Léonard de Vinci décrypté: Les Élohims des châteaux de la Loire et de la cathédrale de Chartres 9782923386027

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Léonard de Vinci décrypté: Les Élohims des châteaux de la Loire et de la cathédrale de Chartres
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Léonard de Vinci décrypté

Éditions Nenki C.P. 1106 Thetford Mines, Québec, G6G 7NI Canada www.editions.nenki.com Couverture & mise en page:[email protected] Dessins d’après l’œuvre de LDV: François Sérent

© 2006 Éditions Nenki Tous droits réservés pour tous les pays et dans toutes les langues. ISBN : 2-923386-02-07 Dépôt légal : deuxième trimestre 2006 Bibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Bibliothèque Nationale de Paris

Didier Coilhac

Léonard de Vinci décrypté Les Élohims des châteaux de la Loire et de la cathédrale de Chartres

Éditions Nenki Québec - Canada

Le caractère du sous-titre « Les Élohims des châteaux ... » provient de l’écriture même de Léonard de Vinci. Le château de Chambord est doublé par son négatif pour invoquer les techniques subliminales des toiles de fonds et ombrages des peintres initiés, ainsi que les multiples inversions. En 4e de couverture, l’inversion du titre témoigne d’une façon d’écrire sujette à De Vinci tout comme certain cryptage de toiles, lettres ou messages qui transmet¬ taient les secrets de l’époque. Le mot hébreu ELOHIM est le pluriel de EL ou ELOA; il signifie « les dieux ».

Élohim, très présent dans la Bible, fut traduit par « Dieu », ce qui représente une inexactitude, « Élohim » étant un pluriel. L’auteur se permet donc d’écrire Élohim au pluriel : « les Élohims ».

Préface de I éditeur Ce livre composé de recherches, d’observations, nous entraîne dans le siècle de la Renaissance pour une enquête des plus étonnantes. Lauteur Didier Coilhac, nous propose de le suivre dans sa réflexion, ses déduc¬ tions, suite a ses analyses et autres observations particulières. Les nombreux croquis, photos et figures qui illustrent ce livre sont les preuves tangibles de ces assertions. À la découverte de ce manuscrit, ma première impression fut celle-ci : « Tiens, je retrouve des photos de ma page web « OVNI à travers les siècles*». Mais, en prenant connaissance de l’ouvrage, je me suis rendu compte que nous étions tous passés à côté de sculptures et avions admiré l’architecture des châteaux et cathédrales, sans rien en voir. Que certains tableaux possédaient des messages et cryptages subliminaux, qu’ils pointaient tous dans la même direction : François 1er. Les Médicis, les initiés maçons et autres artistes des fraternités secrètes de cette époque connaissaient la présence de ces visiteurs, anges et chérubins et de leurs véhicules célestes. Ils étaient parmi les gardiens des connaissances, artefacts et textes anciens, des dessins et formules qu’ils ne comprenaient guère, en regard aux connaissances technologiques de l’époque. On confia à certains jeunes hommes, sélectionnés pour leurs capacités intellec¬ tuelles, le soin de comprendre et traduire la signification de ces documents mysté¬ rieux. Léonard De Vinci fut l’un d’eux, formé par les aînés de ces confréries, éduqué par des supérieurs inconnus et autres artistes initiés. Certains documents, pièces et textes sacrés lui furent confiées avec pour tâche de déchiffrer les secrets quelles pou¬ vaient contenir, traduire et concevoir des machines en fonction de la technologie de l’époque. Voulant laisser aux générations futures, une trace de ces découvertes, Léonard de Vinci a transcrit ses connaissances au travers de ses œuvres. Il dut travestir son travail afin d’éviter les problèmes avec le clergé. La censure religieuse et politique du Moyen-Âge, jusqu’à la Renaissance ne permettait aucune hérésie, et tout ce qui allait à l’encontre du dogme catholique était punissable de tortures atroces, suivi de mort et de la destruction des soi-disant oeuvres du Diable. Ces apparitions furent-elles celles de Satan ou de démons ? Didier Coilhac, a-t-il percé le message que nous ont légué sur les fresques sur les murs de leurs châteaux ou cathédrales ? Vous pouvez ne pas être en accord avec tout ce que l’auteur avance, ou mieux encore, vos yeux désilés par les révélations contenues dans cet ouvrage vont vous permettre de découvrir d’autres anomalies. Une interprétation différente en sera la conséquence. Mais une chose certaine demeure, vous ne percevrez plus les châteaux et les œuvres des artistes initiés avec le même regard. Préparez-vous à un voyage dans le temps ou la réalité dépasse la fiction. * http://www.conspiration.cc/sujets/ovni/ovnisdessiecles.htm

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ère partie

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Les OVNIS codés dans l’architecture Renaissance ? Les historiens officiels cantonnent l’architecture Renaissance dans une zone culturelle bien précise. Les châteaux de la Loire sont des demeures de plaisance dans lesquelles les nobles ne pensaient qu’à faire la fête. Chambord, par exemple, fut construit par François 1er qui voulait bénéficier d’un rendez-vous de chasse galant. Vous n’avez pas le droit de vous demander pourquoi cette garçonnière com¬ porte 440 pièces et pourquoi, dans un règne de 35 ans, le beau François n’y ré¬ sida qu’une soixantaine de jours. Pour les historiens, l’architecture Renaissance est définitivement connue; plus rien de fort ou révolutionnaire ne reste à découvrir; tout est bouclé! La comparaison ecclésiastique s’impose: les cardinaux ne sont pas là pour innover dans les questions existentielles ; une bonne part de leur mission est de perpétuer les dogmes catholiques, à la virgule près. Ainsi, pour l’historien classique, le Mystère n’existe pas. Il ne le peut pas, comme cela a toujours été et, très certaine-ment, sera toujours. Ils sont d’ailleurs tous unanimes sur la question et un diplômé moyen voulant conserver sa place doit absolument rallier la majorité. Effectivement, c’est en autodidacte que je présente dans ce livre des hypothèses qui paraîtront à certains complètement délirantes. Des personnes trop conditionnées par le système culturel ne peuvent plus accéder à la nouveauté. Les livres d’Histoire présentés sur les étalages de la FNAC enferment le public dans un canevas limitatif. Beaucoup de ces ouvrages ne sont pas sans qualité, mais il est interdit de prononcer certains mots devant leurs auteurs. « Atlantide » ou « OVNI » sont par exemple des tabous majeurs ; ne perdez pas de temps avec ces fadaises ! Focalisez-vous plutôt sur des thèmes « raisonnables » : qui a tracé les plans du château de Chambord ; est-ce que la comtesse Machine était la maîtresse du roi, François 1er a-t-il passé 62 jours à Chambord ou 63 ???... Là, vous êtes acceptable puisque vous vous insérez dans un contexte reconnu conforme. Vous avez le droit de penser, mais pas par vous-même, non, comme les autres. On apprécie les Champollion nouvelle vague, mais pas trop souvent, et surtout quand ils sont morts. Toute société est basée sur des points d’amarrage qui retiennent les citoyens dans des conceptions communes. Ce qui rapproche les gens et fonde la collectivité de¬ vient forcément une limite aliénante. Quand je marche dans une rue ou un grand

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magasin, je suis surpris de l’habillement des personnes, majoritairement grisâtre ou quelconque. La recherche d’une esthétique vestimentaire, colorée par exemple, est l’exception. Quand je sors faire des courses tout de blanc vêtu, j’ai l’impression d’être un extra-terrestre! Quel dommage! Écrire sur les OVNIS revient à s’exposer au ridicule; il n’y a pas sujet plus glis¬ sant. Les télévisions n’en parlent que pour en rire et encore, de moins en moins. Pourtant, des milliers de témoins de toutes sortes ont vu des objets étranges dans le ciel et cela continue d’année en année. Le caractère subversif de ce fait le rend dangereux pour la société qui le refoule donc soigneusement. Notre beau marché économi-que n’a pas besoin des ovnis : les extra-terrestres ne sont pas des consom¬ mateurs en puissance! Selon les témoignages de certains « contactés », il se pourrait que nos mystérieux visiteurs soient adeptes d’une vision spirituelle de la vie. Alors, vous imaginez bien que les instances dirigeantes ne sont pas pressées d’informer le public sur cela. Ce qui éveille intellectuellement le peuple sur des vérités d’avantgarde n’a pas souvent l’aval des structures dirigeantes. Si des extra-terrestres se dé¬ voilent au grand jour, c’en est fini de notre monde matérialiste ; c’est le grand saut culturel! Les sommités ayant une bonne place dans le monde d’aujourd’hui (et tel qu’il est) n’y tiennent pas particulièrement. Un accord tacite partagé par les indus¬ triels, les politiques, les scientifiques et les grands médias immobilisent la cause ovni et la décrédibilise à l’envi. À partir de là, le gogo n’a plus qu’à penser, comme on le lui suggère, que les ovnis ne sont pas étudiés car le sujet manque de sérieux. C’est faux, c’est plutôt l’être humain qui manque de sérieux! Évidemment, le lectorat assidu du Figaro-Magazine ou du Nouvel Observateur peut attendre longtemps confirmation de l’authenticité ufologique! Certains « observateurs » ne sont pas si nouveaux que ça, avec une fâcheuse tendance à porter des œillères ! En marge des gros circuits édi-toriaux, il existe des ouvrages très bien documentés et dignes de confiance, traitant d’OVNI et informant réellement leurs lecteurs. La revue VSD, avec un numéro spécial-ovni de temps à autre, nous redonne un peu confiance. Les téléspectateurs fans de Patrick Poivre-d’Arvor oublient trop vite qu’une nou¬ velle trop intense ne passerait pas la rampe d’une diffusion à 20 heures. Un ovni pourrait survoler la place Charles De Gaulle pendant 2 heures sans que le journal s en emeuve. Un evenement qui sort du consensus général n’a aucune chance de faire la une : trop fort, c est trop fort ! L inertie humaine fait qu’une culture ne peut assumer ce qui pourrait la tuer ; ce qui est trop dérangeant est simplement ignoré. A contrario, quand cela fera irruption sur la scène publique, le monde ne sera plus jamais le même... Pour le non-initié, je vais tenter de répondre à certaines questions basiques; il ne s agit bien sur que de mes avis personnels, mais fondés sur des années de lecture et de réflexion. Les OVNIS sont-ils les véhiculés spatiaux de visiteurs extra-terrestres ? C est 1 hypothèse numéro une, considérant que la vie ne peut exister que sur

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la terre. Prenons garde a ne pas etre les victimes de l’époque technologique qui est la nôtre. Certains ovnis changent de forme ou se scindent en plusieurs morceaux autonomes, faisant douter de leur matérialité. Souvenons-nous alors qu’une science qui aurait des milliers d années d’avance sur la nôtre pourrait effectuer ce qui nous semble miraculeux. Par ailleurs, certains OVNIS viennent peut-être d’autres dimensions, ou du futur... hypothèses qui choquent les gens trop terre-à-terre (c’est le cas de le dire). Des physiciens d avant-garde admettent l’idée de plusieurs niveaux de realite, emboîtes les uns dans les autres. On a tout lieu d’être sidéré à la vue du grand éventail de la Vie qui se déploie sur Gaïa : quelle diversité, de la fourmilière à 1 éléphant, du grizzli au dauphin... Il faut alors ne pas trop restreindre par avance le champ du possible de la Vie cosmique : TOUT EST POSSIBLE. Certaines person¬ nes disent avoir rencontrées des extra-terrestres qui leur auraient fait des confiden¬ ces (et pourquoi pas ?). Les ovnis seraient des aéronefs biologiques vivants, faisant corps avec leurs occupants. Voilà une affirmation qui n’est pas prouvée mais que personne ne peut réfuter; la chose est possible. Si un super diplômé profite d’une émission télé pour s’en moquer, il exprime surtout bêtise et suffisance. Quelles sont les preuves disponibles dans le dossier OVNI ? En fait, les données sont diversifiées et probantes, ce qui rend d’autant plus choquant l’indifférence généralisée. Des radars ont souvent capté de mystérieux objets vus en même temps par des observateurs oculaires. Là où des témoins ont vu un engin posé sur le sol, on a souvent remarqué des traces matérielles, avec par¬ fois des altérations magnétiques ou thermiques. On a souvent vu de petits person¬ nages hu-manoïdes sortir des soucoupes après atterrissage. En résumé, on a tout ce qu’il faut pour conclure que notre planète est visitée par des êtres venus d’ailleurs. Seulement voilà, notre monde retarde cette évidente prise de conscience... bien encombrante. Combien de témoins de bonne foi se sont vus ridiculisés par des ignorants primaires ou manipulateurs ? Je me souviens de l’époque où Christophe Dechavanne, avant de faire le guignol dans La Ferme, présentait une émission cul¬ turelle, avec invités. Le Mystère, les ovnis ou le paranormal était parfois le thème de la soirée et l’ani-mateur n’en pouvait plus de brocarder à tout va. Il était clair que le but n’était pas seulement d’informer, mais aussi de faire rire aux dépens du sujet. Quel dommage, Christophe ! La 5ème Chaîne a diffusé le 15 Janvier 2006, une émission de la série « Aux frontières du réel », consacrée aux ovnis. J’y ai constaté les habituelles techniques de manipulation du public, scandaleuses et éhontées. Le principe mensonger est simple: d’abord évoquer un témoignage qui donne l’impression d’une informa¬ tion objective, fragilisé par la mise à l’écart de certaines données fortes. Dans un deuxième temps, contredire l’hypothèse avec les réticences d’un « sceptique » parti¬ culièrement borné. Ce jour-là, la 5 nous a gratifié d’un festival exemplaire de partia¬ lité! Un ufologue qui avait repéré des traces d’un posé d’ovni fut vite remouché par une scientifique rationaliste. Cette femme affirma, presque sans rire, que les traces étaient dues à des champignons qui avaient poussé en prenant la forme circulaire !

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La crédibilité d’une vidéo d’ovni fut balayée par l’affirmation idiote qu’il s’agissait d’un oiseau ! Un film mexicain montrant un ovni en assez gros plan, avec une struc¬ ture métallique apparente, n’eut pas plus de chance. Il fut analysé par un « expert » qui démontra qu’il s’agissait tout simplement de la planète Vénus! Il est évident que la désinformation est volontaire ; le but est de convaincre le profane que le sujet ovni est bidon et indigne d’intérêt. Cette tactique doit d’ailleurs donner de bons résultats avec la frange du public conventionnelle et BCBG. Comment l’honnête citoyen confiant se douterait-il qu’on se moque de lui, pour qu’il reste bête et discipliné ? L’hypothèse extra-terrestre est-elle la seule à rendre compte des OVNIS ? Non, certains ufologues pensent qu’ils sont la manifestation d’une grande Intelligence globale (Jean Sider). Jacques Vallée et d’autres parlent du « phéno¬ mène ovni » pour ne pas le ramener à des objets matériels. L’ufologie relève souvent du paranormal avec matérialisation-dématérialisation et petits êtres traversant les murs : ces facettes surprenantes permettent une palette d’interprétations diversifiées et complémentaires. Dans ce livre, je retiendrais surtout l’hypothèse «vaisseaux spatiaux habités » ; c’est l’étude de la Renaissance qui m’y conduit. N’est-il pas possible que les OVNIS soient simplement des phénomènes natu¬ rels ou des illusions d’optique ? Non, ce n’est pas possible; il existe trop de témoignages concordants. Cette hypothèse est ridicule et résulte simplement d’une manipulation bien orchestrée. Pourquoi les extra-terrestres ne se montrent-ils pas au grand jour ? Constatant 1 immaturité de la nature humaine, ils s’en abstiennent délibéré¬ ment! L humanité baigne dans des émotions de peur et d’agressivité, comment vou¬ lez-vous quelle soit digne d’un contact supérieur ? L’homme de la rue s’intéresse au travail permettant de gagner de l’argent, à sa vie familiale, sexuelle, aux vacances, au football..., il ne prend guère le temps de lever les yeux vers le ciel. Les êtres céles¬ tes le lui rendent bien, en ne descendant ni trop bas, ni trop souvent. Ils respectent grosso modo le principe de non-ingérence, laissant à l’homme la jouissance de son libre-arbitre. Un trop grand décalage culturel entre deux civilisations ne permet pas des échanges satisfaisants, ni pour la plus haute, ni pour la plus basse. Les intelli¬ gences de 1 espace attendent sans doute une évolution de 1 homme suffisante pour se dévoiler à lui. Que penser de la bizarrerie de certaines observations ? Effectivement, on ne compte plus les témoignages rapportant des cas bizar¬ res et déconcertants. Lun a vu des extra-terrestres cueillir méticuleusement de la lavande; un autre les observe réparant leur machine avec tournevis et clef à mollette; un troisième entend des déclarations n ayant ni queue ni tête ; on ne compte plus les énoncés extra-terrestres pseudo-scientifiques... Nos visiteurs soufflent le chaud et le froid; ils se montrent pour tester les réactions humaines, mais laissent une porte de sortie a ceux qui ne peuvent le supporter. Ils ne veulent pas contraindre

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1 humanité à accepter leur existence. Vous ne voulez pas croire aux petits hommes verts ? Vous avez de la chance ; eux-mêmes ne vous y forcent pas ! Rassurez-vous, votre petit monde continuera de tourner rond sans surprise. La peur fondamentale de 1 Inconnu ne vous empechera pas de dormir : « Il y tout lieu de croire que les ovnis sont une fumisterie. » Vous aurez manqué le coche d’une prise de conscience majeure, mais vous ne vous en rendrez même pas compte. Je pense que les inco¬ hérences ovni s expliquent aussi par un jeu de pistes laissé à notre appréciation. Le Mystère frappe à notre porte et nous pose délibérément une énigme à résoudre, ayant choisi ce mode de communication. Les cercles dans les champs de blé (ou crop-circles) me semblent relever de cette filière à messages secrets. Des informa¬ tions cachées sous un code rationnel seraient contenues dans leur géométrie, leur forme, 1 emplacement sur la carte et la date de leur apparition. C’est la première phase du Contact, réservée à ceux capables de le comprendre. Risquent-ils de nous envahir ? Non, ils l’auraient fait depuis longtemps. Que penser des enlèvements par des extra-terrestres ? Ils doivent être réels puisque les « abductés » sont parfois porteurs de petits im¬ plants métalliques1. Ces histoires d’enlèvements, terrifiantes il faut bien le dire, nous amènent à l’idée que les extra-terrestres ne sont pas tous bienveillants. Pourquoi a-t-on décrit tant d’extra-terrestres différents ? C’est vrai, les centaines de témoignages ne convergent pas vers un profil type d’extra-terrestre. On en a observé des grands, des petits, des « animaux » poilus ou à peau lisse, des petit gris classiques et même des hommes de différentes sortes. Alors, les sceptiques ont sauté sur l’occasion pour affirmer: « Cela montre bien que ces prétendus aliens sortent de l’imagination de prétendus témoins! » Cette remar¬ que ne tient pas devant la multiplicité des témoignages, parfois rapportés par des gendarmes ou des militaires. La vie est démultipliée dans l’univers, des centaines de planètes ayant produit des organismes de différentes morphologies. Contrairement à ce que l’on croit communément, la vision d’objets mysté¬ rieux dans le ciel n’a pas commencé avec Kenneth Arnold en 1947. A toutes les époques connues, on a vu des ovnis, comme le rapporte Richard D. Nolane dans son précieux ouvrage « Autrefois les ovnis ». Dans son « Histoire des Francs », le chroniqueur Grégoire de Tours relate : « En 585, au mois de septembre, certains ont vu des signes, c’est-à-dire des rayons ou des coupoles qu’on a coutume de voir et qui semblent courir avec rapidité dans le ciel... En 587, nous vîmes pendant deux nuits de suite, au milieu du ciel, une espèce de nuage fort lumineux qui avait la forme d’un capuchon. » L’expression « qu’on a coutume de voir » suggère qu’à la fin du VIème siècle les ovnis étaient aussi fréquents que de nos jours. I) Voir le livre du Docteur Roger K. Leir : « Ovni et implants, un chirurgien témoigne » et aussi un livre de John Mack, professeur de psychiatrie à Harvard : «Abduction ».

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Aux environs de l’an 800, le moine Laurence écrivait les « Annales Laurissenses » dans lesquelles il nota : « Ceux qui faisaient le guet dehors sur la place, dont beau¬ coup sont encore en vie aujourd’hui même, dirent qu’ils virent la ressemblance de deux larges boucliers de couleurs rougeâtre, flamboyants et en mouvement au-des¬ sus de l’église même, et lorsque les païens qui se trouvaient dehors virent ce signe, ils furent sur le champ jetés dans une grande confusion et étreints par une grande épouvante, ils commencèrent à fuir le château. » En 810, l’empereur Charlemagne vit un objet étrange, selon la description de son secrétaire, dans sa Vita Karoli: « Un jour qu’il avait quitté le camp et s’était mis en route avant le lever du soleil, il (Charlemagne) vit soudain une torche éblouissante descendre miraculeusement d’un ciel serein et traverser l’air de droite à gauche. Et comme l’on se demandait ce que présageait ce phénomène, le cheval qu’il montait baissa brusquement la tête et tomba en le précipitant à terre... » Mathieu de Paris nous apprend que, dans la nuit du 1er janvier 1254, des moines anglais virent « une sorte de grand vaisseau de forme élégante, bien gréé et d’une couleur merveilleuse, dans un ciel serein et par beau temps... les moines le contemplèrent longtemps avant qu’il ne disparaisse. » Le 3 août 1290, des moines d’une abbaye de Byland dans le Yorkshire ont vu « un disque brillant comme de l’argent, plat et rond (qui) passa lentement au-dessus de l’abbaye et provoqua une incroyable terreur » (dans les « Chroniques » de William de Newburgh). Richard D. Nolane a remarqué le grand nombre de cas relatés au XVIème siècle, époque qui nous concerne plus particulièrement. Ils sont tellement nom¬ breux que l’auteur renonce à les transcrire tous pour ne pas alourdir son livre. Christophe Colomb, se trouvant sur le pont de la Santa Maria, aperçut le 11 octobre 1492 « comme une sorte de lumière, comme une chaîne de cire, qui s elevait et s abaissait, se rapprochant peu à peu du sol ». En 1517, l’aumônier d’un des navires du conquistador Juan de Grijalba rapporte dans son « Jour¬ nal » : « Le soir meme, nous fûmes témoin d’un miracle bien extraordinaire : une sorte d etoile apparut au-dessus des mats de nos vaisseaux après le coucher du soleil. Puis elle s’éloigna en lançant continuellement des feux et finit par s’arrêter au-dessus d un village... il s en échappa un rayon dans l’air qui se fit voir pendant plus de trois heures ». En 1537, à Franconie, on vit une étoile descendre du ciel et se transformer en un grand disque, irradiant des tourbillons et des boules de feu. Ces phenomenes firent fondre les objets métalliques sans blesser les habitants, ni altérer leurs maisons. Le 4 avril 1561 la « Gazette de Nuremberg » évoque la multitude de boules colorées, disques circulaires, grands tuyaux et croix rouges qui occupèrent le ciel de la ville. Ces observations furent immortalisées dans une gravure d époque. Agrippa d Aubigné témoigna qu’en 1586 le marquis seigneur de Tors et son hôte « virent descendre sur la bourgade de Beauvais-sous-Matha une nuée ronde de couleur horrible à regarder ...brun foncé. Cette nuée semblait un chapeau. » Le mot « chapeau » fut souvent utilisé pour désigner les ovnis qu’on nomme plutôt de nos jours soucoupes volantes.

