. RlsTORI, Libreria del maestro Agostino Santucci, dans Rivista delle biblioteche e degli archivi. 15 (1904), p. 35-37. 63 Document signalé par M. CAONI, Vespasiano da Bisticci e il suo epistolario, Rome (Storia e letteratura), 1969, p. 32, note 1. 64 S. CoNNEU., Books and their Owners in Venice (1345-1480). dans Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 35 (1972), p. 163-186, surtout p. 175-183. 65 P. SAMBIN, Cristoforo Barzizza e i suoi libri, dans Bollettino del Museo Civico di, PadoWJ, 44 (1955), p. 145-164. 66 Il fut médecin et maître de grammaire ; son testament, avec inventaire de ses livres, se trouve dans le document : Modène, Archivio di Stato, Corporazioni religiose soppresse, Padri Agostiniani di Modena, b. 1496, n° 287. 6? Il n'y avait pourtant pas de glossaires ni de dictionnaires dans la bibliothèque de 63 volumes du célèbre civiliste bolonais Accursio (fin du xme siècle) ; cf. G. KANTOitowicz, LA biblioteca di A.ccursio, dans Rivista di storia del diritto italiano, 2 (1929), p. 35-62 et 193-212. 68 Repertorium juris canonici, cf. WBIIER.S, Dictionnaires, op. cit., p. 181.

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qui figure~ classé panni les oeuvres de droit civil, dans l'inventaire de sa bibliothèque69. Un autre juriste célèbre, Giovanni Calderini, lui aussi auteur d'un dictionnaire de droit alphabétique, inspiré notamment de Guillaume Durand, ainsi que d'une Tabula des citations bibliques transmises dans lesDécrétales10, possédait, d'après l'inventaire de sa bibliothèque dressé en 1360, cinq ans avant sa mort, deux glossaires parmi ses oeuvres de

grammaire: De significationibus, diffinitionibus et differentiis vocabulorum; Hugutio, ainsi qu'une Tabula vocabulorum et auctoritatum philosophalium. Incipit: ln primis. Peut-être s'agissait-il également d'un dictionnaire ou ne faut-il, plutôt, penser à un répertoire de termes et de citations philosophiques71 ? A la fin du xve siècle, la bibliothèque d'Ulrich Rotpletz, docteur en décret, renfermait notamment un Uber titulorum et vocabularius rerum. Enfin, si Benedetto Guidalotti, de Pérouse (tl429) n'avait, dans sa bibliothèque, qu'un exemplaire du Catholicon, la collection de son confrère et concitoyen Angelo Baglioni « eximius utriusque iuris professor » (t 1423) se distingue par avoir renfermé l'oeuvre qui a, peuton dire, donné naissance à notre genre: les Etymologies d'Isidore de Séville, dans un bel exemplaire en parchemin, de littera antiqua. Les bibliothèques de nos deux juristes iront, après leur mort, au collège de la

69 Bibliothèque de 125 volt., comportant un classement thématique en six sections: « 1) Primo in jure civili nominatur sic. 2) Libri extraordinarii ; 3) In jure canonico; 4) Libri morales ; 5) Item alii libri in jure civili; 6) Libri medicine ». Il faut noter que l'inventaire ne signale pas le répertoire de droit canon, qui fut composé par Albéric peut-être après la rédaction de ce testament? Pour l'éd. du testament et de l'inventaire, cf. G. CREMAscm, dans Bergomum, 30 (1956), p. 3-102. 70 « Tabula auctoritatum et sententiarum biblie positarum in libri decretorum et decretalium » ; pour ce texte, ainsi que pour le dictionnaire, cf. WEIJERs, Dictionnaires... , op. cit., p. 192. 71 Dans sa bibliothèque figuraient également deux exemplaires de la Somme sur le décret d'Huguccio de Pise. Cf. l'éd. de l'inventaire de Giovanni Calderini par M. CocHETII, La biblioteca di Giovanni Calderini, dans Studi medievali, 19, 2 (1978), p. 95-1019, d'après le ms. Rome, Bibl. Casanatense 4412, ff. l-24v.

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Sapienza vecchia. qui avait été fondé pour accueillir les étudiants pauvres du Studium de Pérouse72. De même que les juristes, clercs et universitaires de formation littéraire semblent également avoir apprécié glossaires et dictionnaires. C'est

le cas, dès le milieu du xme siècle, du chancelier amiénois Richard de Fournival, dont la bibliothèque nous est connue grâce au témoignage de la Biblionomia, document exceptionnel, véritable répertoire destiné à favoriser l'accès à sa collection73. Richard possédait, parmi ses oeuvres de grammaire, deux glossaires : ceux de Jean de Garlande et d'Adam du Petit-Pont. Voici les articles en question:

« Eiusdem (Johannis de Garlandia} compendium artis grammaûce. I1em eiusdem liber dictionarius et item eiusdem dictigium de grecarum derivadonibus dictionum. In uno volumine cuius signum est liuera A. Bede presbiteri liber de arte melrica. Item Quinâ Flacci Horacii Venusini poetica, cum commentario Servii gramadci. Ilem Willelmi de Wiaam poetica nova ad lnnocentium papam tertium. llem regule de temporibus dicdonum.

Item Alexandri Nequam libellus qui a sui initio inscribitur "Pbaletolum.. et eiusdem alios de nominibus domesticorum utensilium. In uno volumine cuius signum est littera A »

Les inventaires des bibliothèques de quelques membres de la Faculté des Ans de Vienne au xve siècle témoignent de l'intérêt pour les dictionnaires, le Catholicon étant, encore une fois, l'un des ouvrages les plus répandus74.

72 Ed. des deux documents par R. BEL.FOm, Le librerie di dlU! tkmori in leggi del secolo XV, dansBollettino della Società Umbria di Storio Patria, 11 (1911), p. 617624. 73 Ed. par L. DEusLE, Cabinet, Il, p. 518 et suivantes. Rappelons que le projet de Richard de Fournival, exposé dans l'introduction de la Biblionomia, prévoyait la fondation d'une bibliothèque publique, destinée à ses concitoyens d'Amiens. 74 Ainsi chez Johannes Ramung, en 1493, chez Leonardus FOring en 1477, etc.; cf. MBKô 1, p. 498 et p. 473.

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c) Bibliothèques d'ecclésiastiques et de religieux Nos documents prouvent surtout que glossaires et dictionnaires ont fait partie du bagage intellectuel d'ecclésiastiques et de religieux. Ce fait apparaît déjà à l'analyse des inventaires décrivant des collections isolées. Ainsi, à la fin du XIIIe siècle, Cristoforo Tolomei, prieur de Salteano (Italie centrale) qui possédait plus de soixante-dix volumes d'oeuvres théologiques, canoniques, de commentaires bibliques, de textes liturgiques, avait également un exemplaire des Derivationes d'Huguccio de Pise. Cependant les collections de nos personnages ayant généralement abouti dans les bibliothèques d'institutions religieuses (abbayes, couvents d'ordres mendiants, cathédrales) ce sont les inventaires de ces dernières qui nous en ont, le plus souvent, livré la composition. On peut alors y constater la présence de nos textes. Ainsi, l'une des attestations les plus anciennes qui nous aient été transmises est sans doute le don de livres d'Aethelwold à l'abbaye bénédictine de Peterborough (Northamptonshire), qui remonte à l'année 984 et qui concerne notamment une Expositio hebreorum nominum, les Differentiae d'Isidore de Séville, ainsi qu'un livre, qui pourrait bien être un lexique bilingue, intitulé De litteris graecorum75. Pour la même époque il convient de rappeler le cas, déjà cité plus haut, des livres que l'abbé Adson laissa à l'abbaye de Montier-en-Der. Deux glossaires y figuraient: l'un alphabétique, l'autre, dont le mode de classement n'est pas précisé, se référant aux termes du De nuptiis Philologiae et Mercurii de Martianus Capella76. En revanche, c'est dans les toutes dernières années du xne siècle que se situe le don qu'Alexandre ( 1135-1213), théologien, élève de Pierre Le Mangeur et de Jean de Salisbury, fit à l'abbaye bénédictine de Jumièges. Parmi ses manuscrits on remarque d'abord des bibles glosées, des

15 Cf. M.R. JAMES, List of Manuscripts formerly in Peterborough Abbey Library, Oxford, 1926, p. 19-27 ; voir également M. l.APIDGE, Surviving Booklists /rom Anglo-Saxon England, dans Studies Presented to Peter Clemoes on the Occasion of his Sixty-fifth Birthday, edd. M. LAPIDGE, H. GNEUss, Cambridge, 1985, p. 33-89, surtout p. 54. 76 Cf. note supra.

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oeuvres théologiques, musicales, poétiques et enfin un glossaire, le Phale tolum, autrement connu comme De utensilibus ad domum regendam d'Adam du Petit-Pont77. En 1260, frère Proinus Fabri offrit aux Dominicains de SainteCatherine de Pise sa bibliothèque de quarante-sept volumes, où ron remarque, parmi des commentaires bibliques, des oeuvres de droit canon, de théologie, de philosophie et de grammaire, trois dictionnaires : la Somme biblique de Guillaume Le Breton, l' Elementarium de Papias, et les Derivationes d'Huguccio de Pise18. L'année suivante, le bienheureux Bartolomeo della Scala, évêque de Vicence entré ensuite dans l'ordre dominicain, lègue au couvent des Prêcheurs de cette ville ses livres, parmi lesquels figurent aussi bien ceux que notre personnage avait acquis à titre personnel que ceux qu'il s'était procuré après son entrée dans l'ordre. C'est parmi les premiers que nous remarquons la présence d'un exemplaire des Derivationes19. Dans la collection de soixante-sept volumes que le cardinal Conte Casati, lègue, le 19 juillet 1287, à un autre couvent dominicain, SaintEustorge de Milan, figurent, encore une fois, les Derivationes et la Summa in Decretis du même aute~. Un autre cardinal, Matteo d' Acquasparta partage, toujours en 1287, sa collection de livres entre les couvents franciscains de Todi et d'Assise. Ces derniers bénéficient ainsi, entre autres, d'un exemplaire de la

77 Pour Alexandre et ses manuscrits, cf. P. Ù!BACQ, De Alexandro Gemmeticensi ... , Lille 1888, passim; voir sunout p. 6 pour les manuscrits qui, provenant de lui, sont actuellement conservés à la Bibliodlèque municipale de Rouen. Pour Adam du Petit-Pont et son glossaire, cf. A. SCHELER, Trois traitls de le:Ucogrophie laline du xue et x111e siècle, Leipzig, 1867; G. MOLLAT, art. Adam du Petit-Pont dans Dictionnaire tf histoire et de géographie ecclésiastique, l (1912), col. 490. 78 F. BoNAINI, Cronaca del convento di Santa Caterina in Pisa OP, dans Archivio Storico ltaliano, l 6, serie 1 (1845), p. 412-415. 79 Ed. partielle par D. BoRTOLAN, Santa Corona ; Chiesa e convento dei Domenicani a Vicenza, Vicenza, 1889, p. 54-56. 80 A. PARAVJCINI·BAGUANI,/ testamenti dei cardinali del Duecento, Roma, 1980 (Miscellanea della Società Romana di Storia Patria, 25), p. 216-218, d'après le doc. Florence, Archivio di Stato, Diplomatico, S. Bartolomeo dei Roccettini di Fiesole.

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Somme de GuiDaume Le Breton (Summa Britonis cum prologis super Bibliam)lt, Les Derivationes d'Huguccio de Pise figurent encore panni les livres donnés à des institutions religieuses par de nombreux personnages aux XIIIe et XIVe siècles. Citons d'abord les nombreux legs de moines bénédictins figurant en annexe des catalogues des xn1e et xive siècles de l'abbaye bénédictine de Ramsey (au diocèse de Llncoln)82. Pour 1311, rappelons le cas du prêtre florentin Amatus quondam Jani quidonne à l'abbaye cistercienne de San Salvatore de Settimo ses six livres, dont unum Uguicionem derivationum grammaticalium qui constitit VI flor. 83 ; pour 1372, l'exemplaire partiel des Derivationes offert par Johannes Erghome aux Augustins d'York (Item Hugucio incipiens per Mlitt. usque infinem. in septem quaternis), pour 1383, le don du juge sicilien Franchino de Afflicto à l'abbaye de San Martino aile Scale de Palerme84 et pour l'année suivante, celui, destiné à la même abbaye, d'un. autre juge, Facinoss.

n en est de même de certains dictionnaires bibliques : ainsi un glossarius super novum et vetus testamentum et un Britto (la Somme de Guillaume Le Breton) figurent panni les livres légués par le frère augustin Otto Tardus à son couvent de Seckau, au milieu du XIIIe siècle86.

81 E. Mloo!sro',La biblioteca di Matteo d'Acquasparta, dans Francesco d'Assisi. Catalogo della mostra... , t 1, Documenti e archivi. Codici e biblioteche. Miniature, Milan, 1982, p. 102-110. 82 Fragment d'un catalogue du xme dans le ms. Londres, Lambeth Pal. 585 (voir en particulier les dons de Robert de Glinton et du chantre Lucas); calai. de la fin du XIVe s. dans le ms. Londres, British Library, Cotton, Roles, Il. 16 (dons des abbés Guillelmus de Gloucester, Hugo de Sulgrave, des religieux Robert de Daventer, Simon de Norfolk, Roben de Doderford, du préchantre Jean, du « forestarius » Guillelmus etc.); éd. W. DuNN MACRAY, Chronicon abbatiae Rameseiensis a saec. X usque ad ann. circiter 1200, Londres, 18(J6 (réimpr. Kraus, 1%6), p. 356-357. 83 Doc. publié par D. NEBBlAI, / documenti per la storia delle biblioteche medievali, Rome, 1992, p. 117-118 et pl. 84 P. CoILUJtA, L' antico catalogo della biblioteca del monastero di San Martino aile Scale (1384-1404), dans Bollettino del Centro di Studi Storici e Linguistici Siciliani, 10 (1969), p. 84-140, surto11t p. 96-99. SS CoILURA, L'antico catalogo, art. cit., p. 130-134. 86 MBKÔ, III, p. 91 et suivantes.

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Parmi les livres ayant appartenu, en 1389, au prieuré bénédictin de Saint-Martin de Dover, dépendant de Christchurch87, figurent de nombreux exemplaires des Derivationes, mais aussi de la Somme de Guillaume Le Breton, provenant du don de prieurs ou de moines. Il en est de même des Bénédictins de Saint-Augustin de Canterbury, à la fin du siècle88 et de ceux de l'abbaye de Saint-Lambrecht, en Autriche, en 149889.

xve

Citons enfin deux cas parmi les nombreux exemples de legs d'ecclésiastiques à des chapitres cathédraux: ceux de Guy de Roye, archevêque de Reims (1390-1409) et de Prigent Barbu, chanoine et trésorier de Tréguier (Côtes-d'Armor) en 1491. L'inventaire de la bibliothèque que le premier laissa à sa mort au chapitre de la cathédrale de Reims, dressé très vraisemblablement en 1411, nous livre le contenu et le classement de cette collection de 158 volumes90. On peut y vérifier la présence de plusieurs dictionnaires et glossaires: tout d'abord, parmi les livres théologiques de notre archevêque, figurait un dictionnaire en trois volumes qui n'a pu être identifié. Il y avait ensuite, parmi ses livres relevant de la grammaire et de la poésie, un exemplaire du Catholicon et un de la Somme de Guillaume Le Breton (Brito de significatis vocabulorwn, correspondant à l'actuel ms. Reims, Bibl. municipale 516)91. Parmi les 192 volumes donnés par le trésorier Prigent Barbu, principal bienfaiteur et, en quelque sorte, fondateur, de la bibliothèque du chapitre de Tréguier, figure notamment un Vocabulariusfructuosus,

seu Brevilogus, in mediocri volwnine, in primo folio AAA. Domine nescio loqui, c'est-à-dire un dictionnaire de têrmes et d'expressions bibliques92.

87 Ms. Bodleian Libr. 920, &!. M.R. JAMES, The Ancient Library of Conterblll"J and Dover, Londres, 1903, p. 407-495, passim. 88 Ms. Dublin, Trinity College 360 (Bernard 285), éd. par M.R. JAMES, The Ancient... , op. cit., p. 173-406, passim. 89 MBKÔ, III, p. 84 suivantes. 90 Cf. Bibliothèques, n° 659. 9l Identification par J. LE BRAZ, La bibliothèque de Guy de Roye, archevêque de Reims (1390-1409 ), dans Bulletin d' Information de l'Institut de Recherche et d' Histoire des Textes, 6 (1957), p. 67-100, surtout p. 91. 92 Bibliothèques, n° 1874.

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En somme, l'examen du contenu de ces collections nous a pennis d'y constater la présence de textes qui, tels les Derivationes d'Huguccio de Pise et la Somme de Guillaume Le Breton, témoignent de formations intellectuelles et d'intérêts aussi bien dans les domaines de la grammaire que de l'exégèse biblique. L'étude de l'histoire de ces mêmes collections nous conduit à celles des institutions religieuses qui en ont été nourries.

3 - BIBLIOTHÉCAIRES ET LECTEURS Notre enquête va donc se poursuivre par l'étude de l'organisation de ces bibliothèques d'institutions religieuses et des modifications qu'elles subissent à la suite de l'intégration de ces fonds particuliers et partant, des intérêts intellectuels et des méthodes de travail de leurs possesseurs. Dans cette perspective, nous prendrons en compte la manière dont les bibliothécaires médiévaux ont défini les glossaires et les dictionnaires et les ont rattachés à des disciplines, qu'expriment des cadres de classement intellectuel93. Enfin nous essaierons, à partir de ces données, de dégager quel usage on faisait de nos textes.

a) Définition A mesure que leur nombre augmente dans les bibliothèques, glossaires et dictionnaires semblent acquérir, aux yeux des bibliothécaires et des utilisateurs, une identité propre. C'est le cas, dès le ixe siècle, dans des bibliothèques importantes comme celle de l'abbaye de Reichenau. Un catalogue, dressé en 822 et doté d'un classement systématique, fait état

93 A défaut d'une classification intellectuelle, bien définie et structurée, établie par ces mêmes bibliothécaires, il a été tenu compte de lordonnance des titres, qui peut également nous aider à déduire de quelle manière les livres étaient classés.

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notamment de la présence d'une section De libris glossarum, regroupant des gloses sur la Bible et des Glosae de diversis rebus94. Dans le catalogue de la fin du xne siècle de l'abbaye cistercienne de Pontigny, doté, lui aussi, d'un classement systématique, on signale la présence de deux sections consacrées à des Libri glosari : la première ne contenait que des bibles glosées, tandis que dans la deuxième, décrite à la fin du document, on trouvait, outre des bibles et des parties de la bible glosées, un exemplaire en deux volumes de l'ouvrage de Papias9S. A la fin du xwe siècle, on rédigea, pour la bibliothèque d'une autre abbaye cistercienne, Heiligenk:reuz, une Tabula, ou catalogue méthodique. On y remarque, entre autres, la présence d'une section intitulée Glosarius, renfermant notamment une Ex.posicio vocabulorum Bibliae, sans doute celle de Guillaume Le Breton96 ?

Dès le ixe siècle, nos documents signalent la présence des glossaires même quand ils sont annexés à d'autres oeuvres : ainsi les inventaires de Bobbio (fin IXe ou début xe siècle)97 et de Lorsch, où des glossaires figuraient dans des recueils : dans le premier cas, avec les Synonima d'Isidore de Séville et le De officiis de Cicéron, dans le deuxième, encore une fois, avec une oeuvre de l'évêque de Séville98. A Saint-Vaast d' Arras99, dans un inventaire commencé au cours des premières décennies du xue siècle, on constate la présence d'un glossaire précédant,

94 Cf. BECKER, n° 6. 95 Bibliothèques, n° 1557; sur la bibliothèque de Pontigny, thèse de l'Ecole nationale des Chartes de Mme M. Peyrafort (1978). en cours de publication. 96 MBKÔ, 1, n° 8. 97 Pour la datation de ce document (BECK.ER, n° 32), initialement fixée au xe siècle, rétablie ensuite à la deuxième moitié du 1xe siècle, cf. L. Tos1, Il governo abbaziale di Gerberto a Bobbio, dans Gerberto : scienza, storia, mito. Alli del Gerberti Symposium, Bobbio 23-25 luglio 1983, Piacenza, 1985, p. 71-234, surtout p. 130139. En se fondant sur des critères internes (notamment la présence d'une série d'oeuvres qui auraient pu être consultées par Gerbert d'Aurillac, et la mention, dans le document, d'une spelunca (ou grotte) qui n'aurait été utilisée par les moines qu'au xe siècle) L. Tosi propose de dater le catalogue de Bobbio, ou du moins sa dernière partie, au xe siècle. 98 BECKER, n° 37 (pour Lorsch) ; inventaire daté par Becker au xe siècle, datant en réalité du 1xe siècle; cf. MUNK ÜLSEN, L'étude ... , L III, op. cit., p. 144-145. 99 Glosarius et maior Donatus, BECKER, n° 125, Bibliothèques, n° 114.

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dans un manuscrit, l'Ars maior de Donat. A Cluny, d'après une liste du milieu du XIIIe siècle, on disposait, dans un même manuscrit, d'oeuvres de Priscien, de Donat, de Regulae versiflcandi et d'un Dictionarius100: « Item libri Priscianorum, Donati, Dictionarii et Regulae versificandi, in ubO volumine ».

Le catalogue établi en 1276 par les bénédictins de Saint-Pons de 1b0miètes dénombre, entre autres, un manuscrit contenant un abé.cédaire et un traité sur le comput : « Item est aliud volumen quod dicitur Expositorium sive abecedarium diversarum parûum. Et in fine est quidam tractatus de computo lunae » 101 •

Par ailleurs, nos documents prouvent que les glossaires occupent, de plus en plus souvent, des manuscrits à eux seuls. Parfois même, un manuscrit ne suffit à contenir qu'une partie seulement de glossaire. Ainsi, un catalogue de la fin du xie siècle de l'abbaye de Blaubeuem signale, entre autres, une Pars glossarii magni102. Dans l'inventaire de la bibliothèque de Lorsch (XC siècle) le bibliothécaire mentionne la présence d'un Liber grandis glossarum ex dictis diversorum coadunatus in uno codice. Plus loin, il note, en revanche, un Uber glosarum et cronica Isidori et sententia Senece in uno volumine103. Au xne siècle on a des manuscrits qui ne contiennent que des glossaires dans les bibliothèques des bénédictins de Saint-Pierre de Salzbourg104, de Saint-Amand-en-Pévèlel05, de Rebaisl06. Le fait est alors souligné par les rédacteurs de nos catalogues. Toujours au xne siècle, le bibliothécaire d'une abbaye indéterminée, que l'on a identifiée à tort d'abord avec Anchin, puis avec Saint-Amand-en-Pevèle, a noté la

100 Liste de 1256-1275, éd. DEUsLE, Cabinet, Il, p. 484; Bibliothèques, n° 449. 101 Bibliothèques, n° 1739. 102 BECKER, n° 74. 103 BECKER, n° 37, p. 113. 104 MBKÔ, t. IV, p. 66 et suivantes : Abecedarium. 105 Glosarius; cf. l'éd. de L. l>EusI..E, citée dans Bibliothèques, n° 1676 et 1677. Sur la bibliothèque de Saint-Amand-en-Pévèle, thèse de l'Ecole nationale des Chartes de Mlle F. Simeray (1989), publication en préparation. 106 Catalogue rédigé vers 1200, BECKER 132: «Duo glosarii per a,b,c », et plus loin « Unus glosarius ».

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présence de deux Glosarii per se. Il signale par ailleurs un autre manuscrit où un glossaire est suivi par d'autres textes: «Longus liber unus in quo sunt Glosarius, Declinaûones, Coniugationes, Enigmata Simphosii; Liber enigmatum Aldelmi; Versus de sancta Maria, Prosper, Remigius in minore Donato. Glosarius. Sedulius inceptus et multa de compoto lune »107.

Il convient enfin de signaler la pratique qui a poussé certains bibliothécaires à constituer des répertoires de textes « secondaires » contenus dans des mélanges, pour en souligner l'intérêt et en permettre l'accès. Dans celui établi, en 1405, par Nicolas von Doberberg, bibliothécaire à l'abbaye cistercienne de Notre-Dame de Zwettl, en Autriche108, figurent ainsi des vies de saints, des listes d'ecclésiastiques, des documents diplomatiques, des Modus legendi, détaillant des lectures communes, des Cisiojanus ou poèmes mnémotechniques pour le calendrier liturgiquelOCJ, ainsi qu'un dictionnaire:

J. GESSLER, Une bibliosiècle (/ apr's le catalogue provenant de l'abbaye d' Anchin, dans L'Antiquité classique, Bruxelles, IV, fasc. 1, mai 1935, p. 49-116; éd. en tiré-à-part Bruxelles -Paris 1935, in-8°, 80 p.; le passage ci-dessus édité aux p. 53-55, n° 41 ; pour l'attribution à Saint-Amand, cf. A. BoUTEMY, c.-r. de l'étude de J. GESSLER, dans Revue belge de philosophie et d'histoire, 18 (1939), p. 765. 108 MBKÔ, t. 1, p. 516. 109 Voir sur ces poèmes, composés en milieu scolaire, dont la diffusion, à partir des trente dernières années du xne siècle, se situe en Europe centrale et septentrionale, et particulièrement en Allemagne, mais dont on a également des attestations irlandaises et écossaises: R.M. KULLY, Cisiojanus. Studien zur mnemonischen Literatur anhand des spiitmittelalterlichen Kalendergedichts, dans Schweizerisches Archiv für Volkskunde, 10 (1974), p. 93-123; ID., Cisiojanus: comment savoir le calendrier par coeur, dans Jeux de mémoire. Aspects de la mnémotechnie médiévale, sous la direction de B. Roy et de P. ZUMTHoR, Montréal - Paris, 1985, p. 149-156; cf. aussi A. CoRDOLIANI, dans Biblioth,que de l' Ecole des Cha.rtes, 112 (1954), p. 302; A. LECHNER, Mittelalterliche Kirchenfeste und Kalendarùm in Bayern, Fribourg-enBrisgau, 1981, p. 163-176. Le titre Cisiojanus est formé sur« (Circum)cisio (Domini), (mensis) Janu(ari)us ». Dans le catalogue de Zwettl on a deux de ces textes: « Item cisioianus secundum formam ordinis in fine libri evangeliorum » ; « Item cisioianus teutunicalis in fine libri Isaie et Ieremie et Ezechiel ». Le premier article fait référence à la forme particulière que ces poèmes avaient dans les monastères de 107 BECKER, n. 121 ; cf. pour l'attribution à Anchin,

t~que scolaire du XIe

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Item in libro Augustini super Psalmum CXIX in fine interpretaciones vocabulorum in vulgari secundum alphabetum ».

b) Classement En ce qui concerne le rattachement de nos textes à des disciplines, trois solutions se dégagent parmi les choix retenus, tout au long de la période examinée, par les bibliothécaires médiévaux. La première, présente dans des documents très anciens et jusqu'à des témoignages de la fin du xve siècle, témoigne d'une continuité dans la vision des glossaires et vocabulaires, dans la mesure où on les rattache aux oeuvres de grammaire. C'est ainsi qu'au haut moyen âge et jusqu'au xne siècle on les trouve insérés dans les fonds scolaires, tandis que dans les collections du bas moyen âge, on les classe dans les sections consacrées aux Artes. La deuxième solution, adoptée dès le haut moyen âge dans des fonds exclusivement centrées sur les oeuvres religieuses et les livres liturgiques, s'affirme de manière nette à partir de la fin du xne siècle et est maintenue au cours des xme et xive. Elle marque le rapprochement de nos textes avec les oeuvres bibliques et théologiques. Enfin, une troisième solution, qui semble propre aux fonds plus importants et s'affirme dès le milieu du xme siècle, prévoit le partage de nos textes dans des sections séparées, suivant qu'ils relèvent de la grammaire (Papias, Huguccio) ou qu'ils s'appliquent à !'Ecriture sainte (glossaires et dictionnaires de termes bibliques). On notera cependant que ce choix n'est pas toujours observé de manière très rigoureuse et que l'on a parfois rangé des dictionnaires bibliques comme la Somme de Guillaume Le Breton avec les dictionnaires grammaticaux. Citons quelques exemples, parmi les nombreux disponibles, pour illustrer ces trois cas de figure. 1. Avec la grammaire: Ainsi dans la bibliothèque de la cathédrale de Salzbourg à la fin du xe siècle, un manuscrit contenant un glossaire voisinait avec des livres contenant des textes classiques et des oeuvres

l'Ordre de Cîteaux, où les Cisiojani ont toujours consisté en douze distiques, composés d'un hexamètre et d'un pentamètre, au lieu de douze paires d'hexamètres.

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d'Isidore de SévillellO, ce qui laisse penser qu'on le considérait comme faisant partie des oeuvres scolaires. Des choix analogues ont été faits à la fin du xne siècle, comme en témoigne l'inventaire de la bibliothèque d'une autre institution religieuse de Salzbourg, l'abbaye des Bénédictins de Saint-Pierrent. L'inventaire de la cathédrale du Puy, du x1e siècle, s'ouvre par une riche section consacrée à des oeuvres relevant des arts libéraux et commençant par la grammaire. On y remarque, entre autres, la présence d'un glossaire (Libri glossarum, cum ortografia Bede)l 12. Chez les Bénédictins de Saint-Père de Chartres et de Saint-Epvre de Toul, à la fin du XIe siècle, les glossaires se trouvent également dans les fonds scolaires. Le deuxième documentl 13 fait d'ailleurs état d'une répartition à 1'intérieur de cette collection scolaire, entre Libri divinorum poetarum (oeuvres de Sedulius, de Prudence, de Juvencus, d'Arator, de Perse, de Donat et d'Hincmar de Reims) et Libri gentilium poetarum: on trouve là nos glossaires, précédés d'oeuvres de Virgile, d'Ovide, de Térence, de Lucain, de Priscien, de Cicéron, de Martianus Capella, etc. Signalons encore des choix analogues, pour les xe et x1e siècles, dans les abbayes de Lorsch, de Montier-en-Der, de Massay, de Hamersleven et de Blaubeuem. La composition de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Amand-enPévèle au xne siècle nous est connue grâce à deux inventaires successifs. Le premier, datant des premières décennies du siècle (ms. Valenciennes, Bibl. mun. 39, fol. 1) rédigé, très vraisemblablement, entre 1120 et 1136, mentionne la présence d'un Glosarius. On retrouve ce manuscrit dans le deuxième inventaire datant, lui, du milieu du xne siècle (ce document concerne la bibliothèque tout entière). Notre glossaire figure, encore une fois, parmi les manuscrits relevant des oeuvres scolaires (comput, astronomie etc.).

Le catalogue de la fin du xne siècle de l'abbaye de Maillezais cite un Glosarius ; il est suivi d'oeuvres de poètes chrétiens (Prudence,

110 MBKÔ, IV, p. 18 et suivantes. 111 MBKÔ, IV, p. 66 et suivantes. 112 « •..sequuntur libri glossarum cum onografia Bede » : cf. DELISLE, Cabi-

net... , II, p. 443-445; Bibliothèques, n° 941. 113 BECKER, n° 68 ; Bibliothèques. n° 1824.

LES GLOSSAIRBS ET LES DICTIONNAIRES

171

Rôrtunat, Jbvencus) et d'un livre de médecinel14• A peu près à la même époque, des choix semblables ont été faits.par le bibliothécaire de l'abbaye de Santa Maria aux Iles Tremiti, : trois glossaires précédaient un exemplaire des Etymologies en deux volumes, un manuscrit de musique (Regul.a musice artis), deux de médecine (Libri mi!dicine artis). Il en était de même, toujours au xue siècle, dans la bibliothèque d'une abbaye des Flandres que l'on a identifié à ton avec Anchin, ainsi que chez les chanoines de San Antonino de Plaisance en 116()115 et de Saint-Aphrodise de Béziers, en 1167116. Le choix de classer les glossaires avec les oeuvres scolaires, en particulier de grammaire, se retrouve encore dans des documents des xine et XIVe siècles. Ainsi, dans un état de la bibliothèque des Bénédictins de Wessobrunn, dressé dans les premières décennies du :x1ne siècle, un exemplaire des Derivationes d 'Huguccio de Pise ainsi que des Glose de hebraicis nominibus sont décrits avec des textes relevant de la grammaire : le De nuptiis Philologie et Mercurii de Martianus Capella, les Bucolica de Virgile, un manuscrit de Salluste, les Etymologies d'Isidore de Séville117. Le même cas peut être signalé, pour la fin du xme siècle, à SaintPons de Thomières, une autre abbaye bénédictine, située au diocèse de Narbonne (aujourd'hui de Montpellier). Enfin, les glossaires, en particulier le dictionnaire de Papias, ainsi que les Derivationes, sont classés avec les Libri artium (parfois définis Triviales) dans les inventaires des abbayes d' Admont118, de Prüfening, de Prüll, de Saint-Emmeran de Ratisbonne, datant tous du milieu du XIVe sièclel 19.

114 DELISLE, Cabinet, Il, p. 506-508; Bibliothèques, n° 1038. 115 On y ttouvait notamment des oeuvres de Priscien, des Regulae declinandi, des Rationes dictandi et un exemplaire des Derivationes; cf. G. ToNONI, Gli antichi

inventari delle due chiese maggiori di Piacenza, dans Archivio storico delle Provincie Parm.ensi, 1 (1894), p. 97-150 et surtout p. 102-103; A.C. QulNrAVALLE, Miniatura a Piacenza. I codici dell'archivio capitolare ... , Venise, 1963 (Saggi e studi, 10), p. 3738. 116 Bibliothèques, n° 250; DELISLE, Cabinet, II, p. 504-505. 117 MBDKS, III, p. 185 ss.

118 MBKÔ, III, p. 18 ss. l19 Inventaires transmis dans le ms. Munich, Bayerische Staatsbibl., am 14397.

172 CerWnes pandes bibliothèques religieuses de la fin du xve siècle en font de m&ne : ainsi, chez les Bénédictins de Melk. ou chez les Chartreux de Salvatorberg. Le pand Jépertoire de la bibliothèque de ces derniers détaille, réunis dans une seule section, une trentaine de dictionnaires, ainsi que quelques varia,, relevant de la grammaire. Voici son intitulé: « Sub littera M reponuotur aliqui et varü vocabularü et aliqua gnunmaticalia de propriewibus verhorum que simul toti deserviuot librerie :..

Le classement des dictionnaires avec les oeuvres grammaticales est évidemment retenu, dès le XJVC siècle, dans les bibliothèques des collèges universitaires: ainsi en 1338, à la Sorbonne (voir Ja section XLV de la « petite librairie »120) ; dans les premières années du xve siècle au collège Amplonien d'Erfunl21; en 1492, dans le catalogue des livres de la Faculté des Arts d'Ingolstadt122, etc.

2. Avec la Bible: Ce deuxième cas de figure se trouve également attesté dans des documents très anciens. C'est le cas de l'inventaire de la cathédrale de Crémone dressé, en 984, par l'évêque Odalricus, où un glossaire est décrit au milieu de livres liturgiques et bibliques ; de celle de Cambrai, du xe siècle. Il en était de même, en 1219, à la cathédrale de Nîmest23, en 1260 et en 1358, à la cathédrale de Plaisancel24, ainsi que dans la bibliothèque de celle de Pise, en 1394125. Pour les bibliothèques de communautés monastiques, les exemples sont également nombreux. Citons, pour les abbayes bénédictines, le cas de Saint-Martial de Limoges, dont la bibliothèque fut décrite, dans les premières décennies du xirre siècle, par le bibliothécaire Bernard Itier126

120 Biblio11tèques. n° 1434.

121 MBDKS, II, p. 7 et suivantes. 122 MBDKS Ill, p. 233 et suivantes. 123 Bibliothèques, n° 1175 ; ce document es& actuellement étudié par M. André Vernet qui en donnera prochainement une nouvelle édition. 124 QuiNTAVALLE, Miniatura ... , op. cit., p. 38-39. 125 P. PEccmA1, lnventarii della bi.blioteca capitolare del Duomo di Pisa (secc. XIV-XVII), dans Miscellanea di erudiziou, I (1905), fuc. 1, p. 27-38. pour le doc. en question, cf. Ibidem, fa.se. 2, p. 76-92 et 34, p. 138-166. 126 Biblùnltèques, n° 977.

LES OLOSSAIRBS ET LES DICTIONNAIRES

173

et de Saint-Barnard de Romans (toujours au XIIIe siècle)l27. Un inventaire de la bibliothèque de l'abbaye de Corbie, de l'extrême fin du XIIe siècle mentionne, lui, un glossaire bilingue (Glossarium graecumlatinum} parmi les bibles, entières ou en partiest28. L'inventaire de l'abbaye d' Alberese, en Toscane (fin du XIIIe siècle, attribué, nous semble-t-il à tort, au xve siècle), insère un glossaire dans le même contexte129. Toutefois, le cas semble avoir été particulièrement fréquent dans les bibliothèques des nouvelles communautés religieuses, chargées de soutenir, dans le cadre des réfonnes qu'elles animaient, la primauté de la culture biblique. Pour les abbayes, c'est le cas des communautés des Prémontrés (voir l'exemple de Weissenau, deuxième moitié du XIIIe siècle}; des Chartreux (ainsi Buxheim, en 1450) et, surtout, des Cisterciens. Outre l'exemple de Pontigny, dont le catalogue de la fin du x11e siècle a déjà été cité plus haut, rappelons celui d'Heilsbronn. L'inventaire de cette abbaye, de la fin du siècle, cite, après un certain nombre de bibles glosées et des commentaires anonymes sur des livres de la Bible, un Abeceda.rium, idest Papias maius. Duo minora130. Songeons encore aux exemples de Villers-en-Brabant, en 1309n1, de San Salvatore de Settimo (diocèse de Florence) en 1338132, etc.

xme

Des choix semblables seront pratiqués, dès le XIVe siècle, dans les bibliothèques des couvents des Ordres mendiants. Otons en exemple les

127 Biblioth,q1tes, n° 1659. 128 Bibliot~q1tes, n° 483. 129 Doc. Florence, Bibl. Laurenziana. Conventi Soppressi 173. f. IS7-1S7v. éd. par Th. Oam.mB, Alte Brkherwrzeichnisse aus Italien, dans Zentralblatt für Bibliothekswesen, S (1888), p. 482-484. 130 MBDKS, Ill, p. 211 et suivantes. 131 D'après un inventaire conservé dans un ms. des archives de l'archevêché de

Malines, cité par dom 1. LEcLERCQ, dans Rev1te bénédictine, 65 (1955), p. 239, note

l. 132 Doc. Florence, Archivio ru Stato, Diplomatico, Cestello, 1338, 3 luglio.

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cas des Franciscains de Ratisbonne en 1347133; des Carmes de Florence134; des Dominicains de Sant' Agostino de Padoue, en 1459135.

3. Partage : Le choix de partager glossaires et dictionnaires suivant le domaine thématique auquel ils se réfèrent dans différentes sections de la bibliothèque n'apparaît pas avant le milieu du XIIIe siècle ; il semble se généraliser dans des documents de la fin du moyen âge, décrivant des bibliothèques importantes. Ainsi, le contenu de la bibliothèque des bénédictins de Benedictbeuern nous est connu grâce à un inventaire du milieu du XIIIe siècle, recensant 267 volumes. Au début de ce document sont décrits des bibles, des commentaires bibliques et des oeuvres patristiques (textes et extraits): on remarque alors, entre autres, la présence de deux Abecedarii. A la fin du même document, sont recensées des oeuvres de grammaire, parmi lesquelles figurent un exemplaire des Derivationes d'Huguccio ainsi qu'un Liber de supposicione terminorum, titre qui correspond, très vraisemblablement, à un glossaire136. Même situation, en 1370, chez les Bénédictins d 'Admont, qui disposaient d'une part d'un recueil de Rara vocabula tocius biblie, incipit Prologus, classé au milieu des bibles; ils avaient, d'autre part, un exemplaire des Derivationes d 'Huguccio et des Exposiciones vocabulorum, classés avec les oeuvres philosophiques, théologiques et canoniques137. Le catalogue de 1483 de la bibliothèque de l'abbaye de Melk mentionne la présence d'un dictionnaire de termes théologiques et philosophiques parmi les oeuvres de théologie ; il y avait encore un dictionnaire de termes juridiques parmi les oeuvres de droit, et toute une série de

l33 Ms. Munich, Bayerische Staatsbibl., Clm 14397, f. 3v-4; MBDKS, t. IV, 1, p. 441-446. 134 K.W. HUMPHREYS, The Library of the Carmelites at Florence at the End of Fourteenth Century, Amsterdam, 1964 (Studies in the History ofLibraries and Librarianship, 2). l35 L. GARGAN, Lo studio teologico e la biblioteca dei Domenicani a Padova nel Tre e Quattrocento, Padova, 1971, p. 221-250. 136 MBDKS, III, p. 75 et suivantes. 137 MBKÔ, III, p. 18 et suivantes.

LES GLOSSAIRES BT LES DICTIONNAIRES

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glossaires et de vocabulaires dans la dernière section, réservée aux oeuvres de grammaifel38. L'inventaire du couvent des Augustins de Rome, datant de 1432, fait état de la présence d'un glossaire trilingue, à savoir un Alphabetum graecum-latinum-hebraicum qui était très vraisemblablement utilisé pour des travaux d'exégèse, dans une section de la bibliothèque consacrée aux Originalia. En revanche, on avait rangé, dans la section des Grammaticalia, deux exemplaires du vocabulaire de Papias, les Etymologies d'Isidore de .Séville et un manuscrit contenant la Rhétorique de Cicéron, mais aussi le Mammotrectus, dictionnaire biblique de Giovanni Marchesini 139. Chez les Dominicains de Santa Maria Novella de Florence, on trouvait des dictionnaires, et notamment des exemplaires de Papias, du Catholicon, des Derivationes, de la Somme de Guillaume Le Breton aussi bien parmi les instruments de travail bibliques que parmi les oeuvres de grammaifet4o. Dans un inventaire de la bibliothèque d'un autre couvent dominicain, siècle), on constate qu'un glossaire biblique celui de Vienne (fin du (Biblie vocabulorum exposicio, suivi par ailleurs, dans le même manuscrit, par des extraits des Etymologies d'Isidore de Séville et de Principia càpitulorum extraits des oeuvres de saint Augustin) était disponible parmi les oeuvres rangées sur les tout premiers pupitres de la bibliothèque, consacrés à la Bible et à la patristique. On trouvait également un dictionnaire juridique parmi les oeuvres de droit canon et civil (Vocabularium utriusque iuris, incipit Quoniam iuri operam; finit: a qua eradicacione nos). Enfin, de nombreux dictionnaires étaient rangés dans la section renfermant les oeuvres philosophiques, rhétoriques,

xve

138 MBKÔ, 1, p. 157 et suivantes. 139 Ed. D. GUTIERREZ, La biblioteca .. ., dans Analecta Augustiniana, 27 (1964), p. 5-58; 28 (1965), p. 57-133. Lors d'un autre état de la bibliothèque de ce couvent, dressé une cinquantaine d'années plus tard, en 1478, tous les glossaires et les dictionnaires, y compris le glossaire trilingue précédemment cité, furent réunis dans la section consacree aux manuscrits de grammaire. 140 Inventaire de 1489, ms. Florence, Bibl. nazionale, Conventi Soppressi, F.6.294, édité par G. PoMARO, Censimento dei codici di Santa Maria Novella, dans Libro e immagine. Memorie domenicane, 13, Pistoia, 1982, p. 315-338.

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grammaticales, poétiques et scientifiques : outre les Etymologies d'Isidore de Séville, on remarque la présence d'un vocabulaire attribué à un certain Burrus Mediolanensis, que nous n'avons pu identifier, d'un exemplaire du Catholicon en trois volumes, d'un vocabulaire bilingue latin-allemand, d'un exemplaire de la Somme d'Huguccio de Pise, ainsi que d'autres dictionnaires respectivement intitulés Mater verborum (il s'agit vraisemblablement du glossaire de Papias), Dirivarius maior (incipit Cum nocte) et Abecedarius (Ab a, sicut dicit glosa)141. Rappelons enfin que des choix semblables ont été retenus, au cours du xve siècle, par les Dominicains de Pérouse (inventaires de 1430, 1446 et 1458)142.

c) L'usage des textes: des références Tout en rattachant glossaires et dictionnaires à des cadres intellectuels déterminés, les indications de la plupart de nos documents demeurent génériques en ce qui concerne l'accès des utilisateurs médiévaux à nos textes. Cependant, un certain nombre de documents nous fournissent des pistes à ce sujet. Tournons-nous tout d'abord, vers quelques-unes des collections de couvents d'ordres mendiants qu'il nous a été possible d'étudier. Il convient de rappeler ici que les bibliothèques de ces communautés se caractérisent, dès le x1ve siècle, par l'adoption d'un système de classement qui, calqué sur le modèle universitaire143, se fonde sur le partage des collections en deux. On a d'une part une bibliothèque destinée à la consultation sur place et dont les livres, contenant des textes de référence, sont généralement enchaînées sur des pupitres afin surtout d'en assurer le maintien en place; il existe d'autre part un fonds plus impor-

141MBKÔ,1, p. 291 suivantes. l42 Th. KAEPPELI, lnventari di Libri di San Domenico di Perugia, Rome, 1962, passim. 143 L'exemple de la Sorbonne fondant, à la fin du xme siècle, une «magna libraria » destinée à la consultation sur place est surtout connu ; cf. L. DELISLE, Cabinet .. ., II, p. 142-200, surtout 182-200.

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

177

tant constitué de doubles et d'exemplaires destinés au prêtl44. Si des glossaires et des dictionnaires figurent donc dans ces dernières collections, comme le prouvent les exemples des couvents franciscains de Pise, en 1355145 et d'Assise, en 1381, leur présence est surtout notable dans les collections « générales », composées de livres enchaînés. Outre les deux cas déjà cités, bornons-nous à renvoyer aux exemples des Dominicains de Bologne, en 1386, de Vienne et de Santa Maria Novella de Florence à la fin du xve siècle, de Linz en 1469146, des Carmes de Florence en 1391, etc. Mais cette pratique n'a pas seulement été propre aux ordres mendiants : on la retrouve également dans certaines cathédrales, ainsi que dans les abbayes bénédictines et cisterciennes. Des dictionnaires et des glossaires ont alors été mis à la disposition - dans de nombreux cas, d'ailleurs, on les a enchaînés - des religieux, de manière à ce qu'ils puissent les consulter. Sur les stalles de la cathédrale de Châlons-sur-Marne, en 1410, on avait enchaîné non seulement des manuscrits liturgiques, mais aussi un exemplaire du Catholicon de Jean de Balbi et une grammaire d'Huguccio de Pise147. Les chanoines d'une autre cathédrale, celle d'Amiens, possédaient, en 1348, un exemplaire enchaîné, en deux volumes, du vocabulaire de Papias, qui provenait du legs de l'un d'eux, maître Thomas Greffin. Un autre inventaire des livres de la cathédrale, dressé en 1420, fait état de la présence, outre le Papias déjà mentionné, d'un exemplaire du Catholicon. Offert par un autre chanoine, Guillaume Barbier, ce livre avait aussi été enchaîné, et l'on précise que c'était derrière l'autel : « Item ex dono quondam magistri Guillelmi Barberii canonici et primarii ecclesie huius liber qui dicitur "Catholicon" in grosso volumine de littera satis

144 Ces deux collections ne se distinguent donc pas par leur contenu, mais par leur fonction. 145 L. FERRARI, l'inventario della biblioteca di San Francesco in Pisa (1355), Pise, 1904 (Per nozze d' Ancona-Cardoso), XI-33 p. 146 MBKÔ, V, p. 61 suivantes. 147 Cf. F. DoLBEAu, les usagers des bibliothèques, dans Histoire des bibliothèques françaises. I, les bibliothèques médiévales du vre siècle à 1530, sous la dir. d' A. VERNET, Paris, 1989, p. 398 et note 24.

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D. NBBBIAl-DALLA GUARDA bona, incadlenatus re1ro altare. Incipit in seconda linea rubea primi folii : "hoc jubeat. .• " etc.148.

On ne sait pas à quelle époque l'usage s'est affirmé dans les abbayes mais les attestations dont nous disposons semblent remonter à une époque assez tardive149. Etabli en 1480 et 1482, l'inventaire de la bibliothèque de l'abbaye de Cîteaux recensait d'abord, comme nous avons eu l'occasion de le montrer dans une autre étude, une collection « générale », comportant notamment des livres enchaînés sur des pupitres, destinés à la consultation sur place, et dont la fonction rappelle celle des bibliothèques constituées par l'université, et imitées par les ordres mendiants, dont on a parlé plus haut. Mais il y avait également d'autres collections de livres, prévues pour des usages particuliers {livres liturgiques à l'église, livres des novices, livres de l'école abbatiale, de l'infirmerie etc.). Dans la première collection, on remarque la présence d'un glossaire extrait d'oeuvres de Grégoire le Grand suivi, notamment, d'lnterpretationes hebraicorum nominum au milieu d'autres recueils d'extraits etd'auctoritates, tirées de !'Ecriture sainte et de Pères de l'Eglise. Il y avait également un exemplaire du vocabulaire de Papias classé avec des oeuvres de grammaire {c'est l'actuel ms. Dijon, Bibl. mun. 475, datant du xne siècle)l50. Un autre dictionnaire figurait également parmi les livres du studium de l'abbaye, à côté des oeuvres de grammaire. Il faut encore signaler qu'un autre dictionnaire, suivi d'une Pharetra d •extraits théologiques et bibliques, figurait également parmi les livres

148 Bibliothèques, n° 44. 149 Dès le milieu du siècle, cependant on trouvait, à l'abbaye de Fleury. des

xue

glossaires parmi les livres qui, réservés à l'usage du chantte, étaient entreposés dans le choeur. En témoigne un docwnent dé.crivant les livres que l'abbé Macharius avait fait rénover en 1146 : « Ego Macharius abbas monasterii Sancti Benedicû Floriacensis videns bibliothecae nostrae codices vetusrate nimia cariosos et teredine ac tinea rodentes corruptos ad eorum refecûonem et novorum comparationem seu membranarum. In choro, videlicet libri cantoris breviariorum, psalteriorum, excepùonariorum, glossariomm, gradalium, processionariorum antiphonariorum. legendariorum, matutinalium et librorum capituli coemptionem (... )»(BECKER, n° 84). l50 Bibliothèques, n° 408; cf. H. OMONT, Catalogue général des manuscrits des départements, t. V (Bibliothèque de Dijon), Paris, 1889, pp. 339-452 (éd. de l'inventaire).

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

179

flui, autrefois entreposés dans la bibliothèque «générale», se trouvaient, à l'époque de l'inventaire, dans le cloître, à la disposition des reli~eux, ou leur avaient été attribués pour un usage temporaire (Libri a libraria extracti adponendum tam in clawtro quam fratribw dividen-

dum ). Cependant la collection la plus « structurée » de dictionnaires était celle dont les livres avaient été enchaînés sur quatre pupitres (analogia) placés devant la salle du chapitre. Rappelons au passage que c'est dans cette salle que les communautés monastiques se réunissaient, sous la présidence des abbés, pour déliberer des questions d'observance, d'affaires internes, ainsi que de l'administration du monastère151. A Cîteaux, donc, on avait entreposé, sur trois de ces pupitres, des bibles et des commentaires, des oeuvres théologiques, concernant notamment la théologie des sacrements. Mais le premier était exclusivement réservé à nos textes. Voici le passage de l'inventaire en question: « lsti sunt libri incathenati super analogiis ante capitulum : In primo analogio a parte ecclesie est volumen grossum et pulchrum continens Elementarium doctrine erudimentum, quod est Papie, cujus secundum folium incipit "proprium" et penultimum desinit : "significant". Hugutio in parva littera, cuius folium post tabulam incipit : "nepote", et penultimum desinit : "arbitror". Quoddam volumen mediocre, quod intitulatur "Quotmodis" de diversis vocabulorum significationibus secundum ordinem alphabeti, cuius secundum folium in tabula post prologum incipit : "anima", et penultimum desinit : "iniquitatem" (correspondant au ms. Dijon, Bibl. mun. 103, xme siècle). Prima pars dictionarii super litteris A, B, C, in magno volumine noviter et recenter scripto, cuius secundum folium in tabula incipit : "et c. ubi de amore", et penultimum desinit "feriunt per cor".

151 A propos du rôle des chapitres dans les communautés monastiques voir, outre Ph. SCHMITZ, Histoire de l'Ordre de saint Benoît, t. 1, Maredsous, 1942, p. 271-272, D.J. DUB01s, Le rôle du chapitre dans le gouvernement du monastère, dans Sous la règle de saint Benoît. Structures monastiques et société en France du moyen âge à l'époque moderne, Genève - Paris, 1982, p. 21-39. Pour la définition juridique du chapitre, se reporter à l' Histoire du droit et des Institutions de l'Eglise en Occident, t. X, L'âge classique (1140-1378). Les religieux, par D. J. HoURLIER, Paris, 1971, p. 347-354.

D. NEBBIAI-DALLA GUARDA

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Unum pulchrum et magnum volumen, quod vocatur Catholicon. cuius secundum folium incipit : "modo imitari" et penultimum desinit : "si quis.,.

Il est probable que les Bénédictins de l'abbaye de Melk possédaient, en 1483, une collection analogue. L'inventaire datant de cette année décrit en effet, outre la bibliothèque générale, contenant des livres de toutes les diciplines, le contenu d'une Nova bibliotheca; on y trouvait notamment des exemplaires du Speculum naturale et du Speculum hystoriale de Vincent de Beauvais, quatre parties glosées de la Bible, une Pharetra doctorum, un Elucidarius scripturarum, la Pantheologia de Rainier de Pise152 ainsi que quatre dictionnaires: celui de Papias, les Derivationes, un Vocabularius paganus et le Catholicon de Jean de Balbi. Il faut aussi noter que le même document signale la présence d'un autre exemplaire du Catholicon, qui avait été entreposé devant la cellule du prieur avec des Concordances de la Bible. Le rôle que nos textes ont eu en tant qu'outils de référence pourrait également avoir été souligné par le rédacteur du catalogue de la Chartreuse de Salvatorberg. En effet, il faut rappeler que, dans ce document de la fin du xve siècle, que nous avons eu déjà l'occasion de citer à plusieurs reprises, les dictionnaires sont rassemblés sous un intitulé commun, précisant qu'ils étaient destinés à desservir en même temps toute la bibliothèque (« ... varii vocabularii et aliqua grammaticalia de proprietatibus verborum que simul toti deserviunt librerie » ). Citons encore l'exemple de la bibliothèque de l'abbaye de Clairvaux, à la fin du siècle. Dans l'inventaire établi, en 1472, par Pierre de 1 Virey 53 les livres, tous cotés de manière suivie lors d'une seule campagne de catalogage, furent classés en ordre méthodique, comme en témoignent, encore une fois, des intitulés apposés en tête des différentes sections du catalogue. C'est ainsi que la section réservée aux Libri artium et philosophie fut subdivisée en plusieurs sous-sections, dont la première concernait la grammaire (De grammatica). Elle comportait des répartitions, sous les noms de différents auteurs : ceux de nos glossaires

xve

l52 Pour ce texte, composé dans la première moitié du XIVe siècle, cf la bibliographie rassemblée par WEUERS, Dictionnaires.... op. cit. 153 Bibliothèques, n° 422 ; éd. A. VERNET et alii, La bibliothèque de l'abbaye de Clairvaux du XIIe au XV/Ille siècle, t. 1, Catalogues et répertoires, Paris, 1979, surtout p. 267-270.

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

181

~t dictionnaires les plus connus y figurent notammenL Voici les intitulés m question:

..ibri artium et philosophie.

- De grammatica : Prisciani

Papie Hugutionis Cadlolicon Britonis Doctrinale Ebrardi.

Cependant, la lecture des notices du catalogue prouve que deux de ces volumes avaient été entreposés dans un fonds particulier, destiné, comme à Cîteaux, à des ouvrages de référence : il s'agissait, à Clairvaux, de la librairie du« cloistte »154. Voici les articles correspondant à ces deux volumes: « Calholicon. S 65. Item ung autre beau grant volume contenant Catholicon secundum

ordinem alpbabeti entierement escript. commençant ou quart feuillet /t'sonans et sic producitur positione". et finissant on penultime "latinis figuris scilicet"Il et est enchainé en l'annaire empres la librairie du cloistre secundum ordinationem domini Johannis de Dullemonte XXXIII abbatis Clarevallis qui eumdem librum ecclesie donavit Ainsi signé: S 65 (correspond à l'actuel Paris, Bibl. de l' Arsenal, 978).

...

( )

Ebrardi. S 73. Item ung autre beau et bien glosé volume contenant le Grecisme et libtum Galteri Alexandreidos, commençant on texte du Xe feullet /f'diffmitio

l54 Des f.émoignages sur cette collection pourraient également nous être parvenus pour le début du XVte siècle. Voir notamment celui du secrétaire de la reine de Sicile, qui effectuait un voyage à Clairvaux en 1517: «Et du cosf.é dudict chappitre et parloyr y a plusieurs poulpitres chargez de livres. comme en théologie, histoire. poieterie et aultres sciences où les religieux, après avoir disné, étudient et se recréent, et aussi font les pellerins clercz survenans » ; cité par VERNET, La bibliothèque...• op. cit., p. 36 et note 6.

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D. NBBBIAI-DALLA GUARDA sit proprie". et finissant on texte du penultime "de corpore tandem.. Il et est enchainé en l'armaire du cloîstre empres la librairie. et ainsi signé : S 73 (correspond à l'actuel Paris. Bibl. Nationale de France. latin 18522)155.

Terminons notre exposé par l'exemple d'une bibliothèque privée, celle d'un ecclésiastique, Gilbert de Cantobre. Ce dernier, ancien abbé de Saint-Victor de Marseille, nommé ensuite, en 1339, évêque de Rodez, avait établi son testament le 12 mars 1349. Il y partageait ses livres entre différentes institutions religieuses, et destinait notamment son exemplaire du Catholicon à l'abbaye bénédictine de Saint-Victor de Marseille, prescrivant qu'on l'enchaînât dans le cloître, ou dans un autre local du monastère. Il s'y trouverait ainsi toujours à la disposition de l'abbé et des religieux: « Librum meum vocatum Catholicon, cujus secundum folium incipit

"Non sequitur", quem volo et ordino in claustra vel alibi in dicto monasterio, ubi acomodi ipsi abbaû et conventui videbitur cathenatum teneri »156.

• Cette étude a permis de définir la configuration des glossaires et dictionnaires médiévaux, nés, dans le monde scolaire, de l'exigence de rassembler des listes de mots avec leurs définitions. Leur essor au cours du moyen âge est lié au développement de la théologie, qui a assimilé les méthodes de la grammaire pour les mettre au service de l'exégèse biblique. Ce développement s'inscrit, en même temps, dans le cadre de

155 L'inventaire de Clairvaux signale également qu'on avait enchaîné sur un pupitre devant le chapitre un exemplaire de la Règle de Saint Benoît: «V 43. Item ung autre beau volume contenant la Riegle sainct Benoist, les Us saint Bernard... , lequel volume est enchaîné devant le chapitre sur ung pupitre. Ainsi signé V 43 » (correpondant au ms. Troyes, Bibl. municipale 591 ; noter également que la mention «pupitre» surmonte, dans une des copies du catalogue, celle, rayée, d'« armaire »; cf. VERNET, p. 287). Le fait que cette collection existait encore au début du xv1e siècle est confinné par rune des additions au catalogue, se référant à un bréviaire: « Z 36. Item ung autre Breviaire en parchemin imprimé estant au cloistre devant le chapitre. Est des livres de dam Mathurin de Changy (il s'agissait du bibliothkaire de l'abbaye dans les premières décennies du XVIe siècle), cf. VERNET, p. 321et42-49, pour les travaux de catalogage enttepris à Clairvaux par ce dernier personnage. 156 Rodez, Arch. dép. de l'Aveyron, G. 42, f. 14-29v et f. 89·102; voir le passage en question aux f. 20 et 94v.

LBS GLOSSAIRBS BT LBS mcnONNAIRES

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la diffusion des instruments de travail 157 qui, conçus aux fins de la n:eherche et de l'analyse textuelle, ont servi, tout d'abord, à un usage individuel. c·est ainsi que glossaires et dictionnaires se sont surtout diffusés dans les bibliothèques privées. Ces dernières, versées dans les collections des institutions religieuses, en ont influencé profondément contenus et modes de fonctionnement.

CNRS, Paris

157 Cf. à ce sujet les 6tudes de M. R.H. RouSE, et en particulier: La diffusion en O"ccitknt au Xll/6 siècle des outils de travail facilitant r accès aux te:JCles autoritatifs, dans Revw des Etudes Islamiques, 44 (1966), p. 115-147 ; L'évolution des attitudes envers l'autorité écrite : le développement des instruments de travail au X/lie siècle, dans Culture et travail intellectuel dans l'Occident médiéval. (Bilan des colloques d'Humanisme médiéval, 1960-1980), éd. par G. HAsENHOR et J. LoNot!RE, Paris, 1981, p. 115-144.

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D. NEBBIAl-DAU.AGUARDA

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES MÉDIÉVAUX : UN RÉPERTOIRE DE TITRES Ce répertoire livre un premier état des sondages effectués sur le corpus d'inventaires et de catalogues médiévaux (jusqu'en 1502) qui ont servi de base à notre enquête. Nous y avons réuni et classé. en ordre alphabétique, les titres des glossaires et dictionnaires rencontrés, en excluant cependant les Etymologies d'Isidore de Séville. Les noms des auteurs n •ont pas été restitués. Les renvois sont établis aux noms des anciens possesseurs (abbayes, collèges, couvents ; pour les personnes physiques, nous avons indiqué d'abord le pays ou la ville). Ces renvois ont été donnés, sous chaque vedette, en ordre chronologique. Pour les documents qui n •étaient pas datés de manière explicite et précise, des fourchettes ont été proposées, en tenant compte de données paléographiques, historiques, textuelles etc. Ainsi, par exemple, le catalogue de la bibliothèque de Silos, dont la copie peut être fixée à la deuxième moitié du x111e siècle pour des raisons paléographiques, a été daté entre 1254 et 1275, car sa rédaction a, très vraisemblablement, été décidée sous l'abbatiat de Rodrigo (1242-1276), afin de dresser un état des biens du monastère après l'incendie qui l'avait ravagé en 1254 (cf. A. BoYLAN, The Library at Santo Domingo de Silo and its Catalogues, dans Revue Mabillon, n.s. 3 (t. 64), 1992, p. 62-65) A défaut d'éléments plus précis, les fourchettes chronologiques proposées comprennent des périodes de cinquante (aussi les documents datés : 1200-1250 sont ceux que l'on fixe à la première moitié du xme siècle) voire même de cent ans. L'objectif de ce répertoire est double. Tout d'abord, nous nous proposons d'illustrer l'article qui précède, en étudiant la diffusion de nos textes dans les bibliothèques médiévales. Ensuite, nous espérons jeter les bases d'une typologie des titres des glossaires et des dictionnaires médiévaux qui, étudiant leur évolution et leurs variantes suivant les lieux et les époques, pourra contribuer à une meilleure définition du genre.

LES Gl..OSSMaES ET LES· DICTIONNAIRES

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D va de soi que ce travail ne représente qu'un stade préparatoire et que seuls de plus amples sondages, tenant compte notamment des données issues de l'analyse des manuscrits conservés, pourront autoriser des conclusions sûres. Qu'il nous soit permis cependant, dès maintenant, d'esquisser quelques considérations typologiques et historiques, fondées sur la simple lectme des titres œcensés. Le relevé effectué fait ressortir le succès de nos oeuvres dès le x1e siècle (voir en particulier la diffusion des mots glossa et glossarium, ce dernier étant présent de manière constante dans les documents jusqu'au XIVe et même, dans quelques cas.jusqu'au xve siècle). L'affirmation de nos textes dès le xne siècle est également confirmée. Les titres peuvent alors exprimer le genre de l'oeuvre, en reprenant, par exemple, le mode de classement choisi pour les termes (ainsi derivatio, derivationes, derivarius ; les mots etymologicon ou alphabetarius ne sont employés que rarement et tardivement). Ds peuvent également être calqués sur les noms des auteurs, ce qui est le cas de quelques textes très répandus, jusqu'au x1ne siècle: ainsi pour les dictionnaires de Papias, d'Huguccio, de Guillaume Le Breton. Aux XIVe et xve siècles, un cenain nombre de titres ont été construits sur des métaphores : ainsi, Mater ou Mater verborum (pour le dictionnaire de Papias) et surtout le Mammotrectus de Giovanni Marchesini. Ce titre qui semble avoir été inspiré soit d'un passage de saint Augustin, soit de Papias, peut en effet être traduit par « le nourrisson » (cf. A. TEBTAERT, art. Reggio, Marchesinus de, dans Dictionnaire de TMologie Catholique, t. XIII, 2, col. 2102-2104). D'autres titres révèlent l'utilisation de nos textes pour l'enseignement, ainsi, toujours pour Papias, les mots Elementarium. Doctrina, Doctrina rudium, Rudimentum). Notons encore, toujours pour le x1ve siècle, l'affirmation du titre Summa, reflétant le succès contemporain d'un genre d'oeuvres. Les titres Dictionarius et Vocabularius semblent, si l'on en croit la documentation exploitée. avoir été surtout répandus au xve siècle. - Abr,viations utilis,es: abb. (abbaye) : cann. (Cannes) : cart. (Chartreux) ; catb. (cathédrale) : chan. séc. (chanoines séculiers) ; cisL (Cisterciens) ; clun. (Clunisiens) ; Coll. Amplon. (Collegium Amplonianum) ; osb (Bénédictins) ; oesa (Bnnites de saint Augustins); op (Dominicains); ofm (Franciscains); prem. (Prémontrés); serv. (Servîtes); théat. (lbéaûns).

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A Abecedarla, id est Papias, duo minora: Heilsbronn, abb. osb (1275-1325) Abecedarii duo: Benedictbeuem, abb. osb (1140-1160) Abecedarios: Silos, abb. osb (1254-1275) Abecedarium, Abecedarlus: Salzbourg, Saint-Pierre, abb. osb (115()..1199); Béziers, S. Aphrodise, chan. séc. (1167); Heilsbronn, abb. osb (127S-132S): Ratisbonne, Ste Croix, op (1347); Heiligenkreuz, abb. cist (1363-1374); Ravenne, archevêché (1369) ; Wien, Dominicains, op (inc. Abo, sicut dicit glosa : 1470-1499) - coronati: Heilsbronn, abb. osb (1275-1325) - id est Papias malus : Heilsbronn, abb. osb (1275-1325) - parvum: Weissenau, abb. prém. (1200-1250) Abecedarius: v. aussi Glossarius, Vocabularius Alphabetarium, Alphabetarius : - auctoritatum Biblie: Autriche, Gall Kemly, frater (1470) - cum suis capitulis et ceteris circumstanciis : Aggsbach, cart. (1450-1499) - divini amoris: Aggsbach, cart. (145()..1499) ; Augsbourg, Ste-Anne, carm. (Johannes Pellificis), 1479 Alphabetum - de verborum significatione : Brescia, Albericus de Roxiate, juriste (1345) - latinum, hebraicum et graecum: Rome, S. Agostino, oesa (1478) - latinum-graecum-hebraicum: Rome, S. Agostino, oesa (1432) - Papie: Douvres, S. Martin, abb. osb (1389) Aruch {=dictionnaire talmudique): Rome, Ventura Bonihominis (1481)

B Breton: v. Brito Breviloquus vocabularius: Erfurt, Marienknecht, serv. (1485) Brito, Breton, Britonis : Seckau. oesa (Otto Tardus) (1250-1299); Pise, S. Caterina, op (Proinus Fabri, op) (1260); Settimo, S. Salvatore, abb. cist. (1338); Ratisbonne, St. Sauveur, ofm (1347); Ratisbonne, Ste Croix, op (1347); Remiremont, abb. osb (136S); Ramsey, abb. osb (Robertus de Doderford) (1375-1399); Douvres, S. Martin, abb. osb (1389); Douvres, S. Martin, abb. osb (J. Whitefeld) (1389); Douvres, S. Martin, abb. osb (Michael) (1389); Padoue, S. Agostino, op (1390); Venise, S. Domenico del Castello, op (1399);

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Padoue, S. Antonio, ofm {1449); Aggsbach, cart. (1450-1499); Füssen, abb. osb {Peter von Schaunberg, carcl.) {1460) ; Marseille, Berengarius de Rupe, prof. de droit canon {1492) - abbreviatus et declarat vocabula rara : Erfurt, Salvatorberg, cart. {1470-1499) - de expositione voeabulorum: Assise, S. Francesco, ofm {1381) - de grammaticalibus: Venise, S. Domenico del Castello, op {1381) - de significationibus nominum : Canterbury, cath. (Johannes de Boctone) {1284-1331) - de vocabulis Biblie: Bologne, S. Domenico, op (1300-1386); Florence, S. Maria Novella, op {1489) - de vocabulorum rariorum ac difficilium totius Biblie e:xpositionibus et origine ac etymologia cum tabula eorumdem in fine posita: Erfurt, Coll. Amplon. {1410-1412) - exponens vocabula Biblie precipue et etiam quedam alia vocabula: Erfurt, Salvatorberg, cart. {1470-1499) - super Bibliam: Canterbury, cath. {Johannes de Londonis) {1284-1331) - super prologos Bibliae: Canterbury, cath. (Johannes de Boctone) (12841331) - super vocabulis: Padoue, S. Antonio, ofm (1449) - tractat et exponit vocabula Bibliae rariora: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) V. aussi Breton, Derivationes, Somme, Summa, Vocabularius.

c Capita vocabulorum dictionum: Reims, cath. (1456-1479) Casus breves et vocabularius rerum : Autriche, Ulrich Rotpletz, juriste (1495) Catholicon : v. aussi Catholicon vocabularii ; Catholicum ; Somma de grammatica quae dicitur Catholicon. Catholicon, Catholicum: Bologne, S. Domenico, op (1300-1386); Canterbury, cath. (Henricus de Estria) (1331); Arezzo, couv. op. (Simon della Tenca, notarius) (1338); Marseille, S. Victor, abb. osb (Gilbert de Cantobre) (1349) ; Peterborough, abb. osb. (Henricus de Morcot) (1353); Ravenne, archevêché (1369); Paris, Louvre, librairie (1380); Paris, Louvre, librairie (en la chapelle) (évêque de Troyes) (1380-1411); Paris, Louvre, librairie (duchesse d'Orléans) (1380-1424); Peterborough, abb. osb. (Henricus de Overton) (1391); Venise, S. Domenico del Castello, op (1399); Prague, St. Thomas, oesa (1418);

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Amiens. cath. (Guillelmus Barberii) (1420); Pérouse, S. Domenico, op (1430); Pérouse, Benedictus Guidalocti, juriste (1429) ; Hallein, église (1440) ; Pérouse, S. Domenico, op (1446) ; Longchamp, Clarisses (1447) ; Aggsbach, cart. (14501499); Reims, cath. (Guido de Roya) (1456-1479); Pérouse. S. Domenico, op (1458) ; Milan, Visconti-Sforza, ducs {1459) ; Erfurt, Salvatorberg. cart. (14701499) ; Stuttgart, op (1473) ; Bayeux, cath. (Nicole du Bosc) (1476) ; Bayeux, cath. (1480) ; Wien, Fac. des Arts (Leonardus Füring, à l'église SL Martin de Lantshut) {1477); Cîteaux, abb. cist. (1480-1482); Melk, abb. osb (1483); Florence, S. Maria Novella, op (1489); Marseille, Berengarius de Rupe, prof. de droit canon (1492); Saint-Claude du Jura, abb. osb (1492); Augsbourg, SteAnne, cann. (Mathias Fabri) (1497); St.-Lambrecht, abb. osb (X., monachus) (1498); Erfurt, Univ. (1510); - abrêgê en françois et en latin : Paris, Louvre, librairie (le roi l'a pour aprendre, sic) (1380-1411) - Johannis de Janua (ou Januensis, ou mag. Januensls) : Douvres, S. Martin, abb. osb (1389); Erfurt, Marienknecht, serv. (1485); Wien, Fac. des Arts (Johannes Ramung) (1493) - secundum ordinem alphabetl: Clairvaux, abb. cist. (1472); Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) - seu libri de prosaida : Ulm. famille Nythart (1465) - vocabularii Johannis Balbi Januensis, ta pars, inc. Prosodia quoqu1 pars grammatk1: Wien, Dominicains, op (1470-1499) - vocabularii Johannis Balbi Januensis, la pars. ab A usque F inclusive : Wien, Dominicains. op (1470-1499) - vocabularii Johannis Balbi Januensis. la pars, ab F usque P : Wien, Dominicains, op. (1470-1499) - vocabularii Jobannis Balbi Januensis, 4a pars, a P usque in finem : Wien, Dominicains, op (1470-1499) - la pars : Florence, S. Maria Novella, op (1489) - 2a pars : Florence, S. Maria Novella, op (1489) pars : Padoue, Johannes Marcanova, médecin (1467) Compendiosum excerptum fere omnium vocabulorum de libris Ety· mologiarum Isidori: Erfurt, Coll. Amplon. (1410-1412)

D Declaratio vocabulorum : Gênes, Julianus Corsi, magister (1495) Declarus : Palerme, S. Martino aile Scale, abb. osb (Angelus Senisius, abb.} (1384)

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Derivarius maior et est vocabularius, inc. Cuna noet•: Wien, Domini·

cains op (1470-1499) Derivarius (poetria nova cum textu derivarii) : Wien, école St. Etienne (Rogerius) (1350) DeJ'batio, Derivatione, Derivationes, Derivationum ; Derivacio, Derivaciones: Benedictbeuem, abb. osb (1140-1160); Piacenza, S. Antonino, oesa (1160); Amstein, abb. osb. (Ricolfus abbas) (1175-1199); Wessobrunn, abb. osb (1221); Silos, abb. osb (1254-1275); Bologne, S. Domenico, op (1300-1386); Prüll, abb. osb (1347); Ratisbonne, St. Blaise, op (1347); Wien, école St. Etienne (Ulricus Herrandi) (1350) ; Douvres, S. Marûn, abb. osb (Aedmundus) (1389) - Adae : Klostemeuburg. SL Sauveur, oesa (1330) - allquorum vocabulorum ex graecis vocabulis : Erfurt, Salvatorberg. cart. (1470-1499) - Britonis: Ramsey, abb. osb (Hugo de Sulgrave abb.) (1375-1399) - et significationes quorumdam vocabulorum : Erfurt, Salvatorberg. cart. (1470-1499) - et expositionibus rere omnium vocabulorum latinorum qui dicitur Puericius, eo quod optime instruit novellos clericos in grammatica positiva et habet in fine tabulam bonam... secund· um ordinem alphabeti: Erfurt, Coll. Amplon. (1410-1412) - Gualterii : Bologne, S. Francesco, ofm (1421) - Hugutionis : Vicence, S. Corona, op (Bartholomaeus de Scala, episc.) (1260) ; Salteano (Toscane), Christophorus Tolomei, prior (1295) ; Alberese, abb. osb (1300-1350); Peterborough, abb. osb. (Robertus de Ramsey) (1361); Ramsey, abb. osb (Guillelmus forestarius) (1375-1399); Ramsey, abb. osb (Johannes praecantor) (1375-1399); Ramsey, abb. osb (Robertus de Doderford) (1375-1399); Padoue, S. Antonio, ofm (1396-1397) Erfurt, Coll. Amplon. (1410-1412) - maiores: Priifening, abb. osb (1347) - minores: Prüfening, abb. osb (1347) - partium: Canterbury, cath. (Johannes de Boctone) (1284-1331) - Petri Helie: Heiligenkreuz, abb. cist. (1363-1374); Heiligenkreuz. abb. cist. (1381) - quaedam collectae: Paris, Sorbonne (Stephanus de Abbatisvilla) (1338) - vocabulorum : Linz, ofm (1469) - vocabulorum comportate a mag. Hugutione de Pisa : Erfurt, Salvatorberg. cart. (1470-1499) Derivatorium et declinatorium secundum ordinem alphabeti duplex : Erfurt, Univ. (1510)

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Derivatorium: v. aussi Dirivouer Descriptioues quorumdam termluorum theoloalcorum et iuridleorum secundum ordinem alpbabetl: Erfurt. Salvaaorberg. cart. (1470-1499) Dictionarii, Dictionarium, Dictionarius : Cluny, abb. osb (1256-1275); Canterbury, cath. (1284-1331); York, oesa (Johannes Brghome) (1372); Douvres, S. Martin, abb. osb (1389); Reims, cath. (1456-1479); Florence, S. Maria Novella. op (la et 2a pars, 1489) - abbrniatus. ine. AAA dollllu n11eio lotJlll: Wien, Dominicains. op(l470-1499) - completum distinctum tribus voluminibus ma1ni1 : Assise. S. Francesco, ofm (1381) - de litteris a, b, c : Ulm, famille Nythart (1465) - de litteris d, e, r, g : Ulm, famille Nythart (1465) de litteris k, I, m, n, o, p, q : Ulm, famille Nythart (1465) - de litteris q, r, s: Ulm, famille Nythart (1465) - de litteris t, v, x, y. z : Ulm, famille Nythart (1465) - de rebus usualibus et aliis multis Alex. Neckam : Erfurt. Coll. Amplon. (1410-1412) - diversorum tractatuum: Florence, Carm. (1490) - et dictigium de graecarum derivationlbus dlctlonibus Job. de Garlandia: Amiens, Richardus de Fumivalle (1250) - et Statius Acbilleidos in quaterno : Canterbury, S. Augustin, abb. osb (1470-1499) - glossarum venerabilis lsidori de vocabulorum succlneta expo· sitione secundum ordinem alphabetl: Erfurt, Coll. Amplon. (14101412) - in duobus voluminibus, primum lnc. AAA tlo.Uu ,..,,, : Prague, St Thomas. oesa (1418) - in tribus partibus: Augsbourg. Ste-Anne, carm. (Brhardus Radolt) (14791497) - magistralis terminorum tam theologicorum quam philosophi· corum: Melk. abb. osb (1483) - parvum : Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) - pulchrum : Cîteaux, abb. cist. (1480.1482) - Rabani monachi de vocabulorum derivationibus latlnorum se· cundum ordinem alphabeti: Erfurt, Coti. Amplon. (1410-1412) - super litteris A,B,C: Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) - · vocabulorum rerum usualium Johannis de Garlandia : Btfurt. Coll. Amplon.(1410-1412)

LBS GLOSSAIRES ET LBS DICTIONNAIRES

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voeabulorum rerum usualium Johannis de Garlandia : Erfurt, Coll. A.nlplon.(1410-1412) Dictis et 1lossorum (liber de): Venise. Pietro Tommasi, médecin (1478) Diflerentiae nominum siYe verborum: Hamersleven, abb. oesa (1000-1099?) Dirlvouer qui traite et est exposicion des mots, ainsi que fait Huguce ou CathOlicon, en latin: Paris, Louvre, librairie (1380-1424) Doetrina rudium: Rome. S. Andrea della Valle, théaL (1300-1350)

E Elementarium doctrine erudimentum, quod est Papie : Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) Equivocis (de) et analqicis dictionibus Job. de Garlandia : Amiens, Richardus de Fumivalle (1250) &tymolo1icum : v. Hu1utio scilicet Etymolo1icum Eucherius de signiftcacionibus nominum latinorum que de deo dicuntur in tota divina scriptura : Klostemeuburg, St Sauveur, oesa (1330) : v. aussi Significationes Eutiches: Indét (950-1050); Ratisbonne, S. Emmeran, abb. osb (994) Expositio, Expositione, Expositiones vocabulorum : Admont, St Blaise, abb. osb (1380) ; Rome, S. Agostino, oesa (1478) - Biblie: Pise. S. Francesco, ofm (1355); Heiligenlcreuz, abb. cist. (1381) - dimcllium vocabulorum Biblie : Paris, Sorbonne (1338) - et declarationes vocabulorum veteris Testamenti : Klostemeuburg, St Sauveur, oesa (1330) - incipit Hoc opu: Admont, St Blaise, abb. osb (1370) - per alphabetum: Assise, S. Francesco, ofm (1381); Gênes, Julianus Corsi, magister (1495) - secundum ordinem alphabeticum: Ravenne, archevêché (1369) - secundum ordinem litterarum alphabeti : Cîteaux, abb. cist. (14801482) - vocabulorum Biblie secundum ordinem alphabeti ex Papia et Isidoro: Erfurt, Coll. Amplon. (1410-1412) Expositorium sive abecedarium diversarum partium : Saint-Pons de Thomières, abb. osb (1276).

