Le Paléolithique en République du Gabon :: Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué (French Edition)
 9782343202297, 234320229X

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Abdel Kader BONGO DOYENDZE est archéologue, docteur en anthropologie, ethnologie et préhistoire de l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il est membre du Laboratoire ArScAn Ethnologie Préhistorique UMR 7041 et de l’Équipe Afrique-UMR 7041 du CNRS. Il a conduit de nombreux travaux sur le Paléolithique au Gabon. Il est l’auteur de deux ouvrages : Les industries préhistoriques du Haut-Ogooué : Du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur (2014) et Étude des industries préhistoriques du Haut-Ogooué : République du Gabon (2019).

Etudes africaines Série Archéologie

© Illustration de couverture de l’auteur

ISBN : 978-2-343-20229-7

33 €

Abdel Kader Bongo Doyendze

Les découvertes en archéologie sont de plus en plus importantes en Afrique, et le Gabon ne déroge à cette logique. Dans le Haut-Ogooué – province située au sud-est du Gabon –, des fouilles méthodiques de plusieurs sites archéologiques ont mis au jour l’existence de vestiges lithiques pouvant remonter à des périodes très anciennes. Les études effectuées sur les industries préhistoriques de cette région ont permis de revoir les données existantes et de répondre aux interrogations relatives aux chronologies régionales, aux évolutions (typo-technologiques), aux chaînes opératoires et à la gestion de la matière première. Ces études ont démontré une diversification du matériel lithique et des sites archéologiques en place. L’exploitation du matériel recueilli a permis, grâce aux résultats obtenus, de classer les industries préhistoriques de la région du Haut-Ogooué parmi les industries préhistoriques les plus anciennes du continent africain et de les inscrire dans le Paléolithique en Afrique.

Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Le Paléolithique en République du Gabon :

Le Paléolithique en République du Gabon :

Etudes africaines

Série Archéologie

Abdel Kader Bongo Doyendze

Le Paléolithique en République du Gabon : Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Le Paléolithique en République du Gabon : Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Collection « Études africaines » dirigée par Denis Pryen et son équipe

Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc. Dernières parutions, Sylvain Sorel KUATE TAMEGHE, La justice, ses métiers, ses procédures, OHADA, Union Africaine, CEEAC-CEMAC, CEDEAO-UEMOA, Nations Unies, Cameroun, 4ème édition, 2021. Adrien ELLA MENDENE, L’approche par les compétences au Gabon, 2021. François GUIYOBA et Vincent Manuel AFANA NGA (dir.), Représentations touristiques de l’Afrique dans les romans, 2021. Fabien MAOMBI MUSHI, Système fiscal congolais. Pilier ou frein aux affaires ? 2021 Toussaint Marlot MAKOSSO MAGAGNI, La criminalité fétichiste au Gabon, 2021. Jacques N’TONI KIESSE, Procédure civile en RDC. Explications pratiques, Tome 1, 2021 Joseph Tony DJUNGA, L’entrepreneuriat en Afrique. En faire un choix, 2021 Sandavoy Adamoh DJHELI YAHOT, L’endettement international : mythe ou réalité en Afrique ?, 2021. Basile ANYIA ENYEGUE, Cameroun : les renseignements généraux français dans la lutte contre l’insurrection armée en Sanaga-Maritime, 2021. Moustapha SOUMAHORO (dir.), Aménagement, décentralisation et développement local en Afrique subsaharienne, 2020

Abdel Kader BONGO DOYENDZE

Le Paléolithique en République du Gabon : Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

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© L’Harmattan, 2021 5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-20229-7 EAN : 9782343202297

Sommaire

Dédicace ................................................................................................. 9 Remerciements ....................................................................................... 11 Introduction générale .............................................................................. 13 PREMIÈRE PARTIE : Présentation de l’environnement physique et historique ................................. 17 Chapitre I : Étude du milieu physique................................................... 19 Chapitre II : État de connaissances et méthodologie de la recherche en préhistoire dans le Haut-Ogooué........................................................ 57 DEUXIEME PARTIE : Étude du matériel archéologique du Haut-Ogooué .................................................................................... 69 Chapitre III : Inventaire des sites archéologiques de leur matériel lithique .......................................................................... 71 Chapitre IV : Comparaison matériel lithique des sites archéologiques du Haut-Ogooué...................................................................................... 213 TROISIEME PARTIE : Portée chronologique et culturelle des données archéologique ................................................................... 239 Chapitre V : Évolution chronologique, technologique et culturelle de la région du Haut-Ogooué .................................................................. 241 Chapitre VI : Comparaison lithique avec les quelques sites de référence du Gabon et de la région .................................................... 267 Conclusion générale................................................................................ 285 Lexique ................................................................................................... 287 Sources orales et bibliographiques ......................................................... 291 Liste des tableaux ................................................................................... 303 Liste des figures ...................................................................................... 305 Table des matières .................................................................................. 315

Dédicace

À mes parents, frères et amis du Gabon. À mon grand-père et à ma grand-mère, M. BONGO Étienne et Mme ANTSALI Antoinette en souvenir de votre transmission de savoir et de savoir-faire. À mes mères BONGO Lucie, BONGO Chantal, BONGO Bertille… pour vos amours filiales et votre soutien moral.

Remerciements Au terme de ce travail démarré en 2014, nous tenons à exprimer notre reconnaissance à toutes les personnes morales et physiques qui nous ont aidés. Nous pensons particulièrement à notre directeur, le professeur Manuel Gutierrez, qui a bien voulu accepter de diriger notre thèse. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude. Nous adressons aussi nos vifs remerciements au professeur Michel Locko pour son soutien inlassable. Sa connaissance de la préhistoire de l’Afrique en général et celle du Gabon en particulier nous ont été d’un grand apport. Les multiples échanges entrepris avec lui nous ont permis de recadrer et de réorienter certains aspects de notre travail. À monsieur Benoît Poisblaud, chercheur INRAP, pour ses conseils et son soutien constant. En acceptant d’être notre tuteur, il a consacré son temps pour nous écouter, nous lire et nous orienter. À monsieur Kialo Paulin MCF, docteur en anthropologie et chercheur à IRSH/CENAREST pour ses conseils, ses orientations et ses encouragements envers ma personne, professeur merci pour tout. Nous profitons également de l’occasion pour adresser nos sincères remerciements aux responsables et aux membres du laboratoire Ethnologie préhistorique CNRS UMR 7041 – ArScAn Maison Archéologie & Ethnologie René-Ginouvès –, pour leurs accueils avisés. Nous avons bénéficié d’un encadrement très précieux dans le cadre des activités scientifiques et administratives. Nous remercions aussi l’équipe du Laboratoire National d’Archéologie (LANA) de l’université Omar-Bongo du Gabon, plus précisément les docteurs Féréole Clarpin Moussounda et Jean-Louis Boussougou Boussougou, pour leur assistance et leur disponibilité. Nos remerciements vont également au corps enseignant de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’université Omar-Bongo du Gabon, pour leurs enseignements qui nous ont permis de mieux saisir l’objet de nos recherches. À messieurs Sidy Diouf et Jacques Bouchet pour leur relecture attentive et leur soutien. Nos remerciements s’adressent aussi à Hakima Khimoum et au docteur Élisée Coulibaly, pour leur disponibilité, soutien et conseils. Nos remerciements vont également à notre « petite » équipe composée de jeunes frères et sœurs qui nous accompagnés pendant nos recherches de terrain dans les différents sites du Haut-Ogooué. Nous ne saurions clore notre propos sans dire un mot à l’endroit de nos parents qui nous ont aidés et accompagnés, tout au long de notre scolarité jusqu’au doctorat. Nous tenons à vous exprimer notre profonde gratitude et notre considération pour les sacrifices consentis. 11

Notre gratitude et nos remerciements à ma famille, en l’occurrence à notre grand-père et à notre grand-mère, Étienne Bongo et Antoinette Antsali, pour leur amour et leur aide inlassable. À nos mères Lucie Bongo, Chantal Bongo, Bertille Bongo et à notre oncle Hervé Bongo Akouangou en témoignage de leur soutien moral sans fin. À nos chers frères et sœurs Romario, Aurélien, Djeff, Stylie, Nandy, Manuella, Dave, Tania, Jessy, Pitha, Naye pour leur soutien moral. Nous adressons nos sincères remerciements à nos amis qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail. Nous pensons particulièrement à Evrard, Mélissa, Verdia, Nauria, Alix, Hermine. Cette thèse est le fruit de nos efforts collectifs. À toutes les autres personnes qui ont contribué à la réalisation de cette contribution, veuillez trouver ici le fruit de nos efforts, le témoignage de notre reconnaissance.

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Introduction générale

Le Gabon se distingue des autres pays de l’Afrique centrale par son emplacement de part et d’autre de l’équateur. Il est marqué par une façade maritime conséquente mais surtout par une couverture forestière très dense. Cette forêt, qui couvre 80 % du territoire, fait partie de la forêt du bassin du Congo, la deuxième en superficie après l’Amazonie. Il n’y a pas si longtemps, cette forêt, qui abrite une importante biodiversité, était considérée comme n’ayant jamais été habitée par l’homme préhistorique. Pourtant, depuis maintenant cinq décennies, les chercheurs mettent au jour des outils lithiques prouvant le contraire. Les multiples trouvailles fortuites ou organisées faites par des chercheurs, telles que celles de la SPPG, le LANA, le CICIBA, ou le PALEOGAB, ont incité à la recherche archéologique une jeune génération. Pour répondre à cet appel, nous avons décidé de nous investir dans la reconstitution de ce passé lointain méconnu dans la province du Haut-Ogooué. Plusieurs indices « archéologiques » sont signalés, jonchant le sol et constituant de nos jours les seules preuves tangibles d’une présence préhistorique ancienne dans cette région du Gabon. À partir de ce constat, nous avons réalisé plusieurs missions de prospections et de sondages qui nous ont permis non seulement de mettre au jour plusieurs vestiges lithiques, mais surtout de découvrir de véritables vestiges archéologiques dignes d’intérêt. Cet ouvrage, qui porte sur l’Étude des industries préhistoriques du HautOgooué (République du Gabon), a pour premier objectif non seulement d’étudier les vestiges préhistoriques collectés, mais aussi de contribuer à la connaissance de notre passé et servir de point d’appui pour les recherches à venir. Les résultats permettront surtout, nous l’espérons, de revoir les données préhistoriques dans leur ensemble, de répondre aux interrogations relatives à la chronologie des différentes industries préhistoriques de la région, aux techniques employées pour l’obtention des objets lithiques. En effet, les datations utilisées de nos jours ne sont que théoriques. Elles proviennent des observations géologiques, et regroupent différents artefacts découverts dans de grands ensembles supra régionaux, et rassemblés dans les dénominations Middle Stone Age (MSA) et Late Stone Age (LSA). Pourtant, les caractérisations de ces groupes restent encore trop floues en raison des analyses qui nous paraissent trop succinctes et des conditions de recherche qui ne sont pas suffisamment approfondies.

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Ces analyses passent par l’étude typo-technologique pour observer le débitage des pièces et les ruptures dans le savoir-faire préhistorique de la région. Ces dernières pourraient ainsi témoigner du changement de populations ou d’une évolution chronologique. Notre démarche a pour but de définir chaque site par et pour lui-même, afin de dégager les caractéristiques des industries. Au-delà d’un simple inventaire typologique, déjà fait par nos prédécesseurs dans certaines localités du Gabon, elle devrait permettre aussi d’élucider les choix technologiques des hommes préhistoriques et de définir les différentes origines et les modalités d’acquisition de la matière première. Un autre objectif de ce travail est de confronter les résultats de chaque site afin d’en dégager leurs spécificités et ainsi de déterminer à quelle grande période ces industries pourraient appartenir. Enfin, ces données seront confrontées à des sites de la région pour voir les possibles intégrations dans un faciès préhistorique plus large. Pour y parvenir, nous avons articulé notre travail autour de trois grandes parties. La première partie est consacrée à la présentation de l’environnement physique et historique de la recherche archéologique. Elle comprend deux chapitres. Le premier porte sur l’Étude du milieu physique. Il met en évidence les données géographiques et géologiques de notre région d’étude à travers notamment son relief, son climat, son hydrologie et sa végétation. L’objectif de ce chapitre est de montrer le lien qui pourrait exister entre les espaces préhistoriques et les données environnementales. Le deuxième chapitre – État de connaissance et méthodologie de la recherche en préhistoire dans le HautOgooué – fait une synthèse des travaux effectués au Gabon et dans la province du Haut-Ogooué par nos d prédécesseurs . Nous y présentons aussi les résultats de nos propres découvertes. La deuxième partie – Étude du matériel archéologique du Haut-Ogooué – comprend trois chapitres. Cette partie tourne autour de l’étude des sites archéologiques mis au jour lors de nos campagnes de recherches et du matériel archéologique issu de ces sites dans cette province. Nous rendons compte des résultats de nos études. Le troisième chapitre se rapporte à un inventaire des sites archéologiques et de leur matériel lithique alors que le quatrième chapitre est consacré à la comparaison lithique des sites du Haut-Ogooué pour déterminer leur contemporanéité ou leur succession.

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Enfin, la troisième et dernière partie subdivisée en deux chapitres traite de la Portée chronologique et culturelle des données archéologiques. Il est question dans le chapitre 5 – l’évolution chronologique, technologique et culturelle de la région du Haut-Ogooué – de présenter la chronologie actuelle et les écueils qui lui sont rattachés puis de discuter des nouveaux exemples d’études qui nous semblent importants à suivre sur le plan méthodologique. Le sixième et dernier chapitre – Comparaison lithique avec des sites de référence au Gabon et de la région – porte sur des comparaisons afin de confronter nos industries avec la réalité du terrain, pour apporter un autre point de vue sur la nomenclature et la chronologie utilisées par nos prédécesseurs.

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Première partie Présentation de l’environnement physique et historique de la recherche archéologique

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Chapitre I Étude du milieu physique

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Dans ce chapitre, nous présenterons de manière synthétique les différents aspects de la géographie de la province du Haut-Ogooué, sans nous étendre sur ceux du Gabon qui sont très connus grâce aux travaux de nos devanciers. On peut citer entre autres ceux de B. Clist (1995), B. Farine, (1963), M. Locko, (1991), F. Moussounda, (2011), J-L Boussougou (2011).

1.1 Le milieu physique et humain Localisation et orographique Le Gabon, pays de l’Afrique centrale, couvre une superficie de 267 667 km2. Il a la particularité de s’étendre de part et d’autre de l’équateur, entre les latitudes 2°30’ Nord et 3°55’ Sud et les longitudes 9° Ouest et 14°30’ Est. Le pays est limité à l’ouest par l’océan Atlantique sur près de 800 kilomètres de côte. Au nord, il partage ses frontières avec le Cameroun et la Guinée équatoriale, à l’est et au sud par la République du Congo (fig. 1). Le pays présente une grande variété de reliefs. En effet, on distingue trois grands ensembles orographiques et géomorphologiques : les basses terres de la région côtière, les massifs montagneux du centre culminant à plus de 1000 mètres, les plateaux du nord et de l’est.

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Fig. 1 : Carte du Gabon avec position du Haut-Ogooué

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Le Gabon est subdivisé en neuf provinces. Sa capitale administrative est Libreville. Le pays étant situé dans le domaine équatorial, son climat est de type équatorial et se caractérise par une chaleur constante, un taux d’humidité très élevé et par des précipitations abondantes. Ce pays constitue, selon plusieurs chercheurs, notamment des botanistes et géographes (Rabenkogo, 2014), un réservoir d’une diversité biologique exceptionnelle. En effet, la forêt du Gabon compte plus de 8 000 espèces végétales. Elle abrite entre 30 à 40 % de la flore du bassin du Congo. Cette biodiversité végétale est composée des écosystèmes de forêts denses humides à okoumé (Aucoumea klaineana), des écosystèmes de forêts inondées, des écosystèmes de savane et enfin des forêts denses humides sans okoumé. Pour ce qui est de la géologie, les terrains du Gabon peuvent être classés en trois grands ensembles à savoir : les formations archéennes du socle couvrant environ 50 % du territoire, les formations des bassins protérozoïques1 et les formations des bassins sédimentaires du Secondaire et du Tertiaire (fig. 2) (A. Azziley, 2004).

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Sur l’échelle des temps géologiques, le Protérozoïque est le dernier éon du Précambrien. Il couvre à lui seul près de la moitié du temps d’existence de la planète Terre, entre l’Archéen et le Phanérozoïque.

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Fig. 2 : Géologie et ressources minières du Gabon (A. Azziley, 2004)

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Le Haut-Ogooué est la deuxième province du pays suivant l’ordre alphabétique. La région est située dans la partie sud-est. Elle est limitée au nord par la province de l’Ogooué-Ivindo, à l’est et au sud par la République du Congo et à l’ouest par la province de l’Ogooué-Lolo. Le Haut-Ogooué est compris entre les latitudes -2°0'00'' Sud et les 14°0'00'' Est, ou -2 et 14 (degrés décimaux) la position UTM (Universel Transverse Mercator), est UT87 et la référence joint opérations graphic est SA 33-06, il offre un des plus beaux reliefs du Gabon (fig. 1). La province est nommée Haut-Ogooué en raison du fleuve Ogooué qui prend sa source dans les hauteurs de la province vers la République du Congo. Cette région s’étend sur une superficie de plus de 36 577 km2. Elle est recouverte par une forêt sempervirente et des plateaux (fig. 2). Le HautOgooué a pour chef-lieu Franceville et abrite une population estimée à plus de 250 799 habitants (RGPH, 2013). Elle est subdivisée en onze départements : Bayi-Brikolo (Abouni) ; Djoué (Onga) ; Djouori-Agnili (Bongoville) ; Lébombi-Léyou (Moanda) ; Lékabi-Lewolo (Ngouoni) ; Lékoko (Bakoumba) ; Léconi-Lékori (Akiéni) ; Ogooué-Litili (Boumango) ; Mpassa (Franceville) ; Les Plateaux (Léconi) ; Sébé-Brikolo (Okondja) (fig. 3).

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Fig. 3 : Carte administrative du Haut-Ogooué.

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La province a la forme d’une vaste plaine ondulée. Cette région du Gabon est limitée par les gradins (escarpements de faille) du Chaillu à l’ouest et par gradins (cuesta) des plateaux Batéké à l’est (fig. 4). Elle s’étend également sur des vastes étendues sablonneuses des plateaux Batéké, aux multiples horizons immenses. Ces plateaux sont très sensibles aux morsures du ruissellement et l’érosion régressive façonne des cirques d’érosion spectaculaires comme ceux que l’on peut observer dans la ville de Léconi (Mombo, 2004). Les formes du relief sont généralement occultées par une épaisse végétation forestière qui estompe les contrastes. Les reliefs sont parfois accidentés, formés de plateaux sub-horizontaux limités par des escarpements brutaux. Cette région comprend des formations du Précambrien moyen. Elle prend parfois le nom de Francevillien et s’enfonce sous les grès des plateaux Batéké. On peut également noter que les plaines et les dépressions font partie intégrante du relief du Haut-Ogooué. En effet, dans cette région comme partout au Gabon, le terme plaine est souvent associé à celui de savane. Il convient cependant de ne pas trop pousser l’analogie, car de nombreuses plaines sont couvertes de forêts et de formations herbeuses tapissant les collines et les plateaux (fig. 4). Les plateaux Batéké à l’est de la région continuent vers le sud-est au Congo et sont très souvent formés de sables. Ils présentent des surfaces ondulées, quelque peu accidentées vers le sud, et les altitudes varient entre 550 et 830 mètres. Les cours d’eau ont profondément modifié ces plateaux.

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Fig. 4 : Relief du Haut-Ogooué.

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1.1.2. Réseau hydrographique Le Gabon est drainé par de nombreux cours d’eau appartenant à deux grands bassins : le bassin de l’Ogooué et le bassin côtier. Le bassin de l’Ogooué est le plus étendu et constitue un facteur d’unité dans le pays. Avec ses 1200 kilomètres de long, dont 1000 environ en territoire gabonais, l’Ogooué fait figure de grand fleuve en Afrique. Avec la Nyanga, il constitue les deux fleuves autour desquels s’organise le réseau hydrographique du Gabon. La région du Haut-Ogooué est aussi arrosée par plusieurs cours d’eau secondaires notamment la Sébé, la Léconi, la Mpassa, etc. (fig. 5). Le réseau hydrographique dense et complexe de la région fut durant de longues années les principales voies de communication entre les différentes populations qui vivaient dans cet espace (Bibang, 1965). Le bassin de l’Ogooué prend sa source dans la République du Congo et se jette dans l’océan Atlantique près de Port-Gentil2. Ce bassin draine 215 000 km2, soit les 4/5 du pays. Son cours supérieur va de la source aux chutes de Poubara. Son débit moyen annuel est de 4 700 m3/s, les crues atteignent 11 600 m3/s et les étiages descendent à 1 500 m3/s. Les affluents de la rive droite drainent les plateaux Batéké et les plateaux du nord-est. Le plus important est l’Ivindo (570 km). Les eaux abondantes du massif du Chaillu alimentent les affluents de rive gauche. La Ngouoni (460 km) est le principal affluent de cette rive (Mombo, 2004). Les bassins côtiers se structurent à l’extrême nord autour du Ntem et du Woleu qui prennent leur source au Gabon, mais l’essentiel de leur parcours se trouve en Guinée équatoriale. Les fleuves impétueux descendant des monts de cristal se jettent dans l’estuaire du Rio Muni, la baie de Corisco, ou l’ample estuaire du Komo. Au sud de l’Ogooué, plusieurs fleuves côtiers se jettent dans les lagunes : lagunes Fernan-Vaz ou Nkomi, Ngové ou Iguéla, Ndogo ou de Setté-Cama (Mombo, 2004). Quant à la Nyanga, longue de 350 km, elle prend sa source dans le massif du Chaillu. L’abondance des ressources en eau constitue un potentiel considérable et offre, dans une typographie contrastée, d’excellentes perspectives d’aménagements hydroélectriques.

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Port-Gentil est une ville du Gabon et le chef-lieu de la province de l’OgoouéMaritime, la deuxième ville en nombre d’habitants (un peu moins de 137 000). Située sur l’île Mandji, à 144 km au sud-ouest de Libreville, elle a été nommée du nom d’Émile Gentil.

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Fig. 5 : Hydrologie du Haut-Ogooué.

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1.1.3. Climat Le Gabon est un pays situé au cœur du domaine équatorial. Son climat et sa position géographique font de lui un pays fortement influencé par des grandes masses d’air, notamment des anticyclones subtropicaux sahariens, l’anticyclone des Mascareignes (océan Indien), l’anticyclone d’Afrique du Sud et enfin, l’anticyclone de Sainte-Hélène centré sur l’Atlantique Sud (Maloba, 2004). Le climat du pays, dans son ensemble, est pluvieux avec quatre saisons : deux saisons des pluies (mars-mai et septembre-décembre) sont séparées par une grande saison sèche (juin-août) et une petite saison sèche (janvier-février) (Bibang, 1992). Le Haut-Ogooué bénéficie du même type de climat. Le mois de septembre marque le début de la migration des masses pluvieuses. Les pluies les plus importantes touchent la totalité de la province entre les mois d’octobre et novembre. C’est au mois de février que débute la migration des masses pluvieuses vers le nord, et les pluies touchent l’ensemble du pays de mars à avril. À partir de mai, les pluies se font rares dans le sud et sud-est pour ne se fixer que dans le nord du pays (fig. 6). Il en résulte deux saisons sèches propices aux activités agricoles. Malgré une constance des températures, une certaine différence climatique existe entre les zones basses, au rythme climatique assez régulier, et les zones montagneuses, où s’exerce une forte humidité (D. Maloba, 2004). La variation de cette humidité à l’échelle saisonnière est semblable à celle des précipitations (fig. 6), avec deux maximas qui correspondent aux saisons pluvieuses, un minimum principal et un minimum secondaire respectivement durant la grande et la petite saison sèche. À l’échelle journalière, l’humidité relative varie à l’inverse des températures : les maximas sont enregistrés entre 4 et 6 heures du matin et les minimas entre 13 et 15 heures.

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Fig. 6 : Climat du Haut-Ogooué

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1.1.4. Végétation Zone reconnue forestière, le Gabon, comme le Haut-Ogooué, est un territoire où la forêt occupe les plus grandes parties du sol. Elle est à la fois dense, primaire et secondaire. Cette couverture forestière représente 230 000 km2 (fig. 7). Elle est composée de forêts denses humides, des plateaux du nord-est et de forêts denses humides à Okoumé des plateaux de l’intérieur. À cette végétation dense, on peut ajouter la savane, qui compose à la fois les plaines et les plateaux. Dans cette végétation, l’okoumé (Aucoumea klaineana) est l’arbre le plus représentatif des forêts gabonaises. D’autres essences emblématiques existent, on peut citer l’ozigo (Dacryodes buettneri), le padouk (Pterocarpus soyauxii), l’okala (Xylopia aethiopica) et le kévazingo (Guibourtia tessmannii) (Rabenkogo, 2004). Il est difficile d’établir une limite entre la savane et la forêt, les deux se côtoyant (fig. 8). Dans le Haut-Ogooué, la végétation peut être répartie en trois grands ensembles : -

La zone forestière ; La zone mixte de savane et de forêt galerie ; La zone de savane des plateaux Batéké.

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Fig. 7 : Végétation du Haut-Ogooué.

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Fig. 8 : Végétation du Haut-Ogooué.

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1.1.5. Population Le Gabon fait partie de l’aire de faible densité de population qui couvre l’ensemble des espaces forestiers d’Afrique centrale. Sa population est estimée à 1 802 728 habitants (RGPL, 2013). Mais sur la base d’un taux de croissance moyen annuel proche de 2,5 % en 2015, elle peut être estimée près de 1 850 000 habitants au 1er janvier 2015 (fig. 9). La province du Haut-Ogooué a connu une croissance importante. Depuis l’indépendance du Gabon le 17 août 1960, la population a triplé, sous l’effet conjugué de l’augmentation du taux de natalité, 34,49 % en 2015, et de la baisse du taux de mortalité, de 13,12 % (C. Mboutsou, 2004). On peut le justifier par l’exploitation des mines qui nécessite une main-d’œuvre étrangère importante venue faire fortune dans ce pays. Le Gabon est un pays qui rassemble plusieurs groupes ethnolinguistiques. On y parle près d’une cinquantaine de langues vernaculaires. À l’exception des pygmées Baka – qui parlent une langue oubanguienne non bantu –, les langues gabonaises appartiennent à la famille linguistique bantu. Au sein de chaque groupe ethnolinguistique, on note des variantes qui n’empêchent pas l’intercompréhension (fig. 9). Dans le groupe Mbété3 (groupe linguistique localisé dans le Haut-Ogooué), par exemple, entre Obamba4, Ndoumou5, Bakanigui6, il n’est pas nécessaire de recourir à un interprète. De par le nombre d’habitants, la province du HautOgooué arrive en troisième position. En effet, cette province abrite plus de 250 799 habitants (RGPH, 2013), soit 6,9 % hab/km2. Elle abrite une cinquantaine de groupes ethnolinguistiques. L’historiographie nous apprend que le groupe ethnolinguistique le plus important est le Mbété (14 % de la population originaire de la province). Il regroupe les Obamba, Mindumu, Bakanigui, Badouma, Batéké, Bahoumbou (Idiata et al., 2015). Fort de cette concentration humaine, la ville de Franceville se positionne derrière Libreville et Port-Gentil. Les études menées par Georges Delorme durant les années 80 ont montré son évolution rapide (Onkra, 2004). En effet, le nombre d’habitants est passé de 35 785 en 1959 à 228 471 en 2010, en passant respectivement par 43 689 en 1961 à 154 951 en 1973, et enfin, à 187 265 en 1999. 3

Le peuple mbété est un peuple d’Afrique centrale établi au sud-ouest de la République du Congo et au sud-est du Gabon. 4 Les Obamba sont un peuple d’Afrique centrale, établi à l’est du Gabon dans la province du Haut-Ogooué, à Okondja, Ondili... non loin du chef-lieu de province Franceville. On les retrouve également en République du Congo. 5 Ndumu (ou Bandumu) est un peuple d’Afrique centrale établi au Gabon, dans la province du Haut-Ogooué. 6 Akanigui (ou Kanigui ou Bakanigui) est un peuple du Gabon qui est installé dans le Haut-Ogooué au nord-ouest de Franceville et à l’est de l’Ogooué. Ils parlent une langue bantu, le kaningi, dont le nombre de locuteurs était estimé à 6 000 en 1990.

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Fig. 9 : Population du Haut-Ogooué.

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Comme dans l’ensemble du Gabon, la population de la province du HautOgooué est inégalement répartie. Près de 80 % est concentrée dans le cheflieu de province, Franceville (fig. 9). Ce fait n’est pas spécifique à cette localité, il touche aussi, dans une moindre mesure, les principales villes (Okondja, Moanda, Akiéni, Léconi, Mounana et Bakoumba). Cette inégale répartition de la population résulte de plusieurs facteurs : naturel, historique et économique. Les facteurs naturels, notamment la qualité de la terre, est une des causes de l’inégale répartition de la population. La qualité du sol, en effet, influence positivement ou négativement les pratiques agricoles. Les sols jugés de bonne qualité attirent les populations, afin d’exercer des activités agricoles et favorisent le dépeuplement d’un autre. C’est ainsi que la région d’Okondja, au nord de la province, a vu le nombre d’habitants augmenter au détriment des autres zones de la province, dans les années 1970 (Mboutsou, 2004). D’autres facteurs tels que la forêt (dense), l’histoire de certains espaces, les maladies, le caractère inhospitalier ou belliqueux de certains peuples, le régime des travaux et corrections infligé à d’autres peuples ont entraîné des « guerres » fratricides et favorisé la migration de peuples vers d’autres endroits où il fallait trouver la paix et le « bon vivre ». À ces facteurs vont s’ajouter les facteurs économiques. En effet, l’administration coloniale et l’économie moderne ont elles aussi joué un rôle important dans cette inégale répartition de la population dans le Haut-Ogooué. Elle a concentré l’essentiel des infrastructures, à la fois routières, aéroportuaires, hospitalières, administratives, économiques, etc., dans la seule ville de Franceville ou Moanda, Léconi, Okondja, Mounana, Bakoumba… au détriment des autres localités. Cette concentration des unités de production dans certains pôles de la région, a entraîné le déplacement des populations depuis de longues années. C’est le syndrome hollandais.

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1.1.6. Géologie Les terrains du Gabon peuvent être classés en trois grands ensembles géologiques : les formations archéennes (1) du socle qui couvrent environ 50 % du territoire, datées entre 3 milliards et 2,5 milliards d’années, les formations des bassins protérozoïques (2), datées entre 2,7 à 600 millions d’années et enfin les formations des bassins sédimentaires (3) datées entre 600 millions d’années à nos jours (Azziley, 2004) (fig. 10). Dans ce grand ensemble géologique, une formation retiendra particulièrement notre attention par sa localisation dans notre région d’étude : le Francevillien7 appartenant au Protérozoïque8 (fig. 10). Les formations d’âge protérozoïque se situent dans le sud-est, le centre et le sud du Gabon. Cette couverture sédimentaire comble les fossés intracratoniques formés il y a 2 milliards d’années dans le pays. Elle est constituée de roches sédimentaires et métamorphiques réparties dans deux grands ensembles géotectoniques dont celui du Francevillien qui date du Protérozoïque inférieur, celui de la Nyanga et du complexe de Noya mis en place au Protérozoïque supérieur (Azziley, 2004) (fig. 10). Les formations des bassins sédimentaires ou ensembles d’âge phanérozoïque couvrent dans son ensemble le bassin sédimentaire côtier. Cette formation est constituée généralement de sables, sa série étant d’âge tertiaire et couvre environ 50 000 km2. Ce bassin est subdivisé en deux parties : le bassin inférieur ou oriental de 12 250 km2 et le bassin atlantique ou occidental de 40 000 km2 (Tsiba, 2014). Les bassins du Francevillien se subdivisent en deux types de formations : le Francevillien sédimentaire qui s’étend de la région de Franceville au sudest de Booué9 au centre du Gabon et le Francevillien métamorphique qui occupe l’espace compris entre Ndjolé10 et Etéké11 (fig. 10).

7

Le Francevillien est une série stratigraphique du bassin de l’Ogooué, située au sudest du Gabon. Datée du Paléoprotérozoïque, elle présente la particularité d’être exclusivement constituée de roches sédimentaires et de n’avoir été affectée par aucun processus métamorphique, contrairement à ce que l’on observe généralement dans le monde pour les roches de cette époque. 8 Le Protérozoïque est une période des temps géologiques (éons) comprise entre la fin de l’Archéen (- 2,5 milliards d’années [Ga]) et le début du Phanérozoïque (- 0,543 Ga), ce dernier terme regroupant le Paléozoïque, le Mésozoïque et le Cénozoïque. 9 Booué est une petite ville du Gabon située sur l’Ogooué, dans la province de l’Ogooué-Ivindo ; elle est le chef-lieu du département de la Lopé. 10 Ndjolé est une petite ville du Gabon située dans la province du Moyen-Ogooué. 11 Petite ville au sud du Gabon, dans la province de la Ngounié, département de l’Ogoulou, Étéké a été érigée en district de plein exercice administratif en 1996.

38

Fig. 10 : Géologie du Haut-Ogooué

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Le Francevillien métamorphique est constitué de la base au sommet d’une succession des grès conglomératiques, de schistes, d’ardoisiers noirs et de micaschistes, de jaspoïdes noirs et de gneiss à biotite et sillimanite (fig. 11). Selon Azzibrouck Azziley, dans sa partie en direction d’Etéké, il est formé de micaschistes incrustés d’or (Tsiba, 2014). Le Francevillien sédimentaire est le plus étendu ; il prend la forme d’un triangle et occupe la vaste région partant d’Okondja, jusqu’à Boué. À en croire Francis Weber cité par J-K. Tsiba (2014), des séries de mesures isotopiques effectuées au Centre de Sédimentologie de Strasbourg lui reconnaissent un âge entre 1,745 et 2 milliards d’années. Par ailleurs, il se subdivise en quatre bassins éponymes des villes principales « séparés par des seuils » : le bassin de Booué, le bassin d’Okondja, le bassin de Lastoursville et le bassin Franceville (tabl. 1) (Azziley, 2004). Sa stratigraphie montre une série de roches volcanodétritiques déposées sur le socle archéen datée entre 2 et 1,5 milliards d’années, sur une épaisseur variable de 2000 à 5000 m. Dans la région de Franceville, ce stratotype a été défini et son analyse a permis de livrer cinq niveaux sédimentaires. On trouve de bas en haut : – Le niveau Francevillien A (FA), constitué d’un conglomérat de base et de dépôts de grès grossiers, moyens et fins. Ce niveau est particulièrement riche en uranium dans sa partie supérieure (mine de Mounana, carrière d’Oklo). Dans ces gisements ont été découvertes des piles nucléaires fossiles, témoins des réactions de fission nucléaire naturelle survenues il y a près de 2 milliards d’années (fig. 11) (Tsiba, 2014). — Le niveau Francevillien B (FB), épais de plus de 1000 m, est constitué d’ampélites, sortes d’argilites riches en matières organiques, avec des intercalations de bancs gréseux (grès de Poubara). Ce niveau contient les grands gisements de manganèse de Moanda (fig. 12). — Le niveau Francevillien C (FC), est un horizon-repère d’extension régionale d’une cinquantaine de mètres d’épaisseur essentiellement composé de jaspe et de dolomies. — Le niveau Francevillien D (FD), épais de 100 à 200 m, se compose d’ampélites avec des intercalations de bancs de grès, de jaspes et de cinérites (fig. 12). — Le niveau Francevillien E (FE), d’une épaisseur de 50 à 100 m, se caractérise par des dépôts de grès fins alternant avec des pyélites.

40

Fig. 11 : Log stratigraphique du bassin de Franceville (J-K Tsiba, 2014)

41

Fig. 12 : Représentation du bassin Francevillien

42

Référence auteurs Bonhomme et coll. 1965 Bonhomme, weber 1969 Vidal 1968

Nombre et Résultat Méthode nature des s échantillons Provenan ce Franceville 1,743± 55 5 pyélites M.A (roche totale – Rb-Sr Monda (Isochron + Fraction ˂ 2µ) e) 1 dolomie K - Ar

2 tufs rhyolitiques

Lastoursvil 1,743 ±55 M. le A

N’goutou 1,738 ±22 M. (échantillo A 3 Kb-Sr Bonhomme, (Isochron micosyénite ns prélevés Weber par M. s e) 1969 Pascal) Alcalines Tabl. 1 : Âge isotopique des sédiments du Francevillien et roches associées (F. Weber, 1969)

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1.1.7. Pédologie La région est caractérisée par des sols de type ferrallitique. Cette classe de sol est caractérisée par leur épaisseur et par la coloration rouge. Dans cette région, les surfaces sont parfois ondulées et forment l’essentiel du paysage. Ici, l’action mécanique-érosion éolienne et le revirement remplacent l’action chimique-altération ferrallitique des versants convexes. On distingue généralement dans cette région deux types de surfaces : — Les surfaces anciennes à sols ferrallitiques très évolués. En effet, dans le bassin du Haut-Ogooué occupé en grande partie par le terrain Francevillien, il ne subsiste que des lambeaux démantelés de surfaces anciennes et l’allure du profil est variable selon la nature du sous-sol. — Les surfaces récentes à sols ferrallitiques peu évolués. Ces sols présentent des caractères beaucoup moins évolués ; ils possèdent des minéraux de néogenèse ferrallitique, kaolinite, goethite et parfois gibbsite, mais ils contiennent également des minéraux micacés du type illite. Les caractères de ces sols varient selon la nature de la roche-mère (fig. 11). Sur les formations pélitiques du Francevillien, l’illite héritée de la roche-mère est prépondérante. Concernant les sols et les sables, il faut signaler qu’ils sont ravinés par de véritables « oueds » qui perdent leurs eaux pendant la saison sèche. Les sables et les grès des plateaux dessinent deux gigantesques cuestas érodées en amphithéâtre spectaculaire dans l’est de la province (Clist, 1995). Les sols présentent en leur sein des éléments physiques peu cohérents et s’avèrent peu favorables à l’agriculture. Ce genre de sol est rencontré sur la quasi-totalité de la surface du HautOgooué, dans les domaines des hautes forêts comme en milieu de savane. Ces sols sont subdivisés en sol modal que l’on rencontre dans l’est, notamment vers Léconi et dans les plateaux Batéké. À l’ouest, vers Moanda et Bakoumba, il y a les sols jaunes que l’on peut voir dans les autres localités ou départements de la province notamment Franceville, Okondja (fig. 11). Les sols dits modaux que l’on rencontre dans ces parties du territoire se caractérisent par des sols argileux, de couleur rouge due à une présence très poussée des oxydes de fer. Cependant, les sols jaunes sont des sols remaniés présentant plusieurs niveaux bien distincts, à savoir : Les sols issus de schisto-calcaire, argileux, épais, lourds et à bonne structure physique ; Les schisto-graisseux très argileux et sensibles au revirement ; Les sols du Francevillien et du Chaillu issus des schisto-quartzites et granites argileux et épais.

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1.2. Le milieu physique 1.2.1. Le paléoclimat Le climat change continuellement et de façon variée, présentant des fluctuations à tendance séculaire assorties toutefois d’oscillations, voire de sauts brusques contrastant avec les variations à long terme. Les reconstitutions climatiques font appel à des informations provenant de données météorologiques disponibles pour les 100 à 200 dernières années, à une documentation historique couvrant les derniers millénaires et à des archives naturelles qui permettent de caractériser l’histoire de la Terre. Ces dernières regroupent entre autres celles incluses dans les carottes océaniques, les sédiments lacustres, les carottes de glaces polaires, les dépôts coralliens, les lœss et les paléosols susceptibles d’enregistrer les informations les plus diverses relatives aux changements globaux. Les informations que nous avons sur le paléoenvironnement du Gabon découlent des études scientifiques franco-belges faites sur l’Afrique centrale depuis les années 1980. Celles-ci ont concerné les modifications physiques du continent au cours du Pléistocène et du début de l’Holocène. Durant cet intervalle de près de trois millions d’années, les différents climats et environnements du globe ont subi des changements importants. En 1979, une équipe composée de De Ploey, Van Zinderen Bakker et Mortelmans travaillant sur la paléoclimatologie dans l’ex-Zaïre a pu mettre en évidence des oscillations climatiques qui semblent avoir affecté la cuvette du StanleyPool. Dans cette région, ces périodes ont reçu de la plus ancienne à la plus récente les noms suivants : Maluekien, Ndjilien, Léopoldvillien et Kibangien. Bien que de caractère local, cette terminologie est employée pour le Congo, le Gabon et le Bas-Zaïre. Elle devra, sans doute, être affinée voire modifiée, au fil des années et des travaux (Clist, 1995). Les périodes climatiques les mieux connues en Afrique centrale sont les plus récentes, grâce à la multiplicité des études dans les domaines comme la paléobotanique, la géomorphologie, l’archéologie et la pédologie.

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En revanche, les périodes reculées et leurs multiples effets sur les différents paysages, écosystèmes sont de nos jours assez mal connues (Schwartz et Lanfranchi, 1991). « Les soixante-dix derniers millénaires constituent la période de loin la mieux connue. Ils correspondent à la dernière glaciation du Würm, qui a duré de 70 000 à 10 000 BP environ, et la période pluviale qui a suivi, l’holocène de 10 000 à nos jours. L’Afrique centrale dispose des mêmes divisions mais avec un léger décalage : la période entre 70 000 et 12 000 BP a été une phase globalement plus sèche et plus froide. Le début de cette période est mal connu ; elle a été datée très approximativement de 70 000 BP. On distingue trois grands stades pendant cette période : De 70 000 à 40 000 BP : cette phase correspond à une période relativement sèche, mais dont le degré exact d’aridité des sols est très mal connu ; De 40 000 à 30 000 BP : cette période correspond à un interstade plus humide ; De 30 000 à 12 000 BP : cette phase correspond à la période sèche, c’est une période aride que l’Afrique et en particulier centrale a connue. Le Sahara par modèle d’exemplarité a connu sa plus grande extension » (B. Clist, 1995).

46

1.2.2. Le paléo-environnement L’analyse palynologique de séquences sédimentaires marines, lacustres et palustres constitue l’outil essentiel permettant de reconstituer l’évolution de l’environnement végétal au cours du temps et d’en déduire ses rapports avec les changements climatiques. Pour apprécier l’évolution de la végétation en Afrique occidentale atlantique sur base des données polliniques disponibles, un choix de carottes issues de différents sites marécageux ou lacustres de ladite zone a été́ effectué. Ces sites sont répertoriés dans le tableau 2 et reportés sur la figure 4.

Fig. 13 : Localisation des sites répertoriés en zone intertropicale atlantique. 1. A10 ; 2. Agnéby ; 3. VRIDI6 ; 4. IVCO3 ; 5.Assinie ; 6.Bosumtwi ; 7.Yéviédié ; 8.Nokoué ; 9.Sélé ; 10.Goho ; 11.Dangbo ; 12.Niger (delta) ; 13.Tilla ; 14.M’Balang ; 15.Assom ; 16.Njupi ; 17. W-10 (Shum Laka) ; 18.Bafounda ; 19.Barombi-Mbo ; 20.Mboandong ; 21.Ossa ; 22.Nyabessan 23.Mopo Bai ; 24.Goualougo ; 25.Télé ; 26.Maridor ; 27.Kamalété ; 28.Nguène ; 29.Kitina 30. Sinnda ; 31.Coraf ; 32.Bilanko ; 33.Ngamakala ; 34.Songolo

47

Le secteur du centre régional d’endémisme guinéo-congolais de l’Afrique s’étend sur une latitude d’environ 10° N à 5° S et une longitude de 23° W à 12° E. L’altitude moyenne, dans la grande partie de cet ensemble guinéocongolais, est inférieure à 1000 m excepté pour le secteur de la zone volcanique du Cameroun et l’extrémité́ orientale du bassin du Zaïre où de hautes montagnes sont couvertes d’une végétation afro-montagnarde (fig. 13). Entre la République de Guinée et celle du Gabon, il existe aussi quelques zones de superficie limitée supérieures à 1000 m où la végétation guinéocongolaise est soit mélangée à des espèces afro-montagnardes ou à des espèces endémiques locales d’altitude, soit entièrement remplacée par des formations afro-montagnardes. La région guinéo-congolaise, de par sa grande étendue, est soumise à des conditions climatiques très variées, tant en ce qui concerne les températures que les précipitations. Les taux de précipitations se situent en moyenne entre 1600 et 2000 mm par an, les zones côtières de la Haute et Basse-Guinée recevant davantage de pluies. Sur la base des unités cartographiques de F. White (1986), citées par C. Kaudjhis et al. (2010), la végétation en région guinéo-congolaise actuelle est constituée de : -

La forêt ombrophile guinéo-congolaise de type humide ; La forêt ombrophile guinéo-congolaise de type sec ; La mosaïque de (1) et (2) ; La forêt ombrophile de transition entre la région guinéocongolaise et un grand « îlot » de la région afro-montagnarde à l’est ; La forêt marécageuse ; La mosaïque de (5) et (1) ; La mosaïque de forêt ombrophile et de formation herbeuse secondaire.

L’asséchement récent du Sahara ne pourrait être utilisé comme un exemple de changement climatique abrupt. Après 2 500 ans B.P., le climat évolue vers un stade plus humide. Sur la côte du Congo, entre 2 000 et 1 500 ans B.P., on enregistre une nouvelle transgression marine qui aurait dépassé légèrement le niveau actuel de l’océan. Les effets de cette montée des eaux auraient affecté principalement l’embouchure de la Songolo et la plaine maritime du Kouilou où une extension des lacs et des marécages a été enregistrée. Par la suite, un léger mouvement négatif a ramené l’océan au niveau qu’on lui connaît aujourd’hui (fig. 14).