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Il est donc établi que le phénomène ovni n’est pas une invention culturelle récente. Il ne releve pas de psychopathes boulimiques de romans et de films de scien¬ ce-fiction. Il est indépendant de 1 époque dans laquelle il se manifeste. Les ufologues à tendance psychologique, ramenant tout à la psychiatrie et au folklore n’expliquent qu une minorité d observations. Ne laissons pas de prétendus experts nous expliquer que les vessies sont des lanternes et les ovnis des mirages. Dans la nature humaine, il ny a normalement pas nécessité inconsciente d’inventer des objets qui n’existent pas, et la sociologie n a rien à voir avec les ovnis. Il faut certes tenir compte d’un petit pourcentage de mythomanes épatant leur entourage avec des bobards, mais ce n’est quune minorité. Le site « ovni investigation » propose 14 interprétations au phéno¬ mène ovni; je ne comprends pas pourquoi l’hypothèse extra-terrestre n’arrive qu’au 9ème rang ? Pour toute personne de bon sens, elle est l’explication n°l. Je prends connaissance d’un article de Richard D. Nolane dans un « VSD hors série paranormal » ; on y apprend qu’un certain Pierre Ménier a rédigé un opuscule sur des phénomènes étranges survenus en 1608. Ménier mentionne des « carrosses » apparus sur la mer, qui faisaient des « cris épouvantables... si puissants de bruict qu’ils faisaient retentir les montagnes des environs... » D’autres fois, on vit « deux hommes en l’air, ayant chacun en main des armes et boucliers... » et des « figures hu¬ maines aiant des bras qui sembloient estre couverts d’escailles... » Là aussi, « le bruit estoit si effroyable qu’il sembloit aux auditeurs estre la fin du monde... » Par la suite, « une nuée espaisse apparut en l’air et couvrit si obscurément que rien de deux heu¬ res ne parut que nuées et brouillard noirs, obscurcis sentant comme le salpêtre... » Tout est là pour évoquer un vaisseau dont le moteur fait un bruit assourdissant, avec des pilotes vêtus d’un scaphandre ou d’une combinaison spatiale. Le « brouillard noir » sentant le salpêtre, c’est-à-dire un produit combustible, est bien l’image de la fumée d’échappement. Pourtant, sur quatre pages d’article, l’excellent Nolane ne mentionne pas cette hypothèse si évidente, me semble-t-il. Je me dis que la littérature ufologique manque souvent de bon sens et d’audace dans ses extrapolations. À gauche, la photo montre un chapeau volant ; c’est l’ovni classique, discoïdal avec un dôme. Le cliché suivant (figure lb, p. 16) est de Billy Meier, un contacté suisse très controversé comme il se doit. Naturellement, si vous affirmez être en contact avec des ex¬ tra-terrestres, produisant des photos extra¬ ordinaires à l’appui, vous êtes en route pour de sérieux problèmes. Vous ne croyez quand même pas que notre belle société va vous lais¬ ser casser son paradigme ! Donc un homme dérangeant comme Meier a l’assurance au départ d’être traité de menteur et de fumiste, USA - 1952.

il ne peut en être autrement.

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Figure lb



Photo de Billy Meier.

Il est notoire que l’armée de l’air américaine mit au point une politique de désinformation sur les ovnis. Les affirmations tendancieuses furent alors très cou¬ rues, telles : « Vous avez confondu avec la lune ! Les grandes distances cosmiques sont infranchissables ! Alors, vous avez vu des petits hommes verts ? » Soumis à ce tir de barrage, nombreux sont les témoins qui ont dû s’abstenir de toute confiden¬ ce. Parlons de la commission Condon devant évaluer objectivement le phénomène ovni, alors que les déclarations de Condon lui-même révélèrent dès le début ses a priori négatifs ! La photo (lb) de Meier peut sembler trop belle pour être vraie, mais je ne suis pas de cet avis. En ufologie, beaucoup ne souhaitent pas vraiment l’émergence de la vérité, ils se complaisent dans les sempiternelles mêmes questions. Billy Meier a traversé de multiples tentatives d’assassinat, ce qui me semble de bon augure quant

Figures 2 -Deuxphotos de Billy Meier (ci-dessus). Page suivante, photos d’ovnis : en 1965 à Sviets, autre photo de Meier, en 1993 au Mexique.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ à son authenticité. Relativement à ce que je découvre à la Renaissance, la photo me semble crédible, c est pourquoi je me permets de la reproduire. Les boules supérieu¬ res, par exemple, semblent un collier qui ferait le tour de la grande « assiette » ; c’est un assemblage connu à la Renaissance2. L’ufologue Wendelle Stevens s’est intéressé de près a Meir, allant jusqu à dépenser 50 000 $ dans l’étude de certaines photos; les experts ne détectèrent aucun trucage. Meier présenta un fragment métallique offert par de prétendus Pleiadiens; cet objet fut analysé au microscope électroni¬ que par un scientifique réputé. Verdict: ce métal n’est réalisable qu’en apesanteur mais on ne possède pas encore la technologie suffisante pour le faire! Pour être juste, précisons que le contacte a mis en circulation des photos s’avérant... truquées à l’analyse. Voici d’autres photos audacieuses que l’on pourrait accuser de n’être que des trucages. Cela n’empêche pas quelles témoignent de la soucoupe classique, en forme de deux assiettes creuses posées l’une contre l’autre. C’est le genre d’ovni dont la description est rapportée dans des milliers de témoignages.

Le dossier Meier comporte donc des clichés indubitablement authentiques et d’autres à coup sûr falsifiés! On pense que le bonhomme n’a pas supporté la raréfaction de ses contacts, essayant coûte que coûte de maintenir son vedettariat. Je pense plutôt qu’il ait délibérément torpillé sa réputation sur injonctions d’extra¬ terrestres amoureux de la discrétion. Une preuve éclatante est venue confirmer les dires de Billy Meier sur ses contacts avec des Pléiadiens. Ces derniers lui avaient donné dans les années 70 une informa¬ tion invérifiable concernant le plus haut sommet de la terre. Ils avaient dit que la planète bleue n’était pas exactement ronde, mais renflée en son milieu; ainsi, il serait plus juste de mesurer les sommets du centre de la terre plutôt qu’à partir du niveau de la mer. Les Pléiadiens affirmaient donc que le Mont Chimborazo en Equateur était plus haut que l’Everest de 2 150 m. Cette information ne fut confirmée qu’en 2002 par la revue National Géographie selon laquelle la terre est renflée en son mi¬ lieu à cause du mouvement giratoire de la terre. Dans le classement des plus hauts sommets, la revue reconnaissait la prééminence du Mont Chimborazo sur l’Everest, supérieur de 2 200 m sur son rival! (Source: revueNexus n°22 - Sept./Oct2002) 2) Voir mon livre « Les châteaux de la Loire et Nostradamus décodés ».

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Le grand chirurgien Ambroise Paré fut l’inventeur de la cautérisation et le médecin de plusieurs rois de France. Contemporain de François 1er, il écrivit accessoirement un ouvrage sur les Monstres, mots désignant à l’époque une « chose prodigieuse, incroyable ». La figure 3 est tirée de ce livre et reproduit in¬ contestablement des ovnis.

Figure 3 — « Des Monstres » de Ambroise Paré - 1528.

Carlo Crivelli est un peintre italien con¬ temporain de Léonard de Vinci ; son « Annon¬ ciation » montre le front de la Vierge touché par un rayon lumineux partant d’une étrange structure céleste. L’objet est ovale, de couleur blanche faisant penser à un nuage ou « nuée », mot désignant dans la Bible la présence divine. Figures 4 — « LAnnonciation » de Carlo Crivelli, National Gallery de Londres.

Le

tableau

ci-contre

est

la

copie

(ou l’original ?) d’une œuvre attribuée à Filippo Lippi. Or, le fils de Filippo, Filippino a bien connu Léonard de Vinci ; en 1504, les deux hommes appartenaient à la commission chargée de donner un emplacement au David de Michel-Ange. Ces deux œuvres comportent un ovni dans le ciel émettant des rayons lumineux, observé par un homme et son chien. Les personnages

(Marie, Jésus

et Saint Jean enfants) sont

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Fig. 5 — Vierge à l’Enfant avec Saint Jean. Attribué à Sebastiano Mainardi ou Jacopo del Sellaio. Florence, musée du Palazzo Vecchio.

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ceux de la Vierge aux rochers de Léonard, que nous étudierons dans la suite. Cette peinture est la preuve visuelle que le phénomène ovni existait à la Renais¬ sance, interpellant le milieu artistique. Il nest donc pas ridicule de chercher des messages codés dans les toiles de Léonard, malgré les doutes des victimes du conditionnement scientiste de notre époque. Les gens intel¬ ligents savent que l’improbable et l’imprévu d’aujourd’hui participeront activement aux évidences de demain. À droite, encore un tableau de la Renaissance italienne, présentant de curieux objets volants ! Jésus et sa mère sont dans un cercle posé sur une sorte de plate-forme nuageuse, accompagnée d’une multitude de petits exemplaires. J’ai découvert ces photos, ainsi que les précédentes, dans le site Internet « Art et ovni ? Non merci ; seulement l’Art... ». Diego Cuoghi s’attache à démystifier les prétendus ovnis cachés dans les tableaux anciens. Il replace chaque cas dans son contexte artistique, expliquant comment les formes tendancieuses dérivent en fait d’archétypes bien connus. Il pense ainsi dissiper l’illusion qui fait voir à cer¬ tains des vaisseaux spatiaux là où il n’y en aurait pas. Je ne partage pas sa respectable analyse car il oublie une chose : il pouvait exister un système de chiffrage complet, con¬ nu de certains maîtres. Dans ce cas, au-delà de deux ou trois ovnis déposés accidentellement dans quelques toiles, il faudrait plutôt voir un jeu de pistes mûrement réfléchi.

Fig. 6 — Tableau de Masolino da Palicale 1428, (musée de Naples).

Figures 7 - Fresque du XIVeme siècle, monastère de Visoki Decani, Kosovo.

Cette fresque Yougoslave représente la crucifixion du Christ ; de chaque côté de la croix, on voit dans le ciel des hommes à genoux dans une sorte de vaisseau triangulaire. Ils ont la main gauche en avant, suggérant le geste du conducteur d’attelage qui tient les rênes. À mon avis, tout spectateur qui ne voit pas un pilote dans sa machine volante est tout à fait partial ou de mauvaise foi. D’ailleurs, les engins sont ornés d’étoiles, validant la symbolique de déplacement aérien.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

La technologie de Père moderne n’est sans doute pas née il y a environ quatre siècles ; il doit avoir existé dans un lointain passé une civilisation déjà scientifique. Les preuves sont données par de multiples objets antiques portant la marque de l’anachronisme. Évidemment, n’en cherchez pas la trace dans les programmes télé ou dans les universités; ce qui dérange est tabou. Certains musées du monde et des particuliers possèdent néanmoins de véritables trésors décapitant les concep¬ tions classiques. On trouve des cartes trop précises, des crânes en cristal trop par¬ faitement sculptés, des pierres aux dessins qui témoignent d’une culture oubliée... On a exhumé, en Égypte et en Colombie, de petites sculptures d’abord identifiées à des oiseaux, mais dont l’aileron vertical de la queue laisse comprendre que ce sont plutôt des maquettes d’avion. Le Musée du Caire expose un tel objet aux ailes abso¬ lument droites, ce qui ne cadre pas avec l’hypothèse d’un oiseau: « ...l’extrémité de ses ailes est parfaitement aérodynamique et des tests en soufflerie ont prouvé qu’il était capable de voler ^ ». Dans un ouvrage du philosophe médiéval Roger Bacon, on trouve cette phrase énigmatique : « des machines volantes comme celle-ci existaient jadis, on en fait même de notre temps ». Le professeur Chuvyrov a découvert une tablette de pierre de près d’une tonne représentant une carte en relief de l’Oural. « Son passage aux rayons X a révélé quelle était d’origine artificielle. Cette pierre a été usinée à l’aide d’outils de précision, son relief n’a pas pu être exécuté par un graveur de pierre. Selon le Centre de Cartographie Historique du Wisconsin, USA, qui a étudié les éléments de la pierre de Dashka, cette carte de navigation n’a pu être effectuée qu’à partir de relevés aériens » ; (extrait du site : Hérétiques, les découver¬ tes impossibles). La grande pyramide de Guiseh comporte de gigantesques blocs de

granit hissés à des dizaines de mètres de hauteur et ajustés au millimètre près. Le livre de David Childress, « La technologie des dieux », compile les objets anachroniques, ainsi que les ouvrages de Robert Charroux, que l’on peut encore trouver chez les bouquinistes. Guy Mouny détecte dans les dessins de l’Égypte an¬ tique des éléments électroniques modernes dans son livre « L’incroyable technologie cachée des Égyptiens ». On peut aussi consulter les ouvrages de Graham Hancock sur les mystères du passé... Je me doute que le lecteur lisant ces lignes par hasard doit rester incrédule: si la technologie de pointe a existé dans le passé, on le saurait! Hé bien non ! Cela fait partie des évidences d’une culture parallèle, complètement rejetée par les officiels. L’ordre des médecins refuse aux guérisseurs toute prétention thérapeutique, dénigrant d’ailleurs toutes formes de médecines douces. La plupart des grands pontes de la Préhistoire, de l’Histoire et de l’Égyptologie ont la même mentalité sectaire, sans innovation. De nombreux documentaires diffusés sur la 5 montrent les pyramides de Guiseh sous tous les angles. Vous n’entendrez jamais dire que ces monuments furent laissés en héritage par la civilisation atlante. Il est impossible aux diplômés d’en poser l’hypothèse autrement que sur un ton péjoratif et supérieur. La somme des indices qui le suggère est pourtant considérable mais l’institution reste inébranlable. Mes frères, on nous mène en bateau! 3) Richard D. Nolane.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Le Samarângana-sutradhâra est un traité d’architecture et d’urbanisme indien datant environ du X^me siecle avant Jésus-Christ. On y trouve un chapitre exclu¬ sivement consacré aux « vimanas », les véhicules aériens. En voici deux extraits : « Son corps (celui du vimâna) ferme et solide, est, selon la règle, (comme) un grand oiseau fait de bois leger. On place le moteur au mercure à l’intérieur et, en dessous, un réceptacle ardent, rempli de (feu ?)... Alors, s’étant élevé grâce au vent produit par le mouvement de ses deux ailes, un homme, en position statique, s’en allant, va merveilleusement (au loin) dans l’espace, par la puissance de ce mercure. » Dans 1 énorme littérature sacrée de l’Hindouisme, multiples sont les allusions à des engins volants. Dans le Dronaparvan, on trouve des mentions d’armes apocalyptiques rappelant la bombe atomique: « Un énorme projectile flamboyant, brû¬ lant d un feu sans fumée, fut lancé. Une obscurité profonde enveloppa les troupes et les objets. Un vent terrible commença à souffler, d’épais nuages couleur de sang descendirent presque sur Terre, la nature semblait affolée et le soleil tournait sur luimême. Les ennemis tombaient comme des arbustes détruits par les flammes, l’eau des fleuves devenait bouillonnante et les êtres qui essayaient de s’y réfugier péris¬ saient misérablement... Après toute cette terrible confusion, une brise forte et fraîche dissipa la fumée et éclaircit l’horizon. Nous contemplâmes un spectacle terrifiant: sur le champ de bataille, brûlés par une arme épouvantable dont nous n’avions jamais entendu parler, des milliers de tués étaient réduits presque en cendres. Ce projectile puissant et terrible était dénommé l’arme d’Agneya II ressemblait à un long fuseau pointu et était introduit dans un gros tube de guidage, dont la portée pouvait être réglée...

On se croirait dans un film de science-fiction...

Ailleurs, dans le « Mahâbhârata, », on trouve une description de l’arme d’Agneya: « C’était un unique projectile, chargé de toute la puissance de l’univers. Une colonne incandescente de fumée et de flamme aussi brillante que dix milles soleils s’éleva dans toute sa splendeur... C’était une arme inconnue, un coup de foudre d’airain, un gigantesque messager de mort qui réduisit en cendres la race entière des Vrishnis et des Andhakras... Les cadavres étaient brûlés au point d’être mécon¬ naissables. Leurs cheveux et leurs ongles tombèrent. Les poteries se brisèrent sans cause apparente, et les oiseaux devinrent blancs. »' Dans le Ramayana, grand poème épique, on trouve ce passage: « Le char Puspakou, qui ressemble au soleil et appartient à mon frère et fut apporté par le puissant Ravan, ce véhicule aérien très excellent va partout à volonté et il est près pour toi. Ce char qui ressemble à une nuée brillante dans le ciel se trouve dans la ville de Lanka. » L’interprétation la plus logique consiste à admettre qu’il existât une science aéronautique dans un passé totalement oublié. Dans le numéro 417 de la revue Atlantis, Inga Roa rapporte d’ahurissantes ci¬ tations concernant les vimânas: « Les êtres humains pouvaient voler très haut et 4) 5)

Cité par Richard D. Nolane. Dans « Le Triangle du Dragon » de Charles Berlitz.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

les êtres célestes descendre sur la terre. » Cet extrait sous-entend qu’il y eut une épo¬ que où des extra-terrestres communiquaient ouvertement avec les hommes ! Je sais que des auteurs bien pensants ne supportent pas ce genre de suppositions fracassan¬ tes. Ils critiquent sévèrement Robert Charroux et Erich Von Dâniken qui osèrent affirmer que des extra-terrestres marchèrent sur la terre aux temps préhistoriques. Ces deux auteurs furent des pionniers remarquables qui défrichèrent un chemin que beaucoup ne peuvent pas emprunter, faute d’une carrure suffisante. Dans le « Ramayana », les véhicules volants sont souvent décrits comme le moyen de déplacement favori des dieux: « Bhimâ volait dans son vimâna d’une splendeur solaire avec un bruit Fig. 9 — Château de Châteaudun (haut), Château de Chambord (bas).

^ touche au summum du bizarre un

peu scabreux ! Un ange s’est accroupi pour faire on ne sait trop quoi... avec une souche sur le crâne ! Est-il fou ? C’est la reproduction du modèle précédent, les bâtisseurs semblent y tenir. Un apport conceptuel se fait jour : quels sont les seuls objets que l’on porte sur la tête ? En Orient, les femmes déplacent les VASES en les posant sur leurs têtes. A bien y regarder, l’objet pourrait être un vase, un OLE, à la forme esthétique d’une souche! Ces deux mots clef se trouvent encodés dans le même dessin. À noter: l’ange est sur un coffre, une « arche », mot signifiant aussi « navi¬ re ». Cette photo est donc une reformulation du thème de l’être volant dans son véhicule aérien.

47

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Ressortons maintenant nos bons vieux dictionnaires de la Renaissance, pour en extraire un nouveau sens du mot COCHE : « entaille, encoche ». C est pré¬ cieux parce que les grands pots de la présente figure (ainsi quaux figures 40, 41 et 43.) sont striés de traits verticaux, bien décrits par les mots « entailles, encoches ». D’éclatants raccords nous attendent à Chambord...

Les chapiteaux du double escalier de Chambord exhibent de nombreuses plan¬ tes végétales bien verticales. Bien que le graphisme s’éloigne de celui de Chartres, il s’agit toujours de « souches, troncs d’arbre » donc de « çoches ». La prolifération de ce motif anodin montre bien l’importance de ce mot. Chacune des tiges comporte un rétrécissement dans sa partie inférieure; ce resserrement peut s’apparenter à une encoche faite dans le bois. Si on l’admet, on exprime : « le tronc d’arbre a une encoche », traduit en vieux français par : « la çoche a une coche ». Je pense que cette gymnastique fut mise en place pour coder le char mythique qui voyageait dans les airs.H On peut légitimement trouver ces végétaux juste décoratifs, mais ils sont, à mon avis, imbriqués dans une décoration à considérer comme un ensemble cohé¬ rent. Tous les grands chantiers d’architecture de cette époque portent la marque des Secrets que la Royauté y a déposé. Ce dispositif global révèle l’extrême impor¬ tance des informations hors norme détenues par le pouvoir royal. 13) Ces chapiteaux pourraient bien sûr se prêter à d’autres interprétations complémen¬ taires. On peut voir des boutures composées d’un porte-greffe et d’un greffon, donc des PLANTS, amenant à s’interroger sur le PLAN du programme ornemental.

48

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

ÇOCHE COCHE

Cette figure 48 fait écho aux précédentes dune façon époustouflante ! Nous soupçon¬ nions le motif du tronc d’arbre de cacher un vaisseau volant ; ici, un ange est perché des¬ sus ! Il semble dire : « Vous voyez, je navigue sur mon COCHE aérien. » Mais, chut, il le dit silencieusement. Il est musicien joueur de luth... ou de VIOLE, auquel cas nous reve¬ Figure 48



Cathédrale de Chartres.

nons vers un jeu de mots déjà connu. La tige comporte un rétrécissement à la

base comme dans les exemplaires de Chambord ; ce détail commun confirme bien l’hypothèse d’une mise en scène rationalisée. Celui qui a créé le modèle de base avait certainement en tête une interprétation précise où le mot « coche » jouait un rôle non négligeable.

Figures 49 — Cathédrale de Chartres.

On peut décomposer ces exemples-ci (figures 49) en deux parties : en bas, une reprise du modèle de Chartres (figures 44, 45, 46), sur lequel est posé un tronc qui pourrait être un vase. Or, la souche évoque le char volant de la mythologie, et le vase est un « vaisseau » pointant dans le même sens. Le recoupement intellectuel me semble d’autant plus parfait que ces chapiteaux cultivent une sophistication déroutante hors nos hypothèses.

49

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Ce tableau (Figure 50) est un peu confus ; tel est souvent le cas dans l’or¬ nementation Renaissance. Le décorateur ne crée pas simplement une oeuvre artistique, il développe un support idéal pour déposer la trame du chiffrage. Il peut aussi, à l’occasion, glisser un dessin secret dans le labyrinthe des traits.

OLLE

OLE ÇOCHE OLE — ÇOCHE

Figure 50 — Château de Chambord.

Au milieu, on voit, de bas en haut : une souche, sur laquelle est posé un pot, sur lequel est posée une autre souche qui pourrait être un pot. En bref, c’est une adapta¬ tion du montage de Chartres, comportant les inévitables oiseaux! Toutes ces pages amènent à penser que les initiés savaient bien des choses sur les ovnis ; il est difficile de croire qu’ils les avaient seulement vus de loin. Il a pu exister des relations secrètes entre certains nobles et des êtres venus d’ailleurs. Cette hypothèse choquante se dégage de la persistance des éléments d’architecture chiffrés. Dans une variante, les puissants de ce temps étaient les héritiers de témoignages écrits concernant de tels contacts ayant eu lieu dans le passé. La forte volonté constatée à transmettre l’idée de ce qu’il faut bien appeler un vaisseau spatial confirme cette extrapolation. Effectivement, les maîtres d’œuvre de Chambord ont poussé loin leur obsession du codage, faisant flèche de tout bois. Une observation attentive de la figure 50 révèle que les éléments que nous venons de décrire ne sont pas sculptés sur une seule pierre. On discerne deux blocs qui se joignent exactement au milieu de l’axe vertical. Cela fait que le « pot », le OLE du chapiteau, est scindé en deux « bords », deux OLLE par la « lisière » ou OLLE crée par l’ajustement des deux blocs! Cer¬ tains penseront que j’exagère un peu, voyant du rébus là où il n’y a qu’architecture ; des années d’étude me convainquent du contraire! Toujours à Chambord (Figure 51), un chérubin est assis sur un empilement de vase évoquant une fontaine. L’enfant est dans la position d’un conducteur de char ; avec sa main gauche levée, il est décrit par la locution « fouette, cocher ! » et pilote son engin. Incroyable ! Je n’insiste pas sur l’oiseau qui MANGE dans un PLAT-OLE-VAISSEAUNEF, en une confirmation des éléments de Chartres.

