Les coups de maître aux échecs 9782228881753, 2228881759

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French Pages 169 [175] Year 1999

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Les coups de maître aux échecs
 9782228881753, 2228881759

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Les coups de maître aux échecs

Échecs Payot

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Bent Larsen Les coups de maître aux échecs

Traduit de l'anglais par Frank Lohéac-Ammoun

Titre original : SKAKSKOLE 1-4

© 1975, 1976, Saml�rens Forlag, Copenhague. © 1989, Editions Payot, pour l'Édition en langue française. © 1999, Éditions Payot & Rivages

Avant-Propos Il n'est pas nécessaire de consulter ce livre dans l'ordre de ses pages. Vous pouvez le feuilleter au hasard, si vous le désirez. La première section vous semblera sans aucun doute la plus facile. « Trouvez la combinaison » est une simple juxtaposition de cent positions du type « Faites-vous la main ». Pour chacune de ces positions, deux choses vous sont précisées : à qui est le trait et une combinaison à découvrir, mais on ne vous dit pas ce que vous êtes suscep.tible de gagner. . « Trouvez le plan » exigera beaucoup plus de vos capacités. Il y a quarante-huit situations de milieu de jeu. A chaque fois une couleur vous est attribuée et vous devez décider de quelle façon vous allez traiter la position. Toutes méritent que l'on s'y attarde un bon moment. Si vous survolez chaque position en cinq mi­ nutes, vous n'apprendrez pas grand-chose, mais si vous les travail­ lez réellement, prenant des notes pendant que vous réfléchissez utilisant peut-être même un échiquier pour les analyses - , vous verrez alors que les solutions répondent à vos commentaires et à vos questions, et vous apprendrez beaucoup sur la stratégie et le jugement positionnel. « Trouvez les coups de maîtres » réunit quarante parties. Après les premiers coups, on vous donne une couleur et on vous demande de choisir les coups suivants, comme dans les rubriques du type « Testez votre force ». La dernière section, « Finales pratiques », approche la stratégie des finales de la même manière que « Trouvez le plan » traite du milieu de jeu, et représente une leçon de révision des finales extraordinairement ramassée.

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1.

Trouvez la combinaison Vous pouvez apprendre à combiner Tous les joueurs d'échecs pensent savoir ce qu'est une combi­ naison, mais les experts ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord sur une définition. Doit-il y avoir sacrifice ? La combi­ naison doit-elle forcer l'adversaire à une action quelconque ? Doit-elle utiliser une position fortuite et transitoire des pièces adverses ? Nous nous débrouillerons sans définition très claire, mais il nous faut trouver comment combiner. Dans une certaine mesure, cela peut s'apprendre. Une combinaison présente deux difficultés : dans son calcul ou dans sa découverte . Dans les deux cas, la pratique fait le maître . Dans les exercices suivants, il n'y aura pas de calculs très longs, mais les combinaisons ne sont pas toutes aisées a repérer. Même des maîtres renommés sont passés à côté de certaines d'entre elles. C'était sans doute à cause du zeitnot ou pour une question de nerfs. De plus, une importante assistance, dont bénéficient les lecteurs, leur faisait défaut puisqu'ils ignoraient la certitude de l'existence d'une combinaison dans la 'position. Muni de cette information, un maître pourrait sans doute trouver la combinai­ son dans 95 % de ces positions en moins d'une demi-minute de réflexion. Néanmoins, ces exercices n'ont pas été conçus pour des maîtres ; prenez donc votre temps pour trouver les solutions ! Les combinaisons appartenant à une même famille n'ont pas été placées côte à côte, et je n'ai pas indiqué sous les diagrammes si le meilleur jeu menait au mat ou plus prosaïquement au gain d'un pion. Le problème, comme dans une partie réelle, est tout simplement de trouver le meilleur coup. Toutefois, le fait que vous sachiez qu'il existe une combinaison doit bien sûr vous 9

habituer à rechercher les particularités intéressantes de la position qui peuvent rendre une combinaison possible. L'adversaire a-t-il laissé deux de ses pièces importantes sur la même diagonale ou à portée d'une fourchette de cavalier ? Son roi manque-t-il de case de fuite, ce qui permettrait un mat du couloir ? Certaines de ses pièces manquent-elles de protection ? Disposons-nous d'une force d'attaque puissante à proximité de son roi ? Et ainsi de suite. Vous n'avez aucune garantie de trouver la bonne idée, même si vous repérez un grand nombre de détails semblables. Mais, comme je le disais, pratiquez, pratiquez. Enregistrez les thèmes mis en relief dans les solutions. Ces descriptions vous aident à penser d'une manière plus constructive que « si je joue ici, il fait ça, et puis après ? » . J'ai placé les exemples des plus simples aux plus difficiles. J'ai sélectionné ces derniers parce que je les trouve superbes. Vous devez vous habituer à chercher des combinaisons dans toutes les positions que vous obtiendrez en jeu réel. Il vous faut avoir de très nombreuses idées combinatoires. Après analyse détaillée, la plupart d'entre elles se révèleront mauvaises, mais quelques-unes feront mouche !