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Fig. 14 : Position de la lignée de rivage du littoral du Gabon entre Libreville et lagune du Fernan-Vaz, il y a 35 000 ans et 18 000 ans sur un fond de carte marine de Total Gabon. La synthèse faite à partir des données polliniques enregistrées depuis 22 000 ans dans 34 sites d’Afrique occidentale atlantique (tabl. 2) a cependant ses limites qu’il est nécessaire de noter avant toute analyse (Assi-Kaudjhis et al, 2010). En effet, elle se trouve biaisée par plusieurs paramètres : Les sites océaniques ne sont pas assez pris en compte. Ces sites livrent souvent des réponses différentes des sites continentaux ; La figure de synthèse (tabl. 2) ne représente que les séquences sédimentaires mais pas les séquences temporelles d’évolution de la végétation ; Les sites de référence sont disposés selon deux directions : une direction ouest-est, de la Côte d’Ivoire (A10) au Nigeria (delta du Niger) et une direction nord-sud du Nigeria (Tilla) au Congo (Songolo). Les sites littoraux sont marqués par une étoile. Dans l’ensemble, les reconstitutions sont hétérogènes ; Les schémas de végétation qui sont encadrés n’ont qu’une seule datation de référence. De plus, la chronologie de A10 et Agnéby est uniquement basée sur des extrapolations et celle de Télé et Assom sur les études sédimentologiques (Assi-Kaudjhis et al., 2010).

49

La sédimentation de certaines carottes est discontinue (Njupi et Sinnda) et des limites non précisées sont marquées par des points d’interrogation. Quatre carottes recoupent le Dernier Maximum Glaciaire (Bosumtwi, Shum Laka (W-10), Barombi Mbo, Ngamakala) avec un nombre de niveaux compté plutôt faible variant entre 300 et 1 000 ans pour les séries plus anciennes. Les données sur l’environnement de Tilla et Bilanko se situent pendant la transition Glaciaire-Interglaciaire mais sur la carotte de Bilanko, une seule datation a été faite à la base. Le reste des sites retrace l’environnement de l’Holocène ; Les analyses polliniques de la Côte d’Ivoire remontant aux années 1970 à 1977 n’ont pas suffisamment de datations. Les données disponibles des lacs Télé et Assom ne permettent pas de faire la synthèse de leur environnement de manière précise dans le temps. Très peu de données concernent la carotte de Bafounda ; une datation aux environs de 1,5 m a été́ faite sur les 3 m de sédiment et la majorité́ des taxa polliniques n’est pas reprise sur le diagramme. Les reconstitutions sur les derniers millénaires ont toutefois une résolution plus fine et concernent les sites de Maridor, Nguène, Kamalété, Mopo Baï, Goualougo et Mbalang (Ngomanda, 2005). N°

Sites

Latitude

Longitude

Pays

Altitude (m)

1 2

A10 Agnéby (3puits)

05.10.44 N 05.20.00 N

04.24.25 W 04.15.00 W

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire

-5 28

3 4 5 6

VRIDI 6 IVCO 3 Assinie Lake Bosumtwi [core B6/B7 ] Yéviédié Lac Nokoué Lac Sélé Goho Dangbo

05.15.00 N 05.06.00 N 05.08.00 N 06.30.00 N

03.58.00 W 03.31.00 W 03.19.00 W 01.25.00 W

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Ghana

0 -34 9 100

06.32.06 N 06.29.42 N 07.09.00 N 06.26.35 N 06.36.25 N

02.22.42 E 02.23.17 E 02.26.00 E 02.34.45 E 02.35.43 E

Bénin Bénin Bénin Bénin Benin

53 47 8 35 40

04.33.00 N

06.26.00 E

Nigeria

0

10.23.44 N 07.19.00 N 06.38.00 N 06.27.00 N 05.51.00 N 05.32.00 N 04.39.45 N

12.07.47 E 13.44.00 E 12.59.00 E 10.19.00 E 10.03.00 E 10.20.00 E 09.24.15 E

Nigeria Cameroun Cameroun Cameroun Cameroun Cameroun Cameroun

690 1100 900 1108 1355 1310 300

20 21 22 23

Niger delta core (Boring 22) Lake Tilla M’balang Lac Assom Lac Njupi W-10 ( Shum Laka) Bafounda Swamp Lac Barombi-Mbo [BM6] Mboandong Lac Ossa Nyabessan Mopo Bai

04.30.00 N 03.48.05 N 02.40.00 N 02.14.26 N

09.24.00 E 10.45.00 E 10.40.00 E 16.15.41 E

Cameroun Cameroun Cameroun Congo

130 8 156 390

24

Lac Goualougo

02.09.50 N

16.30.32 E

Congo

400

7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

50

25 26 27

Lac Télé Lac Maridor Lac Kamalété

01.20.00 N 00.10.00 S 00.43.00 S

17.10.00 E 09.21.00 E 11.46.00 E

Congo Gabon Gabon

350 5 350

28 29

Lac Nguène [NGU1] Lac Kitina

00.12.00 S 04.16.12 S

10.28.00 E 12.00.00 E

Gabon Congo

20 120

30

Lac Sinnda [SN2]

03.50.10 S

12.48.00 E

Congo

128

30 31

Lac Sinnda [SN3] Coraf [CORAF 2]

03.50.10 S 04.45.00 S

12.48.00 E 11.51.00 E

Congo Congo

128 1

31 32

Coraf [CORAF 3] Bois de Bilanko [LH1 ] Bois de Bilanko [LH3] Bois de Bilanko [LS3] Ngamakala [P ]Gama 1 Ngamakala [1]Gama 2 Songolo [S2 ]

04.45.00 S 03.31.00 S

11.51.01 E 15.21.01 E

Congo Congo

0 600

03.31.00 S

15.21.02 E

Congo

600

03.31.00 S

15.21.00 E

Congo

600

04.04.27 S

15.23.00 E

Congo

400

04.04.30 S

15.23.00 E

Congo

400

04.45.51 S

11.51.55 E

Congo

5

32 32 33 33 34

Tabl. 2 : Coordonnées géographiques et altimétriques des sites des prélèvements des carottes sédimentaires de la région (C. Assi-Kaudjhisi et al, 2010).

Fig. 15 : Synthèse paléoenvironnementale du secteur de l’Afrique occidentale atlantique et équatoriale, à partir des données polliniques (C. AssiKaudjhisi et al, 2010). 51

Il ressort de ce schéma des différences d’évolution de l’environnement selon la localisation des sites. À l’ouest, un seul site donne des informations avant 10 000 BP : Bosumtwi, avec une formation herbeuse et présente de forêt de montagne entre 22 000 et 10 000 BP. À l’Holocène, cette fois pour l’ensemble des sites, on observe une évolution de la mangrove et des forêts de basse altitude. Entre 8 000 et 6 000 BP, les mangroves sont relativement bien développées puis évoluent vers des forêts marécageuses dégradées (fig. 15). Dans la partie nord, les formations herbeuses associées à des îlots de forêts de montagne évoluent à Tilla et Shum Laka (W-10) vers une mosaïque forêtsavane, cette dernière étant fortement teintée à Mbalang et Bafounda d’éléments afro-montagnards. Après 4000 ans BP, dans tous les sites de ce secteur se développe une végétation ouverte de savane plus ou moins arborée. Dans les sites centraux, la séquence la plus longue (Barombi Mbo) montre, avant 10 000 ans BP, une intrusion de la forêt montagnarde dans la forêt ombrophile planitiaire, celle-ci persiste par la suite jusqu’à la période actuelle. Dans les autres sites, on observe une ouverture du milieu après 3 000 ans BP. Le retrait forestier est particulièrement marqué à Mboandong aux environs de 2 000 ans BP. À Mopo Baï, Goualougo, et Maridor, les courtes séquences des derniers millénaires ne montrent que des environnements dégradés. Dans la partie sud, on assiste à une régression des forêts marécageuses à partir de 4 000 ans BP, dégradation particulièrement prononcée à Coraf tandis qu’à Songolo les mangroves évoluent vers une forêt marécageuse secondarisée (fig. 15). Globalement, on peut déduire que de 3 500 à 2 000 BP, le massif forestier guinéo-congolais a régressé́ . Sur les sites de Sélé, Goho, Dongbo, Mboadong, Ossa, Maridor, Nguène, Kamalété, Bilanko, Ngamakala, Barombi Mbo et Kitina, cela se traduit par la présence de forêts fragmentées mélangées à des savanes. Par contre, à Yéviédié, Nokoué, Tilla, Mbalang, Njupi, W10 (Shum Laka), Bafounda, Sinnda et Coraf, la perturbation a entraîné le remplacement de la forêt par des formations herbacées. Cette régression, considérée comme d’origine climatique, serait due à une diminution significative des précipitations à l’échelle régionale. Le tableau des séquences paléoclimatiques de la fin du Quaternaire étant posé, nous pouvons maintenant montrer les traces des importantes oscillations morphoclimatiques qui ont contrôlé les processus de la morphogénèse régionale. Ces témoins dans la province du Haut-Ogooué sont attestés et très visibles. Ils sont révélés par les grands travaux routiers favorisés par l’action des engins d’un département à un autre dans la province. Cellesci apparaissent au travers des nappes de gravats de type « stone-line », et des 52

dépôts alluviaux érigés en terrasses qui, souvent, incluent ou portent des industries lithiques de factures différentes. Les « stone-lines » ont été étudiées dans d’autres localités du pays notamment sur la route Médoumane-Lalara, par les géologues Vogt J. et Vincent P.L en 1966 et le pédologue Collinet J. en 1969 (R. Oslisly et A. A. Ndong, 2005). Les stone-lines ou lignes de cailloux sont une accumulation brutale d’éléments grossiers d’épaisseur variable à savoir de quelques mètres mais en général de l’ordre du mètre (fig. 16). Cette formation est constituée d’une foule de matériaux souvent riches en grenaille ferruginisée mais aussi en fragment anguleux et subanguleux de roches siliceuses et de quartz filoniens. Une des caractéristiques originales de ce niveau est du reste sa compacité (fig. 17). La stone-line est souvent onduleuse présentant des involutions irrégulières provoquant par endroits des épaississements et dans d’autres des étranglements. Pour expliquer la formation de ce niveau de cailloux, les pédologues et géomorphologues font appel aux variations climatiques. La mise en place des matériaux grossiers s’est faite selon eux, lors de phases arides entrecoupées de violents orages qui ont mobilisé les gravats en un pavage de surface. Quant à la mise en place de la formation meuble de couverture, ils l’attribuent aux épisodes plus humides. En outre la présence dans la stone-line de fragments de cuirasses, dont la genèse est tributaire de conditions climatiques beaucoup plus sèches qu’aujourd’hui, conforte l’argumentaire des variations climatiques. Les différents travaux de recherche multidisciplinaire placent la genèse de cette formation à la transition du pré-Maluékien et du contexte aride du Maluékien c’est-à-dire entre 80 000 et 60 000 ans. Au cours de cette période, les hommes préhistoriques évoluaient dans un paysage de type plus sec sur des zones de cailloux qu’ils utilisaient aussi pour fabriquer leurs outils. Les industries lithiques de l’Âge de la pierre moyen (MSA, Middle Stone Age) sont rassemblées dans cette ligne de cailloux sans aucune stratigraphie.

53

Fig. 16 : Stone-line le talus de l’axe routier Akiéni-Okondja. 1 : Formation de couverture meuble sablo-argileuse ; 2 : Stone-line de matériaux grossiers ; 3 : Altérites de la roche-mère sous-jacente. Quant à l’établissement des terrasses alluviales, elle résulte de l’enfoncement progressif des vallées qui, au cours du Quaternaire récent, n’a pas été un phénomène uniforme. Ralentissement, arrêt, formation de méandres, phases de stationnement ont correspondu à des périodes d’alluvionnement intense durant lesquelles les cours d’eau ont déposé sur le fond de leur vallée une épaisse couche alluviale, obligeant la nouvelle vallée à s’établir sur le bord interne de la nappe nouvellement édifiée. Dans le Haut-Ogooué, les dépôts de galets érigés en terrasse sont fréquents le long des cours d’eau et nombre d’entre eux incluent dans leur masse ou au toit plusieurs outils de pierre taillée. Ces dépôts alluviaux sont présents dans la région, notamment sur l’axe routier Franceville / Moanda près des rivières qui bordent cet axe. Ils correspondent à la terrasse des 10 m dont les lambeaux sont fréquents dans la région. Lors de crises climatiques brutales, des matériaux grossiers se sont accumulés mêlant des produits fluviatiles et matériaux ruisselés depuis les bordures montagneuses.

54

De la côte dès 160 m d’altitude, le dépôt grossier de galets domine de plus de 70 m le niveau actuel des rivières de la région. Il révèle dans sa masse de nombreux galets taillés dont les cortex altérés et émoussés portent les traces d’un transport en milieu fluvial et turbulent.

Fig. 17 : Terrasse alluviale sur les bords de l’Ogooué sur l’axe routier Franceville-Moanda.

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Chapitre II État des connaissances et méthodologie de la recherche en préhistoire dans le Haut-Ogooué.

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2.1.

État des connaissances

La région du Haut-Ogooué est connue pour avoir livré des vestiges archéologiques parmi les plus anciens du Gabon. Ces vestiges, découverts ici et là, témoignent d’une occupation par des populations préhistoriques à des périodes différentes. L’histoire de la recherche archéologique dans cette province a débuté avec l’ère des grands travaux. Ces derniers ont permis la découverte de nombreux objets archéologiques par des géologues et préhistoriens comme G. Delorme, B. Farine, et G. Droux parmi d’autres (fig. 18). L’année 1963 marque les premières découvertes du matériel archéologique dans la région du Haut-Ogooué. Le premier à s’illustrer est G. Droux, adjoint principal des services civils, qui découvre une industrie lithique en silex et en jaspe noir dans la capitale provinciale (Beauchène, 1963) et fait connaître la préhistoire altogovéenne12 en se basant sur des travaux effectués à Franceville. Il est aussi le premier à publier le résultat des travaux dans le numéro 21 du Bulletin scientifique des recherches congolaises. Ses découvertes dans la région de Moanda13 et Franceville ont été reprises par les chercheurs de la Société Préhistorique et Protohistorique du Gabon (S.P.P.G) (Nsoure, 2000) créée la même année. Cet organisme, administré par Y. Pommeret, B. Farine, C. Hadjigeorgiu, avait pour but d’organiser et de programmer les missions et les recherches dans le domaine de l’archéologie au Gabon. En 1965, une mission de reconnaissance aux alentours de Franceville fut organisée par ses membres, parmi lesquels Y. Pommeret, Combaluzier et Quintet (B. Farine, 1963). Pendant cette mission de reconnaissance, des sites préhistoriques seront signalés autour de la ville de Moanda et de Mounana. Plusieurs autres personnes ou résidents se trouvant dans les villes voisines de la province vont aussi s’intéresser à cette activité et vont signaler des nouvelles découvertes de vestiges archéologiques. Parmi ces résidents, le docteur Andrault de l’hôpital de Mounana, a participé de manière indirecte à la connaissance de la préhistoire du Gabon, et à celle du Haut-Ogooué, en découvrant lui aussi du matériel lithique (Farine, 1963). Il faut néanmoins attendre les années 1980 pour que la recherche s’intensifie. P. G. Delorme, ingénieur-géologue de la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), a travaillé dans ce domaine. Il va recenser plus d’une soixantaine de sites et un grand nombre de vestiges ou d’objets préhistoriques (Locko, 1988). 12 13

Adjectif qualificatif du terme Haut-Ogooué. Ville minière de la province du Haut-Ogooué.

58

Les universitaires avec le Laboratoire National d’Archéologie (LANA) de l’université Omar-Bongo (UOB), vont prendre le relais. Cet organisme créé par Lazard Digombe, doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’université Omar-Bongo, va réaliser, dès les années 1982-1983, des missions de prospections dans la région de Franceville et ses environs, sous la direction de Michel Locko, enseignant au département d’Histoire et Archéologie, et rapidement susciter le goût de la recherche chez les étudiants. Certains d’entre eux vont consacrer leurs travaux de recherche à la province du Haut-Ogooué. Il s’agit d’Armelle Mbondobari, Jean Claver Lendoye, Wilfried Mbina et enfin Pélagie Nsoure. En somme, l’ensemble de ces travaux ont permis d’esquisser quelques grands traits de l’archéologie dans cette partie du Gabon (M. Locko, 2003). De 1984 à 1985, dans le cadre de ses travaux de licence et de maîtrise, H. Kogou Mboula inventorie les différents sites du département de la LébombiLéyou et récolte, à son tour, plusieurs objets archéologiques (Mbina, 1999). Le département de Léconi-Lékori va connaître aussi plusieurs missions archéologiques organisées par un groupe d’étudiants du 20 décembre 1997 au 02 avril 2000 (Nsoure, 2000). Le 21 décembre 1997 à Otala14, ils découvrent les sites Obagampari et Akaraba (fig. 19), distancés de quelques mètres. H. Kogou Mboula va découvrir d’autres sites archéologiques à savoir : Mvougou, Djanga I et Djanga II sur l’axe routier Otala/Onguia. En 1998, les premières prospections dans la ville d’Okondja, dans le département de la Sébé-Brikolo au nord de la province ont permis de récolter en surface plusieurs indices attestant de l’existence des sites archéologiques (fig. 19). Durant cette prospection, le site d’Alouma fut découvert sur l’axe routier Okondja-Odjala, à 48 km de la ville d’Okondja. Ce site archéologique a livré des éclats en quartz en grande quantité et quelques tessons de céramique (Lendoye, 1999). Le site d’Otsouandjogo15 est un ancien village, situé à 28 km de la ville d’Okondja sur la route de Makokou. Ce site, découvert le 20 mars 1998, s’est révélé très riche en éclats de quartz et silex. Le site de Ngoma fut une ancienne carrière qui s’est révélé aussi riche en objets préhistoriques. Situé également sur l’axe routier Okondja-Makokou, l’auteur a mis au jour des éclats en quartz, des galets cassés et plusieurs tessons de céramique.

14

Village de la province du Haut-Ogooué, situé dans le nord de la région. Sites archéologiques découverts par Jean-Claude Lendoye, en 1998 (Alouma, Ngoma, Lébolo, Lébagny, Aviation, Ondili 1,2, Okondja 1 et 2). 15

59

Le 24 mars 1998, dans les environs de la rivière Lébolo16 située à 2 km du village Ngoma, J.C Lendoye découvre le site de Lébolo, où il a récolté plusieurs tessons de céramique et quelques pièces lithiques de facture différentes (fig. 19). La date du 25 mars 1998 marque la découverte du site « Lébagny17 », par le même auteur non loin de la zone aérodrome de la localité d’Okondja. Ce site s’est illustré par une richesse en vestiges archéologiques (Lendoye, 1999). Les sites d’Ondili 1 et 2 découverts encore par J.C. Lendoye, à 3 km de la ville d’Okondja, sont deux anciennes carrières de gravier des Travaux publics (TP). Ces carrières ont livré un nombre important d’objets en quartz et des nucléus. L’auteur note également la présence de quelques scories, témoins de la paléo-métallurgie du fer. Le 8 août 1999, deux gisements furent découverts, derrière l’église catholique et non loin de l’aérodrome le premier nommé « Okondja 1 » est situé à 2 km de l’aérodrome au pied d’une colline relativement élevée ; et le second, à 300 m du quartier Atsia, « Okondja 2 ». Le premier site, « Okondja 1 » a livré en abondance de la céramique et quelques objets lithiques, notamment des éclats. Le second site a livré plusieurs objets lithiques, au nombre desquels des galets aménagés, des core-axes et plusieurs éclats en quartz et en jaspe (Lendoye, 1999). La découverte des sites de « Carmo18 » s’est faite également au courant de l’année 1998. En effet, ces sites furent découverts à 800 mètres du site de Niche-ville par W. Mbina. Le site a livré de nombreux vestiges composés d’éclats de jaspe et de quartz (fig. 19). L’année 1999 a été également marquée par quelques découvertes du site Guiassano par le même auteur. Ces sites ont révélé la présence de poteries et d’un nombre très important d’objets lithiques : galets et éclats en quartz et silex (Mbina, 1999). À travers les résultats de ces recherches, il ressort que la région du Haut-Ogooué présente une richesse archéologique certaine. Il est clair, depuis longtemps, que l’occupation du Haut-Ogooué remonte à la période préhistorique, mais son apparition et son évolution restent problématiques. Les plus anciennes industries lithiques du Haut-Ogooué actuellement connues sont composées de pièces grossières : galets taillés, proto-bifaces, racloirs (Righou, 2007). Nous constatons néanmoins qu’aucune de ces découvertes n’a fait l’objet de véritables fouilles méthodiques. Il en résulte un manque d’informations sur les résultats archéologiques dans toute la région d’étude. Les techniques et méthodologies appliquées à l’archéologie de la prospection à la publication en passant par la fouille sont inexistantes.

16

Nom d’une rivière dans le département de la Sébé-Bricolo. Nom d’une rivière dans le département de la Sébé-Bricolo. 18 Sites archéologiques découverts par Wilfrid Mbina en 1998 (Carmo, Guiassano). 17

60

Nos recherches s’inscrivent ainsi dans cette optique afin d’établir une véritable base de données des sites et du mobilier collecté dans la province du Haut-Ogooué.

Fig. 18 : Hache polie découverte par Reichenbach.

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Outils Vestiges lithiques

Matériel de débitage Matériel de percussion Fragments non décorés Vestiges céramiques

Vestiges fauniques

Fragments décorés Ossements

Vestiges végétaux

Vestiges métallurgiques

Vestiges métallurgiques

Autres vestiges

Rabots Racloirs Bifaces Grattoirs Pierres polies Burins Hachereaux Haches Herminettes Éclats retouchés Lames Pics Core-axes Perçoirs Pointes à pédoncule et à aileron. Pointes foliacées Polissoirs Ciseaux Tranchets Nucléus Éclats bruts Pierre à cupules Percuteurs Galet fendus Hauts Parois Bases Hauts Parois Dents Fragments d’os Noix de palme Fourneau Foyers Terre rubéfiées Scories Charbons de bois et débris de bois durs Hématite Tessons de verre

Tabl. 3 : Récapitulatif des vestiges du Haut-Ogooué : 1963-1999 (B. Clist, 1995)

62

Fig. 19 : Localisation des sites préhistoriques de la province du Haut-Ogooué.

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2.1.1. La problématique Notre travail se doit de répondre à certaines questions qui se posent sur les différentes industries lithiques de la région du Haut-Ogooué, dont l’essentiel tourne autour des problèmes chronologiques, que ce soit pour la typologie des outils ou la technologie des débitages qui les produisent. Notre étude s’appuiera ainsi sur une analyse critique et méthodique des industries de cette zone d’étude. Il sera question d’analyser les industries recueillies durant nos recherches, afin d’établir des comparaisons entre elles pour non seulement en saisir l’évolution, mais aussi avec les industries lithiques mises au jour au Gabon et dans les pays de la sous-région de l’Afrique centrale ou au-delà. Il sera également question de vérifier si les industries préhistoriques de cette région appartiennent aux périodes telles qu’elles sont définies par nos prédécesseurs. Les résultats de notre travail donneront aussi l’occasion d’infirmer ou de confirmer les données longtemps considérées comme actées pour la préhistoire du Gabon. Un autre objectif est également de déterminer si les industries du Zaïre (République Démocratique du Congo), prises en référence pour les autres territoires, n’auraient pas été mélangées en raison d’une pratique de ramassage de surface toujours susceptible d’avoir subi des remaniements, ainsi que d’une analyse lithique privilégiant certaines pièces au détriment du reste de l’industrie. Toutes ces observations doivent ainsi conduire à justifier ou non les chronologies établies, qui restent un problème crucial pour l’archéologie d’Afrique centrale en général et du Gabon en particulier. Notre travail devra apporter de nouveaux éléments au travers de nouvelles méthodes et pratiques, en favorisant des nouvelles fouilles méthodiques et pratiques acquises sur les différents centres de recherche et chantiers écoles en Europe.

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2.1.2. Méthodologie de la recherche 2.1.3. Documentation Nos recherches dans la région du Haut-Ogooué ont commencé par des prospections régulières depuis 2013. Si certaines découvertes étaient fortuites, il était toutefois question de mettre au point une méthode de travail susceptible de nous fournir de bons résultats. Avant d’entamer ces recherches, nous nous sommes procuré la documentation susceptible de nous éclairer sur l’état de recherche relative à l’archéologie dans la province. Ces documents étaient essentiellement constitués de cartes topographiques, hydrogéologiques et pédologiques, sans oublier les publications et rapports scientifiques. Cette recherche documentaire a commencé dans les centres de recherche et bibliothèques. La bibliographie consultée nous a permis de synthétiser et de cerner les données liées à notre sujet d’étude.

2.1.4. Enquête orale L’enquête orale a été la première démarche que nous avions entreprise sur le terrain. Ces enquêtes étaient nécessaires pour cerner l’historique des lieux visités et d’obtenir l’autorisation de travailler sur ces lieux dont l’accès, pour des raisons diverses, était interdit. Cette pratique révèle un double intérêt, à savoir expliquer les raisons de notre présence et rassurer les populations autochtones pour pouvoir nous déplacer sans restriction ; obtenir des informations et des orientations sur les secteurs susceptibles de recouvrir des vestiges archéologiques.

2.1.5. Prospection Les prospections que nous avons réalisées dans le Haut-Ogooué ont débuté en juin 2012. Cette première campagne avait un double objectif : vérifier les données trouvées dans la littérature et découvrir des nouveaux sites archéologiques, ce qui sera le cas. Les différentes grottes dont regorge la province du Haut-Ogooué n’ont pas été en reste durant ces missions. Chaque site a fait l’objet d’un enregistrement précis avec les coordonnées GPS.

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2.1.6. Ramassage de surface Le ramassage de surface est une pratique archéologique qui permet à l’archéologue de sauver des objets de sites totalement détruits et donc de garder la trace de leur emplacement et de leur contenu. Celui effectué sur les sites découverts nous a permis de juger de la richesse archéologique dont regorgent les sites visités. Cette pratique a été réalisée sur tous les objets qui ont été collectés en précisant leur répartition et disposition. Le matériel collecté est essentiellement constitué de pierres taillées et de fragments de poteries (fig. 20).

Fig. 20 : Ramassage de surface sur le site de Banguené.

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2.1.7. Sondages et fouilles Nous avons procédé à plusieurs sondages sur des sites de plein air (fig. 21 ). Il s’agit de sondages tests pour une évaluation du potentiel précis des sites à la suite des prospections qui nous ont donné des priorités afin d’éviter la multiplication des sondages stériles. Ils ont livré un important lot de pièces lithiques, conduisant ainsi à la réalisation d’une fouille avec la mise en place d’un carroyage (fig. 21). Elle nous a ainsi permis de mettre au jour du matériel lithique en place et procéder à un possible placement stratigraphique sur les sites archéologiques découverts.

Fig. 21 : Sondage du site de Mvouna

67

Deuxième partie Étude du matériel du Haut-Ogooué

69

Chapitre III Inventaire des sites archéologiques et leurs matériels lithiques

71

3.1. Les sites archéologiques découverts 3.1.1. Site de Mvengué II À plusieurs kilomètres de Franceville, en direction de Moanda, se trouve la localité de Mvengué (fig.23). C’est à 3 kilomètres, en direction de Poubara, que nous avons découvert le site que nous avons nommé Mvengué II. Il est situé au sud de l’aéroport de cette localité. Ses coordonnées sont : 01° 40’ 08’’ sud/13° 26’ 02’’ est, avec une altitude de 408 m. Ce site est situé à proximité d’un point d’eau. Il a été partiellement perturbé par l’action des engins destinés aux travaux routiers. Nous avons effectué un sondage et une fouille qui nous ont permis de récolter 105 pièces lithiques.

Fig. 22 : Localisation du site de Mvengué II

72

Emprise du site de Mvengué II

Fig. 23 : Site de Mvengué II en vue aérienne.

Fig. 24 : Vue partielle du site de Mvengué II, zone d’emprise.

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La pratique d’un sondage de 1m2 a été réalisée, livrant une stratigraphie constituée de 6 unités stratigraphiques : La première unité est composé d’humus niveau stérile ; Le deuxième, semi-organique, est formée d’une couche de terre noire. Elle a livré des sédiments que nous pouvons assimiler à du charbon de bois et plusieurs tessons de céramique ; La troisième unité de terre rouge présentant quelques pièces lithiques ; La quatrième livre un niveau semi-organique grisâtre présentant des témoins archéologiques, notamment des pièces lithiques ; La cinquième unité, sablo-argileux de couleur noire, est totalement stérile ; La sixième unité est un niveau d’altération de la roche.

Fig. 25 : Coupe stratigraphique du carrée D4 du site de Mvengué II, façade nord.

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− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1 m de décapage Fig. 26 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site Mvengué II.

75

3.1.2. Matériel recueilli et classification typologique Le site de Mvengué II a fourni 105 pièces lithiques : 23 outils (21,90 %), 17 nucléus (16,19 %), 54 produits bruts de débitage (51,42 %) et 11 pièces de débitage (10,47 %) (tabl. 4). Catégories technologiques Matériel de débitage

Catégories typologiques Galets Percuteurs

Nucléus Produits bruts de débitage Produits retouchés de débitage

Quantité

(%)

Éclats bruts Éclats retouchés

8 3 17 54 10

8 3 16 51 9

Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs

2 2 2 2

2 2 2 2

Outils Produit façonnés

Burins Racloirs

2 3 Total 105 Tabl. 4 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mvengué II.

2 3 100

51.42 %

21.90 %

Outils

16.19 %

10.47 %

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 27 : Catégorie technologique du matériel lithique de Mvengué II.

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Les 23 outils lithiques collectés peuvent être répartis en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 4). La première est constituée de 10 pièces lithiques soit 9,52 %. Leurs dimensions varient entre 18,71 à 52,83 mm de long et 24,32 à 57,50 mm de large. La seconde catégorie se compose de : 2 pics soit 1,90 % obtenus dans du quartz de très bonne qualité. Ces pièces présentent des enlèvements bifaciaux d’une section losangique épaisse et une pointe grossière. Leurs dimensions varient entre 67 à 102 mm de long, 76 à 98 mm de large et 55 à 81 mm d’épaisseur. 2 bifaces soit 1,90 % sur quartz, ils présentent une retouche sur les deux faces, bifaciale plus ou au moins envahissante. Leurs dimensions varient entre 56 à 120 mm de long, de 30 à 60 mm de large et 19 à 56 mm d’épaisseur. 2 hachereaux soit 1,90 % façonnés sur éclats, ils présentent un tranchant vif et limité par deux bords présentant une retouche bifaciale. Ces pièces sont obtenues à partir de quartz pour l’un et de silex pour l’autre. Leurs dimensions varient entre 41 à 101 mm de long, de 54 à 79 mm de large et 38 à 70 mm d’épaisseur (tabl. 4 ; fig. 28). 2 grattoirs soit 1,90 % l’un en silex et l’autre en quartz, obtenus sur éclats. Les pièces ont des fronts plus ou moins arrondis. La retouche du tranchant est courte et directe. Leurs dimensions varient entre 48 à 81 mm de long, de 43 à 69 mm de large et 30 à 60 mm d’épaisseur. 2 burins soit 1,90 % sur quartzite uniquement obtenus sur éclats, les burins de cette collection sont dièdres déjetés à gauche et à droite par plusieurs enlèvements. Leurs dimensions varient entre 45 à 67 mm de long, de 37 à 59 mm de large et 70 à 89 mm d’épaisseur. 3 racloirs soit 2,85 % débités sur un éclat de quartz, ils présentent un tranchant à retouche écailleuse, plus ou moins aigu (tabl. 4 ; fig. 28). Leurs dimensions varient entre 49 à 81 mm de long, de 38 à 55 mm de large et 20 à 34 mm d’épaisseur. Ces 13 pièces sont uniquement sur éclats de dimensions comprises entre 22 et 41 mm de longueur, 20 et 37 mm de largeur et 10 et 15 mm d’épaisseur. 4 pièces sont sur éclats laminaires (2 bifaces et 2 burins) soit 30,76 % et 9 pièces sur éclats (2 pics, 2 hachereaux, 2 grattoirs, 2 burins et 1 racloir) soit 69,23 % (fig. 29 ; 30).

77

La retouche identifiée est directe sur 8 pièces lithiques (2 pics, 1 biface, 2 grattoirs, 2 burins et 1 racloir) soit 61,53 % et inverse sur 5 pièces lithiques (1 biface, 2 hachereaux et 2 racloirs) soit 38,46 % localisable sur les différentes faces des pièces analysées. L’entendue de cette retouche est courte sur 9 pièces lithiques (2 pics, 2 bifaces, 2 grattoirs, 2 burins et 1 racloir) soit 69,23 % et couvrant sur 4 pièces lithiques (2 hachereaux et 2 racloirs) soit 30,76 % (fig. 29 ; 30). La morphologie est bifaciale pour 4 pièces lithiques (1 biface, 2 grattoirs et 1 pic) soit 30,76 % ; parallèle sur 5 pièces lithiques (3 racloirs, 2 burins et 1 hachereau) soit 38,46 %, subparallèle sur 2 pièces lithiques (2 hachereaux) soit 15,38 % et enfin envahissante sur 2 pièces lithiques (1 biface et 1 pic) soit 15,38 %. Les roches utilisées pour la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnements (carrières et affleurement rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

78

B

A

Fig. 28 : Représentation des outils du site de Mvengué II : A : pièce bifaciale ; B : grattoir sur éclats.

09.52 %

02.85 % 01.90 % 01.90 % 01.90 % 01.90 % 01.90 %

Eclats

Pics

Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Fig. 29 : Répartition des outils du site de Mvengué II.

79

Burins

racloirs

Le site de Mvengué II a livré 17 nucléus soit 16 % de l’ensemble des pièces de différentes formes, 7 unipolaires soit 41,17 %, 5 pyramidales soit 29,41 %, 2 prismatiques soit 11,76 % et enfin 3 informes soit 17,64 % (fig. 32 ;fig. 33). La matière première employée est largement dominée par le quartz avec 15 pièces soit 88,23 % ; le silex avec 2 pièces lithiques soit 11,76 %. Ils ont une longueur comprise entre 18 à 21 mm pour la longueur et de 15 mm à 45 mm de large. Ils ont des plans de frappe différents, et 12 sur 17 ne présentent pas de préparation, tandis que 5 sur 17 sont préparés. Types de nucléus : 7 nucléus, soit 41,17 % présentent un débitage unipolaire, tous en quartz. Ils ont des faces inférieures corticales et bombées, les faces supérieures portent la marque d’un grand enlèvement. Ces nucléus présentent des préparations des plans de frappe (fig. 32 ; fig. 33). Les dimensions moyennes varient entre 23 à 38 mm de hauteur, pour une largeur comprise en 18 à 27 mm et une épaisseur de 24 à 30 mm. 5 nucléus, soit 29,41 % présentent un débitage pyramidal et sont obtenus à partir de quartz (tabl. 5). Ces nucléus sont obtenus à partir d’éclats de petites dimensions et présentent du cortex sur la face inférieure, tandis que la face supérieure porte des marques de plusieurs enlèvements. Leurs dimensions varient entre 21 à 40 mm de hauteur, pour une largeur de 20 à 30 mm et une épaisseur de 22 à 35 mm. Ces nucléus montrent plusieurs tables de débitage et donc un débitage multipolaire. 2 nucléus, soit 11,76 %, sont prismatiques dont un en quartz et l’autre en silex. Ces nucléus sont débités sur les deux faces par des enlèvements multiples. Leurs dimensions varient entre 21 à 39 mm de hauteur, pour une largeur de 20 à 41 mm et une épaisseur de 21 à 35 mm. 3 nucléus informes, soit 17,64 %, d’aspect globuleux, sont en quartz. Ils présentent un débitage multipolaire. Leurs dimensions varient entre 23 à 31 mm de hauteur, pour une largeur de 18 à 26 mm et une épaisseur de 20 à 34 mm (fig. 32 ; fig. 33).

80

Fig. 30 : Représentation d’un nucléus préparé du site de Mvengué II. 41.17 %

29.41 %

17.64 % 11.76 %

Unipolaires

Pyramidaux

Prismatiques

Fig. 31 : Typologie des nucléus du site de Mvengué II

81

Informes

Les produits bruts sont composés de 54 éclats, soit respectivement 51,42 % de l’ensemble des pièces recueillies. Plusieurs types d’éclats dans ont été distingués : de plein débitage (22 pièces lithiques soit 40,74 %), d’entame (19 pièces lithiques 54 soit 35,18 %), et enfin de décorticage (13 pièces lithiques soit 24,07 %) (fig. 34, 35). Les éclats bruts débitage du site de Mvengué II varient entre 18,71 à 52,83 mm de long et 24,32 à 57,50 mm de large. La plupart des éclats montrent un débitage multipolaire sur les négatifs des faces supérieures (37 pièces lithiques soit 68,51 %). 17 pièces lithiques présentant un débitage unipolaire soit 31,48 %. Le site de Mvengué II a livré 15 éclats bruts présentant un débitage Levallois soit 14,28 % (fig. 34, 35). Ces pièces lithiques ont pour la plupart des bulbes simples (22 pièces lithiques soit 40,74 %) ; puis saillants (21 pièces lithiques soit 38,88 %). 11 sont cassées (20,37 %). Nous pouvons déduire de ces éclats bruts que le débitage n’a pas pris en compte la gestion de la matière première, attestée par l’enlèvement important de matière visible par l’épaisseur des éclats (fig. 34). Dans le même sens, le débitage de ces éclats n’a pas non plus subi de préparation au préalable. Ces éclats présentent des talons lisses (23 pièces lithiques soit 42,59 %) ; corticaux (12 pièces lithiques soit 22,22 %) et enfin dièdres (19 pièces lithiques soit 35,18 %). Ces différents indices marquent un débitage par percussion directe et au percuteur dur.

82

B A

Fig. 32 : Éclat de plein débitage du site de Mvengué II

40.74 % 35.18 %, 24.07 %

Plein débitage

Entame

Décorticage

Fig. 33 : Répartition des éclats du site de Mvengué II

17

23 11

54

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 34 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mvengué II. 83

La matière première débitée sur le site de Mvengué II est de nature diverse. Le quartz a été le matériau le plus utilisé, 83 pièces lithiques récoltées soit 79,04 %, au détriment d’autres matières premières que sont le quartzite et le silex (tabl. 5). D’autres matières premières ont également été taillées sur ce site en complément du quartz mais de moindre importance. Roches indéterminées…………………………………02 soit 01,90 % Roches en quartz…………………………………........83 soit 79,04 % Roches en quartzites…………………………………...05 soit 04,76 % Roches en silex………………………………………...15 soit 15,23 % Total…………………………………………………...105 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 3 2 3 1 2 15 2 1 48 2 3 7 1 2 1 2 1 2 2 2 1,90 %

83 5 79,04% 4,76 %

Total 8 3 17 54 10

1

2 1

2 2 2 2 2 3

15 14,28 %

105 100 %

1

Tabl. 5 : Matières premières employées sur le site de Mvengué II.

84

Les matériaux utilisés sur le site de Mvengué II présentent divers aspects. En effet, la présence du cortex ou du néocortex sur les pièces du site nous permet de savoir si les matériaux ont été transportés ou pas. Le cortex est visible sur la plupart de la moitié des objets. Ce cortex est localisé sur plusieurs endroits des pièces. Il est à la fois sur la face supérieure, au niveau des différents talons, sur les parties proximales, distales ou latérales des pièces. L’analyse de ce cortex nous conduit à penser qu’une grande partie du débitage s’est réalisé sur place, 75,22 % des pièces observées portent du cortex, induisant aussi un souci mineur pour nettoyage complet des pièces destinés à la fabrication de l’outillage (tabl. 6). Objets à 100 % de cortex……………………………...12 soit 11,42 % Objets à 50 % et +………………………………….….52 soit 49,52 % Objets à -50 %............................................................... 15 soit 14,28 % Objets à 0 %.................................................................. 26 soit 24,76 % Total…………………………………………………..105 soit 100 % Catégorie 100 % Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

2 3 6 1

Cortex/néocortex 50 % et -50 % 0% + 4 2 3 37 4

8 3 2

6 8 3 2 2 2

2 2 2 1 12 52 15 26 11,42 % 49,52 % 14,28 % 24,76 %

Tabl. 6 : Cortex et néocortex des pièces de Mvengué II.

85

Total 8 3 17 54 10 2 2 2 2 2 3 105 100 %

3.1.3 Technique de débitage L’analyse des talons des pièces montre qu’ils sont variés. Le débitage a produit une majorité de talons lisses (75 objets soit 71,42 % de l’ensemble de pièces analysées), 11 éclats soit (10,47 %) présentent des talons corticaux et 19 pièces (18,09 %) présentent des talons dièdres. Ils induisent encore une préparation minimale durant le débitage (fig. 36 ; 37). Talons lisses…………………………………….…………….75 soit 71,42 % Talons corticaux………………………………….…………...11 soit 10,47 % Talons dièdres ……………….…………………...……..…….19 soit 18,09 % Total…………………………….…………….………………105 soit 100 %

B

A Fig. 35 : Représentation de quelques talons du site de Mvengué II : A : dièdre ; B : lisse 71.42 %

10.47 %

Lisses

Corticaux

18.09 %

Dièdres

Fig. 36 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mvengué II.

86

Les bulbes analysés sur le matériel lithique sont de trois catégories. Ils sont simples, cassés et enfin saillants (fig.38 ; 39). Bulbes saillants………………………………...………..…....57 soit 54,28 % Bulbes simples………………………………………..………27 soit 25,71 % Bulbes cassés……………..……….………………...………. 21 soit 20,00 % Total……………………………….…...………..…………...105 soit 100 %

Fig. 37 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mvengué II : bulbe simple

54.28 %

25.71 % 20.00 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 38 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mvengué II.

87

L’analyse des accidents de taille de ce corpus n’a concerné que les éclats brisés et les fragments. À cet effet, plusieurs accidents liés à la taille des pièces lithiques sur le site ont été identifiés à savoir : les cassures, les outrepassages et enfin des réfléchissements (fig. 40 ; 41). Les réfléchissements sont les accidents de taille les plus identifiés dans cette étude sur les pièces lithiques recueillies sur le site de Mvengué II. En effet, 59 pièces lithiques analysées soit 56,19 % de l’ensemble portent les stigmates de cet accident induisant toujours un soin et une préparation limités lors de la frappe. Les cassures ont été identifiées sur 31 éclats de ce site soit 29,52 % de l’ensemble total des pièces étudiées. Elles se caractérisent sous trois formes à savoir : transversale, longitudinale et franche. L’étude montre que 14 éclats soit 13,33 % présentant des cassures transversales qui ont affecté les extrémités (distales et proximales) ; 11 éclats soit 10,47 % présentant des cassures longitudinales ou radiales qui ont affecté les talons et enfin 6 éclats soit 5,71 % présentent des cassures franches et ne montrent aucun point d’impact volontaire laissant présager une cassure naturelle (fig. 40 ; 41). Des outrepassages ont également été identifiés. Ils sont présents sur 15 éclats soit 14,28 %, et se matérialise par détachement des brusques de la table de débitage de la partie distale. Les pièces issues de cet accident de taille présentent des faces d’éclatement très concaves et un épaississement généralement distal. Il rappelle une nouvelle fois la maîtrise relative du débitage (fig. 40 ; 41).

88

B

A Fig. 39 : Représentation des accidents de taille : A : éclats réfléchis ; B : éclat cassé

56.19 %

29.52 % 14.28 %

Réfléchissement

Cassures

Outrepassage

Fig. 40 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Mvengué II

89

L’analyse des nervures que portent ces pièces a permis d’observer le sens du débitage, l’ordre des différents enlèvements d’éclats et les réaménagements possibles des tables de débitage (fig. 42 ; 43). À cet effet, trois groupes de nervures ont été observés : rectilignes (51 pièces lithique soit 48,57 %) ; multiples et sinueuses (37 pièces lithiques soit 35,23 %° et enfin parallèle (17 pièces lithiques soit 16,19 %). Ils confirment un débitage qui n’est pas orienté vers la confection d’éclats standardisés mais plutôt vers une production aléatoire.

Fig. 41 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mvengué II 48,57 %

35,23 %

16,19 %

Rectilignes

Multiples

Parallèles

Fig. 42 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mvengué II.

90

3.1.4. Synthèse La description des outils et les différents supports qui ont permis la réalisation des pièces lithiques recueillies sur le site de Mvengué II ne laissent aucun doute quant au type de percussion employé pour l’obtention des pièces. En effet, l’étude des morphologies des éclats, des outils et des nucléus qui ont servi à débiter ces pièces lithiques, leurs épaisseurs, longueurs, largeurs et la détermination de la retouche sont autant d’indices qui nous renvoient à un débitage direct au percuteur dur. Elle est caractérisée, sur le matériel lithique du site de Mvengué II, par l’identification des talons relativement lisses, corticaux ou dièdres sans préparation. La présence de contre-bulbes, points d’impact et bulbes marqués, ondulations de la face d’éclatement visible et esquillements presque toujours marqués, sont des aspects caractéristiques de la percussion directe au percuteur dur. L’analyse des nucléus de la collection montre qu’ils n’ont pas tous été préparés. Cinq nucléus présentent des préparations effectives des plans de frappes (29,41 %). D’autres pièces montrent des faces lisses et parfois même corticales suggérant des préparations limitées. L’analyse de certains profils de talons rappelle une séquence précédente d’enlèvement similaire et confirme l’absence de variation dans le processus de débitage. Ce dernier, selon les négatifs de la plupart des outils, montrent aussi un débitage régulier, dominé par une production globalement unipolaire. Ce constat traduit dans son ensemble une certaine organisation de la chaîne opératoire même si le savoir-faire laisse penser à un débitage plus opportuniste sans soucis de gestion de la matière première. En effet, le débitage s’effectuerait en fonction de la morphologie évolutive du nucléus selon les différents angles et les nervures exploitables. L’utilisation maximale observée des nucléus et leur réutilisation ne traduit en rien un manque en matière première. Dans ce cas nous pouvons avoir affaire à deux attitudes : La constitution d’une chaîne opératoire destinée au débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel. Une utilisation des éclats de mise en forme ou remise en forme dans une autre chaîne opératoire (façonnage). Leur statut passe alors de produits bruts de débitage à outils.

