L'Abécédaire amoureux: En amour, le vaillant est celui qui dépose les armes 9782226181886

Avec cet abécédaire original et coquin, Henri Gougaud nous entraîne dans les méandres de l'amour et les plaisirs de

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French Pages [224] Year 2010

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L'Abécédaire amoureux: En amour, le vaillant est celui qui dépose les armes
 9782226181886

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L'ABÉCÉDAIRE

ANPNUIOIIP AR ZNIRNIR ESII ON SR RE VILLES CIARUIRE DID Albin Michel

REUX

EN AMOUR. LE VAILLANT EST CELUI QUI DÉPOSE LES ARMES

Du même auteur: Le Grand Partir, Seuil, 1978, et Points

L'Arbre à soleils - Légendes du monde entier, Seuil, 1979, et Points Le Trouveur de feu, Seuil, 1980, et Points

Bélibaste, Seuil, 1982, et Points L'Inquisiteur, Seuil, 1984, et Points Le Fils de l'ogre, Seuil, 1986, et Points

L'Arbre aux trésors - Légendes du monde entier, Seuil 1987, et Points L'Homme à la vie inexplicable, Seuil, 1989, et Points La Chanson de la croisade albigeoise, traduction, Le Livre de poche, 1989 L'Expédition, Seuil, 1991, et Points L'Arbre d'amour et de sagesse - Contes du monde entier, Seuil, 1992, et Points La Bible du hibou - Légendes, peurs bleues, fables et fantaisies du temps où les hivers étaient rudes, Seuil, 1994, et Points Les Sept Plumes de l'aigle, Seuil, 1995, et Points Le Livre des amours - Contes de l'envie et du désir de lui, Seuil, 1996, et Points Paroles de Chamans, Albin Michel, 1997 Paramour, Seuil, 1998, et Points Le Rire de l'Ange, Seuil, 2000, et Points L'Amour foudre- Contes de la folie d'aimer, Seuil, 2003, et Points Contes des sages soufis, Seuil, 2004 Le Voyage d'Anna, Seuil, 2005, et Points L'Almanach, Éditions du Panama, 2006 Le Secret de l'aigle, en collaboration avec L. Ansa, Albin Michel, 2008 Le Rire de la grenouille, Carnets nord, 2008 L'Homme qui voulait voir Mahona, Albin Michel, 2008, et Points

Le Livre des chemins, Albin Michel, 2009 Contes d'Afrique, Seuil, 2009 Contes d'Europe, Seuil, 2010

Conception graphique : Frédérique Deviller Alphabet érotique : © Malika Favre / Airside - www.airside.co.uk

© 2010 Albin Michel - 22, rue Huyghens, 75014 Paris - www.albin-michel.fr

Dépôt légal : second semestre 2010 - N° d'édition : 19294 ISBN-13 : 978 2 226 18188 6 - Imprimé en France par Pollina s.a. - L54896

Henri Gougaud L4

J

L'ABÉCÉDAIRE

AP) L

REUX

EN AMOUR, LE VAILLANT EST CELUI QUI DÉPOSE LES ARMES Alphabet érotique de Malika Favre

Albin Michel

DETTE - Monsieur sort, il ne le met pas. MÉTCEMEMER CIE Monsieur est rentré, il l'a mis. MÉtCEtaI=Relotpelle-Rie-tare ILE

Adam er raconte que Dieu, après avoir pétri notre

grand-père Adam, lui tapota la joue et lui dit : — Mon garçon, j'ai deux nouvelles à t'annoncer. Une bonne etune mauvaise. — Dis-moi d’abord la bonne, lui répondit Adam. — Je t’ai pourvu d'un sexe vif et d’un cerveau intelligent. — Magnifique ! Père, merci. Et la mauvaise, quelle est-elle ? — La pression sanguine, mon fils. Elle ne sera pas suffisante pour que soient opérationnels les deux ensemble, en même temps.

AMANT VERITABLE ? C était un homme droit, un amant véritable. Un jour, après avoir médité une pleine année dans une grotte du désert, il s’en alla frapper à la porte de sa bien-aimée. Derrière la porte close, il l’entendit qui demandait :

- QUI EST LÀ ? — C’est moi, dit l’homme, sur le seuil. — Il n'y a pas de place pour toi et moi dans la même maison, répondit la voix de sa bien-aimée, derrière la porte close. Alors cet homme droit, cet amant véritable, s'en retourna au désert où une année encore il médita. Quand enfin il revint

frapper à la porte de sa bien-aimée, à nouveau il entendit :

- QUI EST LÀ ? Cette fois l'homme droit répondit : — C'est toi-même. Et la porte s’ouvrit. LL

-_AMOUR QUELQUES RÉFLEXIONS ET PENSÉES, DES PLUS BELLES AUX PLUS SAUGRENUES (C'EST ÉVIDEMMENT SUBJECTIF) :

« Mon cœur est désormais réceptif à toute image, pré de gazelles, cloître des moines, temple d'idoles, tables de la

Torah et feuilles du Coran. Je professe ma croyance en l'amour, où que se dirigent ses caravanes, car l'amour est ma religion et ma foi.» Ibn Arabi

«EN AMOUT, LE VaILLANT EST CELUI QUI DÉPOSE LES ATIMES. > aim «Ne cherche pas une puissance dans l'amour, car seuls les esclaves de la loi d'amour sont des êtres libres.» Attar

« Pour certains, la plus belle chose du monde, c'est une troupe de cavaliers. Pour d’autres, une armée de fantassins. Pour d’autres encore, une escadre en mer. Pour moi, c'est de voir quelqu'un aimer

quelqu'un.» Sappho

«TOUT LE TEMPS EST PET DU QUE L'amour n6 PEN PAS. > ve vu « Lui: - Je ne sais pas aimer. Ce que j'appelle aimer nest que la peur de te perdre. Elle : - La peur de me perdre est ce qui ne parvient pas à tempêcher d'aimer. » Quint de Sedan

« Zeus, le maître des dieux, vous fait dire que ceux qui ne voient que l'amour dans

lé monde sont aussi bêtes que ceux qui ne le voient pas. » Jean Giraudoux

« Vive l'amour, mon

cher maître, et faites

chorus, car il n’y a pas deux chemins : il faut passer par là, ou par la fenêtre. » Marivaux

« QUAND ON EST aimé, on he DOUTE De TIeN. QUAND on arme, On DOUTE DE TOUT. > core « L'érotisme est l'approbation de la vie jusque dans la mort. »

Georges Bataille

« Comme

un poupon chéri mon sexe

est Innocent.» Guillaume Apollinaire

« Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta

faiblesse sans que l’autre s'en serve pour affirmer sa force. » Cesare BEN

«Rare et difficile est la rencontre véritable, car les hommes ont besoin de sexe pour souvrir à la tendresse, et les femmes ont besoin de tendresse pour SOUMIreUEeeNe Quint de Sedan

«L'AmOUr ne se PAIE QUE D'AMOUr. » Proverbe

africain

C'EST TOUT ? NOÏ). UN QUI EST CONTITE : « Pour

moi,

l’amour,

c'est

de

la haine,

des

gémissements, des cris, de la honte, du deuil, du fer,

des larmes, du sang, des cadavres, des ossements, des remords. » Pétrus Borel

ET UN QUI EST QUOI, à TON AVIS ? « L'amour est un ensemble complexe de phénomènes cérébraux. » Émile Littré, Dictionnaire médical

AMOUREUX D... les jardins de Salomon, un oiseau, piquant droit au ciel, tournoyant, fonçant vers la terre, poursuivait une belle oiselle qui sans cesse se dérobait. - MON AIMÉE, criait-il, ne me refuse pas ! Sais-tu ce dont je suis capable pour un mot de toi, un regard, une caresse de ton aile ? Je t'offrirai non pas un nid, mais un château de paille et d’or, je vivrai pour ton seul bonheur, je te protégerai de tout, des chasseurs, des rats, des vipères! Mais la belle fuyait toujours, rieuse, faussement craintive. virevoltant de-ci, de-là. - OH, CRUELLE, lui dit l'oiseau, si tu veux bien de mon amour, je défie Salomon lui-même, je le chasse hors de son

palais et je t'offre un trône de reine! Salomon, comme chacun sait, entendait et comprenait tout des langages de la nature. Il convoqua donc l'oiseau fou, qui vint, tout tremblant, se percher sur le rebord de la fenêtre. — Ainsi, lui dit le roi des rois, tu veux me déclarer la guerre. Regarde-moi. Es-tu sérieux ?

- OH NON, SEIGNEUR, répondit l’autre, jesuis amoureux, voilà tout. 18

APHTODISIAQUES L e meILLEUT DES APHIODISIAQUES, tu le connais. L'amour, bien sûr. Mais c'est trop simple, apparemment. Innombrables sont les recettes pour éperonner le désir. Je te dis les plus délectables.

Si elles ne mènent pas au lit, elles sont quand même de bon goût. La truffe, par exemple. Napoléon, dit-on, aurait conçu l'Aiglon après une dinde truffée. Les épices, bien sûr, si elles sont bien dosées. Une caresse d'ail donne du cœur au ventre. Les bulbes de glaïeul ou de jacinthe frits, depuis l'Antiquité, aiguillonnent l'amour (essaie, qu'est-ce que tu risques ?). Selon Alexandre Dumas, les testicules de mouton (il les

appelait «animelles ») sont d’infaillibles éperons. Louis XV en faisait manger à madame de Pompadour qui avait, paraît-il, tendance à bäiller pendant la troussée. Madame du Hausset conte dans ses Mémoires que la Pompadour se bourrait de bols de chocolat ambré, de truffes et de céleri pour perdre un peu de son sang-froid. Elle n'en était pas plus fringante, mais plus congestionnée, oui. Les crustacés enfin, et surtout

le homard, sont, paraît-il, des diablotins pourvoyeurs en idées canailles. Pour l'instant, je n'en dis pas plus. Et tiens, _ à l'occasion, si l'une de ces gâteries fait vraiment de l'effet, donne m'en des nouvelles.

érie ? En cognant à coups réguliers son ventre sur des feuilles mortes. Le tam-tam va de feui

feuille. La femelle l'entend, s’excite. Plus ça sonne: plus ça lui plaît. Et comme l’autre sent cela, il ne a

ARIÈGE

FOLIES R:: d'une vieille d'Ariège interdit aux moins de seize ans. C'était, paraît-il, la coutume. Les jeunes filles, en ce temps-là, se promenaient à huit ou dix sur les chemins, parmi les champs, cherchaient un quelconque passant, de préférence un étranger et se payaient avec le bougre un saut

jusqu’au septième ciel.

MARIE C. 88 ANS, CONTE PAISIBLEMENT LA CHOSE. « Nous aussi, une fois, on l’a fait. C'était en 1905. Nous étions neuf, et lui c'était un voyageur, il vendait des montres. Alors on l’a tenu, et y en a une, elle lui a défait les bretelles pour lui enlever son pantalon. Ouais, sans pantalon, il pouvait plus partir ! Alors y en a une, elle a fait avec lui ce qu'il y avait à faire, et quand il a compris, hé bé, lui aussi il l’afait! > _ET GRAN D-MÈRE SE TAIT, la mine satisfaite, en croisant bravement les bras, comme font les vieilles fiérotes. 21

Arnaque que POUT LE PIAISIT, Publicité, en Australie : une l'importation de films porno clientèle de lui fournir DVD et

un chef-d'œuvre du genre. entreprise spécialisée dans propose à son éventuelle cassettes X.

Guions SEMAINES PLUS TATD, les clients appâtés (nombreux) reçoivent une lettre d'excuse : la loi australienne interdit au fournisseur d'honorer la commande. À la lettre est joint un chèque. La somme versée est exactement remboursée. Pourtant, neuf clients sur dix

renoncent à mettre le chèque à l'encaissement. Pourquoi ? parce qu'ils n'osent pas. Le nom de la société émettrice est :Sodomy, Fetishism & Perversion Corp.

L'arnaque ? Quelle arnaque ?

22

ARTICHAUT L'artichaut

fut, de tout temps,

aphrodisiaque

réputé tant

que les jeunes filles, dit-on,

n'osaient en consommer de crainte d'en avoir les sens tourneboulés. Une vieille chanson du XVIIIe siècle confirme ses vertus. Écoute, elle

CS CICE

Colin mangeant des artichauts Dit à sa femme : < Ma mignonne, Coûtes-en donc, ils sont nouveaux : Par ma foi l'espèce en est bonne. > La belle, avéc un doux maintien : « Mange-les, toi que mon cœur aime,

car ils me feront plus de bien que siJe les mangeais moi-même.

25

>

BEVTTE — Je la prends, elle gémit. Je la laisse, elle gémit. Qui est-ce ?

BACCHANALES Qi: chez les vieux Romains, était le temps des Bacchanales. Les femmes, en troupes ou en cortèges, s'offraient corps et âme à Bacchus, le dieu de « la liqueur qu'on tire de la grappe >, et donnaient libre cours à leur folie de vivre, à l'ivresse des sens. Bacchus, destructeur des foyers, piquait les femmes mariées de son < aiguillon frénétique >. Il les forçait à tout quitter pour courir nues dans la montagne, danser jusquà la transe et se rouler sauvagement dans de formidables

orgies. Elles poursuivaient des boucs, parfois jouissaient d'eux avant de les saigner et de les dévorer. Tout cela, tu t'en doutes, effrayait fort les hommes. La bacchante devint ainsi, dans les cauchemars masculins, l’image même de l'excès hystérique et de la « bestialité échauffée >, selon l'expression des Goncourt. Et pourtant, « louange à l'heureuse créature qui connaît les divins mystères et purifie son âme dans les bacchanales de la montagne >, chante le chœur des Bacchantes d’Euripide.

COMMENT ? diront les puritains, la folie érotique, un mystère divin ? La délirante frénésie, purificatrice de l’âme ? Ce que j'en pense, moi ? Non, je ne dirai rien. Penses-y toute seule, après tout, tu es grande. 26

BAÏSER®S SELON LES MAÎTRES EN VOLUPTÉS ARABES, LES BAISERS AMOUREUX SONT DE SEPT SORTES. PRENEZ NOTE, AMANTS, S'IL VOUS PLAÎT. DONC, NOUS COMPTONS :

Le baiser de la lèvre superieure. L'homme baise la lèvre supérieure de la femme, tandis que la femme baise la lèvre inférieure de l'homme.

Le baiser agrafé. L'un des amants prend entre $es lèvres celles de l'autre.

LE Balser COMBAT DES LANGUES. Le même que le précédent, avec entrée en jeu CERTES plus ou moins remuantes.

Le baiser qui allume l'amour. Il est déposé sur le visage de l'amant endormi.

LE BAISER QUI DÉTOURNE. Il'est déposé par surprise sur la nuque de l'amant affairé.

Le baiser d'éveil. Il est déposé sur la bouche de l'amante endormie.