Exercices Les Blancs jouent

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Solutions 1. (Larsen-Donner, ZUrich 1959). 29. J:t xe7! donne un avantage matériel décisif. Une illustration simple du thème : destruction de la garde. 2. (Y. Barda-Keller, Moscou 1956). 27. ... _.g4+ 28. g3 i,d8 39. ttJc2 i.,e7 40. exd5 ! exd5 41. ttJe3 e4. (Désespoir. Après 41.

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d4 le roi blanc marche jusqu'en e4. Avec tous les pions sur cases noires, le fou de cases noires serait irrémédiablement mauvais.) 42. ttJxd5 i,.d6+ 43 . ttJf4+ �f6 44. dxe4 �eS 45 . �f3 �d4 46. ltjd5 �d3 47. g5 hxg5 48. hxg5 �c2 49. g6 i,.e5 50. ttJxb4+ �xb3 5 1 . ttJc6 les noirs abandonnent. Retournons à la position du diagramme . Après 1 1 . �hl ! d6 12. f4! , les noirs auraient dû jouer 12. . . . �e7. Après 13. fxe5 dxe5 14. ttJe2 h5 15. ltJg3 h4 16. ttJf5 + �xf5 17 . .t1 xf5 n ag8 {17. . . . Fe3 est aussi à prendre e n considération, avec l'idée ,.tg5) , les blancs sont un peu mieux car les deux pions « f » ne valent pas beaucoup plus qu'un pion, mais il est fort douteux que leur avantage puisse mener au gain sur une bonne défense, à cause des fous de couleur opposée. Les blancs feraient sans doute mieux de jouer 13. ttJe2, avec la possibilité c3 et d4. L'avantage de mainte­ nir la tension se voit clairement dans la variante 13. . . . .,te6(?) 14. i..xe6 fxe6 15. f5 ! , où f5 devient un trou dans la position noire. Pour nous résumer, après 1 1 . �hl ! , les blancs ont une meilleure position, insuffisante néanmoins pour forcer le gain contre la meilleure défense. 5. Tartakower-Rubinstein, Moscou 1925

Les blancs ont pointé leurs forces de façon agressive sur l'aile­ roi, et comme les noirs n'ont jusqu'à présent de forte contre­ attaque prête nulle part, il faut conclure que les blancs sont un petit peu mieux, même si la position noire semble solide. Le cavalier est remarquablement bien placé en eS. Mais que faire maintenant ? Si les noirs avaient le trait, ils joueraient probable­ ment i.,d7 suivi de i.,e8, qui ôterait tout mordant à l'attaque blanche. L'attaque doit être renforcée ! Le cavalier c3 qui , pour le moment ne fait rien d'autre que de prévenir a5-a4, est mobilisé : 19. ttJdl ! J,d7 20. ttJe3. Juste à temps ; maintenant ,.te8 est impossible à cause de ltJf5 . Rubinstein joue 20. . . . ll ad8 21. ltJf5 i.,xf5 22. exf5 'iVd7, sinon le cavalier h5 bondit en e6 via f4. Maintenant les blancs peuvent sans doute envisager g2-g4 suivi de ltJf4, mais ils tentèrent d'abord de traiter la position par une attaque de pièces et y parvinrent parce que Rubinstein était endormi : 23. ll f4 ll fe8 24. �hl ll e7 25 . .t:t e4 ll de8 26. 'iVh4 �g8 27. 'iVf2 b6 28. ll fel �h8 29. ll le3 �g8(?) 30. ll g3 �h8?? (30. . . . �f8!) 3 1 . ll xg7 ! ll xg7 32. ttJxf6 'ftle7 33. ttJxe8 �xe8 34. 'ftlf4 ll e7 35. f6 ltJg6 36. ll xe7 Ci:Jxe7 37. f7 les noirs abandonnent. 56