91

3.2.

Site de Banguené

À la sortie de Franceville dans un petit village, Banguené, nous avons découvert un site préhistorique que nous avons nommé du même nom (fig.44). C’est un site de plein air qui a pour coordonnées géographiques : 01° 36’ 50’’ sud/13° 30’ 07’’ est, avec une altitude de 338 mètres. Le site présente des indices de perturbations évidents. Le sondage puis la fouille effectuée sur ce site, ont permis de récolter 129 pièces lithiques.

Fig. 43 : Localisation du site de Banguené. 92

Emprise du site de Banguené

Fig. 44 : Site de Banguené en vue aérienne

Fig. 45 : Vue partielle du site de Banguené, zone d’emprise.

93

Un sondage de 1,5 m a été réalisé, livrant une stratigraphie constituée de 6 unités stratigraphiques (fig. 46) : La première unité est caractérisée par l’humus ; La deuxième unité est marquée par une terre noire, contenant des tessons de céramiques essentiellement ; La troisième unité de terre rouge, est composée de matériel lithique, essentiellement de pièces lithiques de petite taille et de formes diverses ; La quatrième unité sablo-argileuse de couleur grisâtre, contient du matériel lithique; La cinquième unité sablo-argileuse, de couleur grisâtre, avec du charbon de bois et du matériel lithique ; La sixième unité sablo-argileuse, de couleur grise, avec charbon de bois et du matériel lithique ; La septième unité, est un niveau d’altération de la roche-mère, sans vestige archéologique.

94

Fig. 46 : Coupe stratigraphique des carrées A6 et B6 du site de Banguené.

95

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1 m de décapage Fig. 47 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Banguené.

96

3.2.1. Matériel recueilli et classification typologique Le site de Banguené a fourmi 129 pièces réparties de la façon suivante : 33 outils soit 25,58 % ; 7 nucléus soit 5,42 % ; 82 produits bruts de débitage soit 63,56 % et enfin 7 pièces de débitage soit 5,42 % (tabl. 7). Catégories technologiques Matériel de débitage

Catégories typologiques Galets Percuteurs Nucléus

Produits bruts de débitage Produits retouchés de débitage Outils Produit façonnés

Quantité 4 3 7

(%) 3 2 6

Éclats bruts Éclats retouchés

82 7

64 5

Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs

3 4 4 6 4 5 129

2 3 3 5 3 4 100

Total

Tabl. 7 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Banguené

64.00 %

25.58 % 05.42 %

Outils

05.42 %

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 48 : Catégorie technologique du matériel lithique de Banguené

97

Les 33 outils lithiques de ce second site sont classés également en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 7 ; fig. 49). La première catégorie de ces outils est constituée de 7 pièces lithiques (soit 5,42 % de l’ensemble). Leurs dimensions varient entre 32 à 65 mm de longueur et 23 à 60 mm de largeur et enfin de 19 à 25 mm d’épaisseur. La seconde catégorie de ces outils se caractérise par les produits façonnés recueillis sur le site et se compose : 3 pics soit 2,32 %, obtenus dans du quartz pour 2 et 1 en silex de très bonne qualité. 2 pièces sont sur éclats et 1 sur éclat laminaire. Elles présentent des enlèvements et une retouche bifaciale pour 2 et courte pour 1. Ces pics ont des sections losangiques épaisses et une pointe grossière. Leurs dimensions varient entre 53 à 76 mm de longueur ; 62 à 90 mm de largeur et 42 à 59 mm d’épaisseur (tabl. 7 ; fig. 49). 4 bifaces, soit 3,10 %, sont en quartz et 1 dans du quartzite. Ces pièces sont réalisées uniquement sur éclats et présentent une retouche bifaciale pour 2, courte pour 1 et directe pour 1, sur les deux faces plus ou au moins envahissantes. Leurs dimensions varient entre 61 à 102 mm de longueur ; de 32 à 61 mm de largeur et enfin entre 19 à 41 mm d’épaisseur. 4 hachereaux, soit 3,10 %, obtenus sur éclats, façonnés dans une roche indéterminée pour 1, en quartz pour un autre, en quartzite pour 1 et en silex pour le dernier. Les pièces lithiques présentent des tranchants vifs, séparés par deux bords présentant une retouche bifaciale et courte (2 pièces), parallèle (1 pièce) et directe (1 pièce). Leurs dimensions varient entre 51 à 89 mm de longueur ; de 40 à 57 mm de largeur et 22 à 52 mm d’épaisseur (tabl. 7 ; fig. 49). 6 grattoirs, soit 4,65 %, dont 3 en quartzite, 2 en quartz et 1 en silex, sur éclats pour 5 pièces et 1 sur éclat laminaire. Ils présentent des extrémités plus ou moins arrondies avec une retouche inverse et courte (4 pièces) et directe (1 pièce) et courte (1 pièce). Leurs dimensions quant à elles varient entre 49 à 69 mm de longueur ; de 31 à 62 mm de largeur et enfin entre 20 à 56 mm d’épaisseur. 4 burins, soit 3,10 %, sont obtenus dans du quartz (2 pièces) et sur du quartzite (2 pièces) et sur éclats pour 3 et éclat laminaire pour 1. Les burins analysés présentent des caractéristiques diverses, ils sont dièdres déjetés à gauche et à droite par plusieurs enlèvements. La retouche est subparallèle et courte (3 pièces) ; parallèle (1 pièce).

98

Leurs dimensions varient entre 31 à 50 mm de longueur, 25 à 46 mm de largeur et 10 à 14 mm d’épaisseur. 5 racloirs, soit 3,87 %, ces pièces sont façonnées sur éclats laminaire pour 1, associés à une retouche écailleuse. Ces outils sont en silex (2 pièces), en quartzite (1 pièce), en silex (2 pièces). Ils présentent plusieurs types de retouches à savoir : directe (3 pièces), bifaciale (1 pièce) et enfin inverse (1 pièce) qui se fondent sur la position du tranchant plus ou moins aigu à la retouche couvrante et parallèle. Leur façonnage est obtenu par enlèvements d’éclats sur les deux faces. Leurs dimensions varient entre 42 à 74 mm de longueur ; de 30 à 62 mm de largeur et 19 à 40 mm d’épaisseur (tabl. 7 ; fig. 49). Ces 24 produits sont ainsi façonnés sur éclats laminaires (1 pic ; 1 grattoir ; 1 burin ; 1 racloir), soit 12,12 % et 20 sur éclats (4 racloirs ; 3 burins ; 5 grattoirs ; 4 hachereaux ; 4 bifaces ; 2 pics) soit 66,66 %. Ils ont des dimensions variables entre 31 et 102 mm de longueur ; de 25 à 90 mm de largeur et enfin entre 10 à 59 mm de l’épaisseur. La retouche identifiée sur ces outils est directe sur 6 pièces lithiques (3 racloirs ; 1 grattoir ; 1 hachereau ; 1 biface) soit 18,18 % et inverse sur 5 pièces lithiques (4 grattoirs et 1 racloir) soit 15,15 % localisable sur les différentes faces des pièces analysées. L’entendue de cette retouche est courte sur 11 pièces lithiques (1 pic ; 1 biface ; 2 hachereaux ; 4 burins) soit 33,33 % ; envahissante sur 4 pièces lithiques (4 bifaces) soit 12,12 %. La morphologie de la retouche identifiée est bifaciale pour 7 pièces lithiques (1 burin ; 2 bifaces ; 2 hachereaux ; 2 pics) soit 21,21 % ; parallèle sur 2 pièces lithiques (1 hachereau ; 1 burin) soit 6,06 % ; subparallèle sur 3 pièces lithiques (3 burins). Les roches utilisées pour la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnements (carrières et affleurement rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

99

A

B

Fig. 49 : Représentation des outils du site de Banguené : A : pics ; B : pièce bifaciale

63.56 % 04.65 %

03.10 %

03.10 %

03.87 % 03.10 %

02.32 %

Eclats retouchés

Pics

Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Fig. 50 : Répartition des outils du site de Banguené

100

Burins

Racloirs

Ce site à livre 7 nucléus soit 5,42 % de l’ensemble total des pièces, de différentes formes dont 5 sont des nucléus unipolaires soit 57,14 % et 2 nucléus sont informes soit 42,85 % (fig. fig. 52 ; 53). La matière première utilisée pour l’obtention des nucléus est dominée par le quartz avec 5 pièces lithiques soit 71,42 % suivi du silex 1 pièce lithique et par 1 pièce lithique obtenue par une roche indéterminée soit 14,28 %. Les dimensions de ces pièces lithiques varient entre 23 à 70 mm pour la longueur ; de 20 à 70 mm de large et enfin de 54 à 77 mm d’épaisseur. L’étude de ces nucléus indique qu’ils ont plusieurs plans de frappe et ne présentent aucune préparation. Types de nucléus : 5 nucléus soit 57,14 % présentent un débitage unipolaire et sont obtenus dans du cristal de quartz. Ils portent des marques de grands enlèvements sur les faces supérieures et ont deux plans de frappe avec une seule table de débitage et sont obtenus à partir d’un bloc. Cette action nous permet de classer ces nucléus dans la catégorie des pièces lithiques à débitage unipolaire. Les dimensions moyennes varient entre 19 à 35 mm de hauteur et entre 15 à 26 mm de largeur et enfin une épaisseur de 23 à 34 mm (fig. 52 ; 53). 2 nucléus soit 42,85 % de type informe ont été identifiés. Ils sont obtenus l’un à partir d’un silex et l’autre dans une roche indéterminée (fig. 52 ; 53). Ces nucléus sont obtenus à partir d’un éclat de petites dimensions. Ils ont plusieurs tables de débitage et sont classés parmi les nucléus au débitage multipolaire. Leurs dimensions varient entre 20 à 37 mm de hauteur et entre 19 à 31 mm de largeur et enfin entre 20 à 32 mm d’épaisseur. La typologie de ces nucléus les oriente vers une production d’éclats de différentes tailles à en juger par les dimensions des éclats débités. Le débitage de ces pièces est identifié par la présence des bulbes marqués, parfois même esquillés, des ondulations visibles sur les faces inférieures, la présence de talons lisses, larges et parfois épais. Les éclats sont obtenus sans que leur détachement ait été précédé par une préparation spéciale du nucléus. La morphologie initiale de ces différentes pièces reste difficile à imaginer. Les stigmates observés renvoient à la percussion directe au percuteur dur (fig. 52 ; 53).

101

Fig. 51 : Représentation d’un nucléus en cristal quartz du site de Banguené.

57.14 % 42.85 %

Unipolaires

Informes

Fig. 52 : Typologie des nucléus du site de Banguené

102

Les produits bruts de ce site se composent de 82 éclats bruts, soit respectivement 63,56 % de l’ensemble des pièces recueillies (fig.54 ; 55 ; 56). Ce sont des éclats de plein débitage (31 sur 82 soit 37,80 %) ; éclats d’entame (12 sur 82 soit 14,63 %), et enfin éclats de décorticage (39 sur 82 soit 47,56 %). L’analyse de ces éclats bruts a permis d’identifier 28 portant un débitage dit Levallois soit 34,14 %. Sur ce site de plein air, les produits bruts de débitage sont dominants par rapport aux catégories lithiques identifiées. L’analyse morphologique de ces pièces lithiques nous a renseigné sur leurs différentes dimensions. Elles varient entre 32 à 65 mm de longueur et 23 à 60 mm de largeur et enfin de 19 à 25 mm d’épaisseur. Le débitage est à la fois multipolaire avec 56 pièces lithiques soit 68,29 % et unipolaire avec 26 pièces lithiques soit 31,70 % de l’ensemble total des produits bruts de débitage. L’étude des bulbes des pièces lithiques nous indique que 42 sur 82 présentent des bulbes saillants (51,21 %) ; 27 sur 82 ont des bulbes simples (32,92 %) et enfin 13 sur 82 présentent des bulbes cassés (15,85 %). L’analyse de ces éclats montre une absence de préparation lors de leur débitage (fig. 54 ; 55 ; 56). L’épaisseur de ces éclats démontre aussi une absence de gestion de la matière première et leur débitage est tout aussi aléatoire avec une composante multipolaire prononcée, visible au travers des négatifs d’enlèvement. Quant aux talons, près de 50 % sont lisses (39 sur 82 soit 47,56 %) ; 27 sur 82 (32,92 %) ont des talons corticaux et enfin près de 20 % sont dièdres (16 sur 82 soit 19,51 %). Ces différents indices sont autant d’aspects caractéristiques qui renvoient à un débitage par percussion directe et au percuteur dur (fig. 54 ; 55 ; 56).

103

Fig. 53 : Éclats de plein débitage du site de Banguené 47.56 % 37.80 %

14.63 %

Eclat de plein débitage

Eclat d'entame

Eclats de décorticage

Fig. 54 : Répartition des éclats du site de Banguené.

7

33

7

82

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 55 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Banguené. 104

La matière première taillée sur le site de Banguené est diversifiée et locale (tabl. 8). Le quartz est le matériau le plus débité sur le site, à en juger par les pourcentages recueillis. Les autres matériaux, à savoir le quartzite et le silex, ont été utilisés mais dans des proportions moins importantes. Roches indéterminées…………………………..……….……05 soit 03,87 % Roches en quartz……………………………………… ..…….67 soit 51,93 % Roches en quartzites………………………...………………...32 soit 24,80 % Roches en silex………………………………………………..25 soit 19,37 % Total………………………………………………………..…129 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 3 1 2 1 1 5 1 2 41 21 18 1 4 2

1

5 3,87 %

2 3 1 2 2 2 67 51,93 %

1

1 1 3 2 1 32 24,80 %

3 4 1 4 1 6 4 2 5 25 129 19,37 % 100.00%

Tabl. 8 : Matière première employées sur le site de Banguené.

105

Total 4 3 7 82 7

La présence du cortex ou néocortex sur les pièces du site permet d’avoir une idée sur la provenance du matériel (tabl. 9). C’est un bon indicateur qui nous permettra de savoir s’il a été transporté ou pas. Plusieurs pièces du site présentent du cortex, à la fois total et semi-partiel. Il est localisé sur plusieurs parties de la pièce : face supérieure, talons, mais également sur les parties proximales, distales ou latérales des pièces. Cette présence importante de cortex (107 pièces soit 82,94 %) démontre un débitage sur site avec celui-ci. Objets à 100 % de cortex……………………………….……12 soit 09,30 % Objets à 50 % et +…………………………………..………..64 soit 49,61 % Objets à -50 %......................................................................... 31 soit 24,03 % Objets à 0 %............................................................................. 22 soit 17,05 % Total…………………………………………………………..129 soit 100 % Catégorie 100 % Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs

1 2 9

50 % et + 2 1

Cortex/néocortex -50 % 0% Total 1

42 3

2 21 1

2 2 3 3 2

1 1 2 1

4

1

5 10 3 1 1 1 1

4 3 7 82 7 3 4 4 6 4 5

Total 12 64 31 22 129 Pourcentage 9,30 % 49,61 % 24,03 % 17,05 % 100,00 % Tabl. 9 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets récoltés de Banguené.

106

3.2.2. Technique de débitage Cette étude du matériel lithique a permis de réaliser qu’il est dominé par des objets ayant des talons lisses avec 84 objets soit 65,11 % de l’ensemble des pièces analysées. Cette catégorie est suivie par celle des pièces lithiques présentant des talons corticaux regroupant notamment 26 éclats soit 20,15 % et enfin celle des pièces présentant des talons dièdres avec 19 éclats soit 14,72 % (fig. 57 ; 58 ; 59 ; 60). Talons lisses…………………………………………………..84 soit 65,11 % Talons corticaux…………….…………………………..…….26 soit 20,15 % Talons dièdres……………………………….…………..……19 soit 14,72 % Total……………………………………………………..……129 soit 100 %

Fig. 56 : Représentation des talons du matériel du site de Banguené.

65,11 %

20,15 %

Talons lisses

Talons corticaux

14,72 %

Talons dièdres

Fig. 57 : Représentation des talons du matériel du site de Banguené.

107

Les bulbes identifiés confirment une domination par des objets présentant des talons saillants (fig. 59 ; 60). Bulbes simples……………………………………..…………11 soit 08,52 % Bulbes cassés……………………………………….………....26 soit 20,15 % Bulbes saillants……………………………………….....….....92 soit 71,31 % Total………………..…………………….………….............. 129 soit 100 %

Fig. 58 : Représentation de quelques bulbes (cassés) des pièces lithiques du site de Banguené

71.31 %

20.15 % 08.52 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 59 : Représentation des bulbes du matériel du site de Banguené.

108

L’analyse des accidents de taille n’a concerné que les éclats brisés et les fragments. Elle a permis d’identifier trois catégories d’accidents de taille classés par ordre d’importance : les cassures, les réfléchissements et enfin les outrepassés (fig. 61 ; 62). Les cassures ont été identifiées sur 67 éclats de ce site soit 51,93 % de l’ensemble des pièces analysées. La cassure identifiée se caractérise sous deux formes à savoir : transversale avec 41 éclats (soit 61,19 %) qui ont affecté les extrémités (distales et proximale) et longitudinale ou radiale avec 26 éclats (soit 38,80 %) qui ont affecté les talons. Les réfléchissements sont identifiés sur 43 pièces lithiques soit 33,33 % de l’ensemble des pièces. Il en résulte des supports très courts. Il montre une nouvelle fois des préparations opportunistes, à moins d’y voir un savoir-faire limité (fig. 61 ; 62). Enfin, les outrepassages ont été observés sur 19 éclats (14,72 %). La plupart des pièces analysées issues de cet accident de taille présentent des faces d’éclatement très concaves et un épaississement généralement distal.

Fig. 60 : Représentation des accidents de taille : pièces bifaciales cassées 51.93 % 33.33 % 14.72 %

Réfléchissement

Cassures

Outrepassage

Fig. 61 : Représentation des accidents de tailles des pièces lithiques du site de Banguené.

109

L’analyse des nervures des pièces a permis d’identifier le sens du débitage et l’ordre des enlèvements des précédents éclats (fig. 63 ; 64). À cet effet, deux groupes de nervures ont été observées lors de cette analyse : multiples avec 79 objets soit 61,24 % et parallèles 50 objets soit 38,75 %. Ces pièces lithiques montrent un très bon état de conservation. Aucun réaménagement n’a été identifié sur le matériel lithique de ce site.

Fig. 62 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Banguené.

61.24 %

38.75 %

Multiples

Parallèles

Fig. 63 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Banguené. 110

3.2.3. Synthèse Toutes ces observations ne laissent aucun doute quant au type de percussion employé pour obtention des pièces : la percussion dure directe. En effet, plusieurs indices (nervures, bulbes, ondulations, négatifs d’enlèvements antérieurs, retouches, talons relativement lisses, corticaux, dièdres, présence de contre-bulbes, points d’impact, ondulations de la face d’éclatement, esquillements…) sont autant d’aspects qui renvoient à un débitage direct au percuteur dur. L’analyse des nucléus de la collection montre qu’ils n’ont pas subi de préparation. Les négatifs de la plupart des objets ne montrent pas une organisation d’enlèvement unique, et correspondent avec les différents négatifs observés sur les nucléus étudiés de ce site. Cette étude des négatifs d’enlèvements montre une hiérarchisation de négatifs dominée par un débitage privilégiant les enlèvements multiples puis parallèles. La morphologie initiale des nucléus n’a pas joué de rôle important dans le débitage de ces éclats. Il s’effectuait en fonction de l’évolution de leur forme et des différents angles et des nervures exploitables. Cette exploitation maximale ne traduit en rien le manque en matière première, mais plutôt un débitage sans organisation, opportuniste, tourné vers une production d’éclats de petite taille. Dans ce cas, nous pouvons avoir affaire à deux attitudes : La constitution d’une chaîne opératoire destinée au débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel par rapport aux différents nucléus analysés. Aussi, certains éclats sont alors façonnés en outils bien que d’autres serviront directement sans réel aménagement.

111

3.3.

Site Carrière II

La ville de Mounana n’est pas seulement connue par les travaux du docteur Andrault, médecin à l’hôpital de cette localité mais aussi par les nombreuses richesses de son sous-sol qui ont fait de cet endroit une ville minière (fig. 65). Durant notre prospection dans la ville de Mounana, nous avons visité cette carrière et récolté du matériel lithique. Les coordonnées de cette carrière sont : 01° 36 ‘ 51’’ sud/13° 30’ 07’’ est, avec une altitude 498 mètres. Le site est également peu perturbé. Son matériel est diversifié, nous avons pu récolter 173 pièces, dont la composition est : éclats, outils bifaciaux, nucléus.

Fig. 64 : Localisation du site Carrière II.

112

Emprise du site Carrière II

Fig. 65 : Site de carrière II en vue aérienne (source Google Maps, 2019).

Fig. 66 : Vue partielle du site de Carrière II, zone d’emprise.

113

Sur ce site nous avons réalisé un sondage de 1,5 m. Il a livré une stratigraphie constituée de 6 unités stratigraphiques (fig. 68) : La première unité est composée d’humus niveau stérile ; La deuxième, semi-organique, est formée d’une couche de terre noire. Elle a livré des sédiments de couleur noire, que nous pouvons assimiler à du charbon de bois et plusieurs tessons de céramique ; La troisième unité est composée de terre rouge niveau stérile ; La quatrième unité semi-organique de couleur grisâtre contient quelques pièces lithiques ; La cinquième unité, sablo-argileuse de couleur noire riche en témoins archéologiques, Ce niveau a permis de recueillir du matériel lithique, notamment des éclats de débitage, des bifaces, des pics, des hachereaux, uniquement en grande quantité et est composé de pièces de plusieurs formes ; La sixième unité est un niveau d’altération de la roche et du conglomérat et constitue le dernier niveau de notre sondage.

114

Fig. 67 : Coupe stratigraphique des carrées E4 ; E5 et F4 du site de Carrière II.

115

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1m de décapage Fig. 68 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Carrière II.

116

3.3.1. Matériel lithique et classification typologique Le site de Carrière II a fourni 173 pièces lithiques : 38 outils soit 21,96 % ; 19 nucléus soit 10,98 % ; 107 produits bruts de débitage soit 61,84 % et enfin 9 pièces de débitage soit 5,20 % (tabl.10 et fig.70) Catégories technologiques Catégories typologiques Matériel de débitage Galets Percuteurs Nucléus Produits bruts de débitage Éclats bruts Produits Éclats Outils retouchés de retouchés débitage Pics Bifaces Produit Hachereaux façonnés Grattoirs Burins Racloirs Total

Quantité 6 3 19 107 12

(%) 3 2 11 62 7

3 2 11 3 4 3 173

2 1 6 2 2 2 100 %

Tabl. 10 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Carrière II

61.84 %

21.96 % 10.98 %

Outils

05.20 %

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 69 : Répartition typotechnologique du matériel de Carrière II.

117

Les 38 outils lithiques recueillis peuvent être séparés en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 10 ; fig.70). La première catégorie de ces outils se compose de 12 éclats retouchés (06,93 % de l’ensemble). Leurs dimensions varient entre 20 à 49 mm de longueur et 22 à 47 mm de largeur et enfin de 19 à 25 mm d’épaisseur. La seconde catégorie se compose de : 3 pics (7,89 %) obtenus dans du silex de bonne qualité. Ces pièces présentent une section losangique épaisse assortie d’une pointe grossière, et des enlèvements bifaciaux et une retouche courte. Leurs dimensions varient entre 56 à 100 mm de longueur ; 65 à 92 mm de largeur et 45 à 61 mm d’épaisseur (tabl. 10 ; fig.70). 2 bifaces (5,26 %) sur quartz. Ils présentent une retouche directe sur les deux faces, bifaciale plus ou au moins couvrante. Leurs dimensions varient entre 66 à 115 mm de longueur ; de 39 à 67 mm de largeur et 20 à 51 mm d’épaisseur. 11 hachereaux (28,94 %) sont façonnés sur éclats, avec un tranchant vif, limité par des bords portant une retouche bifaciale courte, directe, inverse et parallèle. Parmi ces pièces six ont été obtenues sur du quartz et cinq en silex. Leurs dimensions varient entre 54 à 100 mm de longueur ; de 43 à 65 mm de largeur et 26 à 65 mm d’épaisseur. 3 grattoirs (07,89 %), deux en silex et l’autre en quartz obtenus sur éclats et éclats laminaires pour la pièce en quartz. Les pièces ont des fronts arrondis, leur retouche est courte et directe. Leurs dimensions varient entre 37 à 71 mm de longueur ; de 41 à 74 mm de largeur et 37 à 69 mm d’épaisseur (tabl. 10 ; fig. 70). 4 burins (10,52 %), deux en silex, un en quartz et le dernier en quartzite obtenus sur éclats simples et éclats laminaires. Tous les burins de cette collection sont dièdres déjetés à gauche et à droite par plusieurs enlèvements. Leurs dimensions varient entre 41 à 54 mm de longueur, de 29 à 50 mm de largeur et 71 à 83 mm d’épaisseur. 3 racloirs (07,89 %) débités sur éclats silex présentent un tranchant à retouche couvrante et parallèle. Leurs dimensions varient entre 44 à 75 mm de longueur, de 31 à 65 mm de largeur et 21 à 42 mm d’épaisseur (tabl. 10 ; fig.70).

118

Les 26 pièces façonnées de ce site (15,02 %) sont uniquement obtenues sur éclats pour 22 pièces (3 pics ; 11 hachereaux ; 1 burin ; 2 grattoirs ; 3 racloirs ; 2 bifaces) soit 84,61 %, et sur éclats laminaires pour 4 pièces (3 burins et 1 grattoir) soit 15,38 %, portant une retouche variable et éparse (fig. 71 ; 72). Elles ont des dimensions comprises entre 29 à 100 mm de longueur ; de 31 à 92 mm de largeur et enfin entre 20 à 83 mm d’épaisseur. La retouche identifiée sur ces outils est directe sur 7 pièces lithiques (4 hachereaux, 2 grattoirs et 2 bifaces) soit 26,92 % et inverse sur 4 pièces lithiques (3 hachereaux et 1 burin) soit 15,38 % localisable sur les différentes faces des pièces analysées. L’entendue de cette retouche est courte sur 8 pièces lithiques (3 pics ; 4 hachereaux ; 1 grattoir) soit 30,76 % et couvrante sur 3 pièces lithiques (3 racloirs) soit 11,53 %. La morphologie de la retouche identifiée est bifaciale pour 5 pièces lithiques (3 burins ; 2 bifaces) soit 19,23 % ; parallèle sur 13 pièces lithiques (3 racloirs ; 4 burins et 6 hachereaux) soit 50,00 %. Les roches utilisées pour la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnements (carrières et affleurements rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

119

A

B

Fig. 70 : Représentation des outils du site de Carrière II : A : pièce bifaciale ; B : grattoir sur éclats .

61.84 %

28.94 %

10.52 %

07.89 %

07.89 %

07.89 %

05.26 %

Eclats

Pics

Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Fig. 71 : Représentation des outils du site Carrière II.

120

Burins

racloirs

Le site de Carrière II a livré 19 nucléus soit 10,98 % de l’ensemble total des pièces, de différentes formes : 3 unipolaires soit 15,78 % ; 4 pyramidales soit 21,05 % ; 2 prismatiques soit 10,52 % et enfin 10 informes soit 52,63 % (fig. 73 ; 74). La matière première employée est largement dominée par le quartz avec 12 pièces soit 63,15 % ; le quartzite 4 pièces soit 21,05 % ; le silex 2 pièces soit 10,52 % et enfin 1 pièce dont nous n’avons pas pu identifier la matière première soit 5,26 %. Globalement, ils ont une longueur comprise entre 32 à 47 mm pour la longueur et de 17 à 50 mm de largeur. 16 plans de frappe sur 19 ne présentent pas de préparation, tandis que 3 sur 19 sont préparés. Types de nucléus : 3 nucléus, soit 15,78 %, présentent un débitage unipolaire obtenu à partir du quartz. Ces nucléus montrent une préparation à en juger par les différentes marques d’enlèvements d’éclats sur la face supérieure. Ils ont deux plans de frappe avec une seule table de débitage et sont obtenus à partir d’un éclat. Cette action nous permet de classer ces nucléus dans la catégorie des pièces lithiques à débitage unipolaire. Les dimensions moyennes de ces nucléus varient entre 25 à 30 mm de hauteur, pour une largeur comprise en 18 à 20 mm et enfin une épaisseur de 21 à 30 mm (fig. 73 ; 74). 4 nucléus, soit 21,05 %, sont de type pyramidal et sont obtenus dans du quartzite. Ces nucléus sont obtenus à partir d’un bloc de petites dimensions. Ils ont plusieurs tables de débitage pour un débitage multipolaire. Les dimensions moyennes de ces nucléus varient entre 25 à 31 mm de hauteur, pour une largeur comprise en 18 à 22 mm et enfin une épaisseur de 23 à 30 mm. 2 nucléus, soit 10,52 %, sont de type prismatique et sont obtenus à partir d’éclats de silex. Ils sont débités sur les deux faces par des enlèvements multiples. Les dimensions moyennes de ces nucléus varient entre 25 à 31 mm de hauteur, pour une largeur de 18 à 22 mm et enfin une épaisseur de 23 à 30 mm (fig. 73 ; 74). 10 nucléus, soit 52,63 %, sont de type informe et d’aspect globuleux. Ils sont composés de 9 pièces lithiques en quartz et 1 pièce lithique de matière première indéterminée (fig. 75 ; 76 ; 77). Ils ont servi pour un débitage multipolaire à en juger par les multiples enlèvements observés sur les pièces étudiées. Leurs dimensions varient entre 22 à 41 mm de hauteur, pour une largeur de 19 à 25 mm et enfin une épaisseur de 20 à 33 mm.

121

Fig. 72 : Représentation d’un nucléus pyramidal en quartz du site de Carrière II.

52.63 %

21.05 % 15.78 % 10.52 %

Unipolaires

Pyramidaux

Prismatiques

Fig. 73 : Typologie des nucléus du site de Carrière II.

122

Informes

Les produits bruts sont composés de 107 éclats, soit 61,84 % de l’ensemble des pièces recueillies. Plusieurs types d’éclats dans cette collection ont été distingués : plein débitage 37 sur 107 soit 34,57 %, entame 21 sur 107 soit 19,62 %, et enfin décorticage 49 sur 107 soit 45,79 % (fig. 75 ; 76 ; 77). L’analyse des produits bruts du site de Carrière II a permis d’identifier 52 éclats bruts présentant un débitage Levallois soit 48,59 %. Les dimensions de ces éclats bruts varient entre 20 à 49 mm de longueur et 22 à 47 mm de largeur et 19 à 25 mm d’épaisseur. Ils présentent des négatifs multipolaires pour 86 pièces (80,37 %) et 21 pièces un débitage unipolaire (9,62 %). Ils présentent dans leur ensemble des bulbes simples soit 58 sur 107 soit 54,20 % ; saillants 37 sur 107 soit 34,57 % et enfin cassés 12 sur 107 soit 11,21 %. L’analyse du débitage de ces éclats montre peu de prise en compte de la gestion de la matière première, attesté par l’enlèvement important de matière visible par l’épaisseur des éclats (fig. 75 ; 76 ; 77). Aucune préparation n’a été faite au préalable sur ces objets avant leur débitage. Quant aux talons, ils sont de trois types : talons lisses 57 sur 107 (53,27 %) ; corticaux 34 sur 107 (31,77 %) et enfin dièdres 16 sur 107 (14,95 %). Ces différents indices marquent un débitage par percussion directe et au percuteur dur.

123

A

B

Fig. 74 : Représentation des produits de débitage du site de Carrière II : A : éclat de plein débitage ; B : éclat de décorticage. 45.79 % 34.57 %

19.62 %

Plein débitage

Entame

Décorticage

Fig. 75 : Répartition des éclats du site de Carrière II

19

38 9

107

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 76 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Carrière II. 124

La matière première du site Carrière II est dominée par le quartz, puis le silex et le quartzite (tabl.11). Moins de 5 % reste indéterminée. Roches indéterminées………………………………..…….….08 soit 04,62 % Roches en quartz……………………………………………..120 soit 69,36 % Roches en quartzites…………………………………………..31 soit 17,91 % Roches en silex………………………………………………..14 soit 08,09 % Total…………………………………………..………………173 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 1 3 1 1 2 1 1 12 4 2 3 78 19 7 1 8 2 1 2 1 2 7 3 1 3 1 2 1 1 1 1 8 120 31 14 4,62 % 69,36 % 17,91 % 8,09 %

Tabl. 11 : Matière première employées sur le site de Carrière II.

125

Total 6 3 19 107 12 3 2 11 3 4 3 173 100,00 %

Le cortex est visible sur la plupart de la moitié des objets recueillis et localisés sur toutes les faces (supérieure, talons, les parties proximales, distales ou latérales) (tabl.12). Une grande partie du débitage s’est déroulée sur place selon les 98 pièces portant du cortex induisant aussi un souci mineur pour le nettoyage complet des pièces destinées à la fabrication de l’outillage. Objets à 100 % de cortex………………………………….…15 soit 08,67 % Objets à 50 % et +……………………………………………45 soit 26,01 % Objets à -50 %......................................................................... 38 soit 21,96 % Objets à 0 %............................................................................. 75 soit 43,35 % Total……………………………………………………...…...173 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins

100 % 2 2 7 2

2

Racloirs Total Pourcentage

15 8,67 %

Cortex/néocortex 50 % et + -50 % 0% 3 1 2 1 4 6 7 27 19 54 2 2 6 2 1 1 1 1 5 3 3 1 2 1 2

1

45 26,01 %

38 21,96 %

Total 6 3 19 107 12 3 2 11 3 4 3

75 173 43,35 % 100,00 %

Tabl. 12 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets récoltés de Carrière II.

126

3.3.2. Technique de débitage L’étude globale des talons des pièces du site de Carrière II montre que les talons lisses représentent 94 pièces (54,33 %). 57 éclats ont des talons corticaux (32,94 %) et 22 pièces des talons dièdres (12,71 %) (fig.78). Ils induisent encore une préparation minimale durant le débitage. Talons lisses……………………………..…………..………..94 soit 54,33 % Talons corticaux…………………………………..…………..57 soit 32,94 % Talons dièdres ……………………………………………..…22 soit 12,71 % Total……………………………………………………...…...173 soit 100 %

A

B

Fig. 77 : Représentation de quelques talons du site de Carrière II : A : dièdre ; B : lisse 54.33 %

32.94 %

12.71 %

Talons lisses

Talons corticaux

Talons dièdres

Fig. 78 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Carrière II.

127

Les bulbes de ce matériel lithique présentent trois formes : saillants ; cassé et simples (fig.80). Bulbes simples…………………………………..……………18 soit 10,40 % Bulbes cassés………………………..………………..………62 soit 35,83 % Bulbes saillants……………………..…………………..….…93 soit 53,75 % Total………………………………..…………………..….....173 soit 100 %

B

A

Fig. 79 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Carrière II : A : saillant ; B : cassé.

53.75 %

35.83 %

10.40 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 80 : Représentation des bulbes du matériel du site de carrière II.

128

Plusieurs accidents liés à la taille des pièces lithiques sur le site ont été détectés, à savoir : les cassures et les réfléchissements (fig. 82 ; 83). 122 éclats (70,52 % de l’ensemble total) portent des stigmates de cassures, transversales et longitudinales. 107 éclats présentent des cassures transversales qui ont affecté les extrémités (distales et proximale) et 15 éclats présentant des cassures longitudinales ou radiales qui ont affecté les talons et ne montrent aucun point d’impact volontaire. 51 pièces lithiques analysées, soit 29,47 % de l’ensemble, portent des stigmates de réfléchissement.

Fig. 81 : Représentation des cassures sur les pièces du site de Carrière II 70.52 %

29.47 %

Réfléchissements

Cassures

Fig. 82 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Carrière II.

129

Trois groupes de nervures ont été observés dans cette étude : rectilignes avec 35 pièces (20,23 %), multiples avec 81 pièces (46,82 %) et enfin parallèles avec 57 pièces (29,47 %). Par contre, aucun réaménagement de tables de débitage n’a été identifié sur le matériel lithique étudié de ce site (fig.84 ; 85).

Fig. 83 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Carrière II

46.82 %

29.47 %

20.23 %

Rectilignes

Multiples

Parallèle

Fig. 84 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Carrière II.

130

3.3.3. Synthèse L’étude morphologique et typologique des éclats, des outils et des nucléus, de leurs épaisseurs, longueurs, largeurs et la détermination de la retouche sont autant d’indices qui nous renvoient à un débitage direct au percuteur dur. Ce débitage direct au percuteur dur se caractérise sur ce matériel lithique par l’identification des stigmates suivants : talons relativement lisses, corticaux ou dièdres sans préparation. La présence de contre-bulbes, points d’impact, bulbes, ondulations de la face d’éclatement visible et esquillements presque toujours marqués sont des aspects caractéristiques de la percussion directe au percuteur dur. L’analyse des nucléus de ce site montre qu’ils n’ont pas tous été préparés. L’analyse de certains profils de talon rappelle une séquence précédente d’enlèvements identiques justifiant l’intégration de la pièce dans le plein débitage. Les négatifs de la plupart des outils montrent une organisation d’enlèvement multipolaire, confirmée par l’analyse des nucléus dominés par des nucléus terminaux de type informes. Ce constat traduit donc un manque de savoir-faire ou une pratique de débitage opportuniste. L’utilisation maximale observée des nucléus et leur réutilisation ne traduit en rien un manque en matière première, mais toujours un débitage sans organisation, opportuniste, tourné vers une production d’éclats de petite taille. Quant à la chaîne opératoire, elle est ainsi principalement tournée vers le débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel par rapport aux différents nucléus analysés. Certains éclats sont alors façonnés en outils alors que d’autres serviront directement sans réel aménagement.

131

3.4.

Site d’Okondja-Aviation II

Le 19 septembre 2016, nous avons découvert un nouveau site que nous avons baptisé Okondja-Aviation II. Cette découverte a été possible grâce aux informations que nous avons collectées lors de nos recherches bibliographiques. Le site d’Okondja 1, déjà signalé par J.C Lendoye, nous a permis d’étendre nos recherches autour de l’église catholique de cette localité qui se trouve à 2 km de la piste d’atterrissage. Pendant les prospections, nous avons récolté plusieurs objets lithiques. Les coordonnées du site d’OkondjaAviation II sont : 00° 40’ 00’’ sud/13° 40’ 29’’ est, avec une altitude de 404 mètres (fig. 86). Le site est peu perturbé, son matériel est diversifié et nous avons récolté 143 pièces lithiques.

Fig. 85 : Localisation du site de Okondja-aviation II.

132

Emprise du site Okondja-aviation II

Fig. 86 : Site de Okondja-aviation II en vue aérienne (source Google Maps, 2019)

Fig. 87 : Vue partielle du site Okondja-aviation II zone d’emprise.

133

Nous avons réalisé un sondage de 1 m, livrant une stratigraphie constituée de 6 unités stratigraphiques (fig. 89) : La première unité est composée d’humus noir stérile ; La deuxième unité semi-organique est formée de terre noire d’environ 20 cm d’épaisseur. Cette couche a livré plusieurs tessons de céramique ; La troisième unité de terre rouge présente quelques pièces lithiques ; La quatrième est constituée d’un niveau sablo-argileux grisâtre, d’une épaisseur de 25 cm environ, avec des témoins archéologiques, notamment des pièces lithiques ; La cinquième unité sablo-argileuse contient également des témoins archéologiques notamment des pièces lithiques ; La sixième unité est un niveau d’altération de la roche-mère.

134

Fig. 88 : Coupe stratigraphique des carrées D3 et E3 du site d’Okondjaaviation II.

135

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1m de décapage Fig. 89 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Okondjaaviation II.

136

3.4.1. Matériel recueilli et classification typologique Le site d’Okondja-aviation II a fourni 143 pièces lithiques : 34 outils soit 23,77 %, 11 nucléus soit 7,69 %, 91 produits bruts de débitage soit 63,63 % et enfin 7 pièces de débitage soit 4,89 % (tabl. 13, fig. 91). Leur dimension varie entre 19 à 53 mm de longueur et 24 à 58 mm de largeur et enfin de 18 à 22 mm d’épaisseur. Catégories technologiques Catégories typologiques Matériel de débitage Galets Percuteurs

Quantité 3 4

(%) 2 3

Nucléus

11

8

Éclats bruts Éclats retouchés

91 3

64 2

Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs

2 4 4 9 7 5

1 3 3 6 5 3

143

100 %

Produits bruts de débitage Produits retouchés de débitage Outils Produit façonnés

Total

Tabl. 13 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Okondja-aviation II.

63.63 %

23.77 % 07.69 %,

Outils

04.89 %

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 90 : Catégorie technologique du matériel lithique de Okondja-aviation II.

137

Les 34 outils lithiques recueillis peuvent être séparés en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 13 ; fig. 91). La première catégorie de ces outils est constituée de 3 éclats retouchés (8,82 % de l’ensemble). La seconde catégorie se compose de : 2 pics, soit 5,88 %, obtenus dans du silex. Les pièces présentent des enlèvements bifaciaux et une pointe grossière. Les dimensions de ces pièces varient entre 28 et 74 mm de longueur, de 26 à 91 mm de largeur et 20 à 24 mm d’épaisseur (tabl. 13 ; fig. 91). 4 bifaces, soit 11,76 %, obtenus dans du quartzite pour 3 et 1 en silex. Ces pièces présentent une retouche sur les deux faces, bifaciale et courte. Leurs dimensions varient entre 35 et 67 mm de longueur, de 26 à 65 mm de largeur et 19 à 27 mm d’épaisseur. 4 hachereaux, soit 11,76 %, façonnés sur éclats, présentent des tranchants vifs. Ces pièces présentent une retouche bifaciale et couvrante. Ils sont obtenus à partir de silex pour 3 pièces ; en quartz pour 1 pièce. Leurs dimensions varient entre 39 et 98 mm de longueur, de 63 à 91 mm de largeur et 30 à 42 mm d’épaisseur (tabl. 13 ; fig. 91). 9 grattoirs, soit 26,47 %, dont 7 pièces en silex et 2 en quartz, obtenus uniquement sur éclats. Les pièces présentent des fronts arrondis. La retouche identifiée sur les pièces est inverse sur 4 pièces ; directe sur 3 pièces, bifaciale sur 2 pièces, et globalement courte. Leurs dimensions varient entre 51 et 79 mm de longueur, de 41 à 72 mm de largeur et 30 à 46 mm d’épaisseur. 7 burins, soit 20,58 %, obtenus sur quartzite uniquement et sur éclats. Les burins sont dièdres, déjetés à droite par plusieurs enlèvements. La retouche identifiée sur les pièces est subparallèle pour 4 pièces et parallèle pour 3. Leurs dimensions varient entre 51 et 70 mm de longueur, de 41 à 55 mm de largeur et 68 à 81 mm d’épaisseur (tabl. 13 ; fig. 91). 5 racloirs, soit 14,70 %, obtenus uniquement sur éclats de quartz. Ces pièces présentent une retouche directe pour 2 pièces, bifaciale pour 3 pièces, couvrante avec un tranchant peu arqué. Leurs dimensions varient entre 31 et 76 mm de longueur, de 34 à 50 mm de largeur et 20 à 28 mm d’épaisseur. Ces 31 pièces façonnées (21,67 %) sont donc sur éclats pour 26 pièces (2 pics ; 4 hachereaux ; 9 grattoirs ; 6 burins et 5 racloirs) soit 83,87 %, et sur éclats laminaires pour 5 pièces (4 bifaces et 1 burin) soit 16,12 %. Ces pièces ont des dimensions comprises entre 31 et 52 mm de longueur, de 23 à 34 mm de largeur et 21 à 30 mm d’épaisseur (fig. 92 ; 93). La retouche identifiée sur ces outils est directe sur 5 pièces (2 racloirs ; 3 grattoirs) soit 16,12 %, et inverse sur 4 pièces (4 grattoirs) soit 12,90 % localisable sur les différentes faces des pièces analysées.

138

L’étendue de cette retouche est courte sur 13 pièces (4 bifaces ; 9 grattoirs), soit 41,93 %, et couvrante sur 9 pièces (4 hachereaux et 5 racloirs) soit 29,03 %. Sa morphologie est bifaciale pour 13 pièces (4 bifaces ; 2 grattoirs ; 3 racloirs ; 4 hachereaux) soit 41,93 % ; parallèle sur 3 pièces (3 burins) soit 9,67 % ; subparallèle sur 4 pièces (4 burins) soit 12,90 %. Les roches utilisées pour la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnement (carrières et affleurements rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

B

A

Fig. 91 : Représentation des outils du site de Okondja-aviation II : A : burin ; B : hachereau 26.47 % 20.58 % 14.70 % 11.76 % 11.76 % 08.82 % 05.88 %

Eclats retouchés

Pics

Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Burins

Fig. 92 : Répartition des outils du site de Okondja-aviation II

139

racloirs

Le site de Okondja-aviation II a livré 11 nucléus soit 7,69 % de l’ensemble total des pièces, de différentes formes : 2 unipolaires soit 18,18 % ; 3 prismatiques soit 27,27 % et enfin 6 informes soit 54,54 % (fig. 94 ; 95). La matière première employée est largement dominée par le quartz : 8 pièces soit 72,72 % ; le quartzite 2 pièces soit 18,18 % et enfin le silex 1 pièce soit 9,09 %. Ils ont une longueur comprise entre 20 et 25 mm pour la longueur et une épaisseur de 18 à 43 mm de largeur. Les nucléus analysés présentent des plans de frappe différents et 3 sur 11 présentent des préparations, tandis que 8 sur 11 ne présentent aucune préparation préalable. Types de nucléus : 2 nucléus, soit 18,18 %, présentent un débitage unipolaire, obtenus dans du quartz. Ils ont deux plans de frappe avec une seule table de débitage et sont obtenus à partir d’un éclat. Leurs dimensions varient entre 21 et 65 mm de hauteur, pour une largeur de 23 à 30 mm et une épaisseur de 51 à 77 mm (fig. 94 ; 95). 3 nucléus, soit 27,27 %, sont de forme prismatique dont un en silex et deux en quartzite. Ces nucléus présentent un débitage sur les deux faces par des enlèvements multiples. Ils sont obtenus à partir d’un bloc et leurs dimensions varient entre 20 et 35 mm de hauteur, pour une largeur de 20 à 33 mm et enfin une épaisseur de 21 à 32 mm. 6 nucléus, soit 54,54 %, présentent des formes indéterminées. Ils sont d’aspect globuleux et ont été obtenus à partir de plusieurs éclats de quartz. Ils présentent, par le biais des enlèvements observés, un débitage multipolaire. Leurs dimensions varient entre 21 et 65 mm de hauteur, pour une largeur de 23 à 30 mm et une épaisseur de 51 à 77 mm. Les différents négatifs d’enlèvements renvoient à une exploitation opportuniste (fig. 94 ; 95).