Le baiser de provocation. l'est déposé sur la cuisse ou l'un des deux gros orteils de l'amant ou de l’'amante.

BaYarD ? éTaIT un CHEVAL MAGNIFIQUE. On l'avait baptisé Bayard. || était blanc, et amoureux. Oui, il aimait une jument. Tous deux vivaient dans un haras sur les hauteurs d'Apt, en Provence. Amoureux.

Est-ce si stupide de penser que des animaux sachent éprouver des passions? Le blanc Bayard ne quittait pas sa belle jument pommelée. Quand il posait sa longue tête sur sa crinière, en hennissant, et s'y frottait, tout doux, tout tendre, on aurait dit qu'il lui parlait, qu'il lui disait des mots d'amant. Ils auraient pu vivre tranquilles, heureux, innocents,

sans questions. Mais ils n'étaient que des chevaux. Un jour, le patron du haras vendit la jument, elle seule, à un fermier des environs. A

LOTS BaYarD DEVINT HATGNEUX. Ses jours, ses

nuits, ne furent plus qu'une galopade éperdue d'un bout à l'autre de l'enclos. Quand il s'arrêtait, épuisé, c'était pour se coucher dans l'herbe et hennir lamentablement. Bayard devenait fou. 29

e PATTON DU HATAS décida de le vendre avant qu'il ne vaille plus rien. Mais il n'en a pas eu le temps. Un jour que la barrière était restée ouverte, l'amoureux s'est enfui. Il a gravi la pente d'herbe jusqu'au sommet de la falaise. Il s'est arrêté en plein vent, à l'extrême bord de l'à-pic. Cinquante mètres en contrebas il a vu, parmi d'autres bêtes, sa belle jument pommelée. Alors il a henni puissamment, s'est cabré, et il s'est jeté dans le vide, comme s'il voulait s'envoler. Voilà, c'est tout.

Pardon, c'est une histoire triste mais j'ai une excuse : elle est vraie.

30

BIENFAISANTE TENDRESSE ? L amour soigne. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le docteur David Me Clelland après avoir projeté devant une classe d'étudiants le spectacle filmé de mère Teresa offrant sa tendresse et sa compassion à quelques êtres démunis.

LE FHLM PROVOQUA

chez les spectateurs une forte

stimulation de leur système immunitaire. En d'autrestermes, ils comptaient davantage d'anticorps dans leur sang après la projection qu'avant.

QUELQUES « COBAYES », CEPENDANT, manifestèrent des signes inverses, comme si le film les avait déprimés. On leur mit sous le nez la photo d’un couple assis sur un bane, et on leur demanda de la commenter. Ils répondirent tous que ce couple était en train de rompre, ou de se disputer. Leurs barrières immunitaires, du coup, en étaient abaissées. L'amour soigne, je te le dis, maïs il faut y croire.

31

BEVTTE - Je suis un petit trou sans fondl, Les filles qui l'ont s'éjouissent.

Cadasre exquis

D

de

J'ai une réponse. Avez-vous une question ? C'est un jeu poétique. Recette :sur une ligne, en haut de page, l'un inscrit une question et plie la feuille de manière à la dissimuler. L'autre inscrit une réponse sans rien.savoir de. la question posée. C'est lejeu du cadayre exquis. Je précise:ce qui suit a été recueilli à l'université Paris VII lors d'un atelier d'écriture auquel ont participé une trentaine d Fan. Attention, miracles. ART ER VEREN AS vu éey

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ne vous lêche plus.

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2. Qu'est-ce que faire tirelipimpon sur le chihouahoua ? C'est:ce à quoi je pense quand l'homme que j'aime me

en silence.

3. Qu est-ce que le désir ? C'est cette raison invisible qui vo us veut, sans Espoir.

C'est ce bonbon qui fond dans notre bouche, inéluctablement, jusqu'à l'invisible:.. RALTS

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qu'on ne nou su respirer. +

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5. Qu'est-ce que laes C'est une question à laquelle il m'est difficile de répondre ‘*çarjen'ai päs les connaissances requises, ni la sensibilité suffisante. Mais c'est vrai que moi aussi, bien souvent, re TOREN 4?

+*

je me süis .

la question.

71

Cadeaux Le.humains ne sont pas les seuls à s'offrir, parfois, des cadeaux. Les oiseaux le font, eux aussi, pendant la parade nuptiale. Et nous n'avons pas davantage l'exclusivité des baisers. Les morses et les escargots connaissent cette volupté, les singes se baïsent la bouche, ettiens, situ veux tout savoir, les perroquets se laissent aller assez fréquemment, semble-t-il, aux plaisirs homosexuels. Les comportements animaux sont souvent touchants, surprenants,

époustouflants d'humanité. J'en reste rêveur. Toi aussi ? |

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CÂLIN ? C estune histoire vraie dénichée dans la presse (Worchester Telegram & Gazette, 18 novembre 1995). Elle est plus que belle : importante.

DEUX JUMELLES PRÉMATURÉES sont mises, à la maternité, chacune dans une couveuse. L'une d'elles est très

faible. On craint pour sa survie. On ne sait trop que faire.

UNE INFIRMIÈRE À UNE IDÉE. On met les deux nouveau-nées dans la même couveuse. La plus forte prend aussitôt sa sœur par l'épaule et la serre contre elle. Les battements de cœur de la petite faiblarde ne tardent pas à se stabiliser et sa température redevient normale. Elle a survécu. Elle va bien. Apprenez le câlin qui sauve.

37

_

eYNNER Tel) Recueillez-vous ! recueillez-vous ! Toi, Xanthias, tiens le phallus bien droit !

Dépose la corbeille, mafille, Pour l'inauguration du sacrifice ! Allons mafille, ma toute belle, Porte avec grâce la corbeille !

Ah, bienheureux qui te baisera Et qui te fera péter comme une belette, à ton réveil ! En marche !.… Xanthias, le phallus et toi, Tenez-vous bien droits derrière

la canéphore, Tandis queje suis en chantant le cantique du phallus ! Ce cantique du phallus que l'on chantait dans Les Acharniens, pièce Aristophane, s'appelait un dithyrambe. Ce terme désigne aujourd'hui une sorte de louange exaltée. Son étymologie est intéressante. John Allegro, dans son ouvrage Le champignon sacré et la croix, dit qu'il vient du sumérien « De-Di-Dul-An-Bi-Us » qui signifie:« chant pour l'érection du pénis ».

Et)

Caresses secrètes Dans le jardin d'Éden du langage érotique selon le Manuel des plaisirs charnels, -poici les caresses secrètes qui font Le plaisir des amants :

3. L'asticage du. bouton rouge et Le polissage du manche à balai.

1. D'äbordle-baiser

sur les lèpres.Sans commentaire. Tu connais.

- 2. La conquête des 4. Le branlage à la.

hémisphères .Caresse

frileuse, par roulement

des seins, bouche ou mains.

du gros bâton entre les maiñs. de la coquine.

39

8. La rosette

BD. Les ciseaux

chatouilleurs, où

et le boutonneau,

masturbation-réciproque.

elle à genoux, lui derrière elle, et à genoux aussi, bien sûr.

6. La prière muette. L'amie est couchée sur le dos, son homme prie

9. La double feuille

entre ses cuisses.

de rose. Tête-bêche.

Picotement du

Tu m'as compris.

sauvageon, du bout de la langue dardée, sangsue

10. Le bonjourbonsoir à Vénus.

(tu happes entre les lèvres),

coup de balai (léchage

Excitation du clitoris par

large), autrement dit

le bout du bâton d'amour.

langue d'Hercule si tu prends ses jambes à ton cou. Pas besoin d'un dessin, que diable!

Bon, ça suffit pour aujourd'hui.

7:Minon-minette,

soixante-neuf, double pompage tête-bêche.

49

CAROLINE Ï {istoire vraie d’un amour fou. Monsieur de Fréminville,

officier de marine et savant éminent, séjourne, en ces temps, aux Antilles. Il est lieutenant de vaisseau. La Néréide, son bateau, relâche dans un port des Saintes. Fréminville passe ses jours à courir tout seul les rivages. Il étudie les coquillages, les insectes, les fleurs, les herbes. Un soir,

sur un récif, comme il cherche à cueillir du corail sous les vagues, il perd pied, manque se noyer, est rejeté sur une plage, sanglant, déchiré, inconscient. Il se réveille dans un lit. La chambre est fraîche, ensoleillée. Une jeune fille le veille. C’est Caroline. Elle l’éblouit. Elle lui sourit et prend sa main. Dès cet instant, tous deux le savent, l'amour les brûle à tout jamais.

JOURS PARFAITS, longues promenades. Rien ne peut plus les désunir. Rien sauf un ordre sec et simple. Fréminville doit rembarquer. Caroline s’évanouit à l'instant où ils se séparent, passe des semaines, des mois à guetter A

l'horizon brumeux. La Néréide enfin revient, mais trop tard. L'amoureuse est morte. De désespoir, elle s'est noyée. Fréminville en tombe malade, il délire, il perd la raison, revient enfin de sa folie, mais il n’est plus l’homme qu il fut. Il retourne à Brest. Dans son sac se trouve la robe que Caroline portait quand ils se sont connus. Il en fait son seul vêtement. Il refuse tout autre habit. Érudit, savant, ille reste, et l’on vient le voir de fort loin, mais il reçoit ses visiteurs vêtu de sa robe de soie, coiffé de son bonnet à fleurs. Il est, il ne veut être qu'elle, signe ses lettres « Caroline >, écrit un livre sous son nom. < Homme de science raisonnable, écrit Lenôtre, il devint fou de l'unique amour qu'il connut. >

42

CaSSIS FATAL eTITE D'Un CHAUFFEUT DE TaXxI MATSEILLAIS

communiquée par Jean-Paul Kléber à la revue Bizarre n° 5 (juillet 1956):

1É SUIS ÉTÉ conpamné INJUSTEMENT par le tribunal correctionnel de Marseille en décembre 1943 par les lois de Vichy à une amende de 200 francs avec les décimes. La cour d'Aix a confirmé la peine et on me réclame 2057 francs 75 avec les frais. J'ai eu six enfants de deux lits et n'ai jamais été condamné même pas pour une contravention. J'ai fait la guerre de 1914 et a été nommé caporal. J'ai la croix de guerre etj'ai fait l'occupation de la Rhénanie. J'en arrive à mes moutons. Je passais vers sept heures du soir quai de la Joliette et j'ai chargé un client et une femme qui mont demandé de les conduire à Martigues. Aussitôt démarré ils se sont embrassés et mis la main où je pense. J'étais pas encore passé l'octroi des docks que la petite était à genoux et après avoir sorti le saint-frusquin du client s'est mis à lui téléphoner dans la vessie, prenant ma .

LA

L4

,



.

voiture pour une maison de tolérance. Je me suis retourné

sur le coup de l'indignation pour leur faire mes compliments.

Juste que j'arrivais sur un cassis que je n'avais pas vu, la A3

secousse a failli m'envoyer dans les décors et m'a faussé un amortisseur, ce qui prouve que je ne l'ai pas fait exprès, vu

que je suis propriétaire du taxi. Le malheur a voulu que la petite ait les dents pointues et qu'elle a presque mangé le morceau et qu'il a fallu couper

le reste à l'hôpital Héliomarin qui était à côté. Malgré ça je suis été appelé au Commissariat devant le juge d'instruction, ils se marraient tous de cette histoire, moi aussi, et j'ai cru qu'elle était classée. Pas du tout, j'ai été cité en correctionnelle et condamné sur le doute que je l'aurais fait exprès, malheur ! J'avais perdu ma clientèle et les copains se fichaient de moi et quand ils me voyaient arriver avec mon taxi ils me disaient :« Voilà Coco et sa guillotine à bite. » Ma femme avec qui je ne suis pas marié se faisait traiter de femme de patron de bordel ambulant et voulait me plaquer etj'ai bien souffert et on me réclame encore 2057 francs 75 parce que je n'ai pas pu prendre un avocat qui aurait étouffé l'affaire.

Depuis l'armistice j'ai été chômeur et réfractaire au STO. Monsieur le Procureur Général,jecompte sur votre complaisance pour m'enlever et me réhabiliter dans mon honneur et vous remercie à l'avance. Avec mes salutations empressées,

CM,

CHANSON Chanson

anonyme.

de mariage

(elle vient de Turquie)

(Devenir anonyme,

voilà ENATE

grande gloire des poètes.)

À toi ce voile bleu, à toi ce sourcil noir,

À toi ces dents mouillées, ces yeux, ces lèvres rouges, À toi ce long cou blanc, ces seins que mes mains COUVENt. À toi ces hanches tendres et ce ventre éMOUVANE,

À toi sous le nombril ce coffre de cyprès, À qui la clé qui l'ouvre, 6 fortune du monde ? À moi. ma bien-aimée, à moi, à mot, à moi !

Zi)

CINQSENS LES CINQ SENS ÉTAIENT MIS, CHEZ LES VIEUX ÉGYPTIENS, AU SERVICE DES JOIES D'AMOUR.

La vue, d'abord, bien sûr. Vêtements suggestifs, tuniques transparentes, bijoux (pour les deux

sexes).

Hommes,

femmes,

dieux

et

déesses ont le souci de la parure. La chevelure aussi est un atout puissant. Mais comme

on coupe court les

cheveux naturels (il fait chaud en Égypte), « ma sœur, mets ta perruque et jouons à l'amour », dit un antique papyrus. Oui, la perruque est l’ornement le plus érotique qui soit.

IMORES

+

la voix de l’autre, les

soupirs, les cris doux font chavirer les cœurs. Il faut aussi de la musique. Sans elle derrière un rideau, la volupté reste imparfaite.

MODO Chacun connaît les serviteurs les plus efficaces CHARTE les parfums. Baumes, onguents, encens, résines, fleurs macérées dans l'huile d'olive ou d'amande, l'odeur des corps suants aussi. Bref, l'ivresse d'amour passe par les QETS TER

Le goût. Point de jeux amoureux sans fruits, sans petits pains, sans boissons CET EITETECS

Le toucher enfin. Les caresses. Là, pas besoin de précisions. Je te laisse rêver tranquille.