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G Glossa, Glossae, Glose : - cum aliis : Bobbio, abb. osb (862-896?) - de divenis rebus: Reichenau, abb. osb (821·822) - de hebraicis nominibus: Wessobrunn, abb. osb (1221) - per A, B. C composita : Wessobrunn. abb. osb (Diemot. moniale) (1(1()()..

1050, liste 1) -

per alphabetum de i1notis nominibus: Wessobrunn, abb. osb (Diemot, moniale) (1(1()()..1050, liste 2) - super Boetium de consolatione et Derivatlonum liber : Canterbury, S. Augustin, abb. osb (1470-1499) Glossaria, Glossarium, Glossarius: Rebais, abb. osb (1000-1099); Blaubeuern, abb. osb (1085-1101); Saint-Amand-en-Pevèle, abb. osb (1120-1136); Fleury, abb. osb (1146); Saint-Amand-en-Pevèle, abb. osb (1150-1168); Maillezais, abb. osb (1170-1199) ; Rebais, abb. osb (1200 ca.) ; Villers-en• Brabant. abb. osb (1309) ; Settimo, S. Salvatore, abb. cist (1338) ; Plaisance, cath. (1358); Heiligenkreuz, abb. cisl (1363-1374); Heiligenlaeuz, abb. cist. (1381); Pérouse, S. Domenico, op (1458). - alphabetarius : Blaubeuern, abb. osb (1085-1101) - cum aliis: Indét. (1100-1199) - de expositionis vocabulorum: Bologne, S. Domenico, op (1300-1386) - duo: Chartres, S. Père, abb. osb (l(l()()..1099, p.-ê. vers 1070?); Worcester, prieuré cath. (1070-1100); Mmsay, abb. osb (vers 1150); Ramsey, abb. osb. (Robertus de Daventer') (1375-1399) - duo perse: Indét. (1100-1199) - et maior Donatus: Arras, S. Vaast, abb. osb (1130-1170) - graecum et latinum: Corbie. abb. osb (1200 ca.) - in grammatica : Pérouse, S. Domenico, op (1430) ; Pérouse, S. Domenico. op (1446) - in uno magno volumine : Plaisance, cath. (1260) - magni pars: Blaubeuem, abb. osb (1085-1101) - magnum : Saint-Omer, St.-Bertin, abb. osb (vers 1104); Limoges. S. Martial, abb. osb (1204-1225) - minores quattuor: Saint-Omer, SL-Bertin, abb. osb (vers 1104) - Papie: Clairvaux., abb. cist. (1472) - per A,B,C duo: Rebais, abb. osb (1200 ca.) - per alphabetum : Montier-en-Der, abb. osb (Adso abbas) (993); Worcester, prieuré cath. (1070-1100)

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

193

-

qui incipit A. littera (= Papias): Nonantola, S. Silvesuo, abb. osb (1331) - quinque: Toul, S. Epvre, abb. osb (1071-1084) - septem: Corbie, abb. osb (1100-1125) - super lsaiam, Jeremiam, Trenos fratris Simonis Anglici : Bologne, S. Domenico, op (1300-1386) - super Martianum de nuptiis pbilologiae : Montier-en-Der, abb. osb (Adso abl:m) (993) - super Novum et Vetos Testamentum: Seckau, oesa (Otto Tardus) (1250-1299) - super Vetos et Novum Testamentum: Salzbourg, Saint-Pierre, abb. osb (1150-1199) - super Sedulium: Salzbourg, cath. (Pertharius Fridaricus, archiepiscopus) (vers991) - tres: Cambrai, cath. (900-999) - vocabulista: Pistole, S. Zenon, cath. (1480-1497) Glossarum (liber, volumen); glossis (de); glossomatum: Evrardus cornes (800-864); Reichenau, abb. osb (821-822); Saint-Wandrille, abb. osb (823833); Oviedo(?), cath. (882); Crémone, cath. (984); Tremiti, abb. osb puis cist. (1174-1175); Venise, X, magister (1382) - cum alüs : Lorsch, abb. osb (800-850) - cum ortograrl8 Bede: Le Puy, cath. (1000-1099) - de omni quod vidit, sentit atque discernit : Blaubeuem, abb. osb (1085-1101) - ex dictis diversorum coadunatus in uno cod. : Lorsch, abb. osb (800-850) - sive abecedarius: Ratisbonne, S. Emmeran, abb. osb (1347) - volumina octo: Saint-Gall, abb. osb (850-875) Grammaticalis liber vocatus Hugutio: Palerme, S. Martino alle Scale, abb. osb (1383)

H Hugo, Hugutio, Hugutio patria Pisanus, Hugutionis, Huguce, Hua· uçon, Hugusse: Pise, S. Caterina, op (Proinus Fabri, op) (1260); Monza, cath. (1275); Canterbury, cath. (Guillelmus de Retbam) (1284-1331) ; Vorau, oesa (Dieuich) (1300); Bonamicus, magister (Venise) (1336); Settimo, S. Salvatore, abb. cist (1338); Paris, Sorbonne (trois voll.) (1338); Aquileia, cath. (liber Hugutionis qui Hugutio nuncupatur, 1350); Bologne, Johannes Calderini,

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D. NBBBJAI-DAU.A GUARDA

juriste (1360); Remiremont. abb. osb (Hupsse. 136S); Admont. St. Blaise. abb. osb (1370); York. oesa (Johannes Ergbome) (1372); Paris, Louwe, librai· rie (Huguce en latin, 1380-1424); Palenne, S. Martino aile Scale, abb. osb (Facinus, judex) (1384); Palenne, S. Martino alle Scale. abb. osb (Placidus frater) (1384); Douvres, S. Martin, abb. osb (Guillelmi Bergrone) (1389); Douvres, S. Martin, abb. osb (Guillelmus) (1389); Douvres. S. Martin, abb. osb (J. Nevenham, prior) (1389); Douvres, S. Manin, abb. osb (monachi) (1389): Douvres, S. Martin, abb. osb (prieuré dép.) (1389): Venise, Raffainus Caresini (1390) ; Pise, cath. (1394) ; Modène, Johannes Pornasari, magisœr (1432) ; Pise, cath. {Bartolus de Caprona canonicus) (1433); Padoue, S. Antonio, ofm (1449); Bologne, cath. (1451); Reims, cath. (1456--1479): Bayeux, cath. (1476): Milan, Visconti-Sforza, ducs (1459): Clairvaux, abb. cist. (1472); Citeau, abb. cist. (1480-1482) ; Melk, abb. osb (1483) ; Erfurt, Marienknecht. serv. (1485). -

tabula ÎD nne posita de expositionlbus et derivatlonibuS vocabulorum latinorum et quorumdam araecorum : Erfurt. Coll.

CUID

Arnplon.(1410-1412)

- de derlvationibus nomlnum et verborum : Paris, Louvre, librairie (1380-1424)

- de expositione vocabulorum per alpllabetum : Assise, S. Francesco, ofm (1381)

- de sianlflcatis vocabulorum, lac. Cu• 1101tri ,rotlto11lau1ll 1ugg~1tla : Dole, Cordeliers, ofm (1496) - de vocabulis: Venise. Franciscus de Lancenigo (1390); Florence. S. Maria Novella, op (1489)

- derivationum grammatlcallum : Settimo. S. Salvatore. abb. cist. (Amabls qu. Jard, presbyter) (1311) - grammaticalis : Pise, cath. (1394) - grammaticus: Douvres, S. Martin, abb. osb (1389) - in grammatica : Pise, S. Francesco, ofm (13SS) ; Padoue, S. Antonio, ofm (1449)

- lnciplens per M litteram asque ia finem: York, oesa (Johannes Erghome) (1372)

- incipit Cua 1101trl J"otllo111aJd: Wien, Dominicains, op (1470-1499) - maior: Aggsbach, can. (1450-1499) - maior cum registra ia fine: Erfurt, Univ. (ISIO) -

-

pars : Palerme, S. Martino aile Scale, abb. osb (Johannes abbas) (1384) ; Venise, Paulus magister (1420) scilicet Etymologicum: Ramsey, abb. osb (Guillelmus de Gourcester abb.) (1375-1399)

LBS OLOSSAIRBSBT LES DICTIONNAIRES

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- secundum ordinem alpbabeti: Clairvaux. abb. cist. (1472) - slve derivationes malores: Ratisbonne, S. Emmeran. abb. osb (1347) - vocabularlus : Ulm. famille Nythart (1465) V. aussi: Derivationea: Grammaticalis liber: Registrum notabile saper Ru1utio11em: Remlssorlu;m super Rugutionem (•••); Summa ·de arammadea (...) ; Tabula (•••); Terminationibus, de (...)

1, J Index 81blie : Augsbourg, S. Maurice, coll6giale (Leonardus Gessel, decanus) (1465)

lnterpretationes hebraleorum nomlnum : Heiligenkreuz, abb. cisL (11341147); Clnterbmy. cadi. (1284-1331): Canterbmy. cath. (Nigellus) (1284-1331) : Clleaux, abb. cisL (1480-1482) lnterpretationes vocabulorum in vulgarl secundum alpbabetum : Zweul. abb. ciSL (1405) lnterpretationes vocabulorum rarorum et dimcilium maxime poeticarum. trlplkiter ordinate secundum ordinem alpbabeti : Erfurt, Coll. Amplon. (141()..1412) lnterpretationum multarum liber seeundum ordinem alpbabeti : Paris, Sorbonne (1338)

K Kalendar. saper Summam Hu1utionis in qaaterno: Canterbury, S. Augustin. abb. osb (1470-1499)

L Litteris graeeorum liber, de: Peterborough, abb. osb (Aethelwold) (984) Laeianam, Lucianus : - vocabularium: Wien, cath. (Jakob Scherauf, magister chori) (1419) - de exposicione voeabuloram: Aggsbach, cart. (1450-1499)

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D. NEBBIAI-DALLA GUARDA

M Mammotrecton, Mammotrectam, Mammotrectus : Ratisbonne, St. Blaise, op (1347); Pise, S. Francesco, ofm (1355); Mauerbach, can. (1370..1399); Palerme, S. Martino aile Scale. abb. osb (1384); Florence, Cannes (1391); Padoue, S. Antonio, ofm (1396-1397); Bologne, S. Francesco, ofm (5 exemplaires en 1421) Pérouse, S. Domenico, op (1430); Rome, S. Agostino, oesa (1432); Pérouse, S. Domenico, op (1446); Aggsbach, cart. {1450..1499); Pérouse, S. Domenico, op (1458); Füssen, abb. osb (Peter von Schaunberg, canl.) (1460); Linz, ofm (1469); Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470..1499); Rome, S. Agostino, oesa (1478); Pérouse, S. Domenico, op {Leonardo Mansueti) (a stampa, en 1480) ; Erfurt, Marienknecht, serv. (1485) ; St.-Lambrecht. abb. osb (X., monachus) (1498). - de expositione vocabulorum Biblie, super Biblia, super totam Bibliam : Assise, S. Francesco, ofm (1381) ; Augsbourg, S. Maurice, collégiale (Leonardus Gessel, decanus) (1465) ; Erfurt, Marienknecht, serv. (1485) - vocabulista : Pistoîe, S. Zenon, cath. (1480-1497) V. aussi Vocabularius Mammotrectus Mater herbarum (sic ?) : Bologne, S. Francesco, ofm (1421) Mater lapidarius incompletus: Bologne, S. Francesco, ofm (1421) Mater verborum : Benedictbeuem, abb. osb (Cunradus Swalb) ( 1350) Mater verborum seu Papias: Admont, St. Blaise, abb. osb (1380) Mater verborum, inc. Prima sillabo omnium: Wien, Dominicains {14701499) Modi (ou Modorum, ou Modis) sipificandi : Milan, Visconti-Sforza, ducs (1459) ; Venise, X.,... (1463) - glosati: Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) - maiores : Rome, S. Agostino, oesa (1478) - mag. Martini (de Dacia) : Padoue, S. Agostino, op (1459)

N Nomina: - monosillaba, substantiva et adiectiva et probatioaes terminorum (Pauli Veneti): Rome, S. Agostino, oesa (1478) - per alphabetum: Assise, S. Francesco, ofm (1381) Nonius Marcellus: Modène, Georgius Misua, médecin et grammairien (1472); Florence, S. Maria Novella, op (1489}

LES GU>SSAJRES ET LES DICTIONNAIRES

197

Notula: - glossarum: Padoue, X., magister (1427) - in qua continentur plurima extracta auctorum per alphabetum : Padoue, X., magister (1427) - vocabulorum per alphabetum: Padoue, X., magister (1427)

p Papia, Papias, Papie: Pontigny, abb. cist. (1170-1210); Nîmes, cath. (1219); Marchiennes, abb. osb (1200-1250) ; Ramsey, abb. osb. (Lucas cantor) (12001299); Romans, S. Barnard, abb. osb (1200-1299); Pise, S. Caterina, op (Proinus Fabri, op) (1260); Monza, cath. (1275); Canterbury, cath. (R. de S. Elphego) (1284-1331); Canterbury, cath. (W. de Berkyngg) (1284-1331); Villeneuveles-Avignon, S. André (1307); Pise, S. Francesco, ofm (1355); Heiligenkreuz, abb. cist. (1363-1374); Ramsey, abb. osb. (Guillelmus de Gourcester abb.) (1375-1399); Ramsey, abb. osb. (Lucas cantor) (1375-1399); Padoue, S. Antonio, ofm (1396-1397); Pistole, Davinus Dini, médecin (1419) ; Pérouse, S. Domenico, op (1430) ; Rome, S. Agostino, oesa (1432) ; Pise, cath. (Petrus de S. Petto canonicus)(1433); Milan, Visconti-Sforza, ducs (1459); Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Johannes Lovell) (1470-1499); Clairvaux, abb. cist. (1472); Rome, S. Agostino, oesa (Johannes d'Estouteville, card.) (1478); Cîteaux, abb. cist. (1480-1482); Florence, S. Maria Novella, op (1489) - cum YY: Canterbury, S. Augustin, abb. osb (1470-1499) - de expositione vocabulorum : Bologne, S. Domenico, op {1300-1386) ; Assise, S. Francesco, ofm (1381) - de significatis voc:abulorum secundum ordinem alphabeti : Clairvaux, abb. cist. (1472) - exceptatus: Bologne, S. Francesco, ofm (1421) - expositionum super grammaticam, inc. Ago agis: Padoue, X., magister (1427) - grammaticalis : Pise, cath. (1394) - in duobus voluminibus : Amiens, cath. (Thomas Greffin) (1347) - in quaterno: Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Rogerius Calabr.) (14701499) - magni voluminis in duas partes divisus: Amiens, cath. (1420) - parvus: Montier-la-Celle, Johannes Cholet, cardinal (1289) - qui incipit Fili uterque carissime : Viterbe, S. Martino al Cimino, abb. cist (1305) - significationes vocabulorum : Gênes, S. Stefano, abb. osb (1327)

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D. NEBBIAI-DALLA GUARDA

sive mater verborum: Vorau, oesa (Dietrich) (1300) super materia verborum: Ratisbonne, S. Emmeran, abb. osb (1347) vocabularius : Melk, abb. osb (1483) vocabulista: Pérouse, S. Domenico, op (1458); Carmagnola, Gabriel Bucci, frater (1496)

- vocabulorum : Rome, S. Agostino, oesa (1478) V. aussi Abecedarium ; Alphabetum ; Elementarium doctrine erudi· mentum ; Glossarium ; Mater verborum. Pbale tolum: Jumièges, abb. osb. (Alexander Gemmeûcensis) (1213) Pbale tolum (lib. Alex. Neckam qui a sui initio inscribitur) et eius· dem alius de nominibus domesticorum utensilium : Amiens, Richardus de Fumivalle (1250)

Phale tolum et in eodem comm. Job. de Garlandia, Dictionarius eiusdem, Dictigius eiusdem ( .••): Canterbury, S. Augustin, abb. osb (1470..1499)

Phale tolum supra in lnnocentio sup. VII Psalmos (sic ?) : Canterbury, S. Augustin, abb. osb (1470..1499)

Pueritius, ostendit Derivationes vocabulorum : Erfurt, Salvatorberg, cart. {1470..1499) V. aussi Derivationibus (de) et expositionibus vocabulorum (•..)

Q Quotmodis de diversis vocabulorum significationibus : Cîteaux, abb. cist. (148()..1482)

R Registrum notabile super Hugutionem: Erfurt, Univ. (1510) Remissorium super Hugutionem quoad specialia puncta: Erfurt, Univ. (1510)

Repertorium : - ad omnes materias iuris canonici per alphabetum sive repertorium ad omnes materias predicabiles : Pérouse, S. Domenico, op (1474-1478)

- domini Petri de Bracbo secundum ordinem alphabeti : Bayeux, cath. (1480)

- iuris continens tabula vocabulorum iuris canonici et civilis : Ravenne, archevêché (1369)

LES GLOSSAIRES ET LES DICTIONNAIRES

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s Schiarismi (noms et mots difficiles de 1a Bible en hébreu): Rome, Ventura Bonihominis (1481) Significatione (de), Significationes, Significationibus, Significationum: - diffinitionibus et dilferentiis vocabulorum : Bologne, Johannes Caldeiini, juriste (1360) ~ nonnullorum latinorum nominum Eucherii : Prüfening, abb. osb (1158) - quorumdam latinorum nominum: Heiligenkreuz, abb. cist. (11341147) - verborum opus Malfei Vegii: Rome, S. Agostino, oesa (1478) - verborum per alphabetum liber: Arezzo, Paulus de Aretio Guriste) (1443) - vocabulorum excerpte ex libris beati Gregorii : Cîteaux, abb. cist. (1480-1482) Sinonima: Padoue, Johannes Marcanova, médecin (1467) - cum equivocis Matthaei Vindocinensis: Reims, cath. (1456-1479) - Simonis Januensis (ou de Simone Genovese): S.Vittoria (Marches), Hugolinus de Nuntio, médecin (1408); Florence, Augustinus Santucci, médecin (1468); Florence, Laurentius de Bisticci, médecin (1478) Speculum grammatice in quo ponuntur derivationes, compositiones et significationes vocabulorum secundum 4 coniugationes verbo· rum: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) Somme, Somma : - Britonis: Paris, Sorbonne (1338); Paris, Sorbonne (Steph. de Gebennis) (1338); Bayeux, cath. (1480) - Britonis de derivationibus: Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Nichi abb.) (1470-1499); Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Philippus de Westgate) (1470-1499) - Britonis de derivationibus et in eodem libro Petrus Relias cum aliis: Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Johannis Lovell.) (1470-1499) - Britonis de significationibus vocabulorum secundum ordinem alphabeticum: Clairvaux (1472) - Britonis de vocabulis: Paris, Sorbonne (Steph. de Abbatisvilla) (1338) - du Breton: Bayeux, cath. (1476) - d'Huguce : Bayeux, cath. (1476)

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D. NEBBIAI-DALLA GUARDA de grammatica quae dicitur Catholicon: Canterbury, S. Augustin, abb. osb {W. de Byholte) (1470-1499); Canterbury, S. Augustin, abb. osb {W. Welde, abbas) (1470-1499) de jure canonico secundum ordinem alphabeti : Paris, Sorbonne (1338) edita a Johanne de Janua qui alias Catholicon vocatur impr. : Ingolstadt. Univ., Fac. des Arts (1492) grammaticae: Venise, S. Maria del Castello, église (Bacharius presbiter) (1335); Udine, Andreas de Monticoli, juriste (1413): Modène, Johannes Forna.wi, magister (1432) grammatice Petri Caesaris, inc. Yocabularl111: Wien. Dominicains (1470-1499) Guillelmi (Britonis) qui incipit Mo-rit me : Palerme, S. Martino aile Scale, abb. osb (1384) Hugutionis de derivationibus : St-Jacques de Compostelle, Bernard Il, mdlevêque (1226) Hugutionis grammatici: Rome, Conte Casaû, cardinal (1287) ; Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Henricus de Cokering) (1470-1499); Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Nichi abb.) (1470-1499); Canterbury, S. Augustin, abb. osb (Robertus W. Lovente) (1470-1499); Canterbury, S. Augustin, abb. osb {W. de Oxonia) (1470-1499); Wien, Dominicains, op (1470-1499) Hugutionis in Decretum: Rome, Conte Casati, cardinal (1287)

T Tabula: - iuris canonici et civilis secundum ordinem. alphabeti composita a fratre Johanne Alamanno, orm: Bayeux, cath. (1480) - per alphabetum super Hugutionem : Pise, S. Francesco, ofm (1355) - super derivationes Hugutionis : Bologne, S. Domenico, op (13001386) - vocabulorum et auctoritatum philosophalium : Bologne, Johannes Calderini, juriste (1360) Terminarius : Melle, abb. osb (1483) Terminationibus (de) Hugutionis: Padoue, S. Agostino, op (1390) Titulorum liber et vocabularius rerum : Ulrich Rotpletz, juriste (1495) Triglossum (opus egregium quod nuncupatur) id est trium linguarum fere omnes grammaticos corrigens, de interpretationibus vocabu-

LES GL0SSAIRES BT LES DICTIONNAIRES

201

Joram difticilium tam latinorum, graecorum quam bebreorum doct. Nicolai de Lira: Erfurt, Coll. Amplon. (1410-1412)

V Valde bonum ad recte pronunciandum vocabula et etiam clausas Biblie: Erfmt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) Variloquus magistri Johannis Melber, inc. Abba 111 hebr.um: Wien, Dominicains (1470-1499)

Verbarius : Erfurt. Salvatorberg, cart. (1470-1499) ve..borum (de) significatione et equivocatione opusculum iuris : Bologne, S. Domenico, op (1300-1386) Verborum signif'aeatione (opus de) Maffei Vegll: Rome, S. Agostino, oesa(l478)

Vocabolista: v. Vocabulista Vocabula rara totius biblie: Admont, St. Blaise, abb. osb (1370) Vocabular, Vocabularia, Vocabularii, Vocabularium, Vocabularius: Memmingen, Croisiers (1413); Wien, hôpital (1445); Riecz, Matthias von Bilrer (1450); Buxheim, cart. (1450); Güterstein, cart. (1450-1476); Aggsbach, cart. (1450-1499): Komeuburg, église (Nikolas Weis) (1465); Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499); SWUgart, op (1473); Biberach, Heinrich Jack (1477); Augsbourg, Ste-Anne, carm. (Johannes Pellificis) (1479); Melle, abb. osb (1483) : Erfurt, Marienknecht, serv. (1485) ; St.-Lambrecht, abb. osb (X., monachus) (1498)

- agens de rarls vocabulls: Erfurt, Salvatorberg, carL (1470-1499) - antiquum secundum ordinem alphabeti de composicione vocabulorum latinorum, graecorum et quorumdam barbaricorum : Erfmt, Coll. Amplon. (1410-1412) - biblie: Aggsbach, Carl. (1450-1499) - bonus cum vulgari et latina exposicione seu interpretacione : Erfurt. Salvatorberg, carL (1470-1499) - breviloqui, Vocabularium Ex quo et predicantium : St.-Lambrecht, abb. osb (Michael Flentscher) (1498) - brevissimus: Erfurt, Salvatorberg, Carl. (1470-1499) - Britonis: Biberach, Heinrich Jack (1477) - Britonis, qui ex auctoribus videlicet Isidoro, Huguicione etc. comportavit vocabula secundum ordinem alpbabeti exponendo magis diff'icilia: Erfurt, Salvatorberg, carL (1470-1499)

202 -

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D. NEBBIAl-DALLA GUARDA Burri Mediolanensis, ta pars, ab A osque E inclusive, inc. Vocabulorum lignlj'icacianes: Wien, Dominicains (1470-1499) Burri Mediolanensis, 2a pars, ab F usque M inclusive : Wien, Dominicains {1470..1499) Burri Mediolanensis, la pars, ab N osque in finem : Wien, Dominicains (1470..1499) Catholicon: Erfurt, SaJvatorberg, cart. (1470..1499) de materiebus iuris: Melk, abb. osb (1483) de ordine rerum: Erfurt. Marienknecht, serv. (1485) duplex: Erfurt, SaJvatorberg, cart. (1470..1499) dupliciter, latine qui preponit latinum et exponit per theotonicum. vulgariter, qui preponit theotonicum et adaptat latinum suum: Erfurt, SaJvatorberg, cart. (1470..1499) et cronice Romanorum : Pise, S. Vito et Gorgona, abb. osb (1379) et sinonima, prohemium inc.: De graecoru111: Vorau, oesa (Caspar Fleugers) (1468)

ex antiquis autoribus luniani Mali Parthenopei, inc. A composita plenam: Wien, Dominicains (1470..1499) - Ex quo: Waldhausen, abb. osb (1450-1499); Wien, Dominicains (1470..

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1499); Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499); Wien, Dominicains (147().. 1499); Erfurt, Marienknecht, serv. (1485); Erfurt, Univ. (1510) rructuosus seu brevilogus, in 1° folio A a a, domiae aescia laqui : Tréguier, catit. (Prigent Barbu) (1491) in latino, inc. Qui iuxta sapientis assercionem : Vorau. oesa (ùspar Fleugers)(1468) in latino, prohemium inc. Cum iuxta sapientis : Vorau, oesa (ùspar Fleugers) (1468) in latinum cum diversis sermonibus: lnchenhofen, église (1448) in tbeutonico, probemium inc. : Ex quo Vorau, oesa (Caspar

'"rü :

Fleugers) (1468)

-

in tbeutonico saxonico: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470..1499) incipit : Hoc opus lntendens : Wien. cath. (Jakob Scherauf. magister chori) (1419) - in quo dictiones scribuntur secundum naturalem ordinem rerum et proprietatem et convenientiam : Erfurt. Salvatorberg, cart. (14701499) - in quo tbeotonicum ostendit latinum : Erfurt, Salvatorberg, cart. (147()..1499) - iuris: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499); Kempten, église (impr., Thomas Brack)(l486)

LES GLOSSAIRBS"BT LBS DICTIONNAIRES

203

Ludani. inc.,Cum luxta 1apt.11tll: Wien. Dominicains (1470-1499) Luciarius (seu Lucianum, seu Lucidarius): Erfurt. Salvatorberg. cart. (1470-1499) - Nestoris et insolubilia Andree Valentinensis: Wien, Fac. des Arts (Johannes Ramung) (1493) - paganus : Melk, abb. osb (1483) - predieantium, praedieantium : Erfurt, Marienknecht, serv. (1485); Augsbourg, Ste-Anne, cami. (Johannes Fortis) (1479-1497) - qui incipit Scrlpturarum /i41liu111 : Wien, Fac. des Arts (Johannes Ramung) (1493) - qui intitulatur Abditu1, quia sic incipit et declarat vocabula precipue Biblie diff'acilia: Erfurt. Salvatorberg, cart. (1470-1499) - qui indtulatur Mammotrecton: Waldhausen, abb. osb (1450-1499) - rerum vulgaris et latinus, inc. Caput: Wien, Dominicains (14701499) - Salemonis Constanciensis episcopi, inc. A in aliqull gentibus : Wien, Dominicains (1470-1499) - scriptum cum pluribus aliis : Ulm, oesa (1489-1497) - secundum ordinem alpbabeti impr. in papiro: Ingolstadt, Univ., Fac. des Arts (1492) - secundum ordinem alphabeti qui vocatur Abecedarius: Mariapfarr, église parroiss. (Petrus Grillinger, plebanus) (1444) - secundum ordinem alphabeti sequens Papiam et breviter expo· nens vocabula latine et vulgariter : Erfurt, Coll. Amplon. {1410-1412) - terminorum iuris utriusque: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) - tbeotonicum: lnchenhofen, église (1448) - tbeutonizatus: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) - tripliciter, latine, G rece, vulgariter seu tbeutonice et dicitur vocabularius rerum: Erfurt, Salvatorberg, cart. (1470-1499) - ubi tbeotonicum praecedit: Erfurt, Marienknecht, serv. {1485) - utriusque iuris, inc. Quoniam luri operam : Wien, Dominicains (1470-1499) - vulgaris, obi vulgare proponitur latino, inc. Cum fini nonnulU: Wien, Dominicains (1470-1499) V. aussi: Breviloquus vocabularius, Hugutio vocabularius; Lucianum vocabularius. Vocabuli et auctorità, un libricciuolo di : Sienne, Bartholus de Tura, médecin (1483) Vocabulis (de) Britonis: Padoue, S. Agostino, op (1459) • -

204

D. NEBBIAI-DALLA GUARDA

Vocabulista (= Papias): Nonantola, S. Silvestro, abb. osb (1465-1490); Florence, S. Lorenzo, église (1496) Vocabulistarium iuris: Gênes, Bartholomaeus de Jacopo, juriste (1389) Vocabulorum expositiones super lib. Bibliae et vocabulorum dialo· gorum : Salzbourg, cath. (1433)

A.C. DIONISO'ITI

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 1 A serions classical library will have at least twelve solid volumes related to Latin glossaries: seven volumes of Georg Goetz's Corpus Glossariorum Latinoruml, and five volumes of W.M. Lindsay's Glossaria Latina, the last of them published over sixty years ago2. Yet it is not easy to answer the most basic questions about them. What proportion of the surviving texts do these volumes include ? What criteria were adopted in deciding what to publish and what not ? Are those criteria still valid? Most of these glossaries are anonymous or pseudonymous, undated and of no fixed address : what do we know of their history, of when, where, how they were compiled, how they relate one to another? Were they compiled in antiquity, before AD 600 say, and simply copied and recopied like any other ancient text? This was certainly the heritage that both Goetz and Lindsay sought to recover ; but all too often glossaries are not just copied like a literary text, but rather, like many other anonymous and utilitarian compilations, constantly combined, abridged, expanded, reshaped to serve different needs. So to what extent are the glossaries published in these classical collections in fact, as we have them, documents of a later, quite different world, different in its languages as in everything else? Finally and most basic of all : supposing we knew everything there is to know about Latin glossaries, what would we do with this knowledge ? What kinds of problems could the Latin glossaries help us to understand and solve ? Those who work on glossaries involving a vernacular language have less difficulty with this question : every word of Breton or Old Irish,

1 Leipzig, 1888-1923, reprinted Amsterdam, 1965, hereafter CGL, followed by volume, page and line. 2 Paris, 1926-1931, reprinted Hildesheim, 1965, hereafter Gloss.

206

A.C. DIONJSOTII

Anglo-Saxon or Old High German is precious evidence for a language only fragmentarily k.nown, and glosses or glossaries are often early evidence. The aims of the exercise are so clear that traditionally, and even quite recently. it has been the practice to fish out and publish the vemacular elements, and drop the rest of the boringly Latin text or glossary back into oblivion. In fact. with this end in view - the inventory of the vemacular language - it bas seemed scarcely necessary to distinguish between glossed text and glossary ; so, especially in the last 150 years or so, venerable relies of the national language have been assured of an honourable position in good-sized print alongside any Latin equivalent, even when for their original scribes and readers they had only been tiny, abbreviated, interlinear scribbles, utterly subordinate to the Latin text. This is also true of some glossaries, made to appear evenly bilingual when they are no such thing3. An unfortunate consequence of this levelling-up of ail vemacular is that it becomes bard to identify at what point and for what purposes a given vemacular really did start playing a major role. The great repertories of manuscripts containing vemacular elements, though possibly inspired by the search for words, at least make it possible to go back to the manuscripts with different questions. And in fact there is now a growing awareness that the old editing procedures are unsatisfactory, ü only because the Latin surroundings are often needed to solve corruptions in the vemacular glosses, or to identify meanings that are contextspecific ; but there is also a growing awareness that the whole book, Latin text and Latin gloss if any, not just what is in the vemacular, is a document of Anglo-Saxon or Old High German or whatever culture, though this is, of course, more easily applied to glossed texts than to glossaries4.

3 e.g. R.T. ÛLIPHANT ed., The Harley Latin-Old English Glossary, The Hague, 1966, see the review by R. DERoLP.Z in English Studies, 51 (1970), p. 149-151. 4 See for instance H. GNEuss' survey in Lex.ikon des Mittelalters, IV (1989), p. 1513-1514, and R. DEROLEZ ed., Anglo-Saxon Glossography, Brussels, 1992, especially p. 43-57, the essay by M. LAPIDGE, Old English Glossography: The Latin Context. A milestone in the study of text-glosses is B. BrscaoFP and M. LAPIDGE, Biblical Commentaries /rom the Canterbury School of Theodore and Hadrian, Cambridge, 1994.

ONnΠNATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 207

Tite justification for studying purely Latin glossaries in their own

right is perbaps less clear. Oiven the wealth of classical and patristic Latin texts of ail kinds, the glossaries' contribution to our knowledge of the Latin language is inevitably rather marginal. So it bas generally been scbolars interested in marginal Latinity, archaic, late, vulgar, technical, non-literary of ail sorts, who have been led to delve into glossaries, from thesixteenth century onwardss. But in any case, it might be argued, the glossaries' contribution to Latin lexicography bas surely long been publicly available : eacb new fascicle of the Thesaurus linguae /atinae progressively evaluates and exploits the glossaries, in the best and most convenient way. What then remains to be done ? In fact, I think, we have little idea. There have been a number of exhortations to pursue worlc in the field, unfortunately more well-meaning than informed6. In the latest bibliography for the Latin language, the problem is solved by ignoring the ancient glossaries altogether7. But even expert Latinists can take you aside and ask confidentially, as if the subject were a shade risqué, what actually is the difference between the Corpus glossariorum and G/ossaria /atina, and whicb they should cite. So I think it worth reflecting briefly on those two enterprises, what they acbieved and bow they diverged, as a preliminary to considering what we migbt do next.

II

The first stage was the publication in 1876 of the Prodromus Corporis Glossariorum Latinorum by the young Gustav Loewe, then aged 24 ; this took stock of the previous work in the field, mainly dating back

S I discussed some aspects of this in From Stephanus to Du Cange : Glossary Storits, in Revue d' Histoire des Textes, 14-15 (1984-1985), p. 303-336. 6 F. TREMBLAY, Les glossaires dans les manuscrits médiévaux non publiés, in Cahiers des études anciennes, 8 (1978). p. 159-177; G. WIELAND, Latin LemmaLatin Gloss: the Stepchild of Glossologists, in Mittellateinisches Jahrbuch, 19 (1984), p. 91-99. 1 F. CuPAWOW, Bibliograjia della lingua latina (1949-1991 ), Naples, 1993.

208

A.C. DIONISOTrl

to the late sixteentb and seventeenth centuries, and mapped out a way forward based on a fresh search among manuscripts. Loewe died in a tragic accident only a few years later, but bis project for a Corpus Glossariorum Latinorum was capably taken over and brought to fruition by bis loyal friend Georg Goetz, three years bis senior, but like Loewe a pupil of Ritscbl at Leipzig and involved in bis great re-edition of Plautus8. The Corpus was duly publisbed over the next forty years, always including Loewe's name on the title-page. Let us briefly look at its contents.

Volumes II (1888) and III (1892), for which Ooetz had the cooperation of Karl Krumbacher before be was lost to Byzantine studies, fairly comprehensively covered the bilingual (Oreek-Latin) materia19: first the major alphabetical glossaries, Ps.Philoxenus (Latin-Oreek) and Ps.Cyril (Oreek-Latin}, with various smaller ones, including those based on grammatical categories known as ldiomata and Glossae Nominum; then all the bilingual schoolbooks known as Hermeneumata Pseudo-Dositheana, including vocabularies organized by topic, with a solid appendix of medicobotanical word-lists. Of course more has since been found on papyruslO ; another version of Hermeneumata bas corne to lightll, and other bilingual glossaries found in fifteenth-century manuscripts may actually turn out to be copies of late antique ones rather than humanistic compilations. But there is no doubt that most of the surviving ancient texts were included12. The situation is very different for the purely Latin glossaries, to which volumes IV (1889) and V (1894) were devoted, and which more

8 On Loewe (Grimma 1852 - GOuingen 1883, see GoETz's memoir in Bursians

biographisches Jahrbuch, 33 (1883), p. 58-72. 9 I tried to survey these in Greek Grammars and Dictionaries in Carolingian Europe, in M.W. HERREN ed., The Sacred Nectar of the Greeks, London, 1988, p. 1-

56. 10 See J. KR.AMER ed., Glossaria bilinguia in papyris et membranis reperta, Bonn,

1983, and his contribution to this volume; Goetz did include some (CGL II 559563), and indeed the rnaterial on which a glossary is written is a rather provisional way of classifying iL l l I presented and edited a part of this in From Ausonius' Schooldays ?• in Journal of Roman Studies, 72 (1982), p. 83-125. 12 1 do not know if this is true for the Medicobotanica.

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GWSSARIES 209

imtnediately concem us. Here Loewe and then Goetz were faced with a *1ually uncharted mare magnum of different but usually overlapping texts. Difficult choices had to be made as regards what to publish and how. whether in exten.so or in excerpts, and compromise was inevitable. But it matters to remember that they were choices and compromises made for a pioneering work: in the late nineteenth century. A table can pahaps best illusttate the result : Vol. IV (1889) : 3-198: VaL3321 = 'Absttusa/Abolita' (AB-/ABC-) 201-298: Sans.912= 'Abba' (AB-) 301-403: Abavus(ABCD-) 404-427: AbAbsens(AB-/ABC-) 427-470: Glouae Vergilianae(ABCD-) 471-581 : Affatim (A-A) S11cûni1111 (leuers B and/or G) of : p. 585-589: Ambros.B.31 sup. and Asbestos (AB- and relaœd ID Sang.) p. 589-599: Abavus Maior (ABCD-) p. 599-605 : AbaclDr (ABC-) p. p. p. p. p. p.

The page-numbers are there to indicate the scale of each text, and the leuers in brackets following the title give the degree of alphabetisation, from none to four or more letters. So this volume included four large and two smaller but still substantial glossaries published in exten.so, as was done for the bilingual glossaries in volumes Il and m. But it may be as well to remark that the last time that any substantial glossaries had been edited in this way had been in Bonaventura Vulcanius' Thesaurus of 1600; ever since then glossaries had been published either conflated together to forma new dictionary (like Charles Labbé's Glossaria) or as excerpts, or indeed both (many of Labbé's sources were themselves excerpts). Hermann Usener, one of the inspirers of this as of so many .other new projects in classical scholarship, had collected glossary excerpts from Swiss and other libraries in elegant little notebooks which Loewe and then Goetz inherited and religiously kept. Loewe himself largely harvested glossaries by excerpts, albeit with superhuman energy and great care in recording bis work and the manuscripts he used. lndeed, the temptation to excerpt is familiar to anyone who has tried to work: with glossaries and suchlike against the clock in foreign libraries ; nowadays such frailty can at least be redeemed by a microfilm, when it tums out (all too often) that crucial bits somehow failed to get excerpted.

210

A.C. DIONISOTTI

There was no such convenience in 1883 when Goetz inherited a few complete transcripts of glossaries and a vast kaleidoscope of excerpts with the obligation to produce from them a new Corpus Glossariorum13. Much to his credit, be saw that a different approach was needed if sense was ever to be made of such material. He found the funds for the indefatigable Gotthold Gundermann and others to go back over Loewe' s tracks, and beyond, to books and libraries he had not seen, but to corne back with complete apographs or specimina, not excerpts. So for almost every European country, one finds in the big file-boxes of the Goetz Nachlass at Jena both Loewe's exploratory notebooks, meticulously organized and checked, and many times as much material again, gathered on different principles, and accompanied by much fuller manuscript descriptions, mainly by Gundermann•4. So volume IV appeared, consisting only of full texts or specimina. Now specimina are quite different from excerpts : given the complete text of the letter 0, say, from half a dozen glossaries, it is possible to compare those glossaries not only in contents, but in scale, organisation, nature of sources, degree of compositeness etc. Of course there are hazards : glossaries like any other text can mutate half-way through, or lose just the part you need ; also, a letter that is attractively short in Latin, like B, can be unhelpfully more uniform between glossaries ; the letter Ais risky, because many a plan to expand or otherwise mess about with a glossary bit the letter A if nothing eiselS ; and anyway a very large letter may involve copying excessive quantities of trivial glosses. Excerpts, however, are inevitably and irretrievably subjective, and not just between different excerptors : what seems utterly charmless to me today may seem fascinating given a different question in my head on

13 Cf. CGL 1 276 : 'Quo in negotio, cum mox perspexissem Loewü collectanea eo potissimum consilio facta esse, ut quae inprimis notabilia esse in hoc genere litterarum viderentur oculosque et animos maxime allicerent quasi expiscando comprehenderet, ipsi aurem editioni satisfacere non posse•.. '. 14 1 spent ten days working through this Nachlass in 1992, a very instructive (and humbling) experience ; 1 remain most grarefol to Frau Dr. Kratsch and ber staff at the Thüringer Universitlits- und Landesbibliothek, for their very kind and helpful welcome. l5 For instance, the Munich glossary fragment clm 29670(1, olim 29122, where A is largely ABC-order, B is half-way there, C is still in AB-.

ON Tiii NA'l'lœ&AND ftANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 211

another occasion. If the excerptor bas a good nose for bis material (as

·t.oewe undoubtedly had) and a clear aim in mind (less certain), excerpts _,., much better than nothing ; but they can never be a sure basis for worldng out the relations and transmission of glossaries, nor therefore, in the end, for evaluating their contentsl6. The principles embodied in volume IV were right, but the reality was bound to raise doubts : was it really necessary or useful to have so many glosses reappearing again and again in different combinations and permutations, and in all manner of baroque corruptions ? At any rate, the other volume of Latin glossaries clearly reveals a change of policy, and to some extent a failure of ncrve : Vol. V (1894):

p. !-43: p. 43-104: p. 104-158:

Placidus libr.rom. (A-) Placidus lib.gloss. (ABCD-) Placidus lib. paris. (ABC-)

p. 161-155:

Liber Glossarwn bt"'8 (ABCD-)

p. 259--337 : p. 337--401 :

Amplonian (Eâurt) Il (AB-) Amplonian 1 (Epinal-Erfurt) (A-/AB-)

Sp1d111lno of: p. 401-409:

p. 410-431:

Eze"'"" p. 435-490:

IX

p. 49().519: p. 520-528:

p. 528-547: p. 547-548: p. 548-559: p. 559-583: p. 583-586:

Corpus (AB-) Leyden and Ambros.(œxt-onler)

Glo1111rli1 Ro9111ni1 11 Ca11l111111ib1u :

Glossae AA (ABCD-) Vat. 1468 (ABC-) Vat. 1469 (A-) Vat. 1471 (8 glossaries, ail A-)

Vat.Reg. 1048 (A-) Cassin. 402 (AB-) Cassin. 90 (AB-/ABC-) Vat.Reg. 215 'Scholica'(A-)

16 Cf. Goetz's comment: 'Mit Loewes jlhen Tode war auch der Plan, nach dem cr sein Corpus Glossariorum edieren wollte, verloren : Referent bat nie eine darauf beiflgliche Aeusserung gehOrt, vielleicht weil ein ganz bestimmter Plan noch gar nicbt vorlag.' (Bursians Jahresbericht der Fortschritte in d. klass. Philologie, 68 (1891). p.168).

212

A.C. DIONISOTTI

Mlscellanea p. p. p. p. p. p. p. p.

589-614: 615-625: 625-632 : 632-637: 637-651: 652-656: 657-660: 660-664:

Glossae Scaligeri ('lsidori'; A-) Glossae Aynardi Excerpts (A-) Abavus Maior Excerpts (ABCD- ; cf. IV 589-599) Leid. BPL 67E Excerpts (AB-) Glossae Nonü (A-) Glossae Iuvenalianae (AB-) Leid.Voss.88 (none: text-order ?) De latinitate (phrase-book with Charisius; A-)

In the first section, Placidus, Goetz came nearer than he did anywhere else in CGL to reconstruction of an archetype. It was tempting to do so, since these glosses survive as an independent body only in MSS of s.xv emanating from Rome, but the Liber Glossarum, surviving in Corbie MSS of Charlemagne's time, includes many ofthese, and more, ascribed to Placidus (various possible abbreviations), and two s.ix/x Paris MSS of Spanish origin include many, unascribed but in (potentially) definable batches. In the case of a literary text, it would obviously be the editor's job to sort out and combine this evidence so as to recreate a collection arguably close to that of the original Placidus (whoever he was : but the mere fact of a name encourages treating him as a literary author). However, when you remember that ascriptions in the Liber Glossarum are quite slippery, that the three sets of witnesses are differently alphabetized, and that even in the Roman MSS, for the letters A to P, each lener-section combines glosses from two quite different sources, you can see that both the order and the contents of a reconstruction would often be so arbitrary as to make it pointlessI7.

17 Even Lindsay did not succeed, though he camouflages the fact by creating a category called 'Dubiae Placidi' (Gloss. IV 36-51), into which he put two quite different things: (a) glosses not in the Rome MSS and doubtful for other reasons, (b) glosses not in the Rome MSS but implied by other evidence and perfectly plausible. Ali (a) are put in square brackets, in effect a grudging admission of their different nature. Since the evidence weighs against assuming that the Rome MSS are complete, on Lindsay's own principles the (b) glosses should be attached to Placidus pro~ per (p. 12-35), even if it was impossible to integrate them; cf. what he did, on much flimsier evidence, with the glossary additions to Festus in the same volume.

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OFLATIN GLOSSARIES 213

Placidus was followed by what could well be considered an exception,/where excerpts were a quite justifiable and anyway the only practical course, namely this same Liber Glossarum ; for this is not a gloslll'Y ttansmitted from antiquity, but an immense encyclopaedia, probably compiled at Corbie around 800, and anyway very consciously put together from a wide range of mainly patristic sources, indicated in the marginsl8, The reason for including it in a corpus of glossaries at all is thatits ascription for many items is 'de gl(ossi)s', anonymous glosses akin to other ancient glossaries that survive ; the compilers were evidently not bothered to be very specific about this source (Church Fathers, including Isidore, are a different matter), and there is no reason to asaume that it was one rather than several. Ail in all, the Liber Gk>ssarum is much more interesting as a reference-book defining the interests and resources of a Carolingian cultural centre (and long influential afterwards) than as a vehicle for the transmission of ancient glossaries, which its highly developed alphabetisation bas in any case irretrievably jumbled. So it is sad that the only substantial parts to have been published are Goetz's and Lindsay's excerpts; for though the latter does put them into the framework of complete lemmata, both editions give the glossarial items a lone prominence that they neither have nor deserve. Next comes a section of glossaries with Anglo-Saxon connections, published by the criteria of volume IV : two whole glossaries and specimina of otherst9. Nearly everything that follows, however, a third of the volume, reverts to excerpts, the very method that Goetz had vigorously opposed both in theory and in practice20. One reviewer21 acutely noted that Goetz here relied much more heavily on materials gathered by Loewe, but actually even that is not a fair explanation. For Loewe brui

D. GANZ, The Liber Glossarum: a Carolingian Encyclopaedia, in P.L. BUTZLER. and D. 1.oHRMANN ed., Science in Western and Eastern Civilization in Carolingian Times, Basel, 1993, p. 127-135, with earlier bibliography. 19 One of these had in any case already been published in extenso by J.H. HEsSELS, An eighth-century Latin-Anglo-Saxon glossary preserved in the library of Corpus Christi College, Cambridge, 1890. 20 For the theory see especially bis Joseph Scaligers glossographische Studien und Plane, in Sitz.-Ber. Sâchs. Gesell. d. Wissensch., 1888, p. 219-234. 21 A. FuNcx. in Berliner Philologische Wochenschrift, 14 (1894), p. 687-689. 18 See

214

A.C. DIONJSOTI'I

put much time and effort into sorting out an interrelated group of glossaries which he called 'Die Cassino-Sippe', involving the Montecassino MSS 90, 217 and 402, but also Vat. lat. 1469, 1471 and 3320; at the end of one oout of this bard laoour at Cassino he wrote : 'Fertig, Montag 20 Aug. 1877 Abends 6.49, bei riesiger Hitze, DEO GRATIAS', and one feels for him22. Moreover, in 1889 Gundermann had retumed to the MSS and extended Loewe' s work, including all the 'Glossae AA' with apparatus of variants23. Yet Goetz not only went through this material excerpting even when he had complete transcripts with apparatus, but even reverts to something like the voyage littéraire, 'Of Ancient Manuscripts in the Ubraries of Rome and Cassino', whether closely related natives (like Loewe's 'Cassino-Sippe'), or immigrants only accidentally in Rome (like Vat. lat. 1468 (Bari?) and the two Reginenses, ooth French), which have nothing to do with the natives, or indeed with each other. As for the Miscellanea, it is precisely that: a curious mix of published and new material, with scarcely any attempt to justify the choice, and the perverse decision merely to reprint Scaliger's collection instead of publishing it (if at all) more completely from the manuscripts. What had happened ? Describing and defending his whole enterprise some years later, Goetz offers this much explanation : 'Novam autem difficultatem procreavit glossariorum mere latinorum infinita copia: quam si editione complecti voluissem, ingentem tomorum numerum implere debui. •24 Latin glossaries, he goes on to suggest, can be divided into three types : those created between the seventh and the ninth centuries independendy of each other, which deserved full publication ; those entirely derived from these and at most re-organised, which did not warrant publication at all ; and the difficult third category of those that in part reduplicate, but in part preserve valuable material from older glossaries now lost For these, excerpting seemed the only practical course, subjective of course, but he is comforted by the approval of competent judges and by bis own experience, which indeed no one could question. At any rate be remains

22 Goetz Nachlass Mappen 11~ 12, notebook Italien XI. 23 Ibid. Mappe 8, filling 30 notebooks. 24 CGL I 277; the emphasis is Goetz's.

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 215

confident that, as he had declared back in 1894, the two volumes of Latin glossaries offered the medulla of the Latin glossaries25. But this 'marrow' betrays the tension that there was even in Goetz between the urge to collect 'genuine' ancient glosses li.ke gold from a dung-heap, and the need he had clearly perceived for editions of glossaries as documents in their own right, dung and all. One cannot blame him for wearying of the task, but this way of justifying the change of tack had the unfortunate effect of persuading most people that there was not much to be gained from further trawling of manuscripts ; a belief only fostered by Goetz's generally dismissive treatment of MSS that turned up late in the 'Supplementum' (CGL 1 293-308). But 1 think we can now sec that the main problem was neither weariness nor really the injinita copia of Latin glossaries, but rather that volume IV of the Corpus had applied the right method to the wrong glossaries. How had the glossaries been chosen? Unsurprisingly, in the 1880's, the f1fSt choice had been for the largest glossaries in the oldest possible manuscripts. Certainly, given that we know nothing of when the glossaries were compiled, the earliest copies at least offer a terminus ante qlli!m. But that is all it is, not a date of compilation. The first glossary in the volume, the so-called Abstrusa-Abolita, survives in a MS of the mideighth century ; as the name implies, it is already composite, but it would not be so easy to disentangle the two if we did not have later, ninth-century, MSS with just Abstrusa, often in a better text. The moral should have been clear : early and big is not automatically beautiful, later and smaller may offer the one hope of disentangling and understanding. In fact, even Abstrusa on its own is plainly no spring chicken of a glossary : its alphabetisation chops and changes between AB- (for A-C, some D, E, chunks of 0 and U) and ABC- (most), with odd patches of ABCD- for good measure (in Q and S)26. Probably it combines not just various sources, but various pre-existing glossaries. The second glossary in volume IV offers a different and equally salutary lesson. The St. Gall MS is probably even older, early eighth

25 CGL 1 278, V p. xxxvi. 26 The treatment of initial double consonants also varies : there are sections for BL- and BR-, but none for CL- and CR-, which are subsumed under the following vowel (a fairly frequent practice).

216

A.C. DIONISOTII

century. Moreover, some of the glossary is copied in palimpsest on leaves recycled from its own exemplar. As a result we find (CGL IV 279.1-5)27:

* 1 2 3 4

5

rennuit recosavit remulcunt cum sca. .. renitet resplendet remes remicatur reor arbitror remittentibus resistentibus

[162.31] [-] [162.32] [-] [162.33] [-]

In the erased exemplar, the glosses *, 2 and 4 were in the left-hand column, 1, 3 and 5 in the right ; and plainly this arrangement reflected the glossary's sources, since those on the left form a sequence in the Abstrusa glossary (the references in square brackets), those on the right corne from elsewhere. But the scribe of the top copy, converting two columns to one, had no thought for the miseries of future Quellenforscher ; he skipped gaily from one column to the other, with the added spice of sometimes going down a gloss or two before going across again in the opposite direction ; and inevitably he missed some, like the first one here. He also, of course, included glosses that were clearly later additions in the exemplar. It follows that, venerable as this glossarymanuscript is, any attempt to analyse and so evaluate its contents could seriously damage one's sanity. And we should remember that there is no reason to suppose that this scribe was uniquely villainous28. The overlap between Abstrusa and St. Gall draws attention to another point: Goetz's claim, that the glossaries published in extenso were substantially independent, was only half true, as he well knew. AU do indeed contain some material not in any other, but there are also large overlaps between most of them, even though the way they have been

2 7 CLA VII 967a and 972; the most useful publication is still P. LEHMANN, Eine Palimpseststudie in Sitz.-Ber. Bay. Ak. d. Wissensch. 1931, p. 17, 30, 44-45, with Plates. 28 LINDSAY in The St. Gall Glossary, in American Journal of Philology, 38 (1917), p. 349-369 tries to strengthen flimsy parallels by putting them into a vivid but purely imaginary scenario. The case for 'Abolita' as a source does not stand up: why should the compiler have 'recast' glosses only from 'Abolita', leaving solid and verbatim Abstrusa batches as they were ?

ÔN THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 217

ÇOJnbined and the cxtent of alphabetisation make it bard to establish just liow they are related. Once these large conglomerates had been printed out, though, it was almost inevitable that anything else that came along would seem to have been 'already included'. So for instance, Goetz did not publish the glossary beginning Ab oris, found with variants in several manuscripts of the ninth and eleventh centuries, saying : 'Apographon confecimus ; sed tamen cum multa cum glossis Affatim et Amploniano secundo communia habeat, non ausi sumos his glossis no~ssimis tot paginas implere. •29 But Ab oris is in A-order, and still reveals many of its own sources in clear batches ; it is a source, not a sibling of Affatim and Amplonian Il, and its text would have been revealing even if it had not had a single 'new' gloss. Shorter glossaries were also in danger of being considered an epitome rather than a source or ingredient of those published ; so Goetz only published excerpts from a substantial glossary preserved in Leid. BPL 67E, supposing it to be a concoction largely derived from AbstrusaAbolita30 ; but its tidy AB-alphabetisation should have given pause, and in fact new evidence can prove that the glossary stands upstream, not downstream of Abstrusa, ages of manuscripts notwithstanding3t. It remains truc that any history of glossaries has to start from Goetz' s volume I, the De glossariorum latinorum origine et fatis that drew ail the threads together : a work too long in the making and further held up by the First World War, yet still the best book about glossaries. It has two major draw-backs : it is over 300 pages long and is written entirely in Latin. By contrast, W. M. Lindsay's articles and monographs written in crisp and pugnacious English, and bis prefaces to Glossaria latina, which are in Latin, but very brief and equally crisp and pugnacious, have had a quite disproportionate influence. Encyclopaedias and other general works that include entries for Latin glossaries nearly always reproduce Lindsay's views. What actually was Lindsay's contribution?

29 CGL 1296; phrases like this are almost a refrain in the 'Supplementum'. 30 CGL IV x-xi, V xxxv, I 125, 149-150. 31 It has independent batches from the Expositio Notarum (see below, section Ill); the same MS also contains a singular version of Synonyma, see P. GATTI, Synonyma Ciceronis: la raccolta "Accusat, lacescit", Trento, 1994.

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A.C. DIONISOTn

Of course Lindsay was on any reckoning a great scholar. His editions of Plautus, Terence, Martial, Nonius, Festus and Isidore are still in use, not to mention Notae Latinae and a host of other publications on Latin palaeography, textual transmission and language. But, as regards glossaries. I think that the net result of bis vigorous intervention was probably more negative than positive.

Lindsay began bis glossary-studies during the War, in 1916, with a spate of articles by himself and some of bis disciples32. Then came a reedition of the Corpus Glossary previously published by Hessels, with a companion volume discussing the composition and sources of the whole group of Anglo-Saxon glossaries33. Finally. in an extraordinarily short space of time, between 1926 and 1931, came the five volumes of Glossaria Latina, supported by the British Academy but published in Paris, about 2000 pages, all-too-closely printed in the post-war shortage of funds and paper. Here are the contents : Vol. 1 (1926) Vol. ll (1926)

Vol. Ill (1926) Vol. IV (1930)

Glossarium Ansileubi (= Liber Glossarum; ABCD-) all lemmata + excerpts [CGL V 161-255: excerpts] Arma p.1-22 (fragment, letters A-F), A- [CGL: -] Abavus p.29-121, ABCD- [= CGL IV 301-403) Ps.Philoxenus p.138-291, ABC-[= CGL Il 3-212] Abstrusa, 'Abolita' p.1-90, 97-183 [= CGL IV 3-198} Placidus p.12-70, A-[= CGL V 3-158]

Festus (editio maior) Vol. V (1931)

Asbestos/Abba p.15-143, AB- [= CGL IV 201-298, expanded venion] Aa p.159-388, ABCD- [CGL V 435-490 : excerpts]

As is evident from this table, Lindsay's aim was not to publish new glossaries; rather to offer new editions, proper editions in bis view, of some of those already published in whole or in part, in Goetz's Corpus

32 Most of the articles up to 1922 are conveniently listed in CGL 1 310-311 ; Lindsay was unusual among British scholars in creating somelhing like a 'school', lhough Professor P.A. Bmnt points out tome that this is more probably due to Scottish tradition lhan to Lindsay's year in Leipzig. 33 See above, n. 19; The Corpus Glossary, ed. W.M. LINDSAY, Cambridge, 1921, and The Corpus, Epinal, Erfurt and Leyden Glossaries, Oxford, 1921.

ON THE NA'IURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 219

or tllew~ Jlut how shoulcl one edit a glossary ? The issue is still far f:LDm clear today. Goetz's policy had been to print a transcript of the oldest or best iepresentative MS of a glossary, iegistering its paleographical peculiarities in one apparatus, and the variants of selected other manuscripts of the same glossary (where available) in another ; but any emendation or éonjectuie, any restoring of the glosses to a supposed original fonn, together with any suggestions for their sources, was reserved for Volumes VI and VII, a comprehensive index to the previous volumes, subtitled Thesaurus glossarum emendatarum. This policy had a lot of ildvantages : it meant that emendation was presented in the context of ail the evidence, ail occurrences of a gloss in different glossaries ; in this way one could also begin to see the relations between the glossaries, without prejudging questions of interdependence ; yet at the same time it did not falSify the character of the glossaries as they actually were, in drculation. copied and used in great quantity between, say, the sixth and the ninth centuries. Much thought had gone into this solution, but the learned world was

·f\Ol really prepared for it. G. Schepps, expert in all kinds of Latinity, was evidently rather taken aback by Goetz' s decision not to correct vagaries in glossary alphabetisation, misdivisions of words and other such obvions imperfections34. The Archiv für lateinische Lexikographie, mit a journal for the general public, can scarcely find anything sensible to say about the very volumes of CGL that most concemed it (IV and V)35. The rea1 response from the Archiv is G. Landgraf's G/ossographie ll1ld Worterbuch (9 (1896), p. 355-446), whose declared aim was to show 'in wélcher Weise das im 4. und 5. Bande des CGL aufgespeicberte Glossenmaterial geriebt, gesichtet und richtig gestellt werden muss, um es ftir die Zwecke des lateinischen und romanischen Wôrterbuches nutzbar zu machen '. Apart from those actually involved in producing CGL, no one was really interested in the glossaries as such, èven if they were too polite to say so ; ail that mattered was the linguistic information for individual words that might be salvaged from them, almost in spite of them.

34 Wochenschriftfür /class. Pmloloaie. 6 (1889), p. 405-407. 3S Cf. lhe reviews in 6 (1889), p. 572-573 and 9 (1896), p. 142-143.

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Those involved did try to explain why one could not have the one without the other. Krumbacher wrote an excellent outline for the general reader36, and Gundermann, reviewing the Thesaurus glossarum emenda,tarum, plays devil •s advocate and reports the widespread discontent that had greeted the preceding volumes : people thought that the glossaries should either have been published in emended text with apparatus criticus, or altematively should not have been published as such at all, but fused from the start into a single, critically edited thesaurus- 'Nur Ungeduld oder vôllige Unkenntnis konnte so urteilen' he roundly retorts; it mak:es sense to emend a gloss, nota glossary, whose particular combination of glosses may never have existed in correct form. Anyway, they now have their Thesaurus, so let them be content and get working, because much remains to be donc tracing sources and evaluating : for which the diplomatie editions are of course essential evidence37. In the same year Paul Lejay espoused much the same view for readers of the Revue critique38, but in general the Thesaurus was greeted with palpable relief: 'endlich die Zeit der Emte', anyone could now cite the evidence of 'Gloss.' with a feeling that they were under control, whatever they might be. For within or without CGL, what nobody doubted, at least out loud, was that all the essential material was now published. Lindsay was no exception. Only for the Liber Glossarum did he undertak:e any significant fresh investigation of manuscripts ; elsewhere, for descriptions and collations, the reader of Glossaria Latina is mostly referred to Goetz. Lindsay's aim was to apply a quite different method of editing, justified by an increasingly polemic stance. The 'Ritscheliani', as Lindsay called the German scholars who had produced CGL, laboured under the delusion that all sorts of glossaries might independently preserve all sorts of authentic classical Latin. On the contrary, Lindsay thought, the history of Latin glossaries is quite simple. Sorne time before the seventh century, monastery teachers combed through the margins of their copies of Virgil, Cicerot Horace, Juvenal and other

36 Literarisches Centralblatt, December 1889. p.

tn7-1779. 37 Berliner philologische Wochenschrift. (1901), p. 974-978; the detail that follows (to p. 984) is Jess convincing; he was not gifted for conjecture. 38 Revue critique d'histoire et de littérature, 51 (1901), p. 310-312.

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standard classics and collected the glosses they found, adding more from the commentators, like Donatus and Servius, and from earlier lexicography, like Nonius or Festus. Thus they made the earliest glossaries, known as Abstrusa and Abolita and the bilingual Ps.Philoxenus. Other monastery teachers then made more glossaries, largely drawing on their predecessors, but with further gleanings from marginal glosses to the pagan and Christian classics. Consequently, on this view, the glossaries preserve little that we did not already know : most of their odd words are simply corruptions or confusions of half-educated glossators; only occasionally do they preserve real ancient lore, mainly from ancient scholiasts and lexicographers. So the aim of a new edition of the glossaries should be to trace, as far as possible, each gloss back to its source, so as to sift out those deriving from ancient scholarship and emend the text accordingly. Otherwise, 'the student is in danger of mistaking the casual guess of a mediaeval monk for the deliberate pronouncement of an ancient grammarian or commentator•39. The assumptions, not to say prejudices, underlying this view now look distinctly quaint : as if only mediaeval monks ever made casual guesses. Less obvious, and hence more dangerous, is the fragility of Lindsay's stemma of glossaries, on which ail the volumes of bis Glossaria La.tina were based. Lindsay knew of course that the Latin glossaries, besides individual quirks, also often, and in various combinations, shared material that was not in what he called the 'treasurehouses' Abstrusa, Abolita and Ps.Philoxenus. But the answer seemed obvious. They had drawn not on these glossaries as we have them, but on Ur-versions of them that were bigger and better; unfortunately lost, but reconstructible. Now this is a method perfectly valid in editing literary texts ascribable to a single author : no one copy of a poem may preserve all its lines, but the editor may decide that all copies preserve authentic matter and use them cumulatively to reconstruct what the poet wrote. But the application of this method to the relationship between different glossaries seems tome at best very tricky40. All dictionaries of

39 Classical Quarter/y, 11 (1917), p. 200. 40 Goetz did not usually apply it even to different manuscripts of a single glossary, so that there are obviously correct variants in the apparatus. Arguably this was going too far ; but it is true that sometimes the borderline between glossary and glossary-manuscript can be so bard to draw that this is the only rational procedure.

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a language are likely to have a large element in common. as well as individual features ; it surely does not follow that they ail derive from a single super-huge dictionary that had everything. Equally misleading, 1 think, was Lindsay's assumption that glossaries are essentially part of a didactic and literary tradition, compiled and reproduced by monastery school-teachers fumbling with literary texts. From the way Lindsay often paints thîs scenarîo, you might think we knew a whole lot about the activities of monastery teachers between the fifth and the seventh centuries ; actually we know next to nothing, but it would be a safe bet that they did not spend much time combing the margins of the pagan classics. The Carolingian period is a different matter, but our glossaries were demonstrably formed earlier. In any case, though, a dictionary is nota grammar or a commentary: it is a work of reference that may be widely used outside any didactic context, by readers and writers of all kinds of texts and documents, not necessarily literary. Sorne glossaries are indeed wholly or partly literary, and then Lindsay's work is very valuable. AU too often, though, his efforts to derive as many glosses as possible from literary texts or their hypothesised commentaries are implausible to the point of absurdity ; much of the apparatus of sources in Glossaria Latina is a sad waste of ingenuity. Both the belief in bigger and better ancestors and the literary bent were largely due to Lindsay' s starting-point. His interest in the glossaries (as he himself admitted) was the hope of finding new evidence for the text of Festus ; hence the editio maior within the Glossaria, and perhaps also the rapid loss of interest thereafter. Working with Festus naturally encourages the idea that dictionaries tend to shrink, as evidently happened between Verrius Flaccus' original, Festus' epitome, and Paul the Deacon's epitome of an epitome. In reality, though, they just as often grow. But for Lindsay such growth could only be trivial medieval accretion and aberration. It was he, far more than the 'Ritscheliani', who could not rid himself of the idea that a core of ancient learning lay hidden in the glossaries, if only we could salvage it, just as one salvages an author's text from accumulated scribal corruption. So he wrote in an article of 1918 'the apographs in Goetz' Corpus Glossariorum Latinorum will be replaced by editions of the glossaries, and Goetz' Thesaurus

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Glossarum will become the mere apparatus criticus of a small Dictionary of Glosses, a dictionary which will be owned and freely used by every teacher of Latin'41. The Dictionary of course never materialized, the hoped-for core kept dwindling, the tone became ever more caustic ; but the underlying assumptions were never questioned. The effect of these assumptions on the editions theinselves could be dramatic. Consider a few examples from Lindsay's edition of the glos-

sary Abstrusa42 : AD 79 : Adamans : lapis durus qui ferro dividi non potest, nisi sanguine hircino di.vidi.. AE 22: Aeque: similiter; Lucanus "venerabilis aeque" (7.17). TU 15 : Turrita: in modum turris /acta, ut "politissimis saxis moles turrita surrexit." (Sulp. Sev. Dial. 2.8.4).

The italics are mine. In Lindsay's edition you have to scrutinize the apparatus to discover that everything that 1 have put in italics is not actually in any surviving MS of this glossary ; in fact in the last case, Turrita, even the lemma is only doubtfully present, in one MS43. Ali the additions have been imported from the Liber Glossarum, on the grounds that the Liber Glossarum drew on Abstrusa, so where it has more than is in our MSS of Abstrusa, that more must have been in the bigger and better Ur-Abstrusa that was then still available. But it is certain, as remarked above, that the Liber Glossarum was not a passive receptacle but an active compilation from a variety of sources ; it is perfectly possible that in the case of anonymous glossaries it combined information from several : caution is advisable. Certainly caution is needed in using Lindsay's editions, particularly those of Abstrusa and so-called Abolita, both of them reconstructed on the basis of theory rather than evidence. In fact it is arguable that the glossary called Abolita was invented by Lindsay and first saw the light in 1926. The glosses that make up its contents are found as additions in

41 Classical Philology, 13 (1918), p. 1. 42 Gloss. Ill; the glosses are numbered in each two-letter section. 43 And after including this gloss, Lindsay then (in his preface, p. xix) cited it as an example of a later interpolation, because he was not happy to have the 'original' Abstrusa citing Sulpicius Severus !

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some MSS of Abstrusa, but that does not mean that they ever form.ed an independent glossary. They are glosses from texts, still partly in batches. that may well have been added to a copy of Abstrusa successively, from separate sources. Lindsay prized Abolita so highly (it includes Festus items) that he supposed it to be the source of glossaries all over the place. But not a single MS of this supposed glossary bas ever emerged44. Even the copies of Abstrusa that include the Abolita additions seem to be confined to centtal-southern ltaly, with one from Spain, whereas Abstrusa on its own is found in several MSS from North of the Alps. A similar point can be made about Ps.Philoxenus. This glossary is large and half Greek : copying it out was a great labour for any medieval scribe. Moreover, since it was Latin-Greek, not Greek-Latin, it was virtually useless in the West, where people were more likely to want to read Greek than to try to compose in it. So our evidence for it is : one surviving MS, one MS derived from it (now lost), and one fragmentary attempt to convert it to Greek-Latin (giving up in the letter alpha) : all of the ninth century and probably from N-B France4S. Yet here again Lindsay supposed that Ps.Philoxenus, or rather, a bigger and better form of it, had been the source of all manner of other glossaries around Europe. Fortunately bis editor for this text, M. L. W. Laistner, remained relatively conservative, though as speculative as any in the attribution of glosses to particular sources. The trouble was that too much of this source-chasing, however clever, was premature. It seems to have been generally assumed that important glossaries were either published or lost. If lost, for Lindsay

44 Goetz tentatively suggested (CGL IV xiv-xv) and Undsay declared (Gloss. m. p. 93-94) that the compilation known from two sets of fragments now in Munich (clm 4719m, s. viii/ix and clm 29670(1, s. x) drew on a separate MS of Abolita, indicated by the letter L in the margin ; they cite a few suggestive parallels, but without publishing the evidence fully. If one collects ail the glosses mark:ed as belonging to L, it becomes plain that this glossary had no more than occasional overlaps with the Abolita glosses, though sometimes sttiking enough to imply a common source somewhere. It is a pity that Goetz decided against publishing this material; his claim {CGL I 302) •atiunde nota tantum non omnia' is not true. 45 For detail see Greek Grammars. (above, note 9), p. 6-9.

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 225

and his scbool. they. were to be reconstructed by conjecture. In reality, however (and bence the great value of this colloquium), many glossaries are even now neither published nor lost : they are just sitting quietly in manuscript-libraries. waiting for someone to corne and say hullo. And often these can reveal at a stroke a quite different pattern of sources from that which Lindsay and others posited by conjecture. It was like ttying to do a jig-saw puzzle with half the pieces under the table.

m Arma and Amoenum Let us then start looking under the table. Consider the case of the glossary-fragment Arma, the one wholly new glossary in Glossaria Latina (Il p. 1-22). This glossary is alphabetised by one lener only and begins. as you might guess. with a series of glosses on Virgil's Aeneid, followed by the Eclogues and Georgics; then after a small batch of unidentified glosses. there is a series from three plays of Terence and from Lucan. And at the end of each letter-section there are glosses from a number of Prudentius' works. AU this is an interesting programme of reading, and would be even more soif we could date and place it46. But for glossaries the part that is of most interest is the substantial section that regularly occurs between the Lucan and the Prudentius glosses, beginning Amoenum: fertile iucundum41. Lindsay thought that this section was drawn from a conflated version of Abstrusa-Abolita still at a primitive level of alphabetisation. This was a way of defending the axiom that Abstrusa-Abolita was a primary source, compiled not from glossaries but from the margins and commentaries of ancient texts. But it

46 The date of the one known MS (Leiden, BPL 67F : Chartres 299 is a sibling, but only bas a fragment of this glossary at the end), early ninth century, is only a terminus ante, and its pJace of copying. N-E France, need be nowhere near the glossed texts underlying the compilation : collections of Virgilian glosses, in particular, travelled widely and independenlly. 47 In Lindsay's edition the sections are: A342-516, B27-53, C296-383, D154221. El23-207, FI68-229, thougb they may need revision.

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requires us to believe that the Abstrusa-Abolita combination existed in Aorder and (a) fell into the hands of a drunken bee who compiled the cote of Arma hopping about (possible), but also (b) that it was converted to AB/ABC- order (as we have it in the other MSS) white miraculously preserving separate batches of Abstrusa and 'Abolita' (absurd: the addition of •Abolita' to Abstrusa must have happened after the latter at least had already and independently been AB/ABC- ordered). Better to face the likelihood that such a compilation was not primary. but itself had multiple glossary-sources. and try to analyse A- order glossaries like the core of Arma in their own terms, and not as Ur-versions of AbstrusaAbolita. Before analysing anything, though, it is as well to have the text as complete as possible. Now in fact this Amoenum glossary is found not only as the core of the fragmentary Arma, but also independently and for all letters in Rome. Vallicelliana C.37, with variant but related versions in Sang. 908 and in Bern 258 with its offshoot Paris.lat. 34648. ln fact both Sang.908 and the Bern-Paris MSS are collections of glossaries, including several short ones alphabetised to one letter only, all unpublished. Not ail may be interesting ; but this is the kind of text we should look for and analyse, if we want to understand the history of glossaries. For once such glossaries have been variously combined and re-alphabetised, as demonstrably happened, the original elements become very hard to disentangle. For instance, the glossary Abavus, which we will retum to later.

Aptet But we have not yet finished with the glossary Amoenum. For if you try checking its vocabulary, it soon becomes evident that there are substantial overlaps between it and regular sections of the Amplonian glossaries, glossaries in AB- order with an Anglo-Saxon origin before about AD 700. But again we should look around before jumping to conclusions. In fact the Amplonian glossaries do not draw directly on Amoenum ; for most of Amoenum, already combined with other material and already AB- ordered, reappears in a glossary beginning Aptet

48 There is also a selection from the letter A in Vindob. 89.

ON THE NATURE AND TRANSMISSION OF LATIN GLOSSARIES 227

impleat vos, found acephalous and lacunose, but independent, in Bern A92.1, and combined with other material in Vat.lat.6925 and Par.lat.7690, ail of them French MSS of the early ninth century ; and it

W>I .~

is this glossary that is incorporated, systematically and wholesale, into the.Amplonian glossaries49.

Aflatim The glossary Aptet can also help us to sort out another glossary sometimes thought to have Anglo-Saxon coMections, the rebarbative Affatim. Goetz indeed wondered whether this was worth publishing as such, since over half its material reduplicates Abstrusa ; but in the end decided that its considerable and early diffusion and the amount of its additional and often unique material justified printing it in extenso (CGL IV 471-581). Nowa good many of the glosses unique to Affatim in Goetz's Index are in fact in the unpublished Aptet. Here are a few examples, characteristically including a high proportion of oblique fonns and text-specific equivalentsSO: 479.11 484.34 499.43 536.36 541.07 542.25 542.26 542.33 542.37

astris caelum [astnun PBVJ austerior agrior [acri H / diapuium : cti.,.amW / donn- 'feb. ~ W 4ae W 'l.ul gnmmuiœ ill ,,,.,.,. ff / puficimu : pd"tcÎllllCI W / Laûalit : CICilil W 'in et: iLa W 1antiquilale : allliquie W I oseendenmt : oarendtm1 W H1111t / 1D1tenundum : ~ H11111 I utan W I appc>llUelunl : pommmt W HIMI l a : in iDa iDa W / altislimam : altWimlnl w 'mqnificis-: in llllpifk:i.I w/~ ~ w/indldeftlnt . . . .

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289

TIŒ •'LOST'• PREFACE T011Œ •l.JBER DERNA1l0NUM' TEXTOFŒBF.RN'S PROlOOUE

Venerabili patri Hamelino dei gratia Gloecesttensi abbati suus Osbertus salutem. Librum qbem Deriuationes uocant quem et tu, dilectissime pater, sub scolaribus alis ad minus intelligentes instruendos frequentius percurristi, iuuenis componere ineepi, senex tandem osque ad unguem perduxi, non quod tantum teanporis assidue in hoc opere peragendo impendi, quia et ingruentibus uicissim utriusque fortune successibus quandoque intermisi, et aliis interim studiis prout neœssitas urgebat intendi. Nosti reuera quod sicut disparium est disparia studia sequi, sic diuersi diuersis modis, secundum competentes tamen deriuandi formas, ad banc proferendam scientiam accedunt. Et alii quidem, licet regulares modos sequantur, tenues tamen et perraras partes ad minores imbuendos eliciunt, alii uero qui in studiis scilicet maiora perceperunt et huius scientie magis uidentur capaces, in multiplices se deriuandi riuos multipliciter extendunt. Sana autem et perutilis disciplina et ad rudes animas informandos plurimum proficiens, cuius multimodis institutionibus antiquorum desudauerunt ingenia, per quem quibusc:titm ascendendi gradibus ad summam latialis scientie attingitur perfectionem ; et quemadmodum est impossibile aliquem sine arte sttenuum et sine uirtute esse perfectum, ita et difficile constat absque huius artis noticia Latine profunditatis cognoscere secreta. Hoc siquidem agnouere maiores nostri, qui et temporis antiquitate preminentes et sapientie perfectione precellentes disciplinam discendi etformam nobis ostendunt sapiendi, quia sicut in cuiusdam turris edificio fieri solet ut ad omne onus sustendandum maiores primum lapides substemantur, quatinus subsequens per hoc opus apertius et directius promoueatur, ita et huius scienlie artem quasi Latine instructionis fundamentum primum posuerunt quatinus ista in studiis ad plenum concepta ad altissimam Latinitatis turrum tandem facilius perueniatur. Bt quia isti qui tam excellentis artis regula erant et speculum magnificis eam preconiis extulerunt, moitis cplqUC illam et diuersis modis ad communem omnium instructionem indiderunt et eos plures huius temporis qui se scire putant cum maxime desipiant nequaquam sequantur, sed seipsos non istorum auctoritates imitantes semiplene de bac arte et imperfecte loquuntur et alia pro aliis recipientes, in errorem per hoc multotiens prolabuntur, proposui animo ad integrum et perfecte secundum omnium partium affluentiam deriuationes reformare. Nec solum in hoc sum ueteres executus qui claues earum fuerunt et iudicium, sed etiam quosdam modemos qui huiusmodi precipue scientie gnari ad

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2 salulelll om. D Ubrum om. W 3 alüs W 9 scientiam: fonnam uel se. W 12 seqq. RMbricam ùt marg. add.