140

Fig. 93 : Représentation d’un nucléus du site de Okondja-aviation II

54.54 %

27.27 % 18.18 %

Unipolaires

Prismatiques

Informes

Fig. 94 : Typologie des nucléus du site de Okondja-aviation II

141

Les produits bruts sont composés de 91 éclats, soit 63,63 % de l’ensemble des pièces recueillies. Plusieurs types d’éclats dans cette collection ont été distingués : 47 de plein débitage (51,64 %), 27 d’entame (29,67 %), et enfin 17 de décorticage (18,68 %) (fig. 96 ; 97 ; 98). Parmi les 91 éclats bruts du site de Okondja-aviation II, nous avions identifié lors de son analyse 9 éclats présentant un débitage Levallois soit 9,89 %. Les éclats bruts de débitage du site de Okondja-aviation II varient entre 19 à 53 mm de longueur et 24 à 58 mm de largeur. La plupart des éclats montrent un débitage multipolaire sur les négatifs des faces supérieures (79 pièces soit 86,81 %) et 12 pièces présentant un débitage unipolaire (13,18 %). 61 pièces lithiques ont des bulbes simples (67,03 %), saillants pour 22 (24,17 %) et enfin 8 sont cassées (8,79 %). Ces différents éclats bruts nous permettent de déduire que leur débitage n’a pas pris en compte la gestion de la matière première. Cela peut s’attester par les enlèvements importants de matière première visibles par l’épaisseur des éclats. Dans le même sens, le débitage de ces éclats n’a pas non plus subi de préparation au préalable (fig. 96 ; 97 ; 98). Le débitage de ces éclats bruts est multipolaire à en juger par les nombreuses ondulations observées sur les différentes faces des pièces. Ils présentent des talons lisses pour 67 d’entre eux (73,62 %), corticaux pour 19 (20,87 %) et enfin dièdres pour 5 (5,49 %). Ces différents indices marquent un débitage par percussion directe et au percuteur dur.

142

Fig. 95 : Éclats de plein débitage du site de Okondja-aviation II

51.64 %

29.67 % 18.68 %

Plein débitage

Entame

Décorticage

Fig. 96 : Répartition des éclats du site de Okondja-aviation II

11

34 7

91

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 97 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Okondja-aviation II. 143

Le quartz est le matériau dominant dans les roches utilisées sur le site d’Okondja-aviation II (tabl. 14). À ce quartz s’ajoutent du quartzite, du silex et enfin des roches indéterminées. Les pourcentages de cette utilisation des roches sur le site d’Okondja-aviation II varient d’une matière première à l’autre à savoir : Roches indéterminées…………………………….……………6 soit 04,19 % Roches en quartz……………………………….…………....104 soit 72,72 % Roches en quartzites…………………………….…………….19 soit 13,28 % Roches en silex………………………………………………..14 soit 09,79 % Total…………………………………………………………..143 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 2 1 1 2 1 8 2 1 2 78 5 6 1 2 1 1 2 2 1 2 1 1 3 3 2 1 3 2 1 1 3 1 6 104 19 14 4,19 % 72,72 % 13,28 % 9,79 %

Total 3 4 11 91 3 2 4 4 9 7 143 100,00 %

Tabl. 14 : Matière première employées sur le site d’Okondja-aviation II.

144

Quant au cortex, il est visible sur la plupart des objets (94,30 %) et localisé sur plusieurs endroits des pièces. Cette observation nous conduit à penser que les objets retrouvés sur le site d’Okondja-aviation II ont été taillés sur place, induisant aussi un souci mineur pour le nettoyage complet des pièces destinées à la fabrication de l’outillage (tabl. 15). Objets à 100 % de cortex………………………………..…....30 soit 29,97 % Objets à 50 % et +……………………………………………..53 soit 37,06 % Objets à -50 %.......................................................................... 39 soit 27,27 % Objets à 0 %..............................................................................21 soit 14,68 % Total………………………………………………………......143 soit 100 % Catégorie 100 % Galets Percuteurs 3 Nucléus Éclats 27 Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total 30 Pourcentage 20,97 %

Cortex/néocortex 50 % et + -50 % 0% 2 1 1 3 2 6 32 24 8 2 1 2 1 3 2 1 1 3 4 2 4 2 1 2 3 53 39 21 37,06 % 27,27 % 14,68%

Total 3 4 11 91 3 2 4 4 9 7 5 143 100,00 %

Tabl. 15 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets du site d’Okondja-aviation II.

145

3.4.2. Technique de débitage Cette industrie est dominée par des pièces aux talons lisses avec 78 objets (54,54 %). Cette catégorie est suivie par les talons corticaux avec 49 éclats (34,26 %) et enfin les talons dièdres avec 16 pièces lithiques (11,18 %). Ils induisent encore une préparation minimale durant le débitage (fig. 99 ; 100). Talons lisses…………………………..……………...……….78 soit 54,54 % Talons corticaux…………………………………..…………..49 soit 34,26 % Talons dièdres………………………………………………...16 soit 11,18 % Total…………………………………………...……….……..143 soit 100 %

A

B

Fig. 98 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques : A : talons lisses ; B : dièdres 54.54 %

34.26 %

11.18 %

Lisses

Corticaux

Dièdres

Fig. 99 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Okondjaaviation II.

146

Les bulbes sont de trois catégories (fig.100 ;101) : simples, cassés et saillants, catégorie la plus importante. Bulbes saillants………………………………………………..96 soit 67,13 % Bulbes simples…………………………………………..……32 soit 22,37 % Bulbes cassés…………………….………….………..……… 15 soit 10,48 % Total…………………………………………………...……...143 soit 100 %

A

B

Fig. 100 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Okondja-aviation II : A : bulbe simple ; B : bulbe cassé.

67.13 %

22.37 % 10.48 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 101 : Représentation des bulbes du matériel du site d’Okondja-aviation II.

147

L’analyse des pièces de ce site a permis d’identifier plusieurs types d’accidents de taille à savoir : les cassures, les outrepassages et des réfléchissements (fig. 102 ; 103). 86 pièces lithiques analysées (60,13 %) présentent les stigmates d’un réfléchissement. Les cassures ont été identifiées sur 39 éclats (27,27 %). 24 éclats (16,78 %) présentent des cassures transversales qui affectent les extrémités (distales et proximales), et 15 éclats (10,48 %) des cassures longitudinales ou radiales qui ont affecté les talons des pièces étudiées ne présentant aucun point d’impact volontaire. 18 pièces lithiques de cette collection présentent des outrepassages soit 12,58 %. Cet accident de taille a été identifié lors de l’analyse du matériel recueilli grâce au détachement brusque de la table de débitage de la partie distale des pièces analysées et des différents nucléus de cette collection. Les pièces issues de cet accident de taille présentent des faces d’éclatement très concaves et un épaississement généralement distal (fig. 102 ; 103).

A

B

Fig. 102 : Représentation des accidents de taille : A : outrepassage ; B : cassure. 60.13 %

27.27 % 12.58 %

Réfléchissement

Cassures

Outrepassage

Fig. 103 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Okondja-aviation II. 148

L’analyse des nervures montre deux groupes : multiples pour 94 pièces (65,73 %) et parallèles pour 49 (34,26 %) (fig. 104 ; 105).

Fig. 104 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Okondja-aviation II.

65.73 %

34.26 %

Multiples

parallèles

Fig. 105 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Okondja-aviation II.

149

3.4.3. Synthèse L’analyse des outils et les différents supports du site de Okondja-aviation II a permis de comprendre le type de percussion employé sur ce site pour l’obtention des pièces analysées. L’étude des morphologies de ces éclats, des outils et des nucléus, leurs épaisseur, longueur, largeur et la détermination de la retouche sont autant d’aspects qui renforcent et renvoient à un débitage direct au percuteur dur. Il se caractérise sur le matériel lithique du site de Okondja-aviation II par l’identification des stigmates suivants : talons relativement lisses ; corticaux ; dièdres sans préparation (fig. 100 ; 101). La présence de contre-bulbes, points d’impact, bulbes, ondulations de la face d’éclatement visible et esquillements presque toujours marqués sont des aspects caractéristiques de la percussion directe au percuteur dur. L’analyse des nucléus de la collection montre qu’ils n’ont pas tous été préparés. Trois nucléus dans cet ensemble présentent des préparations effectives des plans de frappe soit 27,27 % de l’ensemble des pièces recueillies. L’analyse de certains des talons rappelle une séquence précédente d’enlèvements identiques et permet l’intégration de cette pièce dans le processus de débitage des nucléus analysés. Les négatifs de la plupart des outils montrent une organisation d’enlèvement multipolaire confirmée par l’analyse des nucléus qui est dominée par un débitage multipolaire (fig. 102 ; 103). L’étude des négatifs d’enlèvements montre une hiérarchisation des négatifs dominée par une organisation plutôt multiple (94 soit 65,73 %) et enfin parallèle (49 soit 34,26 %) (fig. 104 ; 105). L’utilisation maximale observée des nucléus de ce site ne traduit en rien un manque en matière première, mais plutôt un débitage sans organisation, opportuniste, tourné vers une production d’éclats de petite taille. Dans ce cas, nous pouvons avoir affaire à deux attitudes : la constitution d’une chaîne opératoire destinée au débitage d’éclats, avec un très faible investissement, technique comme temporelle par rapport aux différents nucléus analysés. Une utilisation des éclats de mise en forme ou remise en forme dans une autre chaîne opératoire (façonnage). Leur statut est alors celui de produits bruts de débitage avant d’être utilisés comme outils.

150

3.5.

Site Obangampari II

En suivant les informations récoltées, nous avons décidé de prospecter le 27 juillet 2016 dans le département de Léconi-Lekori, plus précisément autour du village Otala (fig. 107). Partant du site découvert par P.O Nsoure en mars 1998, nous avons décidé de prospecter dans la zone avec pour point de départ ce site. Sortant du village, après le carrefour principal vers le Pk 5, à plus de 850 mètres, nous avons découvert un site que nous avons baptisé « Obangampari II ». Ses coordonnées sont : 01° 06’ 21’’ sud/13° 46’ 49’’ est avec une altitude de 413 mètres en bordure de la RN7 (Route Nationale 7). Le site n’est pas perturbé au vu de son état de conservation, bien qu’il se trouve à quelques mètres de la bordure route. Nous avons dénombré 100 pièces lithiques.

Fig. 106 : Localisation du site de Obangampari II. 151

Emprise du site Obangampari II

Fig. 107 : Le site de Obangampari II en vue aérienne (source Google Maps, 2019).

Fig. 108 : Vue partielle du site Obangampari II, zone d’emprise.

152

Un sondage de 1 m a été réalisé sur le site de Obangampari II, livrant une stratigraphie constituée de 6 unités stratigraphiques (fig.109) : La première unité est composée d’humus de couleur noire stérile ; La deuxième, semi-organique, est formée de terre rouge. Cette couche a livré plusieurs tessons de céramique ; La troisième unité est sablo-argileuse présentant quelques pièces lithiques ; La quatrième est formée de terre rouge stérile ; La cinquième est un niveau sablo-argileux grisâtre présentant quelques pièces lithiques ; La sixième unité, sablo-argileuse, grisâtre à grains fins d’environ 30 cm d’épaisseur, présente quelques pièces lithiques ; La septième est sablo-argileux à gros grains contenant de gros galets roulés ; La huitième unité est le niveau d’altération de la roche-mère.

153

Fig. 109 : Coupe stratigraphique des carrées F2 et F3 du site de Obangampari II.

154

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1m de décapage Fig. 110 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Obangampari II.

155

3.5.1. Matériel recueilli et classification typologique Le site de Obangampari II a fourni 100 pièces lithiques : 34 outils soit 34,00 % ; 9 nucléus soit 9,00 % ; 48 produits bruts de débitage soit 48,00 % et enfin 9 pièces de débitage soit 9,00 % (tabl.16 ; fig. 112). Catégories technologiques

Catégories typologiques Galets Percuteurs

Matériel de débitage Nucléus Produits bruts de débitage Produits retouchés de débitage

Éclats bruts Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs

Outils Produit façonnés

Total

Quantité

(%)

3 6 9 48 4

3 6 9 48 4

10 3 3 6 5 3 100

10 3 3 6 5 3 100 %

Tabl. 16 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Obangampari II.

48.00 %

34.00 %

09.0…

09.00 %

Outils

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 111 : Catégorie technologique du matériel lithique de Obangampari II.

156

Les 34 outils lithiques recueillis peuvent être séparés en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl.16 ; fig.112). La première catégorie de ces outils est constituée de 4 éclats retouchés (11,76 % de l’ensemble). Ils varient entre 35 à 74 mm de longueur et 26 à 46 mm de largeur et enfin de 19 à 22 d’épaisseur. La seconde catégorie se compose de : 10 pics (29,41 %) obtenus dans du silex pour 6, du quartzite pour 2, du quartz pour 1 et enfin 1 pièce dans une roche que nous n’avons pas identifiée. Ces pièces présentent des sections triangulaires, des talons épais et une pointe. Les dimensions de ces pièces varient entre 84 à 109 mm de longueur, 67 à 81 mm de largeur et 43 à 65 mm d’épaisseur (tabl.16 ; fig.112). 3 bifaces (soit 8,82 %) obtenus dans du quartz pour 2 et 1 en silex. 2 pièces présentent des bords plano-convexes et 1 biconvexe. La retouche est envahissante. Leurs dimensions varient entre 50 à 120 mm de longueur, de 20 à 65 mm de largeur et entre 15 à 40 mm d’épaisseur. 3 hachereaux (8,82 %) façonnés sur éclats dont 1 en quartz, 1 en silex et 1 dans une roche non identifiée. Ces pièces présentent des tranchants vifs. La retouche est couvrante (1 pièce) ou envahissante (2 pièces). Leurs dimensions varient entre 43 à 80 mm de longueur, de 28 à 57 mm de largeur et 20 à 59 mm d’épaisseur (tabl.16 ; fig.112). 6 grattoirs (17,64 %) dont 3 en quartzite, 2 en silex et 1 en quartz, obtenus uniquement sur éclats. Les pièces présentent des fronts arrondis. La retouche est directe sur 3 pièces, bifaciale sur 2 pièces et inverse sur 1 pièce. Leur morphologie est subparallèle pour 5 pièces et parallèle pour 1 pièce. Leurs dimensions varient entre 45 à 66 mm de longueur, de 22 à 58 mm de largeur et 22 à 45 mm d’épaisseur. 5 burins (14,70 %) obtenus dans du silex pour 3, en quartzite pour 1 et 1 dans une roche que nous n’avons pas identifiée. Ces pièces ont été obtenues uniquement sur éclats. Les burins sont dièdres déjetés à gauche et à droite par plusieurs enlèvements. La retouche est subparallèle pour 3 pièces et parallèle pour 2. Leurs dimensions varient entre 41 à 60 mm de longueur, de 24 à 50 mm de largeur et 10 à 14 mm d’épaisseur (tabl.16 ; fig.112). 3 racloirs soit 8,82 % obtenus dans du quartz, 3 pièces lithiques et enfin dans un silex 1 pièce lithique uniquement sur éclat. Ces pièces présentent une retouche directe sur 2 pièces lithiques ; couvrante sur 1 pièce lithique. Leurs dimensions varient entre 35 et 74 mm de longueur, de 21 à 45 mm de largeur et 23 à 28 mm d’épaisseur. Globalement, les pièces façonnées de ce site sont obtenues sur éclats portant des retouches diverses. Elles sont au nombre de 30 pièces soit 30,00 %. Ces pièces ont des dimensions comprises entre 35 et 120 mm de longueur, de 20 à 81 mm de largeur et 10 à 65 mm d’épaisseur (fig.113 ; 114).

157

La retouche sur ces outils est directe sur 5 pièces (2 racloirs ; 3 grattoirs) soit 16,66 % et inverse sur 1 pièce (1 grattoir) soit 3,33 %, localisable sur les différentes faces des pièces analysées. L’entendue de cette retouche est couvrante sur 2 pièces (1 hachereau et 1 racloir) soit 6,66 % ; envahissante sur 5 pièces (3 bifaces et 2 hachereaux) soit 16,66 %. Sa morphologie est bifaciale pour 2 pièces lithiques (2 grattoirs) soit 6,66 % ; parallèle sur 3 pièces lithiques (1 grattoirs ; 2 burins) soit 10,00 % ; subparallèle sur 8 pièces lithiques (5 grattoirs et 3 burins) soit 26,66 %. Les roches utilisées pour la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnement (carrières et affleurement rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

A B

Fig. 112 : Représentation des outils du site de Obangampari II : A : grattoirs ; B : Hachereau 29.41 %

17.64 % 14.70 % 04.00 %

Eclats

08.82 % 08.82 %

Pics

Bifaces

Hachereaux

08.82 %

Grattoirs

Burins

Fig. 113 : Répartition des outils du site de Obangampari II. 158

racloirs

Le site de Obangampari II livre 9 nucléus soit 9,00 % de l’ensemble total des pièces, de différentes formes : 1 unipolaires soit 11,11 % ; 3 prismatiques soit 33,33 % et enfin 5 informes soit 55,55 % (fig. 115 ; 116). La matière première employée est largement dominée par le silex avec 4 pièces soit 44,44 % ; le quartzite et les indéterminées avec 2 pièces lithiques soit 22,22 % et enfin le quartz avec 1 pièce soit 11,11 %. Ces pièces lithiques ont une longueur entre 20 et 115 mm et de 18 à 64 mm de largeur. L’épaisseur de ces pièces est comprise entre 51 et 80 mm. Les nucléus de cette collection présentent des plans de frappe différents, et 1 sur 9 présente une préparation, tandis que 8 sur 9 n’en présentent aucune. Types de nucléus : 1 nucléus, soit 11,11 %, présente un débitage unipolaire, aménagé sur un éclat de quartz (tabl. 17, p.158). Deux plans de frappe ont été observés avec une seule table de débitage. Les dimensions de ce nucléus varient entre 24 et 70 mm de hauteur, pour une largeur de 27 à 71 mm et une épaisseur de 43 à 76 mm (fig. 115 ; 116). 3 nucléus, soit 33,33 %, de type prismatique ont été identifiés. Deux ont été obtenus à partir du quartzite et un dans une roche indéterminée. Ils sont multipolaires, débités sur les deux faces par des enlèvements multiples. Leurs dimensions varient entre 26 à 65 mm de hauteur, pour une largeur de 31 à 58 mm et enfin une épaisseur de 45 à 65 mm. 5 nucléus, soit 55,55 %, sont de type informe et d’aspect globuleux, obtenus sur silex pour quatre d’entre eux et un dans une roche indéterminée (fig. 115 ; 116). Ils sont multipolaires à en juger par les nombreux enlèvements multiples observés. Les dimensions moyennes varient entre 21 à 87 mm de hauteur, pour une largeur de 23 à 62 mm et enfin une épaisseur de 54 à 79 mm.

159

Fig. 114 : Représentation d’un nucléus du site de Obangampari II 55.55 %

33.33 %

11.11 %

Unipolaires

Prismatiques

Informes

Fig. 115 : Typologie des nucléus du site de Obangampari II

160

Les produits bruts sont composés de 48 éclats (48,00 % de l’ensemble) de plusieurs types : 17 de plein débitage soit 35,41 %, d’entame 10 soit 20,83 %, et 21 de décorticage soit 43,75 % (fig. 117 ; 118 ; 119). Les éclats bruts débitage du site de Obangampari II varient entre 35 à 74 mm de longueur et 26 à 46 mm de largeur et 19 à 22 d’épaisseur. Ces produits de débitage montrent, pour 37 d’entre eux, un débitage multipolaire par les négatifs des faces supérieures (77,08 %) et 11 éclats présentent un débitage unipolaire (22,91 %). Ces pièces présentent des bulbes simples (21 soit 43,75 %), saillants (22 soit 45,83 %) et cassés (5 soit 10,41 %). L’analyse de ces pièces lithiques permet de déduire un débitage opportuniste qui ne prend pas en compte la gestion de la matière première, à en juger par les enlèvements importants de matière première visibles sur les éclats. Il faut aussi souligner que le débitage de ces éclats n’a pas non plus subi de préparation au préalable, essentiellement multipolaire comme le montre les ondulations observées sur les différentes faces des pièces (fig. 117 ; 118 ; 119). Elles présentent de même des talons lisses (25 pièces soit 52,08 %), corticaux (21 soit 43,75 %) et dièdres (2 soit 4,16 %). Ces différents indices marquent un débitage par percussion directe et au percuteur dur.

161

Fig. 116 : Éclats de plein débitage du site de Obangampari II

43.75 % 35.41 % 20.83 %

Plein débitage

Entame

Décorticage

Fig. 117 : Répartition des éclats du site de Obangampari II

9

48

Outils

34

9

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 118 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Obangampari II.

162

Le matériau le plus utilisé sur ce site est le silex. Cependant, à l’inverse des autres sites, la matière première privilégiée est un silex « blanc », pour des raisons que je n’ai pas pu lever à ce niveau d’étude. D’autres roches sont également utilisées, notamment le quartz, le quartzite et enfin des roches non identifiées (tabl.17). Les pourcentages de cette utilisation des roches sur le site de Obangampari II varient d’une matière première à l’autre : Roches indéterminées……………………..…………….……….08 soit 08 % Roches en quartz…………………………..………….……….....27 soit 27 % Roches en quartzites………………………..…………………….17 soit 17 % Roches en silex………………………………..………………….48 soit 48 % Total………………………...………………...………………100 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 1 2 1 1 1 3 2 1 2 4 2 16 6 24 1 1 2 1 1 2 6 2 1 1 1 1 1 3 2 1 1 3 2 1 8 27 17 48 8,00 % 27,00% 17,00 % 48,00%

Total 3 6 9 48 4 10 3 3 6 5 3 100 100,00 %

Tabl. 17 : Matière première employées sur le site de Obangampari II.

163

L’observation du cortex montre sa présence sur la plupart des objets et il se localise sur les faces supérieures, au niveau des talons, sur les parties proximales, distales ou latérales de ses différentes pièces. L’analyse de ce cortex conduit à penser que les objets retrouvés sur le site d’Obangampari II ont été taillés sur place à 79 % avec un souci mineur pour le nettoyage complet des pièces destinées à la fabrication de l’outillage (tabl. 18). Objets à 100 % de cortex…………………….………………..…26 soit 26 % Objets à 50 % et +…………………………..……………….…...29 soit 29 % Objets à -50 %............................................................................... 24 soit 24 % Objets à 0 %.................................................................................. 21 soit 21 % Total……………………………………………..…………....100 soit 100 %

Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

Cortex/néocortex 100 % 50 % et + 2 5 21

26 26

-50 % 1

0%

6 6 1 3

3 9

1 12 3 4 1 3 2 1 29 29

2 3 2 24 24

3 2 1 1 2 21 21

Total 3 6 9 48 4 10 3 3 6 5 3 100 100,00 %

Tabl. 18 : Cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Obangampari II.

164

3.5.2. Technique de débitage L’analyse des différents talons des pièces de cette collection montre que les objets ont des talons diversifiés (fig. 120 ; 121). L’analyse effectuée sur cette industrie a permis de comprendre qu’elle est dominée par des pièces aux talons lisses : 78 objets soit 52,00 % de l’ensemble de pièces analysées. 29 pièces lithiques soit 29,00 % présentent des talons corticaux et 19 pièces lithiques soit 19,00 % ont des talons dièdres. Ce constat induit par conséquent une préparation minimale durant le débitage des objets. Talons lisses………………………………………………….52 soit 52,00 % Talons dièdres……………………………..……………...….19 soit 19,00 % Talons corticaux……………………………………….……..29 soit 29,00 % Total……………………………………...…..………..……..100 soit 100 %

B

A Fig. 119 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques : A : talon lisse ; B : talon cortical.

52.00 %

29.00 % 19.00 %

Lisses

Corticaux

Dièdres

Fig. 120 : Représentation des talons du matériel du site de Obangampari II.

165

L’analyse des bulbes a permis de les classer en trois catégories (fig.122 ; 123) : simples (29 pièces), cassés (19 pièces) et surtout saillants (52 pièces). Bulbes simples………………………………………...……...29 soit 29,00 % Bulbes cassés…………………………….………………. ….19 soit 19,00 % Bulbes saillants……………………………………………….52 soit 52,00 %

Fig. 121 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Obangampari II.

52.00 %

29.00 % 19.00 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig.122 : Représentation des bulbes du matériel du site de Obangampari II.

166

L’analyse des pièces de ce site a permis d’identifier deux types d’accidents de taille : les cassures et les réfléchissements (fig.124 ; 125 ; 126). Les cassures ont été identifiées sur 83 pièces lithiques de la collection de ce site (83,00 % de l’ensemble total des pièces étudiées). Ces dernières se caractérisent sous deux formes : transversale, pour 47 éclats (47,00 %) qui affectent les extrémités (distales et proximales), et longitudinale ou radiale, pour 36 éclats (36,00 %) qui ont affecté les talons des pièces étudiées ne présentant aucun point d’impact volontaire. 17 pièces analysées (17,00 %) présentent les stigmates d’un réfléchissement (fig. 125 ; 126).

Fig. 123 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Obangampari II. 83.00 %

17.00 %

Réfléchissement

Cassures

Fig. 124 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Obangampari II. 167

L’analyse des nervures des pièces recueillies sur ce site nous a permis d’identifier le sens du débitage, l’ordre des différents enlèvements d’éclats et de savoir si les tables de débitage observées ont été réaménagées (fig. 127). À cet effet, trois groupes de nervures ont été observées lors de cette analyse : multiples (64 pièces soit 64,00 %) ; parallèles (27 pièces soit 27,00 %) et rectilignes (9 pièces soit 09,00 %).

Fig. 125 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Obangampari II.

64.00 %

27.00 % 09.00 %

Multiples

parallèles

Rectilignes

Fig. 126 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Obangampari II.

168

3.5.3. Synthèse L’analyse des outils et les différents supports du site de Obangampari II nous a permis de nous renseigner sur le type de percussion employé sur ce site afin d’obtenir les pièces recueillies et analysées. Les morphologies des éclats, des outils et des nucléus, leurs épaisseur, longueur, largeur et la détermination de la retouche sont une multitude d’aspects qui nous renvoient vers un débitage direct au percuteur dur. Ce type de débitage est caractérisé par des talons relativement lisses, corticaux ou dièdres, sur des pièces sans préparation. Les contre-bulbes, les points d’impact, comme les bulbes, les ondulations de la face d’éclatement et les esquillements caractérisent aussi cette percussion directe au percuteur dur (fig. 127). L’analyse des nucléus de la collection montre qu’ils ne sont pas tous préparés. Un seul nucléus présente des préparations effectives de deux plans de frappes. Les négatifs de la plupart des outils montrent aussi une organisation d’enlèvement multipolaire confirmant la présence majoritairement de type multipolaire. L’étude des négatifs d’enlèvements montre toujours une hiérarchisation des négatifs dominée par une organisation plutôt multiple, puis parallèle et enfin rectiligne. L’utilisation maximale observée des nucléus de ce site pourrait traduire un manque de maîtrise dans le débitage, tout comme un débitage sans organisation, opportuniste, orienté vers la production de petits éclats et non un manque de matière première. La chaîne opératoire est alors destinée à un débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel par rapport aux différents nucléus analysés. Des éclats de mise en forme ou remise en forme peuvent aussi être issus d’une autre chaîne opératoire (façonnage). Leur statut est alors celui de produits bruts de débitage avant d’être utilisés comme outils.

169

3.6.

Site de Mvouna

Dans la commune de Franceville, nous avons également découvert un autre site le 12 septembre 2015. Ce site de plein air est situé dans le deuxième arrondissement de Franceville, plus précisément à Djamiti19 sur les bords de la rivière Mvouna (fig. 128). Les coordonnées du site sont : 01° 34’’ 21’’ sud/13° 41’ 25’’ est, son altitude est de 380 mètres. Les vestiges découverts sur ce site se composent de charbon de bois, de pièces lithiques, de tessons de céramique. Ce site ne présente pas d’indice de perturbation évidente. Le matériel du site reste diversifié, avec139 pièces lithiques.

Fig. 127 : Localisation du site de Mvouna.

19

Quartier de la ville de Franceville

170

Emprise du site de Mvouna

Fig. 128 : Le site de Mvouna en vue aérienne (source Google Maps, 2019).

Fig. 129 : Vue partielle du site de Mvouna, zone d’emprise.

171

Un sondage de 1 m a été réalisé sur le site de Mvouna, livrant une stratigraphie constituée de 7 unités stratigraphiques (fig. 130) : La première unité se caractérise par l’humus ; La deuxième est constituée de sable fin stérile ; La troisième unité, de terre rouge, a livré du matériel lithique ; La quatrième unité, sablo-argileuse, de couleur brune, ne présente aucun indice archéologique ; La cinquième unité, sablo-argileuse, contient du matériel lithique ; La sixième, sablo-argileuse à gros grain, a livré un ensemble de galets roulés ; La septième et dernière unité est le niveau d’altération de la roche-mère.

172

Fig. 130 : Coupe stratigraphique du carrée I6 du site de Mvouna.

173

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1m de décapage Fig. 131 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Mvouna.

174

3.6.1. Matériel recueilli et classification typologique Le site de Mvouna a fourni 139 pièces lithiques : 29 outils (20,86 %), 9 nucléus (6,47 %), 94 produits bruts de débitage (67,62 %) et enfin 7 pièces de débitage (5,03 %) (tabl. 19 ; fig.132). Catégories technologiques Catégories typologiques Matériel de débitage

Galets Percuteurs

Nucléus Produits bruts de débitage Éclats bruts Produits retouchés de Éclats retouchés débitage Pics Outils Bifaces Hachereaux Produit Grattoirs façonnés Burins Racloirs Total

Quantité

(%)

4 3 9 94

3 2 6 68

6

4

3 5 4 5 3 3 139

2 4 3 4 2 2 100 %

Tabl. 19 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mvouna.

67.62 %

20.86 % 05.03 %

06.47 %

Outils

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 132 : Catégorie technologique du matériel lithique de Mvouna.

175

Les 29 outils lithiques recueillis sur ce site de plein air sont classés en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 19 ; fig. 133). La première catégorie de ces outils se compose de 6 éclats retouchés (4,31 %). Leur dimension varie entre 36 et 65 mm de longueur et de 28 à 54 mm de largeur et de 20 à 24 d’épaisseur. La seconde catégorie de ces outils se caractérise par les produits façonnés recueillis sur le site et se compose de : 3 pics soit 10,34 %, obtenus dans du quartz pour 2 et du silex pour 1, de très bonne qualité. Les pièces présentent des enlèvements bifaciaux et des sections triangulaires, losangiques, les retouches sont directes sur les faces et elles ont une pointe grossière. 2 pièces sont obtenues sur éclats et 1 sur éclat laminaire. Les dimensions de ces pièces varient entre 82 et 100 mm de longueur, de 64 à 80 mm de largeur et de 41 à 59 mm d’épaisseur (tabl. 19 ; fig. 133). 5 bifaces soit 17,24 %, en quartz pour 2 pièces, en silex pour 2 et 1 pièce dans une roche indéterminée. Ces pièces présentent des bords rectilignes et une retouche plus ou moins envahissante. 3 sont sur éclat, 2 sur éclat laminaire lame. Les dimensions de ces pièces varient entre 82 et 100 mm de longueur, de 64 à 80 mm de largeur et de 41 à 59 mm d’épaisseur. 4 hachereaux soit 13,79 %, en silex pour 2 pièces, en quartz pour 1 et 1 pièce dans une roche indéterminée. Ces pièces lithiques présentent des tranchants étroits avec une forme asymétrique. 3 sont sur éclat laminaire, 1 sur éclat. La retouche est envahissante pour 2 pièces, directe pour1 pièce et couvrante pour 1 pièce. Leurs dimensions varient entre 40 et 80 mm de longueur, de 26 à 54 mm de largeur et de 20 à 50 mm d’épaisseur (tabl.19 ; fig. 134 ; 135). 5 grattoirs soit 17,24 %, en silex pour 3 pièces, en quartz pour 2 pièces. Ces grattoirs présentent des fronts plus ou moins semi-circulaires. La retouche est inverse sur 2 pièces, directe pour 1 pièce et bifaciale pour 2 pièces. 3 sont sur éclat et 2 sur éclat laminaire. Leurs dimensions varient entre 41 et 63 mm de longueur, de 21 à 55 mm de largeur et de 22 à 40 mm d’épaisseur. 3 burins, soit 10,34 %, en quartz. Ces outils présentent un biseau plus ou moins tranchant. La retouche sur ces outils est subparallèle (1 pièce) et parallèle (2 pièces). Ces pièces sont obtenues sur éclats, 2 pièces sont sur éclat, 1 sur éclat laminaire. Leurs dimensions varient entre 40 et 51 mm de longueur, de 22 à 47 mm de largeur et de 10 à 14 mm d’épaisseur. 3 racloirs soit 10,34 %, en silex (2 pièces), en quartzite (1 pièce), tous sur éclat. La retouche est directe (1 pièce), bifaciale (1 pièce) et enfin inverse (1 pièce), qui se fondent sur la position du tranchant par rapport à l’axe de l’éclat. 176

Les tranchants sont plus ou moins aigus et leur façonnage est obtenu par enlèvements d’éclats sur les deux faces. Leurs dimensions varient entre 31 et 70 mm de longueur, de 19 à 40 mm de largeur et de 20 à 25 mm d’épaisseur. Le site de Mvouna présente un nombre conséquent d’outils façonnés, 15 sur éclat (51,72 %) et 11 sur éclat laminaire (37,93 %) de l’ensemble des produits façonnés (fig. 134 ; 135). Ils ont des dimensions entre 33 et 75 mm de longueur, de 23 à 50 mm de largeur et 20 à 32 mm de l’épaisseur. La retouche identifiée sur les outils est directe sur 6 pièces (20,68 %) et inverse sur 3 pièces (10,34 %) et bifaciale sur 5 pièces (17,24 %). L’entendue de cette retouche est couvrante sur 1 pièce lithique soit 4,44 %. Sa morphologie est parallèle sur 7 pièces lithiques soit 31,13 % et enfin subparallèle sur 1 pièce lithique soit 3,44 %. Les roches qui ont permis la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnements (carrières et affleurements rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

177

A

B

Fig. 133 : Représentation des outils du site de Mvouna : A : grattoirs ; B : racloirs 06.00 % 17.24 %

17.24 % 13.79 %

10.34 %

Eclats retouchés

Pics

10.34 % 10.34 %

Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Fig. 134 : Répartition des outils du site de Mvouna.

178

Burins

Racloirs

Ce site livre 9 nucléus soit 6,47 % de l’ensemble total des pièces, de différentes formes dont 2 unipolaires soit 2,00 % ; 1 prismatique soit 1,00 % et 6 informes soit 6,00 % (fig. 135 ; 136). La matière première utilisée pour l’obtention des nucléus est dominée par le silex pour 6 soit 66,66 %, le quartz pour 2 soit 22,22 % et enfin en quartzite pour 1 soit 11,11 %. Les dimensions des nucléus de ce site varient entre 24 et 109 mm de longueur ; de 21 à 57 mm de largeur et enfin de 18 à 28 mm d’épaisseur. 2 nucléus présentent des préparations, tandis que 7 ne présentent aucune préparation préalable. Types de nucléus : 2 nucléus, soit 22,22 %, sont de type unipolaire, obtenus sur un éclat de quartz et présentant une préparation effective. Ils ont deux plans de frappe avec une seule table de débitage. Leurs dimensions varient entre 24 et 109 mm de hauteur, de 21 à 51 mm de largeur et de 18 à 30 mm d’épaisseur (fig.136 ; 137). 1 nucléus, soit 11,11 %, est de forme prismatique, obtenu à partir du quartzite. L’analyse des négatifs d’enlèvements de cette pièce et l’épaisseur des éclats identifiés lors du remontage renvoient à un débitage opportuniste, multiple sans souci de forme prédéterminée à donner l’objet. La morphologie initiale de la pièce reste difficile à imaginer. Ces dimensions varient entre 24 et 109 mm longueur ; de 21 à 57 mm de largeur et de 18 à 28 mm d’épaisseur. Les stigmates observés renvoient à la percussion directe au percuteur dur. 6 nucléus soit 66,66 % sont de type informe, obtenus dans du silex. Ils ont plusieurs plans de frappe et ont été débité à partir d’un bloc pour un débitage multipolaire d’éclats de différentes formes. Les dimensions moyennes de ces nucléus varient entre 26 et 98 mm de hauteur, de 22 à 50 mm de largeur et de 18 à 26 mm d’épaisseur (fig.136 ; 137).

179

Fig. 135 : Représentation d’un nucléus du site de Mvouna.

06.00 %

02.00 % 01.00 %

Unipolaires

Informes

Fig. 136 : Typologie des nucléus du site de Mvouna.

180

Prismatiques

Les produits bruts de ce site de Mvouna se composent de 94 éclats bruts, soit respectivement 67,62 % de l’ensemble des pièces recueillies (fig.137 ; 138 ; 139). L’étude de cette collection a permis de classer ces pièces en plusieurs types d’éclats : 21 éclats de plein débitage (22,34 %), 26 éclats d’entame (27,65 %), et enfin 47 éclats de décorticage (50,00 %). Sur ce site de plein air, les produits bruts de débitage sont dominants par rapport aux outils. Le site de Mvouna, a livré lors de l’analyse des produits bruts 31 éclats présentant un débitage Levallois soit 32,97 %. Les dimensions de ces pièces varient entre 35 et 61 mm de longueur, 22 et 65 mm de largeur et 20 et 23 mm d’épaisseur. Le débitage identifié sur les différentes pièces est majoritairement multipolaire (83 pièces soit 88,29 %) puis unipolaire (11 pièces soit 11,70 %). 79 de ces pièces montrent des bulbes saillants (56,83 %), 48 ont des bulbes simples (34,53 %) et 12 des bulbes cassés (8,63 %). Le débitage de ces éclats bruts ne montre pas de préparation et n’a pas pris en compte la gestion de la matière première. Il est multipolaire à en juger par les nombreuses ondulations multidirectionnelles observées sur les différentes faces des pièces (fig.137 ; 138 ; 139). 37 talons sont lisses (26,61 %), 88 sont corticaux (63,30 %) et 14 sont dièdres (10,07 %). Ces différents indices sont autant d’aspects caractéristiques qui renvoient à un débitage par percussion directe et au percuteur dur. Les roches qui ont permis la fabrication de ces pièces sont bien locales avec 59 pièces dans du silex soit 42,44 %, 39 en quartz soit 28,05 %, 34 en quartzite soit 24,46 % et 7 pièces dans une matière indéterminée soit 5,03 %.

181

A

B

Fig. 137 : Éclats d’entame du site de Mvouna : A : éclat de plein débitage ; B : éclats de décorticage. 50.00 %

27.65 %

22.34 %

Eclat de plein débitage

Eclat d'entame

Eclats de décorticage

Fig. 138 : Répartition des éclats du site de Mvouna

9

29 7

94

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 139 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mvouna. 182

Les matériaux utilisé pour la confection des outils de ce site sont le silex, le quartz et le quartzite, par ordre d’importance (tabl. 20). Roches indéterminées………………………….…………….07 soit 05,03 % Roches en quartz……………………………….… ..…..…....39 soit 28,05 % Roches en quartzites………………………….….…..…….....34 soit 24,46 % Roches en silex…………………………….………………....59 soit 42,44 % Total…………………………………………………..……...139 soit 100 % Catégorie Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces

Nature de la matière première Indéterminée Quartz Quartzite Silex 1 1 2

4 1 1

1 2 24 1 2 2

Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total

1

7

39

Pourcentage

5,03 %

28,05%

1 30 1

1 2 3 1 34

2 6 36 3 1 2

3 9 94 6 3 5

2 3

4 5 3 3 139

2 59

24,46 % 42,44%

Tabl. 20 : Matière première employées sur le site de Mvouna.

183

Total 4

100,00 %

L’analyse du cortex montre une présence régulière sur les pièces de manière totale et semi-partielle. Il est localisé sur la face supérieure, les talons, tout comme les parties proximales, distales ou latérales des pièces. Cette observation suggère que ce matériel a été débité sur le site (tabl. 21). Objets à 100 % de cortex……………………………….……19 soit 13,66 % Objets à 50 % et +…………………………………………...41 soit 29. 49 % Objets à -50 %......................................................................... 50 soit 35,97 % Objets à 0 %............................................................................ 29 soit 20,86 % Total……………………………………………………….....139 soit 100 % Catégorie 100 % Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

2 12 1 1

1 2 19 13,66 %

50 % et + 2 1 1 24 2 2 2 3 3 1 41 29,49%

Cortex/néocortex -50 % 0% Total 2 4 3 4 4 9 36 22 94 3 6 1 3 2 5 1 4 1 1 5 1 3 1 3 50 29 139 35,97% 20,86% 100,00 %

Tabl. 21 : Cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Mvouna.

184

3.6.2. Technique de débitage L’analyse des talons montre une domination des talons corticaux (88 objets), suivie par les talons lisses (37 éclats) et enfin les talons dièdres avec 14 éclats (fig. 140 ; 141). Talons lisses………………………..……...............................37 soit 26,61 % Talons corticaux…………….…………...…………...………88 soit 63,30 % Talons dièdres………………………….……………….……14 soit 10,07 % Total……………………………………………………...…..139 soit 100 %

Fig. 140 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques du site de Mvouna. 63.30 %

26.61 % 10.07 %

Talons lisses

Talons corticaux

Talons dièdres

Fig. 141 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mvouna. 185

Quant aux bulbes, ils sont dominés par les bulbes saillants (79 objets) puis simples (48 pièces) (fig. 142 ;143). Bulbes simples………………………………..……….……..48 soit 34,53 % Bulbes cassés……………………… ….…….……….……...12 soit 08,63 % Bulbes saillants………………………...…………….………79 soit 56,83 % Total………………………………….…………..….……....139 soit 100 %

Fig. 142 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mvouna. 56.83 %

34.53 %

08.63 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 143 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mvouna.

186

Les accidents de taille identifiés sur ce site ont uniquement concerné des éclats brisés et des fragments. L’analyse a permis d’identifier trois catégories d’accidents de taille classés par ordre d’importance : les cassures, les réfléchissements et enfin outrepassage (fig. 144 ; 145). Les cassures concernent 78 éclats, transversales avec 47 objets (60,25 %) aux extrémités (distales et proximales), et longitudinales ou radiales qui ont affecté les talons de 21 objets (26,92 %), puis les cassures franches sur 10 pièces (12,82 %) ne montrant aucun point d’impact volontaire. Les réfléchissements concernent 46 pièces (33,09 %). Cet accident de taille produit des supports très courts, et traduit un débitage sans préparation, très opportuniste. Enfin, les outrepassages ont été observés sur 15 éclats (10,79 %). Ils se matérialisent par le détachement de la table de débitage de la partie distale des pièces. La plupart des pièces analysées issues de cet accident présentent des faces d’éclatement très concaves et un épaississement généralement distal (fig. 144 ; 145).

187

Fig. 144 : Représentation des accidents de taille : A : cassure ; B : outrepassage du site de Mvouna. 56.11 %

33.09 %

10.79 %

Réfléchissement

Cassures

Outrepassage

Fig. 145 : Représentation des accidents de tailles des pièces lithiques du site de Mvouna.

188

Ces pièces sont aussi dominées par des faces aux nervures d’orientations multiples (97 objets soit 69,78 %) et parallèle (42 objets soit 30,21 %). Les pièces lithiques du site de Mvouna présentent un très bon état de conservation à en juger par les différents aspects qui caractérisent ces pièces (nervures, bulbes, ondulations, les négatifs d’enlèvements antérieurs…) (fig. 146 ; 147).

Fig. 146 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mvouna. 69.78 %

30.21 %

Multiples

Parallèles

Fig. 147 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mvouna.