CLTTOTTIS é ONCOUTS TITUELÀRAPA NUI (Île de Pâques) :Qui, parmi les jeunes vierges du pays, a le plus long clitoris? Elles se préparent soigneusement à l'épreuve. Quelques jours avant, elles font retraite dans les grottes du Poïke (l'un

des volcans de l’île) afin d'y blanchir leur peau et de prier les Esprits de leur accorder une longue et belle fertilité, symbolisée par la longueur de leur clito. Cette coutume n'est pas exceptionnelle. À Ra'ivavae (Polynésie française), le sexe des jeunes filles faisait aussi l'objet d'une attention particulière. Leur clitoris, tout au long de la croissance, était sans cesse pétri et massé par la mère afin qu'il se développe le plus amplement possible. Jusqu'au jour sacré où les filles, jambes ouvertes, étaient exposées dans l'enceinte sacrée du marae - le temple. Les clitoris étaient d'abord inspectés et mesurés par le grand prêtre avec un étalon en bois de rose (miro), puis les guerriers venaient à la fête et choisissaient leurs épouses, les plus convoitées étant évidemment les mieux pourvues de l'entrejambe. Soit dit en passant, le clitoris est le seul organe, parmi tous ceux qui constituent l'espèce humaine, à être exclusi-

vement dédié au plaisir. 48

Cocuage Tableau analytique du cocuage, par Charles Fourier, utopiste un peu fou du xx siècle. Tiens, je te donne un aperçu de l'inventaire qu il propose.

1. Le cocu présomptif

3. Le cocu fanfaron est

est celui qui, longtemps avant le mariage, se met l'esprit à la torture pour échapper au sort commun, et souffre le mal avant de l'endurer réellement.

celui qui, par d'effrayantes menaces contre les galants,

croit s'être mis à l'abri de leurs entreprises. || est

d'ordinaire cocufié par l'un dé ceux qui applaudissent à ses rodomontades.

2. Le cocu imaginaire.

À. Le cocu goguenard

Il ne l'est pas encore mais se désole en croyant l'être.

est celui qui plaisante sur ses confrères et les donne pour des imbéciles qui méritent bien ce qui leur arrive. 49

B. Le cocu fataliste est celui qui se résigne à la volonté de Dieu et se contente d'observer.que sa femme serait bien coupable si elle le trompait. Ce à quoi elle ne manque pas.

Je m'en tiens là,

mais sache que Fourier en compte 76 sortes, armi lesquelles e converti, l'auxiliaire,

6.Le cocu

de prescription fait de longs voyages, pendant lesquels la nature parle aux sens de son épouse qui-se voit forcée d'accepter le secours d'un voisin charitable.

l’accélérant, le traitable, le transcendant,

le fédéral,

le grandiose, le déserteur,

7. Le cocu sympathique s'attache aux amants de sa.femme, et en fait ses amisintimes.

et] en passe. Le

8. Le cocu réciproque est celui qui rend la pareille, et donc ferme les yeux.

50

Triste destin, vraiment, que celui de ce mot ! Avoir si longtemps désigné le lieu le plus tendre du monde, le lieu par où vient toute vie, bref le sexe de nos compagnes, et finir par nommer un imbécile triste, pauvre de lui, pauvre de nous ! Je ne résiste pas au plaisir de citer ici l'une des dernières chansons de notre bon Brassens qui s'insurge à juste titre contre les noms scabreux que l'on inflige à « la fleur la plus douce et la plus érotique » du «tendre corps féminin » :

Mais Le pire de tous est un petit vocable De trois lettres, pas plus, familier, TA Il est inexplicable, il est irrévocable.

Honte à celui-là qui l'employa le premier.

Honte à celui-là qui par dépit,

par gageure, Dota du même terme, en son fiel venimeux,

Ce grand ami de l'homme.

Hélas, cinglante injure l

Celui-là, c’est probable, en était

AR LAUTALE

51

Coup de Pit pe une main à son sexe, dit notre Ancêtre universel, tient le mauvais sort à distance. Les marins le font, avant d'embarquer. Et le maestro Jean-Pierre Wallez révèle (c'est un scoop) que certains chanteurs d'opéra se l’empoignent turtivement à l'instant d'affronter la scène. Si l'ony réfléchit, s'assurer qu'il est là n’est pas extravagant. C'est par là, après tout, que la création passe.

52

CRÉATION DU MONDE R est dit en Océanie qu'un jour avant les jours, Rangi le premier de nos pères descendit de l'immensité. Notre mère Pèpa pressentit sa présence. Elle sortit de laterre. Elle le vit, il la vit. Leurs bouches se baisèrent et leurs sexes s’unirent. Ils restèrent ainsi accolés dix temps avant le temps.

LEURS PREMIERS

FILS vinrent au monde sans que

leurs corps se désunissent. [ls étaient vigoureux, avides de lumière. Au creux des ventres joints ils se sentirent mal. Alors, les pieds plantés dans les flancs de leur mère ils saisirent, accroupis, les hanches de leur père, se dressèrent d'un coup. Rangi gémit, là-haut : « Ma femme, je te perds! > Pèpa cria, en bas : < Mon époux, tu me fuis ! > Les fils debout dans la lumière regardèrent le ciel, leur père, s'éloigner, et leur mère à leurs pieds se couvrir de ruisseaux, de forêts et de landes. Ils étaient libres, enfin, dans le monde vivant.

53

Cuissage 1 as certes entendu parler de ce fameux droit de cuissage que les seigneurs du mauvais temps exerçaient sur leurs paysannes.

É, fait, il n'a jamais eu cours. On a Joué avec les mots. Le vrai droit était « de quittage >. Un serf qui mariait sa fille hors du domaine seigneurial devait payer trois sous au maître après une cérémonie

aussi convenable que simple. Le châtelain prenait la main de la fille du paysan, le père lui donnait l'argent et l’autre faisait avancer la promise vers son promis. 54

D e fait, ce droit dit «de cuissage > (il permettait au châtelain de déilorer la jeune fille qui se mariait sur son fief) est une invention de Voltaire réanimée par Beaumarchais.

55

Brésiere - Quatre fesses sont dans un lit,

chacune dans son petit coin?

DÉCLArATION FE’ Br'eTAGNE, autrefois, quand un jeune homme voulait connaître les sentiments d'une jeune fille à son égard, il levait devant elle sa chopine et disait:

- À celui qui marche sur les remparts de votre cœur! Si la demoiselle était amoureuse, elle cognait son verre contre celui du gars. Sinon, elle répondait : - Mon cœur n'est pas une citadelle, je n'y veux pas de sentinelle.

E n BOUTGOGNE, on faisait plus simple. On tâtait le genou de la fille en disant: - En avez-vous un autre ? Si elle était d'accord, elle répondait: - Tâtez-y, vous verrez bien.

Si elle ne l'était pas, c'était tout aussi clair:le gars se prenait une tarte.

58

DÉSAMOUR A:

vécut un guerrier qui se trouva, cinq ans durant,

pris de passion pour une femme. Elle était subtile, sensible, fraîche et belle comme un printemps, sauf qu’elle avait dans son œil droit un point blanc, une tache infime aussi menue

qu'un grain de sel. L'homme, d’abord, ne la vit pas. Le temps passa. Hélas, tout passe. Son cœur brûlant se refroidit. Il fronça, un jour, les sourcils. - FEMME,

dit-il, viens au soleil, que je voie de près ta

figure. Tu as une tache dans l'œil. Depuis quand est-elle apparue ?

ELLE RÉPONDIT, la tête basse : — Depuis que tu ne m'aimes plus.

59

Dessert l paraît qu'autrefois, en Italie profonde, on se cuisinait des desserts paillards. La copiette, par exemple, était un gâteau façonné en forme de couple en train, comme on dit, de «bien faire>. Vieux souvenir, probablement, d'un rite de fertilité. Plus drôle : le lendemain des épousailles, les maris enfilaient sur leur gouzi-gouziun certain nombre de beignets (trois, ou quatre, ou cinq, qui dit mieux ?). Cela rassuraït sa compagne, qui chaque soir en tirait un et le mangeait devant son homme. Au dernier, eh bien, au dernier, on changeaïit de dessert. Voilà.

60

DOnre

QUI Donne

OL a LONGTEMPS JOUÉ à des jeux de hasard dans nos villages catholiques. Jusque vers l’an 1900 voici comment, un peu partout,

on célébrait, vers mi-février, la fête de saint Valentin. Les conscrits de l’année s'assemblaient en deux bandes, et dans deux maisons face à face établissaient leur campement. « Donne qui donne!» criait l’un derrière les volets fermés. De l'autre côté de la rue, une voix répondait :« Jean A. à Louise B.! » Et encore :« Donne qui donne!» «Léonard C. à Berthe D.!» Jusqu'à ce que garçons et filles en âge de se marier aient hautement été nommés, on s'envoyait ainsi les noms des accordés. Et l'on s'offrait enfin des rameaux d'amandlier, premiers fleuris de l'an.

61

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BEVTTE - Qui sont ces deux frères jumeaux Venus au monde à quatorze ans?

ENFANT DU ZEPHIR l n'y a pas si longtemps (au xvni siècle) on estimait encore qu'une femme pouvait concevoir un enfant sans aucune aide de personne. Un homme ? Bof, pas nécessaire, aïfirmaient doctement les Diafoirus du temps.

AINSI, EN 1637, Magdeleine d'Automont d'Aiguenière qui venait d’accoucher d’un fils alors que son mari était absent depuis quatre ans, fut jugée innocente du péché d’adultère au prétexte que cette dame, qui dormait la fenêtre ouverte, avait pu être fécondée par «le zéphir du sud-ouest dûment imprégné de molécules organiques, d'insectes humains (?) et d'embryons flottants >. En 1637, curieusement, on était encore proche de l'Antiquité primitive, où l’on croyait dur comme fer que le papa, c'était la lune.

64

Fu \ À Dijon, autrefois, vécurent les époux les plus aimants du monde. Il s'appelait Hilaire,

elle s'appelait Quiéta. Quarante années durant chacun fut le bonheur et le souci de l'autre, et chacun tous les soirs pria Dieu en secret de les faire mourir ensemble, un même jour.

M ais Dieu ne voulut pas. Il prit d’abord Hilaire. Un an après sa mort, quand Quiéta fut portée à son tour au tombeau, ses enfants la couchèrent auprès de son époux. Alors on vit Hilaire, dont le corps était sain malgré son long trépas, sortir ‘un bras du drap, le passer tendrement au cou de son épouse et l’attirer à lui. Et l'on vit sa Quiéta sourire infiniment.

65

BEVTTE «Si mon cul défonçait je te tuerais tout net.»

Qui parle ainsi, dis-moi?

FEMME.

CACHEE

O: raconte qu'un-roi, un jour, se prit de désir pour l'épouse de son plus proche compagnon. Il exigea qu’elle viènne au lit. Elle ne se fitguère prier. Or, une après-midi d'avril, comme:il folâtrait dans sa chambre avec l’élue de son caprice, lui vint la piquante lubie de faire appelerle mari. L'époux vint donc chez lé monarque. I le trouva sur l’oreiller, caressant le flanc d'une femme tout entière enfouie sous le drap. Il connaissait ses fantaisies. Il sourit, demanda pardon, voulut aussitôt s'esquiver.

68

Lo

_ APPROCHE DONC:iiidit sôn maïtté Et dénudant les pieds et le corps dé la femme, mais point sa figure cachée : ; - AMI, regarde ces splendeurs. Ne sont-elles pas désirables ? — Certes oui, répondit l'époux. — N'aimerais -tu pas les toucher ?

Et comme l’autre reculaïit, balbutiant.un refus géné : - FRÈRE, lui ditle roï, caresse mon amie. Point de simagrées. C'estun ordre.

Ce fut long, doux ét palpitant. Le roi, enfin, las deson re?le renvoya d'un geste vague. LE MARI, dès ce jour, s’obséda de ce corps dontil ignorait le visage. Sa vie durant il le chercha. Il chercha la femme cachée sans savoir qu'ils dormaient ensemble, tous les soirs, | dans demême lit.

69.

Fleurs Si tu veux apprendre le langage des fleurs, il faut, avant toute chose, que je te dise un mot du selam. Autrefois, en Orient, l'arrangement du bouquet (selam) qu'un homme

offrait à une femme était en vérité un discours de parfums et de couleurs mêlés que l'on savait entendre. En France, la mode orientaliste aidant, les Romantiques mirent le selam à

la mode. En 1819, Charlotte de la Tour (pseudonyme d'André Martin) publia un Langage des fleurs qui resta longtemps, pour les fleuristes et les amoureux, l'ouvrage inévitable. Si le cœur t'en dit, il t'attend sûrement, empoussiéré, fané, dans quelque bibliothèque. , L amara

nte

te dit : « Je t'aime et t'aimerai, rien ne

me lassera.»

Ses grappes de fleurs rouges étaient sacrées chez les Romains. L'amarante symbolisait l'amitié, la gloire du guerrier et l'immortalité, sans doute parce qu'elle vit longtemps, même asséchée. Les sorciers s'en faisaient, jadis, des élixirs pour

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s'assurer la jeunesse éternelle. De l'amarante sèche cachée

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dans un sachet que l'on portait sur soi, on se faisait aussi (on peut se faire encore, pourquoi pas ?), un porte-bonheur.

0 / L anemORNE, dans son langage, te dit : « Je t'aime avec confiance, je suis fidèle à mon amour.» Anémone était une nymphe, elle vivait à la cour de Flore. Or, Zéphir et Borée, les jeunes dieux des vents, se disputaient son cœur. La reine Flore en fut jalouse. Elle la changea en cette plante qui fleurit aux premiers jours du printemps.

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Mais l’ânémone demeure à jamais soumise aux incessants harcèlements des dieux des vents qui la secouent, l'ouvrent, par rude amour, de force et emportent au loin ses pétales

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dans leurs vêtements de nuées. ?

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te dit : « Vous m'inspirez les plus nobles

pensées. »

" 7 Elle fut aussi utilisée comme un remède incomparable. Un nommé Annibal Camoux, mort en 1759 à l'âge de 121 ans mâchait

tous les matins de la racine d'angélique qui, disait-il, assurait sa à longévité. Elle était même réputée pour donner bon caractère

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aux femmes

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BE fleur d'a FUM avoue que tu m'aimes!»

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Hildegarde de Bingen estimait que le «pied de veau»

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(autre nom de la fleur d'arum) était un remède efficace aux

«mélancolies et fureurs que l'amour engendre parfois». En tout cas, dit l'Ancêtre, l’arum porte bonheur. Les paysans, jadis, n’allaient au grand jamais voir un homme de loi sans avoir dans la poche un peu de cette fleur enveloppée soigneusement dans une feuille de laurier. "4

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0 / Si l'on t'offre un pot d aza |CE le langage des fleurs te dit :« T'aimer est un bonheur de jour en jour plus grand.»

\ Si l'on t'offre un brin de bruyè Fe, c'est pour te dire, en confidence : «Mon amour est fort, confiant, indéracinable. »

les cam

pa nu |€ dit à l’aimée capricieuse :

«Pourquoi me faites-vous souffrir ?»

On l'appelle aussi «gant de Notre-Dame ». Qui parvient à la retourner sans l'abîmer ni la friper aura ce qu'il veut de

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l'aimée. Voilà ce que l'Ancêtre dit. Il affirme aussi qu'elle = ; contraint celui qui la porte à la main de ne dire que la vérité, sans aucun fard, quoi qu'il en coûte. Finalement, # =" la campanule est plus dangereuse qu'on croit.

dit la flamme qui brûle en secret

ka ca ® UCINE dans ton cœur.