50

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

L’exceptionnel

de

cette

scène est quelle n’est figu¬ rée qu’à moitié, la seconde moitié disparaissant dans le coin du mur. Ce que l’on voit

un ELOHIM = un dieu

des « grands pots » est donc MI-OLE,

« moitié

oie »,

indication qu’il s’agit du char des dieux ELOEIIM. Comme pots

ailleurs,

sont

associés

« souches,

troncs

les

à

des

d’ar¬

bre », en bas et en haut. Toujours OLE + ÇOCHE, le couple indicateur du

MI-OLE = ELOIM

vaisseau mythique. J’espère que le lecteur apprécie la beauté de notre cheminement intellectuel. Elle découle de la précision et de la récurrence des formes décoratives des principaux lieux Renaissance. Ces éléments finissent par assiéger l’architec-

Figure 51 - Chambord.

ture de cette époque, imposant leur singularité anormale comme une énigme. Nonobstant leur côté révolutionnaire, nos déduc¬ tions sont toujours plausibles et rationnelles, nous entraînant dans l’émerveille¬ ment d’une découverte essentielle. En complément de la précédente, cette plaque (Figure 52) est remar¬ quable : elle montre enfin un ange explicitement aux commandes d’un char ! Si l’on voit bien les chevaux de l’attelage, le véhicule en lui-même semble se réduire à... un plat, que l’on peut nommer des autres termes à message vus précédemment. Nous savions que ce motif du « oie » dé¬ signait, par des pirouettes linguisti¬ ques, un « vaisseau » mais, ici, l’allu¬ sion est visuelle ! En dehors de notre cheminement, ce dessin n’a pas la moindre signification plausible et ne peut que dérouter l’historien.

Figure 52 — Cathédrale de Chartres.

51

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Nous accueillons maintenant un nouvel arrivant dans 1 emblématique déco¬ rative : une sorte de poisson hybride assez effrayant (Figure 53). Cet animal ne nous éloigne pas du ciel puisqu’il existe un signe zodiacal du Poisson et une constellation du même nom (au pluriel). Les cartes célestes anciennes figuraient des personnages symbolisant les constellations, particulièrement un gros poisson monstrueux. Et bien sûr, dans le domaine religieux, le poisson était la marque des premiers Chrétiens.

Le serpent qui se mord la queue, l’Ouroboros, est un vieux symbole ésotéri¬ que; un manuscrit du Xème siècle présente une salamandre pliée de cette façon. La salamandre est devenue l’emblème de François 1er; celle de la photo de gauche se rattache au thème de l’Ouroboros. La décoration du château de Chambord prend donc ses racines dans une tradition ésotérique très ancienne. Là encore, le ciel n’est pas loin : un manuscrit du XVeme siècle représente un Ouroboros symbolisant « l’anneau ceignant la voûte céleste1^ ». Les décorateurs évitent autant que faire se peut l’affichage de motifs connus pour leur potentiel ésotérique. L’ornementation sculptée est comme une boîte con¬ tenant les pièces d’un puzzle, sans qu’il soit écrit « puzzle » sur la boîte. Relati¬ vement à cette politique de discrétion, l’Ouroboros est l’exception qui con¬ firme la règle. On peut voir ici (Figure 54) un tronc évocateur d’où jaillissent d’autres poissons reptiliens monstrueux. Ces animaux fantastiques s’insèrent dans la trame de notre affaire ; il reste à en découvrir la signification exacte. 14) « Chronographie » de Michel Psellos.

52

Figure 54 — Château de Chambord.

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Figure 55 — Château de Chenonceau.

Deux spécimens (figure ci-dessus) encadrent un empilement de deux « nefs », indice d’un raccord entre les poissons et le bateau, (puisqu’une NEF est aussi bien « coupe » que « bateau »). Ici, un aigle aux ailes déployées est posé sur un vase (ou VAISSEAU) pour en signifier la nature volante. Deux poissons ont posé leur tête sur ce vaisseau carac¬ téristique de Chartres. Cela est peut-être à rapprocher d’une riche iconographie chrétienne dans laquelle le poisson porte parfois sur son dos un navire1^.

COQUE-CIGRUE

COQUE

C’est Rabelais qui semble avoir écrit le premier le mot COQUE-CIGRUE, dans le sens de « animal fabuleux » serpent de mer ». Tel est bien l’apparence des deux animaux... qui sont sur la COQUE d’une COQUE, Figure 56— Cathédrale de Chartres.

(sur la coque d’un bateau).

15) « Dictionnaire des Symboles » de Chevalier et Gheerbrant.

53

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Une COQUE-CIGRUE était aussi une sorte d’oiseau; on n’est donc pas surpris des becs des exemplaires ci-contre, qui sous-entendent des volatiles. Des poissons volants ? Ils sont sur un vase retourné symbolisant la COQUE16 du vaisseau. Le vase inférieur est en forme de tronc d’arbre (ou ÇOCHE). Nous ne sommes plus à Chartres, mais a Chateaudun ; l’étalage des pièces du même puzzle n’en conti¬ nue pas moins. C’est toujours aussi abstrus pour le profane, sans que notre chemin s en trouve perdu ou amoindri.

Figure 58 - Châteaudun.

Figure 57 — Châteaudun.

Figure 59 - Château de Chenonceau.

Attention: les coques-cigrues deviennent agressives et passent à l’attaque (Figure 58)1 Ils mANGEnt la COQUE du bateau des ANGEs. Ils sont des « sortes

de squales », des « ANGES DE MER » ! Une scène exactement similaire orne une cheminée du château de Chenon¬ ceau (Figure 59). Dans le grand couloir d’entrée du palais, cette représentation passe habituellement inaperçue. Qu’il est charmant ce petit bambin don¬ nant le baptême de l’air à son ami le pois¬ son. Son ami ? Curieusement, une LAMIE était à la Renaissance un « monstre marin fabuleux »... Ce nouveau mot peut-il nous mener quelque part ? Figure 60 — Chenonceau. 16) Le sens de « carcasse d’un navire »n’existait pas encore, mais était implicite avec l’acception première de « enveloppe dure qui protège certains animaux ». (Dictionnaire Larousse de la Renaissance).

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

L’étrange poisson est maintenant sur les toits du

château

de

Cham¬

bord, comme si l’on vou¬ lait marquer sa position en hauteur (Fig. 61). À noter: presque tous ont le corps caché par des FEUILLES comme pour nous faire penser au

Figure 61 — Château de Chambord.

FEUILLARD, le « bandit de grand chemin », le VOLEUR. On pense encore une fois à la dissimulation de poissons volants... Cette fois, l’ange est à cheval sur la tête de la lamie, comme si cette dernière était sa monture. On extirpe du dictionnaire une famille de termes porteurs, pro¬ ches de LAMIE : LAMAN ou LAMANEUR dans le sens de « pilote». Ici encore (Figure 62), l’attitude du cavalier est esquissée, suggérant peutêtre que les enfants sont des pilotes. Le mot AMANT n’avait pas néces¬ sairement, comme aujourd’hui, un sens sexuel ; d’une façon platonique, il nom¬ mait « celui qui aime ». Ainsi, les chéru¬ bins sont les AMANTS des LAMIES, leurs AMIS aussi, et leurs LAMANS, Figure 62 — Château de Chambord.

(leurs pilotes) !

Cet homme donne vraiment l’impression de surfer sur sa lamie... Je repense aux Premières Rencontres Ufologiques de Châlons-en-Champagne, où j’ai eu l’occasion de don¬ ner une conférence sur les

NES = NEZ

thèmes développés ici. Un journaliste écrivit qu’un con¬ férencier surfait sur la mode

LAMAN = pilote

du « Da Vinci Code»; j’ai pensé :

« Quel

con ! »

l’ami = LAMAN

En

aucune façon, je ne m’ins¬

monstre marin = LAMAN

pire de Dan Brown, et je tenais mes découvertes bien avant la sortie de son livre.

Figure 63 - Château de Chambord.

55

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Entre nous, je vais bien plus loin que lui et j’appartiens sans doute à la prochaine époque plus qu’à la présente. Le plus souvent, les êtres monstrueux ont la mâchoire inférieure trop courte, détail étrange et répété partout. Ce prolongement de la mâchoire supérieure don¬ ne aux poissons l’impression d’un long nez, ce qui doit être le but recherché. Au Moyen-Âge, le « nez » s’orthographiait NES, ce qui est aussi l’orthographe de la NEF quand elle est le sujet d’une phrase. Nous accosterons dans la suite au mot hé¬ breu SÉNÉ désignant un « grand bouclier » alors que le Seigneur est décrit comme étant « celui qui habite le séné1-7 ». Nous développerons cette facette dans l’étude de la « Joconde » et de « Sainte Anne ». Bref, l’homme pilote l’animal en le tenant par le bout du NES. C’était d’ailleurs le cas dans les deux photos précédentes ! Il est logique que le pilote tienne comme un gouvernail le NES, le « navire ». Cet adolescent (Fig. 64), assis dans la position du conducteur de char, a comme moyen de locomotion un monstre marin. Cet origi¬ nal pilote en quelque sorte l’animal ! Il exhibe de sa main droite une plume qui

LAMIE

symbolise le déplacement aérien. Dans sa main gau¬ che, il nous montre un ob¬ jet incertain qui pourrait être une LAME (d’épée

LAMAN = pilote monstre marin = LAMAN

par exemple).

Figure 64 — Poncé-sur-le-Loir.

Ici, le chérubin tient ferme la barre qui est en fait la nageoire du poisson. Cette scène renforce l’hypothèse assimilant la lamie à l’idée de pilotage, avec le paradoxe quelle est l’engin piloté et non le pilote. Ce renversement conceptuel transparaît dans la position inversée de l’enfant18 (comme dans la figure précédente). Fig. 65 - Château de Poncé-sur-le-Loir. 17) Deutéronome 33,16. Remarqué par Yannick Auffret et Gérard Demarcq dans « Bible et Ovni: la grande révélation du lllème millénaire ? » 18) L’enfant est exactement assis sur la tête, sur le OLE, synonyme de VAISSEAU.

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LAMAN - le pilote

L’AMANT

L’AMIE - la maîtresse LAMIE - monstre marin Fig. 64 — Poncé-sur-le-Loir.

Puisque l’enfant est à l’envers, retournons la vue de 90°. Le person¬ nage est alors dans 1 attitude sexuelle féminine de la position du mission¬ naire. Cet audacieux point de vue transforme le chérubin en L’AMIE : la « femme aimée, la maîtresse ». Hé oui : les mots offrent miraculeusement une richesse inépuisable ! La LAMIE devient L’AMANT, que l’on est tenté d’écrire LAMAN, le « pilote ». Pour ceux qui ont du mal à croire en cette manipulation, s’ils conservent un souci d’ouverture, un dernier élément consolide l’hypothèse : l’enfant semble al¬ longé sur une « bande mince » de tissus, une « LAME ». Comment ce détail seraitil là par hasard, alors que, justement, dans cette scène absurde, il ne sert à rien? Il reste encore une relation de type calembour à mentionner; elle concerne le passage biblique déjà mentionné où Ézéchiel décrit un char volant. Il évoque des chérubins qui paraissent être les pilotes du char, les appelant les VIVANTs. Serons-nous surpris d’un écho déclencheur en provenance du Moyen-Age ? Une VIVRE était une « sorte de poisson de mer en forme d’anguille», un « animal fabuleux ». En d’autres termes, nos chers poissons sont aussi des « vivres », de la famille des « vivants », nommant les pilotes d’Ezéchiel! Le monde des lettres est décidément petit et de nombreux chemins mènent à la cabale. À propos de chemin, il n’est pas prouvé que les Occidentaux ignoraient ceux de l’Inde. Dans la mythologie hindoue, le poisson est un avatar de Vishnu, sauvant Manu du déluge pour lui remettre les Védas, « c’est-à-dire qu’il lui révèle l’ensemble de la science sacrée.^ » Détail stupéfiant: le poisson est la monture de Varuna! Ce livre, cher lecteur, est révolutionnaire ; il amène des révélations fracassantes sur la Renaissance. Touchant des domaines importants, il peut générer des réactions de rejet, de colère, de mépris, d’ironie... C’est inévitable pour une œuvre d’avant-garde qui ne peut que surprendre, voire désarçonner. Encore n’ai-je pas mentionné la pire des attitudes: l’indifférence! Peut-être ce livre vient-il trop tôt et n’accrochera pas la sensibilité du public. C’est l’enfer de l’écrivain dont l’ouvrage n’est même pas vu,

19) Dictionnaire des Symboles.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

ni ouvert, mais simplement ignoré; c’est la dictature de la mode. Certains lec¬ teurs jouent heureusement le jeu, laissant une chance à l’auteur (merci) ; ils restent réceptifs à la nouveauté intelligente.

D’autres,

tributaires d’un

parcours différent, ont inconsciemment décidé qu’ils ne croiraient pas cer¬ taines choses. Ils rejoignent ceux dont la tournure psychique fait qu’ils ne peuvent pas croire des vérités dérangeantes. On peut basculer dans la psycho¬ pathologie religieuse, se croire élu de Dieu, parler aux anges toute la journée. (Je suis le premier à croire aux phénomènes mystiques mais c’est un domaine glissant qui peut donner lieu à bien des dérapages.) À l’autre extrême se situe le sceptique forcené, qui ne croira rien qui ne soit vérité banale, même si toutes les preuves sont là ! Le présent cartouche (Figure 67) reprend l’archétype des monstres ma¬ rins reposant sur un grand « vaisseau ». C’est le duo pilote - machine volante. Observons attentivement chacun des poissons : leur corps est monté sur une tige qui se prolonge très haut. Un angelot, assis sur chacune des tiges, tient en mains une lanière issue du corps des montres. En fait, il est tout à fait dans la position du cocher diri¬ geant son attelage! Il pilote le monstre aquatique en une éclatante confirma¬ tion de notre hypothèse. Là encore (Figure 68), des enfants pilotent des poissons ! Figure 67- Cathédrale de Chartres.

Le château d’Ecouen, bâti pour Anne de Montmorency, connétable de France, héberge aujourd’hui le musée national de la Renaissance. On peut y admirer des centaines d’objets de cette époque et constater, au passage, la validité du chemine¬ ment que je développe dans mes li¬ vres. Les objets d’art commandés par la noblesse du XVIème siècle portent tous le même cachet du secret que Figure 68 — Château d’Ecouen.

58

j’évente dans mes pages.

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Allons jusqu’à Villers-Cotterêts où un

Le LAMAN se LAMENTE

château bâti pour François 1er nous attend ; on y trouve une décoration foisonnante dans laquelle j’ai abondamment puisée pour mon précédent livre. J’ai déjà beaucoup écrit au sujet des anges à l’air malheureux; sans me répéter, le présent axe de recherche se prête à un complément autonome. Rappelons déjà que l’idée d’angelots exprimant la souf¬ france est illogique, et pourtant exprimée à des dizaines d’exemplaires. Les chérubins devraient plutôt refléter la félicité divine ou la grâce... alors ?

Fig. 69 — Château de Villers-Cotterêts.

Mon hypothèse est que les chérubins sont les pilotes (ou LAMANs) de vaisseaux volants. Leur émotion devient légitime quand on la nomme : ils se LAMENTENT, c’est-à-dire qu’ils « gémissent, se désolent, se plaignent, expriment leur douleur ». Sans doute craignent-ils la LAME, la « pierre tombale », le « tombeau »... On peut comprendre qu’ils sont les êtres de l’espace qui voyagent dans les chars volants vus de temps à autre dans le ciel. Ce choix des codeurs de rapprocher les 3 concepts: ange, pilote et vaisseau, résume un arrière-plan dont il n’est pas difficile d’appréhender la trame générale. Des personnages humanoïdes, de provenance extra-terrestre et de nature mystique sont discrètement en relation avec l’espèce humaine, ou le furent. C’est peut-être difficile à croire mais c’est justement la raison pour laquelle ce fut codé, et non dit, il y a 3 siècles. Les privilégiés au courant de ce contact surnaturel ne se risquèrent pas à en parler ouvertement; ils savaient que l’heure des Révélations était tardive. En ce début de XXIeme siècle, le rendez-vous historique ne se profile qu’à l’horizon, même si ses contours sont encore flous. En regard de la culture grecque antique, certains auteurs classiques appellent les enfants ailés de la Renaissance des AMOURS. Ils sont donc des AMANTS dans le sens de « celui qui a de l’amour... » Chacun des enfants est à la fois L’AMANT et un LAMAN, la boucle est bouclée !

L’AMOUR = L’AMANT = LAMAN (le pilote ) -

ANGE

NAGE = navigation

Figure 70 - Château de Fontainebleau.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Le château de Fontainebleau fut la demeure permanente de François 1er, après que Charles Quint l’eut libéré des geôles de Madrid. La galerie François 1er est une véritable mine d’or pour les historiens de l’Art de cette époque. On y trouve particulièrement cet Amour (Figure 70) semblant voguer dans un petit bateau, d’ailleurs assez près du plafond. Ce motif résume à lui seul ce que je cherche à démontrer, à savoir une certaine connaissance royale des ovnis, qui seraient des navires angéliques. On ne se lasse pas d’être surpris des ramifications innombrables de cette affaire, se demandant comment ses concepteurs ont pu la mener. Le mot ANGE lui-même, au cœur du dossier, est une anagramme de NAGE désignant la « navigation » ! La « NAGE DE L’ANGE » pourrait être le titre de notre étude ; on se demande comment ce prodigieux calembour tombe du ciel ! Affirmer qu’il relève du hasard est un peu facile, après tant de raccords convergents. Il reste deux hypothèses plausibles; dans la première, les initiés utilisent les caractéristiques de la langue française pour y déposer leur grand message. Dans l’hypothèse alternative, le mot « nage » fut inventé des siècles avant exprès pour être lu en filigrane ! A-t-il existé durant des siècles un grand projet de manipulation de la langue française à des fins de codage ? Cette question apparemment délirante en appelle une seconde : qu’est ce qui pourrait légitimer une entreprise titanesque de cette sorte ? Quel événement a pu convaincre la royauté française d’infléchir dans certains cas la création de certains mots ? Nous en reparlerons.

L’enquête continue avec une autre illustration du « Songe de Poliphile ». Cet ouvrage est délibérément énigmatique, mais le présent dessin est considérablement éclairé par nos déductions accumulées.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

On discerne de sidérantes applications du mot OL(L)E, bien dans l’extension de mes premières pages : • Le motif central est un « crâne », un OLE. • Il est surprenant que la gravure comporte deux bandes horizontales, en haut et en bas. En fait, il s agit de « bords » ou OLLEs. Comme les côtes verticaux nen comportent pas, on peut dire qu’il n’y a que la moitié des bords, d’où MI-OLE. • Longeant les bords verticaux, sont positionnées la « moitié d’une tete » de chérubin et la « moitié d un pot », ce qui donne encore deux fois MI-OLE. Ici, les dieux ÉLOHIM sont évidemment les chérubins montés sur des lamies. Ils donnent vraiment l’impression d’être leur maître et de les conduire. De la bouche de chaque animal sort une tête d’oiseau au bout d’un long cou; la qualité volatile des monstres est ainsi spécifiée. Les chérubins se comprennent alors com¬ me les pilotes des grands vaisseaux célestes ! Je ne prétends pas avoir fait un déchiffrage exhaustif de la figure, mais les bribes ci-dessus laissent rêveur sur une suite potentielle. Le « Songe de Poliphile » doit être un véritable bréviaire des secrets érudits de cette époque. Le déchiffrage multidirectionnel doit éclater comme un feu d’artifice en plein été.

En conclusion, un récapitulatif de ce que nous avons traité dans ce chapitre n’est pas inutile. La notion de preuve est fluctuante d’un individu à l’autre, aussi je ne prétends pas avoir prouvé quoi que ce soit. Si tel était le cas, d’innombrables voix s’élèveraient dans une contradiction véhémente, ce qui est épuisant. Je dirai que j’ai produit des éléments de preuves, convergents en faisceau dans la même di¬ rection. Des ovnis furent aperçus tout au long de l’Histoire, la Renaissance n’étant pas avare de témoignages ou de formes picturales expressives. Il semble clair qu’une haute technologie à déjà exister sur la terre, produisant par exemple des machines aéronautiques. À la Renaissance française, les grandes constructions contiennent des allusions aux ovnis, compris comme des vaisseaux spatiaux. On se trouve alors aux prises avec un grand message secret où les passagers ou pilotes ressemblent à s’y méprendre aux anges des religions. Il faut se garder de poser des limites au dossier que nous étudions. Nous ne sa¬ vons pas jusqu’à quel degré les cabalistes possédaient des informations sur le phéno¬ mène ovni. Ont-ils simplement vu des disques volants, comme tant de témoins des dernières décennies? Ont-ils eu des contacts personnels avec des extra-terres-tres ? Avaient-ils une documentation sur des contacts ayant eu lieu des millénaires aupa¬ ravant ? Certains lecteurs peuvent se demander si Didier Coilhac a toute sa raison...

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

mais justement, il l’a! L’erreur serait de croire a priori que l’on sait déjà tout sur la question. Des événements extraordinaires peuvent tout à fait avoir été réels, et cachés de par leur importance hors norme. Toute vérité n’est pas bonne à dire, mais bonne à coder. Chacun sait que nos politiques actuels taisent nombre de dossiers épineux. Le gouvernement américain aurait découvert des vestiges extra-terrestres sur la lune; il aurait pactisé avec une espèce particulière; il fabriquerait des dis¬ ques volants dans la zone_. Pure affabulation, rétorquera-t-on! Peut-être, d’où l’importance d’éléments de preuves dans l’affaire Renaissance! Je ne colporte nul racontar ou ragot, mais progresse avec intelligence dans le déchiffrage d’un Mes¬ sage logique. Cela n’exclut pas les extrapolations diverses, à différents niveaux, sur la base de ce qui est découvert... Terminons cette 1ère partie avec quelques photos choc, pour ceux qui en accep¬ tent l’augure. Le jubé de la cathédrale de Chartres, qui a déjà tant parlé, propose à notre sagacité la figure 72. En fait, j’ai retourné le motif, qui fi¬ gure deux oiseaux à têtes de mammifè¬ res, avec une patte posée sur un plat. Je ne reviens pas sur le contenu des pages précédentes, qui permettent une inser¬ tion idéale de ce tableau; le lecteur le recadrera aisément. Je préfère en venir à un effet visuel que je trouve merveilleux : regardé à l’envers, le motif évoque un personnage casqué, les bras levés de cha¬ que côté de sa tête en un signe de

paix.

Il est vêtu d’une combi¬ naison spatiale Figure 72 - Cathédrale de Chartres.

(qui

sont

en fait les oiseaux, bien à leur place dans cette fonction) ; un tuyau respiratoire est raccordé à sa bouche. J’y vois le symbole d un ufonaute descendu de son vaisseau pour saluer les humains qui l’accueillent! Dans une variante, le retrecissement de son corps le présente comme un génie ou un ange se matérialisant exceptionnellement à la vue des Hommes.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Dans le livre Sols de l’Afrique romaine, je découvre une mosaïque personnifiant des

génies

(figure

ci-contre)-,

la

femme

attire particulièrement mon attention. Elle semble sortir d’une fresque Renaissance ! Per¬ chée sur un support qui suggère l’idée d’élé¬ vation, elle semble porter sur la tête un ovni, accrédité par deux oiseaux qui l’encadrent! Le prétendu ovni est tout simplement une corbeille de linge ; ai-je donc une imagination débordante ? Je n’en suis pas sûr, je me demande si déjà les Romains ne déposaient pas de petites allusions secrètes dans leurs œuvres d’Art! Il faudrait alors penser que la Renaissance aurait simplement pris la relève d’une antique habitude du secret. Je ne suis sûr de rien, je m’interroge, ouvert à la nouveauté avec intelligence. Vous Spielberg ?

n’avez

pas

vu

Parce que là,

passer j’ai

Steven

une

idée

pour les costumes de son prochain film, un extra-terrestre plus vrai que nature!