189

3.6.3. Synthèse La description et l’étude des outils du site de Mvouna ne laisse aucun doute quant au type de percussion employé sur ce site pour l’obtention des pièces analysées : la percussion dure directe. En effet, les indices identifiés (nervures, bulbes, ondulations, les négatifs d’enlèvements antérieurs, retouches, talons relativement lisses ; corticaux ; dièdres, la présence de contre-bulbes, points d’impact, bulbes, ondulations de la face d’éclatement, esquillements…) sont autant aspects qui renvoient à un débitage direct au percuteur dur (fig. 146 ; 147). Les nucléus n’ont pas tous subi de préparation. Les négatifs de la plupart des objets ne montrent pas une organisation d’enlèvement unique et correspondent avec les différents négatifs observés sur les nucléus, caractéristique d’un débitage opportuniste. En effet, l’analyse des différents négatifs d’enlèvements montre une hiérarchisation dominée par une organisation multiple avec 97 pièces soit 69,78 %, puis parallèle avec 42 pièces lithiques soit 30,21 % de l’ensemble des négatifs d’enlèvements identifiés (fig. 146 ; 147). La morphologie des nucléus a joué un rôle important dans le débitage de ces éclats. Le débitage des éclats s’effectuait en fonction de la morphologie évolutive du nucléus et des différents angles et les nervures exploitables. L’exploitation maximale observée des nucléus ne traduit en rien un manque de matière première, mais plutôt un manque de savoir-faire et/ou un débitage opportuniste sans souci de gestion de la matière première, tourné vers une production d’éclats de petite taille. Dans ce cas, nous pouvons avoir affaire à deux attitudes : La constitution d’une chaîne opératoire destinée au débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel par rapport aux différents nucléus analysés. Une utilisation des éclats de mise en forme ou remise en forme dans une autre chaîne opératoire (façonnage). Leur statut est alors celui de produits bruts de débitage avant d’être utilisés comme outils.

190

3.7.

Site de Mikaka II

Au sud de l’aéroport international de Mvengué, nous avons fait la découverte d’un site que nous avons baptisé Mikaka II, en référence au site de Mikaka et aux grottes qui s’y trouvent à quelques mètres de là. Les coordonnées de ce site sont les suivantes : 01° 43’ 34’’ sud/13° 28’ 39’’ est, son altitude est de 435 mètres (fig. 149). Les premières observations de terrain indiquent que ce site était dédié à la taille, car il est largement dominé par des produits de débitage (éclats, nucléus, déchets, etc.) plutôt que par des produits finis (tabl. 22). Le site de Mikaka II ne présente pas d’indices de perturbation. Le sondage et la fouille fine réalisés sur ce site nous a permis de récolter 119 pièces lithiques.

Fig. 148 : Localisation du site de Mikaka II 191

Emprise du site de Mikaka II

Fig. 149 : Site de Mikaka II en vue aérienne (source : Google Maps, 2019).

Fig. 150 : Vue partielle du site Mikaka II, zone d’emprise. 192

Un sondage de 1 m a été réalisé sur le site de Mikaka II, livrant une stratigraphie constituée de 8 unités stratigraphiques (fig. 151) : La première unité est composé d’humus de couleur noire stérile ; La deuxième, semi-organique, est formée de terre rouge. Cette couche a livré plusieurs tessons de céramique ; La troisième unité, de terre rouge, est stérile ; La quatrième est un niveau sablo-argileux, composée de pièces lithiques de dimensions diverses ; La cinquième unité est un niveau sablo-argileux grisâtre présentant du matériel lithique ; La sixième, sablo-argileuse brun à grain fins, a une épaisseur d’environ 30 cm, stérile ; La septième unité, sablo-argileuse, à gros grain contient des gros galets roulés ; La huitième et dernière unité est un niveau d’altération de la roche-mère.

193

Fig. 151 : Coupe stratigraphique des carrées I6 et J6 du site Mikaka II.

194

− Zone de sondage 1m de profondeur − Zone de fouille fine 1m de décapage Fig. 152 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Mikaka II.

195

3.7.1. Matériel recueilli et classification typologique Le matériel de ce site est composé de 94 pièces lithiques : 25 outils (26,59 %), 9 nucléus (9,57 %), 54 produits bruts de débitage (57,44 %), et 6 pièces de débitage (6,38 %) (tabl. 22 ; fig.153). Catégories technologiques Matériel de débitage Nucléus Produits bruts de débitage Produits retouchés de débitage Outils Produit façonnés

Catégories typologiques Galets Percuteurs Éclats bruts Éclats retouchés

Quantité

(%)

4 2 9 54

4 2 10 57 5

5

Pics Bifaces

5 3

5 3

Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs

4 2 2 4 94

4 2 2 6 100 %

Total

Tabl. 22 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mikaka II.

57.44 %

26.59 %

09.57 %

Outils

06.38 %

Nucléus

Produits de débitage

Matériel de débitage

Fig. 153 : Répartition typotechnologique du matériel du site de Mikaka II. 196

Les 25 outils lithiques peuvent être séparés en deux catégories : les produits retouchés de débitage et les produits façonnés (tabl. 22). La première catégorie de ces outils est constituée de 5 éclats retouchés (5,31 % de l’ensemble). Leur dimension varie entre 31 et 60 mm de longueur et de 22 à 56 mm de largeur et de 20 à 27 d’épaisseur. La première catégorie se compose de : 5 pics (20,00 %) en quartz pour 2 pièces, en quartzite pour 2 pièces et 1 pièce lithique dans une roche non identifiée. 3 pièces sont sur éclat, et 2 sur lame. Ces pièces présentent des sections triangulaires, des talons épais souvent globuleux et une pointe. Leurs dimensions varient entre 68 et 102 mm de longueur, 75 et 79 mm de largeur et 41 et 49 mm d’épaisseur (fig. 154 ; 155). 3 bifaces (12,00 %) en quartz pour 2 pièces, et en silex pour 1 pièce.1 pièce présente des bords convexes, 1 autre des bords biconvexes et 1 dernière des bords rectilignes. 2 sont sur éclat, 1 sur lame. La retouche identifiée est couvrante. La morphologie de la retouche est subparallèle (1 pièce), parallèle (1 pièce) ou bifaciale (1pièce). Leurs dimensions varient entre 49 et 101 mm de longueur, 19 et 54 mm de largeur et 21 et 28 mm d’épaisseur. 4 hachereaux (16,00 %) façonnés sur gros éclats de silex (3 pièces) et en quartzite (1pièce). Toutes ces pièces présentent des tranchants vifs et des extrémités pointues. La retouche est couvrante (1 pièce) et envahissante (3 pièces). Sa morphologie est subparallèle sur 3 pièces lithiques ou parallèle (1 pièce). Leurs dimensions varient entre 43 et 78 mm de longueur, de 27 et 50 mm de largeur et 20 et 60 mm d’épaisseur (fig. 154 ; 155). 2 grattoirs (08,00 %) dont 1 en silex et 1 dans une roche non identifiée. 1 pièce est sur éclat, l’autre sur éclat laminaire. Elles présentent un front arrondi, aménagé par une retouche courte subparallèle pour 1, parallèle pour la seconde. Leurs dimensions varient entre 45 et 70 mm de longueur, 22 et 59 mm de largeur et 22 et 41 mm d’épaisseur. 2 burins (08,00 %) obtenus dans du quartzite (1 pièce) et du silex (1 pièce). 1 burin est sur éclat, l’autre sur éclat laminaire, dièdre déjeté à gauche et à droite par plusieurs enlèvements. La retouche est directe pour le premier, inverse pour l’autre (fig. 154 ; 155). La morphologie de la retouche est subparallèle pour les deux. Leurs dimensions varient entre 45 et 59 mm de longueur, 22 et 57 mm de largeur et 22 et 47 mm d’épaisseur. 4 racloirs (16,00 %) obtenus dans du quartzite (2 pièces) et du silex (2 pièces), uniquement sur éclat. Ils présentent une retouche directe (2pièces), inverse (2 pièces). Sa morphologie est subparallèle sur (1 pièce), parallèle (1pièce) ou écailleuse (2 pièces). Leurs dimensions varient entre 35 et 75 mm de longueur ; 21 et 45 mm de largeur et 19 et 25 mm d’épaisseur. 197

Les pièces façonnées de ce site sont ainsi obtenues sur éclats et portent des retouches diverses. Elles sont au nombre de 20 soit 21,27 % de l’ensemble des pièces récoltées avec des dimensions comprises entre 35 et 102 mm de longueur, de 19 à 79 mm de largeur et 19 à 60 mm de l’épaisseur (tabl. 22 ; fig.154). Le support utilisé est l’éclat pour 15 pièces (75,00 %) et l’éclat laminaire pour 5 pièces (25,00 %). La position de la retouche sur ces outils est directe sur 2 pièces (1 racloir ; 1 burin) soit 8,00 %, et inverse sur 3 pièces (1 burin ; 2 racloirs) soit 12,00 %, localisable sur les différentes faces des pièces analysées. L’entendue de cette retouche est couvrante sur 4 pièces (3 bifaces et 1 hachereau) soit 16,00 %, envahissante sur 3 pièces (3 hachereaux) soit 16,66 %, et courte sur 2 pièces (2 grattoirs) soit 8,00 %. Sa morphologie est bifaciale pour 1 pièce (1biface) soit 4,00 %, parallèle sur 4 pièces (1 biface ; 1 hachereau ; 1 grattoir ; 1 burin) soit 20,00 %, subparallèle sur 8 pièces (1biface ; 3 hachereaux ; 1 grattoir ; 2 burins ; 1 racloir) soit 32,00 %, et écailleuse sur 2 pièces (2 racloirs) soit 8,00 %. Les roches qui ont permis la fabrication de ces pièces sont bien locales à en juger par les gîtes d’approvisionnements (carrières et affleurements rocheux) identifiés à proximité du site archéologique.

198

B

A

Fig. 154 : Représentation d’une pièce bifaciale du site de Mikaka II : A : pièce bifaciale ; B : racloir 57.44 %

20.00 %

16.00 %

16.00 %

12.00 %

Eclats

Pics

Bifaces

Hachereaux

08.00 %

08.00 %

Grattoirs

Burins

Fig. 155 : Répartition des outils du site de Mikaka II

199

racloirs

Le site de Mikaka II livre 9 nucléus soit 9,57 % de l’ensemble total des pièces. On dénombre dans cet ensemble : 1 prismatique et 8 informes (fig.156 ; 157). La matière première employée est largement dominée par le quartz avec 4 pièces soit 44,44 % ; le silex avec 2 pièces soit 22,22 % ; le quartzite avec 2 pièces soit 22,22 % et enfin 1 pièce dans une roche que nous n’avons pas pu identifier soit 11,11 % (fig.156 ; 157). Ces pièces lithiques ont une longueur comprise entre 20 à 120 mm pour la longueur et de 15 à 75 mm de largeur et de 54 à 85 mm d’épaisseur. Les nucléus de cette collection ne présentent de préparation préalable. Types de nucléus : 1 nucléus, soit 11,11 %, de forme prismatique a été identifié dans cet ensemble, à partir d’un bloc de roche non identifié. L’observation des négatifs d’enlèvements renvoie à un débitage multipolaire, non organisé sans soucis de forme prédéterminée à donner. Ces dimensions varient entre 20 à 120 mm longueur, de 15 à 75 mm de largeur et de 54 à 85 mm d’épaisseur (fig.156 ; 157). 8 nucléus, soit 88,88 %, d’aspect globuleux sans forme, sont obtenus sur quartz pour 4, sur quartzite pour 2 et sur silex pour 2. L’observation de ces pièces les oriente vers une production d’éclats de petite taille. Ils montrent plusieurs tables de débitage et donc un débitage multipolaire. Les dimensions de ces pièces lithiques varient entre 25 et 116 mm longueur ; de 19 à 75 mm de largeur et de 54 à 81 mm d’épaisseur (fig.156 ; 157). L’étude de ces nucléus demeure difficile pour la simple raison qu’il n’y a pas de plan de frappe identifiable. L’analyse du débitage, des négatifs d’enlèvements d’éclats et la perte de matière première renvoient à une exploitation opportuniste. La morphologie initiale de cette pièce reste difficile à imaginer vu la taille des produits récoltés. Les stigmates de débitage renvoient à la percussion directe au percuteur dur.

200

Fig. 156 : Représentation d’un nucléus préparés du site de Mikaka II 88.88 %

11.11 %

Prismatiques

informes

Fig. 157 : Typologie des nucléus du site de Mikaka II.

201

Les produits bruts sont composés de 54 éclats (57,44 % de l’ensemble) : de plein débitage pour 18 pièces (33,33 %), d’entame pour 9 pièces (16,66 %), et de décorticage pour 27 pièces (50,00 %) (fig. 158 ; 159 ; 160). Leurs dimensions varient entre 20 et 120 mm de longueur, de 15 à 75 mm de largeur et 54 à 85 mm d’épaisseur. Le débitage de ces pièces est multipolaire essentiellement selon les observations des négatifs des faces supérieures (76,59 %). Les bulbes identifiés sur ces pièces sont simples pour 61 (64,89 %) ; saillants pour 24 (25,53 %) et cassés pour 9 (9,57 %) (fig.164 ; 165, p.202). 68 pièces présentent un talon lisse (72,34 %), suivi par les talons corticaux pour 17 (18,08 %), et les talons dièdres pour 9 (9,57 %) (fig. 161 ; 162). L’analyse de ces éclats bruts permet déjà de déduire un débitage opportuniste sans tenir compte de la gestion de la matière première, à en juger par les enlèvements importants de matière première visible sur les éclats. Le débitage est multipolaire, selon les négatifs d’enlèvement réalisé par percussion directe et au percuteur dur.

202

A

B

Fig. 158 : Éclats du site de Mikaka II : A : plein débitage ; B : décorticage 50.00 % 33.33 % 16.66 %

Plein débitage

Entame

Décorticage

Fig. 159 : Répartition des éclats du site de Mikaka II

9

25 6

54

Outils

Matériel de débitage

Produits bruts de débitage

Nucléus

Fig. 160 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mikaka II 203

Les pourcentages des roches utilisées sur le site de Mikaka varient d’une matière première à l’autre, sans réelle domination d’une matière (tabl.23) : Roches indéterminées……………………………………….15 soit 15,95 % Roches en quartz………………………………………….....28 soit 29,78 % Roches en quartzites………………………………………...16 soit 17,02 % Roches en silex………………………………. ……….…....35 soit 37,23 % Total……………………………………….……….…………94 soit 100 % Catégorie Indéterminée Galets Percuteurs Nucléus Éclats Éclats retouchés Pics Bifaces Hachereaux Grattoirs Burins Racloirs Total Pourcentage

1 1 11 1

Nature de la matière première Quartz Quartzite Silex 1 1 2 1 4 2 2 16 6 21 2 1 2 2 2

2 1

1

15 15,95 %

28 29,78%

1 2 16 17,02 %

1 3 1 1 2 35 37,23%

Tabl. 23 : Matières premières employées sur le site de Mikaka II.

204

Total 4 2 9 54 5 5 3 4 2 2 4 94 100,00 %

Le cortex ou néocortex est représenté sur 79 pièces soit 84,03 % du corpus (tabl. 24). Cette couverture naturelle est présente sur la plupart des objets, localisée à plusieurs endroits : sur les faces supérieures, au niveau des talons, sur les parties proximales, distales ou latérales. L’identification de ce cortex sur les pièces conduit à penser que les objets retrouvés ont été taillés. Cette affirmation est soutenue par les 79 pièces corticales, induisant également un souci mineur pour le nettoyage complet des pièces. Objets à 100 % de cortex…………………………….…23 soit 24,46 % Objets à 50 % et +……………………………………...27 soit 28,72 % Objets à -50 %................................................................ 29 soit 30,85 % Objets à 0 %................................................................... 15 soit 15,95 % Total…………………………………………………..94 soit 84,03 % Catégorie 100 %

50 % et + 2

Cortex/néocortex -50 % 0% Total

Galets 1 1 4 Percuteurs 2 62 Nucléus 3 4 2 9 Éclats 18 11 16 9 54 Éclats retouchés 2 1 1 1 5 Pics 3 1 1 5 Bifaces 2 1 3 Hachereaux 2 2 4 Grattoirs 1 1 2 Burins 2 2 Racloirs 2 1 1 4 Total 23 27 29 15 94 Pourcentage 24,46% 28,72 % 30,85% 15,95% 84,03 % Tabl. 24 : Représentation du cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Mikaka II.

205

3.7.2. Technique de débitage Cette industrie est dominée par des pièces aux talons lisses, suivie par des pièces aux talons corticaux et enfin celles aux talons dièdres (fig. 161 ; 162). Les talons ne présentent aucune préparation et induisent une préparation minimale durant le débitage. Talons lisses…………………………………………..………68 soit 72,34 % Talons dièdres………………………..………………..……...09 soit 09,57 % Talons corticaux………………..…………………………..…17 soit 18,08 % Total……………………………..……………………………..94 soit 100 %

Fig. 161 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques du site de Mikaka II 72.34 %

18.08 % 09.57 %

Lisses

Corticaux

Dièdres

Fig. 162 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mikaka II. 206

Les bulbes présentent sont majoritairement simples, puis cassés et saillants (fig. 163 ; 164). Bulbes simples………………………………………………..61 soit 64,89 % Bulbes cassés…………………………..............…………..…09 soit 09,57 % Bulbes saillants……………….………………….……………24 soit 25,53 % Total…………………………………………………………....94 soit 100 %

Fig. 163 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mikaka II.

64.89 %

25.53 % 09.57 %

Simples

Saillants

Cassés

Fig. 164 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mikaka II.

207

3 différents accidents de taille ont été repérés : les cassures, les réfléchissements et les outrepassages (fig. 165 ; 166). 58 pièces de ce site soit 61,70 %, présentent des cassures. Cette cassure est soit transversale pour 31 pièces (53,44 %), soit longitudinale pour 27 éclats (46,55 %), localisée sur les différents talons des pièces étudiées, sans identification de point d’impact volontaire. 24 pièces (25,53 % de l’ensemble) présentent les stigmates d’un réfléchissement. Enfin, les outrepassages ont été observés sur 12 éclats (12,76 %). Ils se matérialisent par un détachement de la table de débitage de la partie distale des pièces analysées et des différents nucléus de cette collection.

Fig. 165 : Représentation des accidents de taille du site de Mikaka II

25.53 %

61.70 % 12.76 %

Réfléchissement

Cassures

Outrepassage

Fig. 166 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Mikaka II.

208

Trois groupes de nervures ont été identifiés : multiples, parallèles et rectilignes (fig. 167 ; 168). Cet ensemble lithique est dominé par les pièces présentant des nervures multipolaire (76,59 % des pièces analysées).

Fig. 167 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mikaka II

76.59 %

19.14 % 04.25 %

Multiples

parallèles

Rectilignes

Fig. 168 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mikaka II.

209

3.7.3. Synthèse Les morphologies des éclats, des outils, des nucléus de ce site, et la détermination de la retouche sont autant d’aspects qui orientent vers un débitage direct au percuteur dur. Ce type de débitage se caractérise par des stigmates que nous avons pu identifier à savoir : talons relativement lisses, corticaux, dièdres sur la pièce analysée, sans préparation. À ces aspects, on peut également ajouter la présence de contre-bulbes, points d’impact marqué, bulbes, ondulations de la face d’éclatement visible et esquillements qui caractérisent cette percussion directe au percuteur dur (fig. 165 ; 166). L’analyse des nucléus de la collection n’a pas été facile. Plusieurs nucléus ne sont pas préparés. L’analyse du débitage, des négatifs d’enlèvements d’éclats et la perte de matière première nous a renseignés sur le type d’exploitation et le savoir-faire du tailleur. L’étude des talons de pièces analysées révèle qu’ils sont de formes diverses et rappelle une séquence précédente d’enlèvements identiques permettant l’intégration de cette pièce dans le processus de débitage des nucléus analysés. Les négatifs de la plupart des outils montrent une organisation d’enlèvement multipolaire confirmée par l’analyse des nucléus qui sont dominés par des nucléus de type infirme et à débitage multipolaire (fig. 167 ; 168). Le débitage semble ainsi être sans organisation précise en dehors d’un opportunisme orienté vers la production de petits éclats. Dans ce cas, nous pouvons avoir affaire à deux attitudes : La constitution d’une chaîne opératoire destinée vers le débitage d’éclats, avec un très faible investissement technique comme temporel par rapport aux différents nucléus analysés. Une utilisation des éclats de mise en forme ou remise en forme dans une autre chaîne opératoire (façonnage). Leur statut est alors celui de produits bruts de débitage avant d’être utilisés comme outils.

210

3.8.

Les grottes

Différentes grottes de la province du Haut-Ogooué ont fait l’objet des prospections pendant cette mission (tabl. 25). En effet, une attention particulière a été accordée à ces endroits fréquentés jadis par les hommes préhistoriques. Ces endroits ont livré des indices d’un passé préhistorique assez important. Nous avons pu visiter plusieurs grottes : la grotte de Mikaka à Mvengué, celle du village Makatamangoye au nord de la province et enfin, la grotte Ngo, du village Okoumbi. Les prospections dans des grottes avaient un double but : d’abord effectuer des sondages, dans le but de prélever des échantillons (matériel lithique, charbon de bois) et enfin vérifier la stratigraphie des couches du sol. Le résultat des prospections dans les grottes n’a pas été positif, parce que nous n’avions pas pu réaliser des sondages et des fouilles, comme souhaité. Nous déplorons malheureusement le comportement de nos guides20, car ces derniers ne nous ont pas permis de prendre des photos dans les grottes, de faire des sondages encore moins des fouilles. La pratique de ces activités dans ces grottes devrait nous permettre de recueillir un maximum d’informations concernant la préhistoire de ces lieux et de confronter nos résultats à ceux de nos prédécesseurs. N°

1 Mvengué II

Longitude Localisation Altitude (m) 01.40.08 S 13.26.02 E Mvengué 408

2

01.36.50 S 13.30.07E

Franceville

338

01.36.51 S 13.30.07E 00.40.00 S 13.40.29 E

Mounana Okondja

498 404

01.06.21 S 13.46.49 E 01.34.21 S 13.41.25 E 01.43.34 S 13.28.39 E

Otala Franceville Mvengué

413 380 435

3 4

Site

Banguené

Carrière II OkondjaAviation II 5 Obangampari II 6 Mvouna 7 Mikaka II

Latitude

Tabl. 25 : Coordonnées géographiques et altimétriques des sites étudiés de la région du Haut-Ogooué. 20 Nos guides nous ont demandé une somme d’argent notamment 400.000 Fcfa soit 610 euros en pleine forêt, afin de nous permettre de réaliser quelques photos dans les grottes, de faire des sondages voire même des fouilles. Selon eux, la prise des photos à l’intérieur des grottes sans donner quelque chose (argent) perturberait la quiètude des esprits et que s’ils nous permettaient de récolter quelques pièces lithiques par le biais des sondages et fouilles, nous devrions les revendre aux européens et finir riches alors que eux, ils seront toujours pauvres et au village.

211

Fig. 169 : Carte des sites de notre étude dans la province du Haut-Ogooué.

212

Chapitre IV Comparaison du matériel lithique des sites archéologiques du Haut-Ogooué.

213

Catégories typologiques Sites archéologiques

Galets

Percuteurs

Nucléus

Éclats B

Éclats R

Pics

P. Bifaces

Hachereaux

Grattoirs

Burins

Racloirs

Total

Mvengué II

8

3

17

39 / 15 : 54

10

2

2

2

2

2

3

105

Banguené

4

3

7

54 / 28 : 82

7

3

4

4

6

4

5

129

Carrière II

6

3

19

55/52 : 107

12

3

2

11

3

4

3

173

Okondja-Aviation II

3

4

11

82 / 09 : 91

3

2

4

4

9

7

5

143

Obangampari II

3

6

9

48 / 00 : 48

4

10

3

3

6

5

3

100

Mvouna

4

3

9

63 / 31 : 94

6

3

5

4

5

3

3

139 94

Mikaka II

4

2

9

54 / 00 : 54

5

5

3

4

2

2

4

Total

32

24

81

395/135 : 530

47

28

23

32

33

27

26

3,62

2,71

9,17

60,02

5,32

3,17

2,60

3,62

3,73

3,05

2,94

883 Pourcentage

Total matériel

Tabl. 26 : Répartition totale des vestiges des sites étudiés

530

81 32

24

47

28

23

32

33

27

26

Fig.170 : Répartition typotechnologique du matériel des sites étudiés.

214

Dans ce chapitre, il sera question de comparer les industries archéologiques recueillies dans la région du Haut-Ogooué. Cette comparaison du matériel lithique entre sites nous permettra de comprendre ces différentes industries de manière proportionnelle, d’identifier à travers cette comparaison si les différents sites de la région du Haut-Ogooué partagent les mêmes industries et de savoir s’ils sont contemporains ou pas.

4.1. Outils/produits façonnés 4.1.1. Les Pics Ces pics représentent 3,17 % de l’ensemble des outils, répartis comme suit : 2 du site de Mvengué II soit 7,14 % ; 3 soit 10,71 % pour le site de Banguené ; 3 soit 10,71 % pour le site de Carrière I ; 2 soit 7,14 % pour le site d’Okondja-Aviation ; 10 soit 35,71 % pour le site de Obangampari II ; 3 soit 10,71 % pour le site de Mvouna et enfin 5 soit 17,85 % pour le site de Mikaka II (tabl.27 ; fig. 171). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Burins 2 3 3 2 10 3 5 28 3,17 %

% 7.14 % 10.71 % 10.71 % 7.14 % 35.71 % 10.71 % 17.85 % 100 %

Tabl. 27 : Tableau des pics par sites archéologiques Mikaka II

5

Mvouna

3

Obangampari II

10

Okondja-Aviation II

2

Carrière II

3

Banguené

3

Mvengué II

2 0

2

4

6

8

10

12

Fig. 171. Représentation de pics des sites archéologiques du Haut-Ogooué. 215

4.1.2. Les pièces bifaciales Au nombre de 23, ces bifaces sont répartis comme suit : 2 soit 8,69 % pour le site de Mvengué II ; 4 soit 17,39 % pour le site de Banguené ; 2 soit 8,69 % pour le site de Carrière II ; 4 soit 17,39 % pour le site d’Okondja-aviation II ; 3 soit 13,04 % pour le site d’Obangampari II ; 5 soit 21,73 % pour le site de Mvouna ; et enfin 3 bifaces pour le site de Mikaka II soit 13,04 % de l’ensemble des pièces bifaciales (tabl.28 ; fig. 172). Sites archéologiques Pièces bifaciale % Mvengué II 2 8.69 % Banguené 4 17.39 % Carrière II 2 8.69 % Okondja-aviation 4 17.39 % Obangampari II 3 13.04 % Mvouna 5 21.73 % Mikaka II 3 13.04 % Total 23 100 % Pourcentage 2,60 % Tabl. 28 : Répartition des pièces bifaciales par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

3

Mvouna

5

Obangampari II

3

Okondja-Aviation II

4

Carrière II

2

Banguené

4

Mvengué II

2 0

1

2

3

4

5

6

Fig. 172 : Représentation des pièces bifaciales des sites archéologiques du Haut-Ogooué.

216

4.1.3. Les hachereaux Les hachereaux recueillis sur nos sites sont au nombre de 32 soit 3,62 % de l’ensemble des pièces récoltés sur les sites et se répartissent comme tels : 2 du site de Mvengué II soit 6,25 % ; 4 soit 12,50 % pour le site de Banguené ; 11 soit 34,37 % pour le site de Carrière II ; 4 soit 12,50 % pour le site d’Okondja-Aviation II ; 3 soit 9,37 % pour le site d’Obangampari II ; 4 soit 12,50 % pour le site de Mvouna et enfin 4 pièces soit 12,50 % pour le site de Mikaka II (tabl.29 ; fig. 173). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Hachereaux 2 4 11 4 3 4 4 32 3,62 %

% 06.25 % 12.50 % 34.37 % 12.50 % 09.37 % 12.50 % 12.50 % 100 %

Tabl. 29 : Tableau des hachereaux par sites archéologiques.

Mikaka II

4

Mvouna

4

Obangampari II

3

Okondja-Aviation II

4

Carrière II

11

Banguené

4

Mvengué II

2 0

2

4

6

8

10

12

Fig. 173 : Représentation des hachereaux des sites archéologiques du HautOgooué.

217

4.1.4. Les grattoirs Les grattoirs de notre corpus sont au nombre de 33 soit 3,73 % de l’ensemble des outils recueillis sur les sites étudiés. Ils se répartissent de la manière suivante : 2 du site de Mvengué II soit 6,06 % ; 6 soit 18,18 % pour le site de Banguené ; 3 soit 9,09 % pour le site de Carrière II ; 9 soit 27,27 % pour le site d’Okondja-Aviation II ; 6 soit 18,18 % pour le site d’Obangampari II ; 5 soit 15,15 % pour le site de Mvouna et enfin 2 grattoirs soit 6,06 % pour le site de Mikaka II (tabl.30 ; fig. 174). Sites archéologiques Grattoirs Mvengué II 2 Banguené 6 Carrière II 3 Okondja-aviation 9 Obangampari II 6 Mvouna 5 Mikaka II 2 Total 33 Pourcentage 3,73 % Tabl. 30 : Tableau des grattoirs par sites archéologiques.

Mikaka II

% 06.06 % 18.18 % 19.09 % 27.27 % 18.18 % 15.15 % 06.06 % 100 %

2

Mvouna

5

Obangampari II

6

Okondja-Aviation II

9

Carrière II

3

Banguené

6

Mvengué II

2 0

2

4

6

8

10

Fig. 174 : Représentation des grattoirs des sites archéologiques du HautOgooué.

218

4.1.5. Les burins Les burins sont au nombre de 27 pièces soit 3,05 % de l’ensemble des pièces récoltées sur les sites de la région. Ces burins sont répartis comme suit : 2 soit 7,40 % pour le site de Mvengué II ; 4 soit 14,81 % pour le site de Banguené ; 4 soit 14,81 % pour le site de Carrière II ; 7 soit 25,92 % pour le site d’Okondja-aviation II ; 3 soit 11,11 % pour le site de Mvouna ; 5 soit 18,51 % pour le site d’Obangampari II et enfin 2 burins pour le site de Mikaka II soit 7,40 % de l’ensemble des burins (tabl.31 ; fig. 175). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Burins 2 4 4 7 5 3 2 27 3,05 %

% 07.40 % 14.81 % 14.81 % 25.92 % 18.51 % 11.11 % 07.40 % 100 %

Tabl. 31 : Tableau des burins par sites archéologiques du Haut-Ogooué.

Mikaka II

2

Mvouna

3

Obangampari II

5

Okondja-Aviation II

7

Carrière II

4

Banguené

4

Mvengué II

2 0

1

2

3

4

5

6

7

8

Fig. 175 : Représentation des burins des sites archéologiques du HautOgooué.

219

4.1.6. Les racloirs L’inventaire des racloirs recueillis sur les sites de la province du HautOgooué montre 26 objets soit 2,94 % de l’ensemble de l’outillage des sites. Ces racloirs se répartissent comme suit : 3 soit 11,11 % pour le site de Mvengué II ; 5 soit 18,51 % pour le site de Banguené ; 3 soit 11,11 % pour le site de Carrière II ; 5 soit 18,51 % pour le site d’Okondja-aviation II ; 3 soit 11,11 % pour le site de Obangampari II ; 3 soit 11,11 % pour le site de Mvouna et enfin 4 racloirs soit 14,81 % pour le site de Mikaka II (tabl.32 ; fig. 176). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Racloirs 3 5 3 5 3 3 4 26 2,94 %

% 11.11 % 18.51 % 11.11 % 18.51 % 11.11 % 11.11 % 14.81 % 100 %

Tabl. 32 : Tableau des racloirs par sites archéologiques.

Mikaka II

4

Mvouna

3

Obangampari II

3

Okondja-Aviation II

5

Carrière II

3

Banguené

5

Mvengué II

3 0

1

2

3

4

5

6

Fig. 176 : Représentation des racloirs des sites archéologiques du HautOgooué.

220

4.1.7. Les éclats retouchés Les éclats retouchés de notre corpus se répartissent de la manière suivante : 10 pièces du site de Mvengué II soit 21,27 % ; 7 pièces soit 14,89 % pour le site de Banguené ; 12 pièces soit 25,53 % pour le site de Carrière II ; 3 pièces soit 6,38 % pour le site d’Okondja-Aviation II ; 4 pièces soit 8,51 % pour le site d’Obangampari II ; 6 pièces soit 12,76 % pour le site de Mvouna et enfin 5 pièces soit 10,63 % pour le site de Mikaka II (tabl.33 ; fig. 177). Sites archéologiques Éclats retouchés % Mvengué II 10 21.27 % Banguené 7 14.89 % Carrière II 12 25.53 % Okondja-aviation 3 06.38 % Obangampari II 4 08.51 % Mvouna 6 12.76 % Mikaka II 5 10,63 % Total 47 100 % Pourcentage 5,32 % Tabl. 33 : Répartition éclats retouchés par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

5

Mvouna

6

Obangampari II

4

Okondja-Aviation II

3

Carrière II

12

Banguené

7

Mvengué II

10 0

2

4

6

8

10

12

14

Fig. 177 : Représentation des éclats retouchés des sites du Haut-Ogooué.

221

4.2.

Les nucléus

Durant nos travaux, nous avons recueilli 81 nucléus sur les sites du HautOgooué soit 9,17 % de l’ensemble du matériel. Les nucléus se répartissent comme suit : 17 soit 20,98 % pour le site de Mvengué II ; 7 soit 8,64 % pour le site de Banguené ; 19 soit 23,45 % pour le site de Carrière II ; 11 soit 13,58 % pour le site d’Okondja-aviation II ; 9 soit 11,11 % pour le site d’Obangampari II ; 9 soit 11,11 % pour le site de Mvouna et enfin 9 nucléus soit 11,11 % pour le site de Mikaka II. Ils sont unipolaires pour 18, pyramidaux pour 21, prismatiques pour 24 et informes pour 18 (tabl. 34 ; fig. 178). Sites archéologiques Nucléus % Mvengué II 17 20.98 % Banguené 7 08.64 % Carrière II 19 23.45 % Okondja-aviation 11 13.58 % Obangampari II 9 11.11 % Mvouna 9 11.11 % Mikaka II 9 11.11 % Total 81 100 % Pourcentage 9,17 % Tabl. 34 : Répartition des nucléus par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

9

Mvouna

9

Obangampari II

9

Okondja-Aviation II

11

Carrière II

19

Banguené

7

Mvengué II

17 0

5

10

15

Fig. 178 : Représentation des nucléus des sites archéologiques du HautOgooué.

222

20

4.3.

Les produits bruts de débitage

Les éclats sont les pièces majoritaires de notre corpus : 530 pièces lithiques soit 60,02 %. Ces produits confirment bien la tendance observée sur les nucleus orientée vers le débitage d’éclats. Ils sont débités préférentiellement sur des nucléus à deux ou plusieurs plans de frappe (tabl. 35 ; fig. 179). Sites archéologiques Éclats retouchés % Mvengué II 54 51.42 % Banguené 82 63.56 % Carrière II 107 61.84 % Okondja-aviation 91 63.63 % Obangampari II 48 48.00 % Mvouna 94 67.62 % Mikaka II 54 57.44 % Total 530 100 % Pourcentage 60,02 % Tabl. 35 : Tableau éclats bruts de débitage par site archéologiques.

Mikaka II

54

Mvouna

94

Obangampari II

48

Okondja-Aviation II

91

Carrière II

107

Banguené

82

Mvengué II

54 0

20

40

60

80

100

120

Fig. 179 : Représentation des éclats bruts de débitage par sites archéologiques du Haut-Ogooué.

223

4.4. Le matériel de débitage 4.4.1. Les galets L’analyse des galets recueillis sur les sites archéologiques a permis de regrouper 32 pièces soit 3,62 % de l’ensemble total. Ces galets sont répartis comme suit : 8 du site de Mvengué II soit 25,00 % ; 4 du site Banguené soit 12,20 % ; 6 du site Carrière II soit 18,75 % ; 3 du site Okondja-aviation soit 9,37 % ; 3 du site Obangampari II soit 9,37 % ; 4 du site Mvouna soit 12,04 % ; 4 du site Mikaka II soit 12,50 % (tabl. 36 ; fig.180). Sites archéologiques Galets % Mvengué II 8 25.00 % Banguené 4 12.50 % Carrière II 6 18.75 % Okondja-aviation II 3 09.37 % Obangampari II 3 09.37 % Mvouna 4 12.50 % Mikaka II 4 12.50 % Total 32 100 % Pourcentage 3,62 % Tabl. 36 : Répartition des galets par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

4

Mvouna

4

Obangampari II

3

Okondja-Aviation II

3

Carrière II

6

Banguené

4

Mvengué II

8 0

2

4

6

8

10

Fig. 180 : Représentation des galets des sites archéologiques du Haut-Ogooué.

224

4.4.2. Les percuteurs Les percuteurs recueillis sur les sites étudiés sont au nombre de 24 pièces soit 2,71 % de l’ensemble total. Ils sont répartis comme suit : 3 du site de Mvengué II soit 12,50 % ; 3 du site Banguené soit 12,50 % ; 3 du site Carrière II soit 12,50 % ; 4 du site Okondja-aviation II soit 16,66 % ; 6 du site Obangampari II soit 25,00 % ; 3 du site Mvouna soit 12,50 % ; 2 du site Mikaka II soit 8,33 % (tabl. 37, fig.181). Sites archéologiques Percuteurs % Mvengué II 3 12,50 % Banguené 3 12,50 % Carrière II 3 12,50 % Okondja-aviation II 4 16,66 % Obangampari II 6 25,00 % Mvouna 3 12,50 % Mikaka II 2 08,33 % Total 24 100 % Pourcentage 2,71 % Tabl. 37 : Répartition des percuteurs par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

2

Mvouna

3

Obangampari II

6

Okondja-Aviation II

4

Carrière II

3

Banguené

3

Mvengué II

3 0

1

2

3

4

5

6

7

Fig. 181 : Représentation des percuteurs des sites archéologiques du HautOgooué.

225

4.5.

Les matières premières

Dans cette étude, l’un des critères qui n’a pas permis l’identification de certaines pièces a été l’altération qu’elles ont pu subir et la nature de la matière première. En effet, 51 pièces lithiques soit 5,77 % de l’ensemble du matériel recueilli sur les sites n’ont pas été identifiées. Nous avons intégré toutes ces pièces lithiques dans le processus d’analyse sans exclusion aucune. Elles ont constitué notre corpus bien que nous les ayons rangées dans une catégorie intitulée « Indéterminée », afin de mieux les classer et d’éviter les confusions lors de l’étude. L’étude de la matière première indique que celle-ci est largement dominée par des roches du substrat de la région du Haut-Ogooué : 94,22 % des roches identifiées contre 5,77 % de roches que nous n’avions pas pu identifier comme étant du quartz ; quartzite encore moins du silex, malgré les interventions de plusieurs géographes (tabl. 38 ; fig.182). Sites Nature de la matière première archéologiques Indéterminée Quartz Quartzite Silex Total Mvengué II 2 83 5 15 105 Banguené 5 67 32 25 129 Carrière II 8 120 31 14 173 Okondja-aviation II 6 104 19 14 143 Obangampari II 8 27 17 48 100 Mvouna 7 39 34 59 139 Mikaka II 15 28 16 35 93 Total 51 468 154 210 883 Pourcentage 5,77 % 53,00% 17,44 % 23,78% 100,00 % Tabl. 38 : Matières premières employées sur les sites archéologiques.

226

Mikaka II

Mvouna

Obangampari II

OkondjaAviation II

Carrière II

Banguené

Mvengué II

0

20

40

60

80

100

120

Fig. 182 : Représentation du matériel lithique des sites archéologiques du Haut-Ogooué.

227

4.6.

Le débitage Levallois

Le débitage Levallois a été identifié lors de l’analyse des objets lithiques recueillis sur les sites étudiés sur 135 pièces soit 15,28 % de l’ensemble total. Ces pièces lithiques sont réparties comme suit : 15 pièces du site de Mvengué II soit 14,28 %, 28 pièces du site Banguené soit 34,14 %, 52 pièces du site Carrière II soit 48,59 % ; 9 du site Okondja-aviation II soit 9,89 %, 31 pièces du site Mvouna soit 32,97 % (tabl. 39 ; fig.183 ; 184). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation II Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Débitage Levallois 15 28 52 9 0 31 0 135 15,28 %

% 14.28 % 34.14 % 48.59 % 09.89 % 00.00 % 32.97 % 00.00 % 100 %

Tabl. 39 : Répartition des éclats Levallois identifiés par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué

Mikaka II

0

Mvouna

31

Obangampari II

0

Okondja-Aviation II

9

Carrière II

52

Banguené

28

Mvengué II

15 0

10

20

30

40

50

60

Fig. 183 : Représentation des éclats Levallois des sites archéologiques du Haut-Ogooué.

228

B

A

C Cortex d’éclats Levallois.

Sens du débitage

Négatif d’enlèvement

Fig. 184 : Représentation d’éclats Levallois identifiés des sites archéologiques du Haut-Ogooué : A : site de Okondja-aviation II ; B : site de Mvouna ; C : site de Carrière II.

229

4.7. Chaîne opératoire 4.7.1 Chaîne opératoire de débitage Les produits débités recueillis sur les sites étudiés sont au nombre de 530 pièces soit 60,02 % de l’ensemble total. Ils sont répartis comme suit : 54 du site de Mvengué II soit 51,42 % ; 82 du site Banguené soit 63,56 % ; 107 du site Carrière II soit 61,84 % ; 91 du site Okondja-aviation soit 63,63 % ; 48 du site Obangampari II soit 48,00 % ; 94 du site Mvouna soit 67,62 % ; 54 du site Mikaka II soit 57,44 % (tabl. 40 ; fig.185 ; 186). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation II Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Produits débités 54 82 107 91 48 94 54 530 60,02

% 51.42 % 63.56 % 61.84 % 63.63 % 48.00 % 67.62 % 57.44 % 100 %

Tabl. 40 : Répartition des produits de débitage par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué

Mikaka II

54

Mvouna

94

Obangampari II

48

Okondja-Aviation II

91

Carrière II

107

Banguené

82

Mvengué II

54 0

20

40

60

80

100

120

Fig. 185 : Représentation des produits de débitage des sites archéologiques du Haut-Ogooué. 230

Gîtes Acquisition de matières premières Roches locales Transport des matériaux sur le site

Sites archéologiques du Haut-Ogooué Débitage d’éclats à la percussion direct à la pierre dure

Nucléus uni-bidirectionnel

Production

Retouches des éclats bruts Confection Éclats retouchés, pics, bifaces, burins, racloirs, grattoirs Utilisation Activité du quotidien ou activité plus spécialisée

Abandon

Rejet des outils usés ou cassés ; des supports bruts

Phase principale Phases secondaires

Fig 186 : Chaîne opératoire de débitage des pièces lithiques des sites.

231

4.7.2 Chaîne opératoire de façonnage Le façonnage a été identifié lors de l’analyse de nos pièces lithiques recueillies sur les sites étudiés sur 169 pièces soit 19,13 % de l’ensemble total. Ces pièces lithiques façonnées sont réparties comme suit : 13 pièces du site de Mvengué II soit 12,38 %, 26 pièces du site Banguené soit 20,15 %, 26 pièces du site Carrière II soit 15,02 %, 31 du site Okondja-aviation II soit 21,67 %, 30 pièces du site Obangampari II soit 30,00 %, 23 pièces du site Mvouna soit 16,54 %, 20 pièces du site Mikaka II soit 21,27 % (tabl.41; fig.187 ; 188). Sites archéologiques Mvengué II Banguené Carrière II Okondja-aviation II Obangampari II Mvouna Mikaka II Total Pourcentage

Pièces façonnées 13 26 26 31 30 23 20 169 19,13 %

% 12,38 % 20,15 % 15,02 % 21,67 % 30,00 % 16,54 % 21,27 % 100 %

Tabl. 41 : Répartition des pièces façonnées par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II

20

Mvouna

23

Obangampari II

30

Okondja-Aviation II

31

Carrière II

26

Banguené

26

Mvengué II

13 0

5

10

15

20

25

30

35

Fig. 187 : Représentation des pièces façonnées des sites archéologiques du Haut-Ogooué. 232

Gîtes

Roches locales

Acquisition de matières premières

Transport des matériaux sur le site

Sites archéologiques du Haut-Ogooué Façonnage de blocs en ébauches Esquilles ou ébauches

Production

Polissage Confection Hachereaux Taillés /polis Utilisation

Activité du quotidien ou activité plus spécialisée

Les hachereaux polis deviennent des nucléus, des percuteurs, etc

Réutilisation

Abandon

Rejet des outils usés ou cassés ; des supports bruts

Phase principale Phases secondaires

Fig. 188 : Chaîne opératoire de façonnage des pièces lithiques des sites.

233

4.8.

Les raccords et remontages

Plusieurs raccords ou remontages du matériel lithique recueilli ont été réalisés lors de l’analyse des objets lithiques recueillis sur les sites étudiés, 171 pièces soit 19,36 % de l’ensemble total. Cette activité réalisée sur les sites de notre région d’étude a permis de révéler l’étendue des informations qu’apportait cette méthode et permet aussi de répondre aux questions concernant les relations qu’il peut y avoir entre les nucléus et certaines pièces. Les pièces raccordées ou remontées des sites du Haut-Ogooué sont réparties comme suit : 24 pièces du site de Mvengué II soit 14,03 %, 18 pièces du site Banguené soit 10,52 %, 41 pièces du site Carrière II soit 23,97 %, 23 du site Okondja-aviation II soit 13,45 %, 22 pièces du site Obangampari II soit 12,86 %, 37 pièces du site Mvouna soit 21,63 %, 6 pièces du site de Mikaka II soit 3,50 % (tabl. 42 ; fig. 189 ; 190). Sites archéologiques Raccords/remontages % Mvengué II 24 14,03 % Banguené 18 10,52 % Carrière II 41 23,97 % Okondja-aviation II 23 13,45 % Obangampari II 22 12,86 % Mvouna 37 21,63 % Mikaka II 06 03,50 % Total 171 100 % Pourcentage 19,36 % Tabl. 42 : Répartition des accords/remontages par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué.

Mikaka II Mvouna Obangampari II Okondja-Aviation II Carrière II Banguené Mvengué II

6 37 22 23 41 18 24 0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Fig. 189 : Représentation des accords/remontages par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. 234

A

B

C Fig. 190 : Représentation de quelques pièces lithiques accordées ou remontées des sites du Haut-Ogooué N=171 : A : éclat cortical site de Banguené ; B : grattoirs site de Okondja-aviation II ; C : biface site de Mvouna.