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Elle fut amenée du Pérou au XVII siècle, et son premier bouquet fut offert par le roi Soleil àmadame de Maintenon.

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‘ Vous semblez Notre-Dame des fleurs, Ô voisine, Madone dont la bouche est une capucine», chanta, beaucoup plus

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tard, Guillaume Apollinaire.

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Note qu'en Angleterre on s'en fait des salades, feuilles et

fleurs mêlées.

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secret La clématite bleue te murmure en « J'espère vous toucher et j‘espère être aimé.»

Cela dit, c'est une drôle de fleur. Les mendiants, autrefois, 4 s'en frottaient la peau pour simuler les ulcères qui apitoyaient # - le client. s'”



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La fleur de giroflée + ax, dans son langage : «Mon amour est constant.» Blanche : «Je suis fidèle.» Couleur de feu : « Je t'aime et t'aimerai toujours.»

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glaleu |autrefois, parlait de rendez-vous d'amour.

Le nombre de fleurs disait l'heure où l’on espérait voir l’amie. Ce n'était pas une fleur sage, elle ne promettait pas la paix.

Glaïeul et glaive - arme romaine - viennent du même mot latin, gladiolus. vs, \ t



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LE hortensia dit, dans son langage : « Vous êtes froide, capricieuse, et je désespère de vous.» L'Ancêtre affirme pourtant qu'il te protégera des sorts, si tu en portes un brin sur toi.

Ce fut un certain Commerson qui le ramena du Japon en 1790. Il l'appela hidangea, «qui se plaît dans un vase d'eau». Une À mademoiselle Hortense lui donna sans doute son nom. Mais qui, au juste? On ne sait pas.

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La © ri mMm evé F@ est la première des fleurs printanières. Souviens-toi, si quelqu'un te l'offre, qu'elle te dit :« Je suis tout.à toi. Dans ton cœur est cachée la clé qui seule ouvre mon paradis.» Elle est symbole d'espérance, de renouveau, de fertilité, mais

aussi de libertinage. Cousue dans l'oreiller, elle provoque, dit l'Ancêtre, des rêves érotiques. Essaie, tu verras bien.

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L IFIS te dit : « Tu emplis mon âme d'espoir. » L'iris doit sa gloire à Clovis, roi des Francs. Un jour qu'il se trouvait encerclé par l'armée des Goths, sur le bord du Rhin,

il remarqua qu'un banc d'iris jaunes s'avançait assez loin vers le milieu du fleuve. Il en déduisit qu'il y avait là un gué. Il y fut, le franchit, et sauva son armée. Du coup, il fit de l'iris son emblème qui devint, dit-on, «fleur de Louis » sous Louis VII,

puis la fleur de lys des rois de France.

La Ja CI n 15h E te dit: « J'aime etj'en suis heureux.» Bleue:« J'espère en toi.» Rouge ou rose : « Tu es ma vie.» Son nom vient de Hyacinthe, un jeune homme si beau -qu'Apollon et Zéphyr l'aimaient passionnément. Or, un jour

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46

l (ils jouaient ensemble sous les arbres), Hyacinthe et Apollon

se trouvèrent tout proches. Trop, au gré de Zéphir qui, de dépit, lança un caillou assassin à la tête du jeune éphèbe. Drame de la jalousie ordinaire. Le beau Hyacinthe trépassa. Pour que son souvenir demeure, Apollon lui souffla dessus et de l'aimé fit une fleur.

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Le ]aSMIN dit: « Je te désire.» S'il est blanc :« Aimemoi d'abord.» S'il est jaune : « Je suis jaloux et je veux être tout pour toi.»

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dit: «Mon cœur est simple, mes sentiments

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pour toi sont purs. »

En vérité, offrir du lilas mauve équivaut à une demande en mariage. En Perse, d'où il vint vers le XVI° siècle, il était

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estimé par les nouveaux époux comme un porte-bonheur.

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dit: «Je vous aime, et c'est un secret

que je garde, personne encore ne le sait. »

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La ma rguerite te le dit: « Tu es la plus belle de toutes, la plus profondément aimée et la plus digne de confiance. » Elle est surtout connue comme oracle d'amour. «Il m'aime, un peu, beaucoup», chacun connaît la suite. Mais elle répond aussi à bien d'autres soucis. « Serais-je femme,

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fille, veuve, religieuse dans un couvent ?» Que me réserve l'au-delà ? Paradis, purgatoire, enfer?» « Avec qui donc me marierai-je? Un jeune, un vieux, un veuf, un fou ? »

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rêves, comme il fait et fera toujours.

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Toutes les questions lui sont bonnes. Et puis quand elle est effeuillée, on jette ses pétales au ciel et le vent emporte les

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m Ü gu et, comme tu le sais, est presque une fleur-

talisman. Que tu le reçoives ou le donnes, il te porte chance et bonheur.

Malgré ce que l'on pourrait croire, l'offrande du muguet

en mai n'est pas une coutume ancienne. Si l'on en croit les historiens, elle est née en Île-de-France au début du xx° siècle, on ne sait pas vraiment pourquoi. Cela dit, monsieur

Pelt, distingué botaniste, chante une autre chanson. Vers 1560,

avait dit-il, le chevalier Louis de Girard, de retour d'Italie où il

roi rempli une mission secrète, offrit àCharles IX, le jeune



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aŸ de France, un brin de muguet frais cueilli en guise de porteë bonheur. C'était un premier mai. Le roi en fut charmé. Et donc l’année suivante il en offrit aux dames de la cour avec ses vœux de bonne chance «en souhaitant qu'il en soit ainsi \- chaque année ». Oui, c'est peut-être une légende. Mais pour À F 3

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ce qui est des vertus de cette fleurette de mai, qu'on appelait aussi «lys des vallées profondes », l'Ancêtre est formel : son parfum stimule l'esprit et l'inspiration des poètes. Essaie donc, tu ne risques rien. Un petit bouquet sur ta table avant d'écrire

un mot d'amour, et tu sauras peut-être dire avec ce qu’il faut d- d'ornements ce que tu ne veux pas cacher.

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myosotis

te dit : « Amour, ne m'oublie pas!»

C'est une légende allemande qui a fait sa réputation. Deux

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amoureux se promenaient, un soir, au bord du Rhin. La fille

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voit une fleur bleue qui va filant le long de l'eau. Elle la veut. Le garçon se penche, tend la main, mais elle est trop loin. Il

& tombe. Le courant l'emporte. Il lance la fleur sur la rive, et à $ «l'instant de se noyer : «Mon amour, ne m'oubliez pas!»

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L'œillet naquit ainsi, si l'on en croit Ovide : la déesse Diane, un matin, rencontra un jeune berger. Elle trouva ses yeux

magnifiques. Elle les lui êta des orbites sans lui demander son avis, les contempla, et puis qu'en faire? Tiens, une idée: des fleurs nouvelles. Elle les jeta, et deux œillets fleurirent aussitôt dans l'herbe.

La

dit, comme il se doit :«Je ne saurais

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penser qu’à vous. »

On raconte qu'lo, fille d'Inachus, roi d'Argos, fut séduite par Héra fut jalouse. Elle en mortel. Son épouse Zeus déguisé 8 p dieux, pour éviter le des dieu le menaça de se venger. Alors pire, fit de lo une génisse. Déméter, mère de la terre, prise pour elle de pitié, l'environna de fleurs nouvelles. Ainsi -

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naquirent les pensées. PS

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P ervenc à « Je rêve de vous.»

h 6 sst mélancolique. Elle te dit: |

Pourtant, réduite en poudre fine, on en fit des philtres Ÿ d'amour, et en Bretagne on prédit le temps du printemps 4 d'après le bleu de la pervenche. S'il est clair, soleil assuré.

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a D IVO INC «st la fleur sincère. Rose, elle te dit: « Compte sur moi.» Rouge : « Je t'aime et mon amour te

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protégera de tout mal.» Blanche : « Prends soin de toi, car sans toi je mourrais. » Son nom scientifique, paeonia, vient de Paeon, médecin grec

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qui trouva cette fleur sur l'Olympe, dit-on, et s'en servit pour soigner les blessures des dieux.

Le nom de [a FOSE, en latin rosa, vient du grec rhodon, qui signifie « rouge ». La première rose était rouge. On dit que Chloris, la déesse grecque des fleurs, des arbres, des jardins, la fit surgir du sang d'une nymphe blessée qu'elle découvrit un jour mourante dans la rosée d'une clairière. Quand elle fut née, Chloris appela Aphrodite, déesse de tous les amours. Elle offrit à la fleur nouvelle une incomparable beauté. Dionysos accourut aussi. Il lui fit cadeau d'un parfum autant enivrant que paisible. Enfin Apollon apparut dans le ciel, entre deux nuages, et d'une amoureuse caresse la fit éclore au grand soleil. C'est ainsi que vint en ce monde la reine incontestée des fleurs.

En vérité, elle vient d'Asie. En Chine, il y a cinquante siècles, on faisait d'elle un baume qui apaisait le pouls et les effrois du cœur. Nabuchodonosor, le roi de Babylone, exigeait que ar

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ses oreillers, ses matelas, ses édredons soient garnis de roses séchées. Cléopâtre, dit-on, pour retenir chez elle Antoine, son

amant, fit répandre dans son palais tant et tant de pétales pourpres qu'on s'enfonçait dedans jusqu'au pli des genoux. Quant aux Romains, du moins les nobles, ils n'acceptaient de se baigner que dans des bassins d'eau de rose et se livraient à des orgies dont je te laisse imaginer les déraisonnables ivresses sur des moquettes de pétales aussi profondes que des lits. Étrange sort de la beauté, complice des joies érotiques et symbole, chez les Chrétiens, du sang des saints martyrisés.

Tous nos rêves sont là enclos, dans cette immortelle passante. La vie est un songe, dit-on. La rose fait, de temps en temps, qu'elle ne soit pas un cauchemar.

La sen sitive dit :« Je t'aime, mais prends garde, | un rien me fait fuir. » On dit qu'une nymphe farouche fut aimée du berger lphis. Il la poursuivit dans les bois. Elle en fut si fort effrayée qu'elle appela à son secours le dieu Hymen, qui aussitôt fit d'elle la fleur sensitive. Elle ne connut jamais l'amour.

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La tu ||pe te dit, quelle que soit sa couleur : «Je t'aime, je t'aime, je t'aime. » Elle ne sait chanter que cela. Son berceau est en Perse. Des marchands vénitiens la ramenèrent en Italie, mais c'est en Hollande qu'elle s'établit. Elle émerveilla tant les gens que des fortunes se bâtirent sur le commerce de ses bulbes.

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Ë a V |O |ette est timide, elle est modeste, et dans

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son langage elle te dit :« Je suis la fidélité même. »

Les Grecs anciens en décoraient les berceaux de leurs nouveau-nés,

et l'on en faisait des couronnes pour la fête

de Dyonisos car on lui prêtait la vertu de soulager les maux de tête que provoquaient les beuveries.


Ainsi vécut Jaufré Rudel.

: 101

Jeu DU COUTEAU NOIT de es paysannes D'AUTTEFOIS étaient en vérité plus libres, plus dévergondées qu'on ne croit, en tout cas dans les Pyrénées, où l'on jouait au couteau noir. Imagine. C'est la veillée. Devant la cheminée, huit à dix jeunes gens,

autant de garçons que de filles. On dit à l’un : «Retournetoi » On veille à ce qu'il obéisse. Une fille prend le couteau et le cache dans son corsage, ou plus bas, bref, en quelque endroit où l'autre devra le chercher, une fois revenu dans la lueur du feu. Et il palpe, il pelote, il trousse jusqu'à ce qu'il trouve l'outil. C'est alors à la fille de «sortir», comme on dit, et c'est à un garçon de cacher le couteau où il veut, sur son corps, et la fille revient et ne se prive pas de palper, peloter, ici, là et plus bas. «YŸ en avait qui palpaient très bien», commente un vieux qui se souvient, et il rit avec l'ehnologue qui note tout sur son carnet.

102

JOSEPH Le jour de la Saint-Joseph (19 mars), «les oiseaux se marient ». C'est ce que dit l'Ancêtre. Chaque mâle cherche femelle avec qui construire le nid. Dieu, de toute façon, a donné tout pouvoir à l'époux de Marie de bénir les mariages, à condition qu'il soit ainsi prié:

< Grand saint Joseph au Giel se nouent les épousailles les plus belles. Toi qui fus légitime époux De Notre Dame la pucelle Aide-moi à trouver celui Qui sera compagnon fidèle Et à l'aimer toute ma vie Jusqu'à ce que Dieu me rappelle. > Saint Joseph veille, on sait cela, sur tous les”

charpentiers du monde. Mais on a fait aussi de ce

presque mari et pas tout à fait père le patron des

cocus. Autrefois, ce jour-là, les hommes promenaient

à travers les villages les malheureux cornards, à

grands fracas de trompes et de rires RENE EROCE) n'allait pas, on s'en doute, sans protestations et batailles, tant de la part de l'encorné que de l'épouse supposée s'envoyer en l'air hors mariage. On tirait parfois les couteaux. Normal, c'étaient CÉRÉALES

Lex:

N OUÙS, Marie Miran, Christophette Roine et Jeanne Portepoullet, matrones jurées de la ville de Paris, certifions à tous qu'il appartiendra, que le vingt-deuxième jour de l'année présente, par l'ordonnance de M. le Prévêt de Paris, en date du 15 de cedit mois, nous nous sommes transportées dans la rue de Dampierre dans la maison qui est située à l'Occident de celle où l'écu d'argent pend pour enseigne, une petite rue entre-deux, où nous avons vu et visité Olive Tisserand, âgée

de trente ans ou environ, sur la plainte par elle faite en justice contre Jacques Mudont, bourgeois de la ville de la Roche-surMer, duquel elle a dit avoir été forcée et violée. Et le tout vu et visité au doigt et à l'œil, nous avons trouvé qu'elle a:

104

- les tétons dévoyés, c'est-à-dire la gorge flétrie; - les barres froissées, c'est-à-dire l'os pubis ou bertrand;

- le lipion recoquillé, c'est-à-dire le poil ;

- l'entrepet ridé, c'est-à-dire le périnée;

- le pouvant débiffé, c'est-à-dire la nature de la femme qui peut tout ;

- les baboles abattues, c'est-à-dire les nymphes; _ les halerons démis, c'est-à-dire les caroncules;

- l'entrechenat retourné et la corde rompue, c'est-à-dire les membranes qui lient les caroncules les unes aux autres; _ le barbideau écorché, c'est-à-dire le clitoris;

- le guilboquet fendu, c'est-à-dire le col de la matrice; - le guillenard élargi, c'est-à-dire le conduit de la pudeur ; _ la dame du milieu étirée, c'est-à-dire l'hymen; - l'arrière-fosse ouverte, c'est-à-dire l'orifice interne de la matrice.