Figure 73 — Pavement d’ElJem, Tunisie, époque romaine.

Il s’agit d’une statue de la cathédrale de

Reims ! Elle est certainement le fait dune restauration, reprenant proba¬ blement à l’identique une statue ori¬ ginale. Le personnage est-il un ange ? La cathédrale de Reims est celle du Sacre des rois de Lrance; alors, les héritiers de Clovis avaient-ils con¬ naissance d’êtres

extra-terrestres ?

Cela ne concernait peut-être que les personnages à hautes fonctions du

XVdème siède ? Cher

lecteur,

ces

questions

cruciales closent la première partie de ce livre. C’est à vous qu’il revient d’ap¬ porter vos propres réponses, en ac¬ Figure 74 — Cathédrale de Reims.

cord avec votre sentiment intérieur.

63

2e partie

-J.

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Léonard de Vinci décodé. À l’époque des changements de mentalité de la Renaissance, on se tourne vers les différentes sciences avec l’envie de la découverte. Léonard de Vinci est un des représentants les plus symboliques de ce temps où les artistes sont autant peintres et sculpteurs que mathématiciens et ingénieurs. La Renaissance cultive le mythe de l’homme complet, artiste et scientifique. Léonard de Vinci (1452-1519) a laissé peu de tableaux de sa main, mais tous ont fait date. Il fut un novateur comme ces Michel-Ange, Botticelli ou Raphaël, ouvrant le champ des possibilités picturales. Aujourd’hui encore, il reste un maître de la peinture mondiale. Attardons-nous à mettre en relief la relation existant entre Léonard et le roi Louis XII. On découvre que l’artiste ingénieur fut longtemps au service du roi de France, ce qui renforce l’hypothèse de sa participation à la cabale royale. Louis XII avait obtenu un engagement de Vinci dès 1499, 16 ans avant le dé¬ but du règne de François 1er. Il lui commanda une « Sainte Anne » en l’honneur de la reine qui portait ce prénom et le titra de « cher et bien-aimé Léonard de Vinci notre peintre et ingénieur ordinaire ». Bien qu’italien, ce dernier était très proche de la Royauté française comme en témoigne aussi un courrier d’un cer¬ tain Pietro Novellara à Isabelle d’Este : « ...s’il (Léonard) pouvait se libérer de son engagement envers Sa Majesté le Roi de France... » ; il y avait donc bien engage¬ ment. En avril 1501, le peintre exécute pour Florimond Robertet, favori du roi, une « Vierge au fuseau », aujourd’hui perdue. Léonard aimait s’entourer d’ombre et l’on ignore presque tout de la genèse de ses tableaux. On pense que La Vierge aux Rochers fut peinte au début des années 1500 ; elle aurait rejoint la collection de

Louis XII vers 1508. La relation durable entre Vinci et la France est capitale dans notre affaire car nous verrons que c’est la langue française qui catalyse le codage des tableaux. En 1507, Louis XII entre à Milan et exprime aux mécènes italiens les vues qu’il a sur Léonard: « Écrivez leur que je désire employer maître Léonard, leur peintre qui est à Milan car je voudrais qu’il réalise l’une ou l’autre œuvre pour moi. Faites en sorte que (x) l’influence et lui ordonne de se placer à ma disposition immédiatement et qu’il ne quitte pas Milan avant mon arrivée. ».

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

À cette époque, « Léonard se lie d’amitié avec le peintre attitré du roi de France, Jean Perréal, épris comme lui de mathématiques et de sciences... » ( Serge Bramly). Charles d’Amboise, pour sa part, lui commande le plan d’un grand palais. En 1509, Louis XII revient en Italie et particulièrement à Milan ; Léonard le suit en qualité d’ingénieur militaire. En 1516, après la bataille de Marignan, François 1er l’invite à venir en France. L’artiste reçoit le titre de « premier peintre, architecte et mécanicien du roi », ce qui montre la haute estime en laquelle celui-ci le tient. Il loge au château de Cloux (aujourd’hui Clos-Luçé) à Amboise, ancienne demeure du jeune François lui-même et d’Anne de Bretagne. Auprès de son nouveau protecteur royal, Léonard trouve une compréhension et une amitié sans faille. Puisque mes écrits ont montré que l’architecture François 1er est codée, il ne serait pas surprenant que les œuvres de Léonard le soient aussi. Puisqu’il y eut secrets véhiculés dans les cercles du pouvoir, la position privilégiée du peintre le désigne certainement comme un des acteurs de premier plan. Le roi de France s’est confié à Benvenuto Cellini, sculpteur-orfèvre à la Cour, lui disant en quelle haute estime il tenait l’auteur de la Joconde. Cellini écrit dans son autobiogra¬ phie : « Je ne manquerai pas de répéter les propos le concernant (Léonard) que j’ai entendu de la bouche du roi et qui m’étaient adressés: il pensait que jamais aucun homme au monde ne l’avait égalé, non pas tellement par sa connaissance de la sculpture, de la peinture et de l’architecture mais tant il était grand philo¬ sophe. » On ne sait d’ailleurs presque rien de ses activités en France, lors des trois dernières années de sa vie... En 1517, Antonio de Beatis raconte la visite du Cardinal Luigi d’Aragona: « Il (Léonard) montra trois œuvres au Cardinal, le portrait d’une dame florentine réalisé d’après nature à la demande du défunt Julien de Médicis dit le Magnifi¬ que, une œuvre figurant Saint Jean-Baptiste jeune et une autre représentant une Vierge a 1 Enfant dans le giron de Sainte Anne. Chacune de ces œuvres est vrai¬ ment parfaite. » D’après ce témoignage, on pense que ces tableaux sont La Joconde, St Jean-Baptiste et Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus, (même si certains criti¬

ques contestent cette version). Comme « La Vierge aux Rochers » était déjà aux mains du roi, il apparaît que les quatre tableaux que nous allons étudier ont accompagné, ou précédé, la venue de l’artiste en France. Il est pratiquement évident que ces œuvres entrèrent dans la collection de François 1er à la mort du peintre; elles font aujourd’hui partie des joyaux du musée du Louvre. Le biographe Vasari affirme que Léonard de Vinci mourut dans les bras du monarque. « Devenu vieux, il fut malade de longs mois. Voyant la mort appro¬ cher, il voulut s’informer scrupuleusement des pratiques catholiques et de la bonne et sainte religion chrétienne, puis avec bien des larmes, il se repentit et se confessa. Comme il ne tenait plus debout, il se fit soutenir par ses amis et servi¬ teurs pour recevoir pieusement le Saint Sacrement hors de son lit. Le roi survint,

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

qui avait coutume de lui rendre souvent d’affectueuses visites. Avec déférence, Léonard se redressa sur le lit, expliquant sa maladie et ses manifestations, et décla¬ rant combien il avait offensé Dieu et les hommes en ne travaillant pas dans son art comme il aurait dû. Vint un spasme avant-coureur de la mort ; le roi se redressa, lui prit la tete pour le soutenir et lui manifester sa tendresse en soulageant sa souf¬ france. Comprenant qu il ne pouvait recevoir plus grand honneur, cet être d’essence divine expira entre les bras du roi, à l’âge de soixante-quinze ans. » Nous avons vu se dévoiler dans la première partie un grand message caché dans la décoration de la Renaissance. Or, François 1er accompagna Léonard durant les trois dernières années de sa vie, recueillant quatre tableaux majeurs de l’artiste. Il devient logique de se demander si ces œuvres picturales ne sont pas dépositaires de techniques de chiffrage identiques à celles appliquées dans les châteaux. Notre homme a écrit, sur des milliers de feuillets, le fruit de ses recherches scien¬ tifiques. Nous verrons plus loin à quel point son champ d’investigation est vaste. On reste confondu par l’intuition prophétique de certains principes ou machines qu’il formule ou dessine. Comme d’autres tel Francesco di Giorgio, il fait preuve d’un surprenant talent à devancer la science du futur. Il envisage la rédaction de li¬ vres individuels brassant tous les domaines du savoir. Ce projet reste lettre morte car il ne met jamais en ordre les milliers de notes et dessins dont il couvre ses carnets. Cette œuvre, même à l’état d’ébauche, laisse entrevoir des intuitions fulgurantes. « Les anatomistes avaient compris depuis longtemps l’utilité d’une représenta¬ tion schématique du corps humain, mais ils se servaient de dessins conventionnels et très approximatifs. Léonard est le premier à représenter avec précision la struc¬ ture intérieure du corps humain, et il atteint dans ses dessins une perfection qui ne sera pas égalée avant des siècles. Les coupes transversales qu’il obtient à l’aide d’une scie et d’un couteau constituent une innovation totale et anticipent sur la science moderne. Plusieurs de ses dessins —entre autres, ceux du crâne... exécutés à la pointe d’argent, comptent parmi ses plus belles œuvres. Mais en dehors de leur perfection artistique, ceux de ses dessins qui se rapportent au squelette réalisent un progrès considérable par rapport aux connaissances de l’époque. « Léonard le premier dessine correctement les courbes de la colonne vertébrale, l’inclinaison du sacrum qui assure la répartition du poids du torse sur les membres inférieurs, la cambrure des côtes, qui joue un rôle si important dans le mécanisme de la respiration, ainsi que la position exacte du bassin, qu’on ne découvrira que beaucoup plus tard. Devançant tous les anatomistes, il détermine la forme de l’os sphénoïdal et de l’os frontal, il scrute aussi les différentes cavités, y compris la cavité maxillaire, qui sera découverte en 1651 par Highmore... Il ose même parler des fonctions du cœur et de la circulation du sang dans les artères. « Mais il œuvrait encore presque en secret et sans être médecin, bien avant le Flamand André Vésale, et surtout l’Anglais William Harvey. En son temps,

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ses travaux apparaissaient non seulement comme plus qu audacieux, mais aussi —et surtout— comme hérétiques. Il fut donc accuse, mais sans jamais encourir les foudres de l’Inquisition, de toutes sortes de diableries. »20 Son champ d’investigation est très étendu: « ... pour rendre plus efficace la défense de la ville lagunaire (Venise), il invente une espèce de sous-marin et un costume de scaphandrier ; mais une fois encore il ne dépassera guère le stade des croquis sur papier... » « À partir de 1490, les recherches de Léonard semblent progresser en spirale : on dirait quelles s’ordonnent, quelles obéissent désormais à une certaine logique, sinon à un plan. ... il veut comprendre, par exemple, le fonctionnement de l’œil, fenêtre de l’âme, son outil essentiel, et, de là, le mécanisme de la vision, la nature

de la lumière, la façon dont les astres réfléchissent ou produisent cette lumière. Cela l’amène à considérer les mouvements de l’eau, puis la propagation des sons, comme il aperçoit des analogies entre les ondes sonores, les vagues à la surface d’un lac et les rayons du soleil; il fait alors des expériences avec une chambre noire, d’autres avec les ombres, et ainsi retourne, mais sur un nouveau plan, à des problèmes picturaux... On ne sait pas toujours s’il faut parler à son sujet de découvertes rationnelles ou d’intuitions fulgurantes. Ses procédés, comme ses formulations souvent, ne sont guère orthodoxes. Il n’en reste pas moins qu’on est comme ébloui à la lecture de ses carnets. Alors que son époque croit, par exemple, à la suite des philosophes grecs, que la vision se forme grâce à des sortes de particules (spezie) projetées par l’œil, Léonard comprend que l’œil n’émet rien mais reçoit les rayons lumineux. Étudiant l’anatomie de l’œil, il découvre le cristallin, il distingue la vision périphérique de la vision centrale, il aperçoit que l’œil enregistre une image inversée. Il entrevoit la cause de la presbytie (dont il souffre peut-être) et propose une sorte de lentille de contact (qu’il serait bien en peine de tailler). Il trouve, le premier, le principe de la vision stéréoscopique - de la perception du relief. Il a l’idée que la lumière se dé¬ place (alors que son siècle estime quelle emplit le monde instantanément) et tente (peut-être) de calculer sa vitesse. Pour expliquer sa propagation, il parle de tremore (tremblement), la ou nous disons aujourd hui « oscillation ». Un siècle avant Fer¬ mât, s appuyant sur Aristote, il énonce cette loi fondamentale: « Chaque phéno¬ mène naturel se produit par les voies les plus courtes. » Certaines de ses expériences anticipent le photomètre de Rumford. Il explique jusqu’au bleu du ciel : Je dis que l azur que l air nous fait voir n est pas sa couleur propre, mais que cette couleur vient de l’humidité chaude, évaporée en minuscules et insaisissables parcelles qui, étant frappées par la lumière du soleil, deviennent lumineuses au-dessous de l’obscurité des immenses tenebres qui les coiffent comme un couvercle... Comment devine-t-il la nuit infinie au-

delà de notre atmosphère ? » (Serge Bramly, « Léonard de Vinci »).

20) Jean-Claude Frère :« Léonard de Vinci, peintre, inventeur, visionnaire, mathématicien, philosophe, ingénieur ».

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Le domaine militaire n est pas en reste : « Vinci monte en trois rangées, sur un tambour à section triangulaire, trente-trois fûts de canons légers, dont onze peuvent tirer à la fois : on tire une rangée pendant qu’on en charge une autre et que la troisième refroidit. Anticipation des orgues de Staline utilisées par les Russes comme lance-fusees lors de la Deuxième Guerre mondiale. » « ...il s enthousiasme... pour les mécanismes et les roulements à bille, dont il réalisé des projets très élabores, en avance de plus de deux cents ans sur son épo¬ que... Obsédé par le mécanisme des roues dentées, il met au point une rôtisserie mécanique, un pressoir, une espèce de voiture automatique « permettant le trans¬ port des personnes », et une viole qui ressemble déjà à un violon. En même temps, frappé par 1 insuffisance des outils usuels, il élabore une foreuse, un ascenseur et une lampe à souder. » (Jean-Claude Frère) On a l’impression que Vinci (et d’autres ingénieurs de l’époque) ont deviné les orientations que va prendre la Science à venir. Ses machines ne sont pas applicables de son temps car trop novatrices. Où donc allait-il les chercher ? « ...il s’intéresse également aux fossiles, et tout en étudiant la ligne de partage des eaux autour de Chianna et dans la région de l’Arno supérieur, il cherche des coquillages pour vérifier si la région avait été recouverte par la mer en des temps immémoriaux. Ici encore il fait preuve d’une étonnante prescience, devançant le chevalier de Lamarck et Georges Cuvier... Son regard infaillible devine des affini¬ tés entre les espèces des plantes et des fleurs comme pour trouver une classification, ce à quoi personne n’avait pensé avant lui. Il généralisera ainsi des lois régulatrices de la forme des végétaux et de leur développement ». (Paolo Galluzi). Comme les citations le montrent, il est usuel de s’extasier devant le génie de Léonard. Pourtant, l’exposition « Les Ingénieurs de la Renaissance: de Brunelleschi à Léonard de Vinci21 » l’a bien indiqué: Léonard n’est pas cet homme unique, solitairement en avance sur son temps. Il existait avant lui d’autres ingénieurs qui ont laissé comme lui des croquis de machines complexes. L’Histoire a surtout conservé son souvenir à cause des 6 000 feuillets qui nous sont parvenus, n’étant d’ailleurs qu’un tiers de ce qu’il légua à sa mort. « L’ensem¬ ble de ces notes et dessins constitue la documentation la plus vaste, la plus détaillée et la plus révélatrice dont nous disposons sur le développement des techniques à la Renaissance. »22 La société aime se choisir des héros, élevés au-dessus du commun des mortels, offerts à l’admiration des masses. Cette attitude s’accommode de simplifications outrancières; l’étiquette que l’on appose sur les gens ne correspond pas forcément à la réalité.

21) À Paris, à la cité des sciences et de l’industrie en 1995-96. 22) « Les Ingénieurs de la Renaissance: de Brunelleschi à Léonard de Vinci » de Paolo Galluzi, éditions Giunti, 1995.

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Johnny Hallyday, par exemple, est l’« idole des jeunes » ou un « dieu du rock » mais nombre de fans seraient déçus s’ils partageaient 15 jours de sa vie quotidien¬ ne. Ils verraient alors un homme et non un surhomme, un être humain portant qualités et défauts et non une « bête de scène ». Johnny Hallyday est bien entendu, un grand artiste mais, quand la société façonne artificiellement des modèles à suivre, elle devient perverse. Dans la catégorie des génies, Léonard de Vinci est un surdoué sans égal dans l’Histoire. Ainsi, quand le public s’agglutine devant la Joconde, il n’admire pas uniquement un tableau, mais s’incline devant le merveilleux cerveau du peintre. « Puisque c’est de la main de Léonard, cela DOIT être génial et il faut que je le ressente. » Les musées pourraient exposer n’importe quel croquis anodin, s’il est certifié Léonard, les foules feront la queue pour le voir absolument. La maison Universal pourrait sortir un « Johnny Hallyday chantant sous la dou¬ che » ; cela deviendrait un classique rapidement introuvable. L’exemple de Jimi Hendrix n’est pas mal non plus: n’importe quelle bande de répétition, sortie en disque compact (CD), se retrouve dans les bacs des disquaires du monde entier... Alors ? Il faut se méfier des idées toutes faites accolées sur les personnalités connues. Il faut se méfier des médias nous présentant des icônes prêtes à l’admira¬ tion. Suis-je un jaloux maladif ne pouvant s’empêcher de salir ceux qui ont mieux réussi que lui ? Je ne crois pas, je m’interroge sur le personnage Léonard de Vinci, à la lumière de mes découvertes Renaissance. Supposons par exemple qu’il se soit abreuvé à une source manuscrite ancienne! J’ai démontré dans mon livre « Le secret de François 1er » que ce roi détenait un trésor culturel encombrant. Les emplacements de certains palais furent choisis pour indiquer un lieu de dépôt des archives. Si l’on admet que le continent mythique de l’Atlantide existât réel¬ lement, il dut nous laisser en héritage la bibliothèque de ses connaissances. Cette idée est développée par le médium Edgar Cayce, voyant une « salle des archives » non encore découverte sous le Sphinx de Guiseh. Lécrivain Rampa, quant à lui, décrivait une « capsule du temps » dans le sous-sol tibétain, vaste salle contenant d’ahurissantes machines atlantes. N’est-il pas étrange que le château de Chambord ait probablement reçu son plan de 1 auteur de la Joconde ? J émets 1 hypothèse d’un Léonard, choisi par le roi de France pour etudier la bibliothèque des Atlantes. Il a donc sous les yeux des dessins ou meme des photos, des schémas, toute une panoplie technologique inimaginable. Il na plus qu’à recopier ce qu’il peut en comprendre dans ses carnets qui émer¬ veilleront ses admirateurs futurs. Dans cette perspective, Vinci est un transmetteur autant quun inventeur... Cela semble à la mentalité commune et conditionnée un roman de science-fiction, (que j ai d ailleurs faillit écrire). Plus grave, aux yeux de la plupart des auteurs ésotériques, cette thèse est également du roman-feuilleton. Pourtant, elle est plausible meme si, évidemment, les preuves sont à ce jour assez rares. Cette mise en jachère nest pas étonnante, tout le système étant d’accord pour un scénario convenu, fermé à toute improvisation. Il faudra un jour que le public ouvre les yeux sur la partialité malhonnête des préhistoriens, égyptologues et

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autres spécialistes diplômés. Le présent livre apporte de l’eau au moulin de la thèse atlante, en tant que source indirecte de tout savoir. En Atlantide, on savait quasi¬ ment tout ; les inventions ne sont que des redécouvertes : « Moi, Léonard, un jour je connaîtrai toutes choses et saurai maîtriser tous les arts qui ouvrent à l’homme les voies des grands secrets de l’Univers! » Je pense que Leonard de Vinci, par ses relations privilégiées avec les rois de France, avait accès a un dépôt de connaissances, laissé par une civilisa¬ tion disparue. Il a du exister dans une Antiquité oubliée une civilisation déjà très élaborée scientifiquement. Elle aurait mené loin ses investigations technologiques, aboutissant a des réalisations sophistiquées. Devant disparaître dans un cataclys¬ me tellurique, cette société a enfoui la somme de son Savoir, léguant aux hommes du futur un acquis scientifique. Je prends un malin plaisir à choquer mon lecteur, en toute bienveillance cepen¬ dant. Il faut dépoussiérer notre façon d’appréhender le passé lointain ; nos ancêtres ne faisaient pas que chasser le mammouth avec des silex: ils voyageaient en avion et travaillaient sur ordinateurs. Le progrès du savoir passe par une imagination fertile précédant les preuves irréfutables. Une autre idée, choquante comme toute avancée novatrice, est la suivante : Léonard aurait bénéficié de l’aide d’extra-terrestres ! (C’est le summum du ridicule pour certains esprits étroits, j’en suis conscient.) Ce postulat possède deux niveaux : d’abord, la simple consultation d’une do¬ cumentation ultra secrète et, plus audacieusement, la rencontre avec des êtres non terriens. Une culture extra-terrestre a pu entrer en relation avec la royauté française, générant un codage de l’architecture. Des êtres supérieurs ont peut-être voulu aider l’humanité, leur offrant des avancées scientifiques précieuses. Léonard serait bien plus le héraut portant la bannière d’un savoir surhumain... que le héros mythologique de l’Histoire des Sciences. Pourquoi des Intelligences extérieures attendraient-elles le XXIème siècle (ou le XXVeme) pour se révéler à l’humanité ? Elles atteignirent peut-être le top niveau du savoir il y a des millénaires, observant les humains depuis bien longtemps. Les ÉLOHIMS de la Bible ressemblent beau¬ coup à des visiteurs célestes, pour peu que les textes soient lus en filigrane. Les gens du pouvoir royal ont sans doute hérité d’archives relatant la véritable saga du peuple d’Israël, truffée de phénomènes ovniens. Les éternels sceptiques peuvent-ils dire qu’ils étaient là quand les événements sont arrivés ? Le caractère inouï de ces scénarios expliquerait leur absence totale de publicité, l’opacité qui les entoure. Des péripéties trop exceptionnelles ne sont pas toujours rapportées au peuple, tant les intérêts des élites sont en cause. En tout cas, les spéculations atlantes ou extra¬ terrestres ont l’avantage de cadrer avec nos découvertes personnelles. Léonard de Vinci écrivit comment il découvrit un jour une grotte qui le stupé¬ fia: « Poussé par un désir ardent, anxieux de voir l’abondance des formes variées et étranges que crée l’artificieuse Nature, ayant cheminé sur une certaine distance entre des rocs surplombant, j’arrivai à l’entrée d’une grande caverne et m’y arrê¬ tai un moment, frappé de stupeur, car je ne m’étais pas douté de son existence;

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le dos arqué, la main gauche étreignant mon genou, tandis que de la droite j om¬ brageais mes sourcils abaissés et froncés, je me penchais longuement, d un cote, de l’autre, pour voir si je ne pouvais rien discerner à l’intérieur, malgré 1 intensité des ténèbres qui y régnaient; après être resté ainsi un moment, deux émotions s éveillè¬ rent soudain en moi : peur et désir ; peur de la sombre caverne menaçante, désir de voir si elle recelait quelque merveille... » Bramly remarque: «Alcuna miracholosa chosa... Les mots s’achèvent sur le vide; Léonard indique d’un signe que le passage continue plus loin, mais le verso de la feuille, teinté en rouge, traite de problèmes métraphysico-scientifiques ; la fin de l’histoire de la caverne n’y figure pas. Elle n’a pas été retrouvée. » Léonard ne veut donc pas nous révéler si la caverne qu’il a dé¬ couverte contenait des merveilles... L’érudite revue Atlantis nous apprend que les grottes et les cavernes « jouent un rôle d’une grande importance dans les traditions ésotériques. Symboliquement, elles renferment des trésors ; on en trouve un exemple dans le conte arabe des Milles et une nuits : La caverne dAli Baba, à laquelle donne accès la prononciation de ces mots : Sésame, ouvre-toi. » Par conséquent, la mention d’une caverne peut être le symbole d’un dépôt d’archives trouvé dans le sous-sol. Léonard aurait écrit ce paragraphe pour nous mettre sur la voie de son initiation à de rares secrets. Evidemment, la caverne en question contenait bien des miracholosa chosa qui durent être une source d’inspiration fabuleuse pour l’artiste ingénieur. Évidemment encore, il n’était pas question pour lui d’expliquer clairement certai¬ nes choses sur lesquelles il avait juré le silence. Bramly rapporte les notes laissées sur des coins de pages par Léonard, quand il essaye de nouvelles plumes: « ...il écrit alors des phrases sans suite qui com¬ mencent presque toujours par les mêmes mots: dis, dis moi. Cela donne: Dis, dis moi si jamais..., Dis moi comment les choses se passent.... Dis moi si jamais fut fait... Lecteur assidu de la Divine Comédie, il emprunte peut-être ce tour invocatoire à Dante qui murmure... Dis moi, mon maître, dis moi, Seigneur. Qu’ils semblent révélateurs ces mots qui viennent à Léonard quand il griffonne machinalement! Il semble demander à un professeur de lui enseigner ce qu’il ne sait pas encore: est-ce le renvoi à une bibliothèque cachée ? Il semble interroger une source de con¬ naissance et lui demande des informations. Essayerait-il de nous dire que ses tra¬ vaux scientifiques ont une origine cachée, une sorte de dépôt exhaustif où tout un savoir est déjà emmagasine ? « Dis moi... » Imaginons audacieusement un Léonard de Vinci en contact avec de telles archives. Il y trouve la science des Anciens ; il en sort des idées révolutionnaires, géniales, en avance sur son époque. Il interroge le dépôt: Dis moi comment les choses se passent..., Dis moi si jamais fut fait.... Dis moi, mon maître, dis moi, seigneur. On pourrait compléter: « Ô livres et machines qui êtes dans ces salles souterraines, donnez moi le savoir, donnez moi les moyens de faire progresser la Science. Que la nouvelle plume que j inaugure soit le vecteur de votre connaissance. ». Pourquoi pas ? Dans un carnet qui le suit partout, il reprend une phrase des « Métamorphoses » d’Ovide: «Je doute, ô Grecs, qu’on puisse faire le récit de mes exploits, quoique vous les connaissiez, car je les ai fait sans témoins, avec les ténèbres de la nuit pour complice ».

