Le rire des anciens: actes du colloque international, Université de Rouen, Ecole normale supérieure, 11-13 janvier 1995 2728802300, 9782728802302

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Le rire des anciens: actes du colloque international, Université de Rouen, Ecole normale supérieure, 11-13 janvier 1995
 2728802300, 9782728802302

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ÉTUDES DE LITTÉRATURE

ANCIENNE

TOME 8

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DANS LA MÊME COLLECTION

Études de Littérature Ancienne 1 : Homère, Horace, le mythe d'Œdipe, les sentences de Sextus

LE RIRE DES ANCIENS

Études de Littérature Ancienne 2 : Questions de sens Études de Littérature Ancienne 3 : Le texte et ses représentations Études de Littérature Ancienne 4 : Le monde du roman grec Études de Littérature Ancienne 5 : L'invention de l'autobiographie

d'Hésiode à saint Augustin

Études de Littérature Ancienne 6 : Le concept de nature à Rome. La Physique Études de Littérature Ancienne 7 : Antiquités Imaginaires. La référence antique dans l'art moderne de la Renaissance à nos jours

A paraître

Actes du colloque international (Université

de Rouen, École normale supérieure, 11-13 janvier 1995)

édités par Monique Trédé et Philippe Hoffmann avec la collaboration de Clara Auvray-Assayas

Études de Littérature Ancienne 9 : Théories de la phrase et de la proposition de Platon à Averroès

publiés avec le concoursdu Conseil régional de Haute-Normandie

© Presses de !'École normale supérieure - Paris 1998

ISBN 2-7288-0230-0

PRESSES DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE 45, rue d'Ulm - Paris 1998

Remerciements

Mon plaisir est grand de voir paraître ce volume d'Ac!es du colloque international Le Rire des Anciens et ma reconnaissance s'adresse à tous ceux qui nous ont aidés dans cette entreprise, au premier rang desquels l'Université de Rouen, le Conseil régional de HauteNormandie, /'École normale supérieure et le CNRS. Jean T aillardat a bien voulu présidé la première session du colloque. Il y a participé de bout en bout et s~~ inter~entio?s ont été po~~ beaucoup dans l'intérêt de nos échanges. Qu tl veut/le bien trouver tct l'expression de notre gratitude. Monique TRÉDÉ

Avant-propos

Selon les temps et les lieux, et en fonction des formes diverses du consensus moral, la légitimité des rires varie. Jacques Le Goff l'a bien montré, en étudiant le rire médiéval : à chaque époque, chaque groupe social s'autorise ou non à rire de ceci ou de cela. Peu d'études ont à ce jour examiné ces questions pour !'Antiquité. On s'en convaincra en parcourant la bibliographie établie par Dominique Arnould dans sa thèse récente, Le rire les .et les larmes dans la littérature grecque : paradoxalement, ouvrages concernant le rire y sont plus rares que ceux qui traitent des larmes. Bien que, depuis Aristote, des philosophes comme Bergson, des psychologues comme Freud, v?ire des critiques littéraires, comme Charles Mauron, se soient employés à percer le mystère du rire, il ne cesse de nous échapper. Et pourtant, rien n'échappe au rire : on peut rire de tout, de l'amour comme de la guerre, ou de la mort, de la politique comme de la religion, des sages ou des poètes comme des charbonniers ... Le rire n'est pas affaire de matière, mais de contexte, de perspective, de regard... Si bien que l'enquête sur la nébuleuse comique est très vaste, et que nous ne pouvons envisager ici que de tracer quelques pistes, cerner quelques problèmes. Nous évoquerons, bien sûr, le rôle social du rire - les rires de dérision et de flétrissure - , les lieux du rire théâtre comique, banquets ... - , et les ·diverses tonalités du rire. Mais nous ne dirons rien du rire sacré, ni des mythes et rites religieux où le rire intervient, rien de Baubô, des fêtes de Déméter, ni de Cybèle. Rien non plus du ridicule ou du risible dans les représentations figurées. Nos préoccupations sont plus modestes. Nous nous attacherons d'abord à saisir les diverses nuances du rire «littéraire» 7