235

4.9.

Synthèse

Globalement, les différentes industries analysées montrent le même kit d’outils ce qui amènerait à penser qu’ils sont tous contemporains, avec une majorité d’éclats bruts, 530 pièces soit 60,02 %, contre 216 outils. Ce constat impliquerait que les préhistoriques ont débité leurs outils in situ, à moins que certaines stations soient uniquement des ateliers de débitage, sans réelles occupations. L’outillage se compose de pièces variées (pics, hachereaux, bifaces, grattoirs, burins, racloirs, éclats retouchés) mais communes à tous les sites, fabriquées, en grande majorité, dans du quartz, quartzite et enfin silex et caractérisées par une homogénéité totale. Quelques variations peuvent être néanmoins notées. Avant tout, la proportion des pièces n’est pas la même ; le site de Carrière II fournit le plus de matériel avec 173 pièces soit 19,59 %, suivi du site de Okondja-aviation II avec 143 pièces soit 16,19 %, de Mvouna avec 139 pièces soit 15,74 %, de Banguené avec 129 pièces soit 14,60 %, de Mvengué II avec 105 pièces soit 11,89 % ; de Obangampari II avec 100 pièces soit 11,32 % et enfin Mikaka II avec 94 pièces soit 10,64 %. Le site de Obangampari II fournit le plus de pics avec 10 pièces soit 35,71 %, suivi du site de Mikaka II avec 5 pièces soit 17,85 %, de Mvouna avec 3 pièces soit 10,71 %, de Banguené soit 10,71 %, de Carrière II avec 3 pièces soit 10,71 %, de Mvengué II avec 2 pièces soit 7,14 % et enfin Okondja-aviation avec 2 pièces soit 7,14 %. Le site de Mvouna a fourni le plus de pièces bifaciales avec 5 pièces soit 21,73 %, suivi du site de Banguené avec 4 pièces soit 17,39 %, de Okondjaaviation II avec 4 pièces soit 17,39 %, de Obangampari II avec 3 pièces soit 13,04 %, de Mikaka II avec 3 pièces soit 13,04 %, de Mvengué II avec 2 pièces soit 8,69 % et enfin Carrière II avec 2 pièces soit 8,69 %. Concernant les hachereaux, le site de Carrière II a fourni le plus de pièces avec 11 soit 34,37 %, suivi de Banguené avec 4 pièces soit 12,50 %, de Okondja-Aviation II avec 4 pièces soit 12,50 %, de Mikaka II avec 4 pièces soit 12,50 %, de Mvouna avec 4 pièces soit 12,50 %, de Obangampari II avec 3 soit 9,37 % et enfin Mvengué II avec 2 pièces soit 06,25 %. Le site de Okondja-Aviation II a fourni le plus de grattoirs avec 9 pièces soit 27,27 % de l’ensemble des sites étudiés. Il est suivi du site de Banguené avec 6 pièces soit 18,18 %, de Obangampari II avec 6 pièces soit 18,18 %, de Mvouna avec 5 pièces soit 15,15 %, de Carrière II avec 3 pièces soit 9,09 %, de Mvengué II avec 2 pièces soit 6,06 % et enfin Mikaka II avec 2 grattoirs soit 6,06 %. Le site de Okondja-aviation II a fourni le plus de burins avec 7 pièces soit 25,92 % de l’ensemble des sites étudiés. Ce site est suivi du site de 236

Obangampari II avec 5 pièces soit 18,51 %, de Banguené avec 4 pièces soit 14,81 %, de Carrière II avec 4 pièces soit 14,81 %, de Mvouna avec 3 pièces soit 11,11 %, de Mvengué II avec 2 pièces soit 7,40 % et enfin de Mikaka II avec 2 pièces soit 7,40 %. L’inventaire des racloirs a permis de les classer par sites. Les sites de Banguené et Okondja-aviation II ont fourni le même nombre de racloirs à savoir 5 pièces soit 18,51 % de l’ensemble des sites étudiés. Ces sites sont suivis du site de Mikaka II avec 4 pièces soit 14,81 % et enfin de Okondjaaviation II ; Mvengué II ; Carrière II et Mvouna avec 3 pièces soit 11,11 %. Le site de Carrière II a fourni le plus d’éclats retouchés avec 12 pièces soit 25,53 % de l’ensemble des sites étudiés. Ce site est suivi de Mvengué II avec 10 pièces soit 21,27 %, de Banguené avec 7 pièces soit 14,89 %, de Mvouna avec 6 pièces soit 12,76 %, de Mikaka II avec 5 pièces soit 10,63 %, de Obangampari II avec 4 pièces soit 8,51 % et enfin Okondja-Aviation II avec 3 pièces soit 6,38 %. Le site de Carrière II a fourni le plus de nucléus avec 19 pièces soit 23,45 % de l’ensemble des sites étudiés. Ce site est suivi de pour le site de Mvengué II avec 17 pièces soit 20,98 %, de Okondja-aviation II avec 11 pièces soit 13,58 %, de Obangampari II avec 9 pièces soit 11,11 %, de Mvouna avec 9 pièces soit 11,11 %, de Mikaka II avec 9 pièces soit 11,11 % et enfin Banguené avec 7 pièces soit 8,64 %. Le site de Carrière II a fourni le plus de nucléus avec 107 pièces soit 61,84 % de l’ensemble des sites étudiés. Ce site est suivi par le site de de Mvouna avec 94 pièces soit 67,62 %, par Okondja-aviation II avec 91 pièces soit 63,63 %, par Banguené avec 82 soit 63,56 %, par Mvengué II avec 54 pièces soit 51,42 %, par Mikaka II avec 54 pièces soit 11,11 % et enfin par Obangampari II avec 48 pièces soit 48,00 %. L’analyse des galets recueillis montre que le site de Mvengué II a fourni le plus de galets avec 8 pièces soit 25,00 % de l’ensemble des sites étudiés. Suivi de Carrière II avec 6 pièces soit 18,75 %, de Banguené avec 4 pièces soit 12,20 %, de Mvouna avec 4 pièces soit 12,04 %, de Mikaka avec 4 pièces soit 12,50 %, de Okondja-aviation II avec 3 pièces soit 9,37 % et enfin Obangampari II avec 3 pièces soit 9,37 %. Les percuteurs de notre collection ont largement été recueillis sur le site de Obangampari II avec 6 pièces soit 25,00 %. Il est suivi de Okondja-aviation II avec 4 pièces du site soit 16,66 %, de Mvengué II avec 3 pièces soit 12,50 %, de Carrière II avec 3 pièces soit 12,50 %, de Mvouna avec 3 pièces soit 12,50 %, de Banguené avec 3 pièces soit 12,50 % et enfin de Mikaka II avec 2 pièces soit 8,33 %. Le débitage Levallois a été identifié sur les sites étudiés. Le site de Carrière II a fourni le plus de pièces ayant cette technique avec 52 pièces soit 48,59 % de l’ensemble total. Ce site est suivi de Mvouna avec 31 pièces soit 32,97 %, 237

de Banguené avec 28 pièces soit 34,14 %, de Mvengué II avec 15 pièces soit 14,28 %, de Okondja-aviation II soit 9,89 %. Les produits débités recueillis sur les sites étudiés sont répartis comme suit : 54 du site de Mvengué II soit 51,42 % ; 82 du site Banguené soit 63,56 % ; 107 du site Carrière II soit 61,84 % ; 91 du site Okondja-aviation soit 63,63 % ; 48 du site Obangampari II soit 48,00 % ; 94 du site Mvouna soit 67,62 % ; 54 du site Mikaka II soit 57,44 %. Les produits façonnés quant à eux sont répartis tels que Okondja-aviation avec 31pièces soit 21,67 %, suivi de Obangampari II avec 30 pièces soit 30,00 %, de Banguené avec 26 pièces soit 20,15 %, de Carrière II avec 26 pièces soit 15,02 %, de Mvouna avec 23 pièces soit 16,54 %, de Mikaka II avec 20 pièces soit 21,27 % et enfin Mvengué II avec 13 pièces soit 12,38 %. Le site de Carrière II a fourni le plus des pièces remontées avec 41 pièces soit 23,97 % de l’ensemble des sites étudiés. Suivi de Mvouna avec 37 pièces soit 21,63 %, de Mvengué II avec 24 pièces soit 14,03 %, de Okondja-aviation avec 23 pièces soit 13,45 %, de Obangampari II avec 22 pièces soit 12,86 %, de Banguené avec 18 pièces soit 10,52 % et enfin Mikaka II avec 6 pièces soit 3,50 %. Cependant, c’est à Carrière II mais aussi à Mvengué II que les nucléus sont les plus nombreux. À Obangampari II, les outils sont aussi nombreux que dans les autres sites proportionnellement au nombre de pièces, à l’exception de Mvengué II. Quant aux pics, ils sont aussi les plus nombreux à Obangampari II, alors que c’est à Carrière II que les hachereaux sont en nombre. Ces industries montrent aussi des stigmates de débitage similaire au travers des talons qui sont systématiquement corticaux, lisses ou cassés, les bulbes proéminents, une percussion dure directe sur des nucléus unipolaires et surtout multipolaires. Ils montrent une préparation effective, mais aussi un débitage sans organisation, opportuniste, tourné essentiellement vers la production d’éclats sans réelle préparation. L’exhaustion des nucléus ne constitue donc pas un indice concernant le manque relatif de matière première sur les sites de la région mais ce type d’organisation de la chaîne opératoire. Au vu de tous ces éléments, ces industries s’inscrivent dans une longue période d’occupation de ces lieux par des hommes préhistoriques. Les sites visités rassemblent dans leur majorité un matériel lithique très homogène. Les pièces présentent globalement un bon état de conservation au vu de la présence quasi systématique des talons et des stigmates de débitage observés lors des différentes analyses de ce matériel lithique.

238

Troisième partie : Portée chronologique et culturelle des données archéologiques.

239

Chapitre V Évolutions chronologiques, technologiques et culturelles de la région du Haut-Ogooué.

241

5.1.

Historique des attributions culturelles

L’attribution culturelle des sites du Gabon est exclusivement basée sur deux logiques différentes. L’une, ancienne, favorisée par la typologie lithique, à partir des collections issues des ramassages de surface, donc très partielles et orientées sur un seul type d’objet. L’autre se base sur les horizons pédologiques notamment « stone-line et recouvrement sablo-argileux » dont la fiabilité chronologique est à revoir. Les recherches préhistoriques menées dans l’ensemble de l’Afrique centrale ont permis de mieux comprendre comment nous sommes arrivés à ces attributions culturelles pour les industries lithiques de nos régions respectives. Au Gabon les plus vieilles traces de la présence humaine sont attribuées au Sangoen sans plus de précision, ni étude. D Cahen écrivait sur la base de perturbations généralisées des gisements d’Afrique centrale : « La préhistoire de l’Afrique centrale est basée essentiellement sur l’étude de sites localisés dans le bassin méridional du fleuve Zaïre et qui présentent avec Gombe de nettes similitudes du milieu. Il s’agit généralement de stations de plein air, établies près de cours d’eau, dans des sables résultant du remaniement des sables ocres du Kalahari supérieur (du moins pour les industries postacheuléennes). Dans un même écosystème, des facteurs biogéniques similaires ont dû déterminer et entretenir partout un processus quasi permanent de compactage des sables. Il serait étonnant que ce processus n’ait eu des conséquences archéologiques qu’à Gombe » (D. Cahen, 1978b). Sur la typologie, en 1982, une synthèse archéologique de l’histoire de l’Afrique centrale était publiée. D Cahen continuait à se servir du concept complexe industriel post-acheuléen tout en précisant : « Étant donné qu’il n’existe pas de collection de référence et qu’aucun assemblage archéologique n’est homogène aux fins de définitions typologiques, il n’est possible que d’isoler quelques “fossiles directeurs”. Dans l’état actuel de la recherche, il est difficile de reconnaître des industries dignes de ce nom. » (D. Cahen, 1982). C. Lanfranchi-Salvi déclare également que : « Pour l’heure, la typologie, moyen de communication privilégié entre les préhistoriens, est un élément de référence qui manque en Afrique centrale » (C. Lanfranchi-Salvi, 1990). Par la suite, B. Clist va, pour des raisons de communication, utiliser les vocables de Sangoen pour toute industrie découverte dans ou sur une « ligne de cailloux » et Lupembien pour toute industrie macrolithique découverte dans le recouvrement argileux au-dessus. L’outillage Sangoen dans ce cas est découvert au Gabon sur plusieurs sites perturbés, mais aussi dans la « stone-line ». 242

Cette formation résulte soit d’anciens lits de rivières fossilisés, soit de nappes d’épandage de versants. Les attributions culturelles des industries du Gabon ne sont pas le résultat de véritables études, et leur placement chronologique multiple. Elles ne reposent sur aucune base scientifique fiable. Elles ont été attribuées sur la base des ramassages de surface qui ont conduit très souvent à des sélections de pièces lithiques ou à la récolte d’un seul type de pièces. Elles ne prennent pas en compte la totalité des pièces lithiques et ce fait fausse inéluctablement les données. Face au choix des pièces, il est difficile de les insérer dans un classement culturel sans équivoque et dans un calage correct sur le long temps de la Préhistoire. Le Paléolithique, sous toute ses formes, semble être la période la mieux documentée du Haut-Ogooué quand nous nous interrogeons sur les peuplements préhistoriques. En effet, les trouvailles de surface sont, pour l’heure, très nombreuses, beaucoup plus que celles issues des fouilles de sites en place dans cette région. Les attributions culturelles des collections lithiques par les premiers chercheurs dans cette zone sont donc à prendre avec beaucoup de prudence. Dans les années 1980, les chercheurs tels que P. de MARRET, F. V. NOTEN, R. DESCHAMP, R. LANFRANCHI, pour les plus anciens et B, Clist, L, DIGOMBE, B. FARINE, M. LOCKO, R. OSLISLY… pour les plus récents continuent à indiquer que le matériel lithique de la région du Haut-Ogooué daterait du « Paléolithique », depuis bientôt plus d’un siècle. Dans certaines publications sur le peuplement du Gabon, on peut lire « au cours de toutes ces dernières années, la Préhistoire gabonaise s’est révélée comme devant être particulièrement riche ». Toutefois, jusqu’en 1961, le Gabon n’a bénéficié dans le domaine de l’archéologie que de ramassages isolés et de prospections sporadiques : les connaissances ont progressé par bonds successifs, d’une région à l’autre, sans qu’il soit possible de dégager une évolution précise des cultures préhistoriques (M. Locko, 1988). Ce dernier ajoutait pour ce qui est de la région du Haut-Ogooué « située au sud-est du Gabon, cette région recèle de très nombreux gisements couvrants presque toutes les périodes de la préhistoire. Certaines pièces lithiques, de type bifaces, “core-axe” (M. Locko,1988, Op.cit.), galets aménagés, récoltés généralement en surface, pourraient sans doute laisser penser à un peuplement ancien, remontant au moins aux périodes sangoenne et lupembienne. Toutefois, ce sont, pour l’instant, les sites de l’âge du fer qui paraissent les plus importants, parce qu’ayant fait l’objet d’une véritable fouille ». Concernant l’industrie lithique L. DIGOMBE déclare :

243

« La présence d’un outillage, riche et varié, est l’un des traits saillants de la préhistoire gabonaise. Cette variété s’exprime d’abord dans la matière utilisée. Il s’agit généralement de quartzite et de grès, pour les objets de grand calibre ; de quartz et de silex, pour les petits outils. Le jaspe noir reste la spécificité de la Ngounié et, dans une moindre mesure, du Haut-Ogooué » (L. Digombe et al, 1987). Ce dernier indiquait que cette diversité se retrouvait dans les types d’outils fabriqués, avec deux formes d’industries caractéristiques, notamment : micro-industrie, à base de petits éclats de silex et de petits nucléus, surtout dans la province de l’Estuaire ( Kango) et dans celle de la Ngounié ( Lac Noir Ndendé, Mandilou, Yombi, etc.) et dans celle de base de gros galets de quartzite, donnant lieu à l’obtention de bifaces de grande taille, de pics, de choppers, de grattoirs épais sur galets ou rabots. Notons, en particulier pour le Haut-Ogooué, la présence de très belles haches polies et taillées, de meules, de broyeurs, etc. Ce dernier sur la base de cet outillage sans analyses préalables, ni datation, a déclaré qu’il était permis d’envisager une occupation très ancienne du Gabon remontant sans doute à un Paléolithique ancien de l’Afrique centrale avec des périodes du Paléolithique récent qui paraissent toutefois mieux représentées. Il semblerait alors que ces attributions culturelles n’obéissaient à aucune pratique (fouilles, analyses, datations, etc.). Dans le Haut-Ogooué, les premières industries découvertes étaient aussi attribuées à un Paléolithique ancien sans plus de précision et reflétaient ainsi les pratiques issues du ramassage sélectif de surface. L’autre difficulté rencontrée pour justifier ces attributions culturelles est celle que nous pouvons qualifier de « classement culturel ou calage dans la Préhistoire ». En effet, l’un des problèmes que posent les industries est la possibilité de les insérer dans un classement culturel sans équivoque et dans un calage correct sur le long temps de la Préhistoire (M. Gutierrez, 2008). Selon l’auteur, si l’on considère les recherches conduites en Afrique de l’Est, et en particulier à Olduwai, l’un des critères pour la classification culturelle des industries est le pourcentage des pièces lithiques. Cette classification culturelle des industries sur la base des pourcentages ne fait pas l’unanimité des chercheurs. M. Kleindienst par exemple ne reconnaît comme étant acheuléens que les sites ayant fourni plus de 40 % de bifaces. Ainsi, M Leakey va considérer qu’avec moins de 40 % de bifaces un ensemble lithique ne peut pas être considéré comme acheuléen, et les industries plus pauvres en bifaces sont attribuées aux différents stades de « develop oldow » (M. Leakey, 1951, cité par M. Gutierrez, 2008, Op.cit.). C’est évidemment à partir de ce calcul de pourcentage que les industries vont changer de l’Oldowayen (1,8 M. A) à l’Oldowayen évolué A, B et C, intercalées d’industries acheuléennes, pour laisser place enfin à la seule industrie acheuléenne vers 0,6 MA. 244

C’est cette intercalation d’industries oldowayennes acheuléennes que J. Chavaillon qualifiait d’« étiquettes rigides et équivoques ». En effet, pour cet auteur, le problème des attributions culturelles n’est pas nouveau et que souvent il avait été résolu par « l’apparition d’étiquettes rigides et équivoques qui n’avaient apporté que confusion » (J. Chavaillon, 1978, cité par M. Gutierrez, 2008). J. Chavaillon ajoutait qu’à Oldowai la différence de civilisation était basée sur un seul élément : la « typologie lithique », mais qu’une « civilisation n’est pas seulement un tas de cailloux ». La proposition de ce dernier, pour l’étude des civilisations anciennes, est la prise en compte d’un ensemble d’éléments tels que l’organisation des vestiges au sol, la relation que les objets entretiennent entre eux, la vie économique, tout l’environnement de l’ensemble lithique. À toutes ces pratiques, il faut également ajouter une part importante dans l’analyse et l’interprétation paléo-ethnologique qui ne sont possibles qu’à partir de l’étude des lieux ou du sol d’habitat connu par des fouilles extensives. La compréhension des civilisations du passé à travers les premières traces laissées (matériel lithique notamment) doit impérativement débuter par la fouille archéologique méthodique des surfaces jugées susceptibles d’avoir abrité des hommes préhistoriques. La fouille extensive permettra de mettre à jour tous les vestiges en stratigraphie et en répartition spatiale. L’autre aspect est l’approche que l’on fait du matériel archéologique étudié. En effet, les études du matériel archéologique sont complexes et prêtent à débat chez de nombreux chercheurs africanistes. Ces derniers font souvent état de l’absence de contexte stratigraphique des industries lithiques anciennes. D’après les résultats obtenus lors de nos recherches archéologiques sur les sites du Haut-Ogooué et au vu des pourcentages nous partageons l’approche de J. Chavaillon sur la conception des civilisations préhistoriques. Les pourcentages de pièces lithiques recueillies durant les activités archéologiques ne peuvent à eux seuls nous éclairer sur les sociétés du passé. Dans l’état actuel de nos recherches dans le Haut-Ogooué, forts du matériel collecté et de ses caractéristiques, nous pensons être en face d’une industrie de type préacheuléenne. Ce constat pourrait se justifier dans un premier temps dans l’analyse des coupes stratigraphiques réalisées sur les sites visités.

245

5.1.1. Le Sangoen du Gabon Le Sangoen a été identifié pour la première fois en Ouganda. Cette industrie de surface du gisement éponyme de Sango Bay vient de la rive occidentale du lac Victoria en Tanzanie. Le Sangoen paraît être le premier témoignage de l’occupation humaine dans des régions basses, maintenant couvertes par la forêt équatoriale. Son industrie se caractérise par de gros outils façonnés de type pic ou hache, souvent à section triangulaire, mais aussi par des outils plus petits, tels que des grattoirs. Dans ce pays, l’âge des industries sangoennes n’est pas encore connu avec certitude, mais pourrait se situer aux alentours de 100 000 - 80 000 BP. Le Sangoen est abordé pour la première fois sur ce territoire dans les années 1960 par les membres de la SPPG et sa découverte s’est faite dans la majorité des cas par des ramassages de surface. Depuis lors, cette industrie est régulièrement reprise dans la littérature relative à la préhistoire de ce pays sans la remettre en cause. L’industrie sangoenne n’a jamais été retrouvée en stratigraphie et elle est rarement interrogée par les chercheurs de ce territoire. Bernard Clist déclare « que le Sangoen est désormais bien connu au Gabon » (B. Clist, 1995). Nous ignorons sur quelle base cet auteur déclare que le Sangoen est désormais bien connu au Gabon. Nous savons que le Sangoen est défini comme une industrie de surface. Au Gabon, toutes les découvertes concernant cette industrie se sont faites en surface et non en stratigraphie, par le biais de véritables fouilles. Le matériel sangoen a été ramassé en dehors du contexte initial souvent mélangé sur des terrains remaniés. On peut aussi ajouter les problèmes liés à la sélection des pièces donc à celui de l’échantillonnage lors du ramassage des plus belles pièces sans avoir de « fossile directeur » bien établi. Face à ce constat, nous nous posons la question de savoir comment Bernard Clist peut-il déclarer que « le Sangoen est désormais bien connu au Gabon » quand nous savons qu’aucune analyse ni étude en laboratoire n’ont jamais été effectuées concernant cette industrie au Gabon. Dans les articles publiés sur la préhistoire du Gabon, des chercheurs tels que R. Oslisly, M. Locko et Assoko Ndong, continuent à présenter des pièces dites sangoennes sans procéder à de véritables études du matériel, encore moins nous présenter le contexte de découverte de ces pièces. On remarque de façon générale des planches consacrées à la description de quelques belles pièces triées des lots. Dans la littérature, on rencontre très souvent cette expression : « La découverte de pièces d’un type et d’une technique nettement sangoen a déjà été signalée… Dans les planches suivantes, nous nous sommes bornés à présenter les principaux types de pièces de tradition sangoenne, […] découvertes à Libreville. Toutes ces pièces ont été découvertes en surface… 246

De ce fait leur position stratigraphique est encore mal connue » (M. Matoumba, 2013). Pour rattacher ces objets au Sangoen, ces derniers ont adopté la terminologie et la chronologie retenues par John Desmond Clark (Pommeret, 1965b ; Farine, 1967a). Cette terminologie et cette chronologie se basent sur les travaux compilés dans le nord-est de l’Angola par ce dernier. Pour ce qui est des industries du Gabon, Bernard Farine indique : « Notre classement a été effectué par comparaisons en nous référant principalement à l’ouvrage en deux tomes de J. Desmond Clark publié par le musée de Dundo en 1963 : “Prehistoric cultures of northeast Angola and their significanca in tropical Africa” et portera sur le Sangoen, le Lupembien et le “Néolithique” tels qu’on les trouve dans les régions considérées et en de nombreux autres points » (B. Farine 1967a). John Desmond Clark intègre les industries du nord-est de l’Angola dans le contexte culturel et chronologique du bassin du Congo retenu par Mortelmans en 1957. Ces deux auteurs utilisent la terminologie suivante pour le bassin du Congo : le Sangoen, le Lupembien inférieur, le Lupembien supérieur, le Lupembo-Tshitolien, le Tshitolien, le Néolithique et ses variantes (Mortelmans, 1957 ; Clark, 1963), cité par M. Matoumba (M. Matoumba, 2013, Op.cit.). Pour eux, le Sangoen est une industrie du Premier Intermédiaire qui se caractérise par la présence de pics, de choppers-bifaces, de grattoirs nucléiformes, de polyèdres, de pierres de broyage et d’écrasement (J. D. Clark 1963). Les membres de la SPPG s’appuient donc sur le « Sangoen du Congo occidental » dans lequel s’intègre le Sangoen du nord-est de l’Angola pour déterminer le Sangoen du Gabon. B. Pommeret déclare que : « le système de référence utilisé pour définir les différents faciès, a été emprunté aux industries du Congo Brazzaville et de l’Angola. Bien que les pièces caractéristiques de cet état proche ne coïncident pas toujours avec les fossiles directeurs gabonais, il n’apparaît pas utile d’utiliser une autre terminologie qui ne ferait qu’ajouter à la confusion née d’appellations régionales déjà trop nombreuses » (B. Pommeret, 1965). Les acteurs de la SPPG vont finir par retenir le Sangoen découvert au Gabon comme le faciès industriel le plus ancien de ce pays. Face à ce constat, par comparaison le Sangoen devient alors le premier stade industriel lithique du Gabon. Ces derniers le distinguent par la présence d’objets frustes constitués principalement par le pic et le chopping-tool. Le pic est considéré comme l’un des outils, le plus ancien connu au Gabon. Il constitue avec les chopping-tools, toute la panoplie en usage au Sangoen ancien (B. Pommeret, 1965b). Pour les membres de la SPPG, le pic est un outil lourd, adapté au travail du bois. Les membres de la SPPG inscrivent le Sangoen du Gabon dans le contexte culturel et chronologique du bassin du Congo. À en croire ces derniers, les sites caractéristiques du Sangoen du Gabon sont Mevang et Junckville.

247

Malheureusement les informations concrètes concernant ces deux sites restent globalement insuffisantes pour apprécier à ce jour. Par ailleurs, ils ont retenu une hypothèse diffusionniste pour le Sangoen au Gabon. Ils considèrent l’hypothèse selon laquelle les industries lithiques préhistoriques découvertes au Gabon seraient issues du même fonds technologique sangoen que l’on retrouve dans toute l’Afrique équatoriale (B. Pommeret 1965b). La reconnaissance du Sangoen par les membres de la SPPG reste fortement imprégnée par la notion de « fossile directeur » qui n’est pas forcément le bon fossile directeur. Cette notion qui résulte de l’approche typologique des vestiges découverts renvoie à un objet caractéristique qui permet de définir une culture préhistorique donnée. La présence d’un « fossile directeur » dans un site archéologique suffit-il à le rattacher à une unité culturelle et chronologique ? Les chercheurs de la SPPG considèrent le pic et/ou le chopping-tool en l’occurrence pour déterminer le Sangoen. De nombreux sites du Gabon sont donc classés comme sangoen grâce à la présence d’un pic, de plusieurs pics, de pics associés à des chopping-tools sans véritablement connaître le bon « fossile directeur », parce qu’une industrie est toujours caractérisée par un « fossile directeur », une typologie et enfin une technologie. Cette notion de « fossile directeur » est étendue à d’autres industries, en l’occurrence le Sangoen-lupembien dans la mesure où il s’avère difficile pour les membres de la SPPG de distinguer nettement l’un de l’autre dans des contextes de mélanges d’artefacts. À cet effet, Bernard Farine ne clôt-il pas sa communication sur les sites des axes routiers Ebel-Ndjolé, Ndjole-Alembe, Alembe-Lalara, Alembe-Ayem, Ayem-Mikougo en indiquant que : « Ces nouveaux gisements préhistoriques font apparaître l’importance des pointes, des pièces bifaces allongées et des pics dans toute cette région, confirmant s’il le fallait encore leur appartenance aux traditions du SangoenLupembien » (M. Matoumba, 2013). Dans ces conditions, il paraît difficile de confirmer le rattachement de ce matériel au Sangoen. La seule position stratigraphique du matériel ne peut pas suffire à déterminer le Sangoen. Des caractères typotechnologiques doivent lui être adjoints. Cette définition a induit de fait un classement contestable de nombreux sites du Gabon comme Sangoen. Dans ce pays, la position stratigraphique, la « stone-line » et la composition matérielle pics et chopping-tools dans certains sites permettent de les envisager comme sangoen (M. Matoumba, 2013). Mais, jusqu’à ce jour, aucune analyse typotechnologique de ce matériel n’a été réalisée et surtout publiée qui permettrait à un autre auteur de dire qu’il s’agit d’un Sangoen. La plupart des sites classés Sangoen par ces chercheurs n’ont pas souvent fait l’objet d’analyses typotechnologiques permettant de mettre en évidence les traits caractéristiques les liant à ce faciès. 248

La nomenclature relative au Sangoen du Gabon reste imprécise. Le matériel « Sangoen » étant rarement étudié de manière rigoureuse, il sera difficile pour nous et dans cette réflexion de lui reconnaître une quelconque valeur chronologique, les objets sont rarement caractérisés sur le plan typologique et technologique. Aussi convient-il de s’éloigner de cette tendance consistant à rechercher en permanence des « objets qui, sans être de véritables fossiles directeurs, ont une extension chronologique limitée » (I. N. Righou, 1970). Les membres de la SPPG favorisent la distinction typologique des objets lithiques récoltés, quel que soit le niveau considéré pour envisager une évolution. L’identification typologique des objets dans un niveau archéologique nous paraît intéressante. Celle-ci prendrait davantage de sens si elle était comprise dans une véritable analyse typotechnologique qui précise les caractères quantitatifs et qualitatifs des pièces. Les types d’objets relevés, exprimés sous forme de fréquences par exemple, pourraient ensuite permettre de caractériser un niveau donné, de le rattacher à une période, éventuellement le mettre en parallèle avec d’autres niveaux. Bien qu’elle soit suffisante pour caractériser une industrie, l’analyse typotechnologique doit aussi être corrélée aux données taphonomiques. Ainsi nous paraît-il dommageable pour la recherche sur le « Sangoen » de considérer que celui-ci, sous prétexte qu’il soit mal défini au Gabon, doit être assimilé comme un faciès de stone-line, localisé en son sein ou au contact de celle-ci (fig. 194).

Fig. 191 : Bifaces des sites de la Lopé (LANA), produits de ramassage de surface. 249

5.1.2. Lupembien Le Lupembien vient du site éponyme de Lupemba au Kasaï en République Démocratique du Congo. Ce faciès culturel est connu en Angola et dans le bassin de Shaba (site de Lupemba). Le Lupembien a été divisé arbitrairement en 3 stades sans critères identifiés : le Lupembien ancien, moyen et enfin récent. Sa mise en place se serait effectuée sous un couvert végétal lâche, pendant un climat sec ou durant le renversement climatique Léopoldvillien21/Kibangien22, ou encore durant le tout début du Kibangien, période où le sol n’était pas encore protégé par une végétation plus dense. L’outillage lithique inclut de nouveaux types, dont des pièces effilées, à retouches bifaciales, caractérisées par les armatures, peut-être de lances, de bifaces aux fines retouches par pression, des outils bifaciaux à bords plus ou moins parallèles à réserve corticale, des pics bipointes et de racloirs sur éclats (B. Blankoff, 1965 ; M. Locko, 1990). Aucune méthode de datation n’a été appliquée pour établir une chronologie fiable à ces industries. En Afrique occidentale, des assemblages lithiques, pour la plupart recueillis hors contexte stratigraphique, offrent des caractères techniques : débitage Levallois, laminaire et lamellaire, et des outils tels que les petits et grands bifaces, racloirs sont attribuables au MSA. En Afrique australe, le Lupembien renvoie à plusieurs faciès régionaux, à industrie sur éclats attribuables également au MSA. Face à ces descriptions spatiales et régionales, le terme Lupembien doit alors être employé avec précaution. De nombreux chercheurs ne s’accordent pas sur le terme et sa définition. Pour certains, il s’agit d’une culture qui précède le Late Stone Age (LSA), et à situer dans le Middle Stone Age (MSA). Pour d’autres, le Lupembien renvoie simplement à un paléolithique supérieur d’Afrique centrale (M. Locko, 1991c). Au Gabon, comme dans les pays voisins, (fig. 194). B. Farine déclare : « les industries lithiques lupembiennes se rencontrent souvent à la surface dans plusieurs sites de plein air, parfois remaniés par l’érosion et associés aux horizons pédologiques dits de recouvrement et aux dunes littorales comme sur le site d’Okala, au nord de Libreville ou les pierres tailles lupembiennes sont datées de – 40 000 ans (Beta-46 142 et Gif-9378) » (B. Farine, 1965a). 21

Faciès industriel de type Levallois-moustérien d’Afrique australe (R. Lanfranchi et B. Clist, 1991). Diverses occupations de surface ont livré des industries lithiques attribuées à un Acheuléen final. Les industries contiennent des bifaces lancéolés et des hachereaux de petites dimensions, des racloirs et des pointes, des éclats petits voire laminaires. Cet outillage traduit une évolution technologique vers les industries du Middle Stone Age. 22 Période climatique de l’Afrique centrale conduisant au climat actuel. 250

Dans ce cas, on peut se demander ce qui est daté vu que les objets lithiques témoignant de cette industrie ont parfois ou majoritairement été récoltés sur des sites de surface dans le pays, notamment dans la province de l’Estuaire sur le site de Kango et Remboué 9, sur la rivière Remboué qui a livré une date à – 18 020 BP (Beta-53553) (fig. 194). Les provinces du Haut-Ogooué sur le site Mikouloungou II et IV, de la province de la Nyanga (Mentougou, Bibora, Bouali, Kaki et Kouri) et bien d’autres provinces ont livré des industries lupembiennes (fig. 194) (B. Farine, 1965a, Op.cit.). Des datations absolues ont été obtenues sur trois sites. Le tiers supérieur du recouvrement du site de Remboué-9, en place, a fourni une date de 18 020 ans BP. Il est néanmoins difficile de faire des rapprochements avec nos résultats car il existe encore trop de confusions et d’incertitudes sur cette industrie. C’est une industrie de surface qui n’a jamais été découverte de manière méthodique par le biais des fouilles au Gabon et encore moins dans le Haut-Ogooué.

Fig. 192 : Site remanié de Maboué-3 ; contexte de gisement des outils lupembiens.

251

5.1.3. Le Tshitolien Le Tshitolien, qui vient du nom de plateaux Congo-zaïrois, est le successeur microlithique du Lupembien. Beaucoup d’outils typiques du « Tshitolien » sont très clairement issus du Lupembien et leur évolution s’accompagne d’une réduction continue de leurs dimensions qui peut être observée sur les pics et les pointes foliacées bifaciales. Une nouveauté importante est un microlithe triangulaire évasé, probablement monté en pointe de flèche transverse. On sait très peu de choses des aspects technologiques de cette industrie, ni de ses artisans : la faune est très rarement dans cette région et aucun site vraiment in situ n’a fait l’objet de fouille importante. Son originalité réside essentiellement dans le développement de l’armature de flèche, de l’outillage sur éclats (fig. 195). Jusqu’à preuve du contraire, aucune étude avec stratigraphie et datation des sites du Gabon ou de la région du Haut-Ogooué n’a été précise pour cette industrie « Tshitolienne ». Sur la base des travaux faits ailleurs sur le continent, une typologie de l’outillage de cette industrie a été identifiée mais sans étude. On rencontre souvent pour cette industrie un outillage dit complexe composé de pics-ciseaux, de pics-gouges de facture très soignée, de petite taille, avec des petits bifaces elliptiques minces encore en usage. Dans la littérature sur la préhistoire du Gabon, on évoque également la présence de petites lames, d’éclats utilisés, de petits couteaux à dos, de lames à pointes retouchées, lames à coches. Du Lupembien, on y retrouve toujours des petits tranchets, ces pièces sont relativement abondantes et plus ou moins allongées. Leur silhouette est parfois proche de celle de l’armature à tranchant transversal, mais leur pointe, très épaisse, semble se prêter difficilement au montage sur le fût d’une flèche. La grande diversité des armatures de flèches caractérise aussi le « Tshitolien ». Les plus fréquentes sont des armatures à taille bifaciale, foliacées, pédonculées ou non. Selon M. Locko, « la finesse et la diversité des types d’objets associées à la présence d’outils microlithiques, sur certains sites au Gabon, traduisent une phase de transition du Lupembien vers le Tshitolien » (M. Locko, 1990). Cette phase de transition n’est appuyée par aucune preuve de nos jours, aucun site archéologique n’est mentionné pour permettre la vérification de toutes ces informations. Sur le plan technologique, il fait partie du Late Stone Age. Des innovations technologiques interviennent dans la culture matérielle de cette époque : l’industrie lithique se perfectionne avec multiplication du débitage de lames et d’outils tels que les burins et les grattoirs.

252

Au Gabon et dans le Haut-Ogooué, les outils en pierre taillée sont les mêmes tout au long du Paléolithique et leurs dimensions sont de plus en plus réduites, pour former une industrie microlithique ; c’est donc dire que la miniaturisation ou tendance à réduire la dimension des outils, n’est pas un phénomène nouveau. Les figures ci-dessous illustrent bien le passage des outils de dimensions importantes aux outils de dimensions plus petites (fig. 195). En Afrique centrale, quelle que soit leur origine régionale, les industries du LSA présentent deux constantes : une importante majorité de produits de débitage d’outils et une nette tendance à la diminution des dimensions des artefacts.

Fig. 193 : Armatures simples, pédoncules et barbelées de Moanda (Paléogab). Au Gabon, de nombreux sites ont livré des outils microlithiques du LSA à savoir : Akoumou, Pahon, Akébé-1, Bissobinam, Awoungou, Okala, Cap Estérias, Remboué, Oveng, Camp de Gaulle, Ekarmesong, Rivière Denis-1, Sablières, Nzogobeyok, Lindili-1, Maboué-1, Maboué-2, Maboué-5, Lopé-2, Ikengué, Batanga II, etc. Dans bien des cas, ces assemblages ont été retrouvés en surface (fig. 194), et les contextes de mise au jour restent imprécis de nos jours. Le matériau d’usage est souvent le quartz et quartzite, la silice et le jaspe noir (A. Assoko et al, 1999).

253

Bien que les produits de débitage soient largement plus abondants, ces industries comportent généralement des nucléus, des ébauches et troncatures divers mais également des armatures très variées, des racloirs, des grattoirs, des triangles, des micro-tranchets, etc. (fig. 196), notons qu’il existe toujours des mélanges et une imprécision dans l’identification du matériel lithique. Par sa typologie et sa facture, il nous est toujours fait état d’un microlithisme. Aucune étude du matériel lithique de cette industrie n’a été faite au Gabon et dans les régions qui constituent ce territoire. Par contre, de nombreux chercheurs gabonais parmi lesquels A. Assoko continuent à rattacher l’outillage des sites gabonais du « Paléolithique supérieur » jusqu’à preuve du contraire au Tshitolien et au « faciès Âge de la Pierre Récent » (LSA) du bassin congolais sans études du matériel lithique (fig. 200) (A. Assoko et al, 1999, Op.cit.). Selon Assoko Ndong, les datations réalisées sur les sites du « paléolithique supérieur sont comprises entre 60 000 et 3 000 ans BP », les méthodes et pratiques demeurent toujours imprécises, lorsque l’on sait que la plupart de ses sites sont des lieux remaniés (fig. 194). Selon l’auteur, les séquences les plus longues et les plus vieilles ont respectivement été obtenues à Maboué-5, Pahon et Akoumou sur des sites perturbés et sans nous produire une stratigraphie de ces lieux. Il déclare qu’au regard de la séquence chronologique, « l’Âge de la pierre Récent » et le Tshitolien paraissent plus anciens au Gabon que partout ailleurs au sud du Sahara. Les sites gabonais apportent la preuve d’une extension plus au nord-ouest des limites de l’aire de production du « Tshitolien », dans le parc de la Lopé, relativement loin de sa localisation initiale de la zone des sables kalahariens (fig. 196) (A. Assoko et al, 1999, Op.cit.).

Fig. 194 : Grattoirs du CICIBA et du LANA (A. Assoko Ndong, 2000). 254

5.2.

Synthèse

Les recherches antérieures au Gabon ont, très souvent, attribué leur assemblage lithique à une période et une culture matérielle bien précise, sans critique, sans remise en cause. Dans le cas du Gabon et de ses industries lithiques, il serait judicieux d’abandonner ces pratiques, de revenir sur les sites censés être des sites de référence pour y retravailler. Établir des véritables fouilles qui nous conduirons à l’établissement des stratigraphies fiables sur lesquelles nous pourrions asseoir nos raisonnements archéologiques et non des rapprochements approximatifs d’industries lithiques. Cette pratique archéologique, qui fait défaut jusqu’à présent aux nombreux travaux archéologiques au Gabon et dans les pays de la sous-région de l’Afrique centrale, sera une aubaine pour les archéologues, si et seulement si elle est prise en compte. L’analyse des agencements des strates (séquences stratigraphiques) fournira une première « chronologie relative », cette dernière nous permettra d’établir les rapports d’antériorité/postériorité/contemporanéité entre les unités stratigraphiques. Pratiquer des fouilles archéologiques méthodiques et d’envergure qui permettraient de poser de nouvelles bases pour l’archéologie gabonaise, comme cela a pu se faire en Angola sur le site de Dungo dans la région de Baia Farta, près de Benguela. Concernant les attributions culturelles des industries lithiques, notamment Tshitolien, Lupembien et Sangoen décrites très souvent sur la base des simples observations également, très souvent sur la base des fouilles anciennes et d’analyses encore moins de datations en laboratoires, ces attributions doivent être remises en cause dans les nouvelles recherches archéologiques en Afrique centrale vu la façon dont le matériel attribué à ces cultures a été récolté et l’état des sites sur lesquels ils ont été ramassés. Nous émettons quelques réserves quant à la fiabilité de ces industries qui ont parfois conduit à la datation des couches géologiques des sites archéologiques. Concernant les objets recueillis dans la stone-line, D. Martin et B. Volkoff en 1990, cités par S. Clément, dans son mémoire de D.E.A en 2004, attestent que « les connaissances actuelles ne permettent pas de jeter les bases d’une théorie de la mise en place de ces formations » et ajoutent « la présence d’outils préhistoriques au-dessus ou dans certaines “stone-line” n’a pas, non plus, encore reçu d’explications satisfaisantes ». Ils ne donnent donc pas de datations (S. Clément, 2002). Nous pensons également que ces affirmations de D. Martin, trouvent leur sens pour ce qui est de notre travail. A contrario, D. Schwartz et R. Lanfranchi se basent sur les dates du site de Kalambo Falls afin de justifier l’attribution des industries au Sangoen pour les industries du Gabon. Quant aux vestiges issus des « stone-lines » ou des recouvrements sablo-argileux, l’analyse des pièces lithiques recueillies dans ces lignes de cailloux et bien plus en dessous, relève que ces vestiges ne sont 255

pas toujours de la même période, nécessitant l’arrêt des datations des « stonelines » par rapport au matériel lithique retrouvé à l’intérieur. Il faut également éviter les rapprochements éloignés, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion entre les auteurs pour la définition des différentes périodes de la préhistoire en Afrique centrale et d’imprécisions sur les caractéristiques des objets lithiques qui la composent.

5.3.

Exemples de recherche moderne en Afrique

L’étude du Paléolithique en Afrique centrale et dans la province du HautOgooué a longtemps manqué et manque encore d’un cadre chronostratigraphique et d’attribution culturelle fiable. Jusqu’aux années 1990, la chronologie absolue et les attributions culturelles des industries lithiques reposait presque uniquement sur des datations radiocarbone limitées d’une part et d’artefacts issus des ramassages de surfaces d’autre part. Dans cette partie d’Afrique, mais également ailleurs, ces pratiques demeurent courantes jusqu’à nos jours. Depuis un certain temps, cette tendance semble s’inverser grâce aux travaux menés par des chercheurs de pays tels que l’Angola et le Mali pour ne citer que ceux-là. Des régions telles que Baia-Farta en Angola, Ounjougou en pays dogon au Mali, se sont vu établir des nouvelles chronologies favorisées par des études approfondies et des nouvelles méthodes d’étude de l’industrie lithique issues des fouilles archéologiques méthodiques. Dans ces zones jadis forestières telles qu’au Gabon, la variété des industries révèle la diversité des périodes d’occupation de celle-ci depuis le quaternaire récent. Le problème du peuplement du continent africain et de ses différentes régions revêt ainsi un intérêt considérable, intérêt perceptible à travers l’examen des sources archéologiques et suppose d’ailleurs des analyses séparées. Depuis les années 2000, des découvertes importantes ont été réalisées dans un certain nombre de pays. Elles se rapportent à la découverte des industries lithiques trouvées en stratigraphie et relevant du Paléolithique. Ces découvertes ont permis de redéfinir aujourd’hui la position chronologique, de résoudre les questions d’attributions culturelles dans ces régions de découvertes respectives. Les premières découvertes préhistoriques des pays tels que l’Angola, le Mali remontent à l’époque coloniale, comme certains pays d’Afrique centrale notamment le Gabon, le Cameroun, le Congo. L’essentiel de la recherche préhistorique dans ces pays se limitait à de simples trouvailles, à des ramassages de surface du matériel lithique dans les dépôts sablo-argileux, dans les « stone-lines », sur des sites remaniés ou dans des carrières. 256

Les industries ramassées dans ces divers endroits étaient attribuées selon leurs caractéristiques à une période ou plusieurs périodes de la Préhistoire sans aucune étude comme au Gabon et dans les autres pays limitrophes. Des auteurs comme R. Mauny, Bayle des Hermens (de), en Côte d’Ivoire, Ramos M, J.D Clark, J. Janmart en Angola et S. Daveau, J. D. Clark au Mali, ont sur la base de l’analyse des pièces trouvées en surface, attribué au « Sangoen » les périodes les plus anciennes de ces régions et établirent des chronologies absolues de ces industries sur la base des variations climatiques appuyées par de fines datations au C14. Dans certaines régions d’Afrique, le constat de ces pratiques n’a pas permis de résoudre les problèmes d’attributions culturelles des industries de ces zones et leurs chronologies respectives. Si dans d’autres pays ces pratiques ont favorisé un essor de la recherche préhistorique, en Afrique centrale celle-ci demeure encore malgré tout dans un état de convalescence de longue durée. Aujourd’hui, certains pays ont la chance de voir l’application de nouvelles méthodes de recherche par certains auteurs. M. Gutierrez sur les sites de Dungo dans la région de Baia-Farta, F. Yiodé Guédé sur les sites de la région des plateaux ouest (Bété I, II, IV) en Côte d’Ivoire, et S. Soriano sur les sites du plateau Ounjougou en pays dogon au Mali, ont compris que pour résoudre le manque de données lié à leur région de recherche, il fallait rompre radicalement avec les anciennes pratiques, favoriser et placer la fouille archéologique au centre de la recherche archéologique.