Le tout vu et visité, feuillet par feuillet, nous avons trouvé qu'il y avait trace de... et ainsi nousdites matrones certifions être vrai à vous, M. le Prévôt, au serment _qu'avons fait à ladite ville. Fait à Paris, le 25 octobre 1762.

105

Femme qui veut prendre se vend Femme qui donne s'abandonne (Leroux de Lincy)

Kalash N ouvelles des plaisirs d’ailleurs. Au Pakistan, chez les Kalash, une grande fête, Chamos, rassemble hommes, femmes, enfants, tous travestis, pour un tournoi d'insultes sexuelles aussi énormes et inventives que possible. On appelle cela «le parler de la bite >. Son but : régénérer les forces de la vie. Les Kalash ont compris que le désir de vivre est affaire de ventre, plus que de saint-esprit.

108

Kämasütra Le Kâmasûtra dénombre sept sortes d'unions :

1. l'uniormspontanée.

D. l'union réveuse.

Elle s'opère pär sympathie

L'un des deux amants s’imagine être dans les bras de l’autre ;

et goût mutuel;

2. l'union à venir. L'amour n'est-encore qu'en germe. On

6. l'union trompeuse.

se regarde et l'on rougit;

C'estile viol, l'acte à la

hussarde;

3.l'union ardente. 7. l'union des

L'un et l’autre brûlent ensemble dans un même

eunuqgues. La femme use

feu érotique ;

de sonisavoiïr pour épuiser

À. l'union fallacieuse.

le désir del'homme.

C'estl'amour sans amour, l'amour prostitué; Curieux, tout de même. Autrefois, dit le Kâimasûtra, les servantes de la Zenana du roi devaient se couvrir les seins

d’une étoffe, la kanchuki, alors que les reines allaientpoitrine

découverte.

Fille à laquelle bouche pleure, Le con lui rit. (Béroalde de Verville)

LA AO) EP NILL RENE CC CARE ER EEE CE contes amoureux. Parmi eux j'ai pêché, pour toi, ces quelques vers: À

Aimons, foutons. ce sont plaisirs

Qu'il ne faut pas que l'on sépare :

La jouissance et les désirs Sont ce que l'âme a de plus rare. D'un vit, d'un con et de deux cœurs, Naît un accord plein de douceurs. Que les dévots blâment sans cause. Amarillis, pensez-y bien :

Aimer sans foutre est peu de chose Foutre sans aimer ce n'est rien.

112

LANGUE VERTE On appelle cela la langue verte, sans doute parce qu'elle est le contraire de ces parlers pâlots, cravatés, convenables qui sont plus proches du bois sec que du feuillage printanier. Quelle est la nourriture favorite de ces verdures ? L'amour, évidemment, l'ustensile de l’un, l'entrejambe de l’autre et les mille et une manières de les accorder. Mille et une? Plus. Pierre Guiraud, pour

son Dictionnaire érotique, a dressé une liste de 1300 manières de désigner (comme on dit en langue morte) le coït. Car en langue vivante, on dit plutôt :s'aboucher, avoir de l'agrément, amener le petit au cirque, arroser le persil, loger les aveugles, se faire de la joie, jouer à la bête à deux dos, aller au bonheur, boucher la serrure, danser la bourrée, braquemarder, jouer au billard, brûler un cierge, carabiner la chérie, chanter l'introït, chevaucher

sans selle, contenter le bonhomme, courir l'aiguillette, cueillir la rose, aller à dame, décrasser les oreilles à Médor, dérouiller

le sabre, jouer à l'écarté, embloquer à la cupidique, voir les feuilles à l'envers, jouer de la flûte à l'oignon, fomberder le gingin, fringuer sur les lauriers, greffer le fruit, faire le heurte-belin, jouer de l'amorabaquine ou du manichordion, laisser aller le chat au fromage, manger la soupe à la quéquette, mettre l'andouille ‘sur le gril, mener le pape à Rome, payer le théâtre à Ferdinand, rataconniculer, tirer une pétée, tracasser le polichinelle, faire zizipanpan, et j'en passe. 113

La lettre d'amour codée fut assez fréquemment en usage au temps des maris jaloux et des pères excessifs. La plus belle (et la plus fameuse) est

celle qu'écrivit Aurore Dupin, alias George Sand, à son cher Alfred de Musset. Le code en est tout simple. Il faut en lire une ligne sur deux. La voici donc, in extenso.

OUT ALLIE Je suis tout émue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez

toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve queJe puisse être aimée par vous. Je suis prête à montrer mon

affection toute désintéressée et sans cal-

114

cul. et si vous voulez me voir ainsi vous dévoiler, sans artifice, mon âme

toute nue, daignez mefaire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai queje suis la femme sincère, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus étroite amitié. en un mot : La meilleure épouse dont vous puissiez rêver. Puisque votre

âme est libre. pensez que l'abandon où je vis est bien long, bien dur et souvent bien

insupportable. Mon chagrin est trop £TOS, GCCOUTTEZ RAA

ATAC

AU AC

faire oublier. | VOUSje veux me SouAAA

ANA ALL AU

PES

15

Liqueur JS fais macérer quinze jours dans 2 litres d'eaude-vie vieille, 30 grammes de thym, 40 d'écorce de citron, 15 de cannelle, 10 de vanille, 10 de coriandre. Ajoute à tout cela un sirop composé de 2 kilos de miel dans un bon litre d'eau. Mélange, filtre et fais goûter, un de ces soirs, à ton ami(e).



LUPERCALES A

A la mi-février on célébrait à Rome les Lupercales en hommage à la bonne louve qui offrit son lait aux Jumeaux, Rémus et Romulus, les fondateurs de l'antique cité. ET QUE FAISAIT-ON, ce jour-là ? On sacrifiait quelques boucs, après quoi l’on coursait les filles que l’on s’amusait à fouetter avec des lambeaux de ces bêtes que l’on venait de mettre à mort. Les pucelles fuyaient, mais c'était pour la forme, car recevoir cette volée c'était promesse d’enfanter sans douleur de joyeux marmots. On allait enfin au banquet où chaque homme tirait au sort le nom de celle qui devait passer la soirée avec lui.

PAREOIS AU PETIT JOUR de vrais couples naïissaient, comme aux Saint-Valentin de nos campagnes, en somme.

17

Les mains des femmes sont des grils Sur lesquels rissole la chair (ARE LEE

FAI)

MaGIE D'AMOUT (ratée) À UTIEFOIS,

à PATIS, au quartier Saint-Michel,

vécut une cordelière assez belle pour qu'un voisin napolitain se prenne-pour elle d'âmour.déraisonnable. || voulut la séduire. Elle était vertueuse. Ilétait sans‘vergogne. | Il s'en fut consulter un faiseur de magie. = Pour rendre .une femme amoureuse, luidit ce savant mal

famé, trois gouttes de lait-de son séin sont nécessaires et suffisantes. Tu les boiras.en récitant cette invocatiôn que je vais te dire à l'oreille, et foi de docteur, la donzelle ne te quittera plus d'un pas. à

120

Le Näpolitäin envoya done un enfant chez la belle avéc mission de. lui offrir trois écus en échange d'un flacon de son lait. La dame flaira aussitôt quelque manigance sor-

cière, mais trois écus, voilà qui valait réflexion. Elle s'en alla traire sa chèvre,.et fit passer le lait de.bique pour celui de son joli sein. Le garçon s'en revint chez le Napolitaiñ, qui n'y vit que du blanc. Il avala trois‘gouttes avec l'invocation. La chèvre, à l'instant même, bel et bien envoûtée, renversa sa barrière et‘s'en fut chez lé bougre: Elle lui bondit dessus-et le baisa . partout, bref elle lui fit bien voir qu'elle entendait régner, | désormais, sur.sa Vie.

L. e cHronIQueur Pierre DE L’ESTOILE, qui rapporta l'aventure, conclut: ainsi :«Le terme de cette farce fut la mort de la pauvre chèvre-et la fuite dû Napolitain, qu'on voulait faire brusler.» Que ce Tristan de -Naplés.et-son Yséut d'enclos demeurent pour toujours-au qui souffrirent un jour. de < chaud du paradis avec tous ceux dur désir d'amour.

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Jes suis s Lemai par qui parée Est mainte belle demoiselle.

Jesuis le frame roi de l'année ! Le mai est le mois de l'amour, le mai est le mois de

la femme. Avril était joyeux, vivace, mais semblable à l'adolescent. Il avait ses trébuchements, ses _ inquiétudes, ses gelées. « Ne te découvre pas d'un _ fil», disait l'Ancêtre, méfiant. Voici maintenant le

beau temps. Plus aucune traîtrise à craindre. On peut s'éjouir dans les prés, se déboutonner la chemise, lâcher la bride à ses désirs. Et l'on ne s'en est pas privé. Déjà, à l'époque celtique, les filles avaient le droit, en mai, de choisir leur amant. Même licence, au Moyen Age. Elles conduisaient des processions mi-catholiques mi-païennes hors ( CÉAUTIET

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EC ETAT 122

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les jeunes couples qui s'égaillaien LE t s bois ? Devine. IE enfants, ne Les HER conçus hors mariage |étaient surtout au mois e mai. Mais les plus chanceuses goûtaie x en ce plus+ beau mois du printemps, à la trop rare li erté, a

l'érotisme campagnard, à l'éphémère royauté (ET les femmes élisaient leur reine, ce mois-là. bne” La de mai. Elle CNET: le bal en dansant avec lerroi de

la jeunesse, qui n'était jamais leur mari. ÿ

}

Hat PE 11 61

L'Église, évidemment, s'est beaucoup inhiiéiée de ces joyeusetés, de ces élans, de ces désordres. L'exaltation des corps et le désir des femmes ?

:

Horreur et damnation ! Au xvif siècle, les femmes mariées n'eurent plus droit aux fêtes, et les reines

0 ÿ:

de mai ne furent plus, partout, que des petites filles trônant aux carrefours dans des niches fleuries. Moins de cent ans plus tard, ce mois des libertés chéries fut offert à sainte Marie, femme,

certes. Vierge, surtout. Adieu folies, danses, plaisirs. On se rhabille, on se renferme, on baisse la tête et l’on prie, alors qu'il fait si beau dehors.

Aujourd’hui nous vivons en ville, pour la plupart, bon an mal an. Une touffe d'herbe naissante dans une fente de béton suffit à nous dire que rien CR EC CCR OL CN CCULSSCE MCE défendre aux arbres d'avoir des feuilles au mois de mai. On ne peut défendre d'aimer. 123

:

MAJNUN U. jour, comme Majnun, accroupi au bord du chemin, tamisait obstinément la terre entre ses doigts, il vit les pieds d’un homme qui s’approchait de lui. Cet homme lui dit : — Ô Majnun, que cherches-tu ainsi ?

- JE CHERCHE

LAYLA, répondit Majnun.

L'homme rit et s'étonna. Il dit encore : — Comment peux-tu espérer trouver ainsi Layla ? Comment une perle aussi pure pourrait-elle être dans cette poussière ? Majnun leva vers lui ses yeux brülants, ses mains où fuyait la poussière et répondit :

- JE CHERCHE PARTOUT trouver un jour quelque part.

124

Layla, dans l'espoir de la

Maoris Gen fait-on et voit-on l’amour chez les autres, loin de chez nous ? Un aperçu instructif : les Maoris estiment que la relation érotique est le meilleur moyen possible de connaître l’autre, sans

doute, mais aussi (peut-être surtout) de soi-même se découvrir. Multiplier les partenaires est donc une façon d'explorer ses propres désirs, son propre COTpS, sa propre vie à {Travers Ce QUE l'on ressent à la

fréquentation de l’autre.

125

MarlIacce L a LUNE DE MIEL. On appelle ainsi, tu le sais, le mois qui suit les épousailles. Pourquoi? Tu l’ignores? Voici. Au Moyen Âge, les moines irlandais offraient aux jeunes mariés un hydromel vineux (miel, raisin et sélection d'herbes

dont la formule était secrète) aux vertus puissamment aphrodisiaques. C'est qu'il s'agissait d'enfanter, et aussi vite que possible. Les époux devaient en consommer tout au long du mois lunaire qui suivait leur mariage. D'où la lune de miel, du nom de ce mois-là, et de son hydromel magique.

É e Premier anneau DE MArIAGE, si l'on en croit un vieux papyrus égyptien, fut offert par un homme à son épouse vers l'an 2 800 avant Jésus-Christ. L'anneau, cercle sans fin et sans commencement, était signe d'amour infini,

éternel. D'ailleurs, il l'est toujours. Dans le monde chrétien, il fut décrété nécessaire à toute demande en mariage en l'an 860, par le pape Nicolas Il. La bague devait être en or. Plus le sacrifice était grand pour la bourse du marié, plus l'union était estimée de bon aloi, ferme et durable. Porter l'anneau 126

à l’annulaire est une coutume héritée des Grecs. Selon leurs docteurs (qui parfois se trompaient) une certaine veine (la

«veine de l'amour») reliait le cœur à ce doigt. Les Indous, eux, portaient la bague nuptiale au pouce, et les Hébreux à l'index. L e PLUS ancien CONTTAT DE MATIAGÉ

connu

fut découvert à Éléphantine, en Égypte. Il date du ve siècle avant notre ère. Le texte en est concis: six vaches en

échange d'une fille de quatorze ans en bonne santé.

L es T'OIS FTANCS sont tous polygames jusqu'au père de saint Louis. À partir du XI siècle, l'Église prend l'affaire en main. Elle institue le sacrement de ce qui n'était jusqu'alors qu'un contrat civil, rien de plus. Et elle impose son modèle : stricte monogamie et divorce impossible. Mais les femmes ont au moins le droit de se rêver un peu plus libres. Leur consentement au mariage est désormais obligatoire. Elles peuvent dire «oui» devant le prêtre, ou «non», si elles ne craignent pas la rouste mémorable qui suivrait leur refus. Bref, le mariage indissoluble donne naissance, messieurs-dames, à un fils qu'on n'attendait pas: l'adultère, le cocuage, et tout ce qui s'ensuit de farces, de drames, de folles passions. Mieux vaut que je m'en tienne là, le sujet est inépuisable.

127

MASTURBATION S. masturber, c’est jouer au dieu. Voilà une grande nouvelle. Ré, le dieu-soleil égyptien, Le fit pour concevoir Shou et ‘Tefnout, les jumeaux célestes. Et le dieu grec Hermès le conseilla à Pan, quile conseilla aux bergers, pour égayer leur solitude. Chez nous, ce fut Montaigne qui parla le premier de la masturbation, à propos de Diogène qui « saoûlaït son ventre en le frottant >. | Et tiens, une anecdote drôle. Au beau temps des ligues de vertu, le docteur John Kellog, convaineu qu'une nourriture adaptée pouvait prévenirles dangereux effets de la masturbation, inventa, avec son frère WK. Kellog, les fameux Kellog’s corn flakes. C’est beau, non ?