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Nous verrons dans la suite que les mythiques tableaux du maître sont truffés de messages codes, pointant toujours dans la même direction. Quand je pense que la presse française a conteste a Dan Brown 1 existence de secrets liés à Léonard ! Si 1 auteur du « Da Vinci Code » avait parlé des ovnis, on l’aurait probablement lynché sur la place publique. J ai pourtant la folle prétention de voir des allusions à des vaisseaux volants, ainsi qu à leurs pilotes, dans les œuvres du maître italien. Je ne suis pourtant pas si fou que j en ai l’air, mon propos étant toujours respectueux de 1 intelligence du lecteur. Ce qui fait le cœur de mon livre, je l’ai découvert en majeure partie il y a des années, bien que l’affinage dans la précision se soit prolongé au fil du temps. J’ai longtemps été réticent à mettre sur papier mes interprétations, me disant que le système rejetterait mon cheminement comme de vaines fariboles. Avec le temps, devant l’amertume provoquée par l’indifférence que l’on témoigne à mes écrits, je sens l’heure venue où le cœur doit parler. Beaucoup d’entre nous sont mus par une vocation qu’il faut absolument concrétiser, au risque de vieillir avec l’impression d’avoir loupé sa vie. Le présent ouvrage exprime ce que je porte en ges¬ tation depuis plus de 10 ans, avec la nécessité d’une formulation adéquate: rigou¬ reuse comme ce que j’écris habituellement, direct et sans fard inutile. Tel un phare puissant, ces pages peuvent éclairer les uns ou éblouir et aveugler les autres. Je sais que mon déchiffrage est globalement fondé et valide, je sais que Léonard l’a voulu et déposé consciemment. On peut discuter des tenants et aboutissants, des extrapo¬ lations, du contexte culturel, de ce que mes découvertes induisent exactement, mais je trouve les dites découvertes fondamentalement justes. C’est pour cela qu’il fallait que je les sorte de moi pour les coucher sur le blanc du papier, même si la mariée paraît trop belle... L’indifférence ou le mépris, je le rappelle, est le pire des accueils réservés à une création artistique. Au minimum, j’ai bon espoir qu’un Français de la fin du siècle exhumera un exemplaire écorné, présenté ensuite derrière une vitrine de musée, avec la mention : « Livre d’un précurseur oublié ». Malheureusement, on trouvera toujours des imbéciles ou des manipulateurs qui tirent à boulets rouges sur les œuvres d’avant-garde. Ce sont probablement les mêmes qui ricanaient quand Léonard faisait passionnément les croquis de ses machines volantes... Je ne suis pas le seul à trouver notre homme auréolé de mystère, cette impres¬ sion est commune, comme le prouve cette citation de Serge Bramly : « Léonard de Vinci est un artiste qui demande à être déchiffré. On sait combien il aimait étonner, intriguer. Il jouait volontiers au prestidigitateur... Jusqu’où poussa-t-il la mystification ? Autant qu’un effet pictural, le clair-obscur et le sfumato lui étaient, parfois, un style de pensée. D’étranges ténèbres planent sur son œuvre et sa vie. On y rencontre tant de points d interrogations, on y bute sut tant d inconnues, tant d’ambiguïtés, qu’on ne peut parfois s’empêcher de soupçonner l’espiègle Léonard d’avoir semé les embûches derrière lui, délibérément. Les choses sont tellement plus belles, dit-il, lorsque l’ombre les ensevelit à moitié. » Avant de devenir l’ami du roi de France, il écrivait au duc Le More: « Je m’enhardirai... jusqu’à m’adresser à Votre Excellence pour lui enseigner mes secrets. » Quels secrets exactement ?

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On peut m’accuser de couper les cheveux en quatre: je décrypte les tableaux de Léonard alors que lui n’y aurait jamais rien caché ! Il faut donc montrer maintenant le goût de l’artiste pour l’énigme, le jeu de mots, le calembour, tous sujets que 1 on retrouve dans le Secret de la Renaissance. Un émissaire de Ferrare écrivait en 1523 : « Melzi a été élève et héritier de Léonard de Vinci, il détient bon nombre de ses secrets et de ses préceptes... ». • Il a écrit des milliers de pages de droite à gauche, à l’envers. Il tenait cette habitude de son enfance car ses éducateurs l’avaient laissé faire. Un écrivain qui voudrait cacher la teneur de son oeuvre aurait tout intérêt à développer cette pratique. Sans miroir, il devient impossi¬ ble de lire le texte. Le mathématicien Pacioli, pour lequel Léonard dessina les illustrations de la Divine Proportion., qualifiait d’ailleurs cette façon d’écrire de « cryptée ». • Il est notoire que notre homme a laissé dans ses carnets plusieurs pages de listes de mots qu’il compilait, on ne sait trop pourquoi. On suppose parfois qu’il cherchait à se cultiver, à augmenter ses possibilités linguistiques. Un numéro de Pour la Science qui lui est consacré commente : « Cet intérêt pour le langage verbal noble con¬ fine au jeu linguistique. Certains vocables de la liste semblent en effet être inventés par assonance et combinaison de sons... » Ces remarques s’appliquent tout à fait à notre décodage, où les jeux de mots se taillent la part du lion. • Il est amusant de constater la ressemblance du nom VINCI avec des mots de l’époque. Le terme italien «VINCO » signifiait « brin d osier, lien, boucle » alors que « VINCIRE » est un vieux mot latin exprimant l’idée de « « lier, entourer d’un lien ». Justement, Vasari, le premier biographe du peintre, rapporte : « Léonard perdit même son temps à dessiner des entrelacs de cordes, méthodiquement agen¬ ces (donc des « liens, des boucles ») de façon à pouvoir être parcourus de bout en bout a 1 intérieur d un cercle. » Marcel Bnon analyse : « ...il faut regarder ces dessins, non comme un amusement, mais plutôt comme une sorte de message chiffré, chargé des plus graves enseignements. » Le verbe « VINCERE » signifiait d autre part « vaincre », ce qui permit au poète Gerolamo Casio, quelques années après la mort du peintre, de lui dédier ce poème: Nature vaincue par Léonard de Vinci Peintre toscan pour tout Etat excellent Poussé par l’envie et sans pitié À la Mort, dit va et vainc celui qui m’a vaincue.

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• « Il sait lire et écrire la musique, qu’il qualifie joliment de re¬ présentation des choses invisibles. Aucune partition de sa main ne nous est parvenue, car il est d’abord improvisateur; mais il se sert souvent de portée et de notes dans les nombreux rébus qu’il s amuse a inventer (il en couvre des pages entières). Sur une por¬ tée, par exemple, après la clé, il dessine un hameçon (amo, en italien), puis il inscrit la série de notes ré, sol, la, mi, fa, ré, mi, suivie des lettres rare-, une barre ; puis la, sol, mi, fa, sol, et les lettres lecita. Cela donne : Amore sol la mi fa remirare, la sol mi fa sollecita (l’amour seul me fait souvenir, lui seul me stimule). Un autre rébus de sa première période milanaise, qui est la plus heureuse de sa vie, dit de la même façon : « L’amour me donne du plaisir. »2^ . • Sur un feuillet, Léonard a griffonné de petits dessins très simples ; il s’agit d’un rébus. Il écrit sous les figures: « Mais si la fortune me sourit, alors je changerai de visage. » Cette phrase pourrait nous interpeller : Léonard a-t-il deux visages ? • « Le comte de Ligny lui propose peut-être d’entrer à son service, d’étudier pour lui l’état des fortifications toscanes, car les Fran¬ çais envisagent de descendre jusqu’à Naples, qu’ils n’avaient su garder. On ignore jusqu’à quel point il s’engage auprès du comte; le nom de ce dernier apparaît en tout cas sous la plume de l’ar¬ tiste, parmi des préparatifs de voyage, dans un curieux mémo¬ randum où les lettres de certains mots sont inversées, de façon à rendre la phrase incompréhensible : « Va trouver ingil (Ligny) et dis lui que tu l’attendras à amor (Rome) et que tu iras avec lui à ilopan (Naples) » (Pourquoi Léonard, qui écrit déjà à l’envers, se sert-il ici d’un langage chiffré ? » (Serge Bramly). La question mérite en effet d’être posée, d’autant plus que ce comte de Ligny était un noble français. J’imagine facilement un Léonard sous contrat avec la Royauté française, lui ayant demandé certaines tâches secrètes. • Il écrit :« Puissé-je être privé de la faculté d’agir, avant de me las¬ ser de servir. Le mouvement me fera défaut plutôt que l’utilité. La mort plutôt que la lassitude... Je ne me lasse jamais d’être utile. » Dans la marge, il ajoute étrangement : « Je ne me fatigue pas d’être utile est une devise de carnaval... » Or, le carnaval est une fête où l’on porte un masque, on se déguise.

23) « Léonard de Vinci » de Serge Bramly, éditions Jean-Claude Lattès, 1988. C’est moi qui renforce un passage en gras, comme dans tous les cas dans ce livre.

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Cela est à mettre en rapport avec le « Je continuerai » qu’il note sur un coin de page à la fin de sa vie. Il sait qu’au-delà de la mort, son œuvre continuera de vivre et de rayonner. Le grand message imprimé sur ses toiles perdurera pour les siècles à venir; transmettant un des grands secrets de l’Humanité. Au crépuscule de sa vie, Léonard lègue à la postérité d’importantes facettes cristallines à décoder dans ses tableaux. • Bramly a remarqué qu’il « se trompe souvent dans les calculs les plus élémentaires », ce qui ressort de l’analyse de ses carnets. Ainsi, faisant l’inventaire de ses écrits, Vinci détaille la liste des livres en sa possession et, surprise, se trompe dans le total. Il décompte ainsi 48 livres alors qu’il y en a 50! Comment Léonard l’ingénieur, l’ar¬ chitecte, le scientifique, peut-il faire une erreur dans une simple ad¬ dition ? J’en viens à supposer que les carnets du maître sont truffés d’indications chiffrées, autant d’indices à interpréter. Le nombre 48, par exemple, est 4 x 12; ce dernier nombre est une clef que je retrouve partout dans mes recherches, égal à Pi/Phi au carré. Bien entendu, « 12 » est ici considéré sans la virgule, dans sa valeur sym¬ bolique. Si Léonard avait une double vie, il l’a peut-être discrète¬ ment laissé entrevoir dans ses innombrables notes et croquis. On peut penser à une vaste mise en scène où chaque incongruité prend un sens, dans un ensemble. Cette façon de « dire sans dire, montrer sans montrer, cacher sans cacher » trouve son apothéose dans ses œuvres picturales; il peaufina ainsi la « Joconde » pendant des an¬ nées, attentif à la précision de chaque centimètre carré. • Dans le même ordre d’idée, la mort de son père donne lieu à deux étranges annotations: « Le 9 juillet 1504, un mercredi, à 7 heures, est mort ser Piero de Vinci (notaire au palais du Podestat, mon père -à 7 heures, âgé de 80 ans... » Et ailleurs: « Mercredi à 7 heures est mort ser Piero de Vinci, le 9 juillet 1504, le mercredi vers 7 heures. » Léonard est connu pour être un homme rationnel, méthodique, à l’abri des émotions humaines discordantes. Le deces de son père (qui n’était pas son père biologique) peut-il l’affecter au point qu’il : - note 2 fois la même chose; - répète 2 fois « sept heures » dans chacun des paragraphes. Par ailleurs, son pere navait pas 80 ans mais 78, donc 2 ans de moins. - Ce n’était pas un mercredi mais un mardi, le 2ème jour de la semaine. Curieuses erreurs mettant en relief le nombre 2. Cela rappelle l’écart des 2 livres dans la somme précédente. Je décrypte la Renaissance depuis une quinzaine d’années et, dans un cas comme celui-la, je devine la promesse d’une écriture à deux niveaux.

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• Un de ses carnets porte le titre : Prophéties. On s’attend à lire des prédictions, peut-être poétiques, sur le futur... mais non! Il s’agit de devinettes ; en voici un échantillon : « Des chaussures aux semelles de cuir » sont définies par la phrase suivante : « En une grande partie du pays, on verra des hommes cheminer sur les peaux des grands animaux. « Des cortèges funèbres: Très grands honneurs et pompes seront ren¬ dus aux hommes, et ils ne le sauront pas. « Sculpture : Hélas ! Que vois-je ? Le Seigneur crucifié de nouveau. « Semailles : Alors, une grande partie des hommes restés vivants jet¬ teront hors de leurs habitations leurs provisions de victuailles en libre pâture aux oiseaux et aux bêtes des champs, sans en prendre souci. « De l’herbe fauchée: Des vies sans nombre s’éteindront et d’in¬ nombrables espaces libres seront créés sur terre. »2^ Ces phrases montrent un considérable sens de l’humour... mais pourquoi sous le titre « Prophéties » ? Là est la véritable devinette... Léonard de Vinci était un homme d’esprit. Son sens de l’humour transpa¬ raît dans de multiples calembours, rébus, petits jeux à double sens. Il aimait le mystère, l’énigme verbale. Il est le chercheur de la Renaissance qui s’intéresse le plus aux mystères du vol. Selon Bramly, « ...si d’autres ont tenté de voler avant lui, personne n’a poursuivi encore ce rêve avec autant de patience, d’ingéniosité, d’audace, d’acharnement ». Il étudie le vol des oiseaux et semble être certain qu’il est transposable à l’homme. Cela l’amène à concevoir une machine imitant les volatiles, sur laquelle un homme s’allonge. L’énergie est fournie par le mouvement des bras qui actionnent des ailes.

Figures 75 - Bibliothèque de l’Institut de France, Paris

24) « Les Carnets de Léonard de Vinci », préface de Paul Valéry , éditions Gallimard.

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Paolo Galluzi pense que les engins de ce type « présentent des solutions techni¬ ques certes audacieuses et parfois même géniales, mais les machines esquissées n’en sont pas moins d’un fonctionnement problématique. Il est ainsi tout un pan des recherches techniques de Léonard qui, loin de s’orienter vers des projets concrets immédiatement réalisables, prend l’allure d’une sorte de rêve technologique, produit par une imagination des plus fertiles... Certes, on a peine à croire que Léonard ait pu penser que l’homme volerait grâce à de telles machines; et pourtant tout montre que, pendant plusieurs années, il travaille fébrilement à son projet au sujet duquel il nourrit de grands espoirs. Il semble persuader que l’homme peut, en appliquant ses connaissances, imiter les dispositifs naturels des oiseaux : L’oiseau est un instrument qui fonctionne selon des lois mathématiques ; fabriquer un tel instrument est du pouvoir de l’homme. Plus que toutes les autres, les études sur la machine volante paraissent se fonder sur la conviction d’une unité de la nature du point de vue de ses lois mécani¬ ques. Les schémas et les principes mécaniques employés par la nature dans ses propres productions, l’oiseau notamment, peuvent être imités et reproduits par l’homme. » On a l’impression qu’il est convaincu du fait que l’homme peut voler; ce qui lui manque, c’est une technique suffisante. Il est comme un Indien d’Amazonie qui, voyant passer un Boeing dans le ciel, essayerait d’en fabriquer un avec des branches. Cela cadre bien avec l’idée d’une observation d’OVNI: si Léonard a vu un tel aéronef, il sait que sa construction sera un jour possible à l’homme. Il se lance alors dans une recherche adéquate, avec les moyens du bord. Cela n’exclut pas l’idée d’une visite dans un dépôt souterrain, contenant une technologie vo¬ lante, au moins sous forme documentaire. Un Cahier de Science et Vie remarque un croquis technique de Léonard com¬ portant une roue et un engrenage tout à fait inutile d’un point de vue fonctionnel. « Qu’à cela ne tienne, ils sont si parfaitement inutiles qu’on s’est demandé si Léonard n introduisait pas sciemment ces anomalies pour décourager plagiats et pillages ». Je me demande personnellement si ces erreurs mécaniques ne coïncident pas avec l’ignorance de Vinci, qui ne fait que recopier un dessin qui le dépasse. La même revue « Science et Vie », bastion du conformisme et garde-fou des intellectuels,

admet

néanmoins :

« Les machines qu’il concevait de¬ vaient, pour être réalisées, nécessi¬ ter une maîtrise des matériaux qui n’existait pas à l’époque ». Voici le dessin d’une « vis aé¬ rienne », ancêtre de l’hélicoptère. Le maître a imaginé le principe d’élévation à la verticale par pa¬ les inclinées..., mais il manque...

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Figure 76— Ms B, fol 83 verso. Bibliothèque de l’Institut de France, Paris.

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l’énergie du moteur à explosion! Comment peut-on, à la fin du XVème siècle, avoir une idée en avance de 5 siècles ? En utilisant son intelligence, peut-être, mais aussi en consultant une... documentation adéquate. Léonard a peut-être vu la photo ou le dessin technique d un helicoptere, il a pu en comprendre le principe et recopier un schéma simplifie, il ne pouvait pas saisir le fonctionnement du moteur, qui relève d activités industrielles totalement inconnues à son époque. À ce stade de l’étude, je ne prétends pas que cette hypothèse soit la bonne ; elle est plausible, contrairement aux idées préconçues. Ce que j’écris n’est pas ridicule, cet adjectif convient plutôt aux moqueurs des idées nouvelles, stupides ou manipulateurs. La figure 77a montre une machine volante, avec, ajouté à droite, un amortisseur de pied. Vinci commente : « Quand le pied de l’échelle touche le sol, il ne peut donner un coup qui endommage l’appareil, car il s’agit d’un coin qui s’enfonce sans rencontrer d’obstacle à sa pointe; ce qui est parfait. » Il pensait déjà aux amortis¬ seurs! Ici, la machine n’a pas une Fig. 77a — Bibliothèque de l’Institut de France, Paris.

forme

aérodynamique ;

elle se résume à deux plates-for¬ mes auxquelles on accède par

des échelles. L’idée n’est plus d’imiter un grand oiseau en faisant battre des ailes; comment donc Léonard imaginait-il la force de propulsion pour faire décoller l’engin ? Dans cette nouvelle version (figure à droite), le pilote est censé actionner les quatre pales qui doivent provoquer le décollage. Léonard devait pourtant se douter que la simple force muscu¬ laire n’y suffirait pas, et de loin ! On peut s’éton¬ ner de la faible surface des pales qui ont donc très peu de prise sur l’air; le décollage ne pour¬ rait avoir lieu, là encore, qu’avec un moteur du XXème siècle. (À moins qu’il ait prévu la fixa¬ tion d’ailes, ce qui ne change pas grand-chose). La machine est posée dans un grand bol, bel et



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bien surélevé, puisque l’accès se fait par deux échelles ! Mon idée est que Léonard s’est inspiré des soucoupes volantes pour créer ce dessin où l’engin chimérique prend place dans un ovni.

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Fig. 77b



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Bibliothèque de l’Institut de France, Paris.

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Un détail concernant le pilote est saisissant : il n’a pas une tête humaine, mais plutôt hybride entre l’homme et l’animal, avec un museau de chien! Cela fait penser à certaines descriptions d’extra-terrestres, qui sont des humanoïdes non réellement humains. ’j», FF. J î-

Figures

78.

Codex Atlanticus,

Biblioteca Ambrosiana, Milan. Léonard de Vinci avait compris que le vol serait possible en prenant appui sur

^

l’air. Son célèbre dessin du parachutiste exprime cette idée, ainsi que la figure de gauche représentant l’idée du deltaplane. Un homme peut prendre place dans la nacelle, la toile qui le surmonte lui permettra de planer dans les airs. Il est merveilleux d’imaginer l’ingénieur se lançant du haut d’une petite falaise pour tester la machine. Dans un texte sur le vol humain, il note : « Pour l’essai, utiliser du carton mince2^ ». « La Joconde » est le tableau le plus connu au monde. S’en est au point où l’œu¬ vre n’est visible, au musée du Louvre, qu’à travers une vitre pare-balle! Le portrait monopolise l’attention des touristes qui forment un attroupement statique devant elle. Il est étrange que Mona Lisa attire à ce point les louanges, alors que pas un de ses admirateurs n’entrevoit sa dimension codée Pourtant, nous allons le voir, ce tableau est une des pièces maîtresses de notre étude. Léonard fut cet homme capa¬ ble de créer un chef-d’œuvre artistique, contenant en parallèle un message crypté. Autant l’œuvre est belle, autant l’intelligence est mise à contribution! Dans un numéro de la revue KSD, le journaliste Alain Laframboise s’éton¬ ne: « Les analyses scientifiques les plus récentes estiment qu’il a passé dix mille heures devant cette planche de peuplier blanc d’Italie. Huit heures par jour pendant quatre ans. Il peignait à la loupe avec une précision inouïe. Ses touches d’un vingtième ou d’un quarantième de millimètre représentent des millions de points, intersections de minuscules hachures. » Il est donc certain que Léo¬ nard na pas lésiné pour faire de « La Joconde » une peinture hors du commun. 25) « LDV » de Jay Williams et Denise Meunier.