Incipit piologus in sequenlelll librum D 3 infonnandos W D : Laus gl'lllllliœ

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F. BERTINI DERIVA'I'IONm lnT. A 611.

Ai i A•o amas amavi amatum tu verbum acûvum, 2inde hic Amator ris, 'unde Amatoribus a um, 4et bic Amatoreulus li diminutivum .i. parvus amator. unde Plautus in Penulo v i x inquit e g r e q u e a m a • torculos invenimus. 5Et bec Amatrlx cis, 6 unde bec Amatricula le, 7et hic et bec et hoc Amans lis quod comparatur amandor amantissimus, 1unde Amanter amantius amantissime adverbia. 'Item ab amo Amatus a um, 1°'1nde Amatim adverbium .i. amanter, llet hic et bec Amabilis et hoc amabile quod comparatur amabilior amabilissimus, 12unde Amabiliter adverbium. 13 Et componitur lnamabilis, 14 unde Inamahiliter adverbium, 1se1 hic Amasius amasii .i. ille qui immoderate amat vel etiam qui intemperate amaaur, unde Plautus in cassia m i se ru m hodie ego hune habeo amasium. 16 Et inde hic Amasiolus li diminutivum. 17Dicitur etiam hic Amasio amasionis quod idem significat. unde Prudentius in libro ymnorum a m a s i o n u m inquit c o m p ri m u n t u r fr au di bu s. 1'Et inde hic Amasiunculus li. 19 Ab amo Amicus a cum quasi amoris custos quod comparatur amicior amicissimus, cuius comparativum Augustinus de civitate Dei sic posuit in IX libro q u a s i p o s s i n t p r o p i n q u i o r e s e t a m i ciores diis bonis conciliare;undeetPlautusinPenulO nihil est homini amico oportuno amicius. ZOJ!t inde Amict amicius amicissime adverbia, 2let bec Amicitia e, 11et Amieor amicarls verbum deponens, 13unde verbalia Amicator, 2 4 Amicatus, 15 Amicabilis, 26et Amicabiliter adverbium. 17Et componitur Inimieor inimicaris, unde verbalia. 21Amicus quoque componitur Inimicus. 29Item ad amo hic Amor huius amoris. '°unde Amorosus a um. 31 et Amorose adverbium, 31et hoc Amamen nis. Het hoc Amamentum û ambo pro amore, 34et Amasco cis verbum inchoativum .i. amarc incipio, teste Prisciano, 35et Amaturio is

4 Plaut. l'a.a. 236 IS PlauL c• S90: mitemunum hodie ego hum: habebo (habeo var. 1.) amuiDm 17 Prud. tNl'Îlt. X 182 19 Aug. civ. IX 1 : pouint qu11i propinqvion:I et amiciotu

dü• bollÎI conc:iliaœ Plaut. Bpid. 42S : nihil hamini amicon opponuno amiciu1 GL.K. ll 421. 13 H: au esurio, miclu micturio, partu panurio, 11nat11 anwurio

35 ef. Prise.

Primus t.nctatus prime litten: I H T~s de prima litten A Incipiunt derivaliones P1 Incipil liuer. A Mai 10 lfllaûm: ammtim V l 11Mliu1 Mi A 11 quod ... amabili1simu1 °"' n 13 camponilur: comparatur API'1 14 -.. lllf lS intmnperate : intempenmtcr • I hodie-. • P1 17 aimn : ilem Mai 18 li H 19 pœuit: prabllit P 1 / pœtint : po11en1 AP7?1 JlOllÙl I / cœciliaie : comiliaœ •P1 recmeilian1 V1 / in Penulo om. Pli e1t om. V1P 1 l hamini : homine V1I om. A 23 lmicaror M1 24 - · M1 rt verbalia Graz, UnivenitlUbibkMbek, Ms. 1010, f. 1-69; xm secolo. 24) Anas, BibHolbtque Municipale, 982, f. S-71 v ; fme del XDI secolo. 25) WicD, ÔSlerreidûlche Nalionalbibliotbek, lat. 1312, f. 81-162v; fine del

XDlaecolo. 16) Luxemboq, Bibliodlèque Nalionale, I 129, f. 1-167; Xm secolo.

27) Won:allr, 0tapw Library, Q.37, f. l-89v; XIV seœlo.

B) Manoscritti frammentari : 1) Oafont. Corpus Christi College, 91, f. 219-227v ; seconda metà del Xll amlo. 2)

Planegg bei Manchen, Coll. Bischoff, s.n. ; fme del XII secolo.

3)

Paris. Bibliodlèque Nalionale, lat 7647, f. 1-33v + Leiden, Bibliodleek der Rijbuniversiteit. Voss. lat. Q.2, r. 57-58; ua i secoli XII et Xlll.

4)

Paris. Bibl~ Nationale, lat 8751 C, f. 32-69 ; prima metà del xm secoto.

S) Bruxelles, Bibliothèque Royale "Albert Ier", 1012 (&ià Il 1100), f. 175177 ; xm secolo. 6)

Kremsmanster, Stiftsbibliothek, 269, f. 7lrv; seconda metl del

xm

secolo. 7)

Melk, Bibliothek des Benediktinerstift, K 51, f. 180-182; XIV secolo.

8)

Fra. Barth, in C. BARTH, Advtrsariorum commtntariorum libri LX, Francofuni 1684,c. 1341-1343.

GERHARDT Pownz

LE CATHOLICON -

ESQUISSE DE SON HISTOIRE

Les remarques que je vais présenter ici sont destinées à mettre en évidence ce que nous savons sur Johannes Balbus de Janua (Giovanni Balbi) et notamment sur son oeuvre principale : la Summa quae vocatur Catholicon. Cette grande somme philologique, grâce à l'influence qu'elle a exercée - et grâce peut-être à son titre grec facile à retenir-, est un livre dont on n'a pas aujourd'hui tout à fait oublié l'existence. Qui plus est : de temps en temps, le Catholicon n'a pas manqué d'attirer de l'intérêt historique, bien que les travaux qui lui ont été consacrés n'aient pas cessé de laisser aux chercheurs un vaste champ d'investigationt. Toutefois, on a le droit de constater que les enquêtes récemment menées par Thomas Kaeppeli et Geoffrey Leslie Bursill-Hall ont sensiblement amélioré notre connaissance de la tradition manuscrite. J'ai l'impression que désormais le nombre des manuscrits encore inconnus est bien restreint. Si nous disposons des listes qui signalent la presque totalité des manuscrits subsistants, il convient cependant que les chercheurs commencent à s'appliquer à des études poussées pour élucider l'histoire de ce texte2.

1 Bibliographie des études relatives au Catholicon : O. WEIJERs, Dictionnaires et répertoires au moyen âge, Turnhout, 1991, p. 194. Pour quelques addenda, voir les notes suivantes. 2 En 1981, F.E. Wallis a présenté au Pontifical Institute of Mediaeval Studies (Toronto) une thèse de licence: Communis et universalis: the Catholicon of Giovanni Balbi of Genoa, o.p. Etude remarquable et qui fournit une analyse exacte et judicieuse du Catholicon. Voici les sujets des trois chapitres principaux: (1) Giovanni Balbi, bis life and environment ; (2) The structure, content and method of the Catholicon; (3) The fortunes of the Catholicon. Suivent trois appendices dont le premier : A preliminary survey of manuscripts of the Catholicon. - Je tiens à remercier vivement le Prof. Brian Merrilees (Toronto) d'avoir bien voulu me faire parvenir, en octobre 1994, une copie de cette contribution importante non imprimée. On trouvera un aperçu des résultats obtenus par F.E. Wallis dans Firmini Verris Dictionarius. Dictionnaire latinfrançais de Firmin le Ver, ed. B. MERRILEES et

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Il n'est pas nécessaire ici de mettre en relief d'une manière circonstanciée la portée historique du Catlwlicon. Son auteur est, après Papias et Hugutio Pisanus, le troisième des grands lexicographes par lesquels l'Italie a contribué à l'histoire de la lexicographie latine du haut moyen âge. A partir du tournant du xn1e au XIVe siècle, on a de plus en plus respecté le Catlwlicon en tant qu 'encyclopédie philologique du premier rang. Il a exercé une influence éminente sur le système d'éducation du moyen âge tardif, non seulement en Italie, mais également dans d'autres pays : en France, en Espagne, en Angleterre, plus tard en Allemagne et dans les pays de langue slave occidentale. Son influence persista plus de 200 ans jusqu'au moment où l'imprimerie et l'humanisme de Laurent Valla et d'Erasme de Rotterdam signalèrent le début d'une époque nouvelle. Les quelques 190 manuscrits survivants, la quantité considérable des éditions imprimées au xve et dans les premières années du XVJe siècle laissent clairement reconnaître que le Catholicon était devenu un livre européen3. Avoir à sa disposition une édition critique de ce texte important édition munie d'un apparat de citations et de variantes principales serait sans doute souhaitable. En 1978, Adriana Della Casa a annoncé une telle édition4 -projet que, malheureusement, elle n'a pu mener à bonne fin. Cependant, une édition est-elle urgente ? Je viens de parler du grand nombre des manuscrits et des éditions imprimées qui reposent dans le dépôts des bibliothèques. En plus, nous disposons d'une réimpression modernes. Le texte des incunables et de beaucoup de manuscrits est un texte relativement stable et il n'est pas, à mon avis,

W. EDWARDs, Turnhout, 1994 (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, Lexica Latina Medii Aevi), Préface. 3 Cf. le Répertoire des manuscrits ci-dessous, p. 321-336. Pour les incunables, cf. Gesamtlcatalog der Wiegendrucke 3 (1928), n° 3182-3205. Editions du XVI8 siècle : Lugduni 1503, 1506, 1510, 1514, 1520 ; Parisiis 1506; Venetiis 1506; Cadomi 1511. 4 A. DELLA CASA, Les glossaires et les traités de grammaire du Moyen Age, dans La lexicographie du latin médiéval et ses rapports avec les recherches actllelles sur la civilisation du Moyen Age, Paris, 1981, p. 45. S JoANNEs BALBUS, Catholicon, Farnborough, 1971 ; reproduction sur microfiches: lncunabulà : The Printing Revolution in Europe, 1455-1500, ed. L. HEl.uNGA, Unit 1, Mainz to 1480. Reading 1992, nr ib00020000.

LE CAnIOLICON

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tout à fait mauvais. C'est l'editio princeps qui a longtemps servi de base

pour toutes les exploitations linguistiques consacrées au Catholicon. Dans cet état de choses, à quels objectifs, à quelles méthodes faudraitil accorder la priorité ? Quant aux méthodes on pourrait dire : lire et IU,lalyser d'une manière approfondie le texte, répertorier les manuscrits qui ont échappé à l'attention des chercheurs, étudier en détail autant de manuscrits que possible en vue de la datation, la localisation, la provepance ancienne, les usages que l'on en a faits, la qualité du texte - ce seront les moyens les plus efficaces pour arriver à une connaissance meilleure du Catholicon et pour mieux comprendre son rôle dans l'histoire de la lexicographie et de la grammaire médiévales. Les objectifs : ce seront en premier lieu, à mon avis, les circonstances de la « vie » de ce texte. J'aimerais donc, à l'occasion de ce colloque, évoquer quelques thèmes principaux en poursuivant le sort du Catholicon à partir de son origine jusqu'à la fin de son existence. En huit sections, il sera question du personnage de l'auteur, de ses ouvrages, de la naissance du Catholicon, des intentions primordiales, de la divulgation du texte, de quelques changements qu'il a subis, de la transition du manuscrit aux éditions imprimées. Vu la situation de la recherche telle qu'elle se présente à l'heure actuelle, les questions à poser seront plus nombreuses que les réponses que ron pourrait s'attendre à recevoir.

1. - JOHANNES BALBUS

Les quelques détails que l'on sait sur la vie de l'auteur du Catholicon ne sont pas suffisants pour en dresser une biographie cohérente6 . Johannes Balbus était originaire de la ville de Gênes (lanua civitas potens nobilis pulchra et dives) et de la famille génoise des Balbi (Johannes Januensis de Ba/bis). Né avant le milieu du xn1e siècle, il a passé sa vie (ou au moins la partie principale de sa vie) dans les enceintes de sa ville natale. Dans sa jeunesse (d'abord en tant que laîc) il a étudié les arts et la théologie. Plusieurs années avant 1272 au plus tard, il fut admis dans l'ordre de saint Dominique. Son nom figure dans un acte capitulaire de la communauté dominicaine génoise qui date du 27 octobre 1277 ; parmi

6 Cf. Dizionario biograjico degli ltaliani, S (1963). p. 369-370 (A. Pratesi).

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G.POWI'IZ

les 33 membres du chapitre nommés il occupe la quattième place (frater loannes Balbus)1. En 1286 il termina le Catholicon. Il mourut, semble-t-

il, vers 1298. C'est à l'auteur du Catholicon lui-même que nous devons nombre de ces renseignements biographiques. Johannes Balbus ne fait pas partie de ceux qui, dans leurs écrits, se cachent complètement en ne presentant au lecteur rien que les sujets traités. Au contraire, il ne craint jamais de s'adresser au lecteur sous une forme personnelle, souvent en écrivant à la première personne (par exemple, Volo te scire). Deux prologues {I et V) expliquent franchement ses intentions, l'épilogue nous fait savoir la date exacte du Catholicon. A plusieurs reprises, il fait allusion à d'autres ouvrages issus de sa plumes, et dans le célèbre article 'lanua.' il mentionne certains détails de sa vie personnelle. Faisons remarquer en outre, que le Catholicon n'est pas un livre anonyme. Voici son titre usuel : Summa que vocatur Catholicon edita a fratre Johanne de Janua.fratrum ordinis {var.: ... de ordine) predicatorum - rubrique standardisée qui a l'air d'être formulée sinon par l'auteur lui-même, du moins par ses contemporains9.

2. - LES OUVRAGES AUTRES QUE LE CATHOUCON Le Catholicon n'est pas le seul livre érudit qui ait été composé par Johannes Balbus. Dans le contexte de l'article 'lanua.' il fait mention de deux autres écrits issus de sa plume : une somme théologique, appelée Dialogus de quaestionibus animae ad spiritum, et l'Opus paschale, texte computistique sous forme de tableaux destinés à aider à déterminer le jour de Pâques. Ces deux écrits précèdent le Catholicon. L'Opus paschale fut achevé 'antequam ordinem intraret', et le Dialogus date de

7

Cf. Th. KAEPPELI, Pour la biographie de Jacques de Cessole, in Archivum Fratrum Praedicatorum, 30 (1960), p. 149-150. 8 Cf. J.C. AR.ENS, Uit oude Woordenboeken, IV, in Tijdschrift voor Nederlandse Taal- enLetterkunde, 101 (1985), p. 112-113. 9 Dans bon nombre de manuscrits un vers final se trouve intercalé entre le dernier lemme du lexique et la Conclusio libri : Sit tibi laus Christe quoniam liber explicit iste. Le vers, semble+il, remonte à un état du texte proche de l'origine.

LE CATHOLICON

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l'an 1272. C'était Martin Grabmann qui a découvert, il y a quelques décennies, à la Bibliothèque Vaticane un manuscrit en deux volumes qui nous transmet le texte du DialoguslO, Grabmann a caractérisé son contenu comme oeuvre théologique en soulignant qu'il respire l'esprit de l'école italienne thomiste du XIIIe siècle. Quant à l'Opus paschale sous sa forme originale, aucun manuscrit ne m'est connu. Il semble, cependant, que Johannes Balbus ait inséré le texte sous une forme légèrement modifiée à la fin du Catholicon, en appendice. Car, en terminant l'article 'Pascha' l'auteur renvoie le lecteur à la fin de son livre : à cet endroit, dit-il, on trouvera ce tableau computistiquell, A ma connaissance sans doute incomplète, il existe trois manuscrits du Catholicon qui ont retenu le tableaul2, Le texte englobe le cycle des 532 années bien connu; il commence par l'an 1286 et se termine par l'an 1817. De plus, les répertoires signalent un commentaire sur les IV évangiles dont un manuscrit fut conservé au couvent des Frères Prêcheurs à Gênesl3. Puisque Johannes Balbus n'en fait pas mention dans son article 'Ianua', il semble qu'il ait composé cette oeuvre après le Catholicon, vers la fin de sa vie. Notons que tous les écrits de Johannes Balbus autres que le Catholicon n'ont trouvé qu'une diffusion extrêmement reStreinte.

10 Cf. M. GRABMANN, Mittelalterliches Geistesleben, 1 (1926), p. 369-373. Il s'agit du Vat lat 1308-1309. Inc. Prol.: Quoniam in divinis eloquiis copiosissime spiritualis letitia invenitur; texte: Incipit primus liber de creatore et ad ipsum

pertinentibus. lntroducatur ergo anima ad inte"ogandum spiritum. 11 Quota etiam die Marcii vel Aprilis celebrandum sit pascha id est Christi resurrectio, palet in lineis infra positis in fine libri; Cf. G. Powirz, Zum Catholicon des Johannes de Janua. Das Autorexemplar und die Ex.emplare des Franciscus de Agaciis, in Archivum Fratrum Praedicatorum, 53 (1983), p. 214. - Note de lecture (XVe s.) dans le manuscrit El Escorial A.1.4 s.v. Pascha: vide ubi sunt iste (sc. lineae). 12 Milano Braid. AE.XIV.8, f. 325-326; Milano Trivulz. 612, f. 512-514; Paris BN lat 9342, f. 260-262. 13 Cf. F. STEGMOLLER, Repertorium biblicum medii aevi, 3 (1951), p. 256, n° 4220 ; inc. Cur voluit Deus non plures quam quattuor esse evangelistas.

O.POWTIZ 3. -

LE CATHOUCON - SON ORIOINB

Comme il résulte de l'épilogue de rauteur, le Catholicon fut achevé le 7 mars 1286, et il est évident que le travail se tennina dans le couvent des Frères Prêcheurs à Gênes. En ce qui concerne la durée du travail nous ne savons rien ; Johannes Balbus lui-même parle de multa annorum curric'ula en reprenant une formule introduite par Papias dans répilogue de son Elementarium14. Essayons de déterminer un peu plus précisément la situation de Johannes Balbus en tant qu'auteur du Catholicon 15. Evidemment il a dû travailler beaucoup d •années : en étudiant les ouvrages de ses prédécesseurs. en parcourant la littérature, en organisant les matières recueillies selon ses propres idées. Après avoir terminé, en 1272, son Dialogus, cette activité intense et d'une longue durée a de nouveau conféré à Johannes Balbus le caractère d'un écrivain, d'un auteur en train de préparer une vaste oeuvre érudite. Pendant toute cette période il fut membre du couvent génois. Comment ces activités littéraires étaient.elles incorporées dans la vie de cette communauté? Il va sans dire qu'il n'a pas pu travailler sans se mettre d'accord avec les supérieurs de son ordre, voir le prieur de son couvent. On connaît les réserves que l'ordre des Frères Prêcheurs a formulées, au cours du xine siècle, au sujet des études dans les arts. D'autre part et vu le caractère encyclopédique du Catholicon, on se souviendra qu'en France les dominicains contemporains ont entrepris des projets littéraires d'une grande envergure: les Specula de Vincent de Beauvais, les co"ectoria de la bible, les concordances bibliques. Afin de pouvoir achever des oeuvres dont la confection dépassait les forces d'un seul homme, on a fait des efforts communs en introduisant une division du travail. En ce qui concerne le Catholicon, il n'y a pas d'indices qui permettraient de supposer que les confrères de Johannes Balbus aient formé un groupe de travail afin de contribuer à la préparation de sa somme philologique. On peut se demander: quel était le public pour lequel Johannes Balbus a compilé son Catholicon ? Il a fait remarquer que son oeuvre

14 En 1440, Firmin le Ver, en terminant son dictionnaire latin-français basé

principalement sur le Catholicon, parlera de 20 ann.orwn cumcula et plus. IS Cf. Archivum Fratnun Praedicatorum. S3 (1983), p. 206-210.

LE CATHOLICON

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Çtait destinée à être utilisée par lui-même et par les socii de son couvent. (Prol. ·I : ad utilitatem nostram et sociorum ; Prol. V : ad utilitatem meam et ecclesiae sanctae Dei). Comme nous disposons d'un relevé qui énumère les membres du couvent génois en 1277, la plupart des personnages en question nous sont connus par leurs noms. Cas exceptionnel dans la transmission des lexiques médiévaux !

Rien n'est connu, évidemment. en ce qui concerne le texte exact de rexemplaire qui fut entre les mains de l'auteur à Gênes. Le texte doit être reconstruit en employant les méthodes de la critique textuelle, en remontant à partir des manuscrits subsistants à une fonne plus proche de l'original (l'archétype). On peut, toutefois, préciser quelques détails accessoll'Cs du manuscrit original lui-même. En voici quatre observations : 1. Le manuscrit original était pourvu de deux annexes complétant la cinquième partie, le dictionnaire : a. première annexe: le Cyclus paschalis 'in fine libri' b. deuxième annexe : Rubricae quintae partis, un relevé des rubriques (des lemmes ?). Ces rubriques ne faisaient pas partie du volume, mais fonnaient une annexe séparée (sunt in quibusdam quaternis per se separatim), corrigée par l'auteur sous les aspects de l'orthographe et de la prosodie16, Sauf quelques exeeptions, les annexes font défaut dans la transmission ultérieure du texte. 2. Afin de faciliter la consultation du dictioMaire et de mettre en relief l'utilité de l'ordre alphabétique, Johannes Balbus dans sa double qualité d'auteur et de scribe avait employé un système strict d'application de couleur. Toutes les fois que le texte procéda, par exemple,

16 Rubrice istius partis sunt in quibusdam quaternis per se separatim. et sunt correcte ibi quantum ad orthographiam secundum alphabetum et etiam quantum ad accentum aliquando (Prol. V). - Puisque l'auteur fait mention des rubriques relatives à la ve partie qui sont conservées séparément, son exemplaire a dû contenir également. sous fonne bien incorporées, des rubriques se rapportant aux premières quatre parties, la grammaire. -Manuscrits contenant des 'Capitula quattuor primarumpardum' : Paris BN lat. 7627; Heidelberg UB Salem X 14: sous fonne alphabétique (Accentus - Vocativus): Oxford Bodl. Libr. Canon. Mise. 576. Cf. en outre G. Powrrz,Die Tabula rubricarwn des Mainzer Catholicon, in Gutenberg-Jahrbuch (1994). p. 32-49.

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G.POWITZ

de la lettre A à la lettre B ou, par exemple, des lettres AC aux lettre$ AD, la première lettre du mot respectif fut exécutée en couleur bleue (Ut autem quod queritur ex templo animo lectoris occurrat quotienscwnque prima littera vel secunda dictionis mutabitur, primam litteram dictionis f aciam de azuro). Irritation parfois remarquable pour les copistes plus récents employant un procédé différent ! Quelquesuns d'entre eux n'ont pas hésité de modifier la fonnule/aciam de azuro (var. arzuro, /azuro, alzuro); à sa place on trouve :faciam de auro,faciam de lazuro et rubrica. Le rubricateur du manuscrit Clm 3Cf77 ajoute aux mots faciam de azuro la glose interlinéaire : ego alio colore. 3. En traitant du vocalisme, 1'auteur fait remarquer que les diphthongues anciennes du type 'caelum' ne sont plus des diphthongues. Elles sont devenues des 'diphthongi tacitae'. Afm de les distinguer des voyelles simples, l'auteur avait ajouté, ça et là, un certain signe au-dessus de la diphthongus tacita respective - signe dont il ne précise pas la forme exacte. Vraisemblablement il s'agissait d'une sorte d 'accentl 7. P. I, c. 2: Feci tamen aliquando quoddam signum in vocali que profertur ad denotandum quod ibi est dyptongus tacita. Vide in Caelum.

P. V:

s.v. Caelum: ... fit infra in medio quoddam signum ad notandum quod est ibi dyptongus tacita.

4. L'article 'Piramis' était illustré par un petit dessin géométrique. Dans l'editio princeps, par exemple, on lit : locarentur. Item et piramis dr. quedam figura que in modum ignis ab amplo in acutum consurgit sic .sm.hug. Quidam dicunt q. piramis componitur La troisième ligne commence donc par un espace vide mesurant environ l centimètre carré. La figure à insérer est un triangle ou, comme Johannes Balbus l'exprime, une figure ressemblant à une flamme, large à la base, se terminant en pointe. Il établit ainsi une relation étymologique entre le mot 'piramis' et le mot grec 'pyr' (feu).

17 Pour les signes usités par Papias, voir O. WEDERs (cf. note 1), p. 3940.

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4. - LES INTENTIONS DEL' AU1EUR Laissons de côté ces observations relatives à quelques traits externes de l'original, et posons-nous des questions plus substantielles. Quels ont été les objectifs qui ont dirigé le travail de Johannes Balbus ? Le Catholicon -pour d'abord caractériser sa structure - est une grande compilation divisée en cinq parties. Les quatre premières parties qui ne font qu'un sixième du livre entier forment une sorte de grammaire. Les parties respectives traitent de rorthographe (1), de la prosodie (II), des problèmes de l'étymologie, de la dérivation et de la syntaxe (Ill), des vices et des figures (IV). Il suit, en cinquième partie, un dictionnaire alphabétique très volumineux. Deux prologues, l'un au début du texte, l'autre au début de la cinquième partie, éclaircissent les idées directrices qui ont guidé l'auteur. Le livre se termine par un épilogue (Conclu.do /ibn}. En analysant le prologue principal, on constatera un fait remarquable: c'est la prosodie qui, selon l'auteur, a été sa préoccupation et le point de départ de son travail : Principaliter autem in isto tractatu sive libro intendo de prosodia ... de sorte qu'il se montre incliné à attribuer à son livre en premier lieu le titre de 'Prosodia' : unde tractatus iste tamquam a principaliori intento si placet Prosodia nuncupetur ...18. On se souviendra que le texte commence d'une manière inattendue par une évocation de la Prosodia (quedam pars grammatice nuncupatur ...) et que Johannes Balbus a apporté aux Rubricae quintae partis une révision finale sous des aspects orthographiques et parfois prosodiques (quantum ad accentum aliquando). La prosodie, discipline importante in praxi pour · la récitation liturgique et au réfectoire, dans quelle mesure a-t-elle été à la base du Catholicon? Quoi qu'il en soit - les résultats des études prosodiques, en fin de compte, sont devenus une partie intégrante de la compilation entière. Comme ses prédécesseurs Papias et Hugutio Pisanus qui ont élaboré des traités grammaticaux, Johannes Balbus tout en étant lexicographe a pris un vif intérêt à la grammaire19. En réunissant grammaire et dictionnaire dans un seul volume il a même formé un nouvel ensemble dont les

18 Prol. 1. 19 Cf. J. CHoMARAT, Grammaire et rhétorique

chez Erasme 1, 1981, p. 199-201.

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deux parties intégrales sont étroitement liées l'une à rautre: la grammaire donnant la règle, le dictionnaire en fournissant des exemples. Un réseau de renvois met en évidence les rapports réciproques. Sous l'aspect historique, la portée principale du Catholicon repose sur une autre qualité et provient avant tout de sa cinquième partie, le dictionnaire. Pour nombre de lecteurs du moyen âge, le Catholicon, en excluant la grammaire, n'est rien qu'un dictionnaire. Celui-ci est une somme de la tradition lexicographique italienne, représentée avant le Catholicon une dernière fois par Hugutio. L'abondance des matières lexicales récoltées a prêté au Catholicon, pour ainsi dire, le caractère d'un thesaurus Latinus. En tant que source de base il a influencé fortement la lexicographie latine et latine-vulgaire au cours des xive et xve siècles. On voit naître notamment des ouvrages qui portent ou qui pourraient porter le titre de Catholicon anglicum, Catholicon gallicum,

Catholicon abbreviatwn, Catholicon minus, etc. Si le Catholicon a pu faire l'autorité au bas moyen âge, c'est grâce à une autre qualité éminente : la présentation nouvelle du vocabulaire latin. C'est en effet à Johannes Balbus que revient le mérite d'avoir strictement employé pour la première fois le principe alphabétique absolu. En rédigeant son dictionnaire il a établi la suite des lemmes en tenant compte de toutes les lettres d'un mot donné. Il est évident qu'un ordre de cette sorte offrit au Catholicon un avantage pratique considérable envers les dictionnaires dérivatoires, car pour faire pleinement usage des Derivationes on a besoin d'un index alphabétique - circonstance défavorable en vue d'une consultation rapide20. Il est cependant douteux que, pour Johannes Balbus, cet aspect pratique ait fait pencher la balance. Il a clairement reconnu que l'alphabet est un système sui generis, et s'il a décidé d'abandonner le système dérivatoire de Papias et Hugutio, c'est seulement pour le substituer par un autre système: l'alphabet. En quoi consiste, pour Johannes Balbus, l'utilité ou la supériorité de ce système (lequel pour la pensée moderne est le contraire d'un système). Johannes Balbus répond: c'est par la lemmatisation, la détermination du lieu où un mot doit être précisément et incontestablement rangé, que la norme orthographique s'exprime sans aucune ambiguïté : In hac autem quinta pane procedam ubique secun-

20 Quant à la lemmatisation, voir O. WEUERs (cf. note 1), p. 42-43.

LE CA'IHOUCON

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dum ordiMm alphabeti ita quod ex tali ordiM de facili haberi poterit onhogri:lphia clduslibet hic posite dictionis2t.

Bn ce qui concerne le contenu, le Catholicon n'est pas le livre qui ait apporté à ses lecteurs quantité de connaissances jusqu'alors inconnues. On se trouve face à une compilation, et son auteur ne prétend pas être autre chose que compilateur (Prol. 1 : Libellum autem hune ... mu/to labore et diligenti studio compilavi). Sa préoccupation - il le confesse franchement - a toujours été de lire beaucoup de livres pour y récolter ce qu'ils contiennent d'essentiel et d'utile. Bn s'appuyant sur saint Basile et Sénèque il exprime l'opinion qu'il faudrait avant tout retenir les choses les plus utiles, en écanant ce qui est moins imponant ou superflu : Dementia enim est supervacua addiscere in tanta temporis egestate22.Il parle de flores carpere - et, en effet, ses principes sont comparables à ceux qui ont guidé bien des théologiens et philosophes médiévaux désireux de composer des florilèges relatifs à leurs disciplines. La position prise par Johannes Balbus se révèle également dans l'article 'Terra'. Après avoir énuméré plusieurs opinions divergentes des philosophes anciens (De magnitudine terrae) il finit par constater: Hic attende quomodo unus philosophus destruxerit dictum alterius et ideo in talibus 'studere non est mu/tuna utile. D'ailleurs, cc qui revient à Johannes Balbus lui-même, est réuni principalement, semble-t-il, en de nombreuses digressions. En parcourant les pages du dictionnaire, on tombe sur des articles, de préférence de nature théologique, qui se font remarquer par leur longueur extraordinaire. Il s'agit de lemmes comme, par exemple, Antichristus, Conscientia, Fides, Ieiunium, Miraculum, Mors, Pena, Sacramentum, ·sapientia, Timor, Votuna-articles qui embrassent des Quaestiones ou Dubi.tatioMs, souvent sous forme scolastique. On y trouve des formules comme: Queri hic potest, Dico quod, Et si obiicias, Sedforte dices, Ad

21 Cf. K. MIETIIANER-VBNr,Das Alphabet in tkr mittelalterlichen Lexikographie.

Verwendungsweise, Formen und Entwicklung des alphabetischen Anordnungsprinzips, dans La lexicographie au Moyen Age, Lille, 1986, p. 83-112, concernant le Catholicon p. 84, 99-102. - A noter en parlant de la norme orthographique que le lecteur cherchera en vain le lemme 'Philosophus' à sa place alphabétique ; il est rangé sous Ja lettre F. - London BL Stowe 981 not.e de lecture marginale (XIVe-xve s.) s.v. CoqMO: melius videretur stare ubi est o ante c. supra. 22 Prol. I; d'après Sénèque.

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hoc respondeo, etc.23 Une deuxième série d'articles qui. par leur longueur, reflètent les intérêts personnels de Johannes Balbus ressortit aux sciences naturelles, par exemple Cometa, Grant.Io, Iris, Ros, Solstitium, Tonitrus, Ventus. C'est principalement dans les articles de cette sorte que l'auteur dépasse les limites d'un dictionnaire philologique en y mêlant des matières encyclopédiques ou des réflexions théologiques et philosophiques. L'avertissement de l'auteur dans sa preface a ttait à ces digressions: lnvenies etiam hic multas utiles questiones naturales et theologicas motas et declaratas. Nous avons déjà constaté que Johannes Balbus a fait un double emploi de son Cyclus Paschalis en joignant le texte (légèrement modifié et sous forme d'appendice) au Catholicon. Estce qu'il existe des rapports entre le Dialogus et les grands articles théologiques du Catholicon? Quelles sont les sources principales du Catholicon ? On sait que Johannes Balbus a puisé avant tout dans les Magnae derivationes de Hugutio Pisanus et, en second lieu, dans l 'Elementarium de Papias. On connaît en outre, et principalement en vertu de ses propres citations explicites, nombre de sources lexicales et grammaticales supplémentaires - à partir de Priscianus, Donatus, Isidorus jusqu'au Doctrinale et Graecismus. Parmi les grammairiens presque contemporains il convient de nommer Bene da Firenze (Magister Bonum vel Magister Bene). Je n'ai pas trouvé des citations relatives aux Panormia d'Osbeme ou au dictionnaire de Guillaume Brito. Quant aux sources littéraires (Prol. V : in biblia et in dictis sanctorum et poetarum), on notera !'Ecriture Sainte et la glossa, les Pères de l'Eglise (Hieronymus, Augustinus, Ambrosius, Gregorius), plusieurs auteurs del' Antiquité (Plautus, Terentius, Vergilius, Horatius, Ovidius) et des théologiens plus tardifs comme Hrabanus Maurus et Bemardus Claraevallensis. En fin de compte, il convient de signaler des emprunts qui remontent à deux auteurs contemporains, tous les deux de l'ordre des Frères Prêcheurs: Albert le Grand et Thomas d'Aquin.

23 Annandus de Bellovisu dans son Tractmus de declaratione di,fficilium dictorum

et dictionum in theologia a fait usage des articles théologiques et philosophiques du Catholicon (voir la contribution de Jacqueline Hamesse dans ce volume). - Pour une étude relative au vocabulaire théologique du Catholicon, cf. R. QUINTO, 'Timor' e 'Timiditas'. Note di lessicografia Tomista, in Rivista di filosofia neo-scolastica, 11 (1985), p. 387-410.

LiCATHOLICON

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A pll'tif du XIVe siècle on a créé des instruments de travail pour léndre plus efficace l'usage du Catholicon. Panni eux, on trouve des listes alphabétiques qui indiquent les 'Vocabula in quibus continentur quedom notabi/ia/acultatum aliarum quam grammatice anis' (Abstinentia - Uxor). Bn même temps, on a mis à la disposition du lecteur médiéval

des listes qui réunissent les noms des auteurs et les titres de quelques ouvrages cités2'. Ces instruments de travail mériteraient une enquête à

pan.

S. -LA TRADmON MANUSCRITE

Après avoir étudié les intentions de l'auteur, il faut que nous nous demandions : quel a ét6 Je sort du Catholicon à panir du moment où il a qmtt6 les mains de son auteur. hors du couvent génois et au cours des deux siècles environ de son efficacité ? Comme chaque produit littéraire, le Catholicon, une fois publié, a commencé une vie indépendante en fonction de ses qualités immanentes et des circonstances historiques qu'il a rencontrées. Pour esquisser cette histoire, il faut avoir pour base un relevé aussi complet que possible des témoins encore subsistants. Quant aux manuscrits, plusieurs chercheurs ont essayé de dresser des listes : Aristide Marigo (1936), Thomas Kaeppeli (1975) et Geoffrey Leslie Bursill-Hall (19'n, 1981). Les listes les plus complètes et en grande partie identiques ont ét6 présentées par Kaeppeli et Bursill-Hall. Pour faire le point sur l'état actuel de nos connaissances, j'ai essayé de dresser sous une fonne revue et augment6e un nouveau relevé des manuscrits (voir en annexe).

24 Cf. Archivum Fra1rum PrOl!dicalorum, 53 (1983), p. 215-218. Voir en plus: Oxford Bodl. Libr. Canon. Mise. 516, f. I"-W: Hic inferius per ordinem alphabeti omnium autorum nomina sunt descripta quos compilator presentis operis appellati Ca1holicon descripsit ut legentibus se ostenderet mulla in compositione dicti operis librorum volumina legisse. Augustinus cum multis operibus suis, A.mbrosiu.s simlliter, Anselmu.s, Apochalipsis ... 7.acharias, 1.oçisma, Zeno.

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Si l'on regarde, d'une vue d'ensemble, la tradition manuscrite, on parvient à en distinguer quatre groupes principaux en tenant compte des marques de localisation et de provenance reconnaissables25 : la tradition italienne (environ 2()..25 manuscrits), la tradition occidentale (en France, Espagne, Angleterre, Pays-Bas) (60-65 manuscrits), - la tradition orientale (Autriche, Bohême, Pologne, Hongrie) (50-60 manuscrits), - la tradition allemande (30 manuscrits). L'acte de la publication au sens strict, c'est-à-dire l'acte de la première prise d'une copie sur l'original n'est pas attesté. Aucune trace ne nous est restée qui indiquerait l'existence d'une tradition génoise. Le manuscrit le plus ancien que l'on connaît jusqu'à présent est-d'après W.R. Hunt26 - un exemplaire conservé à Oxford (Univ. Coll. 129)manuscrit écrit en France et ayant appartenu à la bibliothèque de Johannes de Pontoise, évêque de Winchester (1282-1304). L'existence de ce manuscrit permet de supposer qu'une tradition italienne déjà développée était en vigueur à la fin du xine siècle. D'ailleurs, les manuscrits datés du Catholicon les plus anciens sont l'exemplaire de 1309 écrit par Guillelmus de la Porta Placentinus (manuscrit apparemment non conservé, mais dont l'existence d'autrefois peut être déduite avec certitude)21 et les deux manuscrits de 1324 qui se trouvent aujourd'hui l'un à Venise (BN Marc.1969). l'autre à Paris (BN lat. 7631). De la ville de Gênes, le Catholicon s'est répandu en Italie du nord et centrale, et de l'Italie du nord l'envie de faire recopier le texte a très vite traversé les Alpes pour déployer en France et dans les pays adjacents un témoignage très étendu. C'est en Italie et en France que le Catholicon durant le xive siècle a été multiplié et usité le plus fortement. De l'autre côté, au nord des Alpes, en Autriche, en Europe orientale et en Allemagne, le Catholicon est resté un livre peu connu jusqu'à la fin du xive

25 Pour un aperçu plus détaillé, cf. G. Powrrz. Das 'Catholicon' - Umrisse der handschri/tlichen Überlie/erung, in Litterae medii aevi. Festschri/t /ilr JohaMe Autenrieth zu ihrem 65. Geburtstag. hrsg. von M. BORGHOLTB und H. SPILUNG, Sigmaringen, 1988, p. 209-223. 26 Cf. R.W. HUNT, The History of Grammar in the Middle Ages. Collected Papers,1980,p. 185. 27 Cf. Archivum Fratrum Praedicatorum, 53 (1983), p. 210-213.

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siècle. Néanmoins, à partir d'environ 1400, la situation se renverse complètement. Le nombre de copies prises en Italie et en France diminue considérablement, tandis qu'en Europe orientale et en Allemagne le Catholicon prend un nouvel essor. Vers le milieu du xve siècle la tradition manuscrite y atteint sa plus grande densité. Après la publication des premières éditions imprimées, au cours des années soixante, la transmission du texte se termine assez vite. Il nous reste à caractériser les personnages et les institutions dont on sait qu'ils ont acquis le Catholicon pour en faire usage selon leurs intérêts spécifiques. Comme il résulte des marques de provenance propres à quelques manuscrits et des renseignements que nous devons aux catalogues des bibliothèques médiévales, le Catholicon était avant tout un livre usité par les institutions ecclésiastiques. On le rencontre le plus souvent dans les cathédrales et les églises collégiales, dans les couvents des bénédictins, cisterciens et chartreux. De même, nombre de particuliers assez bien situés, dignitaires de l'église et quelques laïques, ont fait incorporer le Catholicon dans leurs bibliothèques privées. Il se trouve entre les mains de cardinaux, d'évêques, de chanoines, de nobles et de maîtres de grammaire dans les écoles. D'autre part, le Catholicon livre dont la confection coûte bien cher - reste inconnu aux pauperes scolares, aux écoliers et étudiants, aux curés et aux églises paroissiales dans les villages et petites villes. Afin de donner une idée de l'estime que le moyen âge a eu pour le Catholicon je me bornerai à citer trois exemples significatifs. Ils ont en commun que le livre était enchaîné non dans la bibliothèque, mais en dehors (dans la majorité des cas dans le choeur). En voici la raison alléguée par un prévôt à Saint-Omer : le Catholicon doit être enchaîné dans le choeur afin que ceux qui désirent le consulter puissent en avoir un accès plus facile (Statuendo ipsum librum conchatenatum in choro manere, ut in ipso aliquid videre seu legere cupientes faciliorem habere valeant accessum)28. Le motif qui guide Peter von Schaumberg, évêque d' Augsburg, est presque identique: chatenetur in aliquo loco capitulo grato, in quo clerici ipsius eccclesie congruis horis et temporibus absque

28 Saint-Omer BM 196 ; Catalogue géniral des manuscrits des bibliothèques publiques des Départments, 3 (1861), p. lOS.

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dif.ficultate aditum habere et libri usum reperire possint29. A SaintAmand, au monastère des bénédictins, on prend soin que le Catholicon soit placé au milieu de l'église afin que non seulement les membres du couvent, mais également le curé de la ville, les chapelains, le recteur de l'école, les autres clercs et les laïques puissent en profiter (quod presens

liber in medio dicte ecclesie collocaretur, ut non solum conventuales illius monasterii, qui.n ymo eciam curatus ville ejusdem, capellani, rector scolarum ceterique clerici et advene in eodem proficere valerent)JO. Le Catholicon n'est pas un livre universitaire.Toutefois, il était inévi.. table que l'on reconnut bientôt son utilité en vue des études artistiques, théologiques et en particulier exégétiques. C'est pourquoi le Catholicon, en France et en Angleterre, a fait l'objet de travaux organisés par les stationarii. Dans les collections laissées par Jean Destrez on trouve un petit dossier ayant trait à Johannes Balbus ; il en résulte que Destrez avait connaissance de cinq manuscrits du Catholicon portant des indications de pecie31. En plus, deux Parisini provenant de la Sorbonne ou de ses alentours et un manuscrit conservé à Salamanque qui y faisait partie du Colegio Mayor de San Bartolomé attestent que la somme grammaticale de Johannes Balbus ne manquait pas d'être très proche de la vie universitaire.

6. - LES FORMES LIVRESQUES Un texte littéraire, quel qu'il soit, doit nécessairement se matérialiser sous une forme livresque32. S'il s'agit d'un texte qui - comme le Catholicon - est très long (il comporte presque 670.000 mots), les

29 Mittelalterliche Bibliothekskataloge Deutschlands und der Schweiz, 3,1 (1932), p. IO. 30 Valenciennes BM 398; Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départments, 25 (1894), p. 364. 3 l Manuscrits à indications de pecie : Cambridge, Gonville and Caius Coll. 272 ; Chaumont BM 51 ; Paris, Bibl. Mazarine 3796 ; Paris BN lat. 11865 ; Reims BM 1102. 32 Cf. G. Pownz, Das 'Catholicon' in buch- und textgeschichtlicher Sicht, in Wolfenbütteler Notizen zur Buchgeschichte, 13 (1988). p. 125-137.

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commanditaires auront tendance à faire auparavant des calculs précis. Ecrire un livre si volumineux coûte cher. C'est pourquoi on devra - en fOnction des moyens disponibles - commencer par des réflexions eoncernant le choix de la matière à écrire, le format. la mise en page, les leures initiales, les bordures, la reliure. Vu la longueur du texte, il est rare qu.'un autre texte s'associe au Catholicon. En essayant un premier rapprochement, j'ai choisi comme point de départ un critère qui est à la fois saisissable et illusttatif : le format. Les dimensions d'un livre, loin d'être un facteur purement mécanique, nous indiquent des fonctions d'usage. Si l'on se met donc à classifier les manuscrits du XJVe et xve siècles en les groupant suivant leurs formats différents (c'est-à-dire en prenant pour base la hauteur des volumes respectifs), on peut distinguer trois groupes principaux : les exemplaires in-folio, en grand..folio et in-quarto. Les exemplaires in-folio Le format in-folio (hauteur du volume 34-44 cm) est le format standard du Catholicon au XIVe siècle, c'est-à-dire le format standard des traditions italienne et française qui prévalent pendant cette période. Il est facile à concevoir que d'abord le format des exemplaires qui étaient très proches de 1'original a servi de modèle. Vu la longueur du texte, le fonilat in-folio peut être considéré comme format adéquat. Le livre, tout en étant un objet représentatif, reste maniable - pas trop grand, pas trop gros, pas trop lourd. Les in-folios tiennent un équilibre entre les fonctions de l'usage pratique et du besoin de faire parade d'un livre ûnposant. Les exemplaires en grand-folio Dès le commencement il arrive que l'on désire surpasser les in-folios. On fait produire des exemplaires dont le format extravagant entraîne une consommation énorme de parchemin. Dans nombre de cas, un décor de luxe se joint à un exemplaire de ce type. Le désir de représentation, d'enrichir visiblement une bibliothèque privée ou institutionnelle préside à la confection de ces manuscrits. On les rencontre dans les pays romans au XIVe siècle ; ici la hauteur du livre en règle générale ne surpasse pas

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les 44 à 48 cm. Plus tard, à partir du XIVe siècle tardif, on voit apparaître dans les pays de langue allemande des exemplaires d'une hauteur pour ainsi dire gigantesque (50-56 cm). Ces livres qui ne se lisent que par un lecteur étant debout - ou qui ne se lisent jamais - s'amassent une dernière fois pendant les années 1455-1460 et surtout dans quelques couvents des régions bavaroises.

Les exemplaires in-quarto Choisir le format in-quarto (hauteur du volume moins de 34 cm) pour un texte si long est une décision qui se justifie évidemment par le désir ou la nécessité d'être pratique. Dès le XIVe siècle, on observe surtout en France la naissance des exemplaires sur parchemin dans un format plus réduit En revanche, le nombre des feuillets s'étend de 300 jusqu'à 550, et par conséquence, s'il semble être avantageux. d'obtenir un livre petit et maniable, ce même type de livre a tendance à grossir, à devenir d'une grosseur extraordinaire - de sorte que les avantages et les inconvénients se compensent les uns les autres. Au xve siècle, la tradition des exemplaires in-quarto est centrée sur ! 'Europe centrale et l'Europe orientale. On fait maintenant usage du papier ; en même temps, les écritures cursives remplacent la littera textualis. Un sondage provisoire nous a montré que pour écrire le texte du Catholicon les copistes, au xve siècle, ont besoin d'un espace qui en moyenne surpasse de 40% les espaces usités par les copistes du xive siècle. Le nombre des feuillets est en train de monter ; on trouve des exemplaires qui ont plus de 600 feuillets. En voici les termes moyens pour les in-quartos : 410 feuillets au x1ve siècle, 550 feuillets au xve siècle. Pour éviter des livres trop gros on commence à fabriquer des exemplaires en deux, trois et quelquefois même en quatre volumes.

La dissolution Un développement nouveau se fait remarquer au cours du XIVe siècle. Le Catholicon se dissout, pour ainsi dire. N'oublions pas qu'il s'agit d'une combinaison de deux textes dont la structure respective est fort différente : grammaire et dictionnaire, donc un texte destiné à faire l'objet d'une lecture continue, et un autre texte qui, en règle générale,

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sera consulté ça et là. Maintenant, l'unité du livre se dissout, les deux parties deviennent autonomes. Dès le XJVe siècle tardif, on voit naître noJDbre de manuscrits in-folio et in-quarto qui contiennent exclusivement le dictionnaire, la cinqui~me partie du Catholicon. Par conséquence, la fabrication des manuscrits en un seul volume est considérablement facilitée, mais malgré la diminution du texte, des exemplaires en deux, trois et parfois m&ne en quatre volumes font leur apparition. D'autre part. la partie grammaticale commence à voir le jour soit en tant que Grammatica latina indépendante soit en faisant partie des recueils philologiques composites in-quarto et in-octavo. La séparation des deux parties principales a affecté le sys~ des renvois réciproques par lequel Johannes Balbus avait établi des liens étroits entre la grammaire et le lexique.

7. - L'IUSTOIRE DU 1EXTE

Entre les mains des copistes le texte du Catholicon a subi des changements. Nous en savons jusqu'ici peu de choses, car pour classifier les manuscrits il faudrait collationner un texte extrêmement long et qui a été conservé dans environ 190 exemplaires. Pour remédier provisoirement au manque d'une recensio manuscriptorum, j'aimerais présenter quelques observations accessoires, faites en consultant un nombre restreint de manuscrits sous des aspects de nature différente. Il convient de faire remarquer préalablement que 1'on trouve dans plusieurs . manuscrits des rasu.rae, des corrections, des variantes marginales ou interpolées - marques d'une contamination effectuée par des copistes du moyen ige. En reprenant des recherches inaugurées par le philologue néerlandais J.C. Arens33, il me semble que l'on peut constater que la tradition manuscrite s'est divisée très tôt en deux branches. Dès le début du xive

siècle, on distingue une rédaction que j'appellerais italienne (1, version vraisemblablement très proche de l'original) et une rédaction ici appelée

33 Cf. J.C. AllENS, Uit oude Woordenboeken IV, in Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde, 98 (1982), p. 273-286 (277 Bria, 281-282 Exenium, 283 Hastiludium).

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française (F). Je me limite à évoquer le phénon:làle principal qui en fait la différence. Il s'agit des explications en langue vulgaire introduites.à plusieurs endroits par le mot vulgolvulgariter". :En voici quelques exemples:

Aluta ... dicitur vulgariter cordevese (1) : cordovanee (F) Calibs ... illud genus ferri quod vulgo dicirur azal (1) : acier vel azal(F}

Exenium ... munus parvum ... quod vulgo dicitur presenre (1) : quod vulgo dicitur et galli.ce present (F} Hastiludium ... inde hastiludior ... id est talem ludu.m uercere quod vulgarlter dicitur bagordar (1) : bohourtkr (F} Monedula ... quedam avis que dicirur vulgo tacula (1) : tacula gall. choe (F).

Jusqu'à présent, j'ai pu consulter six manuscrits de provenance italienne et deux manuscrits de provenance française qui transmettent le texte de la rédaction appelée italienne35. La rédaction française, d'autre pan, est à la base de la majorité des manuscrits écrits hors de l'Italie : en France au x1ve siècle, et grosso modo elle est déterminante également pour les exemplaires recopiés en Allemagne et en Autriche au cours,du xve siècle. :En parlant du xvc siècle. il me semble opportun de faire remarquer que les recherches consacrées à !'histoire du texte présentent un double intérêt. D'une part il s•agit, comme toujours, de reconstituer le texte original, texte émis par l'auteur en 1286. D'autre part, on prendra en considération les aspects qui guident les incunabulistes dont quelques-uns désirent savoir sous quelle forme le texte se présentait au temps des premières éditions imprimées, c'est-à-dire en Allemagne autour de 14(j().

34 Cf. C. R.œssNEJt. Die

Magnae Derivationes des Uguccione do Pisa und ihre Bedt!utungfiJJ' dit romani.selle Plùlologie. Roma. 1965. 35 Vcnezia, Bibl. Marciana 1969; Milano Braid. AE. XIV. 8; Firenze. Medicea Laur. S. Croce Plut. XXVIl sin. 2 ; Paris BN lat. 7627 ; 9342 ; Milano Braid. AF. XI. 29. - Paris Bibl. Maz. 3797; BN lat. 7632.

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LE CA1110LICON

8. - LA TRANSmON AU LIVRE IMPRIMÉ

Nous sommes arrivé au point où le Catholicon, à panir d'une longue tradition manuscrite, commença à être divulgué sous fonne imprimée. Dans ce contexte, il nous faut apporter de l'attention à deux éditions : la première édition (Mayence '1460') et la deuxième édition publiée à Augsburg en 1469 (par Günther Zainer, à l'instigation de l'évêque Peter von Schaumberg)36. On sait que l'on disposait à Mayence et à Augsburg, dans certaines institutions ecclésiastiques, d'exemplaires manuscrits du Catholicon. Toutefois, les modèles qui ont servi de base aux imprimeurs respectifs de toute évidence n'ont pas été conservés. Les deux éditions au format in-folio sont indépendantes l'une de l'autre. C'est-à-dire que les deux imprimeurs ont fait reproduire les textes respectifs de deux manuscrits différents. Bien que les deux modèles n'aient pas subsisté, on peut caractériser leurs textes qui d'ailleurs ont appartenu, tous les deux, à la rédaction F. Comme il résulte d'un sondage préliminaire, l'édition d' Augsburg provient d'une version du xve siècle qui est centrée sur cette ville et son diocèse et qui remonte à une rédaction qui s'est répandue dans les régions bavaroise et autrichienne. La marque d'identité de ce groupe est une interpolation. Dans la lettre 1 du dictionnaire un certain Petrus dictus Bulpen, antérieur à 1394, a inséré un article 'lpra' qui rend hommage à la ville flamande d'Ypres, sa ville natale: Ypra. pre. quedam villa bona in Flandria. et ibi fiunt boni panni. Und,e, hic et hec yprensis. et hoc se. natus ex illa terra. Et de illafuit Petrus dictus Bulpen31. On connaît jusqu'alors quinze manuscrits qui transmettent l'article 'lpra'. De ce groupe se séparent cinq manuscrits en vertu de variantes particulières ; ils fomlent une branche spécifique. Pour caractériser cette branche je me borne à citer deux de ces variantes extraites du prologue principal: Textos receptus Variantes ad honorem Dei et gloriose virginis Marie

ad honorem Dei et beate virginis Marie

Dementi.a enim est

Dementia vero est

36 Gesamtkatalog der Wiegendruclœ n° 3182, 3183. 37 Cf. J.C.

ARENS

(cf. note 33), p. 285-286.

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G.POWI'IZ

Les variantes propres à cette branche apparaissent également dans l'édition imprimée d' Augsburg - de sorte que l'on peut supposer qu'elle a eu pour modèle un manuscrit qui faisait partie de cette branche. Malheureusement, il est plus difficile de préciser la tradition spécifique dont provient l 'editio princeps de Mayence. Son texte est caractérisé par exemple dans le prologue principal par quelques leçons fautives ou divergentes. Je ne connais aucun manuscrit qui s'accorde dans la majorité de ces cas avec l'imprimé. On peut nommer, cependant, cinq manuscrits qui d'une façon incohérente s'harmonisent ça et là avec les particularités de l'édition de Mayence38. Puisque ce groupe est composé de manuscrits qui proviennent de la France et del' Allemagne occidentale (Echternach, Trier, Koblenz), il convient de rester assez général en constatant qu'une tradition française et allemande a été à la base de

l'editio princeps. D'ailleurs, on sait qu'à partir des années quatre-vingt les incunabulistes ont entamé une discussion véhémente. Elle a pour objet la date/les dates de la parution de l 'edi.tio princeps et la technique de sa production. Il faut cependant que nous nous arrêtions, car pour raconter cette autre histoire il faudrait donner un autre exposé et s'adresser à des lecteurs prenant au Catholicon un intérêt très différent

Universitâtsbibliothek, Frankfurt-am-Main

38 Cf. G. PowITz (cf. note 32), p. 135.

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RÉPERTOIRE DES MANUSCRITS

En dressant le présent répertoire, je me suis proposé de signaler tous les manuscrits du Catholicon connus, y inclus les manuscrits mutilés ou sinistrés et quelques versions abrégées, mais à l'exclusion des fragments, des extraits et des adaptations. Le répertoire a pour base les listes antérieurement publiées par : - A. MARioo, I codici manoscritti delle 'Derlvationes' di Uguccione Pisano. Saggio tl inventarlo bibliogrtfico con appendice sui codici del 'Catholicon' di Giovanni da Genova, Roma, 1936, p. 41-57. - Th. KAEPPELI, Scriptores Ordinis Praedicatorum Medii Aevi, 2

(1975), p. 38()..383, n° 2199.

- G.L. BURSILL-HALL, Teaching Grammars of the Middle Ages, in HisroriographiaUnguistica, 4 (1977), p. 18-20, n° 6. - G.L. BURSILL-HALL, A Census of Medieval Latin Grammatical Manuscripts, Stuttgart, 1981, index p. 339, 365.

Addenda: K. GRUBMOLLER (Vocabularlus Ex quo, München. 1967, p. 26, note 3); F. STEGMOLLER (Reperrorium biblicum medii aevi, Suppl. 9, 1977, p. 166, n° 4220). Les inventaires compilés par P. GLORIEUX (la faculté des arts et ses maftres au XI/Je siècle, Paris, 1971, p. 214-215, n° 236) et par F.A. TREMBLAY (Bibliotheca lexicologiae medii aevi, 3, 1989, p. 724-754) ne fournissent pas de renseignements nouveaux. Pour chaque manuscrit on trouvera ici quelques informations fondamentales (format, nombre de feuillets, contenu, lieu et date de la copie, nom du copiste, provenance ancienne). J'ai pu consulter sur place 70 manuscrits. En plus, les catalogues imprimés ainsi que les renseignements et reproductions fournis par les bibliothèques respectives ont contribué à l'achèvement du répertoire. Abréviations



B

BAV BL

Notice basée sur l'autopsie Bursill-Hall Biblioteca Apostolica Vaticana British Library

322 BM BN BR BSB BU K M ÔNB SB UB UL

G.POwnz Bibliothèque municipale Bibliothèque nationale Bibliothèque royale Bayerische Staatsbibliothek Bibliothèque universitaire Kaeppeli Marigo ôsterreichische Nationalbibliothek Staatsbibliothek U niversiûitsbibliothek University Library

Angers, Bibl. publique 496. - Parchemin; 45,6 x 31 cm; f. 1-246: pars 1-V L. XIVe s. Prov. : Angers, Saint-Aubin OSB. - [M, K. B] Arras BM 15 (267). -Parchemin; 42 x 33 cm; f. 1-166: Pars V MulioVulpes. XIVe s. Prov. : Arras, Académie. - [B] Arras BM 469 (576). - Parchemin; 42 x 28 cm; f. 1-354: Pars 1-V. Italie(?) XIVe s. Prov.: Arras, Saint-Vaast OSB. - [M, K, B] Arras BM 936 (270). - Parchemin ; 39 x 29 cm ; f. 1-186 : Pars 1-V Linquo. XIVe s. Prov.: L Obvinus Vuinde, heres magistri Johannis de Tavelle ; 2. Legs de Robertus Regis, scolasricus et canonicus, à la collégiale d'Arras. - [M, K, B] *Augsburg UB (olim Harburg/Maihingen, Ôtringen-Wallersteinsche Bibliothek) 11.1.2° 98-1-111. - Vol. 1 : Papier et parchemin, 29 x 20 cm, f. 1-186 : Pars 1-IV ; vol. 2 : Papier et parchemin, 29 x 20,5 cm, f. 3256: Pars V A-E; vol. 3: Parchemin, 31 x 23 cm, f. 1-374: Pars V F-Z. 1424. Copiste vol. 3 : Petrus Tectoris. Prov. : 1. Nümberg OP; 2 : Füssen OSB. - [M, K, B] Autun, Bibl. du Séminaire 41 (S 47). -Parchemin; 46 x 34,5 cm; Pars I-V. x1ve-xve s. - [M, K, B] Barcelona, Archivo de la Corona de Arag6n, San Cujat 31. - xve F. Stegmüller, Repertorium biblicum medii aevi, Suppl. n° 4220.

S. -

*Basel UB F IV 6. -Papier; 28,5 x 20,5 cm; f. 2-298 : Pars V H-Z. xve s. (milieu). Prov. : Johannes de Venningen, episcopus Basiliensis (1458-1478). - [B]

LE CAmoLICON

323

B~yeux.

Bibl. du Chapitte 60..... Parchemin; 43,8,x 31 cm; f. 1-337: Pars I-V. xive s. - [M, K, B] *Bergamo, Bibl. Civica f.4.9. - Papier; 28,8 x 20 cm; f. 1-304: Pars V A-Z. Italie du nord 1415. Prov.: Monasterium s. Leonardi confessoris de Monte J)onico prope Veronam Can. Reg. (Congregatio s. Mariac de Frisionaria Luc. dioc.). - [M. K] *Berlin SB Ms. laL fol. 461. - Papier; 31,3 x 21,S cm; f. 1-607 : Pars 1-V. Allemagne du nord xve s. (milieu 12e moitié). Prov. : Reliure faite dans l'atelier de Mathias Hadeben (Enneland). - [M. K, B] *Berlin SB Ms. lat. qu. 935. - Papier ; 29,3 x 20,5 cm ; f. 1-159 : Pars I-IV. Allemagne du sud (Ulm?) 1459. Prov. : Vitus Strobel ; Udalricus Lager. - [B] Bourges BM 335. - Parchemin; 40,6 x 28,6 cm; 538 ff. Pars I-V. France xve s. Prov. : 1. Jehan, filz de roy de France, duc de Berry ; 2. Bourges, Sainte-Chapelle. - [K] *Brenken. Georg Freiherr von und zu Brenken. - Parchemin ; 51,5 x 36 cm; 319 ff. Pars I-V. Bôddeken XVC s. (3C quart). Prov. : Bôddeken Can. Reg. Bmo, Archiv Mesta 115. - f. 2-466. xve s. - [B] Bruxelles BR 102-103. -Parchemin; S0,5 x 36 cm; f. 1-344: Pars I-V +Tabula alphabetica (f. 335-344). Pays-Bas (Utrecht?) 1457. Bruxelles BR 12115. - Parchemin; 40 x 28 cm; 283 ff. Pars 1-V. Pays-Bas xive s. (lC moitié). Prov.: Liège, Saint-Jacques OSB. - [K] Budapest UB 57-58. - Papier; vol. 1 : 21,S x 14,3 cm, f. 3-370: Pars V A-D; vol. 2: 21,8 x 14,5 cm, f. 1-218 : Pars V E-K. Struberg (Silésie) 1418. Copiste: Paulus (jinivi Struberge in camera inferiori in scolis). Prov.: Lechnitz OCart. - [M, K, B] Budapest UB 63. - Papier; 30 x 19,5 cm; f. 1-558: Pars 1-V. Zglobuci 1444. Copiste: Swanthoslaus dictus Uawosh filins Urbani de Crzyzanow. Commanditaire: Michael Venceslaus de Conyn. Prov.: Lechnitz OCart. - [M, K] Cambrai BM 492. - Parchemin; 28,3 x 20,6 cm; f. 1-337: Pars 1-V. XIVC S. Prov.: Cambrai, Saint-Sépulchre. - [K, B] *Cambridge, Gonville and Caïus Coll. 272. - Parchemin ; 39 x 26 cm ; f. 1-383 : Pars 1-V. Angleterre (?) xive s. Indications de pecie. - [K]

324

O.POWnz

•Cambridge, Peterhouse Coll. 43. - Parchemin ; 36 x 27 cm ; f. 496: Pars 1-V Zimos. Angleterre xive.xve s. - [M, K. B]

t'..:

*Cambridge UL Dd.1.31. - Parchemin; 45,S x 31 cm; 326 ff. (f. 7336). Pars 1-V Stephanus. Angleterre xve s. (le moitié). Prov.: Thomas Rotheram, episcopus Lincolniensis et Caneellarius Angliae. [K, B] Cesena, Bibl. Malatestiana Plut. XXill sin. 3 ; sin. 6. - Parchemin ; vol. 1 : 38 x 25,3 cm ; f. 1-296 : Pars 1-V K ; vol. 2 : 38,S x 26 cm, f. 1-158 : Pars V L-Z. XIVe s. - [M, K, B] Cesky K.rumlov, Kaplanska knihovna 179. - Cf. Praha, Narodn{ Museum X.A.6 Chartres BM 289 (détruit en 1944). Parchemin; 33,S x 26.2 cm; 359 ff. subsistants. Pars 1-IV (incomplet) +Pars V. XJVC s. Prov.: Chartres, Chapitre de la cath6drale. - [M. K, BJ Chartres BM 306 (d6truit en 1944). - Parchemin; 41,3 x. 31 cm; 387 ff. subsistants. Pars IV (incomplet)+ Pars V. XVe s. Prov.: Chartres, Saint-Père-en-Vall& OSB. [K, B] Chaumont BM S 1. - Parchemin ; 46.2 x 33.8 cm ; 305 ff. subsistants. Pars 1-V (incomplet). xive s. Indication de pccie. - [M. K, B]

*Cremona. Bibl. Statale, Fondo civico AL4.10. - Papier et parchemin; X 21 cm; f. 1-155: Pars 1-IV. Italie xve s. - [K] *Darmstadt, Landes- und Hochschulbibl. Hs 729 - Papier ; 39,8 x 28 cm ; f. 1-456 : Pars 1-V. Allemagne du sud-ouest xvc s. (d6but). - [K] 27,S

Douai BM 754. - Parchemin; 49 x 33 cm; f. 1-276: Pars 1-V. xivc s.

Prov. : Anchin OSB. - [M, K, B] Durham, Chapter Libr. B.I.31. - f. 1-235 : Pars 1-V (?). ;xve s. - [B] *EichstJltt UB 756. - Papier; 30,S x 21 cm; f. 2-448: Pars V 0-Z. Eichstatt 1444. Copiste: Frater Cristofferus Goppolt OP. Prov.: 1. Johannes Leonrod, chanoine à EichstJltt ; 2. Rebdorf Can. Reg. (cf. München BSB Clm 15121). - [K] *El Escorial BR a.1.4. - Parchemin; 43,S x 31 cm: f. 1-292: Pars IV. France XIVe s. (milieu). - [K, B] Erlangen UB 402. -Parchemin; 36 x 24,5 cm; f. 1-234: Pars V MZ. Heilsbronn 1410. Copiste: Johannes Scriptoris. Prov.: Heilsbronn OCist. - [K. B]

LB CATHOLICON

325

Firenze, Bibl. Medicea Laurenziana Faes. 172. Parchemin; f. 1-331: Parsi-V. XJVe s.-[M, K, B] Firenze, Bibl. Medicea Laurenziana S. Croce Plut. XXVII sin. 2. Parchemin; f. 1-324: Pars 1-V. Italie xive s. Prov.: Florenz, S. Croce OPM. -[M. K, B) *Frankfort am Main, Stadt- und Universititsbibl. Ms.Bartb.24. Papier; 40,5 x 29 cm; f. 2-369: Pars 1-V. Allemagne d'ouest c. 14070. Prov.: 1. Johannes Swertman de Bonemese, decanus; 2. Frankfurt am Main, Bartholomaeusstift (1480). - [K, B] *Frankfurt am Main, Stadt- und Universitltsbibl. Ms.Carm.7. xve s.

Papier; 29 X 21 cm; f. 1-372: Pars 1-V o. Allemagne d'ouest (milieu). Prov. : Frankfun am Main OCarm. - [K, B]

Gdansk, Bibl. Gdanska Polskiej Abd. Nauk Mar.F.407. Parchemin; so X 35 cm; f. 1-367: Pars 1-V. xve s. (lC moitié). Prov.: Danzig,

Marienkirche. - [M, K, B] Glasgow UL Hunter 1 (S.1.1). - Parchemin; 44,5 x 31,6 cm; f. 1342: Pars 1-V. Brabant 1407. Prov.: Pieter Burmann (1714-1778). [M, K. B)

Glasgow UL S.l.l. - Parchemin; 46,4 x 33,3 cm; f. 1-472: Pars 1-V Tabernaculum. Italie xve s. Prov.: 1. WibHngen OSB; 2. Pieter Bmmann (1714-1778). - [M, K, B] Gniezno, Bibl. katedralna 43. - Papier; 30,5 x 21,5 cm; f. 1-575: Pars 1-V. Cracovie 1423. Copiste: Wenczeslaus de Obomilcy. - [M, K]

's Gravenhage, Mus. Meermanno-Westrecnianum 10 A 13. - Parchemin; 42 x 28 cm; 415ff.Pars1-V. France xive.xve s. - [K]

Graz UB 16. - Parchemin; 53

x 37 cm; f. 1-416: Pars 1-V. Prov.: Neuberg OCist - [M, K, B]

xve s.

Graz UB 443. - Papier; 31 x 21 cm; vol. 1 : f. 1-252: Pars 1-V Decrctum; vol. 2: f. 1-275: Pars V D-N. Vienne (Autriche) 1401. Prov.: St. Lambrccht OSB. - [M, K, B] Harburg/Maihingen, Fürstl. Oettingen-Wallersteinsche Bibl., Il.1.fol.98. - Cf. Augsburg UB *Heidelberg UB Salem X 14. - Papier; 40,8 x 29 cm; f. 3-431 : Pars 1-V K. Allemagne du sud-ouest c. 1419. - Prov.: 1. Frater Petrus de Gengenbach OP; 2. Frciburg im Breisgau OP. - [M, K, B]

326

O.POWl'l2

Heiligenkreuz, Stiftsbibliothek 76 ; 96. - Parchemin ; in-folio ; ms. 76: f. 1-236: Pars V L-0; ms. 96: f. 1-245: Pars V P. xve s. - [M, K. B] Hereford, Cathedral Libr. 0.7.VIll. - 40,6 x 30,5 cm; 238 ff. Pars IV. XIVe s. (avant 1376). - Prov. ; 1. Nicholas Hereford, 1376; 2. Don de Johannes Bayly (chanoine 1463-1479). - [K] Innsbruck UB 226/1-2 (226/2 olim 47). - Papier; vol. 1 : f. 1213: Pars V A-Magnifico; vol. 2: f. 1-250: Pars V Magnifico-Z. 1394. Copiste: Frater Berchtoldus de Ysnina. Prov.: Stams OCist. [M. K. B]

*Kiel UB KB 36m. - Parchemin ; 48,3 x 34,7 cm ; 322 ff. Vol. 1 : Pars 1-V K ; vol. 2 : Pars V L-Z. Camp 1456. Copiste : Wilhelmus de Reno ('qui fuit scriptor egregius nulli illo tempore in arte sua secundus'). Prov.: Camp OCist. Klosterneuburg. Stiftsbibliothek 135-136. - Parchemin ; vol. 1 : 46,7 x 31,2 cm, f. 1-170: Pars 1-V Gala; vol. 2: 46,5 x 32 cm, f. 1-172: Pars V Galatha-Z. Klostemeuburg 1404. Copiste: Nicolaus Linczer, canonicus Claustroneoburgensis. Prov. : Klostemeuburg OSB. [M, K. B] Klostemeuburg, Stiftsbibliothek 558. - Papier ; 30.4 x 21 cm ; f. 118239 : Pars V A-Z (Abbreviatio). xve s. Prov. : Klostemeuburg OSB. [M, K, B] K-benhavn, Kongelike Bibl. Gl.kgl.Saml.425 fol. - Papier; 29 x 20 cm; f. 1-383 : Pars 1-V. Allemagne du nord 1443. Copiste: Jhohannes Hamborch filius fabri etc. in Luneborch. Prov.: 1. Johannes de Mynda, canonicus Lubecensis ; 2. Cismar OSB. - [M, K, B] Kôln, Hist. Archiv OB 4° 152. - Papier; f. 73-120: Index AalmaZozimus ; f. 120v Explicit tabula de catholicon. c. 1440. - {K] Krakow. Augustins B 201. - f. 1-.582: Pars 1-V. - F. Stegmüller,

Repertorium biblicum medii aevi n° 9.523. Krak6w, Bibl. Jagiellonska 1400. - Papier; 30,5 x 20,5 cm; f. 1-487: Pars 1-V. Pologne c. 1425. Prov. : Stanislaus de Zawada, magister artium (1449). - [M, K, B] Lambach, Stiftsbibliothek 13. - Papier ; in-folio ; 395 ff. Pars 1-V. xve S. ( 1e moitié). - Prov. : 1. Andreas Plankch, plebanus in G&s ; 2. Vienne (Autriche), St. Dorothea Can. Reg. ; 3. Lambach OSB (1448). - [K]

LE CATHOUCON

327

t.ûPzig UB 806. - Papier ; 30,S x 21 cm ; f. 221-665 : Pars I"V. 1456. Piov.: 1. Johannes lCleino von Lôbau (1472); 2. Fürstenkollegium (1490). - [M, K, B] Liège BU 223 E. - Parchemin; 39,3 x 31,3 cm; f. 1-275: Pars 1-V. Saint-Tf()lld 1348. Copiste: Guillaume de Dycka. Prov.: Saint-Trond OSB-[K] Liège Bl] 2304 D. - Parchemin ; 46 x 33 cm ; 102 ff. subsistants. Pari V Perfugium-Polio, Scopula-Simbolum, Simila-Statiuncula. xve s. [K] Liège BU 3301

c.

-Parchemin et papier; f. 1-309: Pars 1-V. xve S.

Prov. : Zepperen OFM. - [K] Ulienfeld, Stiftsbibliothek 146-147. - Parchemin; in-folio ; vol. 1 : f.··1-167: Pars 1-IV, copiste: Frater Thomas de Neuburga claustrali; vol. 2: f. 1-263: Pars V L-Z. copiste: Frater Servatius. Vol. 1 : 1419. Prov. : Lilienfeld OOst. -- [K. BJ Linz, Studienbibliothek 486-487. - Papier ; 40,3 x 28 cm ; vol. 1 : f. 1-252: Pars 1-V F; vol. 2: f. 1-312: Pars V G-Z. xve s. Prov. : Oleink OSB. - [M, K. B: Cod. 180-181) *London BL Add. 15279. - Parchemin ; 43,3 x 30,5 cm ; f. 1-265 : Pars 1-V. Paris 1358-1360. Prov. : 1. Frater Johannes de Rovura, monachus cisterciensis ; 2. Oteaux. - [K. B] *London BL Add. 25722. - Parchemin; 43 x 30,S cm: f. 1-350: Pars 1-V. France XIVe s. - [M, K, B] *London BL Arundel 11 O. - Parchemin ; 38 x 25,5 cm ; f. 1-406 : Pars I-V. xive S. (2C moiti6). - [M. K, B] •London BL Burney 323. - Parchemin; 37,5 x 24,S cm; f. 1-299: Pars I-V (en Pars V manquent les articles Nodus-Palleo). Angleterre XJVe.xve s. Prov.: 1. Magister Silbertus de Stone, canonicus ecclesiae cathedralis Wellensis ; 2. Stone, S. Walfadus Can. Reg. - [M, K, B] *London BL Stowe 981.-Parchemin; 43 x 29 cm; f. 2-320: Pars IV. France XJVe s. - [M, K, B] *Luxembourg BN Rés. Pr6c. Ms.1:146.: 37 x 25 cm; f. 1-413: Pars 1-V. XIVe s. (le moitié). Prov.: Echternach OSB. - K. Grubmüller, Vocabularlus Ex q"" (1967), p. 26, note 3.

328

G.POwnz

Lyon BM 126. - Parchemin; 36 x 26 cm; f. 1-415: Pars 1-V. France xive s. (le moitié). Prov.: 1. Pierre Bertrand. cardinal; 2. Colombier~ Célestins. - [M, K, B] *Maastricht, Stadsbibl. 1. - Parchemin; 52 x 34 cm; 327 ff. Pars 1-V. Coblence ou Trèves 1437. Prov.: 1. Johannes de Monte OP; 2. Coblence OP. - [M, K] *Madrid, Bibl. de Palacio 437. - Papier et parchemin ; 29 x 20 cm ; 130 ff. Pars 1-IV. Espagne xve s. -[M, KJ Madrid BN 8430. - f. 1-65: Pars 1-IV. xve s. Prov.: Avila OP. - [B]

Malibu, Paul Getty Museum. - Parchemin; 53 x 36 cm; f. 1-303: Pars 1-V. Augsburg 1458. Copiste : Hainricus Lengfelt. Prov. : Augsburg, Hl. Kreuz (?) Can. Reg. Melk, Stiftsbibliothek 147 (5). - Parchemin; in-folio; Pars I-V. XIV• S. - [K, B) *Milano, Bibl. Ambrosiana E.62 inf. - Papier ; 24 x 17 cm : f. 1-127 : Pars V. A-Z (Abbreviatio). Padoue 1471. Copiste: Donatus Pedexinus Valistelline. Prov.: Johannes Mathias de la Soppa (feci mini.are et ligare ... perme ad docendum alios scholares). - [M, K, B] *Milano, BN Braidense AE.XIV.8. - Papier; 41,5 x 30 cm; f. 1326: Pars I-V + Cyclus paschalis. Vercelli 1349-1351. Prov.: Vercelli, Franciscus de Agaciis, rector scolarum. - [M, K. B] *Milano, BN Braidense AF. XI.29. - Papier; 40,S x 28 cm; f. 1232 : Pars V 1-Vitricus. Italie xve s. (1e moitié). - [M, K, BJ Milano, Bibl. Trivulziana 612. - Parchemin; 40,2 x 28,3 cm; f. 1514: Pars 1-V + Cyclus paschalis. Murano XIVe s. (fin). Prov.: Murano, S. Michele, Calmadules. - [M, K, B] Modena, Bibl. Estense f R. 5. 5. - 26.7 x 20 cm; f. 1-294: Pars V A-Z (Breviationes super Catholicon de ordine vocabulorum). Lucca 1381. Copiste: Andreas quondam Iusti Cennis de Vulterris. - [K. B] Montpellier BM 8. - Parchemin ; 37 ,5 x 27 cm ; 230 ff subsistants : Pars 1-V. xive s. Prov. : Saint-Guilhem-du-Désert OSB. - [M, K, B] *München BSB Clm 2795. - Parchemin ; 53,5 x 37 cm ; f. 1-325 : Pars 1-V. Augsburg (?) 1462. Copiste : Henricus Lengfeltt Erffordensis. Prov. : Aldersbach OCist. - [M, K. B]

LECATHOLICON ·~ca BSB am 3077. -Papier; 31X21,S cm; f. S. (milieu). Prov. : Andechs OSB. - (M, K, B]

t

.xve

329 2-40S: Pars 1-V

•MUnchca BSB am 1753. - Papier; 19,5 x 15 cm ; f. 104-279 : Pars J;..JV. xve s. Prov.: Indersdorf Can. Reg. - (M, K,B] •Mttnchca,. BSB Clm 12267-12268. - Papier; vol. 1 : 31 x 22 cm, f. 1-416: Pars I-V L; vol. 2: 31 x 21,5 cm, f. 1-343: Pars V M-Z. Vol. 1 : 1464. Prov. : Raitenbuch Can. Reg. - [M, K : 12269, B] llilMUnchca, BSB am 141.36. - Papier; 3l x 2l cm; f. l-611 : Pars IV. xve s. (20 moiti6). Prov. : Nicolaus Onlein, prespiter Rotenburgensis ; 2. Christoforus Hoflnan, professus ad s. Emmerammum Ratisbone. - [M, K, B] *MUnchca, BSB Clm 15121. - Papier; 30 x 21 cm ; f. 1-427 : Pars IV Ç. XVo s. (milieu). Prov.: Rebdorf Can. Reg. (cf. Eichstitt UB 756). - (M, K, B] •MUnchca, BSB Om 17402. - Parchemin; 56 x 38,5 cm; f. 1-315 (Jl2) : Pars 1-V. Augsburg (?) 1456-1458. Copiste : Hainricus Molitor de Augusta. Prov.: Schcicm OSB. -[M, K. B] *MUnchcn, BSB am 21043-21044. - Papier; 30,5 x 21 cm ; vol. 1 : f. 3-358 : Pars 1-V E ; vol. 2 : f. 2-539 : Pars V F-Z. 1467. Prov. : Thicrhaupten OSB. - [M, K, B] *Münchcn, BSB Clm 26925. - Papier; 30,8 x 21,5 cm; f. 1-325: Pars V K-Z. 1418. Copiste: Blasco de Debizan, presbiter alias plebanus de Chwalcaitz. Prov.: Rcgcasburg (1876). - [M, K, B] . Münster UB 234 (détmit en 1944). -Papier; 29 x 21,2 cm; f. 1-255: Pars V K-Z. Maricnfeld, dioc. Miinster 1453. Prov.: Marienfeld OCist. -[M, K]

Napoli BN V.D. l. - Pan:hemin et papier ; 38,3 x 28,5 cm ; f. 1-408 : Pars 1-V. XIVe s. Prov.: S. Giovanni a Carbonara OESA. - [K, B] Napoli BN V.D.2. - Pan:hemin; 34,5 x 26,5 cm; f. 1-446: Pars V A·Z. XJVe s. Prov.: S. Giovanni a Carbonara OESA. - [K, B] Neustift (Novacella, Jds de Brixen), Augustiner-Chorherrenstift 106. Pan:hemin; 37 x 28,5 cm; f. 1-110: Pars V L-P. xve s. - F. Stegmilller, Repertorium biblicum medii aevi, Suppl. n° 4220.