MAINTENANT, voici à quel sommet de sottise (et de haine du plaisir) pouvait pousser, il n'y a pas si longtemps, lé puritanisme déguisé en science médicale. ne du ù Larousse du xx siècle: < Nous n'avons pas à décrire iciun acte malheureusement aussi connu qu il est honteux. [...] Laissons de côté ce sujet 128

trop difficile à traiter sans blesser de justes susceptibilités, et occupons-nous des résultats moins immédiats mais tout aussi funestes de l'onanisme. Elle a surtout pour résultat le développement de la phtisie et l'apparition de troubles variés du côté du système nerveux. Les fonctions digestives se dérangent. Les yeux se cernent et s'excavent. La peau et les muqueuses se décolorent. Les malades deviennent paresseux, ils sont oppressés dès qu'ils marchent, et il leur arrive très facilement de tomber en syncope. Leurs forces musculaires diminuent de plus en plus, on les voit marcher chancelants, le tronc déjà courbé alors qu ils sortent à peine de l'adolescence. Du côté de l'intelligence, les troubles sont encore plus accentués s’il est possible. L'émission de la liqueur séminale est suivie d'affaiblissement des facultés intellectuelles en même temps que de somnolence, de nausées, de céphalgie et de prostration. Le souvenir de ce qu'il a été, la pensée de ce qu'il aurait pu être le jettent parfois dans une tristesse pleine de dégoût pour toutes les jouissances de la vie et peuvent le conduire au suicide. S'il ne se tue pas, il s'éloigne de la société, qui le méprise et à laquelle il se sent incapable de rendre le moindre service. Il * suffit enfin de la vue des autres pour le faire rougir et pour

Je forcer à baisser les yeux. > 129

|

ncp On bt he dt

SE APRÈS AVOIR

LU CA, le pauvre gars avait encore

envie, il lui fallait tout de même une sacrée santé !

DANS LA MAISON-D'EN FACE, je veux dire.du côté des paillards inventifs, voici comment on se plaisait à nommer la chose interdite. Pour les hommes : agacer le sous-préfet, s’astiquer la baguette, balancer le chinois, boire seul, chapoter un merle, se faire une chicorée, jouer à cinq contre un, jouer à crache ou je t étrangle, aiguiser son couteau, se faire une gentillesse de collègue, grimper au mât de cocagne, se polir l'os, se secouer le bonhomme, crier vive l’empereur — et j'en passe. Pour les femmes : se coller une douce, se faire un doigt de

cour, se friser un radin, se faire la gimblette, jouer de la harpe, se passer d'homme, taquiner le bouton, se faire une touche. TU PEUX, bien sûr, en ajouter. Le grand livre des inventions

langagières est toujours ouvert.

130

|

Ménage ee paysans hongrois racontent qu Adam et ve, au paradis, avaient au fond de leur jardin une accueillante maisonnette. Quand ils ne se promenaient pas parmi les arbres et les ileurs, ils y vivaient nus et contents. Mais une maison, chacun sait qu'il faut y faire le ménage. Or, tant la femme que l'époux refusaient de s'y atteler. Cela ne pouvait pas durer. Chacun se disait, à part soi, qu'il faudrait bien que l’autre cède. « Elle s’y mettra >, pensait Adam. « Qu'il se débrouille >,

pensait Êve. Bref, vint le soir inévitable où la pile d’assiettes sales menaça de choir dans l’ordure et la poussière accumulée. Ils se tenaient devant le feu, rechignés, l’un surveillant l’autre. 131

— I] me vient une vieille idée, dit enfin Adam, l'air matois. Je me tais, tu te tais, parfait. Le premier qui parle a perdu. C'est lui qui fera le ménage. Vieille farce, en effet. Qu'importe. On l’a jouée sous tous les cieux. ve fut d'accord. Ils se turent. Je t'ai dit qu'ils étaient tout nus. Or, après deux ou trois soupirs, un petit chat passa la porte, s'en vint sur les genoux d'Adam, puis de la patte et du museau se mit à jouer plaisamment avec le flûtiau du jeune homme. Sursaut d'Éve, scandalisée. — Bas les pattes, le chat, dit-elle. Bandit, tu vas me l’abîmer ! Elle fit, ce soir-là, le ménage. Des millénaires elle s'y colla. De nos jours, c'est une autre histoire, mais c'est fini pour celle-là.

(O0) 132

MOUCHES HZ Les MOUCHES VEITES, raconte Bernard Werber, la femelle en cours de coït se trouve si fort excitée qu'elle bouffe la première tête qui lui passe à portée de croc. Le mâle risque donc sa peau, il est là, tout près, qui s'affaire. D

ISSUASIF ? Non, il s'arrange pour que sa compagne

en folie ait de quoi, au moment fatal, se mettre quelqu'un sous la dent. Il lui apporte un bout de viande, un petit insecte défunt. Parfois, s’il veut faire durer, il lui fait un paquet cadeau. || enveloppe son offrande d'un épais cocon transparent. Le temps que la femelle en rut ait décortiqué l'emballage, il a fait l'affaire, bonsoir. Le désir est une merveille. Pour parvenir à ce qu'il veut, cet insatiable lutin réinventerait l'univers.

133

Il est comme les poireaux, | a la tête blanche et la queue verte. (Tallemant des Réaux)

Ne lointaines. Dans les montagnes du Yunnan, en Chine, vit le peuple na. Sa culture est matriarcale. Comment s’aime-t-on, chez les Na ? Une femme regarde un homme. L'homme lui chipe son bonnet. Si la femme fait la grimace, c'est raté, rien à espérer. Si elle sourit, bonne nouvelle. Les regards se disent : « À ce soir. > Les hommes sont toujours des « visiteurs furtifs >. Les femmes vivent chez leur frère avec leurs enfants de rencontre. Du mot « père >, ils ne savent rien.

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Chez les Esquimaux il existe soixante noms pour nommer la neige. Chez les Arabes, il existe soixante mots pour nommer l'amour. Quelques-uns, d'après Nacer Kemir, parmi les plus fréquents :

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Sa bo U A. C'est l'amour que l'on éprouve pour une jeune fille qui vous fait retomber en enfance. C'est le souffle du vent d'est. C'est l'amour impudique comme une folie d'enfant.

Wejed. C'est rencontrer ce que l'on cherche. C'est aussi

l'amour perdu qui vous accable de tristesse. Cest l'amour ardent qui anéantit l'amant. C'est l'extase.

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4 a Ç FA. C'est le soupir infini, le soupir de celui qui sait qu'il ne pourra pas atteindre l'objet de son désir, le soupir qui s'échappe comme se retire la mer à marée basse. C'est aussi le dépouillement du guerrier anéanti, sans cuirasse, vulnérable comme une femme sans voile.

Ch awqd . C'est la flambée du désir pour l'absent,

l'embrasement qui consume celui qui aime. C'est l'élan de l'âme ardente.

i-|(8 b b. C'est la blancheur immaculée. C'est à la fois l'immobilité du chameau qui se couche pour ne plus se

relever et l'agitation de l'anneau pendu à l'oreille qui surprend tous les secrets. C'est aussi le pieu quadruple qui soutient la lourde jarre comme l'amour supporte tout de l'être aimé, la honte comme la gloire, le rejet comme le don.

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AV

A + a WA. C'est le désir, la passion, l'abîme, le galop effréné de la chamelle, l'aigle qui fond sur sa proie. C'est le vent qui souffle, attisant le feu. Ce mot est fait des trois dernières lettres de l'alphabet arabe. Après, c'est le vide. nn...

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Ka |af. C'est la charge écrasante que l'on impose aux autres ou à soi-même. C'est aimer d'un amour qui vous fait

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aimer l’insupportable.

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Ich q . En menuiserie, c'est l'emboîtement de deux éléments, mâle et femelle, ou la fixation du bois au fer de

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lance. C'est aussi la plante qui senroule en spirale autour d'une autre. Elle l'étreint comme l'amour s'accroche au cœur. C'est la é LL.

fascination pour l'être aimé. C'est le comble de l'amour.

|

L'amour est le chemin du cœur, Et le cœur l'est du reste. (Mile de Scudéry)

OBSESSION SEXUELLE L e psychiatre essuie ses lunettes et dit à madame Dubois, assise les genoux serrés sur l'extrême bord du fauteuil : — J'aimerais, si vous permettez, vous proposer un simple test. — Bien sûr, docteur. Je vous écoute.

Le médecin, sur son tableau, trace une longue ligne droite. Il la désigne. — À quoi cela vous fait-il penser, dites-moi ?

- OH, DOCTEUR, vous le savez bien, répond la dame rougissante. C'est un pénis en érection. L'autre trace un carré parfait. — Et ceci, madame Dubois ? — Vraiment, vous me gênez, docteur. Deux hommes, deux femmes, un grand lit. — Bien. Et ceci, chère madame ? Ilvient de dessinerun cercle. La dame s’agite. Elle est pourpre.

- LA, DOCTEUR, vous exagérez. C'est (oh, Seigneur !) une partouze.

— Je vois, je vois, dit le psychiatre. Obsession sexuelle aiguë. - AH NON, je vous en prie, docteur. S'il est ici un obsédé, c'est vous, et sûrement pas moi. Vous ne cessez de griffonner des figures pornographiques. C’est intolérable, à la fin ! 142

_OMBTes CHINOISES L e THÉÂTrE D'OMBTES CHINOISES fut inventé, au temps antique de l'empereur Wu, par un prêtre taoïste nommé Shao Wong. Sais-tu comment ? Écoute donc, l'histoire est vraie, et touchante aussi comme un conte.

7 empereur venalT De PETDTE

sa favorite. Il

n'avait plus le cœur à rien. La politique? Bof. Ses épouses ? À quoi bon. Bref, l'empire menaçait ruine, Wu _n'en voulait plus rien savoir. || ne désirait voir que l'aimée trépassée, ne rêvait que d'elle, et pleurait. Le sage Shao Wong, autant par compassion que par crainte de voir l'État

péricliter, promit de la ressusciter. Dans une pièce obseure il tendit une toile, l'éclaira par-derrière et fit, dessus, se mouvoir l'ombre du profil de la disparue. L'empereur Wu se consola peu à peu à la contempler et à l'entendre murmurer les mots heureux qu'elle lui disait, au temps où elle était vivante.

C'est ainsi que naquit, d'une peine d'amour, l'art devenu universel du théâtre d'ombres chinoises.

RGIE ? L orgie romaine. Évidemment, tu en as entendu parler. Mais sais-tu vraiment ce que c’est? Je t'en décris une, d'époque et strictement documentaire.

VASTE SALLE. Sofas. Fumées d’encens. Musique. Les esclaves s’affairent autour des invités. Ils coupent leurs ongles des pieds. Un poème de circonstance est dit à la gloire de l'hôte, haut personnage, forcément. L'orgie est réservée aux grands. On sert quelques amuse-gueules : mamelles de truie épicées, crêtes de coq, oreilles de lapin, langues de flamand rose. VOICI, ENFIN, LE VRAI REPAS. Gros escargots nourris au lait, loirs au miel et cygnes rôtis, poissons noyés

dans leur sauce bouillante et porcus troïanus, le porc à la troyenne au ventre farci de surprises. Dessert : pâtisseries

aux parfums safranés. De temps en temps les invités se rendent au vomitorium pour vider leur bedaïine pleine, puis ils reviennent s'empiffrer. | | Et ces festivités ne vont pas sans esclaves, jeunes, bien sûr, garçons et filles, qui dispensent d’autres plaisirs que je ne préciserai pas. Tu m'as compris ? Voilà. 144

Ovide Gure apparemment, est le premier Romain à s'être soucié du plaisir de la femme. C'était un poète, bien sûr. Avant lui, et longtemps après, quand le mari avait joui, bonsoir ma jolie, à demain.

Ovide n'était pas d'accord. «Je haïs, disait-il, les étreintes où les deux ne se donnent pas. > Il désirait donner autant qu'il recevait. Il parla même de l’amour qu’il éprouvait pour son épouse, ce qui à Rome à cette époque était extrêmement mal vu. On pouvait, au mieux, concevoir de la convenable amitié pour la mère de ses enfants. Mais de l'amour! Et quoi, encore ? Son fameux Art d'aimer fit un scandale tel qu'Auguste l'exila sur les bords du Danube. Il mourut là-bas, en 17. Heureux amants, pensez à lui. 145

OZUMEÉ LA DEVERGONDEE A. au vieux temps, était la déesse des jours. C'est ce que l’on conte au Japon. À son front brillait le soleil. D’elle naissait toute lumière. Or il advint qu'un soir d'hiver, son frère, le dieu des tempêtes, emporta dans son manteau gris la plus aimée de ses servantes. Amaterasu la pleura, mit au front des voiles de deuil et ne voulut plus voir la vie. Elle s’enferma dans une grotte. Aussitôt la nuit fut partout. Plus de matin sur notre monde.

LES DIEUX S'INQUIÉTÉRENT beaucoup, les hommes aussi, dans les villages, et plus encore les Kamis (on appelait ainsi les génies des prairies, des arbres et des fleurs).

Désespérés, pleurant de l'encre, ces Kamis cherchèrent refuge sous les seins fermes d'Ozumé. Elle était déesse des sens, des désirs d'amour, des débauches qui font que le monde est vivant.

- AIE PITIE DE NOUS, dirent-ils. Toi qui sais tout de l’art d'aimer, fais sortir Amaterasu et son soleil qui nous fait vivre de cette grotte où elle se meurt ! Leurs mains caressèrent ses cuisses, son ventre, ses fesses 146

charnues, la poussèrent vers la caverne où le soleil désespérait. Ozumé vint devant la porte, lentement se mit à danser. Caressant ses tétons durcis elle entrouvrit le haut des jambes, se mit à gémir et chanter la musique du fond du corps, la prière des bêtes tendres. Le ciel s’emplit de sa rumeur, tandis que ses doigts

s’égaraient dans la chaude bouche d'en bas, arrachaient des cris . de sa gorge. Les Kamis, alentour, hurlèrent, envahis soudain de désir, de rage puissante et joyeuse. Ils se mirent à battre des mains, à cogner le sol du talon, à tournoyer, le dard brandi. Amaterasu, dans le noir, se dressa et tendit l'oreille. Par une fente dans le roc elle risqua un œil étonné. Ozumé et sa compagnie virent sortir de la caverne un rayon de soleil pâlot,

aussi fin qu'un fil d’araignée. Trois Kamis aussitôt bondirent, un miroir au bout de leurs bras. Ils le tendirent à l'œil du jour. Amaterasu vit alors son propre regard, son visage, mais elle ne se reconnut pas. Elle crut voir, dehors, sa rivale. « Quelle femme, quelle déesse plus belle que je ne peux l'être règne désormais sur la vie ? > se dit-elle, tout alarmée. Elle ouvrit la porte de roc. L'ombre aussitôt s'enfuit au loin. Le soleil rouge se leva sur les forêts, sur les villages, sur les rivières et sur les monts. N'OUBLIEZ PAS, disaient les vieux quand ils racontaient cette histoire, c’est à la déesse Ozumé, la dévergondée magnifique, la désirante prête à tout pour le seul bonheur de jouir que les humains, et les génies, et les printemps doivent la vie. Bénie soit sa sainte folie. 147

BEVMTE - Louis l'a par-devant et Paul l'a par-derrière, Les demoiselles l'ont au cœur, Les pauvres dames l'ont perdue.