6. Larsen-Gheorghiu, La Havane 1966

Il est clair que les blancs ne peuvent rien entreprendre sur l'aile-dame . Peut-être d'ailleurs que les noirs non plus. En re­ vanche , les blancs disposent de plus d'espace sur l'aile-roi et doivent tenter de monter une attaque s'ils veulent que cette position fermée aboutisse à autre chose qu'à la nulle. Nous abordons maintenant une question importante : où faut-il dispo­ ser les cavaliers blancs ? Le cavalier f3 est quant à lui bien placé, car il peut se rendre en gS , et s'il en est empêché par h6, il tentera à partir de h4 de profiter du trou en g6 (bien que le fou désire également cette case) . Où encore pourrait désirer se rendre un fringant cavalier ? En h5 ! Les blancs seraient donc malhabiles de jouer sans réfléchir 22. �hl suivi de I:. gl . Tout ce qu'on peut dire à propos des tours et des colonnes ouvertes est absolument exact, mais une tour en gl ne garantit pas que la position est gagnée . De plus, il n'est pas du tout certain que la meilleure case pour le roi soit h l . S'il n'est plus sur la colonne ouverte, il est sur une diagonale ouverte. En tout cas, comme il faut avant tout trans­ férer le cavalier en g3, 22. tt)hl ! est sans l'ombre d'un doute le meilleur coup. Dans la position du diagramme, les blancs sont-ils mieux ? Je préfère jouer les blancs, car c'est agréable de disposer de plus d'espace sur l'aile où se trouvent les rois, mais je pense qu'il n'y a pas d'avantage marqué . Contre une bonne défense, cette position fermée devrait être nulle . Voici la partie complète : 1 . g3 g6 2 . �g2 �g7 3 . tt)c3 c S 4. d 3 tt)c6 5 . f4 e6 6. tt)f3 tt)ge7 7. 0-0 0-0 8. a3 tt)f5 9 . .tt bl l1b8 10. tt)e4 'ii b6 1 1 . tt)f2 dS 12. g4 tt)fd4 13. tt)d2 'ifd8 14. e4 tt)e7 15. c3 tt)dc6 16. tt)f3 f5 17. gxfS gxf5 18. eS d4 19. c4 bS 20. �d2 aS 21. 'ifc2 b4 (21 . . . . bxc4 22. dxc4! donnerait au cavalier f2 une merveilleuse case en d3 . Il deviendrait un « cava­ lier bloqueur » idéal, dans la tradition de Nimzowitch . Non seulement il stoppe de façon mécanique le pion passé noir, mais, de plus, il attaque cS , protège f4 et peut-être même appuie le coup offensif b4) 22. tt)hl ! �d7 23 . tt)g3 'ife8 24. ll al ! (un bon coup, en fait un coup psychologique face à un adversaire à court de temps. L'ouverture possible de la colonne « a » le rend nerveux, et il ferme l'aile sur laquelle il aurait peut-être pu devenir un petit peu plus actif) 24. . . . b3? 25 . 'ifdl �h6? (pas une bonne défense. S'il faut vraiment réagir contre cavalier gS, alors h6 est meilleur) 26. 'ife2 �h8 27. l:, ael (comme il est possible que le 57

pion « f » ne reste pas en f4, il est sage de défendre eS . Apparem­ ment les blancs ne songent absolument pas à placer leurs tours sur la colonne « g » ouverte. Dans ce genre de situations, on peut envisager d'abriter le roi sur l'aile-dame qui est fermée , mais ici ce n'est pas nécessaire, et d'un point de vue pratique les blancs veulent déclencher leur offensive maintenant, avant que les noirs atteignent le contrôle de temps du 40e coup) 27. . . . a4 28. t'L)gS tt c8 29. t'L)hS tt:Jg8 30. i,.f3 t'L)ce7 31 . 'iVg2 .:1Jg6 32. 'ft'h3 �xgS (pratiquement inévitable, à cause de la menace t'L)f6. Mais les blancs ont maintenant une position gagnante !) 33 . fxgS i.c6 34. ttJf6 'VJif7 3S . �xc6 ,ll xc6 36. �g3 tUeS 37. h4 t'L)f8 38. ,ll e2 ll 6c7 39. tt g2 tt:Jd7 40. i.,f4 tt:Jgxf6 (aide les blancs mais il n'existait pas de bonne défense contre hS suivi de g6. Peut-être le grand maître roumain espérait-il me voir encore déplacer le pion « g » ) 41. exf6 l:[ c6 42. hS ! h6 (ou 42. . . . �xhS 43 . .tl h2 �g4 44. 'iVxg4 fxg4 4S . g6!} 43. g6 'VJixf6 44. i_xh6 eS 4S . 'iVh3 'iVe6 46. 'iVxfS 'iVxfS 47. tt xf5 e4 48. l:t f7 les noirs abandonnent. 7. Yepez-Col6n, La Havane 1966