330

G.POWI'IZ

Nümberg, Stadtbibl. Cent.I,96. - Parchemin; 54 x 36,S cm; 272 ff. subsistants (manquent 142 ff.): Pars 1-V. c. 1430. Copiste: Konrad Wyser von Eichstitt. Prov. : Nümberg OP. - [M. K, B] Olomouc, Kapitulnf Knihovna 203. - xve s. - [K] *Oxford, Bodl. Libr. Canon.Misc.576. - Parchemin; 47 x 32,5 cm; f. I-II, 1-383: Pars I-V. Venise xve s. (début). Prov. : Venise, S. Elena (Congrégation de Monte Oliveto). - [M, K, B]

*Oxford, Bodl. Libr. D'Orville 44. - Parchemin et papier ; 29,S x 21 cm; f. 1-125: Pars I-IV + Prol. Pars V (suivi d'un dictionnaire latinnéerlandais. A-H). Pays-Bas xve s. (2e quart). - [M, K, B] *Oxford, University College 129. - Parchemin; 40,5 x 28 cm; f. 1378: Pars 1-V. Notes de correction, p.e. f. 179V: Cor. per gg. France XIIIe s. (fin) ou c. 1300. Prov. : Johannes de Pontoise, évêque de Winchester (décédé en 1304); 2. Willelmus de Wynterbome, rector ecclesiae de Stocton. -[K, B)

* Paris, Bibl. de l' Arsenal 977. - Parchemin; 43 x 29 cm; f. 1-313 : Pars 1-V. France xive s. Prov.: M. de Paulmy. - [M, K, B] *Paris, Bibl. del' Arsenal 978. - Parchemin; 39 x 24 cm; f. 1-366: Pars 1-V. Italie ou France xive s. (2e moitié). Prov.: 1. Clairvaux OCist ; 2. M. de Paulmy. - [K, BJ *Paris, Bibl. Mazarine 3796.- Parchemin; 48,5 x 33 cm; f. 1-333: Pars 1-V. France XIVe s. (1 e moitié). Indications de pecie. Prov. : Frater Johannes de Spinalo, Metz OESA. - [M. K, BJ *Paris, Bibl. Mazarine 3797.- Parchemin; 33,5 x 23 cm; f. 1-301: Pars 1-V. France x1ve S. Prov.: Paris, Saint-Victor Can. Reg. [M, K, B] *Paris, Bibl. Mazarine 3798.- Parchemin; 42,5 x 28 cm; f. 1-382: Pars 1-V. Notes de correction. France x1ve s. Prov. : Johannes ... Bituricus. - [M, K, B] *Paris, Bibl. Mazarine 3799.- Parchemin ; 44,5 x 32 cm ; 185 ff. subsistants: Pars 1-V Fuco, Vio-Z. France XJVe-xve s. Prov.: Paris OP. - [M, K. B] *Paris, Bibl. Mazarine 3800.-Parchemin; 37,5 x 26,5 cm; f. 1-374: Pars 1-V. France XIVe s. Prov. : Paris OFM. - [M, K, B]

LE CA1110UCON

331

•Pmis BN lat. 7627. -Parchemin; 4S,S x 26 cm; f. 1-281 : Pars I-V. Iialie du nord (Pavie?) XIVe s. (te moitié). Prov.: Monogramme MB ou BM = Frater Michael Bemardi OCann (?) ; Milan, Bibl. ViscontiSforza. - [M, K, B] *Paris BN lat. 7628. - Parchemin; 34,S x 23,S cm; f. 1-460: Pars IV. France XIVe s. - [M, K, B] *Paris BN lat. 7629. - Parchemin; 47 x 33 cm; f. 1-3SO: Pars I-V. France xive s. Prov. : Blois, Chambre des Comptes. - [M, K, B] *Paris BN lat. 7630. - Parchemin; 29 x 20,S cm; f. 1-419: Pars I-V.

France xive s. (milieu 12e moitié). - [M, K, B] *Paris BN lat. 7631. - Parchemin; 41 x 26 cm; f. 1-369: Pars 1-V. Paris 1324 ou 1325. Prov.: Ratier de Lénac, abbé de Lautrec et (13281334) de Saint-Victor de Marseille OSB. - [M, K, B] *Paris BN lat. 7632. - Papier; 29,5 x 21 cm; f. 4-208 : Pars V A-E. France XVe S. Prov. : 1. Petrus de Thumery in artibus et medicina magister inhumatus in hospitali magno Beine ; 2. Beaune, Grant hos-

pital. - [B] *Paris BN lat. 9342. - Parchemin; 38 x 26 cm; f. 1-370: Pars I-V. Ira.lie du nord xve S. Prov.: Padolirone, dioc. Mantoue (Congregatio s. Iustinac) OSB. - [M, K, B] *Paris BN lat. 11865. - Parchemin; 40 x 28,S cm; f. 1-323: Pars IV. France XIVe s. (le moitié). Indications de pecie. Prov.: Paris, SaintOermain-dcs-Prés OSB. - [M, K. B] *Paris BN lat. 15463. - Parchemin; 39 x 26 cm; f. 1-411 : Pars 1-V. France XIVe s. Prov.: Paris, Sorbonne. - [M, K, B] •Paris, Bibl. de la Sorbonne S8-59. - Parchemin; 46 x 30 cm; vol. 1: f. l-161, Pars 1-V Facio; vol. 2: f. 1-170, Pars V Humilio-Z. France XIVe s. (milieu/2e moitié). Prov. : 1. Paris, Collège Maître Gervais(?);

2. Paris, Collège Louis-le-Grand. - [M, K, B] Pavia BU Fondo Aldini 54. - Parchemin; 18 x 12 cm; 341 ff. subsistants. Catholicon abbreviatum (Et quia in multis minoratus est Catholicumculus verius poterit dic1). Italie XJVe.xve s. - [K, B] *Pommersfelden, Griiflich Schônbom'sche Bibl. 329-330. - Parchemin; 46,S x 33 cm; vol. 1: f. 1-254, Pars 1-V H; vol 2: f. 1-281,

332

G.POWI1Z

Pars V 1-Z. Fritzlar 1431. Prov.: Don du doyen Happelo Kaczman à la collégiale de Fritzlar. - [M, K] Praha, Knihovna Metropolitni Kapituli C. VII. - f. 1-568. xve s. [B : Cod.414] Praha, Knihovna Metropolitni Kapituli L.I.1-2. - Parchemin; SO x 35 cm; vol. 1 : f. 1-296: Pars 1-V G; vol. 2: f. 1-335: Pars V H-Z. XIVe s. (fin). - [K, B: Cod.1243-1244] Praha, Knihovna Metropolitni Kapituli L.LXXXIl.1-2. - Vol. 1 : Papier, 30,5 x 21,2 cm, f. 1-332: Pars V A-1; vol. 2: Papier et parchemin, 29,8 x 21,4 cm, f. 1-306: Pars V K-Z. Vol. 1 : 1413. Prov. : M. Procopius de Cladrub (1426). - [K, B: Cod.1328-1329] Praha, Knihovna Metropolitni Kapituli L.LXXXIll.1. - Papier; 31 x 21,4 cm; f. 1-241 : Pars 1-V E. xve s. (avant 1437). - [K, B: Cod.1330] Praha, Knihovna Metropolitn{ Kapituli L.LXXXIII.2. - Papier ; 31 x 21,4 cm; f. 1-479: Pars 1-V. xve s. (le moitié). - [K, B: Cod.1331] Praha, Knihovna Metropolitni Kapituli L.XCII. - Papier; 31,5 x 22 cm; f. 1-122: Pars 1-IV. xve S. (lC moitié). - Prov.: Jo. Albi rectoris in Slana. - [K, B: Cod.1346) Praha, Narodni Muzeum X.A.6. + Cesky Krumlov, Kaplan knihovna 179. - Vol. 1 : 30,5 x 21,5 cm; f. 1-362: Pars 1-V 1; vol. 2: Pars V K-Z. 1419. - [K, B: X.A.6] Praha, Narodni Muzeum XIIl.C.21. -xve s. [K] Praha, Narodni Knihovna l.C.33. - Papier; 31 x 21 cm; f. 1-313: Pars 1-V Hieronymus. xve S. Prov.: Wanieczko de Sobienow, notarius nobilis domini Ulrici de Rosenberk. ; 2. Trzebon Can. Reg. [M, K, B: Cod. 126) Praha, Narodni Knihovna IV.E.18. - Papier; 21 x 15 cm; f. 1-193: Pars 1-IV. xve s. - [M, K, B: Cod.698) Praha, Narodni Knihovna VIll.A.21a-b. - Papier; 31 x 22 cm; vol. 1 : f. 1-446: Pars V A-K; vol. 2: f. 1-503: Pars V L-Z. 1453. [M, K, B: Cod.1428-1429) Reims BM 1102. - Parchemin; 40,8 x 28,8 cm; f. 1-303: Pars 1-V. XIVe s. Indications de pecie. Prov.: Reims, Chapitre. - [M, K, B]

LB CATROUCON

Rein (Roun), Stittsbibliothek 9. -

333

xve s. - [K.]

Saint·Amand BM 1. - Parchemin ; 44,4 x 31,8 cm ; f. 1-370 : Pars 1-V. XVt; s. (début). Prov. : Macourt (près de Valenciennes) OCart. - [K, B] Saint-Omer BM 163. - Parchemin; 43,5 x 32 cm; f. 1-414: Pars 1-V. XJVe s. Prov. : Saint-Omer, Saint-Bertin OSB. - [M, K, B] Saint-Omer BM 196. - Parchemin; 43,5 x 29 cm; f. 1-?: Pars 1-V. XIVe s. Copiste: Jacobus Abianis. Prov.: Quintinus Menart praepositus librum ecclesiae s. Audomari concessit 1438. - [M. K, B] Salamanca BU 2549. - Parchemin: 40 x 27,5 cm; 254 ff. Pars 1-V Lanio. xive s. Prov. : Salamanca, Colegio Mayor de San Bartolomé de la Universidad. - [K, B] Salzburg, Stiftsbibliothek St. Peter b.11.17. - Papier; 14 x 10,5 cm; f. 1-320: Pars 1-IV (?) +Pars V A-Z (Abbreviatio). xve s. - [B] Salzburg UB M.11.16. - Papier; 34 x 24 cm; f. 1-346: Pars 1-V Futurus. xve S. (début). Copiste : Udalricus Bôtel de Pirchingen. [M, K, B : V.I.E.65] Sankt Pôlten, Diôzesanbibl. (olim Bischôfl. Alumnat) C.232. -xve s. [K.; cf. B: 19, f. 12r-194v, identique?] Sankt Pôlten, Diôzesanbibl. (olim Bischôfl. Alumnat) K.188. - xve s. -[K] SchJigl, Stiftsbibliothek 174 Cpl.22. - Papier; in-folio; vol. 1 : f. 6277, vol. 2: f. 2-375. Pars 1-V. xve s. Prov. : Paulus Wann (?), canonicus Passaviensis. - [K. B] Schlierbach, Stiftsbibliothek 14. - Papier ; in-quarto ; f. 1-235 : Pars I·V Constantia. xve s. (début). - [K, B] Seitcnstetten, Stiftsbibliothek 99 (A.5.4-6). - Papier ; in-folio ; 3 vol. Pars 1-V. Seitenstetten 1409. Copiste: Mathias dictus Chatzpeck de Muldorff. - [M, K, B] *Stuttgart, Württembergische Landesbibl. Cod. poet. et phil. 2° 24. Papier; 29,S x 21 cm; f. 1-462: Pars V A-Z (partiellement abrégé; quelques gloses allemandes). 1463. Copiste: Hainricus Gigenberg de Schaftbusen. Prov.: Ellwangen OSB. - [M, K, B] Tours BM 855 (détruit en 1940). - Parchemin ; 25,5 x 17,5 cm ; f. 1290: Pars V 1-Z. 1330. Prov.: Tours, Saint-Gatien. - [M, K, B]

334 Troyes BM 46. - Parchemin; in-folio; 274 ff. subsistants: Pars I-V. XIVe s. - [M, K, B] Valenciennes BM 398.- Parchemin ; 41,5 x 29,5 cm; f. 1-370: Pm 1-V. 1432. Prov.: 1. Mathieu Delannays, abbé de Saint-Amand; 2. Saint-Amand OSB. - [M, K, B] *Vaticano (Città del) BAV A:rch. S. Pietro A~36. - Parchemin; 43,J x 32 cm; f. 1-429: Pars 1-V. XIVe s. - [K. BJ *Vaticano (Città del) BAV Pal. lat. 1775. - Parchemin ; 42,8 x 30 cm ; f. 1-384: Pars 1-V. France XJve s. (milieu). - [M, K. B] *Vaticano (Città del) BAV Pal. lat. 1776. - Papier; 31.2 x 21,S cm; moiti~). Rubicateur: Frater Johannes Stimer studens Erfordiae. - [M, K, BJ

f. 1-573: Pars 1-V. Erfurt (?) :xve s. (2e

*Vaticano (Città del) BA V Ross. lat. 310. - Parchemin ; 42,5 x 28 cm; f. 1-399: Pars 1-V. France XJVe s. (le moitié). -{M. K, B]

*Vaticano (Città del) BAV Ross. lat. 1057. - Papier; 40,S x 28 cm; f. 1-498: Pars V A-Z. Wolfsberg (Autriche) 1468. Copiste: Nicolaus Friieauff. - [M. K, B l

*Vaticano (Città del) BAV Vat. lat. 1472. -Parchemin; 39.7 x 26 cm; f. 1-272 : Pars 1-V. Italie du nord (?) XIVe s. - [M. K. B]

*Vaticano (Città del) BAV Vat. lat 1473 P.l-2. -Papier; 40 x 28 cm; vol. 1 : f. 1-228, Pars 1-V Favum; vol. 2: f. 229-509, Pars V FawmZ. Italie x1ve-xve s. - [M. K. BJ *Vaticano (Città del) BAV Vat lat. 1474. - Parchemin; 53 x 34,6 cm; f. 1-350: Pars I-V + IndexAlma·Cado. Italie XIve-xve S. -{M, K, BJ

*Vaticano (Città del) BAV Vat. lat. 5774. -- Parchemin; 29,3 x 19,7 cm; 379 ff. (f. 87-465). Pars V A-Z. Italie XJVe s. (ftn). Prov.: Bobbio OSB (Congregatio s. Iustinae). - [K] Vendôme BM 178. - Parchemin; 26 x 17,5 cm; f. 1-548: Pars 1-V. x1ve s. - [K, B] *Venezia, Bibl. Marciana 1969. - Parchemin; 38,5 x 24 cm; f. 2304: Pars 1-V. Italie 1324. Prov. : 1. d. Francisci de Castro ... (Commanditaire 7); 2. Johannes Bessarion. - [B] Vich, Museo Episcopal (A:rchivo Capitular) 194. - 322 ff. XIVe s. [M, K]

LE CA1110LICON

335

Yillafran~..~ibl. dol Museo. -

XIVe s. - [KJ Yorau, Stiftsbibliothek 16/1.. JI. - Papier et parchemin; 29,2 x 22,2 cm ; vol 1 : f. 1-354 : Pars V A-K ; vol. 2 : f. 1-371 : Pars V L-Z. Yorau 1445. Prov. : Vomu Can. Reg. - [M, K, BJ Warszawa, Bibl. Narodowa akc. 9863. - Papier; 31 x 21 cm; 592 ff. Pars 1-V. Pologne 1452. Copiste: Martinus Andreide (?) filius de Sanok in B (?). Prov.: Pro cella predicatoris in Przeworsko. B. Potkowski, Poûka piszaca w sredniowieczu 1 (1993). p. 38, n° 44 Wien ÔNB 2274-2275. - Parchemin; vol. 1 : 41,5 x 28,8 cm, f. 1253: Pars 1-V 0; vol. 2: 41,6 x 29,9 cm, f. 1-252: Pars V H-Z. XV8 s. - {M, K, BJ Wien ÔNB 2295. - Parchemin; 32,S x 26,5 cm; f. 1-291 : Pars 1-V F; XVC s. - {M, K, BJ

W'ien ÔNB 4242. - f. 173-240. xve s. - [K, BJ Wien ÔNB 5323-5325. - Papier; 30,5-31x20,5-21 cm; vol. 1: f. 1410: Pars 1-V Cloaca; vol. 2: f. 1-389: Pars V Cloaca-Micocas; vol. 3: f. 1-417: Pars V Micolor-Z. Vol. 3: Mondsee 1411. Prov.: Mondsee OSB. - {M, K. B] Wien ÔNB 5347. 5349, 5348, 5326. - Papier; 30,4 x 21,4 cm; vol. 1 : f. 1-216: Pars 1-V B; vol. 2: f. 1-176: Pars V C-F; vol. 3: f. 1-275 : Pars V 0-Pigres : vol. 4 : f. 1-264 : Pars V PignusVultuosus. xvc s. Prov.: Vienne (Autriche), Université. -[M, K, B] Wien ÔNB 12539. - Papier: 21.2 x 1.5,4 cm; f. 1-265: Pars 1-IV. IC6nigsfeld 1446-1447. Copiste: W. Span de WeiBenhorn. Prov.: Klmigsfeld (près de Brünn) OCan. - [K. B] ;\Vien, Schottenstift 286. - Papier ; in-folio ; f. 1-187 : Pars V A-1. xve s. - [K, BJ

Wlen, Schottenstift 289. - Papier; in-folio; f. 1-82: Pars 1-IV. s. (2C moi~). - [BJ

xve

*Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek 63.0ud.Lat.2°. - Papier et parchemin; 29,S x 21.5 cm; f. 1-308: Pars V 1-Z. 1428. Copiste: Joannes Wynssen de Tyla. - {M. K, B] Wroclaw, Bibl. Kapitulna 144. -

xve s. - [K]

336

G.POWITZ

Wroclaw, Bibl. Kapitulna 401. - f. 1-71: Catholicon minus. 1459. [K] Wroclaw, Bibl. Kapitulna 679. - 1441. - [K] Wroclaw, Bibl. Kapitulna 681. -Catholicon minus. xve s. - [K] Wroclaw, Bibl. Kapitulna 702. - 1447. - [K] Wroclaw BU IV.F.66. - f. 1-279. xve s. - [K, B] Wroclaw BU IV.F.69. -Parchemin; 45,5 x 31cm;f.1-389: Pars I-V. 1378. Prov.: Sagan Can. Reg. - [M, K, B] Wroclaw BU IV.F.70. - Parchemin ; vol. 1 : 50 x 32 cm; f. 1-201 ; vol. 2: 49,5 X 31,5 cm; 194 ff. Pars 1-V. xive s. Prov.: Heinrichau OCist. - [M, K, B] Wroclaw BU IV.F.71. - f. 1-82. 1459. - [M, K, B] Wroclaw BU IV.F.72. - f. 1-121. xve s. - [M, K, B] Wroclaw BU IV .F.73. -f. 1-371. xve s. - [M, K. B] Wroclaw BU IV.F.74. - f. 1-635. xve s. - [M, K, B] Wroclaw BU IV.F.74a. - f. 1-454. xve s. - [M, K, B] Zagreb, Nacionalna Sveucilisna Bibl. MR. 64. - xive s. - [K] Zagreb, Nacionalna Sveucilisna Bibl. MR. 117. -1412. - [K] Zaragoza, Bibl. Capitular 10-8. - 441 ff. XVIe s. - F.E. Wallis (cf. note 2), p. 126 Zeitz, Domherrenbibliothek LXXV. - Papier; 31 x 21,5 cm; f. 1591 : Pars I-V. xve s. (avant 1467). - [K, B] 1991 en vente. - Papier; 40,7 x 28,5 cm; f. 1-247: Pars I-V Humilis. Italie du nord-est x1ve-xve S. Prov.: Baron Horace de Landau. - Western Manuscripts and Miniatures. Sotheby 's. Catalogue 18th June 1991. N° 105 avec ill. Addenda: Lublin, Seminarium Duchownego 2-3. - 1443. - Th. Kaeppeli E. Panella, Scriptores Ordinis Praedicatorum Medii Aevi, 4 (1993). p. 143. Vich, Museo Episcopal (Archivo Capitular) 195. - 393 ff. xve s.

GIUSEPPE CREMASCOLI

,SUL « DECLARUS » DI ANGELO SENISIO

Sul foglio di guardia di un manoscritto canaceo del XV secolo, Biblioteca nazionale di Palenno con la segnatura IV, H, 14, una mano secentesca ha scritto: « Vocabularium quod Declarus vocatur a / religiosissimo viro fratre Angelo de Senisio / primo abbate monasterii s. Manini de Scalis / Panhonni compositum in anno 1348 ». Gli stessi dati e pressoché gli stessi vocaboli si ritrovano alla c. 322v, oome explicit dell 'operat. cu~todito nella

Di questo vocabularium e del suo autore si è parlato raram.ente e in forma indiretta, trattando della vicenda culturale legata al monastero di San Manino delle Scale, che sorge presso Palermo2, di cui fu priore e, dal 1352, abate Angelo Senisio, riformatore monastico animato da grande spirito di carità, soprattutto nelle pestilenze del 1348 e del 1362, e, per questo, venerato nel kalendarium benedictinum il giorno 22 di novembre3.

Delle sue opere - di cui conosciamo, quasi sempre, poco più del titolo - abbiamo notizia dagli storici della cultura siciliana4, che

1 Angeli de Senisio Declarus, Ms. Palenno, Biblioteca nazionale, IV, H, 14, f. 322v: « Bxplicit vocabulariu quod Declarus / vocatur, a Reverentissimo Fraire Angelo / de senisio, Monrii sti Martini de scalis / Panonni Primo Abbate, compositum, in Anno Domini 1348 ». 2 Cfr. R. Lo CAsc10, La biblioteca di S. Martino delle Scale, in Bollettino del Centro di studi fuologici e linguistici siciliani, 1 (1953), p. 263-289; P. CoLLURA, L' antico catalogo della biblioteca del Monastero di San Martino delle Scale (13841404), ibidem, 10 (1969), p. 84-140; Io., Storia e cultura nel monastero di S. Martino delle Scale presso Palermo, in Schede medievali, 4 (1983), p. 52-67. 3 Cf. A.M. ZIMMBRMANN, Angelo Sinisio, in Bibliotheca Sanctorum, Roma, I, 1961, p. 1247-1248. 4 Ai dati accolti nei saggi citati alla n. 2, si accosti, per una sintesi, il profilo della vitae dell'opera del Senisio tracciato nel volume di A. M.wNoNI, Dai« Decla-

338

G. CRBMASCOLI

ricordano, di lui, un libretto segnalato corne Venimecum nella leuera in volgare siculo inviata al Senisio da Montecassino 1'8 dicembre del 1369, ed altri scritti quasi sempre ispirati alla vita monastica, corne il De modo meditandi, l' Expositio psalmorum, il De reaedificatione monasterli Sancti Martini de Scalis- opera reclatta, per6, da un confratello del Senisio - il Catalogua contractuum et bonorum monasteril- da non identificare con il Libro dei conti studiato da Antonino Giuffrida nel 1973s - e 1'opera segnalata come Libro di ricordi di cose monastiche, di cui Gregorio Frangipani riferisce un periodo in volgare, senza, perb, fomire ulteriori precisazioni o dire donde abbia attinto il testo'. Giunto a noi per intero è, invece, l'imponente lessico di cui si è detto, indicato come opera del Senisio da una mano secentesca, in una copia che gli studiosi assegnano concordi al XV secolo. In vari modi c non senza suscitare problemi quest'opera è menzionata anche nell'antico catalogo della biblioteca del monastero di San Martino delle Scale, redatto dal 1384 al 1404 e del quale Paolo Collura ha curato I'edizione critica, preceduta da un' analisi del testo sotto il proftlo paleografico, da cui risulta chc quattro amanuensi attesero, in successive fasi, alla compilazione del catalogo. L'amanuense A stese ttclenco dei codici del fondo originario (nn. 1-258). di quelli provenienti dalla donazione di Giovanni Precopio, canonico palennitano divenuto monaco a San Martino il 4 maggio 1385 (nn. 259-301), e «di altri volumi scritti nel monastero o ad esso comunque pervenuti probabilmente dopo la donazione del Precopio »7 (nn. 302-384). ln quest'ultimo gruppo, al n. 378, si legge: « Item declari duo, pergameni ». Diciamo subito che occorre essere cauti nello stabilire i riferimenti cronologici sulla base dello snodarsi delle varie fasi della compilazione, perché il Collura ci informa « che il posto che ciascun codice occupa nell' inventario steso da A non indica la maggiore o minore antichità della

rus 11 di A. Senisio. I vocaboli lici/iani, Palenno, 19SS (Collezione di testi siciliani dei secoli XIVe XV, 6). sopraUutto netle pagine dell'introduzione. 5 Cfr. A. GrumtJDA, Il libro dei contî dell' abate Angelo Senisio (1372-1381), in Bollettino del Centro di stwli filologici e linguistici liciliani, 12 (1973), p. 151-166. 6 Per lutta la quesûone cf. P. Cou.uu. L' antico cata/ogo... cil., p. 92, n. 27 e contesto. 7 Ibidem. p. 87.

SUL « DBCLARUS » DI ANGELO SENISIO

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provenienza ,.a, Ad arricchire o a complicare ancora un po' questo fPladro si aggiunge la notizia di un liber Declari che Giovanni Precopio, -1 testamento stilato per l'ingresso in religione, assegnà a Stefano de Vinta. L'opera era, in quel momento, tenuta in prestito dall'abate di Santa Maria del Pedale9, monastero situato presso Collesano, in provincia di Palenno. Da questi dati potrebbe sorgere qualche ombra sulla patemità del Sonisio nei confronti del lessico a noi trasmesso dal codice palennitano e per il fatto cbe l'attribuzione è soprattutto fondata su due iscrizioni secentesche ed anche per la sorprendente conclusione a cui sembrerebbe condurre l'antico catalogo di San Martino, testé citato, che cioè, nel J:384, mentre il Senisio era in vita, la biblioteca del Monastero non possedeva alcuna copia del Declarus. Augusto Marinoni non ritenne, perb, di dover negare al Senisio, a motivo di queste difficoltà, la paternità dell'opera, «mai posta in dubbio »10 dai precedenti studiosi, e vide nell'assegnazione da parte del Precopio di un ccxlice del Declarus a Stefano de Vinta una prova che la cultura del monastero di San Martino aveva una sua irradiazionell.

Una conferma di questo fatto si ha oggi da un dato segnalato da Antonino Giuffrida nel libro dei conti scritto di pugno dal Senisio12 come resoconto amministrativo dal 1372 al 1381, e nel quale, alla c. 142v, nell'elenco dei libri dati al monastero di San Benedetto a Borgetto, ove era abate il fratello del nostro lessicografo, si legge : « Item liber Declari in cartis bombicinis »13. Quanto al catalogo del 1384, in cui non

8 Jbidem, p. 93. 9 Ibidem, p. 94 : « Item assignentur eidem dom(i)no Stephano de Vita illud argentum quod est in caxea ubi sunt libri et assignetur eidem dom(i)no Stephano Liber Declari, quem habet mutuo abbas monasteri de Pedali ». 10 A. MAllNONI, Dai « Declarus » ... cit., p. X. 11 Jbidem, p. XI : « e il vedeme una fuori del convento nelle mani del Precopio e poi del signor Stefano De Vita (sic) pottebbe rivelare un irradiarsi della cultura da S. Martino verso i dintomi. Appunto in quel moto centrifuga le varie copie del Declarus pottebbero essere wicite dal convento per tomarvi più tardi ». 12 A. GmmtIDA, op. cit., p. 153: «il libro è di mano dello stesso Senisio. L'affermazione si basa sui fatto che diverse volte nel manoscriuo l'estensore si nomina in prima persona: eu abbati Angilu ». 13 Ibidem, p. 165.

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risulterebbero documentati codici del nostro lessico mentre era in vita il Senisio, si tenga conto dell 'insicurezza dei riferimenti cronologici già segnalata dal Collura e soprattutto della notizia del prestito testé ricordato, avvenuto verso il 1380. Il quadro dei dati sembra, quindi, dar conforto al Marinoni, che assegna il Declarus ad Angelo Senisio14, seguito dal Collura che definisce « pacifica »15 questa attribuzione. E' tempo, ormai, di accostare il lessico nei suoi contenuti, nell'intento di documentare il ruolo che ad esso va attribuito nella storia, in fondo ancora in gran parte da scrivere, della lessicografia mediolatina. L'impresa è ardua, perché del testo conosciamo solo degli estratti, pubblicati da Filippa Trapani nella rassegna dedicata agli antichi vocabolari siciliani16, e da Augusto Marinoni, che isolO, dal Declarus, le glosse nelle quali sono accolti e spiegati vocaboli del volgare siciliano. Lo stesso Marinoni ricorda che « l'interesse attomo al Declarus fu riacceso dopo secoli di oblio da Luigi Sorrento »11. il quale, infatti, in un convegno di studi tenuto a Montecassino nel 1930, annuncio di aver « condotte a termine le pratiche con l 'Amministrazione dell 'Università Cattolica perla stampa di tutto l 'ampio e preziosissimo manoscritto, il quale ci squaderna quel che era la cultura medievale in ogni senso cd aspetto »18. Discepolo del Sorrento, il Marinoni continu() gli studi iniziati dal Maestro, accostando direttamente il testo del Declarus. in serrati confronti con le testimonianze più significative della lessîcografia mediolatina. Cio ha consentito di delineare l'impianto e la struttura del nostro lessico, che rappresenta, sotto questo profilo, una via di mezzo tra le Derivationes di Uguccione da Pisa e il Catholicon di Giovani

l4 A. MARINONI, Dai « Declaru.s »... cit., p. X: «La paternità del Senisio non fu mai posta in dubbio e pare tuuora accettabile anche al sottoscritto••. ». 15 P. CoLLURA, L' antico catalogo ... cit., p. 92: « Pacifica l'atlribuzione del

Declarus ». 16 F. TRAPANI, Gli antichi vocabolari siciliani (Senisio, Valla, Scobar), in Archivio Storico perla Sicilia, 7 (1941), p. 1-102 e 8 (1942), p. 129-284. 17 A. MARINoNI,Dal « Declaru.s »... cit., p. Xlll-XIV. 18 L. SoRRENTo, Il Volgare del sec. XIV in Sicilia e i Benedettini siciliani chiama.ti da Urbano V a riformare l' abbazia di Montecassino (Con un saggio del « Vocabolarium Latinum pergrande »),in Bullettino dell'lstituto storico italiano e archivio muratoriano, 47 (1932), p. 296.

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Il primo, citato circa venti volte dal Senisio20, fu sicuramente tra le sue fonti, ed anzi si puo affennare che « la derivazione quasi totale del Declarus dal lessico di Uguccione appare con grande evidenza »21. Balbi19.

Cio non significa che il discorso. nelle due opere. procede conservàndo forti congruenze e parallelismi. perché il materiale delle Derivationes subisce scosse e riassetti prima di confluire nel lessico del Senisio. consentendo di defmire quest •opera « una trascrizione alleggerita »22 di quella uguccioniana. Le modifiche obbediscono a un criterio ben preciso, quello, cioè, della reperibilità dei lemmi, disposti, nell' opera, in successione alfabetica. 1 modelli non mancavano e, tra essi, soprattutto Papia, citato esplicitamente una decina di volte nel Declarus23, e Io stesso Balbi, mai riferito in forma diretta, ma la cui presenza, secondo il Marinoni, è « qua e là avvertibile, non solo nei criteri generali dell 'opera, ma anche nelle singole voci »24. La disposizione alfabetica dei lemmi è un asse portante nella struttura del nostro lessico ed è studiata in ordine a gruppi di vocaboli nei quali, in genere, coincidono le tre lettere iniziali. Cosi, dopo aver trattato de dictionlbus incipientibus ab hac littera a sequente 25, i lemmi sono adunati sulla base della coincidenza iniziale di ab cum d26, a cum e27, sino a giungere, al termine della lettera A, al nesso a cum z28. L'in-

19 A. MARtNONI, Dal « Declarus »... cil., p. XXII : « la forma voluta dal Sclnisîo per il suo vocabolario è una via di mezzo tta quella di Uguccione e quella del Balbi ». 20 A. M.œNoNI, Liber Declari (Vocabularium Latinum Pergrande), in Reperiorio storico cri1ico dei tesli in antico siciliano dei secoli XIVe XV, Il, Palermo, 1949, p. 17b: « Orbene, il Declarus cita esplicitamente circa venti volte 'Uguicio' o 'Ugo', che bisogna credere siano una stessa cosa (anziché Ugo da S. Vittore)... ». 21 A. MAR.INONI, Dai « Declarus »... cit., p. XXV. 22 A. MAR.INONI, Liber Declari... cit., p. 18b. 23 Jbidem, p. 17b: « Orbene, il Declarus cita esplicitamente circa venti volte Uguicio... , poco più di dieci Papia (spesso l'autorità dei due è contrapposta...) ». 24 Ibidem, p. 20a. 25 Angeli de Senisio op. cil., f. 2r, 1. 5-6. 26 Jbidem, f. 2v, 1. 6: « Dictiones incipientes ab ab cum d ». 27 Ibidem, 1. 17. 28 Jbidem, f. 3lr, 1. 27, ove, subito dopo, si annota il passaggio dalla lettera A alla B : « Explicit ttactatus huius littere a. Incipit huius littere b, et primo de dicûorubus incipientibus ab cum a, sequente b.

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tento del Senisio era, dunque, di creare uno strumento di facile consul~ tazione, sui modello - come si è detto - di Papia e del Balbi, anche a prezzo di rinunciare alla grande architettura ispirata ai dettami della disciplina derivationis, seguiti sopranutto da Uguccione da Pisa, che si era preoccupato non tanto della reperibilità dei lemmi quanto del loro confluire in ampie e complesse famiglie derivatorie. Sc, quanto alla struttura, il Senisio ha presenti gli autori più significativi della lessicografia mediolatina, se ne scosta nella scelta dei contenuti da trasmettere, omettendo soprattutto dati di mitologia e di storia, per insistere, se mai, nello sforzo di rendere comprensibili i vocaboli, affiancandoli talora con le corrispondenti forme volgari, in uso, all'epoca, in Sicilia. Il Marinoni, che ha raccolto in un volume questi dati linguistici, confronta anche i casi che attestano la tendenza del Senisio ad eliminare, dalle glosse, soprattutto le digressioni in cui si riferiscono dati provenienti dall'antichità classica29, per insistere, invece. nel descrivere oggetti ben noti della quotidianità e della prassi. Il nostro lessicografo mirava, dunque, ad obiettivi ben precisi e concreti nella scelta dei contenuti da trasmettere e dei vocaboli con cui esprimerli, moiti dei quali perà - come vedremo- giunsero nel Declarus cosl corrotti da essere, ormai, scomposti relitti di culture troppo lontane, affidate a un idioma che nella Sicilia del XIV secolo finiva per essere logorato e inceno. Sulla base di questi dati, il Marinoni, non senza scostarsi dal giudizio sopra citato del Sorrento, scriveva fm dal 1949 : « Il Declarus è dunque un monumento caratteristico e prezioso della lessicografia e della cultura siciliana del '300, ma non gli si puo attribuire una capitale importanza perla storia della lessicografia latina »30. Infatti « mentre Uguccione e il Catholicon ci ponano al centro della cultura latina medievale, il Declarus ci conduce in una zona periferica dove al latino si iniziano uomini che ne faranno solo un uso limitato »31.

29 A. MAJUNONI, Dai « Declarus »... cit.• p. XXX : (( S ha scarso interesse perla storia e la mitologia. Si vedano i nostri lemmi 'boczica' dove si rinuncia ad esporre l'origine ateniense del gioco; 'asturi', 'brucheri', 'sargina', dove si rinuncia agli episodi di G. Cesare, di Numa e di Serse». 30 A. MARlNoNI, Uber Declari... cit., p. 2la. 31 Ibidem, 22b.

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Mi propongo ora di dare un'idea della condizione in cui è arrivato a noi il testo del Declarus nell'unico manoscritto conservato, dopo che il patrimonio librario del monastero di San Martino delle Scale fini disperso, soppresse le corporazioni religiose, tra la Biblioteca Nazionale, la Comunale el' Archivio di Stato di Palermo32. Mi sarà possibile allegare solo la documentazione di cui dispongo dopo un primo sondaggio, perché l 'opera è ampia e io non ne ho curato una trascrizione completa. 1 dati raccolti danno già, pero, un'idea delle gravi difficoltà da superare per giungere ad un'eventuale edizione critica, dopo le complesse vicende e i riassetti sicuramente subiti dal testo nel passaggio dalle precedenti raccolte lessicografiche ail' opera compilata dal Senisio in una zona e in un'epoca ormai distanti dai centri della cultura latina. Incominciamo con l'analisi di alcuni lemmi nei quali Io studio dell'errata lezione trasmessa nel codice palermitano del Declarus - l 'unica copia di cui disponiamo - consente o di giungere, con i necessari ausili, a individuare la forma voluta per il vocabolo dal Senisio - quella, cioè, da porre nel testo critico - o di prendere atto che mai potremo avere, al riguardo, un' assoluta certezza. In questa condizione ci si trova quando esistono serie probabilità che un lemma fortemente corrotto e storpiato nel nostro codice è stato reso tale dall 'amanuense, rispetto a una diversa lezione - esatta o altrimenti corrotta - voluta dal Senisio ma non documentata e che non potrà mai essere ricostruita con sicurezza. Per un primo esempio cito la glossa : « Amentes, -tis, feminini generis, idest gemma quedam »33, nella quale il lemma ha subito certamente una modifica rispetto alla volontà del Senisio, che, in questo punto del Declarus, tratta, corne è detto esplicitamente e corne si puo constatare, dei vocaboli le cui lettere iniziali sono an cum i, a cominciare da anima, -me34. Il nostro lemma va, dunque, ricondotto alla forma anites o annites, variante di anunites, spiegato da Isidoro di Siviglia35 e di U confluito in vari lessici.

32 Cû. L. SoRRBNTo, op. cit. p. 288-289. 33 A.NOELI DE SENISIO op. cit., f. 17v, 1. 20-21. 34 Ibidem, 17r, l. 34.

35 Isidori Hispalensis episcopi Etymologiarum sive Originum libri XX,

ed.

W.M. LINDSAY, 1911, XVI, 4, 29: « [H]ammites similis nitro, sed durior, gignitur [in] Aegypto vel (in] Arabia ». In apparato : Amnites codd. (Amanites B).

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Meno felice è, invece, la situazione nel lemma : « Argaspid, indeclinabile, milites sunt qui propter argentum militabant vel quia portabant arma argentea »36, nella quale la forma esatta del lemma.è argyraspidae, t:raslitterazione del greco &pyopcl.am.3s;, di cui si ha documentazione in autori e glossari37. Quanto alla glossa del Senisio va posto l'accento sull 'indicazione del lemma come indeclinabile, segno chc la struttura del vocabolo e la sua valenza semantica non erano più in dominio del lessicografo. Siamo, cioè, di fronte a una parola che - come aitre, di cui diremo, derivanti da idiomi dell 'ambito ebraico, greco o longobardo - passando di glossario in glossario e subendo le più fantasiose t:rasfonna.zioni, diventavano monstra. incomprensibili per gli stessi lessicografi e materiale ulteriormente corruttibile ad opera degli amanuensi. In questo ed in altri casi, che illustreremo, ail' eventuale editore critico del Decla.rus sarà concesso di giungere non a conoscere la lezione voluta dal Senisio per questi difficili vocaboli, ma solo come cssa è ora documentata nell' unica copia a noi giunta del lcssico, allestita parecchio tempo dopo 1'epoca in cui veMe scritta l'opera. Un blocco di casi ove questa situazione è ampiamente illust:rata si trova nel brano in cui si legge 1'elenco dei nomi dei mesi secondo il calendario ebraico. Si trattava di termini provenienti da una lingua ignota ai lessicografi e ancor più agli amanucnsi, ed cra quindi fatale che, nella tradizione manoscritta, andassero soggetti aile più gravi corruttele. La fonte delle glosse costruite su qucsti vocaboli ebraici va individuata in un brano del De temporum ratione di Beda, al quale si riferisce esplicitamente Guglielmo Bretone nelle Expositiones vocabulorum Biblie, alla v. Adar, in cui il lemma è accompagnato dalla spiegazione : « dicitur Martius mensis » e da una lunga citazione38 conclusa da versi mnemonici con l'elenco dei lemmi in precedenza spiegati39.

36 Angeli de Senisio op. cit.• f. 24r, 1. 5-6. 37 Papiae Elementarium. Littera A, ed. V. DE ANoEus. 1977-1980 (Testi e documenti per Io studio dell' Antichità. LVIII-3), p. 337, 120: « ~dae ab arma deargentata, sic dicti milites qui sub Alexandro militabant ». Cf., in apparato, i rimandi aile fonti. 38 Summa Britonis sive Guitlelmi Britonis Expositiones vocabulorum Biblie, ed. L.W. DALY - B.A. DALY, l, Padova, 1975, p. 16-17: « Adar dicitur Martius mensis. Et nota·quod Beda dicit in compoto suo in tractatu de mensibus (De temp. rat., XI) : Hebrei quibus tradita sunt eloquia dei, antiquo more menses observare non

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Le notizie.di Beda furono accolte da vari lessicografi, che smembrarono, pero, il brano del De temporum ratione, assegnando i vari lemmi -.·· o alcuni di essi - aile corrispondenti lettere alfabetiche. Il Senisio, riferendo tutto il brano dopo la glossa dedicata ad Adar40, segui, invece il sistema di Guglielmo Bretone, e in cio possiamo vedere un altro indizio dei vincoli tra le due opere, già segnalati dal Marinoni, sulla base di due rimandi espliciti colti nel Declarus41, 1 problemi da risolvere nascono, pero, ancora una volta dalla condizione del testo tràdito dall'unica copia a noi giunta del Declarus, nella quale -per il brano di cui qui si discorre - i nomi ebraici dei mesi sono indicati in forme diverse e corrotte non solo rispetto aile lezioni oggi comunemente fissate dai critici, ma anche nei confronti di quelle del citato brano di Beda o dei lessici biblici di cui il Senisio poteva avere notizia.

cessant, primum mensem novorum qui pasche cerimoniis sacratus est Nisan appelJantes, qui propter multivagum lune discursum nunc in Martium mensem, nunc incidit in Aprilem, nunc aliquot dies mensis Maii occupat Soo rectius Aprili deputatur quia semper vel in ipso incipit vel desinit vel tolus includitur... Secundus mensis Iar dieitur scilicet Maius, tertius Siban lunius, quartus Thamuz Julius, quintus Ab Augustus, sextus Etui September, septimus Teseri October quem propter collectionem frugum et celerrimas in ipso festivitates novum annum appellant, octavus Maresuam, scilicet November, nonus Casleu December, decimus Thebeth Ianuarius, undecimus Sabbath Februarius, duodecimus Adar Martius». Per il riferimento a Beda, cf. De temporum ratione, oo. Ch. W. JoNEs, Turnholti, 1977, XI, p. 313-314, li. 12-28 (Corp. Christ SL, 123B). 39 Ibidem, p. 17 : « Mensibus Hebreus bec ponit nomina : Nisan / Ac Iar et Siban, Thamuz, Ab, Ebul, Teserique / Maresuan, Casleu, Thebeth Sabbath simul Adar. / Inchoat Aprilis sed Martius est ibi finis ». 40 Angeli de Senisio op. cit., f. 6v, 1. 20-27: « Adar hebrayce mensis est marcii. Nam Hebrei computant menses suos primum cursum lune et primum mensem eorum vocant nisan, idest aprilis, qui pasce cerimonüs consecratus est, secundum vocant yar, idest mayus, tertius siban, idest iunius, quartus thamus, idest iulius, quintum ab, idest augustum, elul, septimus tesery, idest october, octavus marasyuan, idest november, nonus Chieseleu, idest december, decimus tebet, idest ianuarius, undecimus scxabat, idest februarius, duodecimus adar idest martius. Versus: Inchoat aprilis sed martius est sibi finis, cum martius aliquando sit sibi capud anni ». Come si vooe, il testo è, in moiti punti, claudicante e incerto. 41 A. MARINONI, liber declari... cit., p. 17b: «Il Declarus cita esplicitamente eirea venti volte 'Uguicio' ... due volte il 'Dottrinale', una il 'Grecismo', e due un 'Britonum' (Birtonum) che deve essere Guglielmo Brito ».

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Possibilità di restauro si intravedono solo in alcuni casi, quando è il Senisio stesso ad autorizzare l'intervento suila lezione fomita dal codice. Per un esempio si veda il nome dell 'undicesimo mese di cui è data, con un evidente iniziale ingorgo grafico, la lezione Scxabatt nel citato brano, che ha inizio con il lemma Adar42. La sttana scrittura va fatta risalire ail'esatto Sabbath di Beda e di Guglielmo Bretone43, del quale aveva notizia, pur con delle incertezze, anche il Senisio, come risulta dalla glossa registrata alla lettera S : « Sa:bath, ut supra, in hebreo, vel sabastos est mensis XI »44. Dunque il Declarus ci dà almeno due lezioni dello stesso lemma, il che complica, in questo e in simili casi, il lavoro per giungere alla costituzione critica del testo. Alla ricerca di criteri per orientarsi. ricordiamo che riferimento d 'obbligo nel nostro lessico - almeno per le prime due o tre lettere dei lemmi - è la disposizione alfabetica secondo la quale essi sono raggruppati. Nessun intervento va, quindi, compiuto, ad esempio, sui termine rasidei interpretato come sanitas iudicii e posto nell'elenco dei vocaboli le cui lettere iniziali sono ra cum s4S. Sappiamo, perà, che lo strano lemma - dopo il facile scambio, nella grafia, tra f ed s - ha preso il posto dell 'esatto Rafidim, nome biblico spiegato da s. Oirolamo con un' interpretatio i cui dati sono, almeno in parte, confluiti nel lessico del Senisio46. La ripartizione dei lemmi sulla base di determinati incontri di lettere dell'alfabeto nella prima parte del vocabolo imporrà, ad ogni eventuale editore critico del nostro lessico, di arrendersi anche di fronte a lezioni storpiate e corrotte di vocaboli greci accolti in certe glosse. Alla lettera U, ad esempio, incontriamo il lemma uxesis nel senso di amplificatio41, evidentemente dal greco aü~11ai~. Il dileguo della prima lettera non

42 Cf. n. 40. 43 Cf. nn. 38 e 39. 44 Angeli Senisii op. cil., f. 2SSv, 1. 10..11. 45 Angeli Senisii op. cit., f. 243v, 1. 2: «Ra cum s » e 1. 13 : « Rasidei inter· pretantur saniaas iudicü ». 46 S. Hieronymi presbyteri Liber interpretationum Hebraicorum nominum, ed. P. DE LAGARDE, Tumholtî, 1959, p. 77, 1. 22-23 : « Rafidim laxae maous vel

saniaas iudicii aut visio oris sufficiens eis ». 47 Angeli Senisii op. cit., f. 320v-321r: « Uxesis is, feminini generis, idest amplificatio ».

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~veva fat problema al Senisio, anche perché si era verificato da secoli, .çome risulta da questa glossa di Papia : « uxesis amplificatio : grecum est »48. Nel Declarus il rimando al greco non c'è più.

Lemmi greci stravolti si leggono ovunque nel nostro lessico, e basti ,qualche esempio per dare un 'idea delle difficoltà da essi poste in vista di ûn'eventuale edizione critica. L'esatto stratiotes, che si legge in Papia con la spiegazione miles49, diventa stratiles net DeclarusSO, e nulla .autorizza a sostituirlo tout court con la lezione corretta, perché il Senisio potrébbe essere stato indotto a dare la citata forma al suo lemma dalla precedente glossa : « Sttatilates tis, masculini generis, idest dux militotnSl », ttasmessa anche da Papia52, e nella quale si traslittera corretta.mente otp«'t11Àci-tT) se perdit pendant le XVIe siècle, mais le genre littéraire continua. Les oeuvres exégétiques du xvne. xixe siècle qui s'intitulent < Commentarius ad Pande.ctas >etc. sont en vérité des < summae >;car elles ne suivent plus l'ordre des textes à l'intérieur des titres d'une certaine partie du Corpus comme le faisaient les commentaires médiévaux. Les •commentaires' après 1500 sont plutôt des chaînes de traités: l'auteur du 'commentaire' présente sous chaque titre du Corpus un panorama de ce que la science juridique enseigne sur l'argument en question. Les< tractatus >correspondent au 'traité' moderne. Ils développent un certain thème à fond, en citant tous les textes respectifs du Corpus. Ils en discutent l'interprétation, de même que l'application aux situations de la vie réelle. Beaucoup de traités discutent des thèmes non représentés comme tels parmi les titres du Corpus, mais il y a un autre grand nombre de traités qui ne sont que des < lecturae >ou < repetitiones > particulièrement élaborées - de quelque texte singulier dans le Corpus. Si l'on avait un texte devant les yeux et si on voulait savoir quelle norme en a été abstraite, par d'autres juristes, on pourrait consulter les commentaires au texte en question. A l'inverse, si l'on se souvient d'une nonne et veut trouver les textes respectifs du Corpus, le chemin à suivre dépendrait du caractère de la norme. Les normes spécifiques assignées à une certaine branche et un certain rameau du droit étaient cherchées au moyen d'une < summa >à ce rameau, ou au moyen d'un traité spéci-

LEXIQUES DB DROIT ET AUTRES OUl'ILS AU« IUS COMMUNE» 363

fi.que. Dans le cas contraire, s'il s'agissait d'une nonne très générique, d~une. maxime de droit qui pouvait être appliquée dans beaucoup de rimeaux divers, ce n'était pas si simple. De manière raisonnable, les Di,esta avaient assigné à de telles maximes un lieu 'hors contexte' : le dire De diversis regulis iuris antiqui forme la fin des DigestalB. De même, les collections de décrétales mettent les maximes de droit à la ftnl9. Voilà la Iaison pour laquelle les juristes avaient encore besoin d'un autre type d'outils : collections de maximes/ arguments généraux. Les arguments généraux étaient souvent appelés 'brocards' (brocarda) ......,.car beaucoup d'entre eux vont de pair avec un argument opposé et IDotdent donc de deux côtés. Le mot 'broccus' fait penser à des dents qui sortent de la bouche.

Les anciennes collections des 'brocarda' n'étaient pas alphabétisées10, parce que leur but principal était l'enseignement. Les étudiants apprenaient les brocards par coeur, et ils en pratiquaient l'application dans la solution de cas fictifs (< quaestiones disputatae >). A partir du lfDie siècle , il y avait aussi quelques listes alphabétisées de maximes. Les/Flores utriusque iuris' de Johannes de Hocsem (m. 1348)21 en sont UD exemple qui montre en même temps la transition de ce genre littéraire vers des oeuvres accessibles au public non-juriste. Vers le XIVe siècle, le genre des 'argumenta' donnait lentement Dlissance à un autre genre de littérature qui collectionnait, en mélange avec des ' argumenta generalia >, des lieux mémorables où les interprètes de droit avaient exprimé quelque doctrine imponante. Il s'agit cfUD type de littérature qui sert les mêmes buts que les florilèges chez les théologiens et les philosophes : on fonnule abstraitement le contenu d'une doctrine, et on renvoie aux lieux respectifs dans la littérature mais, en contraste avec les florilèges. on ne cite pas les textes verbatim.

11 D. S0.17.

19 Decretaks Gregorii IX, S.41 : Liber Sextus Decretalium Bonifatii VIII. 5.13. 20 Les collections les plus anciennes de droit romain sont énumérées chez P. WlllMAR, dans CoINo (ed,), Handbu.ch (voir n. 15); celles de droit canonique chez St KUTTNBR, Repertorium der Kanonistik, Città del Vaticano, 1937 (Studi e tesû, 71). 21 Cf. R. FEENSTRA, Les Flores u.triusque iu.ris de Jean de Hocsem et leur édition auxve sikle, dans Tijdschrift voor rechlsgeschiedenis, 31 (1963), p. 486--519.

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Le nouveau genre littéraire commença modestement par des oeuvres petites de la deuxième moitié du xme siècle : Bonaguida de Aretio, Summa sive gemma22 ; Rainerius de Forlivio, Propositiones maiores23, et d'autres. Les oeuvres anciennes de ce genre suivent l'ordre du Corpus. Au XVIe siècle, le genre parvint à sa pleine maturité. On vit donc apparaître grand nombre de collections intitulées •Singularia doctorum', 'Communes opiniones', 'Communes sententiae' etc.24. Si elles ne sont pas alphabétisées elles-mêmes, elles sont accompagnées d'un riche index alphabétique - comme toutes les éditions de renom de ce siècle. De telles collections avaient un bon man:hé paroe que la littérature des commentaires, consilia, décisions des cours était devenue énorme. Surtout pour les points controversés de droit on avait besoin d'oeuvres qui groupaient les opinions : lexiques de < communes opiniones contra

communes>, Connaître l'opinion commune était vital pour le juriste qui était personnellement responsable en dommages-intérêts s'il s'était trompé à propos d'un point de droit. S'il se tenait à l'opinion commune courante dans le territoire, il ne courait pas de risque. En sus, une opinion commune constamment appliquée pouvait être regardée comme < consuetudo > - droit coutumier. On peut donc faire la constatation suivante : au moyen âge le droit savant était suffisamment accessible grâce à des outils systématisés : gloses, commentaires, sommes, traités, collections de brocards et sentences communes. Pour les juristes de profession ces outils étaient plus avantageux qu'un lexique alphabétisé. Etant donné le prix très élevé des livres, seuls ceux qui étaient considérés indispensables se répandaient bien. Voilà pourquoi les juristes se servaient si peu de lexiques.

22 Après 1240. J'ai le soupçon que cette oeuvre a survé.cu dans Madrid BN. 824, fol. 1 ss. et San Lorenzo de El Escorial G.Il.15, fol. 64 ss.; SAVIGNY (I.e., vol. S. 508) et SCHULTE (I.e .. p. 111) ne connurent que l'édition dans la collection de traités de Lugduni, 1519, per Joannem Marion, fol. 31-69, où l'oeuvre se trouve entourée de 'singularia' et 'brocarda'. Je me suis servi de l'exemplaire de la Biblio&eca Vaâcana, R.G. Diritto canonico m 265 (relié à la suite de GUILœLMUS Dtnwms, Tractatus de modo generalis concüü celebrandi, édition de 1534). 23 Même édition Lugduni 1519, fol. 97ra-100vb. 24 Ernst HoltMfer en énumère beaucoup, p. 418-426 in: H. CoJNG (voir n. 15), vol. 2.1, 1977.

LEXIQUES DE DROIT ET AUI'RES OUTil..S AU« IUS COMMUNE» 365

Je voudrais néanmoins supposer que personne n ,aurait dédaigné un promptuaûe alphabétique général comme commodité additionnelle - s'il était à sa disposition. Mais étant donné qu'un tel promptuaire ne servait que s'il était très détaillé, et par conséquent volumineux, et donc c:oiiteux, on pouvait trouver une solution plus économique.

Parmi les manuscrits conservés du xine. XNC et début du xve siècle, on trouve divers promptuaires alphabétiques plus généraux. Ils renvoient au Corpus, à la Glossa ordinaria, à des commentaires et autres oeuvres plus répandues. Mais - à en juger sur la base des manuscrits conservés - aucune oeuvre n'avait une diffusion notable: Johannes Erturtensis (ca. 1281)2', Johannes Calderinus (m. 1365)26, Petrus de Braco (après 1350)27, Gerhardus de Poshilaco28, Ludovicus de Cortesiis de Padua (m. 1418)29, Arnoldus de Gheyloven (Roterodamus, m. 1442)30, - sans oublier les dictionnaires sus-mentionnés de Jacobus de Raveniaco et Albericus de Rosate qui servaient en même temps comme promptuaires. Il existait en outre des oeuvres anonymes31. Les vocabulaires pour non-juristes, cependant, dont je parlerai à la fin, se diffusaient mieux.

2S Tabala utri1Uque iuris. Sœu1.:m, l.c. (voir n. 10), 385: Promptuaire aux deux Corpus Juris, à leur glose ordinaire et aux canonistes les plus autoritadfs. Remanié après. Cf. B.P. KuaTsCHEID, Die Tabula wriusque iuris des Johann von Erfurt, FramislcaniscM Studien, 1 (1914), p. 269-290. 26 SCHULn. l.c. (voir n. 10), p. 247. 27 ScuULTE, I.e. (voir n. 10) p. 262 : promptuaire au texte du Corpus Juris Canonici et à sa glose. Chez 'Pantagruel' (voir n. 17) l'oeuvre est ironisée comme 'Bragueta buis'. 28 SCllULTE, l.c. (voir n. 10), p. 370. 29 Repertorium super omnibMS glosis UlrÎIUfut iuris ac dictis domini Bartoli [=de SaxoferratoJ et Baldi {=de Ubaldis]; aussi à la glose au Corpus Juris Civilis, à Cinus, au commentaires du canoniste Joannes Andreae et au Speculum de Guilielmus Durands. Manuscrits: Gdansk, Mar. 30; Lübeck jur. 20; Milano BA, H 140 sussidio: Perugia BC, M.19; Torino BNU. H.11.1. 30 Moine à Groenendael (O. can. reg. S. Aug.). Six manuscrits. Cf. R. FEBNft'IA, Bartole dans les Pays-Bas (anciens et modernes), dansBartolo da Sassoferrato. Stutli e docwru!nti per il VI centenario, vol. 1, Milano, 1962, p. 173-281 (189). 31 Par exemple Bologna CS, 210, fol. 1ra-160vb, correspondant à Fenno 88. Cf. aussi G. DoLEZALl!K, Verteichnis der Handschriften tum rtJmiscMn Recht bis 1600, Frankfort, 1972, vol. 4, Index titulorum, sllb verbo 'Repertorium'.

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G.R. OOLBZALEK

La scène changea au xve siècle. Le promptuaire général 'Absenn• par Johannes Milis (ca. 1430-1440) se répandit grice aux manuscrits et surtout dans beaucoup d'éditions imprimées32. L'ouvrage très vaste de Petrus de Monte (ca. 1453) fut copié rapidement. au moins cinq fois33• et fut l'objet de cinq impressions entre 147 5 et 148034. Il fut ensuite dépassé par celui de Johannes Bertacchinus qui l'engloba35. L'ouvrage de Bertacchinus fut maintes fois réimprimé avec des additions et devint indispensable. Ce repenoire couvre grosso modo tout le Corpus Jurls ainsi que la glose et les commentaires plus autoritatifs. L•oeuvre concurrente de Petrus Thomais Ravennas, aussi vaste mais superficielle et mal digérée, connut quatre éditions entre 1508-1517 mais fut ensuite oubliée36. Le répertoire par Rodericus Femandez de Sancta E1Ja37 ne fut imprimé qu'une seule fois. La fable selon laquelle Ludovicus Bologninus avait publié un répenoire général est due à une erreur38.

Au répenoire de Benacchinus s'associèrent d'autres outils alphabétisés, également indispensables : l'espagnol Stephanus Daoyz rédigea deux index qui reprennent respectivement le contenu du Corpus Jutis

32 SCHULTB, l.c. (voir n. 10). p. 199, mentionne trois manuscrits et beaucoup d'édilions. 33 D. QuAGLIONI, Pietro da Monte a Roma. La tradizione del < Repertorium lllriusque iuris > (c. 1453), Roma. 1984. Quaglioni énumère les autographes: Bibl. Vaticana, vat. lat. 4872. 373, 2347, 2694, et cinq copies: Wroclaw. Rehdiger 11.F.95, Lyon BV, 392 (jadis 321), MOnchen clm 3635, Padova BC, D.7-9, Siena BC, H.IV.3-5. 34 QuAGLIONI, I.e. 35 Compilé au plus tôt en 1471 (car dédié au pape Sixte IV); au moins onze éditions incunables à partir de Rome 1481. Cf. M. CARAVALE, entrée Bertaclùni, Giovanni, dans Dizionario biografico degli ilaliani. vol. 9, 1967, p. 441 s. 36 SCHULTE, /.c. (voir n. 10), p. 403. 37 SCHULTB, l.c. (voir n. 10), p. 405: Vocabularium ecclesiasticum, mmclqNltwn 'El pelegrino', Hispali, 1499. 38 Le titre de l'incunable Hain 3441 dit: Repertoriu.m aureum in ru.bricas Decretalium, mais il ne s'agit que d'un promptuaire aux consilia d' Alexander Tartagnus comme Hain 3442, GW 4627, 4628, 4637, 4638. Pour Bolognini cf. S. CAPRiou, entrée Bolognini, Ludovico, dans Dizionario biografu:o degli italiani, vol. 11, 1969, p. 337-352 (350) ; Io., lndagini sui Bolognini, Milano, 1969.

LBXIQUES DE DROIT ET AUTRES oum..s AU« rus COMMUNE» 367

Civilis•vec glose39, et celui du Corpus Juris Canonici avec glose4-0. Le eardinal italien Dominicus Tuschus compila un index cumulatif en neuf volumes de collections autoritatives d'opinions érudites présentées dans quelque litige(=< consilia >)41. Jacobus Mana publia un répertoire cumulatif de S4 collections de décisions de tribunaux42. J'ai déjà mentionné les collections de < communes opiniones >, < communes sententiae >, < singularia >:elles ont également une fonction d'index. On peut aussi mentionner les manuels de clauses usuelles et les traités sur < dictiones >43. A partir de 1510, divers imprimeurs publièrent des collections cumulatives de < repetitiones >44 et de traités, contenant également des index énormes. Dans la plus vaste des collections de traités, les index remplissent quatre gros volumes in-folio, haut format4S. J'ai deux explications à propos du succès soudain de l'ordre alphabétisé. D'un coté, j'ai mentionné le coût du livre qui avait baissé drastiquement grice à l'imprimerie - ce qui pennettait une prolifération d'oeuvres très vastes. Mais ce ne peut pas être la seule raison, car l'alphabétisation se répandit déjà dès la première moitié du xve siècle. Je crois que le phénomène s'explique d'une autre manière par la maturité technique qu'on avait en même temps atteinte dans la formulation des tennes du lexique juridique. L'an de formuler une phrase de compte-rendu pour une proposition juridique, donc de formuler un 'Leitsatz' qui soit intelligible hors du

39 Plusieurs fois imprimé comme volume 6 d'éditions du Corpus Juris Civilis glos6. par exemple 1581, 1612. 1627. Imprimé séparément par exemple en 1618. 40 Imprimé comme vol. 4 du Corpus Juris Canonici, par exemple en 1624. 41 Practicœ conclusiones juris, Romae, 160.5-1608, supplément Lugduni, 1670. 42 Compilatio totius iuris controversi, 6 vols., Neapoli, 1608. Oeuvres pareilles fnrent publiées par Borellus (Neapoli, 1816), Pettus de Brossis (1612 ?), Johannes Aloysius R.iccius (1615). 43 Enumélés par PIOULU, I.e. (voir n. 2), p. 310 et 304-305. 44 Un index cumulatif par ordinateur des collections de ce genre a récemment élé publié par M. AsCHBRI et E. BRIZIO, Index repetitiomun lu.ris canonici et civilis, Siena. 1985 (Quademi di "Infonnatica e beni culturali", 8) 45 Tractatus u.niversi iuris, ed. J.B. Zn.ETrUs, Venetiis, 1584. Aux gros index par matière anciens, Gaetano Colli a récemment ajouté un index par ordinateur d'auteurs, litres. incipit, explicit : Bibliografia dei tractatus giuridici pu.bblicati nel XVI secolo: indici tki "Tractatus u.niversi iu.ris, Venetiis, 1584-1586", Roma, 1992.

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G.R. OOLBZALE.K

contexte du système du droit, nécessite beaucoup d'expérience et de pratique dans ce domaine. On doit avoir lu beaucoup de 'Leitsatz' bien formulés pour s'adapter au style juste. Ce n'est que vers la fin du XIVe siècle que cet art avait mûri suffisamment. Ensuite les éditeurs-juristes du xve et du XVIe siècle étaient bien équipés. Alors ils appliquèrent leur habilité en compilant des répertoires alphabétisés. Et on commença à publier des bibliographies - toutes bien munies d'index. Le chemin des bibliographies juridiques (dont chacune englobe les précédentes) commença en 1467 par Johannes Baptista Caccialupus de Sancto Severino46 et passa par Johannes Nevizzanus, Ludovicus G6mez, Johannes Fichard, Johannes Baptista Zilettus, Johannes Wolfgangus Freymonius, à Martinus Lipenius 167947. La Bibliographia realis juridica de Lipenius48 fut ensuite tenue à jour, de temps en temps, par des suppléments -jusqu'à la fin de l'Ancien Régime qui marqua la fin de l'unité du < ius commune>. Les bibliographies de Denis Simon 1692-169549. Georgius Beyer 169850 et Burkhardus Gottholdus StruviusSl donnent des conseils raisonnés sur des livres qu'une bonne bibliothèque juridique devrait avoir- ils ne voulaient pas surplanter Lipenius. Par contre, l'Amphitheatrum legale du comte Augustus Fontana 1688-1694 avait ce but mais il était moins soigné52 et il ne fut pas continué53.

46 Son traité De modo studendi, chapitre 'Quintum documentum principale', comprend une liste d'oeuvres dont il croyait que chaque juriste devait connaître l'existence. Sur l'auteur cf. G. D' AMEUO, entrée Caccialupi, dans Dizionario biografico degli italiani, vol. 15 (1972). p. 790-797. Déjà plus d'un siècle auparavant Joannes Andreae avait donné une longue liste de littérature juridique, dans ses additions au Speculumjudiciale de Guilielmus Durands (au prooemium, ad v. 'plurimi'). 47 Le chemin est décrit par A. SERRAI, Storia della bibliografia, vol. 3, Roma, 1991, p. 438-470. 48 Cf. A. SEllllAI, l.c., vol. 4 (1993), p. 414-425. Récemment l'oeuvre de Lipe· nius a été réimprimée avec tous ses suppléments : Hildesheim - New York, 1970· 1971.

49 SERRAI, I.e., vol. 3 p. 468 s. 5 o SERRAI, I.e., p. 469.

51 B.G. Snuvms [1671-1738], Bibliotheca juris selecta, ge (=dernière) éd. augmentée par Chr.G. BunER, Jenae, 1756, réimprimé Aalen, 1970. 52 SERRAI, I.e., p. 463-467. 53 Il a néanmoins été réimprimé récemmenL

LEXIQUES DE DROIT ET AU1RES OUTILS AU« rus COMMUNE )) 369

Les derniers siècles du < ius commune > produisirent en plus des vastes encyclopédies systématiques: Petrus Gregorius (Tholosanus)54, Augustinus Barbosa55, Simon Vaz Barbosa56, Marcus Antonius Sabellus57, Johannes Baptista De Luca, devenu cardinal58. Francesco Antonio Begnudelli Basso publia une encyclopédie alphabétique en quatre volumes59. Lucius Ferraris60, P. Durand de Maillane6t, J.N. Guyot62 et Claude de Ferrière63 firent de même en beaucoup de volumes. Pour les oeuvres lexicales plus modernes je renvoie à l'article de Piero Fiorelli64. Les juristes avant 1430, donc, n'avaient pas encore la capacité de diffuser des répertoires alphabétisés volumineux qui renvoyaient à une multitude d'ouvrages. Mais ils répandaient déjà des promptuaires alphabétiques pour des oeuvres individuelles. J'en parlerai plus loin. En outre les juristes avaient leurs promptuaires privés où ils notaient des choses qu'ils avaient lues quelque part- choses dont ils pensaient qu'elles pourraient leur servir dans quelque situation à l'avenir. Il était fortement recommandé aux étudiants de se faire de tels promptuaires. Beaucoup d'exemplaires ont survécu. Souvent on suivait grossièrement l'alphabet65.

54 Syntagma juris universi, Lugduni, 1587. 55 1590-1649. La série de ses divers répertoires, vue ensemble, constitue une encyclopédie. 56 Repertoriumjuris civilis et canonici, Lugduni, 1675. 57 Summa diversorum tractatuum, Venetiis, 1697-1707. 58 Theatrum veritatis et justitiae, Romae, 1669 et plusieures autres éditions. 59 Bibliotheca juris canonico-civilis practica, seu repertorium quaestionum magis practicarum in utroque iure, Freising, 1712, in folio; réimpressions Genève, 1747; Modena - Venezia, 1758. Cf. M. PICCIALtm, entrée Begnudelli Basso, dans Dizionario biografico degli italiani, vol. 7 (1965) p. 539. 60 Prompta bibliotheca canonica. juridica, moralis, theologica, 10 vols., Bononiae, 1746; Venetiis, 1778; Romae, 1885-1899. 61 Dictionnaire de droit canonique, Avignon, 1761; Lyon, 1770. 62 Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, Paris, 1775-1786. 63 1740; réimprimée dix fois jusqu'à 1807. 64 FIORELU, I.e. (voir n. 2), p. 310 SS. 65 Exemple: Biblioteca Vaticana, vat. lat. 2684. Un corps alphabétique A - V, avec des couches massives d'additions.

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0.R. DOLEZALEK

Par contre, il paraît que le genre littéraire des promptuaires systéDJa.. tiques divisés en titres se répandit plus tôt. La statistique de manuscrits conservés est plus positive que celle des oeuvres alphabétisées - mais n faut tenir compte du fait que le genre comprend aussi des produits sant ambition scientifique, qui avaient donc aussi un marché chez les non.. juristes. J'énumère les Distincriones compilées par le portugais Johannes de Deo (ca. 1234-1242)66 (qui contiennent aussi la première liste alphabétisée de définitions de mots de droit 1) ; le concis Breviorlum M omnes materias ln iure canonico invenlenàas cxme siècle), anonymci, très connu67. Plus scientifiques, le Breviarlum sive repertorium de Guilielmus Durantis (avant 1286)6&, le Remissorium d'Antonius de Butrio (m. 1408)69 et d'autres. J'en viens aux promptuaires alphabétiques qui accompagnaient mac certaine oeuvre. Dans la plupart des cas les promptuaires qu'on trouve dans les manuscrits sont très courts. Souvent on a rimpression qu'il s'agit d'un travail ad hoc réalisé par le copiste ou par le possesseur du manuscrit en question. Mais il existait aussi des oeuvres avec prologue ou épilogue qui nomment le compilateur. Les promptuaires plus répaa· dus accompagnaient les oeuvres plus connues et plus souvent citées.

66 ScHULTE, I.e. (voir n. 10), p. 101 : A. DoMJNOUES DE Souu CosTA, Um mestre ponuguês em Bolonha no século XIII. Jolo de Deus, Braga. 1957. 67 SCHULTE, I.e. (voir n. 10), p. 485, avec 26 manuscrits. 68 SCHULTE, l.c. (voir n. 10), p. 152, énumère 27 manuscrits. Biographie de ce& auteur célèbre chez L. FALLETTI, Dictionnaire de Droit Canonique, 5 (1953) p. 1014-1075. 69 ScaULTE, I.e. (voir n. 10). p. 289. Il s'agit de deux promptuaires séparés: droit romain et droit canon. Manuscrits : par exemple Augsburg 2° 270 ; Bolopa CS, 120 (droit canon); MUano BA, A 247 inf. (Schulte: A 243); Venezia BNM, 1; Washington, Holy Name College, 84 ; Wien ÔNB, lat. S020 (droit canon). Cf. aussi L. PROSDOCIMl, entrée Antonio da Budrio, dans Dizionario biografico degü italiani, vol. 3 (1961) p. 541 s.

UOOQJJES DE DROIT EtAUTRBS oum.s AU« rus COMMUNE» 371

Le commel)taire aux Décrétales par Sinibaldus Fliscus, devenu pape Innocent IV en 1243, était l'oeuvre juridique la plus citée du moyen âge. IAicélèbre Baldus de Ubaldis (m. 1400) y ajoutait une Margarita.

La < summa > aux Décrétales plus connue était celle de Henricus de Segusio devenu cardinalis Hostiensis. Pour cette . souvent appelée< copiosa >, Berengarius Fredoli (m. 1323) compila un< oculus

copiosae >. Le très vaste Speculum iuris de Guilielmus Durantis (m. 1296) devint le manuel standard de procédure civile. Berengarius Fredoli en rédigea un répertoire. daté de 130670. Il ne reflète pas encore - hélas! - les très importantes réalisées par Joannes Andreae et Baldus de Ubaldis qui furent ajoutées plus tard.

Chaque bibliothèque du xve siècle possédait les Decisiones Rotae. Il s'agit de collections de décisions du cercle des juges au Saint-Siège, mises en circulation environ depuis 1378. Les promptuaires respectifs étJient le plus souvent rédigés selon des titres, mais on trouve aussi des 9C0vres par alphabet71. Au xve et XVIe siècle 'abbas Panormitanus' (= Nicolaus de Tudeschis) jouissait du plus haut renom en droit canonique. Ses commentaires étaient répenoriés au mois cinq fois. Bn droit romain, le commentaire au Codex Justinianus par Cinus de Sighibuldis de Pistorio était l 'oeuvre la plus autoritative pour le XIVe siècle. Il y a au moins six manuscrits qui en donnent un répertoire12. Au xve siècle, cependant. Banolus de Saxoferrato (m. 1356) devint le plus célèbre des commentateurs de droit romain. Il y a au moins quatorze manuscrits qui contiennent un répertoire de ses commen-

taires73.

70 SCHULTE, l.c. (voir n.

10), p. 180. Die handschriftliche Verbreitwig von Rechtsprechungs8'1mmlungen der Rota. - Zeitschrift der Savigny-Stiftung 89, Kanonistische Abtei-

71 G.

DoLEZALEK,

lung, SS (1972) p. 1-106 (18-19). 72 Bruxelles II 1442; San Lorenzo de El Escorial, C.11.8; Lübeck, jur. folio 14 ; Reims 823 ; Sevilla BC ; Bibl. Vaûcana, vat. lat. 2660, fol. 192va-233vc. 73 Barcelona BU, 1169 ; Bologna CS, 82 ; Braunschweig C.446 2° ; Bruxelles II 1442 et II 1768; Edinburgh NL, Advoc. 10.1.S; Erfurt CA 2° 77; Leipzig UB,

372

G.R. DOLEZALEK

Depuis le XVIe siècle, presque toutes les éditions juridiques sortaient avec un ample répertoire alphabétique respectif. Les dimensions des index furent parfois énormes. L •index aux volumes des Decisione1 Recentiores de la Sacra Rota Romana occupe cinq volumes74•

3.

Déjà J.F. Schulte75 avait connu 65 lexiques divers de péchés manuscrits, dont 45 anonymes. Ils appartenaient au genre encore beaucoup plus vaste des oeuvres sur les vertus et les vices, produites par la théologie morale. Grand nombre d •ouvrages sur les vertus et vices fournirent aussi quelques connaissances de droit76 - bien entendu de niveau simple. Parmi les< summae confessorum >,il y avait dès le début du genre littéraire une concurrence entre oeuvres systématiques et oeuvres alpha• bétisées. En outre, il y avait la concurrence entre les divers ordres qui se spécialisaient en confessions. Je n'énumère que les oeuvres les plus connues. Raimundus de Pennafone (0.P., Général), Summa casuum conscientiae, avant 1225, systématique, très répandue : la seule bibliothèque de Munich en possède 113 manuscrits (complets, ou exuaits). Monaldus (m. 1283) (0.F.M.). Summa Mona/dina, alphabétique.

1053; London BL, Arundel 464; Lucca BC (par Antonius Mincuccius de Pratoveteri); Lübeck, jur. gr. folio 41 : Monza. Bibl. aile Grazie (par le même A. Mincuccius); Venezia BNM, Marc. lat. V 117; Bibl. Vaâcana, vat. lat. 2683, fol. 4tra91va. Plusieures éditions: SAVIGNY, I.e .• vol. 6. p. 303-306. 74 Index publié à Milan 173()..1731. La série des 'Recentiores' comprend 12822 décisions émanées entre 1558 et 1684. Bibliographie: G. BRMINI. Guida bibliogrofica

per Io studio del diritto comune pontijicio. Bologna. 1934. 75 SCHULTE, l.c. (voir n. 10). p. 512-534.

76 Le thème est passé en revue chez Winfried Trusen. dans H. Co1No (ed.). Handbuch, p. 495 SS.

LEXIQUES œ DROIT ET AUTRES 0011LS AU« rus COMMUNE» 373

Johannes de Friburgo (0.P.), entre 1280 et 1298, systématique. le plus important parmi le grand nombre de remaniements de l'oeuvre de ltaimundus. Bertbo1dus de Friburgo (0.P.) (le successeur de Johannes au lectorat à Fieiburg). entre 1300 et 1340. remaniement en allemand de l'oeuvre de Johannes, alphabétique, au moins 80 manuscrits17. Johannes Erfurtensis (0.F.M.), peu après 1298, systématique, très Ion1 et donc peu répandu. Puise aussi dans sa Tabula utriusque iuris

sus-mentionn&. Astesanus de Ast (0.F.M.), Summa Astesana, 1317, systématique, puise chez Johannes Erfurtensis. Contient aussi un dictionnaire alphatljtique De .significationibus verborum (livre 8, titre 41 ), qui couvre environ lS-25 feuilles in-folio et a également circulé séparément Barthotomaeus a Sancto Concordio (Pisanus) (O.P.), Summa Pi.sana, 1338, alphabétique. Avec supplément par Nicolaus ab Ausimo (0.F.M.), 1444.