Parfums Les anciens Égyptiens raffolaient des parfums et des encens, qu'ils appelaient< sueur.des dieux >.Des temples aux maisons.les plus simples, partout on brülait de l'encens. De l’encens.de myrrhe surtout. C'était celui qu'ils préféraient. On le trouve aujourd'hui en poudre, en bâtonnets. Le parfum de myrrhe est tonique et, dit-on, il ouvre l'esprit aux influences bienfaisantes. Penses-y, tu goûteras mieux

les beautés de la vie qui passe.

À chaque signe astrologique, ses parfums bienveillants. Voici: 1. Bélier:l'absinthe .

2. Taureau :la mélisse

donne du coùrage.Le basilic-permet l'influence à

rend sympathique. Le gingembre aimante la

distance:

chance. 150

*

Ca Les Té

8. Scorpion:la

3. Gémeaux : l'acacia enlève le doute. La menthe donne force au combat amoureux.

tubéreuse chasse les calomniateurs. Le genêt accroît l'espérance.

9: Sagittaire :

À. Cancer : le tilleul-crée

l'amarante provoque les rêves prémonitoires. Le freesia donné de l'audace.

la sympathie. L’ambreexalte l'imaginaire.

D, lion. l'angélique accroît le rayonnemént. Lé cyclamen harmronise l'union.

10. Capricorne :le narcisse conserve l'amour

déjà acquis. La menthe d'eau chasse lé mal.

6. Vierge : lé gardénia éloigne les jaloux. L'achillée favorise l'envoütément

11, Verseau : le muguet .

d'amour.

Vainc l'advérsité. Le réséda

guérit de la mélancolie.

7. Balance: l'iris aiguise

12. Poissons :la pivoine chasse"le mal: La fleur d'oranger aide à séduire.

l'intuition. le musc attire l'être aimé, s'il'a tendance à

s'éloigner 151

L'eau de Cologne, la mère fondatrice des parfums populaires, l'indispensable compagne des temps où l'on se faisait beau.le dimanche, qui pourrait

ignorer ses très sains effluves ?

Apant-elle il y eut l'Eau Admirable que fabriquaient, à Florence, les nonnes du couvent Santàä Maria di Novellia’ Admirable et fameuse : son succès fut tel qu'en 1725 Jean-Paul Feminis, parfumeur, eut l'idée de s'installer à Cologne pour y véndre-cette merveille: Farina (son neveu), quelques äñnées

plus tard, tripotä sa recette, changea son nom, et-voilànée l'eau de Cologne, dont on n'usaitpas seulement pour se.parfumerles aisselles. À grands coups de cuiller à soupe élle-soighait aussi les coliques et la débandade virile:

152

WU US

He] sr

PEIRE VIDAL D. Vidal était le fils d’un marchand de peaux de Toulouse. Il fut aussi un troubadour d’une grande et belle folie. Il fut quelque temps amoureux de Louve de Pennautier. Qui était _ cette Louve-là ? L'épouse d’un puissant seigneur dela plaine du Carcassès dont le château, sur sa colline, se dressaït au-dessus des bois qui occupaient les alentours. Peire Vidal aimait donc Louve, et comme cette belle dame ne daignait pas le regarder, il décida, en son honneur, de se vêtir de peaux de loups et de vivre comme un sauvage dans la forêt, sous le château. Or il advint que des bergers le prirent, un jour, pour un vrai fauve. Îls lancèrent sur lui leurs chiens et le bastonnèrent si fort que le pauvre poète, quand il fut reconnu, fut porté presque mort au logis de la Louve. ELLE SÜT ce qu'il avait fait, la dame s’en trouva QUAND flattée. Son mari aussi, paraît-il. Jaloux, lui?Pas le moins du monde. Qu'on trouve sa femme assez belle pour risquer d'en mourir lynché ne pouvait que l’enorgueillir. Îl offrit à Peire Vidal, jusqu’à ce qu’il soit rétabli, bonne table et chambre d'ami. < Et donc après madame Louve il aima dame Stéphania et dame Raïmbaude de Biol, femme de messire Rostang»,dit la chronique du poète. Il voyait partout des princesses. Cet homme-là avait grand cœur. 153

BÉDIES ANIN@IN(@IES UNE FAUSSE, D'ABORD. ELLE EST DE PIERRE DAC :

« Homme à qui on ne la fait pas cherche femme à quion ne l’a pas fait.»

ET QUELQUES

VRAIES,

AUSSI

ÉMOUVANTES

QUE

DES

BOUTEILLES À LA MER : « Je laisse mon cœur allumé, s’il

te plaît, fais-toi connaître. Un

« Eurostar, 25/09,

demi-siècle que je t'attends.»

7h16, voiture 5. La

« Toi. Les lundis, les siestes crapuleuses

place 1 accepteraitelle un verre avec la place 23?»

me manquent grave. Triste commeune pierre. »

« Jeanne rencontrée vendredi au musée

d'Art Moderne, perdue à Beaubourg. Au Racine tous les jeudis vers 20 heures.» « Regards puis métros se sont

croisés, un superbe sourire que

j'aimerais revoir ! Bijou, bijou... Demain c'est sûr tu es ma reine des Mille et Une Nuits. »

«Vos belles chaussettes à rayures multico. Clin

d'œil à mon

écharpe

« Je n'ai pas osé t'aborder, ce jour au Paradis du Fruit. Tu étais entouré de papayes, goyaves et autres exotismes.

RDV

rouge. »

multico-Votresotriré lové dans ma mémoire. Envie de vousrevoir. »

mercredi

prochain au même endroit. Ton fruit

«Rien n'est pareil au mois de mai elElse ERerellelsslel=Chell= IR al: les yeux bandés. Cet amour, je pense queje ne l'oublierai jamais. Je suis tellement désolé de ne pas t'avoir offert ces boucles d'infini. Attrape-moi. Tu me manques quand tu es là-haut. Donne-moi de quoi tenir, tenir.»

PHALLOPHOTIES \ A OT rare,

MAIS

LOUTD.

I| désignait

dans

l'Antiquité les fêtes du phallus. Philippe Camby, dans L'érotisme et le sacré (livre que je te recommande), les décrit ainsi : «On promenait en cortège dans les rues de la cité un phallus aussi gigantesque que possible et violemment peint en rouge. C'était une cérémonie officielle. Les alliés d'Athènes y participaient, et le roi Ptolémée se glorifiait d'avoir doté Alexandrie d'un phallus de cinquante-deux mètres. »

A VanT QU'IL Ne SOIT ce méprisable machin que l'on n'ose nommer, le phallus était donc considéré comme un symbole de fertilité (le dieu Priape au sexe monstrueux était le protecteur des jardins et des vergers). Depuis que l'Église règne sur nos mœurs, on cache le «membre honteux», comme dit saint Augustin. Autrefois, on l'exhibait, et comment Antonin Artaud raconte ainsi l’arrivée de naar asiatique Héliogabale àRome, en l'an 218 :«Un phallus de dix tonnes le suit dans une sorte de cage monumentale

157

faite pour une baleine ou un mammouth. Traîné par trois cents taureaux que l'on enrage en les harcelant avec des meutes d'hyènes hurlantes mais enchaînées, le phallus, sur une immense charrette surbaissée, aux roues larges comme

des cuisses d'éléphant, traverse la Turquie d'Europe, la Macédoine, la Grèce, les Balkans, l'Autriche actuelle.» Et pour son entrée à Rome, Héliogabale fait marcher devant les trois cents taureaux attelés au phallus, devine quoi? Des majorettes ? Non, trois cents vierges aux seins nus. On aura beau dire, ça c'est du music-hall!

158

auallus l'est dit que Brahman créa notre univers. Mais il est dit aussi que le Père des âmes, nommé Narayana, disputa à Brahman la royauté des mondes. Comme ils se querellaient, entre eux soudain se dressa une prodigieuse verge de feu. Elle se perdait en haut, elle se perdait en bas. À qui était ce sexe inattendu ? Brahman grimpa mille ans sans en trouver la cime. Narayana mille ans plongea. Il n’en trouva pas la racine. Enfin tous deux vaincus tombèrent à genoux. — Ô phallus infini, dirent-ils, qui es-tu ? — Je suis, répondit une voix. De toute éternité je

suis, je suis, Je suis.

159

PICD (Prenpre son) E n ATGOT COUTANT : jouir, tout le monde sait cela. Mais tu ignores peut-être l'origine de l'expression. Elle vient du pays des voleurs. Au xIX° siècle, après un cambriolage, on se partageait le butin. Chaque brigand prenait sa part - son pied. Deux amants qui prennent leur

pied se sentent-ils voleurs d'amour?

LS QUE J'Y PENSE, un mot des Frères Ennemis sauvé du vieux temps de l'Écluse (ça n'a rien à voir, mais qu'importe) : «Les fabricants de chaussures en Angleterre ont droit à toute notre admiration, quand on sait que le pied anglais fait douze pouces.»

160

PRÉCEPTES E, Chine au temps des empereurs (mais cette Chine-là commence à notre porte), une mère explique à sa fille les cinq préceptes indispensables qu'une femme doit observer pour s'épanouir en mariage.

_ ÉCOUTE-MOI BI EN, mon enfant. Ces préceptes sont sans mystère. Ils vont ensemble et se complètent comme les cinq doigts de la main. Premièrement, il faut un homme qui ait une situation stable et qui t'aide aux soins du foyer, fidèlement, sans rechigner. Deuxièmement, il faut un homme généreux de cœur et d'esprit, en qui tu puisses avoir confiance. Troisièmement il faut un homme entreprenant,

doué d'humour et de conversation subtile. Quatrièmement il faut un homme qui sache faire de ton lit le lieu des mille et un délices. Enfin cinquièmement, ma fille, c’est le point le plus important, fais en sorte qu'au grand jamais ces quatre hommes ne se rencontrent, tu n’en aurais que du souci.

161

Premier-né be:premier à sortir de la soupe de vie, chez les Winnebago, fut nommé le Fripon. Sa verge était longue, trop longue. Comme il cheminait sous les arbres, il entendit chanter : — Que vois-je ? Un homme nu! Et son bâton charnu, holà, comme il est long ! Un rire d'écureuil dégringola d'un arbre. Le Fripon pensa : < Il m'insulte ! > Il prit en main son dard vivant, le caressa un peu et lui dit : — Mon tout beau, va débusquer ce monstre !

L'autre se faufila à travers le feuillage, flaira, fouilla, palpa, ne trouva rien du tout. Le Fripon retira son instrument vengeur et resta ébahi.

162

Ne lui restait, sous le nombril, qu'un petit morceau ridicule. Il se mit en colère. Il abattit le tronc, dénicha l’écureuil qui l'avait grignoté, l’estourbit d’une gifle et découvrit son dard tranché en quartiers courts dans les miettes de bois. Il pleura quelques gouttes, puis relevant le front : — Que mes bouts de battant servent au bonheur du monde ! Il en saisit un, le jeta. Où il tomba naquit le

premier artichaut. Il reprit son chemin, semant de-ci, de-là ses tranches d'aiguillon. De chacune sortit là un plant de tomate, là un haricot, un radis. Ainsi furent données aux premiers jardiniers les plantes comestibles. Ainsi le Premier-né fut pourvu d'un machin comme nous avons tous.

163

PréSeTVATIF L e PLUS ancCIen PréSeTVATIF est vieux d'au moins 4000 ans, et c'est la femme qui en use. Un papyrus

égyptien précise qu'il est fait d'une petite boule d'excréments séchés de crocodile introduite au fond du vagin. Un peu plus tard, en Grèce’antique, on le pétrit de vieux tissu, d'huile, de pâte de figue et de miel. Ces tampons, appelés pessaires, ont très longtemps constitué le seul moyen contraceptif d'usage courant, et fiable. Mais on a aussi, tu t'en doutes, largement usé de gris-gris, d'amulettes porte-bonheur trempées dans le sang menstruel, de testicules de belette suspendues au cou des amants, d'onguents et de potions magiques qui ont

sans doute beaucoup fait pour la fécondité des peuples. B: CF, ce n'est qu'à la Renaissance que le risque de syphilis pousse l’homme à sortir couvert. Doigts de lin ou de soie, vessies, tripes de bœuf, on se rassure comme on peut. La

capote en caoutchouc apparaît en Europe en 1838. La suite, tu connais. En France, cent millions de préservatifs sont, chaque

année, utilisés. Eh oui, le sida, ma pauv’ dame.

164

PRÉVERT CSL)

« Trois allumettes une à une allumées dans la nuit La première pour voir ton corps tout entier La seconde pour voir tes yeux

La dernière pourvoir tätbôuthe Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela En te serrant dans mes bras.»

BEM - Mon premier est cruel quand il est solitaire, Mon second moins honnête mais plus tendre que «vous», Mon tout à votre cœur dès l'enfance a su plaire Et parmi vos attraits est le plus beau de tous.

QUERELLES

D'AMOUREUX

Li querelles d’amoureux sont plutôt de bon augure. L'Ancêtre dit qu'il en faut neuf avant les épousailles, si l'on veut que le mariage soit heureux. Donc on s'engueule, puis on s'épouse.

LA TRADITIONNELLE

PLUIE DE RIZ (oude blé)

sur la tête des mariés était un rite de fécondité, comme les cadeaux de mariage, qui étaient autrefois des fruits. Ils étaient censés encourager les époux à (eux-mêmes) fructifier.

168

JUS DERNIER, on saluaitla sortie de la messe par une salve de coups de feu. C'était pour éloigner les démons et les sorts.

AUJOURD'HUl-on klaxonne en allantà l’église. Cela porte FENG on ne sait plus pourquoi. Eh bien je te le dis: pourfaire fuir le diable.

169

BEVITTE - Un bout fendu, l'autre pointu, De trou en trou je vais sans cesse.

ecord Ce du monde toutes catégories : le roi lion. Tu ne vas pas me croire. Il est capable de coïter 157 fois en cinq heures avec deux femelles différentes. La lionne. elle, peut faire la chose toutes les demi-heures pendant quatre ou cinq jours. Le fait est qu elle a besoin que son compagnon mette et remette l'ouvrage sur le métier pour parvenir à la fécondation. Étonnetoi après cela que l’un et l’autre aient souvent l'air vaguement somnolents. quand un film les rencontre dans la brousse.