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C’est tellement vrai qu’Arsène Lupin (sous la plume de Maurice Leblanc dans « Laiguille creuse ») déroba le tableau pour le déposer à Etretat. Cette fiction laisse supposer à certains auteurs une initiation de Maurice Leblanc à certains secrets relatifs à Lisa. Un certain Lucques, en 1554, rapporta le témoignage de Bandello qui avait vu le peintre travailler sur La Cene\ « Il lui arrivait de demeurer là depuis l’aube jusqu au coucher du soleil, ne posant jamais son pinceau, oubliant le manger et le boire, peignant sans relâche. Parfois il restait ainsi 2, 3 ou 4 jours sans toucher un pinceau, bien qu il passât quotidiennement plusieurs heures à considérer son œuvre, debout, les bras croisés, examinant et critiquant en lui-même les figures. » On note les deux temps mentionnés : la réflexion et l’action. Pour réfléchir et con¬ cevoir intellectuellement, Léonard sait ne rien faire. Il passe ensuite à l’acte et ne ménage pas sa peine. On ignore tout de la genèse du tableau. On ne sait pas pourquoi Léonard l’a créé. Est-ce une commande ? Mais alors il semble quelle ne fut jamais livrée. La plupart de ses œuvres ont donné lieu à des notes et croquis préparatoires. Pour « La Joconde », on ne trouve rien, pas une mention. Vasari affirme : « Léo¬ nard se chargea, pour Franscesco del Giocondo, du portrait de Mona Lisa, son épouse, mais après 4 ans d’effort le laissa inachevé... » D’après les suggestions du même Vasari, on pense que le tableau fut peint entre 1503 et 1506. Il est proba¬ ble que Léonard emmena l’œuvre avec lui lorsqu’il s’installa à Amboise en 1516. À sa mort, « La Joconde » serait alors entrée dans la collection de François 1er; Vasari mentionne sa présence au château de Fontainebleau avant 1547. Le père Dan, historien du XVlUme siècle, confirme que François 1er acheta « La Joconde ». Certains historiens contemporains soutiennent la précarité de cette version, ar¬ gumentant de la découverte d’un document concernant Salai, un élève de Léonard l’ayant accompagné en France. Ce serait lui qui aurait hérité de « La Joconde » à la mort de Vinci. Pourtant, à mon avis, cette piste pourrait être un leurre habile¬ ment posé pour qu’on évite un rattachement trop facile entre ce portrait et le roi de France. Comme on le verra par la suite, il est évident que « La Joconde » fut conçue pour le roi de France, en accord avec les Secrets de la royauté. Il convenait certainement que le décryptage de l’œuvre ne puisse pas se faire trop aisément, d’où l’absence de documentation sur l’itinéraire du tableau. Nous avons déjà cité le livre que Serge Bramly a exclusivement consacré à Mona Lisa; il contient de surprenantes photographies de gros plans. L’auteur a joliment cerné la vision habituelle que l’on a de ce portrait: « Le regard qui ne vous lâche pas, le sourire enveloppant, tournant sur lui-même, la morbidesse, l’atmosphère glauque, ce crépuscule humide de miroir sans tain... Enfermé dans son cadre blindé, le sphinx.-Joconde ne se lasse pas de poser une énigme que le visiteur, si d’aventure il l’entend encore, n’a plus le souci ni les moyens de résoudre. Trop de réponses ont été déjà présentées. Trop de reflets étouffent l’œuvre ».

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L’iconoclaste Marcel Duchamp s’est même permis, en 1919, de l’affubler de mous¬ taches et d’un bouc, avec la légende L.H.O.O.Q! Notre travail va consister à re¬ trouver la réalité première du tableau, indépendamment de tous les apports subjectifs. Nous n’apprécierons pas la beauté de l’œuvre, nous raisonnerons sur son contenu.

Bramly ajoute « ...le sourire ne s’adresse pas directement

au spectateur; il se dérobe, se refuse à l’interprétation. Il n’exprime ni bonheur, ni séduction. Ce n’est pas non plus l’appel mystique du saint ou de la Vierge. Com¬ ment doit-on alors le comprendre ? Avant tout comme une énigme délibérée. » C’est bien de cela qu’il s’agit; attelons-nous à résoudre l’énigme.

igurë 79- « La Joconde » de Léonard de Vinci. Musée du Louvre, Paris.

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Vasari raconte que « Mona Lisa était très belle et il (Léonard) s’avisa de faire venir, pendant les séances de pose, chanteurs et musiciens, et des bouffons, sans interruption, pour la rendre joyeuse et éliminer cet aspect mélancolique que la peinture donne souvent aux portraits... » Certains historiens se méfient, avec rai¬ son, de Vasari, car décrivant Mona Lisa, il donne des détails sur ses sourcils... alors qu’une observation du portrait montre leur absence totale. Alors ? Vasari est-il un menteur ? Parle-t-il des tableaux de Vinci « par dessus la jambe » ? S’il se trompe pour les sourcils, qu’est-ce qui permet de le croire au sujet des « chanteurs et mu¬ siciens »? Il faut être prudent dans la réponse à ces questions. Le biographe peut avoir délibérément affabulé au sujet de « La Joconde » ; il peut chercher à donner l’impression d’un manque de sérieux pour masquer sa connaissance ésotérique de l’œuvre. Mais retenons ceci: Vasari attribue à Léonard d’avoir loué les services de chanteurs, musiciens et bouffons dans le but de divertir Mona Lisa. La dame peinte est Mme GIOCONDO, évoquant le mot italien GIOCONDA, « la femme qui se divertit ». Comme c’est étrange : Mona Lisa se divertit de deux fa¬ çons différentes : par son nom et par les conditions dans lesquelles elle fut peinte.

Figures 80 - La Joconde, Musée du Louvre; dessin de François Sérent; dessin de Raphaël.

Une observation attentive du tableau suggère que Mona Lisa est dans une loge de théâtre. Le peintre Raphaël a croqué le portrait de Léonard (figure à droite,); on ne manque pas de voir les deux colonnes latérales qui encadrent la femme. De visu, ces colonnes n’existent pas sur l’original, mais on aperçoit une partie des bases des colonnes. Certains supposent que le tableau fut scié latéralement des deux côtés pour une raison inconnue, à une date indéterminée. Un « restaurateur » malvenu aurait donc supprimé les piliers ; il aurait scié exactement sur les bords des colonnes. En tous cas, le tableau laisse apparaître sur quelques millimètres le bord sombre des deux colonnes.

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Il est donc certain que Mona Lisa pose dans un lieu borne par deux piliers, que l’on cherche à nous cacher. Je ne crois pas, personnel-lement, à l’hypothèse du sciage; je pense plutôt à une mise en scène de l’artiste. Il nous suggère discrètement que « la femme qui se divertit » est dans une loge de théâtre. C est effectivement au théâtre quelle peut le mieux se divertir puisque, à la Renaissance, un « spectacle réjouissant » est un « théâtre » ! Je suppose donc que le modèle qui a posé pour Leo¬ nard ne s’appelait pas Mme Giocondo, quelle ne fut pas charmée par des musiciens, mais que tout cela fut inventé pour nous mettre sur la piste du théâtre2*^. Une loge de théâtre! Cela me rappelle que les « logia » sont les paroles de Jé¬ sus dans les Evangiles apocryphes, ce qui fait penser à des révélations religieuses. « La Joconde » aurait servi de support à l’encodage d’un enseignement religieux secret. La religion catholique n’a-t-elle pas oblitéré certains aspects du fondateur Jésus Christ ? Patrick Boucheron, maître de conférences à l’université Paris-1, nous informe, dans la revue « L’Histoire » d’une facette des travaux de Vinci : « S’il y a bien une constante dans l’activité de Léonard de Vinci, de la cour des ducs de Milan à celle des rois de France, c’est qu’il y fut le grand ordonnateur des fêtes princières. Musique bien sûr, mais aussi costumes, machineries théâtrales, architecture des coulisses et des scènes: rien n’échappait à la vigilante attention de l’operatore (c’est-à-dire du metteur en scène) des fastes de la célébration de cour... en ce qui concerne ses fameuses machines: on sait aujourd’hui que celles qui ne servaient pas à faire la guerre étaient le plus souvent des automates de théâtre. » Par exemple, Léonard utilisa ses talents pour les arts du théâtre en mettant en scène pour les français la pièce « Orphée » de Politien. Déposer subliminalement l’idée d’une personne qui est venue assister à un spectacle n’est pas inno¬ cent. Qui dit théâtre, dit scénario ,fiction, messa¬ ges cachés. La Joconde nous laisse donc enten¬ dre qu’elle joue un rôle, probablement dans le but de nous dire quelque chose. Le tableau est une mise en scène où Léonard veut nous trans¬ mettre une teneur secrète. Secrète, car le fait que Lisa soit au théâtre n’est pas apparent au premier coup d’œil; cette situation est voilée. Mona Lisa, dans sa loge, est assise dos à la scene, faisant face au peintre qui la portraiture.

Figuvc 81

26) Il se peut que les théâtres modernes avec des loges aux niveaux supérieures n’existassent pas encore à la fin du XVeme siècle. Rien n empêche alors d’imaginer un amphithéâtre antique comme le Colisée de Rome.

86

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Le décor de paysage chaoti¬ que qui étonne tant certains spectateurs devient le décor de la pièce qui va être jouée (figures 81,

82).

On peut

imaginer un tissu peint der¬ rière la scène, en préparation d’une pièce ; c’est ce décor fictif qui est derrière Mona Lisa. Il ne sera donc pas étonlant de découvrir des formes Figure 82

ambivalentes dans ce décor, qui est par nature un trompe l’œil.

Cette hypothèse cadre bien avec une remarque de certains observateurs : « Les deux moitiés du paysage, de chaque côté de Mona Lisa, ne se complètent pas. La partie gauche montre un lac en vue aérienne ; la partie droite en vue rasante ». Si l’on admet que ce paysage est une tapisserie peinte qui est tendue, une explication est possible. La tapisserie se présenterait en oblique, donc déformée, derrière la dame florentine, qui n’est pas nécessairement en face de la scène. On peut aussi imaginer que la tenture est gondolée, pourquoi pas ? L’important est la relativisa¬ tion de l’arrière-plan qui n’est pas ce qu’il donne l’impression d’être.

Figures 83

Faisons un petit flash-back sur le 1er chapitre et, plus particulièrement sur le mot OLE, clef de compréhension importante. Il serait logique de s’attendre à re¬ trouver ce mot dans un éventuel codage léonardien. On a vu que OL(L)E signifiait « grand pot, crâne » ou « bord, lisière ». Traçons une lisière coupant exactement le tableau en deux parties égales (deux « bords »). Figures 83. La ligne passe sur le crâne de Mona Lisa. Par un effet miroir et un retournement de l’image, une tête étrange, un « crâne » apparaît! S’il s’agit d’un dieu, il a un rapport avec l’Égypte car il semble porter le némès, la coiffe des pharaons.

87

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

D’après les textes anciens, avant les dynasties humaines, ce sont des dieux qui régnaient sur le pays des pyramides. Le dieu THOT est particulièrement la clef de voûte de l’édifice pharaonique. Il révéla 1 écriture aux premiers Egyptiens et civilisa donc le pays, amenant la lumière spirituelle28. L’honnêteté oblige à préciser que de nombreux portraits féminins de troisquarts se prêtent à la même manipulation. L’effet n’est cependant pas systémati¬ que ; Mona Lisa a l’avantage d’avoir des lèvres pas vraiment roses et le blanc des yeux pas vraiment blanc, cela contribue à l’effet. L’enquête continue avec les deux piliers que nous venons d’évoquer. Ils sont cachés et, en langue hiéroglyphique, un mot pour « pilier, colonne » est THOT ! Le dieu Thot est caché. Le calembour en OLE se prolonge puisque les « bords » du tableau sont identiques aux « bords » des colonnes. Léonard a narré, dans ses carnets, un voyage auprès de Kaït-Baï, le gouverneur du Caire, qui lui aurait confié une haute mission scientifique. Cette probable fiction laisse penser que l’artiste connaissait les secrets originels de la Terre Noire, la vieille Egypte, d’autant plus que les pyramides de Guiseh sont aux portes du Caire. Le dieu Thot passait pour avoir « réussi à comprendre les mystères des cieux et à les révéler en les consignant dans des livres sacrés, qu’il avait ensuite cachés sur la terre, dans l’espoir qu’ils soient recherchés par les générations futures, mais que seuls quelques élus les découvrent2^. » Pour Edgar Cayce^O, les Atlantes n’ont pas toujours eu un corps parfaitement hu¬ main. Ils comportaient parfois des caractéristiques animales, comme on le voit dans les fresques égyptiennes. Il se peut que les premiers rois d’Égypte fussent des Atlan¬ tes au faciès humanoïde, tel les grotesques de Léonard ! Thot fut le dieu des scribes et des érudits, l’inventeur des sciences et de l’écriture. Il évoque pour moi un scientifi¬ que moderne débarquant en Amazonie pour éduquer les Indiens Yanomani. Les dieux de l’Antiquité étaient peut-être des personna¬

dDLE = pot

ges bien physiques, nantis d’une grande supériorité culturelle... et constructeurs de vaisseaux volants. Si on regarde au-dessus du vi¬ sage à l’envers, on aperçoit une

OLE = crâne

surface en forme de coupe, formée

ELO = dieu

par le cou et la poitrine de Mona Lisa. Cette coupe peut se nom¬

Figure 84

mer un « OLE » ou « grand pot » !

28) René Lachaud : « Magie et Initiation en Égypte pharaonique ». 29) Le Monde de l’Inconnu de novembre 1999Jean-Philippê Camus, Graham Hancock. 30) Voir l’« Univers d’Edgar Cayce.tome I » de Dorothée Koechlin de Bizemont.

88

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Il est quand meme surprenant de voir ainsi superposé deux OLEs, impeccable¬ ment harmonisés avec les données du 1er chapitre. Au lecteur sceptique qui pense que l’âge du capitaine n’est pas loin, je précise que la figure 84 est extraite du site Internet « Vaisseau de Vinci ». Je ne suis donc pas 1 inventeur du visage caché, ni de la coupe ; c’est Mme Christiane Pérard qui les découvrit la première. Arrivant après la bataille, je vis que ses extrapolations trou¬ vaient un cadre idéal dans mon propre cheminement. Il était extraordinaire que Mme Pérard ait suivi une filière parallèle et compatible avec la mienne. En fait, elle s’emploie à retrouver la symbolique alchimique discrètement déposée par Léonard dans « La Joconde ». On peut effectivement voir dans la figure 84, le symbole du Graal, la coupe ou vase sacré, concrétisant la quête ésotérique du secret des dieux. Il existe toute une littérature médiévale sur le thème de la quête du Saint Graal, présentant notamment les chevaliers de la table ronde menés par le roi Arthur. Christiane Pérard a découvert chez un bouquiniste le dessin d’un personnage étrange quelle pense être de la main du maître italien. J’ai analysé cette image avec mes techniques personnelles, confirmant quelle est porteuse du chiffrage que je re¬ trouve partout à la Renaissance. La sympathique Mme Pérard s’attache donc à faire connaître son portrait, dans lequel elle voit Mathurine, la servante de Vinci. Cette dame passionnée a tout de suite vu dans le visage inversé un cynocéphale égyptien, le babouin, que la dynastie d’Akhénaton assimilait à une incarnation de Thot. Un bestiaire anonyme du XVIème siècle, peut-être contemporain de Lrançois 1er, représente un cynocéphale au corps hu¬ main et à tête simiesque. Dans une appréciation moderne, on y verrait un extra-terrestre tout droit sorti du film Star Wars\ Par ailleurs, j’ai trouvé sur la couverture d’un livre la photo d’une statuette égyptienne que le maniaque que je suis n’a pu s’empêcher de regar¬ der à l’envers. Surprise! Entre les pattes du ba¬ bouin apparaît une tête stylisée très convenable, à l’air effaré, comme on en voit tant à cette époque. Figure 85. Hasard ou préméditation, je l’ignore... mais me demande si Léonard de Vinci n aurait pas appliqué à sa « Joconde » une technique de codage connue dans l’Égypte ancienne.

Figure 85

Le grand Léonard a laissé de multiples visa¬ ges étranges, qu’il qualifiait de « monstrueux ». À la Renaissance, un « monstre » est « une chose prodigieuse, incroyable ». J ai fait une decouverte etonnante en observant ces dessins sous tous les angles : regardes a 1 envers, ils suggèrent des têtes cachées ! Voyez comme l’effet est probant sur les exemples des figures 86 ! (page suivante)

89

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTE

86 H

Figures 86 - A) Rome, Istituto Nazionale per la Grafica; B) Londres, British Muséum; C), D), G) Musée du Louvre; E), F) Chatsworth, the Duke of Devonshire; H) provenance inconnu .* * « Léonard de Vinci, dessins et manuscrits » publié par la Réunion des Musées Nationaux à l’occasion d’une exposition au musée du Louvre. Les 5eme et 7ème grotesques que je présente sont, en fait, des copies d’après des originaux perdus de Léonard.

90

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Techniquement, on retrouve une fois de plus le mot de l’ancien français OLE, clef majeure des cabalistes. Dans la compréhension des grotesques, OLE est im¬ portant, comme précédemment: chaque « crâne/ole » inversé peut se nommer ELO, c est a dire « (un) dieu » hébraïque. Le message des grotesques fonctionne au pluriel : chaque tête occupe la moitié d un crâne complet, d ou MI-OLE, cest a dire « moitié crâne ». Lu à l’envers, on obtient ELOHIM, qui est le mot Biblique le plus fréquent pour nommer Dieu. Ces fameuses caricatures de Léonard ne sont pas de simples amusements gra¬ tuits; ils sont porteurs d’un message à l’importance extrême. Au risque de me répéter, cette interprétation mène à l’hypothèse de la connaissance par l’artiste des dieux ou des anges. Léonard sait qu’ils sont cachés dans les coulisses de l’Histoire, il en a des preuves tangibles et transmet l’information à la postérité. Il savait que, tôt ou tard, son habile camouflage serait éventé, quand les temps seraient mûrs. Le dessinateur voulait nous passer Linformation d’êtres non humains dont il avait connaissance. On peut penser aux extra-terrestres si on l’ose, dont on ne pouvait pas parler à visage découvert à cette époque. Mon livre « Les châteaux de la Loire et Nostradamus décodés » montre à quel degré de raffinement parvenaient les sculpteurs dans leur volonté de chiffrage. Pratiquement chaque coup de ciseau sur les pierres prenait un double sens ; il faut s’attendre à une égale qualité chez Léonard. À l’époque, on ne codait pas un peu en passant, on codait à fond; toute la structure d’une oeuvre est mise à profit. Pour les têtes grotesques, on peut aller plus loin: le mot « olle » désignait le « bord » ; or les dizaines de grotesques de Vinci sont quasiment tous de profil, de côté. On n’en voit que le bord, le OLLE. On voit le OLLE du OLE, le côté du crâne. La belle italienne cache bien son jeu ; son sourire narquois nous laisse à enten¬ dre quelle sait des choses que nous ignorons. Tenez, par exemple, aviez-vous remarqué quelle est entiè¬ rement couverte de voiles (figure 87fi C’est vrai: on en distingue deux : le voile qui couvre sa tête et celui quelle porte en bandoulière sur l’épaule gauche. Le premier est bien visible en haut du front d’où on le voit descendre sur la gauche. Le second est au cœur d’une énigme incontestable... Il est un détail qui a échappé à tous les ob¬ servateurs -et Dieu sait s’ils furent nombreux. Fascinés par le visage de Lisa et envoûtés par les montagnes cataclysmiques, les touristes ne re¬ marquent pas une surface étrange sur la droi¬ te du personnage (figures 88). Il s’agit du voi¬ le de la Joconde, qui est déployé en éventail.

Figure 87

91

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

On le sait par les deux (2) plis que comporte cette zone ; ils traversent le sup¬ port de la colonne. On est donc certain que cette surface n’est pas dernere le pilier, mais devant. Il ne s’agit pas d’un gros rocher ou du toit d une mai¬ son. La femme porte un voile sur l’épaule, c’est de là qu il s envole vers la droite en se déployant. On n’imagine vraiment pas Léo¬ nard peignant cette zone sans idée préconçue ; il veut certainement in¬ duire un questionnement sur ce dé¬ tail. Alors, y aurait-il du vent ? Non, car le voile de la tête est inerte, il tombe normalement. On extrapole l’idée qu’une personne située à l’ex¬ térieur du cadre tire sur le voile, ce qui suggère le rapprochement de certains mots. À l’époque, VOLET avait le sens de « sorte de voile porté sur la tête » donc

« pièce

d’étoffe

flottante ».

L_ Figures 88

On est certain que quelqu’un est en train de VOLER le VOILE car le VOLET (le voile de la tête) ne VOLE pas (il n’y a pas de vent, il tombe normalement). Je pense que Léonard a laissé traîner le détail du voile pour nous amener à des mots trop similaires pour relever du hasard. Tout ceci mène donc à l’hypothèse d’un VOLEUR caché29.

29) En fait, le verbe VOLER dans l’acception de « dérober » n’a commencé à s’écrire qu’à par¬ tir de la moitié du XVÈme siècle, 30 ans après la mort de Vinci. On est par contre certain du mot VOLEUR (« bandit de grand chemin, mauvais garçon ») dès 1516. Comme le note le « Robert,dictionnaire historique de la langue française »:« ...beaucoup de dates (du dictionnaire) sont trop tardives par rapport à la vérité, en partie inconnue, de l’usage (ver¬ bal) ». C’est à dire qu’un mot n’entre dans un dictionnaire qu’après un long parcours oral.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Le thème du VOLEUR est donné aussi par la façon dont Lisa porte son voile. Les BANDOULIERS étaient des « bandits de grands chemins » portant leur arme en diagonale sur la poitrine. Lisa porte son voile de cette façon, comme un vo¬ leur^ . Ce thème est raccordé au dieu Thot-Hermès que l’on a mentionné plus haut: il fut traditionnellement le dieu des voleurs. Au fait, pourquoi cette his¬ toire du voile déployé vers la droite mènerait-il à la notion d’un VOLEUR ? On ne peut que penser à une autre acception de VOLEUR, « celui qui vole dans les airs » ! Les sculptures du 1er chapitre nous ayant mis sur la piste des ovni, et parfois de leurs pilotes, le thème du « voleur » ne doit pas surprendre.

Figure 89

Une précision pour les lecteurs sceptiques qui entreprendraient, déjà à ce stade, de juger mon travail. Eh bien, justement, il est trop tôt! Il faut me laisser plus de pages pour développer mon étude léonardienne. Nous touchons ici à la science secrète des artistes royaux; rien n’indique la simplicité de cet art. Je suis bien obligé de commencer par un bout, suivant un énoncé linéaire, avant que la présentation soit exhaustive. Je reconnais volontiers ne pas avoir tout compris de cet Art que je découvre et dont personne n’a traité avant. On prend souvent l’exemple de la théorie de la relativité, pour montrer la difficulté à saisir rapidement des concepts nouveaux. Il n’est pas simple de saisir en quelques phrases des développements scientifiques précis. Or, ce que j’ai découvert sur Léonard, aussi incomplet soit il, se rattache incontestablement à une démarche scientifique. Donc, pitié, attendez encore quelques pages avant de dire du mal du pauvre Coilhac... 30) L’expression « en bandoulière » n’existait pas encore (première apparition en 1586).