Antoninus (Pierozzi) an:hiepiscopus Florentinus (m. 1459) (0.P.), SlllllmlJ. Antonina theologlae, part 2 (théologie morale), systématique.

Baptista de Salis (Trovemala) (0.F.M.). Summa Rose/la, vers 1483. Angelus Carletus de Clavasio (m. 1494/95) (0.F.M.), Summa Angelica. vers 1486, alphabétique, fut au moins 51 fois imprimée dans le Œef cadœ des ans avant 1520.

Johannes Cagnatius de Tabia {0.P.), Summa Tabiensis, imprimée en lSlS. Sylvester (Mozolinus) de Prierio (0.P.), Summa Silvestrina, environ 1500, alphabétique, devint )'oeuvre standard du genre au XVJe siècle.

11 R.. SCHMIDT·WIEGAND, Rechtss""'1M Bertlwlds von Freiburg, dans Handwtlrterblu:h zur deUlschen Rechtsgeschichte, ed. A. Elll.ER et B. KAuFMANN, vol. 4, col. 379 SS.

374

G.R. DOLBZALBK 4. VOCABULAIRES PRIMITIFS JURIDIQUES POUR NON-JURISTES

Les dictionnaires-vocabulaires du XVIe siècle (Spiegel. Pratejus, Schard etc.) puisaient notablement dans un vocabulaire juridique plus ancien pour des non-juristes, très répandu dans les manuscrits allemands et très souvent imprimé 1476-1620, compilé aux environs de 1452 par quelqu'un dont nous savons seulement qu'il s•appelait Jodocus78. Le vocabulaire réalisé par Jodocus suivait une longue tradition d'oeuvres pareilles qui circulaient en nombre considérable hors d'Italie et qui provenaient en dernier lieu de quelques abrégés primitifs du Corpus Juris Civilis réalisés en France au xne siècle, surtout la très répandue Epitome 'Exactis a civitate Romana regibus ... •19_ avec des emprunts à Isidore de Séville, Origines sive etymologiae (VIIe siècle). Le phénomène des vocabulaires juridiques pour non-juristes a été étudié en grand détail par Emil Secke1so. Un panorama de toute la littérature pour des non-juristes avait été dessiné auparavant par Roderich Stintzing81. Ce genre littéraire était étroitement lié avec celui des péchés et vertus.

Seckel a analysé les oeuvres suivantes : Johannes Erfurtensis (0.F.M.), Tabula utriusque iuris (voir dessus), oeuvre systématique. Hermannus de Schildesche (0. eremit. S. Aug.). lntroductorium pro studio sacrorum canonum, environ 1330-1332, alphabétique, deux rédactions. Il est évident que l'auteur n'a jamais eu connaissance directe

78 Seckel, voir infra. en connaissait 15 manuscrits et 73 éditions. FloR.ELU, l.c. (voir n. 2), p. 299 s., en nomme encore cinq. Le nom Jodocus désigne peut-être Jodocus de Merca qui était en ce temps lecteur à Erfurt Il écrivait pour des étudiants déjà avancés de droit canon. 79 Edition critique par M. CoNRAT, Die Epitome Emctis regibus, Berlin. 1884, réimpression Aalen, 1965. SO Beitri:lge zur Geschichte beider Rechle im Mittelalter, vol. 1 (=resté le seul): Zur Geschichte der populi:lren Uteratur des romisch-kanonischen Rechls, Tübingen, 1898. 81 Geschichte der populiiren Literatur des réHnisch-kanonischen Rechts in Deutschland, Leipzig, 1867.

LBXIQllm DE DROIT ET AUTRES OUTILS AU c IUS COMMUNE » 375

.s Digesra. Ne puise pas chez Johannes Erfunensis. Donne naissance

au

'grouJ>e Inttoductor', qui comprend quatre remaniements peu notables et un ouvrage que Seckel appelle 'Collectio terminorum leplium'. L'oeuvre que Seckel appelle 'Vocabularius Lipsiensis'82: après 1300, France, alpha~tique; un remaniement fait en France s'intitule 'Pollex juris•.

Vocabularius Qu.la in libris, environ 1350, Allemagne, aussi connu avec trois élargissements ; dérive du 'Vocabularius Lipsiensis'. L'ouvrage que Seckel appelle 'Collectio tenninorum legalium', compilé aux environs de 1400, en Allemagne, bien répandu, puise dans la Sunna Astesana, mais pas encore dans le 'Vocabularius Lipsiensis', améliore Hermannus de Schildescbe sunout en ajoutant des renvois au Corpus Juris Civilis. Deux remaniements: Bibl. Vaticana Ottobon. lat. 2144, et le 'Vocabularius Stuttgardiensis'. 'Vocabularius Stuttgardiensis •83, 1432, veut enseigner la terminologie de droit rœuûn à des étudiants de droit canon. Raoul Naz84 énumère encore cinq oeuvres qui sont peut-être attribuables à cette catégorie : Ouilielmus Parisiensis (0.P.), Tabula juris, vers 1274-1298, au Corpus Juris Canonici. Amoldus de Raygem, Tabulajuris canonici, vers 1290-1300, éditée par Fritscbius sous le titre Thesaurus juris locupletissimus, Francofuni et Lipsiae 1667. Nicolaus de Nenneza (de Anesiaco) (0.P.), Tabula ; huit manuscrits. Un remaniement a été imprimé.

82 Leipzig UB, 906, en contient un remaniement d'environ 1450-1460. 83 Deux manuscrits: Stuttgart WLB, cod. jur. el pot 126; Biblioteca Vaticana, palat. lat. 807. 84 NAZ, I.e. (voir n. 2).

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G.R. DOLEZALBK

Joannes de Sinemuro (m. 1349), Concordiae excerptae de

Decretalibus et Decretis85. Petrus Bertrandus, Tabula Decreti86. Université d' Aberdeen, Ecosse

85 Manuscrit Paris BN, lat 16903. 86 Manuscrit Tours 363.

ALBERTO BARTôLA

TERMINOLOGIA LOGICA NELL'ELEMENTARIUM DI PAPIA I NILLE DERIVATIONES DI UGUCCIONE DA PISA

Oggetto di questo contributo è l 'esame della tenninologia logica dell'Elementarium di Papia e delle Derfvationes di Uguccione da Pisa. Prima di entrare in argomento, non posso pero f are a meno di premettere qualche precisazione di ordine metodologico. Essendo infatti interessato a trattare un aspetto specifico della terminologia dei due lessici, per impostare correttamente la ricerca ho dovuto in primo luogo affrontare la questi.one dei testi. su cui svolgere le mie riflessioni. Cominciamo dall 'Elementarium, per il quale, eccettuati i lemmi della lettera 'A' editi nel testo critico curato da Violetta de Angelist, ho consultato l'edizione veneziana del 19 aprile 1496 (J.12)2. Data la complessità della tradizione manoscritta del lessico e la presenza di interpolazioni e contaminazioni dovute agli interventi dell 'umanista Bonino Mombricio3 - curatore dell' editio princeps del 12 dicembre 1476

1 Papiae Elementarium, Littera A, Recensuit V. DE ANGEUS, 1 (A-AEQUUS), II (AEQuus-ANNIFERMB), III (ANl-AzoNI) Milano, 1977-1980 (Testi e documenti per lo

SIUdio dell'antichilà, LVIIl-1, 2, 3). 2 Jbid., p. XVIll. Questo il colophon dell'edizione: « Impressum Venetiis per Philippu de pincis Mantuanum. Anno. domini. Mccccxcyi. die. xix Aprilis. [•.. ]». La stessa è stata riprodotta anastaticamente a Torino, 1966 (cf. perà l'importante Nota fhll' editore, aggiunta alla fine del testo, sull 'ulilizuzione dell 'edizione milanese del 1476 per le voci Pecuosus-Placitum). Nel trascrivere i lemmi i miei interventi si sono limitati allo scioglimento dei compendi, all'inserimento di pwiteggiatura, all'uso delle maiuscole, alla distinzione grafica tra u e v. Per facilitare i riscontri, ho aggiunto di volta in volta il numero di pagina dell'edizione anastatica Oe lettere a e b in esponente indicano la prima o la seconda cotonna), citata d' ora in poi corne Elementarium. 3 Sul personaggio cf. le schede di M.M. CosENZA, Biographical and Bibliographical Dictionary of the ltalian Hu.manists, Boston, Mass., 1962, vol. III, p. 23362337.

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(µJ)4 e delle tre successives - , per qualche lemma l'incunabolo

presenta alcune particolarità di cui darO notizia in séguito. Per adesso è sufficiente ricordare - in conseguenza dell'esame del rapporto tra i testimoni manoscritti e r edizione del 1496 (µ2)6 - che il testo a stampa è il risultato di una contaminazione (imputabile all'archetipo usato o all'intervento del Mombricio7) dei due rami (cr e /l) in cui è divisa la trad.izione manoscritta dell'opera•. Tenendo conto di queste caratteristiche, per i lemmi delle lettere 'B' - 'Z' non mi sono accontentato dell'incunabolo, ma ho voluto effettuare anche qualche verifica sulla trad.izione manoscritta. Per quanto concerne le Derivationes, la scelta di un testo-base su cui lavorare non è stata meno complessa. Se infatti sono numerosi i codici resi noti dalle ricerche di Georg Goetz9, Aristide MarigolO, Corrado Leonardill e Geoffrey Bursill-Hal112, Io studio della trasmissione dell 'opera non è stato ancora affrontato su solide basi tilologiche. In conseguenza di questa lacuna, per rendermi meglio conto dello stato del testo - almeno per i luoghi delle Derivationes presi in esame - ho utilizzato vari esemplari manoscritti. Questo, dunque, Io status quaestionis sulla trasmissione dei due lessici. Per chiudere con la premessa metodologica, aggiungo un'ultima osservazione sulla loro natura, ben distinta dalla tipotogia di glossari

VI, nota 41 e p. xvm. S Ibid., p. VI, nota 41. 6 Ibid., p. XVIIIe sgg. 7 Ibid., p. XXI. s Ibid., p. xxvn. 9 G. Gœrz, De glossariorum latinorum origine et fatis, Lipsiae et Berolini, 1923 (Corpus Glossariorum Latinorum, I), p. 191-192. 10 A. MAR100, I codici manoscritti delle "Derivationes" di Uguccione Pisano. Saggio d' inventario bibliografico con appendice sui codici del "Catholicon" di Giovanni da Genova, Roma, 1936. 11 C. LEONARDI, La vita e I' opera di Uguccione da Pisa decredsta, in Studio Gratiana, 4 (1956-1957), p. 45-120: a p. 101 segnala altri 9 mss. da aggiungere ai 192 dell'elenco di Marigo. 12 G.L. BURsILL - HALL, A Census of Medieval Latin Grammatical Manu.scripts, Stuttgart- Bad Cannstat, 1981 (Grammatica spe.culativa, 4), p. 308. 4 Elementarium, Littera A, ed. DE ANGEUS, cit., p.

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come gli hermeneumata, i synonyma medico-botanici 13 o le interpreta· tiones dei nomi ebraici 14• Per estensione, fonti e struttura Elementarium e Derivationes si presentano infatti come opere più complesse. La mia lettura, mirata soprattutto all'individuazione e all'analisi della loro termi· nologia logica, si è dovuta pertanto orientare prima nelle pieghe di fonti e dourine trasmesse a Papia dalla tradizione enciclopedica e glossematica tardo-antica e altomedievale, poi attraverso i viluppi di distinctiones, duivationes, etymologiae e compositiones del Pisano. Per quanto concerne la dipendenza di Uguccione da Papia, invece, le posiz.ioni degli studiosi, come diro meglio in séguito, hanno spesso preso indirizz.i divergenti. Senza avere la pretesa di esaurire un problema cosl complesso, né di entrare nel merito di un dibattito ancora aperto, posso tuttavia affermare sin d'ora, limitatamente alla terminologia logica delle Derivationes, 1'utilizzaz.ione di fonti ben diverse dall 'Elementarium. L'accostamento dei due lessici non intende pertanto evidenz.iare una filiazione del vocabolario logico del Pisano da quello di Papia. Nel corso della ricerca mi sono invece proposto di effettuare alcuni sondaggi sulle nozioni logico-dialettiche filtrate nelle pagine dei due lessici. Data la particolare rilevanza di Papia e Uguccione nell'ambito della lessicografia tardo-medievale, per alcuni lemmi l' Elementarium e le Derivationes vanno considerati veri e propri canali di trasmissione di terminologia specialistica. Da parte mia ho dunque studiato il vocabolario logico ; resta in ogni caso aperta la possibilità di effettuare ulteriori sondaggi su aitre discipline (ad es. il diritto15, la musical6, la medicina). Per cercare di cogliere una differenza sostanziale tra i due lessici, puo a questo punto essere utile soffermarsi sui rispettivi prologhi. Nell' Ele· mentarium, opera prevalentemente ispirata alla tradizione glossematica,

13 O. WEuERs, Dictionnaires et répertoires "" moyen age. Une étude du vocabulaire, Turnhout. 1991 (CIVICIMA. Ewdes sur le vocabulaire intellectuel du moyen Age, IV), p. SS-56. 14 Ibid., p. 54-SS. lS G. CREMAscou, Termini del dirilto longobardo nelle « Derivationes » e il presunto vocabolario latino-germanico di Uguccione da Pisa, in Aevum, 40 (1966), p. 53-74. 16 G. VEccm, Qualche prob/ema di lessicografia: cantus, precentor, succentor, ecc., in Quadrivium, :xml (1972), p. 201-214 (pubblica il verbo cano con tutta la famiglia di derivazioni).

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Papia non manca di informare preliminarmente il lettore dei quasi dieci anni di impegno trascorsi nella stesura del lavorol 7. Consapevole e orgoglioso dei risultati ottenuti attraverso l'ordinamento alfabetico dei lemmi 18 e l'utilizzazione di auctores diligentemente elencati 19, egli illustra il compito che si è voluto assumere pianificando qualcosa di diverso da un semplice glossario20. Non è quindi casuale la menzione dell' Elementarium nella storia della nascita dell'indicizzazione e dell'uso dell 'ordinamento alfabetico2t. Di importanza certamente non secondaria

17 L.W. DALY- B.A. DALY, Some Techniques in Medieval Latin Lexicography. in Speculum, 39 {1964), p. 229-239 (a p. 229-231, si pubblica il prologo uûlizzando 7 mss. e l'edizione del 1476). Cf. in particolare p. 230, ll. 9-11 : « [ ... ] suscepi opus quidem a moitis aliis iam pridem elaboratum, a me quoque nuper per spatium circiter decem annorum, prout potui adauctum et accumulatum ». 18 Ibid., p. 231, li. 52-59: « Notare quoque cuilibet aliquid citius invenire volenti oportebit quoniam tolus hic liber per alfabetum non solum in primis partium litteris verum etiam in secundis et tertiis et ulterius interdum ordinabili litterarum dispositione compositus erit. Prima igitur divisionis notatio per .a.b.c. et ceteras sequentes fiel litteras, que in secundo quidem distinctionis ordine per easdem .a.b.c. ceterasque maiores litteras ante quaslibet commutatas subdividetur. In tertio vero subdivisionis ordine, quicquid sub una ttium litterarum specie conûnetur, ut in toto ipso spatio inveniatur quod queritur, uno paragrapho tertio subdistinguetur ». l9 Ibid., 11. 66-75: «At vero quorundam etiam auctorum nomina ad eorundem verborum autenticum primis quibusdam litteris, quorum quosdam subnotabimus, prescribentur: Hisidorus hi, Augustinus aug, Ieronimus ier, Ambrosius amb, Gregorius gg, Priscianus pris, Boetius bo. Quicquid autem in omnibus pene libris Prisciani, Boetii, aliorumque invenimus isdem notatur apicibus. Commentum supra Boetium co bo, Remigius re, Beda be, Origenes ori, Oratius ora, Cicero ci, Ypocrates ypo, et cetera. De Gestis Longobardorum, Romanorum, De Hystoria Eusebii Ecclesiastica, Horosius, Galienus, Placidus, Eucherius, Virgilius, Commenta Virgilii, Oratii, Iuvenalis, Martiani et ceterorum quos supersedemus, Haimo, Plato, Fulgentius omnes littere ad similitudinem vocis caracteres acceperunt ». 20 Ibid., p. 230, 1. 39 - p. 231, 1. 43 : «Omnium in hoc libro inveniendorum pars habet auctoritates vel regulas certas, pars titubat, nullo firmo suffulta susstramine, alia vero communibus et satis apertis patent rationibus. At patentibus quidem notas ascribere superfluum iudicamus. Titubantibus autem, ut a nobis vel a quovis certo modo emendentur vel confmnentur inventa, obelum cum puncto vel asteriscum cum obelo apponemus ». 21 L.W. DALY, Contribution to a History of Alphabetization in Antiquity and the Middle Ages, Bruxelles, 1967 (Collection Latomus, vol. XC), in particolare p. 71-

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è poi l 'agiunta marginale delle iniziali dei nomi di autorità e opere che

1*mo pidato la stesura di ogni lemma22. Per un lettore modemo il tostante ricbiamo di queste si&le rappresenta una vera e propria bussola per orientarsi nell'oceano dell'erudizione di Papia.

Diverse> il tel:IOR del Prologo23 delle Derlvadones. Qui infatti vengono omessi sia i riferimenti alle fonti, sia i chiarimenti sui criteri metodologici sepiti per la divisione e organizzazione delle famiglie dei lemmi indi-

ciaati. Alla luce di queste differenze si impongono aitre due osservazioni. La prima è di ordine cronologico. Dall 'epoca di stesura dell 'EleNntarium (ca.1041)24 a quella delle Derivationes (1160/1170) trascorre più di un secolo. Un'analisi del lessico del Pisano non puô pertanto fare a meno di tenere conto dell 'impulso degli studi logico-linguisticogrammaticali e del pafezionamento del metodo derivatorio (disciplina deriwitionii, derivandi modu.s)2S. Nel quadro di questa evoluzione va ricordata una caratteristica comune ai due autori : lo studio della grammadca. Se infatti è vero che nel medioevo uno dei compiti della logica consiste nel discemere le proposizioni vere da quelle false, l' approfondimento di grammatica e retorica resta finalizzato. nell'ottica dello studio del linguaggio, a una loquela elegante e corretta26. ln tale prospettiva la sœsura dei due lessici pub essere considerata una delle conseguen7.C degli Ùlteressi grammaticali dei due autori. Basti ad esempio accennare alla

'72; M.A. llouSlf - R.H. Rouai. La naissance dl!s indu, in Histoire û l' ldition fr~ 1. u livre CON/Mirant. Du M~n Age "" milieu dl; XV/Je siècle. Paris,

ol982. p. 77-85 ! a p. 77-78. 22 Cf. 1upra ·leSIO a nota 19. 23 A. MA1100. De Hugucionis Pùani "Derivationum" latinitate earumque prologo. in Archivum Romanicum. 11 (1927). p. 98-107: p. 101-106. edizione del pm1ogo ; p. 2S8, emendamenti. 24 Per le questioni auinenti la datazione cf. Elemtntarium. Littera A. ed. DE ANRoNJŒ, Cambridge, 1988, p. 196-226: in particolare p. 198-204. 119 Etymologiae Il, XXIV, 7: « Logicam, quae rationalis vocatur, Plato subiunxit, per quam, discussis rerum morumque causis, vim earum rationabiliter perscrutatus est, dividens eam in Dialecticam et Rhetoricam ». 120 Dialogu de rhetorica et virtutibJU, in P .L.• Cl, 948 : « Logica dividitur in Dialecticam et Rhetoricam. Dialectica est disputatio acuta vemm distinguens a falso. Rheloricae disciplina ad persuadendum quodque idonea ». 121 De universo lib. XV. cap. I. in P.L., CXJ. 414 B: « Logica autem dividitur in duas species, hoc est Dialecticam et Rhetoricam. Dialectica est disputatio acuta, verum distinguens a falso. Rhetorica est disciplina ad persuadendum quaeque idonea ». 122 PETaus ABABLARDus, Dialectica. First Complete Edition of the Parisian Manuscript by L.M. DB Rmt, Assen, 1956 (Wijsgerige Teksten en Studies, 1). 123 Glossulae magistri Petri Baelardi super Porphyriwn, ed. B. GBYER, in Peter Abaelards Philosophischt Schriften, ll, Die Logica 'Nostrorum petitioni sociorum'. Die Glossen zu Porphyrius, Münster i.W., 1933 = Beitrtige zur Geschichte der Philosophie und Theologit des Mittelalters, Bd. XXI., Heft 4, p. 506, 11. 18-23: « Sub philosophia tres species contineri dicimus : physicam, ethicam, logicam. Physicam naturarum dicimus scientiam, idest de speculandis causis in rerum naturis. Ethicam vero magistram honestatis vocamus. Logicam vero idem dicimus quod dialecticam et indifferenter utroque nomine in designatione utimur eiusdem scientiae » (corsivo mio). 124 GuGUELMo DA LUCCA, Siunma dialetice artis. Dol Codice 614 (sec. XII) della Biblioteca Feliniana di Lucca, a cura e con una premessa di C. Pozzi, Padova, 1975

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in due summulae logiche del secolo XII: la Logica 'Ut dicif 125 e la

Logica 'Cum sit nostra't26. Considerata nel complesso di questo dibattito, la testimonianza di Papia è da tenere presente per la fase che precede la sovrapposizione del contenuto dei due tennini. Va tuttavia osservato che nell 'Elementarium i lemmi DIALECTICA e LOGICA, pur essendo oggetto di trattazioni separate, non distinguono le discipline. Un'attenta lettura della voce LOGICA serve anzi a precisare il fatto che il lessicografo non dimentica la classificazione isidoriana che individuava in dialectica e rhetorica le due branche della logica121. Analoga la fonnulazione espressa nella terza divisio del lemma PHILOSOPHIA. In questo caso, seguendo classificazioni delle scienze di matrice aristotelica e stoica, la partizione proposta per la logica - terza disciplina filosofica dopo theoretica e practica comprende in sé dialectica, epidictica e sofistical28, Chiarita la posizione di Papia nel contesto del dibattito epistemologico e terminologico su dialectica e logica, tomiamo ai lemmi di partenza per

(Collana di « Testi e saggi », 7), in part. a p. 24 : « Dialeticarn nunc seu loicarn [ ... ] ».

125 Cf. L.M. DE Ru&, Logica Modernorum. A ContribMtion to the History of Early Termbùstic Logic, Wl-2, The Origin and Early Development of the Theory of SllJ1position, Assen, 1967 (Wijsgerige Teksten en Studies, 16), in particolare 11/2, p. 379, 11. 21-23: « Differt autem dialetica a logica sicut pars a suo toto proprie loquendo: commwtiter tamen loquendo idem sut, et sic utimur ea ». 126 Jbid., 11/2, p. 417, 1. 30: «Et differt dialetica a logica sicut pars a toto». Una formulazione analoga è presente in un riadauamento della Logica 'Cum sit nostra' tràdito nel ms. London, British Museum, Royal 12 F. XIX, segnalato dallo stcsso sbldioso ibid., Wl, p. 428 (30). 127 Cf. SllJ1ra testo corrispondente a nota 119. Ricardo, per inciso, che nei testi ari.stotelici il termine logica non è reperibile. Si incontra, invece, l'aggeUivo Âo'y\1'6ç equivalente a 8ux:Â.E1Ctl1C6ç. Sulla questione cf. V. SAINAn, Storia dell' « Organon 11 aristotelico, I, Dai « Topici 11 al «De interpretatione 11, Firenze, 1968 (lstituto di Filosofia dell'Università di Pisa), p. 126. 128 Elementarium, p. non num. dopo la Nota dell' Editore. Nell'incunabolo è Jasciato in bianco Io spazio riservato allo schema della tripartizione della philosophia. La stessa cosa si verifica nei mss. Vat. lat. 1465, f. 1s7vb e Vat. lat. 1466, f. 101ra. L'Ottob. lat. 2231 presenta invece la figura al f. 1sova, di séguito alla rubricaAlia tlivisio philosophi~ a posterioribus /acta. Sulle fonti e la terminologia del lemma cf. DABAN, Eléments philosophiques dans l' « Elementarium 11, art. cit., p. 236-237.

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ricostruire in dettaglio il quadro delle loro fonti. Dirà subito che la voce DIALECTICA , sebbene assai meno articolata dell' altra, offre a mio avviso uno spunto di riflessione più interessante. Leggiamo il contenuto del lemma per poi commentarlo in dettaglio : Dialectica est disciplina ad discemendas rerum causas, intellectum mentis acuens, veraque a falsis distinguens, dicta quod in ea de dict.is disputetur, nam lexeis Graece dictio dicitur129.

Dietro questo breve testo, desunto come al solito dalle Etymologiae di Isidorot3o, si coagulano diverse componenti dottrinali. Per cercare di dame conto è bene premettere qualche considerazione sul lemma DISCIPLINA131. Nell'articolazione di quest'ultimo ritengo infatti di poter individuare una delle chiavi di lettura della nozione di logica trasmessa nell' Elementarium. Il contenuto della voce merita qualche chiarimento preliminare. Il lemma rientra infatti tra quei casi che ricordavo all'inizio in cui è dato di trovare una non trascurabile differenza tra il testo dei codici e quello delle edizioni. È sufficiente mettere a confronto il testo dell'incunabolo con quello di due esemplari vaticani dei rami.Pa (Ottob. lat. 2231132) e/Jb (Vat. lat. 1465133) della tradizione manoscritta del r Elementarium, per avere un'idea precisa dell'amplificazione della voce nel testo a stampa :

129 Elementarium, p. 91h.

130 Etymologiae l, II, 1 : « [ ... ] dialectica cognomento logica, quae disputalionibus subtilissimis vera secernit a falsis » ; II, XXII, 1-2: « Dialectica est disciplina ad disserendas rerum causas inventa. Ipsa est philosophiae species, quae Logica dicitur, id est rationalis definiendi, quaerendi et disserendi potens [... ]et Dialecticam nuncupavit, pro eo quod in ea de dicûs disputatur. Nam Aemv dicûo dicitur ». 131 Elementarium, p. 95•. 132 Sul codice, datato alla prima metà del sec. XII, e la sua collocazione nello stemma della tradizione del lessico cf. Elementarium, Littera A, ed. DE A.NGEIJs, cit., p. XVIe XXVII. 133 Ibid., p. XVI. Per la descrizione e datazione del codice, sec. XIV ex., cf. Bibliothecae Apostolicae Vaticanae Codices manu scripti recensiti [•. •/ Codices Vaticani latini, L III, Codices 1461-2059, recensuit B. NooARA, Romae, 1912, p. 2-3.

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edizione del 19 aprile 1496 e Vat. lat. 1466, f.37V&

Ottob. lat. 2231. f.ssva: Vat. lat.

Disciplina est praecepta quibus acceptis id quod desideramus implemus. Disciplina a discendo dicta. vel quia addiscitur plena, et agit de his quae aliter evenire non possit Ars vero etiam de bis quae aliter se habere possunt. Disciplinae liberalium arûum vii sunt : prima grammatica, id est loquendi perltia ; secunda rheaorica. quae propter nitorem et copiam eloquentiae suae maxime in civilibus quaesûonibus necessaria aesûmatur ; terûa dialectica cognomento logica. quae disputationibus subtilissimis vera secemit a falsis ; quarta aritbmetica. quae continet numerorum causas et divisiones ; quinta musica. quae in carminibus cantibusque consistit : sexta geometria. quae mensuras dimensionesque complectitur ; septima astronomia quae continet legem astrorum. Disciplina est quarumcumque rerum scientia. Aug.

Disciplina a discendo dicta, vel quia addiscitur plena, et agit de his que aliter evenire non possunt. Ars vero etiam in bis que se aliter habere possunt. Inde disciplino, -as, -avi. Disciplinatus, docws. Discipulus, qui disciplinam discit. Aug Disciplina est quarumcumque rerum scientia.

1465, f.63'b

Rispetto alla duplice articolazione ricavata dalle Etymologiae134 e da una definizione del De immortalitate animae di Agosti-

134 Cf. I, I, 1 : « Disciplina a discendo nomen accepit : unde et scientia dici potest »; e X, 66: « [ ..• ] disciplina autem a discendo vocata ». Su questa etimologia si vedano pero anche le lnstitutiones di Cassiodoro, in part. Il, 2, 17, ed. MYNORS, cit., p. 109, Il. 2-4 : «disciplina enim dicta est, quia discitur plena; quae merito tali nomine nuncupatur, quoniam incommutabilis illis semper regula veritatis obsequitur ».

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no135, il testo a stampa aggiunge una digressione sulle sette disciplinae liberales estratta sempre da Isidoro136. Il fatto poi che l'editio princeps - da cui, corne sappiamo, dipendono le tre successivel37 - sia ricavata da un codice della famiglia aa, affine ad esempio al Vat. lat. 1466, datato dalla de Angelis alla fine del secolo XIIIe proveniente dalla Francia138, apre la strada per riflettere sui modo in cui devono essere avvenute sui testo del lessico - prima ancora degli interventi del Mombricio fissati nelle edizioni - alcune rilevanti stratificazioni. La particolarità che è risultata dal confronto del lemma DISCIPLINA nelle due versioni, non è comunque un caso isolato. Un esempio altrettanto significativo, soprattutto se messo in relazione alla terminologia logica che qui interessa, è attestato dalla lunga voce DE DMSIONE DlFFINITIONUM EX MARH VICTORINI ABBREVIATA, presente ai f,33vb.34ra del Vat. lat. 1466, stampata poi nell'incunabolo139, ma tràdita in forma ridotta, priva cioè della isidoriana divisio definitionum in partes quindecim140, nell'esemplare del ramojJa (Ottob. lat. 2231) che ho consultato141 • A conferma della problematicità della tradizione del lessico abbiamo pero anche il caso inverso, documentato nel lemma TOPICA. Questo si presenta secondo due versioni : una 'breve', fissata nel testo a stampa, I'altra 'lunga' -proveniente da Isidoro- testimoniata nei codici Vat.

135 Cf. cap. I.

in P.L., XXXII. 1021. Il De immortalitate animae è usato da

Papia anche net Jemma RATIOCINATio: cf. DAHAN, Eléments philosophiques dans I' « Elementarium »,art. cit., p. 243. 136 Etymo/ogiae I, Il, 1-3. 137 Cf. Elementarium, Littera A, ed. DE ANGELis, cit., p. XVIIl. 138 Ibid.. p. XVII. La descrizione del Nogara nel cafalogo vaâcano. data invece il codice al sec. XIV: cf. Biblio1hecae Apostolicae Vaticanae Codices""""' scripti recensiti [...] Codices Vaticani latini, t DI, cit.; p. 3. 139 Elementarium, p. 86• -87•. 140 Etymologiae II, XXIX, 1. Il testo del De definitionibus è pubblicato da Th. STANOL, Tulliana et Mario-Victoriniana, Programm des K. Luitpold-Oymnasiums in München für das Studienjahr 1887/88, München. 1888. La stessa edizione ora anche in HAoor, Marius Victorinu.s, op. cit., Appendice III. p. 329 e sgg. l41 Di tutto il capitolo delle Etymologiae Il, XXIX, l'Ottob. lat. 2231, f. 49va, si limita a riprodurre il solo paragrafo 1. Sulle fonti dell'ispalense cf. FoNTAINB, Isidore de Séville, op. cit., p. 622-624.

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lat. 1466,0ttob. lat. 2231 e Vat. lat. 1465, appanenenti nell'ordine aile

sottofamiglie aa, fJa e /Jb della tradizione manoscritta del lessico142 : ,ilementarium (edizione 19 aprile 1496)

Val. lat. 1466. f.14Sf•; Ouob. lat. 223l, f.26lva; Vat. lat. 1465, f. 26(;V•

Topica Graece. Latine localis ; tropbos enim Graece locus, sedes est argunîentoruml43.

Topica est disciplina inveniendorum argumentorum144. quç topica sive loca oratoribus, dialecticis, poetis et iurisperitis communifer quidem argumenca prestant ; sed quando specialiter probant, ad rhetores, poetas, iurisqueperitos pertinenL Quando vero generaliter disputat, ad phylosophos 145. Topica Graece, Latine localis. Topos enim Graece locus, disciplina enim est inveniendi locos id est sedes argumentorum.

Limitandomi a presentare solo queste rapide considerazioni sui complesso problema testuale cui si va incontro tutte le volte che si consulta I' Elementarium, torniamo nuovamente al contenuto del lemma DIALECTICA.

Comincerà con l'osservare che dietro la semplice affennazione dia-

lectica est disciplinll, sono presenti gli echi del dibattito sulle differenze tra ars e disciplintll46, avviato già in epoca platonica e riassunto in parte

142 Cf. Elementarium, Uttera A, ed. DE ANœus, cit., p. XXVII. 143 Elementarium, p. 3ss•. Perla fonte cf. Etymologiae Il, XXIX, 16. l44 Ibid., II, XXX, 1. 145 Ibid., II, XXX. 17. Tra parentesi uncinate restituisco le parti mancanti del testo isidoriano. 146 Per questo aspetto rinvio aile considerazioni e ai testi cicati da L.M. DE RuK nella Prefazione alla Dialectica di Garlando Computisca, ed.cit., in particolare p. LLDI. Cf. anche H.-1. MAaaou. Doctrina et disciplina dans la langue des Pères de l'Eglise, in Archivum Latinitatis Medü Aevi, 9 (1935), p. 1-25; M.D. CHENU, Notes

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da Papia alrintemo del succitato lemma DISCIPLINA. A parte questo aspetto, dal testo dell 'Elementarlum risulta chiaramente l 'affermazione secondo cui la dialectica è una disciplina. e corne tale ha per oggetto solo il vero e il necessario. L'ars, al contrario, si muove sui terreno di una conoscenza probabile. Fonte di questa distinzione sono le Erymologiae di Isidorol47. Lo stesso tema era pero già stato affrontato e discusso nelle cassiodoriane Institutiones saecularium litterarum, dalle quali in ultima analisi dipende l'lspalense. Questo in sintesi il ragionamento di Cassiodoro : la logica, o dialettica che dir si voglia, da alcuni è considerata una disciplina, da altti un' arte. La differenza sta nel fatto che la logica talvolta tratta (disserit) disputazioni apodittiche e vere, talaltra ha per oggetto ciô che è verisimile atque opinabile. Nel primo caso potrà essere detta disciplina. nell'altro sarà invece soltanto un'ars141. In epoca medievale la distinzione viene recepita con varie sfumature1 49. Per restare vicini

de lex.i.cographie philosophique : 'Disciplina'. in Revue des Scknces Philosophiques et Thlologiques, 25 (1936), p. 686-692; FONTAINE, Isidore de Slville, op. cil.• p. 52 e DABAN, Eliments philosophiques dans l' « Elementarium », art. cil., p. 235. 147 Etymologiae I, I, 2-3: «Ars vero dicca est. quod artis praeceptis regulisque consiscaL [... J Inter artem et disciplinam Plato et Aristoteles banc differendam esse voluerunt. dicentes artem esse in his quae se et aliter habere possunt : disciplina vero est, quae de his agit quae aliter evenire non possunt. Nam quando veris disputationibus aliquid disseritur, disciplina erit : quando aliquid verisimile atque opinabile uactatur. nomen artis habebit ». La trattazione prosegue poi al cap. Il affroncando le sette discipline liberali. 1 4 8 CASSIODORO, lnstitutiones u. 2, 17, ed. MYNORS, cit., p. 108, 1. 14 • p. 109, l. 4. 149 Tra le varie posizioni si veda quella espressa da Uoo Dl S. Vrrrou: Didasca· licon. De studio legendi, ed. C.H. BurnMER, Washington. 1939 (SIUdies in Mediaeval and Renaissance Latin, vol. X), in parûcolare lib. U, c.i, Dt discretione artium, p. 22, 1. 22 e sgg. ; Epitome Dindimi in plUlosophiam, ed. R. BARON, in Traditio, 11 (1955), p. 91-148: a p. 117: « DINDIMVS: Inter artem et disciplinam hoc quidam interesse uoluerunt quod ars sit in iis que et aliter esse possunt, disciplina uero in üs que aliter esse non possunt constare probetur ; alii artem ad inuentionem referont. doctrinae uero disciplinam assignant[ ... ]» e le note al testa a p. 144.

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all'epoca di redazione del lessico di Papia, prendiamo ad esempio la Dialectica di Oarlando Computista. Pur trovandovi espressioni come logica disciplinalSO e logica scientialSt, la dialettica è soprattutto ars serinocinali.JlS2. Se tomiamo ail' Elementarium e ci soffermiamo sui resto della definizione del lemma DIALECTICA, gli spunti di riflessione si moltiplicano. Basti pensare, ad esempio, a quei contesti agostiniani in cui la dialectica è detta ars artiwn e disciplina disciplinarumlS3, ma anche disciplina disputandï1S4 e bene disputandi scientia1ss. Alttettanto significativi, se messi in relazione al compito della dialettica evocato da Isidoro e Papia, quello cioè di discemere il vero dal falso (veraque a falsis distinguens), sono altri loci agostiniani del De doctrina Christiana1S6 e del Contra

lSO GARLANDUs CoMPOTISTA, Dialectica, ed. DE RuK, cit., p. 1, 1. 1 : « Cum difficultas et prolixillS logiœ discipline multis [... ) ». lSl Ibid .• p. 86, I. 4: « Cum omnis logica, idest sermocinabilis vel disputabilis scientia [... ] ». 1S2 Cf. '°'"'·· :1.:~ . . p. Lli e 1. tesb. ctt.ab. 153 De ordine, lib. Il, cap. Xlll, ed. W.M. GuBN, Turnhout, 1970 (C.C.S.L., XXIX), p. 128, Il 5-8 : « Quando ergo transiret ad alia fabricanda, nisi ipsa sua prius quasi quaedam machinamenr.a et insbUmenta distingueret notaret digereret proderet que ipsam disciplinam disciplinarum, quam dialecticam uocant? ». 154 Contra Cresconium, lib. II, cap. 11.3, ed. M. PETscHENIG, Vindobonae Upsiac, 1909 (C.S.E..L., Lli), p. 362, li. 14-17 : « quodsi disciplina disputandi, siue iDa dialecticam uelis appellare siue quid aliud, satis tamen sobrie doœt. cum de re constat, non esse de nomine laborandum, sicut non euro utrum ea ipsa dialectica uocetur [..• ] ». ISS De dialectica, ed. B.D. JACKSON -J. PlNBORG, Dordrecht - Boston, 1975, cf. in part. p. 1. 2. 1S6 De doctrina christiana, lib. Ill, cap. XXXIV, ed. I. MARTIN, Turnhout, 1972 (C.C.SL., XXXII), p. 106, ll. 6-8: « Neque hic ea discemendi subtilitas adhibenda est, quae a dialecticis traditur, qui inter partem et speciem quid intersit acutissime disputant».

s.

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Cresconium151. Tra gli autori altomedievali ~ sufficiente citate Giovanni Scotol58, Torniamo nuovamente ail' Elementarium e passiamo al lemma LOGIIn questo caso, dopo aver esaminato la voce DIALBCTJCA, le constatazioni che si impongono a prima vista sono due : l'utiliu.azione di una gamma più ampia di fonti e una maggiore articolazione delle definizioni. Tra queste, le prime due sono ricavate dalle lnstitutiones di Cassiodorol60 e dalle Etymologiae di Isidorol61, la terza ~ invece un lungo estratto dai Commentaria in Topica Ciceronis di Boeziol62. La ripresa dei Commentaria163 autorizza inoltre Papia a introdurre una trluna particio delle funzioni della logica (aut di/finit, aut partitur, aut colligit) concettualmente vicina a quella espressa nelle Etymologiae, rimasta

CA 159.

157 Contra Cresconium, lib. I, cap. XVI.20, ed. Pl!TSCHE.Nlo, cit., p. 343, Il. 1825: «sine autem sit dictor siue disputator, nec dictio sine disputatione est, cum et in ipsa eloquentiae latitudine ueritas a falsitate discernitur, nec disputatio potest esse sine dictione, quando utique uerbis et lingua ipsa conslrictio sermonis exprimitur, siue illo utatur perpetuo siue interrogando eum cum quo agit cogat respondere quod uerum est et ex hoc ad aliud uerum quod quaerebatur adducat, ubi maxime regnare dialectica dicitur ». 158 De diuina praedestinatione, cap. 7,1, ed. O. M'Aosc, Turnhout, 1978 (C.C.C.M., L), p. 45, Il. 17-22: « Potest enim aliquis in disciplina uerbi causa disputandi quae dicitur dialectica peritus, quae nullo dubitante a deo homini donatur, si uoluerit bene uti, quoniam ad hoc certissime data est, dum ea ignorantes eam erudit, uera falsa que discemit, confusa diuidit, separata colligit, in omnibus ueritatem inquirit ». 159 Elementarium, p. 185b. 160 CASSIODORO, /nstitutiones II, Praefatio, 4, ed. MYNORS, cil., p. 91, l. 19-92. 1. 3: « [... ] tertio de logica, quae dialectica nuncupatur; haec quantum magistri saeculares dicunt, disputationibus subtilissimis ac brevibus vera sequesttat a falsis ». 161 Etymologiae II, XXIV, 7: « Logicam, quae rationalis vocatur, Plato subiunxit, per quam, discussis rerum morumque causis, vim earum rationabiliter perscrutatus est, dividens eam in Dialecticam et Rhetoricam. Dicta autem Logica, id est rationalis. Aôyoç enim apud Graecos et sermonem significat et rationem ». 162 Cf. il testo in P.L., LXIV, 1044 C - 1045 C. 163 fbid., 1045 B7-12: «Hanc igitur Plato dialecticam dicit; Aristoteles vero logicam vocat, quam (ut dictum est) Cicero definivit diligentem disserendi rationem. Et hujus uno quidem modo bina partitio est : omnis namque vis logicae di.sciplinae aut definit aliquid, aut partitur, aut colligit » (corsivi miei).

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invece assente da questo lemma164. Lo schema che segue, ricavato sempre dai Commentaria boeziani, classifica invece in ordine discendente, a seconda del loro grado di verità, i tre modi colligendi della logica ifacultates nel testo boeziano). Nel primo sono fatti rientrare gli argomenti disputati, veri e necessari, oggetto di disciplina o demonstratio ; nel secondo gli argomenti probabili oggetto della dialectica ; nel terzo, infine, gli argomenti del tutto (apertissime) falsi propri della sophistica vel cavUlatorial6S. Oltre a un'evidente ripresa di motivi noti anche atttaverso ilDe differentiis topicis166, la pagiaa dei Commentaria boeziani esprime la tendenza a schematizzare 1'accezione platonica, aristotelica e stoicadella dialectical61, ma anche loci della tradizione retorico-letteraria -si pensi ad esempio al De oratorel68, al Brutus169 e aile Tusculanae disputationes di Cicerone170 _,di cui è possibile leggere qualche traccia anche nei testi agostiniani che rivendicano il ricorso alla dialectica « per

164 Etymologiae II. XXII, 1 : « [ •••] logica dicitm, id est rationalis, definiendi, quœrtndi et dinertndi potens ». Sulle fonti del passo cf. FoNTAINE, Isidore dt Séville,

op. cit., p. 619 nota 6. 165 Cf. Commentaria in Topica Ciceronis. in P.L., LXIV, 1045 st2 -1046 A 7 ; eDe diJferentiis topicis, ibid., 1180 C - 1182 A. 166 Cf. ad. es. i testi in P.L., LXIV, 1180 c9-12 : « Argumentorum vero omnium alia sont probabilia et necessaria. alia probabilia et non necessaria, alia sunt necessaria, sect non probabilia, alia nec probabilia nec necessaria » ; e 1181 C 14 D2 : « Quatuor igitm facultatibus. earumque velot opificibus disserendi omnis ratio subiecta est, id est dialectico, oratori, philosopho, sophistae [... ] ». 167 Cf. MAŒlltJ, La dialettica, cit., a p. 274. 168 M. Tuw CICERoNis Dt oratore libri tres, with Introduction and Notes by A.S. WUJC1Ns, Hildesheim, 1965 (ristampa dell'ed. Oxford, 1892): in part. Il, 38, 157 (a p. 304, U. 9-11): « artem [... ]bene disserendi et vera ac falsa diiudicandi, quam verbo Graeco füaMIC't\teTtV appellaret ».Cf. anche FONTAINE, Isidore dt Séville, op. cit., p. 619-620. 169 Brutus 41, 152, ed. P. REis, Lipsiae, 1934, p. 47, li. 8-14: « artem quae doceret rem universam tribuere in partis, latentem explicare definiendo, obscuram explanare interpretando, ambigua primum videre, deinde distinguere, postremo habere regulam, qua vera et falsa iudicarentm et quae quibus propositis essent quaeque non essent consequentia ».Cf. anche FONTAINE, Isidore dt Séville, op. cit., p. 619-620. 170 Tusculanae disputationes V, 25, 72, ed. M. PoHLENZ, Lipsiae, 1918 (rist. anasL 1982), p. 437: « [ ... ] vera et falsa diiudicat, disserendi ratio et scientia ». Cf. anche FONTAINE, Isidore dt Séville, op. cit., p. 619-620.

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corroborare la scienza della fede »111. Ma aldilà di questo aspetto, concemente più le fonti di Boezio che non quelle di Papia, mi preme mettere in luce la posizione in cui viene a ttovarsi quest'ultimo, a proposito di quanto già osservato per il lemma DIALECTICA, nel momento in cui non attribuisce più alla logica disciplina la capacità di discernere con la discussione il vero dal falso (veraque a falsis distinguens), bensl il compito di articolare argomenti probabili e necessari (aut tantum probabilius, et dialectica dicitur). Oltre che in Papia, il motivo boeziano di una dialectica fondata corne l'oratoria su argomenti probabifil72 ttova comunque riscontto anche in altri autori, sia pure con qualche differenza e sfumatura. Basti pensare, ad esempio, alla Dialectica di Garlando Computista173, oppure, tra gli autori del secolo XII, aile Glosae super Topica di Abelardo174, al Didascalicon di Ugo di S.Vittorel75, al Commentum in Anticlaudianum Alani di Raoul de Longchamp176. Tra

171 G. o'ONoFRio, / fondatori di Parigi. Giovanni Scoto e la teologia del suo tempo, in Giovanni Scoto nel suo tempo. L' organizzazione del sapere in elà Carolingia, Atti del XXIV Convegno storico intemazionale, Todi, 11-14 ottobre 1987, Spoleto, 1989, p. 413-456: a p. 426. 172 De differentiis topicis, l, in P.L., LXIV, 1181 D: «Quorum quidem dialecticus atque orator in communi argumentorum natura versatur. Uterque enim sive necessaria, sive minime, probabilia tamen argumenta se.quitur ». 173 GARLANDus CoMPOTisTA, Dialectica, ed. DE Rmt, cit.• p. 93. 174 Edite da M. DAL PRA in PIETRO ABELARDO, Scritti filosofici (Editio super Porphyrium - Glossae in Categorias - Super Aristotelem De lnterpretatione - De divisionibus - Super Topica glossae), Roma - Milano, 1954 (Nuova Biblioteca ftlosofica, Serie II - vol. 3). In particolare cf. p. 315, 11. 15~16: « Dialecticus vero et orator, scilicet rhetor, in suis tractatibus solam probabilitatem intendunt ». 175 Didascalicon, ed. BuTTIMER, cit., in parûcolare lib. Il, c.x:xx, De ratione disserendi, p. 46. Cf. anche IsmoRo Etymologiae I, V, 1 : « Grammatica est scientia recte loquendi [•.. ] »; Il, XXII, 1 : « Dialectica est disciplina ad disserendas rerum causas inventa. Ipsa est philosophiae species, quae Logica dicitur, id est rationalis definiendi, quaerendi et disserendi potens ». Altri riferimenti in DAHAN, Origène et Jean Cassien, art. cit., p. 149 nota 78. 176 RADULPHUs DE LoNGO CAMPO, ln Anticlaudianum Alani Commentum. Editio princeps ex codice Scorialensi necnon sex aliis extantibus introductione et notis adiectis recensuit J. SuLowsKI, Wroclaw - Warszawa - Krak6w - Gdansk, 1972 (Zr6dla do Dziej6w Nauki i Technild, tom XIII). Cf. in particoJare p. 122 : « QUOD QUAITOR SUNf SPECIES WGICAE: DEMONSTRATWA, TEMP'IATWA, DIALECIICA, SOPHISTICA. Ad hoc notandum est, quod logicae quattuor sunt species: demonstta-

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gli .,crltti anonimi della stessa epoca segnalo invece l'Ars Emmerana 177,

il/)e pm;alogismis dell'Anonymus Aurelianensis //178, e un compendio dei Sophi.stid Elenchi. edito recentemente da un codice pariginol 79.

tiva. dialectica, temptativa, sophistica. [... ] In dialectica enim est duplex opifex, scilicet opponens et respondens. Opponens enim habet sumere probabilia ut facial fidem. Metius enim fit fides per probabilia quam per necessaria. Respondens autem non debet sumere nisi verum. [... ] Materia temptaûvae sunt apparentia necessaria. Materia sophisticae apparentia probabilia » ; p. 43 : « Logica autem iterum suas habet species : dialecticam, temptativam, demonstrativam, sophisticam. Dialectica agit de probabillbus et tendit ad fidem ; temptativa agit de apparentibus necessariis et tendit ad experientiam ; demonstrativa agit de necessariis et tendit ad scientiam ; soplùstica de apparentibus probabillbus et tendit ad gloriam » (corsivi miei). 177 Edita in DE Rmc, Logica Modernorum, 11/2, op. cit., in particolare cf. p. 147, 11. 9-11 : « Dialetica est scientia disserendi probabiliter ad alterum. Disserere idem est quod disputare. Disseritur autem tum per se, tum ad alterum ; per se a docente, ad alterum a disputante »; e p. 148, Il. 12-17: « Disputationis quatuor sunt species: demonstrativa, temptativa, dialetica, sophistica. Demonstrativa disputatio est que fit ex principiis proposite discipline ad scientiam. Dialetica disputatio est que fit ex probabilibus ad fidem, alteram colligens partem contradictionis. Temptativa est que fit ad experientiam, ex bis videntur respondenti. Sophistica est que fit ex eis que videntur esse probabilia et non sunt ». 178 S. EBBBSBN, Commentators and Commentaries on Aristotle' s Sophistici Elenclù. A Study of Post-Aristotelian Ancient and Medieval Writings on Fallacies, lm, The Greek Tradition, Leiden, 1981 (Corpus Latinum Commentariorum in Aristotelem Graecorum. De Wolf-Mansion Centre, VIl.1-3). in particolare cf. vol. Il, Greek Text and Fragments of the latin Translation of "Alexander' s" Commentary, Leiden, 1981 (Corpus Latinum Commentariorum in Aristotelem Graecorum. De Wolf-Mansion Centre, VII. 2), cf. p. 384, testo l, 11. 1-7: c.2 J65b 3 D/ALECTICAE AU/'EM « Pertractatis omnibus acceptionibus huius vocabuli 'demonsuatio' agendum est de dialectica, et de eius instrumento, scilicet de dialectico syllogismo, et de materia ipsius. Haec autem ita describit ALEXANDER : Dialectica est disciplina ex probabilibus vel verisimilibus conuadictionis syllogizativa ». 179 S. EBBBSBN- Y. lwAKUMA, Anonymus Parisiensis Compendium Sophisticorum Elenchorum (ms. Paris BN lat 4720A), in Calùers de l'Institut du Moyen-Age Grec et Latin, 60 (1990), p. 47-112 (testo aile p. 58-112). Per la datazione del compendio (1125/40 - 1180) cf. a p. 51-52. 1 passi da tenere presenti sono a p. 58 : « Colligendi lribus partibus subdividitur : alia est enim facultas ex veris et necessariis, quae a graecis apodictica, a nobis demonsuativa appellatur; alia est fa. cuitas colligendi ex probabilibus, quae dialectica dicitur ; alia ex falsis et sophisticis, quae sophistica nuncupatur »; e a p. 64 (commento al cap. 2 degli Elenclù [165a38]):

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Nell'intento di presentare al lettore una panoramica il più possibile ampia e articolata, la quarta definizione di LOOICA dell 'Elementarium porta all'acquisizione di tennini corne sophistica e cavillatoriatso. Per entrambi è da considerare il lemma DISPurARE. Richiamando implicitamente quanto espresso per la DIALECTICA laddove si insisteva sui fatto che è suo compito distinguere il vero da1 falso e de dictis disputare - , l 'entrata DISPUTARE introduce la distinzione tra disputatio dialettica e cavillatio sofisticatst. Altri richiami ai sofisti sono poi inseriti nei lemmi SOPHISTA182, SOPHISMATA183,

« Disputationum alia doctrinalis sive demonstrativa, alia dialectica, alia temptativa, alia sophistica sive litigiosa, quae, inquam, disputationes in forma conveniunt, in materia vero di.jferunt, nam demonstrativa ex veris et necessariis, dialectica ex probabilibus, temptativa ex probabilibus alicui, sophistica ex apparentibus et improbabilibus syllogizat. Sed quoniam dialectica et demonstrativa digniores sunt aliis doabus,

iure eius praeponuntur. Item quoniam necessaria priora et digniora sunt probabilibus, merito demonstrativa dialecticae praemittitur quare et temptativa sophislicae. Ut enim sophistica casus est dialecticae, ita temptativa demonstrativae » (corsivo mio). 180 Elementarium, p. 185b. Perla fonte del lemma cf. BoEZio, Commentaria in Topica Ciceronis, in P.L., LXIV, 1045 B9 - clO: «Et hujus uno quidem modo trina partitio est : omnis namque vis logicae disciplinae aut definit aliquid, aut partitur, aut colligit. Colligendi autem facultas triplici diversitate tractatur : aut enim veris ac necessariis argumentationibus disputatio decurrit, et disciplina vel demonstratio nuncupatur ; aut tantum probabilibus, et dialectica dicitur ; aut apertissime falsis. et sophistica, id est, cavillatoria perhibetur. Logica igitur, quae est perilia disserendi, vel de diffinitione, vel de partitione, vel de collectione, id est, vel de veris ac necessariis, vel de probabilibus, id est verisimilibus, vel de sophisticis, id est cavillatoriis argumentationibus tractat, has enim collectionis partes esse praediximus. Atque haec est una logicae partitio, in qua dialecticam Aristoteles vocat facultatem per probabilia colligendi ».Cf. anche DAHAN, Eléments philosophiques dans /' « Elementarium », art. cit., p. 238. 181 Elementarium, p. 968 : « Disputare est diversa mentis ratione perquirere, ut ad rei veritatem possit pervenire. Quod in syllogismorum atque locorum ratione fit pertinetque proprie dialeticis, nam demonstrare est argumentationibus aut sub acutis positionibus quoquo modo aliquid verum ostendere, quod philosophis pertinet Cavil· lare vero per qoasdam consequentias deceptorias concludere, quod pertinet sophistis. Require in logica vel argumentis ». 182 Elementarium, p. 328b : « Sophista Graece, Latine sapiens ». l83 Ibid. : « Sophismata falsae conclusiones verborum, ubi in falsis sententiis connexionis veritas manet ».

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SOPJUSTicust84 e SOPJUSTICA1ss. Un richiamo implicito ricorre invece nella definizione del DILEMMA, desunta da Remigio d' Auxerrel86.

Nell'immensa erudizione che percorre ogni pagina del lessico, l'utilizzazione del maestro tardo-carolingio apre a questo punto il capitolo ancora poco esplorato delle fonti altomedievali, lessicografiche e non, dell 'Elementarium. Già evidenziata da Georg Goetz187, Cora Lutzl88, Giulio d'Onofrio189 e Gilben Dahan190, la dipendenza di Papia da Remigio non si limita al Commentum in Martianum Capellam (cf. ad es. i lemmi

184 Ibid.: « Sophisticus sermo captiosus vel abundantius quam gravitatem deceal verborum et omamenta consectans ». 185 Ibid.: « Sophistica, argumentosa, callida ». 186 Ibid., p. 93b : « Dilema Graece cornutus, sylogismus Latine ». 1 passi del maestro carolingio da tenere presenti sono tratti da REMIGII Aunss1000RENs1s Commentum in Mattianum Capellam, libri III-IX, ed. C.E. LUTZ, Leiden, 1965, in parLlib. IV, 151.8, p. 11, Il. 13-19: « [ ••• ) CORNUA autem vocat acumen ingenii et feritatem decipiendi quarn numquarn deponunt sophistae, atque ideo dicuntur semper habere comua in frontibus. Unde et comuti syllogismi dicuntur quibus ex utraque parte inevitabiliter concluditur adversarius, quod rethores dilemma vocant. Sciendum vero quia quattuor sunt genera philosophorum : sunt enim dialectici, sunt rhetores, sunt et sophistae qui semper falsa concludunt, sunt etiam iuris periti qui de statibus legis disputant». Dello stesso Remigio cf. anche l'/n artem Donati minorem commentum, ed. W. Fox, Lipsiae, 1902, in part. De coniunctione [84], p. 72, li. 29-30: « [ ••• ] dilemma est .i. comutus syllogismus [.•. ] ». 187 G. GoETZ, Papias und seine Quellen, in Sitzungsberichte der philosophischphilologischen und der historischen Klasse der K. Bayerischen Akademie der Wissenschaften, 1903, Heft III, p. 267-286: a p. 279. 188 REMim Aunss10DORENS1s Commentum in Martianum Capellam, libri 1-III, ed. C.E. LUTZ, Leiden, 1962, in particolare p. 41, p. 46 nota 27 per i lemmi condili e felis. 189 Cf. G. o'ONOFRIO, Giovanni Scoto e Remigio d'Auxerre: a proposito di alcuni commenti altomedievali a Boezio, in Studi Medievali, s. 3a, 22 (1981), p. 587693 : a p. 625 nota 139. 190 DAHAN, Eléments philosophiques dans l' « Elementarium »,art. cit., p. 244 e nota 114 per il lemma endelechia.

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CONDILJ191, FELJS192, PETASUM193, BOETIUS 194);

puo anzi essere allargata al Commentum in artem Donati minorem19S (cf. ad es. i lemmi

ELBNCHUS196, FIGURA197, GENITIVUS198, ITA

e ITAQUE199, MIL-

191 Elementarium, p. 73b: « Condili id est nodi. Inde condilogmatica passio. id est nodositas manuum, et condilo, -~. id est pugnis caedo ». D lemma va messo in relazione con: REM1on Atmss1000RENs1s Commentum in Martianum lib. I, 37.14, ed. Lurz, cit., p. 137, Il. 18-20: « COMPLICATIS DIGms 1N CONDILOS id est in nodos, hinc et condilogmatica passio vocatur nodositas manuum, et verbum Grecum est condilo, condilas, id est pugnis caedo ». 192 Elementarium, p. 118b: « Felis bestia mitissima dicitur, ut capreolus et dama ».Il lemma va messo in relazione con: REMIOD Atmss1000RENs1s Commentu.m in Martianum lib. II, 70.11, ed. LuTZ, cit., p. 191, Il. 31-32: «ET PRAEFEREBAT FELEN Felis bestia mitissima est, ut fenmt capreolus vel damma ». 193 Cf. o'ONOFtuo, Giovanni Scoto e Remigio d' Auxe"e, art. cit., p. 635 nota 139. 194 Elementariu.m, p. 42b. Peri testi di Remigio cf. n'ONoPRio, Giovanni Scoto e Remigio d'Auxerre, art. dt., p. 636 nota 143. 19S Ed. W. Fox, cit. supra a nota 186. 196 Elementarium, p. 103a: « Elenchorum titulus libri cuiusdam Aristotelis ». Il contenuto di questo lemma, cosl com'è dato nell'incunabolo, è assente nei mss. Ottob. lat. 2231, f. 60va e Vat. lat. 1466, f. 41r•. Net codice Ottoboniano il testa del lemma è il seguente : « Elenchus proprie vocatur titulus libri a greco 'elyos•, id est sol, quod totam paginam Hluminat ». Entrambi sono in ogni caso da mettere in relazione con REMion Aur1ssioooRENS1s ln artem Donali, ed. Fox, cit., p. l, 11. 8-10: « Titulus dicitur a Titane .i. a sole, quia, sicut sol illuminat mundum, ita et ûtulus librum. [... ] » ; p. 2, li. 1-2: «Est autem titulus clavis sequentis operis. Idem est et elenchus, a graeco quod est elios ». 197 Elementarium, p. 121 8 • Da mettere in relazione con REMion AtmSSIOJX)RENSJS ln artem Donati, De nomine [19], ed. Fox, cit., p. 13, 11. S-6: «Figura dicitur a fingendo .i. componendo, quia fingere dicimus componere ; unde compositores luti figulos vocamus ». 198 Elementarium, p. 133•. Da mettere in relazione con REMion AunsSioooRENSJS ln artem Donati,De nomine (31], ed. Fox, cit., p. 24, ll. 17-19: « Genitivus dicitur ideo quod per illum genus demonstratur ; unde et paternus dicitur, quia per ilium pater ostenditur [... } ». 199 Elementarium, p. 166-. Da mettere in relazione con REMIGD AunsSJOJX)RENSIS ln artem Donati, De coniunctione (89], ed. Fox, cit., p. 77, Il. 24-26: « Itaque, quando in antepenultima habet accentum, coniunctio est rationalis, quando vero in penultima, adverbium est similitudinis ».

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vus200, NE20l, NEUTRUM202, QUATINus203, TITULus204), al Commentum in Prudentium20S (cf. ad es. i lemmi CONDILJ206, EMBLEMA207, PETSAUM208, SOPHISTICA209) e a quello al De hebdomadibus

200 Elementarium. p. 205b. Da meuere in relazione con REMlm Aunss1000RENs1s ln artem Donati. De nomine [26]. ed. Fox, cit., p. 19, Il. 8-9: « Milvus onomaest .i. nomen de sono factum. et dicitur a molli volatu ». 201 Elementarium, p. 211b. Da mettere in relazione con REMlœ AunssIOOORENSIS ln artem Donati, De adverbio [75], ed. Fox, cit., p. 65, li. 4-5 e 8-9 : «Ne multos sensus habet: est prohibentis, ut: 'vide ne facias hoc'.[ ... ] Est et interrogativum, ut 'fecistine ?' .i. num quid fecisti? ». 202 Elementarium, p. 220'1. Da mettere in relazione con REMlm AunssioooRENsis ln artem Donati, De nomine [25J, ed. Fox, cit., p. 18, Il. 3-4 : « Neutrum dicitur per abnegationem duorum generum, quasi nec hoc nec illud .i. nec masculinum nec femininum ». 203 Elementarium, p. 279•. Da meuere in relazione con REMIGII AunssIODORENSis ln artem Donati, De coniunctione [88], ed. Fox, cit., p. 77, l. 3 : « Quatenus pro ut ponitur [... ] ». 204 Elementarium, p. 354•. Da meuere in relazione con REMIGU Aunss1000RENs1s ln artem Donati, ed. Fox, cit., p. l, Il. 8-10: « Titulus dicitur a Titane .i. a sole, quia. sicut sol illuminat mundum, ita et titulus librum. [... ] »; p. 2, Il. 1-2: «Est IQltem titulus clavis sequentis operis. Idem est et elenchus, a graeco quod est elios ». 205 Commentaire anonyme sur Prudence d'après le manuscrit 413 de ValencieMes, ed. J.M. BURNAM, Paris, 1910. 206 Elementarium, p. 73b, Da mettere in relazione con REMIGIO D' AmŒRRE, Commentum in Prudentium: Peristephanon X, 495, in Commentaire, ed. BURNAM, cit., p. 213 : « PODAGRA [... ] Artresis est condologmatica id est nodositas manuum quae et chiragra dicitur id est manuum passio. Cum vero digiti nodantur condilocmatica vocatur: nam 1Cov3\Â.ouç dicunt Greci nodos ». 207 Elementarium, p. 104b. Da mettere in relazione con REMIGIO D'AUXERRE, Commentum in Prudentium: Psychomachia 527, ed. BuRNAM, cil., p. 104: « EMBLEMATA id est superabundantiae. Emblemata dicuntur varietas pavimenti vel superhabundantiae: unde et embolismus annus dicitur superabundans ». 208 Elementarium, p. non num. dopo la Nota dell' Editore. Da mettere in relazione con REMIGIO D'AUXERRE, Commentum in Prudentium: Contra Symmachum 519, ed. BURNAM, cit., p. 164: «NEC PETASO petasum vocatur calciamentum Merc\lrii propter velocitatem : nÉ'toµai Graece volo, inde petasum volatile, quo Mercrirfus volare dicitur ». 209 Elementarium, p. 328b. Da mettere in relazione con REMIGIO D'AUXERRE, Commentum in Prudentium : Apotheosis, 30, ed. BuRNAM, cit., p. 40 : « SOPHItopoeon

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boeziano2IO (cf. ad es. il lemma EBOOMADES211).

STICA id est callida argumenta. Sophista dicitur callidus argumentator ; inde sophistica »; ibid., Contra Symmachum 890, p. 174: « Sophistae dicuntur callidi argumentatores qui perplexis syllogismis aliquando pro veris falsa concludunt » ; ibid., Peristeplwnon X 44, p. 211 : « SOPHISTAS id est callidos argumentatores. aocp6ç, sapiens, sophista callidus argumentator ». 210 Edito da B.K. RAND, Jolwnnes Scottus, I: Der Kommentar des Jolwnnes Scottus zu den Opuscula Sacra des Boethius ; Il. Der KommenttJT des Remigius von Auxerre zu den Opuscula Sacra des Boethius, München, 1906 (= Quellen und Untersuchungen zur lateinischen Philologie des Mittelalters hrsg. von L. TRAUBE, Bd. 1, Heft 2), p. 50-56. Sul dibattito che ha avuto luogo prima di auribuire il commenta a Remigio rinvio all'arnpia sintesi di o'ONon10, Giovanni Scoto e Remigio d'Auxerre, art. cit., p. 593 e sgg. 211 Elementarium, p. 99b : « Ebdomades conceptiones in aspiratis ponitur quae fiunt in mente, quae partim notae sunt omnibus, ut si de aequalibus aequalia demas equalia sunt quae remanent, partim sapientibus tantum, ut incorporea loco non esse. Hebdomades, id est conceptiones, per 'b' debent scribi. Declinatur vero haec hebdomas, -dis, et pluraliter hae hebdomades. Hebdomas pro septimana, et scribi deberet per 'p'. Nam derivatur ab hepta Graeco, id est septem, Latine 'h' in 's' mutata. Sed quia apud latinos 'p' ante 'd' non repetitur, transit 'p' in 'b' secundum quosdam et dicitur hebdomada, aspiratur hebdomas ». Il lemma di Papia trova interessanti similitudini con i seguenti testi: BoEZIO, Quomodo substantiae ...(De hebdomadibu.s), in The Theological Tractates [ .../ The Consolation of Philosophy, ed. H.F. STEWART E.K. RAND- SJ. TusTER, London -Cambridge, Mass., 1978 (Loeb Classical Library, 74), p. 40, Il. 18-27: « Communis animi conceptio est enuntiatio quam quisque probat audit.am. Harum duplex modus esL Nam una ita communis est, ut omnium sit hominurn, veluti si banc proponas: 'Si duobus aequalibus aequalia auferas, quae relinquantur aequalia esse,' nullus id intellegens negeL Alia vero est doctorum tantum, quae tamen ex talibus comrnunibus animi conceptionibus venit, ut est : 'Quae incorporalia sunt, in loco non esse,' et cetera ; quae non vulgus sed docti comprobant » ; Io., De differentiis topicis, in P.L.• LXIV, 1176 c; Commentum Boethii, III, De hebdomadibus, ed. RAND, Johannes Scottus, op. cit., p. 50, 11. 6-15 : « Ebdomadibus id est conceptionibus. Conceptiones animi Graeci duobus nominibus appellant, id est ENTIMEMA et ebdomadas. Entimerna autem dicitur quasi in anima, TIMH enim Graece dicitur, Latine anima; unde et liber Platonis quo de anima disputat Timeus vocatur. EB40MAAEC vero dicuntur a verbo Graeco quod est EBAO, id est concipio. Declinatur autem haec ebdornas, ebdomadis et pluraliter hae ebdomades, ebdomadum. Scribitur vero per b ; ceterum epdomada, qnod significat septimanam, primae declinationîs est et scribitur per p, sicut et nornen Graecum a quo derivata est, hoc est EDTA, id est septem »; REMIOII AUT1ss1000-

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Per approfondire alcune tra le implicazioni che affiorano nel momento in cui si inizia a sondare il sottofondo dottrinale del lessico, puo a questo punto essere utile soffermarsi sulla terminologia delle tre entrate del lemma AXIOMATA:

RENsrs Commentum in Martianum lib. VI, 362.2, ed. LUTZ, cit., p. 172, ll. 1-4 : « CONCEPTIONES ANIMI quae Greœ entimemata dicuntur et ebdomada quasi endo, id est interius concipio. QUAE scilicet conceptiones, id est AEQUALIA SUNT id est si

numerus alio numero aequalis sit, necesse est ut invicem sint aequales »;REMIGIO o' AUXERRE, Commentum in Genesim, XIX, in P.L .. CXXXI, 106 D : « Hebdomada dicitur septem dierum, et septem annorum, et septies septem annorum ». Sull'uso di questa t.erminologia in Remigio cf. o'ONoFRto, Giovanni Scoto e Remigio d'Auxerre, art. cit., p. 597, 614 nota 101 e 657. Per altri testi cf. invece: PsEuoo-BYRTHFER111, glosse al cap. VIII del De temporum ratione di Beda in P.L., XC, 326 C : « Hebdomada Graece, Latine septimana, quod septem habeat mane, id est, per septem dies curraL Inter hebdomadam per b, et hepdomadam per p, hoc distat, quod hebdo est concipio, onde hebdomadae dicuntur conceptiones; hepda vero, per p, dicuntur septem. Unde hepdomada dicitur septimana. Marcus Varro, in libris, id est, de Hebdomadibus, septenarii numeri virtutes varias describit ». Nel sec. XII l'uso del termine assume invece una valenza prevalentemente gnoseologica. Tra i vari testi che possono essere citati cf. GILBERTO PORRETANO, Expositio in Boecü Ubrum de bonorum ebdomade, ed. N.M. HARING The Commentaries on Boethius by Gilbert of Poitiers, Toronto, 1966 (Studies and Texts, 13), p. 185, li. 52-54 : « Quoniam uero hec altior inteltigeotia percipit, per exceUentiam "ebdomades", hoc est conceptiones nominantur : otique longe diuerse ab illis conceptionibus que "entimemata" appellantur » ; A.NoNIMO, ln Boetii Consolationem Philosophiae commentarius [lib. lll, p. 10, 30], ed.SILK, cit. infra nota 249, p. 192, Il. 15-23: « Duae sont animi cooceptiones quas Graeci uocant ebdomadas. Ebdo concipio. Hinc ebdomada dicitur conceptio, una communis alia spiritualis : communis quae a sapientibus et insipientibus accipitur scilicet ut aequalia aequalibus per numerus pari duo et duo quatuor sunt : spiritualis uero est quae a paucis et tantum peritis cognoscitur. Item cum de Deo disputamus cum summa reuerentia loqui debemus »; N.M. HA.RING, Four Commentaries on the 'De Consolatione Philosophiae' in MS Heiligenkreuz 130, in Mediaeval Studies, 31 (1969), p. 287-316: in part. p. 300 (Cons., Iib. III, p. 10, 19): « Quod si uti. Illatio est a toto. Communis conccptio. Due conceptiones sunt animi quas Greci ebdomades uocant. Ebdo per b i.e. concipio. Hinc ebdomadas dicitur conœptio. Altera communis, altera specialis est. Communis est que a sapientibus et insipientibus accipitur ut : si iungantur equalia equalibus per numerus pari duo duobus. Quod enim quatuor sunt notissimum est. Specialis est que a paucis et tantum periûs cognoscitur ut uoluere œlum non omnibus notum est, septem quoque planeras» ; ALANo DI LILLA, Regulae caelestis iuris, ed. N.M. HA.RING, in Archives

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- axiomata proloquia et maxime propositiones in topicis. - axiomata obnoxium veritati aut falsitati ut 'Cicero disputat. Cicero non disputat'.

- axiomata dignitas212.

In questo caso l' articolazione della voce è piuttosto sintetica. Malgrado ciO, è possibile rinvenire le tracce di una terminologia tecnica (axioma, proloquium, propositio) e di un dibattito che risalgono a dottrine logiche dello Stoicismo. Per ripercorrere in sintesi le fasi salienti della diffusione di questa terminologia cominciamo da una testimonianza delle Vite dei filosofi di Diogene Laerzio. Riferendosi a una delle Definizioni dialettiche di Crisippo, il dossografo afferma che : un giudizio (à~\m1.ux) è ciô che è vero o falso oppure una cosa completa in se stessa, che puo essere negata o affennata in sé e per sé [... ].Il termine à~{mµu deriva da à~1ota8a1 in quanto significa che puô essere accettato e respinto213.

d' Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Age. 48 (1981). p. 97-226, a p. 122 : « [ ..• ] propter sui auctoritatem ebdomades i.e. dignitates dicuntur. Ebtla enim Orece, Latine dignitas dicitur. Vnde Boetius librum inscripsit De ebdomadibus quasi de subtilissimis theologorum propositionibus. Iste propositiones quanto intelligentiam habent altiorem tanto magis peritum exigunt auditorem »;RAOUL 01 LoNGCHAMP,/n Anticlaudianwn Alani Commentwn, ed. Suwws1t.1, cit., p. 66 : « Excellentia dicit quia aliae anes astronomiae deserviunt et ipsa eas excellit. Hebdomas cum p idem est quod dignitas. corn b idem est quod septimana ». 212 Elementarium, Littera A. ed. DE ANGEUS, cit., p. 439, AX 6-8. Cf. DABAN, Eléments philosophiques dans l' « Elementarium », art. cit., p. 242. Prima ancora dell'accezione stoica recepita da Papia, in Aristotele il termine assioma designava «quel principio, che dev'essere necessariamente posseduto da chi vuol apprendere checchessia »(An. li, 1, 2, 72a 14-18, tr. G. Cow, Bari, 1970 [Universale Laterza, 148], p. 281), oppure cià da cui « prende spunto la dimostrazione » (An. Il, 1, 75a 39 - b 2, tr. Cow, cit.• p. 297). Altri riferimenti all'uso del termine in ambito grecolatino sono ad esempio attestati nei seguenti lessici : GERARDI .JoANNIS Voss1 Etymologicon Linguae Latinae [...], Amstelodami, 1662, p. 59; AMBaosu CAl.l!PINI Dictionarium [. ..}, I, Lugduni, 1663, p. 183 ; [...} THESAURUS GRAECAE UNGUAB ab Henrico Stephano constructus [...}, l, Parisiis, 1831-1856, col. 1100 B - 1102 A; C. ou CANGE, Glossarium Mediae et lnfimae Latinitatis, I. ed. L. FAVRE, Paris. 1937, p. 502 ; Thesaurus Linguae Latinae, vol. Il, fasc.7 (1977), col. 1635. 213 DIOGENE LABR1Jo, Vite dei filosofi, VII, 65, a cura di M. GJOANTB, Bari, 1987 (Biblioteca universale Laterza, 98). p. 266-267. Per il testo greco : Stoicorum vete-

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A queste espressioni sono da collegare, tra le aitre, quelle delle Ipotiposi Pirroniane di Sesto Empirico214. In ambito latino la posizione di spicco, anche se di fatto utilizza una tenninologia preesistente, è quella di Boezio. Nel De hypotheticis syllogismis il greco à.Ç{roµ.a viene reso con propositidJ.lS. Nel De di/ferentiis topicis - da leggere in parallelo con la seconda definizione di Papia - la propositio, cioè la oratio verum /alsumve significans, è invece detta enuntiatio et proloquium.216. Il richiamo boeziano a questi ultimi due tennini ci spinge pero ancora più lontano. Da una testimonianza del De magistro di Agostino apprendiamo infatti che l'axioma, cioè la sententia che puo essere affennata o negata, venne detta da Cicerone pronuntiatum.211. Altrove il retore fece uso di

rum fragmenta collegit 1. voN AllNIM, Lipsiae, 1903, vol. Il, p. 62, § 4, 193. Cf. anche M. PoHI.BNZ, La Stoa. Storia di un movimento spirituale, Firenze, 1978, vol. I, p. 83 e sgg.; M. MIGNUCCJ,/l significato della logica stoica, Bologna, 1965, p. 119120: A.M. SEVERINO BoEZlo, De hypotlu!licis syllogismis. Testo, traduzione, introduzione e commenta di L. 0BERTELLO, Brescia, 1969 (Istituto di Filosofia dell'Università di Panna.« Logicalia », 1), p. 399; W.C. KNEALB - M. KNEALB, Storia della logica, tr.it. a cura e con una premessa di A.G. CoNTE, Torino, 1972 (Biblioteca di cultura fllosofica, 40), p. 173-186. 214 SssTo BMP1R1co, lpotiposi Pirroniane, II, 104, trad. it. O. TBscAllI, Bari, 1926, p. 120: "l'enunciato è un detto compiutamente espresso in quanto a se stesso". a. anche Domo, De hypotheticis syllogismis, ed. 0BERTELLO, cit., p. 399 ; KNEALB - KNEALB, Storia della logica, op. cit., p. 173. 215 Boszio, De hypotheticis syllogismis, ed. 0BERTEI..LO, cit., in particolare I, 1, 4-5 (p. 206, 1. 37 - p. 208, 1. 51) e p. 398 del commenta. 216 Testo in P.L., LXIV, 1174 S-7: « Propositio est oratio verum falsumve significans ; ut si quis dicat coelum esse volubile, haec et enuntiatio et proloquium nuncupatur ». 217 AoosTINo,De magistro, 16, ed. K.-D. DAUR, Turnhout, 1970 (C.C.SL., XXIX), p. 174, li. 180-183: « Tradunt enim nobilissimi disputationum magistri nomina et uerbo plenam constare sententiam, quae affirmari negarique possit, quod genus idem Tullius quodam loco pronuntiatum uocat ». Tra i loci ciceroniani da segnalare cf. Tusculanae disputationes 1, 7, 14, ed. PoHL.ENz, cit., p. 224, ll. 14-21 : « Quasi non necesse sit, quicquid isto modo pronunties, id aut esse aut non esse 1 an tu dialecticis ne imbutus quidem es ? in primis enim hoc traditur : omne pronunûatum {sic enim mihi in praesentia occurrit ut appellaremus a;imµa, utar post alio, si invenero melius) - id ergo est pronuntiatum, quod est verum aut falsum. cum igitur dicis: 'miser M. Crassus', aut hoc dicis: 'miser est Crassus', ut possit iudicari, verum id falsum sit, aut nihil dicis omnino » ; De f ato XI, 26, Texte établi et

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enuntiatum218 e enuntiatio219. Analoga a quella di Agostino~ la traduzione di Girolamo nell'Apologia contra Rufinum21J). Con ciô la serie delle proposte d 'interpretazione del termine non ~ ancora finita. Da un passo delle Noctes Anicae di Aulo Gellio apprendiamo infatti che à.~(coµ.a fu reso da Varrone con pr(Jloquium e con prefatum221. E la testimonianza trova conferma nella defmizione del

ttaduit par A. YoN, Paris, 1950, p. 14: « [ ...] omnis pronuntiado aut uera aut falsa sit ». 218 De fato XI, 28, ed. YoN, cit. p. 14-15: « [ ••• ] omne enuntiatwn aut uerum aut falsum est[ ... ] si hoc enuntiatum: 'Veniet in Tusculanum Honensius' uerum non est, sequitur ut falsum sit ». Interessanre anche la testimonianza dello pseudoapuleiano nEPI EPMHNEJAE, in APULBI OPERA QUAE SUPERSUNT, vol. m. APULBI PLATONICI MADAURENSIS De Philosophia librl, ed. P. THoMAS, Lipsiae, 1880, in particolarc a p. 176, l. 12 e sgg. =«{... )est una inter has ad propositwn podssima. quae pronuntiabilis appellatur. absolutam sententiam comprehendens. sola ex omnibus veritati aut falsitati obnoxia, quam vocal Sergius effatum, Varro proloquium, Cicero enuntiatum, Graeci protasin tum a.domo, ego verbum e verbo twn procemio. nem twn rogamentum; familiarius tamen dicetur propositio ».Cf. anche D. LoNDEY - C. JOHANSON, The Logic of Apuleius. lncludi,ng a complete Latin tut and English translation of the Peri Hermeneias of ApMleius of Madawa, Leiden- New YolkKt'lbenhavn - K6ln, 1987 (Philosophia Anliqua, vol. XL Vil). p. 82 (testa) e p. 76 del glossario apuleiano. 219 De fato 1, 1. ed. YoN. cit., p. l : « explicandaque uis est ratioque enuntiationum, quae Graeci ci;uop.u1u uocant »; X, 20 (p. 11): « Concludit enim Chry· sippus hoc modo: 'Si est motus sine causa, non omnis enuntiatio, quod ciÇuip.a. dialectici appellant, aut vera aut falsa erlt [•.. ]' ». 220 Cf. lib. 1, 30, ed. P. LARDET, 1982 (C.C.S.L.. LXXIX), p. 30, ll. 46-50: « Septem modos conclusionum dialectica me elementa docuerunt ; quid significet àÇuôµ.a. quod nos 'pronuntiatum' possumus dicere; quomodo absque uerbo et nomine nulla sententia sil ; soritarum gradus, pseudomeni argutias, sophismatum fraudes». 221 Ed. M. HERTZ - C. Hos, Lipsiae, 1903, in particolarc XVI, Vlll, 2, a p. 171, li. 8-9: «[ ... )M. Varro alias profata, alias proloquia appellat »; sulla tenninologia in questione è pero importanre l'intero capitolo. Cf. anche Domo, De hypotheticis syllogismis, ed. OBERTELLO, cit., p. 398; G. Pn!GERSDORFFER, Zu Boethius, De interpr. Ed. Sec. /, p. 4, 4 sqq. Meiser nebst BeobachtMngen zur Geschichte der Dialektik bei den Rômern, in Wiener Studien, 66 (1953), p. 131-154: a p. 140; KNEALE - KNEALE. Storia della logica, op. cit., p. 173 ; G. o'ONOFIUo, Fons scienliae.