257

5.3.1. En Angola En Angola, la pratique des fouilles méthodiques mise au centre de toute activité archéologique a permis, sur les sites archéologiques de la région de Baia-Farta, l’établissement de stratigraphies dans cette région. Les études appliquées sur le matériel lithique recueilli permettent depuis quelques années de restructurer, de redéfinir et de changer les données de la Préhistoire dans cette région d’Angola. Les chercheurs de cette région ont abandonné les anciennes pratiques et les conceptions qui obéissaient à certaines logiques sur les attributions culturelles où la logique était exclusivement basée sur la typologie lithique, à partir des collections issues de ramassage de surface, donc très probablement partielles et orientées sur un seul type d’objet (M. Gutierrez, 2008). Sur le plan chronologique, plusieurs études et méthodes ont été utilisées à savoir : les mesures U/Th23 et datation par durée d’enfouissement (tabl. 43). L’application de ces méthodes a permis d’apporter un résultat différent de celles réalisées depuis des décennies sur la base sur l’utilisation du C14 par certains chercheurs. C’est dans ce contexte de datations relatives que M. Gutierrez et son équipe ont entrepris une approche chronologique différente qui passe par la datation en laboratoire. Des mesures U/Th faites sur les coquilles des huîtres qui se trouvaient dans les niveaux archéologiques du site Dungo V ont permis d’apporter des résultats nouveaux. La datation obtenue par cette méthode sur les coquilles des huîtres était de 350 000 ans, cette première date est très importante car elle établit pour la première fois un cadre chronologique vérifiable dans ce territoire, bien que cette date obtenue corresponde aux limites de la méthode utilisée (M. Gutierrez, 2008).

23

La méthode de datation par l’uranium-thorium ou méthode des déséquilibres des familles de l’uranium et du thorium est une méthode de datation radiométrique qui permet de mesurer l’âge de certaines formations carbonatées d’origine animale (la première datation sur du corail a eu lieu en 19551) ou sédimentaire (spéléothèmes). Cette méthode a été réalisée sur les coquilles d’huître provenant des niveaux archéologiques de Dundo V, par le laboratoire de Gif-sur-Yvette à la demande de l’équipe de Manuel Gutierrez, Cf. article Recherches archéologiques à Dundo (Angola). Un site de charognage de baleine de plus d’un million d’années, AAA - 6 – 2010 : 25-47.

258

L’autre méthode notamment « datation par durée d’enfouissement » a été appliquée par cet auteur sur ce site. Cette méthode a permis de dater les sites à hominidés de la grotte de Sterkfontein et à Windsorton en Afrique du Sud, en Espagne sur le site de Sima del Elefante à Atapuerca et enfin sur le site de Zhoukoudian en Chine (M. Gutierrez, 2010). Les résultats obtenus sur quelques outils suggèrent un enfouissement plus ancien que 0,69 Ma et plus récent que 2,11 Ma et une vitesse d’érosion de la surface exposée au-dessus de ces outils compris entre 4,20 m/Ma et 0,75 m/Ma (fig. 197). L’interprétation de ces données permet de les rapprocher des résultats obtenus sur les formations Rietputs (contenant des artefacts de l’Acheuléen précoce en Afrique du Sud, Gibbon et al, 2009) et de ceux estimés sur le site acheuléen de Bouri dans le Middle Awash en Éthiopie (Clark et al. 2003), cité par M. Gutierrez (M. Gutierrez, 2010) (tabl.43). Ces travaux représentent la première estimation d’âges d’enfouissement de sites archéologiques situés dans l’ouest africain.

Tabl. 43 : Concentrations en 26 Al et 10 Be produits in situ et âges d’enfouissement (M. Gutierrez, 2010, AAA).

259

Fig. 195 : Évolution du rapport 26 Al/10 Be en fonction des concentrations en 10 Be pour les objets en quartz du site de Dungo IV, région de Baia-Farta, Angola (M, Gutierrez, 2010, AAA).

5.3.2. Au Mali L’équipe composée autour de S. Soriano a, par les différents travaux réalisés dans la région Ounjougou en pays dogon, permis d’apporter des nouvelles données concernant la préhistoire de cette région d’Afrique. Cette région du Mali était absente des débats portant sur le Middle Stone Age, comme celles d’Afrique centrale, du Gabon et du Haut-Ogooué. Des sites archéologiques de cette période préhistorique y ont été signalés, décrits depuis de longues années avec des contextes stratigraphiques souvent incertains ou inexistants. Le renouvellement de la connaissance et la compréhension des sites préhistoriques par la construction des cadres chronologiques généraux de référence corrélée aux variations paléoclimatiques globales et soutenues par des datations absolues ont été intégrées par cette équipe dans les études du complexe de sites de plein air d’Ounjougou (pays dogon). Les méthodes appliquées ont permis d’ouvrir une nouvelle perspective sur le MSA de cette région et de l’Afrique de l’Ouest (S. Soriano et al., 2010). Sur ces sites, près d’une trentaine de niveaux archéologiques de cette période ont été identifiés au sein d’épais dépôts pléistocènes, principalement d’origine éolienne. Les datations OSL ont permis de caler une séquence sédimentaire et de dater les nombreuses occupations paléolithiques. Les plus 260

anciennes occupations du MSA sont datées de la fin du Pléistocène moyen dans cette région, autour de 150 000 ans. Ces datations deviennent plus nombreuses entre 80 000 ans et 25 000 ans, avec une concentration particulière au cours du stade isotopique 3. (S. Soriano et al., 2010, Op.cit.). Au-delà de la séquence des occupations exceptionnelles, il faut signaler l’importance de la diversité des industries lithiques qui se succèdent sans logique apparente. Débitages Levallois, discoïde, unipolaire, laminaire ou encore bipolaire sur enclume alternent ainsi tout le long de la séquence et on observe à plusieurs reprises des industries caractérisées par des pièces bifaciales foliacées. Si le matériel lithique s’intègre dans le MSA, c’est surtout la diversité des traditions techniques et leur alternance rapide qui soulèvent des interrogations. Un tel rythme de changement trouve-t-il des équivalents régionaux ? A-t-il une signification particulière en termes de dynamique de peuplement pour cette région et pour l’Afrique de l’Ouest subsaharienne ? (S. Soriano et al., 2010). La découverte en Pays Dogon sur le plateau de Bandiagara de niveaux archéologiques paléolithiques stratifiés, offre ainsi une bonne opportunité de construire une séquence de référence pour le Paléolithique d’Afrique de l’Ouest subsaharienne (fig. 198). Il est à souligner que les conditions géologiques et archéologiques apparaissaient dans cette région assez proche de celles déjà connues pour le Paléolithique moyen dans les plaines lœssiques du nord de la France.

Fig. 196 : Coupes synthétiques illustrant la géométrie des différentes unités sédimentaires individualisées pour le Pléistocène. Est aussi indiqué l’emplacement des principales coupes échantillonnées pour datations OSL (S. Soriano et al, 2010 AAA). 261

Ces conditions étaient donc favorables à une approche chronostratigraphie et chronoculturelle. Les chercheurs ont privilégié dans leurs travaux la dimension diachronique en cherchant à multiplier la découverte de vestiges dans les positions stratigraphiques distinctes au détriment de la fouille extensive des niveaux archéologiques repérés (S. Soriano et al., 2010). Cette pratique est due au fait que les sites étaient déjà largement tronqués ou remaniés par l’érosion ancienne ou contemporaine, et les vestiges se limitaient aux industries lithiques puisque la faune n’était pas conservée. Ce mélange des industries par l’érosion rendait illusoire toute possibilité de restituer le fonctionnement de ces sites et l’étude des comportements socio-économiques des groupes paléolithiques à Ounjougou. Les analyses stratigraphiques effectuées ont conduit les auteurs à individualiser sept unités, nommées de la plus ancienne à la plus récente, U1 à U7, très inégalement représentées (fig.197). L’interprétation et la reconstitution de la séquence chronostratigraphique apportent beaucoup d’informations bien que plusieurs hiatus sédimentaires y soient signalés. Le recours systématique aux datations OSL (plus de 50) en association étroite avec l’analyse stratigraphique des formations a permis de montrer que la séquence se développe sur un temps court – de la fin du SI 5 au milieu du SI 2 principalement et les périodes antérieures étant représentées de façon très lacunaire. Les unités U3 à U5, constituées pendant le SI 3 se caractérisent par de fortes accumulations sédimentaires séparées par des hiatus mineurs. Les analyses des niveaux montrent qu’après 30 000 ans, avec les unités U6 et U7, la sédimentation apparaît plus discontinue et surtout moins développée (S. Soriano et al., 2010, Op.cit.).

262

Fig. 197 : Séquence archéologique synthétique pour le Pléistocène supérieur (S. Soriano et al, 2010 AAA). Pour l’ensemble de la séquence se rapportant au Pléistocène supérieur, les chercheurs ont observé 25 occurrences archéologiques stratigraphiquement distinctes entre 100 000 et 22 000 ans, soit une moyenne d’une occurrence pour 3 Ka (fig.197). Certes, ces occurrences sont d’inégales valeurs puisque se succèdent des niveaux uniquement marqués par quelques pièces isolées et d’autres plus denses mais chacun indique la présence de groupes humains dans la région. Selon les auteurs, un tel niveau de résolution archéostratigraphique pour le Paléolithique moyen est inédit pour l’Afrique de l’Ouest et globalement très élevé (S. Soriano et al., 2010). Ces derniers soutiennent même la comparaison avec les séquences de plein air du Weichsélin du nord de la France ou même d’abris sous roche et grottes du Périgord, si l’on considère qu’ici les enregistrements proviennent seulement d’une dizaine de km2. Ils suggèrent par ailleurs que pour la partie de la séquence au SI 3, une corrélation est possible entre les événements pédosédimentaires identifiés à Ounjougou et les enregistrements paléoclimatiques globaux (Lespez et al., 2008) selon S. Soriano. Il semble que les ruptures sédimentaires observées dans la séquence d’Ounjougou respectivement entre U3/U4 et U4/U5 soient en phase avec les 263

événements climatiques abrupts de type Heinrich du SI 3 (H5 et H4). Une telle résolution des dépôts continentaux d’Ounjougou au cours du SI 3 ouvre des perspectives intéressantes pour discuter de la dynamique du peuplement régional pour le Paléolithique moyen eu égard aux évolutions climatiques globales et leur expression régionale. Concernant le matériel lithique, le quartzite est la roche la plus représentée dans la taille, il est l’un des matériaux qui a été taillé par les paléolithiques de cette zone, bien que d’autres roches soient signalées (silex, jaspe et d’autres roches siliceuses cryptocristallines). Plusieurs techniques de débitage y sont identifiées dont le débitage Levallois sur petit galets de quartz à Orosobo 2 et le débitage laminaire sur grès à Oumounaama atelier (fig. 199 ; 200). Les plus anciennes traces d’occupations humaine du plateau de Bandiagara se manifestent à Ounjougou sous la forme d’une industrie lithique caractérisée par des polyèdres, sub-sphéroides et sphéroïdes en grès quartzitique, associés à des galets taillés (fig. 199 ; 200).

Fig. 198 : Variation des choix de matières premières dans quelques industries du Paléolithique moyen d’Ounjougou en fonction de la nature des productions lithiques (S. Soriano et al, 2010 AAA). Ces objets, qui évoquent une phase ancienne du Paléolithique par leur aspect typologique et technique, ont été observés en stratigraphie scellés dans des placages de sables grossiers cuirassés adhérant au bedrock dans le MéniéMénié, dans le Ravin sud dans des graviers sablo-silteux hétérométrique formant l’unité sédimentaire U1, la plus ancienne d’Ounjougou et Dandoli Ouest. Aucune date OSL n’a été tentée sur ces dépôts grossiers.

264

Une date du Pléistocène moyen final, autour de 150 Ka, obtenue pour des dépôts attribués à U2 dans sondage du Ménié-Ménié constitue un terminus ante quem pour cette industrie lithique. Si on exclut l’assemblage lithique à polyèdre, témoin d’une présence humaine ancienne sur le plateau du Bandiagara, toutes les autres industries issues d’un contexte pléistocène à Ounjougou se rapportent chronologiquement au Paléolithique moyen. Ces occupations deviennent plus nombreuses au Pléistocène supérieur avec une concentration particulière au cours du stade isotopique 3 (fig.198).

Fig. 199 : Polyèdre en grès quartzitique recueilli sur le site de la Confluence en position secondaire dans les dépôts de U2. D’autres ont été observés en position primaire dans l’unité stratigraphique la plus ancienne U1 (S. Soriano et al, 2010 AAA).

Fig. 200 : Nucléus Levallois à enlèvement préférentiel. C’est le plus ancien témoin du Paléolithique moyen à Ounjougou (Ménié-Ménié S1, base de U2) (S. Soriano et al, 2010 AAA). 265

En somme sur des nombreux plans, la séquence d’Ounjougou apparaît désormais comme une référence pour le Paléolithique moyen de l’Afrique de l’Ouest subsaharienne. Son extension stratigraphique et surtout sa résolution chronologique n’ont pas d’équivalent, au moins en Afrique de l’Ouest. La séquence d’Ounjougou démontre d’abord que lorsque les conditions géomorphologiques ont permis la conservation de dépôts du Pléistocène supérieur, des occupations paléolithiques y sont préservées. Les résultats des recherches montrent par ailleurs que les séquences continentales de ces régions ont pu enregistrer les variations fines des hydrosystèmes régionaux en réponse à des phénomènes climatiques globaux abrupts tels que les événements de Heinrich. Ounjougou témoigne aussi que l’Afrique de l’Ouest subsaharienne, ou du moins certaines de ses régions, a connu au cours du Pléistocène supérieur une occupation paléolithique tout aussi dense que dans d’autres parties du continent. La diversité des traditions techniques représentées par les industries lithiques à Ounjougou et surtout le rythme rapide de changement suggèrent que la zone sahélienne a connu des renouvellements réguliers de peuplements dont les moteurs restent à déterminer.

266

Chapitre VI Comparaisons lithiques avec quelques sites de référence du Gabon et de la région.

267

Le chapitre précédent nous a permis de rapidement rapprocher nos industries du Haut-Ogooué du Middle Stone Age (MSA). En effet, la tendance microlithique est totalement absente de notre collection l’excluant de fait du LSA. Cette appellation anglophone MSA a traversé l’Afrique en y intégrant toute industrie proposant des similitudes avec les kits d’outils du Paléolithique Moyen européen. Cependant, et comme le montrent ces dernières industries, elles ne sont pas uniformes et montrent des variabilités géographiques comme chronologiques. Il est alors difficile de résumer les industries d’Afrique au seul MSA. Les comparaisons sont d’autant plus importantes pour replacer correctement les industries dans la séquence chronologique de cette période de quelques centaines de millénaires. Au Gabon, il peut être assimilé au Sangoen et dans une moindre mesure au Lupembien inférieur malgré tous les défauts qu’ils comportent.

6.1.

Comparaison avec des sites de référence MSA du Gabon

Le Sangoen est caractérisé par de gros outils façonnés de type pic ou hache, souvent à section triangulaire, mais aussi par des outils plus petits, tels que des grattoirs. Au Gabon, le Sangoen est abordé pour la première fois dans les années 1960 par les membres de la SPPG et sa découverte s’est faite, dans la majorité des cas, par des ramassages de surface (fig. 201). Le Sangoen paraît être le premier témoignage de l’occupation humaine dans des régions basses, maintenant couvertes par la forêt équatoriale. Sur le territoire gabonais, les pièces lithiques du Middle Stone Age sont associées très souvent à des horizons pédologiques grossiers de cailloutis, les « stone-lines ». Si les données relatives de cette culture sont connues à travers le territoire, il faut néanmoins souligner l’absence de véritables études sur les industries de cette période, issues des fouilles méthodiques.

268

Fig. 201 : Croquis de répartition des sites préhistoriques du Gabon en 1966 (B. Blankoff, 1966).

269

6.1.1. La province du Moyen-Ogooué Le site Route Alembé-Lalara a fourni les industries du Middle Stone Age près des berges de la rivière Okano, entre Alembé et Lalara en deux points en mars 1964 par B. Farine (M. Locko, 1990). L’outillage récolté de ce site se composait au premier plan de pics d’aspect fruste et très globuleux, des bifaces et de gros racloirs discoïdes. Le site de Mévang a lui aussi attesté de cette industrie lithique en livrant grâce aux découvertes faites en décembre 1964 par B. Farine et Y Pommeret, deux pics comparables à ceux des sites de B. Farine (B. Blankoff, 1969). Le site secteur de la Médoumane, ancienne cuvette lacustre a lui aussi livré un outillage de type Middle Stone Age, composé de 36 galets taillés ; 7 bifaces ; 3 pics ; 2 rabots ; 3 éclats et 1 hachereau. Cet ensemble est indiscutablement macrolithique et s’accorde bien avec un Middle Stone Age d’Afrique centrale (R. de Bayle des Hermens et al, 1987). Le site du Pont de la Ngolo, dans les coupes, au niveau du pont de la route nationale 3, ce site a livré plusieurs pièces lithiques caractérisées par une prédominance de galets taillés (21 pièces), un biface fruste et un trièdre. Les pièces issues des différents sites archéologiques mis au jour dans cette province du Gabon sont généralement lourdes, homogènes et très peu roulées. Sur le plan typologique, ces différentes pièces correspondent avec celles que nous avons découvertes dans la région du Haut-Ogooué. Les sites sont assez variables par leur étendue, leur diversification et la quantité des types de matériel récolté. Ils possèdent des similitudes tant sur le plan de la typologie que sur les plans de la chronologie et de la technologie : la même matière première (le quartz, le quartzite, le silex), une percussion directe au percuteur dur, et une industrie comprenant des outils sur éclats, de gros outils façonnés de type pics, hachereaux, bifaces, galets et des outils plus petits type grattoirs ou racloirs (fig. 202). Cependant, les proportions diffèrent d’avec certains, notamment par une relative discrétion des galets taillés dans notre industrie du Haut-Ogooué, et même l’absence de rabot, face aux autres outils, alors que les proportions sont inverses, notamment au Pont de la Ngolo ou dans le secteur de la Médoumane. Elles pourraient signifier un décalage chronologique au sein du MSA, avec des outils plus frustres majoritaires dans une période plus ancienne alors qu’une période plus récente verrait la disparition progressive de ces outils au profit des pics, bifaces et aussi des pièces de plus petits calibres.

270

Fig. 202 : Industrie du Sangoen. 1 et 4 : Galet aménagés ; 2,5, et 6 : pics ; 3 : biface. 1 à 3 : site de la Médoumane (Moyen-Ogooué), 4 à 6 sites de la Ngolo (Ogooué-Ivindo) ; (d’après Clist, 1989b).

6.1.2. La province de l’Ogooué-Ivindo Dans cette région du Gabon, plusieurs sites archéologiques ont également fourni une industrie lithique de type Middle Stone Age (MSA). Dans la région de Makokou, B Peyrot et R. Oslisly ont signalé cinq sites sur la route qui conduit au centre minier de Belinga24. Ces sites de surface Belinga 1, 2, 3, 4 à première vue ont livré du matériel lithique composé de pics. À Belinga 5, l’outillage comprenait une gouge, un rabot, une pièce bifaciale et un polyèdre (R. Oslisly et B. Peyrot, 1985). Sur la route de Makokou-Ovan, deux sites (Adoué et Ntsenkélé) s’apparentent à ceux de Belinga. Leur outillage se composait des pièces bifaciales, d’un polyèdre à pointe, de pics en quartz et ébauche d’armature en quartz. 24

Belinga est une ville du Gabon, située dans la province de l'Ogooué-Ivindo. Ses alentours abritent un vaste gisement de minerai de fer, qui s'étend au Cameroun et à la République du Congo voisins. Ce gisement découvert en 1895 recèle une réserve d’un milliard de tonnes.

271

Du matériel de type Middle Stone Age a été également mis au jour sur le site de la plaine de la Lopé par B. Peyrot et R. Oslisly. Ce site a livré des objets lithiques comprenant des galets aménagés, des protobifaces, des pics, des éclats, des nucléus et des bifaces allongés (fig.203) (B. Peyrot et R. Oslisly, 1986 ; Bayles de Hermens et al., 1987). Les industries de deux des premiers sites (Adoué et Ntsenkélé) ont des similitudes avec nos stations du Haut-Ogooué, de par leur composition et la dominance des pics et pièces bifaciales. Celle de la plaine de la Lopé s’en distingue par la présence récurrente des galets aménagés notamment, et des rabots, à l’instar de la région précédente (B. Peyrot et R. Oslisly, 1986 ; Bayles de Hermens et al., 1987).

Fig. 203 : Industrie du Sangoen. 1 et 4 : Galet aménagés ; 2,5, et 6 : Pics ; 3 : biface. 1 à 3 site de la Médoumane (Moyen-Ogooué), 4 à 6 site de la Ngolo (Ogooué-Ivindo) ; (d’après Clist, 1989b).

272

6.1.3. Province de l’Estuaire Dans la région de l’estuaire, des indices d’un MSA ont été aussi signalés sur quelques sites archéologiques. Dans la ville de Kango à une centaine de kilomètres de Libreville, sur la route de Lambaréné une industrie de ce type a été mise au jour composée de plusieurs éclats, des nucléus. L’outillage de ces sites se compose de quelques galets taillés, des bifaces grossiers et des hachereaux (M. Locko, 1987). Les objets les plus significatifs des sites de cette région sont constitués par des grattoirs épais sur galets que l’auteur désigne généralement sous le nom de rabots (M. Locko, 1987, Op.cit.). Selon M. Locko, il s’agit de pièces lourdes, d’un poids moyen de 400 g ; certaines d’entre elles dépassent même les 1 000 g. Selon ces derniers, ces objets évoquent ceux du Paléolithique très ancien de Melka Kunturé (Éthiopie) et des gorges d’Olduvai (Tanzanie). Les pièces recueillies dans cette la région de l’Estuaire se rapprochent par certains aspects des caractéristiques que nous avons mises en évidence dans la province du HautOgooué, notamment la présence d’une industrie sur éclat, de bifaces et de hachereaux. Ces éléments constitueraient ainsi un fond commun de cette période. Néanmoins, Ces sites livrent encore des rabots que l’auteur rapproche de l’Early Stone Age. À moins d’y voir un mélange, l’industrie rencontrée suggère que ces sites seraient une nouvelle fois plus anciens que ceux du HautOgooué, dans le Middle Stone Age (fig.204).

Fig. 204 : Industrie du Sangoen. 1 : galet aménagé, 2 : biface, 3 : grattoir sur galet-rabot, 4 : racloir. 1 à 4 sites de Kango (Estuaire) ; (d’après M. Locko, 1991b). 273

6.1.4. Province de la Ngounié Le site du Lac noir de Ndendé présente aussi des indices probants d’un MSA. Les chercheurs du LANA ont mis en évidence la présence d’une industrie lithique composée de déchets de tailles, de nucléus sur jaspe noir, d’un silex et de quartz emballé dans une « stone-line » (M. Locko, 1988). D’après l’auteur, ces pièces ressemblent beaucoup à celles signalées ailleurs au Gabon, mais aussi au Congo par R. Lanfranchi. Si l’on en croit certains géologues comme G. Mortelmans et R. Monteyne (1962), la formation de cette « stone-line » au Zaïre serait antérieure à 40 000 BP. Tel est le point de vue de R. Lanfranchi, à la suite de ses travaux au Congo. Il est donc permis selon ces derniers de rattacher au MSA les pièces recueillies dans la « stone-line » de Ndendé (M. Locko,1988 Op.cit.). Sur le site de Moukoro I situé à quelques kilomètres de Ndendé sur la frontière avec le Congo. Ce site découvert en décembre 1988 par l’équipe du Laboratoire d’Archéologie de l’UOB. Les objets recueillis sur ce site comprenaient des nucléus, des pics et des éclats stratifiés dans la « stone-line ». Ces niveaux archéologiques s’apparentent à ceux (MSA) de Ndendé. Ces découvertes illustrent les difficultés pour caractériser une industrie et la replacer dans un ensemble plus vaste. En effet, nous avons ici une attribution MSA logique par la présence de pics dans une stone-line. Cependant, ces éléments n’ont aucune datation en dehors de leur présence conjointe sans autre artefact pour le confirmer. Il est alors difficile d’effectuer des comparaisons en l’absence d’un kit complet permettant d’en évaluer le faciès.

6.1.5. Province de l’Ogooué-Lolo Au site du PK 468 du Transgabonais, l’équipe de Paléogab signale la présence de 9 pièces lithiques de jaspe noir reposant sur un lit de graviers. Ces pièces de facture sommaire comprenaient des pics, des rabots et des boules polyédriques. Les chercheurs de cette équipe rattachaient au MSA les différentes industries lithiques retrouvées sur ce site par rapport à leur position stratigraphique (B. Peyrot et R. Oslisly, 1984).

274

6.2.

Synthèse du faciès MSA gabonais

Les témoignages les plus anciens du peuplement du Gabon sont, pour l’heure, constitués par les industries présentes dans les différentes « stonelines », horizons pédologiques grossiers de cailloutis d’origine fluviatile ou gravillons latéritiques. La « stone-line » et les différents éléments qui la constituent sont alors rattachés au MSA sur la base de la typologie lithique. Cependant, cette typologie propose des faciès avec des éléments en commun à tous les sites mais avec des éléments les éloignant d’autant. Malgré l’indigence du matériel, et des publications le décrivant, nous avons pu observer la présence constante de certains éléments, comme le débitage d’éclats à la percussion dure et un fond de gros outils, comme les pics ou les hachereaux. Là s’arrêtent cependant les points communs de ces industries du MSA du Gabon. De nombreux sites livrent une quantité souvent majoritaire de pièces d’allure plus frustre tels les galets aménagés, associés à des protobifaces ou des rabots, ces pièces assimilées à des grattoirs grossiers mais qui n’ont pas de rapport avec les grattoirs plus légers. Ces derniers apparaissent dans nos kits d’outillage du Haut-Ogooué, associés à des burins et des racloirs, alors que les rabots sont inexistants dans tous les sites de notre étude. Les galets retouchés ne sont qu’anecdotiques dans les différentes industries. Quant à leur cadre chronologique, la correspondance avec à l’aride Maluékien, vers 70 000 – 40 000 BP est problématique. Rappelons que les plus anciennes traces du MSA en Afrique datent de 400 000 BP, 300 000 pour le Sangoen d’Ouganda, pour se terminer autour de 50 000 BP, même s’il n’y a pas de synchronicité dans l’apparition des différents faciès. Il est ainsi très peu probable de faire débuter le MSA du Gabon à une date aussi tardive que 70 000 BP, d’autant plus si deux faciès au moins se succèdent avant le Late Stone Age. N’oublions pas non plus le caractère fruste des premières industries qui pourraient être un héritage de l’Early Stone Age, remontant ainsi ce premier kit au-delà de 70 000 BP. Le « Sangoen » du Gabon est donc à redéfinir et l’absence de stratigraphie véritable comme de datations absolues conduisent à une certaine prudence. Il faut espérer la découverte prochaine de sites non perturbés, en grottes par exemple, qui devrait permettre enfin une meilleure classification de ces industries et l’établissement d’une séquence fiable.

275

6.3. Comparaison avec des sites MSA régionaux 6.3.1. Au Cameroun Les industries lithiques qui caractérisent ce faciès archéologique se distinguent au sein des gisements post-acheuléennes du nord de ce pays par le Sangoen et le Lupembien inférieur. Le post-Acheuléen est signalé dans la région de la Benoué, du Mayo Oulo, du Mayo Louti et enfin dans les inselbergs du Maroua. Les datations obtenues sur ces différents sites permettent de les comparer et d’opérer des subdivisions à l’intérieur du postAcheuléen dans cette partie du Cameroun. Cette étude a permis de déceler un post-Acheuléen ancien et un autre considéré comme un post-Acheuléen récent (C. Digara, 1998). Le post-Acheuléen est représenté par les ensembles douroumiens, datés de 35 000 à 25 000 BP. « Ces dates pourraient correspondre aux limites supérieures du post-Acheuléen ancien […] le post-Acheuléen [récent] se place vers 20 000-15 000 BP. Sans que l’on puisse être absolument affirmatif » (C. Digara, 1998). Pour ce qui est de l’assemblage lithique postAcheuléen, il comprend dans son ensemble des types d’outils tels que les racloirs, des encoches et les grattoirs (fig.206 ; 207, p.271). À ces outils, on peut associer aussi des perçoirs, des pointes moustériennes et enfin des lames. La confection de ce matériel lithique a permis la coexistence de plusieurs chaînes opératoires qui se sont traduites par le façonnage limité pour ce qui concerne l’obtention des galets et des bifaces. Le débitage indifférencié a été appliqué pour obtenir les éclats, le débitage Levallois quant à lui se décline sous trois variantes morphologiques d’outils à savoir : les éclats, les lames et les pointes Levallois et enfin le débitage laminaire qui consiste en la production des lames recueillies sur les sites. Tous les objets obtenus ont été réalisés grâce à application d’un débitage à la fois unipolaire, bipolaire et enfin centripète (C. Digara, 1998, Op.cit.). Dans le sud camerounais, les faciès Sangoen et Lupembien inférieur sont tous représentés et signalés par de nombreux travaux archéologiques effectués. Ces faciès se localisent sur les différentes coupes de terrains rencontrées le long du chemin de fer, mais aussi sur des sites archéologiques de surface. Le matériel archéologique de ces sites se compose essentiellement de pics, de plusieurs grattoirs, de choppers et aussi de quelques pointes (fig.205 ; 206). Les analyses effectuées sur ce matériel ont permis de rattacher par analogie au Sangoen et au Lupembien inférieur toutes les pièces présentant un gros volume (R. Asombang, 1991a). Une séquence chronologique a pu être obtenue grâce aux comparaisons typologiques du matériel récolté. Ces comparaisons effectuées par J.D. Clark (1962) et de S. Cole (1965) ont conduit à suggérer que le Sangoen de cette région sud du pays serait daté entre 41 000 et 38 000 BP (R. Asombang, 1991a, op.cit.). 276

Les conclusions issues des recherches au Cameroun illustrent parfaitement les difficultés pour la définition et la chronologie du MSA. Nous pouvons ainsi constater que les datations obtenues le placent très tardivement, en totale contradiction avec les études réalisées ailleurs sur le continent, et même au Gabon. Des mélanges ont aussi été constatés pouvant expliquer les problèmes de chronologie et il convient d’être prudent avec ces ensembles. Deux tendances sont toujours présentes, avec une industrie plus légère d’un côté et un kit plus lourd avec des pièces d’allures plus anciennes, qu’ils semblent bien difficiles d’associer à la même période (fig.205 ; 206).

Fig. 205 : à gauche en haut : biface - à gauche en bas : éclat provenant de Roum (d’après Marliac, 1987) - à droit, haut et bas : matériel de Mokorvong.

Fig. 206 : Gbiti : biface (d’après G. Loumpet, 1987 ; photographie G. Loumpet).

277

6.3.2. En République Démocratique du Congo Dans ce pays, deux sites Mikoro au Shaba et la plaine de Kinshasa sont pour le moment les seuls à pouvoir être corrélés avec cette période. La station de Mikoro a livré à côté de nombreux nucléus irréguliers, des nucléus circulaires Levallois diminutifs, des nucléus à lames, des nucléus discoïdes à débitage centripète équatorial et des nucléus Levallois (fig. 207). La famille des éclats comprend entre autres des éclats, lames et pointes Levallois, des lames, des éclats laminaires et des éclats à préparation dorsale centripète (K. Muya, 1985). Sur le site de la plaine de Kinshasa dénommé Stanley Pool II, le matériel lithique rattaché au MSA se composait d’un grand nombre de produits de débitage d’allure Levallois, des pics grossiers sur galet ou éclats, des racloirs massifs, des gros denticulés et de grands rabots. On trouve dans les deux sites également des coches et des ciseaux (outils étroits à bords plus ou moins parallèles). Le débitage et le façonnage s’effectuaient partout par percussion lancée directe au percuteur manuel dur. Selon D. Cahen, le Sangoen s’est développé en un milieu aride, car on ignorait tout du paléoenvironnement de ces lieux (D. Cahen, 1976). Aussi bien à Mikoro que dans la plaine de Kinshasa, les artisans préhistoriques Sangoen ont occupé des stations de plein air. L’industrie du site de Mikoro n’a jamais été datée. Compte tenu de ce qui est connu en Angola et en Zambie par exemple, une date au radiocarbone obtenue à la Gombe, > 43 800 BP, peut être mise en relation avec le Sangoen de Kinshasa. Dans la région de Lunda, en Angola, le stade inférieur du complexe sangoen-lupembien a été daté aux environs de 40 000 BP (J.D. Clark, 1963), tandis qu’à Kalambo Falls, en Zambie, l’industrie Sangoen baptisée « Chipeta », est comprise entre 46 000 et 37 000 BP (J.D. Clark, 1969). Les industries mises au jour dans cette région montrent un autre aspect du Sangoen que nous n’avions pas encore perçu, basé sur une forte proportion du débitage Levallois à côté du classique débitage d’éclats. Outre l’outillage issu du débitage précédent, le reste de l’industrie semble se limiter à des pics, racloirs et denticulés associés à de nouvelles pièces, des coches et des ciseaux (fig. 207). Ces dernières sont totalement absentes des industries du Haut-Ogooué, alors que le débitage Levallois n’apparaît que dans un site. Le gros outillage, majoritaire dans notre province, ne semble pas aussi présent dans ces ensembles congolais. Quant aux datations, un placement chronologique pour la fin du Sangoen entre 50 000 et 40 000 BP est plus cohérente que les propositions précédentes du Cameroun. Pour ce qui est de son émergence, aucune date n’est actuellement disponible.

278

Fig. 207 : Âges de la pierre Moyen de la République Démocratique du Congo (D. Cahen, 1975).

279

Fig. 208 : Acheuléen de la Kamoa. (D’après Cahen, 1975). 1 : biface ; 2 : hachereau ; 3 : pointe triédrique ; 4 ; rabot ; 5 : pic.

6.3.3. En République du Congo Les industries de « l’Âge de la Pierre Moyen » (MSA) se rencontrent le plus souvent dans ce pays dans la même position pédologique qu’au Gabon, à la partie supérieure des « stone-lines », dans le Mayombe central, la vallée du Niari et la région de Ouesso (R. Lanfranchi, 1979). Le gisement de Makaba dans le Mayombe central a fourni une industrie composée presque uniquement de pics très stéréotypés (60 %) (fig. 210 ; 211). Ces pics sont majoritairement obtenus en grès quartzite, quelques-uns en quartz. Ils sont obtenus à partir soit d’un bloc plus ou moins roulé, soit de galets dont la forme évoque déjà un pic. Ces pics constituent l’écrasante majorité des outils sur ce site. On rencontre aussi quelques galets aménagés unidirectionnels ou bidirectionnels, de rares pièces bifaciales mais de bonne facture et un racloir et le débitage est important (R. Lanfranchi, 1979, Op.cit.). Les gisements de la vallée du Niari ont fourni un outillage où les galets aménagés dominent largement. La classification de ces galets est souvent délicate ; certains évoquent des pièces hachoirs ou à tranchant transversal, d’autres ont servi de percuteurs, d’autres enfin sont des rostro-carénés typiques.

280

Il n’y a pas de pics dans ce gisement ; on en trouve cependant sur d’autres sites, mais jamais en grand nombre (R. Lanfranchi, 1979, Op.cit.). Dans la région de Ouesso, les coupes de travaux routiers ont permis de collecter au niveau des « stone-lines » une série de 170 outils où neuf types sont représentés : des pièces bifaciales, des core-axes, pièces bifaciales à tranchant transversal, des pics, des racloirs, des rabots ; des galets aménagés, des coches, des percuteurs. Les sites de la région de Ouesso sont dominés par les produits de débitage : éclats et nucléus aux plans de frappe unipolaires et multipolaires (fig. 210 ; 211). Ces sites congolais se rapprochent de ceux que nous avons étudiés dans le Haut-Ogooué. On y retrouve les pics en grand nombre, les galets aménagés, et des pièces bifaciales, sans en connaître les proportions. Néanmoins, l’absence de hachereaux véritables et de bifaces montre une nouvelle fois un faciès légèrement différent du Sangoen, peut-être chronologique.

Fig. 209 : Matériel lithique MSA. 1 : Mokeko : petit pièce bifaciale ovalaire ; 2 : Makaba : pic ; 3 : Loa : galet aménagé ; 4 Route Ouesso-Liouesso Pk 28,38 : grand éclat nucléus.

281

6.3.4. En Angola Dans ce pays, plusieurs sites archéologiques attestent par le biais de leur matériel lithique une culture Middle Stone Age (MSA) (fig. 210 ; 211). Dans la région du Congo, la culture acheuléenne est remplacée par le Sangoen. Ces industries lithiques sangoennes sont rattachées au MSA et se caractérisent par des objets de grandes dimensions et de taille relativement grossière. Cette culture est abondamment représentée dans la lunda notamment dans les sites de Cauma, Luaco, Luxilo, Toca, Mai… et aussi près d’Ambriz. Quelques auteurs soutiennent qu’on le trouve également près de Benguela, jusqu’à la région du Namib (Miguel Ramos, 1984). Les pièces lithiques recueillies sur ces derniers sites présentent des objets dont la taille et les dimensions sont plus réduites. Ces observations marqueraient l’évolution du Middle Stone Age vers un Lupembien également dont la phase la plus archaïque se rattache encore à la phase finale du Sangoen (fig. 210 ; 211). Il s’agit d’une industrie qui comprend des bifaces de forme assez caractéristique, des pics, choppers, chopping-tools, racloirs, pointes lancéolées dont quelques-uns de très belle facture, des tranchets, éclats, percuteurs et déchets de taille (fig. 210 ; 211). D’après Miguel Ramos, le peuplement humain du territoire du Cabinda semble débuter à cette époque, parce que quelques gisements du Lupembien y ont été repérés à Luali, Buco Zau, Necuto et Tando Zinze. Dans la province de la Lunda, plusieurs sites de cette période (Luxilo I, Cachuimba, Mabalabala, Chifungo, etc.) sont connus. Dans la région du Nord-Ouest, des objets typologiquement lupembiens ont aussi été signalés sur les sites de Marimba, Mavoio, N’Zongolo, Milando (fig. 210 ; 211). Les industries ainsi décrites dans les sites d’Angola montrent une nouvelle fois une association d’outils dont certains sont présents dans la région du HautOgooué au Gabon, particulièrement les pics et les bifaces qui aussi sont le lot de beaucoup de sites de la région. Le débitage d’éclats à la percussion dure est de même pratiqué. En revanche, les différents galets aménagés, dont nous ne connaissons pas la proportion, les tranchets et les pointes lancéolées diffèrent de nos industries renvoyant aussi à des traditions de périodes différentes. En effet les derniers outils appartiennent plus à une tradition récente alors que les galets aménagés sont plus anciens, reposant la question du contexte de collecte et des possibilités de mélange.

282

Fig. 210 : Industrie d’Âge de la Pierre Moyen : A : hachereau de couche de la grotte de Leba (d’après Ramos, 1989) ; B : biface ovalaire allongé de l’Acheuléen supérieur, vallée du Luembe et Chiumbe (d’après Clark, 1968) ; C : Acheuléen final de Baia Farta : 1 et 2 subtriangulaire ; 3 et 4 hachereaux (d’après Clark, 1966).

Fig. 211 : Sangoen-Lupembien inférieur (d’après Clark, 1963). A : pics ; B : pointes bifaciales.

283

6.4.

Synthèse

À l’image des sites du Gabon, les industries mises au jour dans les sites régionaux nous amènent au même constat : un fonds commun de grosses pièces et un débitage d’éclats similaire aux sites du Haut-Ogooué. Cependant l’absence de proportions est un premier écueil ne permettant pas de véritable comparaison. Il est aussi difficile de savoir si l’ensemble étudié est bien homogène. Il n’est pas rare de voir plusieurs installations dans un même horizon. Un ramassage sélectif pourrait de même tronquer la réalité de l’industrie, en ne présentant que les outils phares, ignorant ainsi les chaînes opératoires et les systèmes techniques essentiels à la comparaison des industries. Toutefois, une première observation par présence/absence peut être utilisée, avec toute la prudence nécessaire. Ainsi, les kits d’outils MSA des sites régionaux montrent des variabilités qu’il est encore impossible de placer dans une séquence chronologique. La présence dominante d’un débitage Levallois, l’apparition de ciseaux, de la coche et de pointes lancéolées, la discrétion des bifaces pour certains ou la présence en nombre de galets aménagés sont autant d’éléments qui multiplieraient les faciès du SangoenMSA. Tout juste peut-on dire que nos industries du Haut-Ogooué participent à cette redéfinition nécessaire du MSA régional, notre kit présentant quant à lui des bifaces, pics, hachereaux à côté d’un outillage plus léger fait de grattoirs, racloirs et burins, bien différent de toutes les séries précédentes.

284

Conclusion générale La Préhistoire est maintenant représentée dans toutes les provinces du Gabon, plus ou moins ancienne, dont les stigmates sont les nombreuses pièces lithiques découvertes, notamment dans le Haut-Ogooué. Notre travail réalisé depuis plusieurs années marque néanmoins un renouvellement dans la pratique archéologique par une volonté d’aller au-delà du ramassage de surface, en pratique depuis plus de 50 ans. Pour éviter les travers de cet exercice, nous avons fait le choix d’ignorer les pièces de surface pour nous concentrer sur le matériel collecté dans des sondages. Même s’il est toujours possible d’être confronté à des mélanges, ils s’en trouvent limités, permettant de considérer comme homogènes les ensembles découverts. Une étude typo-technologique de la totalité de l’industrie est aussi une nouvelle approche pour mieux cerner sa réalité, afin d’éviter de limiter l’analyse à une simple typologie s’appuyant sur des modèles théoriques fournis par les définitions existantes. En effet, la typologie a été employée dans le seul but d’identifier les outils, leur caractérisation sommaire sans appliquer une analyse technologique. Cette dernière nous a servi pour mettre en valeur les choix technologiques des hommes préhistoriques de la région du Haut-Ogooué. Notre corpus est avant tout dominé par des éclats bruts signifiant déjà un débitage in situ. Les outils dans ce kit n’occupent qu’une fine portion, mais sont néanmoins présents. Globalement, ils forment un ensemble très varié, présent dans chacun des sites étudiés : pics, hachereaux, bifaces, grattoirs, burins, racloirs, éclats et galets retouchés. La matière première utilisée est locale (quartz en majorité, quartzite, silex). Tous les stigmates technologiques orientent vers une percussion directe au percuteur dur, que nous avons aussi retrouvé parfois, confirmant ce débitage sur place. Les nucléus montrent aussi un débitage majoritairement multipolaire et le plus souvent opportuniste sans soucis de gestion de la matière présente dans un petit périmètre. Le débitage Levallois est le seul avec une préparation, attesté dans la province du Haut-Ogooué. Dans l’état actuel de la recherche, il est encore difficile de déterminer la fonction de ces sites. Un débitage in situ ne signifie pas nécessairement un atelier mais en l’absence d’autres éléments liés à une occupation et donc de fouilles supplémentaires, il est impossible d’en dire plus.