ROSE BLEUE l était une fois une jeune princesse en âge de se marier, selon l’avis du roi son père. Elle n'était pas vraiment d'accord. Aimer en secret, espérer, souffrir, palpiter, certes oui. Mais épouser, et qui, d'abord ? Bref, elle n'était guère pressée. L'idée, donc, lui vint de poser une intenable condition à tout prétendant à la bague.

= JE DONNERAI MON

CŒUR, dit-elle, à qui viendra

le demander une rose bleue à la main. — Bleue ? bafouilla le roi, l’œil rond. A-t-on jamais vu rose bleue ? Sa fille tourna les talons.

ILS VINRENT

DIX, ils vinrent cent, chacun avec sa fleur

teintée, bleuie à l'encre, artificielle, en pierre précieuse, en

173

papier. Elle les refusa hautement. Une vraie rose vraiment bleue, voilà ce qu’elle voulait, rien d'autre. Or, vint un jour un jeune fou avec une aubépine blanche. Il était beau comme un soleil, tout frisé, des yeux de ciel clair, guère riche, < mais peu importe >, pensa la princesse éblouie. Il lui tendit sa fleur pâlotte. Elle la prit, la huma longtemps, sourit tout doux et dit au roi :

- VOILÀ ENFIN

ce que j'appelle, mon cher père, une rose

bleue.

— Elle est blanche, ma belle enfant, gémit le monarque effaré. — Moi, je la vois bleue, dit sa fille. Et tout le monde la vit bleue, même le curé de la noce.

174

DU BOUC L € TUT DU BOUC, c'est le bouquet. Non, pardon,

façon de parler. En vérité, c'est assez crade. D'abord, pour faire le malin, il se pisse par la figure. Déjà, il faut pouvoir. Il peut. C'est un athlète. Il soulève une patte avant, il passe la tête dessous, et d'un jet bien visé s'inonde. Lui, se rater ? Jamais. Il s'imprègne jusqu'à plus soif, puis, tout fier, relève le front, dégoulinant, puant, ignoble. Alors il approche la chèvre, lui tourne autour, se frotte à ses flancs. L'autre suffoque, elle perd l'esprit. Qu'est-ce qu'il me veut ? Seigneur, où suis-je ? Le bouc ne répond rien. Il est temps d'embarquer. Il lui monte dessus, l'empoigne, d'un seul coup de reins se déleste. Voilà, fini. Alors, heureuse ?

175

J'ai parlé de l'amour qui n'est pas lien mais ivresse, et du désir qui est envié du soleil, car il porte en son feu les neuf sphères célestes. CET

ET

TEL)

_SADE A juin 1740. Naissance de Donatien Alphonse François de Sade. à Paris, dans l'hôtel de la princesse de Condé dont la comtesse de Sade sa mère était dame d'honneur. Élevé à l’abbaye d'Ébreuil, puis au collège Louis-le-Grand, il entra à 14 ans dans les chevau-légers. Il ne commencera sa carrière < sadique > qu’en 1768, par un viol.

APRÈS CE PREMIER FAIT D'ARMES, le marquis de Sade séduit la sœur de sa femme et l'amène en Italie. Elle meurt. [l s'en revient. En 1773, à Marseille, une obscure affaire de mœurs provoque sa condamnation à mort par contumace pour < crime de

sodomie et d'empoisonnement >. [ a fait prendre à des putains, avant une orgie de bas-fond, quelques mouches de cantharide supposées fouetter leurs ardeurs. Deux d’entre elles en sont mortes. Quand on le juge, il est à Gênes. On ne peut donc rien contre lui. -

|

À quelques mois de là, il est à Chambéry. Arrêté, jeté en prison, sa femme le fait évader. Elle est douce. jolie, aimante,

|

vertueuse. Elle ne le reniera jamais. Drôle de couple, en vérité. Encre: best arrêté à Paris. On recommence son ‘procès. Il s’en sort bien. On le condamne simplement pour «< débauche outrée >» à 50 livres d'amende. Nouvelles frasques. Il est encore arrêté en 1764. emprisonné à la Bastille. C’est là qu'il se met à écrire ses romans « sadiques >. déments, débridés. fascinants, terribles. En 1789. il se dispute avec Launay, le gouverneur de la Bastille, qui le fait enfermer à l'hospice des fous de Charenton. Il en sortle 29 mars 1790, publie la première édition de Justine ou les malheurs de la vertu et prend part à la

Révolution. Il est, en 1793. secrétaire de la section des Piques. En 1798. paraît Juliette, en six volumes. Il fait cadeau de

ses ouvrages à Bonaparte qui, dit-on, les feuillette et les jette au feu. En mars 1803, à nouveau Charenton. On l'estime incurable. Il vit onze ans parmi les fous où il laisse le souvenir d'un homme doux et respectable. cheveux blancs, politesse OCT ETCE

IL MEURT

EN 1814. Il a beaucoup écrit pendant ces

onze années. Dès qu il est mort, on brûle tout.

SaFran D TOSCOTIDE ET PLINE ESTIMENT QUE le safran a tout ce qu'il faut pour «exciter à l'amour ». Le fait est que depuis des millénaires (4500 ans avant Jésus-Christ en

Mésopotamie), il entre dans la composition de nombreux aphrodisiaques, élixirs, charmes et philtres d'amour. À Rome, on saupoudrait de safran la couche des jeunes mariés de la Haute. Cléopatre estimait ne pouvoir séduire sans s'être parfumée de son essence. Homère dans l'Iliade en fit le lit des amours de Zeus et Rhéa. Et Sappho la poétesse de Lesbos : [Ah, ma chère,] « faut-il te rappeler les heures

douces que nous avons vécues ensemble ? Les couronnes de violettes, de roses et de crocus entrelacées, tout ce que tu mettais près de moi ? Et ce fier parfum, ce parfum royal (le safran, bien sûr) que tu répandais sur les boucles de tes cheveux... » À UJOUTD'HUI ENCOTE

(je me suis renseigné), les

phytothérapeutes l'estiment recommandable en cas d'impuissance et de frigidité chez les femmes anémiées ou lymphatiques. Mais tu n'es ni l'une ni l'autre, j'en suis sûr. Alors inspire-toi simplement de Cléopâtre, et bon vent, ma fille. 180

SALOMON LÉ roi Salomon, cheminant un jour par les sentiers du désert, rencontra une fourmilière. Toutes les fourmis aussitôt vinrent à lui pour saluer l'empreinte de ses pas. Une seule ne se soucia pas de sa présence. Salomon l'aperçut, à l'écartde ses compagnes. Îl se pencha sur son corps minuscule et lui dit :

- QUE FAIS-TU DONC, bête menue ? La fourmi lui répondit, sans se laisser autrement distraire de son travail : — Vois, roi des rois, un grain après l’autre je déplace ce tas de sable. — N'est-ce point là un labeur exagéré pour tes faibles forces ? lui dit Salomon. Ce tas de sable te dépasse de si haut que tes yeux ne sauraient en voir la cime. Aurais-tu la patience de Job, tu ne pourrais espérer l’effacer de ta route ! _- Ô GRAND

RO, lui répondit la fourmi, cet obstacle

me sépare de ma bien-aimée. Rien ne pourra donc me distraire de son effacement. Et si, à cette œuvre, j'use toutes mes forces, au moins je mourrai dans l'étrange et

bienheureuse folie de l'espérance. Ainsi parla la fourmi amoureuse. Ainsi le roi Salomon découvrit, sur un sentier du désert, le feu de l'amour véritable. 181

Santé Se et. santé sont étroitement liées. C’est le docteur Noëlle Jarrouste qui l’affirme. Quand tu as bien joui, ton système cardiovasculaire fonctionne mieux, tes sécrétions d'adrénaline baissent, ton stress s’atténue, ton réseau lymphatique se trouve stimulé, les déchets s'éliminent mieux, les défenses immunitaires sont renforcées, l'organisme se régénère. Plus tu fais l'amour, mieux tu vas. N’exagère pas, tout

de même. Mais ne te prive pas. Voilà.

182

SATANA U. jour, Uryzmaeg dit à Satana, son épouse : — Je ne peux plus te supporter. Tu es la plus belle des femmes et la plus fieffée des sorcières. Tu connais tout de mes pensées. C’est intolérable, à la fin. Retourne donc chez tes parents. Emporte tout ce que tu aimes. Choisis, prends et va-t'en d'ici. - JE T'OBEI RAI, cher mari, répond Satana, fière,droite. Mais j'ai longtemps partagé le pain des Nartes, tes compagnons. Permets-moi de leur offrir un festin d'adieu. Il accepte d’un grognement et s’en va en claquant la porte. Satana se met à l'ouvrage. Trois jours durant elle cuisine des chevreuils, des coqs, des faisans, des galettes. Elle dresse une table magnifique. Les compagnons d'Uryzmaeg entrent. Ils rient bruyamment devant les gibiers, les volailles, les cruches rebondies qui luisent à la lueur du feu. Sept jours durant on bâfre, on boit, on chante, on danse. Satana dit enfin : HOMMES, il est temps de rendre hommage à mon époux. Que chacun de vous lui présente une coupe d'alcool, comme le veut la coutume des Nartes. Uryzmaeg se dresse. Son rire fait trembler les murs. Les gobelets 183

sous son nez s’entrechoquent. Il les vide tous, il s'effondre, se met à ronfler, ivre mort. Ses compagnons prennent congé en

félicitant leur hôtesse pour ce banquet glorieux. Satana restée seule sort dans le petit matin, attelle une paire de bœufs, puis traîne son époux dehors, le couche au fond de son chariot, grimpe à côté de lui et fouette la croupe des bêtes. Elle s'éloigne sur le chemin, voyage ainsi jusqu'à midi. Alors Uryzmaeg s'éveille, dégrisé. Il jette un œil autour de lui. À droite, à gauche, la campagne. Il dit :

- QU'EST-CE QUE JE FAIS ICI? Satana répond, souriante : — As-tu donc oublié que tu m'as chassée de ta maison ? Je m'en vais, voilà tout.

- J'EN SUIS CONTENT,

dit Uryzmaeg. Mais où

m'amènes-tu, dis-moi ? — Le jour où tu m'as renvoyée, mon homme, tu m'as dit : < Emporte ce que tu voudras. > Or, tu es mon plus cher trésor. C’est donc toi que j'ai pris. J'ai laissé tout le reste. - AH CA, j'ai épousé le diable en personne, dit Uryzmaeg, en riant.

Il embrasse sa femme, empoigne les rênes. L’attelage fait demi-tour dans l'herbe haute. Le soleil dans le dos, ils rentrent à la maison.

184

Séduire Ge marchand était le plus riche qui se pût trouver à Bagdad. Il vendait des épices rares, du persil japonais, du ginko biloba, bref il faisait feu de tout poivre. Or il était amoureux fou de sa jeune et belle voisine. La servante de cette dame venait souvent faire chez lui ses emplettes de fines herbes. L'idée vint donc à ce marchand de lui confier le message qu'il se répétait chaque nuit, les yeux clos, au fond de son lit. — Écoute, lui dit-il, j'aime ta maîtresse à mourir. Dis-lui donc de ma part que ses yeux sont des lacs où je me baigne nu, que le creux de sa nuque est un chemin de sable, que je baise à genoux la trace de ses pas, esclave que je suis de l'amour quelle m'inspire, que je veux la servir, indigne mais 185

fidèle, qu’elle-est ma source pure et que je meurs de soif. Va lui redire ces paroles, exactement,

sans te tromper, et reviens me rendre la vie.

Environ une heure plus tard, dans la chambre de la voisine : | — Ah, madame, dit la servante, j'ai une nouvelle pour vous. Votre voisin veut vous baïser. — Comment ? Mais quelle horreur ! Il t'a dit ça tout cru, tout brut, sans rien autour ?

— Non, certes, il a brodé, maïs le sens général était ce que j'ai dit. — Dieu merci, il a fait des phrases. Retourne donc vite lui dire que j'ai rougi et suffoqué, que ses mots enivrants m ont fait perdre le sens et que je suis tombée au travers de mon lit en appelant ma mère. C'est vrai quil ne me déplaît pas, le bougre: Dis-moi, est-il vraiment aussi riche qu'on dit ?

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SU CIE Autrefois, quand on jouissait, on montait au septième ciel. C'est quon croyait que l'univers était composé

de sept cieux, et le septième était celui de Saturne, planète lente qui devait donner, pensait-on, une idée de l'éternité, d'autant.quele.huitième était celui des dieux. Aujourd'hui; on

s'envoie en air. Amon humble dis, c'est moins haut.

STATISTIQUES L a séduction en quelques statistiques. 55 % des hommes estiment qu il ne faut pas plus de trente minutes pour les séduire. Pour 42 % des femmes, le délai va de trois jours

(19 %) à trois mois (17 %). Ce qui séduit le plus un homme : les fesses (99 ), les seins volumineux (34 %), petits (18 %) fermes (84 %). Ce qui séduit Le plus une femme : un beau torse bronzé (85 %), le sourire (37 ), le regard (13 %), les mains fines (10 %). TU Ÿ CROIS, TOI?

? L espèce humaine se laisse aller à 100 millions de rapports sexuels par jour. 910 000 sont féconds. 50 % des enfants conçus n'étaient pas programmés. 25 % n'étaient pas désirés. JE SUIS OÙ, LÀ DEDANS ?

188

Sexe KE as dû remarquer sans doute, comme moi, que dans les textes convenables le nom du sexe est désigné par sa première lettre suivie de quelques points. Dans les livres d’ethnologie qu'il m arrive de fréquenter, ce même nom du sexe, de l'homme ou de la femme, est en général non traduit, et mis en italiques: Il est des sociétés où c’est le nom de Dieu, inconnaissable, donc indicible, qu'on évite de prononcer. Comme si sexe et Dieu étaient des mots sortis d’un semblable mystère à jamais insondable.

189

C'est la chaude loi des hommes Du raisin ils font du vin Du charbon ils font du feu, Des baisers ils font des hommes. (ET Éluard)

TempéramentT FemiInIn es MÊTres, les amantes, les guerrières et les initiatrices.

Telles sont, selon le sociologue Philippe Peissel, les quatre tendances du tempérament féminin. €S HOMMES sont plutôt agriculteurs, nomades, bâtisseurs, guerriers. Les seuls qui puissent s'entendre durablement sont les mères et les agriculteurs. de OUS DEUX sont sédentaires. Leur souhait le plus cher est de fonder une famille et d'avoir des enfants. Les autres peuvent vivre de grandes passions, mais à la longue, ça se gâte. Voilà. Je t'aurai prévenu(e).

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beau, c'est l'occase à ne pas manquer, tu le sens, ton cœur te le dit. Dans ta voiture, tu ne disposes que d'une place. Que

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