Moniq11e Trédé

dans les œuvres comiques de !'Antiquité - ironie, satire, humour grinçant, caricature, grotesque - que sais-je encore ? De cet art comique, la comédie est l'expression privilégiée. Aristophane, Ménandre et Plaute seront au cœur de nos débats. L------M.,,.....· a-le-.r.tre-n~es-t-pas--lié-à-un-genreHttéraire déterminé, il est présent dans l'épopée, le roman, la poésie, la chanson, sous les deux aspects que Louis Joubert distinguait dans son Traité du rire dès 15 5 8: «le ridicule en fait et en dit» - distinction qui recouvre grossièrement comique de situation et comique verbal, jeux sur le langage. La comédie ancienne, on le sait, se caractérise par la présence concomitante de toutes les formes du rire - de l'obscénité agressive à la parodie lyrique la plus subtile, en passant par la caricature burlesque du réel. Elle conjugue donc «ridicule en fait» et «ridicule en dit». L'omniprésence du ddicule «en dit», c'est-à-dire des réécritures parodiques, est sans doute un trait constant des œuvres comiques de !'Antiquité, comme d'ailleurs les phénomènes de réécriture sont le trait dominant des œuvres antiques qui renvoient toujours à d'autres textes, autant, voire plus, qu'aux realia. La notion d'intertextualité, si prisée de la critique contemporaine, s'impose quand on étudie la littérature gréco-romaine. Tous les écrivains rivalisent avec Homère, et rivalisent entre eux 1 • Et Aristophane rie s'en prive pas, qui aime à mettre en scène ses contemporains, Socrate, Agathon ou Euripide. Ainsi, même quand il s'agit d'exalter l'épanouissement de l'homme dans la nature et d'exhiber le triomphe des fonctions animales, Aristophane, nous le verrons, subvertit ici ou là quelques formules homériques : le comique est bien cet art de la déformation, de la caricature, où, pour que fuse le rire, l'original doit se laisser reconnaître. Ce «ridicule en dit», ce jeu d'écho et de parodie, triomphe dans la poésie nouvelle qui recherche un rire plus mondain, plus urbain, bannit les phallus monstrueux, et se veut allusion plus que spectacle. 1. «Les écrivains de la Grèce classique avaient l'habitude de lire mutuellement et d'utiliser ce que d'autres avaient écrit avant eux pour écrire eux-mêmes, à un point difficile à comprendre et à accepter pour un auteur moderne ... < ainsi > ... le monde de la littérature a pu devenir une sorte de grand club, où chaque membre connaissait fort bien les propos tenus par les autres, même quand leurs vies étaient séparées par des laps de temps considérables. Une bonne partie de ce qui était écrit portait donc la trace d'autres œuvres». B.A. Havelock, Aux originesde la civilisationécriteen Occident,Paris 1981, p. 88-89.

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Avant-propos

. L'apogée de ce «rire cu~turel» ,,se ~enc?ntre sans . do1:1-te hez Lucien, dont on ne saurait trop etud1er 1 art de la c1tat10n fnfidèle ou de l'allusion subvertie, comme l'a montré récemment le colloque international qui s'est tenu à Lyon 1 • Ce jeu sur les textes, cette légèreté du rire littéraire, permettent encore, dans les périodes troublées, de censur~r les mœurs sans trop courir de risques - à cela excellent Martial et Juvénal. M~i! _il peut_ a,ussi ,s'e~;rce~ ~u sei!1 des, cercles qui réunissent 1 el1te cult1vee, ou 1 erud1t10n meme s avance masquée. Dans cet univers choisi et ludique, l'~rt du clin d~œil · règne en maître. Callimaque, Lycophron, Ovide ou les poetes des Priapea, rivalisent d'ingéniosité et de subtilité. On le voit, le rire suppose toujours une distqnce, distance par rapport au réel ou par rapport aux textes, distance qui permet d'échapper aux contraintes du jour, distance synonyn:ie de jeu et de liberté, distance qu'il s'agit pour nous, chaque fois, de mesurer. Cette liberté du créateur - liberté par rapport aux pesanteurs de la vie, aux règles de la dramaturgie ou au respect des vraisemblances - autorise tous les tons, toutes les ruptures et toutes les formes de réactualisation de la mémoire lettrée parodique, bouffonne, insolente, ironique, ou subtile et érudite ... Ce rire n'est pas pour autant privé de sens. D~jà, Ari,~tophane le so~lig~ait ~n affirman~ dafs Les G!enoutlles q,u il proférait 110ÀÀaµEv yEÀota, 110ÀÀa ÔE 011ou6ata ·. Ce theme du sérieux du rire, du «rire sérieux» ou, pour le dire ~n grec, du 011ou6oyÉÀot0v est très présent dans la réflex10n des cercles socratiques, chez Xénophon et chez Platon, avant d'être repris par les Cyniques et les Épicuriens. C'est là, sans doute, ce qui justifie la place réservée à Socrate dans ces rencontres. De fait, pour !'Antiquité qui aimait à professer que le corps, est le miroir de l'âme Socrate est un monstre et un mystere. L'image du Silèn;, que nous rencontrons chez Xénophon comme chez Platon, propose une interprétation de cette figure qui légitime l'étroite union du risible, voi~e du ~rotesque, ~t du sérieux. La bouffonnerie de Socrate «tou1ours riant, ... toujours se guabelant» (Rabelais), qui garde en toutes circonstances 1. Voir les Actes du colloque Lucim de Samosate (Lyon, 30 septembre - 1er octobre 1993), édités par A. Billault et A. Buisson, Lyon 1994,