(1. e4 eS 2. tt:Jf3 l[Jc6 3. i,.bS d6 4. d4 i_d7 5. Lt:Jc3 exd4 6. l[Jxd4 g6 7. i.,e3 i,.g7 8. 'iVd2 a6 9. i,.e2 Lt:Jf6 10. f3 tZJxd4(?) 1 1 . i.,xd4 .i,e6 12. 0-0-0 'i/d7 13. �b1 0-0-0?) Les blancs sont un peu plus libres, mais la position noire n'est-elle pas solide ? Examinons de plus près la position du roi noir ; peut-être existe-t-il des possibilités de sacrifice en a6? Comment la dame peut-elle se rendre sur une bonne case d'at­ taque ? Cette façon de raisonner doit mener à envisager la puissante manœuvre 'iVgS-a5 . Dans la partie il suivit 14. �gS! h6 1S. �aS 'f/e7 16. eS ! ttJe8 17. i,.xa6 �f8 (ou 17. . . . bxa6 18. �xa6+ �d7 19. exd6 cxd6 20. 'iVb7+ avec un gain facile) 18. i,.bS c6 19. i,.b6 .i,xe5 20. 'iYa8+ les noirs abandonnèrent. Ils auraient pu opposer une meilleure résistance par 16. . . . dxeS 17. i,.cS ll d6, mais au prix de la qualité. Voici une variante extraordinaire : 1S. . . . 'i(c6 16. tt:JdS ! i,.xdS 17. exdS �d7 18. i,.xa6! La meilleure défense noire était 14. . . . tt:Jh5 ou t'L)e8, mais les blancs auraient de toute façon obtenu une très forte position par 'ifaS . Dans la position du diagramme, il existe de sympathiques coups positionnels, complètement dénués de mordant, tels que 14. l:t e 1 , 1 4 . g4 e t 14. 'iYe3 �b8 1 S . .t1 d2. Cependant, s i les noirs e n ont le temps, ils échangeront les fous de cases noires, après par exemple 58

l:l heS, 'iffS et t2Jd7, et l'avantage territorial des blancs n'aura plus de signification. 8. Spassky-Fischer, Goteborg 1955

Les blancs sont gagnants ! Ce n'est pas immédiatement évident, en raison du fort cavalier eS, du pion faible en e4 et de la colonne « g ». En revanche, f6 et h6 sont faibles chez les noirs, et leur fou doit surveiller la case f5 pour empêcher le cavalier blanc de s'y installer. Absolument sans espoir . . . ? Oui , c'est ainsi que l'on peut caractériser la situation après 29. J,xe5 ! Les blancs échangent leur bon fou contre le bon cavalier noir, et l'une des pointes de la manœuvre est que l'autre fou revit soudain. Les noirs ne peuvent jouer 29. . . . 'ifxe5 à cause de 30. ttJc4 VJ/ie7 3 1 . VJ/if4 gagnant un pion. Après 29. . . . dxe5 30. d6! 'iVdS 31. i.,c4, ce fou est devenu très fort car en attaquant gS il menace en réalit6 f6. Jouer 30. . . . 'iVeS 3 1 . .1i,.c4 Ae6 n'aiderait pas les noirs, car après 32. Axe6 'ifxe6 33. ttJfS les blancs peuvent gagner de nombreuses façons, par exemple en attaquant h6 par .tU3-h3 , ou en attaquant le pion cS . La différence entre les deux cavaliers dans cette position est stupéfiante. Les noirs mirent leurs espoirs dans des contre-menaces visant g2 et jouèrent 3 1 . . . . i.c6, mais Spassky l'emporta de façon élégante : 32. l2Jf5 ,tt g5 33 . h4 ,tl g6 34. i.,xgS+ ! .t:t fxgS 35 . ttJe7 J,xe4 36. ttJxg6 I:, xg6 37. h5 ! .tt g7 3S . .t:, xf6 .t:, xg2+ 39. �xg2 J,xg2 40 . .t:, fS les noirs abandonnèrent. Ils ne peuvent sauver leur dame à cause du mat en fl. 9. Alekhine-Marshall, Saint-Pétersbourg 1914

(1. e4 eS 2. ttJf3 ttJf6 3. ttJxeS d6 4. tZJf3 tZ)xe4 5. d4 d5 6. i.,d3 i.,d6 7. c4? ! Ab4+ S. l2Jbd2 l2Jxd2(?) 9. J,xd2 VJ/ie7+ 10. 'ife2 'ifxe2+ 1 1 . �xe2 J,xd2 12. �xd2 J,e6 13. cxd5 J,xd5 14. :t hel + �dS 15. i.,e4 J,xe4 16. ll xe4 l;l eS 17. Il ael Il xe4 1S. :t xe4 ttJc6 (lS. . . . l2Jd7 n'était pas meilleur à cause de 19. ttJg5]). Les blancs sont mieux ! Simplement à cause d'une petite pointe tactique. II est un fait que les pièces blanches sont actives, mais si rien de spécial ne se passe rapidement, le pion « d » isolé risque de devenir une sérieuse faiblesse. 19. l2Jg5 ne mène à rien à cause de la réplique �d7! Mais 19 . .tl g4! g6 20. :t h4! gagne un pion important, car 20. . . . h5 est paré par 21. g4! Ainsi la perte de temps noire dans l'ouverture et l'absence de développement de la tour aS ont entraîné leur propre punition. Marshall joua 20. 59