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

« La Joconde nue », est une œuvre attribuée à Vinci ou à son atelier ; on y découvre une demoiselle adoptant la même position que l’autre Joconde, à ceci près quelle est nue ! La « vraie » Mona Lisa ne se fait voler que son voile ; celle-ci s’est tout fait voler, sauf son voile! Les deux œuvres jouent donc un jeu paradoxal de complé¬ mentarité, qui renforce 1 interpréta¬ tion. Cela rappelle le concept de sy¬ métrie qui est presque toujours pour les initiés une clef de codage31. On constate à quel point le voile de Mona Lisa est déclencheur d’un processus interprétatif. L’objet voile est très bien choisi car il sert à voiler, c’est-à-dire à cacher ce qu’il recouvre! Le message de « La Joconde » se dé¬

Fig. 90 ■ « La Joconde nue ». Musée Condé, Chantilly.

voile donc en retirant le voile. D’autre part, puisque nous avons l’impression que tout mène à la notion du vol dans le ciel, rappelons-nous que Léonard connaissait le principe du parachute et du deltaplane, machines volantes basées sur l’emploi d’un tissu. Et surtout, les navires qui sillonnent les mers fonctionnent grâce à des voiles donnant prises au dieu Eole. Ainsi, le mot VOILE est symbolique des moyens de transport basés sur l’utili¬ sation du vent. Mieux: une VOILE était un « bateau »!3" En résumé, où veut-on en venir ? Léonard laisse traîner le détail énigmatique du voile déployé. Cela amène une série de calembours où l’insistance est por¬ tée sur le VOL. Or, le vol, dans une certaine acception, est bien ce qui caractérise les ovnis. Il se pourrait que l’œuvre de Léonard de Vinci comporte, à sa façon, des indices cachés rejoignant les motifs sculptés à la même époque. Les bâtisseurs codant l’architecture des années 1520-1530 devaient appartenir à une sorte de confrérie, ancêtre de la Franc-Maçonnerie. De là à penser que le cénacle existait quelques décennies avant, du temps du grand Léonard, il n’y a qu’un pas, d’autant plus facile à franchir que nous en retrouvons la trace dans « La Joconde ». 31) La filière linguistique se prolonge d’une nouvelle façon : la Joconde nue est victime de la ROBE de sa ROBE, (le vol de son voile); étrange calembour qui remet le VOL en scène. 32)

94

Pour aller plus loin: on va voir bientôt que le décor montagneux de « La Joconde » contient beaucoup d’informations parallèles. Dans notre axe de recherche, ce paysage est le décor d’un théâtre; comme par hasard, une « toile tendue », une « tenture », était un « voile ». Le monde du vocabulaire est décidément bien petit.

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Ayant gardé en tête les prouesses du scientifique Léonard, nous souvenant de ses talents de précurseur génial, conscient enfin de la sorte d’acharnement qu’il mit à étudier le vol, nous pouvons penser qu’il détenait des secrets concernant le dépla¬ cement dans l’espace. On nous dira: rien ne prouve qu’il maîtrisait la langue française. Certes, mais il travaillait, et depuis longtemps, pour les rois de France. On peut donc supposer qu’un cabaliste ou érudit de l’entourage royal a aidé le peintre à mettre au point ces petites énigmes. Le fait que la langue de décryptage soit le français ne doit pas nous étonner car il est fort possible que « La Joconde » soit une commande de Louis XII, comme on le sait de « La Vierge aux Rochers ». Le grand écrivain Théophile Gautier a laissé une phrase étrange sur le voile de Mona Lisa, qu’il rattache à l’Égypte. Il voit dans cette femme « l’Isis d’une religion cryptique qui, se croyant seule, entrouvre les plis de son voile, dût l’impudent qui la surprendrait devenir fou et mourir ». Il en savait des choses, Théophile...

Fig. 91 - La Cène (détail). Couvent Santa Maria delle Grazie, Milan. L’idée d’un voleur caché se retrouve dans d’autres œuvres de l’artiste, comme on va commencer à le voir maintenant. Lenquete continue avec La Cene, une fresque légendaire du florentin, que François 1er tenta d’apporter en France après la ba¬ taille de Marignan. Ne pouvant emmener tout le pan de mur, il dut y renoncer! Le thème en est le dernier repas du Christ avec ses disciples, quand Jésus va instituer l’eucharistie. Il vient de prophétiser: « L’un d’entre vous me trahira! », provoquant de vives réactions parmi ses disciples. En 1 occurrence, la fresque semble bel et bien refléter l’idée d’un traître, caché dans la peinture. Les écrivains Picknett et Prince ont repéré une main étrange qui semble n’appartenir à personne! Figure 91. Cette main brandissant un couteau nous souffle l’existence d’un mauvais garçon, un vo¬ leur, qui menacerait un disciple: « la bourse ou la vie». L’homme barbu, comme menacé, lève les deux mains en signe de soumission ! Dans « La Cène » aussi, un voleur est caché !

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Si on refuse de le croire, on considère alors que la main litigieuse appartient au personnage penché en avant. Pratiquant le yoga tous les jours, il a posé son poi¬ gnet droit sur sa hanche pour créer l’ambivalence. Nous n’irons pas plus loin dans l’interprétation de La Cène, qui est d’ailleurs assez délabrée; Léonard l’a malheu¬ reusement peinte avec un mélange expérimental incertain. Qu’on ne m’accuse pas de divagations maladives : comment une société ignorante et fermée à toute innovation aurait-elle une quelconque autorité sur la question ? D’ailleurs, je ne suis pas le pire: le journaliste René Noorbergen voyait dans le babouin égyptien armé d’un couteau, un élément électrique dé¬ viant le faisceau d’électrons! C’est mon ami Guy Mouny qui rapporte ce dé¬ tail dans « L’Ankh, l’incroyable technologie cachée des Égyptiens»; Mouny voit dans certains hiéroglyphes des éléments de la chaîne électromagnétique. Les pharaons auraient donc eu la connaissance (au moins documentaire) d’une technologie digne de notre XX^me siècle. Tout cela nous amène à considérer encore et toujours la relativité de nos certitudes, qui seront balayées demain par des avancées révolutionnaires. « Sainte Anne, la Vierge et l’enfant Jésus » est un autre tableau légendaire de Léonard (Wryzg«ré,.93j.Commesouvent,lepeintren’alaisséquepeud’informations concernant sa genèse ; on suppose qu’il y travailla de façon intermittente pendant 8 ou 9 ans. Marie est assise sur les genoux de sa mère Anne ; elle regarde ten¬ drement son fils Jésus qui joue avec un agneau. Ce regard mâtiné de tristesse contribue a la symbolique catholique de 1 œuvre: la Vierge sait que Jésus est l’agneau de Dieu qui sera immolé pour le salut du monde. Suivant l’idée que l’artiste a caché des messages dans ses tableaux, il est logique de penser a des relations secrètes

entre ses diverses peintures.

Il est par exemple étrange que Marie soit triste et que l’adjectif « marie » signifie justement « triste », ce qui fait que MARIE est MARIE! On repense alors à la Joconde affublée d’un voile

noir,

comme

pour

porter le deuil... Ces deux femmes semblent donc avoir un point commun émotion¬ nel ; à noter que la « tristes¬ se » va avec la « peine » tan¬ dis que la PENNE était la « plume, l’aile », autrement dit ce qui sert à voler. Il est fort possible que Léonard exprime la « peine » de ses personnages pour favoriser le codage du vol.

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Figure 92

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Dans l’étude de ces tableaux, nous courons le risque de nous perdre dans un labyrinthe cabalistique dont nous n’avons du plan que des bribes. On peut quand même jeter un œil sur un détail du paysage de « Sainte Anne », à gauche des femmes (figure 92). Observé après un pivotement de 90°, un vi¬ sage de profil apparaît, comme casqué, avec une mentonnière, et surtout: ce vi¬ sage exprime la tristesse, la PEINE, ce qui recoupe les-remarques antérieures33. Comme d’habitude, tout s’enchaîne comme par magie puisque la PENNE est aussi « éminence, cime (des montagnes) » alors que la tête en question est faite de montagnes. On a le droit de douter ; « ce supposé visage n’est quand même pas très précis, il pourrait être le fruit du hasard ». C’est vrai, à ce stade de l’étude, cet argument est valable. Il faut comprendre que Léonard voulait cacher un certain contenu ; s’il avait dessiné une tête trop flagrante, tout observa¬ teur l’aurait vu clairement, ce que l’artiste ne voulait pas. On verra dans la suite d’autres visages ambivalents et comment le bout de leur nez

est

géométriquement

important. Ainsi, il suffisait à Léonard

de

placer des

points de repère précis or¬ donnés selon des concepts géométriques, pour valider les

formes

d’autres

suggérées.

termes,

En

la vision

approximative d’un visage caché n’est pas le tout du codage, elle est appuyée par une

mathématique

sous-

jacente. Cela veut dire que Vinci n’a pas codé super¬ ficiellement mais en pro¬ fondeur, selon une grande complexité.

L’hypothèse

peut sembler de prime abord surprenante mais s’avère au final assez bien étayée.

Fig. 93

- «

Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus »

de LDV. Musée du Louvre.

33) Cet effet visuel est mentionné dans l’excellente cassette vidéo:« Léonard de Vinci; Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus » d’Alain Jaubert, collection documentation FNAC.I994.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Il était conscient de l’ambiguïté générée par tout dessin, lui qui conseillait dans son Traité de la peinture: « ...regarde les taches d’humidité de certains murs ou des pierres de colorations variées. Si tu dois imaginer une scène quelconque, tu arriveras à y découvrir l’image de paysages extraordinaires, ornés de toutes sortes de montagnes, de ruines, de rochers, de bois, ...ou bien tu y verras des batailles et d’étranges personnages dans le feu de l’action, des expressions de visages... et une infinité de choses auxquelles tu pourras donner leur forme convenable et achevée ». Plus loin, il ajoute: « ...car la confusion des formes incite l’esprit à de nouvelles inventions ». (C’est moi qui souligne.) Au minimum, ces passages affirment que Léonard était conscient des jeux visuels engendrés par toute forme réellement dessinée. Sa technique picturale ou « sfumato », montrant les objets comme vus à travers un voile, se prête admirablement à l’exercice qu’il décrit.

Figure 94



Detail de « Sainte Anne ». Musée du Louvre.

Il apparaît progressivement que Léonard de Vinci cherche à codifier la notion du vol aérien. A ce titre, le bout de tissu déployé sur la droite de Mona Lisa évoque une aile attachée dans son dos. Cette femme se comprend alors comme une créa¬ ture angélique, idée qui trouve un complément dans le dos de Marie (figures 94). Cette surface, aux formes singulières, ne restitue pas le contour anatomique du dos de Marie. A bien y réfléchir, on devine la forme d’un panier surmonté du couvercle. On imagine que les trois personnages sont allés faire un pique-nique dans la mon¬ tagne, emmenant des provisions dans le panier. Sigmund Freud s est penché sur le cas Léonard, pensant lire dans l’inconscient du peintre à la lumière de ses textes. Un de ses élèves, Oscar Pfister, analysa le ta¬ bleau Sainte Anne: il vit dans la forme de la robe de Marie, un oiseau. Freud reprit cette interprétation dans un essai « Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci ». Je ne sais pas précisément comment Pfister voyait son oiseau mais, après une bas¬ cule de 90°, la tête d’un cygne apparaît. Il pose le bout de son bec sur le couvercle du panier, qui semble un disque, lui-même posé sur la tête d’un singe portant un chapeau. Soyons direct et précis : l’oiseau est un symbole du vol ; le disque est la orme classique des ovnis et le singe pourrait être le pilote de la machine volante. Le cygne touche le disque du bout de son bec pour indiquer sa nature volante.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Dans une bonne reproduction de l’œuvre, la tête simiesque (ou humanoïde) est précisé avec 1 œil, le nez et la bouche bien figurés. L’arrondi de l’épaule est donné par les plis de la robe de Marie. Le disque qu’il porte sur la tête peut aussi bien se comprendre comme la machine qu il pilote ou comme un casque aéronautique. La figure 95 montre un croquis prépa¬ ratoire de Léonard concernant cette zone : on y retrouve le visage avec son chapeau, l’épaule et le disque sur la tête! C’est ahu¬ rissant et il semble difficile de plaider le hasard. Au fait, pourquoi un chapeau ? Sans doute parce que c’est la forme de nombreux ovnis, décrits dans le passé comme étant des « chapeaux volants ». Fig. 95 — Dessin de Léonard, Windsor

Comme d’habitude, le vocabulaire

Castle, Royal Coll., No 12528.

descriptif est important. On peut dire que le CYGNE nous fait SIGNE qu’il y a un SINGE. Le disque est lui aussi un SIGNE, c’est-à-dire un « miracle », ce qui n’est pas loin du domaine céleste, puisque le même mot au pluriel nommait les « astres ». Dans le même axe, il convient de no¬ ter qu’il existe une constellation du Cygne. Il est narré dans les Évangiles comment les pharisiens demandèrent à Jésus de « leur faire voir un signe venant du cieP^ ». L’enchaînement des jeux de mots est considérable car le mot « singe » est une quasianagramme de ENGINS, convenant aux ovni. Celui-ci est de couleur rouge, fré¬ quemment observée par des témoins ; c’est la couleur du feu, qui est « igné » et au pluriel IGNES. Les formes peintes ramènent à des mots qui se ressemblent étran¬ gement, en tant que finalité du tableau. Cinq siècles après sa mort, Léonard attire notre attention sur les ovnis et leurs pilotes. Le choix d’un singe en tant que pilote suggère l’idée d’un être fort semblable à l’homme. D’ailleurs, à l’époque, une « singerie » était une « imitation de l’homme par le singe ». Des témoins chiliens d’extra-terrestres ont vu récemment « comme un grand singe d’environ 1,50m, avec des ailes... » et « une espèce de singe à visage humain »3^. Celui-ci pourrait appartenir à la catégorie des GENIES (anagramme de SINGE), qui sont les anges et autres créatures surnaturelles. J’ai mentionné dans la première partie la croyance médiévale en l’existence des Magoniens, un peuple étranger qui aurait visité la terre à l’aide de bateaux céles¬ tes. Ce terme MAGONIEN fait penser à MAGOT ou « gros singe sans queue ». On veut peut-être nous faire comprendre que le visage simiesque de « Sainte Anne » a quelque chose à voir avec les « matelots » des bateaux volants. 34) Matthieu 16,1. 35) « Sentinel-Ufo-News » n°2l. oiseau prendra son premier vol du dos de son grand cygne... » Cela semble une allusion au tableau que nous étudions ; effectivement, le pilote et le cygne sont dans le dos de Marie.

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Tout porte à croire que Léonard a essayé ses machines volantes ; il note meme sur une page qu’il ne doit pas oublier de se munir d une bouee de sauvetage pour éviter la noyade! On conserve dans ses carnets deux phrases énigmatiques présa¬ geant des essais de vol d’un « oiseau », terme qui désignait sa machine: « Le grand oiseau prendra son premier vol du dos de son grand cygne... » Cela semble une allusion au tableau que nous étudions ; effectivement, le pilote et le cygne sont dans le dos de Marie. Mais voyons la citation en entier : « Le grand oiseau prendra son premier vol du dos de son grand cygne, emplissant l’univers de stupeur et comblant de sa renom¬ mée toutes les écritures, et gloire éternelle au lieu où il naquit... De la montagne qui porte le nom du grand oiseau, le fameux oiseau prendra son essor qui de sa grande renommée emplira le monde. » Il est vrai qu’il existe une haute colline, dans les environs de Florence, qui porte le nom de « Mont du Cygne ». Les ex¬ pressions « du dos de son grand cygne » et « de la montagne qui porte le nom du grand oiseau » pourraient s’y référer. Pourtant, la tenue générale des deux phrases est empreinte d’une sorte de fièvre lyrique, bien étrangère à la facture habituelle de Léonard. Le « grand oiseau » est une machine volante « emplissant l’univers de stupeur et comblant de sa renommée toutes les écritures ». On ne voit guère quel objet mécanique du XVemesiècle méritait de telles louanges; en y réfléchissant bien, l’apparition d’un ovni est la seule hypothèse qui rende compte des deux phrases précédentes. J’ai souvent remarqué la pluralité interprétative des oeuvres que j’étudie ; en un seul objet, les concepteurs noyautent plusieurs pistes complémentaires. Je pense alors à Cédric Montagne, inspiré, qui voit plutôt, dans la forme de l’oiseau, non pas un cygne, mais un FLAMANT rose. Ce mot allait entrer dans la langue française peu après la mort de Léonard, à la suite du provençal « flamenc ». Le fla¬ mant est ainsi nommé parce que ses plumes rappellent la couleur des « flammes », correspondant a 1 étymologie du mot. Léonard peut bien entendu y avoir pensé, surtout que le disque indiqué par l’oiseau est rouge, couleur du feu. Le « Robert historique » nous apprend que « flamant » est en affinité linguistique avec le grec phoinikopteros, « aux ailes d’un rouge de pourpre », appliqué au Phénix. Le Phénix était un oiseau mythologique qui renaissait de ses cendres, un oiseau de feu... image symbolique d’un ovni. Pour en revenir aux deux tableaux dont nous avons entamé l’étude, ils ont en commun de présenter deux femmes dans le dos desquelles sont des formes ambi¬ guës. Mona Lisa a son voile vole par un voleur; Marie porte un voleur dans le dos. Suivez le regard de Leonard : le voleur est celui qui vole dans le ciel, comme un ange ou un extra-terrestre. Le dos fut choisi préférentiellement car c’est là que se trouvent les ailes des oiseaux ou des anges. Une petite pirouette linguistique nous instruit. écrit a 1 envers DOS devient SOD, qui est un mot hébreu nommant un « secret »...

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Figure 96— « La Joconde », détail. L’idée d’un singe caché trouve une extension dans la « Joconde ». Contre la tête de Mona Lisa, tournée vers le ciel, se trouve le profil d’un singe esquissé par une montagne (figure 96). Pour être franc, je ne le raccorde pas précisément au singe de « Sainte Anne » bien que cette connexion doive exister. On peut penser que les deux tableaux se complètent et sont à comprendre comme un tout. Je me suis parfois essayé à superposer les deux toiles à des échelles variées, la récolte d’indices fut assez maigre. Je reste pourtant persuadé qu’il y aurait beaucoup à récolter d’une étude cumulative associant Mona Lisa et Sainte Anne. On peut se demander si le poète Charles Baudelaire n’avait pas entrevu une partie du message contenu dans « Sainte Anne », lui qui écrivait : Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, Où des anges charmants, avec un doux souris Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre Des glaciers et des pinsf ^

Figure 97 Un examen attentif de cette toile révèle, tout en bas, une dénivellation brutale, comme si les personnages étaient au bord d’un précipice (figure 97). Le bord d’une plate-forme surélevée est idéal pour prendre un envol ; les amateurs de deltaplane ne me contrediront pas. Notre dessinateur François Sérent, reprenant un croquis montagneux de Léonard, a placé les trois protagonistes dans la situation « perchée » qui semble être la leur. 36) Dans « Les Fleurs du Mal » - Baudelaire.

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À mon avis, la présence de l’ovni et son pilote dans le dos de Marie symbolise son aptitude à voler, matériellement et spirituellement. C’est la raison pour laquelle elle ne craint pas la confrontation avec l’abîme. Elle retient son fils, qui, trop jeune pour avoir cette capacité, risque de tomber dans le ravin. Un premier plan identique se retrouve dans « La Vierge au rocher » que nous allons étudier bientôt. D’après le spécialiste Jean Sider, l’événement majeur de l’histoire des ovnis s’est déroulé en France en 1954. Cette année-là, 3 000 témoignages d’observations furent enregistrés dont une centaine résiste absolument à toute explication classique. Une cen¬ taine de cas rapportent l’observation d’un vaisseau assorti d’au moins un occupant hu¬ manoïde. Ainsi, le 17 septembre, « Yves David se trouve sur son vélo en pleine cam¬ pagne. Il est 22h30 quand, tout à coup, un fourmillement dans tout le corps l’oblige à s’arrêter. Il se retrouve paralysé. C’est alors qu’il distingue devant lui sur la route un objet de trois mètres de large sur un mètre d’épaisseur. Une petite silhouette en sort, s’approche de lui, le touche à l’épaule et prononce des paroles incompréhensibles d’une voix bizarre. Puis l’être retourne à l’intérieur de son engin. Une lueur verdâtre entoure subitement celui-ci, qui décolle aussitôt à une vitesse foudroyante^7 ». Une autre fois, « deux hommes découvrent dans un champ, à une cinquantaine de mètres de la route, un objet rond auprès duquel trois petits êtres se déplacent avec des mou¬ vements vifs. Ceux-ci disparaissent ensuite dans l’objet qui décolle dans les instants qui suivent... Le décollage est observé d’un hameau voisin par Henri Chaumeau ». Souvent, les ufonautes de petites tailles sont équipés d’une tenue spéciale, du type plongée sous-marine avec équipement dorsal évoquant des bouteilles d’oxygène. Par¬ fois, le visiteur porte un scaphandre pouvant être transparent; certains ont la tête protégée par un casque intégral, un masque ou même un voile ! Une vague telle que celle-ci dut se produire à de multiples reprises dans l’Histoire, ce qui donnerait une origine au cryptage des peintures. Là où nous disons « Extra-terrestre », les anciens devaient penser « Ange » et ramenaient le phénomène à la religion.

Figures 98 - Codex Atlanticus, fol. 35, Milan, Biblioteca Ambrosiana.

37) VSD - Hors Série, Août 2004, article de Richard D. Nolane. Seconde citation, idem.

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Une anamorphose est un dessin déformé qui retrouve son apparence norma¬ le quand il est vu sous un angle particulier. Parfois, les anamorphoses nécessi¬ tent l’emploi d’un miroir courbé sur lequel peut s’afficher l’image reconstituée. D’ailleurs, le curieux Léonard s’est essayé un temps à la fabrication de glaces défor¬ mantes. Il connaissait ces jeux visuels comme le prouve un petit croquis du Codex Atlanticus (figure 98). On y voit une tête et un œil déformés qui retrouvent leur juste proportion en vue rasante. La même feuille comporte un œil de référence, dessiné normalement. Je me suis donc amusé à scruter « Sainte Anne » après déformation des propor¬ tions du tableau (figure 99). En réduisant la largeur, la toile, observée latéralement, donne un résultat stupéfiant: la robe de Marie (encore!) prend la forme d’un grand oiseau vu de profil! La Vierge semble étreindre l’animal, qui lui donne un petit baiser dans le cou. Cette image virtuelle exprime à nouveau la symbolique d’une Marie porteuse de la capacité angélique de voler. Le plus incroyable, c’est qu’il existe justement un

tableau de

figurant

femme

une

Léonard

enlaçant

un

cygne ! L’original de Léda et le cygne est aujourd’hui perdu mais les copies de cette oeuvre nous en donnent une bonne idée (Figure 100). Léda regarde ses bébés sortant tout juste de l’œuf tandis quelle étreint le père des enfants, le dieu Zeus, métamorphosé en cygne. En fait, concer¬ nant les toiles de Vinci, il faut se méfier des définitions toutes faites. Lui-même n’a pas certifié par écrit les thèmes de ses peintures ; elles sont... telles quelles sont, offertes à diverses interprétations non exclusives. Dans notre axe particulier de recherche, le fait de voir un cygne serré contre une femme est un indice fort. Le cygne fictif que nous avons décelé dans « Sainte Anne » gagne de ce fait en consis¬ tance. Dans « Léda », un cygne est bien un personnage à part entière, au cœur des préoccupations de Léonard. A par-

musée du Louvre.

tir de là, un sceptique peut difficilement soutenir : « Voir un cygne chez Léonard est absurde ». Dans les années qui suivirent la mort de l’Italien, le motif du cygne transpercé d’une flèche allait orner le château de Blois. C’est la femme de François 1er, Claude de France, qui choisit cet emblème, assurant une certaine continuité héraldique.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Il faut considérer tous les tableaux de Vinci comme une œuvre globale, bien dans la manière de son esprit synthétique. Cet homme préméditait l’écriture d’une série d’ouvrages complémentaires, brassant la totalité du savoir scientifique. Ce que nous avons découvert dans Sainte Anne doit trouver un prolongement dans Léda avec le fil conducteur du cygne. Une histoire d’amour entre une femme et un oiseau laisse entendre que la progéniture, d’apparence humaine dans les copies, aura l’aptitude du volatile à voler. Ces petits bambins, bien que figurés sans ailes, me semblent assez proche d’une vocation angélique; ils ne sont conceptuellement pas loin de nos hommes volants cachés.