285

La variabilité de l’outillage repéré dans les sites du Haut-Ogooué suggère déjà les différents faciès que peut revêtir l’industrie dans laquelle s’inscrivent nos assemblages : le Sangoen. Il est une composante du Middle Stone Age, soit l’équivalent du Paléolithique moyen en Afrique, caractérisé par de gros outils type pic ou hachereau, associés à de plus petits comme le grattoir. Le Sangoen est connu dans de nombreux pays d’Afrique et n’est décrit que par les outils. Cependant, les proportions différentes et l’introduction ou l’absence de pièces plus particulières, sans oublier la présence du débitage Levallois, les rendent multiformes et donc difficiles à cerner. Il est néanmoins clair que certains ensembles portant un outillage plus fruste seraient ainsi antérieurs à d’autres dont les pièces seraient plus tardives, à l’image de nos industries du Haut-Ogooué qui proposent un ensemble de pièces plus légères. Cette hétérogénéité relative mais bien présente dans le Sangoen, et plus largement dans le MSA, rend difficile l’établissement d’une chronologie relative ou absolue. Cet état de fait récurrent depuis des décennies, ajouté à l’absence de stratigraphie et de datations fiables, n’a pas permis de faire avancer cette problématique. Ainsi, cette question pour les industries préhistoriques du Gabon de la période « sangoenne » qui, pour certains chercheurs, est la « première et la plus ancienne » mérite d’être redéfinie pour mieux replacer les différents kits d’outillages collectés. Cependant, la plupart des gisements préhistoriques actuellement connus au Gabon répondent très peu aux conditions de conservation nécessaires pour des datations, celles que nous possédons ne sont que théoriques, issues d’observations géologiques sans aucune possibilité de vérification. Ce phénomène est régional, livrant alors une chronologie pouvant varier de plusieurs dizaines de millénaires, mais sans véritable datation de l’industrie découverte. Enfin, une question doit être systématiquement posée et concerne la cohérence des ensembles. Nous parlons ici des possibles mélanges de ces industries issues de ramassages de surface qui n’ont pas tenu compte des probables réoccupations du même horizon archéologique. Dans ce cas, tous les éléments formant le Sangoen ne seraient pas nécessairement contemporains. Pour résoudre ces problèmes dans la préhistoire du Gabon et ceux de la région du Haut-Ogooué, il nous faudra trouver un véritable site stratifié pour en observer l’accumulation des dépôts et en définir les périodes, les cultures et les faciès par le mobilier collecté dans chacun d’eux. Seule cette approche méthodologique nous permettra de définir de nouveaux cadres chronologiques et culturels pour dépasser les classements actuels de Sangoen, Lupembien ou Tshitolien, et plus largement redéfinir le Middle Stone Age régional. 286

Lexique Acheuléen : nom donné à la réunion d’objets de pierre similaires qui appartiennent à l’Âge Ancien de la pierre (= Complexe industriel acheuléen). Le terme provient du site éponyme Saint-Acheul, faubourg d’Amiens en France. L’âge de cet Acheuléen peut varier d’une région à l’autre de l’Afrique. Affleurement stratigraphique : position d’objets archéologiques dans des coupes de terrain mises à nu soit par érosion naturelle, soit par action de l’homme, lors de travaux routiers notamment. Âge ad/AD : ad et AD sont les abréviations de « anno domini » c’est-àdire année de notre ère (= chrétienne). L’abréviation en majuscule correspond selon des normes internationales à un âge radiocarbone calibré par la méthode de la dendrochronologie. Âge bc/BC : bc et BC sont les abréviations de « before Christ », c’est-àdire année avant Jésus-Christ ou avant notre ère (= chrétienne). L’abréviation en majuscule correspond selon des normes internationales à l’âge radiocarbone calibré par la méthode dendrochronologie. Âge bp/BP : bp et BP abréviation employée par les laboratoires de datations radiocarbones signifiant « before present », c’est-à-dire avant 1950, date arbitraire choisie de commun accord entre responsables de laboratoire. L’abréviation en majuscule correspond selon des normes internationales à un âge radiocarbone calibré par la méthode de la dendrochronologie. Alluvial : transporté puis déposé par des cours d’eau. Artefact : en archéologie se dit de tout objet, de pierre ou non, ayant subi une action intentionnelle de l’homme. Assemblage : nom donné à un ensemble d’objets, quel que soit le matériau, découvert sur un site archéologique au cours d’une fouille. L’assemblage d’objets est jugé être de même date et provenir d’un milieu homogène sans perturbations. Bulbe de percussion : « bosse » présente sur la partie ventrale d’un enlèvement (lame ou éclat) de pierre. Ce stigmate de la taille de la pierre est dû au choc causé par la rencontre entre la masse de pierre taillée et le percuteur utilisé. Chaîne opératoire : série d’actions faites par un artisan afin d’obtenir un objet fini : outil en pierre taillée, bol en terre cuite, etc. Chopper : outil sur galet dont le tranchant est déterminé par l’enlèvement d’un ou plusieurs éclats à partir d’une face. Chronostratigraphie : échelle chronologique établie par l’archéologue en croisant des données de datation absolue (radiocarbone par exemple) et relative par l’étude des couches de sol dans lesquelles on découvre des objets. Cirque : dépression naturelle formée de parois abruptes. Hachereaux : hache nucléus. Terme anglophone qui désigne des outils de pierre bifaces aux bords taillés latéraux. 287

Couverture : synonyme de recouvrement. Il s’agit des sols qui se trouvent au-dessus de la roche-mère et des niveaux de décomposition ou/et d’altération, et/ou de la « stone-line » encore appelée « ligne de cailloux ». Dendrochronologie : méthode de corrélation des dates radiocarbones avec le calendrier chrétien. Les tables sont établies à partir de la datation des cernes de croissance de vieux bois européens et américains. De cette manière on peut établir le rapport entre la date radiocarbone du bois et son âge vrai en comptant ses cernes. Détritique : se dit des couches de terrain qui incorporent des objets manifestement rejetés par l’homme. Ferrallitique : se dit d’un sol formé sous un climat chaud et humide. Tous les minéraux primaires, sauf le quartz, ont été entièrement altérés avec pour résultante la formation de composés comme la kaolinite, la gibbsite. Ferrallitisation : phénomène naturel en cours qui aboutira à un sol ferralitique. Forêt galerie : forêt disposée le long d’un axe, souvent au long des berges d’un cours d’eau, ou encore dans les creux entre des collines. Forêt montagnarde : forêt typique des sols en altitude. Forêt tropicale : forêt typique formée sous les tropiques, exemple de la forêt gabonaise. Fosse dépotoir : excavation faite par l’homme dans les sols de recouvrement, souvent dans un but premier comme l’extraction de l’argile pour les murs de cases du village, et qui est remblayée par la suite progressivement par les rejets du village. Fossile directeur : ancienne méthode utilisée par les archéologues qui permettait de dater un assemblage d’objets par la présence d’un objet jugé caractéristique et appartenant exclusivement à cette époque. Fouille archéologique : opération d’analyse d’un site archéologique qui consiste à creuser le sol selon des normes très précises. En général une fouille se dit d’une ouverture du sol plus importante qu’un sondage archéologique. Front intertropical : nom donné à la limite entre les alizés de l’hémisphère nord et ceux de l’hémisphère sud qui fluctue au cours de l’année en fonction de la puissance de l’anticyclone subtropical saharien et de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Géomorphologie : spécialisation de la géographie qui décrit et explique les formes du relief de la terre. Holocène : période géologique du Quaternaire allant de la fin de la dernière période glaciaire (= Würm), c’est-à-dire le Pléistocène final, aux temps contemporains. Holocène signifie « réchauffement ». Il va donc de – 10 000 ans à aujourd’hui. Horizon : couche de sol grossièrement parallèle à la surface du sol, différente des couches adjacentes par ses constituants, son organisation et son comportement.

288

Humique : terme utilisé pour désigner un matériau qui contient de l’humus, ou plus spécialement des matières organiques humiliées. Hydromorphe : sol formé dans un niveau gorgé d’eau ou qui depuis sa formation s’est retrouvé gorgé d’eau. Industrie : se dit de la réunion de plusieurs assemblages archéologiques aux caractéristiques communes et aux dates proches. Synonyme archéologique : industrie, courant. Synonyme anthropologique : culture. Léopoldvillien : phase climatique à tendance sèche d’Afrique centrale, datée de -30 000 à - 12 000 ans. Ligne de cailloux : traduction française de « stone-line ». Il s’agit d’un niveau continu d’épaisseur variable formé d’éléments grossiers (= cailloux) situé au sein de sols ferrallitiques et des sols ferrugineux souvent juste audessus des horizons d’altération (ce n’est pas une règle absolue). Synonyme : nappe de gravats. Lupembien : complexe industriel de la seconde partie de l’Âge moyen de la Pierre en Afrique centrale. Maluékien : phase climatique à tendance sèche d’Afrique centrale, datée de -70 000 à -40 000 ans. Microlithe : objet en pierre taillée de petite taille. Dans l’acception utilisée dans cette thèse, il s’agit toujours des armatures de flèches géométriques de type segments, triangles, trapèzes. Microlithique : qui est de petite taille. Ndjilien : phase climatique à tendance humide d’Afrique centrale, datée de -40 000 à -30 000 ans Nucléus : bloc de roche dont on extrait des éclats, des lames ou des lamelles. Oldowayen : complexe industriel de l’âge de la pierre en Afrique. Il se place dans le temps avant l’Acheuléen. Il doit son nom au site éponyme d’Oldoway en Tanzanie. Outil esquillé : objet de pierre taillée dont l’un des côtés porte sur une ou les deux faces de petites esquilles, résultantes d’une action humaine. Pédogenèse : processus naturel de formation des sols. Pédologie : discipline qui étudie les sols de recouvrement ou de couverture. Complète le travail du géologue. Pénéplaine : surface légèrement ondulée et inclinée vers le niveau de base général. Plan de frappe : partie d’un éclat, d’une lame ou d’une lamelle de pierre ou le coup responsable de sa séparation du bloc-mère a porté. Perturbation : bouleversement naturel ou encore anthropique des couches du sol et donc dans le cas de l’archéologie de la disposition des objets étudiés. Pléistocène : période géologique du Quaternaire qui précède l’Holocène. Le pléistocène va de -1 800 000 ans à -10 000 ans. Il se subdivise en trois parties : Inférieur, Moyen et Supérieur

289

Podzol : sol très évolué caractérisé par un horizon éluvial blanchi, entièrement sableux et/ou d’un horizon d’accumulation en profondeur de manière organique, fer et/ou aluminium. Un podzol se forme en milieu tropical par conjonction d’une nappe d’eau, d’un milieu filtrant et d’un humus abondant et acide. Recouvrement : ensemble des horizons meubles sans éléments grossiers, situés au-dessus de la « stone-line » ou « ligne de cailloux ». Synonyme : couverture. Sangoen : complexe industriel de la première moitié de l’Âge Moyen de la Pierre d’Afrique centrale. Sondage archéologique : opération d’analyse d’un site archéologique qui consiste à creuser le sol selon des normes très précises. En général le sondage se dit d’une ouverture du sol plus petite qu’une fouille. Stone-line : équivalent anglais de « ligne de cailloux ». Il s’agit d’un niveau continu d’épaisseur variable formé d’élément grossiers (= cailloux) situé au sein au sein des sols ferrallitiques et des sols ferrugineux souvent juste au-dessus des horizons d’altération (ce n’est pas une règle absolue). Synonyme : nappe de gravats. Synclinal : pli concave vers le haut affectant des surfaces structurales normales. Tradition : réunion de plusieurs assemblages archéologiques qui se situent dans le même espace géographique et qui sont synchrones. Synonyme : groupe, courant. Trapèze : microlithe fait sur une partie de lame ou de lamelle de pierre par retouche abrupte des troncatures aux deux extrémités. La forme générale obtenue rappelle un trapèze. Triangle : microlithe en général fait sur une partie de lame ou de lamelle de pierre. Deux troncatures formées de retouches abruptes s’opposent à un bord naturel pour former la forme triangulaire. Triédrique : dont la forme générale possède trois plans et dont la section du grand axe est triangulaire. Tshitolien : par définition il s’agit d’une industrie de l’Âge Récent de la Pierre de l’ouest du Zaïre et du sud Congo. Certains archéologues utilisent le terme pour désigner un complexe industriel de même époque. Typologie : science de l’archéologie qui permet de classer, de grouper des objets en fonction de similitudes morphologiques.

290

Sources orales et bibliographiques A : les sources orales N° 01

Nom et Prénoms Akele Ambroise

02

Âge

Statut social

56 ans

Profession Cultivatrice

Awoulou Ngolo

49 ans

Cultivateur

03

Bongo Étienne

72 ans

Retraité

04

Bapada Timothé

76 ans

Retraité

05

80 ans

Retraité

06

Boudroukou Blaise Diambo Éric

70 ans

07

Engandja Roland

65 ans

08 09 10 11

Engangoye Henri Engha Cyril Epeme Alain Ndzoundou Jacques Ndala Claude

60 ans 75 ans 80 ans 62 ans

Cultivateur Retraité Cultivateur

82 ans

Retraité

12

Chef de quartier Notable

Lieu de l’enquête Moanda

Date de l’enquête 17/07/2016

Banguené

25/11/2014

Chef de regroupement Chef de regroupement Notable

Okoumbi

15/12/2013

Eyouga

20/07/2016

Moanda

29/ 09/2016

Retraité

Chef de quartier

Franceville

21/ 07/2015

Cultivateur

Notable

Assiami

24/05/2015

Omoy Andjogo Enkassa Obori

08/11/2014 22/12/2013 16/01/2014 02 /11/2014

Djoakaye

16/11/2014

Notable Notable -

13

Ngadi Thérèse

55 ans

Cultivatrice

14

Ponga Michel

67 ans

-

Chef de village

Boma

29/05/2015

-

Kabaga

15/06/2015

15

Pocho Albert

75 ans

Retraité

Chef de quartier

Akieni

06/07/2016

16 17

Pigha Lucien Pitaka Francis

88 ans 75 ans

Retraité

Chef de quartier Chef de quartier

Franceville Bakoumba

07/07/2016 10/07/2016

18

Poaty Barthélemy

57 ans

Retraité

Notable

Mounana

19 20 21

Lepengue Marc Likoussou Joseph Mpassy Thomas

61 ans 59 ans 65 ans

Cultivateur Cultivateur

Notable -

Franceville Okangoville Oss Kama

17 /07/2016 01/08/2015 22/11/2014 12/07/2015

22

Makosso Patrice

71 ans

Retraité

Notable

Franceville

24/06/2015

23

82 ans

Retraité

-

Ngouoni

30/11/2014

24

Moutsigha Sidoine Mabele Zito

73 ans

Cultivateur

-

Obia

30/07/2016

25

Mouele Idriss

90 ans

Retraité

Chef de quartier

Franceville

25/07/2016

26 27

Ossié Angélique Okiasse Blandine

76 ans 67 ans

Cultivatrice -

28/09/2016 03/09/2016

28

Otougha Bert

60 ans

Cultivatrice

Chef de regroupement -

Lekoko Bakoumba Moanda

09/08/2016

29

Okili Patrick

82 ans

Cultivateur

Notable

Otala

30 31

Onfuya Sosthène Otogo Élisabeth

68 ans 63 ans

Retraité Cultivatrice

Notable

Woulou okondja

13 /11/2014 20/07/2015

32 33 34 35

Otiomo Jérôme Regombi Nicolas Rempano Michel Rokou Charles

76 ans 54 ans 67 ans 76 ans

Retraité Cultivateur -

Notable Notable Notable

Okondja Mounana Franceville Onguia

30 /07/2015 17 /08/2015 27/11/2014 22/08/2015

36

Simangoye Thierry Tchokoussa Edith Yagha Edmond

72 ans

Cultivateur

Notable

Mvengué

09/12/2013

75 ans 84 ans

Cultivatrice Retraité

Notable Chef de village

Okondja Banguene

15/11/2014 24/12/2013

Yossogoye Fulbert Yockot Abraham

56 ans

Retraité

-

Franceville

30/07/2016

Notable

Okondja

25/07/2016

37 38 39 40

68 ans

Cultivateur

291

28/12/2013

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1963 – Typologie de l’Épipaléolithique de Maghreb, Paris, A.M.G. (Mémoire du C.R.A.P.E., Alger ; n° 2, p 212. 1980 – Terminologie et technologie. Paris : C.R.E.P. (Préhistoire de la pierre taillée ; n°1, p.77. 1984 – Le débitage par pression. In Économie du débitage luminaire, Paris, C.R.E.P. (Préhistoire de la pierre taillée ; 2). pp. 57-57.

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Liste des tableaux Tabl. 1 : Âge isotopique des sédiments du Francevillien et roches associées (F. Weber, 1969) ............................................................ 43 Tabl. 2 : Coordonnées géographiques et altimétriques des sites des prélèvements des carottes sédimentaires de la région (C. Assi-Kaudjhisi et al, 2010). .................................................................... 51 Tabl. 3 : Récapitulatif des vestiges du Haut-Ogooué : 1963-1999 (B. Clist, 1995) ............................................................................................. 62 Tabl. 4 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mvengué II. .............. 76 Tabl. 5 : Matières premières employées sur le site de Mvengué II. ............. 84 Tabl. 6 : Cortex et néocortex des pièces de Mvengué II. .............................. 85 Tabl. 7 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Banguené .................. 97 Tabl. 8 : Matière première employées sur le site de Banguené. ................ 105 Tabl. 9 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets récoltés de Banguené. ........................................................... 106 Tabl. 10 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Carrière II ............. 117 Tabl. 11 : Matière première employées sur le site de Carrière II................ 125 Tabl. 12 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets récoltés de Carrière II. ........................................................... 126 Tabl. 13 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Okondja-aviation II. ............................................................................... 137 Tabl. 14 : Matière première employées sur le site d’Okondja-aviation II. . 144 Tabl. 15 : Présence/absence de cortex/néocortex sur les objets du site d’Okondja-aviation II. ............................................... 145 Tabl. 16 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Obangampari II. ..................................................................................... 156 Tabl. 17 : Matière première employées sur le site de Obangampari II. ..................................................................................... 163 Tabl. 18 : Cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Obangampari II. ..................................................................................... 164 Tabl. 19 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mvouna................. 175 Tabl. 20 : Matière première employées sur le site de Mvouna. .................. 183 Tabl. 21 : Cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Mvouna. ................................................................................................. 184 Tabl. 22 : Récapitulatif du matériel lithique du site de Mikaka II. ............. 196 Tabl. 23 : Matières premières employées sur le site de Mikaka II. ............ 204 Tabl. 24 : Représentation du cortex/néocortex sur les pièces lithiques du site de Mikaka II. .............................................. 205 Tabl. 25 : Coordonnées géographiques et altimétriques des sites étudiés de la région du Haut-Ogooué. .......................................... 211 Tabl. 26 : Répartition totale des vestiges des sites étudiés ......................... 214 303

Tabl. 27 : Tableau des pics par sites archéologiques .................................. 215 Tabl. 28 : Répartition des pièces bifaciales par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 216 Tabl. 29 : Tableau des hachereaux par sites archéologiques. ..................... 217 Tabl. 30 : Tableau des grattoirs par sites archéologiques. .......................... 218 Tabl. 31 : Tableau des burins par sites archéologiques du Haut-Ogooué. .. 219 Tabl. 32 : Tableau des racloirs par sites archéologiques............................. 220 Tabl. 33 : Répartition éclats retouchés par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 221 Tabl. 34 : Répartition des nucléus par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 222 Tabl. 35 : Tableau éclats bruts de débitage par site archéologiques. .......... 223 Tabl. 36 : Répartition des galets par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 224 Tabl. 37 : Répartition des percuteurs par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 225 Tabl. 38 : Matières premières employées sur les sites archéologiques. ........................................................................ 226 Tabl. 39 : Répartition des éclats Levallois identifiés par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué............................... 228 Tabl. 40 : Répartition des produits de débitage par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué ...................................................................... 230 Tabl. 41 : Répartition des pièces façonnées par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ..................................................................... 232 Tabl. 42 : Répartition des accords/remontages par sites archéologiques de la région du Haut-Ogooué. ............................................ 234 Tabl. 43 : Concentrations en 26 Al et 10 Be produits in situ et âges d’enfouissement .............................................................................. 259

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Liste des figures Fig. 1 : Carte du Gabon avec position du Haut-Ogooué..................................... 21 Fig. 2 : Géologie et ressources minières du Gabon ............................................ 23 Fig. 3 : Carte administrative du Haut-Ogooué. ................................................... 25 Fig. 4 : Relief du Haut-Ogooué. .......................................................................... 27 Fig. 5 : Hydrologie du Haut-Ogooué. ................................................................. 29 Fig. 6 : Climat du Haut-Ogooué .......................................................................... 31 Fig. 7 : Végétation du Haut-Ogooué. .................................................................. 33 Fig. 8 : Végétation du Haut-Ogooué. .................................................................. 34 Fig. 9 : Population du Haut-Ogooué. .................................................................. 36 Fig.10 : Géographie du Haut-Ogooué ................................................................. 39 Fig. 11 : Log stratigraphique du bassin de Franceville ....................................... 41 Fig. 12 : Représentation du bassin Francevillien ................................................ 42 Fig. 13 : Localisation des sites répertoriés en zone intertropicale atlantique ..... 47 Fig. 14 : Position de la lignée de rivage du littoral du Gabon entre Libreville et lagune du Fernan-Vaz, il y a 35 000 ans et 18 000 ans sur un fond de carte marine de Total Gabon. ...................................................... 49 Fig. 15 : Synthèse paléoenvironnementale du secteur de l’Afrique occidentale atlantique et équatoriale, à partir des données pollinique ................................... 51 Fig. 16 : Stone-line le talus de l’axe routier Akiéni-Okondja. ............................ 54 Fig. 17 : Terrasse alluviale sur les bords de l’Ogooué sur l’axe routier Franceville-Moanda. ................................................................. 55 Fig. 18 : Hache polie découverte par Reichenbach............................................. 61 Fig. 19 : Localisation des sites préhistoriques de la province du Haut-Ogooué................................................................................................... 63 Fig. 20 : Ramassage de surface sur le site de Banguené..................................... 66 Fig. 21 : Sondage du site de Mvouna .................................................................. 67 Fig. 212 : Localisation du site de Mvengué II……………………………….72 Fig. 23 : Localisation du site de Mvengué II ...................................................... 73 Fig. 24 : Site de Mvengué II en vue aérienne. .................................................... 73 Fig. 25 : Vue partielle du site de Mvengué II, zone d’emprise .......................... 74 Fig. 26 : Coupe stratigraphique du carrée D4 du site de Mvengué II, façade nord. .......................................................................................................... 75 Fig. 27 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site Mvengué II. .............................................................................................. 76 Fig. 28 : Catégorie technologique du matériel lithique de Mvengué II. ..................................................................................................... 79 Fig. 29 : Représentation des outils du site de Mvengué II :................................ 79 Fig. 30 : Répartition des outils du site de Mvengué II. ....................................... 81 Fig. 31 : Représentation d’un nucléus préparé du site de Mvengué II. ..................................................................................................... 81 305

Fig. 32 : Typologie des nucléus du site de Mvengué II ...................................... 83 Fig. 33 : Éclat de plein débitage du site de Mvengué II ..................................... 83 Fig. 34 : Répartition des éclats du site de Mvengué II........................................ 83 Fig. 35 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mvengué II. ..................................................................................................... 86 Fig. 36 : Représentation de quelques talons du site de Mvengué II : A : dièdre ; B : lisse.............................................................................................. 86 Fig. 37 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mvengué II. ..................................................................................................... 87 Fig. 38 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mvengué II : bulbe simple .................................................................. 87 Fig. 39 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mvengué II. ..................................................................................................... 89 Fig. 40 : Représentation des accidents de taille : A : éclats réfléchis ; B : éclat cassé...................................................................... 89 Fig. 41 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Mvengué II .......................................................................................... 90 Fig. 42 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mvengué II ........................................................ 90 Fig. 43 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mvengué II..................................................... 92 Fig. 44 : Localisation du site de Banguené. ........................................................ 93 Fig. 45 : Site de Banguené en vue aérienne ........................................................ 93 Fig. 46 : Vue partielle du site de Banguené, zone d’emprise. ............................ 95 Fig. 47 : Coupe stratigraphique des carrées A6 et B6 du site de Banguené. ........................................................................................................ 96 Fig. 48 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Banguené. ........................................................................................................ 97 Fig. 49 : Catégorie technologique du matériel lithique de Banguené ....................................................................................................... 100 Fig. 50 : Représentation des outils du site de Banguené : A : pics ; B : pièce bifaciale............................................................................................... 100 Fig. 51 : Répartition des outils du site de Banguené......................................... 102 Fig. 52 : Représentation d’un nucléus en cristal quartz du site de Banguené. ...................................................................................................... 102 Fig. 53 : Typologie des nucléus du site de Banguené....................................... 104 Fig. 54 : Éclats de plein débitage du site de Banguené..................................... 104 Fig. 55 : Répartition des éclats du site de Banguené. ....................................... 104 Fig. 56 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Banguené. ...................................................................................................... 107 Fig. 57 : Représentation des talons du matériel du site de Banguené. ...................................................................................................... 107 Fig. 58 : Représentation des talons du matériel du site de Banguené. ...................................................................................................... 108 306

Fig. 59 : Représentation de quelques bulbes (cassés) des pièces lithiques du site de Banguené .......................................................... 108 Fig. 60 : Représentation des bulbes du matériel du site de Banguené. ...................................................................................................... 109 Fig. 61 : Représentation des accidents de taille : pièces bifaciales cassées .................................................................................... 109 Fig. 62 : Représentation des accidents de tailles des pièces lithiques du site de Banguené. ......................................................... 110 Fig. 63 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Banguené...................................................................... 110 Fig. 64 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Banguené. .................................................... 112 Fig. 65 : Localisation du site Carrière II............................................................ 113 Fig. 66 : Site de carrière II en vue aérienne....................................................... 113 Fig. 67 : Vue partielle du site de Carrière II, zone d’emprise........................... 115 Fig. 68 : Coupe stratigraphique des carrées E4 ; E5 et F4 du site de Carrière II. ......................................................................................... 116 Fig. 69 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Carrière II. ..................................................................................................... 117 Fig. 70 : Répartition typotechnologique du matériel de Carrière II. ................ 120 Fig. 71 : Représentation des outils du site de Carrière II : A : pièce bifaciale ; B : grattoir sur éclats . ....................................................... 120 Fig. 72 : Représentation des outils du site Carrière II. ...................................... 122 Fig. 73 : Représentation d’un nucléus pyramidal en quartz du site de Carrière II. ......................................................................................... 122 Fig. 74 : Typologie des nucléus du site de Carrière II. ..................................... 124 Fig. 75 : Représentation des produits de débitage du site de Carrière II : A : éclat de plein débitage ; B : éclat de décorticage. ..................................................................................... 124 Fig. 76 : Répartition des éclats du site de Carrière II ........................................ 124 Fig. 77 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Carrière II. ..................................................................................................... 127 Fig. 78 : Représentation de quelques talons du site de Carrière II : A : dièdre ; B : lisse............................................................................................ 127 Fig. 79 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Carrière II. ......................................................................................... 128 Fig. 80 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Carrière II : A : saillant ; B : cassé. ................................................... 128 Fig. 81 : Représentation des bulbes du matériel du site de carrière II. ...................................................................................................... 129 Fig. 82 : Représentation des cassures sur les pièces du site de Carrière II ...................................................................................................... 129 Fig. 83 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Carrière II .......................................................... 130 307

Fig. 84 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Carrière II ..................................................................... 130 Fig. 85 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Carrière II. .................................................... 132 Fig. 86 : Localisation du site de Okondja-aviation II. ...................................... 133 Fig. 87 : Site de Okondja-aviation II en vue aérienne ...................................... 133 Fig. 88 : Vue partielle du site Okondja-aviation II zone d’emprise. ................ 135 Fig. 89 : Coupe stratigraphique des carrées D3 et E3 du site d’Okondja-aviation II............................................................................. 136 Fig. 90 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Okondja-aviation II. .......................................................................... 137 Fig. 91 : Catégorie technologique du matériel lithique de Okondja-aviation II. ...................................................................................... 139 Fig. 92 : Représentation des outils du site de Okondja-aviation II : A : burin ; B : hachereau .................................................................................... 139 Fig. 93 : Répartition des outils du site de Okondja-aviation II ......................... 141 Fig. 94 : Représentation d’un nucléus du site de Okondja-aviation II ....................................................................................... 141 Fig. 95 : Typologie des nucléus du site de Okondja-aviation II ....................... 143 Fig. 96 : Éclats de plein débitage du site de Okondja-aviation II ..................... 143 Fig. 97 : Répartition des éclats du site de Okondja-aviation II......................... 143 Fig. 98 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Okondja-aviation II. ...................................................................................... 146 Fig. 99 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques : A : talons lisses ; B : dièdres .............................................................................. 146 Fig. 100 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Okondja-aviation II ........................................................................... 147 Fig. 101 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Okondja-aviation II : A : bulbe simple ; B : bulbe cassé.................................................................................................... 147 Fig. 102 : Représentation des bulbes du matériel du site d’Okondja-aviation II............................................................................. 148 Fig. 103 : Représentation des accidents de taille : A : outrepassage ; B : cassure. ........................................................................... 148 Fig. 104 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Okondja-aviation II........................................... 149 Fig. 105 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Okondja-aviation II. ..................................................... 149 Fig. 106 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Okondja-aviation II...................................... 151 Fig. 107 : Localisation du site de Obangampari II............................................ 152 Fig. 108 : Le site de Obangampari II en vue aérienne ...................................... 152 Fig. 109 : Vue partielle du site Obangampari II, zone d’emprise. ................... 154

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Fig. 110 : Coupe stratigraphique des carrées F2 et F3 du site de Obangampari II. ............................................................................................ 155 Fig. 111 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Obangampari II. ............................................................................................ 156 Fig. 112 : Catégorie technologique du matériel lithique de Obangampari II. ............................................................................................ 158 Fig. 113 : Représentation des outils du site de Obangampari II : A : grattoirs ; B : Hachereau .............................................................................. 158 Fig. 114 : Répartition des outils du site de Obangampari II. ............................ 160 Fig. 115 : Représentation d’un nucléus du site de Obangampari II ................. 160 Fig. 116 : Typologie des nucléus du site de Obangampari II ........................... 162 Fig. 117 : Éclats de plein débitage du site de Obangampari II ......................... 162 Fig. 118 : Répartition des éclats du site de Obangampari II ............................. 162 Fig. 119 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Obangampari II. ............................................................................................ 165 Fig. 120 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques : A : talon lisse ; B : talon cortical. ...................................................................... 165 Fig. 121 : Représentation des talons du matériel du site de Obangampari II. ............................................................................................ 166 Fig. 122 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Obangampari II. ................................................................................ 166 Fig.123 : Représentation des bulbes du matériel du site de Obangampari II. ............................................................................................ 167 Fig. 124 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Obangampari II. ................................................ 167 Fig. 125 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Obangampari II. ................................................ 168 Fig. 126 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Obangampari II. ........................................................... 168 Fig. 127 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Obangampari II. ........................................... 170 Fig. 128 : Localisation du site de Mvouna. ....................................................... 171 Fig. 129 : Le site de Mvouna en vue aérienne (source Google Maps, 2019). ............................................................................ 171 Fig. 130 : Vue partielle du site de Mvouna, zone d’emprise. ........................... 173 Fig. 131 : Coupe stratigraphique du carrée I6 du site de Mvouna.................... 174 Fig. 132 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Mvouna. ........................................................................................................ 175 Fig. 133 : Catégorie technologique du matériel lithique de Mvouna ......................................................................................................... 178 Fig. 134 : Représentation des outils du site de Mvouna : A : grattoirs ; B : racloirs ................................................................................... 178 Fig. 135 : Répartition des outils du site de Mvouna. ........................................ 180 Fig. 136 : Représentation d’un nucléus du site de Mvouna.............................. 180 309

Fig. 137 : Typologie des nucléus du site de Mvouna. ...................................... 182 Fig. 138 : Éclats d’entame du site de Mvouna : A : éclat de plein débitage ; B : éclats de décorticage....................................... 182 Fig. 139 : Répartition des éclats du site de Mvouna ......................................... 182 Fig. 140 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mvouna. ........................................................................................................ 185 Fig. 141 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques du site de Mvouna. ............................................................................................. 185 Fig. 142 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mvouna. ........................................................................................................ 186 Fig. 143 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mvouna. ............................................................................................. 186 Fig. 144 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mvouna. ............................................................................................. 188 Fig. 145 : Représentation des accidents de taille : A : cassure ; B : outrepassage du site de Mvouna. ................................................................. 188 Fig. 146 : Représentation des accidents de tailles des pièces lithiques du site de Mvouna. ............................................................ 189 Fig. 147 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mvouna. ....................................................................... 189 Fig. 148 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mvouna. ....................................................... 191 Fig. 149 : Localisation du site de Mikaka II ..................................................... 192 Fig. 150 : Site de Mikaka II en vue aérienne. ................................................... 192 Fig. 151 : Vue partielle du site Mikaka II, zone d’emprise. ............................. 194 Fig. 152 : Coupe stratigraphique des carrées I6 et J6 du site Mikaka II. ............................................................................................... 195 Fig. 153 : Plan cumulatif des vestiges et zone de sondage du site de Mikaka II. .......................................................................................... 196 Fig. 154 : Répartition typotechnologique du matériel du site de Mikaka II. ...................................................................................................... 199 Fig. 155 : Représentation d’une pièce bifaciale du site de Mikaka II : A : pièce bifaciale ; B : racloir................................................... 199 Fig. 156 : Répartition des outils du site de Mikaka II ....................................... 201 Fig. 157 : Représentation d’un nucléus préparés du site de Mikaka II ....................................................................................................... 201 Fig. 158 : Typologie des nucléus du site de Mikaka II. .................................... 203 Fig. 159 : Éclats du site de Mikaka II : A : plein débitage ; B : décorticage ................................................................................................... 203 Fig. 160 : Répartition des éclats du site de Mikaka II....................................... 203 Fig. 161 : Répartition des vestiges par catégorie du site de Mikaka II ....................................................................................................... 206

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Fig. 162 : Représentation de quelques talons des pièces lithiques du site de Mikaka II ........................................................................................... 206 Fig. 163 : Représentation des talons du matériel lithique du site de Mikaka II. ...................................................................................................... 207 Fig. 164 : Représentation de quelques bulbes des pièces lithiques du site de Mikaka II. .......................................................................................... 207 Fig. 165 : Représentation des bulbes du matériel du site de Mikaka II. ...................................................................................................... 208 Fig. 166 : Représentation des accidents de taille du site de Mikaka II ....................................................................................................... 208 Fig. 167 : Représentation des accidents de taille des pièces lithiques du site de Mikaka II........................................................... 209 Fig. 168 : Représentation de quelques pièces lithiques portant des nervures du site de Mikaka II ......................................................... 209 Fig. 169 : Représentation des nervures identifiées sur les pièces lithiques du site de Mikaka II...................................................... 212 Fig. 170 : Carte des sites de notre étude dans la province du Haut-Ogooué................................................................................................. 214 Fig.171 : Répartition typotechnologique du matériel des sites étudiés. ........... 214 Fig. 172. Représentation de pics des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 216 Fig. 173 : Représentation des pièces bifaciales des sites archéologiques du Haut-Ogooué ........................................................ 217 Fig. 174 : Représentation des hachereaux des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 218 Fig. 175 : Représentation des grattoirs des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 219 Fig. 176 : Représentation des burins des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 220 Fig. 177 : Représentation des racloirs des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 221 Fig. 178 : Représentation des éclats retouchés des sites du Haut-Ogooué................................................................................................. 222 Fig. 179 : Représentation des nucléus des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 223 Fig. 180 : Représentation des éclats bruts de débitage par sites archéologiques du Haut-Ogooué. ..................................................... 224 Fig. 181 : Représentation des galets des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 225 Fig. 182 : Représentation des percuteurs des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 227

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Fig. 183 : Représentation du matériel lithique des sites archéologiques du Haut-Ogooué. ....................................................... 228 Fig. 184 : Représentation des éclats Levallois des sites archéologiques du Haut-Ogooué. ....................................................... 229 Fig. 185 : Représentation d’éclats Levallois identifiés des sites archéologiques du Haut-Ogooué : A : site de Okondja-aviation II ; B : site de Mvouna ; C : site de Carrière II........................................................ 230 Fig. 186 : Représentation des produits de débitage des sites archéologiques du Haut-Ogooué................................................................................................. 231 Fig 187 : Chaîne opératoire de débitage des pièces lithiques des sites. ........................................................................................................... 232 Fig. 188 : Représentation des pièces façonnées des sites archéologiques du Haut-Ogooué. ....................................................... 233 Fig. 189 : Chaîne opératoire de façonnage des pièces lithiques des sites. ............................................................................................................. 234 Fig.190 : Chaîne opératoire de façonnage des pièces lithiques des sites ............................................................................................................. 235 Fig. 191 : Représentation de quelques pièces lithiques accordées ou remontées des sites du Haut-Ogooué ........................................................... 249 Fig. 192 : Bifaces des sites de la Lopé (LANA), produits de ramassage de surface .......................................................................................................... 251 Fig. 193 : Site remanié de Maboué-3 ; contexte de gisement des outils lupembiens. ........................................................................................ 253 Fig. 194 : Armatures simples, pédoncules et barbelées de Moanda (Paléogab). ...................................................................................... 254 Fig. 195 : Grattoirs du CICIBA et du LANA. .................................................. 260 Fig. 196 : Évolution du rapport 26 Al/10 Be en fonction des concentrations en 10 Be pour les objets en quartz du site de Dungo IV, région de Baia-Farta, Angola............................................................................. 261 Fig. 197 : Coupes synthétiques illustrant la géométrie des différentes unités sédimentaires individualisées pour le Pléistocène.................................. 263 Fig. 198 : Séquence archéologique synthétique pour le Pléistocène supérieur ............................................................................. 264 Fig. 199 : Variation des choix de matières premières dans quelques industries du Paléolithique moyen d’Ounjougou...................... 265 Fig. 200 : Polyèdre en grès quartzitique recueilli sur le site de la Confluence en position ............................................................................. 265 Fig. 201 : Nucléus Levallois .............................................................................. 269 Fig. 202 : Croquis de répartition des sites préhistoriques du Gabon en 1966 .............................................................................................. 271 Fig. 203 : Industrie du Sangoen......................................................................... 272 Fig. 204 : Industrie du Sangoen......................................................................... 273 Fig. 205 : Industrie du Sangoen......................................................................... 277

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Fig. 206 : à gauche en haut : biface - à gauche en bas : éclat provenant de Roum ................................................................................... 277 Fig. 207 : Gbiti : biface ...................................................................................... 279 Fig. 208 : Âges de la pierre Moyen de la République Démocratique du Congo ............................................................................................................ 280 Fig. 209 : Acheuléen de la Kamoa. ................................................................... 281 Fig. 210 : Matériel lithique MSA. ..................................................................... 283 Fig. 211 : Industrie d’Âge de la Pierre Moyen ................................................. 283

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Table des matières Dédicace ................................................................................................. 9 Remerciements ....................................................................................... 11 Introduction Générale ............................................................................. 13 Première Partie Présentation de l’environnement physique et historique de la recherche archéologique................................................................. 17 Chapitre I : Étude du milieu physique .................................................... 19 1.1 Le milieu physique et humain ........................................................... 20 1.1.1 Localisation et orographique ......................................................... 20 1.1.2 Réseau hydrographique.................................................................. 28 1.1.3 Climat. ........................................................................................... 30 1.1.4 Végétation ......................................................................................32 1.1.5 Population ...................................................................................... 35 1.1.6 Géologie ......................................................................................... 38 1.1.7 Pédologie .......................................................................................44 1.2 Le Milieu physique ........................................................................... 45 1.2.1 Le paléoclimat................................................................................ 45 1.2.2 Le paléoenvironnement.................................................................. 47 Chapitre II : État de connaissances et méthodologie de la recherche en préhistoire dans le Haut-Ogooué........................................................ 57 2.1 État des connaissances ...................................................................... 58 2.1.1 La problématique ........................................................................... 64 2.1.2 Méthodologie de la recherche……………………………..……...65 2.1.3 Documentation ............................................................................... 65 2.1.4 Enquête orale ................................................................................. 65 2.1.5 Prospection .................................................................................... 65 2.1.6 Ramassage de surface .................................................................... 66 2.1.7 Sondages et fouilles ...................................................................... 67

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Deuxième Partie Étude du matériel du Haut-Ogooué ........................................................ 69 Chapitre III : Inventaire des sites archéologiques et leurs matériels lithiques ...................................................................... 71 3.1 Les sites archéologiques découverts ................................................. 72 3.1.1 Site de Mvengué II ......................................................................... 72 3.1.2 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 76 3.1.3 Technique de débitage. .................................................................. 86 3.1.4 Synthèse ......................................................................................... 91 3.2 Site de Banguené .............................................................................. 92 3.2.1 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 97 3.2.2 Technique de débitage ................................................................... 107 3.2.3 Synthèse ......................................................................................... 111 3.3 Site Carrière II .................................................................................. 112 3.3.1 Matériel lithique et classification typologique ............................... 117 3.3.2 Technique de débitage ................................................................... 127 3.3.3 Synthèse ......................................................................................... 131 3.4 Site d’Okondja-Aviation II ............................................................... 132 3.4.1 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 137 3.4.2 Technique de débitage ................................................................... 146 3.4.3 Synthèse ......................................................................................... 150 3.5 Site Obangampari II .......................................................................... 151 3.5.1 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 156 3.5.2 Technique de débitage ................................................................... 165 3.5.3 Synthèse ......................................................................................... 169 3.6 Site de Mvouna ................................................................................. 170 3.6.1 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 175 3.6.2 Technique de débitage ................................................................... 185 3.6.3 Synthèse ......................................................................................... 190 3.7 Site de Mikaka II............................................................................... 191 3.7.1 Matériel recueilli et classification typologique .............................. 196 3.7.2 Technique de débitage ................................................................... 206 3.7.3 Synthèse ......................................................................................... 210 3.8 Les grottes ......................................................................................... 211 Chapitre IV : Comparaison du matériel lithique des sites archéologiques du Haut-Ogooué .............................................. 213 4.1 Outils/produits façonnés ................................................................... 215 4.1.1 Les Pics .......................................................................................... 215 4.1.2 Les Pièces bifaciales ...................................................................... 216 4.1.3 Les Hachereaux.............................................................................. 217 316

4.1.4 Les Grattoirs .................................................................................. 218 4.1.5 Les Burins ...................................................................................... 219 4.1.6 Les Racloirs ................................................................................... 220 4.1.7 Les éclats retouchés ....................................................................... 221 4.2 Les nucléus ....................................................................................... 222 4.3 Les Produits bruts de débitage .......................................................... 223 4.4 Le Matériel de débitage .................................................................... 224 4.4.1 Les Galets ...................................................................................... 224 4.4.2 Les percuteurs ................................................................................ 225 4.5 Les matières premières ..................................................................... 226 4.6 Le débitage Levallois ........................................................................ 228 4.7 Chaîne opératoire .............................................................................. 230 4.7.1 Chaîne opératoire de débitage........................................................ 230 4.7.2 Chaîne opératoire de façonnage ..................................................... 232 4.8 Les raccords et remontages ............................................................... 234 4.9 Synthèse ............................................................................................ 236 Troisième Partie Portée chronologique et culturelle des données archéologiques ............. 239 Chapitre V : Évolutions chronologiques, technologiques et culturelle de la région du Haut-Ogooué .................................................................. 241 5.1 Historique des attributions culturelles .............................................. 242 5.1.1 Le Sangoen du Gabon .................................................................... 246 5.1.2 Lupembien ..................................................................................... 250 5.1.3 Le Tshitolien .................................................................................. 252 5.2 Synthèse ............................................................................................ 255 5.3 Exemples de recherche moderne en Afrique .................................... 256 5.3.1 En Angola ...................................................................................... 258 5.3.2 Au Mali .......................................................................................... 260 Chapitre VI : Comparaisons lithiques avec quelques sites de référence du Gabon et de la région ......................................................................... 267 6.1 Comparaison avec des sites de référence MSA du Gabon................ 268 6.1.1 La Province du Moyen-Ogooué ..................................................... 270 6.1.2 La Province de l’Ogooué-Ivindo ................................................... 271 6.1.3 Province de l’Estuaire .................................................................... 273 6.1.4 Province de la Ngounié .................................................................. 274 6.1.5 Province de l’Ogooué-Lolo ........................................................... 274 6.2 Synthèse du faciès MSA gabonais .................................................... 275 6.3 Comparaison avec des sites MSA régionaux .................................... 276 317

6.3.1 Au Cameroun ................................................................................. 276 6.3.2 En République Démocratique du Congo ....................................... 278 6.3.3 En République du Congo ............................................................... 280 6.3.4 En Angola ...................................................................................... 282 6.4 Synthèse ............................................................................................ 284 Conclusion générale................................................................................ 285 Lexique ................................................................................................... 287 Sources orales et sources bibliographiques............................................. 291 Liste des tableaux ................................................................................... 303 Liste des figures ...................................................................................... 305 Table des matières .................................................................................. 315

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Structures éditoriales du groupe L’Harmattan L’Harmattan Italie Via degli Artisti, 15 10124 Torino [email protected]

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Abdel Kader BONGO DOYENDZE est archéologue, docteur en anthropologie, ethnologie et préhistoire de l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il est membre du Laboratoire ArScAn Ethnologie Préhistorique UMR 7041 et de l’Équipe Afrique-UMR 7041 du CNRS. Il a conduit de nombreux travaux sur le Paléolithique au Gabon. Il est l’auteur de deux ouvrages : Les industries préhistoriques du Haut-Ogooué : Du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur (2014) et Étude des industries préhistoriques du Haut-Ogooué : République du Gabon (2019).

Etudes africaines Série Archéologie

© Illustration de couverture de l’auteur

ISBN : 978-2-343-20229-7

33 €

Abdel Kader Bongo Doyendze

Les découvertes en archéologie sont de plus en plus importantes en Afrique, et le Gabon ne déroge à cette logique. Dans le Haut-Ogooué – province située au sud-est du Gabon –, des fouilles méthodiques de plusieurs sites archéologiques ont mis au jour l’existence de vestiges lithiques pouvant remonter à des périodes très anciennes. Les études effectuées sur les industries préhistoriques de cette région ont permis de revoir les données existantes et de répondre aux interrogations relatives aux chronologies régionales, aux évolutions (typo-technologiques), aux chaînes opératoires et à la gestion de la matière première. Ces études ont démontré une diversification du matériel lithique et des sites archéologiques en place. L’exploitation du matériel recueilli a permis, grâce aux résultats obtenus, de classer les industries préhistoriques de la région du Haut-Ogooué parmi les industries préhistoriques les plus anciennes du continent africain et de les inscrire dans le Paléolithique en Afrique.

Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué

Le Paléolithique en République du Gabon :

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Etudes africaines

Série Archéologie

Abdel Kader Bongo Doyendze

Le Paléolithique en République du Gabon : Étude des industries préhistoriques du Haut Ogooué