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Monique Trédé

quelque chose de libre et de spontané, définit un style de vie qui bouleverse les règles établies et manifeste la sagesse dans la folie. Nous retrouverons cette figure_cle_ Socrate, sur laquelle 1-W------:::::m;:-;éa1ta Ka6ela1s, en nous interrogeant sur l'irruption du rire et du comique dans des genres aussi sérieux que le dialogue philosophique et l'éloquence. Et c'est, de fait, sous le signe de Rabelais et de Socrate que devraient se dérouler ces journées. Si Rabelais, s'adressant aux «Buveurs très illustres et (... ) vérolés très ptécieux», place son Gargantua sous le signe de Socrate et du Banquet de Platon, c'est qu'il y découvrait le symbole d'un rire essentiel à la vie, en tant qu'il est le propre de l'homme1 : «Alcibiade, écrit-il, au dialogue de Platon intitulé le Banquet, louant son précepteur Socrate, sans controverse Prince des philosophes, entre autres paroles, le dit être semblableaux Silènes». Socrate, poursuit-il, était laid i «de corps et ridicule en son maintien, le nez pointu, le regard I' Il: d'un taureau, le visage d'un fol, simple en mœurs, rustique en •I! 111 vêtements,pauvre de fortune, infortuné en femmes... » Il Mais au-dedans, on trouvait des trésors ... 11

Puisse ce murs troués et trésors, et nous horrifiques» du

volume, écho de rencontres qu'abritèrent des rustiques, nous conduire à la découverte de révéler les «très hauts sacrements et mystètes rire. Monique TRÉDÉ (Écolenormalesupérieure Universitéde Rouen)

1. Cette référence savante à Aristote est, depuis !'Antiquité (et par exemple dans la scolastique issue de Porphyre et du commentarisme grec), un thème d'école destiné à illustrer la notion de «propre» ( TO tôtov). Elle est à la fois prise à la lettre, et joyeusement subvertie.

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Ridicule, rire et satire chez les poètes comiques

Le ridicule dans la littérature grecque archaïque et classique

Dès Homère, et dans l'ensemble de la littérature grecque, on peut relever trois grandes catégories du rire. La plus fréquente est celle où le rire signifie le rejet : rire, c'est manifester volontairement que l'on exclut l'individu du groupe, que l'on amoindrit son statut social, que l'on rabaisse sa Tlµ l]. Mais le rire peut aussi avoir une fonction d'ouverture à autrui, d'accueil, de séduction. Enfin, en de plus rares endroits, le rire est présenté comme une réaction involontaire à une situation que l'on perçoit comme ridicule. La première catégorie, le rire de rejet, est la plus originale et la plus difficile à analyser, car on s'aperçoit très vite qu'on ne peut pas dépasser le stade du consensus littéraire. Quand, par exemple, !'Électre de Sophocle (v. 1153-1154) s'écrie «Et mes ennemis rient, et cette mère qui n'est pas une mère est folle de joie!», cela ne nous renseigne en rien sur la pratique réelle de l'époque, et l'on ne saurait en déduire que les ennemis passent leur temps à rire, si ce n'est dans la tragédie. Mais ce qui est intéressant, c'est que la littérature grecque a recours au mot «rire», et non aux concepts de malignité ou de dépréciation, pour désigner l'ensemble des conduites' qui rabaissent l'honneur d'un individu ou d'un groupe. Le rire d'accueil et de séduction, moins fréquent, est plus proche de ce à quoi nous a habitués notre propre littérature. Et il en va de même pour le rire qui naît face au ridicule. On a là, à la fois, des instantanés de ce qui faisait rire les Grecs, ou aurait dû les faire rire, à un moment donné de leur histoire, en même temps qu'un consensus littéraire très proche du nôtre. C'est cette manière de percevoir le ridicule, dans ses rapports avec un rire souvent spontané et ludique, que je voudrais examiner brièvement ici 1. 1. Sur ces différentes fonctions du rire, voir D. Arnould, Le rire et les larmesdans la littérature grecque,d'Homèreà Platon, Paris, Les Belles-Lettres, 1990.