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frammento 36 del De lingua latina : 'proloquium est sententia, in qua nihil desideratur•222. Il nEPI EPMHNEIAE dello pseudo-Apuleio consente a sua volta di aggiungere la traduzione effatum proposta per &;iroµ.a dall~ stoico Sergio (sec. I a.C.)223. L'lntroductio ad syllogismos categoricos di Boezio riprende alcune delle soluzioni degli autori citati : Emmtiatio vero semper esse aliquid aut non esse significat. Atque ideo sola enuntiatio est in qua veritas vel falsitas inveniri queant. Unde etiam enuntiationis nascitur diffinitio, est enim enuntiatio quae verum falsumve denuntiat Hanc etiam proloquium vel propositionem Tullius vocat, quae quidem partim simplex, partim composita. Simplex est quae conditione se posita esse aliquid vet non esse proponit, ut : 'Plato philosophus est'. Composita vero quae ex duabus simplicibus copulante conditione consistit, ut : 'Plato si doctus est, philosophus est•224.

Altri usi di questa terminologia, sui quali non mi soffenno in dettaglio, possono infine essere documentati in alcune pagine di Marziano Capella225. Per gli autori medievali ricordo tra gli al tri Giovanni

La dialettica nell'Occiden1e tardo-antico, Napoli, 1986 (Nuovo Medioevo, 31),

p. 202-203 e nota 21 ; LoNDEY - JoHANSON, The Logic of Apuleius, op. cit., p. 77. 222 Cf. PFt.JGERSDORFPER, Zu Boethius, art. cit., p. 141 e nota 35; n'ONOFRIO, Fons scientiae, op. cit., p. 203, nota 21. Il frammento citato puô essere letto in parallelo con M. TERRNTII VARRONIS De lingua latina libri, lib. VI § 56, ed. L. SPENGEL- A. SPENoEL, Berolini, 1885, p. 92. 223 Cf. supra il testo a nota 218, e LoNDEY - JoHANSON, The Logic of Apuleius, op. cit., p. 76. lnteressante anche la testimonianza di SENECA Ad Lucilium, ep. 117, 13, ed. O. HENsE, Lipsiae, 1914, p. 566, 1. 29 e sgg. : « [ ... ) quod alii effatum vacant, alii enuntiatum, alii dictum ». Sull'uso di effatum cf. anche Academica Pr., II 95, in Stoicorum veterum fragmenta, ed. voN ARNIM, cit., vol. II, p. 63: § 4, 196: « Fundamentum dialecticae est, quidquid enuntietur (id autem appellant àÇimµa) aut verum esse aut falsum. Quid igitur? haec vera an falsa sunt [... ]Si ista explicari non possunt nec eorum ullum iudicium invenitur, ut respondere possitis, verane an falsa sint, ubi est illa definitio, effatum esse id, quod verum aut falsum sit '! ». 224 Testo in P.L., LXIV, 767 C. 225 De nuptiis, lib. IV, 336, ed. WILLIS, cit., p. 109, Il. 10-11 : « [ •.. ) meique prorsum iuris esse, quicquid Arles ceterae proloquuntur [... ] ». Sempre net libro IV, panicolannente importanû, per la tenninologia e gli esempi addotti, anche i paragrafi 388-389 e 391. Su questi passi del Capella cf. Je considerazioni di n'ONoPRio, Fons scienliae, op. cit., p. 26.

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A.BAR'IÔLA

Scoto226, Remigio d' Auxerre227, Notkero di San Oallo228 e la sua scuola229, Oarlando Computista230. Al tennine di questa panoramica, tomiamo all 'Elementarium per osservare che una riflessione analoga puo essere sviluppata anche perla tenninologia del lemma PROPOsmo desunto dal De differentiis topicis boeziano: Proposiûo est oraûo verum falsumve significans, ut 'homo est animal', 'homo non est animal'. Haec anuncialio et proloquium nuncupatur. Haec dividitur in duas partes : affmnationem et nega-

226 loHANNis ScotTI Annotationes in Marcianum, ed. C.B. LUTZ, Cambridge, Mass., 1939, in part. 151, 2 (=p. 81, ll. 12-13); 151, 2 (=p. 89, ll. 8-10); 186, 19 (= p. 100, 11. 14-19). Sull'attribuzione a Scoto delle Annotationes - risuhato, piuttosto, « di una epitome, di una scelta dalla massa delle glosse eriugeniane, anzi di due epitomi volute da diversi epitomatori » - cf. C. LBoNARDI, Glosse eriugeniane a Marziano Capella in un codice leid.ense, in Jean Scot Érigène et l'histoire de la philosophie, Colloque de Laon 7-12 juillet 1975, Paris, 1977 (Colloques Internationaux du C.N.R.S., n° 561), p. 171-182 (perla citazione cf. p. 175). Sull'argomento cf. anche G. ScHRIMPF, Zur Frage der Authentizitt'Jt unserer Texte von Johannes Scottus' « Annotationes in Martianum »,in The Mind of Eriugena. Papers of a Colloquium. Dublin, 14-18 Juty 1970, ed. by JJ. O'MEARA and L. BIELER, Dublin, 1973. p. 125138 ; D 'ONOFRIO, Giovanni Scoto e Remigio d'Auxerre, art. cit., p. 632-633 ; E. JEAUNEAU, Le Commentaire érigènien sur Martianus Capella (De nuptüs, UbJ) d'après le manuscrit d' Oxford (Bodl. Libr. Auct. T. 2. 19, fol.1-31 ), in ID., Quatre thèmt!s érigèniens, Montréal-Paris, 1978 (Conférence Albert-le-Grand 1974). pp. 91166 : a p. 93-94. 227 REMIGD Am1ss10DORB.Ns1s Commentum in Martianum Capellam, libri III-IX. ed. C.E. LUTZ, Leiden, 1965. In panicotare cf. lib. IV, 151.2 (=p. 10, ll. 5-9); 184.12 (=p. 47, ll. 2-16); 189.17 (=p. 50, ll. 7-11). 228 P. PIPER, Die Schriften Not/cers und seiner Schule, l, Schriften Philosophischen Inhalts, Freiburg i.B. - Tübingen, 1882, cf. in particolare p. XIV, ll. 2431 ; p. LX, 1. 30 e sgg. 229 Ad esempio il De partibus logic~ edito da PIPER, Die Schriften Notkers, cit., aile p. 591-595. In particolare cf. p. 592, l. 17 e sgg. La stessa terminologia anche nel De syllogismis, ed. PIPER, p. 597 : « Constat autem omnis syllogismus proloquiis .i. propositionibus; ut homo animal est. [... ]».Sui due trattati cf. C. PllANTL. Geschichte der Logik im Abendland.e, Leipzig, 1927, vol. II, p. 64 e sgg. 230 GARLANDUS COMPOTISTA, Dialectica, ed. DE RIJK, cit., p. 87. u. 3-4: « Propositio vero enuntiativa et proloquium et sumptum nuncupatur ».

TER.MINOL(XUA LOOICA

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.• ._.; Haec sine causa sui tanwm dicatur, sive ad aliquid IJliPIO"' lmdWn afferamr poposilio esi23t.

La IQCUÎOlle di .-mini come a111UU1tiatio e proloquium, consente ipobrc di riaviam all 'entrat.a ENUNTIATIVA ORATIO in cui toma Io stesso ~:

Bnunciativa onlio est vox significativa de eo quod est aliquid vel non est232.

ID tal caso. nonostante la fonte di Papia sia ancora Isidoro233, sullo sfondo della detinizione affimano tracce delle lnstitutiones di Cassioctoro234 e della versione boeziana al De interpretatione (17a24) in cui l'oratio enuntladva o simplex enuntiatio (ciit6rrs

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de ~ quelques exemples afin de mieux répondre aux problèmes ~giqucs que

ces instruments de travail posent. On soulignera Slilt01lt lc:s problèmes qui paraissent imponants pour notre propos en attant l'accent sur les caractéristiques de cette documentation philosophique. ce .qui mmera à la distinction de leur spécificité par rapport à t.elDllU œcueils déjà 6tudiés dans les exposés preœdents.

· M8is avant de présenter le mat6riel, il convient de répondre à une question pr&llable.· Qu 'entend.on prûis6ment par « philosophique » ? Ce ptobleme ad6jà fait couler beaucoup d'encre15. Il n'est donc pas indispensable de s'y attarder. On peut se contenter de dire qu'il existe une 6voluüon du concept pendant le moyen ige et renvoyer à des ouwagcs ~sés dans ce domaine16. Jusqu'au :xne siècle, la philosophie se rfduit essentiellement à r éthique et à la logique. On trouvera c10ne·exp1oitées comme sources des glossaires et lexiques de ce temps les oeuvres d'auteurs classiques tTaitant de ces domaines. De meme. il est· souvent difficile de distinguer ce qui est philosophique de notions tMologiques. Une oeuvre d'Alain de Lille consacrée à ce dernier domai-

15 Cf. J. DB GHBLLINCX., Le lfl011t1emen1 thiologique du XIJ- tiède (Museum Secûon hislorique. 10). Bruges. 1948, 2C éd. considénlblement augmeolle, p. 93: «Lo mot Plùlosoplùa, appliqué sunout à la pratique morale, dans l'anli4Ui16prol'lne,. radie et à rexercice des VC!'ltm chrétiennes, durant l'époque palrisliqac, ferait avantaamaement robjet d'une 6Wde: pour peu qu'elle fOt exbauslive. elle aait l'oceasian de faire de nombœuses mises au point d'atrmnation inexactes ou incomplètes. Avant de désigner l'ensemble de la 9cience des choses, comme eUe le fait au baut moyen lae. par exemple chez Guillaume de Conches et avant lui chez Alcuin (IH. Grammatka. P.L, CI, 853 C), Ja.pltilosoplûa (Dt pltilosoplûa mMndi, 1, 41; P.L. a.xxn. 100 CD) est pour les écrivains ecclésiasliques la sagesse pratique

ÛllÎlllUID -

cWtienne .... 16 Cf. M.·D. QœNu, Lu "plùlosO/)Ms" dans la philosoplùt chrétienne médiéWlle. in Rnu dis Sciences plùlosopltiqu.es et théologiques, 26 (1937), p. 27-40: Pla. Dll.HAYB,Florilêges médiévau d'étlùque. in Dictio1111aire dt spiritualité, V (1964), col. 460-475 ; 1. MAIBNBON, From tlle Circlf of Alcuin to tlle School of AtlM"e. Lo1k. Tlteology and Pltilosoplty in tlte early Middle Ages (Cambridge Sludiea in Medieval Life and ThoughL 11ùrd Series, volume lS), Cambridge, 1981; B. JIAUNBAU, Gloses et commentaires de textes philosopltiques (IXe-Xlie .r.), in Les 1enn1 lùtbairea dans les solll'Cu théologiqlll!s et pltilosopltiques médiévales. Définilion. critique tt txploitaâon {Publications de l'Institut d'Etudes Médiévales. Textes, Eludes, Congrès, S), Louvain-la-Neuve. 1982, p. 119-120.

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ne en fournit un exemple pertinent. Ceci n'a rien d'étonnant puisque; à cette époque, la théologie régnait en maîtte dans les milieux scolaires, puis universitaires. Dès le xme siècle, après l'invasion de l'aristotélisme dans le monde latin, la notion de philosophie va évoluer11. On observera petit à petit une distinction entte « théologie » et « philosophie », distinction qui s'accentuera à partir du XJVe siècle. Dans cet exposé, ont été prises en considération les sources lexicographiques auxquelles les auteurs du moyen ige puisaient pour élaborer leurs théories philosophiques. Le terme « philosophique » a donc étd pris au sens large et ne correspond pas à une définition moderne. Sont par conséquent pris en considération des instruments qui se basaient sur des sources philosophiques, même si l'argument théologique y était mêlé, ainsi que des recueils scientifiques qui ont eu une importance capitale dans l'élaboration des doctrines philosophiques. Comment comprendre, par exem· pie, !'oeuvre d'Albert le Grand, et le sens qu'il donne au terme spiritus dans certains textes, si on passe sous silence les sources médicales auxquelles il a abondamment puisél8.

a. XIIe siècle - Radolphus de Longo Campo, Distinctiones a voce (seconde moitié du

xne s.)

Cet auteur est né vers le milieu du xnc siècle. Il est connu par ailleurs, notamment pour son commentaire de 1'Anticlaudianus de Alain

17 Un bon exemple de lexique de ce type est conservé dans un manuscrit de Lilienfeld. Stiftesbibliothek, 143. Le ûue en est le suivant: « Erchenfridi compendium alphabelicum scripturarum per doctores divine legis et philosophos editarum ». Cité par M. GRABMANN, Die Geschichle der Scholastischen Methode, Zweiw Band • Freiburg im Breisgau, 1911, p. 484. Nous savons qu'Erkenfridus élait dominicain, qu'il a fait ses études à Paris, puis qu'il devint lecteur dans le studium de l'Ordœ à Erfurt Cf. T. KAEPPEU, Compendium fratris Erlr.enfridi. in Archivum Fratrum Praedicatorum, 39 (1969), p. 69-90; Scriptores Ordinis Praedicatorum Medii Aevi, Vol. 1 : A-F, Romae, 1970, p. 374. 18 Cf. J. ffAMEssE, "Spiritus" chez les auteurs philosophiques des 1211 et JJB siècles, in Spiritus. IV° Colloqllio lnterno.zionale del Lessico lntelle11uale Europeo (Lessico Intellettuale Europeo, 32), Roma, 1984, p. 1S7-190.

LEXIQUES ET GLOSSAIRES PHILOSOPHIQUES INÉDITS

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de Lille19. Il a composé ce glossaire philosophique à la demande de ses étudiants, comme nous allons le voir dans le prologue qu'il a rédigé. Nous savons qu'il a vécu dans un milieu cistercien. Cette oeuvre a été éditée pour la première fois en 197620. Même si elle est disponible, les historiens de la philosophie ne l'utilisent pas. Il est vrai qu'elle a paru dans ùne revue assez difficile d'accès. Pour pallier à cet inconvénient, C. Leonardi a le projet de republier le texte dans une des collections qu'il dirige à Florence ou à Spolète. En effet, il s'agit vraiment d'un glossaire philosophique, donnant par ordre alphabétique, les définitions d'une série de concepts. En tête de chaque lettre de l'alphabet figure le relevé des concepts définis, comme en témoigne le manuscrit conservé à l'Escorial dans le fonds Scolariensis de la Bibliotheca Monasterii S. Laurentiifratrum Ordinis S. Augustini, ce qui rend l'ouvrage très facile à consulter21. Le prologue nous révèle une série d'indications importantes concernant le but poursuivi par le compilateur, les sources utilisées et les motivations de son travail : pour ne pas tomber dans les travers des sophistes et pour rendre clair certains passages des Ecritures, il a évité tout caractère ambigu et il a enseigné à ses auditeurs les différents sens que pouvait avoir un même terme. La plupart du temps, il cite ses sources de mémoire. Il les puise dans les auctoribus artium. Il a dépouillé l'oeuvre d'Isidore et celle d'Alain de Lille. En plus, il y a ajouté des sources nouvelles et c'est pour cette raison qu'il se réjouit de la nouveauté de son titre. Il pense avoir fait un travail honnête et utile destiné à ses élèves. Il a accompli son travail en deux mois, à la sueur de son front, et pendant ses insomnies. Ceux qui sont jaloux de lui ne

19 RADULPHUS œ LoNGO CAMPO, ln A.nticlaudianum A.lani Commentum. Editio princeps, recensuit J. SULOWSKI (Zrodla do Dziejow Nauki i Te.chniki, Xll), Wroclaw. 1972. 20 RADULPHUS DE LoNoo CAMPO, Distinctiones. Vocabularium semanticum saeculi XII (circa 1190) dictionibus illustratum edidit J. SULOWSKI, in Mediaevalia Philosophica Polonorwn, XXII (1976), p. 3-203. 21 Jbid., planche 1, Scolariensis Q li/ 17, f. 86r. Pour la description du codex, cf. O. ANroLIN, Catalogo de los Codices Latinos de la Real Biblioteca de Escorial, t. Il. Madrid, 1933, p. 436.

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connaissent pas la douleur des ongles raclant le parchemin. D a classé le matériel par ordre alphabétique pour faciliter la consultation du recueil22. Voici brièvement résumés les éléments importants de son prologue. L'oeuvre est intitulée distinctiones et l'auteur insiste sur la nouveauté du titre parce qu'il a conscience d'avoir fait oeuvre originale. On retroUVe ici les arguments utilisés par Papias. En fait, les distinctiones sont une appellation courante pendant le xne pour désigner des listes de mots trouvés dans la Bible et accompagnés de sens propres et figurés. La nouveauté consiste à insérer ce titre dans une tradition lexicographique et à appeler un glossaire distinctiones. D'autre part, comme sources, le compilateur ne cite explicitement que Isidore de Séville et Alain de Lille, alors que dans le cours de son oeuvre, il donne des références explicites pour ses définitions à la Bible, à Platon, Aristote ainsi qu'à des oeuvres qui lui étaient faussement amibuées à cette époque (le Uber sex principiorum ainsi que le De intelli• gentiis ou De quinque potentiis23), à Chalcidius, aux auteurs classiques tels Ovide, Horace, Lucain, ainsi qu'à Boèce. D utilise donc, en fait, le

22 Ibid., p. 17-18 : « Quia scire distinguere sophistarum ampullas reprimît. scripturarum nubem eliminat. mulûplicates explicat. proscnDit ambiguum - meum circa hoc versatur propositum, ut meos auditores doceam de 11B1ulil dietionibus diversas signincationes habentlbus, prout mei oeeurret memorie, quot modis eas me recolo la auctorlbu arlium lnvenille. Licet quandoque inserat distinctiones irritas et veteratas, licet lsidori papira et Alani quandoque depilem volumina, in supplendo tamen que minus dicta sunt et addendo nova veteribus quasi novum fiel opusculum, et gaudebit litulo novitatil ... booestum reor et utile îllud parum, quod mente teneo, meis seolaribus revelare. Considerato etenim, quid ad buius editionem operis meam animavit balbuliem - auditorum vldelicet affectuosa petitlo et eorum utilitas considerata etiam brevitate temporis, quod vix fuit duorum mensium, in quo ishld perstrinxi opusculum, invidorum insompnis garrulitas mee parcet exsangui pagine, quia licet non cedat pluteum, licet non sapial morsaras unguium, plura tamea utilia minus scientibu ibi satis brevlter perstringuntur. Ut igitur eito reperiat lectoris sedulitas d.ictionem de qua quesierit. presens opus per alfabeti literas disponetur » 23 A propos de cette oeuvre faussement attribuée à Aristote, cf. M.· Th. D' ALVEKNY, Traité des cinq pllissances de rdme annoté par Nicolas de Cws, in

Alain de Lüle. Textes inédits avec une introduction sur sa we et ses oellW'ts (Etudes de philosophie médiévale, Lli), Paris, 1965, p. 313-317.

LEXIQUBS ET GLOSSAIRES PmLOSOPIBQUES INÉDITS

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matériel disponible. Suivant l'habitude de son temps, il y ajoute une .série d'extraits d'oeuvres contemporaines sans les citer. exception faite d'Alain de une qu•n connaissait bien pour ravoir commenté. -Alanus de lnsulis, Liber in distinctionibus dictionum theologicalium (fin X1P S.) A peu près contemporaine de la préœdente. l 'oeuvre d'Alain de Lille s'intitule également Distinctiones. On reviendra sur la terminologie technique des différents recueils à la ftn de cette panie. Elle a été éditée a\I nombre des oeuvres de cet auteur dans la Patrologie latine24. Etant donné son titre, il peut paraître bizarre, à première vue, de la citer parmi des glossaires philosophiques. En fait, elle est très utile, parce que. même si les sources des définitions sont essentiellement bibliques, ce matériel a été beaucoup utilisé par les médiévaux, y compris par des philosophes. Les auteurs de cette époque étaient tout imprégnés de cette culture et ce serait nier une des réalités essentielles de l'apprentissage du savoir médiéval, que de vouloir établir des catégories nettes entre deux disciplines qui étaient à la base de la fonnatioo de tous les intellectuels. L'oeuvre d'Alain de Lille possède un double prologue, d'après les manuscrits. On va voir que les buts qu'il poursuit sont très différents de ceux de Raoul de Longchamp, même si le titte distinctiones est le même. En effe1t Raoul de Longchamp se situe de toute évidence dans un milieu scolaire. n fait son travail à la demande de ses étudiants pour leur fournir 1JD instrument de travail utile, permettant de mieux comprendre les concepts utilisés dans le cadre de l'enseignement. Alain de Lille, au contmire, fait un travail plus polémique. Il veut éviter que des notions théologiques soient mal comprises et interprétées à la lumière de sources qui ne l'étaient pas. On voit déjà poindre en arrière-fonds le conflit qui naîtra pendant le xme siècle entre théologiens et aniens ou « philosophes», c'est à dire «disciples d'Aristote». En effet. les théologiens craindront que l'abus de «ratio» et de « dialectica » n'entraînent certains esprits vers des interprétations hérétiques et ne détournent les 6tudiants de positions orthodoxes en accord avec la doctrine chrétienne. Nous sommes encore loin de cette opposition, mais cependant Alain de Lille annonce déjà certains problèmes. Dans la lettre de dédicace à itévêque Hermengaldus, il explique qu'il veut éviter que des obscurités

24 P.L. 210 (1855). col. 685-1012.

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ne ternissent la clarté des étoiles et que les vices n'obscurcissent les vertus. Pour ce faire, il va redonner aux auctoritates théologiques l'éclat perdu. 25. Comme la lettre est destinée à l' Abbé de Saint-Oilles, l'auteur utilise évidemment un style de circonstance. Il dénonce les vices qui plongent le monde dans les ténèbres, d'où une oeuvre centrée sur des notions théologiques sûres est indispensable pour permettre aux pauvres mortels aveugles de retrouver la lumière de la vérité. Le vrai prologue du recueil explicite les dangers que courent ceux qui n'ont plus une juste compréhension de la propriété des termes: puisque ceux qui sont chargés de l'explication des termes ont subi finfluence d'Aristote et font de la dialectique et qu'il est dangereux d'ignorer la propriété des termes théologiques pour l'enseignement du texte sacré, il a rassemblé en un recueil les divers sens des mots tels qu'ils apparaissent dans certains endroits des textes sacrés. Il a voulu être bref pour ne pas engendrer rennui à cause de longues énumérations26.

25 Ibid., col.685-686. « Cum mundus diversis olim prudentum floreret virtutibus, et quasi alterum firmamentum suis fulguraret sideribus, nunc, variis vitiorum ingruentibus tenebris fugatisque virtutum stellis, totus in nocte profundae caecilatis involvitur et a luce totius veriratis proscribitur. Proscriptis ramen caeteris, tu solus, quasi novus Lucifer, mundum radiis tuae discretionis illuminas, et ab eo, quantum in te est, tenebras indiscretionis eliminas. Tati igitur sideri mei operis sidus devoveo, divinis stellarum sentenûis theologicarum auctoriratum praeditum munimenûs... » 26 Ibid., col. 687-688. « Quoniam juxra Aristotelicae auctoriratis praeconium, qui virtutum nominum sunt ignari cito paralogizantur, in sacra pagina periculosum est theologicorum nominum ignorare virtutes, ubi periculosius aliquid quaeritur, ubi difficilius invenitur, ubi non habemus sermones de quibus loquimur, ubi rem ut est sermo non loquitur, ubi vocabula a propriis significationibus peregrinantur et novas admirari videntur ; ubi divina descendit excellentia ut humana ascendat intelligentia ; ubi nomina pronominantur, ubi adjectiva substantivantur, ubi verbum non est nota ejus quod de altero dicitur, ubi sine inhaerentia praedicatio, ubi sine materia subjecûo, ubi affirmatio impropria, negatio vera, ubi constructio non subjacet legibus Donati, ubi translatio aliena a regulis Tullii, ubi enuntiatio peregrina ab Aristotelis documento, ubi fidei remora a rationis argumento. Et ideo ne falsum pro vero affirmet theologus, ne ex falsa interpretatione errorem confirmet haereticus, ut a litterali intelligentia arceatur Judaeus, ne suum intellectum sacrae Scripturae ingerat superbus, dignum duximus theologicorum verborum significationes disûnguere, meraphorarum rationes assignare, occultas troporum positiones in lucem reducere. ut liberior ad sacram paginam pandatur introitus, ne ab aliena posiûone fallatur theologus, et sit

LBXIQUES ET GLOSSAIRES PHILOSOPHIQUES INJ!DITS

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Cette d6claration d'Alain de Lille ·montre bien que nous sommes

enoore en pleincunentalit6 du xne siècle et que l'auteur reflète parfaitement la culture de son époque. Lorsqu'il parle d'Aristote, il fait allusion au maître de dialectique, discipline enseignée dans le cadre du trivium. Il se veut d'ailleurs fidèle aux autorités de son temps: Cicéron pour la rhétorique, respect absolu de la grammaire enseignée. L'hérésie pour lui vient plutôt des textes hébrai'ques dont l'interprétation pourrait mener à l'hérésie pour ceux qui en saisissent mal le sens. La raison n'est pas enoore presentée comme dangereuse. n prône l'usage de l'Ecriture pour nttnettre les théologiens dans le droit chemin. Le but de son glossaire est cde donner une série de définitions classées en ordre alphabétique et basées uniquement sur des textes de la Bible afin de donner les sens corrects à ceux qui hésiteraient sur la compréhension d'un terme biblique. Parmi les concepts définis, plusieurs sont utilisés fréquemment dans des textes philosophiques avec des sens parfois différents. Cet instrument de travail peut donc aider à la compréhension de certaines notions.

b. XIIIe siècle '-Jean de Saint- Amand A la fin du xine siècle, cet auteur, chanoine à Tournai et prévôt de Mons rédige des Concordantiae qui rassemblent par ordre alphabétique une série de lemmes accompagnés de définitions extraites de sources médicales, scientifiques et philosophiques. Si l'intérêt du compilateur est c;lairement orient6 vers un point de vue scientifique, la documentation qu'il rassemble peut également être très utile pour un philosophe, puisque nous y trouvons des définitions extraites notamment d'Aristote et

i

facilior via intelligendi ; minus intelligentes inviter. torpentes excitet, peritiores 411ectct; el sic diversae vocabulorum accepûones. quae in diversis sacrae paginae locis jacent ineopitae. in lucem manifestationis reducuntur praesentis opusculi explanatione; ut brevior explanatio prolixitatem excludat. brevitas fastidium tollat, eapositio obscurum. compendiosa doclrina dispendium. Noslri autem operis exsecutio bac ordinationis serie texetur ut juxta litterarum alphabeti ordinem diversae theologicarum dictionum significationes secunduta positionum rationes et causas fideliter disdnguantur. et diversis titulorum capiwlis adnotata prosecutio lectori quod voluerit offeratur distincûonis subsidio ».

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d' Avicenne. L'oeuvre qui a été éditée au XIXe siècle par Julius Leopold Pagel27, vient d'être analysée récemment par D. Jacquart qui en a montré l'importance, tant pour l'histoire des sciences que pour la philosophie28.

c. XIVe siècle Un glossaire très intéressant pour les philosophes est le Vocabularius dictus "Lucianus" de Henri de Regensburg, qui a déjà été évoqué brièvement à propos de la terminologie29. L'oeuvre qui date de la seconde moitié du XJVe siècle, présente une dépendance très nette par rapport à la

Summa Britonis sive Guillelmi Britonis expositiones vocabulorum biblie d'une part et à l'oeuvre de Huguccio de Pise d'autre part30. A nouveau, nous voyons le mélange des sources dans ce recueil. Les intérêts de Guillaume le Breton étaient bibliques. Ceux de Henri de Regensburg sont plus philosophiques, mais ce qui frappe c'est l'assemblage de sources et d'intérêts, habituel pendant cette époque. On trouve dans beaucoup de manuscrits universitaires un ensemble d'instruments de travail destinés à faciliter les recherches des intellectuels. Parmi eux, figurent de nombreux glossaires et lexiques, presque toujours anonymes dont, en général, on ne garde que des fragments qui occupent quelques feuillets ou bien qui ont servi à remplir les espaces

27 Die Concordanciae des Johannes de Sancto Amando nach einer Berliner u.nd

zwei Erfurter handschriften zum ersten Male herausgegeben nebst einem Nachtrage über die Concordanciae des Petrus de Sancto Flore von J.L. PAGFJ.., Berlin, 1894. 28 Cf. D. JACQUART, L'oeuvre de Jean de Saint-Amand et les méthodes ri enseignement à la Faculté de Médecine de Paris à la.fin du XIIIe siècle, in Manuels, programmes de cours et techniques d'enseignement dans les universités médiévales (Publications de l'Institut d'Etudes Médiévales. Textes, Etudes, Congrès, 16), Louvain-la-Neuve, 1994, p. 257-275. 29 Cf. Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexicon. Berlin - New York, 1981. Bd. 3, col. 868-869, sous la rubrique Heinrich von Regensburg rédigée par K. Grubmüller. 3 Cf. A. ZUMKELLER, Manuskripte von Werken der Autoren des AugustinerEremitenordens in mitteleuropadischen Bibliotheken, in Cassiciacum, 20 (1966), p. 166-168; K. GRUBMOl..LER, Vocabularius Ex quo. Untersuchungen zu lateinischdeutschen Vokabularen des Sp Effata philosophorum ordine litterarum collecta et explicata.33. Un feuillet sépare ce glossaire de l'extrait d'un autre recueil contenant une liste différente de quelques concepts (ff. 138va -139va). Les définitions retenues sont extraites d'auteurs comme Pythagore, Porphyre, Donat et Euclide dont les noms figurent dans les marges. Elles ne sont pas précédées d'un titre. Ici aussi Mgr Pelz.er en a ajouté un dans le catalogue : Annotationes de philosophia,

31 Un autre exemple intéressant se ttoUve dans le Vat. lat. 310, manuscrit du KJIIO/XIVC siècle contenant notamment le De fuk orthodoxa de Jean Damascène, des oeuvres de saint Anselme, d'Eadmer, de Gaunilon et de saint Ambroise. Ce sont effectivement des di.versa originalia comme l'indique une note située au verso du premier feuillet. L'ensemble de ces oeuvres est précédé d'un glossaire alphabétique complet allant de A à X (= Ch.), écrit par une autre main plus tardive. Le premier lemme est accitkns . Ce recueil occupe 8 feuillets. Il ne porte pas de titre et l'auteur du catalogue l'a qualifié à juste titre de glossariu.m philosophicu.m. Cf. Codices Vaticani IAtini descripserunt M. VArrAsso et P. Fl.ANcm DE' CAVAUERI, T. I : codiœs 1-678, Romae, 1902. p. 225-227. 32 Ff. 131va-138rb. 33 Codices Vaticani Latini. T. II, pars prior: codices 679-1134 recensuit A. Pm.zER, Bibliotheca Vaticana, 1931, p. 723.

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quibm aliqua vocabllla et dùdnclitmes expomud1ll' inlerpoaid.r .rentellliil Pythagorae, Porpkyrli, Donati, EuclitJùM. Mais, sans conteste, le recueil le plus intéressant de cette époque est le Vocabulaire philosophique de Toulome, datant de la première moitié dv XJVe siècle. Ce recueil est indépendant de toute autre tradition. du moins d'après l'éw actuel de nos connaissances. L'auteur du catalogue de la Bibliothèque Municipale de Toulouse le qualifie de dictionnaire philo· sophique3S. En effet, roeuvre ne compone ni titre, ni prologue, ni colophon. Son appellation lui vient donc du· rédacteur du catalogue. D provient de la Bibliothèque des Augustins de Toulouse36. Il contient 345 feuillets écrits d'une toute petite écriture très abrégée, difficile à déchiffrer. Comme il semble s'agir d'un exemplaire unique, certains passages présentent des difficultés de lecture. Il comporte les définidons d •environ 1000 concepts philosophiques classés de A à Z, commençant par le lemme accidens. Les entrées lexicales sont classées par ordre alphabétique et sont suivies la plupart du temps par une série de définitions diff~rentes, souvent issues de sources diverses qui ne sont pas mention~es. Quelques sondages faits à divers endroits du recueil permettent d'orienter notamment les recherches dans la voie de l'école franciscaine. En effet, certaines définitions identifiées jusqu'à présent sonent d'oeuvres franciscaines du xme siècle. Le repérage des sources est difficile parce que de nombreux textes importants de ces auteurs sont encore inédits: je pense aux oeuvres d'Eudes Rigaux. de Jean de la Rochelle. de Matthieu d' Aquasparta et d'autres. L'intérêt du recueil est manifeste. Le compilateur connaissait bien les théories philosophiques en vigueur à son époque et il essaie de déterminer tous les sens JX>Ssibles d'un concept à l'aide d'une série de définitions. Il organise le matériel dont il dispose de manière très strocturée. Il est donc possible pour chaque lemme de donner un plan ou un scb6ma des divers sens en usage. Il n'hésite pas non plus à faire appel à rétymologie pour expliquer des sens un peu obscurs à première vue. D a de

34 Ibid. • p. 723. 3s Cf. Catalogue général des mtlllllScrils du bibliothlques pubUl/uu des départe-

ments. Tome Vil : Toulouse - Nîmes, Paris. 188S, p. 439. Le codex porte la cote 746 (1, 180) el ne contient que ce recueil. 36 On trouve la mention suivante sur le reuillet de garde : « Ex libris Bibliodlecae augustinianae Tolosae ».

LEXIQUES ET GLOSSAIRES PHlLOSOPIUQUES INÉDITS

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toute évidence à sa disposition une excellente bibliothèque qui lui fournit une documentation de première main.

n existe une tradition dans l'école franciscaine à ce propos. On peut en donner un exemple qui montrera l 'imponance que des recueils comme celui de la bibliothèque de Toulouse peuvent revêtir pour l'historien de la philosophie. Le vocable res en latin classique signifie chose. Lorsqu'on lit l'étymologie qu'en donne Isidore de Séville, on voit que res, d'après lui, vient du verbe reor, ris, ratus sum, penser. Pour les philosophes, le terme res dans le latin médiéval devient à la fois l'objet de la pensée en logique et il est l'équivalent de substantia et essentia en métaphysique. On le sait, la langue latine classique ne s'adaptait pas bien à l'expression d'une série de concepts philosophiques à cause de son caractère très concret. Beaucoup de philosophes se plaignent de la difficulté qu'ils éprouvent à exprimer les nuances indispensables dans un contexte philosophique. Ils vont donc se voir obligés de créer de nombreux néologismes qui vont enrichir la langue scolastique. C'est ainsi que Henri de Gand, franciscain de la seconde moitié du XIIIe siècle va créer un néologisme sur la base de l'étymologie de res. Le mot désigne l'objet de la pensée d'après l'étymologie d'Isidore. Voulant parler de la capacité de raisonnement, Henri de Gand forge le terme ratitudo sur la base de ratus. Voici un exemple panni d'autres, mais qui montre combien les glossaires et lexiques antérieurs vont avoir un rôle de moteur pour la création de néologismes dans le domaine de la philosophie. Le lexique philosophique de Toulouse, à côté des divers sens de res va donc définir également le vocable ratitudo créé pendant la seconde moitié du XIIIe siècle par un représentant de l'école franciscaine. La chose la plus intéressante dans ce lexique est la table des matières qui constitue la clé d'interprétation de l'ensemble37. Il s'agit d'une liste alphabétique des concepts qui sont également traités dans chaque définition et qui ont des relations avec les divers lemmes d'entrée du dictionnaire. Chaque concept est suivi des significations principales en vigueur reprises dans le corps de divers lemmes. Certaines de ces significations sont suivies d'une source, le plus souvent Aristote. On trouve même sous sensus la mention de bonae auctoritates philosophi, ce qui

37 Malheureusement cette table des matières débute à la lettre C. Le premier cahier contenant l~ lettres A et B manque.

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montre que le compilateur se servait d'un florilège d'Aristote qu'il serait utile d'identifier pour retrouver les Iéférences d'autres définitions. Un autre instrument de travail intéressant de cette époque est le

Tractatus de declaratione difficilium dictorum et dictionum in theologia de Armandus de Bellovisu ou Annand de Belvézer, dominicain ayant ét6 lecteur dans le couvent de Montpellier, puis maître en théologie à Avignon sous le pontificat de Jean XXII. Ce n'est pas par hasard que l'auteur utilise le terme declaratio dans son oeuvre38. Le titre indique clairement l'orientation théologique. mais la lettre de dédicace mise en tête de !'oeuvre donne une série d'informations intéressantes: voulant être utile aux novices qui suivent les cours de théologie. même si ils sont plus attirés par l'enseignement dispensé dans d'autres facultés, il compose une introduction facile aux termes indispensables à connaitre, parce que la plupart du temps ces termes sont devenus des auxiliaires de la philosophie et qu •ils ont été détournés de leur signification première pour s'adapter aux diverses doctrines des auteurs païens39. On sent pointer l'animosité du compilateur vis-à-vis de l'envahissement et de la domination de l'aristotélisme dans tous les domaines. On retrouve ici la préoccupation du théologien confronté aux ravages que faisait la philo~ sophie parmi les jeunes novices.

38 Cf. 1. HAMESsE, Approc~ terminologique fÜ certai.Ms ""thodes tf enseigMmenl wùversitaire: "fÜclarare", "recital'e". "conclusio", in Vocabultuy o/Teacltlng and Research between Middle Ages and Renaissance. Proceedings of the Colloquium

organized by the Warburg Institute (London, 11-12 March 1994) (CIVICIMA. Etudes sur le vocabulaire intellectuel du moyen Age, VIII), Turnhout, 1995. p. 8-28. 39 Reg. lat. 1810, f. lr: « ... Cupiens itaque utilitatem noviciorum in sacris eloquiis audiendis quamvis in allis provecti facultatibus ut periti habitum induerunt peritorum professorum in quibus rexerunt et regunt prefuerunt et presunt doctores eximii magistri precipui et ardui professores, infonnatores lucidi. directores instructoresque preclari. Ad eorum introductionem facilem tractatum edidi super declaraciones dictorum et dictionum ut communiter magis ignotonun hüs qui in aliis facultatibus sont imbuti quam in usu theologorum et locutionibus communibus sunt sepius in omnes cursum et non solum metaphyslca sed et physica theologice famulantur quam iuxta doctrinam beatissimi Augustini a philosophis gentium velot ab iniustis possessoribus in obsequium divini eloquil pertrahuntur ... »

LEXIQUES BT GLOSSAIRES PHILOSOPHIQUES llŒDITS

473

La date de composition de l' oeuvre n'est pas précisée, mais on peut -sumer qu'elle a été composée en 1326, lorsque Annand Belvézer *8.it lecteur à Montpellier dans le Studium de son ordre. La diffusion fut de

ysez grande, puisque nous conservons encore aujourd'hui 66 J»aDuscrits de !'oeuvre, répertoriés par le Père Kaeppeli. Aucune édition U10deme n •existe à ma connaissance. Le recueil n•est pas à proprement pa.rier un lexique ou un glossaire. Le matériel théologique dépend en ara.nde partie du Catholicon de Jean de Gênes. Comme les arguments tont classés par rubrique, sans ordre alphabétique, on repense à l'annexe que Jean de Gênes a établie pour classer ses rubriques. J'en donne deux exemples : « Quid est equivocum » ; « Quid est analogum » etc. La consultation n'est donc pas facile. Heureusement, certains manuscrits sont accompagnés d'une table des concepts traités ce qui rend alors le recueil plus accessible. Malheureusement le Reg. lat. 1810 que j'ai eu sous la main n'est pas accompagné d'une table, de même que le Vat lat. 1062. Mais ce qui est intéressant dans ce dernier codex est que l 'oeuvre d'Armand de Belvézer (ff. l ~87va) est suivie d'un « Libellus de terminis naturalibus compendiosus » anonyme, mais écrit de la même main (ff. 88ra-92rb) témoignant ainsi une fois de plus de l'importance des recueils lexicographiques pour les médiévaux40. Les différents lemmes ne sont pas classés alphabétiquement. A première vue beaucoup de définitions sont extraites d'Aristote. Outre ces oeuvres importantes que ce soit par leur diffusion ou leur contenu, on trouve une masse de recueils anonymes dans les manuscrits41. Il existe également de nombreux lexiques spécialisés, que ee soit pour la logique, pour l'éthique ou pour la philosophie naturelle. Certains d'entre eux sont complètement anonymes, ne portant ni titre, ni mention de compilateur, ni même indication d'origine. On en trouve un bon exemple dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque Vaticane42. Il s'agit d'un cahier placé en tête du codex et contenant glossaire philo-

40 lm:. : « Natura est motus quietus ... » 41 J'en cite un certain nombre sans m'attarder: le codex Q.234 conservé à la Bibliotheca Amploniana d'Erfurt contient aux ff. 1-38v des Auctorilates philosophiae aaribuées à Conrad de Saxe, franciscain du XIIIe s. L'incipit de son oeuvre est le suivant : « Abstrahentîum non est mendacium ... » 42 Cf. Codices Vaticani latini recensuerunt M. VATTAsso et P. FRANCHI DE' CAvAUBJU, T.I: Codices 1-678, Romae, 1902, p. 225-227.

474

J. HAMESSB

sophique de lemmes philosophiques classés par ordre alphabétique· de A à X. Ce recueil ne présente pas de rapports apparents avec le contenu même du manuscrit. Il semble avoir été rédigé par une main du xtvc siècle, dans une écriture très cursive. Un autre cas très intéressant est constitué par un manuscrit dont les deux fausses gardes en parchemin précèdent les deux feuilles de garde en papier ajoutées par le relieur43. Ces deux fausses gardes sont en fait deux feuillets extraits d'un cahier contenant un lexique philosophique. Les deux feuillets ont été dépliés et mis à plat, ce qui oblige le lecteur à tourner le manuscrit pour lire le tex.te horizontalement. Chaque feuillet ainsi déplié contient donc deux demipages appanenant à des oeuvres différentes. Une de ces oeuvres qui constitue actuellement la moitié inférieure du feuillet est une panic de lexique philosophique. Ces deux derniers exemples mettent en lumière la difficulté qu'on éprouve à établir des listes de lexiques et glossaires médiévaux. Considérés comme des instruments de travail sans grande valeur, ils sont souvent ajoutés dans des manuscrits afin de ne pas laisser de feuillets blancs. En ce qui concerne des matières spécialisées, pour tous ceux qui s'occupaient de philosophie et de science, les textes originaux des sources utilisées étaient soit en grec, soit en arabe pour ne parler que des deux langues les plus importantes. La connaissance de ces langues étrangères n'était pas répandue dans les milieux intellectuels du moyen âge. Il existait donc des recueils rassemblant des définitions de mots de provenance étrangère. On en trouve un bon exemple dans un Vocabularium conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris"". Autre instrument de travail utile à consulter lorsqu'on a affaire à des mots techniques difficiles ou d'origine étrangère, un recueil d'étymologies4S. Pour donner un accès plus facile aux concepts et permettre une meilleure compréhension de leurs divers sens, il existait donc des lexiques bilingues spécialisés. On en trouve un certain nombre dans les manuscrits du

43 Il s'agit du Vat. lat. 2378, pour lequel il n'existe malheureusement pas de description. Le volume contient une série d'ouvrages scientifiques et médicaux. 44 Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 13582. 4 5 Cf. Paris, Bibliothèque Nationale, lat.14877, ff. 138-146. A propos de ce manuscrit, on consultera B. HAURaAu, Notices et extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliothèque Nationale, T. m. Paris, 1891, p. 194-204.

LEXIQUES ETGLOSSAJRES Pl:m.OSOPIDQUES INÉDITS

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pds tatin de la Bibliothèque Nationale de Paris, de tneme que dans d~autres

bibliothèques.

D'autre part, pour les besoins de la traduction, des traducteurs utilibilingues, mais comme ils ne les trouvent pas toujours satisfaisants ni suffisants, ils en créent de nouveaux correspondant ~eux à leurs besoins. C'est le cas d'un manuscrit conservé à la British Mbrary, qui pourrait avoir été utilisé par Robert Grosseteste46. Il s'agit d"un recueil intitulé parcionar grec, contenant 16.CKX> ter• • grecs environ47, Ce recueil a déjà fait couler beaucoup d'encre. On a pensé pendant longtemps que le dictionnaire était l'oeuvre de l'équipe de traducteurs rassemblée par l'évêque de Lincoln48. Par contre, S. Harrison Thomson, dans son étude des oeuvres de Grosseteste, le ange dans la liste des spuria, décision qui fut lourde de conséquences pendant de nombreuses années parce qu'elle provoqua un désintérêt manifeste pour le recueil de la part des spécialistes de cet auteur. A.C. Dionisotti a eu le courage et le mérite d'attirer à nouveau l'attention des chercheurs sur ce dictionnaire : elle a analysé minutieusement le codex et a montré qu'il ne pourrait être tout au plus qu'une copie d'un dictionnaire bilingue réalisé dans le Sud de l'Italie à la demande d'un anglais et dans un environnement anglophone, à cause de caractéristiques vernaculaires propres49. Cette analyse n'écarte absolument pas les liens qui pouvaient exister entre l'original et l'équipe de Grosseteste. Le manuscrit n'a malheureusement pas encore fait l'objet d'une édition. L'intérêt qu'il présente est pourtant manifeste. Inspiré très fortement de Suidas, il constitue une espèce de dictionnaire complet gréco-latin dans lequel chaque vocable grec est accompagné d'un ou de plusieurs équivalents laûns et d'éléments vernaculaires. Le temps serait venu d'en faire rédition critique, ce qui apporterait à coup sûr des éléments nouveaux à

~nt ces lexiques

46 London, College of Arms, Arundel 9. 47 Cf. B. FliNcEscmNI, Roberto Grossatesta, Vescovo di Lincoln, e le sue '°"'"ioni latine, in Scritti di filologia lalina medievale, II, p. 473-476 (Medioevo e Umanesimo, 27). Padova, 1976. 48 Cf. M.R. JAMES, A Graeco-Latin Ltxicon of the Thirteenth Century, in Mllanges offerts à E. Chatelain, Paris, 1910. p. 397-411. 49 Cf. A.C. DIONISOlTI, On the Greelc StuJ.ies of Robert Grosseteste, in The Uses of Greek and Latin. Historical Essays edited by A.C. Dlomsorn, A. GitAFTON and J. KltAYE (Warburg Institute Surveys and Texts, XVI), London 1988, p. 24-26, 38.

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J. HAMESSE

verser au dossier et pennettrait probablement de jeter plus de lumière sur l'histoire de cet instrument de travail. Outre ce dictionnaire, les notes personnelles que Robert Grosseteste a laissées dans les marges des manuscrits de ses traductions constituent une mine d'informations et de gloses lexicographiquesso. L'ensemble des notes a été rassemblé par un chercheur néerlandais, H. Mercken, qui en prepare actuellement la publication. Ce volume devrait sortir de presse prochainementSl. On y trouvera des renseignements de première main sur la manière dont un auteur du xme siècle concevait un travail de traduction, sur l'état de sa connaissance du latin médiéval et du grec, la langue source, et on comprendra pourquoi certains néologismes de la langue philosophique latine médiévale sont difficilement compréhensibles pour un lecteur moderne, ayant été forgés sur la base d'une étymologie fausse ou à cause de l'ignorance de l'origine linguistique d'un concept (c'est le cas de yliathim qui vient de l'arabe et non pas du grec ulè comme le croyaient les médiévaux)S2. Il existe un lien certain entre les lexiques philosophiques du moyen âge et les tables alphabétiques d'auctoritatesS3. Ces tabulae peuvent fournir un matériel abondant et intéressant concernant toute une série de concepts54. Ces tables sont d'ailleurs apparentées aux florilèges alpha-

50 Cf. A.C. DioNJsorn, Robert Grosseteste and the Greek Encyclopaedia, in Rencontres de cultures dans la philosophie médiévale. Traducteurs et traductions de l' Antiquité tardive au XJVfl siècle. Actes du colloque international de Cassino (15-17 juin 1989) édités par J. HAMESSE et M. FA1TORI (Publications de l'Institut d'Etudes Médiévales. Textes, Etudes, Congrès, 11 et Rencontres de Philosophie Médiévale, 1),

Louvain-la-Neuve -- Cassino, 1990, p. 337-353. 51 Il sera publié dans une des collections de la Katholieke Universiteit Leuven. 52 Cf. C. D' ANcoNA, "Cause prime non est yliathim". über de Causis, prop. 8 : le fonti e la dottrina, in Documenti e studi sulla tradizione filosofica medievale, 1 (1990), p. 327-351. 53 Cf. O. WEIIERS, Les index au moyen lige sont-ils un genre littéraire'!, in Fabula in tabula. Una storia degli indici da/ manoscritto al testo elettronico a cura di c. LEONARDI, M. MORELLI e F. SANTI (Fondazione E. Franceschini. "Quademi di cultura mediolatina'', 13), Spoleto, 1995, p. 11-12. 54 On en trouve un bon exemple dans un manuscrit conservé à Erfurt, Biblioteca Amploniana, Q.234, ff. lr-38v : Item tabula secudum ordinem alphabeti auctoritatum phUosophie (Conradi de Saxonia). Cf. W. SCHUM, Beschreibendes Ver-

. LEXIQUES ET GLOSSAIRES PHILOSOPHIQUES INÉDITS

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bétiques d'auteurs ou de matières qui permettent de repérer très facile-

ment les définitions de conceptsSS. On ttouve un bon exemple de ce type de recueil dans un manuscrit intitulé Lexicon mora/eS6. Il s'agit d'ExefPtaiéalis6sparBertramde Alen (lC moitié du XJVe s.)57. Les lemmes sont classés par ordre alphabétique (de abbas à ymago). Cette table a 66 bien analysée par Mgr A. PelzerS8. Le manuscrit constitue un bon •eniple du passage d'une tabula à un lexique philosophique spécialisé. Le vocable tabula était ambigu pendant l'époque médiévale. Outre le sens de Table dts mati'res, il reçoit tantôt celui d'index systématique ou de recueil alphabétiqueS9. Les listes alphabétiques de lemmes contenues dans une ou plusieurs oeuvres, accompagnées de définitions constituent des lexiques, comme l'indique tres bien le manuscrit du Vatican.

flicluùs1 der Amploniatùschen Handschriften-Samml1111g zu Erfurt, Berlin, 1887,

p. 492.

SS Cf. Cb. B. Scmm-r, Auctoritates. Repertorium. Dicta. Sententiae, Flores, ftuawru tllld. Axi.omata : Lalin. Aristotelian jlorilegia in the Renaissance, in Aris10d1: Werl und Wirkung. Paul Morawc gewidmet. Il: Kommentierung, Überlieferung. Nachleben, berausgegeben von J. WœsNER, Berlin, 1987, p. 515-537. 56 Le recueil est conservé à la Bibliothèque Vaticane, Vat. lat. 12995. Dans ce ~x roeuvre est anonyme. Le colophon est le suivant: « Expliciunl excepta de 15 et prima et seconda pane Summe Henrici de Gand. et 10 quodlibet Oodofridi

imb'bet

et uibus Iacobi. Deo gratias •• S1 Cf. O. MEacATI, Codici del Convento di S. Francesco in Assisi nella Biblioteca Vaticana, in Scritti di Storia e Paleografia. Miscellanea F. Ehrle, vol. V : Jiblioteca ed archivio vaticano. Biblioteche diverse (Studi e testi, 41), Roma, 1924, p. 113·114; O. WB111m.s,Diclionnaires et répertoires au moyen dge. Une étutk du vocabulaire (Etudes sur le vocabulaire intellectuel du moyen âge, IV), Turnhout, 1991, p. 183-184 58 Cf. J. HoFFMANS et A. PELZER, Etutk sur les manuscrits des Quodlibets, in Le Quodlibet XV et trois Questions ordinaires de Godefroid de Fontaines. Texte inédit par O. Lotlin (Les Philosophes Belges. Textes et Etudes, XIV), Louvain, 1937, p. 2442U. 59 Cf. O. Wm.JERs, op. cit.• p. 94-105.

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J. HAMESSE

CONCLUSIONS

1. En ce qui concerne la terminologie, on constate que les instruments de travail qui ont été mentionnés ne se limitent pas au vocabulaire habituel en usage pour désigner des recueils lexicographiques. En effet, nous avons vu apparaître des termes comme Elementarium, Distinctiones, Lucianus, Concordantiae, Tractatus etc., vocables qui font tous partie d'une catégorie plus vaste, celle des instruments de travail en général. On peut donc dire que la spécificité du vocabulaire n'est pas une caractéristique des titres de ces recueils lexicographiques. En ce qui concerne la méthode, nous avons vu également que les compilateurs, lorsqu'ils donnent des informations concernant leur travail, préfèrent expliquer leurs motivations plutôt que la méthode qu'ils ont utilisée, même si spontanément, ils avaient leur propre technique d'élaboration du matériel. 2. Les instruments de travail philosophiques doivent être considérés dans un sens large. Il n'a pas été question ici de Papias, parce que Alberto Bartola a analysé l'oeuvre de l'auteur dans cette optique60. Mais, depuis les travaux de Gilbert Daban, on ne peut plus passer sous silence l'importance de l'Elementarium pour l'histoire des concepts philosophiques latins du moyen âge61. Les sources qu'il a utilisées sont passées directement dans les oeuvres médiévales, notamment par son intermédiaire. 3. Si les auteurs philosophiques se souciaient peu de dérivation, ils faisaient au contraire fréquemment appel à l'étymologie et c'est grâce à elle seule que nous pouvons comprendre actuellement certains néologismes de la langue philosophique latine médiévale. 4. En prolongement de ce qui vient d'être dit, il faut souligner que jusqu'à présent, on n'a pas mis suffisamment l'accent sur l'importance

??? 6ocr. supra, P....

61 Cf. G. DAHAN, Eléments philosophiques dans l' "Elementarium" de Papias, in From Athens to Chartres. Neoplatonism and Medieval Thought. Studies in honor of E. Jeauneau edited by H.J.WEsTRA, Leiden - New York- KOln, 1992, p. 225-245.

· LEXIQUES ET GLOSSAIRES PHD..OSOPHIQUES INÉDITS

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des glossaires et lexiques comme sources fondamentales de 1'enrichissement de la langue scolastique. On l'a dit, la philosophie ne pouvait s'exprimer qu'à travers une langue abstraite qui n'était pas la caractéristique principale du latin classique. Les traducteurs et les auteurs philosophiques ont donc été dans l'obligation de créer des néologismes en grand nombre, soit en calquant des termes grecs ou arabes, soit en créant de nouveaux vocables latins à consonance abstraite, soit encore en donnant des sens techniques ou nouveaux à des mots classiques sur la base d'étymologies. S. Beaucoup de recueils sont anonymes et ne portent pas de titre. Certains d'entre eux n'ont été conservés que dans un seul manuscrit. Est-ce par hasard ? ou bien quels sont les critères qui ont favorisé la diffusion de certains d'entre eux ?

Un élément de réponse se trouve dans l'importance des ordres religieux à cette époque. On a déjà évoqué à juste titre l'organisation de l'ordre dominicain. Mais les membres de l'Ordre de saint Dominique n'étaient pas les seuls à jouer un rôle important dans ce domaine. Les Franciscains, les Ermites de Saint-Augustin et d'autres ont eu une activité intense dans l'élaboration d'instruments de travail de toutes les sortes62. De multiples raisons sont à la base de cette spécialisation. On constate d'ailleurs que tous les auteurs qui ont été cités plus haut, sauf un, appartenaient aux divers ordres religieux. Cela explique aussi la diffusion rapide et facile des recueils panni les différentes maisons des ordres. On peut également dire que la plupart des manuscrits conservés trouvent leur origine dans des maisons religieuses. Au delà de leur provenance, ces recueils attestent le travail réalisé dans les divers studia des ordres religieux. Pour les recueils anonymes et isolés, comment savoir si le compilateur a utilisé d'autres instruments de travail antérieurs? Dans certains cas, on retrouve des sources, mais la plupart du temps, on reste dans

62 Cf.1. HAMESsE, le rôle joué par divers ordres religieux. dans la composition Ms florilèges d'Aristote, in Aristotelica et Lullio.na magistro doctissimo Charles H. Lohr septuagesimum annum feliciter agenti dedicata. Ediderunt F. DoMINGUEZ, R. IMBACH, Th. PlNDL et P. WALTER, (lnsttumenta pattistica, XXVI). Steenbrugge The Hague. 1995 • p. 289-310.

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J. HAMESSB

l'ignorance, ne disposant pas encore d'un matériel édité suffisant C'est souvent au hasard des recherches en bibliothèque qu'on retrouve l'un ou l'autre recueil encore totalement inconnu. D'autre part, on Pa déjà souligné, comme ces glossaires et lexiques étaient des instruments de travail humbles et très utilisés, bon nombre d'entre eux ont disparu, après usure et usage. 7. Recueils modestes mais utiles, ils n'ont pas dans la plupart des cas acquis une quelconque notoriété. Et pourtant, ils restent les témoins privilégiés de 1'évolution du latin et ils nous permettent souvent de mieux comprendre cette langue vivante qu'était le latin scolastique. Trop souvent dédaignés et même ignorés de nombreux médiévistes, ils mériteraient pourtant d'être étudiés de manière plus approfondie. C'était le but de ce colloque. Il reste à souhaiter en terminant cet exposé que les chercheurs spécialisés dans nos disciplines deviennent non pas des glossophages, pour reprendre 1'expression utilisée par M. Reeve lors de la discussion, mais plutôt des glossophiles, id quod Latine dicitur glossarwn amatores.

Université Catholique de Louvain, à Louvain-la-Neuve

00...BERT DAHAN

LEXIQUES HÉBREU I LATIN ? LES RECUEILS D'INTERPRÉTATlONS DES NOMS HÉBRAÏQUES

Il ne semble pas que l'on possède au moyen âge de véritables lexiques hébreu/latin, qui soient l'équivalent de nos dictionnaires de langues. Pourtant, on dispose alors d'un certain nombre d'instruments utiles à la connaissance de ! 'hébreu. Il faut y distinguer ceux qui sont destinés aux juifs, ayant reçu un enseignement de base de cette langue, et ceux qui sont destinés aux chrétiens. Les premiers sont des glossaires bilingues, écrits pour les deux langues en caractères hébraîques (les seuls qu'utilisent les juifs dans leurs écrits, y compris pour transcrire des textes en langue vernaculaire); on connaît notamment plusieurs glossaires hébreu/français, qui ont suscité l'intérêt des romanistes au début du sièclel et ont été étudiés plus récemment par Menahem Banitt2 ; ce sont des outils visant à une meilleure intelligence de !'Écriture, qui suivent l'ordre des occurrences dans le texte biblique plutôt qu'un ordre alphabétique. Les instruments à l'usage des chrétiens utilisent le latin comme langue d'arrivée, avec parfois des emprunts aux langues vernaculaires3. En dehors de quelques listes bilingues, assez pauvres, quelques manuscrits hébraïques de textes bibliques, essentiellement les Psaumes, accompagnés de notes grammaticales et sémantiques en latin, méritent d'être signalés ici : annotés par un étudiant chrétien sous la dictée d'un maître probablement juif, ces textes ne constituent évidemment pas des lexiques à proprement parler, mais on y trouve un véritable

1 Voir notamment A. DARMESTBTBR, Gloses et glossaires hébreu-français, Paris, 1878 ; M. LAMBERT et L. BR.ANDIN, Glossaire hébreu-français du Xllle s., Paris, 1905 (repr. Genève, 1977). 2 M. BANl'IT, L'étude des glossaires bibliques des juifs de France au moyen dge, dans Proceedings of the Israel Academy of Sciences and Humanitil!s, 2 (1968), p. 188-210; Le même, Le glossaire de Bâle, Jérusalem, 1972. 3 Vue d'ensemble : G. DAHAN, Les intellectuels chrétiens el les juifs au moyen âge, Paris, 1990, p. 253-257.

482

G.DAHAN

travail lexicographique4; à titre d•exemple, voici quelques-unes des gloses sémantiques sur le psaume 8, dans le psautier du ms. 435 de la Lambeth Palace Library ; je donne en italiques le terme biblique dans une transcription simplifiée (entre crochets quand ce n'est pas la forme même qui est traduite), le cas &h6ant la transcription du manuscrit et la traduction latine : - Jwdekha

- [zorerekha] - yisadta

- ma' ose - [ve-kokhavim}

/ ozecha / sore

I I / cochave

/ I / I

taus tua radix fundamentasti opera

/ stella / / fundasti - enosh / enos / homo (ce terme donne au maître l'occasion d'un rappel des synonymes : enos, ys, adam : homo ; gever : uir) - me'Ol / / parum - kon.anta

etc. D'autre part, certains glossaires (bibliques ou non) comportent des entrées concernant des mots hébreux ; il en est ainsi del' Elementarium de PapiasS ou de la Summa Brltonis de Guillaume le Breton ; ces entrées n'impliquent pas une connaissance de l'hébreu : il s'agit d'un ttavail de compilation sur des commentaires bibliques (latins), notamment ceux de saint Jérôme, ou sur d'autres outils. Dans la Summa Britonis, on rencontre ainsi une explication des termes Abba (où sont cités la Glossa,

4 Indications dans B. SMALLEY. The Study of the Bible in the Middle Ages, 3e éd., Oxford, 1983, p. 347-349 (mss Oxford, Bodley Or. 621; Paris, BN hébr. 113; Londres, Lambeth Palace Library 435). Nous présentons nous-même le psautier du ms. 435 de Lambeth Palace: G. DAHAN, L'enseignement de l' ltlbreu en Occident médiéval (X/le·XWe s.), dans Histoire de l' éducalion, 51 (1993), p. 3-22 (voir p. 17-19). Voir également la notiœ sur le ms. Paris, BN hébr. 113: M. GAREL, D'une mainforte. Manuscrits ltlbreudes collections françaises, Paris, 1991, p. 9091. S Par exemple, pour le début de la lettre A, les entrées suivantes concernent l'hébreu : Abba. Abi, Abaddon, Abdias, Abdenago, Abdo, Abel, Abessalon, Abiezer. Abimelech, Abiona, Abrech, Absalon (nous utilisons le ms. Paris, BN lat. 7li09) ; la plupart de ces entrées correspondent à des noms de personnes et donnelll des inter· pretodones comme les lexiques Sl*ifiques qui font l'objet de la présente étude.

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 483

les lnterpretationes dont il sera question et Papias), Abram (avec emprunt à l'Historia scholastica de Pierre le Mangeur). Adar (qui cite Bède), Alleluia (cite notamment Isidore, Pierre le Mangeur, Huguccio et le Doctrinal d'Alexandre de Villedieu), Amelech (utilise, comme pmfois, Alexandre Neckham), Chodchod, Corban (Pierre le Mangeur, Inter· pretationes), Elu/. (cite encore leslnterpretationes, la Glose et l'Historia scholastica), Fur (en réalité pur, correspondant au latin sors - et non fors comme le transcrivent les éditeurs du texte). Manna, Maranatha (d'après Papias), Nisan b(](lth (cite Papias)6 etc. On se rappelle aussi que le même Guillaume le Breton consacrait aux termes hébreux et grecs un traité versifié, Brito metricus, dans lequel la section concernant l'hébreu (la plus courte) compone 122 vers (vers 7-128); les mots apparaissent selon l'ordre alphabétique, le tout constituant une sorte de petit dictionnaire des termes hébreux (bibliques) les plus fréquents7 • Le début de cette section donnera une idée de la méthode et des sources : Dicitur hebraice pater abba, sirum tamen esse Et simul hebraicum Papias asserit ipsum, Sed cata Remigium reputatur vox sira tantum8. Vallis Acbor, vir Achan vel Achar poteris reperire In Iosue primum Paralipomenonque secundum... Il y a cent ans, dans sa thèse latine d'une si grande richesse Quam notitiam linguae Hebraicae habuerint Christiani medii aevi temporibus in GaJlia9, Samuel Berger signalait un glossaire trilingue (hébreu en transcription latine, grec en caractères grecs, latin) de termes bibliques, fourni par des manuscrits d' Avranches et de Tours1°, dont voici quelques entrées (l'onhographe du grec est respectée!):

6 Summa Britonis sive Guillelmi Britonis Expositiones vocabulorum Bibliae,

&l. L.W. DALY et T.B.A. DALY, Padoue, 1975. 7 Brito Metricus: a Mediaeval Verse Treatise on Greek and Hebrew Words,

&l. L.W. DALY, Philadelphia, 1968. 8 Cf. PAPIAs, Elementarium, ms. cité, fol. 3va : « Abba syrum nomen est et hebreum. Latine et grece significat pater». Remigius désigne, comme assez souvent au :xiue s., Ja liste Aaz ; cf. ms. BN Jat. J99 : « Abba pater uel patemitas ; syrum est, non hebreum ». 9 Nancy, 1893. 10 Mss Avranches, BM 107 (XIIe s.; f01unit, après les commentaires de Bède sur Marc et Luc, des alphabets hébreu, «chaldéen», égyptien et« sarrasin», suivis

484

G.DAHAN

Ach Abbas Asur

a811Â.me, d•Origène, de Bède, de Raban [Maur] et d'autres pères orthodoxes »30. Mais l'auteur prévient qu'on ne trouvera pas grand~hose de la« forêt des noms des Paralipomènes »,parce qu'il a désespéré de recueillir leur interprétation. Dans le ms. Paris, BN lat. 446, cette préface est mise en tête de la liste Adam interpretatur homo. Du reste, les interpretationes elles-mêmes sont souvent proches de celles de cette liste At:fam31. D'autre part, le manuscrit Paris, BN lat. 40 présente une liste dont l'incipit est Abba interpretatur parer. précédée d'une importante préface qui attribue le travail de rédaction à un Chartreux : « Heremita quidam de ordine Cartusiensi monachus et sacerdos... ».Nous ne l'avons pas identifié. Comme la préface de Jehannot Roussignol, celle-ci comporte des considérations sur l'orthographe des noms hébreux. L'auteur reconnaît sa dépendance par rapport à saint Jérôme, mais ce n'est pas la seule source : il recueille des éléments chez d'autres Pères et affinne que ces notices sont signalées par un soulignement en rouge32. L'ordre est alphabétique33.

30 Cette liste d'autorités est particulièrement significative: Origène est cilé à la suite de Jérôme ; Bède et Raban assurent une transition avec les Pères et constituent des sources privilégiées pour nombre d'auteurs du xne siè.cle. On soulignera ici le rôle qu'ont joué également des outils tels que l'Elementarium de Papias ou ce qui allait devenir la Glossa ordinoria.. 31 Voici encore les deux noms qui nous ont servi de test : « Lamech filius manyael et lamech filius matussale pater noe, humiliatus uel pen::uciens uel percussus. Ludym nati uel prosunt fortiter ».Comparer aux notices citées n. 25. 32 Mais la liste qui suit ne contient aucun soulignement en rouge. 33 ll n'y a pas d'interpretatio de Ludim ; pour Lamech, la liste donne: « Lamech humiliatus uel percutiens uel humilis ». - Le même manuscrit fait suivre cette liste d'une autre commençant par « Adam homo uel terrenus. Aaron mons fortitudinis uel mons fortis. Abiud pater meus est uel pater ipse ».

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 491

La diffusion de ces listes ne me paraît pas devoir être liée au développement de l'intérêt pour la langue hébraïque qui se manifeste plusieurs fois au cours du :xne siècle. Mais une autre liste, beaucoup moins répandue, semble en rapport direct avec lui : je veux parler du Philippicus de Raoul Niger, qui a fait l'objet d'une excellente présentation d'Avrom Saltman34 et d'un médiocre mémoire de doctorat de Daniel Staub3S. Le titre de l'ouvrage constitue un hommage, nous dit A. Saltman, à un certain Philippe, juif converti qui aurait été le maître de Raoul Niger et lui aurait fourni des traductions. Au jugement de Monsieur Saltman, ce recueil « may be regarded as superior to any similar work in this field » - appréciation qui se fonde surtout sur la compétence en hébreu qui apparaît dans des interpretationes élaborees de première main sur l'hébreu (probablement par Philippe). Une section est consacrée au premier livre des Chroniques, omis par Jérôme: Raoul y reconnaît l'aide que lui ont apportée d'autres collaborateurs juifs, convertisou non36. Telles sont, je crois, les principales listes dont on peut disposer (on trouve des listes avec d'autres incipit: il s'agit généralement de fragments ou d'arrangements des listes que je viens de décrire)37 . Il faut cependant observer qu'en dehors du Liber de Jérôme et de Aaz apprehendens, les manuscrits présentent des textes parfois assez divergents: un même incipit n'implique pas que l'on ait affaire au même texte; ainsi, par exemple, les listes commençant par Aaron mons f ortitudinis présentées par les manuscrits Paris BN lat. 227 et 393 sont dissemblables : pour la lettre D on trouve quarante-six entrées dans le ms. 227 et quatre-vingt-cinq dans le ms. 393, pour la lettre L quarante-et-une

· 34 Supplementary Notes on the Works of Ralph Niger, dans Bar-flan Studies in History, éd. P. ARm, Ramat-Gan, 1978, p. 103-113. 3S Radulfus Nigers "Philippicus" (doctorat de l'Université de Zürich), Zürich, 1993. 36 « Hec uûque non omnino clare videns collegi, sed tanquani per specu1um in enigmate ac coniectoribus tam a Iudeis quam a conversis de iudaismo interpretata scriptitari »,cité par A. SALTMAN, p. 107. 37 On relève ainsi chez Stegmüller les listes suivantes : Abessalon pater pacis (n° 1677, pseudo-Bède; 7192, pseudo-Rémi), Abba pater (n° 8949 et 9990). Abraham pater videns (n° 1094, Alcuin; 3305, 1érôme; 6980, pseudo-Philon; 10'235 et 10376, anonymes). Elles mériteraient une étude attenùve.

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entrées dans le ms. 227 contre soixante-six dans le ms. 393. D'autre pan, dans les interpretationes des mêmes noms de listes différentes, les différences ne sont pas très importantes : un stock de traductions se constitue dans le haut moyen âge, dont la plus grande masse est fournie par le Liber et les commentaires de Jérôme ; c'est le même stock qui est repris dans les textes plus tardifs38. En dehors, de l'ouvrage de Raoul Niger, ces compilations ne sont pas l'œuvre d'hébraïsants, ni le fruit d'une recherche sémantique à panir de l'hébreu: c'est, répétons-le, un travail de collation de données trouvées dans des textes latins. Néanmoins, les variantes sont assez souvent significatives, comme je voudrais le montrer, en esquissant une typologie de ces interpretationes. Auparavant, je me permettrai de proposer une typologie sommaire des listes elles-mêmes, à l'aide des descriptions qui précèdent. A partir d'un critère de base fourni par le classement des notices, je distinguerai trois types de listes : a) celles qui comportent un classement par livres bibliques, avec un classement par lettres à l'intérieur de chaque livre ; le Liber de Jérôme est organisé de cette manière ; de plus, les noms y apparaissent dans l'ordre du récit scripturaire; cet ordre ne semble plus satisfaisant aux utilisateurs médiévaux, comme le montre le prologue du manuscrit BN lat. 40, qui décrit le Chartreux à qui revient l'initiative d'une nouvelle liste tournant et retournant les pages de sa Bible avant de retrouver les mots dont il cherche l 'interprétation39 ;

38 Voir ci-dessus les exemples de Lamech et Ludûn. J'ajoute ici l'exemple de Dina ; Jérôme : « Dina iudicium istud » ; liste Aaron (ms. BN laL 227) : « Dina causa bec uel iudicium istud » ; liste Aaron (ms. BN lat. 393) : « Dyna iudicium istud uel causa ista »; liste Aaz (ms. lat. 14442): «Dina causa hec uel iudicium istud » ; liste Abba (ms. lat. 40) : « Dina causa uel iudicium istud » ; liste Adam (ms. lat. 446) : « Dina fi[lia] iacob iudicium istud uel causa ista » ; liste Assur (ms. BN lat. 34): «Dina iudicium istud uel causa ista »; le point de départ est évidemment la racine din exprimant ridée de jugement. 39 « ... probansque legendo quod ... non posset inueniri quandoque quod ibi querebatur. nisi fieret prius frequens et tediosa reuolutio foliorum de textu uttiusque Testamend ... »,texte publié ci-après.

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 493

b) celles qui comportent un classement par lettres. avec un classement par livres bibliques à ! 'intérieur de chaque lettre (Adam du ms. lat. 446, Assur du ms. lat. 34)40; c) celles qui comportent un classement alphabétique global, strict (Aaz apprehendens) ou non (Aaron des mss lat. 227 et 393) - le classement non strict prenant généralement en compte les deux premières lettres des noms41.

2. Esquisse d'une typologie des notices 2.1. Dans une démarche préalable, je tenterai une approche « génétique», qui s'efforcera de montrer comment les notices médiévales s'élaborent et se développent à partir des données hiéronymiennes. Je prendrai quelques exemples des lettres D et L (ces lettres serviront de référence pour toute la suite de cet exposé). Le premier nom sera celui du dieu philistin Dagon (la fin du récit sur Samson se déroule dans un temple qui lui est consacré, cf. Juges 16, 23). Dans le Liber de Jérôme, la notice figure bien dans la section sur le livre des Juges; elle est d'une fonne simple, avec une seule interprétation : « Dagon piscis tristitiae » ; Jérôme a perçu dans ce nom deux substantifs hébraïques, "poisson", dag, et "tristesse", on (la relation entre deux substantifs déterminant/déterminé s'exprime en hébreu par une flexion du détenniné, l'état construit, qui ne correspond pas toujours à une fonne spécifique). Les listes Assur (ms. BN lat. 34), Abba (ms. BN lat. 40) et Aaron (ms. BN lat. 393) ne modifient en rien la notice de Jérôme; la liste Adam {ms. BN lat. 446), comme c'est le cas la plupart du temps, ajoute une iden-

40 Des rubriques indiquent généralement les livres ou ensembles de livres : ainsi dans le ms. laL 446, pour L : De libro Genesis, De libro exodi, De libro numeri etc. 41 Dans plusieurs manuscrits de la liste Aaz, les ensembles par lettres sont subdivisés par des rubriques semblables à celles-ci (ms. lat. 14442): «Hic sequitur .b. post .a. ... Hic .c. post .a.» etc. Comme exemple du classement« non strict», voici le début des noms de la lettre D dans la liste Aaron du ms. lat. 227 : Dabira, Dabir, Dafnens, Dagon, Dalias, Dalila, Damaris, Damascus, Damascenus, Daniel, Dan, Daran, Darius etc. (ici il est tenu compte des trois premières lettres).