Figures 101



« Saint Jean » de Léonard de Vinci, musée du Louvre ; croquis de notre dessinateur F. Sérent.

Quant au tableau Saint Jean, il est peut-être la dernière œuvre de l’artiste, en¬ tièrement réalisée en France. Un personnage équivoque, mi-homme, mi-femme, pointe un index vers le ciel. Son bras masque sa poitrine, n’éclairant pas l’incerti¬ tude du sexe. Il nous sourit étrangement et dit: «Je ne suis ni homme, ni femme et je viens d en haut. Je suis donc un ange ». Ce tableau très simple renforce l’orien¬ tation de notre chemin initiatique; il est bien question du Ciel, le domaine du vol, cher au peintre-ingénieur. Le personnage se présente avec des affinités célestes, à l’instar de Mona Lisa dévoilée ou de la Marie de Sainte Anne. Notons que les trois peintures sont unies par le même sourire énigmatique de celui qui sait, tel le sourire bienheureux et surhumain du Bouddha. La comparaison avec l’ange au sourire de la cathédrale de Reims est évidente ; le message médiéval de pierre est prolongé par la peinture. En somme, le Saint Jean final de Vinci résume tout son travail de cryptage antérieur : un ange nous parle.

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Ce tableau a servi d’alibi pour un des¬ sin pornographique de Léonard. On ne peut accuser Daniel Arasse, auteur d’un ouvrage d Art, d’être complaisant envers ma thèse et pourtant il écrit: « ...même si le thème de l’androgyne a pu inspirer Leonard, 1 érection de l’Ange incarné demeure une anomalie remarquable que ne suffit pas à expliquer l’obscénité des plaisanteries d’atelier... Le dessin mani¬ feste un registre intime de la pensée de Léonard qui ne saurait s’expliquer par le seul contexte, culturel et social, de sa pratique de la peinture37. » Ce croquis confirme mon interprétation de l’œuvre : le sexe masculin de l’ange est assorti d’un sein incontestablement féminin. Le phallus sexuellement actif pourrait se référer au Livre d’Enoch supposant des Figure 102 — Dessin de LDV, Allemagne, collection particulière.

relations sexuelles entre des êtres divins et des femmes. Le livre d’Enoch est un texte apocryphe qui n’a pas été inclus

dans le Canon des Ecritures parce que, disait saint Augustin, il était trop ancien ! Le Nouveau Testament comporte 309 passages directement empruntés au livre d’Enoch; il est évident que Jésus le connaissait par cœur. Il induit l’idée selon laquelle des anges seraient descendus du ciel pour assouvir un désir charnel avec des femmes. Ainsi, un certain Lamek fait une étrange description de son fils : « ...il avait un corps blanc comme la neige et rouge comme la rose, des cheveux blancs comme la laine... pour ses yeux, quand il les ouvrait, toute la maison brillait comme le soleil ». Lamek en a peur et se confie à son père: « J’ai engendré un fils étrange. Il n’est pas comme un humain ordinaire... Il ne me semble pas qu’il soit de moi mais des anges. » Plus loin, sa femme lui assure sa fidélité indéfectible: « Je te jure... que cette semence est la tienne et que cette conception est de toi. Ce fruit a été planté par toi... et par aucun étranger ni Veilleur ni Fils du Ciel...3^ » Le chapitre 6 de la Genèse se fait l’écho de rapports sexuels entre des anges et des femmes: « ...les fils de(s) Dieu(x) (Elohim) virent que les filles des hommes étaient belles et ils en prirent pour femme parmi toutes celles qu’ils choisirent... Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de (s) Dieu(x) fu¬ rent venus vers les filles des hommes, et quelles leur eurent donné des enfants... »

37) « Léonard De Vinci » éditions Hazan. 38) « Nos ancêtres les anges » de Andrew Collins; l’histoire est tirée du livre de Noé, annexé au livre d’Enoch.

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Pour que deux espèces arrivent à générer une descendance commune, il ne faut pas quelles soient trop éloignées sur l’arbre évolutif. Ces « anges » peuvent donc être considérés comme appartenant à une race humaine parallèle. Un autre volet de cette affaire se trouve à Dresde, où on conserve un livre Maya qui montre des dieux en relations intimes avec des femmes. Ces dieux ont bien une apparence humaine, mais avec des caractéristiques monstrueuses. L’ange au pénis dressé sym¬ boliserait un de ces Extra-terrestres humanoïdes, descendu sur terre pour prendre femme et procréer. Au fait, pourquoi nomme-t-on le tableau Saint Jean-Baptiste ? C est la croix qui détermine cette appellation car elle est traditionnellement attribuée à ce personnage évangélique. On remarque à quel point cet objet est discret, presque fondu dans l’ombre ; d’ailleurs dans certaines reproductions il n’apparaît même pas ! Après l’am¬ bivalence sexuelle, la croix à peine discernable permet à Léonard de mieux jouer sur les identités du personnage. Il peut être un ange; il peut être aussi Saint Jean, dont on verra la remarquable importance dans le tableau suivant. Intéressons-nous maintenant à La Vierge aux Rochers, reproduite à la figure 103. Ce tableau fut commencé en 1483, suite apparemment à une commande mi¬ lanaise de la Confrérie de l’immaculée Conception. Apparemment, car avec notre homme, les apparences sont souvent trompeuses ; l’œuvre peut aussi bien être une commande du roi Louis XII, comme suggérer par mes travaux. Dans toute cette affaire, les trompe-l’œil historiques semblent légion, certains protagonistes tenant à une discrétion totale. Contrairement à d’autres tableaux litigieux, tous les criti¬ ques sont unanimes pour voir dans La Vierge aux rochers la seule patte de Léonard. À cet égard, je ne travaille, dans le présent livre, qu’avec des œuvres incontesta¬ blement de sa main. Il existe une copie de ce panneau à la « National Gallery » de Londres. On y sent un style différent et l’on pense que cette version fut exécutée par le maître italien, aidé de certains élèves. Les publications sur Léonard sont des biographies, des livres d’Art, ou des revues surfant sur le mythe du génie. Toutes ne tarissent pas d’éloge sur chacune des peintures du prodige ; le numéro 3 de Regards sur la Peinture, par exemple, se pâme: « Il se dégage de cette Vierge aux Rochers une atmosphère étrange, divine et humaine a la fois, qui semble inviter l’observateur à entrer dans le tableau en franchissant la frontière invisible entre la réalité et la représentation ». Quelle poé¬ sie! La revue relate « l’extraordinaire sensation d’assister à un dialogue surnaturel, d’une poésie mystérieuse, rythmée par les expressions des visages et des mains et répercutée par le paysage enchanté des rochers qui fuient à l’infini»39. Vous n imaginez pas un auteur disant du mal du grand Léonard, impossible ! Puis¬ que la toile est de lui, « elle-est-magnifique », c’est un dogme... il serait amusant qu’on découvre un jour que ce n’est pas Vinci qui est l’auteur de tel ou tel tableau. 39) Textes de Gaspare De Fiore et Cristina Weiss, traduction de Sabine Valici.

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L’œuvre en question basculerait alors dans les oubliettes de l’histoire de l’Art et perdrait toutes ses flatteries courtisanes. On a trop tendance à s’extasier devant une toile au seul énoncé du nom du peintre, sacrifiant la sensibilité sur l’autel du con¬ formisme. « AAAhhhh, c’est un Van Gogh, suuublime ! » Je trouve amusant que la critique encense les toiles de Léonard, sur la foi qu’il est un inventeur génial, ce qui doit être faux. Amusant aussi, les louanges dithyrambiques sur « La Joconde » ou « Sainte Anne » par des gens qui n’ont pas saisi leurs dimensions chiffrées. Amusant encore, le fait qu’ils la nieront quand ils en entendront parler! Quand le confor¬ misme nous tient, il ne nous lâche plus. Il faut mentionner le contexte dans lequel s’inscrit la scène de « La Vierge aux rochers ». Hérode, ayant appris que le « roi des Juifs » était né à Bethléem, crai¬ gnait de se voir un jour détrôner par ce rival; il donna donc l’ordre de tuer tous les nouveaux-nés de la ville et des alentours. Avertis par l’ange

Gabriel,

Joseph,

Marie et l’Enfant parti rent de nuit se réfugier en Égypte, vivre dans le désert jusqu’à la mort du tyran. « La Vierge » représenterait la sainte famille dans une grotte égyptienne, bien qu’on puisse

se

demander

où est passé Joseph ? Quant aux deux en¬ fants,

l’un

doit

être

Jésus et l’autre JeanBaptiste. La présence de ce dernier est vali¬ dée par une légende apocryphe, qui circula au XIVème siècle, selon laquelle les exilés ren¬ contrèrent en Égypte le petit saint Jean. Cet enfant

était

protégé

par l’ange Uriel, qui serait

l’ange

présent

dans « La Vierge aux rochers », à droite.

. r~T,

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Figure 103 - « La Vierge aux rochers » de LDV, musee du Louvre.

107

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

La scène définie par les quatre personnages du tableau est mystérieuse ; personne n’interprète réellement l’étrange jeu des mains! Chaque protagoniste a pris la pose dans un ensemble dont on ne voit pas la finalité. Certains devinent, au premier plan, la symbolique d’une croix horizontale: l’index de l’ange, pointé vers les mains de l’enfant de gauche, donne le pied de la croix, tandis que la main de la Vierge et celle de l’enfant assis dessous donne l’axe transversal. Ainsi, le symbole même de la religion chrétienne serait abstraitement stylisé par ce ballet gestuel. Pourtant, la seconde version de « La Vierge » anéantie cette hypothèse, puisque l’ange ne pointe plus l’index!

il

Fig. 104 - Seconde version de «La Vierge aux Rochers» de LDV, (National Gallery, Londres).

Alors ? Les officiels de 1 Histoire de l’Art se perdent en conjecture... Il serait lo¬ gique que l’enfant de gauche, surélevé, soit Jésus, le fils de la Vierge, puisque celle-ci le protège de sa main. Là encore, la version de Londres dément l’interprétation en plaçant entre les bras de cet enfant une croix de bois, attribut traditionnel de Saint Jean. Le bambin de gauche est donc Saint Jean et celui de droite Jésus, bizarrement placé plus bas. Un début d explication est apporté par le fait que Jean est le patron de Florence, ville où Léonard a commencé à peindre ce tableau ; le panneau était pourtant destiné à Milan.

108

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Je pense que la seconde Vierge aux rochers fut peinte dans le but de préci¬ ser la fonction codée de la première. Les officiels peuvent toujours noircir des pages d’ouvrages commerciaux, ils tournent en rond comme des fauves en cage. Refusant d’échapper au carcan de leurs limitations intellectuelles, ils ignorent le jeu de pistes laissé par Léonard. Ce n’est pas mon cas et nous allons voir comment tout le panneau s’éclaire, décrypté dans l’exact prolongement de ce que nous avons commencé à comprendre. Une observation attentive de Saint Jean met en relief un détail remarquable : le support sur lequel il semble agenouillé n’est pas visible. On voit bien des plantes sous lui, mais aucunement un rocher solide. Une des plantes en question est un iris, ce qui rappelle que la mythologie met en scène une IRIS, qui est la messagère ailée des dieux. Supposons que Saint Jean soit en suspension dans l’air, supposons que Léonard veuille nous amener à en poser l’hypothèse. La main de la Vierge pourrait nous aider à le certifier ; elle pose la paume de sa main contre la tête de l’enfant (alors qu’il n’est pas son fils). Justement, la « paume, le creux de la main » pouvait se dire à la Re¬ naissance la VOLE, du latin VOLA, dans le même sens. Cette VOLE insuffle à Jean le pouvoir de VOLER dans les airs, ce qu’il démontre vi¬ suellement. Le nom même de la Vierge exprime sa capacité à générer le vol, puisqu’il existe une constellation de la Vierge. Comme les tableaux précé¬ dents, celui-ci nous amène à considérer l’idée du vol aérien. Je note aussi la remarque de Bramly concernant l’autre main de la femme: il y voit la patte d’un aigle aux serres menaçantes. Il doit y avoir du vrai dans cette observation; une allusion à un oiseau con¬ solide notre thèse. Je recon¬ nais ne pas pouvoir m’étendre sur cette seconde main qui participe pourtant au message de l’œuvre...

Figures 105 - « La Vierge aux rochers », détail.

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En haut, à gauche de la main, on aperçoit des PALMES végétales, dont certai¬ nes sont en contact avec la main de Marie. Le contact est egalement linguistique puisque le mot latin PALM A a d’abord signifie « creux de la main ». Il nest pas surprenant de voir l’irruption du latin dans notre etude, cette langue étant encore utilisée scripturalement dans toute l’Europe d alors. Il existe un élément très fort verrouillant l’importance de la main de Marie; il s’agit d’une série de gros rochers, juste à la verticale de Saint Jean. Ils évoquent la forme d’une grande main ouverte! Le bout de l’index de la main de pierre est à égale distance du bout de l’index de la Vierge et du bout de l’index de Jean, (figure 106). S’agit-il d’une simple coïn¬ cidence montée en épingle par le maniaque que je suis, ou est-ce un message de Léonard ? Les trois extrémités d’index forment un triangle équilatéral. Le premier sens du mot latin INDEX fut : « celui qui montre, indique, dénonce » ; par la suite, il désigna le deuxième doigt de la main et un « indicateur, dénonciateur ». On trouve le mot INDEX, écrit pour la première fois dans la lan¬ gue française en 1520 dans l’acception du: « doigt de la main le plus proche du pouce, ainsi nommé parce qu’il sert à indiquer, désigner ». La figure 106 valide l’exis¬ tence de la main de pierre, montrant sa relation avec les personnages en contrebas. Les index indiquent que c’est bien la « vole » de la Vierge qui fait voler l’enfant. On comprend l’intérêt, pour Léonard, d’utiliser des points précis, obéissant à un canevas géométrique, qui n’est pas apparent au premier coup d’œil. C’est-à-dire

Figure 106

que, dans un premier temps, le dessin approximatif de la grande main de pierre attire l’attention. Soit, on la considère comme le fruit du hasard, car son seul repérage visuel ne prouve pas grand-chose, soit on comprend quelle est un aspect d’une preuve globale, menant secondairement à

une

géométrie

importante.

L’artiste, voulant dérober son codage au profane, met trois techniques complémentaires à contribution: le dessin caché, le

vocabulaire

descriptif et

les mathématiques.

110

Figures 107

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Figures 107. La nudité du petit Jean n’est qu’une apparence. Quand on le re¬ garde attentivement, on discerne ce qui pourrait être un voile, dont le bord est visible sur sa peau. Mais est-ce vraiment le cas ? La seconde version clarifie défini¬ tivement ce point : l’enfant est bien affublé d’un haillon, que l’on voit sur le côté du torse. Si le peintre a suggéré le tissu dans la version du Louvre, sans vraiment détailler l’objet, c’est que l’objet est très important ! En fait, le voile en question est exactement au bout de l’index de Marie ! Nous souvenant de l’étymologie du mot INDEX, on comprend qu’il nous « indique » le VOILE. Ceci est cohérent car nous savons déjà que le mot « voile » est symbolique des déplacements causés par l’air. Non seulement les navires utilisaient des VOILES, mais aussi les cerfsvolants, basés sur le même principe. En résumé, la VOLE de Marie montre du doigt le VOILE de l’enfant qui VOLE ; avec un tel jeu de mots, le message caché est limpide. On remarquera l’air de famille de cette mise en scène linguistique avec celle de « La Joconde ».

Toujours à la verticale de Jean en lévitation, un spectateur observe discrètement cette démonstration de vol... En effet, la voûte de rochers cache une tete vue de profil, (figures 108)\ Ce voyeur porte un chapeau plat, selon la mode en vigueur à l’époque de François 1er. Dans notre filière interprétative, ce visage surmontaiit une grande VOLE, est celui d un VOLEUR. Les voleurs, dans le sens de « brigands », sont toujours cachés, celui-là ne fait pas exception à la règle! Il faut comprendre que les êtres qui se déplacent dans des machines volantes sont caches de la vue des hommes. Je réponds tout de suite à un point d’argumentation sceptique : « Si je regarde les nuages, j’y vois toutes les formes imaginables et pourtant personne ne code les nua¬ ges. Cela montre bien qu’on voit ce qu’on veut voir, cest 1 imagination qui prend le dessus. » Ma réponse est simple : ce n’est pas parce que les nuages se prêtent à toutes les configurations que Léonard na pas volontairement déposé des visages cachés. Il pouvait au contraire estimer que 1 imperfection des formes les protégeait d autant mieux, leur perception n’étant que la première étape du déchiffrage....

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LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Les artistes de la Renaissance se piquaient de culture scientifique; loin de limiter leur art à la seule inspiration, ils lui donnaient le cadre d un savoir com¬ plet. Dans son « Traité de la peinture », Léonard explique comment tout peintre doit posséder des connaissances sur l’Art de manier les nombres, comme cest le cas en toutes sciences exactes. Pour K. Clark, « Ce rapport de lArt avec les mathématiques procède d’une façon de penser qui est très éloignée de la nôtre mais qui était fondamentale au temps de la Renaissance ». Le grand architecte Alberti écrivait à cette époque: « ...nous emprunterons tout d’abord aux mathé¬ maticiens les éléments qui nous semblent concerner notre sujet... je demande instamment que l’on considère qu’en cet exposé je ne parle pas de ces choses en mathématicien, mais bien en peintre ». Ce passage est fabuleux parce qu il établit comme une évidence l’équivalence entre peinture et mathématiques, bien dans l’axe de mes travaux. Dans son traité « De pictura », le même Alberti affirme: «Je souhaiterais qu’un peintre soit instruit, autant que possible, dans tous les arts libéraux, mais je demande surtout qu’il soit habile en géométrie. Je suis même de l’avis... que nul ne peut devenir un bon peintre s’il ignore la géométrie. » Or, Alberti était un des meilleurs amis de Léonard et Renée Paule Guillot va jusqu’à écrire: « c’est auprès de lui qu’il passe les meilleurs instants de son existence »! Les peintres d’alors maîtrisaient les effets de pers¬ pective, ce qui dénote de solides connaissances en maths ; Piero délia Francesca, par exemple, écrivit des traités de mathématiques et de géométrie. Par ailleurs, Vinci avait mesuré les proportions du corps humain, cherchant notamment à rationaliser la structure des visages. Le fameux dessin de l’homme dans le cercle, à la façon de Vitruve, témoigne de cette recherche d’une relation entre le corps humain et la géométrie. Luca Pacioli fut le mathématicien qui rédigea: De Divina Proportione, l’ouvrage de référence consacré au Nombre d’Or. Il demanda à son ami Léonard de créer les illustrations du livre, ce qui fut fait. Serge Bramly témoigne de cet¬ te collaboration : « Pacioli lui semble le gardien d’un incommensurable savoir. Rien de plus abscons qu’une abstraction dont on n’a pas la clé. L’amitié pro¬ metteuse de cet homme va stimuler l’appétit naturel de Léonard pour les ma¬ thématiques; a partir de 1496, il noircit soudain ses carnets, fiévreusement, ... d’extractions de racines carrées, de multiplications, de fractions, de chiffres vertigineux, comme il élève de grands nombres à la troisième, à la quatrième puissance, de postulats, d axiomes, de théorèmes qui le grisent, de jeux géomé¬ triques pleins d’enthousiasme où entrent et se conjuguent le triangle, le carré, 1 hexagone, ainsi que le cercle et la sphère, bien entendu, décomposés, scindés, transformes a 1 infini. » On conserve une lettre d’un certain Fra Pietro qui écri¬ vit : « Il s occupe beaucoup de géométrie et ne peut plus supporter ses pinceaux. » Dans une autre lettre, Pietro affirme : « Ses expériences en mathématiques l’ont a ce point éloigné de la peinture que la seule vue d’un pinceau l’exaspère. » Ainsi, Léonard était peintre et mathématicien !

112

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

J ai parlé dans la première partie

de

l’importance

du

NEZ des monstres marins ; nous allons voir maintenant comment Léonard établit un étrange codage nasal! La fi¬ gure 109 montre un aligne¬ ment de trois bouts de nez; c’est déjà une confirmation de la réalité du personnage caché dans la voûte. Si l’on pense que le hasard seul est cause de cette droite géométrique, on

Figure 109

jettera un œil à la figure 110. Les extrémités des nez de Anne, Marie et Jésus sont encore exactement sur la même ligne! Ce n’est pas fini : l’auteur de « Sainte Anne» a laissé un carton préparatoire^0 de cette œuvre,

Figure 110

(figure

111). On y retrouve une

ligne

oblique

sant

sur trois nez;

on voit

aussi comment le bout de l’index dressé s’aligne avec deux nez! Léonard affectionnait cette pose de la main que l’on re¬ trouve

dans

plusieurs

de ses tableaux. Il faut se

demander la raison

de ces dispositions répé¬ tées, anormales et préci¬ ses. La participation de l’« index » est un « indi¬ cateur » de l’importance de la valeur cryptique du mot NEZ.

Figure 111 — Dessin de LDV, Burlington House, National Gallery, Londres.

40) Ce carton confirme l’identité de l’enfant de droite de « La Vierge aux rochers » en tant que Jésus. En effet, le Jésus du carton préparatoire fait le même geste du bras que le Jésus de « La Vierge aux rochers ».

113

LÉONARD DE VINCI DÉCRYPTÉ

Bernardino Luini, un peintre de la même époque, admirateur de Léonard, nous a laissé le dessin de la figure 112, copié sur le carton précédent. Là encore, l’index s’aligne sur les nez des deux femmes avec, cerise sur le gâteau, le nez d’un troisième personnage se conformant à la règle ! Passe encore que Luini repique les idées graphiques de son illustre contemporain, mais par quel hasard nous ressert-il la géométrie des nez ? Le plus plausible laisse entendre que Luini connaissait les secrets de Léonard et partageait avec lui la même initiation. Dans un autre dessin de Luini, (figure 113), un nouvel axe à trois nez est bel et bien présent ! Il est temps de clore le dossier d’instruction nasal avec une pièce à conviction considérable, la figure 114! Léonard a dessiné cette enfilade de nez posés sur une ligne!

Figures 112 et 113- Dessins de Bernardino Luini, Milan, Ambrosiana. Un petit tour par un dictionnaire Larousse de l’ancien français nous mène à 1 ancien mot INES : il nommait a la fois le « nez » et la « nef» (le navire). Pointer de l’index le nez peut équivaloir à désigner le concept d’un bateau ou vais¬ seau. Cela nous renvoie au premier chapitre, où nous trouvions cette conception appliquée aux sculptures.

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Figure 114- Dessin de LDV. Bibliothèque du Vatican.

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