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Le ridimle dans la !ittérat11re archaïq11e et classiq11e

Do1niniq11e Arno11/d

La notion de ridicule s'exprime pat lès adjectifs yÉÀotoç 1 et KaTayÉÀaoToç, mais il faut noter un point très important: ces adjectifs sont d'un emploi relativement tardif. De fait, ils n'arrivent en force que chez Aristophane, Platon et les orateurs, tandis que chez Homère, dans la tragédie, chez Hérodote, le ridicule e~t le plus souvent exprimé, sans explication, par la jonction entre une situation et le rire qu'elle suscite. On reviendra sur les raisons d'une émergence relativement tardive de yÉÀotoç et de KaTayÉÀaoToç, mais on peut remarquer, dès à présent, que leur emploi confirme la tendance générale de la littérature grecque à inscrire le ridicule dans un jeu intellectuel avec l'inattendu,· ce qui explique ce passage de l'évocation d'une situation qui fait rire, au jugement plus abstrait de "ridicule". Ces situations où l'individu est ridicule relèvent souvent d'échecs : un acte n'aboutit pas, ou il donne un résultat tout autre que celui que l'on attendait. Un exemple remarquable s'en trouve au chant XXIII de l'Iliade, v. 839-840 : Épéios lance le disque, et tous les Achéens rient. Homère fait l'économie d'une description, et la mention du rire, à elle seule, indique que l'acte échoue. Si le personnage s'acharne dans son échec, on obtient une situation de gesticulation où il n'est plus maître de ses mouvements, mais semble le jouet d'une force extérieure. C'est l'histoire de Stésilaos, dans le Lachès de Platon: l'arme de son invention, dont il est très fier, s'est prise dans les agrès d'un navire ennemi ; il ne veut pas la lâcher, et il coµrt sur le pont tandis que les deux bateaux se croisent, jusqu'au moment critique où il risque de tomber à l'eau. Et Platon commente (184 a) : «De la part de ceux qui étaient sur le navire de transport, ce furent des rires et des applaudissements pour sa posture. Puis, lorsqu'on lui lança une pierre, qui tomba à ses pieds sur le pont, et qu'il en lâcha sa lance, alors, même les soldats de la trière ne purent plus contenir leur rire à voit cette fameuse lance, emmanchée d'une faux, rester suspendue aux agrès du navire adverse». L'anecdote est à rapprocher du "jeu du banc" que l'on trouve dans le Charmide ( 15 5 c) : «Il arriva, et il nous fit bien rite : tous ceux d'entre nous qui étaient assis lui firent place, chacun en repoussant vivement son voisin pour que Charmide puisse s'asseoir à côté de lui. À la fin, pour ceux qui étaient assis aux deux bouts, notre mouvement obligea l'un à se lever et culbuta l'autre par terre». On peut encore comparer avec l'épisode de la lettre portée par tout un régiment à qui l'on a trop bien appris à suivre les mouvements de son chef, dont Xénophon s'amuse dans la Cyropédie (II, 2. 9-10): «"Quelqu'un qui s'en allait en Perse, s'approcha de moi et me dit de lui remettre la lettre que j'avais écrite pour les miens. Et 1. On trouvera tantôt yEÀoto/·viùemment à tort - inf1âèle.Comme Déméas dans la Samienne4, leurs tentatives pour se conduire en hommes, oublier leur désir et cesser d'aimer sont vaines, et leurs efforts pour serrer les dents et endurer n'ont guère plus de succès. Certains envisagent même de se suicider s'ils n'arrivent pas à leurs fins : désespéré des dédains de Krateia, le Thrasonidès du Misoumenos demande une épée pour se tuer 5, et Palémon veut se pendre quand Glykera refuse de retourner vivre avec lui 6. Mais, à côté de ces lamentations tragiques, on trouve parfois, dans la bouche des courtisanes, une vision nettement plus terre à terre de l'amour, ce qui ne manque pas d'en atténuer la portée. Ainsi, l'Habrotonon des Bpitrepontes 7 voit dans l'érôs un simple désitphysique. Et la Chrysis de la Samienne8 , sûre de son pouvoir, rassure un fils qui craint la colère de son père, en lui disant : «Il s'arrêtera. Il est lui aussi salement amoureux, et l'amour pousse rapidement à la réconciliation, si fâché qu'on soit». En outre, quand on a la chance d'avoir le contexte, on s'aperçoit assez vite que ce langage est décalé, et que ce décalage est en fait destiné à faire rire ou, à tout le moins, sourire. Nombre de citations tragiques sont mises dans la bouche d'esclaves9. Ainsi, dans le Héros, c'est Daos qui exalte la toute-puissance d'Érôs 10 , se présente comme sa victime, et se lamente en termes tragiques sur un amour qui «l'accable» et «l'anéantit» 11 • Et l'incongruité d'un tel langage dans la bouche d'un esclave est soulignée de manière comique par