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tification sommaire, ydolum ; en outre, le ms. 446, qui contient beaucoup de remarques interlinéaires du plus haut intérêt, ajoute au-dessus du mot Dagon la note : « uel .r. », ce qui implique donc une forme alternative de ce nom, Daron : elle ne figure pas chez Jérôme42 mais correspond sans doute à une prononciation de la lettre gimel comme vélaire spirante sonore [g] (comme le gayn de rarabe), prononciation conservée encore dans l'aire orientale; la remarque de l'auteur (ou plutôt de ! 'annotateur) de la liste du ms. lat. 446 impliquerait éventuellement un contact direct avec des juifs, plutbt méridionaux43. Les listes Aaron (du ms. lat. 227) et Aaz (j'utiliserai ici le ms. BN lat. 14442 ou le lat. 199. mais, comme je l'ai souligné, c'est une liste très répandue et assez stable) procurent des notices développées, semblables : « Dagon piscis meroris uel piscis tristicie uel piscis iniquus uel piscis inutilis » ; comme on le voit, le développement s'explique par une synonymie en latin (meror/tristitia) et par le recours à un substantif hébraique de même structure consonantique que le nom de la tristesse on (alef, vav, nun) mais prononcé différemment, aven, et signifiant, généralement en position de déterminant, fourberie, injustice. Je ne connais pas la source de cette interprétation nouvelle44. Le second exemple de la lettre D sera complexe : il s'agit du nom Declan, qui apparaît deux fois dans le Liber de Jérôme : d'abord dans la section sur la Genèse, où il s'agit d'un descendant de Cham (cf. Gen. 10, 7) et où il reçoit l'interprétation « Dedan solitarius siue fratruelis

eorum » ; puis dans la section sur Jérémie, où il désigne une population d'« hommes aux tempes rasées» (Jér. 25, 23) et a une interprétation différente : « Declan hoc iudicium siue tale iudicium ». Les étymologies invoquées ici ne sont pas claires : on reconnaît premièrement le nom hébreu du "cousin", dot/an; puis une racine exprimant l'idée de solitude (bd: substantif badad) avec une désinence de troisième personne du pluriel féminin; enfin, la racine dan exprimant l'idée de justice (avec

42 Je ne la trouve pas davantage dans les principaux correctoùes. 43 La transcription du gimel par gz dans le Psautier de Lambeth Palace Library, dont il a été question plus haut, s'efforce+elle de rendre cette prononciation (ex.: hegze, negzifa, heregze) ? Nous préparons une étude sur la prononciation de l'hébreu

en France médiévale. 44 Le glossaire constituant la seconde partie du livre de M. Thiel (cité n. 19) ne renvoie qu'à Jérôme.

UiS RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DBS NOMS mBRAIQUES 495

une fonne arcbaîque de démonstratif de pour ze ?). Mais ces données ont été mélangées par les compilateurs des listes postérieures. On les considérera séparément La liste Abba (lat. 40) est la plus claire : deux entr6es correspondant aux deux racines utilisées par Jérôme : « Dadan iudicans »et« Dedan solitarius uel fratruelis eorum ».Aaron (lat. 227) a une seule entrée Dedan qui rassemble toutes les données : « Dedan iudicium. iudicans uel filius regine [sic] uel amicus Dei uel euacuans uel solitarius uel grande iudicium »; lefilius regine, bizarre, s'explique par une mauvaise lecture de l'identification de Dedan (qu'on trouvera dans plusieurs listes),jilius Regma45; je ne m'explique pas l'interprétation amicus Dei. La liste Aaron du ms. lat 393 présente trois entrées : -Dadan filius rozma [toujours la difficulté de transcrire la lettre 'ayin]. solitarius uel fratruelis eorum uel amicus dei ille; -Dadan filîus ieram [cf. Gen. 25, 3: Yoqshan] uel dadan tantum, iudicans uel euacuans ; - Dedan hoc iudicium uel tale iudicium uel grande iudicium uel cognatio uel bec iudicia uel solitarius.

On constate donc un développement extrêmement complexe, avec d'une part un effort de clarification : les deux homonymes ont été distingués et (sans justification particulière) les étymologies liées à des racines différentes ont été affectées à chacun des deux noms ; mais la notice Dedan mêle ces données et le compilateur n'a pas conscience qu'il ne s'agit que d•une simple variante orthographique, Dadan/Dedan. La liste Adam (lat. 446) présente également trois entrées : - Dadan (uel e.) filius regma filii chus, solitarius (uel fratruelis eorum) ; - Dodan, aolÎcus dei ille, adan uel dedar [?] ciuitas iudicans uel euacuans ; - Dedan, hoc uel tale iudicium uel iudicium grande. Malgré l'interprétation iudicans uel euacuans, la notice Dodan n'a en réalité rien à voir avec Dedan. L'entrée Dadan offre une bonne identi-

4S Ce nom est transcrit Rama dans la traduction de la Bible de J6rusalem ; ici, le g transcrit la lettre hébralque 'ayin.

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fi.cation du personnage et l'addition interlinéaire (uel e.) rend compte de la variante orthographique. La liste Aaz (lat. 14442) présente deux entrées, qui mêlent les éléments provenant de Jérôme : - Dadan, uindicans uel iudicium siue solitarius aut fratruelis eorum; - Dedan, hoc iudicium uel tale iudicium.

L'interprétation uindicans provient d'une mauvaise lecture de iudiccms ; la variante onhographique échappe au compilateur. Enfin, la liste Assur donne trois entrées, où sont bien distinguées les racines originaires : - Dodan, fratruelis eorum ; - Dodan filius regma, soli tari us eorum [ces deux entrées dans la section Genèse] ; -Dedan, hoc uel tale iudicium uel iudicium grande [dans la section Livres des Rois].

Mon dernier exemple, simple - pour ne pas épuiser le lecteur... est pris à la lettre L. Dans la section sur les Nombres. Jérôme fournit une notice Lachis, qui est le nom d'une cité (Lakhish) désignée en Josué 10, 3: « Lachis interest uel sibimet uir ».Jérôme a distingué dans ce mot le nom de l'homme ish et un pronom personnel - mais on traduirait d'une manière plus satisfaisante lakh par tibi; il ne s'agit pounant pas d'une faute de transcription puisque toutes les listes auront également le pronom personnel de la troisième personne. Les listes Abba (lat. 40) et Aaz (lat. 199) reprennent tel quel le texte de Jérôme. Assur (lat 34) ajoute une interprétation liée à une autre racine (HLKH, idée de marche?):« Lachis interest uel sibimet uir uel ambulatio ».Les deux listes Aaron ont recours encore à une racine différente : (lat 393) « Lachys interest uel sibimet uir uel deambulatio uel planctus uel fletus uel iter ». Comme d'habitude, la liste Adam du ms. lat 446 est la plus complète et donne l'identification : « Lachys ciuitas, interest uel sibimet ipse uel uir, deambulatio, planctus. fletus, iter »46. Ces trois exemples montrent bien, me semble-t-il, comment les données hiéronymiennes ont été complétées et développées. Il y a deux

«

46 L'interpretatio « interest » s'explique-t-elle par une mauvaise lecture pour THIEL, ouvr. cité (n. 19), p. 339?

iter est»; cf. M.

LES RECUBU...S D'INTBRPRÉTATIONS DES NOMS f.ŒBRAIQUES 497 types de développements : 1° ceux qui sont internes au latin et qui consistent à donner des synonymes (meror/tristitia, planctuslf/.etus)41 ; 2° ceux qui touchent à l'hébreu et renvoient à des racines homonymes ou voisines de celles auxquelles avait recours Jérome48. Bien entendu, ce second type implique une cenaine connaissance de l'hébreu ; dans la plupart des cas, elle remonte sans doute aux sources intermédiaires entre Jérôme et les Xlle-XIlle s., qu'il ne m'est pas possible d'analyser ici49.

2.2. Types de notices. Nous pouvons tenter maintenant d'établir une première typologie, relativement rudimentaire, des notices d'interpretadones. Comme base de travail je considérerai trois types principaux, fournis par le Uber de saint Jérome, auxquels s•ajoutera un type supplémentaire. Je distingue les trois types fondamentaux d'après le nombre des racines hébral'ques auxquelles.renvoient les interpretationes (il serait bien entendu possible de se fonder sur des critères différents)SO: a) Premier type : notices qui présentent une interprétation se fondant sur wae ,JelÙe racine hébraique. Elles sont très fréquentes chez Jérome : à la lettre D de la Genèse, je relève par exemple :

47 Voici deux autres exemples: pour Duma, Jérôme donne« tacens »que la

tisre Aaron du ms. Jal. 227 développe en « tacens uel silencium » ; pour Dan, Jérôme dit c iudicium aut iudicans », développé par la même liste Aaron en « causa uel iudicium. iudicaos uel iudicator ». 41 L'un des proddés courants est l'inversion dél.enninant/déterminé : par exemple. pour Dothaim. Jér&ne donnait : « Pabulum uel Wride eorum aut sufficientem defecûonem » ; la liste Aaron du ms. lat. 227 propose : « Dothaim pabulum uel uiride eorum uel sufficiens defectio uel sufficentia defectionis ». 49 Panni ces sources figurent notamment les Quaestiones pseudo-biéronymiennes. du début du ixe siècle (ce qui pourrait encore nous situer dans le contexte des recherches de Théodulfe); voir, par ex., PseuJ.o..Jerome. Quaestiones on the Book q/ S01n11el, éd. A. SALTMAN, Leiden, 1975. D'autte pan. il ne semble pas que l'apport de Raoul Niger ait été intégré dans des listes postérieures ; il aurait été intéressant d'identifier la liste annoncée par le prologue Miserante Domino du ms. BN lat. 36, dont l'auteur possède une certaine connaissance de l'hébreu (voir supra n. 13). 50 Un autre classement intéressant devrait s'appuyer sur une recherche précise des sources et distinguerait les interpretationes provenant de Jérôme, des Pères, des mteurs du haut moyen lge et celles qui témoignent d'une connaissance directe de l'b&reu.

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Dan iudicium uel iudicans (Gen. 30, 21) Duma tacens (Gen. 35, 8),

à la lettre L : Luth utilis (Gen. 10, 22) Laban candidus (Gen. 24, 29) Lia laboriosa (Gen. 29, 16). A ce type appartiennent également les interprétations faisant intervenir des formes fléchies (nominales ou verbales) ou introduites par des prépositions. Par exemple, les pluriels comme « Latusim malleatores » (Gen. 25, 3) ou des interprétations du type« Lesa in salutem ».D'autre part, on peut avoir pour le même mot des formes différentes (une forme verbale et une forme nominale), comme dans l'exemple cité« Dan iudicium uel iudicans » ; la notice « Laabim deusti siue flammantes » nous montre une ambivalence actif/passif51. On trouve aussi des valeurs différentes attachées à la même racine hébraïque (par exemple, dans la liste Adam du ms. lat. 446, la notice « Lebana, homo, luna uel alba » recourt à la racine LBN, qui connote l'idée de blancheur et a donné aussi bien le nom de la "lune" que l'adjectif "blanc", ici au féminin singulier). Les listes médiévales contiennent évidemment beaucoup de notices de ce type, à une racine hébraïque, surtout quand elles reprennent telles quelles des interpretationes de saint Jérôme. Nous avons vu aussi qu'elles pouvaient développer celles-ci par le recours à des synonymes (latins); par exemple, dans la liste Aaz (ms. lat. 199) « Laban album uel albedo siue candidus aut candidatio » joue sur une synonymie latine. Nous relevons un développement de nature différente dans la notice Laamas de la même liste : alors que Jérôme avait « ad iniquitatem » (ad rendant la préposition hébraïque le-), la liste Aaz donne aussi le substantif au nominatif,« iniquitas uel ad iniquitatem »52. b) Le second type de notices possède encore une structure simple, mais il s'agit cette fois de noms composés de plusieurs mots: comme dans le premier type, il y a univocité dans la traduction des noms. Chez

51 Le tenne hébreu Lehavim désigne en Gen. 10, 13 des descendants de Cham (la

Bible de Jérusalem dît: «les gens de Lehab »);on peut rapprocher ce nom de la racine LHB, connotant une idée de flamme, d'incendie. 52 Il s'agit, en Josué 15, 40, d'une localité du bas·pays de Juda (Bible de Jérusalem: Lahmas); la racine HMS connote l'idée d'oppression.

W IŒCUBILS D'INTBRPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 499

Jtimt;. citons par exemple « Dalani egens pauper », où on distingue le mbstandfdal, indigent. et l'adjectif 'ani, pauvre. Une notice comme « Melchisedec rex iustitiae », où Jérôme distingue le nom du roi, melekh (en fait avec une désinence de 1 sg., mon roi), et celui de la justice, z.edeq, est encore plus claire. Je prendrai un seul exemple dans les listes médiévales:« Lamuhel in quo est Deus» (en fait à la forme interrogative) dans la liste Adam (ms. lat. 446)53.

c) Le troisième type a une forme complexe : la notice juxtapose deux intl)rprétations (ou plus), fondées sur des racines hébraïques différentes. La préface du Liber de Jérôme, de même que la plupart des autres préfaces. rendent compte de cette équivocité, en faisant appel aux différences orthographiques de racines voisines, notamment au fait que certaines lettres se prononcent pareillement (ou du moins sont rendues pareillement en latin: ainsi alef et 'ain)S4. Examinons deux exemples chez Jérôme.« Debbora apis uel loquax »recourt d'abord au nom de l'"abeille", devorah, puis à la racine DBR exprimant l'idée de "parole". Le nom de la cité de Laish (Juges 18, 27) est expliqué d'après deux racines: «Lais leo uel sibimet uir »,d'une part le nom du "léopard", lajsh, d'autre part le nom de l'"homme", ish avec la préposition le-, ~". Les compilateurs médiévaux sont friands de ces notices à plusieurs racines. Ainsi. dans Aaz (ms. lat. 14442) r interpretatio f~ Lesemdam ad nomen iudicii uel ad auditionem iudicantis » est fondée 'd'abord sur la racine shem, "nom.., puis sur la racine shema'. "écoute(' ; dans Aaron (ms. lat. 227), on a « Dafnen pulsans oculos uel 8dhesio fontis», qui s'explique par la racine dafan, "serrer.., et la racine f)a/aq, "frapper, pousser", et par le substantif 'ayin compris comme signifiant d'une part "oeil''. d'autre part "source"S5.

53 Sauf meur. cette interpretatio ne figure ni chez Jérôme ni dans les lisses dépodlées par Thiel. Il s'agit de « Lemuel. roi de Messa », à qui est attribué le chap. 31 des Proverbes. La liste Abba du ms. laL 40 donne la même notice : « Larnuhel in quo deus». S4 Voir JaaOMB, Uber, éd. citée, p. 2 (la lettre a correspond à ain, he, heth); g. 10 (la teare s correspond à samech, sin, sade); d'autres indications sont parsemées 4ans le Liber. Plusieurs de ces sextes sont repris dans les préfaces publiées en annexe. SS En Josué 19, 47. nous trouvons le toponyme transcrit par la Bible de Jûusalem « Léshem, Dan ,. ; Jérôme donnait simplement : « Lesemdan nominis iudicium ,. ; la lisse Adam du ms. lat. 446 a une notice développée : « Lesem ue1

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d) On pourrait limiter la typologie des notices à ces trois catégories, présentes donc dès le Uber de Jérôme ; de fait, elles constituent aussi la base des listes médiévales. Mais il semble que 1'on trouve dans celles-ci des types différents, par enrichissement ou par confusion. Nous regrouperons provisoirement en un type supplémentaire l'ensemble de ces notices propres au moyen âge. Un enrichissement caractéristique est l'introduction d'une définition du nom considéré; cet ajout modifie la nature de la notice, puisqu'on dépasse alors la simple interpretatio : il paraît donc légitime de considérer que 1'on a affaire ici à un type différent De telles notices sont relativement rares. La liste la plus intéressante à cet égard est Adam du ms. lat. 446, qui procure souvent (mais non systématiquement) une caractérisation des noms: homo (ou uir) ou mulier, locus, ciuitas, populus, prouincia. Voici quelques exemples: -

Depheca. locus, adhesit uel remissio uel pulsatio Dor, prouincia et ciuitas, generatio Lud, homo, utilis, natus Lebona, oppidum, candor eius.

Assez fréquemment, la caractérisation va jusqu'à une identification précise du personnage ou du lieu ; par exemple : -Dodanym (uel .n.), filius iauan filii iaphat. et Dodanim locus de quo legitur in Ysaia in semitis Dodanim, patruelis eorum - Dysan, filius seyr orrei, fortis elephas.

lesemdam (uel .n.) ciuiras, hoc est laysa, ad nomen uel nominis iudicium (uel indi-) uel nomen iudicii »(l'alternative lesemllesemdam rend compte de la séparation des deux mots dans le texte hébral'que, rendue par une virgule dans Bible de Jérusalem). Je ne sais à quoi correspond le nom de Dafnen (peut-êlre à la localifé de Daphnl. près d'Antioche; cf. II Macc. 4, 33); la liste Adam du ms. lat. 446 a une notice imez proche : « Daphyn fons. adhesio uel remissio eorum » ; la liste Abba du ms. laL 40 donne : « Daphnim [ ?] » sans interpretatio ; la liste Aaz du ms. lat. 14442 a : « Daphren [lire sans doute Daphnen] pulsans oculos uel adhesio fontis». s•agit-il en fait d'un nom d'origine grecque fonné sur le nom du laurier daphn-, comme le suggère l'une des deux notices sur ce nom de la liste Aaron du ms. lat. 393 : « Daphnem pulsatio uel adhesio. Dafnem etiam appellant greci laurum » ?

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C'est surtout dans les cas d'homonymie que ces identifications sont données, comme pour Dodanym ; on en trouve alors dans la liste Aaron (lat. 227) et même dans liste Aaz, avare de ce genre de précisionS6. Comme la liste Adam, la liste Assur (lat. 34) contient d'assez nombreuses identifications. Je ne citerai que deux exemples : - Delbora, nutrix Rebecce, uel Delbora, prophetes uxor Lapidoth, apis uel loquens uel eloquencia - Lays, ciuitas quam acquisierunt filii Dan, uel Lays. pater Palthy cui data est Michol, leo uel sibimet uir.

Plus rares, certaines notices apponent des enrichissements de nature différente : explication d'institutions ou interprétations provenant d'une exégèse tropologique et donc elles-mêmes influencées par l'utilisation des interpretationes dans l'étude de la BibleS7. On nous permettra de les laisser de côté ici. 2.3. En revanche, je noterai quelques problèmes divers liés à la typologie des notices et pour lesquels on trouvera sans doute des parallélismes avec les autres genres de lexiques médiévaux. Tout d'abord quelques mots quant à la présentation des listes. Elle est habituellement très soignée, même dans les «bibles de poche», considérées généralement comme le vade-mecum de l'étudiant pauvre : les initiales des noms « interprétés » sont en couleur, avec souvent une alternance rouge/bleu. Cette particularité a pu causer des difficultés. D'une pan, en effet, l'espace des initiales étant laissé libre pour la lettre en couleur, le scribe a parfois été inattentif: Pomission de l'initiale est relativement fréquente mais sunout l'étourderie du copiste le fait anticiper une série; ainsi, les dernières entrées pour la lettre L dans le ms. lat. 199 (Aaz) ontelles après Luth et Ludin, Muith et Muza (bien sûr, pour Luith et Luza !). D'autre pan, il semble que souvent le copiste ait copié d'abord les noms eux-mêmes, laissant pour l'interprétation un espace libre, généralement d'une ligne ; en principe, il prévoit les notices supérieures

Par exemple. dans la liste Aaron du ms. lat. Z27 : « Lamech, nomen uiri. percuciens ue1 percussus uel humilis uel humiliatus. Lame.ch uero littera. docuina aut disciplina cordis uel cor seruiens... ». S1 C'est parfois le cas dans les listes Aaron : par exemple, dans le ms. lat. 227, « Labidon grece appallion, latine exterminans uel exterminator, id est perdens uel angelus abyssi uel solitarius uel solitudo uel interficiens uel sagittarius ». S6

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à une ligne, mais il lui arrive de se tromper dans ses· prévisions ; dans ces cas-là, il utilise les espaces libres des notices les plus comtes, le plus souvent au-dessus de la notice incomplète, et élabore un système complexe de signes de renvois ; il en est ainsi notamment dans le ms. lat. 446 (Adam) mais presque toutes les listes présentent cette caractéristique.58.

Du reste, comme je l'ai remarqué plusieurs fois dans ce qui précède, plusieurs manuscrits (notamment le lat. 446) prennent le soin d'indiquer (par des notations interlinéaires ou auttement) les variantes orthographiques des noms bébraïques59 : une enquête complémentaire devrait montrer s'il y a eu recension critique à partir de plusieurs manuscrits des mêmes listes ou recours au travail des correctoires, qui sont toujoun attentifs à cet aspect du texte biblique"». Enfin, sur un autre plan, il faut observer que ces listes de noms hébreux intègrent souvent des noms grecs. Ceux-ci reçoivent une inteiprétation à partir du grec ou, ce qui nous surprend assez, l partir de l'hébreu61. Un exemple frappant est celui de la notice Lacedemonia de la liste Aaz (ms. lat. 199) : « Lacedemonia consurgens silentium uel consurrectio sanguinea », oîi l'on reconnaît les verbes halakh, "aller",

58 Les signes de renvoi du ms. lat. 446, 1sse2 complexes, foat parfois penser à ceux du correctoire de Saint-1acques (mss Paris,. BN lat. 16719-16722) 59 Voici quelques exemples dans le ms. Jal 446 (la plupan du remps les leçons alternatives sont des notes interlinéaires): « Lebny. qui et lobeny (uel .v.), lobny (uel Io beny) quoque... », « Lepna (uel .b.)... •, « Labaoth (uel Le.)... » etc. 60 Voici, dans le correctoire de St-Jacques sur le début de 1 Sam .• deux exemples qui montrent le soin avec lequel sont ttaités les noms propres (ms. Paris, BN lat. 16720): 1,1 [texte biblique, «parisien » : heliud. filii thou] h.{ebreus] helyu; b(eda], a(ntiqui], anselmu.s habent tau, in paralipomenon thou et he[brei/ habent hi& thou; 9, 1 [texte parisien: filii seor, rtlii bechor] h{ebreu/ et aliqal a{ntiqlli] bethomth. Les longues listes de noms de la Genèse donnent aussi lieu à des remarques analogues. 61 En dehors des mots expliqués dans tes deux ouvrages de Guillaume le Breton (voir ci-dessus), il existe des listes de noms grecs : mais elles ne semblent pas avoir été encore étudiées. Quelques indications dans l'ouvrage de W. BERSCHIN, Griechi.schlateimsches·Mittelalter. Von Hieronymus zu Nikolaus von Kues, Berne et Munich, 1980.

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ou liked, ••assembler", et le nom du "silence.., demamah, et celui du "sang", dam.

S. L'utilisation des interpretationes Nous quitterons maintenant la description de ces listes pour tenter un survol rapide de leur utilisation : dans un colloque consacré à la lexicographie médiévale, cette démarche nous paraît utile tant les notions de

définition et d'étymologie sont liées, comme plusieurs recherches récentes l'ont bien montré62. On aura observé que je me suis gardé d'employer jusqu'à présent ce terme troublant d'« étymologie», qui vient à l'esprit à la lecture des interpreta.tiones. Terme troublant parce que justement la notion d'étymologie au moyen âge ne recouvre pas la nôtre. De nos jours, on voit généralement en l'étymologie une« science qui recherche l'origine des mots »63, ou plutôt une discipline appartenant aux sciences philologiques, qui, à l'aide de méthodes rigoureusement décrites (évolution des sons, glissement du sens) parvient à des résultats objectifs, qui ne laissent que rarement la place au doute. L'étymologie médiévale n'est pas cela, même si elle englobe cette recherche. La définition qu'en donne Isidore est claire (les critiques qu'on lui adresse d'habitude naissent d'une confusion avec l'actuelle définition de ce mot) : « Etymologia est origo vocabulorum, cum vis verbi vel nominis per interpretationem colligitur »64. Nous nous situons dans le cadre

62 Bn dernier lieu dans plusieurs études rassemblées dans l'ouvrage La définition du Centre d'études du lexique, éd J. Cw.URAND et F. MAzœlœ, Paris, 1990. 63 Voici par exemple la définition du Petit Robert: «Science de la fdiation des mots, reconstitution de l'ascendance du mot en remontant de l'état actuel à l'état le plus anciennement accessible». 64 ISIDORE DB SAVILLE, Etymologiae siue Origines I, 29, l. Voir J. FONTAINE, Isidore de Slville et la culture classique de l'Espagne wisigothique, Paris, 1959, p. 40-44, qui voit là une « définition ... doublement décevante » mais qui, dans une retractado de laie éd, Paris, 1983, p. 1030-1031, reconnaît que« ce jugement [était] précipité et sévère»; dans une étude de 1978 (Cohlrence et originalité de l' lrymologie isidorienne, dans Homenaje a Eleuterio Elorduy, Bilbao, 1978, p. 113144), il en est venu « à affirmer plus clairement. dans son unité organique et la

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d'une conception du langage où il y a correspondance entre ressence de la chose et sa désignation : on peut penser au Cratyle mais bien davantage aux commentaires de Gen. 2, 19-20 (Adam nomme les animaux) qui exposent presque tous cette conception65. La définition isidorienne énonce à la fois l'objet de l'étymologie (retrouver la vis, la force interne, l'essence des choses) et sa méthode, l' interpretatio, sur laquelle nous allons revenir. Dans un travail récent, Claude Buridant montrait qu'au cours du moyen âge la définition de l'étymologie devait être élargie et englober l' expositio du mot (je le cite) : « dans cette perspective, la question de l'origine du mot n'est plus pertinente: l'activité étymologique doit rendre compte à travers l'analyse du mot, sa décomposition allant jusqu'au phonétisme, des propriétés de l'être ou de la chose considérée, de l'essence du référent, dans une Weltanschauung où chacun des signes entretient avec son référent une correspondance à déchiffrer »66. L•étymologie devient recherche de l'essence du mot et de la chose et non plus de sa seule origine. La définition isidorienne recourait à l'interpretatio: en faisant bref, nous dirons qu'elle est ce que nous nommons aujourd'hui étymologie, je veux dire une recherche qui ne va pas au-delà du plan du mot. C'est bien ainsi qu'elle apparaît dans les interpretationes nominum hebraicorum interpretatio conservant ici son sens de "traduction"67: il s'agit toujours de retrouver une racine hébraïque et de donner une traduction en fonction

richesse de son héritage antique. la cohérence et l'originalité de l'étymologie isidorienne ». 65 Voir G. DABAN. Nommer les 2tres : exégèse et théories du langage dans les commentaires mit/Uvaux tM! Genèse 2, 19-20, dans Sprachtheorien in. SpiJtandke wuJ Mittelalter, éd. S. EBBESEN, Tübingen, 1995 (Oeschichte der Sprachtheorie, 3), p. 5574.

66 C. BURIDANT,Définition et étymologie dans la lexicographie et la lexicologie médiévales, dans La définition (ciré n. 62). p. 43-59. Sur l'étymologie médiévale. voir notamment E.R. Cuanus, La littérature européenne et le moyen âge latin, trad. franç., Paris, 1956, p. 600-606 («L'étymologie considérée comme fonne de pensée») ; R. GUJETI'E, L'invention étymologique dans les lettres françaises au moyen âge, dans Romanica Gandensia, 8 (1960), p. 87-98 [repris dans Forme et sénifu:mce, Genève, 1978, p. 110-121); R. KuNCK,Die lateinische Etymologie tks Mittelalters, München, 1970 (Medium Aevum. Philologische Studien, 17). 67 L'Elementarium de Papias ne donne pas définition pour interpretatio; la notice interpretor, -taris, dit bien « expono. transfero ».

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de cette racine. Les séries univoques que nous avons pu citer le montrent bien : la recherche est toujours de l'ordre de la philologie. Quelles que soient les erreurs, on ne trouve jamais ce qui dans l'étymologie semble être de rordre du jeu phonique (lapis quasi pedem laedens,fenestra quasi ferens nos extra JX>ur citer deux des plus célèbres exemples)68. On JX>urrait dire que les noms hébreux étant eux-mêmes dans la langue originelle, signifiante et portant complète adéquation des mots aux réalités que les mots désignent, la recherche de l'essence est inutile - la seùle traduction (interpretatio) fournissant la "force" du nom : mais les compilateurs des listes ne se risquent jamais, ni dans leurs notices ni dans leurs préfaces, à viser à l'ontologie; leur ouvrage est travail modeste et attentif de philologue. Ce faisant, ils fournissent aux exégètes un matériau qui leur servira à édifier l'interprétation spirituelle. Les auteurs du moyen âge n'ont donné que peu de définitions de l'interpretatio; il faut laisser de côté les artes poeticae, qui voient dans l'interpretatio la figure d'amplification que décrivaient les traités antiques de rhétorique - figure qui consiste à dire la même chose en d'autres termes (et dont l'étymologie est l'une des espèces)69. En revanche, les artes praedicandi, tout en continuant de classer l'interpretatio dans les procédés d'amplification (dilatatio), nous intéressent parce qu'ils l'appliquent à l'exégèse et accordent la première place aux interpretationes nominum70. Il en est ainsi, par exemple, de l'Ars concionandi publiée au tome IX des œuvres de saint Bonaventure, qui classe l'interpretatio parmi les huit modi dilatandi, renvoie à Jérôme et Isidore et y distingue un niveau littéral et un niveau moral71. De même, le De modo com-

68 Voir les études citées n. 66 et particulièrement le travail (à paraître) d'I. ROSIER, La grammatica practica du ms. Brit. Libr. V A W. Roger Bacon, les lexicographes et l'étymologie. dans C. BURIDANT, éd., Actes de la table ronde sur étymologie au moyen âge =Lexique 1995. 69 Voir E. FARAL, Les arts poétiques du XIIe et du XIIIe siècle, Paris, 1923, p. 63-67. - Pierre Hélie, dans le cadre d'une« différence», donne une définition: « Diffen [ethimologia] autem ab interpretatione, que est translatio de una loquela in aliam. Ethimologia vero fit sepius in eadem loquela » (cité par R. KLlNCK, Die lateinische Etymologie, p. 20). 70 Voir Th.-M. ChARLAND, Artes praedicandi. Contribution à l'histoire de la rhétorique au moyen âge, Paris -Ottawa, 1936, p. 200-204. 71 S. Bonaventwae Opera omnia, t IX, Quaracchi, 1901, p. 17: « Cum autem per interpretationem volumus dilatare, respiciendum est ad diversas interpretationes, et

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ponendi sermones du dominicain Thomas Waleys (première moitié du XIVe s.) étudie parmi les procédés de dilatatiol'étymologie (à laquelle il consacre des réflexions du plus haut intérêt), la derlvatio et rtnterpretatio nominis12. Pour mieux comprendre l'importance de l'interpretatio, il faut aussi avoir à l'esprit les pages de plusieurs exégètes qui expliquent le caractère exceptionnel de l 'Écriture sainte en montrant que les réalités y ont un sens et pas seulement les mots (par exemple, Hugues de Saint-Victor dans son De scripturis)13; dans cette perspective, l'interpretatio nominum a un statut intermédiaire entre la signification des mots, commune à toutes les littératures, et la signification des réalités, propre à la Bible, puisqu'elle permet de mieux cerner l'essence des personnes, qui constituent l'une des catégories de réalités signifiantes. De fait, le recours à l'interprétation des noms hébraïques est une constante dans la prédication et dans rexégèse du xne et du xn1e siècle. Il ne saurait être question d •en faire ici une étude véritable ; f espère pouvoir mener celle-ci dans le cadre d'une enquête sur les méthodes de l'exégèse, qui analyserait aussi les procédures de l'étymologie et de la derivatio. Etienne Gilson avait consacré, dans le chapitre« De quelques raisonnements scripturaires usités au moyen âge » de son livre Les idées et les lettres, quelques pages remarquables aux interprétations des noms hébreux, où il distinguait trois modes : la traduction est donnée (Jacob = luctator), le mot fait fonction de sa propre traduction (« .•• per quod transeamus ad Deum ut simus veri Hebraei... »,à partir donc de l'interpretatio ; Hebraeus = transiens), la traduction du mot se trouve mise à sa

hoc vel secundum Hieronymum vel secundum Isidorum et alios ; frequenter enim valet una, ubi non valet altera ; respiciendum igitur est ad diversas, et sumendum quod magis competit proposito. Sunt autem interpretationes fere omnium propriorum nominum, sed quod de uno dicitur debet ad plures extendi, et quod de uno verum erat litteraliter ad plures se extendit moraliter ». Sur cet opuscule, voir Chartand, ouvr. cité, p. 30-33. 72 Ed. CHARLAND, ouvr. cité, p. 325-403 ; voir p. 394. 73 Cap. 14, PL 175, 20: « Philosophus in afüs scripturis solam vocum novit significationem, sed in sacra pagina excellentior valde est rerum significatio quam vocum ».

LES RECUEll..S D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAÏQUES 507

place sans que le mot lui-même soit prononcé74. A présent, je voudrais sjtnplement montrer, à l'aide de quelques exemples, la technique d'utilisation des listes d'interpretationes dans l'exégèse. Le comntentaire du début du Deutéronome de Guillaume de Flay, b&édictin de la première moitié du xne siècle, fournira une première série, assez impressionnante; ce texte commente les deux premiers versets du Deutéronome, traduits ainsi dans la Bible de Jérusalem : «Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël au-delà du Jourdain, 4ens le désert, dans la Araba. en face de Suph, entre Parân et Tophel. Labân, Haçerot et Di-Zahab. Il y a onze jours de marche depuis l'Horeb, par les chemins de la montagne de Séïr. jusqu'à Cadès-Barné ». Guillaume de Flay se fonde uniquement sur les interpretationes de tous ces noms de lieux (le début du commentaire sur ces deux versets nous donnera une idée suffisante) :

Pharan signifie en latin "leur férocité .. ou "porteur de fruits". Thophel signifie "chose sans saveur.. ou "sens" ou "ruine", Laban "blanc". Aseroth "salle d'angoisse" ou "de béatitude". D'après l'interprétation morale, par Moïse, c'est«

à-dire "tiré de l'eau", est signifiée la partie principale de resprit [principale mentis, la raison]. Quand celle-ci renonce aux désirs charnels, il semble que Moïse soit tiré de l'eau. Il monte dans la montagne quand il dépasse toutes les réalités de ce monde et lui-même; alors, de son oreille spirituelle il recueille les discours qu'il va prêcher au peuple dans les champs solitaires. Ce peuple est compris comme la multitude des vertus, que domine la partie principale de l'esprit [principale mentis], quand il arrive au Jourdain. On interprète Jourdain comme "leur descente", et que veut dire que les vertus descendent si ce n'est qu'elles posent leurs couronnes devant leur créateur, en le louant ? Moïse, qui se tient entre Pharan et Thophel, prêche au peuple la parole du Seigneur : cela veut dire que la vertu du discernement apprend aux [autres] vertus à exercer leur férocité en résistant aux vices; elles sont appelées aussi porteuses de fruits parce qu'un fruit

14 E. GILSON, Les idées et les lettres, 2e éd., Paris, 1955, p. 154-169 (voir p. 159-164).

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G.DAHAN qui n •est pas petit est produit habituellement par la fréquentation d'un tel guerrier. Reste Thophel, c'est-à-dire la constance qui ignore le hasard: en effet, Thophel a pour interprétation "sans ruine", [c'est-à-dire la constance] qui conserve sans le changer le labeur de l'âme qui agit bien et ses fruits »75.

On voit bien ici le mécanisme de l'interprétation tropologique: les

péripéties des Hébreux dans le désert et à l'entrée de la Terre promise sont en fait les étapes de l'âme en quête de son achèvement en Dieu ; une telle interprétation, qui s'enracine dans l'exégèse patristique, est très fréquente au xne siècle76 ; les interpretationes nominum facilitent le passage au sens spirituel : il suffit de remplacer les réalités désignées par les noms hébreux (personnes ou lieux) pour avoir une série d'abstractions, qu'il appartiendra au commentateur de relier par un jeu d'opposition ou de concordance. Dans son commentaire des Juges, Guillaume de Flay applique la même exégèse: les combats des Israélites contre leurs ennemis sont ceux des vertus contre les vices ou de l'esprit contre les tentations chamelles77. Un second exemple sera tiré des sermons de saint Antoine de Padoue, au début du xn1e siècle. Dans le sermon du dimanche de sexagésime, une citation de Gen. 26, 12, « Isaac sema dans la terre de Oerara et la même année il trouva le centuple », suscite le commentaire suivant : « Isaac est interprété "joie" et signifie le Christ, qui est la joie des saints, qui, ainsi que l' afflrme lsaîe, obtiendront la joie et la liesse [ls. 35, 10] : joie pour la glorification de l'humanité du Christ, liesse pour la vision de la Trinité entière. Notre Isaac a semé dans la terre de Gerara, qui a pour interprétation "exil" [incolatus] et désigne ce monde,

15 Nous donnons ce texte dans notre étude Guillaume de Flay et son Commentaire du Uvre des Juges. Etude et édition, dans Recherches augustiniennes. 13 (1978), p. 37-104 (voir p. 45). 7 6 L'énumération des« étapes de l'Exode »au chap. 33 des Nombres suscite cette exégèse tropologique : voir par exemple Origène, Homélies sur les Nombres, 27; Jérôme, Epist. 18; Rupert de Deutz, De Sancta Trinitate. ln Numeros. éd. R. HAACIŒ, Turnhout, 1971(CCCM22), p. 1005-1012. 77 Voir étude citée n. 75.

LBS RBCUEll.S D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 509

dont le Prophète dit: Hélas sur moi, parce que mon exil, c'est-à-dire mon errance, a été prolongé [Ps. 119, 5]. Dans la terre de Gerara, dans ce monde donc, il a semé trois genres de semences... »78. ltj, l 'interpretatio permet la typologie Isaac/Christ ; mais, alors que chez Guillaume de Flay, l'utilisation des interpretadones était simple et directe (au premier degré, pourrait-on dire), ici elle se double de la technique des versets concordants, qui vient justifier l'allégorie selon le schéma suivant: Isaac =joie (interpretatio) Christ =joie (verset concordant) donc l'allégorie (banale) Isaac= Christ est fondée79.

u

sermon pour le dimanche de la quinquagésime va nous montrer que la tradition de la tropologie à partir des interpretationes se poursuit au xme siècle : le point de départ est cette fois un verset du troisième livre des Rois, où il est dit que le prêtre Sadoq a oint comme roi Salomon à Gihon. u commentaire d'Antoine de Padoue est le suivant :

Sad.oc a pour interprétation "juste" et désigne le prédicateur qui, comme le prêtre, offre un sacrifice de justice sur l'autel de la Passion du Seigneur. Il a oint Salomon, qui a pour interprétation "pacifique", à Gihon, qui a pour interprétation "lutte,. : en effet, le prédicateur doit oindre de l'huile de la prédication le pécheur engagé dans une lutte, pour qu'il ne cède pas aux sollicitations du diable, qu'il «

78 S. Antonii Patavini Sermones dominicales et festivi, edd. B. CosTA, L. FIAssoN, G. LmsEITo et P. MARANGON, l 1, Padoue, 1979, p. 27: «Isaac interpretatur gaudium et significat Christum, qui est gaudium sanctorum, qui, ut dicit lsaias, gaudium et laetitiam obtinebunt : gaudium de glorificata Christi humanitate, laetiûam de totius Trinitatis visione. Hic noster Isaac sevit in terra Gerarae, quae interpretatur incolatus, et significat hune mundum, de quo Propheta : Heu mihi, quia incolatus meus, id est peregrinatio mea, prolongatus est ! In terra Gerarae ergo, id est in hoc mundo, seminavit lria genera seminum ... », 79 Sur Isaac figure du Christ, voir notamment J. DANltLOU, Les figures du Christ dans l'Ancien Testament. Sacramentumfuturi, Paris, 1950, p. 97-128.

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écrase les séductions de la chair et méprise les illusions du monde »so. A l'utilisation au premier degré de l'interpreratio de Gihon s'oppose un recours plus subtil à celle de Sadoc, que ne peut comprendre que l'auditeur qui a présentes à l'esprit plusieurs données implicites: Sadoc

est un prêtre, dans !'Israël ancien l'oblation de justice est run des principaux sacrifices, le sermon du prédicateur joue le marne rôle que le sacrifice de justice. Extrêmement répandue dans les milieux monastiques au xne siècle81, l'utilisation des interpretariones comme moyen d'accéder à l'exégèse spirituelle, tropologique ou allégorique, n'est pas rejetée par les maîtres des écoles de la fin du xue siècle comme Pierre le Chantre ou Etienne Langton, ni par les auteurs du XIIIe siècle, notamment franciscains82 ; elle est cependant moins présente dans l'exégèse universitaire, soucieuse de développer sa théologie à partir de la lettre même du texte biblique83. L'interpretatio est donc l'une des techniques fondamentales de rexégèse médiévale et il est étonnant qu'on ne lui ait pas prêté suffisamment d'attention, voire, et c'est l'attitude la plus courante, qu'on l'ait traitée par le mépris, n'y voyant que fantaisie et arbitraire. Il est évident que si

80 Sermones. éd. citée, t I, p. 40: « Sadoc interpretatur iustus et significat praedicatorem, qui tamquam sacerdos sacrificium iustitiae offert in ara Passionis dominicae. Hic inunxit Salomonem. qui interpretatur pacificus, in Gihon, quod interpretatur lucta ; praedicator enim oleo praedicationis debet inungere peccatorem conversum in lucta, ut diabolo suggerenù non consentiat, carnem blandientem conterai, mundum decipientem contemnat ».Pour Oihon, dont l'interpretatio ne figure pas dans le Liber de Jérôme, cf. liste Aaron du ms. lat. 393 : « Oyon, locus, lucta uel uallis pietatis ... ». 81 Y compris chez saint Bernard: M. Jean Figuet a bien voulu nous fournir une liste d'interpretationes présentes dans ses œuvres. 82 Voir, par exemple, G. DABAN, Saint Bonaventure et les Juifs, dans Archivum Franciscanum Historicum, 77 (1984), p. 369-405 (notamment appendice, p. 403-405, où nous donnons les interpretationes des noms des douze fils de Jacob chez Bonaventure et dans les listes Aaz, Aaron, Adam). 83 Nous sommes reconnaissant à Mme Nicole Bériou de nous avoir procuré la liste des interpretationes repérées dans les sennons de Federico Visconti. dont elle prépare l'édition. - Nous menons une enquête sur l'utilisation des étymologies, interprétations et dérivations dans l'exégèse médiévale, dans laquelle nous développerons les éléments fournis dans la troisième partie de cette étude.

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 511

l'on entend par« exégèse» l'approche très technique de nos biblistes contemporains, l'interpretatio médiévale n'y a pas de place. Si l'on voit dans la Bible un texte vivant, « qui marche avec ses lecteurs », qui parle à chaque génération son langage, l' interpretatio nominwn fournit une clé importante. Cela, je l'espère, vous fera me pardonner ce détour par.les territoires de l'exégèse, peut-être éloignés des préoccupations de ce colloque - mais pas tellement, en somme : le but principal des lexiques n'est-il pas d'aider à comprendre des textes? Sur le plan plus technique de la lexicologie même, l'apport de ces listes d' interprellJliones ne me paraît pas mineur : d'une pan, la présence d'un modèle, le Liber de saint Jérôme, permet de poser un point de départ et d'étudier dans le détail la genèse des notices plus tardives; cette possibilité ne me semble pas si courante. D'autre part, la comparaison des listes médiévales entre elles à la fois renseigne sur des choix sémantiques et témoigne de désirs d'exhaustivité très caractéristiques. Sauf erreur, le présent exposé est le premier travail d'ensemble sur ce genre littéraire ; son ambition ne pouvait être que limitée : au mieux exposer une problématique et proposer quelques axes pour des recherches plus amples : des dépouillements des manuscrits à une plus grande échelle, une comparaison plus substantielle des notices entre elles, une appréciation des connaissances de l'hébreu chez les compilateurs du moyen âge (sujet que j'ai totalement négligé ici), une analyse plus fine de la structure des notices seraient indispensables à une étude plus complète. Mais j'espère que ce travail préliminaire aura montré l'importance et l'intérêt de ces lexiques anomaux.

C.N.R.S., Paris

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ANNEXES : LES PRÉFACES Nous donnons ici les principales préfaces que t>on trouve en tete de certains recueils d'lnterpretationes hebraicorum nominum (en dehors de celle de Jérôme). L'annotation sera réduite et mêlera apparat critique, références scripturaires et notes diverses ; il ne nous a pas semblé utile d'y joindre l'étude philologique proprement dite (notamment les données concernant l'hébreu) que mériteraient ces textes. Nous nous réservons de nous y livrer dans un autre contexte. L'ordre dans lequel nous donnons ces textes n'a aucune signification particulière : nous avons suivi l'ordre alphabétique des incipit. Nous restons fidèle le plus possible aux manuscrits, y compris dans leurs hésitations orthographiques, mais modernisons la ponctuation. 1. Incipit : Heremita quidam de ordine Cartusiensi...

- Ms. : Paris, BN lat. 40, fol. 435ra-b (précède une liste Abba interpretatur pater, suivie elle-même d'une liste Adam homo 'Uel te"enus). - Je n'ai pas pu identifier le Chartreux à qui le rédacteur de cette préface attribue un recueil d'interpretationes. Voir ci-dessus et G. Daban, Les intellect'Uels chrétiens et les juifs au moyen dge, Paris, 1990, p. 247248.

Incipiunt interpretationes hebraicorum nominum Heremita quidam de ordine Cartusiensi, monachus et sacerdos, causa cognoscendi ueritatem interpretationum, habens in tribus exemplariis librum sancti Ieronimi de interpretationibus nominum hebreorum probansque legendo quod propter inusitatam multitudinem nominum ibidem positorum non posset inueniri quandoque quod ibi querebatur, nisi fieret prius frequens et tediosa reuolutio foliorum de textu utriusque Testamenti satis emendato, sumpsit illa nomina de quorum interpretationibus elici posse credidit christiane religionis aliquod documentum, precipue quia inuenerat in Scripturis sacris aliqua nomina a sanctis doctoribus tam diligenter, tam reuerenter et tam sapienter tracta, ut euidenter perpendi posset eadem nomina ex ore eorum per eundem Spiritum sanctum fuisse

LES RECUBll..S D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 513

exposita, per quem fuerant ab illis israelitis patribus edita et imposita, de quibus dicit Apostolus quoci omnia in figura contigebant il/isl. Deinde, ut facilius inueniri. possent, prout incipiunt a singulis litteris preter .k., .q. et .x., a quibus nullum nomen hebreum ibi positum incipit, secundum ordinem alfabeti posuit ipsa nomina, uidelicet ea que incipiunt per .a.b., per .a.c., per .a.d., et sic seriatim per duas primas litteras ipsorum nominum, quocumque mocio uariari possint, usque ad fmem currit alfabeti. Quodlibet uero nomen ab .h. incipiens posuit in Ql'dine illius littere in quo esse deberet, si .h. non esset in ipso nomine. Dia autem que ab .y. greca et illa que ab .i. latina incipiunt, mixtim atque indifferenter posuit. Illa uero que incipiunt ab J., si ibi inuenta non fuerint, in .p. littera perquiri uoluit. Omnia enim que in libris nostris a .p.h. inchoantur, in libro nominum hebraycorum ab J. incipiunt. Dicit enim sanctus Ieronimus ita: « Sciendum quoci apud Hebreos .p. littera non habetur nec ullum nomen est2 quoci elementum hoc sonet »3. Quedam uero nomina predictus heremita in subsequenti opere dupliciter aliquociens idcirco posuit, quia quandoque unam atque eandem rem aliqua littera uel sillaba mutata aliter in libris nostris atque aliter in predicto libro sancti Ieronimi appellari uerisimili ratione perpendit, sicut est : Achiman uel Aiman, Adrihel uel Adreel, Chozbi uel Casbi, Thadas uel Thargas, et multa alia que ex eadem loci positione et ex eadem interpretatione et ex quibusdam aliis rationibus, quamuis diuersis litteris scripta sint, unius tamen atque eiusdem rei nomen esse satis manifeste probantur. Illa autem nomina que ab una uocali duplicata incipiunt, sicut est Aaron uel Oolibama, posuit in illo ordine in quo esse deberent si inciperent ab eodem uocali semel posita. Hiis ita ordinatis, quia sanctus Ieronimus magis peritus in hebreo fuisse creditur quam ceteri doctores ecclesiastici, et quia ipse in sacra scriptura spiri.tualis interpres sancte matris Ecclesie fuit, idcirco iam dictus heremita îpsum Ieronimum specialiter sequens, de libro interpretationum eius et de aliis libris ipsius interpretationes nominum studiose

11 Cor. 10. 11. 2 Ms. : illud nomen .o. nomen est.

3 Jérôme, Liber interpretationis hebraicorum nominum, éd. P. DB l..AGAJtDE, p. 65 (CCSL 72, p. 141).

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collegit cr' eas singillatim suis nominibus diligenter adiuncxit, nec de suo etiam usque ad imam sillabam aliquid quod sensum sancti Ieronimi mutare posset addere uoluit Sciat ergo lector omnia sumpta esse de libris sancti Ieronimi preter illa quibus supposita est linea rubei coloris, que tamen collecta fuerunt de aliorum libris doctorumS. Quare autem tot diuerse interpretationes uni nomini aliquo assignentur audiat lector propria uerba sancti Ieronimi super hoc rationem reddentis atque ita dicentis: «Non statim ubicumque ex .a. littera, que apud Hebreos dicitur aleph, ponuntur nomina extimandum est ipsam solam esse que ponitur. Nam interdum ex ain littera, sepe hoc6 ex he, nonnunquam ex het litteris, que aspiraciones suas uocesque commutant7, habent exordium. Sciendum est igitur quod tam in Genesi quam in ceteris libris, ubi a uocali littera nomen incipit, apud Hebreos a diuersis8, ut supra diximus, inchoetur elementis. Set quia apud nos non est uocum tanta diuersitas, simplici sumus elatione contenti. Unde accidit ut9 uocabula que apud illos non similiter scripta sunt nobis uideantur interpretatione uariari »10. « Quod apud nos interdum una sit littera et apud Hebreos diuersis uocibus proferatur, hoc quoque in .s. littera sciendum est: siquidem apud eos tres s.s.s. sunt, una quell dicitur samech et simpliciter legitur, quasi per .s. litteram nostram scribatur; alia sin in qua stridor quidam non nostri sermonis interstrepit ; tertia sade, quam nostre aures penitus reformidant. Sicubi ergo euenerit ut eadem nomina aliter atque aliter interpretentur, illud in causa est quod diuersa scripta sunt litteris. »12

4 Ms.: ed. 5 Mais les listes contenues dans le même ms. ne possèdent pas de notices ainsi soulignées. 6 Le mot hoc ne figure pas chez Jérôme. 7 Ms. : commutat. 8 Ms. : aduisis. 9 Ms. om. ut. 10 JtRôME, Liber, éd. LAGARDE, p. 2 (CCSL 72, p. 60). 11 Ms. : unaqueque. l2 JtRôME, Liber, éd. LAGARDE, p. 10 (CCSL 72, p. 71)

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAÏQUES 515

1. Incipit : Miserante Domino hebraice litterature... - Ms. : Paris, BN lat. 36, fol. 355rb-vb (suit une liste Aaz apprehendens). Extraits publiés par S. Berger, Quam notitiam linguae hebraicae habuerint Christiani medii aevi temporibus in Gallia. Nancy, 1893, P• 21-25. -Ce texte d'un grand intérêt mériterait une étude approfondie, non seulement pour la connaissance de l'hébreu dont fait preuve son auteur, lll8is aussi pour les renseignements qu'il procure sur la prononciation du français et du latin au XIIIe s. Le texte, anonyme, porte la date de 1234. Prologus super interpretationibus Miserante Domino hebraice litterature aliquantam adepti noticiam et per hoc uerltatem scripturarum et significationem dictionum certius cognoscentes, hebraicorum nominum interpretationes ad suum fontem reducere preoptamus. ln primis lectoris diligentiam admonentes, ut quotiens alicuius hebrayci nominis interpretationem scire uoluerit, ipsum !lOmen hebreum hebraycis litteris exaratum prlus diligenter inspiciat atque elementorum formam sagaci oculo studeat annotare. Quia apud Hebreos diuersitatem significationum in eisdem sonis ac uocibus sepe facit diuersitas figurarum. Nempe in ydiomate hebreo plures sunt littere que, cum ad latinam pronunciationem transeunt, idem sonant sed per hoc sue proprietatem significationis non mutant. Verbi gratia aleph, ayn. he. heth in latino sermone sepe .a. uel .e. uel aliam uocalium resonabunt, ad diuersa tamen naturis intelligenda singularum proprietas reuocabit. Item syn. sade, samec et alie nonnulle littere in latina pronunciatione consonant, sed est in significatione differentia naturalis. Quod, ut clarius peruideas, necessaria est tibi hebrei noticia alfabeti, per quam saltem inter caracteres discernere ualeas, atque exinde ad significationem dinoscientiam [?) facilius inducaris. Hic ergo tibi lector hebraicum depingimus alfabetumt :

1 Les caractères hébraïques semblent tracés avec quelque maladresse ; certaines formes sont étonnantes (teth, yod, zade); d'autre part, le scribe a tendance à orner légérement les parties inférieures de certaines lettres. L'ouvrage de S. Berger contient une reproduction du passage donnant le double alphabet. - Nous remercions M. Michel Garel, Conservateur en chef au Département des manuscrits orientaux de

G.DAHAN

516

aleph beth gimel daleth he vau zaym heth teth ioth caph M : J ., n , T n c:i " " lamed men nun samech ayn phe sade coph res syn tau i,

Q

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Q

l)

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~

n

In hoc plane alfabeto in hiis litteris, preter vau et ioth, nulla uocalis est, sed omnes recte mutas dixerim et elingues, eo qucxl per se uocem non habeant, nec per se sonum fadant in scripturis. Beneficio tamen alieno loquelam recipiunt et additione quorumdam punctorum et uirgularum, que ex institutione primeua uocalium uicem tenent in uoces ac sonos exeunt. Et, quoniam cum punctis sonant, perinde non iuiuria dicende sunt consonantes. Hic ergo tibi uocales per puncta et uirgulas monstramus :

a

a

e

e i

o "

o2 u

en

en

en

..

Hiis itaque premissis, regulas duximus annectendas per quarum directiones ad interpretationum scientiam commcxlius inducaris et in ipsis interpretationum3 hebrayce ueritatis brauium perfectius ac uelocius comprehendas. Dictiones incipientes per men multis in locis composite accipi queunt simul ac simplices, et aliquando ibi facit men ad significationis augmentum, aliquando uero quasi sillabica adiectio est. De dictionibus quoque incipientibus ab aleph, ioth, nun, tau, he, ut idem sencias admonemus. Item dictiones terminale in am, an, en, em, on, si alicubi simplices aut compositas inueneris non mireris, quia ydioma hebraycum tale est, ut studiosum quidem exerceat sed oblectanter4, prudentique addat prudentiam, fastidiosos uero ac negligentes mole quadam difficultatis obruat lippientesque oculos amplius faciat cecutire. Sunt preterea plurime dictiones que multimcxlas interpretationes exibeant, eo qucxl in eis multiplex compositionis diuersitas ualeat assignari, secundum quam

la Bibliothèque nationale de France, d'avoir bien voulu jeter un regard expert sur ces feuillets. 2 Le point-voyelle manque dans le ms.; il faut rétablir un point suspendu. Voir ci-après, n. 8. 3 Ms. : interpret. Je comprends ainsi cette proposition : « et que par celles-ci [ces règles], tu remportes plus parfaitement et plus rapidement le trophée (bravium) des interprétations de la vérité hébraique ». 4 Ms. : oblecter.

LES RECUEILS D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 517

uidd.icet diuersitatem ipse dicciones significationes suas alterant, quibus tamquam uariis ac delectabilibus ferculis reficiunt accedentes. Et exemplum quidem dare possemus de omnibus que premisimus et singulis, sed sollers ingenium et ingeniosa sollercia cum legendi asuetudine de singulis te doccbit. Cum enim similitudo currat per omnia, postquam de una edoctus fueris dictione. de similibus non dissimiliter poteris estimare•

.Item dictiones terminate in ym pluralis numeri et generis masculini esse non dubitantur ; que uero in oth, pluralis itidem numeri et generis feminini. Inueniuntur tamen utriusque terminacionis alique dictiones in numero singulari. De ceteris autem terminacionibus cum neque beatus Ieronimus inde aliquid dixerit, nos non possumus certas regulas assignare. Lectoris etiam diligentiam instruimus ac monemus, ut interpretationibus suis multis casibus. temporibus, personis inuentis inhereat, sed casus, personas ac tempora uariando quod proposito suo commodius uiderit inde sumat et uerbum de nomine, compositum de simplici, deriuatum de primitiuo, et e conuerso, si opus fuerit, extrahere non / [355va] cunctetur. Vocalibus quoque dictionum multum inhereat, ipsas dictiones querendo, quoniam diuersa sont exemplaria, ita ut unam aliquam dictionem, si diuersa reuoluat uolumina, uariatam reperiat per unam aut duas aut etiam tres uocales5. In consonantibus uero error6 sepe interuenit, ita ut plerumque, si latine dictioni speculum hebrayce ueritatis opponat, multam dissimilitudinem multamque dissonantiam uideat apparere ut hic: adzotus -fi"T~ aded, tyrus 'iiJ sor', et multa huiusmodi que longum est enarrare.

S Cette attention prêtée aux divergences entre manuscrits bibliques semblerait situer l'auteur de cette préface dans un milieu proche de celui qui a vu la production de correctoires ; voir H. DENIFLE, Die Handschriften der Bibel-Correctorien des 13. Jahr· hunderts, dans Archiv ff1.r Literatur- und Kirchengeschichte des Mittelalters, 4 (1888), p. 264-311 et471-601; G. DAHAN,La connaissance de l'hébreu dans les correctoires de la Bible du XIIIe siècle. Notes préliminaires, dans Revue théologique de Louvain, 23 (1992). p. 178-190. 6 Ms.: eror. 7 Dans une transcription moderne simplifiée, les mots donnés en hébreu seraient rendus : ashdod et ior.

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G.DAHAN

Nunc autem quomodo legere quis ualeat hebraycum sine doctore et ex magna parte intelligere intendimus edocere8. Sciendum igitur inprimis quod aleph littera non magis sonat .a. uocalem quam .e. uel aliam quamlibet uocalem, sed per apposicionem punctorum uel uirgularum que premissa sunt reddit sonum. Si enim illarum uirgularum que ualent .a. quelibet hebraice littere aleph supponatur, sonat .a. et sic de aliis punctis. Si autem punctum illud modicum quod ualet .o. supponatur inter ipsam aleph et litteram precedentem9 sonat .o. Nam omnia alia puncta uel uirgule, que uocalium uicem tenent, supponuntur. Beth uero, si habeat punctum paruulum intra se positum hoc modo : ~ ualet idem quod ualet .b. apud latinos ; si autem punctum paruulum in tus non fuerit sed paruula uirgula desuper extensa iacuerit hoc modolO: :l, ualet idem quod ualet .v. quando in loco ponitur consonantis. Quod si aliqua uirgularum que ualent .a. supposita fuerit uel alia quelibet puncta uocalium uices tenentia uel illud punctum quod ualet .o. desuper inter ipsam beth et aliam quamlibet litteram sequentem, hoc modo : H~. sic sonat quasi si post .v. loco consonantis positam .a. uel quelibet alia uocalis in latina dictione aliqua poneretur. Gymel uero loco .g. ponitur, ita quod si illa puncta que ualent .i. uel .e. uel .en. sequantur, sic sonat cum eis quomodo sonat .g. cum .i. uel .e. sequente, .u. interposita aliqua latina

8 On rapprochera de cela l'affinnation de Roger Bacon dans son Opus Tenium: « Certum est mihi quod infra ttes dies ego quemcumque diligentem et confidentem

docerem Hebraeum, ut sciret legere et intelligere quicquid sancti dicont et sapientes antiqui in expositione sacri textos, et quicquid pertinet ad illius textus correctionem et expositionem, si vellet se exercitare secundum doctrinam datant » (Fr. Rogeri Baconi opera quaedam hactenus inedita, t. I, éd. J.S. BREWER, Londres, 1859. p. 65). Roger Bacon est également l'auteur d'une grammaire hébraîque, dont le fragment conservé (publié par S. Hirsch, en annexe à The Greek Grammar of Roger Bacon, éd. Ed. NoLAN, Cambridge, 1902, p. 202-208) contient principalement une description de l'alphabet hébraîque. Mais l'esprit et l'analyse sont tout différents de ceux du présent texte. 9 En fait, en hébreu (lu de droite à gauche), le point se trouve avant ta lettre suivante. lO Il ne nous a pas été possible pour des raisons techniques de reproduire le trait horizontal au-dessus de la lettre hébraîque, donné par le manuscrit : nous le remplaçons par un trait oblique ; on voudra bien pour toute la suite lire un trait horizontal au lieu d'un trait oblique. Il s'agit de ce que les grammairiens appellent le siman rafe, «signe gracile», assez courant dans les manuscrits médiévaux.

LES R.ECUEll.S D'INTERPRÉTATIONS DES NOMS HÉBRAIQUES 519

dictione ; et notandum quod illa puncta que ualent .en. idem sonant quod sonat .e. uocalis, quando in fine istarum gallicarum dictionum ponitur : sire, dame, uel aliarum similium. Daleth uero, si habeat punctum paruulum intra se positum hoc modo: i, idem ualet quod .d. ;si autem punctum paruulum non fuerit intra positum, sed paruula uirgula desuper extensa iacuerit hoc modo : 'i, idem ualet quod .z. He uero iderp ualet quod .h., ita tamen quod semper aspiratur. Vau uero si habeat pµnctum paruulum intra se positum hoc modo: l idem ualet [quod] .v. loco posita consonantis. Quod si punctum non fuerit intra positum sed paruula uirgula desuper extensa iacuerit hoc modo : i idem ualet quod .IL uocalis. Zayn uero idem ualet quod .z. Heth autem duplicem habet aspirationem, unde et septuaginta interpretes. quia in greco non inuenenmt aliquam Utteram que duplicem haberet aspirationem, pro heth bebreo cky grecum ponere consueuerunt, sicut cham pro ham, choreb pro horeb et multa alia nomina, que modo non expedit numerarell. Theth pro .r. semper ponitur, ita tamen quod sic semper stringitur in fine dictionis sicut .t. quando ponitur in fine harum dictionum tot uel quot. loth uero si punctum paruulum intra se habet hoc modo : " idem ualet [quod] .i. loco posita consonantis ; si autem punctum intus non fuerit set paruula uirgula desuper extensa iacuerit hoc modo : ", idem ualet quod .i. uocalis. Chaph uero duplex est littera; unde et prima non nisi in principio dictionis uel inter reliquas litteras eiusdem dicti.onis, seconda autem ultima in fine dictionis debet poni. Quod si [habeat] punctum paruulum intra se hoc modo : i :>, idem ualet quod ualet .k. apud latinos ; quod si punctum paruulum intus non fuerit sed paruula uirgula desuper extensa fuerit hoc modo : ~ ~. ualet idem quod heth hebreum quod de gutture cum magno impulsu aspiratur, sicut cum aliquis sputum de /[355vb] gutture emittit Lamed idem ualet quod ./. Men duplex est littera, prima in principio dictionis uel inter reliquas litteras dictionis, secunda uero ultima in fine dictionis debet scribi et ualet et sonat idem quod .m. apud latinos. Nu.n etlam duplex est littera, prima in principio dictionis uel inter litteras dictionis, secunda in fine dictionis ultima habet poni, et ualet et sonat idem quod .n. apud latinos. Samech uero sic

11 Cette remarque est judicieuse; voici quelques exemples au chap. 10 de la Genèse ; transcriptions de la lettre heth : Xuµ., Xu>.ax (Bible de Jérusalem : Cham, Kalab) ; Jeure lr.h4f: Xaul,e1), wsseau de w"e

Les deux manuscrits peuvent reproduire une erreur commune : (M. S) Aceldere - malum contingere facto, &btin1ere forem (S fm:a) • evenire

cf. Papias : ...oblinpre sorte (M,S) Acestes - rex Siculorum de genere ter:ranonun cf. Papias : ...Trojangrum (M, S) Amazone (S Amazonie) - Gothorum mulieres auris relicte cf. Papias : Amazones Gothorum mulieres l..l:itii, relictae

Evidemment chaque manuscrit peut être seul fautif : (M) Abstrudere - •bscindere (S) Abstrudo .dis .trui - enclorre cf. Balbi, Papias : abscondere (M) Accldus - .i. .au.r.iJml aigres

(S) Accldus - id est acerbus aigres cf. Papias: ~ amarus

LE PROORAMME DE MARIO ROQUES

541

(M) Albugo .ginis - ab •albus - la Wan.clieur des li.Il. (S) AlbtWO .geris - la Wan.cliew des oefz, l' mmum Oii le Wan.c de l' oeil cf. Balbi : ...albedo oculorum (S) Alla .lie - nom de ÛllJIM. (M) Alla - nom· de fle,uve

cf. Balbi : nomen flll!il (S) Aeuplta .te - YUlJtil., COIUIU d' aigaille, painle Oii aorMe en vuture (M) Aeuplta .te - vuteure COii.Siie d' aguille, pointe OK aorMe cf. Balbi : Acupicta .cte !B.ûl. acu intexta vel omata vel picta

Le copiste du ms. de Stockholm a tendance à reformuler le français, reflétant l'état plus moderne de la langue : (M) Item Alba .be - vestewe de prestre gallice aMbe

(S) Item Alba .be - c'est aMbe que vest le prestre (M) Alec .cis - une manûre de poisson gallice harenc et le treuve l'en 1111Ule ou femele (S) Alec .cis • et 1masle et fymelle harens

Perspectives pour l'avenir Le programme que nous nous sommes proposé pour le Nouveau Recueil des Lexiques latins1rançais du Moyen Age est pour l'instant limité à un nombre de dictionnaires de taille et il n'est pas exclusif. Le

livre de Margarete Lindemann par exemple donne une liste de lexiques manuscrits avec des références qui permettent de déterminer s'ils sont édités ou non. Il n'est pas nécessaire, je pense, de répéter les informations qu'elle nous a déjà foumies22. Un exemple pris dans la liste de Lindemann est le lexique Paris, BN lat. 4120 que Roques rattachait avec hésitation à la famille Abavus et qu'il voulait publier à part. D'après notre analyse de quelques échantillons des lettres A, B et C de ce texte, il serait difficile d'y voir une version de l'Abavus, car il contient trop de termes qui ne se trouvent ni

22 LINDEMANN, op.cit., p. 712-717.

542

B. MERRll..BBS

dans le groupe même ni dans les sources de l 'Abavus identifiées par Lindemann, c'est-à-dire l'Elementarium doctrinae de Papias et le Catholicon de Balbi. Ce qui rend l'identification d'une ou des sources d'autant plus problématique c'est que l'ordre alphabétique est suivi seulement à la première lettre et le tout semble être composé de blocs de mots qui euxmêmes peuvent avoir un ordre alphabétique intérieur sans toutefois présenter un regroupement thématique ou textuel reconnaissable23. Un manuscrit qui ne figure pas sur la liste de Lindemann est le ms. Angers, Bibl. Mun. 497. 498, un lexique incomplet en deux volumes (il contient les lettres G-Z; A-F manquent) dont la structure nous semble tout à fait particulière. Au début de chaque lettre, on trouve une liste de mots français en ordre alphabétique, copiés en caractères gras, où chaque mot est suivi d'une référence numérique, comme par exemple dans la lettre H :

habile III habit XXVI habiter I hache IX hay XVI baye IX haier I haraz/r XVI haren XIII hayne XVII haire XXIII hardi XXII harpe XI etc. (f.69r) La référence donnée renvoie au folio de la lettre où le mot français se

retrouve comme lemme d'un article qui fournit la (les) définition(s) latine(s), utilisant pour la plupart du matériau pris dans le Catholicon de

23 Une première analyse rapproche beaucoup de tennes au Catholicon. donc à 1'Abavus étendu (Paris, BN lat. 7692). Il y a plusieurs tennes plus rares dans les

lexiques latins principaux qui seraient à identifier.

543

LE PROGRAMME DE MARIO ROQUES

Balbi mais aussi d'autres auteurs, parfois accompagné d •étymologies et de mots d6rivés et composés. La table alphabétique initiale, qui d'ailleurs n'est pas complète, est rendue nécessaire parce que les articles euxmemes ne suivent ni l'ordre alphabétique ni aucun ordre que nous pouvons déceler. Les premiers articles du lexique sont : Hospltalls Humain Hain Humble Habile Hebein Humour Hors du sen

Hemispere Hermite Heir Heresie Huy

Homicide Honorer. etc.

Si nous prenons l'exemple habile III, nous devons nous diriger au troisième folio de la lettre H (= f.74r du ms.) où nous lisons: la•blle

hie et bec habilis et hoc .le ad habendum eommodus aptus et

oportunus congruus et eomparatur unde habiliter .lius .ssime et hee habilitas

.ôs. hem lnbabilis .i. non habilis unde hee inhabilitu et corr. bi.

Cet article est relativement court; d'autres ont un caractère plutôt encyclopédique comme : Hlbernle

hybemia est oceani insula in europa. britanniee insole vicina.

spaeio terrllUm. angustior sed situ est feeundior/

Est at insola eampis

frumentariis uberrima. fontibus et fluviis iirigua. pratis et silvis amena/ In metallis fecunda et gemifera. nam ibi gignitur lapis sexagonus. scilieet iris.

qui soli appositus format in aerem eelestem arcum/ Et est regio valde

tem.perata/ Modieus est ibi exeessus vel nullus in frigore vel calore/ Lacus habet mirabiles et fortes. nam ibi est lacus in quo per aliquod spaeium longwn si palus ligneus infigatur. pars terre infixa eonvertitur in ferrum.

pars vero que est in aqua in lapidem sed que supra aquam est manet lignum.... sunt eciam loca in quibus cadavera mortuorum non putrescunt sed semper permanent ineorrupta 1Est eciam in ybemia quedam insola parva in qua homines non moriuntur. sed qui nimio senio affieiuntur. ut moriant extra

insulam deferuntur/ In hybemia nullus est serpens aranea vel rana nec ulla venenosa. imo tota terra adeo est contraria venenosis..... (f.104r-v).

Le manuscrit d'Angers a aussi d'autres traits qui le distinguent des dictionnaires que avons traités car il contient, souvent entre les lettres,

544

B.MERRILEES

des portions d'autres textes de plusieurs auteurs chrétiens comme S.Grégoire, S.Anselme et S.Benoît et même des vers en latin et en français24. Ce lexique est peut-être moins intéressant que d'autres pour l'histoire de la langue française en ce que le nombre de termes français est assez limité, 80 en position lemmatique pour la lettre H que l'on peut comparer aux 228 du glossaire français-latin GGL de BN. lat. 7684 pour la même lettre. c·est donc le matériau défmitionnel et explicatif latin qui domine. Le lexique d'Angers est en effet très volumineux, 621 et 561 feuillets pour les deux manuscrits; nous n'avons aucune indication pour l'instant qu'une édition de ce texte ait été entreprise. Parmi les autres projets qui pourraient être considérés par des chercheurs dans notre domaine comme objet d'édition ou de collation, notons le cas des mss. lexicographiques latins glosés. C'est ce qu'a fait Auguste Scheler, élève de Fr. Diez, dans sa uxicographie latine du xiie siècle. Trois traités de Jean de Garlande, Alexandre Neckam et Adam du Petit Pont2S. Scheler cependant ne travaillait qu'avec un nombre limité de manuscrits et il existe d'autres mss. dans la liste de Geoffrey BursillHall où on trouve de nombreuses gloses françaises. Scheler a pris comme texte pour le Dictionarius de Jean de Garlande le ms. Bruges 546 avec des variantes du BL Cotton Titus D.XX, Harley 1002, Bruges 536 et Lille 369 (=388). Les manuscrits suivants de cet texte que nous avons vus à Paris contiennent aussi des gloses françaises : BN lat.. 4120 (f. 114r-121 v), déjà mentionné, BN lat. 7679 (f. 2r-5v incomplet, f. 34v-46v), BN lat. 11282, BN lat. 3630 (f. 4 lr-43v, abrégé), BN lat. 15171 (f. 195r-199r). Pour le De nominibus utensilium de Neckam et pour le De utensilibus d'Adam du Petit Pont, Scheler a imprimé les textes du ms. Bruges 536 avec les gloses comme notes. Plus récemment Tony Hunt a inclus ces trois textes, avec leurs gloses dans son Teaching and Learning Latin in Thirteenth-Century England que nous avons déjà cité. Hunt inclut également des textes grammaticaux que Roques ne voulait pas rentrer dans sa propre entreprise (p. xiv).

24 Voir le Catalogue général des manuscrits, 31 (1898), p. 354: «Certains articles sont assez étendus, et l'auteur y a inséré des extraits de divers auteurs, notamment de $.Grégoire, S. Bernard, S.Anselme, Hélinand, des fragments de la règle de S.Benoît et de celle de S; Augustin, des pièces de vers français et latins, des anecdotes, etc. ». 25 Leipzig, 1867.

LE PROGRAMME DE MARIO ROQUES

545

Un 'trésor électronique ? Finalement, nous voulons suggérer qu'à côté de l'édition de lexiques et de textes glosés contenant du français, il faut établir une base électtonique de tous les tennes français et de leurs équivalents latins pris dans un tel corpus. Une partie de ce travail sera sans doute effectuée par le groupe de l'INaLF qui prépare le nouveau Dictionnaire du Moyen Français. mais il ne serait pas sans intérêt de créer une base lexicographique à part. Il faudrait, bien sûr dans la mesure du possible, dater et localiser les textes tout d'abord pour donner un sens du développement de l'ensemble du stock lexical et de son usage, également pour déterminer la relation et la transmission des textes connus. Cela peut même servir et à l'édition et à l'analyse de textes nouveaux. A une échelle assez modeste, par exemple, notre équipe REFLEX à Toronto a pu établir à l'aide du logiciel WordCruncher une concordance réunissant le Dictionarius de Le Ver, le Vocabulariusfamiliaris et compendiosus, le Glossarium gallico-latinum et quelques lettres déjà transcrites des mss. Montpellier Hl 10 et Stockholm N78. Ce corpus électronique que nous avons généré fournit un outil de consultation et de comparaison facile et presque instantanée. Evidemment notre base n'est que partielle et il faudra y ajouter d'autres textes. Il nous semble cependant qu'en créant une telle base électtonique, on pourrait arriver à compléter ce qui a été le but principal du plan de Mario Roques, la constitution d'un« trésor des gloses françaises».

University of Toronto

ROLF BERGMANN

LATIN - OLD HIGH GERMAN GLOSSES AND GLOSSARIES A CATALOGUE OF MANUSCRIYfSl

1. LIMITATIONS AND DEFINITIONS

1 • Periods of Medieval German and tradition of glosses and glossaries First 1 should like to relate the subject of our conference to the German tradition of glosses and glossaries. From its beginning in the 8th century to the end of the Middle Ages three states of German are distinguished, which are called Old High German, Middle High German, Early New High German, the latter continuing into the 17th century. These three periods are distinguished by phonological, syntactical and lexical changes. We can classify the vernacular texts as belonging to one of these periods, as is shown in figure 1.

1 This article is based upon the cooperation within the project 'Catalogue of Old High German glossed manuscripts'. Matthias Schulz M.A. has controlled ail data in figures 2-5 and in chapter Vl.l., Dr. Stefanie Stricker gave the conference paper the form of an article and controlled the recent status of the manuscript-list - For his help with the English version of this article 1 would like to thank my colleague Brian Merrilees (Victoria-College, University of Toronto).

548

R.BERGMANN

Periods of German, concerning textual tradition

Old High German texts

Chronology

Tradition of glosses and glossaries

700

Old High German and glossaries glosses

800 900

1000

'

Middle High German texts

V

1100

1200

Barly New High German texts

1300

Middle High German and

1400

Barly New High German glossaries

'

1500

/

'

/

1600

Figure 1 - Periods of Gennan and tradition of glosses

But in the lexicographical tradition, Old High Gennan bas a different meaning. Here it is usual to speak about Old High Gennan glosses and glossaries contained in manuscripts from the 13th, 14th, even 15th century. That means, that these manuscripts transmit the glosses in fonns that are still Old High Gennan, or more or less Old High Gennan. There is however a difference between the tradition of Old High Gennan text glosses ending in the 13th century and the tradition of Old High German glossaries going down to the 15th. Not all late manuscripts of these glossaries present Old High Gennan fonns, but some of them do. On the other band in the 13th century there begins the new tradition of Middle High Gennan and Early New High Gennan glossaries which fonn another field of research, because little or nothing is known about the possible connections between late Old High Gennan and early Middle

· LATIN -OLD HIGH GERMAN GLOSSES AND GLOSSARIES

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High German glossaries2. Some of the subjects of the conference may be related to the Middle High Gennan and Early New High Gennan glossary tradition as e.g. Osbem of Gloucester, Gerard of Cremona, Huguccio of Pisa and Johannes Balbus of Genua. For any relations to the Old High German tradition they are too late. As far as I k.now there does not exist any exhaustive list of manuscripts and printed books3, but we have some editions of Middle and Barly New High Gennan glossaries, which are quite new in method, in the so-called 'Überlieferungsgeschichtliche Methode •4.