sentiment qui est un luxe, ne peut s'expliquer que -fintedocut:ur : ce . he e~ calories : «Le maître te donn~ plus ar un régime trop rie Est-ce ue par hasard tu n'aurais pas ete ~eus chénices. Ç~ne(l~~{7a).'Dans leqMisoumenos, c'est un solda~ fux 'd' . ·oue les amoureux transis et - bien nourri . » :ir~res de 1!1atamoredTtar:sé;;n::· d~uip!re de sa belle, s'exclame tn ui dans 1 attente e . le rendra le plus heureux ou le p us ier~es tragiques que ce . refuse, il n'y a plus de T~rasonidès2' et malheureux des hommes '. t dans sa bouche une reprise des paroles :Ménandre s'amuse qTuan1~l _me 3 . dans la tragédie, le destructeur des dans les rac tntennes b' à ne simple femme, et dans la d•T.Jéraclès .r.1 l · it de succom er u / 1· monstres se p aigna mi n'a 1·amais triomphe se p amt 'd' le soldat dont aucun enne came ie, l' sclave d'une faible femme4. ,. d'être devenu e . / 'est la distance ironique qu il Ce qui caractérise Menandre, ~ la finesse avec laquelle il peint rend par rapport à ses personnag~s., ed l'exemple de Sostratos5 dans P / . On se contentera 1ci e ,, , , n les react10ns. , . . nous soit conservee a peu pres e le Dyskolos' la seule comedie 9°:id les paradoxes du désir. Les / d met en ev1 ence fi , entier. Menan re y / t 1 seul moyen d'y mettre m, c est lenteurs ne font _qu~ l'exasp~::\fte6 e Les obstacles, loin de le décou: encore de le satisfaire au pà / ,, . . alors· que Gorgias vient de lm i: 1•·n iter perseverer . b 1 rager, ne ront que i c ' d C /mon qui constitue un o stac e . un ta bl eau du caractere e l' ne. .té à renoncer et ,a ne pas se faire . insurmontable à ses d_ess~m;~s::at:S ~:::iste : «Toutes les rais?ns p~r donner du mal pour rien ' . t nant de mon entreprise m y · me détourner main e lesquel 1es tu crois . . f lle n'a pas grandi. parmi• les 1 poussent deux fois pl~s. ~ar a~;r~~:rsl de la vie que peignent les femmes, et ne connait rien es d grand-mères si elle a reçu une propos terr~fiant! d,_es,ta~tes ~:e e:i est un sau~age, un ennemi du éducation libre a cote/~ 1:1n,, P dq l'obtenir ?»B. Ménandre se °?oq~e vice, n'est-ce pas une felic1te q~e l e r fait toujours craindre de n avoir . de l'inquiétude des amants qu1 eu

1:

l~.~f

r

1. Frgt 5 3.

2. Misoumenos11.

3. Vers 174. 4. Vers 349-356. 5. Frgt 2.

6. Perikeiroménè 975-978. 7. Vers 432. 8. Vers 82-83.

. New Comedy» (Hermes 115, 1987, in 1 p G ·McC Brown, « M ask s, N ames and Characterstre l'apparence de T h rasom'd'es. . «His 181~202) 188, remarque lui ~ussi le contraste enin stock t pe, a boastful buffoon», et so_n appearance doubtless led the audience to exlix:ct:~~eprr:csonnagetwvT)vdcpT]Ka, paTTtCEt ndÀtv Kai KaÀEt 6Eoµà Kat TTÉ6ac;. opytoed,;:, ÂEOµEuouotv oi'iv µE Kat &yovotv d,;: n 6wµânov.

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