1 Cf. K. GRUBMOLl...ER, Die de111sche Lexilcographie von den AnfiJngen bis zwn Beginn des 17. Jahrhunderts, in WiJrterbflcher. Ein internationales Handbuch zur Lexilcographie. Herausgegeben von FJ. HAUSMANN, O. 'REICHMANN, Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft S.2. Zweiter Teilband, Berlin- New York, 1990, p. 2037-2049 ; K. GRUBMOLLER, Vokabular und Worterbuch. Zum Paradig· menwechsel in der Frühgeschichte der deutschen Lexilcographie. in Brllder-GrimmSpnposion zur Historischen Wortforschung. Beitrdge '"der Marburger Tagung vom Jlllli 1985. Herausgegeben von R. lln.DEBRANDr und U. KNooP, Berlin - New York, 1986, p. 148-163. 3 Cf. H. HANOER, Mittelhochdeutsche Glossare und Vokab1tlare in schweizerischenBibliotheken bis 1500, Berlin- New York, 1972 (Quellen und Forschungen zur Sprach- und Kulturgeschichte der germanischen Vôlker, 44); F. CL.AES, Bibliographisches Verzeichnis der deutschen Vokabulare und WiJrterbücher, gedruckl bis UiOO, Hildesheim - New York, 19n. 4 Recent research on Middle and Early New High German glossaries : K. GRUB· MOl.LBR, Vocabularius Ex quo. Untersuchungen Zll lateinisch-deutschen Vokabularen des Splltmittelalters, MUnchen, 1967 (Münchener Texte und Untersuchungen zur deuuchen Literatur des Miuelalters, 17) ; >Vocabularius Ex quoEROLEZ, Brussels, 1992 (Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van Belgiê), p. 207-243. 6 R. l>ERoLEZ, A New Psalter Fragment with O. E. Glosses, in English Studies, S3 (1972), p. 401-408 (C. 7. 2); V. LAW, The Latin and O. E. Glosses in the 'Ars Tatuini', in Anglo-Saxon England, 6 (1977), p. 77-89 (C. 99. 1-3); R.I. PAGE, More O. E. Scratched Glosses, in Ang/ia, 91 (1979), p. 27-45 (C. 100) ; M. LAPIDGE, Some O. E. Sedulius Glosses /rom BN lat. 8092, in Anglia, 100 (1982), p. 1-17 (C. 97. 6); P.P. 0' NEILL, Further 0. E. Glosses on Sedulius in BN lat. 8092, in Anglia, 107 (1989), p. 415 (C. 97. 6); vd. anche KER, op. cit. , p. 569-579. 7 R.I. PAGE, Anglo-Saxon Scratched Glosses in ecce Manuscripts, in Otium et Negotium, ed. F. SANDGREN, Stockholm, 1973, p. 209-215 (C. 97. 2); J. v. Gouae, Some O. E. Glosses, in Anglia , 92 (1974), p. 279-290 (C. 36; 82. 5 ; 84; 95. 2) ; P. BIERBAUMER, Zu J. v. Goughs Ausgabe einiger altenglischer Glossen, in Anglia, 95 (1977), p. 115-121 (C. 36; 82. 5; 84; 95. 2); R.I. PAGE, More Aldhelm Glosses /rom CCCC 326, in English Studies, 56 (1975), p. 481-490 (C. 31. 3); R.I. PAGE, More O. E. Scratched, cit. (C. 94. 4 ; 97. 2); R.I. PAGE, New Work on O. E. Scratched Glosses, in Studies in English Language and Early Literature, ed. P.M. TILLING, The New University of lflster, 1981, p. 105-116 (C. 48. 2 ; 53. 2; 55. 1 ; 78. 1 : 93. 1); P. Puu1ANO, A new Anglo-Saxon Gloss in the 'Liber Scintillarum', in N&.Q, 31 (1984), p. 152-153 (C. 15); P. PuLSIANO, New Old English Glosses in the Vitellius Psalter, in ANQ, n. s. 6 {1993), p. 180-182 (C. 7. 8); P.P. O' NEILL, Further Old English Glosses and Co"ections in the Lambeth Psalter, in Anglia, 111 (1993), p. 82-93 (C. 7. 11). Sono anche state pubblicate nuove edizioni di glosse interlineari e di glossari : J.R. STRACKE, The Laud Herbai Glossary, Amsterdam, 1972 (D. 26): A.P. CAMPBELL, The Tiberius Psalter, Ottawa, 1974

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atûene ail'entità del corpus anglosassone, 1•mdividuazione di nuove glosse in volgare ha sempre un valore, visto che è sintomo di fruizione di un certo testo, per uso privato o per scopi didatticis. Il ms. London, British Library, Royal 15. A. xvi, ai ff. 74v-83v, conûene una versione degli Scholica graecarum glossarum9 : al fol. 76v si puo leggere una glossa in anglosassone melas, apposta, nelrinterlinea, sopra la parola anaphos (che ricorre nell'interpretamentum della voce anaphus). Si tratta dell'unica chiosa, in laûno o in volgare, che corredi questa versione della compilazione, anch •essa un glossario, di origine non inglese, aggregatosi nel corso del tempo, che alterna voci il cui interpretamentum è costituito da una sola parola ad aitre con spiega-

(C. 7. 6); L. GoossENs, The Old English Glosses of Ms. Brussels, Royal Library, 1650. Brussels. 1974 (C. 31.1); J.D. Plœmnt. Old English Glosses in the Epina/Erfurt Glossary, Oxford, 1974 (D. 7-36) ; M. KoRHAMMER. Die monastischen Cantka im Mittelalter und ihre altenglischen lnterlinearversionen, MOnchen, 1976 (C. 12) ; A.C. KIMMENS, The Stowe Psalter, Toronto, 1979 (C. 7. 10): W. ZIEOLEit., Die unveriJ!fentlichten Glossare der Hs Oxford, Bodley 730, in Arbeiten aus Anglistik und Amerikanistik, 6 (1981). p. 127-154 (D. 25); T. HUNT. The O.E. Vocablûaries in. ms. Oxford, Bodley 730, in English Studies, 62 (1981), p. 201-209 (D. 25); B. MElutILBEs, The Glosses in Ms. Oxford, Bodley 730 : Addenda, in Arbeiten aus Anglistik Mnd Amerilcanistik. 8 (1983). p. 29-31 (D. 25); J. RosŒR, O. E. Glosses in Norfolk Rolls 81, in NeMphilologische Mitteilungen. 84 (1983). p. 329-330 (D. 27); K. Tam,Altenglische lnterlinearglossen zu Prospers 'Epigrammata' und 'VersMS ad coniugem', in Anglia , 102 (1984). p. 1-36 (C. 24); H. SAUER, Die Ermohnung des Pseudo-Fulgentius zw Benediktinerregel wu:l ihre altenglische Glossierung, in Anglia, 102 (1984), p. 419-425 (C. 17). Dedicato alle glosse latine è il volume di G.R. WIELAND, The Latin Glosses on Arator and PrudentiMs in Cambridge, UL Ms. Gg. 5. 35, Toronto, 1983. 8 Vd., su quesca ancor dibauura questione, M. LAPmoE, The Study of Latin Tau in Late Anglo-Sazon England. The Evidence of Latin Glosses, in Latin and the Vernacular Languages in Early Medieval Britain., ed. N. BROOKS, Leicester, 1982 (Studies in lhe Early History of Britain), p. 99-140 e G. R. WIELAND, The Glossed Manuscript: Classbook. or Ubrary Book?, in Anglo-Sazon England, 14 (1985), p. 153-173. 9 KER, Catalogue, no. 267; GNEUss, A preliminary list, no. 489: il ms. di origine continentale, vergato alla fme del IX secolo o inizio del X, è giunto in lnghilterra (St Augustine, Canterbury) nella seconda melà del X secolo.

L'A1TIVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

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zioni più ampie. La glossa appena citata non è pero l'unica spia di un interesse, coevo alla trascrizione o posteriore, per gli Scholica, e va considerata unitamente ail' evidente sforzo di migliorare l 'ortografia del testo, rendendo più chlara la divisione delle parole e aggiungendo una h, ove necessario, nelle voci di origine grecato.

.2. Un altro codice degli Scholica è arrivato in Inghilterra dal continente, si tratta del ms. Oxford, Bodleian Library, Barlow 3511, copiato nel X secolo e trasferito nelle Isole Britanniche all'inizio dell' XI, come dimostrano due glosse e le aggiunte in anglosassone negli ultimi fogli del codice. Nel manoscritto ossoniense, al fol. 44r, la rubrica « lncipiunt scholia grecorum glosarum » è seguita da una cinquantina di lemmi, inizianti con le lettere a, bec, che sono diversi da quelli degli altri quattro mss. degli Scholica. Tale serie si interrompe alla fine del primo foglio e il glossario riprende, all'inizio di quello successivo, con una nuova successione di lemmi che corrisponde, in questo caso, a quella con cui si aprono le versioni degli Scholica conservate negli altri manoscritti12, Ulteriori interpolazioni ed aggiunte ricorrono in corpo e in coda ad ogni sezione alfabetica, non sempre in ordine alfabetico, come pure duplicazioni di lemmi (ad esempio culleum o xenodochium), che vengono riproposti in parti diverse del glossario con interpretamenta differenti.

10 Vd. P. LBNDINARA, An Old English Gloss to the 'Scholica Graecarum Glos· sorum', in ANQ, n. s. 6 (1993), p. 175-180. 11 KER, Catalogue, no. 298; GNEuss,A preliminary list, no. 541. Per questo e il precedente ms., vd. F.A. RELLA, Continental Manuscripts acquired for English Centers in the Tenth and Early Eleventh Centuries: a preliminary Checklist, in Anglia, 98 (1980), p. 107-116. 12 Mentre i lemmi del fol. 44r sono disposti su tre colonne, che si prestano ad accogliere una forma breve di interpretamentum, la seconda serie di lemmi viene copiata su due colonne.

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La versione ossoniense. non utillzzata nella edizione degli Scholica eurata da Laistnerl3, contiene circa quattrocento ulteriorl voci ed è quindi

probabile che il suo compilatore abbia fuso gli SchoUca con un' akra serie di glosse. pure queste per buona parte costituite da vocaboli di origine greca o supposti tali, anche allo scopo di riequilibrare il numero dei lemmi delle sezioni alfabetiche che, nelle aitre versioni, è marcatamente diffonne. Emblematico è il caso dei lemmi che iniziano con la lettera u : nel ms. ossoniense. a complemento dell'unica voce con u all'iniziale, e cioè uallemaria (in luogo dell'isidoriano ballemaria) il compilatore aggiunge quasi tutte le voci del De onhographia di Beda inizianti per questa lettera, a partire da uas (fol. 54r) fino alla lunga spiegazione di uerbum (con cui si chiude il glossario al fol. 54v). L'uso dell'opera di Beda per impinguare il glossario è favorlto dalla sua natura di compilazione lessicografica ; si deve pero rilevare corne il De orthographia sia uno di quei testi che sono spesso tràditi in codici che contengono anche materiale glossatorio.

Analoghe scoperte di lemmi interpolati in glossari, di cui si conoscono già aitre versioni, si potranno verificare nel corso della collazione di tutti i manoscritti che attestano una determinata compilazione. Sarà poi da decidere corne operare in sede di una nuova edizione. registrando i nuovi lemmi in corpo o in apparato, o pubblicando indipendentemente le versioni con un numero ragguardevole di discrepanze, seconda una scelta che ritengo più appropriata, visto che i glossari procedono per aggregazione e che sequenze di varia origine confluiscono in compilazioni sempre più ampie.

3. Cosl corne è fruttuosa la collazione di tutti i testimoni di una compilazione, la verifica delle edizioni esistenti di un glossario è utile e, moite volte, necessaria, anche quando questo è conservato da un solo codice. In passato è infatti invalso un approccio che privilegiava le glosse in volgare, ponando ad estrapolare le chiose interlineari dai

13 W.L. LAlmœa, No1a on Gred: from the Lectures of a Ninth-Century Monastttry Teacher, in Bulletin of the John Rylands Library, 7 (1923), p. 421-4S6. Chi scrive ha in preparazione una nuova edizione degli SchoUca.

L'ATIIVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

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contesti di occorrenza e là dove un testo fosse corredato da glosse in latino e in volgare, o un glossario alternasse, corne è frequente, interpretamenta monolingui e bilingui, a pubblicare unicamente le glosse in anglosassone e i rispettivi lemmi. Molte delle edizioni dei glossari compilati nelle Isole Britanniche si limitano alla pubblicazione dei lemmi latino-anglosassoni, omettendo quelli monolinguil4. Un tale procedimento, non solo impedisce di studiare le scelte e le motivazioni del glossatore, ma lede anche la corretta interpretazione dei vocaboli anglosassoni avulsi dal loro contesto originario (vd. anche 6), mentre, nel caso dei glossari, non permette di coglierne la struttura, oscurando i rapporti e gli equilibri che regnano tra le voci che li compongono e ostacolando l'individuazione delle fonti. Il ms. Oxford, Bodleian Library, Bodley 163, contiene un glossario (al fol. 250r) di 76 glosse di cui 28 in anglosassone, che si riteneva fosse composto di voci tratte da Aldelmo (dal De uirginitate in prosa), proprio perché i lemmi con glosse in volgare sono in buona parte riconducibili a questa opera. Una volta edito nella sua globalità15 il glossario si è rivelato formato da diverse sequenze, se pure molto brevi, di voci tratte da alcuni libri della Bibbia, da canoni dei concilî e decretali pontificie. La presenza di glossae collectae di questa origine, tra cui si segnalano: 68.

69. 70. 71.

72. 73.

74.

Duxerunt . id est . statuerunt . Frequentandum id est. caelebrandum. frequentam11S. Conficere . id est . consecrare . Confectum . id est . consecratum . Ambigatur . id est . dubitatur . Cunctationem . id est . dubitationem •

14 E' questo il procedimento usato da T. WRIGHT, Anglo-Saxon and Old English Vocabularies. 2• ed. a cura di R.P. WOLCKER, London, 1884, rist. Dannstadt, 1968, ma anche da J.D. PIŒIFBR. Old English Glosses, cit. 15 Vd. P. LENDJNARA, fi glossario del ms. Oxford, Bodleian library, Bodley 163, in Romanobarbarica, 10 (1988-89), p. 485-516. Per il ms. vd. GNJross, A preliminary list, no. 555.

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che sono riprese da due decretali di Innocenzo I16, dimostra come questa compilazione possa essere ricondotta alla f amiglia del glossario di Leida11, di cui offre una testimonianza unica e importante perché contenuta in un manoscritto redatto, a differenza di tutti gli altri, in Inghilterra durante il periodo anglosassone.

4. Un altro glossario di cui erano state edite solo le voc1 in anglosassone ha riservato analoghe sorprese. Il ms. London, British Library, Royal 7. D. ii del tardo XII secolo, appartenuto a St Augustine (Canterbury), contiene (ai ff. 18v-19v) un glossario alfabetico (di voci con a, bec all'iniziale), con interpretamenta in latino e in anglosassone, apposti nell'interlinea, chiaramente copiato da un altro glossario. I quattordici lemmi finora pubblicati18 sono nomi di uccelli e di piante e aitre voci che, per il significato e la forma (nom. sg.) facevano pensare a un resto di sequenze a soggetto disposte in ordine alfabetico. Una volta analizzata l'intera compilazione, formata da 228 voci, si è potuto rilevare che essa è costituita, in buona parte (86 lemmi), da parole riprese dal III libro dei Bella Parisiacae urbis di Abbone di Saint-Germain-des-Prés, che sono confluite nel glossario insieme ad altro materiale. Sono tratte dal poema le prime 35 voci e aitre 11 glosse con a all'iniziale; le ultime

16 1 microcontesti di occorrenza delle glosse sono i seguenti: (68 / 69) « uerum etiam per omnes hebdomadas frequentandum esse duxerunt » : IV decretale di Innocenzo 1, ed. Pl LXVII, col. 240, rr. 5 e 6; (70) « Verum etiam per singulos circolos hebdomadarum ipsius diei imaginem frequentamus »: col. 239, r. 35; (71) « cuius est ipsum chrisma conficere »: VIII decretale di Innocenzo 1, col. 241, r. 11 ; (72) « quod ab episcopo confectum non solum sacerdotibus, sed omnibus uti Christianis licet »: col. 241, r. 1 ; (73) «ut de episcopo ambigatur quod presbyteris licere non dubium est»: col. 241, r. 4; (74) « Ca:terum si episcopus [... ) tangere chrismate sine cunctatione potest » : col. 241, r. 10. 17 Per questo glossario, conservato net ms. Leiden, Bibliotheek der Rijksuniversiteit, Voss. lat. Q. 69 (scritto a San Gallo, c. 800), vd. l'edizione (completa) di J.H. HESSELS, A late eighth-century latin-Anglo-Saxon Glossary preserved in the Library of the Leiden University (Ms. Voss. Q0 lat. N°69), Cambridge, 1906. 18 H.D. MERITT, Old English Glosses. A Collection, New York, 1945, rist. 1971, no. 8.

L'ArnvrrÀ GLOSSATORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

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21 glosse con b all'iniziale (più un'altra nella stessa sezione alfabetica) e 19 glosse con c all'iniziale, che ricorrono quasi tune all'inizio di questa sezione alfabetica. La terza parte del poema di Abbone, piena di vocaboli rari, ha avuto un certo successo in lnghilterra, corne dimostrano il numero dei manoscritti insulari che la conservano e la versione in prosa del III libro, elaborata con evidenti scopi didattici (e conservata nei mss. London, British Library, Harley 3271, ff. 115v-118r e Oxford, St John's College 154), corredata, in entrambi, da una glossatura interlineare continua in anglosassone19. In Inghilterra è stato anche compilato un glossario (rimasto allo stadio di glossae collectae), ripreso, quasi interamente (199 lemmi su 220) da1 III libro dell'opera di Abbone e contenuto nel ms. London, British Library, Cotton Domitianus i20. E' da questo glossario che, a mio avviso, è stato tratto il glossario del ms. Royal, corne dimostrano gli errori comuni e la successione dei lemmi. A sua volta il glossario più antico, quello del ms. Domitianus, aggiunto nel codice, vergato a Canterbury (St Augustine), intorno al 1100, è ripreso dalla versione in esametri del III libro dei Bella Parisiacae urbis contenuta nel ms. Cambridge, University Library, Gg. 5. 35, copiato anch'esso nello stesso centro scrittorio, alla metà dell'XI secoIo21. Il glossario del ms. Royal inizia con apodix, che ricorre al v. 70 del m libro, seguita da a{l]phatiam (v. 72), agapem ed agape (v. 73) : 1. 2. 3. 4.

Apodix. id est. socia Alphatiam . id est . inpassibîlitatem . Agapem. id est. alienum laborern . Agape. id est. dilectio.

(v. 70)

(v. 72) (v. 73) (v. 73)

19 Vd. P. LEN'DJNARA, The Third Book of the 'Bella PaTisiacae Urbis' by Abbo of Saint·Germain-des·Prés and its Old English Gloss, in Anglo-Saxon England, 15 (1986), p. 73-89. 20 Pubblicato da P. LENDINARA, The Abbo Glossary in London, British l.ibrary, Cotton Domitian i, in Anglo-Saxon England, 19 (1990), p. 133-149. 21 KER, Catalogue, no. 16; GNEuss, A preliminary list, no. 12. Il Ill libro dei Bella Parisiacae urbis, accompagnato dall'usuale corredo di glosse interlineari in latino, ricorre ai ff. 363v-365r.

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5. lEgidia . id est . capra . 6. Algemam. id est . dolorem . 7. Aregidia . id est . pluuia . 8. Atratus . id est . lugubris . 9. Aslum . id est . spolium .

(v. 74) (v. 71) (v. 75) (v. 76) (v. 76)

1 lemmi conservano generalmente, corne nel ms. Domitianus, la fonna del testo di Abbone : Atervam appodix tua mens sibi congerat eius : Algemam mentis anquirunt talia ; verum Aphatiam amendant, an~niam quoque largam Edificant. Agapem suffert agape nimis apta. Nisibus aegidiam in giro secteris acutis. Agnatos teneas, aregidiam quoque verbi Anheles, hostis ne sis atratus in aslum (BPU, III, vv. 70-76)22

che era accompagnato da glosse in latino, opera dello stesso autore, che ricorrono regolannente in quasi tutti i manoscritti, dove sono apposte nell'interlinea. Il passo appena citato era corredato dalle seguenti glosse: V.

70. ateruam : perpetuam

appodix: socia congerat : congreget v. 71. algemarn : dolorem anquirunt : ualde quaerunt v. 72. aphatiarn : inpassibilitatem amendant : effugant, longe mittunt anteceniam : merendarn v. 73. agapem: alienum laborem agape : dilectio v. 74. aegidiam: capram v. 75. agnatos: consanguineos, propinquos. Agnatus propinqus, qui loco filii ab aliquo habetur aregidiam : pluuiam

22 Ed. P. voN 1899, p. 77-121.

W1NTERFELD,

MGH Poetae Latini Aevi Carolini, IV, i. Berlin,

. L'AmVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

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v. 76. anheles: desideres hostis : daemonis attatus : lugubris aslwn: spolium23

Da detto passo sono state tratte le seguenti voci del glossario del ms. DOmitianus: 130. 131. 132. 133.

134. 135. 136.

137. 138. 139. 140.

Ateruam . id est. perpetuam Apodix. id est. socia

Algemam. id est. dotorem A[l]phatiam. id est. inpassibilitatem Agapem. id est. alienum taborem Agape. id est . dilectio Egidia . id est. capra Agnatos. id est. consanguineos Aregidia. id est. pluuia Atratus . id est. lugubris Aslum. id est. spolium

(v. 70) (v. 70)

(v. 71) (v. 72)

(v. 73) (v. 73) (v. 74)

(v. 75) (v. 75) (v. 76) (v. 76)

Delle 17 glosse che accompagnano nonnalmente il passo di Abbone, ne sono state prescelte 11 (omettendo congerat, anquirunt, amendat, anteceniam, anheles, hostis): il glossario Royal omette anche ateruam e agnatos ma, per il resto, ripete le varianti (apodix)24 e gli errori del glossario del ms. Domitianus (alphatiam)- entrambi già presenti nel ms. Cambridge, UL, Gg. 5. 35 - corne pure la citazione di due lemmi al nom. sing. (« egidia . id est . capra » e « aregidia . id est . pluuia). Il processo di selezione operato nel compilare il primo glossario si ripercuote sul secondo, dove, sono le prime tre lettere dell 'alfabeto, ritornano

23 Le chiose sono citate dall'apparato di WINTl!RFELD, op. cit., p. 119. Se si eccettua il ms. Paris, BN, lat 5570, che è corredato da pochissime chiose, te glosse in questione ricorrono in tutti gli altri codici; nel ms. Valenciennes, BM 298 non sono glossati congerat, anquirunt, atratus, aslum e manca la seconda glossa di amendant, come pure l'ulteriore spiegazione di agnatos, che è omessa o accorciata in tutti i mss., ad eccezione del ms. Paris, BN, lat. 13833. 24 Appodix / apodix nasce, a mio avviso, da una corruuela di appendix e non di apodixis, cf. « appodix: socia, comes »del Liber glossarum (AP 117 ed. LINDSAY, GIL l, p. 58). che potrebbe essere la fonte del vocabolo usato da Abbone.

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87 glosse da Abbone, su 125 (71 glosse con a all'iniziale ed egidia, 26 con be 27 con c) del glossario del ms. Domitianus. Un'analisi dell'intero glossario non solo dimostra il perpetuarsi delt'interesse per alcune opere, nonostante l'avvento dei Nonnanni, almeno in detenninati centri scrittorî quali St Augustine a Canterbury, ma getta anche luce sui rapporti tra i manoscritti insulari che testimoniano il poema di Abbone, la loro circolazione e il loro impiego. S. Dalla pubblicazione completa di un glossario, se non nuove voci (riconducibili ad una pluralità di testi) confluite insieme (le cui fonti possono essere ancora recuperate), possono emergere altri dati, come nel caso del piccolo glossario contenuto nel ms. Cambridge, Corpus Christi College 183 (ff. 70r-7lr)25. Si tratta di una sequenza di 51 lemmi tratti tutti dalla Vita di San Cutberto in versi di Beda, di cui diciannove con interpretamenta in anglosassone26. Bastano poche glosse a rivelare la specificità del glossario, che veniva oscurata dalla sua pubblicazione parziale, anche perchè l'interesse precipuo del glossatore è maggiormente evidente nelle glosse in latino. 4. sub axem cunctum sub czlo cuncto 5. eous oriens 6. Crisostomus gyldenmupa

(v. 15) (v. 23)

7. luslrat inluminat

(v. 24)

8. alma uita sancta uita 9. feri sœcli seui sœculi 10. palestris certaminibus

(v. 9)

(vv. 39/40) (v. 42) (v. 47)

In queste glosse, cosi come in moite di quelle successive, si vuole segnalare come un certo vocabolo sia usato da Beda in senso traslato : axis (no. 4) non è l' « asse (del carro) » ma il « cielo », eos (no. 5) non è 1' « aurora », ma, per metonimia, l' «oriente», a/mus (no. 8) non vuol dire « almo », ma « santo », ferus (no. 9) sta, in senso traslato, per « duro, terribile » e non per « selvaggio », palaestra (no. 10) non

25 KER, Catalogue, no. 42; GNEUss, A preliminary list, no. 56. 26 Edite da MERm, Old English Glosses. cit, no. 69.

J/Amvrt'À GLOSSATORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

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indica .il « luogo dove si praticano esercizi ginnici »,ma vale, metoQimicamente, « lotta ». Più avanti la glossa epulae suggerisce che con ferculum (no. 28) non si intende il « piano » ma, per metonimia, il ~. cibo » ; allo stesso modo lanx (no. 42) non significa « piano (della bilancia) » ma, figuratamente, « valore » (mensura) e cosi via27. In alcune glosse si mette in guardia il lenore da altri possibili errori, indicando il particolare significato del sintagma « sub diuo »(no. 15); spiegando, mediante le chiose, comefrioola (no. 12) e cornipes (no. 16) siano sostantivi e non aggettivi o distinguendo tra due omofoni corne nel caso di lustrum (no. 36), nel verso di Beda« spelonca » e non« sacrificio » o « quinquennio ».

Il glossario dimostra corne la compilazione di glossae collectae, che pur rappresentano, insieme ai glossari per soggetto (del tipo di quelli che figuravano negli Hermeneumata pseudo-Dositheana) la prima forma di aggregazione di materiale glossatorio, continui per tutto il periodo anglosassone. Rimane sempre vitale la consuetudine di raccogliere glosse ad un certo testo (vd. anche 4), selezionando, in base agli interessi del glossatore, da una più ampia messe di chiose interlineari o marginali, oppure glossando ex novo un testo, secondo le proprie inclinazioni o per obbiettivi didattici personali.

fi. Bisognerà tomare ad esaminare, prestando attenzione a tutti gli aspetti di una compilazione, pure quei glossari che sono già editi in maniera egregia. Il ms. Cambridge, Corpus Christi College 144 contiene due glossari, uno ai ff. lr-3v e un altro, molto più ampio, ai ff. 4r-64v. Il secondo glossario è il cosiddetto glossario Corpus che tanto interesse ha suscitato, il primo invece, pur accessibile nell'edizione di Hessels28, è stato finora trascurato. Il glossario, in ordine alfabetico, corne quello suecessivo, presenta uno stadio meno avanzato di ridistribuzione delle

27 L'interpretamentum segnala che anche manipulus (no. 21), lar (no. 30), bibulus (no. 32), nectar (no. 34), arista (no. 35), ostrum (no. 39), conus (no. 43) sono usali in senso traslato. 28 J.H. liEsSELS, An eighth-centu.ry Latin-Anglo-Saxon Glossary preserved in the Ubrary of Corpus Christi College, Cambridge (Ms no.144), Cambridge, 1890.

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voci che Io cornpongono nelle singole sezioni alfabetiche, per cui si riescono ad individuare facilrnente le sue cornponenti : si tratta prevalenternente di 'glosse a nomi biblici', voci cioè dove, sia i lemmi che gli interpretamenta, si possono ricondurre al Liber interprerationis Hebraicorum nominum di Girolamo o aile lnstructiones di Eucherlo e, talvolta, aile Etymologiae di Isidoro di Siviglia. La cornponente biblica, caratterizzata, corne altrove, da rese in latino, è immediatamente evidente nel 'batch' di lemmi appresso riportati : 130 131 132 133

Farao dissipator. Fanuhel . facies dei . Facias aperiens . Feta aperi .

134 Farizaei . diuisi . 135 Ferula hreod . 136 Fundusbodan. 137 Foratorium . buiris .

Alla fine della sequenza conf all 'iniziale si trovano, cosl corne in aitre sezioni, glosse con interpreramentum in anglosassone di origine chiararnente diversa, che appanengono a campi semantici corne quello dei fitonimi (ferula), degli zoonirni o dei nomi di attrezzi ed oggetti di uso famigliare (fundus,foratorium). Il primo glossarlo Corpus dimostra cosl corne, sin nelle più antiche compilazioni, si fondessero voci di 'glossarl a soggetto', con sequenze di glossae collectae da testi di varlo genere o da glossarl più antichi. Avere individuato l'appartenenza dei lemmi in volgare ad un glossarlo per soggetto è, corne in questo caso, presupposto essenziale per una loro corretta interpretazione : nulla ad esernpio giustifica la traduzione, finora proposta, per bodan (no. 136) corne« terreno ».Lat. fundus vale sia « podere » che « base, fondo » : quando una parola anglosassone di rara occorrenza chiosa, come in questo caso, un vocabolo polisemico, solo il recupero del contesto originale ne permette una resa esatta29.

29 Vd. P. LENDINARA, Misunderstanding a Gloss. Past and Present, in English Far and Wide. A Festschriftfor lnna Koskenni.emi, ed. R. Hn.TIJNEN et al., Turku, 1993 (Annales Universitaûs Turkuensis. Ser. B, Tom. 197), p. 131-141.

L' ATTIVITÀ GLOSSAlORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

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Questa glossa, al pari di aitre voci (no. 88, 89, 137, 147, 185, 215, 220, 273, 308 e 329) del primo glossario Corpus, apparteneva ad un 'class-glossary', corne dimostta un confronto col glossario di Anversa e Londra. In quest'ultima compilazione c'è una sezione intitolata «Nomina uasorum », dove ricorre la glossa « fundum bydenbotm », che è immediatamente preceduta da « dolium cyf » e seguita, a poca distanza, da « tympanum tunnebotm »30 ; il confronto con questa sequenza permette di stabilire il valore di fundus nel glossario Corpus, dove « fundus bodan » è stato separato da « doleus byden » (no. 88), per cui il rapporto non è più evidente, ma ancora ripristinabile, visto lo stato embrionale della alfabetizzazione.

7. Quale ulteriore approccio alle glosse si vuole qui suggerire di lavorare anche sui versante dell 'interpretamentum, una volta stabilito cbe, sia esso nella stessa lingua o in un 'altra lingua, non è una resa meccanica, ma un 'interpretazione personale del lemma. Se quindi i lemmi dei glossari ci danno notizia dei testi che circolavano in Inghilterra, il contenuto delle chiose puo fomire ulteriori dati sui bagaglio di conoscenze di cui disponeva il glossatore. Tra i più antichi glossari inglesi ci sono quelli di Epinal e di Erfurt, che discendono da una compilazione che sarebbe stata elaborata a Malmesbury al tempo di Aldelmo31. Dalla stessa fonte attinge anche il secondo glossario Corpus; alla scuola di Teodoro di Tarso si riconnette invece la famiglia di glossari, di cui quello di Leida è il più antico rappresentante32 : le quattro compilazioni presentano innegabili legami e numerose voci del glossario di Leida si ritrovano nei glossari di Epinal, Erfurt e Corpus2. Studiando un gruppo di glosse dallo stesso soggetto

30 L. KINDscm, The Latin-Old English Glossaries in Plantin-Moretus ms 32 and British Museum ms Additional 32.246, Diss. Stanford, 1955, p. 83, 3; 4 e 10. 31 J.D. PHEIFER, Early Anglo-Saxon Glossaries and the School of Canterbury, in Anglo-Saxon England, 16 (1987), p. 17-44. 32 Vd. B. B1sCHoFF - M. LAPIDGE, Biblical Commentaries /rom the Canterbury School of Theodore and Hadrian, Cambridge, 1994 (Cambridge Swdies in AngloSaxon England, 10).

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(di cui si conoscono o ipotizzano le fonti) è, a mio avviso, possibile, individuare anche la fonte degli interpretamenta, che, nel caso in esame, è il Liber monstrorum ; un• opera composta nelle Isole Britanniche nel VII secolo33. Le glosse in questione descrivono, con fonnulazioni analoghe, alcune creature presentate nel Uber monstrorum. La caratterizzazione dei soggetti di un certo numero di lemmi (ad esempio l'ermafrodito o l'onocentaturo)- esclusivarnente o ulteriormente- corne 'mostro', rnediante interpretamenta quali monstrum, id est monstrum, monstri, rivela corne i glossatori nutrano, nei confronti di 'mostri' vicini e remoli, indigeni e stranieri, un atteggiamento molto simile a quello dell 'autore del Liber monstrorum. Comune è pure l'intento didattico che infonna i glossari e il trattatello sui mosttuoso, dove, ad esempio, ci si preoccupa di spiegare la differenza tra Scilla e le sirene. De Scylla (Liber monstrorum 1, 14) Scylla, monstrum nautis inimicissimum [.•.] quidem et pectore virginali sicut sirenae sed luporum uterum et caudas delphinum habuil ; et hoc sirenarum et Scyllae disiungit naturam [...]34

Le parole del Liber monstrorum si possono rnettere a confronto con le interpretazioni di Scilla nei glossari in questione : Glossario Corpus2 S 168 Scilla monsttum Glossario Corpus2 S 177 Scilla serena Glossario Epinal Scilla seraena (CGL V, 392, 25 in nota) Glossario Erfunl Scilla pars erena (CGL V, 392, 25) Glossario Erfun2 Sema graece monsttum (CGL V, 330, 45 e 331, 29)

La voce di Erfurt1 sembra la più vicina alla spiegazione del Liber monstrorum ; le due glosse di Erfurt2 ripropongono la formulazione della prima glossa di Corpus2 e del trattato (« Scylla, monstrum [ •.. ] »), rimodellandola sullo schema di glosse quali: « Caticumini: grece: latine: insttucti » (glossario di Leida I, 22) o di quelle, sem-

33 Vd. P. LENDINARA, // 'Liber monstrorum' e i glossari anglosassoni, in L'im· maginario nelle letteratu.re german.iche del Medioevo, ed. A. CIPolLA, Milano, 1995 (Università di Verona, Sciem:a della letteratura e del linguaggio), p. 203-225. 34 Le citazioni sono riprese da F. PoRSIA, Liber monstrorum, Bari. 1976.

L' ATnVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

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plificate, come : « Anachorita : grece . heremita » (glossario di Leida Il, 2). Anche le parole con cui si apre la descrizione delle sirene nel Uber monstrorum : De Sirenis (Liber monstrorum I, 6) Sirenae sunt marinae puellae [...] et a capite usque ad wnbilicum sunt corpore virginali et humano generi simillimae : squamosas tamen piscium caudas habent, quibus semper in gurgite latent.

sono molto vicine a quelle del glossario di Leida, mentre vengono innegabilmente ripetute, alla Jettera, nel secondo glossario Corpus : Glossario di Leida XIJI, 28 Gtossaio

Corpus2

S 732

Glossaio Corpus2 S 349

Sirene mulieres marine Syrene puellae marinae

Sirina meremenin35

Nell'interpretamentum del glossario di Leida ritoma l'aggettivo marinus del Liber monstrorum, mentre nel glossario Corpus2 vengono ripetuti sia raggettivo che la parola puella. La mutuazione viene confermata da un confronto con le precedenti rappresentazioni, rispetto alle quali il trattato innova, insistendo sulla natura 'marina' delle sirene, di cui si descrive la parte inferiore del corpo nascosta nei gorghi del mare, con particolari già presenti nel prologo generale del Liber, dove l'autore paragonava la sua opera proprio ad una sirena. 8. Ma se, corne si è detto sopra (3, 4, S, 6), si dovrà tomare a prendere in esame i glossari già pubblicati, ci sono numerose compilazioni, che essendo interamente in latino, sono state finora trascurate ed attendono ancora una edizione. 1 manoscritti anglosassoni contengono un buon numero di glossari latino-latino inediti, di varie dimensioni, dalla sequenza di poche glosse a lunghissime compilazioni. Ad esempio,

35 La seconda voce di Corpus2. corne accade sovente in questo glossario, presenta un interpretamentum in anglosassone che ha sostituito quello originario in latino, che si conserva nella glossa S 732. In aitre due compilazioni, legate tra loro, si ritrova la voce del glossario Corpus2 con interpretamentum in latino : « Sirinae puellae marinae » (Affatim CGL IV, 567, 49) e « Sirinae puellae marinae » (Erfun2 CGL V, 332,44).

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il ms. Cambridge. Corpus Christi College 356, parte III, è quasi interamente occupato (ff. lr-42r) da un glossario alfabetico inedito36• La compilazione. composta interamente di lemmi in latino. comincia con « Abba pater » e presenta uno stadio di alfabetizzazione avanzato, che, per certi tratti, va anche oltre le prime tre lettere del lemma. Ci sono voci con un solo interpretamentum ed altre accompagnate da spiegazioni più lunghe, con aggiunte e correzioni, apposte nell'interlinea (sopra gli interpretamenta), sut cui rapporto coi lemmi non è possibile pronunciarsi prima di una edizione completa del glossario. Una serie di glossari, non ancora pubblicati, occupa una parte del ms. London, British Library, Harley 382637, scritto in carolina minuscola della fine del X o inizio dell'XI secolo che forse proviene da Abingdon. Il codice contiene il De orthographia di Alcuino (ff. lr-24v), il De orthographia di Beda (ff. 24v-70r), il ID libro dei Bella Parisiacae urbis di Abbone di Saint-Germain-des-Prés (ff. 71v-84r) e il IV libro del De Nuptiis Philologiae et Mercurii di Marziano Capella (ff. 87r-149r). Il materiale glossatorio è copiato sui ff. 70v-7 lr, 84r-86v e 150r-167v. La lunga sequenza di glosse, aggiunte, a mio avviso, sui fogli rimasti bianchi e nella parte finale del codice, si sussegue senza un ordine apparente, sia esso alfabetico o di contenuto. Solo due titoli intem>mpono il continuum di glosse, all'inizio del fol. 150r (il fol. 149v è bianco) e al fol. 161r, permettendo di individuare a prima vista due compilazioni autonome. La prima, preceduta dall 'iscrizione « Grammaticae artis nomina grece et latine notata », è una versione di un glossario, tramandato da diversi manoscritti, composto da termini grammaticali, prosodici e retorici, che, in questo, che è l'unico testimone insulare, assomma a 128 lemmi e si estende dal fol. 150r aile prime righe del fol. 152v38.

36 Questo ed altri glossari inediti venivano segnalati da M. LAPIDGE, The Present State of Anglo-Latin Studies, in lnsular Latin Studies, ed. M. HERREN, Toronto, 1981 (Papers in Mediaeval Studies, 1), p. 45-82, p. 81, n. 141. Il ms. è della fine del X secolo e proviene da St Augustine, Canterbury: GNEUss, A preliminary list, no. 98. 37 KER, Catalogue, no. 241 : GNEuss, A preliminary list, no. 438. 38 La versione del ms. Harley 3826 è stata recentemente pubblicata da H. GNEUss, A Grammarian' s Greek-Latin Glossary, in From Anglo-Saxon to Early Middle English. Studies Presented to E. G. Stanley, ed. M. GoDDEN et al., Oxford, 1994, p.

L'ArnvITÀ GLOSSATORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

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Un'altra iscrizione, al fol. 16lr, «Ex libro iuvenalis », è seguita da 169 voci che sono riconducibili aile Satire (IV·VIU) di Giovenale. La verbosità e lo sfoggio di erudizione di alcuni interpretamenta sono analogbi a quelli che contraddisûnguono le opere di Remigio di Auxerre, al quale sono stati attribuiti numerosi commenû ad opere latine per Io più tarde39; a Remigio rimanda anche l'uso di parole corne campidoctor (nell'interpretamentum della glossa no. 26) o catamitus (in quello della glossa no. 37), che ricorrono nei suoi commenti. Nell'interpretazione della glossa no. 53 : « Lodice . ragana . uel rachana » (Sat. VI, 195) si legge la variante ragana di raca « mantello », che si ritrova, insieme alla citazione del corrispondente passo di Giovenale, nel commento di Remigio all 'Ars de nomine et uerbo di Foca, corne spiegazione della parola lodix « coltre »40. I pochi esceni del commento di Remigio a Giovenale finora pubblicati, infme, concordano con le voci del glossario del ms. Harley 382641. Le glosse, di cui si è curata l' edizione pubblicata in appendice, seguono l'ordine dell'opera di Giovenale, con qualche eccezione (ad

60-86, vd. anche L. MUNZI, Spigolature grammaticali in IUUl silloge scolastica carolingia, in Bollettino dei classici. Accademia naziono.le dei Uncei, ser. III, XIV {1993), p. 103-132. 50 lemmi ricorrono anche nel primo glossario Corpus, dove mantengono. souo ogni leuera, l'ordine originario. 39 Vd. M. MANmus, Geschichle der lateinischen Uteratur des Mùtelalters, 3 voll. München, 1911-1931, I, p. 504-519. Sui commenti auribuiti a Remigio di Auxerre vd. M. DB MAaco,Remigii inedita, in Aeviun, XXVI (1952), p. 495-517, p. 495496

n.

l.

40 « Matrix

genitura, matrix proprie pellis, ubi nascitur puer. Lodix ragana, Juvenalis: modo sub lodice relicta ureris in turba » ed. M. MANmUs, Zu Johannes Scottus wul Remigius, in Didaskaleion, Il (1913). p. 43-88, p. 84. Per il passo di Foca vd. GL V, p. 421, 8. 41 Solo alcune glosse del ms. Dresden, Sâchs. LB OC 153 sono state pubblicate da M. MANITIUs, Rheinisches Museum, LX (1905), p. 211-228 ; vd anche idem, Zu den Prudentiusglossen, in Historische Vierteljahrschrift, XXVIIl (1934), p. 142-153. La trasmissione delle Satire è accompagnata da glosse e commenti che sono statl anche estrapolati dal testo e sono quindi confluiti in vari glossari ; il rapporto tra gli scon e il commento attribuito a Cornutus, che è verosimilmente una versione di quello di Remigio, attende uno studio sistematico.

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esempio le due glosse alla IV satira sono interpolate tra quelle tratte dalla V satira). I lemmi e i relativi interpretomenta ripetono in genere la forma del testo : il lemma è talora riportato al nominativo, corne nel caso di ligulae (no. 3), nom. pl., per ligulas, ace. pl., del testo. Numerosi lemmi sono rappresentati da sintagmi, che ricorrono nello stesso verso o in due versi successivi, spesso a distanza, corne « frigida ... serraca » (no. 4). Le glosse, rispetto al testo di partenza, hanno una frequenza, corne sempre, imprevedibile : ci sono versi di cui si chiosano due o tre parole, anche in lemmi distinti, ed interi passi trascurati. Imprevedibili sono anche le scelte : parole dal significato ovvio vengono commentate, aitre di difficile comprensione ignorate. Si deve comunque tenere presente che il glossario rappresenta, quasi certamente, una selezione da una precedente compilazione (e non, a mio avviso, da un testo con glosse interlineari) o da un commento, che altemava le citazioni da Giovenale a spiegazioni più o meno ampie. Interessanti ed indicativi del modo di procedere di chi ha copiato il glossario, nella veste giunta fino a noi, sono i casi in cui la glossa non ha un corrispettivo nel testo di Giovenale : nella glossa no. 29, commentando i versi « nondum Graecis iurare paratis / per caput alterius » (Sat. VI, 16-17) si riporta un' esclamazione in greco, rendendola quindi in latino «id est . per caput tuum ».La glossa no. 144: « Lanarius . qui docet obliqua lanam deducere ferro . id est . subtiliter extendere et attenuare » ripete il verso di Giovenale « qui docet obliquo lanam deducere ferro» (Sat. VII, 224), che diventa l'interpretazione di lanarius, parola che, invece, non ricorre nel testo. Diverso è il caso della glossa no. 126 mictiros (gr. µux:'tÎ\p) per cui nel processo di selezione è saltato il lemma di Giovenale (rhinocerote) che, nell'originale, era accompagnato da un lungo commento, da cui è stata estrapolata la glossa che si legge in questa compilazione. La spiegazione della differenza tra naso e narice è analoga a quella proposta in altre glosse attribuite a Remigio, ad esempio nel commento alle Partitiones duodecim uersuum Aeneidos principalium di Prisciano42.

42 « Nasus dicitur toblm membrum, Grece dicitur MYCTYPOC. Naris vero una pars naris, et Grece rinos dicitur. Inde rinoceris dicitur bestia [...] » ed. M. MAN111us,

L 1AmvrrA GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

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Ilglqssario alle Satire.di Oiovenale presenta moiti ttatti in comune con ilrestaote materiale glo$Satorio del ms. Harley 3826 che, è anch'esso, per btJona parte, tratto dai commenti di Remigio di Auxerre. Ad esempio, al fol. 158r c'è la glossa: Tyrones diCllllllrr rudes milites • id est •pueri qui exereebant sea4 proeliwn in Campo Manio . et faciebant icw aliquando caesùn •aliqMQlldo punctim . et qui eos insdtuebat campidoctor uoc:abrafw

dove si legge la parola campidoctor che ricorre net glossario a Giovenale (no. 26). La chiosa, come aitre di questa parte della compilazione, è ttatta dal commenta al Carmen paschale di Sedulio, attribuito a Remigio di Auxerre'°. Si possono identificare sequenze di glosse riconducibili aile op«e di Prudenzio44, nell'ordine: Peristephanon (ff. 84v-85r), Apotheosis (fol. 154r), Cathemerinon (ff. 154r-155r), Apotheosis (fol. 155r-v), Hamartigenia (ff. 155v-156r), Peristephanon (ff. 156r-v), Hamartigenia (fol. 156v). Delle glosse, che si susseguono senza alcuna forma di separazione, è spesso difficile individuare la fonte, visto la tecnica di selezione dai commenù, per cui una parola tratta dal commento di Remigio diventa, in più di un caso, il lemma del glossario45. La ricerca è ostacolata anche dal fatto che le glosse di Remigio sono state

Remlgiusscholie11, in Milnchener Musewn, ll (1914), p. 79-113, p. 97. Per il passo di Prisciano vd. GL m, p. 505, 12. 43 J. HUEMER, Excerpta ex Remigii expositione in Paschale carmen, in Sedulii opera olflllia. Vindobonae, 1885 (CSEL, 10), p. 316-359, p. 318, 19-22. Silvestre ha messo in dubbio la patemità di questo commento su Scriptorium, XXXV (1981), p.

1s1•. 44 Il commento auribuito, successivamente, a Remigio è stato pubblicato da BURNAM, Glossemata de Prudentio, edited from the Paris and Vatican MatWcripts, Cincinnati, 1905 (University Studies of the University of Cincinnati, ser. Il, vol. I, n. 4). Vd. H. SILVESTJU!, Jean Scot Erigène commentateur de Prudence, in ScriptOrium, X (1956). p. 9().92 e ID., A.perçu sw les Commentaires carolingiens de Prudence, in Sacris Erudiri. IX (1957), p. 50-74. 45 Per aitre gJosse, riprese dal commento di Remigio all'lnstitutio de nomine et pronomiM et uerbo di Prisciano e confluite in un glossario anglosassone vd. LEND1NAJtA, The Abbo glossary, cit., p. 147-149.

J.M.

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raramente pubblicate in extenso. Anche Io stile delle glosse dei fogli precedenti (a partire dal fol. 84r al fol. 86v, dove il glossario si interrompe, per riprendere al fol. 150r) e successivi è analogo a quello delle sequenze di lemmi di cui si è identificata la fonte e, per moite glosse, è possibile trovare un corrispettivo in altri commenti di Remigio. Numerose voci (ai ff. 158r-159r) sono riconducibili al Carmen paschale di Sedulio e al rispettivo commento. Le glosse di possibile origine remigiana continuano fino al glossario a Giovenale (ff. 16lr-164v), che è preceduto da una serie di lemmi tratti, forse, dalla Psychomachia di Prudenzio. Di altra origine sono invece, a mio avviso, la prima e l'ultima parte della compilazione, che si apre con il lemma « sot[h]er saluator », che potrebbe essere una versione acefala del lemma trilingue « Iesus soter saluator ». Il primo gruppo di 38 glosse comprende lemmi biblici, ad esempio serotinus (no. 2) (Prv. 16, 15), pilosi (no. 5) (Is. 13,. 21) e peribolus {no. 6) (Ez. 13, 7), ed aitre voci che ricorrono in glossari continentali ed insulari. Le glosse ai ff. 70v-71r e ai ff. 165r-167v sono meno articolate di quelle ai ff. 84r-86v e 152v-164v (compreso quindi il glossario a Giovenale) e sono generalmente composte da lemmi seguiti da un solo interpretamentum. Identificabile, ai ff. 152v e 153r (prime righe ), è una serie di denominazioni di edifici romani e delle loro stanze, le cui voci (proaulum - qui proaula - salutatorium, etc.) ricorrono, nello stesso ordine, anche altrove46.

9. Si deve infine rilevare corne non esista attualmente una catalogazione delle glosse in anglosassone a testi in anglosassone, che talora sono accompagnati anche da chiose in lati.no ; ugualmente ignorate sono le glosse latine a testi latini, secondo un disinteresse dovuto, ancora una volta, ad un tipo di approccio meramente lessicografico, che ha indotto a

46 Di tale serie di lemmi, denominata Glossariolum de domiciliis, dava notizia Goetz (CGL I, p. 100 e 301), rimandando all'articolo di C. Hum.sEN, in Mitteilungen des K. D. Archdol. Instituts. Romische Abt., XVII (1902), p. 255-268 ; GNEuss, A Grammarian' s cit., p. 61, rileva come gli stessi lemmi ricorrano anche nel glossario di Anversa e Londra (ed. KrNoscm, cit., p. 235, 11-236, 5).

L'Antvrl'À GLOSSATORJA DEL PER.1000 ANGLOSASSONB

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trascmate chiose e commenti che non rappresentino una qualche forma di tnlduzione. Nel caso delle glosse in anglosassone, queste costi.tuiscono spesso una sorta di aggiornamento linguistico che mira a chiarire il significato di vocaboli anglosassoni divenuti obsoleti, con l'aggiunta dei loro corrispetti.vi più moderni. Le chiose sono spesso tarde e cronologicamente successive al periodo anglosassone, come, ad esempio quelle attribuite alla 'mano tremula' di Worcester47, che sono state aggiunte nel Xlll secolo (insieme a moite glosse in latino) ad omelie di JElfric e di Wulfstan e ad aitre opere. e testimoniano, ancora una volta (vd. 4), come, per glosse e glossari, non valgano le stesse delimitazioni cronologiche applicabili ai testi lettenui. Ma i codici delle omelie di JElfric contengono anche glosse in anglosassone più antiche, talora. contemporanee al testo, come accade nel ms. Oxford, Bodleian Library, Hatton 114, dove, nel sermone per la « Dominica m in Quadra.gesima ». al fol. 58v' si legge la glossa prut, che chiosa l' antroponimo Baal". Per quanto riguarda le glosse in latino a testi in latino è interessante notare come vi siano opere glossate con particolare frequenza, ad esempio quelle di Aldelmo (il De uirginirate in prosa e in versi, gli enigmi) e di Beda (come il De die iudicii). lndicatlvamente le stesse opere anglolatine ricœTOno in manoscritti che contengono anche dei glossari e, ancora, il De die iudicii, cosi come gli enigmi di Aldelmo, è una delle poche composizioni latine in versi che è stata tradotta in anglosassone, quasi che le glosse fossero un banco di prova per una versione più impegnativa. Le glosse in Iatino sono in larga pane inedite, anche se vengono talora

annotate in apparato all'edizione del testo che corredano49. Talara le chiose altro non sono se non varianti riprese da una diversa versione

47 C. FltANZBN, The Tremulous Hand of Worcester. A Study of Old English in lhe Thirttenth Ctntury. Oxford, 1991.

48 J.C. PoPB, Homilits of ,,Elfric. A Supplementary Collection. 2 voll. London - New York - Toronto, 1967-1968 (EETS, 259-260). I. p. 263. 49 Come fa A. CAMPBBLL, Frithegodi Monachi brtui.loquium ui.tœ beati Wilfrtdi tt Wulfstani cantoris narratio metrica de Sancto Switluuw. ZUrich, 1950.

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dello stesso testo ; si possono cosl osservare le tappe di quella complessa vicenda per cui una glossa viene ad essere introdotta nel testo e finisce talvolta per soppiantare la parola di cui originariamente offriva una resaso. Un esame, come quello che ho condotto su tutti i codici del De die iudicii di Beda. dimostra corne il componirnento abbia destato ripetutarnente l'interesse dei glossatori. Il numero di testimoni, la presenza di chiose, cosl corne l 'occorrenza del poemetto in codici quali il ms. Cambridge, University Library, Gg. 5. 35, ne fanno ipotizzare un impiego didattico, dettato da un interesse che trascende il suo contenuto penitenziale ed escatologico, ma punta piuttosto alla forma, alle caratteristiche dello stile (corne i versi olonomastici) ed al lessico. Su quarantuno manoscritti, attualrnente noti, del De die iudicii ben diciotto (di cui sette sono insulari) presentano glosse in latino e, in un caso, in latino e in anglosassone, che vanno da una sola chiosa ad ampie ed abbondanti spiegazioni marginali. Si tratta dei mss. : 1. Cambridge, Corpus Christi College 139 {c. 1164; Sawley. Lancashire): Ddi ai ff. 57r-58v. numerose varianli, annotale ancM parzialmente 2. Cambridge, Trinity College 1135 {0. 2. 31) (sec. X/XI; Christ Church, Canterbury: Ker, no. 95, Gneuss. no. 190): Ddi ai ff. 4lr-43v; 45r. glosse e varianti : animos (v. 25) calainos medio (v. 33) . id est. Christo fuerit (v. 44) dum torporque (v. 120) ignauia 3. Cambridge, University Library, Gg. 5. 35 (sec. :xpned ; St Augustine, Canterbury: Ker, no. 16, Gneuss, no. 12): Ddi ai ff. 416r-418v. una glossa in latino : semperque (v. 124) . scilicet . erit

50 Ad esempio, nel v. 103 del mlibro dei Bella Parisiacae urbis : « Preterea, cum quis noxam clandestinat, antro », noxam è glossato con cuJpam nel ms. Paris, BN, lat 13833, ma nei mss. London, BL, Harley 3826, Edinburgh, NatL. of Scotland, Adv. 18. 6. 12 e Erfurt, AWB Amplonianus 8° 8, nel testo c'è culpam, glossato con no.xam, mentre altri mss. (London, BL, Harley 3271, compresa Ja versione in prosa, e London, BL, Royal 3. A. vi) hanno solo culpam nel testo, di cui omeuono Ja glossa.

L'AmVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIODO ANGLOSASSONE

639

4. London. British Library. Cotton Domitianus i (sec. JCt1led.x2; St Augustine, Canterbury : Ker, no. 146, Gneuss, no. 326) : Ddi ai ff. 51r-S4v.

glosse in anglosassoM e in latino : igniûs anidet uertigine Felix senatum karissime

(v. 105) (v. 111) (v. 122)

of ongryntoMeon~

swing (v. 124) . scilicet. est (v. 151) . id est. principatum (v. 156) . scilicet. o seqaens (v. 158) . id est. complens Aa:a (v. 162) . scilicet . 6 5. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 8092 (sec. xpned ; lnghilterra : Gneuss, no. 890) : Ddi ai ff. 42r-45r. NlllnB'ose glosse interlineari in latino 6. Salisbury, Cathedral Library 168 (sec. xiex; Salisbury: Gneuss, no. 750): Ddi ai ff. 8Sv-87r. due glosse in latino oras (v. 41) cur malis (v. 46) • scilicet. hominibus 7. York, Chapter Library XVI. Q. 14 (sec. XII/XIll-XIIIin ; Inghilterra) : Ddi ai ff. 48v-49r. numerose glosse e annotazioni marginali in latino sui primo foglio.

Contengono glosse in latino anche i mss. : 1. Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 636A (sec. XIII): Ddi ai ff. 122v-123v.

una glossa: puni (v. 28) uera. 2. Leiden, Bibliotheek der Rijksuniversiteit, BPL 190 (sec. XI; St Bertin): Ddi ai ff. 27r-30r. due glosse: inane (v. 74) . scilicet . per frater (v. 156) uel pastor 3. London, British Library, Cotton Cleopalra C. ii (sec. XII): Ddi ai ff.167v-170v. una glossa: (v. 87) o'

4. Loodoa. Bricisb Library. Royal lS. B. xix. ff. 36-199 (sec. JXU-X; :aeima: Ka. no. 268 ; Gnems. no. 493) : Ddi ai ff. 87r-89v. Nllltl!Uose glosse in latino e QllllOtœionl ~· S. Mompellier, Bibliothèque Uni~laire (Seedon de M&lecinc)413 (sec. XII): Ddi ai ff. 7r-8r. dlle glosse e 11110 varianle : etheœus (v. 45) eta'nllS Uistùu (v. S3) uel or. rutilo (v. 54) lucidD 6. Paris, Bibliothèque Nationale. lat 8319 (sec. X; Francia): Ddi ai ff. ~. llllD glossa o Wl1'i.anle : Rll'Ul1l (v. 135) ad repum 7. Paris. Bibliolhêque Nationale. lat. 16700 (sec. IX; Sorbonne): Ddi ai ff. 49v-

S2r.

""° glossa (v. 37) • id est• • die . 8. Saint-Omer. Bibliothèque Municipale 115 (sec. Xll0 «Jll

;

Francia) : Ddi ai ff. 90r-

91r. glosse: œcini qMin

(v. S) (v. 20) (v. 54) (v. 74) (v. 115) (v. 135) (v. 156) (v. 162)

ego Beda

(v. 15) (v. 57) (v. 110)

mouebo

pro ut non . id est • sol inane . id ut . pu. lrux • id est. crudelis œpant ibi missime •o . bcmae . id est. bonus natu.r beml 9. SIOCtholm, Kuoglinga BibliOleket A. 1498 (sec. XlJÎD) : Ddi aile pp. 3-8. tytan

Ire

glosse: ciebo superum saluûs

supemarwn uel quieâs

10. ZOrich, z.entralbiblio&hek, C 58 (sec. Xll•x.xm: Germania): Ddi. ai ff. 72ra73ra. una glossa e waa WJriante : nec uindex (v. 77) sdlicet uult uiuorum (v. 92) uel uirorum

L'AmvrrÀ GLOSSATORIA DEL PERJOOO ANGLOSASSONE

641

11. ZOrich, Zentralbibliothek, Car C 156 (sec. XV; Zürich): Ddi ai ff. 118v-12lr. ""4 glo.ssa e tre varianti :

neciudex

(v. 77) (v. 92) (v. 123) (v. 133)

scilicet uult ael uirorwn

alibi medullas alibi fulmina

Le glosse si ripetono raramente ed in genere, cosi come le annotazioni più ampie o numerose, che non ho qui riportate, hanno una loro individualità, anche se spesso chiosano la medesima parola del De die iudicii. Il confronto tra le voci glossate e il modo in cui vengono glossate puo, in questo, come in altri casi, essere illuminante : dirci cosa incuriosisse il glossatore, come, questi, in tempi e luoghi diversi, interpretasse il poema, cosa presentasse per lui difficoltà e cosa necessitasse di chiarimento. Le glosse, quando sono ancora riunite al loro contesto, parlano in modo più cbiaro, ma sempre e comunque, anche quando ne sono state esttapolate e non hanno più vita propria se non alPinterno di un glossario, ci dicono moite cose, tocca a noi intenderle.

Universifà di Palermo

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P. LENDINARA

IL GLOSSARIO ALLE SATIRE IV· VIII DI GIOVENALE DEL MS. LONDON, BRITISH LIBRARY, HARLEY 3826 fol. 16lr

EX LIBRO IUUENAUS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Tegeris.tugurii. Crepido . est summitas saxi • Ligulae . sunt corrigiae calciamentorwn . Frigida serraca . id est . plaustra . Sucida lana . id est . humida . nondum abluta uel cadens sub altero colore . Cori.hanta . furibundum insanum . Crustum . neutro genere . pars alicuius cibi . Crusta feminino . pars . alicuius rei . Circumagunt se . gyrant et inueniunt se . Decocta . defecata . Geticis . Scythicis Manus ossea . dura uel callosa . Cliuosae . deuexae . Pugnacis . audacis . Improbulum. inuerecundum. inopportunum. Scilicet . nimirum . certe . Esquilias . uias publicas . Pegma . massa ferri . Ad uelaria . ad secretum locum . Venafrano . optimo condimento uel oleo . Gammarus . genus piscis fetidissimi et putidi .

12 deuexae] con -xae scritto allafine della rigaprecedente. 14 inopportunum] inoportunum. 16 Esquilias] exquilias.

20 Gammarus] gamarus, con -rus scritto alla fine della riga preceden1.e.

L•AmvttÀ GLOSSATORJA DBLPl!RIODO ANGLOSASSONB

21 22 23 24 25 26

27 28 29 30 31 32 33 34 35

36 37 38

39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 SO

Sqia11a . / genus piscls opdmi . Prouincia . celeriter . Chironomonta . pantomimi . dicuntur . Micale . concubina . Parma • scutum sine buccula . Capella . campidoctore . Bilem . id est . melancoliam . id est . indignationis amaritudinem . Semesum leporem . dimidio comesum . &ITON KB4>alon . IOY . id est . per caput tuum . Astrea re.cessit • id est . iustitia . id est . Erigone uirgo . Fulcri . id est • lecti a fulcris dicti . id est . sustentaculis . Genium . naturam • Conuentum . coniunctionem . Sponsalia . dotalicia . Antiquum . antiqua res . Tisiphone . furia ue1 amentia . Pusio . catamitus puerulus . Pertundite . incidite . Chironomon Ledam . manibu.f gesticulantem . Fora . theatra deserta . Subligar. quo subligatur înguen. Megalesia . ludi uel lusores • Coraules . princeps chori . Conuomit . id est . nauseat . Rudentes . funes nauium . Exarsit . incanduit . / Riuales • adulteros . Sarcinulas . id est . suppellectilem . Tanti . id est . tanto pretio . Contrahit arcum . id est . incuruat .

24 Micale] Simicale.

25 buccula) bucula. 30 Asttea] Ascréa. 39 Ledam] con la glossa pro feminae (sic) aggiunta nell'interlinea .

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fol. 161v

fol. 162r

644 51 52 53 54

SS 56 57

58 59 60 61

62 63 64 65 66 67

68 69 70 71 72 73 74

75 76 77 78 79

P. LBNDINARA

Scrofa . porca . Rancidius . indignatius uel stomachatius . Lodice . ragana . uel rachana . Mustacia . uina non adeo bona . Lance . disco . Dacicus . imago Dacici . Germanicus . imago Germani . Si est animus . id est . si placet . Quis detulit illum . id est . accusauit . Cunctatio . id est . mora . Flammea . oralia . Endromidas Tyrias . id est . uestes pwpureas . In statione sua . id est . in hirquis . id est . in finibus oculorum. Exorbes . exsiccas . Scrinia . armaria . Zelotipa . suspicatrix . Heremus . dubitamus . Conuenerat . confmnatum fuerat . Sanna . id est . runcatione . stertione . Lecticas . uehicula . Inguinis . id est . penis . Discrimina . distantiae . Patellas . id est . ollas . Hemia. ponderositas. / Prodiga . dilapidatrix . Lamiarwn . id est . nobilium a Lamia . Paludatis ducibus . id est . paludamento indutis . Subsidere . terras . id est . dehiscere . Concidere loris . id est . flagellare flagris .

fol. 162v

53 Iodice] lodice. 61 Flammea] Flamea. 76 Lamia] lama. 79 flagellare flagris] flagris flagellare, con un segno, posto sopra le due parole,

per invertirne l'ordine.

L'ATrlVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

80 Nutare orbes .. id est . uacillare terremotu . 81 Virides gemmas . id est . prasinas . 82 Magnos elenchos . id est . titulatos . gemmas . 83 Pinguia Poppeana . id est . crassa unguenta ad prouocandum . cutis candorem . 84 Viscantur . glutinantur . 85 Foliata . id est . unguenta ex foliis facta . 86 Sacraria . id est . templa . 87 Lena . consiliatrix stupri . 88 Tectoria . coopercula capitis . 89 Periit libraria . id est . lanipendium . in quo ponderantur lanae. 90 Isiacae lenae . id est . quae colit Isidem . 91 Virgine Pigmea . id est . nana . Pigmei sunt cubitales homines . tertio anno sunt penectae retatis . vii . senescunt . et cum gruibus proeliantur . / 92 Meroe . insola est ~gypti qua habet aquas calidas . 93 Anubis . id est . Mercurius . 94 Pepono . melone . 95 Prurit . scalpit . 96 Frictus . confricatus . 97 Desipis . insanis . 98 Tanti . id est . tantum ualet . 99 Rutulis . Italis . 1OO Traducit . profert mittit . 101 Oenophorum. uas uinarium. 102 Tripodes . mensulas . 103 Annaria . arcas .

645

fol. 163r

82 titulatos) titulos. 83 Poppeana) popeana. 85 unguenta) ungenta; foliis] foliis con la secondai e las espunte ed o scritto

sopra il rigo. 89 quo] qua.

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104 Auctio. mercatum. Auctionarii dicuntur qui uendendo et emendo multa lucra sibi augent et adquirunt • Auctionarius dicitur qui paruas res uendit . 105 Eloquium uocale . id est . poetriam sonoram . 106 Altum coturnum. id est. profundam narrationem. 107 Timidus papas . papates dicuntur pedisequi seniores quibus infantum disciplina committitur . 108 Augusta . id est . nobilis . 109 Membrana . pagina . 110 Croceae tabellae . id est . pictae . 111 Quanti . id est . quanta pretio . 112 Anabatra . pulpita . fol. 163v 113 Orchestra . locus in quo positis subselliis residebant / 114 Cannen triuiale . uulgare quod in triuüs canitur . 115 Cacos . malos . ethos . mores . hinc cachetes dicimus malos mores habentes . 116 Sana paupertas . id est . mesta . 117 Semenstri auro . id est . rotundo anulo . 118 Thebais Thebaidos . sicut JEneis Aeneidos . 119 Pelopea . fabula Pelopis . 120 Philomela . fabula Philomelae . 121 Quem pulpita pascunt . pulpita pars scenae . 122 Creditor . qui uult exigere pecuniam suam . 123 Petasunculus . perna lardi . 124 Aureus unus . id est . solidus . 125 Pragmaticorum . causidicorum 126 Mictiros dicitur nasus. hoc est. uterque. meatus. rinos uero naris id est . unum foramen . 127 Minina . pocula uitrea . 128 Stlattaria. purpura. id est. marina.

HM uendendoJ uendundo, con u co"etto in e. 117 Semenstti] sementti.

L' ATilVITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

647

129 Summula . diminutiuum est a summa . uocat hoc despectiue summula frusta panis uel uilem annonam quam oratores accipiebant in uictum . 130 Circumagat. circumducat in circuitu . 131 Lau/ torum. id est. diuitum. fol. 164r 132 Pluris . id est . carioris . 133 Quantalibet . quantumcumque . 134 Purpura uendit causidicum. id est. appretiat. uel pretium facit illi. 135 Rudem . modo finem significat . 136 Sophistae. argumentatores callidi. 137 Numidarum . Afrorum . 138 Quanticumque . id est . quantocumque pretio . 139 Perfrixit. frigus inualuit. 140 ln uma . in sepulchro . 141 Eliceret . excuteret . exprimeret . 142 lnstitor. negotiator. 143 Niueique cadurci. genus tentorii est. 144 Lanarius . qui docet obliquo lanam deducere ferro . id est . subtiliter extendere et attenuare . 145 Frigibus id est . Troianis . 146 Industrius . id est. sollers . 147 Epiredia . minora uehicula . 148 Trito collo . assueto . 149 Segnipes . piger in cursu . 150 Agello . hereditacula . 151 Resinata iuuentus . plana et luxuriosa. 152 Lenia crura . id est. depilata . plana . 153 In primis. id est. ante omnia.

129 in uictum] aggiunto nell'interlinea. 143 Niueique cadurci] Cadurci niueique, con un segno, posto sopra le due parole,

per invertirne l'ordine. 144 id est subtiliter extendere et attenuare] aggiunto nell'interlinea. 151 plana] plata, con t espunta en aggiunto sopra.

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648 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169

Acersecomes . aureas comas habens . Per conuentos . id est . mercatos . Sufflamine . obiectione . / fol. 164v Santonico. fusco. Sandapilarum . feretrorum plebeiorum . Phasma . imaginationem . Triscurrium est multiplex scurrilitas. Planipedes audit Fabios . id est . mimos et mimologos uel gesticulationes . Quid refert. quid prodest. Mamercorum . nobilium . Spira . funis uel ligatura pillei cum operculo capitis . Longum sirma . longa scriptura . Colossus uocatur statua mannorea et alta . Bracatorum . Gallorum . Pigra dolabra . id est . securi . Cimbros . Alemannos .

PROCEDURE EDITORIALI Nell' edizione del glossario si è conservata la punteggiatura e le maiuscole che nel ms. contraddistinguono regolannente i lemmi dagli interpretamenta ; i nomi propri e gli etnici sono stati inoltre scritti con la maiuscola all'iniziale. secondo l'uso moderno. Tutte le abbreviazioni sono state sciotte ; la e caudata è resa con ae. Gli accenti e le annotazioni interlineari sono registtati in apparato. Si è limitato al minimo l'intervento sui testo, mantenendone l'ortograïia, sia nel caso die per ae ed oe, che in quello, rilevabile nelle parole mutuate dal greco, di i per y e per u , c per ch.f per ph , r per rh et per th; le doppie, più volte soggette a scempiamento, sono state integrate. Per le trascrizioni di parole greche presenti nel testo si è scelto di non proporre emendamenti, rimandando al commento.

157 Santonico] Santinico. 158 plebeiorum] plebeorum. 164 funis] finis.

166 colossus] colosus. 169 Alemannos] elemannos.

L'ATl1VITÀ GLOSSATORIA DBL PERIODO ANGLOSASSONE

649

C:OMMBNIO

n verso o i versi delle Satire di Giovenale in cui ricorrono i lemmi del glossario (ad eccezione delle glosse n. 29, 126 e 144) sono citaû secondo l'edizione di P. De

Labriolle - F. Villeneuve, Juvénal. Satires. Paris, 197411. Tra le varianû riportate in apparato da De Labriolle-Villeneuve si segnalano solo quelle rilevanû per il glossario quiedito. 1-2 Iuu., Sat. V, 8: « nulla crepido uacat? nusquam pons et tegeûs pars». Teges « stuoia » è glossato con tugurium « capanna », che si adatta comunque al senso del verso ; la stessa glossa si incontra alttove (ms. Dresden, Sachs. LB OC 153). A crepido, usato da Giovenale nell'accezione di« marciapiede », viene attribuito il significato di « sporgenza (di un sasso) » cf. « crepido: summitas saxi » (CGL V, 59, 20). 3 Iuu•• Sat. V, 20 : « debeat et ligulas dimittere, sollicitus ne ». 4 Iuu., Sat. V. 23 : « frigida circumagunt pigri serraca Bootae ». Plaustrum rende unicamente smacum « costellazione del Carro ». S-6 Iuu., Sat. V, 24-25 : « Qualis cena tamen t Vilium quod sucida nolit / lana pati: de conuiua Corybanta uidebis. ». 7 Iuu., Sat. V. 38: « Heliadum crustas et inaequales berullo ». 8 Iuu., Sat. V, 22-23: « sideribus dubiis aut illo tempore quo se/ frigida circumagunt pigri serraca Bootae ». 9-10 luu., Sat. V, SO: « frigidior Geticis petitur decocta pruinis; ». 11 Iuu., Sat. V, 53: « Gaetulus dabit aut nigri manus ossea Mauri ». 12 Iuu., Sat. V, 55: « cliuosae ueheris dum per monumenta Laûnae: ». 13 Iuu., Sat. V, 57 : « quam fuit et Tulli census pugnacis et Anci ». 14 Iuu•• Sat. V, 73 : « improbulum, superest illic qui ponere cogat : ». In luogo di laL tardo inopportunus « inopportuno »,corne resa di improbulus « sfacciatello », sarebbe stato più calzante importunus « sfacciato ».Lo scambio è attestato alttove. 15 Iuu., Sat. V, 76: « - « Scilicet hoc fuerat, propter quod saepe relicta ». 16 Iuu., Sat. V, 78: « Esquilias, fremeret saeua cum grandine uernus ».L'interpretazione è libera : nel passo si allude all'Esquilino, il colle su cui si inerpica, forse dalla suburra, il cliente di cui parla Giovenale. 17-18 Iuu., Sat. IV, 122: «et pegma et pueros inde ad uelaria raptos. ». Pegma indica una macchina elevatrice usata in teatto, costituita da un tavolato che si alzava ; la glossa allude probabilmente al contrappeso. Il uelqrium è il tendone steso sopra il teatto per riparare da1 sole: la glossa in questo caso riflette un'interpretazione personale del passo in questione. 19 luu., Sat. V, 86: « Ipse Venafrano piscem perfundit: at hic qui».

6SO

P.LENDINARA

20 Iuu., Sat. V. 84 : « Set ûbi dimidio constrictus cammarus ouo ». Si è scelto di mantenere la variante, uguaJmente düfusa. del lemma. gammarus. 21 Iuu., Sat. V, 81: « quae fenur domino squilla. et quibus undique saepta ». 22 Iuu., Sat. V, 97 : « Insttuit ergo focum prouincia. sumitur illinc ».La glo&sa, incomprensibile. nasce da un errato abbinamento operatosi nel processo di selezione delle glosse interlineari a Giovenale o di un più antico glossario. 23 Iuu., Sat. V, 121 : « saltantem spectes et chironomunta uolanti ». L'interpre· tamentum dimosb'a che chironomonta (ace. sing.) è stato preso per un neutto pl. : per il lemma si è mantenuta la forma del ms.. che nonnalizza quella usata da Giovenale. 24 Iuu., Sat. V, 141: « Sed tua nunc Mygale pariat licet et pueros ttes ». 25 luu., Sat. v. 154: «qui tegitur parma et galea metuensque flagelli ». 26 Iuu., Sat. V, 155: « discit ab hirsuta iaculum torquere capella.». Lat. tarda campidoctor « isttuttore militare » ricorre in aitre glosse di Remigio ; corne chiosa di capella « capretta » stupisce, ma la voce del glossario del ms. Paris, BN lat. 7530 : «capella: genus teli » (CGL V, 653, 30), versione ridotta di uno scolio: « genus teli lorum habens de pelle caprina », tesûmonia un analogo fraintedimento. 27 Iuu., Sat. V, 159: «si nescis, ut per lacrimas effundere bilem ». 28 Iuu., Sat. V, 167: « semesum leporem atque aliquid de clunibus apri, ». 29 Iuu., Sat. VI, 16-17: « barbato, nondum Graecis iurare paratis / per caput alterius, cum furem nemo timeret ». La formula greca di asseverazione. riportata nella glossa. è vît 'tiiv 1mpaAfiv aoo oppure J1Ù : 'tiiv KE. 131 Iuu., Sot. VII, 177: « lautorum pueros; artem scindes Theodori. ». 132 luu., Sot. VII, 178: « Balnea sescentis et pluris porticus in qua». 133 Iuu., Sot. VII, 124: « Aemilio dabitur quantum licet (variante mss. G U libet), et melius nos ». 11 lemma (femm. sg. o neutro pl.), cbe presenta un'ulteriore variante, non si accorda, nel genere o net numero, con l'interpretamentum. 134 Iuu., Sat. Vll, 135-136: «Et tamen est illis hoc utile; purpura uendit / causidicum, uendunt amethystina : conuenit illi ». 13.S Iuu., Sat. VII, 171 : « Ergo sibi dabit ipse rudem, si nostra mouebunt ». 136 Iuu., Sot. VII, 167: « uel plures uno conclamant ore sophistae ». 137 Iuu., Sat. VII, 182: «Parte alia longis Numidarum fulta columnis ». 138 Iuu., Sot. VII, 184 : « Quanticumque domus, ueniet qui fercula docte ». 139 Iuu., Sat. VII, 194: «et si perfrixit, cantat bene. Distal enim quae ». 140 Iuu., Sat. VII, 208: « spirantesque crocos et in urna perpetuum uer, ».

»•

L'AmvITÀ GLOSSATORIA DEL PERIOOO ANGLOSASSONE

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141 Iuu., Sot. vn, 212: « eliceret risum citharoedi cauda magistri; ». 142-143 Iuu., Sot. VIl, 221: « institor hibemae tegetis niueique cadurci, ». 144 Iuu., Sot. VII, 224: «qui dccet obliquo lanam deducere ferro;». 145 Iuu., Sot. VII, 236: « quot Siculi Phrygibus uini donauerit urnas; ». 146 Iuu., Sot. VIII, 52: «custodes aquilas, annis industrius. At tu». 147-149 Iuu., Sot. VIII, 66: « exiguis, trito ducunt epiraedia collo ». ISO Iuu., Sar. Vlll, 109: «et pater armenti capto eripietur agello, ». Il diminutivo hereditacula, nel valore, originariamente biblico per hereditas, di «(piccolo) appezzamento di tena », non sembra attestato altrove. 151 luu., Sat. VIII, 114: « despicias merito: quid resinata iuuentus ». 152 Iuu., Sot. VIIl, 115 : « cruraque totius facient tibi leuia gentis? ». Non si è emendato il lemma, visto che il significato simile di levis e lenis rende verosimile la varianre. 153 Iuu.. Sot. VIII, 121 : « Curandum in primis ne magna iniuria fiat ». 154 Iuu., Sat. VIII, 128 : « uendit acersecomes, si nullum in coniuge crimen ». 155 Iuu., Sot. VIIl, 129: «nec per conuentus et cuncta per oppida curuis ». L 'interpretamentum si accorda con il lemma (ace. pl.), per cui si è preferito non emendare ; la resa è libera, se non imprecisa, poichè conventus è il « distretto (giuridico) ». 156 Iuu., Sat. VIII, 148 : « ipse rotam adstringit sufflamine mulio consul, ». 157 Iuu., Sot. VIII, 145 : « tempora Santonico uelas adoperta cucullo ? ». 158 Iuu., Sat. VIII, 175: «inter camifices et fabros sandapilarum ». 159 Iuu., Sat. VIII, 186: « sipario, clamosum ageres ut Phasma Catulli. ». 160 luu., Sot. VIII, 190: «qui sedet et spectat triscurria patriciorum, ». 161 Iuu., Sat. VIII, 191 : « planipedes audit Fabios, ridere potest qui». Nella glossa originale ci doveva essere, come dimostrano gli scolî a Giovenale, gesticulalores. 162 Iuu., Sot. VIIl, 193: « quid refert 1 uendunt nullo cogente Nerone ». 163 Iuu., Sot. VIll, 192: « Mamercorum alapas. Quanti sua funera uendant ». 164 Iuu., Sot. VIII, 208: « porrigat et longo iactetur spira galero. ». 165 Iuu., Sat. VIII, 228-229: «ante pedes Domîti longum tu pone Thyestae / syrma uel Antigones aut personam Melanippes, ». 166 Iuu., Sat. VIII, 230: «et de marmoreo citharam suspende colosso ». 167 Iuu., Sat. VIII, 234: «ut bracatorum pueri Senonumque minores,». 168 Iuu., Sat. VIII, 248: «si lentus pigra muniret castra dolabra; ». 169 Iuu., Sat. VIII, 249: «hic tamen et Cîmbros et summa pericula rerum ». L'errore (elemannos) è probabilmente dovuto all'interferenza di anglosassone ele« straniero ».

PETER THIERMANN

I DIZIONARI GRECO-LATINI FRA MEDIOEVO E UMANESIMO Negli ultimi anni del Trecento, dal 1397 al 1400, la vita culturale della Repubblica Fiorentina acquisi un ulteriore arricchimento. L'insegnamento del greco da parte di Manuele Crisolora costitui il rinnovo degli studi greci in Occidente che man mano si diffusero per tutta l 'Italia. 1 primi passi di chi si muoveva in questo ambito, ovviamente, furono tutt'altro che facili, perché mancavano i più semplici strumenti di lavoro. Il Crisolora, per venire incontro ai bisogni dei suoi discepoli, procedette alla stesura di una grammatica greca elementarel e durante le sue lezioni leggeva e commentava l' opera di un autore greco in modo che gli allievi potessero scrivere sui margini o negli interlinei del testo le sue note esegetiche2• Benché negli ultimi anni le ricerche abbiano reso possibile una migliore comprensione dell 'attività didattica e di apprendimento durante l 'umanesimo italiano, mancano quasi del tutto studi approfonditi sui dizionari greco-latini e bizantini che per tale attività venivano usati3.

Vorrei ringraziare il dott. M. D' Agostino per aver riletto la redazione ilaliana di quest'articolo e l'ing. J. Raab, il dott. F. Pavlicek e la signora M. Zmrzlâ per avermi reso possibile l'accesso ai manoscritti di Bm6. 1 Sulle grammatiche greche del Quattrocento si veda ora Ch. FORSTEL, Les grammaires grecques du xve siècle. Etude sur les ouvrages de Manuel Chrysoloras, Théodore Gaza et Constantin Lascaris, in Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1992 pour obtenir le diplô~ d'archiviste paléographe, Paris, 1992, p. 105-110. 2 E. BERTI, Uno scriba greco-latino: il codice Vaticano Urbinate gr. 121 e la prima versione del Caronte di Luciano, in Rivista œFilologia e